« C’est la première fois qu'on me rend un hommage et le fait de le recevoir au Maroc, mon pays d'origine, est un honneur…Suite
A Torrejon de Ardoz, près de Madrid, rien n'est plus comme avant. Cette cité dortoir modèle a su intégrer des milliers d'immigrés venus travailler dans une Espagne en pleine santé économique. Elle est aujourd'hui minée par le chômage et les illusions perdues.
Il y a encore trois ans, dans cette ville de banlieue située à 30 minutes en train de la capitale, les bars étaient pleins et les clients faisaient la queue devant les boutiques de transfert d'argent pour envoyer des fonds à leurs familles.
Aujourd'hui, la plupart des commerces encore ouverts sont déserts. On ne compte plus les centres d'appels téléphoniques, les coiffeurs africains ou les bars qui ont baissé le rideau.
Autant de restes d'une époque dorée, qui avait fait de Torrejon, comme tant d'autres villes de banlieue, un melting pot d'immigrés conquérants, peu qualifiés mais qui trouvaient du travail facilement, surtout dans la construction ou dans les services.
Dans cette ville, un quart des 118.000 habitants sont des immigrés. Surtout Roumains, Latino-américains ou Africains. Ces quinze dernières années, l'Espagne, en pleine euphorie de la construction, a accueilli plus de cinq millions d'étrangers. En 2005, le pays a même régularisé 600.000 travailleurs en situation irrégulière.
"On s'était habitué à la belle vie, aux loisirs, on avait pu acheter un bout de terrain dans notre pays, on faisait venir nos familles. Mais tout ça c'est terminé", résume Magali Quezada, une Péruvienne arrivée il y a dix ans à Torrejon.
Aujourd'hui les immigrés sont en première ligne face à la crise.
Luis Mendes, 40 ans, vient de Guinée-Bissau. Quand il est arrivé en Espagne en 1997, il a cru trouver son eldorado. Il a travaillé non stop dans l'agriculture, puis comme ouvrier dans la construction. Il a même obtenu un crédit de plus de 100.000 euros pour s'acheter un appartement de 70 m2.
"rue des expulsions"
"Je gagnais bien ma vie, je gagnais 1.800 euros par mois, car souvent on faisait des heures supplémentaires. C'était assez pour aider ma famille", restée en Afrique, se souvient-il.
"Mais aujourd'hui je ne travaille plus. J'ai touché des allocations chômage pendant un an, mais maintenant je n'en n'ai plus", poursuit Luis, qui partage son appartement avec deux frères, également sans emploi.
Le taux de chômage s'élève à plus de 21,5% en Espagne, et les étrangers sont encore plus touchés, à 32,7%. Beaucoup sont surendettés, après avoir obtenu des crédits faciles, pour acheter un appartement ou une voiture, à une époque où les banques prêtaient sans trop regarder.
Aujourd'hui, Luis ne parvient plus à payer ses traites et pourrait être expulsé d'un jour à l'autre.
Dans la même rue que Luis, tristement surnommée "rue des expulsions", car plusieurs riverains sont menacés, un groupe d'"indignés" a tenté en vain fin novembre d'empêcher l'expulsion de Consuelo Lozano, une Equatorienne de 40 ans, qui devait encore 200.000 euros à sa banque.
"C'était une lutte contre des géants, et moi à côté je ne suis rien", a-t-elle confié, les larmes aux yeux, peu après avoir rendu la clef de son appartement.
Ces immigrés pensent-ils aujourd'hui à rentrer dans leur pays ?
Certains aimeraient partir, mais comme Consuelo, sont coincés en Espagne par un emprunt immobilier ou des dettes à rembourser.
Si elle a pu renvoyer ses enfants en Equateur, cette femme de ménage au chômage est contrainte de rester en Espagne, sous peine de transmettre sa dette à sa soeur, qui s'était portée caution pour son appartement.
Pas question de retour non plus pour Luis: "C'est très dur, je vis très mal" cette situation, mais "c'est encore pire dans mon pays", confie-t-il.
6/12/2011, Virginie GROGNOU
Source : AFP
L'Association culturelle maghrébine du Neuhof devrait déposer en janvier une demande de permis de construire pour une salle de prière musulmane dans l'ex-caserne Solignac. En cause, la transformation, en maison de l'enfance, du bâtiment qui abrite sa salle de prière, place de Hautefort. « 450 personnes y prient le vendredi, une cinquantaine le reste de la semaine, explique Abderrahmane Merah, le président de l'association. Le nouveau lieu sera assez grand pour les accueillir. Ce sont d'anciennes chambres d'officiers que nous allons détruire pour créer une salle de prière pour les femmes, et deux pour les hommes. » Le coût des travaux, 600 000 €, sera pris en charge par les fidèles. Propriétaire des murs, la ville est prête à signer un bail emphytéotique. Selon Abderrahmane Merah, la salle devrait « ouvrir en septembre prochain ».
05.12.11, P. W.
Source : 20 minutes.fr
Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant est reparti en France les mains vides. La visite de quelques heures qu’il a effectuée dimanche 4 décembre à Alger ne lui aura pas permis d’obtenir la révision de l’accord de 1968 sur l’immigration algérienne en France. « M. Guéant est venu principalement pour discuter des accords de 1968. Il a réitéré la demande de son pays quant à la révision de ces accords », explique à TSA une source gouvernementale algérienne. Sur ce dossier, Alger a refusé de céder, affirme la même source.
Dahou Ould Kablia a réitéré à Guéant « la position d’Alger qui refuse la révision ou l’annulation de ces accords ». Ces derniers donnent aux immigrés algériens établis en France certains avantages sur les immigrés des autres pays, notamment l’obtention de la carte de séjour de 10 ans. Et surtout la régularisation automatique des immigrés clandestins après dix ans de présence sur le territoire français. « Les négociations sur ces accords sont au point mort. Il n’y a aucune avancée. La France veut un round de négociations en dépit de l’échec des précédents pour convaincre l’Algérie d’accepter la révision de ces accords », affirme notre source.
Immigration : Alger veut un renforcement des acquis des accords de 1968
Face à l’intransigeance d’Alger, M. Gueant a expliqué que la France ne pouvait pas accorder des avantages aux immigrés algériens en raison de l’évolution des lois sur l’immigration au sein de l’Union européenne et de l’espace Schengen dont elle est membre, précise notre source. « L’Algérie refuse d’accéder à la demande française de revoir les accords de 1968. M. Guéant a tenté rassurer en proposant en échange les mêmes avantages que ceux accordés aujourd’hui par son pays au Maroc et à la Tunisie en matière d’immigration, dont l’obtention de visas de un an à cinq ans », explique notre source.
Mais pour les Algériens, « les consultations informelles avec la partie française sur l'accord de 1968 doivent porter, avant toute chose, sur les conditions dans lesquelles différentes administrations françaises appliquent les dispositions de cet accord qui est né, comme chacun le sait, dans des circonstances historiques bien connues et qui doit donc garder son caractère exceptionnel pour préserver les droits acquis de nos ressortissants légalement installés en France », explique à TSA une autre source gouvernementale algérienne. « Il est clair, dans notre compréhension, qu'il s'agit plus de la consolidation des dispositions avantageuses de cet accord que de poursuivre un exercice qui consiste à le vider de sa substance en l'alignant sur le régime de droit commun », précise‑t‑elle.
5/12/2011, Ratiba Bouadma
Source : TSA
Jeudi 8 décembre, le Sénat examinera une proposition de loi sur le droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers. Selon Hervé Andrès, politologue, «refonder la citoyenneté à partir de la résidence, au moins pour certains scrutins, c'est faire le choix de la démocratie».
La question du droit de vote des résidents étrangers est débattue en France depuis de longues années et elle arrive probablement à un tournant avec la possibilité d'une révision constitutionnelle dans les mois à venir, en fonction des votes du Sénat en décembre 2011, puis des élections en 2012.
L'enjeu central de ce débat est la démocratie. Bien sûr, la démocratie ne se limite pas au droit de vote. Mais aujourd'hui, dans un cadre démocratique, le vote est le principal outil à la fois instrumental et symbolique de la citoyenneté. Il est l'instrument par lequel chaque citoyen exprime sa voix et contribue effectivement aux décisions qui concernent l'ensemble de la société. Et il est également l'outil symbolique par lequel chaque citoyen se manifeste en tant que membre d'une communauté politique, qu'il s'agisse d'une collectivité locale ou d'un ensemble plus vaste comme la France ou encore l'Europe. Le vote est l'acte qui légitime les décisions prises au nom de l'intérêt général, et il vaut consentement à ces décisions. Il est un acte individuel qui n'a de sens que dans une collectivité et il marque donc l'appartenance à une communauté de destin.
Quelle communauté politique ?
Ainsi, la question de savoir qui sont les citoyens est importante. Tracer d'une façon ou d'une autre les frontières de la citoyenneté n'est pas anodin, et cela revient à construire d'une façon ou d'une autre la communauté politique elle-même. La communauté politique est un certain type de communauté, qui se distingue de toute autre communauté (culturelle, religieuse, économique, etc.) par le type de lien qui est tissé entre ses membres. La communauté politique est définie par le lien politique, c'est-à-dire, celui de l'engagement dans la Cité, espace où sont mis en commun les intérêts particuliers et où la résolution des problèmes tente de dépasser la violence. Fondamentalement, participer à la communauté politique, en démocratie, c'est reconnaître l'égalité entre tous les citoyens, c'est reconnaître leur diversité et leur liberté. C'est accepter les règles du vivre-ensemble sans lesquelles il n'est pas de société démocratique.
Dans le débat sur le droit de vote des résidents étrangers, deux conceptions de la communauté politique s'affrontent.
D'un côté, on prétend définir la communauté des citoyens par la nationalité. La nationalité comporte une dimension d'identité individuelle et collective, ethnique et culturelle. D'un point de vue juridique, il s'agit avant tout d'un statut liant une personne à un Etat souverain. L'étranger, juridiquement, c'est celui qui n'a pas la nationalité. C'est l'Etat qui définit unilatéralement les normes par lesquelles une personne est un ressortissant de cet Etat ou un étranger. C'est le hasard de la naissance (sur le sol de tel ou tel ou pays, ou avec des parents de telle ou telle nationalité) qui impose à une personne sa nationalité. L'immense majorité des Français doivent leur nationalité au hasard de leur naissance et ce n'est donc pas un choix libre. C'est l'Etat qui attribue à chacun sa nationalité, et c'est lui qui désigne les étrangers. Cette désignation est une assignation à un statut particulier et précaire. Marquée par l'expérience du 20e siècle, où des millions de personnes apatrides se sont retrouvées sans droit, la philosophe Hannah Arendt a averti des dangers qu'il y avait à faire dépendre des Etats le « droit d'avoir des droits ». Cela a conduit à faire émerger des droits universels de l'être humain par-delà les Etats, pour protéger l'humanité toute entière. Aujourd'hui, la position consistant à exclure les étrangers hors de la citoyenneté, au nom d'une souveraineté sourcilleuse, revient à les assigner dans une position inférieure, hors de la communauté politique. Tant que des Etats existent, il est sans doute inéluctable que les Etats tracent la frontière entre leurs ressortissants et les étrangers. Il ne s'agit pas de nier les identités particulières ou les nationalités. Mais on peut tout de même s'interroger sur la légitimité d'une exclusion des droits politiques (et en particulier, du droit de vote). A partir du moment où la citoyenneté se manifeste à différentes échelles, l'on peut notamment s'interroger sur la pertinence d'une exclusion (au nom de la souveraineté étatique) de la vie politique locale.
C'est pour répondre de façon ouverte à cette interrogation qu'une autre vision est apparue, qui consiste à ne pas enfermer la citoyenneté dans la nationalité étatique, mais à la refonder à partir d'un autre type d'appartenance, et en l'occurrence, à partir de la résidence. La citoyenneté de résidence consiste à définir la communauté politique non pas à partir de la seule définition de l'Etat (étrangers / nationaux), mais à partir de l'appartenance à une communauté de destin. C'est parce que les résidents (quelle que soit leur nationalité) sont soumis aux mêmes règles qu'ils doivent tous pouvoir participer à leur légitimation, à leur consentement. Ainsi, si les étrangers doivent pouvoir voter (au bout d'une certaine durée de résidence), ce n'est pas par charité, c'est tout simplement parce qu'ils sont déjà, d'une certaine façon, des citoyens. Du coup, c'est une certaine vision de la démocratie qui s'affirme là, qui ne peut jamais être circonscrite par la souveraineté de l'Etat, et qui demande sans cesse à être réinventée, à partir de la participation des citoyens eux-mêmes. Cette perspective revient à l'essence de la démocratie (la démocratie, c'est le pouvoir du peuple !). Elle s'inscrit dans l'héritage universaliste des révolutions du 18esiècle.
L'histoire montre que les limites du corps électoral ne sont pas naturelles mais qu'elles sont le fruit des luttes et des constructions politiques (en France : instauration d'un suffrage « universel » en 1848, droit de vote des femmes en 1944, abaissement à l'âge de 18 ans en 1974, puis extension du droit de vote municipal et européen aux citoyens de l'Union européenne en 1992, par exemple). Rien n'est naturel. Dans l'empire colonial français, la nationalité était distincte de la citoyenneté (les indigènes avaient globalement les devoirs des Français sans avoir les droits de citoyens), et aujourd'hui, on prétend refuser le droit de vote des étrangers au nom d'une équivalence proclamée entre les deux concepts (« la citoyenneté, c'est la nationalité », nous dit-on). Et alors que les Européens pouvaient, dans l'empire colonial, devenir citoyens plus facilement que les indigènes colonisés, aujourd'hui, les citoyens européens bénéficient du droit de vote municipal et européen, dès le début de leur résidence en France, sans aucune condition d'assimilation et sans naturalisation. Cette double discrimination (entre Français et étrangers, et entre étrangers européens et extracommunautaires) est intenable politiquement : « Comment peut-on expliquer qu'un Finlandais qui vient d'arriver dans la commune puisse voter, alors qu'un Marocain qui y a construit les routes depuis 30 ans ne le peut pas ? », entend-on régulièrement.
« Ils n'ont qu'à demander la naturalisation »
Dans ce débat, on a longtemps affirmé que la nationalité, c'était la citoyenneté de l'Etat-nation. Cette opinion est respectable. Mais outre que cette affirmation n'est pas conforme à la réalité historique et à la situation politique d'aujourd'hui, elle est surtout porteuse de dangers pour la cohésion sociale. Le refus du droit de vote des résidents étrangers construit d'une certaine façon la France d'aujourd'hui, en renvoyant l'étranger à son altérité indépassable et menaçante, au lieu de reconnaître la réalité d'une participation déjà effective à la vie publique. De fait, les fantasmes agités par les dirigeants de l'extrême-droite alimentent la xénophobie. Il suffit de parcourir les commentaires de certains internautes et de lire les propos de certains dirigeants politiques pour voir combien dans le refus du vote des étrangers, s'affirme le refus de l'étranger tout court.
Certains opposants au droit de vote local des résidents étrangers s'inquiètent du risque de « saucissonnage » de la citoyenneté, ou de « citoyenneté à deux vitesses ». Leur objection ne vise pas à accorder aux étrangers une citoyenneté pleine et entière (en étendant le droit de vote à toutes les élections), mais à leur dénier toute citoyenneté. Bref, à la citoyenneté à deux vitesses, ils préfèrent« pas de citoyenneté du tout ».Ou alors, ils préfèrent que l'étranger ne soit plus étranger, qu'il disparaisse comme tel. « S'ils veulent voter, ils n'ont qu'à demander la naturalisation », affirme-t-on sincèrement ou de façon péremptoire. Observons tout d'abord que les deux propositions (droit de vote des résidents étrangers, et acquisition de la nationalité) ne s'opposent pas, ni en droit, ni dans la réalité politique. Elles cohabitent dans de nombreux pays et ne sont pas antinomiques comme on l'affirme souvent. Ce n'est pas parce que l'acquisition de la nationalité serait difficile dans certains pays qu'on y aurait accordé le droit de vote aux étrangers. Au contraire, certains pays ont simultanément ouvert leur nationalité et accordé le droit de vote des étrangers. Et ces dernières années en France, non seulement on a continué à refuser le droit de vote des résidents étrangers, mais on a durci les conditions d'accès à la nationalité. Les impératifs d'assimilation exigée opèrent une sélection naturelle des candidats à la naturalisation, privilégiant ceux qui sont les plus diplômés, qui ont le capital culturel le plus important et ceux qui sont arrivés les plus jeunes ou depuis le plus longtemps. Selon le sociologue Abdelmalek Sayad, la « naturalisation » s'apparente à une« opération de magie politico-sociale », à « un rite de transsubstantiation », qui consiste à transformer les étrangers (véritables « corps étrangers ») en « naturels »d'un pays. Cette opération s'adresse aux potentiels naturalisés, en exigeant d'eux qu'ils abandonnent leur propre nature, mais aussi aux nationaux (en leur disant qu'ils participent d'un corps collectif déjà donné). Ce qui s'affirme là, dans l'exigence de naturalisation, c'est une conception essentialiste de l'Etat-nation, donné comme une nature, et non comme une construction politique. Et d'ailleurs, cette opération magique échoue à faire de l'étranger naturalisé un Français comme les autres, quand son nom, son apparence physique ou son appartenance religieuse l'exclut du groupe majoritaire et l'expose aux discriminations systémiques. Ainsi, la naturalisation est loin de« résoudre les problèmes » et ne peut être présentée comme la voie royale à l'intégration. Par contre, l'exigence de cette procédure, qui est loin d'être aussi simple que l'affirment ceux qui commencent leur phrase par « ils n'ont qu'à », contribue à renforcer l'altérité de l'étranger, qui finalement, « s'il est étranger, c'est parce qu'il le veut bien ». Une position raisonnable consiste sans doute à proposer les deux voies (acquisition de la nationalité et droit des résidents étrangers) comme complémentaires et contribuant à une meilleure intégration de toute la société. Accompagner ses parents au bureau de vote constitue assurément la meilleure façon de se préparer à la vie démocratique.
A condition de réciprocité ?
L'exigence de réciprocité est également souvent avancée dans le débat sur le droit de vote des étrangers, notamment pour fermer à l'avance la porte à toute ouverture en la matière. Mais est-ce que ceux qui réclament cette réciprocité sont prêts à ouvrir le droit de vote aux ressortissants des pays qui accordent le droit de vote aux Français ?
C'est le principe suivi par l'Espagne, qui a mené une offensive diplomatique en 2009-2010 aboutissant à accorder le droit de vote municipal à la majorité des résidents étrangers (notamment, les originaires d'Amérique du Sud, très nombreux en Espagne). Du fait de l'importance numérique des Marocains en Espagne, cela a eu pour effet d'entraîner le Maroc à ouvrir également son droit de vote municipal aux étrangers. L'article 30 de la nouvelle constitution marocaine adoptée par referendum en juin 2011 dispose que « (...) les étrangers (...) qui résident au Maroc peuvent participer aux élections locales en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité ».Est-ce que, en France, ceux qui s'abritent derrière la réciprocité sont prêts à accorder le droit de vote aux ressortissants des Etats qui l'accordent déjà aux Français ou se déclarent prêts à le faire sur la base de la réciprocité ? Il s'agit des citoyens marocains, mais aussi sud-américains, burkinabés, capverdiens, guinéens, malawites, ougandais, rwandais, zambiens, sud-coréens, néo-zélandais, islandais, norvégiens, trinidadiens, sans parler des ressortissants de certains cantons suisses, de quelques Etats australiens, de quelques villes des Etats-Unis ou encore de Hong Kong ?... Contrairement à ce qui est souvent affirmé, le droit de vote des étrangers n'est pas une exception européenne. Il est généralisé en Amérique du Sud, et il est répandu dans de nombreux autres Etats sur la planète. Et différents modèles coexistent. D'une part, certains pays ouvrent leur droit de vote sur la base de la résidence (ce qui est aujourd'hui proposé en France), d'autres l'ouvrent sur la base des liens coloniaux ou culturels, la communauté de langue ou encore la réciprocité. Le Royaume-Uni, quant à lui, reconnaît le droit de vote et l'éligibilité, y compris lors des élections nationales, aux citoyens du Commonwealth (54 Etats indépendants comme l'Inde et le Pakistan, dont les ressortissants sont les plus nombreux).
La réciprocité est un mécanisme classique de relations entre Etats souverains, dans une certaine conception du monde, héritée des traités de Westphalie en 1648, où seuls les Etats étaient sujets du droit international. Les droits des personnes dépendaient uniquement des droits internes de chaque Etat et des accords entre Etats. Mécanisme lié par excellence au principe de souveraineté, il en montre les limites par l'absurde : comment un Etat souverain peut-il accepter que ses propres lois électorales dépendent des autres Etats ? Faire dépendre les droits des gens ici de la situation dans leur pays d'origine, plus ou moins démocratique, plus ou moins stable revient à donner des clés de sa propre démocratie aux pays d'émigration.
De facto, la réciprocité est une voie qui permet d'avancer (qui permet à des Etats d'ouvrir des droits à de nouvelles catégories de personnes), voire de lancer une dynamique (l'ouverture du droit de vote au Maroc ainsi qu'en Equateur ou à Trinidad-et-Tobago est liée à la démarche de l'Espagne). L'application de la réciprocité pose de nombreux problèmes pratiques. Faut-il la formaliser comme l'Espagne dans des accords bilatéraux, ou l'adopter de façon plus souple ? Faut-il actualiser régulièrement la liste de pays dont les ressortissants peuvent voter en France, et donc, éventuellement, retirer le droit de vote à certains si la législation évolue ? Même si la tendance est plutôt à une généralisation lente de la pratique du vote des résidents étrangers, l'hypothèse d'un retour en arrière ne peut être écartée. Comment traiter les ressortissants des pays où la législation en vigueur ne dépend pas de l'Etat central mais varie selon les régions ou les communes ? Faut-il l'appliquer strictement à l'éligibilité et aux élections nationales ?
En tout cas, si on brandit comme un étendard l'absence de réciprocité pour récuser le droit de vote des étrangers, alors, il faudrait être cohérent avec ce principe et ouvrir effectivement le droit de vote sur cette base, quand ce principe est effectif.
Un choix crucial
En conclusion, le débat sur le droit de vote des résidents étrangers place la société française devant un choix crucial en matière de cohésion sociale. Si on refuse le droit de vote des étrangers, on renforce l'idée que les étrangers ne peuvent être pas « assimilés »,et au fond, qu'ils n'ont pas leur place dans la société. C'est un signe négatif adressé à toute la société. Ouvrir le droit de vote déjà accordé aux Européens aux autres résidents étrangers, c'est prendre acte de la présence effective et active de ces résidents dans la vie de la Cité. Ce n'est pas qu'un choix de société, c'est un choix politique. Restreindre la citoyenneté à la nationalité revient à brandir de façon dérisoire les oripeaux d'une souveraineté d'autant plus revendiquée qu'elle est tous les jours niée par les gouvernements devant les agences de notation et les marchés financiers. Reconnaître la pluralité des formes de citoyenneté, refonder la citoyenneté à partir de la résidence, au moins pour certains scrutins, c'est faire le choix de la démocratie.
5/12/2011, Hervé Andrès
Source : Médiapart
Le nouveau film du marocain Faouzi Bensaidi, "Mort à vendre", sera en sélection officielle du 62ème festival international du film de Berlin prévu du 9 au 19 février prochain.
Dans ce long métrage, une coproduction maroco-franco-belge, les rôles sont interprétés par les acteurs Fehd Benchemsi, Mohcine Malzi, Fouad Labiad, Imane Machrafi, Nezha Rahil, Mohamed Choubi et Faouzi Bensaïd.
"Mort à vendre" est l'histoire de trois pickpockets qui se retrouvent à Tétouan. Les trois jeunes égarés décident, un jour, de changer leur destin en préparant un coup trop lourd et en s'embarquant dans une grande aventure, le braquage d'une bijouterie ayant pignon sur rue dans la ville.
Les trois paumés, nourris de rêves de pouvoir et d'argent, plongent dans le banditisme. Mais les raisons du vol vont diverger et les opposer et leur amitié fait vite de virer à la tragédie.
"C'est un film sur les désirs impossibles qui finissent par tuer ceux qui les portent, les trafics et circulations de tout genre, des biens, des Hommes, des sentiments...et de la mort quand il ne nous reste que ça à vendre ou à acheter, donc de la mort comme commerce, comme croyance, comme lâcheté et comme courage aussi... ", avait dit Bensaid lors de la présentation de ce troisième film de sa carrière, en septembre dernier, au festival de Toronto (Canada).
5/12/2011
Source : MAP
Des rassemblements contre les atteintes aux conditions d'accueil et de traitement des dossiers réservées aux étrangers se tiennent depuis lundi devant les préfectures d'Ile de France, a-t-on appris auprès des organisateurs dont la Ligue des droits de l'homme.
Cette mobilisation citoyenne intervient suite à la réunion, début novembre, de plusieurs organisations, confrontées quotidiennement aux conditions d'accueil et de traitement des dossiers réservées aux étrangers par les différentes préfectures d'Ile de France.
Dans un appel co-signé, ces organisations constatent que les étrangers sont traités partout de la même façon : conditions d'accueil déplorables, refus d'accès et de délivrance de dossier, délais interminables de traitement, absence d'interlocuteurs pour les associations, examens et réponses faits au mépris des droits fondamentaux, qu'il s'agisse du droit à la vie privée et familiale, du droit au travail, du droit aux soins, du droit à l'éducation ou de l'accès à la procédure d'asile.
Elles disent être convaincues que ce "manque de considération" pour les personnes reçues autant que pour les personnels chargés de l'accueil, relève d'une "politique délibérée que l'insuffisance des moyens matériels et humains ne peut suffire à expliquer".
Selon les signataires de l'appel, parmi lesquels le Mrap, France Terre d'Asile, des syndicats et des organisations et des personnalités politiques, cette politique vise, dans le cadre d'une législation de "plus en plus restrictive et répressive", à "limiter les possibilités d'accès au séjour, voire à déstabiliser la population étrangère, qu'elle soit en situation régulière ou privée du droit au séjour".
"Les étrangers sont aujourd'hui les premières victimes, mais comme souvent, la manière dont on les traite est révélatrice des méthodes qui sont déjà appliquées à d'autres ou le seront demain", ont-ils relevé.
A quelque mois de l'élection présidentielle, la France a durci ses conditions d'accueil et de séjour des immigrés. Le parti de la Majorité présidentielle, l'UMP, à l'image du ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui a déclaré qu'il y a "trop d'étrangers" en situation régulière en France", vient d'inviter le thème de l'immigration dans la campagne électorale. Il a dévoilé mardi dernier à Lyon un plan visant à "mieux maîtriser les flux migratoires".
Parmi les mesures phares annoncées, le durcissement des conditions du regroupement familial et d'obtention de la nationalité française, l'augmentation du nombre de reconduites à la frontière et l'accroissement de la capacité d'accueil des centres de rétention administrative.
5/12/2011
Source : Agence algérienne (APS)
Le conseil d'administration de l'OIM (Organisation internationale pour les Migrations) a accueilli lundi 14 nouveaux membres à l'occasion du 60e anniversaire de l'organisation, a-t-on appris auprès de l'OIM.
Il s'agit d'Antigua et Barbades, du Tchad, des Comores, de Djibouti, de l'Ethiopie, de la Guyana, des Maldives, du Nauru, du Mozambique, du Soudan du Sud, des Seychelles, de Vanuata, du Saint-Siège et de la Micronésie.
L'OMI compte désormais 146 pays membres, et son budget a quadruplé en dix ans.
Fondée en 1951 à Genève sous le nom de Comité intergouvernemental pour les migrations européennes (CIME), l'OIM a pris son nom actuel en 1989 en raison de l'élargissement de ses activités à l'Afrique et au Moyen-Orient.
L'organisation est dirigée depuis octobre 2008 par l'Américain William Lacy Swing.
Le budget de l'OIM pour financer 2.900 projets a atteint 1,5 milliard de dollars en 2010.
Selon son porte-parole Jean-Philippe Chauzy, il sera à peu près équivalent en 2011. Ce budget, alimenté par des contributions volontaires, ne dépassait pas les 242 millions de dollars en 1998.
L'OIM emploie actuellement 7.300 personnes dans plus de 100 pays, soit 7 fois plus qu'en 1998.
L'OIM a une structure décentralisée: elle compte seulement 200 personnes à Genève, son siège mondial, un chiffre stable depuis quelques années.
Jusqu'en 2010, l'OIM a porté assistance à 14 millions de migrants.
Entre 2000 à 2010, l'OIM a facilité la réinstallation de 810.000 réfugiés dans un pays tiers, et apporté à plus de 380.000 migrants une aide au retour volontaire et à la réintégration.
5/12/2011
Source : AFP
Date repère : 18 décembre 1990 : les Nations unies adoptent la Convention pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille qui «vont exercer, exercent et ont exercé» un travail pendant «tout le processus de migration». Pour tous, avec ou sans papiers, des droits fondamentaux sont réaffirmés en « considérant la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent fréquemment les travailleurs migrants et les membres de leur famille». La Convention «met en place des normes légales, fournit un cadre pour les lois et politiques nationales reconnaissant les vulnérabilités spécifiques des migrants et promeut des conditions humaines et légales de travail et de vie ». L'année dernière à l'occasion du 20e anniversaire de cette convention, l'Assemblée générale des Nations unies lançait une campagne mondiale pour demander aux Etats de mettre fin aux abus et à l'exploitation des migrants en protégeant leurs droits humains. Il reste que dans le monde entier, ces droits régressent quand ils ne sont pas foulés au pied et que, deux décennies plus tard, seule une quarantaine d'Etats ont ratifié cette convention.
Pourtant, presque tous les Etats sont concernés par les migrations, en tant que pays d'origine, de destination ou de transit des migrants, et pour beaucoup, comme le Maroc, par les trois à la fois. Autre constat : malgré la montée des extrêmes droite en Europe, le nombre des migrants ne cesse d'augmenter: les Nations unies estiment à 214 millions le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance ou de nationalité et près de la moitié d'entre elles sont des travailleurs migrants actifs économiquement. En dehors du système des NU, il y a l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), agence intergouvernementale basée à Genève issue du Comité intergouvernemental pour les migrations européennes, créée en 1951 pour aider la réinstallation des personnes exilées de la Seconde Guerre mondiale. L'OIM, qui compte 125 Etats, une centaine d'observateurs, ONG et Etats observateurs, plus de 340 représentations, plus de 5 500 membres du personnel «croit fermement que les migrations organisées, s'effectuant dans des conditions décentes, profitent à la fois aux migrants et à la société tout entière». Sa mission est d'agir avec ses partenaires pour aider à une bonne gestion des flux migratoires, favoriser la compréhension des questions de migration, promouvoir le développement économique et social à travers les migrations, et œuvrer au respect de la dignité humaine et au bien-être des migrants.
Le Maroc a signé en février 2005 un accord de siège avec l'OIM l'autorisant à instaurer une représentation dans le pays qui vise à «apporter une contribution efficace à la gestion des questions migratoires au Royaume du Maroc». Le bureau de l'OIM, en collaboration avec le ministère italien des Affaires étrangères, a organisé récemment un atelier international sur «La promotion des possibilités de partenariat entre les entreprises marocaines et italiennes». L'OIM souhaitant, selon sa représentante Anke Strauss, «promouvoir les échanges et les possibilités de partenariats en jouant un rôle de facilitateur, rôle essentiel dans un monde globalisé». L'occasion pour nous de faire un entretien avec le représentant de la Fondation Hassan II Abdessalam Ftouh qui a signé une convention entre la Fondation Hassan II et la Confédération nationale de l'artisanat et de la petite entreprise d'Italie la CNA.
LE MATIN : Vous êtes directeur à la Fondation Hassan II. Quel est le rôle de cette fondation ?
ABDESSALAM FTOUH La fondation est une institution qui a été créée en 1989 à la demande des ressortissants marocains à travers le monde et qui joue le rôle d'interface entre l'administration marocaine d'un côté et les migrants de l'autre et d'interface entre les Marocains de l'intérieur et ceux de l'extérieur. Elle est présidée par la Princesse Lalla Meryem et son président délégué est Omar Azziman récemment nommé conseiller de Sa Majesté le Roi. La fondation est organisée en 6 structures opérationnelles dont celle de l'assistance juridique, la promotion économique, le partenariat avec les ONG, le pôle communication et le pôle administration. Nous avons également un observatoire de la migration de la communauté marocaine à l'étranger qui est en fait un centre de recherche qui nous permet de suivre notre communauté et qui édite des documents. Nous avons un effectif de 660 salariés dont 540 enseignants à l'étranger. Parmi nos activités phares, il convient de noter l'organisation dans le cadre du séjour culturel de la venue chaque année d'un millier d'enfants des migrants. La fondation reçoit quelque 200 porteurs de projets par an et traite quelque 700 requêtes dans le domaine économique et près de 2 000 requêtes juridiques et autres…
Pourriez-vous faire une radioscopie rapide de la migration marocaine à travers le monde ?
La population des migrants est estimée à 11% de la population marocaine, soit 3,3 millions. Certains avancent le chiffre de 5 millions, car on pense qu'une partie de la population est déjà intégrée ou n'est pas inscrite dans les consulats. C'est une population jeune, 68% de cette population est en activité, 2,8% seulement ont plus de 60 ans et 29% ont moins de 15 ans. La migration s'est, au fil du temps, féminisée et aujourd'hui près de 46% sont des femmes migrantes. C'est une migration régionale qui a commencé vers les années 60-70 par les régions du centre pour toucher pratiquement toutes les régions. On constate aussi que 43,7% de cette population des migrants est née dans les pays d'accueil. Concernant la répartition spatiale, la France vient en tête, suivie par l'Espagne et l'Italie qui s'est ouverte à l'immigration dans les années 90. En 2007, 400 000 Marocains vivent en Italie dont les 2/3 dans le Nord.
Quelles sont les caractéristiques de cette migration ?
60% des Marocains sont des ouvriers mais nous avons de plus en plus de cadres moyens, soit 19,7% et 12% de ces cadres sont titulaires de Bac+4 au minimum. Cela veut dire que nous assistons à une migration de qualité avec des potentialités scientifiques de plus en plus avérées qui répondent aux exigences de cette politique sélective mise en place par les pays d'accueil. Près de 10% de cette population occupe des professions libérales. Dans les pays d'accueil, l'ascension sociale transgénérationnelle reste faible, ce qui nous fait penser que le taux de qualification de la migration provient davantage des nouveaux migrants et des compétences qui quittent le pays d'origine.
Comment cette migration a-t-elle évolué et quelles tendances sont en tarin de se dessiner ?
C'est une migration urbaine de compétences. Autre constat : le taux d'investissement de ces migrants dans leur pays d'origine a beaucoup évolué. Les primo migrants investissaient d'abord dans leurs pays, aujourd'hui avec la seconde et troisième génération, la priorité devient l'investissement dans les pays d'accueil. C'est une tendance qui se confirme notamment chez les jeunes. L'autre évolution que l'on peut constater, en particulier en Italie où la migration était individuelle, les salariés ont créé assez rapidement leur entreprise, contrairement aux migrants marocains en Belgique et en France. Dans ces deux pays, la migration était organisée pour envoyer les migrants dans les mines, dans les usines Renault.
Avons-nous des statistiques qui vont dans le sens de ces différences de parcours ?
En Italie, il y a eu pénétration de la société italienne. Les migrants qui se sont rapidement intégrés dans la communauté italienne ont travaillé dans les PME-PMI et ont appris le métier, créé leurs entreprises et généré des emplois. 38% des migrants en Italie sont leur propre patron ! Les entreprises dirigées par des Marocains ont pris forme notamment dans le secteur du BTP, la manufacture, les services, le transport et le commerce. Selon des publications italiennes, il existe quelque 30 000 entreprises créées et dirigées par des Marocains en Italie ! Les Marocains qui viennent en troisième position de migrant en Italie constituent les seconds investisseurs après les Chinois !
Pourquoi ne pas essayer d'organiser un flux entre les opérateurs marocains installés en Italie et les opérateurs italiens installés au Maroc en y intégrant les opérateurs marocains ?
C'est une initiative salutaire qui s'inscrit dans une logique gagnant-gagnant et que nous appelons de nos vœux pour créer des entreprises au Maroc et également un marché. Il reste que la migration d'aujourd'hui est une migration individuelle et qu'il est difficile d'orienter avec des injonctions cette migration. Nous travaillons dans une solidarité de voisinage à développer une politique de codéveloppement. Il y a des conditions pour favoriser ce que l'on appelle une migration circulaire, il faut une bonne gestion de ceux qui souhaitent retourner, notamment en termes de projets économiques et d'insertion des enfants à l'école, il faut favoriser l'investissement dans le pays d'origine, organiser l'accueil. Le retour ne peut réussir que s'il est librement choisi et nous avons constaté à travers nombre d'études réalisées notamment par l'Institut de Florence que le retour des migrants ne réussit que si le migrant est en possession de ses papiers, que s'il est bien installé dans le pays d'accueil. La migration circulaire et le codéveloppement passent par des actions associatives, par une réseautique transnationale qui véhicule les opportunités d'investissement car à la base de toute décision, il y a une logique économique. Cela passe aussi par la coordination du travail de différentes institutions pour fluidifier cette migration circulaire. Au Maroc, nous recevons des migrants subsahariens mais également des migrants des pays du Nord, de France, d'Espagne d'Italie, qui s'installent au Maroc. Il faut donc être proactif, pour mieux connaître les évolutions de ces tendances qui risquent de devenir des tendances lourdes. En fait et pour me résumer l'intégration, l'investissement et l'information sur le climat d'investissement notamment sont les anneaux d'une chaîne qui doivent aboutir à une bonne circulation du migrant favorable aux économies des pays d'origine et des pays d'accueil.
Est-ce que cette chaîne fonctionne pour ceux qui veulent retourner au pays ?
Non pas toujours. L'intégration laisse souvent à désirer, le transfert de la couverture sociale est souvent un problème pour ceux qui ont travaillé à l'étranger, la facilité de renouvellement de la carte de séjour n'est pas toujours acquise.
Si la liberté de retour dans le pays d'accueil est assurée, je suis sûr que les candidats au retour seront plus nombreux, car ils savent que l'accueil, l'accompagnement, le soutien sont assurés par la Fondation Hassan II.
Sur quels sujets portait la convention que vous avez signée avec la CNA italienne ?
Elle porte sur 4 points : une action conjointe pour la formation et l'information, le conseil assistance et défense des droits des salariés artisans ou patrons des PME-PMI, échange d'information et d'études sur les opportunités d'investissement, accueil et assistance aux porteurs de projets et échange d'informations sur ce segment de population des migrants.
La devise de notre fondation c'est « mieux connaître pour mieux servir ».
Où va l'argent des émigrés ?
Concernant le volume des transferts de fonds envoyés annuellement au Maroc, plusieurs études démontrent que les Marocains de l'extérieur représentent la cinquième communauté la plus importante au niveau mondial en termes de volume d'argent transféré au pays d'origine. De plus, il faut noter que les études ne prennent pas en compte les transferts de fonds via des canaux informels. Les migrants sont en effet souvent découragés par l'utilisation des canaux bancaires officiels compte tenu des lenteurs bureaucratiques, des coûts élevés et des taux d'échange défavorables. L'impact des transferts de fonds a une influence importante sur l'économie du Maroc. En effet, les transferts de fonds constituent la source principale de revenu, dépassant les profits générés par le secteur du tourisme ainsi que ceux découlant des investissements et prêts étrangers dans le pays. A son origine, la migration marocaine était surtout économique. Les comportements des ménages suivaient le schéma typique de la migration économique : les revenus du salaire étaient utilisés pour satisfaire les besoins fondamentaux du migrant et de sa famille vivant à l'étranger, alors que les épargnes étaient renvoyées au reste de la famille résidant au Maroc. Les transferts de fonds reçus au Maroc étaient destinés à l'investissement, à la consommation et à l'épargne.
Le secteur foncier a été et reste encore aujourd'hui le secteur principal d'investissement des transferts de fonds. Cela s'explique par le fait que bâtir une habitation dans son pays d'origine a pour le migrant une signification symbolique, à la fois la réussite de son expatriation et la perspective d'un retour. D'après une étude conduite par l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA), bien que le secteur foncier reste largement prioritaire pour l'investissement des transferts financiers (83%), ces derniers commencent à être affectés également à de nouveaux secteurs tels que l'agriculture (7,5%), le commerce (4,9%), l'industrie (1,3%) et le tourisme (1,4 %).
De plus, les migrants marocains montrent apparemment une préférence pour investir leurs épargnes au Maroc (près de 70%) plutôt que dans le pays de résidence (23%). Selon cette même étude, ces nouvelles tendances d'investissement devraient s'accentuer dans les années à venir. En ce qui concerne les projets d'investissement des migrants marocains, ils se concentrent encore aujourd'hui dans le secteur foncier (35%), mais également et de façon croissante dans le secteur tertiaire, à savoir le commerce (27,4%), le tourisme (12,1%), ainsi que les nouvelles technologies et la communication. L'investissement dans l'agriculture apparaît un secteur d'investissement déclinant. Ces données sont le signe d'une transformation significative dans les préférences d'investissement des migrants et témoignent de l'émergence d'une culture d'entreprise parmi les membres de la diaspora.
Toutefois, les transferts de fonds pour le développement ne peuvent pas être adressés sans prendre en compte le capital humain et social de la diaspora et de ses membres.
6/12/2011, Farida Moha
Source : Le Matin, en PDF
Les discriminations à l'embauche subies par les Français d’origine étrangère sont plus sévères encore pour les cadres. Alors que certaines entreprises manifestent refuse, consciemment ou non de recruter des candidats maghrébins, d’autres affichent leur volonté de lutter contre ces ségrégations.
Un cadre d’origine maghrébine n’a que 36 chances d’être convoqué à un entretien d’embauche quand le « Français de souche » en a 100. C’est ce qui ressortait d’une étude intitulée le « baromètre de la discrimination » et réalisée en 2006 par la société d’intérim Adia. Cinq ans après, le constat est le même, analyse le Nouvel Economiste dans ses colonnes. Les entreprises sont toujours réticentes, pour la plupart, à l’embauche de dirigeants issus de la diversité.
Les résultats des enquêtes effectués à ce sujet sont meilleurs pour les employés et professions intermédiaires. En d’autres termes, un Arabe sera plus facilement embauché pour un poste de nounou ou de concierge mais pas que pour un poste de manager, à niveau d'étude adapté au poste. « Nous devons faire face parfois à des clichés, des idées très arrêtées en termes de profil », explique Philippe Vidal, dirigeant de Theodore Search, au Nouvel Economiste. « Il est souvent très dur de se battre, de faire évoluer les mentalités des entreprises », reconnaît-il. Néanmoins, les clients de ce cabinet de conseil en recrutement sont « de moins en moins regardants » quant à l’origine des candidats, « car il s’agit pour la plupart de grands groupes internationaux habitués à la diversité ».
Egalité pour tous et haro sur la discrimination
Selon Matthieu Beaurain, président de Lincoln Associates, cabinet de chasseur de têtes, au Nouvel Economiste, « la question de la diversité est devenue un sujet incontournable qui interpelle pouvoirs publics et acteurs des ressources humaines. Si bien que les entreprises n’osent plus exposer au grand jour leurs clichés discriminatoires. » En France, l'article L1132-1 du code du travail rend la discrimination à l'embauche illégale. Il est ainsi interdit à une entreprise de traiter un candidat de manière non objective à l'égard du poste à pourvoir.
Pour mettre fin à de telles pratiques, des chefs d’entreprise Français se sont emparés du problème et affichent leur volonté de lutter contre la discrimination à l’embauche. Depuis le 22 octobre 2004, plus de 1500 entreprises ont signé la charte la « Charte de la diversité » qui contribue à la lutte contre toutes les formes de discriminations notamment fondées sur le patronyme ou l’origine réelle ou supposée des personnes.
2/12/2011, Halima Djigo
Source : Yabiladi
En 20 ans, le nombre de députés bruxellois musulmans a crû de 0 à 19, apprend-on dans la dernière analyse de Brussels Studies
BRUXELLES Inédit, pointe Fatima Zibouh, chercheuse à l’ULg et auteure de la dernière contribution de la revue scientifique Brussels Studies . Quoi ? La représentation politique des musulmans à Bruxelles – comme se nomme cette dernière étude –, en comparaison aux autres grandes villes européennes. Et poursuit-elle, en introduction, “cette originalité est d’autant plus forte que l’un des sièges du Parlement bruxellois est attribué pour la première fois à une députée portant un foulard, Mahinur Ozdemir”. De 0, à la naissance de la Région en 1989, les musulmans occupent désormais, et depuis les dernières élections régionales, 21,3 % des sièges au Parlement bruxellois. Qui sont-ils ? Comment expliquer cette croissance ? Éléments de réponse.
1 QUI ? On entend ici par musulmans les élus qui se définissent eux-mêmes comme musulmans ou de culture musulmane. Ceux encore qui dans leurs discours et leur pratique électorale font référence (directement ou indirectement) à l’islam. Ces députés présentent divers profils; de la fréquentation régulière à la mosquée à l’athéisme ou à l’agnosticisme. Les parcours scolaire et professionnel sont également très diversifiés.
2 2004, LE TOURNANT . Ces élections régionales semblent avoir constitué un véritable tournant “ lié entre autres aux changements du code électoral”. Mais pas seulement : c’est aussi la première fois que deux élus socialistes de culture musulmane accèdent à des postes ministériels aux niveaux régional et communautaire (Fadila Laanan et Émir Kir).
3 POURQUOI ? Outre les facteurs institutionnels (mode de scrutin proportionnel, 200.000 naturalisations depuis 1989 à Bruxelles dues aux lois sur la nationalité, etc.), cette représentation politique s’explique aussi par la diversité et le multilinguisme de Bruxelles. Que l’on constate particulièrement dans certaines zones de la capitale présentant une forte concentration de populations musulmanes (les derniers chiffres font état d’un quart de la population bruxelloise, soit 250.000). Enfin, la mobilisation des associations (200 organisations) est aussi importante dans la Région. Preuve par l’exemple ? Il semblerait que le monde associatif turc soit mieux structuré et plus marqué. Ce qui pourrait expliquer les bons résultats des candidats d’origine turque, comme ceux d’Émir Kir, arrivé derrière Charles Picqué, ministre-président.
5/12/2011, R. Le
Source : La libre.be
La Grande-Bretagne devrait admettre des centaines de milliers de migrants sur son sol afin de ne pas compromettre la reprise économique, révèle samedi un rapport du Bureau de responsabilité budgétaire (OBR) relevant du gouvernement.
Selon les projections de l'OBR, le gouvernement ne réduira pas la moyenne annuelle d'immigration vers des dizaines de milliers au cours de cette législature, comme cela a été annoncé auparavant.
L'immigration nette en Grande-Bretagne demeure à une moyenne de 140.000 personnes par an jusqu'en 2016, souligne l'OBR.
"Si le gouvernement réduit la moyenne annuelle d'immigration pour la ramener vers la cible fixée, la croissance du Royaume-Uni serait endommagée", indique la même source.
D'après The Independent, ces prévisions sont embarrassantes pour le Premier ministre David Cameron et la ministre de l'Intérieur Theresa May qui ont affirmé à plusieurs reprises que l'engagement des Conservateurs à ce sujet sera honoré.
En 2010, la migration nette au Royaume-Uni était de 252.000 personnes, selon l'Office des statistiques nationales, soit le plus haut niveau jamais enregistré.
3/12/2011
Source : MAP
La 11ème édition du festival international du film de Marrakech (FIFM) organisée du 2 au 10 décembre courant sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, rend ce dimanche soir au Palais des congrès de la cité ocre, un hommage à l'acteur français d'origine marocaine Rochdy Zem.
Ce fils d'immigrés marocains en France, qui reflète le bel exemple d'une intégration réussie en pays d'accueil, se dit, " à la fois surpris et flatté " par cette belle consécration.
"Je suis à la fois surpris et flatté par cet hommage que je considère comme un message magnifique à un acteur d'origine marocaine " a déclaré samedi soir à la presse, Rochdy Zem 46 ans, acteur, scénariste, dialoguiste et réalisateur à la fois.
Les hommages, poursuit-il, sont rendus en principe, à la fin d'une carrière. " La mienne a commencé il y a vingt ans, c'est donc un beau message de mon pays, le Maroc ", dit-il ému aux journalistes.
Ce passionné du football qui refusait cependant de faire ce métier d'acteur, a saisi cette occasion pour jeter un regard sur l'évolution du cinéma marocain et le développement du festival international du film de Marrakech auquel il a assisté en 2001.
Louant la création du festival international du film de Marrakech, Rochdy Zem, affirme que "cette belle initiative encourage et soutient le cinéma marocain".
" Le FIFM a fait révéler au public, de grandes vocations. De vrais talents sont nés dans ce festival grâce notamment aux masters class", précise-t-il.
Soulignant l'importance de moyens financiers dans le développement du 7ème art en général, Rochdy Zem estime que les cinéastes marocains ont de grandes ambitions. Des projets ambitieux verront le jour dans les années à venir "révélant qu'il y " travaille dans ce sens avec le Maroc " sans pour autant donner davantage de précisions.
Rejetant " l'expression d'un cinéma de beurs ", Rochdy Zem fait un clin d'Œil à la réalisation de son film " Omar m'a tuer". "L'histoire de Omar le jardinier accusé de meurtre m'a beaucoup touché mais au-delà du fait qu'il soit marocain, il s'agit avant tout d'un combat universel, l'histoire d'un homme face à la justice " souligne-t-il.
Rochdy Zem qui porte très haut l'image du Maroc en France rend à son tour hommage à ses parents "extraordinaires" pour l'éducation reçue et au pays d'où il vient : le Maroc ".
"J'ai eu très vite conscience que mes choix d'acteur et de réalisateur allaient être une forme de vitrine du Maroc pour les français, et donc je dois avoir un comportement respectueux, irréprochable" fait-il remarquer.
Repéré par la comédienne française Josiane Balasko puis par l'assistant du réalisateur André Techiné, Rochdy Zem a commencé par tenir des petits rôles dans de nombreux films tout en se produisant épisodiquement au théâtre.
A 30 ans sa carrière prend véritablement son envol et le comédien ouvre ainsi la voie aux acteurs d'origine arabe en France, en s'illustrant dans des rôles et de nombreux films très variés (cinéma social, comédies grand public, films policiers, thrillers).
Ce grand acteur de composition, qui apprend l'hébreu pour " Va, vis et deviens " , a été plusieurs fois nominés et primés.
En 2006, Il obtient au festival de Cannes le Prix d'interprétation masculine, partagé avec ses partenaires, pour " Indigènes " de Rachid Bouchareb
4/12/2011, Schahrazade Alaoui
Source : Map
La deuxième édition du Salon de l'immobilier et de l'art de vivre marocains "SMAP Expo Barcelone" s'est ouverte en grande pompe, vendredi soir, dans le prestigieux palais San Jordi de la capitale catalane.
Une trentaine d'exposants représentant les secteurs public et privé ont fait le déplacement pour cette grande messe annuelle de l'immobilier marocain, organisée par "SMAP Group", société spécialisée dans l'ingénierie événementielle du Maroc à l'étranger.
Vitrine de l'immobilier marocain, le "SMAP Expo Barcelone" est dédié aux Marocains résidant en Catalogne désireux d'acquérir un logement ou un lot de terrain dans leur pays d'origine, mais aussi aux investisseurs Catalans qui souhaitent tirer profit des atouts qu'offre le Royaume dans le domaine de l'immobilier.
Les visiteurs auront ainsi l'occasion de rencontrer des promoteurs, agents immobiliers, banquiers et notaires et pourront conclure des transactions sur place avec l'aide des représentants du Consulat général du Maroc à Barcelone.
La cérémonie d'inauguration officielle du salon a été présidée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira, en présence notamment du consul général du Maroc à Barcelone, Ghoulam Maichan, et de représentants du gouvernement catalan et de la mairie de Barcelone.
Dans une déclaration à la presse, M. Hejira a salué l'initiative du "SMAP Group" d'organiser ce Salon à Barcelone en vue de permettre à la communauté marocaine établie dans cette région du nord-est de l'Espagne et de s'informer sur les opportunités d'investissement dans le domaine immobilier au Maroc, ainsi que sur les facilités accordées aux Marocains du monde pour l'acquisition d'un logement dans leur pays d'origine.
M. Hejira a notamment mis en exergue le développement que connaît le Maroc dans le domaine de l'immobilier, soulignant l'intérêt particulier qu'accorde le Royaume à ce secteur important pour permettre aux citoyens d'accéder à des logements décents à des prix accessibles.
Le ministre a, dans ce sens, souligné l'évolution positive que connaît le programme du logement social, mis en place par le gouvernement, rappelant que ce programme bénéficie d'une attention particulière de la part de SM Roi Mohammed VI.
Ce produit est ouvert à tous les Marocains du Monde sur le même pied d'égalité avec leurs concitoyens à l'intérieur du Maroc, a dit M. Héjira, précisant que les ressortissants marocains résidant à l'étranger peuvent bénéficier des logements sociaux à 250.000 DH en profitant des avantages accordés par l'Etat au même titre que les autres citoyens éligibles.
Pour sa part, le PDG de "SMAP Group", Samir El Chammah, a souligné que ce Salon, érigé sur une superficie de 4.000 M2, constitue la 5ème et dernière étape du "SMAP RoadShow 2011" après celles de Bruxelles, Milan, Paris et Marseille, précisant que 200.000 à 250.000 personnes ont visité les SMAP organisés dans les quatre villes européennes.
"Ce RoadShow nous a permis de promouvoir l'immobilier marocain auprès des Marocains du Monde et des investisseurs européens", a noté M. El Chammah dans une déclaration à la MAP, ajoutant que la diaspora marocaine "a montré tout au long de ces Salons son attachement à son pays d'origine".
Un grand nombre d'amis du Maroc ont également visité nos Salons, a-t-il ajouté, soulignant l'opportunité qu'offre "SMAP Expo Barcelone" pour promouvoir les liens d'amitié et de coopération commerciale entre le Maroc et la Catalogne.
S'agissant de l'importance accordée au logement social dans ce Salon, le PDG de "SMAP Group" a précisé que ce choix s'explique par la "nécessité d'adapter notre offre immobilière en fonction des besoins de chaque marché". "Notre objectif principal est de répondre aux demandes de notre clientèle en Catalogne", a-t-il insisté.
Le "SMAP Expo", qui sera clôturé dimanche, offre également l'occasion d'échange entre professionnels et investisseurs potentiels au Maroc. Notaires, agents immobiliers, promoteurs, constructeurs, aménageurs et banquiers y sont présents pour apporter conseils et information aux visiteurs.
Evénement pluriel, "Smap Expo Barcelone" se veut aussi un rendez-vous culturel de grande envergure. Des débats traitant de questions intéressant la communauté marocaine en Catalogne, notamment l'intégration et la coopération maroco-catalane, sont prévus lors de cette manifestation.
L'artisanat, la gastronomie et les modes de vie marocains seront aussi à l'honneur lors de ce Salon. Le public aura, par ailleurs, l'occasion de vivre des moments de joie à travers des concerts de musique, aminés par plusieurs stars de la chanson populaire marocaine.
2/12/2011
Source : MAP
La BMCE Bank vient d'ouvrir une nouvelle agence bancaire à Paris dédiée aux Marocains résidant à l'étranger, confirmant sa stratégie d'extension de son réseau en France pour capter davantage de dépôts de MRE et augmenter les transferts d'économies vers le pays.
La nouvelle agence, d'une superficie de plus de 200 m2, est située sur l'avenue de Clichy, dans le nord de Paris, un carrefour important d'implantation et de transit de la communauté marocaine de la région parisienne.
Le nouveau bureau est le 3ème en région parisienne, après ceux d'Asnières et de Mantes-la-Jolie, et le 12ème sur le territoire métropolitain français.
La cérémonie d'inauguration s'est déroulée, vendredi soir, en présence du Consul général du Maroc à Paris, M. Younès Tijani, de représentants de l'ambassade du Maroc en France et des autorités locales françaises, ainsi que de responsables de la banque et de plusieurs membres de la communauté marocaine en France.
Implantée en France depuis près d'un demi-siècle, BMCE Bank a été, en 1972 la première banque marocaine à s'installer à l'international, et s'est vite hissée au rang des banques étrangères les plus actives en France.
En 1991, conformément à la diversification de ses activités multimarchés, la banque célébrait l'ouverture de son premier bureau dédié à l'activité des Marocains établis à Paris, confirmant ses ambitions résolues sur ce marché, autour d'une stratégie de proximité et de développement.
Une gamme de produits et services, adaptés aux profils et exigences des Marocains Citoyens du Monde, est depuis lors développée dans un esprit d'innovation et de compétitivité.
La gestion binomiale, concept érigé en 2009, vient couronner cette proximité en mettant à la disposition des clients, un chargé de clientèle dédié, au niveau d'une sélection d'agences de BMCE Bank au Maroc.
Le nouveau bureau offre aux Marocains habitants en Ile de France "plus de proximité, une meilleure accessibilité et de la convivialité", assurent les responsables de la banque qui promettent "transparence et amélioration de la qualité de l'accueil".
Outre les 12 points de vente couvrant toutes les Régions de France, le Réseau de BMCE Bank dédié aux Marocains résidents en France est renforcé par un réseau d'espaces d'accueil dédié auprès de son partenaire et actionnaire bancaire français de référence, le Groupe Crédit Mutuel CIC.
A travers le produit "eco transfert", les clients communs aux deux banques bénéficient de conditions avantageuses pour les transferts d'argent, produit phare de la gamme dédiée aux Marocains Citoyens du Monde.
2/12/2011
Source : MAP
Une session de formation sera organisée, à partir de lundi, à l'université de Bologne (nord de l'Italie), au profit de 110 enseignants marocains exerçant dans le domaine de l'éducation informelle dans différentes régions de la Péninsule.
Les bénéficiaires de la session, qui se poursuivra jusqu'à vendredi prochain, œuvrent dans le cadre d'institutions associatives et pédagogiques pour l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants de la communauté marocaine.
Cette session de formation, la première du genre, s'insère dans le cadre d'un plan d'action mis au point par le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, en coopération avec l'ambassade du Maroc en Italie, en vue notamment de promouvoir l'attachement de ces enfants à la langue arabe et à la culture marocaine et de renforcer les liens qui les unissent à la patrie.
Elle s'intègre également dans le processus de mise en oeuvre progressive du plan d'urgence pour la promotion de l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants marocains résidant à l'étranger, qui avait reçu l'approbation de la commission interministérielle chargée de l'immigration.
La session s'inscrit aussi dans le cadre de l'activation de l'accord de partenariat conclu, en octobre dernier, entre le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et le département de l'enseignement scolaire afin de soutenir l'enseignement informel de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants résidant à l'étranger et ce, à travers la qualification et le renforcement des capacités des ressources humaines au sein des structures associatives et établissements pédagogiques exerçant dans ce domaine.
Au programme de cette session, organisée en collaboration avec le secrétariat d'Etat chargé de l'enseignement scolaire et l'ambassade du Maroc en Italie, figurent des dizaines d'exposés pédagogiques et d'activités de formation répondant aux standards les plus modernes d'apprentissage en vue de promouvoir les capacités de communication chez les enfants et de favoriser leur intégration positive dans la société d'accueil.
Lors de la session, qui se déroulera également en partenariat avec l'association italo-marocaine de l'éducation et l'enseignement pour l'intégration, l'encadrement sera assuré par des experts relevant du ministère de l'éducation nationale ainsi que de l'Université télématique internationale d'enseignement à distance de Rome "Uninettuno".
3/12/2011
Source : MAP
La sensibilisation au handicap auprès des personnes "ordinaires" et la promotion de la solidarité pour la réinsertion des personnes à besoins spécifiques ont été mises en lumière lors d'un banquet bénéfice organisé, samedi soir, par l'Association Solidarité Canada-Maroc (ASCM) à Montréal.
C'est dans le cadre du neuvième anniversaire de l'ASCM, qui coïncide avec la célébration de la journée internationale des handicapés, que ce gala de levée de fonds a été organisé en présence notamment de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Maroc au Canada, Zoubair Hakam, consul général du Maroc à Montréal, Bruno Clerc, consul général de France à Montréal, de représentants du CCME, d'Associations marocaines et des personnalités du monde politique, associatif et culturel, de médias, ainsi que des hommes d'affaires marocains et canadiens.
Après avoir souligné les différentes actions et les projets aussi bien en cours que réalisé par L'ASCM, la présidente de l'Association Mme Khadija Lamrani a salué les efforts des différents bénévoles ainsi que le soutien des institutions marocaines et des partenaires veillent à la sensibilisation au handicap auprès de la population.
Cette manifestation a vu aussi la présence de personnalités de nationalités et confessions différentes venus témoigner de leur solidarité et de leur soutien "parce que chaque citoyen peut faire bouger les choses à son niveau", a dit la présidente de l'ASCM.
Dans une allocution de circonstance, l'Ambassadeur du Maroc au Canada a indiqué que l'action du Banquet bénéfice 2011 s'inscrit dans un large processus de développement dans lequel le Maroc s'est engagé au cours des dernières années, visant le bien-être de toutes et de tous les citoyens marocains.
La lutte contre la pauvreté et l'exclusion ainsi que l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées ont été placés au coeur de toutes les politiques publiques au Maroc, sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, a souligné Mme Chekrouni, rappelant notamment le discours historique prononcé le 18 mai 2005 par le Souverain où Il a annoncé le lancement de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH).
Elle a aussi cité la création en 1999 de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et la mise en place d'un certain nombre de structures d'accueil pour personnes handicapées.
"Cet engagement irréversible de bâtir un Maroc moderne et démocratique a été consolidé par l'adoption d'une nouvelle constitution plébiscitée par la majorité du peuple marocain, une constitution qui permet l'intégration du Maroc dans le concert des nations démocratiques", a dit la diplomate marocaine, rappelant au public présent les élections législatives du 25 novembre dernier qualifiées de "sains et transparentes" par l'ensemble des observateurs nationaux et internationaux.
Il confirme aussi "la volonté du Maroc de poursuivre résolument sa marche pour la consolidation d'un Etat des Institutions et de droit et de continuer dans la voie du progrès et de la démocratie tracée par SM le Roi Mohammed VI", a-t-elle ajouté, soulignant que "la société civile a toute sa place dans la société marocaine, qui a fait du pluralisme l'un de ses fondements et dont la richesse est inestimable".
La diplomate a estimé que les membres de la diaspora marocaine ainsi que les Associations marocaines au Canada représentent "un potentiel extraordinaire" dont le rayonnement a traversé l'Atlantique, appelant tous les acteurs associatifs marocains et maroco-canadiens à poursuivre leurs efforts et à être "plus imaginatif" pour explorer de nouvelles pistes de partenariat et à continuer d'être une "facteur de rapprochement et de renforcement" des relations entre ces deux pays, riverains du 2è plus grand océan du monde, le Maroc et le Canada.
Et de souligner que cette manifestation "représente une occasion propice permettant la consécration et la promotion des valeurs de solidarité à travers la levée de fonds destinés à donner l'élan nécessaire à la réussite des actions humaines entreprises par cet organisme à but non lucratif" et se veut aussi "une occasion permettant de retracer les moments forts, les événements attrayants et les réalisation remarquables qui ont marqué les neuf ans de l'histoire de cette Association".
Depuis sa création le 15 mars 2002, l'ASCM a poursuivi son engagement "avec ardeur et passion" pour soutenir aussi bien les populations nécessiteuses que celles aux besoins spécifiques au Maroc, a rappelé la diplomate marocaine, soulignant que l'Association Solidarité Canada-Maroc a aussi consenti "des efforts considérables pour le renforcement des liens de solidarité et de partenariat entre le Canada, le Québec en particulier, et le Maroc".
Dans un message lu en son nom, la ministre de l'Immigration et des communautés culturelle du Québec Kathleen Weil, a loué les efforts de l'ASCM et son engagement en faveur de l'intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise.
Elle a aussi salué le "remarquable travail" de l'Association auprès des personnes ayant des limitations fonctionnelles et de celles en situation de précarité.
Cet événement a été aussi rehaussé par la participation de l'artiste comédien Hassan El Fad (animateur) et Abderrahim Souiri, l'une des voix célèbres qui sert la musique arabo-andalouse.
Venus du Maroc, chacun d'eux s'évertue à arracher le sourire au public présent avec un style propre. C'est le grand humoriste Hassan El Fad, qu'on ne présente plus, qui a emporté le public dans ses divers univers en faisant passer des messages ou raconter le quotidien ou autres choses.
Le grand artiste Abderrahim Souiri a pour sa part interprété de nombreux de ses succès, son style reconnaissable entre mille d'autres qui lui a permis de tenir toute la soirée un public admiratif de sa voix puissante et remarquable.
"En décidant de vous associer à notre cause, vous apportez un soutien aux plus défavorisés des démunis, à leur famille et proches. Vos dons sont utiles", dans un objectif permanent d'amélioration du sort des personnes en situation de handicap, ont lancé tour à tour les membres de l'Association Solidarité Canada-Maroc, exprimant leur "gratitude" aux partenaires qui soutiennent leur mission au profit des personnes qui vivent avec un handicap ou dans des conditions précaires.
04/12/2011
Source : MAP
«Schengen doit être repensé», a affirmé jeudi Nicolas Sarkozy à Toulon en ajoutant : «L'Europe qui fait appliquer à l'intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer.» Donnant lieu à des critiques récurrentes en France et partagées par de nombreux États européens, l'accord européen de Schengen sur la libre circulation pourrait évoluer. Un projet de réforme sera abordé au cours du prochain Conseil des affaires intérieures le 13 décembre à Bruxelles. Trois mesures clés y seront examinées en vue notamment de renforcer la protection aux frontières. Un débat relancé au lendemain de la vague d'immigration tunisienne déferlant sur l'île italienne de Lampedusa (sud de la Sicile) et qui a été à l'origine en début d'année d'une minicrise entre Rome et Paris.
• Les signes de faiblesse de Schengen
Des milliers de migrants tunisiens qui avaient afflué en Italie en début d'année avaient suscité de vives tensions entre les gouvernements italien et français. Des tensions qui avaient monté d'un cran quand Silvio Berlusconi avait décidé d'accorder des permis de séjour à une partie des clandestins. Directement exposée par ce flux migratoire, la France avait réagi. En application des textes en vigueur, des contrôles «aléatoires et limités dans le temps» avaient eu lieu sur une bande frontière de 20 kilomètres. Cet épisode avait révélé les faiblesses de cet espace de libre circulation des personnes devenant une citadelle vite assiégée. Ensemble, les deux responsables français et italien avaient alors demandé à Bruxelles de réformer les accords.
• Rétablir plus souvent des contrôles aux frontières
À ce jour, le contrôle aux frontières peut être rétabli quand il y a atteinte à l'ordre public. Ce régime dérogatoire au principe de libre circulation est particulièrement strict et ne pouvait être appliqué en France pour la gestion des récents flux migratoires tunisiens arrivés en Italie. C'est pourquoi il a été demandé de créer deux clauses de sauvegarde supplémentaires. «L'une pourrait s'appliquer en cas de crise systémique d'un État en situation de défaillance ne pouvant plus contrôler ses frontières», explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Un État pourrait également faire jouer la clause de sauvegarde en cas d'un afflux massif d'immigrants. En septembre dernier, la Commission européenne a déposé des propositions dans ce sens, débattues le 13 décembre.
• Mieux surveiller les pays de l'espace Schengen
Un pays qui adhère au traité est évalué afin de vérifier les moyens opérationnels mis en place pour protéger ses frontières extérieures à l'espace Schengen. Or la France souhaite aujourd'hui des contrôles plus fréquents et un renforcement des instances de surveillance en recourant «à des inspecteurs professionnels et permanents travaillant selon des critères plus exigeants».
• Un pilotage politique demandé
Cette demande exprimée par Nicolas Sarkozy à Toulon vaut notamment pour ce dossier. «Les questions relatives aux réglementations sont gérées de manière technocratique et totalement décalée», assure-t-on au ministère de l'Intérieur en plaidant pour une reprise en main des politiques sur ces affaires en citant par exemple le cas de Frontex. Cette Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne agit selon les décisions de son conseil d'administration. Elle devrait, selon le ministère de l'Intérieur, être en lien directe avec les ministres des pays concernés.
2/12/2011, Angélique Négroni
Source : Le Figaro
A 06H00, trois heures avant l'ouverture et après une nuit blanche pour certains, une centaine d'étrangers patiente devant la préfecture à Evry: en Ile-de-France, matinée après matinée, la scène se répète, suscitant l'indignation d'associations qui appellent à une semaine de mobilisation.
Dans le froid, la tension est palpable, avec de violents échanges verbaux, des bousculades, vite éteints par les plus calmes de ces étrangers venus régulariser leur situation.
Cette semaine, la sénatrice EELV Esther Benbassa a interpellé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant à la chambre haute: "Comment la France, terre des Lumières, peut-elle tolérer que des personnes, parfois accompagnées d'enfants en bas âge, soient contraintes de passer la nuit dans la rue'"
De lundi à vendredi, un collectif appelle à des rassemblements devant les préfectures d'Ile-de-France: "Assez d'atteintes aux droits et à la dignité des personnes devant les préfectures!" dénoncent des dizaines d'associations et de syndicats, parmi lesquels Réseau éducation sans frontières, Ligue des droits de l'Homme, Dom'Asile et la Cimade.
"On est traité comme des chiens, je pense même qu'ils sont mieux traités que nous", enrage Hamza, un ressortissant tunisien devant la préfecture d'Evry. Il est arrivé la veille à 18h00 pour être sûr d'être parmi les premiers à l'ouverture.
Comme lui, d'autres postulants ont bravé le froid, emmitouflés dans des manteaux épais. Des femmes et des personnes âgées ont amené un tabouret ou une chaise pour se reposer. "L'attente est insupportable", s'insurge Laura Kabani, la soixantaine, originaire du Congo.
Des mesures prises
"On demande qu'il y ait plus de moyens mis en oeuvre, qu'il y ait une humanisation des pratiques et qu'on traite dignement ces personnes. Il faut respecter la loi, fixer des délais décents pour une réponse", explique à l'AFP David Hedrich, de Dom'Asile.
"Cet été, on a connu des files d'attente de 150 à 200 personnes qui ont attendu soit tôt le matin, soit tard la nuit. Aujourd'hui, ce temps d'attente a diminué", assure Pascal Sanjuan, secrétaire général de la préfecture de l'Essonne, qui accueille en moyenne 530 étrangers chaque jour.
Face à une situation "très insatisfaisante", la préfecture a affecté "quatre agents supplémentaires", "un site internet a été mis en place", ainsi qu'"un guichet pour les prestations rapides".
Ailleurs, les services préfectoraux franciliens ont tenté d'apporter des réponses. Devant la préfecture de Seine-Saint-Denis: auvent pour protéger de la pluie et toilettes. En Seine-et-Marne: pré-accueil pour filtrer les demandes. Ou bien traitement des dossiers par voie postale, etc.
Sur internet, on précise désormais la liste des documents à fournir et parfois le délai d'attente.
Les étrangers attendent en moyenne une heure et demie à deux heures avant d'être reçus, assurent les préfectures interrogées.
"Le problème, c'est que presque la moitié vient avec un dossier incomplet ou pour vérifier l'avancement de leur dossier et certains demandent l'asile quand toutes les autres procédures ont échoué", explique Claude Girault, secrétaire général de la préfecture des Yvelines.
Pourtant, des solutions existent, explique-t-il: "Aux personnes de se renseigner sur nos sites internet ou par le biais des associations et à nous de faire en sorte que les dossiers soient traités dans les délais pour que les personnes ne reviennent pas vérifier."
4/12/2011
Source : L’Express.fr/AFP
Ainsi 61 % des Français se disent favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales. C'est une nouvelle plutôt réjouissante dans un climat où l'instrumentalisation de ces questions atteint parfois son paroxysme. On se prend à rêver des débats sereins et constructifs sur l'immigration et la nationalité, où les arguments remplaceraient les réflexes pavloviens.
Dans cette France rêvée, on pourrait se demander s'il est judicieux de déconnecter le droit de vote local de la nationalité. Sans que Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, vienne agiter le spectre de "maires étrangers", alors qu'il s'agit - au mieux - de pouvoir devenir conseiller municipal. Sans que l'extrême droite entame son couplet sur l'invasion. Mais aussi sans qu'une certaine gauche dégaine le soupçon de racisme envers toute personne non convaincue d'avance. Car, non, la déconnexion de la nationalité du droit de vote, même aux élections locales, n'est pas une évidence.
Dans l'absolu, c'est même un renoncement à l'un des traits marquants du modèle hérité de la Révolution française : où l'exercice de la citoyenneté est conditionné par le désir d'appartenir à la nation. Il mérite donc qu'on en discute. On peut se demander, par exemple, s'il ne vaut pas mieux faciliter l'accès à la nationalité française plutôt que de fermer cette porte, tout en laissant une fenêtre ouverte : le droit de vote aux élections locales.
On peut se demander si accorder cette concession ne contribue pas à dévaluer l'un des privilèges de la nationalité. Quitte à prendre le risque d'un retour de flamme : la revendication d'une conception plus ethnique de la citoyenneté.
On peut rétorquer que, dans un monde ouvert, la fermeture de cette petite fenêtre n'a plus beaucoup de sens. Nous pouvons tous êtres amenés à vivre et à vouloir s'investir dans un autre pays que le nôtre, sans pour autant désirer devenir membre de cette nation. Si la nationalité doit absolument continuer à structurer le droit de vote aux échéances nationales, la vie locale, elle, relève plus de la démocratie participative que représentative. Vu ainsi, permettre à des résidents de longue date de s'investir dans la démocratie locale renforce plutôt l'appartenance citoyenne.
Cette mobilité citoyenne, au coeur de la mondialisation en marche, a déjà généré des aménagements. Puisque les résidents de l'Union européenne ont le droit de voter aux élections locales en France. Dès lors, comment refuser ce droit à d'autres ? Peut-on accepter qu'un Britannique ayant acheté une maison de campagne en France puisse voter, mais pas les chibanis, ces travailleurs maghrébins ayant quitté leur pays et leur famille pour travailler dans nos usines depuis plus de quarante ans ?
Voilà qui soulève des questions passionnantes. Reste à savoir s'il est urgent d'y répondre. Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l'envie de s'ouvrir et de s'adapter ? Ou, au contraire, une période où cette adaptation peut être vécue comme une trahison supplémentaire de l'Etat-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l'ouverture) ? Tenir compte de ce contexte permet de se faire une idée
2/12/2011, Caroline Fourest (Sans Détour)
Source : Le Monde
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