mardi 29 octobre 2024 00:13

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l’Université de Leiden, présentent trois expositions thématiques sur le Maroc du 11 novembre au 20 décembre 2011.

Le Maroc sera présenté au public néerlandais  dans trois lieux différents de la ville de Leiden, sous trois optiques différentes : photographique, artistique et historique.

Expositions du 11novembre au 20 décembre 2011 :

 Le Maroc en blanc et noir

Une exposition de photographies de la collection du CCJM qui nous livre un Maroc à travers les objectifs de deux photographes français, Jacques Belin et Jean Besancenot. Le premier est un photographe de la Résidence française, qui a à son actif plus de 100 .000 photographies prises entre 1920 et 1961. Le deuxième est un photographe indépendant, qui immortalise le Maroc traditionnel depuis 1934.

Le Maroc vu à travers les peintres

Des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisées par des artistes orientalistes. Un voyage artistique au travers le Maroc de la fin du  XIXe et du début du XXe siècle.

Lieu : Oude UB

Adresse : Rapenburg, 70.

Contact : + 31 (0)71 527 3145

Exposition du 2 décembre au 20 décembre 2011

L’Emigration Marocaine

Exposition, de photos de Robert De Hartogh, qui retrace une partie de l’histoire et de la mémoire de l’émigration marocaine aux Pays-Bas.

Consulter les affiches

Urbanisation accélérée grâce aux transferts de devises des Marocains résidant à l’étranger de  la région…Suite

L émigrés apprennent tôt, quand e S ils décident d'intégrer le marché du travail en pays d'accueil, qu'il leur faut rafraîchir leur CV conçu dans leur pays d'origine ou griffonné à l'occasion. Fini l'affichage de la photo en en-tête du document pour l'impact, les préjugés qui peuvent influencer négativement la décision du recruteur...Suite

On ne saurait comprendre les formes du rapport à l'Autre et les politiques à l'égard des étrangers installés sans tenir compte du '1acobinisme" français, lié à une conception de la nation dont les origines remontent au Moyen Âge,…Suite

Un rapport publié lundi par le centre de réflexion britannique, Demos, met en garde contre la montée de l'extrême droite dans l'Union européenne, et le sentiment grandissant d'hostilité envers les immigrés.

Le rapport, cité par le quotidien britannique The Guardian, a mis en garde contre une montée de l'extrême droite dans le continent européen, et l'apparition sur le net d'une nouvelle génération de jeunes qui appuient les idées populistes et le sentiment grandissant d'hostilité envers les immigrés, notamment parmi la communauté musulmane d'Europe, et ce "particulièrement en France, Italie, Autriche et Hollande".

"Alors que de nombreux pays européens ont les yeux fixés sur l'état de leur économie, une autre crise de confiance se prépare. Dans toute l'Europe, des jeunes gens se sentent abandonnés par les partis traditionnels et leurs représentants et affichent de la sympathie pour les groupes populistes", met en garde Jamie Bartlett, auteur du rapport publié en anglais sur le site de Demos.

L'étude s'appuie sur les réponses fournies sur le site de socialisation Facebook par près de 11.000 sympathisants de 14 groupes d'extrême droite dans onze pays européens. Ces Européens dénoncent également les effets de la mondialisation qui détruit "les droits des travailleurs". Ils ont "perdu la foi" dans leur gouvernement, les institutions européennes et le système judiciaire, selon Demos.

7/11/2011

Source : APS

Une conférence ministérielle sur l'aide aux 12 millions d'apatrides dans le monde, aura lieu les 7 et 8 décembre à Genève, sous les auspices du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU, selon un porte-parole de l'organisation.

Le HCR espère à cette occasion susciter de nouvelles adhésions à la Convention pour la réduction du nombre des apatrides, qui fête cette année son 50ème anniversaire.

Le HCR considère comme apatride toute personne qui n'est pas considérée comme un ressortissant par un état dans le monde. Les réfugiés peuvent être considérés comme des apatrides.

Des ministres des Affaires étrangères, ainsi que des représentants de services de l'immigration participeront à cette conférence, de même qu'au moins un chef Etat, dont le nom n'a pas encore été révélé.

Selon le HCR, 40 pays ont signé à ce jour la Convention sur les Apatrides, conclue en 1961.

8/11/2011

Source : AFP

La communauté marocaine installée dans la Grande région de Washington a célébré, dimanche, la fête de l'Aid Al Adha dans une ambiance conviviale, mais empreinte de sentiments de nostalgie et du mal du pays.

C'est dans une ferme dans la ville de La Plata (Etat du Maryland), à plus d'une heure de la capitale fédérale américaine, que les Marocains des Etats-Unis s'étaient retrouvés, pour célébrer cette fête, à l'initiative de l'association AMANA (American Moroccan Association of North America).

"La météo aidant, plus de 1000 personnes ont afflué vers cet endroit pour fêter l'Aid Al Adha. J'essaye de mettre à leur disposition tout ce qu'il faut pour célébrer comme il se doit cette fête", révèle à la MAP Jamal Bouaichi, propriétaire de la ferme.

"C'est un endroit ouvert à tous les musulmans, mais environ 95 pc des personnes qui y viennent sont d'origine marocaine", souligne-t-il.

Pour lui, l'objectif est de réunir les Marocains lors de cette fête religieuse. "Je ne conçois pas l'initiative comme un business, mais comme un service pour la communauté", tient-il à préciser, ajoutant que la ferme met à la disposition des musulmans des " moutons à des prix raisonnables de 8h00 jusqu' à 14h00" durant la journée de l'Aid.

Le programme de cette Fête du Sacrifice, dont le moment fort est l'immolation du mouton, a été aussi marqué par la prière d'Al Aid et un petit déjeuner composé de mets typiquement marocains.

Pour Brahim Nechikh, président de l'association AMANA, cette initiative permet aux Marocains installés aux USA et à leurs enfants de rester connectés avec leur identité islamique et de maintenir le contact avec un pan de leurs traditions.

" ça fait 14 ans que nous prenons cette initiative et c'est la 8-ème fois que l'Aid est fêté dans cette ferme", rappelle-t-il, faisant remarquer au passage que le nombre des personnes célébrant cette fête, dans le cadre de cette association, augmente chaque année. Pour lui, "ca permet aussi aux Marocains de rencontrer d'autres communautés islamiques, dont des Algériens, des Tunisiens, des Soudanais et des Egyptiens".

Pour célébrer cette fête et partager un moment de convivialité et de retour aux sources, certaines familles marocaines, n'ayant cure des grandes distances, étaient venues d'autres coins des Etats-Unis notamment de Philadelphie (4 heures de route de la capitale fédérale US).

C'est le cas de Amine Raqib, résidant dans cette ville de l'Etat de Pennsylvanie. " En dépit de l'éloignement, nous avons fait le déplacement de Philadelphie pour vivre l'ambiance marquant l'Aid et rencontrer des familles marocaines".

Selon lui, le manque d'associations marocaines en Philadelphie ne permet pas aux Marocains installés dans cette ville de bénéficier d'une manifestation de l'envergure de celle organisée à La Plata au Maryland. "Ca fait six ans qu'on a pas vécu une pareille ambiance", affirme-t-il.

Les efforts de l'association et du propriétaire de la ferme visant à recréer une atmosphère pareille à celle vécue au Maroc sont hautement appréciés. Mais d'aucuns estiment qu'elle ne peut égaler l'ambiance dans le pays d'origine.

"La nostalgie et le dépaysement ressentis dans les pays d'accueil lors des fêtes religieuses sont de mise", martèle Hicham Ould Boussaid, un jeune marocain de l'Etat de virginie, originaire de la ville d'Ahfir.

Même son de cloche chez son compatriote Abdelillah karkoub, venu en famille de Baltimore.

Pour lui, "l'ambiance dans la ferme est agréable. Nous rencontrons des amis et tout est disponible. Mais nos proches au Maroc nous manquent terriblement".

Cet avis semble être partagé aussi par Hassan Madad, de l'Etat de Virginie et originaire de la ville de Khouribga. "Même si on retrouve beaucoup de familles marocaines ici dans cette ferme, rien ne peut égaler l'ambiance dans le pays d'origine. Au Maroc, c'est différent", conclut-il sur un ton nostalgique.

8/11/2011

Source : MAP

Si en Europe, la question du vote dans les pays d'origine des immigrants est surtout politique et se pose différemment selon les pays d'installation et selon leurs lois encadrant la citoyenneté des immigrants, au Canada, le débat a été relancé par les élections du 22 octobre 2011 pour la composition de l'assemblée constituante tunisienne. En effet à la mi-septembre, à la surprise générale, le gouvernement canadien annonçait que, selon la loi, les Tunisiens du Canada ne pourraient voter ici pour élire leurs représentants à la constituante. En effet le Canada ne pouvait représenter une circonscription extra-territoriale de la Tunisie et l'ouverture des bureaux de vote serait donc interdite.

Alors que les Tunisiens du monde entier s'apprêtaient à participer à ces élections historiques, issues de leur révolution et d'un processus démocratique, il paraissait très étrange que le Canada, reconnu pour être le pays des droits de la personne et du citoyen, s'oppose à leur participation démocratique ici. Toutes sortes de tractations ont eu lieu au niveau diplomatique entre les deux pays et à l'international et finalement les Tunisiens du Canada ont été autorisés à participer au vote à la condition que le gouvernement canadien n'ait pas à s'occuper de la sécurité des bureaux de vote. En filigrane, il y avait sans aucun doute la crainte que des Canadiens tunisiens musulmans connus pour leurs positions activistes au Canada soient élus par leurs compatriotes pour les représenter en Tunisie.

Mais cette décision allait bien au-delà des Tunisiens et des réalités dans les pays arabes. Tous les immigrants au Canada, pour la plupart aussi citoyens canadiens, se sont inquiétés de leur droit de participer aux élections dans leurs pays d'origine respectifs. Précisons que de nombreuses communautés votent au Canada et y élisent des représentants pour les institutions politiques de leurs pays d'origine. Les Français qui vont bientôt voter pour les élections résidentielles et les Italiens qui suivent, se sont demandé si cette loi serait aussi appliquée à leur cas!

Et ce qui est en jeu, c'est la double citoyenneté et la double appartenance politique des immigrants au Canada et au Québec. Le Canada est un des pays d'immigration qui accorde rapidement la citoyenneté, après trois ans de résidence permanente et un examen portant sur la langue et la connaissance civique du Canada. On y accorde aussi la citoyenneté canadienne sans demander aux immigrants de renoncer à leur nationalité d'origine. C'est reconnu dans le monde comme une politique d'immigration progressiste qui tisse aussi des liens entre les différents pays.

Un problème pour leur intégration ?

En fait, au contraire, les citoyens canadiens issus de l'immigration qui ont une participation politique ici sont aussi souvent ceux qui ont gardé un lien social et démocratique avec leur pays d'origine et plus encore ceux qui avaient un engagement politique dans leur pays d'origine seront les plus enclins à s'engager socialement ou politiquement dans leur nouvelle société. C'est comme si l'engagement citoyen et politique se transférait d'un pays à l'autre dans l'immigration.

Plus encore il semble bien que dans ces participations, on développe des compétences civiques qui sont transnationales et qui pourront être mises au service de différentes causes dans la société d'accueil. Ainsi par exemple, des hommes et des femmes réfugiés de Colombie qui étaient des militants syndicaux ou encore des défenseurs des droits de la personne dans leur pays d'origine ont dû le fuir parce que leur vie y était en danger à cause de ces activités. Ici au Québec, et plus spécifiquement dans notre région, ils vont réinvestir cette énergie et ces compétences en défendant des causes sociales comme la lutte contre la violence faite aux femmes, l'accès aux droits des personnes les plus vulnérables de notre société comme les personnes aînées ou encore la représentation des immigrants dans les instances politiques locales.

Et les jeunes ?

Les jeunes dont les parents étaient immigrants et qui ont vécu leur scolarité au Canada ont souvent la double citoyenneté et sont encouragés par leur famille à entretenir des liens civiques avec leur société d'origine tout en participant pleinement à la vie sociale québécoise. Ces jeunes sont le plus souvent en réussite scolaire, créent des réseaux transnationaux qui les supporteront dans leur carrière et dans leur vie sociale, font profiter leur entourage scolaire, professionnel et social de ces réseaux et de ces appartenances multiples. Ce sont des citoyens du monde bien ancrés au Québec et dans nos régions!

Une chance pour nos régions ?

Finalement rappelons que ces appartenances et participations multiples construisent des liens forts entre les pays d'origine de nos immigrants et le Québec. Ce sont-là des réseaux internationaux et interculturels dont nos régions pourraient profiter plus pleinement.

À Sherbrooke, nous avons la chance d'avoir de nombreuses communautés culturelles parmi nos citoyens: des Marocains, des Brésiliens, des Argentins, des Péruviens, des Burundais, de Ivoiriens ou encore des Serbes, Bosniaques, Roumains, Chinois et bien d'autres.

On peut bénéficier de leur présence et de leur participation en organisant des jumelages socioculturels entre nos villes et certaines de leurs villes d'origines ou encore en initiant des missions réciproques de développement économique et touristique entre nos régions. On pourrait aussi développer des projets qui unissent des écoles de ces pays d'origine aux nôtres en favorisant des apprentissages linguistiques et culturels par le biais des nouvelles technologies mais aussi de voyages et finalement nos organismes d'accueil et d'intégration des immigrants pourraient aussi participer à des projets de développement international en lien avec ces régions que les immigrants locaux connaissent bien et dont chacun, ici et là bas, pourrait bénéficier!

Alors les doubles appartenances des immigrants ouvrent nos régions à de nouveaux liens internationaux. Profitons-en!

7/11/2011, Michèle Vatz-Laaroussi

Source : La Tribune/ La Presse.ca

Pauvreté La moitié des personnes accueillies par le Secours catholique sont étrangères

Les années passent et les statistiques ne s'améliorent guère. Le Secours Catholique du Rhône qui présentait hier son rapport annuel sur la pauvreté, s'alarme du nombre croissant de demandeurs d'asile venant frapper à sa porte chaque année. Ils représentent à eux seuls la moitié des personnes accueillies. « Cette tendance est particulièrement forte à Lyon puisqu'au niveau national, les étrangers ne sont que 30 % », précise Gérard Raulin, président départemental de l'association. La moitié d'entre eux provient de l'Afrique Subsaharienne, un quart des pays de l'Europe de l'Est et 12 % du Maghreb. La plupart qui n'ont pas de titre de séjour les autorisant à travailler sur le sol français, vivent sans ressources ou peu. Selon l'association les personnes rencontrées vivent avec un revenu moyen de 528 €, soit une centaine d'euros en dessous du seuil de pauvreté.

Revenu moyen à 528 €

Bouba a poussé la porte du Secours Catholique il y a trois ans, après avoir passé plusieurs semaines dans la rue dormant sous les ponts ou dans les parkings. Sans argent, sans papier, il est arrivé entre Rhône et Saône un matin d'automne pour fuir son pays d'origine, à l'ouest de l'Afrique. Là-bas, il a multiplié les séjours en prison. « J'étais contre le gouvernement en place, je me suis fait arrêter à trois reprises lors de manifestations, raconte-t-il. Juste avant de m'évader, j'ai subi de nombreux sévices, j'en porte encore les marques aujourd'hui ». Avant d'obtenir le statut de réfugié politique, l'ancien moniteur d'auto-école a fréquenté deux ans les foyers d'accueil du Rhône, et plus particulièrement le Train de nuit à Perrache. Bouba qui n'a jamais connu ses jumelles âgées de quatre ans, nées lorsqu'il était en prison a découvert à Lyon une nouvelle famille. « Sans l'association je n'en serai pas là aujourd'hui, je n'aurai sûrement pas de travail, ni ce réseau d'amis que j'ai tissé ». L'homme s'est également remis à la musique avec un groupe de percussionnistes.

9/11/2011, Caroline Girardon

Source : 20 minites.fr

Du 13 octobre au 15 décembre 2011, 'Gratis in Brussel' investit un soir par semaine un lieu dans la ville et y propose un programme d’une gratuité contagieuse. Le concept est simple : chaque semaine, Gratis in Brussel met en lumière un lieu par le biais d’un programme alléchant, spécialement mis en valeur pour la 'Tournée Générale'.

Le 9 novembre, 'Gratis in Brussel' s’installe à Daarkom, la Maison des Cultures maroco-flamande. ..Suite

Le gouvernement canadien a annoncé vendredi l'instauration d'un moratoire d'une durée de deux ans sur les demandes d'immigration de parents et de grands-parents d'immigrés installés au Canada.

Cette décision annoncée par le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, intervient alors que plus de 165 000 personnes attendent de pouvoir rejoindre leurs proches au Canada.

«Le temps d'attente pour les demandes de parrainage de parents et de grands-parents dans la catégorie du regroupement familial est maintenant supérieur à sept ans», a dit M. Kenney.

«Des mesures doivent être prises pour réduire l'arriéré, diminuer le temps d'attente et assurer la pérennité du programme des parents et des grands-parents», a-t-il ajouté.

En guise de compensation, le ministre a annoncé le lancement d'un nouveau visa pour séjours multiples, valable 10 ans, qui permettra aux parents et aux grands-parents de séjourner au Canada jusqu'à 24 mois d'affilée.

Ce visa entrera en vigueur à partir du 1er décembre et prendra environ 8 semaines à obtenir, indique le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement augmentera aussi de plus de 60% le nombre de parents et grands-parents qu'il accueillera l'an prochain dans la catégorie du regroupement familial, le portant de 15 500 à 25 000, a précisé M. Kenney.

4/11/2011

Source : Canoë

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a effectué ce mardi une visite de travail à La Haye pour évaluer les effets de la nouvelle procédure d’asile qui est entrée en vigueur aux Pays-Bas le 1er juillet 2010.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a été reçue mardi à La Haye par le ministre néerlandais de l’immigration et de l’asile, Gerd Leers, pour une visite de travail. Les ministres se sont entretenus de questions touchant à ces deux thèmes.

Gerd Leers et Simonetta Sommaruga ont plus particulièrement évoqué la nouvelle procédure d’asile qui est entrée en vigueur aux Pays-Bas le 1er juillet 2010, a indiqué le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué. Les deux ministres ont notamment évoqué les premières expériences faites avec ce système.

La conseillère fédérale a, de son côté, exposé les projets de révision de la loi sur l’asile et de la loi sur les étrangers qui sont en cours en Suisse. Elle a aussi visité le centre de procédure de Ter Apel.

Source d’inspiration

Le régime néerlandais de l’asile «peut être une source d’inspiration intéressante pour la réorganisation prévue du domaine suisse de l’asile», explique le DFJP dans un communiqué. Ce projet de longue haleine a pour but de permettre le traitement d’une grande partie des demandes d’asile en l’espace de 120 jours.

Les Pays-Bas ont introduit une phase préparatoire à la procédure d’asile, ainsi qu’un conseil et une représentation juridiques assurés par des professionnels pendant toute la durée de la procédure de première instance.

Le nouveau système néerlandais se distingue en outre par le fait que tous les partenaires impliqués dans le traitement des demandes d’asile, y compris les représentants juridiques et les oeuvres d’entraide, interviennent directement dans le centre de procédure. Des délais contraignants s’appliquent par ailleurs pour l’exécution de chaque étape de la procédure, souligne les services de Mme Sommaruga.

08/11/ 2011

Source : LeMatin.ch

Une étude dresse le profil-type du "fan" de partis d'extrême-droite : masculin, de plus en plus jeune, et soucieux de défendre une identité culturelle. Par Ronan Kerneur.

Au cours de la dernière décennie, les partis d’extrême-droite ont acquis un "poids prépondérant" dans de nombreux parlements au sein de l’Union européenne, et représentent dans certains pays "la deuxième ou la troisième force politique", constate une étude du centre de réflexion britannique Demos, publiée lundi 7 novembre. Et les réseaux sociaux constituent, selon l'auteur de l'enquête, Jamie Bartlett, "un outil d’organisation, de recrutement et de prosélytisme" qui accompagne cette montée du populisme. Dans le cadre de cette recherche, réalisée sur onze pays européens, plus de 10.000 sympathisants de partis "populistes", répertoriés comme des "fans" sur le site de socialisation Facebook, ont été interrogés.

A quoi ressemble le partisan d’extrême-droite ?

"Les partisans en ligne des mouvements populistes représentent une nouvelle génération de militants en majorité jeunes qui vont plus souvent voter et s’impliquer dans la vie politique et l’activisme que le reste de la population", explique l'auteur de l'étude. Près des deux tiers d'entre eux ont moins de 30 ans, contre 51% en moyenne pour les utilisateurs de Facebook.

Les hommes représentent trois quarts des partisans des partis d'extrême-droite recensés, tandis que la part des femmes ne dépasse jamais les 36%. La majorité des partisans se déclarent comme employé et un tiers comme étudiant. Avec 14% de chômeurs, contre 16% en moyenne sur Facebook, l’absence de travail ne constituerait pas un facteur incitatif à l'adhésion d'un parti populiste.

Qu'est-ce qui motive leur engagement ?

La perception de "l’immigration" et du "multiculturalisme" représente un facteur décisif dans l'adhésion en ligne à un parti d'extrême-droite, explique l'étude. Plus d’un tiers des personnes interrogées citent l’immigration comme un de leurs deux principaux sujets de préoccupation. L'extrémisme islamique étant le deuxième le plus cité (25%).

Une crainte palpable pour les sympathisants des deux mouvements d’extrême-droite français relevés dans l’étude. Les partisans interrogés du "Bloc identitaire", mouvement créé en 2003, connu pour ses dérives islamophobes, sont 67% à placer l’immigration comme un sujet d'inquiétude, et 56% pour ceux du Front national. Des préoccupations éloignées de celles de l'Européen moyen qui met l’inflation (46%), la situation économique (20%) ou encore le chômage (19%) en tête, selon la dernière enquête Eurobaromètre.

L'immigration est plus souvent perçue chez les sympathisants des partis d'extrême-droite sous le prisme identitaire que sous l'angle économique, contrairement à ce qu'avance "une grande partie de la littérature académique", souligne l'étude. Ils craignent plus "la perte leur identité culturelle" que "leur emploi ou leurs logement".

"Désenchantement" ou adhésion idéologique ?

La recherche suggère aussi que de "nombreux supporters des partis populistes ont des niveaux extrêmement faibles de confiance dans les institutions politiques traditionnelles". Seul 20% des partisans ont confiance en leur gouvernement national et 14% en l’Union européenne. Des taux nettement inférieurs à ceux obtenus par le baromètre européen proches des 45%. Et seul 30% de ces sympathisants ont confiance dans le système judiciaire contre 60% au niveau européen. "Un désenchantement qui pousse les individus à rejoindre ces groupes d’extrême-droite en signe de protestation sans pour autant rejoindre les principes idéologiques de tels groupes", pointe le rapport.

Selon Jamie Bartlett, les responsables politiques européens doivent "se secouer, écouter et répondre" à ces partisans d’extrême-droite. Mais si une partie des militants rentre dans cette forme de populisme par dépit, ils sont tout de même 26% à estimer que "la violence est acceptable si elle conduit à imposer leurs idées".

08-11-11, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

Au Maroc, s’est ouvert cette semaine la deuxième édition de Migrant’scène, festival pour mettre en valeur les apports culturels des migrants venus de l’Afrique subsaharienne. Ils sont plusieurs milliers à passer chaque année par le Maroc en espérant atteindre l’Europe mais beaucoup restent malgré eux coincé dans le pays.

8/11/2011, Léa-Lisa Westerhoff

Source ; RFI

Aziza Lamrani est conseillère municipale à Lespinasse, en région toulousaine. Franco-marocaine, elle est aussi active u Maroc par le biais de son association grandir Grandir à Ait Ihya Ou Alla.

Aziza Lamrani a une façon très simple, presque naïve de présenter les choses « le social, c’est dans les gènes ! » A l’image de ses actes. Lorsqu’elle va visiter, avec le consul du Maroc à Toulouse, le foyer EHPAD de personnes âgées, qui compte un grand nombre de retraités anciens immigrés, elle propose son aide. « Oh simplement ! Rien d’extraordinaire ; je les ai amenés faire leurs courses en voiture ».

Esprit pratique, avant tout, actif, engagé. Présidente de l’association grandir à Aït Ihya Ou Alla, Aziza Lamrani est franco-marocaine. A 41 ans, elle est une belle femme au sourire sincère. Brune aux yeux verts - héritées de sa grand-mère et grande fierté familiale - et des pommettes saillantes, son physique la laisse naviguer entre ses deux pays, sans l’assigner à résidence. En France et au Maroc, elle multiplie, depuis un peu plus de 5 ans, les engagements politiques et sociaux, « pour les sourires », dit-elle. Cette année, elle a reçu les honneurs du Maroc : invitée à la fête du trône, ce n’est pas rien !

Le 20 octobre elle a programmé son prochain voyage à Aït Ihya Ou Alla, petit village proche d’Azrou, dans les montagnes de l’Atlas marocain. C’est le troisième depuis 2005, et la création de son association. Elle même n’y a as grandi très longtemps. « Je suis partie en 1975 avec ma mère pour rejoindre mon père qui était déjà installé dans la région toulousaine, à Castelnau d’Estrefonds. J’avais 5 ans », raconte Aziza. Elle grandira donc dans ce petit village français au milieu de 4 soeurs et 4 frères. Son père est manoeuvre il travaille sur les chantiers, comme maçon et dans les espaces verts, notamment. Sa mère, aide soignante, abandonne son métier  en arrivant en France pour s’occuper de cette grande famille. « Elle a trimé. Ma plus jeune soeur avait 5 ans quand mon père est mort », se rappelle Aziza.

La suite ? Un parcours sans originalité, selon elle. Adulte, elle devient hôtesse dans l’évènementiel avant d’être conseillère en vente pour un laboratoire cosmétique allemand. Elle l’indique rapidement, comme si c’était accessoire. Un mariage, des enfants, et puis, il y a 20 ans, le décès de son père la fait revenir à ses racines. « J’ai rencontré les gens de mon village j’ai parlé avec eux. Ce fut le début d’un engagement qui se concrétise peu à peu, entre la France et le Maroc.

La création de l’association de solidarité avec les habitants de son village, en 2005, marque un tournant. Fauteuils roulants, matériels scolaires, livres ... Elle apporte autant que possible en fonction des besoins sur place. Par exemple, cette fois, « nous allons amener des radiateurs pour l’école. En hiver, il fait très froid et elle compte seulement un petit poêle à bois », détaille la président de l’association. Elle mesure, un peu surprise, à quel point les gens qu’elle rencontre en France font preuve de solidarité. « Non seulement ils donnent volontiers, mais ils m’appellent d’eux-mêmes pour me donner des affaires », insiste Aziza.

« En dehors de mon association, je faisais pas mal de choses dans la commune », souligne Aziza, pour expliquer qu’un beau jour de 2008, Bernard Sancé, « enfant du village », l’a contacté. « Il voulait que je sois sur sa liste pour l’élection municipale. Au début j’ai demandé si c’était parce que j’étais maghrébine », avoue-t-elle. A la première assemblée, elle rencontre les autres membres et ses craintes sont balayées. Elle se décide, « les gens étaient sympas, alors je me suis dit : je me lance ! », raconte Aziza avec un immense sourire; comme si tout était aussi simple.

Si elle n’a, depuis, jamais eu le sentiment d’être considérée comme « la maghrébine de service », son origine a ussi eu son utilité : grâce à son élection, les familles maghrébines de Lespinasse approchent la mairie avec moins d’hésitation. « Elles ont tendance à me contacter plus facilement que d’autres élus, mais le fait que nous soyons directement voisines est une raison supplémentaire », insiste Aziza Lamrani.

Son action, locale d’abord, prend de l’ampleur. Là encore, son origine, loin de la desservir, lui donne sinon une légitimité à aborder certains problèmes, du moins une connaissance dépourvue d’idées préconçues. Elle travaille de plus en plus avec le consul général du Maroc à Toulouse, Abdellah Bidoud : visite du foyer de personnes âgées avec le consul, mais aussi actions culturelles. « J’ai organisé un défilé de caftan, l’an dernier, dans le cadre du festival du Maroc à Toulouse », détaille Aziza. Dernièrement, le consul l’a mandatée à Bruxelles pour visiter le centre culturel marocain. « A Toulouse, nous voudrions en faire un aussi », annonce Aziza.

Citoyenne et élue active en France, elle a été remarquée au Maroc. « J’ai participé au raid des Marocains du monde, en 2010, au sud, dans le Sahara », raconte-t-elle. La septième édition du Raid des Marocains du monde s’est déroulée du 14 au 21 juillet 2010. Aziza Lamrani était l’une des 60 élus d’origine marocaine invités pour l’occasion à découvrir la région. Volonté de mobiliser les portes voix du Maroc que peuvent être les MRE pour la cause de l’intégrité territoriale du Maroc ? « Non, je pense qu’il s’agissait plus de nous mobiliser sur la cause sociale pour le développement de ces régions », estime Aziza.

Elle prévoit de poursuivre son action au Maroc, à Aït Ihya Ou Alla par le biais de l’association, « j’ai été choquée de voir qu’il y avait des enfants presque abandonnés qui vivaient dans les rues. Lors du prochain voyage, en octobre, c’est une question que j’ai l’intention de soulever », prévoit-elle. Pour autant, si le Maroc empreint nombre de ses actions, y compris en France, elle reste « Française avant tout » ; pas question de venir vivre au Maroc, même si elle s’y rend de plus en plus fréquemment.

En France, elle s’est faite une belle place et souhaite faire plus encore. La politique ne lui fait pas peur. « Un ami m’a demandé pourquoi je ne rendrais pas ma carte au Parti socialiste. Pour lui, ce que je fais à Lespinasse c’est bien de la politique. Alors, oui, je vais la prendre », explique-telle, très simplement. Encartée, elle est prête, sans vouloir s’imposer, à saisir toutes les opportunités qui se présenteront. « Conseillère ou adjointe à la mairie de Toulouse ? Ce serait bien ! Toulouse est plus grande, il y a des cités, il y aurait plus de travail dans le secteur social que dans une petite ville. » A bon entendeur

8/11/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Ce film rend compte d'une expérience peu commune. Son réalisateur, Christian Zerbib, a proposé à dix femmes d'origine étrangère, réfugiées en France depuis plus ou moins longtemps, de confronter et mettre à la fois en commun leur expérience singulière sur la scène d'un théâtre dijonnais, dans un spectacle qui se nourrirait de leur parcours personnel et de leurs sentiments tant à l'égard de l'exil qu'à celui de leur nouvelle identité.

Venues d'Afghanistan, du Cambodge, du Sénégal ou du Maroc, prénommées Atefa, Diane, Oumou ou Aicha, elles se sont prêtées au jeu. Concomitamment à l'expérience théâtrale, Christian Zerbib a envisagé de réaliser un film qui en rende compte. Il sort aujourd'hui en salles et procure un sentiment mêlé.

Il y a, d'une part, l'émotion d'entendre des histoires souvent douloureuses, vécues et surmontées dans la dignité et le courage, et porteuses d'une dimension toujours édifiante pour qui voudrait mieux comprendre les obstacles et les bienfaits de l'intégration en France.

Mais il y aussi une mise en scène hésitante, qui se perd un peu dans les différentes strates de ce projet et manque de la puissance nécessaire à sa transfiguration cinématographique.

Entre les entretiens privés, les visites à la famille, les dix personnages qui cohabitent, les répétitions théâtrales et les extraits du spectacle final, le film, contraint par sa durée d'une heure trente, survole un peu les choses et semble chercher son sujet.

Hésitant entre le témoignage social et l'expérience artistique, il en est ainsi réduit à courir après la ligne de force esthétique et narrative qui lui permettrait d'emporter le morceau.

L'exemple d'une parfaite réussite en la matière pourrait être La moindre des choses (1997) de Nicolas Philibert, tourné à la clinique psychiatrique de Laborde au cours de la préparation d'un spectacle.

8/11/2011

Source : Le Monde

C'est une source précieuse de devises : les transferts des Marocains résidents à l'étranger, après la parenthèse de 2008 et. 2009 durant laquelle ils avaient baissé respectivement de 3,5% et 5,4%, se sont remis à progresser. A fin septembre de cette année, ils se sont établis à 44,1 milliards de DH, en hausse de 8,2% par rapport à septembre 2010…Suite

Les musiciens Mehdi Nassouli et Foulane Bouhcine se sont alliés à LO Grio, trio de La Réunion. Ensemble, ils ont réalisé le projet« Kaml inn », qui donne lieu à une tournée dans tout l'océan Indien…Suite

La présence des musulmans en Europe de l'Ouest ne relève pas d'une histoire récente, qui aurait débuté avec la colonisation de l'Afrique au XIXe siècle. Nombreux étaient les galériens, les ambassadeurs ou les Morisques (les musulmans convertis au christianisme après la Reconquista, mais accusés pour certains d'être restés secrètement fidèles à leur confession), composant des groupes clairement identifiés et prétendument tenus à l'écart de la société. L'hypothèse de travail de cet ouvrage collectif va néanmoins plus loin : la présence musulmane en terre chrétienne ne se limitait pas à ces quelques rares figures bien connues. Elle était non seulement significative, mais surtout banale et ordinaire.

Patiemment, la quinzaine d'historiens rassemblés par Jocelyne Dakhlia et Bernard Vincent, tous deux directeurs d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, ont arpenté les archives qu'ils connaissent bien, pour suivre les trajectoires de ces musulmans dans les méandres de l'Europe méditerranéenne - Livourne, Barcelone, Majorque - ainsi qu'en France, en Angleterre ou en Autriche. C'est un passionnant voyage auquel ils nous convient, de la fin du Moyen Age au XIXe siècle, sur les traces de gens ordinaires, simples serviteurs, tel ce Guillemin le Maure, amené de Turquie, travaillant auprès du jardinier de François Ier à Blois, ou marchands entreprenants, comme ce Molla Mustapha Bosnak de Sarajevo, fréquentant régulièrement Vienne au milieu du XVIIIe siècle, mais aussi des marins, des soldats, des traducteurs, à l'image de ce Chawich venant d'Egypte, interprète du gouvernement français en

Difficile identification

L'identification des "Turcs", "Maures" et "mahométans" dont parlent les documents de l'époque moderne n'a pourtant rien d'évident. Force est de constater que les hommes d'alors n'avaient pas toujours les idées très claires à ce sujet, les confondant fréquemment avec les chrétiens orientaux, les juifs ou les musulmans convertis. L'appartenance confessionnelle n'apparaît pas, dès lors, comme le seul critère dans les processus d'identification : à l'image de ce qu'on observe dans le cas plus général des "étrangers", l'attachement local ou professionnel était bien souvent plus important que la condition d'extranéité ou la religion.

C'est ce que permet de démontrer l'analyse de figures jusqu'alors moins connues des historiens, esclaves pour certains affranchis, marchands de tissus, petits artisans, mousses, bouffons, barbiers ou portefaix, ces "mille cinq cents négresses qui lavaient le linge" à Lisbonne au milieu du XVIe siècle, aux côtés des "deux mille qui nettoyaient les rues et alimentaient les habitations en eau, quatre cents autres qui vendaient des fruits de mer ou des confiseries". Autant de subalternes pour lesquels, comme dans le cas des chrétiens, l'historien peine en général à trouver de la documentation.

La question lancinante qui revient d'un chapitre à l'autre est donc celle de l'invisibilité de ces musulmans. Le problème semble d'abord méthodologique parce qu'il n'est pas toujours aisé d'identifier les personnes de confession ou d'origine islamique. Certes, le patronyme d'Amet Maroque, baptisé à Montauban en 1660, nous met sur la voie. Mais le travail devient plus complexe lorsqu'il s'agit de retrouver le fil entre Amir al Mu'minîn, "maure de nation, né mahométan de religion", et le René-Alexandre Miramolin qu'il devient après son baptême en Béarn en 1693.

Ainsi, l'invisibilité s'explique-t-elle comme le résultat d'un double phénomène : une véritable stratégie pour certains, visant à l'assimilation avec la société d'accueil, mais plus largement une sorte de consensus social, d'acceptation non problématique de cette présence ordinaire. Car ni les musulmans ni les chrétiens ne constituaient systématiquement, dans les sociétés d'Ancien Régime, des "groupes" avant tout définis par leur confession. Les appartenances étaient bien davantage un enjeu social, déterminées par le métier, le quartier d'habitation, le lien familial, la fidélité et le patronage.

Le propos n'est certes pas de nier la dimension conflictuelle que recouvraient fréquemment les relations entre chrétiens et musulmans, ni l'importance du phénomène de la captivité et de l'esclavage. Mais la domination, le rapport entre maître et serviteur, et la violence contre les captifs conduisaient, elles aussi, à une forme d'assimilation. A l'échelle microsociale, les accommodements et les situations d'interconnaissance permettaient l'intégration, facilitée encore par l'affranchissement fréquent des esclaves.

Présence acceptée

La conversion, forcée ou pas, constituait une étape importante dans ce processus, mais n'en était pas, comme on aurait pu le croire, le point de départ. Le baptême apparaissait plutôt comme l'aboutissement d'une progressive insertion dans la société chrétienne. Et si les conversions furent nombreuses, elles n'étaient pas systématiques. L'ouvrage contredit l'idée reçue de l'intolérance intrinsèque des chrétiens à l'égard de l'islam. En réalité, les musulmans étaient non seulement acceptés, mais leur présence comme leur culte n'étaient pas, loin de là, systématiquement stigmatisés. Les différentes études de cas permettent de mesurer combien la place des musulmans et leur inscription dans les débats sur les statuts, le droit et la citoyenneté variaient d'un espace et d'une époque à l'autre. Il n'y eut jamais de réponse homogène et cohérente à l'échelle de la chrétienté occidentale.

"Des musulmans peuvent-ils être européens ? Des Européens peuvent-ils être musulmans ?" La question est au coeur du propos de ces historiens, qui affirment clairement leur volonté de prendre part aux débats civiques contemporains. L'actualité d'un tel thème de recherche a nourri leur travail, et l'exploration des concepts d'assimilation et d'intégration a fondé leurs discussions. Le second volume, annoncé pour l'année prochaine, devrait donc permettre de poursuivre cette grande et belle enquête d'histoire sociale, qui réintègre de façon bienvenue la présence des musulmans en Europe dans le temps long, non pas seulement comme la figure de l'ennemi, mais comme l'un des multiples éléments d'une diversité ordinaire qui a façonné l'Europe depuis le Moyen Age.

3/11/2011, Claire Judde de Larivière

Source : Le Monde

Une fois leurs études terminées, les jeunes étrangers diplômés en France peuvent-ils tenter leur chance dans l'Hexagone ? La circulaire du 31 mai 2011, dite "circulaire Guéant", relative à la maîtrise de l'immigration professionnelle, restreint en effet les possibilités pour les jeunes diplômés étrangers de travailler en France à l'issue de leur formation. Désormais, toute demande de titre de séjour professionnel doit faire l'objet "d'un contrôle approfondi". Alors que la gauche et le centre se montrent critiques envers la nouvelle disposition, la grogne se propage chez les étudiants étrangers. Dans ce contexte, djOnscOpe est allé à la rencontre des premiers concernés...

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation à regagner leur pays"

"Si j'avais su qu'à l'issue de mes études j'aurais tant de difficultés à trouver un emploi en France du fait de ma nationalité, j'aurais achevé mes études dans un autre pays", affirme cet étudiant gabonais, diplômé d'un master de sciences physiques à l'université de Bourgogne (UB). D'après le ministère de l'Intérieur, le gouvernement s'est fixé pour objectif "d'adapter l'immigration légale aux besoins comme aux capacités d'accueil et d'intégration de la société française", dans un contexte de crise économique qui affecte en profondeur le marché de l'emploi.

En conséquence, le gouvernement entend donner la priorité à l'insertion professionnelle des personnes ayant déjà le statut de demandeur d'emploi résidant en France, qu'elles soient de nationalité française ou étrangère. "J'ai été contacté par plusieurs boîtes de recrutement et à chaque fois, elles m'interrogent sur ma nationalité. Lorsque je leur répond, elles me rétorquent que ça va être compliqué pour l'entreprise, du fait notamment du changement de statut", explique le jeune diplômé.

D'après la circulaire du 31 mai 2011, dite circulaire Guéant, "il convient de rappeler que les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en œuvre les connaissances acquises". Dans ce cadre, la procédure de changement de statut - étudiants demandant un titre de séjour professionnel – fait donc l'objet d'un contrôle approfondi de la part des services préfectoraux concernés. "Mes compétences portent sur les nouvelles technologies et je ne pourrai pas trouver un emploi dans mon pays, à moins de faire une reconversion professionnelle", poursuit l'ancien étudiant de l'UB, qui rappelle qu'il est loin d'être le seul dans ce cas.

"Une situation incohérente !"

"Je constate que la circulaire Guéant tend à dissuader les entreprises d'embaucher des jeunes diplômés étrangers. À force d'essuyer des échecs en préfecture au sujet du changement de statut des jeunes diplômés étrangers, elles deviennent plus frileuses", observe Aleck Do Rego, jeune étudiant ivoirien de 25 ans, tout juste diplômé d'un master axé sur la finance à l'École supérieure de commerce (ESC) de Dijon Bourgogne. D'après le jeune homme, cette situation est incohérente car elle bloque l'emploi alors que les entreprises qui le contactent cherchent pourtant à recruter.

La nouvelle disposition génère des conséquences multiples. Pour de nombreux jeunes diplômés étrangers, la situation est source de difficultés financières. "J'ai investi dans une école qui coûte plus de 8.000 euros par an. J'ai pu obtenir un prêt avantageux auprès de la banque qui était certaine que je trouverais aisément un emploi en sortant d'une école de commerce de qualité. Mais aujourd'hui, qui va le garantir ? Le gouvernement français ?". Si Aleck Do Rego bénéficie du statut étudiant jusqu'au printemps 2012, il déplore de n'avoir aucune visibilité sur le long terme.

"La formation est un marché concurrentiel !"

Le jeune homme insiste aussi sur l'importance d'une première expérience professionnelle en France pour acquérir les savoir-faire même si ensuite, "à terme, tout le monde veut rentrer au pays". L'ensemble des implications de la circulaire n'aurait pas bien été mesuré, d'après Stéphan Bourcieu, directeur de l'ESC Dijon Bourgogne. "Cette décision est consternante ; elle va l'encontre de l'intérêt international de la France qui aurait besoin de ces étudiants. La formation est un marché concurrentiel. S'ils ne trouvent pas de débouchés en France, ils ne viendront plus".

"L'accueil d'étudiants étrangers qui payent des droits de scolarité permet de développer l'activité de l'ESC. De même, pour une entreprise française qui s'implante à l'étranger, recruter un étudiant du pays concerné qui connait les mœurs et la culture locale est un réel atout", rappelle Stéphan Bourcieu.

Si ce dernier reconnaît qu'il faut sans doute réguler le marché du travail, il insiste sur le fait que "le taux de chômage des cadres n'est que de 4%, nous avons donc une situation de quasi plein emploi". Plus généralement, après avoir investi dans l'éducation d'un étudiant, "il est dommage de le renvoyer chez lui, de surcroit au bénéfice d'entreprises étrangères concurrentes", affirme le directeur de l'école de commerce.

4/11/2011, François Aubert

Source : DijonScope

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