lundi 28 octobre 2024 22:19

L'accord de recrutement de main d'oeuvre germano-turc signé il y a 50 ans a provoqué l'afflux de près de 900.000 "travailleurs invités" en Allemagne entre son entrée en vigueur en 1961 et la fin de son application en 1973, lors de la crise pétrolière.

Ce texte qui allait donner à l'Allemagne un visage multi-culturel auquel elle ne s'attendait pas a été signé le 30 octobre 1961 à Bad Godesberg, dans la banlieue de Bonn, alors capitale de la RFA.

Ce n'était pas le premier du genre puisque le gouvernement fédéral en avait signé de similaires, avec la Grèce et l'Espagne en 1960 ou encore l'Italie (1955), mais il a connu un succès incomparable.

Cinquante ans après, l'Allemagne compte près de 3 millions de citoyens turcs ou d'origine turque. Environ un tiers d'entre elles disposent de la nationalité allemande, selon le ministère de l'Intérieur.

En plein "miracle économique", elle manquait de main d'oeuvre tandis que la Turquie souhaitait améliorer la qualification de ses travailleurs.
En Turquie, 2,7 millions de personnes se sont portées candidates mais, selon des données du gouvernement allemand, seules 750.000 vinrent effectivement.

Le centre de documentation allemand sur les migrations (DOMiD) avance quant à lui le chiffre de 860.000.

L'Allemagne installa à Istanbul une succursale de son agence pour l'emploi. Les candidats devaient si possible pouvoir s'exprimer en allemand, en anglais ou en français, être en bonne santé et célibataires.

A l'origine, des séjours de seulement deux ans était prévus mais après une révision de l'accord en 1964, la durée a été laissée à la discrétion de l'employeur car le renouvellement permanent de la main d'œuvre était trop coûteux.

Pour les ouvriers - et ouvrières (un travailleur sur cinq était une femme) - l'expatriation signifiait un départ à la gare Sirkeci d'Istanbul et 50 à 55 heures plus tard, une arrivée sur le quai numéro 11 de la gare centrale de Munich (sud).

Ils étaient ensuite conduits vers un centre de transit installé dans un ancien abri anti-aérien de la Seconde guerre mondiale pour être redirigés vers leur région d'affectation.

Installés dans des foyers créés par leurs employeurs, souvent à quatre par chambrée, ils étaient confrontés à des conditions de travail difficiles qui donnèrent d'ailleurs lieu à des grèves spontanées, à la fin des années 60 et au début des années 70.

La crise pétrolière et ses conséquences sur l'économie allemande allait finalement mettre fin à l'accord en 1973. Environ la moitié des "travailleurs invités" est ensuite rentrée en Turquie. L'autre est restée, et est passée sous le statut d'immigrée.

Aujourd'hui, la minorité turque est la plus forte communauté étrangère d'Allemagne.

29/10/2011

Source : AFP

Une semaine après la Droite populaire, le Front national a lancé à son tour sur son site internet une pétition contre le droit de vote des étrangers, ses responsables estimant avoir une antériorité sur le sujet et réfutant toute inquiétude par rapport à l'aile droite de l'UMP. Dans sa propre pétition, le FN rappelle que Nicolas Sarkozy s'était prononcé dans le passé et à titre personnel pour le "droit de vote des étrangers aux municipales". "Alors que Nicolas Sarkozy et le Parti Socialiste sont favorables au droit de vote des étrangers, le Front National est résolument contre", affirme le texte.

Le 19 octobre, la Droite populaire, dirigée par le ministre des Transports Thierry Mariani avait déjà lancé une pétition sur internet. Celle-ci affichait 19.476 signatures à son compteur vendredi après-midi. M. Mariani avait été accusé de chasser sur les terres du FN, car il avait accordé le même jour une interview à Minute, hebdomadaire d'extrême droite, qui avait fait sa "une" avec le ministre et sa pétition.

Le secrétaire général du FN, Steeve Briois, a réfuté être en train de "courir après" la Droite populaire. "Ca fait des années que nous parlons de ce thème. Eux ont plutôt une position qui relève de la schizophrénie. Ils ne sont pas crédibles, ça sonne faux", a-t-il expliqué. Il a précisé que la pétition avait été mise en ligne "il y a trois jours". "Des pétitions, nous en lançons toutes les semaines, sur toutes les thématiques", a fait valoir de son côté David Rachline, l'un des responsables internet de la campagne présidentielle de Marine Le Pen.

28/10/2011

Source : Le Figaro/AFP

Les femmes de Mantes-la-Jolie (Yvelines), où vit notamment une importante communauté marocaine, se sont reconnues dans le film de Radu Mihaileanu "La Source des femmes", qui a également suscité des crispations autour de l'islam.

"Ma mère aussi portait des fagots et de l'eau", réagit une jeune spectatrice à l'issue de la projection en avant-première du film qui a réuni mardi soir plus de 1.300 personnes.

"On parle des Marocains, des Tunisiens, des Algériens. Je trouve qu'on fait beaucoup trop de différences. On est en France, on est tous Français et je voulais remercier aussi les +bons Français+ qui sont venus découvrir notre culture", ajoute la jeune femme, vêtue d'un blouson de cuir, suscitant des applaudissements dans la salle bondée.

"Moi aussi, ma mère et ma grand-mère allaient chercher l'eau de cette façon", déclare la comédienne Hafsia Herzi, d'origine tunisienne. "En passant quelques mois dans ce village, je me suis rendue compte que j'avais de la chance d'être née en France et d'avoir pu apprendre à lire et écrire".

Le film, en compétition lors du dernier festival de Cannes et dont la sortie est prévue le 2 novembre, raconte comment, dans un village de montagne de l'Atlas, les femmes décrètent la grève de l'amour pour exiger de leurs hommes qu'ils leur apportent l'eau.

Quatre salles du cinéma de Mantes-la-Jolie ont été réservées pour projeter simultanément cette avant-première. Dans la salle où le film est diffusé en version originale, les femmes, dont certaines portent des voiles colorés, l'équipe de tournage a été accueillie par des youyous.

"Et Biyouna, elle est où ? Et Leila ?", lancent deux jeunes filles pressées dans un même fauteuil, en regrettant l'absence de Leila Bekhti et Biyouna, deux des actrices principales, en tournage.

En réalisant ce film "comme un cri d'amour", Radu Mihaileanu espère que son oeuvre "apporte de la cohésion". "Je ne fais que des films sur les cultures qui se rencontrent", dit-il.

"Ce qui est beau dans cette tournée, c'est que les femmes prennent la parole", se félicite le réalisateur.

Lors du débat, des questions autour de la religion ont suscité une certaine tension.

Une spectatrice a dit relever une "erreur", selon elle, au sujet de la dot dans la communauté musulmane. "Ce sont les détails qui peuvent entretenir certains clichés", argue-t-elle.

La discussion s'anime et le réalisateur assure à la spectatrice qu'il a "choisi ce détail par rapport au village dans lequel (il a) vécu".

Pour couper court, la comédienne palestinienne Hiam Abbass prend la parole : "Entre le nord et le sud (de la Palestine) et d'un village à un autre, la pratique de la religion musulmane est différente".

La spectatrice rétorque que "dans ce film, on ne distingue alors pas toujours la coutume et la religion".

29/10/2011

Source : AFP

Les immigrés d'origine latino-américains cherchent à se faire oublier dans l'Alabama, où une nouvelle loi contre l'immigration clandestine rappelle à certains les heures sombres de la lutte pour les droits des Noirs dans cet Etat du "Vieux Sud" des Etats-Unis.

La loi, entrée en vigueur le 28 septembre, est considérée comme la plus répressive de toutes celles qui ont été adoptées à ce jour dans le pays, notamment en Arizona (sud-ouest) ou en Géorgie (sud-est).

"Les gens quittent l'Etat, ils ont peur de sortir de chez eux, on les traite comme des criminels", s'insurge Sam Brooke, avocat au sein de l'association Southern Poverty Law Center. "C'est une honte qu'une chose pareille se passe dans le berceau du mouvement pour les droits civiques".

A Montgomery, capitale de l'Alabama, le souvenir de Rosa Parks est encore très présent. En 1955, cette femme noire avait été arrêtée après avoir refusé de céder son siège à un passager blanc dans un autobus public. Le boycott des bus de la ville, à l'instigation de Martin Luther King, avait alors enflammé le combat pour les droits civiques.

Mais en réaction, des églises noires avaient été incendiées, de même que la maison de Luther King. Aujourd'hui, certains militants voient dans la loi anti-clandestins des relents de cette époque, à la différence près que ce ne sont plus les Noirs qui sont visés mais les 130.000 sans-papiers qui vivraient en Alabama, sur un total de 11 millions aux Etats-Unis.

"L'objectif est de leur rendre la vie impossible, jusqu'à ce qu'ils s'en aillent d'eux-mêmes", explique Olivia Turner, avocate au sein de la section locale de l'Union pour les libertés civiles (ACLU).

L'administration Obama a mis en doute la légalité du texte, estimant qu'il empiète sur les prérogatives du gouvernement fédéral. Deux de ses dispositions ont en outre été suspendues par la justice: l'une autorisait la police à incarcérer toute personne sur la seule base d'un "soupçon raisonnable" de sa présence illégale sur la territoire. L'autre permettait aux écoles publiques de vérifier le statut légal de leurs élèves.

Une suspension intervenue trop tard pour des milliers de clandestins qui ont déjà fui pour des Etats voisins moins intransigeants.

A tel point que la main d'oeuvre vient à manquer. "Cette loi est ridicule", dénonce Jesse Faulkenbury, patron d'une entreprise de bâtiment qui croulait sous les contrats à Tuscaloosa, ville de l'ouest de l'Etat détruite par une tornade en avril dernier.

"Après que la loi a été appliquée, 80% de mes employés ont disparu", dit-il.

Un cas qui n'est pas isolé. Les éleveurs de volailles, les producteurs de pêches et de tomates sont eux aussi nombreux à se plaindre des conséquences de la loi.

Par peur d'un contrôle d'identité, les Latinos évitent les quartiers du centre-ville. Ils sont plus nombreux dans les quartiers historiquement hispaniques, mais sortent le moins possible et refusent de parler à la presse.

Les supérettes et les restaurants hispaniques confessent que leurs affaires sont en chute libre.

Daniel Valencia, par exemple, vendeur de tacos dans la banlieue de Birmingham, la plus grande ville de l'Etat, craint de devoir mettre la clé sous la porte d'ici un mois.

30/10/2011

Source : RTBF/AFP

Depuis les émeutes de 2005, toute une génération « issue de la diversité » s'affirme progressivement en politique en France.

Ceux qui en font partie sont généralement fils ou filles d'immigrés arrivés après la seconde guerre mondiale. La plupart ont grandi dans les banlieues françaises...Suite

Les Marocains du monde vont-ils pouvoir se présenter, le 25 novembre, dans des bureaux de vote installés dans leurs pays d'accueil pour accomplir leur «devoir national» ? La réponse constitutionnelle est formelle: OUI. Le roi avait, d'ailleurs, et à maintes reprises, fait valoir le droit de nos concitoyens résidant à l'étranger à voter et à être éligibles…Suite

Rabat sera au rendez-vous du 31 octobre au s novembre, avec la deuxième édition du festival Migrant' scène-Rabat...Suite

Mohameed  Haidour, un précurseur de l’action syndicale marocaine  en Espagne est connu dans le grand édifice qu'occupe la centrale des Commissions Ouvrières (CCOO) à Madrid …Suite

Plusieurs Marocains résidant à l’étranger qui ont quitté la Libye en catastrophe après le événements sanglants qu'a connu ce pays, commencent à y retourner progressivement. En attendant l'ouverture dessertes aériennes vers Tripoli, nos concitoyens transitent par la Tunis….Suite

Le drame de Lahouri, un jeune d'origine marocaine, tué par la police française à Marseille en 1981, aura donc marqué l’histoire des luttes de l’immigration.Malheureusement, la rénovation urbaine (ANRU) sans une bonne concertation avec les habitants peut porter atteinte à l’histoire d’une cité. En effet : lors de l’opération de réhabilitation le Stade « Lahouari Ben Mohamed » fut détruit et la plaque Lahouri retrouvée au milieu des gravats. Le 15 octobre 2011 après un long combat mené par les habitants (notamment par Fatima Mostéfaoui) en accord avec la famille Ben Mohamed, une nouvelle plaque a été inaugurée. Une victoire contre l’oubli. Vidéo…Suite

23/10/2011

Source : med in Marseille

A l’instar du Collectif du 31 mai et de plusieurs personnalités publiques, les personnels des lycées français de la ville de Rabat exigent, à travers une pétition, le retrait de la circulaire visant à limiter l’immigration professionnelle. La pétition, signée par 187 personnes au total, représentant le lycée Descartes et l’école Chénier, a été remise hier, mercredi 25 octobre, à l’ambassade de France au Maroc.

Dans une lettre adressée à l’ambassadeur français, les signataires de la pétition expriment leurs « colère grandissante devant les déclarations politiques et plus concrètement les pratiques administratives qui rendent la poursuite des cursus en France de plus en plus compliquée pour les jeunes venus du Maghreb, détenteurs ou non d’un baccalauréat français ». D'autres lycées de la mission francaise au Maroc devraient suivre le même chemin de protestation dans les jours à venir.

27/10/2011

Source : Yabiladi

Le tribunal administratif de Marseille a annoncé, jeudi 27 octobre, qu'il avait annulé le permis de construire de la grande mosquée de Marseille, qui était attaqué par des habitants et commerçants. Une décision qui constitue un nouveau revers pour ce projet, en suspens depuis dix-huit mois.

La première pierre du chantier, prévu pour démarrer en février, avait été posée en grande pompe au printemps 2010 à Saint-Louis, ancien quartier des abattoirs, dans le nord de la ville. La fréquentation du lieu de culte est estimée à 150 fidèles par jour en moyenne, 1 000 à 1 500 le vendredi et 10 000 à 14 000 pendant les fêtes.

Le tribunal a suivi les préconisations du rapporteur public, qui avait estimé, lors d'une audience le 20 octobre, que des incertitudes perduraient sur les modalités de stationnement prévues pour l'édifice. La réalisation d'un parking de quatre cent cinquante places, que la communauté urbaine projette dans une ZAC voisine, n'a "pas encore fait l'objet d'un engagement formel" de la part du maître d'ouvrage, a souligné la juridiction.

"IMPACT VISUEL"

Le tribunal a également justifié sa décision par "l'insuffisance du document graphique permettant d'apprécier l'insertion du projet de construction par rapport aux constructions avoisinantes, son impact visuel ainsi que le traitement des accès et du terrain".

Le rapporteur public avait déjà demandé en septembre 2010 l'annulation du permis de construire, initialement accordé en septembre 2009. L'affaire avait cependant été renvoyée et l'association qui pilote le projet avait apporté des éléments d'information complémentaires sur la fréquentation du lieu de culte et ses besoins en stationnement.

Vue du minaret de la mosquée de Créteil, près de Paris.AFP/MEHDI FEDOUACH

Un permis modificatif avait été délivré le 27 mai, mais il a été de nouveau attaqué par des habitants et commerçants de Saint-Louis. Les opposants au projet, emmenés par Pierre Métras, patron d'une triperie familiale, craignent que la circulation accrue rende "difficile l'accès aux entreprises" locales. "C'est l'aboutissement d'un long combat pour les gens qui travaillent et vivent ici et voulaient simplement que ce projet s'imbrique de manière harmonieuse dans le tissu économique et social du quartier", a réagi M. Métras

"SORTIR L'ISLAM DU GARAGE"

Les défenseurs de la mosquée n'ont pas caché leur déception. "Je trouve assez hallucinant qu'on nous annule le permis de construire pour une histoire de parking alors qu'on cherche à sortir l'islam du garage et qu'on veut arrêter les prières de rue", a déclaré l'architecte Maxime Repaux.

Ainsi, le conseil régional du culte musulman (CRCM) avait-il demandé en septembre qu'on trouve pour ses fidèles un site "digne de ce nom", après l'annonce par la préfecture de la mise à disposition d'un lieu pour mettre fin aux prières dans la rue. Une proposition finalement restée lettre morte en raison de l'insalubrité des lieux et de leur vocation à être tranformés en centre social.

Après des années de tensions sur fond de recours juridiques de l'extrême droite, le projet a souffert l'an passé de rivalités au sein de la communauté musulmane, qui ont provoqué un changement à la tête de l'association, et des incertitudes quant à son financement. Seulement 300 000 euros de dons ont pour l'heure été collectés sur un budget de 22 millions d'euros.

Ce nouveau revers survient quelques jours après la publication par le journal La Marseillaise d'une note très alarmiste de la sous-direction de l'information générale (ex-renseignements généraux) des Bouches-du-Rhône sur la multiplication des lieux de culte à Marseille, qui empêcherait "la normalisation" de la religion musulmane.

27/10/2011

Source : Le Monde/AFP

Encore une fois, la religion musulmane et les banlieues servent à se faire peur avec la gourmandise et les délices des spectateurs de films d'horreur à l'imagerie pourtant improbables. On peut s'étonner que les résultats de l'enquête Banlieue de la République portant sur 100 personnes soient repris sans aucune prudence et déclenche de telles réactions que révèlent les titres de ces tribunes : La fable de la mixité urbaine et L'Islam reste une menace [points de vue issus du dossier Islamisation des cités : mythe ou réalité ?].

Les auteurs de l'étude brouillent les cartes en reconnaissant eux-mêmes à la fois qu'elle n'est pas représentative de la population des deux communes de Seine-Saint-Denis mais posent "en postulat de départ que Clichy-Montfermeil, c'est la France même". De plus, les situations sociales exceptionnellement défavorables de ces villes et leurs forts taux d'immigrés non-européens les situent dans les cas extrêmes d'une région parisienne qui concentre à elle seule 40 % des immigrés de France. La revendication des auteurs de tirer des conclusions d'une agglomération idéale-typique (d'un modèle à partir du quel penser) est pertinente uniquement sur des communes aux situations extrêmes.

De fait, 75 % de la population de Clichy-sous-Bois, 30 % de la population de Montfermeil résident en un même quartier sensible à cheval sur ces deux villes et où 61 % des ménages sont non imposables. En aucun cas, il n'est possible d'extrapoler aux situations bien moins spectaculaires de la majorité des populations immigrées qui peuvent partager une même religion mais qui se distinguent par leurs caractéristiques sociales notamment par une intégration plus avancée dans le corps social français. En forçant le trait, cela reviendrait à penser les conditions de logement en France à partir des locataires d'HLM !

Prenons l'exemple de la soi-disante "sécession culturelle" affirmée dans la tribune de Christophe Guilluy, La fable de la mixité urbaine, suite à cette enquête, et qui renvoie à la ségrégation des immigrés non-européens sur nos territoires. Que nous disent les chiffres des recensements sur nos quartiers ? Entre 1968 et 1999 (il n'existe pas d'études plus récentes pour le moment), c'est bien une baisse de la ségrégation qui s'est opérée dans l'ombre pour les Maghrébins et les Africains sur l'ensemble du territoire français (Verdugo, 2011). Ce constat fort sérieux vient contrarier les représentations communes et demi-savantes d'une aggravation de la ségrégation au point que des ghettos se seraient formés en France.

Cette rhétorique a occulté l'incorporation sans bruit de la majorité des immigrés et la localisation de la majorité d'entre eux dans des quartiers populaires mais sans histoire. La fixation du regard sur la ségrégation "ethnique" contribue à ce que les immigrés soient vus et construits comme des problèmes dans la société française. Si le phénomène ségrégatif n'est pas à nier, il demeure que la dramaturgie de la "sécession des territoires" ne correspond pas à la situation française, ni d'ailleurs aux diverses situations des pays européens.

Même en Île-de-France où la présence immigrée est la plus importante sur le territoire national, la ségrégation a globalement baissé (Préteceille, 2009). Un cas extrême de ségrégation "ethnique" est relevé dans un unique quartier de cette région. Il est composé à plus de 70 % d'immigrés et situé… à Clichy-sous-Bois. L'étude dont sont tirés ces résultats précise qu'en 1999, il n'y avait en Île-de-France que 14 quartiers d'en moyenne 6 000 habitants chacun où les immigrés non-européens étaient majoritaires dans la population locale. Ils représentaient 4,8 % de cette population immigrée et 1,34 % de la population totale…

Mais hors des chiffres que l'on se reporte aux années 1960 : les immigrés vivaient dans des conditions aujourd'hui impensables, relégués loin des regards dans des bidonvilles aux portes de Paris, à Nanterre, à Gennevilliers, à Noisy-le-Grand… Ce progrès bien réel des conditions d'habitat des immigrés a été "masqué" par une plus grande acuité à l'immigration et aux rapports d'altérité. La bonne question à se poser est pourquoi cet intérêt épidermique en France, mais aussi en Europe, pour les problèmes touchant à l'immigration et la ségrégation des populations anciennement colonisées ?

En réalité, le modèle multiculturel d'intégration, qui prévalait jusque-là, a laissé place à un modèle basé sur le concept d'assimilation. Implicitement, les immigrés doivent abandonner les signes extérieurs de leur culture et de leur religion pour se fondre dans la culture dominante, dans l'ordre social établi, ordre qui est implicitement blanc et chrétien. D'aucuns remarquent que "les espaces musulmans, ancrés autour des mosquées et" d'autres "institutions islamiques, sont lus par certains comme les symboles d'insularité et les sites possibles d'insurrection" (Philipps, 2006). L'impensé loge dans un imaginaire républicain blanc et chrétien qui s'accommode mal d'une diversité musulmane, ou perçue comme telle, devenue pathologique et audible après le 11-Septembre

28/10/2011, Jean-Louis Pan Ké Shon

Source : Le Monde

Effet collatéral de la restriction de l'immigration légale, des centaines de jeunes diplômés étrangers qui ont fait leurs études en France doivent refuser du travail, faute de titre de séjour.

Ce devait être une formalité, une démarche un peu pénible mais sans risques, après sept, huit, parfois dix ans passés en France. Pour plusieurs centaines de jeunes diplômés non-européens, le passage d'un titre de séjour étudiant à celui de salarié, qui doit leur permettre d'accepter du travail, vire pourtant au cauchemar depuis la rentrée.

En cause, une circulaire des ministères de l'Intérieur et du Travail, en date du 31 mai, qui prévoit que "la procédure de changement de statut (étudiants demandant un titre de séjour professionnel) devra faire l'objet d'un contrôle approfondi". Mais aussi que "le fait d'avoir séjourné régulièrement en France en tant qu'étudiant (...) ne donne droit à aucune facilité particulière dans l'examen de la procédure de délivrance d'une autorisation de travail".

Les jeunes en question ont pourtant déjà signé un contrat de travail, ou disposent au moins d'une promesse d'embauche. Résultat, un diplômé d'HEC a dû rentrer au Maroc après le refus de son dossier, quand une Américaine sortie de Sciences-Po a transformé un CDI en stage pour rester en France.

Des carrières avortées

"On répertorie déjà 600 cas en difficulté, et une trentaine de nouveaux nous arrive chaque jour", rapporte Nabil Sebti, porte-parole du Collectif du 31 mai, qui recense et soutient les diplômés touchés. Parmi eux, on compte 200 refus fermes de titre de séjours, dont 30 assortis d'une obligation de quitter le territoire", autrement dit le départ immédiat. "Pour ces derniers, la situation est bloquée. Ils sont désespérés", poursuit Nabil Sebti.

D'autres voient leur début de carrière avorté par plusieurs mois d'attente. C'est le cas de Sarah*, 26 ans qui devra attendre au moins quatre mois pour être fixée sur son sort, quand la procédure prenait seulement quelques semaines jusque là. Arrivée en France en 2003, la jeune femme travaille depuis le mois d'avril pour une émission de télévision. Elle ne pourra bientôt plus exercer. "Le récépissé que l'on va me donner pendant l'examen de mon dossier n'autorise pas à travailler. Je vais redevenir touriste après huit ans passés en France. Ma carrière qui venait juste de commencer va s'interrompre du jour au lendemain", déplore-t-elle.

Des profils juniors très qualifiés

Beaucoup de jeunes aidés par le Collectif du 31 mai sortent pourtant des meilleures écoles de France. "On renvoie des gens que l'on a formés, sur lesquels le pays a investi. Ces gens ont pourtant des emplois et s'apprêtent à rembourser ce que l'on a misé sur eux, via la consommation et les recettes fiscales!", s'insurge Nabil Sebti

En plaidant l'aberration économique, les jeunes diplômés espèrent gagner le patronat à leur cause. "Des patrons commencent à s'exprimer pour dire que cette situation met à mal la compétitivité de la France, en la privant de profils juniors très qualifiés", plaide son porte-parole. La très puissante Association française des entreprises privées a déjà fait part de son incompréhension, tout comme la Conférence des grandes écoles. Une centaine de cas ont été finalement régularisés mais "cette logique du cas par cas n'est pas satisfaisante", juge le collectif.

La polémique rebondit maintenant sur le terrain politique. Le Parti socialiste, les Ecologistes mais aussi le Nouveau Centre ont appelé à assouplir les mesures. Mercredi, des enseignants français au Maroc ont aussi remis une pétition à leur ambassadeur, dénonçant l'effet "désastreux" des nouvelles restrictions sur les jeunes qui prévoient d'étudier en France. Dans les prochaines semaines, les cas de diplômés bloqués pourraient se multiplier, à mesure que les ex-étudiants des universités vont eux aussi arriver sur le marché du travail.  *le prénom a été changé

27/10/2011, Alexia Eychenne

Source : L’Express.fr

Le Sénat, qui a basculé à gauche lors des élections sénatoriales en septembre, examinera en séance le 8 décembre une proposition de loi PS visant à accorder le droit de vote aux élections municipales des étrangers hors-UE résidant en France.

Le groupe PS a inscrit dans sa niche parlementaire (séance réservée aux groupes parlementaires) cette proposition de loi, qui avait été adoptée le 3 mai 2000 par l'Assemblée nationale, alors à majorité de gauche, sous le gouvernement de Lionel Jospin, mais qui n'avait jamais été inscrite à l'ordre du jour du Sénat lorsqu'il était à majorité de droite. Les sénateurs de gauche avaient déposé une nouvelle proposition de loi sur le même sujet en 2006 mais la majorité d'alors avait refusé de la mettre en discussion.

LE TEXTE DEVRA REVENIR DEVANT L'ASSEMBLÉE

Le texte ne pourra toutefois pas être totalement identique (les numéros des articles auxquel le texte d'origine fait référence ayant changé) et ne pourra donc être adopté conforme. Il devra donc revenir devant l'Assemblée nationale, qui aura le dernier mot et devrait la rejeter.

Ce droit de vote pour les étrangers est une proposition défendue depuis longtemps par la gauche. Elle faisait partie des 110 propositions de François Mitterrand pour la présidentielle de 1981 et avait été ensuite reprise par tous les candidats socialistes à l'Elysée. Le nouveau président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, s'était engagé dans sa première intervention à la tribune à la présenter.

"Voilà quelle est la priorité des socialistes alors que l'Europe et le France traversent une grave crise économique et financière" s'est, sans surprise, insurgé sur Twitter un des farouches opposants au vote des étrangers, le ministre des transports Thierry Mariani, jeudi après-midi, s'empressant d'appeler à signer la pétition de la Droite populaire. Ce collectif de députés de l'aile droite de l'UMP a en effet lancé début octobre une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers, présentée comme une réplique au projet PS mais perçue, jusqu'au sein de la droite, comme une volonté de draguer l'électorat FN.

27/10/2011

Source : Le Monde/AFP

L'interdiction du port de signes religieux par une crèche privée apparaît « justifiée » pour la cour d'appel de Versailles, qui a rendu jeudi 27 octobre une décision déboutant à nouveau une salariée voilée qui contestait son licenciement de la crèche Baby Loup.

Crèche associative d'un quartier populaire de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Baby Loup avait licencié en 2008 une salariée qui avait refusé d'ôter son voile au retour d'un congé parental. Celle-ci, qui contestait son licenciement, avait déjà été déboutée par les prud'hommes en première instance en décembre 2010.

Dans son arrêt, la cour d'appel a confirmé le premier jugement, considérant notamment que les enfants accueillis dans cette crèche « compte tenu de leur jeune âge, n'avaient pas à être confrontés à des manifestations ostentatoires d'appartenance religieuse ». « Les restrictions [à l'expression des convictions religieuses des salariés, NDLR] ainsi prévues apparaissent dès lors justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées », a ajouté la cour, qui a également estimé que le licenciement de cette salariée « ne présentait pas de caractère discriminatoire ».

« C'est une grande victoire pour la laïcité, mais c'est avant tout la victoire de Baby Loup . Pour la première fois de manière aussi claire, on étend le champ de la laïcité au secteur privé et il n'est pas discriminatoire de demander aux salariés de laisser leurs convictions religieuses aux portes de l'entreprise », s'est félicité l'avocat de la crèche, Me Richard Malka.

Trois ans de procédure

« Le fait que ce soit une crèche a joué, mais la cour d'appel pose un principe plus large sur la restriction de l'expression du fait religieux en entreprise quand le motif est légitime », a poursuivi l'avocat. L'avocat de la salariée n'a pas pu être joint dans l'immédiat.

La directrice de la crèche, Natalia Baleato s'est dite « soulagée après trois ans de procédure ». « La justice devait trancher et Baby Loup a été légitimée dans son action. Je pense que maintenant, il y a un après-Baby Loup, la jurisprudence va s'appliquer maintenant », a-t-elle déclaré.

Tandis que Baby Loup avait reçu le soutien de plusieurs personnalités dont la philosophe Elisabeth Badinter, le député-maire PS d'Evry (Essonne) Manuel Valls s'est pour sa part réjoui qu'ait été « imposé le principe de laïcité, c'est vrai dans la sphère publique et, maintenant, c'est vrai dans la sphère associative et privée ».

Cette décision intervient après la parution lundi 24 octobre d'un code de la laïcité, recueil de textes et de jurisprudences, qui en soit n'est pas nouveau, mais dont l'interprétation par le ministre de l'intérieur Claude Guéant restreindra le champ d'application de la liberté religieuse de la loi de 1905, sans vouloir la modifier.

Des « précisions» à apporter à la loi de 1905

Ainsi, la question du port du foulard pour les femmes musulmanes accompagnant les enfants dans les sorties scolaires s'inscrit dans un désir de plus grande neutralité, de même que les pratiques religieuses dans certaines entreprises privées. Pour Claude Guéant, « il n'est pas question de revenir sur la loi de 1905 » (de séparation des Eglises et de l'Etat), qui est équilibrée. Mais, il y a des précisions à apporter, qui ne feront pas l'objet d'une nouvelle législation".

L'affaire Baby Loup avait créé des remous au sein de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), saisie également par la salarié licenciée.L'institution avait d'abord apporté son soutien à la salariée en mars 2010. Mais en octobre de la même année, après son entrée en fonction, la présidente de l'époque, Jeannette Bougrab, avait pris position en faveur de la crèche.

Jeannette Bougrab avait été entendue comme témoin devant les prud'hommes de Mantes-la-Jolie, où elle avait défendu la possibilité pour la crèche incriminée de choisir « l'option philosophique de la laïcité », quand d'autres établissements peuvent opter pour l'option religieuse.

27/2011

Source : La Croix/AFP

Le Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI) s'est tenu hier à Luxembourg et le ministre Nicolas Schmit (Immigration) avait convié à un point presse pour informer sur les faits marquants sur la politique d'asile commune et les préoccupants flux migratoires.

Ce point de l'ordre du jour de la réunion a été traité pendant le déjeuner des ministres. Nicolas Schmit attire l'attention sur une contradiction de la politique européenne, évoquée par son homologue grec. Alors qu'on impose à ce pays l'économie de milliers de fonctionnaires, ses frontières avec la Turquie sont submergées par l'immigration illégale (plus de 300 personnes par jour). «Les chemins traditionnels bougent», constate Nicolas Schmit, qui décrit le déroulement de la réunion du conseil des ministres. Il se rend compte que la revendication de faire preuve de fermeté se renforce. Selon les ministres européens, il s'agirait de contrôler les flux migratoires afin de minimiser les risques politiques. Dans ce contexte, le ministre luxembourgeois cite sa collègue italienne, qui faisant état de 61000 personnes en situation illégale parvenues en Italie, parlait «d'une urgence migratoire». «Nous sommes également au Luxembourg dans une situation d'urgence migratoire», estime le ministre, considérant le flux en provenance du Balkan-Ouest.

Interrogé sur la situation au bureau d'immigration, le ministre considère que le système des convocations a contribué à le rendre opératif à nouveau. Pour le moment.

28/10/2011, J. R.

Source : Le Quotidien

Il fut un temps où notre société était obsédée par les enfants dits «illégitimes». Ce n'est plus le cas. Le temps des «bâtards», punis par la loi, est heureusement révolu. Révolu pour tous? Non. Pour certains immigrants à qui le gouvernement canadien demande des tests d'ADN pour prouver la filiation avec les enfants qu'ils aimeraient parrainer, la loi sur l'immigration a des relents de Grande Noirceur. En se mêlant de ce qui ne la regarde pas, elle entraîne des conséquences désastreuses pour des familles qui attendent désespérément d'être réunies.

Parlez-en à Luis Martinez-Brito, père de famille originaire de la République dominicaine. En 2002, Luis a rencontré Donna Morrison, une Canadienne en vacances qui allait devenir sa femme. Luis était alors séparé de la mère de ses deux enfants et faisait du taxi moto pour gagner sa vie. À moto, il a fait visiter son île à Donna. Ils sont tombés amoureux. Un an plus tard, ils ont décidé de se marier et Donna a entrepris des démarches de parrainage pour que Luis puisse vivre à ses côtés ici.

Luis a pu déposer ses valises à Montréal en 2005. Il gagne sa vie comme conducteur de chariot élévateur dans une imprimerie. Dans sa demande de résidence permanente, il a bien indiqué qu'il avait deux enfants. Deux garçons qu'il adore et qu'il a toujours continué à soutenir financièrement après avoir quitté son pays. La mère des garçons a accepté que Luis entreprenne des démarches de parrainage pour que ses enfants puissent le rejoindre au Canada. L'Immigration a alors exigé de Luis et de ses enfants un test d'ADN comme preuve de filiation. Luis s'est plié à la demande sans trop se poser de questions. Ne doutant pas une seconde de sa paternité, il espérait que cela lui permette de retrouver ses garçons le plus vite possible. Il ne savait pas encore dans quelle situation pénible et absurde il allait se retrouver.

Pour préparer la venue des deux garçons, Donna et Luis ont emménagé dans un appartement plus grand. Ils ont acheté deux lits. Mais aujourd'hui encore, un des lits est toujours libre. Car à la grande surprise de Luis, le test d'ADN a révélé que seul son garçon le plus jeune est son fils biologique. Résultat: les deux frères ont été séparés. Le cadet a pu venir s'installer au Canada l'an dernier et y obtenir sa résidence permanente, mais l'aîné est toujours en République dominicaine. Ne comprenant pas pourquoi le gouvernement canadien le traite différemment de son petit frère, il attend, déprimé. Luis n'ose rien lui dire, de peur qu'il soit en colère ou qu'il se sente rejeté. Si le père a été blessé par cette histoire, cela ne change absolument rien à l'amour qu'il a pour ce fils qui restera toujours son fils, insiste-t-il.

Déterminé, Luis a contesté le refus de l'Immigration de consentir au parrainage de son fils aîné. En avril, la section d'appel de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié a reconnu que l'agent d'immigration n'avait pas utilisé le test d'ADN comme une mesure de dernier recours, tel que le conseille pourtant l'Immigration. Mais le Ministère a décidé de contester cette décision devant la Cour fédérale. Bref, Luis n'est pas au bout de ses peines. La fête qu'il compte organiser lorsque son fils aîné posera les pieds à Montréal n'est pas pour demain.

Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) tient-il compte des préjudices causés aux familles dans de tels cas? «D'un côté, nous comprenons que les familles attendent avec impatience d'être réunies au Canada. De l'autre, nous devons tenir compte des possibilités de fraude liées à l'immigration», répond un porte-parole de CIC.

Le hic, c'est que les «fraudes» élucidées dans des cas semblables à celui de Luis Martinez-Brito n'en sont pas. Pourquoi le gouvernement se mêle-t-il ainsi de ce qui ne le regarde pas? demande Me Julius Grey, dont le bureau défend deux clients pris dans des situations semblables. «Il y a des études qui ont montré qu'aux États-Unis, par exemple, jusqu'à 10% des enfants ne sont pas les enfants biologiques de leur père déclaré. C'est très fréquent! Personne ne vérifie normalement si les enfants sont les enfants biologiques!»

Aux yeux de Julius Grey, les tests d'ADN devraient être abolis dans la majorité des cas, à moins de sérieux doutes - dans des cas où l'on soupçonnerait par exemple un trafic d'enfants. Autrement, ils risquent bien souvent de créer une nouvelle forme d'illégitimité très étroite pour des enfants dont l'ADN n'est pas conforme.

Dans un avis publié récemment, le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) dénonce l'utilisation parfois abusive des tests d'ADN qui cause d'importants préjudices à certaines familles, surtout lorsqu'elles n'ont pas les moyens de payer les coûts exorbitants du test (entre 1000$ et 2000$) ou qu'elles attendent une réunification depuis des années.

Il existe une réelle politique de «deux poids, deux mesures» dans ce domaine, souligne par ailleurs Janet Dench, directrice du CCR. Elle rappelle le cas récent d'un père québécois qui, après une séparation, a voulu renoncer à sa paternité, un test génétique ayant confirmé qu'il n'est pas le père biologique de l'enfant. Pas si vite, lui a dit la Cour d'appel du Québec. La confirmation par test d'ADN qu'un homme n'est pas le père biologique de l'enfant de sa conjointe ne constitue pas un fondement juridique suffisant pour contester sa paternité, a-t-on tranché. Surtout pas dans un cas où le nom du père est inscrit sur l'acte de naissance et qu'il a élevé l'enfant comme le sien.

Nous voilà donc dans une situation où la loi sur l'immigration dit une chose et les tribunaux québécois disent le contraire. Voilà qui est parfaitement absurde. Les principes qui valent pour les citoyens québécois ne valent-ils donc pas pour les immigrants?

27/10/2011, Rima Elkouri

Source : La Presse.ca

Génériques transfère progressivement dans Odysséo les inventaires d'archives privées que l'association a réalisé depuis le début des années 1990. Le fonds Katia Scifo avait été traité à ce titre par l'association en 2007 et son inventaire était disponible sur le site de Génériques au format pdf. Sa publication dans Odysséo offre désormais des fonctionnalités plus avancées de recherche et de navigation…Suite

Dans cet article paru initialement dans le numéro 77 de la revue française Confluences Méditerranée et que nous reproduisons ici, dans Maghreb Emergent, avec l’aimable accord de ses auteurs, Gilbert Meynier et Pierrette Meynier (*) examinent, documents et chiffres à l’appui, le passé et le présent de l’émigration algérienne en France. Ils analysent ses causes économiques et politiques sous la domination coloniale ainsi que les formes nouvelles qu’elle a revêtues depuis l’indépendance de l’Algérie. En un siècle, le profil de l’immigré algérien en France a radicalement changé. A l’époque des migrants-paysans déracinés en a succédé une autre, celle des « migrants politiques » fuyant l’islamisme et des harragas mus dans leur course vers la Citadelle-Europe par un puissant désespoir social….Suite

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