lundi 21 octobre 2024 00:20

Les rapatriements forcés de sans-papiers ont coûté plus de 6 millions d'euros en 2010, rapporte mercredi la DH. Les 5.901.708 euros déboursés couvrent les billets d'avion et le défraiement des policiers spécialisés qui encadrent les retours forcés (chaque escorte est composée de deux personnes minimum). En moyenne, la Belgique exécute deux retours forcés par jour.

Le coût de 6 millions d'euros pour les rapatriements forcés est resté stable ces trois dernières années, notamment parce que la Belgique s'organise avec d'autres pays voisins pour affréter des vols sécurisés.

En 2006, ces rapatriements coûtaient encore 12 millions d'euros. L'an dernier, l'Office des étrangers a comptabilisé 8.780 éloignements (rapatriements forcés, retours volontaires et refoulements aux frontières), contre 8.016 en 2009. (belga)

06/04/11

Source : Belga/7sur7

La Suisse est un cancre en matière d’intégration des migrants et de lutte contre les discriminations". C’est ce qui ressort du classement international MIPEX III ("Migrant Integration Policy Index") publié par le British Council.

"La Suisse est un cancre en matière d’intégration des migrants et de lutte contre les discriminations", selon un rapport publié par le British Council. La Suisse occupe l’avant-dernier rang des 31 pays industrialisés en ce qui concerne la protection contre la discrimination, a déploré mardi la Commission fédérale contre le racisme (CFR).

"L’index des politiques d’intégration des migrants MIPEX III est un instrument qui sert à analyser et comparer le cadre normatif relatif à l’intégration dans tous les pays de l’Union européenne (UE), au Canada, aux Etats-Unis, en Norvège et en Suisse", a rappelé la CFR. Dans le classement d’ensemble, la Suisse figure au 23e rang. En revanche, elle occupe la 30e position en matière de lutte contre la discrimination.

La Suisse "ne possède pas de législation complète pour lutter contre la discrimination", selon ce rapport. En outre, les mécanismes pour l’application des normes sont "faibles" alors que les services chargés de l’égalité des chances "ne disposent pas de compétences suffisantes". En plus, "aucun progrès n’a été réalisé dans ce domaine depuis la dernière évaluation effectuée en 2007".

"Même si les résultats dépendent des méthodes d’investigation utilisées, ils devraient susciter une réflexion approfondie sur la législation suisse en matière de lutte contre la discrimination", a plaidé la CFR. La commission a rappelé que ses dix recommandations publiées l’an dernier sont toujours valables. Il s’agit notamment de combler des lacunes dans l’arsenal législatif en "intégrant au droit privé et au droit de surveillance des dispositions interdisant expressément la discrimination raciale".

Pour la CFR, les "structures de conseil et de médiation" doivent être renforcées en Suisse pour encourager l’application effective de l’interdiction de toutes les formes de discrimination. Le pays a également besoin d’une "politique d’intégration active qui thématise également les discriminations et se penche sur elles pour chaque domaine de l’existence, car la promotion de l’égalité des chances et une lutte efficace contre la discrimination sont les conditions indispensables à une intégration réussie".

Le 23 novembre dernier, la Suisse avait déjà été épinglée par le Comité de l’ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels. Son rapport contenait une liste de 31 recommandations et demandes adressées aux autorités helvétiques. Elles concernaient en premier lieu les discriminations dont peuvent souffrir certaines catégories de la population, notamment les femmes, les minorités étrangères et les classes défavorisées.

Le comité recommandait notamment à la Suisse d’instituer un organisme indépendant national des droits humains, doté en personnel et en moyens, pour faire appliquer les principes de Paris. Il la priait également de renforcer sa législation contre toutes les formes de discriminations dans les domaines économiques, sociaux et culturels.

05.04.2011

Source : AP/24 Heures

Selon les députés, Frontex ne peut constituer l'unique instrument pour aider Lampedusa à affronter la crise de l'immigration. Ils invitent le Conseil à élaborer un plan d'action pour la réinstallation des réfugiés, appliquant la clause de solidarité entre États membres. Mardi, le PE a souligné que cet appel et d'autres mesures pour lutter contre le chômage dans les pays d'origine et de transit des migrants sont le meilleur moyen d'endiguer l'immigration illégale dans les zones de conflit.

Comment un pays, seul, comme l'Italie, sans parler de Malte, peut-il faire face à l'arrivée de milliers d'immigrants illégaux qui fuient la crise humanitaire dans le Nord de l'Afrique? "Frontex ne peut constituer l'outil principal" estiment les députés qui invitent le Conseil à mettre en place un plan d'action de partage des charges pour aider à la réinstallation des réfugiés issus de la région et offrir un soutien aux personnes déplacées. "Aucun pays ne peut faire face à cette pression" a déclaré le rapporteur Fiorello Provera (EFD, IT).

Pour ce faire, il faudrait activer l'article 80 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui cite le principe de solidarité et une répartition équitable des charges entre tous les États membres en ce qui concerne les politiques de gestion des contrôles aux frontières, d'asile et d'immigration, notamment la contribution financière des États membres.

Accord UE-Libye

Les députés regrettent que "la seule option envisageable" soit la suspension du programme de coopération UE-Libye sur les migrations durant les révoltes et soulignent que cette suspension "devrait être levée dès la mise en place d'un nouveau gouvernement de transition prêt à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme conformément à la mise en œuvre de l'accord". Des accords similaires sur les migrations devraient être conclus avec d'autres pays voisins de l'UE, estiment les députés.

Cela permettrait de mettre au point un système plus efficace pour gérer la migration de la main d'œuvre dans les pays de transit, tels que la Libye, et accroître leur capacité à attirer et intégrer les migrants issus de pays voisins du Sud. La résolution, rédigée par Fiorello Provera (EFD, IT), demande également que le budget de l'UE après 2013 prévoie l'octroi de "fonds d'urgence et de réhabilitation". Ils permettraient une réponse rapide pour apporter de l'aide aux migrants en situation de détresse, ainsi que l'asile en Europe pour les militants des droits de l'homme dont la vie est menacée.

Encourager la croissance à tous les niveaux

Toutefois, la seule mesure efficace à long terme pour empêcher des vagues massives de migrants issus de régions instables est de créer des emplois et d'améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine et de transit. La politique étrangère de l'UE devrait compléter les politiques européennes de migration, insistent les députés. Ils proposent que les fonds européens visent - tant dans les pays d'origine que de transit - des projets à long terme qui créent de l'emploi, encouragent les PME, mettent sur pied des entreprises de microcrédit, octroient des responsabilités aux femmes et aux groupes minoritaires et optimisent le développement économique local.

Parallèlement, les pays qui ne respectent par leurs obligations de gouvernance conformément aux accords commerciaux doivent faire l'objet de sanctions. Selon les députés, une clause de conditionnalité similaire devrait être appliquée à l'aide au développement et l'aide humanitaire de l'UE.

5/4/2011

Source : Communiqué de Parlement européen

Le mercredi 6 avril 2011, la Fondation ONA Villa des Arts de Casablanca organise une rencontre avec la sociologue Aurélia Picod-Kinany autour de son livre L’émigration européenne, le cas des Français au Maroc, qui se fera en présence d’un panel d’étudiants.

Si proche et si lointaine, ainsi pourrait-on qualifier la relation franco-marocaine. Les liens historiques et la coopération favorisent les échanges d’intérêts entre ces deux pays. Le travail est la raison principale du mouvement postcolonial de la population française… Peut-on parler “d’intégration des Français au Maroc”?

L'auteure, Aurélia Picod-Kinany, est docteure en sciences sociales, études de sociologie à l’université Paris-Descartes, Faculté des sciences humaines et sociales Paris-Sorbonne, Directrice de la société APK Conseils spécialisée dans le management culturel.

5/4/2011

Source : Aufait

Selon une étude réalisée par des experts du Centre de recherche en économie et statistique en collaboration avec Pôle emploi, le CV anonyme n’avantage pas et même « pénalise » les personnes issues de l’immigration ou résidant dans les zones sensibles.
Avec les CV nominatifs, ces derniers ont une chance sur dix d’obtenir un entretien contre une sur huit pour les autres candidats. Mais lorsque leur CV est anonyme, ils n’ont plus qu’une chance sur 22 contre une chance sur six.

Le gouvernement avait demandé un bilan d’étape avant de généraliser le CV anonyme, prévu dans une loi de 2006, mais dont le décret n’a pas été publié. (Consulter le texte intégral du rapport)

5/4/2011

Source : La Coix

L'Italie et la Tunisie ont signé le 5 avril un accord en vue d'endiguer l'afflux de migrants clandestins entre l'Afrique du Nord et l'Italie. Un mouvement qui s’est accéléré depuis la chute du président tunisien Ben Ali en janvier dernier.

Avec notre envoyée spéciale à Vintimille, Béatrice Leveille

La presse italienne parle d'un accord ferme mais encore verbal entre les ministres italiens et tunisiens. Un accord qui serait lié à l'octroi d'un permis de séjour de six mois aux 20 000 Tunisiens qui sont arrivés à Lampedusa depuis la chute du président Ben Ali en janvier dernier.

Ce permis de séjour leur permettrait de circuler librement dans les pays de la zone Schengen c'est-à-dire de se rendre notamment en France en Belgique ou encore en Allemagne.

Il faut rappeler que la France renvoit systématiquement en Italie les Tunisiens en situation irrégulière qui ont débarqué à Lampedusa. Ce qui créé parfois des situations difficiles à gérer dans les zones frontalières comme ici à Vintimille.

L’accord permettrait selon l’expression du ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, de fermer le robinet. Il veut tarir le flux des immigrants qui accostent sur l’île de Lampedusa proche des cotes nord-africaines. Il s’agit de renforcer la coopération policière entre les deux pays et de faciliter le rapatriement forcé des clandestins.

Les détails de cet accord seront connus dans le courant de la journée dès qu’il aura rendu compte de sa visite en Tunisie au président du Conseil italien Silvio Berlusconi.

Cet accord de coopération signé entre Tunis et Rome suscite déjà des réactions notamment celle de l'association française, la CIMADE qui parle de scandale. Clemence Racimora ,responsable des solidarités internationales s'en explique :

Clemence Racimora, responsable des solidarités internationales à la CIMADE

La situation de la Tunisie est difficile. Il nous semble complètement déplacé et scandaleux qu'aujourd'hui, l'UE et notamment l'Italie continuent de négocier à Tunis le retour des migrants arrivés à Lampédusa.

A l'inverse, Gaetano Scullino, maire de Vintimille, pense que face à cette immigration clandestine problématique, l'Italie ne peut s'en sortir que grâce à une solidarité européenne.

6/4/2011

Source : RFI

Plus de visibilité à l'investissement productif

Les transferts des Marocains Résidents à l'Étranger ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays, notamment celles de la diplomatie économique. À cet égard, un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume a été organisé lundi à Rabat par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a organisé lundi à Rabat un atelier sous le thème des “Transferts financiers de la communauté marocaine à l’étranger, Quelle contribution au développement?” animé par divers experts internationaux.

Selon les statistiques avancées par ces intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29% des MRE ont moins de 15 ans, 68% sont en âge d'activité et 12% ont un niveau universitaire, ce qui représente “une force intellectuelle”, par ailleurs, 42% d'entre eux ont une double nationalité.

Si 70% des transferts MRE sont destinés à la consommation des ménages, ils représentent aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et sont un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc. Il faut à cet égard souligner que l'écrasante majorité de la nouvelle génération des MRE préfèrent investir dans leur pays d’accueil plutôt qu'au Maroc.

307,12 milliards DH

C’est l’apport que la communauté marocaine à l’étranger a enregistré durant les huit dernières années, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams. Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8% par rapport à 2009.

Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90% des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Manque de communication

L’Orientation de ces transferts vers des investissements productifs est entravée par de nombreuses contraintes mises en exergue par les intervenants lors de l'atelier.

Il convient de signaler, en premier lieu, la conjoncture économique marquée par les conséquences de la crise économique et financière mondiale entre 2008 et 2010 et l’obligation pour le Maroc de rapatrier ses ressortissants installés en Egypte, Bahreïn ou Lybie, eu égard aux événements qui ont secoué ces pays.

L’absence d’un plan de communication clair et ciblé est un autre facteur, en dépit des bonnes initiatives qui existent ici et là. L’absence aussi de visibilité et de déclinaison des grands projets (Plan Emergence, plan Azur …) est à déplorer. En effet, les actions menées sont dirigées essentiellement vers l’immobilier alors que les investissements productifs sont ignorés. Les MRE se sentent par ailleurs désarmés devant la lenteur de l’administration et la complexité des rouages de la justice marocaine.

On déplore aussi une méconnaissance des opportunités d’investissement et des canaux de transfert dont les coûts sont prohibitifs. Par ailleurs les conditions imposées dans le cadre des règlements instaurés pour lutter contre le blanchiment d’argent sont de plus en plus sévères.

Autre faille relevée, les fonds d’investissements qui se limitent aux institutionnels. Il n’existe pas en effet de fonds d’investissement ciblant la communauté avec un rendement acceptable. De plus, la procédure de convertibilité de la devise est trop rigide et pas assez en phase avec la bancarisation. Il a ainsi été proposé de créer un fonds d’investissement géré par des spécialistes qui ciblent des projets rentables, accompagnés de campagnes de sensibilisation par les ambassades et les banques dans les pays d’accueil.

Donner plus de visibilité aux MRE

Dans le chapitre des recommandations, la priorité demeure selon les intervenants, de créer une cohésion de chaque acteur institutionnel (Etat, fonds Hassan II, CCME…) pour décliner les responsabilités de chacun et mettre au point une plateforme de travail claire.

D'une manière plus générale, il y a lieu de faciliter la bancarisation et d'en supprimer les coûts, aider les MRE dans leurs réalisations de projet, prévoir des projets communs financés par la diaspora d’une même région, et favoriser des conventions entre les banques marocaines et les banques des pays d’accueil.

6/4/2011, Rachid Loudghiri (et agences)

Source : Aufait

En l'absence de statistiques religieuses officielles - interdites par la loi - des écarts importants apparaissent entre les estimations des instituts de sondage, basées sur des échantillons de population, et celles de l'État, obtenues par le truchement de l'origine géographique.

Pourquoi ignore-t-on le nombre précis de musulmans en France ?

La loi française interdit depuis 1872 de poser la question de la religion lors des recensements effectués par les organismes publics. La IIIe République estimait en effet qu'il s'agissait d'une question privée. Un principe réaffirmé dans la loi du 6 janvier 1978 (article 8): «Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses...»

Comment, malgré la loi, peut-on disposer de chiffres ?

La loi interdisant les statistiques religieuses ne concerne pas les sondages, qui sont libres de poser la question. Il ne s'agit néanmoins que de sondages qui, tout en étant basés sur des échantillons représentatifs de la population française, ne peuvent atteindre la précision d'un recensement.

La loi prévoit également une exception pour les organismes publics (comme l'Ined ou l'Insee), «dans la mesure où la finalité du traitement l'exige» et «après autorisation» de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et du Conseil national de l'information statistique (CNIS).

Quelles sont les données sur le nombre de musulmans en France ?

La plupart des enquêtes posant directement la question de l'appartenance religieuse ont été effectuées par des organismes de sondage. Ainsi TNS Sofres avançait en 2007 le chiffre de 3% de la population française. De son côté, CSA donnait 4%. Deux ans plus tard, Ifop donnait le chiffre de 5,8%. Ce qui équivalait tout au plus à 3 ,5 millions.

La dernière étude en date, parue en octobre 2010 sous le titre «Trajectoires et Origines», émane de l'Institut national des études démographiques (Ined) et de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Selon les deux organismes publics, la France compte 2,1 millions de «musulmans déclarés».

D'où vient le chiffre de 5 à 6 millions ?

C'est l'estimation donnée par le ministère de l'Intérieur, également chargé des cultes. «Aujourd'hui, on estime qu'il y a à peu près 5 ou 6 millions de musulmans en France», affirmait lundi le ministre Claude Guéant, reprenant des chiffres délivrés par la place Beauvau en juin 2010. Mais pour donner cette estimation, le gouvernement, qui n'a pas le droit de poser la question de l'appartenance religieuse, utilise le biais de l'origine géographique des personnes. C'est en comptabilisant le nombre de personnes venant d'un pays à dominante musulmane, ou ayant des parents qui en viennent, qu'il parvient à établir ce chiffre. Or, de l'aveu même du ministère, seuls 33% de ces 5 à 6 millions se déclarent croyants et pratiquants. Soit deux millions, l'équivalent du chiffre de l'enquête Insee/Ined d'octobre 2010.

6/4/2011

Source : Le Figaro

Les autorités italiennes vont délivrer un permis temporaire de séjour à des centaines de clandestins de Lampedusa.

Dès jeudi, plusieurs centaines d'immigrés tunisiens provenant de Lampedusa pourront se présenter au poste-frontière de Vintimille muni d'un «permis temporaire de séjour» . Ce document sera délivré par les autorités italiennes pour une durée de trois mois reconductible, afin de faciliter les rapprochements familiaux.

La police des frontières française n'aura d'autre alternative que les laisser passer. La délivrance de ce permis transforme le clandestin en un réfugié reconnu et comme tel protégé par les lois communautaires. «Plus tôt nous leur délivrerons ces papiers, plus vite ces immigrés quitteront notre pays», résume le député de la Ligue du Nord, Matteo Salvini.

Encore aujourd'hui, les clandestins sont refoulés par la France à la frontière en vertu du traité de Schengen et de la Convention de Dublin qui interdisent leur libre circulation en Europe. Un accord bilatéral de réadmission signé en 1997 organise les modalités du refoulement. Il oblige le pays d'accueil initial (l'Italie en l'occurrence) à reprendre le clandestin interpellé dans l'autre pays.

Dans un premier temps, le gouvernement de Silvio Berlusconi a tenté d'obtenir de la Tunisie qu'elle reprenne la plus grande partie des quelque 22.000 clandestins tunisiens débarqués en Italie depuis le début de l'année. Lundi toutefois à Tunis, le président du Conseil n'a pas obtenu l'accord escompté. Son homologue, le chef du gouvernement provisoire Béji Caïd Essebsi, a bien accepté que des rapatriements aient lieu, mais en nombre très limité (50 à 100 par semaine). Il a appelé à la solidarité de l'Europe en faisant valoir que la Tunisie a elle-même accueilli sans protester 165;000 immigrés de Libye. En contrepartie, l'Italie fournira à Tunis 350 millions d'euros d'aide économique et équipera ses garde-côtes en radars et vedettes rapides. Lundi soir, la Ligue du Nord - le partenaire le plus intransigeant de Berlusconi sur le problème de l'immigration - a donné son accord à la délivrance de «permis temporaires de séjour».

À Manduria (dans les Pouilles), devant le principal centre de transit des immigrés, la décision a été saluée par une explosion de joie. Mahdi (23 ans) espère terminer ses études de mathématiques à Toulouse, où l'attend son frère «marié à une Française». «France, France», crient des groupes d'immigrés qui sortent du camp. Des associations de volontaires leur distribuent des tracts en français et en arabe leur expliquant comment demander le permis : «Surtout ne fuyez pas. Vous deviendriez des clandestins et ne pourriez plus faire valoir vos droits», leur expliquent-ils. Sur 900.000 Tunisiens en situation régulière présents en Europe, 600.000 vivent dans l'Hexagone, 150.000 en Italie, 85.000 en Allemagne, 20.000 au Benelux et 13.000 en Suisse.

À Lampedusa, la trêve a duré bien peu. L'île avait à peine été complètement évacuée lundi de ses 6200 immigrés que les débarquements ont repris. L'île compte de nouveau 1500 immigrés. Mardi matin, une barcasse a amené 350 Africains provenant de Libye. Eux du moins sont considérés comme des réfugiés politiques.

6/4/2011

Source : Le Figaro

La ville de Khouribga abrite la troisième édition du Festival international du film documentaire sous le signe «Le documentaire et l'immigré: l'image de l'immigré dans le documentaire». L'Association du Festival a arrêté le 30 juin prochain comme date limite de réception des candidatures de participation à cette manifestation artistique et culturelle où l'Italie a été choisie comme invitée d'honneur…Suite

Le CCME se penche sur l'apport des transferts des Mlarocains du monde.  C'est dans ce cadre que s'est tenu, hier lundi à

Rabat, un séminaire sur la contribution au développement des transferts financiers de la diaspora marocaine.

La rencontre, organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), vise il établir un état des lieux de la question, principalement à la lumière des évolutions économiques au niveau national et international, afin d'identifier les pistes adéquates permettant de diriger les transferts des fonds vers un appui à l'investissement et donc au développement économique et social…Suite

 

Le débat sur la laïcité et la place de l'Islam en France, organisé par le parti présidentiel UMp, se tient aujourd'hui à Paris en l'absence des responsables musulmans, qui dénoncent une stigmatisation…Suite

Bouée de suavetage  du dévoloppement économique du Maroc, les tranfrets des Marocains résidant à l’étranger auraient de beaux jours devant eux. Cependant, c’est au niveau du pays d’accuiel qu’un frein s’opére…Suite

Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé un excédent de plus de 5,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin février 2011, contre 5,5 MMDH une année auparavant, a annoncé l'Office des changes.

Les recettes au titre de ces services portant sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, se sont élevées à quelque 14 MMDH durant la période janvier-février, contre 13,7 MMDH durant la même période de l'année précédente, soit une hausse de 1,7 pc, alors que les dépenses ont atteint 8,7 MMDH en hausse de 5,2 pc, précise l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.

Les recettes voyages se sont élevées à fin février dernier à quelque 7,1 MMDH, contre 6,6 MMDH une année auparavant, en progression de 7,6 pc.

Pour leur part, les dépenses voyages ont atteint 1,28 MMDH à fin février 2011, contre 1,27 MMDH à fin février 2010. La balance voyages fait ressortir ainsi un excédent de 5,8 MMDH contre 5,3 MMDH une année auparavant.

Les recettes générées par les services de transport, de communication et par les centres d'appel, à fin février dernier, se sont établies respectivement à 2,7 MMDH (+6,8 pc), 820 MDH et 639 MDH (+3 pc).

Par ailleurs, les recettes MRE se sont établies à 7,8 MMDH à fin février 2011, contre 7,5 MMDH une année auparavant, en progression de 4 pc, souligne la même source.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont chiffrées à quelque 3,2 MMDH à fin février dernier, contre 3,7 MMDH une année auparavant, en recul de 14,7 pc, relève-t-on de même source.

La répartition de ces recettes par nature d'opération, demeure prédominée par les investissements directs avec 80,3 pc, suivis par les investissements de portefeuille (11,6 pc) et les prêts privés étrangers (8,1 pc).

4/4/2011

Source : MAP

Un collectif d'ONG a dénoncé, lundi, à Tunis, les conditions "inhumaines et humiliantes" des émigrés clandestins tunisiens, bloqués à Lampedusa.

Ces ONG actives dans la défense des droits sociaux et humains, dont la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) et la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) ont appelé les autorités tunisiennes à refuser toutes pressions propres à l'amener à prendre des mesures contraires aux conventions internationales en matière de droits humains et de droits des émigrés.

"La Tunisie doit refuser tout rapatriement massif des émigrés clandestins et toutes exigences italiennes pour un contrôle policier de l'émigration qui ne peut s'appliquer que dans le cadre de régimes policiers dictatoriaux", a déclaré à l'Agence TAP, M. Omeyya Naoufel Seddik, représentant de la FTCR.

Les représentants des ONG, réunis à l'occasion de la visite, lundi, en Tunisie, du président du conseil italien Silvio Berlusconi, ont dénoncé les conditions "inhumaines et humiliantes" dont souffrent les émigrés clandestins dans les camps à l'île de Lampedusa et dans certaines autres villes italiennes.

Ces conditions dégradantes ont été à l'origine de mouvements de révolte dans ces camps, a indiqué M. Seddik, citant le cas d'un émigré qui s'est immolé par le feu, il y a deux jours, dans le camp de Manduria (région des Pouilles, sud de l'Italie).

Il est inconcevable, a-t-il dit, que la Tunisie, qui traverse une phase critique de son histoire, ait pu accueillir "dans des conditions décentes" près de 209 mille réfugiés fuyant la Libye, alors que l'Italie s'alarme de l'arrivée de 15 mille émigrés tunisiens qui ne cherchent qu'à travailler.

"Si l'Europe est réellement un partenaire de la Tunisie, elle doit soutenir le processus démocratique dans le pays et ne pas dresser d'obstacles", a-t-il encore estimé, considérant comme étant "un chantage" les positions de l'Italie et de la France qui ont conditionné l'octroi à la Tunisie du statut de partenaire avancé par l'adoption d'une politique coercitive en matière d'émigration.

4/4/2011

Source : Tunisie Soir/TAP

 

Lors de sa visite éclair à Tunis, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi n'a pas réussi à finaliser un accord avec les autorités de Tunis sur la question du rapatriement des immigrés. Plus de 20 000 jeunes Tunisiens ont pourtant débarqué ces trois derniers mois sur les côtes italiennes.

Si la courte visite de Silvio Berlusconi à Tunis n'a pas débouché sur un accord avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi, les deux parties sont déterminées à trouver une solution rapide au problème de l'immigration clandestine. Le chef du gouvernement italien a proposé la somme de 300 millions d'euros pour venir en aide aux autorités tunisiennes afin qu’elles exercent un contrôle plus efficace de leur littoral.

Par ailleurs, une commission technique pilotée par le ministère de l'Intérieur sera chargée de finaliser au plus vite un accord bilatéral sur le rapatriement. Cet accord existait entre les deux pays jusqu'à la chute du président Ben Ali et autorisait l'Italie à assister les patrouilles maritimes tunisiennes dans le rapatriement des immigrés clandestins.

Cette première visite de Silvio Berlusconi en Tunisie depuis l'effondrement du régime avait aussi pour objectif de faire taire les critiques sur l'incompétence et la désorganisation du gouvernement de centre-droit, alors que d'importantes élections locales doivent se tenir le mois prochain en Italie. Et de détourner l'attention de l'opinion publique, en raison de ses multiples affaires judiciaires en cours.

Le nouveau gouvernement tunisien doit faire face à un afflux massif d'immigrés libyens. Selon différentes sources, plus de 100 000 personnes auraient fui la Libye voisine depuis le début des combats le 15 février.

5/4/2011

Source : RFI

Le parti majoritaire organise mardi 5 avril une convention sur la laïcité et avance ses propositions.

Ce ne sont pas moins de vingt-six propositions concrètes que l’UMP devrait avancer mardi 5 avril à l’occasion de sa convention destinée à « donner une vision positive de la laïcité ». Pour Jean-François Copé, son secrétaire général, il s’agit autant d’« assumer » dans la loi des pratiques courantes que de répondre à des problèmes « qui pour beaucoup d’entre eux sont nouveaux dans leur ampleur ».

De fait, le document de travail rédigé par l’UMP apporte une réponse à la plupart des grandes questions qui font débat autour de la laïcité. C’est notamment le cas de la portée du principe de laïcité et de l’obligation de neutralité des structures et des agents publics, que l’UMP souhaite étendre par voie législative dans le contexte de deux affaires récentes. Extension d’une part aux collaborateurs occasionnels du service public, « hors le cas des aumôneries », ce qui viserait notamment les mères voilées accompagnant une sortie scolaire.

Extension d’autre part « aux structures privées de secteurs social, médico-social ou de la petite enfance chargées d’une mission de service public ou de l’intérêt général » (affaire de la crèche Baby Loup), sauf « si la structure ne le souhaite pas », c’est-à-dire « par exemple si son caractère confessionnel est revendiqué ». Une solution calquée sur la notion de « caractère propre » des établissements d’enseignement confessionnels.

L'UMP écarte le financement public direct des lieux de culte

En ce qui concerne le financement des lieux de culte, l’UMP ne souhaite pas remettre en cause la loi de 1905 et écarte donc l’idée d’un financement public direct. Afin de « faciliter l’exercice du culte dans des lieux de culte », c’est-à-dire ailleurs que dans la rue ou dans des caves, l’UMP propose cependant par voie législative de « prévoir expressément la possibilité de baux emphytéotiques avec option d’achat pour les nouveaux lieux de culte » et de « généraliser le recours aux garanties d’emprunt par des collectivités locales ».

Autant d’outils qui permettent déjà aux collectivités publiques de participer indirectement au financement des lieux de culte. Toujours sur le financement des lieux de culte, l’UMP souhaite que « les fonds étrangers visant à la construction et à l’entretien de lieux de culte transitent obligatoirement par une fondation nationale ».

Chaque culte créerait ainsi sa propre fondation, à l’image de la Fondation pour les œuvres de l’islam de France, que cette obligation rendrait incontournable alors qu’elle demeure peu utilisée aujourd’hui. Parallèlement, la collecte de fonds auprès des fidèles se ferait obligatoirement « par le biais d’une association ».

Une "pédagogie de la laïcité"

Un des aspects les plus originaux des propositions que l’UMP devrait avancer concerne toutefois le « vivre ensemble » dans l’entreprise. Il s’agirait de permettre par la loi aux entreprises d’intégrer dans leur règlement intérieur des dispositions « encadrant les pratiques religieuses (prière, restauration collective…) » ou « relatives au port de tenues et signes religieux », à condition que ces limitations soient « nécessaires et proportionnées aux fins de bonne exécution du contrat de travail ».

L’UMP insiste en outre sur l’idée d’une « pédagogie de la laïcité ». Dans les entreprises, en organisant « une formation spécifique pour les responsables des ressources humaines et les inspecteurs du travail ».

Dans les établissements d’enseignement, en prévoyant « dans le cadre du programme scolaire obligatoire un enseignement relatif au principe de laïcité, en lien avec la présentation des grandes religions ». Dans les services publics, en assurant « une formation obligatoire à la laïcité de l’ensemble des agents ». Toutes ces mesures n’ont pas la même valeur. Certaines sont nouvelles, d’autres ne font que reprendre des textes existants en leur conférant une nature législative.

"Un code de la laïcité et de la liberté religieuse"

C’est notamment le cas de la charte des usagers des services publics (les usagers ne peuvent récuser un agent public ni exiger une adaptation du fonctionnement du service public ; le service public s’efforce de prendre en considération les convictions de ses usagers dans le respect des règles auquel il est soumis et de son bon fonctionnement) ou encore de la circulaire du 19 février 2008 sur les carrés confessionnels dans les cimetières.

Enfin, si certaines mesures sont « d’application rapide » – des décisions gouvernementales pourraient intervenir dès la semaine du 11 mars – d’autres constituent en revanche des propositions « pour le prochain quinquennat ».

Jean-François Copé va ainsi déposer à l’Assemblée nationale une proposition de résolution parlementaire « réaffirmant l’attachement de la représentation nationale aux principes républicains, et spécialement à ceux de laïcité et de liberté de conscience ». Au-delà, il s’agirait de rédiger un code de la laïcité en deux étapes.

Tout d’abord l’élaboration, « d’ici à la fin du premier semestre 2011 », d’un recueil exhaustif des textes et jurisprudences relatifs au principe de laïcité. Ensuite la rédaction, « après 2012 », d’un véritable « code de la laïcité et de la liberté religieuse ». Quoi qu’il en soit, Jean-François Copé en est persuadé : « La laïcité sera un des thèmes de la campagne présidentielle de 2012. »

5/4/2011, Laurent de BOISSIEU

Source : La Croix

L'Insee a publié une étude dressant le profil de l'immigration dansla région et soulignant les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés, en particulier ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie.

Première surprise de l'enquête réalisée par l'Insee régional : le nombre des immigrés (1) présents dans la région est nettement inférieur à la moyenne nationale, établie à 8,3 %. En 2007, le Nord - Pas-de-Calais comptait 182 900 immigrés, soit 4,5 % de la population. Cette réalité est toutefois non uniforme puisque l'étude montre que l'immigration se concentre surtout sur la métropole lilloise, le bassin minier du Pas-de-Calais et la frontière franco-belge.

Des implantations localisées résultant de vagues successives d'immigration italienne, allemande, polonaise, puis portugaise, algérienne et marocaine, et liées à l'histoire économique de la région : reconstruction après les deux conflits mondiaux, exploitation minière et sidérurgie, guerre d'Algérie. La dernière « vague », après 1999, s'expliquerait par la reprise économique. En 2007, la population immigrée dans la région est plus importante qu'en 1999 mais moins qu'en 1990 et 1982.

En terme d'origines géographiques, les Africains sont les plus nombreux, avec 52 % de la population immigrée : 41 600 Algériens, 36 100 Marocains et 3 540 Tunisiens. Les Européens, eux, représentent 39 % du total, avec les Belges en première position (19 000), devant les Italiens (13 000), les Portugais (11 800) et les Polonais (9 900).

Le diplôme ne protège pas du chômage

La seconde partie de l'étude insiste sur les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés et sur les inégalités dont sont victimes ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie. Globalement, et ce n'est pas une surprise, à diplôme équivalent, les immigrés sont davantage touchés par le chômage que le reste de la population. Mais là où réside l'intérêt de cette enquête, c'est en ce qu'elle révèle une double inégalité. D'abord, les immigrés originaires du Maghreb et de Turquie souffrent plus du chômage que les immigrés européens, généralement plus diplômés, et parmi lesquels le taux d'actifs est similaire à celui de la population régionale. Pire, chez les premiers, même les hauts diplômes ne protègent pas du chômage, et les diplômés de l'enseignement supérieurs accèdent moins souvent que les autres à des emplois qualifiés : 20 % d'entre eux sont ouvriers. « On s'en doutait, mais on est surpris par l'ampleur du phénomène, commente Fadela Benrabia, de la direction régionale de la jeunesse et de la cohésion sociale. Il faudra que cette étude provoque un effet d'interpellation pour les pouvoirs publics et pour les employeurs. »w (1) Par « immigré », l'Insee entend les étrangers nés à l'étranger et les immigrés français par acquisition. Les descendants d'immigrés naturalisés ne sont donc pas comptés, pas plus que les étrangers nés en France.
L'étude est disponible dans son intégralité sur le site de l'Insee du Nord - Pas-de-Calais.

5/4/2011, Bruno Renoul

Source : Nord éclair

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, David Cameron... Des dirigeants européens s’attaquent au «multiculturalisme» dans le dessein transparent d’attirer les électeurs d’extrême droite. Mais ils menacent des décennies de politique de main tendue à destination des communautés musulmanes.

L’un après l’autre, les dirigeants des pays à plus forte destination d’immigration se sont présentés sur le devant de la scène afin d’affirmer leur répudiation solennelle d’une politique qui n’existe pourtant plus depuis longtemps. Ces derniers mois, la Chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron et le Président français Nicolas Sarkozy ont fait savoir que le multiculturalisme ne pouvait plus être la doctrine continentale d’intégration des immigrés.

«L’approche multiculturelle, selon laquelle nous vivrions simplement les uns à côté des autres et que nous nous apprécierions les uns les autres, est un échec cinglant», a déclaré Merkel dans un discours prononcé en octobre 2010.

«Avec la doctrine du multiculturalisme d’Etat, nous avons encouragé différentes cultures à mener des vies séparées, à l’écart les unes des autres et en dehors du courant principal. Nous ne sommes pas parvenus à offrir une vision de la société à laquelle elles souhaitent appartenir», a déclaré Cameron en février 2011.

«Le multiculturalisme est un échec. La vérité, c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait», a annoncé Nicolas Sarkozy à la télévision française, fin février.

Ces déclarations inhabituellement convergentes semblent indiquer un tournant dramatique dans les relations de l’Europe avec sa population musulmane, principale cible de ces réformes putatives. Ces discours ont pour objet de donner des représentants politiques l’image de personnes en plein contrôle de leur destiné nationale, traçant, avec courage, une nouvelle voie pour leurs sociétés. Mais la réalité est bien moins grandiose. Merkel, Cameron et Sarkozy tentent simplement de recoller à l’aile droite de leur base électorale en sacrifiant un homme de paille –le multiculturalisme– et l’on peine à trouver de rares propositions concrètes derrière leur nouvelle posture volontariste.

De surcroît, ils négligent et mettent en danger des années de travail de leurs propres ministres de l’Intérieur visant à réformer et rationaliser des années de politique exigeante, mais équitable à l’égard des organisations musulmanes.  Ce faisant, ces dirigeants jettent précisément de l’huile sur le feu qu’ils souhaitent éteindre: la montée d’un populisme d’extrême droite, fondé sur le rejet de l’Islam.

De l'antisémitisme des années 1930 à la focalisation sur l'immigration musulmane

Les opinions anti-immigrées, pour la première fois exprimées en Europe à la fin du XXe siècle, ont gagné en intensité avec la psychose sur le terrorisme des années 2000 et ont été encore renforcées par l’émergence d’un sentiment anti-islamique au début des années 2010. Nous assistons là à l’impact politique délétère de la crise économique de 2008-2009, ayant pour résultat la montée d’une vague populiste à travers toute l’Europe occidentale.

Cette vague s’incarne généralement dans les partis d’extrême droite –bien que certains d’entre eux, comme aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, accueillent en leur sein des éléments plus libéraux, en défense des droits des homosexuels et des femmes. (L’English Defence League a, par exemple, une branche juive et une autre homosexuelle.) Tous ces mouvements populistes ont toutefois une caractéristique commune: ils sont clairement anti-islam. Tout comme l’antisémitisme était le dénominateur commun des mouvements populistes des années 1930, la focalisation sur l’immigration musulmane est devenu le trait déterminant des partis anti-establishment de l’Europe actuelle. La conséquence logique est le glissement des partis de centre droit vers la droite, par peur de perdre leur électorat.

Et le virage à droite est consommé. En Allemagne, le discours de Merkel avait pour but de se raccrocher au débat national provoqué par le best-seller de Thilo Sarrazin, Deutschland schafft sich ab, (l’Allemagne court à sa perte) et par la branche la plus radicale de sa coalition gouvernementale. Sarrazin, ancien membre du directoire de la Bundesbank (un poste qu’il a dû quitter en raison du scandale provoqué par son livre, NdT) et membre du parti social-démocrate (SPD, centre gauche) a vendu plus d’un million d’exemplaires de son ouvrage, qui dénonce le nivellement par le bas de l’Allemagne provoqué par l’immigration musulmane.

En Grande-Bretagne, Cameron doit garder un œil sur son aile populiste ainsi que sur le British National Party. Aux Pays-Bas, le Premier ministre Mark Rutte sévit contre le port du voile et d’autres signes d’appartenance à la religion musulmane chez les fonctionnaires et les récipiendaires de l’assurance-chômage afin d’obtenir le soutien de la faction anti-islam de Geert Wilders. En France, Nicolas Sarkozy est aussi parvenu à séduire les électeurs du Front national de Jean-Marie Le Pen en 2007 en utilisant le thème de «l’identité nationale», puis a entretenu la flamme en lançant un débat officiel sur le sujet en 2009 et un autre sur le port de la burqa en 2010. Son parti, l’UMP, a annoncé un autre débat sur «l’islam et la laïcité».

16 millions de musulmans en Europe, les deux tiers en Allemagne, Grande-Bretagne et France

Mais ces dirigeants chassent un fantôme. L’abominable «multiculturalisme» que ces trois dirigeants ont pointé du doigt dans chacune de leurs bordées est un réel anachronisme sur le plan politique. Dans son sens traditionnel –permettant à des communautés de vivre à l’écart de la société ou pour le moins en dehors de la mainmise de l’Etat– le multiculturalisme a été depuis longtemps abandonné par les pays d’Europe.

Ces récentes éructations à l’encontre de la «compatibilité» de l’islam avec les valeurs européennes avaient davantage de sens dans la première moitié des années 1990, lorsque des moutons étaient encore égorgés dans des baignoires, des imams étrangers arrivaient avec des visas de touristes et lorsque les prières sur les trottoirs étaient les seules options offertes aux musulmans.

A cette époque, les pratiques religieuses des musulmans en Allemagne –comme presque partout en Europe– étaient encore du ressort des affaires étrangères et pas intérieures. L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, qui accueillent à eux trois près des deux tiers des 16 millions de musulmans d’Europe, ont travaillé, ces deux dernières décennies, à faire en sorte de rapprocher la pratique de l’islam de celle des autres religions majoritaires, tout en coopérant avec les groupes de musulmans pour marginaliser les extrémistes les plus violents.

Après l’avoir, des années durant, laissée en dehors du champ des institutions domestiques, les autorités ont commencé à traiter cette religion comme une religion domestique, encourageant les musulmans à embrasser la citoyenneté nationale, et ont intégré les organisations islamiques. Des dizaines de politiciens de premier plan –dont Sarkozy– ont dépensé sans compter, tant en termes d’argent qu’en termes de capital politique, pour veiller à l’application de ce processus dans les années 2000 et personne ne peut imaginer qu’il s’agissait là de se ranger au multiculturalisme.

Pourtant, les dirigeants de l’Europe veulent dépoussiérer ce cadre. Que se proposent-ils exactement de changer?

Il est depuis longtemps courant pour les partis de centre droit européens de jouer sur les thèmes de l’insécurité et de l’immigration –la «lepénisation» de la politique française est à ce titre dénoncée depuis des décennies par la gauche– mais cette dernière vague de populisme présente plusieurs problèmes tant pratiques que politiques. La principale différence entre le retour de bâton anti-islamique actuel et les vagues de sentiment anti-immigré d’autrefois est que les communautés concernées ne sont plus formées d’immigrants, mais de citoyens, et que l’influx d’immigrants a considérablement diminué.

Retours en arrière

La vieille théorie d’extrême droite consistant à tenir les immigrés pour responsables des problèmes économiques («deux millions de chômeurs: deux millions d’immigrés», tel était le slogan de Le Pen en 1983) ne fonctionne plus car sa seule conséquence logique –la déportation– est impossible d’un point de vue légal.

Mais le langage plus mielleux des dirigeants européens est-il plus efficace? La rhétorique de Cameron, à titre d’exemple, s’insinue entre sa description des «actions d’un pays authentiquement libéral» (promouvoir «la liberté de parole, la liberté de culte, la démocratie, le règne de la loi et des droits égaux, quelles que soient les origines, le sexe ou la sexualité») et le test d’engagement qu’il propose aux organisations musulmanes («Sont-elles favorables aux droits de l’homme, sans restrictions?»).

Or, il est manifeste que pour «être» Britannique, il n’est pas nécessaire de promouvoir les droits des femmes ou des homosexuels, car de nombreuses communautés bien britanniques ne passeraient pas ce test. C’est pourtant le tournant choisi par de nombreux Lander allemands en 2007, qui ont –brièvement– choisi d’ajouter quelques questions à la procédure de naturalisation qui permettait de tester l’attitude des musulmans à l’égard de la charia, d’Israël ou des couples de même sexe.

Le vocabulaire actuel représente un retour en arrière, vers une époque où les gouvernements préféraient porter des œillères plutôt que d’influer sur le cours de l’histoire. «L’islam ne fait pas partie de l’Allemagne» est la traduction moderne, grâce au nouveau ministre de l’Intérieur allemand, Hans-Peter Freidrich, de la vieille vision de la Démocratie chrétienne voulant que «l’Allemagne n’est pas un pays d’immigration» —l’obstruction idéologique sous les atours de l’observation impartiale.

Les propositions politiques ne sont pas davantage enthousiasmantes. David Cameron propose deux idées spécifiques: couper le financement public de toutes les organisations musulmanes non libérales et refuser l’accès à une «plateforme ministérielle» à celles professant des valeurs que nous n’apprécions pas. La première proposition est déjà entrée en application comme effet collatéral des restrictions budgétaires d’octobre dernier et la seconde –mettre un terme aux efforts de lutte contre la radicalisation en coopérant avec les groupes islamistes non-violents– provoque un désaccord au sein de la coalition gouvernementale.

Le Premier ministre adjoint Nick Clegg du Parti libéral démocrate a répondu au discours de son supérieur que «si nous croyons suffisamment à nos valeurs libérales, nous devrions avoir foi dans leurs capacités à vaincre les arguments inférieurs de nos adversaires… Mais on ne gagne pas un combat en quittant le ring. On y va et on gagne».

Préférer les originaux aux copies

Le discours de Clegg ressemble étonnamment à la logique utilisée en 2003 par Sarkozy lorsqu’il rejeta les critiques qui lui était faites de son engagement avec des groupes islamistes en tant que ministre de l’Intérieur: «Si vous pensez que l’islam est incompatible avec la République, alors que faites-vous des cinq millions de personnes d’origine musulmane qui vivent en France? Vous les mettez dehors, vous les obligez à se convertir, vous leur demander de ne pas pratiquer leur religion?… Avec le Conseil français du culte musulman, nous organisons un islam compatible avec les valeurs de la République.» Il convient de remarquer que Sarkozy obtient sa meilleure cote de popularité (58-59%) entre janvier et mai 2003, au sommet de son implication avec le Conseil français du culte musulman.

La volonté compréhensible des dirigeants européens à veiller sur leur flanc droit risque fort d’entraîner des retours négatifs sur le plan politique. Les chefs de gouvernement ont amplifié le mécontentement anti-musulman en le rendant officiel et respectable. En France, les débats sur «l’identité nationale» et sur la burqa étaient d’évidents appels du pied à l’électorat du Front national. Mais comme Le Pen lui-même l’avait fait observé, les électeurs tendent à préférer l’original à la copie.

La stratégie de Sarkozy, bien loin de contenir la menace de l’extrême droite en France, semble donner raison à l’antienne du Front national sur la menace que fait peser l’islam sur l’identité française. Marine Le Pen, fille de l’ancien président et qui lui a récemment succédé à la tête du parti, est à présent donnée en tête de certains sondages d’intention de vote du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Elle s’est est récemment amusée: «Encore un petit débat, un petit bla-bla sur l’islam, la laïcité, et je pense qu’effectivement nous pourrons terminer à la présidentielle avec 25%.» C’est précisément le score qui lui a été attribué.

L’agitation du spectre de la menace islamique n’est même pas une formule gagnante dans le domaine de la tranquillité sociale. Les citoyens musulmans pourraient bien se lasser très vite d’être pris à la fois pour cible par les partis d’extrême droite, mais également par des gouvernements centristes. Ceci pourrait bien contribuer à unir, derrière une cause commune, des communautés pourtant disparates et diverses, tant sur le plan des origines que de la citoyenneté, voire relancer les orientations sectaires et idéologiques. En d’autres termes, imposer des restrictions sur les libertés religieuses sans garantir la simple égalité constitutionnelle pour l’islam pourrait bien pousser les musulmans à se réunir pour défendre des valeurs religieuses –soit l’effet exact que les gouvernements cherchent à éviter.

La posture actuelle de Merkel, Cameron et Sarkozy pourrait également mettre à bas tous les efforts entrepris ces dix dernières années pour intégrer les communautés musulmanes, créant un nouveau fossé en détricotant la politique subtile de ces dernières années, qui voyait les Etats obtenir des organisations musulmanes qu’elles respectent la loi et adaptent leurs pratiques au contexte local. Les chefs religieux musulmans peuvent légitimement se demander aujourd’hui, pour ne prendre qu’un seul exemple, à quoi peut servir un Conseil réuni par le ministre de l’Intérieur quand un ministre peut affirmer «l’islam fait partie intégrante de l’Allemagne» (comme le déclara Wolfgang Schäuble en 2006) pour entendre son successeur dire que «non, il n’en fait pas partie»?

Attention à une intégration ratée

Les membres de ces gouvernements sont face à un choix, le même que celui auquel ils font face depuis des années: se relever les manches et tenter de jouer les médiateurs entre les groupes religieux, ou garder leurs manches boutonnées et laisser des gouvernements étrangers et des mouvements transnationaux faire ce travail à leur place. Ces questions ne se règleront pas d’elles-mêmes. De récentes projections démographiques publiées par le Pew Forum prévoient une augmentation globale de 6% de la population musulmane de l’Europe à 8% dans les vingt ans qui viennent.

L’Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique et la Suède pourraient voir leur population musulmane doubler d’ici 2020. Ces musulmans seront de plus en plus des ressortissants de ces pays, nés et élevés dans leurs propres pays. Ils ne seront donc plus de simples objets de débats politiques: ils en seront bientôt les acteurs en tant qu’électeurs et membre de ces sociétés, bien que minoritaires. Et le genre de citoyens que les politiques les encouragent à être comptera bien plus que leur simple nombre.

Les partis politiques chercheront-ils activement la participation des musulmans? Les chercheurs sauront-ils faire face aux défis que représente la présence d’une minorité d’origine étrangère et discriminée sur le plan économique? Y aura-t-il une ambiance de liberté religieuse et des efforts entrepris pour punir la discrimination illégale? Les forces de l’intolérance et de la suspicion mutuelle finiront-elles par l’emporter? La dernière décennie nous a fourni des exemples encourageants de «relations mosquée-Etat», mais celle qui s’annonce démarre sous de mauvais auspices. De nombreux non musulmans s’inquiètent de leur futur dans une Europe en bouleversement. Mais la perspective d’une intégration ratée devrait paraître bien plus inquiétante pour toutes les personnes concernées.

4/4/2011,  Jonathan Laurence et Justin Vaïsse

Source : State

 

 

Le mouvement d'extrême droite Bloc identitaire et ses alliés Riposte laïque et Résistance républicaine, connus pour leurs opérations "saucisson-pinard", ont prôné lundi l'arrêt de l'immigration en faisant leurs propres propositions à la veille du débat UMP sur la laïcité.

"Nous préconisons des partenariats avec les pays musulmans pour que les musulmans de France puissent aller vivre leur foi en terre d'islam", a lancé le président du Bloc Identitaire, Fabrice Robert, lors d'une conférence de presse dans un café parisien.

Outre un référendum sur la "place de l'islam en France" et "l'arrêt de l'immigration", le chef de file des identitaires français a prôné un "message clair" pour "inverser le rapport de force avec les musulmans": "ni mosquées, ni voiles, ni subvention, ni revendication".

La présidente de Résistance républicaine, Christine Tasin, qui se présente volontiers comme une "femme de gauche", a revendiqué "la nécessité impérieuse d'être islamophobe", voyant dans l'islam "une forme de fascisme".

Au nom de son mouvement et de Riposte laïque, elle a prôné "l'interdiction du voile" et de la viande halal, ainsi qu'un "moratoire sur la construction des mosquées", le temps qu'une "commission parlementaire fasse le point sur le fonctionnement des mosquées".

Prônant la suppression du droit du sol, elle a aussi appelé à "faire cesser l'immigration, le temps que les musulmans qui sont installés en France s'intègrent, s'assimilent".

Le Bloc identitaire et Riposte laïque étaient à l'origine le 18 juin 2010 de l'appel sur Facebook à organiser un apéro géant "saucisson-pinard" dans le quartier populaire de la Goutte d'Or à Paris (XVIIIe arrondissement) pour en dénoncer "l'islamisation".

Marine Le Pen leur avait fait écho six mois plus tard en fustigeant lors d'une réunion publique à Lyon les "prières de rue" de la rue Myrha, à la Goutte d'Or, et en faisant un parallèle controversé avec l'Occupation allemande.

Fin décembre, le Bloc identitaire et Riposte laïque avaient également réuni un millier de personnes à Paris pour des "assises internationales contre l'islamisation de l'Europe".

4/4/2011

Source : AFP/La Croix

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