dimanche 20 octobre 2024 22:33

Lampedusa, l‘île sur laquelle débarquent chaque semaine des centaines d’immigrants. Le territoire est italien, mais le sujet est européen. Et c’est bien là le problème, les pays membres de l’Union européenne n’ont aucune politique commune en matière de contrôle des frontières.

Depuis plusieurs mois, les autorités italiennes sont en première ligne. Les crises politiques en Afrique du nord ont entraîné une augmentation du nombre de migrants. Venus de Libye ou de Tunisie, ils rejoignent le port européen le plus proche, et c’est Lampedusa.

Mais le ministre italien des Affaires étrangères n’a de cesse d’appeler ses collègues européens à l’aide. Selon Franco Frattini, l’Italie ne peut supporter seule le poids politique, financier et social de cette immigration. Et pour ce faire, il invoque une directive européenne datant de 2001.

Ce texte indique que tous les états membres doivent contribuer aux efforts d’accueil des migrants venus de pays en crise.

Mais voilà, cette solidarité n’existe que sur le papier. Dans les faits, c’est un peu “chacun pour soi”. On le voit par exemple à la frontière franco-italienne, les clandestins qui essaient d’entrer en France sont refoulés. Pour eux, c’est le retour au point de départ, avant une nouvelle tentative pour passer les frontières.

En matière de demande d’asiles, Eurostat vient de livrer ses chiffres pour l’année 2010. C’est en France qu’il y a eu le plus de demande d’asile, devant l’Allemagne et la Suède. Dans ce classement, l’Italie n’est que 9ème. Ce qui fait dire à certains dirigeants européens que finalement, Rome n’a pas vraiment de motif de se plaindre.

En tout cas, pour essayer d’aider l’Italie face à l’arrivée récente de clandestins venus d’Afrique du nord, l’Union européenne met en avant un soutien financier. Matthew Newman, porte-parole de la commission, explique que près de 7 millions d’euros sont alloués aux autorités italiennes cette année. Et d‘évoquer aussi le fond d’aide au retour, financé par l’Union européenne à hauteur de 75%.

Actuellement, le volet le plus visible de l’Union européenne s’appelle Frontex, une agence chargée de gérer les flux migratoires. Un organisme qui, de l’aveu d’un responsable italien, sert surtout à guider les embarcations de clandestins vers les côtes européennes.

30/3/2011

Source : euronews

Les Marocains résidant à l’étranger décidés à acquérir des logements au Maroc

La cinquième édition du Salon immobilier a connu une bonne affluence malgré les craintes soulevées suite au ''printemps arabe''. Le Maroc a, encore une fois, confirmé qu'il a fait l'exception. Le nombre des visiteurs qui ont afflué vers ce salon durant ses trois jours était assez important. Le plus grand rush a été enregistré le samedi. Certes, les estimations sont en deçà du nombre escompté au départ, mais une majorité des promoteurs ont conclu de bonnes affaires sur place, tandis que pour les clients qui n'ont pas concrétisé leurs projets d'acquisition d'un bien immobilier au Royaume durant le salon, ils ont exprimé leur ferme attention d'investir dans un logement au Maroc dès leur retour en été. D'ailleurs, beaucoup de promesses d'achats ont été formulées. Du côté des banques, représentées par Chaabi Bank et Dar Assafa, plus de 2.000 simulations ont été effectuées lors du ''Smabxl''. Le stand d'Al Omrane n'a pas désempli. L'équipe commerciale a fait la promotion des produits allant des villas économiques aux logements sociaux en passant par les lots. Jet Sakane a également conclu de bonnes affaires...

Une grande demande a été exprimée de la part de la diaspora marocaine, venue du Nord de la France et du Benelux pour les projets moyen standing et surtout ceux sociaux dont le prix de l'unité est inférieur ou égal à 250.000 DH. Les clients étrangers étaient également de la partie mais en nombre réduit. Ils s'intéressaient beaucoup aux offres haut standing, notamment les appartements et les villas de luxe qui étaient aussi sollicités. D'ailleurs, la majorité des exposants offrant ce type de logements a été satisfaite de sa participation au salon. «Nous sommes contents de notre présence au ''Smabxl''. Notre objectif a été atteint», a confié Mohamed Balafrej, responsable commercial chez Lotinord, une société opérant à Tanger et proposant des logements luxueux en plus des appartements sociaux et moyen standing. Même enthousiasme exprimé par les représentants d' Oued Chbika. Du côté des clients, une grande demande a été enregistrée sur les produits situés au Nord et à l'Oriental, sans oublier bien sûr Casablanca. La seule perdante dans cette affaire est la ville de Nador qui a été mise à l'honneur et dont les responsables, qui ont réservé et confirmé leur participation, ne se sont pas présentés alors qu'une bonne partie des MRE venus au salons, voulait s'enquérir des offres et des opportunités disponibles dans cette région.

L'artisanat, qui était également à l'honneur, a bien animé ce salon.

Les 22 artisans exposants ont réalisé de bonnes affaires. «Je suis contente de ma participation au salon. Les visiteurs ont aimé nos produits et nous avons même réalisé de bonnes ventes», a affirmé une exposante de Tanger. Meubles, articles de décoration et de cuisine… différents produits ont été donc exposés, le tout dans une ambiance musicale marocaine concoctée par un orchestre national.

Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, qui soutient cette 5e édition du ''SMAbxl'', organisée par la Chambre du commerce belgo-marocaine, sous l'égide du ministère délégué chargé de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, était également de la partie.

Un stand a été réservé à ce département qui a profité de cette occasion pour présenter à la diaspora marocaine la stratégie de mobilisation mise en place en faveur de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Cette dernière a pour objectifs d'accompagner l'enracinement des nouvelles générations dans les pays d'accueil, défendre les droits et intérêts des MRE, faire participer les compétences marocaines à l'étranger aux chantiers de développement au Maroc et enfin encourager l'investissement productif des marocains du monde.

In fine, malgré la conjoncture actuelle, ce type de salon permet de tisser et de renforcer des liens avec les MRE et par la même occasion de présenter les opportunités d'investissement offertes par le Royaume.

Diversification

Selon Lotfi Chelbat, commissaire général du ‘'Smabxl'', la Chambre du commerce belgo- marocaine compte organiser, pour la première fois, en 2012, un salon de l'immobilier marocain en Hollande. «Il y a une grande demande de la part des Marocains habitant les Pays-Bas sur l'immobilier marocain et de la part des exposants eux-mêmes», a affirmé Lotfi Chelbat. De plus, cette association envisage d'initier un salon dédié au tourisme marocain en novembre 2011 dans la capitale belge ainsi que deux autres salons immobiliers à Nador et à Agadir dès juillet 2011. Côté budget, la 5e édition de ‘'Smabxl'' a nécessité un investissement de 480.000 euros dont 60.000 euros ont été réservés aux soirées artistiques. Notons à ce titre que l'artiste populaire Mustapha Doaudi a enflammé les foules. Pour sa part, Daoudia a également animé une soirée aux côtés d'autres artistes (Aabidat Rma, Mous Maher).

L'animation du salon ainsi que celle des soirées musicales ont été faites par l'humoriste Abdelkhalek Fahid qui est également très apprécié par les MRE. Le seul bémol était la défaite de l'équipe nationale de football face à l'Algérie.

31/3/2011, Nadia DREF

Source : Le Matin

Un rapport diffusé hier par la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD) relève une croissance appréciable de la courbe des transferts de fonds de l’immigration algérienne établie à l’étranger.

En valeur, les transferts vers le pays ont atteint 2,031 milliards de dollars en 2010 (1,5% du PIB) contre 1,61 milliard de dollars en 2006. Mais au classement sur l’échelle des performances, l’Algérie vient derrière les deux pays voisins, particulièrement le Maroc, dont la diaspora est la mieux organisée et responsabilisée.

Le chapitre traitant des transferts de fonds déclarés vers les pays d’Afrique fait ressortir une évolution plus soutenue.
Le chiffre a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s’établir à près de 40 milliards de dollars. Ces transferts représentent ainsi la principale source de capitaux extérieurs après les apports des investissements directs étrangers (IDE).

Toutefois, les experts des deux institutions financières estiment que les potentialités financières des 30 millions d’Africains vivant à l’étranger demeurent mal exploitées par leurs pays d’origine. C’est-à-dire qu’économiquement, l’avantage est peu apparent comparativement à l’évolution en valeur de ces transferts. Les transferts vers les pays d’origine ont été investis dans des créneaux peu créateurs de richesse. Achats de terrains, construction de logements et création d’entreprises, tels étaient, tout bien considéré, les domaines investis par la diaspora africaine. Il est indiqué que ces chiffres sont tout compte fait peu significatifs, puisque «ce ne sont pas tous les pays africains qui assurent de manière régulière la collecte et la publication de données dans ce domaine».

Pour les émigrés d’Afrique du Nord, plus de 90% d’entre eux sont installés sur un autre continent que l’Afrique, alors que deux tiers des migrants d’Afrique subsaharienne, notamment les plus pauvres, sont établis dans d’autres pays africains. Les disparités sont manifestement hors de doute. Les principaux pays de destination sont la France (9% du nombre total d’émigrés), la Côte d’Ivoire (8%), l’Afrique du Sud (6%), l’Arabie Saoudite (5%), les Etats-Unis et le Royaume-Uni (4% chacun).
D’après Dilip Ratha, économiste principal à l’institution de Bretton Woods et principal auteur du rapport, les pays africains doivent renforcer les liens entre diasporas et pays d’origine, protéger les migrants et accroître la concurrence sur les marchés des envois de fonds.

Mode de travail : il est recommandé d’instituer des bons de la diaspora qui sont des titres mis en vente par des entités publiques ou privées auprès de nationaux établis à l’étranger. La seconde formule suggérée par les experts de la BAD consiste à émettre des bons titrisés au moyen des futurs envois de fonds afin que les banques africaines puissent améliorer leur accès aux marchés internationaux des capitaux. La BM et la BAD, elles, se colleront la mission de faciliter la titrisation des  envois de fonds et d’atténuer les risques que présente, pour les pays d’Afrique, l’émission de ces bons adossés à des envois de fonds.

30/1/2011, Ali Titouche

Source : El watan

Avec « La Journée de la jupe », film plutôt mal inspiré et très approximatif sur le contexte éducatif, équivoque au point de recueillir les suffrages unanimes de l'extrême droite, la jupe portée par une enseignante était présentée comme le symbole d'une femme libérée, en proie aux sarcasmes, aux vexations infligées par des élèves très majoritairement d'origine immigrée et musulmane.

Aujourd'hui, au lycée Auguste-Blanqui à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), la robe longue portée cette fois-ci par quelques jeunes filles ne peut être que le signe de l'aliénation religieuse ou l'affirmation du communautarisme musulman.

Convoquées par la direction de l'établissement, elles se sont vu intimer l'ordre d'ôter « ce signe religieux ostentatoire ». Morale de cette histoire de fringues : quoiqu'elles fassent, les jeunes musulmanes ne peuvent être que des femmes soumises, manipulées ou manipulatrices, et leurs homologues masculins des machistes dominateurs.

Le rôle de l'école dans la stigmatisation de l'islam

Cet épisode prend un relief tout particulier dans le contexte politique actuel de stigmatisation de l'islam. Car même en attribuant – ce qui n'est pas prouvé – une dimension provocatrice à l'attitude des lycéennes, ce ne serait finalement qu'une juste et bien modeste réponse aux provocations, érigées en politique d'Etat, dont fait l'objet toute une partie de la population française.

Du débat sur l'identité nationale à celui sur la laïcité lancé par l'UMP, en passant par la récente loi sur l'immigration, jusqu'aux attaques verbales ouvertement racistes entendues ces derniers mois dans la bouche des plus hauts responsables politiques du pays, tout est mis en œuvre, avec des motivations électoralistes qui ne se cachent même plus, pour dresser une partie de la société contre l'autre.

Dans cette stratégie fondée sur les fantasmes et les phobies, il y tout lieu de s'inquiéter du rôle que l'école est amenée à jouer, avec la complicité de quelques-uns de ses acteurs. Au ministère de l'Education nationale, on s'active sur une circulaire visant à interdire à des mères de famille portant un foulard d'accompagner les sorties scolaires, circulaire d'autant plus incompréhensible qu'elle vise des femmes dont l'engagement au sein de l'école est plutôt le signe d'une réelle insertion dans le milieu local.

Le Haut conseil de l'intégration, qui apparaît aujourd'hui comme le fer de lance de l'islamophobie, n'en finit pas de publier des rapports alarmistes et fantaisistes qui font de l'immigration, nécessairement inassimilable, la source de tous les dysfonctionnements de l'école.

Certains chefs d'établissements, peut-être également préoccupés par la prime de fin d'année qu'on leur fait miroiter, privilégient l'obéissance aux directives officielles avant l'exercice d'un minimum d'esprit critique.

La robe de quelques élèves, une « vraie question de fond »

Dans l'affaire de Saint-Ouen, affligeante est la prise de position de ces enseignants affiliés au Snes 93, qu'une robe longue semble affoler, qui préfèrent s'en remettre au ministre plutôt que de faire preuve d'un minimum de bon sens. Sans crainte du ridicule, ils affirment :

« Ce problème pose une vraie question de fond que le rectorat et, au-delà, le ministère devront trancher : cette robe longue est-elle une tenue traditionnelle ou une tenue religieuse ? »

Grave question, assurément, qui fait de la tenue vestimentaire des élèves la mesure de toutes choses. Traditionnelle ou religieuse, en quoi, au juste, une robe contreviendrait-elle aux principes de respect mutuel qu'on peut exiger dans un établissement scolaire ?

Le principe de laïcité qu'on prétend défendre se trouve ainsi perverti par des préoccupations qui lui font perdre sa signification, pour s'égarer dans les affres d'une police des mœurs ou dans la dénonciation d'un communautarisme imaginaire, une accusation qui mène aux pires dérives politiciennes comme on le voit aujourd'hui.

Face à la montée du Front national aux élections cantonales, politologues et experts s'interrogent doctement pour en comprendre les raisons. Multiples et diverses, sans doute, mais il n'empêche que tant qu'un syndicat d'enseignants, majoritaire dans le secondaire, considérera la robe de quelques élèves comme une « vraie question de fond », l'extrême droite n'en finira pas de progresser dans l'opinion

30/03/2011, Bernard Girard

Source : Rue89

Une conférence tenue récemment à Modène (nord de l'Italie) s'est penchée sur les nouveautés apportées par le Code marocain de la famille, notamment en matière d'égalité des sexes, ainsi que les problématiques découlant de la mise en application de ce code à l'étranger.

Organisée par le Rassemblement Démocratique des Associations marocaines en Italie (RDAMI), présidé par M. Hassan Chakir, cette conférence a traité en particulier des problématiques engendrées par les unions non formalisées par des actes légaux, la polygamie et les mariages mixtes.

Les intervenants, dont Mme Douibi Bouchra, du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, les juristes Idrissi Kaitouni et Bachir El Ghazoui ainsi que le consul général du Maroc à Bologne, M. Haddou Saadi ont insisté, à cet égard, sur l'importance de la création de mécanismes d'accompagnement juridique pour l'application du Code de la famille aux membres de la communauté marocaine à l'étranger.

Ils ont également souligné la nécessité de la conclusion de conventions entre le Maroc et l'Italie dans ce domaine, notamment pour ce qui a trait à la problématique de la double "Nafaqa", et de faire bénéficier les acteurs associatifs marocains d'une formation adéquate dans ce domaine.

Les participants ont, par ailleurs, fait remarquer que l'affectation d'un seul juge en Italie ne saurait satisfaire les besoins d'une communauté marocaine estimée à près de 500 mille membres, réclamant par la même l'augmentation du nombre des Adouls dans ce pays.

Cette conférence a été marquée par la présence d'un grand nombre d'Italiens ainsi que de membres de la communauté marocaine venus des différentes régions de la péninsule italienne.

30/3/2011

Source : MAP

Une réunion d'experts sur "la portabilité des droits sociaux des migrants" se tiendra à Rabat, du 31 mars au 1er avril, dans le cadre des préparatifs de la 3ème conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à Dakar fin 2011.

Organisée sous les auspices des gouvernements du Maroc et de l'Espagne et financée par l'Union européenne, cette conférence se tiendra avec la participation des experts d'une soixantaine de pays dont 26 africains et des représentants d'organisations internationales spécialisées dans les questions migratoires et qui s'intéressent aux problèmes de la protection et de la sécurité sociale des travailleurs migrants.

Les débats porteront sur la portabilité des droits sociaux des travailleurs migrants, dans un cadre transnational et dans la perspective d'une meilleure mobilité, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.

Cette réunion permettra également de présenter les cadres réglementaires en vigueur dans les pays participants et d'échanger les bonnes pratiques en la matière, souligne le communiqué.

La première Conférence euro-africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat en juillet 2006, avait mis l'accent sur la nécessité d'établir une coopération interétatique renforcée entre les pays d'origine, de transit et de destination.

30/3/2011

Source : MAP

Le trafic de personnes entre le Mexique et les Etats Unis rapporte aux groupes criminels quelque 6,6 milliards de dollars par an, a indiqué un responsable de l'ONU, dont les propos sont rapportés mardi par la presse mexicaine.

Antonio Mazzitelli, responsable de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) chargé du Mexique et d'Amérique centrale, a fait savoir que les bandes de trafic de personnes perçoivent entre 1.000 et 2.000 dollars pour chaque migrant mexicain introduit aux Etats Unis.

Toutefois, le "tarif" fixé pour les migrants originaires d'Amérique centrale grimpe au double du montant payé par les mexicains, a ajouté Mazzitelli lors d'un forum sur "migration et traite de personnes" organisé dans le sud du Mexique.

Le responsable onusien a souligné que les gains engrangés par les bandes de trafic de personnes sont largement "supérieures" à ceux obtenus par les bandes de trafic de drogue.

Les chiffres cités par ce responsable onusien sont issus d'une enquête menée par son équipe auprès des mexicains et centraméricains ayant réussi à traverser clandestinement la frontière avec les Etats Unis avec l'aide de passeurs professionnels, communément appelés "Polleros".

30/3/2011

Source : MAP/Aufait

Les cinéastes marocains établis en Belgique contribuent au brassage des cultures marocaine et belge, a affirmé la réalisatrice belge, Karine de Villers, en marge de sa participation à la 17-ème édition du festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan (FICMT).

"II y a plusieurs jeunes marocains installés en Belgique qui ont réalisé des films et qui sont connus et reconnus aussi bien en Belgique qu'au niveau international", a-t-elle confié à la MAP, relevant que "ces jeunes réalisateurs nous apportent leur lecture du monde".

Parmi les réalisateurs d'origine marocaine qui se sont illustrés en Belgique, Karine de Villers a cité Nabil Ben Yadir qui a réalisé "Les barons", un des meilleurs succès belges de l'année 2009, et Yasmine Kassari, réalisatrice de plusieurs documentaires et fictions dont "Quand les enfants pleurent" et "L'enfant endormi".

Evoquant le FICMT, la réalisatrice belge a indiqué que ce festival "constitue un magnifique lieu de rencontres entre les professionnels du grand écran, distributeurs, producteurs, réalisateurs de fictions et scénaristes, et une merveilleuse occasion pour la projection de plusieurs documentaires et de court-métrages".

Karine de Villers, qui a pris part à un colloque international sur le film documentaire initié dans le cadre de la 17-ème édition du FICMT (26 mars-2 avril), a déploré le fait que ce genre cinématographique "a du mal à émerger contrairement au films de fiction".

"En Belgique, on a des cinéastes qui sont des pères fondateurs du documentaire notamment Henri Storck mais nous n'arrivons pas à toucher le public par nos films, c'est un peu dramatique", a-t-elle dit.

Née à Quito en Equateur, Karine de Villers a fait des études d'histoire de l'art en civilisations non-européennes, archéologie et anthropologie à l'Université Libre de Bruxelles. Elle a réalisé plusieurs documentaires tels que "Le petit château", "Comme je la vois" et "Luc de Heusch. Une pensée sauvage".

29/03/11

Source : MAP

Un avion de la RAM (un Boeing 747) a quitté, mardi soir, l'aéroport de Djerba à destination de Casablanca avec à bord 515 Marocains ayant fui la Libye.

Ce groupe est arrivé au point de passage frontalier Ras-Jdir à bord d'autocars en provenance de plusieurs villes de l'ouest libyen avant d'être conduit à l'aéroport de Djerba à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye.

Contacté par la MAP, le secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Bernoussi, qui conduit une délégation marocaine se trouvant au poste frontalier de Ras-Jdir, chargée d'accueillir et de rapatrier les ressortissants marocains quittant la Libye, a indiqué que les membres de la délégation ont veillé à assurer l'hébergement à près de 640 ressortissants marocains dans les camp des réfugiés avant de les conduire à l'aéroport de Djerba.

Près de 100 ressortissants marocains ont passé la nuit de mardi dans le camp installé par les Emirats arabes unis à Ras-Jdir avant d'être conduits, ce mercredi, à l'aéroport de Djerba pour prendre un autre vol de la RAM à destination du Royaume, a-t-il ajouté.
Un groupe de 500 Marocains avait quitté, lundi, la Libye à bord d'un vol spécial de la RAM, rappelle-t-on.

30/3/2011

Source : MAP

Le tribunal d'Amsterdam a ordonné mercredi la poursuite du procès du chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders pour incitation à la haine raciale et à la discrimination envers les musulmans.

"Le procès va se poursuivre", a déclaré le juge président Marcel van Oosten lors d'une audience publique.

Le tribunal a estimé que le parquet était compétent pour poursuivre M. Wilders, contrairement à ce qu'affirmait sa défense.

Geert Wilders, qui encourt jusqu'à un an de prison ou 7.600 euros d'amende, est poursuivi pour avoir notamment réclamé l'interdiction de la vente et de la lecture du Coran, comparé au livre Mein Kampf d'Adolf Hitler, dans son court-métrage Fitna.

La défense avait plaidé, lors d'une audience le 14 mars, que les délits reprochés à M. Wilders n'avaient pas été commis à Amsterdam, le film Fitna ayant été diffusé par des serveurs américains.

"Le film est, compte-tenu de son contenu et du sous-titrage en langue néerlandaise, destiné à un public néerlandais", a estimé le juge van Oosten.

Ouvert le 4 octobre 2010, le procès du chef du Parti pour la liberté (PVV) avait été arrêté le 22 octobre, les juges ayant été récusés à la demande du prévenu, qui avait mis en doute leur impartialité.

Les nouveaux juges avaient autorisé l'avocat de M. Wilders à présenter des "objections préliminaires" pour contester la compétence du parquet à poursuivre son client.

Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, arrivé troisième aux élections législatives du 9 juin 2010, a apporté son soutien au gouvernement du Premier ministre libéral, Mark Rutte.

30/3/2011

Source : AFP/Romandie

Après, Bruxelles, en Belgique, c’est au tour de Montréal, au Canada, d’accueillir les « Marocaines d’ici et d’ailleurs ». Organisée par le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), la deuxième rencontre de cette 3e édition se tiendra les 14 et 15 mai.

L’évènement a pour objectif de « contribuer à la compréhension des problématiques spécifiques à cette région et d’apporter un éclairage scientifique aux défis vécus et aux actions concrètes à entreprendre par le Maroc et les pays de résidence », rapporte un communiqué.

Le CCME partira ainsi à la rencontre des Marocaines des Amériques, qui s’activent dans les champs politique, économique, associatif, culturel et universitaire. Plus 150 femmes issues du Canada, des Etats-Unis, de l’Amérique latine et du Maroc, se donnent rendez vous à la métropole canadienne. Deux autres rencontres seront programmées au cours de l’année 2011.

29/3/2011

Source : Yabiladi

Avec l'accès de Marine Le Pen à la tête du Front , national et sa popularité croissante dans les sondages, la France rejoint la vague des mouvements nationalistes qui traverse toute l'Europe, Il faut bien comprendre les nouvelles dynamiques qui sous-tendent la récidive du mouvement d'extrême droite: ce dernier change de visage, cessè d'être marginal, détourne l'héritage de Mai 68, prend l'islam comme cible, défend les valeurs nationales et introduit un nouveau répertoire politique…Suite

Sur ce sujet-là tout au moins, le gouvernement semble avoir perdu sa boussole. Lundi 28 mars, la confusion s'est une fois encore emparée du débat sur l'islam et la laïcité voulue par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et porté par l'UMP…Suite

S’installer et travailler au Maroc : oui, mais ... Les Marocains résidant en Allemagne, particulièrement, rencontrent de nombreux obstacles ne seraient-ce que linguistiques. Pourtant, des « success stories » existent et leur nombre devrait augmenter. Plus que d’autres pays, l’Allemagne soutient les projets de retour.

Les quelques 100 000 Marocains résidant en Allemagne comptent de nombreuses personnes hautement qualifiées. Les premiers Marocains sont venus dans les années 60. Leurs enfants, aujourd’hui adultes, sont entrés dans la vie active. Depuis, les années 90, des milliers de Marocains partent en Allemagne pour y faire leurs études, essentiellement dans l’ingénierie. Ils représentent même, dans l’enseignement supérieur allemand, la deuxième communauté étudiante des pays en transition, après les Chinois.

Réintégrer des experts, soutenir la création d’entreprise

Parmi ces Marocains, le désir de faire valoir ses compétences dans son pays d’origine est bien présent mais il se heurte à des difficultés parfois difficiles à surmonter. Arif Andalousi, ingénieur d’Etat en génie civil est revenu au Maroc en 2001, à Nador, après ses études à Francfort, « J’ai dû me familiariser avec les normes marocaines en génie civil et avec le vocabulaire français utilisé dans ce domaine. De plus, les méthodes de travail auxquelles j’ai été habitué en Allemagne ont été difficiles à appliquer au Maroc », explique-t-il.

La coopération internationale allemande a reconnu le potentiel que représentent les diasporas. Dans ce cadre, le Centre pour la Migration Internationale et le développement (CIM) a pour mission de faciliter la réintégration d’experts de la diaspora dans leur pays d’origine. Vieux de plus de deux décennies, ce programme est mis en oeuvre et coordonné, depuis 2007, par la Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc (AHK Maroc).

Outre la langue et les méthodes de travail, les obstacles pour les MRE sont souvent d’ordre pratique : comment trouver un emploi au Maroc, avec un salaire comparable aux salaires en Allemagne ? L’AHK Maroc offre une aide au placement au Maroc. De plus, le programme CIM prévoit, sur une période maximale de 2 ans, un complément de salaire.

Depuis 2010, l’AHK Maroc coordonne un autre programme : Faciliter la Création d’Entreprises au Maroc (FACE). Il met au profit de porteurs de projets innovants une structure d’accompagnement. Il opère de l’idée jusqu’à l’implantation de l’entreprise

au Maroc. La première année, 900 candidats ont envoyé leur dossier. 20% ont pu bénéficier des séminaires d’accompagnement, et les premières entreprises ont vu le jour.

La principale condition de sélection des candidats est la même pour CIM et FACE : un transfert de savoir-faire doit s’effectuer. « Un Marocain d’Allemagne qui veut ouvrir un restaurant au Maroc ne bénéficiera pas du soutien de ces programmes. Par contre, s’il introduit des techniques innovantes, il peut devenir éligible », précise Moha Ezzabdi, conseiller en ressources humaines et réintégration à la AHK Maroc.

Réintégration des experts marocains, aide à la création d’entreprise, l’Allemagne investit des sommes considérables pour les Marocains de l’étranger. Pour soutenir le développement économique au Maroc, certes, mais aussi pour renforcer les positions allemandes au Maroc. Comme l’explique M. Ezzabdi, « pouvoir compter sur des employés qualifiés qui parlent allemand et connaissent le contexte marocain a déjà fait opter des investisseurs allemands pour le Maroc ».

30/3/2011, Frederic Schmachtel

Source : Yabiladi

Les représentants des six grands cultes français estiment, dans une tribune commune, que le contexte politique actuel n'est pas favorable à ce débat voulu par l'UMP.

C'est un nouveau coup porté au débat sur la laïcité. Après les remous au sein de l'UMP, c'est au tour des représentants des grandes religions de France d'exprimer dans une tribune commune leurs grandes réticences face à la tenue de ce débat qui doit être organisé par le parti majoritaire. Dans ce texte publié mardi soir par le site internet du journal Le Parisien , douze représentants* des six grands cultes français, réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), formée en novembre, prennent leurs distances avec le débat sur la laïcité.

Les signataires de ce texte rappellent en préambule leur attachement à la laïcité, «pilier de notre pacte républicain». Mais ils préviennent : «Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis». «Il nous paraît capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation», ajoutent-ils.

«N'ajoutons pas de la confusion»

S'exprimant «sans aucun esprit polémique ou partisan», les signataires du texte s'interrogent : «Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ?» Ils ne formulent pas à cette question de réponse définitive mais font état de leurs craintes. «L'accélération des agendas politiques risque (...) de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu'être préjudiciables», expliquent-t-ils. Si «le débat est toujours signe de vitalité», «un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ?», demandent les signataires du texte. «N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons».

Les représentants des grandes religions reconnaissent cependant la nécessaire adaptation des cultes face aux évolutions de la société. «Nous ne manquerons pas d'être une force positive de propositions dans ce sens», concluent-ils, non sans rappeller l'importance de la production intellectuelle et les rapports établis sur le sujet.

* Parmi les signataires de ce texte figurent le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, Mohammed Moussaoui, président du Conseil national du culte musulman, le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, le Métropolite Emmanuel, président de l'Assemblée des Évêques orthodoxes de France et le révérend Olivier Wang-Genh, président de l'Union bouddhiste de France.

30/3/2011

Source : Le Figaro

Le débat actuel sur la laïcité, impulsé par Sarkozy et Copé constitue une nouvelle version du débat sur l’identité nationale. Initiative habile, jusqu’à l’intrusion de Marine Le Pen, car les partis de gauche ont du mal à se démarquer dès que la laïcité se trouve invoquée. Longtemps, celle-ci a été un marqueur essentiel de la gauche. Puis elle a semblé consensuelle. Maintenant c’est la droite et l’extrême droite qui se veulent ses meilleurs défenseurs. On ne peut s’en tenir à une dénonciation morale de la laïcité «lepénisée». Il faut décrypter l’usage dominant du mot «laïcité» et construire un discours de gauche cohérent, capable de contre-attaquer.

Qu’est-il arrivé ? En mai 2003, le rapport Baroin, «Pour une nouvelle laïcité», prenait acte de la fin du conflit des deux France et prônait déjà un déplacement vers une laïcité «culturelle et identitaire». La laïcité devait devenir une «valeur de droite». On sait qu’ensuite une seule des propositions de la commission Stasi a été retenue. Depuis 2007, c’est le Haut Conseil à l’intégration (HCI) qui fait des propositions sur la laïcité. Cette dernière se réduit à être le passeport que de «nouveaux Français» devraient acquérir pour revêtir l’identité française. Les questions qui concernent l’ensemble des Français sont exfiltrées de la laïcité.

Nicolas Sarkozy radicalise la perspective : de la basilique du Latran à la cathédrale du Puy-en-Velay, en magnifiant seulement l’«héritage culturel de la chrétienté» ou en faisant allusion à d’autres «racines», c’est la même antienne. Le passé de la France, vu par son président, est idyllique. Inquisition, pogroms, croisades, guerres de religion, révocation de l’édit de Nantes, sujétion des musulmans dans l’empire colonial : de tout cela il n’est jamais question. Ironie involontaire, Sarkozy précise qu’«il est dangereux d’amputer sa mémoire». Sous la «laïcité positive» se cache la chrétienté positive ! Nicolas Sarkozy délivre un message subliminal : comme on vivait bien en France avant que l’islam n’en devienne la seconde religion ! Pour «conserver» cet héritage, la laïcité qui doit s’imposer à l’islam est donc bien plus que le respect des lois et la tolérance civile, c’est l’assimilation à une identité patrimoniale non conflictuelle imaginaire. Tâche impossible : les musulmans apparaîtront toujours en déficit de laïcité.

Pour «réenchanter la gauche» et reprendre l’initiative, il nous faut refuser cette «nouvelle laïcité culturelle et identitaire» pour, de nouveau, recentrer la laïcité sur ses fondamentaux et sur l’Etat laïc. La laïcité a comme finalité la liberté de conscience et la non-discrimination pour raisons religieuses. Les moyens qui visent ces finalités sont la séparation des religions et de l’Etat et la neutralité arbitrale de ce dernier. La laïcité est un principe politique, non une donnée identitaire passéiste. Elle organise un vivre ensemble qui nous projette vers un avenir commun. Elle a une toute autre ampleur que son sens actuel dominant où dès que l’on dit «laïcité» on pense, en fait, «islam» !

De nouvelles libertés doivent être rattachées au combat laïc, séparant la loi civile de normes religieuses et morales particulières. Au XIXe siècle, celui-ci a notamment signifié le droit de mourir sans enterrement religieux si cela était contraire à ses convictions. Aujourd’hui, c’est, analogiquement, le droit de mourir dans la dignité par la possibilité de l’euthanasie si on estime que la souffrance extrême ne fait partie de son sens de la vie. Au XIXe siècle, le combat laïc a permis de rétablir le divorce, aujourd’hui, il s’incarne dans le droit au mariage entre personnes de même sexe. Ces nouvelles libertés ne contraindront personne : comme pour la loi Veil, on peut prévoir une clause de conscience. Elles dérangeront peut-être certains, dans un premier temps du moins. Mais la laïcité signifie aussi qu’il n’existe pas d’ordre symbolique intangible ; chaque époque doit construire sa propre vision des limites, sinon le pantalon resterait toujours interdit aux Françaises !

De même, il faut reprendre le combat pour l’égalité entre les différentes religions et autres convictions, à l’encontre d’une laïcité à géométrie variable, pratiquant de plus en plus le grand écart. Quelques engagements clairs doivent être pris en cas de victoire en 2012 : retirer au HCI le dossier de la laïcité car c’est discriminatoire, refonder la Halde et relier laïcité et lutte contre les discriminations. Sinon le pire va bientôt venir : une situation où Marine Le Pen paraîtra plus laïque que la Ligue des droits de l’homme ! On pourra toujours s’en scandaliser. En fait, l’impuissance de la gauche en sera autant responsable que les dérives de la droite.

Dernier ouvrage paru : «Laïcités sans frontières», Seuil. (avec Micheline Millot).

29/3/2011, JEAN BAUBEROT

… et la «diversité» selon les Verts

Par FRANÇOIS COCQ secrétaire national du Parti de gauche, FRANCIS DASPE Secrétaire général de l’Association pour la gauche républicaine et sociale

Dans leur tribune intitulée «Manifeste pour une écologie de la diversité», Noël Mamère, Esther Benbassa et Eva Joly qualifient la laïcité de «noble idée» et la République de «construction majestueuse» (1). Nous, membres du Parti de gauche, qui menons de front transformation sociale et planification écologique, pourrions être rassurés de voir des responsables verts se rallier à notre idéal. Hélas, la démonstration tourne très vite au réquisitoire quand laïcité et république sont caricaturés en «laïcisme» et «républicanisme» et se voient accusées de charrier «nationalisme exclusiviste et stérile», nostalgie colonialiste latente ou islamophobie rampante. De quoi faire tomber la laïcité dans l’escarcelle d’une extrême droite qui s’approprie à bon compte un vocabulaire qui lui est pourtant totalement étranger.

Les auteurs feignent de croire que l’application du principe de laïcité n’aurait d’effet que sur l’islam. Méconnaissent-ils à ce point l’histoire du combat laïque pour ne pas savoir que tous les cléricalismes aliénants et oppressifs ont été combattus ? Les mêmes recourent à la sémantique naturaliste utilisée à des fins hygiénistes et assimilent certains détournements de la laïcité à des «maladies infectieuses» ou des «produits toxiques». Sans faire le parallèle, nous invitons les auteurs à se méfier d’une telle rhétorique qui était celle des fascismes adeptes de la régénération de la civilisation et de la race. De même, lorsqu’ils en appellent à une «laïcité raisonnée» et à une «diversité positive», comment ne pas y entendre l’écho de la «laïcité positive» formulée par Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran ?

Méconnaissance aussi de la force propulsive de la laïcité. En reconnaissant la capacité des hommes et des femmes à se gouverner de manière terrestre et rationnelle en dehors de toute vérité révélée, celle-ci a fondé les notions de démocratie et de peuple souverain. Elle pose les bases de la justice sociale en stipulant l’égale dignité de tous. Appliquée au champ de la diplomatie, elle invalide toutes les théories nourrissant les stratégies géopolitiques fondées sur un prétendu choc des civilisations. Elle lutte pareillement contre les idéologies conquérantes et l’invasion marchande.

Se revendiquer de l’écologie politique ne suffit pas pour porter un projet progressiste fondé sur des valeurs humanistes. La crise écologique, qui met en question la survie même de l’humanité, appelle à une rupture avec le modèle capitaliste et productiviste. A cet effet ressourçons-nous à l’analyse jaurésienne. L’Etat-nation, cadre de définition de la res publica et d’expression de la souveraineté populaire, garantit l’existence d’une communauté politique que la mondialisation tend à disloquer. Là est le socle de tout internationalisme. Une laïcité dénaturée, ou un trop peu de laïcité, éloigne sans aucun doute de l’universalisme républicain ; beaucoup de laïcité y ramène immanquablement. La République sociale reste le seul projet émancipateur. La laïcité, dans la plénitude du terme sans l’adjonction d’adjectifs qui la dévoierait, en constitue l’arche la plus solide. Le débat mérite au moins d’être mené en toute sérénité sans recourir à l’excommunication, ne serait-ce que parce que ce mot n’appartient pas au champ lexical de la laïcité.

29/3/2011, FRANÇOIS COCQ - FRANCIS DASPE

Source : Libération

Apparemment notre république serait trop pauvre pour faire vivre des grands services publics communs à tous, croyants, agnostiques et athées. Asphyxie organisée de l’école publique, démantèlement des hôpitaux de proximité, privatisations en tous genres, etc. L’ultra-libéralisme fait son œuvre. La solidarité redistributive n’est plus à l’ordre du jour. En revanche la république serait assez riche pour financer des lieux de culte, qui ne concernent pourtant que les croyants pratiquants, une petite minorité. M. Sarkozy prône le supplément d’âme d’un monde sans âme. La terre vous paraît bien injuste voire invivable ? Réfugiez-vous donc dans le ciel ! Le protecteur des nantis ose dire sans ambages : «La république a besoin de croyants» (discours au palais du Latran).

La religion réduite à une compensation, et reconnue d’utilité publique ? Napoléon, que ne hantait pas une foi très vive, avait expérimenté la recette avec son concordat, qui aujourd’hui encore en Alsace-Moselle fait financer par tous les citoyens, croyants ou non, le culte de certains. Les mauvais coups contre la laïcité n’ont cessé. Voici venir le coup de grâce. Le prétexte en est l’utilisation illégitime d’une rue pour la prière, par des citoyens musulmans instrumentalisés politiquement. Certes la convergence hebdomadaire, vers la même rue, de fidèles de toute la région parisienne est clairement une manifestation en forme de défi. Elle usurpe l’espace public. Mais c’est un cas rarissime. N’importe. C’est une aubaine pour le FN qui se découvre adepte d’une laïcité à géométrie variable, que jamais il n’a invoquée contre les privilèges publics du catholicisme. Une aubaine aussi pour M. Sarkozy, qui s’apprête à détruire la laïcité en raturant la loi de 1905 sous prétexte de faire cesser le trouble. Janus biface, il «libère» la rue… mais accueillera les fidèles dans des mosquées payées par la puissance publique !

Notre sauveur fera ainsi coup double. D’une part il se présentera comme le gardien de la sécurité qui a toujours besoin de s’inventer un ennemi : jeunes des banlieues, immigrés, Roms, et maintenant musulmans des caves ou des rues. Funeste recette de la popularité que celle qui nourrit les peurs collectives ! D’autre part, le rétablissement de l’ordre public sera un prétexte pour faire payer aux contribuables des lieux de culte que ne devraient financer que les croyants.

Il fait ainsi croire que le seul problème réel est celui de l’intégration religieuse alors que la population visée souffre avant tout d’exclusion sociale et économique. Parler de l’islam sans le distinguer de l’islamisme politique, pourtant groupusculaire, est inadmissible. On prétend adapter la laïcité aux religions. N’est-ce pas plutôt à celles-ci de s’adapter à la laïcité, vecteur de liberté et d’égalité ? A-t-on jamais demandé aux droits de l’être humain de s’adapter aux coutumes ? Ce serait supprimer un levier d’émancipation. Les femmes en savent quelque chose, qui souffrent encore des préjugés machistes longtemps sacralisés par les religions du Livre. Ceux qui combattent la laïcité pour restaurer leurs privilèges perdus, et non une spiritualité désintéressée, se frottent les mains. Le scénario actuel les comble.

Premier temps : l’invention de la notion insultante de laïcité ouverte, ou positive. Parle-t-on de justice «ouverte» ? Ceux qui refusent l’égalité de traitement des croyants et des athées militent pour que les religions soient reconnues d’utilité publique. Cela les conduit à affubler la laïcité d’adjectifs polémiques et à la prétendre hostile aux religions.

Deuxième temps : le brouillage de la distinction entre cultuel et culturel. Puisque la loi laïque réserve l’argent public à ce qui est d’intérêt général, comme par exemple la culture, le rapport Machelon propose que le financement direct de la culture assure le financement indirect du culte. La ficelle est grosse. On dira que certains élus le font déjà. Mais l’infraction à la loi n’appelle nullement sa suppression. Qui propose d’abolir les feux rouges sous prétexte que certains les grillent ?

Troisième temps : le paravent du secours aux musulmans des caves. Comment déguiser une restauration de privilèges en bonne action égalitaire ? Par l’invocation d’un mythe : la pénurie supposée des lieux de cultes musulmans. En 1976, on recensait 150 salles de prière. En 1985, 900. Aujourd’hui, 2 147. Deux services de prière par jour suffiraient à accueillir tous les fidèles. La rue comme lieu de culte n’est donc pas une fatalité. Quatrième temps : l’abolition de la séparation laïque. La main sur le cœur on propose de réparer une injustice imaginaire en détruisant la loi de 1905. Quand de l’argent public aura été dépensé pour une mosquée, les tenants des autres religions s’exclameront : «Pourquoi pas nous ?» L’égalité républicaine ne permet pas que l’on donne aux uns ce qu’on refuse aux autres. A ceci près qu’à ce compte-là il faudra financer aussi les libres penseurs, les francs-maçons, les rationalistes, etc. Bref, il faudra communautariser l’argent public.

Jean Jaurès, en 1904, pensait aux retraites ouvrières : supprimer le budget des cultes, c’était transférer à l’Etat des moyens pour mieux assumer son rôle social. Pensons aussi à la santé pour tous. Un citoyen de confession musulmane hospitalisé dix jours, au prix moyen de six cents euros la journée, économise six mille euros si le service public de santé existe. Dans le meilleur des mondes ultralibéraux, il doit les payer, s’il peut, mais l’Etat lui fournit une mosquée. Quand on sait que seulement 18% des citoyens musulmans fréquentent une mosquée, on voit bien qui perd au change !

Il va de soi qu’il faut mettre un terme aux pratiques discriminatoires de certaines municipalités qui empêchent l’acquisition de terrains destinés à des lieux de culte musulmans. La république laïque n’a pas à financer de lieux de culte mais elle doit garantir juridiquement la possibilité d’en construire. Certains agitent l’épouvantail de l’intégrisme et disent : «Payons, ainsi nous contrôlerons.» Où est l’erreur ? Dans la prétention humiliante d’un tel chantage : voici un lieu de culte, mais attention à ce que vous allez y dire. Où est la faute ? Dans l’oubli de ce qu’est l’état de droit. En république, ce sont les lois qui règlent la liberté de parole. Un prêche qui incite à battre une femme est un délit : incitation à la violence. Peu importe alors que le lieu de culte soit privé ou public, la sanction sera la même. La république laïque ne fonde aucune norme sur un particularisme. Seule compte l’autorité de lois qu’inspire le droit (intégrité physique, égalité des sexes).

Marianne ne s’est pas séparée du Dieu qui la dominait pour le dominer à son tour, mais pour faire disparaître toute domination et tout privilège. Ne sacrifions pas l’universel sur l’autel du particulier. Préservons la laïcité.

Dernier ouvrage paru : «la Solidarité, une urgence de toujours», aux éditions Maif-Rue-des-Ecoles.

29/3/2011, HENRI PENA-RUIZ

Source : Libération

L'Espagne vient de décrocher la meilleure note en termes de politiques d'intégration pour les immigrés parmi les grands pays d'Europe, selon l'Indice de politiques d'intégration des immigrés (MIPEX). Ce dernier qui compare les politiques d'intégration dans 31 pays d'Europe et de lAmérique du Nord à travers l'évaluation de 148 indicateurs situe l'Espagne à la tête du classement des politiques d'Intégration économique et de vie familiale.

30/3/2011

Source : Le Soir

Le Festival international du film de Boulogne Billancourt, qui se déroule du 1er au 4 avril à Boulogne Billancourt (France) verra la projection, hors compétiotion,  du film Marhaba de la réalisatrice Zakia Tahiri…Suite

La tragédie à quoi aboutit si souvent l'émigration clandestine alarme aujourd'hui comme hier. Des journalistes l'ont quelquefois si bien dénoncée que leur témoignage a pu paraître insurpassable.

Je songe ici au livre de Fabrizio Gatti, envoyé spécial de l'hebdomadaire italien L'Expresso : Bilai Il mio viaggo da in filtrato nel mercato dei nuovi schiavi (littéralement: BilaI, mon voyage d'infiltré dans le marché des nouveaux esclaves)…Suite

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