samedi 19 octobre 2024 20:08

Un sondage publié mardi 14 décembre confirme le tournant amorcé ces dernières semaines au Danemark : le gouvernement de droite est en recul, ainsi que son allié de l'extrême droite, et la gauche disposerait d'une majorité confortable en cas d'élections. Et ce changement intervient sur le terrain très symbolique de la politique migratoire.

Selon une étude d'opinion publiée fin novembre, 63 % des Danois sont désormais d'accord avec la présidente du parti d'opposition social-démocrate pour dire qu'on ne peut plus durcir davantage la politique d'immigration. Début novembre, le gouvernement libéral conservateur avait lancé un nouveau système à points pour encadrer le regroupement familial. Selon la majorité, l'objectif du système est de permettre l'entrée d'immigrés qualifiés qui ne soient pas à la charge de l'Etat-providence.

Ce système vient remplacer la règle actuelle des 24 ans, âge limite pour prétendre au regroupement familial, qui avait été adoptée officiellement comme un moyen de lutter contre les mariages blancs. Désormais, les étrangers doivent aligner un nombre de points minimum qui valorise les formations universitaires, les expériences professionnelles et les qualifications linguistiques. Ce nouveau durcissement était proposé par le Parti du peuple danois (DF), la formation d'extrême droite qui soutient le gouvernement minoritaire depuis 2001.

L'ALERTE EST GRAVE POUR LE GOUVERNEMENT

Au fil des ans, DF se vante d'avoir obtenu la mise en place de la politique d'immigration la plus dure de l'Union européenne et de fixer l'agenda politique sur ces questions au Danemark. "Le gouvernement est allé trop loin cette fois, analyse Rune Stubager, politologue à l'université d'Aarhus. Les Danois ne disent pas qu'ils veulent relâcher les règles vis-à-vis des immigrés, mais ils ont signifié que le maximum était atteint."

C'est après avoir constaté dans un sondage qu'une majorité de Danois s'opposait au plan gouvernemental que les sociaux-démocrates ont changé leur fusil d'épaule. Le Parti libéral du premier ministre, Lars Løkke Rasmussen, obtient même, dans les sondages, son plus mauvais score depuis cinq ans. L'alerte est grave pour le gouvernement, à quelques mois des élections législatives qui se tiendront au plus tard à l'automne 2011.

CRITIQUES EN INTERNE

Pour les sociaux-démocrates, c'est un tournant, car depuis leur retour dans l'opposition, en 2001, ils n'avaient cessé d'aller dans le même sens que le gouvernement sur l'immigration, de peur de perdre encore des voix au profit de l'extrême droite. Cette attitude a provoqué des dissensions internes. Ritt Bjerregaard, ex-ministre social-démocrate et ancienne commissaire européenne, a ainsi récemment demandé à la direction du parti d'"arrêter de faire la course avec le Parti du peuple danois".

Pour les sociaux-démocrates, l'exercice est difficile. "Ils ne veulent pas donner l'impression d'être mous sur ces questions d'immigration", explique M. Stubager. Sans renier un système à points, ils ont lancé une alternative plus souple, qui met en cause l'exigence d'un diplôme universitaire, estimant qu'une formation professionnelle ou pratique est tout autant qualifiante pour immigrer au Danemark.

Source : Le Monde

Saïd Mahrouf, jeune créateur Marocain résidant aux Pays-Bas, revient au pays avec une mission: remplacer Kamel Ouali à la direction artistique de Caftan, l'évènement fashion orchestré par le mensuel Femmes du Maroc qui fêtera en 2011 sa 15ème édition sous le thème “Vogue Zaman”. C'est sur ce brief que devront travailler les candidats au défilé, en référence à la tradition et à la modernité.

Véritable artiste de la mode contemporaine marocaine qui considère le vêtement comme un “instrument de narration”, Saïd Mahrouf mêle mode, danse et vidéo (on se souvient d'une performance impressionnante de “robes-moulins” donnée à la galerie Loft, à revoir sur le blog de Youssef Ouechen) dans ses compositions, ce qui devrait redonner au show le souffle qui lui a manqué ces deux dernières années...

Habitué du podium offert par la fashion week officieuse qu'est Festimode, le couturier prend son envol vers de nouveaux horizons. Souhaitons-lui bienvenue et bonne chance!

On trouve des pièces de Mahrouf chez Très Confidentiel à Casablanca, reconnaissables à leur structure et à leur esprit épuré.

Source : Aufait

Une réunion du comité de direction du projet "Sea Horse" de coopération entre plusieurs pays africains et européens pour la lutte contre l'immigration irrégulière par voie maritime, s'est tenue, mercredi à Madrid, avec la participation de représentants du Maroc, de Mauritanie, du Sénégal, de Gambie, de Guinée Bissau, du Cap Vert, du Portugal et de l'Espagne, apprend-on de source officielle espagnole.

Présenté en 2005, le projet "Sea Horse" est conduit par l'Espagne avec l'appui financier du programme AENEAS de la commission européenne. Son principal objectif est de renforcer la coopération entre les pays d'origine, de transit et de destination de l'immigration clandestine pour une lutte plus efficace contre les mafias du trafic des êtres humains notamment par voie maritime.

La réunion a été l'occasion pour analyser et passer en revue les résultats obtenus durant ces dernières années dans le cadre de ce programme de lutte contre l'immigration irrégulière par voie maritime, selon un communiqué du ministère espagnol de l'Intérieur.
A cette occasion, un mémorandum d'entente a été signé. Il porte sur la collaboration, l'usage et le fonctionnement du réseau de communication "Sea Horse Atlantique" mis en place dans le cadre du projet "Sea Horse" européen de lutte contre l'immigration irrégulière par voie maritime.

Dans ce contexte, une démonstration pratique du fonctionnement des communications du réseau "Sea Horse Atlantique" a été présentée aux représentants des pays participant à cette réunion.

Le réseau "Sea Horse Atlantique", à travers les différents centres établis dans les pays partenaires du programme "Sea Horse", permet la coordination opérationnelle et les échanges d'informations permanentes et sûres, via satellite, entre les pays concernées, aussi bien en matière d'immigration irrégulière que dans d'autres activités délictuelles menées en mer.

La rencontre, souligne-t-on de même source, a été également l'occasion pour "consolider les bases de la future collaboration en matière de lutte contre l'immigration irrégulière et autres activités délictuelles en mer".

15/12/10

Source : MAP

Alors que les questions liées à la visibilité de l'islam en France ne cessent de monopoliser l'actualité, le Parti socialiste, souvent embarrassé par ces débats, a pris position sur les prières organisées sur la chaussée, rue Myrrha, dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris.

Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé, mercredi 15 décembre sur RMC et BFM TV, que ces prières, organisées dans la rue faute de lieu de culte, constituent "des situations qui ne sont pas tolérables beaucoup plus longtemps. On a une situation de tension avec les riverains et il faut trouver des solutions", a-t-il ajouté. Pour lui, "il faut arriver à une discussion, à une négociation avec un calendrier, un échéancier pour trouver des solutions en termes d'espace dans lesquels les fidèles peuvent exercer leur culte" mais "pour libérer aussi l'espace public".

Les déclarations de Benoît Hamon surviennent après une série de polémiques, de l'affaire de la conductrice voilée de Nantes à celle de la viande hallal dans certains restaurants Quick, sur lesquelles le PS, déchiré entre défense des minorités et conviction laïque, a souvent du mal à trouver une position claire. Le parti s'est ainsi divisé lors du vote de la loi sur l'interdiction du niqab dans l'espace public. Depuis, l'affaire des prières rue Myrrha a pris de l'ampleur, Marine Le Pen l'ayant assimilée à une "occupation" du pays. La phrase, qui a provoqué un tollé général dans la classe politique, est approuvée, selon une enquête IFOP pour France-Soir, par 39 % des sondés, et 54 % des sympathisants UMP.

Pour Benoît Hamon, "il n'y a aucune raison que la laïcité ne soit pas garantie" en France. Revenant sur les prières dans la rue, il estime qu'il faut que "les choses soient claires pour tout le monde, claires pour les riverains, claires pour les fidèles".

Dans un chat au Monde.fr, Ségolène Royal, candidate aux primaires de son parti pour 2012, juge quant à elle que "la laïcité telle qu'elle a été inscrite dans la Constitution s'accompagne de la liberté d'exercice du culte. Par conséquent, les convictions religieuses doivent pouvoir s'exercer dignement dans des lieux suffisamment grands".

VALLS SE POSE EN ADEPTE DU "PARLER-VRAI" SUR L'IMMIGRATION

Un autre socialiste a pris position sur les questions, cette fois, d'immigration. Le député-maire d'Evry, Manuel Valls, également candidat aux primaires du parti, a expliqué à Canal Jimmy que s'il était président, il instaurerait un secrétariat d'Etat à l'immigration. Cette proposition, relevée par L'Express, retient l'attention, car le PS n'a eu de cesse, jusqu'à sa suppression, de dénoncer la mise en place par Nicolas Sarkozy d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale.

Manuel Valls a cependant toujours eu une position en marge de celle de son parti sur l'immigration. En 2007, il avait choqué à gauche en publiant dans Libération une tribune posant les bases d'une "politique d'immigration de gauche". Le député y demandait à son parti de "sortir d'un discours dogmatique et compassionnel". Il proposait d'améliorer les conditions d'accueil des étrangers, mais aussi de réfléchir à des quotas d'immigration et de durcir la lutte contre l'immigration clandestine.

Deux ans plus tard, en 2009, alors qu'Eric Besson lance son débat sur l'identité nationale, le maire d'Evry estime que le PS ne doit pas l'esquiver, mais au contraire y participer, et dénonce une gauche "complexée" sur ces questions.

LE PS ENCORE FLOU

De fait, le bagage théorique du PS sur les questions liées à l'islam en France et à l'immigration est limité : sur le site du parti, l'immigration est résumée en une vidéo de Sandrine Mazetier, secrétaire nationale chargée de la question, et à deux articles, l'un sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales et l'autre sur la régularisation des sans-papiers.

La convention du parti sur l'international a évoqué la nécessité de refonder une politique des flux migratoires, en l'élargissant à l'Europe "qui aura besoin de l'immigration", mais d'une immigration "régulée, maîtrisée, concertée". Quant à l'islam, la convention dénonce "la vision trop souvent portée dans l'Hexagone sur l'islam, qui sert à justifier un discours symétrique de repli identitaire", mais ne fait pas de propositions plus précises.

Or l'UMP a bien compris qu'elle pouvait tirer avantage de ce flou, et cherche par ailleurs à stabiliser sa cote dans l'électorat proche de l'extrême droite par des propositions susceptibles de lui plaire. La proposition de Jean-François Copé, le nouveau patron du parti présidentiel, de relancer le débat sur l'identité nationale, semble dessiner cette stratégie.

Source : Le Monde

Les ministres de l'Intérieur du Groupe de dialogue 5 + 5 ont souligné lundi soir à Tripoli à l'issue des travaux de leur 7ème réunion que le phénomène de l'émigration clandestine dans diverses régions du monde a provoqué de nombreux problèmes pour les pays de transit et de destination, soulignant toutefois que l'émigration ne peut pas être traitée par des mesures sécuritaires uniquement.

Les responsables du Groupe de dialogue ont affirmé que les solutions à ce phénomène doivent être fondées sur l'intégration de l'émigration dans les stratégies de développement, la création de projets de développement dans les pays d'origine ainsi que la recherche d'un marché de travail, de production et de services dans ces pays pour encourager les émigrés à rester dans leurs pays d'origine.

Les recommandations ont plaidé pour la conjugaison des efforts aux nivaux local, régional et international et la promotion du dialogue sur le plan des mécanismes du dialogue 5 + 5 et du partenariat entre l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) pour résoudre les problèmes liés à ce phénomène.

Les participants ont affirmé aussi que les grands flux spontanés et illégaux des émigrés et les possibilités de leur exploitation par des groupes terroristes et du crime organisé pourraient avoir des impacts considérables sur la stabilité des pays riverains de la Méditerranée.

Les recommandations ont précisé que le nombre en constante augmentation des émigrés qui sacrifient leurs vies en vue de réaliser des conditions de vie meilleure et tombent dans le piège de bandes du crime organisé impliquées dans le trafic des personnes, constituent des défis pour les pays de transit et de destination du point de vue de leur assistance, leur protection et leur renvoi vers leurs pays d'origine.

Les participants à cette réunion ont fait part de leur compréhension à l'égard des difficultés et des effets négatifs dont souffrent les pays du Groupe de dialogue 5 + 5 notamment ceux de l'Ouest de la Méditerranée en raison de l'augmentation des opérations d'infiltration sur leurs territoires pour des motifs d'émigration clandestine, étant donné qu'ils sont à la fois des pays de transit et de destination.

15 décembre 2010

Source: Afrique en ligne


Des partis de gauche et associations ont appelé à manifester samedi à Paris pour protester contre la tenue, le même jour, d'"Assises contre l'islamisation de l'Europe" organisées par le mouvement d'extrême droite Bloc Identitaire.

"L'objet de ces +Assises+ n'a strictement rien à voir avec la laïcité, mais à l'inverse, les idées véhiculées ne sont porteuses que d'un discours haineux et potentiellement violent contre une partie de nos concitoyens, sous le prétexte de leurs convictions religieuses", écrivent dans un communiqué les partis de gauche (PCF, NPA, PRG, EE-Les Verts, PG) du XIIe arrondissement, où doivent se tenir la réunion et la manifestation de protestation.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH), Attac, RESF, le syndicat Sud-Rail se sont associés à cet appel "à se rassembler symboliquement et pacifiquement", à partir de 11H00, à proximité de l'espace Charenton.

Comme certains élus de gauche, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a demandé l'interdiction de ce "congrès raciste", disant craindre "des troubles à l'ordre public, des agressions et des débordements".

Ce rassemblement, sous forme de réunion politique, était prévu avant les propos polémiques de Marine Le Pen (FN), qui a établi un parallèle vendredi dernier entre les "prières de rue" de musulmans dans certains quartiers et l'Occupation. Le meeting se déroulera six mois jour pour jour après l'apéro-géant "saucisson-pinard", organisé à Paris par le Bloc Identitaire.

Parmi les "invités" figurent Oskar Freysinger, l'une des figures de proue du parti UDC en Suisse, qui avait fait approuver en 2009 l'interdiction des minarets par référendum populaire, ainsi que Tommy Robinson, porte-parole de la Ligue anglaise de défense (English Defense League, EDL), un groupe d'extrême droite anti-musulman.

Les organisations "Riposte laïque" et "Résistance républicaine", qui associent défense de la laïcité et dénonciation virulente de l'islam, seront aussi de la partie.

Source : La Croix/AFP

Le deuxième numéro de Yabiladi Mag est dorénavant publié et à télécharger sur le site de Yabiladi. Au sommaire, les inondations de la fin novembre au Maroc, un retour sur les évènements de Laâyoune, le récit d'une Marocaine résidant à l’étranger qui défie la RAM, WikiLeaks, une interview sur les mariages des mineures dans le Royaume... Suite

L'écrivain et poète Tahar Benjelloune s'est vu remettre, lundi soir à Rabat, le Prix international de poésie "Argana" 2010, décerné par la Maison de la poésie au Maroc et la Fondation CDG, avec le soutien du ministère de la Culture.

Lors d'une cérémonie au théâtre Mohammed V, animée par le groupe Nass El Ghiwane et à laquelle ont assisté des intellectuels, des créateurs, des personnalités politiques et des férus de la poésie, Tahar Benjelloune a donné lecture à ses poèmes "Janine", "Le discours du chameau" et "Pour un passeport".

Dans une allocution, Benjelloune a estimé que le poète vit la dimension du temps comme s'il est dans une forêt ombrageuse où rien ne lui échappe, ajoutant qu'il s'agit de quelqu'un d'"opiniatre" qui aspire à transformer le monde avec des mots et le vécu des individus en un monde meilleur.

S'il est persuadé que la poésie n'et pas en mesure de changer les individus et encore moins le monde, il n'en demeure pas moins que le poète demeure convaincu qu'elle pourrait jeter la lumière sur certaines lacunes et faiblesses des êtres humains.

"Le résultat parait surprenant: de ses cendres renaît et rejaillit, tout d'un coup, +la rose+ qui trahit nos peurs et dévoile nos refoulements", a estimé Benjelloune, ajoutant que la poésie est là pour refléter la beauté de l'azur et le regard innocent d'un enfant qui ne demande rien au monde, dont il ignore tout d'ailleurs.

Tahar Benjelloune, qui se remémore la décès de sa mère à laquelle il avait dédiée un roman intitulé "Sur ma mère", a tenu à déclamer des vers du regretté poète palestinien Mahmoud darwich. Il a, en outre, estimé que "seule la poésie s'éternise au moment où l'humanité aura tout oublié".

Le poète Najib Khaddari a, de son côté, rappelé que les débuts de Tahar Benjelloune dans la création remontent à environ un demi-siècle et qu'il demeure une des sommités de la poésie marocaine écrite en langue française.

Il a également souligné que Benjelloune représente, à l'instar d'une constellation de poètes comme Mohamed kheireddine, Abdellatif Laâbi, Mostapha Nissabouri, Mohamed Loakira et d'autres, une génération de créateurs qui ont conféré à l'imaginaire arabe et marocain l'opportunité d'emprunter le chemin d'autres langues pour découvrir la diversité des cultures et s'ouvrir sur d'autres horizons.

Source : MAP

Le grand mufti de Russie a dénoncé mardi une dérive "anti-islamique" et exhorté les autorités à enrayer la montée de la xénophobie, cependant que des appels à la violence continuaient à circuler trois jours après les violents heurts avec des nationalistes de samedi à Moscou.

"Les heurts de ces derniers jours à Moscou et dans d'autres villes de Russie, accompagnés de violences, de slogans nazis et même de déclarations blasphématoires, méritent une condamnation sévère des chefs de toutes les confessions", a dit le grand mufti Ravil Gaïnoutdine.

"Ces événements montrent le niveau inacceptable des sentiments anticaucasiens, anti-islamiques, anti-immigrés dans la société russe", a ajouté le mufti, dans une déclaration d'une rare dureté, alors que les autorités russes se sont ménagé jusqu'à présent le soutien des dirigeants musulmans, même au plus fort des guerres de Tchétchenie.

"Le pouvoir doit accorder une attention particulière (...) à la neutralisation de l'ultranationalisme et à la prévention de la xénophobie", a-t-il ajouté.

Le mufti s'est en outre adressé aux dirigeants des médias russes "pour qu'ils n'aggravent pas la situation en provoquant la xénophobie, en propageant des a priori, des stéréotypes, et parfois en incitant ouvertement les jeunes à commettre des actes condamnables".

En écho aux déclarations du mufti, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill, chef de l'église orthodoxe, ultra-majoritaire dans le pays, a lui aussi lancé un appel au calme, qui n'était toutefois pas dépourvu de nuances.

"Quand on voit les blessés, des innocents battus rien que parce qu'ils avaient une autre couleur de peau et un autre visage, et quand on comprend que c'étaient des gens tout à fait respectables, qui vivent à nos côtés, bien sûr c'est amer et on a honte", a-t-il dit dans une allocution télévisée.

Mais il a aussi dénoncé une "provocation politique" contre le pouvoir russe, et mis la montée des tensions sur le compte de "groupes ethniques radicaux qui existent aujourd'hui dans la diaspora".

La presse libérale et des experts ont fait le constat lundi de la montée de la xénophobie dans un pays marqué par la guerre de Tchétchénie, par de nombreux attentats et une criminalité galopante, et où les forces de l'ordre sont soupçonnées d'indulgence à l'égard des groupes nationalistes.

Le rassemblement de milliers de supporters russes de football qui réclamaient justice après le meurtre de l'un d'entre eux au cours d'une rixe avec un groupe de jeunes Caucasiens, a dégénéré samedi près du Kremlin, s'accompagnant de saluts nazis, d'appels à la "Russie aux Russes" et faisant une quarantaine de blessés.

Le lendemain, un ressortissant du Kirghizstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale en majorité musulmane, était agressé et tué par une quinzaine de jeunes.

Mardi, des appels circulaient encore en Russie parmi les communautés caucasienne et russe à se rassembler le lendemain à Moscou et à en découdre.

Un mouvement ultranationaliste russe, le Mouvement contre l'immigration clandestine, a appelé les hommes russes à "ne pas sortir dans la rue sans moyens d'autodéfense légaux" mercredi, et invité femmes, enfants, personnes âgées russes à ne pas se risquer dans la rue.

La police de Moscou, qui avait bouclé lundi soir les alentours de la place Rouge pour éviter tout nouveau heurt, a indiqué qu'elle mobiliserait des effectifs pour patrouiller mercredi dans le quartier de la gare de Kiev, où les rassemblements sont susceptibles de se produire.

14/12/2010

Source : Libération/AFP

Le Conseil de l'Europe  organise, le 17 décembre, à Strasbourg,  une conférence sur le thème de la nationalité, ses enjeux et perspectives.

Alors que plusieurs pays membres du Conseil de l’Europe ont engagé un nouveau débat sur la nationalité, la conférence a pour objectif de servir de passerelle entre les travaux menés précédemment par le Conseil de l'Europe en matière de nationalité et les nouveaux défis à relever dans ce domaine, tant par les individus que par les Etats.

L’évolution même de la notion de nationalité, les courants actuels en matière de pluralité de nationalités, l’impact de la Convention Européenne sur la nationalité sur les pratiques nationales, la prévention et la réduction des cas d'apatridie, la situation des enfants ou bien encore les liens entre les questions de migration, de nationalité et de citoyenneté, seront au cœur des discussions.

La conférence permettra de définir les grandes lignes des activités du Conseil de l'Europe en la matière pour les années à venir. Le droit à la nationalité est un droit fondamental, sans lequel des individus restent toujours en Europe privés d’autres droits fondamentaux, tels que l’accès à l'éducation, aux services de santé et à la protection sociale, ou encore le droit de vote.

Le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, et le Chef de l’Unité Apatridie du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, Mark Manly, participeront à la conférence.

Source : Site du Conseil de l’Europe

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé mardi une loi britannique destinée à éviter les mariages blancs discriminatoire et attentatoire au droit au mariage, en raison d'importants frais de dossiers.

Osita Chris Iwu, un Nigérian arrivé en Irlande du Nord en 2004, a demandé l'asile en 2006. En novembre 2009, il a obtenu une autorisation exceptionnelle de séjour valable jusqu'en novembre 2011 mais sans avoir le droit de travailler.

M. Iwu a rencontré Sinead O'Donoghue en novembre 2004. Ils se sont installés ensemble un an plus tard et ont eu un fils en 2006. En mai 2006, M. Iwu a demandé sa compagne en mariage.

Mais en vertu d'une loi de 2005, plusieurs fois modifiée depuis, M. Iwu, en tant qu'individu relevant du contrôle de l'immigration, devait pour pouvoir se marier, obtenir un certificat d'admission. Pour cela, il lui fallait déposer une demande auprès du ministre de l'Intérieur et verser des frais de dossier d'un montant de 295 livres (environ 350 euros).

Cependant, ni M. Iwu ni sa compagne n'étaient en mesure de verser une telle somme. Grâce à l'aide d'amis pour payer les frais, M. Iwu a obtenu un certificat d'admission le 8 juillet 2008 et leur mariage a été célébré trois mois plus tard.

"La Cour estime que des frais de dossier tellement onéreux qu'un demandeur nécessiteux ne pourrait les payer sont de nature à porter atteinte à la substance même du droit au mariage", estime la CEDH.

Celle-ci note que, comme M. Iwu, "bon nombre de personnes relevant du contrôle de l'immigration n'ont pas la possibilité de travailler au Royaume-Uni ou perçoivent des revenus extrêmement faibles".

La cour de Strasbourg en conclut qu'il y a eu "violation du droit au mariage du couple requérant - dont il est clair que la relation était ancienne et stable". Elle a condamné le Royaume-Uni à leur verser 8.500 euros pour dommage moral et 295 livres pour dommage matériel.

14/12/2010

Source : AFP

Le Parlement européen a rejeté mardi une proposition visant à instaurer un permis unique européen de travail et de séjour pour les immigrants légaux défendue par la droite mais qui était dénoncée par la gauche comme discriminatoire.

La proposition visait à permettre aux immigrants légaux venant de pays non membre de l'UE d'obtenir un permis de séjour et de travail via une seule procédure et un "guichet unique".

Mais elle ne devait pas s'appliquer aux travailleurs saisonniers, aux travailleurs détachés, aux réfugiés et aux travailleurs indépendants, couverts par d'autres projets de réglementations européennes.

En outre, les gouvernements auraient pu exiger par exemple une connaissance appropriée de la langue pour donner accès à l'éducation ou à la formation.

L'approbation d'une série d'amendements présentés par les socialistes a finalement conduit les élus conservateurs à voter contre la nouvelle version de la proposition, qui a été rejetée par 350 voix contre 306 et 25 abstentions.

L'élue de droite française Véronique Mathieu, rapporteuse du texte, a dénoncé l'attitude des élus libéraux, qui "n'ont pas tenu les accords conclus".

Elle a également fustigé les socialistes, qui selon elle "s'opposent systématiquement à tous les textes qui font avancer les droits des travailleurs étrangers".

"L'une des meilleures façons de lutter contre l'immigration illégale et le travail au noir est de développer des canaux d'immigration légale équilibrés et répondant aux besoins de nos marchés du travail", a-t-elle plaidé, regrettant le rejet du texte alors qu'un accord se dessinait avec les gouvernements des Etats membres après 10 ans de blocage.

Des élus de gauche ont réaffirmé leur opposition au texte, qui "risquait de faire réapparaître le principe du pays d'origine", selon lequel le droit applicable au travailleur serait celui de son pays d'origine et non celui du pays où il s'est établi, a expliqué la socialiste française Sylvie Guillaume.

Sa compatriote écologiste Hélène Flautre a soutenu que cette proposition, "proposait une vision fragmentée de la migration légale où la valeur marchande d'un travailleur migrant déterminerait l'étendue de ses droits".

Source : Le Monde/AFP

Dans la continuité des éditions 2008 et 2009 des “Marocaines d'ici et d'ailleurs”, qui ont eu lieu à Marrakech, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise du 18 au 19 décembre à Bruxelles, la première rencontre des femmes marocaines d'Europe.

Plus de 250 femmes en provenance du Maroc, d'Espagne, d'Italie, de France, des Pays-Bas, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, de

Finlande, de Roumanie, d'Irlande et du Royaume-Uni, devraient y prendre part. La délégation marocaine est composée de 12 femmes parlementaires, plusieurs chercheuses en sciences sociales ainsi qu'une trentaine de représentantes des associations de défense des droits des femmes et de la société civile…Suite

Affirmation de l'islam et crispations identitaires conduisent les partis à une réflexion sur la place des religions. Oubliée, la laïcité positive théorisée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, au début de son quinquennat ! Alors que la loi de séparation des Eglises et de l'Etat...Suite

Quelque 360 salariés ou retraités marocains de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), privés du statut de cheminot du fait de leur nationalité, ont attaqué l'entreprise publique pour discrimination et leur dossier est examiné mardi devant un tribunal à Paris.

Ces salariés ont été recrutés au Maroc dans les années 70 par la SNCF avec un statut de contractuel, donc de droit privé, et non avec le statut de cheminot, longtemps réservé aux seuls détenteurs de la nationalité française, et depuis quelques années ouverts aux ressortissants de l'Union européenne.

Le statut de cheminot n'est également pas accessible aux personnes embauchées au-delà de l'âge de 30 ans et à certains emplois à temps partiels. Il donne droit à des avantages en matière de protection sociale et de retraite, et à des facilités de circulation (billets gratuits ou réduits).

"Ces salariés n'ont pas pu passer certains examens en interne", ajoute Bouabdellah Frahlia, délégué du syndicat Sud Rail, qui soutient l'action des cheminots marocains.

"Il y a eu des discussions avec la SNCF sur la suppression de la clause de nationalité mais elles n'ont pas abouti, contrairement à la RATP (bus et métro parisien) qui l'a abolie en 2002", souligne M. Frahlia.

Un certain nombre d'emplois en France, notamment dans la fonction publique, ne sont pas ouverts aux étrangers non communautaires.

Source : Le Point/AFP

Dans un rapport publié le 14 décembre Amnesty international demande à l'Union européenne de « ne pas fermer les yeux » sur les violations des droits de l’homme dont sont l’objet les migrants en Libye. Les migrants et réfugiés qui tentent de rejoindre l'Europe via ce pays « courent le risque d'être torturés et d'être emprisonnés pour une durée indéterminée » affirme l’organisation humanitaire.

Amnesty international a publié le 14 décembre un rapport sur la situation des réfugiés en Libye. C'est surtout le cas des Somaliens et Erythréens qui préoccupe l’organisation. En fuyant leur régime et en tentant de rejoindre l'Europe en passant par la Libye, ces réfugiés se trouvent souvent exposés à la torture et à la détention illimitée.

Tripoli ne reconnaît en effet aucun réfugié mais seulement des migrants en situation irrégulière. Et pourtant, malgré ces violations des droits de l'homme, la Libye a été récemment élue au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Diana Eltahawy, chargée du dossier chez Amnesty international, revient sur la situation des réfugiés et le statut de la Libye dans la communauté internationale :

« Nous demandons à l’Union européenne et aux Etats membres que dans tous les accords bilatéraux entre eux et la Libye, qu’il y ait des garanties du respect des droits humains. En octobre, la Libye et la Commission européenne ont signé un accord de coopération concernant le contrôle des frontières et la gestion efficace des flux migratoires. »

« Selon cet accord, l’UE va verser à la Libye 50 millions d’euros. L’accord fait mention de la protection internationale mais n’a pas de garantie. Nous sentons que les droits humains, surtout les droits des réfugiés et demandeurs d’asile sont sacrifiés dans cette politique migratoire. »

D'après les autorités, il y a plus de trois millions de migrants en situation irrégulière en Libye, dont beaucoup originaires du reste de l'Afrique mais Tripoli considère qu'il ne s'agit pas de réfugiés, souligne Amnesty.

La Libye n'étant pas signataire de la convention de l'ONU sur les réfugiés et n'ayant pas de procédure d'asile, Amnesty International demande à l'Union européenne d'inscrire une garantie du respect des droits de l'homme dans ses accords avec la Libye.

Source : RFI

Maurice Bardèche, le premier propagateur français, avec Paul Rassinier, du négationnisme de la Shoah, aimait se référer à la Révolution française afin de convoquer au service de son abjecte théorie une page glorieuse de notre histoire.

 C'est la même mécanique que Marine Le Pen vient d'employer en associant à l'"Occupation" la présence des musulmans dans notre pays. Se référant à la laïcité et en appelant à la République, Marine Le Pen opère un renversement de la pensée qui serait comique s'il n'avait pour but de camoufler, sous la "Résistance" à laquelle elle convie implicitement, une pensée raciste et liberticide.

La ficelle paraît un peu grosse, venant d'une des figures majeures du Front national dont le président, Jean-Marie Le Pen, qualifiait en 2005 l'Occupation nazie que subit la France de "pas si inhumaine que cela". Le même Jean-Marie Le Pen qui – sans même remonter à ses multiples condamnations pour apologie de crimes de guerre, apologie de crimes contre l'humanité, racisme, antisémitisme et négationnisme, pas plus qu'à l'éloge funèbre qu'il fit de Maurice Bardèche – riait au premier rang du spectacle de Dieudonné lorsque ce dernier offrit au négationniste Robert Faurisson un écrin scabreux au Zénith de Paris.

Désormais lestée de cette sortie au racisme patent, l'extrême droite "respectable" dont Marine Le Pen était censée incarner la naissance vient de se fracasser sur l'autel des ressorts politiques profonds de cette partie de l'échiquier politique. Tout comme elle se fracassa lorsque, en Italie, le magistère institutionnel et la tribune publique qu'offrit Silvio Berlusconi à la Ligue du Nord créèrent dans la Péninsule une ambiance de pogroms et permirent que fussent avancés au niveau gouvernemental des projets – tels que le tatouage des Roms – que l'on croyait ensevelis sous les décombres du mussolinisme. Et l'ambiance créa, comme souvent lorsqu'elle s'abat avec une durée suffisante sur un territoire, des passages à l'acte, en l'espèce des crimes racistes.

En Italie comme en France, l'extrême droite porte en elle le crime. C'est de cette famille politique dont Marine Le Pen brigue le leadership. Il est utile de rappeler cette triviale réalité, tant elle se trouve brouillée concernant cette femme dont les journalistes et les adversaires encensent et redoutent la modernité. Moderne, Marine Le Pen ? Sans doute au regard d'un père ringardisé autant par son âge que par des références datées. Mais, pour celle qui ne renie rien de l'héritage paternel, la logique reste la même : trouver l'ennemi intérieur qu'il faudra expulser ou exterminer pour sauver la patrie en danger. Italiens, Polonais, Juifs, Portugais, Espagnols, Africains, Maghrébins… Tous ont eu à connaître les diatribes d'une extrême droite qui leur promettait la vindicte publique.

Et là où Marine Le Pen manque encore un peu plus de "modernité", c'est qu'elle n'est finalement pas si éloignée que cela des haines recuites et des hantises mal camouflées de son père. Il n'y a, dans la sortie de Marine Le Pen, aucune volonté de défendre une laïcité que les composantes catholiques intégristes du Front national vomissent et qui ne s'accommode en aucun cas d'une stigmatisation des origines qu'elle repousse philosophiquement.

En réalité, la corde sur laquelle joue Marine Le Pen, c'est celle, en une réminiscence de la rupture qu'engendra la guerre d'Algérie, de la crainte de l'inversion du rapport colonial.

Ça n'est pas tant le musulman que Marine Le Pen exècre que l'image de l'ancien colonisé dont les enfants s'affirment progressivement comme des citoyens à part entière dans notre société. Car, à n'en point douter, la sortie de Marine Le Pen ne concerne pas les prières dans la rue qu'elle prétend contester. Cette sortie concerne la présence sur notre territoire de personnes d'origine maghrébine qui revendiquent leur statut de Français là où cette femme politique d'extrême droite ne peut voir que des citoyens accidentels et illégitimes dont il faudrait révéler l'usurpation. D'ailleurs, si ces populations "occupent" la France, n'est-ce pas parce qu'elles sont, aux yeux de Marine Le Pen, composées d'étrangers à bouter hors du sol national ?

BOUC ÉMISSAIRE

L'envoi de ces messages plus ou moins subliminaux par Marine Le Pen n'est pas très dur à démonter. Ce qui l'est plus, par contre, c'est le ressort sur lequel joue Marine Le Pen, et qui renvoie à la fonction et à la stratégie de l'extrême droite : libérer les individus de l'impératif moral sur lequel les civilisations modernes et démocratiques ont fondé leur dynamisme et assuré la paix civile, à savoir la nécessité pour chacun de considérer l'Autre comme son égal.

Et cette libération, dans une approche tout aussi classique pour l'extrême droite, s'opère avec une admirable constance par la désignation d'un bouc émissaire que l'on demandera aux populations déstabilisées par la crise économique et sociale d'haïr, faute, pour elles, d'avoir la certitude suffisante de pouvoir agir sur les causes réelles de leurs malheurs.

Il est en effet plus facile de s'attaquer à son voisin d'origine étrangère qu'aux mécanismes de la finance internationale. Plus facile mais aussi plus minable ! D'où la convocation de la thématique de l'"Occupation" qui permet de faire passer pour du courage ce qui n'est que lâcheté puisque le bouc émissaire, c'est celui qui est suffisamment faible dans la société pour ne pas pouvoir se défendre à armes égales face aux agressions dont il est la cible désignée. En décrétant cette "Occupation" comme une réalité, Marine Le Pen espère s'adjoindre la cohorte des lâches qui sublimeront leur poltronnerie – qu'ils n'acceptent pas comme leur propre reflet – en un acte glorieux de résistance aux Arabes.

A celles et à ceux qui seraient tentés par ce chemin, il faut rappeler avec force et insistance qu'au bout de ce chemin-là, il n'y a que des drames. Qu'ils s'épargnent donc ce qui pourrait devenir la plus désagréable et la plus tenace de leurs expériences : le réveil hébété et honteux de ceux qui, après avoir failli, n'ont plus que leurs remords pour seul viatique.

Source : Le Monde

La stratégie de mobilisation des compétences se situe dans le droit fil de l'inclusion de toutes les forces vives du pays, de toutes les compétences pour conforter la dynamique actuelle.

«Aucun pays ne peut tout seul combattre le fléau de l'immigration, sans une coopération optimale et solidaire des deux rives de la Méditerranée, a déclaré Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger à Tripoli, lors de la réunion du groupe de dialogue «5+5» des pays de la Méditerranée occidentale. Aujourd'hui, cette coopération n'a pas atteint le niveau escompté, alors même que les changements profonds des politiques européennes migratoires des années 70 et 80 ont eu des répercussions négatives sur la région qui fait face à la problématique de l'immigration clandestine, en raison de sa position géographique. Nous sommes tous appelés à asseoir une coopération régionale efficace capable de faire face aux réseaux de la traite des êtres humains, à travers la sanction des parties qui profitent et encouragent l'immigration clandestine, mais la seule politique sécuritaire ne suffit pas, il faudra lancer des projets de développement dans les pays du Sud, en partenariat avec l'Union européenne ». En quelque sorte donner du sens au codéveloppement qui depuis la réunion de Kayes et la conférence de Rabat en 2006 est appelé à s'appuyer sur les diasporas d'origine marocaine présentes en Europe. La veille, le ministre, accompagné de Mohamed M'Barki, directeur de l'Agence de l'Oriental, était précisément à Bruxelles au Forum des compétences belgo-marocaines qui sera suivi le 18 décembre de la rencontre des « Marocaines d'ici et d'ailleurs » organisée par le CCME. La communauté d'origine marocaine résident en Belgique est forte de quelque 600 000 personnes, avec plusieurs générations d'immigrés. Les dernières générations connaissent un changement remarquable en termes de compétences acquises dans les 5 universités francophones et flamandes de Belgique. Celle-ci est «enrichie » par l'exode des cerveaux, chercheurs, informaticiens, experts en agroalimentaire, en biochimie. Ces profils hautement qualifiés sont appelés, aujourd'hui à contribuer au développement de leur pays d'origine, à l'instar des diasporas chinoises, indiennes, libanaises ou turques. Le Maroc, qui a connu cette décennie des transformations profondes portées par des réformes dans tous les domaines et par une dynamique sans précédent de chantiers économiques, a besoin de « son autre main » pour porter les différentes stratégies sectorielles et servir d'ambassadeurs de leur pays notamment dans la question du Sahara. Pour cela, un plan d'action a été élaboré au département de M. Ameur, avec des mécanismes et des dispositifs pour identifier les compétences et les besoins du Maroc et pour mettre en relation l'offre des compétences qui feraient profiter le Maroc de leur savoir et savoir-faire et la demande, les besoins de plus en plus grands en termes d'expertise, de savoirs et de connaissances. Une première université des compétences marocaines d'Allemagne a été organisée en novembre 2009, engrangeant des projets des plus intéressants dans différents domaines comme en témoignera au Forum de Bruxelles le président de DMK, Hachem Haddouti. Fin novembre, une même dynamique a été initiée à Montréal au Canada et en 2011, d'autres réseaux de compétences seront également constitués en France. Au-delà de la mobilisation des compétences, on assiste à un rapprochement de la communauté marocaine avec son pays d'origine, à une «politique décomplexée», comme le souligne l'ambassadeur du Maroc à Bruxelles Samir Addahar, en quelque sorte débarrassée des scories et des blessures d'un passé douloureux.

LE MATIN : Votre intervention au Forum des compétences qui s'est tenu à Bruxelles a fait forte impression dans la mesure où la communauté marocaine installée en Belgique retrouve sa dignité avec la dynamique des chantiers et des réformes dans le pays d'origine. Vous avez dit que vous avez mesuré le chemin parcouru par le Maroc depuis une décennie. Quel est ce chemin ?

Samir Addahar : Depuis l'avènement de Sa Majesté Mohammed VI, le Maroc s'est réconcilié avec son passé et l'apport de l'Instance équité et réconciliation (IER) a été historique et déterminant en ce sens où il a permis à notre pays de s'inscrire dans l'avenir. Ce projet national n'a été rendu possible que grâce à la conjonction du courage de Sa Majesté et de celui du peuple marocain. Ce courage est celui qui permet de mieux avancer, de revenir sur des moments douloureux et délicats de notre histoire récente. C'est un exercice très délicat et unique dans le monde arabe, celui d'un travail inédit de mémoire.

Nous avons eu le même processus de réconciliation avec le champ religieux, avec nos cultures Hassani et Amazigh et nos régions, notamment avec celles qui ont été marginalisés, comme le Nord et l'Oriental, et qui figurent aujourd'hui parmi nos régions les plus dynamiques. La Moudouwana et la réforme du Code de la nationalité ont permis de redonner dignité et respect à la femme. L'éclosion et l'effervescence de la société civile ont mis en avant un véritable acteur avec ses capacités d'action dans le développement économique et social marqué par ce grand chantier qu'est l'INDH, le plan Emergence. Le nouveau concept de l'autorité donne, quant à lui, une place centrale au concept de gouvernance. La stratégie de mobilisation des compétences se situe dans le droit fil de l'inclusion de toutes les forces vives du pays, de toutes les compétences pour conforter la dynamique actuelle.

Il y a encore des débats sur le rythme des réformes, la hiérarchisation des priorités, c'est naturel et légitime, comme il y a encore des lenteurs, des crispations, des crises et, comme l'a souligné M. M'Barki, le changement des mentalités est plus long, mais il est en train de se faire. Il y a aujourd'hui une profonde conviction à la base, celle que le Maroc a les moyens de réussir son développement et son émergence au sein des nations démocratiques et modernes.

Une démarche qui a, dites-vous, un fil conducteur. Quel est-il ?

Ce fil conducteur, c'est d'abord cette vision qui se nourrit d'une ambition, d'une profonde conviction et de principes, dans la manière d'entreprendre qui anime la gouvernance politique, économique et sociale. Le travail continu et l'effort caractérisent l'action publique constamment adaptée aux nouveaux enjeux. Le processus des réformes engagées permettra une amélioration de l'action publique. Nous mesurons ainsi le chemin parcouru, et si nous savons que le chemin a parcourir est encore long, nous savons aussi que les choses sont irréversibles.

Il faut néanmoins continuer nos efforts en décryptant dans la durée l'amplitude et la nature des chantiers ouverts depuis plus d'une décennie.

Un mot dans votre intervention a retenu l'attention des quelque 1.500 experts et cadres présents au Forum des compétences belgo-marocaines, c'est celui d'une « politique décomplexée ». Pouvez-vous expliquer le sens que vous donnez au terme « décomplexée » ?

Sa Majesté le Roi a ouvert une formidable dynamique de changement, à la fois dans les infrastructures, dans le développement humain et dans les mentalités. Il est engagé physiquement, ne cessant de sillonner le Maroc pour aller à la rencontre de son peuple et des projets qu'il a initiés et qu'il suit personnellement avec le gouvernement.

L'ambition est de faire du Maroc un pays où la normalité politique, démocratique, deviendra la règle et c'est le message entendu par notre communauté qui constate de visu les changements lors de ses visites au pays. Un pays où le processus décisionnel et l'action gouvernementale sont en amélioration constante, fondés sur des principes universels et au service du citoyen dans un pays qui a réussi à redessiner l'architecture de son économie, la rendant plus compétitive, mais qui est aussi à la recherche de plus de solidarité.

Cette solidarité passe par des chantiers comme l'INDH qui porte une nouvelle philosophie de la gouvernance sociale et qui se traduit par des actions, des projets cohérents portés par une véritable ingénierie sociale. Les résistances et déficits sociaux sont importants, mais la cohérence dans la vision d'ensemble permet de tracer un cap clair qui se traduit en actes politiques majeurs, en réalisations économiques importantes et en processus de réformes dans tous les secteurs. C'est là qu'intervient la stratégie de mobilisation des compétences du ministère Chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Nombreuses sont en effet les compétences marocaines qui veulent aujourd'hui soutenir les chantiers de développement lancés par Sa Majesté et la mise en œuvre d'une stratégie, comme l'ont souligné

M. Ameur et M. M'Barki, portant sur des besoins clairement identifiés, des programmes de développement sectoriels bien définis, des plans de développement régionaux, comme celui du Nord et de l‘Oriental et une demande forte sur des compétences peu présentes au Maroc.

Vous dites que le Maroc, partenaire privilégié de l'Union européenne, est en train de converger vers l'essentiel. Qu'entendez-vous par là ?

Il faudra que nous prenions la juste mesure de ce momentum. Nous sommes aujourd'hui un des meilleurs élèves de la classe au sud de la Méditerranée et nous le sommes en raison des choix qui sont les nôtres et non parce qu'il fallait répondre à telle ou telle contrainte.

Le Maroc est devenu ce qu'il est à travers un processus de mutations endogène, en préservant sa personnalité, son identité, son histoire et ses intérêts. Lorsque nous regardons vers l'Europe, nous constatons actuellement des régressions, des frilosités qui n'auraient pas lieu d'être si le regard porté par les Européens sur le Maroc était plus attentif et plus au fait de nos réalités économiques, culturelles et humaines.

Une meilleure connaissance mutuelle et plus de respect sont, à mon avis, préférables au confort de la démagogie. Nous savons en général beaucoup plus sur les Européens que eux savent sur nous, nous connaissons leur histoire, leur géographie, leurs artistes, leurs poètes, leurs philosophes. J'espère qu'ils feront la démarche pour connaître à leur tour nos poètes, nos écrivains et nos penseurs. Et c'est justement notre élite, nos compétences installées en Europe qui peuvent constituer cette passerelle entre les deux cultures pour éviter les malentendus, les peurs, les rejets, les régressions et tout ce qui est aujourd'hui source de malentendus et de mésentente.

Des malentendus très regrettables qui sont source de manque d'informations, mais aussi d'instrumentalisation de certains médias qui, récemment, lors des événements de Laâyoune ont dénaturé le message ?

Les réunions que nous avons tenues avec la communauté marocaine de Belgique, le Forum consacré à la mobilisation des compétences ont été « traversés » par la question nationale longuement évoquée par MM. Ameur et M'Barki qui ont rappelé que la fermeture des frontières et l'affaire artificielle du Sahara étaient une manière d'empêcher le Maroc de se développer, c'est le fameux caillou qui empêche notre pays d'avancer. Aujourd'hui, on est tous conscients, comme l'a souligné le ministre, que le Maroc a fait des concessions en proposant l'autonomie des provinces du sud dans le cadre d'un projet de régionalisation avancée. L'appel lancé par le ministre aux acteurs associatifs étudiants intellectuels et à l'ensemble des Marocains établis en Belgique à contrecarrer la propagande qui vise l'unité du Maroc a été entendu.

En témoigne l'émotion suscitée par le documentaire sur les événements de Laâyoune et l'hommage rendu aux membres des forces de l'ordre décédés, qui ont bouleversé l'auditoire.

Source : Le Matin

Séminaire portant sur "les relations Maroc-Europe : histoire et avenir", organisé à Rabat le 22 décembre, pour en savoir plus cliquez ici.

Le Conseil des Ouléma pour la communauté marocaine en Europe organisera, les 18 et 19 décembre à Barcelone (nord-est de l'Espagne), un colloque international sous le thème "L'Islam et les valeurs européennes" avec la participation de plusieurs experts et universitaires marocains et européens.

La séance d'ouverture de ce colloque, initié en collaboration avec l'Union des Centres culturels et islamiques en Catalogne, basée à Barcelone, sera présidée par M.Taher Tijkani, président du Conseil des Ouléma pour la communauté marocaine en Europe en présence de représentants du gouvernement autonome de Catalogne.

Les travaux de cette rencontre porteront, dans le cadre de quatre panels, sur plusieurs thèmes relatifs notamment à la notion de l'altérité en Islam et la dialectique entre le spirituel et le culturel, la jurisprudence contemporaine dans l'espace de la doctrine jurisprudentielle islamique et la spécificité du cadre français d'exercice du culte et des relations avec les institutions musulmanes.

Les musulmans européens: leadership, identité et responsabilité, le vrai et le faux concernant la divergence des principes entre l'Islam et l'Occident, la contribution pour un Islam européen citoyen ainsi que la laïcité et l'espace public figurent parmi les thèmes qui seront débattues lors de ce colloque.

13/12/10

Source : MAP

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