dimanche 20 octobre 2024 00:23

Un rapport sur l'impact de la crise économique sur les immigrés Marocains en Espagne fera l'objet d'une présentation, jeudi, à Madrid, à l'initiative de la Fondation "Casa Arabe".

Le rapport, élaboré pour le compte de "Casa Arabe" par le collectif "Ioé" spécialisé dans les recherches sur la question migratoire en Espagne et qui a réalisé et publié depuis 1986 plusieurs études, ouvrages et enquêtes sur ce phénomène, analyse la situation des travailleurs immigrés Marocains en Espagne dans le contexte de crise économique et financière actuel et les incidences de celle-ci sur les perspectives socioéconomiques de ce collectif.

L'élaboration de ce rapport a été décidée pour combler le manque d'informations et de chiffres sur les répercussions de la crise sur les immigrés Marocains en Espagne, un manque pointé du doigt lors du séminaire sur "les effets de la crise sur les immigrés en Espagne: le cas des Marocains", organisé en octobre dernier à l'initiative conjointe de Casa Arabe et du Conseil de la communauté Marocaine à l'étranger (CCME).

Selon le rapport, le taux de chômage est particulièrement préoccupant parmi la population immigrée Marocaine âgée de moins de 25 ans avec presque deux tiers des jeunes actifs (62,5 pc) sans emploi. Ce taux est de 40 pc chez les immigrés âgés de 40 ans et plus.

L'étude relève également que la crise économique et financière, dont peine à sortir l'Espagne, a généré une augmentation du pourcentage des immigrés chômeurs Marocains de longue durée et l'apparition de cas de familles Marocaines où tous les membres actifs se sont retrouvés sans emploi, avec les conséquences que cela suppose en termes de détérioration des conditions de vie.

Le rapport, dont la présentation sera suivie d'un débat, entend "faciliter une meilleure estimation de ce phénomène et aider à l'élaboration de politiques adéquates".

Le séminaire sur les effets de la crise économique sur les Marocains établis en Espagne, qui a été marqué par la participation de hauts responsables espagnols et marocains et d'experts en matière d'immigration des deux pays, se proposait de dégager une meilleure compréhension des conséquences sociales et économiques de la crise économique en Espagne sur les migrants marocains et de tenter d'élaborer une vision concertée sur les éventuels mécanismes et stratégies à adopter.

Le chômage en Espagne, l'un des pays les plus affectés par la crise en Europe, a atteint le chiffre record de plus de 4 millions de personnes sans emploi au premier semestre de l'année écoulée, soit près de 20,5 pc de la population active.

Mais si le chômage concerne tous les travailleurs, les immigrés sont les plus affectés avec un taux de chômage de 28 pc contre près de 16 pc chez la population active autochtone.

17/01/11

Source : MAP

Ils cherchent tous à améliorer leurs conditions d'existence précaire, en déployant leur imagination et leur innovation. Certains d'entre eux sont bien installés, d'autres se cherchent encore.

Le Maroc reste un pays de choix pour les migrants subsahariens. Au lieu d'être un pays de transit, il est devenu une véritable terre d'accueil en raison de sa stabilité politique et sa croissance économique. Ils s'y installent et exercent parfois des activités commerciales structurées. Combien de migrants subsahariens vivent parmi nous ? Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Comment vivent-ils ? Quel est leur statut juridique ? autant de questions que l'on peut se poser. Malheureusement, les chiffres généralement avancés, qui parlent de 10.000 à 15.000 migrants clandestins, ne sont pas officiels.

Ce qui est clair, c'est que la migration subsaharienne est devenue une composante de la réalité marocaine. Les subsahariens sont présents dans toutes les villes du Royaume, surtout dans l'axe Casablanca-Rabat-Kénitra. Il suffit de faire un tour au centre-ville de ces grandes villes ou dans les quartiers périphériques pour constater cette réalité. Rencontrés à proximité de de Bab El Kebir au centre de la ville blanche, plusieurs jeunes subsahariens avouent fuir leurs pays qui souffrent de problèmes sociaux, économiques, politiques, culturels ou religieux.

C'est le cas de Daouda. Ce jeune malien de 27 ans a quitté son pays il y a environ un an. Il cherche d'autres conditions de vie loin de la précarité que connaît le Mali. Daouda vend des dentifrices, des baumes et d'autres gels qui protègent, selon lui, contre le froid. «Je suis venu au Maroc il y a presque un an. Effectivement, je cherche à améliorer ma situation, trouver un travail pour aider ma famille au pays», dit-il.

Daouda vit avec des compatriotes. Ils louent une chambre à l'ancienne médina moyennant la somme de 800 DH. «Chacun de nous se débrouille comme il peut. On s'entraide entre nous. Nous avons les mêmes motivations: vivre mieux et vivre dans la dignité et le respect".

Même son de cloche chez Cissé qui vient de la Guinée Conakry. Cissé, 23 ans, a terminé ses études en Master dans une école privée à Casablanca. «J'ai effectué mes études secondaires au pays. Après avoir décroché mon baccalauréat, j'ai entamé ma formation en Marketing au Maroc. Je travaille depuis des années dans des centres d'appel. Et je ne veux plus y rester. C'est de l'exploitation. Si je n'arrive pas à trouver mieux pour vivre dignement, je pense que je vais retourner au pays, car mon installation ici coûte cher. Et je dois aussi aider ma famille», lance-t-il.

Fall, le Sénégalais, semble beaucoup plus optimiste. Il joue dans un club de football en deuxième division à Fquih Bensaleh. Il compte rester au Maroc et jouer au sein d'une grande équipe. «Je faisais des études au début, mais un entraineur casablancais d'une équipe en deuxième division m'a convoqué pour jouer dans son équipe. Et depuis, j'ai fais le choix de devenir footballeur», dit-il. Fall n'a pas manqué de rappeler que sa vie a connu un grand changement au Maroc. Il est très content d'avoir trouvé une vocation. Les Marocains sont accueillants, selon ses dires, surtout dans le milieu sportif. «J'ai plein d'amis que ça soit à Casablanca ou ailleurs. Et chaque fois, où on joue contre une équipe, c'est une occasion pour moi de faire de nouvelles rencontres et de nouveaux amis», affirme-t-il.

Réfugiés

Selon les dernières statistiques du HCR (Haut commissariat des réfugiés), le nombre de réfugiés enregistré au Maroc à fin novembre 2010 s'élève à 782 personnes dont 243 filles/femmes et 222 enfants. Les trois communautés principales sont les Ivoiriens, les Congolais et les Irakiens, représentant plus de 70% de la population totale. Ainsi, 34,40 % des réfugiés sont issus de la Côte d'Ivoire (269 réfugiés), 26,47 % de la République Démocratique du Congo (207), et 21,36 % sont des Irakiens (environ 167 réfugiés). 30 Palestiniens (3,84 %), 21 réfugiés issus du Congo Brazaville (2,69 %), 16 Libériens (2,05 %), 9 Camerounais (1,15 %) et enfin 63 réfugiés provenant de pays non identifiés vivent au Maroc. Pour ce qui est des demandeurs d'asile, environ 80 personnes se présentent chaque mois aux portes du HCR. 10 à 15 % parmi eux seront reconnus comme réfugiés. Les demandes d'asile ont pour objet la fuite des conflits et l'exil. Les femmes sont victimes de situations socio-économiques et politiques catastrophiques. Elles subissent des violences physiques et psychologiques graves et leur état sanitaire est précaire.

15/16/2011, Abderrahim Bourkia

Source : Le Matin

Fatima Guemiah est Marocaine d'origine et Française de cœur. Actuellement, elle vit et travaille à Paris où elle a reçu, récemment, le «Trophées de la Réussite au Féminin». Une reconnaissance par la France de son talent et son engagement dans le domaine de la culture.

Le Matin : Qu'est-ce que cela vous a fait d'être parmi les neuf candidates qui ont reçu les «Trophées de la Réussite au Féminin»?
Fatima Guemiah : J'ai ressenti un immense bonheur. J'en suis ravie. C'est une reconnaissance par mon pays de cœur, la France, des efforts de la 2e génération de citoyennes issues de l'immigration. Un honneur qui n'a d'égale que l'invitation à l'exposition Joudours à Casablanca avec 38 artistes marocains vivant en Europe. Dix jours, durant lesquels nous avons travaillé en ateliers ouverts avec des animations avec le public, adultes et enfants. Le final fut le regroupement de 38 toiles réalisées pour devenir la fresque royale célébrant l'anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

A votre avis, qu'est-ce que ce prix récompense le plus, la tolérance, la diversité culturelle, la réussite au féminin, la solidarité… ?

Je dirais plutôt la diversité culturelle qui est en œuvre dans la société française. Des personnalités d'origines diverses reconfigurent le paysage culturel et artistique. La culture française est admirée universellement pour la richesse des apports divers qui l'ont nourrie, de Marie Curie, Chopin, Apollinaire à Picasso. Elle continue à s'enrichir par l'apports des sèves artistiques et culturelles venant de nouvelles zones géographiques : de Senghor, Franz Fanon, Aimée Césaire à Tahar Benjelloun, Amin Malouf, Mohamed Arkoun, Mohamed Kacimi, Nadia Benjelloun…

Est-ce que ce prix a la valeur d'une reconnaissance du pays d'accueil ?

Ce prix manifeste une reconnaissance de la part du pays d'accueil des apports en cours de toute une génération. Des apports artistiques, culturels, économiques, financiers qui jouent un rôle dans la société française, dans la lutte contre l'exclusion, pour la tolérance, le bien vivre ensemble et l'acception des valeurs venues de l'espace arabo-islamique. Ils prouvent la compatibilité de ces valeurs avec une société laïque qui cherche un nouvel équilibre social et l'intégration des nouveaux arrivants.

De quelle manière ce prix contribue-t-il à faire reculer l'exclusion et la discrimination à l'égard des femmes étrangères ?

Les périodes où une société subit des transformations démographiques sont des périodes où l'adaptation traverse des mouvements contradictoires qui se caractérisent par des malentendus et des rejets. Ce fut le cas des Polonais, des Juifs des pays de l'Est, des Italiens, des Portugais et des Espagnols… mais l'intégration s'est faite… Nombreux sont les membres de la classe politique, des personnalités médiatiques qui sont les enfants de ces immigrés. Les préjugés anciens contre les Polonais alcooliques, les Portugaises femmes de ménage, laissent la place à d'autres préjugés: le statut des femmes dans le code civil de la Charia, le voile… Préjugés et malentendus sont des deux côtés. Demain, qui est déjà aujourd'hui, ce sont les enfants de ces immigrés venant du monde arabe, de l'Afrique, de l'Asie… qui seront là, ignorant l'exclusion et la discrimination. Je suis une terrible optimiste-pessimiste et une terrible pessimiste-optimiste !

Pour vous reprendre, votre vocation est de «tisser des ponts artistiques, culturels, intellectuels afin de les traverser, pour aller à la rencontre des autres». Serait-ce là votre devise pour soutenir différents artistes ?

Je me sens citoyenne du monde, marocaine de naissance, française d'existence et parisienne de cœur ! Je porte en moi plusieurs identités qui se côtoient dans une rencontre heureuse. Des identités multiples qui sont à la recherche des autres créateurs, dans le domaine culturel et artistique, toujours dans la perspective de partager des valeurs universelles, même si les conditions de créations sont toujours spécifiques à chaque culture. Etre citoyenne du monde, c'est exprimer toutes les spécificités qui sont en nous. Les différences mettent en valeur les spécificités de chacun pour enrichir notre culture commune, surtout dans cette période de mondialisation.

De quelle manière mettez-vous l'art au service des causes sociales ?

La meilleure participation au processus d'intégration sociale et du vivre ensemble, c'est le passage par la culture et les différentes manifestations artistiques qui dépassent la diversité des langues. L'art est un langage compris et transmis sans frontières. Il dépasse la barrière linguistique. Mon intime conviction est que, même dans le domaine de la politique, la culture et l'art sont les meilleurs moyens d'agir pour mieux vivre ensemble.

Vous êtes plasticienne et conseillère culturelle et artistique en France. Est-ce que vous avez déjà entrepris des échanges culturels avec le Maroc ou en avez-vous le projet ?

J'ai participé à des projets artistiques en France avec l'Unesco et dans les pays arabes, La Biennale de Sarjah aux Emirats, ainsi que dans mon activité à l'Espace le Scribe l'Harmattan à Paris. Actuellement, le rendez-vous incontournable, c'est le Festival international du Scribe qui couvre durant un mois la poésie, la littérature, le théâtre, le chant, la musique, la peinture, venant des cinq continents et ceci depuis 2003. Il faut visiter le site sur le net de ce centre culturel, situé au cœur du quartier Latin, à deux pas de la Sorbonne, l'Institut du monde arabe et au pied du bel édifice de Notre-Dame de Paris.

Qu'en est-il de la collaboration avec des artistes marocains ?

Il y a les Salons Artistes du Monde organisés trois fois par an, automne, printemps, été. De nombreux artistes musiciens, chanteurs, des ensembles comme Taht Tourate qui chante la musique traditionnelle du Maghreb au Machrek, avec des interprètes et musiciens marocains. Sans oublier les gnawas, présentés plusieurs fois en concert, particulièrement celui de Maître Abdelatif de Marrakech.Nous faisons écho aux manifestations qui sont dans la lignée de l'interculturel, particulièrement le Festival des musiques sacrées du monde de Fès. Nous avons projeté avec débat «l'Esprit de Fès » de Clémence Boussirat.
Ceci dit, votre question suscite en moi le désir d'entreprendre des expositions, surtout des rencontres interculturelles réunissant des musiciens, des peintres, des poètes du monde… Pourquoi pas lors de salons, comme celui du livre où le Maroc accueillera des artistes de la Méditerranée et mêmes des cinq continents pour la paix et la reconnaissance mutuelle des artistes, afin de les accueillir plus tard en France…

«Trophée de la Réussite au Féminin»

La remise du Trophée de la Réussite au Féminin s'est déroulée le 14 décembre 2010 dernier dans les salons de l'Hôtel de Lassay à l'Assemblée nationale à Paris. Neuf femmes de différents domaines d'activité qui se sont illustrées, chacune dans son domaine, par leurs talents, leur savoir-faire, leur volonté de réussir et leur dynamisme ont été récompensées par l'association France Euro-Méditerranée, présidée par Madame Lila Boukortt, qui a initié ce prix afin de rendre hommage aux femmes. Une cérémonie qui s'est déroulée sous le haut patronage et en présence de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale.
Les lauréates ont reçu chacune le Trophée, une œuvre de sculpture réalisée par Lila Boukortt et une calligraphie en enluminure persane avec un poème et le nom de chaque lauréate calligraphié par le grand Maître Thoweidi Tabari.

15/1/2011, Kenza Alaoui

Source : Le Matin

Qu'il s'agisse du Front national, du Vlaams Blok flamand ou du FPÖ autrichien, la réussite électorale des partis nationaux-populistes dans les années 1980-1990 est due en bonne partie à leurs positions radicales sur la question de l'immigration.

Ce sujet a longtemps constitué la ligne de clivage entre les droites conservatrices ou libérales et les partis populistes, nationalistes et xénophobes. Alors que les droites traditionnelles continuaient à considérer l'immigration comme une variable d'ajustement de l'économie, refusant de prendre en compte l'inévitable intégration des étrangers non européens dans la société française, l'extrême droite réclamait l'inversion des flux migratoires, le renvoi pur et simple des étrangers.

Largement sous-tendue à l'époque par un racisme hiérarchisant qui, dans le cas français, recyclait les poncifs du racisme colonial, la xénophobie de l'extrême droite se couplait avec un programme d'égoïsme économique et fiscal proposant aux couches populaires une solution miracle, la "préférence nationale", susceptible d'atténuer les conséquences négatives de la globalisation, notamment leur déclassement social.

A l'époque déjà, l'opposition à l'immigration était sous-tendue par l'idée selon laquelle le continent européen subissait un phénomène de modification profonde de son identité. Le FPÖ et les partis nationalistes germanophones le désignent sous le nom d'Uberfremdung, improprement traduit par "submersion", mais qui évoque en réalité une altération des marqueurs identitaires au sens génétique et ethnique.

Avec le choc provoqué par les attentats du 11-Septembre et la montée de l'islamisme radical, l'extrême droite européenne a muté. Obstacle dirimant à sa normalisation, le racisme hiérarchisant est reformulé en ethno-différentialisme, selon le principe formulé par Pierre Vial : "Une terre, un peuple". Ainsi s'exprime la hantise du métissage et de la décadence qui caractérisait les travaux de la Nouvelle Droite des années 1970 avant qu'elle n'évolue, avec Alain de Benoist, vers l'idée que "l'identité n'est pas une substance éternelle mais une substance narrative qui nous permet de rester nous-mêmes en changeant tout le temps".

La question identitaire émerge et, si elle ne remplace pas celle de l'immigration, elle est au coeur du programme de la quatrième vague des nationaux-populismes, celle des droites radicalisées n'ayant pas ou plus d'attaches avec l'extrême droite traditionnelle. L'Union démocratique du centre (UDC) en Suisse et le Parti de la liberté du Néerlandais Geert Wilders sont les modèles de cette génération de mouvements qui tendent à s'insérer dans le mainstream démocratique et c'est pour cette raison que Marine Le Pen a indiqué vouloir prendre contact avec eux.

La droite identitaire continue à se défier de l'immigration extra-européenne. Elle en demande l'arrêt total mais réclame de moins en moins l'expulsion massive des immigrés légaux. Toutefois, elle introduit une notion déterministe de la citoyenneté parfaitement opposée à la conception volontariste et contractuelle, qu'elle considère comme une utopie constructiviste et désincarnée.

Le coeur de sa doctrine est le refus du multiculturalisme. Occidentaliste suivant la thèse du choc des civilisations, elle désigne un nouvel ennemi absolu qui se substitue au communisme disparu : l'islam. Elle considère que celui-ci, même culturalisé, ne peut avoir droit de cité sur le sol européen parce qu'il est par essence un projet politique.

Cette vision des choses progresse en Europe. Oskar Freysinger, élu de l'UDC qui a porté l'initiative contre les minarets et tribun doté d'un certain charisme scénique, devient la figure emblématique du "rebelle blanc" qui appelle à évincer les élites traditionnelles encore attachées à l'universalisme au nom d'un "bon sens populaire" qui préfère l'enracinement, l'entre-soi protecteur et le modèle social organiciste.

La focalisation sur l'islam est en outre un facteur important de normalisation pour ces droites, car elle signifie que l'antisémitisme est relégué à la marge, souvent au prix de querelles internes assez vives, par exemple au sein du Front national. Cette mise en sourdine de l'antisémitisme fait débat dans l'extrême droite traditionnelle, comme en témoigne la visite en Israël, en décembre 2010, des dirigeants du FPÖ, du Vlaams Belang et des démocrates suédois, auxquels s'étaient joints les néoconservateurs identitaires allemands de Pro-Köln et de Die Freiheit.

Cette centralité de la question de l'identité ouvre aux droites radicalisées la possibilité de trouver un terrain d'entente avec cette partie des droites conservatrices qui n'a plus peur d'évoquer l'ethnicité comme déterminant des comportements sociaux. Certes, même un soutien de Marine Le Pen comme le militant nationaliste- révolutionnaire Christian Bouchet considère que l'avenir du FN n'est pas dans la mise en avant de la "fracture ethnique" mais dans la radicalisation du parti dans la défense des couches populaires.

Il n'en reste pas moins que la notion d'identité constitue le pivot autour duquel s'organise la modernisation de l'extrême droite européenne, dans un contexte où le concept d'Etat-nation est mis à mal par la mondialisation et où la conception philosophiquement libérale de la citoyenneté est malmenée par les droites de gouvernement elles-mêmes.

14/1/2015, Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)

Source : Le Monde

Une coalition de parlementaires conservateurs veut en finir avec le droit du sol, afin d’empêcher les enfants nés de parents clandestins d’obtenir la nationalité américaine.

Ce matin-là, parmi la cinquantaine de femmes reconduites en autocar jusqu’à Nogales, ville frontalière de l’Arizona, afin d’être expulsées vers le Mexique, Inez Vásquez sortait du lot avec son ventre arrondi. Enceinte de huit mois, elle avait tout de même risqué la traversée de la frontière vers les Etats-Unis, emportant avec elle une paire de ciseaux pour couper le cordon ombilical au cas où elle aurait accouché dans le désert. “Tout ce que je veux, c’est vivre une vie meilleure”, a-t-elle déclaré lorsque la patrouille frontalière l’a trouvée, cachée dans des buissons du côté américain de la frontière, avec son mari, son jeune fils et son gros ventre.

Aux Etats-Unis, la prochaine grande bataille sur le front de l’immigration aura pour enjeu les enfants d’immigrants clandestins, qui obtiennent automatiquement la citoyenneté américaine, au même titre que tous les bébés nés sur le sol américain. Exigeant l’abolition du droit du sol, inscrit dans le quatorzième amendement de la Constitution, les opposants les plus farouches à l’immigration invoquent la vague de migrantes qui, comme Mme Vásquez, traversent la frontière, enceintes jusqu’au cou, pour mettre au monde sur le sol américain ce que d’aucuns appellent avec dédain des “bébés-ancres”.

La réalité est plus complexe. Selon les hôpitaux de la région, un certain nombre d’immigrantes viennent effectivement accoucher aux Etats-Unis, mais la plupart d’entre elles le font pour bénéficier de la qualité des soins médicaux et elles traversent la frontière munies de visas en cours de validité. Les femmes qui, comme Inez Vásquez, sont prêtes à accoucher dans le désert, sont rares. L’Arizona, qui a défrayé la chronique au printemps dernier avec sa loi SB 1070, autorisant la police à arrêter et à détenir tout personne soupçonnée d’être un immigré clandestin, se retrouve de nouveau à la tête de cette tendance répressive, qui, fondamentalement, vise à redéfinir ce que signifie être américain.

Mais cette fois, les parlementaires locaux se sont alliés aux législateurs de 39 autres Etats dans l’objectif de porter la question devant la Cour suprême. Cette coalition a dévoilé ses projets le 5 janvier à Washington. Ces derniers visent à contourner la laborieuse procédure de proposition d’un amendement à la Constitution. Puisque c’est le gouvernement fédéral qui décide de qui est citoyen américain, les législateurs réclament la création de deux certificats de naissance dans leurs Etats, un pour les enfants de citoyens américains, un autre pour les enfants d’immigrés clandestins. Leur raisonnement est que cette revendication devrait engendrer une avalanche de procès et pourrait in fine aboutir à un résultat en leur faveur.

“Non, ce n’est pas une position extrémiste”, souligne John Kavanagh, député républicain au Parlement de l’Arizona et l’un des artisans du projet. “Seule une poignée de pays dans le monde accorde la citoyenneté en fonction du lieu de naissance.” Pour la plupart des spécialistes de la Constitution américaine, une telle modification des certificats de naissance serait sans conteste anticonstitutionnelle. Le quatorzième amendement de la Constitution, adopté en 1868, est venu s’opposer au jugement de la Cour suprême datant de 1857, selon lequel les descendants d’Africains ne pourraient jamais devenir des citoyens américains. Le nouvel amendement stipulait que la citoyenneté devait désormais être accordée à “toute personne née ou naturalisée aux Etats-Unis et soumise à leur juridiction”. Malgré tout, aux yeux de certains conservateurs, la question n’est pas réglée. Kris Kobach, nouveau secrétaire d’Etat républicain du Kansas et professeur de droit à l’université du Missouri, a participé à l’élaboration de nombreuses réglementations durcissant les conditions d’immigration à travers le pays. Selon lui, ces revendications finiront par triompher devant la justice.

Les méandres juridiques n’intéressent guère Laura Gómez, une Mexicaine de 24 ans, entrée en Arizona il y a cinq ans alors qu’elle était enceinte et qui attend aujourd’hui son deuxième enfant. Mais, comme de nombreuses femmes enceintes sans papiers qui vivent en Arizona, elle suit l’affaire avec inquiétude. “Ce n’est pas juste de changer les règles du jeu du jour au lendemain”, dénonce-t-elle. En réalité, même si certains les appellent “bébés-ancres”, les enfants d’immigrés clandestins nés aux Etats-Unis ne peuvent pas empêcher l’expulsion de leurs parents. Ce n’est en effet qu’à l’âge de 21 ans qu’ils peuvent remplir les papiers nécessaires pour demander la naturalisation de leurs géniteurs, qui restent donc vulnérables jusqu’à ce moment-là.

María Ledezma en sait quelque chose. A la descente de l’autocar qui l’a reconduite de Phoenix à Nogales, elle sanglotait en racontant qu’elle venait d’être séparée de ses trois filles, âgées de 4, 7 et 9 ans, toutes citoyennes américaines. “Je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour ici”, a souligné Mme Ledezma, 25 ans, arrivée à Phoenix alors qu’elle était encore toute petite. “Je suis sûre que mes filles sont en train de demander : ‘Où est maman ?’"

Les familles dans ce cas sont bel et bien une réalité au Etats-Unis. Selon une étude publiée au mois d’août dernier par l’institut de recherches Pew Hispanic Center, en 2008, quelque 340 000 enfants sont nés aux Etats-Unis de parents clandestins et sont devenus automatiquement citoyens américains. Le député républicain de Californie Duncan Hunter, comme d’autres, réclame une intervention du Congrès de Washington sur cette question. Au mois d’avril, il a provoqué une polémique en suggérant que les enfants nés aux Etats-Unis de parents clandestins devraient être expulsés avec leurs parents jusqu’à ce que la politique de citoyenneté soit modifiée.

“Ce n’est pas de la méchanceté, affirme Duncan Hunter, nous disons simplement qu’il ne suffit pas de traverser la frontière pour devenir citoyen américain. Voilà ce que nous avons sur le cœur.” Selon les experts, c’est le désir de trouver un emploi mieux payé et non d’obtenir un passeport pour leurs enfants qui pousse avant tout les personnes à tout quitter pour se rendre aux Etats-Unis. Mme Vásquez, qui était prête à accoucher dans le désert, est également dans ce cas. Elle avait certes envie que son enfant naisse aux Etats-Unis, mais c’est avant tout la perspective d’un meilleur avenir sur le plan économique qui l’a poussée, elle et sa famille, à franchir la frontière. “Je retenterai ma chance, nous a-t-elle confié, mais une fois que le bébé sera né.”

Source : Le Courrier international

La Roumanie et la Bulgarie ne sont pour l’instant pas les bienvenues dans l’espace Schengen. Elles tablaient sur la fin mars mais devront patienter encore des mois, voire plus. Pour que Roumains et Bulgares puissent voyager sans passeports, il faut que leurs pays fassent mieux en matière de surveillance des frontières et de lutte contre la criminalité et la corruption. Une exigence notamment française et allemande.

L’espace Schengen, du nom d’un village luxembourgeois, est constitué de 25 pays, pour la plupart des Etats membres de l’Union, et représente plus de 400 millions de citoyens. En Roumanie, plus encore qu’en Bulgarie, on comprend mal ce rejet et les progrès exigés dans la lutte anticorruption et la justice. Des progrès nécessaires, Bucarest en convient, et Bruxelles veille au grain. Mais faut-il lier les deux dossiers ? Pour l’analyste Elizabeth Collett du Migration Policy Institute, la vraie raison est ailleurs :

“Je pense que la France et l’Allemagne, avec un certain nombre d’autres pays, ont des difficultés politiques à se montrer ouvertes envers l’immigration. Même au sein du cadre européen, c’est controversé pendant une crise économique.”

Et puis il y a le précédent grec. Le pays a été recalé trois fois avant d’intégrer Schengen et aujourd’hui encore il a les plus grandes peines du monde à garder sa frontière avec la Turquie.

“Il peut y avoir une inquiétude légitime concernant la frontière grecque”, explique Elizabeth Collet. “Actuellement, la frontière grecque est une zone de tensions. Et si la Bulgarie entrait dans l’espace Schengen, elle deviendrait la prochaine zone frontalière de tensions pour l’immigration illégale, or c’est une inquiétude pour un certain nombre de pays.”

La Hongrie, qui préside l’Union, devrait présenter d’ici juin une liste des exigences posées aux deux candidats. Leur entrée pouvant être bloquée par le véto d’un seul pays, Roumains et Bulgares n’ont pas fini de montrer patte blanche.

Source : Euronews

Le film raconte comment deux hommes, l’un paysan dans le désert marocain, et l’autre, immigré en banlieue parisienne, se battent ensemble pour que leur rêve se réalise : faire sortir du désert une pépinière. Leur but à terme est de vendre leurs arbustes et de pouvoir embaucher les fils des fellahs très pauvres de cette région pour les empêcher de partir vers les paradis illusoires de l’Europe...Suite

L'écrivain marocain Farah Kinani a publié son premier livre pour tenter d'expliquer l'Islam aux jeunes Américains non-musulmans. "Ramadan" analyse les rites musulmans pendant le mois sacré et la nature de la religion.

"Nous ne pouvons rester inactifs en attendant que les non-Musulmans découvrent le véritable visage de l'Islam. C'est à nous de présenter notre foi aux autres", a-t-elle déclaré, ajoutant que "l'Islam que j'ai appris à aimer en grandissant est synonyme d'amour et de compassion, mon Islam tend la main et embrasse les autres ; qu'ils soient ou non musulmans n'a aucune importance."

"Je ne me retrouve pas dans la manière dont l'Islam est dépeint dans les informations aujourd'hui", a expliqué Kinani à Magharebia, en tentant d'expliquer pourquoi elle a jugé nécessaire d'écrire sur sa foi.

Kinani, qui a travaillé comme journaliste au Maroc pendant plus de dix ans avant de s'installer aux Etats-Unis en compagnie de son mari et d'y travailler comme correspondante pour des journaux marocains, a expliqué que le principal objectif de son livre est d'expliquer l'Islam et de corriger la vision fausse que certains se font de cette religion.

"C'est à nous, Musulmans et étrangers, d'être les ambassadeurs que nous devrions être, dans un pays qui a ouvert grand les bras pour nous accueillir", a-t-elle déclaré.

Kinani a expliqué que son expérience montre que les gens veulent en savoir plus. "Ils ont tant de questions ! En parlant aux gens après avoir publié mon livre et après la présentation que j'ai faite du Ramadan, je me suis aperçu que, comme les Musulmans, ils veulent entendre notre version de ce que propagent les médias. "

"Je me suis rendue compte qu'il existe de nombreuses idées fausses sur l'Islam, et c'est notre devoir, en tant que Musulmans, de les corriger dans l'esprit des autres. Nous ne pouvons pas nous contenter de ne rien faire, de nous sentir désolés par ces idées négatives. Nous devons passer à l'action, notamment parce que nous sommes dans un pays qui favorise le dialogue et qui est prêt à écouter les autres avant de les juger. Tout ce que nous devons faire, c'est prendre l'initiative et maîtriser l'art de la persuasion", a-t-elle souligné.

Habitant à Washington depuis près de dix ans et ayant rencontré de nombreux membres de la communauté musulmane américaine, Kinani a pu examiner les questions de l'adaptation et de l'intégration dans une société qui est si différente de son pays natal, le Maroc, qui s'en tient fièrement à ses traditions et à son identité religieuse.

Kinani estime que l'intégration est possible par le biais d'un dialogue ouvert et modéré qui invite à la tolérance et à l'acceptation de l'autre, un dialogue qui rejette l'extrémisme, la violence et renonce à imposer une opinion au détriment d'une autre.

Elle estime que l'échange d'idées devrait débuter dès l'enfance, dans la mesure où l'éducation et l'orientation dès le plus jeune âge jouent un rôle essentiel dans l'enracinement des idées justes. Kinani a pris cette décision à la suite de l'histoire qu'elle a connue avec la fille de l'une de ses amies.

Dans la préface de son livre, Kinani écrit : "Quand Laila, la fille de mon amie, ne prenait pas son repas avec ses camarades, celles-ci ne comprenaient pas. Certaines pensaient qu'elle avait été punie. D'autres se sentaient tristes pour elle et suggéraient qu'elle se cache pour manger ou boire. Mais Laila n'était pas punie. Elle ne faisait que respecter l'un des cinq piliers de l'Islam, le jeûne durant l'un des mois du calendrier Hijri, le mois du Ramadan."

Et l'écrivain de poursuivre : "Lorsqu'elle m'en a parlé, je me suis rendue à son école, et j'ai eu la chance de pouvoir parler rapidement du Ramadan avec des élèves. Je me suis aperçue qu'un grand nombre d'enfants, et même des adolescents dans ce pays, ne connaissent pas la signification et l'importance du jeûne. J'ai donc décidé d'écrire ce livre, au travers duquel je cherche à donner une idée claire et objective du mois du Ramadan, pour tenter de répondre à quelques questions essentielles. Ce livre présente également les traditions festives et les coutumes observées par la communauté musulmane américaine durant ce mois."

Ce livre de 23 pages contient des illustrations de Laura Diab et se fonde sur les consultations d'un certain nombre d'érudits, en vérification de certaines des informations religieuses qu'il présente.

"J'estime qu'il est de notre devoir, en tant qu'Américains musulmans, d'expliquer aux non-Musulmans comment nous pratiquons correctement l'Islam", explique l'auteur. "Après nous être fondus dans cette société et avoir profité de sa culture et de sa civilisation, il est de notre devoir de communiquer aux personnes d'ici ce que sont notre culture et notre civilisation, parce que cela enrichira la culture américaine et ne lui sera plus étranger."

Outre le fait d'expliquer le Ramadan avec un langage simple et facile à comprendre, Kinani parle du "Taraweeh", une tradition de prière dans les mosquées durant la nuit, et de "Lailatu Al-Qadr", une nuit sainte durant laquelle les Musulmans se rapprochent de Dieu par la prière jusqu'aux premières heures du matin. Farah parle aussi de la lecture intégrale du Coran, que les Musulmans considèrent comme une pratique qui accentue leur rapport avec l'Islam, et de "Zakat al-Fitr", qui aide les Musulmans à comprendre les souffrances des pauvres et des personnes démunies.

Kinani n'oublie pas de présenter les élégants vêtements marocains, qui se composent des traditionnelles Jalabiya et Bulgha, qui symbolisent l'identité islamique marocaine, et dépeint la mosquée où tous les membres de la famille, y compris les jeunes enfants, se rendent pour les prières de Taraweeh.

"Il y a tant de choses que nous devons expliquer aux Américains, pour apporter notre contribution au rejet des idées fausses qui continuent à déformer l'image de l'Islam et des Musulmans dans les civilisations occidentales. J'ai donc décider d'écrire d'autres livres, pour transmettre ce message", a conclu Farah Kinani.

"Après avoir lu le livre de Mme Kinani sur le Ramadan, ma fille de huit ans m'a dit qu'au départ, elle pensait que le Ramadan était seulement une fête à célébrer. Aujourd'hui, elle s'aperçoit que le Ramadan est plus qu'une simple fête, parce qu'elle comprend mieux pourquoi et comment les Musulmans célèbrent ce mois sacré. C'est un privilège pour nous que de pouvoir avoir cette vision du monde musulman", a expliqué Thao Nguyen. Un avis partagé par Tamara Kondic, une Américaine d'origine serbo-croate, qui explique que ce livre est "une magnifique présentation de la fête du Ramadan. Il donne une vision rare de traditions spéciales et des raisons pour lesquelles il convient de célébrer cette fête. Ce livre est destiné à éduquer les enfants et les adolescents, mais je suggérerais d'en recommander la lecture à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur l'expérience spirituelle du Ramadan."

Abisourour Boubker, économiste à la Banque mondiale et fondateur de l'Académie Ibn Khaldoun, a déclaré que "ces dix dernières années, beaucoup de choses ont été dites et écrites sur l'Islam et les Musulmans. Ce livre vient à point nommé et devait être écrit, pour dissiper quelques idées toutes faites et les préjugés que certaines personnes ont sur l'Islam et les Musulmans."

"Lors du Ramadan, les gens voient les Musulmans entrer et sortir des mosquées, et ils doivent se demander ce qu'ils font, et quel incidence cela pourrait avoir sur eux, ce qui est compréhensible ; espérons que ce livre répondra à leurs questions", a déclaré Boubker, saluant cette initiative d'éducation du grand public.

"Farah Kinani est une personne très cultivée, elle connaît notre communauté et comprend la société américaine ; en tant que Musulmane pratiquante et modérée, elle est la plus qualifiée pour présenter notre religion. Nous avions tous besoin de ce livre, non seulement les Américains, mais aussi nos enfants qui grandiront en Amérique", a-t-il conclu.

Source : Almagharibia

Jusque-là imperméable aux contrats d’intégration expérimentés notamment à Zurich et à Bâle, Genève va rouvrir le débat. Les députés radicaux et libéraux ont déposé une motion devant le Grand Conseil plaidant pour que le Canton se dote de cet instrument, ainsi que l’autorise la Loi fédérale sur les étrangers, entrée en vigueur en janvier 2008. Une demande que le Parti démocrate-chrétien avait en réalité déjà formulée en 2007 par le biais d’un projet de loi, ainsi que le rappelle le député PDC Guy Mettan. Depuis, ce projet de loi sommeille en Commission des droits de l’homme. Il est vrai qu’entre-temps, une étude a évalué ces contrats que six cantons alémaniques font signer à des immigrés non européens: Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich, Soleure, Argovie, Saint-Gall. De plus, le Conseil national a demandé au Conseil fédéral de présenter une loi-cadre sur l’intégration qui devrait mieux préciser les contours de ces contrats. Selon Hugues Hiltpold, conseiller national radical, «l’idée est de fournir ainsi aux cantons le canevas dans lequel ils devront caler leur politique d’intégration. Il existe à Berne une majorité pour aller dans ce sens.» L’élu genevois ne cache pas que la motion que devra étudier le Grand Conseil est liée à ce débat fédéral.

Droits et devoirs

«A Genève, nous avons une loi sur l’intégration, mais elle ne définit ni ce qu’est l’intégration ni comment y parvenir, précise Rolin Wavre, secrétaire général du Parti radical genevois. Notre motion propose une refonte complète de cette loi et la mise en place de conventions d’intégration.» Ces conventions devraient stipuler l’engagement des migrants à fournir l’effort nécessaire pour s’intégrer, notamment par l’apprentissage du français et leur engagement à respecter le cadre légal suisse et genevois. Ils bénéficieraient pour cela de l’appui de l’Etat, des communes et des associations partenaires qui agiront sur mandat du Canton. En récompense de ses efforts, le migrant pourrait obtenir un permis C plus rapidement que les dix ans requis. A l’opposé, une mauvaise intégration risquerait d’être pénalisante, aboutissant au pire à la révocation d’un permis B.

Qui est concerné?

Libre circulation oblige, un tel dispositif ne saurait s’appliquer aux ressortissants de l’Union européenne. Seuls seraient concernés les extra-Européens. Mais pas tous. Rolin Wavre reconnaît qu’il n’est pas question de contraindre les membres de la Genève internationale. Le secrétaire général précise que la convention d’intégration cible deux catégories d’étrangers: ceux qui sont établis depuis longtemps mais qui ne maîtrisent toujours pas le français et ceux qui sont arrivés depuis peu.

Crainte de stigmatisation

Reste que l’avenir de ces conventions à Genève n’est pas encore écrit. Lors de la présentation d’un inventaire des actions menées en faveur de l’intégration, en novembre 2007, l’ancien conseiller d’Etat Laurent Moutinot avait fermement écarté l’idée de les utiliser car ils concerneraient finalement très peu de gens. La députée Verte Brigitte Schneider-Bidaux assure de son côté être favorable à des cours de français. «Mais, ajoute-t-elle, je refuserais des examens qui donneraient accès ou non à un permis.» Quant à la députée socialiste Anne Emery-Torracinta, elle dénonce les intentions cachées de la motion: «Il s’agit visiblement de créer deux catégories d’étrangers: ceux qui viennent des pays riches et ceux en provenance de pays pauvres, souvent musulmans.»

Source : TDG

Tandis que l'extrême droite achève sa réhabilitation dans l'espace politique, ses idées se sont enracinées dans l'opinion. Elles deviennent un bruit de fond auquel nous sommes en train de nous habituer. Pour reprendre la formule de Bertolt Brecht, cette ascension est cependant "résistible".

Le cœur de la pensée politique de l'extrême droite est la stigmatisation d'un ennemi intérieur que la Nation doit combattre en retrouvant son identité pour sortir du déclin. En France, sa dernière incarnation au pouvoir fut le régime de Vichy : les juifs, les francs-maçons et la classe politique républicaine étant tenus pour responsables de la débâcle de 1940, la France devait se redresser par la Révolution nationale et son triptyque "Travail, Famille, Patrie".

Du fait de son association d'alors avec l'extermination des juifs d'Europe, il lui aura ensuite fallu un demi-siècle pour retrouver une audience dans l'opinion, en remplaçant progressivement le juif par l'Arabe dans son canevas idéologique. Il lui reste cependant à estomper de la mémoire collective sa filiation pétainiste pour achever sa réhabilitation. Le récent retournement dialectique de Marine Le Pen, assimilant les prières de rue musulmanes à une occupation et son propre camp à la résistance, et sa stigmatisation de l'islam sous couvert de laïcité républicaine, sont à cet égard éloquents.

Parallèlement, les idées de l'extrême droite se sont enracinées dans l'opinion. Selon le baromètre politique français effectué par l'IFOP en 2007, un électeur sur deux estime qu'il y a trop d'immigrés en France, dont un tiers des électeurs de gauche, un électeur du centre sur deux et les deux tiers des électeurs de droite. Selon le panel électoral français effectué par la Sofres en 2002, un quart des électeurs croit à l'existence d'une hiérarchie des races, dont un électeur de gauche sur cinq, un quart des électeurs du centre et un tiers des électeurs de droite.

Par ailleurs, les trois quarts des électeurs ont une image négative de l'islam, dont sept électeurs de gauche sur dix, les trois quarts des électeurs du centre et quatre électeurs de droite sur cinq. Enfin, trois électeurs sur dix jugent que les juifs ont trop de pouvoir en France, dont un électeur de gauche sur cinq, trois électeurs du centre sur dix et un tiers des électeurs de droite.

LAISSER LE FN ENTRER DANS LE DÉBAT PUBLIC

Cette situation appelle une stratégie résolue de délepénisation, conduite avec sang-froid plutôt que dans un registre émotionnel. Paradoxalement, il faut d'abord laisser pleinement le Front national entrer dans le débat public : les deux tiers des sondés de 2007 n'ayant confiance ni dans la gauche ni dans la droite pour gouverner le pays, l'en tenir à l'écart lui offre le statut avantageux de parti antisystème.

Il faut ensuite déconstruire le mythe du péril immigré en mettant en avant des informations peu relayées : par exemple, selon l'étude dirigée en 2010 par Xavier Chojnicki pour le ministère des affaires sociales, le solde entre ce que l'Etat reçoit et verse aux immigrés est positif de 12,4 milliards d'euros en faveur de l'Etat. Il faut en outre assumer dans le débat public que compte tenu du vieillissement de sa population, la France a en fait besoin d'immigration pour que son système de retraites et d'Assurance-Maladie reste viable à long terme.

Il faut par ailleurs faire l'effort de démontrer l'inaptitude du Front national à gouverner : par exemple, son programme propose la suppression de l'impôt sur le revenu, qui représente un cinquième des ressources de l'Etat, et celle de la CSG, qui finance 17 % de la sécurité sociale. Enfin, il faut combattre vigoureusement les mouvements communautaristes et de fait antirépublicains, minoritaires parmi les immigrés mais qui permettent à l'extrême droite de stigmatiser l'ensemble de ces derniers.

Léopold Sédar Senghor disait que "les racistes sont des gens qui se trompent de colère". Réciproquement, ne nous trompons pas de riposte.

Thomas Guénolé, doctorant en science politique, secrétaire général du Club Jade (think-tank centriste)

14/1/2011

Source : Le Monde

À 73 ans, Le musicien-compositeur franco-marocain, installé en France depuis 1962, continue de produire des œuvres riches et contemporaines…Portrait

«Nous exigeons l'arrêt immédiat de la chasse au faciès et la garantie de la sécurité des immigrés dans leurs lieux de résidence », demande une dizaine d'associations marocaines. Cette sortie survient après les rafles qui frappent les migrants subsahariens à Rabat, Tanger, Fès, Oujda ou Casablanca. «Certains ont pu sortir après présentation d'un passeport ou d'une carte consulaire et d'autres ont connu le procédé de l'expulsion vers les frontières algériennes par Oujda, sans qu'ils aient été présentés devant un juge et aient pu défendre leur situation», ajoute ce collectif. Ceci survient à quelques jours du 16 janvier, journée mondiale du migrant et du réfugié.

Source: L'Observaterur du Maroc

Istanbul est la nouvelle destination pour des centaines de candidats marocains à l'immigration clandestine. Sans visa, avec des tarifs de vol Low Cost, l'escale en Turquie se poursuit par une percée par le nord de la Grèce. Récit du périple d'une dizaine de jeunes prêts à tout pour entrer en Europe…Suite

Vingt ans après la fermeture des derniers puits de mine du nord de la France, Abdellah Samate, natif du Souss (sud du Maroc), poursuit son combat pour que les e~;-Houillères du Nord accordent à ses compatriotes les mêmes droits qu'aux gueules noires françaises ou polonaises...Suite

Les réseaux. Telle doit être la nouvelle arme de frappe de la diaspora marocaine qualifiée, afin de contribuer pleinement à l'économie nationale. C'est du moins la recommandation d'un récent rapport d'Anima (un organisme de promotion de l'investissement en Méditerranée) intitulé: «Diasporas: passerelles pour l'investissement, l'entrepreneuriat et l'innovation en Méditerranée ». Selon les chiffres rapportés par Anima, la diaspora marocaine est loin d'être novice en matière de développement de réseaux…Suite

Depuis 2005, date des évènements dramatiques de Sebta et Melillia, le Maroc a adopté des mesures restrictives en matière de contrôle migratoire. C'est à partir de cette date également que les rafles et les expulsions des migrants dans plusieurs villes du Royaume, se sont intensifiées dans des conditions largement dénoncées par les organisations humanitaires. Le Maroc n'est pas seul responsable de ce drame mais le plus important reste de trouver des solutions.

Depuis le 28 décembre, des rafles “au faciès” frappent une nouvelle fois les migrants subsahariens résidents au Maroc, indique le communiqué d'un collectif regroupant 16 organisations de migrants et des organisations marocaines solidaires. De Rabat à Tanger en passant par Casablanca, Fès ou encore Oujda, “des centaines de migrants ont été arrêtés dans la rue sans avoir commis le moindre délit; parmi eux des femmes et des mineurs”, dénoncent-elles.

“Après un passage au commissariat, d’où certains ont pu sortir après présentation d’un passeport ou d’une carte consulaire, ils ont connu le procédé désormais devenu habituel de l’expulsion vers les frontières algériennes par Oujda, sans qu’ils aient été présentés devant un juge et aient pu défendre leur situation”, poursuit le communiqué.

“Entre le 19 août et le 10 septembre 2010, dans de nombreuses villes, les forces de l’ordre marocaines ont à plusieurs reprises, fait irruption dans les campements en ayant recours à des bulldozers, voire même à des hélicoptères comme à Nador, détruisant les tentes et les habitations des migrants”, rapporte sur son site l'ONG Médecins sans frontières (MSF).

Selon les estimations de MSF, au cours de ces rafles, 600 à 700 migrants ont été arrêtés et emmenés à la frontière algérienne. “On les a ensuite abandonnés à leur sort sans eau ni nourriture. Parmi eux, il y avait des femmes avec des enfants, des femmes enceintes et des personnes souffrant de blessures liées directement ou indirectement aux rafles ou souffrant de problèmes de santé. Ils n’ont eu d’autre choix que de retourner à pied à Oujda ou de tenter de passer la frontière algérienne”, écrit l'ONG.

Pas plus tard que lundi dernier, une nouvelle vague de rafles a eu lieu à Rabat cette fois, nous confie dans un entretien téléphonique, Lucile Daumas, membre de l'organisation ATTAC Maroc et du Réseau euro-africain sur l'immigration, qui suit de près ce dossier.

C'est que depuis 2005, date des évènements dramatiques de Sebta et Melilla qui avaient fait plus d'une dizaine de morts, des centaines de blessés et autant de déportés dans le désert qui seront par la suite expulsés, le Maroc -tout comme d'autres pays africains d'ailleurs-, a fini par adopter des mesures restrictives en matière de contrôle migratoire.

Le Maroc en tenaille entre les “frères” africains et l'UE

“Ce qui est déplorable dans cette histoire, c'est qu'il ne s'agit nullement d'une politique marocaine propre; cette une politique d'immigration dictée et imposée par l'Union Européenne à coup de fortes pressions pour que le Maroc signe un accord de réadmission global avec l'UE”, déplore Lucile Daumas.

Au lendemain des évènements de Sebta et Melilla, le Maroc est passé aux yeux des pays africains “frères”, comme étant devenu le “gendarme de l'Europe”, s'attirant les foudres de certains médias subsahariens.

Le Maroc pris en tenaille entre les “frères” subsahariens et l'UE, c'est le moins que l'on puisse dire! À l'époque, le quotidien national L’Économiste avait même évoqué dans un éditorial “la plus sale affaire que la diplomatie marocaine affronte”.

Hier nous avons tenté de joindre un responsable au sein du ministère de l'Intérieur pour de plus amples informations sur cette question migratoire hautement sensible, nos questions sont restées en suspens... Éternels obstacles administratifs!

Des délégations subsahariennes passives

Si les ONG dénoncent l'attitude marocaine, elles considèrent cependant comme principal coupable de cette situation l'UE surtout, mais aussi toutes ces délégations subsahariennes installées au Maroc qui restent passives face au sort réservé à leurs concitoyens.

“Nous sommes constamment en confrontation avec les ambassades des pays concernés parce qu'elles n'assurent pas leur rôle de défense de l'intégrité, de sécurité et de bien-être de leurs concitoyens”, raconte Fabien Yene.

“Durant le trajet, il arrive que des migrants égarent leurs pièces d'identité et ça devient un autre combat pour faire comprendre aux représentants des ambassades et consulats qu'untel est effectivement membre d'une telle communauté et d'ailleurs, souvent, ils n'essayent même pas de chercher”, poursuit-il.

Où se trouvent les solutions?

Les ONG exigent l'arrêt immédiat de la chasse au faciès et la garantie de la sécurité des immigrés dans leurs lieux de résidence, la délivrance de cartes de séjour à tous les migrants dès lors qu'ils sont possesseurs de carte de réfugiés, ou en mesure de garantir leurs moyens de subsistance.

Elles exigent également que les ambassades des pays concernés assurent leur rôle.

Ce qu'elles proposent? “Qu'un véritable débat soit lancé pour permettre au Maroc et aux autres pays africains de définir leur propre vision et leur propre politique concernant les migrations et de refuser le diktat des politiques des gouvernements de l’Union européenne”.

Mais plus encore, ne faudrait-il pas revenir à la source du problème? C'est-à-dire que les dirigeants africains puissent assurer un minimum de stabilité politique et des conditions socio-économiques décentes et viables à leurs citoyens?

Dimanche 16 janvier sera la Journée mondiale du migrant et du réfugié (troisième du genre dans l'année), l'occasion peut-être pour nos autorités de revoir leur copie en matière de politique migratoire et surtout de restituer à ces centaines de personnes, leurs droits les plus élémentaires.

14/1/1211

Source : Aufait

Pour avoir assimilé les prières de rue des musulmans en France à l'Occupation allemande, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Lyon, a indiqué jeudi le Parquet.

Cette enquête fait suite au dépôt de plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) qui avait estimé que ces propos constituent "le délit de la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur appartenance ou non appartenance à religion déterminée". "Si la matérialité de (ces) propos est constituée, Marine Le Pen s'exposera à des poursuites judiciaires", a indiqué le procureur de Lyon, Marc désert.

Marine Le Pen avait créé le scandale au début du mois de décembre, en faisant un parallèle entre l'Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et les musulmans qui, dans certains endroits, prient dans les rues en France, faute de place dans les mosquées. "C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants", avait-elle déclaré.

La première responsable du Parti socialiste, Martine Aubry, s'est dite "choquée" par ces déclarations et a estimé que Marine Le Pen "reprend les accents de son père dans des buts purement clientélistes et en renvoyant aux marges de notre République des hommes et des femmes qui ont toute leur place et qui ont le droit de croire comme on a le droit de ne pas croire ou d'avoir une autre religion".

13 Janvier 2011

Source : Atals info

Le calendrier amazigh est bien distinct du calendrier grégorien et du calendrier musulman. Et ce 12 janvier, c'est le nouvel an. Bonne année à tous nos lecteurs amazighs!

Non seulement 12 jours font l’écart entre le calendrier amazigh et le calendrier grégorien, mais l’année 2011 équivaut à l’année 2961 chez les Imazighen.

Connu aussi sous le nom « fellahi » en arabe ce qui signifie « paysan », ce calendrier est traditionnellement agraire parce qu’on l’employait principalement pour régler les travaux agricoles saisonniers, dans les régions de l’Afrique du nord.

La particularité du calendrier amazigh ou agraire, est qu’il se base sur les positionnements de la lune et du soleil, ainsi que sur les changements des saisons afin de surveiller les cycles de végétations  propices à l’agriculture.

Le jour de l’an, appelé « yennayer » , est traditionnellement célébré par les Amazighs avec un repas copieux préparé avec des aliments spéciaux qui différent d’un région à une autre. Un repas moins copieux ne laisserait rien présager de bon pour la nouvelle année... tout comme un bon repas ne peut que être suivi d'une année de bonnes fortunes.

Aujourd'hui, le repas de « yennayer » est encore d'usage dans certaines régions d’Algérie et d'Afrique du nord, où est fêté le passage d’une nouvelle porte de l’année : « tabburt useggwass ». Comme à l'occasion des jours de l'an de tous les autres calendriers l'on souhaite une année prospère et riche, une bonne année : assegas amegaz!

Source : Yabiladi

Le Front national fait toujours figure d' « épouvantai1» dans le paysage politique français. Mais une progression de l'adhésion à ses idées est constatée entre janvier2010 et janvier2011…Suite

Le parlement grec a adopté mercredi une loi réformant les procédures de droit d'asile en Grèce, souvent critiquée pour violation des droits des réfugiés, notamment dans le but de mieux lutter contre l'afflux dans le pays de migrants irréguliers.

Le texte soustrait la compétence sur la droit d'asile à la police, via la création d'un "Service d'asile"; il met en place une procédure d'examen en appel des demandes rejetées, alors que 47.000 demandes d'asile sont actuellement en souffrance, certaines depuis plus de cinq ans.

Ces réformes étaient réclamées par le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU et la Commission européenne, alors que la Grèce bat le record des refus d'asile en Europe, avec moins de 1% des demandes acceptées.

Mais, comme l'a souligné Christos Papoutsis, le ministre en charge du dossier, la loi vise aussi à doter le pays de moyens de lutter contre l'immigration clandestine: elle permet un tri au terme duquel les migrants irréguliers, estimés à 350.000 dans le pays, "seront rapatriés volontairement ou expulsés".

"C'est une question qui concerne la cohésion de la société grecque", a lancé peu avant le vote M. Papoutsis, attaché ces dernières semaines à durcir la gestion migratoire, à la fois sous pression des partenaires européens et face à la montée de l'hostilité aux migrants dans le pays.

"La plupart des migrants sont conduits à l'illégalité, à la criminalité, à la prostitution (...) car la Grèce ne dispose par des moyens de les prendre en charge et la misère en fait des victimes", a-t-il ajouté. Il a également défendu son projet, annoncé début janvier, de construire une clôture à la frontière terrestre gréco-turque.

Devenue du fait de sa géographie la principale porte d'entrée de l'immigration irrégulière en Europe, la Grèce réclame également la révision des règles européennes dites Dublin II, qui limitent les procédures d'asile au pays d'entrée.

12/1/2011

Source : AFP

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