lundi 8 juillet 2024 22:27

Nouvel épisode dans la série «les expressions que le Président n’a jamais prononcées (mais en fait si)». Après avoir assuré le 29 janvier qu’ il n’avait «jamais» prononcé le mot TVA sociale, Nicolas Sarkozy a récidivé mercredi soir sur TF1, lors de sa déclaration de candidature, à propos de l’«immigration zéro»:
Le chef de l’Etat n’a jamais été pour l’immigration zéro... sauf quand il était pour. Certes cela date un peu (le début des années 90). Mais il est alors bien question de «quota zéro d’immigration» et de «beaucoup de propositions qu’il [Jean-Marie Le Pen] fait qui sont les nôtres». Dont celle-là.
Par ailleurs, précisons que, si c’est François Hollande qui était visé, le programme du candidat socialiste ne prévoit pas de «régulariser tout le monde». Voici l’extrait concerné de ses «60 engagements»: «Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin. Je sécuriserai l’immigration légale. Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs.»
16/2/2012
Source : Libération

Salon international du livre (Siel), qui e pouruit à Casablanca jusqu’au dimanche 19 février, connaît une grande affluence. Une riche programmation ponctue en effet le Siel avec plus d’une cinquantaine de conférence et rencontre en attendant le dernier week-end du al on qui va attirer de foule…Suite

Mauvaise nouvelle pour Nouredine Rachedi. Après plus de trois ans d’attente, le tribunal correctionnel de Versailles a prononcé la relaxe pour ses deux agresseurs « au bénéfice du doute », a-t-on appris mardi 14 février.
Le dossier était pourtant solide malgré les dénégations des prévenus, jugés pour « violence en réunion à raison de l'appartenance religieuse » lors de leur procès qui s’est tenu le 31 janvier dernier. Ces derniers sont en effet accusés d'avoir lynché M. Rachedi en raison de son appartenance à l'islam dans la nuit du 24 au 25 juillet 2008 à Guyancourt (Yvelines).
Joint par Saphirnews, M. Rachedi n'a pas caché sa déception et a déclaré qu’il se réserve le droit de faire appel dans un délai de 10 jours après le prononcé du jugement si le procureur ne fait pas lui-même appel de la décision.
14/2/2012, Hanan Ben Rhouma
Source : Saphir news

Dans le cadre du partenariat et du jumelage entre la Région de l'Oriental et la Région de la Champagne-Ardenne, je vous informe que lors du Salon Classe-Export à Reims en France, le 21 février, une conférence dédiée à la Région de l'Oriental sera animée par les experts de la CNUCED (Conférences des Nations Unies pour le Commerce et le Développement) et des hauts cadres de l'Agence de l'Oriental.  
A cette occasion, l'Agence de l'Orienal animera aussi le stand 8, pour présenter les potentialités économiques de la région. Nous vous invitons à nous visiter, nous serons à votre écoute et à votre service. Consulter le programme. Consulter le programme

Nouveauté marquante du SIEL 2012, des débats qui collent à l’actualité politique avec un point fort : le « Printemps arabe ». Au cœur de ce patchwork culturel, un stand de 400 m² attire plus de monde et vibre depuis le 10 février sur le rythme d’un agenda assez chargé. Initié par un quarto d’organismes ; ce stand commun réuni le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) le Conseil de la concurrence (CC), le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC).
Au programme, près de 250 participants issus du Maroc et d'une vingtaine de pays. Une feuille de route qui s'articule autour de dédicaces, échanges, débats et soirées nocturnes autour des thèmes : « Ecritures au féminin, L’immigration dans tous ses Etats, Le café des droits, Printemps arabes, Histoire et mémoire, gouvernance et démocratie participative»
Observateurs et acteurs politiques venant de Syrie, du Yémen, de Tunisie, de Libye et d'Egypte, mais aussi de France, de Suisse et des Etats-Unis font le bilan des soulèvements qui secouent la région arabe. Les matinées sont consacrées à la jeunesse et le public scolaire avec des animations spécifiques.
Dans une déclaration commune, les Présidents, Abdesselam Aboudrar (ICPC), Abdelali Benamour (CC) et Driss El Yazami (CNDH/ CCME) soulignent « qu'en conjuguant leurs efforts, les quatre institutions entendent célébrer avec le public et les exposants cette grande fête populaire de la culture et de la citoyenneté. Et de souligner : « C'est par l'éducation et le savoir, la fréquentation du livre, la création libre et sans entraves, que l'avenir de ce pays se construit. Nos institutions se devaient d'être au rendez-vous avec cet élan populaire".
Des rencontres littéraires organisés par la Ville de Casablanca et les instituts français et espagnol Cervantès de Casablanca, des concerts, des lectures et des spectacles sont proposés tout au long du SIEL.
Au Diwan de Bab Al Bahr dans l’ancienne médina, l’Institut français organise tous les soirs ses nocturnes, ses faits de ballades, des chants et des causeries littéraires. Quant à l’Institut Cervantès, il donne par une exposition bibliographique sur les œuvres et le parcours d’écrivains espagnols et marocains en langue espagnole, tels que Jorge Carrion, Isaac Rosa, Manuel Vilas, Mohamed Sibari et Mohamed Lahchiri.
16/2/2012
Source : Atlas info

L'Association catalane pour la coopération et le développement (ACDC) a annoncé, mercredi, le lancement d'une campagne de lutte contre les préjugés et stéréotypes dont sont victimes les immigrés à Lérida, une région agricole qui abrite une forte main d'Âœuvre marocaine.
Cette campagne qui bénéficie du soutien de plusieurs corporations professionnelles s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de mobilisation visant à lutter contre le racisme et à promouvoir la cohésion sociale dans cette province catalane, a indiqué une responsable de l'ACDC dans une conférence de presse.
Ainsi, des dépliants contenant des données sur l'immigration ont été affichés dans les commerces et espaces publics de la région pour corriger certains préjugés et idées reçues sur les immigrés relayés au sein de la société catalane, a précisé Johana Villarraga, chargée de cette campagne.
La crise économique a entrainé une "prolifération" des préjugés à l'encontre des immigrés, a constaté pour sa part la présidente de l'ACD à Lérida, Lourdes Santiago, ajoutant que les étrangers sont souvent victimes de discrimination à l'embauche de la part des employés.
Selon des données publiées récemment par le gouvernement catalan, 27,5 pc des immigrés sont exposés au risque de pauvreté contre seulement 15,6 pc pour les Catalans de souche. Les expatriés qui reçoivent des aides sociales représentent moins de 50 pc de l'ensemble des bénéficiaires des allocations dans cette communauté autonome, selon la même source.
Six bourses de cantine scolaire sur dix sont accordés aux enfants nés de parents espagnols, alors que l'accès des élèves étrangers à ces bourses demeure très limité.
La Catalogne, l'une des régions les plus riches d'Espagne, abrite près de 230.000 ressortissants marocains, soit la plus forte communauté étrangère.
15/02/2012
Source : MAPF

En Russie, la campagne électorale bat son plein pour les cinq prétendants au Kremlin. Parmi les sujets phares de cette campagne : la question de l'identité nationale et des migrations. Vladimir Poutine a proposé, s'il était élu, de renforcer la législation sur l'immigration et de maintenir un contrôle strict des régions par Moscou. Un discours qui a des chances de faire mouche, dans un pays où les idées nationalistes séduisent une bonne partie de la population.
15/2/2012, Anastasia Becchio
Source : RFI

Des étrangers ont été mis en cause dans près d'un vol sur six en 2011 (17,3%, contre 12,8% en 2006), selon un rapport publié mercredi, jour de l'annonce de la candidature à la présidentielle de Nicolas Sarkozy, dont l'immigration devrait être un axe de campagne. ( © AFP Martin Bureau)
PARIS (AFP) - Des étrangers ont été mis en cause dans près d'un vol sur six en 2011 (17,3%, contre 12,8% en 2006), selon un rapport publié mercredi, jour de l'annonce de la candidature à la présidentielle de Nicolas Sarkozy, dont l'immigration devrait être un axe de campagne.
Selon cette étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), commandée par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, sur près de 306.000 "mis en cause" par la police et la gendarmerie en France, pour des vols ou dégradations, 17,3% sont des étrangers.
Ce chiffre est rendu public au lendemain de l'annonce de l'examen le 1er mars à l'Assemblée nationale d'un projet de loi UMP inspiré par la place Beauvau et tendant à augmenter les expulsions d'étrangers condamnés. Depuis fin décembre, Claude Guéant pointe du doigt "une délinquance étrangère supérieure à la moyenne enregistrée dans notre pays".
Aux yeux du Monsieur Sécurité du candidat socialiste François Hollande, François Rebsamen, pour qui "il n'y a pas de hasard en politique", la publication de cette étude, à deux mois de la présidentielle, "imprime l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy d'un parfum nauséabond".
Si l'Intérieur, contacté par l'AFP, n'a pas immédiatement réagi, le député UMP Eric Ciotti a salué la "confirmation" d'une "surreprésentation" des étrangers, notamment des Roumains, dans la délinquance. A ses yeux, ce travail "balaie la polémique un peu ridicule après le discours de Grenoble", prononcé à l'été 2010 par Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat y établissait pour la première fois un lien entre délinquance et immigration.
Louis Aliot, vice-président du FN, a salué le fait que, pour "la première fois", "un organisme officiel pointe la corrélation" entre "immigration et insécurité" et "ouvre les yeux de tous nos compatriotes sur les méfaits d’une immigration massive et incontrôlée".
L'étude détaille la "part des étrangers" dans plusieurs catégories d'infractions, à partir des statistiques officielles.
Pour les violences aux personnes par exemple, point noir depuis quelques années, elle est de 12,4%, un chiffre en baisse par rapport à 2006 (14,2%). Pour les atteintes aux biens, elle est en revanche en hausse (12,8% à 17,3%).
Sur la base de deux fichiers de police et de gendarmerie, le Stic et la BNSD, l'ONDRP a également tenté de définir l'âge, le sexe et la nationalité des étrangers "mis en cause" entre 2008 et 2010.
D'après le Stic -un fichier contesté, notamment par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil)-, le nombre de Roumains a "plus que doublé" pour cette période. Il a augmenté "de près de 95%", selon la BNSD.
"Le nombre de personnes de nationalités de l'ex-Yougoslavie mises en cause pour vols s'est accru de plus de 65%" pour la police, "de plus de 90%" pour les gendarmes.
Selon le Stic, il y a une augmentation globale d'environ 40% du nombre d'étrangers "mis en cause" par la police sur cette période. Cette "tendance à la hausse" concerne aussi "les mis en cause pour vols d'autres nationalités", affirme l'ONDRP, citant les Algériens ou les Tunisiens.
En 2010, selon la Chancellerie, 79.829 des 628.039 condamnations ont été prononcées contre des étrangers (y compris de l'UE), soit une part de 12,7%. Dans son recensement de 2008, l'Insee estime que les étrangers en situation régulière représentent un peu moins de 6% de la population française totale.
Le criminologue Alain Bauer, président de l'ONDRP, comme d'autres sociologues tel Sébastian Roché (CNRS), mettent en garde contre "l'interprétation" des chiffres. Pour Sébastian Roché, ils peuvent conduire à comparer "deux populations qui ne sont pas comparables", les étrangers étant "plus pauvres", "plus urbains" et dotés d'"un niveau scolaire plus faible".  (Consulter le rapport)
15/2/2012
Source : Libération/ AFP

Le parti suisse UDC (droite populiste), a déposé mardi à Berne à la Chancellerie fédérale son initiative "contre l'immigration de masse", un texte signé par 136.195 personnes.
Avec son texte, l'UDC veut "ouvrir le débat sur l'immigration" que les autorités fédérales ont voulu empêcher, a déclaré le président du parti Toni Brunner devant la Chancellerie fédérale, avant la remise du paquet de signatures. Si cette initiative est déclarée recevable par les autorités, le gouvernement est obligé d'organiser une votation populaire à ce sujet. L'UDC veut introduire des plafonds annuels et des contingents pour les autorisations de séjours en Suisse, qui seront aussi appliqués aux frontaliers et aux requérants d'asile, selon le communiqué du parti. L'initiative veut également instaurer le système de la préférence nationale sur le marché de l'emploi. Les quotas pour les étrangers travaillant en Suisse devront être fixés en fonction des intérêts économiques du pays, ajoute encore le texte. Il a fallu sept mois à l'UDC pour rassembler le nombre de signatures requis, soit 100.000. Le texte a cependant suscité beaucoup plus d'engouement en Suisse alémanique qu'en Suisse francophone. Selon les chiffres du parti, environ 21.500 signatures ont été rassemblées dans les cantons francophones, contre près de 109.900 en Suisse alémanique. Au Tessin, environ 4.800 personnes ont soutenu l'initiative. Le patronat suisse, Economiesuisse, a aussitôt réagi mardi au dépôt de l'initiative en rappelant qu'elle "remettrait en question les accords bilatéraux avec la Suisse", selon un communiqué. Une telle initiative "nuirait à la place économique suisse" et "menacerait la prospérité", selon l'organisation professionnelle. (GFR)
14/2/2012
Source : Levif/Belga

Le Conseil d'Etat a enjoint au ministère de l'Intérieur d'autoriser le retour en France d'un Algérien expulsé en mars 2009 à l'âge de 71 ans, après avoir vécu trente-cinq ans dans l'Hexagone où réside sa famille, selon une décision consultée mercredi par l'AFP.
La plus haute juridiction administrative a notamment estimé que la "note blanche" des services secrets sur laquelle l'administration se fondait pour s'opposer au retour en France de Larbi B. n'était pas suffisante pour établir la menace d'"un trouble à l'ordre public".
Selon cette décision rendue début février, le ministère de l'Intérieur dispose d'un mois pour délivrer un visa long séjour au requérant, "sous astreinte de 100 euros par jour de retard".
"La justice vient de reconnaître que mon client a été injustement séparé de sa famille depuis trois ans et renvoyé dans un pays où il n'avait aucune attache et vivait dans des conditions indignes", a commenté son avocate, Me Férielle Kati.
Arrivé en 1972 en France où sont nés plusieurs de ses enfants, Larbi B. avait été condamné en 1997 à cinq ans de prison et à dix ans d'interdiction du territoire, notamment pour association de malfaiteurs.
A sa sortie de prison, il avait été frappé par un arrêté d'expulsion qui ne sera exécuté qu'onze ans plus tard, en mars 2009.
Jugeant ce délai excessif, le juge administratif avait ordonné courant 2009 la "suspension" de l'arrêté et sommé l'administration de tout faire pour permettre son retour en France. Mais en décembre 2009, sa demande de visa avait été rejetée.
Selon le Conseil d'Etat, ce refus "a porté une atteinte excessive" au droit de Larbi B. à sa vie privée et familiale.
La haute juridiction a notamment insisté sur "le caractère très ancien des faits" reprochés au requérant et sur "l'absence de tout autre justification par l'administration des troubles pour l'ordre public" que son retour en France risquerait d'entraîner.
15/2/2012
Source : AFP

Le gouvernement a décidé mercredi, en Conseil des ministres, de créer auprès du ministre de l'Intérieur, un "délégué interministériel" pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
Ce poste "sera pourvu lors d'un prochain Conseil des ministres", a dit à l'AFP Pierre-Henry Brandet, le porte-parole de l'Intérieur.
La lutte "pour l'égalité entre les êtres humains et contre toute forme de discrimination est depuis deux siècles au fondement de notre pacte républicain; dans cette ligne, la lutte contre le racisme et l'antisémitisme constitue une priorité essentielle de l'action du Gouvernement", selon le communiqué du Conseil.
C'est pour "renforcer l'efficacité de cette politique, (que) le gouvernement (a) estimé indispensable de confier à un haut responsable de l'administration la mission d'assurer au quotidien l'animation du travail interministériel et la cohérence de l'action de l'Etat sur le terrain".
Si, "sur le plan répressif, notre pays s'est progressivement doté d'un dispositif pénal qui, au niveau international, est exemplaire", poursuit le communiqué, "la lutte contre l'intolérance et la xénophobie passe aussi, en amont, par une politique éducative, culturelle, sportive qui aborde tous les aspects de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et promeut concrètement l'égalité des chances".
Il s'agit d'une "démarche globale (...) définie dans le plan national d'action contre le racisme et l'antisémitisme qui fixe, pour la période 2012-2014, le programme d'actions des pouvoirs publics en la matière".
Le nouveau délégué interministériel aura à "jouer un rôle d'impulsion, de proposition et d'évaluation", il sera l'"interlocuteur privilégié de l'ensemble des acteurs, qu'il s'agisse des administrations publiques, de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, du Défenseur des droits ou des associations".
15/2/2012
Source : AFP

Une émissaire de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) entame mercredi une visite de quatre jours au Maroc, en perspective de son prochain rapport sur le Statut des femmes au Sud de la Méditerranée, a-t-on appris mardi auprès de l'APCE à Strasbourg (Est de la France).
La sénatrice socialiste belge Fatiha Saïdi, membre de la Commission sur l'égalité et la non-discrimination de l'APCE, "effectuera une visite d'information à Casablanca et Rabat, du 15 au 18 février", dans le cadre de la préparation de son rapport sur "l'égalité des sexes et le statut des femmes dans le voisinage méridional du Conseil de l'Europe", a-t-on précisé de même source.
Après une participation lors du Salon du Livre de Casablanca à un débat sur "l'immigration dans tous ses Etats - Les Marocains du monde dans la nouvelle Constitution", Mme Saïdi devrait rencontrer notamment à Rabat le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saad Dine El Otmani, et la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme Bassima Hakkaoui.
La sénatrice aura également des entretiens avec des membres de la Chambre des Conseillers et des représentants de la société civile et des institutions de protection des droits de l'homme.
L'APCE qui réunit 318 parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, instance distincte de l'Union européenne visant à soutenir la démocratie, avait accordé, le 21 juin dernier, au Maroc le statut de "Partenaire pour la démocratie" destiné à "établir une coopération institutionnelle avec les parlements des Etats non membres des régions voisines".
14/02/2012
Source : MAPF

Près de 53.000 personnes ont visité le 2ème Salon de l'immobilier et de l'art de vivre marocains "SMAP expo Bruxelles", qui s'est tenu du 10 au 12 février dans la capitale européenne, a-t-on appris mardi auprès des organisateurs.
Avec un tel niveau de fréquentation en trois jours, et au vu des résultats enregistrés, cette deuxième édition a été un véritable succès et a tenu toutes ses promesses, se félicite le "Smapgroup", qui a organisé cet événement avec le soutien des ministères de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville et celui des Marocains résidant à l'étranger (MRE).
Confortés par le succès de la précédente édition, qui a connu une grande affluence avec près de 45.000 visiteurs, les organisateurs avaient tablé sur une édition 2012 encore "plus prometteuse", placée sous le signe de "l'excellence" et de "la performance".
Même ton de satisfaction affiché auprès des exposants, dont plusieurs ont réussi à conclure des transactions, et qui se réjouissent de l'engouement et de l'intérêt suscité par cet événement auprès d'une clientèle nombreuse et intéressée par l'offre attractive et variée des produits immobiliers.
La clientèle est essentiellement composée de Marocains désirant acquérir un bien immobilier dans leur pays d'origine mais aussi d'Européens désirant investir au Maroc.
Les promoteurs immobiliers, venus des différentes régions du Royaume, ont proposé aux visiteurs des produits de qualité avec des prix compétitifs et des offres spécial Salon, aussi bien pour le logement social que pour les biens moyen et haut standing.
Inauguré vendredi dernier par l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, M. Samir Addahre, ce Salon a réuni au Parc des Expositions "Brussels Expo", sur une superficie de 15.000 m2, une cinquantaine d'exposants, représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, et concentrant ainsi dans un espace unique l'intégralité de l'information nécessaire pour la concrétisation de tout type de projet d'achat et d'investissement immobilier au Maroc.
Des conférences sur des questions de l'immobilier, ainsi que des animations, des concours et des concerts pour le plaisir de la communauté marocaine, ont été organisés, dans le cadre de cette manifestation culturelle et conviviale.
Bruxelles a été la première étape du "SMAP Road Show 2012" qui poursuivra son chemin à Amsterdam (28 au 30 avril), Paris (17-20 mai), Milan (8-10 juin) et à Abou Dhabi (7 et 8 décembre), autour du même thème alliant l'immobilier et l'Art de vivre marocains.
14/02/2012
Source : MAPF

Rien ne semble déstabiliser la bonne tenue des transferts des Marocains résidant à l'étranger. Pour 2011, ils ont augmenté de 7,6% par rapport à l’année précédente, atteignant ainsi plus de 58,5 milliards de DH, selon l'Office des changes. Rappelons qu'en 2009, ces tranferts avaient fortement baissé (4,56 milliards de DH). Cette hausse des transferts des MRE en 2011 s'explique selon l'Office des changes par "la reprise économique dans la zone euro, où réside la majorité des Marocains travaillant à l'étranger et qui a eu des effets positifs sur les transferts à partir de 2010". En ce qui concerne les avoirs extérieurs nets du Maroc (réserves en devises), ils ont régressé de 12,4 % en 2011, pour atteindre 168,8 MMDH contre 192,6 MMDH en 2010. Ce recul s’explique en grande partie par la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib, qui sont passés d'environ 187,7 MMDH à fin 2010 à 166,8 MMDH un an après. Notons que les réserves nettes en devises sont établies selon la nouvelle méthodologie des statistiques monétaires, mise en oeuvre par Bank Al Maghrib incluant les avoirs nets de la Banque centrale et des autres institutions de dépôts.
13/2/2012
Source : Les Echos.ma

Il y a les chiffres, bruts, qui paraissent sans appel: entre 2006 et 2011, la part des étrangers parmi les mis en cause pour atteintes aux biens (vols et cambriolages) par la police ou la gendarmerie est passée de 12,8% à 17,3%. Cela représente environ 12000 mis en cause de plus en 2011 (52751 au total) par rapport à 2006. Ces statistiques sont issues du dernier “Grand Angle” de l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP), publié mercredi 15 février, et consacré aux “Français et étrangers mis en cause par la police et la gendarmerie”.
Et puis il y a les précautions d’usage, peut-être encore plus nombreuses qu’à l’habitude. C’est que le sujet est sensible, et que l’étude a été médiatisée par le ministre de l’intérieur lui même. En décembre 2011, Claude Guéant avait annoncé la publication pour janvier de ce travail attendu de longue date par les spécialistes. Las, vu la complexité du sujet, l’ONDRP n’a pas accéléré le pas, mais il l’a un peu ralenti sur le finish, puisqu’il a attendu le retour du ministre en déplacement aux Antilles, pour sortir son travail.
Car pour la première fois, l'Observatoire publie également la répartition des mis en cause par nationalité. Pour cela, il a recoupé les données de l’état 4001, la base statistique du ministère de l’intérieur, et les données issues des fichiers de police et de gendarmerie. Le résultat va dans le sens de M. Guéant: le nombre de mis en cause venus de Roumanie a très fortement augmenté entre 2008 et 2010 (+144,5% pour les vols sans violences, +168,1% pour les vols avec effraction et +153% pour les vols à la tire dans la zone police). Logiquement, leur part a donc doublé pour les vols, de 2,8% à 5,5%, pour atteindre 9329 mis en cause par la police. Plus généralement, le nombre d’étrangers s’est fortement accru pour les cambriolages (+73,9%), les vols à la tire (+130,4%) et les vols à l’étalage (+39,3%).
PRÉCAUTIONS
Mais l’ONDRP assortit son constat de précautions exposées minutieusement. Pour commencer, il faut résister à la tentation de vouloir comparer la population des mis en cause avec la population générale: ainsi les étrangers, qui ne constituent que 5,8% de la population en France, seraient surreprésentés parmi les délinquants. Sauf que, parmi les mis en cause, il y a des “doubles comptes”, c’est à dire la même personne, mais interpellée plusieurs fois (ce qui n’est pas rare pour les petits vols dont il est question), et que parmi les mis en cause, il y a des personnes qui ne rentrent pas dans le recensement de l’Insee, sans-papiers, mais aussi résidents à l’étranger, tout simplement. “On ne peut pas comparer (la part des étrangers) au sein des mis en cause à la part des étrangers au sein de la population de la France”, conclut l’étude.
Ensuite, le “mise en cause” n’est pas l’auteur du délit, mais le suspect interpellé par les services de police ou de gendarmerie. Or l’ONDRP estime que moins de 40% des vols et tentatives font l’objet d’une plainte et, une fois la plainte déposée, seuls 15% d’entre eux sont élucidés. Conclusion: “La population formée par les personnes mises en cause pour vols par la police ou la gendarmerie n’est pas nécessairement représentative de celle de la population d’auteurs.” Il s’agit de ceux qui se laissent attraper.
L’Observatoire reconnaît enfin qu’il peut “exister un effet grossissant qui ferait qu’une population jouant un rôle croissant parmi les auteurs de vols apparaîtrait d’autant plus fortement parmi les mis en cause que la police et la gendarmerie auraient concentré sur elle leur action d’élucidation”. Ce que Christian Mouhanna, sociologue et directeur-adjoint du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), appelle “une prophétie autoréalisatrice”: “Si le ministre insiste sur un certain type de délinquance, l’institution va produire plus de chiffre sur cette délinquance.” Difficile de ne pas penser, effectivement, à l’accent mis sur la délinquance des mineurs roumains, quand on constate que de 844 jeunes filles étrangères de 13 à 15 ans mises en cause pour vol par la police en 2008, on est passé à 2311 en 2010.
Christophe Soullez, de l’ONDRP, préfère parler d’un “ciblage lié aux constatations faites par les policiers et les gendarmes dans leur pratique professionnelle”. Il viendrait “se conjuguer avec la réalité d’une proportion de plus en plus importante d’auteurs étrangers”. “Parmi les facteurs pouvant amplifier le phénomène, on peut citer le cas des vols dont les mis en cause sont le plus souvent identifiés en situation de flagrance, comme les vols à l’étalage ou les vols à la tire. Pour ceux-ci, un ciblage de certaines populations d’auteurs peut avoir un fort impact sur leur part au sein des mis en cause”, explique l’étude. Toutefois, face à une évolution des mis en cause “de forte intensité s’étant déroulée sur un temps court, on peut faire l’hypothèse qu’elle fait écho à une évolution qui a concerné les auteurs”, relève l’ONDRP.
Quoiqu’il en soit, la proposition de loi du député UMP Jean-Paul Garraud, impulsée par le ministre en décembre 2011, qui durcit la peine complémentaire d’interdiction du territoire, poursuit son bonhomme de chemin. Elle doit être examinée le 1er mars, sans grande chance d’aboutir avant la fin de la session parlementaire, le 7.
15/2/2012
Source : Le Monde
Etudiants étrangers : la nouvelle circulaire Guéant, "un coup de bluff"
Selon Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai, la nou¬velle cir¬cu¬laire Guéant n'a rien changé à la situa¬tion des étudiants étran¬gers sou¬hai¬tant tra¬vailler en France.
La nou¬velle cir¬cu¬laire Guéant enca¬drant les moda¬li¬tés d'emploi des étudiants étran¬gers en France, n'a "abso¬lu¬ment pas" amélioré la situa¬tion, selon Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai. En effet, si la nou¬velle ver¬sion de la cir¬cu¬laire a été com¬mu¬ni¬quée le 12 jan¬vier, sa publi¬ca¬tion offi¬cielle sur le site du minis¬tère de l'Intérieur est beau-coup plus récente.
"Dans les pré¬fec¬tures de région et de dépar¬te¬ment, la situa¬tion n'a pas changé, dénonce Fatma Chouaieb. Les étudiants qui s'y pré¬sentent se voient répondre qu'aucun nou¬veau texte n'a été reçu et que les ser¬vices sont « dans l'attente »."
Même à Paris, où un canal spé¬cial pour les étudiants étran¬gers a été ouvert, les dis¬po¬si¬tions de la nou¬velle cir¬cu¬laire Guéant ne sont pas appli¬quées. Fatma Chouaieb cite notam¬ment l'examen par les pré¬fets du "lieu des études secon-daires de l'étudiant", de la "maî¬trise d'une langue" ou de "la connais¬sance d'une culture", pour déli¬vrer les visas de travail.
Selon la jeune fille, les res¬pon¬sables des rela¬tions inter¬na¬tio¬nales dans les écoles, les uni¬ver¬si¬tés et les pré¬pas se font "beau¬coup de souci" quant aux retom¬bées. En effet, "les ins¬crip¬tions baissent for¬te¬ment, notam¬ment en ce qui concerne les Chinois et les Marocains".
"Le gou¬ver¬ne¬ment a joué sur un énorme effet de com¬mu¬ni¬ca¬tion, qui a très bien réussi puisqu'on ne parle plus du tout de la ques¬tion des étudiants étran¬gers. C'est un coup de bluff ! dénonce Fatma Chouaieb. Au Collectif, nous avions eu une lueur d'espoir avec la seconde cir¬cu¬laire [...], mais sur le ter¬rain, elle n'a pas été sui¬vie d'effets. [...]Il faut reti¬rer cette cir¬cu¬laire Guéant [...] et don¬ner des ins¬truc¬tions bien plus pré¬cises et urgentes aux préfets".
14/2/2012
Source :Vousnousils/AEF

A moins de trois mois de la présidentielle, le gouvernement a imposé de nouvelles conditions d'obtention de la nationalité. Une manière de remettre l'immigration au centre du jeu.
Le 30 janvier, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a signé le décret «relatif au niveau et à l’évaluation de la connaissance de l’histoire, de la culture et de la société française requis des postulants à la nationalité française». A deux mois des élections présidentielles, ce décret a des relents d'«identité nationale» version 2007.
On s’en souvient: le candidat Nicolas Sarkozy avait fait de ce thème et de la création du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale l’un des piliers de son programme. Cinq ans plus tard, le durcissement des conditions d’accès à la nationalité doit venir renforcer l’image du candidat (pas encore déclaré) à sa propre succession. De quoi rassurer ses électeurs et, surtout, courtiser ceux du Front national.
Une évaluation de «l’assimilation»
Pour les ressortissants étrangers souhaitant obtenir la nationalité française, ce décret, qui fait suite à ce qu’annonçait déjà la loi votée en juin 2011, introduit des conditions inédites.
D’une part, ils devront attester de leur niveau de connaissance de la langue française. Jusqu’ici, un entretien oral avec un fonctionnaire permettait d’évaluer le niveau de français; désormais, il faudra prouver que l’on possède au moins le niveau B1 du Cadre européen commun de référence pour les langues. Le demandeur devra donc présenter un diplôme ou, s’il n’en a pas, obtenir une attestation auprès d’un des organismes «reconnus par l’Etat comme aptes à assurer une formation labellisée "français langue d’intégration"». Cette exigence introduit donc une nouveauté de taille, qui vient s’ajouter aux autres exigences déjà en vigueur: pour obtenir la nationalité française, il faudrait désormais être diplômé!
Par ailleurs, il devra «justifier d’une connaissance de l’histoire, de la culture et de la société françaises» équivalente au niveau d’un élève sortant de l’école primaire. Au cours d’un entretien individuel, le demandeur se verra donc administrer un questionnaire à choix multiple.
Les châteaux de la Loire et Michel Platini
Les questions, qui auraient été élaborées par un groupe d’historiens et testées auprès de 2.000 demandeurs, abordent un florilège de personnalités, de symboles et de lieux de l’histoire de France, de Jeanne d’Arc à Jean Moulin en passant par Edith Piaf et Brigitte Bardot, des châteaux de la Loire à la grotte de Lascaux, sans oublier laMarseillaise, le droit de vote des femmes ou l’empire colonial français. Ce pot-pourri suppose même qu’un futur Français doit savoir que Michel Platini (dont le nom apparaît dans au moins deux questions) ne jouait pas du violon ou que la Grande Mosquée de Paris n’a pas été inaugurée «l’année dernière»!
Par ces exigences, on cherche donc à mesurer l’assimilation des demandeurs de la nationalité française, que le niveau de langue française et de connaissances sur la France est censé révéler. Sociologue au CNRS, Evelyne Ribert[1] s’étonne que des élèves de CM2 puissent être capables de répondre correctement à ces questions. Et pense que ces nouvelles exigences«défavorisent les étrangers qui viennent des milieux les plus pauvres, qui n’ont pas ou peu été scolarisés, voire qui ne savent pas lire. Est-ce qu’être Français, c’est être capable d’égrener quelques connaissances historiques?»
Selon elle, avec cette nouvelle charge contre la naturalisation, «on renforce la frontière qui existerait entre les Français de naissance et les Français par acquisition, toujours susceptibles de n’être pas suffisamment assimilés, d’avoir demandé la nationalité pour des raisons instrumentales». Elle s’inquiète des conséquences négatives de cette politique, car «les intéressés ne peuvent que percevoir cette suspicion. Ils risquent de se sentir rejetés, alors qu’il faudrait au contraire leur montrer qu’on se réjouit du fait qu’ils deviennent nos concitoyens. C’est ainsi qu’on peut favoriser "l’intégration"».
Des conditions de plus en plus exigeantes
Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, les conditions à remplir pour les candidats à la nationalité française n’ont cessé de devenir de plus en plus exigeantes. C’est déjà lui qui, alors ministre de l’Intérieur, a introduit en 2003 l’évaluation en préfecture de «l’assimilation à la communauté française» pour les demandes de naturalisation, une assimilation vérifiée au cours d’un entretien.
En 2006-2007, il a fait de «l’identité nationale»un thème-clé de sa campagne pour l’élection présidentielle. Une fois élu, il a créé le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale —un échec—, a envisagé de déchoir de la nationalité les auteurs de certains crimes, a remis en cause la double nationalité et apporté plusieurs modifications aux lois touchant à l’immigration et à la nationalité, témoignant d’un changement d’appréciation quant au rôle de l’accès à la nationalité. Auparavant, devenir Français devait participer à l’intégration des étrangers. Désormais, il faut d’abord prouver son intégration pour mériter la nationalité et, donc, la citoyenneté.
Le mois dernier, Claude Guéant s’est empressé d’annoncer ses «bons chiffres» de l’immigration en 2011, parmi lesquels une baisse des naturalisations de 30% par rapport à 2010. Une annonce qui avait de quoi surprendre, puisque 2011 était à peine clos et qu’on ne connaissait pas encore les statistiques de 2010! Dans son édition datée du 10 février, Le Monde s’en est étonné et a montré que les naturalisations avaient augmenté de 7,5% entre 2009 et 2010: pas étonnant, donc, que Guéant ait préféré mettre plutôt en avant les résultats de 2011, et ne rien dire de ceux de 2010.
La présidentielle en vue
Avec la publication du décret n° 2012-126 et l’annonce des chiffres de 2011 par le ministre, est-il surprenant de voir ressurgir un sujet lié à l’immigration et à l’appartenance nationale à deux mois de l’élection présidentielle? Pas vraiment, puisque l’on constate que, si Nicolas Sarkozy n’est pas encore officiellement candidat, il est déjà passé à l’action. Et pour faire le plein de voix, le président-candidat, loin d’être assuré de sa réélection, ne se privera pas d’une méthode qui, par le passé, a fait ses preuves: celle de courtiser, sur sa droite, les électeurs du Front National.
En 2002, Jean-Marie Le Pen avait atteint le second tour de l’élection présidentielle, fort de presque 17% des voix au premier tour. En 2007, il était retombé à 10,44%: la récupération par le candidat Sarkozy des thèmes liés à la sécurité et à l’immigration avait privé le chef du FN de son terrain préféré.
En 2012, on assiste à un retour en force du FN, avec Marine Le Pen installée en troisième position dans les intentions de vote. La stratégie de l’équipe du président semble donc claire: il ne faut pas baisser la garde sur les questions liées à l’identité nationale, qui, dans un contexte de crise économique, ne devraient pourtant logiquement pas occuper une place centrale dans la campagne. En témoigne la récente sortie de Claude Guéant –encore lui– sur les«civilisations».
Et face aux sarkozystes, les réactions se font plutôt discrètes sur les nouvelles exigences touchant les naturalisations. Alors que, côté FN, Marine Le Pen souhaite supprimer le droit du sol et revoir le droit de la nationalité dans sa totalité, au PS, François Hollande se montre aussi flou sur le sujet que sur son utilisation du concept «d’immigration intelligente». On sait juste que pour Mireille Le Corre, chargée des questions d’immigration dans son équipe, elles«traduisent un processus d’intégration réussi».
Chez l’ensemble des autres candidats, cette question n’apparaît pas comme un thème prioritaire face à un Nicolas Sarkozy qui sait qu’à l’UMP et plus à droite encore, ses nouvelles propositions, centrées sur un retour aux«valeurs», devraient séduire un électorat pour qui l’immigration est considérée comme un problème.
14/2/2012, Bruno Tur
Source : Slate.fr

Avec la pétition "On est chez nous", plusieurs personnalités issues de l'immigration, comme Yannick Noah ou Sophia Aram, proclament haut et fort leur nationalité française.
La pétition "On est chez nous", publiée vendredi 10 février sur onestcheznous.fr, relaie l'appel de Français "héritiers de l'immigration" qui sont lassés de répéter qu'ils sont "Français au même titre que n'importe quel autre Français". "Le Nouvel Observateur" a interrogé Baya Kasmi, scénariste à l'origine du projet.
Comment est née cette initiative?
- Ca fait quelques années que je voulais exprimer cette idée. J'ai rencontré beaucoup de gens qui, comme moi, en ont marre d'être considérés comme des immigrés et pas comme des Français à part entière. La pétition a été lancée la semaine dernière. Les premiers signataires, Sophia Aram, Rosa Moussaoui, Yannick Noah et d'autres ont complété la première version. Donc on peut dire que c'est un ouvrage collectif, fruit d'une dizaine de personnalités venant d'horizons différents.
Quel est l'objectif de la pétition "On est chez nous"?
- L'idée est de lutter contre la xénophobie, en n'apportant pas une réponse communautaire à l'anglo-saxonne mais une réponse plus large, plus globale. Nous sommes des enfants issus de l'immigration qui ont grandi dans l'idéal républicain de 1789 "liberté-égalité-fraternité". On croit à cette devise, maintenant il faudrait qu'elle soit appliquée.
Nous sommes nombreux à avoir été choqués par la politique actuelle d'exclusion et de stigmatisation. Nous sommes Français, nous avons notre carte d'électeur et non, nous ne faisons pas partie de communautés séparées. Nous sommes donc des citoyens comme les autres et nous avons envie de construire notre destin commun. Il est très important que nous fassions partie intégrante de la vie sociale et politique française.
Pourquoi publier cette pétition en pleine campagne présidentielle?
- La politique de l'actuel gouvernement n'a fait que renforcé mon envie de lancer cet appel, notamment ces derniers jours avec les propos de Claude Guéant sur les civilisations. Le message est politique, mais la pétition ne soutient pas de candidat précis. Elle est apolitique et peut être signée par des gens de gauche comme de droite.
Et si Nicolas Sarkozy signait la pétition?
- J'espère qu'il le fera! Je l'y invite. S'il signe, je lui dirais bravo mais il faudrait alors s'engager à ne pas mener la politique qu'il a conduite pendant cinq ans. De manière plus générale, si les différents candidats pouvaient entendre notre message, ce serait évidemment positif et on ne sera pas contre. Cela dit, nous avons envie d'une mobilisation citoyenne plus large, qui rassemble au-delà de la politique. Nous avons besoin de nous rassembler pour faire peser nos idées.
14/2/2012, Benjamin Roger
Source : Le Nouvel Observateur

Philippe Faucon a trouvé un terme terrible pour nommer les maux des enfants désormais grands de l’immigration maghrébine en France : la «désintégration». Le cinéaste avait beaucoup de choses à dire sur le sujet : discrimination, humiliations, racisme, chômage, précarité, replis identitaires… Il a voulu tout faire tenir en un film, une histoire, un propos. Impossible ambition qui ne pouvait mener qu’à d’inévitables raccourcis. Il a choisi celui-ci : en refusant l’intégration à ses enfants, la France crée des apprentis terroristes islamistes.
Mécréants.La Désintégration résume le parcours d’Ali (Rashid Debbouze, frère de Jamel), fils d’immigrés tunisiens installés dans la région lilloise. La mère s’épuise à faire des ménages dans un hôtel. Le père achève une vie sacrifiée au labeur, malade dans une chambre d’hôpital. Le grand frère, qui semble affranchi du quartier, est amoureux d’une Louise et mange du porc. La jolie sœur paraît bien dans ses pompes. Ali aussi, jusqu’au jour où, cherchant un stage, il se prend en pleine face le mur de la discrimination à l’embauche. Les choses semblent ensuite s’enchaîner vite. Trop vite.
Philippe Faucon ne situe pas son histoire dans une échelle de temps (pas le temps, trop à dire). Donnant l’impression d’une mue quasi instantanée où le jeune homme passe du personnage de l’étudiant sympathique porteur des vertus de l’ascension sociale méritocratique à celui de jihadiste sans pitié prêt à mourir contre l’Occident oppresseur. Les ressorts de la mue sont énumérés plus que disséqués.
Catalogue feuilleté du bout des doigts des ratés de l’intégration française : Ali ne trouve pas de stage (donc) ; Ali se rabat sur un boulot de magasinier auquel ses études ne l’avaient pas destiné ; Ali va à la mosquée (ou plutôt devant, faute de place), il y rencontre un séduisant prêcheur-recruteur, Jamel (Yassine Azzouz), qui lui ouvre les yeux sur les vrais responsables de ses problèmes : les mécréants et, plus largement, cette France qui le rejette en tant que musulman et Arabe. Jamel a recruté deux autres âmes en peine. Nasser, qui a dû fuir son quartier après avoir cassé la figure à un type qui traitait des enfants de «sales Arabes». Et Hamza, un converti dont, bizarrement, on ne saura rien.
Carcan. A vouloir forcer le message, le cinéaste réalise un film-exposé où la figure imposée de la démonstration systématique ne laisse de place ni à la nuance ni à l’émotion. Et même très peu à la narration, qui jamais ne doute, se perd ou respire. Chaque plan, chaque geste, chaque mot surligne un problème. Dans ce carcan, les comédiens ont peu de marge de manœuvre. Le taiseux Ali et le volubile Jamel enchaînent les droits au but. Rien n’est faux, et pourtant tout sonne faux. L’histoire de la Désintégration rappelle celles des Zacarias Moussaoui ou Mourad Benchellali, jeunes Français enrôlés par Al-Qaeda au tournant du siècle. C’était il y a dix ans. Et c’est peut-être en cela que réside le décalage du film avec la réalité. Depuis cette époque, les jihadistes ont perdu dans les cités le monopole de la colère d’une jeunesse tenue dans les marges.
15/2/2012, Alice Géraud
Source : Libération

On soupçonnait la récente sortie de Claude Guéant sur l'inégalité des civilisations, avec l'islam en ligne de mire, de servir quelque dessein électoraliste. Erreur. Elle fait en réalité campagne pour une autre sortie, cinématographique celle-ci, qui lui répond de manière circonstanciée, quand bien même le film était dans la boîte avant que le ministre de l'intérieur n'en sorte. La Désintégration, de Philippe Faucon, est une chronique fictionnelle de haute tenue sur la montée de l'islam fondamentaliste parmi les jeunes des cités. Elle pointe, sous le malaise caractérisé des banlieues, le malaise diffus d'une République dont témoignent aujourd'hui les propos d'un de ses plus hauts représentants.
La chose est entendue dès la séquence d'ouverture du film, qui apporte à l'un des arguments de ce discours - l'inadéquation des rassemblements religieux musulmans dans l'espace public d'un Etat laïc - une réponse d'un solide pragmatisme. C'est un plan, effectivement violent pour toute conscience laïque, d'une foule en prière occupant l'espace vert d'une cité de la banlieue lilloise. Mais le voici immédiatement tempéré par le discours empreint de tolérance de l'imam, qui précise au passage que la raison de cette occupation de terrain est liée à l'exiguïté du local consacré à l'exercice du culte.
Cette séquence a le mérite de montrer, d'une part, que l'argumentaire du ministre de l'intérieur est incomplet, d'autre part qu'il s'autorise de cette lacune pour asseoir un jugement qui se révélerait, autrement, bancal. Car la raison de cette assemblée sur une place publique ne tient pas à sa volonté de mettre à feu et à sang la République, mais au fait que son lieu de prière ne peut contenir tous les fidèles qui souhaitent s'y rassembler.
Partir de ce postulat permet au film, qui ne pèche pas par angélisme, de poser de manière plus convaincante les questions qui s'imposent. Pourquoi un tel regain de l'islam sur le sol républicain ? Pourquoi, en son sein, cette montée en puissance du fondamentalisme qui l'instrumentalise à des fins politiques ? Pourquoi, enfin, de jeunes gens issus des banlieues, de nationalité française, répondent à l'appel de ces sirènes ? On connaît évidemment, sinon la réponse définitive, du moins la part prépondérante de l'engrenage. Le politologue et spécialiste de l'islam, Gilles Kepel, la rappelle dans un remarquable texte de réaction aux propos du ministre ("Une polémique qui cache la question sociale", Le Monde du 7 février) : elle a pour noms chômage, pauvreté, humiliation, discrimination sociale et ethnique, trahison des idéaux républicains. Autant de maux qui encouragent le repli identitaire et font le lit de l'extrémisme.
Tel est le délicat sujet du bien nommé La Désintégration, qui parvient à s'extirper, l'exploit n'est pas mince, aussi bien de la pesanteur du film à dossier que du sensationnalisme facile. Le film suit, simplement, ce moment de la vie de trois jeunes gens où pour eux tout bascule, de manière irrévocable. Trois amis d'une vingtaine d'années, Nico, Nasser et Ali, qui, parce qu'ils pensent reconquérir par la violence et le sacrifice une dignité qu'on leur refuse, se font les instruments d'une force qui les anéantit. Cette force a un visage, une voix, un nom : Djamel. C'est un recruteur de la cause du djihad. Blouson de cuir et barbe naissante, plus âgé que ses victimes mais encore jeune, il traîne dans la cité à l'affût des paumés, des blessés de la vie, des enragés, de tous ceux qui, arrêtés au bord du chemin, lui semblent prêts à tout abandonner.
Le personnage est brossé avec subtilité. Moderne, doucereux, technicien de la duplicité, doté d'un savoir coranique qui en impose et d'une expertise politique qui enflamme les coeurs, il sait verser du vinaigre sur les plaies ouvertes de l'échec républicain et répandre le miel des promesses de la reconquête islamique. Ses formules font mal, ses mots font mouche, son métier est d'instiller la haine, le mépris de l'autre comme l'oubli de soi-même. Concrètement, il lève une armée de martyrs. Plus concrètement encore, il destine les trois jeunes qu'il a levés, puis endoctrinés, puis formés, à un attentat-suicide qui vise le siège de l'OTAN à Bruxelles. Philippe Faucon, qui a l'excellente idée de le faire parler à voix basse, dresse en un mot à travers lui la figure du Tentateur.
Ses trois victimes ont un statut inégal dans le film. Nasser, petit boxeur à sang chaud et à casier judiciaire, vient de casser la tête à un raciste et se planque. Nico-Hamza est un petit Blanc en perdition, chauffé au rouge par le radicalisme islamiste. Ces deux-là tombent tout cuits dans l'escarcelle du suborneur. Ali, c'est une autre histoire. Bac pro en mécanique, frère et soeurs intégrés, mère aimante, incarnation d'un traditionaliste à visage humain. Seulement voilà : le père est en train de mourir d'exténuation à l'hôpital, la mère se brise doucement sous le fardeau des ménages, et lui-même se voit systématiquement refuser toutes ses demandes de stage.
Aucune ségrégation formulée, aucune agression caractérisée, juste le scandale diffus d'une exclusion inavouée, qui ne s'en perpétue pas moins de génération en génération. La force du film tient dans la rapidité, entachée d'invraisemblance, avec laquelle Ali se transforme de jeune homme avenant en robot programmé pour la destruction. Le scandale de cette métamorphose est la condition nécessaire à la prise de conscience par le spectateur du scandale implicite qui la conditionne. Tout cela, droitement interprété par des acteurs professionnels et des amateurs, est filmé à hauteur d'homme avec un réalisme épuré, une justesse d'évocation, une manière remarquable d'aller, sans faiblir ni tricher, au bout de son propos. Par-delà les feux de l'actualité, on peut espérer que le film amène à Philippe Faucon, auteur discret, âpre et sensible à la fois, qui filme depuis vingt ans les territoires en friche de la nation et du cinéma français, la juste reconnaissance due à son talent.
14/2/2012, Jacques Mandelbaum
Source : Le Monde

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