La femme marocaine migrante peut jouer un rôle central dans la consécration du dialogue culturel entre les sociétés, et l'élargissement du champ des initiatives et des interactions sociales et intellectuelles, ce qui ne peut que servir l'alliance des civilisations, a souligné Mme Latifa Akharbach, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération.
Mme Akharbach qui s'exprimait vendredi à Marrakech, à l'ouverture des travaux de la 2ème rencontre des "Marocaines d'Ici et d'Ailleurs" initiée sous le thème "Féminisation de la migration : dynamiques internationales et spécificités marocaines", a ajouté que les migrantes marocaines sont en mesure d'apporter, de concrétiser et d'enrichir le message de l'authenticité, de la modernité, de la diversité et de la coexistence que le Royaume adresse au monde.
Partant de l'intérêt grandissant porté à la question de l'immigration dans l'agenda international et ainsi que par nombre d'acteurs, le dossier de la communauté marocaine à l'étranger est toujours présent dans l'agenda du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, l'objectif étant de défendre les droits légitimes de ses membres, d'améliorer leurs conditions de vie, de préserver leur dignité, et d'assurer leur intégration au sein des sociétés des pays d'accueil, a poursuivi la ministre.
Mme Akharbach n'a pas manqué de rappeler que le Royaume ne cesse de défendre et d'insister, partant de sa grande conviction, sur la nécessité d'établir la distinction entre l'immigration légale et l'immigration clandestine, considérant la première comme levier pour la prospérité et le développement et un moyen pour le rapprochement et la compréhension culturels, alors que la seconde est le produit de réseaux de trafiquants et un critère de la défaillance en matière de développement.
L'immigration clandestine, a poursuivi Mme Akharbach, constitue aussi un défi à la sûreté et des pays d'accueil et des pays de transit et ce, à pied d'égalité, faisant savoir que le Maroc ne cesse de déployer de grands efforts lors des manifestations et des grandes rencontres internationales et dans le cadre des relations bilatérales, pour défendre les droits des migrants et de leurs familles.
Le Maroc ne cesse également d'appeler au traitement du phénomène de l'immigration clandestine selon une approche globale au lieu de l'aborder d'un point de vue uniquement et simplement sécuritaire, a dit la ministre.
Et d'ajouter que le Maroc a été le premier à agir en tenant compte des changements liés à l'immigration mais également de ses nouveautés étant donné sa grande expérience en la matière en tant que pays émetteur mais également d'accueil et de transit, notant que cet intérêt particulier pour la communauté marocaine établie à l'étranger émane essentiellement de la Haute Sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure ses membres.
En vue d'assurer le respect des choix individuels et des projets personnels de chaque membre de cette communauté et d'encourager les compétences établies à l'étranger à contribuer aux efforts de développement de leur pays, Mme Akharbach a fait remarquer dans ce contexte, que le Royaume à oeuvrer pour la conception d'une vision démocratique vis-à-vis du phénomène de l'immigration, de la consécration et de la définition de ses rapports avec la communauté marocaine établie à l'étranger.
Organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), cette rencontre de deux jours, connaît la participation de nombre d'experts dans le domaine de la migration féminine, outre 400 femmes marocaines migrantes d'ici et de plus de 20 pays différents.
La rencontre qui se tient sur deux espaces parallèles : un colloque scientifique international et un espace "partenariat et coopération", débattra des questions liées notamment aux "migrations féminines marocaines : dynamiques et attentes", "dynamiques migratoires internationales féminines : une approche comparative" et "migration des femmes marocaines : état des lieux".
Source : MAP
Invité, mercredi 16 décembre, de l'Association des journalistes d'information religieuse, le président du Conseil français du culte musulman s'est inquiété de la tournure prise par le débat sur l'identité nationale. Reçu le 23 décembre prochain par Nicolas Sarkozy, il lui fera part «des préoccupations et inquiétudes» des musulmans
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, n'y va pas par quatre chemins : « la façon dont se déroule le débat sur l'identité nationale nous inquiète », a-t-il confié en réponse à une question de La-Croix.com.
Invité, mercredi 16 décembre, de l'Association des journalistes d'information religieuse (Ajir), il a dénoncé les « dérapages inadmissibles tenus par des personnalités du gouvernement ou de partis politiques ». « La tribune publiée dans Le Monde par le président de la République était équilibrée et tentait de recadrer le débat, mais ce n'était pas suffisant », a-t-il regretté.
Reçu le 23 décembre prochain à l'Élysée par Nicolas Sarkozy, il aura d'ailleurs l'occasion de lui faire part « des inquiétudes et préoccupations des musulmans de France ».
Se pencher sur toutes les pratiques radicales
Selon lui, ce débat, qui « se transforme en une stigmatisation des musulmans » a besoin d'être « clarifié ». « Le débat est là : discuter de son opportunité serait purement théorique, a-t-il expliqué. Il laisse des interrogations qui nécessitent de rappeler certaines choses de façon ferme. »
Et notamment, selon lui, « le principe d'égalité » : « l'islam doit être traité à égalité avec les autres religions. Ce n'est pas un débat sur l'islam ».
C'est avec la même optique que le président du CFCM voit le débat autour du voile intégral. « J'avais été choqué par l'idée d'une commission d'enquête : cela supposait quelque chose de délictueux, explique-t-il. La mission d'information a été admise par tous, mais j'aurais trouvé plus judicieux qu'elle se penche sur toutes les formes d'expression radicales, y compris d'ordre politique. »
Ne pas cultiver la victimisation des musulmans
Si, sur le fond, il rappelle que « le CFCM ne souhaite pas que la pratique voile intégral s'installe en France », Mohammed Moussaoui redoute les effets d'une loi contre une pratique dont il rappelle qu'elle est très minoritaire.
« Comment va-t-on l'appliquer, s'interroge-t-il ? Va-t-on arrêter les femmes qui portent le voile intégral ? Va-t-on confisquer leur burqa ? Alors ces femmes vont être forcées à vivre recluses chez elles et ce n'est pas ainsi qu'on règlera le problème de leur émancipation et de leur intégration. »
Il redoute aussi qu'une loi ne légitime, par extrapolation, un certain nombre d'actions islamophobes, « comme on l'a vu avec la loi sur le voile où des femmes portant un foulard ont été humiliées lors de leur passage à des caisses de supermarché».
« Cette loi, dont on peut s'interroger sur le fondement juridique, risque enfin de donner des arguments aux extrémistes qui vont cultiver la victimisation des musulmans », estime-t-il enfin.
« La République n'est pas menacée »
Concernant l'islam radical, Mohammed Moussaoui estime d'ailleurs que « la République n'est pas menacée ». « Ces courants sont minoritaires et la République a les moyens suffisants pour les contenir, soutient-il. Leur idéologie n'a pas d'avenir en France : il ne faut pas sous-estimer le bon sens des citoyens, qu'ils soient musulmans ou non. »
Le président du CFCM fait en effet l'apologie d'un islam du « juste milieu » et se situe « dans une logique de dialogue ». « Il est clair que le CFCM a été créé comme interlocuteur des pouvoirs publics, et qu'il ne peut qu'avoir une attitude de critique constructive, même sur les sujets gênants », explique-t-il.
Il espère d'ailleurs que la réforme en cours du CFCM permettra à celui-ci de plus s'affirmer dans les débats théologiques entre musulmans. Un conseil des imams, rassemblant les diverses institutions existant dans les fédérations membres du CFCM, pourrait ainsi être créé, apte à délivrer des avis juridiques.
Source : La Croix
Le Conseil français du culte musulman annonce que le 1er Muharram du nouvel an hégirien 1431 correspond au vendredi 18 décembre 2009.
À cette occasion, le Conseil français du culte musulman présente ses vœux les plus chers à l'ensemble des musulmans de France.
Le Conseil français du culte musulman assure tous nos concitoyens, au-delà de leur appartenance religieuse, de ses prières les plus fraternelles pour que Dieu comble notre nation de bonheur, de paix et de prospérité.
L'Hégire correspond à l'émigration du Prophète Muhammad - paix et salut sur lui -, de La Mecque à Médine, qui eut lieu le 16 juillet 622.
Source : Saphirnwes
Un colloque organisé jeudi 17 décembre à Lille, par deux départements et France terre d'asile, sera l'occasion d'alerter sur la situation des jeunes errants isolés
Le démantèlement du campement de Calais, fin septembre, illustre l'extrême complexité de la prise en charge des mineurs isolés. Sur une centaine de jeunes Afghans interpellés, le quart sont restés dans le centre de placement de Vitry-sur-Orne, en Moselle.
Les autres ont fugué pour tenter de rejoindre la Grande-Bretagne. Outre cette difficulté, propre à une immigration de « transit », la prise en charge des mineurs étrangers isolés demeure très problématique.
À l'initiative des deux départements du Nord et du Pas-de-Calais, et de l'association France terre d'asile, un colloque est organisé aujourd'hui à Lille sur le sujet. En 2008, 250 mineurs ont été pris en charge dans le département du Nord, tandis que, dans le Pas-de-Calais, plus de 2 400 ordonnances de placement provisoire ont été prononcées par le juge, visant essentiellement de jeunes Afghans.
L'âge de la majorité fait tomber la protection juridique
Les deux contextes sont différents mais se rejoignent sur un point : les départements - compétents dans le domaine de la protection sociale de l'enfance - sont dépassés et réclament une implication plus forte de l'État. Le ministre de l'immigration a mis en place un groupe de travail sur le sujet.
« Éric Besson fait preuve de bonne volonté, mais le sujet implique plusieurs ministères, analyse Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile. Faute de volonté du gouvernement, ce travail n'a pas abouti. » La charge de l'accueil et du suivi de ces jeunes est mal répartie, les pratiques disparates et peu évaluées.
Le monde associatif dénonce aussi le fait que l'âge de la majorité fait tomber la protection juridique des mineurs. « Le mineur engagé dans une formation sérieuse, suivie avec assiduité (...), doit être en mesure de la terminer », concédait Éric Besson, le 18 novembre en présentant les résultats du groupe de travail.
50 000 à 100 000 jeunes étrangers en errance
Au-delà de la situation française, le colloque de Lille est l'occasion de lancer un appel pour une protection européenne des mineurs isolés. Dans les instances officielles, le chiffre de 13 000 mineurs isolés circule. Le monde associatif estime que ce chiffre n'a rien à voir avec une réalité qui concernerait en fait de 50 000 à 100 000 jeunes étrangers en errance.
« Le Conseil de l'Europe a inscrit le sujet à son agenda 2010, explique Pierre Henry. C'est le moment de pousser les pays membres à s'engager. » Comparée à nombre de ses voisins, la France respecte plutôt bien les droits de l'enfant et n'expulse pas les mineurs étrangers.
« L'Europe doit se doter de standards de protection et, sur la question des retours au pays, faire prévaloir l'intérêt supérieur de l'enfant », affirme Pierre Henry, qui plaide pour une harmonisation des bonnes pratiques.
Source : La Croix
Les pays de destination ou d'accueil, confrontés aux effets de la crise économique et financière ayant frappé de plein fouet le monde, se sont retrouvés entre le marteau de la révision de leurs législations nationales et l'enclume des exigences du respect des droits des millions de migrants.
Soulevé toujours en termes de gestion de la sécurité, la migration est en effet l'un des grands défis de ce siècle qui nécessite une coopération, une solidarité et une cohésion renforcées entre les Etats concernés.
"En raison des liens étroits entre la migration et la sécurité se construisent dorénavant dans le monde des murs physiques, des murs électroniques, des murs biométriques et parfois des murs d'incompréhension et de rejet", a déclaré dans un entretien à la MAP, M. Omar Zniber, ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Organisations internationales en Autriche.
Dans ce sens, le diplomate marocain, qui participe au Caire à la conférence méditerranéenne de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), a déploré les débats publics "stigmatisant les populations immigrées pour des raisons politiciennes de bas étage", comportement qui, selon lui, ne prend pas en considération la situation de précarité sociale et économique, et de fragilité juridique dans laquelle vivent ces personnes et qui est accentuée par l'actuelle crise économique et financière.
200 millions migrants dans le monde, menacés par la crise économique
L'immigration, qui concerne 200 millions personnes, soit 3 pc de la population mondiale, est un phénomène qui touche aussi bien les pays développés, que ceux en développement des continents africain et asiatique.
Ce chiffre est à mettre en perspective avec l'ère de la globalisation "où il existe une contradiction fondamentale entre la libre circulation de l'information, des idées, des marchandises et des capitaux, et les restrictions souvent imposées à la libre circulation des personnes", a relevé le diplomate marocain.
Tout en relevant que la crise économique et financière actuelle a accentué cette contradiction, il a précisé que les migrants, notamment les moins qualifiés, sont les premières victimes de cette situation du fait qu'ils sont régulièrement exclus du marché du travail et qu'ils sont recrutés ou licenciés en fonction des fluctuations des économies nationales. Les immigrés représentent en général et proportionnellement un pourcentage double au niveau du chômage par rapport aux populations autochtones, a-t-il dit.
A cet égard, il a souligné que durant la période de crise, les politiques de restriction, de repli identitaire, de fermeture des marchés de l'emploi et des frontières contribuent également à "renforcer certains préjugés à l'encontre des migrants et à alimenter des ressentiments xénophobes au sein des populations d'accueil".
Des politiques "regrettables" en matière d'immigration
Le diplomate marocain a qualifié de "regrettables" les politiques de repli des pays d'accueil du fait qu'elles ne tiennent pas compte des besoins à moyen et long termes des économies des pays industrialisés, ni des tendances démographiques.
Dans ce sens, il a rappelé certaines études qui révèlent qu'en l'absence d'immigration, la population en âge de travailler dans les pays développés devrait reculer de 23 pc d'ici à 2050. Par contre, cette population devrait tripler en Afrique pour passer de 408 millions de personnes en 2005 à 1,12 milliard.
A cet égard, il a souligné que la crise financière ne doit pas constituer un obstacle à "l'établissement d'une vision à long terme en matière de gestion de la migration par une approche équilibrée, une gestion commune tenant compte du niveau démographique dans certains pays de l'OSCE et des Etats partenaires".
"Il s'agit tout simplement d'évaluer les besoins réels dans le cadre d'une politique commune, et bien entendu dans le respect des politiques arrêtées par chacun des Etats", a suggéré M. Zniber.
Pour remédier à cette situation, il a insisté sur la nécessité d'oeuvrer pour limiter l'impact de la crise sur les pays d'origine de la migration qui comptent souvent sur les transferts de fonds dans le maintien de l'équilibre de leurs économies et leurs politiques de développement.
M. Zniber a souligné, dans le même sens, l'impératif pour les pays de destination de lutter contre la "marchandisation" des immigrés en mettant leurs droits au coeur de toutes les politiques migratoires, notamment ceux concernant la protection et le renforcement des droits socio-politiques.
Il a également plaidé pour l'élargissement de l'accès légal aux marchés du travail, notamment par la promotion de nouvelles formes de migrations, la lutte contre les discriminations et les stéréotypes, le renforcement du dialogue régional sur la migration, ainsi que l'information et l'éducation.
Volet économique, financier et social, le diplomate a insisté sur la nécessité de la mise en place d'une politique à long terme pour minimiser au maximum les conséquences des flux migratoires sur le plan de la gestion de la sécurité à travers l'encouragement d'une migration bien réglementée.
Il a aussi plaidé pour l'encouragement des transferts en matière du savoir et savoir-faire des immigrants et la mise en place des modèles de croissance où la migration est conçue comme une partie intégrante de la solution, ainsi qu'un système de formation et de requalification d'immigrants pour leur permettre de s'adapter aux changements et aux aléas du marché de travail.
La gestion de la migration requiert également l'implication des pays d'origine et de transit. En matière de lutte contre la migration illégale, l'action des Etats concernés doit, en particulier, viser à contrecarrer les activités des organisations criminelles qui extorquent les économies des migrants et organisent les départs dans des conditions très dangereuses, avec les drames humains que l'on connaît.
Source : MAP
Le débat sur l'identité nationale s'est enfermé un peu plus dans la stigmatisation des musulmans de France avec l'intervention, lundi 14 décembre, de Nadine Morano à Charmes, dans les Vosges. Des parlementaires de droite comme de gauche réclament désormais l'arrêt du débat lancé par Eric Besson. Intervenant dans le cadre du débat national, à l'invitation du député UMP de la circonscription, Jean-Jacques Gaultier, la secrétaire d'Etat à la famille, interpellée par un militant sur la comptabilité de l'islam avec la République, a développé ce qu'elle "attendait" d'un "jeune musulman".
"Ce que je veux, a-elle déclaré, c'est qu'il se sente français lorsqu'il est français", "qu'il aime la France, quand il vit dans ce pays", "qu'il trouve un travail ", "qu'il ne parle pas le verlan" et "qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers". Le lieu du débat n'avait pas été choisi au hasard, Charmes est la ville natale de l'écrivain Maurice Barrès, figure du nationalisme français.
Les propos de la secrétaire d'Etat à la famille ont suscité un vent de réprobation générale. Propos "abjects" pour SOS Racisme, "porteurs de stigmates et de préjugés à l'endroit des musulmans de France" pour le Mrap, "raccoucis douteux entre immigration et identité nationale" pour l'Unef, les associations s'insurgent contre "cette libération d'une parole de stigmatisation" des musulmans et de l'Islam.
Mohamed Moussaoui, président du conseil français du culte musulman (CFCM) s'est lui aussi indigné de ce "portrait-type d'un Français musulman, avec une casquette à l'envers, parlant verlan, rechignant à trouver un emploi". L'Union des étudiants juifs de France ( UEJF)estime que le débat "est le théatre de l'expression de péjugés racistes" et demande son arrêt.
La gauche unanime relaie la même exigence, qualifiant le débat de "dangereux" pour la cohésion nationale .
A droite, aussi la contestation monte. Le député chiraquien François Baroin, qui avait déjà marqué ses distances avec ce débat dont il ne comprend pas "l'objectif" a estimé que Nadine Morano avait prononcé "la parole de trop". "A quoi bon, s'interroge t-il, flatter les bas instincts" ? Le député UMP de l'Aube s'emporte contre le gouvernement qui joue les "apprentis sorciers" et demande que le débat soit mis en suspens "au moins pendant le temps électoral". Dominique de Villepin , invité de France 2, a lui été plus loin mercredi 16 décembre en réclamant l'arrêt de ce "mauvais débat" qui "n'aurait jamais dû être ouvert". L'ancien premier ministre juge que "dans une période de crise, on a autre chose à faire qu'à se diviser sur un sujet aussi important que celui-ci". Au sein même du gouvernement, Valérie Pécresse a estimé mercredi qu'il fallait, non pas suspendre le débat mais "le recentrer sur des propositions concrètes, pour sortir des "dissertations pseudo philosophiques."
Pour sa défense, Nadine Morano nie tout dérapage et accuse l'AFP d'avoir "déformé" ses propos en les sortant de leur contexte. La secrétaire d'Etat assure qu'elle va mettre en ligne l'intégralité du débat, trois heures, enregistré à sa demande.
"J'étais interrogée par un militant du Front national, très virulent contre l'islam. J'ai voulu expliquer aux jeunes qu'ils devaient sortir de la caricature pour ne pas eux mêmes se stigmatiser. Je ne viens pas de la gauche caviar, mais des quartiers et j'aimerais que les jeunes qui y vivent d'origine immigrée se servent de leurs atouts, de leur double culture", a confié Mme Morano au Monde, mercredi 16 décembre. La secrétaire d'Etat rappelle qu'elle s'était déjà insurgée lorsque sa collègue du gouvernement Fadela Amara avait envoyé peu après sa nomination des cartes de voeux signées "a donf".
La direction de l'UMP a tenté de venir au secours de Mme Morano sur le même registre. Le porte-parole adjoint Dominique Paillé dénonce, dans un communiqué, "une polémique totalement scandaleuse" "une curée médiatique n'obéissant qu'à des objectifs purement politiciens" et "le comportement particulièrrement malsain du parti socialiste".
Malgré les dérapages, la direction de l'UMP et l'exécutif tiennent un double langage, affichant la volonté de "recadrer le débat" tout en continuant d'alimenter l'association entre identité nationale et immigration. Le 28 janvier, l'UMP, à quelques semaines des élections régionales, organisera une convention sur l'identité nationale.
Source : Le Monde
L'organisation humanitaire a appelé mercredi, à trois jours de la journée internationale des migrants, les pays européens, dont la Belgique, à respecter la vie et la dignité des immigrants et des demandeurs d'asile, et de favoriser leur accès à des services de base, comme l'accès à des abris et aux soins de santé.
Les demandeurs d'asile et les immigrants sans-papiers font les frais de politiques migratoires toujours plus restrictives qui portent atteintes à leur santé physique et morale, affirme MSF. Fuyant les conflits, les privations ou les violations généralisées des droits humains, ils endurent de longs et dangereux voyages vers l'Europe.
Lorsqu'ils y parviennent enfin, beaucoup doivent faire face à une détention prolongée, des conditions de vie épouvantables et à un manque d'accès aux soins. D'autres sont pris au piège aux portes de l'Europe ou interceptés et renvoyés vers des pays où leur santé et leur vie sont menacées.
Les équipes MSF portent assistance aux immigrants et demandeurs d'asile à différentes étapes de leur périple: dans leur pays d'origine, au Maroc, en Grèce, à Malte, en Italie et en France.
"Grâce à notre expérience de travail à différentes étapes de leurs parcours, nous sommes témoins de la souffrance prolongée de ces personnes. Il est primordial que les politiques migratoires en Europe respectent la vie et la dignité de ces individus et améliorent leur accès au système médical, ainsi qu'à un soutien psychologique", a souligné Liesbeth Schockaert, conseillère en Affaires humanitaires chez MSF.
La mission parlementaire a achevé ses auditions, mercredi à l'Assemblée, en recevant Brice Hortefeux (Intérieur), Xavier Darcos (Travail) et Eric Besson (Immigration). Ils ont notamment évoqué la possibilité d'une loi interdisant le port du niqab dans les établissements publics.
Interdire par une loi ou simplement une résolution parlementaire? Viser l'ensemble de l'espace public, donc la rue, ou se limiter aux établissements publics, scolaires, hospitaliers, postaux, etc? Créée l'été dernier à l'initiative du député (PCF) André Gerin, la mission d'information parlementaire sur le port du voile intégral - qui a entendu 75 experts, représentants d'associations laïques et féministes, des organisations musulmanes, élus - achevait aujourd'hui ses auditions en recevant trois ministres, Eric Besson (Immigration), Brice Hortefeux (Intérieur) et Xavier Darcos (Travail). Elle doit désormais plancher sur les préconisations, qu'elle remettra fin janvier, à propos d'une pratique qui ne concerne que «1900 femmes», selon le chiffre donné par le ministre de l'Intérieur.
Statistiquement, elles sont «3 pour 100 000», résidant principalement en Ile-de-France (50%), Rhône-Alpes et Paca, précise Hortefeux, qui s'appuie sur une enquête réalisée entre juillet et octobre 2009. Sur ces 1900 femmes, 250 résident à la Réunion et 20 à Mayotte. «Plus des deux tiers seraient françaises, 23% sont converties [à l'islam] et 43% appartiendraient à la mouvance salafiste». La moitié ont moins de 30 ans et 90%, moins de 40. Seule 1% d'entre elles seraient mineures.
Ces précisions données sur une pratique qualifiée par Brice Hortefeux, de «tout à fait marginale», le trio de ministres insiste: «il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette entre nous», jure le ministre de l'Intérieur. Et fait montre d'humilité: grosso modo, c'est le Parlement qui décide. «Nous n'avons pas de préférence, complète Xavier Darcos, nous essayons simplement de réfléchir aux différentes options qui se présentent à nous.»
Qui sanctionner: la femme ou son époux?
Le ministre de l'Intérieur détaille «deux options non normatives», d'abord: l'une fondée sur «le dialogue et la pédagogie» - comme le préconise d'ailleurs le Conseil français du culte musulman -. «Réaliste?» Pas sûr, pour Hortefeux. Et celle d'une résolution du Parlement, comme le prévoit la réforme des institutions de l'été 2008. Façon, souligne Xavier Darcos, de «réaffirmer nos valeurs républicaines». Cette résolution pourrait aussi être concrétisée par une circulaire adressée aux préfets, maires, chefs d 'établissements, etc.
Autre «piste»: une loi d'interdiction. Laquelle pose une série de questions. S'étendrait-elle à la rue ou aux services publics? Qui sanctionner: la femme ou son époux, en cas de port de voile intégral «subi»? Et surtout, sur quels fondements? En clair, faut-il invoquer l'égalité hommes-femmes, la dignité des femmes? Ou encore des motifs de sécurité en affirmant qu'un individu ne peut dissimuler son identité? Variante plus pragmatique: «la nécessité, quand on s'adresse à un service public, de pouvoir être identifié pour entreprendre une démarche personnelle?», ajoute Hortefeux. Eventualité, «plus solide juridiquement» qui semble avoir ses faveurs, puisqu'elle «répondrait très concrètement à divers actes quotidiens»: se rendre à la Poste ou au guichet d'une préfecture, rendre visite à un parent à l'hôpital, venir chercher ses enfants à l'école.
«Rien de pire qu'une loi inappliquée»
Car s'ils réaffirment, à l'unisson de Nicolas Sarkozy, que le voile intégral, «expression radicale et communautariste», «n'a pas sa place en France», les ministres prennent soin de rappeler à la mission le lourd cahier des charges et le peu de marge de manoeuvre. «Nous n'avons pas le droit à l'erreur, prévient Hortefeux. La réponse doit être efficace.» Donc applicable: «il n'y a rien de pire qu'une loi inappliquée, ce qui signifie une loi défiée.» Et «conforme à nos valeurs», en passant le contrôle du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des Droits de l'Homme.Le tout sans stigmatiser les musulmans.
Sur son créneau, Eric Besson suggère, lui, d'assortir la loi ou à la résolution parlementaire éventuellement préconisées par la mission d'une série de mesures: «Pour les cartes de résident de dix ans, je vais indiquer aux préfets que le port du voile intégral devra constituer un motif de rejet [...]. Concernant l'accueil des ressortissants étrangers, je vais renforcer la formation aux valeurs de la République pour insister sur les principes d'égalité hommes-femmes, de laïcité et sur l'interdiction du voile à l'école», explique-t-il.
Jean-François Copé, patron du groupe UMP à l'Assemblée, qui a mis en place son propre groupe de réflexion sur le voile intégral, n'a, de son côté, pas attendu la fin des auditions de la mission parlementaire, pour s'exprimer sur le sujet. Dans une tribune publiée dans le Figaro de mercredi et co-signée par d'autres députés de la majorité (Nicole Ameline, François Baroin et Eric Raoult), il juge «indispensable» une loi interdisant le voile intégral. «A minima pour une question de sécurité, poursuit Copé, la burqa n'a pas sa place dans les services publics et les bâtiments publics, ou dans les lieux privés ouverts au public comme les commerces.»
Source : Libération
Neuf exilés afghans ont été expulsés de France dans la nuit de mardi 15 à mercredi 16 décembre à bord d'un avion britannique à destination de Kaboul. Resté sourd aux protestations des associations humanitaires, et passant outre une décision de justice, le gouvernement a mis à exécution son projet de reconduite à la frontière.
Huit semaines après un premier vol, organisé le 20 octobre, qui transportait trois exilés interpellés dans l'hexagone après le démantèlement de la "jungle" de Calais, en septembre, un nouveau vol groupé en provenance de Londres a fait escale en France.
Devant la polémique suscitée par le renvoi d'octobre, Eric Besson, ministre de l'immigration, avait annoncé que "si la situation continue à se dégrader (en Afghanistan), il n'y aura pas d'autres retours dans les jours qui viennent".
Le vol de mardi a décollé vers minuit de Roissy - Charles de Gaulle avec à son bord neuf ressortissants afghans : huit avaient été transférés vers l'aéroport en milieu d'après midi depuis le centre de rétention de Coquelles (Pas-de-Calais) et un autre depuis celui de Lyon. Un dixième, originellement concerné, avait été remis en liberté lundi soir par la cour d'appel de Douai.
Mercredi matin, le ministère de l'immigration ne voulait "ni infirmer, ni confirmer" ce renvoi. Mais celui-ci a été confirmé par des sources policières
Au-delà des ONG et de la gauche française, une cinquantaine de députés européens, tous groupes politiques confondus, ont réclamé, mardi, "l'arrêt des expulsions indignes" d'Afghans. Faisant fi de ces protestations, le gouvernement n'a également pas tenu compte d'une décision de justice constatant l'illégalité du renvoi de ces exilés auxquels les autorités afghanes ont refusé de délivrer un laisser-passer consulaire.
Dans une décision du 14 décembre, la cour d'appel de Douai, saisie du cas d'un des Afghans menacé d'être expulsé, a affirmé qu'il était illégal de reconduire à la frontière des étrangers si l'Etat vers lequel il pourrait être renvoyé n'a pas délivré de laisser-passer consulaire. Les neuf exilés reconduits se sont simplement vu remettre, par le ministère de l'immigration français un laisser-passer européen.
L'un des Afghans, initialement menacé d'être expulsé ce mardi, a contesté la légalité du prolongement de sa rétention. Samedi 12 décembre, le juge des libertés et de la détention de Boulogne-sur-Mer lui a donné satisfaction. Mais le procureur de Boulogne a fait appel de sa remise en liberté.
Aussitôt saisie, la cour d'appel de Douai a été amenée à rappeler que la loi "n'autorise une prolongation supplémentaire (de la rétention) de 5 jours qu'en cas de certitude de la délivrance du laisser passer par le consulat du pays dont relève l'intéressé". Or "il est établi que le consulat (d'Afghanistan) a refusé le laisser passer", poursuit la cour d'appel dans sa décision. Les magistrats soulignent qu'un laisser-passer européen, résultant d'une décision unilatérale de la France, ne saurait tenir lieu de laisser-passer consulaire délivré par le pays de destination.
Souhaitant elle-même clarifier la procédure utilisée par la France, l'ambassade d'Afghanistan à Paris a elle-même demandé au gouvernement français mardi de suspendre les retours forcés d'Afghans vers Kaboul.
Devant les députés, le premier ministre François Fillon a justifié le renvoi des exilés afghans par "l'engagement auprès des Britanniques" de "ne pas laisser Sangatte se reconstruire".
Source : Le Monde
Le Parlement du Burkina Faso a adopté une loi portant sur la gestion "concertée" des flux migratoires entre ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest et la France, afin de lutter contre l'immigration clandestine, a-t-on appris mercredi de source officielle.
La loi a été votée par 79 députés sur 87 votants, 7 se sont abstenus.
Les deux pays s'engagent à "réadmettre dans le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes, leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire de l'autre partie".
Quelques 4.000 Burkinabè vivent en France contre environ 5.000 Français au Burkina, selon le ministère burkinabè des Affaires étrangères.
La France s'engage à régulariser la situation des ressortissants burkinabè en situation irrégulière sur son territoire, mais "au cas par cas".
Par ailleurs, des principes sont fixés pour la délivrance de visas par l'administration française.
La France s'engage notamment à délivrer 150 visas aux étudiants burkinabè titulaires de masters ou de licences professionnelles obtenus en France pour leur permettre de travailler dans l'hexagone pendant quelques mois. Par ailleurs, 500 visas "compétences et talents" pourront être délivrés chaque année (pour 3 ans renouvelables) à certains Burkinabè (intellectuels, sportifs, sientifiques, humanitaires, etc).
L'accord prévoit également des financements de projets de développement au Burkina Faso, "le développement de services sociaux de base dans des régions de forte émigration" ou encore la facilitation des transferts de fonds de migrants.
Le texte doit être promulgué dans les 21 jours par le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré. Il n'entrera en vigueur que lorsque Paris l'aura promulgué de son côté.
Conformément au "Pacte européen sur l'immigration et l'asile" adopté en 2008, la France a signé des accords sur l'immigration avec plusieurs pays: Bénin, Cameroun, Cap-Vert, Congo-Brazzaville, Gabon, Ile Maurice, Sénégal, Tunisie.
Source : AFP
TAPIS rouge, accueil de choix, et discours de bienvenue... Tels ont été les ingrédients de la journée du 11 décembre qui a été consacrée à la signature de trois accords de partenariat pour booster l'investissement et la création d'entreprises à Meknès. Initiateur de ces accords, le directeur du Conseil régional d'investissement (CRI-Meknès), Hassan Bahi, a saisi l'occasion pour brosser un tableau exhaustif des potentialités de la région. L'objectif étant d'encourager les investisseurs à venir s'implanter à Meknès.
Les trois conventions promettent un véritable cadre de promotion et de stimulation de la création d'emplois. La première est avalisée par le Conseil régional, le CRI et la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM). Elle vise la mobilisation des ressources et du savoir-faire pour promouvoir le développement régional et la coopération.
Pour Bernard Digoit, président de la CFCIM, cet accord constitue un cadre général de partenariat pour la mise en œuvre d'un programme d'action décliné en cinq axes, à savoir: les parcs d'activités, la formation, le développement de la présence économique française dans la région de Meknès-Tafilalet, l'animation et l'information, et la diaspora marocaine en France et les anciens Français de la région. Durant deux ans, les signataires de l'accord conviennent de mener plusieurs actions avec une identité conjointe regroupant les logos de chacune des parties, et un slogan exprimant l'esprit et les objectifs de cette collaboration.
Informations et actions de promotion
Pour ce qui est de son partenariat avec la Fondation création d'entreprises du Groupe Banque Populaire (FCE), le CRI veut faire retenir Meknès-Tafilalet comme région pilote pour la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de la Fondation, notamment en ce qui concerne la diaspora marocaine. Outre l'appui à la création de PME et TPE, ledit accord vise l'échange d'informations et des actions de promotion. Ainsi, le CRI et la FCE conviennent d'étendre leur domaine de coopération aux porteurs d'idées d'entreprises, aux Marocains du monde en quête d'assistance et d'accompagnement individuel en pré et post-investissement et aux personnes physiques ou morales préalablement sélectionnées dans le cadre des appels à projets. Les parties signataires s'engagent à se convier mutuellement aux actions de promotion que l'une ou l'autre organise, au Maroc, à l'intérieur du territoire de Meknès-Tafilalet et/ou dans le monde au profit de la diaspora marocaine (manifestations, rencontres, salons, foires...).
Le CRI et la FCE organiseront ensemble des manifestations destinées à assurer le marketing territorial auprès des Marocains du monde. A cet effet, ils conviennent d'organiser, au moins une fois par an, des manifestations dans les pays qui connaissent une forte présence de MRE. «Nous allons consolider les expériences réussies et les bonnes pratiques relatives à l'encouragement de la créativité et de l'innovation», ajoute Bahi. Par ailleurs, Meknès peut désormais compter sur l'appui de l'Association générale des intervenants retraités (AGIR), basée à Paris. Celle-ci entend s'associer à la promotion de toute action d'intérêt général, de progrès et de développement, à travers la mise à disposition, à titre bénévole, du savoir-faire et de l'expérience de ses adhérents.
Source : L'Economiste
Les associations de défense des droits de l'homme remontent au créneau contre le délit de solidarité, l'aide apportée aux sans-papiers par des militants associatifs ou de simples citoyens. Hier, 24 organisations réunies au sein du collectif des «délinquants solidaires» ont annoncé le dépôt, «avant la fin de l'année», d'un recours devant le Conseil d'Etat. Visées, les circulaires de la ministre de la Justice du 20 novembre et du ministre de l'Immigration du 23 novembre. Ces textes dispensent de poursuites pénales les membres des associations «qui fournissent des prestations telles que des repas, un hébergement, en particulier lorsqu'il s'agit d'un hébergement d'urgence, un secours médical, lorsque l'acte visé n'a d'autre objectif que d'assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger en situation irrégulière». En revanche, «remettre sciemment à des majeurs des cartes d'hébergement attestant de leur minorité ou remettre des faux documents, par exemple», reste passible de poursuites pénales. «Une action humanitaire ne se divise pas et ne supporte aucune restriction», avaient répondu les associations le 26 novembre à Eric Besson.
Ces mêmes organisations ont lancé un nouvel appel afin que l'article L622-1 sur le délit de solidarité soit supprimé. Hier encore, le Gisti, qui recense depuis avril sur son site Internet les condamnations prononcées contre des «aidants» de sans-papiers, le plus souvent pour les avoir hébergés, a annoncé l'élargissement de cette liste à l'ensemble des délits de la solidarité. Ainsi, le «délit d'outrage, d'injure et de diffamation», de plus en plus souvent utilisé désormais contre ceux qui expriment publiquement leur réprobation lors d'arrestations d'étrangers en situation irrégulière ou encore le «délit d'entrave à la circulation d'un aéronef» utilisé lorsqu'un passager proteste contre une expulsion à bord d'un avion.
Source : Libération
Le renforcement du développement socio-économique et de la coopération décentralisée dans la région de la Méditerranée est un choix qui bénéficie d'un fort soutien de SM le Roi Mohammed VI, du gouvernement, des acteurs du développement socio-économique et de la société civile, a affirmé M. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.
M. Ameur s'exprimait, lundi à Paris, lors d'un séminaire ministériel organisé sous le thème "Migrations en Méditerranée : construire un espace de prospérité partagée" par le ministère français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du développement solidaire, et réunissant les représentants de dix pays riverains de la Méditerranée ainsi que la présidence suédoise de l'UE et de nombreux experts.
Le Maroc, dont sa situation géographique et son histoire le placent au carrefour de plusieurs continents, a été et reste à la fois un pays d'émigration et d'immigration, a-t-il dit, soulignant que la migration marocaine représente aujourd'hui 10 PC de la population nationale avec une présence très remarquée en Europe.
Après avoir relevé que les politiques concernant les MRE se sont orientées pendant plusieurs années vers l'encouragement de l'investissement et le transfert financier des migrants, il a fait observer que ces ressources directes ou indirectes, qui représentent près de 10 PC du PIB, demeurent aujourd'hui très importantes pour l'équilibre de la balance budgétaire nationale et l'amélioration du niveau de vie des familles restées au pays, notamment les plus fragiles.
Le ministre a, dans ce cadre, rappelé la mise en place par le gouvernement de structures régionales et locales d'accompagnement des MRE désireux d'investir dans le Royaume, notant que les dites structures ont notamment pour objectif d'aider les MRE à faire face aux difficultés administratives et d'assister les porteurs de projets depuis la phase de conception du projet jusqu'à sa mise en œuvre.
Il a, d'autre part, signalé que l'épargne des émigrés représente 30 PC des dépôts des banques commerciales au Maroc.
Les quatre axes autour desquels s'articule la stratégie nationale 2010-2013 portent sur l'investissement pour que l'épargne présente dans les banques commerciales soit utilisée pour assurer un développement local, l'incitation de l'épargne solidaire et la valorisation des actifs, l'encouragement des possibilités d'investir à distance dans un projet concret et la promotion de la solidarité inter et intra-régionale, a-t-il fait savoir.
Outre l'encouragement et l'accompagnement de l'investissement des MRE, le second programme porte sur l'organisation de lieux d'échanges et de débats entre la demande nationale de compétences et l'offre internationale de compétences marocaines installées à l'étranger, a souligné M. Ameur.
Dans ce contexte, il a rappelé l'organisation, en novembre dernier à Fès, d'une première manifestation appuyée sur un partenariat avec un réseau de compétences germano-marocain qui regroupe près de 300 personnes et qui est soutenu par des officiels allemands de haut rang et des bailleurs de fonds.
Et le ministre de proposer qu'un groupe de travail spécifique euro-méditerranéen se penche sur la question de la mobilisation des compétences et de l'investissement au profit des pays d'origine.
Source : MAP
Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et la Maison du Maroc, relevant de la Cité internationale universitaire de Paris, ont signé lundi une convention de partenariat destinée notamment à faire de la Maison du Maroc un lieu de rayonnement de la culture marocaine en France.
Paraphé au siège de l'ambassade du Royaume à Paris par MM. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, et Ahmed Ezbakh, directeur de la Maison du Maroc, cet accord s'inscrit dans le cadre d'une politique novatrice en matière de migration pour accompagner les profondes mutations des MRE et répondre à leurs différentes attentes conformément aux Hautes orientations royales.
La Convention s'appuie également sur les dispositions du Plan national quinquennal 2008-2012 pour la promotion des affaires MRE, validé par la Commission interministérielle chargée de la migration lors de la réunion du 7 février 2008 tenue sous la présidence du Premier ministre.
Cet accord vise à faire de la Maison du Maroc un lieu de rayonnement de la culture marocaine à travers l'organisation et la promotion d'activités scientifiques, culturelles et sportives.
Elle se propose aussi de renforcer l'attachement des ressortissants marocains à leur pays d'origine et de favoriser une meilleure intégration dans leur pays d'accueil.
Des programmes d'activités annuels seront élaborés conjointement par les deux parties dans la perspective de la réalisation desdits objectifs.
Dans ce contexte, des moyens humains et financiers sont prévus en vue d'accompagner la mise en œuvre de cet accord qui confortera la Maison du Maroc dans sa mission d'espace de rencontre, de dialogue et d'échange culturel et scientifique entre les communautés marocaine, française et celles issues de différents pays partenaires de la Cité internationale universitaire de Paris.
Source : MAP
Les Français d'origine marocaine seront à l'honneur de la troisième édition des « Dîners Citoyens » prévue pour le mercredi 16 décembre, rapporte un communiqué du ministère français de l'immigration.
Cette manifestation, organisée par le ministre français d l'immigration, Eric Besson, est en passe de devenir une tradition. Les précédentes éditions avaient concerné d'abord les français d'origine tunisienne en mai dernier, puis les français d'origine sénégalaise en septembre.
Le principe est de célébrer l'apport de l'immigration et de l'échange avec les pays d'émigration. Ces dîners réunissent régulièrement des hommes et des femmes faisant honneur à leurs origines et à la France dans des secteurs aussi divers que l'entreprise, les sciences, la littérature, l'art, le spectacle ou le sport.
En mai dernier, lors de la première réception, Eric Besson déclarait sa « volonté de réussir l'intégration des étrangers vivant en France », qui passe « par la langue, le travail et le logement », et rappelé que « le respect de l'origine, de l'histoire, et de la culture de chacun constituait aussi l'un des éléments de l'intégration républicaine ».
Source : Yabiladi
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a demandé mercredi au gouvernement et à Eric Besson de "mettre un terme au débat sur l'identité nationale" et s'"alarme" des propos tenus par Nadine Morano lors un débat public.
Dans un communiqué, Arielle Schwab, présidente de l'UEJF, appelle "Eric Besson et le Gouvernement à mettre un terme à ce débat tout simplement".
"A force d'être le théâtre de l'expression des préjugés racistes, le débat sur l'identité nationale risque de morceler la société française et de porter atteinte au vivre-ensemble", écrit-elle.
Par ailleurs, l'UEJF s'"alarme" des propos tenus par Nadine Morano lundi lors d'un débat public et affirme qu'il est "intolérable que le débat sur l'identité nationale soit prétexte à la libération des préjugés dans l'arène politique".
"Cette banalisation des préjugés est d'autant plus effrayante qu'elle stigmatise systématiquement les personnes de confession musulmane", constate l'organisation estudiantine.
Source : AFP/La Croix
Une ministre proche du président français Nicolas Sarkozy a été accusée mardi d'un nouveau dérapage dans le débat sur l'identité nationale après avoir exigé des jeunes musulmans français qu'il se sentent français, trouvent un travail et cessent de porter "la casquette à l'envers".
"On ne fait pas le procès d'un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c'est qu'il se sente français lorsqu'il est français", a déclaré lundi soir la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, interrogée sur la compatibilité de l'islam avec la République lors d'un débat dans les Vosges (est de la France)
"Ce que je veux, c'est qu'il aime la France quand il vit dans ce pays, c'est qu'il trouve un travail, et qu'il ne parle pas le verlan (argot consistant à inverser les syllabes des mots, ndlr). C'est qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers. C'est qu'il essaye de trouver un boulot, et qu'on l'accompagne dans sa formation", a-t-elle poursuivi.
Alors que le débat en France sur l'identité nationale, lancé le 25 octobre à quelques mois d'élections régionales, a été plusieurs fois dénoncé comme opportuniste et propice aux dérapages racistes, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre.
Des dirigeants de l'opposition et l'association SOS Racisme ont dénoncé mardi une "conception ethnique de la nation" et un "nouveau dérapage".
"C'est très grave, parce que cela confirme le regard caricatural de plusieurs membres du gouvernement sur la jeunesse de ce pays, avec des amalgames invraisemblables sur les jeunes musulmans", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon.
"Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes!", a renchéri Djamila Sonzogni au nom des Verts.
"Nul dans ce pays n'est plus français qu'un autre!" se sont indignés les jeunes socialistes, exigeant la démission de Mme Morano et "l'arrêt immédiat" du grand débat national, contesté jusque dans les rangs de la droite.
De son côté, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est "alarmée" des propos tenus par Nadine Morano jugeant "intolérable que le débat sur l'identité nationale soit prétexte à la libération des préjugés dans l'arène politique".
Source : Le Temps.ch
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé mercredi que le débat sur l'identité nationale n'avait "pas de sens", appelant "carrément" à "l'arrêter".
"Ce débat n'a pas de sens" et c'est "un faux débat qui n'aurait pas dû être ouvert dans les circonstances que traverse notre pays", a-t-il lancé sur France-2. "Dans une période de crise, on a autre chose à faire qu'à se diviser sur un sujet aussi important que celui-ci".
"Nous savons tous que (ce débat) n'aurait pas dû être mené à ce moment-là et qu'il n'aurait pas dû être ouvert par celui qui l'a ouvert, c'est-à-dire le ministre de l'Identité et de l'Immigration" Eric Besson, a ajouté Dominique de Villepin. "Je ne crois pas que ce débat puisse aboutir de la façon dont il a été posé".
Selon l'ancien chef du gouvernement, "ce débat ne peut pas être lié à l'immigration". Il "peut interpeller et interroger la nation, il ne doit pas dériver vers des stigmatisations, il ne doit pas être nourri par la peur qui est très mauvaise conseillère dans ce domaine", a-t-il souligné.
Et de plaider: "Il faut carrément l'arrêter. Un mauvais débat ça ne se suspend pas, ça s'arrête". AP
Source : Le Nouvel Observateur
La secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, Nadine Morano, a déclaré, lundi soir 14 décembre, vouloir du jeune musulman français "qu'il ne parle pas verlan", lors d'un débat sur l'identité nationale à Charmes (Vosges). "Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, c'est qu'il trouve un travail, c'est qu'il ne parle pas le verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers", a expliqué la secrétaire d'Etat à un jeune homme qui l'interrogeait sur la compatibilité de l'islam avec la République.
La commune vosgienne avait été choisie par l'organisateur de la soirée, le député (UMP) Jean-Jacques Gaultier, parce qu'elle est la ville natale de l'écrivain nationaliste et antidreyfusard Maurice Barrès, référence suscitant la polémique. Une cinquantaine de militants du NPA, Parti de gauche ou Verts ont ainsi manifesté devant la mairie pour protester contre cet hommage à l'écrivain lorrain. Lors du débat, le président de l'association locale Mémoire de Barrès, invité comme "grand témoin" à la soirée, a exalté la pensée de l'auteur lorrain, assurant notamment que "la patrie est plus forte dans l'âme d'un enraciné que dans celle d'un déraciné", ou défendant le "nationalisme de Barrès" par opposition au "cosmopolitisme".
"C'est très grave, parce que cela confirme le regard caricatural de plusieurs membres du gouvernement sur la jeunesse de ce pays, avec des amalgames invraisemblables sur les jeunes musulmans", a déclaré le porte-parole du parti socialiste, Benoît Hamon. SOS Racisme a qualifié ces propos d'"abjects" et appelé le premier ministre François Fillon à "enjoindre ses ministres de cesser de tenir des propos stigmatisants".
"Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes ! Comme nous l'avions redouté, le débat sur l'identité nationale dérape", affirme dans un communiqué Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts. "Le ton est donné, le gouvernement persiste à confondre religion et nationalité" et "la religion musulmane est clairement pointée comme posant un problème", ajoute-t-elle. "Charters pour les afghans, dérapages successifs racistes et islamophobes... Le gouvernement y va fort pour récupérer les voix de l'extrême droite à quelques mois des élections régionales", souligne le communiqué. Pour les Verts, "ce jeu peut s'avérer très dangereux pour la cohésion sociale" et aussi "pour le gouvernement, qui prend le risque que cette manoeuvre lui revienne dans la figure comme un boomerang par une remontée spectaculaire du Front National".
Mme Morano a estimé, mardi, que sa phrase avait été "complètement sortie de son contexte", et a mis en ligne la vidéo du débat (ci-dessous). "Nous parlions de la problématique des jeunes qui viennent des banlieues, dont je viens et dont je suis issue, et je disais qu'avec cette caricature, cette stigmatisation qu'il y avait, moi, je leur conseillais, non seulement de ne pas porter leur casquette de travers, de ne pas parler verlan, mais j'expliquais aussi (qu'il fallait) que l'on utilise le potentiel de la double culture", a plaidé Mme Morano sur la radio RMC.
Selon un sondage de l'Observatoire de l'opinion LH2 pour Nouvelobs.com révélé lundi, seulement 40 % des Français considèrent que le débat sur l'identité nationale souhaité par le Nicolas Sarkozy est "tout à fait" ou "plutôt nécessaire" et, de façon plus tranchée, 42 % des personnes interrogées jugent qu'il a pris une tournure "plutôt négative". Sur la nécessité du débat, seules 14 % des personnes interrogées considèrent que ce débat est "tout à fait nécessaire".
Source : Le Monde
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