Interview avec Olga Srnik Lamrani, directrice à l’Institut «Progress Center» de Fès : “Les Marocains des pays germanophones s’intègrent plus facilement que d’autres nationalités”
«Vous ne rentrez pas dans ce local, c'est clair ? Ce n'est pas une journée portes ouvertes », lance le fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) avant de claquer violemment la porte au nez de son interlocuteur. Charles Marziani, vice-président du conseil régional sourit : « il a l'air un peu sur les dents ». Effectivement depuis le 26 mars et jusqu'au 6 avril, adhérents d'associations, élus politiques, journalistes, mettent à l'épreuve les nerfs des policiers, en défilant chaque jour par petits groupes devant la grille d'entrée du centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu. Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une campagne européenne qui vise à faire un état des lieux sur l'accès de la société civile à ces structures très particulières. Pour les participants, il s'agit de demander l'autorisation de visiter les centres, de s'entretenir avec les personnels administratifs, sanitaires et bien sûr avec les migrants.
Guerre de positions
« Les seuls habilités à rentrer sont les parlementaires. En revanche, pour les autres, il est possible de s'entretenir avec les retenus », souffle Marie-Pascale Couttausse, du réseau éducation sans frontière 31. Au même moment, Charles Marziani ressort d'un entretien avec un jeune Tunisien. « C'est d'une inhumanité totale ». Une vision que ne partage pas Nadia Angers-Diebold, chef de la mission communication au ministère de l'Intérieur : « Nous veillons avant tout au respect des personnes. Si ces centres sont interdits, notamment aux journalistes, c'est lié au fait que ces retenus ne sont pas des animaux et que nous ne sommes pas dans un zoo ». Une position qui fait pouffer de rire Lionel Claus de la Cimade 31, association qui assure la défense juridique des sans-papiers. « Heureusement que des gens s'organisent pour dénoncer ces enfermements. Mais attention, il ne faut pas tout confondre : visiter un centre ne signifie pas forcément se mettre à défendre juridiquement un sans-papier, c'est contre-productif ».
5/4/2012, Eric Dourel
Source : 20minutes.fr
Pour la Nuit des musées le Palais de la Porte Dorée ouvre ses portes, le Samedi 19 Mai 2012.
Durant la Nuit des musées, les collections permanentes et les expositions temporaires seront en accès libre. Une programmation spéciale est également proposée en lien avec les œuvres de l’exposition J’ai deux amours : Road Movie une performance de l’artiste Ghazel, dont une œuvre est exposée dans l’exposition, et une lecture théâtrale, Odyssées (extraits), autour de l’œuvre de Barthélémy Toguo Road to exile.
"Jusqu'à très récemment, je me décrivais comme une nomade. Une nomade hybride. Une iranienne hybride et nomade. Maintenant, je pense que le terme 'être en transit' me va mieux. Je suis constamment en transit. Même là-bas. (…) Dans ma nouvelle série "Road Movie" je parle d’être en transit. Dans No Man’s Land. Je redis des histoires des Afghans, Iraniens et Kurdes que je rencontre et qui sont en transit (…)." Ghazel…Suite
Andalousie, mon amour est le premier long métrage réalisé par le jeune cinéaste marocain Mohamed Nadif. Cet homme de théâtre, comédien et réalisateur de plusieurs courts métrages est à Alger pour la présentation de son nouveau film. Une comédie déjà primée au cinquième Festival d’Oran du film arabe (FOFA) en décembre 2011. Andalousie, mon amour sera projeté ce soir à 18h, et demain jeudi à 15h30, à la salle Cosmos de Riad El Feth à Alger, à la faveur des premières Journées du film méditerranéen, MediterraCiné, organisées par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et la société MD Ciné.
-La scène finale choisie pour l’affiche du film Andalousie, mon amour, semble tout résumer : un rire aux éclats. Faut-il rire de nos drames ?
Un proverbe marocain dit que le surplus de tourments provoque le rire. La vie a un côté absurde. Pourquoi Saïd (Youssef Britel) et l’instituteur (Mohamed Nadif) ont ri à la fin ? La raison est simple : l’histoire va continuer. Avec d’autres, Saïd s’est fait arnaquer d’une manière odieuse. L’instituteur prépare une autre expédition. D’autres vont vivre la même mésaventure : ils pensent qu’ils sont en Espagne, alors qu’ils n’ont jamais quitté le Maroc… La comédie qui évoque les drames est une façon agréable de dire les choses, surtout quand cela est bien fait. On peut transmettre de cette manière beaucoup de choses, lancer des piques… Et le public passe un bon moment de cinéma, il sort de la salle la tête remplie d’idées.
-Il y a, dans votre fiction, un terme qui n’échappe pas au spectateur : «tasbine», qui peut avoir deux signification : «l’espagnisation» du Maroc ou «le nettoyage» du Maroc…
«Tasbine» provient du mot «saboun» (savon en arabe), cela veut dire nettoyer le Maroc de la corruption et de tout ce qui salit. Il s’agit de faire un nettoyage aussi dans les domaines de l’art, de la culture, de l’économie… Nous voulons avoir des villes et des villages propres, une infrastructure solide, des bâtisses durables et belles…
-Evoquer Séville, l’Andalousie, Grenade, cela ressemble à pleurer sur un passé glorieux et lointain, ne trouvez-vous pas ?
Oui, il existe encore des personnes qui vivent toujours sur une certaine nostalgie. Al Andalous (Andalousie) que j’évoque renvoie à une certaine époque durant laquelle les gens se déplaçaient librement. Une période de progrès et de tolérance. Personne, en ces temps-là, ne mettait en avant la religion, Islam, judaïsme ou christianisme, le vivre-ensemble était une réalité. J’ai une nostalgie pour cette époque. Cet Andalou est aujourd’hui inexistant. Même si nous voulons aller pleurer aujourd’hui dans l’actuelle Andalousie, l’Espagne, les portes nous sont fermées !
-Etait-ce facile pour vous d’être derrière et devant la caméra ?
J’ai beaucoup réfléchi à cela. Ce n’était pas facile. Comme j’étais bien entouré et que j’ai bien préparé le film, je me suis pas mal débrouillé. J’ai déjà fait cela au théâtre, puisque je jouais dans les pièces que je mettais en scène. J’ai fait également un test dans mon court métrage, La jeune femme et l’instit. Tout cela était donc comme un avant-goût à ma participation à Andalousie, mon amour en tant que comédien. J’avoue que j’ai hésité un peu avant le début du tournage, mais je ne regrette pas de l’avoir fait.
Vous avez fait participer un comédien algérien, Hicham Mesbah, manière de dire qu’on peut travailler ensemble…
Heureusement qu’on peut travailler ensemble et qu’on peut aller à l’encontre de nos politiciens. On peut commencer par ce genre de partenariats et élargir après à d’autres secteurs de la culture. On va obliger nos politiciens à accéder à nos souhaits de rapprochement au Maghreb.
-Vous êtes passé du court au long métrages, comment s’est fait cette transition, ce passage à un autre niveau ?
Pour moi, le court et le long métrages sont deux genres différents. Cependant, le problème est surtout économique. Nous n’avons pas souvent les moyens d’aller directement vers la réalisation du long métrage. Rares sont les cinéastes qui ont débuté par le long métrage. Beaucoup réalisent des courts métrages avant de tenter l’expérience du long. Quand on rate un court, il y a toujours la possibilité de rebondir, mais ne pas réussir un long métrage risque d’être ruineux. Il sera plus compliqué de convaincre les producteurs ou des chaînes de télévision d’apporter des fonds pour un autre film (…) Andalousie, mon amour est un film à petit budget. La post-production m’a pris beaucoup de temps. Nous avons actuellement au Maroc un système de soutien au septième art qui consiste en l’avance sur recettes accordée par le Centre national du cinéma. Mon projet a été accepté dès le début. Cela m’a permis d’aller au tournage avec l’avance sur recette, faire un premier montage, financer et chercher de l’argent supplémentaire pour achever le film.
-Qu’en est-il de la distribution des films au Maroc ?
Il n’y a pas de problème sur ce plan-là. Après la projection du film au Festival international de Marrakech dans la section Coup de cœur (en décembre 2011, ndlr), j’ai été contacté par plusieurs exploitants de salles pour le projeter. Certains ont même proposé de payer leurs propres copies. Andalousie, mon amour peut bien être apprécié au Maghreb. Le problème qui est traité dans ce film concerne cette région. La fiction est tournée avec un langage qui peut être compris par tous les Maghrébins. Mon souhait est de trouver des distributeurs en Algérie et en Tunisie.
-Quelles sont les grandes tendances du cinéma marocain actuellement ?
Aujourd’hui, il y a un nombre important de films produits au Maroc. Cette année, en termes de production, nous avons dépassé vingt longs métrages et une soixantaine de courts métrages. Il y a beaucoup de films faits par de jeunes réalisateurs. Chacun vient avec son empreinte et ses idées. On est différent, mais on se complète . On peut donc parler d’un nouveau cinéma au Maroc. J’ai actuellement un projet de long métrage que je développe avec la comédienne Asma El Hadrami. J’espère que d’ici fin 2012, le scénario sera prêt. Le titre provisoire est Les pensionnaires du pavillon J…
4/4/2012,Fayçal Métaoui
Source : El Watan
En partenariat avec l’Observatoire des Migrations Espaces & Sociétés (ORMES) de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’université Ibn Zohr d’Agadir (ORMES), l’Association des Chercheurs en Migration et Développement (ACMD) organise du 05 au 07 Avril 2012 la seconde édition du Festival «ALMOUGAR N'NIMOUDA »...Suite
La rapporteur spéciale des Nations Unies sur les formes modernes d'esclavagisme, Mme Gulnara Shahinian, a demandé instamment mardi au gouvernement du Liban de mener une enquête sur la mort d'Alem Dechasa, une domestique éthiopienne de 34 ans, qui s'est suicidée le 14 mars, quelques jours après avoir été battue en pleine rue de Beyrouth.
Selon un communiqué du Haut commissariat des Nations Unies pour les droits de l'Homme, les faits sont documentés par une video postée sur YouTube, montrant la victime en train de crier et de se débattre face à un homme qui la tire dans une voiture en l'attrapant par les cheveux.
"Comme beaucoup de gens dans le monde, j'ai regardé la vidéo montrant les violences physiques imposées à Alem Dechasa dans une rue de Beyrouth", a déclaré Mme Shahinian. "Je demande instamment aux autorités libanaises de mener une enquête exhaustive sur les circonstances qui ont conduit à sa mort", a-t-elle ajouté.
"Ces images cruelles sur internet me font penser aux nombreuses femmes migrantes que j'ai rencontrées au Liban lors de ma visite dans ce pays l'année dernière", a-t-elle ajouté. "Des femmes qui ont été victimes d'esclavagisme domestique m'ont raconté être sous le contrô le absolu de leur employeur" et "souffrir d'abus physiques, psychologiques et sexuels".
A la fin de sa visite au Liban en octobre 2011, Mme Shahinian avait demandé au gouvernement libanais de légiférer en faveur de la protection des quelque 200.000 travailleurs domestiques que compte le Liban.
"Les travailleurs migrants domestiques, dont la plupart sont des femmes, sont légalement invisibles", avait elle déclaré lors de cette visite et "cela les rend particulièrement vulnérables".
D'autres experts indépendants de l'ONU pour les droits de l'Homme se sont joints à l'appel de Mme Shahinian et ont exprimé leur condamnation des violences physiques imposées à Alem Dechasa.
Il s'agit de François Crépeau (migrants), Rashida Manjoo, (violences faites aux femmes), Juan E. Mendez (torture et traitement dégradants, cruels et inhumains), et Kamala Chandrakirana (Groupe de travail sur la discrimination faite aux femmes).
Le 15 mars dernier, des défenseurs des droits de l'Homme à Beyrouth avaient déjà exprimé leur indignation au lendemain du suicide d'Alem Dechasa, frappée par un homme, son recruteur selon la presse.
Alem Dechasa, 34 ans, s'était pendue le 14 mars avec un drap dans un hô pital psychiatrique où elle avait été amenée par la police.
3/4/2012
Source : AFP
Le Département d'Etat américain a annoncé 1' augmentation des frais pour les demandes de visa non-immigrant et la plupart des cartes de passage-frontières à compter du 13 avril, indique lundi l'ambassade des Etats-Unis au Maroc, alors que tous les frais de traitement des visas d'immigrants vont diminuer ...Suite
L'œuvre de Abdelmalek Sayad (1933-1998) sera au centre d'une nouvelle rencontre, la 7ème du genre prévue le 12 avril prochain à Oran, dans le cadre du cycle dédié à ce penseur algérien fondateur de la sociologie de l'émigration-immigration, a-t-on appris auprès des organisateurs.
La valorisation des archives léguées par Sayad constitue l'objectif principal de cette rencontre destinée notamment aux jeunes chercheurs voués à la compréhension des mécanismes migratoires, a précisé à l'APS Mme Nouria Benghabrit Remaoun, directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), basé à Oran.
Plusieurs étudiants issus des différentes écoles doctorales algériennes d'anthropologie participeront à cette manifestation tout en bénéficiant d'ateliers dédiés aux analyses conceptuelles des textes de Sayad, a-t-elle indiqué.
Cette initiative intervient dans le cadre d'un programme mettant en partenariat le CRASC, l'Institut français d'Oran et l'Association de prévention du site de la Villette (ASPV, France) qui a coordonné la formation des jeunes archivistes ayant procédé à l'inventaire du fonds Sayad.
La traduction en langue arabe des publications de ce sociologue figure parmi les grands objectifs assignés à travers ce partenariat, a rappelé la directrice du CRASC en annonçant la prochaine validation de la transcription d'un premier lot d'ouvrages.
L'œuvre de Sayad, qui est conservée dans la médiathèque inaugurée à son nom en mars 2009 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI, France), comporte des milliers de documents, photos et enregistrements sonores contenus dans 420 boîtes d'archives.
Né en Algérie, Abdelmalek Sayad est le troisième et unique garçon d'une famille de cinq enfants. Il fait ses études primaires dans son village natal, en Kabylie, puis poursuit sa scolarité au lycée de Bejaia avant d'entreprendre une formation d'instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah (Alger).
Il est ensuite nommé instituteur dans une école à la Casbah. Il poursuit ses études à l'université d'Alger où il fait la rencontre de Pierre Bourdieu.
En 1963, il s'installe en France, d'abord en tant qu'enseignant vacataire au Centre de sociologie européenne de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 1977, il intègre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il sera nommé directeur de recherches en sociologie. Il décède le 13 mars 1998.
4/4/2012
Source : APS
Plusieurs personnalités marocaines et canadiennes du monde de la culture et du cinéma ont assisté, mardi soir à Montréal, à la projection du documentaire "Casanayda" réalisé par Farida Belyazid et Abderrahim Mettour, programmée dans le cadre de la deuxième édition des "Journées de l'Afrique méditerranéenne".
Des discussions ont suivi la projection de ce film documentaire, écrit par Dominique Caubet, qui retrace l'avènement au Maroc de la nouvelle scène musicale et du mouvement culturel qu'elle sous-tend, en s'intéressant notamment à l'utilisation de la Darija chez les jeunes créateurs.
Les "Journées de l'Afrique méditerranéenne", qui se déroulent du 31 mars au 14 avril à Montréal, feront découvrir ou redécouvrir au public québécois la richesse et la diversité des cultures du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et d'Egypte, en particulier.
Des réalisations de plus d'une cinquantaine d'artistes, écrivains et intellectuels sont programmées lors de cette manifestation culturelle organisée par la Maison de l'Afrique-Mandingo, en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, l'association "Racines" et l'entreprise culturelle AB Sawt.
Musique, théâtre, projections, littérature, arts visuels, calligraphie, conférences, débats sont autant de disciplines pour aborder la pluralité de "l'Afrique méditerranéenne" au cÂœur de la diversité montréalaise.
Du patrimoine artistique traditionnel à la création contemporaine, une programmation riche et variée qui comprend aussi des expositions de peintures et photographies d'artistes africains ainsi que la projection de plusieurs films et documentaires de réalisateurs nord-africains.
Le programme comporte aussi une exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) avec une vaste sélection de livres d'auteurs marocains.
Des concerts du groupe "GnawaTrans" et de l'ensemble ASAM (Association Soleil de l'Andalousie de Montréal) créés par des musiciens originaires du Maroc, passionnés de musique andalouse, sont également à l'affiche des Journées de l'Afrique méditerranéenne.
4/4/2012
Source : MAP
Clôture à Bologne d'une session de formation au profit de cadres d'associations marocaines en Italie
Une session de formation au profit de cadres administratifs et éducatifs d'associations marocaines en Italie oeuvrant dans le domaine de l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine a pris fin mardi à Bologne (nord de l'Italie).
Ouverte samedi dernier, cette session était destinée à renforcer les compétences pédagogiques de ces cadres issus de 32 associations veillant à prodiguer cet enseignement aux enfants des Marocains résidant dans la Péninsule.
Organisée à l'initiative du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger en collaboration avec l'ambassade du Maroc à Rome, cette session a été axée sur la méthodologie de travail à suivre et les techniques devant être utilisées conformément aux standards et normes en la matière.
Se félicitant des résultats de cette session, à laquelle ont pris part des responsables d'associations venant de toutes les régions d'Italie, M. Jaafar Debbagh, directeur du pô le de l'action éducative et sociale au sein de ce ministère, a mis l'accent sur la portée stratégique de cette session qui ne manquera pas d'avoir des retombées positives sur les enfants des MRE.
Cette formation, qui entre dans le cadre d'une approche intégrée, s'est penchée notamment sur les méthodologies de la gestion administrative, éducative et financière ainsi que sur les techniques du montage des projets, a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP. Ce dernier thème vise à permettre aux associations d'être mieux gérées et outillées pour pouvoir conclure des ententes avec d'autres partenaires et bénéficier d'aides autant publics que privés, a-t-il précisé.
Tout en soulignant que cette session sera suivie d'autres en vue de parvenir d'ici à fin 2012 à la formation de 400 à 500 enseignants et de 100 à 150 responsables administratifs et pédagogiques, M. Debbagh a expliqué que l'objectif majeur consiste à permettra aux enfants marocains vivant à l'étranger de mieux s'intégrer dans leurs sociétés d'accueil tout en maintenant solides les liens qu'ils ont avec leur pays d'origine. La parfaite intégration des enfants ne peut se faire en l'absence d'un tel équilibre, a-t-il observé.
Le responsable marocain a remercié à cet égard les autorités de la région d'Emilie Romagne (nord) et les responsables de l'université de Bologne pour leur adhésion au programme de formation, conscients en cela du fait que l'enseignement de la langue arabe est un des droits de l'enfant d'origine marocaine.
Le secrétaire général du centre national de formation des inspecteurs de l'enseignement, Mustapha Hamdi, s'est réjoui, quant à lui, du sens de responsabilité dont ont fait preuve les participants à cette session de formation de quatre jours, qui a permis de parvenir à des résultats très satisfaisants.
Il a également mis l'accent sur la nécessité de la poursuite des efforts déployés par tous en vue de répondre aux besoins spécifiques des enfants des Marocains résidant à l'étranger.
Plusieurs questions ont d'ailleurs été soulevées par les participants à l'occasion de cette formation organisée en partenariat avec l'association italo-marocaine pour la culture et l'enseignement et l'université de Bologne. Elles se rapportent notamment aux programmes, aux supports de formation et aux manuels destinés à cette catégorie d'enfants, a-t-il indiqué.
Les ateliers organisés dans le cadre de cette session de formation ont été animés par des formateurs spécialisés du ministère de l'éducation nationale au Maroc, ainsi que des experts marocains et italiens.
Cette formation est organisée dans le cadre de la concrétisation du programme d'urgence pour la promotion de l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine aux enfants marocains résidant à l'étranger, et de la mise en œuvre de la convention de partenariat signée le 13 octobre 2011 entre le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et le ministère de l'éducation nationale.
Cette convention vise la promotion de l'enseignement de la langue arabe et la culture marocaine à l'étranger à travers le renforcement des compétences des ressources humaines travaillant au sein des associations actives dans ce domaine.
Des présentations pédagogiques ainsi que des ateliers sur les méthodologies de la gestion administrative, éducative et financière afin de permettre aux responsables administratifs et éducatifs de maitriser les fondements théoriques et techniques pour assurer une bonne gouvernance au sein de leurs associations.
Une première session de formation au profit de 110 enseignants marocains exerçant dans le domaine de l'éducation informelle dans différentes régions d'Italie et Âœuvrant dans le cadre d'institutions associatives et pédagogiques avait déjà eu lieu en décembre dernier à Bologne.
3/4/2012
Source : MAP
Des acteurs associatifs et des droits de l'Homme ont remis, mardi à Rabat, une lettre à l'ambassadeur d'Autriche au Maroc dénonçant vivement "l'incitation à la haine portée par le parti autrichien d'extrême droite (Freedom Party Of Austria, FPO), lors de sa campagne électorale, à travers l'utilisation d' une affiche électorale offensante pour la communauté marocaine établie dans la ville autrichienne d'Innsbruck.
A l'issue d'un sit-in de protestation organisé devant l'ambassade d'Autriche au Maroc, ces acteurs, en l'occurrence le Mouvement international pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume, la Ligue sahraouie marocaine en Europe, l'Association des Marocains du monde, agissant en coordination avec d'autres associations des droits de l'Homme, ont dans cette lettre, qualifié de "raciste" cet agissement du FPO envers les Marocains établis dans ce pays, membre de l'Union européenne. Ce parti recourt à un procédé "abject" visant seulement les Marocains, dans le seul objectif de gagner les voix de l'électorat, bafouant ainsi les plus élémentaires des droits humains, souligne la lettre.
Le Mouvement international a annoncé également avoir décidé de se constituer partie civile dans les procès engagés contre le parti autrichien d'extrême-droite FPO qui, dans une affiche au slogan "l'amour de la patrie plutô t que des Marocains voleurs", a honteusement stigmatisé la communauté marocaine.
Dans une déclaration à la presse, le coordinateur général de ce mouvement, Ali Jeddou, a estimé que l'utilisation de cette affiche est une agression "flagrante" contre les Marocains établis en Autriche, une "insulte" pour tous les MRE ainsi qu'une marque d'ingratitude envers l'engagement des 15.000 soldats marocains qui se sont sacrifiés pour la liberté de l'Europe.
Il a par ailleurs relevé que le geste de ce parti n'a rien à voir avec la position de l'Autriche, qui entretient des liens solides avec le Maroc.
En relation avec l'utilisation par ce parti autrichien d'une telle affiche, l'Etat marocain a décidé, vendredi, de se constituer partie civile dans les procès engagés, notamment par des représentants de la communauté marocaine en Autriche à l'encontre dudit Parti politique et ce, conformément à la législation en vigueur en Autriche, avait souligné le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué.
A cet égard, ajoute la même source, l'ambassade du Royaume du Maroc a été instruite "pour engager les mesures judiciaires et administratives appropriées".
Dimanche, le tête de liste du parti d'extrême droite autrichien "FPO" pour les élections municipales d'Innsbruck, August Penz, avait annoncé que l'affiche électorale à caractère anti-marocain faisant l'objet d'une enquête pour "incitation à la haine", sera retirée en milieu de semaine prochaine.
3/4/2012
Source : MAP
La Grèce prévoit de sévir contre les migrants et les demandeurs d'asile
De nouvelles mesures gouvernementales permettent à la police de regrouper et d’arrêter des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d’asile, notamment ceux qui sont soupçonnés d’être porteurs de maladies infectieuses telles que le VIH/sida.
Un projet visant à regrouper et arrêter des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d’asile en Grèce, notamment les personnes soupçonnées d’être porteuses de maladies infectieuses telles que le VIH/sida, a été qualifié d’« extrêmement préoccupant » par Amnesty International.
Les personnes considérées à risque face à ces infections, en raison de leur pays d’origine, de leurs mauvaises conditions de vie ou de leur qualité de travailleurs du sexe, seront visées.
« Ces mesures extrêmement préoccupantes prennent spécifiquement pour cible les personnes les plus vulnérables sur la base de critères discriminatoires. Les autorités grecques doivent immédiatement abandonner ces mesures, qui ne feront qu’exacerber les préjugés à l’égard des migrants et des demandeurs d’asile dans le pays.
Jezerca Tigani, d’Amnesty International. Les autorités grecques ont récemment annoncé un projet de construction d’une série de centres de détention où les migrants en situation irrégulière appréhendés lors de coups de filet à Athènes seront détenus en vue de leur expulsion.
« La détention en relation avec le statut de migrant ne constitue qu’un dernier recours, et arrêter des migrants en situation irrégulière sans chercher d'autres solutions est contraire aux obligations de la Grèce en vertu du droit international.
Jezerca Tigani. Il est particulièrement inquiétant que des personnes pouvant prétendre à une protection internationale risquent elles aussi d’être appréhendées. Les migrants et les demandeurs d’asile ne sont pas des délinquants et ne doivent pas être traités de la sorte.
Il n’existe pas aux frontières grecques de structures adaptées pour l’identification de ceux qui ont besoin d'une protection internationale, comme les victimes de torture et les mineurs demandeurs d’asile non accompagnés ou séparés de leur famille.
Les autorités se sont engagées à arrêter les sans papiers, mais Amnesty International a pris connaissance des grandes difficultés éprouvées par les personnes qui essaient de demander l'asile.
De nombreux demandeurs d’asile vivant à Athènes, la capitale, craignent de quitter leur logement de peur d’être arrêtés ou brutalisés.
L’un d’eux a déclaré à Amnesty International : « Je viens tous les samedi [déposer une demande d’asile] mais rien ne se passe. La semaine dernière, ils n’ont accepté aucune demande. Je n’ai pas de papiers. (Les policiers) me voient dans la rue avec ma peau sombre et me demandent si j’ai des papiers. Comme je n’en ai pas, ils m’arrêtent. C’est un gros problème. Ceux qui n’ont pas de papiers sont arrêtés. Je reste chez moi et je dors… »
Amnesty International a cru comprendre que les migrants et demandeurs d’asile chez qui une maladie infectieuse a été diagnostiquée seront transférés dans des services hospitaliers spéciaux afin d’y être soignés, sous la garde de la police.
Une autre mesure exige des migrants qu’ils obtiennent un certificat de santé afin de pouvoir travailler.
De nombreux migrants et demandeurs d’asile vivent en Grèce dans des conditions sordides en raison du système d'asile inopérant du pays, tandis que les conditions de détention dans de nombreux centres d'immigration s'apparentent à des traitements inhumains et dégradants.
03/04/2012
Source : Amnesty
Chercheur et enseignant dans deux établissements d'enseignement supérieur, c'est une de mes grandes joies quotidiennes que d'exercer, chaque jour, mon métier au contact de jeunes femmes et jeunes hommes de grand talent venus en France pour y étudier ou y faire de la recherche scientifique - étudiants et élèves ingénieurs de l'Ecole polytechnique, doctorants ou postdoctorants dans notre équipe de recherche, qui compte neuf nationalités pour quinze membres.
Jusqu’au 14 avril, Montréal brillera de mille feux à travers la 2e édition des «Journées de l’Afrique méditerranéenne» où le public sera invité à découvrir la richesse et la diversité des cultures du Maroc, d’Algérie, de Tunisie
et d’Égypte.
Du patrimoine artistique traditionnel à la création contemporaine, plus d’une cinquantaine d’artistes, d’écrivains et d’intellectuels sont programmés. Une invitation à l’échange et au débat.
À l’initiative de l’association «Maison de l’Afrique», la deuxième édition des Journées de l’Afrique méditerranéenne se veut «un trait d’union entre les artistes de plusieurs rives», ont précisé les organisateurs. Musique, théâtre, projections, documentaires, littérature, mode, arts visuels, calligraphie, conférences, débats… Autant de disciplines pour aborder la pluralité de «l’Afrique méditerranéenne».
Au cœur de la diversité culturelle montréalaise, le patrimoine artistique et la culture marocaine seront représentés à travers un ensemble d’activités. Ainsi, cette manifestation verra la participation de la cinéaste-réalisatrice marocaine Farida Belyazid, à travers le long métrage «Casa Nayda». Un film qui veut témoigner du bouillonnement culturel et sociétal actuellement au Maroc. Aussi, le court métrage «Wanted» du réalisateur marocain Ali Essafi, traitant de cette période difficile que sont «Les années de plomb».
Par ailleurs, les débats autour de tables rondes ne seront pas en reste. En effet, l’activiste et critique culturelle Kenza Sefrioui animera plusieurs tables rondes autour du développement de l’art et de la culture au Maroc. Elle présentera deux conférences autour des thèmes : «La revue Souffles, espoirs de révolution culturelle au Maroc» et «Les littératures contemporaines du Maroc». Ces dernières seront l’occasion de faire le point sur l’avancée réalisée dans le domaine de l’art et de la culture au Maroc. À noter que plusieurs artistes, écrivains et photographes venant de tout bord participeront à cet évènement. Le programme comporte aussi une exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) avec une vaste sélection de livres d’auteurs marocains.
Un concert du groupe «GnawaTrans» avec le Maalem Fathallah sera donné. Enfin, ces «Journées de l’Afrique méditerranéenne» et montréalaise se clôtureront par un concert de l’ensemble ASAM (Association Soleil de l’Andalousie de Montréal) créé par des musiciens originaires du Maroc, passionnés de musique andalouse. Un rendez-vous riche par son éclectisme culturel, ouvert à tous.
3 Avril 2012, Afaf Sakhi
Source : LE MATIN
A peine la "trêve" de l'affaire Merah s'est-elle achevée, que Nicolas Sarkozy a repris ses accents les plus durs sur l'immigration. A Nantes et à Elancourt (Yvelines), mardi 27 et mercredi 28 mars, le président-candidat a martelé l'idée de "menace" de "l'immigration incontrôlée" sur le système social. Une situation qui justifierait, comme il l'avait annoncé début mars, son intention de "diviser par deux" les flux migratoires. En France, à l'étranger, ces propos choquent. Beaucoup y voient une nouvelle radicalisation de son discours. Mais en réalité, ce virage n'en est pas vraiment un. C'est bien davantage à l'accélération d'un coureur en sortie de courbe à laquelle on assiste. Une courbe dans laquelle M. Sarkozy s'est engagé, en fait, à l'été 2010.
On l'a un peu oublié aujourd'hui, mais à ses débuts, la rencontre entre le chef de l'Etat et la complexe politique migratoire était surtout une histoire de mots, une question de valeurs. M. Sarkozy voulait y voir un défi à "l'identité nationale", un sujet de "droits et de devoirs". C'est dans cet esprit qu'il a proposé, durant la campagne présidentielle de 2007, la création d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale".
A l'époque, la mesure a fait hurler l'opposition, choquée par le symbole. Mais, dans les faits, la création de ce nouveau ministère a changé peu de chose. Elle a surtout abouti à une coûteuse coquille vide à laquelle Eric Besson, promu ministre de l'immigration et de l'identité nationale, a bon an mal an tenté de donner chair : notamment avec le débat sur l'identité nationale, lancé à l'automne 2009.
La vulgarisation du concept d'immigration "choisie" a relevé des mêmes talents de rhéteur. Dire qu'il existe une immigration "subie" n'était, en soi, pas une contre-vérité. L'Etat a peu de leviers sur les entrées familiales ou l'asile, fruits notamment de l'histoire coloniale. L'habileté de M. Sarkozy est d'avoir réussi à laisser croire qu'il allait "trier" le flux global en choisissant les heureux élus, alors que cela induisait, de facto, au contraire, plus d'entrées - comme le prouvent les chiffres officiels : + 34 % de migration de travail depuis 2007.
Grâce à ce double discours, M. Sarkozy a cependant réussi, bon gré mal gré, durant les trois premières années du quinquennat, à garder autant la main sur les conservateurs que sur la frange la plus centriste et libérale de sa majorité. Cette dernière n'ignorait pas, alors, la réalité d'ouverture qui se jouait derrière la sévérité des discours officiels. Seule l'opposition se raidissait face à des expulsions en hausse, leur nombre étant devenu l'un des indicateurs de performance politique de M. Sarkozy.
Mais au regard de la ligne adoptée aujourd'hui, cette époque fait presque figure de période humaniste. C'était le temps de l'immigration "oui, si". Oui, les nouveaux immigrés peuvent venir en France s'ils sont qualifiés. Oui, ils peuvent s'installer s'ils adhèrent "aux principes de la République" et à l'"assimilation". C'est à l'été 2010, avec le discours de Grenoble, que M. Sarkozy a amorcé un vrai virage vers un "non" à l'immigration. C'est là qu'a été lancée l'idée de déchéance de nationalité pour les " délinquants étrangers". C'est là qu'il a été proposé de revoir l'accès à la nationalité des jeunes âgés de 16 à 18 ans. Et que les Roms ont été ciblés.
Contrairement à l'image donnée alors, le tournant a toutefois été moins net dans les faits que dans l'agressivité des mots. On était encore dans l'entrée de courbe et toutes les propositions - sauf l'expulsion des Roms - ont été enterrées une à une. La déchéance de nationalité a été retirée, en février 2011, au Sénat, au détour du projet de loi facilitant l'éloignement des étrangers sans papiers. La révision de l'accès à la nationalité s'est achevée, en juin, avec un vrai-faux rapport sur la "binationalité".
Le glissement a résidé surtout dans les motivations qui ont conduit M. Sarkozy à envisager cette radicalisation. Celle-ci répondait alors à trois éléments : l'échec de la droite aux élections régionales de 2010 et la poussée du Front national, le besoin d'occuper le terrain médiatique alors qu'éclatait l'affaire Woerth, et la nécessité d'un cache-misère face au bilan négatif sur la sécurité et les maux de la crise économique. Depuis, c'est avec les mêmes motivations - sauf le cas Woerth - qu'ont été systématisées les attaques sur l'immigration. Une méthode qui portait inéluctablement en germe, à terme, l'obligation à sortir des formules pour durcir pour de bon la politique migratoire. Ne serait-ce qu'à cause du poids de la dette publique, la santé économique de la France n'avait que peu de chances de s'améliorer rapidement.
Après les déclarations du ministre de l'intérieur, affirmant, en avril 2011, vouloir "baisser l'immigration légale" de 20 000 entrées, on a ainsi découvert, à l'été, que des secteurs entiers comme l'informatique, très liés à la main-d'oeuvre étrangère, peinaient à recruter. En septembre, on a réalisé que de nombreux étudiants étrangers quittaient l'Hexagone à cause des effets pervers d'une circulaire restreignant leurs conditions de séjour. On a aussi appris que les naturalisations étaient en baisse de 30 %. Et les mots eux-mêmes ont fini par blesser : plusieurs études ont fait état chez les personnes issues de l'immigration d'une hausse du ressenti de stigmatisation. Là sont les effets du virage de M. Sarkozy, confirmé par ses récents propos. Certains, à droite, veulent croire qu'il abuse de mots par stratégie électorale et évoquent une hargne de compétiteur dans le sprint final. Rien ne le garantit.
03.04.2012 , Elise Vincent
Source : LE MONDE
La députée européenne Hélène Flautre (EE-LV) a publié trois vidéos documentées et pédagogiques pour déconstruire plusieurs idées reçues sur l'immigration.
«Les immigrés sont un fardeau», «ils coûtent cher à la société». Des idées reçues de ce genre, il en existe à la pelle, solidement enracinées et largement véhiculées en ces temps de campagne électorale. Histoire d'en déconstruire quelques unes, la député européenne Europe écologie-Les Verts, Hélène Flautre, a publié trois courtes vidéos, sous forme de dessins animés, plutôt bien ficelées et efficaces.
D'où viennent les données chiffrées utilisées dans les vidéos ?
On s'est basé sur les résultats de l'audit réalisé l'année dernière sur la politique migratoire française. Un gros travail avait été mené par des chercheurs, des historiens et des parlementaires de tous bords, suggérant l'intérêt d'une nouvelle politique en matière d'immigration. Bien sûr, ces vidéos ne réussissent pas à rendre compte de l'ensemble des travaux mais elles permettent de déconstruire un certain nombre d'idées reçues, réitérées pendant cette campagne présidentielle.
Un exemple ?
Dire que toute la misère du monde rêve de venir en France: cette idée revient souvent dans les débats, elle est totalement fausse, toutes les études chiffrées le prouvent. La première vidéo remet les choses au clair (ndlr : la vidéo rappelle que les êtres humains bougent relativement peu. 86% n'ont jamais quitté leur foyer. Parmi ceux qui se déplacent, 66% partent d'un pays en développement pour se rendre dans un autre pays en développement. Seul un migrant sur trois se déplace du sud vers le nord. Et dans leur grande majorité, ces migrants sud-nord ne viennent pas des pays les plus pauvres mais des pays émergents et ils arrivent de façon légale).
Quel regard portez-vous sur cette campagne présidentielle et la place accordée aux questions liées à l'immigration ?
Les débats sont assez pauvres sur le fond. Peu de propositions alternatives sont mises sur la table alors qu'il en existe ! Les candidats de droite cherchent à instrumentaliser les migrants pour générer de l'angoisse collective. Quant à François Hollande, sa préoccupation première est de donner des gages sur sa volonté de lutter contre l'immigration clandestine. Il s'arrête là. Pourquoi ne pas parler de l'immigration comme solution ou facteur de dynamisme? Il serait temps de reconnaître que l'immigration peut être bénéfique sur le plan financier et collectif.
Lors du discours de Villepinte, Nicolas Sarkozy a évoqué une révision des accords de Schengen. Que cela vous inspire-t-il ?
A Bruxelles, tout le monde a ri. Personne n'a pris au sérieux cette envolée électoraliste. Cela voudrait dire que demain, en tant que parlementaire européenne, je devrais présenter mon passeport chaque fois que je me rends à Bruxelles ? C'est complètement ridicule. Derrière tout cela, il y a tout de même quelque chose d'inquiétant et de dangereux. L'idée c'est bien d'empêcher les populations les plus vulnérables de circuler. On voit ce qui se passe aujourd'hui avec les Roms, que l'on tente d'assigner à résidence. C'est d'ailleurs tout le fondement du régime des visas actuel qui pratique un tri sélectif totalement arbitraire. Je ne suis pas pour agiter le chiffon rouge mais je pense, et les éléments d'analyse rassemblés pour ces vidéos le confirment, qu'il faut adopter une feuille de route vers un droit à la mobilité pleinement respecté et une citoyenneté de résidence déliée de la nationalité.
Recueilli par M.P.
Source : Libération
Cela fait parties des innombrables problèmes que vivent les familles marocaines vivant en France. Un MRE est décédé le week-end dernier au Maroc après que le consulat de France à Rabat lui a refusé un visa pour retourner chez lui et voir ses enfants en France.
l s'agit d'un habitant de Montbéliard, en France, qui était bloqué au Maroc depuis juillet 2010 à cause d’un imbroglio administratif. Ses deux fils et ses deux filles, tous de nationalité française et domiciliés dans la cité des Princes, attribuent au stress généré par le pourrissement de sa situation le décès de cet ancien salarié de Peugeot. Le Conseil régional des Marocains de Franche-Comté (CRMFC) accuse « la politique d’immigration aveugle menée actuellement» par la France; rapporte la presse.
Comme chaque année, A. rentre au Maroc pour quelques semaines de vacances auprès de sa famille. A. est arrivé en France en 1973 pour travailler à l’usine Peugeot de Sochaux. Handicapé d’une jambe, il percevait une pension d’invalidité depuis 1998. Marocain, il était titulaire d’une carte de séjour à renouveler tous les 10 ans.
Petit problème administratif engendre lassitude et dégoût: le sexagénaire signale, en juillet 2010, la perte de ses papiers à la préfecture de police de Kenitra: carte d’identité marocaine, passeport marocain et surtout carte de séjour en France. Pour en obtenir une nouvelle, il doit produire un extrait d’acte de naissance au consulat général de Rabat.
Les enfants entament un recours auprès de la commission de recours contre les décisions de refus de visa à Nantes, mais le sexagénaire décède samedi 31 mars après un séjour de 17 longs mois au Maroc sans avoir revu ses enfants. Cause de la mort: crise cardiaque !
3/4/2012
Source : eMarrakech
L’association des marocains dans les pays germanophones, dont le siège est dans la ville de Feldkirch/Vorarlberg, est scandalisée par l’affiche du parti autrichien de la liberté (FPÖ) de la ville d’Innsbruck, portant le slogan: «Heimatliebe statt Marokkaner-Diebe = L’amour de la patrie au lieu des voleurs marocains».
Il semble que ce parti prend plaisir à attaquer les Marocains à l’occasion de chaque élection dans cette région. Ce genre de «positions» racistes ne touchent pas les Marocains et les Arabes qui vivent en Autriche uniquement, mais surtout et avant tout les intérêts de l’Autriche dans le monde entier et en particulier dans les pays arabes. Mais ce fait ne dérange pas la FPÖ, qui profite de chaque occasion pour nuire aux étrangers en général et aux Marocains en particulier.
Ce nouveau dérapage raciste avec des nuances nazies explicites de la FPÖ envers les Marocains n’est nullement acceptable et doit être refusé, et ces acteurs doivent être présentés à la justice, parce qu’il porte atteinte à la dignité des Marocains, considérés tous et sans distinction apparente comme des voleurs. C’est une généralisation gratuite et sans goût, qui vise à discriminer la petite minorité marocaine qui vit en Autriche et par conséquent tous les Marocains.
Ce problème existe depuis une dizaine d’année. Le petit groupe de marocains vivant dans la ville d’Innsbruck, à la frontière du nord de l’Italie, est devenu le bouc émissaire de tous les partis politiques autrichiens, toutes couleurs et toutes tendances confondues. A maintes reprises, notre association a attiré l’attention des responsables autrichiens et marocains sur la situation précaire de ces quelques Marocains, que l’on peut rencontrer régulièrement à la grande gare d’Innsbruck et qui essaient de survivre comme ils peuvent, venus en grande partie d’Italie, où ils n’ont pas trouvé la chance de vivre dignement. Mais il fallait attendre qu’un parti purement raciste appuie sur l’abcès, afin que les autorités marocaines bougent timidement et crient au scandales.
Pour ne pas suggérer d’amalgames, l’association des marocains dans les pays germanophones insiste sur le fait que le comportement xénophobe de la FPÖ, n’est pas partagé par la majorité des citoyens autrichiens et n’implique que ce parti. Au contraire, d’autres partis politiques autrichiens ont condamné vivement la position de la FPÖ envers les Marocains et plusieurs organismes, épaulés par des citoyens autrichiens, refusent catégoriquement la politique de la FPÖ. L’association des marocains se rejoint à toutes les initiatives politiques et humaines qui font front à ce genre de propagande discriminatoire.
La justice autrichienne est saisie à ce sujet et doit montrer au monde entier que l’Autriche moderne est une vraie démocratie et qu’elle ne laisse aucune place à la discrimination de ses minorités. Nous, Marocains vivant en Autriche, avons confiance dans la justice autrichienne et nous sommes certains qu’elle est consciente du désastre juridique, moral et humain que ce genre d’action politique raciste engendre. Nous ne demandons rien d'autre que l’égalité dans les droits et les devoirs et il est de notre droit de demander justice, car nous sommes touchés directement dans notre dignité humaine par la FPÖ. Nous demandons au gouvernement marocain actuel de ne pas se cacher derrière les buissons de la ville d’Innsbruck en attendant les résultats de ce massacre raciste et inhumain, mais d’être la partie principale dans ce procès. Pour l’association, il ne s’agit nullement de «vengeance», mais de défendre la justice et la dignité de notre communauté.
2/4/2012, Hamid Lechhab
Source : Yabiladi
Dominée jusqu'ici par la crise de la dette qui frappe la Grèce depuis deux ans, la bataille pré-electorale a pris un nouveau tournant ces derniers jours, se concentrant sur les questions d'immigration et de sécurité.
A environ un mois des élections législatives anticipées attendues début mai, le ministère de la Protection du citoyen vient de lancer une opération coup de balai dans le centre d'Athènes visant les milliers de migrants irréguliers qui y vivotent, et annoncé la création d'une trentaine "de centres d'accueil fermés" à travers le pays.
Le ministre Michalis Chryssohoïdis, ténor socialiste et député d'Athènes, a qualifié la question des sans-papiers de "bombe pour la société et la sécurité du pays", promettant l'ouverture du premier centre "courant avril, avant les élections".
Lundi, il s'est rendu à Bruxelles pour aborder le dossier avec la commissaire chargée de ces questions, Cecilia Malmstrom. A l'issue de cette rencontre, il a notamment réclamé davantage d'efforts de la part de la Turquie pour contrô ler sa frontière avec la Grèce, devenue une passoire pour la migration irrégulière vers l'Union européenne.
"Chaque jour des centaines de personnes tentent de passer illégalement et nous devons gérer chaque année l'arrivée de 150.000 migrants qui ne demandent ni l'asile ni une protection politique", a dit le ministre.
Dans la foulée, le ministère grec de la Santé a publié dimanche une circulaire liant toute régularisation à la possession par les migrants d'un certificat de santé délivré après examens, pour "protéger la santé publique des maladies contagieuses".
"Un débat politique sur l'immigration était nécessaire, au vu de l'ampleur prise par le phénomène", a indiqué à l'AFP Thomas Gerakis, de l'institut de sondage Marc.
"Mais le timing a à voir avec la montée de l'extrême droite", souligne-t-il, alors que les derniers sondages pronostiquent une percée du parti néonazi Chyrssi Avghi, susceptible, avec environ 5% des intentions de vote, de permettre son entrée au Parlement.
Ce parti au discours antisémite et xénophobe est actif surtout dans le centre défavorisé d'Athènes avec des "milices" autoproclamées, à l'origine de nombreuses agressions contre des migrants ou des Grecs pris pour des étrangers ces dernières années. Son chef a réussi à être élu au conseil municipal à Athènes aux élections locales en 2010.
Mais les annonces de M. Chryssohoïdis ont aussi provoqué la colère du grand parti conservateur Nouvelle-Démocratie (ND), qui part favori pour le scrutin, et n'entend pas céder le capital politique qu'il a amassé en matière de sévérité anti-migratoire.
Les mesures annoncées sont "un feu d'artifice préélectoral, un jeu d'opportunisme politique" car le parti socialiste Pasok "n'a rien fait pendant ces deux ans de pouvoir", a accusé la ND.
"Ils se moquent du peuple grec avec leurs camps de concentration (...), les communautés locales où seront créés ces centres, vont en souffrir", a pour sa part protesté le chef du parti d'extrême droite Laos, Georges Karatzaferis, alors que plusieurs localités en province ont déja affiché leur refus de voir le problème d'Athènes "transféré" dans leurs régions.
Les annonces ministérielles ont également provoqué le courroux des organisations de défense des droits des migrants, qui s'épuisent depuis des années à réclamer aux autorités de trouver une solution pour rémédier à la "situation alarmante" à Athènes, et une humanisation des conditions de rétention dans les centres situés à la frontière gréco-turque.
"Nous restons très réservés face à l'empressement affiché par le ministre (...) alors que la Grèce n'a pas réussi jusqu'ici à respecter ses obligations de protection des réfugiés et migrants", a notamment affirmé dans un article paru lundi sur un site, Panos Christodoulou, directeur du Conseil.
"Il ne s'agit que d'impressionner en vue des élections, les centres d'accueil nécessitent des moyens financiers énormes pour les milliers de migrants concernés", a pour sa part estimé auprès de l'AFP l'avocat Vassilios Papadopoulos, membre du Réseau pour la défense des droits des immigrés.
2/4/2012
Source : AFP
Englué dans l'austérité, le Portugal sous assistance financière de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), est frappé de plein fouet par une crise économique sans précédent, dont l'impact s'est fait ressentir sur les immigrés étrangers dont nombre de Marocains qui ont choisi d'y poser leurs valises.
Dans un pays qui compte près de 4.000 ressortissants marocains, dont la majorité est établie dans la région de Porto (Nord), nombre d'entre eux se sont dits fortement préoccupés par la crise qui sévit dans le pays et dont les effets se font sentir en particulier sur le marché du travail, le premier à faire les frais d'une situation qui semble inextricable.
Face à cette crise qui prend pour beaucoup les allures d'une impasse, après que la croissance ait changé de bord, la ceinture est serrée et la peur de lendemains sombres commande désormais les attitudes et les comportements.
Cure d'austérité, chômage, récession, hausse des prix, sont les grands maux qui taraudent le Portugal, de plus en plus pris à la gorge par d'importants déficits publics, une dette colossale qui a atteint 107 pc fin 2011 et une récession qui ne cesse de s'aggraver (3 pc).
La vie devient difficile et chère, lance avec une moue désolée, Mohamed, 48 ans, un enseignant marocain vivant à Lisbonne depuis deux décennies, qui a vu son salaire amputé d'environ 200 euros à cause des coupes décidées dans le cadre du plan d'austérité, expliquant que le choix de partir pour quatre ans dans un pays lusophone s'est vite imposé de lui-même.
Tout en évoquant avec nostalgie les années du boom économique du Portugal, il a affirmé que sa situation matérielle s'est compliquée, d'autant qu'il avait contracté un emprunt immobilier et un crédit pour l'achat d'une voiture, se disant toutefois confiant que le pays, qui a déjà été par le passé sous la tutelle du FMI, saura rebondir.
Le pays qui s'efforce de casser la spirale négative et d'éviter un scénario à la grecque, a obtenu en mai 2011 un prêt de 78 milliards d'euros de l'UE et du FMI, en contrepartie d'un programme de redressement économique drastique aux effets dévastateurs non seulement pour les autochtones soumis à de lourds sacrifices mais aussi pour les travailleurs étrangers originaires pour la plupart des anciennes colonies portugaises et de pays de l'Europe de l'Est et employés dans des secteurs vulnérables à la crise.
"Avec cette crise persistante, il est de plus en plus difficile de trouver un emploi stable", confie Ait Hamou qui travaillait il n'y pas très longtemps dans une société de construction de ponts ferroviaires pour la ligne de grande vitesse qui devait relier les villes de Porto et Vigo au nord ouest de l'Espagne et qui a dû mettre la clé sous le paillasson.
Face aux difficultés économiques et financières, le Portugal qui avait fortement misé sur la grande vitesse pour développer son économie et promouvoir ses exportations, a annoncé récemment l'abandon du projet de TGV dont l'achèvement était prévu initialement en 2013.
Dans un pays où le salaire minimum s'établit à environ 500 euros brut par mois et le chô mage ne cesse de grimper, Ait Hamou affirme craindre d'être confronté aux formes d'emploi précaire et aux périodes d'inactivité ou de chô mage, ajoutant que la situation est bien pire pour d'autres qui se sont vus contraints d'aller tenter leur chance dans d'autres pays européens à la recherche d'une vie meilleure.
Si certains craignent que la situation s'aggrave davantage cette année en raison du contexte morose et des perspectives économiques peu encourageantes, d'autres par contre tentent de s'adapter en attendant des jours meilleurs.
"La crise est palpable mais contrairement à d'autres, je m'estime chanceux puisque j'ai un travail fixe qui me permet de vivre convenablement, affirme pour sa part Abdelkrim. S, employé dans l'usine de production du sucre "RAR", dans la région de Porto.
"Même si la crise a pesé sur mes économies, je continue d'effectuer des transferts à l'intention de mes parents restés au Maroc", se réjouit toutefois ce quadragénaire, père de deux enfants, qui travaille dans cette usine depuis 2001, année de son arrivée au Portugal.
Les effets de la crise s'observent sur la majorité des actifs étrangers tous âge confondus. Les difficultés économiques et la perspective de lendemains peu radieux, ont exacerbé la position déjà vulnérable des travailleurs étrangers, les plus touchés étant ceux qui ont des niveaux d'instruction et de qualification faibles et travaillant dans des secteurs très sensibles à la conjoncture économique tels le bâtiment et le textile, a affirmé Hamou Amgoun, président de l'association des immigrés marocains "Assalam", basée à Porto.
"La crise a particulièrement affecté les Marocains qui ont des contrats provisoires et ceux travaillant dans des unités industrielles mises à genoux par les difficultés économiques ou celles qui ont dû licencier certains de leurs salariés', a-t-il ajouté, notant que plusieurs familles marocaines bénéficient du programme de logement social, ce qui leur permet de faire face aux contrecoups de la crise.
Dans ce contexte peu favorable, l'inquiétude continue de monter d'autant plus que les perspectives économiques du pays sont peu encourageantes. Aujourd'hui, le pays où l'austérité a durement frappé le pouvoir d'achat des ménages, est promis à une récession de 3,3 pc du PIB et un chô mage rampant, qui devrait s'établir cette année à 14,5 pc.
Le tour de vis budgétaire exigé par la troïka qui représente les créanciers du pays (UE-BCE-FMI), se traduit notamment par une hausse des impô ts et de la TVA, réductions d'emplois publics et baisse des prestations sociales, outre une ambitieuse réforme du marché du travail, prévoyant notamment un assouplissement des horaires et des procédures de licenciement, ainsi que la suppression de jours fériés et de jours de congé.
Ce régime sec reste une pilule amère à avaler pour les Portugais et en particulier les jeunes acculés à une émigration forcée. Pour échapper à la crise, au chô mage et à la précarité, nombreux sont les portugais qui optent de plus en plus pour l'émigration en quête de cieux plus cléments, un phénomène ancien et récurrent dans l'histoire du pays qui prend un nouveau relief au fur et à mesure que le pays s'enfonce dans la récession.
Alors que le nombre d'émigrés portugais a pris l'ascenseur l'année dernière (150.000), de plus en plus de travailleurs étrangers, corvéables à merci sur place, fuient à leur tour le chômage et la précarité d'autant que l'horizon ne semble pas s'éclaircir.
Après la Grèce, le Portugal est dans le viseur des marchés et le risque d'un deuxième plan d'aide est de plus en plus menaçant. La conjoncture défavorable a alimenté des craintes selon lesquelles le pays pourrait se voir contraint de demander soit une aide supplémentaire, soit un allongement des délais du plan d'aide soit, à l'instar de la Grèce, une restructuration de sa dette.
3/4/2012 , Nadia El Rhzaoui
Source : MAP
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