dimanche 7 juillet 2024 22:30

Ancienne et diversifiée, la participation des Marocains du monde au développement économique, social et culturel du Maroc s'est remarquablement accrue et ses aspects se sont diversifiés ces dernières années.

"Si les transferts financiers restent la partie la plus visible, cette contribution prend néanmoins des formes diverses", indique-t-on auprès du Conseil de la Communauté marocaine à l'Etranger (CCME) qui organise samedi et dimanche une rencontre à Saidia sur le thème "les migrants, acteurs et partenaires du développement", en partenariat avec l'Agence de l'Oriental et des associations de migrants marocains.

Parallèlement aux transferts, moult modalités de contribution au développement du Maroc se sont en effet développées et progressivement structurées autour de projets de développement local, portés par des acteurs engagés dans l'action solidaire et humanitaire, soulignent les organisateurs de ce forum.

Regroupés en associations ou en plateformes, ces acteurs ont acquis, au fil des ans, un savoir-faire pratique, une capacité de mobilisation de fonds, une expertise et des réseaux qui leur confèrent une forte légitimité. Ils incarnent, à leur manière, l'un des aspects des mutations que connaît l'immigration marocaine et témoignent de leur intégration dans le tissu associatif des pays d'accueil.
Ce mouvement associatif de l'immigration est d'une grande diversité : les acteurs opèrent dans des domaines multiples et recouvrent des espaces plus ou moins étendus, allant du régional au transnational. Certaines de ces structures ont un statut d'ONG reconnu notamment dans les pays européens, mais aussi au Maroc.

Elles s'engagent dans des projets et des actions de développement qui allient différentes sources de financements et requièrent la collaboration de plusieurs acteurs privés et publics, ajoutent-ils.

Entamée dans les années 80 au niveau local dans le cadre de projets initiés par des associations regroupant des migrants d'un même village ou d'une même région, cette dynamique s'est rapidement révélée fructueuse en tant qu'atout de taille pour les deux rives de la Méditerranée.

Encouragée par les transformations sociologiques des communautés marocaines, par les changements au Maroc et par les politiques publiques des migrations, cette dynamique s'est renforcée à partir des années 1990 pour prendre la forme de projets portés par des associations et des réseaux à dimension nationale ou transnationale.

Ainsi, les apports des migrations au développement sont progressivement devenus l'un des enjeux des relations entre les pays européens, qui accueillent l'essentiel des Marocains du monde, et le Maroc.

Aussi le diptyque "migrations et développement" figure-t-il, depuis une décennie, à l'ordre du jour de nombreuses instances et de conférences internationales.

Organisée dans le cadre de la mission consultative et de prospective du CCME, la rencontre de Saidia ambitionne d'établir un état des lieux des actions de développement des ONG de migrants en vue d'identifier leurs forces et faiblesses, mais aussi de mettre en perspective les bonnes pratiques en la matière.

Elle ambitionne aussi d'identifier les meilleurs moyens d'intégrer la migration et les ONG des Marocains d'ici et d'ailleurs comme facteur de synergie et acteurs positifs de développement, dans le cadre d'une politique concertée, cohérente et globale.

La rencontre débouchera sur des recommandations et des propositions destinées aux ONG des migrants, aux décideurs politiques, aux institutions internationales, aux acteurs de la société civile, et aux collectivités territoriales dans le but d'un renforcement des liens entre politiques migratoires et développement.

16/09/11, Lqadey Azedine

Source : MAP

L'apport multidimensionnel et diversifié des migrations ne peut être appréhendé sans une approche mobilisatrice de tous les acteurs, ont indiqué les participants à la première rencontre internationale des Ong issues des migrations marocaines dont les travaux se sont ouverts samedi à Saïdia.

Cet apport ne peut être appréhendé sans une approche mobilisatrice de tous les acteurs, particulièrement la société civile qui joue un rôle primordial dans le développement et la coopération internationale, ont-ils fait remarquer.

La migration, le développement et la coopération sont aujourd'hui une priorité des agendas nationaux et internationaux qui préconisent une réflexion approfondie sur les politiques de développement, de coopération et d'immigration, qui ne soit plus focalisée sur la gestion des flux migratoires au détriment des droits individuels et collectifs des migrants tant dans les pays de résidence que dans les pays d'accueil, ont remarqué les participants.

Notant que "migrations, développement et droits de l'homme sont intrinsèquement liés", ils ont relevé que la rencontre sur "les migrants, acteurs et partenaires du développement" qui se tient les 17 et 18 septembre se veut une opportunité pour intensifier les efforts sur la dimension humaine et solidaire des migrations.

Il s'agit aussi de mieux appréhender les enjeux du rôle des migrants, des migrantes et de leurs associations dans le développement social, économique, politique et culturel de leur société d'accueil et d'origine, ont-ils ajouté faisant remarquer que les Marocains du monde sont vecteurs d'une richesse transnationale dont ne peuvent passer les stratégies de développement.
"Cette rencontre intervient pour essayer de faire le point sur un phénomène très important qui est celui de la contribution des associations issues des migrations marocaines au développement local et territorial", a déclaré à la Map le président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger, M, Driss El Yazami

Historiquement, les migrations ont contribué au développement du pays par les transferts qui aident les familles mais cette contribution a pris, depuis une trentaine d'années, des formes diverses et des dimensions multiples à travers des projets à caractère humanitaire et social, a-t-il dit.

Et de poursuivre que ces projets s'inscrivent parfois dans le cadre de la coopération décentralisée et que l'Agence de l'Oriental est pionnière dans ce domaine.

Aujourd'hui, a affirmé M. El Yazami, il faut donner une nouvelle impulsion à la contribution des Marocains du monde au développement en essayant de réfléchir notamment sur les bonnes pratiques et sur les moyens et conditions à réunir pour mutualiser le travail et les actions des associations des Marocains de l'étranger.

Il faut également axer les efforts sur la sensibilisation de tous les acteurs nationaux (municipalités, conseils régionaux, pouvoirs publics au niveau central, agences de développement) à cette contribution et oeuvrer pour impliquer davantage les jeunes et les enfants issus de l'immigration dans le processus de développement.

Notant qu'il y a tout un processus de réflexion au niveau des Nations-Unies sur la question Migration-Développement, le président du CCME a relevé que cette rencontre ambitionne aussi d'engager un débat sur la mise en place de plates-formes autonomes et indépendantes entre les associations tant au niveau européen qu'international pour fédérer et orienter les efforts, et partant conforter et renforcer l'impact des différentes initiatives de développements menées par la diaspora marocaine.

L'accent a été également mis lors des premières séances de cette rencontre sur les dispositions contenues dans la nouvelle constitution marocaine au profit des Marocains résidant à l'étranger et sur la stratégie du ministère chargé des MRE en matière de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger.

Cette stratégie, qui a pour but de promouvoir le rôle de la diaspora marocaine dans le développement économique et social du pays, s'appuie sur l'élaboration d'un plan d'action visant à mobiliser les compétences nationales émigrées et à valoriser leurs savoir-faire et leurs expériences au profit du Maroc.

Initiée par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) en partenariat avec l'Agence de l'Oriental et le concours de plusieurs associations de migrants marocains, cette rencontre de deux jours réunit plus de 100 Ong et associations de développement des Marocains d'ici et d'ailleurs, les représentants des pouvoirs publics nationaux, des institutions internationales, et des chercheurs marocains et étrangers.

La rencontre a pour objectifs d'établir un état des lieux des actions de développement des Ong de migrants, d'examiner les politiques publiques en matière de migration et développement et de faire des propositions destinées aux Ong des migrants, aux décideurs politiques, aux institutions internationales, aux acteurs de la société civile, et aux collectivités territoriales dans le but de renforcer les liens entre politiques migratoires et développement.

17/09/11

Source : MAP

Ce soir après avoir dégusté la victoire à 5 points de la France sur l’Australie, avoir tremblé pour notre équipe de basket enfin finaliste de l’Euro, les français, souvent les mêmes, dégusteront avec gourmandise le retour de DSK même si les sondages avancent qu’ils n’en attendent guère de précisions sur ce qui s’est passé dans ce désormais monument national qu’est devenue la suite 2208 du Sofitel de New York étant donné qu’en 7 minutes chrono chacun qui réfléchit un tant soit peu sait ce qui s’est passé mais ne peut être avoué, ni par l’un, ni par l’autre des protagonistes ! Si l’on rajoute un zest de défaite en coupe David devant l’Espagne et un brin de Fête de l’Huma qui a permis à Jean–Luc Melanchon de rencontrer le peuple de gauche, observons que l’attention des français en ce dimanche qui commence à sentir l’automne est retenue par des sujets fondamentaux.

J’ai donc scrupule à m’arrêter sur un dossier qui me préoccupe professionnellement parlant et comme citoyen : celui de ces enfants – personnes de moins de 18 ans je le rappelle – non accompagnés d’adultes exerçant l’autorité parentale qui « débarquent » en Seine Saint Denis au milieu du conflit qui oppose frontalement depuis le 1er septembre le président du conseil général à l’Etat (voir mon blog 432), le premier reprochant au deuxième de ne pas assumer ses responsabilités.

Au bout de deux semaines force et de constater que ce dossier n’émeut guère l’opinion et ses leaders. Quelques articles de presse ou reportages télévisés, des réunions à l’Elysée et place Vendôme histoire de prendre la mesure du problème, bref, des clapotis. Rien ne bouge. On dit même que le gouvernement jouerait le pourrissement sur ordre de l’Elysée.

On aura plus parlé cette semaine du n ième plan gouvernemental de lutte contre la délinquance des enfants roms en région parisienne, plan tout aussi irréaliste que les précédents. On y a même appris, ce qui a fait rire ceux qui connaissent le sujet, que désormais l’aide sociale à l’enfance roumaine répondait aux standards européens ; on nous a annoncé qu’on allait pratiquer un raccompagnement forcé de ces enfants en Roumanie sans nous dire comment on allait contourner la décision du Conseil constitutionnel de 2010. Mais s’agissant de ces enfants qui arrivent régulièrement dans notre pays (entre 6 à 7000 par an), certains revendiquant le statut de refugiés politiques, d’autres venant pour apprendre à lire et gagner leur vie et celle de leur famille, mais qui ne commettent aucun délit, rien. Un encéphalogramme plat.

Ayant été ces quinze derniers jours avec les collègues du parquet et les éducateurs du SEAT de Bobigny au coeur de la réponse apportée aux quelques 70 ou 80 jeunes qui se sont présentés au tribunal de Bobigny, je crois devoir témoigner et apporter quelques éléments d’information qui pourront être utiles demain.

Ces jeunes sont plutôt des adolescents, parfois grands de taille. Ajoutons que parmi eux tentent de se glisser des majeurs désireux de profiter de la protection de l’enfance français. Ils viennent notemment du Mali, de la Mauritanie, de l’Egypte, parfois du Sri Lanka ou du Népal.

Ils ont généralement des papiers. Au moins un copie d’extrait acte de naissance, fréquemment un passeport ou une carte d’identité qui ont l’apparence de l’authentique.

La plate forme d’accueil, d’évaluation et d’orientation du Conseil général ne fonctionnant plus, les services sociaux ou des « gens » dans la rue les renvoient vers le tribunal pour enfants sachant que la loi veut que tout mineur puisse saisir un juge en avançant être en danger. Il y a aussi ceux – minoritaires aujourd’hui – qui sont libérés de la zone d’attente où ils étaient retenus depuis leur arrivée de l’étranger. Recevant les uns et les autres, le juge a eu le souci de ne retenir que ceux qui apparaissaient bien comme mineurs, comme en danger, mais encore dans des difficultés appelant une réponse d’urgence. Parfois il a été saisit par le parquet lui-même qui les a estimé en danger.

Conformément à ce qu’elle avait annoncé l’aide sociale à l’enfance de la Seine Saint-Denis a refusé d’accueillir les enfants qui lui ont été confiés par le juge ou encore parle procureur de la République qui de son cote pouvait être alerté par les commissariats ou le SEAT. Nous avons eu le souci, de faire en sorte qu’aucun de ces jeunes, parfois en mauvais état, répondant aux critères légaux ne restent à la rue. Et nous y sommes presque parvenus. C’est déjà cela.

Devant le refus formel d’intervenir de l’ASE, des associations habilitées, le LAO de la Croix Rouge de Taverny et même la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour quatre ou cinq d’entre eux ont pu débloquer des places d’accueil. Pour d’autres il a fallu faire preuve d’imagination pour trouver des financements de chambres d’hôtel, parfois avec l’appui du réseau caritatif sachant que la préfecture sollicitée refusa d‘alimenter un fonds au bénéfice de la PJJ pour payer ces accueils hôteliers ou tout simplement de mobiliser le 115

Prenant le mors au dent, conscient qu’il ne pouvait pas rester sans réaction devant l’inexécution des décision de justice par une institution, a fortiori publique comme l’est le président du conseil général, et constatant qu’un groupe de jeunes commençait à s’agréger au tribunal, le parquet a décidé le jeudi 15 en fin d’après midi de faire accompagner les jeunes dans les locaux de l’ASE situé de l’autre coté de la RN 186. Spectacle plaisant et original que celui de voir la responsable de la section Mineurs jusqu’aux dans les locaux de l’ASE pour faire exécuter les décisions du juge !

Face à des adolescents de chair et de sang, et non plus à des décisions de justice, le conseil général créa alors la surprise en acceptant d’accueillir ces enfants et de les faire acheminer vers un hôtel. Cédait-il ? Que nenni ! Dès le vendredi matin la nouvelle se répandait que M. Bartolone en personne raccompagnerait ces jeunes au tribunal éventuellement avec des média à ses basques. En vérité, les jeunes étaient déjà de retour dans les locaux du Tribunal pour enfants.

On en arrivait à pratiquer l’accueil séquentiel introduit par la loi du 5 mars 2007 : la nuit à l’ASE et le jour au tribunal ! Ubu roi.

Un coup droit du parquet, quoiqu’en ayant subit un revers du conseil général, les enfants jouant le rôle de balle, il fallait arrêter le match qui risquait de dégénérer au détriment des jeunes. Le parquet ne relança pas.

Et ce vendredi soir 16 septembre faute d’avoir trouvé une réponse institutionnelle le juge de permanence que j’étais se retrouva devant ce groupe qui avait perdu une ou deux unités pour en récupérer d’autres à expliquer aux jeunes que la France ne pouvant faire plus que de les remettre à la rue pour le week-end munis de tickets de métro et de restaurant et d’un plan de la région Ile de France. Il leur revenait de rechercher un point de chute. Il n’y avait pas de quoi être fier comme magistrat de la République en charge de protéger des enfants. Mais la fatigue accumulée aidant il faut parfois savoir plier …

J’en arrivais à redouter qu’ils décident de rester dans le tribunal – il eut été amusant de les faire évacuer par des vigiles ou par la police – ou qu’ils commettent des larcins pendant le week-end auquel cas … l’Etat retrouverait une raison de s’occuper d’eux ! Du billard pour une plaidoirie en défense axée sur la force majeure et une plainte reconventionnelle contre l’Etat et le département pour mise en péril d’un enfant !

Chacun pouvait partir vers un week-end studieux : coupe du monde de rugby, coupe d’Europe de basket, DSK, etc.

Que vais- je trouver demain 19 septembre en abordant le hall du tribunal ? Que se sera-t-il passé ce week-end ? Vers quoi va-t-on ?

Les professionnels de la juridiction sont délaissés par leur ministère de tutelle. Aucun coup de téléphone ; aucun intérêt pour ces jeunes. On fait simplement attention à ce que la PJJ, donc l’Etat, n’en fasse pas trop pour ne pas dévier de la priorité pénale décidée par le gouvernement quand la loi exige qu’elle s’occupe aussi des enfants en danger.

Après avoir imprudemment interdit il y a 8 jours à son Service éducatif de recueillir des renseignements sur ces jeunes à fournir au parquet ou au juge de permanence, la Chancellerie semble avoir mis vendredi de l’eau dans son vin. C’est désormais le service de base - on reçoit les jeunes et on fait des propositions au juge - voire réduit au minimum - on donne des tickets restaurant ou de transport- ! On peut aller jusqu’à recherche des établissements privés disponibles pour accueillir ces jeunes quitte à faire très attention aux sollicitations du juge qui pourrait signaler une situation très préoccupante. Auquel cas on rechercherait une place en foyer. La difficulté serait que le juge ordonne un placement à la PJJ et que celle-ci ne puisse ou ne veuille l’exécuter. On aurait alors deux administrations, l’une locale, l’autre d’Etat qui se défausseraient de leurs responsabilités et violeraient une décision de justice.

Soit mais comment sortir de la crise ?

Le bruit court qu’un amendement à la loi de finances introduirait une péréquation financière entre les départements. Est-ce de nature à satisfaire les conseils généraux ? Quid de l’engagement financier de l’Etat comme le recommandait le rapport de la sénatrice Debré en 2010 ?

Quelques réflexions simples s’imposent :

1 D’évidence tous ces jeunes ne sont pas mineurs : mais la plupart le sont. Nombre sont instrumentalisés par des adultes et des passeurs. Certes, mais ce sont des enfants. Luttons contre les filières, menons la politique de coopération qui s’impose, mais ici et maintenant il y a des enfants en danger.

2 Tous ces jeunes ne sont pas dans un danger vital et immédiat, mais comment qualifier le fait de laisser dormir dans la rue des personnes que nous tenons pour des enfants ? Et la difficulté ne se pose pas qu’en Seine Saint Denis.

3 Le problème n’est pas celui de la collectivité territoriale où se trouve le jeune, mais celui de la France pour le compte de laquelle les collectivités locales interviennent. Ces enfants ne sont pas des enfants de Seine Saint-Denis mais de France

4° La convention internationale sur les droits de l’enfant du 20 novembre 1989 veut que la France veille à protéger les enfants sans toit, sans revenus et privés d’autorité parentale pour les protéger. Elle le fait elle-même ou organise cette protection. Que ne fait-elle pas pour répondre à ses engagements?

5 L’Etat qui ne conteste pas ses responsabilités, mais les relative, a désigné le ministre de la justice pour coordonner la manœuvre. Il est le ministère de la loi, il a une entrée sociale à travers les tribunaux pour enfants et la PJJ ; il interviendra ensuite pour organiser le statut juridique de ces enfants à travers les juges aux affaires familiales qui manieront la délégation de tutelle ou d’autorité parentale. Que le ministère de la justice joue son rôle de coordonnateur. Pour cela il lui faut gagner en crédibilité. Qu’elle le veuille ou ne le veuille pas, la justice a vocation, subsidiaire certes, mais vocation à s’occuper des enfants en danger, nés ici ou pas. Quelle paie déjà son écot !

6 Sans doute devant l‘ampleur du problème conviendrait-il d’adopter rapidement la même démarche qu’en 1983-1984 pour les enfants des boats poeple : une coordination nationale d’Etat, un budget spécifique et un appui apporté par les collectivités locales et les associations.

Il est temps que les choses bougent. Après quinze jours, notre marge de manœuvre est réduite quasiment à rien, magistrats et travailleurs sociaux de justice sommes exsangues. Je relèverai que si la pression demeurait nous serions sur la base de 1800 situations l’an, soit un millier d’accueil sur l’année, et derrière les dossiers il y a des personnes.

On peut aussi attendre un drame. Certains joueraient-ils ce jeu ? Il est temps que l’Etat prenne des initiatives. Il est temps que le réseau associatif se coordonne pour faire pression sur les pouvoirs publics, et déjà pour aider ces enfants par-delà l’incantation. Il est temps que les médias et les politiques se mobilisent

Le silence est assourdissant !

Au passage on nous avait dit avant l’état que le remplacement du Défenseur des enfants par un Défenseur des droits garantirait une meilleure prise en compte des droits des enfants en France ! En 15 jours le Défenseur des droits et son adjoint aux droits des enfants se sont transformés en Arlésiennes. L’ancien Défenseur des enfants - Mme Brisset ou Mme Versini - se serait déplacé et aurait pris le dossier à bras le corps … au nom de la France, de ses valeurs, de ses engagements et de ses lois.

18/9/2911

Source : Le Monde

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a réaffirmé, vendredi 16 septembre, la volonté du gouvernement de faire respecter l'interdiction de prier dans les rues en France, notamment à Paris et à Marseille, où de nouveaux lieux de culte ont été ouverts pour les fidèles musulmans.

Cette fin annoncée coïncide avec l'ouverture d'un nouveau lieu de culte dans une ancienne caserne du nord de Paris, boulevard Ney, dans le 18e arrondissemment. A 14 heures, elle accueillait deux mille musulmans, selon une source policière sur place. Ce nouveau lieu de culte a été créé pour accueillir les fidèles qui prient habituellement, faute de lieu approprié, dans les rues Polonceau et Myrha, dans le quartier de la Goutte-d'Or. Trois mille personnes seraient concernées.

UN ACCORD ENTRE L'ÉTAT ET LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE

L'ouverture de cette mosquée est le fruit d'un accord entre l'Etat et les représentants de la communauté musulmane, souligne Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris. L'ancienne caserne n'accueillera pas pour l'instant de prières quotidiennes, car "il y a des améliorations à faire", constate cheik Mohamed Hamza, qui estime leur coût à "30 000 euros".

Le nouveau lieu abrite deux grandes salles de 750 m2 et 600 m2 qui peuvent être aménagées en lieu de culte en attendant la construction d'un institut des cultures d'islam, dont l'ouverture est prévue en 2013. Ce nouvel espace peut accueillir près de 2 700 personnes, selon la préfecture.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) estime à treize mille le nombre de places de prières disponibles à Paris, une offre qui répondrait à la moitié des besoins réels. La France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, selon l'Institut national des études démographiques (INED)

À MARSEILLE, DES LOCAUX MAIS PAS DE MOSQUÉE

A Marseille, également concernée par les prières de rue, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé, jeudi 15 septembre, "la mise à disposition provisoire" d'un espace de 1 000 m2, près de la porte d'Aix.

Cela "devra permettre à ces associations de rechercher des solutions pérennes", a souligné la préfecture, qui juge que "toutes les conditions sont donc désormais remplies pour qu'il n'y ait plus de prières dans les rues à Marseille". Cependant, la construction d'une grande mosquée prend du retard, rappelle le quotiden La Provence.

Vendredi, bravant l'interdiction faite, quelque deux cents personnes se sont quand même installées sur la chaussée et les trottoirs de la rue Polonceau, à Paris. Tout comme à Nice et à Gennevilliers. Une résistance qui ne fâche pas le ministère de l'intérieur. Au sortir de cette journée de prière, la Place Beauvau juge l'objectif de cette interdiciton "atteint".

Jeudi soir, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé sur TF1 la transformation de l'ancienne caserne parisienne en lieu de culte musulman. "Je ne suis pas très satisfaite parce que je m'aperçois que l'Etat français se soumet à un véritable chantage, c'est-à-dire qu'on occupe les rues et on dit 'on occupera les rues tant que vous n'aurez pas violé la loi sur la laïcité en nous donnant un bâtiment'", a-t-elle déclaré.

Le recteur de la mosquée de la rue Myrha l'a appelée à venir dialoguer avec lui et à visiter la mosquée. "Ma porte est ouverte", a dit cheik Mohammed Salah Hamza. Selon lui, la présidente du Front National changerait "sûrement d'optique" si elle venait se rendre compte de la situation sur place. "Si elle entend ce message, qu'elle prenne contact avec moi", a-t-il dit.

16/9/2011

Source : Le Monde/AFP

L’Assemblée générale des Nations Unies tiendra une réunion de haut niveau à New York pour commémorer le 10e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

Adopté par consensus lors de la Conférence mondiale contre le racisme, qui s’est tenue à Durban (Afrique du Sud) en 2001, ce document d’une grande portée, orienté vers l’action, propose des mesures concrète pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est liée….Suite

Le Conseil Français du Culte Musulman a exprimé dimanche "sa profonde indignation à la suite de la profanation de 29 tombes de soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale dans le cimetière militaire Saint Michel à Carcassonne".
Ces tombes ont été recouvertes d'inscriptions racistes et nazies.

Le CFCM "condamne fermement cet acte odieux qui constitue une triple offense", souligne un communiqué de cette instance qui dénonce cette "offense à la mémoire de soldats morts au combat pour la France, et à celles de leurs familles".

"Avec cet acte, c’est leur cœur qui saigne une nouvelle fois. C'est l’héritage qu’ils ont laissé se trouve entaché et c’est la mémoire de leur courage qui subit une profonde injustice. Une offense aux musulmans de France, injustement attaqués" et une
offense à la République française tout entière, et aux valeurs qu’elle porte", souligne le communiqué.

"Le CFCM appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de cette profanation soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose", conclut le communiqué.

18 Septembre 2011

Source : Atlasinfo.fr

Une rencontre organisée les 17 et 18 septembre 2011 à Saïdia, par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), en partenariat avec l’Agence de l’Oriental, et avec le concours de réseaux associatifs issus de l’immigration marocaines (IDD de France, EMCEMO des Pays-Bas, CODENAF d’Espagne, Migration & Développement du Maroc, et des associations des migrants marocains aux îles Baléares (Al Maghreb) d’Espagne).  Pour consulter le programme

Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a ouvert, ce matin, les travaux de sa quinzième session en adoptant son ordre du jour et son programme de travail et en entendant la responsable de la Section des groupes thématiques au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Mme Wan-Hea Lee. Le Comité a également auditionné plusieurs organisations non gouvernementales au sujet de la situation qui prévaut, au regard de l'application des dispositions de la Convention, dans les trois pays dont les rapports doivent être examinés durant la présente session, à savoir l'Argentine, le Chili et le Guatemala...Suite

Le long-métrage "Larbi: une légende du football" du réalisateur marocain Driss Lamrini participe à la compétition officielle de la première édition du Festival du film arabe de Malmo (Suède) qui sera organisé du 23 au 27 septembre.

Le film "Al Hayat al kasira" (Vie courte) du réalisateur marocain Adil El Fadili participe également à la compétition officielle "Courts-métrages", rapporte le site Internet du festival.

Dans une déclaration à la MAP, Lamrini a indiqué que la participation de son film à cette manifestation culturelle et artistique vise à faire connaitre les grandes figures ayant marqué l'histoire du Maroc et à mettre en relief les compétences que recèle le Royaume dans divers domaines.

Il a également fait savoir que son film participera à Nice (France) au festival d'Alma prévu du 21 au 30 octobre.

15/9/2011

Source : MAP

A près avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Le développement du marché local est une aubaine pour les producteurs nationaux et ne doit pas profiter uniquement aux importations.

Les producteurs marocains, dont ceux qui privilégient l'export, ont intérêt à s'intéresser davantage au marché local, d'après les observateurs. Et pour cause, la demande intérieure se développe et est appelée à s'accroître avec un rythme plus soutenu à l'avenir avec l'amélioration du pouvoir d'achat suite aux augmentations de salaires qui sont déjà appliquées ou celles qui sont programmées.
C'est vrai que l'export restera toujours plus rémunérateur que le marché intérieur, mais celui-ci demeure plus sûr et plus accessible, au moment où la demande étrangère est plutôt volatile et parfois imprévisible. Ce qui a été prouvé notamment au cours de la crise économique de 2008.

Le développement du marché local est donc une aubaine pour les producteurs nationaux qu'ils ne doivent pas laisser aux seules importations. En fait, pour le moment, l'amélioration du pouvoir d'achat des Marocains profite beaucoup plus aux producteurs étrangers, dont les exportations vers le Maroc ne font que progresser, qu'aux locaux. Ce qui aggrave le déséquilibre de la balance commerciale.

Ainsi, après avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Cette tendance haussière se serait poursuivie au cours du troisième trimestre 2011, puisque la consommation des ménages aurait progressé relativement plus vite qu'au premier semestre (+6,5%), portée par une amélioration du pouvoir d'achat en liaison avec la hausse des salaires et la modération de l'inflation (+0,7%).

Cette hausse de la demande est également observée dans le secteur public, puisque la consommation a bien repris au premier trimestre 2011, sous l'effet d'une progression des dépenses du personnel (+10,9%), avec une hausse de 2,1%, en glissement annuel, contre un repli de 1,2% au quatrième trimestre 2010. La consommation publique aurait, par la suite, marqué une hausse de 3,2% au deuxième trimestre et de 3,7% au troisième trimestre suite au renforcement attendu des dépenses de personnel, interrompant ainsi le mouvement de repli qui a marqué l'année précédente, d'après le HCP.

Par ailleurs, d'après les économistes, cette hausse de la demande intérieure devra s'accentuer davantage pour les mois à venir, quand les augmentations de salaires accordées il y a quelques mois auront produit pleinement leur effet. Il est à rappeler à ce sujet que le gouvernement a concédé une augmentation de salaires générale de 600 DH pour les fonctionnaires qui est entrée en vigueur depuis mai dernier.

De même, on a décidé de relever le seuil minimum des pensions de retraite à 1.000 DH et le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) va être augmenté de 15% sur deux tranches, une première de 10% applicable à partir de juillet dernier et une deuxième de 5% en janvier 2012.

L'amélioration de la consommation des ménages est également due à la maîtrise de l'évolution des prix à la consommation (+0,8%), au bon comportement des crédits à la consommation et au maintien du taux de chômage en dessous de 9%, avec les bons résultats de la campagne agricole en plus de la bonne tenue des recettes des MRE qui ont augmenté de 7,4%.

Détente des prix à la consommation

Au deuxième trimestre 2011, l'inflation a marqué un net repli, se situant à 0,2%, contre 1,6% un trimestre plus tôt. C'est ainsi que les prix à la consommation ont baissé, en variations trimestrielles et en données corrigées des variations saisonnières, de 1,2%, après avoir augmenté de 0,4% un trimestre auparavant. Ce repli a résulté, essentiellement, de la baisse de 2,8% des prix des produits alimentaires, en particulier ceux des produits frais.

L'inflation sous-jacente a évolué suivant la même tendance que l'inflation globale (+0,2% au deuxième trimestre 2011, au lieu de +0,7% au premier).

16/9/2011 , Lahcen OUDOUD

Source : Le Matin

La Commission européenne propose vendredi d'encadrer strictement le rétablissement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen sans passeport, s'attirant déjà les foudres des Etats qui aujourd'hui en décident à leur guise et refusent une mainmise de Bruxelles.

D'un côté, l'exécutif européen a dû céder à la pression de pays comme la France qui réclamaient que le champ de possibilités offert pour rétablir des contrôles aux frontières nationales soit élargi.

Actuellement, les pays de l'espace Schengen, créé en 1995, peuvent le faire, de leur propre chef, en cas de menaces terroristes ou de grands événements comme un sommet de chefs d'Etat ou une compétition sportive.

A l'avenir, cela sera aussi possible en cas d'un "afflux inattendu" et important d'immigrants ou lorsqu'un Etat est jugé défaillant dans la surveillance de ses frontières, selon les propositions de la Commission dont le contenu a déjà largement filtré depuis deux semaines.

Ce mécanisme, de facto une clause d'exclusion temporaire, vise sans les nommer des pays comme la Grèce: sa frontière avec la Turquie, longue de quelque 150 km est devenue le principal point de passage des clandestins vers l'UE, avec près de la moitié des entrées illégales enregistrées en Europe.

Le débat a aussi été alimenté par le bras de fer au printemps entre l'Italie et la France au sujet de plusieurs milliers de migrants tunisiens que Rome avait laissé se rendre chez son voisin après la "Révolution du jasmin".

Furieux, le gouvernement français avait organisé des contrôles ciblés dans les trains à sa frontière pour stopper ceux qui n'étaient pas en règle.

Mais en contrepartie, Bruxelles veut "européaniser" les décisions de rétablissements de contrôle.

Plus question pour les Etats d'agir à leur guise. Ils devront demander une autorisation à la Commission, qui refuse des "initiatives nationales unilatérales", et justifier dans le détail leurs requêtes.

Dans des "situations d'urgence", les gouvernements pourront encore rétablir les contrôles sans feu vert préalable de Bruxelles, mais pendant une période limitée à 5 jours. "C'est inacceptable, une situation d'urgence dure par définition plus que cinq jours", proteste un diplomate européen.

La France, l'Allemagne et l'Espagne mènent déjà la fronde contre ces propositions, qui devront encore recevoir l'aval des pays de l'UE et du Parlement européen et seront donc sans doute amendées au final.

"Le respect de la souveraineté nationale est primordial pour les Etats membres" de l'UE, ont prévenu cette semaine les ministres de l'Intérieur des trois pays, Claude Guéant, Hans-Peter Friedrich et Antonio Camacho, ajoutant qu'"ils n'approuvent pas le souhait de la Commission européenne d'assumer la responsabilité de prendre des décisions sur des mesures opérationnelles dans le domaine de la sécurité".

"C'est aux Etats de maintenir l'ordre public et d'assurer leur sécurité intérieure" et pas à Bruxelles, ont-il martelé.

La proposition de la Commission, qui devait à l'origine être présentée mardi, a été reportée semble-t-il à dessein à vendredi, pour intervenir au lendemain des élections législatives au Danemark où la question des contrôles aux frontières est politiquement très sensible.

Sous pression de l'extrême droite, le pays a récemment réinstauré des contrôles douaniers, une décision vivement critiquée par Bruxelles et d'autres pays de l'UE, notamment l'Allemagne.

16/9/2011

Source :AFP

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé que les prières dans les rues de Paris seront interdites à compter de jeudi soir, à minuit. Une ancienne caserne de pompiers a été affrétée comme lieu de prière. Mais cette solution ne semble pas convenir à tout le monde.

Claude Guéant l'avait indiqué dès sa prise de fonctions : « La prière dans la rue devait cesser car elle heurte la sensibilité de nombre de nos compatriotes, choqués par l'occupation de l'espace public par une pratique religieuse » . L'interdiction des prières de rue entrera en vigueur dès vendredi. Le ministre de l'Intérieur réaffirme que prier dans la rue « n'est pas digne d'une pratique religieuse et contrevient au principe de laïcité ».

Ce dernier met également en garde en affirmant envisager « l'emploi de la force si nécessaire » et « si d'aventure il y a des récalcitrants nous y mettrons fin ». « Ma vigilance sera sans faille pour que la loi soit appliquée » , a-t-il prévenu.

Nouveau lieu de culte

Le principal quartier ciblé est celui de la Goutte d'or dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Chaque vendredi à 14 heures, des centaines de fidèles prient devant les mosquées des rues Myrha et Polonceau. Pour faire cesser cette pratique, Claude Guéant a proposé aux musulmans une ancienne caserne de pompiers désaffectée située boulevard Ney (XVIIIe). « Au terme de plusieurs semaines de négociations, nous avons trouvé une solution pour que les fidèles qui priaient rues Myrha et Polonceau pratiquent désormais leur culte dans des locaux disponibles et situés à proximité », se félicite le ministre. Désormais, conclut Claude Guéant, « les fidèles n'auront plus intérêt à prier dans la rue ».

"Nous ne sommes pas du bétail"

Cette interdiction risque de poser problème dès le premier jour de sa mise en vigueur. Si des locaux d'une surface de 2.000m2 ont été mis à disposition des fidèles des rues Myrha et Polonceau, la loi ne sera pas forcément observée par tous.
En effet, tous les musulmans ne semblent pas disposés à se délocaliser. « Nous ne sommes pas du bétail » , répond l'imam Hamza, selon lequel « les travaux ont pris du retard » et les revendications des fidèles musulmans ne sont « pas entièrement satisfaites ». Il cite la pose de la moquette, la mise en place d'une salle d'ablutions pour les femmes ainsi que le loyer (30.000 euros par an) et le temps d'utilisation du lieu. « Je suis dans une position inconfortable, je crains un climat d'anarchie », se plaint-il, « convaincu » que les fidèles viendront encore en nombre à la Goutte d'or. En bref, cette histoire n'a pas fini de faire couler de l'encre.

15/9/2011

Source : France Soir

Les manuels scolaires européens véhiculent des stéréotypes sur l'Islam et les musulmans. C'est la conclusion d'une étude allemande réalisée dans cinq pays d'Europe et présentée jeudi 15 septembre à Berlin.

Ces stéréotypes "participent d'un racisme culturel", estiment les chercheurs du Georg Eckert Institut qui ont passé au crible vingt-sept ouvrages utilisés en 2010 dans les salles de classe en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en France et en Grande-Bretagne. Leur rapport se veut le premier du genre en Europe.

PRÉSENTATION SIMPLIFIÉE ET OBSOLÈTE

"L'Islam est toujours présenté comme un système de règles obsolète qui depuis son âge d'or n'évolue plus" par opposition à une Europe moderne, regrette Susanne Kröhnert-Othman, directrice du projet, au cours d'une conférence de presse.

Ainsi, un ouvrage espagnol décrit "l'Islam comme une société patriarcale et autoritaire, composée de paysans et de bergers, qui fait face à d'importants problèmes d'adaptation à la modernité". Ce type de représentation "ne permet pas de lutter contre un populisme islamophobe", souligne Mme Kröhnert-Othman.

L'Islam est fréquemment représenté de manière simplifiée, comme une unité homogène, sans refléter sa diversité selon les régions du monde considérées, estiment aussi ces experts, qui n'ont pas relevé de différences notables entre les cinq pays européens étudiés.

INCLURE LES PROCESSUS DE MODERNISATION

Les chercheurs recommandent d'inclure dans les outils scolaires des informations sur les réformes musulmanes menées par les religieux et les intellectuels, et les processus de modernisation.

Ils réclament aussi une révision des chapitres consacrés aux migrations. "Les musulmans ne doivent plus être classés comme un groupe à part composé d'immigrés non-européens dont les traditions empêchent une intégration", estiment les chercheurs.

15/9/2011

Source : Le Monde/AFP

Amine Benalia-Brouch, visé par les propos du ministre, voit dans cette relaxe "les limites de la justice en France."

"Je suis choqué et surpris, je ne m'y attendais pas" confie jeudi 15 septembre au "Nouvel Observateur" l'ex jeune militant UMP Amine Benalia-Brouch, ajoutant "ça me démontre les limites de la justice en France."

Un peu plus tôt jeudi, la cour d'appel de Paris a relaxé l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, condamné en première instance, du délit d'injure raciale après des propos adressés à ce jeune homme en septembre 2009 lors de l'université d'été de l'UMP.

La cour d'appel a jugé irrecevable la constitution de partie civile du Mrap (mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), à l'origine des poursuites, entraînant de facto la relaxe de Brice Hortefeux qui avait écopé en juin 2010 d'une peine de 750 euros d'amende devant le tribunal correctionnel pour des propos jugés outrageants envers le jeune homme né de père algérien.

Le Mrap va se pourvoir en cassation

L'avocat du Mrap, Pierre Mairat, a annoncé aussitôt après que l'association allait se pourvoir en cassation. "La cour dit que l'injure raciste est constituée, mais prive une association antiraciste de poursuites, ce que nous allons contester en cassation", a déclaré à l'AFP Me Mairat après consultation de l'arrêt.

"Pourquoi M. Hortefeux n'a-t-il pas été condamné ?" s'interroge Amine Benalia-Brouch. "Quand un ministre est poursuivi, il n'est pas condamné. Quand des internautes sont poursuivis, ils sont condamnés, alors qu'ils étaient moins virulents que M. Hortefeux" poursuit-il, faisant référence aux cinq internautes reconnus coupables lundi d'injures à caractère raciale envers le jeune homme.

15-09-11

Source : Le Nouvel Observateur / AFP

Vendredi 16 septembre, la Commission européenne doit présenter son projet de réforme de l'espace Schengen. Contrairement à la demande de la France, elle souhaite limiter la possibilité de réintroduire des contrôles temporaires aux frontières en cas d'immigration massive. D'un autre côté, constate Delphine Perrin, chercheuse à l'Institut universitaire européen de Florence, l'Union européenne a géré les conséquences migratoires des révoltes arabes avec un réel cynisme, en contradiction avec le droit européen. Bilan et perspectives de la politique commune de l'immigration et de l'asile.

Touteleurope.eu : Comment le système migratoire et d'asile européen a-t-il géré les conséquences des révoltes arabes ?

Delphine Perrin : La réponse de l'Union européenne est loin d'avoir été satisfaisante, surtout en matière d'asile. On peut regretter que l'ensemble des révoltes arabes et les crises, en particulier en Libye, n'aient pas fourni l'occasion aux Etats européens de montrer leur engagement en matière d'asile et de politique commune.

Le droit d'asile commun existant devrait être respecté. Or nombre de droits fondamentaux ont été violés ces derniers mois par des pays européens, en particulier le principe de non-refoulement. Les dysfonctionnements inhérents aux règles actuelles, notamment le système de Dublin qui sous-tend la sur-responsabilisation des pays du Sud de l’Europe, ont été dévoilés au grand jour et aucune réponse n'y a été apportée autrement qu’en renforçant les frontières extérieures et intérieures.

La directive instituant un mécanisme de protection temporaire a été adoptée en 2001. Elle tire les enseignements de la guerre

On peut déplorer également que la protection temporaire, qui a été élaborée en 2001 juste après la guerre au Kosovo, n'ait jamais été activée, alors que nous avions une occasion unique de montrer à quoi elle servait. Celle-ci permettait justement une réponse rapide et collective, initiée par la Commission. Et la guerre en Libye offrait justement toutes les conditions pour que cette protection soit activée. La Tunisie et l'Egypte ont été surchargées de personnes qui ont fui la Libye, il aurait été normale que l'Europe participe, territorialement et non pas seulement financièrement, à la protection des réfugiés. Or la Commission, qui par ailleurs dispose désormais d'un droit d'initiative en matière d'asile, n'a pas activé cette protection, malgré les recommandations du Parlement européen et du Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés.

Pour quel résultat ? On a laissé les individus fuir seuls la Libye, sur des embarcations à bord desquelles ils ont risqué leur vie, ils ont été refoulés en mer ou non sauvés par les navires européens et de l'OTAN (contre qui le Gisti a d'ailleurs menacé de déposer une plainte). On assiste également à une désolidarisation vis-à-vis des pays du Sud de l'Europe : Italie, Malte… qui du coup se sentent injustement surchargés d'un accueil de réfugiés destinés à l'ensemble de l'UE.

On peut regretter, enfin, le manque d’engagement des pays européens en matière de réinstallation des réfugiés ayant trouvé un "premier asile" dans les pays du pourtour de la Libye sans perspective de pouvoir y rester.

Touteleurope.eu : Pouvait-on s'attendre à une telle réaction des Etats ?

D.P. : On pouvait s'y attendre, mais il est important de ne pas s'habituer au cynisme européen et au total manque de solidarité vis-à-vis du Sud de la Méditerranée. Au contraire, réclamons des institutions européennes qu'elles aillent à l'encontre des replis populistes des Etats membres. Presque tous les Etats européens utilisent aujourd'hui cette supposée pression de l'étranger à des fins politiciennes. A quoi bon des institutions européennes si elles ne font que les suivre, et sont incapables de rappeler l'existence du droit communautaire ?

La Commission est dans une situation difficile, on ne peut pas le nier : même si elle avait initié la protection temporaire, les Etats membres auraient certainement refusé de la valider. Mais pourquoi est-elle à ce point incapable de rappeler les pays membres à leurs obligations ? Vis-à-vis de toutes les violations du droit d'asile, et notamment de l'interdiction fondamentale de refouler des individus vers des pays en guerre où ils risquent leur vie, la Commission a fait également preuve d'un silence assourdissant, et ça ne date pas des révoltes arabes.

Il y a eu aussi des déclarations malheureuses de représentants européens, notamment la commissaire aux Affaires intérieures Cecilia Malmström qui a affirmé, après le début de l'insurrection en Libye, ne pas constater d'urgence en matière d'accueil de réfugiés puisqu'aucun "immigrant" n’était encore arrivé de Libye sur le continent européen ! C'est une aberration : la plupart des personnes fuyant les côtes libyennes sont des réfugiés venant de Somalie ou d'Erythrée, et par ailleurs la frontière méditerranéenne est désormais infranchissable, l'opération Frontex venant d'être renforcée pour empêcher les individus d'arriver… c'est d'un cynisme incroyable.

Touteleurope.eu : Quelles leçons l'Union européenne a-t-elle tiré de cette crise ?

D. P. : Malheureusement, je crois qu'elle n'en a tirée aucune. Il y aurait pourtant de quoi réfléchir, mais nous sommes actuellement confrontés à deux forces contraires : d'une part la Commission européenne a entamé depuis plusieurs mois une révision de l'ensemble des directives sur le droit d'asile, afin de renforcer la protection des réfugiés à l'échelle européenne ; parallèlement, les textes récemment adoptés en réaction aux révoltes arabes prévoient un renforcement de l'externalisation de la protection des personnes en Méditerranée. Parmi les mesures à court-terme, le Conseil Justice et Affaires intérieures du 11 avril avait prévu de renforcer la coopération avec les pays nord-africains pour qu'ils préviennent les flux migratoires illégaux, qu'ils gèrent davantage leurs frontières et facilitent les retours et réadmissions. C'est ce qu'on a demandé à des pays en pleine transition, dont les régimes sont provisoires et dont les forces policières et militaires ont sans doute autre chose à faire que de contrôler les sorties vers l'Europe... Mais surtout, à quoi bon renforcer la protection sur le territoire européen si personne ne peut y accéder ?

A plus long terme, la Commission européenne veut engager de nouveaux partenariats et réviser sa politique de voisinage. On pourrait imaginer qu'elle tienne compte de la démocratisation dans les pays du Sud, or en matière migratoire c'est le contraire : elle ne veut pas simplement poursuivre mais renforcer la pression sur les pays extérieurs. Désormais on peut officiellement parler de "conditionnalité migratoire à la coopération" : il est prévu que le degré de coopération sera lié aux efforts des Etats en matière de contrôle des frontières et de gestion des personnes sur leur territoire, sans envisager la possibilité que ces Etats, susceptibles d’être davantage à l’écoute de leurs populations, se refuseront dès lors à bloquer la sortie de leurs ressortissants notamment.
Les documents de la Commission et du Conseil mentionnent également le développement des programmes régionaux de protection dans les pays du Sud, afin que la protection des réfugiés soit prise en charge de l'autre côté de la Méditerranée. Elle confirme ainsi la politique qu'elle a menée depuis les révolutions arabes, mais aussi auparavant : déresponsabilisation vis-à-vis de la protection des réfugiés et financement de cette protection dans les pays-tiers. Une orientation qui va à l'encontre d'une véritable politique européenne de l'asile et d’un partage du "fardeau" des réfugiés.

Touteleurope.eu : A la demande de la France notamment, la Commission s'apprête à publier sa proposition de réforme de l'espace Schengen. Au vu de son probable contenu, peut-on s'attendre à un bras de fer avec les Etats membres ?

D.P. : Sur ce point, on peut saluer le rôle et les efforts de la Commission européenne ces dernières semaines. Le bras de fer a déjà été engagé, la Commission a tenu bon : elle a profité de l'occasion offerte par les Etats qui souhaitaient remettre en question l'espace Schengen, pour essayer de le communautariser davantage. Elle se positionne dès lors comme une véritable institution européenne, en cohérence avec une politique migratoire et d'asile commune. Et si elle le fait, c'est qu'elle pense avoir des chances d'obtenir un accord.

La Commission européenne doit annoncer mardi 13 septembre sa proposition de réforme de l'espace Schengen. D'après le texte, les Etats pourront toujours, en cas d'événement imprévus, y compris une immigration soudaine et massive, décider de réintroduire des contrôles, mais pendant une durée cette fois limitée à cinq jours. Au-delà, ils devront faire une demande justifiée à la Commission, et cette requête sera soumise à la majorité qualifiée des Etats de l'UE.

Mais la tâche ne sera pas simple, sachant qu'un deuxième point devrait entraîner une bataille : la révision du système de Dublin, qui implique une sur-responsabilisation des pays situés aux frontières extérieures de l'UE. Sur ce point, la Commission n'a pas encore fait de proposition, même si c'est quelque chose qui est réclamé depuis longtemps : en avril, les 5 Etats du Sud ont fait une déclaration commune réitérant cette demande. Soyons optimistes : tout le monde commence à réaliser qu'une petite compensation doit désormais être offerte à ces derniers.

15/9/2011

Source : Touteleurope.eu

Le multiculturalisme, en tant qu'il est fondé sur la reconnaissance des identités singulières de race et de culture, a échoué en France et en Europe. Non pas, comme le prétendent Angela Merkel, David Cameron et Nicolas Sarkozy, parce qu'il n'est pas parvenu à "intégrer" les "immigrés". Mais en raison de la fragmentation du corps social opérée partout où ce principe est appliqué ou promu par des organisations politiques.

La mise en oeuvre du multiculturalisme a, en effet, conduit à dresser l'un contre l'autre deux segments de la population : l'identité majoritaire et les identités minoritaires. Par une sorte d'effet boomerang, l'apparition au sein de l'espace public de minorités ethno-culturelles et raciales a provoqué, dans chaque cas, le renforcement d'une identité "blanche" et chrétienne. Il est d'ailleurs symptomatique que le Front national et les Indigènes de la République se soient référés tous deux, lors de l'affirmation de ce modèle, à des expressions proches pour désigner l'identité majoritaire : les "Français de souche" dans un cas, les "souchiens" dans l'autre.

A la différence d'autres pays comme les Etats-Unis, où les différentes "communautés" semblent pouvoir vivre les unes à côté des autres, l'essor du multiculturalisme en France se traduit donc par une montée tangible du racisme appliqué au discours public ou dans le discours public.

Ce racisme revêt deux formes : l'affirmation forcenée d'une identité majoritaire "blanche" et même catholique par la droite et l'extrême droite et l'affirmation, par la gauche multiculturelle et postcoloniale, d'identités minoritaires ethno-culturelles - " black" et "beur" notamment - qui constituent autant de "communautés de souffrance". Celles-ci s'estiment en effet fondées à être reconnues comme telles et à demander "réparations" pour les préjudices subis par leurs ancêtres lors de la colonisation et l'esclavage notamment, rapprochant en cela le multiculturalisme d'autres courants d'idées dans leur traduction civique comme le postcolonialisme désormais très présent sur la scène politique et médiatique.

Mais qu'en est-il de ces "communautés" ? L'énonciation de leur identité procède-t-elle des acteurs de base ou des porte-parole qui s'expriment en leur nom ? On peut se demander si l'expression racisée des identités postcoloniales est le produit d'un contre-racisme venu "d'en bas", émanant du "peuple", ou de certaines de ses composantes ou si, à l'inverse, elle est l'oeuvre des représentants communautaires issus de cette politique même de la diversité, prompts à accoler des spécificités ethno-culturelles ou raciales intangibles à des individus dont l'homogénéité ne va pas de soi.

De sorte qu'il n'est pas illégitime de mettre en doute l'existence, en France, des communautés "noire", "juive", "musulmane" ou "maghrébine", autrement que dans les discours de porte-parole parfois nommés ou encore autoproclamés qui s'expriment "au nom" de ces communautés en prenant en quelque sorte leurs "membres" en otages. L'autodéfinition, à certaines périodes de son existence, d'un individu quelconque comme "juif", "noir", "maghrébin" ou "breton" n'implique pas ipso facto son appartenance pérenne à des "communautés" associées à ces différents labels identitaires.

Tel "immigré africain", expression contestable, tout comme le sont celles de "première" ou de "deuxième génération", même s'il est assigné d'autorité, lui ou ses parents, à "sa" culture d'origine, "noire", d'Afrique de l'Ouest soudano-sahélienne, peut se définir, au contraire, en fonction de différents contextes, comme soninké, sénégalais, français, habitant du quartier du Val-Fourré à Mantes, etc.

La culture, qu'on reproche à certains chercheurs en sciences sociales de minorer ou de nier, n'est pas seulement un héritage du passé, mais un élément qui se, qu'on se construit. La culture est en effet la somme d'actes d'identification accomplis par un individu au cours de son existence, somme dont on ne peut rendre compte qu'après sa disparition. On ne devient pas ce que l'on est, on est ce que l'on devient.

Nous entrons sur ce point en désaccord avec une démarche qui prétend enfermer les individus dans des mono-appartenances identitaires afin de défendre des intérêts particuliers. Transmuter le social en culturel, abandonner le terrain des luttes économiques au profit de l'affirmation d'identités ethniques et raciales, semble donc être une caractéristique majeure d'une gauche multiculturelle et postcoloniale qui risque à ce jeu d'occuper une position symétrique et inverse de la droite et de l'extrême droite "républicaine".

De façon paradoxale, en effet, cette droite et cette extrême droite, en défendant la République et la laïcité sur des bases islamophobes défend par contrecoup des valeurs culturelles tout aussi ethnicisées, mais "bien de chez nous". La gauche et l'extrême gauche multiculturelle et postcoloniale, en abandonnant la défense de l'universalisme républicain à la droite et à l'extrême droite s'engagent dans la voie d'un choc des cultures qui fait les affaires de son adversaire.

L'universalisme, contrairement à ce que prétendent les tenants des idées multiculturalistes et postcoloniales, ne se réduit en effet ni à la défense de la suprématie "blanche" ni à l'assimilation vue comme une sorte de rouleau compresseur nivelant les identités et les cultures. En ce sens, il ne s'agit pas, en reprenant l'expression de Dipesh Chakrabarty, autre auteur-phare des études postcoloniales, de "provincialiser l'Europe", en mettant en exergue sa spécificité culturelle pour mieux en montrer ses limites.

Car provincialiser l'Europe revient à diviser le monde en autant d'"aires culturelles" étanches, et donc à enfermer les continents géographiques et intellectuels dans des spécificités irréductibles. Pas plus que l'Europe des Lumières ne saurait être caractérisée par la "raison" (c'est aussi le siècle des "passions"), les autres continents ne sauraient être réduits à des caractéristiques culturelles intangibles (l'Afrique des "ethnies", l'Inde des "castes", le Moyen-Orient musulman "fondamentaliste", etc.), voyant ainsi déniée leur historicité propre. Construire du lien social, c'est passer à travers les continents géographiques et culturels, c'est postuler une universalité première et principielle entre les hommes et les femmes, pour réserver aux "cultures" le statut d'une production résultant d'un processus de singularisation.

Postuler l'humanité de l'homme et de la femme, ce n'est pas vouloir assurer la domination de l'Occident sur le reste du monde, c'est affirmer la possibilité de communiquer avec les autres. Les "révolutions démocratiques" en cours en Tunisie, en Egypte, en Libye, et celles à venir, montrent que les droits de l'homme, loin d'être un carcan imposé par l'Occident au reste du monde, peuvent aussi être réappropriés par des peuples arabo-musulmans, en dépit de, ou grâce à, "leur" culture.

En définissant a priori la culture d'un peuple, ou son identité, a fortiori en la racisant, on prend le risque d'être démenti par l'historicité de cette culture, c'est-à-dire par sa capacité à intégrer une multitude d'éléments dont on avait postulé, par principe, qu'ils ne lui appartenaient pas.

Culturaliser, ethniciser ou raciser les identités est le meilleur moyen, notamment, d'enfermer les jeunes des banlieues dans des ghettos, la meilleure façon de les maintenir sous la chape du pouvoir.

16/9/2011, Jean-Loup Amselle

Source : Le Monde

« Migration et développement » est le thème d’une rencontre internationale organisée par le ministère chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger (CMRE) la semaine prochaine, mais aussi le thème d’une rencontre internationale organisée ce weekend par le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME). Coïncidence ? Incapacité à se mettre d'accord ?

Du 20 au 22 septembre se tiendra à Taroudant, avec une journée à Taliouine, le Forum global sur la migration et le développement, qui sera présidé cette année par la Suisse, coprésidé par le Maroc et la France. Le thème sera naturellement la « Contribution des associations de migrants au développement », comme l’intitulé de la réunion l’indique. Deux jours plus tôt, le 18 et 19 septembre, à Saïdia, c’est le CCME qui organise sa propre rencontre internationale « migration et développement », en partenariat avec l’Agence de l’Oriental.

Si les partenaires ne sont pas les mêmes et les lieux différents - le CCME a choisi le nord-est et le ministère a plutôt penché pour le sud -, l’objectif des deux rencontres, organisées par deux acteurs majeurs des Marocains résidant à l'étranger, est exactement le même : mettre en exergue le rôle des migrants dans le développement de leur pays d’origine, ainsi que dans leur pays d’accueil.

Le choix de la date

Les dates qui se chevauchent intriguent. Si les deux insitutions pour les MRE organisent une semaine entière de débats sur le même thème, pourquoi ne pas collaborer directement ? « On peut se retrouver dans des évènements ensemble, comme on peut travailler sur des projets différents », se justifie Hanane Mazili, chargée de communication auprès du CCME.

Pour Loubna Tebaâ, chargée de communication au ministère de la CMRE assure que « c’est nos partenaires [Forum Global sur la Migration et le Développement, ndlr] qui ont choisi la date et le lieu ». Hanane Mazili assure que « ça fait pas mal de temps qu’on [CCME, ndlr] travaille sur ce projet, ça devait être organisé en juillet déjà, ça a été reporté ». Exactement de la même façon, Loubna Tebaâ explique qu'« on a commencé ce programme depuis longtemps, ça fait un an et demi ou deux ans déjà. Le Forum global sur la migration et le développement est un partenaire du ministère. On travaille ensemble sur les capacités de développement des MRE. »

Le ministère et le CCME seraient-ils en train de se marcher sur les pieds ? Surtout, ils n'en sont pas à leur première « coïncidence ». Hanane Mazili le concède, « ce n’est pas la première fois qu’on travaille sur des thèmes similaires, c’est déjà arrivé ».

15/9/2011

Source : Yabiladi

A près avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Le développement du marché local est une aubaine pour les producteurs nationaux et ne doit pas profiter uniquement aux importations.

Les producteurs marocains, dont ceux qui privilégient l'export, ont intérêt à s'intéresser davantage au marché local, d'après les observateurs. Et pour cause, la demande intérieure se développe et est appelée à s'accroître avec un rythme plus soutenu à l'avenir avec l'amélioration du pouvoir d'achat suite aux augmentations de salaires qui sont déjà appliquées ou celles qui sont programmées.
C'est vrai que l'export restera toujours plus rémunérateur que le marché intérieur, mais celui-ci demeure plus sûr et plus accessible, au moment où la demande étrangère est plutôt volatile et parfois imprévisible. Ce qui a été prouvé notamment au cours de la crise économique de 2008.

Le développement du marché local est donc une aubaine pour les producteurs nationaux qu'ils ne doivent pas laisser aux seules importations. En fait, pour le moment, l'amélioration du pouvoir d'achat des Marocains profite beaucoup plus aux producteurs étrangers, dont les exportations vers le Maroc ne font que progresser, qu'aux locaux. Ce qui aggrave le déséquilibre de la balance commerciale.

Ainsi, après avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Cette tendance haussière se serait poursuivie au cours du troisième trimestre 2011, puisque la consommation des ménages aurait progressé relativement plus vite qu'au premier semestre (+6,5%), portée par une amélioration du pouvoir d'achat en liaison avec la hausse des salaires et la modération de l'inflation (+0,7%).

Cette hausse de la demande est également observée dans le secteur public, puisque la consommation a bien repris au premier trimestre 2011, sous l'effet d'une progression des dépenses du personnel (+10,9%), avec une hausse de 2,1%, en glissement annuel, contre un repli de 1,2% au quatrième trimestre 2010. La consommation publique aurait, par la suite, marqué une hausse de 3,2% au deuxième trimestre et de 3,7% au troisième trimestre suite au renforcement attendu des dépenses de personnel, interrompant ainsi le mouvement de repli qui a marqué l'année précédente, d'après le HCP.

Par ailleurs, d'après les économistes, cette hausse de la demande intérieure devra s'accentuer davantage pour les mois à venir, quand les augmentations de salaires accordées il y a quelques mois auront produit pleinement leur effet. Il est à rappeler à ce sujet que le gouvernement a concédé une augmentation de salaires générale de 600 DH pour les fonctionnaires qui est entrée en vigueur depuis mai dernier.

De même, on a décidé de relever le seuil minimum des pensions de retraite à 1.000 DH et le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) va être augmenté de 15% sur deux tranches, une première de 10% applicable à partir de juillet dernier et une deuxième de 5% en janvier 2012.

L'amélioration de la consommation des ménages est également due à la maîtrise de l'évolution des prix à la consommation (+0,8%), au bon comportement des crédits à la consommation et au maintien du taux de chômage en dessous de 9%, avec les bons résultats de la campagne agricole en plus de la bonne tenue des recettes des MRE qui ont augmenté de 7,4%.

Détente des prix à la consommation

Au deuxième trimestre 2011, l'inflation a marqué un net repli, se situant à 0,2%, contre 1,6% un trimestre plus tôt. C'est ainsi que les prix à la consommation ont baissé, en variations trimestrielles et en données corrigées des variations saisonnières, de 1,2%, après avoir augmenté de 0,4% un trimestre auparavant. Ce repli a résulté, essentiellement, de la baisse de 2,8% des prix des produits alimentaires, en particulier ceux des produits frais.

L'inflation sous-jacente a évolué suivant la même tendance que l'inflation globale (+0,2% au deuxième trimestre 2011, au lieu de +0,7% au premier).

16/9/2011 , Lahcen OUDOUD

Source : Le Matin

Aujourd’hui s’achève à Berne une conférence qui a réuni des représentants gouvernementaux et des experts du monde de la science et de l’économie venus des quatre coins de la planète. Consacrée aux interactions entre le commerce, la migration et le développement, la rencontre a eu lieu dans le cadre du Forum mondial sur la migration et le développement, dont la Suisse assure la présidence cette année. La conférence visait, d’une part, à concrétiser le débat mené à l’échelle mondiale sur la migration et le http://www.news.admin.ch/message/index.html?lang=fr&msg-id=41127 développement, d’autre part, à sensibiliser les participants à la diversité de la problématique.

La conférence, qui s'est déroulée sur trois jours, a eu pour titre « Markets for Migration and Development (M4MD) ». Elle a été organisée sous les auspices des gouvernements de la Suisse et du Sri Lanka par l'Office fédéral des migrations (ODM) en coopération avec le World Trade Institute de l'Université de Berne (WTI) et le réseau de Business for Social Responsibility. Monsieur Eduard Gnesa, ambassadeur extraordinaire chargé de la collaboration internationale en matière de migrations, et Monsieur Nissanka M. Wijeratne, secrétaire d'Etat, en ont assuré la présidence respectivement pour la Suisse et le Sri Lanka. Cette réunion d'experts a vu la participation de représentants de haut rang du monde de l'économie, de la politique et des sciences, de même que de la Fédération syndicale internationale.

Les débats animés et en partie contradictoires ont mis au jour la complexité des interfaces entre les politiques en matière de commerce, de migration et de développement. Mais ils en ont aussi fait apparaître les aspects positifs dès lors que ces politiques sont développées et mises en œuvre de manière cohérente. Une des priorités thématiques a porté sur la manière d'associer les partenaires sociaux à la planification et au développement des politiques migratoires nationales, soit un domaine dans lequel la Suisse jouit d'une solide expérience. Les participants ont été unanimes à considérer que les contacts directs entre les milieux économiques, scientifiques, politiques et gouvernementaux favorisaient de façon significative la compréhension commune des défis et des synergies. Si les discussions ont eu lieu en huis clos, une table ronde publique a été consacrée à la question de savoir dans quelle mesure les migrants pouvaient contribuer au développement de leur pays de provenance en tant qu'entrepreneurs.

Les principaux résultats de la réunion d'experts qui s'est tenue à Berne seront réexaminés avec ceux des autres conférences thématiques qui ont au lieu à travers le monde, lors du débat final du Forum mondial sur la migration et le développement, qui sera organisé début décembre 2011, à Genève, par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en étroite collaboration avec l'ODM. En effet, le Forum mondial est un processus auquel l'ODM et le DFAE (Division politique IV et Direction du développement et de la coopération) sont associés. En outre, le WTI compte publier un ouvrage qui regroupera les contributions des intervenants scientifiques à la conférence. Pour de plus amples informations, nous vous renvoyons aux sites www.gfmd.org et www.wti.org.

15.09.2011

Source : Confédération Suisse

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