mardi 19 novembre 2024 23:12

La N-VA (Nouvelle Alliance flamande), parti  nationaliste flamand de Bart De Wever, grand gagnant aux élections communales du 14 octobre 2012 dans le nord du pays, a annoncé le lundi 22 octobre avoir conclu un accord de coalition à Londerzeel pour les six prochaines années, avec les écologistes flamands (Groen), les socialistes (Sp-a) et les chrétiens démocrates (CD&V) du bourgmestre sortant Jozef De Borger.

Selon cet accord, signé et approuvé par les représentants locaux des quatre partis, M. De Borger exercera la fonction de bourgmestre les trois prochaines années, avant de céder la place à Nadia Sminate pour les trois suivantes. La ville de Londerzeel, située en Région flamande à une quinzaine de kilomètres au nord de Bruxelles (province du Brabant flamand), s’étend sur 36 km² et compte un peu plus de 17 500 habitants.

Née le 29 décembre 1981 à Bonheiden (Flandre) d’un père marocain et d’une mère belge, Mme Sminate est diplômée en 2003 en philologie romane de l’université flamande de Bruxelles (VUB). Après une courte carrière d’enseignante de langues, elle est collaboratrice au sein du groupe N-VA à la Chambre des représentants, puis membre du cabinet du ministre flamand chargé du Budget, de l'Aménagement du territoire, de l'Emploi et du Sport (en 2009). En 2006, elle est élue dans sa commune et siège depuis 2010 au Parlement belge comme députée fédérale. Le 14 octobre 2012, à l’occasion des élections communales, elle était tête de liste de la N-VA à Londerzeel. Elle occupera ses fonctions de bourgmestre en décembre 2015, au terme des trois premières années de maïorat et à quelques jours de son 34ème anniversaire.

Le président de la N-VA, Bart de Wever, en pleine négociations de coalition pour s’emparer du poste de bourgmestre d’Anvers (après 60 ans de suprématie des socialistes), s’est dit « fier que (son) parti soit le premier à livrer une bourgmestre qui soit d’origine marocaine tout en se sentant parfaitement flamande».

23/10/2012

Source : CCME

Marseille a organisé récemment une semaine économique de la Méditerranée. Cette manifestation a été initiée par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur  depuis 2007. Selon le président de la région, Michel Vauzelle, cette action exprime «la double appartenance de la région à l‘espace méditerranéen comme à l’espace européen et l’existence d’une communauté d’intérêts économiques et culturels».

Le long métrage «sur la Planche » dirigé par la Marocaine Leila Kilani a remporté le «Griot » de la meilleure interprétation féminine doublée d'une mention spéciale attribuée par SIGNIS au 9e Festival du cinéma africain de Cordoue (FCAT), organisé pour la première fois dans cette ville à la suite de huit éditions à Tarifa (Extrême sud de l'Espagne)…Suite

 

L'occupation du chantier de la mosquée de Poitiers par des militants d'extrême-droite marque une "nouvelle escalade" au sein d'une multiplication récente des actes hostiles à l'islam, a estimé lundi Le Conseil français du culte musulman (CFCM).

"C'est un acte sans précédent dans ce pays", a déclaré lors d'une conférence de presse Mohammed Moussaoui, le président du CFCM, dont la mission est de représenter l'islam en France. "C'est la première fois qu'une mosquée est occupée de cette manière. Nous craignons que ce type d'actes se multiplient."

Samedi matin, plus de 70 manifestants avaient déployé sur le toit de la mosquée de Poitiers une banderole portant la mention "732, Génération identitaire", en référence à l'année où Charles Martel stoppa l'avancée des troupes musulmanes près de Poitiers.

Quatre des manifestants, présentés comme les animateurs du groupe, ont été mis en examen lundi et placés sous contrôle judiciaire lundi, a annoncé le parquet de Poitiers.

Ils doivent répondre d'organisation d'une manifestation publique "n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration préalable dans les conditions fixées par la loi" et de "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

Ont également été retenus les chefs d'accusation de "vol et dégradations de biens commis en réunion et portant sur des tapis de prière appartenant à la mosquée".

Ce jeune mouvement proche du Bloc identitaire voulait ainsi protester contre "l'islamisation de la France" et attirer l'attention sur des revendications comme la mise en place d'un référendum national sur l'immigration et la construction de lieux de culte musulmans en France.

Mohammed Moussaoui, qui s'exprimait aux côtés d'Ahmed Jaballah, président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), a demandé que Génération identitaire soit dissous, en faisant aussi allusion à une vidéo diffusée sur internet par le groupe et présentée comme une "déclaration de guerre" à l'islam.

Parmi les partis politiques, le PS et le PCF ont déjà demandé la dissolution du mouvement d'extrême droite, de même que chez les associations le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP).

"La condamnation est encore en dessous de ce qu'on peut espérer", a déclaré Ahmed Jaballah, chef de file de l'UOIF, proche de l'idéologie des Frères musulmans. "J'aimerais bien que l'islamophobie soit aussi présente dans leurs discours (que) le combat contre le racisme et l'antisémitisme."

Ahmed Jaballah a jugé que la communauté musulmane de Poitiers "qui vit en bon terme avec les autorités religieuses (...) et locales" avait réagi avec "sérénité" à l'incident, en ne prononçant "aucun mot" lors de l'évacuation par la police des occupants de la mosquée.

(Julien Dury à Paris, Claude Canellas à Bordeaux, édité par Yann Le Guernigou et Gilles Trequesser)

22 octobre 2012

Source : REUTERS

Le nombre de Portugais en mal d'emploi et à la recherche de meilleures opportunités de travail à l'étranger en raison de la crise économique que connait le pays, pourrait atteindre 100.000 d'ici la fion de l'année en cours, a indiqué lundi le secrétaire d'Etat aux communautés portugaises, José Cesario.

Au cours de la période allant de juin 2011 à juin 2012, près de 65 000 départs ont été enregistrés chez les jeunes portugais âgés de 25 à 34 ans, a déclaré José Cesario à la radio portugaise TSF.

Le ministre a en outre rappelé que le nombre de Portugais qui ont émigré au cours de l'année précédente s'est établi à 100.000, ajoutant que le gouvernement estime que ce chiffre devra rester inchangé d'ici la fin de l'année .

Selon l'office portugais des statistiques (INE) , au premier semestre de 2012, environ 44 000 portugais ont quitté le pays, sur une population active de 4,6 millions de personnes. Il existe une forte demande pour les destinations hors UE et les pays lusophones notamment l'Angola, le Mozambique et le Brésil , a fait savoir José Cesario.

En contrepartie d'un prêt de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par l'Union Européenne et le Fonds monétaire international, le Portugal est tenu de mettre en Âœuvre un vaste programme de réformes et de rigueur qui a eu pour effet d'aggraver la récession et le chômage.

La cure d'austérité a mis à mal l'économie portugaise qui a reculé de 3,3 pc au deuxième trimestre et provoqué une hausse sans précédent du chômage qui a bondi à 15,7 pc de la population active.

23 octobre 2012

Source : MAP

Le Qatar a exprimé le vœu d'accueillir plus de main d'œuvre marocaine qualifiée, a affirmé le ministre qatari de l'Industrie et de l'Energie, Mohamed Ben Saleh Assada, à l'occasion d'entretiens maroco-qataris dimanche à Doha dans le cadre de la visite de travail officielle de SM le Roi Mohammed VI dans ce pays.

"Nous avons informé la délégation marocaine du souhait du Qatar d'encourager nos frères marocains à obtenir plus d'opportunités d'emploi", a confié le ministre dans une déclaration à la MAP, estimant que le nombre actuel de travailleurs marocains dans ce pays du Golfe, ne dépassant guère les 6.500, est "en déphasage avec la solidité des liens entre les deux Etats et la grande ambition de les renforcer dans tous les domaines".

Les deux parties ont convenu, lors de la réunion élargie entre les deux délégations officielles, d'un mécanisme de coordination, de l'élargissement du spectre des domaines concernés par cette vision et de l'échange d'informations pour faciliter l'entrée de la main d'Âœuvre marocaine sur le marché qatari, a-t-il expliqué.

"Notre expérience avec nos frères marocains présents au Qatar est très positive, démontrant leur ancrage dans la Oumma arabe et islamique, travaillant avec abnégation et s'intégrant totalement dans la société qatarie", s'est-il félicité.

D'autre part, il a mis l'accent sur la qualité des relations politiques entre le Maroc et le Qatar, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI et de l'Emir de Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, soulignant que cette relation a donné lieu à un nombre d'accords de coopération dans plusieurs domaines et à une convergence de vues sur les questions politiques.

22 octobre 2012

Source : MAP

La communauté marocaine résidant au Koweït se dit comblée par la visite de travail officielle que SM le Roi Mohammed VI entreprend, cette semaine, à ce pays frère et ami qui entretient des relations privilégiées et distinguées avec le Royaume.

Les membres de cette communauté, estimée à quelque 4.000 personnes, attendent avec joie la visite de SM le Roi, une occasion pour eux de réitérer leur attachement indéfectible au glorieux Trône alaouite et leur mobilisation constante derrière le Souverain.

Des membres de la communauté marocaine résidant au Koweït ont exprimé ainsi, dans des déclarations recueilles par la MAP, tout le bonheur et la fierté qu'ils éprouvent à l'occasion du déplacement de SM le Roi à ce pays.

"Nous avons reçu avec beaucoup d'émotion l'annonce de la visite de SM le Roi Mohammed VI au Koweït", a déclaré Zhour Laaouan qui travaille dans un hôtel de la capitale koweitienne, soulignant que ce déplacement, tant attendu par la communauté marocaine, constitue une occasion pour elle d'exprimer son attachement indéfectible au glorieux Trône alaouite.

Cette visite, qui donnera sans nul doute une forte impulsion aux relations fraternelles et de coopération liant le Maroc et le Koweït depuis de longues années, est de bon augure pour la communauté marocaine, a-t-elle ajouté.

Même son de cloche chez Abdelkarim Daki, ressortissant marocain établi au Koweït depuis plus de 30 ans, qui a indiqué que la visite royale témoigne de la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure les membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger.

Et d'ajouter que les Marocains résidant au Koweït demeurent constamment mobilisés derrière SM le Roi qui ne cesse d'entourer de sa bienveillance la communauté marocaine établie à l'étranger et de donner Ses hautes orientations pour améliorer ses conditions de vie.

22 octobre 2012

Source : MAP

Deux millions cinquante-huit mille Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont visité le Royaume durant la période allant du15 juin au 15 septembre 2012, contre 2.078.000 durant la même période l'an dernier, a indiqué le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.

Le ministre, qui était l'invité lundi soir du JT de la chaîne Medi1 TV, a expliqué que cette légère baisse démontre que les MRE ont continué à visiter leur pays de façon normale en dépit d'une conjoncture économique difficile dans les pays d'accueil, notamment en Europe.

Cette baisse a directement affecté le transport aérien qui a accusé une régression de 6 pc en raison notamment de son coût élevé et du retrait de compagnies low-cost de plusieurs aéroports, a-t-il fait observer, ajoutant que le transport maritime a par contre enregistré une hausse de 4 pc.

Evoquant le retour définitif de certains MRE dans leur pays d'origine à cause de la crise économique, M. Maâzouz a indiqué que leur nombre reste limité.

23 octobre 2012

Source : MAP

"Le déficit commercial du sud vers le nord de la Méditerranée s'élève à 40 mrds $ par an. Il faut donc le compenser avec trois flux financiers : les achats de service et notamment le tourisme, les IDE (investissements directs de l'étranger) et les transferts financiers de migrants. Ce dernier point étant le plus important" souligne Henry Marty-Gauquié, directeur et représentant du groupe Banque européenne d'investissement à Paris. "Les transferts des diasporas implantées notamment en Europe, de l'ordre de 15 à 18 mrds $ par an,  constituent des flux financiers vitaux pour les pays du sud. Ils représentent entre 20 et 25% de l'épargne local" poursuit-il tout en reconnaissant, qu'à cause d'un taux de 30% de transferts informels, il reste difficile d'évaluer ces sommes avec précision.

Sur ces 15 à 18 mrds $ annuels, moins de 10% se portent sur des investissements, particulièrement sur de l'immobilier (logement). À trois exceptions près : L’Égypte (13%), le Maroc (15%) et la Tunisie (18%). "Depuis 2005/2006, ces investissements concernent principalement l'immobilier familial et de loisir, mais aussi la création d'entreprises (notamment le commerce et les services, mais aussi les petites industries et exploitations agricoles). Au delà de la solidarité familiale (qui mobilise encore 80% des transferts des migrants), ce développement de la volonté d'investir au pays démontre le souhait de valoriser une rentabilité financière plus forte que celle pouvant être attendue au pays d'accueil, et exprime une confiance dans le pays d'origine" constate Henry Marty-Gauquié.

Les trois motivations pour des investissements restent, comme le précise le représentant de la BEI, "l'ancienneté dans le pays d'accueil, le niveau d'éducation de l'investisseur et l'arbitrage entre la valorisation du pouvoir d'achat (1€ en Europe représente 3 ou 4€ dans le pays d'origine) et les risques encourus au pays d'origine, notamment ceux liés à la stabilité macro-économique (change, inflation, climat des affaires).... Quoi qu'il en soit, l'investissement reste une activité très vulnérable , car elle constitue la variable d'ajustement en cas de hausse de revenus des bénéficiaires familiaux au pays d'origine : si la récolte est mauvaise ou si le chômage s'accroit, la solidarité familiale redevient la priorité, comme nous le montre l'exemple de la Tunisie au cours de la décennie écoulée " commente Henry Marty-Gauquié.

Tahar Rahmani, délégué général de l'agence ACIM, le confirme, "l'intérêt de la diaspora est de plus en plus important", tout en soulignant "l'échec de l'aide au retour. Il faut parler d'investissement productif, de politique de codéveloppement." L'ACIM via son programme ACEDIM a déjà accompagné quatre projets au Maroc et se fixe comme objectif cinquante porteurs de projets.

Mohamed Laqhila, vice-président de Finances Conseil Méditerranée, met cependant en garde : "la tenue de la comptabilité n'est pas réglementée ni en Espagne, ni en Tunisie, ni en Algérie. Il faut être vigilant et se faire accompagner même, et je dirais surtout, si l'on est originaire du pays."

Pour Emmanuel Noutary, délégué général d'Anima Investment Network, "le point de vue a beaucoup évolué depuis dix ans. La facilité était de croire que l'on pouvait se focaliser sur le retour au pays avec un gros magot. Personne n'a envie de rentrer au pays quand il est bien installé en Europe ! Mais, les diasporas peuvent aujourd'hui influer aussi sur les exportations et sur les IDE." Et de reconnaître humblement, "nous essayons tous de bien travailler, mais nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux et des priorités que nous devrions donner à ce sujet des diasporas. Il faut lancer des programmes ambitieux."

Emmanuel Noutary suggère, par exemple, d'étendre la blue card (équivalent pour l'Europe de la carte verte américaine) aux entrepreneurs pour favoriser la mobilité et régler le problème des visas.

22/10/2012, Frédéric Dubessy

Source : econostrum.info

Ils ont beau vivre en Libye, l’un des pays les plus riches du continent africain, les habitants de Rabyana, village du sud-est du pays, manquent de tout. Si bien que dans cette zone frontalière avec le Soudan et le Tchad, nombre d’entre eux s’improvisent passeur pour pouvoir gagner leur vie.

Rabyana, située à 150 kilomètres de Koufra, grande ville frontière du sud-est de la Libye, connaît un afflux important d’immigrés clandestins qui tentent de rallier l’Eldorado européen.

"Les habitants tentent n’importe quoi pour gagner de l’argent"

Abd al-Karim Abou Bakr Ahmed est le chef du Conseil local de Rabyana : « C’est une région oubliée qui ne dispose pas des moyens de subsistances les plus élémentaires : ni électricité, ni réseau de distribution d’eau, ni moyens de communication, ni routes asphaltées [selon la presse locale, ce village de 5 000 habitants est doté d’un seul générateur électrique qui ne fonctionne que durant la nuit et d’une seule école]. Les conditions de vie difficiles poussent parfois les habitants à tenter n’importe quoi pour gagner de l’argent.

Ces gens qui transportent les immigrés clandestins sont des chômeurs qui ne perçoivent aucun salaire. Ils n’ont aucune source de revenus et les emplois sont rares. C’est pour cela que certains d’entre eux travaillent comme passeurs.

L’ironie de tout cela est que le village se trouve dans une région riche en ressources souterraines, notamment l’eau et le pétrole dont l’exploitation permet à l’État d’engranger des centaines de millions de dollars de bénéfices chaque année. Mais mis à  part quelques postes administratifs à l’école primaire, il n’y a pas d’emplois à pourvoir dans le village.

Quand nous abordons le problème de l’immigration clandestine, le pouvoir central se défausse de ses responsabilités en nous disant qu’il est difficile de contrôler les frontières parce qu’elles s’étendent sur de longues distances. Et il ne se soucie pas davantage du développement économique de la région.

Dans le sud-ouest du pays, près des villes d’Al-Qatroum et Oum el-Aranib, des immigrés clandestins sont quotidiennement arrêtés par les éléments des brigades des 'martyrs d’Oum el-Aranib' et du 'Bouclier du désert' [des brigades locales]. Ils sont détenus pour une courte période puis reconduits aux frontières avec le Tchad et le Niger. Mais cela ne sert à rien, cette méthode s’est avérée inefficace parce qu’ils finissent toujours  par revenir. Les autorités devraient plutôt consacrer leurs efforts au développement de ces régions défavorisées.

22/10/2012, avec Khaled Wahli

Source : France 24

« Un bilan impressionnant! », c’est en ces termes que la présidente de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal, Mme Manon Barbe, a conclu une journée dédiée à faire le point sur six ans de projets réalisés avec une centaine de partenaires des milieux institutionnels, des affaires et de la société civile, dans le cadre du Plan d’action de la région de Montréal en matière d’immigration, d’intégration et de relations interculturelles, le PARMI.

Accueillies par Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Royaume du Maroc au Canada, à la toute nouvelle maison du Maroc à Montréal, et en présence de la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, et ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Diane de Courcy, une centaine de personnes ont participé à cet onzième événement des Journées du développement régional 2012, qui a permis de faire le bilan des travaux réalisés à ce jour dans le cadre du PARMI.

« Nous devons trouver les moyens d’accélérer le parcours d’intégration des personnes immigrantes. C’est là que l’innovation et la créativité s’imposent : on doit trouver les meilleurs moyens pour mobiliser les meilleures entreprises et l’ensemble de nos partenaires autour des enjeux de l’immigration. Je sais qu’à cet égard, je peux compter sur la contribution d’un partenaire comme la CRÉ »,  a déclaré Mme Diane De Courcy.

 « L’immigration est un enrichissement pour la collectivité montréalaise et je suis très heureuse du grand nombre d’entreprises et d’institutions qui mettent l’épaule à la roue et qui nous permettent de maximiser l’impact de la diversité comme vecteur essentiel du développement de notre région », a souligné Mme Barbe.

Une trentaine de projets pour favoriser la diversité

Après six ans de mise en œuvre, le PARMI compte plus d’une trentaine de projets, dont plusieurs sont des modèles novateurs d’intervention. Ces projets ont rejoint plus de 10 000 personnes immigrantes.

Certains de ces projets visent à faciliter l’essor de l’entrepreneuriat, d’autres à pallier les pénuries de compétences ou encore à assurer la rétention des talents mobiles. Par exemple, plusieurs activités de promotion de la résidence permanente auprès des travailleurs temporaires spécialisés ont permis à plus de 2 000 travailleurs temporaires spécialisés de demander un visa de résidence permanente.

Les projets Alliés Montréal et Mentorat Montréal ont mobilisé plus de 50 entreprises autour de l’enjeu de l’immigration, en faisant la promotion de la diversité comme une solution d’affaires. À sa première année, Mentorat Montréal a recruté plus de 200 mentors.

 « Nous sommes très fiers de ce bilan de six ans de partenariats et de succès en matière d’immigration. Après avoir examiné avec nos partenaires les perspectives d’avenir des projets en cours, c’est avec enthousiasme que nous allons poursuivre la mise en œuvre du PARMI », a conclu madame Barbe.

À ne pas manquer dans le cadre des Journées du développement régional 2012, 180 minutes pour connaître les bases de l’évaluation d’un C. A., une formation qui se tiendra à l’UQAM le 22 octobre prochain, à 18 heures.

Pour consulter le programme des Journées du développement régional : www.credemontreal.qc.ca/jdr2012

19 octobre 2012

Source : CRE de Montréal

Une caravane pour réhabiliter la mémoire des mineurs marocains de France sera organisée, du 2 novembre au 8 décembre dans cinq villes marocaines, par l'Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN), en partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger.

Composée d'anciens mineurs, d'artistes, de chercheurs, d'étudiants et d'experts dans le domaine du développement, la caravane initiée sous le thème "la mémoire au service des droits de l'Homme", sillonnera les villes de Ouarzazate (3-8 novembre), Tiznit (12-17 novembre), Taroudant (19-23 novembre), Guelmim (26-30 novembre) et Agadir (3-8 décembre), avec comme objectif de "valoriser et de réhabiliter la mémoire et l'histoire des mineurs marocains installés dans le Pas-De Calais et rappeler leurs droits", précise un communiqué conjoint des organisateurs parvenu vendredi à la MAP.

Au programme de cette caravane, qui devra aboutir à la production d'un livre blanc à destination des acteurs politiques et acteurs de développement en France et au Maroc, figurent une exposition intitulée "Les mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais", des films et des pièces de théâtre racontant l'histoire et le vécu de ces milliers d'immigrés partis en France par vagues successives durant les années 1960.

Des café-mémoires et des rencontres consacrés à des témoignages vivants de miniers marocains installés aujourd'hui au Maroc et rappelant leurs droits, ainsi que plusieurs tables-rondes et séminaires, qui devraient aboutir à la mise en place d'actions de développement, de solidarité et d'accès aux droits au Maroc, sont également prévus.

Cette manifestation, ouverte aux immigrés et à leurs familles, aux jeunes et au grand public, bénéficie du soutien des Conseils régionaux de Massa-Draa, de Guelmim et du Nord-Pas-de-Calais, de l'Association des chercheurs en migration et développement, de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), de l'Association Immigration développement et démocratie (IDD) et des municipalités des cinq villes abritant l'événement.

19 oct 2012

Source : MAP

Ayant en commun la passion pour le cheval barbe et arabe barbe ainsi que l'engouement pour sa domestication, les cavaliers de la Sorba représentant les marocains résidents à l'étranger (MRE) font bonne figure au cours de la 5ème édition du Salon du cheval d'El Jadida, illustrant ainsi l'attachement incessamment renoué par la diaspora marocaine à sa terre d'origine et à son héritage patrimonial.

Dans un entretien accordé à la MAP, le secrétaire général de l'Association "Al Assala" de l'équitation traditionnelle, El Haouzi Rachid, a indiqué qu'en "préparation à cette 5ème édition, 162 requêtes de participation émanant des cavaliers nous ont été soumises". "Après une minutieuse présélection encadrée notamment par le Moqadem de la Sorba, nous avons retenu quelque 17 cavaliers pour représenter les MRE au titre du Salon du cheval 2012" a-t-il relevé.

La Sorba MRE est composée de cavaliers provenant de France, d'Espagne, de Belgique et d'Italie, a fait savoir M. El Haouzi, ajoutant que sa première participation date de la 3ème édition.

M. El Haouzi a, d'autre part, noté que ce groupe a livré, à maintes reprises, des exhibitions dans divers "Moussems" et festivals initiés en Europe, soulignant que les cavaliers sont "impatiemment" attendus pour se produire dans des manifestations culturelles en France et en Belgique.

Il a, par ailleurs, fait remarquer que la participation de la Sorba des MRE s'inscrit dans le cadre d'un échange culturel qui s'est tracé pour but de valoriser et de faire connaitre la tradition culturelle équine, "l'un des enjeux majeurs qui contribue à drainer des touristes de tout bord pour assister aux manifestations équestres organisées au Maroc".

"Notre action couvre nombre d'aspects relatifs à l'activité équestre et est de nature à sensibiliser le public à l'importance et à la valeur du cheval en général et des races barbe et arabe barbe en particulier", a fait observer M. El Haouzi, ajoutant que l'Association s'emploie également à apporter un soutien aux éleveurs pour ce qui est des volets vétérinaire et de formation aux métiers et aux techniques équestres.

Evoquant les spécificités d'équipement des montures, Il a tenu à préciser que la Sorba fait usage de deux types de selle, dont une qui leur a été fabriquée en exclusivité par un artisan sellier marocain, ajoutant que les cavaliers MRE portent une cape tissée du drapeau marocain.

L'espace Tbourida du Salon du cheval abrite quotidiennement des spectacles de fantasia présentés par 17 Sorbas dont 16 appartenant aux différentes régions du Royaume et une représentant les MRE.

20 oct 2012

Source : MAP

"L'émigration et le développement au Rif" est le thème d'une journée d'étude organisée, samedi à Al Hoceima, en présence d'un aréopage de chercheurs, de spécialistes et de responsables locaux.

Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le Wali de la région Taza Al Hoceima Taounate, Mohamed El Hafi a noté que cette question "revêt une grande importance", citant les défis majeurs auxquels fait face le Maroc qui nécessitent la contribution de tous, notamment des Marocains résidant à l'étranger.

"Aujourd'hui, l'intérêt porté par les autorités à la communauté marocaine établie à l'étranger ne se traduit pas uniquement par l'amélioration de la qualité d'accueil et d'estivage, mais aussi par l'ouverture de larges horizons devant eux qui leur permettent de prendre part de manière efficace aux chantiers entrepris par le Maroc dans tous les domaines", a-t-il souligné.

Pour sa part, la directrice de la commission régionale des droits de l'Homme d'Al Hoceima û Nador, Mme Souad El Idrissi, a rappelé que les habitants de la région du Rif ont émigré pour des raisons économiques, notant qu'ils sont restés attachés à leur mère patrie.

Le délégué de la Culture , Kamal Ben Laymoun a, de son côté, signalé que si l'émigration a contribué à travers l'histoire à l'enrichissement des différentes cultures et civilisations de la planète, il n'en reste pas moins qu'elle soulève actuellement de véritables problématiques identitaires.

Au programme de cette rencontre, organisée par la Commission régionale des droits de l'Homme d'Al Hoceima û Nador, un ensemble de thèmes ont été abordés, notamment "l'émigration des jeunes du Rif oriental durant le 20-ème siècle" et "l'agence de l'Oriental, et l'encouragement des MRE à la contribution au développement local". Il s'agit aussi de "l'émigration dans la poésie rifaine" , "l'émigration à la lumière des législations nationales et internationales" et "les répercussions de l'émigration internationale sur la province d'Al Hoceima".

21 oct 2012

Source : MAP

Les assauts de migrants subsahariens contre l’enclave espagnole de Melilla se sont multipliés ces dernières semaines. La conséquence d’une meilleure coopération entre les polices marocaines et espagnoles, mais pas seulement.

Mardi 16 octobre, peu avant 15 heures, près de la barrière de Melilla. Environ 300 migrants subsahariens se jettent à l’assaut du grillage de six mètres de haut qui sépare le Maroc du territoire espagnol. Quelques-uns arrivent à passer. Les autres sont arrêtés par les policiers ou parviennent à s’enfuir. La veille, une petite centaine de clandestins avaient eux aussi tenté leur chance de la sorte.

Ces passages en force contre la barrière de Melilla ne sont pas une nouveauté. Il y a sept ans, le 6 octobre 2005, quelque 700 migrants subsahariens avaient essayé de franchir la frontière. Six y ont trouvé la mort, piétinés par leurs camarades d’infortune ou abattus par la police. Ces dernières années, d’autres assauts similaires ont régulièrement eu lieu, poussant même les autorités espagnoles a rehaussé la clôture de sécurité.

Depuis le début de l’été 2012, les vagues de migrants comme celles du début de semaine se sont pourtant multipliées à Melilla. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation. Le premier est la hausse de la surveillance policière maroco-espagnole. Au pouvoir depuis la fin de l’année 2011, les gouvernements Benkirane et Rajoy coopèrent de façon beaucoup plus poussée que leurs prédécesseurs sur le dossier de l’immigration clandestine. « Le Maroc et l’Espagne ont décidé de construire un partenariat renforcé en dehors du cadre Frontex (Agence européenne de sécurisation des frontières extérieures de l’Union européenne, NDLR), explique Mehdi Alioua, sociologue à l’université internationale de Rabat. Leur nouveau principe d’action est simple : frontière commune = surveillance commune ».

Camps démantelés

Ce renforcement de la coopération bilatérale est bien visible sur le terrain. Depuis quelques mois, des équipes conjointes, composées de policiers marocains et de membres de la Guardia civil, patrouillent tous les jours le long de la frontière. L’échange d’informations entre les deux pays a aussi été amélioré. « Ces derniers temps, l’étau policier s’est beaucoup resserré autour des migrants, confirme Khadija Aïnani, de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Ils essaient donc de passer par tous les moyens et tentent ces assauts massifs sur les enclaves espagnoles». Avec le développement du port Tanger-Med, beaucoup de camps ont été démantelés dans les environs de Ceuta. Les réseaux se sont alors redéployés autour de Melilla, située plus à l’Est.

« Les migrants sont bien organisés, affirme Mehdi Alioua. Ils se regroupent par nationalité et chaque communauté est généralement dirigée par un leader. Ils s’adaptent à la situation, discutent, élaborent ensemble des stratégies de passage ». Installés dans les bois avoisinant la barrière de Melilla, ils attendent le bon créneau pour partir à l’assaut de la barrière. Des « cibleurs » sont désignés pour repérer la ronde des gardes et noter leurs horaires de passage.

Avant l’hiver

Le moment venu, les migrants sortent du bois en courant et sautent sur la clôture, à l’aide d’échelles fabriquées avec les moyens du bord. « Ils y vont à plusieurs dizaines voir centaines, raconte Loïc Rechi, journaliste et réalisateur de documentaires. Ils savent pertinemment que neuf sur dix ne passeront pas alors ils y vont en nombre, espérant être parmi ceux qui se faufilent de l’autre côté. »

La hausse de la pression policière n’est pas la seule explication à cette récente intensification des passages en force. Les vagues d’assaut sur Melilla sont périodiques et dépendent d’autres facteurs. Il faut par exemple que les migrants soient suffisamment nombreux et que des « chefs » émergent pour prendre les choses en main. La période de l’année est un autre paramètre important. Généralement, les clandestins tentent leur chance pendant l’été. La mer est plus calme et le trafic maritime entre les deux rives de la Méditerranée plus dense. « L’hiver est proche. Beaucoup ne veulent pas rater le coche, explique le sociologue Mehdi Alioua. S’ils ne passent pas, ils sont repartis pour un an de galère ».

22/10/2012, Benjamin Roger

Source : Jeune Afrique

En France, le manque de carrés musulmans est un frein au respect des rites funéraires religieux. Une situation dont pâtissent les pratiquants français et des immigrés de plus en plus nombreux à vouloir être enterrés dans l’Hexagone.

Le bruit de la pelleteuse résonne dans le cimetière intercommunal de Poisat. Au bout du sentier, sur la gauche, quelques ouvriers s’activent. Dans deux à trois semaines, 255 concessions remplaceront les amas de terre et de pierre. Une extension directe du carré musulman voisin, qui arrivera bientôt à saturation. “Cette partie du cimetière s’est remplie plus rapidement que prévu. Il ne nous reste que 11 emplacements disponibles sur les 546 que comptait le secteur musulman“, explique Alexandre Biancardini, responsable du service population à la Métro (communauté d’agglomération de Grenoble). Depuis l’ouverture du cimetière en 1995, le nombre d’inhumations au sein du carré musulman a augmenté chaque année. De 16 en 1996, on est passé à 44 en 2011. “Il y a une demande croissante de la part de la communauté musulmane de l’agglomération depuis quelques années“, assure le responsable de la Métro. Même constat à l’Association des algériens de l’Isère (Asali), organisme qui prend en charge les inhumations des immigrés, grâce à un système d’assurance. “Lors de la création de l’Asali en 1992, 99,99% des personnes, assurées chez nous, souhaitaient être rapatriées dans leur pays d’origine. La tendance s’inverse doucement. Maintenant 40% veulent être inhumés en France“, précise Maleck Taarabit, son président.

Lui-même a suivi cette tendance. Arrivé en France à l’âge de 24 ans, pour poursuivre ses études, il s’est installé durablement. Et alors qu’il y a encore quelques années, il souhaitait faire rapatrier son corps “au bled” après sa mort, il a changé d’avis. Il reposera éternellement sur le sol français.

“Il y a trente ans, la question d’être enterré ici ou là-bas ne se serait même pas posée, assure Omar Samaoli, gérontologue et spécialiste de l’immigration. Les corps des immigrés décédés en France étaient rapatriés dans les pays d’origine, point barre”.

Autrefois, l’immigré était vu comme un homme de passage, venu seul dans le pays d’accueil pour répondre à une demande de main d’œuvre limitée dans le temps. Sa famille, sa vie restaient “au pays”, aucune raison de se faire inhumer sur le sol français. Une conception très éloignée de la réalité actuelle.

Doucement, la tendance s’inverse, et ce choix de reposer en France, Maleck et les autres le font avant tout pour leurs enfants. Reposer auprès d’eux est important. Pour enraciner durablement sa famille en France mais aussi pour ne pas être oublié.” Selon nos croyances, les morts entendent nos prières. C’est donc important d’être enterré dans un lieu où l’on sait que des personnes viendront nous voir“, explique Driss Yachou, quarantenaire d’origine marocaine, père de trois enfants. Maleck confirme :

“Quand je décéderai je voudrais que mes enfants puissent me rendre visite”.

Pour Patricia, très attachée à son père, l’inhumer en Algérie, loin d’elle, n’aurait pas été concevable :

“J’ai compris, en l’enterrant en 1989 à Grenoble, l’importance qu’a ce choix pour les enfants et pour pouvoir faire son deuil. Ça aurait été beaucoup plus difficile s’il avait voulu être inhumé en Algérie, mais j’aurais respecté son choix”.

“On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France”

Cette décision est aussi le symbole d’un enracinement. ”Mon père disait toujours : “J’ai travaillé 49 ans pour la France, elle me doit bien un petit bout de terre”", raconte Patricia. “Ce pays est le leur puisqu’ils y ont passé la majorité de leur vie, analyse Omar Samaoli, Certains n’ont plus d’attaches dans leur pays d’origine donc ils n’ont aucune raison d’y être enterré“. Douadi est de cet avis. Vieil immigré algérien de 75 ans, il le dit sans hésiter :

“Mon pays, c’est la France”.

Même si une partie de sa famille est en Algérie, il se fera enterrer dans l’Hexagone. “Le destin nous a déraciné et nous a amené ici”, explique-t-il. Pour les enfants d’immigré nés ici, l’équation est encore plus logique : “On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France“, explique Abdelaziz Boukersi, dont les parents sont arrivés d’Algérie.

“Je suis née sur le sol français, je suis française. L’Algérie est un pays que je connais peu et qui représente seulement mes origines”, ajoute Nadia Chaïb.

Mais la chose n’est pas si simple : un certain nombre d’obligations religieuses s’imposent. “La mort est le seul moment où on est face à sa propre destinée. Même ceux qui ne sont pas pratiquants ont le souci d’être enterrés selon l’éthique religieuse, pour pouvoir partir en paix“, rappelle le gérontologue Omar Samaoli. Les rites mortuaires sont précis, et si Maleck, Abdelaziz, Patricia et Douadi envisagent sans difficulté leur inhumation en France, c’est aussi qu’ils habitent Grenoble ou ses environs. Le cimetière intercommunal et interconfessionnel de Poisat leur permet d’être “en règle” avec les rites, rappelés par un imam de l’agglomération grenobloise :

“Un musulman doit être inhumé, jamais brûlé et, idéalement, dans un cimetière ou un carré confessionnel”.

Des carrés qui permettent aux musulmans d’être enterrés le corps orienté vers La Mecque, dans un secteur séparé des autres confessions. “La création de cimetières confessionnels est interdite en France [ndlr : depuis 1881, sauf dans les départements concordataires (Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle)]. Il n’y a donc qu’avec les carrés musulmans que nous pouvons respecter ces obligations“, indique Maleck. La législation ne les autorise pas strictement. Trois circulaires ministérielles (1975, 1991 et 2008) les “encouragent”. La dernière rappelle le principe de laïcité auxquels sont soumis les cimetières et affirme qu’ “il apparaît souhaitable, par souci d’intégration des familles issues de l’immigration, de favoriser l’inhumation de leurs proches sur le territoire français“. Ce texte a entraîné la création de nombreux carrés musulmans en France. “En 2008 il y en avait 70, en 2012, plus de 200“, affirme Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Insuffisant à la vue de l’étude de 2008 du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes qui estimait à 600 leur nombre. “Le CFCM n’a de cesse de relancer des demandes pour qu’il y en ait plus“, insiste Mohammed Moussaoui. Et comme ce sont les maires qui décident de leur création, les situations sont très différentes selon les régions de France.

“Dès que nous quittons l’agglomération grenobloise, nous avons des soucis. Des algériens souhaiteraient être inhumés en France mais il n’y a pas de secteur confessionnel dans le cimetière de leur commune. Ils lorgnent sur Poisat mais n’ont le droit d’y être enterré que s’ils décèdent dans une commune appartenant à la communauté de communes”, donne comme exemple Maleck.

Et le cimetière intercommunal de Poisat ne sera pas extensible à l’infini. “Elle devrait nous donner six ans supplémentaires“, affirme le responsable de la Métro. Après, il faudra trouver d’autres solutions. Ouvrir un nouveau cimetière intercommunal et interconfessionnel ? “Cela peut être une solution” affirme Alexandre Biancardini.

Mais il faut aussi que les mairies de l’agglomération grenobloise se saisissent du problème. Sur les 28 communes, trois seulement possèdent actuellement des secteurs confessionnels musulmans. “On les encourage à créer des secteurs réservés, pour diminuer la pression sur le cimetière de Poisat“, appuie le responsable de la Métro. Les choses ont déjà commencé à bouger dans certaines villes, comme Echirolles qui a mis en place depuis 2011 un carré musulman au cimetière des 120 Toises. “On a pour l’instant onze places, on en fera vingt-six au total” explique Fanny Pepelnjak du service État civil. Michel Baffert, maire de Seyssins, a autorisé l’inhumation dans le sens de la Mecque mais refuse la séparation des secteurs, insistant sur le caractère laïc des cimetières. Les autres élus invoquent tout simplement le manque de demandes, le manque de place et finissent toujours par renvoyer à Poisat. “C’est aussi une question très politique“, glisse Maleck, avec une pointe d’ironie.

Même pour ceux qui se feront enterrer ici, une question, une angoisse demeure : “Et après ? Quand il n’y aura plus personne pour renouveler ma concession ? “”Je vais relouer celle de mon père, pas sûr que mes enfants ou petits-enfants en feront autant” s’inquiète Patricia Abd-el-kader. Dans l’Islam, un corps inhumé ne doit jamais être déterré. En France, le système de concession à renouveler (d’une durée de 10, 30 ou 50 ans) ne pourra jamais permettre cela.

“C’est une angoisse pour les musulmans d’imaginer qu’un jour on les déterre mais c’est la loi”, explique Omar Samaoli.

Une inquiétude d’autant plus forte que dans l’imaginaire collectif, les restes sont déterrés et “jetés” dans une fosse commune. Un mythe à combattre, car en réalité, si la concession n’est pas prolongée, les restes sont placés dans un ossuaire. “On les récupère et ils sont mis dans une boîte à ossements”, explique Alexandre Biancardini. L’ossuaire serait un dispositif accepté, mais uniquement s’il était musulman. Certaines mairies, ayant mis en place des carrés musulmans, se posent donc dès à présent la question de la construction d’ossuaires confessionnels pour éviter toute angoisse.

“L’étranger dérange. Même au cimetière”

Face aux questions que soulève la demande croissante d’inhumation en France, plusieurs chercheurs, comme le sociologue Atmane Aggoun, auteur du livre Les musulmans face à la mort en France (2006, Vuibert), ou le gérontologue Omar Samaoli, souhaiteraient un changement de législation et une réelle prise de position en faveur de ces “immigrés” “qui n’iront nulle part, parce qu’ils sont ici chez eux“. Pour eux, ce serait une double preuve : celle de leur prise en considération et de leur intégration en France.

“L’Islam comme religion en France ne sera véritablement implanté et enraciné sur son sol qu’à partir du moment où les immigrés de confession musulmane éliront deux pieds sous terre leur dernière demeure…”, concluait Yassine Chaïb, sociologue et auteur de L’émigré et la mort (2000, Edisud).

Pour tous ces musulmans, la route est encore longue, face à une société qui semble loin de se préoccuper de ce problème. Patricia Adb-el-Kader n’est pas très optimiste : “L’étranger dérange. Même au cimetière“.

20/10/2012, Delphine Jung, Léa Marquis

Source : Les Inrocks

En Allemagne, une école catholique rassemble depuis la rentrée chrétiens, musulmans et juifs en mettant en exergue les différences religieuses pour enseigner le respect de l'autre.

Comme dans tous les établissements scolaires, les 22 élèves de six ans de la classe "Trois religions" d'Osnabrí¼ck, dans le nord-ouest, apprennent à lire, écrire et compter. Des activités musicales et sportives figurent aussi au programme de cette classe gérée par le diocèse local.

Mais chaque lundi, durant une heure et demie, les enfants sont séparés. Les huit petits musulmans se rendent au cours de religion islamique, les deux élèves juifs au cours de judaïsme. Pour les autres, un enseignement de religion chrétienne est dispensé par une enseignante catholique.

En Allemagne, le cours de religion est obligatoire à l'école. Tous les élèves doivent y participer, sauf si les parents demandent à ce que leur enfant en soit dispensé.

"C'est une expérience révolutionnaire et un projet unique en Allemagne", s'enthousiame Sebastian Hobrack, responsable de l'enseignement de la religion juive. Il s'agit pour chaque enfant de renforcer sa propre identité religieuse et d'apprendre que le petit camarade assis à cô té fête Hanoucca et pas Noël et est circoncis et non baptisé, poursuit-il.

"L'objectif n'est pas de niveler les différences religieuses", insiste également Winfried Verburg, responsable du service éducation du diocèse catholique d'Osnabrí¼ck et père du projet. "Nous voulons que les enfants apprennent à vivre ensemble et à cohabiter en paix malgré leurs différences religieuses", poursuit-il.

Responsable notamment de l'enseignement de l'islam, Annett Abdel-Rahman, autorisée à porter le voile en cours, estime fondamental d'"éveiller les enfants au respect des autres religions".

Mais des opposants à cette classe font valoir que la cohabitation de différentes religions dans la cour de récréation est déjà une réalité dans de nombreux quartiers à forte population immigrée. Pour eux, cette classe renforce la ségrégation, plus qu'elle ne favorise l'intégration.

L'idée a vu le jour il y a trois ans alors que la survie de l'école catholique était menacée en raison du trop faible nombre d'enfants catholiques inscrits. Le diocèse a alors décidé de monter un nouveau projet.

"L'intégration, c'est quand un enfant accepte ce principe: j'ai le droit de faire ou de penser ça et l'autre qui n'a pas la même religion que moi a exactement le même droit", se défend Claudia Sturm, inspectrice de l'enseignement auprès du diocèse.

Lors des fêtes comme Yom Kippour ou Pessa'h, les enfants juifs sont dispensés de cours. Pour l'Aïd, ce sont les musulmans qui restent à la maison. "Aux autres enfants nous expliquons pourquoi leurs camarades ne sont pas là, nous expliquons ce qu'ils fêtent", souligne Claudia Sturm. Pas question non plus d'organiser une fête de classe un samedi ou lors du ramadan.

Depuis la rentrée, les plus grosses difficultés ne se situent pas dans la salle de cours mais... à la cantine.

"Quand on a servi aux enfants musulmans de la soupe aux pommes de terre et à la saucisse, ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas en manger", rigole Annett Abdel-Rahman, "J'ai dû leur expliquer que ce n'était pas du porc".

Les plats cuisinés pour les enfants ne sont pas kascher, mais pour la vaisselle, les responsables scolaires ont choisi le verre et non la porcelaine qui ne peut pas être cachérisée.

"Pour les anniversaires, nous avons établi une liste afin que les parents sachent quels gâteaux pourront être mangés par tous", ajoute-t-elle. "Ce sont les petites choses du quotidien mais c'est exactement de cela dont il s'agit dans notre école".

22 Octobre 2012, Par Yannick PASQUET

Source : Atlas info

Jusqu’à présent, seul le traité de Maastricht a créé, en 1992, une citoyenneté européenne, instaurant le droit de vote et d’éligibilité des ressortissants de l’UE aux élections européennes et municipales. Mais qu’en est-il des non-ressortissants des Vingt-Sept ? Même si aucun des pays membres n’accorde l’égalité totale de droits entre nationaux et étrangers, de nombreuses disparités nationales subsistent.

Elan. L’Irlande fait figure de pionnière en matière du droit de vote et d’éligibilité des étrangers, qu’elle leur a octroyé dès 1963 pour les scrutins municipaux. Contrairement aux autres Etats européens, elle n’impose aucune condition d’accès, ce qui en fait l’un des pays les plus «tolérants» de l’Union. Même chose du côté des pays nordiques, notamment la Norvège et la Finlande, qui ont accordé ce droit aux résidents non européens respectivement en 1982 et 1996, mais moyennant un séjour minimum de trois ans sur leur territoire.

Après Malte, le Luxembourg et les Pays-Bas, la Grèce est le dernier pays de l’Union européenne à avoir suivi cet élan démocratique, en accordant le droit de vote aux étrangers en 2010. Mais l’expérience a tourné court : un an plus tard, le Conseil constitutionnel invalidait la loi.

Les réticences restent fortes, notamment dans les grands pays de l’Union. En Allemagne, la CDU au pouvoir y est opposée. En revanche, le parti social-démocrate, Die Linke et les Verts y sont favorables. Leur programme de gouvernement de 1998 prévoyait de l’octroyer lors des élections locales. Faute de la majorité qualifiée au Sénat nécessaire pour modifier la Constitution fédérale, le projet avait avorté.

A Rome, Romano Prodi, alors président (centre gauche) du Conseil et favorable à cette mesure, s’était heurté un an plus tôt à la commission des affaires constitutionnelles du Parlement italien. Finalement, quelques représentants de communautés ont été désignés au sein des municipalités. Ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et officient uniquement en tant qu’observateurs.

Référendums. Seule une minorité de pays peut s’enorgueillir de contribuer activement au processus d’intégration des étrangers, en ne se limitant pas aux scrutins municipaux. Parmi eux, la Suède, où le Parlement peut étendre ponctuellement ce droit en faisant participer les ressortissants non européens aux référendums nationaux, ce qui a été le cas dans les années 80, notamment pour celui concernant les centrales nucléaires. Faute d’informations, beaucoup d’étrangers ne s’impliquent pas ou peu dans la vie démocratique du pays. En 1976, lors du premier scrutin ouvert aux non-ressortissants de l’UE, 60% d’entre eux étaient allés voter, contre 90% des électeurs suédois. En 2010, ils n’étaient que 35% à se déplacer. Autre exception, le Royaume-Uni, qui ouvre ses scrutins locaux et nationaux aux ressortissants du Commonwealth, et ce sans réciprocité, contrairement à l’Espagne, qui permet aux étrangers de voter aux municipales à condition d’avoir signé un traité de ce type avec l’Etat du ressortissant concerné.

19 octobre 2012, Aurore Coulaud

Source : Libération

Des habitants de Saint-Denis, Français, étrangers, ou bi-nationaux racontent leur vision du droit de vote.

A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un quart des 106 000 habitants est de nationalité étrangère. Ici, le droit de vote des étrangers aux élections locales, promesse que l'Elysée semble de moins en moins pressé de mettre en oeuvre, n’est pas une mesure anodine. Paroles de Dyonisiens, Français, étrangers ou bi-nationaux.

«Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter»

Larbi a 76 ans. Il a débarqué d’Algérie en France en 1952, à l’âge de 16 ans. Ses parents sont morts en France. Ses huit enfants y sont nés. Eux sont tous Français, comme ses petits enfants. Il y a une douzaine d’années, à l’heure de la retraite, Larbi a voulu demander la nationalité française. «Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter.» Avant, il n’y avait pas vraiment songé. Il est de cette génération qui a longtemps cru repartir un jour au pays. Mais Larbi n’a pas réussi à obtenir sa nationalité, il s’est perdu dans la paperasse et a fini par abandonner. Alors, il compte sur le droit de vote des étrangers. «Même si c’est que local, ça m’intéresse, c’est ma ville, c’est normal de participer.» Le jour où nous l’avons rencontré dans le centre-ville de Saint-Denis, Larbi était avec deux amis, Mohamed, 61 ans et Samir, 56 ans. Tous deux ont obtenu leur nationalité française et votent donc. Mohamed, comptable fraîchement retraité, l’a prise tardivement, à la cinquantaine, justement pour avoir le droit de vote. La promesse de François Hollande concernerait en revanche ses parents. «Ils sont âgés,  mais si c’est pour la mairie, je suis sûr qu’ils iraient voter.» Il ajoute: «Ce sont des gens que la France a ignoré toute leur vie. C’est bien de leur donner ce droit.» Mohamed dit avoir voté à la présidentielle en pensant à cette mesure, «même si ce n’est pas le plus important». «Le gouvernement recule sur beaucoup de chose. Mais ça, c’était quand même une promesse symbolique. S’ils ne la tiennent pas, ça sera mal pris.»

«On a promis ce petit bout de droit à des fins électoralistes»

Malika, 60 ans et sa fille Ryma, 32 ans, qui ont toute deux la double-nationalité française et algérienne, sont plus partagées sur cette promesse. «Je suis très mal à l’aise sur ce sujet, confie Malika. J’ai le sentiment qu’on a brandi une mesure symbolique, sans réellement demander aux personnes concernées ce qu’elles en pensaient. Je ne suis pas sûre que ce soit central pour les étrangers mais les socialistes ont toujours eu ce fantasme. Alors encore une fois, on a promis ce petit bout de droit, à des fins simplement électoralistes. C’était une carotte.» Elle n’est pas étonnée de voir la mesure à nouveau enterrée. Pourtant, si c’étaitvraiment le cas, «ce serait une belle saloperie, avec des contre coups qui risquent d’être nombreux». Ryma, sa fille, pense qu’au lieu de promettre un droit de vote aux élections locales, il aurait mieux valu «réfléchir à comment réellement impliquer les gens qui le souhaitent dans la politique de leur ville». Par ailleurs, pour elle, «le droit de vote des étrangers, c’est comme le mariage homo ou le débat sur le cannabis, on met ça sur la table pour ne pas parler des vrais problèmes». Elle redoute un retour du débat sur l’identité nationale. «On n’a pas voté François Hollande pour subir encore ça.»

«Ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations»

Abdelkader, qui vit depuis plus quarante ans en France, ne veut pas entendre parler du droit du vote des étrangers. «Pour voter, faut prendre la nationalité. Un point c’est tout. Sinon, on donne le droit de vote à n’importe qui.» Cet immigré algérien a la nationalité française de longue date. Et c’est important pour lui. «Je suis Français, mes enfants sont Français», répète-t-il. Abdelkader a un discours assez définitif sur les immigrés arrivés récemment en France : «Ils veulent des allocations. Si on leur donne le droit de vote, ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations. C’est dangereux.» Il trouve qu’il y a en France trop d’étrangers, trop d’insécurité, trop de laxisme, pas assez d’éducation. Il fait un lien entre tout cela. Il pourrait être électeur du FN, il a pourtant voté à gauche, par principe et habitude. Mais peut-être pour la dernière fois. Car il y a pour ce retraité  «pire» que le droit de vote des étrangers : «le mariage homosexuel».

19 octobre 2012, Alice Géraud

Source : Libération

Le Conseil Français du Culte Musulman exprime sa forte indignation et condamne avec la plus grande vigueur l’occupation depuis ce matin ’20 octobre) à 6h00 de la Grande mosquée de Poitiers, en cours de construction, par un groupe se réclamant de « génération identitaire », perturbant les offices religieux qui se tiennent dans une salle à proximité.

Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l’islam et aux musulmans, est sans précédent dans l’histoire de notre pays.

Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à cette nouvelle forme de violence antimusulmane qui témoigne une fois de plus de la volonté de ces groupuscules de mettre en péril notre vivre ensemble et notre cohésion nationale par l’incitation à la haine et à la division.

Le CFCM, confiant dans la mobilisation des autorités, appelle les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette occupation inacceptable et à traduire ses auteurs devant la justice.

Le CFCM qui salue les gestes de solidarité des autorités religieuses sur place, appelle toutes les forces vives de notre pays à s’opposer avec force à ces provocations méprisables.

Le CFCM exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles de la grande mosquée de Poitiers et appelle les musulmans de France à faire vivre l’esprit de ces dix premiers jours du mois du Grand pèlerinage, les plus importants du calendrier musulman, pour affronter cette nouvelle provocation dans la sérénité.

20 octobre 2012

Source : Site du CFCM

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