dimanche 7 juillet 2024 18:22

Dans l’ensemble, les élèves issus de l’immigration sont de condition modeste, ce qui contribue a expliquer leur désavantage de performance. Ces élèves sont face a de grands défis en compréhension de l’écrit et a d’autres égards en rapport avec leur scolarité. Dans l’ensemble, leur niveau de performance est moins élevé, meme apres contrôle de leur milieu socio-économique.

Toutefois, les écarts de performance varient énormément, et dans certains pays, les élèves issus  de l’immigration font jeu égal avec les élèves autochtones. En dépit de la forte corrélation entre …Consulter le rapport

Dans l’ensemble, les élèves issus de l’immigration sont de condition modeste, ce qui contribue a expliquer leur désavantage de performance. Ces élèves sont face a de grands défis en compréhension de l’écrit et a d’autres égards en rapport avec leur scolarité. Dans l’ensemble, leur niveau de performance est moins élevé, meme apres contrôle de leur milieu socio-économique.

Toutefois, les écarts de performance varient énormément, et dans certains pays, les élèves issus  de l’immigration font jeu égal avec les élèves autochtones. En dépit de la forte corrélation entre …Consulter le rapport

Un taux de 20 % des 143 100 immigrés vivant en région Centre en France sont au chômage, contre 9 % de la population non immigrée de ce territoire, indique mercredi une étude "L'insertion des immigrés à l'épreuve de la précarité en région Centre" de l'Insee Centre.

Ce taux atteint 40 % pour les immigrés venant de pays hors de l'Union européenne.

Ainsi, ceux d'origine turque et algérienne sont 3,5 fois plus souvent au chômage que les non-immigrés. Cet écart entre taux de chômage des immigrés et des non-immigrés est plus élevé en région Centre que la moyenne nationale.

Même avec un diplôme de l'enseignement supérieur, les immigrés ont un taux de chômage trois fois plus élevé que les autres actifs de même niveau de qualification.

Une situation qui s'explique par le type de diplôme de l'enseignement supérieur, mais aussi du fait des réseaux personnels, de l'interdiction de certains emplois aux étrangers et les discriminations qui persistent soulignent l'étude.

Ainsi, parmi les 30-59 ans, les immigrés actifs sont presque trois fois plus nombreux que les non-immigrés à ne détenir aucun diplôme (33 % contre 12%).

La part des titulaires d'un diplôme universitaire est plus proche de celle des non-immigrés (19 % contre 24 %).

Les jeunes actifs immigrés de 15 à 24 ans sont en situation de précarité sur le marché du travail : un sur trois est au chômage contre un sur cinq pour les non-immigrés, indique encore la même étude.

Les femmes immigrées sont particulièrement affectées par le chômage, avec un taux de près de 9 points supérieur aux hommes. Cet écart est presque quatre fois supérieur au constat relatif aux non-immigrés.

L'écart des taux de chômage entre hommes et femmes immigrés diminue avec l'âge. Entre 15 et 24 ans la différence est la plus importante : 43 % d'entre elles sont au chômage, soit 15 points de plus que les hommes.

Les niveaux de formation des hommes et des femmes immigrés sont proches. Comme pour les non-immigrées la part des femmes immigrées titulaires d'un diplôme universitaire est supérieure à celle des hommes immigrés mais encore largement inférieure aux femmes non-immigrées (20 % contre 28 %).

L'étude souligne également que lorsqu'ils ont un emploi, les immigrés occupent moins souvent des postes de cadres et de professions intermédiaires que le reste de la population (23 % contre 35 %).

La part des ouvriers immigrés est de 10 points supérieure à la moyenne observée en métropole. Ils sont aussi moins fréquemment cadres (4 points de moins que la moyenne nationale). Quand ils sont ouvriers, les immigrés occupent dans 46 % des cas des postes non qualifiés, contre 38 % pour les non-immigrés.

Les hommes immigrés sont le plus souvent ouvriers (58 %). Les femmes ouvrières immigrées sont surreprésentées (26 % contre 13 % pour les autres actives).

Les immigrés occupent plus fréquemment un emploi précaire : 11,7 % des immigrés salariés ont un emploi à durée déterminée, soit 4,3 points de plus que les non-immigrés.

Les femmes immigrées occupent plus souvent que les autres actives des emplois à temps partiel (35 % contre 26 %).

14/9/2011

Source : APS

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) organise, vendredi à Nador, une rencontre autour du thème "Musée du Rif : rôle de la société civile", et ce dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) en matière d'archives, d'Histoire et de mémoire.

Cette rencontre, qui s'inscrit en droite ligne des recommandations du colloque scientifique "Patrimoine culturel du Rif, quelle muséographie?", organisé par le CNDH à Al-Hoceima, a pour objectifs de rappeler le processus de création du musée du Rif, d'échanger les points de vue avec les associations de la région et de déterminer leur degré d'implication dans ce projet, indique un communiqué du Conseil.

Outre les représentants du Conseil, une vingtaine dŒassociations dŒAl Hoceima, Nador et du nord du pays prendront part à cette conférence, qui sera présidée par M. Driss El Yazami, président du Conseil.

En marge du colloque scientifique international sur "le patrimoine culturel du Rif : quelle muséographie?" qui s'est tenu les 15 et 16 juillet à Al Hoceima, une convention de partenariat pour la création du musée du Rif, avait été signée entre le CNDH, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le conseil communal d'Al-Hoceima et la région de Taza Taounat Al-Hoceima.
L'objectif de ce musée est de faire connaître la mémoire historique, notamment celle du temps présent, et ce aussi bien au niveau local, régional que national, promouvoir le dialogue culturel et le dialogue des civilisations, l'échange des mémoires, le développement environnemental, le tourisme culturel ainsi que la création et le développement de métiers culturels en relation avec les activités muséographiques.

14/09/11

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, les 17 et 18 courant à Saïdia, la première rencontre internationale des ONG issues des migrations marocaines sous le thème "Les migrants, acteurs et partenaires du développement".

Cette rencontre, organisée avec le concours de l'agence de l'oriental et de plusieurs associations de migrants marocains, vise à "établir un état des lieux des actions de développement des ONG de migrants", indique mercredi un communiqué du CCME.

Elle a également pour objectifs d'examiner les politiques publiques en matière de migration et développement et de faire des propositions, le cas échéant, aux décideurs politiques, aux acteurs de la société civile et aux collectivités locales dans "le but d'un renforcement des liens entre politiques migratoires et développement", ajoute le communiqué.

Cette rencontre, qui réunira plus de 100 ONG et associations de développements, connaîtra un débat qui s'articulera autour de problématiques liées aux "politiques publiques internationales en matière de migration et développement", "les apports et limites et la coopération décentralisée" et "les migrants marocains acteurs de développement: champs d'action, dynamiques et contraintes".

14/09/11

Source : MAP

Les ministres allemand et espagnol de l'Intérieur se sont prononcés mardi contre un encadrement par Bruxelles

"Les Etats membres portent la responsabilité politique du maintien de l'ordre public et de la protection de la sécurité intérieure", assurent Claude Guéant, Hans-Peter Friedrich et Antonio Camacho dans une déclaration commune, en réponse à la proposition de Bruxelles d'encadrer strictement la réintroduction de contrôles aux frontières.

Le ministre allemand avait déjà déclaré son opposition aux propositions de la Commission européenne, affirmant que l'Allemagne ne se laisserait pas dicter par Bruxelles la mise en place de contrôles.

Dans une proposition, qui devait être initialement présentée ce mardi mais a été reportée à vendredi, la Commission européenne souhaite encadrer le rétablissement éventuel de contrôles aux frontières nationales de l'espace Schengen, en cas d'immigration massive notamment.

Le débat avait été relancé au printemps après la réintroduction par la France de certains contrôles ciblés à sa frontière avec l'Italie pour stopper un afflux de migrants tunisiens.

Actuellement, les accords de Schengen permettent de rétablir des contrôles aux frontières nationales en cas d'attentat ou de gros événement comme un sommet ou une rencontre sportive.

A l'avenir, les pays devraient faire une demande à la Commission et la justifier, selon la proposition à l'étude. Cette requête serait ensuite soumise à l'approbation à la majorité qualifiée, plus difficile à obtenir que la majorité simple, des Etats de l'UE.

13/9/2011

Source : France2

Le Salon de l'Immobilier Marocain en Europe (Simmeurope) aura lieu à Genève du 25 au 27 Novembre 2011 au Palais des Congrès Palexpo. Cette édition intervient après celles organisées en 2009 à Lyon et à Montpellier où vit une importante communauté d'origine marocaine.

Plus de 90.000 visiteurs avaient visité les Salon de Lyon et de Montpellier à en croire le site Internet de Simmeurope.

“Le choix de Genève s'explique, par son statut de capitale mondiale des affaires. Ajouté à cela Genève est une ville frontalière avec la France où vivent 150.000 MRE dont le niveau de vie a augmenté de 30%. Lors de ce salon, l'ensemble des catégories du haut standing au social seront présentées”, a confié, Abdellatif Essadki directeur de Simmeurope, dans une déclaration à aufait.

Un Salon de proximité

Abdellatif Essadki se dit convaincu que des niches et des marchés à l'international restent à exploiter et c'est la raison pour laquelle les salons qu'organise Simmeurope se veulent d'abord des manifestations de proximité: “Il faut que les promoteurs immobiliers marocains comprennent qu’il y a encore des marchés à exploiter et que la communauté marocaine est en attente d'un salon de proximité. Le marché de immobilier marocain est toujours attractif” affirme t-il.

Un forum à Genève sur l'investissement au Maroc

“Afin d'accompagner l’ouverture du Maroc sur l'international, nous avons pensé à l'organisation, simultanément avec le Salon de l'immobilier, d'un forum sur l'investissement multisectoriel, qui se déroulera du 25 au 27 novembre au Palais des Congre?s de Gene?ve”, explique Abdellatif Essadki.

Ce dernier nous a précisé être sur le point de finaliser une convention de partenariat avec un groupe bancaire helvétique dont il a préféré taire le nom, avant la conclusion finale de ce projet de partenariat.

15/9/2011, Samir Benmalek

Source : Aufait

À la veille de l'interdiction de prier dans les rues, le ministre de l'Intérieur, ministre des Cultes, Claude Guéant, explique pourquoi il n'entend pas céder sur ce point.

LE FIGARO. - La prière dans la rue doit cesser demain. À la veille de cette date butoir, peut-on dresser un état des lieux de cette pratique en France ?

Claude GUÉANT . - Trois villes sont touchées par ce phénomène. Outre Paris, où plus d'un millier de personnes occupent les rues Myrha et Polonceau, lors de l'office du vendredi, le problème persiste à Marseille autour de deux mosquées et à Nice où la tentation d'occuper l'espace public existe encore en dépit de l'organisation de transport des fidèles en autocar vers une autre mosquée. Ma vigilance sera sans faille pour que la loi soit appliquée. Prier dans la rue n'est pas digne d'une pratique religieuse et contrevient au principe de laïcité.

Au cas où ces fidèles n'observent pas cette interdiction, aurez-vous recours à la force publique ?

J'ai voulu que cette affaire soit conduite dans la concertation plutôt que par le recours à la force publique. Dès ma prise de fonctions, j'ai indiqué que la prière dans la rue devait cesser car elle heurte la sensibilité de nombre de nos compatriotes, choqués par l'occupation de l'espace public par une pratique religieuse. Cela n'est pas conforme au principe de laïcité qui nous régit. Tous les responsables du culte musulman en sont d'ailleurs convaincus.

Le dossier le plus sensible est celui du quartier de la Goutte d'Or, à Paris. Avez-vous enfin trouvé un accord avec les associations cultuelles ?

Tout à fait, une convention a été signée mercredi soir. Au terme de plusieurs semaines de négociations, nous avons trouvé une solution pour que les fidèles qui priaient rues Myrha et Polonceau pratiquent désormais leur culte dans des locaux disponibles et situés à proximité. Ils offrent une surface de 2000 m². Les responsables du culte musulman et ceux des deux mosquées de la Goutte d'Or, qui se sont constitués en association cultuelle, ont convenu qu'ils pouvaient pratiquer leur religion sur ce site qui appartient à l'État. Ce dernier sera loué 30.000 euros par an, selon le prix fixé par l'administration, pour un bail de trois ans qui s'achèvera en 2014. Les fidèles n'auront plus intérêt à prier dans la rue, car il n'y aura plus de culte à l'intérieur des mosquées du quartier pendant les premières semaines.

Et si certains persistent à pratiquer dans la rue le vendredi ?

Je le répète, j'avais dit que la pratique des prières dans la rue devait cesser et elle cessera à la date prévue. Nous pourrions aller jusqu'à l'emploi de la force si nécessaire, mais c'est une hypothèse que j'écarte car le dialogue qui a été conduit porte ses fruits. Le service de la grande prière de vendredi aura donc lieu dans les locaux de l'ancienne caserne et nulle part ailleurs. Cette affaire est résolue.

Mais l'interdiction est-elle vraiment applicable, compte tenu du grand nombre de manifestations et processions religieuses de toute confession ?

Il y a un droit à l'expression publique de la religion en France. Toute manifestation sur la voie publique doit faire l'objet d'une déclaration préalable et peut être interdite si elle est susceptible de porter atteinte à l'ordre public. En revanche, les manifestations de caractère traditionnel sont reconnues par la jurisprudence administrative comme ayant un droit à perdurer. Mais là, nous avons un problème supplémentaire à traiter, qui est celui de l'interprétation que certains se font du principe de laïcité. J'ai observé dans les mois qui se sont écoulés que deux personnalités socialistes avaient pris position sur le sujet. Le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, qui n'est autre que le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, avait failli interdire dans sa ville un rassemblement œcuménique à l'occasion de Pâques pourtant traditionnel organisé par diverses églises chrétiennes. Le maire socialiste du XVIIIe arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, a, quant à lui, déclaré que les prières de rue ne le dérangeaient pas. Je suis certain que cela dérange beaucoup de nos compatriotes. Ils n'ont rien contre telle ou telle religion, mais que l'espace public soit ainsi approprié n'est pas conforme au principe de laïcité auquel ils sont très attachés.

Croyez-vous qu'il y ait assez de mosquées en France ?

Ce n'est pas à moi de répondre à cette question, mais plutôt aux musulmans de France et notamment le Conseil français du culte musulman (CFCM). J'observe, pour ma part, que la France compte 2 000 mosquées et salles de prière. En dix ans, il s'en est créé un millier. Et nous avons connaissance aujourd'hui d'à peu près 200 projets. J'ajoute d'ailleurs qu'il y a un projet dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ce qui fait que la solution conclue aujourd'hui ne sera que transitoire.

Mais l'État doit-il inciter, favoriser ou ignorer la création de lieux de culte ?

La loi est claire : l'État ne peut apporter de contribution à la construction de mosquées ou d'églises, pas plus que les collectivités locales. Ce sont des affaires du culte, donc des fidèles. Il n'y a pas de contribution publique à la réalisation d'un édifice du culte.

Vous vous posez en garant de la cohésion nationale. Craignez-vous une montée du communautarisme ?

Si je plaide vigoureusement et sans relâche pour l'unité nationale, c'est que je crains que, si nous ne faisons pas ce qu'il faut, il y ait une montée des communautarismes. Et cela, je le redouterais beaucoup pour mon pays. D'ailleurs, j'observe que dans nombre de pays ce refus des communautarismes est en train de s'imposer. Il est important que notre pays reste un pays très unitaire, complètement attaché et fidèle à un certain nombre de valeurs et de principes, à une façon de vivre. C'est la raison pour laquelle, j'agis pour maîtriser les flux migratoires et pour favoriser une meilleure intégration des étrangers que nous accueillons en France.

Le ministre s'inquiète d'un risque de repli communautaire

Claude Guéant le dit au Figaro concernant les étrangers voulant intégrer la communauté nationale : «Je compte être plus exigeant sur leur connaissance de la langue française.»

Le ministre de l'Intérieur ajoute : «Les personnes qui arrivent chez nous sans un minimum de maîtrise de notre langue risquent la marginalisation au sein de la société. Celle-ci peut conduire à l'isolement d'une communauté. Ce qui est inquiétant, car les personnes qui y vivent sont bien souvent à l'écart de la communauté nationale.» Selon lui, «leurs enfants, malheureusement, ont des difficultés à s'intégrer, parce qu'ils vivent dans une autre culture, bien qu'ils aillent à l'école.» Le ministre conclut par cette mise en garde : «Il est essentiel que la France demeure un pays uni. C'est, je crois, le vœu profond de nos compatriotes.»

Les motifs des refus

Claude Guéant veut visiblement éviter que se constituent des sortes de ghettos communautaires. «C'est le sens de son action» , dit-on dans son entourage. Mais l'hôte de Beauvau n'a pas souhaité désigner ces zones de repli identitaire, soucieux de ne pas stigmatiser tel ou tel quartier, telle ou telle communauté.

La loi du 16 juin 2011 relative à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité est censée garantir une politique plus rigoureuse en matière d'immigration. Sans attendre, le 24 août dernier, le ministre de l'Intérieur a adressé à ses préfets une première circulaire «relative au contrôle de la condition d'assimilation dans les procédures d'acquisition de la nationalité française».

«Assimilation» : le mot avait disparu du vocabulaire politique depuis les années Pasqua. «Il signifie simplement que les demandeurs étrangers doivent se fondre dans le creuset républicain», explique un préfet.

La circulaire Guéant expose les motifs de refus de nationalité par les préfectures : le manque de «loyalisme» vis-à-vis du fisc, des organismes sociaux, la fraude répétée, en somme, mais aussi le prosélytisme contraire aux valeurs de la République, la polygamie, la violence et l'attitude discriminatoire envers les femmes.

L'évaluation de la maîtrise de la langue fera bientôt l'objet d'un décret. Mais, d'ores et déjà, il est acquis que celui qui veut devenir français devra avoir «un niveau équivalent à celui de la fin de scolarité obligatoire», prévient le ministre. En clair : celui d'un Français de 16 ans.

14/9/2011,  Jean-Marc Leclerc, Christophe Cornevin, Arnauld Dingreville

Source : Le Figaro

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, veut augmenter le nombre de retours aidés des sans-papiers dans leur pays afin de parvenir à son objectif de 30.000 reconduites à la frontière

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, veut augmenter le nombre de retours aidés des sans-papiers dans leur pays afin de parvenir à son objectif de...

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, veut augmenter le nombre de retours aidés des sans-papiers dans leur pays afin de parvenir à son objectif de 30.000 reconduites à la frontière, selon une note obtenue par France Terre d'Asile (FTA) consultée mardi par l'AFP.

"Vous veillerez, les prochains mois de l'année 2011, à ce que ce dispositif soit mieux utilisé afin d'atteindre le nouvel objectif de 30.000 mesures d'éloignement", écrit M. Guéant au directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII).

"Je souhaite que du 10 octobre au 10 novembre des démarches systématiques de proposition des aides au retour aux personnes déboutées du droit d'asile soient mises en oeuvre dans chaque CADA (centre d'accueil des demandeurs d'asile) sur le territoire national", ajoute le ministre dans ce document daté du 1er septembre.

Selon lui, "les aides au retour sont un facteur décisif de réussite de la politique d'éloignements, en ce qu'elles permettent de mettre en oeuvre des retours volontaires".

M. Guéant demande à l'OFII de rendre compte "régulièrement" de "l'effet de ce plan sur l'augmentation du nombre de retours aidés".

Les aides au retour ont été instaurées en 2007 par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.

Le dispositif comprend l'Aide au Retour humanitaire (ARH) accordée aux Roms (billet de transport, 300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur), l'Aide au Retour volontaire (ARV) accordée aux étrangers hors UE (billet de transport, 3.500 euros pour un couple marié, 2.000 euros pour un adulte seul, 1.000 euros par enfant mineur jusqu'au troisième et 500 euros pour les enfants mineurs suivants) et l'aide à l'insertion (AI, jusqu'a 7.000 euros pour la création d'une activité économique).

Alors qu'en début d'année, l'objectif fixé par son prédécesseur Brice Hortefeux était de 28.000 reconduites à la frontière, M. Guéant a décidé de le porter à 30.000, ce qui serait, selon lui, le "meilleur résultat historiquement enregistré" par la France.

13.09.2011 , Patrick Kovarik

Source : Public Sénat/AFP

 Jusqu’à 1500 mineurs non accompagnés arrivent en Suisse chaque année. Joël Konan propose des pistes pour faciliter leur intégration

Joël Konan est quotidiennement confronté au problème au sein de l’internat pour adolescents garçons Home-Chez-Nous, au Mont-sur-Lausanne. C’est donc naturellement que cet éducateur a choisi l’intégration des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) – des jeunes migrants en provenance essentiellement d’Afrique et d’ex-Yougoslavie – comme sujet de mémoire de fin d’études. Son travail vient de sortir sous la forme d’un livre. «J’ai été confronté à la réalité de leur accueil, sans que l’équipe n’y soit préparée. J’ai voulu faire connaître ce sujet et donner des pistes de réflexion, notamment pour mieux déceler les problèmes des jeunes.» Ainsi, aider le jeune migrant à récapituler son histoire s’avère primordial.

Les différences de valeurs entre la personne migrante et les autochtones sont aussi souvent sources d’incompréhension et de conflits. «En Afrique, détourner les yeux face à un adulte est un signe de respect, alors qu’en Suisse, cette attitude sera mal perçue», donne en exemple l’Ivoirien d’origine. En prolongement de son ouvrage, il prévoit de publier un manuel à l’intention des professionnels, pour rapprocher les diverses cultures.

Le problème de l’incompréhension est particulièrement sensible en Suisse, troisième pays accueillant le plus de MNA en Europe. Ces jeunes migrants sont souvent poussés à l’exode par les guerres ou la pauvreté. «La migration rend la période de l’adolescence plus difficile pour ces jeunes isolés, constate l’éducateur. Un sentiment d’injustice, d’incompréhension ou de haine peut provoquer un comportement agressif, voire violent.»

Déstabilisés, ces migrants subissent encore des pressions importantes. Beaucoup tentent leur chance en Suisse pour avoir une bonne formation et pouvoir aider financièrement les leurs. «Si ces «mandatés» n’accomplissent pas leur mission, ils se sentent responsables du malheur de la famille. En cas d’échec, leur souffrance peut les mener jusqu’au suicide.» Face à cette situation, les accompagnants donnent à cette population déracinée une forme d’éducation pour mieux se comporter et vivre dans le respect de l’autre. «Un jeune m’a beaucoup touché en déclarant qu’il avait découvert les Européens autrement que l’image véhiculée chez lui et qu’il nous considérait comme sa famille.»

Mineurs étrangers, leur laborieuse intégration de Joël Konan. Editions Bénévent, 2011.

13/9/2011

Source : 24 Heures

Le plan de lutte contre la délinquance roumaine pourrait être contesté devant les institutions européennes. La France fait déjà face à trois procédures et a été condamnée deux fois.

Le plan de lutte contre la délinquance roumaine qui prévoit la possibilité d'expulser des jeunes roumains et de les remettre aux autorités de protection de l'enfance roumaine pourrait conduire à l'ouverture de nouvelles procédures européennes contre la France. La Convention internationale des droits de l'enfant comme le droit français stipulent, en effet, qu'un mineur doit être protégé et en peut être reconduit à la frontière ou renvoyé dans son pays d'origine. L'association "Hors la Rue", de soutien aux mineurs étrangers en difficulté, rappelle ainsi qu'un accord entre la France et la Roumanie de rapatriement des mineurs "avait été censuré par le conseil constitutionnel le 4 novembre 2010".

Si le ministre de l'Intérieur mettait sa menace à exécution, il risquerait donc d'avoir à affronter une plainte déposée par des associations devant le Comité européen des Droits Sociaux qui a déjà lancé trois procédures contre la France. La première procédure, déposée par le Centre sur les droits au logement et les expulsions (COHRE) date du 15 novembre 2010. Elle porte sur d'éventuelles discriminations contre les Roms. La décision sur le bien fondé de cette plainte devrait être disponible cet automne.

La deuxième procédure a été lancée par le Forum Européen des Roms et des Gens du Voyage le 28 janvier 2011. Cette association estime que la France contreviendrait à la Charte sociale européenne en procédant à des expulsions massives et forcées de Roms depuis 2007.

La troisième réclamation en cours contre la France a été présentée par Médecins du Monde International le 19 avril 2011. L'organisation plaignante estime que les politiques publiques menées en France conduiraient à une "discrimination indirecte" envers la communauté Rom. Ce qui contrevient à l'article E de la Charte Sociale Européenne.

Si la France devait être condamnée dans ces trois dossiers, ces décisions feraient suite à deux sanctions déjà prononcées contre la France sur les mêmes dossiers concernant les roms et gens du voyage en 2007 et 2009. Dans les deux cas, le Comité européen des Droits Sociaux considère, encore, que la France ne s'est pas mise en conformité avec les décisions européennes en particulier en ne traitant pas les Roms comme les autres

13/9/2011, Laurent Chabrun

Source : L’Express.fr

Dans le cadre du projet Network Migration in Europe et en partenariat avec l'association Génériques, l'université franco-germano-turque "Migrations et Musées : Education (inter-)culturelle et diversité culturelle" se tiendra à Paris du 15 au 22 septembre.

Cette université d’été offre l'opportunité aux étudiants avancés en Sciences Sociales, Histoire, Sciences de la Culture, Muséologie et Etudes des Migrations d'approfondir leurs connaissances, de rencontrer des professionnels et d'approcher au plus près la manière dont les musées mettent en scène la diversité culturelle. Ils découvriront ainsi le rôle de la muséologie dans l’éducation interculturelle et la manière dont les musées abordent les questions de migrations et de diversité.

Au cours de cette université, les quinze étudiants sélectionnés bénéficieront de plusieurs séminaires portant sur les pratiques et usages en matière de patrimonialisation de l’histoire de l’immigration en France. Ils iront à la rencontre des responsables et conservateurs de plusieurs institutions emblématiques, pionnières sur cette question : le carré musulman du cimetière intercommunal de Bobigny, la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration (CNHI), l'Institut du Monde Arabe et au Quai Branly.

Cette université d’été est conçue pour favoriser l’échange et la réflexion portant sur les pratiques muséographiques portant sur les migrations en Europe, son volet parisien étant enrichi pour une démarche similaire à Cologne (septembre 2011) et à Istanbul (novembre 2011).

13/9/2011

Source : Générique

Les migrants, acteurs et partenaires du développement. C’est le thème de la prochaine rencontre internationale organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), les 17 et 18 courants à Saïdia. Première du genre, la manifestation réunira une centaine d’ONG et associations de développement issues des migrations marocaines, avec le concours de l'Agence de l'Oriental et de plusieurs associations de migrants marocains. Objectif, établir un état des lieux des actions de développement des ONG de migrants. Pour les organisateurs c’est également l’occasion d'examiner les politiques publiques en matière de migration et développement et de faire des propositions, le cas échéant, aux décideurs politiques, aux acteurs de la société civile et aux collectivités locales dans «le but d'un renforcement des liens entre politiques migratoires et développement». Durant ces deux jours, le débat s’articulera essentiellement autour de la problématique liée aux politiques publiques internationales en matière de migration et développement, ainsi que les apports et limites et la coopération décentralisée. La question des migrants marocains acteurs de développement sera également discutée tant sur le plan économique, social que politique.

14/9/2011

Source : Les Echos

LA Moroko Loko s'exporte sous d'autres cieux. Après avoir conquis le paysage musical underground au Maroc, 5 DJs de la Moroko Loko se produisent à Paris, le 17 septembre, lors de la Techno Parade. Au menu, Amine K, Unes, Driss Skalli, Amnaye ou encore You Shtak. Autant de DJs qui auront la «lourde» tâche de représenter le Royaume…Suite

Le réalisateur Nassim Abassai a remporté le Faucon d'argent pour son film Majid lors de la dernière édition du festival du film arabe de Rotterdam…Suite

Un frisson parcourt la foule alors que la chef du parti populiste danois la traverse et s'adresse individuellement aux sympathisants dans un dernier effort de campagne avant les législatives de jeudi qui s'annoncent décevantes pour cette formation anti-immigration.

Sur la petite place de Slagelse (80 km à l'ouest de Copenhague) une centaine de personnes sont venues assurer leur soutien à Pia Kjaersgaard qui, à 64 ans, dirige le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF).

"Je comprends tout à fait (...) C'est ce que je dis depuis le début", répond-elle après avoir écouté les sourcils froncés un électeur qui se plaint de la réduction des retraites, ou encore après avoir entendu des craintes concernant le chômage.

Plus loin, elle s'agenouille pour parler à un homme cloué dans un fauteuil roulant et qui lui lance avec de grandes difficultés de diction: "vous êtes la meilleure pour le Danemark !"

D'autres tendent le cou pour tenter d'apercevoir cette charismatique grand-mère qui a co-fondé le DF en 1995.

"J'aime Pia !" crie Erkki Trige, 76 ans, en répétant le slogan inscrit sur le pin porté par de nombreux sympathisants réunis sur la place de Slagelse et dont la plupart, comme lui, sont des retraités.

Posant le gobelet de café distribué par les organisateurs de la campagne du DF, M. Trige assure que Pia Kjaersgaard est "de loin la meilleure des responsables politiques du Danemark".

Et s'il vote pour le Parti du peuple danois c'est parce que, après avoir vécu dans des pays arabes pendant trois ans, il dit avoir réalisé "que l'on ne peut pas vivre aux côtés de ces gens-là".

Fort d'un soutien d'environ 12% de l'électorat, le DF est depuis 2001 un allié parlementaire clé du gouvernement minoritaire de centre-droit. C'est sous son influence que le Danemark a adopté l'une des politiques d'immigration les plus restrictives d'Europe.

Les sondages montrent cependant que les Danois s'apprêtent à choisir l'alternance jeudi et à porter au pouvoir l'actuelle opposition de centre-gauche. Celle-ci assure qu'elle réduira fortement l'influence du Parti du peuple danois.

Mais Mme Kjaersgaard se dit "persuadée que le DF s'en sortira bien" jeudi.

"Nous continuerons d'avoir de l'influence", assure-t-elle à l'AFP, estimant que même en cas de victoire de l'opposition, son parti aura toujours les moyens d'imposer ses vues dans certains domaines.

Outre la législation sur l'immigration et le rétablissement -controversé dans le reste de l'Europe- de contrôles douaniers permanents aux frontières du royaume, le DF présente un programme eurosceptique et a tenté de séduire les seniors en leur promettant d'augmenter les retraites et de leur distribuer gratuitement des bombes lacrymogènes d'auto-défense.
Jenette Fagerberg, 30 ans, a séché ses cours à l'école professionnelle pour adultes afin de venir voir Pia Kjaersgaard. Pour elle, le Danemark a besoin d'un changement de gouvernement, mais elle compte sur la nouvelle équipe pour coopérer avec le DF "particulièrement afin de continuer à lutter contre l'immigration".

Dans la foule, tout le monde n'est pourtant pas là pour l'acclamer.

Arborant le badge de mise "J'aime Pia", Fatih Sen, un jeune-homme de 23 ans né au Danemark de parents turcs, demande à Pia Kjaersgaard de poser pour une photo avec lui.

Elle accepte avec joie, mais l'enjoint de parler danois avec ses amis.

Sur le cliché, malgré une bonhomie trompeuse, il apparaît en faisant un signe de défiance qu'il apparente à un doigt d'honneur car, explique-t-il, "je ne les respecte pas", c'est "un parti très raciste".

SLAGELSE (Danemark), 14 sept 2011

Source : AFP

Le Parlement européen a approuvé mardi le principe d'un renforcement des moyens de Frontex, l'Agence européenne chargée de la sécurité des frontières extérieures de l'UE.

Cette structure chargée depuis 2004 de coordonner les opérations entre les Etats membres aux frontières de l'espace Schengen, n'emploie en permanence que de 280 personnes.

La modification de son règlement, approuvée à Strasbourg, ne crée toujours pas un corps de gardes-frontières européens mais marque un pas dans cette direction.

Elle permet à l'agence de constituer des équipes de fonctionnaires fournis par les Etats membres et d'acheter ou de louer les équipements techniques nécessaires à ses interventions.

Frontex, dont les missions ont surtout été requises pour le contrôle de l'immigration, devra également se doter d'un officier aux droits fondamentaux qui devra veiller au respect des règles relatives au droit d'asile et à la détention des personnes interceptées.

L'agence devra créer un "forum consultatif" chargé d'assister son conseil d'administration dans les matières relatives aux droits de l'homme.

Le renforcement des moyens de Frontex figurait au nombre des décisions actées par le Pacte européen sur l'immigration, voulu par la France et adopté en 2008 sous sa présidence.

L'agence, qui doit garantir la sécurité des frontières extérieures de l'espace Schengen, au sein duquel les citoyens de 25 pays, dont 22 membres de l'UE, peuvent circuler librement, a été souvent critiquée pour son manque de moyens.

Elle doit surveiller quelque 42.672 kilomètres de frontières extérieures maritimes et 8.826 kilomètres de frontières terrestres.

La question a revêtu une actualité brûlante avec l'éclatement des révolutions arabes et l'intervention de l'Otan en Libye, début 2011, qui ont jeté des milliers de migrants sur les eaux de la Méditerranée et provoqué la mort par noyage de plusieurs centaines sinon milliers d'entre eux.

Des tensions avaient surgi au printemps dernier entre Rome et Paris quand la France avait décidé de fermer sa frontière avec l'Italie en réaction à l'afflux de migrants originaires d'Afrique du nord.

Les dirigeants européens se sont finalement mis d'accord, en juin, sur une réforme des accords de Schengen visant à mieux contrôler les frontières extérieures du bloc et à permettre un rétablissement des frontières internes dans les situations de crise.

13/09/2011, Gilbert Reilhac

Source : L’Express.fr

L’immigration ne serait-elle qu’un mot dans la bouche des politiques, qui veulent en général la «réduire»; les migrants ne seraient-ils qu’une masse informe qui coule épisodiquement au large de Lampedusa? Trois auteurs de cette rentrée littéraire 2011, dont deux sont des femmes, mettent en scène, chacun à sa façon, l’immigration. Ils nous parlent de la difficulté à vivre dans un pays étranger, de la redoutable plongée dans une autre langue, de la vie dure et souvent décevante des immigrés, de leurs ruses pour s’installer...

« Assommons les pauvres ! »

Shimuna Sinha est une auteure bengalie née à Calcutta, qui vit à Paris et écrit en français. Elle vient de publier «Assommons les pauvres!» (l’Olivier), un roman où la narratrice, elle-même immigrée indienne, occupe un emploi d’interprète: elle doit traduire aux autorités les récits des demandeurs d’asile.

« Je faisais ce travail car j’aimais la gymnastique des langues. Je parlais deux fois plus que quiconque. L’officier parlait sa langue, la langue du pays d’accueil, la langue des bureaux vitrés. Le requérant parlait sa lange de suppliant, la langue des clandestins, la langue du ghetto. La langue étrangère fondait dans ma bouche, laissait son arôme. Lorsque je les prononçais, les mots de ma langue maternelle tournaient maladroitement dans ma bouche, faisaient écho dans ma tête, me martelaient la cervelle comme les fausses notes d’un piano boiteux.»

Ici tout est histoire de mots, de mots mensongers – car la plupart des histoires sont inventées de toutes pièces, vendues par les passeurs en même temps que le voyage. Des histoires qui parfois conduisent à des dialogues comme celui où, interrogeant un homme qui se déclare chrétien, elle lui demande qui a rendu visite à Jésus lorsqu’il est né, et l’entend répondre: «J’avais beaucoup de problèmes, j’étais très occupé, les terroristes me menaçaient... J’ai pas vu qui est venu voir Jésus...»

On sent monter en elle une haine de ces «requérants» toujours plus nombreux:

« Des pays entiers s’effondrent dans l’eau, c’est l’avenir qui sombre. Et toujours des troupeaux d’hommes montent vers le nord. Avec leurs mensonges, leur mesquinerie, leur obstination maladroite, leurs rêves tristes comme des chiffons.»

Un soir, agressée dans le RER par un de ces hommes, elle l’assomme à coups de bouteille. C’est du fond d’une cellule, interrogée par un monsieur K., qu’elle évoque ses journées de travail, sa lassitude, son amour pour une blonde officier de police, Lucia... Un roman ambigu comme les sentiments de la narratrice, un roman où les immigrés ne sont ni des bons ni des méchants, mais de pauvres hères qui n’ont pas le droit de dire qu’ils fuient simplement la misère.

«Je ne suis pas celle que je suis» (ni à Téhéran ni à Paris)

Chahdortt Djavann écrit elle aussi en français et a commencé à publier en 2002. Mais c’est en 2003 que son pamphlet contre le port du voile, «Bas les voiles !», va faire connaître cette Iranienne. Dans son nouveau roman-psychanalyse, «Je ne suis pas celle que je suis», elle raconte l’histoire de Donya, jeune Iranienne, qui étouffe dans l’Iran des mollahs, puis réussit à partir et à s’installer en France. Comme l’auteure, qui a mis beaucoup d’elle-même dans ce personnage entier, insoumis, épris de liberté, comme elle l’explique elle-même dans l’épilogue:

« Tu es en France, c’est fini, l’Iran, Téhéran... Des dizaines de millions de gens rêvent de venir à Paris, d’y vivre, et toi qu’est-ce que tu fais? Tu veux mourir, tu ne penses qu’à te donner la mort. Pourquoi alors es-tu venue ici ?»

Car c’est une chose de réussir à émigrer et une autre de vivre dans un pays étranger, même si c’est celui dont on a toujours rêvé. La réalité éteint bien vite les espérances:

« L’éventail des choix qui s’offrent à un immigré désargenté est bien limité. Au mieux, il s’agit d’un studio, équipé d’une salle de douche, d’un WC, d’un placard et d’une kitchenette dans un immeuble en béton avec un ascenseur souvent en panne, dans une banlieue regorgeant d’immigrés pauvres venus des quatre coins du tiers-monde; ou alors d’une chambre de bonne, sans WC, sans douche et sans kitchenette, dans un immeuble parisien, accès par l’escalier de service. Rien d’autre au menu. Rien de tout ce dont on rêve lorsqu’on abandonne pays, famille et amis pour s’aventurer vers une vie française. Rien d’une vie en rose...»

Le texte, découpé en courts chapitres, est un va-et-vient entre séances de psychanalyse et souvenirs iraniens... Sa vie n’a rien d’idyllique: tout l’argent gagné avec son travail de garde d’enfant passe dans les séances, dont elle a pourtant négocié le prix, où elle laisse intervenir toutes ses personnalités, au point de donner le tournis à son psy mutique.

« J’ai eu beau changer de vie, de pays, de langue... mon destin ne change pas...»

Elle tente surtout de s’approprier cette langue française qui parfois lui échappe, et se plonge le soir dans la lecture du Robert: «Elle entreprit de le lire d’un bout à l’autre. Elle quittait sa chambre pour habiter le dictionnaire.»

Comment a-t-elle pu fuir l’Iran? Quelles aventures a-t-elle encore vécues avant de débarquer en France? Nous le saurons dans le prochain volume. Mais gageons que Donya deviendra écrivain.

« Mondial Nomade », ou l’inversion des courants migratoires

Dans « Mondial Nomade », Philippe Pollet-Villard, originaire de Haute-Savoie, imagine un monde où les courants migratoires se sont inversés: les ouvriers européens ont été poussés à émigrer dans le cadre du «Grand Renflouement national». Le héros de ce roman d’anticipation, Jean-Charles Rem, a fait fortune sur le dos de ces malheureux, ouvrant des garde-meubles géants pour stocker leur «mobilier résiduel». Beaucoup sont partis en Inde, où les grandes firmes automobiles se sont implantées, créant même des villes portant leur nom. A l’heure de la retraite, Jean-Charles Rem, ayant découvert une vieille photo coincée dans le tiroir de son bureau, décide de partir dans ce pays, où jeune homme il a voyagé. A son arrivée le vélo-taxi qui le prend en charge est un de ces immigrés français:

« Rem en avait conclu qu’il devait faire partie de cette vague des tout premiers ouvriers migrants auxquels le géant automobile alors installé dans les Yvelines avait proposé un emploi asiatique pour un cinquième de leur salaire. Après des mois de négociation, les employés n’avaient eu d’autre choix que d’accepter la proposition de l’entreprise nationalisée.»

Au fil du temps et des nouvelles délocalisations, ces migrants européens se sont regroupés dans certains quartiers, où ils vivent d’activités plus ou moins licites:

«Le grand marché aux voleurs du quartier français de New Delhi faisait partie des sites fortement déconseillés par les guides du monde entier. On y croisait malgré tout quelques voyageurs en escale se promenant seul ou en famille, leurs appareils photos offrant à certains pickpockets une ultime occasion de ternir encore la déjà très pitoyable réputation de ce quartier. Les quelques rares policiers indiens, aux premières loges, ne bougeaient pas.»

On le voit, Pollet-Villard n’est pas sérieux. Quoique.

13/9/2911, Sylvie Prioul

Source : Le Nouvel Observateur

La droite populiste anti-immigration est le grand perdant des élections locales en Norvège, un scrutin finalement peu influencé par les attaques sanglantes du 22 juillet, selon les politologues.

Formation anti-immigration dont le tueur Anders Behring Breivik a un temps été membre, le parti du Progrès (FrP) chute de 6 points par rapport aux précédentes municipales de 2007, ressortant à 11,4%, selon les résultats quasi définitifs publiés mardi par le gouvernement.

A contrario, conservateurs et travaillistes sont les grands vainqueurs de ces élections marquées par ailleurs par une participation modeste, loin de la mobilisation massive que les responsables politiques avaient unanimement appelée de leurs voeux au lendemain des attaques.

"Après la tragédie nationale de cet été, on avait fait de ce scrutin une sorte de référendum sur notre démocratie qui devait se traduire par une forte mobilisation des électeurs", a estimé Harald Stanghelle, commentateur politique du journal de référence Aftenposten.
"Cela n'a pas été le cas. Je suis surpris et triste", a-t-il dit à l'AFP.

Le taux de participation s'élève à 62,6%, à peine mieux qu'il y a quatre ans (61,7%).

Certains y voient au contraire le signe que la démocratie norvégienne ne s'est laissé influencer, ni dans un sens ni dans l'autre, par la tuerie d'Utoeya.

"En définitive, il est heureux qu'un tueur d'enfants sans scrupules ait aussi peu d'effets sur le paysage politique", a commenté Tore Gjerstad, correspondant politique du journal économique Dagens Naerinsgliv.

Pour beaucoup, ces élections municipales et régionales avaient valeur de test après le massacre perpétré par Anders Behring Breivik, qui a reconnu être l'auteur d'un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement puis d'une fusillade ciblant des centaines de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya.

L'extrémiste de 32 ans a motivé ces attaques, qui ont fait au total 77 morts --essentiellement des jeunes--, par son rejet de la démocratie qui fait, selon lui, le nid de la société multiculturelle qu'il abhorre.

Selon les politologues, le recul du FrP, enclenché dès avant l'été, n'est pas directement imputable aux liens passés entre le parti et Behring Breivik, dont la formation s'est démarquée.

Le FrP a été secoué en début d'année par un scandale sexuel maladroitement géré par la direction, selon les commentateurs, puis il a dû mettre une sourdine à son discours anti-immigration lors d'une campagne électorale un peu particulière et écourtée pour cause de deuil national après les attaques.

Comparé à son résultat record enregistré aux législatives de 2009, le score du FrP a même été réduit de moitié.
Ce revers "s'explique en grande partie par le fait qu'on a eu une année extrêmement difficile où l'on n'a pas eu beaucoup d'occasions d'exposer notre politique", a commenté la présidente du parti, Siv Jensen, au journal VG.

Grand vainqueur du scrutin, le parti conservateur fait un bond de 8,7 points, à 28,0%, et devrait pouvoir garder son emprise sur la plupart des grandes villes norvégiennes, dont Oslo.

Principale cible des attaques, le parti travailliste du Premier ministre Jens Stoltenberg enregistre aussi une progression de 1,9 point, à 31,6%, une hausse modeste mais qui tranche avec le revers annoncé par les sondages avant les attaques.

Ce résultat est néanmoins nettement inférieur aux espoirs nés de l'élan de sympathie pour les travaillistes juste après la tuerie d'Utoeya.
Là aussi, "+l'effet 22 juillet+ que beaucoup attendaient ne s'est pas vraiment matérialisé", a noté Bernt Aardal, politologue à l'université d'Oslo.

"Finalement, cette élection marque largement un retour à la normale sur le plan politique", a-t-il estimé.

13/9/2011, Le Parisien/AFP

En Alabama, des évêques catholiques et protestants ont bloqué, provisoirement, une loi anti-immigration. Si elle passe, ils désobéiront. À cause de leur foi.

Si les républicains au pouvoir en Alabama pouvaient agir librement, la loi la plus répressive contre l’immigration de toute l’Amérique serait entrée en vigueur le 1er septembre.

Ce texte, signé le 9 juin par le gouverneur Robert Bentley, permettrait à la police d’arrêter toute personne pouvant être « raisonnablement soupçonnée » de ne pas avoir ses papiers en règle. Les nationaux sont visés aussi : le fait de sciemment protéger, embaucher, héberger ou même transporter un immigré clandestin serait désormais un crime.

ARGUMENTS

Ce type de lois anti-immigrés se multiplie aux États-Unis sur fond de crise économique et de populisme républicain, notamment dans des États comme l’Arizona, l’Utah et la Géorgie. Mais c’est en Alabama que les autorités vont le plus loin. Plusieurs manifestations ont été organisées par des associations d’aide aux immigrés, des syndicats de professeurs, des organisations chrétiennes, comme Pax Christi, et par l’opposition de gauche.

Les protestations sont tellement vives, et les plaintes tellement nombreuses, que l’application de la loi a été suspendue in extremis par la juge fédérale sur place, Sharon Lovelace Blackburn, le 29 août. Cette instance fédérale (en l’occurrence la Cour du district d’Alabama-Nord) avait été saisie par le ministère de la Justice lui-même, qui a soulevé des problèmes de constitutionnalité et de compétence.

Mais l’action la plus spectaculaire est menée par des responsables ecclésiastiques. On la doit à quatre évêques : les catholiques Thomas Rodi (Mobile) et Robert Baker (Birmingham), l’épiscopalien Henry Parsley et le méthodiste William H Willimon.

Dans leur plainte datée du 1er août, ils expliquent que la nouvelle loi criminalise la compassion chrétienne. Elle serait donc, d’après eux, contraire aux libertés religieuses, notamment celle qui consistent à pratiquer – obligatoirement ! – la charité pour les étrangers. « La loi s’attaque ainsi à notre conception profonde de ce que signifie être une Église », comme le ré­sume Mgr Rodi dans un communiqué.

Sur le plan théologi­que, les arguments sont clairs. « Si elle est renforcée, la loi anti-immigration d’Alabama rendra criminel le commandement de Dieu d’être un bon Samaritain (Luc 10.25-37) », expliquent les plaignants, Bible à la main. Ce type de « christianisme social » – et son langage – n’est pas neutre en Alabama.

C’est ici que Martin Luther King Jr avait commencé sa lutte contre la ségrégation raciale. C’est également dans cet État qu’il a écrit, en 1963, sa fameuse « Lettre de la geôle de Birmingham ». Il répondait à huit pasteurs blancs, en accord avec lui sur le fond, mais craignant de s’engager dans un acte de désobéissance civile.

L’action des quatre évêques impressionne autour d’eux. Plusieurs pasteurs ont annoncé qu’ils n’obéiraient pas à la loi et l’opinion publique est sensibilisée au débat. La juge Blackburn les écoutera peut-être dans son avis rendu le 29 septembre.
DÉMOGRAPHIE

Mais une chose est sûre : l’équipe autour du gouverneur Bentley ne se laissera pas démonter. Plusieurs pasteurs lui ont assuré leur soutien. Pour eux, il faut défendre l’emploi des nationaux et se protéger contre une « invasion » venant du Mexi­que. La démo­graphie religieuse joue en leur faveur. En Alabama (4,7 mil­lions d’habitants), même si les mem­bres des Églises catholique (153 000), épiscopalienne (33 000) et méthodiste (152 000) suivaient l’avis de leurs chefs en cette matière, ils resteraient minoritaires.

En effet, la plupart des chrétiens de l’État sont évangéliques, le plus souvent affiliés à la très conservatrice Convention baptiste du Sud (1,3 million de membres en Alabama). Ils votent massivement républicain et leurs représentants n’ont rien à dire sur la loi contre l’immigration. Et si certains pasteurs évangéliques expriment leurs doutes, ils ont peur de faire des vagues. Comme en 1963.

13/9/ 2011, Henrik Lindell

Source : Témoignage chrétien

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