Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont transféré au Maroc, à fin avril, l'équivalent de 17,77 milliards de dirhams (MMDH) contre 17,13 MMDH durant le même mois de l'année 2011, affichant ainsi une hausse de 3,7 pc, indique mardi l'Office des changes.
Par rapport au mois de mars, les recettes des MRE ont enregistré une progression de 31,6 pc, à plus de 17,77 MMDH, contre 13,50 MMDH en mars 2012, selon l'Office qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.
Par ailleurs, les recettes voyages ont totalisé à fin avril quelque 16,68 MMDH contre 16,51 MMDH une année auparavant (+1 pc), alors que les dépenses de cette catégorie de services ont atteint 3,06 MMDH, indique la même source.
Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 8,56 MMDH contre 8,89 MMDH (-3,7 pc), alors que les dépenses ont augmenté de 25,5 pc (3,17 MMDH contre 2,52 MMDH).
15 mai 2012
Source : MAP
Le Festival du Film Arabe de Fameck prépare sa 23ème édition qui se déroulera du 10 au 22 octobre 2012. Cette manifestation annuelle, a pour ambition de faire découvrir la richesse des cultures arabes autour du cinéma mais aussi de la littérature, des arts plastiques, de la musique, de l'artisanat et de la gastronomie.
Un quart de la population belge a un parent né étranger. Selon une étude de l'institut Itinera, la Belgique accueille proportionnellement plus d'étranger que les grands pays d'immigration.
En 10 ans, il y a eu une entrée nette de 500 000 migrants
Voilà une étude qui complète la vision que l’on se fait de l’immigration en Belgique. Et qui risque de faire du bruit. L’étude que l’Institut Itinera consacre au sujet montre que la Belgique est clairement devenue une terre d’immigration. En 10 ans, la Belgique a connu une arrivée nette d’immigrants d’un demi-million de personnes. Ce qui représente environ 4,5 % de la population belge. La Belgique accueille proportionnellement plus de migrants que tous ses pays limitrophes. Mais également davantage que des pays traditionnels de migration comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou le Canada qui, en 10 ans, a connu un solde migratoire net de 4 % de sa population (voir infographie).
Il n’en a pas toujours été comme cela. Au cours du XIXe siècle, la Belgique affichait même un solde migratoire négatif. En clair, le nombre de personnes quittant le pays était supérieur à celui des personnes qui s’y établissaient. Lors du recensement de 1870, on dénombre seulement 170 000 étrangers en Belgique, soit 2,8 % de la population totale. Une première vague d’immigration, encore modeste, aura lieu durant l’entre-deux-guerres. Mais c’est après la guerre que la Belgique a recours à l’immigration. Le pays connaît une forte croissance économique. Il faut reconstruire les infrastructures détruites par la guerre. La crise du pétrole en 1973 met le holà au recrutement de la main-d’œuvre à l’étranger. L’immigration connaît alors une période de stabilisation. Mais elle repart à la hausse 15 ans plus tard, notamment via les regroupements familiaux.
Près de la moitié des migrants ne viennent pas de l’Union
L’immigration en Belgique reste une affaire d’Européens. En additionnant le nombre d’immigrés provenant d’un pays de l’Union européenne avant l’élargissement (34 %), celui des immigrés issus des nouveaux Etats membres (19 %) et celui des immigrés européens extra-communautaires (10 %), on arrive à un total de 63 %. Mais les migrations européennes sont les moins durables : 40 % des Européens venant en Belgique retournent un jour dans leur pays contre seulement 10 à 15 % des immigrés non européens. "Dès lors, conclut l’étude, le solde migratoire est probablement à majorité extra-communautaire".
Comment expliquer cette forte pression migratoire extra-européenne alors que l’immigration de travailleurs peu qualifiés a été stoppée en 1974 ? Dans la moitié des cas, on peut l’expliquer par un regroupement familial. Les migrants venus dans les années 60 ont fait des enfants qui se sont à leur tour mariés, souvent avec une personne du pays d’origine de leurs parents.
En 20 ans, 800 000 étrangers ont acquis la nationalité belge
La Belgique compte sur son territoire un peu plus d’un million de personnes de nationalité étrangère. Ce chiffre représente entre 9 et 10 % de la population totale et est relativement stable avec le temps. Ce qui a fortement changé en revanche, c’est le nombre de personnes étrangères ayant acquis la nationalité belge. Depuis 1985, l’année où la loi sur l’acquisition de la nationalité a été assouplie, près de 800 000 étrangers sont devenus belges. Et parmi ces personnes, une très large majorité d’immigrés extra-communautaires (80 % du total). Si on additionne les étrangers (9,76 % de la population totale), les Belges nés étrangers (7,74 %) et leurs enfants respectifs, on arrive à un total de 25 %. Cela veut dire qu’au moins un quart de la population belge a un ou deux parents nés étrangers. Et cela ne fera qu’augmenter puisque selon une étude Eurostat, la population belge d’origine étrangère représentera entre 30 et 50 % de la population belge d’ici 2060. Cela met sous un autre jour le défi de l’intégration qui, aujourd’hui, a tendance à se concentrer sur les primo-arrivants.
15/5/2012
Source : Lalibre.be
La décision du gouvernement fédéral de donner plus de pouvoir aux employeurs dans le choix des travailleurs étrangers qui pourront s'établir au Canada ouvre la porte à de possibles fraudes.Le ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, multiplie les annonces au sujet de sa réforme de l'immigration. Le ministre veut permettre aux employeurs de recruter les immigrants qu'il leur faut pour combler, par exemple, la pénurie de travailleurs de métiers dans l'Ouest canadien.
À l'heure actuelle, un étranger accroît ses chances de s'établir au pays s'il a une offre d'emploi en main. Jason Kenney entend privilégier davantage ceux qui détiennent de telles offres d'emploi réservées (OER).
Pourtant, une évaluation interne de Citoyenneté et Immigration Canada fait état d'offres d'employeurs inexistants, de postes fictifs et d'offres de complaisance de la part d'amis ou de parents.
Le rapport parle même d'un possible trafic d'offres d'emploi.
Extrait de l'Évaluation du programme des travailleurs qualifiés (fédéral) :[...] les agents des bureaux des visas visités sont extrêmement défavorables à l'utilisation des OER. Selon eux, il est difficile de valider les employeurs et les offres d'emploi à l'étranger, beaucoup d'offres sont frauduleuses [...].
Certains clients iraniens de Negar Achtari, une avocate en droit de l'immigration, ont été joints par une organisation qui leur a demandé jusqu'à 50 000 $ pour une offre d'emploi.
« Quand on parle de vente d'offre réservée, c'est vrai. » — Negar Achtari, avocate en droit de l'immigration
Le président de l'Association québécoise des avocats en droit de l'immigration, Dan Bohbot, croit même que cette situation risque de se détériorer avec les compressions annoncées dans la fonction publique.
« Les ressources allouées justement pour contrer la fraude vont diminuer. » — Dan Bohbot, président, Association québécoise des avocats en droit de l'immigration
La réforme de l'immigration permettra de combler la pénurie de travailleurs de métier dans l'Ouest canadien.
Les experts rencontrés par Radio-Canada se demandent si le pays doit vraiment confier aux employeurs le choix des immigrants.
De son côté, Citoyenneté et Immigration Canada soutient que les immigrants qui ont un emploi réservé à leur arrivée gagnent beaucoup plus d'argent et s'intègrent plus facilement. Quant à la fraude, le ministère promet des mesures pour la réduire.
Des réactions aux Communes
Le dossier a rebondi, lundi après-midi, à la période de questions à la Chambres des communes.
La porte-parole du NPD en matière d'Affaires étrangères, Hélène Laverdière, a apostrophé le ministre Jason Kenney. Elle lui a demandé si « les conservateurs allaient refaire leurs devoirs au lieu d'inciter à la fraude ».
Le ministre a répliqué en soulignant que les immigrants qui obtiennent une offre d'emploi avant leur arrivée touchent un salaire deux fois plus élevé que les autres qui n'ont pas d'offres préalables.
Jason Kenney a répété que son gouvernement continuera à lutter contre la fraude envers les immigrants.
14/5/2012
Source : Radio Canada
L'immigration tant décriée par une frange de la population est en réalité le fondement même de la société belge, révèle une étude. Elle relève aussi que l'immigration s'est accentuée ces 10 dernières année et que si les immigrés extra-européens ne représentent "que" 10% du total, ils ne retournent pour la plupart jamais vivre dans leur pays d'origine.
Selon une étude d'Itinera Institute, la Belgique est devenue une nation d'immigrants. En effet, au moins un quart de la population belge actuelle a un ou deux parents nés étrangers, peut-on lire ce mardi dans La Libre Belgique. Si on remonte encore d'une génération, il reste peu de Belge à 100%.
Plus d'immigrants que chez nos voisins ou qu'en Amérique
Terre d'accueil depuis toujours, la Belgique a connu une arrivée plus nette d'immigrants ces 10 dernières années: un demi-million de personnes, ce qui représente environ 4,5% de la population belge. Elle accueille proportionnellement plus de migrants que tous ses pays limitrophes, mais également davantage que des pays traditionnels de migration comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada.
Surtout des Européens
Toujours d'après l'étude, l'immigration en Belgique reste une affaire d'Européens. En additionnant le nombre d'immigrés provenant d'un pays de l'Union européenne avant l'élargissement (34%), celui des immigrés issus des nouveaux Etats membres (19%) et celui des immigrés européens extra-communautaires (10%), on arrive à un total de 63%. Mais les migrations européennes sont les moins durables: 40% des Européens venant en Belgique retournent un jour dans leur pays, contre seulement 10 à 15% des immigrés non européens.
15/5/2012
Source : RTL.be
Au cœur de débats sur l’islam et la laïcité qui ont émaillé le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qu'attendent les musulmans de l'arrivée de François Hollande au pouvoir? S’ils sont globalement soulagés du départ du président sortant et s’attendent à « moins de stigmatisation » de la part du gouvernement socialiste, les responsables interrogés font part de leurs craintes face aux visions « laïcistes » d’une certaine partie de la gauche.
Sami Debah, président du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une association, fondée il y a dix ans, qui recueille les témoignages des victimes d’actes anti-musulmans et leur propose une aide juridique. Le CCIF a notamment porté plainte contre Marine le Pen suite à ses propos assimilant les prières de rues à l’occupation nazie.
« On espère une normalisation entre les musulmans et le pouvoir politique, une non-ingérence mutuelle. Le gouvernement précédent a fait appel aux sujets liés à l’islam pour tenter de récupérer l’opinion publique lorsqu’il prenait des mesures impopulaires ou pour capter le vote Front national. Espérons que les socialistes ne le feront pas et que les musulmans ne soient plus présentés comme d’éternels étrangers dans leur propre pays.
Et, lorsque le FN remettra l’islam sur la table, nous espérons que le gouvernement ne lui emboitera pas le pas mais lui apportera la contradiction. Le problème, c’est la méconnaissance de l’islam par une partie de la gauche.
On aimerait plusieurs signaux : la mise en place d’une mission parlementaire pour mesurer, identifier l’islamophobie et lutter contre ce phénomène. Mais ce qui montrerait vraiment la bonne volonté du gouvernement serait l’abandon du texte « anti-nounous voilées », voté par la gauche au Sénat ». Ce texte vise à encadrer le port de signes religieux, y compris pour des femmes gardant des enfants à domicile.
« Mais on redoute que, de la même manière que la droite a utilisé les thèmes de la sécurité ou de l’identité nationale pour taper sur l’islam, la gauche reprenne ce thème sous couvert de sujets liés à l’égalité homme-femme ou à la laïcité. On sait qu’il y a à gauche des frictions sur ces thèmes, entre les plus obtus, les plus intransigeants et les partisans d’une normalisation. Dans ce contexte, la nomination de Manuel Valls [au ministère de l’intérieur ou à Matignon], ne serait pas un bon signal et nous amènerait à mener bataille ». M.Valls est l’un des rares députés socialistes à avoir voté la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public et a publiquement soutenu la directrice de la crèche Babyloup, en procès contre une de ses salariées voilées.
Abdallah Dliouah, imam à Valence
« Je pense qu’avec le nouveau gouvernement, on sera moins dans la stigmatisation. Même si pendant le débat [entre les deux tours de l’élection présidentiel], les deux candidats ont été dans la surenchère sur le halal ou le niqab. Mais ce changement [de majorité] est quand même positif car les musulmans ont vraiment passé des moments difficiles ces cinq dernières années. Même si on se disait « on est français, on ne risque rien », on était sincèrement inquiets. Inquiets de savoir comment nous voit notre voisin, inquiets de devoir dire que l’on est musulman… Et certains pensaient à quitter la France.
Mais ce n’est pas gagné car ce qui va rester après ces cinq années, c’est la vulgarisation du discours anti-islam. On a entendu de la part d’un ministre de l’intérieur des choses que l’on n’entendait que dans la bouche des Le Pen.
Aujourd’hui, pour que les musulmans se sentent reconsidérés, rassurés et se sentent chez eux car ils sont chez eux, il faudrait un discours à la Obama [référence au discours au monde musulman que le président des Etats-Unis a prononcé au Caire en juin 2009] !
Lui aussi s’inquiète « des positions laïcistes » de Manuel Valls » et considèrerait « l’abandon du texte « anti-nounous voilées » comme un grand geste à même de rassurer ».
Khalil Merroun, recteur de la mosquée d’Evry, ville dont Manuel Valls est maire
"Manuel Valls est un laïc acharné, mais s’il était au ministère de l’intérieur, il n’instrumentaliserait pas l’islam et le Conseil français du culte musulman (CFCM) comme cela a été le cas ces dernières années. Il a eu des positions dures sur l’islam. Mais quand on est aux responsabilités on affronte les réalités et on change !
J’espère que le PS ne manipulera pas l’islam car ce serait contreproductif et en contradiction avec les discours sur le rassemblement et la justice de François Hollande. On veut seulement que l’islam soit traité sur le même pied d’égalité que les autres religions. Le fait est que l’on n’a jamais entendu d’agressivité anti-musulmane de la part de Hollande ".
N’della Paye, mère d’élève, co-fondatrice de Mamans Toutes égales, une association qui milite pour la levée de l’interdiction faite aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires, recommandée par la circulaire de rentrée 2012, voulue par le ministre de l’éducation Luc Chatel.
« En ce qui nous concerne, je n’ai pas l’impression que la situation va s’améliorer. Durant la campagne nous avons interpellé les candidats au sujet des mères voilées accompagnant les sorties scolaires. Les socialistes ne nous ont pas répondu ! Et le texte "anti-nounous voilées" a été proposé et voté quand le Sénat est passé à gauche... Franchement, on risque d’avoir du boulot avec les socialistes ! On s’étonne de l’interprétation qui est faite de loi de 1905 qui voudrait que la religion est limitée à la sphère privée.
Notre souhait c’est qu’il n’y ait plus de lois ou de mesures d’exception pour les femmes musulmanes. On ne demande rien de plus, juste que la laïcité soit la même pour tous. Concernant la circulaire sur les sorties scolaires, on demande non seulement que le prochain gouvernement revienne dessus mais qu’il se positionne clairement dans l’autre sens car ce texte va créer des problèmes là où il n’y en a pas ».
14/5/2012, Stéphanie Le Bars
Source : Le Monde
A l’occasion de l’exposition “Les juifs dans l’orientalisme”, au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme jusqu’au
Ils n'ont jamais voulu partir. Refusant de se laisser bousculer par l'Histoire. Sourds aux appels de la Terre promise. En cet été 1983, Tamo et Meyer, 80 ans, savent qu'ils sont les derniers juifs berbères du Haut Atlas. La veille encore, des membres de la communauté, venus de Casablanca, ont tenté de les emmener dans un hospice de Marrakech. Mais ils ne quitteront pas les flancs ocre d'Aït Bouguemez. Et qu'importe s'ils ne sont plus en mesure de vivre de leur métier – bourrelier pour lui, tisserande pour elle. Ils savent qu'ils peuvent compter sur les familles du village. Dans la soirée, le fils des Janane, chauffeur routier, rapportera de Béni Mellal de la viande kasher. Demain, l'une des filles des Beigha déposera du grain, des œufs et des légumes. Normal, entre voisins ? Peut-être. Mais surtout emblématique de ce judaïsme marocain qui compte aujourd'hui trois mille âmes. Certes, c'est peu au regard des deux cent cinquante mille de 1945. Mais cela n'en fait pas moins la plus grande communauté juive du monde arabe.
« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem. » Mohammed Kenbib, spécialiste de l'histoire du judaïsme marocain
« Il y a les juifs. Et il y a nous, les juifs marocains », s'amuse Hervey Levy, chef d'entreprise d'Agadir. La quarantaine, père de deux enfants, il vit avec tous les siens dans sa ville natale. « Nous faisons partie intégrante de l'évolution de ce pays. Nous y avons toujours eu notre place et personne ne la conteste. »
Il faut remonter à la nuit des temps pour trouver l'origine de cette histoire qui a vu juifs et musulmans partager les mêmes langues, superstitions, saints, souverains ou ennemis, comme le rappelle l'exposition « Les juifs dans l'orientalisme » du musée d'Art et d'Histoire du judaïsme à Paris. Le Maroc y est largement représenté, notamment avec la célèbre Noce juive de Delacroix (1841), mais aussi dans les tableaux de Jean Lecomte du Nouÿ, Alfred Dehodencq ou Jean-Léon Gérôme. La Madeleine de ce dernier, en bronze doré et patiné, porte ainsi le costume des mariées juives du pays.
« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem, explique le professeur Mohammed Kenbib, grand spécialiste de l'histoire du judaïsme marocain. Vinrent ensuite ceux chassés par la destruction du second Temple, en l'an 70, entraînant la judéisation des Berbères, comme il y a eu berbérisation des juifs. Les Andalous sont arrivés en 1492, avec l'Inquisition. »
Les juifs bénéficient du statut de « dhimmis ». « Ce sont des protégés du sultan, poursuit Kenbib. Ils peuvent pratiquer leur religion mais reconnaissent la suprématie de l'islam et payent un impôt particulier. » L'intégration du Maroc dans le marché économique mondial, au XIXe siècle, met à mal l'équilibre culturel, social et économique trouvé entre les populations juives et musulmanes. Les artisans juifs doivent faire face à la concurrence des machines et des objets manufacturés venus d'ailleurs. Et cela s'accentue avec le protectorat (1912-1956), qui entraîne une certaine prolétarisation de la communauté. Sans parler des colons, qui occupent désormais le rôle d'intermédiaires avec l'Europe, jadis dévolu aux juifs.
A l'arrivée des Français, ces derniers doivent également faire face à un antisémitisme jusqu'alors inconnu au Maroc. Dès 1940, les lois antijuives de Vichy y sont appliquées. Sauf qu'entre 1941 et 1943 les musulmans n'hésitent pas à leur servir de prête-nom pour éviter que leurs biens soient séquestrés. Quant au roi Mohammed V, qui avait ouvert les portes du royaume aux juifs d'Europe persécutés dès les années 1930, il a ostensiblement fait savoir aux autorités françaises qu'il ne faisait aucune distinction entre ses sujets.
« Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. C'est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d'Afrique du Nord. » Emile Sebban, fondateur de l'Ecole normale hébraïque de Casablanca
Les juifs marocains ont ainsi traversé la tourmente sans grands dommages, contrairement aux juifs d'Europe, quasiment rayés de la carte. C'est donc naturellement vers eux que se tournent les sionistes (1) pour peupler le nouvel Etat d'Israël. Dès 1947, des centaines d'agents sionistes parcourent à cette fin le Maroc, forçant parfois la main à une population totalement intégrée dans la société. Les départs s'accentuent ensuite avec l'indépendance du pays (1956) et la guerre des Six-Jours en Israël (1967).
Aujourd'hui, au Maroc, cette histoire vieille de près de deux mille cinq cents ans est vaguement enseignée dans les manuels scolaires. Pourtant, elle est partout, inscrite à jamais dans le paysage. Et bien sûr dans les ruelles des mellahs, ces quartiers jadis dévolus aux juifs, à ne pas confondre avec les ghettos fermés d'Europe. Celles de Rabat portent toujours leurs noms. Rue Shalom-Zaoui, rue David-Cohen... Plus un seul juif n'habite ici. Ceux qui résident encore dans la capitale du royaume se sont éparpillés en ville. Mais c'est surtout à Casablanca que l'on trouve le gros de la communauté.
En ce début avril, veille de Pessah (Pâque juive), l'heure y est à la fête. Voilà maintenant plusieurs jours que Marcelle Sebban et son amie Sarita Harrus (respectivement 83 ans et 94 ans) sont sur le pont. La première était professeur de mathématiques. La seconde, institutrice, a aussi voué sa vie à l'éducation. Elles et leurs maris symbolisent le rôle joué, au sein de la communauté juive marocaine, par les institutions scolaires de l'Alliance israélite universelle, cette société culturelle juive internationale fondée en France en 1860. Comme le rappelle Marcelle, « l'Alliance a amené l'émancipation par l'instruction. »
Né en Algérie, Emile Sebban, le mari de Marcelle, est arrivé au Maroc au lendemain de la guerre pour créer l'Ecole normale hébraïque de Casablanca, en 1946. Au programme, un enseignement moderne, hébraïque, français et arabe d'excellente qualité. « Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Nous n'aurions pas pu ouvrir cette école ailleurs. C'est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d'Afrique du Nord. A l'époque, nous n'avions pas conscience qu'elle allait massivement émigrer vers Israël, la France ou le Canada. » Aujourd'hui, l'école, située dans le quartier résidentiel de l'Oasis, compte encore 150 élèves.
Presque tous les enfants Sebban, désormais dispersés à l'étranger, y ont étudié. Et c'est pour les accueillir que Marcelle court les rues de Casa, où l'effervescence de la fête de Pessah est à son comble. La boucherie Amar ne désemplit pas. Idem pour la pâtisserie de Norbert Fahl. Les indigents de la communauté ne s'y sont pas trompés, faisant la manche alternativement en arabe et en français. Ouverte en 1945 par la grand-mère de Norbert, la maison débite meringues, biscuits secs et autres gâteaux kasher. D'autant que la boutique est mitoyenne de la synagogue Beth-El, l'une des trente synagogues de la ville. Construite en 1949 dans un style arabo-andalou, elle accueille les cérémonies officielles en présence des représentants de Mohammed VI. Tous les vendredis soir, on y bénit le roi et ce pays, dont la nouvelle Constitution stipule que l'unité « forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamiques, amazigh [berbère, NDLR] et saharo-hassani s'est nourrie et enrichie de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens ».
« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l'histoire de ce pays pour disparaître. » André Azoulay, conseiller de Mohammed VI
Alors, tout irait pour le mieux dans le Royaume chérifien ? Non. La communauté se réduit chaque jour davantage, et sa moyenne d'âge est élevée. Le pays va mal. Les islamistes « modérés » sont au pouvoir. Les inégalités sont criantes, la délinquance en hausse, et c'est sur ce terreau que prospère un islamisme radical à l'origine des attentats de Casablanca, en 2003. « Un juif, c'est désormais une abstraction. Non plus le voisin ou le cordonnier, mais celui qui est en Palestine et fait du mal », regrette le militant associatif antisioniste Sion Assidon (lire encadré ci-dessous).
On fait avec. D'autant que certains enfants reviennent au pays. « Après ses études en France, mon aîné a accumulé des stages payés une misère, raconte Norbert Fahl, le pâtissier. A Casa, il a immédiatement trouvé du travail. » Idem pour Yoav, le fils Amar, parti à l'étranger six ans durant, qui a ouvert une sandwicherie kasher mitoyenne à la boucherie de ses parents, fréquentée à 95 % par des musulmans.
« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l'histoire de ce pays pour disparaître », affirme André Azoulay, hier conseiller économique de Hassan II, aujourd'hui conseiller de son fils, Mohammed VI. « Pour en comprendre la réalité contemporaine et les ressorts, pensez à ce million de juifs marocains dispersés sur tous les continents et qui, génération après génération, ont su et voulu cultiver leur mémoire, affichant sans complexe la richesse de leur marocanité. »
Sion Assidon, lui, fait un rêve. « Au XII-XIIIe siècle, la dynastie musulmane berbère des Almohade, qui domina l'Afrique du Nord et l'Espagne, avait réduit la communauté juive à néant. Mais à peine ont-ils perdu le pouvoir qu'elle renaissait de ses cendres. Avec un peu de chance, l'histoire pourrait se répéter... »
A Casa, le musée du judaïsme
Elle arpente les allées des antiquaires des médinas. Alpague un vendeur. « Quoi, tu vas vendre ce manteau de Torah aux Américains ? On ne nous donnera même pas de visa pour aller le voir. Honte à toi ! » Zhor Rehihil, conservatrice du musée du Judaïsme marocain – le seul musée juif du monde arabe –, voit son énergie décuplée lorsqu'il s'agit de se battre pour son établissement, fondé par Simon Levy en 1997. L'institution, nichée dans un ancien orphelinat, paraît bien petite au regard des musées occidentaux. Elle n'en est que plus forte, parce qu'elle raconte aux Marocains leur propre histoire à travers une poignée de trésors. Comme cette extraordinaire estrade de lecture de la Torah du XVIIIe siècle, couleur vert d'eau, en bois, dénichée dans les sous-sols de la grande synagogue Toledano de Meknès.
Juif et arabe à la fois
Juin 1967, avec la guerre des Six-Jours, de nombreux Juifs marocains plient bagage. Tous pourtant ne réagissent pas de la même manière. « C’est là que s’est forgée ma conscience politique », se souvient Sion Assidon. Lui est né en 1948, à Agadir. « Assidon est un nom berbère, dit-il. J’appartiens au Maroc. Je suis arabe, issu de la communauté juive. En 1967, j’ai été sommé de me définir. J’ai pris le parti des opprimés, les Palestiniens. » Assidon appartient à une longue lignée de Marocains, juifs, impliqués dans un combat citoyen pour leur pays. Ses aînés, alors communistes – emmenés par l’écrivain Edmond Amran El Maleh (1917-2010), l’ingénieur des mines Raphaël Scemama (1918-2012, né au Maroc mais de nationalité tunisienne), Abraham Serfaty (1926-2010) ou le linguiste Simon Levy (1934-2011) –, se sont battus pour l’indépendance. La génération suivante, souvent engagée à l’extrême gauche, a affronté Hassan II. Tel Assidon, torturé et emprisonné de 1972 à 1984. Il anime, depuis 1996, Transparency Maroc, l’association qui lutte contre la corruption des pouvoirs publics.
12/5/2012
Source : Télérama
Au cours de cette campagne présidentielle, le débat sur l'immigration n'a pas reposé sur un véritable diagnostic. Pire, les éléments fournis souffrent de graves inexactitudes, et les propositions qui en découlent ne peuvent que s'avérer inadaptées. L'idée d'une nécessité de réduire les flux a été acceptée sans véritable diagnostic. Regarder les choses de manière rationnelle permettrait de dessiner les lignes d'une politique économique de l'immigration et des migrations efficace et débarrassée de l'instrumentalisation politique.
Il est important de préciser les méthodologies utilisées pour mesurer les effets de l'immigration sur le marché du travail des pays d'accueil. D'abord il faut décomposer la structure par qualification des immigrés, en plus de la structure par âge pour comprendre leur impact sur les finances publiques. Ensuite il faut vérifier si les immigrés sont en concurrence ou en complémentarité sur les emplois qu'ils occupent par rapport aux autochtones. Enfin, l'immigration affecte aussi la consommation, la productivité... qui à leur tour affectent l'emploi et les salaires sur le marché du travail.
Plusieurs méthodes sont utilisées. On peut d'abord estimer l'effet sur le salaire (ou/et sur l'emploi) de la présence d'immigrés sur des marchés locaux du travail (ville, bassin d'emploi, région...) bien sûr en tenant compte des caractéristiques des travailleurs comme le niveau d'éducation, l'expérience, l'âge... Que ce soit aux Etats- Unis ou en Europe, les résultats de ces travaux concluent que l'effet négatif de l'immigration sur les salaires des natifs est extrêmement faible.
L'effet est encore plus faible en Europe qu'aux Etats-Unis. Bien sûr, cette méthode peut comporter des biais : on peut supposer que les immigrés se localisent plutôt dans les régions où les salaires sont les plus élevés (en Ile-de-France, par exemple). Certaines études recourent à des « expériences naturelles » : on place de manière plus ou moins indépendante de leurs choix les migrants et on observe ce qui se passe lors d'afflux massifs de migrants. Résultats : là aussi les effets sont marginaux sur les salaires ou l'emploi.
Une autre précaution à prendre pour ne pas sous-estimer ces effets est de corriger la possibilité que des travailleurs partent de la région où arrivent les migrants vers d'autres régions (migrations internes), ce qui pourrait compenser l'effet des immigrants nouvellement arrivés. Des études récentes utilisant cette méthode aboutissent avec cette même approche de « proportion de facteurs » a un impact modéré et positif sur le salaire des natifs aux Etats-Unis.
Ce résultat a été confirmé pour un panel plus large de pays de l'OCDE et pour la France par Javier Ortega et Gregory Verdugo, de la Banque de France, en 2011. Dans ce dernier travail, une augmentation de l'immigration de 10 % accroît le salaire des natifs de 3 %. Au total, la très grande majorité des travaux conclut à un effet relativement modéré, plutôt négatif dans les travaux plus anciens et plutôt positif dans les travaux récents.
Un autre résultat obtenu est que les immigrants ont en revanche un impact sur les rémunérations de ceux avec lesquels ils sont directement en concurrence, les travailleurs souvent issus d'une vague antérieure d'immigration.
14.05.2012
Source : : LE MONDE
C’est une longue et minutieuse chronique que livre Ha Jin. Elle se dessine en minces chapitres qui sont autant d’épisodes de la vie du couple formé par Nan Wu et son épouse Pingping, immigrés aux Etats-Unis, avec leur fils Taotao.
La narration, linéaire, colle au quotidien des Wu, au plus près de leur lutte pour "s’enraciner" ; par le travail bien sûr, par la scolarité de leur enfant aussi. C’est là une priorité, et les parents redoublent d’efforts pour qu’il n’intègre pas une classe réservée aux étrangers. Ha Jin décrit la rupture avec le pays d’origine, les distances maintenues avec les représentants de la communauté chinoise, le regard critique, amusé, sceptique, conquis sur la société américaine. La part aussi des frustrations et les transformations visibles, et intimes.
En quelques années, Nan accomplira "le parcours qui prenait une vie entière à la plupart des immigrés". Entre le "struggle for life" et le rêve américain, les Nan feront leur "trou" comme dit Marcel Detienne. Entre Boston, New York et enfin Atlanta, de petits boulots en petits boulots, d’emprunts en sacrifices, de capacités d’adaptation en illusions perdus, ils réussiront à ouvrir un petit restaurant (le Gold Wok) et acheter une maison en Géorgie. Nan, l’ancien étudiant a du abandonner la science politique et une improbable carrière universitaire pour les fourneaux, ce qui laisse d’heureuses odeurs de cuisine s’exhaler de page en page.
Sans être un réfugié politique, Nan n’a pas voulu retourner en Chine après ses études. Très vite, il s’est efforcé de "se délester du bagage de la Chine pour voyager plus léger, (…) devenir un homme indépendant". Nan largue les amarres, refuse de vivre dans le passé, de moisir dans sa communauté d’appartenance : "Il lui fallait trouver sa voie dans ce pays, vivre non pas tant en tant qu’expatrié ou exilé mais en tant qu’immigré". Autrement dit devenir citoyen de cette société américaine où le racisme se manifeste ici ou là, où l’argent est un "dieu", cette société obsédée par "les deux S" : "le Soi et le Sexe", intraitable pour les faibles, les "losers", une société multiculturelle et multireligieuse où la diversité s’expose aussi sous la forme des conversions et des bricolages identitaires.
Nan assistera à des rencontres, des colloques sur la Chine, il côtoiera, toujours sur la réserve, quelques cercles communautaires malgré les recommandations de Pingping. Il n’est dupe de rien des comportements des uns et des autres, des intellectuels dissidents, des artistes et autre vulgum pecus chinois. Sans illusions, il se tient à l’égard des représentants chinois, des associations relais et autres taupes. Intraitable, Nan n’est pas un homme de compromis et encore moins de compromissions. Et surtout, qu’on ne lui serve pas de vieilles lunes patriotiques : "La Chine n’est plus mon pays. Je lui crache dessus, à la Chine ! Elle traite ses citoyens comme des enfants crédules et les empêche constamment de grandir, de devenir des individus à part entière. Elle ne veut qu’une chose la soumission. Pour moi la loyauté ça marche dans les deux sens. La Chine m’a trahi, alors je refuse de rester plus longtemps son sujet. (…) Je me suis arraché la Chine du cœur."
Pourtant aux JO d’Atlanta, il se montre attentif aux performances des athlètes chinois, "il comprit qu’il ne parvenait pas à se couper affectivement de tous ces gens". Nan se situe au point de rencontre des deux pays, aussi, "pour voir clair dans ses émotions", il s’imagine la Chine comme étant "sa mère" et les USA "sa bien aimée" : si un conflit devait survenir, il devra "les aider à se comprendre, sans pour autant espérer qu’elles partagent un jour les mêmes opinions". C’est Camus chez les sino-américains.
Nan aime Pingping, mais sans passion. Bon père et bon mari, son cœur est tout entier à Beina, un amour platonique de jeunesse qui lui en fit voir de toutes les couleurs pourtant. Ainsi va la vie ! L’amour fantasmé est plus difficile à chasser de son esprit qu’un échec sans rappel ni retour. Entre les époux, l’ombre de Beina toujours s’insinue. Il recherche cette passion, convaincu qu’elle serait le moteur de sa force créatrice et poétique. Car gagner de l’argent n’intéresse pas Nan. Sa seule vraie passion est la poésie.
Tirailler entre ses responsabilités d’époux, de père et sa vocation, il doit apprendre à se débarrasser de ses "peurs" comme dit Faulkner, de ses doutes sur son travail. "Je ne dois pas vivre dans la passé, mais me concentrer sur le présent et sur l’avenir". Après bien des hésitations, il décide d’écrire en anglais malgré les avis contraires et définitifs d’une rédactrice en chef d’une revue de poésie. Il évoque la xénophobie et oppose le fait que "la vitalité de l’anglais résulte en partie de sa capacité à absorber toutes sortes d’énergies étrangères." Ces pages sur le cheminement créatif de Nan constituent aussi le sel de ce roman. Le livre se referme sur quelques uns de ses poèmes.
Professeur à l’université de Boston, Ha Jin émaille son texte de références à des poètes américains, à Faulkner et à Pasternak. La Liberté de vivre est son cinquième roman et le quatrième à être traduit en langue française (au Seuil) après La Longue Attente (2002), La Démence du sage (2004) et La Mare, (2004). La Liberté de vivre (paru en 2007 aux USA) est le premier récit de l’auteur à se situer hors de Chine et à plonger au cœur de l’immigration chinoise aux Etats-Unis.
14/5/2012, Mustapha Harzoune
Une vidéo de brutalité policière fait, en ce moment, le tour des réseaux sociaux grecs. On y voit des policiers casqués, assistés de badauds en survêtement, qui passent à tabac un immigré d’origine asiatique. Une scène qui rappelle davantage une agression de voyous qu’une intervention policière.
L’incident s’est déroulé dans la nuit du 3 au 4 janvier dernier, place Amerikis, dans le centre d’Athènes, mais l'information n'est sortie que récemment à la faveur de la publication d'une vidéo sur Internet. On y voit un homme qui se fait tabasser par des policiers casqués (membres de la brigade motorisée), aidés par des voisins. On voit ensuite des policiers accompagner l’homme vers leur voiture, toujours en le rouant de coups. Le tout sous le regard de quelques badauds...
La Grèce est l’une des principales portes d’entrée de l’Union européenne pour les migrants d’Afrique et d’Asie. Avec la crise et la montée du chômage, les ONG de défense des droits de l’Homme dénoncent une recrudescence des agressions subies par les migrants, afghans et pakistanais notamment, pris pour cible - entre autres - par des groupuscules d’extrême droite qui les accusent de voler le travail des Grecs.
Le parti ouvertement xénophobe Aube dorée, qui dit vouloir mettre tous les étrangers hors du pays, a remporté 21 sièges lors des élections législatives du 6 mai dernier.
"J’ai reçu des messages d’insultes de la part de sympathisants d'Aube dorée"
Nikos Soulis, réalisateur de films et documentaires, a filmé cette vidéo en janvier, mais il ne l’a publiée sur Internet qu’en avril.
« J’étais chez moi quand j’ai entendu des gens crier dehors. Depuis trois ans, je suis témoin de scènes de violences dans mon quartier. Alors, cette fois, j’ai décidé de prendre ma caméra, d’autant plus que je travaillais sur le sujet des réfugiés à cette époque.
Il s’agissait d’un homme d’origine asiatique que la police était en train d’arrêter… avec l’aide des voisins. Le type essayait de mettre le feu à une poubelle. Mais même après l’avoir menotté, ils continuaient à le frapper. "Ils", ce sont les policiers et les voisins, ensemble.
Je suis allé au commissariat pour témoigner de ce que j’avais vu. Les policiers m’ont dit que leurs collègues allaient être identifiés et qu’ils seraient rapidement punis [à la suite de la publication de cette vidéo en avril dernier, la police a affirmé qu'elle allait ouvrir une enquête administrative, NDLR].
Quand j’ai publié la vidéo, j’ai reçu plein de messages d’insultes sur mon blog. La plupart de la part de sympathisants du parti Aube dorée. Des personnes ont même tenté de rentrer chez moi en se faisant passer pour des policiers, pour me faire peur. Je suis retourné au commissariat pour demander à être protégé. Mais je soupçonne les policiers de voter à 50 % pour Aube dorée... Aujourd’hui, je fais profil bas dans mon quartier et je ne rentre jamais seul chez moi.
14/5/2012
Source : France 24
Si l’outil est utile, il est également suspecté de vouloir freiner le flux migratoire, en présentant la Flandre comme un territoire peu avenant.
« Cette brochure vous permettra de faire connaissance avec votre nouvel environnement » annonce d’emblée le kit d’intégration émis par le Communauté flamande . Mais une fois passée l’introduction, déboule, sur une trentaine de pages une succession de clichés, non seulement sur les citoyens flamands mais aussi, en filigranes, sur les pays d’origine dont sont issus les familles immigrantes, faisant passer au deuxième plan l’aspect ‘service’ de l’initiative. On reconnaitra d’emblée l’objectif respectable : éviter le repli sur soi de ces communautés en proposant un parcours d’intégration civique. Il y est fait référence aux nombreuses institutions qui se partagent l’aide aux nouveaux arrivants. La montagne de démarche à effectuer étant parfois kafkaïenne, les informations données à propos de Kind&Gezin, du VDAB ou autre Actiris, ne sont pas inutiles. Mais de là à prendre les gens pour des billes, il y a des limites...
Les témoignages des Flamands destinés à faire mieux connaître l’état d’esprit de la région sont grotesques. Au-delà d’un kit d’intégration, il s’agit d’un véritable « guide des bonnes manières » rappelant à qui veut l’entendre que le respect de l’autre, c’est bien, que « faire du mal à quelqu’un est punissable ». Et les exemples sont légion tout au long des 30 pages du fascicule : «Il est conseillé de faire connaissance avec vos voisins. Vous pouvez les aborder personnellement, ou les rencontrer lors d’une fête de quartier », «Les Flamands ne vivent pas dans la rue. Ils vivent principalement dans leur maison », «Les gens ne se rendent pas visite sans prévenir », etc. L’objectif est-il de dégouter les potentiels migrants vers la Flandre ? Une polémique qui donne l’occasion de se pencher sur la question des guides d’intégration en Belgique, et de tenter de faire émerger, de cette polémique stérile, une réflexion autour de la question de l’intégration en Belgique.
Agir dès l’étranger pour faciliter les démarches ou décourager les candidats?
La Flandre n’est pas la seule à tenter d’informer en amont : aux Pays-Bas et en Allemagne, des tests de langue, avec obligation de résultat, doivent être passés avant l’arrivée. En France, un test de maîtrise de la langue est organisé préalablement, dans le cas du regroupement familial. En cas d’échec, le candidat peut rejoindre le territoire français mais doit s’engager à continuer sa formation. Au Québec, le plan global d’intégration prévoit d’ « agir dès l’étranger » via des séances d’informations sur les valeurs communes à respecter au moment de l’arrivée au Canada, basées sur trois grands principes : le français est notre langue officielle, les femmes et les hommes ont les mêmes droits, les pouvoirs politiques et religieux sont séparés.
Chez nous, en Belgique francophone, pas de travail en amont : la brochure « Vivre en Belgique » a vocation à être diffusée auprès des migrants, à leur arrivée en Belgique. Par les communes, les bureaux d’accueil, les centres d’intégration ou les associations, alors que le document de la communauté flamande est distribué en amont, avant l’arrivée dans le potentiel pays d’accueil. Résultat : si l’outil est utile, il est également suspecté de vouloir freiner le flux migratoire, en présentant la Flandre comme un territoire peu avenant : il pleut, il faut travailler dur pour offrir une vie décente à sa famille, le contact humain est codifié, etc.
Officiellement, un seul et même objectif des deux côtés de la frontière linguistique : accompagner les premiers pas des migrants vers une participation à la société en temps que membre à part entière. Mais les deux approches diffèrent. Et l’association de l’initiative flamande à un cabinet NV-A pollue le débat. « La N-VA est pour une politique d’assimilation dans l’espoir de pouvoir construire une Flandre romantique homogène» expliquait ce week-end dans La Libre Belgique Ico Maly qui prépare actuellement une thèse de doctorat sur la rhétorique de la N-VA à l’Université de Tilburg. «Il n’y a pas beaucoup d’issues à cette impasse : ou on les décourage à s’intégrer, ou on les accepte quand même mais, dans ce cas, dit la N-VA, ils doivent devenir comme nous. »
La Communauté française se veut ‘moins polémique et plus efficace’
Le Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers) estime que les approches flamande et francophone de l’intégration sont fondamentalement différentes : la première centrée sur l’idée de parcours multidimensionnel et d’engagement réciproque, l’autre axée davantage sur la mise à disposition de services. L’intégration ‘à la flamande’ serait donc marquée par une démarche d’accueil plus globale.
Du côté de la Communauté française, le kit d’intégration réalisé en janvier 2012 est signé Fadila Laanan, Eliane Tilieux et Charles Picqué. Trois socialistes qui font face à l’initiative de Geert Bourgeois, ministre flamand des Affaires intérieures (N-VA), qui propose son « Migrer en Flandre ». Objectif commun : aider le nouveau venu à connaître la réalité qui l’entoure. Le chapitre consacré à l’Enseignement précise, par exemple, dans les deux fascicules, que l’école est obligatoire à partir de 6 ans mais que la présence en maternelle, dès 2 ans et demi, facilitera l’intégration de l’enfant dans son nouveau pays. La brochure de la Communauté française se contente de le ‘conseiller vivement’ et de donner les informations factuelles y afférant. La brochure de la Communauté flamande se fend d’inutiles ‘conseils’ du genre : « Les enfants doivent toujours être à l’heure à l’école ».
Au cabinet de Fadila Laanan, ministre de l’Egalité des chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on défend la démarche initiée côté francophone: « Le document ‘Vivre en Belgique’ est rédigé pour être lu par les primo-arrivants et leur entourage (en « français facile ») et leur être utile, et non pour faire de l’affichage et adresser un message sur une « identité nationale » qu’il serait caricatural de figer dans quelques lignes. Notre ambition est de développer complémentairement des modules de formation à la citoyenneté dans lesquels les valeurs et les normes sont abordées de front. Cette approche est moins polémique et plus efficace ».
Le politiquement trop correct peut-il étouffer le débat ?
Mais la polémique entourant la distribution de ce fascicule ne fait-elle pas passer au second plan l’aspect utilitaire de l’initiative ? Si l’on part du principe que celui-vise à amener les uns et les autres à mieux se connaître et à faciliter, par la suite, la compréhension des immigrés dans leur pays d’accueil, l’ensemble du document n’est sans doute pas à balancer aux ordures (qui sont ramassées une à deux fois par semaine selon un calendrier que vous pourrez obtenir dans la commune de résidence, précise le kit). L’aspect ‘normes & valeurs’ pose question mais est trop limitatif par rapport à l’ensemble du document. Le problème, ici, est l’association malheureuse entre normes sociales et normes juridiques. Si le tapage nocturne est juridiquement punissable et se doit d’être respecté, il est dommageable qu’il soit abordé sous l’angle : le Flamand aime le calme. Une dérive que la Communauté française a voulu éviter : « Nous avons voulu être informatifs plus que normatifs pour éviter toute forme de caricature, lorsque l’on sait que notre société est caractérisée par sa diversité» explique-t-on au cabinet de Fadila Laanan.
Au lieu de focaliser l’ensemble de l’attention médiatique sur les informations non-pertinentes reprises dans le fascicule, ne devrait-on pas en garder les éléments relevant, en oubliant, le temps de la critique, le fait que le ministre en charge soit un membre de la NV-A, peu connu pour ses valeurs humanistes ? La question du ‘vivre ensemble’ est réelle dans notre monde ultra-mondialisé où les chocs culturels sont permanents. Ces questions doivent être mises à plat. Le débat autour des questions d’immigration est rarement serein. Cette polémique n’échappe pas à la règle.
15/05/2012, Caroline Grimberghs
Source : Lalibre.be
Le mépris du peuple, comme des élites, pour les Noirs est une constante de la société marocaine. Une réalité trop souvent tue ou minorée. Alors, nous avons demandé à Bassirou de raconter son quotidien, des situations vues, parfois vécues, des humiliations subies, des violences sans fin. C'est un témoignage brut, sans fioritures qui nous renvoie une image guère flatteuse mais qu'il faut néanmoins regarder en face. Oui, de nombreux Marocains sont racistes. Le sujet est tabou. Mais le débat doit s'ouvrir...Suite
La vie des étudiants subsahariens au Maroc est de plus en plus précaire et alarmante. Ces derniers butent sur d'énormes difficultés financières allant du loyer, assez souvent élevé pour ceux ne logeant pas dans des cités universitaires, aux problèmes relatifs au transport pour ceux ne pouvant loger à proximité de leurs établissements…Suite
Le gouvernement autonome de Catalogne envisage de mettre en place un "mécanisme administratif" en vue de permettre aux immigrés sans-papiers de continuer à bénéficier gratuitement des soins médicaux, après la récente décision de Madrid de priver les étrangers en situation illégale de la Carte sanitaire.
La Catalogne "a la ferme volonté de faire en sorte que les immigrés qui n'auront plus droit à la Carte sanitaire, puissent bénéficier des soins médicaux qui leur ont été prodigués jusqu'à présent", a déclaré le conseiller catalan de la Santé, Boi Ruiz.
"Nous devons trouver un mécanisme administratif, alternatif à la Carte sanitaire", a souligné M. Boi lors d'une visite à un hôpital près de Barcelone (nord-est de l'Espagne), mettant l'accent sur la nécessité de faire preuve de "solidarité" à l'égard des immigrés en situation illégale.
Le responsable catalan a également précisé qu'il est en contact permanent avec la ministre espagnole de la Santé, Ana Mato, pour la convaincre d'introduire des modifications au décret interdisant l'octroi de la Carte sanitaire aux sans-papiers avant son adoption par le Congrès des députés.
Engagé dans une politiqué d'austérité sans précédent, le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy avait annoncé, en avril, que les sans-papiers n'auront plus le droit d'accéder aux prestations médicales gratuites en vertu d'un amendement de la Loi sur les étrangers qui sera présenté prochainement au Congrès des députés.
Le gouvernement catalan avait "déploré" cette décision "unilatérale" de l'exécutif central. Madrid "aurait dû prendre en compte les points de vue des communautés autonomes avant de prendre cette décision car ce sont elles qui accordent les soins médicaux", avait déclaré le conseiller catalan au Bien-être et à la famille, Josep Lluis Cleries.
Selon les médias espagnols, plus d'un demi-million de sans-papiers se verraient privés de la Carte sanitaire à laquelle tous les immigrés, justifiant d'un certificat de résidence municipale, pouvaient prétendre. En vertu de cet amendement, l'accès aux soins de cette catégorie d'étrangers, hors pays de l'Union européenne, sera limitée aux seuls cas d'urgence médicale (accident etc.), d'accouchement et du suivi des enfants en bas âge.
Les familles des immigrés, légalement établis en Espagne, n'ayant pas encore obtenu leurs papiers devront se contenter, elles aussi, de ce service minimum.
11 mai 2012
Source : MAP
La Conférence sur les Droits des migrants : Femmes migrantes et travailleurs domestiques, qui se tient dans la capitale kenyane avec la participation du Maroc, a le mérite de montrer que la dimension des droits humains dans les migrations contemporaines bénéficie de plus de considération de la part des principaux acteurs, notamment les décideurs politiques, les chercheurs et les militants des ONG, ont déclaré des participants à la MAP.
Initiée dans le cadre du Partenariat Afrique-Union européenne Migration, Mobilité, Emploi (MME), cette rencontre en tant que cadre de discussion des politiques des Etats membres offre l'occasion de réfléchir aux réponses politiques et aux meilleures pratiques de protection des droits des migrants.
C'est que les cadres de discussion, de dialogues et d'échange d'expériences ne peuvent que renforcer le soutien à la protection des droits des migrants dans l'élaboration des politiques de migration.
Dans cette optique et pour assurer une meilleure protection des femmes migrantes, les analystes relèvent un nombre de domaines importants où les législation sur le travail et la protection sociale pourraient être améliorées aussi bien dans les pays de destination que dans ceux d'origine.
Des suggestions ont été faites à ce sujet, afin d'améliorer le sort des femmes migrantes, telles que l'introduction de la protection légale et sociale pour les travailleurs domestiques et la libéralisation des règles d'entrée et de sortie des migrants, dans le cadre de la migration pour travail temporaire.
Pour de nombreux participants, la question de la migration des femmes mérite une analyse approfondie et des réponses politiques adaptées à la complexité du phénomène et des questions spécifiques soulevées. Pour preuve, notent-ils, plusieurs violations des droits des migrants sont, en effet, signalées par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains des migrants.
Ces violations sont perpétrées partout dans le monde et portent sur la criminalisation de la migration illégale, l'expulsion, la déportation, la traite humaine, la privation de liberté et le non accès aux soins de santé.
Une attention particulière devra donc être accordée aux femmes migrantes et aux travailleurs domestiques, car leur nombre va crescendo. En 2010, les estimations ont montré que 46,8 pour cent des 19,2 millions de migrants internationaux en Afrique étaient des femmes.
Engagées dans les services domestiques, les travailleuses migrantes restent le groupe le plus vulnérable parmi les travailleurs migrants et sont victimes de discrimination et d'abus sexuels et physiques commis par des agents et des accompagnateurs durant leur transit, soulignent des intervenants.
Ils font observer que dans les pays hôtes, beaucoup de femmes migrantes occupent des emplois relativement peu spécialisés dans les industries manufacturières, les travaux domestiques ou les secteurs des loisirs et souvent sans statut légal avec un accès limité aux services de santé.
Ces femmes et ces filles n'ont pas souvent connaissance de leurs droits, ce qui augmente ainsi leur vulnérabilité du fait de l'absence de mécanismes juridiques nationaux qui reconnaissent et protègent leurs droits , déplorent-ils.
Toutefois, les analystes reconnaissent qu'en réponse aux nombreuses allégations, les gouvernements ont déployé des efforts considérables pour une meilleure protection des droits des migrants, car étant convaincus que la majorité de la population migrante a été obligée de quitter le foyer natal du fait des conditions politiques, économiques et sociales difficiles. C'est dire que les droits des migrants restent toujours une préoccupation et un sujet de débat pour la communauté internationale.
C'est dire aussi que la rencontre de Nairobi a permis de renforcer la coopération entre l'Afrique et l'UE pour la protection des droits légaux, économiques, sociaux et culturels des femmes migrantes et du travail décent des travailleurs domestiques, en vue de l'autonomisation de leur contribution au développement dans le cadre du Partenariat MME.
La Conférence a entamé ses travaux, jeudi à Nairobi, avec la participation du Maroc qui y est représenté par M. Mohammed Baallal, responsable de la Coopération au Ministère de l'Emploi.
Elle réunit des représentants de l'Union africaine, l'Union européenne, des Communautés Economiques Régionales Africaines (CER) et des ONG et Organisations Internationales qui plaident pour les droits des migrants, ainsi que certains acteurs privés.
Deux jours durant, les participants ont eu un regard plus profond sur les droits des migrants, le cadre juridique et institutionnel régional et international, l'autonomisation économique des femmes migrantes et des travailleurs domestiques et les meilleures pratiques et les leçons apprises en Afrique et en Europe.
11/5/2012, Hamid Aqerrout
Source : MAP
La présidence de François Hollande doit marquer une « rupture avec l'approche sécuritaire de la politique d'immigration » dont la Cimade constate chaque jour les « conséquences violentes » pour les personnes qu'elle accompagne, ses répercussions sur l'ensemble de la société et sur le regard porté sur les étrangers, a déclaré vendredi cette ONG.
«La maltraitance dont sont victimes les personnes étrangères doit cesser. L'amélioration des conditions d'accueil et d'instruction des dossiers dans les préfectures et l'abandon des objectifs chiffrés en matière d'expulsion doivent être une première étape », prône également cette ONG en charge des droits des migrants, dans un communiqué remis à l'APS.
Elle appelle ainsi le président de la République française à prendre des « mesures urgentes », en mettant fin au placement en rétention des familles et aux expulsions de demandeurs d'asile en cours de procédure, quel que soit leur statut.
Elle interpelle également le président français à régulariser les personnes engagées dans le mouvement de grève des travailleurs sans papiers qui a débuté en octobre 2009 et garantir le droit au séjour des personnes étrangères gravement malades qui vivent en France.
Par ailleurs, dans l'attente d' « une réforme d'ampleur du dispositif», la Cimade considère il est « indispensable que les mesures les plus attentatoires aux libertés soient suspendues ».
Elle demande également à ce que les préfets « fassent usage de leur pouvoir discrétionnaire » dans l'application des dispositions relatives à la rétention administrative et à l'expulsion du territoire français introduites par la loi du 16 juin 2011.
«Ainsi les préfets doivent garantir un délai de départ volontaire, ne plus prononcer d'interdiction de retour sur le territoire français, limiter la durée de la rétention au temps strictement nécessaire à l'éloignement des personnes et respecter le rôle de la justice », a recommandé la Cimade.
Elle demande aussi l'abandon du principe du paiement d'une taxe lors de la demande de titre de séjour et que soient revus "les montants exorbitants de l'ensemble des taxes liées au droit au séjour des étrangers qui les poussent à rester dans la clandestinité".
D'autres thématiques telles que le droit d'asile, le droit de vivre en famille, la situation des détenus étrangers, "le régime d'exception appliqué en Outre-mer doivent aussi faire l'objet de consignes immédiates et de réformes", a encore suggéré la Cimade.(APS)
11 mai 2012
Source : APS
Le ministre libyen des affaires étrangères, Ashour ben Khayal a prévenu, samedi à Rome, contre une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine.
"Nous craignons une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine. Nous voulons lancer un signal, un avertissement à l'Italie et à l'UE pour qu'elles affrontent ce phénomène", a déclaré le chef de la diplomatie libyenne lors d'un point de presse au terme d'une rencontre avec son homologue italien, Giulio Terzi.
"Pour le moment la situation n'est pas si grave mais nous avons des indications que les choses pourraient empirer", a-t-il indiqué.
"Des immigrés africains sont arrivés à la frontière entre l'Egypte et la Libye: pour le moment, ils ne sont pas nombreux mais leur nombre pourrait augmenter", a-t-il averti précisant avoir fait part au ministre italien des affaires étrangères de la volonté de de son pays de collaborer sur ce sujet.
Terzi a indiqué, pour sa part, que l'immigration est un problème urgent qu'il faudrait affronter dans le cadre européen à travers un plan, soulignant qu'il allait évoquer ce thème, lundi à Bruxelles, à l'occasion du Conseil des ministres européens des affaires étrangères.
"Nous devons mettre en place rapidement les moyens financiers pour traiter ce problème, en partenariat avec le gouvernement libyen", a-t-il affirmé.
Le responsable italien a, par ailleurs, souligné que son pays soutient avec conviction le processus démocratique en Libye, mettant l'accent sur la nécessité d'un changement de cap dans les relations avec la Libye de la part de l'Italie et du reste de la communauté internationale.
Un ralentissement dans le processus de stabilisation de la Libye pour lequel le peuple a combattu et souffert serait inacceptable, a-t-il insisté.
12 mai 2012
Source : MAP
Un vibrant hommage a été rendu aux vaillants soldats marocains tombés au champ d'honneur pour la libération de la Belgique lors de la seconde guerre mondiale, à l'occasion de la commémoration, dimanche, du 72ème anniversaire de la bataille de Gembloux.
Lors des cérémonies organisées au "Mémorial Aymes" à Gembloux (40 km au sud de Bruxelles) et dans la nécropole de Chastres où reposent des centaines de soldats marocains ayant combattu aux côtés des forces alliées pour la libération de l'Europe du joug colonial totalitaire nazi et fasciste, les participants ont souligné, dans ces deux hauts lieux de souvenir, l'importance primordiale de cette commémoration qui perpétue une période mémorable de l'Histoire commune et de la mémoire partagée entre le Maroc, la Belgique et la France.
Les officiels belges, français et marocains ont saisi cette occasion pour mettre en exergue les énormes sacrifices consentis par les braves soldats marocains qui ont défendu au prix de leur vie la liberté de la Belgique, soulignant l'impératif de perpétuer le devoir de la mémoire historique partagée qui constitue un fonds patrimonial riche d'actes héroïques à travers lesquels se révèlent et se consacrent un certain nombre de nobles valeurs humaines et universelles, qu'il appartient à tout un chacun de préserver.
Ces cérémonies, qui ont été marquées par le salut des couleurs nationales des trois pays et le dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des soldats morts pour la libération de la Belgique, se sont déroulées en présence notamment du président de la Chambre des représentants belge, André Flahaut, du Haut Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération, El Mostafa El Ktiri, de l'ambassadeur du Maroc auprès de Belgique et du Grand Duché de Luxembourg, Samir Addahre, et de l'ambassadeurs de France à Bruxelles, Michèle Boccoz.
En marge de ces cérémonies, l'ambassade du Maroc à Bruxelles a organisé une rencontre entre responsables belges, français et marocains, et des acteurs de la société civile et de jeunes marocains établis en Belgique pour échanger sur le rôle fondamental qu'ont joué les soldats marocains à Gembloux où plus de 2.000 d'entre eux ont succombé pour la liberté et la paix en Europe.
"Il est important d'échanger avec les générations montantes sur les valeurs et les significations profondes de cette commémoration annuelle de l'anniversaire de la bataille de Gembloux et de perpétuer le devoir de mémoire pour que les sacrifices consentis par les soldats marocains ne tombent pas dans l'oubli", a affirmé M. Addahre à cette occasion.
Les jeunes marocains issus de l'immigration "doivent être au fait de ce que leurs aïeuls ont consenti comme sacrifice suprême pour la paix et la liberté dans les pays d'accueil et prendre conscience également que leur présence en Europe est légitime au regard de ce sacrifice", a fait savoir l'ambassadeur du Royaume.
Il est également important que "les Belges sachent que les Marocains ont défendu la Belgique et que si leurs pays est aujourd'hui libre, c'est grâce à ce sacrifice consenti par les soldats marocains", a-t-il soutenu.
Et de relever que l'organisation d'une telle rencontre constitue une manière pour éveiller les consciences sur les valeurs qui rassemblent aujourd'hui les peuples marocain et européen, à savoir l'amitié, la fraternité, la solidarité, le sacrifice et l'ouverture sur les autres.
Ces valeurs communes doivent impérativement être portées à la connaissance des jeunes et inculquées aux générations montantes qui auront à l'avenir la charge de les transmettre aux plus jeunes pour que le souvenir demeure, a-t-il insisté.
Pour sa part, M. Ktiri a indiqué que la commémoration de la bataille de Gembloux constitue une occasion pour mettre en avant les valeurs de patriotisme, du sacrifice et du sens du devoir, ainsi que les idéaux de la liberté, de la dignité humaine et de la coexistence que le Maroc a toujours défendus.
Le Haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération a mis l'accent sur les actes courageux et héroïques des contingents marocains à la deuxième guerre mondiale, notant les soldats marocains ont répondu massivement et spontanément à l'appel de feu SM Mohammed V l'invitant à s'engager aux côtés des armées alliées.
Il a fait observer, à cet égard, que ces soldats se sont distingués par leur héroïsme et leur bravoure en consentant d'énormes sacrifices allant jusqu'au sacrifice suprême, notant que le Maroc est en droit d'être fier de cette épopée écrite avec le sang de ses vaillants soldats et qui restera gravée à jamais dans l'Histoire commune du Maroc et de l'Europe.
13 mai 2012
Source : MAP
Ils n'ont pas osé aller en pélerinage en Tunisie par crainte du printemps arabe. Mais au Maroc, où les islamistes sont pourtant aussi au pouvoir, des juifs d'Israël n'ont pas eu peur de venir cette semaine vénérer leurs saints en toute tranquillité.
Comme chaque année, quelque 5.000 juifs --la plupart d'origine marocaine --sont venus de tous les coins du monde, et notamment d'Israël, pour rendre hommage aux 1.200 saints enterrés dans cette terre d'islam qu'ils "aiment", priant à l'unisson pour la "paix et la cohabitation entre les deux religions" au Moyen-Orient.
Le plus important des sanctuaires juifs au Maroc est celui d'Amran Ben Diouane, un saint vénéré qui repose depuis 250 ans au dessus des montagnes de Ouazzane (200 km au nord de Rabat).
"Mille saints reposent au Maroc, l'un des lieux les plus importants au monde avec un pélerinage qui dépasse les cinq mille personnes", explique Jacob Tordjamn rabin de Tanger (nord).
Le sanctuaire Amrane Ben Diouane, planté dans un cimetière juif, se dresse au milieu de plusieurs hectares d'oliviers.
Sous surveillance policière, son accès est autorisé aux seuls Marocains dûmement munis d'une autorisation délivrée par la communauté juive du royaume.
Sous une chaleur de 42 degrès cette semaine, un juif venu d'Israél sursaute quand on lui demande s'il prie aussi Dieu pour réconcilier Israéliens et Palestiniens.
"Mon frère que tu sois juif, arabe ou musulman nous voulons tous la paix, laisse moi prier", répond-il devant la tombe supposée être celle du saint Amran.
Le pèlerinage dans ce sanctuaire, commencé jeudi s'achève samedi soir après le Shabbat.
Durant ces cinq jours de prières, les pèlerins fortunés dorment dans de petites villas, les autres couchent dans des maisonnettes au toit de zinc.
Sous un immense olivier, ils défilent chaque jour, jetant des cierges sur un énorme bûcher allumé à même la tombe d'Amran Ben Diouan. "Un homme pieux, intègre, bienfaiteur, bon" lit-on sur une plaque ornant la façade d'une synagoque.
Au premier soir, un fidèle a fait la ronde offrant du whisky à gogo à l'assistance: "buvez mes frères, je commémore aujourd'hui la mort de mon père en souhaitant la paix", crie-t-il à tue-tête.
Près de lui, un juif orthodoxe, Mahmane Bittgoun "venu de Jérusalem" lance un son puissant à travers une corne. "C'est pour amplifier les prières et la bénédiction", assure-t-il. Les femmes l'encouragent en poussant des youyous.
Il s'arrête un moment de jouer sur cet instrument qui remonte à la nuit des temps, et invite l'assemblée à écouter sa conversation téléphonique établie par gsm avec des pélerins du temple Mirone, un saint enterré près de Tel-Aviv.
"Ils sont maintenant 130.000 pélerins à Mirone, ils vous saluent, prient pour vous et vous demandent de prier pour eux à travers Amran Ben Diouan", lance-t-il le front en sueur.
Un rabin Natan S. résidant à Beercheva (Israël) refuse de parler de politique. "Religieusement on prie pour la paix au Proche-Orient mais politiquement, je refuse de parler", dit-il coupant court à toute question sur le conflit.
Vers minuit, les pélerins s'en vont prier dans la synagogue d'en face sans oublier le "grand saint" Rabi Simon Baryoha enterré en Israël à qui "tous les juifs du monde rendent hommage cette semaine suivant le calendrier hébraïque".
Après la chaleur torride du jour et l'épreuve du pélerinage, rendue encore plus dûre à supporter à cause de la lueur des flammes et l'odeur piquante des bougies brûlées, les pélerins partent s'installer dans un immense restaurant pour festoyer au son de la musique.
La traditionnelle et étonnante cérémonie de vente aux enchères des bougies ponctue le repas.
La collecte, qui se chiffre à des millions d'euros, est versée dans une caisse pour la rénovation et l'entretien des sépultures des 1.200 saints juifs du Maroc.
12 mai 2012
Source : AFP
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