samedi 19 octobre 2024 07:24

Homophobie, racisme, course aux chiffres, sexisme: une ex-adjointe de sécurité (ADS), Sihem Souid, publie un rare réquisitoire dénonçant "omerta" et "discriminations" à la police aux frontières (PAF) service de pointe dans le contrôle de l'immigration.

Française d'origine tunisienne, aujourd'hui adjointe administrative à la préfecture de police de Paris, Mme Souid, 29 ans, explique dans un entretien à l'AFP "avoir subi ou vu tellement de choses graves" qu'elle "ne (peut) plus se taire".

Elle sait qu'elle s'expose à une révocation pour avoir enfreint le devoir de réserve, mais dit ne pas pouvoir "cacher plus longtemps des actes illégaux dont (elle a) été témoin".

"Je me battrai jusqu'au bout", lance-t-elle, car il faut briser l'"Omerta dans la police", titre de son livre (le 14 octobre aux Editions du Cherche-Midi).

Interrogés sur le livre, des syndicats de police se disent "prudents".

Par ailleurs l'ancien responsable de la PAF, le commissaire Alain Bianchi, mis à la retraite après avoir été écarté pour "abus de pouvoir", selon Mme Souid, qu'elle met en cause en termes virulents, nie ces accusations. Il a indiqué à l'AFP se réserver la possibilité de porter plainte pour diffamation.

L'éditeur de Mme Souid s'est entouré d'un luxe de précautions afin d'éviter les fuites. Il affirme même craindre une saisie. Celle-ci n'est pas à l'ordre du jour, a répondu à l'AFP la direction générale de la police nationale.

Le livre est une longue série de graves accusations contre une "minorité" de policiers, chargés du contrôle de l'immigration à la PAF.

L'ouvrage fourmille d'exemples dont l'auteur dit détenir les "preuves", mais non publiées en annexes comme prévu initialement.

Sihem Souid, entrée "par vocation" dans la police, s'est retrouvée ADS (anciens emplois jeunes de la police) à la PAF d'Orly -300 policiers sur plus de 7.000 en France - après un passage comme cadre à la Brink's (transports de fonds).

Mais la jeune femme déchante vite, confrontée, accuse-t-elle, à des cas de sexisme, maltraitance d'immigrés, homophobie, passe-droits de la hiérarchie, course effrénée aux chiffres.

"Le langage courant de la PAF, c'est +Je vais contrôler les bougnoules+ ou +Tiens, voilà encore un avion de nègres+", écrit-elle.

Elle cite le cas d'une femme venant de Brazzaville (Congo) interpellée car soupçonnée de clandestinité. Son mari est "victime de violences", elle se retrouve nue dans une cellule au vu de tous, filmée par un policier avec un portable.

Il y a dix expulsions illégales par semaine à Orly, affirme-t-elle, ajoutant que les victimes de "comportements discriminatoires" sont monnaie courante à la PAF d'Orly.

Mme Souid avait pris la tête d'une fronde judiciaire avec six collègues et porté plainte en 2008, notamment pour discrimination. Plainte classée sans suite en 2009.

Sihem Souid affirme avoir porté plainte devant un juge d'instruction et saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations, où son cas susciterait des "réserves", selon des sources proches de cette institution. Une "décision a été prise et va être notifiée aux parties", a simplement déclaré la Halde.

Source : AFP

L'Assemblée nationale a voté, mardi 5 octobre, au cours de débats animés qui se sont prolongés en séance de nuit, trois dispositions du projet de loi sur l'immigration qui ont fait l'objet de vives critiques des députés de gauche et de certains députés de la majorité.

Mesure d'éloignement des étrangers

Cette proposition du gouvernement qui vise à faciliter l'éloignement des étrangers, y compris les ressortissants de l'Union européenne, fait partie d'un ensemble de dispositions qui visent plus particulièrement les Roms. Pourront ainsi être reconduites dans leurs pays d'origine les personnes qui, autorisées à un séjour de moins de trois mois, "représentent une charge déraisonnable pour notre système d'assistance sociale". Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a fait valoir que sa proposition n'était que la transposition en droit français d'une directive communautaire.

Le député UMP Etienne Pinte a fait remarquer que cette directive prévoyait l'obligation, pour l'Etat, de prouver cette "charge déraisonnable" pour les séjours compris entre trois mois et cinq ans. "Le faire sur une période de trois mois serait contraire au droit communautaire", a-t-il estimé.

Droit de séjour des "étrangers malades"

Les députés de gauche et certains députés de la majorité se sont également opposés à la mesure visant à limiter l'accès au séjour aux "étrangers malades", que le rapporteur du texte sur l'immigration, le député UMP Thierry Mariani, avait fait adopter en commission le 15 septembre. M. Mariani a fait valoir que la notion de "non-accès effectif" aux soins dans le pays d'origine, contenue dans la loi Chevènement de 1998, était interprétée de façon "très généreuse" par le Conseil d'Etat, faisant peser une obligation "déraisonnable" sur le système de santé français.

Pour corriger cette "dérive", M. Mariani avait proposé de remplacer cette notion par celle d'"inexistence" du traitement dans le pays d'origine. Dans un souci de conciliation, Eric Besson a proposé de remplacer ce terme par le mot "indisponibilité". "C'est cynique, a lancé Martine Billard (Parti de gauche). Inexistence ou indisponibilité revient au même !" Le centriste Jean Dionis du Séjour, qualifiant la mesure proposée par le projet de "recul", a plaidé en faveur de "ces gens qui nous arrivent très malades". Le villepiniste Jean-Pierre Grand a, quant à lui, accusé le gouvernement de "porter une fois de plus atteinte à l'image de la France".

Les "mariages gris"

La mesure visant à punir les "mariages gris", qui prévoit sept ans de prison et 30 000 euros d'amende, a aussi suscité de nombreuses critiques. "Comment décidera-t-on qu'un étranger a volontairement trompé son conjoint sur ses sentiments ?", a demandé Etienne Pinte, soulignant que "certains couples mixtes sont déjà confrontés à un véritable parcours du combattant".

"Vous allez créer des situations inextricables", a renchéri le député socialiste Christophe Caresche, qui a fait remarquer qu'il serait "difficile, pour un juge, de prouver que la volonté matrimoniale d'un des conjoints était absente". Eric Besson a estimé normal que la pénalisation des mariages "gris" soit plus sévère que celle des mariages "blancs", où la fraude concerne les deux parties.

L'examen du texte sur l'immigration se poursuivra dans la journée de mercredi. Les débats devraient revenir sur une mesure transposant la directive européenne "retour", qui prévoit d'interdire l'entrée sur le territoire européen pendant deux à cinq ans à tout sans-papiers sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.

Source : Le Monde

L'exposition se tient du 7 octobre au 7 décembre au musée de Marrakech

Ils sont quinze artistes marocains venus du monde entier à exposer leurs œuvres au musée de Marrakech. Chacun son style et son empreinte, ils réunissent tous leurs œuvres sous le toit du musée de Marrakech, du 7 octobre au 7 décembre.

Après des années passées à l'étranger, ces quinze hommes et femmes marocains du monde se rencontrent lors de l'exposition «Résonances» organisée dans le cadre de la première édition de la foire internationale « Marrakech Art Fair ».
A l'origine de cette initiative, le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger qui présente pour la première fois au Maroc un grand nombre d'artistes marocains de l'étranger, tous reconnus ailleurs. Driss El Yazami, président du CCME explique :«cette manifestation confirme s'il en était encore besoin, l'extraordinaire ébullition de la scène artistique marocaine qui a connu depuis une décennie un développement significatif. Dans ce mouvement fécond, cette exposition témoigne aussi des mutations de l'émigration et de la création marocaine.»

Ce sont donc quinze artistes qui partagent leurs expériences et racontent leurs parcours en œuvres.

Photographies, peintures, dessins, installations et vidéos se côtoient dans le même espace pour dévoiler le vécu de chaque artiste, divulguer ses secrets et déclarer son amour pour son pays d'origine, un Maroc qu'il a porté dans son cœur et dans son âme au fil des pays parcourus, des villes visitées. Un pays qu'il n'a de cesse au fil des toiles et des créations. Installées dans le monde, les œuvres de ces créateurs qui n'ont émigré de nulle part, entretiennent avec l'origine une dynamique tenace et fertile, sans cesse renouvelée. Par le pinceau, l'appareil photo ou la caméra, ces artistes reflètent leur double appartenance à deux cultures différentes. Leurs œuvres, se présentent comme un pont entre deux régions, se faisant ainsi l'écho d'interférences créatives passionnantes entre le Maroc et le monde.

Inscrite dans une diversité sans limites, «Résonances» rassemble des créateurs de divers horizons. Ils se distinguent par la singularité de leur style et la pluralité de leurs parcours et leurs œuvres. Le commissaire de l'exposition, Brahim Alaoui explique « La convergence de destins de ces artistes ne doit pas masquer la pluralité des œuvres et des vécus. L'esthétique du métissage qui est la leur est avant tout le fruit de leur élaboration personnelle et de leurs trajectoires singulières porteuses de leur propre altérité. »

C'est dans ce contexte que l'exposition «Résonances» prend son sens. Présentant les œuvres récentes de quinze artistes contemporains issus de la diaspora marocaine, elle se veut un catalyseur d'expressions, certes enracinées dans une expérience personnelle, mais dont le propos s'ouvre de façon plus universelle sur le devenir de l'homme dans un monde changeant.

Passeurs d'art

Selon Brahim Alaoui, certains artistes d'origine marocaine, dont la sensibilité est marquée par ce tissage de liens culturels et affectifs avec la Méditerranée, ont choisi d'œuvrer dans l'entre-deux, de puiser leur inspiration dans leur double identité. Leur parcours individuel et leur talent les conduisent à penser l'identité et l'altérité – ici et l'ailleurs – comme facteurs d'inventivité. Ils contribuent à élaborer dans leur pays d'accueil la culture en devenir et jouent une sorte d'interface avec l'autre rive de la Méditerranée puisqu'ils participent, par leurs œuvres et leur présence sur les lignes frontalières, à la création de liens, à l'évolution de la pensée et à la transformation des mentalités. Ce jeu de miroirs permet ainsi au champ artistique des pays du Nord et du Sud de s'ouvrir à la différence et à la diversité des cultures.

Source : Le Matin

"Résonances" est l'intitulé d'une exposition d'oeuvres d'artistes marocains contemporains du monde, qui se tiendra du 7 octobre au 7 décembre au Musée de Marrakech, à l'initiative du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette manifestation artistique riches en couleurs, est organisée dans le cadre de "Marrakech Art Fair", première foire d'art contemporain marocain, indique un communiqué du CCME.

Ce sont donc quinze artistes marocains contemporains du monde, qui témoignent comme le souligne Driss El Yazami, président du CCME, "des mutations de l'émigration et de la création marocaines (...) et de ces identités plurielles, mixtes, assumées", qui prendront part à cet événement phare des arts plastiques.

La même source ajoute que la richesse des oeuvres, le nombre des créateurs et la diversité de leurs parcours font de cette exposition une avant- première.

Issus de six pays de résidence différents (France, Belgique, Etats-Unis, Mexique, Espagne, Pays-Bas),

Il s'agit des artistes: Aziza Alaoui (Mexique), Wafae Ahalouch El Keriasti (Pays-Bas, Allemagne), Chourouk Hriech (France), Charif Benhelima (Belgique), Fouad Bellamine (Maroc, France), Hicham Benohoud (France), Mohamed El Baz (Maroc, France), Lalla Essaydi (Etats-Unis), Mounir Fatmi (France, Maroc), Bouchra Khalili (France), Najia Mehadji (France, Maroc), Malik Nejmi (France), Abderrahim Yamou (France, Maroc), Ilias Selfati (Espagne, France, Etats-Unis), et Mohamed Ezoubeiri (Etats-Unis).

Ces artistes proposent au public des oeuvres sous différents supports : peinture, vidéo, photographie, dessin ou installation.

Au total, plus de 50 oeuvres qui, comme l'explique Brahim Alaoui, commissaire de l'exposition, "relient les deux cultures, se faisant ainsi l'écho d'interférences créatives passionnantes entre le Maroc et le monde (...) et mettent en évidence les correspondances géographiques, culturelles et émotionnelles dont se nourrissent ces créations ", indique la même source.

Institution nationale consultative et de prospective, le CCCME, de par ses missions de prospective et de conseil sur la question de l'émigration, encourage les initiatives permettant de faire connaître au sein des communautés marocaines le patrimoine culturel dans sa diversité ainsi que la création plurielle au sens large (littérature, musique, arts plastiques).

L'une des préoccupations premières du CCME est en effet l'élaboration d'une offre culturelle diversifiée et de qualité, qui permette d'une part de diffuser au sein de l'émigration les arts et cultures populaires, mais aussi la création contemporaine plurielle, et d'autre part de témoigner au Maroc même du dynamisme culturel des populations et des créateurs de l'émigration.

Le CCME contribue ainsi au renforcement de l'offre culturelle du Maroc par de nombreuses actions, entre autres, l'édition de CD de musique, la traduction et la publication d'Âœuvres d'auteurs marocains, le soutien aux manifestations culturelles des acteurs associatifs marocains dans les pays de résidence, et la présence des artistes marocains de l'étranger dans plusieurs festivals au Maroc.

Le CCME met en place durant le dernier trimestre 2010 deux manifestations de taille à savoir : l'exposition Résonances regroupant 15 artistes marocains du monde à Marrakech et l'exposition d'André El Baz, plasticien marocain vivant à Paris, en partenariat avec la Fondation ONA, à la Villa des arts de Casablanca, puis à celle de Rabat, en novembre 2010, lit-on dans le document.

Source : MAP

Parmi les structures qui visent le développement de la Formation et l’accès à la qualification des jeunes et adultes. L’Institut Émergences & Développement propose la création d’une École de la 2e Chance au Maroc sous le modèle du projet européen. L’Institut travaille sur l’orientation des jeunes et adultes vers les métiers du sanitaires et sociaux avec la création d’un organisme des métiers du Médico-Social avec des agréments européens. Les stagiaires auront l’opportunité de valider compétences par le biais de stages en France et Canada.

L’association a crée suite un réseau de femmes cadres d’Ile de France qui se mobilise dans l’accompagnement vers l’emploi et la création d’entreprises de femmes marocaines en situation d’handicap, et la mise en place d’une cellule de conseil et d’aide juridiques des retraités Marocains résidant à l’étranger….Suite

 

La mesure issue de la directive européenne dite "retour", prévoyant d'interdire le retour sur le territoire européen à tout sans-papiers sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, a été longuement débattue tard dans la soirée de mardi par les députés de l'Assemblée française…Suite

La délégation marocaine, composée des présidents des Chambres des représentants et des conseillers, respectivement M. Abdelouahed Radi et Mohamed Cheikh Biadillah et de parlementaires des deux chambres, a poursuivi, mardi à Genève, sa participation aux travaux de la 123ème Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) et Réunions connexes, qui se déroulent à Genève jusqu'à mercredi.

Intervenant lors de la réunion spéciale sur le thème "Migrations et développement", Mme Khadija Ezzoumi, membre du Groupe Istiqlal à la Chambre des conseillers a rappelé la tenue au Maroc en juillet 2006 de la Conférence ministérielle Euro-Africaine sur la Migration et le Développement et les recommandations sur lesquelles cette rencontre a débouchées et qui constituent, a-t-elle dit, une réponse appropriée à la problématique de la migration. Elle a fait savoir que cette problématique ne peut être traitée indépendamment du contexte économique général et sans tenir compte des exactions physiques et psychologiques dont sont victimes les migrants, particulièrement les enfants et les femmes.

Elle a relevé que le débat récurrent qui s'organise autour de cette question au sein d'instances internationales, d'associations et au sein de l'Union interparlementaire ne débouche pas sur des décisions et résolutions applicables sur le terrain, de sorte que ce débat s'avère infructueux.

Aussi, a-t-elle indiqué, le 4ème Forum mondial sur la migration et le développement qui se tiendra au Mexique en novembre prochain sur le thème "Partenariats pour les migrations et le développement humain: prospérité partagée - responsabilité partagée" se devra-t-il de poser les vraies questions concernant cette problématique.

Mme Ezzoumi a, d'autre part, évoqué l'injustice au niveau des salaires, du travail et du logement qui frappe trois millions de migrants marocains, dont plus de dix mille chercheurs dans les pays d'accueil.

Elle a, en outre, insisté sur le danger que représente l'immigration clandestine dans la région du Sahel et le trafic de drogue, d'êtres humains et d'armes et le développement du terrorisme qu'elle génère, faisant remarquer que le Maroc a pu, grâce à la coopération, réduire de 80 pc le flux des immigrés clandestins.

De son côté, Mme Latifa Bennani Smires, présidente du Groupe Istiqlal à la Chambre des représentants, a pris part à une Réunion-débat, dans le cadre de la 1ère Commission permanente de la paix et de la sécurité internationale de l'UIP autour du thème "Prévenir la violence électorale et assurer une transition politique sans heurt".

Mme Smires a mis en exergue les efforts déployés au Maroc pour améliorer, sans cesse, les mécanismes conduisant à des élections honnêtes et de plus en plus transparentes. Elle a fait savoir que l'opération électorale est supervisée au Maroc par la justice aux plans local et national. Elle a aussi cité la neutralité de l'autorité et le contrôle du financement des élections.

Ces mécanismes, a-t-elle dit, sont opérationnels au Maroc et ont fait que l'ensemble des acteurs ayant participé aux dernières élections, ont reconnu que l'autorité était neutre et que la consécration de la probité des élections est sur bonne voie.

L'opération électorale au Maroc, a-t-elle ajouté, donne l'occasion de réviser et d'affiner les moyens qui permettent de garantir l'égalité des chances et la transparence, ainsi que la participation effective de tous les acteurs à la vie politique dans le cadre des institutions élues, le Maroc étant un pays pluraliste.

Mme Smires a, par ailleurs, signalé que la violence électorale est répandue dans les régions du monde qui détiennent les sources de richesse (énergie ou matières premières), stratégiques ou dans des entités disposant de la possibilité de l'unification dans le cadre national ou fédéral, soulignant que les interférences extérieures ont joué un rôle capital dans la division de ces micro-Etats.

La délégation marocaine comprend également M. Mohamed Ibrahimi, membre du Groupe socialiste (USFP) à Chambre des représentants.

Source : MAP

La Commission européenne et la Libye ont envisagé des actions communes pour lutter contre l'immigration clandestine, sans aborder leur financement, a annoncé mardi soir une délégation européenne de haut rang au terme d'une visite de deux jours en Libye.

"Nous avons signé un agenda de coopération qui couvre plusieurs volets à commencer par les racines de l'immigration, la surveillance des frontières et le combat contre le trafic d'êtres humains", a déclaré Cécilia Malmström, commissaire européenne chargée des questions d'immigration.

Selon un communiqué conjoint, la Libye et l'UE affirment être d'accord sur une "liste d'initiatves pour une éventuelle coopération", comprenant notamment "des mesures concrètes pour un système de surveillance des frontières", les problèmes liés à la mobilité et "le dialogue sur les réfugiés".

Mme Malmström a reconnu qu'il existait toujours des divergences sur la convention de Genève sur les réfugiés, que la Libye refuse de signer.

"Mais nous sommes d'accord pour travailler ensemble en vue de garantir les droits des plus vulnérables et la protection des réfugiés", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse conjointe avec son collègue chargé des accords de coopération entre l'UE et ses voisins, Stefan Füle.

Sur la question du financement, Mme Mamström a estimé qu'il fallait "d'abord étudier les programmes de coopération avant de parler financement".

Au sujet des 5 milliards d'euros par an réclamés par Tripoli pour "stopper définitivement" l'immigration clandestine à partir de ses côtes, elle a affirmé avoir évoqué ce chiffre avec les ministres libyens des Affaires étrangères Moussa Koussa et de l'Interier Abdelfatteh El Obeidi.

"Les deux ministres ont assuré que ce montant n'est pas destiné à la Libye seule mais à toute l'Afrique", pour favoriser le développement dans les pays d'origine, a-t-elle dit, affirmant que l'UE accordait déjà 5 milliards d'euros d'aide à l'Afrique et allait financer un programme de lutte contre l'immigration clandestine en Libye doté de 50 millions d'euros.

Les deux commissaires revenaient de la ville de Koufra, un no man's land situé à 2.000 kilomètres au sud-est de Tripoli, aux confins des frontières égyptiennes, tchadiennes, soudanaises et nigériennes, où ils ont visité des postes de surveillance de frontière et rencontré des migrants détenus dans le centre de rétention de la ville.

"Nous avons aussi pris connaissance des routes suivies par les contrebandiers et les immigrants et des difficultés de surveiller les frontières dans des régions désertiques dangereuses et nous avons discuté avec les autorités libyennes de l'assistance qui pourrait être apportée aux émigrés qui arrivent dans cette région au bout d'un voyage pénible à travers le désert", a déclaré Mme Malmström.

Les négociations entamées depuis novembre 2008 entre Bruxelles et la Libye en vue de la conclusion d'un vaste accord de partenariat, et qui peinent à ce jour à progresser, ont été également au centre des entretiens de la délégation européenne à Tripoli.

M. Füle a souligné la "volonté des deux parties de rattraper le retard" et de signer cet accord pendant la première moitié de l'année 2011.

Avec ses 1.770 km de frontières maritimes, la Libye qui partage plus de 4.000 km de frontières avec ses six voisins africains, est un pays de destination et de transit d'immigrés originaires notamment de l'est et du sud de l'Afrique, vers Malte ou Lampedusa (Italie).

Source : AFP

Agés de 17 ans, Youssef et Tahar sont les fils d'Atiq 8enchikar, journaliste et animateur à 2M, et jumeaux. Depuis l'âge de 7 ans, ils vivent à Amiens et passent toutes leurs vacances au Maroc.

Le Magazine VH les choisit pour rebondir sur le sondage effectué par le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) auprès de jeunes MRE sur leur intégration dans leur pays de résidence et leurs liens avec le Maroc. En bons jumeaux , leurs deux voix n'en font qu'une ...Suite

Dans le cadre de sa démarche de concertation avec la société civile, le Conseil consultatif a organisé une rencontre avec les associations des droits de l'Homme.

Dans le cadre du débat national lancé autour de l'élaboration d'un projet de loi visant la lutte contre le phénomène de la traite des personnes, le Conseil consultatif des droits de l'Homme a organisé lundi dernier à Rabat une rencontre de concertation avec les associations des droits de l'Homme autour du même sujet.

Cette rencontre tenue suite à une première réunion organisée en septembre dernier par le conseil avec les secteurs gouvernementaux et les institutions nationales concernées s'inscrit dans le cadre de la finalisation d'un projet d'étude que prépare le Conseil sur le phénomène de la traite dans le cadre de la mise en œuvre de ses prérogatives dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l'Homme. La première mouture du projet a été présentée lors de la dernière session du Conseil tenue durant le mois de juillet dernier.

D'après le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme, Ahmed Herzenni, le conseil a adopté une approche des droits de l'Homme participative et intégrée prenant en considération la réalité du phénomène, les efforts nationaux engagés dans la lutte contre ce dernier, ainsi que les moyens de coopération internationale, régionale et les expériences comparées dans ce domaine dans une optique visant à protéger la dignité des personnes.

D'après le même responsable, le phénomène de la traite des personnes est considéré par le CCDH comme une violation grave aux droits de l'Homme vu qu'il viole le droit global de l'homme à la vie, à la liberté et à l'émancipation et qu'il porte atteinte à la vie de l'enfant et aux femmes. Des principes que l'on retrouve également dans le protocole additionnel à la convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants.

Ce protocole définit la traite des personnes comme étant le recrutement, le transport, le transfert et l'hébergement ou l'accueil de personnes par la menace de recours ou le recours à la force où à d'autres formes de contrainte par enlèvement, fraude, tromperie, abus d'autorité ou d'une situation de vulnérabilité ou par l'offre ou l'acceptation de paiements ou d'avantages pour obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre aux fins d'exploitation.

L'exploitation comprend dans ce sens l'exploitation de la prostitution d'autrui ou d'autres formes d'exploitation sexuelle, le travail ou les travaux forcés, l'esclavage ou les pratiques analogues à l'esclavage, la servitude ou le prélèvement d'organes.
L'étude réalisée par le CCDH fait donc le point sur l'évolution du phénomène du trafic des personnes dans le contexte international et régional à travers des données statistiques.

Elle étale également les différents mécanismes et organisations internationales concernées et leurs actions ainsi que les multiples bonnes pratiques et expériences au niveau national en la matière.Le document fait état également de la situation au Maroc, des mécanismes mis en place pour lutter contre le trafic des personnes et formule des recommandations et propositions concernant deux volets, à savoir le cadre législatif et institutionnel.

Concertations avec les acteurs institutionnels

Il est important de souligner que le Conseil consultatif des droits de l'Homme a participé dans le cadre de la préparation de cette étude à plusieurs rencontres internationales sur la question de la traite des personnes et a pris connaissance des expériences réussies et des bonnes pratiques dans le domaine. Il a ainsi étudié les conventions internationales relatives à la question et considéré les statistiques et données existantes.

Le conseil a veillé également, dans le cadre de la préparation de cette étude, à s'ouvrir sur les différents acteurs gouvernementaux, institutionnels, politiques et de la société civile en vue de s'informer sur leurs propositions et leurs recommandations s'inscrivant ainsi dans le cadre d'une approche globale et participative visant à lutter contre ce phénomène sur le plan législatif et institutionnel.

Source : Le Matin

Pour justifier le durcissement de sa politique anti-immigration, le gouvernement prétend que l’évidence statistique permet d’établir un lien de causalité entre immigration et délinquance. Deux questions se posent. Est-ce que les données françaises permettent réellement de tester ce lien de causalité ? Quelle est l’évidence disponible dans les pays étrangers ?

Les économistes se sont intéressés aux questions de crime et de délinquance depuis Gary Becker. Selon ce dernier, s’engager dans une activité criminelle plutôt que dans une active légale résulte d’une comparaison entre lescoûts, les risques et les bénéfices des deux activités. Le modèle initial s’est depuis enrichi pour prendre en compte le rôle des interactions sociales entre individus comme les effets d’émulation («peer effects»). Cette approche a permis de mettre à jour l’effet statistique de l’âge, du niveau d’éducation, des opportunités sur le marché du travail, et de l’activité policière dans le risque de délinquance. En conséquence, établir le rôle causal d’un déterminant additionnel de l’activité délinquante - par exemple, le statut d’immigré - nécessite de contrôler les caractéristiques dont le rôle est déjà connu, comme l’âge ou le niveau d’éducation.

Les données fournies en France par les forces de police de gendarmerie sur des personnes mises en cause dans des crimes et délits ne donnent que trois caractéristiques démographiques : le sexe, le statut (majeur ou mineur) et la nationalité (étrangère ou française). Si on exclut les violations à la législation sur le séjour des étrangers, le pourcentage d’étrangers mis en cause est autour de 11 à 12 %. Un premier problème déjà soulevé est que le pourcentage d’étrangers ne peut être comparé au pourcentage d’immigrés dans la population française (6 %) puisque ce dernier chiffre ne se réfère qu’aux étrangers résidents en France.

Un problème plus fondamental est qu’en absence d’informations sur l’âge ou le niveau d’éducation, il est impossible de conclure que la nationalité joue un rôle additionnel dans la délinquance. Ce chiffre de 12 % peut refléter non pas la surreprésentation des étrangers dans la délinquance mais seulement leur surreprésentation dans des catégories d’âge, d’éducation ou de situation socio-économique qui sont associées à un risque de délinquance accrue. En conséquence le lien de causalité entre immigration et délinquance n’est pas établi en France.

Au contraire des données françaises, les données américaines permettent de contrôler les caractéristiques démographiques et d’éducation mais aussi de différencier l’origine des immigrés. Le fait majeur mis au jour par les économistes Kristin Butcher et Anne Morisson est que les immigrés ont des taux d’incarcération cinq fois moins élevés que les citoyens nés aux Etats-Unis qui ont le même niveau d’éducation. Ce fait s’explique non pas par le risque d’expulsion des immigrés condamnés mais par une sorte d’autosélection des candidats à l’immigration qui les rend moins susceptibles de commettre des crimes et délits. Les données américaines permettent aussi de mesurer la délinquance de la seconde génération d’immigrants. Le taux de délinquance de la seconde génération d’immigrants est nettement plus fort que celui de la première génération et équivalent ou légèrement supérieur à celui des citoyens de même niveau d’éducation et nés de parents américains.

Au Royaume-Uni, une équipe de recherche menée par Steven Machin a étudié les effets sur la délinquance de deux vagues successives d’immigration. La première vague, à la fin des années 90, correspond à l’afflux de demandeurs d’asile en provenance de pays en guerre (Afghanistan, Irak et Somalie). La seconde vague, à partir de 2004, résultait de la décision prise par le Royaume-Uni d’ouvrir immédiatement, à la différence de la France, son marché du travail aux nouveaux pays accédants à l’Union européenne (Pologne, Hongrie, etc..).

Les résultats de l’étude montrent qu’aucune des deux vagues n’a été associée à une hausse des violences contre les personnes. Seule la première vague fut suivie d’une légère hausse du taux d’atteinte aux biens (de 2,5 à 2,7 %). Au final, l’étude valide le modèle de Gary Becker : les opportunités de travail légal constituent un déterminant essentiel du niveau de délinquance. Les immigrants de la première vague eurent un accès difficile au marché du travail parce qu’ils devaient attendre longtemps la décision finale sur leur demande d’asile alors que ceux de la seconde vague furent rapidement intégrés.

Romain Rancière est chercheur à l’Ecole des Ponts et Chaussées et professeur associé à l’Ecole d’économie de Paris.

Source : Libération.fr

"La protection des droits humains aux frontières" est le thème d'une Conférence internationale organisée, mardi à Oujda, à l'Initiative de l'Association Beni Znassen pour la culture, le développement et la solidarité (ABCDS).

Les politiques migratoires, la protection des droits des migrants et des réfugiés aux frontières internes et externes de l'Europe, les politiques de rétention et d'expulsion, les alternatives citoyennes ou encore le rôle des sociétés civiles du Sud, sont autant de sujets soulevés par les intervenants.

La rencontre, qui a connu la participation de représentants d'Associations et de Réseaux nationaux et internationaux des pays du Sud et du Nord qui œuvrent notamment pour la promotion et le respect des droits fondamentaux des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés, a constitué aussi une occasion pour faire un état des lieux, échanger les expériences et engager une réflexion sur les actions et les efforts à déployer dans ce domaine.

Les intervenants, tout en estimant que les mesures exclusivement répressives ne peuvent stopper la migration, ont plaidé en faveur d'un véritable changement des politiques internationales dans ce domaine afin de consacrer le respect des droits fondamentaux de la personne et des obligations internationales découlant de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et des conventions et pactes internationaux.

Certains participants ont appelé au renforcement de la collaboration entre les différentes parties que sont les pays d'origine, de transit et d'accueil pour mieux résoudre les questions liées à l'immigration et assurer la protection des groupes vulnérables de migrants, loin des réflexes xénophobes et des mesures discriminatoires.

Ils ont, de même, mis l'accent sur le rôle que peuvent jouer les sociétés civiles pour "infléchir les politiques européennes" dans ce domaine et plaider pour des lois et des solutions concrètes qui préservent la dignité humaine.

"Les politiques européennes en matière d'asile et d'immigration sont très restrictives et sont conçues dans l'optique de limiter l'accès au territoire européen aux personnes qualifiées", a estimé Diane Kitmun, du Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) en France, dans une déclaration à la MAP, mettant l'accent sur "les conséquences de ces orientations au sein même de l'UE".

Après avoir rappelé que la migration est un phénomène planétaire, elle a indiqué qu'il faudrait "arrêter d'être dans cette logique d'immigration choisie et aller vers une politique de libre-circulation".

Les Associations de la société civile peuvent jouer un rôle important tant au niveau juridique que politique, a-t-elle noté, faisant remarquer que le GISTI agit sur ces deux aspects.

Source : MAP

 

Des Etats-Unis à l'Europe, partout le débat s'envenime autour de la religion musulmane et des menaces que fait peser l'islamisme sur les sociétés occidentales. Un terrain fertile pour les amalgames, les manipulations, l'exploitation des peurs. L'Express décrypte ce dossier. Sans tabous.

En théorie, le xxie siècle aurait pu être celui de l'Occident. A la fois civilisation et force géopolitique , il apparaissait en position de poursuivre son influence planétaire tout en conservant son attraction. Ses ennemis avaient été mis à terre, un à un, qu'il s'agisse de ses propres pulsions dévastatrices - l'idéologie fasciste - ou de son farouche adversaire du xxe siècle, le bloc communiste érigé par l'URSS. Certes, on a vu les tensions internes se multiplier depuis l'effondrement du mur de Berlin, notamment lors de l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, en 2003 ; le lien s'est néanmoins resserré, non sans débats, en Afghanistan. De même, la construction européenne a-t-elle suivi un chemin pour le moins chaotique et discutable ; mais elle a confirmé les atouts historiques accumulés par cette partie du monde, que François Mitterrand avait définie comme une "communauté de valeurs et de civilisation". Or c'est précisément cet héritage qui semble aujourd'hui menacé. Vraie ou fausse, cette perception ne cesse de gagner l'opinion, modifie les clivages politiques traditionnels et annonce une zone de graves turbulences pour les démocraties.

La supériorité des valeurs occidentales est d'un faible secours face à un faisceau convergent d'éruptions planétaires, que résume clairement Gilles Andréani, ancien directeur du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères : "Le populisme "néobolivarien" en Amérique latine, l'invocation des "valeurs asiatiques" en Asie orientale, des rémanences néo-impériales vaguement slavophiles en Russie, l'islamisme militant dans le monde musulman."

Cette dernière cause d'inquiétude est de loin celle qui engendre le plus de tensions. Des Etats-Unis à la Hongrie, il n'est plus un pays qui échappe à l'impression, diffuse mais tenace, que l'identité occidentale est confrontée à une sorte de défi géant lancé par l'islam, une simple religion, donc, laquelle n'a par essence aucune des caractéristiques d'une force unie ni aucune définition stratégique. Funeste amalgame, qui se fait au détriment de millions de musulmans anonymes, soucieux avant tout d'intégration mais pris en otages par une noria de groupuscules agissant pour le compte d'un islamisme affiché et conquérant. D'où une asymétrie consternante. Des imams face à la plus forte concentration de missiles jamais vue, des masses démunies opposées à la partie la plus riche du monde, des Corans et la charia contre un millénaire de droit séculier et deux siècles de démocratie individuelle : pour la première fois de l'Histoire, une spiritualité exogène se transforme en angoisse endogène.

Comment décrypter la part d'irrationnel et de réel dans cette frayeur collective, de nouveau entretenue par des rumeurs récurrentes d'attentats terroristes ? Depuis des semaines, les mises en garde gouvernementales se multiplient : Paris, Londres, Berlin préviennent ouvertement leurs populations respectives d'une amplification du risque. Washington vient aggraver l'inquiétude par une déclaration officielle d'un genre inédit : "Le département d'Etat alerte les ressortissants américains du risque potentiel d'attentats terroristes en Europe." Sans que le terrorisme islamiste soit nommément désigné, il est directement suggéré.

Le malaise va croissant si l'on en juge par la multiplication des signes. Et par le caractère transversal du problème : aucun pays, ou presque, n'échappe à la question de l'islam. Par un enchaînement dramatique, le positionnement des différents acteurs politiques par rapport à cette religion en vient à représenter le nouveau clivage des démocraties : non plus entre droite et gauche seulement, mais entre partisans de la tolérance et défenseurs de l'identité traditionnelle. Comme toujours, les règles du jeu politique amènent leur lot de simplifications, de radicalisations, de manipulations, d'exploitations.

Aux Etats-Unis, un projet de centre culturel comportant une mosquée, pourtant situé à une distance raisonnable de Ground Zero, sert de ligne de fracture entre républicains et démocrates offrant aux adversaires de Barack Obama un cheval de bataille électoral qu'ils ont tôt fait d'enfourcher.

En France, le débat envahit la scène publique de manière incessante dans un étonnant mélange d'arrière-pensées électoralistes et de réflexions de fond. L'islam "à la française", gageure des années 1990, a déserté le credo officiel. Mais Nicolas Sarkozy, qui a cherché à explorer une nouvelle voie en institutionnalisant la religion musulmane, n'a fait, paradoxalement, que "confessionnaliser" davantage le débat. Au moins a-t-il permis à d'autres voix de s'exprimer pour affronter certains tabous. Du côté de la "sarkophobie", on trouve Emmanuel Todd, pour qui une "islamophobie des classes pensantes et parlantes, intellectuelles et médiatiques" s'est répandue en France comme ailleurs en Europe. Dans Après la démocratie (Gallimard), Todd estime qu'"une laïcité désorganisée par la disparition de son adversaire catholique s'efforce d'en trouver un autre, en l'occurrence l'islam, perçu comme la dernière des croyances religieuses actives". Argument à prendre en considération.

En Grande-Bretagne, un autre ouvrage défraie la chronique en décrivant le fossé qui se creuse inexorablement. Auteur de Reflections on the Revolution in Europe. Immigration, Islam and the West (Doubleday), Christopher Caldwell présente l'islam comme une "supra-identité" et résume ainsi le sentiment des musulmans européens : "Même s'ils ne croient pas à l'islam, ils croient au camp islam." Pour Caldwell, les faits parlent d'eux-mêmes : en 2006, à Bruxelles, où 57 % des nouveau-nés sont musulmans, les sept prénoms les plus couramment enregistrés par l'état civil étaient Mohammed, Adam, Rayan, Ayoub, Mehdi, Amine et Hamza.

Presque partout en Europe, les tensions aboutissent à l'émergence de partis ou de formations qui ont en commun l'exploitation politicienne du rejet de l'islam. Après le référendum suisse sur les minarets, en 2009, la percée de Geert Wilders, aux Pays-Bas, comme le succès de l'extrême droite lors des récentes élections législatives en Suède, patrie de la social-démocratie et de la tolérance, confirment que l'émiettement des majorités dans les pays démocratiques et la multiplication des coalitions gouvernementales (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Italie...) offrent à un nouveau populisme antimusulman un terreau fertile. D'autant plus que l'Union européenne est parcourue de tentations identitaires réductrices, qui ont déjà abouti (République tchèque et Slovaquie) ou qui font peser une menace d'éclatement (Belgique, Espagne, Italie, Autriche, Roumanie).

Le pari: une synthèse entre l'islam de Mahomet et l'esprit critique

Peut-on encore oser un discours raisonnable pour éviter à la fois l'emploi du mot "islamophobie" (terme qui trouve son origine dans l'idéologie islamiste) ou, à l'opposé, celui d'"Eurabie" (né au Royaume-Uni en réaction au ghetto communautaire du "Londonistan") ? Peut-on éviter d'en arriver à un "occidentalisme" ascendant comme il y eut un "orientalisme" condescendant ? Oui, si l'on revient aux causes de la stigmatisation de l'immigration musulmane. Le parcours de millions d'hommes et de femmes issus de l'immigration est désormais lié au destin même de l'Occident. Avec plus de 20 millions de musulmans installés en Europe (dont 5 en France, 4 en Allemagne, 2 au Royaume-Uni), principalement concentrés dans les grandes villes, le visage des sociétés européennes subit une transformation inéluctable sous l'effet de deux facteurs décisifs, qui doivent échapper à la polémique.

Le premier tient au déclin démographique de l'Europe. En 2010, la population du Vieux Continent a dépassé la barre symbolique des 500 millions d'habitants, soit 1,4 million de plus que l'année précédente. Or ce faible gain, qui cache de fortes disparités (19 Etats membres de l'Union européenne ont progressé, dont la France, tandis que 8 autres ont reculé, comme l'Allemagne), est principalement dû à l'immigration : 0,9 million d'immigrés de plus, soit 60 % de la progression globale. Rien de bien alarmant en soi, puisque les flux migratoires vers l'Europe ont même tendance à baisser par rapport à 2007 en raison du ralentissement économique, mais l'accroissement naturel de la population européenne (différence entre le nombre de décès et de naissances) n'est, lui, que de 0,5 million. Conclusion : en cinquante ans, le rapport entre la contribution des naissances et l'immigration s'est inversé. A titre de comparaison, en 1960, l'ensemble aujourd'hui constitué par les 27 pays de l'Union enregistrait un accroissement naturel de 4 millions.

Le deuxième facteur tient à la part prépondérante prise par les immigrés originaires de pays de culture musulmane et à leur affirmation identitaire, qui se fait d'abord par ostentation religieuse. Par définition, le courant migratoire principal ne pouvait qu'être musulman en raison des disparités de développement et des liens tissés durant la période coloniale, qui, contrairement à un avis répandu, a coïncidé avec l'augmentation des flux de population vers le Nord. Ce qui pose surtout problème est le désir d'identification islamique, qui entraîne une attitude de plus en plus revendicative. Il en sera ainsi tant que l'islam d'Europe sera une continuation de l'islam tel qu'il est pratiqué dans les pays d'origine.

Le pari de l'avenir consiste à voir advenir une synthèse entre l'islam de Mahomet et l'esprit critique occidental, l'islam des Lumières, somme toute. C'est la voie étroite qu'explorent, à leurs frais, des penseurs courageux comme Abdennour Bidar ou Ayaan Hirsi Ali, purs produits d'un islam "objectivisé". L'émergence d'une voie musulmane affranchie du carcan de la charia et le passage de la loi religieuse à une spiritualité privée, tel est le dernier défi lancé à un Occident largement sécularisé. Ce n'est pas le moindre.

Car, à l'heure actuelle, pris dans les rets des écoles coraniques traditionnelles, les musulmans européens représentent une proie de choix pour les prêcheurs, accourus du Caire ou de Karachi, qui visent avant tout le pouvoir sur ces communautés déracinées. Pire encore, des Etats présentés comme alliés de l'Occident, tels que l'Arabie saoudite, financent à l'envi la construction de mosquées et la diffusion du wahhabisme, courant rigoriste farouchement opposé à la permissivité occidentale. C'est ainsi que la maladie de l'islam, cette mainmise de la religion sur toute la société et sur les comportements privés, se transfère à l'Europe.

La question de l'islam place autant les Occidentaux face aux musulmans que les pays arabo-musulmans face à leur propre devenir. Elle suppose non seulement des réponses intérieures aux sociétés européennes, mais aussi une évolution globale qui met en cause des régimes du Sud largement délégitimés, orfèvres du double langage à l'égard de l'islamisme. C'est tout le problème et il est de dimension historique.

Source : L’Express.fr

Un lycéen prénommé Mohamed, en stage dans la société de livraison Maximo à Tournes (Ardennes), a porté plainte pour discrimination contre la direction qui lui demandait de changer son prénom en Alexandre auprès des clients.

«Le directeur auprès duquel je me suis plaint m'a remercié comme si j'étais en tort. Ma dignité a été rabaissée», a indiqué le jeune homme de 19 ans, en terminale «comptabilité» au lycée professionnel Etion de Charleville-Mézières.

Il devait effectuer un stage d'un mois en tant que commercial dans la société de livraison d'alimentation à domicile. Son travail consistait à téléphoner à une liste de clients pour leur proposer des promotions.

Délit pénal

«J'avais préparé mon argumentaire ainsi : "Service clientèle, bonjour. Mohamed à l'appareil", quand le directeur adjoint est venu vers moi pour me dire : "Mohamed, ce n'est pas courant. Tu vas t'appeler Alexandre, ça passe mieux"», a expliqué le lycéen.

«Ça m'a choqué de la part d'un cadre, je suis français, né en France et je veux vivre avec mon vrai prénom comme tout le monde», a remarqué le jeune homme. Pour Xavier Médeau, son avocat, «on est en plein préjugé et en plein délire commercial, mais une telle atteinte aux droits fondamentaux ne peut être justifiée par des intérêts économiques».

L'avocat a rappelé que les faits constituent un délit pénal en évoquant un arrêt de la Cour de Cassation du 10 novembre 2009, qui stipule «que le fait de demander à un salarié de changer son prénom d'origine étrangère pour un prénom d'origine française est une atteinte à ses droits et une discrimination», a-t-il précisé. Contacté, le directeur de l'entreprise ardennaise n'a pas souhaité s'exprimer.

Source : Libération/ AFP

Assis dans sa petite chambre du foyer Adoma (ex-Sonacotra), Jamal déplie puis range méticuleusement les documents et courriers. Toute sa vie française douloureuse, son itinéraire chaotique du Maroc jusqu'à La Paillade, tient dans ces quelques écrits officiels.

En 1998, Jamal, 47 ans, travaille dans une société de nettoyage et obtient la nationalité française avant de tomber malade, gravement. Des troubles psychiatriques semblent lui tenailler le ventre et nourrissent ses angoisses, son état dépressif. Une expertise conclut à une invalidité de 80 %. Le projet de trouver un logement et de faire venir sa femme et ses deux enfants, restés au Maroc, s'avère progressivement beaucoup plus difficile à mettre en œuvre.

Aujourd'hui, presque dix ans après son interruption de travail, l'homme

a désormais le sentiment d'être « devenu prisonnier » de sa chambre, d'une situation en forme d'impasse. « Je pense beaucoup à ma famille. Maintenant, j'ai besoin de ma femme, je me sens isolé ici. Une fois, je suis resté deux mois sur mon lit. J'ai perdu 13 kg », explique-t-il alors que son état de santé ne s'est pas amélioré et exclut, selon lui, un retour vers les montagnes marocaines, où vit sa famille.

Depuis 2007, Jamal a entrepris de multiples démarches pour tenter d'obtenir un logement dans le parc social, la première étape indispensable pour envisager un regroupement familial. Sans succès. « Même mon médecin estime qu'il faut que je sorte du foyer, que ce sera mieux pour moi. » Son recours devant la commission de médiation du droit au logement opposable (Dalo) a également été rejeté, au motif, notamment, que sa chambre du foyer n'avait pas de caractère insalubre... Sollicitée, la conseillère municipale Amina Benouargha-Jaffiol s'est faite l'interprète de Jamal auprès des bailleurs sociaux mais sans plus de résultat qu'André Vezinhet, qui avait effectué les mêmes démarches. « Cela fait trois ans que je fais les renouvellements de dossiers. Rien ne bouge, je ne sais plus comment ça marche », regrette encore le résidant malgré lui. Au fil des mois, cette situation totalement « bloquée » a ému des responsables d'associations de La Paillade qui tentent, elles aussi, d'interférer pour lui trouver un appartement. Jamal conserve soigneusement chacun de leur courrier, dans l'attente qu'un rendez-vous s'achève enfin, sur une avancée positive. Il le dit à demi-mot : il ne se voit plus vieillir avec la maladie dans sa chambre de foyer.

Source : Midi libre

Un homme qui s'était filmé en train de brûler un exemplaire du Coran puis d'uriner dessus pour éteindre les flammes a été cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour incitation et provocation à la haine raciale, a-t-on appris mardi auprès du parquet.

Il risque cinq ans de prison pour ces images diffusées en direct sur internet puis sur des sites de partage de vidéo.

Cet homme de trente ans, sans emploi, "ne donne aucune explication particulière", a dit à Reuters le procureur adjoint, Gilles Delorme.

C'est Abdelaziz Choukri, délégué général de la Grande mosquée de Strasbourg, qui a prévenu les autorités lundi non sans avoir d'abord dialogué avec cet habitant de Bischheim, une ville de la banlieue de Strasbourg, dont les coordonnées apparaissaient sur les images.

"Il revendique son geste. Il dit qu'il n'est pas d'extrême droite mais qu'il est en France et qu'il peut brûler le Coran, comme il peut brûler le livre de Winnie l'ourson, sans être inquiété", a-t-il relaté à Reuters.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé qu'il allait déposer plainte contre l'auteur de ce qu'il qualifie de "gestes ignobles et honteux" et de "provocation lourde de conséquence".

MASQUE DE DIABLE

Le CFCM se dit dans un communiqué "profondément indigné par cet acte abject et inqualifiable qui constitue un véritable délit d'incitation à la haine, à l'intolérance et à la division, et un mépris total pour les valeurs de la République."

Sur cette vidéo que Reuters a visionnée, le trentenaire installé dans son salon se pare d'un masque de diable, le retire, déchire des pages du Coran, fait un avion avec l'une d'elles qu'il lance sur deux boîtes dressées comme les tours jumelles de New-York et finit par brûler le livre saint de l'Islam sur son balcon avant d'uriner dessus.

Selon Abdelaziz Choukri, d'autres vidéos du même auteur seraient visibles sur la toile, qui s'en prennent aux gens du voyage et aux juifs.

Le représentant de la mosquée avoue avoir hésité avant de donner une inévitable publicité à ces faits.

"Mais je ne veux pas que ces actes, qui sont extrêmement graves, soient banalisés. Il faut qu'il y ait une prise de conscience collective et qu'à un moment donné, toute la société se mobilise", affirme-t-il.

La révélation de ces faits est intervenue le jour même où le maire de Strasbourg, le socialiste Roland Ries, appelait à la mobilisation après une douzaine d'actes antisémites et antimusulmans, ainsi que l'incendie d'une église protestante, qui ont touché l'agglomération depuis le début de l'année.

"Nous demandons à tous les démocrates de former un front républicain à la fois de refus de l'inacceptable, et de promotion des valeurs citoyennes qui fondent notre vivre ensemble", réclame cet appel que les Strasbourgeois sont invités à signer.

Le CFCM appelle pour sa part "les musulmans de France à rester vigilants et à affronter cette série de provocations avec la plus grande sérénité."

Source : Le Point/Reuters

Le président allemand, Christian Wulff, a saisi l'occasion des célébrations du vingtième anniversaire de la réunification allemande, ce week-end, pour s'ériger en rempart contre la montée du populisme outre-Rhin. Alors que l'Allemagne est secouée depuis plusieurs semaines par une polémique virulente sur l'immigration, Wulff a présenté l'intégration des immigrés musulmans comme le prochain grand défi, établissant un parallèle avec la greffe entre les deux Allemagnes. Débarrassée du nazisme, puis du communisme, la nouvelle Allemagne réunifiée est un pays décomplexé qui ne doit pas oublier que la tolérance fait désormais partie de son identité, a lancé le président.

«Nous sommes un peuple. Cet appel à l'unité doit aujourd'hui être une invitation adressée à tous ceux qui vivent chez nous, a souligné Wulff. Le christianisme et la judaïté appartiennent sans nul doute à l'Allemagne. C'est notre histoire judéo-chrétienne. Mais désormais, l'islam aussi fait partie de l'Allemagne.» Il a fustigé le «débat nocif» lancé par Thilo Sarrazin, l'ancien haut fonctionnaire de la Bundesbank poussé à la démission après la publication de son livre choc L'Allemagne court à sa perte, dans lequel il lance des attaques au vitriol contre les immigrés musulmans et défend ses théories sur un «gène juif».

Conservatisme trop tiède

Depuis la fin de la période nazie, l'Allemagne est restée longtemps vaccinée contre les sentiments populistes, alors même qu'ils fleurissaient chez ses voisins. Les partis néonazis n'ont jamais franchi la barre des 5%, qui leur aurait permis d'envoyer un député au Bundestag. La CDU, le parti conservateur d'Angela Merkel, rassemble un spectre assez étendu en partant du centre droit. Mais le débat provoqué par Sarrazin (SPD) a provoqué des divisions en son sein. L'aile droite de la CDU reproche à Merkel d'avoir condamné Sarrazin, en rejetant hâtivement son constat sur l'immigration.

Cela fait plusieurs mois que la droite de la CDU se plaint du conservatisme jugé trop tiède de la chancelière et d'options «trop libérales», qui seraient responsables de la perte de vitesse du parti. Estimant que la bataille se menait au centre, Merkel a négligé cette frange de l'électorat depuis sa campagne électorale de 2009. Rechignant à mettre la main à la poche pour sauver la Grèce de la faillite, la chancelière avait finalement cédé, cet été, en imposant des conditions drastiques. Le sauvetage de la Grèce avait déclenché une vague populiste aux accents eurosceptiques et nationalistes. Plusieurs élus de la CDU sont sortis de leur réserve, portés par la vague de soutien populaire aux thèses de Sarrazin, qui sont rejetées en bloc par tous les partis politiques.

Orphelins du conservatisme

Ainsi, Erika Steinbach, égérie de l'aile droite de la CDU et présidente de la fédération des Allemands expulsés d'Europe de l'Est à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a soutenu très ostensiblement Sarrazin. Avant de s'illustrer en affirmant que la Pologne avait provoqué l'invasion d'Hitler en mobilisant ses troupes en 1939. Critiquée par la direction de la CDU, elle a démissionné de ses fonctions au sein du parti, en affirmant en avoir assez d'y servir de «caution conservatrice». La direction de la CDU s'est finalement résolue à la retenir, pour éviter qu'elle ne crée un parti rassemblant les «orphelins du conservatisme».

Le député berlinois, René Stadtkewitz, a franchi le pas. Exclu en septembre de la CDU pour avoir invité le héraut de l'extrême droite néerlandaise, Geert Wilders, à une manifestation à Berlin, il a créé son propre parti. Stadtkewitz défend la «démocratie directe» et fait de l'immigration son thème prioritaire. À Berlin, ce week-end, Wilders s'est fait acclamer par 600 Berlinois en affirmant qu'une «Allemagne pleine de mosquées et de femmes voilées n'est plus l'Allemagne des Schiller, Bach et Mendelssohn». Avant de fustiger la politique d'immigration d'Angela Merkel.

Selon les sondages, 55% des Allemands considèrent les immigrés musulmans comme un fardeau, jugeant par exemple qu'ils «ont coûté financièrement et socialement beaucoup plus qu'ils n'ont apporté économiquement». Ils sont 60% à donner raison à Sarrazin, dont le livre s'est vendu à plus de 600.000 exemplaires en moins d'un mois. Pour le politologue Gero Neugebauer de la Freie Universität de Berlin, «l'incertitude s'est répandue dans la société allemande avec la crise». «C'est toujours une bonne base pour ceux qui racontent aux gens que leurs problèmes peuvent être résolus avec des solutions simplistes, que les autres n'oseraient pas utiliser, comme jeter dehors les étrangers», affirme-t-il. Mais pour l'instant aucune figure suffisamment charismatique n'a osé s'emparer de la vague populiste, pour transformer l'essai dans les urnes.

Source : Le Figaro

Le taux de chômage est quatre fois plus élevé parmi les immigrants détenant un diplôme universitaire que chez les travailleurs nés au Canada, selon un rapport des Fondations communautaires du Canada.

Il indique qu'en 2009, le taux de chômage des immigrants au pays depuis cinq ans et titulaires d'un diplôme universitaire s'élevait à 13,9 %, contre 3,4 % des diplômés universitaires nés au Canada.

Le Canada accueille en moyenne plus de 240 000 immigrants par année. Les Fondations communautaires du Canada prévoient que d'ici 2030 l'immigration représentera la seule source de croissance de la population canadienne en raison du vieillissement de la population et du faible taux de natalité. Et dès l'an prochain, la croissance nette de la main-d'oeuvre reposera surtout sur l'immigration.

Mais les immigrants diplômés à l'étranger n'arrivent pas à faire reconnaître leur titre de compétence. Il existe peut-être des différences de qualité des titres de compétences étrangers par rapport aux titres de compétences nationaux, selon une étude de Statistique Canada. L'étude Immigants exerçant des professions réglementées précise que les professions réglementées sont régies par des organismes provinciaux de réglementation ou des associations professionnelles, et elles comportent des exigences très précises à propos des titres de compétences requis pour exercer la profession.

Monica Patten, présidente et directrice des Fondations communautaires du Canada, signale que la recherche démontre aussi que la situation des immigrants instruits se détériore sans cesse alors que celle des natifs du Canada se stabilise.

Afin de corriger la situation, Mme Patten croit qu'il faut miser sur des programmes d'intégration à l'emploi comme il en existe en Alberta. Des emprunts à des taux d'intérêt très bas leur sont offerts pour suivre des formations qui leur permettront de mieux s'adapter aux exigences du marché du travail canadien.

Le rapport des Fondations communautaires du Canada a été réalisé avec des données de Statistique Canada colligées dans 16 collectivités du pays.

Source : Radio-Canada/Presse canadienne

La Commission européenne a demandé à la Libye des engagements pour lutter contre l'immigration clandestine et a offert de financer des actions en faveur des réfugiés avec un budget de 50 millions d'euros pour la période 2011-2013, a annoncé mardi un de ses porte-parole.

Elle s'est en revanche refusée à tout commentaire sur les 5 milliards d'euros par an réclamés par Tripoli pour "stopper définitivement" l'immigration clandestine à partir de ses côtes.

Cette exigence formulée par le numéro un libyen Mouammar Kadhafi fin août lors d'une visite en Italie, a été renouvelée mardi par le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, lors d'entretiens à Tripoli avec la commissaire européenne chargée des questions d'immigration, Cecilia Malmström, et son collègue chargé des accords de coopération entre l'UE et ses voisins, Stefan Füle.

La visite des deux commissaires est "une étape très importante" dans les relations entre l'UE et la Libye, a assuré le porte-parole de Mme Malmström, Michele Cercone.

Elle a permis "d'ouvrir un dialogue sur les droits de l'homme et d'identifier cinq chantiers de collaboration: gestion des flux migratoires, protection internationale pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, mobilité avec la question des visas, gestion des frontières et dialogue pan-africain", a-t-il précisé.

"Les demandes financières de la Libye sont couvertes avec l'enveloppe de 50 millions d'euros", a-t-il assuré.

L'absence du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés dans ce dialogue pose toutefois problème, a-t-il reconnu.

"Le HCR a proposé à la Libye de signer un accord lui permettant de retourner à Tripoli et de visiter les camps de migrants. Nous appuyons cette proposition et nous espérons qu'elle sera acceptée", a-t-il indiqué.

Le fait que la Libye refuse de signer la convention internationale de Genève est un autre problème. La Commission souligne toutefois que Tripoli a signé la convention de l'Union africaine, qui contient des dispositions garantissant les droits des réfugiés et demandeurs d'asile. La Libye n'a toujours pas ratifié ce texte.

"On essaie d'aider la Libye à mettre en oeuvre cette convention", a expliqué le porte-parole.

"C'est un pas. Il faut en passer par là si on veut trouver une solution à long terme pour les migrants et les demandeurs d'asile", a-t-il souligné.

Des dizaines de milliers de ressortissants de l'Afrique sub-saharienne transitent par la Libye pour tenter de gagner clandestinement l'Europe via l'Italie et Malte .

Source : Romandi/AFP

L’association culturelle du Maroc en collaboration avec le service de politique sociale, sanitaire et du logement de la commune de Modèna organise un séminaire sur « la législation italienne sur l’immigration : entre sécurité et intégration. Parcours actuels et prospective future », le 09 octobre 2010…Suite

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