Dimanche dernier, les Suisses ont voté à une majorité de 57,5% l'interdiction des minarets. Cette votation a créé une grande émotion internationale, spécialement en France où la question vient percuter le débat sur l'identité nationale. Existe-t-il en Europe une recrudescence de la peur, voire de l'hostilité à l'égard de l'Islam? Cette votation est-elle le symptôme d'un malaise plus large? Les réponses de Gilles Képel, politologue français, spécialiste de l'Islam et du monde arabe, directeur de la chaire "Moyen-Orient Méditerranée" à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris. Dernier ouvrage: Terreur et martyre (Flammarion).
"Un malaise suisse avant tout"
Faut-il interpréter la votation suisse hostile aux minarets comme un rejet des musulmans?
Je crois qu'il faut se garder de toute conclusion hâtive. Il me semble que ce référendum révèle une question qui tient davantage à la crise identitaire que traverse la Suisse qu'à un rejet des musulmans ou à l'expression d'un racisme particulier. La Suisse est bousculée à différents titres. Elle reste isolée dans ses montagnes. Autour d'elle le monde bouge. L'Europe est le théâtre d'un vaste processus d'intégration et d'élargissement. La Suisse n'y participe pas. Les habitants de ce tout petit pays assistent impuissants à ce mouvement. Ils ont le sentiment qu'un nouveau monde est en construction et qu'ils n'y participent pas. C'est très angoissant. Ce référendum est le signe d'un malaise suisse avant tout. Le parti populiste UDC a parfaitement exploité cette peur et le symbole du minaret. Il devient une menace car il supplanterait le traditionnel clocher... L'ennemi devient tangible. Le minaret est sa baïonnette. On se souvient de l'affiche de François Mitterrand en 1981 avec un clocher justement, incarnation de la force tranquille et de la France éternelle.
Est-ce vraiment un problème helvéto-suisse? Dans ce cas, comment expliquer que ce référendum ait eu des résonances dans toute l'Europe
En Italie, la Ligue du Nord, un parti populiste également, a tenté d'utiliser à des fins politiques ce résultat et d'importer le débat chez elle. Je ne vois pas de crise ouverte en Europe. Je ne crois pas que nous nous orientions vers une interdiction des minarets. La France est un pays laïc. Il n'est pas envisageable d'y interdire les lieux de culte d'une partie de la communauté nationale. Ce serait d'ailleurs totalement inconstitutionnel.
L'Europe n'éprouve aucune peur vis-à-vis de l'islam?
C'est une représentation de l'islam qui fait peur. Celle qui est véhiculée par des médias à la recherche de spectaculaire. De même que l'on met en scène des monstres en tout genre car cela fait plus d'audience, on préfère présenter des groupes extrémistes plutôt que des musulmans que nous fréquentons quotidiennement et qui s'intègrent parfaitement au mode de vie occidental.
«La France est un pays laïc. Il n'est pas envisageable d'y interdire les lieux de culte d'une partie de la communauté nationale»
C'est la faute aux médias?
En partie seulement. Je pense effectivement que les musulmans en Europe doivent trouver le moyen d'exprimer ce qu'ils sont réellement. Pour l'instant, ils laissent le champ médiatique à ceux qui veulent faire de l'islam une arme politique. Ceux qui sont dans des processus d'intégration devraient prendre la parole au nom de l'Islam. Or comme ils ne souhaitent pas être réduits à cette identité islamique, ils ne s'expriment jamais sur ce sujet. Ils laissent ainsi le terrain aux salafistes qui appellent à porter le niqab, le voile facial, ou la burqa, qui militent pour deux sociétés parallèles, étanches entre les musulmans et les infidèles, ou à des groupes encore plus radicaux qui prônent le djihad sur Internet.
N'est-ce pas le rôle du Conseil français du culte musulman (CFCM) en France?
Ce n'est pas le rôle qu'il joue. Il n'en a ni les moyens ni l'ambition. Il fédère des groupes minoritaires et rivaux.
Vous aviez participé à la commission Stasi qui a proposé l'interdiction du voile à l'école. Pensez-vous qu'il faille interdire la burqa?
Je ne le pense pas. Il faut déjà savoir de quoi l'on parle. Il y a très peu de burqas en France, c'est le vêtement des femmes afghanes avec un grillage devant le visage. Nous connaissons surtout le niqab. Je ne vois pas quels moyens juridiques peuvent interdire le port d'un vêtement. L'atteinte à la pudeur?
Que pensez-vous du débat sur l'identité nationale lancé par le gouvernement?
C'est une question très intéressante dans un pays comme le nôtre qui est une terre d'immigration. J'espère cependant qu'il ne correspond pas à des préoccupations électorales en vue des échéances régionales. Ce serait dommage et dangereux. On l'a vu en Suisse, les partis populistes sont prêts à exploiter toutes les peurs.
Source : Le Journal du Dimanche
Du 17 novembre au 18 avril, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) à Paris présente «Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France». Une expo qui met l'accent sur la dimension artistique et intellectuelle de l'immigration, pour le plus grand plaisir des sens et de l'esprit.
Musique, littérature, cinéma, peinture et dynamisme intellectuel, social et politique. Voilà ce sur quoi insiste l'exposition originale «Générations» qui se tient actuellement à la CNHI. Pour la première fois, il s'agit de puiser au cœur même d'une histoire culturelle longue, complexe et souvent méconnue pour illustrer les émotions, l'imaginaire et le discours des Maghrébins en France. L'idée vient de l'association Génériques, créée en 1987 et spécialisée dans l'histoire et la mémoire de l'immigration, ainsi que dans la sauvegarde et l'inventaire des archives de l'immigration en France et en Europe par le biais d'activités aussi bien culturelles que scientifiques. Depuis 1992, Génériques a notamment réalisé l'Inventaire national des sources publiques et privées de l'histoire des étrangers en France de la Révolution française à nos jours, en partenariat avec le ministère de la Culture et avec l'appui de la Direction des Archives de France. L'objectif de l'exposition ? Retracer le processus d'enracinement de l'immigration depuis ses débuts - milieu du XIXe siècle - à nos jours, en mettant en avant le point de vue et les positionnements des populations concernées, de même que les itinéraires de personnalités et de personnages, sans oublier les dynamiques de conflit, de rencontre et de métissage.
Une scénographie originale. Pour ce faire, des sources étonnantes et variées ont été mobilisées : photos éblouissantes des Studios Harcourt, disques édités par la firme Pathé-Marconi, archives du ténor Mahieddine Bachtarzi, sons et images inédits de l'Ina, archives historiques de l'armée fournies. L'exposition se présente sous forme de ville-témoin, avec ses habitations et ses rues le long d'une sorte d'«avenue du temps», via des formes simples, sans exotisme, pour privilégier les contenus et mettre en valeur cette culture née de l'immigration maghrébine. Car pour le scénographe Pierre-Yves Chays, «le seul fait qu'elle soit là est déjà un événement». Une attention toute particulière est donc accordée aux supports culturels : morceaux de musiques et de chansons, extraits de discours, citations de poèmes et de récits de théâtre, affiches de films, documents audiovisuels. Sur le fond, l'exposition est structurée en six séquences suivant une progression chronologique : Fin XIXe siècle-1914 : La passion d'Abdelkader; 1914-1918 : La casquette et la chéchia; 1918-1945 : Les cheminements de la conscience, 1945-1962 : Idher-ed Waggur (Quand la lune paraît... Slimane Azem, 1955); 1962-1983 : L'exil blesse mon cœur, 1983 - .... : Cher pays de mon enfance. Selon Driss El Yazami, délégué général de Génériques, et Naïma Yahi, chargée de recherche à l'association, les points forts de l'exposition sont : «L'ancienneté de la présence maghrébine en France qui, contrairement à la perception commune, remonte au XIXe siècle», et surtout «la diversité des ressorts de l'immigration, réduite trop souvent à sa seule dimension économique. Celle-ci est évidemment centrale mais ne peut expliquer à elle seule l'ampleur des flux sur le siècle. Bien avant la sphère économique, l'institution militaire a joué un rôle déterminant dans l'enclenchement, le maintien et le renouvellement des vagues migratoires. Mais il y a eu aussi les arrivées des étudiants, des créateurs de toutes sortes, des exilés à la recherche de la liberté, etc... Il y a ensuite cette parole endogène des populations maghrébines de France qui court du tract au roman, de la pièce de théâtre à la chanson, du tableau de peinture à un film. Paroles belles et poignantes, plurielles, qui disent la révolte face à la colonisation et ses crimes, les affres de la séparation d'avec les siens, l'adhésion aux principes universels, la déception face aux promesses non tenues, la quête de la dignité et de l'égalité».1
L'historien Benjamin Stora insiste aussi sur le caractère novateur et les perspectives nouvelles qu'ouvre cette exposition : «Les études universitaires ou récits journalistiques sur l'immigration maghrébine en France ont jusqu'à présent trop souvent oscillé entre deux pôles : l'histoire sociale, avec les descriptions et analyses de l'exploitation sociale, et l'histoire politique, celle des organisations et des institutions [...]. Avec cette exposition, il est cette fois question d'une autre histoire, celle des intellectuels et artistes maghrébins vivant en France, du XIXe siècle à nos jours. [...] Le Maghrébin n'est pas simplement ce travailleur solitaire qui longeait les allées des cités ouvrières, il apporte aussi dans ses bagages des fragments de poésie ou des notes de musique du pays quitté qui, progressivement, viendront se diffuser dans la société d'accueil. [...] Dans toutes les résurgences du passé, les discours politiques servent à fabriquer des consensus lénifiants, avec une pratique mémorielle d'une trompeuse neutralité. L'exposition au contraire ouvre un champ d'investigation original dans la connaissance de l'histoire de l'immigration maghrébine [...]. Une histoire où tout affirme la nécessité d'un espace culturel et de création comme outil d'installation des familles immigrées dans la société française2».
Autour de l'expo. L'exposition offre par ailleurs un programme complémentaire très riche à travers une série de concerts (Kamel Hamadi, slam rock du groupe Harragas, hommages en musique à Ahmed Essyad et Lili Boniche), du théâtre («1962» de Mohamed Kacimi) et des événements littéraires (lecture de Kateb Yacine, festival Le Maghreb des films, table ronde sur «Les apports des auteurs maghrébins à la littérature française»).
Le cinéma n'est bien sûr pas en reste, avec la projection de plusieurs films : Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, Pépé le Moko de Julien Duvivier, Peut-être la mer de Rachid Bouchareb, Le thé au harem d'Archimède de Mehdi Charef, Mektoub de Ali Ghalem, Inland de Tariq Teguia, Reinette l'Oranaise, le port des amours de Jacqueline Gozland et Harragas de Merzak Alouache, en avant-première à l'occasion de l'ouverture du festival Songes d'une nuit DV.
Des conférences sont prévues sur les thèmes «Migrations et chanson française», «L'immigration coloniale est-elle singulière ?» ou encore «Abdelmalek Sayad et la sociologie française de l'immigration», ainsi que des colloques : «Chanson kabyle en France et mémoire de l'immigration (1930-1974)», «Les juifs dans les migrations maghrébines à l'époque moderne et contemporaine : spécificités, échanges et recompositions identitaires.»
Ce dernier événement se tiendra à Essaouira les 18, 19 et 20 mars en présence d'El Yazami, également président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), du conseiller du roi André Azoulay et du président du Conseil consultatif des droits de l'homme Ahmed Herzenni. 3 Une belle initiative à inscrire aux agendas.
Source : Le Journal
Le camp ressemble au désert qui l'entoure. Entre les alignements sinistres de préfabriqués, empilés sur deux étages, aucune trace de vie hors celle des dromadaires qui longent les clôtures grillagées. Jusqu'à ce qu'apparaisse le gardien, indien. "C'est fini, lance-t-il. Le chantier a fermé il y a trois mois. Ils étaient 1 500 ici, d'Inde, du Bangladesh, du Pakistan ou de Turquie : ils sont tous rentrés dans leurs pays." Ils ont quitté Dubaï en ayant à peine aperçu les tours de la ville au loin. Premières victimes de la crise d'un monde dont ils étaient tenus à l'écart.
Dans ce désert, à plus de 50 kilomètres des extravagances de la cité, l'émirat s'imaginait un avenir de centre de la planète. Autour du futur aéroport international Jebel Ali, des zones d'entreprises et des quartiers résidentiels devaient former Dubaï World Central, nouvelle ville d'1 million d'habitants. Le camp de travailleurs avait été installé par le constructeur turc BayTur qui, en coentreprise avec la branche BTP du coréen Samsung, devait édifier ici un palais des expositions. De ce projet, soufflé par l'explosion de la bulle immobilière, il ne reste qu'une immense carcasse d'acier, à quelques centaines de mètres des baraquements désertés par les ouvriers de BayTur.
Dans le camp d'à côté, qui appartient à Samsung, les trois quarts des effectifs ont aussi été renvoyés chez eux. "Les responsables leur ont dit qu'ils les feraient revenir dès que le chantier reprendra", affirme, sans trop y croire, un ouvrier bangladais. Ceux qui restent ont été réaffectés à un autre chantier délirant, celui de Palm Jebel Ali. Pour ce palmier de sable, tracé dans les eaux du Golfe, le groupe coréen a signé un contrat avec Nakheel, la société empêtrée dans sa surenchère de projets démesurés, à l'origine de la demande de moratoire sur la dette de sa maison mère, Dubaï World. Mais les ouvriers ne se font pas d'illusion : en bout de chaîne, ils paieront aussi les excès de cette compagnie. "Dans deux mois, au plus tard, le chantier sera aussi interrompu, dit l'un d'eux. On dit que cela fait neuf mois que Nakheel n'a pas payé Samsung."
Pour autant, ils ne se plaignent pas : leur employeur a continué à les payer, les repas ne sont pas déduits de leurs salaires. Certains espèrent, après l'ordre de départ, être recasés dans le dernier chantier local de Samsung, à Abou Dhabi. La plupart, toutefois, résignés à l'idée de devoir rentrer au pays, évoquent avec envie les ouvriers du chantier de l'aéroport qui, eux, continueraient à travailler.
Ceux-là ne se trouvent que quelques kilomètres plus au sud. Derrière une dune artificielle apparaît l'équivalent d'une petite ville, entièrement composée d'hommes, comme écrasée par la chaleur, la misère et l'ennui. Les alignements de "labor camps" y sont entrecoupés par des parkings de camions ou des dépôts de matériel, parfois des commerces d'alimentation ou des restaurants installés à la va-vite, et quelques mosquées en tôle. Des dizaines de milliers de petites mains de l'aéroport vivent là, toutes dans des "boîtes à loger" climatisées qui abritent chacune six personnes en trois lits superposés et une quinzaine de mètres carrés.
Les salaires varient selon les camps. Chez ETA Ascon, un groupe émirati, un électricien peut gagner 1 400 dirhams (255 euros) mensuels, un plombier 1 200, desquels il faut soustraire 160 dirhams pour la nourriture. Certaines revendications des grèves de 2007 semblent avoir été entendues : dans tous les camps visités, les ouvriers sont payés par virement sur leur compte et peuvent utiliser une carte. Mais partout, au mépris des consignes, les employeurs ont conservé l'habitude de retirer leur passeport aux travailleurs. Ceux-ci ne conservent que leur permis de travail.
Et, contrairement à ce que l'on croyait chez Samsung, la crise n'a pas épargné le peuple de l'aéroport. Le chantier s'est considérablement ralenti, ces derniers temps. Un quart des camps semble s'être vidé de ses occupants, dont l'un des plus importants, qui abritait, selon un gardien, 3 000 personnes avant que les contrats de travail soient brutalement interrompus, en février. Dans un autre, presque insalubre, les salaires ne sont plus versés depuis quatre mois. "On ne nous donne que des bons d'alimentation pour nous ravitailler", dit un ouvrier philippin qui attend la fin de son contrat dans l'espoir de trouver un meilleur employeur.
Plus loin, au bord de la route, un homme accroupi à l'ombre d'un bus, qui refuse de révéler sa nationalité et son employeur par peur d'être repéré, affirme que son choix est fait : "S'ils ferment le camp, je ferai tout pour ne pas rentrer. Je ne peux pas. Dans ma famille, ils attendent des cadeaux et de l'argent, et je n'ai presque rien gagné."
Il se dit prêt à rejoindre le nombre, sans cesse croissant depuis le début de la crise, de clandestins restés à Dubaï sans permis de travail. La plupart y ont été contraints parce qu'ils n'ont pu récupérer leurs papiers auprès de leurs employeurs. Beaucoup vivent de petits boulots chez des particuliers et, vulnérables, se retrouvent encore plus exploités que dans les camps.
Source : Le Monde
L'univers architectural italien avec des dimensions variées alternant éléments décoratifs divers a été savamment mis en scène dans l'exposition ''les architectes italiens au Maroc du début du Protectorat français à aujourd'hui'', dont le vernissage a eu lieu, jeudi soir aux anciens abattoirs de Casablanca.
Au premier contact avec l'exposition qui se poursuivra jusqu'au 10 décembre, les admirateurs de l'art acceptent spontanément de se laisser embarquer pour un voyage attrayant dans l'univers architectural italien, investi par des artistes de grande renommée, tels Aldo Manassi, qui avait construit les immeubles Tazi et Benaroche sur la Place du 16 novembre et l'immeuble du cinéma Empire, les frères Pediconi, concepteurs de l'école italienne de Roches noires, aujourd'hui transformée en centre de formation et Domenico Basciano qui avait participé avec Jean-François Zevaco à de grands projets tels l'aérogare de Tit Mellil. Ce dernier, âgé aujourd'hui de 98 ans, vit entre l'Italie et le Maroc.
Organisée dans le cadre du projet "Convergences méditerranéennes", par le Consulat général d'Italie à Casablanca, en partenariat avec l'association "Casamémoire'' et l'association "Dante Alighieri'' de Casablanca et l'Institut Italien de Culture de Rabat, l'exposition qui comprend une vingtaine de panneaux illustrés de cartes postales anciennes, d'anciens documents, de photos, de plans et de dessins, a pour objet la mise en valeur du patrimoine architectural de la capitale économique et de plusieurs autres ouvrages réalisés par des architectes italiens dans d'autres villes du Maroc, tels les stades de Marrakech et d'Agadir.
Elle vise également, selon le consul général d'Italie, M. Nicola Lener, à valoriser la contribution des ingénieurs, architectes et entrepreneurs italiens au développement du patrimoine architecturel de Casablanca au cours du XXème siècle. "Cette manifestation traduit la volonté du ministère des Affaires étrangères italien à valoriser le travail des architectes italiens, qui se sont adaptés au contexte architectural local en y apportant des touches et des modèles propres à leur terre natale'', a-t-il dit.
A rappeler que le nombre d'Italiens au Maroc avoisinait les 25.000 jusqu'au début des années 70. Aujourd'hui, ils ne représentent que 2.000 personnes, dont la moitié vit à Casablanca.
Le vernissage de cette exposition s'est déroulée en présence de l'Ambassadeur d'Italie à Rabat, M. Umberto Lucchesi Palli, du Consul Général d'Italie à Casablanca et de nombreuses personnalités du monde de l'art et de la culture.
Source : MAP
La crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration, révèle un sondage.
Selon un sondage réalisé aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas, la crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration. Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie. (Reuters/Andrew Parsons)
L'enquête, publiée jeudi, a été réalisée aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas.
Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie.
La moitié des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête supervisée par le German Marshall Fund, un groupe de réflexion américain, considèrent que l'immigration est plus un problème qu'une opportunité. Les sondés de cet avis étaient un peu moins nombreux l'an dernier.
"La crise économique n'a pas eu beaucoup d'effet sur le comportement moyen", observent les auteurs de l'étude. L'inquiétude au sujet de l'immigration n'a que légèrement progressé dans les pays dont la situation économique s'est dégradée l'an dernier.
Cette faible progression tient peut-être au fait que la crise a brutalement ralenti les flux migratoires, avance le groupe de réflexion. Elle est toutefois beaucoup plus importante parmi les sondés qui se disent proches du centre-droit.
COMPOSANTE "POTENTIELLEMENT BÉNÉFIQUE"
L'enquête montre de fortes disparités suivant les pays.
Français et Allemands souhaitent majoritairement laisser aux clandestins la possibilité de régulariser leur situation, alors que l'opinion contraire l'emporte en Grande-Bretagne et en Italie.
Les mêmes disparités apparaissent dans l'appréciation de l'action gouvernementale face à l'immigration. La plupart des Américains, des Espagnols et des Italiens la désapprouvent, tandis qu'une majorité d'Allemands, de Canadiens et de Néerlandais en sont satisfaits, tout comme 50% des Français.
L'Organisation internationale des migrations évalue à 214 millions le nombre d'immigrés dans le monde, ce qui représente 3% de la population totale.
"L'immigration est l'un des faits majeurs du XXIe siècle. Il s'agit désormais d'une composante essentielle, inéluctable et potentiellement bénéfique de la vie économique et sociale de chaque pays et de chaque région", lit-on sur son site internet.
L'Italie, qui a enregistré l'an dernier une hausse de 75% des arrivées par rapport à 2007, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, s'est lancée dans une opération de lutte contre l'immigration clandestine et la Grande-Bretagne a durci les contrôles dans les ports français, tout comme les Etats-Unis à la frontière mexicaine.
En France, en Espagne et en Italie, les trois pays méditerranéens concernés par l'enquête, une majorité juge les mesures d'aide au développement plus indiquées que le renforcement des contrôles aux frontières.
L'enquêté a été réalisée entre le 1er et le 17 septembre auprès d'un millier de personnes dans chacun des pays. La marge d'erreur est évaluée à 3%.
Source : L'Express.fr
Onze syndicats et associations appellent le gouvernement français à débloquer le dossier des 5.400 travailleurs sans papiers en grève depuis le 12 octobre dans une quarantaine d'entreprises.
Ils demandent notamment que le ministre du Travail Xavier Darcos, et non plus celui de l'Immigration Eric Besson, se saisisse d'un sujet qui a conduit le gouvernement à multiplier les annonces, sans vraiment bouger sur le fond.
"On a pas envie d'un débat idéologique. Ces travailleurs bossent ici, il faut qu'ils restent ici", a résumé Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, lors d'une conférence de presse commune.
Annick Coupé, de l'union syndicale Solidaires, a renchéri : "Nous ne lâcherons pas", a-t-elle dit.
Eric Besson a récemment publié une circulaire visant à clarifier les critères de régularisation des travailleurs sans papiers, ce qui pourrait, selon lui, régler la situation d'un millier d'entre eux.
Mais les organisations ne se satisfont pas d'un document "vide et flou" qui comporte à leurs yeux un document annexe sans valeur juridique.
"Est-ce, de la part d'un ministre qui a parlé de mariages gris, un droit gris ?", a ironisé le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois.
La circulaire "laisse une très large marge d'interprétation aux préfectures, dont l'arbitraire avait précisément été à l'origine du conflit", soulignent les cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires) et les six associations (Ligue des Droits de l'Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits Devant!!).
DÉSACCORD ENTRE DARCOS ET PARISOT
Tous jugent inacceptable que la durée du séjour soit fixée arbitrairement à cinq ans et que les Algériens et les Tunisiens soient exclus du champ d'application du texte.
Plus largement, les associations considèrent qu'il ne s'agit pas d'un problème d'immigration mais d'un conflit du travail pour des travailleurs que leur situation prive d'une partie de leurs droits.
Jean-Pierre Dubois a souligné le décalage entre les sondages montrant qu'une majorité de Français soutenaient les travailleurs sans-papiers et les positions du gouvernement, qui dit refuser toute régularisation massive.
"Les travailleurs sans papiers ont déjà remporté une victoire qui est celle de l'opinion publique", a-t-il dit.
Le président de la LDH a vivement reproché à Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, d'avoir prôné, selon lui, l'expulsion de tous les travailleurs sans-papiers. "Il sait très bien que c'est infaisable. Les travailleurs ont des droits dans ce pays."
La CGT, qui presse le patronat de se pencher enfin sur le dossier, menace de son côté de publier la liste des entreprises employant des sans-papiers. "Nous souhaitons rencontrer les employeurs et le Medef", a insisté Francine Blanche.
Xavier Darcos, le ministre du Travail, avait menacé de fermer les entreprises qui emploient les sans-papiers avant de préciser qu'il évoquait uniquement celles qui sont organisées autour de la fraude.
Laurence Parisot, la présidente du Medef, a estimé que ce dossier ne concernait pas les entreprises, mais l'Etat, qui doit "assumer la responsabilité de justice et de police".
Source : L'Express.fr
C'était prévisible. La polémique initiée en Suisse il y a quelques mois sur les minarets musulmans et sanctionnée par une votation à l'issue alarmante s'est désormais invitée en France.
Bien que chacun se plaise à affirmer que la question ne se pose pas chez nous, le fait est qu'on en parle de façon assourdissante, dans un contexte saturé par le débat sur l'identité nationale. Ce dernier, au lieu d'évoluer vers une interrogation sur les fondements du vivre ensemble, a plutôt tendance à brouiller les esprits en mélangeant immigration et identité, et en faisant de la menace de l'altérité le cœur de la question.
En France, il est aujourd'hui évident pour tout le monde - et les faits divers érigés en causes nationales sont là pour le prouver- que l'islam et ses expressions sont devenus une préoccupation centrale. La pérennisation d'une religion toujours assimilée dans l'imaginaire collectif, au mieux à la religion des « pauvres immigrés », au pire à une présence exogène illégitime, semble interroger partout en Europe.
Que s'est-il donc passé en Suisse ? Peur véritable et irraisonnée de l'islam? Xénophobie intempestive dans une confédération de cantons dont chacun se montre très sourcilleux sur son identité fédérale helvétique? Il semble qu'il existe une volonté largement partagée de maintenir la Suisse dans une identité historique chrétienne sur-imaginée, en refusant l'installation trop visible d'une religion réputée « concurrente » et agressive.
En cela, la Suisse est semblable aux autres pays européens, qui souvenons-nous, s'étaient longuement interrogés, lors de la rédaction de la Constitution Européenne, sur la nécessité de rappeler en préambule les « racines judéo-chrétiennes » de l'Europe. Interdire les minarets suisses au moment même où dans certaines régions d'Italie a été rendu obligatoire la présence d'un crucifix dans les salles de classes est plus que révélateur d'un malaise véritable.
L'initiative de la votation populaire suisse est venue, on le sait, d'une formation populiste de droite, l'UDC. Tous les autres grands partis, le gouvernement, les Eglises comme la communauté juive, ont dit leur hostilité à la demande d'interdiction de la construction des minarets. Cependant, plus de 57 % des votants ont écouté davantage les sirènes xénophobes que les autorités gouvernementales et religieuses du pays, sans forcément se rendre compte qu'un pareil vote entrerait en contradiction totale avec la prétention de représenter un modèle de démocratie et d'ouverture que ce pays a eu depuis toujours. En votant ainsi, les citoyens suisses savaient néanmoins très bien que la démocratie qu'ils aiment est une démocratie « entre soi », et qui est justement par excellence l'attitude qui étouffe nos sociétés aujourd'hui et les rend sourdes à la curiosité que devrait éveiller la présence et surtout la conscience de nos concitoyens dans leur altérité la plus apparente.
Alors certes, on dira qu'il ne s'agit pas de l'interdiction de la construction de mosquées, et qu'il peut y avoir des mosquées sans minaret. Mais le symbole du minaret est devenu un signe fort de reconnaissance chez les fidèles musulmans, et autoriser les mosquées en interdisant les minarets, c'est un peu comme autoriser les églises en interdisant les clochers, voire, les croix. Dans tous ces lieux de culte, l'on n'est guère « obligé » d'avoir autant d'ornements (croix, clochers, minarets, esplanades, piliers, et bien d'autres encore), mais les croyants ont besoin de cela, car il ne s'agit pas seulement de pratiquer sa religion, mais de « jouir » de cette pratique lorsque l'on se trouve dans un lieu de culte.
Les campagnes d'affichage qui ont été organisées ces derniers mois en Suisse en faveur de l'interdiction de construire des minarets n'ont pas fait dans la dentelle et n'ont pas craint de montrer un visage ouvertement raciste. On ne saurait oublier, par exemple, cette affiche représentant trois moutons blancs sur fond de drapeau suisse, dont l'un expulsait d'une ruade un mouton noir indésirable...
Passons sur les représentations caricaturales que l'on se fait parfois de l'islam et qui nourrissent des discours aux sonorités xénophobes, voire racistes. Revenons simplement à la question de la présence de l'islam en Europe, de son implantation, de sa patrimonialisation. Parce que finalement, les mosquées, les minarets ou les cimetières ne sont rien d'autre que le signe d'une inscription, d'un enracinement durable sur le sol européen.
La question que se pose l'Europe, c'est donc celle de l'adoption d'une altérité qui serait -qui est déjà- endogène et non plus exogène. Telle est la principale question. Elle est rendue d'autant plus polémique que l'on superpose aujourd'hui en France l'identité civique et politique d'une part, l'identité culturelle d'autre part. Il semble que l'on ne sait guère plus distinguer entre les deux, et ce n'est pas un hasard si le ministère de l'Immigration s'occupe du sujet de l'identité nationale.
L'identité nationale n'est pas un tabou, mais exige des précautions aujourd'hui largement ignorées. Le peuple suisse a le droit de se laisser bercer par les histoires légendaires qui racontent son passé. Mais la vérité de ce pays est autre chose que le geste héroïque de Guillaume Tell avec son arbalète. La Genève d'aujourd'hui n'est plus celle de Calvin. Comme les pays européens qui l'entourent et à la vie desquels elle participe de plus en plus, la Suisse est devenue une terre de mélange. L'islam fait désormais partie de sa réalité. Le nier, c'est refuser de s'accepter telle qu'elle est. C'est s'enfermer dans une identité rêvée, une identité sclérosée. Dans le monde qui est le nôtre, celui du « grand village planétaire », il est enfantin de croire que l'on peut exister en se définissant contre les autres, comme il est insensé de penser que l'on peut se réfugier dans des « cuirasses identitaires » pour mettre des frontières imperméables entre soi et les autres.
Les Français seraient tout aussi inconscients de croire que leur identité est un héritage du passé qu'il suffirait d'exhumer et de réaffirmer avec force de siècle en siècle. Car la France n'est plus ce que certains imaginent : en observant la société telle qu'elle est, on mesure en effet le décalage entre ce que la France est et ce qu'elle croit ou dit être. Une véritable distorsion apparaît entre l'existant (une France de plus en plus métissée), et la France telle que la rêvent certains français nostalgiques d'une société mono culturelle et mono confessionnelle. C'est de ce décalage que provient le trouble actuel qui met les citoyens dans une situation si inconfortable.
« Qui sommes-nous ? » Acculée par un agenda politique frénétique, toute la société se retrouve à devoir répondre ici et maintenant à une question très difficile, qui mériterait de prendre en compte toutes les nuances complexes qu'elle recouvre, et qui sont loin d'être à la portée de tous.
Plutôt que le « Qui sommes-nous » posé, il faudrait parler de « Que devenons-nous ? ». En effet, l'identité française, comme toute identité, a une dimension historique qui correspond à sa dimension narrative : notre histoire est celle que nous nous racontons.
Cette dimension narrative est essentielle, parce que de même que s'élargit nécessairement, au gré des mouvements humains, l'image que l'on a de soi, il faut élargir le récit que l'on fait de soi.
Certaines crispations identitaires n'existent que parce qu'ont été ignorés tous les récits dont nous ne voulons plus, que nous n'aimons plus. Aujourd'hui, le défi, l'urgence, la nécessité, est de les réhabiliter, mais en ne le faisant pas seulement dans une sorte de souci de reconnaissance. Il faut les réhabiliter dans le but de recréer le grand récit épique qui fonde tout destin national collectif. Il nous faut écrire un grand récit épique, de notre temps, prendre appui sur des moments capables de faire émerger un récit commun. Les récits inachevés doivent être repris autrement, et devenir ainsi des occasions pour nous de nous raconter autrement. C'est en ce sens que l'identité, en prenant appui sur un passé ouvert et pluriel, est porteuse de ponts jetés vers l'avenir.
Outre la dimension du récit, l'identité prend en compte la dimension de la mémoire. L'histoire de la France se raconte grâce à une polyphonie de mémoires qui l'ont traversée, et qu'il faut reconnaître comme parts d'une identité plurielle. Les Français ont passé à la trappe de l'oubli toutes les histoires venues se jeter comme des rivières dans le fleuve de cette histoire de France, pour parler aujourd'hui d'« héritage ». Il ne s'agit pas de dire que certains sont héritiers et d'autres non. L'identité suppose une éthique politique commune. Est héritier celui qui veut œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun.
Le défi aujourd'hui est de parvenir à élargir la mémoire française. C'est par cet élargissement de sa mémoire, dans laquelle la France ne peut que se reconnaître, qu'il sera possible de mettre en évidence son identité plurielle, et de l'accepter bien mieux qu'elle ne le fait aujourd'hui. Il serait urgent de redécouvrir ces cours d'eau venus se jeter dans ses méandres et qui peu ou prou participent de son importance et de sa grandeur. L'identité française n'est pas plus figée que l'identité des individus qui composent ce pays.
Enfin, c'est finalement aussi une question de promesse. L'identité nécessite de prendre appui sur le passé (mémoire, récits), mais elle doit être porteuse de promesses vers l'avenir. Alors, que se promet-on de bon et de juste à faire ensemble? Comment est-ce que nous allons nous projeter vers demain, ensemble? Pour autant, il est un fait que «ensemble » ne veut pas dire unanimement. Même si l'on n'est pas tous d'accord, ce dont chacun doit prendre conscience urgemment est qu'il est nécessaire cependant de construire ensemble, car nous n'avons pas d'autre choix. Ce qui importe, c'est seulement et surtout de travailler à la formulation de promesses valables pour tous et qui soient à hauteur des défis qui nous attendent. Et ils sont nombreux.
On ne le répétera jamais assez : est héritier celui qui a la volonté d'œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun, mais aussi ces promesses communes, et qui est disposé à élargir la surface de ce dont il va hériter un jour.
Source : Médiapart.fr
Claudine Attias-Donfut est sociologue, directrice de recherche à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV). Elle vient de publier, avec François-Charles Wolff, Le Destin des enfants d'immigrés, un désenchaînement des générations (Stock). Cet ouvrage rend compte d'une enquête menée auprès de 6 200 immigrés de toutes nationalités, âgés de 45 à 70 ans, qui ont également été interrogés sur le destin de leurs enfants. Ce travail bat en brèche un certain nombre d'idées reçues sur les immigrés et l'intégration scolaire et professionnelle de leurs enfants.
Vous montrez, dans votre enquête, que les enfants d'immigrés sont, en grande majorité, sur la voie de la réussite...
Effectivement. Les enfants d'immigrés réussissent bien à l'école, comparativement au reste de la population. Dans les catégories sociales les plus défavorisées, ils réussissent même mieux que ceux des autochtones. La migration joue un rôle d'aiguillon : le projet migratoire parental doit s'accomplir dans la réussite scolaire et l'intégration des enfants. Chez les immigrés, il y a un désir très fort de mobilité sociale, de s'élever au-dessus de sa condition.
Peut-on dire globalement que l'intégration des enfants d'immigrés est réussie ?
Si on prend le critère de la réussite scolaire, oui. Mais cela ne suffit pas, on le voit avec l'intégration professionnelle, où les résultats sont plus nuancés. Ainsi, parmi les diplômés, les enfants d'immigrés ont plus de risques de chômage. En revanche, il n'y a pas de différence entre les taux de chômage des enfants d'immigrés non diplômés et ceux du reste de la population dans la même situation.
Encore ne faut-il pas généraliser. Dans leur ensemble, les Portugais ont un taux de chômage inférieur à la population française. Notre enquête fait apparaître un taux de chômage un peu supérieur chez les Algériens et les Marocains, mais pas chez les Africains, les Tunisiens et les Turcs. Ce qui tend à montrer que le taux de chômage n'est pas nécessairement dû qu'à la discrimination : il peut aussi s'expliquer par d'autres facteurs, notamment par le choix de la filière suivie.
Quelle est la part des discriminations dans ces barrières à l'emploi ?
Le phénomène n'est pas aussi général qu'on le pense. Lorsque l'on demande aux personnes si elles ont eu le sentiment d'avoir été discriminées en fonction de leurs origines, une majorité répond "jamais". Ceux qui déclarent le plus souvent être discriminés, tout en restant minoritaires au sein de leur groupe, sont les Africains de l'Afrique subsaharienne, puis, dans des proportions équivalentes, les Maghrébins et les Asiatiques.
Le vécu de la discrimination n'est pas aussi répandu qu'on pourrait le croire, mais il est aussi parfois minimisé par les intéressés. Les jeunes, notamment, ne se vivent pas dans la victimisation. Il existe certes des cas de discrimination dure, pouvant aller jusqu'à des violences. Mais le vécu d'expériences positives, par le biais de rencontres avec des personnes tolérantes, contribue grandement à atténuer le sentiment global de discrimination.
Vous avez également enquêté sur le sentiment d'appartenance des immigrés de la première génération...
Le sentiment d'appartenance à la communauté française est important chez les immigrés de première génération même pour ceux qui n'ont pas acquis la nationalité française. Il n'est pas circonscrit à la citoyenneté, il est fondé sur la participation à la vie sociale, à la culture, à la langue.... La protection sociale est également un facteur important d'adhésion à la France, comme l'expriment les immigrés retraités : la reconnaissance d'une vie de travail par la perception d'une pension de retraite donne un sentiment d'appartenance à la société. Les valeurs de solidarité, de justice et d'égalité qui se jouent à travers la protection sociale sont de puissants facteurs d'intégration.
L'identité nationale ne se réduit donc pas au fait d'avoir la nationalité ?
Non, même si la carte d'identité renforce incontestablement le sentiment d'identité nationale. L'identité nationale n'est pas univoque, elle est polymorphe. Il y a plusieurs appartenances. Pour les immigrés de première génération, certains se sentent d'abord appartenir aux pays d'origine puis en second lieu à la France, pour d'autres, c'est l'inverse. D'autres encore, notamment parmi les Européens, se disent avant tout citoyens de l'Europe. Il est frappant de voir que l'adhésion à l'identité française est plus importante chez les immigrés non européens que chez les Européens. Ils aspirent fortement à participer à la communauté française.
Pour les enfants, en revanche, appartenir à la France va de soi. Etre intégré peut se jouer de différentes façons. Cela peut vouloir dire vouloir être reconnu au même type que n'importe quel autre Français. Ou être intégré sans être nié dans ce que je suis, dans ma culture d'origine.
Dans votre enquête, vous montrez que la grande majorité des immigrés ont le sentiment d'être sur le chemin de l'ascension sociale par le biais des générations qui leur succèdent. Deux catégories font pourtant exception, une partie des Algériens et des Noirs africains...
L'ascension sociale chez les Algériens est très nette. Ce n'est pas forcément le cas chez les Africains, du fait qu'une grande partie de l'immigration est issue des élites urbaines qui, une fois en France, ne retrouvent pas leur statut. Ce sont les seuls à avoir un taux d'ascension sociale plus faible que les autres immigrés. C'est en outre un problème pour l'Afrique, qui se vide de ses élites.
Algériens et Africains se rejoignent en revanche sur le sentiment de déclassement réel ou vécu comme tel, mais pour des raisons très différentes. Chez une partie des Algériens, c'est l'héritage de la guerre d'Algérie et des relations tourmentées entre la France et l'Algérie qui pose problème. Ce passé ne passe pas et suscite un ressentiment à l'égard de la France, le sentiment de ne pas être aimé.
Dans le cas de l'Afrique noire, les séquelles de la colonisation sont moins vives. Mais on observe un grand décalage dans les modes d'éducation et les structures familiales entre l'Occident et l'Afrique. L'éducation en Afrique est l'affaire de la famille élargie et du groupe : les parents n'ont pas le rôle exclusif de l'éducation. Le rapport entre enfants et adultes est très différent, soumis à une discipline stricte et un respect absolu des aînés. Les Africains sont scandalisés par la façon dont les jeunes sont éduqués en Occident. Pour les enfants, se retrouver entre ces deux modèles éducatifs peut être très perturbant.
Que vous inspire le débat sur l'identité nationale ?
Je doute de son opportunité. Lancer un tel débat implique que l'on vivrait une crise identitaire, ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas. Il existe certes des problèmes réels dans ce qu'on appelle les zones sensibles, et il est urgent de les résoudre. Mais on a tendance à les généraliser à tort à tous les immigrés et à leurs enfants, ce qui alimente les peurs. A trop insister sur les difficultés des immigrés, que ce soit pour les accabler ou pour les victimiser, on occulte la réalité de l'intégration, somme toute très banale, de la très grande majorité d'entre eux.
Il serait plus utile de débattre de notre modèle d'intégration. A mon sens, il faut tourner le dos à l'idée d'assimilation des étrangers, qui nie les différences et l'identité de chaque personne dans son appartenance. Il faut conserver l'esprit de l'intégration à la française en reconnaissant l'existence d'identités multiples. Améliorons l'enseignement de la langue française, préservons le creuset de l'école républicaine. Développons la participation à la société. Et en même temps, acceptons de reconnaître les autres religions, et la diversité de notre pays.
La France est un vieux pays d'immigration qui s'ignore. Elle est constituée de citoyens de toutes origines, qui en font sa richesse. Elle doit apprendre à le reconnaître, sans cécité sur ses origines, en acceptant la diversité de ces influences.
Source : Le Monde
Amnesty International a accusé jeudi Eric Besson de "détourner" hors d'Europe les demandeurs d'asile, alors que le ministre de l'Immigration affirme que les procédures de droit d'asile sont utilisées par des candidats à l'immigration.
M. Besson "est le champion de la défense de Frontex (l'agence européenne de surveillance des frontières); il cherche à détourner les demandeurs d'asile vers des procédures de renvoi en amont", a déclaré à l'AFP Patrick Delouvin, chargé des questions de l'immigration au sein sein de l'ONG.
"Il veut qu'il y ait des contrôles qui se fassent au plus près des pays de départ ou de passage (Libye, Maroc, Mauritanie) pour que les refoulements soient de plus en plus efficaces", a-t-il dénoncé.
Le ministre a confié mercredi à l'AFP sa volonté de s'attaquer à ce qu'il a qualifié de "supermarché" de l'asile politique, "une catastrophe absolue pour la tradition d'asile et pour l'espace Schengen" de libre-circulation au sein de l'Union européenne.
"Il est de plus en plus difficile d'arriver à la procédure d'asile" parce que "des systèmes dissuasifs sont mis en place" aux frontières, a confirmé de son côté le directeur général de France Terre d'Asile (FTA), Pierre Henry.
"Plus vous bloquez le guichet de l'émigration régulière et économique, plus il y aura des stratégies de contournement; il en va ainsi", a-t-il ajouté en contestant une hausse du nombre de demandes d'asile en Europe, passé selon lui de 400.000 dans l'Europe à 15 à 230.000 dans l'Europe à 27.
Entre 1954 et 1974, a-t-il encore dit, le nombre de demandeurs d'asile était en moyenne de 5.O00 "alors qu'il y avait des dictatures en Europe: Espagne, Grèce, Portugal".
Les ressortissants de ces pays "ne prenaient pas le chemin du contournement" de la procédure "parce qu'il y avait l'émigration économique", a-t-il observé.
Source : AFP
A l'heure de la controverse sur l'identité nationale, beaucoup feignent d'oublier que la France, depuis près de 150 ans, est une terre d'immigration. Au XIXe siècle, alors que ses voisins envoyaient des millions d'émigrants vers l'Amérique, la France accueillait déjà des travailleurs venus de toute l'Europe et cette politique s'est poursuivie tout au long du XXe siècle. Ce brassage qui a transformé en profondeur le visage de la France a fait de l'Hexagone l'un des pays les plus multiculturels du monde. La France, résume l'historien Gérard Noiriel, est ainsi devenue "l'Amérique de l'Europe".
Cette longue histoire a diversifié en profondeur l'origine des Français : selon les démographes Catherine Borrel et Patrick Simon, un quart des enfants de moins de 18 ans qui vivent sur le territoire français ont au moins un grand-parent maternel né à l'étranger. "La France, à la différence de ses voisins, est un vieux pays d'immigration, explique le démographe François Héran dans Le Temps des immigrés (Seuil, 2007). A de rares interruptions près, comme la crise des années 1930 ou le choc de 1974, elle accueille des migrants depuis le milieu du XIXe siècle."
En 1891, la France comptait ainsi plus d'un million d'étrangers venus de Belgique, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne ou de Suisse. "Ils seront rejoints dans l'entre-deux-guerres par les Polonais, les Russes et les Arméniens, écrivent Catherine Borrel et Patrick Simon dans Histoires de familles, histoires familiales (INED, 2005). La reconstruction et le décollage économique des années 1950 et 1960 verront les flux d'émigration s'intensifier." La France des "trente glorieuses" accueille alors des Algériens, des Portugais, des Marocains et des Tunisiens.
Au début des années 1970, alors que la crise pétrolière se profile, l'immigration de travail qui avait nourri les flux migratoires de l'après-guerre est rigoureusement encadrée : suspension de l'immigration des salariés, instauration d'une politique de retours volontaires (le "million Stoleru"), expulsion de ceux que l'on n'appelle pas encore les sans-papiers.
Sous l'effet de ces restrictions, les flux migratoires se stabilisent : la France compte 4 millions d'étrangers en 1982, 4,1 millions en 1990, 4,3 millions en 1999, 5 millions en 2006, soit entre 7,4 % et 8 % de la population française. Un chiffre étonnamment stable : contrairement à ce que l'on croit souvent, la proportion d'immigrés ne varie guère depuis le début des années 1980. Associée à un taux de fécondité record - le plus élevé de l'Europe des Vingt-Sept -, cette stabilisation des flux migratoires fait aujourd'hui de la France une exception par rapport à ses voisins. Selon Eurostat, l'immigration contribue à hauteur de 20 % à la croissance de la population française, contre 60 % en Irlande, 70 % au Danemark, 75 % en Belgique et... 86 % en Espagne ! "Dans l'Europe des Vingt-Sept, la croissance démographique est principalement due à l'immigration, sauf en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne", constate Giampaolo Lanzieri dans une note d'Eurostat.
Si l'immigration s'est stabilisée, son visage, en revanche, s'est transformé. Aux jeunes célibataires venus du Maghreb pour travailler en usine dans les années 1970 se sont substitués peu à peu des femmes et des enfants accueillis dans le cadre du regroupement familial. "Au fil du temps, les raisons de migration ont changé et, depuis 1974, elles ont essentiellement trait à des motifs familiaux", soulignent Olivier Monso et François Gleizes, dans une étude publiée en novembre par l'Insee. Les pays d'origine, eux aussi, se modifient : les immigrés viennent de terres de plus en plus lointaines, comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est.
Cette longue histoire de l'immigration française a donné naissance à un phénomène que la plupart de ses voisins ignorent : l'émergence de deuxièmes, voire de troisièmes générations d'immigrés. "Le reste de l'Europe, à l'exception de la Suisse et, dans une moindre mesure, de l'Allemagne fédérale, ne connaît pas au même degré ce phénomène, écrit François Héran dans Le Temps des immigrés. L'Angleterre a longtemps pratiqué des échanges intenses avec les pays du Commonwealth peu propres à stabiliser les secondes générations. Au sud de l'Europe, l'immigration est trop récente pour que le problème se pose."
Au fil des décennies, ces deuxièmes, voire troisièmes générations ont façonné en profondeur le visage de l'Hexagone, laissant croire à beaucoup de Français que l'immigration ne cessait de croître. Selon les travaux de Catherine Borrel et Patrick Simon, la France comptait ainsi, en 1999, 4,5 millions de descendants d'immigrés : la deuxième génération représentait alors 7,7 % de la population totale, soit presque autant que la première génération (7,4 %). Au total, sur les 58 millions d'habitants que comptait la France en 1999, près de 9 millions étaient soit des immigrés, soit des descendants d'immigrés.
L'origine de cette deuxième génération reflète l'histoire des vagues migratoires françaises : la deuxième génération italienne est de loin la plus nombreuse (22,6 %), devant l'algérienne (14,1 %), l'espagnole (12,9 %), la portugaise (10,4 %) et la marocaine (9,1 %). "On voit tout juste apparaître les deuxièmes générations d'Afrique subsaharienne et turque, qui, dans les années à venir, occuperont une place plus importante", soulignent Catherine Borrel et Patrick Simon. En 1999, elles ne représentaient respectivement que 5,6 % et 3,4 % des deuxièmes générations.
La singularité de la France réside dans cette longue histoire, qui a fait du brassage l'une des constantes de notre politique démographique : au fil des décennies, elle a créé des deuxièmes, des troisièmes, voire des quatrièmes générations qui ont diversifié l'origine des Français. "Près d'un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré et l'on arriverait sans peine à un Français sur trois avec une génération de plus", estime ainsi François Héran. Selon l'ancien directeur de l'Institut national d'études démographiques (INED), l'immigration, sans être jamais massive comme elle l'est en Espagne depuis quelques années, a constitué une "infusion durable".
Source : Le Monde
Présentation de l'ouvrage de Jamal Belahrach: Envie de Maroc
26 Janvier 2010 à 19h, à la villa des arts de Rabat, présentation de Envie de Maroc, avec le concours du CCME.
Dans le cadre de sa collection réalisée en collaboration avec les éditions Le Fennec pour promouvoir les marocains du monde, le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) a le plaisir d'annoncer la publication de l'ouvrage de Jamal Belahrach Envie de Maroc aux éditions Le Fennec. Le livre est disponible à partir du 1er janvier 2010.
Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a dénoncé, mercredi 2 décembre, des propos "xénophobes" d'un maire UMP. Parlant de "dérapages", le ministre "dénonce" dans un communiqué "des propos inacceptables" après que, "en marge d'une réunion locale organisée dans le cadre du grand débat sur l'identité nationale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville [40 habitants, ndlr], dans la Meuse, a déclaré publiquement : 'Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que l'on paye à rien foutre.'"
Actuellement en déplacement au Kosovo, M. Besson "dénonce ces propos xénophobes qui sont intolérables et a sollicité le préfet de la Meuse afin d'envisager les suites qui devront y être données", selon le communiqué diffusé par son ministère. Dans une interview au Post.fr, André Valentin a précisé ses propos : "Faire venir des immigrés, c'est possible, mais il faut leur donner un travail, un logement décent. (...) Si on en a besoin, pourquoi pas ? Si l'immigré travaille, qu'il ne me fait pas chier avec sa religion et qu'il respecte le drapeau français, ça ne me pose pas de problème."
Eric Besson a par ailleurs exigé que le site Internet ministériel du débat sur l'identité nationale soit expurgé de "messages racistes" ayant échappé à la vigilance de ses services. "Si l'immense majorité des 40 000 contributions reçues sur le site Internet du grand débat sur l'identité nationale sont parfaitement respectueuses de nos principes républicains, un petit nombre d'entre elles présentent un caractère raciste et xénophobe", note le ministre.
Il admet entre autres qu'"une dizaine de ces contributions ont échappé aux efforts de l'équipe de modération, qui avait reçu la consigne de supprimer ces messages racistes et xénophobes tout en veillant à éviter les accusations possibles de censure". M. Besson "en a exigé le retrait immédiat et a demandé qu'un onglet permettant aux internautes de signaler les contributions litigieuses soit inséré aujourd'hui même sur le site".
Source : Le Monde
Maroc Telecom a annoncé une nouvelle baisse substantielle des prix des communications à l'international pour tous les appels fixes et mobiles à destination de l'étranger, et ce à partir du mardi 1-er décembre.
Selon un communiqué de Maroc Telecom parvenu mercredi à la MAP, cette réduction des tarifs permet "au plus grand nombre de ses clients de communiquer davantage et à moindre frais avec leurs proches résidant à l'étranger".
S'agissant des appels émis à partir d'un téléphone fixe, Maroc Telecom offre une baisse de 33 pc sur les tarifs de communication en heure creuse vers toutes les destinations, et de 14 pc sur les tarifs en heure pleine des communications vers les mobiles d'Europe du Nord et du Sud ainsi que d'Afrique du Nord.
Concernant les appels émis à partir des cartes mobiles Mobisud, Maroc Telecom réduit les tarifs d'appel vers toutes les destinations internationales en les alignant sur les nouveaux tarifs appliqués aux communications à partir du fixe.
Le forfait de 30 heures de Phony international passe de 249 dirhams TTC à 199 DH TTC par mois, soit une baisse de 20 pc, ajoute la même source.
Source : MAP
Des universitaires et responsables marocains et espagnols animent, jusqu'au vendredi à Tanger, les 3e journées de dialogue euro-marocain rentrant dans le cadre des cours d'automne de l'université de Cadiz (Espagne), sur le thème de l'Union pour la Méditerranée (UPM).
Cette rencontre, initiée en coopération avec la Fondation des Trois Cultures et l'Université Euro-méditerranéenne (EMUNI), vise, suivant une approche multidisciplinaire, un échange des idées sur la coopération transfrontalière entre les pays de l'UPM, indique la MAP.
Les participants mercredi à la première journée de ce colloque, organisé dans le cadre de l'Espace universitaire du Détroit (AUE), ont noté que depuis la création de cette union en juin 2008, le Maroc comme l'Espagne ont ressenti la nécessité de jouer un rôle de premier plan dans cette démarche pour éviter de se voir reléguer à une position d' « acteurs passifs » dans la dynamique euro-méditerranéenne de coopération multilatérale.
Outre les questions traditionnelles comme l'immigration et la sécurité, l'UPM s'est proposé d'apporter des visions nouvelles pour promouvoir la coopération dans des domaines tels le développement durable, les autoroutes maritimes et l'environnement, a-t-on affirmé, soulignant que la mise en œuvre de cette volonté nécessite le renforcement de la coopération multilatérale aussi bien au niveau étatique que décentralisé, rapporte la MAP.
Les intervenants à cette première séance, tenue en présence de l'Ambassadeur d'Espagne à Rabat, du consul général de l'Espagne à Tanger et du président de l'université Abdelmalek Essaâdi, ont également souligné le statut avancé accordé au Maroc dans ses relations avec l'UE.
Ce statut est le fruit des relations privilégiées et de longue date qu'entretient le Royaume avec l'Europe, ainsi que de l'image que le Maroc s'est forgée auprès des partenaires internationaux en tant qu'Etat de droit résolument orienté vers la démocratie et la promotion des droits de l'Homme, a-t-on estimé.
Ces journées d'études se poursuivront jeudi et vendredi avec des interventions et débats notamment autour des relations Maroc-Espagne-UE, du binôme migration/développement et de l'environnement méditerranéen.
Source : La Vie eco
La 1re rencontre du Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se tiendra du 7 au 9 décembre, au siège de la Ligue des États arabes au Caire (Égypte), afin d'examiner l'impact des flux migratoires dans ces deux régions.
Organisé par l'UNESCO et le Conseil égyptien des droits de l'Homme et placé sous le haut patronage de Suzan Mubarak, Première Dame d'Égypte, le Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se concentrera sur les migrations dans les régions arabe et africaine. En présence de son Président d'honneur, Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie et ancien Président du Sénégal et de son Vice-Président, Boutros Boutros-Ghali, Président du Conseil national des droits de l'Homme d'Égypte et ancien Secrétaire général de l'ONU, son objectif est de fournir aux gouvernements de ces deux régions des informations susceptibles de les aider à élaborer et à mettre en place des politiques plus conformes à la réalité des flux migratoires.
A cette occasion, des experts africains et arabes sur les migrations animeront deux ateliers : l'un intitulé « Politiques nationales sur les migrations - Apporter de la cohérence aux politiques d'immigration et d'émigration en respectant le droit des migrants », l'autre « Migration inter-régionale et accords régionaux sur les mouvements humains ».
La cérémonie d'ouverture réunira, notamment, la Directrice générale de l'UNESCO, le Sous-Directeur général pour les sciences sociales et humaines, le Directeur du Bureau de l'UNESCO au Caire, ainsi que des haut-représentants d'organisations internationales et régionales telles que l'Organisation internationale de la Francophonie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, l'Union africaine, le Parlement panafricain, le Parlement arabe de transition, l'Union inter-parlementaire Arabe, l'Union parlementaire africaine, la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples, l'Organisation arabe pour l'Éducation, la Culture et les Sciences ainsi que l'Organisation islamique pour l'Éducation, les Sciences et la Culture.
Des représentants des institutions nationales des droits humains, d'ONG ainsi que des parlementaires venus d'Afrique et de la région arabe participeront également à ce Forum.
De nombreuses questions, toutes particulièrement pertinentes pour l'Afrique et les États arabes, seront abordées, telles que les migrations de transit, l'intégration et la protection des migrants ; le cadre international légal et normatif des droits des migrants ; leurs droits politiques et ceux du travail ; la ratification et la mise en œuvre de la Convention internationale sur les droits des travailleurs migrants et leurs familles ; l'autorisation de résider, de s'installer, de travailler ou d'acheter des biens immobiliers ; ou encore l'état des politiques régionales pour la gestion des migrations internationales.
Il sera aussi question de la coopération pour lutter contre les migrations irrégulières, de maximiser les opportunités pour les migrants réguliers, de la transition migratoire ratée, des migrations de retour, de la migration circulaire et du refoulement des migrants.
Les participants discuteront également de l'état de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, avant de conclure ce 1er Forum par l'adoption d'une Déclaration et de recommandations.
Boutros Boutros-Ghali, dans un entretien accordé à SHSregards en septembre dernier, insistait, ainsi, sur « l'importance de démocratiser la mondialisation » et de renforcer « la solidarité Sud-Sud ».
Il s'agira ainsi, durant ce Forum, de s'interroger sur la possibilité de capitaliser sur les bénéfices engendrés et formuler de meilleures politiques ? Quel est le rôle des acteurs non-étatiques dans les processus migratoires ? Devrait-il y avoir des institutions ad hoc telles qu'un forum mondial pour coordonner les efforts de tous les acteurs impliqués ?
Source : L'Unesco
Un mémorandum d'entente a été signé le mardi à Casablanca entre l'Agence nationale des ports (ANP) et l'Autorité portuaire de la ville de Motril (APM), localité du sud d'Espagne, a-t-on appris auprès de la MAP. L'objectif est la création de lignes maritimes entre les ports marocains de Nador et d'Al Hoceima et celui de la capitale de la Costa tropical.
Les deux parties, représentées par leurs directeurs respectifs, Mohamed Jamal Benjelloun pour l'ANP et Angel Diaz Sol pour l'APM, ont convenu de trouver ensemble les moyens nécessaires pour établir des liaisons maritimes entre le nord-est du Maroc et Motril, située dans la province de Grenade. Pour se faire, un comité de suivi permanent a été mis en place pour s'occuper d'un plan d'action et pour assurer le suivi des projets.
La convention signée vise aussi la promotion des ports respectifs et l'échange d'expérience. De même, la mise en place des liaisons entre Motril et cette région marocaine renforcera les lignes déjà existantes entre l'Andalousie et le Maroc en particulier, et entre l'Espagne et le Maroc en général.
Les lignes maritimes déjà existantes entre l'Espagne et les villes de Nador et Al Hoceima sont, Almeria-Nador et Almeria-Al Hoceima. Chaque année de nombreux marocains vivant en Europe utilisent ces lignes maritimes pour rejoindre les côtes rifaines.
Selon un sondage Ifop, 41 % des personnes interrogées s'opposent à l'édification de lieux de culte musulmans contre 22 % en 2001.
Si les Suisses ne s'étaient préoccupés des minarets, la France les aurait probablement ignorés. Mais une fois le sujet lancé, l'opinion s'est enflammée. Quelque 46 % des Français interrogés par l'Ifop sont favorables à leur interdiction. Près de 40 % les acceptent et 14 % ne se prononcent pas. «Les Français sont partagés, note le responsable du sondage Jérôme Fourquet. Mais la crispation autour de l'islam n'a jamais été aussi forte.»
Ce ne sont plus seulement les minarets qui fâchent, mais bien les mosquées. Seuls 19 % des Français acceptent qu'on en construise si des fidèles les demandent. C'est la proportion la plus faible de ces vingt dernières années. Tandis que le nombre d'opposants a retrouvé le niveau des années 1980. «À l'époque, le Front national émergeait, tout comme SOS-Racisme et les grandes manifestations», rappelle Jérôme Fourquet. En 1989, 38 % des Français refusaient de voir une mosquée près de chez eux. Les décennies suivantes voient ce rejet faiblir. En 2001, y compris après les attentats du 11 Septembre, il ne restait qu'un noyau de 22 % d'opposants. Les autres ayant alors rejoint le camp des indifférents (46 %). «En 2009, avec le retour des tensions, l'opinion s'est radicalisée sur la place de l'islam en France et se prononce clairement contre sa visibilité», analyse Jérôme Fourquet. Quelque 41 % des sondés refusent maintenant la construction d'une mosquée.
«Comme si vingt ans de droit à la différence ou encore la laïcité positive prônée par Nicolas Sarkozy n'avaient été qu'un discours de surface, sans prise avec le pays», soulève l'Ifop. Le président avait même envisagé de toiletter la loi de 1905 pour permettre le financement public du culte musulman. Tandis que les services de l'État priaient les maires de s'impliquer pour sortir l'islam de lieux de culte insalubres. Or, cette «normalisation» de l'islam voulue par le gouvernement et les élites politiques se révèle brutalement à contre-courant de l'opinion. Le décalage est particulièrement marqué pour les électeurs de Nicolas Sarkozy. Ils sont 48 % à refuser l'édification de mosquées et 55 % à repousser les minarets. Et seulement 25 % (mosquées) et 33 % (minarets) parmi ceux qui ont voté Ségolène Royal ou François Bayrou.
Hormis les professions libérales, les plus jeunes et les plus âgés, tous se montrent réticents. Les ouvriers sont les plus mobilisés. 65 % contestent l'édification des mosquées, suivis par les professions intermédiaires, les artisans et les commerçants. Qu'ils vivent à la campagne ou en ville, les Français s'inquiètent. Et particulièrement dans le Nord-Est et le Sud-Est. L'Ile-de-France est moins crispée.
Sur le site du figaro.fr, près de 49 000 lecteurs ont répondu à la Question du jour de mardi « Faut-il interdire la construction de nouveaux minarets en France ? » pour plébisciter l'interdiction à 73 %. En Allemagne, Der Spiegel a obtenu dans les mêmes conditions 78 % d'opposants aux minarets. Alors même que l'immigration est mieux acceptée en France que dans les autres pays européens, selon les récents sondages, «l'islam inquiète. Il reste perçu comme une religion de conquête», décrypte-t-on à l'Ifop. «Son expansion et ses rites collectifs heurtent le fond catholique de notre société.» Le minaret, même sans muezzin, apparaît comme le symbole «trop voyant» de la présence musulmane en France. (Lire également)
Source : Le Figaro
Le Mazagan Beach Resort d'El Jadida accueille ce mercredi 2 décembre Betty_Batoul. La Belgo-Marocaine y présentera son premier roman, une note d'espoir pour ceux qui l'ont perdu, un livre pour ceux qui pensent que les rêves ne se réalisent pas.
« Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le titre de ce premier livre, dans lequel Betty/Batoul veut donner à ses lecteurs la force de croire en leurs rêves. Le livre parle de son auteur, pour qui la vie n'aura pas toujours été tendre: naissance difficile, enfance et adolescence malheureuse, femme battue. Un personnage meurtri par les multiples coups durs, mais qui va s'accrocher à la seule chose qui lui reste : ses rêves.
Née à Bruxelles d'un mariage mixte belgo-marocain, Betty (Batoul est son prénom marocain) est de retour au Maroc pour présenter son œuvre. « Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le premier d'une collection, à travers laquelle l'auteur abordera ses combats - souvent couronnés de succès - pour la quête du bonheur. Diplômée en informatique, elle termine actuellement une Licence Spéciale en Fiscalité. Elle est également diplômée du Conservatoire en art dramatique. Mère de 4 enfants, elle est passionnée de psychologie.
Source : Yabiladi
Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, était l'invité du Talk Orange-Le Figaro. Il revient sur le référendum suisse sur les minarets, et l'éventualité d'une loi anti-burqa en France.
Source : Le Figaro
La ville de Marseille abrite du 12 au 14 mars 2010 le salon SMAP EXPO, un espace de rencontre à caractère commercial et culturel, destiné aux Marocains résidant dans les régions de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Sud-Est de la France).
Le choix de Marseille pour abriter cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la décentralisation que s'est fixée le SMAP.
Des concerts animés par des musiciens marocains et des rencontres-débat traitant des préoccupations des Marocains de l'étranger, particulièrement ceux résidant en France seront aussi au programme.
Le salon est aussi l'occasion d'exposer des offres immobilières spéciales Marocains Résidant à l'étranger.
Source : MAP
Le Maroc est confronté à un manque de ressources humaines hautement qualifiées. Mais il compte parmi les rangs de sa diaspora un nombre assez important de profils qui pourraient l'aider à comble cette carence. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine résident à l'étranger (CCME) donne son point de vue sur la mise en relation (possible) entre ces compétences marocaines à l'étranger désireuses de s'exprimer au Maroc et les besoins des marchés en ressources du Royaume.
- Yabiladi : Etes-vous convaincu que les compétences des MRE sont nécessaires pour l'accompagnement du développement du Maroc ?
- Abdellah Boussouf : Il est évident de considérer que le Maroc a besoin de toutes ses ressources pour accompagner ses politiques et ses stratégies de développement. Le Royaume n'échappe pas à la problématique de la rareté des ressources face à des enjeux stratégiques. En même temps, il est conscient de la valeur quantitative et qualitative de son potentiel humain. Les différentes stratégies mobilisatrices de ce potentiel comme l'éducation, la recherche ou encore la formation professionnelle, partent du même diagnostic et se proposent de faire face à au même défi. C'est également dans cette perspective que depuis une dizaine d'années, une attention de plus en plus déterminée est accordée aux compétences marocaines résidentes à l'étranger pour contribuer directement aux chantiers ouverts ou encore servir de leviers scientifique, économique, social, dans des secteurs voire des niches nouvellement identifiées.
- La création du CCME s'inscrit-elle dans cette vision ?
- Tout à fait. Investi d'une triple mission de consultation, de veille et de prospective, le CCME est appelé à émettre des avis sur les projets relatifs au cadre règlementaire et législatif sur les orientations et les politiques publiques, ainsi que sur les évolutions prévisibles sur le plan politique, économique, social, culturel et scientifique. Les finalités du CCME sont claires avec l'amélioration des conditions de vie des marocains de l'extérieur, la consolidation de leur exercice plein et entier de la citoyenneté, le raffermissement de liens qui les unissent à leur pays et l'appel à la mise en place d'institutions efficientes.
Sur un plan purement opérationnel, en plus des instances de décision, le CCME est structuré en 6 groupes de travail : Droits des femmes et nouvelles générations, citoyenneté et participation politique, cultures, éducations et identités, administration, droits des usagers, et politiques publiques, cultes et éducation religieuse et diasporas scientifiques, techniques et économiques pour le développement solidaire.
- Le CCME a-t-il planché sur un plan d'action destiné à l'introduction de compétences au Maroc ?
- Dans son programme bi-annuel, deux axes fondamentaux ont été définis sur la question des compétences. Primo. Réfléchir aux obstacles qui pourraient empêcher ce potentiel de s'épanouir au bénéfice du développement du pays. Secundo. Soutenir l'action des associations de l'émigration impliquées dans le développement solidaire.
- Et sur le terrain des constats à ce jour ?
- Notre constat est triple. Il y a une concurrence internationale pour la captation des élites hautement qualifiées dont bénéficient principalement les pays du nord, des mutations radicales qui touchent ces compétences notamment leur féminisation et la transformation de leurs profils socioprofessionnels du à l'élévation du niveau d'éducation. De plus, il faut savoir que ces nouveaux migrants se caractérisent par une faible contribution aux flux des transferts financiers et par le coût conséquent de leur éducation et le coût d'opportunité à savoir la valeur qu'ils auraient créés s'ils étaient restés dans leur pays d'origine.
- Avez-vous mis sur pied une stratégie pour tenter de capter ces profils ?
- La stratégie défendue par le CCME s'articule autour de 5 idées principales. Reconnaître et valoriser la double appartenance de ces compétences. Une reconnaissance qui ne doit pas être contrariée au risque de compliquer leur mobilisation. Développer nécessairement la connaissance sur les diasporas et sur leur implication dans les projets et initiatives de développement en termes de réalisations et de bilans. Réfléchir et mettre en œuvre un partenariat entre acteurs publics et privés pour accompagner les initiatives des compétences scientifiques, techniques et économiques. En enfin, penser à l'environnement des acteurs et à leur accompagnement.
Source : Yabiladi
Un "Guide du Maroc pour Espagnols" a été présenté, mardi à Rabat, lors d'une cérémonie en présence de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, M. Luis Planas Puchades.
Elaboré à l'initiative de la "Casa de Espana" à Tétouan et financé par la direction générale des citoyens espagnols à l'étranger, en collaboration avec le département du travail et de l'immigration de l'ambassade d'Espagne à Rabat, ce guide a été initié pour faciliter aux espagnols résidant au Maroc une meilleure connaissance du pays, de sa réalité sociale et de ses institutions, ainsi que l'accès à toutes les instances de la représentation diplomatique espagnole au Maroc.
Ce Guide, distribué gratuitement, réunit toutes les informations nécessaires sur les formalités administratives que doivent effectuer les espagnols désirant s'installer au Maroc, ainsi que les démarches administratives dont auraient besoin les espagnols souhaitant séjourner dans le Royaume.
Conçu comme un outil d'information pratique et rapide, le guide offre également une panoplie d'informations utiles sur la vie au Maroc, notamment les services consulaires d'Espagne, les départements et les différents centres relevant de l'ambassade d'Espagne à Rabat.
Par ailleurs, ce manuel offre une présentation sur le Maroc, axée entre autres, sur la population, l'économie, les transports, le tourisme, la santé et l'immobilier. Il fournit également des informations sur l'emploi, la création d'entreprises et les différents secteurs de l'économie du pays.
Le "Guide du Maroc pour Espagnols" reflète "le niveau de maturité" qu'ont atteint les relations entre son pays et le Maroc, et qui constituent "un exemple de politique de bon voisinage et de coopération fructueuse", dans différents domaines, notamment économique et culturel, outre la proximité géographique entre les deux pays, a affirmé M. Luis Planas à la MAP.
D'après l'ambassadeur, l'élaboration de ce guide répond également au souci grandissant de quelque "900 entreprises espagnoles" installées au Maroc de mieux connaître le pays, outre l'engouement de quelque "600.000 touristes" qui ont visité cette année le Royaume.
D'autres éditions seront lancées à l'avenir, avec l'introduction d'autres informations et données concernant les activités des entreprises espagnoles établies au Maroc et les sociétés marocaines intéressées par le marché espagnol, a-t-il précisé.
Il s'agit ainsi d'un outil unique et facilement accessible, dont l'objectif principal est de garantir un meilleur séjour au Maroc, tout en contribuant à une meilleure connaissance et à une entente mutuelle entre les deux pays.
Source : MAP
Le Goncourt de la poésie 2009 a été attribué mardi à Paris à l'écrivain et poète marocain Abdellatif Laâbi pour l'ensemble de son oeuvre, a indiqué l'Académie Goncourt dans un communiqué.
Ecrivain de langue française, Abdellatif Laâbi, 67 ans, est l'auteur de nombreux recueils de poésies, de romans et de pièces de théâtre. Il est également traducteur de l'œuvre de plusieurs poètes arabes.
Dans les années 1970, son engagement politique lui a valu une condamnation à dix ans de prison au Maroc, à l'issue de laquelle il s'est installé en France. Son oeuvre poétique est marquée par le soucis de justice et de liberté.
Abdellatif Laâbi est notamment l'auteur de "L'étreinte du monde" (1993), "Mon cher double" (2007) et "Tribulations d'un rêveur attitré" (2008).
Chaque année, l'Académie attribue, outre le Prix Goncourt --la plus prestigieuse des récompenses littéraires en France--, des Goncourt de la poésie, de la nouvelle, de la biographie, et du premier roman.
Source : Le Point
2ème Semaine culturelle du Maroc à Amiens
De l'indépendance algérienne à l'accession au pouvoir de François Mitterrand, cet ouvrage revient sur une séquence historique fondamentale pour comprendre l'actualité des débats publics autour de l'immigration. Pour ce faire, il propose au lecteur d'adopter le temps d'un livre le point de vue de ces hauts fonctionnaires qui n'ont pas eu nécessairement à « croiser » des travailleurs étrangers pour prescrire un cadre législatif, refuser le financement de logements sociaux, signer des accords de circulation avec des pays d'émigration, ou même couper au montage une émission télévisée sur le racisme pouvant potentiellement « choquer », selon eux, un public français...
Cette enquête s'attache à décrire la contribution de ces « grands commis » mais aussi de ces fonctionnaires plus anonymes à des décisions qui ont marqué tout à la fois l'histoire des politiques d'immigration et l'histoire du militantisme de solidarité en faveur des travailleurs étrangers : circulaires Marcellin-Fontanet de 1972, suspension de l'immigration de 1974, regroupement familial de 1975, lois du retour (Bonnet-Stoléru) de 1977-1979...
S'inscrivant dans une perspective socio-historique, cet ouvrage entend ainsi porter au jour comment ce qui se joue dans le champ du pouvoir peut avoir des effets sur ceux qui, à l'autre extrémité de l'échiquier social, se voient assignés à l'arbitraire du droit des étrangers et à des discours potentiellement stigmatisants.
Sylvain Laurens , sociologue, est maître de conférences à l'université de Limoges. Ses recherches se situent au croisement de la socio-histoire de l'Etat, de la sociologie de l'immigration et de la sociologie des élites. Le REDIMI (Réseau d'études et de documentation sur les migrations) soutient la publication de cet ouvrage.
Source : United Nations Instraw
Fort du succès de ses précédentes éditions, le Forum Horizons Maroc a su se positionner comme un rendez dédié aux compétences marocaines de France et d'Europe. Ce Salon entend s'affirmer dans le domaine du recrutement de marocains à fort potentiel à l'international...Suite
« Le racisme, la xénophobie et la discrimination perdurent en Europe. Les minorités sont la cible de propos haineux, de violences et de discriminations systématiques, surtout sur le marché du travail », constate Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe dans son dernier Point de vue qui paraît aujourd'hui.
Il demande aux responsables politiques de prendre plus au sérieux ces tendances néfastes. « Il est nécessaire d'analyser et de traiter les causes les plus profondes de cet échec humain et politique. Notre aptitude à l'échange aura des conséquences pour l'avenir de l'Europe. »
A propos du débat sur l'identité nationale actuel en France et dans d'autres parties de l'Europe, le Commissaire souligne que « ce débat peut être utile à condition de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à privilégier une identité unique spécifiant qui elle inclut et, par extension, qui elle exclut ».
« Nous appartenons tous à plusieurs catégories qui ne se limitent pas à notre appartenance ethnique, à notre nationalité ou à nos convictions religieuses. Imposer une identité prétendument unique crée les conditions d'un affrontement sectaire » a-t-il mis en garde.
Rappelant que les relations sociales et le développement économique favorisent l'émergence d'une conception réfléchie de l'identité, le Commissaire recommande l'élaboration de politiques d'intégration fondées sur le pluralisme, la justice et l'égalité des chances.
« Le système scolaire est essentiel pour construire des ponts entre les cultures. Il faut une éducation inclusive, sans ségrégation et qui enseigne le respect de la différence » a-t-il ajouté.
Source : Conseil de l'Europe
L'ambassadeur du Maroc à Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni, a appelé la communauté marocaine établie au Canada à être une "force de proposition capable d'asseoir des partenariats bénéfiques et fructueux dans tous les domaines d'activité à même de relever les défis et enjeux" auxquels font face les membres de cette communauté.
Lors d'une rencontre, organisée, dimanche, par la section Ottawa/Gatineau du Congrès Marocain du Canada, à l'occasion de l'avènement de l'Aïd Al Adha, la diplomate a réitéré la disposition entière de l'Ambassade marocaine "à coopérer et à collaborer avec les délégués d'Ottawa/Gatineau et avec toutes les composantes de la communauté marocaine au Canada".
Elle a également appelé tous les acteurs associatifs marocains au Canada à consentir davantage d'efforts afin que le Congrès marocain au Canada et le Centre culturel marocain à Montréal soient parfaitement des espaces de "dialogue, de concertation, du rayonnement du Maroc et de consolidation des relations entre notre pays et le Canada dans divers domaines".
L'ambassadeur a, en outre, saisi cette occasion pour féliciter M. Mark Buro, pour sa réélection à la tête de la Mairie de Gatineau, saluant le "soutien qu'il ne cesse d'apporter à la communauté marocaine, en particulier, et musulmane, en général, notamment à travers sa contribution efficace à la mise en place de projets tels la fontaine marocaine à l'entrée de la maison du Citoyen de Gatineau et du premier Centre culturel et religieux dans la région de Gatineau".
De son côté, M. Mohamed Boukkouri, président de la section Ottawa/Gatineau au congrès Marocain du Canada, a notamment rappelé le processus de la mise en place du Congrès Marocain du Canada, tout en invitant toutes les composantes de la communauté marocaine établie au Canada à "adhérer pleinement aux efforts déployés pour faire réussir cette nouvelle structure communautaire". Pour sa part, le Maire de Gatineau Mark Buro a exprimé ses félicitations à la communauté marocaine et musulmane établie à Gatineau et au Canada, en général, pour la fête de l'Aid Al Adha, tout en mettant en exergue "la contribution importante et efficace de la communauté marocaine de Gatineau au développement économique de cette région grâce à sa formation de haut niveau et de ses compétences très appréciables".
Cette rencontre, tenue à la Maison du Citoyen de Gatineau (Québec), a connu la présence notamment de délégués de la section Ottawa/Gatineau du Congrès Marocain du Canada, des membres de l'Ambassade et de plusieurs membres de la communauté marocaine résidant dans la région d'Ottawa û Gatineau.
Source : MAP
Thème récurrent sur la scène politique italienne, la question migratoire est revenue, au cours des derniers jours, au devant de l'actualité par le fait d'initiatives de la Ligue du Nord (parti de droite participant au gouvernement de Silvio Berlusconi) qui place la lutte contre l'immigration au cœur de son programme.
Ainsi, ce parti a défendu durant plusieurs jours la réduction à six mois seulement de la durée pendant laquelle un travailleur immigré pouvait bénéficier de l'assurance-chômage, avant de se rétracter samedi dernier.
L'amendement proposé en ce sens par la ligue du nord avait suscité de vives critiques dans les milieux de l'opposition de gauche et au sein de l'église, omniprésente en Italie.
"Le seul fait de proposer de limiter un droit comme l'assurance-chômage, à des travailleurs qui y ont contribué, pour la seule raison qu'ils sont nés à l'étranger est aberrant", a dénoncé notamment le quotidien catholique "Avvenire".
Autre sortie ayant suscité de vives réactions, celle prise par le maire liguiste de la ville lombarde de Coccaglio (nord) relative au lancement d'une opération consistant à recenser tous les étrangers de sa commune et à dénoncer aux autorités ceux dont le permis de séjour est arrivé à échéance.
Quelque trois mille habitants de cette ville qui en compte 8000 habitants, sont d'ailleurs sortis dans la rue, samedi, pour protester contre cette opération que le maire Franco Claretti, a baptisée "Noël blanc".
Même le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a accueilli avec réserve cette opération. "Ce n'était pas la peine de l'appeler +Noël blanc+. Parfois la forme fait aussi partie du contenu", a-t-il notamment commenté.
Les élus de la Ligue sont coutumiers des initiatives visant les immigrés. Fin 2007, à Padoue, une ancienne vice-ministre avait fait scandale en promenant un porc sur le terrain d'une future mosquée. A Milan, un conseiller municipal a proposé l'instauration dans le métro de wagons réservés aux Milanais.
La Ligue du Nord, à laquelle appartient le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni, avait accueilli avec grande satisfaction l'adoption, l'été dernier, d'un texte durcissant la législation anti-immigration. Le texte considère la clandestinité comme un délit passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 10 mille euros et d'une expulsion immédiate.
La ligue se fait l'adversaire, à présent, de propositions du président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, en faveur d'un assouplissement des conditions d'obtention de la nationalité italienne et du droit de vote aux élections locales pour les immigrés légalement installés depuis cinq ans en Italie.
M. Fini, qui a fondé le parti du Peuple de la liberté (PPL) avec M. Berlusconi, estime, pour sa part, que "le grand défi de l'intégration doit être remporté à travers un programme d'extension de la citoyenneté sociale et politique"
Source : Le Matin/MAP
Malte hébergera le siège du bureau européen d'appui chargé d'aider les pays du sud de l'UE dans le traitement des demandes d'asile des migrants débarqués sur leur territoire, a annoncé lundi le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux.
La décision a été prise "à l'unanimité" lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Bruxelles, a précisé le ministre suédois de l'immigration Tobias Billström, qui présidait la réunion.
"Le bureau d'appui va pouvoir commencer à travailler très vite, dès le printemps prochain", a estimé le commissaire européen en charge des questions de sécurité.
"Il devra se porter au secours des pays les plus sollicités et dont les administrations ne sont pas en mesure de traiter correctement les demandes d'asile", a-t-il précisé.
"Il aura également pour mission de former des experts et de récolter des données sur les pays d'où viennent les demandeurs d'asile", a ajouté le commissaire.
"Nous devons aider les personnes qui sont aux contrôles des frontières et qui doivent traiter les demandes d'asile à prendre des décisions. Ils doivent tous pouvoir travailler de la même façon", a insisté M. Billström.
"Il va maintenant falloir accélérer les travaux pour la mise en place d'un régime d'asile européen commun en 2012", a affirmé la présidence suédoise.
"Les jours de la loterie de l'asile doivent être comptés", a-t-il insisté, en soulignant les disparités dans le traitement des demandes d'asile entre les Etats membres.
"Il faut plus de solidarité entre les Etats et nous devons rapprocher des pratiques aujourd'hui trop disparates", a renchéri M. barrot.
Mais la partie n'est pas jouée, a reconnu le commissaire. "Il y a une appréhension dans de nombreux Etats vis-à-vis de l'Europe de l'asile", a-t-il expliqué.
L'Autriche et le Royaume Uni sont particulièrement réservés à l'idée de devoir se montrer plus solidaires vis-à-vis des pays de l'UE les plus exposés à la pression migratoire, comme Malte.
Plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée pour demander l'asile en Europe en 2008, dont plus de la moitié sont arrivées en Italie et à Malte, selon des données publiées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Les pays de l'UE ont approuvé sous présidence française un Pacte sur l'immigration et l'asile dont l'objectif affiché est "l'organisation de l'immigration légale, la lutte contre l'immigration irrégulière, le renforcement de l'efficacité des contrôles aux frontières, l'édification d'une Europe de l'asile et la création d'un partenariat avec les pays d'origine et de transit des migrants".
Il favorise l'immigration choisie et facilite le renvoi des immigrants indésirables. Ce qui a valu à l'Europe de vives critiques à l'étranger, en Amérique du Sud ou en Afrique.
Source ; AFP
Préférant agiter d'autres spectres, ceux qui s'intéressent aux musulmans de France sont peu nombreux à s'être penchés sur leur mort, comme si les migrants de confession musulmane pouvaient "vivre" dans ce pays mais ne devaient pas y mourir. L'objet social de la "mort musulmane" deviendrait un sujet "chaud", car on assiste d'année en année à l'augmentation du nombre des personnes âgées immigrées.
En effet, de plus en plus de musulmans sont inhumés en France. Ainsi, ils ont choisi le lieu où ils sont plutôt que celui d'où ils viennent, ce qui n'est pas une "petite affaire" quand on a été partagé entre ici et là-bas. Cette tendance illustre une évolution des mentalités, même si elle ne s'est pas encore substituée à la tendance lourde, à celle qui consiste à envoyer les dépouilles mortelles dans le pays d'origine.
La rareté des carrés musulmans n'explique pas à elle seule ce "retour post-mortum""mythe de retour", l'augmentation des inhumations en terre d'accueil révèle aussi que les musulmans se sentent de moins en moins étrangers en France. Mais encore faudrait-il que toutes les communes de France ne les considèrent pas comme tels. Lorsqu'un musulman exprime le souhait d'être enterré dans la ville où il a habité, son vœu ne peut être exaucé que si le cimetière municipal dispose d'un carré confessionnel, sauf à faire fi des rituels de sa religion qui impliquent le regroupement des sépultures islamiques et leur orientation en direction de La Mecque. Cet aménagement est loin d'être disponible dans toutes les villes. vers la terre des ancêtres. Souvent ce dernier voyage vient suppléer à ce retour fantasmé, toujours évoqué mais rarement réalisé du vivant de l'immigré. La disparition progressive de ce
Les élus se réfugient derrière l'alibi de la laïcité ou un manque d'espace pour justifier l'absence de tels aménagements, pourtant encouragés par trois directives ministérielles datant de 1975, 1991 et 2008 ainsi que par le rapport de la commission Stasi sur la laïcité en fin d'année 2003. Une telle attitude entraîne chez les musulmans de France, qui se retrouvent dans l'impossibilité de concilier leurs convictions religieuses et leur sentiment d'appartenance à la France, un profond sentiment de rejet. "Mêmes morts, ils ne veulent pas de nous", entend-on déplorer. Mais tous les maires ne refusent pas aux habitants de leur commune le droit d'enterrer leurs proches dans le respect de leurs croyances.
A Paris, de tels carrés confessionnels ne semblent pas poser de problèmes. Le cimetière de Thiais (Val-de-Marne) compte de vastes divisions réservées aux musulmans. Les premières divisions islamiques accueillent plutôt les immigrés de la première génération, et évoquent de par leur sobriété les cimetières du Maghreb. Dans les divisions les plus récentes, c'est d'abord le jeune âge de nombreux défunts qui nous surprend et montre que la vie des musulmans de France est plus fragile que les autres. Ce qui frappe ensuite, c'est la présence sur les sépultures de fleurs et d'autres ornements funéraires guère de mise dans les cimetières musulmans, où l'austérité est de rigueur. Les tombes sont surchargées d'épitaphes, de napperons, de peluches et de bibelots "islamisants" (une Kaaba, un Coran ouvert...),. Cette combinaison de traditions et de coutumes d'ici et de là-bas est critiquée par les musulmans orthodoxes ; manifestation surprenante, spontanée, d'une certaine intégration par la terre.
Nous proposons un indice pour mesurer l'intégration des musulmans en France : le lieu d'inhumation, ce choix en dit long tant sur le sentiment d'appartenance de cette communauté à ce pays que sur la volonté de celui-ci de l'accepter. "J'ai réservé une tombe à Thiais... J'ai décidé de me reposer ici, en France, ceci pour donner des racines à mes enfants et mes petits-enfants... et comme ça ils aimeront cette terre", me disait un chibani (vieux) Kabyle. C'est un peu le droit du sol qui s'est inversé.
La création de carrés musulmans dans les cimetières communaux est devenue un enjeu de l'intégration des musulmans en France. Elle est revendiquée par la génération de ceux qui y sont nés. L'inscription territoriale des populations musulmanes passe par les carrés musulmans. Le cimetière est garant du "comme quoi on est là, ici" . Ici, on peut parler d'une "intégration par la mort", qui sanctionnerait une "intégration réelle, achevée", avec des "racines". Dans des villages français, on s'inscrit dans trois lieux et peut être quatre avec l'école républicaine : à la mairie (naissance, mariage, décès), à l'église ou à la mosquée, ou autre lieu, parce que c'est le lieu qui symbolise les rites de passage, et au cimetière. L'histoire d'une famille, d'un individu, passe par ces quatre lieux. Pour le moment, les musulmans ne s'inscrivent pas dans le lieu du cimetière. Ils s'inscrivent par le cultuel (la mosquée), à la mairie (par l'officiel ou l'administratif, le droit de vote aux élections), mais pas (encore ?) par le cimetière.
La présence en France d'une population musulmane stable toujours plus importante pose de façon cruciale la question de cimetières qui seraient réservés aux musulmans : nombre de musulmans tiennent en effet à être enterrés dans des carrés séparés, avec concessions perpétuelles et orientation du corps vers La Mecque. Excepté les deux cimetières musulmans de l'île de la Réunion et celui de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le reste des cimetières musulmans sont des carrés confessionnels au sein des cimetières communaux. Ce ne sont pas des cimetières spécifiques dans des cimetières publics mais des lopins de terrain réservés aux inhumations des populations musulmanes, juives, bouddhistes...
Le nombre de carrée musulmans en France ne dépasse pas aujourd'hui les 70, le plus important est celui de Thiais. L'Ile-de-France regroupe le nombre le plus important (23 carrés). La deuxième région de France où il y a une forte communauté musulmane. Dans ce cimetière, on observe la capacité de la loi 1905 à s'adapter à l'évolution de la société. La seule différence qui caractérise le carré musulman par rapport au reste du cimetière, c'est l'orientation des tombes vers La Mecque. Cependant, nous retrouvons les mêmes expressions et la même architecture que dans le reste du cimetière, les tombes musulmanes n'échappent pas à l'évolution architecturale qui touche les autres cultes.
Pourquoi, dès lors, les analyses portant sur les processus migratoires des migrants dissimulent-elles cet aspect ? Le fait que la mort soit un impensé pour tous, et pour des raisons qui coïncident dans une représentation collective de la migration, explique sans doute ce silence volontaire. La mort immigrée est impensée et impensable, car elle interpelle la société d'accueil qui s'accommode d'une représentation sociale du migrant temporaire. Du coup, un travail sur le migrant malade, accidenté, vieux ou mort ne saurait se poser. Car l'immigré est ici pour travailler.
Si le carré confessionnel devenait obligatoire, ce serait une rupture avec le principe constitutionnel de la laïcité. La règle actuellement en vigueur n'autorise aucune association à acquérir un terrain pour créer un cimetière privé, malgré les demandes déposées par les associations de musulmans. Face à cette situation, les élus locaux se retrouvent dans une" insécurité judiciaire". Un nombre important d'entre eux ne se satisfont pas du recours à ces trois circulaires. En ce sens, la commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics dirigée par Jean-Pierre Machelon préconise de développer des cimetières privés. Il est souhaitable que l'Etat prenne parti sur cet autre aspect de l'intégration des populations musulmanes de France... l'intégration par la mort... sous terre.
Atmane Aggoun est sociologue et chercheur associé au CNRS. Dernier ouvrage paru : " Enquêter auprès des migrants. Le chercheur et son terrain", L'Harmattan, 2009.
Source: Le Monde
Frontalement, les Suisses ont répondu, dimanche 29 novembre, à des questions qui taraudent, à des degrés divers, l'ensemble des pays européens. L'islam est-il compatible avec les sociétés européennes ? Peut-il devenir un élément des identités nationales qui ont forgé le continent ?
En approuvant l'interdiction de construire des minarets, les Suisses ont répondu "non" et il n'est pas certain que d'autres, à leur place, auraient voté différemment. Car même si c'est "l'islamisme" qu'ils prétendent combattre, c'est en réalité la présence même de l'islam sur des terres chrétiennes que les groupes politiques les plus actifs mettent en question.
Bas du formulaire
Le parti flamand d'extrême droite, en Belgique, et le Parti pour la liberté, aux Pays-Bas, ne s'y sont pas trompés : dès dimanche, leurs responsables ont annoncé leur intention de déposer des propositions visant à interdire la construction de minarets. Il s'agit, pour le député flamand Filip Dewinter, de donner aux musulmans un "signal qu'ils doivent s'adapter à notre manière de vivre et non l'inverse".
En France, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, ne dit pas autre chose. Se félicitant du vote suisse, elle a demandé aux "élites de cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens, qui rejettent les signes ostentatoires des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation".
"Signes ostentatoires" : le mot est lâché. Car si l'image de l'islam, dégradée par la violence de l'actualité internationale depuis une décennie, explique en partie les soupçons d'extrémisme accolés aux musulmans à travers le monde, elle ne suffit pas à justifier le rejet de l'islam en Europe. C'est indéniablement la visibilité des musulmans, qui, dans les sociétés européennes, pose problème.
PRATIQUES RELIGIEUSES OSTENSIBLES
Religion aux rituels ancrés dans la vie quotidienne, en termes d'alimentation, de prière ou de tenue vestimentaire, avec le voile pour les femmes, l'islam s'est installé dans des pays marqués par une forte sécularisation et une inexorable déchristianisation. Ces pratiques religieuses ostensibles heurtent d'autant plus qu'elles émergent dans un contexte où la place de la religion jusque-là dominante, le christianisme, n'a jamais été aussi faible.
En outre, l'immense majorité des fidèles musulmans, soucieuse d'adaptation et d'intégration aux sociétés ambiantes, est régulièrement desservie par des groupes intransigeants et revendicatifs, dont certaines demandes (port du voile intégral, refus de la mixité...) semblent exorbitantes aux sociétés qui les accueillent.
Il faut bien reconnaître que, face à ces phénomènes, la communauté musulmane, souvent encore peu organisée, paraît incapable de réguler ces comportements. Les tenants d'un islam européo-compatible ne demandent pourtant qu'à être confortés dans leurs efforts d'intégration par la construction de lieux de culte dignes et la reconnaissance de besoins cultuels et culturels (carrés musulmans dans les cimetières, fêtes religieuses...).
Or, ce ne sont pas les stigmatisations empreintes de populisme, telles que le vote anti-minarets en Suisse ou l'offensive politique anti-burqa en France, qui aideront les "modérés" à faire sereinement accepter l'islam pour ce qu'il est désormais : la deuxième religion d'Europe.
L'exclusion et la discrimination sont, en revanche, les meilleurs terreaux pour un radicalisme, un repli communautaire et une ghettoïsation, potentiellement beaucoup plus explosifs.
Source: Le Monde
L'onde de choc du "non" suisse aux minarets s'est propagée lundi en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".
La mosquée Mahmud, à Zurich, la plus ancienne mosquée de Suisse. L'onde de choc du "non" suisse aux minarets se propage en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".(Reuters/Arnd Wiegmann)
Interrogés par référendum, les citoyens suisses ont approuvé à une nette majorité dimanche l'interdiction de construire dans la Confédération de nouveaux minarets ornant les mosquées, prenant de court le monde politique et le gouvernement.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré "un peu scandalisé" par cette "expression d'intolérance".
"Si on ne peut pas construire de minarets cela veut dire qu'on opprime une religion", a-t-il dit sur RTL.
L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard a de son côté jugé que la peur était "mauvaise conseillère".
"C'est quand même un affichage de méfiance. C'est un vote de violence", a-t-il regretté sur Radio Classique.
Mais des responsables politiques français ont estimé que la France pourrait ou devrait prendre exemple sur la Suisse.
Pour le Front national, ce vote est un signal envoyé aux "élites", qui doivent "cesser de nier les aspirations et les craintes de peuples européens (face) à des signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation".
Plusieurs responsables de l'UMP ont fait des commentaires qui ont été vivement critiqués à gauche.
Dimanche soir, le secrétaire général du parti majoritaire, Xavier Bertrand, a jugé qu'on n'avait pas "forcément besoin" des minarets en France.
"AMALGAMES"
Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a abondé dans son sens lundi sur France Info. Si les salles de prière sont "évidemment tout à fait indispensables", il n'en va pas de même pour les minarets, a-t-il dit.
"Il faut pouvoir assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit et sans que cela transgresse le principe de laïcité", a-t-il estimé, faisant le distinguo entre les minarets et les clochers des églises catholiques qui sont "un héritage historique".
Jean-François Copé a refusé de commenter ces déclarations, joignant sa voix à celles de la gauche.
"Ce vote n'aide pas car il va encourager toutes les formes d'amalgames", a dit le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale sur France Info.
Au Parti socialiste, Pierre Moscovici a jugé sur LCI "électoralistes" les propos de Xavier Bertrand qui, selon lui, reviennent à dire "qu'au fond les Suisses montrent la voie".
Pour Benoît Hamon, en Suisse comme en France, "la stratégie du bouc émissaire porte".
"Les populations européennes sont sensibles à ces thématiques, dès lors que les gouvernements n'apportent pas d'autre réponse au plan économique et social", a dit le porte-parole du PS lors d'un point de presse.
Les Verts dénoncent l'avancée des idées "xénophobes et islamophobes" en Europe.
"Tous les prétextes sont bons: débat sur la burqa, mariage gris, minarets, amalgame entre la sécurité et l'immigration, identité nationale pour faire peur et nourrir un sentiment de rejet contre certains immigrés ou européens issus de l'immigration venant de pays musulmans", accuse le parti écologiste dans un communiqué.
Comme les Verts, le député socialiste européen Vincent Peillon et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, font le lien entre le vote suisse et le débat lancé par Nicolas Sarkozy et la droite sur l'identité nationale en France.
En Europe, "nous sommes dans un temps où, par défaut de vigilance, par confusion, par électoralisme, on commence à jouer avec des questions fondamentales", a estimé Vincent Peillon sur i>Télé. "Cessons de jouer avec des concepts, avec des émotions mauvaises et dangereuses. N'animons pas la campagne des (élections) régionales (de mars prochain) avec des sujets qui n'ont rien à voir, comme l'identité nationale", a-t-il dit.
Bernard Thibault, de son côté, a déploré qu'en période de crise "certains trouvent avantage à mettre en exergue des coupables tout désignés". "Chacun a son immigré dans son pays en Europe", a-t-il dit.
Source: L'Express.fr
"Coup de massue", "consternation et désespoir": le refus des minarets "sonne la Suisse" et la presse du pays s'inquiète lundi d"un "vote lourd de "conséquences", au lendemain de l'interdiction de la construction des minarets votée par 57,5% des votants, "inspirés par la peur".
"Les Suisses ont voté avec leurs tripes (...) inspiré(s) par la peur, les fantasmes et l'ignorance", déplore le quotidien genevois Le Temps qui s'inquiète d'un "dégât d'image spectaculaire pour la Suisse" dans le monde.
"Exportations, tourisme, industrie du luxe, finance, les secteurs qui craignent d'avoir perdu de leur aura si précieuse ne sont pas les moindres de nos pourvoyeurs de richesses", relève le quotidien 24 Heures (Lausanne) pour lequel, si "la Suisse a un problème d'image, l'islam aussi".
Pour La Liberté (Fribourg), les "craintes liées à l'islamisation du pays et à un brassage de populations qui va trop vite", ont pesé lourd dans le scrutin.
Le Journal du Jura" déplore un "autogoal de la peur" en dénonçant l'amalgame entretenu par la campage de la droite populiste entre la population musulmane de Suisse et le "fondamentalisme religieux agitant le monde".
"Vengeance, boycott, rétorsion... Cet affront à l'islam pourrait coûter cher. Certains, polytraumatisés de la crise, ont glissé dans l'urne un vote de protestation et de méfiance plus que de haine et de défiance. Il en est ressorti une bombe", s'alarme La Tribune de Genève.
"Au moment où tant d'autres défis sont à relever, de la crise économique au conflit avec la Libye en passant par la disparition du secret bancaire, espérons que (le) prix ne sera pas exorbitant", commente La Liberté.
Le quotidien zurichois Tagesanzeiger relève quant à lui que ce vote a profondément divisé le pays, entre une partie "moderne et internationaliste" et une autre plus "traditionnelle et nationaliste". Le vote "va renforcer l'isolement international de la Suisse même auprès des pays occidentaux", prédit le journal.
"Les suites immédiates de la votation sont limitées. Les minarets existants ne sont pas menacés (et) de nouveaux n'étaient pas attendus en masse", tempère la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) qui déplore cependant que "le climat (se soit) nettement refroidi pour les musulmans".
Source : AFP
Le référendum suisse interdisant les minarets est un "vote de la peur", écrit lundi la presse belge, qui estime également que si une telle consultation avait lieu en Belgique le résultat serait probablement identique.
"Le minaret fait peur (...) Il y a gros à parier que si la votation existait en Belgique, une majorité de citoyens se prononceraient contre, eux aussi. Fascistes notoires et néo-populistes se faisant fort d'attiser les passions les plus basses", affirme le journal francophone Le Soir.
"La consultation populaire peut être utile et, parfois, oxygénante pour la démocratie. En particulier lorsqu'elle traite des questions de société. Dans le cas (des minarets) c'est tout l'inverse", ajoute le quotidien.
"Elle fait d'un sujet marginal (le nombre de lieux de culte avec minaret est ultra-minoritaire) un symbole de tous les excès et de toutes les peurs comme dans le cas du débat autour du foulard islamique", poursuit Le Soir.
"Prendre pour cible des tours verticales en s'attaquant, en réalité, aux fidèles qui sont en bas, c'est hypocrite et fallacieux. Et, par les temps qui courent, un jeu dangereux", conclut l'éditorialiste du journal.
"La Suisse se met l'islam à dos", écrit La Libre Belgique, qui se demande si la Suisse est "devenue la nouvelle patrie du surréalisme". Le quotidien n'hésite pas à faire un parallèle entre le référendum suisse et le débat sur l'identité nationale en France.
Avec une pointe d'ironie, la Libre Belgique souligne que, à l'occasion d'un autre référendum, les Suisses ont refusé, par plus de 68% des voix, d'interdire l'exportation d'armes et de matériel de guerre.
Côté néerlandophone, De Standaard souligne pour sa part que "le débat a également lieu en Flandre", où le Vlaams Belang (extrême droite) veut faire "interdire la construction de nouvelles mosquées".
L'homme fort du Vlaams Belang, Filip Dewinter, a estimé que le "bon sens l'avait emporté sur le politiquement correct" et comparé le résultat du référendum en Suisse au "combat de Guillaume Tell contre la domination des Habsbourg".
Source : AFP
Plusieurs hommes politiques italiens, dont un ministre et un président de région, ont réagi favorablement dimanche au résultat du référendum interdisant la construction de minarets en Suisse, qualifié de "leçon de démocratie".
"La Suisse nous envoie un signal clair : oui aux clochers, non aux minarets", a déclaré le ministre de la Simplification administrative Roberto Calderoli (Ligue du Nord, parti populiste anti-immigrés) à l'agence de presse italienne Ansa.
"Ce qui semble ressortir du choix du peuple suisse est d'une part le respect de la liberté de religion, de l'autre la nécessité de mettre un frein aux aspects politiques et de propagande liés à l'islam", a-t-il estimé. Cela "devrait nous faire réfléchir", a-t-il conclu.
De son côté, Riccardo De Corato, député du Peuple de la liberté (droite, parti de Silvio Berlusconi) et maire-adjoint de Milan, a estimé que "la très démocratique Suisse a donné aujourd'hui une leçon à l'Italie, en particulier aux militants de gauche qui, si une initiative de ce genre avait eu lieu en Italie, auraient monté des barricades et crié au scandale".
L'eurodéputé de la Ligue du Nord Matteo Salvini a également évoqué "une grande leçon de démocratie de la part de la Suisse". "Malheureusement en Italie on ne consulte pas le peuple pour savoir ce qu'il pense des mosquées et des centres islamiques", a-t-il dit à l'Ansa.
"Je suis satisfait du +non+ contre les minarets en Suisse", a également affirmé le président de la région Veneto (Vénétie, nord)", Giancarlo Galan. Moi aussi "j'aurais voté cent fois +non+", a-t-il précisé.
Les Suisses ont décidé dimanche par référendum à une très large majorité (57,5% des votants) d'interdire la construction de minarets.
Source : La Croix/AFP
Après des années de controverse et de difficultés, l'édification de la Grande mosquée de Strasbourg a fait un pas en avant avec la pose de sa coupole, vendredi, jour de la fête de l'Aïd el-Kébir.
Vers 11h00, une grue de 500 tonnes a soulevé du sol les 29 tonnes de métal et d'acier de la structure d'un diamètre de 17 m pour une hauteur de plus de 10 m. Elle été délicatement posée sur la vaste salle de prière qui accueillera d'ici l'automne prochain au moins 2.000 fidèles.
Plusieurs centaines de musulmans réunis sur le chantier de la mosquée ont récité "la prière sur le prophète" alors que le soleil perçait la grisaille lors de ce moment qualifié de "hautement symbolique" par Saïd Aalla, le président d'origine marocaine de la Grande mosquée (GMS).
"Cette coupole est un signe très fort pour la communauté musulmane car elle identifie bien l'édifice et va donner une visibilité de l'islam dans la ville" a-t-il commenté.
"Aujourd'hui, on a simplement un lieu de prière sans minaret mais si la communauté le souhaite, elle aura son minaret", s'est engagé l'actuel sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, provoquant des applaudissements nourris de l'assistance.
L'armature de la coupole recevra en décembre sa couverture de cuivre.
La salle de prière "sera ouverte à l'ensemble des fidèles, quelles que soient leur origine, race ou ethnie", a-t-il précisé.
Au sein du millier de personnes massées devant l'édifice religieux se trouvaient de nombreux Français originaires du Maroc, d'Algérie et de Turquie.
De forme octogonale avec huit grands piliers, la GMS a été dessinée par l'architecte italien Paolo Portoghesi qui a déjà signé la Grande Mosquée de Rome.
Sa construction, un projet datant de près de 20 ans, a rencontré de nombreuses difficultés politiques et économiques.
Roland Ries a rappelé que la délibération avait été adoptée en 1998, "après un vif débat et une évacuation de salle" et dans un climat de très fortes controverses nationales, lors de son premier mandat de maire. Le leader d'extrême-droite Bruno Mégret était dans les tribunes du conseil municipal.
"J'ai alors eu la chance de bénéficier du soutien fort de toutes les religions concordataires", a-t-il dit, saluant la présence de l'archevêque de Strasbourg, du Grand rabbin René Guttman et des représentants des communautés protestantes en Alsace.
Le projet avait été amputé de sa bibliothèque et de son minaret par l'équipe municipale de droite (Fabienne Keller/Robert Grossmann/UMP) qui avait succédé en 2001 à Roland Ries.
Interrompu pendant plus d'un an après un contentieux avec le constructeur allemand KKF, le chantier a repris en mai avec la société Demathieu et Bard.
Son coût est de 8,7 millions d'euros. Sur les 5 millions déjà investis, "un petit tiers" vient des subventions publiques et 1 million a été versé par le Maroc qui va faire un effort supplémentaire, selon Saïd Aalla. "Des promesses d'Arabie saoudite et du Koweït doivent se concrétiser bientôt, a-t-il dit.
"Le reste provient de dons de la communauté", principalement des quelque 40.000 fidèles strasbourgeois "mais aussi de France et d'Europe", précise le président de la GMS.
En Alsace où vivent quelque 120.000 musulmans selon des statistiques non officielles, la première pierre d'une mosquée a été récemment posée à Mulhouse.
Source : AFP
La 2ème rencontre de la littérature hispano-marocaine tenue récemment à Algésiras (sud de l'Espagne), a rendu un hommage à la femme à travers un programme riche et diversifié.
Cette rencontre, visant le renforcement des liens entre les peuples marocain et espagnol par le biais de la culture, a présenté pour la première fois trois concerts dédiés aux femmes, outre des soirées poétiques.
Organisée par la Fondation Deux Rives, en collaboration avec les autorités locales de la ville de Cadix, cette rencontre littéraire et artistique se veut un rendez-vous annuel d'union et de rapprochement à travers l'art et la créativité artistique et culturelle.
Le coup d'envoi de cette manifestation a été donnée mardi soir par la soprano marocaine Samira Kadiri qui a gratifié le public d'un concert "Andalusiat, d'une rive à l'autre" mettant en lumière les mélodies merveilleuses qui parlent d'une époque où les musulmans, les juifs et les chrétiens vivaient ensembles à Al Andalous.
Ce mélange (chants andalous, romances, séfarades, cantigas) puise ses origines dans la civilisation méditerranéenne, du temps où la musique était le langage du coeur et de l'esprit. Ce récital est une synthèse de différentes traditions andalouses qui ont irradié tout le bassin méditerranéen.
Samira Kadiri occupe une place à part dans le monde de la musique lyrique, tant par ses qualités artistiques que par ses engagements profonds en faveur du partage de la musique comme langage universel.
Lauréate de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle de Rabat, formation lyrique et théâtrale, elle est présidente de l'association Echanges Culturels en Méditerranée (ECUME Maroc), et directrice du Festival International Voix de Femmes à Tétouan (Maroc).
La soprano marocaine est la première femme arabe, élue "Femme créatrice 2007" par le Lobby Européen des Femmes. En décembre 2008, elle a remporté le " Prix Al Farabi pour la musique antique", distinction du Comité national de la musique du Maroc relevant du Conseil international de la musique de l'UNESCO.
La cérémonie de clôture de cette manifestation culturelle a été marquée par des récitals de poèmes de la marocaine Fatima Bennis et l'espagnole Rosa Diaz, ainsi que par un concert de la chanteuse soudanaise Rasha, dont le répertoire musical est influencé par la musique traditionnelle soudanaise et mâtinée de rythmes latino-américains.
Source : MAP
Pour les marocains résidant au pays de l'Oncle Sam, la célébration de l'Aïd Al Adha prend un sens particulier dans la mesure où c'est un événement où s'entremêlent retour aux racines et nostalgie du pays.
Cette fête, célébrée vendredi aux Etats-Unis, est non seulement une occasion pour la communauté marocaine de se réunir mais c'est aussi un moment où des millions de musulmans de différentes nations partagent un moment de piété et se reconnaissent sous le même rituel sacré.
"Aïd Al Adha est un événement unique car nous pouvons renouer avec nos racines, faire revivre les us et coutumes léguées par nos aïeux et transmettre nos valeurs à nos jeunes", indique Mohamed Zouin, un marocain établi depuis 16 ans à Gaithersburg au Maryland.
Pour ce père de famille, qui a fait le déplacement de Gaithersburg vers Rocky Ridge, au nord-ouest de Baltimore, pour y sacrifier le mouton de l'Aid aux cotés de plusieurs membres de la petite communauté marocaine du Maryland, cette fête est "une opportunité pour promouvoir les valeurs de partage et de communion entre les musulmans des différentes nations et surtout préserver l'identité marocaine même loin du pays".
+NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS+
Même son de cloche chez son épouse Ghalia qui affirme que malgré l'éloignement de la famille et des amis restés au Maroc, l'incroyable esprit de solidarité qui prévaut au sein de la communauté musulmane du Maryland, en général, et marocaine, en particulier, confère à cette fête une convivialité sans pareille.
"L'Aïd est un moment d'effervescence intense", poursuit Ghalia, pour qui cette fête rime avec le rapprochement des communautés musulmanes pour s'acquitter d'un devoir religieux.
A défaut de pouvoir rejoindre leurs familles pour l'Aïd, les Marocains installés en Amérique trouvent le réconfort en multipliant les visites aux amis et les coups de fils aux parents proches.
"Le regroupement est le seul moyen de remplacer la nostalgie de notre pays", affirme Jawad, en se remémorant avec tendresse les préparatifs de l'"Aïd El Kébir" et le crépitement du charbon lors de la cuisson des fameuses brochettes de foie et de crépine de mouton.
Pour ce marocain de Caroline du nord, rien ne vaut le bêlement des moutons qui raisonne à la veille de l'Aïd ou encore l'humeur bon enfant accompagnant cette fête, qui commémore la volonté du Prophète Sidna Ibrahim d'obéir à Allah et de sacrifier son fils Sidna Ismaïl.
+LE MOUTON HEROS DE LA FETE+
A l'instar de leurs concitoyens au Maroc, les musulmans d'Amérique se font un point d'honneur à célébrer Aïd Al Adha avec l'apparat et la gastronomie qui s'imposent.
"Pendant cette journée, voisins, amis et famille préparent un programme spécifique et chacun s'occupe d'une tâche", précisent Najib et Hakim, deux marocains chargés de l'abattage des moutons dans une petite ferme de Rocky Ridge en prévision d'une fête communautaire regroupant musulmans de différentes origines.
Ces deux jeunes, établis depuis près de 5 et 13 ans au Maryland, affirment que de plus en plus de musulmans accomplissent le rituel du sacrifice du mouton aux Etats-Unis en raison d'un plus fort sentiment d'appartenance communautaire et grâce aux facilités accordées aux musulmans en cette occasion.
Un constat partagé par Sultan Khan, recteur de la communauté musulmane de Frederick, une petite bourgade américaine proche de Rocky Ridge, qui compte près de 400 familles musulmanes d'origine, bangladeshie, marocaine, égyptienne et indienne.
"Les autorités fédérales et locales nous offrent toute l'aide dont nous avons besoin", a-t-il dit à l'issue de la prière de l'Aïd qui s'est déroulée dans une salle de réception de la ville.
Outre les facilités accordées par les autorités locales aux musulmans lors des fêtes religieuses -la mise à disposition de locaux pour la prière et le sacrifice des moutons- de plus en plus de fermiers américains se joignent à cet effort en offrant des services spécifiquement destinés aux musulmans.
La ferme "Groff's Content" à Rocky Ridge constitue un exemple intéressant de cette entraide inter-religieuse. Son propriétaire Bob Bolton, qui travaille au Bureau de la gestion du territoire (Bureau of Land Management) à Washington, se charge depuis 2003 de l'élevage de moutons -nourris exclusivement au foin organique- destinés au sacrifice de Aid Al Adha.
"Je suis heureux de pouvoir offrir à mes clients musulmans des bêtes de qualité et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent s'acquitter du rituel du sacrifice", se réjouit ce natif de l'Oregon.
Source : MAP
D'ici 2050, des dizaines de millions de personnes seront contraintes de quitter leurs terres rendues inhabitables par l'évolution du climat. Mais leur sort reste ignoré des négociations internationales.
Ces déplacements massifs de population seront motivés par la hausse du niveau des océans, des sécheresses persistantes, des inondations récurrentes, l'insécurité alimentaire, les pénuries d'eau ou l'usure des sols.
"Aujourd'hui, la notion de réfugié s'applique aux personnes persécutées ou victimes de violence, il n'y a aucune obligation d'accueillir ceux qui fuient la pauvreté. Qui, à l'avenir, va accueillir toute cette misère?", interroge Jean-François Durieux, responsable du changement climatique au HCR, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, à la veille de la conférence climat de Copenhague.
"Le déplacement des populations, c'est l'enfant oublié: on n'en parle pas dans les négociations internationales alors qu'il s'agit d'une problématique prioritaire", regrette-t-il.
Le HCR dénombre actuellement 26 M de déplacés et 12 M de réfugiés dans le monde. Pour les migrants environnementaux, les estimations vont de 50 M au milliard de déplacés d'ici 2050, selon le Fonds de l'ONU pour la population (FNUAP).
Mais l'estimation la plus fréquente tourne autour de 200 M, le plus souvent poussés au départ par "une dégradation insidieuse de l'environnement" - qui rendra le retour impossible.
Ces migrations massives toucheront prioritairement les zones côtières en développement, les grands deltas, les petites îles et l'Afrique subsaharienne. "On évoque maintenant une hausse de 2 mètres du niveau des océans en 2100", note Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo France, alors que 60% des 39 plus grandes métropoles se concentrent sur les côtes.
Dès lors, faut-il attendre que se produise l'inévitable ou anticiper les fuites désespérées? "Faciliter les politiques migratoires, au plan national et international et assurer un transfert de ressources vers les pays qui seront les plus touchés" paraît un minimum à François Gemmene, de l'Institut du développement durable et des relations internationales.
"Les pays en développement ne pourront faire face à cette charge supplémentaire: les migrants accroîtront la pression démographique sur des zones déjà affectées par des pénuries", ajoute-t-il. "Le débat est de laisser les gouvernements gérer le processus selon leur méthode ou d'essayer de le coordonner au niveau international", explique Alexander de Sheribinin, à l'Université de Columbia à New York.
Mais pour lui, "étendre l'actuelle Convention de l'ONU sur les réfugiés risque surtout de diluer son efficacité".
"La majorité va rester à l'intérieur des frontières nationales: il faut alors définir les meilleures pratiques possibles pour leur réinstallation. Quant aux réfugiés, ils gagnent de façon écrasante l'Etat voisin, comme les Afghans au Pakistan, donc un autre pays en développement: Je ne pense pas que ces Etats souhaitent avoir une nouvelle catégorie de migrants sous protection internationale", ajoute-t-il.
Au HCR, Jean-François Durieux prévient également: "Si on essaie de promouvoir une obligation d'accueil sur le long terme, on n'arrivera à rien. Encore faudrait-il s'assurer de son respect et être en mesure d'établir clairement un lien avec des causes climatiques".
Pour l'expert, les Etats restent "réticents, voire hostiles" à ouvrir la discussion.
Source : AFP
Le Congrès des députés espagnol a adopté jeudi une nouvelle loi sur l'immigration qui a été unanimement qualifiée d'"injuste" et d'"inhumaine" par plus de 70 ONG de défense des droits des immigrés.
Cette nouvelle loi, adoptée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero en juin dernier, achève ainsi sa procédure d'approbation par le Parlement, après son passage récemment au Sénat.
Au moment où la Chambre basse du Parlement espagnol débattait de cette nouvelle loi relative aux immigrés, des dizaines de personnes représentant des Associations de défense des droits des immigrés se sont rassemblées devant le siège du Congrès des députés vêtues d'uniformes oranges en allusion aux "détenus de Guantanamo".
Ces ONG ont également adressé une lettre ouverte aux députés du Parlement dans laquelle ils expriment leur rejet de cette loi qui comporte, selon elles, des "dispositions injustes" à l'égard des immigrés établis en Espagne.
Des Associations de défense des droits de l'Homme ont, pour leur part, réclamé la fermeture de tous les Centres d'internement des immigrés clandestins en Espagne qu'elles ont qualifié d'"illégaux".
La nouvelle loi sur l'immigration, dont l'entrée en vigueur est prévue pour les prochains jours, a été adoptée par le Congrès des députés avec 180 voix pour, 164 contre et trois abstentions.
Cette législation a bénéficié de l'appui du Groupe socialiste, de Convergence et Union (CiU) et de la Coalition canarienne.
+UNE LOI MISE EN EXERGUE PAR LE GOUVERNEMENT ET CONSTITUE UN RECUL POUR LES ONG+
Le ministre espagnol du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, a relevé que cette nouvelle loi ambitionne l'encouragement de la migration légale et la lutte contre l'immigration clandestine, la consécration des valeurs d'intégration et la contribution à l'édification d'une société multiculturelle.
Les organisations de défense des droits de l'Homme et des immigrés voient, de leurs côtés, dans ce nouveau cadre législatif un recul pour les acquis des immigrés et une "atteinte" à leurs doits.
La section espagnole d'Amnesty International a noté, à ce propos, que cette nouvelle loi donne la priorité au volet sécuritaire au lieu d'être axée sur la sauvegarde des droits des immigrés.
Même son de cloche chez la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR) qui a exprimé sa "préoccupation" face à plusieurs dispositions de cette loi, notamment celles en rapport avec les droits des immigrés en Espagne.
Parmi les dispositions contestées, figure l'extension de 40 à 60 jours de la période maximum de rétention des immigrés en situation irrégulière, décision qui a été justifiée par le gouvernement espagnol par les difficultés rencontrées par les services concernés pour la détermination de la nationalité de ces migrants.
Cette 4ème réforme du genre de la "loi sur les étrangers" prévoit également des restrictions et le durcissement des procédures de regroupement familial: seules les personnes âgées de plus de 65 ans peuvent prétendre au regroupement familial à condition que leurs fils ou filles justifient cinq années de résidence régulière en Espagne, ainsi que des limitations du droit à l'enseignement et une clause sur les clandestins mineur d'âge.
Plusieurs statistiques ont prouvé l'augmentation du nombre de personnes qui ont immigré en Espagne grâce à la procédure de regroupement familial et ce, en dépit de la crise économique qui frappe de plein fouet l'Espagne depuis fin 2008, et qui a eu comme principale conséquence la perte de plus de 4 millions postes d'emploi.
+SYNDICATS ET ONG: LA NOUVELLE LOI VIOLE LES DROITS HUMAINS+
Plusieurs ONG de défense des droits des immigrés, des droits de l'Homme et Organisations de bienfaisance ont dénoncé l'adoption de cette nouvelle loi, jugeant qu'elle comporte plusieurs points négatifs.
Ainsi, plusieurs manifestations dénonçant la réforme de la loi sur les étrangers ont été organisées dans différentes villes espagnoles par ces ONG, dont la Fédération des Associations catalanes actives dans le domaine de défense des droits des immigrés.
Cette Fédération a noté, dans un communiqué, que la réforme de la loi sur l'immigration est "inacceptable du point de vue éthique", qualifiant d'"inadmissible de respecter des lois qui sont en contradiction avec les droits de l'Homme et les valeurs universelles stipulées par la constitution".
D'autres Associations ont souligné que les immigrés ne doivent pas être sacrifiés sur l'autel de la crise économique.
L'Espagne, considérée jusqu'à tout récemment comme l'un des pays les plus tolérants en matière d'immigration, a changé radicalement de position par le biais de cette loi similaire à celle déjà adoptée par la France.
Source : MAP
Ils vivent en France depuis des années. Au moins cinq ans selon la loi, au moins deux s'ils sont réfugiés politiques. Ils ont tout fait pour devenir français, et ils le sont depuis dix mois. Depuis le jour où ils ont reçu par courrier la copie de leur décret de naturalisation, paru dans le Journal officiel.
Ils sont 70 ce matin-là à la préfecture d'Evry, enfin convoqués à la cérémonie de naturalisation qui clôt cette longue démarche - deux ans et demi en moyenne dans l'Essonne. On leur a remis le décret en main propre. Un film de six minutes a été projeté. Ce jour-là, la bande-son ne marchait pas, ils se sont contentés des images à la gloire de la France, Mont-Saint-Michel, avions de chasse et frontons "Liberté, Egalité, Fraternité" sur fond musical. Le secrétaire général de la préfecture a fait son discours, tout le monde s'est levé aux premières notes de La Marseillaise, quelques-uns ont fredonné les paroles, et ceux qui n'étaient pas pressés ont bu le verre offert par la République.
Chaque année, plus de 100 000 étrangers deviennent français, par la voie du mariage (environ 15 % des cas) ou en demandant la naturalisation. La procédure n'est pas simple. Avant, il faut rassembler les papiers, pendant, il faut répondre à une convocation au commissariat et à la préfecture, puis il faut être patient.
NACIBA ET SON ÉCHARPE
"Moi, je n'étais pas pressée, je savais que je l'aurais", assure une jeune femme, chapeau noir sur la tête, sourire immuable aux lèvres. La politique, dit-elle, ne l'intéresse pas. Elle n'a pas entendu parler du débat sur l'identité nationale. A la question "Ça veut dire quoi, être français ?", elle répond : "C'est un truc à l'intérieur, on ne peut pas le dire."
Si elle aime ce pays, c'est parce qu'il n'y a pas de guerre, parce qu'on y aide les pauvres, et parce que, "dans l'équipe de France, il y a des Noirs, des Arabes, de tout. La France, elle m'a apporté tout. Et moi je lui apporte des choses, puisque je travaille avec des personnes âgées". En sortant de la préfecture, Naciba Belkhir, 28 ans, s'est rendue à la mairie de Corbeil-Essonnes pour faire une demande de carte d'identité. Puis elle est allée acheter une bouteille de jus d'orange, "comme si c'était du champagne", pour trinquer avec sa mère qui avait gardé sa fille de 4 ans.
Le soir, il y avait matchs à la télé. Egypte-Algérie puis France-Irlande. Sur la fenêtre de l'appartement, deux drapeaux étaient scotchés. L'algérien et le français, gagné grâce aux points Kinder pendant la dernière Coupe du monde. A la main, Naciba avait deux écharpes, la bleu-blanc-rouge, la vert-blanc-rouge. Les deux pays de son coeur ont été qualifiés pour le Mondial, alors elle a mis les deux écharpes l'une sur l'autre et les a cousues.
C'est dans le cadre du regroupement familial qu'elle est arrivée en France, à l'âge de 5 ans. Son père a fait beaucoup de petits boulots avant de finir chauffeur de bus ; il est aujourd'hui retraité. Nés en France, ses trois frères et soeur sont français. A la fin de la soirée, l'un de ses petits frères est passé, et lui a dit, pour rire, "Tu es des nôtres, maintenant !", avant de lui chaparder l'écharpe double face.
Naciba Belkhir est aide-soignante à domicile chez deux personnes âgées si proches que "c'est comme la famille". Le lendemain de la cérémonie, la fille de l'une des deux vieilles dames lui a dit : "On peut faire chanter le coq." A la mairie, on lui a assuré qu'elle aurait sa carte d'identité dans un mois. Elle se dit fière à l'idée de la montrer. "C'est comme un diplôme. Avant, c'était comme s'il me manquait un truc."
Quand elle était enfant, on ne fêtait pas Noël dans la famille. Cette année, elle a déjà sorti les décorations. Elle est ravie que sa fille soit française, "tant qu'elle n'oublie pas d'où elle vient", parce que "c'est une richesse d'avoir deux cultures" : "C'est comme d'avoir un pull et un manteau. Un manteau ça couvre bien mais avec les deux on a plus chaud."
MOHAMMED LE FRANÇAIS
Il est venu à la préfecture accompagné de sa femme Gwenaëlle, une institutrice d'origine bretonne, et de leurs deux enfants, Inès et Naël. Ce jour-là, Inès fêtait ses 4 ans, et lui l'aboutissement d'une procédure à l'issue évidente. Mohammed Elmouttaqi, ancien joueur de handball, a 45 ans. Il en avait 16 lorsqu'il a quitté ses parents et Fquih Ben Salah, près de Casablanca (Maroc), pour rejoindre son oncle et sa tante, à Evry, dans l'Essonne. Un choc : "C'était le paradis, un autre monde, tout m'impressionnait."
Il a réponse à tout, sauf à une question qu'il se pose lui-même : pourquoi avoir attendu si longtemps ? Maintenant, avec son passeport français, quand il passera la douane, à Tanger sur la route des vacances, à Madrid ou Milan pour aller à un match, "ce sera "circulez !", direct !", alors que jusque-là les fouilles n'en finissaient pas - "Vous pensez, avec une tête d'Arabe..."
Au lendemain de la cérémonie, Mohammed Elmouttaqi, agent polyvalent dans une entreprise, est parti au travail avec une bouteille de champagne. A ses collègues qui ne votent pas, il dit que "c'est lamentable". Eux le chambrent en l'appelant "Mohammed Jean-Charles." "Mais je serai toujours Mohammed, Mohammed le Français, dit-il. Aux matchs, quand j'entends La Marseillaise, j'ai la chair de poule, mais l'hymne marocain me la donne aussi. J'ai toujours aimé la France. Je dis toujours "Merci la France et vive la France". Sans oublier le Maroc."
ALEXANDRU, DIT ALEX
Costume, attaché-case, Alexandru Fanea n'a pas eu le temps de prendre un verre à la fin de la cérémonie. Il est un jour à Prague, le lendemain à Stockholm, toujours pressé. Il était en France depuis un mois seulement lorsqu'il a commencé à se renseigner sur la manière de devenir français. C'était en 2001, il était en stage Erasmus dans un laboratoire de recherche à Grenoble après avoir fait une école d'ingénieurs à Bucarest. Et ce qui l'a motivé, ce sont les gens avec lesquels il travaillait, "des Français, d'origine nord-africaine, roumaine, ou de souche, qui savaient où ils allaient, qui donnaient envie d'être comme eux, intègres, appréciés dans leur travail". Pour être "aussi bien qu'eux", il fallait être français. L'ingénieur se garde d'être critique à l'égard de la Roumanie, mais "ici, le travail et l'effort sont récompensés, le mérite est reconnu".
Neuf ans plus tard, Alexandru est "Alex" pour ses collaborateurs et pour sa femme. Elle, est originaire de Romorantin. Malgré tout, Alex pense qu'il ne sera jamais aussi français que certains de ses collègues, qu'il sera "Alexandru jusqu'à la fin de (sa) vie", qu'il aura toujours "une expression un peu bizarre". Mais il se sent français : "Je ne pense pas que je pourrai un jour vibrer comme un Français, dit-il, mais c'est ce à quoi j'aspire, et c'est ce qui me fait avancer."
A la question "qu'est-ce qu'être français ? ", il répond "c'est être moi-même" : "Ce décret, c'est juste la confirmation de ce que je suis ; la concrétisation, sur le papier, d'un ensemble de choix que j'ai faits." La lourdeur de la procédure a parfois instillé le doute. Alex a dû se rendre à Bucarest pour obtenir un certificat de naissance, faire traduire le document par un traducteur assermenté, répondre à une convocation pendant une période de congé... Mais la page roumaine est tournée : "C'est comme si j'avais fermé une porte."
Il aime se promener en voiture en Normandie, s'arrêter dans une ferme, discuter avec les propriétaires. "Ils aiment ce qu'ils font, il y a une joie de vivre que je n'ai pas rencontrée ailleurs. Ce sont les gens qui m'ont fait aimer la France. J'ai rencontré ici des personnes extraordinaires."
ALEXANDRA, LA FAUSSE NAÏVE
Alexandra n'a pas attendu cette cérémonie pour se sentir française. Elle se considère comme telle depuis qu'elle a commencé à maîtriser le français. A son arrivée, en 2002, elle avait 15 ans et ne parlait pas un mot. Elle en a 23, est étudiante en langues étrangères appliquées, et a l'intention de travailler dans le commerce international.
Cette grande jeune femme aux yeux bridés passe ici pour une Japonaise, une Coréenne, éventuellement une Chinoise. Elle est, ou plutôt était... kazakhe, d'origine coréenne. Bouddhiste, sa famille a obtenu le statut de réfugié politique. Les débuts ont été difficiles. Il y a d'abord eu le choc culturel, Alexandra n'avait jamais vu d'Arabes, sauf à la télé, et se retrouvait en Seine-Saint-Denis, dans un quartier où les Blancs étaient rares. Puis il a fallu comprendre le système, la Sécurité sociale, le fonctionnement de l'éducation nationale... Mais finalement, "la France (lui) a plus apporté en sept ans que le Kazakhstan en quinze ans."
Elle ne supporte pas que certains de ses amis se plaignent de leur pays, évoquent un éventuel départ pour le Canada ou Dubaï. Des "naïfs", raille-t-elle, "ils croient qu'ailleurs c'est mieux. Je leur dis : "Vous ne savez pas la chance que vous avez"."
Alexandra n'a jamais entendu parler du débat sur l'identité nationale. Pour elle, être français c'est d'abord avoir le droit de vote, et surtout "savoir que (sa) voix sera comptée" - Noursoultan Nazarbaev dirige le Kazakhstan depuis 1989, en 1990 il a été "élu" avec 98,97 % des voix.
Parfois, entre deux éclats de rire, elle s'interroge à haute voix, se demande si ses propos ne sont pas racistes, s'il y a des choses à ne pas dire. Un petit rappel sur la liberté d'expression, et elle conclut : "C'est ça, être française. Etre assise là, tranquille, boire un café, parler avec une journaliste française." Un petit silence, puis : "C'est un peu naïf, non ?"
Source : Le Monde
Au cœur de la communication politique du ministre français de l'Immigration, la statistique prétend à l'objectivité. Mais, face au très vif débat sur la politique migratoire française, la prudence s'impose. Un chiffre peut très vite être détourné de son interprétation première, voire directement instrumentalisé. A côté des chiffres officiels, reste, pour certaines associations, à prêter l'attention à ce qui justement n'est pas décompté.
La statistique est une arme politique, sur un sujet aussi polémique que la politique migratoire française. Manipulés, mis en valeur ou bien ignorés, les chiffres peuvent avoir un grand impact sur les décisions politiques. Le ministre français de l'Immigration s'est une nouvelle fois illustré à cet exercice mercredi, alors qu'il répondait aux questions de France Inter.
Liberté d'interprétation
Axe central de sa communication, le ministre a expliqué sur France Inter que la France est le pays le « plus généreux en terme de droit d'asile ». Le quotidien Libération l'a pourtant démontré dès le mois d'octobre, la France arrive deuxième au niveau des demandes d'asile, avec 22 751 demandes dans les sept premiers mois de 2009, contre 28 297 aux Etats-Unis. Le taux d'acceptation des demandes est également plus bas que plusieurs autres pays d'accueil. Avec tact, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) s'est attribué auprès de Libération ce malheureux « malentendu » dans la compréhension de ses données.
A propos des séjours de courte durée, le ministre de l'Immigration a par ailleurs affirmé au cours de l'interview que les demandes de visas étaient satisfaites au moins à 90% dans les consulats du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, du Mali ou du Sénégal. Selon une source contactée par Afrik.com, le taux d'acceptation au consulat du Maroc serait plutôt de l'ordre de 50%. Mais on peut toujours imaginer que le ministre joue quelque peu sur les mots, en éliminant par exemple du décompte les dossiers rejetés car incomplets.
Le journaliste chargé de l'interview, Nicolas Demorand, a fait état d'un grand nombre d'appels au standard de l'émission, pour des cas de refus de visas jugés difficilement explicables. Chose étrange pour un ministre qui récuse toute accusation d'arbitraire, Eric Besson a d'ailleurs pris les coordonnées d'un auditeur souhaitant que sa belle-mère marocaine puisse rendre visite à sa famille en France.
A chaque polémique sa statistique
Les approximations chiffrées ne sont pas le seul fait du ministre. Les journalistes sont également demandeurs de statistiques, même quand l'outil de mesure n'existe pas. Eric Besson a ainsi été sommé mercredi de donner un chiffre sur le nombre de travailleurs sans-papiers concernés par la régularisation annoncée mardi. Le ministre a précisé que l'estimation de ses services, « de l'ordre du millier », était relativement « aléatoire ». Le chiffre donné a d'ailleurs été très vite corrigé : les estimations officielles sont désormais de « 500 à 1 000 » régularisations. Un chiffre basé sur une méthode de calcul des plus floues.
Les chiffres ont pris un enjeu majeur dans les débats qui tournent autour de l'immigration et de l'intégration des nouveaux Français [1]. Les polémiques lancées, au cours des dernières années, sur des sujets comme l'excision, les mariages forcés, la polygamie ou le port de la burqa vont souvent de pair avec la question de savoir combien de personnes sont concernées. Les statistiques sont alors rarement fiables, quand elles sont disponibles. Concernant les mariages forcés, par exemple, le blog « Nouvelles d'Orient » du Monde diplomatique a noté en 2007 que les statistiques officielles se basaient sur l'hypothèse que les pratiques des pays d'origine étaient perpétuées dans les mêmes proportions chez les représentants des « ethnies » concernées.
La controverse plus récente sur le port de la burqa, qui a servi de préalable au débat sur l'« identité nationale », a mené à une production statistique très politisée. Le gouvernement avait été mis en difficulté, du fait de l'accent mis par les médias sur le très faible nombre de cas recensés. Une étude des renseignements intérieurs (DCRI), révélée fin juillet par Le Monde, recensait en effet 357 femmes porteuses de la burqa. Mais Le Figaro a opportunément pu « consulter », dix jours plus tard, un « rapport confidentiel du ministère de l'Intérieur ». Le chiffre de 2 000 femmes portant la burqa est dès lors devenu une référence, utilisable dans les discours des ministres. Comme le relevait mi-novembre Afrik.com, le rapporteur de la mission parlementaire sur la burqa, Eric Raoult, n'a pas hésité de son côté à partir d'un cas unique [2] pour dépeindre des banlieues de métropoles peuplées de petites filles de six ans habillées d'une burqa.
Les bons comptes font les bons amis
Sur le plan général de l'immigration, la plus importante des statistiques manque : personne n'est capable de dénombrer les sans-papiers en France. Les estimations varient facilement du simple au double, généralement entre 200 000 et 400 000 individus. Ce qui n'a pas par exemple empêché le prédécesseur d'Eric Besson au ministère de l'Immigration, Brice Hortefeux, d'annoncer en 2008 une baisse de l'immigration clandestine d'« environ 6% ».
Il est intéressant de noter que, dans son interview à France Inter, Eric Besson a annoncé la création d'un outil statistique pour le nombre annuels de régularisations. Le ministère en reste dans ce domaine à un agrégat « empirique », tout en pouvant par contre annoncer de façon précise le nombre d'expulsions. Un outil statistique utile à la politique gouvernementale, puisque l'objectif de 27 000 expulsions pour l'année 2009 est la vitrine du ministère de l'Immigration.
Chaque outil statistique possède donc une forte charge politique. Le réseau Migreurop milite à l'inverse pour un décompte du nombre de décès chez les migrants dans leur tentative de rallier l'Europe. Une statistique qui vise à dénoncer les dégâts des politiques actuelles de lutte contre l'immigration clandestine. Les méthodes de calcul sont approximatives, mais l'organisation pense pouvoir affirmer que plusieurs dizaines de milliers de clandestins ont trouvé la mort au cours des dix dernières années pour rallier l'Europe.
Source : AFRIK.com
Trois mille habitants de la ville lombarde de Coccaglio (Italie) ont manifesté samedi pour protester contre la décision de leur maire d'organiser un "Noël blanc", une opération consistant à recenser tous les étrangers de sa commune et à dénoncer aux autorités ceux qui sont clandestins.
Le cortège intitulé "United colours of Christmas" a défilé dans une ambiance tendue dans les rues désertes, devant des bars et commerces fermés, la plupart des habitants restant enfermés chez eux a rapporté l'agence de presse italienne Ansa. Elu du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, le maire de la ville de 8.000 habitants, Franco Claretti, a lancé l'opération "Noël blanc" pour recenser d'ici Noël tous les étrangers résidant sur sa commune et dénoncer à la préfecture les clandestins et ceux dont le permis de séjour est arrivé à échéance. Cette initiative a suscité la réprobation du Vatican. "Cette idée de rapprocher Noël et une réalité difficile qui touche des êtres humains est une chose douloureuse", a déclaré le président du Conseil pontifical pour les migrants, Mgr Antonio Maria Veglio. En revanche, le maire de Coccaglio a reçu le soutien du ministre de l'Intérieur Roberto Maroni: "Bravo, tu es un exemple pour tous les maires d'Italie". MM. Maroni et Claretti appartiennent tous les deux à la Ligue du Nord, qui fait partie du gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi. (NEV)
Source : Le Vif.be
Selon le député Maurizio Fugatti, «les ressources sont ce qu'elles sont et, avant tout, nous devons nous occuper des citoyens italiens. D'accord pour payer le chômage aux citoyens non-européens, mais pour une durée limitée à 6 mois. S'il n'y a pas de travail pour les Italiens, il n'y en a pour personne. Nous devons d'abord penser aux nôtres.»
Les réactions ne se sont pas fait attendre : «Cet amendement est inconstitutionnel et je suis persuadé que la chambre (des députés) le jugera inadmissible» a déclaré le chef du Parti Démocrate Sesa Amici. «Ce sont des propositions racistes infondées, qui n'ont pas lieu d'être». Pour le sénateur Paolo Nerozzi, «la proposition de la Lega est une nouvelle forme de loi raciale dans le monde du travail».
La proposition laisse également perplexe jusque dans le gouvernement de Silvio Berlusconi.
L'imbrication des cultures française et nord-africaine est ancienne, et perdure, comme en témoigne le foisonnement de spectacles musicaux présentés en France, en cette fin d'année. On jugera de leur contenu à la lueur d'une exposition, "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", présentée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), à la porte Dorée, à Paris.
"Générations" butine dans ces violences et ces drôleries d'une histoire croisée et tisse un fil historique efficace, de l'émir Abd El-Kader, l'un des fondateurs de l'identité nationale algérienne au XIXe siècle, jusqu'à 2001, date à laquelle le collectif artistique Les Motivés, issu du groupe Zebda, présenta une liste aux élections municipales à Toulouse.
L'Algérie tombe sous l'autorité de la France en 1830, la Tunisie en 1881 et le Maroc en 1912. En 1889, l'Exposition universelle, à Paris, propose un concert marocain, dirigé par Sidi Sadia, bientôt en tournée dans toute la France : "Réveil du harem, déjeuner des odalisques servi par l'eunuque Abdalah", avec danse du ventre, évidemment. L'affiche est sans équivoque.
Pendant la guerre de 1914-1918, 300 000 soldats originaires du Maghreb servent les couleurs françaises, 130 000 travaillent dans les usines et les champs. Chéchias sur la tête, les ouvriers de l'usine gazière de Paris s'empoignent aux dominos et jouent de la flûte paysanne à l'heure de la pause. La photo exposée, tirée des Archives nationales, les montre apaisés.
Puis voici l'entre-deux-guerres : Jean Gabin dans la Casbah d'Alger pour Pépé le Moko, le film de Julien Duvivier (1937) ; les quatre frères Amar, dompteurs, des Kabyles fondateurs de la dynastie du cirque français du même nom ; Mahieddine Bachtarzi (1897-1986), le "Caruso du désert", qui dirigea le Conservatoire de musique d'Alger à l'indépendance.
Les deux commissaires, Driss El-Yazami et Naïma Yahi, ont choisi d'évoquer largement la guerre d'Algérie (1954-1962) et ses turbulences par des films, des documents audiovisuels, des revues, des photos, et d'en rappeler les figures héroïques et les penseurs, dont Albert Camus, affiché en "une" du Paris Match du 16 janvier 1960, juste après sa mort.
Largement présente dans "Générations", où l'on trouvera de succulents Scopitone (les ancêtres du clip vidéo), la musique tint un rôle central dans la fondation d'une identité chez les travailleurs émigrés maghrébins, soudés par les valeurs de l'exil : résistance aux affronts ordinaires, vague à l'âme et mal du pays.
Conceptrice de l'exposition, l'association Génériques, créée en 1987 afin de préserver la mémoire des migrants en France, avait édité fin 2008 un coffret de trois CD, Hna Lghorba (Nous sommes l'exil), tiré des archives de Pathé-Marconi (EMI) et qui sert en partie de bande sonore à l'exposition.
Dans ces délices concoctées parfois après le travail en usine dans la moiteur des cafés, édités avec trois francs six sous par les ouvriers nord-africains, on entendait aussi des femmes, telles la future star Warda, Noura, chroniqueuse des déchirements et des translations, ou la Judéo-Arabe Line Monty, revenue à Paris après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Des beautés parfois photographiées dans les studios Harcourt.
"Avant, la seule consolation, c'était aller dans les cafés écouter les chanteurs, regarder les Scopitone. On mettait une pièce dans l'appareil et on rêvait du retour au pays", raconte le compositeur kabyle Kamal Hamadi, 74 ans, invité le 5 décembre à chanter à la CNHI. "Maintenant, les gens habitent en famille, ils sont moins malheureux qu'auparavant. Pour écouter leurs artistes, ils peuvent aller dans des grandes salles comme l'Olympia, et puis il y a la télévision, Internet..."
Venues de là-bas, ou créées ici, ces musiques ont toujours l'histoire pour toile de fond. "Notre présence sur la scène musicale aujourd'hui, c'est quelque chose que l'on doit à cette génération d'immigrés, qui se sont mis à créer de la musique par nécessité, pour retrouver un univers familier", précise Amazigh Kateb, né près d'Alger en 1972, et fils de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine (1929-1989), avec qui il est arrivé en France en 1988.
Ex-leader de Gnawa Diffusion, il a lancé son nouvel album, Marchez Noir (Iris Music/Harmonia Mundi), le 17 octobre dans un bar de Ménilmontant, à Paris, en hommage aux victimes de la manifestation du 17 octobre 1961.
Cette mémoire vive n'entraîne aucun passéisme. Loin de la problématique de l'exil, "les immigrés de la deuxième et ceux de la troisième génération, nés en France, se sont mélangés, dit Amazigh Kateb. Ils ont créé des mix comme le raï'n'b (raï et rhythm'n'blues), ou le hip-hop maghrébin. C'est un besoin de réidentifier notre identité, mais dans la peau de la jeunesse, pas dans celle de nos parents."
En 1956, Kateb Yacine écrivait un roman devenu culte, Nedjma, en français. "Il s'agissait de montrer en français que l'Algérie n'était pas française", l'entend-on dire dans "Générations", qui détaille cette identité "contre", mais se clôt au seuil de la période actuelle, résumée à une prudente et succincte présentation des héros positifs : Zidane, les chanteurs Karim Kacel ou Rachid Taha, le cinéaste Rabah Ameur Zaïmeche, l'académicienne Asia Djebar. Point de traces des malaises existants - ni banlieue sinistrée, ni Marseillaise sifflée.
"Générations" regorge de bonnes idées et de pistes à suivre - musique, cinéma, peinture, photographie, littérature, BD -, souvent traitées par le biais de vidéos et d'affiches, les deux béquilles des institutions sans moyens financiers. Le passionnant catalogue dresse par exemple un inventaire intelligent des peintres - du Tunisien Yahia Turqui (1903-1969) au Français Djamel Tatah, né en 1959, en passant par la Kabyle Baya (1931-1998), qui subjugua André Breton dès 1947. Mais, ces peintres, on ne peut les voir porte Dorée.
Source : Le Monde
Pour ou contre "contrôler l'immigration" ? Voici condensés, les termes d'un débat lancinant où dominent plus souvent peurs et fantasmes que réalisme. Ce débat, Hervé Le Bras, directeur d'études à l'EHESS et à l'INED, et Gérard-François Dumont, recteur et professeur à l'université de Paris-Sorbonne le retracent, avec dans le rôle du modérateur le premier, et dans celui du contradicteur, presque caricatural, le second.
Se devant d'assurer la sécurité sur son territoire, tout Etat est amené à contrôler les flux migratoires : ignorer cela, c'est ni plus ni moins, pour Gérard-François Dumont, tomber dans le "sophisme internationaliste", "compassionnel" ou "libertarien", et exposer les pays du Nord à l'"invasion ". Une "invasion migratoire" de "bons sauvages à la Rousseau" qui, en raison de leur volume et de leur méconnaissance des lois du pays d'accueil, soutient le recteur, imposeraient des "moyens de sécurité considérablement augmentés".
Sans nier que le contrôle de l'immigration soit une tâche régalienne, le sujet appelle au réalisme. "L'illusion d'avoir prise sur les migrations règne autant chez ceux qui veulent les limiter que chez ceux qui veulent les encourager", relève Hervé Le Bras. Sur le marché mondialisé de l'intelligence, des politiques européennes de "migration choisie" ont-elles de fait un sens ? Aujourd'hui, "ce ne sont plus les pays d'arrivée qui choisissent, mais les migrants hautement qualifiés qui décident de leur destination ", observe le démographe qui relève qu'en termes de qualification des migrants, selon l'OCDE, la France se situe en queue de peloton, tandis que la Canada, l'Australie, l'Irlande, l'Angleterre et les pays nordiques caracolent en tête.
Reste que dans le choix des migrants, interviennent de toute évidence la langue, la durée de séjour mais aussi le climat général d'hospitalité à leur égard. Climat sur lequel, en France, observe Hervé Le Bras, pèse la priorité donnée à la "chasse aux sans-papiers".
La vraie question, relève le démographe, "n'est pas de raffiner les modes de contrôle d'une migration considérée comme un phénomène anormal, mais d'encadrer un phénomène normal, la libre circulation des humains et leur libre établissement, sans altérer profondément le rôle protecteur des Etats".
Source : Le Monde
Le noir est charbonneux, le blanc éblouissant. L'image est abîmée, parfois striée. Assise sur un lit, dans des draps blancs froissés, une femme rejette ses cheveux en arrière, au ralenti. Image de rêve ? On comprendra plus tard que c'est celle d'un fantôme, le fantôme d'une femme française, retrouvée morte au pied d'une voiture, sauvagement assassinée.
D'abord, le film nous embarque sur le quai d'un paquebot, l'Avenir, qui transporte des Tunisiens jusqu'au Port autonome de Marseille. Nous sommes en 1969. La plupart font le voyage pour trouver du travail. Pas celui dont on entend la voix, en off : lui vient rendre visite à son frère, incarcéré à Paris, accusé d'un crime qu'il nie avoir commis.
Sur le bateau, l'homme ébauche mentalement le brouillon d'une lettre qu'il voudrait lui écrire. Mais il n'a jamais rédigé de lettres personnelles. Comment exprimer des sentiments intimes ? Alors pendant toute la durée du film, il ressasse, change de registre, s'interroge. Il raconte son voyage, parle de la famille, de l'impression qu'il a de ne plus connaître son frère, depuis que celui-ci vit en France...
Avant de monter dans le train pour Paris, le jeune homme reste quelques jours à Marseille, hume l'air de la ville, s'installe dans une chambre d'hôtel spartiate, entend fuser des propos racistes ordinaires... Il passe un après-midi chez un cousin, où il perçoit le déracinement de ces immigrés déjà coupés de leurs enfants nés sur place.
Rien de misérabiliste ici - le déjeuner est joyeux -, rien de trop explicite non plus : des bribes de phrases, des sensations, montées ensemble comme dans un rêve, des images mentales étranges, qui s'insèrent entre deux plans documentaires. Sur le mode du dérèglement sensoriel, du brouillage identitaire vertigineux, l'expérience de l'immigré est restituée ici comme une expérience de l'étrangeté absolue. Conduit à ruser avec des règles qui le limitent en tout, comme les barreaux d'une prison mentale, il en vient à se penser lui-même suspect. Ses certitudes vacillent.
"PAS POLITIQUE"
Après tout, peut-être son frère l'a-t-il bien tuée cette femme "trop blanche", "trop riche", cette femme "qui n'était pas pour lui", comme le pense leur cousin. L'immigration comme perte de l'innocence, telle est la toile de fond de ce film magnifique, qui n'assène aucun message. Et c'est bien ce qui lui fut reproché.
Réalisé, en 1969, par Marc Scialom, un jeune apprenti cinéaste d'origine juive tunisienne, avec le soutien de Chris Marker qui lui a prêté du matériel, c'est un film inachevé. La version qui ressort mercredi en salles est une maquette, conçue par l'auteur dans l'espoir de convaincre un producteur de financer le film. Mais l'accueil que lui ont fait les amis de Chris Marker lui a coupé les ailes. "Pas politique", lui a-t-on asséné, ce qui revenait, dans le contexte de l'époque, à une condamnation sans appel.
Malgré le soutien de Jean Rouch, qui a salué "un des rares films surréalistes de l'histoire du cinéma", le jeune cinéaste l'a enterré et n'a pas tardé à abandonner le cinéma pour se consacrer à l'enseignement. C'est à sa fille, Chloé Scialom, qu'il doit d'avoir exhumé cette copie de travail, et à l'association marseillaise Film Flamme de l'avoir restaurée.
Lettre à la prison n'est pas un film militant, mais c'est un film politique, visionnaire, dont le sens s'est intensifié avec les années. La liberté de son écriture, la poésie de son montage le distinguent radicalement des films engagés des années 1970 dont la plupart ne peuvent plus s'apprécier autrement que replacés dans le contexte de leur époque.
A l'heure où "l'identité nationale" envahit le débat public, ce film réalisé par un immigré tunisien de culture juive sur un immigré tunisien de culture musulmane pose des questions essentielles, avec l'intelligence et le regard d'un grand artiste.
Source : Le Monde
Le cinéma marocain sera à l'honneur lors de l'édition 2009 du festival du film africain de Londres, qui se tient du 26 novembre au 3 décembre.
Quatre films marocains :"Oud Lward" de Lahcen Zinoune, "les Cœurs brûlés", "Transes" et "Alyam Alyam" d'Ahmed El Maanouni, seront projetés lors de cette édition, parmi 11 réalisations représentant différents pays africains.
La participation des films marocains à cette édition trouve son explication dans la place de choix qu'occupe le cinéma marocain sur l'échiquier du septième art africain, indiquent les organisateurs, relevant que le choix porté sur trois œuvres du cinéaste marocain El Maanouni s'impose par l'impact que ces réalisations sur l'histoire du cinéma marocain.
Les œuvres du cinéaste traduisent d'une manière pertinente le vécu marocain et reflètent la diversité et la profondeur culturelle qui caractérisent le Maroc, indiquent-ils.
Outre la projection de films, le festival prévoit l'organisation d'une conférence sur la production et la distribution du film africain à l'ère numérique.
Le festival est organisé avec le concours de l'Université de Westminster, l'African Movie Academy Awards, la fondation du festival du film de Londres et le conseil britannique du film.
Le festival du film africain de Londres, lancé en 1991, vise à faire connaître le cinéma africain en Grande-Bretagne.
Source : MAP
Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, effectuera du 30 novembre au 3 décembre prochain une visite à Copenhague (Danemark), a annoncé jeudi un communiqué de son département.
Au cours de cette visite, M. Ameur rencontrera les membres de la communauté marocaine établie au Danemark et aura des entretiens avec les autorités de ce pays, indique le communiqué, soulignant que ce déplacement s'inscrit dans le cadre des efforts visant le renforcement des relations de coopération entre le Maroc et les pays d'accueil de la communauté marocaine et l'échange de vues pour une meilleure gestion des affaires de cette communauté.
Inscrite dans le cadre des contacts réguliers menés par le ministre avec les membres de la communauté marocaine établie à l'étranger et dans le cadre de la mise en œuvre du programme gouvernemental en faveur des MRE, cette visite vise aussi l'examen des opportunités d'établir des partenariats avec les acteurs associatifs dans les domaines social et culturel, indique le communiqué.
Cette visite sera également l'occasion pour nouer des contacts avec des opérateurs économiques et pour expliquer les efforts du Maroc en faveur des Marocains établis à l'étranger concernant les opportunités d'investissement dans le Royaume.
Elle constituera aussi une occasion pour mobiliser les Marocains du Monde et les sensibiliser à leur rôle dans le processus de développement de leur pays.
Source : MAP
L'actualité politique en Espagne est dominée ce jeudi par l'approbation par le Parlement, de la nouvelle Loi sur les étrangers. Le texte de cette Loi, qui en est à sa quatrième réforme avait été approuvé en juin dernier par le gouvernement et en fin octobre par le Congrès des députés (Chambre basse). Durant la semaine, le Sénat aussi a donné son aval.
L'hémicycle a donné son feu vert après un vote de 180 voix pour, 163 contre et 3 abstentions. Le soutien du PSOE, des Catalans de Convergence et Union (CiU) ainsi que de la Coalition canarienne a été déterminant pour l'adoption de la Loi.
La période de rétention par la police des immigrants irréguliers, interceptés à leur arrivée dans le pays est passé désormais de 40 à 6O jours. Une mesure critiquée par les associations d'immigrés et par la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR). Selon cet organisme, la Loi sur les étrangers est un « échec majeur » et avec elle, il sera difficile de « construire une société capable d'intégrer les immigrants ». De même, l'organisation Caritas a exprimé sa préoccupation concernant la Loi, qui contient selon elle, des restrictions importantes qui affecteront gravement les immigrés vivant en Espagne.
Concernant le regroupement familial, désormais, les étrangers résidant légalement en Espagne pendant au moins cinq ans peuvent faire venir leurs proches mineurs ou des personnes majeures souffrant d'un handicap. De même, ils pourront faire venir leurs parents âgés au minimum de 65 ans à condition qu'ils aient des raisons justifiant la nécessité d'autoriser leur séjour en Espagne. D'après Reuters, au moment où les parlementaires débattaient, plus de 50 représentants d'ONG étaient réuni en dehors du bâtiment, pour dire non à une loi décrite par eux comme « inhumaine ».
Toutefois, la Loi ainsi adoptée a des nouveautés comme la protection pour les femmes migrantes victimes de violence, la possibilité pour les ONG et autres entités privées, d'assumer la tutelle des mineurs étrangers non accompagnés, la reconnaissance des droits de réunion, de manifestation, d'association, le droit à l'éducation jusqu'à 18 ans et l'assistance juridique gratuite. La nouvelle Loi renforcera également les compétences des régions autonomes. Ces dernières pourront délivrer des permis initiaux travail ou de résidence sur leur territoire.
L'Espagne a enregistré 4,5 millions d'étrangers en 2009 contre 800 000 dix ans plutôt. Même si la crise économique a diminué l'arrivée des migrants non qualifiés, le pays est décidé à diminuer les flux migratoires. Pour le ministre du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, cité par EFE, « l'Espagne a deux défis: opter pour l'immigration régulière et légale, et prendre un engagement ferme pour un projet d'intégration ». Selon lui, la Loi « corrige des facteurs discriminatoires envers les étrangers ».
Source : Yabiladi
Les musulmans de France se préparent à fêter la fête de l'Aïd al-Adha, qui commémore le sacrifice d'Abraham, dont la date a été fixée à vendredi par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Abraham était sur le point de sacrifier son fils, quand Dieu, ayant constaté son obéissance, a arrêté son bras et lui a donné un mouton à égorger à la place. À leur tour, les musulmans du monde entier immolent un mouton, un bovin, un caprin ou un camélidé.
Le CFCM a rappelé que "le sacrifice des animaux doit se faire dans les abattoirs agréés dans le strict respect de la réglementation en vigueur et des principes religieux qui régissent l'abattage rituel". Les capacités des abattoirs étant limitées, le CFCM réitère sa recommandation d'étaler l'abattage sur les trois jours de l'Aïd". Lundi, la préfecture de police de Paris a rappelé qu'il était interdit d'abattre les animaux, notamment les moutons, en dehors des abattoirs en activité. Dans un communiqué, l'association OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs dénonce le fait que "près de 200.000 ovins et 4.000 bovins seront égorgés en pleine conscience, sans étourdissement préalable".
Les conseils régionaux du culte musulman, "en collaboration avec les préfectures et les municipalités, s'emploient déjà pour que cette fête se déroule dans les meilleures conditions tant sur le plan spirituel que matériel", a encore indiqué le CFCM qui "appelle à partager ces moments de bénédiction, de solidarité et de fraternité avec l'ensemble de la communauté nationale". À Paris, la prière de l'Aïd al-Adha aura lieu à la Grande Mosquée vendredi à 9 heures. Comme pour la date de la fin du ramadan, le jour de célébration de l'Aïd al-Adha varie géographiquement dans le monde, en fonction du moment où la pleine lune est observée.
Source : Le point.fr
Après les établissements scolaires, l'Assemblée nationale va-t-elle devenir le prochain lieu public d'où sera banni le voile islamique ? La question, ressentie comme une nouvelle stigmatisation de l'islam par la communauté musulmane, se pose après la demande de la députée (UMP) du Nord, Françoise Hostalier, de modifier le règlement de l'Assemblée nationale pour y interdire le port du voile.
Cette nouvelle polémique a surgi après la visite, le 12 novembre, dans les tribunes de l'Assemblée nationale, d'une classe d'un lycée de Garges-lès-Gonesse. La présence d'une élève portant le voile islamique avait suscité la colère de plusieurs députés pour qui cette tenue relevait de la "provocation". "Elle était fortement voilée et agitée", précise aujourd'hui Mme Hostalier.
Avec plusieurs de ses collègues, la députée avait alors demandé, en vain, que soit appliqué sur-le-champ le règlement de l'Assemblée nationale, et notamment son article 8 qui dispose que les personnes assises dans le public doivent être "découvertes".
Face à l'émotion persistante, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a adressé une lettre à tous les députés le 19 novembre. Il y rappelle qu'"aucune disposition de notre règlement n'autorise le président de séance à refuser l'accès des tribunes du public à une personne pour ce motif". Il indique par ailleurs que la prescription demandant aux visiteurs d'avoir la tête découverte est "vieille de plus d'un siècle et ne saurait être opposée au foulard" et rappelle que "les libertés de religion et d'opinion font partie des droits fondamentaux".
Cette attitude, comprise par Mme Hostalier comme une volonté d'éviter "toute stigmatisation" de la communauté musulmane, ne l'a pas convaincue. La députée continue de plaider pour une modification du règlement, qui exigerait "de manière explicite une tenue correcte et la tête nue pour les hommes et les femmes". Elle a reçu le soutien de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Evoquant la "montée des intégrismes", la députée, par ailleurs membre de la mission parlementaire sur le voile intégral, insiste : "Alors qu'on tient un débat sur l'identité nationale, on doit, sur ces thèmes-là, être exemplaire à l'Assemblée, lieu emblématique de la République. On ne doit pas laisser la porte ouverte à des dérives possibles."
Mme Hostalier n'en est pas à son coup d'essai. En octobre 2008, elle a déposé une proposition de loi visant à interdire le port de signe religieux ostensible à "toute personne en charge d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif et dans tous les établissements où est exercée une activité de service public". Elle regrettait au passage que la loi de 2004 interdisant le port du voile à l'école n'ait pas été étendue à l'université.
Mais cette nouvelle offensive intervient dans un contexte particulier. Le débat sur l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public fait rage depuis six mois. Il n'a pas toujours évité l'amalgame entre les femmes portant le simple foulard islamique couvrant les cheveux et celles qui manifestent une pratique radicale de l'islam, en dissimulant aussi leur visage et l'ensemble du corps.
Pour Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), il ressort de ces différents débats que "certains veulent imposer une certaine invisibilité de l'islam dans l'espace public". "Ce n'est pas la meilleure façon d'afficher le combat contre l'intégrisme. Il faudrait s'adresser de manière plus nuancée à toutes ces femmes (voilées) qui respectent les lois de la République", juge cet universitaire, défenseur d'un islam "de la modération".
Autre élément de contexte : le débat sur l'identité nationale qui suscite des crispations dans la communauté musulmane. Mme Hostalier elle-même a inscrit son intervention à l'Assemblée dans ce débat. Un rapprochement jugé "inquiétant" par M. Moussaoui. "Cela donne l'impression que le débat vise une frange particulière de la communauté nationale."
La députée du Nord reconnaît que le sujet est "compliqué". "Le foulard n'est pas forcément incompatible avec l'identité nationale, tout dépend qui le porte, comment et pourquoi. S'il est discret, c'est même respectable ", estime-t-elle. En revanche, juge-t-elle, un voile "provocateur est incompatible avec nos valeurs". A charge pour le législateur d'apprécier au cas par cas le degré de provocation ?
Source : Le Monde
Au total 57 108 Marocains résidant à l'étranger ont transité, au cours des deux dernières semaines, par le poste d'entrée "Bab Sebta", pour célébrer l'Aïd Al-Adha avec leurs familles au Maroc, indique ce jeudi 26 novembre une source douanière.
Ce poste d'entrée a également enregistré l'entrée de 4 896 véhicules (voitures et autocars) durant cette même période.
L'opération de transit se déroule dans de "très bonnes conditions", indique la même source, estimant que le nombre des MRE augmentera substantiellement à la veille de l'Aïd Al-Adha.
Source : La Vie eco
M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, M. Abdellah Boussouf, secrétaire général, l'ensemble des membres et de l'équipe administrative du CCME, vous adressent leurs meilleurs vœux à l'occasion du Nouvel an 2012.
Dans le cadre du cycle consacré au Maroc par le Musée du Quai Branly à Paris autour du spectacle Izlan - chants, poésies et danses berbères, une table ronde est proposée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) le samedi 5 décembre à 17h au Théâtre Claude Lévi-Strauss
Seront présent à la table-ronde : M. Driss El Yazami, président du CCME, Ahmed Aydoun, musicologue, Claude Lefébure, ethnologue et chercheur au CNRS et d'Alain Weber, conseiller artistique.
A la suite du grand Raïss Lhadj Belaïd qui avait chanté l'immigration dès les années 1930 et fait une tournée en France à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, le thème de l'exil et de ses tourments à été repris par nombre d'autres chanteurs. La table-ronde abordera les principales thématiques explorées par ces chanteurs ainsi que les évolutions de la chanson amazighe marocaine à propos de l'émigration.
Modérateur : Emilie Joulia, auteur et journaliste en sciences-humaines à Canal Académie.
La table-ronde est réalisée en partenariat et avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger.
Un Marocain, Abdelouahab Zaid, est à la tête d'un important projet d'introduction des technologies modernes en matière de plantation de palmiers, mené dans l'ouest de l'Inde avec une enveloppe de 20 millions de dollars.
Dans une déclaration à la MAP, M. Zaid a indiqué avoir déjà entamé la réalisation de la première phase du projet dans le cadre d'un partenariat entre l'entreprise indienne "Atol" et l'université des Emirats arabes Unis à Al Ayn où il dirige l'unité d'études et de recherches sur le palmier et les dattes.
Initié dans les régions du Rajasthan-Gujarat, avec la participation du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), le projet compte déjà une ferme pilote de 200 ha contenant les meilleures variétés de palmiers à l'échelle internationale.
M. Zaid, également coordonnateur du réseau international du palmier dattier, sous l'égide de la FAO, a annoncé la création prochaine, dans cette région d'un laboratoire pour l'intégration des techniques de bio-technologie pour booster la production de palmiers et la porter à environ 150.000 unités annuellement.
La création d'une telle structure, a-t-il poursuivi, est de nature à élargir les espaces plantés en palmier, et donc à assurer à la région une production de dattes suffisante pouvant même servir à l'export.
Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une série d'initiatives similaires déjà menées par M. Zaid, désigné comme expert du PNUD, dans plusieurs pays dont la Namibie, la Jordanie, la Tunisie, la Syrie ou encore le Yémen.
Source : MAP
La mission parlementaire sur le port du voile intégral, qui rendra son rapport en janvier, recevra le 2 décembre le très controversé Tariq Ramadan, prédicateur musulman. Les députés membres de la mission sont de plus en plus divisés sur la nécessité de légiférer pour interdire le port de la burqa en France. «Si on débouche sur une loi, on sera intraitable sur tout ce qui concerne les services publics. Ce sera une loi symbolique pour protéger les femmes contre cette idéologie barbare», indique au Figaro André Gerin, le président communiste de la mission parlementaire, qui est manifestement favorable à ce que le Parlement légifère. Le député maire de Vénissieux (Rhône) met toutefois un bémol à son propos en ajoutant que tout dispositif législatif «devra être accepté par les responsables du culte musulman, qui prônent un islam apaisé».
Nicolas Perruchot (Nouveau Centre), qui avait voté contre la loi du 15 mars 2004 sur l'interdiction du foulard islamique à l'école, est, lui aussi, «favorable à une loi» si elle se situe dans un cadre général pour «rappeler les droits fondamentaux des femmes, dont le port de la burqa pourrait faire partie».
Le rapporteur UMP de la mission d'information, Éric Raoult, est d'une prudence de Sioux : «On va vers des préconisations, dont la loi peut faire partie. Encore faut-il qu'elle soit applicable et constitutionnelle.» Pierre Cardo (UMP, Yvelines), qui n'avait pas non plus voté la loi de 2004, qu'il qualifie d'«erreur psychologique», met en garde : «Il faut faire attention aux dispositions que nous allons prendre. Il est clair que le voile intégral n'est pas religieux, mais les cas de figure sont extrêmement différents.»
L'affaire du voile a resurgi à l'occasion de la venue, le 12 novembre, à l'Assemblée, d'une jeune fille portant le voile islamique dans les tribunes réservées au public. Très en pointe sur la question, Jean-François Copé est un chaud partisan d'une loi interdisant la burqa. «Une loi, pas une circulaire, car il s'agit de rappeler les principes de la République, que des extrémistes voudraient tester», a précisé mardi le patron des députés UMP. Dans la majorité, de nombreux députés sont sur la même ligne. «Il faudra une loi pour éviter que le port de la burqa ne se répande», juge le député UMP du Vaucluse Thierry Mariani. «Trois mille ans d'histoire de France sont stigmatisés. Nous sommes les victimes», renchérit son collègue des Yvelines Jacques Myard. François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre, pense qu'«on n'échappera pas à une loi tenant compte du respect de chacun à vivre sa différence». Le centriste Maurice Leroy réclame aussi une loi pour «faire respecter le modèle républicain». Quant au député maire centriste de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, il rappelle que «la burqa n'a rien à voir avec la laïcité ni avec l'islam. C'est une tradition afghane qui est une insulte à la dignité des femmes».
D'autres UMP sont en revanche perplexes sur la nécessité d'une loi. «Si on légifère, cela va entraîner des provocations. On prend un risque pour un phénomène très peu répandu», estime Marc Laffineur. Le député maire de Rueil, Patrick Ollier, juge préférable «d'étendre la loi sur l'interdiction du voile à l'école à la burqa». Le villepiniste Hervé Mariton avoue qu'il «ne sait pas» s'il faut légiférer. François Goulard propose de «préciser la loi sous l'angle du contrôle d'identité», mais le député breton estime qu'«interdire la burqa serait contre-productif».
Au sein du gouvernement, Nadine Morano, secrétaire d'État à la Famille, propose d'«agir par la voie législative ou réglementaire» et souligne que «cette prison de tissus pour les femmes n'est pas une question cultuelle mais culturelle». À l'inverse, le ministre de la Défense, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, préconise «d'abord un long dialogue, qui ne conduise pas à stigmatiser la communauté musulmane».
Source : Le Figaro
Des cinéastes et acteurs marocains ont été primés, mardi 24 novembre à Bruxelles, lors de la cérémonie de clôture de la 4ème édition du festival arabe qui s'est déroulée du 18 au 24 novembre dans la capitale européenne.
C'est ainsi que le jury présidé par le cinéaste marocain Hassan Benjelloun a distingué la réalisatrice marocaine Zakia Tahiri en lui accordant "la mention spéciale" pour son film "Number One".
Le prix d'interprétation masculine a quant à lui, été remporté par les acteurs Omar Lotfi et Amine Ennaji pour leur prestation dans le film "tu te souviens de Adil" de Mohamed Zineddaine, alors que le réalisateur Naoufel Berraoui a reçu le prix du jury pour son court métrage "liberté provisoire".
A côté de ce palmarès marocain, c'est le réalisateur égyptien Ahmed Rashwan qui a reçu le prix du jury pour son long métrage "Basra" et, les actrices Lizzie Brocheré et Olympe Borval ont eu le prix de la meilleure interprétation féminine dans le film français "le chant des mariés" réalisé par Karin Albou.
Dans une déclaration à la MAP, Hassan Benjelloun a mis en exergue la qualité des films arabes. Il a ainsi loué le travail des réalisateurs présents dans cette rencontre relevant le choix diversifié des thèmes traités et la méthodologie adoptée dans les réalisations.
Estimant que le festival est une véritable découverte témoignant de l'évolution du cinéma arabe, il a indiqué que cette rencontre donne un panorama des meilleures réalisations faites récemment dans le monde arabe et offre au public bruxellois une opportunité de connaissance du monde arabe.
Pour sa part, la directrice artistique du festival, Rachida Chbani a donné un aperçu du processus de création du festival du film arabe à Bruxelles.
Cette manifestation a-t-elle dit, a pour ambition d'être un dialogue entre l'Occident et l'Orient en révélant au public européen la diversité et la richesse culturelle des sociétés arabes à travers ses productions cinématographiques.
D'ailleurs, a-t-elle ajouté, le festival s'inscrit dans une démarche de dialogue interculturel s'intéressant à la fois aux thématiques traitées par des cinéastes du monde arabe ainsi qu'aux productions sur le monde arabe. Il offre aussi la possibilité de faire découvrir des films auxquels le spectateur n'a pas toujours accès.
La 4ème édition du festival du film arabe a été marquée notamment par la projection de quatre films marocains parmi lesquels étaient en compétition officielle, les longs métrages: "Number One" de Zakia Tahiri et "Tu te souviens d'Adil ", de Mohamed Zinnedaine et les courts métrages: "silence à haute voix" de Driss Idrissi, "poupya" de Samia Charkioui et "liberté provisoire" de Naoufel Berraoui.
Plus d'une trentaine de productions arabes ont participé également à cette manifestation.
Le festival du film Arabe de Bruxelles a été créé en 2006 par l'association "ImagiFilms" qui a pour but de promouvoir les secteurs artistique, audiovisuel et multimédia en Belgique, ainsi que l'élaboration de programmes divers pour la réalisation du "Vivre ensemble au-delà des différences ".
Source : MAP
Les ressortissants Marocains établis à Palma de Majorque (îles Baléares), n'auront plus à se déplacer à Barcelone pour renouveler leur passeport ou régler leurs papiers administratifs, "un consulat itinérant" a été mis à leur disposition pour leur faciliter la tâche.
Une délégation du consulat général du Maroc à Barcelone (Nord est de l'Espagne) s'est déplacée, pour la première fois mardi à Palma de Majorque pour répondre à toutes les demandes administratives de la communauté marocaine résidant à Palma de Majorque, comme le renouvellement du passeport et de la carte d'identité nationale, la légalisation de documents administratifs ou encore l'inscription d'une nouvelle naissance sur le livret de famille.
Près de 26.000 Marocains résident aux île Baléares, selon des chiffres des associations des Marocains de la place.
Le consulat itinérant se déplacera ainsi trois jours par mois pour satisfaire les demandes de la communauté marocaine de Palma de Majorque. Il s'agit de rapprocher l'administration des Marocains résidant aux îles Baléares et d'apporter des réponses à leurs problèmes, a indiqué à la MAP le consul du Maroc à Barcelone, Ghoulam Maichane.
Cette initiative, réclamée depuis plusieurs années par la communauté Marocaine, vise également à épargner aux ressortissants Marocains des îles Baléares le déplacement jusqu'à Barcelone pour régler leurs papiers administratifs, a-t-il dit.
Le consulat itinérant qui se déplacera trois jours par mois à l'île de Palma de Majorque, pourrait étendre sa présence dans l'île au regard des nécessités croissantes constatées sur place, a encore indiqué le diplomate Marocain.
Cette décision a été agréablement accueillie par les marocains de Palma de Majorque qui n'auront plus à prendre l'avion pour Barcelone et perdre au moins deux jours de travail pour renouveler leurs documents administratifs avec ce que cela suppose en terme de coût.
"C'est une bonne nouvelle", a affirmé le président de l'Association des Immigrés Marocains aux îles Baléares "Al Maghrib", Mustafa Boulharrak.
"Nous demandions l'ouverture d'un consulat à Palma de Majorque. Nous avons obtenu un consulat itinérant, c'est déjà pas mal", a-t-il confié à la MAP, ajoutant que le consulat itinérant devrait recevoir entre 300 et 400 Marocains par jour.
Source : MAP
Un accord de partenariat portant sur le soutien à l'insertion de la communauté marocaine en Espagne sur le marché de l'emploi vient d'être signé à Barcelone (Nord-est) entre des associations marocaines en Catalogne et la Confédération du commerce de cette région autonome espagnole.
Les ONG marocaines signataires de cette convention de coopération sont "Addib Biladi", l'Union des femmes marocaines immigrantes et "Llum del Nord".
Aux termes de cet accord, les deux parties s'engagent à œuvrer pour la promotion de la formation linguistique et commerciale au profit des Marocains entrepreneurs et travailleurs dans les secteurs du commerce, des services et du tourisme en Catalogne.
Ainsi, la Confédération du commerce en Catalogne permettra aux entrepreneurs et travailleurs marocains actifs dans ces domaines de tirer profit de son expertise en vue qu'ils soient en phase avec les derniers développements en la matière sur les plans notamment juridique et administratif.
Cette convention prévoit également la mise en œuvre d'initiatives d'appui aux immigrés marocains désireux de créer leurs propres entreprises visant à les doter des compétences et outils nécessaires à ce sujet.
Elle comporte également un volet consacré à l'encouragement de l'adhésion des futurs entrepreneurs marocains à des associations professionnelles, des syndicats ou des unions commerciales.
Les deux parties ont convenu de la tenue prochainement de réunions de travail dans les villes catalanes de Barcelone, Tarragone et Villafranca pour l'activation de cet accord.
La région de la Catalogne, où résident près de 300.000 Marocains, compte plus de 250 associations marocaines actives dans les domaines notamment du co-développement, de l'intégration, de l'éducation et de la culture.
Source : MAP
La Ligue arabe a rendu hommage au parlementaire catalan d'origine marocaine, Mohamed Chaib, en reconnaissance des efforts qu'il ne cesse de déployer en faveur de l'intégration de la communauté arabe dans la société espagnole.
Une cérémonie a été organisée, mardi soir à Madrid, durant laquelle M. Chaib a reçu l'écu de la Ligue arabe, en présence d'un parterre de personnalités des mondes de la politique et de la culture et de représentants du corps diplomatique arabe accrédité en Espagne.
La Ligue arabe a également rendu hommage à Ghaleb Jaber, professeur universitaire, médecin et journaliste palestinien installé depuis plus de 40 ans en Espagne.
Cet hommage a été rendu à ces deux personnalités à l'occasion de la Journée de l'immigré arabe célébrée le 22 novembre de chaque année.
Dans une déclaration à la MAP, M. Chaib s'est dit "honoré" par cette distinction, ajoutant que les actions qu'il ne cesse de promouvoir pour le bien de la communauté marocaine et arabe en Espagne, dans le cadre de son travail de parlementaire ou d'acteur associatif, sont un "devoir" qu'il accomplit avec fierté.
M. Chaib, qui est président de l'Association Ibn Batouta et de la Fédération des entités culturelles catalanes d'origines marocaines (FECCOM), a appelé ces immigrés à Âœuvrer pour réussir leur intégration, tout en restant attachés à leurs pays d'origine.
Il a, par ailleurs, souligné l'importance de l'enseignement et de la formation pour l'intégration des immigrés.
S'exprimant lors de cette cérémonie, l'ambassadeur de la Ligue arabe en Espagne, M. Hassine Bouzid, a affirmé que cet hommage est rendu à deux "symboles de l'élite de la communauté arabe installée en Espagne, en reconnaissance des efforts louables qu'ils ont déployés des années durant en faveur des immigrés arabes".
MM. Mohamed Chaib et Ghaleb Jaber sont "un véritable exemple d'intégration dans la société espagnole", a-t-il dit.
La célébration de cette journée constitue une reconnaissance des actions accomplies par les Arabes issus de l'immigration pour leurs pays d'origine et ceux d'accueil, a ajouté M. Bouzid.
Les immigrés d'origine arabe commencent à occuper des fonctions de plus en plus importantes dans les pays d'accueil, contribuant ainsi au développement de ces pays, a souligné pour sa part, Mme Samiha Mouhieddine, de la direction des immigrés arabes de la Ligue arabe.
L'exemple des deux personnalités, auxquelles la Ligue arabe rend hommage aujourd'hui pour leur intégration "réussie", contribuera, sans nul doute, à véhiculer une image positive des Arabes dans les sociétés occidentales dans le cadre du dialogue entre les civilisations, a estimé Mme Mouhieddine.
Source : MAP
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a présenté mercredi la nouvelle circulaire sur la régularisation au cas par cas des travailleurs en situation irrégulière, martelant, après Nicolas Sarkozy, qu'il n'y "aura pas de régularisation massive". Associations et syndicats qui soutiennent le mouvement actuel des salariés sans-papiers dénoncent déjà des critères "trop restrictifs".
La circulaire a été adressée mardi aux préfets. Ces règles pourraient concerner "environ un millier de personnes", a précisé le ministre mercredi lors d'une conférence de presse.
Cinq critères seront pris en compte pour l'examen des dossiers au cas par cas: une ancienneté de séjour en France d'au moins cinq ans, un emploi déclaré dans un secteur à tension (c'est-à-dire où il existe des postes ne trouvant pas preneur), une ancienneté d'au moins un an dans l'entreprise, une proposition d'embauche en CDD d'au moins douze mois ou en CDI, et enfin "l'intégration du demandeur", notamment "la compréhension, au moins élémentaire, de la langue française".
"Il ne s'agit en aucun cas d'une régularisation massive. Il n'y a pas de modification des principaux critères de l'admission exceptionnelle au séjour", a déclaré Eric Besson.
"Ce n'est pas au moment où l'emploi se détériore et où le taux de chômage des étrangers non européens dépasse 26% qu'il faut ouvrir nos portes à l'immigration clandestine", a-t-il ajouté.
Et d'attaquer une nouvelle fois la Première secrétaire du Parti socialiste (PS) Martine Aubry qui, le 22 novembre dernier, a appelé à une "régularisation large" des travailleurs sans-papiers. Le discours de Martine Aubry est "irresponsable, démagogique et indigne de la Première secrétaire d'un parti qui prétend toujours être un parti de gouvernement", a-t-il asséné.
Quant au nombre de régularisations attendues au travers de la circulaire, M. Besson les estime à "environ 1.000". "Je n'ai pas le chiffre exact. Une latitude est donnée aux préfets, c'est du cas par cas", a précisé le ministre de l'Immigration.
Les syndicats et les associations qui soutiennent la grève actuelle des salariés sans-papiers entamée en octobre, avec quelque 5.000 grévistes selon la CGT, ont affiché leur déception.
"Cette circulaire est trop restrictive par rapport à tout ce qui s'est fait. On est en pleine hypocrisie", a dénoncé le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, mercredi sur RMC et BFMTV.
"On a des salariés qui travaillent depuis plusieurs années, (...) qui paient leurs impôts, qui paient leurs charges sociales, qui paient leur loyer donc des impôts locaux, à qui on refuse de (...) valider leur passage sur le territoire alors qu'ils font un service, alors qu'ils occupent un emploi, alors qu'on a besoin d'eux", a-t-il poursuivi.
L'année dernière, lors du précédent mouvement, on avait "à peu près trouvé un équilibre autour de trois ans", de séjour en France et un an de travail, pour accepter de régulariser les travailleurs étrangers, a-t-il rappelé. Il y avait "un équilibre autour de trois ans (...) là, cinq ans, ça va rien régler", selon M. Chérèque.
"Les discussions au ministère de l'Immigration avec les syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaire, UNSA sur une circulaire de régularisation exceptionnelle par le travail ont (...) notamment achoppé sur la possibilité d'ouvrir une procédure de régularisation pour (les) travailleurs au noir", rappelait de son côté, dès lundi, le SNU-TEF FSU, principal syndicat des inspecteurs du travail.
Selon cette organisation, la circulaire d'Eric Besson ne concerne "que les travailleurs sans papiers déclarés par leur employeur, autrement dit ceux munis de bulletins de paye, en renvoyant la problématique des travailleurs étrangers dissimulés par leur employeur au ministère du travail, qui refuse de se prononcer".
Xavier Darcos, a, de son côté, annoncé la réunion, jeudi, de la Commission nationale de lutte contre le travail illégal "afin de présenter les orientations du gouvernement en la matière pour 2010 et 2011". Le ministre a menacé de "fermeture administrative" les entreprises employant des étrangers sans-papiers.
Source : Le Nouvel Observateur/AP
Le Canada est considéré par les expatriés comme le pays d'installation offrant la meilleure qualité de vie, la France se classant quand à elle en tête des pays européens, selon une étude internationale publiée mercredi par la banque britannique HSBC.
Selon cette étude réalisée en début d'année auprès de 3.100 expatriés dans 26 pays, le Canada est considéré comme l'Etat offrant la meilleure qualité de vie aux travailleurs étrangers, devant l'Australie et la Thaïlande.
L'étude incluait des questions portant sur un vaste éventail de sujets, de la santé à l'éducation en passant par les services publics et la facilité à se faire des amis au sein du pays d'accueil.
La France se classe quant à elle au 7e rang, devant les Etats-Unis et l'Espagne.
La Suisse et la Belgique arrivent en milieu de tableau (13e et 15e respectivement), tandis que le Royaume-Uni recueille un très mauvais score (23).
Le bas du classement est occupé par la Russie, l'Inde et le Qatar.
Source : La Voix du Nord
Habiter en Zone urbaine sensible (ZUS) et être immigré représente un double handicap sur le marché de l'emploi, indique une étude de la Dares (institut de statistiques du ministère du Travail) publiée mercredi. En 2007, deux tiers des personnes de 15 à 59 ans résidant en ZUS étaient actives contre les trois quarts hors ZUS, cette différence étant encore plus marquée chez les femmes (respectivement 59,5 % et 70,3 %).
Les ZUS, soit 751 quartiers prioritaires caractérisés par la présence de grands ensembles, ou par un habitat dégradé ou par un déséquilibre accentué entre habitat et emploi, comptent plus de jeunes parmi leurs habitants (37,7 % de moins de 30 ans contre 31,2 % ailleurs) et beaucoup plus d'immigrés (23,6 % contre 3,7 % ailleurs). Sur la période 2004-2007 en ZUS, le taux de chômage chez les actifs (18,6 %) était deux fois plus élevé que celui observé hors ZUS.
Si 48,4% des hommes immigrés vivant dans ces quartiers avaient un emploi, le taux passait à 53,7 % chez les non-immigrés, contre respectivement 61,2 % et 69 % hors zones sensibles. Entre 2004 et 2007, le taux d'actifs sans aucun diplôme était de 28,8 % en ZUS contre 14,1 % hors ZUS. Employés et ouvriers, deux catégories socioprofessionnelles deux fois à trois fois plus touchées par le chômage que les cadres, professions intermédiaires ou indépendants, représentaient 69 % des actifs en ZUS, contre 52,6 % hors ZUS.
L'étude indique également que les diplômes protègent moins bien les actifs en ZUS qu'ailleurs, le bac ne réduisant par exemple que d'un tiers en moyenne le risque de chômage, alors que cette réduction est proche de la moitié hors ZUS. Quant aux actifs avec bac+3, leur taux de chômage est de 11,6 en ZUS contre 6,1 % hors ZUS. Cette différence de situation est encore plus marquée selon l'origine : détenir un bac pour un non-immigré habitant en ZUS réduit de 40 % les risques de chômage par rapport à une personne sans diplôme, mais seulement de 12 % pour un immigré.
Source : Le Point.fr
Le Parlement européen s'est impliqué dans le débat qui divise l'opinion française sur l'aide aux immigrés clandestins, considérée comme un délit en France, en attribuant aujourd'hui son prix 2009 au film « Welcome », tourné à Calais, qui aborde cette question.
Le film du cinéaste Philippe Lioret, chronique sociale sur l'aide bénévole aux étrangers en situation irrégulière, avait entraîné, à sa sortie en mars, une polémique avec le ministre français de l'Immigration Eric Besson. Le lauréat a profité de la cérémonie de remise du prix Lux pour réclamer l'amendement d'un article de la législation française qui prévoit pour ceux qui aideraient des clandestins jusqu'à cinq ans de prison et 30 000 euros d'amende.
« Une aberration », selon ce cinéaste engagé. « J'ai honte de vivre dans un pays qui propose une loi aussi inique », a-t-il dit devant la presse européenne, estimant que ce prix « signifie aussi que les eurodéputés sont un peu de (mon) avis puisqu'ils ont largement plébiscité le film ». « Cela met à mon avis en cause le cynisme d'Eric Besson dans sa politique migratoire », a-t-il affirmé devant la presse, après la remise du trophée par le président du Parlement Jerzy Buzek. Le cinéaste juge qu'il faut dépénaliser l'aide apportée aux étrangers en situation irrégulière, sauf si celle-ci est faite à des fins lucratives. Cette loi introduit selon les associations un « délit de solidarité ».
Le ministre de l'Immigration récuse cette appellation, estimant que des personnes qui ont été condamnées étaient « allées plus loin » qu'un simple hébergement. « Si quelque chose peut se passer au sujet de cet article de loi, ce sera une victoire », a ajouté le metteur en scène à l'intention des parlementaires européens. « Je ne suis pas législateur ou parlementaire, alors je dis : "à vous Strasbourg, à vous Bruxelles d'oeuvrer pour un changement au niveau européen" ».
« Directive de la honte »
Une directive européenne de 2002 considère comme une « infraction » toute « aide directe ou indirecte à l'entrée, à la circulation ou au séjour » d'un immigré clandestin sur le territoire européen. La directive précise que ces infractions font l'objet de « peines privatives de liberté d'un minimum de huit ans » uniquement lorsqu'elles sont commises dans le cadre des activités d'une organisation criminelle ou en mettant en danger la vie des personnes faisant l'objet de l'infraction. Une autre directive baptisée « directive retour », adoptée en 2008, permet d'expulser des étrangers en situation irrégulière après 18 mois de placement en rétention et prévoit à leur encontre une interdiction de séjour de cinq ans dans l'Union européenne.
Cette dernière directive est fortement critiqué par l'ensemble des partis de gauche dans l'Union européenne, qui la qualifient de « directive de la honte ». Dans un communiqué où elle se félicite de l'attribution du prix à « Welcome », la délégation socialiste belge au Parlement européen espère que « tous les députés européens sauront se rappeler les terribles images de ce film au moment où ils auront à se prononcer sur les futures directives européennes relatives à l'espace de liberté, de sécurité et de justice européen et qu'ils pourront dire définitivement non à une autre directive de la honte ».
« Welcome » raconte l'histoire d'un maître-nageur qui aide un clandestin kurde qui veut traverser la Manche à la nage pour se rendre en Grande-Bretagne. Il évoque les conditions de vie des immigrants et dénonce l'attitude des autorités françaises envers ceux qui tentent de les aider.
Source : La Voix du Nord
À quoi ressemblerait la France sans les immigrés ? À un pays paralysé, répond un collectif de citoyens tout juste créé qui, pour le prouver, appelle à un nouveau type d'action : « la journée sans immigrés, 24 heures sans nous ! »
« Nous assistons à un glissement du discours sur l'immigration avec une stigmatisation systématique des immigrés », a dénoncé hier, lors d'une conférence de presse, Nadia Lamarkbi, la présidente de ce collectif « non partisan » et « non communautariste ».
Pour « changer le regard », ce mouvement appelle les immigrés, enfants d'immigrés et, plus largement, tous les citoyens opposés à la politique d'immigration actuelle, à faire du 1er mars prochain une « journée historique » en cessant de consommer et de travailler. Cette idée de boycott économique s'inspire directement du mouvement lancé par les Latinos aux États-Unis en 2006 qui avait bloqué le pays durant plusieurs semaines. Des collectifs similaires ont vu le jour en Belgique, en Espagne et en Italie, mais une telle journée serait une première en Europe.
Le collectif La journée sans immigrés (LJSI) réussira-t-il à créer un mouvement d'ampleur ? Pour l'instant, les relais associatifs et syndicaux restent flous, le collectif indiquant que des « négociations sont en cours » avec les syndicats. Mais sur Internet (1), où il a été lancé, le mouvement a pris une ampleur inattendue. Près de 5 000 personnes sont déjà membres du groupe Facebook et les relais en province se multiplient. À Lille, Montpellier, Annecy ou Marseille, des milliers d'internautes se disent prêts à cesser le travail pour protester contre la politique migratoire.
Le collectif avoue aussi avoir reçu une flopée de lettres racistes regrettant que la journée sans immigrés ne dure que 24 heures...
Source : L'Humanité
SAR le Prince Philippe de Belgique, qui était accompagné de son épouse la Princesse Mathilde, a décoré, mardi soir à Casablanca, M. Abdelali Berrada et le Dr. Mohamed Bezzari pour leur action au service des relations maroco-belges.
Lors d'une cérémonie organisée à cette occasion, SAR le Prince Philippe de Belgique a ainsi procédé à la remise de la distinction honorifique de Commandeur de l'Ordre de la Couronne à M. Abdelali Berrada, opérateur économique, et de la distinction honorifique de Chevalier de l'Ordre de la Couronne à M. Mohamed Bezzari, médecin spécialiste.
Auparavant, LL.AA.RR le Prince Philippe de Belgique et la Princesse Mathilde ont été salués par le ministre du Commerce extérieur, M. Abdellatif Maâzouz, le gouverneur de la préfecture des arrondissements de Casa-Anfa, M. Khalid Safir, le président du conseil de la commune urbaine de Casablanca, M. Mohamed Sajid, et d'autres personnalités.
L'ambassadeur de Belgique à Rabat, M. Jean-Luc Bodson a, à cette occasion, mis en exergue l'action de M. Berrada et du Dr. Bezzari au service des relations de coopération bilatérales.
M. Jean-Luc Bodson a affirmé que MM. Berrada et Bezzari ne cessent, depuis plusieurs années, d'œuvrer au raffermissement des relations de coopération entre les Royaumes du Maroc et de Belgique.
Il a, à ce propos, salué M. Berrada pour sa contribution au renforcement des relations économiques bilatérales et du partenariat entre entreprises des deux pays et le Dr. Bezzari pour sa contribution aux échanges scientifiques et au partenariat entre les professionnels des deux pays.
M. Abdelali Berrada est président d'un groupe industriel marocain qui travaille en relation avec nombre de sociétés belges, œuvre à faciliter les contacts entre opérateurs belges et leurs homologues marocains et à mettre les investisseurs belges au fait des opportunités d'affaires et d'investissement dans le Royaume.
Le Dr. Mohamed Bezzari, qui avait poursuivi ses études de médecine aux Universités de Bruxelles et de Louvain, œuvre, en tant que membre d'associations de médecine internationales et belges et consultant auprès de groupes médicaux belges, à la consolidation de la coopération bilatérale non seulement dans le domaine médical mais économique également.
Ont assisté à la cérémonie, les membres de la délégation économique accompagnant le Prince Philippe, héritier du trône de Belgique, lors de cette visite, et plusieurs personnalités marocaines et belges de différents milieux.
Source : MAP
Un nouveau collectif appelle les Français issus de l'immigration et tout «citoyen solidaire» à cesser le travail le 1er mars pour faire prendre conscience de l'apport de l'immigration à la vie économique.
Imaginez. Un lundi comme un autre, mais quelque chose dans l'air qui ne tourne pas rond. Plus grand-chose ne tourne, en fait: les premiers métros sont vides, les hôpitaux désertés par les soignants, les amphis en mal de profs, les chantiers à l'arrêt, les bistros sans cuisiniers, les réunions dépeuplées, les garages fermés... La France en berne. Ce jour-là a une date, le 1er mars 2010. Vingt-quatre heures «sans immigrés» à l'appel d'un nouveau collectif, «24h sans nous». «Nous» valant pour les étrangers vivant en France, les Français nés à l'étranger, ou de parents étrangers, mais aussi «tous ceux qui veulent protester contre la politique d'immigration».
Mot d'ordre: cesser le travail et tout acte de consommation durant 24 heures. Pas de grand défilé prévu, mais des rassemblements dans des «lieux symboliques», des «déjeuners républicains», des concerts... Pourquoi le 1er mars? Parce que ce sera le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du Ceseda (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile) qui institue l'immigration choisie.
«Tous les secteurs sont concernés»
Faire prendre conscience de la présence des immigrés en organisant leur absence. Montrer, s'il le fallait, que l'immigration fait tourner le pays. L'idée, inspirée par une journée sans Latinos il y a deux ans aux Etats-Unis contre un projet de loi sur l'immigration, a germé dans les têtes du petit groupe en septembre, au lendemain de la malheureuse blague arabo-auvergnate d'Hortefeux - pour mémoire: «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y a en a beaucoup qu'il y a des problèmes.»
Le collectif, constitué en association, ne s'attendait pas à être si bien servi par l'actualité depuis: débat sur l'identité nationale, deuxième vague de grève de travailleurs sans-papiers, projet de loi ad hoc... Rejoint par des associations, il compte, pour l'heure, près de 5000 anonymes qui pour beaucoup ont adhéré via Facebook.
«Notre ambition est de porter un changement de regard sur l'immigration. Montrer que les immigrés sont une richesse, que nous participons à la vie du pays et que le pays fonctionne avec nous», exposait ce matin Nadia Lamarkbi, la présidente du collectif, une journaliste franco-marocaine. «Nous nous plaçons sur le terrain économique parce que tous les secteurs sont concernés. En France, un logement sur deux a été construit par des immigrés. 10% des chefs d'entreprise sont immigrés».
Sarkozy aussi
Accueilli pour sa présentation dans la salle de presse de l'Assemblée nationale, par l'entremise de Daniel Goldberg, député PS de la très diverse Seine-Saint-Denis, le collectif se défend de tout communautarisme: «Notre mouvement est fédérateur. On ne donne pas une ligne de conduite, on veut marquer les esprits. Que Monsieur tout le monde constate, le 1er mars, qu'il lui manque quelqu'un.»
Encore au premier stade des préparatifs, le collectif est conscient des difficultés: comment toucher suffisamment large pour que la démonstration soit parlante? Comment appeler à une journée sans travail quand, dans bien des secteurs, se mettre en grève signifie s'exposer à des pressions ? Ou tout simplement quand chaque euro gagné compte? «Nous discutons en ce moment avec les syndicats pour voir comment faire», répond sans plus de commentaires Nadia Lamarkbi.
«Surprise» par l'écho rencontré sur internet et auprès de la dizaine de comités locaux, elle y croit : «Chaque jour, de plus en plus de gens nous disent qu'ils sont prêts à 100% à perdre une journée de travail pour retrouver leur dignité.» Le collectif n'a pas oublié dans la liste des invités Nicolas Sarkozy, fils d'immigré, qui recevra une lettre l'enjoignant à rester bien tranquille le 1er mars dans ses appartements de l'Elysée.
Source : Libération.fr
Le ministre français de l'Immigration Eric Besson a proposé mardi à Venise la création d'un "visa commun méditerranéen" destiné à certains étudiants, lors d'une rencontre des ministres de l'Intérieur de dix pays du pourtour méditerranéen. "Nous voulons ouvrir des opportunités pour les immigrés en situation régulière, favoriser leur mobilité et leur circulation", a-t-il expliqué au téléphone à l'AFP à Rome, annonçant qu'il proposait à ses collègues "une expérience pilote pour les jeunes", la création d'un visa commun méditerranéen. Ce visa permettrait à des étudiants issus de "filières d'excellence", comme les technologies de l'environnement ou l'aéronautique, "de se déplacer dans n'importe lequel des pays du 5+5, voire à terme des pays de l'Union pour la Méditerranée", a-t-il expliqué. Le 5+5 regroupe Espagne, Portugal, France, Italie, Malte, Maroc, Tunisie, Libye, Algérie, Mauritanie.
Ces étudiants auraient en outre accès à "une bourse méditerranéenne" et à "une première expérience professionnelle à la fin de leurs études". M. Besson a, en parallèle, plaidé pour "un renforcement de la lutte contre l'immigration illégale", avec une aide des pays du Nord à ceux du Sud pour "accroître leurs capacités de surveillance". A ce sujet, le ministre a rappelé que la France et l'Italie avaient demandé récemment à l'Union européenne un renforcement de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. M. Besson a également proposé aux ministres du 5+5 d'"étudier les conditions dans lesquelles les candidats au statut de réfugié pourraient faire cette demande dans les pays de transit".
Cette procédure permettrait par exemple à des candidats à ce statut issus de pays de l'Afrique sub-saharienne de demander la protection internationale à partir des pays de "transit" comme le Maroc, la Tunisie ou la Libye. "Nous devons pouvoir expliquer au candidat au statut de réfugié politique qu'ils n'ont pas besoin de prendre le risque de traverser la Méditerranée pour que leur demande soit examinée", a-t-il dit. De son côté, l'Europe s'engagerait à "répartir de façon équitable" en son sein les personnes qui obtiendraient ainsi ce statut.
Source : Le Matin
D'un côté, un gouvernement qui réaffirme sa volonté de fermeté à l'égard de l'immigration irrégulière. Et annonce vouloir renforcer les sanctions contre les entreprises employant des étrangers sans titre de séjour. De l'autre, un Parti socialiste qui affirme devoir défendre une "large" régularisation, sur critères, des travailleurs étrangers qui réclament actuellement des papiers. La volée de propos échangés depuis deux jours signerait-elle la résurgence d'un vrai clivage gauche-droite sur la question sensible de l'immigration ? Pas sûr.
Certes, les déclarations musclées se succèdent à droite. Dimanche, Xavier Darcos, le ministre du travail, a menacé de faire fermer les entreprises qui emploient des sans-papiers. Son homologue chargé de l'immigration, Eric Besson, a renchéri en annonçant un prochain projet de loi comportant un "arsenal de lutte complet contre les abus en la matière".
A quatre mois des élections régionales de mars 2010, le gouvernement cherche à se donner une image de fermeté, alors que depuis six semaines, la grève des travailleurs sans papiers se prolonge et s'étend. Lundi 23 novembre au soir, la police est intervenue, à la demande de Bouygues, pour évacuer les grévistes qui occupaient son chantier de la tour First à la Défense (Hauts-de-Seine).
De son côté, Martine Aubry, première secrétaire du PS, a remis l'accent sur cette question de société qui depuis longtemps divise ses rangs. "Nous voulons rebâtir le principe d'une immigration stable, reposant sur les trois voies que sont l'asile, l'immigration familiale et l'immigration économique", explique Harlem Désir, alors qu'un débat est prévu mardi soir au bureau national. Le secrétaire national du PS fustige "l'attitude inconstante et démagogique du gouvernement" qui "ne permet pas de faire face aux problèmes".
Au-delà de ces joutes, les points de vue ne sont cependant pas si éloignés. Le gouvernement se donne d'autant plus une image de fermeté qu'il sait qu'il devra se résoudre à régulariser une partie des travailleurs actuellement en grève.
Eric Besson n'a-t-il pas lâché, dimanche sur France 5, que la nouvelle circulaire précisant les critères de régularisation par le travail qu'il doit rendre publique mardi 24 concernerait "environ mille personnes" ? Déjà, en 2008, à la suite d'un premier mouvement de travailleurs sans papiers, les préfectures ont ouvert, au cas par cas, alors que Brice Hortefeux était ministre de l'immigration, quelque 2 500 procédures de régularisation.
Les syndicats qui soutiennent le mouvement actuel sentent, eux aussi, que le ministère bouge. "Même s'il y a un problème de travail illégal, les pouvoirs publics savent parfaitement que ces travailleurs sans papiers en grève ne sont pas complètement clandestins, et sont, pour une bonne part inexpulsables", relève Jean-Louis Malys de la CFDT. Et de rappeler qu'ils paient, comme les autres, travailleurs, charges sociales et impôts. De leur côté, les socialistes rejettent tout procès en laxisme. "On ne peut évidemment pas accepter toute la misère du monde", a relevé lundi sur France Info, Laurent Fabius, citant la fameuse phrase de Michel Rocard. Le député de Seine-Maritime ajoute qu'il "ne faut pas admettre que des entreprises puissent profiter de la misère des gens". Mais en contrepartie de cette fermeté, le PS demande que soient instaurés des critères objectifs de régularisation. Pas question, pour lui, de revendiquer une régularisation massive et générale : "Il faut être en France depuis une certaine période, ne pas avoir de condamnation, être intégré", précisent M. Fabius comme M. Désir.
Une attitude pas si différente de celle adoptée par Lionel Jospin lorsqu'il était chef du gouvernement. Après avoir procédé à la régularisation, sur des critères d'intégration et de travail, de quelque 90 000 sans-papiers au lendemain des élections législatives de 1997, le gouvernement de l'époque avait opté pour une régularisation au cas par cas, faisant valoir que tant qu'il y aurait du chômage dans une filière, il ne s'agissait pas d'ouvrir les vannes.
Source : Le Monde
L'idée du gouvernement de fermer les entreprises employant des étrangers en situation irrégulière fait débat en France, où la gauche réclame parallèlement une large régularisation des sans-papiers.
Les ministres du Travail et de l'Immigration, Xavier Darcos et Eric Besson, ont annoncé pour les prochaines semaines un projet de loi punissant les patrons employant sciemment des sans-papiers dans les secteurs de la restauration, du bâtiment et du nettoyage notamment.
Face à ces développements, Martine Aubry a déclaré dimanche que le PS était favorable à une "large" régularisation des étrangers qui revendiquent actuellement des papiers.
Une idée reprise lundi par le député européen socialiste Vincent Peillon.
"Pour que la France soit fidèle à son image - le soldat de la liberté, le pays qui porte les droits de l'homme - je crois qu'il faut être aujourd'hui généreux et accueillir ces gens-là", a-t-il déclaré sur France Inter.
Pour Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, le projet du gouvernement est saugrenu.
"Il faut être un peu sérieux : on va fermer quoi ? Bouygues, la RATP ? C'est une blague !", a-t-il déclaré sur i-Télé. "La seule solution c'est la régularisation des sans-papiers".
Selon la CGT, le mouvement de grève de travailleurs sans papiers, qui dure depuis six semaines, touche plus de 5.000 salariés de 1.800 entreprises.
Une nouvelle loi "ça (ne) sert à rien", estime le syndicat, qui plaide pour "une circulaire de régularisation" donnant "des critères définis, harmonisés, simplifiés et améliorés".
"On ne peut pas mettre dans le même sac un grand donneur d'ordre et des petits employeurs qui sont les boucs émissaires de cette affaire, et faire peur à des employeurs individuels qui ont besoin de nounous pour leurs enfants", a souligné sur France 2 Francine Blanche, secrétaire confédérale.
Selon elle, 85% des travailleurs illégaux ont des papiers.
FRAUDES ET ABUS
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a apporté son soutien à ses collègues du Travail et de l'Immigration.
"S'il y a des entreprises qui sciemment emploient des travailleurs clandestins, cela me paraît sain (de les fermer-NDLR)", a-t-il dit sur RTL. "Dans notre pays il ne doit pas y avoir de place pour les fraudes et les abus, c'est un moyen de lutter contre ceux-ci".
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a estimé sur RMC qu'il n'était "pas question d'assouplir les règles" pour les clandestins mais de "renforcer les dispositifs pour sanctionner ceux qui utilisent des sans-papiers, car si vous n'êtes pas clair ça ne peut pas marcher".
Pour Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), "une entreprise qui sciemment emploie des sans-papiers, à des tarifs, dans des conditions qui ne sont pas acceptables, il est normal qu'elle soit fermée : c'est totalement illicite et c'est de la concurrence déloyale".
Il a toutefois souligné sur RTL que les patrons ne sont pas toujours en mesure de savoir si leurs employés sont en règle.
"Le chef d'entreprise ne peut pas lui-même voir si les papiers sont faux", a-t-il souligné. "Ne transformons pas les chefs d'entreprise en policier".
Pour Christian Charpy, le directeur général de Pôle Emploi, les fermetures administratives envisagées permettraient "d'assainir une situation qui n'est pas saine".
"Il faut impérativement sortir d'une situation où des personnes sont mises en état de précarité et des entreprises en situation de danger par rapport aux règles qu'elles doivent respecter", a-t-il dit sur LCI.
Christian Charpy a précisé que Pôle Emploi était en mesure de garantir aux entreprises de leur présenter des demandeurs d'emplois ayant des papiers en règle.
Source : L'Express.fr
Les eurodéputés ont critiqué hier un projet de l'Ue de financer des vols charters pour des expulsions groupées de migrants irréguliers, malgré les gages de conformité apportés par Bruxelles.
Les dirigeants européens ont demandé à leur dernier sommet fin octobre à Bruxelles "l'examen de la possibilité d'affréter régulièrement des vols de retour communs" financés par Frontex, l'agence européenne chargée de la sécurité des frontières externes de l'Union.
Marielle de Sarnez, députée française du groupe des démocrates et libéraux, a exprimé "la tristesse de nombreux Européens", après un vol organisé le 20 octobre par Paris et Londres pour emmener à Kaboul 24 Afghans expulsés de Grande-Bretagne et trois de leurs jeunes compatriotes renvoyés de France.
Ils ont été renvoyés "dans un pays en guerre où leur sécurité ne peut en aucun cas être garantie", a critiqué l'eurodéputée. Marie-Christine Vergiat, au nom de la Gauche européenne, a demandé que l'on "cesse de jouer sur les mots". "C'est une expulsion collective, des Afghans ont été renvoyés dans un pays en guerre", a-t-elle déploré. Sommé de s'expliquer devant l'hémicycle du Parlement européen (Pe), le ministre suédois de l'Immigration Tobias Billstroem, dont le pays assure la présidence de l'Ue, a estimé qu'un tel vol charter contracté par plusieurs pays était "une mise en commun de ressources et non une décision collective de retour".
Source : Le Soleil/AFP
Une convention de partenariat visant la promotion du rôle de la communauté marocaine en Catalogne (Nord-est de l'Espagne) vient d'être signée entre deux Ong marocaines actives dans cette région d'Espagne.
Cet accord a été signé dans la localité de Malgrat de Mar, près de Barcelone, entre l'Ong Co-développement avec l'Afrique du Nord, "Codenaf- Catalunya" et la Ligue marocaine pour l'éducation basique et la lutte contre l'analphabétisme.
A travers cette convention, les deux associations comptent unir leurs efforts pour l'élaboration et la mise en œuvre de projets visant à promouvoir le rôle de la communauté marocaine en Catalogne sur les plans social, éducatif, de la participation citoyenne et du co-développement.
Lors de la cérémonie de signature, marquée par la présence de représentants des autorités locales, de partis politiques catalans et du consulat général du Maroc à Barcelone, l'accent a été mis sur l'importance de cette initiative pour le renforcement des capacités des immigrés marocains en Catalogne dans les différents domaines.
Cet accord s'inscrit, en outre, dans le cadre des efforts déployés par les associations marocaines en Catalogne pour une meilleure intégration des Marocains résidant dans cette région à travers des activités et des initiatives appropriées.
La région de Catalogne, où résident près de 300.000 Marocains, compte plus de 250 associations marocaines actives notamment dans les domaines du co-développement, de l'intégration, de l'éducation et de la culture.
Source : MAP
Des centaines de jeunes demandeurs d'asile qui jouent au football dans des clubs belges ne peuvent plus jouer en raison d'une mesure de la fédération internationale FIFA visant à lutter contre le commerce de jeunes footballeurs de talent, écrivent mardi Het Nieuwsblad et De Standaard.
Le 12 novembre, l'Union royale belge de football (URSBFA) a envoyé un fax pour signaler aux clubs qu'ils ne peuvent plus faire jouer les jeunes demandeurs d'asile qui se sont inscrits après le 1er octobre.
L'URSBFA se réfère à une mesure de la FIFA. Celle-ci veut combattre le phénomène de trafiquants d'êtres humains qui font venir dans les pays de l'Ouest de jeunes joueurs prometteurs. Si ces jeunes échouent, ils sont alors abandonnés à leur propre sort. Cette mesure ne concerne que les enfants jusqu'à 18 ans.
Les enfants qui se sont inscrits avant le 1er octobre mais dont l'inscription n'était pas totalement clôturée à cette date, risquent également de rester sur la touche. (belga)
Source : 7sur 7.be
La 14ème conférence des ministres de l'Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO) s'est ouverte, mardi matin à Venise (Italie), avec la participation des dix pays membres du groupe "5+5" dont le Maroc.
Sont ainsi présents à cette conférence, aux côtés de M. Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, les responsables gouvernementaux ou leurs représentants en charge de l'intérieur d'Italie, d'Espagne, du Portugal, de France, de Malte, de Tunisie, de Libye, d'Algérie et de Mauritanie.
La Commission européenne participe également à cette conférence en tant qu'observateur.
Cette édition, qui se déroule sous présidence italienne, est consacrée au développement de stratégies communes relatives à la sécurité ainsi qu'à la protection et à l'administration civiles.
La séance d'ouverture a été marquée par l'intervention du ministre italien de l'Intérieur, M. Roberto Maroni, qui a mis l'accent sur les menaces découlant du terrorisme et de la criminalité organisée ainsi que sur l'importance de la question de l'immigration.
Le terrorisme et le crime organisé "sont deux menaces potentiellement insidieuses pour toute l'aire méditerranéenne et en continuelle évolution, que nous devons savoir prévenir et affronter avec un programme commun partageant les expériences les plus avancées", a-t-il affirmé.
Le ministre italien a souligné, à cet égard, la capacité de la criminalité organisée de "polluer avec ses énormes moyens financiers l'économie saine", évoquant le "fort engagement" de son pays dans la lutte contre les réseaux mafieux. Il a fait état, dans ce cadre, des "excellents résultats" accomplis par l'Italie en saisissant, en 18 mois, pour 5,5 milliards euros en biens et avoirs provenant de la criminalité organisée.
Concernant le volet de l'immigration, M. Maroni a souligné l'intérêt qu'accorde l'Union européenne (UE) à cette question dans la stratégie qu'elle est en train d'élaborer pour les cinq prochaines années.
"L'on s'attend à ce que soient réservées à la Méditerranée des ressources et une attention à la mesure des grands défis que comporte l'immigration dans cette aire", a-t-il affirmé.
"Une meilleure gestion de l'immigration légale suppose la simplification des procédures et passe par le renforcement de la lutte contre l'immigration illégale et le trafic des êtres humains", a-t-il fait remarquer.
Les travaux de cette 14ème session de la CIMO se sont ensuite poursuivis en sessions dont la première a été consacrée au terrorisme et au crime organisé.
Dans une intervention lors de cette session, M. Benmoussa a mis l'accent sur la nécessité de coordonner les efforts et la coopération régionale pour faire face à l'évolution de la criminalité qui change de physionomie et de modes opératoires.
Il a de même insisté sur l'importance de neutraliser les circuits de financement illicite de ces activités et sur la nécessité de faire face à toutes les formes nouvelles de criminalité, notamment la cybercriminalité.
Au programme de la CIMO figurent deux autres sessions consacrées, l'une à l'immigration et l'autre, aux collectivités locales et à la protection civile.
La délégation marocaine, conduite par M. Benmoussa, est composée de MM. Mohamed Tricha, wali directeur général des affaires intérieures, Cherki Draiss, directeur général de la sûreté nationale et Khalid Zerouali, gouverneur directeur de la migration et de la surveillance des frontières.
Créée en 1995, la Conférence de la CIMO est le seul forum multilatéral qui traite les questions relevant de la responsabilité des ministères de l'Intérieur, impliquant à la fois les pays de l'UE et les pays du Sud de la Méditerranée, afin d'élaborer des stratégies communes sur les questions de la sécurité, de la défense civile et de l'administration civile.
La 13ème CIMO s'étaient tenue, en mai 2008, à Nouakchott.
Les précédentes sessions s'étaient déroulées en Tunisie, au Maroc, en France, en Italie, en Algérie, au Portugal, en Espagne, en Libye, à Malte et en Mauritanie.
Source : MAP
M. Chakib Benmoussa, ministre de l'intérieur, a mis l'accent, mardi 24 novembre à Venise (Italie), sur la nécessité de réhabiliter la migration dans sa noble dimension, en ce qu'elle participe au rapprochement entre les peuples et les civilisations.
Intervenant lors la deuxième session, au programme de la 14ème conférence des ministres de l'intérieur de la Méditerranée occidentale (CIMO), consacrée au thème de l'immigration, M. Benmoussa a appelé également à une conception coordonnée des politiques migratoires au niveau de la région. De telles politiques ne sauraient être décidées de manière unilatérale, a-t-il insisté.
Le ministre a, de même, préconisé que la gestion de ce phénomène se fasse dans le cadre d'une approche intégrée qui allie fermeté contre les réseaux de trafic et prise de mesures structurelles passant par le développement solidaire, le co-développement et l'encouragement des flux migratoires légaux.
M. Benmoussa a décliné ensuite les résultats concrets de la stratégie menée par le Maroc dans ce domaine et qui a abouti à d'excellents résultats, notamment en termes de prévention, de protection des victimes et de lutte contre les réseaux de trafic.
Lors de la troisième session de cette conférence, consacrée à la protection civile et la gestion de crises, le ministre a appelé à la mise sur place d'une synergie et à une action commune visant à renforcer les capacités de ripostes collectives face aux crises majeures dans le bassin méditerranéen.
Pour ce qui est des collectivités locales, M. Benmoussa a mis l'accent sur les efforts du Maroc en matière de déconcentration, un vecteur de la réforme territoriale.
Il a, dans ce sens, appelé à davantage d'échanges en matière de gestion efficiente et à une coopération accrue dans le domaine de la formation en vue de renforcer le rôle des collectivités locales en tant que pilier du développement économique et social.
Le ministre a adressé à cette occasion une invitation à ses homologues du groupe 5+5 pour participer au sommet Africités qui devra se tenir à Marrakech du 16 au 20 décembre prochain.
A l'issue de leurs travaux, les ministres de l'intérieur ou leurs représentants du groupe 5+5 ont adopté la déclaration commune de la 14-ème conférence CIMO.
La délégation marocaine à la 14ème CIMO, conduite par M. Benmoussa, était composée de MM. Mohamed Tricha, wali directeur général des Affaires intérieures, Cherki Draiss, directeur général de la Sûreté nationale et Khalid Zerouali, gouverneur directeur de la Migration et de la Surveillance des Frontières.
Source : MAP
Les agents de l'immigration américains ont interpellé 556.000 immigrés clandestins durant l'année fiscale 2009 (d'octobre 2008 à octobre 2009) ce qui représente une baisse de 23% par rapport à l'année précédente, ont indiqué mardi les autorités.
Au cours de l'année fiscale 2008, un peu plus de 723.000 immigrés clandestins avaient été interpellés, explique le rapport de l'agence américaine des douanes et de l'immigration qui est diffusé chaque année peu après la clôture de l'exercice fiscal.
La police des frontières attribue ces bons résultats à une meilleure vigilance, avec le recrutement de 6.000 nouveaux agents qui porte à 18.000 le nombre total des agents de l'immigration, et à de meilleurs technologies.
L'agence américaine des douanes et de l'immigration ont saisi plus de 1,6 tonne de drogue au cours de l'année fiscale 2009, ce qui représente une augmentation de 57% par rapport à l'année précédente. Les saisies d'héroïne ont notamment augmenté de 316% en un an alors que celles de marijuana (-58%) et celles de cocaïne (-18%) sont en baisse.
Source : Le Monde
La 14ème conférence des ministres de l'intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO), qui s'est tenue mardi à Venise (Italie), a convenu de donner une forte impulsion à la coopération entre les Etats membres dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
La "Déclaration de Venise", adoptée au terme des travaux, comporte également l'engagement des dix pays de la CIMO (Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie, Libye, Italie, Espagne, Portugal, France et Malte) à développer leur collaboration en matière de circulation des personnes et de lutte contre les migrations illégales ainsi que concernant la protection civile et les collectivités locales.
Les ministres de l'intérieur ou leurs représentants au sein de la CIMO ont ainsi réitéré leur ferme condamnation du terrorisme qui, ont-ils observé, représente une menace globale pour la sécurité de la région et du monde ainsi que pour la démocratie, les droits de l'homme, la stabilité et le développement économique et social.
Les participants à la conférence, dont M. Chakib Benmoussa, ministre de l'intérieur, ont souligné qu'une lutte efficace contre le terrorisme exige un engagement constant et déterminé de tous, d'où l'importance de la coopération entre les pays de la CIMO.
La conférence a demandé, dans ce cadre, à un groupe de haut niveau de réfléchir sur les moyens de combattre toutes les sources de financement dont les terroristes bénéficient. Elle a mis l'accent aussi sur l'importance de la coopération et de l'échange d'informations dans ce domaine.
Les pays de la CIMO ont ainsi décidé d'unir leurs efforts pour prévenir et lutter contre le phénomène de radicalisation, empêcher l'utilisation, à des fins terroristes, des nouvelles technologies de l'information et de la communication et tarir le financement du terrorisme dans ses multiples sources et filières.
S'agissant de la lutte contre le crime organisé, la 14ème CIMO, qui s'est déroulée sous la présidence du ministre italien de l'intérieur, M. Roberto Maroni, a observé que la région de la Méditerranée est exposée à la prolifération de nombreux trafics illicites, particulièrement le narcotrafic.
Les ministres participant à la conférence ont ainsi convenu de renforcer la coopération opérationnelle pour neutraliser les réseaux criminels des trafiquants et réduire l'offre et la demande de drogues dans la région.
Ils ont décidé, dans ce cadre, d'optimiser la coopération par le biais de canaux de police existants entre les pays de la CIMO, renforcer la coopération dans le domaine de la prévention et de la répression de la criminalité organisée sous toutes ses formes et intensifier l'échange d'informations et de renseignements relatifs à des actes et faits de criminalité transnationale organisée par tous les moyens appropriés.
Les participants ont de même décidé de poursuivre la mise en place d'actions et programmes de formation et de coopération techniques, promouvoir l'échange de bonnes pratiques et renforcer la coordination entre les instances de lutte contre le blanchiment des capitaux.
Concernant la circulation des personnes et la lutte contre les migrations illégales, la "Déclaration de Venise", dont les grandes lignes ont été présentées par M. Maroni lors d'une rencontre avec la presse, exprime la détermination des ministres à promouvoir une approche globale des migrations basée sur la promotion de l'immigration légale, la lutte contre l'immigration irrégulière et le développement solidaire au profit des sociétés d'origine des migrants.
Ils ont réaffirmé également leur volonté de lutter contre les organisations criminelles transnationales se livrant au trafic des migrants et à la traite d'êtres humains.
Les participants ont convenu d'un certain nombre de mesures pratiques dont la facilitation de la migration légale, l'examen des possibilités de simplification des procédures de délivrance de visas et l'intensification des échanges d'informations liées à la migration illégale et au trafic des migrants.
Pour ce qui est de la protection civile, les ministres ont convenu de poursuivre l'amélioration des mécanismes de protection et de réponse en cas de catastrophes naturelles ou d'origine humaine, de crises ou d'attentats terroristes, afin de prendre les mesures appropriées pour en réduire les conséquences sur la population civile.
Ils se sont engagés aussi à poursuivre les exercices conjoints, promouvoir des activités de formation et favoriser la mise en place d'un système de communication entre les centres opérationnels nationaux permettant l'établissement de liaisons permanentes.
Quant à la coopération dans le domaine des collectivités locales, la "Déclaration de Venise" met en exergue le lien existant entre le bon fonctionnement de ces dernières, le développement durable et la sécurité.
Les ministres ont ainsi décidé d'approfondir la réflexion sur les voies et moyens de renforcer la coopération et de procéder à l'échange d'expériences et de bonnes pratiques dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la gestion des grandes villes et l'aménagement urbain.
La "Déclaration de Venise" a fait état, par ailleurs, des remerciements des ministres au Maroc pour l'invitation qui leur été adressée afin de participer au sommet "Africités" prévu à Marrakech en décembre prochain.
Ils ont également accueilli avec satisfaction l'invitation du ministre algérien de l'intérieur relative à l'organisation dans son pays de la 15ème CIMO.
La délégation marocaine à la 14ème édition de la CIMO, conduite par M. Benmoussa, était composée de MM. Mohamed Tricha, wali directeur général des affaires intérieures, Cherki Draiss, directeur général de la sûreté nationale et Khalid Zerouali, gouverneur directeur de la migration et de la surveillance des frontières.
Source : MAP
Les responsables de la Maison des arts de la parole proposent une table ronde, qui se déroulera samedi28 novembre, à la mairie de Casseneuil. « Il s'agit d'une rencontre agrémentée de lectures de récits de vie de migrants, présentés par des artistes lot-et-garonnais » précise l'association, qui poursuit plusieurs objectifs.
« Lors de la première fête que nous avons organisée, en octobre, nous avons mis en valeur les amateurs et professionnels des arts de la parole qui souhaitent développer leurs pratiques artistiques. Et nous avons animé le village médiéval casseneuillois. Nous souhaitons par ailleurs mettre valoriser la diversité culturelle du territoire. Cette table ronde est l'amorce d'une réflexion que nous voulons conduire autour de la diversité culturelle, l'une des caractéristiques du département liée à l'histoire des migrations, expliquent les responsables de l'association, afin de dresser l'inventaire des migrations avec des personnes qui ont travaillé sur ce sujet » : Pôleth Wadbled, sociologue, qui a passé près de vingt ans à observer les migrations dans la Vallée du Lot (et tout particulièrement sur Sainte-Livrade-sur-Lot), mais aussi Joël Combres, journaliste et responsable de la revue « Ancrage » qu'il a fondée et qui collecte les récits de vies de migrants du Lot-et-Garonne. Ou encore Pèire Boissiere, qui s'est intéressé aux migrants venus d'autres contrées de France et qui ont influencé ainsi les traditions populaires. A leurs côtés, Jacky Dubreuil, historien local de Casseneuil, qui racontera l'histoire des migrants sur le village.
Espagnols, Alsaciens...
Puis, deux artistes restitueront ces récits de vie de migrants : Rémy Boiron, de la Compagnie humaine, installé à Sainte-Livrade, lira des témoignages de migrants espagnols, marocains, alsaciens... Et Vladia Merlet lira des extraits de son spectacle intitulé « Cafi », où elle raconte l'histoire des réfugiés asiatiques.
« Nous souhaitons inviter toute la population qui se sent concernée par cette histoire des migrations », confient les organisateurs de cette table ronde, qui évoquent également une prochaine étape en 2010 : leur donner à leur tour la parole, pour se raconter... et réfléchir ensemble au collectage de ces récits de vies. Pour garder la mémoire de ces histoires.
Source : Sud Ouest
Le ministre français de l'Immigration Eric Besson a proposé mardi 24 novembre à Venise la création d'un "visa commun méditerranéen" destiné à certains étudiants, lors d'une rencontre des ministres de l'Intérieur de dix pays du pourtour méditerranéen. "Nous voulons ouvrir des opportunités pour les immigrés en situation régulière, favoriser leur mobilité et leur circulation", a-t-il expliqué au téléphone à l'AFP à Rome, annonçant qu'il proposait à ses collègues "une expérience pilote pour les jeunes", la création d'un visa commun méditerranéen. Ce visa permettrait à des étudiants issus de "filières d'excellence", comme les technologies de l'environnement ou l'aéronautique, "de se déplacer dans n'importe lequel des pays du 5+5, voire à terme des pays de l'Union pour la Méditerranée", a-t-il expliqué. Le 5+5 regroupe Espagne, Portugal, France, Italie, Malte, Maroc, Tunisie, Libye, Algérie, Mauritanie. Ces étudiants auraient en outre accès à "une bourse méditerranéenne" et à "une première expérience professionnelle à la fin de leurs études". M. Besson a, en parallèle, plaidé pour "un renforcement de la lutte contre l'immigration illégale", avec une aide des pays du Nord à ceux du Sud pour "accroître leurs capacités de surveillance". A ce sujet, le ministre a rappelé que la France et l'Italie avaient demandé récemment à l'Union européenne un renforcement de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. M. Besson a également proposé aux ministres du 5+5 d'"étudier les conditions dans lesquelles les candidats au statut de réfugié pourraient faire cette demande dans les pays de transit". Cette procédure permettrait par exemple à des candidats à ce statut issus de pays de l'Afrique sub-saharienne de demander la protection internationale à partir des pays de "transit" comme le Maroc, la Tunisie ou la Libye. "Nous devons pouvoir expliquer au candidat au statut de réfugié politique qu'ils n'ont pas besoin de prendre le risque de traverser la Méditerranée pour que leur demande soit examinée", a-t-il dit. De son côté, l'Europe s'engageraitleur demande soit examinée", a-t-il dit. De son côté, l'Europe s'engagerait à "répartir de façon équitable" en son sein les personnes qui obtiendraient ainsi ce statut.
Source : Le Monde
La demande de permis de construire déposée par la communauté musulmane d'une bourgade du canton de Berne déchaîne les passions. Un référendum aura lieu dimanche.
L'aube se lève lentement derrière les cimes enneigées. Soudain, du fond de la vallée, juste devant une église, surgit un minaret. Puis deux, puis trois... Vous avez beau cliquer, vous êtes vite débordé. L'appel des muezzins couvre bientôt la douce musique des alpages. «Fin de partie ! proclame le jeu vidéo. La Suisse est envahie de minarets. Pour que cela n'arrive pas, votez oui, le 29 novembre, pour l'interdiction des minarets.»
C'est à Langenthal, dans le canton de Berne, que la polémique a commencé. En 2006, la communauté musulmane de cette paisible bourgade de 15 000 habitants dépose une demande de permis de construire pour un minaret. «L'inauguration d'un splendide temple sikh dans notre ville m'en a donné l'idée, se souvient Mutalip Karaademi, président de cette communauté. Je me suis dit : "pourquoi pas nous ?"»
«Les minarets sont nos baïonnettes»
Aussitôt le permis accordé, de vives oppositions se déclarent. «Dans la région, beaucoup de gens se sont sentis agressés par les nombreuses demandes de construction de minarets, qu'ils voient comme un symbole de revendication politico-religieuse du pouvoir, raconte Patrick Freudiger, conseiller municipal de l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste). Le Coran ne parle pas des minarets. Des milliers de mosquées en sont dépourvues, même au Moyen-Orient. C'est donc qu'ils ne sont pas nécessaires ! » Pour appuyer leur cause, les adversaires des minarets aiment à citer le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui affirmait en 1997 que «les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les fidèles nos soldats».
Parti du canton de Berne , le mouvement Stopp Minarett prend de l'ampleur. Soutenue par des membres de l'UDC et de l'Union démocratique fédérale (UDF, droite évangélique), l'initiative populaire «Contre la construction de minarets» est déposée l'an dernier, forte de 113 540 signatures. Aussitôt le gouvernement suisse prévient : ce référendum est «contraire aux droits de l'homme» et «met la paix religieuse en péril». «Ce n'est pas un instrument approprié pour contrer l'extrémisme religieux. Il risque, à l'inverse, de servir la cause des fanatiques», martèle le ministre de la Justice, Eveline Widmer-Schlumpf.
À l'instar du jeu vidéo Minarett Attack, les affiches du Comité d'initiative, où figure un drapeau suisse hérissé de minarets ressemblant à des missiles, ont fait scandale. Le Conseil fédéral, qui garde en mémoire la crise des caricatures danoises, en 2006, craint qu'un oui nuise à l'image de la Suisse, mettant en péril la sécurité du pays et ses intérêts économiques. «Alors il faudrait se coucher pour vivre en paix ? s'exclame Oskar Freysinger, député UDC. C'est ce que Chamberlain et Daladier ont pensé à Munich en 1938... Si les conséquences sont telles, c'est la preuve que ce que nous faisons pour nous défendre est légitime.»
«On nous traite de talibans»
En attendant, à Langenthal, sur le modeste bâtiment jaune - une ancienne fabrique de peinture - qui sert de mosquée aux quelque 750 musulmans de la ville, le gabarit de 6 mètres de haut (représentation en bois du minaret) n'est pas près d'être remplacé par une tour en PVC. «C'est une sale campagne ! s'insurge Mutalip Karaademi, un Albanais de Macédoine, installé depuis vingt-six ans en Suisse. On cherche à nous provoquer. On nous traite de terroristes, de talibans... Alors que l'on est comme tout le monde, complètement intégrés.»
Plusieurs voisins de la mosquée ont éprouvé le besoin de déployer des drapeaux helvétiques sur leur balcon. «Bientôt, on ne sera plus suisses ! bougonne un grand blond d'une cinquantaine d'années. On les a accueillis gentiment, comme c'est la tradition avec les réfugiés. Mais ils prennent de plus en plus de place : regardez tous ces restaurants de kebabs, ces rayons hallal dans nos supermarchés, ces femmes voilées ! Et maintenant, ils font comme chez eux : ils nous imposent leur architecture...»
Les membres du comité Stopp Minarett n'ont «rien contre les musulmans», assure Patrick Freudiger : «Là où j'ai un problème, c'est quand ils refusent de s'intégrer. Le minaret, c'est le premier pas. Après, ils voudront le muezzin, la burqa, puis la charia...»
Entre les deux parties, le maire , Thomas Rufener, a bien du mal à «trouver la solution». «Si on interdit les minarets, cela n'arrangera pas la communication entre nous, soupire-t-il. Et l'immigration continuera tout de même !»
Pour beaucoup, les tensions ne se dissiperont pas après la votation, même si le non l'emporte, comme le prévoient les derniers sondages. «Cela ne finira pas comme cela..., affirme Hisham Maizer, président de la Fédération des organisations musulmanes de Suisse. En fait, le débat sur l'islam en Suisse ne fait que commencer.»
Source : Le Figaro
L'équipe représentant le Maroc s'est classée deuxième lors de la 3ème édition du Mondial de basket-ball pour immigrés après s'être inclinée contre la République Dominicaine (63-60) en finale de ce tournoi disputée dimanche à Madrid.
Lors de cette rencontre, l'équipe marocaine, qui a atteint pour la 2ème année consécutive la finale de cette compétition, n'a pas démérité et a pu tenir tête à une équipe dominicaine expérimentée et talentueuse pendant une bonne partie de la confrontation, avant de céder durant les dernières minutes de cette partie.
La troisième place a été remportée par la Pologne après avoir battu l'Equateur (67-56) en matche de classement.
Organisé du 7 au 22 novembre à Madrid par la Fédération espagnole de Basket-ball en collaboration avec le département des sports de la région autonome de Madrid, ce tournoi a connu la participation de 12 équipes représentant la Bolivie, la Chine, la Colombie, l'Equateur, la République Dominicaine, l'Uruguay, les Etats-Unis, la Pologne, le Pérou, les Philippines et le Maroc.
Le directeur technique de l'équipe marocaine, Taib Hiaiti, a mis en exergue le rôle important de tels événements sportifs dans l'amélioration de l'intégration des immigrés marocains et la promotion d'une image positive du Maroc auprès de la société espagnole.
Dans une déclaration à la MAP à cette occasion, M. Hiaiti, qui est président de l'Association sportive "Atletico de Marruecos", a souligné que la jeunesse marocaine résidant en Espagne regorge de talents dans les différentes disciplines capables de représenter dignement le Royaume durant les manifestations sportives.
L'arrivée en finale de ce tournoi de l'équipe marocaine est une preuve de l'énergie et de l'enthousiasme des jeunes marocains issus de l'immigration, a-t-il ajouté.
Source : MAP
Le lancement du débat sur l'identité nationale est-il un acte politique ou seulement politicien ? Dans le contexte de la campagne pour les élections régionales de 2010 et de l'accumulation de sondages d'opinion qui lui sont défavorables, chacun devine que le gouvernement cherche à exploiter les peurs des Français en reliant les thèmes de l'étranger et de la sécurité, de même que ceux du communautarisme et de la condition des femmes. Mais n'y aurait-il pas, par ailleurs, un débat politique de fond qu'on ne saurait refuser par principe ? Beaucoup le pensent. Toutefois ils risquent de le regretter quand ils découvriront la façon dont ce débat aura été organisé concrètement.
Pour le comprendre, il faut lire la circulaire envoyée aux préfets le 2 novembre par le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Eric Besson, leur demandant "d'organiser et de présider" partout en France des débats locaux sur l'identité nationale, et dont la synthèse sera ensuite imposée par le gouvernement comme le résultat de cette vaste consultation des Français.
On y découvre une liste de préjugés et de fausses évidences définissant par avance l'identité nationale alors que l'on prétend la mettre en débat. Beaucoup de sujets sont abordés, mais le thème de "l'étranger" est en réalité central. Et certaines questions formulées à ce sujet sont orientées, choquantes et inacceptables. Détaillons celle-ci : "Comment éviter l'arrivée sur notre territoire d'étrangers en situation irrégulière, aux conditions de vie précaires génératrices de désordres divers (travail clandestin, délinquance) et entretenant, dans une partie de la population, la suspicion vis-à-vis de l'ensemble des étrangers ?" On trouve ici, condensés dans une même phrase, tous les poncifs du discours xénophobe.
1 - Les sans-papiers seraient nécessairement arrivés irrégulièrement. En réalité, l'irrégularité du séjour ne suppose pas l'entrée illégale. Les dernières réformes ont précarisé le statut des étrangers résidant en France, les faisant basculer dans l'irrégularité pour des motifs de plus en plus nombreux (polygamie, séparation du couple, fin du contrat de travail, rejet de la demande d'asile, fin des études, etc.).
2 - Les sans-papiers auraient nécessairement des conditions de vie précaires. C'est la fameuse "misère du monde" et ce n'est pas totalement faux. Toutefois, en réalité, si leur situation administrative est nécessairement précaire, les sans-papiers peuvent aussi être qualifiés, intégrés, travailler, avoir un logement et payer des impôts.
3 - Cette précarité serait forcément source de travail clandestin. Ce n'est pas totalement faux. Toutefois, en réalité, nombre de sans-papiers travaillent avec un vrai contrat de travail et sont déclarés. Au demeurant, le "travail au noir" n'est pas réservé aux étrangers irréguliers. Il est au contraire assez répandu (garde d'enfants, cours du soir, ménage, couture, repassage, aide à domicile, etc.).
4 - Cette précarité serait forcément source de délinquance. C'est le vieux thème d'extrême droite, étranger = délinquance, dissimulé sous le masque de l'apitoiement sur la pauvreté. En réalité, les clandestins sont bien sûr tous délinquants au sens administratif (absence de papiers). Mais pour le reste, leur particularité est généralement d'être au contraire très respectueux de l'ordre public pour ne pas se faire remarquer.
5 - Cela entretient la suspicion de la population à l'égard de l'ensemble des étrangers. Cette idée que la lutte contre les immigrés clandestins permettrait aux immigrés légaux d'être acceptés et de s'intégrer est une idée fausse. D'abord le discours xénophobe, même limité aux clandestins, ne peut qu'alimenter une xénophobie plus générale (il n'est qu'à voir les discours sur la religion musulmane et ses "signes ostensibles"). Ensuite, les pratiques policières qui découlent de la lutte contre l'immigration clandestine touchent en réalité tous les Français dont la peau n'est pas blanche. L'exemple le plus évident est le contrôle d'identité sur la voie publique, autrement dit le contrôle au faciès.
Ainsi, ce débat sur "l'identité nationale" n'est pas seulement contestable sur le fond, il l'est aussi et d'abord sur la méthode. La lecture de la circulaire Besson montre que les conclusions sont largement écrites d'avance. Non seulement la circulaire formule les questions qui seront débattues, mais elle se termine de surcroît par une liste de quinze propositions précises qui, comme par hasard, concernent dans 11 cas sur 15 les étrangers (le reste consiste en cours d'instruction civique, en obligation pour les enfants de chanter régulièrement La Marseillaise et pour les bâtiments publics d'arborer le portrait de Marianne et le drapeau tricolore).
Cela indique bien le niveau réel du débat qui est proposé et le fond de la pensée de ceux qui l'ont conçu. Et qui pourrait élever ce débat, le sortir de ces cadres étriqués aux accents xénophobes ?
A aucun moment il n'est requis la présence des chercheurs spécialistes de la société française, capables d'aider à objectiver son histoire et sa composition actuelle, pas plus que la présence de représentants des divers partis politiques, syndicats professionnels, grandes associations nationales, institutions religieuses ainsi que les diverses "communautés" pourtant évoquées dans la circulaire.
Dans ces débats, il est seulement demandé aux intendants du prince de recueillir attentivement les peurs du "bon peuple" pour pouvoir ensuite le rassurer en lui parlant de la "fierté d'être français". Non, décidément, les dés sont pipés, il s'agit une manipulation et nous appelons nos concitoyens à contester ces procédés politiciens rétrogrades qui menacent davantage qu'ils ne servent la cohésion sociale en réactualisant le bon vieux manichéisme opposant deux entités mythiques : la "communauté nationale" et les "corps étrangers" qui la menaceraient.
Source : Le Monde
Un nouveau projet d'action en France a rapidement tissé sa toile sur internet où un collectif appelle les migrants, les Français nés de parents étrangers et ceux qui veulent protester contre la politique d'immigration à cesser toute activité économique pendant une journée.
"Nous voulons ainsi exprimer un véritable ras-le-bol de voir les immigrés utilisés par les politiques comme des boucs émissaires en période de crise économique et d'élections", explique Nadia Lamarkbi, présidente de l'initiative "la journée sans immigrés, 24H00 sans nous" qui sera présentée à la presse mardi.
Agée de 35 ans, cette journaliste franco-marocaine a calqué cette idée de boycott économique sur un vaste mouvement de protestation contre la politique d'immigration mené par les Latinos-Américains aux Etats-Unis en 2006.
Elle avoue avoir été "surprise par l'engouement rencontré sur internet" via un site, un blog et une adresse Facebook qui compte déjà 5.000 fidèles. Elle n'envisageait qu'une action à Paris mais "déjà 10 comités se sont créés en province, rejoints par des chercheurs, des politiques, des syndicats, de grandes associations comme le Réseau éducation sans frontières, ainsi que de nombreux citoyens".
Dans un "manifeste" publié sur son site, le collectif appelle les "immigrés, descendants d?immigrés et citoyens conscients de l?apport essentiel de l?immigration" à "cesser de consommer et/ou de travailler" le 1er mars 2010 marquant le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), qui instaurait une immigration "choisie" sur des critères économiques.
"Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la Cité", poursuit le texte. "Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence".
Ce boycott "vise à montrer que les immigrés sont une richesse au sens propre et figuré, des éléments moteurs de l'économie et de la société", souligne Mme Lamarkbi.
Les premières réunions publiques du collectif ont regroupé jeunes de quartiers défavorisés, chercheurs, cadres et chefs d'entreprise nés de parents étrangers, ou travailleurs sans-papiers
Source : AFP
Ils sont urbains, mobiles et ils ont beaucoup investi dans la connaissance et les sciences. «Ils» ? Ce sont ces membres du Réseau des compétences germano- marocain (DMK) qui viennent de se réunir du vendredi à samedi à Fès pour tenir la première université d'automne des compétences marocaines à l'étranger. Organisé par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MRE) et l'ambassade du Maroc à Berlin durant deux jours, le colloque des compétences marocaines en Allemagne a témoigné d'une très grande intensité en termes de débats, de propositions, de signatures de conventions
Dans la foulée, et ce n'est pas le moindre résultat probant, il a été marqué par la signature de plusieurs conventions, la présentation et l'adoption de 17 projets.
Une première rencontre appelée à être dupliquée dans les autres pays, notamment en France, aux Pays Bas, en Belgique et au Canada... Ils et elles ! Ce sont Soraya, Abderrahman Hachem, Mounir Embarek, Mohamed, Malika, Dounia, Kamal, Rachida et tous les autres, soit près de 150 « cerveaux », architectes, ingénieurs, avocats, physiciens, cardiologues, informaticiens, linguistes, pharmacologues, biologistes...présents dans l'annuaire des compétences marocaines en Allemagne. Ils sont tous globe-trotters, polyglottes, voyageurs du cyberespace et ont très tôt compris que l'éducation était la principale voie d'ascension sociale.
En une génération, venus de leurs terroirs, Figuig, Zaïo, Nador, Kénitra, Khouribga... ils sont devenus des pourvoyeurs de l'intelligence pour leurs pays d'accueil, mais aussi « travailleurs de la connaissance » dans le nouvel ordre mondialisé, nouveaux acteurs de la coopération internationale. Ils ont acquis, en s'investissant énormément et malgré les mille et une difficultés, leur droit d'entrée dans une société allemande, connue autrefois pour son « numerus clausus », sans pour autant jamais abandonner leur identité ni se défaire de leur origine.
Au moment où, dans le triste sillage de Samuel Huntington, certains préconisent le « choc des civilisations », où la migration devient un révélateur de tensions et de changement, où la circulation, la production, l'usage et l'appropriation des connaissances se transforment en un enjeu mondial de pouvoir, eux ont choisi d'exprimer haut et fort leur existence.
Ils veulent apporter une valeur ajoutée au monde et à leur pays d'origine avec lequel ils n'ont cessé d'entretenir des liens profonds. En témoigne le formidable rush au pays des MRE durant les vacances, un phénomène unique au monde... Cependant, comment promouvoir ces liens pour en faire un outil de développement des pays d'origine ? Comment « construire et consolider des ponts avec les réseaux diasporiques » ? Comment enfin « profiter des compétences diasporiques » pour soutenir le Maroc en mouvement et contribuer, chacun à son niveau et avec ses moyens, au succès des grands chantiers lancés par Sa Majesté le Roi ? Si le mot diaspora signifie initialement en botanique « dispersion des graines », ces compétences marocaines à l'étranger veulent semer à leur tour ces graines de la connaissance et du savoir dans leur pays d'origine. Pour rester dans les symboles, ils peuvent constituer, comme le soulignait le ministre de l'Industrie, Ahmed Réda Chami, cette « deuxième main dont le Maroc a tant besoin pour construire son développement », ils sont également ces ambassadeurs de première ligne qui renforcent les relations et la coopération entre pays d'origine et pays d'accueil, comme l'a encore mis en évidence Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur.
En ce sens, ces compétences sont devenues des acteurs-clés pour faire développer leurs pays, reculer l'ignorance, et grâce à leur interculturalité, avancer le dialogue et la paix dans le monde. Mais comment, dans quelles conditions, avec quels acteurs et en identifiant quelles contraintes ? Mohamed Ameur a présenté le cadre général et les éléments d'une politique de mobilisation des compétences. C'est l'une de ses priorités, qui passe par une amélioration de l'environnement économique global du pays d'origine et par une cartographie précise de la demande des différents secteurs économiques. Elle se traduit également par l'identification des compétences et l'organisation de l'offre et par une mise en place des structures d'accompagnement de conseils, de suivi et d'évaluation des projets.
La question du retour des compétences a été écartée, entendu par-là, comme le démontrent les expériences des diasporas indienne et chinoise, que l'on peut assurer le transfert de connaissances de partout dans le monde. Dans ces exemples, et comme le précise l'étude réalisée par le ministère chargé des MRE et l'Organisation internationale pour les migrations, « Mobilisation des compétences MRE pour le développement du Maroc : éléments d'une stratégie », on voit à l'œuvre des modes divers de production, de circulation d'expériences, des échanges et du capital cognitif entre diverses parties du monde, avec des compétences où qu'elles se trouvent. En d'autres termes, il s'agit de transformer le concept mécanique du « retour » des politiques migratoires en liens durables avec les compétences MRE. C'est dire qu'il s'agit là d'un vaste chantier qui se construit sur la confiance, un mot clef, repris à plusieurs reprises par les intervenants.
Source : Le Matin
M. Abdellah Semate, ancien mineur marocain en France et président fondateur de l'Association des Mineurs Marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN) a reçu, samedi, les insignes de chevalier de l'ordre national de la légion d'honneur française.
M. Samate avait été nommé en janvier dernier à ce grade de la plus prestigieuse décoration française, au sein de la promotion de grands noms, tels Mme Simone Veil, ancienne ministre et ancienne présidente du Parlement européen et le footballeur Zinedine Zidane.
Cette décoration lui avait été décernée en reconnaissance de son rôle associatif dans la défense des droits des mineurs marocains dans cette région du nord de la France.
La cérémonie de remise des insignes s'est déroulée à Aniche (Nord de la France) en présence de MM. Jean-Michel Belorgey, Conseiller d'Etat, Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Jean-Michel Bérard, Préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, Abdelghani Baki et Mohamed Souna, Vices-Consul du Maroc à Lille, et du maire d'Aniche.
Y ont également pris part, plus de 200 personnes dont une grande majorité de défenseurs de l'immigration en France, des membres de la famille de M. Semate et ses compagnons de combat pour les droits de mineurs.
En remettant les insignes de la légion d'honneur à M. Semate, le Conseiller d'Etat Belorgey a insisté qu'il n'a jamais oublié ce que le Maroc a fait pour la région Nord-Pas-de-Calais, lorsque celle-ci avait besoin de main d'oeuvre.
Il a fait part de la reconnaissance de la France à l'apport des Marocains à la défense de son pays et à son essor économique durant les 50 années glorieuses.
En tant qu'ancien résistant, M. Belorgey n'a jamais oublié cet acte courageux de Feu SM Mohammed V qui, en plein deuxième guerre mondiale, a refusé la déportation des juifs marocains.
Il est normal, a-t-il estimé, que la République française reconnaisse le combat de M. Abdellah Semate qui, d'un simple mineur venu de la région d'Agadir, a pu organiser la communauté des mineurs marocains pour la défense de leurs droits en vue de s'assurer les conditions d'une vie digne pour eux et leurs familles, malgré la pression qu'il a subie.
Pour sa part, M. El Yazami a offert une livre sur l'histoire de "Cent ans de l'immigration maghrébine en France".
Il a rappelé que SM le Roi Mohammed VI a mis en place le CCME en tant qu'instance consultative sur les questions de l'immigration.
M. Semate, a-t-il ajouté, fait partie de ces trois millions de Marocains qui participent à l'essor de leur pays d'installation et à l'appui du développement économique du Maroc, même dans les régions les plus reculées dont ils sont originaires, mais qui participent aussi par leur combat syndical et associatif à l'avancement de l'Etat de droit au Maroc.
Prenant la parole, M. Semate a remercié les représentants du Maroc et de la France pour leur reconnaissance, soulignant que c'est un honneur pour lui de porter cette double appartenance.
Il a ajouté qu'il dédie cette décoration à tous ceux et celles qui militent au quotidien pour l'amélioration des conditions de vie des personnes les plus marginalisées.
M. Semate a, par ailleurs, dit avoir une pensée particulière pour tous les mineurs marocains du Nord/Pas de Calais qui ont été obligés à repartir dans leur village d'origine, sans aucune couverture sociale. Il les a assurés qu'il continuera à militer jusqu'à ce qu'ils puissent jouirent des mêmes droits que leurs anciens collègues restés en France.
A la fin de cette cérémonie, les membres fondateurs de l'AMMN ont offert un bouquet de fleurs et des cadeaux à l'épouse de M. Semate, Zahoua, reconnaissant à travers elle le rôle des femmes des mineurs marocains dans l'éducation des enfants.
L'histoire des mineurs marocains, près de 8.000 dans la région Nord-Pas-de -Calais, remonte aux années 1970. Les charbonnages avaient besoin de renouveler leur main d'œuvre, c'est ainsi que des centaines de jeunes marocains ont été recrutés pour venir y travailler. Mais à l'heure des fermetures des mines, leur employeur, les Houillères du Nord ne leur réserve pas le même traitement que les européens.
Comme ils ne sont ni Français ni ressortissants de l'Union européenne, les Marocains, en majorité du Sud, étaient privés de la possibilité de convertir leurs avantages en nature (logement, chauffage) ou en capital qui était versé en une fois.
Abdellah Semate, l'un d'eux qui a fondé l'AMMN, se bat depuis 1989 pour mettre fin à cette injustice. En 2007, il obtient de la Haute autorité de lutte contre les discriminations (HALDE) une conclusion qui exige de l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM- autorité qui a pris le relais des Houillères), de faire cesser cette discrimination.
La mesure prise l'ANGDM, étant insatisfaisante, l'Association de M. Semate a décidé de porter l'affaire devant le Conseil de prud'hommes de Douai (Nord), une juridiction de premier degré compétente pour statuer sur des litiges entre les salariés et leur employeur. L'Affaire suit son cours.
Source : MAP
L'immigration dans la presse 23 novembre 2009
La coopération maroco-belge en matière d'immigration au centre d'une réunion à Bruxelles
La coopération en matière d'immigration notamment l'assouplissement des procédures d'octroi de visas a été au centre d'une réunion, jeudi 19 novembre à Bruxelles, entre l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, M. Samir Addahre et le secrétaire d'Etat belge à la Politique de Migration et d'Asile, M. Melchior Wathelet.
Lors de cette entrevue, les deux parties ont passé en revue les axes de coopération entre les deux pays dans le domaine de l'immigration, ainsi que les moyens susceptibles de faire aboutir efficacement leurs actions en la matière...Suite
M. Ameur: Pas de contradiction entre l'attachement des Marocains résidant à l'étranger à leur pays d'origine et leur intégration dans les pays d'accueil
Il n'y a pas de contradiction entre l'attachement des Marocains résidant à l'étranger à leur pays d'origine et leur intégration dans les pays d'accueil, a affirmé, vendredi 20 novembre à Fès, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur.
S'exprimant lors d'un point de presse au terme de la première journée des travaux de la 1ère Université d'automne des compétences marocaines à l'étranger, dédiée au cas maroco-allemand, M. Ameur a indiqué que ...Suite
Le développement économique du Royaume basé sur la mobilisation des citoyens marocains du monde
La politique nationale du développement économique se base sur la mobilisation des citoyens marocains du monde, la sensibilisation des investisseurs étrangers sur les opportunités qu'offre le Maroc et sur l'attraction des projets de grande envergure, a affirmé M. Mohammed Ameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.
Intervenant, vendredi à Fès lors de la séance inaugurale des travaux de la 1-ère Université d'Automne sur les compétences marocaines à l'étranger, M. Ameur a tenu à préciser que...Suite
Une première liste de conventions signées à Fès entre partenaires marocains et allemands
Une première liste de conventions ont été signées, vendredi soir à Fès, dans le cadre de la 1ère Université d'automne sur les compétences marocaines à l'étranger pour la réalisation de projets à caractère social, éducatif et économique dans différentes régions du Royaume.
Au total, une quinzaine de projets retenus feront l'objet de conventions qui seront signées lors de cette rencontre ...Suite
L'université d'automne sur les compétences marocaines, une initiative novatrice orientée vers la promotion du savoir-faire
La première université d'automne sur les compétences marocaines est une initiative novatrice orientée vers la promotion du savoir-faire et la valorisation des compétences des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger, a affirmé M. Abderrahman Machraoui, directeur du Centre de cardiologie de l'hôpital Diakonissenkrankenhaus de Flensburg en Allemagne.
Il a indiqué que cette université s'inscrit dans le cadre du FINCOM dont l'objectif principal est de fédérer les compétences et talents marocains de l'étranger...Suite
Les défis de la migration appellent une approche globale et concertée
Les défis de la migration doivent relever d'une responsabilité partagée entre les pays d'Europe, du Maghreb et d'Afrique, ont souligné vendredi soir des participants à une conférence dans le cadre des MEDays 2009 à Tanger, plaidant pour une "approche globale et concertée" allant au-delà de la seule logique sécuritaire...Suite
Les musulmans de Suisse font d'abord confiance à l'Etat de droit
Les musulmans sont davantage attachés à la Suisse et aux valeurs helvétiques que les Suisses eux-mêmes, selon les premiers résultats d'un sondage de l'Université de Genève
Ils se sont faits discrets tout au long de la campagne anti-minarets. Par manque d'intérêt mais aussi par réticence à s'exposer, les quelque 350 000 musulmans résidant en Suisse ...Suite
France: un rapport sur la polygamie dénonce sa nature destructrice
Un rapport sur la polygamie en France dénonce son caractère "destructeur pour les femmes et les enfants qui la subissent". L'étude formule dix propositions pour mettre fin à cette pratique, officiellement interdite.
Ce phénomène "porte atteinte à l'égalité homme-femme, pilier de notre République", écrit l'auteur du rapport, responsable d'une association de prévention de la délinquance en banlieue parisienne et membre du Conseil économique et social...Suite
Sixième édition du Festival Origines contrôlées à Toulouse
La 6e édition du festival "Origines Contrôlées" se déroulera du 22 au 28 Novembre 2009 à la Bourse du Travail de Toulouse.
Le festival « Origines Contrôlées » poursuit sa démarche singulière de croisement entre expressions artistiques et réflexions autour de l'histoire, de la mémoire et du patrimoine de l'immigration, mais aussi autour des discriminations et de l'égalité des droits. Il s'agit pour Tactikollectif, à travers ces débats et rencontres artistiques, de mettre en lumière une production culturelle et intellectuelle foisonnante, passée ou présente, qui participe à l'évolution des regards portés sur l'immigration.
Entretien, avec Salah Amokrane, coordinateur du festival...Suite
Les chibanis plongés dans un univers kafkaïen
Les chibanis, ces travailleurs migrants âgés, sont les grands oubliés de l'intégration, comme le relevait le Haut Conseil à l'intégration (HCI) en 2005. Eux qui ont non seulement contribué à la Libération dans le plus grand silence mais qui ont également reconstruit la France des Trente Glorieuses.
Aujourd'hui, en plus des souffrances physiques et morales, ils sont plongés dans un système administratif dans lequel tout versement de pensions relève du parcours du combattant... Suite
Délit de solidarité : une réforme explicite demandée à Eric Besson
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) appelle le gouvernement à réformer par la loi et sans ambiguïté le "délit de solidarité" qui contrevient, selon elle, au droit européen. Elle a remis, jeudi 19 novembre, au ministre de l'immigration, Eric Besson, un avis allant dans ce sens...Suite
Enquête sur la main d'œuvre illégale dans un millier d'entreprises américaines
Le gouvernement américain va passer au crible les contrats d'embauche dans un millier d'entreprises pour déterminer si elles emploient des immigrants sans permis de séjour, ont annoncé vendredi 20 novembre les autorités.
La politique d'immigration est une question sensible aux Etats-Unis où travaillent quelque 13 millions d'immigrants illégaux et où les hispaniques, qui constituent le plus gros des immigrants, pèsent d'un poids électoral de plus en plus important...Suite
L'éducation, un facteur important de rapprochement au sein de l'espace euro-méditerranéen
L'éducation peut être un "facteur important de rapprochement au sein de l'espace euro-méditerranéen", a souligné le directeur général de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), M. Driss Khrouz., en marge d'une conférence internationale qui se tient à Alicante (Est de l'Espagne) sur le thème "Education et migration"...Suite
La raysa Tabaamrant et les cheikhates du Moyen-Atlas, en spectacle à Paris
Une palette d'artistes amazigh, dont la Raysa Fatima Tabaamrant et les Cheikhate du Moyen Atlas se produiront du 27 novembre au 5 décembre au musée du Quai Branly à Paris, dans le cadre du spectacle "Izlan".
Spécialement créé pour le musée du Quai Branly, "Izlan" se veut un hommage au grand patrimoine poétique et musical amazigh marocain, avec une programmation riche et variée de chants, poésies et danses, ainsi qu'une série de conférences dédiées à la culture et à l'art amazighs...Suite
Le gouvernement américain va passer au crible les contrats d'embauche dans un millier d'entreprises pour déterminer si elles emploient des immigrants sans permis de séjour, ont annoncé vendredi les autorités.
L'agence de l'Immigration et des douanes (ICE) a précisé que les entreprises ciblées dans divers domaines, notamment de l'agriculture, de l'alimentation et de la santé, avaient été choisies en raison de leurs liens avec "la sûreté publique et la sécurité nationale".
La politique d'immigration est une question sensible aux Etats-Unis où travaillent quelque 13 millions d'immigrants illégaux et où les hispaniques, qui constituent le plus gros des immigrants, pèsent d'un poids électoral de plus en plus important.
L'administration du président Barack Obama a rompu en avril avec la politique de son prédécesseur George Bush qui prenait pour cible les travailleurs sans papier et les expulsait. Elle privilégie désormais la répression des employeurs américains embauchant des immigrants illégaux.
Source : Euro Investor
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) appelle le gouvernement à réformer par la loi et sans ambiguïté le "délit de solidarité" qui contrevient, selon elle, au droit européen. Elle a remis, jeudi 19 novembre, au ministre de l'immigration, Eric Besson, un avis allant dans ce sens.
Ce dernier se dit prêt à mieux protéger les travailleurs humanitaires, mais se refuse à toucher à l'article du code de l'entrée et du séjour des étrangers qui menace de cinq ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende toute personne aidant à la circulation ou au séjour irrégulier d'un étranger.
Or, la CNCDH souligne la grande ambiguïté de ce texte, dont les "termes vagues" et le "caractère large" peuvent couvrir des cas de personnes "cherchant simplement à promouvoir et à protéger les droits civils et politiques".
"L'IMMUNITÉ LE PRINCIPE, L'INFRACTION L'EXCEPTION"
Dans ses recommandations, le CNCDH insiste sur le fait que le dispositif actuel doit être réformé par la loi et non par simple voie réglementaire ou infra-réglementaire. Elle recommande d'inverser la logique du dispositif en vigueur pour que "l'immunité soit le principe et l'infraction l'exception".
La commission juge "essentiel" de clarifier la définition de l'incrimination. Elle demande d'étendre le champ des immunités et d'affirmer de manière explicite que n'est pas couverte par le champ des incriminations "l'aide désintéressée" apportée aux étrangers en situation irrégulière.
"Le fait que peu de personnes ayant apporté une aide désintéressée, au titre de leur association ou de leur propre chef, aient été condamnées sur cette base ne peut en soi justifier le maintien du dispositif" actuel, insiste la CNCDH, constatant qu'aujourd'hui, des individus font l'objet d'interpellations, de mises en garde à vue, de mises en examen, de poursuites ou de rappels à la loi, "qui entretiennent un climat général d'intimidation et de pression sur tous ceux qui apportent une aide à des personnes en situation de détresse".
Elle rappelle par ailleurs que, "s'il est indispensable de protéger les migrants contre les réseaux criminels", il existe déjà, dans le droit commun, des dispositions permettant de protéger les droits fondamentaux en punissant les actes de traite, d'exploitation, de violences ou encore d'extorsion de fonds.
Source : Le Monde
L'hôtel Radisson a abrité, le 19 novembre 2009, l'atelier technique régional sur « les envois d'argent des migrants : Quels cadres réglementaires et quels produits financiers en zone Franc ». L'atelier organisé conjointement par la Banque Africaine de développement (BAD) et la France, en partenariat avec l'Agence Française de Développement, le Club des dirigeants des banques et établissements de crédits, a regroupé les représentants des banques centrales, des institutions financières, des institutions de microfinance et des opérateurs de téléphonie mobile.
Ennahli Moulaye Lahcen, Représen-tant résident de la Banque africaine de développement au Mali, a déclaré que cet atelier témoigne l'intérêt que porte sa banque aux communautés africaines vivant à travers le monde dans la promotion du développement économique des pays Africains. « Cet intérêt de la BAD s'est traduit sur la période récente par le lancement de son initiative ''Migration et Développement'' », a-t-il ajouté. Cette initiative, à son avis, poursuit l'objectif fondamental de mobiliser les ressources humaines et financières de la diaspora au service du développement économique et social des pays africains.
Mieux, il dira qu'une telle initiative prend plus de sens dans le contexte de la crise économique internationale. « Dans un tel contexte, la contribution des communautés des africains résidant à l'étranger revêt une importance encore plus particulière et sa baisse peut signifier un appauvrissement des populations vivant à la limite du seuil de pauvreté », a-t-il estimé. Le Représentant de la BAD au Mali dira que l'initiative de sa banque vise à accompagner les efforts visant à réduire les coûts des transferts et à augmenter d'autant la masse de ressources disponibles à la fois à la consommation des ménages bénéficiaires, à l'épargne et à l'investissement dans les pays récipiendaires.
Cependant, il a estimé qu'une telle initiative pour réussir a besoin de la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes. Pour Michel Révérend de Menthon, ambassadeur de France au Mali, chaque année, 190 millions de migrants envoient plus de 440 milliards de dollars à leurs familles dans leurs pays d'origine. Selon lui, ces fonds permettent d'apporter un soutien en termes de dépenses courantes, de santé et d'éducation à près de 700 millions de personnes dans le monde. Pour cela, il a estimé que les migrants sont des forces motrices du développement. « Les transferts des fonds des migrants sont aujourd'hui supérieurs à l'aide publique au développement ou à l'investissement direct étranger dans le monde », a-t-il révélé. En ce qui concerne l'Afrique, il dira que les fonds envoyés par sa diaspora représentent environ 40 milliards de dollars.
« Ces sommes sont destinées à plus de 80% à des dépenses de première nécessité, comme les dépenses alimentaires, de santé et d'éducation », a-t-il déclaré. Mieux, l'ambassadeur de France au Mali dira que le poids économique et financier des transferts est important et atteint par exemple 11% du PIB au Mali, 19% au Sénégal et encore 24% aux Comores, selon l'étude menée fin 2007 par la BAD à la demande de la France. Il a aussi mis un accent sur un fait marquant. Selon lui, le marché des transferts en Afrique voit se développer des innovations technologiques prometteuses, notamment celui de la téléphonie mobile. Il a estimé que ce développement s'appuie sur la croissance rapide des abonnés au téléphone mobile sur le continent. « Ils étaient 7,5 millions en 1999, ils sont désormais 280 millions.
Aujourd'hui, ces téléphones portables peuvent remplacer les cartes de crédit », a-t-il indiqué. Cependant, il a estimé que les coûts de transactions restent importants. Selon lui, ils peuvent aller jusqu'à 20% du montant de la transaction et sont parfois supérieurs en France à ceux des pays voisins. « La communauté internationale a pris la mesure des enjeux que représentent les efforts des migrants de la diaspora pour le développement de leur pays d'origine. Pour accompagner ces efforts, la priorité est de parvenir à une baisse des coûts de transaction », a-t-il révélé. Avant de dire que son pays, la France prend sa part dans cette réflexion commune. Elle s'est engagée avec ses partenaires du G8 pour parvenir en cinq ans à une diminution de 50% du coût des transferts au niveau global.
« Cet engagement emblématique qui fixe un objectif chiffré et un calendrier permettra de dégager un montant de ressources supplémentaires pour les pays en développement de près de 20 milliards de dollars », a-t-il révélé. Il a ensuite énuméré la liste des actions déjà entreprises par la France pour faire baisser les coûts. Pour conclure, il a précisé que la France et ses partenaires seront attentifs aux pistes de travail qui émergeraient des travaux de l'atelier.
Mme Kouyaté Astan, conseillère technique au ministère de l'économie et des finances, qui a représenté le ministre à la cérémonie, a rappelé que l'atelier fait suite à une étude réalisée en 2008 par la BAD avec l'appui de France sur les transferts de fonds des migrants en direction de quatre pays : Mali, Comores, Maroc et le Sénégal. Selon elle, l'atelier de Bamako se tient dans un contexte de crise financière mondiale, qui pourrait avoir des conséquences négatives sur les transferts de fonds des migrants. Elle a ensuite énuméré la longue liste des sujets que l'atelier devra aborder.
Ce sont entre autres : la stratégie à mettre en place en faveur de l'épargne des migrants en vue de trouver des produits financiers mieux adaptés à ces fonds, le rôle des institutions de microfinance et des sociétés de transfert d'argent dans les opérations de transfert et la bancarisation...
Source : Le Républicain
En 2005, le Haut Conseil à l'intégration pointait déjà les discriminations dont sont objet les chibanis, ces anciens venus reconstruire la France d'après-guerre. Malgré des promesses, leurs conditions de vie ne cessent de se dégrader.
« L'immigré est atopos, sans lieu, déplacé, inclassable. (...) Ni citoyen, ni étranger, ni vraiment du côté du même, ni totalement du côté de l'autre, il se situe en ce lieu "bâtard", (...) la frontière de l'être et du non-être social. » C'est en ces termes que Pierre Bourdieu disait la nécessité de penser aujourd'hui la citoyenneté de ceux qui passent d'émigrés à immigrés. Du pays de départ au pays d'arrivée. Les chibanis, ces travailleurs migrants âgés, sont justement les grands oubliés de l'intégration, comme le relevait le Haut Conseil à l'intégration (HCI) en 2005. Eux qui ont non seulement contribué à la Libération dans le plus grand silence mais qui ont également reconstruit la France des Trente Glorieuses.
Aujourd'hui, en plus des souffrances physiques et morales, ils sont plongés dans un système administratif dans lequel tout versement de pensions relève du parcours du combattant... Plongés également dans l'univers des chambres de bonne, des hôtels meublés ou des foyers susceptibles d'être détruits lorsque les plans d'urbanisme tracent d'ambitieux projets pour la ville. Cette population vieillissante et, dans sa majeure partie célibataire, fait face à un choix cornélien : rentrer au pays ou rester en France dans des conditions de misère qui permettront tout de même d'envoyer quelques deniers à la famille.
45 % d'entre eux « n'ont jamais de contacts avec des amis ou parents d'une autre origine que la leur. Et 17 % disent ne pouvoir compter sur personne en cas de difficulté ». Soumis à des formes précoces de vieillissement, les chibanis restent isolés et n'accèdent « que trop rarement aux structures de droit commun d'aide sociale pour les personnes âgées, par exemple l'aide à domicile », selon le HCI, du fait de l'illettrisme et de l'analphabétisme. Ainsi, seuls 29 % d'entre eux perçoivent l'allocation supplémentaire du fonds de solidarité vieillesse. De même, « 21 % (uniquement des femmes) touchent une pension de réversion, 9 % une pension d'invalidité. 63 % des personnes de l'échantillon bénéficient d'aides au logement ». Et une personne sur deux touche des revenus inférieurs à 610 euros.
Le Haut Conseil à l'intégration note par ailleurs des pathologies particulières spécifiques aux travailleurs immigrés âgés. Les emplois peu ou non qualifiés exposaient 13,1 % d'entre eux à des accidents du travail entraînant parfois une incapacité permanente, alors que leur part dans la population active salariée n'est que de 6,8 %. À cela, il faut ajouter une surexposition au diabète, aux « mauvaises conditions de logement, aux carences alimentaires, aux affections respiratoires et à des problèmes de santé bucco-dentaire ». Le HCI relève par ailleurs que, « contrairement aux idées reçues, selon lesquelles les immigrés âgés grèveraient le budget de la Sécurité sociale, ceux-ci ont un accès très limité aux soins en France ».
Ainsi, l'accès des travailleurs immigrés aux services gériatriques et gérontologiques est rendu difficile pour des raisons de coût mais aussi de culture, et « des difficultés pour les professionnels d'intervenir dans des foyers semi-collectifs ». Néanmoins, certaines villes, comme Marseille, mettent en place des structures d'information pour permettre aux immigrés de bénéficier de l'ensemble des droits et services en direction des « seniors ». Dans le même temps, en 2006, ces anciens se sont vu assigner leur expulsion sans proposition de relogement d'un hôtel meublé de la cité phocéenne dans le cadre de la requalification du centre-ville. Des efforts en trompe-l'œil donc.
L'accès aux soins, au logement et au droit à la retraite est encore plus ardu pour les femmes. Une fois sur deux, elles ont occupé un emploi précaire ou à temps partiel. « En outre, ce sont les femmes qui sont très largement les bénéficiaires de pensions de réversion. Or les montants sont proportionnels aux droits du conjoint décédé et les pensions correspondent à un peu plus de la moitié de la retraite perçue ou qu'aurait perçu la personne décédée », note le HCI. Ainsi, certaines d'entre elles continuent de travailler à un âge très avancé afin de subvenir à leurs besoins lorsque leur mari disparaît.
Si l'étude du HCI souligne le fort sentiment d'appartenance des chibanis à la France - quand un tiers seulement jouit de la nationalité française - les logiques d'exclusion perdurent malgré les « poussées commémoratives » qui pointent ça et là à l'égard de l'immigration tout en prenant soin d'occulter toute dimension politique et citoyenne. Les chibanis souffrent, selon l'expression des associations Ici&Là-Bas (Lyon), Le Rouet À Cœur Ouvert (Marseille) et DiverCité (Rhône-Alpes), d'une « canicule permanente ». D'une solitude dans la vie qui se poursuit au moment de la mort.
Source : L'Humanité
Entretien, avec Salah Amokrane, coordinateur de la sixième édition du festival Origines contrôlées.
Depuis six éditions, vous suivez le même fil conducteur sur les enjeux mémoriels de l'immigration. Quels enseignements tirez-vous aujourd'hui ?
Salah Amokrane. Nous vérifions bien que réfléchir et avancer sur les enjeux de mémoire de l'immigration, c'est aborder le rapport à la société française, à sa mémoire collective, à son histoire et bien sûr à la place que chacun y occupe. Nous avons confirmation que débattre ensemble des thématiques de la mémoire, c'est travailler sur le temps présent, sur les grands enjeux contemporains. Même si Origines contrôlées reste une manifestation culturelle consacrée à la mémoire de l'immigration, ce n'est pas pour autant un festival ou un colloque d'histoire. Le choix des thèmes en débat est mieux compris. Nous éprouvons moins de difficultés pour, par exemple, valoriser les apports culturels positifs des différentes vagues migratoires. Ou faire comprendre qu'on travaille avec l'objectif de construire du futur commun. Beaucoup de sujets traités abordent des problèmes qui nous préoccupent tous, que l'on soit issus ou non de l'immigration. Par exemple, la précarité, cette mise à l'écart de la société inquiète et peut frapper chacune et chacun. Ou encore, et même si certains le regrettent, on voit bien que la société française est composée de gens qui n'ont pas tous la même tête, aux histoires et aux origines fort diverses. Avec Origines contrôlées, nous travaillons à bien comprendre ce qui se passe pour mieux l'accepter et en faire une force pour tout le monde. Un moyen aussi de régénérer la pensée politique.
Pour vous, la mémoire de l'immigration et celle des quartiers populaires sont intimement liées. Peut-on pour autant réduire l'une à l'autre ?
Salah Amokrane. C'est une vraie difficulté. Travailler la mémoire de l'immigration ne peut suffire à travailler celle des quartiers populaires, et inversement. Nous souhaitons croiser les questions sociales et celles liées à la diversité culturelle comme on dit aujourd'hui, c'est-à-dire les questions raciales si l'on veut être plus direct. L'histoire ouvrière et l'histoire de l'immigration sont des histoires sœurs qui se sont souvent croisées. La grande majorité des immigrés en France étant des ouvriers, on les a systématiquement installés dans des quartiers d'habitat social. Mettre aujourd'hui l'accent sur la question des quartiers est devenu pour nous l'une des premières urgences politiques.
Et l'un des points forts de l'édition 2009...
Salah Amokrane. Nous organisons deux débats à partir de problématiques des quartiers populaires, en partenariat avec le Forum social des quartiers. Puis nous insistons sur les difficultés de la vieillesse dans l'immigration. Celle de la mobilité, du droit d'aller et venir entre la France et le pays d'origine. S'ils restent trop longtemps en dehors de la France, ils ne remplissent plus les conditions de résidence et perdent les prestations sociales et les possibilités de se soigner ici. Il y a urgence. Une campagne nationale va être lancée sur la question de la mobilité à partir de quatre villes, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Lyon, rejointes ensuite par d'autres.
Entretien réalisé par Alain Raynal
Festival Origines contrôlées, du 22 au 28 novembre à la Bourse du travail de Toulouse, place Saint-Sernin (métro Jeanne-d'Arc ou Capitole).
Source : L'Humanité
Les musulmans sont davantage attachés à la Suisse et aux valeurs helvétiques que les Suisses eux-mêmes, selon les premiers résultats d'un sondage de l'Université de Genève
Ils se sont faits discrets tout au long de la campagne anti-minarets. Par manque d'intérêt mais aussi par réticence à s'exposer, les quelque 350 000 musulmans résidant en Suisse sont restés en marge d'un débat politique et sociétal qui paraît les dépasser pour laisser la tribune aux porte-parole et aux leaders de leurs (nombreuses) communautés. Stigmatisée par l'UDC depuis la campagne de 2004 sur la naturalisation facilitée, cette minorité silencieuse reste une énigme à quelques jours d'un vote qui la concerne pourtant de près.
Dans le cadre d'un programme national de recherche, le PNR58, subventionné par le Fonds national suisse (FNS), Matteo Gianni, Marco Giugni et Noémi Michel, de l'Université de Genève, mènent la première recherche quantitative sur les musulmans de Suisse. Ils ont pour cela interrogé quelque 900 représentants des communautés balkaniques, maghrébines et turques ainsi que 300 non-musulmans (LT du 12.10.2009) sur des thèmes tels que l'intégration, la confiance dans les institutions suisses et le sentiment d'acceptation par les Suisses.
Source : Le Temps.ch
La première université d'automne sur les compétences marocaines est une initiative novatrice orientée vers la promotion du savoir-faire et la valorisation des compétences des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger, a affirmé M. Abderrahman Machraoui, directeur du Centre de cardiologie de l'hôpital Diakonissenkrankenhaus de Flensburg en Allemagne.
Dans une déclaration, samedi à la MAP en marge des travaux de cette rencontre organisée les 20 et 21 courant à Fès, M. Machraoui a indiqué que cette université s'inscrit dans le cadre du Forum International des Compétences Marocaines à l'Etranger (FINCOM) dont l'objectif principal est de "fédérer les compétences et talents marocains de l'étranger par la prise en compte de leurs apports et de leurs capacités, au service du développement du Royaume".
M. Machraoui a affirmé avoir présenté lors de cette rencontre de nouvelles méthodes de traitement en matière de cardiologie moderne et d'insuffisance rénale, soulignant sa détermination à oeuvrer "pour la relance des champs de coopération entre l'Allemagne et le Maroc, en particulier en matière d'échange d'expériences cliniques entre les médecins et de recherche scientifique entre jeunes médecins et étudiants".
Et d'ajouter que la présentation de ces expériences inédites dans le domaine de la cardiologie moderne au Maroc s'inscrit dans le cadre de l'échange d'informations et l'approfondissement de la coopération médicale, scientifique et académique entre l'Allemagne et le Maroc.
L'université d'automne sur les compétences marocaines est organisée par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger avec le soutien du Réseau des compétences germano-marocain et l'Ambassade du Maroc à Berlin.
Source : MAP
Une première liste de conventions ont été signées, vendredi soir à Fès, dans le cadre de la 1ère Université d'automne sur les compétences marocaines à l'étranger pour la réalisation de projets à caractère social, éducatif et économique dans différentes régions du Royaume.
Au total, une quinzaine de projets retenus feront l'objet de conventions qui seront signées lors de cette rencontre pour leur mise en œuvre et la définition des modalités et planning de leur réalisation.
Dans le cadre de cette première liste, une convention a été signée entre l'Université Al Akhawayn, le Centre national de recherches scientifiques et techniques (CNRT) et le réseau des compétences germano-marocain (DMK: Deutsch-Marokkanisches Kompetenznetzwerk e.V.) pour l'organisation d'une caravane de sensibilisation des élèves marocains aux technologies de l'information et de la communication et d'initiation aux sciences et aux techniques dans la perspective de contribuer à l'augmentation du nombre des ingénieurs dans le pays.
Une autre convention a été signée en matière de coopération dans le domaine de biologie entre la faculté de médecine de Marrakech et son homologue de Gattingen.
Pour sa part, le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger a signé une convention avec l'association DMK pour la mobilisation des compétences marocaines en Allemagne, l'échange de visites des jeunes, la promotion de l'intégration et la revalorisation de l'image des Marocains résidant en Allemagne.
Le Centre hospitalier universitaire de Rabat et la clinique universitaire de Flensburg se sont engagés de leur côté, aux termes d'une convention signée entre eux, à intensifier leur coopération dans le domaine médical et des études universitaires.
Aux termes des autres conventions signées, il sera procédé à Figuig à l'équipement de l'hôpital de la ville et au lancement de programmes d'appui au profit des enfants et femmes de la région, et à la réalisation d'un centre d'hémodialyse à Figuig et d'une ligne de transport au profit des étudiants de Zaio qui poursuivent leurs études à l'université de Selouan dans le province de Nador.
La première journée de cette rencontre a été marquée aussi par l'organisation de trois ateliers consacrés respectivement à la question de la recherche, du développement et des partenariats, aux énergies renouvelables et à l'environnement et au rôle de l'art dans l'intégration des migrants.
Initiée par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger en collaboration avec le RMK et l'Ambassade du Maroc à Berlin, cette manifestation réunit quelque 130 experts marocains vivant en Allemagne, 20 experts allemands et une centaine de professionnels marocains.
De nombreux projets sur la promotion du réseau électrique, le traitement des eaux usées et la création d'unités mobiles de soins dentaires en milieu rural seront aussi présentés par le réseau DMK et un annuaire des compétences marocaines en Allemagne sera publié.
Source : MAP
La politique nationale du développement économique se base sur la mobilisation des citoyens marocains du monde, la sensibilisation des investisseurs étrangers sur les opportunités qu'offre le Maroc et sur l'attraction des projets de grande envergure, a affirmé M. Mohammed Ameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.
Intervenant, vendredi à Fès lors de la séance inaugurale des travaux de la 1-ère Université d'Automne sur les compétences marocaines à l'étranger, M. Ameur a tenu à préciser que le Maroc s'appuie sur de nouvelles voies et formes d'acquisition des technologies nouvelles, parmi lesquelles, a-t-il expliqué, figure l'expertise et les compétences nationales résidant à l'étranger.
Le potentiel de compétences de haut niveau résidant à l'étranger est rattaché à la problématique du développement national, a-t-il dit, relevant qu'il "est réaliste de transformer le problème du drainage des cerveaux en gain de compétences".
Il a également relevé que le gouvernement, animé par la volonté d'assurer cohérence et complémentarité des actions des partenaires économiques et sociaux, a appelé les compétences marocaines résidant à l'étranger à la contribution au développement du Royaume.
C'est dans ce cadre que "s'inscrivent les objectifs du programme FINCOM (Forum International des Compétences Marocaines à l'Etranger) pour faire appel aux compétences et aux savoirs faire nécessaires au développement, et de valoriser ainsi les migrants, où qu'ils soient, par la prise en compte de leurs apports et de leurs capacités", a-t-il rappelé.
M. Ameur a fait remarquer que le ministère des Marocains résidant à l'étranger a entamé des consultations avec l'Organisation internationale des migrations, dans le cadre des missions qui lui sont dévolues, pour la mise en place d'une nouvelle vision stratégique pour la mobilisation des compétences nationales émigrées, la valorisation de leur savoir faire et de leurs expériences professionnelles en faveur du processus de développement du Maroc.
Pour sa part, l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne au Maroc, M. Ulf-Dieter Klemm a souligné qu'il il existe à l'extérieur du Maroc un potentiel impressionnant de cadres et experts marocains hautement formés et qualifiés, relevant que cette diaspora marocaine entretient, en général, des relations étroites avec le Maroc.
"Il est évident que l'expertise de ces cadres marocains devrait être davantage mise au service du renforcement des relations économiques entre le Maroc et les pays d'accueil des MRE, de la coopération scientifique et des projets de développement", a-t-il dit.
Le diplomate a précisé entre autres que l'Ambassade d'Allemagne suit avec un grand intérêt l'évolution du Réseau des compétences germano-marocain, ajoutant que cette 1-ère université d'automne donnera de nombreuses et de nouvelles impulsions et permettra d'approfondir les contacts existants entre le Royaume et son pays.
"Le développement et la consolidation des bonnes relations entre l'Allemagne et le Maroc ne peuvent se faire à long terme qu'à travers des contacts personnels et la constitution de réseaux, ce à quoi sert justement cette université d'automne avec son programme riche, varié et ambitieux ", a-t-il dit.
Le président du le Réseau des compétences germano-marocain (Deutsch-Marokkanisches Kompetenznetzwerke), M. Hachim Haddouti a, quant à lui, mis en exeurgue le rôle crucial déployé par l'ambassade du Royaume du Maroc en Allemagne, pour son soutien et sa bienveillance à l'égard du Réseau, et pour sa collaboration exemplaire entre les citoyens marocains et l'ambassade à Berlin.
Il a ainsi rappelé la politique de réformes et de mise à niveau engagée par le Royaume en particulier, dans les domaines politique, économique et sociale, ajoutant que pour accompagner la mise en œuvre de ces réformes, le Maroc est appelé à mobiliser toutes ses compétences humaines et à disposer d'instruments en matière de recherche/développement, d'ingénierie et d'innovation.
La mobilisation des compétences humaines résidant à l'étranger, a-t- il poursuivi, est nécessaire pour renforcer les capacités du Maroc dans tous les domaines et relever les défis de la mondialisation.
Selon le responsable, ce grand intérêt porté au potentiel de la migration pour le développement du pays d'origine, ne se limite pas seulement aux transferts financiers des migrants à leurs familles, il englobe aussi, a-t-il ajouté, l'engagement humanitaire, l'investissement et le transfert de savoir-faire.
Le Réseau des compétences germano-marocain, a-t-il expliqué, regroupe des experts, femmes et hommes, originaires de différentes régions du Maroc, nés ou installés en Allemagne de longue date et parfaitement intégré dans la société allemande.
Initié par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger en collaboration avec le Réseau des compétences germano-marocain et l'Ambassade du Royaume du Maroc à Berlin, la 1-ère Université d'Automne sur les compétences marocaines (20-21 novemebre) vise en premier lieu à identifier et mobiliser les différentes compétences et expertises de la diaspora en Allemagne oeuvrant notamment dans les domaines de la recherche, du développement durable et innovation, de la santé, de l'écologie et de la culture.
Selon les organisateurs, plus de 300 personnes prennent part à cette manifestation, dont 130 experts marocains vivant en Allemagne, 20 experts allemands et une centaine d'experts et d'acteurs marocains.
Un annuaire des compétences marocaines en Allemagne sera publié à cette occasion et plusieurs conventions de partenariats seront signées, dans les différents domaines.
Source : MAP
Un rapport sur la polygamie en France dénonce son caractère "destructeur pour les femmes et les enfants qui la subissent". L'étude formule dix propositions pour mettre fin à cette pratique, officiellement interdite.
Ce phénomène "porte atteinte à l'égalité homme-femme, pilier de notre République", écrit l'auteur du rapport, responsable d'une association de prévention de la délinquance en banlieue parisienne et membre du Conseil économique et social, une assemblée consultative.
La polygamie fait du logement familial "une prison pour les épouses", où la promiscuité favorise "de très fortes tensions internes" entre ses occupants, écrit-elle également dans ce rapport publié par l'Institut Montaigne, un cercle de réflexion s'intéressant notamment aux questions de cohésion sociale.
Une estimation de la commission nationale des Droits de l'homme faisait état en 2006 de 16'000 à 20'000 familles polygames en France, soit 200'000 personnes, essentiellement en région parisienne.
La pratique concerne essentiellement des familles originaires d'Afrique noire. Elle fait partie des questions de société liées à l'immigration, régulièrement débattues en France, comme le port du voile intégral par certaines femmes musulmanes, qui fait actuellement l'objet d'une mission d'information parlementaire.
Principale proposition de l'auteur: la relance de "la politique de décohabitation", permettant aux co-épouses d'aller vivre ailleurs avec leurs enfants. Elle suggère différentes mesures incitatives: obtention d'un titre de séjour, de la nationalité, cours de français, ouverture d'un compte bancaire.
Source : Romandie
La coopération en matière d'immigration notamment l'assouplissement des procédures d'octroi de visas a été au centre d'une réunion, jeudi à Bruxelles, entre l'ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg, M. Samir Addahre et le secrétaire d'Etat belge à la Politique de Migration et d'Asile, M. Melchior Wathelet.
Lors de cette entrevue, les deux parties ont passé en revue les axes de coopération entre les deux pays dans le domaine de l'immigration, ainsi que les moyens susceptibles de faire aboutir efficacement leurs actions en la matière, a indiqué une source de l'ambassade marocaine.
A cette occasion, M. Addahre a rappelé les efforts déployés par le Maroc en matière de lutte contre l'immigration illégale, tout en soulignant l'approche globale du Royaume qui prend en compte la dimension de développement à travers l'appui européen et belge relatif aux projets et mesures d'accompagnement notamment financiers inscrits dans cette démarche.
Le diplomate marocain a également appelé à l'assoupissement des procédures d'octroi de visas pour les postulants marocains notamment les hommes d'affaires, les professionnels des métiers libéraux et les étudiants.
De son côté, M. Wathel a souligné l'importance de se pencher sur les moyens à même d'améliorer la coopération bilatérale relative à l'échange d'informations pour faciliter les procédures d'octroi de visas à certaines catégories de demandeurs, notamment les étudiants, aux mécanismes d'accompagnement pour le retour volontaire d'immigrés illégaux, ainsi qu'à l'intégration des immigrés candidats au retour volontaire dans des projets de développement au Maroc.
Ont notamment pris part à cette rencontre les consuls généraux du Maroc à Bruxelles, Liège et Anvers, et le directeur général de l'Office des Etrangers.
Source : MAP