Cette soirée est organisée en collaboration avec l'ambassade du Maroc en France.
Née en 1983 à Casablanca, Rita a entamé des études de piano à l'âge de sept ans, couronnées par plusieurs prix dans différents concours.
En 1997, elle est sélectionnée, à côté de sept jeunes pianistes internationaux, pour participer en Autriche à un concert de commémoration de la naissance de Frédéric Chopin, où elle est la plus jeune et remporte un vif succès.
Après l'obtention de son baccalauréat, Rita se consacre entièrement à l'étude du piano, notamment auprès de Gabriel Tacchino, et s'inscrit à la prestigieuse Ecole normale de musique Cortot à Paris, où elle se perfectionne avec de grands pédagogues tels Jacques Lagarde, Guigla Katsarava et Monique Mercier.
Source: MAP
L'édition 2009 du Festival "Les Nuits d'Orient" de Dijon (Centre-Est de la France), qui se tient jusqu'au 13 décembre, consacre les échanges culturels avec le Maroc.
Au programme, des expositions avec la place mythique de Jamaâ El-Fna à l'honneur, des spectacles et des artistes en résidence, dont l'ensemble "Jossour" de Marrakech et le calligraphe Mohamed Boustane.
La grande nouveauté des dix années d'existence du Festival est l'édition d'un livre de photographies intitulé "Regards croisés sur le Maroc", à l'initiative du lycée Olivier de Serres de Quetigny, du photographe Hervé Scavone et du professeur de photographie Chadli Mohamed.
Source: MAP
La traduction du code de la famille en langue italienne est l'entreprise à laquelle s'est attelée Mme Samira Chabib, qui s'active dans le secteur associatif en Italie, pour combler le vide ressenti en la matière, au plan administratif, par les Marocains résidant dans ce pays.
Mme Chabib, qui est diplômée en communication linguistique et culturelle en Italie, aspire à travers cette initiative contribuer à rétablir la femme marocaine dans ses droits et à lui épargner l'injustice sociale découlant de la méconnaissance par les administrations italiennes des droits qui lui sont reconnus par la loi marocaine.
Dans un entretien à la MAP, Mme Chabib, qui exerce en qualité de médiateur linguistique et culturel au sein de l'Observatoire national de la violence contre les femmes en Italie, a souligné que par cette traduction, elle vise essentiellement à faire connaître les acquis réalisés par la femme marocaine sur la voie de la préservation de ses propres droits mais également ceux de toute la famille en tant que noyau de la société, et à répondre à des demandes exprimées par les institutions judiciaires à l'occasion d'affaires intéressant des ressortissants marocains qui lui sont soumises.Elle a ainsi observé que le code de la famille traduit en langue italienne constituera une référence pour les institutions administratives et judiciaires en Italie auxquelles les femmes marocaines victimes de violence ont recours, ce qui leur permettra de traiter et de statuer plus facilement sur les affaires les concernant.
Cette traduction, a affirmé Mme Chabib, est le couronnement de l'action entreprise par la société civile de concert avec l'Observatoire national en Italie qui assure le suivi des dossiers sociaux.
Partant de l'action menée quotidiennement auprès de la population immigrée en général et des Marocaines en particulier et du suivi des questions intéressant ces dernières, il s'est avéré que c'est la femme marocaine expatriée qui endure principalement le plus de souffrances et de marginalisation, a-t-elle expliqué en soulignant que l'entrée en vigueur du code la famille a été un grand acquis porteur de soutien et de justice pour la femme marocaine.
La situation en Italie était restée figée eu égard à la problématique de la langue qui compliquait la tâche des institutions administratives et judiciaires italiennes dans leur traitement des dossiers à caractère familial qui lui sont soumis, ce qui nous incite à réfléchir à la traduction du code la famille en vue de répondre aux attentes de la famille immigrée en Italie, a précisé Mme Chabib.
Quel que soit son niveau, la femme marocaine immigrée victime de violence se dirige, en quête d'équité, vers les institutions administratives concernées, les centres d'écoute ou encore les associations de la société civile, ce qui, a-t-elle insisté, fera du code la famille traduit en italien, une référence essentielle pour toutes ces institutions en vue de fournir l'assistance
nécessaire aux intéressées.
ROLE ACTIF DE LA SOCIETE CIVILE MAROCAINE EN ITALIE
S'agissant de l'action des organisations de la société civile en Italie et du soutien qu'elles apportent à la communauté marocaine immigrée, Mme Chabib a souligné que celles-ci assument un rôle actif, indiquant que l'association "Saadia" de médiation linguistique et culturelle et de promotion sociale, basée à Vérone (nord-est) dont elle assure la présidence, œuvre à aider le ressortissant marocain expatrié à s'intégrer de manière positive dans la société italienne et à jouir de l'ensemble de ses droits.
L'association, a-t-elle ajouté, veille également au suivi permanent des questions dont elle vient à être saisie, en coordination avec les institutions administratives, les organisations de la société civile et les services consulaires marocains.
Mme Chabib n'a pas manqué de rendre hommage au soutien qui lui a été apporté par nombre d'acteurs opérant dans le secteur associatif et celui du droit pour la réalisation de la traduction du code la famille.
Source: MAP
La tribune de Nicolas Sarkozy au "Monde" privilégie la question religieuse. Le chef de l'Etat suscite des critiques à gauche et ne lève pas l'embarras à l'UMP.
Après son discours sur l'identité nationale à La Chapelle-en-Vercors le 12 novembre, le président de la République vient de livrer, dans les colonnes du Monde du 9 décembre, sa nouvelle vision du débat lancé par le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Eric Besson.
Il y rappelle sa conception de la laïcité, "principe de neutralité et non principe d'indifférence" envers les religions, et demande fermement aux musulmans de respecter "le pacte social et civique" français. Les croyants doivent "savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation", insiste-t-il aussi, dans une allusion implicite au débat sur le port du voile intégral (niqab).
En novembre, le chef de l'Etat s'était essayé à une définition de l'identité française, en convoquant tour à tour - au risque de contradictions -, les racines chrétiennes et les vertus de la laïcité, la Révolution, l'Ancien Régime et les Lumières, le terroir et le métissage.
Depuis, les discussions voulues par M. Besson se sont déplacées sur le terrain quasi exclusif de l'immigration, avant de se concentrer sur l'islam et la question de son rejet mise en lumière par la votation suisse interdisant les minarets.
En revenant sur ce sujet polémique, et alors que le problème des minarets demeure en France une question plus virtuelle que réelle, M. Sarkozy semble vouloir prendre acte de l'évolution observée ces dernières semaines : sa nouvelle contribution au débat réduit spectaculairement la question de l'identité nationale à la présence de l'islam en France et en Europe.
Dans un préambule consacré aux vertus de la démocratie populaire, qui justifie le vote suisse contre les minarets, le président de la République prend clairement le parti du peuple contre "le mépris du peuple". Ce faisant, il s'inscrit dans un contexte marqué au niveau européen par une poussée du populisme.
"Les peuples d'Europe ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés", insiste-t-il, tout en reconnaissant que "leur longue histoire leur a appris que pour rester soi-même il faut accepter de changer"...
Puis, son propos s'adresse explicitement aux musulmans, "à mes compatriotes musulmans", insiste le chef de l'Etat. Il leur rappelle sa conception de la laïcité, qui "n'est pas le refus de toutes les religions mais le respect de toutes les croyances" et les assure de sa volonté de lutter contre "toutes formes de discrimination" à leur égard.
"DÉFI"
Mais, dans un climat marqué par le rejet d'une partie de la société française du voile intégral ou de la construction de mosquées, M. Sarkozy assortit désormais son discours d'une nette mise en garde aux musulmans : "Tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à l'héritage [chrétien] et aux valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France", prévient-il.
Deux ans tout juste après son discours sur la "laïcité positive" prononcé au Latran, dans lequel il louait le rôle essentiel des "croyants" dans la République, le chef de l'Etat exige désormais de leur part "une humble discrétion".
Parallèlement, M.Sarkozy ramène l'islam à l'immigration et semble réduire l'immigré à sa religion. "Respecter ceux qui arrivent c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents", écrit-il.
Cette insistance à définir le nouvel arrivant comme musulman occulte le fait que l'immigration actuelle trouve ses sources en Afrique noire, en Asie et en Turquie - ce qui relativise le caractère exclusivement musulman de ces populations.
C'est oublier que l'on peut être de culture musulmane sans être un fervent pratiquant de l'islam. C'est faire mine d'ignorer que depuis une dizaine d'années, l'islam, au niveau local, s'implante de manière généralement apaisée. C'est oublier, enfin, que l'islam est aujourd'hui une réalité en partie franco-française.
Si les chiffres concernant la population musulmane en France varient de 3,5 à 6 millions, selon les méthodes de comptage, les sociologues des religions estiment que près de la moitié est désormais de nationalité française.
Quant à "tout ce qui pourrait apparaître comme un défi" à la République, autrement dit les pratiques religieuses ostentatoires, elles ne se résument pas au port du voile intégral mais restent marquées par une grande diversité.
Un tiers des personnes issues d'une famille d'origine musulmane se déclarent "croyants et musulmans", selon une étude de l'IFOP parue en août 2009, mais seuls 23 % fréquentent une mosquée le vendredi. C'est le jeûne du ramadan, suivi par 70 % des personnes interrogées, qui constitue la pratique religieuse la plus répandue chez les musulmans de France.
Source: Le Monde
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise la deuxième édition de la rencontre des Marocaines du monde, « Marocaines d'ici et d'ailleurs » les 18 et 19 décembre 2009 à Marrakech, indique un communiqué du CCME. Le thème retenu est « Féminisation de la migration : dynamiques internationales et spécificités marocaines ».
La rencontre se tiendra sur deux espaces parallèles : un colloque scientifique international et un espace « partenariat et coopération ». Plusieurs spécialistes (Marocaines, Mexicaines, Philippines, ...) de la migration féminine participeront à ce rendez-vous.
La première édition (19 et 20 décembre 2008) a été organisée sous le thème « mutations, défis et trajectoires », avec 400 femmes marocaines migrantes d'ici et de plus de 20 pays différents, invitées. Il en sera de même la semaine prochaine dans la cité ocre.
Par ailleurs, le rendez-vous de Marrakech coïncidera avec la Journée internationale des migrants (18 décembre). Les organisateurs tiennent à rendre perceptible la dimension genre dans la question migratoire et à l'inscrire dans l'agenda de la recherche scientifique et politique.
Source: YabiladiPour sa première tournée africaine, le ministre français de l'Immigration a fait escale à Bamako. Sans parvenir pour autant à conclure un accord avec les autorités.
C'est tout sourires que le président Amadou Toumani Touré (ATT) est apparu sur le perron du palais de Koulouba, le 28 mars, après sa rencontre avec le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. Éric Besson, en fonctions depuis le 15 janvier, terminait là sa première tournée africaine après un passage éclair par le Sénégal et le Cap-Vert, avec qui la France a déjà signé des accords sur les flux migratoires. Il a donc choisi de garder le plus dur pour la fin si l'on en juge par la réticence que le gouvernement malien affiche depuis près de deux ans à l'égard des protocoles d'accord proposés par Paris.
Du côté français, la signature d'un accord avec le Mali est prioritaire. Les Maliens de France seraient 120 000, dont un tiers seulement en situation régulière. Et c'est justement sur les régularisations de sans-papiers et sur la « réadmission », c'est-à-dire le renvoi des clandestins dans leur pays, qu'achoppent les négociations. Selon un membre du cabinet d'Éric Besson, le Mali exigerait pas moins de 4 000 régularisations par an quand la France n'en propose que 1 500. Lorsqu'on demande à ATT s'il désire des régularisations massives, il répond : « Si on me les donnait, je ne les refuserais pas. »
Au moment même où Éric Besson atterrissait à Bamako, le 27 mars, deux sans-papiers expulsés de France étaient débarqués d'un vol de la compagnie Aigle Azur. « C'est notre lot quotidien », affirme Ousmane Diarra, président de l'Association malienne des expulsés, qui a accueilli les deux hommes dans ses locaux. « En 2008, 478 Maliens ont été expulsés de France, poursuit-il. Si l'accord est signé, quelle en sera la limite ? »
L'opinion publique malienne, franchement hostile à l'accord, reste très dépendante des transferts d'argent des migrants, qui atteignent 200 millions d'euros par an, soit 10 % du PIB. « La migration au Mali est un problème culturel et économique », a rappelé ATT, tout en expliquant qu'il restait « à l'écoute des Maliens d'ici et de France ». Une attitude à rebours de celle des autorités sénégalaises et cap-verdiennes, qui ont clairement exprimé leur convergence de vues avec la France et se sont montrées très coopératives sur l'expulsion de leurs ressortissants clandestins.
La position malienne semble donc inchangée. « La France a des intérêts, le Mali aussi », a martelé le chef de l'État, tout en reconnaissant que des progrès avaient été accomplis côté français. Le discours d'Éric Besson, plus centré sur les projets de développement solidaire, a-t-il porté ses fruits ? Le nouveau cycle de négociations qui s'ouvre le dira. Mais le contexte de crise économique pourrait compliquer un peu plus les choses. Et réduire à la portion congrue le nombre de visas de travail accordés par la France.
Source: Jeune Afrique
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a admis mercredi que les "contrôles au faciès" des jeunes par des policiers étaient une "réalité" en France, prise de position rare pour un membre du gouvernement, s'attirant aussitôt les foudres des syndicats de police.
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a déclaré mercredi sur RTL que les "contrôles au faciès" des jeunes étaient une "réalité", en ajoutant qu'elle est "largement combattue".
"L'IGS (Inspection générale des Services, la "police des polices") est une instance qui fonctionne bien et qui sanctionne à ce titre 2.500 policiers par an", a précisé M. Besson. "L'immense majorité des policiers, gendarmes et des forces de sécurité en France sont républicaines", a-t-il dit.
Les puissants et corporatistes syndicats de police ont aussitôt dénoncé les propos du ministre.
Jean-Claude Delage, pour Alliance (2e syndicat de gardiens de la paix) a dit à l'AFP que M. Besson a commis "un dérapage verbal", tandis que Nicolas Comte, de l'Union SGP-FO/Unité police (1er syndicat), les a jugés "inadmissibles".
"Ces contrôles (au faciès) sont illégaux", a ajouté M. Comte, "je ne comprends pas qu'un ministre de la République puisse laisser supposer le contraire".
Pour Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire), ces "propos irresponsables ne vont pas calmer nos collègues qui sont à bout, notamment dans les quartiers difficiles où ils ont de plus en plus de mal à travailler".
Pour Bruno Beschizza, de Synergie (2e syndicat), les "contrôles de police sont liés au territoire, pas à l'ethnie". Ils "se font en fonction des lieux et du moment des missions", selon M. Delage.
La prise de position de M. Besson survient après l'appel d'un collectif, "Police + Citoyens" ayant demandé mardi au gouvernement d'"agir pour en finir" avec ces contrôles.
Le collectif, rassemblant notamment la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le Conseil représentatif des associations noires (Cran) ou AC le feu, a évoqué le témoignage d'un jeune étudiant à Science Po disant avoir été injurié par des policiers.
Anyss Arbib, qui célébrait à Paris la qualification de l'Algérie au Mondial de football, avait raconté dans le quotidien Libération s'être fait asperger de gaz lacrymogène par un CRS et avoir été victime de sa part d'injures racistes.
Ce témoignage "confirme la discrimination au faciès que subissent quotidiennement des milliers de Français ou de présumés étrangers, lors des contrôles de police", a estimé dans un communiqué le collectif.
Il a appelé le gouvernement à "adopter sans délai" sa proposition de la "remise d'une attestation" par les policiers lors de chaque contrôle. Y figureraient leur numéro de matricule, le nom de la personne contrôlée ou le cadre légal du contrôle.
En juin 2009, une étude financée par l'Open Society Institute du milliardaire américain George Soros sur les contrôles d'identité policiers à Paris avait conclu que ceux-ci se fondent "principalement sur l'ethnicité" et non sur la base d'un comportement suspect.
Interrogée alors par l'AFP, la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Marie Lajus, avait déclaré que "ce que l'on recherche, c'est à prévenir des délits ou des crimes commis" dans des lieux "criminogènes, avec des paramètres qui sont policiers et empiriques".
"Statistiquement, selon elle, vous avez plus de chances de trouver du shit sur un rasta que sur un cadre supérieur en costume."
Source: Les Echos/AFP
Sélectionnés à la suite d'un appel à projets international dans ses 60 destinations, les quatre projets retenus par Transat en 2009 visent à rehausser le potentiel touristique des régions et des collectivités dans une perspective durable ou encore à réduire certains impacts sociaux et environnementaux liés au tourisme.
Transat donnera son appui à l'association franco-marocaine Migrations & Développement pour la réalisation d'un projet de développement touristique solidaire dans la région de Taliouine, au cœur du Pays du safran, dans le sud-ouest du Maroc, en collaboration avec les associations villageoises. Ce projet à multiples volets comprend notamment la réalisation d'un sentier de grande randonnée, la réalisation d'un topoguide, l'aménagement de chambres d'hôtes, la formation des guides et des familles qui accueilleront les touristes, ainsi que la création d'un centre artisanal pour la poterie locale.
Transat s'est jointe à l'association franco-marocaine Migrations & Développement pour la réalisation d'un programme de tourisme durable et solidaire au Maroc qui vise à développer l'offre touristique locale et à mettre en valeur le patrimoine architectural, culturel et écologique, en collaboration avec les associations villageoises. Réalisé aux alentours de la ville de Taliouine, au cœur du Pays du safran et de l'Anti-Atlas marocain - une chaîne de montagnes située dans le sud-ouest du pays -, le projet permettra le balisage et l'homologation d'un sentier de grande randonnée avec la collaboration de la Fédération française de randonnée pédestre, l'édition d'un topoguide et l'amélioration des capacités d'hébergement par l'aménagement de chambres d'hôtes adossées aux habitations traditionnelles. Des formations sur mesure seront offertes aux familles qui gèrent ces chambres et aux guides touristiques et muletiers locaux qui accompagnent les randonneurs. La création d'un lieu de production et d'exposition de la poterie est également prévue. Née d'une volonté collective de migrants marocains de soutenir le développement de leurs villages d'origine en 1986, Migrations & Développement collabore aujourd'hui avec plus de 400 associations locales réparties dans 70 communes rurales constituant ainsi un véritable réseau de développement intégré.
Source : CNW GROUP
En France, une étude montre que sur les 10 premiers mois de 2009, 425 700 nouvelles entreprises ont vu le jour, soit 65% de plus que l'année dernière, rapporte le quotidien "Les Echos". Une des causes de ce boom, les immigrés, qui prennent chaque année une part de plus en plus importante dans la création d'entreprises, et ce malgré les difficultés qu'ils rencontrent...
Ladite étude a été menée conjointement par le ministère français de l'Immigration, l'Agence pour la création d'entreprise (APCE), et l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE). Elle révèle que ce sont en moyenne, 24 000 entreprises qui sont créées par des immigrés dans l'Hexagone chaque année, soit près de 8% du total des créateurs d'entreprises.
L'enquête affirme que ce mouvement a été amplifié par le statut d'auto-entrepreneur, et que « le chômage, l'inactivité et la précarité agissent comme des facteurs déclencheurs [...]. L'entrepreneuriat apparaît comme un antidote pour contourner ces difficultés ». L'ampleur du phénomène cache cependant bien des problèmes.
Le principal d'entre eux se nomme discrimination. Les résultats de l'étude montrent ainsi que seulement 27% de ces nouveaux entrepreneurs bénéficient d'un prêt bancaire, contre 38% pour les créateurs d'origine française. De plus, 19% disent avoir du mal à obtenir un financement auprès de leur banquier, voire même à ouvrir un compte, précise l'enquête.
Une autre difficulté se trouve au niveau de l'accompagnement. Peu de ces entrepreneurs fréquentent des réseaux d'accompagnement lors de la création de leur entreprise (24%, contre 36% pour les créateurs français). De plus, pour le quart d'entre eux (26%), les premiers conseillers se trouvent dans l'entourage familial. La raison en est toute simple, « l'accompagnement est quelquefois perçu par les porteurs de projet comme une perte de temps ».
Devant toutes ces difficultés, ces entrepreneurs se tournent donc vers des secteurs peu exigeants en termes d'investissements, comme l'informatique, le bien-être, les transports, les services à la personne ou aux entreprises. Crise ou pas crise, en voilà qui ont bien tiré leur épingle du jeu.
Source : Yabiladi
A 90 ans, Le Ba Dang voudrait ne penser qu'à l'avenir. A ses prochains voyages, à ses futurs tableaux, et surtout à ce terrain qu'il s'apprête à transformer en une gigantesque oeuvre d'art près de Hué, au coeur du Vietnam, où un musée rend hommage à son travail de peintre et de sculpteur. Jeudi 10 décembre, pourtant, il consentira pour une fois à se replonger dans son passé. L'occasion ? La médaille que lui remettra Hervé Schiavetti, le maire (PCF) d'Arles (Bouches-du-Rhône), lors d'une cérémonie d'hommage aux Indochinois qui, comme lui, sont venus travailler en Camargue pendant la seconde guerre mondiale. "Une mauvaise période", dit ce vieil homme à la vitalité débordante, qui s'est tu pendant soixante ans. "C'était trop dur. Je voulais oublier."
L'histoire de Le Ba Dang ressemble à des milliers d'autres. Fils de paysans annamites, il n'a pas 20 ans quand il apprend, fin 1939, que la métropole recrute des "indigènes" pour participer à l'effort de guerre. "Je ne savais pas ce que j'allais faire. Mais j'étais curieux. On entendait tellement parler de la France, vous savez..."
C'est en mars 1940, après cinq semaines éprouvantes passées dans les cales d'un paquebot, que le Ba Dang débarque à Marseille. De là, il part à Saint-Nazaire, où les chantiers navals manquent de bras. Mais c'est bientôt la défaite, et le jeune homme est fait prisonnier par les Allemands. Il s'évadera au bout de dix-huit mois, franchira la ligne de démarcation et regagnera Marseille. Avec une seule idée : trouver un bateau pour, dit-il, "rentrer à la maison".
L'histoire, toutefois, en décidera autrement. Car le régime de Vichy, entre-temps, a renoncé à rapatrier les quelque 20 000 "ouvriers non spécialisés" (ONS) venus d'Indochine fin 1939-début 1940. Parqués dans des camps, ceux-ci dépendent dorénavant du ministère du travail, où un service est spécialement chargé de la "main-d'oeuvre indigène" (MOI). Aujourd'hui, Le Ba Dang ne sait plus précisément comment il est entré en contact avec les hommes de la MOI. Mais il se souvient très bien de ce commandant "très gentil" qui lui proposa un jour de partir en Camargue pour y planter du riz.
"C'était épuisant"
"On était une vingtaine de types, raconte Le Ba Dang. On nous a emmenés près d'Arles, dans une petite cabane misérable. Là, on a commencé par couper des arbres pour fabriquer des lits. Puis on a planté du riz. Au-dessus de nous, il y avait un Corse. Il n'était pas méchant, mais il ne faisait rien. Pendant ce temps-là, nous, on travaillait. Mais c'était épuisant. Je suis parti au bout de trois mois." Après mille péripéties, le jeune homme finira par se poser à Toulouse, où il suivra des cours du soir à l'école des Beaux-Arts, de 1943 à 1948, avant de faire sa vie à Paris, où il possède aujourd'hui un bel atelier, à deux pas de Montparnasse.
Au total, environ 500 Indochinois ont travaillé dans les rizières camarguaises pendant la guerre. Leur contribution fut décisive pour relancer une culture qui avait été introduite pour la première fois de façon sérieuse au milieu du XIXe siècle, avant de péricliter. "Dans les années 1930, le riz en Camargue était cultivé pour dessaler des terres qui servaient à autre chose. D'ailleurs, à cette époque, on le donnait aux animaux, le riz que nous consommions venant d'Indochine ou de Madagascar. Avec la guerre, les importations ont baissé, et on a commencé à avoir faim. C'est comme ça qu'on a relancé la production à des fins purement alimentaires", explique Yves Schmitt, un riziculteur à la retraite dont le père était alors le régisseur du mas de Méjanes, l'un des grands domaines de la région.
Né en 1933, M. Schmitt se souvient bien des Indochinois, qu'il côtoya quand il était gamin. "C'était des gens très discrets, qui restaient entre eux pour faire leur tambouille. Comme ils ne parlaient pas français, on avait l'impression qu'ils venaient d'une autre planète. La rumeur disait qu'ils volaient la nuit dans les potagers. Mais ça n'a jamais été prouvé."
Près de 1 000 autres Indochinois ont travaillé en Camargue pendant la guerre, avec pour tâche d'exploiter le sel. Ce fut le cas de Trong Nguyen Hoan. Né au sud d' Hanoï en 1915 et arrivé à Marseille en mai 1940, cet homme, aujourd'hui un pétulant vieillard de 94 ans, a d'abord été affecté dans les poudreries de Saint-Chamas, près de l'étang de Berre, où l'armistice l'a vite mis au chômage technique. Après divers petits boulots - "on m'a même fait construire un terrain de tennis !", lâche-t-il en éclatant de rire -, il est envoyé à Salin-de-Giraud, sur un site appartenant alors à l'entreprise Pechiney. "J'encadrais une compagnie d'environ 250 hommes. Comme je parlais un peu français, je servais d'intermédiaire entre eux et les contremaîtres."
Trong Nguyen Hoan, qui vit aujourd'hui en banlieue parisienne, après une longue carrière d'ouvrier chez Citroën, garde un exécrable souvenir des "baraques sans eau et sans chauffage" où ses camarades et lui étaient entassés. Et surtout de leurs indemnités de misère - moins de 10 % du salaire d'un ouvrier français. Pour résumer sa vie de l'époque, le vieil homme n'a qu'une formule : "Nous étions comme des bêtes."
Source : Le Monde
"Réalité et avenir de la femme émigrée en Europe " est l'intitulé d'une rencontre régionale qui s'ouvrira mercredi à Tunis.
Les participants se pencheront sur plusieurs questions intéressant la femme émigrée à travers l'examen de l'évolution de l'émigration des femmes arabes en Europe, le rôle économique de la femme arabe émigrée et les compétences scientifiques des femmes arabes en Europe.
Organisée par le centre de la Ligue arabe à Tunis, cette rencontre verra la participation de plusieurs diplomates, chercheurs et experts arabes.
Source : MAP
La migration entre pays arabes et africains et les droits des migrants" est le thème de la première réunion du forum permanent de Dialogue Arabo-africain sur la démocratie et les droits humains, dont les travaux se sont ouverts lundi au Caire avec la participation du Maroc.
Intervenant à cette occasion, le président du conseil égyptien des droits de l'Homme et vice-président du forum a souligné l'importance de la migration entre pays du sud, appelant à engager une coopération internationale et un partenariat fructueux entre les organisations arabes, africaines et internationales opérant dans le domaine.
M. Boutros a mis l'accent sur la relation entre le développement et la démocratie, soulignant que le respect des droits de l'Homme ne peut se faire que dans une société démocratique.
Les autres intervenants ont relevé que l'immigration constitue un facteur essentiel contribuant aux changements des différentes sociétés, rappelant les questions liés à ce phénomène notamment celles se rapportant aux droits de l'Homme, la démocratie et au développement.
Cette manifestation, à laquelle le Maroc est représenté par M. Albert Sasson, membre du conseil consultatif des droits de l'Homme, est l'occasion pour un échange d'expériences entre les organisations de la société civile et les conseils nationaux en Afrique et dans le monde arabe, dans le domaine de la promotion et la protection des droits de l'homme et de la démocratie.
Participent à ce forum, initié en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Conseil national égyptien pour les droits de l'homme, un grand nombre d'organisations internationales, arabes et africaines gouvernementales et non gouvernementale, le bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme à Genève et l'Organisation Internationale du Travail.
Né à l'issue de la conférence internationale organisée fin 2008 au Caire sous le signe "La Déclaration universelle des droits de l'Homme, 60 ans après : entre rhétorique et réalité", ce Forum permanent dirigé par Abdou Diouf, ancien président sénégalais et actuel président de l'Organisation internationale de la Francophonie, vient répondre à la nécessité ressentie de créer des espaces de dialogue et de réflexion sur la question des droits de l'homme entre les gouvernements, les parlementaires, la société civile, les organisations régionales, ainsi que les agences spécialisées des Nations unies.
Ce forum permanent pour le dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'homme a pour objectif d'engager un débat sur des questions liées à la migration et aux moyens de coordonner les politiques migratoires nationales et les conventions régionales sur la liberté de circulation.
Source : MAP
Les pays de l'Union européenne ont rejeté la plupart des demandes d'asiles formulées en 2008, mais Malte, l'un des plus fragilisés par les flux de migrants, s'avère être pardoxalement le plus conciliant, a indiqué vendredi l'Office statistique de l'UE.
Près de 280.000 demandes d'asile ont été enregistrées en 2008. Cette même année, 198.690 décisions ont été rendues et 141.730, soit 73%, ont débouté les demandeurs, a précisé l'office. Cette frilosité est régulièrement déplorée par la Commission européenne. "Force est de constater que dans certains pays, il est difficile d'obtenir une protection", a déploré en février le commissaire européen à la Justice, Jacques Barrot, en charge des questions touchant à l'immigration, lors de la présentation d'une série de propositions en faveur d'une amélioration du droit d'asile. M. Barrot a mis l'accent sur les importantes disparités constatées entre les pays. "Il faut mettre fin à ces distorsions et créer une Europe plus solidaire face à l'asile", avait-il soutenu.
Les députés européens ont abondé en ce sens avec le vote jeudi d'une série de propositions destinées à "améliorer le fonctionnement du système d'asile et des droits des demandeurs". La politique d'asile est une compétence exclusive des gouvernements. La France a enregistré le plus grand nombre de demandes d'asile en 2008, avec 41.800 requêtes. 31.765 cas ont été examinés, 5.150 approuvés et 26.610 rejetés. Malte, l'un des plus petits Etats de l'UE, première frontière maritime sur la route des candidats à l'immigration partis d'Afrique, a statué sur 2.685 demandes et en a approuvé 1.410, soit environ une sur deux, ce qui est énorme par rapport à la population de l'île. "La proportion de décisions positives varie considérablement d'un Etat membre à l'autre, mais il convient de rappeler que le pays d'origine des demandeurs diffère grandement d'un Etat à l'autre", souligne Eurostat. Les demandeurs en France étaient russes (9%), Serbes (8%) et Maliens (8%). A Malte, ils étaient majoritairement (41%) originaires de Somalie, un pays ravagé par la guerre. Les autres venaient de Côte d'Ivoire et du Nigeria.
Source : Tageblatt
La carte compétences et talents, qui vise à attirer en France des travailleurs étrangers hautement qualifiés, n'a été remise qu'à 326 personnes sur les sept premiers mois de l'année. Le gouvernement songe à réformer le dispositif.
Le dispositif ne décolle pas. Dans un avis au projet de loi de Finances 2010, les sénateurs Jean-Patrick Courtois et François-Noël Buffet dressent un bilan sévère de la carte compétences et talents, opérationnelle depuis 2007, qui permet aux étrangers dotés d'un haut niveau de qualification de venir travailler en France, pour une durée limitée (trois ans renouvelables). En 2008, la carte n'a été délivrée qu'à 470 ressortissants étrangers -dont 182 primo-arrivants -, bien loin des 2.000 attendus par le ministère de l'Immigration. Et en 2009, la tendance reste la même, puisque sur les sept premiers mois de l'année, la carte n'a été remise qu'à 326 ressortissants.Le ministère de l'Immigration reconnaît que les « objectifs ne sont pas atteints ». Mais pour Catherine Withol de Wenden, chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), « il s'agit clairement d'un échec, surtout lorsqu'on se souvient de l'effet d'annonce qui avait précédé la mise en place de ce dispositif ».
« Critères trop élitistes »
La carte compétences et talents avait été l'une des mesures phares de la loi du 24 juillet 2006, défendue par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Un symbole de l'immigration choisie. « A l'exclusion des sportifs et artistes, un candidat sans expérience professionnelle dont le niveau de diplôme serait inférieur au niveau licence (Bac + 3) n'est pas éligible », selon les textes. « Les critères sont beaucoup trop élitistes pour pouvoir attirer » analyse Catherine Withol de Wenden.
Du côté du ministère, on juge que c'est plutôt la complexité des conditions d'attribution qui handicape le dispositif : pas moins de 14 critères ont ainsi établis par la Commission nationale des compétences et des talents, chargée de piloter le dispositif. Des contenus parfois flous, différents selon le profil du demandeur (investisseur, salarié, sportif...) et laissés à la libre appréciation des ambassades ou des préfectures, chargées d'accorder la carte.
Enfin, le dispositif est volontairement restrictif pour les ressortissants des Etats de la zone de solidarité prioritaire (Afrique subsaharienne, Caraïbes, Liban, Yémen, Cambodge, Laos, Vietnam) : ceux-ci ne peuvent disposer que d'une carte limitée dans le temps (trois ans renouvelable une fois) et doivent porter un projet de « codéveloppement »avec leur pays d'origine. Une mesure qui vise à éviter la « fuite des cerveaux », un reproche fait à l'immigration choisie, mais qui restreint de fait les populations éligibles.
Manque de visibilité
Plus largement, le dispositif est handicapé par son manque de visibilité. Carte « salarié en mission », carte « travailleur temporaire », carte de « contribution économique exceptionnelle », « carte saisonnière »... Les mesures visant à attirer les profils qualifiés sont déjà nombreux et tendent à se chevaucher, voire à se cannibaliser. Au ministère, on précise qu'un diagnostic des « différentes cartes » sera effectué début 2010 pour envisager des « pistes d'évolution ».
Source : Les Echos
Comment alimenter sans fin le "problème de l'immigration". A force, la mise en scène des expulsions risque de rencontrer l'indifférence, même si la rétention d'enfants et le renvoi vers des pays en guerre permettent encore l'affichage spectaculaire d'une détermination. Quant au démantèlement de la "jungle" de Calais, le renouveler trop souvent trahirait l'inefficacité d'une telle mesure. Sans doute le "grand débat" sur l'identité nationale permet-il d'entretenir l'attention médiatique, mais on commence à remarquer le manque d'enthousiasme dans les préfectures. C'est le moment choisi par Eric Besson pour lancer une campagne contre les "mariages gris".
A la différence des "mariages blancs", où les conjoints s'entendent pour détourner la finalité du mariage, ce seraient des "mariages de complaisance conclus lorsqu'un des deux époux est sincère et est trompé par l'autre", soit des "escroqueries sentimentales à but migratoire". Or, relève le ministre, les "mariages gris" ne font l'objet d'aucune qualification juridique particulière. Sans doute - mais ils n'en sont pas moins déjà réprimés par la loi. Depuis la loi de 2003 sur l'immigration, renforcée par la loi de 2006 relative au contrôle de la validité des mariages, détourner la finalité du mariage est un délit, puni de cinq ans de prison et de 15 000 euros d'amende.
Pourquoi donc cette campagne ? Par compassion pour les "victimes", dit-on ; surtout, il s'agirait d'une "filière d'immigration". Or le ministre ne dispose d'aucun chiffre. Il s'alarme pourtant : "80 % des cas d'annulation de mariage concernent des mariages mixtes." Les "mariages gris" en font-ils partie ? Alors, il n'est pas besoin de changer la loi. Sinon, pourquoi citer ce pourcentage ?
Le ministre omet en outre de rappeler les chiffres absolus : en 2004, 745 annulations en France, dont 395 mariages de complaisance - pour 88 123 mariages binationaux célébrés la même année, soit un pourcentage infime. Enfin, les demandes d'annulation émanent d'ordinaire du procureur : si les mariages binationaux y sont surreprésentés, c'est qu'ils sont déjà surcontrôlés.
Pour faire du chiffre en multipliant les témoignages qui accréditent l'existence de ce "problème", l'Association nationale des victimes de l'insécurité (ANVI), surtout connue jusqu'alors pour son apologie de la "répression" et sa dénonciation du "racisme anti-Blancs", propose sur son site une lettre type adressée au ministre : "J'attire votre attention sur l'escroquerie sentimentale dont j'ai été victime pour avoir cru à la sincérité des sentiments amoureux simulés par le ressortissant étranger que j'ai épousé(e) en toute confiance, et qui en fait ne m'a épousé(e) qu'à des fins migratoires." Différentes catégories de victimes sont prévues : "ayant une bonne situation sociale", "fragilisé car en recherche d'affection", etc. Il n'empêche, le scénario est toujours le même : "Après avoir obtenu son titre de séjour de dix ans, ou sa carte provisoire, mon conjoint s'est montré sous son véritable jour."
Claude Greff, députée UMP chargée du dossier, s'indigne : "En cas de mariage annulé, l'escroc reste français !" Or c'est faux : l'annulation pour fraude entraîne le retrait de la nationalité française. D'ailleurs, le mariage n'ouvre pas si facilement les portes du séjour et moins encore de la nationalité. Le droit automatique à la carte de dix ans n'existe plus pour les conjoints de Français, condamnés à la précarité juridique ; c'est seulement après trois ans que le conjoint étranger en situation irrégulière cesse d'être exposé à la reconduite à la frontière. Enfin, il faut, aujourd'hui, quatre ou cinq ans de mariage pour acquérir la nationalité française.
Pendant toutes ces années, les étrangers "gris" seraient-ils des "agents dormants" ? Font-ils des enfants pour endormir leur "victime" française et tromper la vigilance de l'administration ? Claude Greff le suggère et déplore que le fraudeur ne soit pas "déchu de son autorité parentale". En cas de divorce binational, la loi donnera-t-elle demain au conjoint français le pouvoir de plaider "l'escroquerie sentimentale" pour garder seul les enfants ? Une telle "préférence nationale" ne manquerait pas d'être jugée discriminatoire par la Cour européenne des droits de l'homme...
Loin de se déclarer hostile aux unions binationales, le ministre se félicite du "métissage de notre nation" ; c'est justement pourquoi "la défense du mariage mixte, qui enrichit notre société, doit aller de pair avec la lutte contre le mariage de complaisance, qui en est l'une des plaies". Le ministre se veut rassurant, préconisant "des mesures préventives autant qu'on le pourra, sinon répressives". La bureaucratie des experts en amour sonde donc les reins et les coeurs pour discerner entre vrais et faux mariages - a posteriori, mais aussi a priori.
Or la loi organise déjà la vérification de la sincérité du mariage, et de la réalité de la communauté de vie, avant la célébration des unions, avant la transcription des mariages célébrés à l'étranger, avant la délivrance d'un visa pour la France, avant la première délivrance d'un titre de séjour, et par la suite tous les ans lors du renouvellement du titre de séjour temporaire, avant l'obtention d'une carte de dix ans, avant l'acquisition de la nationalité française... A tout moment, la découverte d'une fraude entraîne le retrait des droits acquis.
Selon Eric Besson, en matière de "mariages mixtes", "notre nation est généreuse". Autant reconnaître que l'immigration de droit n'est plus vraiment un droit : aussi la dit-on désormais "subie", plutôt que "légale". Pour décourager les mariages binationaux, sans nier le droit de se marier, garanti par la Constitution et par la Convention européenne des droits de l'homme, il suffit ensuite de présumer qu'ils sont faux. On voit ainsi se multiplier les contrôles, les tracasseries et les embûches sur la route des mariages binationaux. La campagne contre les "mariages gris" est donc une étape de plus dans le recul des libertés.
Si l'Etat empêche des femmes d'épouser les hommes qu'elles aiment, ce serait pour leur bien. Or à en croire Nicolas Sarkozy, justifiant en 2007 la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, "en France, les femmes sont libres" et, en particulier, "libres de se marier". A condition d'être françaises, et d'épouser un Français ? Qu'en est-il de cette liberté pour les femmes étrangères, mais aussi pour les femmes d'étrangers ? Aujourd'hui, la police de l'amour fait intrusion dans l'intimité des couples binationaux, jusque dans le lit conjugal ; il paraît que c'est pour prévenir toute "atteinte à l'institution républicaine du mariage". Les "mariages gris" de M. Besson promettent donc des matins bruns ; mais c'est au nom de la République.
Source : Le Monde
Le résultat du référendum suisse a surpris. Et pourtant il ne s'agit que d'un épisode parmi de nombreux conflits qui surgissent en Europe autour de l'édification de lieux de culte musulmans dont le minaret est l'emblème. Ces conflits sont contemporains à d'autres vicissitudes qui accompagnent l'insertion de l'islam dans l'espace européen. Ainsi en va-t-il des foulards, des instances représentatives, des écoles musulmanes et bien d'autres.
Depuis des années, on répète que la présence de l'islam est un fait majeur, complexe et inédit de rencontre de civilisations et que les approches culturalistes sont un moment d'une démarche. Mais elles ne suffisent pas pour résoudre, si pas dans la paix sociale au moins dans un conflit régulé, ces questions. De même on répète que le procédé par controverses, par oui ou par non (dont le référendum suisse est la caricature), par ceux qui sont "pour" et ceux qui sont "contre" ne suffit pas. Les déclarations incendiaires, comme celles venant de pays musulmans, n'ajoutent rien à la lucidité, d'autant plus que dans pas mal de ces pays la liberté de pensée et de conscience n'est pas l'aspect le plus brillant.
Un débat est nécessaire, un échange approfondi, une capacité de réflexivité qui supposent de toute part, musulmans et non-musulmans, connaissance et capacité d'échange et d'écoute réciproque. Il n'y a rien à faire: désormais chacun, musulman et non-musulman, doit définir son identité en incluant dans cette définition la relation à l'autre (1).
Car ce qui est en jeu autour de l'édification des mosquées n'est pas indifférent. Une recherche dans divers pays européens, dont la Belgique, autour des conflits relatifs à la création des mosquées a montré cette complexité (2).
D'abord, est en jeu le refaçonnement de la symbolique du territoire. Tant que les salles de prière sont dans des quartiers délaissés et sont pratiquement invisibles, même si leur impact sur les populations est grand, peu s'en inquiètent, sauf éventuellement les proches voisins. Mais lorsque cette présence devient visible, alors on prend conscience que la symbolique de la ville change, et par là que la ville elle-même change. Le minaret devient un révélateur. En luttant contre ce symbole, des gens tentent de lutter contre un changement mal digéré. On pourrait les accuser d'islamophobie. Mais ces accusations ne servent strictement à rien. Et si des groupes militants sont manifestement islamophobes, la majorité de la population est surtout désarçonnée, inquiète. Car ou bien on n'explique pas grand-chose, ou bien on se limite à des explications à l'eau de rose dans le style: "que c'est bien la société multiculturelle", ou bien on fait dans le moralisme.
Cette symbolique est souvent associée, par des non-musulmans, qu'on le veuille ou pas, aux images associées à l'islam faites de violence et d'intolérance. Ces images pèsent lourd. Même si les musulmans européens disent à juste titre que ce n'est pas "leur" islam. Mais c'est aussi la réalité de l'islam, même si ce n'est qu'une partie de cette réalité. Le problème - imaginaire ou réel - n'est alors plus seulement dans la symbolique du minaret, mais dans ce qu'il y a dedans. Ces mêmes symboliques - la mosquée, le minaret - sont au contraire vécues positivement par les musulmans. Un contraste d'images saute à l'évidence.
Les musulmans bâtisseurs de mosquées, de leur côté - et la recherche menée l'a montré - ne voient pas toujours l'importance de construire des relations positives, effectives avec leur environnement, de participer à la vie locale. Des soirées avec thé et gâteaux ne suffisent pas. Des groupes cultivent une distance par rapport à la société ambiante, considérée impure, hostile. Mais plus en général, les animateurs des mosquées sont le plus souvent absents de la vie sociale et culturelle locale, de telle sorte que ce qu'ils font apparaît comme exogène et souvent secret. Et cette impression n'est pas toujours fausse: les responsables des mosquées, préoccupés avant tout de construire leur réalité religieuse, ne perçoivent pas toujours que celle-ci s'insère dans une réalité existante, socialement et culturellement, composée de musulmans mais aussi de non-musulmans. Et que cette réalité est bousculée tout autant qu'eux amenés à vivre leur islam dans un contexte nouveau. Et de surcroît, portés par l'enthousiasme religieux qui les anime, mais aussi par les divisions nationales et idéologiques qui les traversent, ils ne voient pas toujours que multiplier les mosquées n'est pas sans conséquences sur les réactions des populations.
Des instances musulmanes ou des architectes qui projettent la construction de mosquées, n'envisagent pas toujours une architecture qui s'insère harmonieusement dans l'environnement urbain. Lorsque des identités territoriales sont fortes et s'appuient sur un urbanisme cohérent (la Suisse est peut-être le cas), la résistance à l'importation d'esthétiques exogènes apparaît avec d'autant plus de force. Ces résistances ne sont pas comprises par les musulmans qui souvent confondent une certaine esthétique marquée par l'aire culturelle et nationale, avec leur identité religieuse. Dès lors ils sont peu disposés à la négociation. Comme par exemple, parmi les musulmans turcs, on confond l'esthétique de la mosquée avec des édifices de style ottoman avec coupole et minaret crayon. Le minaret d'ailleurs peut devenir un symbole quelque peu fétichiste.
Autrement dit: une mosquée de style importé tel quel de Turquie, comme la mosquée de Marchienne, située dans des friches industrielles de l'ancienne sidérurgie, ne suscite en général pas de réactions. Mais l'implanter dans des espaces urbains cohérents, risque fort de susciter des réactions. Des architectes musulmans l'ont compris et travaillent à penser des esthétiques nouvelles. Mais pas tous.
Evidemment, les réactions se renforcent lorsque des groupes plus ou moins importants se faufilent dans les mailles de l'incertitude et soufflent sur le feu pour attiser des rivalités et chercher la confrontation. On a vu le cas en Flandre avec le Vlaams Belang qui a suscité un mouvement - y compris européen - contre une mosquée anversoise dont l'esthétique était de très grande qualité. Ce conflit a été en grande partie importé, mais il fut largement médiatisé.
Toutefois, à part quelques manifestations, ce mouvement n'a pas pris car un autre facteur est intervenu, à savoir l'importance d'associations et de responsables politiques - compétentes, capables d'entendre, de construire des débats - qui œuvrent dans la médiation et pour le dépassement constructif des conflits.
En amont de ces questions, ce qui est en jeu est la question identitaire liée à la présence de l'islam en Europe. C'est l'identité des populations dans leur ensemble et celle des musulmans. Parler d'identité collective fait rire pas mal d'intellectuels. On renvoie cela au passé, ou on case la question dans des phantasmes de la droite.
Et pourtant, aucun ensemble social et politique ne peut se construire sans bâtir une identité. Non pas recherchée dans une substance historique - comme semblent le faire les Français -, non pas figée à tout jamais, mais une identité dynamique et ouverte, capable d'intégrer la nouveauté. Or la nouveauté pour les Européens, c'est la réalité de citoyens européens musulmans. Et la nouveauté des musulmans est aussi d'être dans un espace concret européen. C'est dans la co-inclusion pratique que les nouvelles identités européennes peuvent se bâtir.
Et dans ces dynamiques sociales, il serait bien erroné de se limiter à pousser des hauts cris: celui de l'accusation d'islamophobie ou celui du danger islamique, celui de la perte d'identité ou celui de la victoire musulmane. Au lieu de se limiter à en faire une question d'idéologie, il faut en faire une question de sociologie pratique. La connaissance des processus sociaux, leur orientation négociée, fondée sur une connaissance approfondie et un accompagnement des changements, c'est le défi. Cette connaissance fait partie de la culture spontanée de nombreux autres conflits sociaux. Elle doit être apprise par tout le monde, musulmans et non-musulmans.
Source: Lalibre.be
En réunissant une galerie de personnages de la "vraie vie", en s'abreuvant de beaucoup d'autodérision pour décrire une réalité sociale poignante et en jouant sur la double culture belgo-maghrébine des acteurs, le réalisateur a réussi son défi. Celui de faire une "comédie 100 pc Halal", avec originalité et intelligence.
Le principe du film, qui est en lice pour le grand prix du festival, est simple. Pour être un baron, il faut être le moins actif possible et se débrouiller pour obtenir ce que l'on désire. Car, ce qui sépare l'individu de la mort, c'est un nombre de pas qu'il doit parcourir dans toute sa vie. Alors, pour vivre plus, il faut agir au ralenti afin d'économiser son quota de pas.
Le baron le plus ambitieux, c'est Hassan. Son rêve c'est de faire rire, même si "blagueur", pour son père, rôle brillement interprété par l'acteur marocain Salah-Eddine Ben Moussa, n'est pas un métier. Le plus astucieux d'entre eux est Mounir. Reste Aziz, le plus paresseux et Franck Tabla, qui rêve, lui, de devenir baron.
Hassan, celui par qui le film se construit, s'engage à contre-cœur comme chauffeur de bus et surtout, il accepte des fiançailles avec une gentille voisine, alors qu'il est amoureux d'une amie d'enfance, Malika, devenue journaliste-star à la télé.
Au fait, les barons c'est Nabil Ben Yadir lui-même, comme il se plait de le dire. "J'ai juste dispersé mes expériences à travers les personnages. Aziz, c'est moi petit. Hassan c'est mon rêve. Malika, c'est mon fantasme. Kader, ça aurait pu être mon père. Aïcha, c'est ma mère. Mounir le combinard, c'est ce que j'était en passe de devenir si je n'avais pas décidé de quitter la baronnerie pour l'écriture et Franck Tabla, à mon grand dam existe vraiment !".
Loin d'être un film social, un polar urbain ou un film à débat, "Les Barons" fait partie d'un certain type d'humour à résonance sociale, qui s'éloigne de la victimisation et de la souffrance.
Le rire a servi d'arme redoutable pour briser l'autocensure imposée par certains tabous culturels, comme la virginité, la culture de l'apparence ou le chômage. Le film fait rire l'autre de sa culture, de sa famille et de lui-même.
Réalisé en 2009, le film, d'une durée de 111 minutes, met en scène Nader Boussandel (Hassan), Mourad Zeguendi (Mounir), Mounir Hamou (Aziz), Jan Decleir (Lucien), Julien Courbey (Franck Tabla), Fellag (RG), Amelle Chahbi (Malika), Salah-Eddine Ben Moussa (Kader), Fatema Ouechay (Aicha) et Edouard Baer (Jacques).
Son réalisateur, Nabil Ben Yadir, un natif de 1979 à Bruxelles, est un passionné de cinéma depuis son plus jeune âge. Il a commence à écrire dès l'adolescence et participe à plusieurs films en tant que comédien, mais aussi en tant que co-scénariste. En tant que réalisateur, il est l'auteur d'un court métrage intitulé "Sortie de clown".
Quinze films de 15 nationalités différentes, dont 8 premières oeuvres, sont en lice pour l'Etoile d'Or/Grand Prix, le Prix du jury et ceux des meilleures interprétations masculine et féminine de la 9ème édition du FIFM, qui prendra fin le 12 décembre.
Source: MAP
Parallèlement aux débats sur l'identité nationale, la burqa ou encore sur l'instauration du couvre feu pour les mineurs âgés de 13 ans, le ministère de l'Immigration et de...l'identité nationale piloté par Eric Besson, ministre en charge de la régulation des marchés de l'immigration, multiplient les directives destinées aux préfectures pour freiner, en amont, toutes démarches administratives en provenance des pays du sud de la méditerranée via les antennes consulaires.
Ce qui ce traduit par une complexité voire une «illisibilité» de certaines procédures. A ce jour, les conjoints de français entrés régulièrement en France peuvent déposer leur demande de visa long séjour sur place (en France), sans être obligés d'effectuer cet acte dans le pays d'origine. Pour rappel, la demande de visa long séjour est un préalable indispensable à l'obtention de la carte de séjour «conjoint de français».
Cependant, des ressortissants étrangers, mariés à des français, rencontrent des difficultés pour obtenir ce visa long séjour. En effet, certaines préfectures leur...recommandent (voire leur exigent) de contacter les consulats installés dans les pays d'origine pour solliciter leur visa long séjour.
Or dans les textes juridiques, faisant foi en matière d'immigration et de droit des étrangers, «si l'entrée en France a été régulière et si la communauté de vie est effective depuis au moins 6 mois, le demande de visa long séjour doit se faire au guichet de la préfecture et non au consulat».
Au sujet de la durée de 6 mois, il faut savoir que cette durée n'est pas obligatoirement à calculer sur la base de la date de mariage. Ainsi, la communauté de vie peut très bien être revendiquée pour une période antérieure au mariage ou pour une période à cheval sur le mariage.
Le Conseil d'état, plus haute juridiction administrative en France, vient de le confirmer. Selon cette institution, «la durée de vie commune de 6 mois s'apprécie quelle que soit la date du mariage» (article L. 212-2-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile).
Ainsi, un (e) étranger (ère) présent (e) régulièrement sur le sol français et qui a épousé (e) un (e) ressortissant (e) français (e) peut présenter sa demande de visa de long séjour à la préfecture de son chef lieu de vie dès lors qu'il peut justifier d'une vie commune d'au moins 6 mois avec cette personne.
Pour autant, dans l'espace...réel, c'est une toute autre symphonie. En effet, des services préfectoraux dans l'Hexagone s'appuient sur une «directive» pour inviter les candidats au visa de long séjour en France, en provenance du Maghreb surtout, de procéder à la démarche auprès de leur consulat.
Est-ce une entorse au cadre juridique ? Un excès de zèle de fonctionnaires ? Ou tout bonnement, un transfert de «compétences» déguisé et destiné à alourdir, un peu plus, la démarche ?
Source: Yabiladi
L'acteur marocain Gad Elmaleh sera, aux côtés de la comédienne française Valérie Lemercier, le maître de cérémonie lors de la 35ème Cérémonie des César 2010 le 27 février prochain en direct du théâtre parisien du Chatelet.
Les deux acteurs ont tous deux déjà présenté les César, en 2006 et 2007 pour Valérie Lemercier et en 2004 et 2005 pour Gal Elmaleh.
Selon la chaîne de TV "Canal+", qui diffuse la soirée organisée en association avec l'Académie des Arts et Techniques du Cinéma, les nominations pour les récompenses du cinéma français seront annoncées le 22 janvier prochain.
Ce trophée du cinéma français, baptisé du nom du sculpteur César qui a conçu la récompense remis aux vainqueurs dans chaque catégorie, prime annuellement les professionnels du 7ème art dans diverses catégories.
La première cérémonie des César a été organisée en 1976 sous la présidence de l'artiste français Jean Gabin.
Source: MAP
Dans une tribune publiée par Le Monde, dans son édition datée du 9 décembre, Nicolas Sarkozy, s'exprime pour la première fois publiquement après le référendum en Suisse sur les minarets. Le président de la République rappelle les valeurs de tolérance et d'ouverture de la France et appelle au respect mutuel entre "ceux qui arrivent" et "ceux qui accueillent".
Par référendum, le peuple suisse vient de se prononcer contre la construction de nouveaux minarets sur son territoire. Cette décision peut légitimement susciter bien des interrogations. Le référendum impose de répondre à la question posée par oui ou par non. Peut-on répondre par oui ou par non à une question aussi compliquée, qui touche à des choses aussi profondes ? Je suis convaincu que l'on ne peut que susciter des malentendus douloureux, un sentiment d'injustice, blesser les âmes en apportant une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun.
Mais comment ne pas être stupéfait par la réaction que cette décision a suscitée dans certains milieux médiatiques et politiques de notre propre pays ? Réactions excessives, parfois caricaturales, à l'égard du peuple suisse, dont la démocratie, plus ancienne que la nôtre, a ses règles et ses traditions, qui sont celles d'une démocratie directe où le peuple a l'habitude de prendre la parole et de décider par lui-mêm ?
Derrière la violence de ces prises de position se cache en réalité une méfiance viscérale pour tout ce qui vient du peuple. La référence au peuple, c'est déjà, pour certains, le commencement du populisme. Mais c'est en devenant sourd aux cris du peuple, indifférent à ses difficultés, à ses sentiments, à ses aspirations, que l'on nourrit le populisme. Ce mépris du peuple, car c'est une forme de mépris, finit toujours mal. Comment s'étonner du succès des extrêmes quand on ne prend pas en compte la souffrance des électeurs ?
Ce qui vient de se passer me rappelle comment fut accueilli le rejet de la Constitution européenne en 2005. Je me souviens des paroles parfois blessantes qui ont été proférées contre cette majorité de Français qui avait choisi de dire non. C'était opposer irréductiblement la France du oui à celle du non, ouvrir une fracture qui, si elle avait dû se creuser davantage, n'aurait jamais permis à la France de reprendre sa place en Europe.
Pour réconcilier la France du oui et celle du non, il fallait d'abord essayer de comprendre ce qu'avaient voulu exprimer les Français. Il fallait admettre que cette majorité ne s'était pas égarée, mais qu'elle avait, comme la majorité des Irlandais ou la majorité des Néerlandais, exprimé ce qu'elle ressentait et rejeté en toute connaissance de cause une Europe dont elle ne voulait plus parce qu'elle donnait le sentiment d'être de plus en plus indifférente aux aspirations des peuples.
Ne pouvant changer les peuples, il fallait changer d'Europe. La France du non a commencé à se réconcilier avec celle du oui à partir du moment où, au lieu de la juger, on a cherché à la comprendre. C'est alors que, dépassant ce qui la divisait, la France a pu prendre la tête du combat pour changer l'Europe.
RIEN NE SERAIT PIRE QUE LE DÉNI
Alors, au lieu de vilipender les Suisses parce que leur réponse ne nous plaît pas, mieux vaut nous interroger sur ce qu'elle révèle. Pourquoi en Suisse, pays qui a une longue tradition d'ouverture, d'hospitalité, de tolérance, un tel rejet peut-il s'exprimer avec tant de force ? Et que répondrait le peuple français à la même question ?
Au lieu de condamner sans appel le peuple suisse, essayons aussi de comprendre ce qu'il a voulu exprimer et ce que ressentent tant de peuples en Europe, y compris le peuple français. Rien ne serait pire que le déni. Rien ne serait pire que de ne pas regarder en face la réalité des sentiments, des préoccupations, des aspirations de tant d'Européens.
Comprenons bien d'abord que ce qui s'est passé n'a rien à voir avec la liberté de culte ou la liberté de conscience. Nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales.
Les peuples d'Europe sont accueillants, sont tolérants, c'est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. La mondialisation contribue à aviver ce sentiment.
La mondialisation rend l'identité problématique parce que tout en elle concourt à l'ébranler, et elle en renforce en même temps le besoin parce que plus le monde est ouvert, plus la circulation et le brassage des idées, des hommes, des capitaux, des marchandises sont intenses, et plus on a besoin d'ancrage et de repères, plus on a besoin de sentir que l'on n'est pas seul au monde. Ce besoin d'appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République.
L'identité nationale c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. C'est pour cela que j'ai souhaité un grand débat sur l'identité nationale. Cette sourde menace que tant de gens dans nos vieilles nations européennes sentent, à tort ou à raison, peser sur leur identité, nous devons en parler tous ensemble de peur qu'à force d'être refoulé ce sentiment ne finisse par nourrir une terrible rancœur.
Les Suisses comme les Français savent que le changement est une nécessité. Leur longue histoire leur a appris que pour rester soi-même il faut accepter de changer. Comme les générations qui les ont précédés, ils savent que l'ouverture aux autres est un enrichissement. Nulle autre civilisation européenne n'a davantage pratiqué, tout au long de son histoire, le métissage des cultures qui est le contraire du communautarisme.
Le métissage c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme c'est le choix de vivre séparément. Mais le métissage ce n'est pas la négation des identités, c'est pour chacun, vis-à-vis de l'autre, la reconnaissance, la compréhension et le respect.
C'est de la part de celui qui accueille la reconnaissance de ce que l'autre peut lui apporter. C'est de la part de celui qui arrive le respect de ce qui était là avant lui. C'est de la part de celui qui accueille l'offre de partager son héritage, son histoire, sa civilisation, son art de vivre. C'est de la part de celui qui arrive la volonté de s'inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société qu'il va contribuer à transformer, dans cette histoire qu'il va désormais contribuer à écrire. La clé de cet enrichissement mutuel qu'est le métissage des idées, des pensées, des cultures, c'est une assimilation réussie.
SE GARDER DE TOUTE OSTENTATION
Respecter ceux qui arrivent, c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents. On ne respecte pas les gens quand on les oblige à pratiquer leur religion dans des caves ou dans des hangars. Nous ne respectons pas nos propres valeurs en acceptant une telle situation. Car, une fois encore, la laïcité ce n'est pas le refus de toutes les religions, mais le respect de toutes les croyances. C'est un principe de neutralité, ce n'est pas un principe d'indifférence. Lorsque j'étais ministre de l'intérieur, j'ai créé le Conseil français du culte musulman (CFCM) pour que la religion musulmane soit mise sur un pied d'égalité avec toutes les autres grandes religions.
Respecter ceux qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire - au moins en partie - siennes. C'est faire siennes l'égalité de l'homme et de la femme, la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel.
Je m'adresse à mes compatriotes musulmans pour leur dire que je ferai tout pour qu'ils se sentent des citoyens comme les autres, jouissant des mêmes droits que tous les autres à vivre leur foi, à pratiquer leur religion avec la même liberté et la même dignité. Je combattrai toute forme de discrimination.
Mais je veux leur dire aussi que, dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France qui, sans rien renier de ce qui le fonde, aura su trouver en lui-même les voies par lesquelles il s'inclura sans heurt dans notre pacte social et notre pacte civique.
Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation et, conscient de la chance qu'il a de vivre sur une terre de liberté, doit pratiquer son culte avec l'humble discrétion qui témoigne non de la tiédeur de ses convictions mais du respect fraternel qu'il éprouve vis-à-vis de celui qui ne pense pas comme lui, avec lequel il veut vivre.
Source: Le Monde
Société - Un forum sur les flux migratoires dans les régions africaine et arabe s'est ouvert lundi au Caire, en Egypte, en présence de plusieurs personnalités dont la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova et le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a constaté sur place l'envoyé spécial de la PANA.
S'exprimant à l'occasion de cette rencontre organisée dans le cadre du Forum permanent du dialogue arabo-africain, Mme Bokova a appelé le monde à avoir une lecture positive de la migration.
"Les migrations sont des phénomènes très anciens qui remontent sans doute aux commencements de l'humanité, lorsque nos ancêtres communs quittaient leurs territoires pour des terres plus hospitalières, des forêts plus giboyeuses ou des climats plus doux", a-t-elle rappelé.
Mme Bokova, qui a par ailleurs rencontré le président égyptien Hosni Moubarak à la veille du forum, a également insisté sur l'apport des migrations à la diversité et au métissage des cultures.
"Sur la longue trame de l'histoire, les cultures se sont toujours mêlées, enrichies, colorées. Souvent de façon fructueuse, les migrations ont contribué aux syncrétismes et aux fusions", a souligné la nouvelle directrice générale de l'UNESCO.
Pour le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), il faut prendre garde ne pas faire une exploitation politicienne du thème de la migration notamment en Europe où se développent "les fantasmes de la citadelle assiégée".
"La présentation caricaturale de l'immigration à des fins politiciennes alimente le racisme et la xénophobie. Cela nous conduit à des situations intolérables", a estimé M. Diouf, en dénonçant la volonté des pays européens d'ériger des centres de tri d'immigrés dans les pays du Maghreb.
"Pouvons-nous accepter que le Sahara, qui a été depuis près de 10 siècles un espace d'échanges intenses, soit transformé en centre de rétention? On ne peut vouloir la libre circulation des informations et des capitaux et dans le même temps refuser celle des hommes", a martelé l'ancien président du Sénégal.
Les questions abordées par Mme Bokova et M. Diouf et bien d'autres problématiques en rapport avec les migrations dans les régions arabe et africaine seront approfondies pendant trois jours par les participants à la rencontre du Caire.
Après une première journée de discussions introductives en séance plénière, les représentants des Etats, des organisations internationales et de la Société civile assisteront, mardi et mercredi, à deux ateliers introduits par des experts africains et arabes.
Le Forum, co-organisé par l'UNESCO et le Conseil égyptien des droits de l'Homme, s'achèvera par l'adoption d'une Déclaration qui ambitionne, entre autre, d'aider les Etats africains et arabes à élaborer et mettre en place des politiques plus conformes à la réalité des flux migratoires.
Source: Pana
08/12/2009
"Les musiques amazighes et l'immigration" est le thème d'une table ronde organisée ce week-end à Paris en clôture du cycle des spectacles "Izlan : chants, poésie et danses berbères", organisé à partir du 27 novembre au Musée parisien du Quai Branly.
Réalisée en partenariat et avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette table ronde a réuni notamment MM. Driss El-Yazami, président du CCME, Ahmed Aydoun, musicologue, et Claude Lefébure, ethnologue, chargé de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Les différents intervenants ont été unanimes à souligner l'évolution incroyable qu'a connue la musique amazighe qui fait partie du patrimoine musical extraordinaire marocain.
Cette musique a réussi à gagner sa place en Europe grâce notamment à une vague de chanteurs qui l'ont beaucoup enrichie, ont-ils ajouté, faisant observer que les thèmes principaux des chansons berbères de l'immigration gravitent autour des souffrances de l'exil, la déperdition et la nostalgie.
Le cycle des spectacles "Izan" a été conçu comme un hommage à la richesse poétique de la culture berbère.
La programmation a comporté notamment des représentations de Mint Aichata (Anti-Atlas), Cheikhates du Moyen-Atlas, Raysa Fatima Tabaamrant (Souss), Rays Said Outajjat (Souss) et Rays Moulay Hmad Ibihi (Souss), une conférence sur les arts chorégraphiques amazighs au Maroc, la projection du film "Tihiyya" de Larbi Altit et une conférence sous le thème "La langue et la culture amazighes au Maroc : situation présente et perspectives".
Source : MAP
Face à la discrimination persistante à l'embauche, des migrants se lancent dans la création d'entreprise, un "antidote" à leurs difficultés spécifiques d'insertion, avec, à niveau culturel égal, un taux de succès équivalent à celui des Français.
Quelque 24.000 entreprises sont créées chaque année en France par des populations migrantes et des personnes issues de la diversité (PMD) et n'appartenant pas à l'Union européenne.
Elle représentent 7,3% de l'ensemble des entreprises créées, selon une étude du ministère de l'Immigration, de l'Agence pour la cohésion sociale et l'éagalité des chances (ACSE) et de l'Agence pour la création d'entreprises (ACE), présentée lundi à Paris.
"Le chômage, l'inactivité et la précarité agissent comme des facteurs déclencheurs de l'acte d'entreprendre" et l'entreprenariat apparaît alors comme "un antidote pour contourner les difficultés d'accéder à l'emploi".
Après six années passées en France et une centaine de demandes d'emploi rejetées, Boubacar Kourouma, ingénieur statisticien originaire de Guinée, est en train de finaliser son projet dans l'e-commerce entre des migrants africains et des commerçants dans leur pays.
Son cas illustre les "pratiques discriminatoires à l'embauche" dénoncées par l'étude. S'y ajoutent les "difficultés administratives spécifiques" rencontrées par ces populations (créateurs étrangers, créateurs français par acquisition, créateurs français d'origine étrangère).
"Lors de leur recherche d'emploi, certains jeunes sont victimes d'une discrimination liée à la consonance étrangère de leur nom, à leur origine ou à leur nationalité" ou encore à "l'appartenance géographique à tel ou tel quartier", observe encore l'étude.
Face à cette impasse, la création se présente comme la "voie privilégiée" de l'insertion économique et sociale. Et s'appuyant alors sur les réseaux communautaires et familiaux, ces immigrés se lancent dans la création de leur propre entreprise parfois en relation avec le pays d'origine ou dans les secteurs dits "ethniques" comme les kebab ou les pizzerias.
Mais ils se diversifient et investissent aujourd'hui tous les secteurs économiques: informatique, bien-être, transport, service à la personne ou aux entreprises. Avec un succès équivalent à celui des Français.
"Les PMD sont aussi créatrices que les Français de souche et, à niveau culturel égal, ont un même taux de réussite", a observé le directeur général de l'APCE, Philippe Mathot.
Entre des procédures complexes et des difficultés d'accès aux financements, leur parcours de créateur est pourtant jalonné de plus d'obstacles.
"Les pratiques discriminatoires, bien qu'illégales, restent malheureusement dans certains cas une réalité", dénonce l'étude.
Ils sont 12% à rencontrer des difficultés pour ouvrir un compte bancaire et 19% pour obtenir un financement.
C'est par exemple le cas de Diedhou Diarra, une Sénégalaise qui vit depuis 30 ans en France qui a créé il y a trois ans une entreprise de nettoyage industriel.
"J'ai attendu un an pour que la banque accepte de m'ouvrir un compte et c'est une association qui m'a aidé à acheter mes premiers balais", a témoigné cette ex-épouse d'un diplomate dont le salaire de chef d'entreprise "n'atteint pas 1.000 euros par mois".
D'autres entrepreneurs ne songent même pas à solliciter de crédits. "Les porteurs de projets ont intégré dès le départ qu'ils n'obtiendraient pas de crédit bancaire".
Source : Express.be
La 14e édition du Forum Horizons Maroc, organisée dimanche au Palais des Congrès à Paris, a enregistré une affluence massive des étudiants marocains des grandes écoles et universités françaises venus s'enquérir des opportunités de carrière dans leur pays.
Ils étaient très nombreux, entre 3.500 et 4.000, selon les organisateurs, à visiter en une journée les stands des 35 entreprises marocaines qui ont répondu présent à l'appel de l'Association des Marocains des Grandes Ecoles (AMGE-Caravane) organisatrice de l'évènement.
Visiblement, les locaux spacieux du Palais du Congrès de Paris semblaient trop serrés pour accueillir ce grand nombre de visiteurs et les files d'attente devant les stands de certains grands groupes n'ont pas désempli tout le long de la journée.
"Cette édition a été une grande réussite", a affirmé l'air fier Youssef El Bied, responsable de l'événement au sein de l'AMGE-Caravane.
"Nous avons eu des échos très favorables de la part des grands groupes marocains quant à des opportunités de recrutement liées directement au forum", a-t-il souligné dans une déclaration à MAP-Paris.
"Ces groupes, pour qui le forum est devenu un rendez-vous incontournable sur l'agenda de l'année, étaient préparés à des recrutements massifs puisqu'ils nous ont commandé des espaces d'entretien", a-t-il estimé, sans pouvoir avancer, dans l'immédiat, un chiffre sur le nombre des promesses d'embauche.
Et de préciser que l'Association procédera incessamment à l'analyse des formulaires de satisfaction des visiteurs et des entreprises distribués lors de cette édition et lancera, dans un mois, une campagne de démarchage auprès des entreprises pour recueillir les résultats concrets du forum.
Pour l'ambassadeur du Maroc à Paris, M. El Mostafa Sahel, "la participation massive des étudiants marocains issus des grandes écoles françaises et l'intérêt porté par les opérateurs économiques marocains à ce forum reflètent d'une manière singulière une volonté d'associer nos talents, d'aujourd'hui et de demain, à la dynamique de développement économique que connaît le Royaume".
"Par votre participation à ce forum, vous contribuer également à la richesse et à la densité des relations entre le Maroc et la France, qui ont atteint un niveau d'excellence inégalé, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI et SE. M. Nicolas Sarkozy, président de la République française", a-t-il lancé aux étudiants lors de la conférence de clôture du forum.
Le forum Horizons Maroc, qui se veut un espace de rencontre entre les entreprises et les étudiants marocains à la recherche d'un stage ou d'un emploi, a su se positionner comme le rendez-vous dédié aux compétences marocaines de France et d'Europe, s'affirmant au fil des années comme le premier salon de recrutement de marocains à fort potentiel à l'international.
Cette rencontre phare s'inscrit dans le cadre de la vocation l'AMGE-Caravane de favoriser le retour des compétences marocaines établies à l'étranger et de permettre à ces dernières de participer activement au développement du Maroc en créant des plate formes d'échanges, de rencontre et de réflexion sur les axes stratégiques de développement du pays.
Le Forum Horizons Maroc 2009 est l'occasion pour les visiteurs de rencontrer et d'échanger avec les acteurs économiques marocains et de s'informer sur les opportunités de carrière et de collaboration sous les signes de l'ouverture, de la proximité et de la diversité.
Source: MAP
La France est "une République laïque qui doit protéger l'ensemble des cultes", a rappelé dimanche sur Canal+ le ministre de l'Intérieur et des cultes, Brice Hortefeux, interrogé sur le référendum anti-minarets en Suisse.
"La France est une République laïque qui doit protéger l'ensemble des cultes", a déclaré M. Hortefeux, estimant que la République française devait "condamner à la fois l'islamophobie et l'islamisme radical".
Le ministre a précisé qu'il existait en France 2.368 lieux de cultes musulmans recensés, allant de la simple salle de prière à la mosquée. Parmi ces lieux de cultes, on trouve 64 mosquées ayant des minarets dont sept ayant "des minarets élevés", a-t-il dit.
La construction de minarets "n'est pas une obligation religieuse", a-t-il souligné, évoquant certaines mosquées qui en sont dépourvues en République islamique d'Iran.
Le ministre a assuré qu'il se "reconnaît" dans la position du maréchal Lyautey qui en inaugurant la Grande Mosquée de Paris en 1922 avait déclaré: "quand s'érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l'Ile-de-France qu'une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront pas jalouses".
En France, la construction d'une mosquée relève des élus locaux mais le ministre a également souligné que les instances régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM) étaient des "lieux qui permettent le débat entre les collectivités et les instances musulmanes" sur cette question.
Les Suisses ont approuvé le dimanche 29 novembre à 57,5% l'interdiction de la construction de minarets, lors d'un référendum tenu à l'appel de la droite populiste.
Sur la question du débat lancé sur "l'identité nationale" par le gouvernement français, M. Hortefeux a estimé, alors que ce débat controversé tournait largement autour de l'immigration à quelques mois des régionales, que "le débat sur l'identité, ce n'est pas la question de l'immigration, même si l'immigration en fait partie".
"Ce débat sur l'identité doit servir à renforcer la cohésion de notre société", a-t-il affirmé.
Source: AFP
Les ex-mineurs du Nord-Pas-de-Calais passeront les fêtes de fin d'année sans savoir si leur préjudice a un jour l'espoir d'être réparé. Le conseil des prud'hommes de Douai (Nord-Pas-de-Calais), a renvoyé l'affaire devant le juge départiteur le 19 janvier à 14 heures, selon le quotidien régional français "La voix du Nord".
Le combat d'Abdellah Samate, président de l'Association des Mineurs Marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN) est donc loin d'être terminé. Voici déjà 20 ans que cette association se bat pour la reconnaissance de droits bafoués de ces mineurs qui furent exploités dans les mines françaises. Recrutés dans les campagnes marocaines, leur non-maîtrise de la langue française permettait à leurs employeurs de mieux en tirer profit, car ils ne pouvaient faire de revendications. Ils étaient logés dans des conditions indécentes, dans l'insalubrité, et exposés aux intempéries. Ceci ajouté aux nombreuses injustices dont ils étaient victimes sur leurs lieux de travail. Injustices qui n'ont jamais été réparées.
Pourtant, une directive du conseil de l'Europe en juin 2000 prévoyait la mise en œuvre du principe de l'égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d'origine ethnique, notamment en termes d'avantages sociaux, précise "La Voix Du Nord". Seuls les mineurs Français, et les ressortissants européens ont pu être dédommagés. Eux, avaient obtenu en mars 2008, de la Haute autorité de lutte contre les discriminations pour l'égalité (HALDE) le droit d'être considérés au même titre que leurs homologues Européens, ainsi que le droit de rachat de leurs avantages en nature. Une victoire précieuse certes, mais insuffisante, puisque pour le reste il faudra attendre. Et en attendant le 19 janvier 2010, il ne reste à ces ex-mineurs du Nord-Pas-de-Calais que leur espoir.
Source : Yabiladi
L'écrivain Elie Azoulay a présenté, mercredi 2 décembre à Montréal, son ouvrage "Maroc, Terre des Saints: histoire et origine des saints juifs du Maroc", devant un parterre d'écrivains, d'universitaires, d'artistes et de personnalités de tous bords.
"Si ce recueil atteint la jeunesse issue de parents marocains, qui ne connaît du Maroc et de ses saints que très peu de choses sinon rien, s'il atteint cette génération totalement assimilée aux us et coutumes du pays de sa naissance et prédestinée à être le maillon nécessaire pour la sauvegarde de notre identité et de notre patrimoine juif marocain, alors mes années de travail acharné n'auront pas été vaines. J'aurai atteint mon but et j'en tirerai ma plus grande satisfaction", écrit l'auteur en introduction de son ouvrage.
« L'histoire des saints juifs marocains revisitée »
L'ouvrage revisite l'histoire et l'origine des saints juifs marocains à travers les âges et constitue une invite à redécouvrir cet aspect de la vie de la communauté juive marocaine.
L'auteur, natif de Casablanca, estime que bon nombre de jeunes séfarades d'origine marocaine méconnaissent la richesse du patrimoine cultuel et socio-historique que leurs ancêtres leur ont légué, appelant à poursuivre sans relâche le travail éducatif pour assurer la pérennité des traditions notamment religieuses et culturelles judéo-marocaines.
L'ouvrage se veut une synthèse historiographique fascinante et une rétrospective de l'histoire et de la destinée très singulière de 46 Saints et 23 Saintes choisis, non sans peines, parmi les 656 Tsadikim (Saints hommes) recensés au Maroc.
Il retrace ainsi les différents aspects de la vie de ces éminentes figures ayant occupé une place prépondérante dans la Sainteté juive au Maroc. L'auteur rappelle les origines de la Hilloula, cérémonie religieuse dédié initialement à la mémoire d'un grand maître du judaïsme, Rabbi Shimeon Bar Yohaï et célébrant des noces du saint avec la Torah.
A travers cet ouvrage de 315 pages (grand format), illustré de quelques 400 photos, l'auteur ambitionne de faire redécouvrir le précieux patrimoine religieux et culturel judéo-marocain.
"C'est dans la perpétuation de ce fabuleux patrimoine que réside notre avenir et celui de nos enfants et petits-enfants", a-t-il souligné.
Source : MAP
L'édition 2010 des Perspectives économiques de l'Amérique latine de l'OCDE se concentre sur la migration internationale et les transferts de fonds des migrants, elle offre (Consulter la synthèse) une analyse nouvelle des tendances économiques à l'œuvre dans la région en soulignant le rôle des migrations internationales et des transferts privés sur le développement...Suite
Beaucoup en ont marre des amalgames et de la désinformation. Ils veulent casser les stéréotypes et dépasser cette idée de choc de civilisations
Choqué, outré, étonné et déçu. Tels sont les mots colportés qui expriment le ressenti d'un nombre considérable de suisses après le résultat de la votation du dimanche sur l'interdiction de construction des minarets. Cette interdiction a fait descendre mercredi dernier un large public dans les rues des grandes villes de Suisse-romande. A Lausanne et Genève surtout, mais aussi à Neuchâtel et à Sion. Le nombre total était environ 9000.
A Lausanne seule, le nombre des manifestants était entre 4500 à 5000. Place Saint-Françoise, vers 17h30, le cortège illuminé s'est ébranlé en se dirigeant vers la mosquée de Lausanne. Ils ont marché du parvis de la cathédrale à la mosquée. « De la cathédrale à la mosquée ! », tel était en effet l'appel adressé par le Mouvement de Lutte Contre le Racisme (MLCR).
Des jeunes et des moins jeunes de toutes les origines et religions était au rendez-vous. Ils scandaient divers slogans : 'Non aux discriminations', 'halte au racisme', 'solidaire avec les musulmans', et 'pour une Suisse solidaire'. «Nous avons marché de la cathédrale à la mosquée.
C'était pour marquer l'égalité des religions. Sur une grande banderole il y avait écrit "Démocratie hermétique : vote 'démocraciste'», précise Aurélien qui était parmi les manifestants. Il était accompagné de ses amis Preeti, Vanessa et Yassine. Tous des étudiants de l'université de Lausanne. Ils ont pointé du doigt, à l'instar des autres manifestants suisses, cette votation jugée discriminatoire.
Une décision qui met en doute le mythe de la Suisse démocratique, libre, neutre et accueillante aux persécutés. « Ce vote est comme une onde de choc », souligne-t-il. « Un vote de repli et de peur. Les gens ici, ne connaissent pas l'islam. Par contre, ils ont peur des intégristes, de la 'burqua', et des terroristes ..., bref, de tous les clichés véhiculés par les médias occidentaux sur l'Islam. Des problèmes que la Suisse n'a jamais connus et qu'elle ne connaîtra pas».
Cependant, la plupart condamne ceux qui ont initié ce vote. Selon les dires des manifestants, les instigateurs ont créé de toutes pièces ce faux débat. Pour sa part, Vanessa soutient que : « Le parti de l'Union Démocratique du Centre a diabolisé l'image de l'Islam pour les Suisses.
Ils ont essayé de faire passer l'islamisme extrémiste comme étant la norme. Ils ont effrayé les gens à travers des histoires singulières qui ne représentent pas du tout la réalité ». Et d'ajouter : «Les médias suisses portent aussi une certaine part de responsabilité dans cette propagande, puisqu'ils ont relayé ces informations pourtant mensongères et dangereuses ».
Après, il y a eu l'affaire 'Kadafi', et les Suisses qui ont été récemment condamnés en Libye, qui ont encore donné une mauvaise image des musulmans en Suisse. Et a contribué à convaincre les suisses que les musulmans étaient des gens à qui on ne peut se fier. « Autant d'arguments du genre : "l'Islam n'est pas compatible avec la démocratie. Regardez dans les pays musulmans il n'y a pas de démocratie" et "les chrétiens sont maltraités en terre d'Islam pourquoi nous devons les accepter" », ajoute-t-elle.
Un surplus d'informations, du matraquage médiatique pour pousser les suisses à voter pour l'interdiction de la construction future de minarets. Tout ce qu'il faut pour créer un amalgame.
« J'ai été très choquée par le résultat des votations. Pendant toute la soirée du dimanche, je n'arrivais pas à y croire ! Je pense que cette initiative va à l'encontre des droits de l'homme.
Ce qui est le plus sournois, c'est qu'elle utilise les minarets comme un prétexte pour stigmatiser l'islam et la population musulmane dans son ensemble. Pourtant, en Suisse, il n'y a aucun problème avec la population musulmane ».
Selon son témoignage, l'Union Démocratique du Centre utilise les minarets pour discriminer et stigmatiser l'Islam. Mon seul espoir maintenant est que la Cour Européenne des droits de l'homme la juge contraire aux droits de l'homme et refuse son application.(encadré)
Son amie Preeti a déploré la manipulation des Suisses par certains médias. «Des médias qui font l'apologie des membres d'extrême droite. Ces derniers faussent les chiffres et désinforment l'opinion publique. Ils disent du n'importe quoi», reproche-t-elle. Elle poursuit que : «Les gens ici sont déjà effrayés à cause de la crise, le taux de chômage et les problèmes de logement. Ils se laissent faire. Ils racontaient que si on tolère la construction des minarets, on aurait des cellules de terrorisme ».
Avant de conclure par : «Nous ignorons les vrais enjeux. Mais ce vote est contre les droits de l'homme». Par ailleurs, une simple lecture de l'affiche montre la mauvaise foi des instigateurs. Une femme en burqa sombre au regard menaçant et des minarets aux allures de missiles qui transpercent le drapeau suisse.
Comme si les minarets vont envahir toute la Suisse, et qui dit, minarets, dit l'Islam, et ce dernier va régner et dominer le pays.
Nathalie pense que ce résultat est en fait insignifiant pour les suisses.
«C'est vraiment une sorte de propagande de la fraction droite des politiciens. Pour moi c'est vraiment incompréhensible car il y a d'autres problèmes bien plus graves ici en Suisse que ces minarets». Finalement, ajoute-t-elle, ce n'est qu'environ 1,5 million de personnes, sur les 5 millions qui avaient la possibilité de voter, qui ont voté pour l'initiative interdisant la construction des minarets, alors qu'il y a environ 7,7 millions de personnes vivant en Suisse. Donc, le résultat ne traduit pas l'avis de tout le pays».
Le même avis partagé par Philipe. «J'étais choqué par le résultat qui ne traduit en aucun cas la volonté des suisses». « Après tout », dit-il, «il faut se rappeler que c'est un vote démocratique qui a permit à Hitler d'être élu. Et en toute légalité en faite, donc, ça fait peur».
Ce docteur en informatique ne cache point son amertume à l'égard de ce vote 'flagrant exemple de désinformation'. «Le vote a suscité l'indignation d'un nombre considérable des suisses». Il assure qu'il n'a jamais vu de 'burqua' ni à Lausanne, ni d'ailleurs à genève.
Seulement un voile et des foulards qui laissent voir le visage de la personne. Pour sa part, Yassine est profondément vexé, les initiateurs ont présenté les minarets comme une vraie menace. Avec une exagération dangereuse et sans fondement,
ils ont alimenté sans raison les peurs et les craintes des Suisses.
Aurélien soutient aussi que ce vote est un scandale. Mais il peut être une «chance», Afin qu'une vraie discussion de société s'installe... et permette de refuser tous les extrémismes, religieux comme politiques. «Il faut aller au devant et faire un vrai débat sur les différents «problèmes» de cohabitation qui peuvent surgir».
Provocation, stigmatisation et émotion ne sont pas les moyens pour un débat démocratique. Un débat doit être grand ouvert pour dissiper le flou autour de l'Islam et les musulmans en Suisse ou ailleurs. Ainsi, le débat et le dialogue vont permettre de réduire la distance et la méconnaissance autour d'une religion de paix, atténuer les peurs réciproques de part et d'autre et détruire les idées reçues, les clichés et les stéréotypes.
Ce qui va aboutir à une prise en compte que ni les peurs ni les frustrations ne peuvent condamner à jamais l'harmonie et la cohésion sociales jusque là réussie en Suisse. Le pays de Calvin et Guillaume Teil a toujours servit de modèle de respect et de solidarité avec les êtres humains.
Enfin, il faut tirer la sonnette d'alarme et bloquer ceux qui veulent transformer l'existence paisible et bien intégrée des musulmans en Suisse en un problème d'identité, d'intégration et sécurité nationale.
Nous nous demandons s'ils ont bien mesuré leurs comportements irresponsables et leurs arguments banals. Si la réponse est affirmative.
Il est opportun de savoir à qui profite cette désignation d'un soi-disant ennemi commun ?
Les ouléma dénoncent le vote
L'interdiction d'édifier des minarets en Suisse a été dénoncée, lundi dernier, par notre Conseil supérieur des sages. Les ouléma considèrent que c'est une forme d'extrémisme, et d'exclusion à l'égard de l'Islam et des musulmans.
Ce vote est contraire aux droits universels de l'Homme selon le conseil. Le Conseil a exprimé son étonnement de cette position contradictoire avec l'image de la Suisse. Le Conseil a, par ailleurs, souhaité que les sages de la confédération Hélvétique entament un recours en annulation du résultat du vote. Enfin, un débat profond et bien soutenu est utile. Il faut prévoir également les voies de recours auprès du tribunal fédéral, et en cas d'épuisement des voies de recours internes, c'est la Cour de Strasbourg qui doit être sollicitée.
Source : Le Matin
Trois chercheurs marocains ont reçu dimanche aux Emirats Arabes Unis le prix Ibn Battouta de littérature géographique.
Il s'agit du chercheur Adelkader Saoud pour son ouvrage-enquête "Anass As-sari wa as-sarib min aqtar al magharib".
Le deuxième Marocain primé est le chercheur Abdelhafid Malouki pour son livre"Holat Annasiria" de Abi Al Abbas Ahmed Ben Mohamed Darii.
Ce prix a été aussi décerné à Mme Naziha El Jabri pour son étude intitulée "Arihla As-safaria min Al Iitilaf Ila al-Ikhtilaf ".
Crée en 2003, le prix "Ibn Battouta" est attribué dans le cadre du projet "Irtiyad Al-Afaq" de la fondation culturelle arabe "Dar Souidi" du nom du poète Mohamed Ahmad Souidi.
Il récompense chaque année les meilleures annotations d'œuvres de récits de voyage, livres de géographie arabes et islamiques, ainsi que le meilleur ouvrage sur le récit de voyage contemporain.
Son objectif est de raviver l'intérêt porté à la littérature géographique et d'encourager les auteurs et écrivains arabes à publier leurs carnets de voyage.
Source : MAP
L'Action jeunesse du groupe de jeunes du Forum des alternatives Maroc (FMAS) a lancé, vendredi à Rabat, son premier projet de films documentaires intitulé "Regards croisés sur le patrimoine marocain".
Soutenu par l'Union européenne, le projet "Regards croisés sur le patrimoine marocain "est une initiative associative qui consiste à faire participer des jeunes, d'horizons divers, à la réalisation de films documentaires valorisant le patrimoine culturel marocain".
Après un appel à participation lancé par Action Jeunesse, 11 jeunes marocains ont été sélectionnés, a indiqué à la MAP, le coordinateur des projets du FMAS, M. Ghassan Wail Kermouni, ajoutant qu'ils ont participé à deux mois de formation en médiation interculturelle et en techniques du film documentaire.
Et de souligner que les trois films documentaires, de 26 minutes chacun, seront projetés en France et en Espagne, relevant que les activités de "Regards croisés sur le patrimoine marocain" s'insèrent dans le cadre de l'engagement d'Action Jeunesse pour la promotion d'espaces d'échange et de débat autour de thématiques d'actualités traitées par et pour des jeunes.
Ces thématiques, a-t-il expliqué, portent notamment sur "Patrimoine et création", "Patrimoine architectural" et "Patrimoine immatériel".
Sont associés à ce projet, le Centre cinématographique marocain, la Faculté des sciences de l'éducation, l'association Echange et Partenariat (France) et l'association Arquitectura compromiso social (Espagne).
Source : MAP
Le renforcement du dialogue et de la communication entre les institutions marocaines au Canada et les membres de la communauté marocaine établie dans ce pays a été au centre d'une rencontre organisée à Sherbrooke.
Lors de cette rencontre avec les membres de l'Association des Marocaines et Marocains de Sherbrooke (AMMS), l'ambassadeur du Royaume au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, a affirmé que "de telles rencontres témoignent de la volonté réelle de toutes les institutions marocaines au Canada de renforcer les rapports de dialogue et de communication avec les membres de la communauté marocaine établie dans ce pays".
Mme Chekrouni, qui exposait à cette occasion, les évolutions politiques, économiques et socio-culturelles qui s'opèrent actuellement au Maroc, a indiqué que "les ressources humaines qualifiées constituent une richesse et un capital indéniables sur lesquelles le Royaume mise aujourd'hui pour la réalisation et la concrétisation de son projet de développement durable".
Lors de cette rencontre initiée, mercredi, par la Chambre de commerce de Sherbrooke et l'Office national marocain du tourisme, en partenariat avec l'Ambassade du Maroc à Ottawa, le Consulat général du Royaume à Montréal, la Royal Air Maroc et la Banque populaire, l'ambassadeur a également mis en relief la formation de haut niveau, le dynamisme, les compétences diversifiées, l'expertise remarquable et la bonne réputation dont jouissent les membres de la communauté marocaine dans les milieux officiels de la grande région de Sherbrooke.
A cet égard, Mme Chekrouni a appelé les membres de l'AMMS à mettre en place un comité de réflexion sur les actions à entreprendre pour soutenir la la stratégie gouvernementale visant la mobilisation des différentes compétences et expertises de la diaspora marocaine pour la création, depuis le pays d'accueil ou au Maroc, de projets opérationnels de partenariat et de réseautage capables d'apporter une valeur ajoutée aux divers chantiers initiés par le Maroc.
La diplomate a rappelé dans ce sens l'organisation les 20 et 21 novembre dernier à Fès, de la première université des compétences marocaines installées en Allemagne, et émis le souhait qu'une rencontre similaire soit organisée au cours de l'année 2010 au Maroc pour les compétences marocaines établies au Canada.
Elle a, par la même occasion, incité les membres de l'AMMS à réfléchir sur cette question et à s'impliquer pleinement dans la réalisation de ce projet, tout en soulignant "la disposition entière de l'Ambassade à coopérer avec les membres de l'AMMS et à accompagner les membres de la communauté marocaine installés au Canada dans la réalisation des objectifs escomptés".
Cette rencontre a été organisée à l'occasion de la journée de la promotion économique et culturelle du Maroc dans la grande région de Sherbrooke.
Source : MAP
Northless, 1er long-métrage du Mexicain Rigoberto Perezcano projeté, dimanche à Marrakech, dans le cadre de la compétition officielle de la 9ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM), relate l'histoire d'Andrés, un jeune fermier du sud du Mexique, qui tente à plusieurs reprises de traverser illégalement la frontière pour joindre les Etats-Unis.
Venu d'Oaxaca, Andrés tente d'immigrer clandestinement aux Etats-Unis mais sa tentative est vouée à l'échec. Il retourne à Tijuana, où il se lie d'amitié avec deux femmes, Cata et Ela. Multipliant les petits boulots, Andrés est hanté par l'espoir de traverser la frontière ainsi que par la peur d'être attaché à Tijuana. Cata et Ela sont aux petits soins, mais cela ne suffit pas pour faire fléchir Andrés, qui tentera- en guise d'ultime tentative - de traverser la frontière, en échafaudant cette fois-ci des plans surréalistes.
Réalisé en 2009, Northless traite du thème du franchissement des frontières et de l'espoir d'une vie meilleure au nord. Grâce à une interprétation juste et précise de Harold Torres (Andrés), Sonia Couoh (Cata), Alicia Lagunes (Ela) et Luis Cardenas (Asensio), le film a fait bonne impression auprès du public présent.
Ce film de 94 minutes a d'ores et déjà été primé, notamment par la mention spéciale du jury à l'International Middle East Film Festival d'Abu Dhabi.
Né à Zaachila au Mexique, Rigoberto Perezcano est considéré comme l'un des réalisateurs les plus prometteurs de son pays, il compte à son actif le documentaire "XV en Zaachila", réalisé en 2002.
Quinze films de 15 nationalités différentes, dont 8 premières Âœuvres, sont en lice pour l'Etoile d'Or/Grand Prix, le Prix du jury et ceux des meilleures interprétations masculine et féminine de la 9ème édition du FIFM, qui prendra fin le 12 décembre.
Source : MAP
Cette nouvelle législation comprendra des dispositions sur la lutte contre le marché parallèle et d'autres sur la maîtrise de la main-d'oeuvre étrangère légale et illégale.
Le nouveau Code du travail sera axé sur la lutte contre le marché parallèle et la main-d'oeuvre étrangère illégale. C'est ce qu'a affirmé vendredi, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.
Tayeb Louh a précisé, lors d'une conférence animée au siège de son ministère, que le projet du code en question comprendra des dispositions sur la lutte contre le marché parallèle et d'autres sur la maîtrise de la main-d'oeuvre étrangère légale et illégale. Il a ajouté que ce dernier prévoit également dans le cadre de la maîtrise de la main-d'oeuvre clandestine étrangère des mesures plus rigoureuses destinées à la rive nord de la Méditerranée.
«L'Algérie prévoit de prendre des mesures rigoureuses à l'encontre de la main-d'oeuvre étrangère dans la rive nord de la Méditerranée, qui conduiront cette catégorie à se diriger vers le Sud», a-t-il expliqué lors de cette conférence organisée à l'effet d'expliquer les dernières décisions de la tripartite. «La situation socioéconomique en Algérie connaîtra un développement considérable à l'avenir, ce qui fera de l'Algérie un refuge et un objectif pour l'immigration clandestine à l'effet de travailler», a-t-il précisé.
Aussi, le travail des enfants de moins de 16 ans constitue l'autre cheval de bataille du ministère.
A cet effet, plusieurs articles contenus dans ce code seront axés sur le rôle, les devoirs et obligations des parents de ces derniers.
Par ailleurs, d'autres dispositions seront également mises en place dans le cadre de la nouvelle législation du travail.
Il s'agit de l'interdiction de fumer dans les lieux de travail dans le souci de préserver la santé des employés, selon le premier responsable du secteur.
«Des clauses rigoureuses et fermes», a-t-il enchaîné, seront contenues dans le projet, notamment sur le harcèlement sexuel à l'encontre des femmes dans le milieu professionnel.
Il a ensuite souligné que le projet sera soumis au débat devant les partenaires sociaux du gouvernement.
A ce propos, le ministre a précisé que l'année 2010 sera «l'année du Code du travail qui fera l'objet du plus grand atelier de travail». Sur un autre plan, le ministre a indiqué que le projet de cette nouvelle législation regroupera tous les articles répartis actuellement sur différentes lois qui concernent les travailleurs et le monde du travail.
Le nouveau texte, a-t-il ajouté, sera adapté aux nouveaux développements socioéconomiques, dans le cadre «du respect des droits des travailleurs».
Sans oublier le «respect des normes convenues pour le développement des entreprises économiques afin de les rendre compétitives et de favoriser la création d'emploi et de richesse».
Enfin, M.Louh a affirmé que certaines dispositions de ce code seront amendées en concertation avec le patronat et les représentants des travailleurs, notamment au plan des salaires et du Snmg.
Source : L'Expression
Le gouvernement suisse a décidé vendredi 4 décembre de diviser par deux pour l'année prochaine les quotas de permis de séjour pour les travailleurs originaires de pays ne faisant pas partie de l'UE ou de l'AELE (réunissant outre la Suisse, l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège).
Le gouvernement helvétique a par ailleurs constaté "un net recul de l'immigration en provenance de l'UE" et a donc rejeté pour l'instant l'idée d'activer la "clause de sauvegarde" prévue par les accords conclus avec Bruxelles.
Pour les travailleurs venant de pays ne faisant partie ni de l'Union européenne, ni de l'Association européenne de libre-échange, "un maximum de 2.000 autorisations de séjour et 3.500 autorisations de séjour de courte durée pourront être délivrées (en 2010), moitié moins que pour l'année en cours", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Ces quotas pourront cependant être révisés en juin 2010, "en fonction de l'évolution de la situation".
En ce qui concerne les travailleurs en provenance de l'UE, les autorités helvétiques suivront "de très près l'évolution de l'emploi et de l'immigration" en provenance des pays européens et examineront "au printemps 2010 au plus tard l'opportunité d'invoquer la clause de sauvegarde spéciale au 1er juin 2010, prochaine échéance possible pour son activation éventuelle".
La ministre suisse de l'Economie Doris Leuthard avait indiqué, quelques jours avant d'être portée cette semaine à la présidence de la Confédération, envisager de faire jouer la clause de sauvegarde pour protéger le marché du travail helvétique de l'afflux de travailleurs de l'UE.
Dans des déclarations aux hebdomadaires dominicaux alémaniques SonntagsBlick et NZZ am Sonntag, Mme Leuthard avait estimé que le gouvernement suisse avait fait "une erreur" en décidant en mai dernier de ne pas actionner la clause dite de sauvegarde prévue par les accords de libre circulation avec l'UE, ce qui aurait permis de réintroduire des quotas de travailleurs européens.
De cette manière, "nous aurions pu tenir quelques milliers de personnes à distance du marché suisse du travail", avait jugé la ministre.
Selon les accords entre la Suisse et l'UE, les travailleurs peuvent venir travailler sur le territoire helvétique sans être soumis à un régime de quotas de permis de travail. Une clause permet cependant d'introduire des restrictions temporaires si l'immigration enregistre une hausse annuelle de plus de 10% par rapport à la moyenne des trois années antérieures.
Le chômage en Suisse a atteint en octobre son niveau le plus élevé depuis plus de quatre ans, passant à 4% pendant le mois sous revue contre 3,9% en septembre.
Source : AFP/Romandie news
L'ouvrage "We are all Moors" (Nous sommes tous des Maures), de l'universitaire marocain Anouar Majid, représente une relecture de l'histoire de l'expulsion des Morisques d'Espagne au 17ème siècle, tout en reliant cet évènement historique tragique et lourd de conséquences, au contexte actuel des minorités au sein des sociétés occidentales.
Dans ce livre, présenté jeudi soir à Washington en présence d'une pléiade d'intellectuels et d'universitaires arabes et américains ainsi que des ambassadeurs du Maroc et d'Espagne, l'auteur soutient que l'actuel débat acrimonieux sur l'immigration dans le monde occidental n'est en fait que la transposition du paradigme né du traitement auquel ont été assujettis les Maures et les Juifs après la chute de Grenade en 1492.
En 1609, le roi Philip III avait ordonné l'expulsion d'Espagne de tous les Morisques (Espagnols de descendance musulmane), dans une tentative de fonder un Etat-Nation "homogène" et éliminer les derniers vestiges de l'Islam de la péninsule ibérique.
"Il n'est pas possible de comprendre la question des minorités dans le monde contemporain, sans comprendre ce qui est arrivé aux Musulmans en Espagne durant cette période de l'histoire", explique dans un entretien à la MAP, Anouar Majid, dont la publication de son ouvrage coïncide avec la commémoration du quatrième centenaire de l'expulsion des Morisques de la péninsule ibérique.
Selon lui, ce n'est qu'en reconnaissant les liens entre les craintes actuelles relatives à l'immigration et à l'Islam et les croisades médiévales à l'encontre des Morisques, que l'on peut "rectifier des siècles de répression, tirer les leçons des drames du passé et trouver des attaches communes" en cette ère de mondialisation.
Car, ajoute-t-il, les Maures étaient devenus à cette époque un "élément de sacrifice" pour la création de l'Etat-Nation espagnol.
"Les Musulmans étaient au pouvoir durant une longue période en Espagne, mais avec la chute de Grenade en 1492, ils sont devenus minoritaires, et c'est cette stigmatisation en tant que minorité qui a permis l'émergence d'une identité espagnole moderne, fondée sur une communauté de religion, de langue et de race", relève encore Anouar Majid, par ailleurs fondateur et président du Center for Global Humanities à l'Université de la Nouvelle Angleterre, au Maine (Etats-Unis).
Cette situation, explique-t-il, est devenu "un paradigme pour l'émergence des Etats-Nations modernes, chacun avec ses propres minorités, sa propre langue et religion", relevant que les Maures sont devenus, de ce fait, "l'archétype des minorités dans le monde".
Abordant par ailleurs l'intitulé du livre "Nous sommes tous des Maures", Anouar Majid relève qu'il s'agit d'une manière de dire que "nous sommes tous des étrangers, tous différents", et que par conséquent il n'y a pas lieu de stigmatiser des minorités en raison de leurs différences culturelles, ethniques ou religieuses.
Le processus d'expulsion de près de 300.000 Maures d'Espagne, avait débuté en 1609, lorsque le roi Felipe III avait signé, le 9 avril de cette année à l'instigation du Duc de Lerma, le décret condamnant à l'exil les descendants des Musulmans d'Andalousie. Il avait pris fin en 1614 avec le départ des derniers Morisques du royaume de Castille. Mais le départ d'Espagne de la minorité Andalouse de confession musulmane avait commencé bien avant, après la chute de Grenade.
L'expulsion des Musulmans d'Andalousie deviendra systématique et sera ordonnée par la reine Isabelle La Catholique et le roi Ferdinand, avec la signature le 14 février 1502, d'un décret ordonnant l'expulsion des Musulmans de Grenade. Deux années plus tard, Isabelle allait promulguer un autre décret daté du 12 octobre 1504 et stipulant que la Guerre de Reconquête (Reconquista) n'avait pas pris fin avec l'occupation de Grenade et qu'elle se poursuivra par l'expulsion de tous les Musulmans.
Ce drame est considéré par les historiens comme l'un des pires "nettoyages ethniques" que l'Europe ait connu avant le 20ème siècle, conclut Anouar Majid.*
Source : MAP
Onze hommes ont été arrêtés et une policière légèrement blessée dans des échauffourées lors d'une manifestation contre l'islamisme organisée par un mouvement d'extrême droite samedi dans le centre de l'Angleterre, a annoncé la police locale.
Une policière de 29 ans a été transportée à l'hôpital après avoir été blessée au bras en tentant d'établir un cordon de sécurité autour de ce rassemblement de la Ligne de défense anglaise (EDL) dans la ville de Nottingham, selon la police de la ville, qui n'a déploré aucun autre blessé.
Près de 500 membres de l'EDL, un groupe marginal qui a organisé plusieurs manifestations contre l'islam radical ces derniers mois, s'étaient rassemblés dans le centre ville en chantant l'hymne national et des chants de supporters de football.
"Nous voulons récupérer notre pays", criaient notamment les manifestants, qui s'étaient pour beaucoup couverts le visage de foulards et de cagoules, en brandissant des pancartes barrées des slogans "Protégez les femmes, dites non à la charia" (loi islamique, ndlr) et "Résistance".
Une contre-manifestation à l'appel de l'Union contre le fascisme (Unite Against Fascism), a été lancée dans les environs, en dépit des appels de la police à quitter les lieux.
Les inquiétudes de la population britannique à propos des conséquences de l'immigration et de l'islamisme radical ont été soulignées cette année par le succès aux élections européennes du Parti national britannique (BNP), anti-immigration, qui compte pour la première fois deux élus au Parlement européen.
En septembre dernier, alors que le chômage au Royaume-Uni avait atteint un niveau jamais vu depuis 1996, la centrale syndicale britannique du Trades Union Congress (TUC) s'est alarmée d'une possible percée du BNP aux élections législatives attendues à la mi-2010.
Source : AFP
La Chambre de commerce de la ville canadienne de Sherbrooke vient de décider de mettre en place un nouveau comité basé sur l'économie interculturelle, dont la gestion a été confiée à une ressortissante marocaine en la personne de Mme Malika Bajjaje.
Ce nouveau comité, qui sera sous la responsabilité de la présidente du Festival des Traditions du Monde et membre du conseil d'administration à la Chambre de commerce de Sherbrooke, s'assigne comme objectif de mettre en contact des entrepreneurs afin d'aider à stimuler le développement économique entre la région de Sherbrooke et d'autres pays, dont le Maroc.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Bajjaje a exprimé sa détermination à poursuivre sa mission. Son objectif premier, a-t-elle dit, est de mettre la lumière sur la communauté d'affaires immigrante et conséquemment de créer des activités pour faire découvrir aux entrepreneurs d'ici et d'ailleurs des opportunités d'affaires à Sherbrooke et dans des pays étrangers, dont le Maroc, et générer des liens économiques entre les cultures.
"La création d'activités innovatrices et entrepreneuriales dans la région canadienne et dans nos pays d'origine" est également l'objectif du comité de l'économie interculturelle, a ajouté la ressortissante marocaine.
Mme Bajjaje, qui était déjà impliquée dans l'action associative et communautaire au Maroc avant son arrivée au Canada en 1997, a rappelé sa volonté de poursuivre sa mission en arrivant à Sherbrooke et ce, en s'appliquant dans différentes activités interculturelles.
Nommée récemment administratrice à la Chambre de Commerce de Sherbrooke, elle préside aujourd'hui un nouveau comité interculturel favorisant l'implication de la communauté d'affaires immigrante.
Source : MAP
Dimanche dernier, les Suisses ont voté à une majorité de 57,5% l'interdiction des minarets. Cette votation a créé une grande émotion internationale, spécialement en France où la question vient percuter le débat sur l'identité nationale. Existe-t-il en Europe une recrudescence de la peur, voire de l'hostilité à l'égard de l'Islam? Cette votation est-elle le symptôme d'un malaise plus large? Les réponses de Gilles Képel, politologue français, spécialiste de l'Islam et du monde arabe, directeur de la chaire "Moyen-Orient Méditerranée" à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris. Dernier ouvrage: Terreur et martyre (Flammarion).
"Un malaise suisse avant tout"
Faut-il interpréter la votation suisse hostile aux minarets comme un rejet des musulmans?
Je crois qu'il faut se garder de toute conclusion hâtive. Il me semble que ce référendum révèle une question qui tient davantage à la crise identitaire que traverse la Suisse qu'à un rejet des musulmans ou à l'expression d'un racisme particulier. La Suisse est bousculée à différents titres. Elle reste isolée dans ses montagnes. Autour d'elle le monde bouge. L'Europe est le théâtre d'un vaste processus d'intégration et d'élargissement. La Suisse n'y participe pas. Les habitants de ce tout petit pays assistent impuissants à ce mouvement. Ils ont le sentiment qu'un nouveau monde est en construction et qu'ils n'y participent pas. C'est très angoissant. Ce référendum est le signe d'un malaise suisse avant tout. Le parti populiste UDC a parfaitement exploité cette peur et le symbole du minaret. Il devient une menace car il supplanterait le traditionnel clocher... L'ennemi devient tangible. Le minaret est sa baïonnette. On se souvient de l'affiche de François Mitterrand en 1981 avec un clocher justement, incarnation de la force tranquille et de la France éternelle.
Est-ce vraiment un problème helvéto-suisse? Dans ce cas, comment expliquer que ce référendum ait eu des résonances dans toute l'Europe
En Italie, la Ligue du Nord, un parti populiste également, a tenté d'utiliser à des fins politiques ce résultat et d'importer le débat chez elle. Je ne vois pas de crise ouverte en Europe. Je ne crois pas que nous nous orientions vers une interdiction des minarets. La France est un pays laïc. Il n'est pas envisageable d'y interdire les lieux de culte d'une partie de la communauté nationale. Ce serait d'ailleurs totalement inconstitutionnel.
L'Europe n'éprouve aucune peur vis-à-vis de l'islam?
C'est une représentation de l'islam qui fait peur. Celle qui est véhiculée par des médias à la recherche de spectaculaire. De même que l'on met en scène des monstres en tout genre car cela fait plus d'audience, on préfère présenter des groupes extrémistes plutôt que des musulmans que nous fréquentons quotidiennement et qui s'intègrent parfaitement au mode de vie occidental.
«La France est un pays laïc. Il n'est pas envisageable d'y interdire les lieux de culte d'une partie de la communauté nationale»
C'est la faute aux médias?
En partie seulement. Je pense effectivement que les musulmans en Europe doivent trouver le moyen d'exprimer ce qu'ils sont réellement. Pour l'instant, ils laissent le champ médiatique à ceux qui veulent faire de l'islam une arme politique. Ceux qui sont dans des processus d'intégration devraient prendre la parole au nom de l'Islam. Or comme ils ne souhaitent pas être réduits à cette identité islamique, ils ne s'expriment jamais sur ce sujet. Ils laissent ainsi le terrain aux salafistes qui appellent à porter le niqab, le voile facial, ou la burqa, qui militent pour deux sociétés parallèles, étanches entre les musulmans et les infidèles, ou à des groupes encore plus radicaux qui prônent le djihad sur Internet.
N'est-ce pas le rôle du Conseil français du culte musulman (CFCM) en France?
Ce n'est pas le rôle qu'il joue. Il n'en a ni les moyens ni l'ambition. Il fédère des groupes minoritaires et rivaux.
Vous aviez participé à la commission Stasi qui a proposé l'interdiction du voile à l'école. Pensez-vous qu'il faille interdire la burqa?
Je ne le pense pas. Il faut déjà savoir de quoi l'on parle. Il y a très peu de burqas en France, c'est le vêtement des femmes afghanes avec un grillage devant le visage. Nous connaissons surtout le niqab. Je ne vois pas quels moyens juridiques peuvent interdire le port d'un vêtement. L'atteinte à la pudeur?
Que pensez-vous du débat sur l'identité nationale lancé par le gouvernement?
C'est une question très intéressante dans un pays comme le nôtre qui est une terre d'immigration. J'espère cependant qu'il ne correspond pas à des préoccupations électorales en vue des échéances régionales. Ce serait dommage et dangereux. On l'a vu en Suisse, les partis populistes sont prêts à exploiter toutes les peurs.
Source : Le Journal du Dimanche
Du 17 novembre au 18 avril, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) à Paris présente «Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France». Une expo qui met l'accent sur la dimension artistique et intellectuelle de l'immigration, pour le plus grand plaisir des sens et de l'esprit.
Musique, littérature, cinéma, peinture et dynamisme intellectuel, social et politique. Voilà ce sur quoi insiste l'exposition originale «Générations» qui se tient actuellement à la CNHI. Pour la première fois, il s'agit de puiser au cœur même d'une histoire culturelle longue, complexe et souvent méconnue pour illustrer les émotions, l'imaginaire et le discours des Maghrébins en France. L'idée vient de l'association Génériques, créée en 1987 et spécialisée dans l'histoire et la mémoire de l'immigration, ainsi que dans la sauvegarde et l'inventaire des archives de l'immigration en France et en Europe par le biais d'activités aussi bien culturelles que scientifiques. Depuis 1992, Génériques a notamment réalisé l'Inventaire national des sources publiques et privées de l'histoire des étrangers en France de la Révolution française à nos jours, en partenariat avec le ministère de la Culture et avec l'appui de la Direction des Archives de France. L'objectif de l'exposition ? Retracer le processus d'enracinement de l'immigration depuis ses débuts - milieu du XIXe siècle - à nos jours, en mettant en avant le point de vue et les positionnements des populations concernées, de même que les itinéraires de personnalités et de personnages, sans oublier les dynamiques de conflit, de rencontre et de métissage.
Une scénographie originale. Pour ce faire, des sources étonnantes et variées ont été mobilisées : photos éblouissantes des Studios Harcourt, disques édités par la firme Pathé-Marconi, archives du ténor Mahieddine Bachtarzi, sons et images inédits de l'Ina, archives historiques de l'armée fournies. L'exposition se présente sous forme de ville-témoin, avec ses habitations et ses rues le long d'une sorte d'«avenue du temps», via des formes simples, sans exotisme, pour privilégier les contenus et mettre en valeur cette culture née de l'immigration maghrébine. Car pour le scénographe Pierre-Yves Chays, «le seul fait qu'elle soit là est déjà un événement». Une attention toute particulière est donc accordée aux supports culturels : morceaux de musiques et de chansons, extraits de discours, citations de poèmes et de récits de théâtre, affiches de films, documents audiovisuels. Sur le fond, l'exposition est structurée en six séquences suivant une progression chronologique : Fin XIXe siècle-1914 : La passion d'Abdelkader; 1914-1918 : La casquette et la chéchia; 1918-1945 : Les cheminements de la conscience, 1945-1962 : Idher-ed Waggur (Quand la lune paraît... Slimane Azem, 1955); 1962-1983 : L'exil blesse mon cœur, 1983 - .... : Cher pays de mon enfance. Selon Driss El Yazami, délégué général de Génériques, et Naïma Yahi, chargée de recherche à l'association, les points forts de l'exposition sont : «L'ancienneté de la présence maghrébine en France qui, contrairement à la perception commune, remonte au XIXe siècle», et surtout «la diversité des ressorts de l'immigration, réduite trop souvent à sa seule dimension économique. Celle-ci est évidemment centrale mais ne peut expliquer à elle seule l'ampleur des flux sur le siècle. Bien avant la sphère économique, l'institution militaire a joué un rôle déterminant dans l'enclenchement, le maintien et le renouvellement des vagues migratoires. Mais il y a eu aussi les arrivées des étudiants, des créateurs de toutes sortes, des exilés à la recherche de la liberté, etc... Il y a ensuite cette parole endogène des populations maghrébines de France qui court du tract au roman, de la pièce de théâtre à la chanson, du tableau de peinture à un film. Paroles belles et poignantes, plurielles, qui disent la révolte face à la colonisation et ses crimes, les affres de la séparation d'avec les siens, l'adhésion aux principes universels, la déception face aux promesses non tenues, la quête de la dignité et de l'égalité».1
L'historien Benjamin Stora insiste aussi sur le caractère novateur et les perspectives nouvelles qu'ouvre cette exposition : «Les études universitaires ou récits journalistiques sur l'immigration maghrébine en France ont jusqu'à présent trop souvent oscillé entre deux pôles : l'histoire sociale, avec les descriptions et analyses de l'exploitation sociale, et l'histoire politique, celle des organisations et des institutions [...]. Avec cette exposition, il est cette fois question d'une autre histoire, celle des intellectuels et artistes maghrébins vivant en France, du XIXe siècle à nos jours. [...] Le Maghrébin n'est pas simplement ce travailleur solitaire qui longeait les allées des cités ouvrières, il apporte aussi dans ses bagages des fragments de poésie ou des notes de musique du pays quitté qui, progressivement, viendront se diffuser dans la société d'accueil. [...] Dans toutes les résurgences du passé, les discours politiques servent à fabriquer des consensus lénifiants, avec une pratique mémorielle d'une trompeuse neutralité. L'exposition au contraire ouvre un champ d'investigation original dans la connaissance de l'histoire de l'immigration maghrébine [...]. Une histoire où tout affirme la nécessité d'un espace culturel et de création comme outil d'installation des familles immigrées dans la société française2».
Autour de l'expo. L'exposition offre par ailleurs un programme complémentaire très riche à travers une série de concerts (Kamel Hamadi, slam rock du groupe Harragas, hommages en musique à Ahmed Essyad et Lili Boniche), du théâtre («1962» de Mohamed Kacimi) et des événements littéraires (lecture de Kateb Yacine, festival Le Maghreb des films, table ronde sur «Les apports des auteurs maghrébins à la littérature française»).
Le cinéma n'est bien sûr pas en reste, avec la projection de plusieurs films : Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, Pépé le Moko de Julien Duvivier, Peut-être la mer de Rachid Bouchareb, Le thé au harem d'Archimède de Mehdi Charef, Mektoub de Ali Ghalem, Inland de Tariq Teguia, Reinette l'Oranaise, le port des amours de Jacqueline Gozland et Harragas de Merzak Alouache, en avant-première à l'occasion de l'ouverture du festival Songes d'une nuit DV.
Des conférences sont prévues sur les thèmes «Migrations et chanson française», «L'immigration coloniale est-elle singulière ?» ou encore «Abdelmalek Sayad et la sociologie française de l'immigration», ainsi que des colloques : «Chanson kabyle en France et mémoire de l'immigration (1930-1974)», «Les juifs dans les migrations maghrébines à l'époque moderne et contemporaine : spécificités, échanges et recompositions identitaires.»
Ce dernier événement se tiendra à Essaouira les 18, 19 et 20 mars en présence d'El Yazami, également président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), du conseiller du roi André Azoulay et du président du Conseil consultatif des droits de l'homme Ahmed Herzenni. 3 Une belle initiative à inscrire aux agendas.
Source : Le Journal
Le camp ressemble au désert qui l'entoure. Entre les alignements sinistres de préfabriqués, empilés sur deux étages, aucune trace de vie hors celle des dromadaires qui longent les clôtures grillagées. Jusqu'à ce qu'apparaisse le gardien, indien. "C'est fini, lance-t-il. Le chantier a fermé il y a trois mois. Ils étaient 1 500 ici, d'Inde, du Bangladesh, du Pakistan ou de Turquie : ils sont tous rentrés dans leurs pays." Ils ont quitté Dubaï en ayant à peine aperçu les tours de la ville au loin. Premières victimes de la crise d'un monde dont ils étaient tenus à l'écart.
Dans ce désert, à plus de 50 kilomètres des extravagances de la cité, l'émirat s'imaginait un avenir de centre de la planète. Autour du futur aéroport international Jebel Ali, des zones d'entreprises et des quartiers résidentiels devaient former Dubaï World Central, nouvelle ville d'1 million d'habitants. Le camp de travailleurs avait été installé par le constructeur turc BayTur qui, en coentreprise avec la branche BTP du coréen Samsung, devait édifier ici un palais des expositions. De ce projet, soufflé par l'explosion de la bulle immobilière, il ne reste qu'une immense carcasse d'acier, à quelques centaines de mètres des baraquements désertés par les ouvriers de BayTur.
Dans le camp d'à côté, qui appartient à Samsung, les trois quarts des effectifs ont aussi été renvoyés chez eux. "Les responsables leur ont dit qu'ils les feraient revenir dès que le chantier reprendra", affirme, sans trop y croire, un ouvrier bangladais. Ceux qui restent ont été réaffectés à un autre chantier délirant, celui de Palm Jebel Ali. Pour ce palmier de sable, tracé dans les eaux du Golfe, le groupe coréen a signé un contrat avec Nakheel, la société empêtrée dans sa surenchère de projets démesurés, à l'origine de la demande de moratoire sur la dette de sa maison mère, Dubaï World. Mais les ouvriers ne se font pas d'illusion : en bout de chaîne, ils paieront aussi les excès de cette compagnie. "Dans deux mois, au plus tard, le chantier sera aussi interrompu, dit l'un d'eux. On dit que cela fait neuf mois que Nakheel n'a pas payé Samsung."
Pour autant, ils ne se plaignent pas : leur employeur a continué à les payer, les repas ne sont pas déduits de leurs salaires. Certains espèrent, après l'ordre de départ, être recasés dans le dernier chantier local de Samsung, à Abou Dhabi. La plupart, toutefois, résignés à l'idée de devoir rentrer au pays, évoquent avec envie les ouvriers du chantier de l'aéroport qui, eux, continueraient à travailler.
Ceux-là ne se trouvent que quelques kilomètres plus au sud. Derrière une dune artificielle apparaît l'équivalent d'une petite ville, entièrement composée d'hommes, comme écrasée par la chaleur, la misère et l'ennui. Les alignements de "labor camps" y sont entrecoupés par des parkings de camions ou des dépôts de matériel, parfois des commerces d'alimentation ou des restaurants installés à la va-vite, et quelques mosquées en tôle. Des dizaines de milliers de petites mains de l'aéroport vivent là, toutes dans des "boîtes à loger" climatisées qui abritent chacune six personnes en trois lits superposés et une quinzaine de mètres carrés.
Les salaires varient selon les camps. Chez ETA Ascon, un groupe émirati, un électricien peut gagner 1 400 dirhams (255 euros) mensuels, un plombier 1 200, desquels il faut soustraire 160 dirhams pour la nourriture. Certaines revendications des grèves de 2007 semblent avoir été entendues : dans tous les camps visités, les ouvriers sont payés par virement sur leur compte et peuvent utiliser une carte. Mais partout, au mépris des consignes, les employeurs ont conservé l'habitude de retirer leur passeport aux travailleurs. Ceux-ci ne conservent que leur permis de travail.
Et, contrairement à ce que l'on croyait chez Samsung, la crise n'a pas épargné le peuple de l'aéroport. Le chantier s'est considérablement ralenti, ces derniers temps. Un quart des camps semble s'être vidé de ses occupants, dont l'un des plus importants, qui abritait, selon un gardien, 3 000 personnes avant que les contrats de travail soient brutalement interrompus, en février. Dans un autre, presque insalubre, les salaires ne sont plus versés depuis quatre mois. "On ne nous donne que des bons d'alimentation pour nous ravitailler", dit un ouvrier philippin qui attend la fin de son contrat dans l'espoir de trouver un meilleur employeur.
Plus loin, au bord de la route, un homme accroupi à l'ombre d'un bus, qui refuse de révéler sa nationalité et son employeur par peur d'être repéré, affirme que son choix est fait : "S'ils ferment le camp, je ferai tout pour ne pas rentrer. Je ne peux pas. Dans ma famille, ils attendent des cadeaux et de l'argent, et je n'ai presque rien gagné."
Il se dit prêt à rejoindre le nombre, sans cesse croissant depuis le début de la crise, de clandestins restés à Dubaï sans permis de travail. La plupart y ont été contraints parce qu'ils n'ont pu récupérer leurs papiers auprès de leurs employeurs. Beaucoup vivent de petits boulots chez des particuliers et, vulnérables, se retrouvent encore plus exploités que dans les camps.
Source : Le Monde
L'univers architectural italien avec des dimensions variées alternant éléments décoratifs divers a été savamment mis en scène dans l'exposition ''les architectes italiens au Maroc du début du Protectorat français à aujourd'hui'', dont le vernissage a eu lieu, jeudi soir aux anciens abattoirs de Casablanca.
Au premier contact avec l'exposition qui se poursuivra jusqu'au 10 décembre, les admirateurs de l'art acceptent spontanément de se laisser embarquer pour un voyage attrayant dans l'univers architectural italien, investi par des artistes de grande renommée, tels Aldo Manassi, qui avait construit les immeubles Tazi et Benaroche sur la Place du 16 novembre et l'immeuble du cinéma Empire, les frères Pediconi, concepteurs de l'école italienne de Roches noires, aujourd'hui transformée en centre de formation et Domenico Basciano qui avait participé avec Jean-François Zevaco à de grands projets tels l'aérogare de Tit Mellil. Ce dernier, âgé aujourd'hui de 98 ans, vit entre l'Italie et le Maroc.
Organisée dans le cadre du projet "Convergences méditerranéennes", par le Consulat général d'Italie à Casablanca, en partenariat avec l'association "Casamémoire'' et l'association "Dante Alighieri'' de Casablanca et l'Institut Italien de Culture de Rabat, l'exposition qui comprend une vingtaine de panneaux illustrés de cartes postales anciennes, d'anciens documents, de photos, de plans et de dessins, a pour objet la mise en valeur du patrimoine architectural de la capitale économique et de plusieurs autres ouvrages réalisés par des architectes italiens dans d'autres villes du Maroc, tels les stades de Marrakech et d'Agadir.
Elle vise également, selon le consul général d'Italie, M. Nicola Lener, à valoriser la contribution des ingénieurs, architectes et entrepreneurs italiens au développement du patrimoine architecturel de Casablanca au cours du XXème siècle. "Cette manifestation traduit la volonté du ministère des Affaires étrangères italien à valoriser le travail des architectes italiens, qui se sont adaptés au contexte architectural local en y apportant des touches et des modèles propres à leur terre natale'', a-t-il dit.
A rappeler que le nombre d'Italiens au Maroc avoisinait les 25.000 jusqu'au début des années 70. Aujourd'hui, ils ne représentent que 2.000 personnes, dont la moitié vit à Casablanca.
Le vernissage de cette exposition s'est déroulée en présence de l'Ambassadeur d'Italie à Rabat, M. Umberto Lucchesi Palli, du Consul Général d'Italie à Casablanca et de nombreuses personnalités du monde de l'art et de la culture.
Source : MAP
La crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration, révèle un sondage.
Selon un sondage réalisé aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas, la crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration. Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie. (Reuters/Andrew Parsons)
L'enquête, publiée jeudi, a été réalisée aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas.
Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie.
La moitié des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête supervisée par le German Marshall Fund, un groupe de réflexion américain, considèrent que l'immigration est plus un problème qu'une opportunité. Les sondés de cet avis étaient un peu moins nombreux l'an dernier.
"La crise économique n'a pas eu beaucoup d'effet sur le comportement moyen", observent les auteurs de l'étude. L'inquiétude au sujet de l'immigration n'a que légèrement progressé dans les pays dont la situation économique s'est dégradée l'an dernier.
Cette faible progression tient peut-être au fait que la crise a brutalement ralenti les flux migratoires, avance le groupe de réflexion. Elle est toutefois beaucoup plus importante parmi les sondés qui se disent proches du centre-droit.
COMPOSANTE "POTENTIELLEMENT BÉNÉFIQUE"
L'enquête montre de fortes disparités suivant les pays.
Français et Allemands souhaitent majoritairement laisser aux clandestins la possibilité de régulariser leur situation, alors que l'opinion contraire l'emporte en Grande-Bretagne et en Italie.
Les mêmes disparités apparaissent dans l'appréciation de l'action gouvernementale face à l'immigration. La plupart des Américains, des Espagnols et des Italiens la désapprouvent, tandis qu'une majorité d'Allemands, de Canadiens et de Néerlandais en sont satisfaits, tout comme 50% des Français.
L'Organisation internationale des migrations évalue à 214 millions le nombre d'immigrés dans le monde, ce qui représente 3% de la population totale.
"L'immigration est l'un des faits majeurs du XXIe siècle. Il s'agit désormais d'une composante essentielle, inéluctable et potentiellement bénéfique de la vie économique et sociale de chaque pays et de chaque région", lit-on sur son site internet.
L'Italie, qui a enregistré l'an dernier une hausse de 75% des arrivées par rapport à 2007, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, s'est lancée dans une opération de lutte contre l'immigration clandestine et la Grande-Bretagne a durci les contrôles dans les ports français, tout comme les Etats-Unis à la frontière mexicaine.
En France, en Espagne et en Italie, les trois pays méditerranéens concernés par l'enquête, une majorité juge les mesures d'aide au développement plus indiquées que le renforcement des contrôles aux frontières.
L'enquêté a été réalisée entre le 1er et le 17 septembre auprès d'un millier de personnes dans chacun des pays. La marge d'erreur est évaluée à 3%.
Source : L'Express.fr
Onze syndicats et associations appellent le gouvernement français à débloquer le dossier des 5.400 travailleurs sans papiers en grève depuis le 12 octobre dans une quarantaine d'entreprises.
Ils demandent notamment que le ministre du Travail Xavier Darcos, et non plus celui de l'Immigration Eric Besson, se saisisse d'un sujet qui a conduit le gouvernement à multiplier les annonces, sans vraiment bouger sur le fond.
"On a pas envie d'un débat idéologique. Ces travailleurs bossent ici, il faut qu'ils restent ici", a résumé Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, lors d'une conférence de presse commune.
Annick Coupé, de l'union syndicale Solidaires, a renchéri : "Nous ne lâcherons pas", a-t-elle dit.
Eric Besson a récemment publié une circulaire visant à clarifier les critères de régularisation des travailleurs sans papiers, ce qui pourrait, selon lui, régler la situation d'un millier d'entre eux.
Mais les organisations ne se satisfont pas d'un document "vide et flou" qui comporte à leurs yeux un document annexe sans valeur juridique.
"Est-ce, de la part d'un ministre qui a parlé de mariages gris, un droit gris ?", a ironisé le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois.
La circulaire "laisse une très large marge d'interprétation aux préfectures, dont l'arbitraire avait précisément été à l'origine du conflit", soulignent les cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires) et les six associations (Ligue des Droits de l'Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits Devant!!).
DÉSACCORD ENTRE DARCOS ET PARISOT
Tous jugent inacceptable que la durée du séjour soit fixée arbitrairement à cinq ans et que les Algériens et les Tunisiens soient exclus du champ d'application du texte.
Plus largement, les associations considèrent qu'il ne s'agit pas d'un problème d'immigration mais d'un conflit du travail pour des travailleurs que leur situation prive d'une partie de leurs droits.
Jean-Pierre Dubois a souligné le décalage entre les sondages montrant qu'une majorité de Français soutenaient les travailleurs sans-papiers et les positions du gouvernement, qui dit refuser toute régularisation massive.
"Les travailleurs sans papiers ont déjà remporté une victoire qui est celle de l'opinion publique", a-t-il dit.
Le président de la LDH a vivement reproché à Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, d'avoir prôné, selon lui, l'expulsion de tous les travailleurs sans-papiers. "Il sait très bien que c'est infaisable. Les travailleurs ont des droits dans ce pays."
La CGT, qui presse le patronat de se pencher enfin sur le dossier, menace de son côté de publier la liste des entreprises employant des sans-papiers. "Nous souhaitons rencontrer les employeurs et le Medef", a insisté Francine Blanche.
Xavier Darcos, le ministre du Travail, avait menacé de fermer les entreprises qui emploient les sans-papiers avant de préciser qu'il évoquait uniquement celles qui sont organisées autour de la fraude.
Laurence Parisot, la présidente du Medef, a estimé que ce dossier ne concernait pas les entreprises, mais l'Etat, qui doit "assumer la responsabilité de justice et de police".
Source : L'Express.fr
C'était prévisible. La polémique initiée en Suisse il y a quelques mois sur les minarets musulmans et sanctionnée par une votation à l'issue alarmante s'est désormais invitée en France.
Bien que chacun se plaise à affirmer que la question ne se pose pas chez nous, le fait est qu'on en parle de façon assourdissante, dans un contexte saturé par le débat sur l'identité nationale. Ce dernier, au lieu d'évoluer vers une interrogation sur les fondements du vivre ensemble, a plutôt tendance à brouiller les esprits en mélangeant immigration et identité, et en faisant de la menace de l'altérité le cœur de la question.
En France, il est aujourd'hui évident pour tout le monde - et les faits divers érigés en causes nationales sont là pour le prouver- que l'islam et ses expressions sont devenus une préoccupation centrale. La pérennisation d'une religion toujours assimilée dans l'imaginaire collectif, au mieux à la religion des « pauvres immigrés », au pire à une présence exogène illégitime, semble interroger partout en Europe.
Que s'est-il donc passé en Suisse ? Peur véritable et irraisonnée de l'islam? Xénophobie intempestive dans une confédération de cantons dont chacun se montre très sourcilleux sur son identité fédérale helvétique? Il semble qu'il existe une volonté largement partagée de maintenir la Suisse dans une identité historique chrétienne sur-imaginée, en refusant l'installation trop visible d'une religion réputée « concurrente » et agressive.
En cela, la Suisse est semblable aux autres pays européens, qui souvenons-nous, s'étaient longuement interrogés, lors de la rédaction de la Constitution Européenne, sur la nécessité de rappeler en préambule les « racines judéo-chrétiennes » de l'Europe. Interdire les minarets suisses au moment même où dans certaines régions d'Italie a été rendu obligatoire la présence d'un crucifix dans les salles de classes est plus que révélateur d'un malaise véritable.
L'initiative de la votation populaire suisse est venue, on le sait, d'une formation populiste de droite, l'UDC. Tous les autres grands partis, le gouvernement, les Eglises comme la communauté juive, ont dit leur hostilité à la demande d'interdiction de la construction des minarets. Cependant, plus de 57 % des votants ont écouté davantage les sirènes xénophobes que les autorités gouvernementales et religieuses du pays, sans forcément se rendre compte qu'un pareil vote entrerait en contradiction totale avec la prétention de représenter un modèle de démocratie et d'ouverture que ce pays a eu depuis toujours. En votant ainsi, les citoyens suisses savaient néanmoins très bien que la démocratie qu'ils aiment est une démocratie « entre soi », et qui est justement par excellence l'attitude qui étouffe nos sociétés aujourd'hui et les rend sourdes à la curiosité que devrait éveiller la présence et surtout la conscience de nos concitoyens dans leur altérité la plus apparente.
Alors certes, on dira qu'il ne s'agit pas de l'interdiction de la construction de mosquées, et qu'il peut y avoir des mosquées sans minaret. Mais le symbole du minaret est devenu un signe fort de reconnaissance chez les fidèles musulmans, et autoriser les mosquées en interdisant les minarets, c'est un peu comme autoriser les églises en interdisant les clochers, voire, les croix. Dans tous ces lieux de culte, l'on n'est guère « obligé » d'avoir autant d'ornements (croix, clochers, minarets, esplanades, piliers, et bien d'autres encore), mais les croyants ont besoin de cela, car il ne s'agit pas seulement de pratiquer sa religion, mais de « jouir » de cette pratique lorsque l'on se trouve dans un lieu de culte.
Les campagnes d'affichage qui ont été organisées ces derniers mois en Suisse en faveur de l'interdiction de construire des minarets n'ont pas fait dans la dentelle et n'ont pas craint de montrer un visage ouvertement raciste. On ne saurait oublier, par exemple, cette affiche représentant trois moutons blancs sur fond de drapeau suisse, dont l'un expulsait d'une ruade un mouton noir indésirable...
Passons sur les représentations caricaturales que l'on se fait parfois de l'islam et qui nourrissent des discours aux sonorités xénophobes, voire racistes. Revenons simplement à la question de la présence de l'islam en Europe, de son implantation, de sa patrimonialisation. Parce que finalement, les mosquées, les minarets ou les cimetières ne sont rien d'autre que le signe d'une inscription, d'un enracinement durable sur le sol européen.
La question que se pose l'Europe, c'est donc celle de l'adoption d'une altérité qui serait -qui est déjà- endogène et non plus exogène. Telle est la principale question. Elle est rendue d'autant plus polémique que l'on superpose aujourd'hui en France l'identité civique et politique d'une part, l'identité culturelle d'autre part. Il semble que l'on ne sait guère plus distinguer entre les deux, et ce n'est pas un hasard si le ministère de l'Immigration s'occupe du sujet de l'identité nationale.
L'identité nationale n'est pas un tabou, mais exige des précautions aujourd'hui largement ignorées. Le peuple suisse a le droit de se laisser bercer par les histoires légendaires qui racontent son passé. Mais la vérité de ce pays est autre chose que le geste héroïque de Guillaume Tell avec son arbalète. La Genève d'aujourd'hui n'est plus celle de Calvin. Comme les pays européens qui l'entourent et à la vie desquels elle participe de plus en plus, la Suisse est devenue une terre de mélange. L'islam fait désormais partie de sa réalité. Le nier, c'est refuser de s'accepter telle qu'elle est. C'est s'enfermer dans une identité rêvée, une identité sclérosée. Dans le monde qui est le nôtre, celui du « grand village planétaire », il est enfantin de croire que l'on peut exister en se définissant contre les autres, comme il est insensé de penser que l'on peut se réfugier dans des « cuirasses identitaires » pour mettre des frontières imperméables entre soi et les autres.
Les Français seraient tout aussi inconscients de croire que leur identité est un héritage du passé qu'il suffirait d'exhumer et de réaffirmer avec force de siècle en siècle. Car la France n'est plus ce que certains imaginent : en observant la société telle qu'elle est, on mesure en effet le décalage entre ce que la France est et ce qu'elle croit ou dit être. Une véritable distorsion apparaît entre l'existant (une France de plus en plus métissée), et la France telle que la rêvent certains français nostalgiques d'une société mono culturelle et mono confessionnelle. C'est de ce décalage que provient le trouble actuel qui met les citoyens dans une situation si inconfortable.
« Qui sommes-nous ? » Acculée par un agenda politique frénétique, toute la société se retrouve à devoir répondre ici et maintenant à une question très difficile, qui mériterait de prendre en compte toutes les nuances complexes qu'elle recouvre, et qui sont loin d'être à la portée de tous.
Plutôt que le « Qui sommes-nous » posé, il faudrait parler de « Que devenons-nous ? ». En effet, l'identité française, comme toute identité, a une dimension historique qui correspond à sa dimension narrative : notre histoire est celle que nous nous racontons.
Cette dimension narrative est essentielle, parce que de même que s'élargit nécessairement, au gré des mouvements humains, l'image que l'on a de soi, il faut élargir le récit que l'on fait de soi.
Certaines crispations identitaires n'existent que parce qu'ont été ignorés tous les récits dont nous ne voulons plus, que nous n'aimons plus. Aujourd'hui, le défi, l'urgence, la nécessité, est de les réhabiliter, mais en ne le faisant pas seulement dans une sorte de souci de reconnaissance. Il faut les réhabiliter dans le but de recréer le grand récit épique qui fonde tout destin national collectif. Il nous faut écrire un grand récit épique, de notre temps, prendre appui sur des moments capables de faire émerger un récit commun. Les récits inachevés doivent être repris autrement, et devenir ainsi des occasions pour nous de nous raconter autrement. C'est en ce sens que l'identité, en prenant appui sur un passé ouvert et pluriel, est porteuse de ponts jetés vers l'avenir.
Outre la dimension du récit, l'identité prend en compte la dimension de la mémoire. L'histoire de la France se raconte grâce à une polyphonie de mémoires qui l'ont traversée, et qu'il faut reconnaître comme parts d'une identité plurielle. Les Français ont passé à la trappe de l'oubli toutes les histoires venues se jeter comme des rivières dans le fleuve de cette histoire de France, pour parler aujourd'hui d'« héritage ». Il ne s'agit pas de dire que certains sont héritiers et d'autres non. L'identité suppose une éthique politique commune. Est héritier celui qui veut œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun.
Le défi aujourd'hui est de parvenir à élargir la mémoire française. C'est par cet élargissement de sa mémoire, dans laquelle la France ne peut que se reconnaître, qu'il sera possible de mettre en évidence son identité plurielle, et de l'accepter bien mieux qu'elle ne le fait aujourd'hui. Il serait urgent de redécouvrir ces cours d'eau venus se jeter dans ses méandres et qui peu ou prou participent de son importance et de sa grandeur. L'identité française n'est pas plus figée que l'identité des individus qui composent ce pays.
Enfin, c'est finalement aussi une question de promesse. L'identité nécessite de prendre appui sur le passé (mémoire, récits), mais elle doit être porteuse de promesses vers l'avenir. Alors, que se promet-on de bon et de juste à faire ensemble? Comment est-ce que nous allons nous projeter vers demain, ensemble? Pour autant, il est un fait que «ensemble » ne veut pas dire unanimement. Même si l'on n'est pas tous d'accord, ce dont chacun doit prendre conscience urgemment est qu'il est nécessaire cependant de construire ensemble, car nous n'avons pas d'autre choix. Ce qui importe, c'est seulement et surtout de travailler à la formulation de promesses valables pour tous et qui soient à hauteur des défis qui nous attendent. Et ils sont nombreux.
On ne le répétera jamais assez : est héritier celui qui a la volonté d'œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun, mais aussi ces promesses communes, et qui est disposé à élargir la surface de ce dont il va hériter un jour.
Source : Médiapart.fr
Claudine Attias-Donfut est sociologue, directrice de recherche à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV). Elle vient de publier, avec François-Charles Wolff, Le Destin des enfants d'immigrés, un désenchaînement des générations (Stock). Cet ouvrage rend compte d'une enquête menée auprès de 6 200 immigrés de toutes nationalités, âgés de 45 à 70 ans, qui ont également été interrogés sur le destin de leurs enfants. Ce travail bat en brèche un certain nombre d'idées reçues sur les immigrés et l'intégration scolaire et professionnelle de leurs enfants.
Vous montrez, dans votre enquête, que les enfants d'immigrés sont, en grande majorité, sur la voie de la réussite...
Effectivement. Les enfants d'immigrés réussissent bien à l'école, comparativement au reste de la population. Dans les catégories sociales les plus défavorisées, ils réussissent même mieux que ceux des autochtones. La migration joue un rôle d'aiguillon : le projet migratoire parental doit s'accomplir dans la réussite scolaire et l'intégration des enfants. Chez les immigrés, il y a un désir très fort de mobilité sociale, de s'élever au-dessus de sa condition.
Peut-on dire globalement que l'intégration des enfants d'immigrés est réussie ?
Si on prend le critère de la réussite scolaire, oui. Mais cela ne suffit pas, on le voit avec l'intégration professionnelle, où les résultats sont plus nuancés. Ainsi, parmi les diplômés, les enfants d'immigrés ont plus de risques de chômage. En revanche, il n'y a pas de différence entre les taux de chômage des enfants d'immigrés non diplômés et ceux du reste de la population dans la même situation.
Encore ne faut-il pas généraliser. Dans leur ensemble, les Portugais ont un taux de chômage inférieur à la population française. Notre enquête fait apparaître un taux de chômage un peu supérieur chez les Algériens et les Marocains, mais pas chez les Africains, les Tunisiens et les Turcs. Ce qui tend à montrer que le taux de chômage n'est pas nécessairement dû qu'à la discrimination : il peut aussi s'expliquer par d'autres facteurs, notamment par le choix de la filière suivie.
Quelle est la part des discriminations dans ces barrières à l'emploi ?
Le phénomène n'est pas aussi général qu'on le pense. Lorsque l'on demande aux personnes si elles ont eu le sentiment d'avoir été discriminées en fonction de leurs origines, une majorité répond "jamais". Ceux qui déclarent le plus souvent être discriminés, tout en restant minoritaires au sein de leur groupe, sont les Africains de l'Afrique subsaharienne, puis, dans des proportions équivalentes, les Maghrébins et les Asiatiques.
Le vécu de la discrimination n'est pas aussi répandu qu'on pourrait le croire, mais il est aussi parfois minimisé par les intéressés. Les jeunes, notamment, ne se vivent pas dans la victimisation. Il existe certes des cas de discrimination dure, pouvant aller jusqu'à des violences. Mais le vécu d'expériences positives, par le biais de rencontres avec des personnes tolérantes, contribue grandement à atténuer le sentiment global de discrimination.
Vous avez également enquêté sur le sentiment d'appartenance des immigrés de la première génération...
Le sentiment d'appartenance à la communauté française est important chez les immigrés de première génération même pour ceux qui n'ont pas acquis la nationalité française. Il n'est pas circonscrit à la citoyenneté, il est fondé sur la participation à la vie sociale, à la culture, à la langue.... La protection sociale est également un facteur important d'adhésion à la France, comme l'expriment les immigrés retraités : la reconnaissance d'une vie de travail par la perception d'une pension de retraite donne un sentiment d'appartenance à la société. Les valeurs de solidarité, de justice et d'égalité qui se jouent à travers la protection sociale sont de puissants facteurs d'intégration.
L'identité nationale ne se réduit donc pas au fait d'avoir la nationalité ?
Non, même si la carte d'identité renforce incontestablement le sentiment d'identité nationale. L'identité nationale n'est pas univoque, elle est polymorphe. Il y a plusieurs appartenances. Pour les immigrés de première génération, certains se sentent d'abord appartenir aux pays d'origine puis en second lieu à la France, pour d'autres, c'est l'inverse. D'autres encore, notamment parmi les Européens, se disent avant tout citoyens de l'Europe. Il est frappant de voir que l'adhésion à l'identité française est plus importante chez les immigrés non européens que chez les Européens. Ils aspirent fortement à participer à la communauté française.
Pour les enfants, en revanche, appartenir à la France va de soi. Etre intégré peut se jouer de différentes façons. Cela peut vouloir dire vouloir être reconnu au même type que n'importe quel autre Français. Ou être intégré sans être nié dans ce que je suis, dans ma culture d'origine.
Dans votre enquête, vous montrez que la grande majorité des immigrés ont le sentiment d'être sur le chemin de l'ascension sociale par le biais des générations qui leur succèdent. Deux catégories font pourtant exception, une partie des Algériens et des Noirs africains...
L'ascension sociale chez les Algériens est très nette. Ce n'est pas forcément le cas chez les Africains, du fait qu'une grande partie de l'immigration est issue des élites urbaines qui, une fois en France, ne retrouvent pas leur statut. Ce sont les seuls à avoir un taux d'ascension sociale plus faible que les autres immigrés. C'est en outre un problème pour l'Afrique, qui se vide de ses élites.
Algériens et Africains se rejoignent en revanche sur le sentiment de déclassement réel ou vécu comme tel, mais pour des raisons très différentes. Chez une partie des Algériens, c'est l'héritage de la guerre d'Algérie et des relations tourmentées entre la France et l'Algérie qui pose problème. Ce passé ne passe pas et suscite un ressentiment à l'égard de la France, le sentiment de ne pas être aimé.
Dans le cas de l'Afrique noire, les séquelles de la colonisation sont moins vives. Mais on observe un grand décalage dans les modes d'éducation et les structures familiales entre l'Occident et l'Afrique. L'éducation en Afrique est l'affaire de la famille élargie et du groupe : les parents n'ont pas le rôle exclusif de l'éducation. Le rapport entre enfants et adultes est très différent, soumis à une discipline stricte et un respect absolu des aînés. Les Africains sont scandalisés par la façon dont les jeunes sont éduqués en Occident. Pour les enfants, se retrouver entre ces deux modèles éducatifs peut être très perturbant.
Que vous inspire le débat sur l'identité nationale ?
Je doute de son opportunité. Lancer un tel débat implique que l'on vivrait une crise identitaire, ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas. Il existe certes des problèmes réels dans ce qu'on appelle les zones sensibles, et il est urgent de les résoudre. Mais on a tendance à les généraliser à tort à tous les immigrés et à leurs enfants, ce qui alimente les peurs. A trop insister sur les difficultés des immigrés, que ce soit pour les accabler ou pour les victimiser, on occulte la réalité de l'intégration, somme toute très banale, de la très grande majorité d'entre eux.
Il serait plus utile de débattre de notre modèle d'intégration. A mon sens, il faut tourner le dos à l'idée d'assimilation des étrangers, qui nie les différences et l'identité de chaque personne dans son appartenance. Il faut conserver l'esprit de l'intégration à la française en reconnaissant l'existence d'identités multiples. Améliorons l'enseignement de la langue française, préservons le creuset de l'école républicaine. Développons la participation à la société. Et en même temps, acceptons de reconnaître les autres religions, et la diversité de notre pays.
La France est un vieux pays d'immigration qui s'ignore. Elle est constituée de citoyens de toutes origines, qui en font sa richesse. Elle doit apprendre à le reconnaître, sans cécité sur ses origines, en acceptant la diversité de ces influences.
Source : Le Monde
Amnesty International a accusé jeudi Eric Besson de "détourner" hors d'Europe les demandeurs d'asile, alors que le ministre de l'Immigration affirme que les procédures de droit d'asile sont utilisées par des candidats à l'immigration.
M. Besson "est le champion de la défense de Frontex (l'agence européenne de surveillance des frontières); il cherche à détourner les demandeurs d'asile vers des procédures de renvoi en amont", a déclaré à l'AFP Patrick Delouvin, chargé des questions de l'immigration au sein sein de l'ONG.
"Il veut qu'il y ait des contrôles qui se fassent au plus près des pays de départ ou de passage (Libye, Maroc, Mauritanie) pour que les refoulements soient de plus en plus efficaces", a-t-il dénoncé.
Le ministre a confié mercredi à l'AFP sa volonté de s'attaquer à ce qu'il a qualifié de "supermarché" de l'asile politique, "une catastrophe absolue pour la tradition d'asile et pour l'espace Schengen" de libre-circulation au sein de l'Union européenne.
"Il est de plus en plus difficile d'arriver à la procédure d'asile" parce que "des systèmes dissuasifs sont mis en place" aux frontières, a confirmé de son côté le directeur général de France Terre d'Asile (FTA), Pierre Henry.
"Plus vous bloquez le guichet de l'émigration régulière et économique, plus il y aura des stratégies de contournement; il en va ainsi", a-t-il ajouté en contestant une hausse du nombre de demandes d'asile en Europe, passé selon lui de 400.000 dans l'Europe à 15 à 230.000 dans l'Europe à 27.
Entre 1954 et 1974, a-t-il encore dit, le nombre de demandeurs d'asile était en moyenne de 5.O00 "alors qu'il y avait des dictatures en Europe: Espagne, Grèce, Portugal".
Les ressortissants de ces pays "ne prenaient pas le chemin du contournement" de la procédure "parce qu'il y avait l'émigration économique", a-t-il observé.
Source : AFP
A l'heure de la controverse sur l'identité nationale, beaucoup feignent d'oublier que la France, depuis près de 150 ans, est une terre d'immigration. Au XIXe siècle, alors que ses voisins envoyaient des millions d'émigrants vers l'Amérique, la France accueillait déjà des travailleurs venus de toute l'Europe et cette politique s'est poursuivie tout au long du XXe siècle. Ce brassage qui a transformé en profondeur le visage de la France a fait de l'Hexagone l'un des pays les plus multiculturels du monde. La France, résume l'historien Gérard Noiriel, est ainsi devenue "l'Amérique de l'Europe".
Cette longue histoire a diversifié en profondeur l'origine des Français : selon les démographes Catherine Borrel et Patrick Simon, un quart des enfants de moins de 18 ans qui vivent sur le territoire français ont au moins un grand-parent maternel né à l'étranger. "La France, à la différence de ses voisins, est un vieux pays d'immigration, explique le démographe François Héran dans Le Temps des immigrés (Seuil, 2007). A de rares interruptions près, comme la crise des années 1930 ou le choc de 1974, elle accueille des migrants depuis le milieu du XIXe siècle."
En 1891, la France comptait ainsi plus d'un million d'étrangers venus de Belgique, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne ou de Suisse. "Ils seront rejoints dans l'entre-deux-guerres par les Polonais, les Russes et les Arméniens, écrivent Catherine Borrel et Patrick Simon dans Histoires de familles, histoires familiales (INED, 2005). La reconstruction et le décollage économique des années 1950 et 1960 verront les flux d'émigration s'intensifier." La France des "trente glorieuses" accueille alors des Algériens, des Portugais, des Marocains et des Tunisiens.
Au début des années 1970, alors que la crise pétrolière se profile, l'immigration de travail qui avait nourri les flux migratoires de l'après-guerre est rigoureusement encadrée : suspension de l'immigration des salariés, instauration d'une politique de retours volontaires (le "million Stoleru"), expulsion de ceux que l'on n'appelle pas encore les sans-papiers.
Sous l'effet de ces restrictions, les flux migratoires se stabilisent : la France compte 4 millions d'étrangers en 1982, 4,1 millions en 1990, 4,3 millions en 1999, 5 millions en 2006, soit entre 7,4 % et 8 % de la population française. Un chiffre étonnamment stable : contrairement à ce que l'on croit souvent, la proportion d'immigrés ne varie guère depuis le début des années 1980. Associée à un taux de fécondité record - le plus élevé de l'Europe des Vingt-Sept -, cette stabilisation des flux migratoires fait aujourd'hui de la France une exception par rapport à ses voisins. Selon Eurostat, l'immigration contribue à hauteur de 20 % à la croissance de la population française, contre 60 % en Irlande, 70 % au Danemark, 75 % en Belgique et... 86 % en Espagne ! "Dans l'Europe des Vingt-Sept, la croissance démographique est principalement due à l'immigration, sauf en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne", constate Giampaolo Lanzieri dans une note d'Eurostat.
Si l'immigration s'est stabilisée, son visage, en revanche, s'est transformé. Aux jeunes célibataires venus du Maghreb pour travailler en usine dans les années 1970 se sont substitués peu à peu des femmes et des enfants accueillis dans le cadre du regroupement familial. "Au fil du temps, les raisons de migration ont changé et, depuis 1974, elles ont essentiellement trait à des motifs familiaux", soulignent Olivier Monso et François Gleizes, dans une étude publiée en novembre par l'Insee. Les pays d'origine, eux aussi, se modifient : les immigrés viennent de terres de plus en plus lointaines, comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est.
Cette longue histoire de l'immigration française a donné naissance à un phénomène que la plupart de ses voisins ignorent : l'émergence de deuxièmes, voire de troisièmes générations d'immigrés. "Le reste de l'Europe, à l'exception de la Suisse et, dans une moindre mesure, de l'Allemagne fédérale, ne connaît pas au même degré ce phénomène, écrit François Héran dans Le Temps des immigrés. L'Angleterre a longtemps pratiqué des échanges intenses avec les pays du Commonwealth peu propres à stabiliser les secondes générations. Au sud de l'Europe, l'immigration est trop récente pour que le problème se pose."
Au fil des décennies, ces deuxièmes, voire troisièmes générations ont façonné en profondeur le visage de l'Hexagone, laissant croire à beaucoup de Français que l'immigration ne cessait de croître. Selon les travaux de Catherine Borrel et Patrick Simon, la France comptait ainsi, en 1999, 4,5 millions de descendants d'immigrés : la deuxième génération représentait alors 7,7 % de la population totale, soit presque autant que la première génération (7,4 %). Au total, sur les 58 millions d'habitants que comptait la France en 1999, près de 9 millions étaient soit des immigrés, soit des descendants d'immigrés.
L'origine de cette deuxième génération reflète l'histoire des vagues migratoires françaises : la deuxième génération italienne est de loin la plus nombreuse (22,6 %), devant l'algérienne (14,1 %), l'espagnole (12,9 %), la portugaise (10,4 %) et la marocaine (9,1 %). "On voit tout juste apparaître les deuxièmes générations d'Afrique subsaharienne et turque, qui, dans les années à venir, occuperont une place plus importante", soulignent Catherine Borrel et Patrick Simon. En 1999, elles ne représentaient respectivement que 5,6 % et 3,4 % des deuxièmes générations.
La singularité de la France réside dans cette longue histoire, qui a fait du brassage l'une des constantes de notre politique démographique : au fil des décennies, elle a créé des deuxièmes, des troisièmes, voire des quatrièmes générations qui ont diversifié l'origine des Français. "Près d'un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré et l'on arriverait sans peine à un Français sur trois avec une génération de plus", estime ainsi François Héran. Selon l'ancien directeur de l'Institut national d'études démographiques (INED), l'immigration, sans être jamais massive comme elle l'est en Espagne depuis quelques années, a constitué une "infusion durable".
Source : Le Monde
Présentation de l'ouvrage de Jamal Belahrach: Envie de Maroc
26 Janvier 2010 à 19h, à la villa des arts de Rabat, présentation de Envie de Maroc, avec le concours du CCME.
Dans le cadre de sa collection réalisée en collaboration avec les éditions Le Fennec pour promouvoir les marocains du monde, le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) a le plaisir d'annoncer la publication de l'ouvrage de Jamal Belahrach Envie de Maroc aux éditions Le Fennec. Le livre est disponible à partir du 1er janvier 2010.
Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a dénoncé, mercredi 2 décembre, des propos "xénophobes" d'un maire UMP. Parlant de "dérapages", le ministre "dénonce" dans un communiqué "des propos inacceptables" après que, "en marge d'une réunion locale organisée dans le cadre du grand débat sur l'identité nationale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville [40 habitants, ndlr], dans la Meuse, a déclaré publiquement : 'Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que l'on paye à rien foutre.'"
Actuellement en déplacement au Kosovo, M. Besson "dénonce ces propos xénophobes qui sont intolérables et a sollicité le préfet de la Meuse afin d'envisager les suites qui devront y être données", selon le communiqué diffusé par son ministère. Dans une interview au Post.fr, André Valentin a précisé ses propos : "Faire venir des immigrés, c'est possible, mais il faut leur donner un travail, un logement décent. (...) Si on en a besoin, pourquoi pas ? Si l'immigré travaille, qu'il ne me fait pas chier avec sa religion et qu'il respecte le drapeau français, ça ne me pose pas de problème."
Eric Besson a par ailleurs exigé que le site Internet ministériel du débat sur l'identité nationale soit expurgé de "messages racistes" ayant échappé à la vigilance de ses services. "Si l'immense majorité des 40 000 contributions reçues sur le site Internet du grand débat sur l'identité nationale sont parfaitement respectueuses de nos principes républicains, un petit nombre d'entre elles présentent un caractère raciste et xénophobe", note le ministre.
Il admet entre autres qu'"une dizaine de ces contributions ont échappé aux efforts de l'équipe de modération, qui avait reçu la consigne de supprimer ces messages racistes et xénophobes tout en veillant à éviter les accusations possibles de censure". M. Besson "en a exigé le retrait immédiat et a demandé qu'un onglet permettant aux internautes de signaler les contributions litigieuses soit inséré aujourd'hui même sur le site".
Source : Le Monde
Maroc Telecom a annoncé une nouvelle baisse substantielle des prix des communications à l'international pour tous les appels fixes et mobiles à destination de l'étranger, et ce à partir du mardi 1-er décembre.
Selon un communiqué de Maroc Telecom parvenu mercredi à la MAP, cette réduction des tarifs permet "au plus grand nombre de ses clients de communiquer davantage et à moindre frais avec leurs proches résidant à l'étranger".
S'agissant des appels émis à partir d'un téléphone fixe, Maroc Telecom offre une baisse de 33 pc sur les tarifs de communication en heure creuse vers toutes les destinations, et de 14 pc sur les tarifs en heure pleine des communications vers les mobiles d'Europe du Nord et du Sud ainsi que d'Afrique du Nord.
Concernant les appels émis à partir des cartes mobiles Mobisud, Maroc Telecom réduit les tarifs d'appel vers toutes les destinations internationales en les alignant sur les nouveaux tarifs appliqués aux communications à partir du fixe.
Le forfait de 30 heures de Phony international passe de 249 dirhams TTC à 199 DH TTC par mois, soit une baisse de 20 pc, ajoute la même source.
Source : MAP
Des universitaires et responsables marocains et espagnols animent, jusqu'au vendredi à Tanger, les 3e journées de dialogue euro-marocain rentrant dans le cadre des cours d'automne de l'université de Cadiz (Espagne), sur le thème de l'Union pour la Méditerranée (UPM).
Cette rencontre, initiée en coopération avec la Fondation des Trois Cultures et l'Université Euro-méditerranéenne (EMUNI), vise, suivant une approche multidisciplinaire, un échange des idées sur la coopération transfrontalière entre les pays de l'UPM, indique la MAP.
Les participants mercredi à la première journée de ce colloque, organisé dans le cadre de l'Espace universitaire du Détroit (AUE), ont noté que depuis la création de cette union en juin 2008, le Maroc comme l'Espagne ont ressenti la nécessité de jouer un rôle de premier plan dans cette démarche pour éviter de se voir reléguer à une position d' « acteurs passifs » dans la dynamique euro-méditerranéenne de coopération multilatérale.
Outre les questions traditionnelles comme l'immigration et la sécurité, l'UPM s'est proposé d'apporter des visions nouvelles pour promouvoir la coopération dans des domaines tels le développement durable, les autoroutes maritimes et l'environnement, a-t-on affirmé, soulignant que la mise en œuvre de cette volonté nécessite le renforcement de la coopération multilatérale aussi bien au niveau étatique que décentralisé, rapporte la MAP.
Les intervenants à cette première séance, tenue en présence de l'Ambassadeur d'Espagne à Rabat, du consul général de l'Espagne à Tanger et du président de l'université Abdelmalek Essaâdi, ont également souligné le statut avancé accordé au Maroc dans ses relations avec l'UE.
Ce statut est le fruit des relations privilégiées et de longue date qu'entretient le Royaume avec l'Europe, ainsi que de l'image que le Maroc s'est forgée auprès des partenaires internationaux en tant qu'Etat de droit résolument orienté vers la démocratie et la promotion des droits de l'Homme, a-t-on estimé.
Ces journées d'études se poursuivront jeudi et vendredi avec des interventions et débats notamment autour des relations Maroc-Espagne-UE, du binôme migration/développement et de l'environnement méditerranéen.
Source : La Vie eco
La 1re rencontre du Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se tiendra du 7 au 9 décembre, au siège de la Ligue des États arabes au Caire (Égypte), afin d'examiner l'impact des flux migratoires dans ces deux régions.
Organisé par l'UNESCO et le Conseil égyptien des droits de l'Homme et placé sous le haut patronage de Suzan Mubarak, Première Dame d'Égypte, le Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se concentrera sur les migrations dans les régions arabe et africaine. En présence de son Président d'honneur, Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie et ancien Président du Sénégal et de son Vice-Président, Boutros Boutros-Ghali, Président du Conseil national des droits de l'Homme d'Égypte et ancien Secrétaire général de l'ONU, son objectif est de fournir aux gouvernements de ces deux régions des informations susceptibles de les aider à élaborer et à mettre en place des politiques plus conformes à la réalité des flux migratoires.
A cette occasion, des experts africains et arabes sur les migrations animeront deux ateliers : l'un intitulé « Politiques nationales sur les migrations - Apporter de la cohérence aux politiques d'immigration et d'émigration en respectant le droit des migrants », l'autre « Migration inter-régionale et accords régionaux sur les mouvements humains ».
La cérémonie d'ouverture réunira, notamment, la Directrice générale de l'UNESCO, le Sous-Directeur général pour les sciences sociales et humaines, le Directeur du Bureau de l'UNESCO au Caire, ainsi que des haut-représentants d'organisations internationales et régionales telles que l'Organisation internationale de la Francophonie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, l'Union africaine, le Parlement panafricain, le Parlement arabe de transition, l'Union inter-parlementaire Arabe, l'Union parlementaire africaine, la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples, l'Organisation arabe pour l'Éducation, la Culture et les Sciences ainsi que l'Organisation islamique pour l'Éducation, les Sciences et la Culture.
Des représentants des institutions nationales des droits humains, d'ONG ainsi que des parlementaires venus d'Afrique et de la région arabe participeront également à ce Forum.
De nombreuses questions, toutes particulièrement pertinentes pour l'Afrique et les États arabes, seront abordées, telles que les migrations de transit, l'intégration et la protection des migrants ; le cadre international légal et normatif des droits des migrants ; leurs droits politiques et ceux du travail ; la ratification et la mise en œuvre de la Convention internationale sur les droits des travailleurs migrants et leurs familles ; l'autorisation de résider, de s'installer, de travailler ou d'acheter des biens immobiliers ; ou encore l'état des politiques régionales pour la gestion des migrations internationales.
Il sera aussi question de la coopération pour lutter contre les migrations irrégulières, de maximiser les opportunités pour les migrants réguliers, de la transition migratoire ratée, des migrations de retour, de la migration circulaire et du refoulement des migrants.
Les participants discuteront également de l'état de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, avant de conclure ce 1er Forum par l'adoption d'une Déclaration et de recommandations.
Boutros Boutros-Ghali, dans un entretien accordé à SHSregards en septembre dernier, insistait, ainsi, sur « l'importance de démocratiser la mondialisation » et de renforcer « la solidarité Sud-Sud ».
Il s'agira ainsi, durant ce Forum, de s'interroger sur la possibilité de capitaliser sur les bénéfices engendrés et formuler de meilleures politiques ? Quel est le rôle des acteurs non-étatiques dans les processus migratoires ? Devrait-il y avoir des institutions ad hoc telles qu'un forum mondial pour coordonner les efforts de tous les acteurs impliqués ?
Source : L'Unesco
Un mémorandum d'entente a été signé le mardi à Casablanca entre l'Agence nationale des ports (ANP) et l'Autorité portuaire de la ville de Motril (APM), localité du sud d'Espagne, a-t-on appris auprès de la MAP. L'objectif est la création de lignes maritimes entre les ports marocains de Nador et d'Al Hoceima et celui de la capitale de la Costa tropical.
Les deux parties, représentées par leurs directeurs respectifs, Mohamed Jamal Benjelloun pour l'ANP et Angel Diaz Sol pour l'APM, ont convenu de trouver ensemble les moyens nécessaires pour établir des liaisons maritimes entre le nord-est du Maroc et Motril, située dans la province de Grenade. Pour se faire, un comité de suivi permanent a été mis en place pour s'occuper d'un plan d'action et pour assurer le suivi des projets.
La convention signée vise aussi la promotion des ports respectifs et l'échange d'expérience. De même, la mise en place des liaisons entre Motril et cette région marocaine renforcera les lignes déjà existantes entre l'Andalousie et le Maroc en particulier, et entre l'Espagne et le Maroc en général.
Les lignes maritimes déjà existantes entre l'Espagne et les villes de Nador et Al Hoceima sont, Almeria-Nador et Almeria-Al Hoceima. Chaque année de nombreux marocains vivant en Europe utilisent ces lignes maritimes pour rejoindre les côtes rifaines.
Selon un sondage Ifop, 41 % des personnes interrogées s'opposent à l'édification de lieux de culte musulmans contre 22 % en 2001.
Si les Suisses ne s'étaient préoccupés des minarets, la France les aurait probablement ignorés. Mais une fois le sujet lancé, l'opinion s'est enflammée. Quelque 46 % des Français interrogés par l'Ifop sont favorables à leur interdiction. Près de 40 % les acceptent et 14 % ne se prononcent pas. «Les Français sont partagés, note le responsable du sondage Jérôme Fourquet. Mais la crispation autour de l'islam n'a jamais été aussi forte.»
Ce ne sont plus seulement les minarets qui fâchent, mais bien les mosquées. Seuls 19 % des Français acceptent qu'on en construise si des fidèles les demandent. C'est la proportion la plus faible de ces vingt dernières années. Tandis que le nombre d'opposants a retrouvé le niveau des années 1980. «À l'époque, le Front national émergeait, tout comme SOS-Racisme et les grandes manifestations», rappelle Jérôme Fourquet. En 1989, 38 % des Français refusaient de voir une mosquée près de chez eux. Les décennies suivantes voient ce rejet faiblir. En 2001, y compris après les attentats du 11 Septembre, il ne restait qu'un noyau de 22 % d'opposants. Les autres ayant alors rejoint le camp des indifférents (46 %). «En 2009, avec le retour des tensions, l'opinion s'est radicalisée sur la place de l'islam en France et se prononce clairement contre sa visibilité», analyse Jérôme Fourquet. Quelque 41 % des sondés refusent maintenant la construction d'une mosquée.
«Comme si vingt ans de droit à la différence ou encore la laïcité positive prônée par Nicolas Sarkozy n'avaient été qu'un discours de surface, sans prise avec le pays», soulève l'Ifop. Le président avait même envisagé de toiletter la loi de 1905 pour permettre le financement public du culte musulman. Tandis que les services de l'État priaient les maires de s'impliquer pour sortir l'islam de lieux de culte insalubres. Or, cette «normalisation» de l'islam voulue par le gouvernement et les élites politiques se révèle brutalement à contre-courant de l'opinion. Le décalage est particulièrement marqué pour les électeurs de Nicolas Sarkozy. Ils sont 48 % à refuser l'édification de mosquées et 55 % à repousser les minarets. Et seulement 25 % (mosquées) et 33 % (minarets) parmi ceux qui ont voté Ségolène Royal ou François Bayrou.
Hormis les professions libérales, les plus jeunes et les plus âgés, tous se montrent réticents. Les ouvriers sont les plus mobilisés. 65 % contestent l'édification des mosquées, suivis par les professions intermédiaires, les artisans et les commerçants. Qu'ils vivent à la campagne ou en ville, les Français s'inquiètent. Et particulièrement dans le Nord-Est et le Sud-Est. L'Ile-de-France est moins crispée.
Sur le site du figaro.fr, près de 49 000 lecteurs ont répondu à la Question du jour de mardi « Faut-il interdire la construction de nouveaux minarets en France ? » pour plébisciter l'interdiction à 73 %. En Allemagne, Der Spiegel a obtenu dans les mêmes conditions 78 % d'opposants aux minarets. Alors même que l'immigration est mieux acceptée en France que dans les autres pays européens, selon les récents sondages, «l'islam inquiète. Il reste perçu comme une religion de conquête», décrypte-t-on à l'Ifop. «Son expansion et ses rites collectifs heurtent le fond catholique de notre société.» Le minaret, même sans muezzin, apparaît comme le symbole «trop voyant» de la présence musulmane en France. (Lire également)
Source : Le Figaro
Le Mazagan Beach Resort d'El Jadida accueille ce mercredi 2 décembre Betty_Batoul. La Belgo-Marocaine y présentera son premier roman, une note d'espoir pour ceux qui l'ont perdu, un livre pour ceux qui pensent que les rêves ne se réalisent pas.
« Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le titre de ce premier livre, dans lequel Betty/Batoul veut donner à ses lecteurs la force de croire en leurs rêves. Le livre parle de son auteur, pour qui la vie n'aura pas toujours été tendre: naissance difficile, enfance et adolescence malheureuse, femme battue. Un personnage meurtri par les multiples coups durs, mais qui va s'accrocher à la seule chose qui lui reste : ses rêves.
Née à Bruxelles d'un mariage mixte belgo-marocain, Betty (Batoul est son prénom marocain) est de retour au Maroc pour présenter son œuvre. « Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le premier d'une collection, à travers laquelle l'auteur abordera ses combats - souvent couronnés de succès - pour la quête du bonheur. Diplômée en informatique, elle termine actuellement une Licence Spéciale en Fiscalité. Elle est également diplômée du Conservatoire en art dramatique. Mère de 4 enfants, elle est passionnée de psychologie.
Source : Yabiladi
Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, était l'invité du Talk Orange-Le Figaro. Il revient sur le référendum suisse sur les minarets, et l'éventualité d'une loi anti-burqa en France.
Source : Le Figaro
La ville de Marseille abrite du 12 au 14 mars 2010 le salon SMAP EXPO, un espace de rencontre à caractère commercial et culturel, destiné aux Marocains résidant dans les régions de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Sud-Est de la France).
Le choix de Marseille pour abriter cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la décentralisation que s'est fixée le SMAP.
Des concerts animés par des musiciens marocains et des rencontres-débat traitant des préoccupations des Marocains de l'étranger, particulièrement ceux résidant en France seront aussi au programme.
Le salon est aussi l'occasion d'exposer des offres immobilières spéciales Marocains Résidant à l'étranger.
Source : MAP
Le Maroc est confronté à un manque de ressources humaines hautement qualifiées. Mais il compte parmi les rangs de sa diaspora un nombre assez important de profils qui pourraient l'aider à comble cette carence. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine résident à l'étranger (CCME) donne son point de vue sur la mise en relation (possible) entre ces compétences marocaines à l'étranger désireuses de s'exprimer au Maroc et les besoins des marchés en ressources du Royaume.
- Yabiladi : Etes-vous convaincu que les compétences des MRE sont nécessaires pour l'accompagnement du développement du Maroc ?
- Abdellah Boussouf : Il est évident de considérer que le Maroc a besoin de toutes ses ressources pour accompagner ses politiques et ses stratégies de développement. Le Royaume n'échappe pas à la problématique de la rareté des ressources face à des enjeux stratégiques. En même temps, il est conscient de la valeur quantitative et qualitative de son potentiel humain. Les différentes stratégies mobilisatrices de ce potentiel comme l'éducation, la recherche ou encore la formation professionnelle, partent du même diagnostic et se proposent de faire face à au même défi. C'est également dans cette perspective que depuis une dizaine d'années, une attention de plus en plus déterminée est accordée aux compétences marocaines résidentes à l'étranger pour contribuer directement aux chantiers ouverts ou encore servir de leviers scientifique, économique, social, dans des secteurs voire des niches nouvellement identifiées.
- La création du CCME s'inscrit-elle dans cette vision ?
- Tout à fait. Investi d'une triple mission de consultation, de veille et de prospective, le CCME est appelé à émettre des avis sur les projets relatifs au cadre règlementaire et législatif sur les orientations et les politiques publiques, ainsi que sur les évolutions prévisibles sur le plan politique, économique, social, culturel et scientifique. Les finalités du CCME sont claires avec l'amélioration des conditions de vie des marocains de l'extérieur, la consolidation de leur exercice plein et entier de la citoyenneté, le raffermissement de liens qui les unissent à leur pays et l'appel à la mise en place d'institutions efficientes.
Sur un plan purement opérationnel, en plus des instances de décision, le CCME est structuré en 6 groupes de travail : Droits des femmes et nouvelles générations, citoyenneté et participation politique, cultures, éducations et identités, administration, droits des usagers, et politiques publiques, cultes et éducation religieuse et diasporas scientifiques, techniques et économiques pour le développement solidaire.
- Le CCME a-t-il planché sur un plan d'action destiné à l'introduction de compétences au Maroc ?
- Dans son programme bi-annuel, deux axes fondamentaux ont été définis sur la question des compétences. Primo. Réfléchir aux obstacles qui pourraient empêcher ce potentiel de s'épanouir au bénéfice du développement du pays. Secundo. Soutenir l'action des associations de l'émigration impliquées dans le développement solidaire.
- Et sur le terrain des constats à ce jour ?
- Notre constat est triple. Il y a une concurrence internationale pour la captation des élites hautement qualifiées dont bénéficient principalement les pays du nord, des mutations radicales qui touchent ces compétences notamment leur féminisation et la transformation de leurs profils socioprofessionnels du à l'élévation du niveau d'éducation. De plus, il faut savoir que ces nouveaux migrants se caractérisent par une faible contribution aux flux des transferts financiers et par le coût conséquent de leur éducation et le coût d'opportunité à savoir la valeur qu'ils auraient créés s'ils étaient restés dans leur pays d'origine.
- Avez-vous mis sur pied une stratégie pour tenter de capter ces profils ?
- La stratégie défendue par le CCME s'articule autour de 5 idées principales. Reconnaître et valoriser la double appartenance de ces compétences. Une reconnaissance qui ne doit pas être contrariée au risque de compliquer leur mobilisation. Développer nécessairement la connaissance sur les diasporas et sur leur implication dans les projets et initiatives de développement en termes de réalisations et de bilans. Réfléchir et mettre en œuvre un partenariat entre acteurs publics et privés pour accompagner les initiatives des compétences scientifiques, techniques et économiques. En enfin, penser à l'environnement des acteurs et à leur accompagnement.
Source : Yabiladi
Un "Guide du Maroc pour Espagnols" a été présenté, mardi à Rabat, lors d'une cérémonie en présence de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, M. Luis Planas Puchades.
Elaboré à l'initiative de la "Casa de Espana" à Tétouan et financé par la direction générale des citoyens espagnols à l'étranger, en collaboration avec le département du travail et de l'immigration de l'ambassade d'Espagne à Rabat, ce guide a été initié pour faciliter aux espagnols résidant au Maroc une meilleure connaissance du pays, de sa réalité sociale et de ses institutions, ainsi que l'accès à toutes les instances de la représentation diplomatique espagnole au Maroc.
Ce Guide, distribué gratuitement, réunit toutes les informations nécessaires sur les formalités administratives que doivent effectuer les espagnols désirant s'installer au Maroc, ainsi que les démarches administratives dont auraient besoin les espagnols souhaitant séjourner dans le Royaume.
Conçu comme un outil d'information pratique et rapide, le guide offre également une panoplie d'informations utiles sur la vie au Maroc, notamment les services consulaires d'Espagne, les départements et les différents centres relevant de l'ambassade d'Espagne à Rabat.
Par ailleurs, ce manuel offre une présentation sur le Maroc, axée entre autres, sur la population, l'économie, les transports, le tourisme, la santé et l'immobilier. Il fournit également des informations sur l'emploi, la création d'entreprises et les différents secteurs de l'économie du pays.
Le "Guide du Maroc pour Espagnols" reflète "le niveau de maturité" qu'ont atteint les relations entre son pays et le Maroc, et qui constituent "un exemple de politique de bon voisinage et de coopération fructueuse", dans différents domaines, notamment économique et culturel, outre la proximité géographique entre les deux pays, a affirmé M. Luis Planas à la MAP.
D'après l'ambassadeur, l'élaboration de ce guide répond également au souci grandissant de quelque "900 entreprises espagnoles" installées au Maroc de mieux connaître le pays, outre l'engouement de quelque "600.000 touristes" qui ont visité cette année le Royaume.
D'autres éditions seront lancées à l'avenir, avec l'introduction d'autres informations et données concernant les activités des entreprises espagnoles établies au Maroc et les sociétés marocaines intéressées par le marché espagnol, a-t-il précisé.
Il s'agit ainsi d'un outil unique et facilement accessible, dont l'objectif principal est de garantir un meilleur séjour au Maroc, tout en contribuant à une meilleure connaissance et à une entente mutuelle entre les deux pays.
Source : MAP
Le Goncourt de la poésie 2009 a été attribué mardi à Paris à l'écrivain et poète marocain Abdellatif Laâbi pour l'ensemble de son oeuvre, a indiqué l'Académie Goncourt dans un communiqué.
Ecrivain de langue française, Abdellatif Laâbi, 67 ans, est l'auteur de nombreux recueils de poésies, de romans et de pièces de théâtre. Il est également traducteur de l'œuvre de plusieurs poètes arabes.
Dans les années 1970, son engagement politique lui a valu une condamnation à dix ans de prison au Maroc, à l'issue de laquelle il s'est installé en France. Son oeuvre poétique est marquée par le soucis de justice et de liberté.
Abdellatif Laâbi est notamment l'auteur de "L'étreinte du monde" (1993), "Mon cher double" (2007) et "Tribulations d'un rêveur attitré" (2008).
Chaque année, l'Académie attribue, outre le Prix Goncourt --la plus prestigieuse des récompenses littéraires en France--, des Goncourt de la poésie, de la nouvelle, de la biographie, et du premier roman.
Source : Le Point
2ème Semaine culturelle du Maroc à Amiens
De l'indépendance algérienne à l'accession au pouvoir de François Mitterrand, cet ouvrage revient sur une séquence historique fondamentale pour comprendre l'actualité des débats publics autour de l'immigration. Pour ce faire, il propose au lecteur d'adopter le temps d'un livre le point de vue de ces hauts fonctionnaires qui n'ont pas eu nécessairement à « croiser » des travailleurs étrangers pour prescrire un cadre législatif, refuser le financement de logements sociaux, signer des accords de circulation avec des pays d'émigration, ou même couper au montage une émission télévisée sur le racisme pouvant potentiellement « choquer », selon eux, un public français...
Cette enquête s'attache à décrire la contribution de ces « grands commis » mais aussi de ces fonctionnaires plus anonymes à des décisions qui ont marqué tout à la fois l'histoire des politiques d'immigration et l'histoire du militantisme de solidarité en faveur des travailleurs étrangers : circulaires Marcellin-Fontanet de 1972, suspension de l'immigration de 1974, regroupement familial de 1975, lois du retour (Bonnet-Stoléru) de 1977-1979...
S'inscrivant dans une perspective socio-historique, cet ouvrage entend ainsi porter au jour comment ce qui se joue dans le champ du pouvoir peut avoir des effets sur ceux qui, à l'autre extrémité de l'échiquier social, se voient assignés à l'arbitraire du droit des étrangers et à des discours potentiellement stigmatisants.
Sylvain Laurens , sociologue, est maître de conférences à l'université de Limoges. Ses recherches se situent au croisement de la socio-histoire de l'Etat, de la sociologie de l'immigration et de la sociologie des élites. Le REDIMI (Réseau d'études et de documentation sur les migrations) soutient la publication de cet ouvrage.
Source : United Nations Instraw
Fort du succès de ses précédentes éditions, le Forum Horizons Maroc a su se positionner comme un rendez dédié aux compétences marocaines de France et d'Europe. Ce Salon entend s'affirmer dans le domaine du recrutement de marocains à fort potentiel à l'international...Suite
« Le racisme, la xénophobie et la discrimination perdurent en Europe. Les minorités sont la cible de propos haineux, de violences et de discriminations systématiques, surtout sur le marché du travail », constate Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe dans son dernier Point de vue qui paraît aujourd'hui.
Il demande aux responsables politiques de prendre plus au sérieux ces tendances néfastes. « Il est nécessaire d'analyser et de traiter les causes les plus profondes de cet échec humain et politique. Notre aptitude à l'échange aura des conséquences pour l'avenir de l'Europe. »
A propos du débat sur l'identité nationale actuel en France et dans d'autres parties de l'Europe, le Commissaire souligne que « ce débat peut être utile à condition de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à privilégier une identité unique spécifiant qui elle inclut et, par extension, qui elle exclut ».
« Nous appartenons tous à plusieurs catégories qui ne se limitent pas à notre appartenance ethnique, à notre nationalité ou à nos convictions religieuses. Imposer une identité prétendument unique crée les conditions d'un affrontement sectaire » a-t-il mis en garde.
Rappelant que les relations sociales et le développement économique favorisent l'émergence d'une conception réfléchie de l'identité, le Commissaire recommande l'élaboration de politiques d'intégration fondées sur le pluralisme, la justice et l'égalité des chances.
« Le système scolaire est essentiel pour construire des ponts entre les cultures. Il faut une éducation inclusive, sans ségrégation et qui enseigne le respect de la différence » a-t-il ajouté.
Source : Conseil de l'Europe
L'ambassadeur du Maroc à Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni, a appelé la communauté marocaine établie au Canada à être une "force de proposition capable d'asseoir des partenariats bénéfiques et fructueux dans tous les domaines d'activité à même de relever les défis et enjeux" auxquels font face les membres de cette communauté.
Lors d'une rencontre, organisée, dimanche, par la section Ottawa/Gatineau du Congrès Marocain du Canada, à l'occasion de l'avènement de l'Aïd Al Adha, la diplomate a réitéré la disposition entière de l'Ambassade marocaine "à coopérer et à collaborer avec les délégués d'Ottawa/Gatineau et avec toutes les composantes de la communauté marocaine au Canada".
Elle a également appelé tous les acteurs associatifs marocains au Canada à consentir davantage d'efforts afin que le Congrès marocain au Canada et le Centre culturel marocain à Montréal soient parfaitement des espaces de "dialogue, de concertation, du rayonnement du Maroc et de consolidation des relations entre notre pays et le Canada dans divers domaines".
L'ambassadeur a, en outre, saisi cette occasion pour féliciter M. Mark Buro, pour sa réélection à la tête de la Mairie de Gatineau, saluant le "soutien qu'il ne cesse d'apporter à la communauté marocaine, en particulier, et musulmane, en général, notamment à travers sa contribution efficace à la mise en place de projets tels la fontaine marocaine à l'entrée de la maison du Citoyen de Gatineau et du premier Centre culturel et religieux dans la région de Gatineau".
De son côté, M. Mohamed Boukkouri, président de la section Ottawa/Gatineau au congrès Marocain du Canada, a notamment rappelé le processus de la mise en place du Congrès Marocain du Canada, tout en invitant toutes les composantes de la communauté marocaine établie au Canada à "adhérer pleinement aux efforts déployés pour faire réussir cette nouvelle structure communautaire". Pour sa part, le Maire de Gatineau Mark Buro a exprimé ses félicitations à la communauté marocaine et musulmane établie à Gatineau et au Canada, en général, pour la fête de l'Aid Al Adha, tout en mettant en exergue "la contribution importante et efficace de la communauté marocaine de Gatineau au développement économique de cette région grâce à sa formation de haut niveau et de ses compétences très appréciables".
Cette rencontre, tenue à la Maison du Citoyen de Gatineau (Québec), a connu la présence notamment de délégués de la section Ottawa/Gatineau du Congrès Marocain du Canada, des membres de l'Ambassade et de plusieurs membres de la communauté marocaine résidant dans la région d'Ottawa û Gatineau.
Source : MAP
Thème récurrent sur la scène politique italienne, la question migratoire est revenue, au cours des derniers jours, au devant de l'actualité par le fait d'initiatives de la Ligue du Nord (parti de droite participant au gouvernement de Silvio Berlusconi) qui place la lutte contre l'immigration au cœur de son programme.
Ainsi, ce parti a défendu durant plusieurs jours la réduction à six mois seulement de la durée pendant laquelle un travailleur immigré pouvait bénéficier de l'assurance-chômage, avant de se rétracter samedi dernier.
L'amendement proposé en ce sens par la ligue du nord avait suscité de vives critiques dans les milieux de l'opposition de gauche et au sein de l'église, omniprésente en Italie.
"Le seul fait de proposer de limiter un droit comme l'assurance-chômage, à des travailleurs qui y ont contribué, pour la seule raison qu'ils sont nés à l'étranger est aberrant", a dénoncé notamment le quotidien catholique "Avvenire".
Autre sortie ayant suscité de vives réactions, celle prise par le maire liguiste de la ville lombarde de Coccaglio (nord) relative au lancement d'une opération consistant à recenser tous les étrangers de sa commune et à dénoncer aux autorités ceux dont le permis de séjour est arrivé à échéance.
Quelque trois mille habitants de cette ville qui en compte 8000 habitants, sont d'ailleurs sortis dans la rue, samedi, pour protester contre cette opération que le maire Franco Claretti, a baptisée "Noël blanc".
Même le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a accueilli avec réserve cette opération. "Ce n'était pas la peine de l'appeler +Noël blanc+. Parfois la forme fait aussi partie du contenu", a-t-il notamment commenté.
Les élus de la Ligue sont coutumiers des initiatives visant les immigrés. Fin 2007, à Padoue, une ancienne vice-ministre avait fait scandale en promenant un porc sur le terrain d'une future mosquée. A Milan, un conseiller municipal a proposé l'instauration dans le métro de wagons réservés aux Milanais.
La Ligue du Nord, à laquelle appartient le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni, avait accueilli avec grande satisfaction l'adoption, l'été dernier, d'un texte durcissant la législation anti-immigration. Le texte considère la clandestinité comme un délit passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 10 mille euros et d'une expulsion immédiate.
La ligue se fait l'adversaire, à présent, de propositions du président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, en faveur d'un assouplissement des conditions d'obtention de la nationalité italienne et du droit de vote aux élections locales pour les immigrés légalement installés depuis cinq ans en Italie.
M. Fini, qui a fondé le parti du Peuple de la liberté (PPL) avec M. Berlusconi, estime, pour sa part, que "le grand défi de l'intégration doit être remporté à travers un programme d'extension de la citoyenneté sociale et politique"
Source : Le Matin/MAP
Malte hébergera le siège du bureau européen d'appui chargé d'aider les pays du sud de l'UE dans le traitement des demandes d'asile des migrants débarqués sur leur territoire, a annoncé lundi le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux.
La décision a été prise "à l'unanimité" lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Bruxelles, a précisé le ministre suédois de l'immigration Tobias Billström, qui présidait la réunion.
"Le bureau d'appui va pouvoir commencer à travailler très vite, dès le printemps prochain", a estimé le commissaire européen en charge des questions de sécurité.
"Il devra se porter au secours des pays les plus sollicités et dont les administrations ne sont pas en mesure de traiter correctement les demandes d'asile", a-t-il précisé.
"Il aura également pour mission de former des experts et de récolter des données sur les pays d'où viennent les demandeurs d'asile", a ajouté le commissaire.
"Nous devons aider les personnes qui sont aux contrôles des frontières et qui doivent traiter les demandes d'asile à prendre des décisions. Ils doivent tous pouvoir travailler de la même façon", a insisté M. Billström.
"Il va maintenant falloir accélérer les travaux pour la mise en place d'un régime d'asile européen commun en 2012", a affirmé la présidence suédoise.
"Les jours de la loterie de l'asile doivent être comptés", a-t-il insisté, en soulignant les disparités dans le traitement des demandes d'asile entre les Etats membres.
"Il faut plus de solidarité entre les Etats et nous devons rapprocher des pratiques aujourd'hui trop disparates", a renchéri M. barrot.
Mais la partie n'est pas jouée, a reconnu le commissaire. "Il y a une appréhension dans de nombreux Etats vis-à-vis de l'Europe de l'asile", a-t-il expliqué.
L'Autriche et le Royaume Uni sont particulièrement réservés à l'idée de devoir se montrer plus solidaires vis-à-vis des pays de l'UE les plus exposés à la pression migratoire, comme Malte.
Plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée pour demander l'asile en Europe en 2008, dont plus de la moitié sont arrivées en Italie et à Malte, selon des données publiées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Les pays de l'UE ont approuvé sous présidence française un Pacte sur l'immigration et l'asile dont l'objectif affiché est "l'organisation de l'immigration légale, la lutte contre l'immigration irrégulière, le renforcement de l'efficacité des contrôles aux frontières, l'édification d'une Europe de l'asile et la création d'un partenariat avec les pays d'origine et de transit des migrants".
Il favorise l'immigration choisie et facilite le renvoi des immigrants indésirables. Ce qui a valu à l'Europe de vives critiques à l'étranger, en Amérique du Sud ou en Afrique.
Source ; AFP
Préférant agiter d'autres spectres, ceux qui s'intéressent aux musulmans de France sont peu nombreux à s'être penchés sur leur mort, comme si les migrants de confession musulmane pouvaient "vivre" dans ce pays mais ne devaient pas y mourir. L'objet social de la "mort musulmane" deviendrait un sujet "chaud", car on assiste d'année en année à l'augmentation du nombre des personnes âgées immigrées.
En effet, de plus en plus de musulmans sont inhumés en France. Ainsi, ils ont choisi le lieu où ils sont plutôt que celui d'où ils viennent, ce qui n'est pas une "petite affaire" quand on a été partagé entre ici et là-bas. Cette tendance illustre une évolution des mentalités, même si elle ne s'est pas encore substituée à la tendance lourde, à celle qui consiste à envoyer les dépouilles mortelles dans le pays d'origine.
La rareté des carrés musulmans n'explique pas à elle seule ce "retour post-mortum""mythe de retour", l'augmentation des inhumations en terre d'accueil révèle aussi que les musulmans se sentent de moins en moins étrangers en France. Mais encore faudrait-il que toutes les communes de France ne les considèrent pas comme tels. Lorsqu'un musulman exprime le souhait d'être enterré dans la ville où il a habité, son vœu ne peut être exaucé que si le cimetière municipal dispose d'un carré confessionnel, sauf à faire fi des rituels de sa religion qui impliquent le regroupement des sépultures islamiques et leur orientation en direction de La Mecque. Cet aménagement est loin d'être disponible dans toutes les villes. vers la terre des ancêtres. Souvent ce dernier voyage vient suppléer à ce retour fantasmé, toujours évoqué mais rarement réalisé du vivant de l'immigré. La disparition progressive de ce
Les élus se réfugient derrière l'alibi de la laïcité ou un manque d'espace pour justifier l'absence de tels aménagements, pourtant encouragés par trois directives ministérielles datant de 1975, 1991 et 2008 ainsi que par le rapport de la commission Stasi sur la laïcité en fin d'année 2003. Une telle attitude entraîne chez les musulmans de France, qui se retrouvent dans l'impossibilité de concilier leurs convictions religieuses et leur sentiment d'appartenance à la France, un profond sentiment de rejet. "Mêmes morts, ils ne veulent pas de nous", entend-on déplorer. Mais tous les maires ne refusent pas aux habitants de leur commune le droit d'enterrer leurs proches dans le respect de leurs croyances.
A Paris, de tels carrés confessionnels ne semblent pas poser de problèmes. Le cimetière de Thiais (Val-de-Marne) compte de vastes divisions réservées aux musulmans. Les premières divisions islamiques accueillent plutôt les immigrés de la première génération, et évoquent de par leur sobriété les cimetières du Maghreb. Dans les divisions les plus récentes, c'est d'abord le jeune âge de nombreux défunts qui nous surprend et montre que la vie des musulmans de France est plus fragile que les autres. Ce qui frappe ensuite, c'est la présence sur les sépultures de fleurs et d'autres ornements funéraires guère de mise dans les cimetières musulmans, où l'austérité est de rigueur. Les tombes sont surchargées d'épitaphes, de napperons, de peluches et de bibelots "islamisants" (une Kaaba, un Coran ouvert...),. Cette combinaison de traditions et de coutumes d'ici et de là-bas est critiquée par les musulmans orthodoxes ; manifestation surprenante, spontanée, d'une certaine intégration par la terre.
Nous proposons un indice pour mesurer l'intégration des musulmans en France : le lieu d'inhumation, ce choix en dit long tant sur le sentiment d'appartenance de cette communauté à ce pays que sur la volonté de celui-ci de l'accepter. "J'ai réservé une tombe à Thiais... J'ai décidé de me reposer ici, en France, ceci pour donner des racines à mes enfants et mes petits-enfants... et comme ça ils aimeront cette terre", me disait un chibani (vieux) Kabyle. C'est un peu le droit du sol qui s'est inversé.
La création de carrés musulmans dans les cimetières communaux est devenue un enjeu de l'intégration des musulmans en France. Elle est revendiquée par la génération de ceux qui y sont nés. L'inscription territoriale des populations musulmanes passe par les carrés musulmans. Le cimetière est garant du "comme quoi on est là, ici" . Ici, on peut parler d'une "intégration par la mort", qui sanctionnerait une "intégration réelle, achevée", avec des "racines". Dans des villages français, on s'inscrit dans trois lieux et peut être quatre avec l'école républicaine : à la mairie (naissance, mariage, décès), à l'église ou à la mosquée, ou autre lieu, parce que c'est le lieu qui symbolise les rites de passage, et au cimetière. L'histoire d'une famille, d'un individu, passe par ces quatre lieux. Pour le moment, les musulmans ne s'inscrivent pas dans le lieu du cimetière. Ils s'inscrivent par le cultuel (la mosquée), à la mairie (par l'officiel ou l'administratif, le droit de vote aux élections), mais pas (encore ?) par le cimetière.
La présence en France d'une population musulmane stable toujours plus importante pose de façon cruciale la question de cimetières qui seraient réservés aux musulmans : nombre de musulmans tiennent en effet à être enterrés dans des carrés séparés, avec concessions perpétuelles et orientation du corps vers La Mecque. Excepté les deux cimetières musulmans de l'île de la Réunion et celui de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le reste des cimetières musulmans sont des carrés confessionnels au sein des cimetières communaux. Ce ne sont pas des cimetières spécifiques dans des cimetières publics mais des lopins de terrain réservés aux inhumations des populations musulmanes, juives, bouddhistes...
Le nombre de carrée musulmans en France ne dépasse pas aujourd'hui les 70, le plus important est celui de Thiais. L'Ile-de-France regroupe le nombre le plus important (23 carrés). La deuxième région de France où il y a une forte communauté musulmane. Dans ce cimetière, on observe la capacité de la loi 1905 à s'adapter à l'évolution de la société. La seule différence qui caractérise le carré musulman par rapport au reste du cimetière, c'est l'orientation des tombes vers La Mecque. Cependant, nous retrouvons les mêmes expressions et la même architecture que dans le reste du cimetière, les tombes musulmanes n'échappent pas à l'évolution architecturale qui touche les autres cultes.
Pourquoi, dès lors, les analyses portant sur les processus migratoires des migrants dissimulent-elles cet aspect ? Le fait que la mort soit un impensé pour tous, et pour des raisons qui coïncident dans une représentation collective de la migration, explique sans doute ce silence volontaire. La mort immigrée est impensée et impensable, car elle interpelle la société d'accueil qui s'accommode d'une représentation sociale du migrant temporaire. Du coup, un travail sur le migrant malade, accidenté, vieux ou mort ne saurait se poser. Car l'immigré est ici pour travailler.
Si le carré confessionnel devenait obligatoire, ce serait une rupture avec le principe constitutionnel de la laïcité. La règle actuellement en vigueur n'autorise aucune association à acquérir un terrain pour créer un cimetière privé, malgré les demandes déposées par les associations de musulmans. Face à cette situation, les élus locaux se retrouvent dans une" insécurité judiciaire". Un nombre important d'entre eux ne se satisfont pas du recours à ces trois circulaires. En ce sens, la commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics dirigée par Jean-Pierre Machelon préconise de développer des cimetières privés. Il est souhaitable que l'Etat prenne parti sur cet autre aspect de l'intégration des populations musulmanes de France... l'intégration par la mort... sous terre.
Atmane Aggoun est sociologue et chercheur associé au CNRS. Dernier ouvrage paru : " Enquêter auprès des migrants. Le chercheur et son terrain", L'Harmattan, 2009.
Source: Le Monde
Frontalement, les Suisses ont répondu, dimanche 29 novembre, à des questions qui taraudent, à des degrés divers, l'ensemble des pays européens. L'islam est-il compatible avec les sociétés européennes ? Peut-il devenir un élément des identités nationales qui ont forgé le continent ?
En approuvant l'interdiction de construire des minarets, les Suisses ont répondu "non" et il n'est pas certain que d'autres, à leur place, auraient voté différemment. Car même si c'est "l'islamisme" qu'ils prétendent combattre, c'est en réalité la présence même de l'islam sur des terres chrétiennes que les groupes politiques les plus actifs mettent en question.
Bas du formulaire
Le parti flamand d'extrême droite, en Belgique, et le Parti pour la liberté, aux Pays-Bas, ne s'y sont pas trompés : dès dimanche, leurs responsables ont annoncé leur intention de déposer des propositions visant à interdire la construction de minarets. Il s'agit, pour le député flamand Filip Dewinter, de donner aux musulmans un "signal qu'ils doivent s'adapter à notre manière de vivre et non l'inverse".
En France, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, ne dit pas autre chose. Se félicitant du vote suisse, elle a demandé aux "élites de cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens, qui rejettent les signes ostentatoires des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation".
"Signes ostentatoires" : le mot est lâché. Car si l'image de l'islam, dégradée par la violence de l'actualité internationale depuis une décennie, explique en partie les soupçons d'extrémisme accolés aux musulmans à travers le monde, elle ne suffit pas à justifier le rejet de l'islam en Europe. C'est indéniablement la visibilité des musulmans, qui, dans les sociétés européennes, pose problème.
PRATIQUES RELIGIEUSES OSTENSIBLES
Religion aux rituels ancrés dans la vie quotidienne, en termes d'alimentation, de prière ou de tenue vestimentaire, avec le voile pour les femmes, l'islam s'est installé dans des pays marqués par une forte sécularisation et une inexorable déchristianisation. Ces pratiques religieuses ostensibles heurtent d'autant plus qu'elles émergent dans un contexte où la place de la religion jusque-là dominante, le christianisme, n'a jamais été aussi faible.
En outre, l'immense majorité des fidèles musulmans, soucieuse d'adaptation et d'intégration aux sociétés ambiantes, est régulièrement desservie par des groupes intransigeants et revendicatifs, dont certaines demandes (port du voile intégral, refus de la mixité...) semblent exorbitantes aux sociétés qui les accueillent.
Il faut bien reconnaître que, face à ces phénomènes, la communauté musulmane, souvent encore peu organisée, paraît incapable de réguler ces comportements. Les tenants d'un islam européo-compatible ne demandent pourtant qu'à être confortés dans leurs efforts d'intégration par la construction de lieux de culte dignes et la reconnaissance de besoins cultuels et culturels (carrés musulmans dans les cimetières, fêtes religieuses...).
Or, ce ne sont pas les stigmatisations empreintes de populisme, telles que le vote anti-minarets en Suisse ou l'offensive politique anti-burqa en France, qui aideront les "modérés" à faire sereinement accepter l'islam pour ce qu'il est désormais : la deuxième religion d'Europe.
L'exclusion et la discrimination sont, en revanche, les meilleurs terreaux pour un radicalisme, un repli communautaire et une ghettoïsation, potentiellement beaucoup plus explosifs.
Source: Le Monde
L'onde de choc du "non" suisse aux minarets s'est propagée lundi en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".
La mosquée Mahmud, à Zurich, la plus ancienne mosquée de Suisse. L'onde de choc du "non" suisse aux minarets se propage en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".(Reuters/Arnd Wiegmann)
Interrogés par référendum, les citoyens suisses ont approuvé à une nette majorité dimanche l'interdiction de construire dans la Confédération de nouveaux minarets ornant les mosquées, prenant de court le monde politique et le gouvernement.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré "un peu scandalisé" par cette "expression d'intolérance".
"Si on ne peut pas construire de minarets cela veut dire qu'on opprime une religion", a-t-il dit sur RTL.
L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard a de son côté jugé que la peur était "mauvaise conseillère".
"C'est quand même un affichage de méfiance. C'est un vote de violence", a-t-il regretté sur Radio Classique.
Mais des responsables politiques français ont estimé que la France pourrait ou devrait prendre exemple sur la Suisse.
Pour le Front national, ce vote est un signal envoyé aux "élites", qui doivent "cesser de nier les aspirations et les craintes de peuples européens (face) à des signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation".
Plusieurs responsables de l'UMP ont fait des commentaires qui ont été vivement critiqués à gauche.
Dimanche soir, le secrétaire général du parti majoritaire, Xavier Bertrand, a jugé qu'on n'avait pas "forcément besoin" des minarets en France.
"AMALGAMES"
Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a abondé dans son sens lundi sur France Info. Si les salles de prière sont "évidemment tout à fait indispensables", il n'en va pas de même pour les minarets, a-t-il dit.
"Il faut pouvoir assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit et sans que cela transgresse le principe de laïcité", a-t-il estimé, faisant le distinguo entre les minarets et les clochers des églises catholiques qui sont "un héritage historique".
Jean-François Copé a refusé de commenter ces déclarations, joignant sa voix à celles de la gauche.
"Ce vote n'aide pas car il va encourager toutes les formes d'amalgames", a dit le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale sur France Info.
Au Parti socialiste, Pierre Moscovici a jugé sur LCI "électoralistes" les propos de Xavier Bertrand qui, selon lui, reviennent à dire "qu'au fond les Suisses montrent la voie".
Pour Benoît Hamon, en Suisse comme en France, "la stratégie du bouc émissaire porte".
"Les populations européennes sont sensibles à ces thématiques, dès lors que les gouvernements n'apportent pas d'autre réponse au plan économique et social", a dit le porte-parole du PS lors d'un point de presse.
Les Verts dénoncent l'avancée des idées "xénophobes et islamophobes" en Europe.
"Tous les prétextes sont bons: débat sur la burqa, mariage gris, minarets, amalgame entre la sécurité et l'immigration, identité nationale pour faire peur et nourrir un sentiment de rejet contre certains immigrés ou européens issus de l'immigration venant de pays musulmans", accuse le parti écologiste dans un communiqué.
Comme les Verts, le député socialiste européen Vincent Peillon et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, font le lien entre le vote suisse et le débat lancé par Nicolas Sarkozy et la droite sur l'identité nationale en France.
En Europe, "nous sommes dans un temps où, par défaut de vigilance, par confusion, par électoralisme, on commence à jouer avec des questions fondamentales", a estimé Vincent Peillon sur i>Télé. "Cessons de jouer avec des concepts, avec des émotions mauvaises et dangereuses. N'animons pas la campagne des (élections) régionales (de mars prochain) avec des sujets qui n'ont rien à voir, comme l'identité nationale", a-t-il dit.
Bernard Thibault, de son côté, a déploré qu'en période de crise "certains trouvent avantage à mettre en exergue des coupables tout désignés". "Chacun a son immigré dans son pays en Europe", a-t-il dit.
Source: L'Express.fr
"Coup de massue", "consternation et désespoir": le refus des minarets "sonne la Suisse" et la presse du pays s'inquiète lundi d"un "vote lourd de "conséquences", au lendemain de l'interdiction de la construction des minarets votée par 57,5% des votants, "inspirés par la peur".
"Les Suisses ont voté avec leurs tripes (...) inspiré(s) par la peur, les fantasmes et l'ignorance", déplore le quotidien genevois Le Temps qui s'inquiète d'un "dégât d'image spectaculaire pour la Suisse" dans le monde.
"Exportations, tourisme, industrie du luxe, finance, les secteurs qui craignent d'avoir perdu de leur aura si précieuse ne sont pas les moindres de nos pourvoyeurs de richesses", relève le quotidien 24 Heures (Lausanne) pour lequel, si "la Suisse a un problème d'image, l'islam aussi".
Pour La Liberté (Fribourg), les "craintes liées à l'islamisation du pays et à un brassage de populations qui va trop vite", ont pesé lourd dans le scrutin.
Le Journal du Jura" déplore un "autogoal de la peur" en dénonçant l'amalgame entretenu par la campage de la droite populiste entre la population musulmane de Suisse et le "fondamentalisme religieux agitant le monde".
"Vengeance, boycott, rétorsion... Cet affront à l'islam pourrait coûter cher. Certains, polytraumatisés de la crise, ont glissé dans l'urne un vote de protestation et de méfiance plus que de haine et de défiance. Il en est ressorti une bombe", s'alarme La Tribune de Genève.
"Au moment où tant d'autres défis sont à relever, de la crise économique au conflit avec la Libye en passant par la disparition du secret bancaire, espérons que (le) prix ne sera pas exorbitant", commente La Liberté.
Le quotidien zurichois Tagesanzeiger relève quant à lui que ce vote a profondément divisé le pays, entre une partie "moderne et internationaliste" et une autre plus "traditionnelle et nationaliste". Le vote "va renforcer l'isolement international de la Suisse même auprès des pays occidentaux", prédit le journal.
"Les suites immédiates de la votation sont limitées. Les minarets existants ne sont pas menacés (et) de nouveaux n'étaient pas attendus en masse", tempère la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) qui déplore cependant que "le climat (se soit) nettement refroidi pour les musulmans".
Source : AFP
Le référendum suisse interdisant les minarets est un "vote de la peur", écrit lundi la presse belge, qui estime également que si une telle consultation avait lieu en Belgique le résultat serait probablement identique.
"Le minaret fait peur (...) Il y a gros à parier que si la votation existait en Belgique, une majorité de citoyens se prononceraient contre, eux aussi. Fascistes notoires et néo-populistes se faisant fort d'attiser les passions les plus basses", affirme le journal francophone Le Soir.
"La consultation populaire peut être utile et, parfois, oxygénante pour la démocratie. En particulier lorsqu'elle traite des questions de société. Dans le cas (des minarets) c'est tout l'inverse", ajoute le quotidien.
"Elle fait d'un sujet marginal (le nombre de lieux de culte avec minaret est ultra-minoritaire) un symbole de tous les excès et de toutes les peurs comme dans le cas du débat autour du foulard islamique", poursuit Le Soir.
"Prendre pour cible des tours verticales en s'attaquant, en réalité, aux fidèles qui sont en bas, c'est hypocrite et fallacieux. Et, par les temps qui courent, un jeu dangereux", conclut l'éditorialiste du journal.
"La Suisse se met l'islam à dos", écrit La Libre Belgique, qui se demande si la Suisse est "devenue la nouvelle patrie du surréalisme". Le quotidien n'hésite pas à faire un parallèle entre le référendum suisse et le débat sur l'identité nationale en France.
Avec une pointe d'ironie, la Libre Belgique souligne que, à l'occasion d'un autre référendum, les Suisses ont refusé, par plus de 68% des voix, d'interdire l'exportation d'armes et de matériel de guerre.
Côté néerlandophone, De Standaard souligne pour sa part que "le débat a également lieu en Flandre", où le Vlaams Belang (extrême droite) veut faire "interdire la construction de nouvelles mosquées".
L'homme fort du Vlaams Belang, Filip Dewinter, a estimé que le "bon sens l'avait emporté sur le politiquement correct" et comparé le résultat du référendum en Suisse au "combat de Guillaume Tell contre la domination des Habsbourg".
Source : AFP
Plusieurs hommes politiques italiens, dont un ministre et un président de région, ont réagi favorablement dimanche au résultat du référendum interdisant la construction de minarets en Suisse, qualifié de "leçon de démocratie".
"La Suisse nous envoie un signal clair : oui aux clochers, non aux minarets", a déclaré le ministre de la Simplification administrative Roberto Calderoli (Ligue du Nord, parti populiste anti-immigrés) à l'agence de presse italienne Ansa.
"Ce qui semble ressortir du choix du peuple suisse est d'une part le respect de la liberté de religion, de l'autre la nécessité de mettre un frein aux aspects politiques et de propagande liés à l'islam", a-t-il estimé. Cela "devrait nous faire réfléchir", a-t-il conclu.
De son côté, Riccardo De Corato, député du Peuple de la liberté (droite, parti de Silvio Berlusconi) et maire-adjoint de Milan, a estimé que "la très démocratique Suisse a donné aujourd'hui une leçon à l'Italie, en particulier aux militants de gauche qui, si une initiative de ce genre avait eu lieu en Italie, auraient monté des barricades et crié au scandale".
L'eurodéputé de la Ligue du Nord Matteo Salvini a également évoqué "une grande leçon de démocratie de la part de la Suisse". "Malheureusement en Italie on ne consulte pas le peuple pour savoir ce qu'il pense des mosquées et des centres islamiques", a-t-il dit à l'Ansa.
"Je suis satisfait du +non+ contre les minarets en Suisse", a également affirmé le président de la région Veneto (Vénétie, nord)", Giancarlo Galan. Moi aussi "j'aurais voté cent fois +non+", a-t-il précisé.
Les Suisses ont décidé dimanche par référendum à une très large majorité (57,5% des votants) d'interdire la construction de minarets.
Source : La Croix/AFP
Après des années de controverse et de difficultés, l'édification de la Grande mosquée de Strasbourg a fait un pas en avant avec la pose de sa coupole, vendredi, jour de la fête de l'Aïd el-Kébir.
Vers 11h00, une grue de 500 tonnes a soulevé du sol les 29 tonnes de métal et d'acier de la structure d'un diamètre de 17 m pour une hauteur de plus de 10 m. Elle été délicatement posée sur la vaste salle de prière qui accueillera d'ici l'automne prochain au moins 2.000 fidèles.
Plusieurs centaines de musulmans réunis sur le chantier de la mosquée ont récité "la prière sur le prophète" alors que le soleil perçait la grisaille lors de ce moment qualifié de "hautement symbolique" par Saïd Aalla, le président d'origine marocaine de la Grande mosquée (GMS).
"Cette coupole est un signe très fort pour la communauté musulmane car elle identifie bien l'édifice et va donner une visibilité de l'islam dans la ville" a-t-il commenté.
"Aujourd'hui, on a simplement un lieu de prière sans minaret mais si la communauté le souhaite, elle aura son minaret", s'est engagé l'actuel sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, provoquant des applaudissements nourris de l'assistance.
L'armature de la coupole recevra en décembre sa couverture de cuivre.
La salle de prière "sera ouverte à l'ensemble des fidèles, quelles que soient leur origine, race ou ethnie", a-t-il précisé.
Au sein du millier de personnes massées devant l'édifice religieux se trouvaient de nombreux Français originaires du Maroc, d'Algérie et de Turquie.
De forme octogonale avec huit grands piliers, la GMS a été dessinée par l'architecte italien Paolo Portoghesi qui a déjà signé la Grande Mosquée de Rome.
Sa construction, un projet datant de près de 20 ans, a rencontré de nombreuses difficultés politiques et économiques.
Roland Ries a rappelé que la délibération avait été adoptée en 1998, "après un vif débat et une évacuation de salle" et dans un climat de très fortes controverses nationales, lors de son premier mandat de maire. Le leader d'extrême-droite Bruno Mégret était dans les tribunes du conseil municipal.
"J'ai alors eu la chance de bénéficier du soutien fort de toutes les religions concordataires", a-t-il dit, saluant la présence de l'archevêque de Strasbourg, du Grand rabbin René Guttman et des représentants des communautés protestantes en Alsace.
Le projet avait été amputé de sa bibliothèque et de son minaret par l'équipe municipale de droite (Fabienne Keller/Robert Grossmann/UMP) qui avait succédé en 2001 à Roland Ries.
Interrompu pendant plus d'un an après un contentieux avec le constructeur allemand KKF, le chantier a repris en mai avec la société Demathieu et Bard.
Son coût est de 8,7 millions d'euros. Sur les 5 millions déjà investis, "un petit tiers" vient des subventions publiques et 1 million a été versé par le Maroc qui va faire un effort supplémentaire, selon Saïd Aalla. "Des promesses d'Arabie saoudite et du Koweït doivent se concrétiser bientôt, a-t-il dit.
"Le reste provient de dons de la communauté", principalement des quelque 40.000 fidèles strasbourgeois "mais aussi de France et d'Europe", précise le président de la GMS.
En Alsace où vivent quelque 120.000 musulmans selon des statistiques non officielles, la première pierre d'une mosquée a été récemment posée à Mulhouse.
Source : AFP
La 2ème rencontre de la littérature hispano-marocaine tenue récemment à Algésiras (sud de l'Espagne), a rendu un hommage à la femme à travers un programme riche et diversifié.
Cette rencontre, visant le renforcement des liens entre les peuples marocain et espagnol par le biais de la culture, a présenté pour la première fois trois concerts dédiés aux femmes, outre des soirées poétiques.
Organisée par la Fondation Deux Rives, en collaboration avec les autorités locales de la ville de Cadix, cette rencontre littéraire et artistique se veut un rendez-vous annuel d'union et de rapprochement à travers l'art et la créativité artistique et culturelle.
Le coup d'envoi de cette manifestation a été donnée mardi soir par la soprano marocaine Samira Kadiri qui a gratifié le public d'un concert "Andalusiat, d'une rive à l'autre" mettant en lumière les mélodies merveilleuses qui parlent d'une époque où les musulmans, les juifs et les chrétiens vivaient ensembles à Al Andalous.
Ce mélange (chants andalous, romances, séfarades, cantigas) puise ses origines dans la civilisation méditerranéenne, du temps où la musique était le langage du coeur et de l'esprit. Ce récital est une synthèse de différentes traditions andalouses qui ont irradié tout le bassin méditerranéen.
Samira Kadiri occupe une place à part dans le monde de la musique lyrique, tant par ses qualités artistiques que par ses engagements profonds en faveur du partage de la musique comme langage universel.
Lauréate de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle de Rabat, formation lyrique et théâtrale, elle est présidente de l'association Echanges Culturels en Méditerranée (ECUME Maroc), et directrice du Festival International Voix de Femmes à Tétouan (Maroc).
La soprano marocaine est la première femme arabe, élue "Femme créatrice 2007" par le Lobby Européen des Femmes. En décembre 2008, elle a remporté le " Prix Al Farabi pour la musique antique", distinction du Comité national de la musique du Maroc relevant du Conseil international de la musique de l'UNESCO.
La cérémonie de clôture de cette manifestation culturelle a été marquée par des récitals de poèmes de la marocaine Fatima Bennis et l'espagnole Rosa Diaz, ainsi que par un concert de la chanteuse soudanaise Rasha, dont le répertoire musical est influencé par la musique traditionnelle soudanaise et mâtinée de rythmes latino-américains.
Source : MAP
Pour les marocains résidant au pays de l'Oncle Sam, la célébration de l'Aïd Al Adha prend un sens particulier dans la mesure où c'est un événement où s'entremêlent retour aux racines et nostalgie du pays.
Cette fête, célébrée vendredi aux Etats-Unis, est non seulement une occasion pour la communauté marocaine de se réunir mais c'est aussi un moment où des millions de musulmans de différentes nations partagent un moment de piété et se reconnaissent sous le même rituel sacré.
"Aïd Al Adha est un événement unique car nous pouvons renouer avec nos racines, faire revivre les us et coutumes léguées par nos aïeux et transmettre nos valeurs à nos jeunes", indique Mohamed Zouin, un marocain établi depuis 16 ans à Gaithersburg au Maryland.
Pour ce père de famille, qui a fait le déplacement de Gaithersburg vers Rocky Ridge, au nord-ouest de Baltimore, pour y sacrifier le mouton de l'Aid aux cotés de plusieurs membres de la petite communauté marocaine du Maryland, cette fête est "une opportunité pour promouvoir les valeurs de partage et de communion entre les musulmans des différentes nations et surtout préserver l'identité marocaine même loin du pays".
+NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS+
Même son de cloche chez son épouse Ghalia qui affirme que malgré l'éloignement de la famille et des amis restés au Maroc, l'incroyable esprit de solidarité qui prévaut au sein de la communauté musulmane du Maryland, en général, et marocaine, en particulier, confère à cette fête une convivialité sans pareille.
"L'Aïd est un moment d'effervescence intense", poursuit Ghalia, pour qui cette fête rime avec le rapprochement des communautés musulmanes pour s'acquitter d'un devoir religieux.
A défaut de pouvoir rejoindre leurs familles pour l'Aïd, les Marocains installés en Amérique trouvent le réconfort en multipliant les visites aux amis et les coups de fils aux parents proches.
"Le regroupement est le seul moyen de remplacer la nostalgie de notre pays", affirme Jawad, en se remémorant avec tendresse les préparatifs de l'"Aïd El Kébir" et le crépitement du charbon lors de la cuisson des fameuses brochettes de foie et de crépine de mouton.
Pour ce marocain de Caroline du nord, rien ne vaut le bêlement des moutons qui raisonne à la veille de l'Aïd ou encore l'humeur bon enfant accompagnant cette fête, qui commémore la volonté du Prophète Sidna Ibrahim d'obéir à Allah et de sacrifier son fils Sidna Ismaïl.
+LE MOUTON HEROS DE LA FETE+
A l'instar de leurs concitoyens au Maroc, les musulmans d'Amérique se font un point d'honneur à célébrer Aïd Al Adha avec l'apparat et la gastronomie qui s'imposent.
"Pendant cette journée, voisins, amis et famille préparent un programme spécifique et chacun s'occupe d'une tâche", précisent Najib et Hakim, deux marocains chargés de l'abattage des moutons dans une petite ferme de Rocky Ridge en prévision d'une fête communautaire regroupant musulmans de différentes origines.
Ces deux jeunes, établis depuis près de 5 et 13 ans au Maryland, affirment que de plus en plus de musulmans accomplissent le rituel du sacrifice du mouton aux Etats-Unis en raison d'un plus fort sentiment d'appartenance communautaire et grâce aux facilités accordées aux musulmans en cette occasion.
Un constat partagé par Sultan Khan, recteur de la communauté musulmane de Frederick, une petite bourgade américaine proche de Rocky Ridge, qui compte près de 400 familles musulmanes d'origine, bangladeshie, marocaine, égyptienne et indienne.
"Les autorités fédérales et locales nous offrent toute l'aide dont nous avons besoin", a-t-il dit à l'issue de la prière de l'Aïd qui s'est déroulée dans une salle de réception de la ville.
Outre les facilités accordées par les autorités locales aux musulmans lors des fêtes religieuses -la mise à disposition de locaux pour la prière et le sacrifice des moutons- de plus en plus de fermiers américains se joignent à cet effort en offrant des services spécifiquement destinés aux musulmans.
La ferme "Groff's Content" à Rocky Ridge constitue un exemple intéressant de cette entraide inter-religieuse. Son propriétaire Bob Bolton, qui travaille au Bureau de la gestion du territoire (Bureau of Land Management) à Washington, se charge depuis 2003 de l'élevage de moutons -nourris exclusivement au foin organique- destinés au sacrifice de Aid Al Adha.
"Je suis heureux de pouvoir offrir à mes clients musulmans des bêtes de qualité et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent s'acquitter du rituel du sacrifice", se réjouit ce natif de l'Oregon.
Source : MAP
D'ici 2050, des dizaines de millions de personnes seront contraintes de quitter leurs terres rendues inhabitables par l'évolution du climat. Mais leur sort reste ignoré des négociations internationales.
Ces déplacements massifs de population seront motivés par la hausse du niveau des océans, des sécheresses persistantes, des inondations récurrentes, l'insécurité alimentaire, les pénuries d'eau ou l'usure des sols.
"Aujourd'hui, la notion de réfugié s'applique aux personnes persécutées ou victimes de violence, il n'y a aucune obligation d'accueillir ceux qui fuient la pauvreté. Qui, à l'avenir, va accueillir toute cette misère?", interroge Jean-François Durieux, responsable du changement climatique au HCR, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, à la veille de la conférence climat de Copenhague.
"Le déplacement des populations, c'est l'enfant oublié: on n'en parle pas dans les négociations internationales alors qu'il s'agit d'une problématique prioritaire", regrette-t-il.
Le HCR dénombre actuellement 26 M de déplacés et 12 M de réfugiés dans le monde. Pour les migrants environnementaux, les estimations vont de 50 M au milliard de déplacés d'ici 2050, selon le Fonds de l'ONU pour la population (FNUAP).
Mais l'estimation la plus fréquente tourne autour de 200 M, le plus souvent poussés au départ par "une dégradation insidieuse de l'environnement" - qui rendra le retour impossible.
Ces migrations massives toucheront prioritairement les zones côtières en développement, les grands deltas, les petites îles et l'Afrique subsaharienne. "On évoque maintenant une hausse de 2 mètres du niveau des océans en 2100", note Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo France, alors que 60% des 39 plus grandes métropoles se concentrent sur les côtes.
Dès lors, faut-il attendre que se produise l'inévitable ou anticiper les fuites désespérées? "Faciliter les politiques migratoires, au plan national et international et assurer un transfert de ressources vers les pays qui seront les plus touchés" paraît un minimum à François Gemmene, de l'Institut du développement durable et des relations internationales.
"Les pays en développement ne pourront faire face à cette charge supplémentaire: les migrants accroîtront la pression démographique sur des zones déjà affectées par des pénuries", ajoute-t-il. "Le débat est de laisser les gouvernements gérer le processus selon leur méthode ou d'essayer de le coordonner au niveau international", explique Alexander de Sheribinin, à l'Université de Columbia à New York.
Mais pour lui, "étendre l'actuelle Convention de l'ONU sur les réfugiés risque surtout de diluer son efficacité".
"La majorité va rester à l'intérieur des frontières nationales: il faut alors définir les meilleures pratiques possibles pour leur réinstallation. Quant aux réfugiés, ils gagnent de façon écrasante l'Etat voisin, comme les Afghans au Pakistan, donc un autre pays en développement: Je ne pense pas que ces Etats souhaitent avoir une nouvelle catégorie de migrants sous protection internationale", ajoute-t-il.
Au HCR, Jean-François Durieux prévient également: "Si on essaie de promouvoir une obligation d'accueil sur le long terme, on n'arrivera à rien. Encore faudrait-il s'assurer de son respect et être en mesure d'établir clairement un lien avec des causes climatiques".
Pour l'expert, les Etats restent "réticents, voire hostiles" à ouvrir la discussion.
Source : AFP
Le Congrès des députés espagnol a adopté jeudi une nouvelle loi sur l'immigration qui a été unanimement qualifiée d'"injuste" et d'"inhumaine" par plus de 70 ONG de défense des droits des immigrés.
Cette nouvelle loi, adoptée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero en juin dernier, achève ainsi sa procédure d'approbation par le Parlement, après son passage récemment au Sénat.
Au moment où la Chambre basse du Parlement espagnol débattait de cette nouvelle loi relative aux immigrés, des dizaines de personnes représentant des Associations de défense des droits des immigrés se sont rassemblées devant le siège du Congrès des députés vêtues d'uniformes oranges en allusion aux "détenus de Guantanamo".
Ces ONG ont également adressé une lettre ouverte aux députés du Parlement dans laquelle ils expriment leur rejet de cette loi qui comporte, selon elles, des "dispositions injustes" à l'égard des immigrés établis en Espagne.
Des Associations de défense des droits de l'Homme ont, pour leur part, réclamé la fermeture de tous les Centres d'internement des immigrés clandestins en Espagne qu'elles ont qualifié d'"illégaux".
La nouvelle loi sur l'immigration, dont l'entrée en vigueur est prévue pour les prochains jours, a été adoptée par le Congrès des députés avec 180 voix pour, 164 contre et trois abstentions.
Cette législation a bénéficié de l'appui du Groupe socialiste, de Convergence et Union (CiU) et de la Coalition canarienne.
+UNE LOI MISE EN EXERGUE PAR LE GOUVERNEMENT ET CONSTITUE UN RECUL POUR LES ONG+
Le ministre espagnol du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, a relevé que cette nouvelle loi ambitionne l'encouragement de la migration légale et la lutte contre l'immigration clandestine, la consécration des valeurs d'intégration et la contribution à l'édification d'une société multiculturelle.
Les organisations de défense des droits de l'Homme et des immigrés voient, de leurs côtés, dans ce nouveau cadre législatif un recul pour les acquis des immigrés et une "atteinte" à leurs doits.
La section espagnole d'Amnesty International a noté, à ce propos, que cette nouvelle loi donne la priorité au volet sécuritaire au lieu d'être axée sur la sauvegarde des droits des immigrés.
Même son de cloche chez la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR) qui a exprimé sa "préoccupation" face à plusieurs dispositions de cette loi, notamment celles en rapport avec les droits des immigrés en Espagne.
Parmi les dispositions contestées, figure l'extension de 40 à 60 jours de la période maximum de rétention des immigrés en situation irrégulière, décision qui a été justifiée par le gouvernement espagnol par les difficultés rencontrées par les services concernés pour la détermination de la nationalité de ces migrants.
Cette 4ème réforme du genre de la "loi sur les étrangers" prévoit également des restrictions et le durcissement des procédures de regroupement familial: seules les personnes âgées de plus de 65 ans peuvent prétendre au regroupement familial à condition que leurs fils ou filles justifient cinq années de résidence régulière en Espagne, ainsi que des limitations du droit à l'enseignement et une clause sur les clandestins mineur d'âge.
Plusieurs statistiques ont prouvé l'augmentation du nombre de personnes qui ont immigré en Espagne grâce à la procédure de regroupement familial et ce, en dépit de la crise économique qui frappe de plein fouet l'Espagne depuis fin 2008, et qui a eu comme principale conséquence la perte de plus de 4 millions postes d'emploi.
+SYNDICATS ET ONG: LA NOUVELLE LOI VIOLE LES DROITS HUMAINS+
Plusieurs ONG de défense des droits des immigrés, des droits de l'Homme et Organisations de bienfaisance ont dénoncé l'adoption de cette nouvelle loi, jugeant qu'elle comporte plusieurs points négatifs.
Ainsi, plusieurs manifestations dénonçant la réforme de la loi sur les étrangers ont été organisées dans différentes villes espagnoles par ces ONG, dont la Fédération des Associations catalanes actives dans le domaine de défense des droits des immigrés.
Cette Fédération a noté, dans un communiqué, que la réforme de la loi sur l'immigration est "inacceptable du point de vue éthique", qualifiant d'"inadmissible de respecter des lois qui sont en contradiction avec les droits de l'Homme et les valeurs universelles stipulées par la constitution".
D'autres Associations ont souligné que les immigrés ne doivent pas être sacrifiés sur l'autel de la crise économique.
L'Espagne, considérée jusqu'à tout récemment comme l'un des pays les plus tolérants en matière d'immigration, a changé radicalement de position par le biais de cette loi similaire à celle déjà adoptée par la France.
Source : MAP
Ils vivent en France depuis des années. Au moins cinq ans selon la loi, au moins deux s'ils sont réfugiés politiques. Ils ont tout fait pour devenir français, et ils le sont depuis dix mois. Depuis le jour où ils ont reçu par courrier la copie de leur décret de naturalisation, paru dans le Journal officiel.
Ils sont 70 ce matin-là à la préfecture d'Evry, enfin convoqués à la cérémonie de naturalisation qui clôt cette longue démarche - deux ans et demi en moyenne dans l'Essonne. On leur a remis le décret en main propre. Un film de six minutes a été projeté. Ce jour-là, la bande-son ne marchait pas, ils se sont contentés des images à la gloire de la France, Mont-Saint-Michel, avions de chasse et frontons "Liberté, Egalité, Fraternité" sur fond musical. Le secrétaire général de la préfecture a fait son discours, tout le monde s'est levé aux premières notes de La Marseillaise, quelques-uns ont fredonné les paroles, et ceux qui n'étaient pas pressés ont bu le verre offert par la République.
Chaque année, plus de 100 000 étrangers deviennent français, par la voie du mariage (environ 15 % des cas) ou en demandant la naturalisation. La procédure n'est pas simple. Avant, il faut rassembler les papiers, pendant, il faut répondre à une convocation au commissariat et à la préfecture, puis il faut être patient.
NACIBA ET SON ÉCHARPE
"Moi, je n'étais pas pressée, je savais que je l'aurais", assure une jeune femme, chapeau noir sur la tête, sourire immuable aux lèvres. La politique, dit-elle, ne l'intéresse pas. Elle n'a pas entendu parler du débat sur l'identité nationale. A la question "Ça veut dire quoi, être français ?", elle répond : "C'est un truc à l'intérieur, on ne peut pas le dire."
Si elle aime ce pays, c'est parce qu'il n'y a pas de guerre, parce qu'on y aide les pauvres, et parce que, "dans l'équipe de France, il y a des Noirs, des Arabes, de tout. La France, elle m'a apporté tout. Et moi je lui apporte des choses, puisque je travaille avec des personnes âgées". En sortant de la préfecture, Naciba Belkhir, 28 ans, s'est rendue à la mairie de Corbeil-Essonnes pour faire une demande de carte d'identité. Puis elle est allée acheter une bouteille de jus d'orange, "comme si c'était du champagne", pour trinquer avec sa mère qui avait gardé sa fille de 4 ans.
Le soir, il y avait matchs à la télé. Egypte-Algérie puis France-Irlande. Sur la fenêtre de l'appartement, deux drapeaux étaient scotchés. L'algérien et le français, gagné grâce aux points Kinder pendant la dernière Coupe du monde. A la main, Naciba avait deux écharpes, la bleu-blanc-rouge, la vert-blanc-rouge. Les deux pays de son coeur ont été qualifiés pour le Mondial, alors elle a mis les deux écharpes l'une sur l'autre et les a cousues.
C'est dans le cadre du regroupement familial qu'elle est arrivée en France, à l'âge de 5 ans. Son père a fait beaucoup de petits boulots avant de finir chauffeur de bus ; il est aujourd'hui retraité. Nés en France, ses trois frères et soeur sont français. A la fin de la soirée, l'un de ses petits frères est passé, et lui a dit, pour rire, "Tu es des nôtres, maintenant !", avant de lui chaparder l'écharpe double face.
Naciba Belkhir est aide-soignante à domicile chez deux personnes âgées si proches que "c'est comme la famille". Le lendemain de la cérémonie, la fille de l'une des deux vieilles dames lui a dit : "On peut faire chanter le coq." A la mairie, on lui a assuré qu'elle aurait sa carte d'identité dans un mois. Elle se dit fière à l'idée de la montrer. "C'est comme un diplôme. Avant, c'était comme s'il me manquait un truc."
Quand elle était enfant, on ne fêtait pas Noël dans la famille. Cette année, elle a déjà sorti les décorations. Elle est ravie que sa fille soit française, "tant qu'elle n'oublie pas d'où elle vient", parce que "c'est une richesse d'avoir deux cultures" : "C'est comme d'avoir un pull et un manteau. Un manteau ça couvre bien mais avec les deux on a plus chaud."
MOHAMMED LE FRANÇAIS
Il est venu à la préfecture accompagné de sa femme Gwenaëlle, une institutrice d'origine bretonne, et de leurs deux enfants, Inès et Naël. Ce jour-là, Inès fêtait ses 4 ans, et lui l'aboutissement d'une procédure à l'issue évidente. Mohammed Elmouttaqi, ancien joueur de handball, a 45 ans. Il en avait 16 lorsqu'il a quitté ses parents et Fquih Ben Salah, près de Casablanca (Maroc), pour rejoindre son oncle et sa tante, à Evry, dans l'Essonne. Un choc : "C'était le paradis, un autre monde, tout m'impressionnait."
Il a réponse à tout, sauf à une question qu'il se pose lui-même : pourquoi avoir attendu si longtemps ? Maintenant, avec son passeport français, quand il passera la douane, à Tanger sur la route des vacances, à Madrid ou Milan pour aller à un match, "ce sera "circulez !", direct !", alors que jusque-là les fouilles n'en finissaient pas - "Vous pensez, avec une tête d'Arabe..."
Au lendemain de la cérémonie, Mohammed Elmouttaqi, agent polyvalent dans une entreprise, est parti au travail avec une bouteille de champagne. A ses collègues qui ne votent pas, il dit que "c'est lamentable". Eux le chambrent en l'appelant "Mohammed Jean-Charles." "Mais je serai toujours Mohammed, Mohammed le Français, dit-il. Aux matchs, quand j'entends La Marseillaise, j'ai la chair de poule, mais l'hymne marocain me la donne aussi. J'ai toujours aimé la France. Je dis toujours "Merci la France et vive la France". Sans oublier le Maroc."
ALEXANDRU, DIT ALEX
Costume, attaché-case, Alexandru Fanea n'a pas eu le temps de prendre un verre à la fin de la cérémonie. Il est un jour à Prague, le lendemain à Stockholm, toujours pressé. Il était en France depuis un mois seulement lorsqu'il a commencé à se renseigner sur la manière de devenir français. C'était en 2001, il était en stage Erasmus dans un laboratoire de recherche à Grenoble après avoir fait une école d'ingénieurs à Bucarest. Et ce qui l'a motivé, ce sont les gens avec lesquels il travaillait, "des Français, d'origine nord-africaine, roumaine, ou de souche, qui savaient où ils allaient, qui donnaient envie d'être comme eux, intègres, appréciés dans leur travail". Pour être "aussi bien qu'eux", il fallait être français. L'ingénieur se garde d'être critique à l'égard de la Roumanie, mais "ici, le travail et l'effort sont récompensés, le mérite est reconnu".
Neuf ans plus tard, Alexandru est "Alex" pour ses collaborateurs et pour sa femme. Elle, est originaire de Romorantin. Malgré tout, Alex pense qu'il ne sera jamais aussi français que certains de ses collègues, qu'il sera "Alexandru jusqu'à la fin de (sa) vie", qu'il aura toujours "une expression un peu bizarre". Mais il se sent français : "Je ne pense pas que je pourrai un jour vibrer comme un Français, dit-il, mais c'est ce à quoi j'aspire, et c'est ce qui me fait avancer."
A la question "qu'est-ce qu'être français ? ", il répond "c'est être moi-même" : "Ce décret, c'est juste la confirmation de ce que je suis ; la concrétisation, sur le papier, d'un ensemble de choix que j'ai faits." La lourdeur de la procédure a parfois instillé le doute. Alex a dû se rendre à Bucarest pour obtenir un certificat de naissance, faire traduire le document par un traducteur assermenté, répondre à une convocation pendant une période de congé... Mais la page roumaine est tournée : "C'est comme si j'avais fermé une porte."
Il aime se promener en voiture en Normandie, s'arrêter dans une ferme, discuter avec les propriétaires. "Ils aiment ce qu'ils font, il y a une joie de vivre que je n'ai pas rencontrée ailleurs. Ce sont les gens qui m'ont fait aimer la France. J'ai rencontré ici des personnes extraordinaires."
ALEXANDRA, LA FAUSSE NAÏVE
Alexandra n'a pas attendu cette cérémonie pour se sentir française. Elle se considère comme telle depuis qu'elle a commencé à maîtriser le français. A son arrivée, en 2002, elle avait 15 ans et ne parlait pas un mot. Elle en a 23, est étudiante en langues étrangères appliquées, et a l'intention de travailler dans le commerce international.
Cette grande jeune femme aux yeux bridés passe ici pour une Japonaise, une Coréenne, éventuellement une Chinoise. Elle est, ou plutôt était... kazakhe, d'origine coréenne. Bouddhiste, sa famille a obtenu le statut de réfugié politique. Les débuts ont été difficiles. Il y a d'abord eu le choc culturel, Alexandra n'avait jamais vu d'Arabes, sauf à la télé, et se retrouvait en Seine-Saint-Denis, dans un quartier où les Blancs étaient rares. Puis il a fallu comprendre le système, la Sécurité sociale, le fonctionnement de l'éducation nationale... Mais finalement, "la France (lui) a plus apporté en sept ans que le Kazakhstan en quinze ans."
Elle ne supporte pas que certains de ses amis se plaignent de leur pays, évoquent un éventuel départ pour le Canada ou Dubaï. Des "naïfs", raille-t-elle, "ils croient qu'ailleurs c'est mieux. Je leur dis : "Vous ne savez pas la chance que vous avez"."
Alexandra n'a jamais entendu parler du débat sur l'identité nationale. Pour elle, être français c'est d'abord avoir le droit de vote, et surtout "savoir que (sa) voix sera comptée" - Noursoultan Nazarbaev dirige le Kazakhstan depuis 1989, en 1990 il a été "élu" avec 98,97 % des voix.
Parfois, entre deux éclats de rire, elle s'interroge à haute voix, se demande si ses propos ne sont pas racistes, s'il y a des choses à ne pas dire. Un petit rappel sur la liberté d'expression, et elle conclut : "C'est ça, être française. Etre assise là, tranquille, boire un café, parler avec une journaliste française." Un petit silence, puis : "C'est un peu naïf, non ?"
Source : Le Monde
Au cœur de la communication politique du ministre français de l'Immigration, la statistique prétend à l'objectivité. Mais, face au très vif débat sur la politique migratoire française, la prudence s'impose. Un chiffre peut très vite être détourné de son interprétation première, voire directement instrumentalisé. A côté des chiffres officiels, reste, pour certaines associations, à prêter l'attention à ce qui justement n'est pas décompté.
La statistique est une arme politique, sur un sujet aussi polémique que la politique migratoire française. Manipulés, mis en valeur ou bien ignorés, les chiffres peuvent avoir un grand impact sur les décisions politiques. Le ministre français de l'Immigration s'est une nouvelle fois illustré à cet exercice mercredi, alors qu'il répondait aux questions de France Inter.
Liberté d'interprétation
Axe central de sa communication, le ministre a expliqué sur France Inter que la France est le pays le « plus généreux en terme de droit d'asile ». Le quotidien Libération l'a pourtant démontré dès le mois d'octobre, la France arrive deuxième au niveau des demandes d'asile, avec 22 751 demandes dans les sept premiers mois de 2009, contre 28 297 aux Etats-Unis. Le taux d'acceptation des demandes est également plus bas que plusieurs autres pays d'accueil. Avec tact, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) s'est attribué auprès de Libération ce malheureux « malentendu » dans la compréhension de ses données.
A propos des séjours de courte durée, le ministre de l'Immigration a par ailleurs affirmé au cours de l'interview que les demandes de visas étaient satisfaites au moins à 90% dans les consulats du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, du Mali ou du Sénégal. Selon une source contactée par Afrik.com, le taux d'acceptation au consulat du Maroc serait plutôt de l'ordre de 50%. Mais on peut toujours imaginer que le ministre joue quelque peu sur les mots, en éliminant par exemple du décompte les dossiers rejetés car incomplets.
Le journaliste chargé de l'interview, Nicolas Demorand, a fait état d'un grand nombre d'appels au standard de l'émission, pour des cas de refus de visas jugés difficilement explicables. Chose étrange pour un ministre qui récuse toute accusation d'arbitraire, Eric Besson a d'ailleurs pris les coordonnées d'un auditeur souhaitant que sa belle-mère marocaine puisse rendre visite à sa famille en France.
A chaque polémique sa statistique
Les approximations chiffrées ne sont pas le seul fait du ministre. Les journalistes sont également demandeurs de statistiques, même quand l'outil de mesure n'existe pas. Eric Besson a ainsi été sommé mercredi de donner un chiffre sur le nombre de travailleurs sans-papiers concernés par la régularisation annoncée mardi. Le ministre a précisé que l'estimation de ses services, « de l'ordre du millier », était relativement « aléatoire ». Le chiffre donné a d'ailleurs été très vite corrigé : les estimations officielles sont désormais de « 500 à 1 000 » régularisations. Un chiffre basé sur une méthode de calcul des plus floues.
Les chiffres ont pris un enjeu majeur dans les débats qui tournent autour de l'immigration et de l'intégration des nouveaux Français [1]. Les polémiques lancées, au cours des dernières années, sur des sujets comme l'excision, les mariages forcés, la polygamie ou le port de la burqa vont souvent de pair avec la question de savoir combien de personnes sont concernées. Les statistiques sont alors rarement fiables, quand elles sont disponibles. Concernant les mariages forcés, par exemple, le blog « Nouvelles d'Orient » du Monde diplomatique a noté en 2007 que les statistiques officielles se basaient sur l'hypothèse que les pratiques des pays d'origine étaient perpétuées dans les mêmes proportions chez les représentants des « ethnies » concernées.
La controverse plus récente sur le port de la burqa, qui a servi de préalable au débat sur l'« identité nationale », a mené à une production statistique très politisée. Le gouvernement avait été mis en difficulté, du fait de l'accent mis par les médias sur le très faible nombre de cas recensés. Une étude des renseignements intérieurs (DCRI), révélée fin juillet par Le Monde, recensait en effet 357 femmes porteuses de la burqa. Mais Le Figaro a opportunément pu « consulter », dix jours plus tard, un « rapport confidentiel du ministère de l'Intérieur ». Le chiffre de 2 000 femmes portant la burqa est dès lors devenu une référence, utilisable dans les discours des ministres. Comme le relevait mi-novembre Afrik.com, le rapporteur de la mission parlementaire sur la burqa, Eric Raoult, n'a pas hésité de son côté à partir d'un cas unique [2] pour dépeindre des banlieues de métropoles peuplées de petites filles de six ans habillées d'une burqa.
Les bons comptes font les bons amis
Sur le plan général de l'immigration, la plus importante des statistiques manque : personne n'est capable de dénombrer les sans-papiers en France. Les estimations varient facilement du simple au double, généralement entre 200 000 et 400 000 individus. Ce qui n'a pas par exemple empêché le prédécesseur d'Eric Besson au ministère de l'Immigration, Brice Hortefeux, d'annoncer en 2008 une baisse de l'immigration clandestine d'« environ 6% ».
Il est intéressant de noter que, dans son interview à France Inter, Eric Besson a annoncé la création d'un outil statistique pour le nombre annuels de régularisations. Le ministère en reste dans ce domaine à un agrégat « empirique », tout en pouvant par contre annoncer de façon précise le nombre d'expulsions. Un outil statistique utile à la politique gouvernementale, puisque l'objectif de 27 000 expulsions pour l'année 2009 est la vitrine du ministère de l'Immigration.
Chaque outil statistique possède donc une forte charge politique. Le réseau Migreurop milite à l'inverse pour un décompte du nombre de décès chez les migrants dans leur tentative de rallier l'Europe. Une statistique qui vise à dénoncer les dégâts des politiques actuelles de lutte contre l'immigration clandestine. Les méthodes de calcul sont approximatives, mais l'organisation pense pouvoir affirmer que plusieurs dizaines de milliers de clandestins ont trouvé la mort au cours des dix dernières années pour rallier l'Europe.
Source : AFRIK.com
Trois mille habitants de la ville lombarde de Coccaglio (Italie) ont manifesté samedi pour protester contre la décision de leur maire d'organiser un "Noël blanc", une opération consistant à recenser tous les étrangers de sa commune et à dénoncer aux autorités ceux qui sont clandestins.
Le cortège intitulé "United colours of Christmas" a défilé dans une ambiance tendue dans les rues désertes, devant des bars et commerces fermés, la plupart des habitants restant enfermés chez eux a rapporté l'agence de presse italienne Ansa. Elu du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord, le maire de la ville de 8.000 habitants, Franco Claretti, a lancé l'opération "Noël blanc" pour recenser d'ici Noël tous les étrangers résidant sur sa commune et dénoncer à la préfecture les clandestins et ceux dont le permis de séjour est arrivé à échéance. Cette initiative a suscité la réprobation du Vatican. "Cette idée de rapprocher Noël et une réalité difficile qui touche des êtres humains est une chose douloureuse", a déclaré le président du Conseil pontifical pour les migrants, Mgr Antonio Maria Veglio. En revanche, le maire de Coccaglio a reçu le soutien du ministre de l'Intérieur Roberto Maroni: "Bravo, tu es un exemple pour tous les maires d'Italie". MM. Maroni et Claretti appartiennent tous les deux à la Ligue du Nord, qui fait partie du gouvernement dirigé par Silvio Berlusconi. (NEV)
Source : Le Vif.be
Selon le député Maurizio Fugatti, «les ressources sont ce qu'elles sont et, avant tout, nous devons nous occuper des citoyens italiens. D'accord pour payer le chômage aux citoyens non-européens, mais pour une durée limitée à 6 mois. S'il n'y a pas de travail pour les Italiens, il n'y en a pour personne. Nous devons d'abord penser aux nôtres.»
Les réactions ne se sont pas fait attendre : «Cet amendement est inconstitutionnel et je suis persuadé que la chambre (des députés) le jugera inadmissible» a déclaré le chef du Parti Démocrate Sesa Amici. «Ce sont des propositions racistes infondées, qui n'ont pas lieu d'être». Pour le sénateur Paolo Nerozzi, «la proposition de la Lega est une nouvelle forme de loi raciale dans le monde du travail».
La proposition laisse également perplexe jusque dans le gouvernement de Silvio Berlusconi.
L'imbrication des cultures française et nord-africaine est ancienne, et perdure, comme en témoigne le foisonnement de spectacles musicaux présentés en France, en cette fin d'année. On jugera de leur contenu à la lueur d'une exposition, "Générations, un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France", présentée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), à la porte Dorée, à Paris.
"Générations" butine dans ces violences et ces drôleries d'une histoire croisée et tisse un fil historique efficace, de l'émir Abd El-Kader, l'un des fondateurs de l'identité nationale algérienne au XIXe siècle, jusqu'à 2001, date à laquelle le collectif artistique Les Motivés, issu du groupe Zebda, présenta une liste aux élections municipales à Toulouse.
L'Algérie tombe sous l'autorité de la France en 1830, la Tunisie en 1881 et le Maroc en 1912. En 1889, l'Exposition universelle, à Paris, propose un concert marocain, dirigé par Sidi Sadia, bientôt en tournée dans toute la France : "Réveil du harem, déjeuner des odalisques servi par l'eunuque Abdalah", avec danse du ventre, évidemment. L'affiche est sans équivoque.
Pendant la guerre de 1914-1918, 300 000 soldats originaires du Maghreb servent les couleurs françaises, 130 000 travaillent dans les usines et les champs. Chéchias sur la tête, les ouvriers de l'usine gazière de Paris s'empoignent aux dominos et jouent de la flûte paysanne à l'heure de la pause. La photo exposée, tirée des Archives nationales, les montre apaisés.
Puis voici l'entre-deux-guerres : Jean Gabin dans la Casbah d'Alger pour Pépé le Moko, le film de Julien Duvivier (1937) ; les quatre frères Amar, dompteurs, des Kabyles fondateurs de la dynastie du cirque français du même nom ; Mahieddine Bachtarzi (1897-1986), le "Caruso du désert", qui dirigea le Conservatoire de musique d'Alger à l'indépendance.
Les deux commissaires, Driss El-Yazami et Naïma Yahi, ont choisi d'évoquer largement la guerre d'Algérie (1954-1962) et ses turbulences par des films, des documents audiovisuels, des revues, des photos, et d'en rappeler les figures héroïques et les penseurs, dont Albert Camus, affiché en "une" du Paris Match du 16 janvier 1960, juste après sa mort.
Largement présente dans "Générations", où l'on trouvera de succulents Scopitone (les ancêtres du clip vidéo), la musique tint un rôle central dans la fondation d'une identité chez les travailleurs émigrés maghrébins, soudés par les valeurs de l'exil : résistance aux affronts ordinaires, vague à l'âme et mal du pays.
Conceptrice de l'exposition, l'association Génériques, créée en 1987 afin de préserver la mémoire des migrants en France, avait édité fin 2008 un coffret de trois CD, Hna Lghorba (Nous sommes l'exil), tiré des archives de Pathé-Marconi (EMI) et qui sert en partie de bande sonore à l'exposition.
Dans ces délices concoctées parfois après le travail en usine dans la moiteur des cafés, édités avec trois francs six sous par les ouvriers nord-africains, on entendait aussi des femmes, telles la future star Warda, Noura, chroniqueuse des déchirements et des translations, ou la Judéo-Arabe Line Monty, revenue à Paris après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Des beautés parfois photographiées dans les studios Harcourt.
"Avant, la seule consolation, c'était aller dans les cafés écouter les chanteurs, regarder les Scopitone. On mettait une pièce dans l'appareil et on rêvait du retour au pays", raconte le compositeur kabyle Kamal Hamadi, 74 ans, invité le 5 décembre à chanter à la CNHI. "Maintenant, les gens habitent en famille, ils sont moins malheureux qu'auparavant. Pour écouter leurs artistes, ils peuvent aller dans des grandes salles comme l'Olympia, et puis il y a la télévision, Internet..."
Venues de là-bas, ou créées ici, ces musiques ont toujours l'histoire pour toile de fond. "Notre présence sur la scène musicale aujourd'hui, c'est quelque chose que l'on doit à cette génération d'immigrés, qui se sont mis à créer de la musique par nécessité, pour retrouver un univers familier", précise Amazigh Kateb, né près d'Alger en 1972, et fils de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine (1929-1989), avec qui il est arrivé en France en 1988.
Ex-leader de Gnawa Diffusion, il a lancé son nouvel album, Marchez Noir (Iris Music/Harmonia Mundi), le 17 octobre dans un bar de Ménilmontant, à Paris, en hommage aux victimes de la manifestation du 17 octobre 1961.
Cette mémoire vive n'entraîne aucun passéisme. Loin de la problématique de l'exil, "les immigrés de la deuxième et ceux de la troisième génération, nés en France, se sont mélangés, dit Amazigh Kateb. Ils ont créé des mix comme le raï'n'b (raï et rhythm'n'blues), ou le hip-hop maghrébin. C'est un besoin de réidentifier notre identité, mais dans la peau de la jeunesse, pas dans celle de nos parents."
En 1956, Kateb Yacine écrivait un roman devenu culte, Nedjma, en français. "Il s'agissait de montrer en français que l'Algérie n'était pas française", l'entend-on dire dans "Générations", qui détaille cette identité "contre", mais se clôt au seuil de la période actuelle, résumée à une prudente et succincte présentation des héros positifs : Zidane, les chanteurs Karim Kacel ou Rachid Taha, le cinéaste Rabah Ameur Zaïmeche, l'académicienne Asia Djebar. Point de traces des malaises existants - ni banlieue sinistrée, ni Marseillaise sifflée.
"Générations" regorge de bonnes idées et de pistes à suivre - musique, cinéma, peinture, photographie, littérature, BD -, souvent traitées par le biais de vidéos et d'affiches, les deux béquilles des institutions sans moyens financiers. Le passionnant catalogue dresse par exemple un inventaire intelligent des peintres - du Tunisien Yahia Turqui (1903-1969) au Français Djamel Tatah, né en 1959, en passant par la Kabyle Baya (1931-1998), qui subjugua André Breton dès 1947. Mais, ces peintres, on ne peut les voir porte Dorée.
Source : Le Monde
Pour ou contre "contrôler l'immigration" ? Voici condensés, les termes d'un débat lancinant où dominent plus souvent peurs et fantasmes que réalisme. Ce débat, Hervé Le Bras, directeur d'études à l'EHESS et à l'INED, et Gérard-François Dumont, recteur et professeur à l'université de Paris-Sorbonne le retracent, avec dans le rôle du modérateur le premier, et dans celui du contradicteur, presque caricatural, le second.
Se devant d'assurer la sécurité sur son territoire, tout Etat est amené à contrôler les flux migratoires : ignorer cela, c'est ni plus ni moins, pour Gérard-François Dumont, tomber dans le "sophisme internationaliste", "compassionnel" ou "libertarien", et exposer les pays du Nord à l'"invasion ". Une "invasion migratoire" de "bons sauvages à la Rousseau" qui, en raison de leur volume et de leur méconnaissance des lois du pays d'accueil, soutient le recteur, imposeraient des "moyens de sécurité considérablement augmentés".
Sans nier que le contrôle de l'immigration soit une tâche régalienne, le sujet appelle au réalisme. "L'illusion d'avoir prise sur les migrations règne autant chez ceux qui veulent les limiter que chez ceux qui veulent les encourager", relève Hervé Le Bras. Sur le marché mondialisé de l'intelligence, des politiques européennes de "migration choisie" ont-elles de fait un sens ? Aujourd'hui, "ce ne sont plus les pays d'arrivée qui choisissent, mais les migrants hautement qualifiés qui décident de leur destination ", observe le démographe qui relève qu'en termes de qualification des migrants, selon l'OCDE, la France se situe en queue de peloton, tandis que la Canada, l'Australie, l'Irlande, l'Angleterre et les pays nordiques caracolent en tête.
Reste que dans le choix des migrants, interviennent de toute évidence la langue, la durée de séjour mais aussi le climat général d'hospitalité à leur égard. Climat sur lequel, en France, observe Hervé Le Bras, pèse la priorité donnée à la "chasse aux sans-papiers".
La vraie question, relève le démographe, "n'est pas de raffiner les modes de contrôle d'une migration considérée comme un phénomène anormal, mais d'encadrer un phénomène normal, la libre circulation des humains et leur libre établissement, sans altérer profondément le rôle protecteur des Etats".
Source : Le Monde
Le noir est charbonneux, le blanc éblouissant. L'image est abîmée, parfois striée. Assise sur un lit, dans des draps blancs froissés, une femme rejette ses cheveux en arrière, au ralenti. Image de rêve ? On comprendra plus tard que c'est celle d'un fantôme, le fantôme d'une femme française, retrouvée morte au pied d'une voiture, sauvagement assassinée.
D'abord, le film nous embarque sur le quai d'un paquebot, l'Avenir, qui transporte des Tunisiens jusqu'au Port autonome de Marseille. Nous sommes en 1969. La plupart font le voyage pour trouver du travail. Pas celui dont on entend la voix, en off : lui vient rendre visite à son frère, incarcéré à Paris, accusé d'un crime qu'il nie avoir commis.
Sur le bateau, l'homme ébauche mentalement le brouillon d'une lettre qu'il voudrait lui écrire. Mais il n'a jamais rédigé de lettres personnelles. Comment exprimer des sentiments intimes ? Alors pendant toute la durée du film, il ressasse, change de registre, s'interroge. Il raconte son voyage, parle de la famille, de l'impression qu'il a de ne plus connaître son frère, depuis que celui-ci vit en France...
Avant de monter dans le train pour Paris, le jeune homme reste quelques jours à Marseille, hume l'air de la ville, s'installe dans une chambre d'hôtel spartiate, entend fuser des propos racistes ordinaires... Il passe un après-midi chez un cousin, où il perçoit le déracinement de ces immigrés déjà coupés de leurs enfants nés sur place.
Rien de misérabiliste ici - le déjeuner est joyeux -, rien de trop explicite non plus : des bribes de phrases, des sensations, montées ensemble comme dans un rêve, des images mentales étranges, qui s'insèrent entre deux plans documentaires. Sur le mode du dérèglement sensoriel, du brouillage identitaire vertigineux, l'expérience de l'immigré est restituée ici comme une expérience de l'étrangeté absolue. Conduit à ruser avec des règles qui le limitent en tout, comme les barreaux d'une prison mentale, il en vient à se penser lui-même suspect. Ses certitudes vacillent.
"PAS POLITIQUE"
Après tout, peut-être son frère l'a-t-il bien tuée cette femme "trop blanche", "trop riche", cette femme "qui n'était pas pour lui", comme le pense leur cousin. L'immigration comme perte de l'innocence, telle est la toile de fond de ce film magnifique, qui n'assène aucun message. Et c'est bien ce qui lui fut reproché.
Réalisé, en 1969, par Marc Scialom, un jeune apprenti cinéaste d'origine juive tunisienne, avec le soutien de Chris Marker qui lui a prêté du matériel, c'est un film inachevé. La version qui ressort mercredi en salles est une maquette, conçue par l'auteur dans l'espoir de convaincre un producteur de financer le film. Mais l'accueil que lui ont fait les amis de Chris Marker lui a coupé les ailes. "Pas politique", lui a-t-on asséné, ce qui revenait, dans le contexte de l'époque, à une condamnation sans appel.
Malgré le soutien de Jean Rouch, qui a salué "un des rares films surréalistes de l'histoire du cinéma", le jeune cinéaste l'a enterré et n'a pas tardé à abandonner le cinéma pour se consacrer à l'enseignement. C'est à sa fille, Chloé Scialom, qu'il doit d'avoir exhumé cette copie de travail, et à l'association marseillaise Film Flamme de l'avoir restaurée.
Lettre à la prison n'est pas un film militant, mais c'est un film politique, visionnaire, dont le sens s'est intensifié avec les années. La liberté de son écriture, la poésie de son montage le distinguent radicalement des films engagés des années 1970 dont la plupart ne peuvent plus s'apprécier autrement que replacés dans le contexte de leur époque.
A l'heure où "l'identité nationale" envahit le débat public, ce film réalisé par un immigré tunisien de culture juive sur un immigré tunisien de culture musulmane pose des questions essentielles, avec l'intelligence et le regard d'un grand artiste.
Source : Le Monde
Le cinéma marocain sera à l'honneur lors de l'édition 2009 du festival du film africain de Londres, qui se tient du 26 novembre au 3 décembre.
Quatre films marocains :"Oud Lward" de Lahcen Zinoune, "les Cœurs brûlés", "Transes" et "Alyam Alyam" d'Ahmed El Maanouni, seront projetés lors de cette édition, parmi 11 réalisations représentant différents pays africains.
La participation des films marocains à cette édition trouve son explication dans la place de choix qu'occupe le cinéma marocain sur l'échiquier du septième art africain, indiquent les organisateurs, relevant que le choix porté sur trois œuvres du cinéaste marocain El Maanouni s'impose par l'impact que ces réalisations sur l'histoire du cinéma marocain.
Les œuvres du cinéaste traduisent d'une manière pertinente le vécu marocain et reflètent la diversité et la profondeur culturelle qui caractérisent le Maroc, indiquent-ils.
Outre la projection de films, le festival prévoit l'organisation d'une conférence sur la production et la distribution du film africain à l'ère numérique.
Le festival est organisé avec le concours de l'Université de Westminster, l'African Movie Academy Awards, la fondation du festival du film de Londres et le conseil britannique du film.
Le festival du film africain de Londres, lancé en 1991, vise à faire connaître le cinéma africain en Grande-Bretagne.
Source : MAP
Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, effectuera du 30 novembre au 3 décembre prochain une visite à Copenhague (Danemark), a annoncé jeudi un communiqué de son département.
Au cours de cette visite, M. Ameur rencontrera les membres de la communauté marocaine établie au Danemark et aura des entretiens avec les autorités de ce pays, indique le communiqué, soulignant que ce déplacement s'inscrit dans le cadre des efforts visant le renforcement des relations de coopération entre le Maroc et les pays d'accueil de la communauté marocaine et l'échange de vues pour une meilleure gestion des affaires de cette communauté.
Inscrite dans le cadre des contacts réguliers menés par le ministre avec les membres de la communauté marocaine établie à l'étranger et dans le cadre de la mise en œuvre du programme gouvernemental en faveur des MRE, cette visite vise aussi l'examen des opportunités d'établir des partenariats avec les acteurs associatifs dans les domaines social et culturel, indique le communiqué.
Cette visite sera également l'occasion pour nouer des contacts avec des opérateurs économiques et pour expliquer les efforts du Maroc en faveur des Marocains établis à l'étranger concernant les opportunités d'investissement dans le Royaume.
Elle constituera aussi une occasion pour mobiliser les Marocains du Monde et les sensibiliser à leur rôle dans le processus de développement de leur pays.
Source : MAP
L'actualité politique en Espagne est dominée ce jeudi par l'approbation par le Parlement, de la nouvelle Loi sur les étrangers. Le texte de cette Loi, qui en est à sa quatrième réforme avait été approuvé en juin dernier par le gouvernement et en fin octobre par le Congrès des députés (Chambre basse). Durant la semaine, le Sénat aussi a donné son aval.
L'hémicycle a donné son feu vert après un vote de 180 voix pour, 163 contre et 3 abstentions. Le soutien du PSOE, des Catalans de Convergence et Union (CiU) ainsi que de la Coalition canarienne a été déterminant pour l'adoption de la Loi.
La période de rétention par la police des immigrants irréguliers, interceptés à leur arrivée dans le pays est passé désormais de 40 à 6O jours. Une mesure critiquée par les associations d'immigrés et par la Commission espagnole d'aide aux réfugiés (CEAR). Selon cet organisme, la Loi sur les étrangers est un « échec majeur » et avec elle, il sera difficile de « construire une société capable d'intégrer les immigrants ». De même, l'organisation Caritas a exprimé sa préoccupation concernant la Loi, qui contient selon elle, des restrictions importantes qui affecteront gravement les immigrés vivant en Espagne.
Concernant le regroupement familial, désormais, les étrangers résidant légalement en Espagne pendant au moins cinq ans peuvent faire venir leurs proches mineurs ou des personnes majeures souffrant d'un handicap. De même, ils pourront faire venir leurs parents âgés au minimum de 65 ans à condition qu'ils aient des raisons justifiant la nécessité d'autoriser leur séjour en Espagne. D'après Reuters, au moment où les parlementaires débattaient, plus de 50 représentants d'ONG étaient réuni en dehors du bâtiment, pour dire non à une loi décrite par eux comme « inhumaine ».
Toutefois, la Loi ainsi adoptée a des nouveautés comme la protection pour les femmes migrantes victimes de violence, la possibilité pour les ONG et autres entités privées, d'assumer la tutelle des mineurs étrangers non accompagnés, la reconnaissance des droits de réunion, de manifestation, d'association, le droit à l'éducation jusqu'à 18 ans et l'assistance juridique gratuite. La nouvelle Loi renforcera également les compétences des régions autonomes. Ces dernières pourront délivrer des permis initiaux travail ou de résidence sur leur territoire.
L'Espagne a enregistré 4,5 millions d'étrangers en 2009 contre 800 000 dix ans plutôt. Même si la crise économique a diminué l'arrivée des migrants non qualifiés, le pays est décidé à diminuer les flux migratoires. Pour le ministre du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho, cité par EFE, « l'Espagne a deux défis: opter pour l'immigration régulière et légale, et prendre un engagement ferme pour un projet d'intégration ». Selon lui, la Loi « corrige des facteurs discriminatoires envers les étrangers ».
Source : Yabiladi
Les musulmans de France se préparent à fêter la fête de l'Aïd al-Adha, qui commémore le sacrifice d'Abraham, dont la date a été fixée à vendredi par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Abraham était sur le point de sacrifier son fils, quand Dieu, ayant constaté son obéissance, a arrêté son bras et lui a donné un mouton à égorger à la place. À leur tour, les musulmans du monde entier immolent un mouton, un bovin, un caprin ou un camélidé.
Le CFCM a rappelé que "le sacrifice des animaux doit se faire dans les abattoirs agréés dans le strict respect de la réglementation en vigueur et des principes religieux qui régissent l'abattage rituel". Les capacités des abattoirs étant limitées, le CFCM réitère sa recommandation d'étaler l'abattage sur les trois jours de l'Aïd". Lundi, la préfecture de police de Paris a rappelé qu'il était interdit d'abattre les animaux, notamment les moutons, en dehors des abattoirs en activité. Dans un communiqué, l'association OEuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs dénonce le fait que "près de 200.000 ovins et 4.000 bovins seront égorgés en pleine conscience, sans étourdissement préalable".
Les conseils régionaux du culte musulman, "en collaboration avec les préfectures et les municipalités, s'emploient déjà pour que cette fête se déroule dans les meilleures conditions tant sur le plan spirituel que matériel", a encore indiqué le CFCM qui "appelle à partager ces moments de bénédiction, de solidarité et de fraternité avec l'ensemble de la communauté nationale". À Paris, la prière de l'Aïd al-Adha aura lieu à la Grande Mosquée vendredi à 9 heures. Comme pour la date de la fin du ramadan, le jour de célébration de l'Aïd al-Adha varie géographiquement dans le monde, en fonction du moment où la pleine lune est observée.
Source : Le point.fr
Après les établissements scolaires, l'Assemblée nationale va-t-elle devenir le prochain lieu public d'où sera banni le voile islamique ? La question, ressentie comme une nouvelle stigmatisation de l'islam par la communauté musulmane, se pose après la demande de la députée (UMP) du Nord, Françoise Hostalier, de modifier le règlement de l'Assemblée nationale pour y interdire le port du voile.
Cette nouvelle polémique a surgi après la visite, le 12 novembre, dans les tribunes de l'Assemblée nationale, d'une classe d'un lycée de Garges-lès-Gonesse. La présence d'une élève portant le voile islamique avait suscité la colère de plusieurs députés pour qui cette tenue relevait de la "provocation". "Elle était fortement voilée et agitée", précise aujourd'hui Mme Hostalier.
Avec plusieurs de ses collègues, la députée avait alors demandé, en vain, que soit appliqué sur-le-champ le règlement de l'Assemblée nationale, et notamment son article 8 qui dispose que les personnes assises dans le public doivent être "découvertes".
Face à l'émotion persistante, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a adressé une lettre à tous les députés le 19 novembre. Il y rappelle qu'"aucune disposition de notre règlement n'autorise le président de séance à refuser l'accès des tribunes du public à une personne pour ce motif". Il indique par ailleurs que la prescription demandant aux visiteurs d'avoir la tête découverte est "vieille de plus d'un siècle et ne saurait être opposée au foulard" et rappelle que "les libertés de religion et d'opinion font partie des droits fondamentaux".
Cette attitude, comprise par Mme Hostalier comme une volonté d'éviter "toute stigmatisation" de la communauté musulmane, ne l'a pas convaincue. La députée continue de plaider pour une modification du règlement, qui exigerait "de manière explicite une tenue correcte et la tête nue pour les hommes et les femmes". Elle a reçu le soutien de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Evoquant la "montée des intégrismes", la députée, par ailleurs membre de la mission parlementaire sur le voile intégral, insiste : "Alors qu'on tient un débat sur l'identité nationale, on doit, sur ces thèmes-là, être exemplaire à l'Assemblée, lieu emblématique de la République. On ne doit pas laisser la porte ouverte à des dérives possibles."
Mme Hostalier n'en est pas à son coup d'essai. En octobre 2008, elle a déposé une proposition de loi visant à interdire le port de signe religieux ostensible à "toute personne en charge d'une mission de service public ou investie d'un mandat électif et dans tous les établissements où est exercée une activité de service public". Elle regrettait au passage que la loi de 2004 interdisant le port du voile à l'école n'ait pas été étendue à l'université.
Mais cette nouvelle offensive intervient dans un contexte particulier. Le débat sur l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public fait rage depuis six mois. Il n'a pas toujours évité l'amalgame entre les femmes portant le simple foulard islamique couvrant les cheveux et celles qui manifestent une pratique radicale de l'islam, en dissimulant aussi leur visage et l'ensemble du corps.
Pour Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), il ressort de ces différents débats que "certains veulent imposer une certaine invisibilité de l'islam dans l'espace public". "Ce n'est pas la meilleure façon d'afficher le combat contre l'intégrisme. Il faudrait s'adresser de manière plus nuancée à toutes ces femmes (voilées) qui respectent les lois de la République", juge cet universitaire, défenseur d'un islam "de la modération".
Autre élément de contexte : le débat sur l'identité nationale qui suscite des crispations dans la communauté musulmane. Mme Hostalier elle-même a inscrit son intervention à l'Assemblée dans ce débat. Un rapprochement jugé "inquiétant" par M. Moussaoui. "Cela donne l'impression que le débat vise une frange particulière de la communauté nationale."
La députée du Nord reconnaît que le sujet est "compliqué". "Le foulard n'est pas forcément incompatible avec l'identité nationale, tout dépend qui le porte, comment et pourquoi. S'il est discret, c'est même respectable ", estime-t-elle. En revanche, juge-t-elle, un voile "provocateur est incompatible avec nos valeurs". A charge pour le législateur d'apprécier au cas par cas le degré de provocation ?
Source : Le Monde
Au total 57 108 Marocains résidant à l'étranger ont transité, au cours des deux dernières semaines, par le poste d'entrée "Bab Sebta", pour célébrer l'Aïd Al-Adha avec leurs familles au Maroc, indique ce jeudi 26 novembre une source douanière.
Ce poste d'entrée a également enregistré l'entrée de 4 896 véhicules (voitures et autocars) durant cette même période.
L'opération de transit se déroule dans de "très bonnes conditions", indique la même source, estimant que le nombre des MRE augmentera substantiellement à la veille de l'Aïd Al-Adha.
Source : La Vie eco
M. Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, M. Abdellah Boussouf, secrétaire général, l'ensemble des membres et de l'équipe administrative du CCME, vous adressent leurs meilleurs vœux à l'occasion du Nouvel an 2012.
Dans le cadre du cycle consacré au Maroc par le Musée du Quai Branly à Paris autour du spectacle Izlan - chants, poésies et danses berbères, une table ronde est proposée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) le samedi 5 décembre à 17h au Théâtre Claude Lévi-Strauss
Seront présent à la table-ronde : M. Driss El Yazami, président du CCME, Ahmed Aydoun, musicologue, Claude Lefébure, ethnologue et chercheur au CNRS et d'Alain Weber, conseiller artistique.
A la suite du grand Raïss Lhadj Belaïd qui avait chanté l'immigration dès les années 1930 et fait une tournée en France à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, le thème de l'exil et de ses tourments à été repris par nombre d'autres chanteurs. La table-ronde abordera les principales thématiques explorées par ces chanteurs ainsi que les évolutions de la chanson amazighe marocaine à propos de l'émigration.
Modérateur : Emilie Joulia, auteur et journaliste en sciences-humaines à Canal Académie.
La table-ronde est réalisée en partenariat et avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger.
Un Marocain, Abdelouahab Zaid, est à la tête d'un important projet d'introduction des technologies modernes en matière de plantation de palmiers, mené dans l'ouest de l'Inde avec une enveloppe de 20 millions de dollars.
Dans une déclaration à la MAP, M. Zaid a indiqué avoir déjà entamé la réalisation de la première phase du projet dans le cadre d'un partenariat entre l'entreprise indienne "Atol" et l'université des Emirats arabes Unis à Al Ayn où il dirige l'unité d'études et de recherches sur le palmier et les dattes.
Initié dans les régions du Rajasthan-Gujarat, avec la participation du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), le projet compte déjà une ferme pilote de 200 ha contenant les meilleures variétés de palmiers à l'échelle internationale.
M. Zaid, également coordonnateur du réseau international du palmier dattier, sous l'égide de la FAO, a annoncé la création prochaine, dans cette région d'un laboratoire pour l'intégration des techniques de bio-technologie pour booster la production de palmiers et la porter à environ 150.000 unités annuellement.
La création d'une telle structure, a-t-il poursuivi, est de nature à élargir les espaces plantés en palmier, et donc à assurer à la région une production de dattes suffisante pouvant même servir à l'export.
Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une série d'initiatives similaires déjà menées par M. Zaid, désigné comme expert du PNUD, dans plusieurs pays dont la Namibie, la Jordanie, la Tunisie, la Syrie ou encore le Yémen.
Source : MAP
La mission parlementaire sur le port du voile intégral, qui rendra son rapport en janvier, recevra le 2 décembre le très controversé Tariq Ramadan, prédicateur musulman. Les députés membres de la mission sont de plus en plus divisés sur la nécessité de légiférer pour interdire le port de la burqa en France. «Si on débouche sur une loi, on sera intraitable sur tout ce qui concerne les services publics. Ce sera une loi symbolique pour protéger les femmes contre cette idéologie barbare», indique au Figaro André Gerin, le président communiste de la mission parlementaire, qui est manifestement favorable à ce que le Parlement légifère. Le député maire de Vénissieux (Rhône) met toutefois un bémol à son propos en ajoutant que tout dispositif législatif «devra être accepté par les responsables du culte musulman, qui prônent un islam apaisé».
Nicolas Perruchot (Nouveau Centre), qui avait voté contre la loi du 15 mars 2004 sur l'interdiction du foulard islamique à l'école, est, lui aussi, «favorable à une loi» si elle se situe dans un cadre général pour «rappeler les droits fondamentaux des femmes, dont le port de la burqa pourrait faire partie».
Le rapporteur UMP de la mission d'information, Éric Raoult, est d'une prudence de Sioux : «On va vers des préconisations, dont la loi peut faire partie. Encore faut-il qu'elle soit applicable et constitutionnelle.» Pierre Cardo (UMP, Yvelines), qui n'avait pas non plus voté la loi de 2004, qu'il qualifie d'«erreur psychologique», met en garde : «Il faut faire attention aux dispositions que nous allons prendre. Il est clair que le voile intégral n'est pas religieux, mais les cas de figure sont extrêmement différents.»
L'affaire du voile a resurgi à l'occasion de la venue, le 12 novembre, à l'Assemblée, d'une jeune fille portant le voile islamique dans les tribunes réservées au public. Très en pointe sur la question, Jean-François Copé est un chaud partisan d'une loi interdisant la burqa. «Une loi, pas une circulaire, car il s'agit de rappeler les principes de la République, que des extrémistes voudraient tester», a précisé mardi le patron des députés UMP. Dans la majorité, de nombreux députés sont sur la même ligne. «Il faudra une loi pour éviter que le port de la burqa ne se répande», juge le député UMP du Vaucluse Thierry Mariani. «Trois mille ans d'histoire de France sont stigmatisés. Nous sommes les victimes», renchérit son collègue des Yvelines Jacques Myard. François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre, pense qu'«on n'échappera pas à une loi tenant compte du respect de chacun à vivre sa différence». Le centriste Maurice Leroy réclame aussi une loi pour «faire respecter le modèle républicain». Quant au député maire centriste de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, il rappelle que «la burqa n'a rien à voir avec la laïcité ni avec l'islam. C'est une tradition afghane qui est une insulte à la dignité des femmes».
D'autres UMP sont en revanche perplexes sur la nécessité d'une loi. «Si on légifère, cela va entraîner des provocations. On prend un risque pour un phénomène très peu répandu», estime Marc Laffineur. Le député maire de Rueil, Patrick Ollier, juge préférable «d'étendre la loi sur l'interdiction du voile à l'école à la burqa». Le villepiniste Hervé Mariton avoue qu'il «ne sait pas» s'il faut légiférer. François Goulard propose de «préciser la loi sous l'angle du contrôle d'identité», mais le député breton estime qu'«interdire la burqa serait contre-productif».
Au sein du gouvernement, Nadine Morano, secrétaire d'État à la Famille, propose d'«agir par la voie législative ou réglementaire» et souligne que «cette prison de tissus pour les femmes n'est pas une question cultuelle mais culturelle». À l'inverse, le ministre de la Défense, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, préconise «d'abord un long dialogue, qui ne conduise pas à stigmatiser la communauté musulmane».
Source : Le Figaro
Des cinéastes et acteurs marocains ont été primés, mardi 24 novembre à Bruxelles, lors de la cérémonie de clôture de la 4ème édition du festival arabe qui s'est déroulée du 18 au 24 novembre dans la capitale européenne.
C'est ainsi que le jury présidé par le cinéaste marocain Hassan Benjelloun a distingué la réalisatrice marocaine Zakia Tahiri en lui accordant "la mention spéciale" pour son film "Number One".
Le prix d'interprétation masculine a quant à lui, été remporté par les acteurs Omar Lotfi et Amine Ennaji pour leur prestation dans le film "tu te souviens de Adil" de Mohamed Zineddaine, alors que le réalisateur Naoufel Berraoui a reçu le prix du jury pour son court métrage "liberté provisoire".
A côté de ce palmarès marocain, c'est le réalisateur égyptien Ahmed Rashwan qui a reçu le prix du jury pour son long métrage "Basra" et, les actrices Lizzie Brocheré et Olympe Borval ont eu le prix de la meilleure interprétation féminine dans le film français "le chant des mariés" réalisé par Karin Albou.
Dans une déclaration à la MAP, Hassan Benjelloun a mis en exergue la qualité des films arabes. Il a ainsi loué le travail des réalisateurs présents dans cette rencontre relevant le choix diversifié des thèmes traités et la méthodologie adoptée dans les réalisations.
Estimant que le festival est une véritable découverte témoignant de l'évolution du cinéma arabe, il a indiqué que cette rencontre donne un panorama des meilleures réalisations faites récemment dans le monde arabe et offre au public bruxellois une opportunité de connaissance du monde arabe.
Pour sa part, la directrice artistique du festival, Rachida Chbani a donné un aperçu du processus de création du festival du film arabe à Bruxelles.
Cette manifestation a-t-elle dit, a pour ambition d'être un dialogue entre l'Occident et l'Orient en révélant au public européen la diversité et la richesse culturelle des sociétés arabes à travers ses productions cinématographiques.
D'ailleurs, a-t-elle ajouté, le festival s'inscrit dans une démarche de dialogue interculturel s'intéressant à la fois aux thématiques traitées par des cinéastes du monde arabe ainsi qu'aux productions sur le monde arabe. Il offre aussi la possibilité de faire découvrir des films auxquels le spectateur n'a pas toujours accès.
La 4ème édition du festival du film arabe a été marquée notamment par la projection de quatre films marocains parmi lesquels étaient en compétition officielle, les longs métrages: "Number One" de Zakia Tahiri et "Tu te souviens d'Adil ", de Mohamed Zinnedaine et les courts métrages: "silence à haute voix" de Driss Idrissi, "poupya" de Samia Charkioui et "liberté provisoire" de Naoufel Berraoui.
Plus d'une trentaine de productions arabes ont participé également à cette manifestation.
Le festival du film Arabe de Bruxelles a été créé en 2006 par l'association "ImagiFilms" qui a pour but de promouvoir les secteurs artistique, audiovisuel et multimédia en Belgique, ainsi que l'élaboration de programmes divers pour la réalisation du "Vivre ensemble au-delà des différences ".
Source : MAP
Les ressortissants Marocains établis à Palma de Majorque (îles Baléares), n'auront plus à se déplacer à Barcelone pour renouveler leur passeport ou régler leurs papiers administratifs, "un consulat itinérant" a été mis à leur disposition pour leur faciliter la tâche.
Une délégation du consulat général du Maroc à Barcelone (Nord est de l'Espagne) s'est déplacée, pour la première fois mardi à Palma de Majorque pour répondre à toutes les demandes administratives de la communauté marocaine résidant à Palma de Majorque, comme le renouvellement du passeport et de la carte d'identité nationale, la légalisation de documents administratifs ou encore l'inscription d'une nouvelle naissance sur le livret de famille.
Près de 26.000 Marocains résident aux île Baléares, selon des chiffres des associations des Marocains de la place.
Le consulat itinérant se déplacera ainsi trois jours par mois pour satisfaire les demandes de la communauté marocaine de Palma de Majorque. Il s'agit de rapprocher l'administration des Marocains résidant aux îles Baléares et d'apporter des réponses à leurs problèmes, a indiqué à la MAP le consul du Maroc à Barcelone, Ghoulam Maichane.
Cette initiative, réclamée depuis plusieurs années par la communauté Marocaine, vise également à épargner aux ressortissants Marocains des îles Baléares le déplacement jusqu'à Barcelone pour régler leurs papiers administratifs, a-t-il dit.
Le consulat itinérant qui se déplacera trois jours par mois à l'île de Palma de Majorque, pourrait étendre sa présence dans l'île au regard des nécessités croissantes constatées sur place, a encore indiqué le diplomate Marocain.
Cette décision a été agréablement accueillie par les marocains de Palma de Majorque qui n'auront plus à prendre l'avion pour Barcelone et perdre au moins deux jours de travail pour renouveler leurs documents administratifs avec ce que cela suppose en terme de coût.
"C'est une bonne nouvelle", a affirmé le président de l'Association des Immigrés Marocains aux îles Baléares "Al Maghrib", Mustafa Boulharrak.
"Nous demandions l'ouverture d'un consulat à Palma de Majorque. Nous avons obtenu un consulat itinérant, c'est déjà pas mal", a-t-il confié à la MAP, ajoutant que le consulat itinérant devrait recevoir entre 300 et 400 Marocains par jour.
Source : MAP
Un accord de partenariat portant sur le soutien à l'insertion de la communauté marocaine en Espagne sur le marché de l'emploi vient d'être signé à Barcelone (Nord-est) entre des associations marocaines en Catalogne et la Confédération du commerce de cette région autonome espagnole.
Les ONG marocaines signataires de cette convention de coopération sont "Addib Biladi", l'Union des femmes marocaines immigrantes et "Llum del Nord".
Aux termes de cet accord, les deux parties s'engagent à œuvrer pour la promotion de la formation linguistique et commerciale au profit des Marocains entrepreneurs et travailleurs dans les secteurs du commerce, des services et du tourisme en Catalogne.
Ainsi, la Confédération du commerce en Catalogne permettra aux entrepreneurs et travailleurs marocains actifs dans ces domaines de tirer profit de son expertise en vue qu'ils soient en phase avec les derniers développements en la matière sur les plans notamment juridique et administratif.
Cette convention prévoit également la mise en œuvre d'initiatives d'appui aux immigrés marocains désireux de créer leurs propres entreprises visant à les doter des compétences et outils nécessaires à ce sujet.
Elle comporte également un volet consacré à l'encouragement de l'adhésion des futurs entrepreneurs marocains à des associations professionnelles, des syndicats ou des unions commerciales.
Les deux parties ont convenu de la tenue prochainement de réunions de travail dans les villes catalanes de Barcelone, Tarragone et Villafranca pour l'activation de cet accord.
La région de la Catalogne, où résident près de 300.000 Marocains, compte plus de 250 associations marocaines actives dans les domaines notamment du co-développement, de l'intégration, de l'éducation et de la culture.
Source : MAP