Les ministres de l'Intérieur marocain Mohand Laenser, français Manuel Valls, espagnol Jorge Fernandez Diaz et portugais Miguel Macedo, ont estimé vendredi à Rabat que la coopération entre les quatre pays en matière de gestion des flux migratoires "doit se concentrer sur le contrôle des frontières".
"Nous sommes convaincus que le renforcement de la coopération doit se concentrer sur la gestion et le contrôle des frontières et la formation des agents qui en sont chargés", ont affirmé les quatre ministres dans une déclaration commune signée à Rabat, au terme d'une réunion de coordination tenue à l'invitation de M. Laenser pour examiner les défis et menaces sécuritaires auxquels fait face la région de la Méditerranée occidentale.
Selon cette déclaration, les flux croissants de migrants clandestins sont dus aux "menaces qui coexistent en Afrique Subsaharienne".
"Nous partageons la nécessité d'approfondir la coopération stratégique, technique et opérationnelle (...) le cas échéant dans le cadre de l'approche globale des migrations, y compris le partenariat +Migration, Mobilité et Sécurité+, et de renforcer les moyens des services voués à cette mission", lit-on dans le texte de la déclaration commune, dite de Rabat, qui prévoit également que ces services se réunissent désormais une fois par an.
Les quatre ministres, qui se sont félicités de "la prochaine création d'un bureau de lutte contre la fraude documentaire au Maroc", se sont par ailleurs engagés à "oeuvrer en vue de la réactivation de la Conférence ministérielle euroÂafricaine sur la migration et le développement".
Ils ont en outre invité leurs "services respectifs à développer des modes de fonctionnement homogènes, ce qui permettra une coopération plus étroite, d'améliorer et de fluidifier les échanges d'informations et les bonnes pratiques entre les quatre pays".
25 janv. 2013
Source : MAP
Des dizaines de travailleurs étrangers ayant fui la Libye lors du soulèvement contre Mouammar Kadhafi ont manifesté lundi à Tunis pour demander leur réinstallation dans un pays tiers alors que le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l'ONU prévoit de fermer leur camp.
"Nous manifestons pour réclamer la régularisation de notre situation et protester contre le refus de nos demandes d'asile", a déploré à l'AFP le Soudanais Mouheddine, 34 ans, au camp de Choucha (sud) depuis deux ans.
"Nous voulons attirer l'attention de la communauté internationale notamment après la décision de HCR de fermer ce camp de transit", a-t-il ajouté dénonçant une situation "précaire".
Le camp de Choucha, proche de la frontière libyenne, accueille actuellement 130 réfugiés provenant essentiellement d'Ethiopie, d'Erythrée, d'Irak, de Somalie et du Soudan.
Le HCR a décidé la fermeture de ce camp en juin prochain, aucun pays n'ayant accepté les dossiers des derniers réfugiés restants.
Ces réfugiés seront consultés sur leur éventuel retour en Libye ou dans leurs pays d'origine.
Au total, la Tunisie a accueilli sur son territoire plus de 300.000 réfugiés ayant fui le conflit en Libye qui a abouti à la chute du colonel Mouammar Kadhafi en août 2011.
Environ 4.000 travailleurs migrants avaient été installés à Choucha qui a connu des pénuries alimentaires et des affrontements ayant fait six morts.
Selon le HCR, l'écrasante majorité a été réinstallée dans plusieurs pays d'accueil comme l'Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l'Italie, l'Irlande, la Norvège, le Portugal, la Suède, la Suisse, et les Pays-Bas.
28 janv. 2013
Source : AFP
Le ministère israélien de la Santé a ordonné que des moyens contraceptifs ne soient pas administrés à des immigrants sans leur consentement, à la suite d'informations selon lesquelles des Ethiopiennes ont été obligées de recevoir des injections contraceptives.
Ces allégations ont été lancées en décembre par un reportage sur le déclin de la natalité parmi les Ethiopiens. Selon des témoignages, des migrantes s'étaient vu menacer de ne pas obtenir le droit d'immigrer en Israël si elles refusaient de se voir injecter des contraceptifs avant leur départ.
L'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) a ensuite demandé des explications au ministère de la Santé, qui a publié une lettre cette semaine précisant que des contraceptifs ne devaient pas être prescrits sans le consentement explicite des patientes.
Le ministère souligne que cette consigne "ne constitue pas une prise de position ni un constat des faits" à propos des cette contraception forcée.
Le même ministère demande aux médecins "de ne pas renouveler les prescriptions pour les femmes d'origine éthiopienne ou d'autres femmes qui, pour toutes sortes de raisons, ne comprennent pas les implications de ce traitement".
"Il faut que tout cela soit évidemment fait de manière appropriée d'un point de vue culturel, par des intermédiaires éthiopiens ou des services de traduction médicaux", a souligné le ministère de la Santé.
Le porte-parole de l'ACRI, Marc Grey, a estimé que cette lettre constitue "un aveu important que ce phénomène a bien existé".
"L'essentiel est désormais de s'assurer que les recommandations et les procédures prévues par la lettre soient appliquées afin que ce genre de pratiques cessent immédiatement", a-t-il ajouté.
Pendant des siècles, les juifs d'Ethiopie ont été pratiquement coupés des autres communautés juives. Les autorités religieuses juives en Israël ont longtemps hésité avant de les reconnaître comme juifs.
Selon des médias israéliens, le taux de natalité parmi les immigrants d'origine éthiopienne a baissé de 20% en une décennie.
Une femme interviewée lors d'un reportage télévisé a affirmé que les Ethiopiens qui attendaient dans leur pays d'origine d'être transportés en Israël ont été informés que ceux qui refusaient des injections contraceptives se verraient interdire l'entrée en Israël ainsi que tout traitement médical.
"Nous avons eu peur. Nous n'avions pas le choix. Sans eux (les Israéliens) et sans leur aide nous ne pouvions pas vivre là-bas", a affirmé une autre immigrante au quotidien Haaretz.
Plus de 120.000 Juifs éthiopiens vivent aujourd'hui en Israël, dont 80.000 nés en Afrique.
Dans les années 1980 et 1990 notamment, l'Etat hébreu a organisé deux opérations de rapatriement, permettant à 35.000 d'entre eux de s'installer en Israël. Mais ces nouveaux venus ont dû affronter d'énormes différences culturelles et des discriminations au sein de la société israélienne.
28 janv. 2013
Source : AFP
Un collectif d'associations de Marocains Résidant à l'étranger (MRE) a appelé à l'émergence d'un Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger "rénové en mesure de relever les défis futurs (et) qui reflète les attentes et les aspirations des MRE".
Les cadres et acteurs associatifs de l'émigration marocaine, signataires de ce communiqué publié au terme de leur réunion du 26 janvier à Paris, ont affirmé que "cette rénovation doit se faire dans la sérénité, en concertation avec le tissu associatif MRE dans un esprit d'écoute et de dialogue amorcé lors de la rencontre de Casablanca du 15 septembre 2012" .
Les signataires de ce communiqué se sont dits "déterminés à défendre cet acquis et à combattre toute tentative visant à neutraliser cette institution ou de la diluer dans le cadre d'un quelconque projet général ou étude obscure".
S'agissant du rôle du ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, les signataires du communiqué ont affirmé que "le dossier MRE ne peut continuer à souffrir des aléas du changement de majorité, ou servir de marchandage pour satisfaire l'exigence d'équilibre politique au sein des gouvernements successifs", précisant qu'"il s'agit d'une question stratégique qui relève de l'intérêt suprême de la nation" qui, par conséquent, "nécessite une stabilité dans la gestion et une continuité dans la vision".
Ils se sont prononcés à cet égard pour la création d'"un haut-commissariat qui garantirait la continuité et la permanence dans la gestion de ce dossier servant ainsi l'intérêt du pays et de l'immigration marocaine".
Ils ont observé qu'"au moment où notre pays s'engage dans des réformes démocratiques profondes, portées par l'ensemble des forces vives de la nation, nous ne pouvons que réitérer nos exigences et nos revendications pour une participation réelle et plus large, ouverte à tous les citoyens marocains sans aucune exclusion".
"Cela commence par la mise en application de la nouvelle constitution, ainsi que les recommandations de Sa Majesté le Roi en matière d'extension des droits civiques aux membres de la communauté marocaine de l'étranger", ont-ils plaidé.
Ils ont invité "toutes les forces vives de la société civile et politique marocaine" à "une réflexion et un débat participatif sur le devenir de l'immigration marocaine et ses relations avec le pays d'origine, sur sa participation large et effective dans les différentes institutions, sur le futur du CCME et l'harmonisation des intervenants dans le champ MRE".
Les signataires ont, enfin, estimé "qu'il est temps que l'Etat marocain prenne au sérieux les attentes de sa diaspora et s'engage dans le débat de la mise en oeuvre effective des articles 16, 17, 18, 30 et 163 de la Constitution, qui touchent à ses droits civiques et politiques".
28 janv. 2013
Source : MAP
Le conseil national des marocains du Sénégal (CNMS) organise en partenariat avec le Forum social sénégalais, le 9 février prochain à Dakar, une rencontre internationale sur le thème "Libre circulation des personnes et des biens et intégration sous-régionale entre la Cédéao et le Maghreb : l'exemple sénégalo-marocain".
Dans un communiqué conjoint, les deux parties indiquent que cette manifestation s'inscrit dans le cadre des préparatifs du Forum social mondial (FSM) qui se tiendra en 2013 au niveau du Maghreb (Tunisie) après une édition Ouest-africaine qui s'est déroulée à Dakar 2011.
"Avant d'aller à Tunis, et dans un esprit de fraternité entre les sous régions de la CEDEAO (communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, 15 pays) et du Maghreb, nous devons de tenir un forum préparatoire aux fins d'une contribution consistance aux débats qui auront lieu au FSM-2013", indiquent les deux partenaires de la rencontre.
"A l'heure où se prépare l'édition de Tunis 2013, nous constatons que le contexte est marqué par de nombreux faits sur la Migration, la Libre circulation des personnes et des biens entre la sous région ouest africaine et celle du Maghreb Arabe, où plus précisément entre le Maroc et le Sénégal, indiquent les organisateurs.
"Au-delà des relations de coopération et de partenariat qui lient le Maroc et le Sénégal, imposées par des exigences diplomatiques, il y a aussi et surtout deux peuples qui partagent la Tijania de Fez, à Tivaoune en passant par Marrakech, Rabat, Casablanca jusqu'à Nimzat, Ndiassane, Pire et Halouar", souligne le communiqué.
"Cependant, depuis quelques temps, on relève des faits récurrents relatifs à la migration où des faits d'expulsion, de rapatriement, aussi bien dans la CEDEAO qu'au Maghreb malgré toutes les conventions et tous les accords de libre circulation et d'installation qui existent entre les pays de ces Communautés", soulignent les organisateurs, ajoutant que "les échanges porteront notamment sur le cas du Maroc et du Sénégal, deux pays liés par des échanges humains et des liens spirituels ancestraux".
"La Communauté marocaine, installée au Sénégal depuis des siècles, et la communauté sénégalaise au Maroc, font les relations entre le Maroc et le Sénégal et transcendent ainsi les vicissitudes de la géopolitique internationale", précise-t-on.
Et de rappeler que "c'est au lendemain de l'indépendance du Sénégal, en 1964, qu'une convention a été signée entre Rabat et Dakar garantissant le traitement national aux entreprises marocaines installées au Sénégal et la réciprocité pour les entreprises sénégalaises au Maroc en plus d'une multitude d'accords commerciaux, (quelque 64 accords) qui marquent l'excellence des relations entre le Maroc et la terre de la Teranga".
Plusieurs personnalités marocaines du milieu intellectuel et associatif seront conviées à la rencontre de Dakar. Une rencontre citoyenne de Haut niveau qui va permettre d'analyser la situation de la libre circulation des personnes entre la région Ouest-africaines et celle du Maghreb, en mettant l'accent sur le cas et l'exemplarité des relations sénégalo-marocaines.
28 janv. 2013
Source : MAP
Le président Barack Obama va défendre mardi sa réforme sur l'immigration au lendemain de la présentation par des sénateurs démocrates et républicains d'un plan qualifié de "percée majeure" pour résoudre la question des quelque 11 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis.
Le dirigeant démocrate se rend à Las Vegas (Nevada, ouest), l'un des Etats où la minorité hispanique est la plus en expansion. Il y "continuera à discuter avec les Américains de la nécessité (...) de progresser vers une réforme migratoire complète", a expliqué lundi son porte-parole Jay Carney.
Le 21 janvier, lors de son discours d'investiture face à un million de personnes à Washington, M. Obama avait promis d'oeuvrer à une telle réforme, une des principales promesses de ses campagnes de 2012 et 2008.
"Notre voyage ne sera pas terminé tant que nous n'aurons pas trouvé une meilleure façon d'accueillir les immigrés pleins d'espoir qui voient les Etats-Unis comme le pays du possible; tant que de brillants jeunes étudiants et ingénieurs ne seront pas enrôlés dans nos effectifs plutôt qu'expulsés de notre pays", avait-il déclaré.
Une réforme de l'immigration, poussée par M. Obama fin 2010, avait échoué au Congrès à cause de l'opposition des républicains, qui ont depuis renforcé leur emprise sur le pouvoir législatif.
Mais la situation a semblé se dégripper ces dernières semaines, nombre de conservateurs ayant commencé à tirer des leçons de la présidentielle de novembre. Les minorités y ont choisi, à une écrasante majorité, le démocrate sortant face à son adversaire Mitt Romney, avocat d'une "auto-expulsion" des clandestins.
Hostilité républicaine à toute "amnistie"
"Les données politiques ont été renversées. Pour la première fois, il est plus risqué de s'opposer à la réforme migratoire que de la soutenir", a résumé lundi le sénateur démocrate Chuck Schumer, l'un des huit élus de la chambre haute du Congrès, quatre démocrates et quatre républicains, à avoir présenté un plan de régularisation progressive et sous conditions.
"Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, mais ce projet soutenu par les deux partis représente une percée majeure", s'est félicité M. Schumer en fixant l'objectif d'une adoption "à la fin du printemps ou au début de l'été".
Concession aux républicains, ce plan prévoit au préalable une "sécurisation de nos frontières". Selon M. Schumer, la réforme migratoire prendra davantage en compte "les caractéristiques qui aideront à renforcer l'économie américaine", visera à "mettre un terme à l'emploi de clandestins" et à instaurer un système légal pour "accueillir les futurs employés" venus de l'étranger.
"C'est une première étape dans (une entreprise) qui continuera à être difficile mais possible", a ajouté pour sa part lundi le sénateur John McCain, l'un des républicains du groupe qui compte aussi le sénateur Marco Rubio.
La participation de ce jeune quadragénaire, né dans une famille cubaine aux Etats-Unis et apprécié des conservateurs, pourrait faciliter le passage d'une réforme à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, où nombre d'élus restent hostiles à une "amnistie" bénéficiant aux clandestins.
Le plan de M. Obama diffère principalement de celui des sénateurs sur la question de la sécurité de la frontière avec le Mexique, la Maison Blanche estimant que suffisament d'investissements ont déjà été consentis pour la rendre plus hermétique.
Mais des responsables de la Maison Blanche, sous couvert d'anonymat, minimisent ces différences et estiment que ces deux plans sont compatibles.
Le président "salue les efforts" des sénateurs, a expliqué lundi M. Carney.
29 jan 2013
Source : AFP
La politisation du débat sur l'immigration et sur le transnationalisme ne servira en aucun cas l'intégration des immigrés dans leurs pays d'accueil mais aura sans nul doute +l'effet inverse+ en contribuant au renforcement de comportements discriminatoires à leur égard à tous les niveaux, soulignent les participants à une rencontre organisée à Amsterdam.
Des chercheurs de la diaspora marocaine et turque mais aussi néerlandais prenant part à cette conférence-débat sur "Citoyenneté: du local au transnational"ont indiqué qu'au-delà de l'origine, tout débat sur l'immigration devrait prendre en compte les droits des immigrés sur les plans politique, social et culturel dans les pays de résidence.
D'après eux, parler des immigrés en tant que source des maux d'une société quelconque, à tort ou à raison, concevoir les rapports immigré-Patrie en tant qu'obstacle à l'intégration et s'obstiner à défendre +une aliénation identitaire+ de ces communautés sont autant de facteurs qui contribuent à l'isolement de ses immigrés victimes d'une crise économique dure depuis des années.
Selon ces chercheurs, le transnationalisme n'a jamais été un obstacle à l'intégration pour les autres communautés espagnole, italienne et turque en Europe, ces dernières maintenant un rapport très fort avec leurs pays d'origine. Ce phénomène représente par contre une sorte de troisième voie entre l'option de l'assimilation et celle du retour, font-ils valoir.
Si en Belgique et en France, le transnationalisme a été au centre d'un débat particulier depuis toujours, cette question n'a jamais été politisée comme c'est le cas aux Pays-Bas, où l'extrême-droite s'est emparé de l'immigration en tant que créneau pour faire valoir son hostilité envers les étrangers au lieu d'ouvrir un vrai débat où les immigrés seront une partie prenante au lieu d'être un objet à polémique.
Au cours de cette rencontre, il a été procédé à la présentation du rapport de projet intitulé "La citoyenneté rassemble" réalisé en 2012 et qui vise à promouvoir la citoyenneté active au sein de la communauté marocaine résidant aux Pays-Bas notamment à Amsterdam.
Fruit d'une collaboration entre trois associations (Argan, EMCEMO, Aknarij), le rapport tente de traiter plusieurs aspects de la citoyenneté en particulier la composante identitaire, la participation politique et sociale et le bénévolat comme moyen d'expression d'une citoyenneté active.
La rencontre a été également l'occasion de présenter une étude réalisée par l'historienne Nadia Bouras récemment publiée sur le thème "Perspectives de l'attachement au pays d'origine". L'étude met en lumière les liens que les groupes de migrants entretiennent avec leur pays d'origine et se penche sur le rôle des migrants aux Pays-Bas en relation avec le pays d'origine le Maroc pendant une période de 50 ans (1960- 2010).
27 janv. 2013
Source : MAP
Enfin fixés. Ce mardi, à 13h, 58 salariés ou retraités de la SNCF vont se rassembler devant les Prud’Hommes de Paris. Leur avocat, Léopold Mendes, va leur annoncer le délibéré dans l’affaire qui les oppose à leur employeur. La SNCF est poursuivie par près de 800 hommes, marocains ou d’origine marocaine, pour discriminations tout au long de leur carrière. Le combat judiciaire de ces papis vieillis avant l’âge a commencé il y a dix ans. Pour la première fois, aujourd’hui, les juges vont dire s’ils condamnent la SNCF à verser à chacun des plaignants entre 300.000 et 450.000 euros de dommages et intérêts.
Même travail mais traitement différent
Pour Abdelkader Ider, cela ne fait aucun doute. Rencontré lors de l’audience, le 17 décembre, cet homme de 62 ans est parti à la retraite de manière anticipée en 2007. Il expliquait avoir travaillé 30 ans, de nuit, sur les rails et dans les tunnels de la gare d’Austerlitz. Il y avait des Français dans son équipe. «On faisait le même travail. Mais on n’avait pas le même salaire, les mêmes récompenses, les mêmes avancements de carrière», disait-il. Sa femme, Fatima, raconte qu’Abdelkader a le bras barré d’une cicatrice. Un accident du travail. «Il a donné sa santé à son travail, sa vie à la France. Jamais il ne prenait d’arrêt de travail ou de maladie.» Trop coûteux.
Parce que, contrairement à leurs collègues français, ces Marocains – 2.000 environ – ont été recrutés sous contrat de droit privé. Dans le jargon du rail, ce sont les «PS25». Le statut plus avantageux de «cheminot» ou «cadre permanent» est en théorie réservé aux Français de moins de 30 ans. Un cadre permanent part à la retraite à 55 ans, avec une pension calculée sur les six derniers mois de salaire, cotise à une caisse de prévoyance et de soins spéciale. Un PS25 cotise à l’assurance vieillesse et maladie du régime général. Il part à la retraite - calculée sur ses 25 meilleures années de travail - quand il a fait ses trimestres. Il n’est pas intégré au processus de notation de la SNCF.
Des années de procédure en perspective
Abderrahmane Benlmouaz, 64 ans, fait partie des rares Marocains qui, une fois naturalisés français, ont pu bénéficier du statut de cheminot. Mais son ancienneté en tant que PS25 n’a pas été prise en compte lors de son changement de statut. «J’aurais dû bosser jusqu’à 65 ans pour avoir une retraite digne», explique celui qui s’occupait de l’accueil des handicapés gare de Lyon avant de tomber malade et de prendre une retraite anticipée.
«Au début, on leur a dit qu’ils n’avaient pas le même traitement parce qu’ils n’étaient pas français. Puis, quand ils ont acquis la nationalité française, on leur a dit qu'ils étaient trop vieux pour devenir cheminot. Et ceux qui le sont devenus ont dû repartir de zéro», explique Me Mendes. Pour la SNCF, il n’y a jamais eu discrimination. L’avocat de l’entreprise, Me Hirsch, estime qu’il y a prescription, puisque le contrat de travail a plus de 30 ans.
Ce jugement des Prud’Hommes n’est qu’une première étape. La partie perdante fera appel. Le dossier pourrait aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme. Des années de procédure alors que certains plaignants sont déjà morts.
29/01/2013, Alexandra Bogaert
Source : 20minutes.fr
Les temps sont durs en ce moment en Europe, quand on a moins de trente ans et qu’on recherche un emploi. Et c’est encore plus difficile pour les jeunes immigrés.
Ils ont encore plus de risques que les autres de faire partie de cette génération que l’on appelle “perdue” : ces quatorze millions de personnes âgés de 15 à 29 ans qui en Europe, ne travaillent pasou ne suivent aucune formation.
A 21 ans, Zeeshan, originaire du Pakistan, vit depuis neuf ans à Saragosse en Espagne et ilcompte bien donner tort aux statistiques. Il a démarré une formation professionnelle de serveur.“Les employeurs disent qu’ils veulent des gens qui ont de l’expérience et bien sûr, moi, j‘étais très jeune, je n’avais pas d’expérience, ni de diplôme,” raconteZeeshan ; “donc, je me suis dit que ce serait mieux pour moi de faire une formation et je me suis inscrit dans cette école.”
L‘établissement TOPI dispense une formation à temps complet, de cuisinier ou de serveur pour les jeunes sans emploi. Depuis quelques années avec la crise, les demandes sont de plus en plus nombreuses, en particulier de la part d’immigrés. “On accueille entre 30 et 50% d’immigrés en provenance de différents pays,” souligne Alfonso Dolset, le directeur de l‘école, “mais venir de l‘étranger n’est pas un critère de sélection ;le critère numéro 1,c’est la nécessité pourles candidats,de trouvertrès vite, un emploi.”
Diego, un Equatorien de 26 ans, s’estdeson côté,inscrit dans le cursus cuisine. Il nous fait part de son expérience :“aujourd’hui, il y a une grande différence ;avant,si on était serveur,on pouvait quitter un boulot parce qu’on ne s’y plaisait pas ou parce que les horaires nenous convenaient pas et en deux jours, on retrouvait une place ailleurs,” raconte-t-il, “mais les temps ont changé : aujourd’hui, si vous quittez votre emploi, c’est très difficile d’en trouver un autre.”
Diego a dû attendre unan avant d‘êtreaccepté au sein de l‘école. Seule une quarantainede candidats estretenuechaque année.
Dans cet établissement, lesdeux tiers de la formation sont consacrés àla pratique au sein du restaurant interne et il faut deux ans de formation pour décrocher un diplôme de cuisinier. Et les résultats sont là : à la sortie de l‘établissement, 90% des élèves trouvent unemploi. “A l’heure actuelle,” insiste Andre, un autre élève de 19 ans originaire de Colombie,“c’est très important de se former, c’est essentiel,” dit-il, “on vous demande quelle formation vous avez, même si c’est pour balayer les rues. Les choses sont trop difficiles aujourd’hui,” souligne-t-il, “vous devez faire de longues études sinon vous ne serez pas capable de faire quelque chose de votre vie.”
En parallèle de l’enseignement au sein de l‘école, la plupart des élèves ont l’opportunité d’effectuer un stage dans un restautant à l‘étranger. En collaboration avec le Centre pour l’emploi de la municipalité de Saragosse,l’initiative est financée parle programme européen Leonardo da Vinci qui encourage la formation professionnelle.
Andre, Zeeshan et Diegoreviennent justement d’un stage de deux semaines en Italie. “Ces expériences à l‘étranger donnent une nouvelle dimension à leur carrière,” explique Alfonso Dolset, “certains élèves décident de travailler dans un autre pays après leur stage.”
Malgré le taux de chômageparticulièrement élevéen Espagne, aucun des trois élèves ne veut quitter le pays. Leur rêve serait d’ouvrir leur restaurant et ainsi, de suivre l’exemple de Rachel, une ancienne de leur école. “D’un point de vue professionnel, je rêve d’avoirmon restaurant,” lance Zeeshan, “j’ai des ambitions et de la volonté : je sais que j’y arriverais et au final,” conclut-il, “mes rêves deviendront réalité.”
28/01 18:00 CET
Source : Euronews
Le Pacte civique cherche à contribuer à inventer un futur désirable pour tous ; pour cela, il travaille dans son atelier «Diversité, citoyenneté, laïcité» sur le vivre ensemble en France entre personnes de plus en plus diverses, aux itinéraires et conditions de vie contrastées.
Nous avions déjà abordé l’an dernier ce thème aux troisièmes États généraux du renouveau en posant la question suivante : «Comment décider face à la diversité de nos convictions ?» Dounia Bouzar, anthropologue, et Jean-Marie Haton, chef du projet des Luttes contre les discriminations à la ville de Grenoble, avaient montré comment, de façon concrète, on pouvait trouver des solutions pratiques au vivre ensemble en laïcité dans nos écoles et leurs cantines, dans nos quartiers, etc.
Parmi nos concitoyens, les jeunes issus de l’immigration, qui pour la plupart d’entre eux sont de nationalité française, sont au centre de débats aux multiples dimensions, éducatives, culturelles, religieuses, sociales, économiques, politiques. Nous avons choisi cette année d’aborder avec nos invités la question de leur «intégration» en intitulant notre rencontre «Un nouveau modèle d’intégration pour les jeunes issus de l’immigration ?»
Nous sommes bien conscient que le mot «intégration» est un mot piégé, et qu’il s’agit de débattre, au delà de ce mot, de notre vivre ensemble, un vivre ensemble à construire en cherchant d’abord à repenser comment arriver à ce que chacun de nous trouve sa place en lien avec tous ceux qui l’entourent dans le cadre de notre démocratie. Pour aborder ce sujet difficile, il est important de s’appuyer sur deux invités qui, chacun, apportent leur vision originale.
D’abord Jean-Claude Sommaire, ancien secrétaire général du Haut conseil à l’intégration, privilégie une approche politique du problème en l’abordant à partir de son expérience de la prévention de la délinquance et des conduites à risques chez les jeunes en voie de marginalisation, expérience qu’il a acquise en présidant le Conseil technique de la prévention spécialisée. Ceci permet de nous poser avec lui de nombreuses questions, en particulier celles-ci : pour quelles raisons la crise de notre modèle d’intégration s’aggrave ? Comment prendre en compte le fait «communautaire» ? Doit-on proposer un nouveau modèle d’intégration ?
Ensuite, Tareq Oubrou, théologien, imam de la mosquée de Bordeaux, aborde notre sujet à travers non seulement sa dimension culturelle, mais aussi religieuse. Dans son dernier livre, Un imam en colère, sous-titré intégration, laïcité, violences, il traite de la difficulté de dialoguer avec des jeunes musulmans en quête de repères. Avec lui, nous nous posons d’autres questions, comme celle de la place de l’Islam dans notre société, et au-delà celle du rôle du spirituel et du religieux ; ceux-ci, dans la vie de beaucoup d’entre nous, sont au fondement de nos indignations et de nos engagements en faveur d’une société plus juste et plus fraternelle.
Le Pacte civique cherche à faire de ce débat un temps de dialogue constructif. L’atelier aura été réussi non seulement si nous repartons après en ayant mieux compris l’importance de la question posée et la nécessité de l’aborder de front dans tous ses aspects, mais aussi en ayant envie de nous impliquer dans la construction de notre future société interculturelle, interspirituelle, intergénérationnelle.
Un nouveau modèle d’intégration pour les jeunes issus de l’immigration ? Samedi 2 février de 14h30 à 16h.
Avec Tareq Oubrou, théologien, recteur de la mosquée de Bordeau ; Jean-Claude Sommaire, ancien secrétaire général du Haut conseil à l’intégration. Modérateur : Jean-Claude Devèze, Le Pacte Civique
28 janvier 2013, Jean-Claude Devèze
Source : Libération
Pour important qu’il soit par ses conséquences sur les règles de la filiation dans ce pays (conf. mes nombreux papiers) le débat sur le mariage pour les couples homosexuels, ne doit pas empêcher de suivre les nombreux autres dossiers qui concernent les enfants de France.
L’un d’eux, celui des enfants étrangers non accompagnés ou isolés en France, ouvert depuis des années, mérite une nouvelle fois qu’on s’y penche dans la mesure où la Chancellerie s’apprête à apporter des réponses qui, pour partir de bonnes intentions et comporter des avancées, ne répondent pas au problème posé : garantir les droits des enfants.
Elles s’éloignent par ailleurs sensiblement des Recommandations avancées le 19 novembre dernier par Dominique Baudis, Défenseur des droits qui, s’appuyant sur les travaux de Dominique Versini alors Défenseure des enfants (2008), sur les travaux des associations et praticiens et sur ses propres observations a le souci d’une prise en compte réelle de l’intérêt supérieur de l’enfant comme le veut la Convention internationale sur les droits de l’enfant et son article 3 reconnu directement applicable en France par le Conseil d’Etat.
Pour ceux qui abordent pour la première fois ce sujet ou n’en sont pas familiers, quelques données de base doivent être avancées avant de « critiquer » la position à venir de la Chancellerie.
Depuis une bonne quinzaine d’années la France accueille nombre de jeunes personnes – 6000 environ par an - qui se présentent à ses frontières comme âgées de moins de 18 ans et comme isolées. Elles demandent protection. Parfois – environ dans 10 cas sur 100 – du fait de persécutions politiques ou communautaires, le plus souvent, tout simplement, elles viennent vers nous pour se former et travailler afin de faire vivre leur famille. Bien sûr, la France n’est pas la seule confrontée à ce problème. Il s’agit d’une question posée à la plupart des pays européens, mais aussi que l’on retrouve en Amérique du Nord ou en Australie. Ces jeunes, la plupart sont des garçons, ne sont pas toujours isolés en France ; plus préoccupant ils ne sont pas toujours mineurs d’âge malgré les papiers qu’ils peuvent présenter … quand ils ont des documents sur eux.
Leur prise en charge est à la fois simple et source de multiples problèmes.
Ils ne posent quasiment aucun problème de comportement tellement ils sont soucieux d’apprendre. Ceux qui sont venus chercher refuge en France peuvent avoir besoin d’un soutien psychologique au regard des violences supportées chez eux par eux-mêmes ou leurs proches ; tous sont transplantés d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre et privés de leurs proches souvent brutalement même si le moyens modernes de communication peuvent réduire cet isolement.
Mais ont-ils conscience des problèmes qu’ils posent à la patrie des droits de l’homme, quatrième ou cinquième puissance économique mondiale ?
Déjà et fondamentalement leur prise en charge pèse lourd, trop lourd sur les budgets sociaux des conseils généraux appelés essentiellement à les supporter. Parfois 15% du budget ASE de certains départements y est consacré. Pour autant au plan national tout cela – 300 millions au plus – n’est rien au regard des 6, 300 milliards d’euros de la protection sociale de l’enfance.
Les quelques départements qui assument la majorité de ces jeunes ont un double sentiment d’injustice : l’Etat ne les aide pas sur cette charge spécifique – par-delà la Dotation Générale de Fonctionnement qu'il leur verse - et les autres départements ne leur manifestent pas, c’est le moins que l’on puisse dire, de vraie solidarité par-delà des félicitations de principe.
Les travailleurs sociaux de terrain sont déroutés, eux qui avaient été formés à la pratique systémique et au travail sur la relations parents-enfants, puisqu’il n’y a quasiment pas de parents présents ou facilement joignables. Et puis tous ne parlent pas dans le texte le tamoul, le mandarin, le penjâbi, etc. et ne maîtrisent pas le code des étrangers et les relations avec les ambassades. Ces professionnels appellent les politiques à un dispositif spécialisé qui leur répondent que s’il faut prendre en compte les données spécifiques de ces jeunes il est hors de question de monter un dispositif spécifique qui ferait régresser la protection de l’enfance.
En arrière-fond bien évidemment il y a le sentiment que certains de ces jeunes étrangers et ceux qui les guident abusent des lois de notre pays. Ils profitent du fait qu’un mineur est inexpulsable par la France et qu’un enfant isolé y est tenu pour être en danger, donc relever d’un dispositif performant d’accueil et de suivi. Les familles d’origine, avec l’aide des passeurs, attendent de la France qu’elle nourrisse leurs enfants, qu’elle les forme et qu’elle permette à terme à la famille de survivre ! Laissons de côté le débat sur les filières qui se repaissent de cette souffrance et font payer fort cher et sous la menace, le prix du ticket vers la survie. On n’est pas loin du débat sur la traite.
Bien sûr tout cela serait supportable si en plus il n’y avait une partie de ces prétendus mineurs qui ne le sont pas et le sentiment d’avoir affaire à des personnes qui forcent, sinon fraudent, notre dispositif lui-même déjà en difficulté pour faire face à ses obligations pour les enfants de France.
Bref, de longue date une tension majeure a été relevée autour des mineurs étrangers non accompagnés. Malaise accentué par le fait que l’Etat s’est refusé jusqu’ici à assumer ses responsabilités à la fois comme acteur de la protection de l’enfance alors même qu’il ne se croise pas les bras, mais aussi comme régulateur national et comme responsable au regard de l’étranger de ce dispositif.
En septembre 2011 le président du conseil général de la Seine-Saint-Denis, devenu depuis président de l’Assemblée nationale, a mis le feu à la prairie en refusant d’exécuter les décisions des juges des enfants et des procureurs qui lui confiaient des MIE. Il a délibérément décidé de violer la loi. Après deux mois tendus, un accord a été passé entre le ministre de la justice et le conseil général du 93 pour éteindre l’incendie : outre le financement de la plateforme locale d’évaluation des MIE, l’Etat à travers le parquet de Bobigny veillerait à ce que la majorité des 500 enfants jusqu’ici pris en charge chaque année soient orientés, d’entrée de jeu, vers d’autres départements (les 22 distants de moins de 200 km de Paris) sans passer par le bureau du juge. Tels des paquets, munis d’une décision du parquet de Bobigny, les jeunes tenus pour mineurs – par une association privée - sont donc conduits par un transporteur affrété par la Croix Rouge qui a passé convention avec le conseil général. Le parquet de Bobigny transmet au parquet du lieu d’arrivée qui devient compétent dès lors que l’enfant est sur place ! Le tour de passe-passe est joué : le tribunal pour enfants de Bobigny et la Seine-Saint Denis sont contournés.
Les conseils généraux des lieux d’orientation ont généralement mal pris cette démarche non concertée avec eux – doux euphémisme- ; certains ont pris des arrêtés refusant tout accueil de ce style ; d’autres ont veillé à ce que les enfants repartent immédiatement. Le contentieux se développe. La cour de cassation est saisie.
Le feu a été éteint à Bobigny en novembre-décembre 2011, mais le problème national n’a pas été réglé.
Nous sommes plus d’un an après. La majorité nationale a changé ; le problème persiste. Il s’est même aggravé. Les refus de prises en charge se multiplient un peu partout – conf. la Somme, l’Essonne -, les jeunes sont l’objet de partie de ping-pong entre plateformes, par exemple entre Paris et Bobigny. Plus grave, la machine a fabriquer de la clandestinité a redémarré. A terme les jeunes concernés qui n’ont pas intégré le dispositif basculeront dans des vies marginales et pourquoi pas dans la délinquance.
La Chancellerie, après avoir rétabli les liens avec l’ADF représentant tous les conseils généraux et les associations, entend que l’Etat assume ses responsabilités et dans le respect du droit commun – et elle doit ici être approuvée – en s’orientant vers un dispositif national qui veillerait à identifier les structures disponibles pouvant accueillir ces enfants et à leur mobilisation. L’Etat aiderait au financement des structures ou dispositifs d’évaluation et à l’accueil des premiers jours de mise en protection. Bravo encore.
En revanche, elle inquiète si, comme le bruit circule, elle entend faire des parquets le dispositif décisionnaire pour la justice. Le procureur de la République a certes les mêmes pouvoirs que le juge des enfants quand il s’agit de protéger des enfants en danger, mais il s'agit là d’un pouvoir exceptionnel qui ne saurait devenir d’un usage courant. En effet le procureur travaille au téléphone, il ne reçoit pas le jeune, il motive rarement ses décisions lesquelles ne sont pas susceptibles de recours. Comme l’avance le Défenseur des droits, c’est au juge des enfants de recevoir dans les meilleurs délais le jeune concerné, de vérifier sa minorité et son isolement, de le faire prendre en charge au-delà des 5 jours d’accueil provisoire et de veiller à son orientation. J’ajoute, pour l’approuver, qu'il pourra s’appuyer sur le dispositif national de régulation et de répartition entre départements que la Chancellerie s’apprête à mettre en place, quand tel n'est pas le cas aujourd'hui. Il jouera son rôle de magistrat de référence et pourra décharger son ASE locale si nécessaire.
Plus généralement qui appréciera la minorité contestée : un magistrat ou une association ? Si une jeune personne est renvoyée de la prise en charge initiale pour n’être pas mineure ou n’être pas isolée ou en danger, qui l’informera sur les recours qui lui sont ouverts ? Quelle information lui sera donnée ? Quels avocats viendront le défendre comme cela se doit dans un pays comme le notre sachant par exemple que la question de la preuve de la minorité est délicate. Là encore, à juste titre, le Défenseur des droits rappelle que les tests osseux ne peuvent pas à eux seuls faire la preuve. Quand des papiers existent venant du pays d’origine seules les autorités compétentes doivent fournir une expertise sur leur authenticité. Et puis il est d’autres critères comme l’apparence physique, mais surtout le comportement de la jeune personne qui sur la durée ne trompent pas quant à la minorité.
En d’autres termes, la Chancellerie doit être saluée pour s’être enfin saisie du dossier quand ses prédécesseurs avaient joué à « Courage fuyons ! ». Elle répond aux attentes des départements quand elle vise à une péréquation nationale des prises en charge. Elle s’apprête elle-même à faire un effort en mettant la main au pot. Pour autant elle se doit pour répondre à la demande des praticiens et du Défenseur des droits de mettre en place un système qui ne prenne pas seulement en compte les droits des institutions, mais ceux des enfants : ces jeunes transplantés en France doivent être reçus, mis à l’abri, entendus avec les moyens adaptés (en première intention par des travailleurs sociaux et non pas par des policiers), ils doivent être informés des décisions prises et des recours, pouvoir les contester avec l'aide d'avocats, et savoir quelles pistes peuvent s’ouvrir à quelles échéances et à quelles conditions. Tout particulièrement aucune orientation ne doit être prise sans audition, du jeune éventuellement assisté de la personne de son choix ou d'un avocat. On expédie un colis, mais on doit échanger avec un jeune !
Il faut aussi que l’Etat engage un vrai débat avec les départements de France sur le devenir de ces jeunes appelés pour la grande majorité d’entre eux à rester en France. Nous avons d’ailleurs obtenu sur ces 15 ans de remarquables succès : beaucoup de jeunes se sont insérés en France ... au bénéfice de la France. Spécialement il faut travailler sur la possibilité pour ces jeunes qui n’auront pas terminé leurs études à 18 ans, en tous cas qui n’auront pas d’emploi à leur majorité, de bénéficier de prise en charge jeunes majeurs. C’est leur intérêt, c’est le nôtre ; sinon on se tire d’entrée de jeu une balle dans le pied et on confine au summum de l’hypocrisie.
Nous nous apprêtons à franchir un pas intéressant, veillons à ce que ce pas ne soit pas de travers car le dossier ne ferait alors que rebondir.
Voir le dossier MIE dans le JDJ 321 de janvier 2013 : http://www.droitdesjeunes.com/sommaires/jdj_sommaire.php?num=321
27 janvier 2013, Jean Pierre Rosenczveig
Source : Le Monde
Cinéma d’Afrique proposait la projection de deux films à l’Espace Culturel de l’Université d’Angers sur le thème de l’émigration : L’Or Blanc d’Adama Sallé (2010) et le Cri de la Mer d’Aïcha Thiam (2008).
L’or blanc
Ce film produit au Burkina Faso, a remporté le premier prix fiction des écoles de cinéma au Festival Fespaco (l’équivalent du Festival de Cannes à Marrakech). On y découvre l’histoire de deux frères, fils d’agriculteur, qui traversent le désert pour rejoindre le Maroc. Un moyen de fuir la misère de leur pays, causée par un système agricole industriel qui piétine au fur et à mesure les petits producteurs de coton. Durant la traversée, l’ainé, Baba, succombe de soif. Ado, son petit frère, l’accompagne jusqu’à la fin de sa vie, et l’enterre dans le désert selon les rituels du Burkina Faso. Un film représentatif d’un phénomène bien réel, rarement traité sous forme de fiction. Une histoire touchante, qui ne laisse pas le spectateur insensible.
Le cri de la mer
Ce reportage, très rationnel, explique les causes et conséquences de l’émigration au Sénégal. A travers le témoignage de Yaye Bayam Diouf qui a perdu son fils en mer, on découvre ce fléau qui ravage le village de Thiaroye. Pour faire face, elle crée un collectif de femmes contre l’émigration clandestine, et sensibilise les jeunes sur les risques d’une telle traversée. Elle nous raconte aussi les causes de leur départ. La mer appauvrie par la pêche intensive et les terres réquisitionnées par l’urbanisation, poussent ces jeunes à risquer leur vie. Sans travail, ils tentent de rejoindre l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure. L’un des rescapés nous fait part de la difficulté de cette traversée : lors d’un trajet, seulement 25 personnes ont survécu, sur 115. Ces témoignages poignants nous plongent dans la dure réalité de l’émigration au Sénégal.
La rencontre
Suite à ces deux projections, la discussion s’est ouverte sur l’émigration en général. Bien loin de l’image véhiculée par les médias, cet échange riche en témoignages de personnes d’origine africaine, nous a permis de découvrir une facette de l’Afrique trop peu connue. Un échange passionnant, qui nous a tous amené à nous questionner et réfléchir sur cette réalité qui nous dépasse.
24/1/2013, Elsa Soulard et Isabelle Cougnaud
Source : Nebuleuse
La politique migratoire fait moins parler d'elle. Et c'est heureux. Certains y voient l'évidente trahison d'un gouvernement socialiste trop prompt à renier ses principes ou ses promesses. L'argument est un peu court, sans preuves et surchargé d'a priori accusatoires qui finissent par desservir ceux-là même qui voudraient que cela se passe différemment et surtout mieux.
1. Quand la police de France avait des instructions chiffrées, appuyées par des discours bellicistes au plus haut sommet de l'Etat et des points presse réguliers d'un ministre de l'Identité nationale, la nécessité de rapporter cette politique glaçante pour notre République était évidente et irréfléchie. Depuis mai 2012, nous sommes dans un autre monde.
N'en déplaise à cette actrice surpayée dénommée Josiane Balasko qui râlait contre Manuel Valls, la politique migratoire n'est plus la même depuis mai dernier. Caricaturer ses insuffisances ne fait pas avancer le débat puisque ce dernier doit se conduire à gauche. A la fois, rien n'a changé et tout a changé.
Sur le terrain des promesses, d'abord, le candidat Hollande n'avait fixé aucun objectif de régularisation de clandestins, mais simplement une clarification des critères, et un assouplissement des conditions de naturalisation. Pour certains associatifs, même si ces deux dernières promesses ont été satisfaites sur le papier, c'est encore insuffisant.
2. Quand le chef de l'Etat lui-même lançait la charge contre les Roms, circulaire ciblée à l'appui, un jour de fin juillet à Grenoble, il fallait réagir. Cet homme, Nicolas Sarkozy, s'était choisi un épouvantail. Aujourd'hui, nulle autorité n'a convoqué de caméras pour instrumentaliser une quelconque "chasse aux Roms". Quelle tristesse de constater que certains ne voient pas cette différence. Concernant les Roms, la dernière séquence estivale a fait des ravages. Le gouvernement s'est empêtré dans une mauvaise affaire - la destruction de camps sauvages, l'expulsion de ceux qui n'étaient ni français ni régularisés, et l'absence de relogements adéquats.
3. L'immigration ne doit plus être un sujet d'instrumentalisation politique. Facile à dire, difficile à faire. Mais le pays et la gauche ont trop souffert de cette instrumentalisation permanente. Ceux qui perdent à ce dernier jeu sont les immigrés eux-même. Il y a donc un délicat équilibre à trouver entre la dénonciation de ce qui ne va pas et la "pacification" du débat politique sur ces sujets.
4. Il y a toujours des immigrés clandestins. Certains, ô surprise, sont toujours expulsés. Le ministre de l'intérieur a reconnu que près de 36.000 de ces derniers avaient été renvoyés chez eux l'an dernier. C'est beaucoup plus que sous Sarkozy. Il était ridicule, en Sarkofrance, de fixer des objectifs d'expulsions. Cela légitimait toutes les dérives puisqu'il fallait trouver le clandestin. Dès l'automne 2007, nous eûmes donc droit à la mise en scène de rafles à la sortie d'écoles ou dans des squares. Il n'y a plus aucun objectif chiffré, seulement des critères et des expulsions quand ces derniers ne sont pas respectés. RESF - pour ne citer qu'elle - sensibilise encore ses soutiens à chaque cas d'expulsions litigieuses. Mais ces alertes semblent moins nombreuses depuis mai 2007 (5 en janvier 2013 ; 12 en décembre 2012; 15 en novembre 2012).
5. Il y a toujours des faits divers qui sont détestables, des situations humanitaires désastreuses, des cas individuels d'expulsions ou de destructions de camps de Roms (puisque les deux sujets sont régulièrement mélangés) qui nous font honte. Il faut les relater, sans se tromper de critiques, sans amalgamer tout et n'importe quoi.
A Ris Orangis (Essonne), un maire socialiste a préféré installer treize élèves roms dans une classe séparée, dans un gymnase voisin, plutôt que de les scolariser dans l'établissement. Il a un bon argument, des classes surchargées. Mais le symbole est odieux, et la solution illégale.
Philippe Alain, sur son blog hébergé par Mediapart, rapporte la situation de cette classe spécialement créée pour des enfants Roms à Saint-Fons. Le symbole - une classe "ethnique" - est odieux. Philippe Alain devient excessif quand il se réfère à l'Apartheid digne de l'Afrique du Sud pré-Mandela ("On a connu pire, c’est vrai, mais c’était en Afrique du Sud du temps de l’apartheid").. L'Apartheid était un régime qui refusait le droit de vote aux non-Blancs. Cette forme "godwinnesque" de la politique est contre-productive et détestable. Elle exprime une rage sincère mais se disqualifie par l'assimilation à des régimes odieux. Il est légitime, nécessaire, de rappeler, préciser, souligner combien la scolarisation de cette vingtaine d'enfants roms est inacceptable (pas de cantine, des locaux séparés, un hébergement dans une salle de commissariat). Il est absurde et malhonnête d'omettre de donner la parole à la défense - la municipalité où sont logés ces Roms n'a plus de places scolaires.
La France est une démocratie.
Il y a des recours, comme le Défenseur des Droits.
Les associations ont l'expression libre, voire même financièrement aidées par des organismes publiques.
La France devrait savoir traiter de ces sujets sans heurts ni violences, sans amalgames ni caricature.
28 Janvier 2013, Juan S
Source : Marianne
La France, comme les Etats-Unis, a décidé de rouvrir le débat sur l'immigration. Un casse-tête au moment où le chômage s'aggrave. Même si l'immigration zéro est une illusion, qui représente un risque pour la croissance.
« La planète entière devient le territoire de déplacements croisés. » Umberto Eco, l'écrivain italien, s'interrogeait, dans « Cinq Questions de morale » (Grasset, mars 2000), sur le fait de savoir si l'on pouvait distinguer entre immigration, un phénomène contrôlable qui ne change pas fondamentalement la culture du pays hôte en restant relativement modeste, et migration, une évolution plus inévitable, lorsque tout un peuple se déplace peu à peu d'un territoire à un autre. C'est le cas notamment avec la présence de plus en plus importante de Latino-Américains aux Etats-Unis, qui a modifié la société américaine et réduit fortement le poids relatif des traditionnels WASP, les Américains « blancs anglo-saxons protestants ». L'Europe est elle aussi devenue un territoire de migration. Au point d'être désormais la deuxième région, après l'Amérique et avant les pays du golfe Arabo-Persique, de destination des flux migratoires.
Au moment où le Parlement français ouvre un débat sur l'immigration économique et où le président Obama appelle à une réforme d'ensemble de l'immigration aux Etats-Unis, la question de la limitation des flux migratoires se pose sous un jour nouveau avec la montée inexorable du chômage ou son maintien à des niveaux élevés. François Hollande, lors de sa campagne électorale, a suggéré que le seuil de l'immigration dite « légale » en France - environ 180.000 par an dont plus du tiers d'étudiants - soit discuté chaque année. Mais la question est un véritable casse-tête politique.
En premier lieu, les statistiques sont des indicateurs trompeurs. A l'échelle mondiale, le nombre de migrants - environ 214 millions de personnes - ne représente qu'une fraction relativement faible des 7 milliards de Terriens (3 %). Mais cette faiblesse est relative. Notamment parce que les statistiques ne prennent pas en compte la population immigrée clandestine. De plus, la moitié environ des migrants dans le monde (110 millions) se retrouve dans les pays de l'OCDE. Mais d'autres critères également entrent en ligne de compte. Dans une étude publiée en 2008, John Martin, de la direction emploi et affaires sociales à l'OCDE, rapportait les flux d'entrée d'immigrants d'âge actif aux effectifs venant s'ajouter à la population en âge de travailler. Et l'économiste parvenait alors sur ce critère à une moyenne de 30 % à 40 % dans la zone OCDE. Dans une note publiée par « Population et sociétés », Gilles Pison, de l'Institut national d'études démographiques (Ined), soulignait de son côté que les Etats-Unis sont certes le pays accueillant le plus d'immigrés : 43 millions en 2010, soit 6 fois plus que l'Arabie saoudite (7,3 millions) ou le Canada. Mais, proportionnellement, ce chiffre ne représentait que 13 % de la population totale américaine contre respectivement 28 % et 21 %. Aujourd'hui, la France, pour sa population née à l'étranger, se situe dans la moyenne des pays industrialisés (11,6 % de la population totale).
Définir une politique migratoire tient ainsi de l'exercice de la corde raide. Tout d'abord, un gouvernement ne peut pas le faire « sans se justifier auprès de son opinion publique », affirme Christophe Bertossi, directeur du centre migrations et citoyenneté à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Et il doit le faire en tenant compte de tous les acteurs, non seulement ceux qui se montrent inquiets devant l'arrivée d'immigrés mais aussi ceux - les migrants - qui revendiquent des droits, sans oublier les employeurs, qui expriment les besoins du marché du travail. Ensuite, une « immigration zéro » tient de l'illusion et présente même un risque pour la croissance économique. Car il existe une réelle concurrence entre pays pour les étrangers qualifiés. Nombre d'entreprises ont en outre peu apprécié l'intention d'un David Cameron ou d'un Nicolas Sarkozy, de ne pas permettre l'embauche d'étudiants étrangers hautement qualifiés, surtout lorsque ces derniers ont eu une formation supplémentaire au sein de l'entreprise. Le risque est de voir s'accélérer la fuite des cerveaux vers des pays plus ouverts, comme les Etats-Unis ou le Canada, voire l'Asie. Un pays vieillissant comme l'Allemagne a pu enrayer son déclin démographique grâce à l'immigration avec un solde migratoire positif de 212.000 personnes en 2012.
Mais il y a aussi un autre argument qui joue en faveur des mouvements de population. « The Economist » évoquait récemment l'importance croissante du phénomène des « diasporas ». « Il y a plus de Chinois vivant hors de Chine que de Français en France. Quelque 22 millions d'Indiens sont dispersés dans le monde. » Ces réseaux de parenté liés par une langue commune facilite, constatait l'hebdomadaire, les échanges interfrontières non seulement culturels mais aussi économiques et commerciaux. Sans oublier qu'une brutale réduction des quotas d'étrangers en situation régulière contient une autre menace : celle de faire passer nombre d'immigrés dans la clandestinité et rendre ainsi les migrations encore plus incontrôlables. D'après une récente étude, les Etats-Unis ont dépensé 220 milliards de dollars en un quart de siècle pour le contrôle de leurs frontières, dont 18 milliards pour la seule année 2012. Mais ce contrôle à lui seul, comme le notait le think tank de Washington Migration Policy Institute, « est insuffisant pour répondre à tous les défis que pose l'immigration, légale et illégale, pour la société ». N'est-ce pas un jugement valable aussi pour la France et plus généralement pour l'Europe ?
29/1/2013, Jacques Hubert-Rodier
Source : Les Echos
Les conclusions de la recherche d’Andreea Zamfira ont été publiées aux éditions l’Harmattan fin décembre 2012, au sein de la collection Questions contemporaines. Chercheure à l’Université Libre de Bruxelles, l’auteur collabore au sein du Centre d’étude de la vie politique, dépendant du département de science politique.
La publication analyse le comportement électoral dans les communautés mixtes, notamment plurilinguistiques. Le but est de décortiquer l’influence du facteur ethnolinguistique sur le comportement électoral.
Pour ce faire, deux grandes pistes de recherche ont été suivies : « d'une part, l'élaboration d'un tableau des comportements électoraux dans les communautés plurilinguistiques et, d'autre part, la construction d'un nouveau modèle d'analyse, capable de restituer la complexité du phénomène du vote dans les pays ayant connu une longue mixité culturelle ».
Répondre à certaines interrogations s’avère nécessaire, notamment pour savoir si le fait d'appartenir à une communauté (ethno)linguistique détermine les gens à ne soutenir, ou pas, faisant partis de cette communauté. Mais aussi connaître les caractéristiques des communautés plurilinguistiques où les gens votent de façon atypique, observer des changements dans le temps de ces comportements électoraux, puis essayer d’expliquer les éventuels changements de ces comportements et leurs significations pour la science politique.
29/1/2013
Source : CCME
Les frais payés par les migrants africains pour envoyer de l'argent vers leur pays d'origine sont les plus élevés du globe et privent leur famille de près de 4 milliards de dollars par an, a indiqué lundi la Banque mondiale.
"Les travailleurs africains expatriés (...) payent plus pour envoyer de l'argent dans leur pays d'origine que n'importe quel autre groupe de migrants", a souligné l'institution dans un communiqué.
En 2012, les commissions prélevées par les établissements financiers se sont relevées à 12,4% pour les transferts d'argent vers l'Afrique sub-saharienne contre 8,9% pour l'ensemble du globe et 6,5% en direction de l'Asie du Sud, selon la Banque mondiale.
"Les frais de transaction élevés amputent les transferts de fonds qui sont vitaux pour des millions d'Africains", souligne Gaiv Tata, un des responsables du département Afrique de la Banque mondiale, cité dans le communiqué.
Si ces frais étaient ramenés à 5% --objectif fixé par la communauté international pour 2014--, les migrants africains économiseraient 4 milliards de dollars par an, selon les calculs de la banque.
En 2012, ils ont envoyé près de 60 milliards de dollars à leur famille.
Dans son rapport, la Banque mondiale appelle les gouvernements à davantage ouvrir le secteur des transferts de fonds à la concurrence afin de faire baisser les prix.
Les transferts d'argent des migrants vers les pays en développement ont augmenté en 2012 pour atteindre 406 milliards de dollars, selon les estimations de la Banque mondiale publiées en novembre. L'Inde (70 milliards de dollars) et la Chine (66 milliards) en sont les principaux destinataires.
28/01 | 2013
Source : Les Echos
Art Paris Art Fair révèle son prestigieux cru… Suite
L'ancien ministre UMP de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a accusé dimanche le gouvernement "d'ouvrir les vannes de l'immigration", alors qu'en 2012 la France a battu le record des expulsions d'étrangers en situation irrégulière avec 36.822 personnes reconduites.
Invité à commenter ce chiffre des reconduites à la frontière, lors du "Grand rendez-vous" Europe1/LeParisien/i>TELE, M. Hortefeux a fait valoir qu'il fallait "l'affiner": "sur les mois de présidence Sarkozy 20.300 personnes en situation irrégulière ont été reconduites et sur les mois du gouvernement 16.500. Ce qui constitue une baisse immédiate de 20% sur les reconduites à la frontière".
Il a en outre dénoncé "les signaux adressés" comme les "critères de naturalisation revus dans le sens d'une ouverture à tous vents". "On ouvre les vannes de l'immigration et on encourage le regroupement familial", a-t-il dit.
Brice Hortefeux a fait trois propositions: "clarifier la question du code nationalité", car des dispositions dans ce domaine "sont éparses dans le code civil"; instaurer un "serment sur la Constitution devant l'autorité préfectorale" pour les naturalisations; et appliquer "le droit du sol exclusivement pour les personnes en situation régulière" dans certains territoires d'outre-mer.
Sur ce dernier point, le député européen a cité le cas de Mayotte où "le tiers de la population est en situation irrégulière" et où "70% des naissances" à la maternité de Mamoudzou sont le fait de "mères en situation irrégulière". Il a évoqué aussi la Guyane.
"Il faut appliquer le droit du sol sur ces territoires (...) exclusivement pour les personnes en situation régulière", a-t-il dit.
28/1/2013
Source : AFP
Les députés veulent intégrer dans la loi des mesures visant à mieux protéger près de 800 000 anciens travailleurs nés à l’étranger, souvent confronté à la précarité.
Ils ont changé de pays après la seconde guerre mondiale, pendant toute la période des « Trente glorieuses ». Ils ont contribué à la reconstruction de la France, à la relance de l’industrie automobile ou de la métallurgie. Ces hommes étrangers autrefois appelés « jeunes travailleurs » sont aujourd’hui devenus des seniors. Près de 350 000 ont plus de 65 ans, et 800 000 plus de 55 ans. Surtout, 40 000 d’entre eux, pour la plupart des hommes originaires du Maghreb, vivent toujours en foyer, dans la même chambre de 7,5 m2 qu’ils occupaient dans leur jeunesse.
Un travail transversal
Une mission d’information parlementaire, lancée le 16 janvier dernier, doit rendre un rapport d’ici au mois d’avril, avec des propositions pour que ces « chibanis » puissent vieillir dignement. « Nous ferons un état des lieux très transversal, qui touchera à la fois à les questions de la santé, du logement, des retraites, de l’immigration, explique le député socialiste Alexis Bachelay, rapporteur de la mission. « Nous espérons que les préconisations que nous ferons seront reprises par les ministres concernés dans les différentes lois qui seront examinées à partir de juin », poursuit-il.
Un accès aux droits limité
Auditionnée dans le cadre du travail parlementaire, l’inspectrice générale des affaires sociales, François Bas-Théron, regrette en premier lieu que cette population n’ait pas accès ni à l’assurance-maladie, ni aux aides au logement ou encore à l’allocation de solidarité aux personnes âgées. « Dans ces conditions, impossible de faire intervenir un infirmier à domicile, il est également très difficile de faire venir une aide-ménagère », observe-t-elle, recommandant que le titre de séjour « retraité » ouvre enfin à l’ensemble des droits.
Laisser le choix aux migrants
Les parlementaires n’envisagent pas un plan particulier, mais une « diversité de réponses » en fonction du projet de vie de ces anciens. Certains veulent repartir au pays, mais ne peuvent pas. C’est en grande partie le cas de ceux qui ne peuvent pas justifier d’une retraite complète. Ces derniers, pour toucher leur pension, doivent obligatoirement rester plus de six mois sur le territoire français. Pour les députés, leur suivi administratif pourrait être réalisé depuis l’étranger, en consulat. D’autres veulent rester, souvent parce qu’ils n’ont plus aucune attache dans leur pays d’origine. Ceux qui le souhaitent pourraient obtenir la nationalité française s’ils peuvent justifier de 25 ans de présence en France. Ils accéderaient ainsi à tous les droits et devoirs citoyens. Concernant le lieu de résidence, les anciens travailleurs migrants auraient encore une fois le choix. Un accès facilité aux HLM, ou la possibilité de rester en foyer, mais à condition de rendre l’hébergement plus digne, avec douche, cuisine et toilettes personnelles. Sur ce point, les pouvoirs publics ont du pain sur la planche. Le plan de restauration des anciens foyers type Sonacotra (aujourd’hui Adoma) initié en 1997 a pris beaucoup de retard. En 2010, sur quelque 600 structures existantes, 400 devaient encore être complètement restructurées.
Un devoir de mémoire
Plusieurs propositions, enfin, concerneront la fin de vie des chibanis, et l’hommage que la France pourra leur faire lorsque ces derniers auront disparu. Davantage d’espaces pourrait être accordé dans les cimetières, avec la création de carrés musulmans. Le rapatriement des corps dans le pays d’origine pourrait être facilité. Plus largement, leur contribution à l’économie française pourrait être abordée dans les programmes d’histoire à l’école.
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
25/1/2013
Source : la Croix
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