mercredi 3 juillet 2024 20:34

Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, envisage une réduction de l’immigration professionnelle et du regroupement familial. Un objectif très contesté, qui ne figurera pas dans le projet de loi Besson, en discussion demain en seconde lecture au Sénat.

Changement de discours au sein du gouvernement. Jusqu’à présent, il n’avait jamais été question de remettre globalement en cause l’accueil des étrangers en France, où plus de 180 000 titres de long séjour sont délivrés chaque année. La loi « immigration », examinée aujourd’hui en seconde lecture au Sénat, s’en tient d’ailleurs à l’intention de durcir la lutte contre l’immigration illégale en intensifiant les mesures d’éloignement.

Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a durci le ton et doit fixer cette semaine des objectifs et une méthode de baisse du volume de l’immigration légale. « J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration du travail (20 000 arrivées par an), a-t-il annoncé vendredi. Et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial. »

Le cap établi ne coïncide pourtant pas avec la réalité des chiffres. Certes, l’immigration légale en France était de 188 780 arrivants en 2010, soit 10,6 % de plus que l’année précédente, selon les données fournies par France Terre d’asile.

Marge de manœuvre limitée pour Claude Guéant

Mais c’est avant tout en raison d’un accueil accru du nombre d’étudiants étrangers (65 840 personnes en 2010, 28,5 % de plus qu’en 2009), dont l’attribution de titres de séjours est facilitée. L’immigration familiale, elle, croît de 4 % (81 100 personnes), tandis que l’immigration professionnelle reste stable (31 500), tout comme le statut de demandeurs l’asile (10 340).

Claude Guéant ne dispose en réalité que d’une marge de manœuvre limitée pour rendre concrète son annonce. « Impossible d’intégrer ces objectifs sur le tard au projet de loi Besson, affirme François-Noël Buffet, sénateur du Rhône et rapporteur du texte. Après plusieurs navettes entre l’Assemblée nationale et le Sénat, sans réel contrôle parlementaire, ce serait inconstitutionnel », souligne-t-il. Le ministre devrait donc agir par circulaire ou par décret.

Le regroupement familial en France, déjà très restrictif, n’est possible pour un étranger que s’il peut justifier de dix-huit mois de travail et s’il dispose de conditions de ressources et de logement adéquates. En 2010, il a concerné 7 000 enfants et 7 000 adultes.
Reste la possibilité de restreindre l’accueil des conjoints de Français, qui concernait environ 50 000 personnes l’an dernier. « À l’heure de la mondialisation, cela n’aurait aucun sens de mettre en cause le droit des Français à avoir une vie familiale normale », estime le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry.

Critiques au sein même du gouvernement

Concernant l’immigration professionnelle, Claude Guéant est confronté à des critiques au sein même du gouvernement. « Dans le long terme, on aura besoin de main-d’œuvre, et d’effectifs salariés formés », a estimé jeudi 7 avril la ministre de l’économie, Christine Lagarde. Par ailleurs, la présidente du Medef, Laurence Parisot, met en garde contre les dangers « d’un pays qui se ferme », tout en plaidant pour une immigration « raisonnable ».

Selon les projections de l’Insee, la France ne pourra préserver sa population active sans conserver d’ici à 2050 l’actuel flux net de 100 000 immigrés par an. « Si ce flux baisse à 50 000, le nombre total de travailleurs sera en baisse, ce qui compliquera notamment le financement des retraites », explique Lionel Ragot, économiste spécialisé dans les transitions démographiques.
À l’inverse, Xavier Bertrand, ministre du travail a abondé dans le sens du ministre de l’intérieur. « Je pense qu’on peut réduire l’immigration du travail », a-t-il déclaré, soulignant que la « nécessité première était de donner davantage de travail aux demandeurs d’emploi ».

La mise en œuvre de ces objectifs risque de rencontrer quelques complications d’ordre diplomatique. Limiter la venue de travailleurs étrangers implique, en effet, de revoir les accords bilatéraux entre la France et nombre d’États sur l’immigration.
11/4/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, s'est entretenu lundi à Berlin avec le secrétaire d'Etat allemand à l'Intérieur, Christophe Birghinz, sur des questions relatives à l'intégration des émigrés.

M. Ameur a présenté à cette occasion au responsable allemand les grandes lignes de la stratégie du ministère visant à faciliter l'intégration des Marocains résidant à l'étranger (MRE) dans les pays d'accueil, soulignant que son département a adopté un programme portant sur l'ouverture de centres culturels marocains dans les pays hôtes avec pour objectif la diffusion des valeurs de dialogue, d'ouverture sur l'autre et de diversité qui constituent l'un des fondements de l'identité marocaine.

La création de ces centres a également pour buts d'appuyer et de soutenir les MER à s'intégrer dans leurs pays d'accueil, a ajouté M. Amer.

Pour sa part, le secrétaire d'Etat allemand a exprimé sa satisfaction de l'approche adoptée par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, soulignant son entière disposition à défendre ce programme auprès des Etats fédérés d'Allemagne.

Dans un entretien similaire avec la directrice générale des Affaires juridiques au ministère allemand des Affaires étrangères, Mme Suzan Fazom Rainer, M. Ameur a donné un aperçu sur la politique culturelle menée par le ministère en direction des membres de la communauté marocaine établie à l'étranger.

Les deux parties ont convenu à cette occasion de promouvoir la coopération bilatérale dans ce domaine en vue de renforcer le produit culturel marocain en Allemagne à travers la mise en place d'espaces spécialisés.

M. Ameur a également évoqué lors de ces deux réunions le chantier des réformes lancées actuellement au Maroc, citant entre autres la régionalisation avancée et la révision de la Constitution annoncée dans le discours Royal du 9 mars.

Les réformes engagées par le Maroc font du Royaume un modèle de démocratie dans la région du Moyen orient et de l'Afrique du nord, a affirmé le ministre.

11/4/2011

MAP

Une pléiade de poètes marocains, membres de la Maison de la poésie au Maroc, ont animé, lundi à Barcelone, une soirée poétique qui a drainé un grand nombre d'intellectuels et d'amoureux de la poésie catalans.

Il s'agit d'Abdelaziz El Hakim, d'Abdelaziz Azrhai, Nabil Mansar, Mohamed Boujbiri, Aicha Bassry, Ouidad Benmoussa, Jalal El Hakmaoui et Mourad El Kadiri.

Au cours de cette soirée, initiée par le réseau Bibliothèques de Barcelone en collaboration avec la Maison de la poésie au Maroc et l'Institut français de la cité catalane, les poètes marocains se sont relayés à la tribune pour donner lecture à des poèmes puisés dans leurs recueils pour le grand plaisir des amateurs de la poésie et la littérature catalans.

D'une voix tantôt douce tantôt puissante, les poètes marocains ont déclamé des poèmes chargés d'émotions et de sentiments, réussissant ainsi à capter l'attention de l'assistance. Ils ont traité divers sujets qui préoccupent l'Homme tels que la vie, la mort, le pouvoir, l'espoir, le désespoir et la passion.

Cet événement a été également marqué par la participation de David Castillo, premier poète catalan dont un de ses recueils fut traduit en langue arabe.

Lors de cette soirée, David Castillo a présenté les poètes marocains et s'est chargé de la lecture de leurs textes traduits en espagnol.

Il a, à cette occasion, salué cette initiative, rendant un vibrant hommage à la "riche" création poétique et littéraire au Maroc.

De son côté, Mourad El Kadiri, membre du bureau exécutif de la Maison de la poésie au Maroc, a déclaré à la MAP que cet événement s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de partenariat conclu entre le réseau Bibliothèques de Barcelone et la Fondation du Club du livre de la ville de Fès, soulignant la volonté de la Maison de la poésie au Maroc de consolider l'échange et les liens avec les poètes catalans.

Mourad El Kadiri dont plusieurs recueils ont été traduits en espagnol, notamment "Oiseau de Dieu" (Pajaro de Dios) et "Tissage de filles" (Hilado de Chicas), a notamment appelé les maisons d'édition à encourager la traduction des œuvres des poètes marocains et catalans dans les langues arabe et catalane, soulignant l'importance des échanges et des rencontres entre les intellectuels des deux bords pour promouvoir l'amitié, la compréhension et la coopération entre le Maroc et la Catalogne.

12/4/2011

MAP

Le titre de cette chronique n'étonnera ni Abdallah Baida, ami de Mohamed Leftah et fin connaisseur de ses écrits, ni Salim Jai, bouillonnant découvreur de talents qui, fidèle à la mémoire de cet écrivain, œuvre inlassablement pour que la postérité, souvent ingrate, reconnaisse son originalité, depuis que son irruption fulgurante dans notre paysage littéraire francophone a fait voler en éclats un rituel autobiographique insipide.

Edmond Amran Elmaleh, qui fut son professeur de philosophie ne s'en serait pas étonné non plus s'il était encore parmi nous, lui qui présentait son élève dans «Au bonheur des mots» comme «Saint et Martyr». Et Khalid Zekri, qui affirmait à propos de ce surprenant conteur qu'il était «un mystique sans livre sacré», acquiescera sans conteste au choix de ce titre.
On a tout dit au sujet de Mohamed Leftah et de ses récits. Virtuosité, fécondité, exaltation lyrique, écriture voluptueuse et audacieuse. Sa voix, au début inaudible, parvenait du Caire à ses concitoyens médusés et, de plus en plus explosive, détruisait tous les poncifs de cette littérature vieillie, et répétitive. Elle les transcendait, les transgressait, insolente, désespérée, corrosive.
Il y a eu le Laabi de «l'Œil et la nuit» que je préfère à celui des prix francophones, il y a eu le Khaireddine d'«Agadir», inégalé, les romans de Serhane, tous révoltés et percutants, et puis plus rien, jusqu'à Mohamed Leftah, avec «les Demoiselles de Numidie» et surtout «Hawa». C'est ce dernier roman qui nous intéressera parce qu'il est révélateur de la mécanique inventive de cet auteur et nous fait faire un voyage instructif dans son univers intérieur calciné.

Le sous-titre dit plus que le titre : «Chant du quartier Bousbir». Ce récit n'est donc pas à littérairement parler un roman, mais un chant, un hymne à ce quartier autrefois fameux où des vestales vendaient leurs charmes à la soldatesque du protectorat ou du débarquement américain. Même Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (qui le relate dans «la Force de l'age»), qui n'étaient pas encore célèbres, ont tenu à s'y rendre et à y passer quelques moments «exotiques» en touristes indifférents à la misère du monde. Pour «chanter» le quartier Bousbir, Mohamed Leftah va s'évertuer à jouer sur un clavier qui lui offrait trois gammes de notes ascendantes. Passant de l'une à l'autre gamme et revenant de l'une vers l'autre avec une maîtrise déconcertante. Il séduira le lecteur par une tonalité vertigineuse et foudroyante.

La première gamme (trame ?) est le premier niveau du récit, d'un réalisme célinien. Y est évoquée crûment la passion incestueuse de «Zapata» et de sa sœur «Hawa», amour béni par une mère immonde (dans ce récit nous retrouvons les personnages déjà rencontrés dans «les Demoiselles de Numidie», «Zapata», «Spartacus», «Warda»...). Récit brutal, déroutant. Récit de l'univers chaotique de la nuit, des bas-fonds de la cité blanche devenue glauque, morbide, malsaine.
Cité aux matins blafards et désastreux. Ivre de toutes les ivresses, l'homme dans cette fange et ce fumier vole, viole et assassine. Univers où tous les lieux malfamés sont comme des fosses ou s'encanaillent des voyous, des bourgeois, des aristocrates, toute une humanité bigarrée, en perdition. Bars interlopes que l'auteur semble avoir assidûment fréquentés. Les nuits y sont orgiaques et les vestales violentées, «cicatrisées», y chantent et aiment Fairouz.

La deuxième gamme (trame ?) c'est le chant, les vers de «Hawa» qui accompagnent les exploits crapuleux de son frère, contés cliniquement par la première gamme, qui les rythment, les scandent, les clament.

Encourageant son amant par ses mélodies et ses transes, l'impudique et, surtout, inspirée vestale participe par la violence des mots à la violence des agressions. La troisième gamme (trame ?) est un intertexte savant, celui qu'utilise un scribe qui surgit de temps en temps dans le récit, convoque Baudelaire, Ibn Arabi, Rainer Maria Rilke ou Shakespeare, transfigurant toutes ces gammes et toutes ces trames, faisant de ces vies de l'extrême, de cette dévastation, de cette laideur, de ces destins indignes, une phrase musicale d'une ampleur jusque-là inconnue dans la littérature d'expression française au Maghreb.
Ce scribe est bien évidemment Mohamed Leftah. Par quel sortilège parvient-il à faire que ses récits, qui disent la vulgarité, ne sombrent jamais dans la vulgarité ? Et par quel artifice cette boue qui pourrit tout autour d'elle dans ce quartier, se métamorphose en des incantations qui font que le vertige de la chute se confond délicieusement avec celui de l'ascension ?

Enfin par quelle subtilité un malfrat mafieux arrive-t-il à se muer en un soufi énigmatique à la tendresse tragique ?

Ce «soufi», qui pourrait être Zapata, Spartacus ou le scribe, aurait pu dire avec Baudelaire que la vie qu'il a eue en partage en cette existence terrestre était comme de la boue, mais que de cette boue il avait réussi à extraire de l'or. Les fleurs les plus ensorcelantes s'épanouissent sur le fumier le plus nauséabond.

C'est bien le sens du titre «les Fleurs du Mal» du recueil de Baudelaire, le plus mal-aimé des poètes.
Les récits envoûtants de Mohamed Leftah sont nés comme les poèmes-fleurs de Baudelaire de la mal-vie, de la boue, des orgies tumultueuses, des paradis artificiels et des malédictions dévastatrices.Un passage à la fin de «Hawa» éclaire d'une perspective singulière l'étrange itinéraire spirituel de Mohamed Lefath. La «religion de l'amour professée et prônée par Ibn Arabi, peut-elle englober un amour incestueux tel vécu par Zapata ? Si l'on se rappelle que pour le Cheikh El Akbar, l'exotérique (zahir), et l'ésotérique (batin) sont indissolublement liés, qu'ils ont la même dignité (...) on peut se poser la question de savoir si Zapata pouvait reprendre les vers d'Ibn Arabi à son compte. Qu'au lieu du sillage du Cheikh Al Akbar, il ne s'inscrirait pas plutôt dans celui de ces soufis peu connus qui s'appelèrent eux-mêmes «Ahl almalama» (les gens du blâme).
Ce genre particulier de soufis ne recherchaient pas les éloges, ni les hommages ni la considération du monde. Par une vie dissolue, ils recherchaient plutôt le blâme de leur entourage, par leur comportement immoral, la condamnation de leurs semblables. Dans ce courant soufi, dit «Al Malamatia», l'apparence est trompeuse, le «zahir» semble éloigné de la vraie foi, mais l'âme intérieure, le «batin», est plus proche de la parole de Dieu que ne l'est celle de la plupart de ceux qui cultivent les apparences de la foi, comme les Tartuffe de Molière.

Ces «Ahl almalama» sont une branche curieuse de ce courant qui utilise la provocation en transgressant les interdits pour masquer une foi intense et impérative, et la soustraire ainsi à l'apologie. Leur entourage ne voit que l'apparente transgression. Il ne discerne pas au-delà, en eux, l'indicible présence de Dieu.

L'écrivain soudanais Attayeb Mohamed Attayeb avait consacré à ces «soufis» peu orthodoxes un ouvrage qui avait en son temps surpris une opinion désabusée par un aussi improbable itinéraire dans la recherche de l'élévation spirituelle.
C'est la voie que les personnages leftahiens (que Mohamed Leftah, scribe soufi) ont choisie : «sortir du sacré» pour mieux «revenir au sacré», vaincre les tentations de Satan trismégiste pour opérer ce retour, en n'hésitant pas dans ce parcours à imiter sans honte ce Satan dans ses œuvres maléfiques, sans indignité, sans sentiment d'abaissement.

Dans la nouvelle «l'Écrivain face aux djinns», qui s'inspire d'un fait réel, la panique de l'auteur conférencier (ainsi était Mohamed Leftah, comme il me le confiait lors de notre rencontre à Rabat, paniqué de devoir lire devant une foule le texte qu'il avait préparé), chargeant un ami d'exposer à sa place tout en s'asseyant à côté de lui sur l'estrade, silencieux et comme absent.
L'ami en question, dans le récit que Mohamed Leftah avait imaginé, allait buter sur le nom de Belzébuth, un autre nom de Satan. Aucun de ceux qui furent sollicités après cet ami sur l'estrade ne parvint à suppléer à la défaillance chronique de l'écrivain.
C'est un autre écrivain, une femme, qui arrivera à lire ce texte, parce que Satan ne peut-être vaincu que par le subterfuge littéraire qui fait que l'écrivain-femme, semblable à l'auteur, réinvente le texte, s'appropriant un récit qui n'était pas le sien, mais qui en fait le devenait. Ce subterfuge de l'art signe la défaite de Satan tout au long de la lecture «improvisée» parce que l'écriture et la lecture déjouent ainsi ses maléfices et parviennent à faire éclore, à «libérer» la petite lumière, l'invisible pépite, enfouie au plus sombre de nous-mêmes.

Le scribe «s'aidant de la mémoire du quartier Bousbir» a-t-il essayé de le réhabiliter ? Non, «mais il écrit pour que brille de mille éclats le feu du désir et du poème». Le mot est dit. Dans la fange et la boue du quartier Bousbir, brillent de mille éclats des pépites que les maléfices du Mal arrivent difficilement à dissimuler et à corrompre.

Devenus poèmes grâce à la virtuosité de Mohamed Leftah, les personnages de ce quartier maudit entreront par le chemin le plus exaltant, celui du chant épique dans ce lieu appelé «limbes» dans l'attente apaisante du pardon divin.
Je ne sais si je conseillerais la lecture des récits de Mohamed Leftah aux jeunes âmes désarmées. J'hésiterais à le faire, je crois. Je finirai par y renoncer. Ou alors il faudra par une patience infinie les accompagner dans le ténébreux dédale des passions humaines décrites crûment par une écriture libre et flamboyante, pour leur apprendre patiemment à déblayer la terre boueuse de nos désirs inavoués pour y découvrir, lire ? entendre ? voir ? le poème incandescent que Dieu a déposé en chacun de nous.
Livrés seuls à la fureur des textes de Mohamed Leftah, je crains fort qu'ils n'y arrivent que difficilement ou qu'ils ne s'égarent dans le labyrinthe d'une écriture et d'une manière d'être au monde qui ne les doteront d'aucun fil d'Ariane, farouchement réticentes à livrer tous leurs secrets.

11/4/2011, Abdeljalil Lahjomri

Source : Le Matin

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Claude Guéant rompt avec ses prédécesseurs en voulant limiter l’immigration légale, dont celle de travail.

Claude Guéant aura mis à peine un mois pour opérer un complet changement de pied sur l’immigration légale et le regroupement familial. Dans une interview au Figaro Magazine d’aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur montre les muscles. Après les musulmans, il s’en prend aux immigrés illégaux mais également légaux, exigeant une réduction de l’immigration légale. «J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration de travail (20 000 arrivées par an), déclare-t-il. Et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial (15 000).»

Le 8 mars, le tout nouveau ministre défendait le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité devant l’Assemblée nationale. Il tressait alors des lauriers à ses prédécesseurs : «Nous nous étions engagés à mener une réforme d’envergure du regroupement familial, nous l’avons fait. Avec la loi du 20 novembre 2007, approfondissant les lois de 2003 et 2006, nous avons revu les conditions du regroupement familial. Cette réforme attendue par nos concitoyens a porté ses fruits : alors que l’immigration au titre du regroupement familial représentait, chaque année, près de 25 000 titres de séjour, elle n’en représente plus désormais que 15 000 en moyenne.»

«Restrictive». Aujourd’hui, tout étranger en situation régulière désireux de faire venir en France sa femme et ses enfants mineurs doit répondre à des conditions de ressources et de logement draconiennes. D’ailleurs, comme le rappelle l’association France Terre d’asile (FTDA), «l’index des politiques d’intégration en Europe (Mipex), qui évalue les politiques d’intégration des 27 membres de l’Union européenne, la Suisse, la Norvège, les Etats-Unis et le Canada par rapport à des standards européens et internationaux, classe la politique française de regroupement familial à la 22e position». «A la différence des principaux pays d’immigration, poursuit FTDA, la France exige toutes les conditions (ressources, logement, durée de séjour, mesures d’intégration avant le départ) autorisées par le droit européen. En cela, elle se rapproche de l’Autriche, la Suisse et le Danemark, pays connus pour leur vision restrictive des questions migratoires.»

Faut-il durcir encore les conditions du regroupement familial ? Tel n’était pas l’avis d’Eric Besson et de Brice Hortefeux. Les prédécesseurs de Claude Guéant au ministère de l’Immigration ont dû juger les restrictions mises au regroupement familial satisfaisantes, puisque le projet de loi en cours d’examen ne comprend pas de dispositions dans ce domaine.

Ce même 8 mars, le ministre de l’Intérieur se félicitait également des résultats du gouvernement en matière d’immigration de travail. «Nous nous étions aussi engagés à promouvoir l’immigration professionnelle - celle qui répond à des besoins avérés et constatés de notre appareil économique -, nous l’avons également fait. Alors que moins de 12 000 étrangers bénéficiaient en 2006 d’une carte de séjour attribuée pour des motifs de travail, ils ont été 21 000 en 2008 et 20 000 en 2009.» A priori, Guéant semblait saluer cette augmentation. Un mois après, il affiche l’objectif inverse : l’immigration de travail doit diminuer.

Cantonales. Ces propos annoncent-ils un changement de doctrine ? Lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur, il avait porté, en 2006, une loi dont l’un des objectifs était de diminuer l’immigration familiale, qualifiée de «subie»,au profit d’une immigration de travail, qualifiée de «choisie». Des listes de métiers «en tension», classés par secteurs économiques, avaient été établies. Le 13 décembre, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration, soulignait d’ailleurs que «la part de l’immigration professionnelle a presque doublé depuis 2007, passant de 12% à 23%» sur l’ensemble des flux.

Que s’est-il passé qui justifierait ce changement de pied ? Pas grand-chose, si ce n’est l’échec de l’UMP aux cantonales et la montée du Front national. Or, l’immigration fait partie des chevaux de bataille de l’extrême droite. Le 21 février, Marine Le Pen déclarait qu’en 2009, «l’immigration professionnelle a progressé de 4,8%, à 25 432 personnes», et «l’immigration familiale de 7,5%, à 81 237» (1). Coïncidence ? Ce sont justement les deux chiffres que Guéant entend faire diminuer.

(1) Les chiffres de Marine Le Pen comprennent les personnes entrant régulièrement en France au titre du regroupement familial (14 500) et en tant que familles de Français (51 700), ainsi que celles qui sont régularisées au titre des liens personnels et familiaux en France (14 900).

8/4/2011, CATHERINE COROLLER

Source : Libération

Il a donc fallu attendre que Claude Guéant annonce son souhait de faire reculer l’immigration légale pour que soit rendu public -tardivement par rapport aux années précédentes- le rapport du secrétariat général du comité interministériel de contrôle de l’immigration. Ce pavé donne les chiffres définitifs pour l’année 2009, et révèle une hausse de l’octroi de titres de long séjour : 193 401 contre 183 893 en 2008 (+5%). La consolidation des statistiques imposant un délai, il faudra attendre un an pour avoir les données de 2010. Ce qui n’a pas empêché la sphère politique de s’emparer d’ores et déjà du sujet. Mi-février, Marine Le Pen a présenté des chiffres «confidentiels». Selon elle, l’immigration légale a explosé en 2010 (+13,2%).

Chiffres «Tronqués». Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, dénonce des chiffres «tronqués». A l’en croire, l’immigration légale a certes progressé, mais de moins de 3%, et non 13,2%. L’immigration familiale a, elle, baissé de 2% et non progressé de 7,5% comme le dit le FN. La réalité est que les chiffres des deux protagonistes sont à prendre avec des pincettes. Dans cette guerre des statistiques, Marine Le Pen et Brice Hortefeux sont pourtant à peu près d’accord sur celles de 2010 : il s’agit de données provisoires du ministère de l’Intérieur faisant état d’une immigration légale légèrement inférieure à 200 000. La différence tient au fait qu’ils s’appuient sur des données divergentes pour l’année 2009. Le FN se base sur des statistiques fournies par Eric Besson en septembre dernier selon lesquelles le nombre de titres de séjour était de 175 416 pour l’année 2009. D’où la hausse de 13,2%. Hortefeux, lui, s’est référé aux chiffres - encore secrets à l’époque - contenus dans le rapport au Parlement révélé hier. Celui-ci a revu nettement à la hausse les estimations faites jusqu’alors. D’où une augmentation moindre entre 2009 et 2010.

Mais les deux interprétations sont également contestables. Le Pen déduit une évolution à partir de deux chiffres peu fiables (les estimations de 2009, déjà périmées, et les estimations de 2010). Quant à Hortefeux, s’il s’appuie sur des données 2009 plus solides, ses chiffres 2010 sont estimatifs, et susceptibles d’être modifiés. Il faudra attendre 2012 pour en avoir le cœur net.

Visites médicales. Ajoutons à cette jungle statistique l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Cet organisme, qui utilise une méthodologie différente à partir des visites médicales des immigrants, produit des chiffres dans un délai plus court. Dans son dernier rapport, l’Ofii estime que l’immigration légale a progressé de 13% entre 2009 et 2010. L’immigration pour motif familial s’inscrit à la hausse (+8%), ainsi que l’immigration étudiante (+28,5). L’Ofii souhaitait donner une conférence de presse cette semaine pour présenter son bilan. Le ministère de l’Intérieur l’en a dissuadé.

8/4/2011, TIMOTHÉE JAMIN, CÉDRIC MATHIOT

Source : Libération

Lancement, ce lundi 11 avril 2011, du rapport  conjoint de la Banque Africaine de développement et de la Banque Mondiale sur les bénéfices des migrations pour l’Afrique. Le rapport ( A consulter en cliquant ici) montre que les envois de fonds par les migrants africains sont devenus une source stable de financement pour les pays africains et une balise de sauvetage pour les ménages africains, en les aidant à diversifier leurs sources de revenus, faire face aux chocs défavorables et en fournissant des fonds pour la santé, l’éducation, l’achat des terres et le démarrage des affaires. Il montre que les pays africains pourraient lever des fonds de l’ordre de $5 à $10 milliards par année grâce à l’apport de la diaspora.

Deux tiers des migrants d’Afrique sub-saharienne, notamment les plus pauvres vont s’établir dans d’autres pays du continent, alors que dans le cas des émigrés d’Afrique du Nord, plus de 90% sont allés s’installer sur un autre continent. Les principaux pays de destination pour les migrants africains sont : la France ( 9% du nombre total d’émigrés) , la côte d’Ivoire ( 8%), l’Afrique du Sud ( 6%), l’Arabie Saoudite (5%) , les Etats-Unis et le Royaume-Uni ( 4% chacun).

Le niveau des envois de fonds déclarés vers les pays d’Afrique a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s’établir  cette année-là à 40 milliards de dollars, ce qui en fait la principale source de capitaux extérieurs après les investissements directs étrangers. Selon de récentes enquêtes, les envois de fonds de la diaspora servent à construire des logements, créer des entreprises ou acheter des terrains. Ces investissements grâce aux fonds de la diaspora ont représenté 36% du niveau d’investissement global au Burkina Faso, 55% au Kenya, 57% au Nigeria, 15% au Sénégal et 20% en Ouganda. L’éducation fait aussi partie des secteurs bénéficiaires de ces fonds et vient en 2eme position en Ouganda et au Nigeria, et en 3eme position au Burkina Faso.

11/4/2011

Source : African Manager

Chacun pour soi ou tout à l'Europe : c'est entre ces deux pôles qu'oscille la position des pays membres de l'Union européenne en matière d'immigration. De "politique" en tant que telle, il n'a pas été question depuis des années, mais bien d'une série de déclarations et de postures essentiellement dictées par les aléas de l'actualité, l'humeur présumée des citoyens ou les échéances électorales.

Or, ces dernières se profilent en France, en Allemagne ou en Italie, et la question migratoire s'impose à nouveau, là et ailleurs, comme l'un des thèmes majeurs du débat, l'un de ceux qui, en ces temps de crise, pourraient déterminer l'issue des scrutins.

La crise que connaît le continent a favorisé le retour des propos à l'emporte-pièce, de la course en solitaire, du renvoi de la responsabilité sur le voisin ou, comme d'habitude quand les choses s'enveniment, sur "Bruxelles".

Sur cette Commission taxée d'irréalisme quand elle continue à plaider, par exemple, pour le regroupement familial ou l'immigration de travail. Ou d'angélisme quand elle ose affirmer que la révolte tunisienne ou la guerre de Libye, toutes deux jugées bénéfiques, pourraient forcer les Vingt-Sept à ouvrir leur porte-monnaie, leur coeur et les frontières.

Il faudra faire preuve de la solidarité promise aux citoyens de ces pays et assumer sans doute un exode, tant de réfugiés économiques que de personnes en détresse ayant le droit à une protection internationale.

Le sort des premiers reste incertain, et c'est un peu tard, malheureusement, que l'Union s'est décidée à considérer qu'une véritable coopération avec leur pays d'origine serait susceptible d'améliorer leur sort et celui de tous ceux qui songent à les imiter. Quitte à prendre des risques insensés et à ajouter leur nom à la liste des quelque 4 200 candidats à l'immigration qui ont péri depuis 2003 en tentant de rejoindre ce qui ressemblait, pour eux, à un eldorado.

La récente querelle franco-italienne sur les titres de séjour et les contrôles quasi systématiques aux frontières a illustré jusqu'à la caricature l'absence d'une politique commune et d'une réelle solidarité entre les Européens. Incapables de mettre au point des règles communes pour l'asile, hostiles à tout "partage du fardeau", refusant de considérer que la pression des clandestins s'exerce sur certains beaucoup plus que sur d'autres, les Vingt-Sept offrent l'image désolante d'un pouvoir sans ligne directrice et sans réponse face aux défis de demain.

La dislocation du régime du colonel Kadhafi, avec lequel avait été conclu un programme de "voisinage" qui faisait de lui, au moins jusqu'en 2013, le gardien vigilant (et rémunéré) des flux de clandestins, place pourtant les Européens devant leurs responsabilités. Soit ils en viennent enfin à coordonner leur action et à considérer, entre autres, que l'immigration légale restera une donnée majeure de nos sociétés. Soit ils poursuivent dans la voie du chacun pour soi, et alors un autre pilier s'effondrera : l'Europe dite "sans frontières" de Schengen aura vécu, et avec elle une autre part du rêve européen.

10/4/2011, Editorial

Source :Le Monde

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé vendredi qu'il fixera «la semaine prochaine» ses «objectifs» de baisse du volume de l'immigration légale. Son entourage n'hésite pas à parler d'une «rupture». Jamais jusqu'alors le gouvernement n'avait affiché son intention de s'engager dans cette voie. Le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, avait prôné un rééquilibrage de l'immigration familiale, immigration «subie», selon lui, vers une immigration «choisie», axée sur l'accueil de travailleurs qualifiés répondant aux besoins économiques nationaux. Mais l'ancien secrétaire général de l'Élysée, devenu ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, a réalisé un audit du système d'accueil des étrangers en France. Et il en tire la conclusion que certains dispositifs méritent d'être «recalibrés».

Réduire l'immigration économique  

Sur plus de 31.000 entrées en France pour motif économique l'an dernier (voir notre infographie), «20.000 arrivées», selon Claude Guéant, ont correspondu à un visa accordé pour établissement professionnel. Ce chiffre devrait donc diminuer dès cette année. Raison invoquée : le contexte économique. «Il n'y avait pas la crise quand, en 2007, le gouvernement s'est lancé dans une politique privilégiant l'immigration professionnelle», explique l'un des proches du ministre. «Aujourd'hui, fait-il valoir, le taux de chômage des étrangers (hors CEE) vivant sur le territoire français atteint 24 %, soit deux fois environ le niveau que connaissent les nationaux.» Et ce préfet d'ajouter : «La France, terre d'accueil, doit procéder à des ajustements pour mieux intégrer les étrangers admis régulièrement.»

Recadrer le regroupement familial 

Près de 15 000 étrangers en ont bénéficié l'an passé (9.000 conjoints et 6.000 enfants environ). Ils étaient plus de 20.000 en 2002, mais une nouvelle hausse se profile. «Nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial», assure Claude Guéant. À ce jour, quatre nationalités (algérienne, marocaine, tunisienne et turque) regroupent «plus de 70 % des membres de familles» concernés, selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration, présidé par Dominique Paillé. Les conjoints qui bénéficient de la mesure sont à 85 % des femmes.

Déjouer les détournements du droit d'asile 

Le ministre de l'Intérieur reprend le chiffre diffusé par l'Ofpra de 10.000 demandeurs environ ayant bénéficié de la protection de la France l'an dernier. Pour plus de 52.000 dossiers déposés. Les demandes ont grimpé de 20 % en 2008, puis encore 10 % en 2009. «Il n'est pas question de laisser la demande d'asile devenir un passeport pour la clandestinité», avait déjà prévenu Brice Hortefeux, il y a quelques mois. Le phénomène touche d'ailleurs également l'Allemagne et la Belgique. Faut-il y craindre le développement d'une filière d'immigration illégale ? «En matière d'asile, notre pays est plus généreux, malgré les restrictions apportées, que l'Allemagne ou le Royaume-Uni, alors que nous appliquons les mêmes conventions internationales !», constate Claude Guéant. «S'il apparaît des anomalies dans nos pratiques, des modifications interviendront», prévient-il.

Tarir la filière des étudiants étrangers fantômes 

Les étrangers acceptés en France au titre des «études» ont été plus de 65.000 l'an dernier. Une hausse de près de 30 % en seulement une année. «Il y a un gros travail à faire», en déduit un haut responsable à Beauvau. Selon lui, ces évolutions pourraient confirmer le développement d'une filière d'«étudiants fantômes». «Tout cela est très difficile à contrôler», nuance un professeur d'université. «Il est fréquent cependant, poursuit-il, que des étudiants étrangers soient invisibles durant toute l'année et ne réapparaissent que le jour de l'examen.» Une formalité qui conditionne le maintien de leur statut, ouvrant droit notamment à la mutuelle étudiante.

8/4/2011

Source : Le Figaro

Le secteur immobilier est un "levier" de la croissance économique marocaine tout en étant "un instrument privilégié pour l'Etat de favoriser l'accès à la propriété", a indiqué samedi après-midi à Montréal, l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, à l'ouverture de la 3ème édition du Salon de l'immobilier marocain.

"La stratégie du gouvernement a également pour priorité la lutte contre l'habitat insalubre afin de répondre à une demande de plus en plus accrue", a ajouté la diplomate marocaine, soulignant qu'"aujourd'hui, ce secteur connaît une fébrilité appréciable malgré la crise économique internationale".

Deux raisons expliquent la vitalité de ce secteur: la disponibilité de l'offre et sa diversité auxquelles s'ajoute l'accessibilité des moyens de financement, a dit Mme Chekrouni, rappelant la stratégie du gouvernement marocain visant à résorber le déficit en matière de logement, intensifier et diversifier l'Offre et moderniser le secteur de l'immobilier.

Baptisé "Morocco Property Expo", ce salon de deux jours (9-10 avril) permettra aux visiteurs de prendre connaissance de l'éventail de choix au profit des personnes désirant acquérir un logement au Maroc.

Organisé par l'Alliance Canada-Maroc, "Morocco Property Expo" de Montréal se veut une vitrine de l'immobilier marocain sur l'Amérique du Nord et un carrefour de concertation et de débat entre les différents acteurs concernés en vue d'informer les Marocains d'Amérique du Nord et les investisseurs potentiels des derniers produits offerts sur le marché immobilier marocain.

Cet événement a été rehaussé par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, des représentants du CCME, de l'ONMT, de la Banque populaire, des médias, ainsi que de grands promoteurs immobiliers nationaux, représentant notamment les secteurs public et privé, des assurances ainsi que de Marocains d'Amérique du Nord désireux d'investir dans leur pays d'origine.

Sur 4000 m2 d'exposition, l'édition 2011 accueille plus de 35 exposants. Promoteurs, agences immobilières, administrations, banques, organismes de crédit, fédérations professionnelles, notaires et avocats seront présents durant ces 2 jours afin d'informer la diaspora et les canadiens sur les opportunités d'investissement immobilier au Maroc, selon les organisateurs.

A travers cet événement, "notre objectif est de sensibiliser et oeuvrer pour le renforcement des liens des Marocains du monde résidant en Amérique du Nord avec leur pays d'origine" par le biais d'investissements en matière d'habitat, en particulier, ont confié à la MAP plusieurs exposants.

Exprimant leurs soucis d'informer les Marocains du monde sur les différents produits et services offerts, ces professionnels marocains du milieu immobilier ont tenu des rencontres avec les visiteurs du Salon et animé des conférences en vue sensibiliser les Marocains d'Amérique du Nord désireux d'investir dans leur pays d'origine.

Evénement immobilier d'envergure, Morocco Property Expo s'affiche comme le rendez-vous incontournable de la promotion immobilière et un espace de rencontres entre les professionnels de l'habitat et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers désireux d'investir au Maroc, selon les organisateurs.

10/04/11

Source : MAP

La décision controversée de limiter l'immigration de travail en France apparaît en contradiction avec la politique suivie ces dernières années et, surtout, avec les besoins de l'économie française, estiment des experts ainsi que le patronat.

"Il faut plus d'immigrés, en France comme en Europe", lance Michel Godet, professeur au Conservatoire national des arts et métiers. "On a besoin de bras et de cerveaux et on s'enrichit de l'immigration", insiste cet économiste.

Selon lui, il va manquer "au moins 35 millions d?actifs d?ici à 2030" à l'Europe. C'est donc "une erreur de dire qu'il faut limiter l'immigration de travail, il faut au contraire la renforcer", car "un quart des emplois dans l'industrie ne trouvent pas de preneur".

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé qu'il comptait réduire l'immigration légale, notamment en diminuant l'immigration du travail et le regroupement familial. C'est la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy que le gouvernement affiche une telle intention.

"Le président Sarkozy avait appelé à augmenter la part de l'immigration de travail dans l'immigration totale. Maintenant ils disent l'inverse, ce n'est pas cohérent", relève Christian Saint-Etienne, professeur d'économie à l'Université Paris Dauphine.

Cette décision semble avoir surpris jusque dans les rangs de la majorité.

"Dans le long terme, on aura besoin de main d'oeuvre, on aura besoin d'effectifs salariés formés", a ainsi fait valoir la ministre de l'Economie Christine Lagarde, plaidant pour que l'immigration légale "soit protégée et sécurisée".

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé lui a fait écho en défendant "l'immigration choisie" correspondant "à des critères économiques".

"Il y a des métiers, des secteurs dans lesquels nous n'avons pas été suffisamment capables de pourvoir aux offres d'emplois, dans ce cas, il est assez logique d'accueillir" des immigrés, a-t-il justifié, rappelant la doctrine qui était celle du gouvernement depuis 2007.

Le patronat s'est montré tout aussi sceptique quant à ce revirement.

"C'est très dangereux, un pays qui se ferme", a mis en garde la présidente du Medef Laurence Parisot, qui a également appelé de ses voeux la poursuite de la politique "raisonnable" de "ces dernières années".

Au passage, la patronne des patrons a rappelé que "l'immigration liée au travail" ne représentait "chaque année en France en moyenne (...) que 20.000 personnes". "Donc ce n'est pas ça l'enjeu", a-t-elle estimé.

Pour la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), "l'apport des travailleurs immigrés non européens est utile dans certains secteurs où il y a des tensions de main d'oeuvre". "Il ne faut stigmatiser personne et regarder dans quels secteurs il y a des besoins, au cas par cas", plaide sa vice-présidente Geneviève Roy.

Christian Saint-Etienne estime d'ailleurs que la France pourrait s'ouvrir davantage. "Il faudrait que la France soit un aimant pour toutes les qualifications", dit-il. "Si on veut s'inscrire dans une dynamique rapide de développement, on a intérêt à favoriser toutes les formes d'immigration de travail, un peu à l'américaine, comme le font les Australiens ou les Canadiens."

Pour autant, certains économistes pensent qu'il faut parallèlement encadrer davantage le regroupement familial des travailleurs immigrés.

"Le taux de chômage des immigrés est deux fois plus élevé que la moyenne, notamment car un immigré peut faire venir sa famille même s'il ne travaille pas", affirme Michel Godet. Selon lui, le regroupement familial devrait n'être autorisé qu'au bout de trois ou quatre ans, "une fois que l'intégration par le travail a réussi".

8/4/2011, Francesco FONTEMAGGI

Source : AFP

 

Les citoyens marocains du monde, animés d'un esprit de citoyenneté engagée et d'une volonté d'agir, contribueront à façonner le Maroc de demain et son modèle social, économique et politique, a indiqué, vendredi à Dusseldorf, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur.

Le ministre, qui s'exprimait à l'ouverture du 2è Congrès des compétences maroco-allemandes (DMK), a souligné que le projet de réforme constitutionnelle ambitieux, annoncé par SM le Roi Mohammed VI dans le discours du 9 mars, ne peut se faire sans la mobilisation de toutes les compétences des acteurs économiques et sociaux y compris ceux évoluant en dehors du pays.

 M. Ameur a passé en revue, devant les participants à ce congrès, les fondements majeurs de cette réforme constitutionnelle contenus dans le discours royal, dont la consolidation du rôle du Parlement et ses contributions, le renforcement du statut du Premier ministre, la consolidation du principe de séparation et d'équilibre des pouvoirs, la volonté d'ériger la Justice au rang de pouvoir indépendant et la concrétisation constitutionnelle de la régionalisation.

Selon le ministre, les citoyens marocains vivant à l'étranger constituent des acteurs de coopération à part entière. Du fait de leur double référence, ils détiennent un avantage comparatif en tant que médiateurs entre les cultures, les pratiques et les savoirs leur permettant ainsi de participer tant au développement local que national des pays d'accueil et d'origine.

Cette rencontre est la meilleure preuve de la volonté collective de répondre de manière claire et insistante et d'assurer la continuité de cette dynamique, a-t-il ajouté, saluant les initiatives multiples des Marocains du monde, qui ont grandement contribué à la réduction de la vulnérabilité sociale et économique de certains groupes dans diverses régions du pays.

Et M. Ameur de poursuivre que les Migrants marocains sont devenus un potentiel de compétences hautement qualifiées qui est appelé à contribuer d'une manière efficace et efficiente à la mise en oeuvre du programme de gouvernement dans plusieurs domaines, rappelant que le Maroc considère la migration comme un phénomène positif et un facteur de développement qui doit être profitable aux pays d'origine comme aux pays d'accueil, à condition qu'elle soit encadrée par de véritables accords de co-développement.
Il s'agit d'orienter les énergies et potentialités que recèlent les milieux de la migration vers le développement de leur pays d'origine, a-t-il ajouté, soulignant que cette coopération aura le mérite d'ancrer le Maroc davantage dans le processus de développement et de modernité dans lequel notre communauté expatriée jouera certainement un rôle de trait-d'union entre le Maroc et les pays d'accueil.

 M. Ameur a également souligné que dans un souci de mettre en valeur la participation de la diaspora marocaine aux chantiers lancés par le Maroc, le ministère de la communauté marocaine résidant à l'étranger a établi un programme d'action ayant pour objectif l'optimisation de la contribution des Marocains du Monde au développement économique, social et humain de leur pays.

L'un des axes prioritaires de ce programme, a-t-il expliqué, traite le volet relatif à la contribution agissante des associations des MRE dans la mobilisation des ressources et compétences marocaines issues de l'immigration pour mener à bien des actions de solidarité socioéconomique dans les différentes régions du Royaume.

Selon le ministre, la mise en valeur des initiatives conduites par les MRE est intimement liée à une revalorisation de la situation du migrant lui-même, expliquant que la reconnaissance de la nouvelle qualité d'acteur de développement passe forcement par l'application des politiques d'intégration favorables au Migrant dans le pays de résidence.

La mobilisation des compétences marocaines établies en Allemagne afin qu'elles puissent apporter leur pierre à l'édifice du Maroc développé et moderne est l'un des objectif du 2è Congrès des compétences maroco-allemandes (DMK), initié par le Réseau des compétences germano-marocain sur le thème: "Le réseau des compétences marocaines en Allemagne, partenariat pour l'intégration et la coopération au développement".

Il se veut une occasion de partager idées et expériences avec les représentants des milieux politiques et économiques ainsi que ceux de la société civile, allemands et marocains, et de mener des réflexions sur les projets réalisés par le Réseau dans les domaines de l'intégration et de la coopération au développement.

Parrainée conjointement par le Land Rhénanie Septentrionale-Westphalie, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et l'Ambassade du Maroc à Berlin, le congrès sera aussi l'occasion de passer en revue les projets de codéveloppement lancés au lendemain de la première rencontre du réseau DMK, qui a eu lieu à Fès en novembre 2009.

8/4/2011

Source : MAP

L'Italie et la France sont convenues vendredi de patrouiller ensemble au large des côtes tunisiennes pour contenir l'afflux de migrants vers l'Europe, a annoncé le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni.

Cet accord constitue une première mesure d'apaisement entre les deux voisins européens face à l'arrivée d'immigrés tunisiens via l'île italienne de Lampedusa, qui a provoqué des tensions entre Paris et Rome.

"Afin d'inciter l'Union européenne à combattre l'immigration illégale, nous avons décidé en accord avec la France de mener des patrouilles communes le long des côtes tunisiennes pour stopper les départs depuis la Tunisie", a dit le ministre italien à l'issue d'une réunion à Milan avec son homologue français, Claude Guéant.

Ce dernier, qui a fait du contrôle de l'immigration un de ses chevaux de bataille, s'est réjoui de l'accord intervenu vendredi.

"Depuis le mois de janvier, plus de 25.000 Tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes", a-t-il dit. "Ni l'Italie ni la France n'ont vocation à accueillir ces immigrés (...) Ensemble, et avec une très étroite collaboration, on pourra résoudre cette situation."

La surveillance commune des côtes tunisiennes devrait s'effectuer par le renforcement des moyens aériens et nautiques, a-t-il ajouté.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui ne veut pas gérer seul l'afflux des réfugiés, a décidé d'accorder des permis de séjour provisoires aux migrants, ce qui leur permet, sous conditions, de se déplacer librement dans les pays européens de l'espace Schengen.

Mais la France refuse d'accepter ces migrants sur son territoire et les bloque à Vintimille.

Claude Guéant expliquait jeudi que la France n'entendait pas "subir" un afflux d'immigrés clandestins en provenance du Sud méditerranéen et qu'elle refoulerait vers l'Italie les clandestins qui ne disposent pas des ressources nécessaires.

En Italie, Roberto Maroni répliquait en estimant que Paris adoptait une attitude "hostile" à l'égard de Rome et agissait en infraction des accords communautaires européens.

Vendredi, à Milan, l'heure était à l'apaisement entre les deux ministres.

"La convention de Schengen sera strictement appliquée", a dit Claude Guéant, soulignant que seuls les immigrés présentant des ressources économiques suffisantes et des documents d'identité en règle seraient admis sur le territoire français.

"Il revient à chaque pays de vérifier si ces conditions sont remplies", a-t-il ajouté.

La question de l'immigration figurera parmi les principaux dossiers à l'ordre du jour du sommet entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, le 26 avril à Rome.

Depuis le début de l'année, selon les données du ministère italien de l'Intérieur, 25.867 migrants sont arrivés en Italie, dont une très large majorité de Tunisiens qui ont traversé la Méditerranée après le soulèvement contre le régime de Zine ben Ali.

Henri-Pierre André pour le service français

8/4/2011

Source : Reuters/L’Express.fr

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a présidé, mardi 5 avril, le débat sur la convention sur la laïcité en France. Un  débat expédié, mais qui divise la France…Suite

 

Rien ne prédestinait Saïd Mcharrak à un avenir aussi extraordinaire, Ce natif de Souk Larbaâ du Gharb, parti sans le sou en Europe pour se construire une vie meilleure, fait de sa mésaventure une grande réussite. Récit d'un parcours exceptionnel…Suite

Ils n'y croyaient presque plus. Aujourd'hui, au bout de 6 ans d'un combat judiciaire obstiné mené au crépuscule de leur vie, les anciens mineurs marocains des Houillères reprennent espoir en la justice française. Liberté, égalité... fratemité ? Retour sur une affaire qui a mis à mal le triptyque hexagonal…Suite

"Des bédouins dans le Polder", est l'intitulé du nouveau livre que vient de publier Fouad Laroui et qui sera présenté, le 21 avril, à la villa des arts de Casablanca (19h00).

Ce livre raconte, en effet, l'histoire des immigrés marocains en terre néerlandaise. L'auteur a choisi la chronique du fait divers pour révéler la fragilité d'une population prise dans les filets de ses propres carcans.(MAP)-.

7/4/2011

Source : MAP

La mobilisation des compétences marocaines établies en Allemagne afin qu'elles puissent apporter leur pierre à l'édifice du Maroc développé et moderne est l'un des objectif du 2è Congrès des compétences maroco-allemandes (DMK), qui aura lieu le 8 courant à Dusseldorf.

Initié par le Réseau des compétences germano-marocain sur le thème: "Le réseau des compétences marocaines en Allemagne, partenariat pour l'intégration et la coopération au développement", ce congrès se veut une occasion de partager idées et expériences avec les représentants des milieux politiques et économiques ainsi que ceux de la société civile, allemands et marocains, et de mener des réflexions sur les projets réalisés par le Réseau dans les domaines de l'intégration et de la coopération au développement.

Cette rencontre, parrainée conjointement par le Land Rhénanie Septentrionale-Westphalie, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et l'Ambassade du Maroc à Berlin, sera aussi l'occasion de passer en revue les projets de co-développement lancés au lendemain de la première rencontre du réseau DMK, qui a eu lieu à Fès en novembre 2009.

Il s'agit également de débattre de sujets en relation avec le thème de la rencontre et faire connaître les différentes compétences et expertises de la diaspora marocaine en Allemagne, en l'impliquant dans un processus de partenariat tripartite (Maroc-Allemagne-DMK) concernant des projets de développement au Maroc dans les domaines de la recherche et de l'innovation, du développement durable et humain, de la santé, de l'agriculture et d'autres, souligne le ministère dans une note introductive.
Pour le ministère, l'intégration des communautés étrangères en Allemagne, le dialogue des civilisations, des cultures et des religions, la participation au développement durable du pays d'origine sont aujourd'hui des questions essentielles qui occupent une place importante dans notre société.

Qu'ils soient nés et aient grandis en Allemagne ou aient regagné l'Allemagne pour leurs études, les Marocains se sont impliqués dans l'apprentissage de la langue du pays, et ont suivi des études supérieures qui leur ont permis une intégration réussie.
Ils sont aujourd'hui professeurs dans les universités allemandes, violonistes à l'Opéra de Berlin, médecins dans les hôpitaux, ingénieurs dans les entreprises. Ils sont désormais des acteurs au service du développement économique, culturel et social de l'Allemagne, selon le document introductif de ce congrès.

Le lien étroit qu'ils entretiennent avec leur pays d'origine est un élément essentiel de cette intégration. C'est un fait que le Maroc se veuille un modèle et un partenaire pour une intégration réussie, une complémentarité de culture et de religion, un acteur actif dans le domaine de la coopération politique, économique et sociale.

Les participants à cette rencontre aborderont des sujets ayant trait notamment à la politique d'intégration du gouvernement de NRW, l'insertion professionnelle clé de l'intégration, le soutien au développement et à la recherche au Maroc et la coopération dans le domaine du développement.

Créé en 2007 à Berlin par une cinquantaine de jeunes marocains venus de tous les landers, le Réseau des compétences marocain en Allemagne DMK s'inscrit dans cette logique de dialogue et d'intégration. Il se veut un exemple et un modèle de la participation de la communauté marocaine au développement économique et social de l'Allemagne, un modèle de maîtrise de la langue de Goethe et un pont permanent et solide qui relie le pays d'origine et le pays d'accueil.

7/4/2011

Source : MAP

L'immigration légale en France a augmenté d'environ 10,6% en 2010, à 188.780 arrivants, sous l'effet notamment d'une forte hausse du nombre d'étudiants, selon les chiffres communiqués jeudi par France Terre d'Asile, confirmés de source proche de l'Office français de l'immigration (Ofii).

AFP - L'immigration légale en France a augmenté d'environ 10,6% en 2010, à 188.780 arrivants, sous l'effet notamment d'une forte hausse du nombre d'étudiants, selon les chiffres communiqués jeudi par France Terre d'Asile, confirmés de source proche de l'Office français de l'immigration (Ofii).

Ce chiffre global comprend l'immigration familiale (81.100 personnes, soit 4% de plus qu'en 2009), l'immigration professionnelle (31.500 personnes, stable), le droit d'asile (10.340, stable) et les étudiants (65.840 personnes, en augmentation de 28,5%), détaille l'association.

La forte progression du nombre d'étudiants étrangers accueillis en France l'an dernier doit toutefois être relativisée, selon le directeur général de France Terre d'Asile, Pierre Henry.

"Ces étudiants n'ont pas vocation à rester en France", souligne-t-il, en jugeant qu'ils n'entrent donc pas dans la catégorie des "immigrés permanents". En outre, "leur augmentation est notamment due à des validations de séjour reportées à 2010, alors que le séjour avait été autorisé en 2009", ajoute-t-il.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé dans un entretien à paraître vendredi qu'il entendait réduire l'immigration légale, à peine refermée la controverse du débat sur la laïcité accusé de stigmatiser l'islam et d'entraîner l'UMP sur les terres du Front national, à un an de l'élection présidentielle.

Interrogé par le Figaro magazine sur son intention d'"intervenir pour réduire l'immigration légale", M. Guéant répond : "bien évidemment".

"On semble revenir sur une doctrine qui faisait consensus dans ce pays selon laquelle l'immigration zéro était une absurdité", regrette M. Henry.

"Tendre vers l'immigration zéro, ne serait-ce pas le degré zéro de la politique qui consiste à courir derrière les thèses du Front National ?", s'interroge l'association France Terre d'Asile dans son communiqué.

7/4/2011

Source : AFP/France24

Alors que les craintes de flux d'immigrés en provenance du Maghreb se confirment maintenant avec la décision du gouvernement italien d'accorder des titres de séjour à tous les immigrés qui sont arrivés et arrivent encore à Lampedusa, un ouvrage fait de l'immigration la planche de salut de la France:

"L'économie française a besoin de 10 millions d'immigrés d'ici à 2040"

Ces dames, auteures de l'ouvrage, ont accordé le 21 mars une interview à La Tribune.fr recueillie par Fabien Piliu  sur laquelle il me semble interessant de revenir...

" Dans votre ouvrage, pourquoi faites-vous du recours massif à l'immigration la clé de voûte de votre plan de secours de l'économie française.

Karine Berger : certes, avec un peu plus de deux enfants par femme (2,1), la France est la championne d'Europe de la fécondité. Mais cette performance permet seulement de retarder le vieillissement de la population. Selon nos calculs basés sur des projections de l'Insee, 26 % des Français auront plus de 65 ans en 2040 si on ne modifie pas notre politique d'immigration.

Combien de personnes arrivent chaque année en France?

Valérie Rabault : officiellement, 100.000. Beaucoup plus si on prend en compte les clandestins. L'idée est d'envisager plutôt un flux de 300.000 immigrés par an, soit 10 millions de personnes d'ici 2040 qui, selon nous, sont indispensables pour régénérer la population, permettre à notre économie de conserver sa capacité d'innovation et pérenniser notre système de protection sociale."

Mais non:  à terme nous aurons à faire non pas à une population de "régénération", mais à une population de substitution, en s’en tenant toujours à la statistique de la natalité, les femmes immigrées étant beaucoup plus « fertiles » que les femmes allogènes. Et celles issues de l'Afrique Sub Sahélienne davantage que celles issues du Mhagreb, avec donc des difficultés d'intégration encore aggravées.

Hormis cette remarque je ne vois pas en quoi l’immigration serait une garantie de « conserver sa capacité d’innovation » avec les « richesses » qui nous arrivent d’Afrique actuellement ou encore à pérenniser notre système de protection sociale si notre quantité de chômeurs de 5 millions aujourd’hui augmente dans la même proportion..

Ce qui améliore la protection sociale c’est une économie saine et conquérante et le plein emploi. Nous en sommes loin. De plus sur le sujet précis des retraites, puisque la participation salariale moyenne à l’abondement de ce fond est aux alentours de 25 % , il faut 4 actifs pour un retraité. Le constat est simple, à la 4 eme génération (au niveau des arrière petits enfants donc) la population a été multipliée par 64 ! On voit bien que l'idée, l'idéologie devrais-je dire, que c'est la population qui fait la force d'une Nation, si elle était valable il y a quelques siècles, ou même quelques décénies,  pour alimenter des guerres meurtrières, n'a plus de sens aujourd'hui.

Il faut donc cesser cette course effrénée à l'armement humain et organiser notre société de façons radicalement différente, Sinon, comme nos dirigeants l'ont toujours fait en France depuis 40 ans, nous allons reporter une fois de plus les problèmes sur les générations futures. Et ça, c'est indigne.

Il est donc urgent de prévoir d’ores et déjà un système alternatif qui consiste à « budgétiser » le complément retraite pour une population qui ne suivrait plus le modèle pyramidal mais dont le renouvellement serait un choix politique raisonnable et  la forme à terme devra ressembler à un presque cube. Le bon sens populaire nous dit que "les arbres ne montent pas au ciel", en matière de natalité et de population non plus. Et ce ne serait pas souhaitable...L' écologie à laquelle socialistes et verts se réfèrent en permanence, c'est auss la maîtrise des populations.

En un peu plus d'un siècle la population est passée de 1 à 6,7 milliards. A partir de 2100, faudra-t-il euthanasier les trop vieux, les trop malades, les handicapés ?

" Mais la France est-elle toujours attractive ?

Karine Berger : tout est là ! Dans les années 1960-1970-1980, la France pouvait se targuer d'accueillir les cerveaux du monde entier et les populations en souffrance. Depuis les années 1990, les premiers préfèrent partir aux États-Unis, et les secondes tentent désespérément d'arriver en Grande-Bretagne où, estiment-elles, elles auront une véritable chance de prendre un nouveau départ.

Valérie Rabault : l'exemple de Tidjane Thiam, le directeur général du premier assureur britannique Prudential, ancien ministre de Côte d'Ivoire que nous citons dans notre ouvrage est évocateur. Pourquoi ce polytechnicien n'est-il pas resté en France, un pays qu'il adore ? Parce qu'il a toujours eu l'impression que sa couleur de peau était un handicap dans sa vie professionnelle. "

Il a peut-être simplement bénéficié de l’effet Obama et rien ne dit qu’il n’en aurait pas été de même s’il était resté en France. Mais la GB était un terrain encore plus propice aux multinationales et à la finance qu' en France. Et ce qui serait probablement opportun d’imposer à ce monsieur, c’est de rembourser les frais de scolarité que ses études ont occasionné, puisqu’après avoir reçu un instruction de haut niveau en France, il a été vendre ses compétences à l’étranger. On se trouve toujours de bonnes excuses pour de tels comportements.

" Karine Berger: pour les mêmes raisons, l'écrivain d'origine libanaise Wajdi Mouawad a dû s'exiler au Canada car il n'arrivait pas à obtenir une carte de séjour en France. Il lui a fallu patienter quinze ans pour obtenir le précieux sésame qui lui permet aujourd'hui de travailler avec les compagnies de Chambéry et d'avoir été l'artiste principal du festival d'Avignon de 2009, "

De même nous regrettons beaucoup que cet écrivain ait du s’exiler (!) au Canada, mais peut-être n’est-il pas inutile de rappeler que ce sont les subventions (3 701 941 € en 2009) qui font vivre le Festival et pas Mr Mouawad. (+ association Jean Vilar : 216 600 €)

" Comment intégrer ces 10 millions d'arrivants alors que la France a déjà tant de mal à le faire avec les enfants d'immigrés ?

Valérie Rabault : nous ne sommes pas naïves. La tâche ne sera pas facile. Un des moyens les plus efficaces pour intégrer ces immigrés est de mettre à bas la ghettoïsation. Selon une étude réalisée par des chercheurs américains, le coût de la ghettoïsation représente 3,8 % du PIB des États-Unis. Rapporté au PIB français, toutes choses égales par ailleurs, on frôle les 80 milliards d'euros. On pourrait faire beaucoup de choses pour stopper ce phénomène."

Hélas rien n’est proposé pour résoudre la question. Comment mettre à bas la ghettoïsation ? Suite au prochain numéro. Et à cela il faut ajouter le coût social en France qui n’existe pas aux Etats-Unis.

En tout cas, avec 80 milliards d'€uros, nous connaissons un nouveau montant sur le coût de l'immigration en France. Et ce chiffre est donné par deux intellectuelles socialistes.

"Mais il n'y a pas que l'argent qui compte !

Karine Berger : il faut que les immigrés aient des modèles, qu'ils soient persuadés que l'ascenseur social n'est pas bloqué au rez de chaussée pour eux. Les arrivées au gouvernement de Rama Yade, de Fadela Amara, de Rachida Dati furent très positives. Mais ces exemples sont peu nombreux. Combien y a t il de personnes issues de l'immigration à la tête d'entreprises du CAC 40 ? Aucune.?"

L’ascenseur social, il faut se le gagner, et pour commencer en fréquentant les bancs de l’école. Avant de prétendre arriver à la tête d’une grosse entreprise, il faut arrêter de dealer et de bloquer les hall d’immeuble. Ce que je comprends, c’est que ce serait notre faute, d’après ces dames. Les modèles, s’ils les cherchent, ils les trouveront. Une balade au Panthéon devrait déjà les inspirer pour commencer. Ils peuvent aussi se promener au travers des Champs d’Honneur de la Grande Guerre. Et puis lire, s’ils en sont capables, depuis Rabelais et François Villon, La Chanson de Rolland, en passant par Hugo, Dumas, Rimbaud, Apollinaire, Cesbron, jusqu’ à nos contemporains, enfin les derniers grands, pas ceux qui nous vendent la pommade d’aujourd’hui. S’ils sont un peu intéressés, ils pourront donc se pencher sur les errements de Sartre, la leçon de Camus, les divagages de la pensée de Malraux et celle fière d’Aron.

Comme dans le vide de leur vie il leur reste beaucoup de temps, ils tireront profit aussi de la lecture de nos livres d’histoire. Ils y apprendront comment la France s’est construite en 1500 ans, à coup de guerres et de révolutions, d’exploits à Camerone, de tristesses à Dien Bien Phu. Et puis ils pourront enfin apprendre les bienfaits de la colonisation d’un autre temps et les dégâts qu’ont occasionné les indépendance récentes. Pourquoi ls ont échangé des routes, des hôpitaux ou des dispensaires, des ponts, de tous les aménagements faits par la France, pour des régimes dictatoriaux corrompus ou des islamistes fanatiques. Ils y découvriront ceux qui ont fait briller la France au firmament des Nations, Jeanne D’Arc, Patronne de la France, Louis XIV, Napoléon ou De Gaulle, et non pas Songhaï ou encore Monomotapa !

Comment peut-on espérer intégrer cette génération d’immigrés en leur inculquant en permanence une double filiation, en les obligeant sans cesse au grand écart culturel.

"Les Trente Glorieuses sont devant nous". 20 euros.

8/4/2011

Source : Tribune.fr/Le Post

INTERVIEW - Laïcité, immigration, sécurité, réforme de la garde à vue, le ministre de l'Intérieur dévoile ses projets et répond aux attaques de la gauche.

Le Figaro Magazine - L'UMP a tenu mardi dernier sa convention sur la laïcité. Avec le recul, ne regrettez-vous pas ce débat ?

Claude Guéant - La laïcité est un principe structurant de notre société et les Français y sont profondément attachés. Ce n'est pas un hasard si l'article premier de la Constitution affirme que laRépublique est laïque. La loi de 1905, née dans la douleur, dit que la République assure la liberté de conscience et garantit la liberté des cultes. Mais aujourd'hui, les Français ont le sentiment que des comportements transportent sur l'espace public le fait religieux.

Mais beaucoup de responsables politiques ont exprimé leur malaise. Le premier ministre n'a pas assisté à cette convention !

Le premier ministre n'a assisté à aucun des débats récemment organisés par l'UMP. Ce n'est donc pas une nouveauté. En revanche, beaucoup de ministres ont assisté à cette convention. Cela montre qu'ils se sentent, dans leur fonction de ministre, porteurs de la responsabilité de faire vivre la laïcité.

Que retenez-vous des 26 propositions de l'UMP ?

Je voudrais dire, d'abord, que débattre est toujours positif. Ces propositions sont le fruit d'un travail important mené au sein du parti,dans un esprit de responsabilité. Elles apportent des réponses concrètes à plusieurs questions que se posent nos concitoyens. Je note qu'elles sont équilibrées et j'en partage les objectifs principaux, qui sont de réaffirmer le principe de laïcité,de garantir le libre exercice du culte et d'assurer la cohésion de notre communauté nationale.

Faudra-t-il une loi ?

Nous ne toucherons pas à la loi de 1905. Mais je n'exclus pas que, dans quelque temps, des textes supplémentaires puissent être préparés,qui seront pour l'essentiel denature réglementaire. Les agents publics ont besoin d'être confortés. C'est pourquoi je proposerai que soit mis en place,au-delà d'un code de la laïcité etdela liberté religieuse, qui compilera les textes et la jurisprudence, un double réseau de «correspondants laïcité», d'abord dans chacun des ministères, et ensuite dans chaque préfecture. Ces référents seront ceux vers lesquels les agents des services publics, les élus et les associations cultuelles pourront se tourner s'ils éprouvent une difficulté pratique ou une difficulté de conscience.

Comment régler le cas des prières dans les rues ?

J'ai engagé des concertations qui me laissent penser que d'ici à quelques mois, il n'y aura plus,en France, de prières dans la rue. La rue n'est pas faite pour prier mais pour circuler. Plusieurs pistes sont étudiées, comme la possibilité de faire plusieurs offices ou de louer des locaux dans l'attente de la construction de mosquées.

Allez-vous aider à la construction de mosquées ?

Il n'est pas question de modifier l'origine de financement des mosquées, en prévoyant, par exemple, de mettre de l'argent public, de l'État ou des collectivités locales. Des dispositions existent déjà pour faciliter les choses et donnent des résultats tout à fait positifs: garantie d'emprunt descommunes, bail emphytéotique...

Les imams seront-ils formés en France désormais ?

Nous allons étendre la formation civique aux lois de la République par l'Institut catholique de Paris, mise en place voilà quelques années quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, à d'autres universités dès la rentrée prochaine. Il faut des imams pénétrés de culture française et de ce principe de laïcité difficile à comprendre en pays musulman.

Pour les cantines scolaires...

... Il n'est pas possible qu'un usager du service public, un élève ou ses parents exige que le service public s'adapte à sa pratique religieuse. En revanche, et c'est la voie raisonnable que le gouvernement proposera, si un élève a un problème religieux avec la consommation de telle ou telle viande, il est normal qu'on lui propose un menu adapté, par exemple sans viande.

Comment résoudre les difficultés qui se posent dans les hôpitaux ?

Là aussi, le gouvernement proposera une solution de sagesse. L'hôpital a un devoir de soin. Il n'est pas question de transiger là-dessus.Mais on peut résoudre ces problèmes raisonnablement et paisiblement. L'univers médical français ne manque pas de médecins femmes.

S'il n'y a pas besoin de loi supplémentaire et si la concertation suffisait, pourquoi ce débat ?

Il y a beaucoup d'incompréhension, de malentendus, de préjugés. Il était important de rappeler les règles, de les compléter le cas échéant. Il vaut bien mieux traiter ces questions un an avant les élections, plutôt qu'en pleine campagne.

Après avoir dit qu'à force d'immigration incontrôlée, les Français ne se sentaient plus chez eux, vous avez expliqué lundi que « l'accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème ». Certains vous soupçonnent de provocation volontaire, c'est le cas ?

... Ce n'est absolument pas le cas. Il est facile de sortir une phrase de son contexte et de déformer des propos. J'ai dit que depuis 1905, le nombre de musulmans pratiquants dans notre pays s'était accru. Personne ne peut le contester. Cet accroissement pose un certain nombre de problèmes concrets dans notre société et il est du devoirdes pouvoirs publics de s'en occuper: c'est ce que nous avons fait pourle port du voile à l'école, celui du voile intégral dans l'espace public, et c'est ce que nous ferons pour régler le problème que posent les prières dans la rue. Elles sont indignes pourles fidèles et heurtent les autres. Il faut cesserdevoir la polémique dans la simple évocation de la réalité des problèmes que nos concitoyens ressentent. C'est à nous d'apporter des réponses concrètes et efficaces.

Mais la majorité est au pouvoir depuis 2002 !

La majorité a fait adopter par le Parlement plusieurs lois qui ont amélioré notre dispositif de maîtrise des flux migratoires. Avant 2001, la France ne reconduisait dans leurpays d'origine que 8000 à 9000 personnesensituation irrégulière. Aujourd'hui c'est environ 30.000. Les socialistes régularisaient 80.000 immigrés en situation irrégulière. Aujourd'hui on ne régularise environ que 2000 personnes par an.

Mais il y a toujours ce sentiment chez les Français !

Les phénomènes migratoires changent. Les filières d'entrée dans notre pays aussi. Il faut donc adapter les textes. Je défends actuellement au Parlement un projet de loi, présenté par mes prédécesseurs, qui apporte des dispositions nouvelles qui se traduiront par beaucoup plus d'efficacité. Nous allons allonger de 32 à 45 jours la durée de la rétention administrative. Cela donnera plus de temps à l'administration pour avoir le laissez-passerconsulaire, indispensable pour les reconduites. Nous allons mettre fin à l'enchevêtrement des compétences entre juridictions judiciaire etadministrative. Avec la nouvelle loi, pendant cinq jours, le juge administratif pourra être saisi sur la décision de reconduite et celle de mise en rétention. Ensuite, le juge des libertés et de la détention (JLD) interviendra pour dire si l'administration peut prolonger la rétention.

Oui, mais les juges pourront toujours les remettre en liberté...

Dans les deuxtiers des cas où le parquet fait appel des décisions d'un JLD, celles-ciont été infirmées! Avec le garde des Sceaux, nous sommes convenus que le parquet allait se mobiliser plus systématiquement.

Mais entre-temps, le clandestin est dans la nature !

Aujourd'hui, les parquets ne disposent que de quatre heures pour faire appel. La nouvelle loi leur donnera deuxheures supplémentaires. Ils seront plus efficaces. D'autant que l'appel du parquet est suspensif!

Quels sont vos objectifs de reconduites ?

En 2011, j'ai fixé un objectif de 28.000 reconduites à la frontière. Très franchement, j'espèreque nous ferons plus. J'ai demandé l'accélération de la mise en place des visas biométriques. Fin juin, nous aurons 120 postes de lecture des données biométriques qui permettront de reconnaître à coup sûr non seulement l'identité mais aussi la nationalité des personnes sans papiers.

Mais ça ne concerne pas les immigrés clandestins qui arrivent en France via Lampedusa ?

Ceux-là viennent effectivement sans visa, puisqu'ils sont clandestins.On essaye de les empêcher d'entrer en France.

La commissaire européenne chargée de l'Immigration vous accuse d'outrepasser vos droits...

J'ai envoyé une lettre à Mme Malmström pour lui expliquerque le traité de Chambéry, entre la France et l'Italie, nous permettait de remettre aux autorités italiennes les personnes qui viennent chez nous et qui sont passées par l'Italie.

Cela ne conduit-il pas à remettre en cause l'espace Schengen ?

La règle dans l'espace Schengen, c'est la libre circulation. Elle n'est peut-être pas complètement adaptée à des situations d'urgence comme celle-là, c'est vrai. La France plaide pour que l'Union européenne se saisisse du sujet.

Quelle est votre doctrine en matière d'immigration légale ?

Pour assurer sa cohésion, vivre paisiblement,dans le respect de ses propres principes, une société a besoin d'une régulation de l'immigration. Ce gouvernement a l'intention de le faire. La France souhaite bien accueillir ceux dont nous autorisons le séjour, mais nous ne voulons pas que viennent ou se maintiennent sur notre sol des personnes qui ne sont pas autorisées à y séjourner. Je vous donne un exemple de notre volonté de réduire certains abus. L'année dernière, le Conseil d'Etat a rendu un arrêt dans lequel il considérait que toute personne étrangère, n'ayant pas accès aux soins dans son pays pour des raisons économiques, pouvait venir se faire soigner en France. Dans le projet de loi que je défends au Parlement, une disposition précise la modalité de l'accueil de ces personnes malades. La France n'a pas à supporter toutes les assurances- maladie de tous les pays dumonde!

Comptez-vous également intervenir pour réduire l'immigration légale ?

Bien évidemment. J'ai demandé que l'on réduise le nombre de personnes admises au titre de l'immigration du travail (20.000 arrivées par an). Et nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial (15.000). J'ai demandé une étude sur la pratique des pays d'Europe sur l'application du droit international. En matière d'asile (10.000), notre pays est plus généreux, malgré les restrictions apportées, que l'Allemagne ou le Royaume-Uni, alors que nous appliquons les mêmes conventions internationales! S'il apparaît qu'il y a des anomalies dans nos pratiques, des modifications interviendront.

Vous voulez rapprocher les policiers des citoyens. Vous revenez à la police de proximité de Jospin ?

Absolument pas!Ceconcept n'a pas été inventé par la gauche mais par la droite. Elle figure dans la loi de sécurité intérieure de 1995 portée par Charles Pasqua. Il y a une énorme différence: la gauche a toujours la crainte de réprimer. La droite veut que la police soit visible mais assume ses rôles: la prévention et la répression.

Dans leur programme, les socialistes annoncent le recrutement de 10.000 policiers en cinq ans...

...Quand Nicolas Sarkozy est arrivé au ministère de l'Intérieur en 2002, il a trouvé la facture des 35 heures: 8000 hommes en moins sur le terrain sans aucune mesure de compensation!

N'y a-t-il pas un paradoxe à entendre le PS annoncer des recrutements quand la droite supprime des postes ?

Aujourd'hui, nous sommes à 4000 policiers et gendarmes de plus qu'en 2002. Dès mon arrivée Place Beauvau, j'ai pris la décision de renforcer les effectifs dans les transports parisiens: ils seront augmentés de 25%. Nous affecterons 300 policiers supplémentaires dans le courant de l'été, auxquels s'ajouteront 600 agents de la SNCF et de la RATP. Àl'automne, je vais recruter plusde 5000 personnes en faisant appel à des adjoints de sécuritépourla police, à des gendarmes auxiliaires, à des réservistes et grâce aux heures supplémentaires.

Les jurys populaires verront-ils le jour ?

Nous travaillons avec le ministre de la Justice pourintégrer les jurys populaires dans les tribunauxcorrectionnels. Le projet de loi sera discuté en Conseil des ministres dans le courant du mois d'avril et voté par le Parlement avant l'été.

Peut-on les envisager aussi pour les contentieux des étrangers ?

C'est effectivement aussi à l'étude.

Et pour les juges des libertés et de la détention ?

Egalement. Mais c'est compliqué parce qu'il y a beaucoup de contentieux.

Commentfaire pour que la présence de l'avocat pendant la garde à vue ne se traduise pas par une baisse des élucidations, comme en Espagne ?

Le Conseil constitutionnel apris une décision qui renforce les droits de la défense. Nous ne pouvons pas nous y soustraire. Un projet de loi a été présenté,qui ne va pas faciliter le travail policier, alors que, je le rappelle, la garde à vue est faite pour parvenir à la vérité. Il ne faudrait pas que cet objectif soit oublié! C'est la raison pour laquelle je viens de saisir le premier ministre et le garde des Sceauxd'une proposition afin de préciserun certain nombre de points de la loi relative à la garde à vue, comme les interventions inopinées de l'avocat durant les interrogatoires pendant la garde à vue. Ces précisions pourraient être portées par un autre texte d'ici à l'été.

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de faire progresser le Front national en allant sur ses terres ?

C'est exactement le contraire. L'UMP et la majorité présidentielle n'ont rien de commun avec le Front national. Il ne suffit pas d'un discours, comme celui de Madame Le Pen à Tours,qui invoque tous les principes républicains, pour avoir fondamentalement changé. Le Front national n'apporte aucune réponse crédible aux préoccupations des Français. Des électeurs se tournent vers lui car ils considèrent que les autres partis les ont déçus. C'est compréhensible et je serais heureux que les partis de la majorité ramènent vers eux ces déçus qui ont exprimé leur exaspération et leur déception.

Pour 2012, faut-il mener une campagne au centre ou à droite pour récupérer les électeurs déçus ?

Il ne faut certainement pas faire trop de tactique. Il faut surtout être soi-même. C'est-à-dire gouverner à l'écoute des Français. Il faut que nous les écoutions encore davantage et que nous apportions encore davantage de réponses précises et de résultats à leurs attentes.

Vous pourrez avoir des résultats dans l'année qui reste d'ici à la présidentielle ?

Oui. Il faut tenircompte des préoccupations des Français de façone encore plus attentive que nous le faisons.Nous avons encore des progrès à faire. En matière de sécurité, nous pouvons encore gagner en efficacité en nous appuyant sur les textes que nous avons fait voter. Et nous pouvons créer un climat différent.

Faut-il un candidat du centre en 2012 ?

À titre personnel, je pense qu'il est préférable que la droite ait un seul candidat dans un contexte où le centre se sentirait respecté. Le travail que fait Jean-Louis Borloo pour rassembler les sensibilités centristes, leurdonner,au sein de la majorité, une identité, est remarquable. Un centre qui se sent reconnu au sein de la majorité est un atout supplémentaire. Ce serait, pour les centristes, prendre un grand risque pour leurs idées et leur propre survie que de poursuivre une aventure solitaire. Être unis est un deuxième atout.

Unis derrière Nicolas Sarkozy ?

Bien sûr! Il n'y a pas d'autre candidat possible que Nicolas Sarkozy.

07/04/2011

Source : Le Figaro

La 3ème édition du Salon de l'immobilier marocain, baptisé "Morocco Property Expo", se déroulera le week-end prochain au Palais des Congrès de Montréal, apprend-on jeudi auprès des organisateurs.

Evénement immobilier d'envergure, "Morocco Property Expo" s'affiche comme le rendez-vous incontournable de la promotion immobilière et un espace de rencontres entre les professionnels de l'habitat et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers désireux d'investir au Maroc.

Durant les deux jours (9-10 avril), les visiteurs du Salon pourront ainsi s'enquérir des nouveautés de l'architecture et de l'urbanisme marocain, notamment dans le Nord, région mise à l'honneur lors de cette édition.

Le Salon permettra également aux exposants de promouvoir leur offre en matière d'avantages financiers et fonciers, d'exposer de manière globale les différentes facettes du secteur immobilier marocain et de répondre aux besoins de la clientèle et des investisseurs nord-américains.

Parallèlement à l'exposition, des rencontres variées seront organisées entre les différents promoteurs immobiliers, institutions bancaires, professionnels de l'habitat au Maroc et diaspora marocaine installée en Amérique du Nord désireux d'investir au Maroc.

"Comment se protéger lors d'une transaction immobilière?","Al Omrane: les opportunités d'investissement pour les Marocains résidant en Amérique du Nord" et "Les possibilités d'accès au logement social" sont, entre autres, les principaux thèmes retenus lors cette 3ème édition de "Morocco Property Expo".

Sur 4000 m2 d'exposition, l'édition 2011 accueillera plus de 35 exposants, promoteurs, agences immobilières, administrations, banques, organismes de crédit, fédérations professionnelles, notaires et avocats y seront présents afin d'informer la diaspora et les Canadiens des opportunités d'investissement immobilier au Maroc, ont précisé les organisateurs.

8/4/2011

MAP

Neuf Marocains sont arrivés, jeudi soir, à Dakar en provenance d'Abidjan d'où ils ont été évacués à bord d'un avion militaire français, a-t-on appris auprès de l'ambassade du Maroc au Sénégal.

A leur arrivée à l'aéroport militaire français de Dakar, les neuf marocains, des femmes et des enfants membres de deux familles, ont été pris en charge par les services de l'ambassade qui ont assuré leur voyage de Dakar vers Casablanca sur un vol régulier de la RAM.

Alertés par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, les services de l'ambassade du Maroc à Dakar se sont mobilisés pour prêter assistance aux personnes évacuées sur Dakar, indique l'ambassadeur du Royaume au Sénégal, M. Taleb Berrada, qui précise que les frais du voyage Dakar-Casablanca sont pris en charge par le ministère.

Face à la grave dégradation de la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire, le ministère de la Communauté marocaine à l'étranger, l'ambassade du Maroc à Dakar et celle d'Abidjan coordonnent étroitement pour aider à l'évacuation des Marocains bloqués à Abidjan, a-t-il assuré.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, six autres Marocains, deux femmes et quatre enfants, sont parvenus à Dakar en provenance d'Abidjan à bord d'un vol militaire français. Les six personnes ont pu regagner, jeudi, Casablanca via un vol régulier avec l'aide des services de l'ambassade marocaine à Dakar.

Depuis mardi, des avions militaires français assurent des rotations fréquentes pour évacuer des Français et des ressortissants d'autres nationalités d'Abidjan vers Dakar et Lomé. Selon les autorités aéroportuaires sénégalaises, cinq vols sont parvenus à l'aéroport de Dakar durant la seule journée de mercredi.

Depuis l'éclatement des violents combats entre les forces pro-Ouattara et celles loyales à Gbagbo, des centaines de ressortissants étrangers établis en Côte d'Ivoire se sont refugiées à la base militaire des forces françaises "Licorne" à Abidjan, dans l'attente d'une évacuation à bord des avions militaires français assurant un pont aérien sur Lomé (Togo) et Dakar.

Quelque 440 ressortissants étrangers, dont des Français et de nombreux Libanais, ont quitté mardi Abidjan, en proie à de violents combats et aux pillages, et 410 l'ont fait hier (mercredi), a annoncé, jeudi, le porte-parole de la force française Licorne, le commandant Frédéric Daguillon.

Selon des responsables de la Force Licorne, plus de 2000 étrangers attendent à être évacués et des dizaines d'autres continuent d'affluer, jeudi, à la base militaire française de Port-Bouet.

8/4/2011

Source : MAP

La communauté marocaine à l'étranger a enregistré, durant les huit dernières années, un apport de l'ordre de 307,12 milliards DH, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards DH. Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8% par rapport à 2009.

Ces statistiques viennent d'être avancées lors d'un atelier organisé lundi à Rabat par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) sous le thème : " Transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, Quelle contribution au dèveloppement? "… Suite

A quelques heures du débat ravageur de l'UMP sur la laïcité, mais en réalité sur l'Islam, Claude Guéant a fait une trouvaille. C'est l'accroissement du nombre des fidèles musulmans qui «  pose problème » dans la société française. Le ministre de l'Intérieur, donc en charge des cultes, assène ce qu'il croit être une évidence comme un coup de massue. y aurait-il donc un seuil de tolérance à ne pas dépasser?... Suite

Le long métrage "Où vas-tu Moshé?" de Hassan Benjellollli a été projeté à Washington, dans le cadre du Festival culturel de la Francophonie, organisé jusqu'au 15 avril dans la capitale fédérale américaine… Suite

La troisième édition du Maghreb du livre de Montréal a été lancée, lundi, par une soirée lectures avec des auteurs maghrébins d'ici et d'ailleurs, en présence d'un public venu nombreux pour apprécier les moment forts de cet évènement culturel.

Organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et l'Espace du livre Francophone, le volet littérature du 3ème Printemps culturel nord-africain met cette année le Maroc à l'honneur.

Outre l'exposition de la collection du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) à travers des œuvres variées, cette soirée lectures d'œuvres maghrébines a été animée par les écrivains marocains Rachid Benzine et Sofia Benyahia et des auteurs algériens Salah Beddiari, Nassira Belloula, Salah Benlabed et Aziz Farès.

En collaboration avec le CCME, les invités de cette édition animeront diverses conférences-débats et participeront à différentes rencontres avec les gens du livre montréalais.

Exposition de peintures, rencontres musicales, signatures d'ouvrages, animations autour de la littérature jeune, lectures et contes sont aussi prévus au programme de ce 3ème Printemps culturel qui se poursuivra jusqu'au 10 avril.

6/4/2011

Source : MAP/Yenoo

Depuis les élections présidentielles de novembre 2010, la Côte d'Ivoire est en proie à d'importantes violences entre les forces du président sortant, Laurent Gbagbo, et celles d'Alassane Ouattara. Ce dernier serait retranché dans son palais présidentiel, mais la situation reste très incertaine, et la population civile en est victime. Rania, 19 ans, Marocaine née en Côte d'Ivoire et actuellement étudiante au Sénégal, est inquiète pour sa famille, dont seul une partie a été rapatrié au Maroc. A travers cette lettre ouverte, elle espère attirer l'attention sur la situation très dure à Abidjan, et elle appelle le Maroc à venir en soutien des Marocains de Côte d'Ivoire.

Il y a de cela quelques mois encore, jamais je n’aurais cru que les plats ivoiriens, la bonne musique, l’ambiance chaleureuse, la présence de ma famille autour de moi ne me deviendraient presque qu’un lointain souvenir.

Il y a quelques mois, jamais je n’aurais cru revoir des scènes de douleurs, de souffrances, des scènes de guerre encore plus fortes que celles vécues ces 10 dernières années, où par moment, le chaos régnait en Côte d’Ivoire.

Pire encore, le 28 novembre 2010, avec les élections présidentielles, comme tant de personnes, Ivoiriens ou étrangers, j’étais dans l’extase, enfin la paix serait de retour, enfin nous revivrons tous !

Aujourd’hui 4 mois sont passés. Je me retrouve seule à étudier à Dakar, car pour moi il était devenu mentalement vital de me permettre de « revivre » dans un environnement plus sécurisant. Une partie de ma famille se voit rapatriée au Maroc, l’autre reste à Abidjan : mon monde a explosé.

Si je vous écris à ce moment précis, c’est avec les larmes aux yeux. Mon pays d’accueil, là où la plus grande partie de nos souvenirs sont nés, est en train de passer peut-être les pires moments de sa vie. Des amis, des frères, des sœurs, des parents sont en train de souffrir. 

Il y a une semaine de cela, les évènements se sont enchaînés, prenant de court les populations qui ont été obligés de se terrer chez elles. Depuis une semaine, d’Abidjan, de Dakar, de Beyrouth ou de Paris, tous ceux qui ont un cœur dans ce pays ne dorment plus. Certaines familles sont sans eau, sans nourriture, sans médicaments depuis bientôt 5 à 6 jours ! Les tirs retentissent jour et nuit, les gens passent leur journée à se cacher dans les couloirs, couchés par terre, à subir les rumeurs, les détonations ou tout simplement la douleur des balles perdus.

 Aujourd’hui, dans certaines zones, le seau d’eau se vend à 3000 FCFA (48Dh) ! Certaines personnes se servent de l’eau de pluie où même tentent au péril de leur vie de puiser l’eau d’une lagune salle et impropre à la consommation. Aujourd'hui les attaques de jeunes armés, visant les habitants dans leurs maisons, sont de plus en plus fréquentes, de plus en plus dangereuses.

Mon cœur subit la douleur et la peur des habitants.

L’ONU et les forces françaises appelées Licorne ne peuvent pas aider tout le monde, les déplacements lors des escortes dans des lieux sécurisés deviennent de plus en plus dangereux et compliqués pour eux, la Licorne, elle, fait désormais des Français sa priorité. Les gens sont aux abois, la psychose règne et les nerfs sont en train de les lâcher. Aujourd’hui, des familles marocaines sont réfugiées au camp militaire français alors que d’autres sont encore cachées chez elles, implorant une aide du ciel….ou humaine.

C’est une lettre ouverte, un cri du cœur, que le Maroc vienne en aide à ses ressortissants, à ses enfants, qui vivent des heures douloureuses.

Moi qui cherchais avec tant de plaisir le petit drapeau marocain sur l’uniforme de casques bleus lorsque j’en voyais, je me demande où sont-ils aujourd’hui ? Où sont les gens qui peuvent aider ces êtres chers qui souffrent encore, principalement à Abidjan ?

Ma génération n’a pas connue le bonheur d’une enfance ou d’une jeunesse innocente, nous n’avons pas connu la sécurité. Nous n’avons connu que la peur, la haine, la tension, les sacrifices et les privations.

Je vous en supplie, faîtes que nos petits frères et sœurs ne revivent pas ça, je vous en supplie, faîtes quelques chose, aidez ceux qui restent. Que ce Maroc dont nous crions avec fierté notre amour sauve ses enfants, qu’il leur permette de pouvoir rire librement au lieu d’étouffer leur bruit (pour éviter de se faire repérer par les hommes armés), qu’il leur permette d’oublier, pendant qu’il est encore temps.

Ne les oubliez pas, ne nous oubliez pas, je vous en supplie. De loin ou de près, nous souffrons tous à notre manière de cette affreuse guerre.

6/4/2011,  Rania O. Chahdi

Source : Yabiladi

Pour leur 2è édition, les Rencontres méditerranéennes cinéma et droits de l'Homme semblent être plus ancrées dans la réalité des droits de l'Homme en Afrique et dans le monde arabe et plus ouverte sur la rive méditerranée, a estimé M. Driss El Yazami, président de cette manifestation.

Lors de la présentation de cette 2-ème édition, M. El Yazami a souligné que le rôle de ces rencontres, organisées par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) du 6 au 9 avril, "n'est pas seulement de présenter des films qui traitent des droits de l'Homme, mais d'approfondir le débat sur une question bien déterminée, bien qu'ayant des extensions complexes voire infinies et qui n'est autre qu'une tentative d'approcher la question: comment faire du cinéma un levier principal pour l'appropriation de la culture des droits de l'Homme?" .

"Lorsque nous évoquons l'appropriation, nous entendons par là une approche qui ne demeure pas prisonnière d'une vision qui se limite à constater, condamner ou lever le voile sur des violationsàmais qui cherche à la transcender pour influencer les perceptions et les représentations sociales tant au niveau des convictions que dans la pratique quotidienne ", a expliqué M. El Yazami.

Et d'ajouter que ces rencontres ambitionnent de contribuer, autant que possible et dans le long terme, à la promotion d'un comportement qui se veut respectueux des droits de l'Homme.

Selon les organisateurs, ces rencontres ont pour objectifs d'ouvrir un large débat sur les problématiques des droits humains dans l'aire culturelle méditerranéenne, de faire connaître la création cinématographique dans ce domaine et d'encourager autant que possible, la production et la diffusion.

La manifestation se veut aussi un espace de dialogue entre les différentes cultures du pourtour méditerranéen et les divers acteurs concernés: cinéastes, acteurs sociaux, chercheurs, artistes et décideurs.

Au programme de ces rencontres, figurent l'organisation de plusieurs conférences portant notamment sur les droits de l'Homme dans le cinéma marocain, la traite des personnes et la disparition forcée en Méditerranée ainsi que la projection d'une quinzaine de fictions et documentaires sur la thématique des droits de l'Homme ainsi que des rencontres avec des cinéastes .

L'ouverture de la 2-ème édition des Rencontres cinéma et droits de l'Homme sera marquée par la projection du film tchadien "Un homme qui crie" du réalisateur Mohamed Saleh Haroun.

Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maitre nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel.

Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale.

Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants.

Adam est ainsi harcelé par son Chef de Quartier pour sa contribution. Mais il n'a pas d'argent, il n'a que son fils.

5/4/2011

Source : MAP

 

La Banque mondiale publie les derniers résultats de travaux de recherche menés en collaboration avec la Banque africaine de développement
Les quelque 30 millions d'Africains qui vivent aujourd'hui à l'étranger constituent une ressource vitale pour le continent, mais les responsables africains doivent encore faire plus pour tirer tous les avantages économiques de ce phénomène de migration. Tel est le constat dressé dans un nouveau rapport que publient conjointement la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.

Intitulé Leveraging Migration for Africa: Remittances, Skills, and Investments (Démultiplier l'impact des migrations pour l'Afrique : Envois de fonds, renforcement des compétences et investissements), ce rapport présente les données tirées d'une nouvelle série d'enquêtes, et fait ressortir des éléments qui laissent penser que migrations et envois de fonds se traduisent par une baisse des niveaux de pauvreté dans les communautés d'origine. Pour les pays du continent, les envois effectués par leurs expatriés aboutissent à un surcroît d'investissements en matière de santé, d'éducation et de logement, et leurs diasporas sont également sources de capitaux, d'échanges commerciaux ou de savoir, et de transferts de technologies.

« Les pressions en matière de migration ne vont qu'augmenter à l'avenir du fait des mutations démographiques correspondant à l'accroissement de population en Afrique et au déclin de la population active en Europe et dans beaucoup d'autres pays développés », a souligné à cet égard Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale. « C'est pourquoi il est essentiel d'adapter les mesures prises au niveau des politiques en réponse à ces facteurs démographiques, et de concevoir des arrangements multilatéraux pour gérer les migrations futures. »

Deux tiers des migrants d'Afrique subsaharienne, notamment les plus pauvres, vont s'établir dans d'autres pays du continent, alors que, dans le cas des émigrés d'Afrique du Nord, plus de 90 % sont allés s'installer sur un autre continent. Pour les migrants africains, les principaux pays de destination sont la France (9 % du nombre total d'émigrés), la Côte d'Ivoire (8 %), l'Afrique du Sud (6 %), l'Arabie saoudite (5 %), les États-Unis et le Royaume-Uni (4 % chacun).

Comme l'a expliqué de son côté l'économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Shantayanan Devarajan : « Le niveau de migration de main-d'oeuvre qualifiée est particulièrement élevé dans les pays d'Afrique de petite taille et à faible revenu, qui ont déjà de faibles niveaux de capital humain. Les pays fragiles et sortant d'un conflit connaissent des problèmes encore plus grands du fait de cette fuite de capital humain. Les gouvernements et responsables africains doivent s'attacher à accroître les niveaux d'instruction et de compétences et à établir un environnement dans lequel les travailleurs hautement qualifiés aient sur place des possibilités d'emplois productifs. »

Selon Dilip Ratha, économiste principal à la Banque et principal auteur du rapport : « Les pays africains doivent renforcer les liens entre diasporas et pays d'origine, protéger les migrants et accroître la concurrence sur les marchés des envois de fonds. Sinon, le potentiel qu'offrent les migrations pour l'Afrique reste en grande partie inexploité. »

Un outil novateur mérite d'être envisagé à cet égard, à savoir les bons de la diaspora, qui sont des titres mis en vente par des entités publiques ou privées auprès de nationaux établis à l'étranger. Cette formule a déjà permis à Israël et à l'Inde de puiser dans les ressources dont disposent leurs ressortissants vivant dans d'autres pays. Selon M. Ratha, les pays d'Afrique subsaharienne pourraient mobiliser par ce biais des montants de l'ordre de 5 à 10 milliards de dollars par an. Plusieurs États africains ont d'importantes diasporas dans des pays à revenu élevé et sont donc potentiellement à même d'émettre des bons de ce type : ce sont l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Libéria, le Nigéria, l'Ouganda, le Sénégal et la Zambie, en Afrique subsaharienne ; et l'Égypte, le Maroc et la Tunisie, en Afrique du Nord.

« Les banques africaines peuvent améliorer leur accès aux marchés internationaux des capitaux en émettant des bons qui sont titrisés au moyen des futurs envois de fonds », a déclaré à ce sujet Mthuli Ncube, économiste en chef de la Banque africaine de développement. « La Banque africaine de développement, la Banque mondiale et les donateurs bilatéraux peuvent jouer un rôle significatif en facilitant la titrisation des envois de fonds et en atténuant les risques que présente, pour les pays d'Afrique, l'émission de ces bons adossés à des envois de fonds. Les efforts en ce sens peuvent consister à fournir une assistance technique pour la conception des projets et l'analyse de solvabilité, à assurer une gestion prudentielle de la dette et à aider les pays africains à obtenir de bonnes notes souveraines. »

Le niveau des envois de fonds déclarés vers les pays d'Afrique a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s'établir, cette année-là, à près de 40 milliards de dollars, ce qui en fait la principale source de capitaux extérieurs après les apports d'investissement direct étranger. Selon les récentes enquêtes, les principaux emplois des envois de fonds de la diaspora africaine ont pris sur place la forme d'investissements pour des achats de terrains, des constructions de logements et des créations d'entreprises. Relativement parlant, ces investissements ont représenté 36 % du niveau d'investissement global au Burkina Faso, 55 % au Kenya, 57 % au Nigéria, 15 % au Sénégal et 20 % en Ouganda. Au plan sectoriel, l'éducation venait en deuxième position de l'utilisation faite de ces envois au Nigéria et en Ouganda, en troisième position dans le cas du Burkina Faso et en quatrième pour ce qui est du Kenya.

Cela dit, les chiffres officiels concernant ces envois sont nettement en deçà de la réalité, car la moitié seulement environ des pays d'Afrique subsaharienne assure de manière un tant soit peu régulière la collecte et la publication de données dans ce domaine.

Selon le rapport, le coût de ces envois de fonds reste prohibitif, surtout à partir d'autres pays d'Afrique. Pour M. Ratha, cela ne fait qu'encourager le recours à des circuits informels, et représente une charge superflue pour les migrants africains et ceux qui bénéficient de leurs envois.

Les auteurs du rapport estiment que les bureaux de poste, coopératives d'épargne et de crédit, banques rurales et institutions de microfinancement possédant de vastes réseaux de succursales peuvent jouer un grand rôle pour améliorer l'accès des pauvres et des populations rurales aux envois de fonds et autres formes de services financiers. Mais ces établissements doivent éviter de conclure des accords d'exclusivité avec les opérateurs de services de transfert de fonds, car cela restreint la concurrence et tend à accroître le coût des envois. Il convient en outre d'évaluer les implications que l'offre de services de transfert par téléphone mobile et autres types de services financiers émanant des opérateurs de télécom en Afrique peut avoir pour la stabilité du secteur bancaire, ainsi qu'en termes de risque systémique.

À propos du rapport           
L'ouvrage Leveraging Migration for Africa vient combler d'importantes lacunes au niveau des connaissances sur les migrations, les envois de fonds et les diasporas africaines. Publié conjointement par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, il s'inscrit dans le cadre du projet Migrations en Afrique, entrepris avec l'appui financier de multiples partenaires, à savoir, outre la Banque africaine de développement (BAD), l'Agence canadienne de développement international (ACDI), le ministère britannique du Développement international (DFID), le ministère français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, le ministère danois des Affaires étrangères, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l'Agence suédoise de développement international (SIDA).

Deux autres volumes accompagnent ce rapport, intitulés respectivement Remittance Markets in Africa (Marchés des envois de fonds en Afrique) et Diaspora for Development in Africa (Diaspora pour le développement en Afrique). Par ailleurs, la Banque publie simultanément les données principales tirées d'une série d'enquêtes auprès des ménages qui ont été menées sur le thème des migrants dans six pays - Afrique du Sud, Burkina Faso, Kenya, Nigéria, Ouganda et Sénégal.  (Consulter  l'intégralité du rapport).

5/4/2011

Source : Newspress.fr

Suite à la régularisation de plusieurs centaines de clandestins par le gouvernement italien, le ministère de l'Intérieur a donné des instructions pour limiter l'impact de leur arrivée en France.

La place Beauvau se prépare à gérer l'arrivée massive des clandestins régularisés par le gouvernement Berlusconi. Au moins 22.000, majoritairement des Tunisiens, sont déjà passés par l'île italienne de Lampedusa. Dans une «instruction» aux préfets (pdf), que Le Figaro a pu se procurer, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, fixe, par l'entremise de son directeur de cabinet, Stéphane Bouillon, la «conduite à tenir» lorsque ces étrangers vont se présenter avec leur titre de séjour provisoire délivré par l'Italie.

«Pour bénéficier de (la) libre circulation (prévue par l'article 21 de la convention de Schengen), écrit le préfet Bouillon, les intéressés doivent être en possession: soit d'un titre de séjour en cours de validité, émis par un État membre, et (le mot est souligné) de leur passeport national, soit d'une autorisation provisoire de séjour en cours de validité, émise par un État membre, accompagnée (le mot est encore souligné) d'un document de voyage émis par le même État membre.» Le préfet ajoute: «Les intéressés doivent être en mesure de justifier de l'objet et des conditions de leur séjour en France.»

Cinq conditions

Dès lors, écrit le ministère de l'Intérieur à ses préfets, les «ressortissants des pays tiers porteurs d'un document de séjour délivré par un État membre ne peuvent être considérés comme étant en situation régulière, que si les cinq conditions suivantes sont réunies, que vos services devront contrôler dans cet ordre»: «Être muni d'un document de voyage en cours de validité reconnu par la France» et «d'un document de séjour en cours de validité», «justifier de ressources suffisantes» (62 euros par jour et par personne et 31 euros s'ils disposent d'un hébergement), «ne pas constituer (…) une menace pour l'ordre public», «ne pas être entrés en France depuis plus de trois mois». L'auteur de l'instruction insiste: «Il convient donc de vérifier si les cinq conditions sont remplies.»

«L'examen de la situation de chacun sera minutieux et l'on peut déjà prédire que tous ne passeront pas», affirme un haut cadre de la police aux frontières française, dont les hommes attendaient les consignes de leur ministre avec impatience. Sur les 2500 clandestins officiellement déclarés comme ayant fait l'objet d'un contrôle en France après être passés par Lampedusa, la moitié environ était jusqu'alors «réadmis» en Italie, le reste des migrants étant pris en compte par les autorités préfectorales françaises. «Il n'y aura pas de raz-de-marée», déclare un préfet, place Beauvau, comme pour se rassurer. Reste à savoir combien de temps peut durer ce jeu du chat et de la souris entre la France et l'Italie.

7/4/2011, Jean-Marc Leclerc

Source : Le Figaro

Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, effectuera, du 7 au 12 avril courant, une visite de travail en Allemagne.

A cette occasion, M. Ameur inaugurera le 2è Congrès des compétences maroco-allemandes (DMK), organisé à Dusseldorf sur le thème: "Le réseau des compétences marocaines en Allemagne, partenariat pour l'intégration et la coopération au développement", indique un communiqué du Ministère.

Cette rencontre, parrainée conjointement par le Land Rhénanie Septentrionale- Westphalie, le Ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et l'Ambassade du Maroc à Berlin, sera l'occasion de passer en revue les projets de codéveloppement lancés au lendemain de la première rencontre du réseau DMK, qui a eu lieu à Fès en novembre 2009.

Ce rencontre vise à faire connaître les différentes compétences et expertises de la diaspora marocaine en Allemagne, en l'impliquant dans un processus de partenariat tripartite (Maroc-Allemagne-DMK) concernant des projets de développement au Maroc dans les domaines de la recherche et de l'innovation, du développement durable et humain, de la santé, de l'agriculture et d'autres.

Lors de son séjour en Allemagne, le ministre tiendra également des réunions avec les membres de la communauté et le tissu associatif marocain et aura des entretiens avec des responsables allemands.

06/04/11

Source : MAP

Avec les entrées des ventes de phosphates et du tourisme, les transferts des MRE constituent un des trois piliers de l’économie marocaine. Mais jusqu’à présent, les montants colossaux envoyés par les Marocains du monde servent surtout à soutenir les proches restés au pays et moins à l’investissement. Des experts se sont penchés sur la question lors d’un séminaire organisé par le CCME.

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger représentent la première source de devises pour le royaume. L’année écoulée, ce sont 54 milliards de dirhams qui ont été envoyés vers le Maroc par les MRE. Soit un accroissement de 8% par rapport à 2009. Ainsi, ces huit dernières années, quelques 307,12 milliards de dirhams ont été transférés par les Marocains du monde, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams. 127 milliards de dépôts des MRE équivalent à 90% des crédits destinés à l’équipement des entreprises au Maroc, et la totalité des crédits accordés à l’habitat. Un poids économique indiscutable.

Investissement minime

Seulement « l'investissement productif est encore minoritaire », renseigne Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), cité par la MAP. C’est dire donc que les transferts des MRE peuvent soutenir davantage l’économie marocaine. 70% de ces transferts sont destinés à la consommation des ménages, ce qui laisse une part assez négligeable à l’investissement. Phénomène à souligner : l’écrasante majorité des MRE préfère investir dans leur pays d’accueil plutôt que dans le royaume.

Obstacles… solutions

Parmi les obstacles qui découragent bien des investisseurs potentiels à venir se lancer au Maroc, figurent notamment la méconnaissance des opportunités d’investissement dans le royaume, l’inexistence d’un fond d’investissement qui leur est destiné de même que les dispositions restrictives, imposées dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent.

Comme solutions, il est recommandé aux différentes institutions qui s’intéressent aux MRE (CCME, Fonds Hassan II, en plus de l’Etat) d’œuvrer pour la cohésion de leurs actions. Les coûts de la bancarisation, non négligeables, doivent, être revus à la baisse. Les différents acteurs impliqués doivent également apporter l’assistance nécessaire pour aider les MRE à réaliser leurs projets d’investissement. Les banques des pays d’accueil et celles marocaines pourront également y apporter leur grain de sel via des conventions.

Quelques données sur les MRE

La France est le premier pays d’accueil des Marocains, suivie de l’Espagne et de l’Italie à en croire les statistiques avancés par les experts lors du séminaire « Transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger. Quelle contribution au développement ? » Au total, les Marocains établis à l’étranger sont estimés à près de 4 millions, soit plus de 10% de la population marocaine. 42% d’entre eux ont la double nationalité.

Par ailleurs, 29% de ces MRE ont moins de 15 ans, 68% sont en âge d’activité. 12% ont un niveau universitaire, une « force intellectuelle ».

6/4/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

 

Claude Guéant, va-t-il "intervenir pour réduire l'immigration légale" en France dans le prochains mois, ainsi que l'a interrogé Le Figaro Magazine ? "Bien évidemment !", répond le ministre de l'intérieur, notamment en charge des questions d'immigration, dans une interview qui sera publiée vendredi 8 avril.

Pour arriver à cet objectif, Claude Guéant explique à l'hebdomadaire avoir "demandé que l'on réduise le nombre de personnes admises au titre de l'immigration du travail [20 000 arrivées par an]. (...) Nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial [15 000 arrivées par an]", poursuit-il, précisant avoir demandé "une étude sur la pratique des pays d'Europe sur l'application du droit international".

"En matière d'asile, [qui concerne 10 000 personnes par an], notre pays est plus généreux, malgré les restrictions apportées, que l'Allemagne ou le Royaume-Uni, alors que nous appliquons les mêmes conventions internationales ! S'il apparaît qu'il y a des anomalies dans nos pratiques, des modifications interviendront", déclare-t-il encore. En matière d'immigration illégale, M. Guéant rappelle qu'"avant 2001, la France ne reconduisait dans leur pays d'origine que 8 000 à 9 000 personnes" par an, alors qu'"aujourd'hui, c'est environ 30 000". Alors que l'objectif fixé pour 2011 est de "28 000 reconduites à la frontière", le ministre de l'intérieur explique au Figaro Magazine : "Très franchement, j'espère que nous ferons plus."

PLUS DE PRIÈRES DE RUE "D'ICI À QUELQUES MOIS"

Dans la foulée du débat sur la laïcité organisé par l'UMP, le ministre de l'intérieur annonce également que les prières musulmanes dans les rues de France disparaîtront "d'ici à quelques mois". "J'ai engagé des concertations qui me laissent penser que d'ici à quelques mois, il n'y aura plus, en France, de prières dans la rue. La rue n'est pas faite pour prier mais pour circuler", déclare-t-il, jugeant ces prières "indignes pour les fidèles". Parmi les pistes retenues par M. Guéant pour remplacer cette pratiquet, "la possibilité de faire plusieurs offices ou de louer des locaux dans l'attente de la construction de mosquées".

Outre un "code de la laïcité et de la liberté religieuse", qui compilera textes et jurisprudence, Claude Guéant annonce également la création d'un "double réseau de 'correspondants laïcité', d'abord dans chacun des ministères, et ensuite dans chaque préfecture".

Ministre de l'intérieur depuis le 27 février, M. Guéant s'est attiré les foudres de l'opposition et de plusieurs associations pour des propos polémiques sur l'immigration et l'islam. A quelques jours d'élections cantonales qui ne s'annonçaient pas sous les meilleurs auspices pour le parti présidentiel, et dans un contexte de montée du Front national, Claude Guéant avait lancé, sur Europe 1 : "Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale." Les déclarations de M. Guéant interviennent alors que le projet de loi sur l'immigration doit être examiné en seconde lecture au Sénat, mardi 12 avril.

6/4/2011

Source : AFP/Le Monde

Les romanciers marocains néerlandophones ne cessent de nous émerveiller par l’énergie avec laquelle ils racontent le monde qui les entoure et se jouent des préjugés sous lesquels on voudrait ensevelir leur art lucide. Que ne lit-on plus Saïd El Haji ou Abdelkader Benali, pour ne citer qu’eux !

Quel être humain est plus touchant qu’un bébé ? C’est un bébé devin qui est le narrateur du nouveau roman d’Abdelkader Benali, écrivain néerlandophone né en 1975 au Maroc et qui grandit à Rotterdam. A vingt ans, il publiait son premier roman Noces à la mer, paru en France treize ans plus tard chez Albin Michel et lauréat du Prix du Meilleur Roman Etranger 1999.

C’était alors en France, l’«Année du Maroc» qui vit tout un cycle d’expositions et de rencontres se dérouler dans la capitale et en province. L’une des plus heureuses surprises fut cette publication française de ces Noces à la mer où le jeune Lamarat, surtout à l’aise en néerlandais provoquait le désarroi linguistique de sa grand-mère : «C’était comme si, à l’aide d’un couteau Stanley, quelqu’un faisait un grand trou dans le parquet de votre âme avant d’y mettre le feu».

Le bonheur d’écrire et la joie d’exister pétillent à chaque page du nouveau roman d’Abdelkader Benali Le Tant attendu, traduit du néerlandais, avec toujours le même soin passionné, par Daniel Cunin (Actes Sud 2011).

Deux adolescents vont devenir parents d’un bébé aux dons d’extralucide. Mehdi et Diana ont tous deux dix-sept ans et chacun d’eux a des parents qui ont vu leurs chemins se séparer. Mais il y a foule dans ce roman foisonnant qui offre de la société néerlandaise où gagne la peur de l’autre une vision bouffonne et tendre plutôt que d’égrener dénis et rancœurs. Le Tant attendu est une vaste fable jubilatoire et précise, un petit théâtre où se donne un spectacle rigolo et ardent.

Ce qui est le plus réussi, c’est le rendu de l’appétit d’exister des jeunes tourtereaux, appétit pas moindre, en vérité, que celui du bébé si loquace. Une fille, ce bébé, et qui nous a donné, à nous lecteurs, dès avant même de naître, l’impression de tout savoir sur tout. C’est plus qu’une impression ; d’ailleurs, c’est imprimé tel quel. Le Tant attendu est un roman oraculaire.

Mehdi n’aura toujours pas le permis de conduire à la page 390 et dernière ; mais son premier petit matin avec une fille -c’est Diana Knuvelder-, Mehdi Ayoub sait faire que nous ne l’oublierons pas plus qu’il ne l’a oublié : «La timidité, qui l’empêchait encore de respirer quelques minutes plus tôt, s’est entièrement consumée. Comme de la petite camelote. Du bric-à-brac d’un souk où l’on marchande des émotions déplacées. L’observant depuis les profondeurs de son corps chaud, Diana lui a chuchoté : “Cherche-moi partout où tu peux me trouver, cherche-moi autant que tu en as envie. Il l’a à son tour regardé dans les yeux…” »

Tout ce roman nous invite à regarder dans les yeux les Pays-Bas, le Maroc, un peu d’Arizona, le métier de boucher et des destins de femmes, le métier d’instructeur d’auto-école et un peu du métier de caïd.

Le jeune Mehdi Ayoub, dans Le Tant attendu souffre de la réticence qui lui est opposée alors qu’il voudrait être considéré comme un natif. On le comprend dès ce dialogue entre Diana, enceinte, et l’assistante sociale : «Le père, c’est qui ? – Mehdi Ayoub. – Un Surinamien ? – Non, un Marocain. Même s’il ne partage pas ce point de vue. – Expliquez-moi ça. – Il n’est pas né là-bas, et on ne peut pas venir de là où on n’est pas né. »

L’un des charmes, et ils sont nombreux, de ce roman subtil et lucide, tient à la délicate association du flegme et de la rouerie tandis que se déroulent fêtes et défaites, amours et liens rompus.

Tout n’est pas simple entre Mehdi et Diana, et encore moins entre Mehdi et lui-même. Son trouble, ses troubles, l’amour les résoudra.

Le Tant attendu est un roman blagueur et grave dont l’enjeu est bien de raconter comment se construisent et/ou se détruisent les gens qui tous commencèrent dans la peau d’un  bébé et finissent comme ils peuvent.

La petite qui naît des amours de Mehdi et Diana, on ne se fait in fine nul souci pour elle : Abdelkader Benali a tellement de talent ! Et une façon unique d’aimer les Pays-Bas et le Maroc.u

6/4/2011, Salim Jay

Source : Le Soir

Le CCME partenaire de la deuxième édition des rencontres méditerranéennes cinéma et droits de l’Homme, du 6 au 9 avril 2011 à Rabat.

Le collectif marocain en Espagne est le plus nombreux en 2011 des étrangers non ori ginaires de l'Union Européenne. Il est fort de 769.920 personnes, soit une augmentation de 15.840 personnes, par rapport à 2010 (2,5%), a indiqué lundi l’Institut espagnol de la Statistique (!NE) . Il] est suivi du collectif équatorien qui compte 359.076 personnes et des Côlombiens avec 27 1.773.

Ces données sont puisées dans les statistiques de l'INE recueilJies sur la base des listes municipales de recensement des persnnnes vivant en Espagne. Au 1er janvier de 201 1, la population tota le était forte de 47.150.819 personnes dont 5,7 mi.llions sont d'autres nationalités. Le nombre d'habitants a augmenté de 0,3% en comparaison avec 2010. La population étrangère a progre sé de 12,2%.

6/4/2011

Source : Al Bayane

Le CNDH, organise du 6 au 9 avril,  avec le soutien du CCME,  la deuxième édition des Rencontres méditerranéennes cinéma et Droits de l’homme.

L’ouverture est prévue ce soir à 19H au théâtre Mohamed V à Rabat. Toutes les projections auront lieu au cinéma 7éme art.  La clôture est prévue samedi à 19H30 à la BNRM. Consulter le programme

«Vous ne confondez pas avec la burqa ?» Mariem, 27 ans, fichu blanc noué en chignon, vient de déposer sa fille dans une école maternelle du quartier populaire de Moulins, à Lille. Elle n’a pas entendu parler de la circulaire du ministre de l’Education, Luc Chatel, visant à interdire le port du foulard aux mères accompagnant les sorties scolaires, une proposition reprise par l’UMP (lire ci-contre). Mariem participe à ces sorties, et elle trouve que les maîtresses «ne font pas la différence» entre les mères voilées et les autres. Elle est heureuse de «rendre service» et ne comprend pas pourquoi on lui refuserait une sortie au musée.

«On n’est pas salarié de l’école.» Sa fille ? «Elle est contente quand je viens, toute fière de dire "c’est ma maman".» Mariem réfléchit : «Déjà que la burqa, ça a secoué tout le monde, là, je pense que ça va être la colère.» Elle imagine que certaines mères pourraient se braquer, refuser de participer à la «collation» du matin, des fruits ou du fromage apportés à tour de rôle.

«Fragile». A la sortie d’une autre école, toujours à Moulins. Les têtes couvertes sont nombreuses. Majhouba, 34 ans et enceinte de son troisième : «Ça va être un souci, parce qu’on est majoritaire. Et il n’y a jamais beaucoup de parents qui se proposent.» L’enlever ? «Ce serait comme si j’étais toute nue», dit Nora, 27 ans, mère de quatre enfants. Elle aussi trouve que les maîtresses ne font «aucune différence». Zouhra, 35 ans, deux enfants : «Ils feraient mieux de regarder les autres problèmes, comme le nucléaire, ou la misère des pauvres. La vérité, c’est que l’islam leur fait peur.»

A Fives, autre quartier populaire de Lille, Farida, 38 ans et mère de sept enfants, porte le jilbeb, couverte des pieds à la tête, visage excepté. «Si on rejette sa mère, l’enfant va se sentir lésé, il ne grandira pas normalement.» A côté d’elle, son amie, en jilbeb aussi : «On ne peut pas faire ça à un enfant. Un enfant, c’est fragile. Il va ressentir le rejet, il sera moins joyeux. Je ne comprends pas qu’on puisse agir ainsi face à des enfants.» Farida a une fille en troisième, qui porte le foulard, elle étudie par correspondance, depuis la sixième. Une autre qui va au collège, en cinquième. «Qu’est-ce qu’il veut le ministre ? Qu’on mette tous nos enfants au Cned [formation par correspondance, ndlr] ? S’il commence à installer la peur entre les gens, tout le monde va se méfier de l’autre, et on va voir le taux de croissance du FN !»

 

«Atterrée». Et les directeurs d’établissement ? Ceux qui ont accepté de répondre désapprouvent. Une directrice d’école de Fives pense aussi que «dans certaines classes, ça peut être un problème. Au Forum des sciences, j’ai besoin d’un parent pour quatre enfants». Et puis il y a le problème humain : «On va heurter les gens.»«plus urgent, dans l’éducation aujourd’hui». A Lille, huit classes sont menacées de fermeture. Elle pense aussi qu’il y a

Un directeur d’école à Moulins préfère «une maman voilée qui fait attention aux enfants, et qui est utile, à une maman non voilée, qui parle mal aux enfants ou qui n’est pas fiable». Une autre directrice se dit «atterrée» :«C’est d’une violence inouïe.» Dans son école, à Fives, deux mères portent le foulard. Comme ses collègues, elle se dit «attachée aux valeurs de la laïcité», au point d’«embêter» les dames de cantine qui refusent d’enlever leur foulard, et «l’institutrice qui porte une médaille de la Vierge Marie». Mais elle pense qu’il faut laisser les parents tranquilles. «Un enfant est bon élève quand il a une image positive de lui-même. Une maman reconnue, ça y contribue.» Elle pense que l’émancipation, c’est le rôle de l’école et que «ça peut passer par le fait qu’on emmène une mère voilée au musée».

5/4/2011, Haydée Saberan 

Source : Libération

Les rapatriements forcés de sans-papiers ont coûté plus de 6 millions d'euros en 2010, rapporte mercredi la DH. Les 5.901.708 euros déboursés couvrent les billets d'avion et le défraiement des policiers spécialisés qui encadrent les retours forcés (chaque escorte est composée de deux personnes minimum). En moyenne, la Belgique exécute deux retours forcés par jour.

Le coût de 6 millions d'euros pour les rapatriements forcés est resté stable ces trois dernières années, notamment parce que la Belgique s'organise avec d'autres pays voisins pour affréter des vols sécurisés.

En 2006, ces rapatriements coûtaient encore 12 millions d'euros. L'an dernier, l'Office des étrangers a comptabilisé 8.780 éloignements (rapatriements forcés, retours volontaires et refoulements aux frontières), contre 8.016 en 2009. (belga)

06/04/11

Source : Belga/7sur7

La Suisse est un cancre en matière d’intégration des migrants et de lutte contre les discriminations". C’est ce qui ressort du classement international MIPEX III ("Migrant Integration Policy Index") publié par le British Council.

"La Suisse est un cancre en matière d’intégration des migrants et de lutte contre les discriminations", selon un rapport publié par le British Council. La Suisse occupe l’avant-dernier rang des 31 pays industrialisés en ce qui concerne la protection contre la discrimination, a déploré mardi la Commission fédérale contre le racisme (CFR).

"L’index des politiques d’intégration des migrants MIPEX III est un instrument qui sert à analyser et comparer le cadre normatif relatif à l’intégration dans tous les pays de l’Union européenne (UE), au Canada, aux Etats-Unis, en Norvège et en Suisse", a rappelé la CFR. Dans le classement d’ensemble, la Suisse figure au 23e rang. En revanche, elle occupe la 30e position en matière de lutte contre la discrimination.

La Suisse "ne possède pas de législation complète pour lutter contre la discrimination", selon ce rapport. En outre, les mécanismes pour l’application des normes sont "faibles" alors que les services chargés de l’égalité des chances "ne disposent pas de compétences suffisantes". En plus, "aucun progrès n’a été réalisé dans ce domaine depuis la dernière évaluation effectuée en 2007".

"Même si les résultats dépendent des méthodes d’investigation utilisées, ils devraient susciter une réflexion approfondie sur la législation suisse en matière de lutte contre la discrimination", a plaidé la CFR. La commission a rappelé que ses dix recommandations publiées l’an dernier sont toujours valables. Il s’agit notamment de combler des lacunes dans l’arsenal législatif en "intégrant au droit privé et au droit de surveillance des dispositions interdisant expressément la discrimination raciale".

Pour la CFR, les "structures de conseil et de médiation" doivent être renforcées en Suisse pour encourager l’application effective de l’interdiction de toutes les formes de discrimination. Le pays a également besoin d’une "politique d’intégration active qui thématise également les discriminations et se penche sur elles pour chaque domaine de l’existence, car la promotion de l’égalité des chances et une lutte efficace contre la discrimination sont les conditions indispensables à une intégration réussie".

Le 23 novembre dernier, la Suisse avait déjà été épinglée par le Comité de l’ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels. Son rapport contenait une liste de 31 recommandations et demandes adressées aux autorités helvétiques. Elles concernaient en premier lieu les discriminations dont peuvent souffrir certaines catégories de la population, notamment les femmes, les minorités étrangères et les classes défavorisées.

Le comité recommandait notamment à la Suisse d’instituer un organisme indépendant national des droits humains, doté en personnel et en moyens, pour faire appliquer les principes de Paris. Il la priait également de renforcer sa législation contre toutes les formes de discriminations dans les domaines économiques, sociaux et culturels.

05.04.2011

Source : AP/24 Heures

Selon les députés, Frontex ne peut constituer l'unique instrument pour aider Lampedusa à affronter la crise de l'immigration. Ils invitent le Conseil à élaborer un plan d'action pour la réinstallation des réfugiés, appliquant la clause de solidarité entre États membres. Mardi, le PE a souligné que cet appel et d'autres mesures pour lutter contre le chômage dans les pays d'origine et de transit des migrants sont le meilleur moyen d'endiguer l'immigration illégale dans les zones de conflit.

Comment un pays, seul, comme l'Italie, sans parler de Malte, peut-il faire face à l'arrivée de milliers d'immigrants illégaux qui fuient la crise humanitaire dans le Nord de l'Afrique? "Frontex ne peut constituer l'outil principal" estiment les députés qui invitent le Conseil à mettre en place un plan d'action de partage des charges pour aider à la réinstallation des réfugiés issus de la région et offrir un soutien aux personnes déplacées. "Aucun pays ne peut faire face à cette pression" a déclaré le rapporteur Fiorello Provera (EFD, IT).

Pour ce faire, il faudrait activer l'article 80 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui cite le principe de solidarité et une répartition équitable des charges entre tous les États membres en ce qui concerne les politiques de gestion des contrôles aux frontières, d'asile et d'immigration, notamment la contribution financière des États membres.

Accord UE-Libye

Les députés regrettent que "la seule option envisageable" soit la suspension du programme de coopération UE-Libye sur les migrations durant les révoltes et soulignent que cette suspension "devrait être levée dès la mise en place d'un nouveau gouvernement de transition prêt à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme conformément à la mise en œuvre de l'accord". Des accords similaires sur les migrations devraient être conclus avec d'autres pays voisins de l'UE, estiment les députés.

Cela permettrait de mettre au point un système plus efficace pour gérer la migration de la main d'œuvre dans les pays de transit, tels que la Libye, et accroître leur capacité à attirer et intégrer les migrants issus de pays voisins du Sud. La résolution, rédigée par Fiorello Provera (EFD, IT), demande également que le budget de l'UE après 2013 prévoie l'octroi de "fonds d'urgence et de réhabilitation". Ils permettraient une réponse rapide pour apporter de l'aide aux migrants en situation de détresse, ainsi que l'asile en Europe pour les militants des droits de l'homme dont la vie est menacée.

Encourager la croissance à tous les niveaux

Toutefois, la seule mesure efficace à long terme pour empêcher des vagues massives de migrants issus de régions instables est de créer des emplois et d'améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine et de transit. La politique étrangère de l'UE devrait compléter les politiques européennes de migration, insistent les députés. Ils proposent que les fonds européens visent - tant dans les pays d'origine que de transit - des projets à long terme qui créent de l'emploi, encouragent les PME, mettent sur pied des entreprises de microcrédit, octroient des responsabilités aux femmes et aux groupes minoritaires et optimisent le développement économique local.

Parallèlement, les pays qui ne respectent par leurs obligations de gouvernance conformément aux accords commerciaux doivent faire l'objet de sanctions. Selon les députés, une clause de conditionnalité similaire devrait être appliquée à l'aide au développement et l'aide humanitaire de l'UE.

5/4/2011

Source : Communiqué de Parlement européen

Le mercredi 6 avril 2011, la Fondation ONA Villa des Arts de Casablanca organise une rencontre avec la sociologue Aurélia Picod-Kinany autour de son livre L’émigration européenne, le cas des Français au Maroc, qui se fera en présence d’un panel d’étudiants.

Si proche et si lointaine, ainsi pourrait-on qualifier la relation franco-marocaine. Les liens historiques et la coopération favorisent les échanges d’intérêts entre ces deux pays. Le travail est la raison principale du mouvement postcolonial de la population française… Peut-on parler “d’intégration des Français au Maroc”?

L'auteure, Aurélia Picod-Kinany, est docteure en sciences sociales, études de sociologie à l’université Paris-Descartes, Faculté des sciences humaines et sociales Paris-Sorbonne, Directrice de la société APK Conseils spécialisée dans le management culturel.

5/4/2011

Source : Aufait

Selon une étude réalisée par des experts du Centre de recherche en économie et statistique en collaboration avec Pôle emploi, le CV anonyme n’avantage pas et même « pénalise » les personnes issues de l’immigration ou résidant dans les zones sensibles.
Avec les CV nominatifs, ces derniers ont une chance sur dix d’obtenir un entretien contre une sur huit pour les autres candidats. Mais lorsque leur CV est anonyme, ils n’ont plus qu’une chance sur 22 contre une chance sur six.

Le gouvernement avait demandé un bilan d’étape avant de généraliser le CV anonyme, prévu dans une loi de 2006, mais dont le décret n’a pas été publié. (Consulter le texte intégral du rapport)

5/4/2011

Source : La Coix

L'Italie et la Tunisie ont signé le 5 avril un accord en vue d'endiguer l'afflux de migrants clandestins entre l'Afrique du Nord et l'Italie. Un mouvement qui s’est accéléré depuis la chute du président tunisien Ben Ali en janvier dernier.

Avec notre envoyée spéciale à Vintimille, Béatrice Leveille

La presse italienne parle d'un accord ferme mais encore verbal entre les ministres italiens et tunisiens. Un accord qui serait lié à l'octroi d'un permis de séjour de six mois aux 20 000 Tunisiens qui sont arrivés à Lampedusa depuis la chute du président Ben Ali en janvier dernier.

Ce permis de séjour leur permettrait de circuler librement dans les pays de la zone Schengen c'est-à-dire de se rendre notamment en France en Belgique ou encore en Allemagne.

Il faut rappeler que la France renvoit systématiquement en Italie les Tunisiens en situation irrégulière qui ont débarqué à Lampedusa. Ce qui créé parfois des situations difficiles à gérer dans les zones frontalières comme ici à Vintimille.

L’accord permettrait selon l’expression du ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, de fermer le robinet. Il veut tarir le flux des immigrants qui accostent sur l’île de Lampedusa proche des cotes nord-africaines. Il s’agit de renforcer la coopération policière entre les deux pays et de faciliter le rapatriement forcé des clandestins.

Les détails de cet accord seront connus dans le courant de la journée dès qu’il aura rendu compte de sa visite en Tunisie au président du Conseil italien Silvio Berlusconi.

Cet accord de coopération signé entre Tunis et Rome suscite déjà des réactions notamment celle de l'association française, la CIMADE qui parle de scandale. Clemence Racimora ,responsable des solidarités internationales s'en explique :

Clemence Racimora, responsable des solidarités internationales à la CIMADE

La situation de la Tunisie est difficile. Il nous semble complètement déplacé et scandaleux qu'aujourd'hui, l'UE et notamment l'Italie continuent de négocier à Tunis le retour des migrants arrivés à Lampédusa.

A l'inverse, Gaetano Scullino, maire de Vintimille, pense que face à cette immigration clandestine problématique, l'Italie ne peut s'en sortir que grâce à une solidarité européenne.

6/4/2011

Source : RFI

Plus de visibilité à l'investissement productif

Les transferts des Marocains Résidents à l'Étranger ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays, notamment celles de la diplomatie économique. À cet égard, un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume a été organisé lundi à Rabat par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a organisé lundi à Rabat un atelier sous le thème des “Transferts financiers de la communauté marocaine à l’étranger, Quelle contribution au développement?” animé par divers experts internationaux.

Selon les statistiques avancées par ces intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29% des MRE ont moins de 15 ans, 68% sont en âge d'activité et 12% ont un niveau universitaire, ce qui représente “une force intellectuelle”, par ailleurs, 42% d'entre eux ont une double nationalité.

Si 70% des transferts MRE sont destinés à la consommation des ménages, ils représentent aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et sont un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc. Il faut à cet égard souligner que l'écrasante majorité de la nouvelle génération des MRE préfèrent investir dans leur pays d’accueil plutôt qu'au Maroc.

307,12 milliards DH

C’est l’apport que la communauté marocaine à l’étranger a enregistré durant les huit dernières années, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams. Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8% par rapport à 2009.

Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90% des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Manque de communication

L’Orientation de ces transferts vers des investissements productifs est entravée par de nombreuses contraintes mises en exergue par les intervenants lors de l'atelier.

Il convient de signaler, en premier lieu, la conjoncture économique marquée par les conséquences de la crise économique et financière mondiale entre 2008 et 2010 et l’obligation pour le Maroc de rapatrier ses ressortissants installés en Egypte, Bahreïn ou Lybie, eu égard aux événements qui ont secoué ces pays.

L’absence d’un plan de communication clair et ciblé est un autre facteur, en dépit des bonnes initiatives qui existent ici et là. L’absence aussi de visibilité et de déclinaison des grands projets (Plan Emergence, plan Azur …) est à déplorer. En effet, les actions menées sont dirigées essentiellement vers l’immobilier alors que les investissements productifs sont ignorés. Les MRE se sentent par ailleurs désarmés devant la lenteur de l’administration et la complexité des rouages de la justice marocaine.

On déplore aussi une méconnaissance des opportunités d’investissement et des canaux de transfert dont les coûts sont prohibitifs. Par ailleurs les conditions imposées dans le cadre des règlements instaurés pour lutter contre le blanchiment d’argent sont de plus en plus sévères.

Autre faille relevée, les fonds d’investissements qui se limitent aux institutionnels. Il n’existe pas en effet de fonds d’investissement ciblant la communauté avec un rendement acceptable. De plus, la procédure de convertibilité de la devise est trop rigide et pas assez en phase avec la bancarisation. Il a ainsi été proposé de créer un fonds d’investissement géré par des spécialistes qui ciblent des projets rentables, accompagnés de campagnes de sensibilisation par les ambassades et les banques dans les pays d’accueil.

Donner plus de visibilité aux MRE

Dans le chapitre des recommandations, la priorité demeure selon les intervenants, de créer une cohésion de chaque acteur institutionnel (Etat, fonds Hassan II, CCME…) pour décliner les responsabilités de chacun et mettre au point une plateforme de travail claire.

D'une manière plus générale, il y a lieu de faciliter la bancarisation et d'en supprimer les coûts, aider les MRE dans leurs réalisations de projet, prévoir des projets communs financés par la diaspora d’une même région, et favoriser des conventions entre les banques marocaines et les banques des pays d’accueil.

6/4/2011, Rachid Loudghiri (et agences)

Source : Aufait

En l'absence de statistiques religieuses officielles - interdites par la loi - des écarts importants apparaissent entre les estimations des instituts de sondage, basées sur des échantillons de population, et celles de l'État, obtenues par le truchement de l'origine géographique.

Pourquoi ignore-t-on le nombre précis de musulmans en France ?

La loi française interdit depuis 1872 de poser la question de la religion lors des recensements effectués par les organismes publics. La IIIe République estimait en effet qu'il s'agissait d'une question privée. Un principe réaffirmé dans la loi du 6 janvier 1978 (article 8): «Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses...»

Comment, malgré la loi, peut-on disposer de chiffres ?

La loi interdisant les statistiques religieuses ne concerne pas les sondages, qui sont libres de poser la question. Il ne s'agit néanmoins que de sondages qui, tout en étant basés sur des échantillons représentatifs de la population française, ne peuvent atteindre la précision d'un recensement.

La loi prévoit également une exception pour les organismes publics (comme l'Ined ou l'Insee), «dans la mesure où la finalité du traitement l'exige» et «après autorisation» de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et du Conseil national de l'information statistique (CNIS).

Quelles sont les données sur le nombre de musulmans en France ?

La plupart des enquêtes posant directement la question de l'appartenance religieuse ont été effectuées par des organismes de sondage. Ainsi TNS Sofres avançait en 2007 le chiffre de 3% de la population française. De son côté, CSA donnait 4%. Deux ans plus tard, Ifop donnait le chiffre de 5,8%. Ce qui équivalait tout au plus à 3 ,5 millions.

La dernière étude en date, parue en octobre 2010 sous le titre «Trajectoires et Origines», émane de l'Institut national des études démographiques (Ined) et de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Selon les deux organismes publics, la France compte 2,1 millions de «musulmans déclarés».

D'où vient le chiffre de 5 à 6 millions ?

C'est l'estimation donnée par le ministère de l'Intérieur, également chargé des cultes. «Aujourd'hui, on estime qu'il y a à peu près 5 ou 6 millions de musulmans en France», affirmait lundi le ministre Claude Guéant, reprenant des chiffres délivrés par la place Beauvau en juin 2010. Mais pour donner cette estimation, le gouvernement, qui n'a pas le droit de poser la question de l'appartenance religieuse, utilise le biais de l'origine géographique des personnes. C'est en comptabilisant le nombre de personnes venant d'un pays à dominante musulmane, ou ayant des parents qui en viennent, qu'il parvient à établir ce chiffre. Or, de l'aveu même du ministère, seuls 33% de ces 5 à 6 millions se déclarent croyants et pratiquants. Soit deux millions, l'équivalent du chiffre de l'enquête Insee/Ined d'octobre 2010.

6/4/2011

Source : Le Figaro

Les autorités italiennes vont délivrer un permis temporaire de séjour à des centaines de clandestins de Lampedusa.

Dès jeudi, plusieurs centaines d'immigrés tunisiens provenant de Lampedusa pourront se présenter au poste-frontière de Vintimille muni d'un «permis temporaire de séjour» . Ce document sera délivré par les autorités italiennes pour une durée de trois mois reconductible, afin de faciliter les rapprochements familiaux.

La police des frontières française n'aura d'autre alternative que les laisser passer. La délivrance de ce permis transforme le clandestin en un réfugié reconnu et comme tel protégé par les lois communautaires. «Plus tôt nous leur délivrerons ces papiers, plus vite ces immigrés quitteront notre pays», résume le député de la Ligue du Nord, Matteo Salvini.

Encore aujourd'hui, les clandestins sont refoulés par la France à la frontière en vertu du traité de Schengen et de la Convention de Dublin qui interdisent leur libre circulation en Europe. Un accord bilatéral de réadmission signé en 1997 organise les modalités du refoulement. Il oblige le pays d'accueil initial (l'Italie en l'occurrence) à reprendre le clandestin interpellé dans l'autre pays.

Dans un premier temps, le gouvernement de Silvio Berlusconi a tenté d'obtenir de la Tunisie qu'elle reprenne la plus grande partie des quelque 22.000 clandestins tunisiens débarqués en Italie depuis le début de l'année. Lundi toutefois à Tunis, le président du Conseil n'a pas obtenu l'accord escompté. Son homologue, le chef du gouvernement provisoire Béji Caïd Essebsi, a bien accepté que des rapatriements aient lieu, mais en nombre très limité (50 à 100 par semaine). Il a appelé à la solidarité de l'Europe en faisant valoir que la Tunisie a elle-même accueilli sans protester 165;000 immigrés de Libye. En contrepartie, l'Italie fournira à Tunis 350 millions d'euros d'aide économique et équipera ses garde-côtes en radars et vedettes rapides. Lundi soir, la Ligue du Nord - le partenaire le plus intransigeant de Berlusconi sur le problème de l'immigration - a donné son accord à la délivrance de «permis temporaires de séjour».

À Manduria (dans les Pouilles), devant le principal centre de transit des immigrés, la décision a été saluée par une explosion de joie. Mahdi (23 ans) espère terminer ses études de mathématiques à Toulouse, où l'attend son frère «marié à une Française». «France, France», crient des groupes d'immigrés qui sortent du camp. Des associations de volontaires leur distribuent des tracts en français et en arabe leur expliquant comment demander le permis : «Surtout ne fuyez pas. Vous deviendriez des clandestins et ne pourriez plus faire valoir vos droits», leur expliquent-ils. Sur 900.000 Tunisiens en situation régulière présents en Europe, 600.000 vivent dans l'Hexagone, 150.000 en Italie, 85.000 en Allemagne, 20.000 au Benelux et 13.000 en Suisse.

À Lampedusa, la trêve a duré bien peu. L'île avait à peine été complètement évacuée lundi de ses 6200 immigrés que les débarquements ont repris. L'île compte de nouveau 1500 immigrés. Mardi matin, une barcasse a amené 350 Africains provenant de Libye. Eux du moins sont considérés comme des réfugiés politiques.

6/4/2011

Source : Le Figaro

La ville de Khouribga abrite la troisième édition du Festival international du film documentaire sous le signe «Le documentaire et l'immigré: l'image de l'immigré dans le documentaire». L'Association du Festival a arrêté le 30 juin prochain comme date limite de réception des candidatures de participation à cette manifestation artistique et culturelle où l'Italie a été choisie comme invitée d'honneur…Suite

Le CCME se penche sur l'apport des transferts des Mlarocains du monde.  C'est dans ce cadre que s'est tenu, hier lundi à

Rabat, un séminaire sur la contribution au développement des transferts financiers de la diaspora marocaine.

La rencontre, organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), vise il établir un état des lieux de la question, principalement à la lumière des évolutions économiques au niveau national et international, afin d'identifier les pistes adéquates permettant de diriger les transferts des fonds vers un appui à l'investissement et donc au développement économique et social…Suite

 

Le débat sur la laïcité et la place de l'Islam en France, organisé par le parti présidentiel UMp, se tient aujourd'hui à Paris en l'absence des responsables musulmans, qui dénoncent une stigmatisation…Suite

Bouée de suavetage  du dévoloppement économique du Maroc, les tranfrets des Marocains résidant à l’étranger auraient de beaux jours devant eux. Cependant, c’est au niveau du pays d’accuiel qu’un frein s’opére…Suite

Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé un excédent de plus de 5,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin février 2011, contre 5,5 MMDH une année auparavant, a annoncé l'Office des changes.

Les recettes au titre de ces services portant sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, se sont élevées à quelque 14 MMDH durant la période janvier-février, contre 13,7 MMDH durant la même période de l'année précédente, soit une hausse de 1,7 pc, alors que les dépenses ont atteint 8,7 MMDH en hausse de 5,2 pc, précise l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.

Les recettes voyages se sont élevées à fin février dernier à quelque 7,1 MMDH, contre 6,6 MMDH une année auparavant, en progression de 7,6 pc.

Pour leur part, les dépenses voyages ont atteint 1,28 MMDH à fin février 2011, contre 1,27 MMDH à fin février 2010. La balance voyages fait ressortir ainsi un excédent de 5,8 MMDH contre 5,3 MMDH une année auparavant.

Les recettes générées par les services de transport, de communication et par les centres d'appel, à fin février dernier, se sont établies respectivement à 2,7 MMDH (+6,8 pc), 820 MDH et 639 MDH (+3 pc).

Par ailleurs, les recettes MRE se sont établies à 7,8 MMDH à fin février 2011, contre 7,5 MMDH une année auparavant, en progression de 4 pc, souligne la même source.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont chiffrées à quelque 3,2 MMDH à fin février dernier, contre 3,7 MMDH une année auparavant, en recul de 14,7 pc, relève-t-on de même source.

La répartition de ces recettes par nature d'opération, demeure prédominée par les investissements directs avec 80,3 pc, suivis par les investissements de portefeuille (11,6 pc) et les prêts privés étrangers (8,1 pc).

4/4/2011

Source : MAP

Un collectif d'ONG a dénoncé, lundi, à Tunis, les conditions "inhumaines et humiliantes" des émigrés clandestins tunisiens, bloqués à Lampedusa.

Ces ONG actives dans la défense des droits sociaux et humains, dont la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) et la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) ont appelé les autorités tunisiennes à refuser toutes pressions propres à l'amener à prendre des mesures contraires aux conventions internationales en matière de droits humains et de droits des émigrés.

"La Tunisie doit refuser tout rapatriement massif des émigrés clandestins et toutes exigences italiennes pour un contrôle policier de l'émigration qui ne peut s'appliquer que dans le cadre de régimes policiers dictatoriaux", a déclaré à l'Agence TAP, M. Omeyya Naoufel Seddik, représentant de la FTCR.

Les représentants des ONG, réunis à l'occasion de la visite, lundi, en Tunisie, du président du conseil italien Silvio Berlusconi, ont dénoncé les conditions "inhumaines et humiliantes" dont souffrent les émigrés clandestins dans les camps à l'île de Lampedusa et dans certaines autres villes italiennes.

Ces conditions dégradantes ont été à l'origine de mouvements de révolte dans ces camps, a indiqué M. Seddik, citant le cas d'un émigré qui s'est immolé par le feu, il y a deux jours, dans le camp de Manduria (région des Pouilles, sud de l'Italie).

Il est inconcevable, a-t-il dit, que la Tunisie, qui traverse une phase critique de son histoire, ait pu accueillir "dans des conditions décentes" près de 209 mille réfugiés fuyant la Libye, alors que l'Italie s'alarme de l'arrivée de 15 mille émigrés tunisiens qui ne cherchent qu'à travailler.

"Si l'Europe est réellement un partenaire de la Tunisie, elle doit soutenir le processus démocratique dans le pays et ne pas dresser d'obstacles", a-t-il encore estimé, considérant comme étant "un chantage" les positions de l'Italie et de la France qui ont conditionné l'octroi à la Tunisie du statut de partenaire avancé par l'adoption d'une politique coercitive en matière d'émigration.

4/4/2011

Source : Tunisie Soir/TAP

 

Lors de sa visite éclair à Tunis, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi n'a pas réussi à finaliser un accord avec les autorités de Tunis sur la question du rapatriement des immigrés. Plus de 20 000 jeunes Tunisiens ont pourtant débarqué ces trois derniers mois sur les côtes italiennes.

Si la courte visite de Silvio Berlusconi à Tunis n'a pas débouché sur un accord avec son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi, les deux parties sont déterminées à trouver une solution rapide au problème de l'immigration clandestine. Le chef du gouvernement italien a proposé la somme de 300 millions d'euros pour venir en aide aux autorités tunisiennes afin qu’elles exercent un contrôle plus efficace de leur littoral.

Par ailleurs, une commission technique pilotée par le ministère de l'Intérieur sera chargée de finaliser au plus vite un accord bilatéral sur le rapatriement. Cet accord existait entre les deux pays jusqu'à la chute du président Ben Ali et autorisait l'Italie à assister les patrouilles maritimes tunisiennes dans le rapatriement des immigrés clandestins.

Cette première visite de Silvio Berlusconi en Tunisie depuis l'effondrement du régime avait aussi pour objectif de faire taire les critiques sur l'incompétence et la désorganisation du gouvernement de centre-droit, alors que d'importantes élections locales doivent se tenir le mois prochain en Italie. Et de détourner l'attention de l'opinion publique, en raison de ses multiples affaires judiciaires en cours.

Le nouveau gouvernement tunisien doit faire face à un afflux massif d'immigrés libyens. Selon différentes sources, plus de 100 000 personnes auraient fui la Libye voisine depuis le début des combats le 15 février.

5/4/2011

Source : RFI

Le parti majoritaire organise mardi 5 avril une convention sur la laïcité et avance ses propositions.

Ce ne sont pas moins de vingt-six propositions concrètes que l’UMP devrait avancer mardi 5 avril à l’occasion de sa convention destinée à « donner une vision positive de la laïcité ». Pour Jean-François Copé, son secrétaire général, il s’agit autant d’« assumer » dans la loi des pratiques courantes que de répondre à des problèmes « qui pour beaucoup d’entre eux sont nouveaux dans leur ampleur ».

De fait, le document de travail rédigé par l’UMP apporte une réponse à la plupart des grandes questions qui font débat autour de la laïcité. C’est notamment le cas de la portée du principe de laïcité et de l’obligation de neutralité des structures et des agents publics, que l’UMP souhaite étendre par voie législative dans le contexte de deux affaires récentes. Extension d’une part aux collaborateurs occasionnels du service public, « hors le cas des aumôneries », ce qui viserait notamment les mères voilées accompagnant une sortie scolaire.

Extension d’autre part « aux structures privées de secteurs social, médico-social ou de la petite enfance chargées d’une mission de service public ou de l’intérêt général » (affaire de la crèche Baby Loup), sauf « si la structure ne le souhaite pas », c’est-à-dire « par exemple si son caractère confessionnel est revendiqué ». Une solution calquée sur la notion de « caractère propre » des établissements d’enseignement confessionnels.

L'UMP écarte le financement public direct des lieux de culte

En ce qui concerne le financement des lieux de culte, l’UMP ne souhaite pas remettre en cause la loi de 1905 et écarte donc l’idée d’un financement public direct. Afin de « faciliter l’exercice du culte dans des lieux de culte », c’est-à-dire ailleurs que dans la rue ou dans des caves, l’UMP propose cependant par voie législative de « prévoir expressément la possibilité de baux emphytéotiques avec option d’achat pour les nouveaux lieux de culte » et de « généraliser le recours aux garanties d’emprunt par des collectivités locales ».

Autant d’outils qui permettent déjà aux collectivités publiques de participer indirectement au financement des lieux de culte. Toujours sur le financement des lieux de culte, l’UMP souhaite que « les fonds étrangers visant à la construction et à l’entretien de lieux de culte transitent obligatoirement par une fondation nationale ».

Chaque culte créerait ainsi sa propre fondation, à l’image de la Fondation pour les œuvres de l’islam de France, que cette obligation rendrait incontournable alors qu’elle demeure peu utilisée aujourd’hui. Parallèlement, la collecte de fonds auprès des fidèles se ferait obligatoirement « par le biais d’une association ».

Une "pédagogie de la laïcité"

Un des aspects les plus originaux des propositions que l’UMP devrait avancer concerne toutefois le « vivre ensemble » dans l’entreprise. Il s’agirait de permettre par la loi aux entreprises d’intégrer dans leur règlement intérieur des dispositions « encadrant les pratiques religieuses (prière, restauration collective…) » ou « relatives au port de tenues et signes religieux », à condition que ces limitations soient « nécessaires et proportionnées aux fins de bonne exécution du contrat de travail ».

L’UMP insiste en outre sur l’idée d’une « pédagogie de la laïcité ». Dans les entreprises, en organisant « une formation spécifique pour les responsables des ressources humaines et les inspecteurs du travail ».

Dans les établissements d’enseignement, en prévoyant « dans le cadre du programme scolaire obligatoire un enseignement relatif au principe de laïcité, en lien avec la présentation des grandes religions ». Dans les services publics, en assurant « une formation obligatoire à la laïcité de l’ensemble des agents ». Toutes ces mesures n’ont pas la même valeur. Certaines sont nouvelles, d’autres ne font que reprendre des textes existants en leur conférant une nature législative.

"Un code de la laïcité et de la liberté religieuse"

C’est notamment le cas de la charte des usagers des services publics (les usagers ne peuvent récuser un agent public ni exiger une adaptation du fonctionnement du service public ; le service public s’efforce de prendre en considération les convictions de ses usagers dans le respect des règles auquel il est soumis et de son bon fonctionnement) ou encore de la circulaire du 19 février 2008 sur les carrés confessionnels dans les cimetières.

Enfin, si certaines mesures sont « d’application rapide » – des décisions gouvernementales pourraient intervenir dès la semaine du 11 mars – d’autres constituent en revanche des propositions « pour le prochain quinquennat ».

Jean-François Copé va ainsi déposer à l’Assemblée nationale une proposition de résolution parlementaire « réaffirmant l’attachement de la représentation nationale aux principes républicains, et spécialement à ceux de laïcité et de liberté de conscience ». Au-delà, il s’agirait de rédiger un code de la laïcité en deux étapes.

Tout d’abord l’élaboration, « d’ici à la fin du premier semestre 2011 », d’un recueil exhaustif des textes et jurisprudences relatifs au principe de laïcité. Ensuite la rédaction, « après 2012 », d’un véritable « code de la laïcité et de la liberté religieuse ». Quoi qu’il en soit, Jean-François Copé en est persuadé : « La laïcité sera un des thèmes de la campagne présidentielle de 2012. »

5/4/2011, Laurent de BOISSIEU

Source : La Croix

L'Insee a publié une étude dressant le profil de l'immigration dansla région et soulignant les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés, en particulier ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie.

Première surprise de l'enquête réalisée par l'Insee régional : le nombre des immigrés (1) présents dans la région est nettement inférieur à la moyenne nationale, établie à 8,3 %. En 2007, le Nord - Pas-de-Calais comptait 182 900 immigrés, soit 4,5 % de la population. Cette réalité est toutefois non uniforme puisque l'étude montre que l'immigration se concentre surtout sur la métropole lilloise, le bassin minier du Pas-de-Calais et la frontière franco-belge.

Des implantations localisées résultant de vagues successives d'immigration italienne, allemande, polonaise, puis portugaise, algérienne et marocaine, et liées à l'histoire économique de la région : reconstruction après les deux conflits mondiaux, exploitation minière et sidérurgie, guerre d'Algérie. La dernière « vague », après 1999, s'expliquerait par la reprise économique. En 2007, la population immigrée dans la région est plus importante qu'en 1999 mais moins qu'en 1990 et 1982.

En terme d'origines géographiques, les Africains sont les plus nombreux, avec 52 % de la population immigrée : 41 600 Algériens, 36 100 Marocains et 3 540 Tunisiens. Les Européens, eux, représentent 39 % du total, avec les Belges en première position (19 000), devant les Italiens (13 000), les Portugais (11 800) et les Polonais (9 900).

Le diplôme ne protège pas du chômage

La seconde partie de l'étude insiste sur les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés et sur les inégalités dont sont victimes ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie. Globalement, et ce n'est pas une surprise, à diplôme équivalent, les immigrés sont davantage touchés par le chômage que le reste de la population. Mais là où réside l'intérêt de cette enquête, c'est en ce qu'elle révèle une double inégalité. D'abord, les immigrés originaires du Maghreb et de Turquie souffrent plus du chômage que les immigrés européens, généralement plus diplômés, et parmi lesquels le taux d'actifs est similaire à celui de la population régionale. Pire, chez les premiers, même les hauts diplômes ne protègent pas du chômage, et les diplômés de l'enseignement supérieurs accèdent moins souvent que les autres à des emplois qualifiés : 20 % d'entre eux sont ouvriers. « On s'en doutait, mais on est surpris par l'ampleur du phénomène, commente Fadela Benrabia, de la direction régionale de la jeunesse et de la cohésion sociale. Il faudra que cette étude provoque un effet d'interpellation pour les pouvoirs publics et pour les employeurs. »w (1) Par « immigré », l'Insee entend les étrangers nés à l'étranger et les immigrés français par acquisition. Les descendants d'immigrés naturalisés ne sont donc pas comptés, pas plus que les étrangers nés en France.
L'étude est disponible dans son intégralité sur le site de l'Insee du Nord - Pas-de-Calais.

5/4/2011, Bruno Renoul

Source : Nord éclair

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, David Cameron... Des dirigeants européens s’attaquent au «multiculturalisme» dans le dessein transparent d’attirer les électeurs d’extrême droite. Mais ils menacent des décennies de politique de main tendue à destination des communautés musulmanes.

L’un après l’autre, les dirigeants des pays à plus forte destination d’immigration se sont présentés sur le devant de la scène afin d’affirmer leur répudiation solennelle d’une politique qui n’existe pourtant plus depuis longtemps. Ces derniers mois, la Chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron et le Président français Nicolas Sarkozy ont fait savoir que le multiculturalisme ne pouvait plus être la doctrine continentale d’intégration des immigrés.

«L’approche multiculturelle, selon laquelle nous vivrions simplement les uns à côté des autres et que nous nous apprécierions les uns les autres, est un échec cinglant», a déclaré Merkel dans un discours prononcé en octobre 2010.

«Avec la doctrine du multiculturalisme d’Etat, nous avons encouragé différentes cultures à mener des vies séparées, à l’écart les unes des autres et en dehors du courant principal. Nous ne sommes pas parvenus à offrir une vision de la société à laquelle elles souhaitent appartenir», a déclaré Cameron en février 2011.

«Le multiculturalisme est un échec. La vérité, c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait», a annoncé Nicolas Sarkozy à la télévision française, fin février.

Ces déclarations inhabituellement convergentes semblent indiquer un tournant dramatique dans les relations de l’Europe avec sa population musulmane, principale cible de ces réformes putatives. Ces discours ont pour objet de donner des représentants politiques l’image de personnes en plein contrôle de leur destiné nationale, traçant, avec courage, une nouvelle voie pour leurs sociétés. Mais la réalité est bien moins grandiose. Merkel, Cameron et Sarkozy tentent simplement de recoller à l’aile droite de leur base électorale en sacrifiant un homme de paille –le multiculturalisme– et l’on peine à trouver de rares propositions concrètes derrière leur nouvelle posture volontariste.

De surcroît, ils négligent et mettent en danger des années de travail de leurs propres ministres de l’Intérieur visant à réformer et rationaliser des années de politique exigeante, mais équitable à l’égard des organisations musulmanes.  Ce faisant, ces dirigeants jettent précisément de l’huile sur le feu qu’ils souhaitent éteindre: la montée d’un populisme d’extrême droite, fondé sur le rejet de l’Islam.

De l'antisémitisme des années 1930 à la focalisation sur l'immigration musulmane

Les opinions anti-immigrées, pour la première fois exprimées en Europe à la fin du XXe siècle, ont gagné en intensité avec la psychose sur le terrorisme des années 2000 et ont été encore renforcées par l’émergence d’un sentiment anti-islamique au début des années 2010. Nous assistons là à l’impact politique délétère de la crise économique de 2008-2009, ayant pour résultat la montée d’une vague populiste à travers toute l’Europe occidentale.

Cette vague s’incarne généralement dans les partis d’extrême droite –bien que certains d’entre eux, comme aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, accueillent en leur sein des éléments plus libéraux, en défense des droits des homosexuels et des femmes. (L’English Defence League a, par exemple, une branche juive et une autre homosexuelle.) Tous ces mouvements populistes ont toutefois une caractéristique commune: ils sont clairement anti-islam. Tout comme l’antisémitisme était le dénominateur commun des mouvements populistes des années 1930, la focalisation sur l’immigration musulmane est devenu le trait déterminant des partis anti-establishment de l’Europe actuelle. La conséquence logique est le glissement des partis de centre droit vers la droite, par peur de perdre leur électorat.

Et le virage à droite est consommé. En Allemagne, le discours de Merkel avait pour but de se raccrocher au débat national provoqué par le best-seller de Thilo Sarrazin, Deutschland schafft sich ab, (l’Allemagne court à sa perte) et par la branche la plus radicale de sa coalition gouvernementale. Sarrazin, ancien membre du directoire de la Bundesbank (un poste qu’il a dû quitter en raison du scandale provoqué par son livre, NdT) et membre du parti social-démocrate (SPD, centre gauche) a vendu plus d’un million d’exemplaires de son ouvrage, qui dénonce le nivellement par le bas de l’Allemagne provoqué par l’immigration musulmane.

En Grande-Bretagne, Cameron doit garder un œil sur son aile populiste ainsi que sur le British National Party. Aux Pays-Bas, le Premier ministre Mark Rutte sévit contre le port du voile et d’autres signes d’appartenance à la religion musulmane chez les fonctionnaires et les récipiendaires de l’assurance-chômage afin d’obtenir le soutien de la faction anti-islam de Geert Wilders. En France, Nicolas Sarkozy est aussi parvenu à séduire les électeurs du Front national de Jean-Marie Le Pen en 2007 en utilisant le thème de «l’identité nationale», puis a entretenu la flamme en lançant un débat officiel sur le sujet en 2009 et un autre sur le port de la burqa en 2010. Son parti, l’UMP, a annoncé un autre débat sur «l’islam et la laïcité».

16 millions de musulmans en Europe, les deux tiers en Allemagne, Grande-Bretagne et France

Mais ces dirigeants chassent un fantôme. L’abominable «multiculturalisme» que ces trois dirigeants ont pointé du doigt dans chacune de leurs bordées est un réel anachronisme sur le plan politique. Dans son sens traditionnel –permettant à des communautés de vivre à l’écart de la société ou pour le moins en dehors de la mainmise de l’Etat– le multiculturalisme a été depuis longtemps abandonné par les pays d’Europe.

Ces récentes éructations à l’encontre de la «compatibilité» de l’islam avec les valeurs européennes avaient davantage de sens dans la première moitié des années 1990, lorsque des moutons étaient encore égorgés dans des baignoires, des imams étrangers arrivaient avec des visas de touristes et lorsque les prières sur les trottoirs étaient les seules options offertes aux musulmans.

A cette époque, les pratiques religieuses des musulmans en Allemagne –comme presque partout en Europe– étaient encore du ressort des affaires étrangères et pas intérieures. L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, qui accueillent à eux trois près des deux tiers des 16 millions de musulmans d’Europe, ont travaillé, ces deux dernières décennies, à faire en sorte de rapprocher la pratique de l’islam de celle des autres religions majoritaires, tout en coopérant avec les groupes de musulmans pour marginaliser les extrémistes les plus violents.

Après l’avoir, des années durant, laissée en dehors du champ des institutions domestiques, les autorités ont commencé à traiter cette religion comme une religion domestique, encourageant les musulmans à embrasser la citoyenneté nationale, et ont intégré les organisations islamiques. Des dizaines de politiciens de premier plan –dont Sarkozy– ont dépensé sans compter, tant en termes d’argent qu’en termes de capital politique, pour veiller à l’application de ce processus dans les années 2000 et personne ne peut imaginer qu’il s’agissait là de se ranger au multiculturalisme.

Pourtant, les dirigeants de l’Europe veulent dépoussiérer ce cadre. Que se proposent-ils exactement de changer?

Il est depuis longtemps courant pour les partis de centre droit européens de jouer sur les thèmes de l’insécurité et de l’immigration –la «lepénisation» de la politique française est à ce titre dénoncée depuis des décennies par la gauche– mais cette dernière vague de populisme présente plusieurs problèmes tant pratiques que politiques. La principale différence entre le retour de bâton anti-islamique actuel et les vagues de sentiment anti-immigré d’autrefois est que les communautés concernées ne sont plus formées d’immigrants, mais de citoyens, et que l’influx d’immigrants a considérablement diminué.

Retours en arrière

La vieille théorie d’extrême droite consistant à tenir les immigrés pour responsables des problèmes économiques («deux millions de chômeurs: deux millions d’immigrés», tel était le slogan de Le Pen en 1983) ne fonctionne plus car sa seule conséquence logique –la déportation– est impossible d’un point de vue légal.

Mais le langage plus mielleux des dirigeants européens est-il plus efficace? La rhétorique de Cameron, à titre d’exemple, s’insinue entre sa description des «actions d’un pays authentiquement libéral» (promouvoir «la liberté de parole, la liberté de culte, la démocratie, le règne de la loi et des droits égaux, quelles que soient les origines, le sexe ou la sexualité») et le test d’engagement qu’il propose aux organisations musulmanes («Sont-elles favorables aux droits de l’homme, sans restrictions?»).

Or, il est manifeste que pour «être» Britannique, il n’est pas nécessaire de promouvoir les droits des femmes ou des homosexuels, car de nombreuses communautés bien britanniques ne passeraient pas ce test. C’est pourtant le tournant choisi par de nombreux Lander allemands en 2007, qui ont –brièvement– choisi d’ajouter quelques questions à la procédure de naturalisation qui permettait de tester l’attitude des musulmans à l’égard de la charia, d’Israël ou des couples de même sexe.

Le vocabulaire actuel représente un retour en arrière, vers une époque où les gouvernements préféraient porter des œillères plutôt que d’influer sur le cours de l’histoire. «L’islam ne fait pas partie de l’Allemagne» est la traduction moderne, grâce au nouveau ministre de l’Intérieur allemand, Hans-Peter Freidrich, de la vieille vision de la Démocratie chrétienne voulant que «l’Allemagne n’est pas un pays d’immigration» —l’obstruction idéologique sous les atours de l’observation impartiale.

Les propositions politiques ne sont pas davantage enthousiasmantes. David Cameron propose deux idées spécifiques: couper le financement public de toutes les organisations musulmanes non libérales et refuser l’accès à une «plateforme ministérielle» à celles professant des valeurs que nous n’apprécions pas. La première proposition est déjà entrée en application comme effet collatéral des restrictions budgétaires d’octobre dernier et la seconde –mettre un terme aux efforts de lutte contre la radicalisation en coopérant avec les groupes islamistes non-violents– provoque un désaccord au sein de la coalition gouvernementale.

Le Premier ministre adjoint Nick Clegg du Parti libéral démocrate a répondu au discours de son supérieur que «si nous croyons suffisamment à nos valeurs libérales, nous devrions avoir foi dans leurs capacités à vaincre les arguments inférieurs de nos adversaires… Mais on ne gagne pas un combat en quittant le ring. On y va et on gagne».

Préférer les originaux aux copies

Le discours de Clegg ressemble étonnamment à la logique utilisée en 2003 par Sarkozy lorsqu’il rejeta les critiques qui lui était faites de son engagement avec des groupes islamistes en tant que ministre de l’Intérieur: «Si vous pensez que l’islam est incompatible avec la République, alors que faites-vous des cinq millions de personnes d’origine musulmane qui vivent en France? Vous les mettez dehors, vous les obligez à se convertir, vous leur demander de ne pas pratiquer leur religion?… Avec le Conseil français du culte musulman, nous organisons un islam compatible avec les valeurs de la République.» Il convient de remarquer que Sarkozy obtient sa meilleure cote de popularité (58-59%) entre janvier et mai 2003, au sommet de son implication avec le Conseil français du culte musulman.

La volonté compréhensible des dirigeants européens à veiller sur leur flanc droit risque fort d’entraîner des retours négatifs sur le plan politique. Les chefs de gouvernement ont amplifié le mécontentement anti-musulman en le rendant officiel et respectable. En France, les débats sur «l’identité nationale» et sur la burqa étaient d’évidents appels du pied à l’électorat du Front national. Mais comme Le Pen lui-même l’avait fait observé, les électeurs tendent à préférer l’original à la copie.

La stratégie de Sarkozy, bien loin de contenir la menace de l’extrême droite en France, semble donner raison à l’antienne du Front national sur la menace que fait peser l’islam sur l’identité française. Marine Le Pen, fille de l’ancien président et qui lui a récemment succédé à la tête du parti, est à présent donnée en tête de certains sondages d’intention de vote du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Elle s’est est récemment amusée: «Encore un petit débat, un petit bla-bla sur l’islam, la laïcité, et je pense qu’effectivement nous pourrons terminer à la présidentielle avec 25%.» C’est précisément le score qui lui a été attribué.

L’agitation du spectre de la menace islamique n’est même pas une formule gagnante dans le domaine de la tranquillité sociale. Les citoyens musulmans pourraient bien se lasser très vite d’être pris à la fois pour cible par les partis d’extrême droite, mais également par des gouvernements centristes. Ceci pourrait bien contribuer à unir, derrière une cause commune, des communautés pourtant disparates et diverses, tant sur le plan des origines que de la citoyenneté, voire relancer les orientations sectaires et idéologiques. En d’autres termes, imposer des restrictions sur les libertés religieuses sans garantir la simple égalité constitutionnelle pour l’islam pourrait bien pousser les musulmans à se réunir pour défendre des valeurs religieuses –soit l’effet exact que les gouvernements cherchent à éviter.

La posture actuelle de Merkel, Cameron et Sarkozy pourrait également mettre à bas tous les efforts entrepris ces dix dernières années pour intégrer les communautés musulmanes, créant un nouveau fossé en détricotant la politique subtile de ces dernières années, qui voyait les Etats obtenir des organisations musulmanes qu’elles respectent la loi et adaptent leurs pratiques au contexte local. Les chefs religieux musulmans peuvent légitimement se demander aujourd’hui, pour ne prendre qu’un seul exemple, à quoi peut servir un Conseil réuni par le ministre de l’Intérieur quand un ministre peut affirmer «l’islam fait partie intégrante de l’Allemagne» (comme le déclara Wolfgang Schäuble en 2006) pour entendre son successeur dire que «non, il n’en fait pas partie»?

Attention à une intégration ratée

Les membres de ces gouvernements sont face à un choix, le même que celui auquel ils font face depuis des années: se relever les manches et tenter de jouer les médiateurs entre les groupes religieux, ou garder leurs manches boutonnées et laisser des gouvernements étrangers et des mouvements transnationaux faire ce travail à leur place. Ces questions ne se règleront pas d’elles-mêmes. De récentes projections démographiques publiées par le Pew Forum prévoient une augmentation globale de 6% de la population musulmane de l’Europe à 8% dans les vingt ans qui viennent.

L’Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique et la Suède pourraient voir leur population musulmane doubler d’ici 2020. Ces musulmans seront de plus en plus des ressortissants de ces pays, nés et élevés dans leurs propres pays. Ils ne seront donc plus de simples objets de débats politiques: ils en seront bientôt les acteurs en tant qu’électeurs et membre de ces sociétés, bien que minoritaires. Et le genre de citoyens que les politiques les encouragent à être comptera bien plus que leur simple nombre.

Les partis politiques chercheront-ils activement la participation des musulmans? Les chercheurs sauront-ils faire face aux défis que représente la présence d’une minorité d’origine étrangère et discriminée sur le plan économique? Y aura-t-il une ambiance de liberté religieuse et des efforts entrepris pour punir la discrimination illégale? Les forces de l’intolérance et de la suspicion mutuelle finiront-elles par l’emporter? La dernière décennie nous a fourni des exemples encourageants de «relations mosquée-Etat», mais celle qui s’annonce démarre sous de mauvais auspices. De nombreux non musulmans s’inquiètent de leur futur dans une Europe en bouleversement. Mais la perspective d’une intégration ratée devrait paraître bien plus inquiétante pour toutes les personnes concernées.

4/4/2011,  Jonathan Laurence et Justin Vaïsse

Source : State

 

 

Le mouvement d'extrême droite Bloc identitaire et ses alliés Riposte laïque et Résistance républicaine, connus pour leurs opérations "saucisson-pinard", ont prôné lundi l'arrêt de l'immigration en faisant leurs propres propositions à la veille du débat UMP sur la laïcité.

"Nous préconisons des partenariats avec les pays musulmans pour que les musulmans de France puissent aller vivre leur foi en terre d'islam", a lancé le président du Bloc Identitaire, Fabrice Robert, lors d'une conférence de presse dans un café parisien.

Outre un référendum sur la "place de l'islam en France" et "l'arrêt de l'immigration", le chef de file des identitaires français a prôné un "message clair" pour "inverser le rapport de force avec les musulmans": "ni mosquées, ni voiles, ni subvention, ni revendication".

La présidente de Résistance républicaine, Christine Tasin, qui se présente volontiers comme une "femme de gauche", a revendiqué "la nécessité impérieuse d'être islamophobe", voyant dans l'islam "une forme de fascisme".

Au nom de son mouvement et de Riposte laïque, elle a prôné "l'interdiction du voile" et de la viande halal, ainsi qu'un "moratoire sur la construction des mosquées", le temps qu'une "commission parlementaire fasse le point sur le fonctionnement des mosquées".

Prônant la suppression du droit du sol, elle a aussi appelé à "faire cesser l'immigration, le temps que les musulmans qui sont installés en France s'intègrent, s'assimilent".

Le Bloc identitaire et Riposte laïque étaient à l'origine le 18 juin 2010 de l'appel sur Facebook à organiser un apéro géant "saucisson-pinard" dans le quartier populaire de la Goutte d'Or à Paris (XVIIIe arrondissement) pour en dénoncer "l'islamisation".

Marine Le Pen leur avait fait écho six mois plus tard en fustigeant lors d'une réunion publique à Lyon les "prières de rue" de la rue Myrha, à la Goutte d'Or, et en faisant un parallèle controversé avec l'Occupation allemande.

Fin décembre, le Bloc identitaire et Riposte laïque avaient également réuni un millier de personnes à Paris pour des "assises internationales contre l'islamisation de l'Europe".

4/4/2011

Source : AFP/La Croix

La troisième édition du Maghreb du livre de Montréal a été lancée, lundi, par une soirée lectures avec des auteurs maghrébins d'ici et d'ailleurs, en présence d'un public venu nombreux pour apprécier les moment forts de cet évènement culturel.

Organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et l'Espace du livre Francophone, le volet littérature du 3ème Printemps culturel nord-africain met cette année le Maroc à l'honneur.

Outre l'exposition de la collection du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) à travers des oeuvres variées, cette soirée lectures d'oeuvres maghrébines a été animée par les écrivains marocains Rachid Benzine et Sofia Benyahia et des auteurs algériens Salah Beddiari, Nassira Belloula, Salah Benlabed et Aziz Farès.

En collaboration avec le CCME, les invités de cette édition animeront diverses conférences-débats et participeront à différentes rencontres avec les gens du livre montréalais.

Exposition de peintures, rencontres musicales, signatures d'ouvrages, animations autour de la littérature jeune, lectures et contes sont aussi prévus au programme de ce 3-ème Printemps culturel qui se poursuivra jusqu'au 10 avril.

Cette rencontre s'est déroulée en présence, notamment, des représentants du CCME, du Consulat du Maroc à Montréal, de journalistes et de personnalités du monde de l'art et de la culture d'ici et d'ailleurs.

05/04/11

Source : MAP

La diplomatie économique marocaine doit focaliser son intérêt sur les transferts financiers des Marocains résidant à l'étrangers (MRE) qui constituent un enjeu national, ont souligné, lundi à Rabat, les participants à un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume.

Les transferts des MRE ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays notamment la diplomatie économique, ont souligné les participants à cette rencontre organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En dépit de leurs efforts soutenus, les banques marocaines sont confrontées à énormément de contraintes que finalement l'intervention de la diplomatie économique devient un point très important, ont ils indiqué.

Pour mettre en exergue l'importance et l'impact des transferts financiers des MRE, les participants ont précisé que 70 pc de ces transferts sont destinés à la consommation des ménages. Ils sont aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc.

Selon les intervenants, les transferts des MRE constituent la première source de rentrée de devises pour le Maroc suivis des recettes du secteur touristique.

Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8 pc par rapport à 2009.
Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards de DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90 pc des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Pour les organisateurs, cette rencontre qui regroupe notamment des chercheurs marocains et étrangers ainsi que les représentants du secteur bancaire, vise à engager la réflexion sur les moyens à même de permettre à l'économie nationale de tirer profit des transferts des émigrés.

Le rôle important des transferts financiers des MRE sur le plan macroéconomique est indéniable mais "l'investissement productif est encore minoritaire", d'où la nécessité d'engager la réflexion pour voir comment "augmenter la part de l'investissement productif provenant des MRE", a indiqué le président du CCME, Driss El Yazami.

Selon les statistiques avancées par plusieurs intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29 pc des MRE ont moins de 15 ans, 68 pc sont en âge d'activité et 12 pc ont un niveau universitaire ce qui représente "une force intellectuelle".

La France est le pays qui compte le plus d'émigrés marocains suivie de l'Espagne et de l'Italie.

Cette rencontre vise notamment l'établissement d'un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local, et leur contribution à l'économie marocaine.

Elle tend aussi à analyser les déterminants des transferts financiers chez la communauté marocaine comme base de prospective.

4/4/2011

Source : MAP

La diplomatie économique marocaine doit focaliser son intérêt sur les transferts financiers des Marocains résidant à l'étrangers (MRE) qui constituent un enjeu national, ont souligné, lundi à Rabat, les participants à un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume.

Les transferts des MRE ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays notamment la diplomatie économique, ont souligné les participants à cette rencontre organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En dépit de leurs efforts soutenus, les banques marocaines sont confrontées à énormément de contraintes que finalement l'intervention de la diplomatie économique devient un point très important, ont ils indiqué.

Pour mettre en exergue l'importance et l'impact des transferts financiers des MRE, les participants ont précisé que 70 pc de ces transferts sont destinés à la consommation des ménages. Ils sont aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc.

Selon les intervenants, les transferts des MRE constituent la première source de rentrée de devises pour le Maroc suivis des recettes du secteur touristique.

Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8 pc par rapport à 2009.
Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards de DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90 pc des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Pour les organisateurs, cette rencontre qui regroupe notamment des chercheurs marocains et étrangers ainsi que les représentants du secteur bancaire, vise à engager la réflexion sur les moyens à même de permettre à l'économie nationale de tirer profit des transferts des émigrés.

Le rôle important des transferts financiers des MRE sur le plan macroéconomique est indéniable mais "l'investissement productif est encore minoritaire", d'où la nécessité d'engager la réflexion pour voir comment "augmenter la part de l'investissement productif provenant des MRE", a indiqué le président du CCME, Driss El Yazami.

Selon les statistiques avancées par plusieurs intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29 pc des MRE ont moins de 15 ans, 68 pc sont en âge d'activité et 12 pc ont un niveau universitaire ce qui représente "une force intellectuelle".

La France est le pays qui compte le plus d'émigrés marocains suivie de l'Espagne et de l'Italie.

Cette rencontre vise notamment l'établissement d'un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local, et leur contribution à l'économie marocaine.

Elle tend aussi à analyser les déterminants des transferts financiers chez la communauté marocaine comme base de prospective.

4/4/2011

Source : MAP

L'actualité du monde arabe s'est invitée dans le premier Conseil de l'année de la Banque Centrale. Le 29 mars dernier, l'un des sujets abordés, a été forcément l'impact des soulèvements dans certains pays arabes et plus particulièrement en Libye. Les Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) y sont beaucoup plus nombreux qu'en Egypte ou en Tunisie. Les répercussions pourraient, par exemple, se ressentir au niveau des réserves en devises étant donné que les transferts sont touchés. Abdellatif Jouahri, Wali de la Banque Centrale, a, dès le départ, planté le décor…Suite
Ismail Abou El Kanater, ou Sam Kanater, tel qu’il est apelé aux Etat-Unis ou il a passé la moitié de sa vie avant de refaire surface dans son pays par de belles apparitions dans des films marocains…Suite
Les femmes représentent plus de la moitié de la communauté marocaine à l'étranger. Leur intégration se fait souvent dans la douleur. Quelques unes ont réussi à s'imposer dans leur pays d'accueil…Suite

Le Maroc sera l'invité d'honneur de la ville de New York durant tout le mois de mai à l'occasion du festival World Nomads, organisé par le French Institute Alliance française (Fiaf). Un festival annuel qui célèbre le transculturalisme du XXIe siècle à travers les arts et les débats d'idées…Suite

Parcours atypiques, voix extraordinaires, talents mondialement consacrés mais bérézina au bercail. Souvent entraînés hors du Maroc pour compléter leur formation, les spécialistes du bel canto doivent se rendre à l'évidence : chez eux, ce cursus ne leur est pratiquement d'aucune utilité…Suite

Neuf mois après l’accord CGT-gouvernement, seul 200 étrangers ont été régularisés…Suite

 

La convention controversée de l’UMP intitulée « La laîcité pour mieux vivre ensemble », doit s’ouvrir, le 5 avril. Une table ronde sera consacrée à l’islam de France. Fallait-il soulever à nouveau ces questions ?...Suite

La première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines a eu lieu mercredi à Almeria (Sud de l'Espagne) à l'initiative de la Fondation Habitafrica.

Cette rencontre vise à favoriser l'entente et à instaurer un échange interculturel entre les femmes du Maroc et du Sud de l'Espagne, a-t-on appris, jeudi, auprès des organisateurs, qui mettent en exergue l'apport de ce genre de rencontres à favoriser la compréhension entre les deux cultures.

Elle constitue également une occasion pour échanger les vues sur plusieurs questions intéressant les femmes des deux rives de la méditerranée et les moyens à même de renforcer les liens de coopération dans le domaine de la femme, précise la même source.

La rencontre a été marquée par la présentation par l'Association Rif pour le Théâtre Amazigh de la pièce théâtrale "Thayri".

La cérémonie d'ouverture de la première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines s'est tenue en présence de plusieurs personnalités andalouses, ainsi que de responsables de certains centres chargés de promouvoir la situation de la femme en Andalousie.

Source : MAP

18 auteurs se sont réunis autour de la réalisation d'une bande dessinée à destination des jeunes pour les sensibiliser à l'enfer de l'émigration clandestine.

L'émigration clandestine ou le «hrig» selon l'appellation locale, a inspiré bien des auteurs, des romanciers et des cinéastes. L'aventure tragique vécue par nombre d'Africains déterminés à rejoindre l'autre rive pour un chimérique Eldorado a été dépeinte et dénoncée sans jamais trouver d'écho auprès des jeunes. Face à ce triste constat, un professeur de Descartes à Rabat prend connaissance, lors du festival de BD à Alger en 2008, d'une expérience menée par des Congolais autour d'une bande dessinée sur ce thème d'actualité brûlante.

De retour au Maroc, il décide de contacter tous les auteurs de sa connaissance, des Marocains mais aussi ceux qui entretiennent une relation forte avec le Maroc pour concevoir une bande dessinée sur l'enfer du «hrig», à destination des jeunes. L'idée novatrice fait florès et 18 auteurs et bédéistes marocains, français, congolais, ivoiriens acceptent de s'associer pour concevoir cette œuvre résolument didactique. «Nombre de jeunes Marocains sont tentés par le passage illégal vers l'Europe et beaucoup y perdent malheureusement la vie. Au Maroc, tout le monde connaît une histoire de patera échouant dramatiquement dans sa traversée du détroit de Gibraltar ou sombrant en tentant vainement d'atteindre les îles Canaries» explique Jean-François Chanson. La BD conçue à la fois en français et en darija était le médium le plus approprié, pour ce dernier.
Si l'album s'illustre par une diversité de styles et de tons, les scénarios imaginés par les auteurs sont implacables et révèlent tout l'enfer de l'émigration clandestine. L'intérêt de cet album n'a pas échappé à certaines instances qui officient dans le domaine de la migration (associations, organisations, ambassades) et qui ont acheté plusieurs exemplaires de l'album pour le distribuer aux jeunes qui ne pourraient se le procurer en librairie, faute de moyens. Mieux, l'ouvrage de grande qualité a été distribué dans tous les lycées du pays afin de sensibiliser cette population, majoritairement candidate au départ, à l'enfer de l'émigration clandestine, ses dangers et faire naître en elle l'envie de rester au pays. Une possible bouée à la mer…

3/4/2011, Samira EZZEL

Source : Le Matin

Un travail de mémoire et d’histoire. Ce support retrace plus de 100 ans de flux migratoire de l’Afrique du Nord vers la France. C’est également le parcours pour le moins chaotique de cette communauté à travers des affiches d’artistes maghrébins.

“L'affiche s’expose, proclame, informe et revendique. Politique, artistique, publicitaire, illustré ou non, ce support caractérise particulièrement les thèmes et l’esthétique d’une époque.” C’est par le biais de ce support iconique que l’association française Génériques a décidé de retracer le parcours et les figures des Maghrébins en France, en mettant sur pied tout un projet artistique, dont une exposition, se déroulant actuellement au Centre culturel français d’Alger, depuis le 15 mars dernier. Intitulée “Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France”, cette exposition (présentée plusieurs fois en France et dans divers festivals) est composée d’une cinquantaine d’affiches allant de la moitié du XIXe au XXe siècle.
Des affiches anciennes jusqu’aux plus récentes. En choisissant “d’évoquer par ce biais la figure du Maghrébin, objet de représentation tout au long du XXe siècle, c’est cerner les stéréotypes à travers un moyen d’expression quotidien ayant tendance à disparaître sous le nombre”, est-il mentionné dans le catalogue de l’exposition. Couvrant la totalité des murs blancs de la salle d’exposition du CCF d’Alger, ces affiches sont un voyage dans le passé. Une brèche dans la muraille du temps, retraçant, à travers elles, la présence, la vie et l’engagement de la communauté maghrébine en France. Elles rappellent sans conteste “le long chemin de l’enracinement des Maghrébins” en France, à travers un parcours, souvent jalonné d’embûches et autres obstacles, de femmes et d’hommes “ordinaires, en particulier des artistes”. Ces derniers ont été les témoins de l’implantation et de “l’implosion” de cette communauté dans ce pays du vieux continent.

Des affiches de Warda El-Djazaïria, Slimane Azem, Hocine Slaoui, Salim Halali, cheikh El-Hasnaoui… démontrent la forte présence des Algériens, Marocains et Tunisiens en France. Car ces artistes se déplaçaient souvent dans ce pays (certains y ont même vécu) pour animer des soirées musicales nostalgiques, chantant pour la plupart le pays, la famille laissée, avec une voix gorgée d’émotion.

Outre leur aspect culturel ou artistique, l’exposition met à nu le regard qu’a l’Occident du Maghreb : des stéréotypes, des clichés (zouaves, danseuses du ventre, eunuques, travailleurs dans les mines ou les chantiers de construction de bâtiment), des visions qui perdurent aujourd’hui, car longtemps elles ont véhiculé une image et une réputation négatives du “Nord-Africain appelé aujourd’hui Maghrébin”. Il lui a fallu suivre le parcours du combattant pour s’en défaire progressivement, devenant “les acteurs de leur émancipation”. Ils on été les “acteurs privilégiés dans la destinée de ces communautés”, ainsi que “des témoins précieux de cette histoire”. De facto, ce sont ces matériaux culturels (littérature, cinéma, musique, théâtre, chanson, arts plastiques… ) que cette exposition tend à retracer ce siècle de flux migratoire, venu d’Afrique du Nord. Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France, embrasser l'histoire de ces pionniers, et ce à partir de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle, en passant par les différentes mutations ; raconter cette histoire du point de vue de ces populations, sans négliger leur environnement ; raconter ce siècle à partir des itinéraires de personnalités, maghrébines ou françaises (de l'émir Abdelkader, fêté par Napoléon III et le Grand-Orient, les marcheurs de 1983, Ahmed Ben Amar El-Gaïd, fondateur du cirque Amar, aux vedettes d'aujourd'hui) ; enfin, passer de l’état de mémoire à celui d'histoire, “sans négliger les conflits, les rencontres ni les métissages, et prenant en compte toutes les facettes de cette histoire culturelle, des orchestres judéo-musulmans, encore actifs au début des années 1970, aux crispations identitaires qui nous posent question”.

3/4/2011, Amine IDJER

Source : Liberté.al

 Les membres de la communauté marocaine qui sont restés en Côte d'Ivoire, souhaitent rentrer rapidement au pays pour fuir les combats entre les forces du président élu, Alassane Ouattara, et celles de son rival Laurent Gbagbo.

Dans des déclarations à la MAP, le président de l'Union des Marocains en Côte d'Ivoire, Omar Semlali, a indiqué que les Marocains vivent dans la peur à l'image de tous les étrangers et de tous les habitants d'Abidjan à cause des violents affrontements entre les deux camps.

Après avoir salué les précédentes opérations de rapatriement organisées par les autorités marocaines au profit des Marocains de Côte d'Ivoire, M. Semlali a ajouté que devant l'aggravation de la crise, ses compatriotes restés sur place veulent regagner rapidement leur pays et les leurs.

De son côté, le secrétaire général de l'association des commerçants marocains résidant en Côte d'Ivoire, Taoufik Jmai, a mis l'accent sur la volonté des Marocains d'être rapatriés pour fuir les affrontements qui font rage depuis vendredi dans plusieurs quartiers d'Abidjan, après le lancement par les forces qui soutiennent le président élu d'une vaste offensive contre les derniers bastions de son rival Laurent Gbagbo.

"Nous traversons une situation difficile mais nous sommes confiants dans la détermination des autorités marocaines de nous apporter l'aide nécessaire et d'organiser notre rapatriement", a-t-il ajouté.

Contacté par la MAP, le directeur des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Abdellatif Bendahane a indiqué que les autorités marocaines suivent attentivement la situation des Marocains en Côte d'Ivoire et sont mobilisées pour assurer leur sécurité.

"Des contacts ont été pris avec les responsables de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire et de l'Opération française Licorne pour assurer la sécurité des Marocains", a-t-il assuré.

Il a ajouté que des démarches sont en cours pour organiser le rapatriement de ceux qui souhaitent rentrer au pays.

Quelque 430 personnes avaient été déjà rapatriées par les autorités marocaines ces derniers mois, et près de 500 autres ont choisi de rester sur place.

Le gouvernement de Ouattara, qui avait décidé la fermeture des frontières après le lancement de l'offensive contre les derniers bastions du président Gbagbo à Abidjan, a annoncé jeudi l'ouverture de l'espace aérien, pour permettre aux ambassades étrangers l'évacuation de leurs ressortissants.

Pour fuir les combats et les descentes nocturnes des milices armées, une trentaine de ressortissants marocains se sont réfugiés dans deux camps installés à Abidjan par l'Onuci et les militaires français.

La RAM, à l'instar des autres compagnies aériennes, a annulé depuis jeudi ses vols à destination d'Abidjan.

02/04/11

Source : MAP

Un rapport sur la démographie dans l’UE, rendu public vendredi 1er avril et vu par « La Croix », rend compte d’une légère hausse de la fécondité et d’une mixité accrue.

L’Europe est surnommée le « vieux continent ». Mais un rapport dressant l’état de la démographie dans les 27 pays de l’UE, qui sera rendu public vendredi 1er avril à Bruxelles et que La Croix s’est procuré, tord le cou à quelques idées reçues.

Une « légère augmentation de la fécondité » y est décrite, « après des décennies de fécondité en berne alors que les pays s’enrichissaient ». « La très faible fécondité – inférieure à 1,3 enfant par femme – n’est plus de mise dans l’ensemble des États membres », constate ce rapport d’une centaine de pages établi par la Commission européenne et son agence statistique, Eurostat.
Si les taux de fécondité en Irlande et en France sont connus pour être relativement élevés, un début de redressement est aussi enregistré dans pratiquement toute l’UE, y compris en Italie (de 1,29 enfant par femme en 2003 à 1,42 en 2009), en Suède (de 1,71 à 1,94 sur la même période) ou encore en République tchèque (passage de 1,18 à 1,49).

Seuls le Portugal, Malte et le Luxembourg enregistrent des taux en baisse tandis qu’ils n’augmentent que de très peu en Allemagne, en Autriche ainsi qu’en Lettonie, où, à 1,31, la fécondité est la plus basse de toute l’UE.

5,4 millions de naissances dans l'Union européenne en 2009

Ces nuances ne masquent pas une tendance d’ensemble à la hausse. Descendue à 1,45 enfant par femme en 2002, la moyenne européenne actuelle du taux de fécondité de 1,6 « pourrait grimper à plus de 1,7 », estime le rapport, rappelant toutefois que ce « petit ajustement ne compense pas le déficit par rapport au seuil de renouvellement de 2,1 » et « exigera une large immigration ».

Avec environ 5,4 millions de naissances à travers les Vingt-Sept en 2009, on est en effet loin des plus de 7,5 millions de naissances du début des années 1960. Mais désormais plus sous les 5 millions de naissances comme en 2002.

Sur le fond, cette « progression modeste de la fécondité » n’est pas le fruit des modèles familiaux traditionnels. Au contraire.

« Des pays avec moins de mariages, davantage de concubinage, plus de divorces et une moyenne plus élevée de l’âge des femmes au moment de l’accouchement tendent à engendrer une fécondité plus élevée », observe le rapport européen, notant « un nombre plus élevé de naissances extraconjugales ».

La meilleure fécondité résulte aussi, selon le rapport, d’un « processus de rattrapage » dû à des maternités plus tardives : « Lorsque les femmes accouchent à un âge plus avancé de la vie, la fécondité d’abord décroît puis remonte. »

L'Europe reste un continent vieillissant

De fait, l’âge auquel les femmes ont un enfant a atteint voire dépassé 30 ans dans une douzaine de pays de l’UE, surtout de l’Ouest. À l’instar de l’Irlande, où l’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant dépasse les 31 ans.

« Les femmes dans l’UE ont moins d’enfants lorsqu’elles sont jeunes et davantage plus tard », résume le rapport. Ce phénomène gagne les pays de l’Europe de l’Est, alors qu’il marque le pas à l’Ouest.

Ces changements progressifs n’empêchent pas l’Europe de rester, par ailleurs, un continent vieillissant. « Le nombre d’individus âgés de 60 ans et plus au sein de l’UE croît actuellement de plus de deux millions chaque année, à peu près deux fois le taux observé jusqu’il y a encore trois ans », relève le rapport.

L’âge moyen de la population dans l’UE s’établissait à 40,6 ans en 2009, il est projeté à 47,9 ans d’ici à 2060, grâce en particulier au prolongement de l’espérance de vie.

2012 , « année européenne du vieillissement actif »

Ce prolongement, commente la Commission européenne, appelle « une plus grande flexibilité du temps de travail pendant les années d’effervescence où la maternité et les engagements professionnels coïncident » et « une retraite productive via le volontariat et un engagement général dans la vie sociale ».

Après le bénévolat en 2011, l’année 2012 est d’ores et déjà proclamée « année européenne du vieillissement actif ».

Par ailleurs, naissances tardives et vieillissement prolongé s’opèrent dans une Europe à la population davantage diversifiée, autre point essentiel du rapport.

L’immigration provenant tant du dehors de l’UE que résultant de mobilités internes « a sensiblement augmenté la part d’habitants européens qui ne vivent pas dans leur propre pays natal ou dans leur milieu culturel », observe le rapport, selon lequel 15 % de la population active est née à l’étranger ou a au moins un parent né à l’étranger. Ces tendances « rendent le sentiment d’appartenance à une nation particulière plus diffus et complexe ».

01/04/2011 , Sébastien MAILLARD

Source : La Croix

Les jeunes Marocains qui tentent par tous les moyens de partir du Maroc sont plus connus par le nom qu’on leur donne – les « haraga », « brûleurs » – que par les situations qui les poussent à partir. Le désir de partir est pourtant parfois l’expression d’un malaise profond. A Khouribga, un projet pilote de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM),s’est intéressé à ces jeunes. L’expérience a permis de saisir davantage la complexité de leurs situations.   Frédéric Shmachtel avec Giulia Micciché*

Au Maroc, les migrations faisaient partie de l’histoire bien avant les vagues migratoires des années 60 et 70.  Depuis le début des années 1990, un phénomène particulier prend cependant de l’ampleur : le départ d’adolescents, de mineurs non-accompagnés, vers l’Europe, qui s’engagent très souvent dans la clandestinité. Au  milieu des années 2000, des chercheurs en migrations transnationales ont appelé à considérer ces jeunes comme de « nouveaux acteurs » des migrations, d’autres les appellent les « rebelles de la mondialisation ». Ces  jeunes de catégories sociales inférieures défient la logique selon laquelle la mobilité géographique et sociale est  réservée aux globetrotteurs des couches aisées. Quelles sont les motivations qui poussent certains jeunes à partir malgré les risques ? Que représente la migration pour eux ?

Pour répondre à ces questions, le socio-psychologue italien Francesco Vacchiano met en avant les changements historiques qui s’opèrent au Maroc et que les jeunes  vivent de manière particulièrement intense. Exode rural, émergence de bidonvilles, privatisation de la force de  travail, croissance démographique mais aussi scolarisation en hausse (relative, toutefois) : le Maroc d’aujourd’hui  n’est plus celui de leurs parents, il se modernise.

La modernité, le désir d’être autre

Cette « modernisation » crée  un sentiment d’attente, un espoir que la vie s’améliore de manière palpable. « La modernité est le désir d’être autre », estime le psychanalyste tunisien Fethi Benslama. M. Vacchiano applique cette définition au Maroc. Si ce désir de changement ne peut être réalisé au Royaume, si des jeunes se trouvent dans l’immobilité sociale alors  l’émigration devient une option. Malgré les risques que comporte la traversée clandestine des frontières, l’ailleurs  devient attractif.

Dans une étude pour l’OIM, Francesco Vacchiano a mis en lumière d’autres caractéristiques de la migration irrégulière de mineurs. Elle n’est pas seulement un projet individuel, mais familial. L’adolescent doit ou a le sentiment de devoir contribuer au bien-être matériel de la famille. La migration peut aussi être le produit d’échecs scolaires, de familles déchirées et de situations d’exclusion sociale. Le chercheur relève également un manque d’espaces d’expression, de possibilités de participer et d’être acteurs de changements dans leur entourage. Les jeunes ne sont pas suffisamment pris en considération dans leur communauté.

Khouribga, foyer important d’émigration marocaine

Khouribga est une des villes marocaines les plus marquées par les migrations. Ville minière, elle s’est constituée à partir de migrations internes. Les dynamiques migratoires ont changé : aujourd’hui elle est l’une des régions marocaines d’où le plus de jeunes tentent la migration vers l’Europe et plus spécifiquement vers l’Italie. L’OIM y a mis en oeuvre, pendant deux ans et demi, un programme de Solidarité avec les Enfants du Maroc (SALEM, voir encadré).

L’expérience du travail social avec les quelques 1400 jeunes de la ville ayant profité du programme confirme les conclusions du sociopsychologue. A Khouribga, comme ailleurs, les jeunes sont confrontés à de grandes difficultés quand ils cherchent un emploi, surtout lorsqu’ils ont un faible niveau scolaire. Au delà de ces difficultés objectives, l’attitude qu’elles provoquent  parmi les jeunes est  frappante. Le sentiment qu’aucune ascension sociale ne sera jamais possible est très fort.

Le contact avec les MRE suscite l’envie

L’expérience à Khouribga montre que cette perception est renforcée par le retour temporaire de Marocains résidant à l’étranger. Les jeunes constatent la mobilité des MRE, face à laquelle leur immobilisme n’apparaît que plus clairement.

En l’absence de perspectives viables, les jeunes sont souvent incapables de se  projeter dans l’avenir ni de tracer leur propre chemin dans une société qui ne leur offre pas assez d’espaces d’expression et d’évasion. Prend ainsi forme l’idée que la migration est l’unique opportunité possible pour se  réaliser et pour aider sa propre famille. Partir devient même un acte d’orgueil devant l’immobilité de leur environnement mais cela signifie aussi revenir en ayant réussi.

Ainsi, la réponse à priori simple à la question « pourquoi partir » apparaît sous un autre jour. « Pour gagner de l’argent », disent-ils mais cela cache un désir de  reconnaissance, la possibilité d’envisager un futur différent, de pouvoir s’exprimer et d’être entendus.

2/4/2011, *Giulia Micciché, Consultante de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM Rabat, Maroc)

Source : Yabiladi

Depuis la révolution libyenne, les témoignages recueillis sur les conséquences des accords avec l'Italie et l'UE sont ahurissants.

Lorsque un jour du mois de juin 2009, Abdel Malik Mohammed Abdi et la soixantaine de migrants en majorité somaliens se font arraisonner par un vaisseau de la marine italienne, tous pensent que leur calvaire prend fin. Il est alors à bord d'une barque de 11 mètres de long, quelque part entre les côtes libyennes et siciliennes.

Quatre passagers sont déjà morts de soif et de faim, dont une femme enceinte, après quatre jours d'une traversée à l'aveuglette sur une mer agitée et sous un soleil de plomb.

Abdel Malik Mohammed Abdi raconte :

« Il était environ une heure du matin lorsque nous avons aperçu des lumières sur la mer. Nous étions dans un tel état d'épuisement que nous avons pensé qu'il s'agissait d'une ville de Sicile. En fait, c'était le garde-côte italien. Il s'est approché et nous a secouru.

Après quelques heures, peut-être quatre, nous avons vu un autre bateau s'approcher. Nous avons été frappé d'effroi quand nous avons constaté que celui-ci était libyen. »

Transbordés par une grue, dans des filets

Malgré les cris et les protestations des naufragés, marins libyens et italiens organisent leur transbordement.

La loi italienne prévoit pourtant que « les bateaux et les aéronefs italiens sont considérés comme territoire de l'Etat » et que par conséquent : une fois embarqués, ces migrants ont droit d'accéder à la procédure de demande d'asile sur le territoire de la République italienne.

Et le territoire libyen ne peut être qualifié de « port sûr » pour des naufragés, la Libye ne faisant pas partie de l'Union européenne et n'ayant pas pas ratifié la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

Abdel Malik se souvient :

« Ils nous ont transbordé avec la grue du navire dans ces filets qu'on utilise d'habitude pour la marchandise ou le bétail. Ils nous avaient pourtant promis qu'ils nous emmèneraient en Sicile. »

« J'ai levé la main et j'ai dit que j'étais le capitaine »

A bord du bateau libyen, les migrants sont menottés, battus jusqu'à ce qu'Abdel Mohammed Ali, le capitaine de la barque de fortune, se dénonce.

»« Qui est le capitaine du bateau ? Qui est la capitaine ? », hurlaient-ils. Tout le monde restait muet, personne ne voulait me dénoncer.

Quand j'ai vu qu'ils commençaient à battre et infliger des décharges électriques à dix, onze personnes innocentes, j'ai levé la main et je leur ai dit que j'étais le capitaine, je leur ai demandé de ne plus battre personne. »

Abdel Mohammed Ali est somalien et a travaillé pendant plusieurs années comme second maître sur un navire marchand d'une compagnie basée à Dubaï.

Ce n'est pas un « passeur », mais un migrant comme tous les autres que le groupe a désigné comme capitaine pour son expérience de marin. Son épouse est morte d'épuisement quelques heures avant leur « sauvetage » par la marine italienne.

« Je savais le sort que réservent les Libyens à l'homme qui est à la barre des bateaux de migrants et je devais en assumer les conséquences.

Ils m'ont tout de suite emmené à la cale et m'ont battu jusqu'à ce que je m'évanouisse. Quand ils m'ont réveillé, l'un d'eux m'a donné à boire, c'était de l'eau de mer. Puis ils m'ont battu à nouveau et encore et encore jusqu'à notre arrivée à Tripoli. »

Les migrants sont accueillis au port de Tripoli par une haie de militaires.

« Ils nous criaient “Abid ! ”, qui veut dire “esclave” en arabe. Ils nous battaient pour nous faire avancer mais nous étions à bout de forces et nous nous écroulions à terre. »

« Un quignon de pain et un verre de lait par jour »

Ils sont incarcérés dans une prison de Tripoli et rejoignent les quelque 60 000 migrants détenus en Libye. La prison de Siriton, affirme Abdel Malik.

Cet établissement est inconnu de tous les Libyens que nous avons rencontrés. N'était-ce pas plutôt un camp ? Un de ces vingt camps de rétention pour migrants que compte la Libye ?

« Non, c'était une prison avec des murs et des plafonds en dur. Nous avons passé les trois premiers mois sans pouvoir sortir d'une cellule de douze mètres carrés où nous étions plus de soixante.

Nous étouffions car c'était l'été. Les malades n'avaient pas accès aux soins. On ne nous donnait qu'un quignon de pain et un verre de lait par jour. »

Diana El Tahawy, chercheuse spécialiste de l'Afrique du nord au bureau londonien d'Amnesty International, pense que ce lieu de rétention pourrait être le camp de Zliten, à quelque 140 kilomètres à l'est de Tripoli :

« C'est apparemment le pire des camps de détention pour migrants en Libye. Nous n'avons pas pu le visiter, car le Comité du peuple pour la justice en charge des questions migratoires qui était notre interlocuteur en Libye nous a dit ne pas en être responsable.

Les migrants et réfugiés subsahariens qui ont été détenus dans ce camp et dont nous avons pu recueillir les témoignages sont unanimes : ils ont été enfermés dans des cellules bondées pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois sans pouvoir en sortir, ils n'avaient pas d'assistance médicale, manquaient de couvertures et de nourriture, étaient victimes de sévices, de coups, d'insultes… »

Des migrants victimes de la belle amitié italo-libyenne

Onze mois plus tôt le 30 août 2008, dans un bâtiment attenant à l'hôtel Al Fadeel de Benghazi, Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi signaient un traité d'amitié dont l'un des volets organisait la contention des flux migratoires et notamment le refoulement des réfugiés de l'Italie vers la Libye.

L'Italie livrait notamment six patrouilleurs à la marine libyenne pour l'aider à mieux contrôler ses eaux territoriales. L'Union européenne lui emboîtait le pas en novembre de la même année : elle entamait des négociations pour un accord qui comprenait entre autres la possible réadmission par la Libye de migrants ayant transité sur son territoire pendant leur voyage vers l'Europe.

C'est dans ce même hôtel que se terre depuis un mois Moustafa Hassan Al Gatous, ancien lieutenant-colonel chargé de la brigade de recherche et d'investigation des services de l'immigration libyenne à Benghazi. Il nous reçoit dans sa chambre, le visage anxieux, les mains moites, il jette des coups d'œil réguliers par la fenêtre.

S'il s'est rangé du côté de l'opposition au colonel Kadhafi quelques jours après le déclenchement de la révolution du 17 février, il est encore en sursis et doit faire les preuves de sa loyauté aux insurgés.

En attendant, il parle, exorcise. Il confirme ce que dénoncent depuis longtemps les organisations humanitaires comme le réseau d'ONG Migreurop dans son rapport 2009-2010 :

« Oui, le récit [d'Abdel Malik et Abdel Mohammed Ali] est crédible. Nous n'avions pas que des camps pour les migrants mais aussi des prisons qui ne répondaient à aucune des normes humanitaires minimales requises.

Beaucoup de migrants sont morts dans ces prisons à cause du manque d'hygiène et d'assistance médicale.

Mais je dois ajouter qu'on ne nous donnait aucuns moyens pour nous occuper des migrants. A mon niveau de responsabilité, je n'ai jamais vu la couleur de l'argent italien ou européen destiné à aider la Libye dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Jusqu'au sommet de l'Etat, tous les pans de la société bénéficiaient de l'immigration d'une façon ou d'une autre. C'était un secteur corrompu et très lucratif. »

Les Italiens connaissaient les conditions de détention des migrants

Le traitement des immigrés clandestins était épouvantable en Libye. Les Européens le savaient-ils ?

« Il y a certainement eu des visites d'organisations européennes, mais je pense qu'ils ont visité des prisons vides ou avec des prisonniers qui n'y étaient pas depuis longtemps, un ou deux jours peut-être.

Ils n'ont pas vu les prisons pleines à craquer de migrants malades avec femmes et enfants. Concernant l'Italie, je ne peux pas croire qu'ils n'étaient pas au courant : les autorités italiennes interrogent les réfugiés qui arrivent sur leur territoire en provenance de Libye, ils leur ont forcément parlé de leurs conditions de vie en Libye, ça ne fait aucun doute. »

En juillet 2010, le colonel Kadhafi ordonne que plusieurs milliers de migrants soient relâchés. Les révélations par plusieurs ONG de leurs conditions de détention seraient à l'origine de ces libérations massives.

Le lieutenant-colonel Moustafa Hassan Al Gatous se souvient :

« Leur libération s'est faite de nuit et à Benghazi, le lendemain matin, nous avons eu l'impression d'être envahis par les réfugiés. »

Abdel Malik Mohammed Abdi sort de prison à la fin de l'été 2010. Il est d'abord transféré dans un camp « où l'on mangeait mieux, où l'on était pas entassés » avant sa libération définitive, qu'il situe au mois d'octobre 2010. Les autorités libyennes lui délivrent un permis de résidence de trois mois.

La peur d'être pris pour un mercenaire

Avec son épouse, ils survivent en enchainant les petits boulots dans la crainte d'être à nouveau emprisonnés. Ils
voudraient formuler une demande d'asile mais le bureau du HCR a été fermé et ses employés expulsés par le régime libyen en juin 2010.

La Libye nie la présence sur son sol de demandeurs d'asile ou de réfugiés comme Abdel Malik dont le pays subit une guerre civile depuis plus de vingt ans. Il n'y aurait, selon les autorités libyennes, que des migrants économiques sur son sol.

Lorsque la révolution libyenne éclate le 17 février, il trouve refuge avec 250 autres migrants éthiopiens, érythréens et somaliens dans un camp érigé par le croissant rouge libyen à Benghazi. C'est là que nous l'avons rencontré et qu'il nous a livré son récit.

« Que faire ? Nous n'avons nulle part où aller. Nous sommes terrorisés ici à l'idée d'être pris pour des mercenaires. »

Bien que protégés par les palissades du camp du Croissant rouge, les migrants montent la garde à tour de rôle la nuit, de crainte d'être raflés. Ils refusent d'être évacués vers l'Egypte, de peur de se voir refuser leur entrée dans le pays, et continuent de nourrir le rêve de trouver « un grand bateau qui [les] emmènerait loin de la Libye ».

Direction l'Egypte pour fuir les troupes de Kadhafi

Le 16 mars, les 250 migrants se décident à partir vers As-Saloum, à la frontière égyptienne, pour échapper à l'avancée sur Benghazi des forces loyales au colonel Kadhafi.

Ils rejoignent les milliers de migrants qui attendent ici depuis des jours, parfois des semaines, d'être rapatriés dans leurs pays ou trouver une terre d'asile. Parqués côté égyptien, ils dorment dehors à même le sol dans des abris de fortune.

May Abou Samra, est une des coordinatrices de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), présente sur le site :

« Tout manque ici : les tentes, les couvertures… Les conditions d'hygiène sont catastrophiques. Nous attendons impatiemment les latrines car il n'y en pour l'instant que dix pour plusieurs milliers de réfugiés. »

Rencontré dans le local exigu où il reçoit ses patients, Nidal Oddeh, médecin jordanien de l'OIM, s'alarme devant les cas de bronchites, diarrhées et autres maladies liées à l'insalubrité, au froid et à l'humidité qui se multiplient.

Début mars, alors que paraît ce texte, Abdel Malik et ses amis se trouvent toujours à As-Saloum. Ils attendent que le HCR traite leurs dossiers pour poursuivre leur interminable voyage. Certains, déjà, regrettent le relatif confort du camp du Croissant rouge de Benghazi, et songent à y retourner.

2/4/2011, Raphael Krafft

Source : Rue89

Le gouvernement français demande à la Commission européenne de prendre des mesures face à la situation migratoire en Méditerranée, notamment depuis la révolution en Tunisie, a écrit le ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans un courrier adressé samedi à Bruxelles. Vendredi, la commissaire européenne chargée de l'Immigration Cecilia Malmström avait condamné les contrôles d'identité mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie à seule fin d'intercepter des migrants tunisiens. Mme Malmström avait en outre estimé, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, que "les autorités françaises ne peuvent pas renvoyer (les migrants tunisiens) en Italie".

Dans une lettre envoyée samedi à Mme Malmström, M. Guéant "souligne que le gouvernement attend, comme beaucoup d'autres en Europe, des propositions et une action vigoureuse de la part de la Commission pour surmonter les difficultés auxquelles nous expose la situation migratoire actuelle en Méditerranée", a-t-on expliqué au ministère de l'Intérieur. Dans sa réponse à la commissaire européenne, le ministre de l'Intérieur "lui fait part de son étonnement devant la mise en cause, dans ses déclarations, des réadmissions (renvois, ndlr) d'étrangers en situation irrégulière auxquelles la France est amenée à procéder".

"Ces réadmissions sont naturellement parfaitement conformes au droit communautaire, et notamment à l'acquis Schengen. La directive du 16 décembre 2008 dite 'retour' prévoit (...) la pratique de réadmissions de pays tiers en situation irrégulière entre États membres, sur la base d'accords bilatéraux existants. Le traité franco-italien (du) 3 octobre 1997 fixe le cadre juridique en vigueur, que nous respectons scrupuleusement", écrit encore M. Guéant. Un désaccord subsiste entre Paris et Bruxelles sur les contrôles effectués par la police française dans les Alpes-Maritimes, à la frontière italienne. Une quarantaine de clandestins tunisiens sont interceptés chaque jour et renvoyés à Vintimille, en Italie. Le gouvernement français est persuadé d'être dans son bon droit, M. Guéant assurant que les "contrôles opérés dans la zone frontalière (...) dans la bande des 20 km le long de la frontière intérieure sont également conformes au droit européen".

2/4/2011

Source : Le Point

Après de nombreuses années passées en Arabie Saoudite, Lalla Essaydi s'est installée depuis une dizaine d'années à New York où elle a vu sa carrière démarrer. En 2010, le prestigieux Musée du Louvre de Paris a acquis une œuvre de Lalla Essaydi et elle est devenue ainsi la première marocaine à intégrer cette institution. En outre, l'artiste a exposé ses oeuvres dans de nombreux musées américains et un peu partout dans le monde. Pour cette année, une rétrospective est prévue à la North Carolina Museum of Modem Art, au Bates Museum au Maine, et au Smithsonian…Suite

Et si on se faisait un petit week-end entre Marocaines de la diaspora ? C’est la proposition sans artifices qu’a faite le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) aux Marocaines vivant en dehors de leur pays d’origine.

Une première rencontre, dédiée aux Marocaines d’Europe, s’est tenue les 18 et 19 décembre derniers à Bruxelles. Pari gagné ! Durant les deux journées riches en rencontres et en débats fructueux, les Marocaines vivant de l’autre côté de la Méditerranée se sont retrouvées au cœur du vieux continent et ont pu disséquer, ensemble, les différents problèmes qu’elles rencontrent au quotidien.

Complications de l’application de la Moudawana, l’amère réalité des discriminations ou encore vie citoyenne, l’occasion leur a été donnée de vider leur sac en une sorte de thérapie collective. Quel que soit leur pays de résidence, les histoires avaient des convergences multiples, rassurant plusieurs Marocaines de la diaspora, qui se sont ainsi senties moins seules dans leurs combats.

Pays arabes et Afrique subsaharienne

Après la rencontre bruxelloise et au vu de la répartition géographique des Marocains à travers le monde, le CCME a jugé nécessaire d’aller ensuite à la rencontre des Marocaines d’Amérique, les 14 et 15 mai prochain à Montréal.

Contrairement aux pays d’Europe où l’émigration marocaine a d’abord été forcée, celle des Amériques est choisie. Si cette émigration a débuté assez timidement au seizième siècle, elle n’a réellement pris son envol qu’au début des années 1960. L’engouement des Marocains pour le Pays de l’érable est particulièrement grandissant puisque les Etats-Unis et le Canada sont  aujourd’hui les destinations privilégiées des Marocains attirés par l’Amérique. Cette population compte 42% de femmes, mais n’est pas encore assez étudiée.

Après les deux journées prévues dans la métropole québécoise, les deux prochaines rencontres seront consacrées aux femmes marocaines d’Afrique subsaharienne puis à celles des pays arabes. Elles seront programmées au cours de cette année.

3 QUESTIONS À …

Amina Ennceiri, membre du CCME et présidente du groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations »

Quelles ont été les réactions des participantes et des Marocaines qui vivent en dehors de l’Europe, au lendemain de la rencontre bruxelloise ?

Les réactions confirment la nécessité de capitaliser les acquis des deux précédentes rencontres de Marocaines d’ici et d’ailleurs, organisées en 2008 et 2009 à Marrakech. La rencontre de Bruxelles a rassemblé près de 250 femmes et a été importante pour le tissu associatif féminin au Maroc et en Europe. Une dynamique associative s’est enclenchée entre les ONG marocaines d’ici et d’ailleurs, notamment sur leurs formes d’engagement.

A Montréal, quelles modifications seront apportées par rapport aux thématiques ? Y aura-t-il une adaptation des axes par rapport aux spécificités de la région ?

Nous traitons trois problématiques essentielles, « agir contre les discriminations », « agir pour l’égalité » et « femmes et citoyennes ». Elles sont apparues comme les défis communs à relever pour les femmes marocaines d’ici et d’ailleurs. A l’intérieur de chaque problématique, des questions spécifiques à chaque région vont être traitées ou soulevées dans les différents espaces. Ces rencontres permettent de mettre en lumière des phénomènes existants mais jusqu’alors invisibles.

Vous comptez réserver une place à un rappel de l’histoire de l’émigration marocaine aux Amériques. En quoi ce rappel est-il nécessaire ?

Appréhender l’aspect historique de l’émigration marocaine nous paraît fondamental et l’est encore plus concernant cette région éloignée, où l’émigration a pris récemment un véritable essor. L’histoire des migrations marocaines en Europe est connue grace à l’existence de travaux de recherches et de mémoires.En revanche, on ne dispose pas de beaucoup d’informations sur l’histoire des migrations marocaines vers les Amériques.

1/4/2011

Source : Le Soir

La politique migratoire du gouvernement espagnol, le traitement réservé aux immigrés et à leurs membres de famille et les conditions dans lesquelles s’opèrent les processus de convivialité et d’intégration ont été positivement évalués par l’Indice de Politiques d’Intégration des Immigrés (MIPEX). Cet Indice, considéré comme un instrument de mesure des politiques d’intégration dans 31 pays d’Europe et d’Amérique du Nord à travers l’évaluation de 148 indicateurs, place l’Espagne parmi les dix premières nations accueillant une nombreuse main d’œuvre étrangère. Dans ce contexte, il a été constaté qu’elle se situe en troisième place en matière de regroupement familial, 4ème en ce qui concerne la mobilité dans le marché du travail et deuxième quant à  la durée de résidence, un indice qui démontre l’application d’un modèle de politique d’immigration qui va dans le sens de la promotion de l’intégration sur la base de l’égalité des droits, des obligations et opportunités.
En réalité, l’Indice MIPEX tient en considération le degré d’application de certaines directives, règlements et lois régissant les conditions d’accueil des immigrés, leur accompagnement durant le processus migratoire et la garantie d’accès aux services universels telles la santé et l’éducation. Il analyse la politique officielle en matière d’immigration et non les rapports entre immigrés et employeurs ou immigrés et société.

Cependant, cet indice appelle à un certain nombre de réflexions sur l’attitude de l’administration et des employeurs à l’égard des immigrés.

D’abord, tous les étrangers démunis de papiers en règle bénéficient pleinement des droits fondamentaux prévus à la Constitution, dont la jouissance de services sociaux. A l’exception du droit au droit au travail, ceux-ci ont accès à la santé publique de base, aux soins primaires, aux prestations sociales accordées aux couches sociales défavorisées et en situation vulnérable, à l’éducation de leurs enfants (tous les cycles de formation y compris l’universitaire), au droit de réunion et de participation sociale.

De leur côté, les immigrés en situation légale jouissent pleinement de leurs droits de citoyenneté au même titre que les autochtones ou tout autre étranger communautaire. Ils peuvent exercer sans discrimination dans tout type d’activité grâce au permis de travail comme ils peuvent se déplacer à l’intérieur de l’Union européenne munis seulement de la carte de résidence délivrée par les administrations compétentes. Théoriquement, il n’y a aucune restriction qui limite le droit à la jouissance des droits garantis par la Constitution.

Dans la pratique, l’immigré en situation légale est victime d’une discrimination professionnelle de la part de l’entrepreneur qui recourt, en cas de sélection de la main-d’œuvre, à des critères subjectifs. Les immigrés marocains sont, dans ce cas, les grandes victimes de cette approche. Dans ce contexte, les entrepreneurs préfèrent les latino-américains pour des considérations d’ordre culturel, la langue et la religion, et, les européens de l’Est qui sont généralement dotés de hautes qualifications professionnelles. Pourtant, la loi sanctionne toute attitude tendant à transgresser les droits au travail, de l’homme et celui de protestation en cas de conflit.

Dans les régions autonomes, le «Cadre des activités de difficile couverture» limite l’accès des immigrés à certaines activités particulièrement celles exigeant une moyenne ou haute qualification. C’est la raison pour laquelle, par exemple, de nombreux marocains rencontrent des difficultés de couvrir les postes vacants de médecin, architecte ou professeur dans ces régions.
Les organisationnels de défense de l’homme, contre l’intolérance ou la discrimination ne cessent de dénoncer certaines pratiques au marché du travail qui excluent l’immigré de toute opportunité d’exercer des activités conformes à sa formation et ses habilités.

De même, la dernière révision de la loi régissant les conditions de résidence et de travail des étrangers a apporté certaines limitations qui vont dans le sens de durcir davantage le contrôle sur le mouvement des sans papiers et le regroupement familial.
Il est cependant judicieux de souligner qu’en dépit de la crise qui sévit en Espagne depuis 2008, les immigrés en chômage bénéficient des mêmes droits que le reste des employés autochtones en termes de prestations. Aucune mesure spéciale n’a été non plus adoptée à l’encontre de ceux qui n’ont pas réussi à réintégrer le marché du travail bien qu’ils aient épuisé tous leurs indemnités de chômage. Des programmes spéciaux élaborés par le ministère du travail et de l’immigration encouragent le retour volontaire des immigrés à leur pays d’origine.

1/4/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

De retour d'un séjour en Egypte et le long de la frontière Libyenne, les déclarations des dirigeants français et d'autres pays européens faisant un lien entre les révolutions arabes et une possible vague d'immigration clandestine submergeant l'Europe sont particulièrement choquantes. Les représentations publiques qu'elles cherchent à véhiculer, tant de la crise qui se déroule, que des personnes fuyant la guerre qui sont présentés comme des "clandestins", ne correspondent pourtant pas à la réalité observée.

D'abord, aujourd'hui, ceux qui fuient la Libye sont des ressortissants étrangers, travailleurs souvent très pauvres et peu qualifiés (comme il y en a dans tous les pays de la région), qui cherchent juste à fuir la guerre en Libye, et les violences ou discriminations dont ils y font l'objet. Ils ne cherchent qu'à rentrer chez eux, alors qu'ils ont quasiment tout perdu et ont été victimes de violences.

D'autre part, et c'est à noter, en Grèce ou en Turquie, ou Médecins du monde est présent auprès de ces travailleurs migrants, aucune supposée nouvelle "vague" d'immigration massive n'est observée qui serait directement liée aux événements politiques dans les pays des côtes sud de la Méditerranée. Et l'arrivée récente et médiatisée de jeunes tunisiens sur l'île de Lampedusa ne permet pas de tirer des conclusions inverses.

Deuxièmement, les déclarations de nos gouvernements européens nient une autre réalité très simple. En situation de conflit, le droit de fuite des populations civiles existe et est reconnu par le droit international, afin de chercher refuge hors des frontières d'un pays livré à la violence. A ce stade, le nombre de libyens ayant quitté leur pays est faible. Tout juste quelques milliers. Mais si les violences se poursuivent et faute de pouvoir leur venir en aide chez eux, peut-être observera-t-on plus de personnes tentées de chercher refuge dans les pays limitrophes. Il faudra alors leur porter assistance en tant que réfugiés, et certainement pas les présenter comme des "clandestins".

De la même façon, certains travailleurs étrangers qui fuient la Libye doivent être protégés. Il faut noter la situation particulière de nombreux ressortissants étrangers en fuite qui ne pourront pas retourner dans leur pays d'origine, lui ravagé par la guerre (Somalie, Côte d'Ivoire par exemple). Que faut-il envisager pour eux ? Certes, ils sont moins nombreux que les égyptiens et les tunisiens, mais les Nations unies doivent renforcer leur protection.

INSULTE

Au lieu d'agiter la peur de l'autre, il convient aussi de rappeler les règles qui s'imposent à tous les acteurs armés en situation de conflit dans la façon dont ils mènent les hostilités, et l'obligation qui est la leur de préserver les vies civiles et de respecter les missions médicales. A ce stade, l'accès des organisations de secours reste limité, au risque demain de voir la situation humanitaire se détériorer. L'enjeu de protection des populations civiles doit rester central dans la façon d'appréhender la crise en Libye.

Dernier point, vu du Caire, ou de la région, les déclarations de nos dirigeants européens apparaissent pour le visiteur étranger mais aussi pour bon nombre de personnes vivant ici, une insulte aux révolutions en cours au sud de la méditerranée, à cet élan de liberté et de changement qui souffle en Egypte, en Tunisie et en Libye en particulier ; une insulte à cette jeunesse qui a décidé de prendre son destin en main, et de refuser l'oppression de régimes corrompus et ne répondant pas aux attentes de leur population. Croyez-vous que les manifestants de la place Tahir ont envie de quitter leur pays ? Moi, pas. Leur détermination est forte et intacte, même si l'avenir politique reste incertain.

Tout cela pour dire que l'agenda préélectoral a pris le pas sur une analyse rationnelle des faits. C'est juste choquant et très inquiétant sur la façon dont nos dirigeants appréhendent le monde en jouant sur la peur de l'autre.

1/4/2011, Pierre Salignon

Source : Le Monde

A partir du 06 avril 2011, aura lieu la RENCONTRE PHOTO CHILI /MAROC 2011, qui réunira à Santiago et à Coquimbo des expositions, des conférences et des projections dans des espaces public, 11 photographes marocains sont invités à cette rencontre par un groupe de huit photographes chiliens, parrainés par l’Ambassade du Maroc au Chili…Suite

Une antenne consulaire relevant du Consulat général du Maroc à Barcelone (nord-est de l'Espagne) sera ouverte prochainement à Palma de Majorque, chef-lieu de la communauté autonome des Baléares, apprend-on jeudi de source consulaire à Barcelone.

Cette initiative procède de la volonté du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de rapprocher les services consulaires de la communauté marocaine établie dans cet archipel espagnol, a déclaré à la MAP le consul général du Royaume à Barcelone, Ghoulam Maichan.

Selon M. Maichan, toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour l'ouverture de cette antenne dans les plus brefs délais possibles. Les membres de la communauté marocaine établis aux Baléares, dont le nombre s'élève à près de 45.000 personnes, sont obligés de se déplacer jusqu'à Barcelone pour effectuer les démarches administratives auprès du Consulat du Royaume.

M. Maichan a précisé qu'il s'est rendu mardi à Palma de Majorque où il a eu une rencontre avec les représentants d'une cinquantaine d'associations marocaines au cours de laquelle ils ont été informés de cette décision et des modalités de sa mise en œuvre.

Les représentants de ces ONG ont accueilli avec satisfaction l'annonce de l'ouverture de cette antenne consulaire qui permettra aux membres de la communauté marocaine d'éviter les désagréments du déplacement jusqu'à Barcelone qui s'effectue par avion ou par bateau, a noté le responsable consulaire marocain.

M. Maichan a eu, par ailleurs, des entretiens avec la conseillère (ministre) des Affaires sociales et de l'immigration du gouvernement autonome des Baléares, Fina Santiago Rodriguez sur nombre de questions intéressant les membres de la communauté marocaine notamment l'intégration sociale et l'accès à l'enseignement et à l'emploi.

A cette occasion, la responsable baléare a tenu à saluer l'initiative du Maroc d'ouvrir une antenne consulaire à Palma de Majorque, exprimant la disponibilité des autorités de cette communauté autonome de lui accorder l'assistance et l'aide nécessaires afin de lui permettre de s'acquitter de sa mission dans les meilleures conditions.

31/3/2011

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, lundi à Rabat, un séminaire sur le thème "Transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, Quelle contribution au développement ?".

Ce séminaire vise à établir un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local et leur contribution à l'économie marocaine, indique un communiqué du CCME.

Il ambitionne la réalisation d'un travail de diagnostic, d'analyse et de recherche prospective, préalables indispensables à toute planification d'action opérationnelle.

Une vingtaine d'experts, universitaires, financiers et spécialistes des questions des transferts des migrants en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne, des Emirats-Arabes-Unis et du Maroc participeront à cette rencontre.

La communauté marocaine à l'étranger a enregistré un apport global de 307,12 milliards de dirhams durant les huit dernières années, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams.

31/3/2011

Source : MAP

 

Conférence de Nancy Green, historienne, directrice d’études à l’EHESS et de Philippe Rygiel, directeur adjoint du Centre d’histoire sociale, Université de Paris 1 - CNRS, animée par Françoise Gaspard, sociologue, directrice d’études à l’EHESS

L’histoire des migrations a-t-elle besoin du genre ? Sans doute, même si elle n’y a pas toujours recours car, à travers le genre, peuvent se relire les catégories et les thèmes de l’histoire des migrations. Ainsi, les trajectoires de la migration ne revêtent pas les mêmes formes pour les femmes et les hommes. Le regard porté sur les migrants change aussi en fonction du genre. Même constat dans la sphère politique : dispositifs législatifs et textes réglementaires distinguent migrantes et migrants. Les formes de l’engagement et la participation à la société civile peuvent également se décliner suivant le genre. Enfin, en transformant l’environnement des rapports de genre, la migration dévoile les implicites qui les fondent, et devient ainsi un puissant levier de leur transformation.

La conférence se tient le 7 avril 2011,

Source : Cité Nationale de l’histoire de l’immigration

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise un séminaire autour du thème  « Transferts financiers de la communauté marocaine à l’étranger, Quelle contribution au développement ? », le lundi 4 avril 2011 à Rabat.

Rejetée par les responsables religieux, désavouée jusque dans la majorité, perçue comme un clin d’œil au FN, la convention «sur la laïcité» prend des allures de naufrage.

Former enfin les imams

C’était l’une des missions du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors de sa création, en 2003 : former des imams républicains. Selon Mohammed Moussaoui, son président, sur les 1800 imams exerçant en France, 300 viennent de l’étranger : 150 de Turquie, 120 d’Algérie, 30 du Maroc. Une enquête du ministère de l’Intérieur, en 2005, avait montré par ailleurs qu’«un bon tiers ne parle pas ou très difficilement notre langue, un petit tiers s’exprime moyennement et le tiers restant s’exprime avec aisance». Par ailleurs, seulement «45 % sont salariés de manière régulière. […] Les autres sont bénévoles ou rétribués par des oboles de type divers».

Ces dernières années, diverses hypothèses de formation des imams ont été examinées. Sans grand succès. La Mosquée de Paris a créé son propre institut, l’Union des organisations islamiques de France également. Mais il s’agit de formations exclusivement pastorales.

Pour le côté sciences humaines, la «Catho» de Paris a ouvert en janvier 2008 un cursus «religions, laïcité, interculturalité». Le projet de créer une faculté de théologie musulmane en zone concordataire à Strasbourg, n’a jamais vu le jour. Tant que la question du statut social et économique des cadres religieux musulmans français ne sera pas réglée, ces efforts resteront de toute façon vains.

Aider à construire des mosquées

Des mosquées se construisent en France. Il y en aurait environ 2 000 aujourd’hui. Mais il en manque. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) estime à 4 000 le nombre des lieux de culte nécessaires pour satisfaire les 20 %de pratiquants parmi les 5 millions de musulmans. Sur les 2 000 mosquées, une dizaine maximum serait concernée par les prières dans la rue : six à Paris, trois à Marseille et une à Nice. Sur le terrain, certaines communes continuent de freiner des quatre fers et d’entraver les constructions, utilisant par exemple leur droit de préemption. Mais «les municipalités mettent moins d’obstacles qu’autrefois à l’édification de nouveaux lieux de culte, observe la mission Stasi dans son rapport. Les autorisations d’urbanisme sont plus facilement accordées». Les collectivités territoriales peuvent mettre à disposition des terrains communaux dans le cadre de baux emphytéotiques (de très longue durée) et accorder des garanties d’emprunt. Le rapport Machelon juge qu’il faut aller plus loin, qui préconise que «l’aide directe» par les communes soit «formellement autorisée». La Fondation pour l’islam de France pourrait également être réactivée. Créée par Dominique de Villepin lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, mise en sommeil par Nicolas Sarkozy, elle devait collecter des fonds et les redistribuer en vue notamment de la construction de lieux de culte. Mais elle n’a jamais fonctionné.

31/3/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

Les participants à la réunion d'experts qui s'est tenue, jeudi, à Rabat ont souligné nécessité de la portabilité et la transférabilité des droits sociaux des migrants.

Organisée sous le thème "Réunion d'experts sur les droits sociaux des migrants et leur portabilité dans un cadre transnational", cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs de la 3ème conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à Dakar fin 2011, a permis aux participants de partager leurs idées, leurs expériences et leurs visions sur les droits sociaux des migrants.

S'exprimant à l'ouverture de cette réunion, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M. Youssef Amrani, a souligné l'importance de "travailler à la convergence réglementaire dans le cadre de la responsabilité partagée entre les pays d'origine et d'accueil afin d'identifier les droits minimaux devant être garantis, conformément aux traités internationaux en la matière".

"Si les droits sociaux des africains résidant dans certains pays européens demeurent garantis, grâce, notamment aux conventions bilatérales en matière de sécurité sociale, il n'en demeure pas moins qu'une grande partie des pays d'accueil ne reconnaissent pas le principe de portabilité de ces droits fondamentaux", a-t-il relevé.

Pourtant, des dispositions légales internationales relatives à la protection sociale des migrants internationaux existent bel et bien, tant au niveau bilatéral que multilatéral (Organisation internationale du travail +OIT+ et l'ONU), a-t-il fait observer.

Il a également souligné l'importance de veiller à "ne pas accroître la vulnérabilité" des travailleurs immigrants dans les pays d'accueil. Il a, en outre, appelé à faire bon usage de la migration en privilégiant une gestion pragmatique et efficace, de sorte à ce qu'elle ne soit plus perçue comme un fléau, mais comme une plus value incontournable pour le bien être et l'équilibre des sociétés.

"Une bonne gestion migratoire peut être un puissant moteur de croissance, un excellent levier de développement et un facteur considérable de rapprochement, de dialogue et de compréhension mutuel entre les différentes cultures", a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'Ambassadeur, directeur des Affaires consulaires et sociales, M. Ali El Mhamdi, a affirmé que la portabilité et la transférabilité des droits sociaux permettant aux migrants de préserver les droits acquis en matière de sécurité sociale et d'accéder aux soins de santé et aux prestations sociales, indépendamment du pays de résidence, sont normalement régis par des dispositions conventionnelles bilatérales et des instruments juridiques multilatéraux.

Par conséquent, par delà les législations nationales et les conventions bilatérales, il existe une accumulation de normes protectrices des migrants internationaux grâce notamment à l'apport substantiel de l'OIT et à la convention de l'ONU sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, a-t-il poursuivi.

M. El Mhamdi a relevé que ce cadre normatif, qui gagnerait en efficacité par une meilleure observance de ses dispositions de la part des Etats, ne couvre cependant pas -ou pas suffisamment- la migration circulaire.

Il a, dans ce cadre, appelé toutes les parties concernées à Âœuvrer pour que cette nouvelle approche de gestion des flux migratoires, avec la flexibilité qui lui est inhérente, procède de la logique gagnant-gagnant et éviter qu'elle ne se traduise par des régressions des droits fondamentaux des migrants.

Pour sa part, l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, M. Alberto José Navarro Gonzàlez, a souligné la nécessité de faciliter la migration régulière et les visas pour les personnes désirant travailler ou étudier, de lutter contre l'émigration clandestine et assurer la politique d'intégration dans les pays d'accueil.

"L'Espagne s'est transformée d'un pays d'émigration à un pays de migration où 5 millions de personnes non espagnoles vivent en Espagne", a-t-il indiqué, ajoutant qu'en 2010, plus de 840.000 marocains travaillent d'une manière régulière en Espagne.

De son côté, l'ambassadeur de l'Union européenne auprès du Maroc, M. Eneko Landaburu, a également souligné la nécessite de mettre en place "une politique de migration réaliste et juste", qui accorde tous les droits aux migrants légaux pour accéder au travail et aux droits civiques.

Il a en outre mis l'accent sur l'importance du leadership africain pour réaliser un partenariat entre l'UE et l'Afrique, créer des synergies et renforcer le dialogue.

Organisée sous les auspices des gouvernements du Maroc et de l'Espagne, en collaboration avec le Centre International pour le Développement des Politiques migratoires (ICMPD), la Fondation internationale et d'Amérique Latine d'administration et de politiques publiques (FIIAPP) et le soutien financier de l'UE, cette rencontre a connu la participation de représentants des pays africains et européens ainsi que des organisations internationales et régionales.

Cette réunion, de deux jours, a pour objectif d'examiner et d'analyser les questions concernant les problèmes migratoires afin de tracer le futur de la coopération régionale, et d'identifier de "bonnes pratiques" dans le domaine des droits sociaux des migrants, particulièrement la portabilité des droits sociaux.

La 1ère conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat en juillet 2006, a lancé un mécanisme de coopération flexible et dynamique entre les Etats situés le long de la route migratoire ouest-africaine.

La deuxième conférence ministérielle, qui s'est tenue à Paris, en novembre 2008, a consacré le processus de Rabat comme cadre idoine pour le renforcement de la coopération entre pays européens et africains et adopter un programme triennal pour la période 2009-2011,

Le processus de Rabat a établi un forum important pour permettre aux pays de la route migratoire ouest-africaine de se rassembler et de renforcer leur coopération.

Dans ce contexte, la Commission européenne a lancé une initiative, dans le cadre du projet financé par l'UE, "Soutien du partenariat Afrique-UE sur les migrations, la mobilité et l'emploi" visant à soutenir le processus de Rabat en fournissant un cadre de consultation ouvert, sur une base thématique et géographique flexible, tout en renforçant le leadership des parties prenantes clés.

31/3/2011

Source : MAP

Après un an de travail, "l’association des parlementaires pour l’audit de la politique d’immigration, d’intégration et de codéveloppement" rendra ses conclusions au mois de mai, selon des informations obtenues par Europe1.fr.

L’initiative de créer cet audit informel est née, il y a un an, après la publication d’une tribune dans Le Monde par trois députés d’opposition : Martine Billard, Noël Mamère et Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l’immigration au PS. Leur objectif : évaluer les résultats de la politique d’immigration du président.

Dans ce rapport, l’association - composée de députés, sénateurs et eurodéputés PS et Europe Ecologie, deux parlementaires UMP (dont Etienne Pinte) et un MoDem - arrive à la conclusion que la politique d’immigration du gouvernement "n’est pas concluante".

31 mars 201,  Hélène Favier

Source : Europe 1

La ville italienne de Bagheria (Sicile) a mis, jeudi, à la disposition d'une association marocaine établie dans la ville des locaux destinées à la création d'un centre culturel pour la promotion du dialogue des cultures et le renforcement des opportunités d'échanges.

La cérémonie de signature de cette cession a été présidée par MM. Biagio Sciortino, maire de Bagheria, Youssef Bella, consul général du Maroc à Palerme, et Mme Belghouate Yamna, présidente de l'association "les portes de la Méditerranée, qui assurera la gestion de ce centre, indique un communiqué du Consulat général du Maroc.

Cette initiative fait suite au protocole de partenariat signé le 27 févier 2009 et qui prévoit des échanges bilatéraux dans le domaine économique, culturel, artistique et notamment l'intégration culturelle et sociale de la communauté marocaine résidant sur le territoire de cette commune, précise la même source.

Intervenant à cette occasion, M. Sciortino s'est félicité des liens d'amitié entre le Maroc et la Sicile et a rappelé sa détermination à " Âœuvrer pour la promotion des échanges culturels et commerciaux" entre les deux parties.

Tout en insistant sur l'importance du dialogue culturel entre les pays de la méditerranée, il a également appelé au démantèlement des barrières entre les différentes communautés présentes sur le territoire de la commune et à l'esprit d'ouverture en faveur d' "un essor harmonieux bénéfique à tous les citoyens de Bagheria".

Le Maire sicilien a également exprimé sa volonté de " collaborer avec les institutions marocaines en matière d'administration locale et de décentralisation", en se référant au projet marocain de régionalisation avancée, poursuit le communiqué

Pour sa part, M. Bella a indiqué que "la mise à disposition d'un espace dont la vocation est de promouvoir le dialogue entre les cultures et l'approfondissement des connaissances réciproques, est la consécration d'un parcours" initié trois ans plus tôt.

"Au moment où la région méditerranéenne connaît des situations de changement suscitant chez certains en Europe des appréhensions et des appels au repli identitaire, la ville de Bagheria donne à l'inverse un signal fort à travers une initiative d'ouverture, de solidarité et de compréhension mutuelle ", s'est réjoui le consul général.

La ville de Bagheria fait partie de la province de Palerme et compte une population d'environ 60.000 habitants dont près de 2000 marocains.

31/3/2011

Source : MAP

l'occasion du 30ème anniversaire de la signature de la Convention Franco-marocaine du 10/08/1980, l'Association des Avocats Marocains de France a organisé le 18 mars 2011 un colloque judiciaire sur « l'Avenir de la Convention Franco-Marocaine du 10 Août 1981 relative au Statut des personnes, au Mariage et à la Coopération Judiciaire, à l'aune du nouveau Code Marocain de la famille » avec la participation de spécialistes français et marocains : Magistrats, avocats et juristes à la Maison du Barreau de Paris.

De toute évidence, la ratification par le Royaume du Maroc de la Convention de LA HAYE sur les aspects civils de l'enlèvement International d'enfants, entrée en vigueur le 10/06/2010, a conduit les organisateurs à s'interroger sur l'avenir de la Convention franco-marocaine du 10/08/1981, laquelle traite aussi de l'enlèvement illicite d'enfants. Des problèmes de concurrence se posent entre les différents droits applicables, alors que le droit International privé communautaire irrigue de plus en plus le droit des pays membres.

Les intervenants français et marocains ont listé les domaines dans lesquels la convention franco-marocaine est appelée à s'appliquer : le mariage, le divorce, la pension alimentaire, le déplacement illicite d'enfants, l'exéquatur et enfin la coopération judiciaire par application de la convention franco- marocaine de 1957 aux marocains résidants en France ainsi qu'aux binationaux.

Ces discussions ont porté sur la genèse de la convention franco-marocaine, son application par les tribunaux français et particulièrement, la Cour de Cassation Française, sur les aspects du déplacement illicite d'enfants, sur l'apport du code marocaine de la famille, sur l'articulation de la convention avec les autres conventions multilatérales, et enfin sur l'apport du droit comparé.

Maître GUEMIAH, Avocat à la Cour, a insisté sur « la genèse de la convention, fruit d'un compromis entre les deux états signataires ». Selon Mme MONEGER, Conseiller à la Cour de Cassation, l'application de celle-ci « recèle beaucoup de surprises heureuses comme la reconnaissance du divorce discorde et parfois encore malheureuses comme le divorce sous contrôle judiciaire ».

Les intervenants ont pointé les difficultés d'application de la convention compte tenu de ces difficultés d'interprétation par les juges du fond et par l'ignorance de ses dispositions par certains praticiens et de l'émergence du droit International privé communautaire. C'est le cas de la « garde »

De son côté, M. Jaouad IDRISSI QAITTONI, Magistrat, Conseiller auprès du Ministre chargé de la communauté Marocaine à l'étranger a fait état de l'apport du code marocain de la famille qui a simplifié les démarches du mariage et a innové en matière de divorce comme le divorce « chiqaq » ou par consentement mutuel.

A la fin de ce colloque judiciaire qui se tenait juste après l'application par La Cour de Cassation française , de deux arrêts de la convention franco-marocaine, Maître Abdelaziz SOUHAIR, Avocat à la Cour a insisté sur l'intérêt de « faire en sorte que les marocains résidants à l'étranger puissent être sensibilisés et informés par des professionnels du droit sur le code marocain de la famille, sur les avantages ou les inconvénients qu'il procure au justiciable en cas de conflit conjugal », et ce, afin de « clarifier la situation des marocains mariés avec un conjoint non marocain (mariage mixte) ».

Maître SOUHAIR a proposé également la sensibilisation des MRE sur la question de la loi applicable au régime matrimonial compte tenu des incidences et des difficultés qu'elle engendre en cas de conflit conjugal. Dans ce cadre le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résident à l'Etranger a lancé en octobre 2010 la « Caravane de l'égalité et de la Citoyenneté » pour la promotion et la bonne application du code de la famille en faveur des femmes Marocaines immigrées et leurs familles.

1/4/2011

Source : Synérgies

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Peu de livres récemment parus au Maroc m’auront procuré autant de joie mêlée de tristesse que le bel album intitulé Miloud une vérité en peinture édité par les soins de la Fondation CDG au moment même où Rabat accueille une exposition rétrospective des œuvres de ce peintre éminent décédé en 2008.

C’est son ami Fouad Bellamine (exposé en mai prochain chez Frédéric Moisan, à Saint-Germain des Prés, en compagnie des peintres Schlosser et Buraglio) qui m’a offert un exemplaire de Miloud-une vérité en peinture. Cet album est une vraie réussite car, par l’image et le texte, il présente un faisceau de preuves où s’affirment le talent singulier et le travail obstiné et lumineux de Miloud en même temps que l’amitié et le respect que suscitait spontanément le moins bavard et le moins vaniteux des novateurs parmi les peintres marocains.

Aziz Daki note justement ceci : “La leçon de Miloud, c’est que chaque parcelle de la toile fait œuvre. Il s’y engage, sans tricherie, au prix de la douleur, hélas, parce qu’il étend ses grandes toiles par terre et qu’un mal de dos ne lui permet qu’au prix d’un insupportable effort de s’incliner longtemps pour peindre. “

On dira donc, sans risque d’être contredit, que Miloud ne s’inclinait que pour peindre. C’est bien ce que suggère Ilham Tahri Belkahia lorsqu’elle écrit : “Œil vif, visage rond, couvre-chef de marin, Miloud entretenait ses rêves dissidents et ses révoltes tues dans une œuvre palpitante de vérité.“

Ah ! la vérité en art ! Ilham Tahri BelKahia serait certainement bien en mal pour en définir les voies et les moyens, mais quelque chose de l’ordre de la vérité est perceptible – ou non – à défaut de répondre à une définition précise. Ilham Tahri Belkalhia propose de considérer que l’œuvre de Miloud “nous invite à faire silence pour écouter le sensible et interpréter cette “unique manière d’exister qui parle à la fois à tous mes sens“. La lumière dominante de son milieu assigne à notre humeur sa vraie couleur. L’économie de son esthétique totale ranime notre œil irréfléchi. Les protubérances du papier marouflé nous invitent à l’expérience tactile, dernière étape pour que s’avère en nous fructueuse sa tentative de féconder notre identité. “

Tout ceci est bel et bien dit, au point de nous rappeler intensément l’aura de générosité et la dimension de partage silencieux repérables chez l’artiste et dans son œuvre. En somme, et nous le savions, Miloud était une belle personne.

Dounia Benqassem rappelle dans son Dictionnaire des artistes Contemporains du Maroc que Miloud Labied, dit Miloud naquit en 1939 à Kalâat Sraghna, dans la région de Marrakech et qu’il émigra à Salé avec sa famille en 1945.

Il connut un apprentissage libre du dessin et de la peinture dans l’atelier du Ministère de la Jeunesse et des Sports qu’animait à Rabat Jaqueline Brodskis. Il lui arriva de travailler aux côtés du peintre Ahmed Louaghdiri qui était jardinier : Miloud traçait les sillons en vue de l’irrigation. Homme de fidélité, Miloud montra après le décès de Jacqueline Brodskis les œuvres retrouvées de celle-ci – des vues saisissantes du mellah de Rabat – dans les locaux de la fondation qu’il avait installée à Tafroukht Assif Al Mal, à 70 kilomètres au sud de Marrakech et qui ne lui a malheureusement pas survécu, ses héritiers ayant d’autres priorités…

Le salut d’Edouard Roditi à l’œuvre à l’œuvre de Miloud n’est pas la moins fine contribution figurant dans l’ouvrage. Roditi (1910-1992) était un personnage à la fois marginal et estimé. Son texte consacré à Miloud est l’un de ses écrits ultimes. L’analyse qu’il y propose du parcours de Miloud est très éclairante lorsqu’il en vient à considérer “les divers styles que Miloud a jusqu’à présent pratiqués dans ses gouaches, ses toiles ou ses reliefs“.

Feuilleter l’album Miloud une vérité en peinture est un délice. Je ne m’en lasse pas. Un passionnant entretien accordé par Miloud à l’écrivain Mohammed Berrada est un des moments forts de la promenade à laquelle cet ouvrage nous convie. Un autre entretien passionnant est celui réalisé par Yasmina Naji avec le peintre Fouad Bellamine qui évoque notamment Radia, la mère de Miloud et “cette relation fusionnelle avec Radia qui, par ailleurs a peint durant une courte durée, une peinture que Miloud chérissait“. On retiendra ce que Bellamine rapporte de la relation entre le collectionneur Abderrahmane Serghini et Miloud. Et, surtout, on se souviendra longtemps de ces mots de Mohammed Berrada : « Je me dois également de dire que son sourire est de ceux que l’on n’oublie jamais, car il évoque l’enfance même et reflète sa réconciliation personnelle avec le monde. Il suffit que je me remémore son sourire pour affirmer qu’il est parmi nous, et que de quelque part, il nous regarde… »

Bravo et merci à tous ceux qui ont participé à la confection de ce beau livre nécessaire

31/3/2011

Source : Le Soir

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