mercredi 3 juillet 2024 22:27

Claude Guéant va se montrer plus vigilant sur les conditions d'accès à la nationalité française pour les étrangers après la validation de la loi sur l'immigration par le Conseil constitutionnel.

Signe de cette volonté, le ministre de l'Intérieur a récemment refusé la nationalité française à un Algérien marié à une Française pour "défaut d'assimilation", jugeant que les conditions dans lesquelles vivait le couple ne respectaient pas le principe d'égalité homme-femme.

Claude Guéant entend désormais clarifier une situation qui aboutit à ce qu'environ 130.000 étrangers acquièrent la nationalité française chaque année, dont 16.000 par mariage.

Les dossiers seront étudiés "plus attentivement, mais il ne s'agit pas d'un durcissement", dit-on dans son entourage.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a récemment appelé le ministre de l'Intérieur à durcir le code de la nationalité. Elle voudrait notamment supprimer le droit à la double nationalité.

Quatre années de mariage sont nécessaires pour devenir Français par mariage et le gouvernement peut s'opposer à l'acquisition de nationalité en cas d'indignité ou de défaut d'assimilation, comme une situation effective de polygamie.

Selon Europe 1, qui a révélé l'affaire, l'Algérien auquel Claude Guéant refuse la nationalité n'a pas commis de faits graves, n'est pas non plus bigame ou polygame et son épouse ne porte pas le voile intégral.

En revanche, il l'empêcherait de sortir et nourrirait une conception "dégradante" de la place de la femme dans la société, dit-on au ministère de l'Intérieur.

"L'enquête de proximité conduite par la préfecture a permis de constater que l'épouse de cet Algérien ne prenait la parole qu'après accord de son mari, qu'il restreignait sa liberté d'aller et venir, l'interdisant de sortir seule, et qu'il ne souhaitait pas qu'elle travaille", précise-t-on.

Claude Guéant a plaidé la semaine dernière dans une tribune au Monde pour "une assimilation réussie" des immigrants qui "doivent être fiers d'être accueillis sur le territoire français" et "se fondre dans un destin collectif".

Il va pouvoir s'appuyer sur la loi sur l'immigration validée jeudi par le Conseil constitutionnel.

Pour l'acquisition de nationalité par mariage, elle impose désormais, outre une "communauté de vie effective et matérielle", une "connaissance suffisante" du français.

La maîtrise de la langue sera donc évaluée de manière "beaucoup plus objective" en s'inspirant des référentiels linguistiques européens.

Le prochain rapport d'une mission parlementaire sur "le droit de la nationalité pourrait également servir de cadre à une refonte des textes beaucoup plus ambitieuse.

Mais celle-ci pourrait être portée par Nicolas Sarkozy pendant sa probable campagne présidentielle.

10/6/2011, Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

Source : Le Point/Reuters

 

Ismaïl Alaoui, ancien ministre et président de l'Association pour le développement du monde rural (ADMR), a plaidé, jeudi à Lyon, pour une approche de co-développement dans les relations entre le nord et le sud de la Méditerranée.

M. Alaoui, qui intervenait lors d'une journée d'étude sous le thème "Aux confluences des coopérations : la diversité un atout, un enjeu", a mis en évidence le sens du concept de la "diversité" en relation avec "l'immigration", un phénomène dont il faut "revoir le mode de gestion" entre les deux rives de la Mare Nostrum.

"La meilleure façon de gérer cette problématique est d'entrer dans un processus de co-développement", a-t-il estimé en mettant en exergue la complémentarité entre les deux rives.

L'ancien ministre a jugé nécessaire que l'Union pour la Méditerranée (UPM) "passe des voeux pieux à l'acte et ne réédite pas l'expérience du Processus de Barcelone", relevant que l'UPM se doit de "mettre en branle tout un programme d'aides où tout le monde serait gagnant".

Cette journée a été organisée par l'Association confluence pour le respect et la diversité (ACRD), en coopération avec le Centre d'études de la politique et des institutions américaines (CEPIA) de l'Université Jean Moulin Lyon3. Elle a rassemblé des responsables politiques, universitaires et experts de divers horizons et de plusieurs pays.

Elle a permis de mettre en contact autour du même thème, directement par visioconférence, des étudiants de plusieurs établissements universitaires dans et hors du Maghreb, dont les universités de Rabat, de Tunis et de Lyon.

Les participants ont débattu principalement des flux migratoires, de la fuite des cerveaux, de l'apport de la diversité dans les échanges économiques et les perspectives de la coopération.

L'objectif de cette journée était d'étudier la "diversité" aux temps des transformations politiques de la rive sud, en mettant l'accent sur ses atouts et incidences sur l'espace européen, ainsi que de débattre de l'interaction entre diversité, sécurité et coopération, "un triptyque possible et nécessaire".

Un appel à "construire avec nos convergences, à repenser nos modèles, à mettre en commun nos connaissances et techniques pour travailler ensemble", a été lancé, à cette occasion, par Jean Michel Serouart, modérateur de cette visioconférence et secrétaire général de l'ACRD.

Dirigée par le Franco-marocain Abdelaziz Dahhassi, l'ACRD a été créée, à Lyon, en décembre 2010 en partenariat avec la région Rhône-Alpes et le département d'Etat américain.

Elle a pour objet la création, l'animation et la gestion à Lyon d'un Centre dédié à la diversité et à la lutte contre les discriminations. Dans le cadre d'une démarche de reconnaissance internationale, cette association ambitionne de devenir à terme une Fondation avec un rôle consultatif auprès de l'ONU. 

10/06/11

Source : MAP

Pas moins de 204.000 ressortissants étrangers ont obtenu la nationalité britannique en 2009, selon une étude publiée samedi par le Daily express.

Ce chiffre place la Grande Bretagne au premier rang des pays européens ayant accordé la nationalité aux étrangers, devant la France (136.000) et l'Allemagne (96.000) au cours de 2009, selon la même source.

Le nombre de passeports accordés aux étrangers a augmenté de 57% par rapport a 2008.

"Ce taux qui équivaut à la délivrance de deux passeports toutes les cinq minutes, fait de la Grande Bretagne le pays le plus ouvert à l'immigration", commente le quotidien.

La majorité des nouveaux passeports britanniques ont été délivrés aux Indiens (26.500), aux Pakistanais (21.000) et aux Bengalais (12.000), précise l'étude. Les statistiques montrent que la Grande Bretagne a accordé la nationalité a un immigré sur quatre (25%) des 776.000 nouveaux citoyens accueillis dans l'UE en 2009.

Pour le quotidien, cette augmentation peut être partiellement expliquée par la "quasi-amnistie" accordée aux demandeurs d'asile dont 450.000 dossiers ont été enregistrés en 2006.

Par ailleurs, le total des immigrés ayant obtenu les nationalités des pays de l'UE a enregistré une hausse de 11% en 2009 par rapport à l'année précédente. Le gouvernement de coalition projette de réduire l'immigration à quelques dizaines de milliers à l'horizon 2015.

11 juin 2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Les Marocains sont les plus nombreux, parmi les extra-européens, a avoir été naturalisés en 2009. Eurostat a publié vendredi un rapport sur l’acquisition de la nationalité dans les 27 pays de l’UE.

Les descendants d’Ibn Batouta ont raflé la plus grande partie des nationalités européennes octroyées en 2009. Sur les 776 000 naturalisations, 7,7% ont été acquises par des citoyens du Maroc, soit 59 900 Marocains devenus Européens. Suivis par les Turcs (51 000) et les Indiens, avec 31 100 naturalisations.

Les Marocains, citoyens du monde

Les Marocains arrivent en tête en France également. En 2009, sur les 136 000 passeports rouges octroyées par le pays de Voltaire 19% étaient accordées à des Marocains. Viennent ensuite les Algériens avec 15% de naturalisations.

La Belgique a également ouvert grand ses portes aux Marocains. Elle leur a réservé 24,2% des passeports attribuées pour 2009. De même que les Pays-Bas. 18,5% des naturalisations ont concerné nos compatriotes.

Les Marocains emportent 15,3% des octrois de nationalité italienne, pas loin derrière les Albanais (16%). En Espagne, le Maroc (8,4%) ils se font devancer par contre par l’Equateur et la Colombie.

Les premiers de la classe

L’UE 27 a enregistré en 2009 une hausse des naturalisations par rapport à 2008. A savoir 776 000 en 2009 pour 699 000 en 2008. Le rapport d’Eurostat, qui avance ces chiffres, s’empresse d’expliquer que c’est dû à une baisse des octrois de citoyenneté britannique, qui était à la traine en 2008 pour des raisons « purement » administratives. Fausse hausse donc.

Le Royaume-Uni s’est d’ailleurs bien rattrapé cette année. Devant la France et l’Allemagne, c’est le Royaume-Uni qui a accordé, en 2009, la nationalité au plus grand nombre de personnes. En ce qui concerne les bénéficiaires, les nouveaux européens sont majoritairement d’origine africaine, soit 29% du nombre total des nationalités obtenues.

Ces octrois n’ont pas uniquement bénéficié aux citoyens hors union européenne, mais également à des ressortissants de pays de l’UE 27, souhaitant avoir la nationalité d’un autre pays de l’Union.

10/6/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Lorsque l'Allemagne a annoncé l'arrêt de son programme nucléaire quelques semaines à peine après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement français a été prompt à dénoncer une décision "politique", prise "sous la pression des événements" et sans considération pour les enjeux de long terme que sont la compétitivité et la réduction des émissions de CO2. La cause est entendue : la panique est rarement bonne conseillère.

Cette sagesse en matière énergétique contraste avec les à-coups de la politique migratoire menée par ce même gouvernement français et par ses partenaires européens au cours des dernières années. La réforme de la Convention de Shengen, exigée par MM. Fillon et Berlusconi suite à l'arrivée massive de réfugiés tunisiens sur l'île de Lampedusa est un premier exemple de cette gestion "à chaud" de nos flux migratoires. A peine plus ancien, le projet de loi élargissant la déchéance de nationalité juste après l'affaire Liès Hebbadj donne le même sentiment d'empressement.

Certains y voient une expression de la démocratie. Après tout, si les électeurs soutiennent majoritairement ces politiques, la messe est dite. Mais c'est nier le rôle de l'information dans la formation des opinions. Or ce qui frappe le plus dans les débats récents, c'est la pauvreté de l'argumentaire du gouvernement quant à l'efficacité de sa politique "protectrice". Hélas, on n'entend pas davantage les économistes et les démographes sur ces questions.

Dans ce contexte, la publication de nouvelles études sur l'impact économique des migrations apporte une bouffée d'air frais à tout ceux qui tentent de prendre un peu de recul. Celles-ci convergent pour démontrer que si l'immigration est impopulaire, c'est avant tout car les débats portent essentiellement sur son coût et rarement sur ses bénéfices.

Pas question de faire de l'angélisme ici : l'immigration a un coût. Elle a d'abord un coût humain, celui de migrants, arrachés pour bon nombre d'entre eux à leurs familles et qui parfois périssent dans l'accomplissement de leur destin. Elle a aussi un coût social quand leur intégration dans le pays d'accueil est mal préparée et leur contribution à la richesse nationale mal expliquée. Enfin, elle a un coût économique, qui se mesure par un taux de chômage a priori plus élevé que la moyenne nationale et qu'il faut bien payer.

Ce coût est-il correctement estimé ? Il est permis d'en douter. D'abord parce que les statistiques sérieuses manquent. A défaut, les décisions sont prises sur la base de témoignages. Ensuite parce que le peu de chiffres disponibles amalgament souvent migrants et français de deuxième ou troisième génération, dont l'accompagnement ne relève pas de la politique migratoire. Enfin, il y a ce vieux travers humain qui fait qu'on se passionne pour le migrant chômeur ou délinquant, mais qu'on tourne le dos à celui qui, silencieusement, travaille, paie ses impôts et éduque ses enfants.

Le plus important dans cette affaire, comme l'explique l'excellent livre de Ian Goldin, Geoffrey Cameron et Meera Balarajan de l'université d'Oxford, c'est que l'essentiel du coût engendré par les migrants est supporté par un faible nombre de localités (nos banlieues) et de catégories sociales (les moins qualifiés), créant des tensions localement intolérables. A l'inverse, le bénéfice de cet échange est lui diffusé uniformément sur l'ensemble du territoire, ce qui déforme encore plus notre perception des choses. Pour qu'une économie prospère et soit à même de financer ses dépenses sociales, elle a besoin de capital, de travail et d'innovation. Or, tout laisse à penser qu'une politique migratoire plus ouverte et mettant davantage l'accent sur l'intégration favoriserait l'Europe sur au moins deux de ces facteurs.

D'abord, en fournissant les jambes et les bras qui nous feront cruellement défaut lorsque nos baby-boomers auront déserté les entreprises et les usines pour les tables de bridge et d'opération. Ensuite, en bousculant nos habitudes et en stimulant la création. Rappelons ici qu'un quart des demandes de brevets internationaux déposés aux Etats-Unis le sont par des migrants de première génération alors que ces derniers ne représentent que 12 % de la population. Des entreprises telles que Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été créées par des migrants de première génération. Enfin, la main d'œuvre moins qualifiée nous sera tout aussi utile pour développer les services à la personne, dont le potentiel économique est significatif, tout comme leur impact sur notre qualité de vie.

Sur la base des chiffres disponibles, on ne peut pas exclure qu'il existe une corrélation positive entre immigration et niveau de compétitivité ; mais notre connaissance des faits est encore trop fragile et d'autres travaux nous permettront d'affiner cette observation. En tout état de cause, si notre pays part du postulat inverse pour fonder sa politique économique et sociale, il est permis de s'inquiéter pour son avenir.

10.06.11, Arnaud Vaganay

Source : Le Monde

Un demi-siècle après la décolonisation, dont l'une des conséquences a été l'installation permanente en France de ressortissants venus de l'ex-empire et l'adoption par ceux-ci de la nationalité française, force est de constater que la récente polémique autour de la présence de binationaux au sein de l'équipe de France de football emprunte encore ses termes à des logiques de domination.

Peu chaut, en effet, à nos dirigeants que des Français possèdent la nationalité norvégienne, comme c'est le cas d'Eva Joly, candidate potentielle à l'élection présidentielle de 2012, et qui, si elle venait à être élue, disposerait du feu nucléaire. Mais l'admettrait-on d'un Franco-Algérien ? Le doute est permis, car c'est bien la binationalité d'anciens ressortissants de l'empire qui alimente un imaginaire dont on peut douter qu'il soit lui-même décolonisé.

La France, toutes sensibilités politiques confondues, ne parvient pas en effet à admettre son caractère fondamentalement postcolonial. Ainsi, après avoir longtemps magnifié notre empire, nous sommes entrés dans une phase d'amnésie, voire de déni, qui nous interdit de penser les conséquences de sa perte. Il est donc indispensable de s'interroger sur la manière dont pèsent aujourd'hui encore dans la société française les anciens rapports coloniaux.

C'est le cas pour les nouvelles formes de binationalité, qui font sens, tant sur le plan historique que sur celui de la proximité entre la société française et les sociétés anciennement colonisées. Certes, on ne dispose d'aucune statistique - du fait de la censure exercée par la législation française -, mais les données ne manquent pas qui mettent en lumière comment, dans l'espace public français, le lien colonial s'est reformulé d'une façon insolite.

Entre la politique de mise en place d'une barrière de sécurité, destinée à contenir l'immigration clandestine, et les mesures en faveur d'une "immigration choisie", le phénomène de la binationalité est-il en passe de devenir une sorte de code destiné à réguler les relations entre l'ancienne métropole et les sociétés autrefois dominées ? Voilà toute la question.

La décolonisation a, en effet, au milieu du XXe siècle, conduit à l'émergence de nouveaux Etats impliquant la reconnaissance de nouvelles territorialités et de nouvelles nationalités. Or, en l'espace de moins d'un demi-siècle, l'Etat-nation, tel que les traditions européennes l'ont produit, s'est trouvé confronté à des processus des identités de plus en plus détachées des territoires. La binationalité est l'un des marqueurs.

Les mobilités qui conduisent des flux migratoires vers la France (élites qualifiées, sans-papiers) peuvent donc tout à fait être attribuées aux soubresauts des nouveaux Etats indépendants. Une de leurs causes les plus déterminantes tient à l'échec de ces Etats-nations à construire et à conforter leur lien national. Les nouvelles modalités de la migration constituent autant de signes de la complexité de l'entreprise qui consiste à chercher à construire des identités sociales et nationales postcoloniales, à l'heure où le lien entre peuple, territoire et souveraineté légitime est en plein bouleversement du fait de la mondialisation.

Porteurs de nouvelles solidarités dépassant les frontières, les nouveaux acteurs de la migration procèdent de fait à des constructions identitaires qui outrepassent, transgressent, transcendent le cadre national et s'inscrivent dans un espace multipolaire. Un espace qui préfigure un ordre du monde où l'Etat-nation en viendrait à être remplacé par d'autres formes d'allégeance et d'identité.

En ce sens, ce que la binationalité souligne, c'est le caractère désormais mobile des appartenances et des identités. Le territoire, qui était l'un des socles de la construction des identités des acteurs collectifs et individuels, est devenu fluide, et l'Etat-nation est aspiré par une mondialisation qui ne sacralise plus les frontières. Pour le philosophe Paul Virillo, la "fin de la géographie" signe la désuétude de la notion de frontière géophysique : "Ailleurs commence ici et vice versa."

Stigmatisation des politiques de régularisation des sans-papiers, expulsions massives, tentation d'une politique de quotas et maintenant remise en cause du droit de vote des binationaux apparaissent ainsi comme autant de mesures de rétorsion, en particulier à l'encontre des flux migratoires en provenance de l'ex-empire.

De telles stratégies minimisent indûment les apports, pourtant de plus en plus visibles en France, de l'immigration, toutes origines confondues. Seule l'intégration de l'épisode colonial dans les représentations collectives françaises fragilisées par la mondialisation permettrait de repenser la question de l'altérité, et, par là, celle de la construction nationale dans le cadre d'une République qui serait à même de reconnaître une forme de "diversité" de la société française susceptible de faire échapper les populations issues de l'empire à un statut d'éternelle infériorité. Il faut pour cela conjurer la hantise du communautarisme et d'un délitement du lien national. En toute hypothèse, l'infléchissement de ce lien s'impose dans le cadre de la construction européenne ; mais pas seulement dans cette perspective.

L'un des points sur lequel porte cet infléchissement est la place faite aux binationaux, ces Français singuliers tout à la fois porteurs de composantes identitaires françaises assumées et du poids de la mémoire coloniale. Le monde contemporain postnational, qui est aussi un monde postcolonial, impose ainsi que l'on repense les relations entre nationalité et territorialité.

La binationalité, tout en s'inscrivant dans le champ plus large des phénomènes migratoires, des identités collectives et des mobilités individuelles observées de par le monde, ne peut en effet s'entendre sans que l'on fasse référence au fait colonial.

Celle-ci, malgré les prudentes dénégations des Etats, reste porteuse d'effets de sens différés de l'époque coloniale. Nombre de signaux l'attestent. La revendication d'une filiation algérienne s'est ainsi donné libre cours à l'occasion du match France-Algérie du 6 octobre 2001, qui a vu de jeunes Français d'origine algérienne siffler La Marseillaise et brandir des drapeaux algériens au nom d'une "algérianité" controversée dans l'espace public français. Plus près de nous, on peut rappeler la violence des polémiques suscitées par la projection, lors du Festival de Cannes de 2010, du film Hors-la-loi, réalisé par Rachid Bouchareb, un Franco-Algérien, et dont les acteurs principaux étaient soit franco-marocains (Jamel Debbouze et Roschdy Zem), soit franco-tunisien comme Sami Bouajila. Leur tort ? Avoir voulu présenter un autre regard sur la guerre d'indépendance algérienne.

Ainsi, chaque événement lié à notre passé algérien est-il irrémédiablement décliné sur un mode passionnel. Le consensus n'est toujours pas fait autour des tabous de la décolonisation et de la perte de l'Algérie française.

Autant d'occasions manquées qui auraient pu permettre de prendre publiquement acte de la présence, au sein de la société française, de millions de Français issus des ex-colonies, et d'achever par cette unique voie le deuil de l'empire ainsi que la réconciliation des Français, d'où qu'ils viennent, autour de valeurs communes fondatrices d'une identité nouvelle et enrichie.

Il convient, à cet égard, de rappeler que, durant ses cent trente-deux ans de présence en Algérie, la France n'a jamais accepté d'octroyer la nationalité pleine et entière aux musulmans qui vivaient dans ses départements d'outre-Méditerranée. Or, depuis les accords d'Evian de 1962, qui mettent fin à la guerre d'Algérie, nos concitoyens issus de ce joyau de l'empire ont la latitude de jouir des mêmes droits que n'importe quel autre Français.

Aussi convient-il de cesser de poser la question de la place de l'islam dans les termes où elle l'est le plus souvent comme de la compatibilité de ses expressions avec les valeurs de la République. Au-delà d'une confusion dangereuse entre enjeux de politique internationale et intérieure, il y a là une réminiscence du passé colonial, notamment algérien, qui pourrait se révéler funeste pour notre cohésion nationale.

Quelles que soient les réponses apportées à ces questions, on ne pourra faire l'économie d'une réflexion sur les nouvelles modalités d'un "vivre-ensemble" qui donne toute sa place aux expressions publiques de la "diversité" de notre société assortie d'une notion de citoyenneté qui aura su prendre ses distances avec les valeurs de l'Etat-nation tel que nous l'avons hérité du XIXe siècle.

12.06.11, Séverine Labat

Source : Le Monde

Le Forum des compétences marocaines en Europe tiendra son salon parisien "Careers in Morocco", le 18 juin au Palais des Congrès de la capitale française.

Véritable plateforme d'échange et de mise en relation entre opérateurs économiques marocains et diplômés établis en Europe, ce Forum s'impose aujourd'hui comme un "rendez-vous incontournable pour les lauréats et les professionnels marocains résidants en Europe, à la recherche d'opportunité d'emploi et d'entreprenariat au Maroc", indiquent les organisateurs.

Plus de 3.000 compétences marocaines sont attendues à cette édition 2011 qui verra la participation de plus d'une trentaine de sociétés et organismes marocains couvrant différents secteurs d'activités, précise-t-on.

Au programme, plusieurs conférences-débats organisés parallèlement à l'événement aborderont les thèmes de l'actualité économique, de l'insertion professionnelle et des possibilités de carrières au Maroc avec la participation d'invités prestigieux, ainsi que des témoignages de candidats recrutés lors des éditions précédentes.

L'initiative "Careers in Morocco", qui vient d'effectuer un passage à Londres, se rendra en octobre prochain à Montréal.

09/06/11

Source : MAP

Le ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a indiqué qu'un plan de navigation, permettant à 38 navires appartenant à 12 compagnies de transporter quotidiennement près de 75.000 personnes et 500 voitures, dans le cadre des dispositions prises pour l'opération "Marhaba 2011".

Intervenant mardi lors de la session des questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre a souligné que l'opération Marhaba, lancée le 5 juin, sera marquée cette année par l'ouverture du port Tanger-Med à toutes les navettes provenant des ports d'Algesiras, Tarifa et Barcelona, de Sète, et de Genova, contrairement à l'édition précédente où le port n'accueillait que les navettes venant d'Algesiras.

Les dispositions prises visent à assurer la fluidité du trafic, le confort des voyageurs, le contrôle des frontières et offrir l'aide aux MRE, a ajouté M. Ameur qui a noté que des investissements de 15,2 millions de Dh ont été opérés pour le développement et la mise à niveau des infrastructures des ports de Tanger-Med, Nador et Hoceima, outre la mise en place de dispositifs pour le confort des passagers et la réduction du temps d'attente.

Le ministre a également mis en relief le rôle central de la Fondation Mohammed V pour la solidarité pour aider les Marocains résidant à l'étranger, soulignant que cette fondation a créé une nouvelle aire de repos à Tanger, sur une superficie de 10 hectares et d'une capacité de 1200 voitures, outre d'autres aires d'accueil dans les aéroports de Fès, Agadir et Bab Melilia et la mobilisation d'équipes de secours médical et d'équipements d'assistance médicale d'urgence à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc.
La mobilisation des consulats du Maroc a été également saluée par le ministre qui a évoqué l'assouplissement et la célérité des procédures administratives.

8/6/2011

Source : MAP

« Le Rif, Migration et développement », c’est le thème d’une conférence-débat qui sera organisée le samedi 18 juin 2011 à 19h à Bruxelles. Cette rencontre est initiée par le comité préparatoire de Belgique de la coordination européenne du forum des droits de l’homme au nord du Maroc.

Plusieurs personnalités y prendront part : Abdelouhab Tadmouri, coordinateur du Forum des droits de l’homme au Nord du Maroc, Hassan Bousetta sénateur (PS), sociologue et chercheur à l’université de Liège, Tamimount Essaïdi, échevine schaerbeekoise de l'Intégration sociale, de la Prévention et de la Solidarité (Ecolo) et Fauzaya Talhaoui, ancienne députée, ancienne Sénatrice, conseillère municipale à Anvers et Co-coordinatrice de l’Institut pour les Etudes Marocaines et Méditerranéennes (IMaMS).

Informations pratiques :

Quand ? Le 18 juin 2011 à 19h00

Où ? Espace Marx, 4, rue Rouppe, 1000 Bruxelles (Place Rouppe/Metro Annessens)

Contact : +32 (0) 478718744 ou + 32 (0) 488374989

9/6/2011

Source : Yabiladi

La cour d'appel rendra sa décision le 15 septembre. L'ancien ministre de l'Intérieur avait été condamné en première instance.

Condamné une première fois pour des propos "outrageants" envers les Arabes, l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été soutenu jeudi, lors de son procès en appel, par le parquet réclamant sa relaxe et le recteur de la Grande Mosquée de Paris lui décernant un brevet d'antiracisme. Un an après le jugement du tribunal correctionnel qui a condamné Hortefeux à 750 euros d'amende, la cour d'appel de Paris s'est penchée sur les paroles litigieuses prononcées par le ministre alors qu'il posait avec un jeune militant, Amine, né de père algérien, lors de l'université d'été de l'UMP, en septembre 2009.

Sur une vidéo qui avait fait grand bruit sur Internet, une militante expliquait à Hortefeux qu'Amine mangeait du cochon et buvait de la bière, le ministre rétorquant : "Ah ! Mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype." Dans un second temps, il ajoutait : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." Pas plus qu'en première instance, les juges n'ont pu entendre les explications du ministre, absent à l'audience. Ils ont en revanche reçu deux témoignages nouveaux : le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur et le président de l'Institut musulman d'Auvergne (IMA) Karim Djermani sont venus attester des convictions antiracistes de Hortefeux.

"Il n'y a pas de petits dérapages"

Sans s'avancer sur le terrain de la moralité du prévenu, l'avocate générale a requis la relaxe sur un fondement essentiellement juridique : à ses yeux, la 17e chambre correctionnelle ne pouvait, comme elle l'a fait, requalifier le délit d'"injure publique" reproché à Brice Hortefeux en "injure non publique" -passible d'une simple contravention de 4e classe - car la partie civile à l'origine des poursuites, le Mrap, ne peut agir en justice qu'en matière de délit. Sans exclure que les propos de l'ex-ministre aient pu être "mal ressentis et perçus comme vexatoires" par des musulmans, la représenta...

9/6/2011

Source : La Poste

Les travaux d'un atelier de présentation de la stratégie nationale de gestion de l'immigration, organisé en collaboration entre le ministère de l'intérieur et de la décentralisation et l'Union européenne, ont commencé mercredi à Nouakchott.
Cette stratégie, la première du genre dans la zone ouest africaine, vise à encadrer et à dynamiser les activités relatives à l'immigration clandestine, à mettre en place une approche prenant en compte l'équilibre entre les dimensions développementale et sécuritaire de la problématique de l'immigration et à obtenir les ressources nécessaires de la part de l'UE et des autres partenaires au développement.

Elle profite à plusieurs départements publics comme le développement, la santé, l'emploi, la formation, le travail, la protection de l'enfant et de la famille, la justice, la sécurité et les Mauritaniens résidant à l'étranger.

Prenant la parole à cette occasion, le ministre de l'intérieur et de la décentralisation, M. Mohamed Ould Boilil, a indiqué que la mise en oeuvre de cette stratégie permettra de stopper les vagues d'immigrés clandestins et les activités de trafic de drogue, de crimes organisés et de terrorisme.

Pour sa part, M. Hans-Georg Gerstenlauer, ambassadeur chef de délégation de l'Union européenne, a expliqué que la Mauritanie, de par sa réputation d'hospitalité légendaire, son ouverture sur l'autre et sa position stratégique de carrefour entre les pays du Maghreb arabe et ceux d'Afrique, est devenue l'un des pays d'accueil et de transit pour les immigrés.
Il s'est félicité du fait que la Mauritanie ait décidé de jouer le rôle qui est le sien dans la lutte contre ce phénomène.
La cérémonie d'ouverture de l'atelier a eu lieu en présence du ministre de la justice, M. Abidine Ould Kheir, et de Mme Gadjo Coumba Mar, coordinatrice du Système des Nations Unies en Mauritanie.

09/06/2011

Source : Le quotidien de Nouakchott

Le Conseil constitutionnel a validé jeudi la quasi totalité de la loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité votée le 11 mai par le Parlement et vivement contestée par l'opposition de gauche.

Les groupes socialistes de l'Assemblée et du Sénat avaient saisi le Conseil, estimant qu'une vingtaine des quelques 110 articles que compte la loi étaient contraires à la Constitution.

Les "Sages" ont simplement censuré une disposition relative à la durée de la rétention administrative d'un étranger, que la loi prévoyait de prolonger de 12 mois au-delà d'une durée maximale fixée dans un premier temps à six mois.

Le Conseil constitutionnel a jugé que cette prolongation apportait à la liberté individuelle une atteinte contraire à l'article 66 de la Constitution.

Le Conseil constitutionnel a également émis deux "réserves", mais sans les invalider, sur deux articles de la loi -44 et 51- relatifs au placement en détention d'un étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français.

9/6/2011,  Yves Clarisse

Source : Le Point/(Reuters

Des faits pour tordre le cou aux rumeurs. Tel était l’objectif affiché, selon Claude Goasguen, du rapport soumis aujourd’hui au Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale. « Lorsque j’ai commandé ce rapport mon objectif était de calmer les rumeurs. J’en ai assez en matière d’immigration, de nationalité et de tous ces sujets qui tournent autour de la présence des immigrés dans ce pays que la méconnaissance des faits entraîne des rumeurs et pousse un certain nombre de Français à des explosions qui sont tout à fait injustifiées », assène le député UMP.

Le sujet est en effet polémique. Pendant un an, avec le député PS Christophe Sirugue, ils ont procédé à une dizaine d’auditions, à des déplacements (deux hôpitaux d’Île-de-France et deux caisses d’assurance-maladie) et ont interrogé au moyen de questionnaires toutes les caisses primaires.

Le rapport confirme la « forte hausse » des dépenses consacrées à l’AME de 377 millions d’euros en 2005 à 623 millions d’euros en 2010.

Toutefois ses conclusions vont à l’encontre de plusieurs idées fausses circulant à propos de ces dépenses qui devraient encore augmenter : estimées à 640 millions en 2011. Christophe Sirugue le martèle : Il était nécessaire de « tordre le cou à l’idée que la fraude soit à l’origine des difficultés de financement de l’AME », de « tordre le cou à l’idée selon laquelle il y aurait des cohortes de personnes inscrites derrière un bénéficiaire » et de « tordre le cou à l’idée selon laquelle les dépenses des personnes bénéficiant de l’AME étaient considérablement plus importantes que les autres. »

En septembre 2010, 227705 personnes ont bénéficié du dispositif dont 81 % (167700) ouvrent des droits pour eux seuls, seulement 8,9 % le font pour une personne de plus et moins de 5 % pour deux personnes supplémentaires. « Il n’y a pas d’explosion du nombre des ayants droit », souligne encore le député PS. De plus les fraudes sont limitées (0,3 % selon la CNAMTS) et la consommation moyenne est constante depuis 2001 avec cependant une hausse plus forte en 2009.

Surcoût de 150-200 millions d’euros.

Deux facteurs principaux expliquent les difficultés de financement du dispositif : l’augmentation du nombre de bénéficiaires de 79000 en 2000 à 189000 en 2005 pour atteindre 227000 en 2010 ; les conditions de facturation hospitalière. Le premier facteur est lié à une hausse du nombre des ressortissants communautaires, des demandeurs d’asile (20 % entre 2007 et 2008) et par les dysfonctionnements dans les conditions d’application de la procédure « étranger malade ».

Quand au second facteur, il est, selon les rapporteurs, lié à l’introduction de la tarification à l’activité qui pousse les hôpitaux à mieux rechercher les personnes qui ont droit à une couverture maladie, la tarification à l’activité n’étant pas appliquée aux bénéficiaires de l’AME. Ces derniers sont facturés sur la base d’un « tarif journalier de prestation » (TJP). Les deux députés font le même constat que l’IGAS qui estimait en 2010 que le TJP était devenu « une variable d’ajustement des recettes de l’hôpital dans des conditions manquant de transparence ».

Pour Claude Goasguen, la chose est claire : « le problème majeur de l’AME est un problème de transfert de charge vers l’AME. Ces charges sont en réalité des charges hospitalières qui devraient normalement être gérées par la sécurité sociale et à l’Assurance-maladie ». Le surcoût est estimé entre 150 à 200 millions (soit un cinquième de la dépense totale de l’AME) chaque année.

Les députés font plusieurs recommandations. Ils affirment que l’AME doit être maintenu, le dispositif répondant, selon eux, aux impératifs humanitaires et de santé publique. Cependant, ils proposent notamment l’abandon progressif de la TJP et l’adoption d’une tarification de droit commun par groupe homogène de séjour (GHS). La mise en place d’une visite de prévention obligatoire à l’entrée du dispositif réalisé par un médecin généraliste ou dans un dispensaire figure également parmi leurs propositions.

9/6/2011

Source : Le Quotidien du médecin

On sent que 2012 approche. A l’UMP, on a déjà préparé ses thèmes de campagne. Après celle menée par Guéant et Sarkozy, le parti organisera une convention sur l’immigration en juillet. Trois mois après la convention sur l’Islam. Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton cet été et lors de son discours en février, la droite fera campagne sur les thèmes de l’identité, de la sécurité et de l’immigration. Plus que le président sortant, c’est le ministre de l’Intérieur qui fera campagne en 2012. Une façon de galvaniser (ou de récupérer) un électorat conservateur tenté par le FN. Et dans le numéro du Point qui vient de paraitre, Patrick Buisson annonce la couleur : le Président lui a confié les clefs de sa campagne de 2012. « S'il perd, dit-il, ce sera de ma faute! »

L’UMP s’est aussi trouvé de nouvelles marottes comme la binationalité. Claude Goasguen avait fait scandale en souhaitant « limiter » la binationalité. Ne souhaitant pas se faire couper l’herbe sous le pied, Marine Le Pen a ensuite rappelé une vieille idée du FN en demandant la suppression pure et simple de la binationalité. La Droite populaire, qui en avait fait sa marotte, hurle au vol de programme. De son côté, Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a préféré botter en touche et a renvoyé à la convention sur l’immigration. Sur le même thème, Europe1 a pu bénéficier, par une heureuse coïncidence, d’une fuite sur un refus du ministère de l’Intérieur de naturaliser un Algérien au nom de sa « conception dégradante de la femme ».

La droite tient aussi à s’occuper des prisons. Eric Ciotti, toujours présent sur les thèmes liés à la sécurité, vient de remettre au chef de l’Etat un rapport sur l’exécution des peines. Trois mois après une convention UMP sur le sujet qui avait déjà développé ces idées. Ce rapport est plus celui d’un cadre UMP pour le candidat de son parti que d’un député de la Nation au président de la République.

Sarkozy désavoue Sarkozy

Au menu du rapport Ciotti : mettre fin aux réductions automatiques de peines (accordées sauf en cas de mauvaise conduite), limiter les aménagements de peines pour les condamnations à moins de deux ans permettant de ne pas aller en prison, créer 20 000 places pour les détenus d’ici 2018, confier au seul parquet l’exécution des peines de prison à la place des juges d’application des peines… Autant de propositions qui remettent en cause certains des engagements de la droite, notamment concernant les réductions de peine.

Dès 2002, la droite avait lancé le chantier de la surpopulation carcérale en créant même le poste de « secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la justice » occupé par Pierre Bédier jusque 2004. Ce dernier a dû quitter son poste à cause d’une mise en examen pour une affaire de corruption. Neuf ans après, on apprend que la France a battu son record de surbooking en prison. Au 1er mai, on comptait 64 250 détenus pour 56 150 places soit un taux de suroccupation de 115%.

De même, les réductions automatiques de peine ont été créées par la loi Perben II de 2004, les aménagements de peine par la loi Dati de 2009. Cette dernière, déjà peu encline à laisser sa place à Fillon pour les législatives 2012, a d’ailleurs vertement critiqué le rapport Ciotti, alors que le Président faisait savoir, lui, qu'il y était plutôt favorable. De même, le projet de loi sur les jurés populaires prévoit de maintenir le rôle des juges d’application des peines mais en mettant à leurs côtés deux jurés tirés aux sort dans les cas concernant les condamnés à plus de cinq ans. Le rapport Ciotti en confiant cette tâche au parquet envoie à la corbeille cette réforme.

Que fait la gauche ?

La droite est aussi passée à l’offensive sur la sécurité urbaine. A Sevran, où le maire écolo Stéphane Gatignon a demandé l'envoi de « Casques bleus » contre les dealers qui s’affrontent à coups d’armes à feu, Eric Raoult s'est offusqué en jouant les droits-de-l'hommistes tandis que Claude Guéant montrait ses muscles. « Je peux vous assurer qu'entre la justice et la police, nous allons vraiment unir nos efforts pour que les voyous payent, (leur) place est en prison (...) la lutte sera impitoyable contre les voyous », a-t-il promis. Mais la situation de Sevran marque surtout l’échec de son chouchou le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert.

Même situation à Corbeil-Essonne, dans la cité des Tarterêts, où un CRS a été blessé par des jeunes armés de barres de fer le 25 mai, deux suspects ont été arrêtés. Dimanche, une enfant de 10 ans a été blessée suite à des affrontements entre la police et des jeunes, elle a été placée en coma artificiel. La police et les habitants se sont mutuellement accusés de la responsabilité de cet incident. En visite à Corbeil, Claude Guéant, lui, sortait a de nouveau sorti son Kärcher : « Il faut donc que nous prenions en compte ce phénomène de bandes et que nous les mettions hors d'état de nuire ». Mais un récent rapport de la Chambre régionale des comptes pointait les failles de la Mairie UMP de la ville en matière de sécurité notamment sur l’inefficacité de la vidéosurveillance et le manque d’information de la mairie sur la situation de sa ville. Un autre symbole de l’échec de la droite en matière de sécurité. Qu'importe : au lieu de montrer en quoi tous ces évènements montrent l'échec de l'action gouvernentale sur la sécurité, les médias se contentent de mettre en scène les clivages au sein de la majorité entre supposés « bobos » (NKM, Dati, Raoult (!)) et supposés « fachos » (Ciotti, Vanneste, Guéant, Goasguen), exactement comme en 2007.

Face à cela que va faire la gauche ? Peut-elle seulement dénoncer la lepénisation du sarkozysme ? Cette nouvelle campagne de la droite va tester sa capacité à répondre à travers une logique d’efficacité et non pas seulement d’humanité. Le PS a déjà timidement entamé ce virage sur la sécurité. A propos du rapport Ciotti, le député Jean-Jacques Urvoas a d’ailleurs noté l’entourloupe avec une droite qui cherche « des boucs émissaires pour dissimuler son échec dans la lutte contre l'insécurité ». De son côté, Ségolène Royal a mis au défi le gouvernement de tester l’encadrement militaire des jeunes délinquants, sa proposition qui avait fait couler tant d’encre pendant la présidentielle de 2007.

Idem sur l’immigration, le PS cherche à ne plus se limiter aux amalgames droite-FN. La droite a longtemps pensé qu’elle pouvait se permettre toutes les surenchères, face à une gauche qui n’aurait que l’indignation morale pour réponse. Mais le PS veut montrer qu’il a évolué. Reste à savoir s'il est entendu.

9/6/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Un couple de musulmans affirmant avoir quitté la France après l'interdiction du port du voile intégral et résidant depuis au Royaume-Uni a décidé de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et de réclamer des dommages et intérêts, ont annoncé aujourd'hui ses avocats.

Le couple, qui a souhaité garder l'anonymat, entend faire reconnaître par la Cour de Strasbourg que cette interdiction est "inutile, disproportionnée et illégale". Les deux ressortissants français vivent avec leurs deux enfants dans les West Midlands (ouest de l'Angleterre). "En raison de cette interdiction qui réduit leur liberté de choix et celui de leurs filles, mes clients ont dû quitter le pays dont ils sont ressortissants", a expliqué Robina Shah, l'un des avocats qui les représentent.

Dans le dossier envoyé à Strasbourg, il est souligné que le couple "souhaite résider et travailler en France où il a de la famille proche". Mais à cause de la récente loi interdisant le port du voile intégral en public, "tous deux ont de fortes réserves sur le fait de vivre dans ce pays de manière permanente". Le couple demande 10.000 livres (11.200 euros) de dommages et intérêts pour "atteinte à ses convictions" religieuses, estimant que la loi française n'est pas conforme aux droits de l'Homme.

Le port du niqab et de la burqa est prohibé en France dans les espaces publics en vertu d'une loi adoptée en avril. La CEDH a confirmé avoir reçu une requête d'avocats britanniques concernant des citoyens français. "Il y aura, comme dans tous les cas, un premier examen sur la recevabilité de la demande, suivie, si elle est déclarée recevable, d'un examen au fond", a précisé une source à la CEDH. Le couple s'étant directement adressé à Strasbourg, sans passer par la justice britannique ou française, selon maître Shah, il n'y a a priori aucune chance que sa requête soit jugée recevable.

9/6/2011, AFP

Source : Le Figaro

ans ce camp de réfugiés planté côté tunisien à quelques kilomètres de la frontière, 3 500 Subsahariens désespèrent de trouver un pays d’accueil qui leur permettrait de quitter cette «prison à ciel ouvert».

«Nous, les Ivoiriens, on nous fait tourner en bourrique. L’office des réfugiés nous avait promis une terre d’asile digne. Maintenant, ils ne veulent même plus nous recevoir. Ici, c’est une prison à ciel ouvert», affirme Moussa, 34 ans. Lui et six compatriotes partagent une tente modeste depuis le 16 mars, lorsque la guerre en Libye les a obligés à fuir pour rejoindre «Choucha», un vaste camp peuplé de 3 500 réfugiés subsahariens, à une poignée de kilomètres du poste-frontière tuniso- libyen de Ras Jedir.

Des milliers d’Africains, pour la plupart employés dans la région de Tripoli, y ont afflué depuis le début du conflit. Sur les 320 000 personnes passées par le camp, la plupart ont été rapatriées : Egyptiens, Bangladais, Ethiopiens… Mais d’autres ressortissants refusent catégoriquement le retour dans leurs pays d’origine plongés dans l’instabilité ou la guerre, Nigérians, Ivoiriens, Somaliens, Soudanais…

«Cauchemar». Autour de la tente de Moussa, à l’extrémité orientale du camp bordé d’une montagne de plastique, c’est le «quartier» des Ivoiriens. Une petite centaine y réside, musulmans pour la plupart. Ils se disent «très soudés» et assurent que la solidarité les aide à supporter un «cauchemar» qui s’éternise. En Libye, ils étaient maçons ou peintres en bâtiment, gagnaient dignement leur vie et envoyaient de l’argent (100 à 150 dollars, entre 70 et 100 euros) à leurs familles. Avec la guerre, la chute a été brutale. D’autant que, sur le chemin vers le camp, les troupes kadhafistes les ont détroussés - argent, téléphones, vêtements…

Ibrahim avait quitté son pays en 2007, mais n’imagine même pas y retourner : «La Côte-d’Ivoire, c’est impensable. Pour certains, c’est la mort, pour d’autres, la honte de revenir bredouille et d’être une charge pour la famille.» A côté de lui, vêtu d’un tee-shirt d’Alpha Blondy, «Samouraï» résume leur dilemme à tous : «Les solutions ? Elles sont toutes mauvaises. Si aucun pays occidental ne nous accueille, je préfère encore repartir pour la Libye en guerre ou tenter ma chance par la mer.»

Prisonniers de ce bout de Tunisie, rares sont les Subsahariens qui n’ont pas pensé à gagner l’Europe via l’île italienne de Lampedusa. Même si tous savent que la traversée est ultra-périlleuse. Elvis, 23 ans, est nigérian. Face aux tentes du Croissant-Rouge et du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), il se désespère : «Je suis d’Odi-Bayasa, un village criminalisé par nos autorités depuis 1999. Si je retourne là-bas, je suis un homme mort. En Tunisie, je ne peux pas circuler ; en Libye, c’est la guerre. Ou je me pends, ou je tente le tout pour le tout à Zuara.»

Zuara est à une heure de route, passé la frontière : c’est là d’où partent les traversées pour Lampedusa, moyennant 100 dollars par tête. La mer y est souvent mauvaise, et les embarcations, saturées. «C’est la roulette russe, dit Elvis. Il y a beaucoup de chances de faire naufrage. Les passeurs libyens touchent l’argent et se lavent les mains du danger. Dans ma tente, sur dix personnes, huit ont tenté le coup ; aucune n’est revenue.» La veille, explique un volontaire d’«Action islamique», 180 Somaliens ayant évité par miracle le naufrage sont revenus au camp ; mais, assure-t-il, ils sont des centaines à avoir péri en mer.

«Oubliés». Beaucoup, toutefois, entretiennent le fol espoir d’être accepté par un pays d’accueil. Même si les heureux élus sont très rares (surtout des Erythréens et des Soudanais, choisis par la Suisse et le Canada), ils traînent leur ennui dans un camp qui semble s’installer dans la durée : le terrain de football a été soigneusement tracé, militaires tunisiens et ONG y ont élu domicile, la Croix-Rouge construit un édifice en brique pour forer de l’eau douce - jusqu’à présent, l’eau dite «potable» provoque des maladies et suscite la colère des réfugiés. Seules les femmes ou les enfants ont droit à de l’eau minérale et à des boissons vitaminées.

A midi et à la nuit tombée, rituel bien huilé, d’immenses files d’attente se forment à l’entrée du camp pour la distribution des repas. C’est le moment où les tensions s’exacerbent. «Soudanais, Ivoiriens et Somaliens s’étripent, explique un colonel tunisien. Cela commence par de petites disputes et finit par des luttes violentes, avec des blessés graves. Pour calmer le jeu, j’ai été obligé de nommer des délégués qui jouissent du respect dans chaque communauté. J’espère qu’ils trouveront un asile pas trop tard, parce que si cela dure, cela deviendra ingérable.»

Sur place, Médecins sans frontières a mobilisé quatre psychologues pour atténuer les souffrances. «Le pire, c’est l’incertitude, ils se sentent oubliés de tous, dit la coordinatrice Marie-Adèle Salem. Cela crée de terribles tensions avec la population autochtone voisine.» Depuis le 20 mai, une grosse moitié du camp a été pillée et saccagée. Quatre Erythréens sont morts dans des incendies. Le HCR a tiré la sonnette d’alarme, pour que la communauté internationale aide à mettre fin à ce «cauchemar».

8/6/2011, FRANÇOIS MUSSEAU

Source : Libération

 

Des chercheurs maghrébins et étrangers se penchent, du 8 au 10 juin courant dans le cadre d'un colloque à Rabat, sur les manifestations et perspectives du retour d'une dimension cosmopolite dans la rive sud de la Méditerranée, à la lumière des multiples formes de mobilités, d'altérités, de reconstructions identitaires et de relation avec "l'autre".

Les participants à cette manifestation qui a entamé ses travaux mercredi, aborderont les questions de l'altérité introduite par les nouvelles immigrations dans le Maghreb et l'impact de l'immigration sur la citoyenneté dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, ainsi que les nouvelles formes de rencontre avec "l'autre" dans le cadre des mobilités touristiques et les pèlerinages confrériques.

Placé sous le thème "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée", ce colloque international est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat.

Intervenant lors de la séance d'ouverture, M. Younes Ajarrai du CCME a indiqué que la mondialisation impose de nouvelles tensions sociales et une hiérarchie géopolitique notamment à la lumière des interactions identitaires, en s'interrogeant sur la possibilité d'un cosmopolitisme méditerranéen et sa relation avec la propagation de démocratie dans la région.

De son coté, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, M. Driss Kharrouz, a souligné le caractère compliqué de la question du cosmopolitisme liée particulièrement aux politiques des pays, du développement démographique qui impose le rapprochement que ce soit par la mobilité effective ou virtuelle.

Pour sa part, le Directeur du Centre Jacques Berque, M. Beaudoin Dupret a relevé que la recherche scientifique permet une description détaillée et plus adaptée aux phénomènes universels.

Le chercheur Ali Bensaâd de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), de l'université de Provence, s'est interrogé quant à lui sur le retour "inattendu" du cosmopolitisme sur la rive sud de la Méditerranée, notant que le cosmopolitisme s'est historiquement concrétisé dans des villes telles Tanger, Beyrouth, Alexandrie et Tunis, sauf qu'il était basé sur la domination des élites et l'exclusion ce qui a accéléré sa chute.

Ce colloque réunit une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, de Grande-Bretagne, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine et de Syrie. Il se propose de débattre des possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales sur l'immigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre.

Le colloque abordera, durant trois jours, des thèmes tels "Nouvelles immigrations et nouveaux enjeux identitaires au Maghreb", "L'immigration et ses effets. Retours sur la question de la citoyenneté", "Le retour des identités occultées".

08/06/11

Source : MAP

Des chercheurs maghrébins et étrangers se penchent, du 8 au 10 juin courant dans le cadre d'un colloque à Rabat, sur les manifestations et perspectives du retour d'une dimension cosmopolite dans la rive sud de la Méditerranée, à la lumière des multiples formes de mobilités, d'altérités, de reconstructions identitaires et de relation avec "l'autre".

Les participants à cette manifestation qui a entamé ses travaux mercredi, aborderont les questions de l'altérité introduite par les nouvelles immigrations dans le Maghreb et l'impact de l'immigration sur la citoyenneté dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, ainsi que les nouvelles formes de rencontre avec "l'autre" dans le cadre des mobilités touristiques et les pèlerinages confrériques.

Placé sous le thème "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée", ce colloque international est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat.

Intervenant lors de la séance d'ouverture, M. Younes Ajarrai du CCME a indiqué que la mondialisation impose de nouvelles tensions sociales et une hiérarchie géopolitique notamment à la lumière des interactions identitaires, en s'interrogeant sur la possibilité d'un cosmopolitisme méditerranéen et sa relation avec la propagation de démocratie dans la région.

De son coté, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, M. Driss Kharrouz, a souligné le caractère compliqué de la question du cosmopolitisme liée particulièrement aux politiques des pays, du développement démographique qui impose le rapprochement que ce soit par la mobilité effective ou virtuelle.

Pour sa part, le Directeur du Centre Jacques Berque, M. Beaudoin Dupret a relevé que la recherche scientifique permet une description détaillée et plus adaptée aux phénomènes universels.

Le chercheur Ali Bensaâd de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), de l'université de Provence, s'est interrogé quant à lui sur le retour "inattendu" du cosmopolitisme sur la rive sud de la Méditerranée, notant que le cosmopolitisme s'est historiquement concrétisé dans des villes telles Tanger, Beyrouth, Alexandrie et Tunis, sauf qu'il était basé sur la domination des élites et l'exclusion ce qui a accéléré sa chute.

Ce colloque réunit une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, de Grande-Bretagne, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine et de Syrie. Il se propose de débattre des possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales sur l'immigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre.

Le colloque abordera, durant trois jours, des thèmes tels "Nouvelles immigrations et nouveaux enjeux identitaires au Maghreb", "L'immigration et ses effets. Retours sur la question de la citoyenneté", "Le retour des identités occultées".

08/06/11

Source : MAP

Le service public de l'emploi a entamé une opération de récupération des allocations chômage versées aux immigrés. Si l'opération a timidement démarré il y a 6 mois, aujourd'hui elle passe à la vitesse supérieure. Pour cela, le service de l'emploi, connu sous le nom de l'INEM, effectue des appels aux concernés pour les inviter à se présenter aux bureaux munis de leurs passeports…Suite

En France depuis 1995, en cas de rejet de son recours, il devra abandonner son métier de carreleur, sa famille et ses amis de seize ans. Direction le Maroc, aller simple.

En petits groupes, enfants et biberons à la main, une centaine de personnes patientent. Bientôt 9 h 30. Dans quelques minutes, les portes de la salle d’audience de la 3e chambre du tribunal administratif de Montpellier vont s’ouvrir.

Une longue matinée s’annonce : vingt-trois dossiers de sans-papiers vont être examinés. Ressortissants arménien, algérien, nigérian ou encore marocain, leurs histoires de vie, si différentes, se rejoignent en un point : tous ont vu leur demande de titre de séjour rejetée.

Accompagnés par leur famille, Jennifer, Becky ou encore Brahim se sont levés tôt. Inquiets et mus par le même souhait : voir la décision signant leur obligation de quitter le territoire français annulée. "Le premier rang est réservé aux avocats. Tout le monde ne peut pas entrer." C’est l’heure. Les plus habiles se faufilent dans la salle. Tous les autres restent dans le hall.

Sans lever les yeux de sa feuille, le rapporteur public enchaîne les histoires à vitesse grand V. Célibataires, sans enfants, sans attaches familiales solides, les motifs justifiant les refus de régularisation se ressemblent. À la barre, Me Marignan plaide le cas de Kanamoty, étudiant sénégalais à l’université Paul-Valéry.

À ses côtés, le jeune homme, tête baissée, est silencieux. Peut-être se souvient-il de son entrée sur le territoire, en septembre 2006. Juste à temps pour la rentrée universitaire. Cinq ans plus tard, à 28 ans, il est marié et a obtenu, avec difficulté parfois, ses semestres. "Tenace, assidu, persévérant", l’un de ses maîtres de conférence lui a adressé une lettre de soutien, lue par son avocat. Le temps de la plaidorie est écoulé. Kanamoto repart comme il était arrivé. Muet, tête baissée.

Numéro 111 245 : autre dossier, autre vie, même procédure. Ressortissant marocain, en France depuis 1995, Omar a vu sa requête de titre de séjour rejetée, en juillet dernier. "Excusez-nous, excusez-nous .» Une ribambelle de femmes en jupes longues, des parentes ou amies, peut-être, tentent de trouver un siège libre. Derrière la porte, une centaine de personnes attendent toujours. "Reconduit à la frontière en 2010, il revient quelques jours plus tard avec un titre de séjour italien valable jusqu’en 2012", lit le rapporteur. Comme Kanamoto, Omar ne bronche pas.

Si son recours est rejeté, il devra abandonner son métier de carreleur, sa famille et ses amis de seize ans. Direction le Maroc, aller simple.

7/6/2011, LAURIE ZÉNON

Source : Midi Libre

L'Assemblée plénière de la Cour de cassation a statué dans deux arrêts rendus le 3 juin 2011(1), sur le droit aux prestations familiales pour les enfants étrangers entrés en France sans respecter les règles du regroupement familial.

Dans les deux arrêts, il s'agissait de parents de nationalité étrangère, résidant en France de façon régulière, qui avaient fait une demande de prestations à la Caisse d'allocations familiales (CAF), au titre de leurs enfants entrés en France en dehors de la procédure de regroupement familial.

La CAF avait rejeté leur demande car les parents n'avaient pas fourni le certificat médical de leurs enfants nés à l'étranger, un document délivré anciennement par l'Office des migrations internationales, devenu l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII).

Les juges de la cour d'appel de Rennes et de Versailles avaient des positions différentes

Les juges rennais(2) avaient estimé que ces prestations familiales n'étaient pas dues pour la période suivant l'entrée en vigueur de la loi du 19 décembre 2005 dite "de financement de la sécurité sociale pour 2006", celle-ci ayant modifié les conditions d'attribution des prestations familiales, les subordonnant alors à la production d'un certificat de l'OFII.

Quant aux juges de Versailles(3), ils considéraient en revanche que ces prestations étaient dues par la CAF et que la nouvelle réglementation "portait une atteinte disproportionnée au principe de non-discrimination en raison de l'origine nationale et au droit à la protection de la vie familiale garantis par les articles 8 et 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales".

Pour la cour de cassation, depuis la loi du 19 décembre 2005 , les prestations familiales sont subordonnées à la production d'un certificat de l'OFII

La Cour de cassation, rejoignant les juges de la cour d'appel de Rennes, a indiqué que jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi du 19 décembre 2005 et du décret du 27 février 2006, le bénéfice de des prestations familiales ne pouvait être subordonné à la production d’un certificat de l’OFII. En revanche d'après les articles L.512-2 et D. 512-2 du code de la sécurité sociale, articles issus respectivement de cette nouvelle loi ainsi que du décret du 27 février 2006, les ressortissants étrangers peuvent demander à bénéficier des prestations familiales pour les enfants à leur charge uniquement sous réserve de leur entrée régulière en France dans le cadre de la procédure de regroupement familial et à la condition qu'ils fournissent donc le certificat délivré par l'OFII.

La juridiction suprême a par ailleurs précisé que les dispositions nouvelles revêtent "un caractère objectif justifié par la nécessité dans un Etat démocratique d'exercer un contrôle des conditions d'accueil des enfants" et qu'elles ne portent pas "une atteinte disproportionnée au droit à la vie familiale garanti par les articles 8 et 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales", ni ne méconnaissent les disposition de l'article 3-1 de la Convention internationale des droits de l'enfant.
8/6/2011, Emilie Gougache

Source : Lex Times

Driss Ajbali, membre et dirigeant du Conseil de la Communauté Marocaine résident à l'Etranger (CCME), s’exprime sur la place de la communauté marocaine résident à l'étranger, soit 10 % de la population, dans le cadre des réformes institutionnelles. Les MRE ont-ils été consultés? Sont-ils partie prenante des débats qui portent sur une révision du cadre constitutionnel? Sur une refonte de la carte régionale?...Suite

Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe a appelé mercredi l'Europe à faire davantage d'efforts pour sauver les migrants africains .:fuyant par mer la Libye. «Le temps n'est plus où Kadhafi c:oopérait avec les gouvernements européens - en échange d'une aide et d'investissements généreux…Suite

Le gouvernement autonome de Catalogne, confronté à une crise économique sans précédent, adoptera prochainement un plan de retour volontaire des immigrés dans leurs pays d'origine, a annoncé, mardi, un responsable catalan.

Un projet sera présenté à ce propos dans les prochains jours par le département chargé du Bien-être social et de la famille, a déclaré le directeur général chargé de l'Immigration au sein du gouvernement catalan, Xavier Bosch lors de sa comparution devant une commission du parlement de cette région.

Selon le responsable catalan, ce projet contient plusieurs mesures destinées à inciter les immigrés résidant en Catalogne à adhérer à ce plan. Ainsi, les travailleurs étrangers qui acceptent de retourner dans leurs pays d'origine se verront proposer des emplois dans les entreprises catalanes opérant dans leurs pays, a précisé M. Bosch.

Ce programme est destiné essentiellement aux immigrés moyennement qualifiés et qui vivent dans des conditions socio-économiques défavorables en Catalogne, a-t-il expliqué, précisant que ce plan sera mis en oeuvre en coordination avec les entreprises privées, les associations professionnelles et les entités représentant les immigrés.

Cette initiative vise non seulement à stimuler le retour volontaire des immigrés, mais aussi à promouvoir l'économie de leurs pays d'origine, a noté le responsable catalan, ajoutant que ce plan doit être perçu par les bénéficiaires comme un "projet de succès et non comme un échec".

Le gouvernement espagnol avait lancé en grande pompe en 2008 un plan de retour volontaire des immigrés chômeurs dans leurs pays d'origine.

Selon le Centre d'information pour les Travailleurs étrangers, ce plan a été est un "échec" en Catalogne où seuls 200 étrangers y ont adhéré en 2010 contre 1.300 une année auparavant.

En dépit de la crise économique qui prévaut en Espagne, la plupart des immigrés préfèrent rester dans ce pays pour "assurer un avenir meilleur à leurs enfants", avait indiqué la même source.

L'Espagne avait annoncé en septembre 2008 la mise en place de ce plan de retour volontaire des immigrés en contrepartie d'une compensation financière. Cette mesure concerne les ressortissants de 19 pays ayant signé une convention avec la sécurité sociale espagnole, soit environ 87.000 personnes.

Les immigrés qui acceptent ce retour volontaire, doivent renoncer à leur carte de séjour et doivent attendre trois ans avant d'être autorisés à revenir pour vivre et travailler en Espagne.

8/6/2011

Source : MAP

Des chercheurs maghrébins et étrangers se penchent, du 8 au 10 juin courant dans le cadre d'un colloque à Rabat, sur les manifestations et perspectives du retour d'une dimension cosmopolite dans la rive sud de la Méditerranée, à la lumière des multiples formes de mobilités, d'altérités, de reconstructions identitaires et de relation avec "l'autre".

Les participants à cette manifestation qui a entamé ses travaux mercredi, aborderont les questions de l'altérité introduite par les nouvelles immigrations dans le Maghreb et l'impact de l'immigration sur la citoyenneté dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, ainsi que les nouvelles formes de rencontre avec "l'autre" dans le cadre des mobilités touristiques et les pèlerinages confrériques.

Placé sous le thème "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée", ce colloque international est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat.

Intervenant lors de la séance d'ouverture, M. Younes Ajarrai du CCME a indiqué que la mondialisation impose de nouvelles tensions sociales et une hiérarchie géopolitique notamment à la lumière des interactions identitaires, en s'interrogeant sur la possibilité d'un cosmopolitisme méditerranéen et sa relation avec la propagation de démocratie dans la région.

De son coté, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, M. Driss Kharrouz, a souligné le caractère compliqué de la question du cosmopolitisme liée particulièrement aux politiques des pays, du développement démographique qui impose le rapprochement que ce soit par la mobilité effective ou virtuelle.

Pour sa part, le Directeur du Centre Jacques Berque, M. Beaudoin Dupret a relevé que la recherche scientifique permet une description détaillée et plus adaptée aux phénomènes universels.

Le chercheur Ali Bensaâd de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), de l'université de Provence, s'est interrogé quant à lui sur le retour "inattendu" du cosmopolitisme sur la rive sud de la Méditerranée, notant que le cosmopolitisme s'est historiquement concrétisé dans des villes telles Tanger, Beyrouth, Alexandrie et Tunis, sauf qu'il était basé sur la domination des élites et l'exclusion ce qui a accéléré sa chute.

Ce colloque réunit une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, de Grande-Bretagne, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine et de Syrie. Il se propose de débattre des possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales sur l'immigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre.

Le colloque abordera, durant trois jours, des thèmes tels "Nouvelles immigrations et nouveaux enjeux identitaires au Maghreb", "L'immigration et ses effets. Retours sur la question de la citoyenneté", "Le retour des identités occultées".

8/6/2011

Source : MAP

Une exposition collective de la peinture contemporaine Marocaine, parrainée par le grand maître peintre Marocain Ahmed Ben Yessef, a été inaugurée, mardi à Séville, au siège de la Fondation "El Ateneo", en présence de personnalités et d'hommes de la culture Marocains et Espagnols.

 Montée à l'initiative de la Fondation "El Ateneo" en partenariat avec la Fondation "Sidi M'chich El Alami" de Kénitra, l'exposition, qui se poursuivra jusqu'au 30 juin courant, est la première exposition Marocaine qu'accueille cette célèbre institution, regroupe les oeuvres de quatorze peintres originaires de la ville de Kénitra et sa banlieue.

Le célèbre peintre Marocain Ahmed Ben Yessef, établi à Séville depuis plus d'une quarantaine d'années, a veillé en personne à l'organisation de cette exposition qui présente les oeuvres d'artistes peintres de différentes générations.

Regroupant des toiles combinant éléments surréalistes et abstraits conjugués à de la calligraphie arabe et à des figures géométriques avec des jets de couleur de grande beauté, l'exposition aspire à jeter la lumière sur les valeurs culturelles de la ville de Kénitra.

Après Séville, l'exposition sera montrée dans d'autres places culturelles internationales, souligne-t-on du côté des organisateurs.

La cérémonie d'inauguration officielle a été présidée, au nom de l'ambassadeur du Maroc en Espagne, par le consul général du Royaume à Séville, Mohamed Said Douelfakar, qui était accompagné du président de la Fondation "El Ateneo", Alberto Maximo Perez Calero, du président de la fondation "Sidi M'chich El Alami", Mustafa M'chich El Alami et du peintre Marocain Ahmed Ben Yessef.

A cette occasion, le diplomate Marocain s'est félicité de cette importante exposition qui permettra au public Espagnol de découvrir un pan de la culture Marocaine célèbre pour sa richesse et sa diversité.

Il s'est également dit convaincu que ce genre de manifestation contribuera à resserrer les liens d'amitié et de coopération entre les deux Fondations au service de la culture et de la création artistique.

Par ailleurs, une convention de partenariat et coopération sera signée prochainement entre les deux Fondations, sous les auspices du consulat du Maroc, en vue de donner une nouvelle impulsion à la coopération culturelle entre les villes de Kénitra et Séville.

Au cours de cette cérémonie d'inauguration, le président de la Fondation "Sidi M'chich El Alami" a reçu une distinction de la Fondation "El Ateneo" de Séville, la première accordée à une personnalité Marocaine par cette institution vieille de 120 ans et célèbre pour son action culturelle en Andalousie et en Espagne.

8/6/2011

Source : MAP

Le Parlement européen, en session plénière à Strasbourg, a donné mercredi son feu vert à la Bulgarie et à la Roumanie, deux pays membres de l'Union européenne (UE), pour rejoindre "l'espace Schengen sans frontiers".

"Sur la base des rapports d'évaluation, les députés estiment que les conditions nécessaires sont remplies, mais demandent à être informés des mesures additionnelles à prendre dans la zone Bulgarie-Turquie-Grèce pour faire face à une éventuelle augmentation de la pression migratoire", annonce un communiqué de presse rendu public à l'issue d'un vote.

Après avoir examiné les évaluations des progrès des deux pays et les résultats des visites de suivi des équipes d'experts, les eurodéputés ont conclu que "certaines questions en suspens nécessiteront à l'avenir des rapports réguliers et une plus grande attention, mais qu'elles ne constituent pas un obstacle à l'adhésion pleine et entière à Schengen de la Bulgarie et de la Roumanie".

"Nous sommes en mesure d'accueillir la Bulgarie et la Roumanie dans l'Espace Schengen et j'espère que le Conseil (européen) adoptera la même position dès qu'ils recevra notre avis positif. (. ..) Les citoyens de ces pays doivent être considérés comme des citoyens européens à part entière, et ne doivent pas être les otages du discours populiste", a déclaré le rapporteur Carlos Coelho lors de la séance plénière.

Toutefois, M. Coelho a également souligné la nécessité de reconnaître que l'immigration clandestine a fait de la Bulgarie, de la Turquie et de la Grèce l'une des frontières extérieures de l'UE les plus sensibles.

Cela signifie que la Bulgarie doit prendre des mesures supplémentaires, y compris un plan d'action spécial à mettre en oeuvre lorsqu'elle rejoindra l'espace Schengen et dégager une approche commune avec la Grèce et la Turquie, afin de faire face à une hausse possible de la pression migratoire.

Les députés européens ont également adopté un amendement demandant que les pays membres concernés informent le Parlement européen et le Conseil, par écrit, dans un délai de six mois à compter de la date d'entrée en vigueur de la décision d'intégration, de la mise en uvre de ces mesures supplémentaires et des solutions apportées aux insuffisances constatées.

L'avis du Parlement européen, adopté par 487 voix pour, 77 contre et 29 abstentions, va être transmis au Conseil "Justice et Affaires intérieures" qui doit discuter de la question les 9 et 10 juin.

La décision d'intégration devra être prise par le Conseil européen, par une décision unanime de tous les gouvernements des Etats qui appartiennent déjà à l'espace Schengen.

Actuellement, l'espace Schengen englobe 25 membres: 22 pays de l'UE (Autriche, Belgique, Danemark, France, Finlande, Allemagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie et Slovénie) et trois pays associés non membres de l'UE (Norvège, Islande et Suisse). Le Liechtenstein devrait bientôt devenir le quatrième pays associés.

8/6/2011

Source : CRI

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a affirmé mercredi lors du bureau politique de son parti qu'il était "hors de question de revenir sur la binationalité" comme le réclament Marine Le Pen (FN) et certains députés UMP, selon un participant à la réunion.

"Je suis tout à fait favorable à ce que l'on ne modifie pas la situation des Français binationaux", a déclaré M. Copé à l'issue du bureau politique hebdomadaire de l'UMP où la question a été soulevée. Lors de cette réunion, il avait clairement indiqué, selon des participants, qu'il était "hors de question de revenir sur la binationalité"

"Un citoyen français binational a les mêmes droits, civiques notamment, et les mêmes devoirs, cotisations, impôts, etc." que les autres citoyens français, a-t-il ajouté devant la presse.

Les Français binationaux "participent à leur manière à la vie de notre pays et il est très important que l'on soit très respecteueux de leur identité", selon M. Copé. "Je le dis d'autant plus qu'une part très très importante des Français établis à l'étranger sont binationaux", a-t-il insisté.

M. Copé a indiqué qu'il allait écrire une lettre en ce sens aux militants UMP français de l'étranger.

Il s'est par ailleurs dit "partisan de la création d'un poste de secrétaire d'Etat dédié aux Français de l'étranger".

Interrogé mercredi matin sur France 2, l'ancien ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, vice-président délégué de l'UMP, avait affirmé auparavant que supprimer la binationalité serait "techniquement extrêmement difficile".

"C'est un sujet compliqué parce que ça concerne beaucoup de monde (...) selon les estimations, quatre à 5 millions de personnes" en France, a souligné l'ancien ministre.

De plus, "vous avez des pays qui ont décidé que l'acquistion d'une autre nationalité ne pouvait pas entraîner la renonciation à la première nationalité", a-t-il fait valoir.

Selon lui, "le problème n'est pas tellement là puisque quand vous avez la binationalité, vous avez les droits et les devoirs du pays dans lequel vous séjournez". Pour M. Hortefeux il faut plutôt porter l'attention "sur la question de l'apprentissage, la connaissance des valeurs" du pays dans lequel on vit.

La semaine dernière, la présidente du Front national, Marine Le Pen, avait écrit aux 577 députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir une double nationalité, française et étrangère, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".

Affirmant alors ne pas avoir reçu cette lettre, M. Copé avait renvoyé l'examen de cette question à la "convention sur l'immigration et l'intégration" organisée par l'UMP début juillet.

Un certain nombre de députés UMP, notamment au sein du collectif de La Droite populaire, réclament eux aussi l'abrogation de la binationalité.

8/6/2011

Source : AFP

Conformément à l'accord migratoire franco-tunisien du 28 avril 2008, la France s'était engagée à verser 2000 euros aux migrants tunisiens sans papiers qui souhaitaient repartir dans leur pays. L'Office français de l'immigration et de l'intégration vient de réduire unilatéralement cette "aide au retour" à 300 euros.

Omar, 27 ans, avait préparé ses valises, il attendait avec impatience de pouvoir repartir dans sa ville d'origine, Ben Gardane, près de la frontière tuniso-libyenne. L'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) avait accepté le 23 mai sa demande de retour volontaire, et lui garantissait 2000 euros d'aide. Quelques jours plus tard, l'Ofii lui a annoncé qu'il ne toucherait plus que 300 euros.

"Une somme insuffisante pour pouvoir rembourser les amis et les proches qui m'ont prêté de l'argent pour financer mon voyage, explique Omar. Je suis obligé de rester en France dans l'illégalité. J'ai le sentiment d'être pris au piège". D'après des documents (voir ci-dessous) que s'est procuré LEXPRESS.fr, une dizaine de Tunisiens, passés par Lampedusa et arrivés à Paris en mars, seraient actuellement dans la situation d'Omar.

8/6/2011, Jules Giraudat

Source : L’Express.fr

Des chercheurs maghrébins et étrangers se penchent, du 8 au 10 juin courant dans le cadre d'un colloque à Rabat, sur les manifestations et perspectives du retour d'une dimension cosmopolite dans la rive sud de la Méditerranée, à la lumière des multiples formes de mobilités, d'altérités, de reconstructions identitaires et de relation avec "l'autre".

Les participants à cette manifestation qui a entamé ses travaux mercredi, aborderont les questions de l'altérité introduite par les nouvelles immigrations dans le Maghreb et l'impact de l'immigration sur la citoyenneté dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, ainsi que les nouvelles formes de rencontre avec "l'autre" dans le cadre des mobilités touristiques et les pèlerinages confrériques.

Placé sous le thème "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée", ce colloque international est organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat.

Intervenant lors de la séance d'ouverture, M. Younes Ajarrai du CCME a indiqué que la mondialisation impose de nouvelles tensions sociales et une hiérarchie géopolitique notamment à la lumière des interactions identitaires, en s'interrogeant sur la possibilité d'un cosmopolitisme méditerranéen et sa relation avec la propagation de démocratie dans la région.

De son coté, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, M. Driss Kharrouz, a souligné le caractère compliqué de la question du cosmopolitisme liée particulièrement aux politiques des pays, du développement démographique qui impose le rapprochement que ce soit par la mobilité effective ou virtuelle.

Pour sa part, le Directeur du Centre Jacques Berque, M. Beaudoin Dupret a relevé que la recherche scientifique permet une description détaillée et plus adaptée aux phénomènes universels.

Le chercheur Ali Bensaâd de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), de l'université de Provence, s'est interrogé quant à lui sur le retour "inattendu" du cosmopolitisme sur la rive sud de la Méditerranée, notant que le cosmopolitisme s'est historiquement concrétisé dans des villes telles Tanger, Beyrouth, Alexandrie et Tunis, sauf qu'il était basé sur la domination des élites et l'exclusion ce qui a accéléré sa chute.

Ce colloque réunit une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger, notamment de France, d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, de Grande-Bretagne, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine et de Syrie. Il se propose de débattre des possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales sur l'immigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre.

Le colloque abordera, durant trois jours, des thèmes tels "Nouvelles immigrations et nouveaux enjeux identitaires au Maghreb", "L'immigration et ses effets. Retours sur la question de la citoyenneté", "Le retour des identités occultées".

08/06/11

Source : MAP

Fin mai, c'est dans une missive que Marine Le Pen se déclarait en faveur de la suppression de la binationalité. La Droite populaire, section dure de l'UMP, s'est empressée de préciser qu'elle avait déjà demandé en 2010 qu'il soit interdit à tout citoyen français de posséder une autre nationalité.

1- Quel est l'objectif des politiques s'opposant à la binationalité ?

Pour être Français, il faudrait donc renoncer à son autre nationalité. Un choix qui devrait au préalable être accepté par l'autre pays, ce qui n'est pas toujours le cas – au Maroc par exemple, la nationalité est inaliénable.

Le député-maire Claude Goasguen a tranché : il propose « une nationalité et demie ». Dans une interview à La Croix, le rapporteur de la mission d'information sur la nationalité suggérait en mai dernier :

« Cela veut dire qu'on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu'on aille vers une limitation des droits politiques.

Car il est tout de même gênant qu'une personne puisse voter en France et dans un autre Etat. »

Une position qui divise les rangs de la droite : le 6 juin, Eric Besson, ancien ministre de l'Immigration et actuel ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, a déclaré être contre une telle mesure.

2- La binationalité a-t-elle toujours été autorisée en France ?

Oui. Cette succession de déclarations à de quoi surprendre dans un pays qui a toujours été ouvert sur la question. Jamais la loi française n'a exigé qu'un étranger devenu français renonce à sa nationalité d'origine. De même, un Français qui a acquis une nationalité étrangère n'a pas non plus l'obligation de renoncer à ses papiers français. Ce droit n'est pas inscrit dans la loi, mais des accords internationaux rendent la double nationalité possible.

Difficile de savoir combien de Français seraient concernés pas cette mesure : aucune statistique officielle n'existe. Claude Goasguen avance le chiffre de cinq millions.

3- Comment cela se passe-t-il à l'étranger ?

Tous les pays n'ont pas fait le choix de la binationalité. Certains l'interdisent encore, parmi lesquels la Chine, le Cameroun, l'Arabie Saoudite, le Koweït ou l'Allemagne.

Mais globalement, la tendance est plutôt à l'ouverture. En Europe, la Convention de Strasbourg, obstacle à la binationalité érigé à l'échelle européenne en 1963, a été supprimée en 2009.

En Amérique latine, de nombreux pays autorisent à présent la binationalité, alors qu'ils n'étaient que quatre en 1999. En mai, Haïti a voté la possibilité pour ses ressortissants d'être binationaux.

4- Pourquoi de plus en plus de pays acceptent la binationalité ?

Bruno Bochnakian, avocat au barreau de Toulon et spécialisé dans le droit des étrangers, explique ce changement :

« A l'origine, la binationalité était abordée sous l'angle des guerres. Les Etats refusaient la binationalité car ils se demandaient dans quel camp les binationaux seraient en cas de conflit.

C'est une préoccupation extrêmement éloignée des Etats aujourd'hui. »

Co-auteur de « La double nationalité, enjeux et motivations de la double appartenance », Zoubir Chattou ajoute que les pays d'émigration qui ont un temps restreint ce droit n'en ont plus la possibilité :

« Dans un contexte de mobilité transnationale, de mondialisation, des Etats comme le Maroc ou le Mexique ne peuvent faire abstraction de l'apport financier que les citoyens installés à l'étranger représentent. »

Selon lui, ces binationaux sont perçus par leur pays d'origine comme des investisseurs potentiels. A l'instar des Turcs allemands qui reviennent au pays, le sociologue remarque qu'il y a beaucoup de Belges et de Français d'origine marocaine qui souhaitent s'établir au Maroc.

5- Qui est considéré comme binational en France ?

On peut dissocier deux grandes catégories de binationaux. Les personnes issues de l'immigration vivant en France, et les Français nés à l'étranger qui en ont demandé la nationalité.

Sénateur de ces derniers, les « Français de l'étranger », Christian Cointat estime que la proposition de l'UMP et du FN est une « stupidité ». Selon lui, les personnes nées à l'étranger demandent la nationalité française car l'un de leur parents est originaire de ce pays. S'ils doivent choisir, ils garderont celle du pays où ils vivent.

Pour lui, cette double appartenance est avant tout une richesse. La supprimer desservirait la France :

« Cela permet de garder un lien linguistique et culturel avec les ressortissants qui sont installés à l'étranger. Avoir la nationalité les incite à garder une attache avec la France. »

Selon les évaluations des ambassades, plus de la moitié des 2,5 millions des Français de l'étranger sont binationaux.

6- Qui est vraiment visé par cette mesure ?

Christian Cointat a bien compris que ceux qu'il représente ne sont pas les premiers visés par le FN et l'UMP :

« Il s'agit des binationaux installés en France et que certains aimeraient bien mettre dehors ! »

Car dans sa lettre, Marine Le Pen est très claire : elle cible les « Français issus de l'immigration » dont la binationalité ferait obstacle à la cohésion républicaine.

Une cible qui n'est pas difficile à deviner : selon l'Insee, un tiers des descendants d'immigrés ont la double nationalité. Cette proportion monte à 50% chez les enfants d'immigrés Turcs et 40% pour les enfants d'immigrés Maghrébins.

7- Quelles conséquences cela risque-t-il d'entraîner ?

Pas grand-chose de positif. Les déclarations de ces derniers jours agacent Aïda Lamara, qui est franco-algérienne. Pour elle, la suppression de la binationalité ne réglera aucun problème vu que les binationaux risquent de choisir en priorité la nationalité française :

« On est né en France, on vit en France, on n'a jamais vécu dans notre autre pays d'origine. La seule chose que cela changera, c'est qu'en plus d'être stigmatisés, on devra payer un visa l'été pour aller rendre visite à notre famille. »

La jeune femme, qui se demande pourquoi la sincérité des binationaux est toujours remise en cause, assure que cela risque au contraire de créer un malaise supplémentaire :

« Certains jeunes issus de l'immigration sont perdus avec leur identité, ils ne savent pas trop comment se positionner. Leur demander de choisir entre deux nationalités va rendre leur quête d'identité encore plus difficile. »

8- Cette décision peut-elle vraiment être appliquée ?

L'avocat Bruno Bochnakian fustige ces déclarations, qui sont pour lui difficilement concrétisables. Il note qu'il faudrait une loi assez détaillée qui prendrait en compte les multiples cas de figures qui existent en France :

« La loi serait-elle rétroactive, et si oui sur quelle durée ? Pour quelle type d'accès à la nationalité serait-elle appliquée : les naturalisations, ceux qui obtiennent la nationalité à 18 ans ? On n'applique pas une telle décision avec une baguette magique. »

Zoubir Chattou relève lui l'hypocrisie de la mesure. Pour le sociologue, il ne s'agit que d'une annonce symbolique vu que dans les faits, les binationaux parviennent parfois à garder leurs deux nationalités. Il prend l'exemple des Marocains, pour qui il n'est pas possible selon la loi de renier leur nationalité :

« En Allemagne, qui n'accepte pas la binationalité, les personnes originaires du Maroc rendent leurs papiers marocains pour obtenir la nationalité allemande. Mais au final, l'administration marocaine finit par leur en délivrer d'autres officiellement “pour des raisons pratiques”. »

Selon lui, le même jeu avec les institutions aura lieu en France en cas de suppression de la binationalité.

Illustration : Marthe Poulain.

8/6/2011, Marie Kostrz

Source : Rue 89

L'Office des changes rappelle à ce titre que les Marocains résidant à l'étranger peuvent racheter et exporter jusqu'à 50% des devises rapatriées et cédées sur le marché de changes au cours des douze derniers mois dans la limite d'un montant de 100 mille dirhams, exception faite aux devises portées au crédit du compte en dirhams convertibles.

De nouvelles modalités régissent désormais l'importation et l'exportation des moyens de paiement libellés en devises par les personnes physiques. Une circulaire diffusée récemment par l'Office des changes donne les précisions nécessaires quant à leur application. Ainsi, pour les non-résidents, qu'ils soient Marocains ou étrangers, ils peuvent importer librement des moyens de paiement sans limitation de montant.

L'importation peut se faire sous forme de devises billets de banque ou d'instruments dits négociables (chèques de voyage, billets à ordre et mandats). En revanche, lorsque leur montant dépasse l'équivalent de 100 mille dirhams, les devises importées sont soumises à une déclaration écrite à l'entrée du territoire national auprès des services douaniers. Cette déclaration doit être conservée pour justifier aux mêmes services à la sortie l'origine des devises. Elle est valable une seule fois (un seul séjour) et pendant une période ne dépassant pas six mois.

Pour leurs dépenses courantes au Maroc, les non-résidents doivent échanger leurs devises auprès des banques ou des établissements autorisés à pratiquer le change manuel (allusion faite aux dangers du phénomène de change parallèle). D'autant plus qu'en passant par le circuit de change formel, les étrangers ou les personnes non résidentes de manière générale peuvent obtenir un bordereau qui, le cas échéant, leur permet de reprendre des devises contre le reliquat des dirhams en leur possession à la fin de leur séjour au Maroc.

La reprise du reliquat des dirhams doit être faite sur présentation du bordereau de change ou tout autre document valable justifiant l'origine des dirhams (reçu de retrait de dirhams des guichets automatiques bancaires, ticket de change délivré par les automates de change, etc.). Cela dit, tout en étant libre, l'exportation des moyens de paiement en devises précédemment importés est soumise à déclaration aux services douaniers et doit être justifiée, notamment par la déclaration d'importation souscrite initialement. L'Office des changes rappelle à ce titre que les Marocains résidant à l'étranger peuvent racheter et exporter jusqu'à 50% des devises rapatriées et cédées sur le marché de changes au cours des douze derniers mois dans la limite d'un montant de 100 mille dirhams, exception faite aux devises portées au crédit du compte en dirhams convertibles. Par conséquent, les intermédiaires agréés sont habilités à délivrer aux MRE de telles dotations contre remise de documents justifiant le rapatriement de devises (bordereaux de change, formules d'achat de devises à la clientèle, etc.). Ces exportations de devises billets de banque peuvent être justifiées aux services douaniers, en cas de contrôle, par la production des bordereaux de change correspondants. S'agissant des personnes physiques résidentes au Maroc, y compris celles de nationalité étrangère, elles sont libres d'importer des devises sous forme de billets de banque. Seulement, lorsqu'elle porte sur un montant supérieur à 100 mille dirhams, cette opération reste soumise à une déclaration écrite à l'entrée du territoire national auprès de l'administration douanière. Les devises ainsi rapatriées, quel que soit leur montant, doivent être cédées sur le marché des changes dans un délai n'excédant pas 30 jours à compter de la date d'entrée au Maroc. Bien entendu, à l'intérieur de ce délai, les étrangers peuvent procéder au versement des billets de banque dans leur compte en devises ou en dirhams convertibles. Les étrangers résidents peuvent également rapatrier librement des devises sous forme de chèques de voyage, chèques bancaires ou postaux, lettres de crédit, carte de crédit ainsi que tout autre moyen de paiement libellé en devises émis à l'étranger.

Sortie des devises

L'exportation des devises en billets de banque par les particuliers doit intervenir dans un délai de 60 jours à compter de l'octroi de la dotation pour les voyages touristiques et religieux et 30 jours pour les autres dotations. Pour les résidents au Maroc, la sortie des devises est subordonnée à la présentation soit du passeport comportant un cachet mentionnant le montant, la date et les références de l'autorisation de l'Office des changes, soit d'un bordereau de change établi par l'intermédiaire agréé ou toute autre entité habilitée à délivrer une dotation de devises.

8/6/2011

Source : Le Matin

Cris de singe, jets de banane, banderoles xénophobes, insultes racistes sont monnaie courante dans les gradins des stades, sur la pelouse, entre joueurs, chez les professionnels comme chez les amateurs. Ce qui ne cesse d’inquiéter le ministère de l’Intérieur et des associations telles la Licra, La Ligue des droits de l’homme, le Mrap. Dans toutes les strates de l’institution du football, la parole raciste s’est libérée ; elle s’est partout banalisée malgré Football Against Racism in Europe, Stand up Speak up et autres Non au racisme.

Le ver était dans le fruit. Une bien curieuse exultation chauvine sinon nationaliste s’était manifestée au moment de la victoire de 1998 pour une équipe de France multiethnique, multicolore, exhibée comme l’agrégation enfin réussie d’individus d’origines si diverses. Ediles politiques, artistes, intellectuels, universitaires, journalistes, écrivains multiplièrent les déclarations exaltées sur l’intégration des immigrés dans la société française grâce au seul football et surtout grâce à la victoire de cette fameuse équipe «black-blanc-beur». Très nombreux furent ceux envoûtés par cette victoire sportive et qui s’abandonnèrent ainsi aux délices de l’ivresse footballistique en abandonnant tout recul critique devant la fable d’une équipe de football capable, grâce à son métissage, de battre les meilleures équipes du monde, mais surtout - et le mélange des genres était très pervers - de tacler, balle aux pieds ou sur un coup de tête magique, des années de racisme, de lober la xénophobie, de dribbler l’histoire coloniale. Les résultats positifs et si rapides au football remplaçaient ceux tellement lents et souvent faibles de la politique traditionnelle.

Juste après la victoire, une lave tricolore telle une masse coagulée d’individus identifiés à de nouvelles icônes se répandit sur les Champs-Elysées hurlant à tue-tête ce funeste «Zidane Président !» devant le portrait géant du demi-dieu projeté sur l’arc de Triomphe. La chape de plomb d’un discours qui deviendra compulsionnel sur l’intégration des immigrés par le biais du football s’abattait sur la société française. Les voies du changement social n’étaient plus tracées par la Révolution ou la réforme mais par le football en tant que principale manière de résoudre la lancinante question de l’intégration. Les banlieues dites sensibles furent, dès lors et très vite, livrées au football supposé rédempteur et aux nouveaux sauveurs de la République et leurs crampons, dans une parfaite unanimité politique. Malgré des flots d’argent déversés dans cette entreprise de «footballisation» des territoires et des esprits, ce ne seront au final que piètres résultats en termes d’intégration.

En octobre 1998, SOS Racisme osait placarder une affiche dans le métro représentant le dos d’un maillot d’un joueur de l’équipe de France expulsé lors d’une rencontre du Mondial et sur laquelle on pouvait lire cette phrase inouïe : «Ce soir-là tous les Français ont été scandalisés par l’expulsion d’un black.» Sans doute ironique, l’affiche fustigeait une sanction pour une faute grave, mais le footballeur en était exonéré grâce à la couleur de sa peau… Suivit le match, pas vraiment amical, France-Algérie de 2001 au cours duquel la Marseillaise fut sifflée, le terrain envahi. Le 21 avril 2002, le Front national paradait lors de l’élection présidentielle. Le football n’avait rien pu endiguer du retour du refoulé d’une histoire coloniale non dénouée et de la montée implacable d’un parti raciste et xénophobe. Avec la défaite aux Mondiaux coréen (2002) et allemand (2006) et le coup de boule de Zidane commença le désamour des Français pour une équipe qui ne gagnait plus.

L’allégorie de la promotion sociale et de la nation retrouvée par le biais du football s’étayait sur une autre grande élucubration : la transposition littérale et insensée entre le football et la politique. «Le monde du sport est le seul à continuer d’offrir aux jeunes d’origines les plus diverses, sociales, géographiques et ethniques, l’espoir d’atteindre les sommets et de contribuer à la réussite collective […]. Formidable passeur sur le terrain de jeu, Zidane doit aussi l’être sur celui de l’intégration.» (Le Monde, 6 août 2004). En 2010, l’équipe de France toujours black-blanc-beur acheva de s’effondrer dans le ridicule d’une grève de l’entraînement. Désormais cette équipe, parce que justement black-blanc-beur, était vilipendée par ceux-là mêmes qui l’avaient tant célébrée. Le bilan de l’intégration par le football s’exprimait ainsi : «caïd immature», «racaille», «voyou»…

Dernière affaire en date : les quotas et des propos de dirigeants de la Fédération du football français sur les «binationaux» discriminatoires et ressortissant au thème extrémiste de la préférence nationale. Tout ceci, là encore, vient du football, surgit de ce sport supposé intégrateur mais jamais d’autres lieux comme le théâtre, l’opéra, ou encore le cinéma. La diversité ethnique, la différence visible, le mélange des origines, le fameux «vivre ensemble» dont le football se voulait pourtant le magnifique creuset ont visiblement volé en éclats sous les coups de boutoir de la réalité beaucoup moins enchantée d’un fléau social qui charrie, entre autres, un racisme qui apparemment lui colle à la peau.

Quelle influence positive le football avait-il jamais eu durant toutes ces années sur l’intégration réelle des immigrés, une intégration non pas au football, mais à la société tout entière ? Ce fut plutôt la désintégration de toutes les valeurs historiques de lutte, de solidarité et d’émancipation sociales et politiques que le football avait manipulées et retournées en leur contraire. Cette solidarité, cette fraternité, cette harmonie dont la couleur de la peau ou l’origine ethnique avaient été des années durant l’étendard et la garantie, et dont le football avait été le principal vecteur, furent définitivement réduites à zéro par les défaites sportives successives et produisirent un relent de racisme dans le football.

7/6/2011, MARC PERELMAN

Source : Libération

L'opération transit 20I! a été tôt entamée cette année.  Ayant démarré le 3 juin, elle en est déjà à sa vitesse de croisière. Plusieurs…Suite

Le documentaire "El Batalat : Femmes de la Médina" de la réalisatrice franco-marocaine Dalila Ennadre, sera projeté le 17 juin dans la ville espagnole de Huesca (Aragon, Nord), dans le cadre d'un cycle consacré au "cinéma Arabe".

Le documentaire sera projeté à l'ouverture de cette manifestation organisée du 17 juin au 1er juillet prochain à l'initiative de la Fondation "Casa Arabe", basée à Madrid, et en collaboration avec l'association des femmes immigrées arabes et africaines, apprend-on auprès de Casa Arabe.

Le film "El Batalat : Femmes de la Médina" dresse le portrait d'un groupe de femmes vivant depuis leur enfance dans l'ancienne médina de Casablanca, en livrant une image complexe de la femme populaire marocaine, femme moderne et urbaine, loin des clichés véhiculés.

Ce n'est pas la première fois qu'un documentaire de cette réalisatrice autodidacte franco-marocaine est à l'honneur en Espagne. En 2010, son film "J'ai tant aimé" a été projeté dans le cadre du Xème festival du cinéma réalisé par les femmes qui s'est tenu en mars à l'initiative du collectif des femmes féministes de Huesca en collaboration avec "Casa Africa".

Née en 1966 à Casablanca, Dalila Ennadre a grandi en France avant de séjourner successivement en Guyane, en Allemagne, au Maroc et au Canada de 1985 à 1996. Durant toute cette période, elle a travaillé comme chargée de production sur des séries TV ou des films institutionnels. Elle a également étudié le cinéma en autodidacte et opté pour la réalisation de films documentaires, consacrés notamment à des portraits de femmes et à leur quotidien.

Dalila Ennadre est la réalisatrice notamment de "Loups du désert", "Femmes de la Médina", "Je voudrais vous raconter", "Fama... une héroïne sans gloire" et "J'ai tant aimé".

07/06/11

Source : MAP

Une rencontre de communication sur les moyens de promouvoir la participation des Marocains résidant à l'étranger (MRE) à la vie politique au Maroc a été tenue récemment à Lérida (nord-est de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.

Lors de cette rencontre, des acteurs associatifs marocains en Espagne ont affirmé leur "totale adhésion à la dynamique des réformes constitutionnelles profondes lancée par SM le Roi Mohammed VI lors de Son discours historique du 9 mars dernier", souligne la même source dans un communiqué parvenu à la MAP.

Ils se sont félicités, par la même occasion, de "l'initiative louable prise par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) de faire participer l'ensemble des acteurs associatifs et politiques au débat public sur l'élaboration de propositions relatives à la révision de la Constitution qui soient au service des MRE".

Parmi les thèmes traités lors de cette rencontre, figure notamment celui de "la communauté marocaine à l'étranger et ses aspirations concernant la nouvelle Constitution", ajoute la même source, soulignant que les représentants de plusieurs associations marocaines en Espagne ont évoqués également des "idées positives relatives à la participation des MRE aux prochains rendez-vous électoraux dans le Royaume".

7/06/11

Source : MAP

Claude Guéant vient de diffuser une circulaire visant à réduire de moitié l'immigration dite « choisie ». En tant qu’expatriée et donc immigrée dans les pays que j'habite, je m'insurge.

Je m'insurge parce que Monsieur le Ministre exige des immigres qu'ils maitrisent « suffisamment » la langue française. Depuis quand payer son salaire de sa sueur dépend-il du nombre de fautes commises lors d'une dictée de Bernard Pivot ? Les français sont certes loin d'être analphabètes, mais je remarque surtout que le niveau de maîtrise de la langue française, qu'il soit écrit ou oral est assez bas, au point qu'il fait la joie des « buzzs », de la télévision et des zappings. Le snobisme linguistique ne fait la joie que d'une certaine classe sociale, c'est tant mieux. Si je suis la première à ne pas tolérer les mauvais niveaux de français, déformation familiale nuisante et nuisible, je ne tolère pas que l'on condamne quelqu'un parce que sa langue maternelle n'est pas le français.

Je m'insurge parce que cette circulaire ne vise que les immigrés originaires de pays d'Afrique, ou d'Europe de l'Est, mais ne l'avoue pas. Bien qu'un immigré anglais ne soit pas forcément en moyenne plus capable de maîtriser le français qu'un immigré sénégalais (qui en général le parle assez couramment). Je m'insurge parce que je parle 6 langues, et pas une correctement, mais que je pourrai toujours m'en servir pour justifier un salaire de 3000 euros parce que je suis BLANCHE.

Je m'insurge parce que mon dealer en parle sept, mais est dealer et non pas cadre, parce qu'il est ARABE.

Je m'insurge au nom de celui qui n'obtiendra jamais la nationalité française alors qu'il est né ici et est plus français que ceux qui la lui refusent (ce qui n'est pas difficile néanmoins), au nom de ceux qui croient en la France et sont parqués dans la crasse parisienne, au nom de Touffik, tabassé par les flics à 16 ans parce qu'il a volé un sac, au nom de mon kebab, de mes fringues made in China, de ma voiture allemande, de ma vodka polonaise et de ma musique rom (et non pas roumaine pour ceux qui les assimile).

Je m'insurge car je suis une immigrée qui a choisi de quitter son pays natal en partie par honte, pour trouver mieux ailleurs.

Je m'insurge parce que l'on me parle d'identité nationale, alors que seulement 6% des français le sont vraiment depuis 3 générations, le reste n'est qu'hypocrisie dirigée pour asseoir un égo en mal d'indignation populiste.

Je m'insurge au nom des 20 000 tunisiens bloqués entre la France et l'Italie à qui l'ont refuse un permis de séjour de 6 mois, au nom de l'immigration choisie (qui n'a acceptée que 400 personnes au lieu des 2000 prévues). Au nom de ceux qui peuvent mourir et que l'on vire à coup de pied en violant les lois édictées par les directives européennes, que l'on modifie Schengen pour asseoir sa popularité, que l'on crache sur les Droits de l'Homme en taisant les nombreuses condamnations de la France par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, ET la Cour de Justice de l'Union Européenne (et après on se demande où passent les impôts? Ben dans les amendes de l'Etat!Ah bon? )

Je m'insurge au nom du capitalisme qui exige l'immigration pour la prospérité de la France, car au vue de la situation actuelle, la France a besoin des immigrés pour faire face au chômage, aux problèmes liées aux retraites et à l'inflation.

Je m'insurge au nom de l'Europe qui se doit de s'unir au mépris des revendication nationalistes, qui n'ont toujours été que la cause d’extrémismes, autoritarismes, et plus rarement totalitarisme.

Je m'insurge au nom de la bêtise humaine, qui sous prétexte qu'elle mange du fromage a davantage le droit d'habiter une terre que celle qui mange du couscous (plat délicieux par ailleurs).

Je m'insurge avec mes mots, parce que peu de gens le font.

Je m'insurge, parce que j'entends les gens de tous les pays rire de notre bêtise.

Je m'insurge car je me sens orpheline de nation. Je m'insurge car je préfère hurler avec mes propres mots que de « bouffer le système » par colère et dépit. Mais qu'un jour viendra où, lasse, j'abdiquerai et abandonnerai mes valeurs pour devenir un des leurs.

En deux semaines, on découvre un futur président violeur, un ministre prédateur, et un « homme puissant » pédophile (ce dernier dont le nom est toujours inconnu). En tant que femme, je m'insurge.

Je m'insurge parce que je suis un sous-homme, c'est-à-dire une femme, et qu'à ce titre, je n'ai pas le droit de m'insurger.

Je m'insurge au nom de toutes les femmes se sentant objets et qui ne trouvent pas mieux que d'user de leurs jupes pour arriver à leurs fins, puisque c'est pour elles le seul moyen d'être entendues (de lą ą etre ecoutees...)

Je m'insurge, essoufflée de fuir un pays qui me fait honte. Je m'insurge aujourd'hui et le fuirai de nouveau demain.

Mais finalement, je ne m'insurge pas vraiment. Je fais de mon mieux pour assumer le fait d'être française, et de ne pas pouvoir en être fière.

05 Juin 2011,  Alicebarbe

Source : Médiapart

Parmi tous les angles sous lesquels s’analyse le phénomène migratoire, cet ouvrage privilégie nettement celui des relations internationales. Auteur d’un éloquent Atlas mondial des migrations, Catherine Wihtol de Wenden poursuit la recherche qui faisait déjà l’objet de son précédent ouvrage, La globalisation humaine (Puf, 2009, recensé dans Projet, n° 315, p. 89), consistant à prendre de la hauteur par rapport aux perceptions nationalo-centrées d’un phénomène mondial par nature. Elle montre que les migrants – dans la diversité accentuée de leurs statuts, de leurs profils socio-économiques, de leurs projets, de leurs motivations – sont en train de devenir des acteurs essentiels des relations internationales. Analysant le développement d’une véritable « diplomatie des migrations internationales », elle voit l’ampleur du phénomène à la fois comme cause et conséquence de l’actuelle transformation du monde. Il représente un « défi lancé à l’État-Nation en tant qu’acteur principal de la régulation des frontières, de la citoyenneté et de l’identité. » Déplorant la schizophrénie des dirigeants occidentaux – ils savent pertinemment que leurs pays ont besoin de migrants en grand nombre, mais persistent à tenir des discours alimentant la peur –, l’auteur estime qu’il faut aller vers une « gouvernance mondiale des migrations », qui permettrait à tous les acteurs (pays de départ, pays d’accueil, migrants eux-mêmes) d’y trouver leur intérêt et de sortir de l’opposition stérile entre respect des droits de l’homme (dont le « droit à la mobilité internationale ») et réalisme des intérêts des uns et des autres….Suite

De façon générale, chaque État détermine la nationalité et la nationalité multiple de ses ressortissants par sa législation et à travers des principes spécifiques liés à son histoire et à la nature de ses relations avec les autres pays.

Parler des questions de nationalité exige donc qu’il faille tenir compte non seulement des intérêts des individus, mais aussi de ceux, légitimes, des États. En ce qui a trait aux intérêts des individus, un ensemble de questions s’imposent: Pourquoi un ressortissant camerounais résidant à l’étranger cesse-t-il d’être Camerounais pour avoir acquis la nationalité d’un autre pays? Pourquoi les enfants des Camerounais de la diaspora ne sont-ils pas considérés dans la constitution comme Camerounais? Pourquoi n’y a-t-il pas des lois qui encadrent la nationalité camerounaise des femmes d’origine camerounaise ayant épousé des étrangers et ayant pris la nationalité de leurs époux respectifs? Ces questions permettent de jeter un regard critique sur les formes de discrimination dont sont victimes des millions de Camerounais qui ont pris le chemin de l’exil.

Comme on le voit, la question de la double nationalité au Cameroun pose le problème de la discrimination faite à l’égard des hommes lorsqu’ils ne sont pas autorisés à voter, à l’égard de leurs enfants naturels, en particulier de ceux nés à l’étranger, lorsque leurs parents ne sont pas autorisés à leur transmettre leur nationalité camerounaise d’origine, et à l’égard des femmes lorsque celles-ci perdent leur nationalité en épousant un étranger.

Cette discrimination faite aux Camerounais de la diaspora est le prolongement d’une politique d’exclusion mise sur pied depuis les soulèvements populaires de 1992, laquelle a trouvé un cadre légal dans la constitution très controversée en 1996, une constitution promulguée sans consultation référendaire qui a fait de l’exacerbation du sentiment tribal négatif (autochtone/allogène) un mode de gouvernance. Depuis la promulgation de cette constitution, les Camerounais ne se sentent plus chez eux partout au Cameroun. Lorsqu’ils voyagent d’une province à l’autre, ils savent qu’ils vont à l’étranger, puisque leur loi fondamentale prévoit de les considérer, à leur arrivée dans la nouvelle province, comme des allogènes et, surtout, de protéger les autochtones considérés alors comme minoritaires. Cette ségrégation ethnique, cet apartheid tribal dont la loi fondamentale est la garante, nuit à l’unité nationale, détruit l’intégration nationale acquise de haute lutte et traduit le type de système politique sous lequel croupissent les Camerounais: Une dictature aveugle qui tire son énergie de l’exclusion sociale et politique des communautés ethniques.

Lorsque, pour ces raisons liées à la discrimination et à l’exclusion, ces Camerounais se retrouvent en exil, comment peuvent-ils s’attendre à un octroi facile de la double nationalité? Il n’y a pas lieu d’y croire, car ceci signifierait, pour ce gouvernement RDPC au pouvoir, la négation de son propre système d’exclusion qui a poussé ces citoyens à l’exil.

Pourtant, depuis 1982, les Camerounais épiloguent sur les membres du régime qui auraient la double nationalité (franco-camerounaise, américano-camerounaise, etc.) pour se protéger en bondissant dans les chancelleries occidentales en cas d’une éventuelle guerre civile que leur gestion calamiteuse des biens publics aurait occasionnée. Du point de vue du peuple qui grogne sa colère depuis trente ans, la double nationalité est donc un privilège des gouvernants, un bouclier que ceux-ci ne peuvent se permettre de vulgariser, au risque de se retrouver dans ces chancelleries avec les damnés qu’ils ont usés et abusés.

D’un autre côté, dans les coulisses du pouvoir à Yaoundé, il se murmure qu’on ne peut pas être Camerounais et Allemand, Camerounais et Australien à la fois, puisque l’une des nationalités l’emporte toujours. À Étoudi et sur la colline parlementaire de Ngoa Ekellé, on se fait à l’idée que la double nationalité permet simplement à certains d’échapper aux lois arbitraires et contraignantes qui cimentent la mauvaise gouvernance en faisant d’eux des supercitoyens ayant plus de droits que ceux qui n’ont qu’une seule nationalité. Si tel est réellement le cas, si c’est en raison de cela que la double nationalité n’est pas reconnue par la constitution, alors des enquêtes devraient être menées par des commissions spéciales pour identifier les hauts fonctionnaires et les cadres du pouvoir soupçonnés d’avoir la double nationalité, au nom du principe de l’égalité de tous devant la loi.

Au demeurant, si la loi fondamentale du Cameroun, au lieu de mettre l’accent sur l’opposition Autochtone/Allogène, le mettait plutôt sur l’obligation de parler plusieurs langues nationales, les langues de plusieurs ethnies camerounaises, et insistait ipso facto sur les avantages à avoir une double ethnicité ou une ethnicité camerounaise multiple, le Bamiléké se sentirait Bassa, le Béti se sentirait Tikar, le Toupouri se sentirait Sawa, le francophone se sentirait anglophone et la question de la double nationalité ne se poserait plus: les Camerounais de l’étranger n’obtiendraient alors leur double nationalité que de façon évidente, puisque les conditions culturelles et structurelles de la pratique de la multiethnicité inscrites dans la constitution se transposeraient facilement dans la pratique de la multinationalité.

Vu sous cet angle, lorsqu’on prive un citoyen camerounais vivant à l’étranger du droit à la double nationalité, simplement parce qu’il a pris une autre nationalité, c’est un droit légitime naturel et inaliénable qu’on lui enlève. Japonais, Américains, les dragons de l’Est et les pays de l’UE l’ont compris en adoptant des lois qui facilitent l’acquisition de la double nationalité des nationaux vivant à l’étranger. Ici, un constat s’impose: Ces pays, qui ont émergé, ont des régimes démocratiques, c’est-à-dire des régimes qui mettent le citoyen au centre de leur action, lui rendent compte, lui laissent un vaste champ de possibilités afin qu’il décide de l’avenir de la nation, puisqu’il est le peuple à qui revient le pouvoir réel de décision. Ce pouvoir de décision du citoyen réside dans le droit de vote. Et l’octroi de la double nationalité implique l’acquisition de ce droit fondamental.

Voilà donc finalement ce qui fait frémir le pouvoir de Yaoundé. Ce qui le fait frémir, ce n’est pas d’octroyer la double nationalité aux Camerounais de la diaspora. Ce dont il a peur, c’est de voir ceux-ci détenir le droit de vote par le simple fait de l’acquisition de la double nationalité. Car les Camerounais de la diaspora ne voteraient pas pour des raisons alimentaires; ils voteraient pour les candidats qui les auraient convaincus par la qualité de leurs programmes politiques et les valeurs morales qu’ils incarnent. Le régime RDPC n’a donc pas intérêt à leur octroyer ce droit de vote au travers de l’acceptation de leur double nationalité. Il en résulte que ce refus discriminatoire, qui place les Camerounais de la diaspora loin du centre de l’action gouvernementale, permet en même temps de les contrôler de trois façons:

La première: Ils sont nés au Cameroun de parents, grands-parents et arrière-grands-parents Camerounais, mais ils sont exilés et détiennent la nationalité camerounaise. De retour au Cameroun, ils n’ont pas, comme tous les autres Camerounais, le droit à la parole : ils ne peuvent pas critiquer le système ou organiser une marche pacifique sans subir la foudre de la brutalité policière. Ils seront arrêtés et enfermés, et personne de l’étranger ne viendra les y sortir au risque d’être accusé d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain.

La deuxième: Ils sont nés au Cameroun de parents, grands-parents et arrière-grands-parents Camerounais, mais sont exilés. En exil, ils ont fait le choix de prendre de multiples citoyennetés. Dans ce deuxième cas, une fois retournés au Cameroun, ils n’ont pas le droit à la parole non plus. Car, ils ne sont plus Camerounais, ils sont considérés comme des touristes. Avant de se rendre au Cameroun, ils ont d’ailleurs l’obligation de faire une demande de visa à l’ambassade du Cameroun à l’étranger, des visas en bonne et due forme qui témoignent de ce qu’ils sont véritablement des touristes, c’est-à-dire des étrangers chez eux au Cameroun. Ainsi, le droit à la parole en termes d’organisation des manifestations publiques et de critique du système dans le but d’éduquer la masse à l’expression démocratique n’est plus accessible à ces Camerounais qui, considérés comme des étrangers, courent le risque d’être expulsés au même motif d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain.

La troisième: Si la double ou nationalité multiple existait, alors les Camerounais vivant en exil auraient à la fois la lance et le bouclier. Leur nationalité camerounaise leur confèrerait la lance, et ils s’élanceraient au niveau optimum de la liberté d’expression une fois arrivés au Cameroun car, en même temps, l’État policier ne pourra ni les expulser (puisqu’ils sont Camerounais) ni les emprisonner puisqu’ils auront de comptes à rendre au pays étranger dont ils sont citoyens par adoption. Décréter la double nationalité devient alors un casse-tête pour cet État dictatorial du Cameroun.

On comprend finalement pourquoi les pays démocratiques permettent à leurs citoyens d’avoir la double nationalité. Il s’agit de donner à ceux-ci un espace plus large de liberté d’expression, démontrant par ce fait même que la nationalité multiple est l’un des instruments de mesure du niveau de démocratisation d’un pays. En plaçant le citoyen de la diaspora au centre de l’action gouvernementale, la double nationalité lui donne la possibilité de vivre son appartenance au territoire national en toute sécurité, de participer à la vie démocratique de son pays en exerçant son droit de vote, d’avoir une compréhension positive de ses rapports avec l’État de justice et de bâtir la terre de ses ancêtres avec abnégation.

Au regard de tout ce qui précède, il est urgent, que dans le processus de démocratisation qui a embrasé les pays à la chute du mur de Berlin, s’est éteint avant de se rallumer à l’occasion des révolutions arabes en cours, l’Assemblée nationale camerounaise diligente une étude de la légalisation de la double nationalité visant le développement économique et l’égalité de tous les Camerounais devant la loi. Au demeurant, ce n’est que pour des raisons purement économiques que les Camerounais de la diaspora adoptent la nationalité du pays d’accueil dans la perspective d’aider leurs familles de façon décisive. Pourquoi le régime de Yaoundé ne cesserait-il pas de dribbler les citoyens de la diaspora en légalisant la double nationalité afin de leur permettre de transformer l’aide aux familles en contribution décisive au développement durable de la nation?

Dr. Maurice Nguepe

Source : Cameroun online

Forum économique et de coopération des compétences marocaines au Canada « Les compétences canado-marocaines, pour un nouveau partenariat transatlantique » Une rencontre a réuni à Rabat plus de 300 participants Le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, en partenariat avec l'ambassade du Royaume du Maroc au Canada et le Réseau des compétences canado-marocaines (RCCM), a organisé à Rabat les 23 et 24 mai derniers une rencontre qui a réuni plus de 300 participants, dont une centaine de compétences marocaines au Canada et leurs partenaires canadiens.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère pour la mobilisation des compétences marocaines à l'étranger. Cette manifestation fait partie d'une série de rencontres organisées par le ministère avec les compétences dans plusieurs pays d'accueil afin de promouvoir le rôle de la communauté marocaine dans le développement économique et social du pays et dans l'objectif d'élaborer un plan d'action visant à mobiliser les compétences nationales émigrées et de valoriser leur savoir-faire et leurs expériences professionnelles au profit du Maroc.

Cette rencontre s'est fixée pour objectif de mettre en synergie l'offre des compétences canado-marocaines et la demande nationale. Durant les deux jours de ce Forum, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et le Réseau des compétences marocaines au Canada ont favorisé des rencontres et des ateliers de travail pour faire de cette rencontre l'outil de référence de la Communauté marocaine de l'étranger et surtout d'en concevoir le schéma de démarrage.
Plus de cinquante projets dans quatre domaines majeurs que sont l'éducation, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, l'industrie et l'entrepreneuriat, l'énergie, l'eau et l'environnement, ainsi que l'agriculture, ont été présentés par les différentes compétences et expertises de la diaspora marocaine résidant au Canada. Le défi était de définir les mécanismes appropriés pour asseoir un partenariat actif et durable et d'arrêter les modalités de mise en œuvre et de mise en relation entre les donneurs d'ordre et les compétences. C'est dans ce sens que quatre conventions de partenariat ont été signées au terme des travaux de ce Forum, alors que deux autres conventions seront signées dans les semaines à venir.
Les participants ont noté avec satisfaction la détermination du gouvernement et des acteurs à consolider et à renforcer la dynamique de concertation et de partenariat déclenchée à travers cette manifestation.

Un appel a été lancé aux ministères, aux autorités locales, aux agences de développement, aux établissements publics, aux instituts, aux banques, aux associations et à tous les autres intervenants de la partie marocaine pour qu'ils continuent à s'impliquer et à apporter l'appui qu'attendent de nous nos partenaires canado-marocains.

La conclusion phare qui ressort des ateliers de travail et des débats qui ont suivi est que nul ne peut contester la contribution des compétences expatriées au développement économique et social de leur pays d'origine ni le rôle joué dans le rapprochement de leur pays d'accueil avec le Maroc. Nul ne peut contester non plus le fait que ce rôle ne s'est jamais amoindri au fil du temps. Les projets présentés en sont une large démonstration. Le défi commun est de maintenir et amplifier cette dynamique pour le bénéfice de tous.

Les principales recommandations qui en découlent peuvent être résumées comme suit :

1-La réussite de la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées au profit du développement national exige l'identification et l'exécution d'un ensemble de conditions. Ces conditions objectives concernent l'ensemble des acteurs et parties impliquées dans cette politique. Toute tentative de mobilisation des compétences marocaines expatriées ne peut aboutir si elle ne s'appuie pas sur le renforcement de la coordination entre l'ensemble des institutions marocaines en charge des questions liées aux MRE. Aussi, la politique marocaine de mobilisation des compétences expatriées doit en premier lieu mobiliser, dans le même élan, les institutions en charge des Marocains résidant à l'étranger et les institutions publiques marocaines en charge des questions de développement. Cette démarche aidera à déterminer les domaines de coopération et facilitera les modalités de coopération des institutions locales avec les organisations de la communauté MRE.

2- La condition essentielle pour concrétiser cette approche est l'inscription de cette stratégie, pour la rendre plus efficace et plus équilibrée, dans un cadre d'une coopération tripartite qui implique le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, les Réseaux de compétences structurés et installés dans les pays d'accueil et le gouvernement et les acteurs des pays d'accueil eux-mêmes.

3- Pour assurer la crédibilité de ces propositions, il convient de mettre en place un comité canado-marocain indépendant chargé du suivi de la mise en œuvre et de l'évaluation des conventions signées ainsi que des différents partenariats développés entre les compétences canado-marocaines et les acteurs marocains.

Le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et le RCCM arrêteront un plan d'action en faveur de la mobilisation des compétences. Ce plan sera décliné, pour la période 2011-2012, en méthode de travail, en moyens humains et financiers ainsi qu'en outils d'information et de communication.

5/6/2011,  F.M

Source : Le Matin

Le tribunal correctionnel de Tournai a condamné un sexagénaire marocain, chauffeur de bus en France, poursuivi pour coups et blessures volontaires et exercice illégal de la médecine, à une peine de quatre mois de prison avec sursis de deux ans. Le tribunal a estimé que la seconde prévention n'était pas établie et en a acquitté le prévenu.

Le 22 juin 2008, l'inculpé avait réalisé une circoncision selon les rites musulmans sur un enfant âgé de 3 ans et demi dont les parents, également poursuivis pour coups et blessures volontaires, ont bénéficié de la suspension du prononcé de la condamnation pour une durée de deux ans.

Quelques heures plus tard, l'enfant avait été emmené à l'hôpital en raison d'une infection. L'hôpital courtraisien où a été soigné l'enfant avait saisi le parquet de Courtrai dans la foulée.

"Ce n'est pas le procès de la circoncision que nous faisons ici mais bien celui des conditions de son exercice ainsi que du non-respect de certaines règles d'hygiène et de sécurité", avait commenté Pierre Andrien, substitut du procureur du roi de Tournai.

Le magistrat avait rappelé que l'article 409 du code pénal punit toute forme de mutilation des organes génitaux d'une personne de sexe féminin mais qu'aucune disposition n'existe pour les hommes.

Pour l'inculpé, c'est la première fois qu'une circoncision tournait mal, en plus de trente ans de carrière

07/06/11

Source : 7sur 7/belga

Au mois de mai 2011, 2254 demandes d’asile ont été déposées, un chiffre en augmentation de 51 % par rapport au mois précédent (avril 2011 : 1495). Les principaux pays de provenance des requérants d’asile arrivés en mai étaient l’Erythrée, la Tunisie et la Macédoine. En raison de la situation incertaine en Libye et dans d’autres pays d’Afrique du Nord, la pression migratoire exercée depuis cette région du globe reste élevée. Il est difficile d’évaluer comment évoluera le nombre de demandes d’asile émanant de personnes originaires d’Afrique du Nord ou qui y ont séjourné.

545 personnes provenant d'Erythrée ont déposé une demande d'asile en mai 2011, soit 169 de plus qu'en avril 2011. Le nombre élevé de demandes est dû à la situation politique en Erythrée, aux conditions précaires dans lesquelles vivent les Erythréens présents en Libye ainsi qu'aux regroupements familiaux accordés en vertu de la loi sur l'asile (LAsi). Près d'un tiers des demandes d'asile de ressortissants érythréens enregistrées depuis le 1er janvier 2011 sont liées à des regroupements familiaux au titre de l'art. 51 LAsi.

La Tunisie arrive en deuxième position, après l'Erythrée, au classement du nombre de demandes d'asile déposées par pays de provenance, avec 342 demandes d'asile, soit 177 de plus qu'au mois précédent (avril 2011 : 165). Plus de la moitié de ces cas ont fait l'objet d'une procédure Dublin. Si les arrivées de ressortissants tunisiens sur sol italien ont fortement reculé, les migrations secondaires prévues au sein de l'espace Schengen se sont bel et bien produites et elles devraient se poursuivre encore un certain temps.

Les demandes d'asile en provenance du reste de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont restées stables ou ont légèrement augmenté :

Algérie : 64 demandes d'asile (avril 2011 : 26)

Egypte : 4 demandes d'asile (avril 2011 : 12)

Libye : 29 demandes d'asile (avril 2011 : 12)

Maroc : 29 demandes d'asile (avril 2011 : 15)

Syrie : 52 demandes d'asile (avril 2011 : 35)

Yémen : 1 demande d'asile (avril 2011 : 1)

Toujours en mai 2011, la Macédoine occupe la troisième place des principaux pays de provenance de requérants d'asile, avec 184 demandes (avril 2011 : 127). Il s'agit pour la plupart de demandes déposées par des Roms qui ont quitté leur pays d'origine à cause de l'absence de perspectives socio-économiques. Depuis le 1er août 2003, la Macédoine est considérée comme un pays de provenance sûr. Aussi les demandes émanant de ressortissants macédoniens font-elles en règle générale l'objet d'une décision de non-entrée en matière.

En quatrième position figure le Nigéria, avec 123 demandes d'asile. Autres pays de provenance significatifs en mai 2011 : l'Afghanistan (92 demandes), la Chine (74 demandes), le Kosovo (50 demandes) ainsi que la Serbie et la Somalie (47 demandes chacune).

07.06.2011, Berne-Wabern

Source : Site de la Confédération Suisse

Au moment où l’Europe fait face à un afflux d’immigrés clandestins venus d’Afrique du Nord, Européens et Africains essaient de définir des règles communes pour endiguer ce vaste mouvement. Les propositions de l’Union européenne seront débattues lors d’un prochain sommet à Bruxelles le 24 juin.

7/6/2011, Marie Joannidis

Source : RFI

Des immigrés maghrébins montrent leur passeport, le 28 avril à Paris, lors d'une manifestation contre la politique française à l'égard des immigrés.

En ces temps de crise financière et économique, les gouvernements essaient de trouver des boucs émissaires. Une politique qui se traduit en Europe, par l'adoption de lois de plus en plus restrictives sur l'immigration.

En France, la droite qui gouverne ce pays s'est également focalisée souvent sur les immigrés, les sans-grades et les laissés-pour-compte pour des visées électoralistes et surtout pour disperser les regards sur les vrais problèmes qui touchent les Français.

Le Président français et son ministre de l’intérieur Claude Guéant, semblent reprendre aujourd’hui à leur compte l’un des arguments les plus vieux et les plus économiquement infondés de l’extrême droite: les étrangers travaillant en France, même légalement, seraient trop nombreux et leur présence expliquerait le chômage!

L’immigration loin d'être un fardeau pour les Français

La question qui se pose naturellement est la suivante: l’immigration en France est-elle un fardeau pour les Français et combien coûte-t-elle aux finances publiques?

De l'avis des économistes, elle ne coûte à priori rien, bien au contraire: selon une récente étude réalisée par des chercheurs de l'université Lille-2, “les immigrés permettraient d'apporter 12,4 milliards d'euros aux finances publiques: ils recevraient certes près de 47,9 milliards d'euros chaque année d'aides sociales, mais en reverseraient 60,3 à l'Etat notamment par les impôts. Selon cette étude, les immigrés contribueraient même davantage que les nationaux au financement de la protection sociale: à hauteur de 2.250 euros pour les premiers contre 1.500 pour les nationaux.”

Une deuxième interrogation peut être posée: la France a-t-elle besoin de travailleurs immigrés? C'est une certitude. Selon le vice-président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), Charles Melcer, “l'immigration du travail serait indispensable pour assurer la croissance de la France”. “Sans les immigrés de nombreux secteurs économiques seraient en grande difficulté, parce que les Français refusent de faire certains métiers” ajoute M. Melcer.

“L'immigration du travail serait indispensable pour assurer la croissance de la France.”

Charles Melcer, vice-président de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME).

Une troisième question avant de conclure: les travailleurs immigrés, prennent-ils le travail des Français? Il est prouvé que les 20.000 personnes admises en moyenne chaque année au titre de l'immigration du travail n’ont rien à voir avec le fait que plus de 4 millions de citoyens français sont aujourd’hui inscrits au Pôle emploi (chômage), et que six millions des salariés vivent avec moins de 750 euros par mois.

Il est prouvé que les 20.000 personnes admises en moyenne chaque année au titre de l'immigration du travail n’ont rien à voir avec le fait que plus de 4 millions de citoyens français sont aujourd’hui inscrits au Pôle emploi (chômage).

Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a mis en garde contre le danger d’un pays qui se fermerait alors que l’immigration légale du travail correspond au besoin de l’économie française.

“Stigmatiser les étrangers qui travaillent légalement en France ne fera pas baisser la courbe du chômage. Par contre, cela contribuera encore davantage à dégrader le débat public, à diviser les Français et à abîmer la République” a résumé un député socialiste.

7/6/2011, Fayçal Megherbi, enseignant en droit à l’université de Panthéon-Assas Paris II

Source : Aufait

Un rapport parlementaire préconisant sa limitation sera remis ce mercredi par Claude Goasguen.

La double nationalité est sur la sellette. Alors que le débat lancé par Marine Le Pen, divise au sein même de l’UMP, le député Claude Goasguen doit remettre mercredi un rapport dans lequel il préconise un encadrement drastique de ce droit à appartenir à deux Etats.

"Il est certes impossible, comme le suggèrent certains extrémistes, de supprimer la binationalité, mais il faut la limiter", a déclaré le député-maire du XVIe arrondissement de Paris, rapporteur de la mission d’information parlementaire sur le droit de la nationalité.

"Cela veut dire qu'on demanderait aux gens de choisir entre deux nationalités. Ou bien qu'on aille vers une limitation des droits politiques. Car il est tout de même gênant qu'une personne puisse voter en France et dans un autre Etat. En procédant ainsi un binational se retrouverait en quelque sorte avec +une nationalité et demie+".

"Une atteinte à la cohésion républicaine"

Selon les estimations de Claude Goasguen, elle concernerait 4 à 5 millions de personnes en France. Des chiffres impossibles à vérifier dans la mesure où aucune statistique officielle n’existe sur ce sujet.

La première charge dans ce dossier a été donnée par Marine Le Pen le 1er juin dernier. La présidente du Front national a adressé une lettre aux 577 députés de l’Assemblée nationale pour demander l’abrogation de la double nationalité qu’elle jugeait être "une atteinte à la cohésion républicaine".

Une brèche ouverte dans laquelle le parti de la majorité présidentielle n’a pas hésité à s’engouffrer. Le conseiller spécial du président Henri Guaino a ainsi estimé mercredi dernier que la question de la double nationalité "méritait d'être débattue" même si le moment n'était pas "forcément le meilleur" pour le faire.

L’UMP tiraillée

Même son de cloche chez Jean-François Copé, le secrétaire national de l’UMP. "C'est une question qui se pose parmi d'autres. Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration" début juillet, a-t-il dit.

Eric Besson, pourtant porte-drapeau du débat sur l’identité nationale lorsqu’il était ministre de l’Immigration, s’est dit quant à lui opposé à la question, notamment en raison de sa difficulté de mise en œuvre. " Ce serait contradictoire avec la législation de beaucoup de pays de par le monde qui autorisent de rester ressortissant", a-t-il fait valoir.

"Stigmatiser ainsi des personnes qui n’ont pas deux parents français, je trouve ça dommage", a quant à elle souligné Jeanette Bougrab, secrétaire d’Etat à la jeunesse.

"Réinventer le système d'apartheid"

A gauche, les réactions sont également nombreuses, à commencer par le président de la commission parlementaire lui-même, le socialiste Manuel Valls. C'est "une mauvaise idée, d'abord parce que cela revient à dire par exemple que les citoyens franco-américains, franco-israéliens, franco-algériens ou franco-maliens ne sont pas tout à fait français", a souligné le député dans les colonnes du Parisien.

"Ensuite, poursuit le député-maire d'Evry, parce qu'il faut penser aussi aux 2 millions de binationaux qui vivent à l'étranger". "Ils sont, ajoute-t-il, des ambassadeurs de la France sur le plan économique, culturel, touristique".

Le PCF a quant à lui brocardé dans un communiqué "la droite et l'extrême droite" pour qui "il y aurait des Français plus Français que d'autres", parlant même de la volonté de "réinventer le système d'apartheid".

7/6/2011, Assiya Hamza

Source : Europe 1

Le collectif marocain installé en Espagne ne cesse d’augmenter en dépit de la récession économique. Ils sont 777.278 munis de papiers en règle et 217.088 affiliés à Sécurité Sociale à fin mai. A la lumière de ces données, ils se placent en tête du ranking des immigrés extra-communautaires, indiquent des statistiques officielles, rendues publiques à Madrid, auxquelles a eu accès Albayane. En termes de résidents en situation légale, les Marocains représentent 15,37% des 5.056.646 étrangers recensés au 31 mars dernier et 29,67% des 2.620.359 étrangers du régime général, qui sont originaires de pays hors de l’Union Européenne (ou extra-communautaires). Au sein du collectif marocain, sont également comptabilisés 31.355 descendants de citoyens communautaires. Ce sont les membres de familles de Marocains qui ont accédé à la nationalité espagnole ou celle d’autres pays de l’UE.

Ces statistiques, puisées dans le rapport sur les étrangers résidents en Espagne au 31 mars, diffusées le 1 er juin, apportent des données significatives qui témoignent de l’importance de la communauté marocaine par rapport au reste des collectifs extra-communautaires. Son nombre a augmenté de 2,57% par rapport à fin décembre dernier et de 4,32% en comparaison avec fin mars de 2010. C’est aussi la communauté la plus nombreuse au sein du collectif africain puisqu’elle représente 77,5% du total des immigrés provenant de ce continent (1.003.584 personnes).

L’analyse en détail du rapport démontre que le collectif des immigrés extra-communautaires est une inestimable réserve de la main d’œuvre, constituée principalement de jeunes, qui se répartit dans l’ensemble du territoire espagnol et exerce dans des conditions dures, particulièrement dans l’agriculture et le travail domestique.

Les Africains, avec des cartes de résidence en vigueur, ont atteint 1.003.584, soit 38% du total des étrangers extra-communautaires. Les latino-américains demeurent cependant les plus nombreux avec un total de 1.165.454 de personnes (44,47%). Les régions autonomes de Catalogne (Nord-est) et de Madrid (Centre) concentrent à elles seules plus de 46% du l’ensemble des immigrés non-communautaires respectivement avec 741.355 et 483.295 personnes. Elles sont talonnées par la communauté valencienne qui compte 273.028 extra-communautaires et l’Andalousie avec 267.985 personnes.

Analysant les quinze nationalités qui paraissent le plus souvent dans les statistiques démographiques en Espagne, la distribution de ce collectif par sexe révèle que plus de la moitié est constituée d’hommes (53,91%) et que 30% parmi eux ont entre 30 et 39 ans (777.800) mais 2.130.458 personnes se trouvent dans les conditions d’exercer une activité professionnelle (80%). De même, sont recensés 455.843 de moins de 16 ans (17%) dont 300.000 ont moins de dix ans.

Selon le type d’autorisations de résidence concédées aux immigrés extra-communautaires, il est significatif de signaler que 64% sont de longue durée (1.676.781), c’est-à-dire comptent plus de cinq ans de résidence permanente en Espagne. Le reste, soit 943.568 (36%), sont des permis de résidence temporaire.

Les Marocains sont également en tête des immigrés extra-communautaires du régime général affiliés à la Sécurité Sociale, selon les statistiques relatives au mois d’avril dernier diffusées par le Secrétariat d’Etat espagnol à l’Immigration. Ce sont 217.088 contre 219.122 à fin décembre dernier, soit une baisse de 2.122 affiliés en l’espace de quatre mois. Ils représentent également 12,03% de l’ensemble des étrangers (régimes communautaire et général), qui cotisent à cette caisse de prévoyance sociale qui s’élève à un total des 1.803.980 affiliés et 19,17% des 1.131.929 affiliés extra-communautaires.
Les affiliés marocains à la Sécurité Sociale sont bien répartis dans la plupart des communautés régionales mais sont nombreux en Catalogne (51.699), en Andalousie (41.946), à Murcie (29.148), à Madrid (23.649) et dans la Communauté Valencienne (18.357). Ils sont également présents à Sebta (2.256: 92,34% du total des étrangers) et Melilla (3.865 : 95,88% du total des étrangers).

Plus de 54% sont affiliés au Régime Général de la Sécurité Sociale (118.679) mais d’autres cotisent aux régimes spéciaux tels ceux de l’agriculture (73.249), du service domestique (12.396), des autonomes (11.555) ou de la mer (1.207). En principe, les affiliés aux régimes spéciaux bénéficient de moins de couverture sociale et ont moins de garantie en cas de licenciement.
Cependant, 150.000 Marocains étaient inscrits, en avril dernier, aux centres de recrutement de l’institut national de l’emploi, soit 11.259 personnes de plus par rapport au mois précédent (8,1%). Ils représentent cependant 34,82% des 432.209 extra-communautaires en quête d’un emploi. Au premier trimestre de l’année en cours, 95.056 Marocains recevaient mensuellement des prestations sociales pour chômage, 13.980 personnes de moins en comparaison avec la même période de 2010 (-11,8%), indiquent d’autre part les statistiques de l’Enquête sur la Population Active.

Si les Marocains constituent numériquement le plus important collectif extra-communautaire, ils sont aussi les grandes victimes de la récession économique.

7/6/2011, Mohamed Boundi

Source : AL BAYANE

Il a fallu que Mohamed Moussaoui, franco-marocain, President du Conseil Français du Culte Musulman, soit doté d'une grande maitrise de soi, d'un visible sens de la modération et du consensus pour garder son calme au coeur d'une grande tempête qui souffle sur le CFCM à l'occasion du renouvèlement de ses délégués. L'homme, lunettes rondes, voix posée , geste maitrisé déroule son argumentaire destiné à tous ceux qui ont voulu se faire un nom et une originalité en appelant aux boycott de ces élections.
Au coeur de cette bataille de leadership entre les différentes sensibilités qui composent l'Islam de France, la grande problématique du mode de scrutin Mohamed Moussaoui lui même reconnait la nécessité d'y apporter une grande reformes. Sauf que contrairement aux thuriféraires du boycott et de report des ces élections, il avait proposé d'en faire un grand chantier de travail, de réflexion et de reformes du prochain mandat du CFCM et non une condition de son renouvellement.

Même si certains observateurs du fait religieux musulman français soulignent la séquences de crise que traverse une organisation comme le CFCM, ils sont très peu nombreux à remettre en cause la personnalité même de son President, Mohamed Moussaoui. En l'espace d'une courte période, cet universitaire provincial aura réussi à donner à organisation ses lettres de noblesse.

Ni trop spectaculaire pour créer des jaloux et des envieux, ni trop discret pour tomber dans l'oubli et l'inefficacité, Mohamed Moussaoui a réussi à trouver son rythme et à celui de l'expression de son organisation. Sur le débat sur la laïcité organisé par le patron de l'UMP Jean Francois Copé, lui même poussé dans son inspiration de la dénonciation spectaculaire de Marine Le Pen des prières de rue, Mohamed Moussaoui avait forcé l'admiration de ses détracteurs en résistant aux sourdes pressions pour venir cautionner ce débat à forte tonalité politicienne. Ce qui avait fait qu'en l'absence de cette élite musulmane française, le débat sur la laïcité tournait à la polémique confidentielle.

Mohamed Moussaoui a une explication intéressante pour éclairer la phase de tension que traverse le CFCM. Il refuse de parler de crise de fonctionnement ou d'identité mais plutôt de crise de croissance d'une organisation représentative qui doit dérouler son rythme et ses ambitions. Pour lui, ce qui explique ses tensions, au delà de la compétition des égos qui est normale dans toute entreprise de représentation, c'est que les structures compostantes de l'islam de France avaient trop longtemps l'habitude de fonctionner en autonomie, d'avoir leurs propres agendas et leur propre logique interne. Avec une organisation comme le CFCM, certains ont du se sentir bridés par la discipline, le processus de décision qu'impose une organisation à vocation nationale et dont l'ultime raison d'être est celui d'incarner le rôle d'unique interlocuteur de l'Etat pour tout ce qui touche le culte musulman. Mohamed Moussaoui résume cette situation par cette phrase: "Cette instance, comme toutes les structures en phase de construction, nécessitera encore du temps pour permettre à chaque composante de s'y retrouver".

La réaction de la Mosquee de Paris dont le recteur Dalil Boubaker ne s'est jamais remis de la perte de la présidence du CFCM en 2008 fut révélatrice de cette posture de rupture et de défi à l'encontre de la nouvelle physionomie du conseil :" La Grande Mosquée de Paris prend acte de ces élections tout en contestant la légitimité que souhaitent s’arroger les initiateurs de ce scrutin. En effet, une seule équipe a eu le « terrain électoral » à elle seule. Et comme dit le Cid de Corneille : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

Mohamed Moussaoui ne semble pas être atteint par une telle charge. Pour lui, les grands chantiers à venir pour le CFCM méritent tous les investissements. Parmi ses dossiers urgents à traiter, la reforme du mode de scrutin pour préparer les échéances à venir, la problématique des filières de Halal pour clarifier et moraliser un secteur en grande croissance, la construction des lieux de cultes pour garantir une dignité à l'acte de prier et le travail sur une base de données statistiques spécifiques des actes anti musulmans pour convaincre les pouvoirs publiques de prendre des mesures spécifiques comme ils l'avaient fait pour la communauté juive lorsque la recrudescence d'acteur anti-sémites a été constaté et vérifier statistiquement.

7 Juin 2011, Mustapha Tossa

Source : Atlas info

Mes chers Sarah, Laura, Emilie et Benjamin, Je sais à quel point vous êtes fiers de votre nationalité française. Et en même temps d’être anglais. Vous êtes tous nés en France ou Suisse romande. Votre mère est française et fière de l’être. Son propre père est vietnamien, mais sa formation à l’école des Ponts et Chaussées après la guerre a fait de lui quelqu’un nourri de la culture française. Lui aussi était patriote de son pays natal.

Il aurait pu partir en 1975 avec son épouse, votre grand-mère, une Bretonne enseignant le français au lycée de Saïgon. Par amour de son pays, Papy a choisi de rester au Vietnam. Par haine de son patriotisme, les communistes vietnamiens l’ont envoyé dans un goulag de "rééducation" pendant quatre ans avant qu’il puisse rejoindre votre grand-mère pour servir la France en travaillant à la SNCF.

Vous étiez encore petits quand on a déménagé en Angleterre, lorsque j’ai été élu député pour la première fois en 1994. Votre grand-mère écossaise-irlandaise était bien contente de vous avoir un peu plus près d’elle. Vous n’avez pas connu mon père, jeune officier de l’armée polonaise qui avait reçu une balle nazie dans l’épaule en 1939.

Ayant rejoint l’armée polonaise en Ecosse, il est mort à 42 ans d’une maladie liée à ces blessures. Il a combattu pour la liberté européenne et contre la politique d’avant-guerre de pureté raciale et nationale.

Votre mère et moi avons tout fait pour assurer que votre héritage français aille de pair avec votre culture anglaise. Nous vous avons envoyés dans une école en France et toutes nos vacances se sont passées chez vos grands-parents. Je suis fier que vous soyez tous français et british.

Aujourd’hui, une femme politique française veut vous nier le droit d’avoir cette double nationalité. Marine Le Pen a écrit à tous mes homologues à l’Assemblée nationale, les invitant à se rallier à sa cause. Son propre père n’a jamais lutté contre le nationalisme et le racisme. Au contraire, sa vie a été consacrée à les promouvoir. Il y a vingt ans de cela, Jean-Marie Le Pen avait déjà proposé la fin de la double nationalité en France. Maintenant, sa fille a repris le flambeau. Nicolas Sarkozy et

David Cameron ainsi qu’Angela Merkel ont tous récemment conspué le multiculturalisme. Ces assauts, tout comme l’attaque contre la double nationalité, font partie de la nouvelle politique de populisme identitaire. Leur rêve serait de vivre dans une nation sans différences culturelles ni ethniques.

Mais, même à gauche, on semble parfois s’orienter vers un rejet de l’étranger. En Grande-Bretagne, certains travaillistes voient l’immigration comme la raison de la défaite du Labour l’année passée. En France, une certaine gauche isolationniste réclame la «démondialisation», ce qui ferait également les affaires de tous ceux qui souhaitent interdire l’exportation des fromages, du foie

gras et des films français. Cette incitation à la peur de l’étranger est de plus en plus répandue en Europe.

Mes amis juifs ont toujours été accusés de double loyauté dès lors qu’ils exprimaient leur solidarité avec Israël. Jeune, j’ai souvent entendu ma grand-mère et ma famille irlandaise blâmer l’Angleterre - mon pays de culture sinon de sang - pour tous les maux qui accablaient alors l’Irlande. Vous, mes enfants, vous avez le sang d’au moins quatre nations dans vos veines. Vous avez deux nationalités.

Que la France se lève et dise non au fascisme light qui prêche la pureté nationale et honnit un monde qui, en dépit de tous ses problèmes et défis, est bien plus libre, plus ouvert et plus tolérant que le monde que j’ai connu à votre âge ! Votre grand-père paternel n’a pas eu la chance de voir ses petits-enfants à cause d’une balle nationaliste raciste qu’il a reçue il y a soixante-douze ans.

Aujourd’hui, les héritiers de son ennemi veulent interdire votre droit d’être français et anglais en même temps. J’espère que leurs idées ne passeront pas

7/6/2011, Denis MacShane Député travailliste et ex-ministre britannique des Affaires européennes

Source : Libération.fr

Créé «au forceps» en 2003 sur l'insistance des Pouvoirs Publics français (tout particulièrement grâce aux efforts du ministre de l'intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy ), les Conseils régionaux du culte musulman ( CRCM) en France faisaient l'objet, ce dimanche 5 juin, de nouvelles élections. Un scrutin marqué par le refus de participer d'une grande...Suite

La morosité de l'économie mondiale et la montée en puissance du chômage et de la précarité ont poussé plusieurs à poser des questions relatives aux immigrés, notamment marocains : rapportent-ils plus qu'ils en coûtent à la France ? Reçoivent –ils plus qu'ils ne contribuent?...Suite

L'ouvrage que vient de publier Rachida Dati chez XO éditions s'intitule Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra Ministre de la Justice. La fonction qu'occupa l'auteure a droit à de l'encre rouge sur la couverture du volume, privilège que partage néanmoins le nom de la signataire. Les parents sont pourtant les vrais personnages émouvants du livre et leurs prénoms auraient mérité de figurer en rouge et vert, ainsi qu'en bleublanc-rouge. M'Barek, s'il s'est pris de passion pour l'Histoire de France, n'a rien oublié du Maroc…Suite

Après Marrakech et Bruxelles, c'est au tour de Montréal d'abriter la troisième édition des « Marocaines d'ici et d'ailleurs », organisée à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). Cet événement phare de la scène associative et politique marocaine a vu la participation de plusieurs femmes venues de multiples horizons. Elles étaient à la fois plurielles et singulières, chacune d'entre elle a su apporter sa contribution pour comprendre les défis de la diaspora marocaine en Amérique du Nord, tellement divers et multiple ... Éclairage

"Clés pour l'investissement au Maroc : Deux rives, un marché" est le thème d'un forum, qui s'est ouvert lundi à Las Palmas, avec la participation d'une délégation du Centre régional d'investissement (CRI) de Souss-Massa-Drâa.

Cette rencontre, organisée par le ministère canarien de l'Economie et des Finances et la société canarienne de développement économique (Proexca), vise à informer les hommes d'affaires canariens des "opportunités d'investissement productif dans la région d'Agadir", et à leur présenter les cadres légal, fiscal, économique et financier.

Ce Forum se tient ce lundi à Las Palmas de Grande Canarie, à Santa Cruz de Tenerife (7 juin) et à Lanzarote (9 juin).

Intervenant lors de ce forum, le directeur adjoint du CRI de Souss-Massa-Drâa, M. Khalil Nazih a présenté des données sur la croissance économique dans cette région, notamment dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture, de la pêche maritime, de l'industrie, des énergies renouvelables, de l'immobilier et de l'offre offshoring.

Après avoir évoqué le dispositif d'appui à l'entreprenariat, notamment le dispositif juridique et institutionnel pour l'encouragement de l'investissement direct étranger, le responsable a mis l'accent sur le rôle des Fonds régionaux Igrane et Targa, le Fonds pour le développement cinématographique et "Associations Sous Massa Drâa Initiative".

De son côté, le chef de l'annexe du CRI à Taroudant, M. Abdelaziz Ngadi a présenté la stratégie de développement économique et social de la région pour la période 2010-2015, qui s'articule autour du positionnement de la région en tant que 2ème pôle économique du Royaume.

Cette stratégie est axée également sur la promotion des secteurs sociaux avec des modèles innovants de déploiement, le positionnement de cette région comme vitrine pour la préservation du patrimoine culturel et naturel, ainsi que son désenclavement et le renforcement de l'attractivité des villes, a-t-il ajouté.

Cette rencontre a pour but de consolider la coopération entre les deux régions, a souligné, pour sa part, le vice-ministre canarien chargé de l'Economie et des affaires économiques avec l'Union européenne (UE), Ildefonso Socorro Quevedo.

Il a, en outre, indiqué que les relations entre l'Archipel et l'Afrique occidentale, notamment avec le Royaume se sont renforcées, au cours des trente dernières années.

Le président de la Confédération canarienne des entrepreneurs, Sebastian Grisalena Sanchez a, quant à lui, mis l'accent sur la nécessité de renforcer les connexions aériennes et maritimes entre les deux régions.

Il a appelé, dans ce cadre, les hommes d'affaires marocains et canariens à développer davantage leurs liens de coopération.

Le forum s'inscrit dans le cadre du "Programme de soutien à l'intégration régionale et à la dynamisation de la coopération économique et entrepreneuriale Iles Canaries-Souss Massa Drâa, +Moubadara Canarias+", indiquent les organisateurs.

+Moubadara Canarias+ est une initiative du ministère canarien de l'Economie et des Finances qui entre dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Espagne-Frontières extérieures (POCTEFEX), cofinancé par le Fond Européen de Développement régional (FEDER).

6/6/2011

Source : MAP

Des organismes qui offrent des services aux nouveaux arrivants dénoncent le gel du budget du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) destiné à l’intégration des personnes réfugiées et immigrantes au Québec, une enveloppe de 10,7 millions $ depuis deux ans.

Près de 1 000 personnes ont manifesté lundi devant les bureaux du MICC à Montréal pour demander un meilleur soutien financier aux organismes qui offrent notamment des services de francisation et d’aide à l’emploi.

Stephan Reichhold, directeur général de la table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, estime que le Québec aurait besoin de 3 millions $ supplémentaires pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants.

« Les moyens financiers ont un impact sur la qualité des services pour ces personnes. En plus, nous avons atteint un taux record de 54 000 immigrants au Québec en 2010 », explique-t-il.

M. Reichhold se demande d’ailleurs comment le gouvernement peut justifier le gel des budgets du Programme d’accompagnement des nouveaux arrivants (PANA), alors que l’accord Canada Québec sur l’immigration prévoit des investissements de 258 millions $ en 2011-2012 pour l’intégration et la francisation des immigrants.

Le PANA finance 61 organismes au Québec qui viennent en aide à près de 40 000 personnes annuellement.

Augmentation de la clientèle

Florence Bourdeau, directrice du Carrefour d’aide aux nouveaux immigrants (CANA), indique que l’organisme vient en aide à près de 800 personnes dans le quartier Ahuntsic à Montréal, alors que l’aide gouvernementale peut assurer des services à seulement 375 personnes.

« Le gouvernement nous remercie pour notre travail auprès des immigrants, mais notre implication devient souvent bénévole à cause de la demande », souligne-t-elle. Gary Obas, directeur général du Centre social d’aide aux immigrants, constate le même problème, puisque les subventions du gouvernement ne couvrent que la moitié de ses services.

« Nous n’arrivons plus à suffire à la demande. Nous devons être là pour mieux accompagner les immigrants dans leur démarche d’intégration et cela devient difficile », soutient-il.

La table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes rencontrera la sous-ministre du MICC, Marie-Claude Champoux, cette semaine.

6/6/2011, Josianne Desjardins

Source : Canoë .ca

Les noyades de migrants se suivent et se ressemblent par leur nombre, par la misère des miséreux qui fuient la misère des pays en guerre à bord d’embarcations de misère, les boat people. Et voilà, à la guerre comme à la guerre, que le printemps arabe s’invite dans ces naufrages collectifs. Pendant que les “rivières de sang” promises continuent de ruisseler. Ils sont plus de 1.000 migrants sub-sahariens à avoir rejoint les abysses pour avoir voulu échapper à l’enfer.

Et dire que ce mot boat people (construit à partir des mots anglais bateau et gens) a été prononcé la première fois en 1976, à la fin de l’effroyable guerre du Vietnam. Ainsi, ce qui devait constituer la fin d’un cauchemar-au-napalm qui a traumatisé les Américains eux-mêmes, a été le commencement du calvaire des Vietnamiens, de ceux qui ont fui le nouvel ordre établi par les Rouges, sur des embarcations de misère, les fameux boat people.

Quatre années plus tard Cuba, qui avait pourtant donné tant d’espoirs après s’être débarrassé de la dictature de Batista, allait ramer à contre courant de la révolution. En 1980, le régime de Castro expulse 125.000 personnes accusées de n’être pas suffisamment socialos. Dans les deux cas, l’accueil réservé à ces exilés ne fut pas des plus chauds. Aux USA, les Cubais furent placés dans des camps militaires et des prisons fédérales, et il a fallu le charisme d’un certain Jean-Paul Sartre pour plaider la cause des Vietnamiens en Europe.

Et voilà que l'Histoire se répète telles deux gouttes d’eau de mer, ou presque. Chez les pays arabes en insurrection, on ne chasse pas les gens pour des raisons politiques mais pour des délits de faciès.

“Ô flots que vous connaissez de lugubres histoires…”

7/6/2011, Samir Benmalek

Source : Aufait

Nos émigrants et leurs chants, leur musique : inséparables ! Les émigrants italiens, partis entre le XIXe et le XXe siècle par centaines de milliers vers les destinations les plus lointaines et les plus diverses, ont emporté avec eux peu de bagages, beaucoup de peurs, de grands espoirs et des chants, de nombreux chants de leur terre, qu’ils ont jalousement conservés pendant des décennies. C’est dans le cadre de ce travail sur la mémoire que se situe la production de ce CD de chants italiens d’émigration. ITALIENS, 150 ans d’émigration chantée voit le jour parce que cette mémoire est fragile, parce qu’elle pourrait disparaître avec ceux qui en sont les dépositaires, parce que la vie des immigrés italiens du XXe siècle nous parle de celle des migrants d’aujourd’hui.

Un Patrimoine Unique

Telle est la magie des chants populaires : peu de mots suffisent à tracer une synthèse de l’émigration italienne, bien au-delà des versions édulcorées que nous nous sommes souvent racontées pour atténuer la souffrance ou la honte. Un exode biblique, qui, en l’espace d’un siècle, entre 1876 et 1976 (c’est-à-dire à partir du moment où l’on commença à recenser ceux qui s’en allaient jusqu’à celui où les retours et l’arrivée des immigrés étrangers devinrent supérieurs aux départs), a vu notre pays perdre presque 27 millions de personnes. Autant que les habitants de la péninsule au moment de l’Unité de l’Italie, dont nous fêtons le 150 anniversaire cette année.

«Dans les vallées des Alpes et des Apennins, mais aussi dans les plaines, de l’Italie méridionale en particulier, et même jusque dans certaines régions parmi les mieux cultivées d’Italie du nord, surgissent des taudis, où dans une pièce unique et enfumée, sans air ni lumière, vivent ensemble hommes, chèvres, cochons et volaille. Et de telles baraques se comptent peut-être par centaines de milliers. » C’était en 1880, lorsque le député Stefano Jacini présenta à la presse le compte-rendu final de l’enquête parlementaire sur les conditions de vie du monde paysan en Italie. 1880, c’était aussi l’année durant laquelle, à Chicago, démarrait la course futuriste à qui construirait le gratte-ciel le plus haut. L’Europe était passée, en quarante ans, de 1 700 à 101 700 milles de chemins de fer, Thomas Edison avait allumé la première ampoule électrique, et cela faisait déjà vingt ans que le fax avait été inventé (qui, depuis 1865, était à la disposition du public aux guichets des Postes françaises de Paris et de Lyon), et vingt-quatre, le téléphone.

Pourtant, une grande partie de l’Italie était clouée à une misère désespérée et médiévale.

Faire planer un rêve au-dessus des places de ces villages misérables, affamés, décimés par les maladies, c’était comme jeter une torche dans une grange. Toute la péninsule était en effet parcourue par des vendeurs de rêves qui parlaient de terres lointaines, comme écrivait Charles Dickens, où les routes étaient pavées d’or et il y avait des maisons et du travail pour tous. Et ils vendaient le rêve de forêts tropicales sans vipères et sans moustiques, d’hivers canadiens où « il est vrai qu’il neige beaucoup mais la neige est moins gênante», et de montagnes sans rudesse ou de déserts australiens au climat tempéré. Nos grands-parents ne demandaient pas autre chose qu’un rêve. Et ils partaient véritablement « avec les charrettes de gitans », poursuivant les rêves semés autour d’eux par ces escrocs qui promettaient terres fertiles, brises printanières et cerisiers, même en Nouvelle-Guinée ! Et le coeur gonflé d’espoir, ils tombaient dans les pièges les plus infâmes, ils partaient pour les pays les plus improbables, ils voyageaient sur de vieux rafiots, qui servaient auparavant pour transporter les esclaves Noirs. Au cours de ces voyages infernaux, ils pouvaient perdre jusqu’à six de leurs onze enfants, comme cela arriva à Bortolo Rosolen, de Vicence, qui raconta son histoire dans une lettre déchirante aux membres restants de sa famille. Ou bien ils défiaient clandestinement les neiges des Alpes, accompagnés par des passeurs sans scrupule qui les obligeaient à s’habiller comme pour une promenade afin d’avoir l’air de touristes, même pendant les nuits glaciales de l’hiver.

Ils allaient au devant des désillusions les plus cuisantes, comme celle d’être renvoyés par les autorités brésiliennes ou américaines, comme ce fut le cas pour Lorenzo Di Renzo, un jeune homme qui, par un matin de juillet 1914, pour ne pas retourner en Italie, se suicida sur le bateau en regardant la statue de la Liberté.

Beaucoup ont réussi, encore plus ont échoué. Et ils sont restés vivre à l’autre bout du monde, le coeur plein de regrets, d’angoisses et d’une nostalgie dévorante. Et ils étaient un peu partout les victimes de campagnes xénophobes fondées sur les stéréotypes de l’Italien sale, violent, paresseux, exploiteur d’enfants, ivrogne, superstitieux, attaché à une religiosité populaire païenne. Campagnes aboutissant çà et là à des massacres sanglants : des États-Unis (où la communauté italienne fut la plus touchée par les lynchages après la communauté noire) à la France d’Aigues-Mortes où, en 1893, une dizaine d’ouvriers piémontais furent lynchés par la population qui voyait en eux des voleurs de terre et de travail.

Tout effacé, refoulé, ignoré. C’est à ceux-là, à tous ceux qui n’ont pas réussi, que sont dédiés, en grande partie, les chants de notre émigration. Ces chants extraordinaires ont accompagné l’histoire du grand exode italien, comblant le vide souvent laissé par les grands écrivains, la rhétorique de l’historiographie officielle, l’école, la politique.

Gian Antonio Stella

À l’exception des études spécialisées (parfois trop) des historiens, celle qui a été la grande et tragique épopée italienne du dernier siècle a été incroyablement sous-estimée, quand ce n’est pas tout simplement ignorée, par l’école, la presse, le cinéma, la télévision, en somme, par tous ceux qui construisent une culture commune, partagée, populaire. Dans ce vide, les seuls qui semblent avoir accompli leur devoir jusqu’au bout ont été les auteurs des chants de l’émigration. Des dizaines et dizaines de chants composés dans une langue italienne pauvre et remplie de fautes de grammaire, la langue d’un pays qui comportait, il y a un siècle, un grand nombre d’analphabètes, mais aussi en vénitien archaïque, parlé aujourd’hui encore dans certaines régions du Brésil, ou en dialecte napolitain dans « lacreme napulitane », en un langage politique au ton rageur des anarchistes ou des soixante-huitards, ou encore dans le langage, simple et immédiat, de la musique (presque) légère des années soixante et soixante-dix. Ces chants ont accompagné toutes les douleurs, les tragédies, les désillusions, les fureurs, les rébellions, les espoirs ou les rêves d’une époque. C’est là, dans ce patrimoine populaire jauni et recouvert d’une couche de poussière, tombé dans l’oubli, que Gualtiero Bertelli et RADICI sont allés récupérer une série de chants magnifiques. Un précieux travail de recherche et de documentation historique et musicale.
Une oeuvre douce et impétueuse, exaltée, mélancolique et joyeuse. Indispensable, plus encore que tant de livres et documents, pour comprendre ce morceau de notre histoire. Un patrimoine unique qui vaut la peine d’être jalousement conservé. Avec amour.

Source : Radici

Maroco-libanaise installée à Paris, l’artiste photographe balade son objectif au hasard de ses pérégrinations …Suite

ENVOYÉ PAR MOULAY ISMA'iL AUPRÈS DU ROI ESPAGNOL EN 1690, AL GHASSANI A RELATÉ SON VOYAGE À MADRID. CE PRÉCIEUX DOCUMENT HISTORIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE RESTITUE UNE IMAGE INÉDITE DE L'ESPAGNE CHRÉTIENNE…Suite

Entretien avec Fatima Houda Pépin, première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec et députée de la Pinière

Soucieuse du rapprochement des différentes communautés au Québec, Fatima Houda Pépin nous parle de la situation des immigrants au Canada. Cette politologue québécoise fait une «analyse» des méthodes d'intégration et des attitudes à éviter à ce niveau.

LE MATIN: Que pouvez-vous nous dire sur l'immigration au Canada ?

FATIMA HOUDA PEPIN: L'immigration au Canada est une compétence partagée entre le gouvernement fédéral et le gouvernement des provinces. Le Québec est la première juridiction non fédérale qui s'est approprié la compétence de l'immigration depuis les années 60. On voulait non seulement accueillir mais aussi intégrer. Dès le départ on s'est donné des outils, on a créé le ministère de l'immigration qui est devenu plus tard le ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles. On a mis en place des règlements et des consultations concernant l'immigration. Contrairement à l'Europe où les gens vont pour travailler, au Canada on ne peut pas venir sans avoir un statut régularisé.

Ici, il y a différentes catégories d'immigrants. On a ainsi les indépendants, qui se destinent au marché du travail. Ils sont sélectionnés selon une grille de points et doivent réussir toutes les étapes pour pouvoir arriver au Canada avec le statut d'immigrants. Il s'agit généralement d'une immigration jeune et qualifiée dont 70% est sous le contrôle du gouvernement du Québec. Il y a aussi les revendicateurs de statut de réfugiés qui cherchent la protection et les immigrants qui viennent dans le cadre de la réunification de la famille. Cette immigration se féminise de plus en plus et elle vient des quatre coins du monde.

L'immigration clandestine n'a donc pas de place sur le territoire canadien ?

Il n'y a pas d'immigration illégale. Les gens ne peuvent pas venir avec un statut de visiteur touriste et rester ici. Nous avons choisi au Canada de nous considérer officiellement comme un pays d'immigration. Nous valorisons l'immigration, nous la cherchons partout au monde parce que nous avons compris que sans l'immigration on ne peut pas assurer un niveau de développement économique important.

Quelle part occupe la communauté marocaine au sein de cette stratégie de développement ?

Les Marocains ont un profil professionnel assez élevé; ce sont des gens qui s'intègrent généralement bien sur le plan social et culturel grâce à la proximité culturelle et la connaissance de la langue française.

S'agissant de la recherche d'emploi, il y en a qui rencontrent des difficultés. Il est à noter que quand on cherche des immigrants destinés au marché du travail il faut les accompagner lorsqu'ils arrivent pour leur donner la formation linguistique, les méthodes de recherche d'emploi ainsi que les appuis au niveau du logement et les mettre en contact avec les organismes financés par le gouvernement du Québec qui les prendront en charge.

Une fois que la personne est passée à travers toutes ces étapes, le reste lui appartient. L'immigrant rencontre alors les mêmes difficultés que tous les Québécois dans la recherche d'emploi. Beaucoup d'entre eux réussissent mais d'autres ont des difficultés à s'intégrer dans le marché du travail. Il faut savoir aussi que 60% de l'immigration est indépendante. Les Marocains et Maghrébins sont totalement désemparés lorsqu'ils arrivent au Canada. Ils ont beaucoup de difficultés à comprendre le système et à avoir des repères parce que la société canadienne fonctionne différemment de la société marocaine. Je leurs dis alors qu'il faut s'impliquer, d'abord dans leur localité. Ils peuvent lire le journal, entrer en contact avec les organismes de leur milieu et travailler bénévolement pour acquérir de l'expérience. C'est ainsi qu'ils peuvent se faire connaitre et se faire apprécier parmi les gens qui ont des postes de responsabilité.

Dans quelles conditions vivent ces personnes qui rencontrent des difficultés ?

Selon les besoins, ces personnes ont accès à des services pour les accompagner. Leur cheminement va peut être prendre un peu plus de temps pour trouver l'emploi qui correspond à leurs qualifications. Parfois les gens arrivent au Canada avec des doctorats, maîtrises, diplômes d'ingénieurs, d'architecte etc.…mais ils ne peuvent pas exercer automatiquement avec ces profils parce qu'il y a des corporations professionnelles qui exigent la validation de la formation acquise à l'étranger.

Il ne s'agit pas pour autant d'un processus discriminatoire pour les immigrants; généralement ceux qui réussissent à se qualifier sont à pied d'égalité avec tous les autres citoyens mais ceux qui ne réussissent pas devraient retourner étudier pour avoir les qualifications requises ou changent carrément de discipline.

Le Maroc essaie d'avoir l'équivalence des diplômes marocains qu'en pensez-vous ?

Le Maroc n'est pas le seul pays à vouloir avoir l'équivalence parce que nous avons signé une entente avec la France pour la reconnaissance des acquis professionnels et des compétences. Il faut savoir qu'au Canada, le diplôme en soi n'est pas la clé qui donne accès au marché du travail. Il faut avoir une expérience de travail canadienne et connaitre la culture institutionnelle de l'entreprise. Certains immigrants acceptent de travailler dans un domaine connexe pour acquérir cette expérience de travail alors que d'autres choisissent d'étudier parallèlement. Lorsqu'ils sont prêts au bout de deux ou trois ans, ces derniers sont mieux outillés pour entrer sur le marché du travail. Je tiens à souligner que les Québécois d'origine marocaine nés au Canada ou arrivés petits sont parmi les meilleurs sur le niveau académique.

Ils réussissent bien à l'école, au marché du travail et s'intègrent bien grâce à leur connaissance de la culture et les références canadiennes. Ils n'ont pas besoin de rattraper le retard.

Estimez-vous que les Marocains sont assez impliqués dans le domaine politique au Canada ?

Les Marocains ont différentes histoires à succès à raconter au Canada. On les trouve dans les différentes sphères de la société : ce sont des médecins, des ingénieurs, des gestionnaires brillants dans l'administration publique et bien d'autres profils intéressants. L'exploration de la politique par la communauté marocaine est plus récente, il y a eu quelques candidats qui ont essayé de se présenter sous la bannière de différents partis politiques au niveau municipal et provincial. D'une manière ou d'une autre ce sont des gens qui essaient mais le résultat n'est pas encore là.

Parcours de femme

Première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec et députée de la Pinière, Fatima Houda Pépin œuvre au rapprochement des différentes communautés. En 1994, elle était la première femme musulmane élue au Canada. «Tout le monde était sceptique que je puisse réussir mais j'ai gagné avec 10.000 voix de majorité et j'ai dépassé le député québécois francophone qui était avant moi. Je suis dans une circonscription majoritairement francophone avec 70 communautés culturelles différentes et à l'époque la communauté marocaine ne représentait même pas 50 votes », nous confie-t-elle. Impliquée dans le bénévolat au cours de ses études au Canada, entre 1976 et 1982, cette mère de deux filles voulait se destiner à l'enseignement universitaire et à sa famille.

Après avoir refusé plusieurs propositions pour entrer dans monde de la politique active, cette titulaire d'un doctorat en politique internationale a dû céder à la pression du Parti libéral du Québec pour remporter ainsi sa première victoire, et pas la dernière, dans le domaine de la politique. Elle a été la dernière candidate à avoir été annoncée par le Premier ministre du Québec.

6/6/2011, Nadia Ouiddar

Source : Le Matin

Des élus accusent l'administration d'avoir assoupli ses critères pour réduire les demandes. A lire un rapport parlementaire publié jeudi 2 juin, c'est "une amnistie de fait" qui a permis aux services d'immigration britanniques de venir à bout des dossiers de demandeurs d'asiles qui s'étaient...Suite

Les adeptes de l’islam doivent élire leurs délégués au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM). Le boycott s’annonce massif.

Le croissant islamique à l'entrée de la Grande mosquée de Paris, en mars 2011. (AFP Lionel Bonaventure)

Les musulmans sont appelés aux urnes dimanche. Enfin, quelques musulmans. Les mosquées peuvent envoyer des délégués voter pour le renouvellement des 25 conseils régionaux du culte musulman (CRCM), qui éliront à leur tour le président d’un conseil national (le Conseil français du culte musulman, CFCM) plus affaibli que jamais. Moins de la moitié des lieux de culte se sont inscrits (700 environ), car le scrutin fait l’objet d’un boycott de la part de plusieurs fédérations musulmanes. Elles refusent de se plier à un mode d’élection absurde, dont les résultats seraient courus d’avance.

Imaginé par Jean-Pierre Chevènement, le CFCM est sorti aux forceps en 2003, alors que Nicolas Sarkozy était à l’Intérieur. Il s’agissait d’aider la deuxième religion française à s’organiser, à défendre «les intérêts» et «la dignité» des musulmans. Pour l’Etat, l’enjeu était aussi de se trouver des interlocuteurs et de réduire l’influence des Etats étrangers.

Danger. En huit ans, les conseils régionaux ont montré leur utilité pour dédiaboliser les représentations, aider à la construction de carrés musulmans dans les cimetières, former des imams ou sensibiliser les petites mosquées au danger des discours radicaux. Au niveau national, c’est beaucoup plus laborieux. Les grandes fédérations musulmanes (organisées pour la plupart en fonction des pays d’origine) traînent les pieds, ne tenant pas à asseoir l’autorité d’un conseil qui réduirait leur influence. Cela a donné lieu à des débats interminables pour l’élaboration du mode de scrutin, qui se révèle ubuesque. Chaque salle de prière dispose d’un délégué par tranche de 100 m2, quelle que soit l’affluence. Les plus grandes ne s’y retrouvent pas, car le nombre de délégués est limité à 15 à partir de 800 m2 (18 pour la Grande Mosquée de Paris). Cela favorise les jeux d’alliances.

Report. En 2008, le Rassemblement des musulmans de France, proche du Maroc, a conquis de cette façon la présidence du CFCM, après deux mandats de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui depuis boycotte le conseil. Cette année, l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) rejoint la fronde. «Cette élection organise la diversité ethnique, pas le culte musulman», dénonce son président, Fouad Allaoui. Comme la Grande Mosquée de Paris, il demande un report, le temps de changer les statuts, ce que tout le monde s’était engagé à faire dès 2003. Mohammed Moussaoui, président depuis 2008 du CFCM, propose pour sa part de voter d’abord et de mettre ensuite en chantier la réforme.

Parmi les régions où le boycott sera le plus fort, Rhône-Alpes : 16% des mosquées se sont inscrites, contre 80% en 2008. Le président de son CRCM, Azzedine Gaci, ne se représente pas. Vendredi, il confiait, amer : «Une élection de religieux devrait s’accompagner d’éthique, de morale. Au lieu de cela, c’est depuis le début une occasion de haine, de rivalité et d’une course aux mètres carrés. Les musulmans n’ont pas envie d’être représentés comme cela.»

4/6/2011, OLIVIER BERTRAND

Source : Libération

Dans plusieurs documents officiels qu'a pu lire La Croix, l'Office français de l'immigration et de l'intégration s'engage à verser une somme de 2 000 € à des Tunisiens passés par Lampedusa souhaitant retourner au pays. Une promesse financière que l'établissement public ne tiendra pas.

Mouhamed devait se présenter le 9 juin prochain à l'aéroport d'Orly pour un vol en direction de Tunis, avec sa convocation de départ à la main. Un document de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) [voir ci-contre sa reproduction en fac-similé], sur lequel est indiqué noir sur blanc : « Un agent de l'Ofii vous prendra en charge pour accomplir les formalités d'enregistrement et vous remettre le billet d'avion et le pécule de 2 000 EUR. » Mais cette somme, qui devait permettre au jeune homme de 23 ans de rembourser à son entourage l'argent emprunté pour financer son voyage et de revenir ainsi au pays la tête haute, ne sera jamais versée. En tout cas pas dans sa totalité. La direction territoriale de Montrouge (Hauts-de-Seine), qui prend en charge son dossier, l'a en effet rappelé pour lui demander de rendre son laissez passer.

Il y aurait eu « erreur », selon l'administration. L'aide qui lui sera attribuée pour sortir du territoire ne sera pas de 2 000 EUR, mais de 300 EUR.

Pour Mouhamed, pas question de se présenter à l'aéroport avec ce pécule-là, pas plus que pour une dizaine de ses camarades dans la même situation que lui. La somme, en effet, recouvre à peine un tiers de ce qu'ils ont donné aux passeurs pour se rendre sur l'île de Lampedusa. Pour s'affranchir de leurs dettes, il leur faudra d'abord essayer de travailler, illégalement, en France. Et risquer, au moindre contrôle, d'être placés en centre de rétention puis expulsés.

L'Ofii confirme que la somme est bel et bien revue à la baisse, mais se refuse à tout commentaire sur son revirement. Toutefois, l'établissement public, en revenant sur le montant de son soutien, change aussi la nature de ce dernier. La France propose en effet aux ressortissants étrangers deux types d'aide au retour. L'«aide au retour volontaire », qui concerne en principe les étrangers soumis à une procédure d'expulsion ou les sans-papiers présents sur le territoire depuis plus de trois mois - c'est le cas des destinataires du courrier de l'Ofii, qui avaient monté leur dossier avec l'aide de l'association France Terre d'asile. Elle s'élève à 3 500 EUR pour un couple, plus 1 000 EUR par enfant, ou à 2 000 EUR pour une personne seule. L'« aide humanitaire », elle, s'élève à 300 EUR et 100 EUR par enfant.

Mais elle ne doit pas être proposée à des personnes qui font l'objet d'une mesure d'éloignement. En principe, donc, impossible de passer d'un régime à l'autre, puisqu'elles ne répondent pas au même statut.

En réalité, le changement tient à une circulaire interne à l'Ofii, envoyée à toutes les directions territoriales et datée du 12 mai dernier, qui vise directement les Tunisiens passés par Lampedusa.

Cette note précise que toute aide au retour accordée à ces candidats  à l'émigration sera plafonnée à

300 EUR.

« Sauf preuve du contraire, ces instructions ne reposent sur aucune base légale », s'insurge Pierre Henry, directeur général de l'association France Terre d'asile et membre du conseil  d'administration de l'Ofii. « Elles viennent même contredire l'accord franco-tunisien de 2008, qui fixe une aide de 2 000 EUR, à condition d'avoir trois mois de présence sur le territoire français. Cela répond clairement à une volonté de la puissance publique - cela m'a été clairement énoncé de la sorte au ministère de l'intérieur - de montrer qu'il n'est pas question de donner une prime à ceux qui viennent en France de manière illégale, ni d'encourager ceux qui seraient tentés de venir.» Le responsable associatif ne s'interdit pas de saisir le tribunal administratif pour dénoncer la circulaire.

En 2010, le coût de la mise en oeuvre des retours s'est élevé à 21,8 millions d'euros, comprenant 10,9 millions pour le transport des migrants, et 10,9 millions pour les aides financières. En tout, 14 000 retours ont été organisés. L'Office enregistre toutefois une diminution du nombre des aides au retour humanitaire (- 20,8 % par rapport à 2009) et une augmentation des aides au retour volontaire (+ 37,9 %). Les principaux bénéficiaires de ces retours restent les ressortissants roumains et bulgares. Mais certaines sources proches du dossier certifient que l'Ofii, sans moyens supplémentaires, aura bien du mal à financer les demandes tunisiennes en 2011.

De plus, la politique de réduction des déficits publics impose à l'institution une réduction d'effectifs de 100 agents, ce qui freine le traitement administratif.

Or, selon les associations Aurore et France Terre d'asile, le quart des migrants passés par Lampedusa souhaiterait être rapatrié moyennant une aide financière. Ce qui reviendrait au moins à 5 000 départs volontaires.

6/6/2011, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

Source : La Croix

Le Rassemblement des musulmans de France (RMF), pro-Maroc, a remporté dimanche, avec 62% des voix, mais sans surprise car sans réel adversaire, les élections pour le renouvellement des instances régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Sur les 3.636 délégués inscrits dans les 25 régions (dont trois en Ile-de-France et une à La Réunion), représentant 700 mosquées et lieux de culte, 3.176 ont participé au vote, a annoncé M. Mohammed Moussaoui, président du CFCM à l'AFP. Soit un taux de participation de 87,35%.

Le 19 juin, les Conseils régionaux, issus des élections de dimanche, et réunis en assemblée générale éliront à leur tour le bureau exécutif et le conseil d'administration du CFCM, lequel choisira le nouveau président du CFCM.

Le résultat en faveur du RMF était largement prévisible dans la mesure où les deux autres principaux courants du CFCM, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans, et la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (GMP), proche de l'Algérie, avaient appelé à boycotter le scrutin.

Cependant deux listes algériennes - en PACA (Provence-Alpes-Côte-d'Azur) et en Languedoc - ont participé au scrutin malgré l'appel du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, opposé au mode de représentativité du CFCM, créé en 2003. Le nombre de délégués est fonction de la surface en m2 des lieux de culte.

Parmi les associations votantes, la liste RMF a recueilli 62% des votes, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) 9%, la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (GMP) 3%, la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), près de 1%.

Par ailleurs des listes d'union composées par toutes les fédérations votantes ont totalisé 15% des voix. Enfin, les indépendants ont totalisé 8% des suffrages.

Aux divisions du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui n'ont fait que croître au fil des mois, s'est ajoutée une crise avec la démission, rendue publique dimanche, du président de l'Union des Organisations islamiques de France (UOIF).

Fouad Alaoui, président de ce deuxième mouvement représentatif des musulmans de France (après le RMF et avant la GMP), a démissionné des fonctions qu'il occupait depuis 18 mois "pour cause de divergences". Ahmed Jaballah, théologien d'origine tunisienne, a été élu pour lui succéder.

Dès 09H00, les 371 délégués de l'Ile-de-France Centre et de trois départements de la petite couronne, avaient commencé à voter au gymnase Picpus (XIIe arrondissement).

"C'est une confrontation algéro-marocaine qui se dessine et le plus grand perdant, c'est l'islam de France", déplorait en Limousin Okacha Ben Ahmed, trésorier national du CFCM depuis 2008. Ce sera un CFCM purement marocain-turc, il n'y aura pas la mosquée de Paris, pas la mosquée de Lyon... ce ne sera pas un conseil représentatif".

A Marseille, deux listes rivalisaient pour la région Paca: "Entente", dirigée par Mohamed Moussaoui (RFM), président sortant du CFCM, et la liste "indépendante" de l'imam Abderrahmane Ghoul, qui pilote le projet de la grande mosquée.

Dans la mairie du 8e arrondissement de Lyon, qui abrite l'unique bureau de vote de Rhône-Alpes, 198 délégués étaient appelés à voter soit pour le RMF soit pour la liste turque du Ditib.

A l'aumônerie de de Villeneuve d'Ascq, bureau de vote du Nord/Pas-de-Calais il n'y avait qu'une seule liste, comme en Basse-Normandie, Haute-Normandie, Centre, Alsace.

Le CFCM est l'instance représentative des musulmans de France, qui sont actuellement entre 4 et 5 millions et constituent la deuxième religion de France.

5/6/2011, Annick BENOIST

Source : AFP

Ce n'est pas demain la veille que les femmes d'origine étrangère se verront interdire de porter le voile intégral au Québec.

Le projet de loi 94, censé interdire le port de la burqa et du niqab dans l'administration publique, a été déposé en mars 2010.

Or, 15 mois plus tard, et après des dizaines d'heures de discussion, les élus de l'Assemblée nationale n'en sont toujours rendus qu'à décortiquer l'article un.

L'étude du projet de loi controversé est donc au point mort et ses chances d'être adopté sont à l'avenant.

Malgré cela, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne, le gouvernement n'a aucune intention de forcer l'adoption du projet de loi 94, en imposant le bâillon avant l'ajournement des travaux parlementaires, vendredi prochain.

Et le gouvernement n'a pas davantage l'intention de modifier son projet pour accélérer les choses, en cherchant à accommoder l'opposition péquiste dont les vues sur la question sont totalement différentes, pour ne pas dire divergentes.

L'analyse détaillée du projet de loi, qui compte une dizaine d'articles, devra donc se poursuivre en septembre, lors de la reprise des travaux.

«Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'on l'a adopté. Ils vont être pas mal déçus quand ils vont voir qu'on n'a pas réussi», a dit la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Elle s'est montrée optimiste de voir les choses progresser à l'automne, malgré le «clivage énorme» qu'elle constate entre ses positions et celles défendues par les élus péquistes.

«Leur position est une rupture avec notre État de droits, avec notre histoire, avec notre vécu», a soutenu la ministre, se réclamant de la «neutralité» de l'État, dans le respect de l'expression des signes religieux.

Même si les positions des deux camps semblent irréconciliables, «le bâillon n'est jamais souhaitable», selon elle, pour forcer l'adoption d'un projet.

Dans la foulée de la commission Bouchard-Taylor et tout le débat sur les accommodements raisonnables, le premier ministre Jean Charest avait annoncé en mars 2010 que son gouvernement déposait un projet de loi pour clarifier les choses.

Le gouvernement cherchait surtout à calmer le jeu, à la suite d'une série d'incidents, dont celui impliquant une femme d'origine égyptienne qui avait préféré renoncer à suivre ses cours de français, plutôt que de retirer son niqab, comme on le lui demandait.

À portée restreinte, le projet de loi ne vise donc qu'à mieux encadrer les demandes d'accommodement et à fournir des balises aux employés de l'État confrontés à des situations où une cliente requiert un service dissimulée sous un vêtement qui ne permet pas de l'identifier.

Spécifiquement, le projet de loi 94 fait en sorte d'interdire le port du voile intégral — burqa et niqab — dans les bureaux du gouvernement du Québec, qu'on soit cliente ou employée.

L'esprit du projet de loi consiste à dire qu'au Québec toute personne qui donne ou reçoit un service de l'État doit le faire à visage découvert.

Mais «ce n'est pas à l'État de dicter le code vestimentaire des gens», dit la ministre, qui refuse d'aller plus loin dans les interdits.

L'interdiction du voile intégral serait étendue aux secteurs public et parapublic, incluant les réseaux de la santé et de l'éducation, ainsi que des organismes comme la SAAQ et la RAMQ.

De plus, tout accommodement serait subordonné à la Charte des droits et libertés, notamment au droit à l'égalité entre les femmes et les hommes.

«Notre projet de loi, il est équilibré, il est raisonnable, il reflète qui nous sommes», répète la ministre sur tous les tons depuis le dépôt du projet de loi. Elle n'envisage aucun changement majeur.

En ce domaine, tout oppose le gouvernement libéral et le PQ.

L'opposition péquiste met des bâtons dans les roues de Québec, car elle estime que le projet de loi ne va vraiment pas assez loin.

Partant du principe que l'État doit être officiellement laïque, le PQ revendique l'interdiction de tout signe religieux ostentatoire dans l'administration publique.

Au contraire, le gouvernement Charest prône une laïcité ouverte, qui laisse place à l'expression religieuse.

5/6/2011, Jocelyne Richer

Source : Presse Canadienne

Des chants, des danses, des sketchs, montrés devant les parents, les enseignants, les enfants et tous les invités, concluent une saison brillante à l'école marocaine de Montréal qui a fêté, samedi, la fin de l'année scolaire 2010-2011.

Dans une ambiance festive et bon enfant, élèves, parents et professeurs de cet établissement prestigieux ont à l'unisson rendu hommage à l'identité et à la culture marocaines et affirmé leur attachement à leur pays d'origine, le Maroc.

Tout au long de cette matinée de fête, qui a été rehaussée par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, le programme choisi, à travers les disciplines qui les mettaient en scène, a permis de révéler les progrès et les acquis des enfants (hymne national, chansons, animations, pièces de théâtre, poésie,...etc).

A cette occasion, des spectacles de musique et des pièces théâtrales ont été exécutés par les élèves qui ont fait montre de leur capacité à s'adapter et à s'intégrer dans le pays d'accueil et à concilier entre deux cultures.

Dans une allocution de circonstance, la Consule générale du Maroc à Montréal a salué les efforts consentis par les enseignants et les superviseurs pédagogiques de l'école et s'est félicitée des actions louables entreprises par l'ensemble du personnel de l'établissement scolaire en vue de renforcer et consolider chez les enfants des membres de la communauté marocaine la dévotion et l'attachement à leur patrimoine culturel, l'intégration dans le pays d'accueil, tout en préservant des liens solides et profonds avec leur pays d'origine.

Lors de cette activité organisée par l'Association des écoles marocaines du Québec, Mme Otmani a aussi souligné le rôle important dévolu à cet établissement dans des domaines aussi nombreux que diversifiés, avec en tête l'apprentissage de la langue arabe aux enfants des Marocains établis à Montréal et leur sensibilisation aux valeurs de la civilisation islamique et de la culture marocaine.

Mme Otmani, qui a loué la volonté des parents de garder leur progéniture toujours proche de leur culture d'origine, a réitéré la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure les Marocains résidant à l'étranger.

Elle a aussi fait état du soutien du Consulat au partenariat de coopération conclu entre l'Association des écoles marocaines du Québec et le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger en vue d'étoffer le cursus principalement en matière de culture, histoire et civilisation du Royaume et de préserver le sens d'appartenance à la Mère Patrie.

Dans une déclaration à la MAP, M. Driss Tabech, responsable à l'école marocaine de Montréal, a rappelé que l'Etablissement, doté de trois campus (Montréal, Rive-Sud et Montréal-Nord), a pour objectif d'enseigner l'arabe et de faire connaître aux élèves leur patrimoine culturel, dont l'islam demeure le fondement, sans pour autant basculer dans l'endoctrinement.

"Au sein de l'école, nous veillons à ce que les valeurs universelles, dont la tolérance, le respect de l'autre et la rectitude, soient véhiculées et mises en exergue", a-t-il ajouté, soulignant que l'Etablissement introduira prochainement dans son cursus l'enseignement de la langue et de la culture amazighes.

Pour l'année 2010-2011, quelque 600 élèves ont été scolarisés, a dit M. Tabech, émettant le souhait que ce nombre connaitra un accroissement avec l'acquisition de classes au sein de la Maison du Maroc à Montréal dont l'ouverture est prévue prochainement.
Depuis sa création en 1999, grâce au bénévolat d'un groupe de parents marocains soucieux de l'éducation et de l'avenir identitaire de leur progéniture, l'école marocaine de Montréal n'a jamais failli à sa mission de prodiguer une éducation et un enseignement de qualité qui lui ont valu une réputation et une renommée à l'échelle du Canada.

Cet établissement scolaire, qui joue également un rôle prépondérant de divertissement et d'épanouissement social pour la Communauté d'origine arabe de la métropole canadienne, bénéficie du soutien du gouvernement marocain qui octroie à cet établissement une subvention permettant d'accueillir les enfants d'origine marocaine issus des familles à faible-revenu.

Cette journée de fête, qui a été rehaussée par le chant de l'hymne national exécuté avec brio par les élèves de l'école, témoigne encore une fois de la satisfaction et de la fierté de voir évoluer son enfant qui pleurait et qui ne voulait pas lâcher sa maman chérie, le jour de la rentrée!.

5/6/2011, Mohammed Farhane

Source : MAP

Un colloque international sur le thème: "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités, et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée" sera organisé du 8 au 10 juin à Rabat.

Initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat, cette rencontre sera l'occasion de traiter les questions de l'altérité, de la coexistence et du vivre ensemble qui se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée, indique un communiqué des organisateurs.
Ce colloque réunira une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger en provenance de la France, Allemagne, Italie, Suisse, Grande-Bretagne, Algérie, Tunisie, Palestine, Syrie et se propose de discuter les possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales avec l'immigration, l'émigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre, souligne la même source.

Des immigrés toujours plus nombreux et d'origines toujours plus diversifiées s'établissent dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, devenue de ce fait un espace d'immigration, ajoutent les organisateurs, relevant que cette dernière "acceptée, peu ou mal supportée, introduit une altérité nouvelle, bouleverse la perspective du rapport à l'autre en introduisant un autre Autre et repose la question du vivre ensemble à l'intérieur des sociétés sud méditerranéennes".

La même source précise aussi que "l'altérité nouvelle introduite par les immigrés et les coexistences potentielles qu'elle peut induire recréent la possibilité de l'émergence d'une perspective cosmopolite. Une possibilité que croise l'altérité importée par les nationaux émigrés, les mobilités touristiques, les pèlerinages religieux, notamment ceux des anciennes minorités religieuses, et la mobilité virtuelle et les nouvelles formes de rencontre avec l'Autre introduites par les TIC".

3/6/2011

Source : MAP

La pièce théâtrale "Bent Chaab 2", dernière création de la troupe marocaine "Masrah Founoune", présentée vendredi soir à Barcelone (nord-est de l'Espagne), a rencontré un vif succès auprès de la communauté marocaine établie dans cette ville catalane.

La troupe "Masrah Founoune" effectue depuis le 25 mai une tournée en Espagne, organisée avec le soutien du ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et des consulats du Royaume dans ce pays.

Plus de 600 ressortissants marocains ont afflué au théâtre Zorrilla de Badalona, dans la banlieue de Barcelone, pour apprécier cette nouvelle pièce théâtrale et renouer avec la culture de leur pays d'origine.

Dans une ambiance de fête et de convivialité empreinte de retrouvailles, le public marocain, conquis par la prestation de la troupe, a longuement applaudi les comédiens qui ont joué dans cette pièce.

Plusieurs membres de la communauté marocaine ont salué, à cette occasion, l'initiative de "Masrah Founoune" qui, selon eux, constitue une opportunité pour les ressortissants marocains de suivre de près l'évolution que connait le Royaume dans les différents domaines de la création artistique et de resserrer les liens avec leur pays d'origine.

"Bent Chaab 2", écrite par Hajar Al-Joundi et réalisée par Anouar Al-Joundi, a été jouée en présence également des représentants du Consulat général du Royaume à Barcelone, de plusieurs conseillers de la municipalité de Badalona et de nombreux acteurs du tissu associatif marocain.

La troupe qui s'est déjà produite dans plusieurs villes du sud de l'Espagne, doit se déplacer à Madrid pour présenter sa nouvelle pièce avant de se rendra en France et en Belgique.

Interprétée par des acteurs populaires de renommée comme Kamal Kadhimi, Fatima Benmeziane, Ahmed Ennaji, Mustafa Tahtah et Hassan Mikiat, la pièce met en scène une jeune diplômée au chômage issue d'une famille très modeste qui, face à l'impossibilité de décrocher un poste correspondant à son diplôme, accepte d'être servante chez une vieille dame.

Excédée par la cupidité de ses héritiers, cette dernière léguera, à sa mort, la plus grande part de son héritage à la jeune Souad. Une décision surprenante qui ouvrira la porte devant une série de quiproquos. Cette pièce très amusante traite aussi des sujets liés à la communauté marocaine à l'étranger, comme l'intégration et le nouveau code de la famille.

4/6/2011

Source : MAP

Les artistes marocains établis en Belgique ont contribué activement à la réussite du festival ''Nass Sahra'' qui s'est achevé en apothéose, samedi soir à Bruxelles, par une belle prestation de chants et danses hassanis caractéristiques des provinces du sud du Royaume.

Les créateurs belgo-marocains se sont investis depuis plusieurs mois dans la préparation de cet évènement, qui a mis l'art et la culture hassanis à l'honneur, à travers plusieurs ateliers notamment des arts plastiques, de création de mode et d'instruments de musique, de calligraphie et d'art culinaire, a indiqué à la MAP, Moustapha Zoufri, président de l'Association des Créateurs belgo-marocains.

L'ensemble des réalisations, inspirées de la vie quotidienne et de l'art sahraoui des provinces du Sud, ont été exposées dans le cadre de cette manifestation, allant des toiles à la calligraphie arabe et tifinaghe, en passant par les dessins et le costume traditionnel de la population du Sahara marocain.

M. Zoufri s'est, à cet égard, félicité de l'affluence massive d'un public bruxellois de tout âge et de différentes nationalités qui a manifesté un grand intérêt à ces ateliers qui l'ont rapproché de la richesse de cette composante de la culture nationale.

Le plasticien belgo-marocain a, en outre, fait savoir qu'une grande fresque représentant la vie dans le désert marocain et des portraits d'hommes et de femmes sahraouis a été réalisée par une quinzaine d'artiste peintres belgo-marocains et de plusieurs autres nationalités européenne, africaine et asiatique.

Au terme de ce festival, a-t-il précisé, cette oeuvre gigantesque et non moins belle a été offerte à la ville de Dakhla comme expression de l'attachement des artistes marocains à leur pays d'origine et particulièrement aux provinces du sud du Royaume.

Manifestation culturelle par excellence, ''Nass Sahra'' (3-4 juin) s'est offerte comme une évasion pour découvrir la vie et les traditions des provinces du sud à travers notamment des animations sous tente, des expositions, la lecture de poésie hassanie, des soirées musicales et la découverte de l'artisanat local.

Organisé par la commune de Molenbeek-Saint-Jean en collaboration notamment avec l'ambassade du Maroc en Belgique et au Luxembourg, le festival a mis en relief le patrimoine marocain sahraoui fortement imprégné de la culture hassanie qui constitue une des expressions de la tradition orale bien vivante et jalousement gardée.

Plusieurs groupes et chanteurs confirmés se sont produit lors de grandes soirées musicales parmi lesquels des noms représentatifs de la chanson sahraouie de Laâyoune Rachida Talal, Kel Assouf, Zghailina ou encore Selmou.

Le festival a été également organisé en collaboration avec les Conseils municipaux des villes de Laâyoune et de Dakhla, le Conseil européen des sahraouis marocains, l'Association ''Nass'' pour le développement et l'Association des créateurs belgo-marocains.

5/6/2011

Source : MAP

Le 8-ème salon de l'immobilier marocain "SMAP Immo", qui se tient jusqu'à dimanche soir à Paris, connaît une affluence remarquable de visiteurs, dont une grande majorité constituée de membres de la communauté marocaine établie en France et dans d'autres pays de l'Europe, désireux d'avoir une résidence secondaire au Maroc.

Troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain, l'édition de cette année intervient juste avant les vacances d'été, ce qui constitue pour les MRE une occasion idoine pour avoir une idée sur l'offre immobilière existante à travers les différentes villes du Royaume, avant de s'y rendre.

Si certains saisissent l'occasion pour concrétiser des achats, d'autres préfèrent attendre de constater les biens proposés sur place avant de passer à l'acte.

"Nous n'avons qu'un mois de vacances et c'est insuffisant pour faire le repérage. Le salon nous donne au moins la possibilité d'avoir plus de visibilité sur l'offre et de nouer les contacts nécessaires pour un éventuel achat, avec les promoteurs immobiliers, les banques et même les notaires", a confié à la MAP Aicha qui effectue sa première visite au Salon.

Saida et son mari, eux, visitent le salon pour la deuxième fois. "L'année dernière, nous sommes venus par simple curiosité, nous n'avions pas l'idée d'achat, mais l'offre était intéressante et là nous sommes décidés d'acquérir un appartement", a souligné le jeune couple, qui comme Aicha est intéressé par une destination balnéaire, l'idéal pour des séjours durant les vacances d'été.

A l'instar de la plupart des visiteurs, ils viennent avec leurs enfants, convaincus que tous les membres de la famille ont leur mot à dire, en particulier les enfants dont l'avis est capital.

"C'est pour leur faire plaisir avant tout que nous voulons acheter une résidence de vacances", a souligné Saida qui affiche une préférence pour Tétouan, sa ville natale.

Et lorsqu'on parle de vacances, il y a des critères sur lesquels les enfants restent intransigeants: plage, piscine, aires de jeux, proximité de lieux de divertissement.

Un enjeu que les promoteurs immobiliers ont pris en considération dans la panoplie de leur offre qu'ils veulent parfaitement adaptée aux exigences de la clientèle MRE mais aussi à toutes les bourses.

Pour répondre à la demande de plus en plus diversifiée générée par l'attractivité accrue du produit Maroc, les opérateurs ont considérablement élargi leur offre, par rapport aux éditions précédentes, couvrant désormais la quasi-totalité du territoire marocain avec différents prix et standings, allant du logement premier prix (à partir de 22.000 euros) jusqu'aux biens d'exception à plus d'un million d'euros.

L'offre immobilière exposée au salon s'adresse également à la clientèle européenne, en particulière les retraités attirés par la douceur de vivre du Royaume. Plusieurs d'entre eux ont fait part à la MAP de leur souhait de s'installer au Maroc, notamment à Marrakech, Fès ou encore à Agadir.

"Grande vitrine de l'immobilier marocain, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc", insiste-t-on auprès des initiateurs qui tablaient sur plus de 50.000 visiteurs.
Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.

Le salon, organisé en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires etc.) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc.

Il permet également aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.

5/6/2011

Source : MAP

Ils sont, à peu près, cinq millions et ils seront, eux aussi, impliqués dans les changements constitutionnels profonds que connaîtra le Maroc.

Bien sûr, il faut compter outre les 3,78 millions dûment inscrits sur les listes des consulats, les jeunes de moins de 16 ans et les clandestins, mais, c'est un fait, ces Marocains qui représentent plus de 10% de la population sont également concernés…Suite

Durant ces dernières années, peu d'immigrants clandestins subsahariens ont choisi de rejoindre l'eldorado européen à partir du Sahara marocain. L'arsenal sécuritaire semble donner ses fruits… Suite

 

Ils sont blancs, ont adopté un enfant africain, vivent en couple avec des Noirs, ou des Arabes. Les discriminations, le racisme, ils en avaient une vague idée. Depuis, ils ont fait la connaissance avec la France des préjugés. Ils ont été blessés par l'affaire des quotas dans le foot… Suite

De «la petite terroriste» à la « grande soumise» en passant par un large spectre d'épithètes dévalorisantes, les femmes arabes en général et les marocaines en particulier, ne vivent pas pleinement les joies de la société moderne et démocratique prônée par les gouvernements nord-américains. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, la vie n'est pas toujours rose pour les immigrées arabes, rapidement récupérées et cloisonnées dans une identité ethnicisée, standardisée et surtout dévaloriséeSuite

160.000 demandeurs d'asile ainsi que des personnes à leur charge ont été autorisés à rester au Royaume-Uni, dans le cadre d'une opération destinée à rattraper les retards accumulés en la matière depuis nombre d'années, indique jeudi un rapport parlementaire.

L'Agence britannique chargée du contrôle de l'immigration a ainsi assoupli les règles en vigueur dans ce domaine, réduisant la période de séjour requise pour autoriser à des demandeurs d'asile de rester au Royaume-Uni, ajoute la même source citée par les médias britanniques.

Aussi, l'Agence a-t-elle accordé son amnistie à des personnes ayant séjourné dans le pays entre six et huit ans, au lieu des dix à douze ans qui étaient fixés au début de l'opération.

La révision des règles en vigueur a pour objectif de "faciliter le travail des fonctionnaires de l'Agence d'immigration qui font face à des dossiers en suspens estimés à près de 450.000", indique un rapport de la commission des affaires internes à la Chambre des communes.

Moins d'un sur dix cas en retard ont été expulsé du pays, alors que les responsables sont incapables de retrouver un sur six - soit environ 74.500 cas de demandeurs d'asile dont le sort est inconnu.

"Bien que des progrès aient été accomplis, il est clair que l'Agence chargée du contrôle de l'immigration n'est pas encore adaptée à la situation", a déclaré le président de la commission, Keith Vaz.

Il a ajouté que la confiance du public dans le système d'immigration est gravement compromise.

Pour sa part, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a nié que l'agence ait accordé une amnistie, affirmant qu'il s'agit d'une mesure visant à régulariser la situation de personnes ayant séjourné pendant une longue période au Royaume-Uni.

"Le système d'asile dont nous avons hérité est chaotique. Certains dossiers remontent à plus d'une décennie et l'Agence chargée du contrôle de l'immigration a toujours été claire qu'il n'y aurait d'autre alternative que d'accorder l'autorisation de rester au Royaume-Uni à ces personnes qui y sont restées longtemps".

"Mais il n'y a pas d'amnistie", a-t-il souligné.

2/6/2011

Source : Aufait/MAP

DESINTOX

Le ministre de l'Intérieur a envoyé un droit de réponse à Libération où il confirme mordicus ses statistiques (fausses) sur l'échec scolaire massif des immigrés. Une obstination qui tournerait au gag, si elle ne révélait pas au passage les pressions sur l'INSEE

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

Claude Guéant ministre de l’Intérieur, dans sa lettre du 27 mai à Libération

INTOX

L’obstination de Claude Guéant est en train de le mener au ridicule. Dimanche 22 mai, sur Europe 1, puis trois jours plus tard, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a livré des statistiques édifiantes, mais fausses, sur les ratés de l’intégration et sur l’échec scolaire massif des enfants d’immigrés. Les déclarations du ministre ont été dénoncées par nombre d’associations, de syndicats ou d’hommes politiques. Par deux fois (Désintox des 25 et 27 mai), Libération a écrit que ses propos n’avaient aucun fondement. Claude Guéant a envoyé un courrier à Libération en guise de droit de réponse. Il y montre une détermination sans faille à faire mentir les chiffres. Le ministre y confirme ses propos tenus, selon lesquels «deux tiers des enfants qui sortent du système scolaire sans qualification sont des enfants d’immigrés». Il confirme surtout qu’il compte de travers.

DESINTOX

Claude Guéant affirme de nouveau s’appuyer sur une étude de l’Insee datée de 2005. On y lit que «les enfants d’immigrés sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification». Cette phrase se rapporte à deux chiffres, exposés dans un tableau : 10,7% des enfants d’immigrés sortent du système scolaire sans qualification. Contre 6,1% pour les autres. Presque deux fois plus, donc. Mais, évidemment, cela ne signifie en aucun cas que deux tiers des enfants qui sortent sans qualification du système scolaire sont des fils d’immigrés, pour la raison évidente que les enfants d’immigrés ne représentent que 10% du panel étudié (1 324 jeunes, sur les quelque 13 000 qui ont répondu à l’enquête). Dans son courrier, Guéant expose pourtant la méthode exotique par laquelle il parvient à la conclusion qu’il a «correctement cité l’étude» :

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

«Ce raisonnement est une ânerie sans nom, cela montre que le ministre n’a pas du tout compris l’étude», juge un chercheur qui a travaillé sur le panel.

Mais cet entêtement à faire dire aux données de l’Insee ce qu’elles ne disent pas n’est pas seulement risible. Il pose une autre question. Celle de l’instrumentalisation et du détournement de la statistique publique. Depuis le début de cette polémique, Claude Guéant cite à l’envi l’Insee, qui se trouve embringué comme caution de l’entreprise de désinformation du ministre de l’Intérieur. On peut s’étonner que l’institut, par respect pour le travail de ses chercheurs, n’ait pas rectifié la lecture grossièrement erronée qu’en fait Claude Guéant. Il faut croire que ce service public des statistiques, sous tutelle de Bercy, n’a pas cette liberté.

Les journalistes qui ont demandé au service de presse de l’Insee des éclaircissements sur les propos de Guéant n’ont eu droit qu’à un silence embarrassé. Nos demandes pour s’entretenir avec les responsables de l’étude dont le ministre s’est emparé ont été vaines. Les coups de fils qui ont été échangés ces derniers jours entre le ministère de l’Intérieur et l’Insee n’y sont peut-être pas étrangers. Et cette situation, qui voit le service public des statistiques contraint de laisser libre cours aux élucubrations d’un ministre, est plus grave encore que le mensonge de Guéant.

2/6/2011, Cédric Mathiot

Source : Libération

Depuis la loi du 15 mars 2004 interdisant l'école publique aux élèves musulmanes portant le foulard, des exclusions se sont multipliées, non seulement à l'encontre des élèves mais aussi à l'encontre des mères d'élèves, que ce soit pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.

Malgré un avis de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), rappelant que l'interdiction du foulard ne s'applique pas aux parents d'élèves, le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, a annoncé son intention d'instaurer par décret cette nouvelle discrimination. La proposition vient d'être reprise dans le programme de l'UMP pour 2012 - parmi 26 propositions tout aussi inquiétantes, légalisant notamment la discrimination à l'embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé !

Ces mesures obéissent à une même logique de stigmatisation et d'exclusion, en rupture complète avec les principes laïques tels qu'ils ont été fixés par la loi de 1905 et les lois Ferry-Goblet sur l'école.

Nous refusons ce détournement de la laïcité, qui s'inscrit dans une série interminable d'offensives : loi anti-foulard, loi anti-niqab, débat sur l'identité nationale, stigmatisation des prières de rue, des minarets et des menus halal, invectives de Nicolas Sarkozy sur "l'égorgement du mouton" et de Claude Guéant sur le "trop grand nombre" de musulmans, "débat sur l'islam" rebaptisé "débat sur la laïcité", appels à généraliser l'interdiction du foulard aux usagers des services publics...

Nous refusons cette logique de guerre et de mise au ban, qui désigne les femmes portant le foulard comme des pestiférées, tend à les disqualifier aux yeux de leurs propres enfants, et leur adresse ce message implicite : "Restez dans vos cuisines !"

Parce que l'école publique ne doit pas choisir son public, parce qu'elle doit être un lieu de rencontre et non d'exclusion, parce qu'elle doit promouvoir le droit à la différence et non le mépris de l'autre, parce que nous tenons au principe de laïcité, aux libertés individuelles et à l'égalité de traitement, parce qu'un Etat démocratique n'a pas à imposer à ses citoyens leur manière de s'habiller, parce que ce sont une fois de plus des musulmans, et une fois de plus des femmes, qui sont discriminés, nous serons, dans les mois qui viennent, femmes et hommes, avec ou sans foulard, solidaires pour défendre un droit élémentaire.

Celui du droit pour une femme portant un foulard de vivre, travailler et s'impliquer aussi pleinement qu'elle l'entend dans la scolarité de ses enfants, au même titre que n'importe quel autre parent.

Sans attendre 2012, nous exigeons l'abandon pur et simple du projet Chatel, et l'arrêt de ces exclusions illégales.

3/6/2011

Source : Le Monde

Elles s’appellent Aïcha, Diarra, Rama, Salimata.Des prénoms bien sénégalais. Et elles viennent du Sénégal, vivent au Maroc et sont le symbole vivant d’une féminisation des mobilités humaines.

Marché de la Médina. Haute comme trois pommes sur ses ballerines, corpulence moyenne, la trentaine bien sonnée, Salimata, originaire du quartier Baobab, se faufile dans le souk comme elle le ferait à Sandaga. Sobrement habillée, les lunettes de soleil posées sur la tête, elle fait office de rabatteuse pour un commerçant qui tient un magasin d’habillement ayant pignon sur rue dans le marché. La proximité linguistique aidant, c’est facilement qu’elle parvient à nous entraîner dans le commerce où elle officie. Véritable bazar, tout ou presque s’y vend. En tout cas, pour ce qui est de l’habillement. C’est le genre de boutique où vous pouvez, sans vous en rendre compte, claquer jusqu’à votre carte bancaire. L’espoir de faire de bonnes affaires délie les langues. ‘Nos patrons nous exploitent’, dit-elle sans gêne. La présence de son patron n’est pas pour la décourager dans sa délation. Au contraire, elle semble doper Salimata. Comme si cette ‘dénonciation’ avait quelque vertu libératrice. Ou, à tout le moins, cathartique. ‘Beaucoup d’entre nous passent la nuit sous des escaliers’, dit-elle entre deux marchandages.

Comme Salimata, Aïcha a quitté son quartier de Dieuppeul depuis longtemps. A la voir se faufiler dans le marché, battre des cils, donner des ordres à des garçons de course, héler un passant en arabe, on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’Aïcha est un modèle achevé d’intégration. Décomplexée, la mise sexy, les lunettes négligemment posées sur la tête, Aïcha, outre ses fonctions de rabatteuse, touche presque à tout. Du commerce au transport, en passant par le transfert d’argent. Vous voulez manger un bon ‘thiéboudieune’, elle dégaine son portable et vous réserve une table en une fraction de seconde. Avec ce sens des affaires, son commerce facile, sa boutique est le point de chute de tous les Sénégalais ou autres Africains en mission à Casablanca. Elle a ses connexions jusque dans certains ministères sénégalais dont les locataires figurent dans son portefeuille clients. Ce qu’elle ne se prive, d’ailleurs, pas de revendiquer.

Croisée la veille sur le passant boulevard d’Anfa (réplique exacte de l’avenue Ponty), Rama passe pour une ‘intello’. Moulée dans son blue jean, elle a le pas pressé. Hélée par notre guide tchadienne (huit ans au compteur), elle donne l’air de ne pas avoir trop de temps à perdre. Rama travaille dans un centre d’appels de Casablanca. Très réservée au départ, elle s’avère subitement un redoutable ‘sac à paroles’ lorsque nous l’interrogeons sur ses conditions de vie. ‘La vie est trop chère ici. Tout ce que je gagne, je le dépense pour le paiement de mon appartement, ma nourriture, etc.’, dit-elle. Ce que confirme notre guide tchadienne qui vit à Rabat depuis très longtemps.

Un phénomène qui n’est pas nouveau

Quel regard leurs compatriotes mâles portent-ils sur elles ? Oumar Bocoum, un frêle jeune homme d’une trentaine d’années, chemise ‘près du corps’, n’y va pas par quatre chemins pour nous décrire la situation de ses ‘sœurs’. ‘Y a du tout là-dedans : certaines travaillent honnêtement pour gagner leur vie, pour d’autres, c’est à ne rien à comprendre’, répond, sibyllin, cet originaire de Mboumba (dans le département de Podor). Une petite enquête permet, en tout cas, de comprendre que certaines d’entre elles s’adonnent à des activités peu recommandables. La veille déjà, notre guide tchadienne attirait notre attention sur le fait que certaines d’entre nos compatriotes exercent, à Casa, le plus vieux métier du monde.

Enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Louis et spécialiste des questions de migration, Ali Tandian a une explication à ce phénomène de migration féminine. ‘Le manque d’espoir pour plusieurs populations féminines, l’envie de réussir au même titre que les hommes, le retard du mariage’, justifient, aux yeux du sociologue, cette féminisation des migrations sénégalaises. Qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau. ‘Depuis plusieurs années, le Maroc a été un territoire de passage pour plusieurs femmes sénégalaises. Il s’agit soit de femmes qui venaient en espérant rejoindre Las Palmas. D’autres y viennent en espérant rejoindre la Péninsule (Barcelone, Madrid) ou d’autres pays européens’, selon M. Tandian. S’il existe une bonne partie qui sont installées à Casablanca, d’autres y viennent pour des services aux particuliers, pudiquement appelées ‘bonnes’ Une catégorie résiduelle évolue dans le commerce. D’autres, en dehors d’une dynamique de fixation, font des allers et retours Dakar-Casa pour vendre des produits sénégalais sur place et ramener des marchandises très prisées par le consommateur sénégalais (djellabas, babouches, etc.). ‘Il y a une forme de triangulation qui explique l’activité de ces femmes’, selon Aly Tandian qui dirige le Groupe d’études et de recherches sur les migrations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

3/6/2011, Ibrahima ANNE

Source : Walfadjri

Nous sommes en face d’un phénomène en crise où trois acteurs sont en jeu, à savoir, les politiques, l’opinion et les médias, qui de façon unilatérale s’expriment et influencent l’opinion. Certes les opinions influent sur les politiques, mais ceux-ci se livrent aussi à une manipulation des medias pour influer sur l’opinion. Cette description du champ de la migration, par Said Essoulami, directeur exécutif du CMF MENA, dévoilait dès l’entame la complexité d’un phénomène, la migration, qui a fait débat du Jeudi 26 au vendredi 27 mai 2011, à l’hôtel Idou Anfa à Casablanca au Maroc. En parlant du Maroc comme pays de migration et de transit, Said ne pouvait mieux parler d’un phénomène diversement apprécié selon qu’on soit au nord ou au sud, et différemment abordé selon le degré de prise de conscience des médias que l’on soit au sud ou au nord. Il s’agissait en effet d’une rencontre de 35 responsables éditoriaux de la presse écrite, radio et télévision, en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, du Mali, du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal. Elle a été organisée par l’Institut Panos Paris, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et le CMF Mena.

Cet atelier sera le point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix. Les participants ont échangé autour du thème : « les médias et les mobilités humaines : comment parler des migrations aujourd’hui ? ». Ce thème a donné lieu à un séminaire et des tables-rondes sur le traitement médiatique des questions migratoires. Le directeur général de l’Institut Panos de Paris (IPP) Pascal Berqué, dans son Introduction, a précisé qu’il s’agit d’un projet qui dure jusqu’en 2014.

L’infatigable Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), a touché du doigt la différence des angles de traitement de l’information sur les migrants par les médias. Prenant appui sur les raisons qui poussent certains Africains à aller en Europe, Pauline a fait remarquer l’existence du concept de « sans papiers » dans les médias occidentaux, parlant de migrants maliens ou ménégalais. «Je ne sais pas comment on a su qu’ils sont Sénégalais s’ils sont sans papiers ! », s’est interrogée la directrice des programmes de l’IPAO. Pauline Bend a déploré le traitement des sujets sur les migrants par les représentants des medias africains qui ne disent pas autre chose et qui font presque du « copier coller ». Est-il possible et utile de faire un traitement différent ? Il fallait, selon elle, montrer « l’effervescence médiatique au nord » et « l’effervescence migratoire au sud » qui n’est pas tellement relayée par la presse.

Différence

Les équations du problème résident dans la différence des approches dans le traitement journalistique des migrations. A la quête de liberté de mobilité des migrants du sud s’oppose la tendance restrictive par l’érection de barrières par le nord. Au silence des médias du sud face à cette « effervescence migratoire » s’opposent les bruits assourdissants de ceux du nord ne prenant pas en compte la dimension humaine de ce phénomène et qui font presque de la mobilité humaine un crime.

« A quelle logique répond cette dichotomie de traitement médiatique ?

Qu’il s’agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants, le thème de la migration se prête aisément à la simplification… », faisaient constater les termes de référence de l’atelier.

Point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix, l’atelier a offert un espace d’échanges afin de « susciter l’engagement et la participation des responsables éditoriaux et des organisations professionnelles des médias en faveur du pluralisme de l’information et d’un journalisme soucieux des règles de déontologie et de la prise en compte de la parole des migrants. »

Plusieurs interventions convergentes, voyant la migration avec l’œil du droit, ont soutenu que la notion de «mobilité humaine» s’impose et se substitue à celle de «migrations», permettant de mieux rendre compte de la diversité des mouvements migratoires et des contextes sociaux variables dans lesquels les migrants évoluent au cours de leur parcours.

Ce séminaire a permis aux responsables éditoriaux d’explorer avec des acteurs associatifs, académiques, politiques les nouveaux enjeux et visages des migrations, de réinterroger les pratiques professionnelles dans le seul but de les améliorer. Objectif : « aboutir à un traitement plus juste de ceux et celles pour qui l’exil est une solution, une alternative ou une issue de secours ».

3/6/2011, Boukary Daou

Source : Le Républicain

L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger «Marhaba 2011» débutera dimanche prochain, indique un communiqué de la Fondation Mohammed V pour la solidarité.

Pour accompagner l'intensité du trafic autant maritime qu'aérien qu'enregistre régulièrement cette opération, la Fondation a ouvert de nouveaux sites, dont l'aire de repos Tanger Méditerranée située à l'intersection des autoroutes menant à la ville de Tanger et le port de Tanger Med avec une ouverture sur la route nationale menant à Tétouan, des sites d'accueil de Bab Mellilia et des aéroports d'Agadir-Al Massira et de Fès-Saïss, ajoute le communiqué.

Ces nouveaux sites viennent s'ajouter aux espaces d'accueil déjà existants au niveau des ports de Tanger Med, d'Al Hoceima et de Nador ainsi que de Bab Sebta, Tazarine, Ras El Ma, Taourirt et les aéroports de Casablanca et d'Oujda.
A l'étranger, la Fondation continuera à offrir son assistance aux membres de la Communauté marocaine à l'étranger transitant par les ports européens d'Almeria, Algesiras, Sète et Gènes.

Des guides d'information rédigés en 7 langues, arabe, tifinagh, français, espagnol, italien, néerlandais et allemand, sont mis à la disposition des voyageurs. Ils peuvent être obtenus gracieusement auprès des consulats, des agences bancaires en Europe, des agences de Royal Air Maroc et de ses partenaires, des agences des sociétés de transports et sur les bateaux assurant la liaison entre l'Europe et le Maroc ainsi qu'au niveau de tous les sites de la Fondation.

Dans les 17 espaces aménagés par la Fondation, plus de 400 assistantes sociales, médecins, cadres paramédicaux et volontaires sont au service et à l'écoute des Marocains résidant à l'étranger et sont mobilisés pour les assister et leur fournir les secours nécessaires.

2 Juin 2011

Source : libération

Une délégation de la communauté juive marocaine de Toronto a effectué du 15 au 26 mai dernier un voyage de "ressourcement et de mémoire" au Maroc, indique jeudi un communiqué du président de la communauté juive de Toronto, Simon Keslassy.

Dans ce communiqué transmis à la MAP par l'ambassade du Maroc à Ottawa, M. Keslassy exprime "la liesse" de la délégation de se rendre au Maroc lors d'un voyage qui avait pour objectif de maintenir "vivaces les liens qui unissent la communauté marocaine juive de Toronto à sa mère patrie".

De retour au Canada, écrit-il, les membres de cette délégation composée de 60 personnes ont fait part "du plaisir ému qui est le leur d'avoir retrouvé leurs racines et d'avoir renoué avec un Maroc prospère, accueillant et entreprenant", ajoutant qu'"ils ne sont pas prêts d'oublier l'hospitalité dont les ont entourée les autorités et leurs concitoyens dans les villes qu'ils ont eu l'occasion de visiter".

S'estimant des Ambassadeurs du Maroc au Canada, les membres de cette délégation expriment leur attachement à la personne de SM le Roi, et réitèrent leur mobilisation pour la promotion économique et culturelle du Maroc au Canada, souligne le communiqué.

2/6/2011

Source : MAP

Le long-métrage "Pégase", du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, a été retenu en compétition officielle de la 5ème édition du Festival "Cines del Sur" (Cinémas du Sud), prévu du 4 au 10 juin dans la province de Grenade (Sud de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.

Le film marocain a été sélectionné aux côtés de neuf autres long-métrages notamment de la France, de la Corée du Sud, de l'Argentine, du Japon, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Mexique, ajoute la même source, jeudi dans un communiqué.

Premier long-métrage de Mohamed Mouftakir, "Pégase" raconte l'histoire de Zineb, une psychiatre dont la mission est de faire parler une jeune fille terrorisée qui lui a été confiée par son supérieur et qui croit être enceinte. Rihana, cette jeune fille issue de la campagne, est victime d'un traumatisme aigu.

"Pégase" de Mohamed Mouftakir avait remporté, en mars dernier, l'Etalon d'Or de Yennenga, la plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

2/6/2011

MAP

Plus de 90.000 logements ont été mis en chantier dans le segment social à fin mai 2011, a affirmé jeudi à Paris le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira.

Durant les cinq premiers mois de l'année, le Maroc a lancé sur le marché 91.500 nouveaux logements sociaux. "C'est impressionnant. Il faut le comparer à la production en France qui est de l'ordre de 200.000" par an, a souligné M. Hejira qui présidait l'inauguration du salon de l'immobilier marocain à Paris "SMAP Immo", en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en France, M. El Mostafa Sahel.

C'est une offre qui "va prendre en charge une bonne partie du déficit en logement au Maroc", a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que "le Royaume a choisi une excellente sortie de la période de stagnation de son immobilier en pariant sur l'habitat social".

Evoquant le SMAP Immo dont la 8ème édition se tient jusqu'à dimanche au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le ministre a affirmé que ce salon "a atteint son âge de maturité". Il en veut pour preuves la présence de plus de 120 exposants et une affluence qui va dépasser les 50.000 visiteurs de l'édition 2010.

Il s'agit, a-t-il assuré, du "plus grand salon de l'immobilier marocain hors du Royaume destiné à promouvoir les produits de logement marocains".

"Quand on a un engouement sans précédent de la part de la communauté marocaine en pleine période de crise, je crois qu'on peut parler de pérennité pour un salon qui a gagné sa place d'une manière structurelle", a-t-il ajouté.

Organisée par le SMAP Group en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, cette édition est la troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain. 

Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.

Des Marocains résidant à l'étranger souhaitant acquérir une résidence secondaire en passant par les retraités Européens attirés par la douceur de vivre du Royaume, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Le salon est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires ...etc) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc, et aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.

Par ailleurs, MM. Hejira et Sahel ont présidé l'inauguration d'un showroom de la société immobilière marocaine "Alliance Darna" à Clichy, une ville de la banlieue nord de Paris connue pour la forte concentration de la communauté marocaine.

Il s'agit du 2ème showroom dédié à l'immobilier social en France, après celui inauguré l'année dernière par Al Omrane, et le premier issu du secteur privé.

"D'autres entreprises du secteur privé vont faire de même", a assuré M. Hejira à la MAP, précisant qu'"il y a au moins deux qui vont ouvrir très bien tôt".

"Cet ensemble de showrooms deviendront une sorte de salon permanent de l'immobilier marocain" en France, s'est-il félicité.

Selon le directeur général de cette entreprise, M. Ahmed Amloul, l'ouverture de ce showroom vise à promouvoir les projets d'habitat social auprès de la communauté marocaine établie en France, une catégorie qui représente entre 20 et 30 pc des demandeurs de logement de la société.

L'idée c'est aussi de "permettre aux membres de la communauté d'acquérir leur logement au Maroc sans se déplacer pour qu'ils puissent gagner le temps de leurs vacances", a-t-il ajouté à la MAP.

2/6/2011

Source : MAP

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Des hommes venant du Proche-Orient vivaient au IVe millénaire avant notre ère en Aveyron, révèle une étude réalisée par des chercheurs français à partir d'ADN prélevé sur une série de corps datant du néolithique, et publiée mercredi dans une revue scientifique américaine.

L'analyse de l'ADN de dents provenant de crânes trouvés dans la grotte de Treilles (Aveyron) a montré que "la majorité des sujets inhumés étaient des hommes descendant d’un seul et même ancêtre" venant du Proche-Orient, "probablement d'Anatolie", a déclaré à l'AFP Francis Duranthon, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse où étaient conservés les ossements.

La sépulture de Treilles a été mise au jour dans les années 1930: un minimum de 149 sujets (63 enfants et sub-adultes et 86 adultes) datant de 5.000 ans y avaient été inhumés sur une période d’un à deux siècles.

Les études génétiques menées sur les dents de 24 personnes ont permis d'identifier 22 individus masculins, dont 3 étaient de très proches parents et 16 du même lignage paternel. Cela laisse penser qu'il s'agissait d'un clan, selon les scientifiques.

L'étude est parue dans PNAS (Proceedings of the national academy of Sciences), bulletin de l'académie des sciences américaine.

"Il s'agit d'un peuplement originaire du Proche-Orient aux débuts du néolithique et aujourd’hui presque totalement disparu", ont conclu Eric Crubézy et Marie Lacan, qui ont réalisé l'étude de l'ADN avec le CNRS, l'université Paul Sabatier de Toulouse et l'université de Strasbourg.

En revanche, soulignent-ils, les deux femmes trouvées dans la sépulture sont originaires des Grands Causses, dont fait partie le Larzac.

Cette découverte de l'origine proche-orientale des hommes confirme "l’importance des mouvements de populations pendant le néolithique le long des côtes méditerranéennes", souligne Francis Duranthon, qui a dirigé les travaux.

"Jusqu'à présent, explique-t-il, on avait des éléments laissant entendre qu'il y avait eu migration" à cette époque-là, tels des céramiques. "Mais ici, on le sait par la génétique", avec des génomes de près de 5.000 ans, se réjouit-il.

L'origine étrangère des hommes de Treilles est encore marquée par l'absence d'un gène permettant de digérer le lait frais. Les populations vivant dans la région à cette époque-là étaient pour leur part capables d'en consommer.

L'analyse réalisée par Eric Crubézy a utilisé pour la première fois des marqueurs génétiques localisés sur l’ADN nucléaire (contenu dans le noyau de la cellule) d'ossements datant de plus de 3.500 ans avant notre ère. Ils permettent d'obtenir des éléments sur les lignées paternelle et maternelle d'un individu alors que l'ADN mitochondrial (du cytoplasme des cellules) examiné jusqu'à présent ne fournissait des indications que sur celle de la mère.

1/6/2011

Source : AFP/ La Croix

M. Mohamed Essabbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a exposé, mardi devant la 17ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, la position du CNDH sur la question de la migration.

M. Essabbar, qui intervenait en plénière lors du débat interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a présenté les axes consacrés à cette question dans le Plan d'Action National en matière de Démocratie et des Droits de l'Homme au Maroc (PANDDH).

Il a particulièrement signalé que parmi les objectifs de ce Plan figure la garantie des droits fondamentaux des migrants à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, l'intégration de la dimension de la migration dans les politiques publiques, la promotion de la culture de l'accueil aux niveaux des valeurs, des comportements, la préservation des acquis liés à la migration, ainsi que le renforcement des liens culturels, cultuels et linguistiques dans leur pluralité et leur diversité entre les communautés marocaines et leur pays d'origine.

Dans le cadre du dialogue euro-arabe des INDH auquel le CNDH a adhéré aux côtés d'autres institutions similaires dans les régions arabe et européenne depuis 2007, a ajouté M. Essabbar, le Conseil a préparé une étude montrant que les INDH faisant partie de ce dialogue ont déployé des efforts pour promouvoir et protéger les droits des migrants dans les domaines juridique, judiciaire, administratif, éducatif et culturel et faire face aux violations des droits des travailleurs.

Dans une déclaration à MAP-Genève, le secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme a indiqué avoir eu, en marge de sa participation aux travaux du CDH, des rencontres avec les responsables de plusieurs institutions nationales des droits de l'homme et d'ONG au cours desquelles il leur a fait connaître le CNDH et exposé les évolutions que connait le Maroc en matière des droits de l'homme.

Il a notamment indiqué avoir informé ses interlocuteurs de l'adoption dernièrement par le gouvernement de deux protocoles facultatifs relatifs à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cette adoption, a-t-il dit, a suscité une grande satisfaction de la part des délégations rencontrées.

01/06/11

Source : MAP

Ils en ont rêvé des années ! Puis un jour, tous les papiers ont été réunis et leur émigration a pu se faire. Mais qu’il est long le chemin pour trouver sa place dans le pays du grand froid. Les Marocains du Canada doivent faire preuve de beaucoup de patience et d’endurance pour réussir leur intégration. Un chemin long et difficile pour tous les migrants qui optent pour ce grand départ…Suite

Daarkom présente l' avant-première du documentaire « Mijn tantes uit Gent » (Mes tantes de Gand), qui retrace l’histoire de l’émigration de trois sœurs marocaines vers la Belgique dans les années 70. Elles sont venues travailler en tant que gouvernantes d’enfant dans des familles flamandes aisées. Bien qu’elles partagent une histoire commune et des destins analogues, les sœurs portent un regard rétrospectif très différent sur leur passé.

Si leurs histoires sont très personnelles et spécifiques, elles ont néanmoins une portée universelle : quitter la terre natale et la famille, chercher une manière de se sentir à la maison dans le pays d’accueil, gérer la communication difficile, la discrimination et le racisme, tenter de construire un avenir, pas seulement pour soi, mais aussi pour ses enfants…

Le fait que chacune des sœurs porte son propre regard sur cette vie rend le documentaire d’autant plus intéressant. Différents témoignages flamands et un aperçu historique à partir d’une perspective d’immigrés marocains complètent le tableau.

L' avant-première de ce documentaire aura lieu le 17 juin au musée STAM à Gand, à 19h30. Veuillez trouver ici le programme de la soirée.

« Mijn tantes uit Gent » est une production de l'asbl Nakhla, en collaboration avec l’association « Een andere Wereld films » et l’asbl Daarkom. Mise en scène : Sofie Hanegreefs et Jelle Janssens, Belgique, 2011. Plus d'information.

Langues: néerlandais, français et arabe. Sous-titres: néerlandais.

Source : Darkoum

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a "pas reçu" la lettre envoyée par Marine Le Pen aux députés pour leur demander d'abroger la double nationalité, et a renvoyé le sujet à la convention immigration de l'UMP, programmée en juillet.

"Je n'ai pas reçu cette lettre", a-t-il indiqué lors du point presse de l'UMP. "C'est une question qui se pose parmi d'autres. Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration" début juillet, a-t-il dit.

"Il ne faut pas se disperser et traiter les sujets les uns après les autres", a-t-il ajouté. "Là, on travaille sur les questions de justice sociale".

"La grande différence avec d'autres partis, c'est qu'on est dans une logique de responsabilité, on n'est pas là pour faire des coups", a encore dit M. Copé. "On n'est pas à la disposition des autres partis".

La présidente du Front national Marine Le Pen a écrit aux 577 députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir une double nationalité, française et étrangère, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".

Un certain nombre de députés UMP, notamment au sein du collectif de La Droite populaire, réclament eux aussi l'abrogation de la binationalité.

1/6/2011

Source : AFP

Marine Le Pen a écrit aux députés français pour leur demander de modifier la loi afin de mettre fin à la double nationalité, qui nuit selon elle à l'assimilation des Français issus de l'immigration.

La présidente du Front national, en légère baisse ces dernier temps dans plusieurs sondages, se recentre ainsi sur l'un des thèmes de prédilection de la formation d'extrême droite.

"Comment ne pas voir que réside dans cette double nationalité l'un des ferments principaux d'atteinte à cette cohésion républicaine dont la France a plus que jamais besoin et un puissant frein à l'assimilation des Français issus de l'immigration ?", écrit-elle dans son courrier, daté du 30 mai et adressé à chaque député.

"Dans l'intérêt de la France et des autres nations, dans l'intérêt en particulier de nos relations avec l'Algérie, premier pays concerné, il est ainsi nécessaire d'engager une démarche authentiquement républicaine en mettant fin à la double nationalité, et de demander à chacun de nos compatriotes placés dans cette situation, de choisir son allégeance : la France, ou un autre pays", ajoute-t-elle.

1/6/2011

Source : Le Figaro/Reuters

Près d'une centaine de photographies anciennes prises au Maroc entre les années 1931 et 1936, dans les villes de Tétouan, Tanger, Chefchaouen et Casablanca, seront exposées au public au Musée des arts et coutumes populaires de la capitale andalouse, indique la Fondation dans un communiqué publié mardi.

Réalisées par le photographe portugais Antonio Passaporte (1901-1983), ces clichés font partie d'une collection de 400 photos d'archives dédiés au Maroc qui étaient utilisées pour l'édition de cartes postales du Royaume, souligne la même source.

Ces photos, qui reflètent des paysages, des monuments ou des scènes de la vie quotidienne du Maroc, sont classées en cinq groupes thématiques: espaces publics, vues panoramiques, personnages, intérieurs des édifices et métiers. Le cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie", organisé en collaboration avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, s'articule autour d'activités de tout genre, dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives, des expositions d'artisanat, qui seront organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie.

Inauguré en mai courant pour se poursuivre tout au long du reste de l'année en cours, ce cycle poursuit un double objectif, permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de connaître un peu mieux le Royaume, sa civilisation et sa culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.

La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome d'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

31/05/2011

Source : MAP

Le nouveau régime d'asile européen sera achevé d'ici 2012 et permettra de mieux "protéger les personnes à la recherche d'une protection internationale " a indiqué mercredi la commissaire européenne aux affaires intérieures Cécilia Malmstrom.

Les propositions modifiées de directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile devraient rendre les procédures plus rapides, plus équitables et plus efficaces, dans l'intérêt à la fois des Etats membres et des personnes à la recherche d'une protection internationale, a estimé la responsable européenne.

"Actuellement, la réponse apportée aux demandeurs d'asile et les garanties qui leur sont offertes varient considérablement d'un Etat membre à l'autre, les chances de bénéficier d'une protection dépendant fortement de l'Etat membre qui examine la demande d'asile" a expliqué Mme Malmstrom affirmant qu'un "changement s'impose".

Soulignant la nécessité d'avoir des procédures d'asile efficaces et équitables ainsi que des conditions d'accueil des demandeurs d'asile adéquates et comparables dans toute l'Union, elle a signalé que "les normes fixées au niveau européen doivent être simples et claires, et présenter un bon rapport coût-efficacité ".

Par ailleurs, la commission européenne avait présenté ses premières propositions de modification des directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile, respectivement en décembre 2008 et en octobre 2009.

Les deux propositions seront présentées au Conseil européen "Justice et affaires intérieures" le 9 juin courant et examinées durant la présidence polonaise de l'UE qui débutera le 1er juillet prochain.

Pour acquérir force de loi, elles devront être adoptées par le Parlement européen et par le Conseil à la majorité qualifiée, indique l'exécutif européen.

1/6/2011

Source : Cadafree

10.000 personnes environ seront concernées par la réduction de moitié de l'immigration professionnelle, quand la France accueille chaque année 200.000 personnes.

• Qui est concerné par ces restrictions ?

Claude Guéant a diffusé aux préfets une circulaire imposant des critères plus restrictifs pour entrer en France comme immigré de travail. Actuellement, environ 30.000 personnes pénètrent chaque année sur le sol français pour y travailler, à la demande d'entreprises qui déclarent ne pas pouvoir subvenir localement à leurs besoins de main d'œuvre.

Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir faire tomber ce chiffre à 20.000. Ce sont donc environ 10.000 étrangers en moins qui devraient, en 2011, venir travailler en France. Un chiffre assez faible comparé aux 200.000 personnes qui pénètrent chaque année dans l'Hexagone, pour des motifs familiaux ou humanitaires.

Cette réduction de l'immigration de travail s'inscrit dans la droite ligne de l'évolution des flux migratoires en France. Depuis le choc pétrolier des années 1970, la tendance est en effet à la baisse quasi continue de l'immigration de travail, au profit de celle effectuée au titre du regroupement familial. A partir de 2006, Nicolas Sarkozy avait souhaité inverser cette tendance et encourager une immigration «choisie». En divisant par deux l'immigration de travail, le gouvernement actuel remet partiellement en cause cette politique.

Demeure en effet la volonté de sélectionner davantage les candidats à l'immigration de travail. La circulaire distribuée aux préfets précise bien qu'ils devront être d'autant plus sévères «que l'emploi visé ne nécessite pas de qualifications particulièrement élevées». A contrario, la volonté affichée de diminuer le nombre d'étudiants étrangers restant travailler en France montre que les immigrés qualifiés ne seront pas non plus épargnés par ces restrictions. Une stratégie à l'opposée de celle pratiquée par le Canada ou l'Australie, qui souhaitent attirer et accueillir un grand nombre de jeunes diplômés très qualifiés.

• Pourquoi réduire l'immigration de travail en particulier, qui représente un flux migratoire peu important ?

L'objectif affiché du gouvernement est de donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi présents en France. Mais à ce titre, les immigrés arrivés à la demande d'entreprises ne sont pas les seuls à travailler dans l'Hexagone: l'ensemble des immigrés qui rejoignent chaque année la France ont accès au marché du travail. Pourquoi, donc, cibler uniquement l'immigration professionnelle? En partie parce que c'est le flux le plus aisé à réduire. L'immigration autorisée au titre du regroupement familial ou du droit d'asile est en revanche partiellement régie par des conventions internationales, et donc beaucoup plus contrainte. «En matière d'immigration, on ne peut guère être plus restrictif. Sinon, on bute sur des considérations humanitaires», explique Xavier Chojnicki, économiste au Cepii et à l'Université de Lille 2. Avec pour conséquence paradoxale que les restrictions annoncées toucheront finalement les immigrés les plus sélectionnés, ceux dont le profil colle actuellement le plus aux besoins de l'économie française.

• La France a-t-elle besoin de main d'œuvre étrangère ?

Selon la dernière enquête réalisée par Pôle emploi sur le sujet, 579.000 offres seront difficile à pourvoir en 2011. Que les employeurs déplorent une pénurie de main d'œuvre ou une inadéquation des compétences des candidats au poste proposé, ce chiffre représente 38% des projets de recrutement de l'année en cours. Certains secteurs en particulier, tels le bâtiment ou les services à la personne, souffrent de difficultés structurelles à embaucher, faute de conditions de travail suffisamment favorables pour attirer les autochtones. L'immigration joue alors un rôle clé pour satisfaire une demande croissante. Dans le nettoyage, les services domestiques et les entreprises de sécurité, plus de 20% de la main d'œuvre est ainsi immigrée, contre 8% dans l'ensemble des secteurs, relève une étude de l'Insee.

Dans ces métiers en tension, l'immigration pourrait par ailleurs contribuer à maintenir des conditions de travail peu attractives. C'est ce que souligne un rapport du conseil d'analyse économique (CAE) rédigé par l'économiste Gilles Saint-Paul en 2009. Sans l'apport de l'immigration, les mêmes difficultés de recrutement devraient en effet pousser les salaires à la hausse, jusqu'à ce que ces emplois deviennent attractifs pour les autochtones. Mais qu'il s'agisse d'adapter les formations des candidats aux postes en souffrance, ou de rendre des postes plus attractifs, «ces évolutions prennent du temps», souligne Patrick Simon. En attendant, le travail au noir pourrait faire office de variable d'ajustement.

1/6/2011, Marie Bartnik

Source : Le Figaro

Dans sa tribune publiée dans le journal Le Monde de ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, estime qu'il faut maîtriser l'immigration en France et prône, au-delà de l'intégration, l'assimilation des étrangers qui veulent s'y établir.

Le monde connaît un bouleversement économique, social et culturel sans précédent, une mutation du rapport au temps, à l'espace, mais aussi à la communauté nationale. Si nous savons à quoi ressemblait la France d'hier, nous ignorons encore ce qu'elle sera demain. Mais la vraie question est: à quoi voulons-nous qu'elle ressemble ?

La France, disait Michelet, est plus qu'un pays, c'est une idée. Une certaine idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité humaine. La France, c'est aussi une civilisation unique en son genre, fière de son long passé d'efforts, de sacrifice et de dévouement, mais jamais repliée sur elle-même ni fermée à l'avenir.

Loin d'avoir menacé notre identité ou remis en cause notre cohésion nationale, les générations successives d'immigrés qui se sont établis dans notre pays au cours du temps ont toujours su partager notre conception du vivre-ensemble, notre histoire nationale et nos valeurs. Ils y ont même largement contribué.

Aujourd'hui, les Français, comme la plupart des peuples, sont en proie au doute. Ils s'interrogent sur leur avenir, leur place dans le monde. Ils se demandent si les grands principes de leur vie sociale, auxquels ils sont profondément attachés, seront préservés ou voleront en éclats, pour faire place à d'autres systèmes de valeurs, à d'autres références culturelles.

Il est du devoir des responsables politiques de répondre à leurs interrogations, et de leur dire clairement les choix qu'ils leur proposent. Ce serait un grand risque pour notre démocratie que de nier ces interrogations. Ce serait sans aucun doute la meilleure façon d'ouvrir la voie au populisme et à l'extrémisme qui envahissent la vie politique de beaucoup de nos voisins européens.

Notre société a toujours su s'adapter, s'ouvrir, accueillir. Sans rien perdre de son identité. Oui, le modèle français est à l'opposé de la conception communautariste qu'ont choisie certains de nos voisins. C'est le modèle d'une France sereine, unifiée, où chacun, peu importent ses origines ou sa religion, trouve sa place et partage, avec les autres, un même désir de vivre ensemble. Aujourd'hui, ce sont plus de 200 000 étrangers qui arrivent en France chaque année en toute légalité. A ces personnes, je veux dire que l'obtention de leur titre de séjour n'est pas une fin. Bien au contraire. Ce n'est que le début de la construction d'une histoire commune.

La France doit offrir à ceux à qui elle ouvre les bras les conditions d'une intégration, voire d'une assimilation réussie. L'apprentissage de la langue française, de l'histoire de France, des règles du vivre-ensemble qui sont les nôtres et plus largement de tout ce qui fait notre identité, sont des conditions indispensables à cette intégration qui, avec le temps, débouche sur une assimilation réussie, que j'appelle de mes vœux.

Cette réussite dépend, bien entendu, de la volonté des migrants eux-mêmes, mais aussi de nous. Il est, en effet, de notre responsabilité de nous assurer que ces nouveaux arrivants seront bien en mesure de construire la vie qu'ils sont venus chercher dans notre pays.

Les difficultés sociales rencontrées par nombre de personnes immigrées ou issues de l'immigration témoignent malheureusement de ce que notre politique d'intégration n'est pas aussi réussie qu'on se plaît souvent à le dire.

Les exemples ne manquent pas: problèmes de réussite scolaire, risque supplémentaire de tomber dans la précarité socio-économique, sans parler du chômage qui frappe particulièrement les étrangers provenant de pays hors de l'Union européenne. Plus de 23 % d'entre eux ne trouvent pas d'emploi.

La France est un pays ouvert, mais elle n'a pas vocation à accueillir des étrangers pour en faire des chômeurs. A cet égard, je pense qu'il est urgent d'adapter notre politique en matière d'immigration du travail à la réalité économique et sociale de notre pays. Si ce dernier point me paraît essentiel pour définir la politique migratoire qui doit être la nôtre, je voudrais insister également sur un sentiment sans doute plus subjectif, mais tout aussi primordial à mes yeux : la fierté d'être français ou de vouloir le devenir. La France doit être fière de donner leur chance à ces nouveaux venus et ceux-ci doivent être fiers d'être accueillis sur le territoire français.

Cela ne signifie pas que l'on demande à ces personnes de renoncer à leur culture, à leur passé, à leurs souvenirs, ni à l'attachement qu'ils ont pour leur pays d'origine. Mais cela implique d'adopter notre façon de vivre et nos valeurs cardinales.

Je parle d'intégration pour ceux qui ne projettent pas de rester en France, pour ceux qui gardent enfoui en eux-mêmes le rêve de retourner, un jour, sur la terre de leurs ancêtres. Je parle d'assimilation pour les autres, pour ceux qui arrivent dans notre pays avec la volonté de s'y établir durablement, d'y voir grandir leurs enfants, leurs petits-enfants.

S'assimiler, c'est aller plus loin, c'est épouser notre culture, c'est participer pleinement aux formes essentielles de la vie sociale et culturelle française. C'est se fondre dans un destin collectif. L'assimilation n'est pas la négation de la différence. Elle est simplement l'invitation à se sentir bien dans notre nation.

J'ai bien conscience qu'en faisant part de ces réflexions, j'exprime un vrai choix politique, puisque c'est un choix de société. C'est le choix de la France que nous voulons pour demain.

Et cette France de demain, je ne peux l'imaginer que comme un lieu d'harmonie entre tous ceux qui y vivent, un lieu débarrassé des crispations et des inquiétudes qu'entraîne immanquablement une immigration non maîtrisée.

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

1/6/2011

Source : Le Monde

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