samedi 23 novembre 2024 12:03

L'Insee a publié une étude dressant le profil de l'immigration dansla région et soulignant les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés, en particulier ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie.

Première surprise de l'enquête réalisée par l'Insee régional : le nombre des immigrés (1) présents dans la région est nettement inférieur à la moyenne nationale, établie à 8,3 %. En 2007, le Nord - Pas-de-Calais comptait 182 900 immigrés, soit 4,5 % de la population. Cette réalité est toutefois non uniforme puisque l'étude montre que l'immigration se concentre surtout sur la métropole lilloise, le bassin minier du Pas-de-Calais et la frontière franco-belge.

Des implantations localisées résultant de vagues successives d'immigration italienne, allemande, polonaise, puis portugaise, algérienne et marocaine, et liées à l'histoire économique de la région : reconstruction après les deux conflits mondiaux, exploitation minière et sidérurgie, guerre d'Algérie. La dernière « vague », après 1999, s'expliquerait par la reprise économique. En 2007, la population immigrée dans la région est plus importante qu'en 1999 mais moins qu'en 1990 et 1982.

En terme d'origines géographiques, les Africains sont les plus nombreux, avec 52 % de la population immigrée : 41 600 Algériens, 36 100 Marocains et 3 540 Tunisiens. Les Européens, eux, représentent 39 % du total, avec les Belges en première position (19 000), devant les Italiens (13 000), les Portugais (11 800) et les Polonais (9 900).

Le diplôme ne protège pas du chômage

La seconde partie de l'étude insiste sur les difficultés d'accès à l'emploi des immigrés et sur les inégalités dont sont victimes ceux qui sont originaires du Maghreb et de Turquie. Globalement, et ce n'est pas une surprise, à diplôme équivalent, les immigrés sont davantage touchés par le chômage que le reste de la population. Mais là où réside l'intérêt de cette enquête, c'est en ce qu'elle révèle une double inégalité. D'abord, les immigrés originaires du Maghreb et de Turquie souffrent plus du chômage que les immigrés européens, généralement plus diplômés, et parmi lesquels le taux d'actifs est similaire à celui de la population régionale. Pire, chez les premiers, même les hauts diplômes ne protègent pas du chômage, et les diplômés de l'enseignement supérieurs accèdent moins souvent que les autres à des emplois qualifiés : 20 % d'entre eux sont ouvriers. « On s'en doutait, mais on est surpris par l'ampleur du phénomène, commente Fadela Benrabia, de la direction régionale de la jeunesse et de la cohésion sociale. Il faudra que cette étude provoque un effet d'interpellation pour les pouvoirs publics et pour les employeurs. »w (1) Par « immigré », l'Insee entend les étrangers nés à l'étranger et les immigrés français par acquisition. Les descendants d'immigrés naturalisés ne sont donc pas comptés, pas plus que les étrangers nés en France.
L'étude est disponible dans son intégralité sur le site de l'Insee du Nord - Pas-de-Calais.

5/4/2011, Bruno Renoul

Source : Nord éclair

Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, David Cameron... Des dirigeants européens s’attaquent au «multiculturalisme» dans le dessein transparent d’attirer les électeurs d’extrême droite. Mais ils menacent des décennies de politique de main tendue à destination des communautés musulmanes.

L’un après l’autre, les dirigeants des pays à plus forte destination d’immigration se sont présentés sur le devant de la scène afin d’affirmer leur répudiation solennelle d’une politique qui n’existe pourtant plus depuis longtemps. Ces derniers mois, la Chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron et le Président français Nicolas Sarkozy ont fait savoir que le multiculturalisme ne pouvait plus être la doctrine continentale d’intégration des immigrés.

«L’approche multiculturelle, selon laquelle nous vivrions simplement les uns à côté des autres et que nous nous apprécierions les uns les autres, est un échec cinglant», a déclaré Merkel dans un discours prononcé en octobre 2010.

«Avec la doctrine du multiculturalisme d’Etat, nous avons encouragé différentes cultures à mener des vies séparées, à l’écart les unes des autres et en dehors du courant principal. Nous ne sommes pas parvenus à offrir une vision de la société à laquelle elles souhaitent appartenir», a déclaré Cameron en février 2011.

«Le multiculturalisme est un échec. La vérité, c’est que dans toutes nos démocraties, on s’est trop préoccupé de l’identité de celui qui arrivait et pas assez de l’identité du pays qui accueillait», a annoncé Nicolas Sarkozy à la télévision française, fin février.

Ces déclarations inhabituellement convergentes semblent indiquer un tournant dramatique dans les relations de l’Europe avec sa population musulmane, principale cible de ces réformes putatives. Ces discours ont pour objet de donner des représentants politiques l’image de personnes en plein contrôle de leur destiné nationale, traçant, avec courage, une nouvelle voie pour leurs sociétés. Mais la réalité est bien moins grandiose. Merkel, Cameron et Sarkozy tentent simplement de recoller à l’aile droite de leur base électorale en sacrifiant un homme de paille –le multiculturalisme– et l’on peine à trouver de rares propositions concrètes derrière leur nouvelle posture volontariste.

De surcroît, ils négligent et mettent en danger des années de travail de leurs propres ministres de l’Intérieur visant à réformer et rationaliser des années de politique exigeante, mais équitable à l’égard des organisations musulmanes.  Ce faisant, ces dirigeants jettent précisément de l’huile sur le feu qu’ils souhaitent éteindre: la montée d’un populisme d’extrême droite, fondé sur le rejet de l’Islam.

De l'antisémitisme des années 1930 à la focalisation sur l'immigration musulmane

Les opinions anti-immigrées, pour la première fois exprimées en Europe à la fin du XXe siècle, ont gagné en intensité avec la psychose sur le terrorisme des années 2000 et ont été encore renforcées par l’émergence d’un sentiment anti-islamique au début des années 2010. Nous assistons là à l’impact politique délétère de la crise économique de 2008-2009, ayant pour résultat la montée d’une vague populiste à travers toute l’Europe occidentale.

Cette vague s’incarne généralement dans les partis d’extrême droite –bien que certains d’entre eux, comme aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, accueillent en leur sein des éléments plus libéraux, en défense des droits des homosexuels et des femmes. (L’English Defence League a, par exemple, une branche juive et une autre homosexuelle.) Tous ces mouvements populistes ont toutefois une caractéristique commune: ils sont clairement anti-islam. Tout comme l’antisémitisme était le dénominateur commun des mouvements populistes des années 1930, la focalisation sur l’immigration musulmane est devenu le trait déterminant des partis anti-establishment de l’Europe actuelle. La conséquence logique est le glissement des partis de centre droit vers la droite, par peur de perdre leur électorat.

Et le virage à droite est consommé. En Allemagne, le discours de Merkel avait pour but de se raccrocher au débat national provoqué par le best-seller de Thilo Sarrazin, Deutschland schafft sich ab, (l’Allemagne court à sa perte) et par la branche la plus radicale de sa coalition gouvernementale. Sarrazin, ancien membre du directoire de la Bundesbank (un poste qu’il a dû quitter en raison du scandale provoqué par son livre, NdT) et membre du parti social-démocrate (SPD, centre gauche) a vendu plus d’un million d’exemplaires de son ouvrage, qui dénonce le nivellement par le bas de l’Allemagne provoqué par l’immigration musulmane.

En Grande-Bretagne, Cameron doit garder un œil sur son aile populiste ainsi que sur le British National Party. Aux Pays-Bas, le Premier ministre Mark Rutte sévit contre le port du voile et d’autres signes d’appartenance à la religion musulmane chez les fonctionnaires et les récipiendaires de l’assurance-chômage afin d’obtenir le soutien de la faction anti-islam de Geert Wilders. En France, Nicolas Sarkozy est aussi parvenu à séduire les électeurs du Front national de Jean-Marie Le Pen en 2007 en utilisant le thème de «l’identité nationale», puis a entretenu la flamme en lançant un débat officiel sur le sujet en 2009 et un autre sur le port de la burqa en 2010. Son parti, l’UMP, a annoncé un autre débat sur «l’islam et la laïcité».

16 millions de musulmans en Europe, les deux tiers en Allemagne, Grande-Bretagne et France

Mais ces dirigeants chassent un fantôme. L’abominable «multiculturalisme» que ces trois dirigeants ont pointé du doigt dans chacune de leurs bordées est un réel anachronisme sur le plan politique. Dans son sens traditionnel –permettant à des communautés de vivre à l’écart de la société ou pour le moins en dehors de la mainmise de l’Etat– le multiculturalisme a été depuis longtemps abandonné par les pays d’Europe.

Ces récentes éructations à l’encontre de la «compatibilité» de l’islam avec les valeurs européennes avaient davantage de sens dans la première moitié des années 1990, lorsque des moutons étaient encore égorgés dans des baignoires, des imams étrangers arrivaient avec des visas de touristes et lorsque les prières sur les trottoirs étaient les seules options offertes aux musulmans.

A cette époque, les pratiques religieuses des musulmans en Allemagne –comme presque partout en Europe– étaient encore du ressort des affaires étrangères et pas intérieures. L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, qui accueillent à eux trois près des deux tiers des 16 millions de musulmans d’Europe, ont travaillé, ces deux dernières décennies, à faire en sorte de rapprocher la pratique de l’islam de celle des autres religions majoritaires, tout en coopérant avec les groupes de musulmans pour marginaliser les extrémistes les plus violents.

Après l’avoir, des années durant, laissée en dehors du champ des institutions domestiques, les autorités ont commencé à traiter cette religion comme une religion domestique, encourageant les musulmans à embrasser la citoyenneté nationale, et ont intégré les organisations islamiques. Des dizaines de politiciens de premier plan –dont Sarkozy– ont dépensé sans compter, tant en termes d’argent qu’en termes de capital politique, pour veiller à l’application de ce processus dans les années 2000 et personne ne peut imaginer qu’il s’agissait là de se ranger au multiculturalisme.

Pourtant, les dirigeants de l’Europe veulent dépoussiérer ce cadre. Que se proposent-ils exactement de changer?

Il est depuis longtemps courant pour les partis de centre droit européens de jouer sur les thèmes de l’insécurité et de l’immigration –la «lepénisation» de la politique française est à ce titre dénoncée depuis des décennies par la gauche– mais cette dernière vague de populisme présente plusieurs problèmes tant pratiques que politiques. La principale différence entre le retour de bâton anti-islamique actuel et les vagues de sentiment anti-immigré d’autrefois est que les communautés concernées ne sont plus formées d’immigrants, mais de citoyens, et que l’influx d’immigrants a considérablement diminué.

Retours en arrière

La vieille théorie d’extrême droite consistant à tenir les immigrés pour responsables des problèmes économiques («deux millions de chômeurs: deux millions d’immigrés», tel était le slogan de Le Pen en 1983) ne fonctionne plus car sa seule conséquence logique –la déportation– est impossible d’un point de vue légal.

Mais le langage plus mielleux des dirigeants européens est-il plus efficace? La rhétorique de Cameron, à titre d’exemple, s’insinue entre sa description des «actions d’un pays authentiquement libéral» (promouvoir «la liberté de parole, la liberté de culte, la démocratie, le règne de la loi et des droits égaux, quelles que soient les origines, le sexe ou la sexualité») et le test d’engagement qu’il propose aux organisations musulmanes («Sont-elles favorables aux droits de l’homme, sans restrictions?»).

Or, il est manifeste que pour «être» Britannique, il n’est pas nécessaire de promouvoir les droits des femmes ou des homosexuels, car de nombreuses communautés bien britanniques ne passeraient pas ce test. C’est pourtant le tournant choisi par de nombreux Lander allemands en 2007, qui ont –brièvement– choisi d’ajouter quelques questions à la procédure de naturalisation qui permettait de tester l’attitude des musulmans à l’égard de la charia, d’Israël ou des couples de même sexe.

Le vocabulaire actuel représente un retour en arrière, vers une époque où les gouvernements préféraient porter des œillères plutôt que d’influer sur le cours de l’histoire. «L’islam ne fait pas partie de l’Allemagne» est la traduction moderne, grâce au nouveau ministre de l’Intérieur allemand, Hans-Peter Freidrich, de la vieille vision de la Démocratie chrétienne voulant que «l’Allemagne n’est pas un pays d’immigration» —l’obstruction idéologique sous les atours de l’observation impartiale.

Les propositions politiques ne sont pas davantage enthousiasmantes. David Cameron propose deux idées spécifiques: couper le financement public de toutes les organisations musulmanes non libérales et refuser l’accès à une «plateforme ministérielle» à celles professant des valeurs que nous n’apprécions pas. La première proposition est déjà entrée en application comme effet collatéral des restrictions budgétaires d’octobre dernier et la seconde –mettre un terme aux efforts de lutte contre la radicalisation en coopérant avec les groupes islamistes non-violents– provoque un désaccord au sein de la coalition gouvernementale.

Le Premier ministre adjoint Nick Clegg du Parti libéral démocrate a répondu au discours de son supérieur que «si nous croyons suffisamment à nos valeurs libérales, nous devrions avoir foi dans leurs capacités à vaincre les arguments inférieurs de nos adversaires… Mais on ne gagne pas un combat en quittant le ring. On y va et on gagne».

Préférer les originaux aux copies

Le discours de Clegg ressemble étonnamment à la logique utilisée en 2003 par Sarkozy lorsqu’il rejeta les critiques qui lui était faites de son engagement avec des groupes islamistes en tant que ministre de l’Intérieur: «Si vous pensez que l’islam est incompatible avec la République, alors que faites-vous des cinq millions de personnes d’origine musulmane qui vivent en France? Vous les mettez dehors, vous les obligez à se convertir, vous leur demander de ne pas pratiquer leur religion?… Avec le Conseil français du culte musulman, nous organisons un islam compatible avec les valeurs de la République.» Il convient de remarquer que Sarkozy obtient sa meilleure cote de popularité (58-59%) entre janvier et mai 2003, au sommet de son implication avec le Conseil français du culte musulman.

La volonté compréhensible des dirigeants européens à veiller sur leur flanc droit risque fort d’entraîner des retours négatifs sur le plan politique. Les chefs de gouvernement ont amplifié le mécontentement anti-musulman en le rendant officiel et respectable. En France, les débats sur «l’identité nationale» et sur la burqa étaient d’évidents appels du pied à l’électorat du Front national. Mais comme Le Pen lui-même l’avait fait observé, les électeurs tendent à préférer l’original à la copie.

La stratégie de Sarkozy, bien loin de contenir la menace de l’extrême droite en France, semble donner raison à l’antienne du Front national sur la menace que fait peser l’islam sur l’identité française. Marine Le Pen, fille de l’ancien président et qui lui a récemment succédé à la tête du parti, est à présent donnée en tête de certains sondages d’intention de vote du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Elle s’est est récemment amusée: «Encore un petit débat, un petit bla-bla sur l’islam, la laïcité, et je pense qu’effectivement nous pourrons terminer à la présidentielle avec 25%.» C’est précisément le score qui lui a été attribué.

L’agitation du spectre de la menace islamique n’est même pas une formule gagnante dans le domaine de la tranquillité sociale. Les citoyens musulmans pourraient bien se lasser très vite d’être pris à la fois pour cible par les partis d’extrême droite, mais également par des gouvernements centristes. Ceci pourrait bien contribuer à unir, derrière une cause commune, des communautés pourtant disparates et diverses, tant sur le plan des origines que de la citoyenneté, voire relancer les orientations sectaires et idéologiques. En d’autres termes, imposer des restrictions sur les libertés religieuses sans garantir la simple égalité constitutionnelle pour l’islam pourrait bien pousser les musulmans à se réunir pour défendre des valeurs religieuses –soit l’effet exact que les gouvernements cherchent à éviter.

La posture actuelle de Merkel, Cameron et Sarkozy pourrait également mettre à bas tous les efforts entrepris ces dix dernières années pour intégrer les communautés musulmanes, créant un nouveau fossé en détricotant la politique subtile de ces dernières années, qui voyait les Etats obtenir des organisations musulmanes qu’elles respectent la loi et adaptent leurs pratiques au contexte local. Les chefs religieux musulmans peuvent légitimement se demander aujourd’hui, pour ne prendre qu’un seul exemple, à quoi peut servir un Conseil réuni par le ministre de l’Intérieur quand un ministre peut affirmer «l’islam fait partie intégrante de l’Allemagne» (comme le déclara Wolfgang Schäuble en 2006) pour entendre son successeur dire que «non, il n’en fait pas partie»?

Attention à une intégration ratée

Les membres de ces gouvernements sont face à un choix, le même que celui auquel ils font face depuis des années: se relever les manches et tenter de jouer les médiateurs entre les groupes religieux, ou garder leurs manches boutonnées et laisser des gouvernements étrangers et des mouvements transnationaux faire ce travail à leur place. Ces questions ne se règleront pas d’elles-mêmes. De récentes projections démographiques publiées par le Pew Forum prévoient une augmentation globale de 6% de la population musulmane de l’Europe à 8% dans les vingt ans qui viennent.

L’Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique et la Suède pourraient voir leur population musulmane doubler d’ici 2020. Ces musulmans seront de plus en plus des ressortissants de ces pays, nés et élevés dans leurs propres pays. Ils ne seront donc plus de simples objets de débats politiques: ils en seront bientôt les acteurs en tant qu’électeurs et membre de ces sociétés, bien que minoritaires. Et le genre de citoyens que les politiques les encouragent à être comptera bien plus que leur simple nombre.

Les partis politiques chercheront-ils activement la participation des musulmans? Les chercheurs sauront-ils faire face aux défis que représente la présence d’une minorité d’origine étrangère et discriminée sur le plan économique? Y aura-t-il une ambiance de liberté religieuse et des efforts entrepris pour punir la discrimination illégale? Les forces de l’intolérance et de la suspicion mutuelle finiront-elles par l’emporter? La dernière décennie nous a fourni des exemples encourageants de «relations mosquée-Etat», mais celle qui s’annonce démarre sous de mauvais auspices. De nombreux non musulmans s’inquiètent de leur futur dans une Europe en bouleversement. Mais la perspective d’une intégration ratée devrait paraître bien plus inquiétante pour toutes les personnes concernées.

4/4/2011,  Jonathan Laurence et Justin Vaïsse

Source : State

 

 

Le mouvement d'extrême droite Bloc identitaire et ses alliés Riposte laïque et Résistance républicaine, connus pour leurs opérations "saucisson-pinard", ont prôné lundi l'arrêt de l'immigration en faisant leurs propres propositions à la veille du débat UMP sur la laïcité.

"Nous préconisons des partenariats avec les pays musulmans pour que les musulmans de France puissent aller vivre leur foi en terre d'islam", a lancé le président du Bloc Identitaire, Fabrice Robert, lors d'une conférence de presse dans un café parisien.

Outre un référendum sur la "place de l'islam en France" et "l'arrêt de l'immigration", le chef de file des identitaires français a prôné un "message clair" pour "inverser le rapport de force avec les musulmans": "ni mosquées, ni voiles, ni subvention, ni revendication".

La présidente de Résistance républicaine, Christine Tasin, qui se présente volontiers comme une "femme de gauche", a revendiqué "la nécessité impérieuse d'être islamophobe", voyant dans l'islam "une forme de fascisme".

Au nom de son mouvement et de Riposte laïque, elle a prôné "l'interdiction du voile" et de la viande halal, ainsi qu'un "moratoire sur la construction des mosquées", le temps qu'une "commission parlementaire fasse le point sur le fonctionnement des mosquées".

Prônant la suppression du droit du sol, elle a aussi appelé à "faire cesser l'immigration, le temps que les musulmans qui sont installés en France s'intègrent, s'assimilent".

Le Bloc identitaire et Riposte laïque étaient à l'origine le 18 juin 2010 de l'appel sur Facebook à organiser un apéro géant "saucisson-pinard" dans le quartier populaire de la Goutte d'Or à Paris (XVIIIe arrondissement) pour en dénoncer "l'islamisation".

Marine Le Pen leur avait fait écho six mois plus tard en fustigeant lors d'une réunion publique à Lyon les "prières de rue" de la rue Myrha, à la Goutte d'Or, et en faisant un parallèle controversé avec l'Occupation allemande.

Fin décembre, le Bloc identitaire et Riposte laïque avaient également réuni un millier de personnes à Paris pour des "assises internationales contre l'islamisation de l'Europe".

4/4/2011

Source : AFP/La Croix

La troisième édition du Maghreb du livre de Montréal a été lancée, lundi, par une soirée lectures avec des auteurs maghrébins d'ici et d'ailleurs, en présence d'un public venu nombreux pour apprécier les moment forts de cet évènement culturel.

Organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et l'Espace du livre Francophone, le volet littérature du 3ème Printemps culturel nord-africain met cette année le Maroc à l'honneur.

Outre l'exposition de la collection du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) à travers des oeuvres variées, cette soirée lectures d'oeuvres maghrébines a été animée par les écrivains marocains Rachid Benzine et Sofia Benyahia et des auteurs algériens Salah Beddiari, Nassira Belloula, Salah Benlabed et Aziz Farès.

En collaboration avec le CCME, les invités de cette édition animeront diverses conférences-débats et participeront à différentes rencontres avec les gens du livre montréalais.

Exposition de peintures, rencontres musicales, signatures d'ouvrages, animations autour de la littérature jeune, lectures et contes sont aussi prévus au programme de ce 3-ème Printemps culturel qui se poursuivra jusqu'au 10 avril.

Cette rencontre s'est déroulée en présence, notamment, des représentants du CCME, du Consulat du Maroc à Montréal, de journalistes et de personnalités du monde de l'art et de la culture d'ici et d'ailleurs.

05/04/11

Source : MAP

La diplomatie économique marocaine doit focaliser son intérêt sur les transferts financiers des Marocains résidant à l'étrangers (MRE) qui constituent un enjeu national, ont souligné, lundi à Rabat, les participants à un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume.

Les transferts des MRE ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays notamment la diplomatie économique, ont souligné les participants à cette rencontre organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En dépit de leurs efforts soutenus, les banques marocaines sont confrontées à énormément de contraintes que finalement l'intervention de la diplomatie économique devient un point très important, ont ils indiqué.

Pour mettre en exergue l'importance et l'impact des transferts financiers des MRE, les participants ont précisé que 70 pc de ces transferts sont destinés à la consommation des ménages. Ils sont aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc.

Selon les intervenants, les transferts des MRE constituent la première source de rentrée de devises pour le Maroc suivis des recettes du secteur touristique.

Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8 pc par rapport à 2009.
Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards de DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90 pc des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Pour les organisateurs, cette rencontre qui regroupe notamment des chercheurs marocains et étrangers ainsi que les représentants du secteur bancaire, vise à engager la réflexion sur les moyens à même de permettre à l'économie nationale de tirer profit des transferts des émigrés.

Le rôle important des transferts financiers des MRE sur le plan macroéconomique est indéniable mais "l'investissement productif est encore minoritaire", d'où la nécessité d'engager la réflexion pour voir comment "augmenter la part de l'investissement productif provenant des MRE", a indiqué le président du CCME, Driss El Yazami.

Selon les statistiques avancées par plusieurs intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29 pc des MRE ont moins de 15 ans, 68 pc sont en âge d'activité et 12 pc ont un niveau universitaire ce qui représente "une force intellectuelle".

La France est le pays qui compte le plus d'émigrés marocains suivie de l'Espagne et de l'Italie.

Cette rencontre vise notamment l'établissement d'un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local, et leur contribution à l'économie marocaine.

Elle tend aussi à analyser les déterminants des transferts financiers chez la communauté marocaine comme base de prospective.

4/4/2011

Source : MAP

La diplomatie économique marocaine doit focaliser son intérêt sur les transferts financiers des Marocains résidant à l'étrangers (MRE) qui constituent un enjeu national, ont souligné, lundi à Rabat, les participants à un atelier sur la contribution des émigrés au développement du Royaume.

Les transferts des MRE ont pris tellement d'importance qu'ils constituent un enjeu national devant être pris en charge par l'ensemble des entités du pays notamment la diplomatie économique, ont souligné les participants à cette rencontre organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En dépit de leurs efforts soutenus, les banques marocaines sont confrontées à énormément de contraintes que finalement l'intervention de la diplomatie économique devient un point très important, ont ils indiqué.

Pour mettre en exergue l'importance et l'impact des transferts financiers des MRE, les participants ont précisé que 70 pc de ces transferts sont destinés à la consommation des ménages. Ils sont aussi un moyen énorme de lutte contre la pauvreté et un des meilleurs canaux pour le financement de la balance commerciale au Maroc.

Selon les intervenants, les transferts des MRE constituent la première source de rentrée de devises pour le Maroc suivis des recettes du secteur touristique.

Pour 2010, les transferts des MRE sont estimés à 54 milliards de dirhams avec un taux de croissance de 8 pc par rapport à 2009.
Dans leurs argumentaires, les intervenants relèvent que 127 milliards de DH de dépôts des MRE représentent, à titre d'exemple, 90 pc des crédits destinés à l'équipement des entreprises, et la totalité des crédits accordés à l'habitat, ajoutant que ces transferts participent largement au financement de l'économie marocaine.

Pour les organisateurs, cette rencontre qui regroupe notamment des chercheurs marocains et étrangers ainsi que les représentants du secteur bancaire, vise à engager la réflexion sur les moyens à même de permettre à l'économie nationale de tirer profit des transferts des émigrés.

Le rôle important des transferts financiers des MRE sur le plan macroéconomique est indéniable mais "l'investissement productif est encore minoritaire", d'où la nécessité d'engager la réflexion pour voir comment "augmenter la part de l'investissement productif provenant des MRE", a indiqué le président du CCME, Driss El Yazami.

Selon les statistiques avancées par plusieurs intervenants sur les caractéristiques de la communauté marocaine établie à l'étranger, 29 pc des MRE ont moins de 15 ans, 68 pc sont en âge d'activité et 12 pc ont un niveau universitaire ce qui représente "une force intellectuelle".

La France est le pays qui compte le plus d'émigrés marocains suivie de l'Espagne et de l'Italie.

Cette rencontre vise notamment l'établissement d'un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local, et leur contribution à l'économie marocaine.

Elle tend aussi à analyser les déterminants des transferts financiers chez la communauté marocaine comme base de prospective.

4/4/2011

Source : MAP

L'actualité du monde arabe s'est invitée dans le premier Conseil de l'année de la Banque Centrale. Le 29 mars dernier, l'un des sujets abordés, a été forcément l'impact des soulèvements dans certains pays arabes et plus particulièrement en Libye. Les Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) y sont beaucoup plus nombreux qu'en Egypte ou en Tunisie. Les répercussions pourraient, par exemple, se ressentir au niveau des réserves en devises étant donné que les transferts sont touchés. Abdellatif Jouahri, Wali de la Banque Centrale, a, dès le départ, planté le décor…Suite
Ismail Abou El Kanater, ou Sam Kanater, tel qu’il est apelé aux Etat-Unis ou il a passé la moitié de sa vie avant de refaire surface dans son pays par de belles apparitions dans des films marocains…Suite
Les femmes représentent plus de la moitié de la communauté marocaine à l'étranger. Leur intégration se fait souvent dans la douleur. Quelques unes ont réussi à s'imposer dans leur pays d'accueil…Suite

Le Maroc sera l'invité d'honneur de la ville de New York durant tout le mois de mai à l'occasion du festival World Nomads, organisé par le French Institute Alliance française (Fiaf). Un festival annuel qui célèbre le transculturalisme du XXIe siècle à travers les arts et les débats d'idées…Suite

Parcours atypiques, voix extraordinaires, talents mondialement consacrés mais bérézina au bercail. Souvent entraînés hors du Maroc pour compléter leur formation, les spécialistes du bel canto doivent se rendre à l'évidence : chez eux, ce cursus ne leur est pratiquement d'aucune utilité…Suite

Neuf mois après l’accord CGT-gouvernement, seul 200 étrangers ont été régularisés…Suite

 

La convention controversée de l’UMP intitulée « La laîcité pour mieux vivre ensemble », doit s’ouvrir, le 5 avril. Une table ronde sera consacrée à l’islam de France. Fallait-il soulever à nouveau ces questions ?...Suite

La première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines a eu lieu mercredi à Almeria (Sud de l'Espagne) à l'initiative de la Fondation Habitafrica.

Cette rencontre vise à favoriser l'entente et à instaurer un échange interculturel entre les femmes du Maroc et du Sud de l'Espagne, a-t-on appris, jeudi, auprès des organisateurs, qui mettent en exergue l'apport de ce genre de rencontres à favoriser la compréhension entre les deux cultures.

Elle constitue également une occasion pour échanger les vues sur plusieurs questions intéressant les femmes des deux rives de la méditerranée et les moyens à même de renforcer les liens de coopération dans le domaine de la femme, précise la même source.

La rencontre a été marquée par la présentation par l'Association Rif pour le Théâtre Amazigh de la pièce théâtrale "Thayri".

La cérémonie d'ouverture de la première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines s'est tenue en présence de plusieurs personnalités andalouses, ainsi que de responsables de certains centres chargés de promouvoir la situation de la femme en Andalousie.

Source : MAP

18 auteurs se sont réunis autour de la réalisation d'une bande dessinée à destination des jeunes pour les sensibiliser à l'enfer de l'émigration clandestine.

L'émigration clandestine ou le «hrig» selon l'appellation locale, a inspiré bien des auteurs, des romanciers et des cinéastes. L'aventure tragique vécue par nombre d'Africains déterminés à rejoindre l'autre rive pour un chimérique Eldorado a été dépeinte et dénoncée sans jamais trouver d'écho auprès des jeunes. Face à ce triste constat, un professeur de Descartes à Rabat prend connaissance, lors du festival de BD à Alger en 2008, d'une expérience menée par des Congolais autour d'une bande dessinée sur ce thème d'actualité brûlante.

De retour au Maroc, il décide de contacter tous les auteurs de sa connaissance, des Marocains mais aussi ceux qui entretiennent une relation forte avec le Maroc pour concevoir une bande dessinée sur l'enfer du «hrig», à destination des jeunes. L'idée novatrice fait florès et 18 auteurs et bédéistes marocains, français, congolais, ivoiriens acceptent de s'associer pour concevoir cette œuvre résolument didactique. «Nombre de jeunes Marocains sont tentés par le passage illégal vers l'Europe et beaucoup y perdent malheureusement la vie. Au Maroc, tout le monde connaît une histoire de patera échouant dramatiquement dans sa traversée du détroit de Gibraltar ou sombrant en tentant vainement d'atteindre les îles Canaries» explique Jean-François Chanson. La BD conçue à la fois en français et en darija était le médium le plus approprié, pour ce dernier.
Si l'album s'illustre par une diversité de styles et de tons, les scénarios imaginés par les auteurs sont implacables et révèlent tout l'enfer de l'émigration clandestine. L'intérêt de cet album n'a pas échappé à certaines instances qui officient dans le domaine de la migration (associations, organisations, ambassades) et qui ont acheté plusieurs exemplaires de l'album pour le distribuer aux jeunes qui ne pourraient se le procurer en librairie, faute de moyens. Mieux, l'ouvrage de grande qualité a été distribué dans tous les lycées du pays afin de sensibiliser cette population, majoritairement candidate au départ, à l'enfer de l'émigration clandestine, ses dangers et faire naître en elle l'envie de rester au pays. Une possible bouée à la mer…

3/4/2011, Samira EZZEL

Source : Le Matin

Un travail de mémoire et d’histoire. Ce support retrace plus de 100 ans de flux migratoire de l’Afrique du Nord vers la France. C’est également le parcours pour le moins chaotique de cette communauté à travers des affiches d’artistes maghrébins.

“L'affiche s’expose, proclame, informe et revendique. Politique, artistique, publicitaire, illustré ou non, ce support caractérise particulièrement les thèmes et l’esthétique d’une époque.” C’est par le biais de ce support iconique que l’association française Génériques a décidé de retracer le parcours et les figures des Maghrébins en France, en mettant sur pied tout un projet artistique, dont une exposition, se déroulant actuellement au Centre culturel français d’Alger, depuis le 15 mars dernier. Intitulée “Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France”, cette exposition (présentée plusieurs fois en France et dans divers festivals) est composée d’une cinquantaine d’affiches allant de la moitié du XIXe au XXe siècle.
Des affiches anciennes jusqu’aux plus récentes. En choisissant “d’évoquer par ce biais la figure du Maghrébin, objet de représentation tout au long du XXe siècle, c’est cerner les stéréotypes à travers un moyen d’expression quotidien ayant tendance à disparaître sous le nombre”, est-il mentionné dans le catalogue de l’exposition. Couvrant la totalité des murs blancs de la salle d’exposition du CCF d’Alger, ces affiches sont un voyage dans le passé. Une brèche dans la muraille du temps, retraçant, à travers elles, la présence, la vie et l’engagement de la communauté maghrébine en France. Elles rappellent sans conteste “le long chemin de l’enracinement des Maghrébins” en France, à travers un parcours, souvent jalonné d’embûches et autres obstacles, de femmes et d’hommes “ordinaires, en particulier des artistes”. Ces derniers ont été les témoins de l’implantation et de “l’implosion” de cette communauté dans ce pays du vieux continent.

Des affiches de Warda El-Djazaïria, Slimane Azem, Hocine Slaoui, Salim Halali, cheikh El-Hasnaoui… démontrent la forte présence des Algériens, Marocains et Tunisiens en France. Car ces artistes se déplaçaient souvent dans ce pays (certains y ont même vécu) pour animer des soirées musicales nostalgiques, chantant pour la plupart le pays, la famille laissée, avec une voix gorgée d’émotion.

Outre leur aspect culturel ou artistique, l’exposition met à nu le regard qu’a l’Occident du Maghreb : des stéréotypes, des clichés (zouaves, danseuses du ventre, eunuques, travailleurs dans les mines ou les chantiers de construction de bâtiment), des visions qui perdurent aujourd’hui, car longtemps elles ont véhiculé une image et une réputation négatives du “Nord-Africain appelé aujourd’hui Maghrébin”. Il lui a fallu suivre le parcours du combattant pour s’en défaire progressivement, devenant “les acteurs de leur émancipation”. Ils on été les “acteurs privilégiés dans la destinée de ces communautés”, ainsi que “des témoins précieux de cette histoire”. De facto, ce sont ces matériaux culturels (littérature, cinéma, musique, théâtre, chanson, arts plastiques… ) que cette exposition tend à retracer ce siècle de flux migratoire, venu d’Afrique du Nord. Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France, embrasser l'histoire de ces pionniers, et ce à partir de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle, en passant par les différentes mutations ; raconter cette histoire du point de vue de ces populations, sans négliger leur environnement ; raconter ce siècle à partir des itinéraires de personnalités, maghrébines ou françaises (de l'émir Abdelkader, fêté par Napoléon III et le Grand-Orient, les marcheurs de 1983, Ahmed Ben Amar El-Gaïd, fondateur du cirque Amar, aux vedettes d'aujourd'hui) ; enfin, passer de l’état de mémoire à celui d'histoire, “sans négliger les conflits, les rencontres ni les métissages, et prenant en compte toutes les facettes de cette histoire culturelle, des orchestres judéo-musulmans, encore actifs au début des années 1970, aux crispations identitaires qui nous posent question”.

3/4/2011, Amine IDJER

Source : Liberté.al

 Les membres de la communauté marocaine qui sont restés en Côte d'Ivoire, souhaitent rentrer rapidement au pays pour fuir les combats entre les forces du président élu, Alassane Ouattara, et celles de son rival Laurent Gbagbo.

Dans des déclarations à la MAP, le président de l'Union des Marocains en Côte d'Ivoire, Omar Semlali, a indiqué que les Marocains vivent dans la peur à l'image de tous les étrangers et de tous les habitants d'Abidjan à cause des violents affrontements entre les deux camps.

Après avoir salué les précédentes opérations de rapatriement organisées par les autorités marocaines au profit des Marocains de Côte d'Ivoire, M. Semlali a ajouté que devant l'aggravation de la crise, ses compatriotes restés sur place veulent regagner rapidement leur pays et les leurs.

De son côté, le secrétaire général de l'association des commerçants marocains résidant en Côte d'Ivoire, Taoufik Jmai, a mis l'accent sur la volonté des Marocains d'être rapatriés pour fuir les affrontements qui font rage depuis vendredi dans plusieurs quartiers d'Abidjan, après le lancement par les forces qui soutiennent le président élu d'une vaste offensive contre les derniers bastions de son rival Laurent Gbagbo.

"Nous traversons une situation difficile mais nous sommes confiants dans la détermination des autorités marocaines de nous apporter l'aide nécessaire et d'organiser notre rapatriement", a-t-il ajouté.

Contacté par la MAP, le directeur des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Abdellatif Bendahane a indiqué que les autorités marocaines suivent attentivement la situation des Marocains en Côte d'Ivoire et sont mobilisées pour assurer leur sécurité.

"Des contacts ont été pris avec les responsables de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire et de l'Opération française Licorne pour assurer la sécurité des Marocains", a-t-il assuré.

Il a ajouté que des démarches sont en cours pour organiser le rapatriement de ceux qui souhaitent rentrer au pays.

Quelque 430 personnes avaient été déjà rapatriées par les autorités marocaines ces derniers mois, et près de 500 autres ont choisi de rester sur place.

Le gouvernement de Ouattara, qui avait décidé la fermeture des frontières après le lancement de l'offensive contre les derniers bastions du président Gbagbo à Abidjan, a annoncé jeudi l'ouverture de l'espace aérien, pour permettre aux ambassades étrangers l'évacuation de leurs ressortissants.

Pour fuir les combats et les descentes nocturnes des milices armées, une trentaine de ressortissants marocains se sont réfugiés dans deux camps installés à Abidjan par l'Onuci et les militaires français.

La RAM, à l'instar des autres compagnies aériennes, a annulé depuis jeudi ses vols à destination d'Abidjan.

02/04/11

Source : MAP

Un rapport sur la démographie dans l’UE, rendu public vendredi 1er avril et vu par « La Croix », rend compte d’une légère hausse de la fécondité et d’une mixité accrue.

L’Europe est surnommée le « vieux continent ». Mais un rapport dressant l’état de la démographie dans les 27 pays de l’UE, qui sera rendu public vendredi 1er avril à Bruxelles et que La Croix s’est procuré, tord le cou à quelques idées reçues.

Une « légère augmentation de la fécondité » y est décrite, « après des décennies de fécondité en berne alors que les pays s’enrichissaient ». « La très faible fécondité – inférieure à 1,3 enfant par femme – n’est plus de mise dans l’ensemble des États membres », constate ce rapport d’une centaine de pages établi par la Commission européenne et son agence statistique, Eurostat.
Si les taux de fécondité en Irlande et en France sont connus pour être relativement élevés, un début de redressement est aussi enregistré dans pratiquement toute l’UE, y compris en Italie (de 1,29 enfant par femme en 2003 à 1,42 en 2009), en Suède (de 1,71 à 1,94 sur la même période) ou encore en République tchèque (passage de 1,18 à 1,49).

Seuls le Portugal, Malte et le Luxembourg enregistrent des taux en baisse tandis qu’ils n’augmentent que de très peu en Allemagne, en Autriche ainsi qu’en Lettonie, où, à 1,31, la fécondité est la plus basse de toute l’UE.

5,4 millions de naissances dans l'Union européenne en 2009

Ces nuances ne masquent pas une tendance d’ensemble à la hausse. Descendue à 1,45 enfant par femme en 2002, la moyenne européenne actuelle du taux de fécondité de 1,6 « pourrait grimper à plus de 1,7 », estime le rapport, rappelant toutefois que ce « petit ajustement ne compense pas le déficit par rapport au seuil de renouvellement de 2,1 » et « exigera une large immigration ».

Avec environ 5,4 millions de naissances à travers les Vingt-Sept en 2009, on est en effet loin des plus de 7,5 millions de naissances du début des années 1960. Mais désormais plus sous les 5 millions de naissances comme en 2002.

Sur le fond, cette « progression modeste de la fécondité » n’est pas le fruit des modèles familiaux traditionnels. Au contraire.

« Des pays avec moins de mariages, davantage de concubinage, plus de divorces et une moyenne plus élevée de l’âge des femmes au moment de l’accouchement tendent à engendrer une fécondité plus élevée », observe le rapport européen, notant « un nombre plus élevé de naissances extraconjugales ».

La meilleure fécondité résulte aussi, selon le rapport, d’un « processus de rattrapage » dû à des maternités plus tardives : « Lorsque les femmes accouchent à un âge plus avancé de la vie, la fécondité d’abord décroît puis remonte. »

L'Europe reste un continent vieillissant

De fait, l’âge auquel les femmes ont un enfant a atteint voire dépassé 30 ans dans une douzaine de pays de l’UE, surtout de l’Ouest. À l’instar de l’Irlande, où l’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant dépasse les 31 ans.

« Les femmes dans l’UE ont moins d’enfants lorsqu’elles sont jeunes et davantage plus tard », résume le rapport. Ce phénomène gagne les pays de l’Europe de l’Est, alors qu’il marque le pas à l’Ouest.

Ces changements progressifs n’empêchent pas l’Europe de rester, par ailleurs, un continent vieillissant. « Le nombre d’individus âgés de 60 ans et plus au sein de l’UE croît actuellement de plus de deux millions chaque année, à peu près deux fois le taux observé jusqu’il y a encore trois ans », relève le rapport.

L’âge moyen de la population dans l’UE s’établissait à 40,6 ans en 2009, il est projeté à 47,9 ans d’ici à 2060, grâce en particulier au prolongement de l’espérance de vie.

2012 , « année européenne du vieillissement actif »

Ce prolongement, commente la Commission européenne, appelle « une plus grande flexibilité du temps de travail pendant les années d’effervescence où la maternité et les engagements professionnels coïncident » et « une retraite productive via le volontariat et un engagement général dans la vie sociale ».

Après le bénévolat en 2011, l’année 2012 est d’ores et déjà proclamée « année européenne du vieillissement actif ».

Par ailleurs, naissances tardives et vieillissement prolongé s’opèrent dans une Europe à la population davantage diversifiée, autre point essentiel du rapport.

L’immigration provenant tant du dehors de l’UE que résultant de mobilités internes « a sensiblement augmenté la part d’habitants européens qui ne vivent pas dans leur propre pays natal ou dans leur milieu culturel », observe le rapport, selon lequel 15 % de la population active est née à l’étranger ou a au moins un parent né à l’étranger. Ces tendances « rendent le sentiment d’appartenance à une nation particulière plus diffus et complexe ».

01/04/2011 , Sébastien MAILLARD

Source : La Croix

Les jeunes Marocains qui tentent par tous les moyens de partir du Maroc sont plus connus par le nom qu’on leur donne – les « haraga », « brûleurs » – que par les situations qui les poussent à partir. Le désir de partir est pourtant parfois l’expression d’un malaise profond. A Khouribga, un projet pilote de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM),s’est intéressé à ces jeunes. L’expérience a permis de saisir davantage la complexité de leurs situations.   Frédéric Shmachtel avec Giulia Micciché*

Au Maroc, les migrations faisaient partie de l’histoire bien avant les vagues migratoires des années 60 et 70.  Depuis le début des années 1990, un phénomène particulier prend cependant de l’ampleur : le départ d’adolescents, de mineurs non-accompagnés, vers l’Europe, qui s’engagent très souvent dans la clandestinité. Au  milieu des années 2000, des chercheurs en migrations transnationales ont appelé à considérer ces jeunes comme de « nouveaux acteurs » des migrations, d’autres les appellent les « rebelles de la mondialisation ». Ces  jeunes de catégories sociales inférieures défient la logique selon laquelle la mobilité géographique et sociale est  réservée aux globetrotteurs des couches aisées. Quelles sont les motivations qui poussent certains jeunes à partir malgré les risques ? Que représente la migration pour eux ?

Pour répondre à ces questions, le socio-psychologue italien Francesco Vacchiano met en avant les changements historiques qui s’opèrent au Maroc et que les jeunes  vivent de manière particulièrement intense. Exode rural, émergence de bidonvilles, privatisation de la force de  travail, croissance démographique mais aussi scolarisation en hausse (relative, toutefois) : le Maroc d’aujourd’hui  n’est plus celui de leurs parents, il se modernise.

La modernité, le désir d’être autre

Cette « modernisation » crée  un sentiment d’attente, un espoir que la vie s’améliore de manière palpable. « La modernité est le désir d’être autre », estime le psychanalyste tunisien Fethi Benslama. M. Vacchiano applique cette définition au Maroc. Si ce désir de changement ne peut être réalisé au Royaume, si des jeunes se trouvent dans l’immobilité sociale alors  l’émigration devient une option. Malgré les risques que comporte la traversée clandestine des frontières, l’ailleurs  devient attractif.

Dans une étude pour l’OIM, Francesco Vacchiano a mis en lumière d’autres caractéristiques de la migration irrégulière de mineurs. Elle n’est pas seulement un projet individuel, mais familial. L’adolescent doit ou a le sentiment de devoir contribuer au bien-être matériel de la famille. La migration peut aussi être le produit d’échecs scolaires, de familles déchirées et de situations d’exclusion sociale. Le chercheur relève également un manque d’espaces d’expression, de possibilités de participer et d’être acteurs de changements dans leur entourage. Les jeunes ne sont pas suffisamment pris en considération dans leur communauté.

Khouribga, foyer important d’émigration marocaine

Khouribga est une des villes marocaines les plus marquées par les migrations. Ville minière, elle s’est constituée à partir de migrations internes. Les dynamiques migratoires ont changé : aujourd’hui elle est l’une des régions marocaines d’où le plus de jeunes tentent la migration vers l’Europe et plus spécifiquement vers l’Italie. L’OIM y a mis en oeuvre, pendant deux ans et demi, un programme de Solidarité avec les Enfants du Maroc (SALEM, voir encadré).

L’expérience du travail social avec les quelques 1400 jeunes de la ville ayant profité du programme confirme les conclusions du sociopsychologue. A Khouribga, comme ailleurs, les jeunes sont confrontés à de grandes difficultés quand ils cherchent un emploi, surtout lorsqu’ils ont un faible niveau scolaire. Au delà de ces difficultés objectives, l’attitude qu’elles provoquent  parmi les jeunes est  frappante. Le sentiment qu’aucune ascension sociale ne sera jamais possible est très fort.

Le contact avec les MRE suscite l’envie

L’expérience à Khouribga montre que cette perception est renforcée par le retour temporaire de Marocains résidant à l’étranger. Les jeunes constatent la mobilité des MRE, face à laquelle leur immobilisme n’apparaît que plus clairement.

En l’absence de perspectives viables, les jeunes sont souvent incapables de se  projeter dans l’avenir ni de tracer leur propre chemin dans une société qui ne leur offre pas assez d’espaces d’expression et d’évasion. Prend ainsi forme l’idée que la migration est l’unique opportunité possible pour se  réaliser et pour aider sa propre famille. Partir devient même un acte d’orgueil devant l’immobilité de leur environnement mais cela signifie aussi revenir en ayant réussi.

Ainsi, la réponse à priori simple à la question « pourquoi partir » apparaît sous un autre jour. « Pour gagner de l’argent », disent-ils mais cela cache un désir de  reconnaissance, la possibilité d’envisager un futur différent, de pouvoir s’exprimer et d’être entendus.

2/4/2011, *Giulia Micciché, Consultante de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM Rabat, Maroc)

Source : Yabiladi

Depuis la révolution libyenne, les témoignages recueillis sur les conséquences des accords avec l'Italie et l'UE sont ahurissants.

Lorsque un jour du mois de juin 2009, Abdel Malik Mohammed Abdi et la soixantaine de migrants en majorité somaliens se font arraisonner par un vaisseau de la marine italienne, tous pensent que leur calvaire prend fin. Il est alors à bord d'une barque de 11 mètres de long, quelque part entre les côtes libyennes et siciliennes.

Quatre passagers sont déjà morts de soif et de faim, dont une femme enceinte, après quatre jours d'une traversée à l'aveuglette sur une mer agitée et sous un soleil de plomb.

Abdel Malik Mohammed Abdi raconte :

« Il était environ une heure du matin lorsque nous avons aperçu des lumières sur la mer. Nous étions dans un tel état d'épuisement que nous avons pensé qu'il s'agissait d'une ville de Sicile. En fait, c'était le garde-côte italien. Il s'est approché et nous a secouru.

Après quelques heures, peut-être quatre, nous avons vu un autre bateau s'approcher. Nous avons été frappé d'effroi quand nous avons constaté que celui-ci était libyen. »

Transbordés par une grue, dans des filets

Malgré les cris et les protestations des naufragés, marins libyens et italiens organisent leur transbordement.

La loi italienne prévoit pourtant que « les bateaux et les aéronefs italiens sont considérés comme territoire de l'Etat » et que par conséquent : une fois embarqués, ces migrants ont droit d'accéder à la procédure de demande d'asile sur le territoire de la République italienne.

Et le territoire libyen ne peut être qualifié de « port sûr » pour des naufragés, la Libye ne faisant pas partie de l'Union européenne et n'ayant pas pas ratifié la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

Abdel Malik se souvient :

« Ils nous ont transbordé avec la grue du navire dans ces filets qu'on utilise d'habitude pour la marchandise ou le bétail. Ils nous avaient pourtant promis qu'ils nous emmèneraient en Sicile. »

« J'ai levé la main et j'ai dit que j'étais le capitaine »

A bord du bateau libyen, les migrants sont menottés, battus jusqu'à ce qu'Abdel Mohammed Ali, le capitaine de la barque de fortune, se dénonce.

»« Qui est le capitaine du bateau ? Qui est la capitaine ? », hurlaient-ils. Tout le monde restait muet, personne ne voulait me dénoncer.

Quand j'ai vu qu'ils commençaient à battre et infliger des décharges électriques à dix, onze personnes innocentes, j'ai levé la main et je leur ai dit que j'étais le capitaine, je leur ai demandé de ne plus battre personne. »

Abdel Mohammed Ali est somalien et a travaillé pendant plusieurs années comme second maître sur un navire marchand d'une compagnie basée à Dubaï.

Ce n'est pas un « passeur », mais un migrant comme tous les autres que le groupe a désigné comme capitaine pour son expérience de marin. Son épouse est morte d'épuisement quelques heures avant leur « sauvetage » par la marine italienne.

« Je savais le sort que réservent les Libyens à l'homme qui est à la barre des bateaux de migrants et je devais en assumer les conséquences.

Ils m'ont tout de suite emmené à la cale et m'ont battu jusqu'à ce que je m'évanouisse. Quand ils m'ont réveillé, l'un d'eux m'a donné à boire, c'était de l'eau de mer. Puis ils m'ont battu à nouveau et encore et encore jusqu'à notre arrivée à Tripoli. »

Les migrants sont accueillis au port de Tripoli par une haie de militaires.

« Ils nous criaient “Abid ! ”, qui veut dire “esclave” en arabe. Ils nous battaient pour nous faire avancer mais nous étions à bout de forces et nous nous écroulions à terre. »

« Un quignon de pain et un verre de lait par jour »

Ils sont incarcérés dans une prison de Tripoli et rejoignent les quelque 60 000 migrants détenus en Libye. La prison de Siriton, affirme Abdel Malik.

Cet établissement est inconnu de tous les Libyens que nous avons rencontrés. N'était-ce pas plutôt un camp ? Un de ces vingt camps de rétention pour migrants que compte la Libye ?

« Non, c'était une prison avec des murs et des plafonds en dur. Nous avons passé les trois premiers mois sans pouvoir sortir d'une cellule de douze mètres carrés où nous étions plus de soixante.

Nous étouffions car c'était l'été. Les malades n'avaient pas accès aux soins. On ne nous donnait qu'un quignon de pain et un verre de lait par jour. »

Diana El Tahawy, chercheuse spécialiste de l'Afrique du nord au bureau londonien d'Amnesty International, pense que ce lieu de rétention pourrait être le camp de Zliten, à quelque 140 kilomètres à l'est de Tripoli :

« C'est apparemment le pire des camps de détention pour migrants en Libye. Nous n'avons pas pu le visiter, car le Comité du peuple pour la justice en charge des questions migratoires qui était notre interlocuteur en Libye nous a dit ne pas en être responsable.

Les migrants et réfugiés subsahariens qui ont été détenus dans ce camp et dont nous avons pu recueillir les témoignages sont unanimes : ils ont été enfermés dans des cellules bondées pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois sans pouvoir en sortir, ils n'avaient pas d'assistance médicale, manquaient de couvertures et de nourriture, étaient victimes de sévices, de coups, d'insultes… »

Des migrants victimes de la belle amitié italo-libyenne

Onze mois plus tôt le 30 août 2008, dans un bâtiment attenant à l'hôtel Al Fadeel de Benghazi, Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi signaient un traité d'amitié dont l'un des volets organisait la contention des flux migratoires et notamment le refoulement des réfugiés de l'Italie vers la Libye.

L'Italie livrait notamment six patrouilleurs à la marine libyenne pour l'aider à mieux contrôler ses eaux territoriales. L'Union européenne lui emboîtait le pas en novembre de la même année : elle entamait des négociations pour un accord qui comprenait entre autres la possible réadmission par la Libye de migrants ayant transité sur son territoire pendant leur voyage vers l'Europe.

C'est dans ce même hôtel que se terre depuis un mois Moustafa Hassan Al Gatous, ancien lieutenant-colonel chargé de la brigade de recherche et d'investigation des services de l'immigration libyenne à Benghazi. Il nous reçoit dans sa chambre, le visage anxieux, les mains moites, il jette des coups d'œil réguliers par la fenêtre.

S'il s'est rangé du côté de l'opposition au colonel Kadhafi quelques jours après le déclenchement de la révolution du 17 février, il est encore en sursis et doit faire les preuves de sa loyauté aux insurgés.

En attendant, il parle, exorcise. Il confirme ce que dénoncent depuis longtemps les organisations humanitaires comme le réseau d'ONG Migreurop dans son rapport 2009-2010 :

« Oui, le récit [d'Abdel Malik et Abdel Mohammed Ali] est crédible. Nous n'avions pas que des camps pour les migrants mais aussi des prisons qui ne répondaient à aucune des normes humanitaires minimales requises.

Beaucoup de migrants sont morts dans ces prisons à cause du manque d'hygiène et d'assistance médicale.

Mais je dois ajouter qu'on ne nous donnait aucuns moyens pour nous occuper des migrants. A mon niveau de responsabilité, je n'ai jamais vu la couleur de l'argent italien ou européen destiné à aider la Libye dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Jusqu'au sommet de l'Etat, tous les pans de la société bénéficiaient de l'immigration d'une façon ou d'une autre. C'était un secteur corrompu et très lucratif. »

Les Italiens connaissaient les conditions de détention des migrants

Le traitement des immigrés clandestins était épouvantable en Libye. Les Européens le savaient-ils ?

« Il y a certainement eu des visites d'organisations européennes, mais je pense qu'ils ont visité des prisons vides ou avec des prisonniers qui n'y étaient pas depuis longtemps, un ou deux jours peut-être.

Ils n'ont pas vu les prisons pleines à craquer de migrants malades avec femmes et enfants. Concernant l'Italie, je ne peux pas croire qu'ils n'étaient pas au courant : les autorités italiennes interrogent les réfugiés qui arrivent sur leur territoire en provenance de Libye, ils leur ont forcément parlé de leurs conditions de vie en Libye, ça ne fait aucun doute. »

En juillet 2010, le colonel Kadhafi ordonne que plusieurs milliers de migrants soient relâchés. Les révélations par plusieurs ONG de leurs conditions de détention seraient à l'origine de ces libérations massives.

Le lieutenant-colonel Moustafa Hassan Al Gatous se souvient :

« Leur libération s'est faite de nuit et à Benghazi, le lendemain matin, nous avons eu l'impression d'être envahis par les réfugiés. »

Abdel Malik Mohammed Abdi sort de prison à la fin de l'été 2010. Il est d'abord transféré dans un camp « où l'on mangeait mieux, où l'on était pas entassés » avant sa libération définitive, qu'il situe au mois d'octobre 2010. Les autorités libyennes lui délivrent un permis de résidence de trois mois.

La peur d'être pris pour un mercenaire

Avec son épouse, ils survivent en enchainant les petits boulots dans la crainte d'être à nouveau emprisonnés. Ils
voudraient formuler une demande d'asile mais le bureau du HCR a été fermé et ses employés expulsés par le régime libyen en juin 2010.

La Libye nie la présence sur son sol de demandeurs d'asile ou de réfugiés comme Abdel Malik dont le pays subit une guerre civile depuis plus de vingt ans. Il n'y aurait, selon les autorités libyennes, que des migrants économiques sur son sol.

Lorsque la révolution libyenne éclate le 17 février, il trouve refuge avec 250 autres migrants éthiopiens, érythréens et somaliens dans un camp érigé par le croissant rouge libyen à Benghazi. C'est là que nous l'avons rencontré et qu'il nous a livré son récit.

« Que faire ? Nous n'avons nulle part où aller. Nous sommes terrorisés ici à l'idée d'être pris pour des mercenaires. »

Bien que protégés par les palissades du camp du Croissant rouge, les migrants montent la garde à tour de rôle la nuit, de crainte d'être raflés. Ils refusent d'être évacués vers l'Egypte, de peur de se voir refuser leur entrée dans le pays, et continuent de nourrir le rêve de trouver « un grand bateau qui [les] emmènerait loin de la Libye ».

Direction l'Egypte pour fuir les troupes de Kadhafi

Le 16 mars, les 250 migrants se décident à partir vers As-Saloum, à la frontière égyptienne, pour échapper à l'avancée sur Benghazi des forces loyales au colonel Kadhafi.

Ils rejoignent les milliers de migrants qui attendent ici depuis des jours, parfois des semaines, d'être rapatriés dans leurs pays ou trouver une terre d'asile. Parqués côté égyptien, ils dorment dehors à même le sol dans des abris de fortune.

May Abou Samra, est une des coordinatrices de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), présente sur le site :

« Tout manque ici : les tentes, les couvertures… Les conditions d'hygiène sont catastrophiques. Nous attendons impatiemment les latrines car il n'y en pour l'instant que dix pour plusieurs milliers de réfugiés. »

Rencontré dans le local exigu où il reçoit ses patients, Nidal Oddeh, médecin jordanien de l'OIM, s'alarme devant les cas de bronchites, diarrhées et autres maladies liées à l'insalubrité, au froid et à l'humidité qui se multiplient.

Début mars, alors que paraît ce texte, Abdel Malik et ses amis se trouvent toujours à As-Saloum. Ils attendent que le HCR traite leurs dossiers pour poursuivre leur interminable voyage. Certains, déjà, regrettent le relatif confort du camp du Croissant rouge de Benghazi, et songent à y retourner.

2/4/2011, Raphael Krafft

Source : Rue89

Le gouvernement français demande à la Commission européenne de prendre des mesures face à la situation migratoire en Méditerranée, notamment depuis la révolution en Tunisie, a écrit le ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans un courrier adressé samedi à Bruxelles. Vendredi, la commissaire européenne chargée de l'Immigration Cecilia Malmström avait condamné les contrôles d'identité mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie à seule fin d'intercepter des migrants tunisiens. Mme Malmström avait en outre estimé, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, que "les autorités françaises ne peuvent pas renvoyer (les migrants tunisiens) en Italie".

Dans une lettre envoyée samedi à Mme Malmström, M. Guéant "souligne que le gouvernement attend, comme beaucoup d'autres en Europe, des propositions et une action vigoureuse de la part de la Commission pour surmonter les difficultés auxquelles nous expose la situation migratoire actuelle en Méditerranée", a-t-on expliqué au ministère de l'Intérieur. Dans sa réponse à la commissaire européenne, le ministre de l'Intérieur "lui fait part de son étonnement devant la mise en cause, dans ses déclarations, des réadmissions (renvois, ndlr) d'étrangers en situation irrégulière auxquelles la France est amenée à procéder".

"Ces réadmissions sont naturellement parfaitement conformes au droit communautaire, et notamment à l'acquis Schengen. La directive du 16 décembre 2008 dite 'retour' prévoit (...) la pratique de réadmissions de pays tiers en situation irrégulière entre États membres, sur la base d'accords bilatéraux existants. Le traité franco-italien (du) 3 octobre 1997 fixe le cadre juridique en vigueur, que nous respectons scrupuleusement", écrit encore M. Guéant. Un désaccord subsiste entre Paris et Bruxelles sur les contrôles effectués par la police française dans les Alpes-Maritimes, à la frontière italienne. Une quarantaine de clandestins tunisiens sont interceptés chaque jour et renvoyés à Vintimille, en Italie. Le gouvernement français est persuadé d'être dans son bon droit, M. Guéant assurant que les "contrôles opérés dans la zone frontalière (...) dans la bande des 20 km le long de la frontière intérieure sont également conformes au droit européen".

2/4/2011

Source : Le Point

Après de nombreuses années passées en Arabie Saoudite, Lalla Essaydi s'est installée depuis une dizaine d'années à New York où elle a vu sa carrière démarrer. En 2010, le prestigieux Musée du Louvre de Paris a acquis une œuvre de Lalla Essaydi et elle est devenue ainsi la première marocaine à intégrer cette institution. En outre, l'artiste a exposé ses oeuvres dans de nombreux musées américains et un peu partout dans le monde. Pour cette année, une rétrospective est prévue à la North Carolina Museum of Modem Art, au Bates Museum au Maine, et au Smithsonian…Suite

Et si on se faisait un petit week-end entre Marocaines de la diaspora ? C’est la proposition sans artifices qu’a faite le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) aux Marocaines vivant en dehors de leur pays d’origine.

Une première rencontre, dédiée aux Marocaines d’Europe, s’est tenue les 18 et 19 décembre derniers à Bruxelles. Pari gagné ! Durant les deux journées riches en rencontres et en débats fructueux, les Marocaines vivant de l’autre côté de la Méditerranée se sont retrouvées au cœur du vieux continent et ont pu disséquer, ensemble, les différents problèmes qu’elles rencontrent au quotidien.

Complications de l’application de la Moudawana, l’amère réalité des discriminations ou encore vie citoyenne, l’occasion leur a été donnée de vider leur sac en une sorte de thérapie collective. Quel que soit leur pays de résidence, les histoires avaient des convergences multiples, rassurant plusieurs Marocaines de la diaspora, qui se sont ainsi senties moins seules dans leurs combats.

Pays arabes et Afrique subsaharienne

Après la rencontre bruxelloise et au vu de la répartition géographique des Marocains à travers le monde, le CCME a jugé nécessaire d’aller ensuite à la rencontre des Marocaines d’Amérique, les 14 et 15 mai prochain à Montréal.

Contrairement aux pays d’Europe où l’émigration marocaine a d’abord été forcée, celle des Amériques est choisie. Si cette émigration a débuté assez timidement au seizième siècle, elle n’a réellement pris son envol qu’au début des années 1960. L’engouement des Marocains pour le Pays de l’érable est particulièrement grandissant puisque les Etats-Unis et le Canada sont  aujourd’hui les destinations privilégiées des Marocains attirés par l’Amérique. Cette population compte 42% de femmes, mais n’est pas encore assez étudiée.

Après les deux journées prévues dans la métropole québécoise, les deux prochaines rencontres seront consacrées aux femmes marocaines d’Afrique subsaharienne puis à celles des pays arabes. Elles seront programmées au cours de cette année.

3 QUESTIONS À …

Amina Ennceiri, membre du CCME et présidente du groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations »

Quelles ont été les réactions des participantes et des Marocaines qui vivent en dehors de l’Europe, au lendemain de la rencontre bruxelloise ?

Les réactions confirment la nécessité de capitaliser les acquis des deux précédentes rencontres de Marocaines d’ici et d’ailleurs, organisées en 2008 et 2009 à Marrakech. La rencontre de Bruxelles a rassemblé près de 250 femmes et a été importante pour le tissu associatif féminin au Maroc et en Europe. Une dynamique associative s’est enclenchée entre les ONG marocaines d’ici et d’ailleurs, notamment sur leurs formes d’engagement.

A Montréal, quelles modifications seront apportées par rapport aux thématiques ? Y aura-t-il une adaptation des axes par rapport aux spécificités de la région ?

Nous traitons trois problématiques essentielles, « agir contre les discriminations », « agir pour l’égalité » et « femmes et citoyennes ». Elles sont apparues comme les défis communs à relever pour les femmes marocaines d’ici et d’ailleurs. A l’intérieur de chaque problématique, des questions spécifiques à chaque région vont être traitées ou soulevées dans les différents espaces. Ces rencontres permettent de mettre en lumière des phénomènes existants mais jusqu’alors invisibles.

Vous comptez réserver une place à un rappel de l’histoire de l’émigration marocaine aux Amériques. En quoi ce rappel est-il nécessaire ?

Appréhender l’aspect historique de l’émigration marocaine nous paraît fondamental et l’est encore plus concernant cette région éloignée, où l’émigration a pris récemment un véritable essor. L’histoire des migrations marocaines en Europe est connue grace à l’existence de travaux de recherches et de mémoires.En revanche, on ne dispose pas de beaucoup d’informations sur l’histoire des migrations marocaines vers les Amériques.

1/4/2011

Source : Le Soir

La politique migratoire du gouvernement espagnol, le traitement réservé aux immigrés et à leurs membres de famille et les conditions dans lesquelles s’opèrent les processus de convivialité et d’intégration ont été positivement évalués par l’Indice de Politiques d’Intégration des Immigrés (MIPEX). Cet Indice, considéré comme un instrument de mesure des politiques d’intégration dans 31 pays d’Europe et d’Amérique du Nord à travers l’évaluation de 148 indicateurs, place l’Espagne parmi les dix premières nations accueillant une nombreuse main d’œuvre étrangère. Dans ce contexte, il a été constaté qu’elle se situe en troisième place en matière de regroupement familial, 4ème en ce qui concerne la mobilité dans le marché du travail et deuxième quant à  la durée de résidence, un indice qui démontre l’application d’un modèle de politique d’immigration qui va dans le sens de la promotion de l’intégration sur la base de l’égalité des droits, des obligations et opportunités.
En réalité, l’Indice MIPEX tient en considération le degré d’application de certaines directives, règlements et lois régissant les conditions d’accueil des immigrés, leur accompagnement durant le processus migratoire et la garantie d’accès aux services universels telles la santé et l’éducation. Il analyse la politique officielle en matière d’immigration et non les rapports entre immigrés et employeurs ou immigrés et société.

Cependant, cet indice appelle à un certain nombre de réflexions sur l’attitude de l’administration et des employeurs à l’égard des immigrés.

D’abord, tous les étrangers démunis de papiers en règle bénéficient pleinement des droits fondamentaux prévus à la Constitution, dont la jouissance de services sociaux. A l’exception du droit au droit au travail, ceux-ci ont accès à la santé publique de base, aux soins primaires, aux prestations sociales accordées aux couches sociales défavorisées et en situation vulnérable, à l’éducation de leurs enfants (tous les cycles de formation y compris l’universitaire), au droit de réunion et de participation sociale.

De leur côté, les immigrés en situation légale jouissent pleinement de leurs droits de citoyenneté au même titre que les autochtones ou tout autre étranger communautaire. Ils peuvent exercer sans discrimination dans tout type d’activité grâce au permis de travail comme ils peuvent se déplacer à l’intérieur de l’Union européenne munis seulement de la carte de résidence délivrée par les administrations compétentes. Théoriquement, il n’y a aucune restriction qui limite le droit à la jouissance des droits garantis par la Constitution.

Dans la pratique, l’immigré en situation légale est victime d’une discrimination professionnelle de la part de l’entrepreneur qui recourt, en cas de sélection de la main-d’œuvre, à des critères subjectifs. Les immigrés marocains sont, dans ce cas, les grandes victimes de cette approche. Dans ce contexte, les entrepreneurs préfèrent les latino-américains pour des considérations d’ordre culturel, la langue et la religion, et, les européens de l’Est qui sont généralement dotés de hautes qualifications professionnelles. Pourtant, la loi sanctionne toute attitude tendant à transgresser les droits au travail, de l’homme et celui de protestation en cas de conflit.

Dans les régions autonomes, le «Cadre des activités de difficile couverture» limite l’accès des immigrés à certaines activités particulièrement celles exigeant une moyenne ou haute qualification. C’est la raison pour laquelle, par exemple, de nombreux marocains rencontrent des difficultés de couvrir les postes vacants de médecin, architecte ou professeur dans ces régions.
Les organisationnels de défense de l’homme, contre l’intolérance ou la discrimination ne cessent de dénoncer certaines pratiques au marché du travail qui excluent l’immigré de toute opportunité d’exercer des activités conformes à sa formation et ses habilités.

De même, la dernière révision de la loi régissant les conditions de résidence et de travail des étrangers a apporté certaines limitations qui vont dans le sens de durcir davantage le contrôle sur le mouvement des sans papiers et le regroupement familial.
Il est cependant judicieux de souligner qu’en dépit de la crise qui sévit en Espagne depuis 2008, les immigrés en chômage bénéficient des mêmes droits que le reste des employés autochtones en termes de prestations. Aucune mesure spéciale n’a été non plus adoptée à l’encontre de ceux qui n’ont pas réussi à réintégrer le marché du travail bien qu’ils aient épuisé tous leurs indemnités de chômage. Des programmes spéciaux élaborés par le ministère du travail et de l’immigration encouragent le retour volontaire des immigrés à leur pays d’origine.

1/4/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

De retour d'un séjour en Egypte et le long de la frontière Libyenne, les déclarations des dirigeants français et d'autres pays européens faisant un lien entre les révolutions arabes et une possible vague d'immigration clandestine submergeant l'Europe sont particulièrement choquantes. Les représentations publiques qu'elles cherchent à véhiculer, tant de la crise qui se déroule, que des personnes fuyant la guerre qui sont présentés comme des "clandestins", ne correspondent pourtant pas à la réalité observée.

D'abord, aujourd'hui, ceux qui fuient la Libye sont des ressortissants étrangers, travailleurs souvent très pauvres et peu qualifiés (comme il y en a dans tous les pays de la région), qui cherchent juste à fuir la guerre en Libye, et les violences ou discriminations dont ils y font l'objet. Ils ne cherchent qu'à rentrer chez eux, alors qu'ils ont quasiment tout perdu et ont été victimes de violences.

D'autre part, et c'est à noter, en Grèce ou en Turquie, ou Médecins du monde est présent auprès de ces travailleurs migrants, aucune supposée nouvelle "vague" d'immigration massive n'est observée qui serait directement liée aux événements politiques dans les pays des côtes sud de la Méditerranée. Et l'arrivée récente et médiatisée de jeunes tunisiens sur l'île de Lampedusa ne permet pas de tirer des conclusions inverses.

Deuxièmement, les déclarations de nos gouvernements européens nient une autre réalité très simple. En situation de conflit, le droit de fuite des populations civiles existe et est reconnu par le droit international, afin de chercher refuge hors des frontières d'un pays livré à la violence. A ce stade, le nombre de libyens ayant quitté leur pays est faible. Tout juste quelques milliers. Mais si les violences se poursuivent et faute de pouvoir leur venir en aide chez eux, peut-être observera-t-on plus de personnes tentées de chercher refuge dans les pays limitrophes. Il faudra alors leur porter assistance en tant que réfugiés, et certainement pas les présenter comme des "clandestins".

De la même façon, certains travailleurs étrangers qui fuient la Libye doivent être protégés. Il faut noter la situation particulière de nombreux ressortissants étrangers en fuite qui ne pourront pas retourner dans leur pays d'origine, lui ravagé par la guerre (Somalie, Côte d'Ivoire par exemple). Que faut-il envisager pour eux ? Certes, ils sont moins nombreux que les égyptiens et les tunisiens, mais les Nations unies doivent renforcer leur protection.

INSULTE

Au lieu d'agiter la peur de l'autre, il convient aussi de rappeler les règles qui s'imposent à tous les acteurs armés en situation de conflit dans la façon dont ils mènent les hostilités, et l'obligation qui est la leur de préserver les vies civiles et de respecter les missions médicales. A ce stade, l'accès des organisations de secours reste limité, au risque demain de voir la situation humanitaire se détériorer. L'enjeu de protection des populations civiles doit rester central dans la façon d'appréhender la crise en Libye.

Dernier point, vu du Caire, ou de la région, les déclarations de nos dirigeants européens apparaissent pour le visiteur étranger mais aussi pour bon nombre de personnes vivant ici, une insulte aux révolutions en cours au sud de la méditerranée, à cet élan de liberté et de changement qui souffle en Egypte, en Tunisie et en Libye en particulier ; une insulte à cette jeunesse qui a décidé de prendre son destin en main, et de refuser l'oppression de régimes corrompus et ne répondant pas aux attentes de leur population. Croyez-vous que les manifestants de la place Tahir ont envie de quitter leur pays ? Moi, pas. Leur détermination est forte et intacte, même si l'avenir politique reste incertain.

Tout cela pour dire que l'agenda préélectoral a pris le pas sur une analyse rationnelle des faits. C'est juste choquant et très inquiétant sur la façon dont nos dirigeants appréhendent le monde en jouant sur la peur de l'autre.

1/4/2011, Pierre Salignon

Source : Le Monde

A partir du 06 avril 2011, aura lieu la RENCONTRE PHOTO CHILI /MAROC 2011, qui réunira à Santiago et à Coquimbo des expositions, des conférences et des projections dans des espaces public, 11 photographes marocains sont invités à cette rencontre par un groupe de huit photographes chiliens, parrainés par l’Ambassade du Maroc au Chili…Suite

Une antenne consulaire relevant du Consulat général du Maroc à Barcelone (nord-est de l'Espagne) sera ouverte prochainement à Palma de Majorque, chef-lieu de la communauté autonome des Baléares, apprend-on jeudi de source consulaire à Barcelone.

Cette initiative procède de la volonté du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de rapprocher les services consulaires de la communauté marocaine établie dans cet archipel espagnol, a déclaré à la MAP le consul général du Royaume à Barcelone, Ghoulam Maichan.

Selon M. Maichan, toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour l'ouverture de cette antenne dans les plus brefs délais possibles. Les membres de la communauté marocaine établis aux Baléares, dont le nombre s'élève à près de 45.000 personnes, sont obligés de se déplacer jusqu'à Barcelone pour effectuer les démarches administratives auprès du Consulat du Royaume.

M. Maichan a précisé qu'il s'est rendu mardi à Palma de Majorque où il a eu une rencontre avec les représentants d'une cinquantaine d'associations marocaines au cours de laquelle ils ont été informés de cette décision et des modalités de sa mise en œuvre.

Les représentants de ces ONG ont accueilli avec satisfaction l'annonce de l'ouverture de cette antenne consulaire qui permettra aux membres de la communauté marocaine d'éviter les désagréments du déplacement jusqu'à Barcelone qui s'effectue par avion ou par bateau, a noté le responsable consulaire marocain.

M. Maichan a eu, par ailleurs, des entretiens avec la conseillère (ministre) des Affaires sociales et de l'immigration du gouvernement autonome des Baléares, Fina Santiago Rodriguez sur nombre de questions intéressant les membres de la communauté marocaine notamment l'intégration sociale et l'accès à l'enseignement et à l'emploi.

A cette occasion, la responsable baléare a tenu à saluer l'initiative du Maroc d'ouvrir une antenne consulaire à Palma de Majorque, exprimant la disponibilité des autorités de cette communauté autonome de lui accorder l'assistance et l'aide nécessaires afin de lui permettre de s'acquitter de sa mission dans les meilleures conditions.

31/3/2011

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, lundi à Rabat, un séminaire sur le thème "Transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, Quelle contribution au développement ?".

Ce séminaire vise à établir un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local et leur contribution à l'économie marocaine, indique un communiqué du CCME.

Il ambitionne la réalisation d'un travail de diagnostic, d'analyse et de recherche prospective, préalables indispensables à toute planification d'action opérationnelle.

Une vingtaine d'experts, universitaires, financiers et spécialistes des questions des transferts des migrants en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne, des Emirats-Arabes-Unis et du Maroc participeront à cette rencontre.

La communauté marocaine à l'étranger a enregistré un apport global de 307,12 milliards de dirhams durant les huit dernières années, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams.

31/3/2011

Source : MAP

 

Conférence de Nancy Green, historienne, directrice d’études à l’EHESS et de Philippe Rygiel, directeur adjoint du Centre d’histoire sociale, Université de Paris 1 - CNRS, animée par Françoise Gaspard, sociologue, directrice d’études à l’EHESS

L’histoire des migrations a-t-elle besoin du genre ? Sans doute, même si elle n’y a pas toujours recours car, à travers le genre, peuvent se relire les catégories et les thèmes de l’histoire des migrations. Ainsi, les trajectoires de la migration ne revêtent pas les mêmes formes pour les femmes et les hommes. Le regard porté sur les migrants change aussi en fonction du genre. Même constat dans la sphère politique : dispositifs législatifs et textes réglementaires distinguent migrantes et migrants. Les formes de l’engagement et la participation à la société civile peuvent également se décliner suivant le genre. Enfin, en transformant l’environnement des rapports de genre, la migration dévoile les implicites qui les fondent, et devient ainsi un puissant levier de leur transformation.

La conférence se tient le 7 avril 2011,

Source : Cité Nationale de l’histoire de l’immigration

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise un séminaire autour du thème  « Transferts financiers de la communauté marocaine à l’étranger, Quelle contribution au développement ? », le lundi 4 avril 2011 à Rabat.

Rejetée par les responsables religieux, désavouée jusque dans la majorité, perçue comme un clin d’œil au FN, la convention «sur la laïcité» prend des allures de naufrage.

Former enfin les imams

C’était l’une des missions du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors de sa création, en 2003 : former des imams républicains. Selon Mohammed Moussaoui, son président, sur les 1800 imams exerçant en France, 300 viennent de l’étranger : 150 de Turquie, 120 d’Algérie, 30 du Maroc. Une enquête du ministère de l’Intérieur, en 2005, avait montré par ailleurs qu’«un bon tiers ne parle pas ou très difficilement notre langue, un petit tiers s’exprime moyennement et le tiers restant s’exprime avec aisance». Par ailleurs, seulement «45 % sont salariés de manière régulière. […] Les autres sont bénévoles ou rétribués par des oboles de type divers».

Ces dernières années, diverses hypothèses de formation des imams ont été examinées. Sans grand succès. La Mosquée de Paris a créé son propre institut, l’Union des organisations islamiques de France également. Mais il s’agit de formations exclusivement pastorales.

Pour le côté sciences humaines, la «Catho» de Paris a ouvert en janvier 2008 un cursus «religions, laïcité, interculturalité». Le projet de créer une faculté de théologie musulmane en zone concordataire à Strasbourg, n’a jamais vu le jour. Tant que la question du statut social et économique des cadres religieux musulmans français ne sera pas réglée, ces efforts resteront de toute façon vains.

Aider à construire des mosquées

Des mosquées se construisent en France. Il y en aurait environ 2 000 aujourd’hui. Mais il en manque. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) estime à 4 000 le nombre des lieux de culte nécessaires pour satisfaire les 20 %de pratiquants parmi les 5 millions de musulmans. Sur les 2 000 mosquées, une dizaine maximum serait concernée par les prières dans la rue : six à Paris, trois à Marseille et une à Nice. Sur le terrain, certaines communes continuent de freiner des quatre fers et d’entraver les constructions, utilisant par exemple leur droit de préemption. Mais «les municipalités mettent moins d’obstacles qu’autrefois à l’édification de nouveaux lieux de culte, observe la mission Stasi dans son rapport. Les autorisations d’urbanisme sont plus facilement accordées». Les collectivités territoriales peuvent mettre à disposition des terrains communaux dans le cadre de baux emphytéotiques (de très longue durée) et accorder des garanties d’emprunt. Le rapport Machelon juge qu’il faut aller plus loin, qui préconise que «l’aide directe» par les communes soit «formellement autorisée». La Fondation pour l’islam de France pourrait également être réactivée. Créée par Dominique de Villepin lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, mise en sommeil par Nicolas Sarkozy, elle devait collecter des fonds et les redistribuer en vue notamment de la construction de lieux de culte. Mais elle n’a jamais fonctionné.

31/3/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

Les participants à la réunion d'experts qui s'est tenue, jeudi, à Rabat ont souligné nécessité de la portabilité et la transférabilité des droits sociaux des migrants.

Organisée sous le thème "Réunion d'experts sur les droits sociaux des migrants et leur portabilité dans un cadre transnational", cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des préparatifs de la 3ème conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à Dakar fin 2011, a permis aux participants de partager leurs idées, leurs expériences et leurs visions sur les droits sociaux des migrants.

S'exprimant à l'ouverture de cette réunion, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M. Youssef Amrani, a souligné l'importance de "travailler à la convergence réglementaire dans le cadre de la responsabilité partagée entre les pays d'origine et d'accueil afin d'identifier les droits minimaux devant être garantis, conformément aux traités internationaux en la matière".

"Si les droits sociaux des africains résidant dans certains pays européens demeurent garantis, grâce, notamment aux conventions bilatérales en matière de sécurité sociale, il n'en demeure pas moins qu'une grande partie des pays d'accueil ne reconnaissent pas le principe de portabilité de ces droits fondamentaux", a-t-il relevé.

Pourtant, des dispositions légales internationales relatives à la protection sociale des migrants internationaux existent bel et bien, tant au niveau bilatéral que multilatéral (Organisation internationale du travail +OIT+ et l'ONU), a-t-il fait observer.

Il a également souligné l'importance de veiller à "ne pas accroître la vulnérabilité" des travailleurs immigrants dans les pays d'accueil. Il a, en outre, appelé à faire bon usage de la migration en privilégiant une gestion pragmatique et efficace, de sorte à ce qu'elle ne soit plus perçue comme un fléau, mais comme une plus value incontournable pour le bien être et l'équilibre des sociétés.

"Une bonne gestion migratoire peut être un puissant moteur de croissance, un excellent levier de développement et un facteur considérable de rapprochement, de dialogue et de compréhension mutuel entre les différentes cultures", a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'Ambassadeur, directeur des Affaires consulaires et sociales, M. Ali El Mhamdi, a affirmé que la portabilité et la transférabilité des droits sociaux permettant aux migrants de préserver les droits acquis en matière de sécurité sociale et d'accéder aux soins de santé et aux prestations sociales, indépendamment du pays de résidence, sont normalement régis par des dispositions conventionnelles bilatérales et des instruments juridiques multilatéraux.

Par conséquent, par delà les législations nationales et les conventions bilatérales, il existe une accumulation de normes protectrices des migrants internationaux grâce notamment à l'apport substantiel de l'OIT et à la convention de l'ONU sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, a-t-il poursuivi.

M. El Mhamdi a relevé que ce cadre normatif, qui gagnerait en efficacité par une meilleure observance de ses dispositions de la part des Etats, ne couvre cependant pas -ou pas suffisamment- la migration circulaire.

Il a, dans ce cadre, appelé toutes les parties concernées à Âœuvrer pour que cette nouvelle approche de gestion des flux migratoires, avec la flexibilité qui lui est inhérente, procède de la logique gagnant-gagnant et éviter qu'elle ne se traduise par des régressions des droits fondamentaux des migrants.

Pour sa part, l'ambassadeur d'Espagne au Maroc, M. Alberto José Navarro Gonzàlez, a souligné la nécessité de faciliter la migration régulière et les visas pour les personnes désirant travailler ou étudier, de lutter contre l'émigration clandestine et assurer la politique d'intégration dans les pays d'accueil.

"L'Espagne s'est transformée d'un pays d'émigration à un pays de migration où 5 millions de personnes non espagnoles vivent en Espagne", a-t-il indiqué, ajoutant qu'en 2010, plus de 840.000 marocains travaillent d'une manière régulière en Espagne.

De son côté, l'ambassadeur de l'Union européenne auprès du Maroc, M. Eneko Landaburu, a également souligné la nécessite de mettre en place "une politique de migration réaliste et juste", qui accorde tous les droits aux migrants légaux pour accéder au travail et aux droits civiques.

Il a en outre mis l'accent sur l'importance du leadership africain pour réaliser un partenariat entre l'UE et l'Afrique, créer des synergies et renforcer le dialogue.

Organisée sous les auspices des gouvernements du Maroc et de l'Espagne, en collaboration avec le Centre International pour le Développement des Politiques migratoires (ICMPD), la Fondation internationale et d'Amérique Latine d'administration et de politiques publiques (FIIAPP) et le soutien financier de l'UE, cette rencontre a connu la participation de représentants des pays africains et européens ainsi que des organisations internationales et régionales.

Cette réunion, de deux jours, a pour objectif d'examiner et d'analyser les questions concernant les problèmes migratoires afin de tracer le futur de la coopération régionale, et d'identifier de "bonnes pratiques" dans le domaine des droits sociaux des migrants, particulièrement la portabilité des droits sociaux.

La 1ère conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat en juillet 2006, a lancé un mécanisme de coopération flexible et dynamique entre les Etats situés le long de la route migratoire ouest-africaine.

La deuxième conférence ministérielle, qui s'est tenue à Paris, en novembre 2008, a consacré le processus de Rabat comme cadre idoine pour le renforcement de la coopération entre pays européens et africains et adopter un programme triennal pour la période 2009-2011,

Le processus de Rabat a établi un forum important pour permettre aux pays de la route migratoire ouest-africaine de se rassembler et de renforcer leur coopération.

Dans ce contexte, la Commission européenne a lancé une initiative, dans le cadre du projet financé par l'UE, "Soutien du partenariat Afrique-UE sur les migrations, la mobilité et l'emploi" visant à soutenir le processus de Rabat en fournissant un cadre de consultation ouvert, sur une base thématique et géographique flexible, tout en renforçant le leadership des parties prenantes clés.

31/3/2011

Source : MAP

Après un an de travail, "l’association des parlementaires pour l’audit de la politique d’immigration, d’intégration et de codéveloppement" rendra ses conclusions au mois de mai, selon des informations obtenues par Europe1.fr.

L’initiative de créer cet audit informel est née, il y a un an, après la publication d’une tribune dans Le Monde par trois députés d’opposition : Martine Billard, Noël Mamère et Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l’immigration au PS. Leur objectif : évaluer les résultats de la politique d’immigration du président.

Dans ce rapport, l’association - composée de députés, sénateurs et eurodéputés PS et Europe Ecologie, deux parlementaires UMP (dont Etienne Pinte) et un MoDem - arrive à la conclusion que la politique d’immigration du gouvernement "n’est pas concluante".

31 mars 201,  Hélène Favier

Source : Europe 1

La ville italienne de Bagheria (Sicile) a mis, jeudi, à la disposition d'une association marocaine établie dans la ville des locaux destinées à la création d'un centre culturel pour la promotion du dialogue des cultures et le renforcement des opportunités d'échanges.

La cérémonie de signature de cette cession a été présidée par MM. Biagio Sciortino, maire de Bagheria, Youssef Bella, consul général du Maroc à Palerme, et Mme Belghouate Yamna, présidente de l'association "les portes de la Méditerranée, qui assurera la gestion de ce centre, indique un communiqué du Consulat général du Maroc.

Cette initiative fait suite au protocole de partenariat signé le 27 févier 2009 et qui prévoit des échanges bilatéraux dans le domaine économique, culturel, artistique et notamment l'intégration culturelle et sociale de la communauté marocaine résidant sur le territoire de cette commune, précise la même source.

Intervenant à cette occasion, M. Sciortino s'est félicité des liens d'amitié entre le Maroc et la Sicile et a rappelé sa détermination à " Âœuvrer pour la promotion des échanges culturels et commerciaux" entre les deux parties.

Tout en insistant sur l'importance du dialogue culturel entre les pays de la méditerranée, il a également appelé au démantèlement des barrières entre les différentes communautés présentes sur le territoire de la commune et à l'esprit d'ouverture en faveur d' "un essor harmonieux bénéfique à tous les citoyens de Bagheria".

Le Maire sicilien a également exprimé sa volonté de " collaborer avec les institutions marocaines en matière d'administration locale et de décentralisation", en se référant au projet marocain de régionalisation avancée, poursuit le communiqué

Pour sa part, M. Bella a indiqué que "la mise à disposition d'un espace dont la vocation est de promouvoir le dialogue entre les cultures et l'approfondissement des connaissances réciproques, est la consécration d'un parcours" initié trois ans plus tôt.

"Au moment où la région méditerranéenne connaît des situations de changement suscitant chez certains en Europe des appréhensions et des appels au repli identitaire, la ville de Bagheria donne à l'inverse un signal fort à travers une initiative d'ouverture, de solidarité et de compréhension mutuelle ", s'est réjoui le consul général.

La ville de Bagheria fait partie de la province de Palerme et compte une population d'environ 60.000 habitants dont près de 2000 marocains.

31/3/2011

Source : MAP

l'occasion du 30ème anniversaire de la signature de la Convention Franco-marocaine du 10/08/1980, l'Association des Avocats Marocains de France a organisé le 18 mars 2011 un colloque judiciaire sur « l'Avenir de la Convention Franco-Marocaine du 10 Août 1981 relative au Statut des personnes, au Mariage et à la Coopération Judiciaire, à l'aune du nouveau Code Marocain de la famille » avec la participation de spécialistes français et marocains : Magistrats, avocats et juristes à la Maison du Barreau de Paris.

De toute évidence, la ratification par le Royaume du Maroc de la Convention de LA HAYE sur les aspects civils de l'enlèvement International d'enfants, entrée en vigueur le 10/06/2010, a conduit les organisateurs à s'interroger sur l'avenir de la Convention franco-marocaine du 10/08/1981, laquelle traite aussi de l'enlèvement illicite d'enfants. Des problèmes de concurrence se posent entre les différents droits applicables, alors que le droit International privé communautaire irrigue de plus en plus le droit des pays membres.

Les intervenants français et marocains ont listé les domaines dans lesquels la convention franco-marocaine est appelée à s'appliquer : le mariage, le divorce, la pension alimentaire, le déplacement illicite d'enfants, l'exéquatur et enfin la coopération judiciaire par application de la convention franco- marocaine de 1957 aux marocains résidants en France ainsi qu'aux binationaux.

Ces discussions ont porté sur la genèse de la convention franco-marocaine, son application par les tribunaux français et particulièrement, la Cour de Cassation Française, sur les aspects du déplacement illicite d'enfants, sur l'apport du code marocaine de la famille, sur l'articulation de la convention avec les autres conventions multilatérales, et enfin sur l'apport du droit comparé.

Maître GUEMIAH, Avocat à la Cour, a insisté sur « la genèse de la convention, fruit d'un compromis entre les deux états signataires ». Selon Mme MONEGER, Conseiller à la Cour de Cassation, l'application de celle-ci « recèle beaucoup de surprises heureuses comme la reconnaissance du divorce discorde et parfois encore malheureuses comme le divorce sous contrôle judiciaire ».

Les intervenants ont pointé les difficultés d'application de la convention compte tenu de ces difficultés d'interprétation par les juges du fond et par l'ignorance de ses dispositions par certains praticiens et de l'émergence du droit International privé communautaire. C'est le cas de la « garde »

De son côté, M. Jaouad IDRISSI QAITTONI, Magistrat, Conseiller auprès du Ministre chargé de la communauté Marocaine à l'étranger a fait état de l'apport du code marocain de la famille qui a simplifié les démarches du mariage et a innové en matière de divorce comme le divorce « chiqaq » ou par consentement mutuel.

A la fin de ce colloque judiciaire qui se tenait juste après l'application par La Cour de Cassation française , de deux arrêts de la convention franco-marocaine, Maître Abdelaziz SOUHAIR, Avocat à la Cour a insisté sur l'intérêt de « faire en sorte que les marocains résidants à l'étranger puissent être sensibilisés et informés par des professionnels du droit sur le code marocain de la famille, sur les avantages ou les inconvénients qu'il procure au justiciable en cas de conflit conjugal », et ce, afin de « clarifier la situation des marocains mariés avec un conjoint non marocain (mariage mixte) ».

Maître SOUHAIR a proposé également la sensibilisation des MRE sur la question de la loi applicable au régime matrimonial compte tenu des incidences et des difficultés qu'elle engendre en cas de conflit conjugal. Dans ce cadre le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résident à l'Etranger a lancé en octobre 2010 la « Caravane de l'égalité et de la Citoyenneté » pour la promotion et la bonne application du code de la famille en faveur des femmes Marocaines immigrées et leurs familles.

1/4/2011

Source : Synérgies

Le gouvernement allemand a organisé, mardi 29 mars, la troisième conférence sur l'islam. Lors de la première, en 2006, Wolfgang Schauble, à l'époque ministre de l'intérieur, avait indiqué … Suite

Le Premier ministre français François Fillon, a décoré mardi soir à Paris, l'exsextuple champion d’Afrique de judo, Adil Belgaid, des insignes de Chevalier de l'Ordre national du mérite … Suite

Peu de livres récemment parus au Maroc m’auront procuré autant de joie mêlée de tristesse que le bel album intitulé Miloud une vérité en peinture édité par les soins de la Fondation CDG au moment même où Rabat accueille une exposition rétrospective des œuvres de ce peintre éminent décédé en 2008.

C’est son ami Fouad Bellamine (exposé en mai prochain chez Frédéric Moisan, à Saint-Germain des Prés, en compagnie des peintres Schlosser et Buraglio) qui m’a offert un exemplaire de Miloud-une vérité en peinture. Cet album est une vraie réussite car, par l’image et le texte, il présente un faisceau de preuves où s’affirment le talent singulier et le travail obstiné et lumineux de Miloud en même temps que l’amitié et le respect que suscitait spontanément le moins bavard et le moins vaniteux des novateurs parmi les peintres marocains.

Aziz Daki note justement ceci : “La leçon de Miloud, c’est que chaque parcelle de la toile fait œuvre. Il s’y engage, sans tricherie, au prix de la douleur, hélas, parce qu’il étend ses grandes toiles par terre et qu’un mal de dos ne lui permet qu’au prix d’un insupportable effort de s’incliner longtemps pour peindre. “

On dira donc, sans risque d’être contredit, que Miloud ne s’inclinait que pour peindre. C’est bien ce que suggère Ilham Tahri Belkahia lorsqu’elle écrit : “Œil vif, visage rond, couvre-chef de marin, Miloud entretenait ses rêves dissidents et ses révoltes tues dans une œuvre palpitante de vérité.“

Ah ! la vérité en art ! Ilham Tahri BelKahia serait certainement bien en mal pour en définir les voies et les moyens, mais quelque chose de l’ordre de la vérité est perceptible – ou non – à défaut de répondre à une définition précise. Ilham Tahri Belkalhia propose de considérer que l’œuvre de Miloud “nous invite à faire silence pour écouter le sensible et interpréter cette “unique manière d’exister qui parle à la fois à tous mes sens“. La lumière dominante de son milieu assigne à notre humeur sa vraie couleur. L’économie de son esthétique totale ranime notre œil irréfléchi. Les protubérances du papier marouflé nous invitent à l’expérience tactile, dernière étape pour que s’avère en nous fructueuse sa tentative de féconder notre identité. “

Tout ceci est bel et bien dit, au point de nous rappeler intensément l’aura de générosité et la dimension de partage silencieux repérables chez l’artiste et dans son œuvre. En somme, et nous le savions, Miloud était une belle personne.

Dounia Benqassem rappelle dans son Dictionnaire des artistes Contemporains du Maroc que Miloud Labied, dit Miloud naquit en 1939 à Kalâat Sraghna, dans la région de Marrakech et qu’il émigra à Salé avec sa famille en 1945.

Il connut un apprentissage libre du dessin et de la peinture dans l’atelier du Ministère de la Jeunesse et des Sports qu’animait à Rabat Jaqueline Brodskis. Il lui arriva de travailler aux côtés du peintre Ahmed Louaghdiri qui était jardinier : Miloud traçait les sillons en vue de l’irrigation. Homme de fidélité, Miloud montra après le décès de Jacqueline Brodskis les œuvres retrouvées de celle-ci – des vues saisissantes du mellah de Rabat – dans les locaux de la fondation qu’il avait installée à Tafroukht Assif Al Mal, à 70 kilomètres au sud de Marrakech et qui ne lui a malheureusement pas survécu, ses héritiers ayant d’autres priorités…

Le salut d’Edouard Roditi à l’œuvre à l’œuvre de Miloud n’est pas la moins fine contribution figurant dans l’ouvrage. Roditi (1910-1992) était un personnage à la fois marginal et estimé. Son texte consacré à Miloud est l’un de ses écrits ultimes. L’analyse qu’il y propose du parcours de Miloud est très éclairante lorsqu’il en vient à considérer “les divers styles que Miloud a jusqu’à présent pratiqués dans ses gouaches, ses toiles ou ses reliefs“.

Feuilleter l’album Miloud une vérité en peinture est un délice. Je ne m’en lasse pas. Un passionnant entretien accordé par Miloud à l’écrivain Mohammed Berrada est un des moments forts de la promenade à laquelle cet ouvrage nous convie. Un autre entretien passionnant est celui réalisé par Yasmina Naji avec le peintre Fouad Bellamine qui évoque notamment Radia, la mère de Miloud et “cette relation fusionnelle avec Radia qui, par ailleurs a peint durant une courte durée, une peinture que Miloud chérissait“. On retiendra ce que Bellamine rapporte de la relation entre le collectionneur Abderrahmane Serghini et Miloud. Et, surtout, on se souviendra longtemps de ces mots de Mohammed Berrada : « Je me dois également de dire que son sourire est de ceux que l’on n’oublie jamais, car il évoque l’enfance même et reflète sa réconciliation personnelle avec le monde. Il suffit que je me remémore son sourire pour affirmer qu’il est parmi nous, et que de quelque part, il nous regarde… »

Bravo et merci à tous ceux qui ont participé à la confection de ce beau livre nécessaire

31/3/2011

Source : Le Soir

Pour l’heure, il est le seul à avoir publiquement déchiré sa carte de l’UMP. Il l’a fait spectaculairement, à grands coups de ciseaux, le 10 mars, lors de la rencontre organisée à la Mosquée de Paris contre le débat sur la laïcité et l’islam. Abdallah Zekri a-t-il été suivi? Son appel à «tous les musulmans de l’UMP» a-t-il été imité ? «J’ai reçu des dizaines de mails, de SMS, de coups de téléphone de soutien», déclare-t-il. Et «une quinzaine de personnes» l’auraient rejoint. Depuis, Zekri a adhéré au Parti socialiste. Lors des cantonales, il a «fait campagne pour le candidat soutenu par le PS contre le FN». Franco-Algérien, gaulliste historique, Abdallah Zekri a d’abord milité au RPR avant de rejoindre l’UMP lors de sa création. Il a apprécié Nicolas Sarkozy lorsque ce dernier a été nommé à l’Intérieur : «C’est lui qui a lancé le Conseil français du culte musulman.» Il l’a soutenu lors de la campagne de 2007 : «J’ai mouillé ma chemise pour lui.» Puis il a été déçu par l’évolution de son parti. Après le débat sur l’identité nationale, celui sur la laïcité et l’islam est de trop. «A l’UMP, il y a une aile droitière dont le discours est plus intégriste et fondamentaliste que celui du FN», dit-il.

Autre déçu de l’UMP, Abderrahmane Dahmane, conseiller technique de Sarkozy. Le 10 mars, il déclarait que «l’UMP de Copé, c’est la peste pour les musulmans». Le lendemain, il était limogé. Depuis, Dahmane a pris la tête d’une croisade contre Jean-François Copé, organisateur du débat sur la laïcité et l’islam du 5 avril (lire ci-contre). Hier, il a lancé un appel aux «Français de confession musulmane» afin qu’ils quittent l’UMP, «bateau de […] cette peste qui devient brune, qui est une horreur pour les musulmans et pour les Français».

Suivis par la base. Si Zekri et Dahmane ont publiquement rompu avec l’UMP, c’est qu’ils se savent suivis par une bonne partie de leur base. Rares sont, en effet, les musulmans favorables à ce débat. Y compris à droite. Exception : Fatima Belarbi, présidente de l’Association des femmes marocaines à l’étranger. Elle se dit «proche de l’UMP sans pour autant être dedans». «Je suis une personne de communication. Pour moi, tous les débats sont les bienvenus, affirme-t-elle. Mais je veux un débat de haut niveau qui permette vraiment de poser les problématiques que rencontrent aussi bien les pratiquants musulmans - on veut des salles de prière dignes - que le pays d’accueil.» Pour elle, l’UMP n’est pas islamophobe : «Au contraire, elle veut freiner l’islamophobie.» «Un tel débat peut apaiser les gens et être bénéfique pour l’islam et pour toutes les religions», veut-elle croire.

Abdessamad el-Abar, militant UMP à Versailles, vice-président du Cercle de la diversité républicaine (proche de l’UMP) et cadre dans le privé, n’est pas d’accord. Il pense au contraire que «le débat sur l’islam n’a pas lieu d’être. Il va nous arriver ce qui est arrivé pendant le débat sur l’identité nationale. On va encore nous stigmatiser». Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, «nous avait dit de ne pas nous faire de souci, qu’on débattrait de tout ce qui fait l’identité nationale, rappelle-t-il. En fait, le débat a porté sur l’islam. Les musulmans se sont sentis stigmatisés. On va refaire la même chose. L’UMP est en train de courir après le FN». Pour autant, il n’envisage pas de quitter le parti. «Je n’ai pas rendu ma carte, je ne le ferai pas, mon choix est fait, je considère que le combat doit continuer à l’intérieur.»

Fayçal Ménia, élu UMP à la mairie d’Aubervilliers et chef d’entreprise, n’envisage pas non plus de suivre l’exemple d’Abdallah Zekri. «Je suis un élu, je ne renie pas mon parti, je ne ferai pas plaisir à cette frange-là de l’UMP.» Lui aussi dénonce ce débat : «C’est une blessure pour moi, pour les millions de musulmans qui sont en France, et pour les milliers de militants UMP de sensibilité musulmane.» Et il promet lui aussi de se battre en interne : «Je comprends que les gens soient gênés par les prières dans la rue. Mais j’explique aux militants et aux élus que les musulmans ne le font pas par plaisir mais parce qu’ils manquent de lieux de culte.»

L’éventuelle fronde des musulmans inquiète-t-elle Copé ? Abdallah Zekri leur a demandé de «manifester devant le siège de l’UMP le 5 avril», jour du débat sur la laïcité. Le 18 mars, le parti publiait un communiqué annonçant que «les musulmans de France favorables à l’UMP et à la majorité présidentielle [ont décidé] de créer l’Union des Français musulmans (UFM)». Abdessamad el-Abar et Fayçal Ménia n’envisagent pas d’y adhérer. «On me l’a proposé mais cela ne m’intéresse pas, dit le premier. Je suis Français à part entière. Je n’ai pas envie qu’il y ait un amalgame entre le religieux et le politique.» Le second est tout aussi sévère : «On ne peut pas être un parti républicain, croire en la laïcité, et créer à l’intérieur un petit groupe communautaire.» L’UMP s’est-elle rendu compte qu’elle avait fait une boulette ? Le communiqué annonçant la création de l’UFM a disparu de son site. Selon Abdallah Zekri, Jean-François Copé aurait affirmé n’avoir pas été informé de sa création. Et ne pas y être favorable.

Malsain et électoraliste. Quant à Dahmane Mebrouki, le président de l’UFM, il affiche sa distance avec le parti majoritaire : «Notre association est proche de l’UMP, nous partageons ses idées, nous soutenons l’action du Président depuis 2007. Mais notre création n’est pas une initiative de l’UMP. Et personnellement, je n’en suis pas membre.»

L’UFM pourrait être la seule représentante des musulmans le 5 avril. Le Conseil français du culte musulman a annoncé qu’il ne participerait pas à cette réunion. Les catholiques, protestants, juifs, sikhs et jusqu’aux francs-maçons du Grand Orient, ardents défenseurs de la laïcité, dénoncent un débat malsain et électoraliste. Claude Guéant recevra d’ici à la fin de la semaine prochaine les responsables des principales religions.

30/3/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

La 2-ème édition des "Rencontres, méditerranéennes cinéma et droits de l'Homme" aura lieu du 6 au 9 avril prochain à Rabat, à l'initiative du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH).

Ces rencontres ont pour objectifs d'ouvrir un large débat sur les problématiques des droits humains dans l'aire culturelle méditerranéenne, de faire connaître la création cinématographique dans ce domaine et d'encourager autant que possible, la production et la diffusion, indique un communiqué du Conseil.

La manifestation se veut un espace de dialogue entre les différentes cultures du pourtour méditerranéen et les divers acteurs concernés: cinéastes, acteurs sociaux, chercheurs, artistes et décideurs.

Au programme de ces rencontres, figurent l'organisation de plusieurs conférences portant notamment sur les droits de l'Homme dans le cinéma marocain, la traite des personnes et la disparition forcée en Méditerranée ainsi que la projection d'une quinzaine de films et documentaires sur la thématique des droits de l'Homme et des rencontres avec les cinéastes de quelques films présentés dans le cadre de cette édition.

Initiée en partenariat notamment avec le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger, cette deuxième édition sera marquée également par un hommage au défunt Ahmed Bouaânani à travers notamment la projection de son film ''Mirage ".

Cette édition s'inscrit dans le cadre de la stratégie du Conseil en matière de promotion des droits de l'Homme, lequel se veuf présent dans les différents espaces culturels et initiateur de rencontres de réflexion, de manière à élargir le débat sur la culture et les valeurs des droits de l'Homme.

Le CNDH a pris l'initiative d'élaborer la plateforme citoyenne pour la promotion de la culture des droits de l'Homme qui considère le cinéma comme le principal levier culturel de promotion de la culture des droits de l'Homme.

Source : MAP

Soixante Marocains résidant en Libye sont arrivés mercredi au point de passage frontalier Ras-Jdir (620 km au sud de Tunis) sur leur chemin de retour au Maroc.

Ces Marocains ayant décidé de quitter la Libye ont été placés dans un camp de réfugiés et seront conduits prochainement à l'aéroport de Djerba d'où ils seront rapatriés au Maroc via des vols spéciaux de la Royal Air Maroc, a indiqué à la MAP le secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.

Il a ajouté qu'un avion de la compagnie aérienne marocaine devrait arriver jeudi matin à l'aéroport de Djerba pour rapatrier un nouveau groupe de 220 Marocains ayant choisi de quitter la Libye.

Le consul général du Maroc à Tripoli a rappelé que 1200 ressortissants marocains ont quitté la Libye ces deux derniers jours via les frontières terrestres tunisiennes, notant que nombre de Marocains ayant formulé des demandes pour quitter la Libye ont préféré resté dans l'attente de l'apaisement de la situation.

519 ressortissants marocains résidant en Libye sont arrivés mardi soir à Casablanca à bord d'un vol spécial de la RAM.

30/03/11

Source : MAP

Metteur en scène, pédagogue et coach. Il a commencé sa carrière au Maroc avant de partir compléter sa formation en France au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris puis au Centre National du Cirque de Chalon. Très vite, il s'est intéressé aux aspects corporels, sensoriels et aux fondamentaux du jeu de l'acteur. Rencontre avec Karim TROUSSI.

Karim TROUSSI a travaillé avec divers chercheurs : Alexandre Del Pérugia sur la pédagogie, le geste et l'acrobatie, Alfred Tomatis sur l'oreille et la voix et d'autres sur la kinésiologie, le massage... Depuis 15 ans, il développe, en tant que pédagogue, un travail autour de la thématique «corps, jeux, perception», centrée sur la sensibilité corporelle de l'acteur et son autonomie. Il partage son travail avec les élèves des grandes écoles (il a enseigné 10 ans à la Comédie de Saint- Etienne, 3 ans à l'ENSATT...); mais également avec des artistes qu'il accompagne dans leur parcours professionnel et artistique.

Ces dernières années, Il s'est particulièrement investit dans le développement artistique de groupes musicaux (tels que « Babylon Circus », «  Hurlement de Leo », « Melk »,  « Fanfarnaüm »...) et la mise en scène de concerts. En tant que metteur en scène de théâtre, il compte aujourd'hui plus d'une vingtaine de mises en scène à son actif. . Il a initié et dirigé plusieurs projets artistiques en France, Allemagne, Togo, Brésil, Chine, Roumanie et Maroc où il a réalisé « Oedipiades » une pièce de Driss Ksikès présentée au Théâtre Bahnini à Rabat.

TB : D'abord pourquoi cet intérêt pour l'art dramatique?

Karim TROUSSI : C'est plus qu'un intérêt, c'est une nécessité pour vivre. Je dois raconter des histoires qui font rêver et grandir. Le théâtre est un lieu où les émotions et les images rencontrent la pensée et la poésie.

TB : Vous arrivez à l'âge de 21 ans en France où vous rencontrez des personnes comme Ariane Mnouchkine, Peter Brook, Niels Arestrup, Soutigui Kouyaté.... Ce sont ces rencontres qui vont forger votre démarche et polyvalence ?

Karim TROUSSI : Quand je suis arrivé du Maroc, j'avais soif d'apprendre. J'ai eu beaucoup de chance de rencontrer de belles et grandes personnes qui m'ont accompagné et m'accompagne encore dans mon parcours. Elles m'ont transmis un héritage que je fais fructifier. Elles m'ont appris que l'essentiel se trouve dans l'être et le faire.

TB : Votre double culture pèse-t-elle dans le processus créatif, dans la forme comme dans le contenu ?

Karim TROUSSI : Elle ne pèse pas, bien au contraire elle me porte dans mon travail et ma recherche. Ma place aujourd'hui est une place de trait d'union. J'ai toujours grandit dans la diversité culturelle. Deux petites anecdotes peuvent illustrer cela : Ma mère, à la maison à Meknès, nous cuisinait des recettes quelle découvrait dans des revues françaises. Quand je suis arrivé en France grâce à un ami français, je me suis intéressé à Hmadcha et issawa. Je suis fait de ce croisement et cela rejaillit obligatoirement en moi et dans mon travail.

TB : Karim TROUSSI met-il en scène pour le public français comme pour il le fait pour le public marocain ?

Karim TROUSSI : Quand je mets en scène un spectacle franco –marocain par exemple Oedipiades, mon rôle de trait d'union est très important, je dois regarder le spectacle tantôt avec les codes culturels marocains, tantôt avec les codes culturels français et mon travail est de rendre le spectacle homogène. Mais quand ce sont des spectacles pour un seul pays c'est celui-ci qui m'influence inconsciemment.

TB : Le théâtre peut-il jouer un rôle édifiant dans le processus d'enracinement sans déracinement des marocains du monde qui s'intègrent sans oublier leur culture d'origine? Vous y pensez ?

Karim TROUSSI : En arabe classique pour dire je suis né quelque part on dit « MASQUITO RASSI » traduction littéral : là où ma tète est tombé. Pour moi, Le corps peu aller où il veut mais la tête reste là où elle est tombée. Pour moi l'intégration se fait, quand on à quelque chose à troquer (notre savoir faire, savoir être et paraître). Et je n'aime pas le mot racines (la souche est très lourde à déplacer) je préfère parler d'ancrage ou de culture nomade basée sur le respect de son environnement physique et spirituel.

TB : Quels sont vos projets au Maroc comme en France ?

Karim TROUSSI : En plus de la tourné d'Oedipiades au Maroc et en France, je prépare un spectacle à partir du roman de Driss Chraïbi La Civilisation ma mère !... qui aborde avec tendresse et simplicité un grand destin et dresse un magnifique portrait de femme. L'objectif de cette création est d'amener le théâtre là où il ne va pas habituellement  : dans les classes, dans les foyers, dans les centre sociaux... pour parler et interagir directement avec le public. Une rencontre insolite autour de problématiques qui touchent chacun de nous à différents niveaux : Comment la civilisation permet-elle l'accès à la liberté individuelle ? Quelle condition pour la femme moderne, plongée au cœur de cette civilisation ? Comment gérer la liberté et la conscience douloureuse qu'elle apporte avec elle ?

31/3/2011, Taoufik Boubker

Source : Synergies des Marocains du monde

Les sénateurs ont repoussé, mercredi en commission des Lois, plusieurs dispositions adoptées par l'Assemblée nationale dans le projet sur l'immigration, notamment la restriction du droit au séjour pour les sans-papiers atteints de pathologies graves.

Le projet sur l'immigration doit être débattu en seconde lecture au Sénat le 12 avril.

Les sénateurs ont adopté, à une large majorité, un amendement supprimant la restriction du droit au séjour pour les étrangers sans-papiers malades.

Cette disposition, présente dans le projet de loi initial du gouvernement, avait déjà été supprimée en première lecture par le Sénat mais rétablie en seconde lecture par l'Assemblée le 15 mars dernier.

Selon les associations de défense des étrangers, 28.000 étrangers malades risqueraient ainsi aujourd'hui "l'expulsion et une interruption brutale de soins".

Les sénateurs ont jugé que la modification introduite par les députés était "inutile" car, selon eux, "on ne constate pas de tourisme médical". Ils ont de plus estimé que cette modification était "dangereuse pour les étrangers malades comme pour la population française et coûteuse pour les finances publiques".

Les sénateurs ont également retoqué deux dispositions, introduites par les députés à la demande de la Droite populaire (issue de la droite de l'UMP), modifiant l'accès à la nationalité.

Le premier supprimait l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les jeunes étrangers de 18 ans.

Sur les 30.000 jeunes étrangers qui acquièrent, chaque année, la nationalité en vertu du droit du sol, 27.000 en font la demande, entre 13 et 16 ans, mais 3.000 l'acquièrent automatiquement et ne l'apprennent souvent que plus tard.

Après l'adoption de la mesure, le 15 mars dernier, la gauche et des associations comme SOS Racisme avaient immédiatement accusé la droite de "remettre en cause subrepticement le droit du sol".

Les sénateurs ont repoussé une seconde disposition visant à instituer, pour les étrangers demandant leur naturalisation, un cours d'intégration portant sur l'histoire et la culture de la société française, sanctionné par un examen.

Par ailleurs, concernant la réforme du régime de rétention des sans-papiers en instance d'expulsion, les sénateurs sont convenus de retarder l'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) à quatre jours (au lieu de deux actuellement).

Dans le projet de loi initial comme à l'issue des deux lectures de l'Assemblée nationale, il avait été décidé que cette intervention du JLD serait repoussée à cinq jours.

La mesure, préconisée par les différents ministres en charge de l'immigration et considérée comme le "coeur de la réforme" sur l'immigration, vise à une meilleure efficacité des procédures d'éloignement, puisqu'actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

En ce qui concerne la pénalisation des "mariages gris", définis comme "fondés sur une tromperie volontaire", les sénateurs ont décidé de conserver l'actuelle échelle des peines de 5 ans d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende (au lieu de 7 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende votés par les députés).

30/3/2011

Source : AFP

Lampedusa, l‘île sur laquelle débarquent chaque semaine des centaines d’immigrants. Le territoire est italien, mais le sujet est européen. Et c’est bien là le problème, les pays membres de l’Union européenne n’ont aucune politique commune en matière de contrôle des frontières.

Depuis plusieurs mois, les autorités italiennes sont en première ligne. Les crises politiques en Afrique du nord ont entraîné une augmentation du nombre de migrants. Venus de Libye ou de Tunisie, ils rejoignent le port européen le plus proche, et c’est Lampedusa.

Mais le ministre italien des Affaires étrangères n’a de cesse d’appeler ses collègues européens à l’aide. Selon Franco Frattini, l’Italie ne peut supporter seule le poids politique, financier et social de cette immigration. Et pour ce faire, il invoque une directive européenne datant de 2001.

Ce texte indique que tous les états membres doivent contribuer aux efforts d’accueil des migrants venus de pays en crise.

Mais voilà, cette solidarité n’existe que sur le papier. Dans les faits, c’est un peu “chacun pour soi”. On le voit par exemple à la frontière franco-italienne, les clandestins qui essaient d’entrer en France sont refoulés. Pour eux, c’est le retour au point de départ, avant une nouvelle tentative pour passer les frontières.

En matière de demande d’asiles, Eurostat vient de livrer ses chiffres pour l’année 2010. C’est en France qu’il y a eu le plus de demande d’asile, devant l’Allemagne et la Suède. Dans ce classement, l’Italie n’est que 9ème. Ce qui fait dire à certains dirigeants européens que finalement, Rome n’a pas vraiment de motif de se plaindre.

En tout cas, pour essayer d’aider l’Italie face à l’arrivée récente de clandestins venus d’Afrique du nord, l’Union européenne met en avant un soutien financier. Matthew Newman, porte-parole de la commission, explique que près de 7 millions d’euros sont alloués aux autorités italiennes cette année. Et d‘évoquer aussi le fond d’aide au retour, financé par l’Union européenne à hauteur de 75%.

Actuellement, le volet le plus visible de l’Union européenne s’appelle Frontex, une agence chargée de gérer les flux migratoires. Un organisme qui, de l’aveu d’un responsable italien, sert surtout à guider les embarcations de clandestins vers les côtes européennes.

30/3/2011

Source : euronews

Les Marocains résidant à l’étranger décidés à acquérir des logements au Maroc

La cinquième édition du Salon immobilier a connu une bonne affluence malgré les craintes soulevées suite au ''printemps arabe''. Le Maroc a, encore une fois, confirmé qu'il a fait l'exception. Le nombre des visiteurs qui ont afflué vers ce salon durant ses trois jours était assez important. Le plus grand rush a été enregistré le samedi. Certes, les estimations sont en deçà du nombre escompté au départ, mais une majorité des promoteurs ont conclu de bonnes affaires sur place, tandis que pour les clients qui n'ont pas concrétisé leurs projets d'acquisition d'un bien immobilier au Royaume durant le salon, ils ont exprimé leur ferme attention d'investir dans un logement au Maroc dès leur retour en été. D'ailleurs, beaucoup de promesses d'achats ont été formulées. Du côté des banques, représentées par Chaabi Bank et Dar Assafa, plus de 2.000 simulations ont été effectuées lors du ''Smabxl''. Le stand d'Al Omrane n'a pas désempli. L'équipe commerciale a fait la promotion des produits allant des villas économiques aux logements sociaux en passant par les lots. Jet Sakane a également conclu de bonnes affaires...

Une grande demande a été exprimée de la part de la diaspora marocaine, venue du Nord de la France et du Benelux pour les projets moyen standing et surtout ceux sociaux dont le prix de l'unité est inférieur ou égal à 250.000 DH. Les clients étrangers étaient également de la partie mais en nombre réduit. Ils s'intéressaient beaucoup aux offres haut standing, notamment les appartements et les villas de luxe qui étaient aussi sollicités. D'ailleurs, la majorité des exposants offrant ce type de logements a été satisfaite de sa participation au salon. «Nous sommes contents de notre présence au ''Smabxl''. Notre objectif a été atteint», a confié Mohamed Balafrej, responsable commercial chez Lotinord, une société opérant à Tanger et proposant des logements luxueux en plus des appartements sociaux et moyen standing. Même enthousiasme exprimé par les représentants d' Oued Chbika. Du côté des clients, une grande demande a été enregistrée sur les produits situés au Nord et à l'Oriental, sans oublier bien sûr Casablanca. La seule perdante dans cette affaire est la ville de Nador qui a été mise à l'honneur et dont les responsables, qui ont réservé et confirmé leur participation, ne se sont pas présentés alors qu'une bonne partie des MRE venus au salons, voulait s'enquérir des offres et des opportunités disponibles dans cette région.

L'artisanat, qui était également à l'honneur, a bien animé ce salon.

Les 22 artisans exposants ont réalisé de bonnes affaires. «Je suis contente de ma participation au salon. Les visiteurs ont aimé nos produits et nous avons même réalisé de bonnes ventes», a affirmé une exposante de Tanger. Meubles, articles de décoration et de cuisine… différents produits ont été donc exposés, le tout dans une ambiance musicale marocaine concoctée par un orchestre national.

Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, qui soutient cette 5e édition du ''SMAbxl'', organisée par la Chambre du commerce belgo-marocaine, sous l'égide du ministère délégué chargé de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, était également de la partie.

Un stand a été réservé à ce département qui a profité de cette occasion pour présenter à la diaspora marocaine la stratégie de mobilisation mise en place en faveur de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Cette dernière a pour objectifs d'accompagner l'enracinement des nouvelles générations dans les pays d'accueil, défendre les droits et intérêts des MRE, faire participer les compétences marocaines à l'étranger aux chantiers de développement au Maroc et enfin encourager l'investissement productif des marocains du monde.

In fine, malgré la conjoncture actuelle, ce type de salon permet de tisser et de renforcer des liens avec les MRE et par la même occasion de présenter les opportunités d'investissement offertes par le Royaume.

Diversification

Selon Lotfi Chelbat, commissaire général du ‘'Smabxl'', la Chambre du commerce belgo- marocaine compte organiser, pour la première fois, en 2012, un salon de l'immobilier marocain en Hollande. «Il y a une grande demande de la part des Marocains habitant les Pays-Bas sur l'immobilier marocain et de la part des exposants eux-mêmes», a affirmé Lotfi Chelbat. De plus, cette association envisage d'initier un salon dédié au tourisme marocain en novembre 2011 dans la capitale belge ainsi que deux autres salons immobiliers à Nador et à Agadir dès juillet 2011. Côté budget, la 5e édition de ‘'Smabxl'' a nécessité un investissement de 480.000 euros dont 60.000 euros ont été réservés aux soirées artistiques. Notons à ce titre que l'artiste populaire Mustapha Doaudi a enflammé les foules. Pour sa part, Daoudia a également animé une soirée aux côtés d'autres artistes (Aabidat Rma, Mous Maher).

L'animation du salon ainsi que celle des soirées musicales ont été faites par l'humoriste Abdelkhalek Fahid qui est également très apprécié par les MRE. Le seul bémol était la défaite de l'équipe nationale de football face à l'Algérie.

31/3/2011, Nadia DREF

Source : Le Matin

Un rapport diffusé hier par la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD) relève une croissance appréciable de la courbe des transferts de fonds de l’immigration algérienne établie à l’étranger.

En valeur, les transferts vers le pays ont atteint 2,031 milliards de dollars en 2010 (1,5% du PIB) contre 1,61 milliard de dollars en 2006. Mais au classement sur l’échelle des performances, l’Algérie vient derrière les deux pays voisins, particulièrement le Maroc, dont la diaspora est la mieux organisée et responsabilisée.

Le chapitre traitant des transferts de fonds déclarés vers les pays d’Afrique fait ressortir une évolution plus soutenue.
Le chiffre a quadruplé entre 1990 et 2010 pour s’établir à près de 40 milliards de dollars. Ces transferts représentent ainsi la principale source de capitaux extérieurs après les apports des investissements directs étrangers (IDE).

Toutefois, les experts des deux institutions financières estiment que les potentialités financières des 30 millions d’Africains vivant à l’étranger demeurent mal exploitées par leurs pays d’origine. C’est-à-dire qu’économiquement, l’avantage est peu apparent comparativement à l’évolution en valeur de ces transferts. Les transferts vers les pays d’origine ont été investis dans des créneaux peu créateurs de richesse. Achats de terrains, construction de logements et création d’entreprises, tels étaient, tout bien considéré, les domaines investis par la diaspora africaine. Il est indiqué que ces chiffres sont tout compte fait peu significatifs, puisque «ce ne sont pas tous les pays africains qui assurent de manière régulière la collecte et la publication de données dans ce domaine».

Pour les émigrés d’Afrique du Nord, plus de 90% d’entre eux sont installés sur un autre continent que l’Afrique, alors que deux tiers des migrants d’Afrique subsaharienne, notamment les plus pauvres, sont établis dans d’autres pays africains. Les disparités sont manifestement hors de doute. Les principaux pays de destination sont la France (9% du nombre total d’émigrés), la Côte d’Ivoire (8%), l’Afrique du Sud (6%), l’Arabie Saoudite (5%), les Etats-Unis et le Royaume-Uni (4% chacun).
D’après Dilip Ratha, économiste principal à l’institution de Bretton Woods et principal auteur du rapport, les pays africains doivent renforcer les liens entre diasporas et pays d’origine, protéger les migrants et accroître la concurrence sur les marchés des envois de fonds.

Mode de travail : il est recommandé d’instituer des bons de la diaspora qui sont des titres mis en vente par des entités publiques ou privées auprès de nationaux établis à l’étranger. La seconde formule suggérée par les experts de la BAD consiste à émettre des bons titrisés au moyen des futurs envois de fonds afin que les banques africaines puissent améliorer leur accès aux marchés internationaux des capitaux. La BM et la BAD, elles, se colleront la mission de faciliter la titrisation des  envois de fonds et d’atténuer les risques que présente, pour les pays d’Afrique, l’émission de ces bons adossés à des envois de fonds.

30/1/2011, Ali Titouche

Source : El watan

Avec « La Journée de la jupe », film plutôt mal inspiré et très approximatif sur le contexte éducatif, équivoque au point de recueillir les suffrages unanimes de l'extrême droite, la jupe portée par une enseignante était présentée comme le symbole d'une femme libérée, en proie aux sarcasmes, aux vexations infligées par des élèves très majoritairement d'origine immigrée et musulmane.

Aujourd'hui, au lycée Auguste-Blanqui à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), la robe longue portée cette fois-ci par quelques jeunes filles ne peut être que le signe de l'aliénation religieuse ou l'affirmation du communautarisme musulman.

Convoquées par la direction de l'établissement, elles se sont vu intimer l'ordre d'ôter « ce signe religieux ostentatoire ». Morale de cette histoire de fringues : quoiqu'elles fassent, les jeunes musulmanes ne peuvent être que des femmes soumises, manipulées ou manipulatrices, et leurs homologues masculins des machistes dominateurs.

Le rôle de l'école dans la stigmatisation de l'islam

Cet épisode prend un relief tout particulier dans le contexte politique actuel de stigmatisation de l'islam. Car même en attribuant – ce qui n'est pas prouvé – une dimension provocatrice à l'attitude des lycéennes, ce ne serait finalement qu'une juste et bien modeste réponse aux provocations, érigées en politique d'Etat, dont fait l'objet toute une partie de la population française.

Du débat sur l'identité nationale à celui sur la laïcité lancé par l'UMP, en passant par la récente loi sur l'immigration, jusqu'aux attaques verbales ouvertement racistes entendues ces derniers mois dans la bouche des plus hauts responsables politiques du pays, tout est mis en œuvre, avec des motivations électoralistes qui ne se cachent même plus, pour dresser une partie de la société contre l'autre.

Dans cette stratégie fondée sur les fantasmes et les phobies, il y tout lieu de s'inquiéter du rôle que l'école est amenée à jouer, avec la complicité de quelques-uns de ses acteurs. Au ministère de l'Education nationale, on s'active sur une circulaire visant à interdire à des mères de famille portant un foulard d'accompagner les sorties scolaires, circulaire d'autant plus incompréhensible qu'elle vise des femmes dont l'engagement au sein de l'école est plutôt le signe d'une réelle insertion dans le milieu local.

Le Haut conseil de l'intégration, qui apparaît aujourd'hui comme le fer de lance de l'islamophobie, n'en finit pas de publier des rapports alarmistes et fantaisistes qui font de l'immigration, nécessairement inassimilable, la source de tous les dysfonctionnements de l'école.

Certains chefs d'établissements, peut-être également préoccupés par la prime de fin d'année qu'on leur fait miroiter, privilégient l'obéissance aux directives officielles avant l'exercice d'un minimum d'esprit critique.

La robe de quelques élèves, une « vraie question de fond »

Dans l'affaire de Saint-Ouen, affligeante est la prise de position de ces enseignants affiliés au Snes 93, qu'une robe longue semble affoler, qui préfèrent s'en remettre au ministre plutôt que de faire preuve d'un minimum de bon sens. Sans crainte du ridicule, ils affirment :

« Ce problème pose une vraie question de fond que le rectorat et, au-delà, le ministère devront trancher : cette robe longue est-elle une tenue traditionnelle ou une tenue religieuse ? »

Grave question, assurément, qui fait de la tenue vestimentaire des élèves la mesure de toutes choses. Traditionnelle ou religieuse, en quoi, au juste, une robe contreviendrait-elle aux principes de respect mutuel qu'on peut exiger dans un établissement scolaire ?

Le principe de laïcité qu'on prétend défendre se trouve ainsi perverti par des préoccupations qui lui font perdre sa signification, pour s'égarer dans les affres d'une police des mœurs ou dans la dénonciation d'un communautarisme imaginaire, une accusation qui mène aux pires dérives politiciennes comme on le voit aujourd'hui.

Face à la montée du Front national aux élections cantonales, politologues et experts s'interrogent doctement pour en comprendre les raisons. Multiples et diverses, sans doute, mais il n'empêche que tant qu'un syndicat d'enseignants, majoritaire dans le secondaire, considérera la robe de quelques élèves comme une « vraie question de fond », l'extrême droite n'en finira pas de progresser dans l'opinion

30/03/2011, Bernard Girard

Source : Rue89

Une conférence tenue récemment à Modène (nord de l'Italie) s'est penchée sur les nouveautés apportées par le Code marocain de la famille, notamment en matière d'égalité des sexes, ainsi que les problématiques découlant de la mise en application de ce code à l'étranger.

Organisée par le Rassemblement Démocratique des Associations marocaines en Italie (RDAMI), présidé par M. Hassan Chakir, cette conférence a traité en particulier des problématiques engendrées par les unions non formalisées par des actes légaux, la polygamie et les mariages mixtes.

Les intervenants, dont Mme Douibi Bouchra, du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, les juristes Idrissi Kaitouni et Bachir El Ghazoui ainsi que le consul général du Maroc à Bologne, M. Haddou Saadi ont insisté, à cet égard, sur l'importance de la création de mécanismes d'accompagnement juridique pour l'application du Code de la famille aux membres de la communauté marocaine à l'étranger.

Ils ont également souligné la nécessité de la conclusion de conventions entre le Maroc et l'Italie dans ce domaine, notamment pour ce qui a trait à la problématique de la double "Nafaqa", et de faire bénéficier les acteurs associatifs marocains d'une formation adéquate dans ce domaine.

Les participants ont, par ailleurs, fait remarquer que l'affectation d'un seul juge en Italie ne saurait satisfaire les besoins d'une communauté marocaine estimée à près de 500 mille membres, réclamant par la même l'augmentation du nombre des Adouls dans ce pays.

Cette conférence a été marquée par la présence d'un grand nombre d'Italiens ainsi que de membres de la communauté marocaine venus des différentes régions de la péninsule italienne.

30/3/2011

Source : MAP

Une réunion d'experts sur "la portabilité des droits sociaux des migrants" se tiendra à Rabat, du 31 mars au 1er avril, dans le cadre des préparatifs de la 3ème conférence euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à Dakar fin 2011.

Organisée sous les auspices des gouvernements du Maroc et de l'Espagne et financée par l'Union européenne, cette conférence se tiendra avec la participation des experts d'une soixantaine de pays dont 26 africains et des représentants d'organisations internationales spécialisées dans les questions migratoires et qui s'intéressent aux problèmes de la protection et de la sécurité sociale des travailleurs migrants.

Les débats porteront sur la portabilité des droits sociaux des travailleurs migrants, dans un cadre transnational et dans la perspective d'une meilleure mobilité, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.

Cette réunion permettra également de présenter les cadres réglementaires en vigueur dans les pays participants et d'échanger les bonnes pratiques en la matière, souligne le communiqué.

La première Conférence euro-africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat en juillet 2006, avait mis l'accent sur la nécessité d'établir une coopération interétatique renforcée entre les pays d'origine, de transit et de destination.

30/3/2011

Source : MAP

Le trafic de personnes entre le Mexique et les Etats Unis rapporte aux groupes criminels quelque 6,6 milliards de dollars par an, a indiqué un responsable de l'ONU, dont les propos sont rapportés mardi par la presse mexicaine.

Antonio Mazzitelli, responsable de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) chargé du Mexique et d'Amérique centrale, a fait savoir que les bandes de trafic de personnes perçoivent entre 1.000 et 2.000 dollars pour chaque migrant mexicain introduit aux Etats Unis.

Toutefois, le "tarif" fixé pour les migrants originaires d'Amérique centrale grimpe au double du montant payé par les mexicains, a ajouté Mazzitelli lors d'un forum sur "migration et traite de personnes" organisé dans le sud du Mexique.

Le responsable onusien a souligné que les gains engrangés par les bandes de trafic de personnes sont largement "supérieures" à ceux obtenus par les bandes de trafic de drogue.

Les chiffres cités par ce responsable onusien sont issus d'une enquête menée par son équipe auprès des mexicains et centraméricains ayant réussi à traverser clandestinement la frontière avec les Etats Unis avec l'aide de passeurs professionnels, communément appelés "Polleros".

30/3/2011

Source : MAP/Aufait

Les cinéastes marocains établis en Belgique contribuent au brassage des cultures marocaine et belge, a affirmé la réalisatrice belge, Karine de Villers, en marge de sa participation à la 17-ème édition du festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan (FICMT).

"II y a plusieurs jeunes marocains installés en Belgique qui ont réalisé des films et qui sont connus et reconnus aussi bien en Belgique qu'au niveau international", a-t-elle confié à la MAP, relevant que "ces jeunes réalisateurs nous apportent leur lecture du monde".

Parmi les réalisateurs d'origine marocaine qui se sont illustrés en Belgique, Karine de Villers a cité Nabil Ben Yadir qui a réalisé "Les barons", un des meilleurs succès belges de l'année 2009, et Yasmine Kassari, réalisatrice de plusieurs documentaires et fictions dont "Quand les enfants pleurent" et "L'enfant endormi".

Evoquant le FICMT, la réalisatrice belge a indiqué que ce festival "constitue un magnifique lieu de rencontres entre les professionnels du grand écran, distributeurs, producteurs, réalisateurs de fictions et scénaristes, et une merveilleuse occasion pour la projection de plusieurs documentaires et de court-métrages".

Karine de Villers, qui a pris part à un colloque international sur le film documentaire initié dans le cadre de la 17-ème édition du FICMT (26 mars-2 avril), a déploré le fait que ce genre cinématographique "a du mal à émerger contrairement au films de fiction".

"En Belgique, on a des cinéastes qui sont des pères fondateurs du documentaire notamment Henri Storck mais nous n'arrivons pas à toucher le public par nos films, c'est un peu dramatique", a-t-elle dit.

Née à Quito en Equateur, Karine de Villers a fait des études d'histoire de l'art en civilisations non-européennes, archéologie et anthropologie à l'Université Libre de Bruxelles. Elle a réalisé plusieurs documentaires tels que "Le petit château", "Comme je la vois" et "Luc de Heusch. Une pensée sauvage".

29/03/11

Source : MAP

Un avion de la RAM (un Boeing 747) a quitté, mardi soir, l'aéroport de Djerba à destination de Casablanca avec à bord 515 Marocains ayant fui la Libye.

Ce groupe est arrivé au point de passage frontalier Ras-Jdir à bord d'autocars en provenance de plusieurs villes de l'ouest libyen avant d'être conduit à l'aéroport de Djerba à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye.

Contacté par la MAP, le secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Bernoussi, qui conduit une délégation marocaine se trouvant au poste frontalier de Ras-Jdir, chargée d'accueillir et de rapatrier les ressortissants marocains quittant la Libye, a indiqué que les membres de la délégation ont veillé à assurer l'hébergement à près de 640 ressortissants marocains dans les camp des réfugiés avant de les conduire à l'aéroport de Djerba.

Près de 100 ressortissants marocains ont passé la nuit de mardi dans le camp installé par les Emirats arabes unis à Ras-Jdir avant d'être conduits, ce mercredi, à l'aéroport de Djerba pour prendre un autre vol de la RAM à destination du Royaume, a-t-il ajouté.
Un groupe de 500 Marocains avait quitté, lundi, la Libye à bord d'un vol spécial de la RAM, rappelle-t-on.

30/3/2011

Source : MAP

Le tribunal d'Amsterdam a ordonné mercredi la poursuite du procès du chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders pour incitation à la haine raciale et à la discrimination envers les musulmans.

"Le procès va se poursuivre", a déclaré le juge président Marcel van Oosten lors d'une audience publique.

Le tribunal a estimé que le parquet était compétent pour poursuivre M. Wilders, contrairement à ce qu'affirmait sa défense.

Geert Wilders, qui encourt jusqu'à un an de prison ou 7.600 euros d'amende, est poursuivi pour avoir notamment réclamé l'interdiction de la vente et de la lecture du Coran, comparé au livre Mein Kampf d'Adolf Hitler, dans son court-métrage Fitna.

La défense avait plaidé, lors d'une audience le 14 mars, que les délits reprochés à M. Wilders n'avaient pas été commis à Amsterdam, le film Fitna ayant été diffusé par des serveurs américains.

"Le film est, compte-tenu de son contenu et du sous-titrage en langue néerlandaise, destiné à un public néerlandais", a estimé le juge van Oosten.

Ouvert le 4 octobre 2010, le procès du chef du Parti pour la liberté (PVV) avait été arrêté le 22 octobre, les juges ayant été récusés à la demande du prévenu, qui avait mis en doute leur impartialité.

Les nouveaux juges avaient autorisé l'avocat de M. Wilders à présenter des "objections préliminaires" pour contester la compétence du parquet à poursuivre son client.

Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, arrivé troisième aux élections législatives du 9 juin 2010, a apporté son soutien au gouvernement du Premier ministre libéral, Mark Rutte.

30/3/2011

Source : AFP/Romandie

Après, Bruxelles, en Belgique, c’est au tour de Montréal, au Canada, d’accueillir les « Marocaines d’ici et d’ailleurs ». Organisée par le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), la deuxième rencontre de cette 3e édition se tiendra les 14 et 15 mai.

L’évènement a pour objectif de « contribuer à la compréhension des problématiques spécifiques à cette région et d’apporter un éclairage scientifique aux défis vécus et aux actions concrètes à entreprendre par le Maroc et les pays de résidence », rapporte un communiqué.

Le CCME partira ainsi à la rencontre des Marocaines des Amériques, qui s’activent dans les champs politique, économique, associatif, culturel et universitaire. Plus 150 femmes issues du Canada, des Etats-Unis, de l’Amérique latine et du Maroc, se donnent rendez vous à la métropole canadienne. Deux autres rencontres seront programmées au cours de l’année 2011.

29/3/2011

Source : Yabiladi

Avec l'accès de Marine Le Pen à la tête du Front , national et sa popularité croissante dans les sondages, la France rejoint la vague des mouvements nationalistes qui traverse toute l'Europe, Il faut bien comprendre les nouvelles dynamiques qui sous-tendent la récidive du mouvement d'extrême droite: ce dernier change de visage, cessè d'être marginal, détourne l'héritage de Mai 68, prend l'islam comme cible, défend les valeurs nationales et introduit un nouveau répertoire politique…Suite

Sur ce sujet-là tout au moins, le gouvernement semble avoir perdu sa boussole. Lundi 28 mars, la confusion s'est une fois encore emparée du débat sur l'islam et la laïcité voulue par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et porté par l'UMP…Suite

S’installer et travailler au Maroc : oui, mais ... Les Marocains résidant en Allemagne, particulièrement, rencontrent de nombreux obstacles ne seraient-ce que linguistiques. Pourtant, des « success stories » existent et leur nombre devrait augmenter. Plus que d’autres pays, l’Allemagne soutient les projets de retour.

Les quelques 100 000 Marocains résidant en Allemagne comptent de nombreuses personnes hautement qualifiées. Les premiers Marocains sont venus dans les années 60. Leurs enfants, aujourd’hui adultes, sont entrés dans la vie active. Depuis, les années 90, des milliers de Marocains partent en Allemagne pour y faire leurs études, essentiellement dans l’ingénierie. Ils représentent même, dans l’enseignement supérieur allemand, la deuxième communauté étudiante des pays en transition, après les Chinois.

Réintégrer des experts, soutenir la création d’entreprise

Parmi ces Marocains, le désir de faire valoir ses compétences dans son pays d’origine est bien présent mais il se heurte à des difficultés parfois difficiles à surmonter. Arif Andalousi, ingénieur d’Etat en génie civil est revenu au Maroc en 2001, à Nador, après ses études à Francfort, « J’ai dû me familiariser avec les normes marocaines en génie civil et avec le vocabulaire français utilisé dans ce domaine. De plus, les méthodes de travail auxquelles j’ai été habitué en Allemagne ont été difficiles à appliquer au Maroc », explique-t-il.

La coopération internationale allemande a reconnu le potentiel que représentent les diasporas. Dans ce cadre, le Centre pour la Migration Internationale et le développement (CIM) a pour mission de faciliter la réintégration d’experts de la diaspora dans leur pays d’origine. Vieux de plus de deux décennies, ce programme est mis en oeuvre et coordonné, depuis 2007, par la Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc (AHK Maroc).

Outre la langue et les méthodes de travail, les obstacles pour les MRE sont souvent d’ordre pratique : comment trouver un emploi au Maroc, avec un salaire comparable aux salaires en Allemagne ? L’AHK Maroc offre une aide au placement au Maroc. De plus, le programme CIM prévoit, sur une période maximale de 2 ans, un complément de salaire.

Depuis 2010, l’AHK Maroc coordonne un autre programme : Faciliter la Création d’Entreprises au Maroc (FACE). Il met au profit de porteurs de projets innovants une structure d’accompagnement. Il opère de l’idée jusqu’à l’implantation de l’entreprise

au Maroc. La première année, 900 candidats ont envoyé leur dossier. 20% ont pu bénéficier des séminaires d’accompagnement, et les premières entreprises ont vu le jour.

La principale condition de sélection des candidats est la même pour CIM et FACE : un transfert de savoir-faire doit s’effectuer. « Un Marocain d’Allemagne qui veut ouvrir un restaurant au Maroc ne bénéficiera pas du soutien de ces programmes. Par contre, s’il introduit des techniques innovantes, il peut devenir éligible », précise Moha Ezzabdi, conseiller en ressources humaines et réintégration à la AHK Maroc.

Réintégration des experts marocains, aide à la création d’entreprise, l’Allemagne investit des sommes considérables pour les Marocains de l’étranger. Pour soutenir le développement économique au Maroc, certes, mais aussi pour renforcer les positions allemandes au Maroc. Comme l’explique M. Ezzabdi, « pouvoir compter sur des employés qualifiés qui parlent allemand et connaissent le contexte marocain a déjà fait opter des investisseurs allemands pour le Maroc ».

30/3/2011, Frederic Schmachtel

Source : Yabiladi

Les représentants des six grands cultes français estiment, dans une tribune commune, que le contexte politique actuel n'est pas favorable à ce débat voulu par l'UMP.

C'est un nouveau coup porté au débat sur la laïcité. Après les remous au sein de l'UMP, c'est au tour des représentants des grandes religions de France d'exprimer dans une tribune commune leurs grandes réticences face à la tenue de ce débat qui doit être organisé par le parti majoritaire. Dans ce texte publié mardi soir par le site internet du journal Le Parisien , douze représentants* des six grands cultes français, réunis au sein de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), formée en novembre, prennent leurs distances avec le débat sur la laïcité.

Les signataires de ce texte rappellent en préambule leur attachement à la laïcité, «pilier de notre pacte républicain». Mais ils préviennent : «Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis». «Il nous paraît capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation», ajoutent-ils.

«N'ajoutons pas de la confusion»

S'exprimant «sans aucun esprit polémique ou partisan», les signataires du texte s'interrogent : «Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ?» Ils ne formulent pas à cette question de réponse définitive mais font état de leurs craintes. «L'accélération des agendas politiques risque (...) de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu'être préjudiciables», expliquent-t-ils. Si «le débat est toujours signe de vitalité», «un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ?», demandent les signataires du texte. «N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons».

Les représentants des grandes religions reconnaissent cependant la nécessaire adaptation des cultes face aux évolutions de la société. «Nous ne manquerons pas d'être une force positive de propositions dans ce sens», concluent-ils, non sans rappeller l'importance de la production intellectuelle et les rapports établis sur le sujet.

* Parmi les signataires de ce texte figurent le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, Mohammed Moussaoui, président du Conseil national du culte musulman, le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, le Métropolite Emmanuel, président de l'Assemblée des Évêques orthodoxes de France et le révérend Olivier Wang-Genh, président de l'Union bouddhiste de France.

30/3/2011

Source : Le Figaro

Le débat actuel sur la laïcité, impulsé par Sarkozy et Copé constitue une nouvelle version du débat sur l’identité nationale. Initiative habile, jusqu’à l’intrusion de Marine Le Pen, car les partis de gauche ont du mal à se démarquer dès que la laïcité se trouve invoquée. Longtemps, celle-ci a été un marqueur essentiel de la gauche. Puis elle a semblé consensuelle. Maintenant c’est la droite et l’extrême droite qui se veulent ses meilleurs défenseurs. On ne peut s’en tenir à une dénonciation morale de la laïcité «lepénisée». Il faut décrypter l’usage dominant du mot «laïcité» et construire un discours de gauche cohérent, capable de contre-attaquer.

Qu’est-il arrivé ? En mai 2003, le rapport Baroin, «Pour une nouvelle laïcité», prenait acte de la fin du conflit des deux France et prônait déjà un déplacement vers une laïcité «culturelle et identitaire». La laïcité devait devenir une «valeur de droite». On sait qu’ensuite une seule des propositions de la commission Stasi a été retenue. Depuis 2007, c’est le Haut Conseil à l’intégration (HCI) qui fait des propositions sur la laïcité. Cette dernière se réduit à être le passeport que de «nouveaux Français» devraient acquérir pour revêtir l’identité française. Les questions qui concernent l’ensemble des Français sont exfiltrées de la laïcité.

Nicolas Sarkozy radicalise la perspective : de la basilique du Latran à la cathédrale du Puy-en-Velay, en magnifiant seulement l’«héritage culturel de la chrétienté» ou en faisant allusion à d’autres «racines», c’est la même antienne. Le passé de la France, vu par son président, est idyllique. Inquisition, pogroms, croisades, guerres de religion, révocation de l’édit de Nantes, sujétion des musulmans dans l’empire colonial : de tout cela il n’est jamais question. Ironie involontaire, Sarkozy précise qu’«il est dangereux d’amputer sa mémoire». Sous la «laïcité positive» se cache la chrétienté positive ! Nicolas Sarkozy délivre un message subliminal : comme on vivait bien en France avant que l’islam n’en devienne la seconde religion ! Pour «conserver» cet héritage, la laïcité qui doit s’imposer à l’islam est donc bien plus que le respect des lois et la tolérance civile, c’est l’assimilation à une identité patrimoniale non conflictuelle imaginaire. Tâche impossible : les musulmans apparaîtront toujours en déficit de laïcité.

Pour «réenchanter la gauche» et reprendre l’initiative, il nous faut refuser cette «nouvelle laïcité culturelle et identitaire» pour, de nouveau, recentrer la laïcité sur ses fondamentaux et sur l’Etat laïc. La laïcité a comme finalité la liberté de conscience et la non-discrimination pour raisons religieuses. Les moyens qui visent ces finalités sont la séparation des religions et de l’Etat et la neutralité arbitrale de ce dernier. La laïcité est un principe politique, non une donnée identitaire passéiste. Elle organise un vivre ensemble qui nous projette vers un avenir commun. Elle a une toute autre ampleur que son sens actuel dominant où dès que l’on dit «laïcité» on pense, en fait, «islam» !

De nouvelles libertés doivent être rattachées au combat laïc, séparant la loi civile de normes religieuses et morales particulières. Au XIXe siècle, celui-ci a notamment signifié le droit de mourir sans enterrement religieux si cela était contraire à ses convictions. Aujourd’hui, c’est, analogiquement, le droit de mourir dans la dignité par la possibilité de l’euthanasie si on estime que la souffrance extrême ne fait partie de son sens de la vie. Au XIXe siècle, le combat laïc a permis de rétablir le divorce, aujourd’hui, il s’incarne dans le droit au mariage entre personnes de même sexe. Ces nouvelles libertés ne contraindront personne : comme pour la loi Veil, on peut prévoir une clause de conscience. Elles dérangeront peut-être certains, dans un premier temps du moins. Mais la laïcité signifie aussi qu’il n’existe pas d’ordre symbolique intangible ; chaque époque doit construire sa propre vision des limites, sinon le pantalon resterait toujours interdit aux Françaises !

De même, il faut reprendre le combat pour l’égalité entre les différentes religions et autres convictions, à l’encontre d’une laïcité à géométrie variable, pratiquant de plus en plus le grand écart. Quelques engagements clairs doivent être pris en cas de victoire en 2012 : retirer au HCI le dossier de la laïcité car c’est discriminatoire, refonder la Halde et relier laïcité et lutte contre les discriminations. Sinon le pire va bientôt venir : une situation où Marine Le Pen paraîtra plus laïque que la Ligue des droits de l’homme ! On pourra toujours s’en scandaliser. En fait, l’impuissance de la gauche en sera autant responsable que les dérives de la droite.

Dernier ouvrage paru : «Laïcités sans frontières», Seuil. (avec Micheline Millot).

29/3/2011, JEAN BAUBEROT

… et la «diversité» selon les Verts

Par FRANÇOIS COCQ secrétaire national du Parti de gauche, FRANCIS DASPE Secrétaire général de l’Association pour la gauche républicaine et sociale

Dans leur tribune intitulée «Manifeste pour une écologie de la diversité», Noël Mamère, Esther Benbassa et Eva Joly qualifient la laïcité de «noble idée» et la République de «construction majestueuse» (1). Nous, membres du Parti de gauche, qui menons de front transformation sociale et planification écologique, pourrions être rassurés de voir des responsables verts se rallier à notre idéal. Hélas, la démonstration tourne très vite au réquisitoire quand laïcité et république sont caricaturés en «laïcisme» et «républicanisme» et se voient accusées de charrier «nationalisme exclusiviste et stérile», nostalgie colonialiste latente ou islamophobie rampante. De quoi faire tomber la laïcité dans l’escarcelle d’une extrême droite qui s’approprie à bon compte un vocabulaire qui lui est pourtant totalement étranger.

Les auteurs feignent de croire que l’application du principe de laïcité n’aurait d’effet que sur l’islam. Méconnaissent-ils à ce point l’histoire du combat laïque pour ne pas savoir que tous les cléricalismes aliénants et oppressifs ont été combattus ? Les mêmes recourent à la sémantique naturaliste utilisée à des fins hygiénistes et assimilent certains détournements de la laïcité à des «maladies infectieuses» ou des «produits toxiques». Sans faire le parallèle, nous invitons les auteurs à se méfier d’une telle rhétorique qui était celle des fascismes adeptes de la régénération de la civilisation et de la race. De même, lorsqu’ils en appellent à une «laïcité raisonnée» et à une «diversité positive», comment ne pas y entendre l’écho de la «laïcité positive» formulée par Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran ?

Méconnaissance aussi de la force propulsive de la laïcité. En reconnaissant la capacité des hommes et des femmes à se gouverner de manière terrestre et rationnelle en dehors de toute vérité révélée, celle-ci a fondé les notions de démocratie et de peuple souverain. Elle pose les bases de la justice sociale en stipulant l’égale dignité de tous. Appliquée au champ de la diplomatie, elle invalide toutes les théories nourrissant les stratégies géopolitiques fondées sur un prétendu choc des civilisations. Elle lutte pareillement contre les idéologies conquérantes et l’invasion marchande.

Se revendiquer de l’écologie politique ne suffit pas pour porter un projet progressiste fondé sur des valeurs humanistes. La crise écologique, qui met en question la survie même de l’humanité, appelle à une rupture avec le modèle capitaliste et productiviste. A cet effet ressourçons-nous à l’analyse jaurésienne. L’Etat-nation, cadre de définition de la res publica et d’expression de la souveraineté populaire, garantit l’existence d’une communauté politique que la mondialisation tend à disloquer. Là est le socle de tout internationalisme. Une laïcité dénaturée, ou un trop peu de laïcité, éloigne sans aucun doute de l’universalisme républicain ; beaucoup de laïcité y ramène immanquablement. La République sociale reste le seul projet émancipateur. La laïcité, dans la plénitude du terme sans l’adjonction d’adjectifs qui la dévoierait, en constitue l’arche la plus solide. Le débat mérite au moins d’être mené en toute sérénité sans recourir à l’excommunication, ne serait-ce que parce que ce mot n’appartient pas au champ lexical de la laïcité.

29/3/2011, FRANÇOIS COCQ - FRANCIS DASPE

Source : Libération

Apparemment notre république serait trop pauvre pour faire vivre des grands services publics communs à tous, croyants, agnostiques et athées. Asphyxie organisée de l’école publique, démantèlement des hôpitaux de proximité, privatisations en tous genres, etc. L’ultra-libéralisme fait son œuvre. La solidarité redistributive n’est plus à l’ordre du jour. En revanche la république serait assez riche pour financer des lieux de culte, qui ne concernent pourtant que les croyants pratiquants, une petite minorité. M. Sarkozy prône le supplément d’âme d’un monde sans âme. La terre vous paraît bien injuste voire invivable ? Réfugiez-vous donc dans le ciel ! Le protecteur des nantis ose dire sans ambages : «La république a besoin de croyants» (discours au palais du Latran).

La religion réduite à une compensation, et reconnue d’utilité publique ? Napoléon, que ne hantait pas une foi très vive, avait expérimenté la recette avec son concordat, qui aujourd’hui encore en Alsace-Moselle fait financer par tous les citoyens, croyants ou non, le culte de certains. Les mauvais coups contre la laïcité n’ont cessé. Voici venir le coup de grâce. Le prétexte en est l’utilisation illégitime d’une rue pour la prière, par des citoyens musulmans instrumentalisés politiquement. Certes la convergence hebdomadaire, vers la même rue, de fidèles de toute la région parisienne est clairement une manifestation en forme de défi. Elle usurpe l’espace public. Mais c’est un cas rarissime. N’importe. C’est une aubaine pour le FN qui se découvre adepte d’une laïcité à géométrie variable, que jamais il n’a invoquée contre les privilèges publics du catholicisme. Une aubaine aussi pour M. Sarkozy, qui s’apprête à détruire la laïcité en raturant la loi de 1905 sous prétexte de faire cesser le trouble. Janus biface, il «libère» la rue… mais accueillera les fidèles dans des mosquées payées par la puissance publique !

Notre sauveur fera ainsi coup double. D’une part il se présentera comme le gardien de la sécurité qui a toujours besoin de s’inventer un ennemi : jeunes des banlieues, immigrés, Roms, et maintenant musulmans des caves ou des rues. Funeste recette de la popularité que celle qui nourrit les peurs collectives ! D’autre part, le rétablissement de l’ordre public sera un prétexte pour faire payer aux contribuables des lieux de culte que ne devraient financer que les croyants.

Il fait ainsi croire que le seul problème réel est celui de l’intégration religieuse alors que la population visée souffre avant tout d’exclusion sociale et économique. Parler de l’islam sans le distinguer de l’islamisme politique, pourtant groupusculaire, est inadmissible. On prétend adapter la laïcité aux religions. N’est-ce pas plutôt à celles-ci de s’adapter à la laïcité, vecteur de liberté et d’égalité ? A-t-on jamais demandé aux droits de l’être humain de s’adapter aux coutumes ? Ce serait supprimer un levier d’émancipation. Les femmes en savent quelque chose, qui souffrent encore des préjugés machistes longtemps sacralisés par les religions du Livre. Ceux qui combattent la laïcité pour restaurer leurs privilèges perdus, et non une spiritualité désintéressée, se frottent les mains. Le scénario actuel les comble.

Premier temps : l’invention de la notion insultante de laïcité ouverte, ou positive. Parle-t-on de justice «ouverte» ? Ceux qui refusent l’égalité de traitement des croyants et des athées militent pour que les religions soient reconnues d’utilité publique. Cela les conduit à affubler la laïcité d’adjectifs polémiques et à la prétendre hostile aux religions.

Deuxième temps : le brouillage de la distinction entre cultuel et culturel. Puisque la loi laïque réserve l’argent public à ce qui est d’intérêt général, comme par exemple la culture, le rapport Machelon propose que le financement direct de la culture assure le financement indirect du culte. La ficelle est grosse. On dira que certains élus le font déjà. Mais l’infraction à la loi n’appelle nullement sa suppression. Qui propose d’abolir les feux rouges sous prétexte que certains les grillent ?

Troisième temps : le paravent du secours aux musulmans des caves. Comment déguiser une restauration de privilèges en bonne action égalitaire ? Par l’invocation d’un mythe : la pénurie supposée des lieux de cultes musulmans. En 1976, on recensait 150 salles de prière. En 1985, 900. Aujourd’hui, 2 147. Deux services de prière par jour suffiraient à accueillir tous les fidèles. La rue comme lieu de culte n’est donc pas une fatalité. Quatrième temps : l’abolition de la séparation laïque. La main sur le cœur on propose de réparer une injustice imaginaire en détruisant la loi de 1905. Quand de l’argent public aura été dépensé pour une mosquée, les tenants des autres religions s’exclameront : «Pourquoi pas nous ?» L’égalité républicaine ne permet pas que l’on donne aux uns ce qu’on refuse aux autres. A ceci près qu’à ce compte-là il faudra financer aussi les libres penseurs, les francs-maçons, les rationalistes, etc. Bref, il faudra communautariser l’argent public.

Jean Jaurès, en 1904, pensait aux retraites ouvrières : supprimer le budget des cultes, c’était transférer à l’Etat des moyens pour mieux assumer son rôle social. Pensons aussi à la santé pour tous. Un citoyen de confession musulmane hospitalisé dix jours, au prix moyen de six cents euros la journée, économise six mille euros si le service public de santé existe. Dans le meilleur des mondes ultralibéraux, il doit les payer, s’il peut, mais l’Etat lui fournit une mosquée. Quand on sait que seulement 18% des citoyens musulmans fréquentent une mosquée, on voit bien qui perd au change !

Il va de soi qu’il faut mettre un terme aux pratiques discriminatoires de certaines municipalités qui empêchent l’acquisition de terrains destinés à des lieux de culte musulmans. La république laïque n’a pas à financer de lieux de culte mais elle doit garantir juridiquement la possibilité d’en construire. Certains agitent l’épouvantail de l’intégrisme et disent : «Payons, ainsi nous contrôlerons.» Où est l’erreur ? Dans la prétention humiliante d’un tel chantage : voici un lieu de culte, mais attention à ce que vous allez y dire. Où est la faute ? Dans l’oubli de ce qu’est l’état de droit. En république, ce sont les lois qui règlent la liberté de parole. Un prêche qui incite à battre une femme est un délit : incitation à la violence. Peu importe alors que le lieu de culte soit privé ou public, la sanction sera la même. La république laïque ne fonde aucune norme sur un particularisme. Seule compte l’autorité de lois qu’inspire le droit (intégrité physique, égalité des sexes).

Marianne ne s’est pas séparée du Dieu qui la dominait pour le dominer à son tour, mais pour faire disparaître toute domination et tout privilège. Ne sacrifions pas l’universel sur l’autel du particulier. Préservons la laïcité.

Dernier ouvrage paru : «la Solidarité, une urgence de toujours», aux éditions Maif-Rue-des-Ecoles.

29/3/2011, HENRI PENA-RUIZ

Source : Libération

L'Espagne vient de décrocher la meilleure note en termes de politiques d'intégration pour les immigrés parmi les grands pays d'Europe, selon l'Indice de politiques d'intégration des immigrés (MIPEX). Ce dernier qui compare les politiques d'intégration dans 31 pays d'Europe et de lAmérique du Nord à travers l'évaluation de 148 indicateurs situe l'Espagne à la tête du classement des politiques d'Intégration économique et de vie familiale.

30/3/2011

Source : Le Soir

Le Festival international du film de Boulogne Billancourt, qui se déroule du 1er au 4 avril à Boulogne Billancourt (France) verra la projection, hors compétiotion,  du film Marhaba de la réalisatrice Zakia Tahiri…Suite

La tragédie à quoi aboutit si souvent l'émigration clandestine alarme aujourd'hui comme hier. Des journalistes l'ont quelquefois si bien dénoncée que leur témoignage a pu paraître insurpassable.

Je songe ici au livre de Fabrizio Gatti, envoyé spécial de l'hebdomadaire italien L'Expresso : Bilai Il mio viaggo da in filtrato nel mercato dei nuovi schiavi (littéralement: BilaI, mon voyage d'infiltré dans le marché des nouveaux esclaves)…Suite

Le nombre de Marocains affiliés à la Sécurité Sociale (SS) en Espagne est passé de 214.315 en janvier à 212.649 à fin février, soit 1.666 travailleurs (0,78%) qui ont cessé de cotiser à cet organisme de prévoyance sociale. Désormais, ils font partie, depuis le 1er mars, des sans emploi qui survivent grâce aux prestations sociales dans l'attente de la récupération économique…Suite

Initiée par lAssociation Trait d'Union et avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette édition-anniversaire propose une programmation riche et colorée où le Maroc est fortement présent. Les écrivains marocains

Mohamed Hmoudane, Abdallah Taïa, Yahya Belaskri, Fawzi Boubia seront au rendez-vous autour de cafés littéraires,  et le poète Abdellatif Laâbi…Suite

Un avion de la RAM a décollé, lundi soir, de l'aéroport de Djerba (520 km au sud de Tunis) à destination de Casablanca avec à bord 500 Marocains ayant fui la Libye.

Cet avion (un Boeing 747) devrait effectuer mardi plusieurs vols entre Djerba et Casablanca pour rapatrier les ressortissants marocains qui ont quitté la Libye par voie terrestre.

Près de 800 ressortissants marocains résidant en Libye sont arrivés lundi dans l'après-midi au point de passage frontalier Ras-Jdir (620 km au sud de Tunis) sur leur chemin de retour au Maroc. 500 d'entre eux ont été conduits à l'aéroport de Djerba (150 km du post frontière Ras-Jdir) à bord d'autocars mis à leur disposition par l'ambassade du Maroc en Libye et le consulat général du Royaume à Tripoli, les 300 restants passeront la nuit au camp des réfugiés Choucha à Ras-Jdir.

Un groupe de 850 Marocains établis en Libye devrait arriver mardi aux frontières tuniso-libyennes, a indiqué à la MAP, le consul général du Maroc à Tripoli, ajoutant que ce groupe sera acheminé au poste frontière Ras-Jdir par les soins des services de l'ambassade et du consulat général du Maroc en Libye.

Il a également indiqué qu'entre 2400 et 2500 membres de la communauté marocaine résidents en Libye seront conduits de la même manière sur deux ou trois jours.

28/03/11

Source : MAP

Réalisé par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, ce document a pour objectifs la promotion et la protection des droits et la préservation des intérêts de cette catégorie de la population.

Présenter le guide méthodologique d'accompagnement des Femmes marocaines immigrées (FMI), était l'objet d'une conférence de presse organisée récemment à Rabat par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étrange. Réalisé par le ministère en partenariat avec l'Agence canadienne de coopération internationale, ce document a été conçu dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du ministère visant la promotion et la protection des droits et la préservation des intérêts des femmes marocaines immigrées et l'intégration de l'approche genre dans tous les programmes du département.

La publication de cette référence permettra d'améliorer la qualité des services sociaux et juridiques des acteurs et institutions œuvrant auprès des FMI et les assistera pour une bonne application du nouveau code de la famille et des droits humains. Le guide contribuera aussi à faciliter l'intégration des FMI en les sensibilisant à leurs droits et en renforçant les capacités des services sociaux des consulats marocains à l'étranger.

Intervenant à cette occasion, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, a souligné que la répartition territoriale et démographique des FMI confirme la féminisation croissante du phénomène de l'immigration (50% des immigrés sont des femmes) et la diversité importante des conditions sociales qui en résulte, notamment la situation sociale de ces femmes ou encore les rôles qu'elles jouent dans la société.

Selon le ministre, beaucoup de femmes marocaines immigrées ont pu réussir à s'intégrer de manière positive dans les sociétés d'accueil et ont pu développer leurs capacités professionnelles et leurs compétences en leadership.

Toutefois, il a été relevé la non-intégration de certains groupes de femmes qui sont restés soumis à des conditions sociales précaires entravant leurs aptitudes à l'intégration et leurs capacités à se développer.

«Ce guide a été publié justement pour assister l'ensemble des acteurs œuvrant dans les différents domaines relevant de l'immigration des femmes marocaines en mettant à leur disposition les informations et les mécanismes nécessaires afin que ces derniers puissent améliorer la qualité des actions d'accompagnement social et de soutien socio-juridique», explique le ministre.

En effet, le chef du département ambitionne, à travers ce guide, de jeter les bases nécessaires pour l'instauration des mécanismes institutionnels nécessaires pour l'accompagnement des femmes marocaines immigrées et la garantie de leurs droits. Une ambition soutenue également par la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité qui s'est félicitée de l'élaboration de ce guide.

Un document qui permettra, selon elle, de mettre à la disposition des acteurs concernés par la question de l'immigration des femmes un outil pratique de communication et de sensibilisation dans le domaine de l'accompagnement institutionnel, juridique et social des femmes marocaines résidant à l'étranger.

«La publication de ce nouvel ouvrage traduit la volonté commune de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes des deux côtés de la méditerranée et suscitera sans doute le débat autour de la situation des femmes ici et ailleurs», conclut la ministre.

Un nouveau mécanisme pour accompagner les femmes

Lors de cette conférence, le représentant du Fonds d'appui à l'égalité entre les sexes de l'Agence canadienne de la coopération internationale, Abdelhamid El-Iraki, a indiqué que le guide constituera un mécanisme pour suivre de près la situation des femmes, puisque ce dernier prend en compte les besoins des immigrées marocaines et les situations relatives aux différents pays d'accueil, outre les attentes du personnel des services sociaux. Ainsi, il sera expérimenté en France avec la participation directe des femmes, du personnel des services sociaux et de divers acteurs de la société civile.

Objectif du guide

Le guide assistera l'ensemble des acteurs œuvrant dans le domaine de l'immigration des femmes marocaines en mettant à leur disposition les informations et les mécanismes nécessaires pour améliorer la qualité des actions d'accompagnement social et de soutien socio-juridique.

Féminisation de l'immigration

La répartition territoriale et démographique des femmes marocaines immigrées confirme la féminisation croissante du phénomène de l'immigration.

29/3/2011

Source : Le Matin

Le choix de la préfecture des Bouches-du Rhône de n’accepter que 10 demandes de titre de séjour chaque jour entraîne des nuits de bousculades et d’épuisement pour les demandeurs.

Par OLIVIER BERTRAND Correspondant à Marseille

La nuit tombe sur Marseille, les portes du bâtiment sont fermées. Une pancarte indique «Service de l’immigration et de l’intégration». En dessous, ce jeudi, une trentaine d’hommes assis sur les marches d’un escalier. Ils sont étrangers, ont besoin de déposer un dossier de demande de titre de séjour. Mais la préfecture des Bouches-du-Rhône refuse d’en prendre plus de 10 le matin. Alors, pour être les premiers, ils vont dormir sur place. L’un d’eux est là depuis trois jours, un autre quatre, un troisième cinq. Vannina Vincensini, avocate spécialisée dans le droit des étrangers, raconte qu’un de ses clients a dormi là à partir du dimanche soir pour déposer son dossier le jeudi.

Filtre. Officiellement, la préfecture n’a pas assez d’employés. Alors le matin, lorsqu’elle ouvre les portes, elle rationne les tickets qui permettent de prendre place dans une file d’attente. Pour les étrangers qui demandent une régularisation au titre de la vie privée ou familiale (ceux qui sont entrés depuis longtemps sans titre), elle n’en donne que 10. Ensuite c’est fini, les autres doivent repartir. Une sorte de filtre qui limite ce que légalement on n’a pas le droit d’interdire : la possibilité non pas d’avoir un titre, seulement d’en faire la demande.

Malek, Tunisien de 25 ans, a déjà passé deux nuits ici. Il est encore de bonne humeur. Il fait assez chaud ce soir. Il explique qu’il faut se faire remplacer quelques minutes si on veut aller boire un café, se rafraîchir dans les toilettes d’un bar. Il vient d’Arles déposer son dossier. Selon Anaïs Léonard, autre avocate spécialisée dans le droit des étrangers, la situation est surtout compliquée pour les plus faibles. Ceux qui ne peuvent jouer des épaules au matin. Celles qui ont peur de passer une nuit avec ces hommes qu’elles ne connaissent pas. Le client d’une de ses collègues ne veut plus venir : transsexuel, il s’est fait casser la gueule deux fois. La troupe essaie de s’organiser. Il y a quelques jours, elle avait mis en place une liste pour aller et venir dans la journée sans perdre sa place. Cela n’a pas fonctionné. Au matin, des nouveaux passaient devant, cela se terminait en bagarres. Alors tout à l’heure, ils se presseront bien avant l’ouverture contre la porte. Pour l’instant, ils dorment en pointillé.

A 4 heures, la foule a grossi. Des demandeurs pensaient qu’il suffisait d’arriver dans la nuit. Ils regardent, découragés. Presque tout le monde est réveillé, les yeux partent dans le vague. Il fait froid. Les hommes se serrent les uns contre les autres. Il y a de la fatigue, de l’exaspération. Quelqu’un ronfle très fort. Un homme finit par quitter les escaliers pour le secouer doucement. Lorsqu’il revient, il a du mal à reprendre sa place. La tension monte. Quelqu’un dort debout, le coude appuyé à un mur. Vers 7 heures, la foule est compacte. Les 30 premiers, qui étaient là hier soir, sont comprimés contre la grille. Il faut tenir avant de pouvoir courir vers les guichets. Vers 8 heures, des policiers arrivent. Des renforts, que l’on envoie chaque matin réguler l’ouverture. L’un d’entre eux, agressif, donne un coup de pied dans un sac. «C’est à qui ça ? Ça part à la poubelle.» Il crie après les hommes qui s’agglutinent en haut des marches. «Tout le monde descend des escaliers, sinon on n’ouvre pas. Vous m’entendez ? On descend !» Un vieil Algérien regarde, appuyé sur une canne : «On est des chiens, alors ?» Un policier plus âgé, plus calme, essaie de convaincre les hommes de reculer : «Faites-le tous ensemble, personne ne perdra sa place.» Il glisse au journaliste : «Faites un article, racontez, ce n’est pas possible !» Ses collègues semblent exaspérés d’avoir à faire le sale boulot.

«Effectifs». A 8 h 20, les portes s’ouvrent enfin, les hommes se ruent. Mais, en quelques minutes, les 10 tickets se sont arrachés. Malek s’est fait passer devant. Comme quelqu’un qui grimperait chaque matin au mas de cocagne, et dévisserait toujours au dernier moment. La fatigue de la nuit lui retombe dessus. Il reste au milieu de la salle, perdu.

Près de lui, une femme observe ces hommes désemparés. L’adjointe du chef de service. Malek s’adresse à elle. «Il faut trouver une solution, madame. Je ne veux plus coucher dehors.» Elle répond gentiment, semble navrée. «Quand vous êtes parmi les premiers, dit-elle, jouez des coudes, ne vous laissez pas passer devant. Moi, je fais le maximum avec les effectifs que j’ai.» Il essaie d’insister, de lui laisser son dossier. Elle regarde, mais refuse de le prendre. Malek est entré illégalement voilà cinq ans. «Cinq ans, ce n’est pas beaucoup, murmure-t-elle. Il faut au moins dix ans. Ce que je vous conseille, c’est de rentrer dans votre pays et de faire les formalités auprès du consulat pour revenir légalement.» Il réplique : «Ce que je veux, c’est déposer mon dossier. Si après vous me donnez un titre, tant mieux. Si vous refusez, tant pis pour moi. Mais j’ai le droit de le déposer, c’est la loi.» Elle soupire : «Je vous comprends, mais c’est comme ça. Vous êtes trop nombreux.» Et finit par rejoindre son bureau. Malek ressort, s’arrête sur le trottoir jonché de cartons. Il devait revenir faire la queue cette nuit.

29/03/2011

Source : Libération

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organisera les 14 et 15 mai prochain à Montréal la première rencontre des femmes marocaines des Amériques qui se focalisera sur les problématiques propres à cette région du monde.

Cette troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs", qui regroupera quelque 150 femmes venus des Etats-Unis d'Amérique, de l'Amérique Latine, du Canada et du Maroc, "vise à combler les lacunes en termes de connaissances et d'enjeux, tout en offrant un espace de rencontre, d'échanges et de mise en réseau", indique un communiqué du CCME parvenu lundi à la MAP.

Cette rencontre, qui verra la participation de femmes issues du milieu académique, associatif, politique ou économique, "ambitionne de contribuer à la compréhension des problématiques spécifiques à cette région et d'apporter un éclairage scientifique aux défis vécus et aux actions concrètes à entreprendre, par le Maroc et les pays de résidence", selon le CCME.

Les participantes traiteront de trois problématiques centrales et communes à toutes les Marocaines d'ici et d'ailleurs, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, ajoute-t-on.

Le premier axe "Agir contre les discriminations" traitera, sous une approche comparatiste, des politiques publiques de lutte contre les discriminations dont sont victimes les femmes migrantes de part leur sexe et leur origine ainsi que les actions menées, dans ce cadre, par les acteurs sociaux.

Le second axe "Agir pour l'égalité" se penchera sur les questions liées aux inégalités juridiques, particulièrement celles qui concernent les dispositions du Code de la famille (Moudouwana) et leur application effective dans les pays de résidence, alors que le troisième axe "Femmes et citoyennes" se veut un espace dédié aux différentes formes d'engagement civique des Marocaines des Amériques et de celles du Maroc pour améliorer leurs droits sociaux et promouvoir leur participation à la vie publique, précise la même source.

La rencontre de Montréal fait suite à celle de Bruxelles, organisée en décembre 2010 et qui fut la première d'une série de réunions régionales que le CCME organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs ", dont les deux éditions précédentes s'étaient tenues à Marrakech en 2008 et 2009.

Après Montréal, la même source souligne que les deux prochaines rencontres, consacrées aux femmes marocaines de l'Afrique sub-saharienne et des Pays-arabes, seront programmées durant l'année en cours.

28/03/11

Source : MAP

"Penser le politique avec Abdelkébir Khatibi : altérité, interculturalité, transculturalité" est le thème d'une conférence qui sera organisée, vendredi, par l'Ecole de Gouvernance et d'Economie de Rabat et son Centre de Recherche sur l'Afrique et la Méditerranée (CERAM).

Cette conférence évoquera les nouvelles questions relatives à l'immigration, à la gestion des frontières et aux "valeurs civilisationnelles" qui sont posées aujourd'hui tant par les sphères des gouvernants et des partis politiques que par les milieux journalistiques, associatifs ou intellectuels.

La proximité avec "l'autre" prend un aspect politique sur lequel il semble important de s'interroger. Les rapports avec les autres cultures semblent être pris entre une relation dépassionnée, voire hétérogène, et un positionnement, inscrit lui-même dans cette autre relation censée "nous" lier à un "groupe d'appartenance", à une "nation", à une "communauté" ou à une "civilisation", soulignent les organisateurs, dans un communiqué.

Pour répondre à ces questions, la pensée d'Abdelkébir Khatibi (1938-2009) offre des ressources intellectuelles importantes. Pour les organisateurs, les écrits d'Abdelkébir Khatibi incarnent une réflexion permanente sur la proximité avec autrui, que cela soit au niveau de sa nation, de sa langue, de ses pratiques sociales et intellectuelles.

D'autre part, ajoutent-t-ils, sa pensée représente un plaidoyer important pour les rapprochements entre les cultures, où la dialectique ressemblance/différence est avant tout une immobilité où "l'autre" existe avant tout en "moi" et où "moi" n'existe avant tout que dans "l'autre".

C'est de ce double aspect qu'il s'agit de s'interroger en regardant les implications politiques qu'il peut avoir, notamment au sein de la société marocaine, relèvent-ils.

28/03/11

Source : MAP

Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a menacé Tunis de rapatrier de force les immigrés arrivés ces derniers temps sur l'île de Lampedusa si les autorités tunisiennes ne bloquent pas les départs à partir de leurs côtes.

"La Tunisie avait promis d'agir immédiatement pour arrêter les flux migratoires. S'il n'y a pas un signal concret (des autorités tunisiennes, ndlr), nous procéderons aux rapatriements forcés", a déclaré le ministre dans une interview lundi au Corriere della Sera.

M. Maroni et le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, s'étaient rendus vendredi à Tunis où ils avaient rencontré les principaux dirigeants du pays. Selon Rome, ces derniers s'étaient engagés à mettre un terme aux départs d'immigrés clandestins à partir des côtes tunisiennes.

Le gouvernement italien a pour sa part accordé à la Tunisie un financement de 80 millions d'euros destiné à l'aider à lutter contre l'immigration illégale.

Selon les sources italiennes, 3.721 personnes sont arrivées depuis vendredi sur la petite île de Lampedusa, la terre européenne la plus proche des côtes tunisiennes, un confetti de terre qui abrite actuellement près de 6.000 immigrés, autant que d'insulaires.

Selon M. Maroni, l'Italie "est équipée" pour ces rapatriements forcés. "Nous les mettons sur les bateaux et nous les ramenons chez eux", a-t-il dit, indiquant que cette procédure est "financée par l'Union européenne (...) et gérée par des organisations internationales".

La situation des réfugiés somaliens et érythréens qui s'enfuient de Libye et ont commencé à arriver en Italie ce week-end est totalement différente, a reconnu M. Maroni, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord.

"Les Somaliens et les Erythréens ne peuvent pas être rapatriés car ils fuient la guerre et ils ont droit à la protection internationale. Nous leur offrirons l'assistance nécessaire et nous redemanderons à l'Europe de partager (avec l'Italie, ndlr) le poids de leur présence. Mais cela ne peut pas valoir pour les Tunisiens", a souligné le ministre.

Rome accuse régulièrement l'Union européenne de ne pas fournir suffisamment d'aide à l'Italie dans la lutte contre l'immigration clandestine.

28/3/2011

Source : AFP

A l’heure où les Français de culture arabo-musulmane vivent en symbiose l’élan démocratique qui se répand dans le monde arabe, leur pays d’adoption, la France ne va pas bien. Un climat politique malsain règne sur fond de crise politique et perte de valeurs.

Le pays des droits de l’homme se raidit, à l’image d’une Europe qui se replie sur elle-même et où l’extrême droite connait partout une poussée.  Au sommet de l’Etat,  une course est engagée derrière celle-ci. En voulant, le 5 avril prochain, un nouveau débat sur l’islam relooké en « débat sur la laïcité », Nicolas Sarkozy et sa majorité jouent avec le feu. Après le honteux « débat sur l’identité nationale » en 2010, un autre épisode s’ouvre avec  ce qui est qualifié par de nombreux observateurs de  «  débat de trop ».  Celui qui, une fois encore, menace la cohésion nationale et pèse sur le devenir de la République.

Les thèmes de l’immigration, l’insécurité, les violences, l’islam, l’intégrisme se télescopent dans les discours des politiques. Les médias suivent la vague. Les Français nourrissent de plus en plus de méfiance, voire, de peur envers des millions de leurs concitoyens de sensibilité arabo-musulmane. Marine Le Pen peut jubiler, son nom reste en haut de l'affiche. La présidente du Front National vient d’enregistrer une forte avancée électorale lors des cantonales du mois de mars. Tous les sondages la donnent présente au second tour de la présidentielle de 2012.

Un ministre de l’Intérieur critiqué

Il ne se passe pas un jour sans qu’un dirigeant de la majorité ne rajoute un grain au moulin de l’intolérable. Le nouvel homme fort de la place Beauvau, Claude Guéant, chasse encore sur les terres du Front national. Il persiste et signe, continuant à jouer le rôle de rabatteur des voix du Front National. Il affirmait récemment que "les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux", ou "de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale." Puis, il a rajoutant, surenchérissant : "J'ai dit que les Français souhaitent que la France reste la France. Je m'étonne que l'on puisse contester ce constat », provoquant l'ire de l'opposition.

Trop, c’est trop ! Face à cette situation, le magazine « Respect Mag » vient de lancer sur son site web un appel signé par diverses personnalités.  « Dans un climat de forte poussée de l'extrême droite, après le fiasco du débat sur l'identité nationale qui a libéré la parole raciste, nous estimons ce nouveau débat biaisé, stigmatisant et susceptible de mettre en péril une cohésion sociale déjà largement mise à mal par la politique actuelle, parce que nous refusons d'être des boucs émissaires, victimes de stratégies électoralistes pernicieuses », peut-on lire dans ce texte qui demande  « au gouvernement de renoncer à ce débat ».

Le pays des droits de l’homme se raidit, à l’image d’une Europe qui se replie sur elle-même et où l’extrême droite connait partout une poussée.  Au sommet de l’Etat,  une course est engagée derrière celle-ci. En voulant, le 5 avril prochain, un nouveau débat sur l’islam relooké en « débat sur la laïcité », Nicolas Sarkozy et sa majorité jouent avec le feu. Après le honteux « débat sur l’identité nationale » en 2010, un autre épisode s’ouvre avec  ce qui est qualifié par de nombreux observateurs de  «  débat de trop ».  Celui qui, une fois encore, menace la cohésion nationale et pèse sur le devenir de la République.

Les thèmes de l’immigration, l’insécurité, les violences, l’islam, l’intégrisme se télescopent dans les discours des politiques. Les médias suivent la vague. Les Français nourrissent de plus en plus de méfiance, voire, de peur envers des millions de leurs concitoyens de sensibilité arabo-musulmane. Marine Le Pen peut jubiler, son nom reste en haut de l'affiche. La présidente du Front National vient d’enregistrer une forte avancée électorale lors des cantonales du mois de mars. Tous les sondages la donnent présente au second tour de la présidentielle de 2012.

Un ministre de l’Intérieur critiqué

Il ne se passe pas un jour sans qu’un dirigeant de la majorité ne rajoute un grain au moulin de l’intolérable. Le nouvel homme fort de la place Beauvau, Claude Guéant, chasse encore sur les terres du Front national. Il persiste et signe, continuant à jouer le rôle de rabatteur des voix du Front National. Il affirmait récemment que "les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux", ou "de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale." Puis, il a rajoutant, surenchérissant : "J'ai dit que les Français souhaitent que la France reste la France. Je m'étonne que l'on puisse contester ce constat », provoquant l'ire de l'opposition.

Trop, c’est trop ! Face à cette situation, le magazine « Respect Mag » vient de lancer sur son site web un appel signé par diverses personnalités.  « Dans un climat de forte poussée de l'extrême droite, après le fiasco du débat sur l'identité nationale qui a libéré la parole raciste, nous estimons ce nouveau débat biaisé, stigmatisant et susceptible de mettre en péril une cohésion sociale déjà largement mise à mal par la politique actuelle, parce que nous refusons d'être des boucs émissaires, victimes de stratégies électoralistes pernicieuses », peut-on lire dans ce texte qui demande  « au gouvernement de renoncer à ce débat ».

Indignation des représentants des cultes

En pleines élections cantonales et dans la perspective des  élections de 2012 qui se préparent, les représentants des cultes lèvent le ton pour dénoncer  ce climat, refusant la stigmatisation de des millions de Français.  Le débat sur la laïcité ne rassure pas le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Son président, Mohammed Moussaoui, s’alarme dans une déclaration  sur  les éventuels dérapages : « Il faut rappeler d’abord qu’il s’agissait au départ d’un débat sur l’islam. Il a été transformé, finalement, en débat sur la laïcité. Et il ne fait aucun doute que, compte tenu des premières déclarations, ce débat va se focaliser essentiellement sur l’islam. Cela inquiète les musulmans de France, car ils considèrent que c’est encore un débat qui risque de les stigmatiser. Notre inquiétude est d’autant plus justifiée que le débat sur l’identité nationale avait donné lieu à de nombreux dérapages. Nous souhaitons donc, comme nombre de concitoyens, de responsables politiques et religieux, son annulation tout en rappelant que les musulmans de France ont toujours exprimé leur attachement au principe de la laïcité, lequel principe vise deux objectifs que sont d’une part la liberté de conscience et le libre exercice des cultes et d’autre part l’égalité de tous les citoyens devant la Loi, indépendamment de leurs convictions religieuses ou philosophiques »

Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, a, de son côté, estimé « qu'il était de plus en plus difficile d'être musulman en France dans un "climat malsain ». Récemment, il rajoutait  que « quand une société en est à chercher des boucs émissaires, c'est qu'elle est très malade".

Le Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC) qui contribue au développement d’une meilleure connaissance mutuelle et à la promotion de la culture du dialogue au service de la justice et de la paix, a tenu à nous exprimer «  son inquiétude et son désaccord sur la tournure prise, à l’approche d’échéances électorales de portée nationale, par les débats sur l’islam. Les thèmes de l’islam, de la laïcité, de l’intégration et de la sécurité sont dangereusement confondus. Les musulmans français sont exposés à être considérés comme des citoyens à part qui devraient avoir à prouver leur volonté d’adhésion au pacte social et aux valeurs de la République ».

Ester Ben Bassa dénonce la peur

Pour sa part, l’universitaire Ester Ben Bassa, spécialiste de l'histoire du judaïsme en Europe et en terre d'Islam et proche du mouvement « Europe Ecologie, les Verts », a qui nous avons demandé de nous livrer son sentiment sur le climat politique actuel en France, nous a dit ceci : « Il ne faut pas voir l’islam comme une menace. En France, nous avons une grille de lecture qui s’inspire  de la thèse du choc des civilisations. J’appelle les acteurs politiques à repenser notre démocratie. Qu’on soit noir, blanc, musulman, juif ou chrétien, nous vivons ensemble dans une même société. Nous voulons  une société qui respecte ses citoyens et toutes les convictions qu’elles soient religieuses, spirituelles ou  culturelles. Aujourd’hui, il ne faut pas tomber dans ce piège de la peur, de la crainte de l’autre. La démocratie doit donner sa chance à tous.  Ceux qui veulent bâtir un programme  sur la peur de l’islam, je leur dis que ceci n’est pas un programme politique. Une société qui attise les peurs n’est pas une société démocratique. La France, le pays des droits de l’homme doit se ressaisir et renaitre en conformité avec ses valeurs. Le devoir de la République, c’est protéger ses citoyens de l’intolérance, de la xénophobie et du racisme »

28/3/2011, Fouzia Benyoub

Source : Portai des Marocains du monde

Près de 750 ressortissants marocains résidant en Libye sont arrivés lundi après-midi au point de passage frontalier Ras-Jdir (620 km au sud de Tunis) sur leur chemin de retour au Maroc.

Ce groupe de Marocains ayant quitté la Libye a été accueilli au poste-frontière par une délégation officielle marocaine composée, notamment du secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Bernoussi, de l'ambassadeur du Maroc en Tunisie, Najib Zerouali Ouariti, du consul général du Maroc dans la capitale tunisienne, Khalid Naciri et de représentants du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.

28/3/2011

Source : MAP

Le Nord et le Sud de l'Italie se divisent sur la question de l'accueil des nouveaux arrivants. Jamal Al-Kamal commence à bien connaître le sud de l'Italie. Ce Tunisien de 25 ans, arrivé il y a trois semaines à Lampedusa, a d'abord été hébergé au centre d'accueil de l'île puis a été transféré à Bari...Suite

Deux films marocains "Destinés croisés" et "La Mosquée" de leurs réalisateurs respectifs Driss Chouika et Daoud Oulad Sayed seront projetés dans le cadre de la participation du Maroc à la 14-ème édition du Festival International du film francophone de Toronto "Cinéfranco".

"Le film marocain se distingue dans le riche panorama que représente le cinéma francophone par la variété des thématiques dont il traite et qui reflètent le dynamisme de la société marocaine", a indiqué vendredi Mme Nouzha Chekrouni, Ambassadeur du Maroc au Canada, lors de la cérémonie inaugurale de ce festival qui se tient du 25 mars au 3 avril, à Toronto.

Soulignant que "le cinéma est un facteur facilitateur de l'interculturalité", Mme Chekrouni a estimé que "le cinéma marocain se porte bien grâce au talent de nos jeunes réalisateurs et à la beauté naturelle du Maroc".

La diplomate a rappelé à cet égard le succès du festival international du film de Marrakech, devenu un rendez-vous incontournable des professionnels du cinéma à l'échelle internationale.

Cette année, le festival international du film francophone de Toronto propose 34 films et documentaires du Canada, de la France, du Maroc, de la Suisse, du Luxembourg et de la Belgique.

26/03/11

Source : MAP

La 3éme édition du Printemps culturel nord africain de Montréal a ouvert ses portes, jeudi soir, avec au menu du programme littérature, arts visuels et musique du Maghreb.

Organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et l'espace du livre Francophone, le volet littérature de cette manifestation mettra cette année le Maroc à l'honneur, avec la contribution de l'écrivain Rachid Benzine, Leila Chaouni (éditions Le Fennec) et Nadia Essalmi (éditions Yomad), outre l'exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
En collaboration avec le Conseil, ces invités animeront diverses conférences-débats et participeront à différentes rencontres avec les gens du livre montréalais.

Rencontres, signatures d'ouvrages, animations autour de la littérature jeune, lectures et contes sont aussi prévus au programme de ce 3-ème Printemps culturel qui se poursuivra jusqu'au 10 avril.

Autre moment fort de cet évènement, des débats à la librairie Olivieri et à l'Université de Montréal en hommage à Mohamed Arkoun ainsi que sur les évolutions en cours au Maghreb avec l'écrivain Benzine.

L'inauguration de ce 3ème Printemps culturel a été marquée par une exposition réunissant les oeuvres de plusieurs artistes algériens à la mémoire de M'hamed Issiakhem (1928-1985).

"Ces artistes ont ainsi voulu rendre hommage à ce peintre exceptionnel à travers des oeuvres variées qui feront écho tant à sa vie mouvementée qu'à son inestimable production artistique", a déclaré à la MAP le peintre Hassane Amraoui qui a pris part à cette exposition avec des oeuvres de ses "cris du coeur", comme il les définit.

Le vernissage de cette exposition collective s'est déroulé en présence notamment des représentants du CCME, du Consulat du Maroc à Montréal, de journalistes et de personnalités du monde de l'art.

28/3/2011

Source : MAP

Plus de quarante ressortissants marocains établis au Japon vont quitter, lundi soir, l'Archipel dans le cadre de l'opération de rapatriement prise en charge par les autorités marocaines, a annoncé l'ambassade du Royaume du Maroc au Japon.

Un avion de la compagnie aérienne "'Ettihad Airways" quittera l'aéroport International de Narita à Tokyo, lundi à 20h50, à destination du Maroc avec une quarantaine de Marocains à bord", a précisé l'ambassade dans un communiqué parvenu à la MAP.

L'arrivée de ce vol est prévue mardi à 18h40 à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca, a ajouté la même source.

Du 19 au 23 mars, deux groupes de Marocains ayant choisi de rejoindre le Royaume dans le cadre de cette opération ont été rapatriés également par voie aérienne.

Initiée sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, en étroite coordination avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, cette opération a été ouverte aux ressortissants marocains après que l'ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo ait pris toutes les mesures nécessaires afin de faciliter le déplacement des ressortissants marocains des régions les plus touchées par le séisme vers d'autres villes plus sûres.

A cet égard, tous les ressortissants marocains au Japon ont exprimé leur plus vive reconnaissance et leur profonde gratitude pour la haute sollicitude et la bienveillance dont SM le Roi Mohammed VI a bien voulu les entourer.

L'ambassade du Maroc à Tokyo a rappelé que tous les membres de la communauté marocaine (600 personnes) établis au Japon sont sains et saufs, après le violent séisme et le tsunami dévastateur qui ont frappé le 11 mars dernier le nord-est du Japon.

Après cette double catastrophe naturelle, l'ambassade avait mis en place une cellule de crise opérant 24 sur 24 afin de s'enquérir de la situation des ressortissants marocains et de leur transmettre les consignes des autorités japonaises relatives à cette catastrophe naturelle et à la situation nucléaire dans le pays.

28/03/11

Source : MAP

Le nombre de demandeurs d'asile dans les pays riches a baissé en 201O, notamment dans le sud de l'Europe où le nombre d'arrivées de candidats à l'asile en provenance d'Afrique et d'Asie a diminué d'un tiers, a annoncé lundi le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

Selon les derniers chiffes du HCR, 358.800 personnes ont déposé une demande d'asile dans 44 pays industrialisés en 2010, soit 5% de moins qu'en 2008 et 2009 et plus de 40% de moins qu'il y a dix ans.

"La dynamique globale de l'asile est en train de changer. Le nombre de demandes d'asile dans les pays industrialisés est beaucoup plus bas qu'il y a dix ans tandis que les niveaux augmentent d'une année sur l'autre dans un tout petit nombre de pays", a déclaré Antonio Guterres, Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés.

"Nous devons étudier les causes profondes pour déterminer si ce déclin est dû à la diminution des facteurs de départ dans les régions d'origine ou aux contrôles migratoires plus stricts dans les pays d'asile", a-t-il ajouté.

Le nombre de demandes d'asile a accusé une baisse de 33% en 2010 dans huit pays riverains de la Méditerranée : Albanie, Chypre, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Espagne et Turquie. Les demandes ont accusé une baisse de 94% à Malte, 53% en Italie, 36% en Grèce, des pays qui ont mis en vigueur ces dernières années des mesures pour juguler l'afflux par la mer d'immigrants en provenance d'Afrique et du Proche-Orient.

Parallèlement, les demandes ont augmenté en Allemagne (49%), en Suède (32%), au Danemark (30%). L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait face à une augmentation de 31%, soit un total de 8.600 demandes pour ces deux pays.

Les Etats-Unis restent la destination la plus convoitée, avec 55.500 demandeurs d'asile en 2010, dont un tiers en provenance de Chine, soit 6.500 de plus que l'année précédente. Les Mexicains viennent en deuxième position après les Chinois.

La France figure à la deuxième place avec 47.800 demandeurs d'asile, soit une augmentation de 13%. Les demandeurs viennent principalement de Géorgie, du Bangladesh et d'Haïti.

L'Allemagne est en troisième position, avec 41.300 candidats, principalement en provenance des Balkans.

28/3/2011

Source : AFP/L’Express

L'écrivain-peintre marocain Mahi Binebine, qui était présent à Bruxelles du 25 au 27 Mars dans le cadre du festival international de littérature, a raconté à sa manière le Maroc.

(Par Shéhérazade Alaoui)

L'évènement organisé conjointement par la Maison internationale de la Littérature "Passa Porta" et la Maison des cultures maroco-flamande "Daarkom" a permis à plus d'une vingtaine d'écrivains de plusieurs pays d'interpeller l'Europe dans une lettre qu'ils ont écrite puis lue devant un parterre d'intellectuels pluridisciplinaires.

C'est autour de deux rencontres que le peintre-écrivain a attiré l'assistance attentive. La première dans sa lettre de fiction pour soulever la question des visas et le désir inassouvi des jeunes marocains vers un ailleurs peut être meilleur, la seconde une table ronde aux côtés de l'auteur néerlandais d'origine marocaine Abdelkader Ben Ali.

Les deux auteurs ont évoqué l'écriture dans son ensemble mais aussi le rapport avec la famille. Mahi Binebine s'est quant à lui arrêté un instant sur son exil volontaire de 23 ans entre Paris et New York et son retour en 2002 au Maroc, "un pays d'ouverture où tant de choses extraordinaires se sont réalisées en l'espace d'une dizaine d'années et où je suis heureux de vivre".

Dans un entretien à la Map, l'écrivain autrefois rebelle, assagi aujourd'hui, s'explique, à travers la lettre lue à l'Europe et trois de ses romans "Cannibales", "les étoiles de Sidi Moumen" et "Terre d'ombre brûlée".

Ecrire une lettre à l'Europe demandée par les organisateurs, j'ai préféré lire la fiction de ce jeune garçon qui rêve de partir mais à qui on a toujours refusé un visa. Faute de mieux il se trouve un travail devant le consulat en faisant là quotidiennement la queue pour vendre la place aux autres. J'avais pour but de toucher l'auditoire en montrant que l'Europe est aujourd'hui telle "une vieille dame fermée.".

Si peindre est un plaisir charnel où l'artiste se donne avec tant d'aisance en touchant la matière, écrire est "une vraie souffrance". Selon lui,

l'écriture est un travail laborieux où hanté par le souci de ne pas ennuyer son lecteur il tente de trouver le mot juste.

Les livres de Binebine donnent l'impression qu'ils coulent de source. Ils sont si denses, étoffés de pages qui délivrent les unes après les autres des faits si proches de nous Marocains.

Et l'auteur d'affirmer que chaque livre a sa propre histoire. "Dans "Cannibales", l'écrivain s'est inspiré de statistiques publiées par le journal marocain Libération sur les naufragés dans le Détroit de Gibraltar: trois décès par jour. "Chiffre énorme" estime-t-il.

Dans "Cannibales", histoire individuelle d'un groupe de candidats à l'émigration clandestine, Mahi Binebine a voulu mettre l'accent sur l'humanité du clandestin. "Les immigrés clandestins ne sont pas des fantômes " explique-t-il, ce sont des êtres humains qui ont chacun un vécu, une famille.

Des sujets de société qui s'imposent à l'auteur au gré de l'évènement, tels que les attentats terroristes de Casablanca. La visite du bidonville de Sidi Moumen donne la naissance au roman "les étoiles de Sidi Moumen".

"En débarquant à Sidi Moumen, les enfants jouaient au foot sur la décharge et cela m'a rappelé mon enfance dans le "derb" de la médina de Marrakech où je jouais pieds nus. C'est cette enfance qui a déterminé toute ma carrière artistique et littéraire. "J'ai donc tenté de narrer toute cette vie où on pouvait parvenir à être heureux".

Mais Mahi Binebine, est aussi l'artiste peintre qui trouve qu'écriture et peinture sont complémentaires. Il éprouve donc le besoin de faire découvrir son milieu naturel et exprimer la difficulté d'être artiste dans le récit de "Terre d'ombre brulée" à travers la vie tragique de Jilali Gharbaoui. Un "artiste de génie", "le plus grand au Maroc jusqu'à aujourd'hui", clame l'auteur.

La volonté était d'écrire sur un monde que Binebine connaît depuis 25 ans, levant le voile sur la marchandisation de l'œuvre d'art et des rapports avec les galeries.

Ecrire libère sa mémoire, peindre lui procure un bien être. "Tout ce qui va mal je le mets dans l'écriture et la peinture". "Je pense que c'est utile" confie-t-il dans un dernier mot.

28/03/11

Source : MAP

Le nombre de demandeurs d'asile dans les pays riches a baissé en 2010, a annoncé lundi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Dans le sud de l'Europe, le nombre d'arrivées de candidats à l'asile venant d'Afrique et d'Asie a diminué d'un tiers.

Selon les derniers chiffes du HCR, 358'800 personnes ont déposé une demande d'asile dans 44 pays industrialisés en 2010, soit 5% de moins qu'en 2008 et 2009, et 40% de moins qu'il y a dix ans. En Suisse aussi le nombre de demandes d'asile a diminué: il y en a eu 15'567, soit 438 de moins en un an et donc une baisse de 2,7%.

"La dynamique globale de l'asile est en train de changer. Le nombre de demandes d'asile dans les pays industrialisés est beaucoup plus bas qu'il y a dix ans, tandis que les niveaux augmentent d'une année sur l'autre dans un tout petit nombre de pays", a déclaré Antonio Guterres, Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés.

"Nous devons étudier les causes profondes pour déterminer si ce déclin est dû à la diminution des facteurs de départ dans les régions d'origine ou aux contrôles migratoires plus stricts dans les pays d'asile", a-t-il ajouté.

Le nombre de demandes d'asile a accusé une baisse de 33% en 2010 dans huit pays riverains de la Méditerranée. Ce sont en Albanie, Chypre, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Espagne et Turquie.

Fort recul à Malte

Les demandes ont accusé une baisse de 94% à Malte, 53% en Italie et 36% en Grèce. Ces pays ont mis en vigueur ces dernières années des mesures pour juguler l'afflux par la mer d'immigrants en provenance d'Afrique et du Proche-Orient.

Parallèlement, les demandes ont augmenté en Allemagne (+49%), en Suède (+32%), au Danemark (+30%). L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait face à une augmentation de 31%, soit un total de 8600 demandes pour ces deux pays.

Destinations convoitées

Les Etats-Unis restent la destination la plus convoitée, avec 55'500 demandeurs d'asile en 2010, dont un tiers en provenance de Chine, soit 6500 de plus que l'année précédente.

28 mars 2011

Source : ats/Romandie

Entre des compatriotes coincés en Libye ou au japon et d'autres Marocains résidant à l’étranger  touchés par la fièvre contestataire, le ministre en charge de la communauté marocaine à l'étranger a du pain sur la planche…Suite

La 3éme édition du Printemps culturel nord africain de Montréal a ouvert ses portes, jeudi soir, avec au menu du programme littérature, arts visuels et musique du Maghreb.

Organisé en partenariat avec la librairie Olivieri et l'espace du livre Francophone, le volet littérature de cette manifestation mettra cette année le Maroc à l'honneur, avec la contribution de l'écrivain Rachid Benzine, Leila Chaouni (éditions Le Fennec) et Nadia Essalmi (éditions Yomad), outre l'exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

En collaboration avec le Conseil, ces invités animeront diverses conférences-débats et participeront à différentes rencontres avec les gens du livre montréalais.

Rencontres, signatures d'ouvrages, animations autour de la littérature jeune, lectures et contes sont aussi prévus au programme de ce 3-ème Printemps culturel qui se poursuivra jusqu'au 10 avril.

Autre moment fort de cet évènement, des débats à la librairie Olivieri et à l'Université de Montréal en hommage à Mohamed Arkoun ainsi que sur les évolutions en cours au Maghreb avec l'écrivain Benzine.

L'inauguration de ce 3ème Printemps culturel a été marquée par une exposition réunissant les oeuvres de plusieurs artistes algériens à la mémoire de M'hamed Issiakhem (1928-1985).

"Ces artistes ont ainsi voulu rendre hommage à ce peintre exceptionnel à travers des oeuvres variées qui feront écho tant à sa vie mouvementée qu'à son inestimable production artistique", a déclaré à la MAP le peintre Hassane Amraoui qui a pris part à cette exposition avec des oeuvres de ses "cris du coeur", comme il les définit.

Le vernissage de cette exposition collective s'est déroulé en présence notamment des représentants du CCME, du Consulat du Maroc à Montréal, de journalistes et de personnalités du monde de l'art.

27/3/2011

Source : MAP

Ils sont plus de 30 000 étudiants marocains en France. Une fois diplômés, certains reviennent au Maroc. D’autres non. Zoom sur ceux qui restent et veulent devenir français.

C’est un jour important pour Meryem, 26 ans, cadre à Paris. Elle s’apprête à déposer une demande de naturalisation : “Ça fait des mois que je réunis les papiers. J’ai enfin terminé. Là, la vraie attente peut commencer.” Selon les derniers chiffres de l'Institut de statistiques européen Eurostat, la France tient le haut du podium au sein de l’Union…Suite

Après ses déclarations controversées, le ministre de l'Intérieur a appelé ses troupes à se "mobiliser" pour atteindre cet "objectif" minimal.

Claude Guéant a affiché, vendredi 25 mars, sa fermeté vis-à-vis de l'immigration clandestine. "L'objectif" minimal est de "28.000 éloignements" pour 2011, a affirmé le ministre de l'Intérieur. "Il est impérieux de l'atteindre", a-t-il ajouté.

Ce chiffre, identique à celui de l'année précédente, "doit même (être) dépassé dès lors que nous disposerons, avec la loi sur l'immigration et l'intégration, d'outils juridiques nouveaux", a encore énoncé le ministre.

Exhortations

"Mobilisez-vous, cela passe par des interpellations et chacun de vous sait où et comment procéder !", a exhorté Claude Guéant  devant les directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) et les commandants de groupements de gendarmerie.

Le nombre d'expulsions en 2010 n'a pas été communiqué. Sur les onze premiers mois de l'année, il s'élevait à 25.511, soit une diminution de 7% par rapport à 2009. Le ministre a regretté que "les résultats du mois de janvier 2011 (soient) en retrait par rapport au mois de janvier 2010 : 1.822 éloignements ont été réalisés, soit une baisse de 8,5% par rapport à l'année dernière".

Claude Guéant a également insisté sur l'usage de "la biométrie afin de mieux lutter contre l'immigration irrégulière". Un "important travail d'équipement des postes consulaires" a été engagé à cet effet, "doublé d'un équipement prioritaire de la police aux frontières et des douanes aux points de passages et des brigades mobiles de recherche".

Pression

La France va enfin "renforcer" sa "pression sur les Etats pour faire aboutir les procédures d'éloignements trop souvent contrariées", en particulier par la non-délivrance des laissez-passer consulaires par les pays d'origine, préalable à toute expulsion. Des "mesures de pression" sont ainsi prévues à l'égard des pays "qui ont un taux de délivrance inférieur à la moyenne de 31% observée en 2009", a précisé le ministre controversé.

Ces déclarations surviennent alors que l'ancien secrétaire général de l'Elysée se trouve déjà au cœur d'une série de polémiques. Pour avoir jugé qu'"à force d'immigration incontrôlée", "les Français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux", il a d'abord été accusé de chasser sur les terres du Front national en pleine campagne cantonale.

Polémiques à répétition

A deux semaines du débat prévu par l'UMP sur la laïcité, il a encore suscité un tollé après avoir déclaré jeudi que les usagers des hôpitaux ne pouvaient être autorisés à "manifester une quelconque préférence religieuse".

Et vendredi, après la gauche, c'est le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui, commentant le conflit libyen, s'en est pris aux "amis occidentaux" qui "emploient des expressions très déplacées telle que croisade, ce qui provoque des interrogations".

Une allusion à l'hommage de Claude Guéant au président de la République Nicolas Sarkozy, dont il s'est félicité lundi qu'il ait "pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies, et puis la Ligue arabe et l'Union africaine".

"Je maintiens l'ensemble de mes propos", a martelé vendredi Claude Guéant lors d'un déplacement consacré à la lutte contre la délinquance dans le quartier populaire de Barbès, à Paris.

26/3/2011,

Source : AFP /Nouvelobs.com

Les travailleurs non européens devraient bénéficier des mêmes droits en matière de conditions de travail que les ressortissants de l'UE, selon la proposition de directive "permis unique" adoptée par le Parlement aujourd'hu (jeudi)i. Ce projet de loi vise à simplifier les procédures tant pour les migrants que leurs employeurs via un permis unique de séjour et de travail.

La proposition de directive "permis unique", amendée par 311 voix pour, 216 voix contre et 81 abstentions, simplifiera les démarches bureaucratiques et les procédures d'admission des migrants qui introduisent une demande pour séjourner et travailler dans un État membre. Selon le projet de loi, les migrants pourront obtenir un permis de travail et de séjour par le biais d'un seul acte administratif.

Les travailleurs non européens bénéficieraient d'un ensemble de droits comparables à ceux des citoyens européens en matière de salaire, de santé et de sécurité sur le lieu de travail, de temps de travail et de congés.

La décision d'accueillir des travailleurs non européens sur le territoire d'un État membre et sur son marché du travail, notamment le nombre de personnes admises, restera une décision nationale. Afin de mieux contrôler les migrations, les États membres devraient également mentionner, dans les permis de séjour, les informations relatives au permis de travail et ne devraient pas délivrer d'autres documents.

Qui sera couvert ?

Ces nouvelles règles européennes communes s'appliqueraient aux ressortissants de pays tiers qui souhaitent séjourner et travailler dans un État membre ou qui séjournent déjà légalement dans l'un de ces pays.

Ces règles ne s'appliqueraient pas aux travailleurs d'entreprises multinationales qui viennent travailler dans l'une des filiales de leurs entreprises au sein de l'UE, ce qu'on appelle les personnes transférées entre entreprises. Les travailleurs saisonniers devraient également être exclus. De nouvelles directives européennes couvriront ces deux catégories. Les résidents de longue durée et les réfugiés, déjà couverts par d'autres règles européennes, seront également exclus.

Cette directive ne devrait pas s'appliquer aux travailleurs détachés, estiment les députés. Ils précisent que ceci ne devrait pas empêcher les immigrés qui séjournent et travaillent légalement dans un État membre, et qui sont détachés dans un autre État membre, de "continuer à bénéficier de l'égalité de traitement par rapport aux ressortissants de l'État membre d'origine pour la durée de leur détachement"

Égalité de traitement et limitations des restrictions

Les États membres pourraient décider de limiter l'accès à la sécurité sociale, sauf pour les migrants qui occupent ou ont occupé un emploi pendant une période minimale de 6 mois et qui sont enregistrés comme chômeurs.

Les États membres peuvent également décider que seuls les ressortissants de pays tiers autorisés à travailler sur le territoire d'un État membre pour une période minimale de 6 mois puissent bénéficier de prestations familiales.

Les travailleurs peuvent également prétendre à des avantages fiscaux dans l'État membre dans lequel ils séjournent. Néanmoins, leur famille bénéficiera de ces avantages uniquement si elle vit dans le même État membre.

Les travailleurs non européens pourraient recevoir leur pension à leur retour dans leur pays d'origine aux mêmes conditions et taux que les ressortissants de l'Union.

Les États membres peuvent décider que seuls les ressortissants de pays tiers qui occupent un emploi peuvent avoir accès aux biens et aux services publics, tels que les logements sociaux.

Le droit à la formation professionnelle et à l'éducation pourrait être limité aux travailleurs non européens qui occupent ou ont occupé un emploi. Les étudiants étrangers devraient également être exclus, alors que les travailleurs qui souhaiteraient obtenir un diplôme sans lien direct avec leur profession pourraient être soumis à un test linguistique.

Prochaines étapes

Les amendements approuvés par les députés vont maintenant être pris en considération par les ministres européens de la justice et des affaires intérieures. En vertu du Traité de Lisbonne, le Parlement et le Conseil légifèrent sur un pied d'égalité en termes de questions liées à l'immigration.

Le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark ne sont pas concernés par l'adoption de cette directive.

24/3/2011

Source : Parlement Européen

La législation espagnole en matière de lutte contre la discrimination à l'égard des migrants est "au dessous de la moyenne européenne", en raison notamment de "la grande faiblesse" des organismes chargés de promouvoir l'égalité des chances, selon un rapport rendu public, jeudi à Madrid.

Les politiques d'égalité "faibles dans l'ensemble de l'Europe, sont plus faibles encore en Espagne", selon la troisième édition du rapport de l'Index des politiques d'intégration des migrants (MIPEX), publié par le British Council et le Migration Policy Group, think tank spécialisé dans les questions liées à la migration.

Selon cette étude, l'Espagne occupe la 21ème place, sur une liste de 31 Etats, en matière des lois anti-discrimination, derrière des pays comme la Lituanie, la Roumanie ou la Grèce, soulignant que le pays ibérique "est moins préparé" pour lutter contre les phénomènes liés à la discrimination.

Dans le même contexte, la procédure en vigueur en Espagne pour l'accès à la nationalité est "la pire" parmi celles adoptées par les principaux pays récepteurs d'immigrants.

L'Espagne a besoin d'une "réforme" dans ce domaine, en raison du caractère "arbitraire et de la durée potentielle" liés aux procédures d'accès à la nationalité espagnole, fait observer l'étude, expliquant que l'administration exige aux immigrés, selon leur pays d'origine, entre deux et dix ans de résidence pour obtenir la nationalité.

Dirigé par le British Council et le Migration Policy Group et co-financé par la Commission européenne, le MIPEX est considéré comme l'étude comparative la plus vaste jamais consacrée aux droits des migrants légaux dans 31 pays.

L'étude couvre les pays membres de l'Union européenne, la Suisse, la Norvège, le Canada et les Etats-Unis. Le MIPEX compare et classe ces pays sur la base de 148 indicateurs politiques qui permettent de déterminer dans quelle mesure les migrants légaux se voient offrir des possibilités de participer à la société.

Les résultats de cet Index, dont les deux premières éditions ont été rendues publiques en 2004 et 2007, sont présentés dans un guide de référence et sous forme d'outil permettant d'évaluer, de comparer et d'améliorer l'intégration.

24/3/2011

Source : MAP

A l'approche de l'été, le tarif excessivement cher du billet d'avion pour la ligne Dakar-Casablanca vient hanter le sommeil des membres de la communauté marocaine établie au Sénégal.

Ce billet, vendu par la Royal Air Maroc (RAM) au prix de 7.000 DHS en basse saison et à 8500 DH durant les vacances d'été, est devenu hors de portée pour l'écrasante majorité des Marocains établis au Sénégal, principalement des petits commerçants sévèrement touchés par la crise économique et la concurrence des produits chinois.

Le président du Conseil national des Marocains du Sénégal, Mohamed Farsi, dénonce ces tarifs "inabordables" pratiqués par la RAM, et qui privent les Marocains de la possibilité de rendre visite régulièrement à leurs familles et de permettre à leurs enfants de garder des liens forts avec leur pays d'origine.

"L'intérêt porté au pays, l'attachement à son identité et le besoin vital de passer ses vacances au Maroc sont des valeurs portées par chaque marocain, mais ceci ne peut pas se faire avec les tarifs actuels", ajoute-t-il.

M. Farsi, également membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), vient d'adresser des correspondances aux dirigeants de la RAM et à d'autres autorités marocaines pour leur demander de réviser à la baisse ces tarifs.

En effet, faute de moyens, de plus en plus de Marocains cèdent devant le prix excessivement cher du billet et diffèrent d'année en année leur voyage au Maroc.

Pour ceux qui ont des enfants à charge, c'est devenu une équation difficile à résoudre.

"En plus de ma femme, j'ai 3 enfants à charge, ce qui fait plus de 40.000 dh uniquement pour les frais de transport", fulmine Ahmed, un commerçant installé à Dakar depuis une vingtaine d'années.

Il n'est pas le seul à rêver du jour où il pourra voyager au Maroc avec de petits prix à l'image de ses compatriotes vivant en Europe.

Les responsables de la RAM, la seule compagnie à desservir la ligne Dakar-Casablanca, balayent d'un revers de la main les critiques sur l'exploitation de la position de monopole sur cette ligne pour imposer des prix élevés, et avancent des arguments relatifs aux taxes pratiquées par les autorités aéroportuaires sénégalaises et à la hausse des prix du kérosène.

Pour répondre à ses détracteurs, la RAM souligne que plus de 70 pc du trafic sur la ligne Dakar-Casablanca est constitué de Sénégalais et de ressortissants des autres pays de l'Afrique de l'ouest qui font escale à Casablanca avant de continuer leur voyage sur d'autres destinations.

Justement, rétorquent les marocains, c'est à cause de la cherté du billet d'avion que les Marocains ne voyagent pas régulièrement au pays.

Ces Marocains ne comprennent pas pourquoi le prix du billet entre Dakar et Madrid, Paris, Milan ou Bruxelles, toujours avec la RAM, est moins cher que le vol Dakar-Casablanca!!!

Ils ne comprennent pas non plus comment le prix du billet entre le Sénégal et le Maroc est vendu par la RAM à plus de 7000 dhs en basse saison, pour un vol de 3 heures, alors que le trajet Casablanca-New York en coûte 8500 dhs pour 7 heures de vol.

"C'est incroyable", s'indignent les Marocains.

En plus des retrouvailles entre familiales, ces tarifs pénalisent aussi les échanges commerciaux et économiques entre le Maroc et le Sénégal et décourage fortement les investisseurs des deux pays.

En tant que président du Club des investisseurs marocains au Sénégal, Mohamed Lahlou sait très bien que le transport est une composante essentielle de l'acte d'investir et que les choses ne peuvent pas avancer à ce rythme.

"Effectivement, les tarifs actuels entravent énormément les échanges économiques entre le Maroc et le Sénégal", affirme-t-il joutant que beaucoup d'investisseurs marocains qui veulent prospecter le marché sénégalais, annulent leurs voyages à cause de la cherté du billet d'avion.

"C'est malheureux de voir ces tarifs bloquer le développement des échanges entre les peuples marocain et sénégalais", note-t-il, en espérant que la RAM ne se sert pas de son monopole sur cette ligne pour imposer ces prix excessifs.

Les quelque 600 étudiants marocains qui poursuivent leurs études aux facultés de médecine et de pharmacie de Dakar sont les plus sévèrement touchés par ces tarifs.

Leurs familles, en majorité de condition modeste, souffrent le martyre au début et à la fin de chaque année universitaire pour pouvoir réunir les 8500 DHS nécessaires à l'achat du billet en été pour leur progéniture.

Incapables de disposer de cette somme colossale, plusieurs dizaines d'étudiants choisissent la route pour rallier le Maroc, à travers la Mauritanie, dans un long et pénible voyage de trois jours.

D'autres, de plus en plus nombreux, jettent leur dévolu sur d'autres compagnies aériennes, qui proposent des tarifs moins chers que la RAM pour aller au Maroc en faisant des escales à Tunis ou à Istanbul.

Pour le président de la Ligue des étudiants marocains au Sénégal, Oussama Bouchti, le prix actuel du billet d'avion est hors de portée pour la majorité des étudiants marocains qui sont condamnés à passer leurs vacances d'été au Sénégal plutôt qu'à côté de leurs familles, faute d'argent.

"Comment peut-on expliquer que le billet d'avion Dakar-Casablanca coûte plus cher qu'un vol Dakar-Istanbul" avec une autre compagnie aérienne, s'interroge-t-il, en souhaitant que la RAM fasse un effort en direction de ces étudiants durant les vacances d'été.

Après le règlement de la question des pièces d'identité et l'affectation au sein de l'ambassade du Maroc à Dakar d'un agent de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la réduction du prix du billet est devenue la principale revendication des Marocains vivant au Sénégal.

Une pétition, suscitant une large adhésion, circule depuis plusieurs jours parmi la communauté marocaine avec l'espoir de sensibiliser les autorités marocaines sur ce problème qui commence à prendre une dimension humanitaire.

24/03/11, Mohamed Touzan

Source : MAP


Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri a souligné, jeudi, que le Maroc mobilisera tous les moyens pour fournir toutes les formes d'aide et d'assistance aux Marocains résidant en Libye.

Lors d'un point de presse à l'issue de la réunion à Rabat du Conseil de gouvernement, M. Naciri a souligné que cette opération se déroule dans une "conjoncture difficile et très complexe" liée aux violences que connaît la Libye, précisant que la question concerne plus de 90.000 ressortissants marocains.

Des efforts considérables ont été déployés pour rapatrier les ressortissants désireux de regagner leur patrie, a-t-il ajouté, précisant que des mesures seront prises sur les plans politique, médiatique et diplomatique afin que ceux qui demeurent dans ce pays soient sains et saufs.

D'autre part, M. Naciri a rappelé que, depuis le début des évènements en Libye et jusqu'à présent, le Maroc a adopté une approche éthique et de respect des droits de l'Homme, et exprimé son regret et chagrin profonds pour le cours pris par les évènements dans ce pays maghrébin.

De ce fait, le Maroc a soutenu la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU en vertu de laquelle une zone d'exclusion aérienne a été imposée à la Libye dans le but de protéger les civils, a noté le ministre.

24/3/2011

Source : MAP

Le Salon de l'immobilier marocain de Bruxelles (SMABxl) ouvre ses portes vendredi, en mettant à l'honneur cette année l'Artisanat marocain riche de ses douze siècles d'histoire.

Le SMABxl, l'un des grands rendez-vous européens de promotion immobilière au Maroc, qui en est à sa cinquième édition, se veut une occasion pour présenter à la communauté marocaine les différentes offres concernant l'investissement dans l'immobilier.

"La situation des investissements immobiliers au Maroc n'a cessé de progresser. L'essor grandissant du secteur de l'immobilier et l'offre variée de biens immobiliers permettent aujourd'hui aux nombreux visiteurs du salon Smabxl de trouver une réponse à leurs besoins", souligne Lotfi Chelbat, organisateur de l'événement.

Ce Salon est aussi une véritable opportunité pour les promoteurs marocains et les professionnels du secteur de rencontrer les particuliers marocains résidant en Europe et souhaitant effectuer un achat immobilier au Maroc, les Belges et les Européens désirant acquérir une résidence de vacances ou de retraite.

Les visiteurs pourront durant les 3 jours du Salon (25-27 mars) découvrir les nouveautés de l'architecture et de l'urbanisme marocains, notamment dans la région de Nador, qui sera mise en valeur lors de cette édition.

Le Salon mettra à l'honneur l'Artisanat Marocain riche de ses douze siècles d'existence. "Nous allons nous tourner vers l'artisan pour donner esprit et beauté aux matériaux les plus nobles : cuir, bois, argile, cuivre", indique M. Chelbat, président de la Chambre de commerce Belgo-marocaine.

En plus des produits finis d'artisanat, l'accent sera mis sur les activités liées à la construction et à l'habitat (tadelakt, plâtre, céramique artisanale, ...), ajoute-t-il.

Etalé sur une superficie de 5000 m2, le Salon table sur une augmentation de 20 pc du nombre de visiteurs par rapport à l'année précédente.

En 2010, plus de 45.600 personnes vivant en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en France ont visité le Salon, dont 92 pc étaient des Marocains.

Sur le nombre total des visiteurs, 72PC étaient intéressés par l'acquisition d'un appartement, 10PC par l'achat d'une maison et 8PC par une villa de standing.

En marge de ce Salon, organisé par la chambre de commerce belgo-marocaine, sous l'égide du ministère chargé de l'habitat, de l'urbanisme et l'aménagement de l'espace et avec le soutien du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, des conférences sur l'investissement au Maroc, les tendances et l'évolution du secteur immobilier et la diversité architecturale.

Des soirées artistiques avec des chanteurs et des comédiens marocains sont également au programme.

24/03/11

Source : MAP

A l’heure où le discours politique aux accents nationalistes est bien installé et prend de l’ampleur en période électorale, Caritas Suisse rappelle que la migration est "un plus pour la Suisse". Dans une prise de position rédigée par Bettina Zeugin, du service politique migratoire de Caritas à Lucerne, l’œuvre d’entraide catholique suisse souligne que "globalement, l’Etat social suisse fait en réalité un bénéfice grâce à l’immigration".

En outre, constate la spécialiste de Caritas, "cela devrait se vérifier d’autant plus à l’avenir du fait que les immigrés sont en général plus jeunes que les Suisses et qu’ils sont souvent bien qualifiés". En outre, relève-t-elle, ils sont plus nombreux que les Suisses à travailler à plein temps. Ces résultats positifs en ce qui concerne les relations entre l’Etat social et la migration doivent être mieux divulgués "pour contrebalancer les chiffres faussés qui font courir le bruit que la population étrangère commet des abus et recourt exagérément aux prestations sociales".

Surreprésentation dans l’assurance-chômage, l’AI et l’aide sociale

Bettina Zeugin souligne dans son étude que la surreprésentation des étrangers dans l’assurance-chômage, l’assurance-invalidité et l’aide sociale ne s’explique plus par la nationalité, mais par le statut social. C’est aussi le cas des Suisses des classes sociales défavorisées qui courent un risque plus élevé de se retrouver au chômage et de tomber dans la pauvreté. Dans ce groupe de population, beaucoup n’atteignent pas l’âge de la retraite; cette population a plus souvent des problèmes d’invalidité partielle ou complète.

"De plus, ajoute-t-elle, les discriminations envers les citoyens étrangers sur le marché du travail – notamment ceux qui viennent des Balkans et de pays extra-européens – ainsi que dans le système de formation contribuent également de manière non négligeable à cette surreprésentation". Caritas promeut donc avant tout l’égalité des chances sur le marché du travail et dans le domaine de la formation et de la santé.

Les immigrés permettent un ralentissement du vieillissement de la population

Un tiers de la population vivant en Suisse a des antécédents migratoires, relève Caritas Suisse, et seulement un tiers de ces personnes sont des citoyens suisses. En 2010, la proportion d’étrangers dans la population était d’environ 22%. Caritas relève que l’immigration, considérée à nouveau comme un problème, permet de ralentir un peu le processus de vieillissement de la population vivant en Suisse, sans toutefois le stopper complètement. En effet, en 2009, pour 100 personnes actives, 32 autres ont déjà eu 65 ans. En 2060, si la tendance se maintient, les personnes ayant plus de 65 ans seront deux fois plus nombreuses.

Dans son étude, Caritas Suisse montre que les travailleurs étrangers en Suisse assurent une proportion de 26,7% du financement de l’AVS et de l’AI, en ne touchant que 17,9% des prestations. "En ce qui concerne l’AI, il faut réviser l’idée fausse propagée par l’exagération de quelques cas isolés d’abus… Même si leurs conditions de travail sont proportionnellement bien plus dommageables pour la santé, comme dans le cas du secteur du bâtiment, les étrangers paient 26,7% des montants mais ne touchent des prestations qu’à hauteur de 25,6% seulement", insiste Bettina Zeugin.

En ce qui concerne, l’AVS, les migrants perçoivent également moins qu’ils ne paient. Seuls 22% touchent une rente complète. En outre, trois quart des bénéficiaires qui ont un passeport de l’UE rentrent dans leur pays et ne peuvent plus faire valoir leur droit ni à des prestations complémentaires de l’AVS et de l’AI, ni à l’aide sociale. L’assurance-maladie fait également des "économies" puisque bon nombres d’étrangers rentrent au pays une fois à la retraite. On sait que la charge financière de la dernière phase de vie d’une personne représente environ un tiers des coûts totaux de la santé. (apic/com/be)

25 mars 2011

Source : Apic

« Cultures du Maghreb » à Caen (France), sous le thème « Héritages ... Mémoires vives …». Cette édition a été rendue possible, grâce entre autres, au soutien du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).
« Cultures du Maghreb » est une biennale, un festival pluridisciplinaire consacré au cinéma, à la danse, aux arts plastiques, à la musique et à la réflexion philosophique et littéraire, placé sous le signe du métissage et de la diversité.

Source : MNW

C’est un jeune encore sonné par ce qui lui arrive qui s’est présenté à notre rédaction. Une casquette vissée sur le crâne, ce plâtrier de 22 ans ne sait plus où donner de la tête. Cela faisait six années qu’il travaillait à Tripoli, en Libye, jusqu’au jour où un certain Seif el Islam Kadhafi à promis des “rivières de sang”. De retour au Maroc, le jeune homme ne souhaite qu'une seule chose: trouver du travail...

“J’ai vu beaucoup de gens lors des manifestations, puis la police et l’armée se sont mis à tirer sur les gens. Dés les premiers jours il y a eu 45 morts. Moi je préférais rester chez moi, j’ai refermé la porte de ma maison que je partage avec un copain marocain, également plâtrier. On restait cachés”. C'est ainsi qu'entre enfermement chez lui, refoulements aux barrages de police, et allers-retours à l’ambassade du Maroc, Wadie Rahal a vécu le cauchemar d'un mois de violences dans la Jamahiriya de Kadhafi.

El bouaba et le haut gradé

Wadie raconte que lorsque les hostilités ont commencé, des personnes qui se présentaient comme appartenant aux comités révolutionnaires, rentraient chez les étrangers, et les dépouillaient: “Je sais même qu’il ont tué. Non les autorités libyennes ne se sont pas bien comportées avec nous. Moi par exemple j’étais bloqué dans une autre ville, Khoms, j’ai été plusieurs fois refoulé par la police à la bouaba (barrage de police). Là on m’a confisqué mon portable avec lequel j’avais pris des photos des manifestations. J’ai été refoulé à plusieurs reprises à ce même barrage, et à chaque fois je devais rester quatre ou cinq jours de plus à Khoms, sans pouvoir rejoindre Tripoli” relate Wadie avec un langage où se sont greffés quelques mots du dialecte local. “Mais la délivrance est finalement venue d’un officier de police chez lequel j’avais travaillé. C’est lui qui m’a permis de rejoindre Tripoli”.

Zenga, zenga

Et comme la violence est allée en s’intensifiant et que le guide a promis de nettoyer le pays “zenga, zenga” les vivres commençaient à manquer: “les commerces ont tous baissé le rideau, nous avons consommé tout ce que nous avions à la maison jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien… alors on a réalisé qu'il fallait trouver une issue”.

C’est à ce moment qu’ont commencé les allers-retours à l’ambassade pour s’enquérir des moyens de quitter l’enfer qu’est devenu la Libye: “Tous les marocains voulaient partir, à l’ambassade il y avait beaucoup de monde. On nous a remis un ticket numéroté et chacun devait attendre son tour. Il faut dire que les gens de l’ambassade se sont bien occupés de nous. Ceux qui n’avient pas de passeport valide, les gens de l’ambassade leur ont remis des laissez-passer.”

Le bateau de la délivrance

Quand enfin le tour du jeune Wadie est arrivé, le bateau à bord duquel il a été embarqué transportait 3.500 passagers, la plupart marocains, mais aussi des Egyptiens et des Subsahariens raconte t-il. “Quand mon tour est arrivé, il restait encore beaucoup de Marocains qui attendaient toujours un moyen de rentrer. Une fois à Tanger, il y avait des bus en partance vers toutes les villes du Maroc. On nous a distribué de la nourriture. Une fois arrivés à Casablanca, des taxis nous attendaient. Personnellement, j’ai été déposé chez moi”. Wadie tient à souligner, que tout le voyage, de Tripoli jusqu’à chez lui, a été pris en charge par l’Etat marocain: “C’est Sa Majesté qui a envoyé le bateau” témoigne t-il.

Et Maintenant ?

L'enfer libyen ne lui pas fait oublier la galère italienne, où dés l'âge de 14 ans il était allé tenter sa chance pour aider sa vielle mère. Mais faute de papiers réguliers Wadie a été refoulé... Et vogue la galère. Wadie ne cherche désormais qu'une seule chose: rester au Maroc et trouver du travail... Le message est lancé.

25/3/2011, Samir Benmalek

Source : Aufait

Revisitée par Rachid Taha,  la chanson « Ya rayih», qui résume la destinée de toute une génération d'émigrés, a connu un grand succès au Maghreb et en Europe…Suite

Rarement a-t-on vu les musulmans de France plus indignés. Depuis que l’UMP a annoncé la tenue, le 5 avril, du débat sur la lïcité et la place de l’Islam en France…Suite; Suite2

La situation des Marocains de Libye est inquiétante. Les uns sont retenus en otage par le pouvoir en déclin et d'autres cherchent les moyens, de plus en plus rares, de rentrer chez eux. Un avenir incertain…Suite

Difficultés d’accès à l’emploi et au logement, une image qui se dégrade auprès des populations locales, augmentation du nombre des migrants en situation irrégulière, multiplication des contrôles… Autant de situations difficiles imputées à la politique gouvernementale.

Selon le rapport de Caritas, la principale difficulté rencontrée par les immigrés en Espagne serait liée à l’emploi. Conséquence directe de la crise économique, les immigrés auraient de plus en plus de difficultés à trouver du travail. 60% des quelques 400 000 immigrés assistées par Caritas seraient sans emploi. Ceux ayant un poste, sont le plus souvent employés dans « des secteurs d’activités les plus précaires, et mal rémunérés ». Il faut ajouter à cela le fait que certains travailleurs immigrés sont exploités par leurs employeurs, n’ont ni contrat de travail, ni sécurité sociale.

L’autre grand problème soulevé par le rapport de Caritas, est liée à la situation juridique de ces immigrés. Caritas constate à cet effet un nombre de plus en plus croissant de migrants se retrouvant en situation d’irrégularité. Ce serait le cas de 150 000 des personnes se trouvant dans des centres d’accueil de Caritas. La population en situation irrégulière sur l’ensemble du territoire, serait quant à elle, évaluée entre 400 000 et 800 000 personnes, selon ce qu’a confié Ana Abril, responsable à Caritas, en conférence de presse.

Le nombre croissant d’immigrés en situation irrégulière peut s’expliquer en partie par les difficultés rencontrées pour les étrangers, pour se faire enregistrer auprès de leurs communes de résidence. Le problème est encore plus aigu pour ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la crise, et dont le renouvellement du titre de séjour pose problème. Ces personnes bascent alors dans l’irrégularité, et elles ne sont pas les seules affectées. Ana Abril souligne ainsi que les proches arrivés en Espagne dans le cadre du regroupement familial, se retrouveraient aussi en situation irrégulière.

Une autre réalité pointée du doigt par Caritas, est la multiplication des contrôles d’identité subis par les immigrés dans les lieux publics. Ces contrôles se seraient intensifiés ces derniers mois, au point de se faire même dans les centres d’accueil pour immigrés. Une situation qu’a d’ailleurs déploré Ana Abril lors du point presse.

Une perception de plus en plus négative de l’immigration par les citoyens espagnols…

Ana Abril a fait des inquiétudes que suscitaient à Caritas l’intensification des contrôles. Il y a d’abord la peur que ces contrôles pourraient inspirer aux immigrés. Elle a expliqué que pour ces étrangers, les centres Caritas ou d’autres organisations, devraient être « des espaces d’écoute, d’accueil, des lieux sûrs ». Une image qui est mise à mal par les contrôles incessants de la police, qui les suit jusque dans ces lieux.

Mais la principale conséquence de ces contrôles sélectifs, voire discriminatoires, est de renforcer une conception négative de l’immigration dans l’imaginaire des autochtones espagnols. La situation de crise économique qui prévaut depuis 3 ans a vu la résurgence des préjugés racistes et xénophobes, qui tiennent les immigrés responsables des difficultés économiques connues par l’Espagne. Avec des contrôles de plus en plus stricts et ciblés sur les étrangers, un parallèle ystématique entre immigration et délit est suggéré, surtout lorsqu’il s’agit des personnes en situation irrégulière. Ana Abril a d’ailleurs rappelé lors de la conférence de presse, que « se trouver en situation administrative irrégulière est une infraction administrative, et non un délit ».

La faute au gouvernement ?

Plusieurs des difficultés rencontrées aujourd’hui par les étrangers en Espagne, se voient directement associées à la politique sociale et migratoire du gouvernement de Zapatero. Le renforcement des contrôles et le durcissement des procédures de renouvellement des titres de séjour en sont des illustrations. Mais l’étude de Caritas ne s’arrête pas là. L’ONG exprime sa crainte quant aux « fractures sociales » que pourrait engendrer « une politique migratoire centrée sur le marché du travail », et qui ne prend pas en compte les immigrés comme des personnes ayant des proches et des familles.

L’opposition a également vivement critiqué le gouvernement dans sa gestion de l'immigration. Mercredi dernier, c’est Rafael Hernando, député du Parti populaire (PP), qui a accusé le gouvernement de Zapatero de « harcèlement » envers la population des migrants. Pour le PP, le gouvernement actuel a échoué dans sa politique d’immigration, et s’est montré incapable de réduire le nombre de personnes se trouvant en situation irrégulière.

Hernando a déclaré que « la situation des immigrés est pire qu’il y a quelques années ». Il a également accusé le gouvernement de répondre au nombre sans cesse croissants d’immigrés en situation irrégulière, par des rafles, rapporte le quotidien Siglo XXI sur son site.

Répondant à Hernando, Valeriano Gómez, ministre du travail et de l’Immigration, a rejeté les accusations du PP, et assuré que  le gouvernement de Zapatero  travaillait « incessamment à renforcer la convivialité et la cohésion sociale ».  Il a également réagi au rapport Caritas, déclarant que ce dernier ne reflétait qu’une partie de la réalité de l’immigration, rapporte El Mundo.

24/3/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Le guide méthodologique d'accompagnement des femmes marocaines immigrées, réalisé par le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, en partenariat avec l'agence canadienne de coopération internationale, a été présenté, mercredi, à Rabat.

Réalisé dans le cadre de la stratégie du ministère de tutelle visant la promotion et la protection des droits et la préservation des intérêts des femmes marocaines immigrées et l'intégration de l'approche genre dans tous les programmes du ministère, ce guide s'assigne pour objectif de renforcer les capacités d'intégration des femmes marocaines immigrées et de les sensibiliser sur leurs intérêts et leurs droits.

Il ambitionne également de renforcer les capacités des services sociaux des consulats marocains à l'étranger et les mécanismes d'accompagnement social et juridique des femmes immigrées en situation de vulnérabilité, outre l'amélioration de la qualité des services sociaux et juridiques des acteurs et des institutions oeuvrant auprès des femmes marocaines immigrées, notamment en matière de la bonne application du nouveau code de la famille et des droits humains des femmes.

Dans une allocation à cette occasion, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, a indiqué que la répartition territoriale et démographique des femmes marocaines immigrées confirme la féminisation croissante du phénomène de l'immigration et l'immense diversité des conditions sociales qui en résulte.

Si de larges catégories de femmes marocaines immigrées, a-t-il poursuivi, ont réussi à s'intégrer de manière positive dans les sociétés d'accueil et pu développer leurs capacités professionnelles et leurs compétences en leadership, d'autres groupes parmi ces femmes sont, toutefois, restés soumis à des conditions sociales précaires entravant leurs aptitudes d'intégration et leurs capacités à se développer.

M. Ameur a signalé, à cet égard, que ce guide est destiné à l'ensemble des acteurs oeuvrant dans les domaines liés aux questions de l'immigration des femmes marocaines en vue de leur fournir des informations et des mécanismes nécessaires dans le but de hisser la qualité des efforts d'accompagnement social et de soutien socio-juridique.

Il a formé le vÂœu que ce guide "qui constitue un premier jalon sur la voie des réalisations institutionnelles relatives à l'accompagnement des femmes marocaines immigrées, puisse instaurer les mécanismes indispensables et à activer ceux déjà en place de manière à ce que la politique publique devienne le premier garant des droits de tous les femmes marocaines immigrées".

De son côté, la ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli, a mis en exergue cette initiative qui met à la disposition des acteurs concernés par la question de l'immigration des femmes, un outil pratique de communication et de sensibilisation dans le domaine de l'accompagnement institutionnel, juridique et social des femmes marocaines résidant à l'étranger.

Ce guide qui, a-t-elle soutenu, offrira une base de débat autour de la situation des femmes des deux côtés de la Méditerranée, traduit la volonté commune de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes, mettant l'accent sur la nécessité de changer l'image stéréotypée et négative liée aux femmes immigrées à travers la diffusion de la culture de l'égalité.

Pour sa part, le représentant du fonds d'appui à l'égalité entre les sexes de l'agence canadienne de la coopération internationale, Abdelhamid El-Iraki, a indiqué que le guide constituera un mécanisme qui prend en compte les besoins des immigrées marocaines et les situations relatives aux différentes pays d'accueil, outre les attentes du personnel des services sociaux.

Et d'ajouter que ce guide sera expérimenté en France avec la participation directe des femmes, du personnel des services sociaux et de divers acteurs de la société civile.

23/03/11

Source : MAP

Le Réseau des compétences germano-marocaines organisera le 8 avril à Düsseldorf (Allemagne), une conférence sur le «réseau des compétences marocaines en Allemagne: un partenariat pour l'intégration et la coopération au développement». Des représentants des milieux politiques, économiques et de la société civile, allemands et marocains y participeront.

24/3/2011

Source : Le Soir Echos

A eux seuls, les étudiants venus des pays de la zone Mena représentent 28.280 (statistiques de 2009). Ils ont contribué pour près  de 660 millions de dollars, soit plus de 5,35 milliards de DH…Suite

L'opération d'évacuation des membres de la communauté marocaine établie au Japon frappé par le séisme s'est poursuivie par le rapatriement d'un groupe d'une centaine de personnes arrivées, mercredi à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca.

Initiée sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, en étroite coordination avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, cette opération a été ouverte aux ressortissants marocains après que l'ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo ait pris toutes les mesures nécessaires afin de faciliter le déplacement des ressortissants marocains des régions les plus touchées par le séisme vers d'autres villes plus sûres.

L'ambassade a également mené de nombreuses actions d'identification et de recensement des Marocains qui souhaitaient quitter l'Archipel.

A ce sujet, le Directeur du pôle social et éducatif du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Jaafar Debbarh, a relevé, dans une déclaration à la MAP, les bonnes conditions marquant cette opération d'accueil grâce à l'intervention des équipes de soutien social et psychologique mises à la disposition des ressortissants marocains à leur arrivée.

Il a également tenu à rappeler que l'ensemble des membres de la communauté marocaine (environ 600 personnes) établis au Japon sont sains et saufs, après le violent séisme et le Tsunami dévastateur qui ont récemment frappé le nord-est du Japon.

Pour leur part, les ressortissants marocains ont loué, à leur arrivée, l'initiative de SM le Roi visant à assurer leur retour dans de bonnes conditions, saluant également le travail concerté entre les différents intervenants en vue de leur apporter toutes les facilités nécessaires à leur retour au Maroc et leur prêter l'assistance appropriée.

"Nous sommes tous très touchés par les marques de solidarité du Maroc envers ses ressortissants'', ont-ils déclaré à la MAP.

De son côté, le médecin chef de l'aéroport Mohammed V a assuré que les personnes arrivées ont été accueillies dans de bonnes conditions et ont reçu le soutien nécessaire, ajoutant qu'elles n'ont pas subi de test particulier puisqu'elles ne proviennent pas de la zone contaminée par la radiation conformément aux recommandations de l'OMS.

L'ambassade du Maroc à Tokyo a mis en place, rappelle-t-on, une cellule de crise opérant 24 sur 24 afin de s'enquérir de la situation des ressortissants marocains et de leur transmettre les consignes des autorités japonaises relatives à cette catastrophe naturelle et à la situation nucléaire dans le pays.

23/03/11

Source : MAP

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