mercredi 3 juillet 2024 18:21

Les Marocains résidant à l’étranger de Barcelone se sont spontanément rassemblés devant les portes du consulat du Maroc. Ils réclament le départ du consul.

Colère et indignation. Les Marocains résidents à Barcelone ont manifesté, il y a quelques jours devant le consulat du Maroc pour exprimer leur ras-le-bol. Les MRE se plaignent de la situation «chaotique » que vit leur consulat. En cause : une série de problèmes dont «la lenteur de la procédure de renouvellement des passeports et de la carte d’identité, des irrégularités dans la délivrance et le renouvellement des documents, l’incompétence du personnel et les mauvaises conditions d’accueil». Les manifestants dénoncent également « la situation dégradante des files d’attente » à cause de l’étroitesse des locaux et réclament de « meilleurs services et de nouveaux locaux » pour mieux les servir.

Les protestataires, qui se sont spontanément rassemblés devant le consulat, ont scandé des slogans réclamant le départ du consul marocain. « Consul dégage » s’exclament-ils très en colère, en arborant un dessin du consul ressemblant à un âne.  Contacté à maintes reprises par la rédaction, le consulat du Maroc à Barcelone est resté injoignable.

«Le sit-in observé par les Marocains installés à Barcelone est une manifestation spontanée. Aucune association de la société civile, ni parti politique, ni autre organisation n’ont appelé à cette manifestation», souligne d’emblée Kamal Rahmouni, président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME), dans une déclaration au Soir échos. Contacté, l’acteur associatif ajoute que « la révolte des peuples en Tunisie et en Égypte et les manifestations organisées au Maroc ont encouragé les Marocains de Barcelone à briser le silence sur leurs souffrances. En tant qu’association, nous avons déjà saisi le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Communauté des Marocains résidents à l’étranger concernant la situation de tous les consulats du Maroc en Espagne ».

Face à l’insatisfaction des revendications, les MRE ont préféré sortir dans la rue pour faire entendre leurs voix. « Les problèmes de la communauté marocaine sont nombreux. A commencer par les procédures de renouvellement des passeports biométriques. Le consulat n’a pas entrepris de campagne de communication et s’est contenté de réunir les associations le temps d’une journée, pour leur expliquer la nouvelle procédure», déplore Kamal Rahmouni. «Les associations ne peuvent pas informer tous les MRE. Il faut une campagne de communication et de sensibilisation à grande échelle pour les atteindre tous. Lorsqu’une personne se présente au consulat pour demander le renouvellement de son passeport, on exige sa carte d’identité numérique qui nécessite elle-même une toute autre procédure. La personne doit aussi fournir   un extrait d’acte de naissance, que certaines personnes ne peuvent se procurer qu’au Maroc », explique-t-il. En clair, c’est un véritable parcours du combattant !

Une moudawana méconnue

L’autre problématique soulevée par l’ATIME concerne le manque de carnets d’état-civil dans les consulats. « C’est insensé ! A l’heure des nouvelles technologies et de l’informatisation de l’adùinistration, le Maroc et ses consulats sont encore à la traîne. Quand un père veut inscrire son nouveau-né dans sur les registres d’état-civil, le personnel du consulat lui répond qu’il ne peut pas le faire, faute de carnets ! On doit attendre de recevoir ces carnets du Maroc pour pouvoir donner à son enfant une existance légale », s’indigne encore Kamal Rahmouni.

Le président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne soulève la question de la formation du personnel des consulats sur les nouvelles lois et procédures adoptées au Maroc. « Plusieurs fonctionnaires méconnaissent les nouveautés de la moudawana, ce qui pose un grave problème. Nous avons traduit le texte original de la Moudawana en espagnol pour pouvoir l’appliquer en Espagne en vertu de l’accord de coopération entre les deux pays dans le domaine judiciaire. Ce projet, sur lequel ont travaillé experts et avocats, s’est bien finalisé. Nous avons demandé aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères de certifier le texte conforme au texte initial, et donc de l’approuver officiellement pour pouvoir l’utiliser en Espagne. Une mesure qui évitera aux MRE de nombreuses tracasseries administratives au Maroc».

Mais cette demande est restée lettre morte. «Nous n’avons reçu aucun écho», regrette Kamal Rahmouni, avant de soulever l’importance du coût des timbres un renouvellement de passeport. «Les Marocains résidant à l’étranger doivent payer 70 euros, soit 700 DH, soit le double de ce qui est exigé au Maroc». Kamal Rahmouni crie à la discrimination et appelle les consulats à revoir ce montant à la baisse, notamment en ces temps de crise

7 mars 2011, Khadija Skalli

Source : Le Soir

L'islam appartient-il à l'Allemagne ? "Non", a dit le nouveau ministre de l'Intérieur dès son discours d'investiture, ravivant un débat parfois virulent dans un pays qui compte près de quatre millions de musulmans.

A peine nommé, Hans-Peter Friedrich, membre de la CSU, aile bavaroise des conservateurs CDU de la chancelière Angela Merkel, a déclaré jeudi: "Rien dans l'Histoire ne démontre que l'islam appartient à l'Allemagne".

Mais dans un entretien diffusé samedi sur la chaîne arabe Al-Jazira, selon les médias allemands, le Président de la république Christian Wulff (CDU) a répété ce qu'il avait dit le jour de la fête nationale, le 3 octobre: "l'islam est une partie de l'Allemagne".

Mme Merkel est restée pour l'instant muette sur le sujet. Cependant, son porte-parole Steffen Seibert s'est efforcé vendredi de minimiser l'antagonisme de ces deux déclarations.

"Avec le temps, l'islam est devenu une partie de l'Allemagne", a-t-il dit en rappelant que ce pays de tradition judéo-chrétienne influencé par le mouvement des Lumières au 18e siècle avait connu une immigration massive -- en majorité musulmane -- à partir des années 1960.

De fait, entre 3,8 et 4,3 millions de personnes de confession musulmane (dont 45% ont la nationalité allemande) vivent actuellement dans ce pays de 82 millions d'habitants. Les Turcs en forment la plus grande communauté avec 2,5 millions de personnes.

Et comme la plupart des pays européens, l'Allemagne --qui compte 30% de catholiques et autant de protestants-- est confrontée à l'épineuse question de l'intégration de cette population. Selon une étude publiée par l'hebdomadaire Die Zeit en décembre, deux Allemands sur cinq s'estiment menacés par l'islam, plus que les Français, les Néerlandais, les Danois ou les Portugais.

L'été dernier, un pamphlet anti-islam d'un haut fonctionnaire de la banque centrale, Thilo Sarrazin, a déclenché un immense débat et s'est retrouvé parmi les meilleures ventes de livres essais de Noël. Son auteur, un ancien responsable social-démocrate (SPD) de la ville-Etat de Berlin, devenu millionnaire grâce à son livre, y affirme notamment que le pays s'abrutit sous le poids des immigrés musulmans.

Alors qu'un jeune Kosovar se disant motivé par l'islamisme est accusé d'avoir tué deux soldats américains mercredi à Francfort (ouest), les déclarations du nouveau ministre de l'Intérieur ont provoqué une levée de boucliers dans les rangs de l'opposition, mais aussi de certains membres du gouvernement et chez les musulmans d'Allemagne.

"Bien entendu l'Islam appartient à l'Allemagne", a déclaré la ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, membre des libéraux (FDP), parti minoritaire de la coalition au pouvoir.

Le social-démocrate Dieter Wiefelspütz, chargé de la politique intérieure, a qualifié quant à lui les propos de M. Friedrich de "sottise", alors que la chef du groupe parlementaire des Verts, Renate Künast, lui reprochait son "grossier comportement".

C'est "une claque dans le visage des musulmans", estimait la présidente de la Fédération musulmane-libérale, Lamya Kaddor, dans le quotidien Berliner Zeitung. "La chancelière doit dire si les musulmans font partie ou non de l'Allemagne", a lancé samedi de son côté Ali Kizilkaya, président du conseil musulman allemand, dans Bild, journal le plus lu d'Allemagne.

En octobre, Angela Merkel avait en tout cas affirmé que le modèle multiculturel dans lequel cohabiteraient harmonieusement différentes cultures avait "complètement échoué" en Allemagne.

5 mars 2011

Source : AFP

Deux ferrys transportant quelque 4.000 Marocains et 100 ressortissants de pays africains amis évacués de Libye arrivent dimanche prochain au port de Tanger-Med, annonce vendredi le ministère de la communauté marocaine résident à l'étranger.

Une commission élargie regroupant les autorités et les établissements concernés a été mise en place pour coordonner l'accueil des citoyens rapatriés et garantir le bon déroulement de cette opération des points de vue sanitaire et de leur transport vers leurs régions d'origine, a indiqué la même source.

Le communiqué rappelle que sur hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, le gouvernement a pris une série de mesures pour faciliter le retour des citoyens marocains de Libye par voies aérienne (RAM) et maritime, à la lumière de la conjoncture que traverse ce pays

04/03/11

Source : MAP

Dans l’exercice, vieux comme la politique, des mots qui masquent les maux, le pouvoir actuel est passé maître en la matière. À chaque difficulté importante, il en rend responsable une catégorie de population. Un jour, ce sont les jeunes gens de banlieue ; un autre, les Roms ou même les juges. Mais dès qu’il est question d’insécurité, de chômage et, plus largement, du mal-être de la société française, derrière le discours anti-islam, c’est l’immigré, notamment le musulman, qui est visé, fût-il français.

Le discours du président de la République, le 30 juillet 2010 à Grenoble, marque une étape dans cette stigmatisation des étrangers et des Français issus de l’immigration. Il établit le lien, faux et honteux, entre immigration et délinquance, et il institue deux catégories de Français, les confirmés ou « Français de souche » et les conditionnels ou « Français d’origine étrangère ». Il n’est donc pas étonnant que Marine Le Pen, alors vice-présidente du Front national, lui emboîte le pas, le 10 décembre 2010, en qualifiant des musulmans priant dans la rue, faute d’espace approprié, d’« occupants ».

Mais l’escalade ne s’arrête pas là. Après les derniers vœux présentés aux Français, le président de la République, qui montre sa constance, déclare, selon le Figaro du 17 février 2011, aux députés UMP reçus à l’Élysée, mercredi 16 février : « On a payé très cher la cécité sur l’immigration dans les années 1980. C’était un débat tabou. Avec la laïcité et l’islam, il se passe la même chose. » Le raccourci est encore une fois vite fait : l’islam en France menace la laïcité. Après l’échec des thématiques de l’insécurité, de l’identité nationale, toutes deux liées à l’immigration, l’islam demeure le sujet de diversion par excellence. Mieux encore, l’ennemi commode et tout désigné, c’est le musulman. L’islamophobie – on devrait dire la musulmanophobie – n’est rien d’autre que la nouvelle figure du racisme, ordinaire et d’État.

Ordinaire, car l’extrême droite et des franges de la droite n’ont pas hésité à s’en emparer, aidées par le silence et parfois le soutien d’une certaine partie de l’intelligentsia de gauche qui brandit l’étendard de la laïcité pour masquer sa haine de l’islam, qui serait responsable des attaques contre une république imaginaire et mythifiée. À travers le danger que lui ferait courir l’islam, rarement la défense de la République n’a été autant utilisée. Il n’est aucun doute que la République doit être protégée contre les attaques, mais encore faut-il ne pas se tromper d’ennemi. Lorsque ce sont des populations, dont la condition sociale, déjà mal en point, ne cesse de se dégrader, qui sont visées, il est évident que cette intelligentsia, prompte à se mobiliser pour défendre la veuve et l’orphelin, se trompe de combat.

Et d’État, car chaque fois que ce gouvernement est en difficulté, il brandit le chiffon rouge de l’islam, comme est brandi celui de l’intégrisme islamique dans les pays arabo-musulmans. Ce qui se passe dans ces pays, compte tenu des aspirations de leurs peuples à la démocratie et à l’égalité, rend inutile d’insister sur l’aveuglement de certaines élites politiques françaises quant au soutien qu’elles ont prodigué durant des décennies aux régimes politiques de Tunisie et d’Égypte. Ce sont les mêmes représentations et schémas mentaux, à l’œuvre en France, depuis des années, qui expliquent ce racisme qui bat en brèche le principe d’égalité en différenciant les Français. À cet effet, l’examen en commission des Lois de l’Assemblée nationale du projet de loi Besson, le énième depuis 2002, rétablit plusieurs dispositions scandaleuses que le Sénat avait retirées, notamment concernant la déchéance de nationalité.

Faire ainsi appel aux instincts de peur et dresser les Français les uns contre les autres, cela ouvre la voie aux amalgames abjects. Quand c’est la plus haute personnalité de l’État qui en donne le ton, cela peut donner lieu aux dérives les plus dangereuses. Cette stratégie banalise le racisme antimusulman et « lepénise » la laïcité. Ces logiques, qui portent atteinte au vivre-ensemble et favorisent le communautarisme, ont déjà produit une conséquence grave et sans doute durable : ces populations, qui constituent une grande partie des couches populaires des banlieues et territoires péri-
urbains, sont confortées dans leur sentiment de rejet de la communauté nationale. Les raisons de cette situation sont multiples, mais il y en a une constante : le discours de stigmatisation de ces populations.

Plus grave, la démission civique de ces populations, à travers l’abstention, va grandissant. La campagne électorale des présidentielles de 2007, en les accusant des pires maux, a affirmé le processus d’exclusion politique. La campagne humiliante sur l’identité nationale et les dernières élections régionales l’ont confirmé. La fracture civique semble donc profonde. Il est certain que la surenchère électorale déjà perceptible va la rendre durable.

2/3/2011, Mouloud AOUNIT

Source : L’Humanité

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), dont l'avis sur le sujet était très attendu, ne goûte guère le débat sur la laïcité que l'UMP prévoit d'organiser prochainement. Il craint que "les conditions d'un débat serein autour d'un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies" en cette période électorale et dans un contexte international marqué par "la situation préoccupante du monde arabo-musulman".

"Cette inquiétude est d'autant plus forte que le débat sur l'identité nationale avait donné lieu, malgré les précautions prises et les nombreux appels à la vigilance, à des expressions inconsidérées, voire à des dérapages", s'alarme Mohammed Moussaoui, président du CFCM, dans un communiqué diffusé vendredi.

RECENTRAGE

Le débat sur l'islam initialement programmé le 5 avril par l'UMP, à la demande de Nicolas Sarkozy, divise la droite depuis plusieurs semaines, ce qui a poussé le premier ministre, François Fillon, à le recentrer sur la laïcité.

M. Moussaoui s'étonne donc de voir émerger avant même le lancement du débat "des propositions portant sur l'exercice du culte musulman, notamment l'interdiction de l'usage de l'arabe lors des prières et des prêches". Selon lui, ces propositions violent "les deux principes fondamentaux de la laïcité que sont la séparation et la neutralité".

Il s'étonne également du soutien apporté par le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, à une directrice d'école qui avait interdit à une mère voilée d'accompagner son fils lors d'une sortie scolaire. Cette position a été jugée contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion par la haute autorité de lutte contre les discriminations, assure-t-il.

4/3/2011

Source : AFP/Le Monde

Nicolas Sarkozy redoute des «flux migratoires incontrôlables, avec l'Europe en première ligne». «En aucun cas, on ne peut s'alarmer», répond Youssef Courbage, directeur de recherche à l'Institut national des études démographiques (Ined).

Quelle est la réaction du démographe que vous êtesau risque d'immigration massive en provenance du Maghreb et du Machrek?
Si l'on regarde les tendances à long terme, il y a un net ralentissement des flux migratoires en provenance du Maghreb, dû à la transition démographique avancée des pays qui le composent. Les naissances avaient diminué à partir des années 1970, surtout au Maroc et en Tunisie, un peu plus tard en Algérie, ce qui fait que vingt ans après, la pression sur le marché de l'emploi tend à décélérer. Ces trois pays d'émigration vont devenir, à terme, des pays d'immigration. C'est déjà le cas! Ils accueillent un grand nombre d'immigrés, de réfugiés économiques d'Afrique subsaharienne.

Quel scénario envisagez-vous?

Les pays du Maghreb sont appelés à connaître fatalement le même processus que les pays de l'Europe du Sud, c'est-à-dire l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce, qui, de pays d'émigration se sont subrepticement transformés en pays d'immigration.
Pourquoi alors cet effet de «panique»?

Si vous prenez le très court terme, c'est vrai que Lampedusa a créé une panique. On a vu débarquer près de 5.000 Tunisiens qui venaient du pays le plus pourvu de la région. Des gens ont pensé que ce n'était que le début d'un long processus, que nous allions être envahis pas les immigrés du Maghreb... Or, ça n'est qu'un fantasme. D'une part, il est normal qu'un processus révolutionnaire, comme c'est le cas en Libye, en Tunisie, et peut-être bientôt en Algérie, crée une panique. Toute révolution, a généré un flux d'émigrés. Regardez la révolution russe et ces Russes blancs qui se sont installés en Europe ou en Amérique. La révolution chinoise a sécrété Taïwan, une île sécessionniste qui a reçu plusieurs centaines de milliers de réfugiés chinois du continent. Par ailleurs, on constate aujourd'hui que les réfugiés qui quittent la Libye ne traversent pas du tout vers l'Europe. Ils vont, qui en Tunisie, qui en Égypte, selon qu'ils habitent plutôt du côté de Benghazi ou de Tripoli. En aucun cas, on ne peut s'alarmer. Au contraire, il faut avoir un discours un peu plus serein et accompagner la transition politique de ces pays.

Que pense le démographe de l'immigration vers l'Europe?

Je ne suis pas contre. L'Europe est beaucoup trop frileuse. Aujourd'hui, les pays qui réussissent dans le monde, d'un point de vue géopolitique et économique, sont des géants sur le plan démographique. C'est la Chine, l'Inde, les États-Unis, des pays qui ont une politique d'accueil des immigrés beaucoup plus ouverte que la politique européenne. Si l'Europe continue à se fermer, et sachant qu'elle fait très peu d'enfants - sauf la France -, elle va être débordée cette fois par la révolution des «tempes grises» et avoir une population active qui va dégringoler...

4 mars 2011

Source : Télégramme

Un collectif de plusieurs dizaines d'organisations (partis politiques de gauche, associations, syndicats) appelle à des rassemblements dans toute la France le 9 mars contre le projet de loi Besson sur l'immigration, selon un communiqué diffusé vendredi.

Le collectif "Non à la xénophobie et à la politique du pilori" entend s'opposer à la loi Besson "qui traduit en actes l'orientation xénophobe du 'discours de Grenoble'", selon le communiqué signé par la CGT, Emmaüs, la FSU, la Ligue des droits de l'Homme, le Parti de Gauche, le Parti socialiste, ou encore le Syndicat de la magistrature. Le projet doit être discuté en deuxième lecture à l'Assemblée nationale à partir de mardi soir.

"Le nouveau cas de déchéance de nationalité discriminant les Français d'origine étrangère, le déni de droit d'asile par la création de 'zones d'attente fictive', l'allongement de la durée de rétention et les entraves au contrôle du juge, la mesure de bannissement sous la forme d'une 'interdiction de retour', la chasse aux Roms et aux étrangers malades, la mise en place d'un internement administratif de très longue durée de 'présumés terroristes' aggravent la politique de la peur et du rejet, qui fait des étrangers des boucs émissaires alors qu'ils vivent ici, travaillent ici et partagent notre vie de tous les jours", estime le collectif.

Les signataires appellent "l'ensemble des forces démocratiques à exiger qu'au lieu de faire des étrangers les cibles d'une politique discriminatoire, les gouvernants actuels, qui n'ont que trop coopéré avec les despotes dans la chasse aux migrants, répondent enfin à l'urgence de solidarité internationale avec les peuples libérés sur l'autre rive de la Méditerranée".

A Paris, un rassemblement est prévu mercredi soir à partir de 18h30 à proximité de l'Assemblée nationale. AP

5/3/2011

Source : AP/L’Express.fr

Les vieux fantômes de l'exclusion sont une nouvelle fois réveillés par Nicolas SARKOZY et quelques conseillers au passé agité par les valeurs d'extrême droite.

Mais ne nous y trompons pas, la manœuvre est grossière, le Président, futur candidat, ne cherche qu'à ratisser large et exacerber les sentiments xénophobes que notre république s'est toujours interdit. On veut banaliser des attitudes exécrables, à l'image de Mr HORTEFEUX, seul ministre poursuivi et condamné pour des propos racistes.

Lorsque l'on parle d'immigration contrôlée, cela peut paraître compréhensible, mais il ne s'agit pas de problèmes de frontières, il est question d'une partie de notre population dangereusement stigmatisée à des fins purement électorales. Du déjà vu que nous souhaiterions laisser définitivement à notre douloureuse histoire.

Certes, il est urgent d'établir un consensus inter-culturel et soumettre toutes les confessions à des règles identiques de droits et d'obligations. Que les français de confession musulmane doivent vivre dans l'esprit de la loi de 1905 est une chose, en faire un débat officiel et humiliant en est une autre.

L'objectif prioritaire de nos dirigeants doit aller dans ce sens et ce n'est en aucun cas le rôle d'un parti politique d'organiser «un débat sur la laïcité» ayant presque l'allure d'un référendum.

L'initiative de Mr COPE et de l'Élysée, qui ne représentent qu'un tiers des français, paraît pour le moins cocasse et surprenante au premier abord. Mais à y voir de plus près on devine des manœuvres cherchant à préserver les avantages de certains lobbies.

Ainsi des conseillers particulièrement avisés ont suggéré au Président de relancer le débat.

S'agissant de monsieur Pierre GIACOMETTI, il est inutile de rappeler ce qui le lie à Nicolas SARKOZY. D'abord adversaire durant la campagne de 1995, il a réussi à rentrer en grâce présidentielle en 2007, ceci après de surprenantes agitations contorsionnistes de courtisant. Il en fut remercié par une invitation au Fouquet's et la remise de la légion d'honneur.

Pour monsieur Patrick BUISSON, lui-même décoré, vu son parcours politique, d'abord maurrasien et ex journaliste de Minute, il incarne aujourd'hui la droite de la droite. Un homme fidèle à ses convictions, qui est à l'origine de la création du ministère de l'identité nationale et de l'immigration.

Proche du président depuis 2005, il a été nommé directeur de la chaine Histoire (TF1), généreusement bénéficiaire des largesses de la République. De plus le total de ses prestations à l'Élysée se montent à 1,5 millions d'euros comme l'avait relevé la cour des comptes.

Quant à Mr GUEANT, dont la première priorité au ministère de l'Intérieur est de fermer les frontières devant la crise tunisienne, en dit long sur ses intentions. Il serait préférable qu'il se préoccupe des moyens mis à disposition des policiers pour la sécurité.

Ce débat va sans aucun doute provoquer des dérapages incontrôlés et attiser encore les oppositions.

C'est exactement le but poursuivi par ses instigateurs afin de détourner l'opinion publique des problèmes sociaux, des résultats économiques catastrophiques et faire passer plus facilement la pilule de la réforme fiscale.

L'UMP veut s'engager dans une stratégie amorale, malgré les réticences de certains de ses représentants. Le pari est dangereux, mais il ne reste plus grand chose à revendiquer par le pouvoir.

Entre les affaires et les échecs systématiques Nicolas SARKOZY veut opposer les français au lieu de les rassembler.

Source : Le Post

Le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, a visité, vendredi, les locaux du Centre de coopération policière et douanière franco-italien, à Vintimille. Crédits photo : MARTIN BUREAU/AFP

«Ce n'est pas un raz-de-marée», affirme Claude Guéant, mais il y a bien une «poussée». Et une sévère. Vendredi, à Vintimille, au Centre de coopération policière et douanière franco-italien, le nouveau ministre de l'Intérieur, visiblement heureux de retrouver «ses» policiers et gendarmes, a tenu à prendre lui-même le pouls du flux migratoire depuis qu'ont éclaté les révolutions arabes. Les chiffres égrenés par les hommes de cette brigade mixte d'une cinquantaine d'agents bilingues attestent qu'une brèche vient de s'ouvrir au Sud: 6 500 clandestins débarqués sur l'île italienne de Lampedusa en un mois, soit dix fois le rythme habituel. Et même plus d'un millier les trois premiers jours de mars! La France en subit le contrecoup direct : 436 migrants en situation illégale ont été arrêtés dans les Alpes-Maritimes en février, dont 210 Tunisiens, quand en février 2009 ceux-ci étaient trois fois moins nombreux. Et encore ne s'agit-il que des clandestins interpellés. «Il y en a peut-être deux à trois fois plus qui passent sans se faire repérer», spéculait vendredi un préfet.

À la Direction centrale de la police aux frontières, des rapports parviennent quotidiennement sur des arrestations d'illégaux passant par Modane, le tunnel du Mont-Blanc, la frontière italo-suisse et jusque dans le Doubs. «Ce sont principalement des Tunisiens, explique un haut responsable de cette direction. Depuis les événements, nous n'avons pris en compte qu'une vingtaine d'Égyptiens et quelques Libyens.» Mais l'Office français de l'immigration et de l'intégration, placé depuis un mois sous la présidence de Dominique Paillé, se prépare à l'arrivée quasi inéluctable d'un contingent de Libyens.

Faille juridique

Claude Guéant, vendredi, n'a pas tergiversé : «La France ne saurait accepter cette immigration économique qui prend prétexte d'événements politiques. Il serait tout de même paradoxal de les accueillir alors que leurs pays s'ouvrent à la liberté et à la démocratie !» a-t-il dit.

Autre message adressé cette fois aux Italiens : «Nous attendons qu'ils retiennent les clandestins se présentant chez eux et qu'ils reprennent les personnes que nous leur remettons lorsque nous les interpellons» , a-t-il déclaré, souriant mais ferme. De fait, sur les 436 clandestins arrêtés entre Menton, Cannes ou Nice, seulement 250 ont été réadmis en Italie, sans assurance d'ailleurs qu'ils ne tentent pas à nouveau leur chance.

Mais le combat le plus dur reste franco-français. Dans la lutte contre ce fléau, la police se sent abandonnée par la justice. «Les clandestins non réadmis en Italie ont quasiment tous été remis en liberté par le tribunal administratif ou le juge des libertés», regrettait vendredi un gradé de la gendarmerie. Et sur les 27 passeurs arrêtés, trois seulement ont été écroués. La faille est juridique. La France n'a pas encore transposé la directive européenne de 2008 qui fixe les règles du retour dans son pays pour un clandestin. La loi Besson doit y remédier. Mais elle n'entrera pas en application avant juin. En attendant, l'Intérieur est suspendu à une décision du Conseil d'État qui doit, le 7 mars, se prononcer sur sa demande de dérogation provisoire à la règle européenne. Pour pouvoir encaisser la vague migratoire venue du Sud.

4/2/2011, Jean-Marc Leclerc

Source : Le Figaro

Le Dahir portant création du Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH), en tant que mécanisme national de promotion et de protection des droits de l'Homme et des libertés, a veillé à l'indépendance de cette institution, avec une composition pluraliste et rationalisée, à l'élargissement de ses compétences, et au renforcement de son efficacité en cohérence avec les standards internationaux dans ce domaine et notamment des " principes de Paris ".

Cette institution aura ainsi pour missions "la consultation, la surveillance, l'alerte précoce et l'évaluation de la situation des droits de l'Homme ainsi que la réflexion et l'enrichissement des débats sur les questions des droits de l'Homme à travers l'ensemble du territoire national et l'élaboration d'un rapport annuel et des rapports spéciaux ou thématiques soumis à la Haute Attention de Sa Majesté le Roi ".

Dans ce cadre, le Conseil pourra à son initiative ou sur la base de requêtes, diligenter des enquêtes et examiner les situations d'atteinte ou d'allégations de violations de droits de l'Homme et convoquer, le cas échéant, toute personne susceptible de témoigner à cet effet.

Le conseil pourra également intervenir en tant que mécanisme d'alerte précoce dans toute situation de tension susceptible d'entraîner des violations des droits de l'Homme et entreprend toute action de médiation ou de conciliation susceptible de prévenir lesdites violations.

Il aura pour mandat, en tant qu'institution nationale, la possibilité de visiter les lieux de détention et les établissements pénitentiaires et de contrôler les conditions des prisonniers.

Le Conseil est également chargé d'étudier l'harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur avec les traités internationaux relatifs aux droits de l'Homme et au droit international humanitaire à la lumière des observations et recommandations émises par les organes des traités et de participer à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'Homme.

Il contribue à l'élaboration des rapports nationaux présentés aux organes de traités et encourage le gouvernement à poursuivre l'application de leurs observations finales et de leurs recommandations. Dans le cadre du renforcement de la démocratie, le conseil contribue à l'observation des opérations électorales.

En vue d'enrichir les débats sur les questions de droits de l'homme et de la démocratie, le conseil assure le relais entre les associations nationales, les organisations internationales non gouvernementales ainsi qu'avec les organes de l'Organisation des Nations Unies et organise des forums nationaux, régionaux et internationaux des droits de l'Homme à l'occasion desquels est décerné le " prix national des droits de l'Homme ".

Le texte a veillé à ce que la composition du conseil allie ainsi entre le pluralisme, la compétence et l'expertise, la représentativité de la femme et la représentativité régionale.

Aussi, outre le président, le secrétaire général, le responsable de l'institution chargée de la promotion de la communication entre le citoyen et l'Administration et les présidents des commissions régionales en place, le CNDH comprend 30 membres nommés pour un mandat de 4 ans renouvelable.

Les membres sont choisis après consultation parmi les personnalités représentant les forces vives de la société (associations, des syndicats, du parlement, des figures de la pensée, du corps de la magistrature, des professeurs de l'enseignement supérieur et des experts marocains auprès de l'ONU) et agissant dans les domaines des droits de l'Homme, et justifiant d'une expertise et d'expérience en la matière.

Les membres sont répartis en 05 catégories, à savoir 08 membres choisis par Sa Majesté le Roi parmi les personnalités reconnues pour leur grande expertise et leur apport méritoire, à l'échelle nationale et internationale, en matière de protection et de promotion des droits de l'Homme, 11 membres proposés par les organisations non gouvernementales actives dans le domaine des droits de l'Homme et reconnues pour leur travail sérieux en la matière, 08 membres dont la candidature est portée par les présidents des deux chambres du Parlement (selon les modalités fixées par le texte), deux membres proposés par les instances institutionnelles religieuses supérieures et un membre proposé par l'Amicale Hassania des magistrats.

Ainsi, pour le Président de la Chambre des Représentants, deux membres sont choisis parmi les parlementaires après consultation des groupes parlementaires et deux membres sont choisis parmi les experts marocains exerçant au sein des instances internationales concernées par les droits de l'Homme.

En ce qui concerne le Président de la Chambre des conseillers, quatre membres sont proposés par le ou les organismes respectivement représentatifs des professeurs universitaires et des journalistes professionnels, l'Ordre national des médecins et l'Association des barreaux du Maroc. Dans l'exercice de leurs fonctions, le président et les membres jouissent de protections leur garantissant l'exercice indépendant de leurs missions. Ils sont tenus d'une obligation de réserve et de confidentialité.

Les travaux du conseil sont placés sous la responsabilité d'un président et d'un secrétaire général nommés par Dahir. A leur cotés un bureau exécutif composé des présidents de groupes de travail et des rapporteurs assure les missions qui lui sont dévolues par le conseil.

Le conseil jouit de la capacité juridique et l'autonomie financière. A ce titre, des crédits sont inscrits au budget de l'Etat pour couvrir ses dépenses de fonctionnement et d'équipement.

Le Conseil dispose de représentations régionales du Conseil qui travaillent en collaboration avec les associations locales actives et sont chargées, du suivi et du contrôle, du traitement des requêtes relatives aux violations des droits de l'Homme.

Les réunions du Conseil sont de quatre sortes: -celles tenues sur Ordre de Sa Majesté le Roi en vue d'examiner une question que lui soumet Sa Majesté pour consultation et avis, -les sessions ordinaires qui se tiennent quatre fois par an au maximum , -celles tenues à l'initiative des deux tiers au moins des membres du Conseil : -celles qui se tiennent pour des besoins d'urgence à l'initiative du président du Conseil.

Le règlement intérieur fixe les modalités de fonctionnement et l'exercice des attributions ainsi que la tenue des réunions et des délibérations du conseil. Le président du Conseil soumet à Sa Majesté le Roi un rapport annuel sur l'état des droits de l'Homme ainsi que sur le bilan et les perspectives d'action du Conseil.

Ce rapport est publié au Bulletin officiel. Le président du Conseil informe l'opinion publique, les organisations et les instances nationales et internationales concernées par les droits de l'Homme, du contenu dudit rapport.

ll présente devant chacune des chambres du Parlement, en séance plénière, un exposé synthétique du contenu dudit rapport, et ce, après en avoir saisi leurs présidents respectifs.

Les rapports, les avis, les recommandations et les propositions du Conseil sont publiés et diffusés à grande échelle, après qu'ils aient été portés à la Haute Connaissance de Sa Majesté le Roi. Ainsi les principales innovations introduites par le dahir , par delà le changement de dénomination (Conseil National au lieu de Conseil consultatif) concernent le renforcement de la conformité avec les principes de Paris et la pratique internationale des Institutions nationales des DH, l'intégration, la capitalisation et la consolidation des acquis depuis la création (20 ans), la réorganisation (10 ans) et l'intégration des nouvelles préoccupations en matière des DH (Droits Economiques, Sociaux, Culturels, Environnement, ...).

Ces innovations portent également sur la couverture d'un large éventail des DH (Droits catégoriels et droits thématiques), le renforcement des attributions en matière de monitoring des DH, le renforcement de l'auto saisine, la réception et traitement des requêtes, les visites et le contrôle qu'il est autorisé à effectuer dans les lieux de détention et les établissements pénitentiaires, et son rôle en matière d'alerte précoce et d'intervention en cas d'urgence et ce qui concerne la médiation et la conciliation.

En outre le Conseil s'est vu renforcer les attributions en matière d'harmonisation, de suivi de la pratique conventionnelle (Monitoring du suivi des Observation Finales et des recommandations des organes de traités ) et de mise en œuvre des mécanismes prévus par les instruments internationaux des DH auxquels a souscrit le Maroc.

Outre le rôle de relais entre l'Etat avec ses institutions et la société civile nationale et internationale Le Conseil a vu se Renforcer son interactivité du Conseil avec le système international des DH et dans le débat sur DH et la construction démocratique, avec notamment une incitation à la créativité en matière des DH par le biais d'organisation d'un prix des DH, tout comme il consacre la contribution du CNDH à l'observation des élections.

Les membres du Conseil répondent en plus à des critères déterminés par le dahir, à savoir des personnalités notoirement connues pour leur impartialité, leur probité morale, leur attachement sincère aux valeurs et principes des droits de l'Homme, leur compétence intellectuelle et leur expertise, avec une représentation des principales forces vives de la société agissant dans les différents domaines des DH

Outre les garanties d'indépendance le CNDH jouit de la capacité juridique et de l'autonomie financière, avec des crédits alloués au budget général de l'Etat et des règles d'organisation financière et comptable spécifiquement dédiées. Concernant la relation à l'opinion publique, le texte prévoit la publication au Bulletin officiel du Rapport annuel soumis à Sa Majesté le Roi, et l'information par le président du Conseil de l'opinion publique, des organisations et des instances nationales et internationales concernées par les droits de l'homme, du contenu du rapport, outre la présentation par le président devant chacune des chambres du Parlement, en séance plénière, d'un exposé synthétique du contenu du rapport, et ce, après en avoir saisi leurs présidents respectifs.

Le souci du législateur d'assurer une plus grande convergence avec les principes de Paris apparaît clairement à cet effet. Inter : Les principes de Paris

Approuvés par la Commission des droits de l'homme des Nations unies, en mars 1992 (résolution 1992/54), et l'Assemblée générale de l'organisation internationale (résolution AIRES/481134 du 20 décembre 1993), les principes de Paris concernant le statut et le fonctionnement des institutions nationales de protection et de promotion des droits de l'homme.

Selon ces recommandations, une institution nationale, qui est investie de compétences de protection et de promotion des droits humains, est dotée d'un mandat aussi étendu que possible, et clairement énoncé dans un texte constitutionnel ou législatif, déterminant sa composition et son champ de compétence.

Parmi ses attributions, l'institution nationale est appelée à fournir à titre consultatif au gouvernement, au parlement et à tout autre organe compétent, soit à la demande des autorités concernées, soit en usant de sa faculté l'autosaisine, des avis, recommandations, propositions et rapports concernant toutes questions relatives à la protection et à la promotion des DH.

Elle se doit aussi de promouvoir et veiller à l'harmonisation de la législation, des règlements et des pratiques nationaux avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, auxquels l'Etat est partie, et à leur mise en œuvre effective.

L'institution est chargée, entre autres, d'encourager à la ratification desdits instruments ou à l'adhésion à ces textes et s'assurer de leur mise en œuvre, ainsi que contribuer aux rapports que les Etats doivent présenter aux organes et comités des Nations Unies, ainsi qu'aux institutions régionales, en application de leurs obligations conventionnelles, et le cas échéant, émettre un avis à ce sujet, dans le respect de leur indépendance.

S'agissant des modes de désignation de ses membres, par voie élective ou non, la composition de l'institution nationale doit être établie selon une procédure présentant toutes les garanties nécessaires pour assurer la représentation pluraliste des forces sociales (de la société civile) concernées par la protection et la promotion des droits de l'homme, notamment par des pouvoirs permettant d'établir une coopération effective avec, ou par la présence, des représentants des organisations non gouvernementales compétentes dans ce domaine.

Pour la stabilité du mandat des membres de l'institution, sans laquelle il n'est pas de réelle indépendante, leur nomination est faite par un acte officiel précisant, pour une période déterminée, la durée du mandat. Il peut être renouvelable, sous réserve que demeure garanti le pluralisme de sa composition.

Les principes de Paris comportent, en outre, garantissent à l'institution national la possibilité d'examiner librement toutes questions relevant de sa compétence, obtenir toutes informations et tous documents nécessaires, s'adresser directement à l'opinion publique ou par l'intermédiaire de tous organes de presse, particulièrement pour rendre publics ses avis.

D'autre part, une institution nationale peut être habilitée à recevoir et examiner des plaintes et requêtes concernant des situations individuelles. Elle peut être saisie, par des particuliers, leurs représentants, des tierces parties, des organisations non gouvernementales, des associations et syndicats et toutes autres organisations représentatives.

4/3/2011

Source : MAP

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a dénoncé, mercredi, les déclarations "xénophobes" faites par un candidat du Parti populaire (PP) contre les immigrés en Espagne.

Il s'agit de déclarations "scandaleuses et xénophobes" qui "portent gravement atteinte à la valeur de la coexistence" en Espagne, a souligné le vice-coordonateur du Comité électoral des socialistes, Antonio Hernando.

Xavier Garcia-Albiol, candidat du PP à la mairie de la ville de Badalone (Nord-est de l'Espagne), avait promis mardi d'adopter une politique "très dure" contre l'immigration à travers une "pression policière plus forte", accusant une "partie des immigrés" d'être à l'origine des problèmes d'"insécurité et d'incivisme" qui règnent dans la ville.

S'exprimant lors d'un point de presse tenu au siège du PSOE à Madrid, Hernando a également dénoncé l'exploitation électoraliste par le PP de la question migratoire, faisant remarquer que "cette manière de faire la politique nuit à la société et à la coexistence" en Espagne.

"Le PP et ses candidats n'ont pas le droit d'utiliser l'immigration comme une arme de jet dans chaque commune espagnole", a-t-il dit.

2/3/2011

Source : MAP

Deux ferry devaient quitter, jeudi soir, le port de Tripoli, avec à bord environ 4000 ressortissants marocains, dans le cadre de la plus grande opération, organisée par les autorités marocaines pour rapatrier les membres de la communauté marocaine désirant retourner dans leur pays suite à la dégradation de la situation en Libye.

L'opération d'évacuation des ressortissants marocains souhaitant quitter la Libye a débuté il y a une semaine après la mise en place d'un pont aérien établi par la RAM entre l'aéroport de Tripoli et celui Mohammed V à Casablanca.

La RAM a en outre rapatrié des membres de cette communauté ayant quitté le pays par les points de passage aux frontières avec l'Egypte et la Tunisie à travers la programmation de vols en provenance des aéroports de ces deux pays.

Dans des déclarations à la MAP, des membres de la communauté marocaine ont exprimé, avant leur départ vers le Royaume, leurs remerciements et leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI suite à cette louable initiative qui leur permettra de regagner leur patrie.

Ils ont souligné, à cette occasion, l'intérêt particulier qu'accorde le Souverain aux membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger en général et à ceux qui résident en Libye en particulier, réitérant leur sentiment de fidélité de loyalisme à SM le Roi, ainsi que leur indéfectible attachement aux glorieux trône alaouite.

Ils ont également mis l'accent sur l'importance de la louable initiative royale d'envoyer des aides humanitaires au profit de milliers de réfugiés sur la frontière tuniso-libyenne, visant à soulager leur souffrance et à faciliter leur retour dans leur pays.

03/03/11

Source : MAP

Sans aucun doute, le débat sur l'islam, en France, est légitime. En revanche, le calendrier électoral et les termes de la campagne politique à venir risquent de lui porter préjudice, car il pourrait renforcer des amalgames déjà trop ancrés dans l'esprit de nombre de nos concitoyens au sujet de l'islam, deuxième religion de France. En effet, la confusion entre islam, immigration, insécurité, extrémisme islamiste... est le danger qui guetterait ce débat. On a vu comment le débat sur l'identité nationale a tourné et le dérapage qu'il a permis.

C'est pour cette raison que nous ne sommes pas rassurés. D'une part, en tant que citoyens français nous interprétons cette stratégie comme une incapacité de ceux qui nous dirigent à proposer un vrai programme sérieux pour sortir de la crise, redresser l'économie, résorber le chômage, réduire les inégalités, rendre à la France la place sur la scène internationale qui sied à sa grandeur et à ses valeurs universelles... Bref, l'islam est devenu un palliatif politique.

D'autre part, et en tant que musulmans cette fois-ci, nous considérons que le débat sur la place de l'islam en France le placerait, de fait, à l'écart des autres religions sous-entendant qu'il y aurait une incompatibilité entre notre religion et les valeurs de la République et la laïcité, notamment.

Or les musulmans de France n'ont jamais demandé jusqu'alors un quelconque traitement d'exception à la loi de 1905, qui a été pourtant retouchée à plusieurs reprises. Par conséquent, nous demandons aux politiques de respecter le principe de laïcité et de s'abstenir de dicter aux musulmans la manière dont ils doivent comprendre leur religion. Quant aux problèmes souvent évoqués ces derniers temps tels que les prières dans les rues, la construction des mosquées, les minarets..., ils demandent le plus souvent des solutions techniques dans le cadre juridique déjà en vigueur, à condition que l'on sorte du démagogique et de l'idéologique.

Par cette déclaration, nous voulons rappeler tout simplement à ceux qui en douteraient encore que la fidélité des musulmans à leur religion ne les empêche pas d'être pleinement attachés au principe de la laïcité. Nul besoin donc d'ouvrir ce débat pour les interpeller sur une quelconque défaillance liée à leur loyauté à l'égard de la République. Une telle démarche ne saurait conduire qu'à une stigmatisation de plus.

Abdelkrim Farid, auteur, humoriste (Nantes) ;
Eddouk Abdelhak, aumônier musulman et président de l'Union des musulmans de Grigny (Essonne) ;
Gaci Azzedine, recteur de la mosquée de Villeurbanne (Rhône) ;
Kechat Larbi, recteur de la mosquée Addawa et directeur du Centre socioculturel de Paris ;
Miktar Ahmed, président de l'association Imams du Nord ;
Minta Mohammed, imam de la mosquée de Décines (Rhône) ;
Najah Mohamed, imam de la mosquée de Vigneux (Essonne) ;
Oubrou Tareq, recteur et grand imam de Bordeaux ;
Sahri Rachid, président du collectif des institutions musulmanes de Roubaix.

04.03.11, Collectif Article

Source : Le Monde

Après des polémiques en son sein, la majorité fait marche arrière : la réflexion en vue d’une «convention» le 5 avril est désormais censée porter sur la laïcité.

Pschitt… Le débat se dégonfle. Annoncé tambour battant fin 2010 par Nicolas Sarkozy et par Jean-François Copé, il devait permettre de poser «sans tabous» la question de l’islam et des valeurs de la République. Avec la liquidation des 35 heures, ce devait être l’un des grands sujets de campagne de la droite pour 2012. Quelques semaines de polémiques plus tard, les stratèges de la majorité ont entamé la marche arrière. Réflexion faite, il a été constaté que l’islam ne pouvait être sujet de débat. On se contentera donc de quatre semaines de réflexion sur le respect de la laïcité. Le temps de préparer la «convention» du 5 avril prochain. Après cette date, il sera temps de passer à autre chose, au grand soulagement des très nombreuses voix qui, d’Alain Juppé à François Fillon, ont mis en garde contre les risques de dérapage.

Hier matin, à l’issue du bureau politique de l’UMP, le secrétaire général du parti Jean-François Copé a toutefois tenu à sauver les apparences : «Non ! Non! On ne va pas reporter le débat. Le débat, il a bien lieu le 5 avril.» Mais il s’agira de débattre sur «le pacte républicain» et «la laïcité», la place de l’islam en France n’étant «qu’un des éléments constitutifs» du débat. Mardi matin, à l’Elysée, lors de la réunion hebdomadaire des dirigeants de la majorité, le chef de l’Etat s’était bien gardé de préciser de quel sujet il était finalement convenu de débattre. «Il n’a pas vraiment tranché et est resté très flou sur l’intitulé du débat», rapporte un participant. Il y a quinze jours encore, il était beaucoup plus allant. Il fallait parler de tout, des minarets comme des menus halal et des imams étrangers. Et ce débat sur la compatibilité de l’islam avec les lois de la République devait éventuellement déboucher sur une résolution parlementaire.

«Agacement». Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, chargé de la préparation du programme de l’UMP pour 2012, a reconnu hier que le mot «débat» était assez malheureux. Selon lui, dans la République laïque, un parti politique n’a pas à débattre d’une religion, quelle qu’elle soit. François Fillon a fait le même constat : «C’est le mot débat qui agace», a-t-il déclaré mardi devant le groupe UMP, après avoir prévenu qu’il s’opposerait à toute initiative susceptible de «stigmatiser» les musulmans.

Mardi, lors de la séance de questions d’actualité, le Premier ministre avait été très vivement interpellé par Hervé de Charette, député centriste et ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac : «Il est bien étrange que dans le pays de la laïcité, les responsables politiques organisent un débat sur la pratique d’une religion», s’est-il étonné avant de dénoncer une initiative qui conduit «non pas à débattre mais à inquiéter, non pas à rassembler mais à opposer les Français entre eux», le tout au nom de «je ne sais quel obscur calcul politicien». Dans sa réponse, François Fillon a assuré qu’il s’agissait en fait de «réévaluer le principe de laïcité» afin que les musulmans puissent «vivre leur foi librement et dignement». Pas sûr que l’explication ait convaincu Hervé de Charette et se amis centristes, de plus en plus critiques envers les initiatives du chef de l’Etat.

«Crédibilité». La «confédération des centres», regroupée autour de Jean-Louis Borloo, a annoncé hier qu’elle s’opposerait à l’extension de la déchéance de nationalité aux assassins de policiers, mesure annoncée à Grenoble et discutée la semaine prochaine dans le cadre de l’examen du projet de loi sur l’immigration. Non, il n’y a rien d’électoraliste dans cette initiative, proteste Copé, agacé par «les ardeurs» de ceux qui, à droite comme à gauche, se sont employés à faire capoter ce débat «voulu par le président de la République». Et d’affirmer que contrairement à la gauche sur les questions de l’islam et de la laïcité, «le bilan du centre et de la droite sur les dix dernières années plaide pour leur crédibilité». Copé a rappelé hier devant le bureau politique «la loi burqa» de 2010 ainsi que «les rapports Stasi et Baroin, l’interdiction du voile à l’école et la création du Conseil français du culte musulman» en 2003. A ce propos, il se garde bien de rappeler que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, n’était pas défavorable à une réflexion sur l’aménagement de la loi de 1905, afin de donner aux musulmans de France les moyens de construire les lieux de culte dont ils ont besoin.

A l’occasion de la convention du 5 avril, le patron de l’UMP a promis «des propositions très concrètes» sur «la formation des imams», les lieux de cultes, «la viande halal» et les «comportements dans les hôpitaux». Mais pas question de «toucher à la loi de 1905». Pour avoir osé évoquer cette hypothèse, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, a été sévèrement réprimandé par tout l’état-major de l’UMP, à l’exception notable de l’ancienne maire de Strasbourg, Fabienne Keller, et du toujours maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Ces résistants à la ligne Copé ont reçu hier le soutien d’Alain Minc. Il a proposé hier d’en finir avec «l’hypocrisie» qui consiste à dénoncer les prières de rue sans se donner les moyens d’y mettre fin. Ce proche de Nicolas Sarkozy suggère «un texte temporaire» pour pouvoir financer normalement la construction de lieux de culte musulmans. Ce débat-là ne fait que commencer.

3/3/2011,  ALAIN AUFFRAY

Source : Libération

Le gouvernement est déterminé à porter toute l'assistance nécessaire aux ressortissants marocains bloqués en Libye et d'assurer leur rapatriement dans de bonnes conditions. La question a été au centre des travaux du conseil du gouvernement réuni jeudi dernier à Rabat sous la présidence du Premier ministre, Abbas El Fassi. Le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a souligné dans un exposé fait devant ce Conseil les efforts déployés par le gouvernement en collaboration avec les missions diplomatiques et consulaires afin de fournir l'aide nécessaire à ces Marocains et de faciliter leur retour conformément aux Hautes instructions royales.

Pour sa part, le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement a indiqué à cet égard qu'entre 75.000 et 100.000 Marocains seraient concernés par l'opération de rapatriement qui a vu la mobilisation de plusieurs avions et de deux grands navires. «Le gouvernement marocain n'épargne aucun effort pour venir en aide aux citoyens marocains bloqués en Libye. Il a fait beaucoup plus que plusieurs autres gouvernements et c'est son devoir», a souligné M. Naciri qui a insisté sur les conditions extrêmement difficiles qui caractérisent cette opération «en l'absence d'interlocuteurs libyens à cause de l'instabilité que vit ce pays».

Concernant les problèmes qu'auraient vécus certains ressortissants marocains pour regagner le Royaume, il a indiqué qu'il ne disposait pas de toutes les informations sur ce sujet, insistant, toutefois, sur le fait que les billets de transport étaient pris en charge par le gouvernement. Par ailleurs, M. Naciri, qui s'exprimait lors d'un point de presse à l'issue du Conseil du gouvernement, a affirmé que la question des réformes «est largement posée au Maroc», qu'elle est traitée avec «sérieux et sérénité et qu'elle ne faisait pas peur aux Marocains». Concernant les rumeurs tenaces qui circulent ces derniers temps au sujet d'un éventuel remaniement gouvernemental, M. Naciri a déclaré, non sans ironie, que cette question avait été évoquée le 16 octobre 2007, «c'est-à-dire quelques heures à peine après la nomination du gouvernement d'Abbas El Fassi».
Le ministre a affirmé toutefois que le remaniement «est possible» et qu'il «reste régi par des procédures constitutionnelles que tout le monde connaît». «C'est une prérogative détenue par le Souverain et par le gouvernement lui-même. S'il y a des motifs qui justifient le recours au remaniement, S.M. le Roi a le droit de prendre la décision qu'il estime idoine à ce sujet». Pour ce qui est des consultations sur le nouveau code électoral, le responsable gouvernemental a fait savoir que les concertations allaient démarrer incessamment, si ce n'est déjà fait entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques. «Nous espérons parvenir à un consensus le plus vite possible, sachant que la balle est dans le camp des partis qui doivent transmettre leurs remarques et propositions».

4/3/2011, Abdelwahed Rmiche

Source :  Le Matin

La présence de la communauté marocaine en Espagne a augmenté de 1,78%  en 2010 en dépit de la crise économique qui affecte fortement le marché du travail. Au 31 décembre de 2010, il y avait 757.809 ressortissants marocains munis de papiers en règle, soit une augmentation de 13.525 en comparaison avec 2009. Ils se composent de 460.226 hommes (60,73%) et 297.583 femmes (39,26%), une proportion qui est quasi-similaire à celle de 2009.

Si le total des immigrés s’est stabilisé en 2010, la communauté marocaine conserve cependant le premier rang comme la plus nombreuse devant le reste des collectifs des étrangers extracommunautaires, ont indiqué les dernières statistiques officielles publiées, mardi, par le ministère espagnol du Travail et de l’Immigration. Celle-ci représente, en outre, 15,38% du total des étrangers, qui est de 4.926.608, et 30% des 2.524.976 immigrés recensés non originaires de l’Union Européenne.
Le collectif marocain est aussi majoritaire, jusqu’à fin janvier, en termes d’affiliations d’étrangers à la Sécurité Sociale, selon le rapport mensuel du ministère espagnol du Travail et de l’Immigration sur les affiliations, rendu public fin février à Madrid. Ce sont 214.315 marocains, soit 12% du total des 1.777.567 étrangers qui cotisent à cet organisme. Par secteurs, les marocains se répartissent entre l’ensemble des régimes de la Sécurité Sociale avec 114.713 affiliés au régime général, 75.009 au régime agraire, 12.425 au régime du service domestique, 11.390 au régime des travailleurs autonomes, 775 à celui de la mer et deux seulement au régime du charbon.  Au total, ce sont 28,28% du collectif marocain qui cotisent à la Sécurité Sociale en Espagne. Toutefois, 46,5% des Marocains sont affiliés aux Régimes Spéciaux qui comptent moins de couverture sociale. Il s’agit  de régimes institués pour certaines activités caractérisées généralement par la précarité pour assurer un minimum de garanties pour les travailleurs saisonniers, la basse rémunération et la discrimination par rapport aux affiliés au Régime général en termes de prestations sociales. La catégorie des  travailleurs marocains exerçant dans le petit commerce et dans des conditions précaires et cotisant à ces régimes, a été fortement touchée par l’effondrement des secteurs économiques qui emploient une main d’œuvre nombreuse et moins qualifiée, tels le bâtiment, l’agriculture et le travail domestique.

Il est surprenant de constater dans l’analyse des dernières statistiques sur la présence des immigrés en 2010, que l’Espagne compte autant d’étrangers de l’Union Européenne (communautaires) que d’immigrés provenant d’autres continents (extra-communautaires). C’est une réalité qui corrige les stéréotypes véhiculés dans les médias quant à la composition de la population étrangère.

De manière que sur les 4.926.608 étrangers résidant en Espagne jusqu’au 31 décembre dernier, il y a 2.401.632 citoyens de l’Union Européenne (48,75%) et 2.524.976 extra-communautaires (51 25%). Le collectif étranger se compose de  53% d’hommes et 47%, de femmes, ce qui démontre que le taux de « masculinisation » du collectif immigré a baissé graduellement depuis les années 80.

Autre réalité statistique, le nombre des communautaires a augmenté de 185.86 personnes, soit une hausse de 7,7% en comparaison avec 2009. Uniquement au quatrième trimestre de l’année dernière, 43.709 nouveaux communautaires sont venus s’installer en Espagne, ce qui représente une augmentation de 1,82% sur le total.  Ils  résident et travaillent actuellement en Espagne 840.682 roumains, 228.829 britanniques et 170.051 italiens entre autres.

Par contre, le collectif des extracommunautaires s’est réduit de 1,45% perdant 37.056  membres en l’espace d’un an. L’accès à la nationalité espagnole et l’entrée en vigueur de programmes du retour volontaire (encouragé par le gouvernement espagnol), le départ spontané sous la pression de la crise du marché du travail sont avancées comme principales causes qui sont à l’origine de cette réduction.

S’agissant de la répartition géographique, les immigrés se concentrent traditionnellement dans les communautés autonomes au plus fort potentiel économique et offrant davantage d’opportunités d’emploi telles la Catalogne, qui abrite 706.282 étrangers extra-communautaires, Madrid avec 462.404, d’Andalousie avec 264.776 et la Communauté Valencienne avec 256.329. Ce sont les mêmes destinations préférées des immigrés durant les trois dernières décennies.

La population immigrée en Espagne est également jeune puisque la tranche d’âge 25 -44 ans englobe 50% de ce collectif. C’est une  population qui a été éduquée et formée aux frais de leurs pays d’origine. Elle est par conséquent apte à contribuer au fonctionnement de l’économie espagnole, occuper les postes d’emploi boudés par les autochtones, rajeunir la population et alimenter la trésorerie de la Sécurité Sociale par le  versement de cotisations. Il y a également 465.477 immigrés de moins de 16 ans. Par contre, le nombre de ceux qui sont âgés de plus de 64 ans ne dépasse guère 32.834 personnes, soit 1,3% du total de ce collectif. Cette donnée apporte un autre éclairage selon lequel, la proportion qui a accompli son cycle vital et consomme généralement d’énormes services sociaux au sein du collectif immigré est très réduite. En face, 17,9% des habitants au sein de la population espagnole, ont plus de 65 ans, la quasi majorité bénéficie d’une pension, dont 3.031.597 hommes et 4.231.444 femmes, selon les données de l’Institut Espagnol de la Statistique (INE) relatives au 1 er janvier 2009.

En 2010, les marocains ont obtenu 47.971 initiales de résidences, soit 31,29% du total des autorisations attribuées par les autorités compétentes. Cette donnée démontre  clairement que l’arrivée en Espagne des marocains s’opère selon les canaux légaux et dans des conditions régulières.

Les statistiques officielles ont le mérite de corriger certains stéréotypes attribués abusivement à la population étrangère extra-communautaire par certains secteurs conservateurs. Ceux-ci adoptent souvent des attitudes hostiles à la convivialité entre ressortissants de diverses cultures sans analyser objectivement les avantages que tire la société espagnole de la présence des immigrés. Il s’agit d’un collectif jeune, peu coûteux en termes de prestations sociales et qui contribue à la régénération démographique et à la prospérité de l’économie, dont les cotisations à la Sécurité Sociale.

4/3/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

L’Espagne vient d’adopter des mesures plus contraignantes concernant le regroupement familial. Un salaire mensuel de 799 euros, des revenus stables et réguliers pendant les six mois précédant la demande et les douze mois suivants sont exigés.

L’étau se resserre autour des Marocains résidents en Espagne. Le gouvernement espagnol vient d’adopter une série de mesures restrictives concernant le regroupement familial. Selon Europa Press, un accord tripartite a été paraphé dans ce sens la semaine dernière, entre les syndicats, le patronat et le gouvernement de Zapatero. Le texte exige une stabilité financière du demandeur du regroupement familial. Il lui impose des conditions de revenus jugées « très contraignantes » dans cette conjoncture de crise économique.

Désormais, pour faire venir son conjoint ou ses enfants en Espagne, le demandeur devra justifier d’un salaire mensuel minimum de 799 euros. Or, le salaire minimum professionnel est de 641,40 euros par mois. Une condition très contraignante pour les étrangers, en particulier les Marocains qui représentent la deuxième communauté étrangère en Espagne, après les Roumains. Selon Europa Press, la première mouture du texte exigeait un salaire mensuel de 931 euros, ensuite revu à la baisse pour atteindre 799 euros. Le demandeur devra en outre prouver qu’il a les moyens d’accueillir sa famille pendant une année, à compter de la date de dépôt de sa demande. Cette nouvelle réglementation stipule enfin que « l’évolution des revenus du requérant dans les six mois précédant la demande du regroupement familial sera prise en considération ». En clair, le requérant devra percevoir des revenus stables et réguliers pour ne pas voir sa demande rejetée.

Les Marocains, les plus touchés par le chômage

Ces nouvelles mesures ne font que compliquer la situation déjà dramatique pour les Marocains les plus touchés par le chômage en Espagne. Un rapport du ministère du Travail espagnol souligne que la communauté marocaine établie dans la péninsule ibérique est la plus touchée par la crise économique que traverse le pays. En ce début d’année, l’Espagne ne compte pas moins de 239.000 chômeurs marocains, dont 148.000 hommes et 81.000 femmes. En outre, les Marocains sont les plus nombreux à demander le regroupement familial.

La Belgique, suivant l’exemple espagnol, est également en passe d’adopter des mesures de durcissement des règles du regroupement familial. Selon l’agence Belga, la commission de l’intérieur du Parlement belge a adopté la semaine dernière un amendement de la réglementation en vigueur.

Le texte sera soumis au vote en plénière avant de le soumettre au Conseil de l’Etat pour avis. Ce nouveau texte impose également des conditions de revenus stables et réguliers au demandeur. « Le montant de référence à atteindre pour pouvoir se regrouper est fixé à 120 % du Revenu d’intégration sociale (RIS) au taux charge de famille, soit 1.184,5 euros », précise dans un communiqué le MR (Mouvement réformateur, parti politique belge francophone de centre-droit), rapporte Belga.

« Les moyens provenant des systèmes d’aide complémentaire tels que le RIS et les prestations familiales garantissent ainsi que de l’aide sociale financière accordée par un centre public d’action sociale (CPAS), ne seront pas pris en compte, de même que les allocations d’attente et de transition. Toutefois, l’allocation chômage pourra être prise en compte si le conjoint ou le partenaire concerné peut prouver qu’il recherche activement du travail », ajoute le MR dans son communiqué. Le nouveau texte prévoit enfin une obligation de prise en charge des personnes regroupées pendant trois ans.

Le texte exige par ailleurs, au demandeur, un délai d’un an de séjour légal en Belgique avant de pouvoir introduire une demande pour faire venir son ou sa partenaire, sauf si le couple est marié. Le nouveau texte étend la période de contrôle de deux à trois ans. Pour rappel, l’amendement a été proposé par quatre partis politiques, à savoir la Nieuw Vlaamse Alliantie (alliance flamande), le Christen-Democratisch en Vlaams, (Démocrates-chrétiens et flamands), l’Open Vld (parti flamand) et le Mouvement réformateur.

4/3/2011

Source : Le Soir

Tandis que sous les coups de la révolte des masses est en train de voler en éclats le vieux cliché de la servitude volontaire des peuples arabes, voici que Nicolas Sarkozy et sa fidèle UMP sont en train de lancer un nouveau « grand débat », plein d'à-propos, sur l'islam en France. Dossoier…Suite 1/ Suite2

Sur les 100.000 membres que compte la communauté marocaine résidant en Libye, seuls 6800 ressortissants ayant réussi à fuir les violences qui secouent le pays depuis le 15 février 2011 ont été rapatriés par avion et par bateau. Des milliers d'autres, qui n'ont pas pu paNenir jusqu'aux frontières terrestres, attendent le dénouement de leur sort, barricadés chez eux. Et tous appréhendent l'avenir. Témoignages.

Cette rencontre inédite organisée dans la suite des éditions 2008 et 2009 des « Marocaines d’ici et d’ailleurs » tenues à Marrakech par le CCME …

Stéphane Rozès, politologue et président de CAP (Conseils, analyses et perspectives), critique le débat annoncé sur l'islam et la laïcité, voulu par Nicolas Sarkozy. Cette initiative continue de créer des remous : ses défenseurs affirment qu'il n'a jamais été question de pointer du doigt la religion musulmane, mais de nombreuses voix se sont élevées à droite pour dénoncer les risques de dérapage, rappelant le débat sur l'identité nationale. Mais Jean-François Copé, le patron de l'UMP, ne semble pas vouloir renoncer au débat.

Au même moment, Nicolas Sarkozy fait un déplacement au Puy-en-Velay, point de départ du pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Une façon d'assumer les "racines chrétiennes" de la France, précise Laurent Wauquiez, ministre et maire du Puy-en-Velay. Nicolas Sarkozy inaugure ainsi une série de déplacements placés sous le signe de "l'Histoire de France" suggérée, selon Le Figaro, par le conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Venu de l'extrême droite, ce spécialiste des études d'opinion, est vu comme l'un des inspirateurs du thème de "l'identité nationale" et du ministère du même nom. Et comme un artisan du succès de Nicolas Sarkozy auprès d'une partie des anciens électeurs de Jean-Marie Le Pen.

Pour Stéphane Rozès, ancien directeur général de l'institut d'études CSA, Nicolas Sarkozy se trompe de stratégie. Il estime que le candidat tente de renouer avec sa campagne victorieuse de 2007 mais s'il poursuit dans cette voie, il prend le risque de continuer à faire monter les intentions de vote pour Marine Le Pen.

Que pensez-vous de la stratégie de mise en avant de l'islam et de la laïcité, voulue par Nicolas Sarkozy ?

Stéphane Rozès : Elle s'inscrit dans la logique du débat sur l’identité nationale et du discours de Grenoble. Une alternative s'offre à Nicolas Sarkozy pour 2012 : soit assumer la posture du réformateur républicain, un point positif du sarkozysme pour l’opinion ; et défendre une lecture traditionnelle de la République et de la nation, comme lors de la dernière présidentielle. Soit instaurer, comme avec le débat sur l'islam, une rupture pour s'adresser directement au peuple contre les élites, la "bien pensance" et la gauche.

Cette dernière stratégie vise à reconfigurer le débat idéologique et politique en regardant à la droite de la droite. Et à construire l'idée de nation en pointant l’autre non plus au plan social, comme en 2007, mais en utilisant d'autres critères : en distinguant non plus le travailleur et l’assisté, mais le bon et mauvais français, qu’il faudrait traiter différemment en matière de délinquance selon son origine, en distiguant le bon et le mauvais musulman, en établissant un lien entre immigration et insécurité ou en parlant de "communauté" rom. Entre ces deux options, Nicolas Sarkozy n’a peut-être pas encore tranché.

Le débat sur l'islam et la laïcité profite-t-il au Front national ?

Depuis que cette orientation a été choisie, avec le discours de Grenoble notamment, les intentions de vote pour Marine Le Pen ont progressé de 10-12 % à 18-20 %. Même si ces indicateurs sont à prendre avec précaution, la dynamique est là, sans qu'objectivement quoi que ce soit ait changé dans la vie politique, à part les initiatives du président de la République visant à focaliser le débat sur ces questions.

En 2007, n'est-ce pas justement en allant sur des thèmes associés au Front national, que Nicolas Sarkozy s'est attiré des voix Le Pen ?

Mon interprétation est que lors de la dernière présidentielle, ce n'est pas en parlant d'immigration, ou de sécurité, que Nicolas Sarkozy a gagné les voix du Front national. Mais plutôt grâce à la thématique du "travail, du mérite et du pouvoir d'achat". Soit la ligne républicaine plutôt incarnée par le conseiller Henri Guaino.

Nicolas Sarkozy a récupéré un électorat insécurisé socialement et économiquement, qui votait Front national, en donnant dans son discours une place à chacun au sein de la nation au travers du travail et de leur contribution sociale. C’est en y renonçant vers fin 2007-début 2008 que le président Sarkozy se coupe de l’électorat qui se tourne vers l’abstention. Et qui rejoint aujourd’hui Marine Le Pen qui, de plus, s'est adaptée aux failles du dispositif sarkozyste.

L'approche "républicaine" de Nicolas Sarkozy répondait aux attentes ?

Oui, je le pense. Lors de la dernière présidentielle, quand je dirigeais l'institut de sondages CSA, j'ai travaillé confidentiellement, à partir d'études qualitatives, pour sept candidats différents, dont Nicolas Sarkozy.

Un an et demi avant l'élection de 2007, j'ai commencé à travailler pour son équipe, avec la conseillère Emmanuelle Mignon, sur la problématique du travail, du rapport à la nation et la mondialisation.

En mettant aujourd'hui en avant l'islam, la laïcité et l'immigration, pour s'attirer des voix du candidat du Front national, Nicolas Sarkozy se trompe-t-il de stratégie ?

Selon moi, pour Nicolas Sarkozy, pointer l'autre, l'étranger, l’immigré, le mauvais musulman ou la mauvaise pratique de la religion, désigner le futur immigrant venant de Tunisie, d'Egypte, de Libye, est perçu comme un renoncement à la question essentielle : quelle est ma place au sein de la nation?

Si on a un projet commun pour la nation et qu'on le met en place, alors on résorbe l’espace du FN. S’il s’agit d’être ethnocentriste, cela profite à Marine Le Pen. Comme disait son père, les gens préfèrent l'original à la copie. Sa fille a ajouté récemment, à propos du débat sur l'islam : "Encore un peu de bla bla et je serai à 25 %" dans les sondages.

Dans la majorité, on doit pourtant être conscient des risques d'une telle stratégie...

Oui, d’où les sorties critiques de la plupart de ses ténors. Mais on peut voir une cohérence stratégique dans cette voie nationaliste identitaire : l'intention de déporter le débat à la droite de la droite, en déplaçant le curseur des questions sociales aux questions culturelles. Les tenants de ces orientations dans l’entourage de Nicolas Sarkozy escomptent que la gauche, qui est peu au clair sur la question de la République et du multiculturalisme, se coupera des catégories populaires, se divisera et sera mise de côté.

Le risque d'un nouveau 21-avril existe donc. C’est évidemment un pari dangereux au plan des valeurs et risqué électoralement. C'est pourquoi la droite de tradition démo-chrétienne, gaulliste et libérale au plan politique, y est opposée.

3/3/2011,  Alexandre Piquard

Source : Le Monde

L'auteur de La Compagnie des Tripolitaines (Elizad) a, en effet, publié une tribune dont les dernières phrases résonnent parfaitement dans la ligne mélodique du livre de Chaouite paru à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et qui porte un sous-titre drastique: L'Étranger est seul à attendre…Suite

Originaire de Chefchaoun, Naziha Meftah a grandi au coeur d’une tradition musicale, riche et diversifiée, marquée par l’art andalou et la hadra.

Souvent surnommée "la Piaf orientale", Naziha interprète les mélodies du chant d'Orient et du Maghreb. Les grandes voix de la chanson arabe l'ont accompagné depuis son enfance, imprimant son parcours de « tarab ». Constamment à la recherche de couleurs musicales, elle est en quête de la rencontre de l'art et de l'autre au-delà des frontières. Sa curiosité éclectique dénote d'un état d'esprit résolument moderne, tout en s'inspirant de la musique classique.

Considérée comme la meilleure interprète de Fayrouz, Naziha Meftah se produit avec l'ensemble Elie Achkar. Virtuose du qânûn, Elie Achkar a longtemps accompagné Fayrouz sur les scènes arabes et européennes. La voix cristalline de Naziha restitue avec harmonie et force les fayrouziat.

Si Naziha a connu ses débuts avec le groupe Assanabil à Chefchaoun, son départ pour Paris en 1988 lui a permis de poursuivre ses études universitaires et de développer une réelle curiosité à l'égard des autres musiques du monde. Primée à Paris « meilleure interprète de la chanson arabe », Naziha Meftah se produit dans de nombreux festivals culturels et artistiques en France, en Europe et dans les pays arabes. A chaque apparition, elle suscite une grande émotion chez le public…Suite

L'Allemagne, comme plusieurs pays européens, s'interroge sur les effets de l'immigration en montrant du doigt la communauté musulmane du pays. Le débat, alimenté à l'automne par la sortie du livre controversé d'un ex-administrateur de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, fait le jeu de politiciens xénophobes qui aspirent à transformer en votes le malaise ambiant.

Longtemps, Yahya Dudin, Palestinien arrivé en Allemagne en 1994 pour étudier, a cru que le débat sur l'intégration des immigrés ne le concernait pas vraiment.

Un voisin l'avait bien traité une fois de kanacken, terme péjoratif utilisé contre les étrangers, mais cela ne l'avait pas marqué outre mesure.

«Les gens me disaient que je parlais si bien allemand que j'étais différent des autres immigrés arabes et turcs. Je croyais d'une certaine façon qu'ils avaient raison, qu'il y avait un problème avec les immigrés», relate en entrevue M. Dudin, maintenant âgé de 35 ans et titulaire d'un diplôme en administration.

Son point de vue a basculé l'automne dernier, lors d'une entrevue d'embauche. «La femme qui m'interviewait m'a dit: «Vous êtes arabe? Est-ce que vous avez un problème à ce titre avec le fait d'avoir une femme comme supérieure?» Sur le coup, j'ai eu un choc. Je me suis retrouvé sur la défensive.»

Avec quelques jours de recul, l'embarras de M. Dudin a fait place à une réelle colère, qui l'a amené à prendre part à un séminaire organisé pour les victimes de discrimination.

«Là, j'ai pu constater que j'avais de la chance à plusieurs égards. Un, de ne pas être une femme, parce qu'elles sont encore plus discriminées. Deux, d'avoir la peau plutôt claire. Trois, de ne pas être venu trop jeune en Allemagne parce qu'il y a beaucoup d'abus en milieu scolaire.»

Qui pose problème?

M. Dudin se dit convaincu aujourd'hui que le problème vient de la société allemande, et non des immigrés.

Le vaste débat qu'a provoqué le livre-choc d'un ex-administrateur de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, a renforcé son impression. L'ouvrage, vendu à plus de 1 million d'exemplaires, soutient que les musulmans - qui forment aujourd'hui environ 5% de la population - refusent de s'intégrer, abusent des services sociaux et ont un effet négatif sur le pays.

Des sondages ont révélé que 20% de la population appuierait un parti mené par M. Sarrazin et qu'une fraction encore plus importante considère qu'il y a trop de musulmans.

Par la suite, de nombreuses personnes ont appelé à un resserrement des contrôles en matière d'immigration, certains ténors demandant même que cesse toute arrivée en provenance de pays arabes ou musulmans.

Peu de temps après avoir dénoncé les thèses de Thilo Sarrazin, la chancelière Angela Merkel a déclaré que les efforts entrepris pour favoriser l'émergence d'une société multiculturelle en Allemagne avaient échoué. Plusieurs organisations d'immigrés ont mal reçu cette déclaration. «Les politiciens parlent du multiculturalisme comme si ça signifiait que personne ne doit suivre les règles, que chacun peut faire ce qu'il veut. Pour moi, le multiculturalisme signifie qu'on accepte que les gens vivent leur culture aussi longtemps qu'ils demeurent dans le cadre de la loi», note Safter Cinar, porte-parole de la Fédération turque de Berlin.

Radicalisation des débats

Le livre de Thilo Sarrazin, dit-il, a entraîné un «débat malsain» qui empoisonne l'atmosphère et fait craindre le pire aux groupes minoritaires.

À l'inverse, cette polémique réjouit certains politiciens, comme René Stadtkewitz, ancien membre de la CDU. Le député berlinois a récemment créé un nouveau parti qui fait de la lutte contre «l'islamisation» de l'Allemagne une priorité.

M. Stadtkewitz, qui décrit le Coran comme un «livre horrible», affirme en entrevue qu'une proportion importante de musulmans, en Allemagne, vivent en retrait dans une «société parallèle» et refuse toute intégration. Il pense que le pays doit se montrer beaucoup plus exigeant à leur égard et réguler plus sévèrement l'immigration.

Gero Neugebauer, politologue à l'Université libre de Berlin, pense que le parti fera long feu, notamment parce que son chef n'a ni charisme ni envergure nationale.

La progression de l'extrême droite, créditée d'environ 5% des voix dans les derniers sondages, demeure parallèlement freinée par le fait que les Allemands conservent bien en tête les exactions racistes du Troisième Reich, relève M. Neugebauer. «Mais je ne sais pas combien de temps notre passé va nous protéger des pratiques xénophobes.»

2/3/2011, Marc Thibodeau


Source : Syberpresse.ca

La libre circulation des migrants et l'ouverture des frontières entre les pays du Nord et du Sud ont été au centre de la conférence organisée, mardi à Rabat, sous le thème "Faut-il contrôler les migrations?".

Intervenant à cette occasion, Mme Catherine Dewenden, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique de France (CNRS), a indiqué qu'il existe "un affrontement entre le droit à la circulation et l'angoisse de l'ouverture des frontières Nord-Sud" par peur d'envahissement des migrants.

L'ouverture des frontières constitue un objectif mondial, néanmoins les pays pauvres sont pris entre le désir de maintenir la possibilité de la migration et la pression faite par les pays riches à travers la fermeture des frontières, a-t-elle précisé, ajoutant qu'il y a des négociations qui se font à travers les accords bilatéraux.

La plupart des pays de départ ont commencé, récemment, à s'intéresser à leurs migrants d'une manière très souple à travers la mise sur pied d'instruments, tels l'acceptation du droit de sang, de double nationalité et de vote local des étrangers dans les pays européens notamment les Pays-Bas et le Danemark.

Les pays de départ ont opté également pour le soutien aux associations des migrants dans les pays d'accueil pour favoriser les initiatives socioculturelles ou économiques ainsi que la politique d'aménagement du transfert de fonds à des fins collectifs, outre l'appui à l'organisation du religieux dans les pays d'accueil, a-t-elle relevé.

Elle a estimé que certains pays sont les plus investis dans les politiques diasporiques, citant l'Italie qui a accordé un intérêt particulier à ses migrants dès la fin du 19ème siècle.

L'Italie a, récemment, donné le droit de vote aux élections parlementaires aux Italiens de l'étranger et facilité aussi la réaquisition de la nationalité italienne pour ses ressortissants à l'étranger, a-t-elle précisé.

Et d'ajouter que le Maroc est très actif dans la politique diasporique à l'égard de ses migrants en vue de garder les liens avec le Royaume, de permettre la circulation de ses élites, mettant l'accent sur le rôle joué par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans ce domaine.

Le Mexique et la Turquie sont également très actifs sur ce terrain, a-t-elle poursuivi.

Pour sa part, Hervé Le Bras, directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, a souligné que le fait d'ouvrir les frontières permettrait une libre circulation aux migrants et faciliterait les échanges économiques.

La libre circulation favorise également le développement des pays du Nord et du Sud, une meilleure collaboration entre les entreprises des deux rives de la méditerranée et l'implantation de nouvelles industries, a-t-il ajouté.

Néanmoins, le contrôle de la migration est contreproductif et contraire aux questions de droits de l'Homme et économiquement défavorable, a-t-il estimé.

Cette rencontre a été organisée dans le cadre du colloque tenu, lundi et mardi, par l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers et le Centre Jacques Berque.

2/3/2011

Source : MAP

Le nombre de Marocains résidant légalement en Espagne s'est établi à près de 758.000 personnes à fin décembre 2010, en hausse de 2,75% par rapport à l'année 2009, selon des statistiques officielles publiées, mercredi, à Madrid.

Les Marocains constituent ainsi la première communauté étrangère originaire d'un pas pays hors Union européenne (UE), avec un total de 757.809 personnes disposant d'un titre séjour en Espagne, indique le Secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration.

Les Equatoriens viennent en deuxième position avec 369.692 personnes, suivis notamment des Colombiens (222.061) et des Chinois (153.883), ajoute la même source.

Le Secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration fait savoir que le nombre total d'immigrés résidant légalement en Espagne s'est établi à 4.926.608 de personnes à fin 2010, dont 48,7% (2.401.632) sont originaires de pays extra-communautaires.

Les ressortissants roumains représentent la première communauté étrangère légalement établie en Espagne, avec 840.682 personnes recensées à fin décembre 2010, toujours selon la même source.

2/3/2011

Source : MAP

Des artistes marocaines et africaines fêteront samedi à Bruxelles, la journée internationale de la femme, avec une série de représentations théâtrales, de concerts, de projections de documentaires, de tables-rondes, de récitals de poésie et d'ateliers de gastronomie.

Organisée par l'Association culturelle belge "PianoFabriek", cette journée, qui sera marquée par la participation de citoyennes d'autres contrées du monde (Cuba, Brésil, Russie), s'assigne pour objectifs de favoriser le partage entre toutes les femmes artistes et de célébrer cette dynamique féminine plurielle dans son engagement à la créativité.

L'orchestre "Les femmes de Tanger" sera de la partie pour révéler au grand public la variété de la chanson marocaine dans l'histoire du genre, du style et de la tradition musicale.

La chanson marocaine, soulignent les organisateurs, recèle un fonds commun entre la chanson arabe classique et la chanson populaire et c'est à ce titre que la troupe tangéroise présentera un florilège de chansons puisées à la fois dans les répertoires classique que spécifique au nord du Maroc.

Six conférencières, dont des marocaines issues de l'immigration nouvelle plurielle, animeront une table-ronde autour de leurs expériences individuelles et leurs implications sociales, interculturelles et professionnelles.

Des femmes de Tunisie élèveront aussi leur voix pour chanter la "liberté" et revisiter la mémoire d'un jeune poète Tunisien, Abou Lkacem Chabbi.

Elles seront relayées notamment par des chanteuses et musiciennes brésiliennes, qui fêteront l'Afrique et le monde arabe à travers des extraits de partitions empruntées à ces deux continents, l'objectif étant de faire partager des sensibilités transnationales qui font ouvrir de nouveaux espaces esthétiques.

Sous un autre registre, les cuisines marocaine, brésilienne et sénégalaise seront à l'honneur .Trois femmes, mélangeant les ingrédients provenant de leurs pays respectifs, prépareront un mets atypique qu'elles serviront comme "un plat international" aux convives du jour.

Côté documentaires, la projection du film "Mme Wambo" lèvera le voile sur les difficultés du quotidien de l'immigration où témoignent des femmes migrantes universitaires confrontées à la discrimination à l'emploi.

3/3/2011

Source : MAP


On l'avait presque oubliée celle-là, ou plutôt on ne savait plus exactement quand elle allait entrer en vigueur, la loi "interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public".

La voici la voilà. Ce jeudi matin, sera publié au Journal Officiel, la circulaire relative à sa mise en œuvre. La loi elle-même sera exécutoire le 11 avril, six jours après le débat sur la place de l'islam voulu par Sarkozy.

«Notre souci est de ne pas stigmatiser», répète-t-on au cabinet de François Fillon. En clair, l’entrée en vigueur de la loi anti-niqab va se faire avec tact et doigté.

Pour éviter que les musulmans ne se sentent une nouvelle fois montrés du doigt?

Cette modération revendiquée se reflète dans la rédaction de la circulaire. Dans l’entourage du Premier ministre, on attire l’attention sur les premières phrases du texte qui «rappellent le sens de cette loi».

Ainsi : «Se dissimuler le visage, c’est porter atteinte aux exigences minimales de la vie en société. Cela place en outre les personnes concernées dans une situation d’exclusion et d’infériorité incompatible avec les principes de liberté, d’égalité et de dignité humaine affirmés par la République française».

Ou encore : «La République se vit à visage découvert».

Cette dernière formule sera le slogan de la campagne de communication qui débute aujourd’hui. Son symbole étant un buste de Marianne au chaste décolleté, photographié sur un fond bleu horizon. «Nous avons choisi cette Marianne assez traditionnelle qui était très utilisée sous la Troisième République», explique-t-on chez Fillon.

Cette campagne de communication sera modeste. Elle n’a pas été confiée à une agence de pub mais conçue en interne par le cabinet du Premier ministre. Elle ne comprend ni spots télé ni affichage 4 par 3. Seulement 100 000 affichettes, 400 000 dépliants, et un site internet. Ces outils sont destinés à l’information du public, mais surtout des professionnels «confrontés à une situation de face à face avec des personnes ayant le visage dissimulé».

A partir du 11 avril, ce sont eux, en effet, qui seront en première ligne pour l’application de la loi.

Et ce texte prévoyant l’interdiction de la dissimulation du visage dans «l’espace public» au sens large, ils sont nombreux à être concernés. D’après la circulaire, entrent dans le champ d’application de la loi, les voies publiques, les lieux ouverts au public (plages, jardins, cinémas, théâtres, commerces, banques, gares, aéroports) et les services publics.

S’ajoutent «les lieux de culte» - alors que le Conseil Constitutionnel avait jugé qu’il pouvait s’agir là d’une violation de la liberté religieuse - mais pas les voitures particulières considérées comme des espaces privés.

Si une personne dont le visage est dissimulé se présente dans l’un de ces lieux, la circulaire précise la conduite à tenir : «Lui rappeler la réglementation applicable et l’inviter au respect de la loi en se découvrant ou en quittant les lieux». Et, si elle refuse, ne pas exercer de «contrainte» ce qui constituerait «une voie de fait», mais appeler les forces de l’ordre «qui peuvent seules constater l’infraction».

Le contrevenant risque une contravention d’un montant maximum de 150 € et peut se voir condamné à suivre un «stage de citoyenneté» à titre de peine complémentaire ou alternative.

La loi prévoyait l’entrée en vigueur de ces sanctions six mois après sa promulgation. Dans l’intervalle, des actions de médiation et pédagogie à l’attention des personnes concernées devaient être menées. «Ainsi, certaines des femmes qui portent le voile intégral pourront-elles y renoncer spontanément», prévoyait le projet de loi.

De médiation et de pédagogie, il n’y eut point. Seul Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, avait signé, fin octobre, avec l’association Ni Putes Ni Soumises, une convention annuelle de 80 000 euros pour l’installation d’«ambassadrices» chargées de promouvoir la laïcité et l’égalité hommes-femmes dans les quartiers «les plus sensibles».

«Des discussions dans les quartiers, c’était précisément ce qu’il fallait éviter, rétorque-t-on chez Fillon. Lancer une opération médiatique, c’était continuer le débat, nourrir le tam-tam. Nous avons choisi l’apaisement».

Le gouvernement n’a pas renoncé à convaincre les femmes portant le voile intégral d’y renoncer. Le ministère de la Ville a préparé un «dispositif d’information des personnes concernées». Son objectif : «donner toutes ses chances au dialogue, afin d’amener la petite minorité des personnes qui se dissimulent le visage (1900 environ d’après le ministère de l’Intérieur, ndlr) à respecter l’interdiction posée par le législateur».

La question étant de savoir si la coïncidence de dates, avec le projet de débat sur l’islam voulu par Sarkozy, ne risque pas de crisper les positions des musulmans, et de rendre toute conciliation impossible.

3/3/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

“Aâzi”, “aâzia” pour dire sale nègre ou sale négresse, “serrak ezzit” pour dire cafard noir. Les termes racistes utilisés pour proférer des injures infâmes à l'encontre des Noirs au Maroc, sont légion, toutes plus offensantes les unes que les autres. Mais tant que cela reste du verbal, c'est encore “gérable”. Au-delà, c'est plus qu'un être humain ne peut tolérer car certains comportements frisent la bestialité.

Le racisme, ne nous leurrons pas, c'est un fait bien réel dans ce Maroc qui se dit pourtant “accueillant”, “tolérant” et “ouvert” (sic)! Souvent cautionné par l'ignorance de l'autre, le romancier français Robert Sabatier pour sa part, estime plutôt que “c'est une manière de déléguer à l'autre, le dégoût qu'on a de soi-même”...

Pour ma part, j'estime que c'est profondément un manque regrettable d'éducation. Car en réalité, nul ne naît raciste. De même que “le blanc, le jaune, le noir, ne sont que des créations de l'esprit”, disait un jour, l'ex-footballeur français Lilian Thuram.

Selon les dernières estimations du ministère de l'Intérieur, le Royaume accueille actuellement, pas moins de 10.000 Subsahariens répartis dans tout le territoire. Ils sont étudiants ou travailleurs pour la plupart mais parfois aussi réfugiés ou clandestins. Chacun d'entre nous à sa propre mésaventure à raconter, victimes de préjugés, d'injures, de mépris, de discriminations, de crachats... de coups! Faut-il pour autant capituler? Sûrement pas.

Nous aussi, nous avons notre mot à dire dans une société où nous contribuons financièrement, économiquement, socialement et culturellement. Le danger serait de croiser les bras, se dire qu'il est trop tard et de laisser la situation empirer. Ne pas se demander: pourquoi personne ou si peu de gens tentent d'y remédier? Mais plutôt, quel rôle moi j'ai à jouer dans ce processus d'acceptation de l'autre dans une société si différente et si proche de moi à la fois?

Alors, j'ai nourri l'espoir jusque là secret, qu'un jour, il existera au Maroc une association de lutte contre le racisme pas seulement pour dénoncer ces actes vils mais surtout, pour faire comprendre à la population, que notre différence ne peut-être que source d'enrichissement.

Aucune bataille n'est perdue d'avance, il faut juste se donner les moyens de sa bataille.

2/3/2011, Ana Lopes

Source : Aufait

Le poste-frontière tunisien de Ras Jédir s'est organisé pour faire face à l'exode massif de travailleurs étrangers fuyant la Libye. Des milliers d'entre eux se massaient encore mercredi du côté libyen de la frontière, en attendant de pouvoir passer en Tunisie. Les policiers et les militaires tunisiens appellent par haut-parleur la foule à s'organiser par nationalités. Puis, par petits groupes d'une dizaine, les gens sont admis sous les hangars de la douane, où se forment de longues files d'attente. La pagaille des jours précédents a fait place à une meilleure organisation. Les fonctionnaires tunisiens visent les papiers, fouillent les maigres bagages qu'emportent ces travailleurs souvent peu qualifiés, quelques vêtements, des couvertures synthétiques, confisquent ceux de leurs outils, truelles ou clefs à molettes, qui pourraient servir d'armes, et les dirigent vers les parkings. Égyptiens, Ghanéens, Bengalis, Chinois, Vietnamiens, toute la main-d'œuvre étrangère employée en Libye défile à ce poste-frontière.

Les ressortissants des pays riches ont été évacués directement depuis Tripoli par des avions ou des bateaux affrétés par leurs gouvernements. Ceux qui se massent à Ras Jédir sont originaires de pays trop pauvres, ou dont les gouvernements ne se préoccupent guère de leur sort. Devant la frontière, les Bengalis ont dressé une émouvante pancarte en carton : «Nous voulons sauver. Nous voulons rentrer Bangladesh. S'il vous plaît, aidez-nous.» Assis en rangs, une centaine de Ghanéens écoutent les instructions du consul du Ghana : «Notre gouvernement envoie un avion pour vous rapatrier. Donnez vos noms et un numéro de téléphone au pays. Nous comptons sur votre comportement, vous devez donner l'exemple !» «Merci, que Dieu vous bénisse !», lui répondent les Ghanéens.

85 000 personnes en transit

À un moment arrivent du côté libyen de la frontière des pick-up toutes sirènes hurlantes. Des bennes, des jeunes gens jettent des packs d'eau minérale dans la foule, manquant assommer leurs destinataires. «Vive Kadhafi ! Ne partez pas ! N'écoutez pas les mensonges des médias !», crie un homme aux gens rassemblés. Peu convaincue par cette habile opération de communication, la foule retourne vite aux barrières tunisiennes.

Une fois entrés en Tunisie, les migrants sont dirigés vers la sortie de la zone frontière. En attendant d'être embarqués dans des bus réquisitionnés dans tout le Sud tunisien, les ressortissants étrangers s'installent comme ils le peuvent, tendent leurs couvertures sur les grilles pour se protéger du soleil, font la queue devant les tentes où des organisations d'aide distribuent de la nourriture. Il y a beaucoup de Tunisiens, venus pour faire des affaires - vendant à même le sol des téléphones portables ou des cigarettes -, pour donner un coup de main ou en simples curieux.

«Une crise humanitaire ? Non, c'est plutôt un exode massif que nous devons gérer», dit le lieutenant-colonel Malek Mihoub, un officier de la Protection civile tunisienne. «Une fois que les douanes ont rempli les formalités d'entrée, on dirige les gens vers le camp de transit de La Chucha, installé par l'armée à 6 km d'ici. Et de là, vers l'aéroport de Djerba et le port de Jarjis, en fonction de l'arrivée des avions et des bateaux. La situation sanitaire est sous contrôle, nous avons simplement besoin que les gouvernements étrangers viennent les chercher.»

D'après l'officier, près de 85 000 personnes sont passées depuis le début de la révolte libyenne, dont 35 000 Égyptiens, et 20 000 Asiatiques. «Il n'y a pas de crise pour le moment, nous arrivons à faire face, assure aussi le lieutenant-colonel Khaled Baltagi, un médecin militaire tunisien. Nous gérons un camp de transit, pas de réfugiés. C'est différent.»

3/3/2011, Adrien Jaulmes

Source : Le Figaro

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Fondation Western Union ont annoncé, à New York, le lancement d'une initiative de soutien pour promouvoir la contribution des Marocains résidant à l'étranger (MRE) au développement durable de leur pays.

D'une valeur de 500.000 dollars, cette contribution bénéficiera également aux émigrés philippins travaillant à l'étranger, précise, mardi, un communiqué conjoint des deux organisations.

Cette initiative "représente une partie des 1,1 millions de dollars de subventions accordées par la Fondation Western Union à trois agences des Nations Unies pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement"- un ensemble de huit objectifs convenus au niveau international visant à réduire la pauvreté, la faim, la maladie et de la mère décès d'enfants.

"A seulement cinq ans de 2015, date boutoir pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté, nous devons trouver des moyens novateurs pour améliorer la vie de millions de personnes vivant dans la pauvreté dans les pays en développement", a souligné Olav Kjorven du PNUD, jugeant que les transferts de fonds constituent "une importante source de financement" qui pourrait être utilisée au profit de la collectivité.

Le responsable du PNUD a, par ailleurs, affirmé que les bénéficiaires de cette initiative se verront offrir de nouveaux moyens pour soutenir collectivement les priorités de développement fixées par le gouvernement et les collectivités locales dans leur pays d'origine.

Ces priorités pourraient notamment inclure l'amélioration de l'accès aux services de base comme la santé, l'éducation et la finance, mais aussi le soutien aux petites entreprises et la création d'emplois.

"Avec le soutien de la Fondation Western Union, le PNUD aidera les deux pays à élaborer des politiques, des institutions, des compétences et des mécanismes qui vont utiliser les fonds envoyés de l'étranger pour réduire la pauvreté et engager les communautés de la diaspora en tant qu'acteurs transnationaux du développement local", conclut le communiqué.

Selon les estimations de la Banque mondiale pour l'année 2010, les transferts de fonds des MRE ont totalisé 6,4 milliards de dollars, rappelle-t-on.(MAP).

2/3/2011

Source : MAP

A l'initiative de l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers, s'est tenu les 28 février et 1er mars à Rabat, un colloque sur l'immigration. Il a été question de contrôle des migrations, de leurs enjeux internationaux mais surtout des cadres juridiques et législatifs existants ou non, dans les pays d'accueil. Le Maroc, qui abrite une communauté d'environ 800 réfugiés essentiellement dans la périphérie urbaine de Rabat, Salé et Casablanca, est fortement concerné par cette question. En effet, même s'il a signé et ratifié la Convention de Genève de 1951 relative au statut de réfugié, il n'en demeure pas moins que le pays ne dispose toujours pas de cadre juridique et législatif propre.

Conséquence de ce vide juridique? C'est le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui assure la politique d'asile en déterminant à certains ressortissants étrangers, le statut de réfugié. Une reconnaissance et une protection internationale que ne leur reconnaît pourtant pas le Royaume alors que la plupart de ces réfugiés vivent dans une grande précarité. D'ailleurs, on se souvient qu'en juin 2009, une soixantaine de Subsahariens manifestaient devant la délégation du HCR à Rabat pour réclamer leur réinstallation dans un autre pays d'accueil à cause de leur “intégration difficile” dans le Royaume.

2/3/2011

Source : Aufait

En marge du colloque sur les politiques migratoires, tenu ces deux derniers jours à Rabat, le chargé des relations extérieures du HCR, Marc Fawe, nous a accordé un entretien dans lequel il revient sur l'état d'avancement des négociations engagées avec le gouvernement marocain sur sa politique d'asile.

Depuis plusieurs mois voire années, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Rabat est en négociation avec le gouvernement marocain pour la mise en place d’un cadre législatif et institutionnel d’asile propre au pays. Que faudrait-il réformer dans le cadre juridique actuel ?

Il n’y a rien à réformer; il s’agit plutôt de construire des choses qui n’existent pas encore de manière formelle. Au niveau légal, il y a déjà des bribes d’éléments, dont les plus anciennes remontent à 1957 avec le Dahir sur le Bureau des réfugiés et des apatrides, dans la poursuite de la ratification par le Maroc de la Convention de Genève laquelle n’a jamais été appliquée dans tout son sens. Mais cela reste très ancien et de surcroît, le Bureau en question a cessé toute activité depuis 2004.

Il y a aussi eu cette fameuse loi 0203 sur l’entrée et le séjour des étrangers dans le territoire marocain adoptée en 2003. Elle contien un petit paragraphe qui concerne les réfugiés mais c’est loin d’être suffisant pour un cadre clair et précis qui nous permettrait de savoir comment accueillir les demandeurs d’asile, comment procéder à la détermination du statut de réfugiés et comment encadrer ces personnes.

Où en sont vos négociations actuelles avec l’Etat marocain ?

Des progrès significatifs ont été notés suite aux échanges entre le HCR et les partenaires institutionnels marocains, à savoir les ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Intérieur. A terme, nous nous acheminons vers l’élaboration d’une nouvelle loi sur le droit d’asile. Nous sommes confiants quant à l’institution dans les mois ou années à venir, d'un cadre juridique et législatif clair car pour l’heure, les résultats sont assez encourageants.

Est-ce à dire que vous ressentez une réelle volonté politique de la part des autorités marocaines à résoudre de manière définitive ce problème ?

La volonté politique existe depuis longtemps et ça a presque toujours été le cas. Cependant, ce sont des processus et des procédures qui prennent énormément de temps parce qu’il y a des tas de considérations qu’on ne maîtrise pas toujours. La question du Sahara par exemple, en est un facteur déterminant. Un autre élément essentiel, c’est que malgré toutes les relations et les discussions entre le Maroc et l’Union européenne, la politique de l’asile ne figure pas comme une priorité dans l’agenda européen. Les échanges sont surtout focalisés sur les questions ayant trait aux droits de l’Homme et à la démocratisation.

Sur le terrain, avez-vous noté un changement de comportement de la part des autorités policières marocaines à l’égard des réfugiés mais aussi des migrants ?

Pour les migrants, je ne peux que me référer à la presse locale et que tout le monde sait déjà, à savoir les arrestations et reconduites à la frontière plus massives qui ont eu lieu en août, décembre et janvier derniers. Par contre, pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, il y a une évolution très positive depuis 2005. En 2010, nous n’avons répertorié que six reconduites à la frontière qui ont pu être évitées par l’organisation marocaine des droits de l’Homme. Même lorsqu’il y a des arrestations parfois, ce sont les policiers eux-mêmes qui téléphonent au HCR.

Actuellement, le Maroc accueille 800 réfugiés. C’est presque insignifiant comparé à d’autres pays comme l’Allemagne qui en accueille 600.000 ou encore le Pakistan avec plus d’un million de réfugiés. Pourtant certains préjugés persistent quant à l’accaparement d’une partie de la richesse du pays par ces réfugiés sachant que le Maroc enregistre un fort taux de chômage. Qu'en pensez-vous ?

C’est une question qui revient souvent lorsqu’on parle de migrants. Pour ma part, j’ai trois éléments de réponse à donner à ce type d’argument. La première chose, c’est qu’au Maroc, le nombre de réfugiés est vraiment très limité et malgré un taux de chômage très élevé notamment chez les jeunes, ce ne sont pas 800 réfugiés qui vont influer de manière significative sur la baisse ou non du chômage. Par ailleurs, le Maroc a ratifié de manière volontaire la convention de Genève, ce qui signifie que l’Etat marocain s’est engagé à accueillir sur son territoire des réfugiés. Cela fait partie de la répartition du “fardeau” des réfugiés à travers le monde où chaque pays ayant ratifié ladite convention, s’engage à prendre en charge un nombre déterminé de réfugiés. Le Maroc est soutenu dans cette tâche par le HCR mais aussi par des bailleurs de fonds qui sont prêts à intervenir financièrement pour l’intégration de ces réfugiés dans la société marocaine.

Le deuxième élément de réponse, c’est que parmi ces réfugiés, il y a certes des personnes d’origine humble comme des agriculteurs ou des ouvriers mais il y a aussi des médecins, des infirmiers, des professeurs. Si cette catégorie arrivait à s’intégrer même si leur nombre reste assez limité, elle ne serait pas un fardeau mais un véritable apport pour le Maroc. Dans n’importe quel pays où un migrant s’installe, il absorbe une partie de la richesse nationale, mais il peut aussi contribuer de manière significative au bien-être de cette société.

Le troisième élément, c’est qu’il y a un indicateur qu’on utilise au niveau du HCR pour voir quelle est la charge que représentent les réfugiés dans l’économie nationale. Par exemple, la contribution du Pakistan qui est pourtant un pays en conflit, est 10.000 fois supérieure à celle du Maroc.

On parle énormément de la position marocaine sur ce sujet mais quelle est la position et quel est le rôle des représentations diplomatiques des pays d’origine de ces migrants ?

Il y a deux catégories de réfugiés: la première qui regroupe des réfugiés qui partent de chez eux parce que l’Etat dans lequel ils vivent ne peut pas les protéger, et la seconde qui concerne ceux qui sont menacés par leur propre Etat (ndlr: cas des réfugiés politiques). Dans le premier schéma, le problème ne se pose pas, nous sommes en contact régulier avec leur représentation diplomatique. C’est dans le deuxième cas de figure que les choses se compliquent car on ne peut pas mettre le réfugié en contact avec son ambassade vu que c’est son propre Etat qui le menace et que ce serait le meilleur moyen de retrouver sa trace et de le persécuter à nouveau.

Mais le HCR, en partenariat avec certaines ONG, assure des rencontres plus ou moins régulières avec les consuls des pays d’origine afin de discuter des problèmes relatifs à leurs ressortissants. Mais on ne peut pas s’attendre à de grands résultats de leur part quand bien même des efforts sont fournis.

2/3/2011,  Ana Lopes

Source : Aufait

Suite aux brusques flux migratoires venant de Tunisie, l’Union européenne a décidé d’agir avec son agence Frontex. Mais l'Europe peine encore à montrer une véritable solidarité entre Etats sur ce sujet.

L’immigration n’est pas qu’un problème national, elle peut concerner tout un continent, la crise de Lampedusa en est l’exemple. Des milliers de migrants tunisiens voguent dans les eaux internationales puis échouent en Italie en espérant atteindre la France. De même, la frontière gréco-turque où passent notamment des migrants afghans est aussi un lieu de tension. Ces derniers cherchent à aller en Angleterre notamment via la France et son Tunnel sous la manche. Sans parler des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées au Maroc.

Vouloir créer des frontières communes tout en abolissant les frontières intérieures a naturellement des conséquences sur les migrations. En franchissant les frontières de l’Europe, les immigrants espèrent pouvoir circuler librement sur le continent. Vu que la question migratoire s’impose désormais à tous, le bon sens imposerait donc que l’on mette en place une gestion commune des frontières. Ce n’est pourtant pas encore le cas. La crise de Lampedusa a d'ailleurs donné un bel exemple de cette désunion européenne. L’Italie avait accusé Bruxelles de ne pas lui apporter d’aide. Bruxelles a rétorqué que c’était Rome qui avait refusé la main tendue.

Toutefois, un outil a pu faire son apparition dans cette crise migratoire : l’agence Frontex. Un nom très novlangue pour l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures. Créée en 2004, opérationnelle depuis 2005, elle a notamment trois missions : étudier les mouvements migratoires, coordonner des opérations de gestion de flux migratoire entre Etats-membres et permettre des vols communs de retour vers les pays d’origine des migrants refoulés. Son budget pour 2011 dépasse les 88 millions d’euros. Elle a mené 43 opérations de contrôle ou de vols retours en 2010 selon des chiffres des eurodéputés Europe Ecologie, un chiffre qui parait faible vu l’enjeu.

Frontex, l'agence à risques

L'agence Frontex possède aussi un bras armé avec les Rabits (pour Rapid intervention border teams, admirez l’humour bruxellois). Ce sont des policiers et autre agents armés chargés d’intervenir rapidement à la demande d’un Etat membre pour gérer un problème migratoire. Ils gardent leurs uniformes nationaux mais ont un brassard de l’UE et sont placés sous le commandement de l’Etat demandeur. Ce n’est donc pas à proprement parler une police européenne des frontières. Ces équipes sont notamment intervenues en Grèce à l’automne dernier  face à un afflux de migrants venant de la frontière avec la Turquie.

Dans la crise de Lampedusa, Frontex a déployé un autre outil en dépêchant des « experts » sur place dans le cadre de l’Opération Hermès. Aux alentours de 50 personnels issus de différents pays européens (France, Portugal, Danemark…) sont venus prêter main forte à l’Italie (qui dirige la mission).  Ces experts seront notamment chargés de l’accueil et de l’interrogatoire des migrants. Ils ne seront pas seulement policiers mais aussi spécialistes des « relations intercutlrurelles » ou du droit d’asile, comme l’a précisé la Commission européenne à Marianne2. Une mise à disposition de moyens aériens en vue de la surrveillance des frontières est également prévue. L’opération devrait être terminée le 31 mars selon la Commission. Mais Bruxelles n’a pas su nous dire si d’autres moyens sont prévus : « On suit les évolutions au jour le jour ».

C’est justement le problème. L’agence Frontex apparaît comme le symbole d’une Europe dépassée par la mondialisation des échanges. Elle peine à s'imposer comme outil commun de régulation et reste suspendue au bon vouloir des Etats membres qui mettent à disposition troupes et matériel. « On reçoit une demande d’aide d’un Etat membre et chaque Etat dit quels moyens il peut offrir », nous explique la Commission. En matière de migrations, c'est donc le règne le chacun pour soi. « Ce qui est en cause, c’est que l’agence Frontex doit être assurée que les Etats membres fournissent les moyens promis », ajoute l’eurodéputée PS Sylvie Guillaume, contactée par Marianne2. Mais créer une véritable police aux frontières européenne, idée qui est toujours sur la table, empiéterait sur la souveraineté des Etats. D’un autre côté, sans instruments politiques adéquats, la mise en place de frontière commune est ingérable.

Chacun pour soi

Tout le dilemme de la construction européenne est là. On a voulu inscrire l’Europe dans la mondialisation, abolir les frontières, sans voir que la mondialisation doit aussi être régulée pour être viable, que l’on parle d’économie ou de migrations. Les règles européennes, au lieu de donner un cadre commun sûr, renvoient au chacun pour soi. Une chose qui ne protège ni les Etats, ni les migrants. Mais il n'y a pas que l'aspect répressif qui compte. En matière d’asile par exemple, elles imposent que le migrant fasse sa demande uniquement dans le pays où il est arrivé en premier (ici l’Italie). Si un autre Etat l’arrête, il est alors renvoyé dans le pays d’entrée. La base de données Eurodac (qui recense les empreintes digitales) permet d’ailleurs de repérer les demandeurs multiples.

Cette règle a un effet pervers :  faire porter une large part des politiques migratoires sur les pays ayant une frontière exposée, qui deviennent ainsi un guichet géant pour tous les demandeurs d'asile. Un petit Etat comme Malte a du mal à faire face. La Grèce a également menacé, avec le soutien de Paris, de construire une clôture à sa frontière turque, s'estimant trop isolée face à l'immigration clandestine. Bruxelles s'est opposé au projet, pourtant, à Ceuta et Melilla, l’UE a financé la construction de barrières de ce type. Mais les renvois vers la Grèce posent un autre problème étant contestés par la Cour européenne des droits de l’Homme car Athènes ne respecte pas assez les droits des demandeurs d’asile. L’Italie souhaite que le sujet de migrations soit  à l’ordre du jour du prochain Sommet Européen. La crise de Lampedusa pourrait faire bouger les lignes vers plus de solidarité mais le chemin est encore long.

« La très grande liberté laissée aux Etats aboutit à des systèmes hétérogènes », déplore Sylvie Guillaume. Une solution intermédiaire pourrait alors être des accords d’Etat à Etat sans passer par Bruxelles, solution écartée par l’eurodéputé. Pour elle, tous les pays de l’UE doivent être impliqués : « Les Suédois sont aussi concernés par ce qu’il se passe en Méditerranée ». Mais pour l’instant, la solidarité européenne n’est pas de mise. Comme si l'Union européenne était seulement vouée à être le cadre d'une « concurrence libre et non faussée » et non celui d'une protection, laissant les Etats les plus faibles, comme la Grèce, en première ligne. Bien sûr, il reste la solution de confier la surveillance de nos frontières à la Libye de Kadhafi.

Quelle politique d'asile ?

Au cœur donc de la crise de Lampedusa, c’est donc bien le degré de souveraineté que sont prêts à abandonner les Etats qui est mis en débat. Ce qui est politiquement difficile à faire avaler. Contrairement donc au discours ambiant, l’abolition des souverainetés est plus un vœu pieu qu'un horizon inéluctable. Si la politique d’asile en Europe est en cours de refonte, pour l’instant, « rien n’est commun » à ce sujet parmi les Etats membres, précise Sylvie Guillaume. Réguler n’est décidément pas le fort de l’UE. Car, au delà de la question de Frontex, la politique migratoire de l’Union manque encore d’instruments communs. « Si les Etats membres veulent gérer le rapport migratoire avec la seule agence Frontex, c’est la mauvaise façon de faire », estime Sylvie Guillaume. L’eurodéputé socialiste plaide pour « un dispositif d’asile commun ».

Ce serait un minimum, une Europe ouverte ne signifie pas forcément un monde sans règles.

Il reste à savoir si les Etats membres sont capables d'accepter des règles communes en ce domaine. Pour l’instant, en France, on loue la nécessité d’une véritable politique européenne d’immigration. Le Quai d’Orsay avait déjà appelé au « renforcement opérationnel de Frontex ». Lundi, François Fillon a réaffirmé que la solution face aux crises migratoires était « une réponse collective, une réponse européenne sur ce sujet, d'abord pour faire en sorte qu'il y ait le moins de flux migratoires possibles, et ensuite pour accueillir les personnes qu'il faudra accueillir ». Le contexte politique imposait un tel discours. Mais la géopgraphie qui sépare la Finlande de l'Italie, peut-elle permettre une position commune sur la crise migratoire méditerranéenne ?

2 Mars 2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Au Pakistan, par exemple, ils sont 1.700.000, chez nous ils ne sont que 800. Eux, ce sont les réfugiés, ceux que la situation dans leurs pays respectifs a poussés à l’exil. Mais une fois sur le territoire national, ces Congolais, Ivoiriens et Irakiens leur statut de réfugiés ne leur sert qu’à éviter la reconduction vers les frontières. Car sans un cadre juridique clair, ce qui est le cas jusqu’à présent, ils ne peuvent prétendre à occuper un emploi. Il y a certes une bribe de loi datant de 2003 mais qui ne permet ni de savoir comment les accueillir, ni comment procéder à la détermination du statut de réfugiés et ni de quelle manière encadrer ces personnes.

Mais, murmure t-on du côté du Haut Commissariat aux réfugiés, plusieurs départements ministériels planchent sur la formulation d’un nouveau cadre juridique à même de garantir à ces personnes une vie décente. Espérons que ça ne tarde pas.

2/3/2011,

Source : Aufait

 

Le Centre Jacques Berque a réuni lundi et mardi à Rabat, des experts autour de la question migratoire. Selon eux, l’invasion post-révolutions arabes n’aura pas lieu. Quant aux restrictions juridiques et réglementaires, elles ne font qu’aggraver la situation des migrants, sans diminuer leur flux.

Les mouvements sociaux qui secouent actuellement le monde arabe poussent chacun à s’interroger sur leurs conséquences. L’une d’entre elles a été illustrée par les milliers de migrants tunisiens qui ont débarqué sur l’île italienne de Lampedusa au lendemain de la chute du régime de Benali. Le Centre Jacques Berque (CJB) pour les études en sciences humaines et sociales a réuni, lundi et mardi derniers à Rabat, plusieurs experts autour de la thématique « Immigration, changement social et changement juridique au Maghreb ». Le démographe Hervé Lebras répondait à ceux qui craignent la vague migratoire vers l’Europe. Citant Adam Smith, il a rappellé que «de tous les bagages, l’Homme est le plus difficile à remuer». Appuyant cette idée, le géographe Julien Brachet a affirmé que «la majorité des migrants ne cherchent pas à quitter le continent africain».

Pourquoi alors continuer de nourrir la crainte d’un spectre migratoire qui s’abattra prochainement sur l’Europe ? Pour Julien Brachet, de l’Institut de recherche pour le développement, « l’objectif est de légitimer les restrictions imposées aux migrants illégaux et la manière dont ils sont traités ». Et des changements juridiques, il y en a eu beaucoup. Les refoulements collectifs de migrants ne surprennent même plus. Seulement, les flux de migrants n’ont pas pour autant enregistré des baisses notoires

Ne pas oublier l’éthique

Au-delà de l’aspect économique de la question migratoire, les intervenants ont soulevé l’aspect éthique, souvent laissé pour compte. Hervé Lebras, de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, a commencé par rappeler que «l’enfant qui naît n’est pas responsable de son lieu de naissance». La question migratoire a ainsi permis le retour des questions des droits de l’Homme, qui sont « sortis du huis clos national », comme l’analyse Ali Bensaâd, du CJB. Evoquant le phénomène du «brain drain», (fuite des cerveaux), plusieurs intervenants se sont indignés de la responsabilité qui pèse sur les épaules des migrants.

«Les individus ne sont pas des molécules dans un espace a-social et a-économique, qui vont venir combler les vides dans tel ou tel pays», souligne Hervé Lebras. Quant au raisonnement qui soutient que les immigrés coûtent plus qu’ils ne rapportent, il n’a pas l’appui de certains chercheurs qui ont étudié la question de près. «S’il avait fallu « produire » cet immigré, ça aurait coûté encore plus cher. Là, il arrive adulte, et formé», explique encore le démographe. « On devrait rembourser les pays d’origine », va-t-il jusqu’à proposer avec le sourire.

Faut-il pour autant laisser les migrants circuler librement ? Pour Khadija Elmadmad, titulaire de la Chaire UNESCO «Migration et Droits Humains», il faut revenir à l’application du droit traditionnel, qui promeut une liberté de circulation et d’installation. «Nous sommes passés de frontières socioreligieuses à des frontières géographiques» indique-t-elle. Seulement, dans la pratique, la répression n’est pas toujours appliquée. «Au Maroc, il y a des hésitations.Si la législation est répressive, dans la pratique il existe toujours des îlots où le droit traditionnel est appliqué et où l’hospitalité a encore sa place».

Les Subsahariennes s’installent

Une des preuves que les migrants subsahariens ne quittent pas forcément le continent a été donné par Mohamed Berriane, de l’équipe de Recherche sur la Région et la Régionalisation de Rabat. D’après cette équipe, un nouveau phénomène a vu le jour, à savoir l’installation de plusieurs Subsahariennes seules dans des villes marocaines. Leurs conjoints sont en général des immigrés établis en Espagne et en Italie, qui viennent régulièrement leur rendre visite au Maroc. Pour la plupart Sénégalaises, ces femmes qui n’ont pas besoin d’un visa pour séjourner au Maroc, sont obligées de quitter le territoire au bout de trois mois. Elles partent le plus souvent «pointer» en Mauritanie avant de rejoindre à nouveau le Maroc avec trois mois supplémentaires à leur actif.

2 mars 2011, Selma Tannouche Bennani

Source : Le Soir

Avec le printemps arabe, la cellule de crise installée conjointement par le ministère en charge de la communauté marocaine résidant à l’étranger et le département  des affaires étrangères ne s’est jamais arrêtée de travailler. Il y a eu d’abord la révolution du Jasmin et les Marocains de Tunisie qui ont choisi le retour au pays, puis les événements du Caire et la chute du régime de Moubarak et le rapatriement des Marocains de là-bas. « La machine est rodée ! », s’exclame Mohamed Ameur, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger.

Aujourd’hui, la machine s’emballe. Avec la révolte libyenne, la cellule de crise qui a pris ses quartiers dans une annexe des A.E, au centre-ville à Rabat, est mobilisée 24 heures sur 24 heures, 7 jours sur 7 jours. Une dizaine de personnes travaillent sans relâche pour répondre aux appels, informer, réceptionner les fax de ceux et celles qui veulent fuir  le pays de Kadhafi et rentrer au Maroc. Les trois ambassades du Maroc à Tripoli, à Tunis et au Caire ont prêté main forte à la cellule de crise et les consulats marocains à Benghazi et à Tunis sont débordés. Sur place, les moyens humains et financiers  ont été renforcés pour permettre aux appareils consulaires d’accompagner leurs missions, celles d’accompagner les marocains installés en Libye jusqu’aux frontières.
« Ce mardi 1er mars, un bilan aérien fait état de l’arrivée de quelques 3000 marocains arrivés de Tripoli, de 450 compatriotes  en provenance de Tunis et de 202 autres embarqués du Caire. Lundi soir, 650 Marocains ont quitté Tripoli pour Casablanca par voie aérienne », déclare Mohamed Ameur. Le ministre usfpésite n’a de cesse de le répéter : « le Maroc était là depuis les premières heures de la révolte libyenne. Le Maroc était prêt à toutes les éventualités. D’ailleurs quelques dizaines de Marocains s’étaient alors inscrits sur les listes du retour. »

De jour en jour, les listes de candidats au voyage vers le pays d’origine, le Maroc, grossissent. A Benghazi, alors que la situation est revenue à la normale dans cette ville libérée, plusieurs dizaines de membres de la communauté marocaine veulent rentrer au pays. Les informations faisant état d’une intervention militaire américaine imminente ont très probablement contribué à la panique des étrangers qui quittent en masse la Libye.

Sur instructions du Souverain, les pouvoirs publics ont mobilisé deux bateaux de la compagnie maritime « Comarit » pour faciliter le rapatriement des Marocains qui le souhaitent. Un premier bateau est arrivé lundi à Benghazi, une ville qui n’a pas d’aéroport. Il devait prendre la mer  mardi aux environs de 13 heures –après avoir mis 5 heures à accoster- avec à bord 1400 marocains, une quarantaine de ressortissants mauritaniens et 20 sénégalais.

Dans le bureau ministériel, les téléphones n’en finissent pas de sonner. Un deuxième navire dépêché par le Maroc vient tout juste d’arriver ce mardi matin. Le ministre Ameur est comme soulagé. « Ce bateau a une capacité de 2000 passagers ».

Des retours par air et par mer

Pour quitter le territoire libyen, il faut passer par Benghazi et les frontières entre la Tunisie et l’Egypte. Pas évident pour ces Marocains vivant dans les villes éloignées du pays. Combien sont-ils ? Personne ne le sait vraiment et ceux en charge de l’opération de rapatriement le savent : ils ne peuvent pas être partout.

Un peu plus de 100 000 Marocains vivent en Libye. Les chiffres ne sont pas totalement maîtrisés surtout si l’on sait que Tripoli n’avait délivré aucun titre de séjour à plusieurs milliers d’entre eux  et qui y  sont établis depuis de nombreuses années. On retrouve les membres de la communauté marocaine résidant en Libye dans l’agriculture où ils sont généralement employés comme ouvriers, dans les services et le commerce en plus d’une petite élite marocaine qui émerge à peine. «De manière générale, ces Marocains vivent dans la précarité. Nous prenons par exemple en charge les frais de scolarité de plus de 6000 enfants marocains vivant ce pays. L’Etat 450 bourses annuelles de l’enseignement supérieur aux étudiants marocains de là-bas. A cela, il faut ajouter que nous avons mis en place une assistance juridique et judiciaire à l’adresse de notre communauté en Libye ainsi que des mécanismes d’aide de personnes en détresse », explique Mohamed Ameur tout en indiquant que le Maroc vient tout juste d’achever la construction d’un centre socioculturel marocain à Tripoli « destiné à accompagner les Marocains installés en Libye ».

Dans le pays de Kadhafi, les événements se précipitent. La communauté internationale n’en finit d’organiser le retour de ses ressortissants. Le Maroc n’échappe pas à la règle. 10 000 Marocains sont attendus d’ici quelques jours.
Le téléphone du ministre Ameur sonne de nouveau. Le retour de Marocains résidant en Côte d’Ivoire s’organise. La machine est rodée. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest au bord de la guerre civile, 3000 Marocains sont établis.

2 Mars 2011, Narjis Rerhaye

Source : Libération.ma

Fethi, né en France, bac + 5, a enchaîné les petits boulots. Saïd, né au Maroc, en France depuis treize ans, bac + 5 lui aussi, a découvert concrètement ce que le mot « discrimination » voulait dire. Samira, jeune romancière du bassin minier passée par hypokhâgne et khâgne, est souvent confrontée au regard des autres qui rappelle que des parcours comme le sien ne vont toujours pas de soi. Hasard de nos rencontres, tous trois travaillent aujourd'hui dans l'insertion…

Immigrés en Nord - Pas-de-Calais

Alors que la jeunesse d'Afrique du Nord secoue le joug de ses dirigeants, à quoi aspirent les jeunes immigrés ou enfants d'immigrés du Maghreb qui vivent dans la région ? Une récente étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques du Nord - Pas-de-Calais montre que, dans une région avec un taux de chômage record, une catégorie de la population est encore plus durement touchée : les personnes issues de l'immigration. Non seulement le diplôme ne facilite pas leur insertion professionnelle, mais il ne protège pas de la même façon un immigré qu'un Français d'origine : à diplôme égal, les
immigrés ont des métiers moins conformes à leur formation, et moins qualifiés, en moyenne, que la population régionale.

Inégalités
Deux tiers des immigrés nordistes sont originaires de six pays : Algérie, Maroc, Belgique, Italie, Portugal et Pologne. L'étude de l'INSEE montre une double inégalité : géographique (les immigrés originaires d'Europe accèdent plus facilement au marché du travail) et au niveau de la qualification (ceux du Maghreb et de Turquie accèdent moins souvent à des emplois qualifiés). Hier, c'était la deuxième Journée sans immigrés – peu suivie – destinée à lutter contre les discriminations. Alors que les initiatives comme le CV anonyme fleurissent, la place laissée aux immigrés et personnes issues de l'immigration par les pouvoirs publics ou les employeurs est encore mince.

Samira El Ayachi : l'imaginaire, refuge contre les préjugés

Elle est l'auteure d'un roman, « La Vie rêvée de Mademoiselle S. » (Sarbacane), inspiré des émeutes dans les banlieues. Samira El Ayachi est une émeutière de l'intime, armée d'encre et d'imaginaire, en croisade contre les préjugés, pour dénoncer la crise du rêve.

Face à nous, trempant un spéculoos dans son café, Samira El Ayachi, 30 ans, sourire mutin encadré par des bouclettes brunes. Née à Lens. Avant un master en arts et culture, elle est passée par hypokhâgne et khâgne à Lille, prépa littéraire formant une élite jonglant entre Sénèque et Romain Gary. Samira y a appris que « la culture pose une question traversant les classes sociales et les cultures : le rapport de l'homme à l'imaginaire ».

Dans le roman de Samira, l'héroïne s'appelle Salima, 18 ans, première de la classe, écartelée entre Lille Sud et le Maroc... « Visiblement, je viens d'ailleurs !, sourit la romancière à la peau mate. Pendant longtemps, j'ai été l'enfant d'une époque, du bassin minier qui a accueilli des gens venus de partout, sans me poser de questions. Quand je suis entrée dans la vie active, la question de mes origines géographiques et sociales a surgi, avec violence. » Née dans le regard des autres. « Poser la question de l'intégration à des enfants nés ici, est-ce encore pertinent ?, s'indigne Samira. La question, n'est-elle pas plutôt quel diplôme, quelle insertion professionnelle avec la crise ? » Elle ajoute : « Dites que vos parents sont marocains, ont eu six enfants : voyez les clichés dans l'oeil de votre interlocuteur... » Question d'imaginaire.

Mais preuve que l'imaginaire peut influer sur le réel, son roman a donné naissance à l'association Mademoiselle S. : salons d'écriture nomades et ateliers de langage avec des femmes parlant russe, berbère et d'autres dialectes provoquent des rencontres inédites. « On vit une époque de trop-plein de mémoire : à force de se poser toutes ces questions, on oublie, peut-être, de regarder vers l'avenir. » De l'imaginer. Samira, elle, travaille à son second roman.

Fethi Guennadi : « On te renvoie tes origines en pleine figure »

Éboueur, vendeur en prêt-à-porter, bibliothécaire à la Catho, serveur dans un bar, pion, manutentionnaire, vendeur de sandwiches dans les trains. Fethi Guennadi pourrait éditer une brochure sur les petits boulots. Ceux qui permettent de se payer des études et ceux qui servent à payer un loyer, à faire chauffer la gamelle.

Le problème, c'est lorsqu'on est titulaire d'un bac + 5 et qu'on ne trouve pas un emploi en rapport avec ses qualifications. « J'ai intégré un dispositif nommé Alliance destiné à des diplômés qui ne trouvent pas de travail. À la première réunion, sur vingt diplômés chômeurs, il y avait deux visages européens. » Tous les autres sont noirs ou arabes. « Je l'ai fait remarquer à la responsable de groupe. Les autres ne s'en rendaient même pas compte, ils étaient obnubilés par leur recherche d'un travail. » Comment expliquer cette passivité devant ce qui ressemble fortement à de la discrimination à l'embauche ? « Tu l'assimiles petit à petit. Tu as 17 ans, tu ne peux pas rentrer en boîte. On te renvoie tes origines en pleine figure. Plus tu essaies de te sortir de ça, plus on te le fait ressentir parce que tu t'aventures dans des milieux où tu n'es pas représenté. » Le résultat, c'est que Fethi enchaîne les entretiens d'embauche durant une année, « à raison d'un ou deux rendez-vous hebdomadaires ». Sans résultat. « Tu te rends compte de la manière très subtile avec laquelle on se fout de ta g ... » Fethi a alors la tentation de quitter sa terre natale, la France. « J'ai un pote qui est parti en Autriche, un autre à Bruxelles, un en Australie, deux autres qui ont monté leur boîte parce qu'ils n'avaient pas d'autre solution. » Deux ans durant, ce sera le chômage, « deux ans de grosse galère. Ça me rend triste, ce n'est même pas de la colère. C'est de la tristesse et de l'inquiétude. La dernière génération a complètement abdiqué ».

Aujourd'hui, Fethi est chargé de mission à l'emploi pour l'institut lillois d'éducation permanente. Son boulot ? Accompagner directement en entreprise des gens au chômage de moyenne et longue durée. « J'accompagne des gens d'origine étrangère pour au moins la moitié. »

Saïd Zamoussi : « C'est une humiliation, une remise en question totale de soi »

« C'est une humiliation, c'est une remise en question totale de soi. On ne veut pas de vous pour des raisons qui ne sont pas expliquées. » La discrimination à l'embauche, Saïd Zamoussi en parle en pesant ses mots. Calmement. Sans haine.

Il pose même un postulat de départ : « La victimisation est un terrain glissant. » Quand il arrive en France en 1998 depuis son Maroc natal, Saïd Zamoussi est plein d'espoir. Il a un bac + 2 de littérature anglaise en poche et l'envie de décrocher la lune. Il obtient un premier boulot : éducateur sportif à la maison d'arrêt de Loos. « Une grande partie des détenus était d'origine étrangère. Quand je leur demandais pourquoi ils étaient incarcérés, la plupart répondaient qu'ils ne trouvaient pas de travail. » Après six mois au milieu des détenus, Saïd change d'horizon. La valse des entretiens d'embauche débute. « J'étais systématiquement recalé mais le problème de discrimination ne me venait pas à l'esprit. Ce n'est qu'avec le recul que j'y ai pensé. » Les faits sont pourtant là. Il y a d'abord cet employé de l'ANPE qui ne transmettait pas la candidature de Saïd pour d'obscures raisons. Ce boulot de médiateur de justice où il ne restait plus que trois candidats en lice. Un poste qui impliquait une connaissance approfondie des problématiques de l'immigration. Sur les trois candidats, Saïd était le seul à parler arabe. Le seul susceptible de remplir au mieux sa mission d'interface entre les parents de délinquants et la justice. Recalé.

« J'ai compris que la solution, c'était de créer mon propre emploi. » Saïd se lance dans une formation de psychologue du travail. « Je suivais les cours du soir. La journée, je cherchais du travail. J'étais parfois agent de sécurité. » À force d'abnégation, Saïd Zamoussi a décroché son DESS. Bac + 5. Dans la foulée, il crée une association : Iris formation à Lille, une structure d'accompagnement des personnes en recherche d'emploi.

Forcément, lors des entretiens, les problèmes de discrimination rencontrés par Saïd lui reviennent. « Dans une ville comme Lille, il y a de la couleur. Dès qu'on entre dans certains espaces, cette couleur disparaît. » La solution ? « Elle est peut-être dans la conscience des employeurs. »

Le diplôme n’est pas un bouclier antichômage

Une immigration liée au développement industriel de la région, notamment textile et minier. L'ex-bassin minier, la métropole lilloise et la frontière de la Sambre-Avesnois sont les principaux territoires d'accueil. Aux courants migratoires plus anciens de Belgique et de Pologne, ont succédé ceux de l'Europe du Sud et du Maghreb.

> Aujourd'hui, seulement 4,5 % d'immigrés dans la région. Dans la région résident 183 000 immigrés, soit 4,5 % de la population, taux nettement inférieur à la moyenne nationale. 39 % des immigrés dans la région sont arrivés d'un autre pays européen, 52 % sont originaires d'Afrique. En 2010, la région a accueilli 2 650 primo-arrivants, selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration.

> Les diplômes n'empêchent pas les inégalités. Le chômage est plus élevé pour la population immigrée, quel que soit le niveau de diplôme, même si les immigrés originaires d'Europe accèdent plus facilement au marché du travail. La part des ouvriers issus de l'enseignement supérieur est deux fois plus importante pour les immigrés que pour la population régionale (1).

1. Étude INSEE, en lien avec la relance des programmes régionaux pour l'intégration des personnes immigrées, en partenariat avec la direction régionale de la jeunesse, de la cohésion sociale et des sports.

2/3/2011

Source : La Voix du Nord

Le site internet de la Gazet van Antwerpen précise que 37% des arrivants (935) sont de nationalité marocaine, 9,8% sont Turcs (246) et 4,5% sont Congolais (114).

L'administration a comptabilisé 2.522 parents et grands-parents étrangers venus en Belgique en 2010 dans le cadre d'une procédure de regroupement familial, selon des informations fournies par le ministre chargé de la politique de migration et d'asile Melchior Wathelet au député N-VA Theo Francken.

Les personnes qui font venir leurs parents sont, majoritairement, des Belges naturalisés (2.060) mais aussi des personnes étrangères, citoyens de l'Union européenne. Elles doivent prendre en charge les parents qu'elles font venir en Belgique.

02/03/2011

Source : BELGA/Lalibre.be

Invitée mardi 1er mars de Jean-Michel Aphatie, Marine Le Pen a réitéré son souhait de repousser dans les eaux internationales les migrants venus des pays arabes. Intronisée mi-janvier, la présidente frontiste aura donc mis moins de 2 mois avant de renouer avec un discours anti-immigration digne du FN des années 80.

Depuis que Le Pen fille a repris le Front national des mains de Le Pen père, elle s’échine à recouvrir le parti d’extrême-droite d’un voile de blancheur prétendument républicaine. En inaugurant son mandat le 16 janvier à Tours par une ode à l’Etat « composante essentielle de l'âme de la France »,  Marine Le Pen espère sans doute se draper dans des atours un peu plus décents pour la présidente d’un parti crédité par les derniers sondages de 19 à 20% d’intentions de votes.

La capacité de Marine Le Pen à se démarquer de son paternel vient pourtant de connaître un coup d’arrêt lors de sa visite au salon de l’agriculture le vendredi 25 février. Interrogée sur les flux migratoires liés aux révoltes dans le monde arabe, la candidate FN a déclaré : « L’union européenne est totalement impuissante à nous protéger, il faut passer un accord bilatéral avec l’Espagne et l'Italie pour permettre à nos marines de préserver nos eaux territoriales et repousser dans les eaux internationales les migrants qui voudraient entrer en Europe. » Marine Le Pen amorce-t-elle un virage républicain ? La question était sur toutes les lèvres au lendemain du congrès de Tours. Avec cette sortie, la voilà qui opère une incontestable régression en renouant avec les vieilles lunes du Front des années Jean-Marie. Attendue sur l’immigration, thème de prédilection et fonds de commerce du FN, la présidente a plongé tête la première dans le débat, sans même se donner la peine de distinguer l’immigration traditionnelle des flux migratoires exceptionnels dus à des crises politiques majeures.

Invitée ce mardi 1er mars de RTL, la nouvelle présidente du Front enfonce le clou : « On peut parfaitement repousser des bateaux dans les eaux internationales humainement ». Malgré les protestations de Jean-Michel Aphatie, elle ajoute : « Je crois qu’on va dire que je suis la seule à avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder l’intérêt de la France et des Français. Il n’y a rien de plus facile que de faire du compassionnel mais y a toujours quelqu’un qui paye le prix et ce sont les Français qui le payent. »

En l'écoutant ce matin sur RTL, Bruno Gollnisch a dû sourire devant sa glace : si Marine Le Pen retombe dans une rhétorique anti-immigrés façon années 1980, c'est peut-être que son positionnement demeure incompris dans les tréfonds du Front national, et qu'elle entend rectifier le tir.

1 Mars 2011, Laureline Dupont

Source : Marianne

Le gouvernement espagnol est en passe de durcir les règles sur le regroupement familial. Désormais, tout étranger désireux de faire venir des membres de sa famille devra non seulement avoir un salaire qui dépasse les 800 euros, mais aussi justifier que ce salaire lui sera versé pendant au moins un an. Les Marocains, plus nombreux à demander le regroupement familial parmi les immigrés en Espagne, risquent d’être les premières victimes de cette règle.

Si jusqu'à présent, des « moyens de subsistance suffisants » pour les personnes rejoignant le demandeur étaient demandés, un montant exact a été proposé dans un nouveau projet de règlement : 799 euros par mois. Cette somme représente 150% de l'IPREM (Indicador Público de Renta de Efectos Múltiples), l'indice à base duquel se calculent les aides sociales en Espagne. Selon Europa Press, le projet de règlement venu complétér la loi des étrangers prévoyait initialement un taux de 175% de l'IPREM (soit 931 euros par mois), mais après consultations avec patrons et partenaires sociaux, il aurait été rabaissé.

Le salaire scruté sur 6 mois avant et 12 mois après la demande

La personne voulant accueillir des personnes de sa famille devra remplir davantage de conditions. Actuellement, cette personne doit avoir résidé légalement en Espagne depuis au moins un an et avoir une carte de séjour valable une année au moment de la demande. A en croire le nouveau projet de règlement, il sera également pris en considération « le maintien d'une source de revenus dans l'année suivant la demande de regroupement ». « Seront refusées les demandes dans lesquelles se détermine de manière indubitable qu'il n'y a pas de perspective de maintien des revenus dans l'année suivant la demande », explique le texte parvenu à Europa Press.

Ce texte préciserait également que dans le traitement d'une demande « sera considérée l'évolution des moyens du regroupant (l’immigré, ndlr) dans les 6 mois précédant la demande ». Un salaire stable devient ainsi condition sine qua non d'un regroupement familial.

Les Marocains, premières victimes de ces mesures restrictives

Les Marocains résidant en Espagne, qui représentent la deuxième communauté étrangère après les ressortissants roumains, et la plus grande minorité extra-européenne, seront les premiers à être touchés par ces restrictions. Selon les statistiques de l'Observatoire permanent de l'immigration, affilié au ministère espagnol du Travail et de l'Immigration, les Marocains sont les plus nombreux à se voir attribuer des visas pour regroupement familial en Espagne. En 2009, 20 275 sur 69 188 visas attribués dans ce cadre revenaient à des Marocains, soit 29% du total. Les Colombiens avec 9591 et les Péruviens avec 6048 visas attribués dans le cadre du regroupement familial, arrivaient loin derrière.

Plusieurs acteurs associatifs ont critiqué ces nouvelles mesures et le projet de règlement dans son ensemble, malgré les consultations larges qui se sont faites au préalable. Ainsi, le Forum galicien d'immigration a dénoncé le « caractère restrictif du projet de règlement », selon le site d'information RedInmigrante.es. Le projet reconnaitrait les étrangers résidant en Espagne comme force de travail sans reconnaître leurs droits fondamentaux.

1/3/2011, Frederic Schmachtel

Source : Yabiladi

Ce mardi avait lieu, pour la deuxième année, la journée «vingt-quatre heures sans nous». «Nous»? Ceux qui entendent rappeler que l'immigration, ça a du bon.

Slogan: «24 heures sans nous». Signe de ralliement: un petit ruban jaune. Enlevez de la société française tous ceux qui ont un ancêtre étranger, que reste-t-il?

Plus grand monde, entendaient rappeler ce mardi à ceux qui l'oublieraient les organisateurs de la «journée sans immigrés». Comme l'année dernière lors du coup d'essai de l'opération, l'idée était d'appeler les Français en général, quelle que soit leur origine, à arrêter de travailler et de consommer le temps d'une journée pour montrer, en creux, l'apport de l'immigration à la société française. Et en finir avec la stigmatisation ambiante.

Derrière cette démarche, un collectif né fin 2009 d'un «ras-le-bol commun» après une petite phrase de trop, celle d'Hortefeux - «Quand y en a un, ça va...» Profs, cadres, journalistes, ils se sont organisés via Facebook en prenant soin de garder leurs distances avec toute récupération syndicale ou politique, même si des organisations comme le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) s'associent à la démarche. Un an plus tard, et à l'approche de la présidentielle, leur manifeste (à lire ici, accompagné d'un appel à signer), leur paraît plus que jamais d'actualité.

Les comités locaux organisaient ce mardi des manifestations dans une quinzaine de ville (lire ici l'interview recueillie par notre correspondante à Lille). A Paris, le rendez-vous était donné à la mi-journée place de la Bourse.

Parmi la petite foule, Nadia, Rachid, Farida ou Najib. Ils ont posé une RTT pour venir dire, en termes mesurés, leur fatigue d'être sans cesse renvoyés à leurs origines.

Nadia, 39 ans, comptable

«Mes grands-parents sont venus en 1947 d'Algérie parce qu'on est venu les chercher. Et deux générations plus tard, je devrais encore me justifier? On nous renvoie à la figure le passé colonial. Pareil sur l'islam, que Sarkozy s'ingénie à instrumentaliser dans une pure logique électoraliste. On peut être français à part entière et choisir une autre religion que le catholicisme, non ?

«L'immigration fait partie de la vie économique de la France, c'est un fait. Et malgré tout on nous considère comme des parias. Quand on nous parle immigration, on nous parle banlieue, barbus, on monte les Français les uns contre les autres. Il faudrait quand même arrêter de dire que l'immigration, c'est les petits délinquants qui tiennent les murs dans les cités. Ce racisme ouvert de la part des hommes politiques et de figures médiatiques est intolérable. Pourtant, il est toléré, regardez Eric Zemmour! Il a été condamné par la justice pour ses propos et il continue de faire des émissions.»

Najib, 31 ans, cadre marketing dans une grande entreprise

«Je suis née ici, j'y ai fait mes études, je me sens français à 100%. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des attaches fortes avec le Maroc. Mes parents sont venus en France dans les années 70 pour le travail, mon père comme ouvrier, ma mère dans la restauration. Ils ont contribué au développement de la France et en dépit de cela, dans les médias, au gouvernement, l'immigration est toujours abordée comme un problème. Mais sans les immigrés et les enfants d'immigrés, la France ne tournerait pas! Les relents de racisme perdurent, comme une lame de fond. On continue à nous opposer aux "Français de souche".

«J'ai beau avoir avoir un bon poste, le mélange ne se fait pas dans le tissu social. Quand je suis dans un dîner, les premiers échanges sont bons mais dès que je donne mon prénom on me demande: "Ah oui? Tu viens d'où? T'habites où?", avec toutes les connotations qui vont avec: la banlieue, les Arabes... Et la religion. Car depuis quelques années, cette stigmatisation de l'origine se double d'une défiance envers les musulmans. Regardez le débat sur l'islam qui s'annonce! Ça me dégoûte. Alors que 99% des musulmans ne demandent qu'à vivre leur religion dans la paix et la sérénité, on focalise sur quelques centaines de radicaux.»
Farida, 38 ans, informaticienne dans une grande chaîne télé

«Il faut dire, ensemble, à nos dirigeants qu'ils arrêtent de systématiquement pointer l'apport négatif de l'immigration, de faire des amalgames du type musulman = arabe = terroriste = délinquant. Faisons attention à ce qu'on dit. Il n'y avait qu'à écouter, dimanche soir, Sarkozy nous faire un discours sur la peur, comme si des Tunisiens et des Algériens allaient débarquer d'un coup en masse! On ne peut laisser nos gouvernants continuer à dire des énormités comme ça impunément.

«On est nés ici, on vit ici, on participe activement au développement de ce pays, on travaille et on consomme comme tout le monde... Et à cause de ces discours, on se retrouve obligés de devoir crier au monde: "Regardez, on n'est pas des délinquants!"».
Rachid, 30 ans, cadre dans une grande entreprise du secteur industriel

«Il y a encore cinq ans, je ne crois pas que je serais venu aujourd'hui. Mais le climat s'est considérablement dégradé. Il y a maintenant une véritable cohésion de la classe politique pour dire que tout ce qui est immigré, ou plus exactement tout ce qui n'est pas blond aux yeux bleus, est un mal. Alors qu'au contraire c'est l'union qui fait qu'aujourd'hui la France est ce qu'elle est. J'en appelle simplement à un peu de mesure, un peu de respect. Mes parents sont nés en Algérie, ils sont français, je suis né ici, je suis français, point barre.

«Même dans la sphère privée et professionnelle, j'observe un repli. Je suis dans un milieu, disons, classe moyenne supérieure, et le discours m'inquiète de plus en plus. Mes collègues se permettent des remarques que je n'entendais pas avant. Par exemple, je suis le seul Beur de mon service, et ils disent: "Nous, on a notre Beur." Ce n'est pas intentionnellement méchant, mais une distinction est faite. Pareil sur la religion. Si c'est le ramadan, on va me dire: "Ben, tu manges ? Tu bois du vin ?" Je ne suis pas musulman ! C'est tout juste si on ne m'accuse pas d'être polygame... Je dois toujours me justifier. Et je ne vous parle pas du débat sur l'islam, on va se le prendre de plein fouet. »

1/3/2011

Source : Libération

Près de 150 000 personnes se sont réfugiées en Tunisie et en Égypte depuis dix jours. L’Organisation internationale pour les migrations en prévoit plusieurs milliers au Niger

La situation a atteint un niveau de « crise » à la frontière entre la Libye et la Tunisie, s’est alarmé mardi 1er mars le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon les autorités tunisiennes, 75 000 personnes fuyant la Libye l’ont franchie depuis le 20 février.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui fait état de « scènes de chaos », poursuivait mardi 1er mars évacuations, commencées lundi 28 février.

« Un besoin urgent d’assistance »

Environ 1 450 Égyptiens ont pris un bateau à Sfax vers le port égyptien d’Alexandrie. Cinq avions transportant 900 Égyptiens devaient aussi quitter l’île tunisienne de Djerba vers Le Caire. Le dispositif avait déjà été mis en œuvre lundi 28 février.

D’autres vols étaient programmés pour rapatrier des Bangladeshis. L’OIM venait aussi en aide,mardi 1er mars, à 1 000 Vietnamiens. D’autres groupes ont « un besoin urgent d’assistance », dont des Népalais, des Ghanéens et des Nigérians dormant dehors malgré des « températures glaciales ».

750 Bangladeshis devaient aussi partir du Caire vers leur pays

À la frontière entre la Libye et l’Égypte, franchie elle aussi par environ 70 000 personnes les jours derniers, la situation est un peu plus « stabilisée », selon Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’organisation. 216 Ghanéens ont été transférés vers Le Caire, d’où un avion a décollé pour le Ghana.

Trois avions transportant 750 Bangladeshis devaient aussi partir du Caire vers leur pays. L’OIM essayait par ailleurs d’organiser des évacuations par bateau depuis Benghazi, en Libye. Les migrants ont aussi commencé à affluer à la frontière de la Libye avec le Niger. L’OIM se préparait mardi 1er mars à accueillir plusieurs milliers de personnes dans cette zone les jours prochains.

L’organisation « travaille 24 heures sur 24 pour mettre en place des structures d’accueil aux frontières », indique Jean-Philippe Chauzy. Samedi, un avion-cargo affrété par le HCR, transportant plus de 100 tonnes de matériel humanitaire pour aider 10 000 personnes, a atterri en Tunisie. Deux nouveaux avions sont prévus jeudi 3 mars.

« Décongestionner les zones frontalières »

Mais les deux organismes rappellent qu’il est essentiel de « décongestionner les zones frontalières », en particulier tunisienne. « Face à la pression migratoire, il faut que le programme d’évacuation humanitaire monte très vite en puissance », explique Jean-Philippe Chauzy. L’OIM a renouvelé son appel, lancé vendredi 25 février, à une aide d’urgence de 8 millions d’euros.

L’OIM et le HCR sont aussi très préoccupés par la situation des ressortissants d’Afrique subsaharienne « bloqués » en Libye, assimilés à des mercenaires étrangers de Kadhafi (lire ci-dessus). Leurs bureaux à Tripoli reçoivent des appels de détresse de ces migrants « effrayés et terrés chez eux », parmi lesquels figurent des réfugiés et des demandeurs d’asile.

Jean-Philippe Chauzy regrette que l’« équipe de l’OIM à Tripoli n’ait pas les moyens d’aider » cette population prise au piège, en raison des dangers encourus.

1/3/2011, Camille LE TALLEC

Source :AFP/ La Croix

Le droit d'échange du permis étranger contre le permis de conduire marocain est ouvert aux MRE rentrant définitivement au Maroc et les étrangers dont les pays ont signé avec le Maroc un accord de reconnaissance réciproque des titres de conduite…Suite

Le rapatriement des Marocains de Libye continue. Depuis le début de la semaine dernière plus de 2000 personnes ont été rapatriées par avion. 2 bateaux devraient ramener, dans les prochains jours, 3800 réfugiés. Les difficultés rencontrées par ces Marocains ne s’arrêtent pas une fois arrivés au Royaume. A l’heure actuelle, rien n’est organisé pour les recevoir.

Plus de 2000 Marocains résidant en Libye sont arrivés au Royaume depuis le début de la semaine dernière. Samedi, un vol a ramené en une seule fois 220 d’entre eux. Il est aujourd’hui encore impossible de savoir combien d’entre eux demandent à être et seront rapatriés. Pour répondre à l’urgence, toutefois, 2 navires de respectivement 2000 et 1800 places sont affrétés.

Un premier est parti de Gênes et le second est en cours d’affrètement. Ils devront rejoindre les ports de Tripoli et Benghazi dans le courant de la semaine pour revenir, vendredi 4 mars, à Tanger Med avec à leur bord potentiellement 3800 nouveaux réfugiés.

Les épreuves que traversent les Marocains de Libye qui tentent de rentrer au Royaume sont considérables même s'ils n'ont eu a subir aucune violence spécifique. Quitter une maison, un appartement pour sauver sa vie, étant donné la situation chaotique du pays, c’est prendre le risque de ne jamais retrouver son patrimoine. La plupart des agences bancaires sont fermées, il est donc aussi très difficile de vider son compte avant de fuir.

Lorsque les Marocains de Libye, parviennent malgré tout à emporter avec eux une partie de leur capital, ils sont fréquemment rançonnés le long de la route qui mène à l’aéroport de Tripoli. Une fois sur place, il suffit vraisemblablement de montrer son passeport vert pour embarquer pour le premier vol pour Casablanca, dans la limite des places disponibles.

Arrivés au Maroc, les réfugiés n’ont plus a craindre pour leur vie, mais leurs difficultés, pour ne pas dire calvaire, se poursuivent. Le dinar libyen n’a jamais été convertible au Maroc. De même en Tunisie, où la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a pourtant pris la mesure exceptionnelle de permettre au Tunisiens « travaillant en Libye et qui sont retournés, depuis le 17 février 2011 », de « convertir une seule fois, selon les procédures de changes en vigueur, 1000 dinars libyens. » Bank Al Maghrib, quant à elle, n’a pour l'instant pris aucune mesure de cet ordre.

Enfin, et surtout, les Marocains de Libye qui arrivent sur le sol du Royaume ont tout intérêt à avoir conservé des liens dans le Royaume car rien n’est, à l’heure actuelle, prévu pour les accueillir à leur arrivé.

28/2/2011

Source : Yabiladi

La cinquième édition de la Quinzaine du Cinéma marocain à Strasbourg, la seule manifestation en France entièrement consacrée au 7ème art marocain, s'ouvrira mercredi avec la programmation de neuf long-métrages, apprend-on auprès des organisateurs.

Initiée par le Consulat général du Maroc à Strasbourg, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et du Centre cinématographique marocain (CCM), en partenariat avec le cinéma "Odyssée", cette manifestation se poursuivra jusqu'au 15 mars prochain.

Le public aura l'occasion de voir les films "Nûba, d'or et de lumière" d'Izza Génini (2007), "Zaïna, cavalière de l'Atlas", de Bourlem Guerdjou (2004), "Les barons", de Nabil Ben Yadir (2008), "Casanayda !", de Farida Benlyazid, Abderrahim Mettour (2007), "Où vas-tu Moshé?" de Hassan Benjelloun (2007), "Histoire d'un lutteur Mchaouchi" de Mohammed Ahed Bensouda (2009).

Les films "Terminus des Anges", de Hicham Lasri, Mohamed Mouftakir et Narjiss Nejjar (2009), "Ahmed Gassiaux", d'Ismaël Saidi (2009) et "Les Oubliés de l'Histoire", de Hassan Benjelloun (2009) sont également au programme.

La programmation de cette quinzaine confirme une fois de plus la très riche diversité du cinéma marocain et l'enthousiasmant talent de ses créateurs.

Le choix a été délibérément porté sur des films qui tournent le dos aussi bien à l'exotisme folklorique qu'au paternalisme complaisant d'un certain regard occidental, soulignent les organisateurs.

Les films à l'affiche, au-delà de leur belle et attachante singularité, interrogent avec force et lucidité tant l'histoire de ce beau pays que son présent et les tendances préfigurant son avenir.

Le Maroc est le seul pays africain et arabe à avoir une Quinzaine du cinéma dans ce haut-lieu de la création et de la cinématographie contemporaine et siège du Parlement européen, du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'Homme.

28/02/11

Source : MAP

Le long métrage "Tu te souviens d'Adil ?" inaugurera, lundi soir à Saint Jacques de Compostelle (Nord-ouest de l'Espagne), le cycle "Les Lundis d'Amal" initié par le Festival international de cinéma euro-arabe. (du 24 au 29 octobre prochain

"Les Lundis d'Amal", qui joue la carte de l'interactivité et compte sur la participation du public pour choisir les films devant être projetés le dernier lundi de chaque mois, est une initiative du festival Amal dont le but est de promouvoir le cinéma arabe tout au long de l'année.

Ainsi, le film marocain, réalisé par le journaliste et cinéaste Mohamed Zineddaine, a été choisi par le public parmi trois films pour lancer ce cycle après avoir obtenu 66 pc des votes sur le site web du festival. Les deux autres productions ayant été en lice sont un documentaire jordanien et une session de trois courts métrages égyptiens.

"Tu te souviens d'Adil ?" c'est l'histoire d'un jeune qui a toujours rêvé de traverser la Méditerranée. Il arrive ainsi à Bologne, où il mènera deux vies parallèles. Il devra prendre soin de son frère handicapé et travailler pour un narcotrafiquant.

Le festival international de cinéma euro-arabe (Amal) se veut un espace de rencontre et de dialogue interculturel pour l'entente entre les cultures arabe et espagnole.

Ce rendez-vous cinématographique, qui constitue la seule rencontre cinématographique en Espagne consacrée exclusivement au monde arabe, vise également à promouvoir auprès du grand public la réalité sociale et culturelle arabe à travers le septième art.

28/02/11

Source : MAP

La France entend rester "ferme" face à l'immigration illégale et espère "éviter" des flux "incontrôlables" en provenance d'Afrique du Nord, pressant l'Union européenne de se mobiliser davantage contre les clandestins tout en soutenant les révolutions arabes.

Dès sa prise de fonction lundi, le nouveau ministre de l'Intérieur Claude Guéant a insisté sur la nécessité, "face à des bouleversements de nature historique", "de lutter contre l'immigration irrégulière qui, c'est un fait, (...) inquiète" les Français.

Il a évoqué un "défi formidable et redoutable, celui de changer la France pour qu'elle reste elle-même, qu'elle conserve sa civilisation, son art de vivre, son modèle de société".

Alors que le rempart libyen protégeant l'Europe menace de craquer sous la pression d'une insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, le Premier ministre français, François Fillon, avait auparavant affirmé que la France ferait "preuve d'une très grande fermeté à l'égard de l'immigration illégale".

M. Fillon a admis qu'"il va y avoir des mouvements migratoires importants", conséquence de la situation en Libye, mais aussi en Tunisie et en Egypte où les régimes de Zine El Abidine Ben Ali et de Hosni Moubarak ont été balayés par des révoltes inédites.

La dégradation de la situation en Libye, pays pétrolier où vivent entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, a jeté sur les routes de l'exode des dizaines de milliers de personnes.

L'ONU recensait ce week-end près de 100.000 personnes, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, une situation qualifiée de "crise humanitaire".

Originaires de pays où la situation économique est trop difficile pour laisser espérer une réinsertion, ces migrants peuvent avoir comme "perspective" de gagner l'Europe si l'instabilité persiste en Libye, pronostique l'avocate Claire Rodier du réseau Migreurop.

"Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme. C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne", a estimé dimanche le président français Nicolas Sarkozy.

"Nous devons tout faire" pour que "ces forces vives restent sur le territoire de leur pays" et "puissent concourir au développement économique", estime pour sa part Dominique Paillé, le président de l'Office français pour l'Immigration et l'Intégration (Ofii).

Avant même l'insurrection en Libye, quelque 6.000 Tunisiens étaient arrivés en quelques jours sur l'île italienne de Lampedusa avec l'espoir de rejoindre la France.

Pourtant, Rome n'a pas été entendu par tous ses partenaires européens mis en garde contre un risque humanitaire "catastrophique" et un afflux de réfugiés libyens.

Après l'Italie, M. Sarkozy a demandé à l'UE la réunion d'un sommet pour décider d'une "stratégie commune" face à la crise libyenne.

La situation dans le monde arabe et les errements de la diplomatie française l'ont même conduit à un remaniement ministériel dimanche, avec des nouveaux ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé et de l'Intérieur, avec Claude Guéant, bras droit à l'Elysée de Nicolas Sarkozy.

"Avec les autres pays européens nous ferons preuve d'une très grande fermeté à l'égard de l'immigration illégale", a prévenu François Fillon.

Mais le Premier ministre veut croire que "le meilleur moyen" d'éviter le flux migratoires "c'est d'aider la Tunisie à réussir, c'est d'aider l'Egypte à réussir, c'est de faire en sorte que la situation se stabilise rapidement en Libye".

La France va "accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d'être libres", a assuré le chef de l'Etat.

Ce discours "est hypocrite et paradoxal", juge Claire Rodier qui appelle l'Europe à la "solidarité", la jugeant "tout à fait capable d'assumer ces situations de crise".

28/2/2011

Source : AFP/La Croix

Pourquoi ce retour au coeur du débat politique ? Quel est le bilan de la politique de Nicolas Sarkozy ? Un "islam de France" peut-il émerger ? La convention que l'UMP prévoit de consacrer, le 5 avril, à l'exercice des cultes et notamment à la compatibilité de l'islam avec la laïcité se veut...Suite

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Le porte-parole du PS Benoît Hamon a accusé lundi le président Nicolas Sarkozy de parier sur "la stratégie de la peur" en utilisant les thèmes de l'immigration et de l'islam, et de vouloir entrer en compétition avec le Front national en vue de la présidentielle.

"Il n'aura pas fallu trois minutes hier au président de la République pour qu'il nous dise, une nouvelle fois, que le loup nous guette, qu'il est là, qu'il a pour nom le terrorisme, l'islamisme, l'immigration, et que, quand le loup nous guette, il y a un berger (Nicolas Sarkozy) qui nous protège", a déclaré M. Hamon lors du point de presse hebdomadaire.

"La réalité, c'est qu'à chaque fois que le président de la République use de cette méthode consistant à faire peur aux Français (...), le résultat est le même. C'est Marine Le Pen qui prospère. C'est le Front National qui prospère", a-t-il poursuivi, en critiquant le projet de débat sur la place de l'islam en France, souhaité par le président.

"Marine Le Pen ira au bout de ce débat et engrangera les dividendes électoraux", a estimé M. Hamon. "Il y a une volonté de faire de l'islam et de l'immigration le coeur de la présidentielle", a-t-il ajouté, pointant une "compétition" entre l'UMP et le FN sur ces thèmes.

"A cette stratégie qui est une stratégie de la peur, les conséquences seront toujours les mêmes", a ajouté M. Hamon, estimant que la seule réponse aux "inquiétudes" des Français sur ces sujets était "le rappel de la laïcité".

La France "n'est pas l'ennemie des religions, qui doivent rester dans une démarche spirituelle sans aspiration à une quelconque emprise sur l'espace public. Il faudra réaffirmer ces principes-là, plutôt que de jouer sur la stigmatisation et les peurs, comme le fait le président de la République", a-t-il déclaré.

28/2/2011

Source : AFP

Si un pays a le plein droit de réglementer la migration et de contrôler les flux migratoires, les immigrés, eux, ont droit à la protection.

De tous les aspects liés à la question de l'immigration, l'aspect juridique est celui dont on parle le moins. Pourtant, il s'agit d'un élément clé pour appréhender les enjeux géopolitiques et socioéconomiques de l'immigration dans le monde. Pour faire la lumière sur l'évolution des lois et des politiques migratoires et leur impact sur la situation socioéconomique des immigrés du Maghreb Arabe, l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers a tenu, hier à Rabat, un colloque international sur le thème « Immigration, changement social et juridique au Maghreb».

Si l'accent a été mis sur la région du Maghreb, c'est parce que l'immigration Sud-Nord et même Sud-Sud y a pris de l'ampleur, au point de devenir dorénavant un «fait social et spatial majeur et inédit ». Certes, les lois relatives à la réglementation de l'immigration et à la gestion des flux migratoires sont intrinsèquement différentes d'un pays à l'autre, mais elles ont dorénavant un point commun : la tendance, constatée durant les dernières années chez les pays développés, à contrôler voire à freiner la migration à provenance du Sud. Une tendance qui trouve son explication dans les angoisses sécuritaires ravivées notamment par la montée en puissance du terrorisme.

Mais pas seulement. Hervé Le Bras, spécialiste en histoire sociale et démographie, évoque le «coût de l'immigration» qui sert souvent de prétexte pour durcir les politiques de migration dans les pays européens. «On a tendance à croire que les immigrés coûtent plus qu'ils ne rapportent. A vrai dire, cet argument a une grande résonance dans les pays développés et il est employé par les partis et syndicats qui s'opposent à l'immigration. Il s'agit d'un argument faux car partiel, en ce sens qu'il ne prend pas en considération l'ensemble du cycle de vie de l'immigré», explique M. Le Bras.

Aux antipodes de cette thèse soutenue surtout par les plus radicaux, d'autres voix plaident pour une plus grande ouverture des frontières face aux flux migratoires. Pragmatiques, les tenants de cette thèse arguent que l'Europe est un continent qui vieillit rapidement et que les immigrés, des jeunes pour la plupart, sont les seuls à pouvoir compenser ce vieillissement. « Encore une fois, il s'agit d'un raisonnement purement abstrait dont on ne peut voir les modalités concrètes de réalisation », analyse objectivement M. Le Bras. Car, pour parler chiffres, les pays industrialisés ont besoin pour compenser le vieillissement de leur population de pas moins de 5 milliards de jeunes immigrés ! «Les libéraux sont les seuls à avoir défendu l'ouverture complète des frontières, tout en soulignant la nécessité de protéger les nationaux», précise M. Le Bras. A juste titre, l'enjeu actuel consiste à trouver le juste milieu entre les droits des migrants et les droits de l'Etat. « La question à ce poser est la suivante : est-ce qu'il faut favoriser le droit de l'Etat à réglementer, à organiser et à sanctionner la migration, ou bien le droit des immigrés à être protégés ? En d'autres termes, nous sommes en face à un conflit entre les droits individuels et les droits collectifs », remarque Khadija Elmadmad, professeur de droit à Rabat et titulaire de la Chaire UNESCO "Migration et droits humains". Vue la perspective des pays du Maghreb arabe, la question migratoire revêt une importance grandissante.

Elle est devenue selon les organisateurs à la fois «un instrument de la diplomatie, une arme de négociation avec l'Europe, un enjeu régional, mais aussi un élément de politique intérieure ». D'où la nécessité de redessiner les équilibres avec l'Europe et entre les pays de la région maghrébine qui est devenue, par excellence, un espace d'immigration.

La migration Sud-Sud

L'immigration a longtemps été le fait de populations pauvres qui quittent leurs pays d'origine pour les pays industrialisés. Ce schéma est en train de changer même lentement, avec l'apparition, voire l'expansion de l'immigration sud-sud. Même les pays les plus pauvres de la planète, comme la Mauritanie, reçoivent des flux migratoires importants en provenance de pays sous-développés. A Nouakchott par exemple, les immigrés représentent 20% de la population et 30% à Nouadibou, la capitale économique. L'immigration dans ce contexte a ses particularités. Il s'agit d'une immigration qui n'est ni formalisée ni contrôlée par l'Etat, mais qui participe grandement à l'économie nationale. En atteste le fait que 30% des immigrés en Mauritanie montent leurs propres projets d'entreprises, allant de petites boutiques jusqu'à de grandes usines qui emploient la population locale. De ce fait, leur niveau économique est égal, voire supérieur, à celui des nationaux, parce qu'ils travaillent souvent dans les secteurs les plus importants de l'économie. Ces secteurs ne sont pas suffisamment investis par les autochtones et ont, dès lors, grand besoin du savoir-faire apporté par les immigrés. En ce sens, on parle d'une immigration créatrice de richesse et contribuant au développement économique.

28.02.2011, Meriem Rkiouak

Source : Le Matin

Le film "Sac de farine", une production belgo-marocaine, de la réalisatrice Khadija Saidi Leclere, est actuellement en tournage à Ait Ourir, apprend-on auprès des producteurs belges.

Ce long-métrage, tourné au Maroc et en Belgique, est produit par "Sahara Productions", la "Compagnie cinématographique européenne" et "t-chin t-chin Productions" avec notamment le soutien du Centre cinématographique marocain (CCM).

Ce long métrage (90 mn) raconte l'histoire de Sarah, fille de 8 ans d'origine marocaine qui, dans les années 70, grandit dans un foyer d'accueil catholique à Bruxelles.

Elève studieuse, lectrice assidue, elle voit un jour arriver son père biologique qui lui promet un week-end à Paris. Mais au lieu de cela, il l'emmène dans sa famille au Maroc et repart aussi vite en laissant Sarah, sans explication.

Prisonnière du choix du père, elle n'aura d'autre possibilité que de se résigner. Elle mènera la vie d'une petite fille marocaine où la seule scolarité qui lui est proposée est celle de l'école du tricot.

Quelques années plus tard, Sarah a 17 ans et semble avoir trouvé une vie stable. Toutefois son envie de partir, de retrouver la Belgique de son enfance, l'école, les livres et une vie qu'elle imagine libre reste présente.

"Le sac de farine", premier long-métrage de la réalisatrice belgo-marocaine Khadija Saidi Leclere, est une fiction mêlée d'autobiographie. Il s'agit d'une "aventure humaine", à travers laquelle la réalisatrice jette un regard sur le problème de l'intégration et de la bi-culturalité, de "la recherche de la véritable identité profonde".

C'est toujours la problématique du retour au pays d'origine qui est posée, et de la quête de ses racines. Mais ce film aborde le cas d'une jeune femme qui est née en Belgique et qui y a passé son enfance. Elle découvre à son adolescence la culture, les traditions et le mode de vie de son pays d'origine, trouve l'amour et l'affection parmi sa famille, mais demeure déchirée entre une vie toute tracée au Maroc et sa vie en Europe, explique à la MAP le producteur belge Gaetan David.

Elle finira par quitter le Maroc qu'elle avait appris à aimer, avec une certaine amertume, convaincue de perdre quelque chose d'important, mais aussi plus forte que jamais et convaincue de pouvoir enfin vivre sa vie, ajoute-t-il.

La réalisatrice a fait appel à des acteurs marocains : Abderraouf, Souad Saber, Latifa Ahrare, Hassan Foulane, Faouzi Bensaidi, Mohamed Atifi, Jawad Sayeh, Khadija Jamal et Fadila Benmoussa, mais aussi à des acteurs maghrébins établis en Belgique et en France, comme Smain, Hafsia Herzi, Mehdi Dehbi et la comédienne arabo-israélienne Hiam Abbas.

Ce film dont la sortie en salles est prévue pour 2012 est réalisé avec un budget de près de 2,2 millions d'euros.

La réalisatrice du film, Khadija Leclere, est diplômée du Conservatoire Royal d'art dramatique de Bruxelles en 1997, et a travaillé comme directrice de casting. Elle a réalisé trois courts métrages: "Camille" qui sera son école de cinéma, "Sarah" son premier court-métrage professionnel, primé dans plusieurs festivals internationaux notamment celui de Dubaï, Namur, Miami, et Milan, et le dernier en date "la pelote de laine".

28/02/11, Mahjouba Agouzal

Source : MAP

Nicolas Sarkozy a dit dimanche avoir demandé à l'Union européenne (UE) la réunion d'un sommet pour décider d'une "stratégie commune" face à la crise libyenne et aux menaces qu'elle fait peser en matière d'immigration, lors d'une allocution radio-télévisée.

"La France a demandé que le Conseil européen se réunisse pour que l'Europe adopte une stratégie commune face à la crise libyenne, dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région", a déclaré le chef de l'Etat.

Lors de sa visite vendredi en Turquie, M. Sarkozy s'était déjà prononcé pour la réunion d'un "Conseil européen sur cette question-là, de l'Union pour la Méditerranée et de l'avenir des relations de l'Europe et des pays du Moyen-Orient". "C'est un sujet extrêmement complexe, difficile mais qu'il faut affronter en ayant la perspective de l'avenir", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Abdullah Gül.

Dimanche soir, le président a souligné les risques de dérapages violents dans les pays arabes.

"Ils peuvent aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes. Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires incontrôlables et sur le terrorisme", a-t-il déclaré.

Ces derniers jours, l'Italie a mis ses partenaires européens en garde contre un risque humanitaire "catastrophique" et un afflux de réfugiés libyens, mais plusieurs de ses partenaires lui ont opposé une fin de non-recevoir.

27/2/2011

Source : AFP/Le Monde

La situation internationale impose de différer un débat qui s’annonce délicat, estiment plusieurs élus.

L’Élysée et la direction de l’UMP se rendent compte que la programmation, pour le 5 avril, du débat sur la place de l’islam en France a été pour le moins maladroite. Alors que, sur la rive sud de la Méditerranée, le monde arabe est en pleine ébullition, fallait-il ouvrir dans la précipitation un chantier aussi délicat ?

En fin de semaine dernière, l’ancien ministre de l’industrie Christian Estrosi estimait que «la situation internationale crée un trouble et impose de différer ce débat». Peu après, un secrétaire national de l’UMP, joint par La Croix, assurait que la décision était déjà arrêtée de «reporter le débat au 26 avril». Une assertion démentie par l’entourage de Jean-François Copé.

Ces informations contradictoires reflètent bien le malaise suscité par l’initiative prise par le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, avec le feu vert du chef de l’État. Au sein de la majorité, de nombreux poids lourds ont fait part de leurs vives réticences. Se souvenant des dérapages du débat sur l’identité nationale qui avait finalement tourné court en 2010, ils craignent que cette nouvelle tentative ne soit pas mieux contrôlée.

Les risques d'un débat insuffisamment «préparé»

Le ministre de la défense, Alain Juppé, ou encore le président du Sénat, Gérard Larcher, ont mis en garde Jean-François Copé sur les risques d’un débat insuffisamment «préparé». Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, fait part à La Croix des mêmes réserves: «C’est un débat qui doit être soigneusement réfléchi. Mal cadré, il sera contre-productif. L’an dernier, j’avais regretté qu’on parte sur ce thème de l’identité nationale, auquel je préférais celui de l’appartenance à la République.»

En ce domaine, le choix des mots est lourd de conséquence. Selon la formule de Jean-François Copé, la réflexion portera sur «l’exercice des cultes religieux dans la République, avec un point particulier sur l’exercice du culte musulman».

Une formulation qui provoque des polémiques sur deux fronts. Le premier oppose ceux qui refusent de stigmatiser les musulmans et ceux qui veulent briser le tabou sur la place de l’islam. «Focaliser sur le seul islam, ce serait faire une erreur par rapport au principe de laïcité», prévient Gérard Larcher. Dans Le Figaro , vendredi, Édouard Balladur estimait pour sa part: «La France est un pays de tradition catholique qui, l’histoire en témoigne, a du mal à accepter la diversité religieuse. Il faut prendre acte de celle-ci.»

« Remettre en chantier la loi de 1905 serait suicidaire »

L’autre front de divergences, au sein de la droite, concerne la nécessité ou non de réformer la loi de 1905. Après l’annonce de Jean-François Copé, le ministre du logement, Benoist Apparu, s’est déclaré favorable à une réforme législative sur le financement des lieux de culte. Son collègue aux transports, Thierry Mariani, propose d’interdire les prêches en langue arabe…
Ces déclarations ont aussitôt provoqué l’indignation de ceux qui refusent de toucher à la loi de 1905. Dominique Paillé, secrétaire national de l’UMP en charge de l’intégration, accepte un débat «pédagogique, dont le rôle serait de faire comprendre la laïcité». Mais, poursuit-il, «remettre en chantier la loi de 1905 serait suicidaire».

Dans le même sens, Bernard Accoyer estime que l’ouverture du dossier du financement des lieux de culte présente «trop de risques de dérapages.» Pour les chrétiens-sociaux, Christine Boutin explique pour sa part qu’en voulant s’attaquer à quelques abus, c’est tout l’équilibre sur la liberté d’expression qu’on risquerait de bouleverser.

Et puis, l’interdiction des prières dans la rue aux abords des mosquées risque d’avoir des conséquences pour les processions chrétiennes, estime également la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD).

27/2/2011, Bernard GORCE

Source : La Croix


A quelques kilométres d’une Europe bien fermée que jamais, de nombreux migrants subsahariens survivent au nord du Maroc. Sans ressources, à la merci du racisme populaire et de l’arbitraire policier, ils attendent. Tranches de vie…Suite

Jeune, indépendante, au chômage et en situation régulière", tel est le profil de la femme immigrée marocaine, installée actuellement dans la communauté autonome de Madrid, selon une étude sociologique publiée dans la capitale Espagnole…Suite

Un haut fonctionnaire arrive  à Rennes pour assainir. Il se heurte à des résistances mais maintient la pression. Au passage, il lève même quelques lièvres qui feraient le bonheur de n' importe quelle Cour des comptes: emplois fictifs, trafics de timbres fiscaux ...Suite

Le énième débat sur l’islam et la République que le chef de l’État a annoncé à TF1 et que l’UMP veut entreprendre début avril est bien mal engagé. Au point même que le ministre de la Défense Alain Juppé – qui n’a pas l’habitude de faire dans la surenchère gauchiste ! – craint les dérapages…

Opposer un « islam de France » et un « islam en France » ne me semble pas une bonne façon de poser le problème. Met-on les catholiques, les juifs et les protestants devant la même alternative ?

Il existe un « catholicisme de France » avec sa Conférence des évêques, les Assemblées plénières de Lourdes, etc. Il n’en existe pas moins un « catholicisme en France ». Ce dernier n’est pas réductible au « catholicisme de France », car le catholicisme est une réalité internationale. Sauf erreur de ma part, son chef spirituel est, en même temps, un chef d’État.

L’ambassadeur du Vatican en France, le nonce apostolique, participe même aux entrevues officielles qui ont lieu entre la délégation catholique et le gouvernement, comme le remarquait un ministre de l’Intérieur, s’appelant Nicolas Sarkozy en réponse à une question de Ph. Verdin sur « l’indépendance des musulmans français » (1).

On constate, certes, une souplesse plus grande de l’épiscopat français sur certaines questions. Ainsi, contrairement à ce qui se passe en Colombie ou en Pologne par exemple, les médecins français catholiques qui pratiquent des IVG ne se trouvent pas menacés d’excommunication.

Mais, sur beaucoup d’autres points, comme le mariage des prêtres ou l’accès des femmes à la prêtrise et au diaconat, ce sont les règles générales, les « normes canoniques » du catholicisme qui s’imposent, même si les enquêtes faites montrent qu’une majorité des catholiques français, y compris chez les catholiques pratiquants (2) ont des attentes différentes.

Qui va affirmer que l’État devrait imposer des femmes prêtres au nom de l’égalité hommes-femmes ou, comme la Révolution française l’a fait, imposer l’autorisation du mariage des prêtres au nom de la liberté individuelle ?

On peut, à titre personnel, sympathiser avec celles et ceux qui luttent pour des changements internes à l’Église catholique, on peut aussi être indifférent en la matière. Mais aucune force politique ou sociale ne va chercher à imposer ces changements. Il est clair que c’est l’affaire du catholicisme. Et ses évolutions comportent des zigzags.

Il en est de même pour l’islam. D’ailleurs, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Le même ministre de l’Intérieur, déjà évoqué, a largement contribué, il y a maintenant 7 ans, à organiser un « islam de France » par la création du Conseil français du culte musulman (CFCM ) et des Conseils régionaux du culte musulman (CRCM).

Chacun peut avoir son avis sur ces structures : il n’en demeure pas moins que c’est l’État qui s’est fortement engagé dans cette démarche. L’État ne peut ignorer ou tenir pour négligeable ce dont il est un co-auteur. Serait-ce trop lui demander d’avoir un peu de cohérence interne ?

Il existe donc un islam de France et un islam en France, car l’islam, comme le catholicisme et bien d’autres religions, est une réalité internationale.
Dès maintenant, au-delà de l’organisation spécifique qui a été mise en place, des façons spécifiques et multiples d’être musulman sont en train de se forger en France (et en Europe) ; et une gestion teintée de néo-colonialisme risque d’être contre-productive (3).

Mais c’est à un niveau international que l’islam bouge. Par exemple, un féminisme musulman se développe (4) et, aujourd’hui, on constate la soif de démocratie dans l’ensemble du monde dit « arabo-musulman ».

Ce thème de l’« islam de France » me rappelle un certain discours laïque traditionnel sur les femmes : elles étaient suspectes d’être sous influence cléricale. Il fallait les « éduquer » avant de leur donner le droit de vote. Et naturellement, on considérait qu’elles n’étaient jamais assez éduquées pour l’obtenir. Si bien que le premier projet donnant le droit de vote aux femmes, fut le projet de Constitution élaboré par Vichy !

De même, d’année en année, on a l’impression que les musulmans français ne sont jamais assez français…

Notes :

1. N. Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, Paris, Éd. du Cerf, p. 93.

2. 61 % contre 36 % pour le mariage des prêtres, 51 % contre 44 % pour l’accès des femmes à la prêtrise (respectivement 81 % contre 16 % et 67 % contre 31 % chez les catholiques pratiquants irréguliers). Source : enquête CSA-La Vie : « Les attentes des Français à l’égard du prochain pape », 15 avril 2005.

3. Lire, entre autres, l’ouvrage de Franck Frégosi, Penser l’islam dans la laïcité. Les musulmans de France et la République (Éd. Fayard, 2008).

4. Lire sur ce sujet Critique internationale, n° 46, 2010.

* Jean Baubérot, professeur émérite (Sorbonne), est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont Histoire de la laïcité en France et Les Laïcités dans le monde, tous deux parus dans la collection « Que sais-je », aux éditions PUF. Il commente l’actualité sur son blog
Derniers ouvrages parus : Laïcités sans frontières, avec M. Milot (Éd. du Seuil, 2011) ; Sacrée médecine. Histoire et devenir d’un sanctuaire de la Raison, avec R. Liogier (Éd. Entrelacs, 2011).

26 Février 2011,  Jean Baubérot

Source : Atlas info

L'historien et politiste Olivier Le Cour Grandmaison dénonce les prélèvements mirifiques opérées par les banques sur l'argent envoyé par les immigrés à leurs familles restées au pays.

Ils ont en moyenne des revenus largement inférieurs aux nationaux des pays dans lesquels ils vivent, ils occupent les emplois les moins qualifiés et les moins bien rémunérés. Ils sont victimes de discriminations à l'embauche, de la précarité et de licenciements qui les frappent plus souvent qu'à leur tour; et pourtant, ils s'obligent à des sacrifices financiers significatifs pour envoyer chaque mois de l'argent à leur famille demeurée au pays. Pauvreté, privations, épreuve douloureuse de l'exil, et pour les sans-papiers la peur constante de l'arrestation et de l'expulsion. Telle est la situation de beaucoup d'immigrés qui vivent en France; elle n'est une douce terre d'accueil que dans les discours ronflants mais fallacieux des membres du gouvernement et de la majorité qui le soutient.
En 2010, les sommes ainsi transférées se sont élevées, au niveau international, à 325 milliards de dollars selon une étude de la Banque mondiale, laquelle constatait aussi que ces montants sont trois fois supérieurs à l'aide publique consentie par les Etats qui, pour les plus riches d'entre eux, ne consacrent que 0,30% de leur revenu national brut à l'aide au développement. Voilà qui en dit long sur la générosité prétendue des principaux bailleurs de fonds et sur le développement solidaire tant vanté par certains ministres de la République qui, en cette matière comme en beaucoup d'autres, se paient à bon compte avec la fausse monnaie de leurs déclarations convenues.

En France, ces transferts atteignent 8 milliards d'euros en 2010, soit une progression de 10% par an depuis 2002. Leurs destinations principales sont les pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Toutes origines confondues, ces sommes représentent 6,6% du PIB du Maroc, 7 % au Togo, 9,1% au Sénégal, entre 11 et 12,5% au Mali et 20% aux Comores. Concrètement, cela signifie que de dizaines voire des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, sans doute parfois aussi les habitants de villages, voire de quartiers entiers de certaines villes, dépendent très largement de cet argent pour vivre, manger, se loger et, dans le meilleur des cas, étudier. Une manne indispensable donc qui n'a, en l'espèce, rien de céleste puisqu'elle est le fruit du dur labeur de ceux qui ont été contraints à l'exil. A preuve, selon certaines sources, ces transferts de fond représentent plus de 50% des revenus des bénéficiaires au Maroc, au Sénégal et aux Comores, et 2/3 au Mali cependant que près de 80% des sommes ainsi perçues sont affectées à la consommation courante. Comme le note Claire Naiditch, en conclusion de sa thèse d'économie soutenue à l'université de Paris I en 2009, l'argent ainsi envoyé à un «effet positif de court terme sur les revenus des ménages et les indices de pauvreté».

Reste que les immigré(e)s qui travaillent dans les conditions que l'on sait, en prélevant sur leur maigre salaire des sommes substantielles doivent payer, en France notamment, des commissions particulièrement élevées: 15 % en moyenne pour 140 euros envoyés. Toujours selon la Banque mondiale, les tarifs pratiqués dans ce pays sont parmi les plus élevés au monde. Deux opérateurs financiers principaux dominent ce marché international particulièrement lucratif: Western Union et Money Gram qui réalisent environ 65% des opérations et s'enrichissent en touchant chaque jour des commissions très importantes. D'après une étude réalisée par des chercheurs américains, des commissions de 12,5% représentent entre 10 et 15 milliards de dollars par an; au lieu de parvenir à leurs destinataires dans les pays du Sud, ces derniers finissent en partie dans les caisses des sociétés spécialisées en transfert d'argent.

Ce scandale financier et humain est parfaitement connu puisque des experts de la Banque mondiale ont établi de leur côté qu'une baisse de 5% seulement du coût de ces transactions permettrait d'augmenter de 3,5 milliards de dollars par an les sommes envoyées par les immigrés à leur famille et à leurs proches. Lors de la réunion du G8, qui s'est tenu en juillet 2009 à l'Aquila en Italie, les chefs d'Etat et de gouvernement, avaient promis d'agir et de réduire de 50% les coûts réels des transferts à l'horizon 2013. Quelle hâte! Les immigrés concernés seront sans doute particulièrement touchés par tant de prévention à leur endroit. Qu'a fait le ministre français, Eric Besson alors en charge de l'Immigration, de l'Identité nationale, de l'Intégration et du développement prétendument solidaire? Rien ou presque. Quelques négociations ici et là auxquelles s'est ajoutée la rénovation d'un tableau comparatif établi en 2007 par l'Agence française de développement permettant de prendre connaissance des tarifs pratiqués par les différentes sociétés de transferts, les banques et la Poste.

Comme on peut le lire sur le site officiel du ministère de l'Intérieur aujourd'hui en charge de l'Immigration, ce tableau «est l'illustration de l'engagement, aussi bien de l'Etat que des établissements financiers, à aboutir à une plus grande transparence et à une information claire et complète des migrants sur les modalités et coûts de ces envois d'argent». Cette prose convenue et creuse, qui mobilise quelques «éléments de langage» aujourd'hui en vogue parmi les conseillers en communication chargée de promouvoir l'action des membres du gouvernement, n'engage à rien. Plus grave, les tarifs pratiqués restent très onéreux pour les immigrés. De l'aveu même d'Eric Besson, qui a tenu une conférence de presse le 20 mai 2010 sur cette question: «les coûts des transferts de fond demeurent trop élevés, dépassant bien souvent 8 à 10 % de la somme transférée et approchant quelquefois 20%». Remarquable bilan, assurément, de celui qui se vantait de mettre en œuvre une «politique ferme mais humaine» et cherchait à redorer son misérable blason par la promotion d'actions réputées favorables aux migrants et à leur pays d'origine.

Aux responsables politiques qui disent savoir de quoi ils parlent et affirment être bien informés des réalités sur lesquelles ils prétendent agir, recommandons l'expérience simple suivante. Entrez donc dans une agence parisienne de Western Union, par exemple, et vous pourrez constater que la situation n'a pas véritablement changé. A destination de l'Afrique, les «prix du service» sont les suivants: jusqu'à 100 euros, les frais sont de 10 euros, de 100,1 à 200 euros, de 15 euros. Mais ils sont de 8 euros 50 pour un transfert inférieur à 50 euros et de 15 euros pour un transfert compris entre 50, 1 euros et 100 euros selon d'autres tarifs fournis par la Banque Postale cette fois. En effet, dans le cadre d'un partenariat sans doute lucratif établi depuis 1994 avec Western Union, et régulièrement reconduit depuis cette date, la Banque postale propose dans son réseau de plus de 6000 points de vente les prestations de cette société de transfert de fonds. Comme l'a reconnu le vice-président et directeur exécutif de Western Union en Europe, Hikmet Ersek, «la Banque postale nous aide véritablement à étendre l'offre de service (...) en France». Assurément.

Mais quelles sont les conditions financières de cet accord? Combien ces prestations rapportent-elles à la Banque postale? Comment les tarifs sont-ils établis? Impossible de le savoir. Le bilan d'activité et le bilan financier de cet établissement n'en disent rien, et l'un de nos interlocuteurs, salarié de la Banque postale joint par téléphone, a refusé de nous communiquer ces éléments d'information. La Banque postale aurait-elle des choses à cacher en la matière, elle qui communique pourtant régulièrement sur le sujet et a mobilisé il y a peu le joueur de football sénégalais, Mamadou Niang, pour promouvoir la nouvelle tarification applicables aux transferts d'argent? Mystère. Ajoutons enfin que l'Etat est actionnaire à 100% du groupe La Poste et de sa filiale la Banque postale, et que le ministre de tutelle actuel n'est autre qu'Eric Besson qui prétendait, dans le cadre de ces responsabilités passées au ministère de l'Immigration, vouloir faire baisser les tarifs de façon significative. Il n'en a rien fait dans le passé et il persévère dans cette voie lors même qu'il aurait les moyens d'agir. Admirable.

«Service» ose écrire le dirigeant de Western Union. «Service» peut-on lire aussi sur les dépliants fournis aux clients potentiels. Une ignominie bien plutôt qui prospère, dans tous les sens du terme, sur un «marché» toujours «oligopolistique» comme on le reconnait du côté du ministère des Finances cependant qu'à cause de cela les immigré(e)s et leur famille perdent chaque année des sommes très importantes en frais exorbitants.

A quand un véritable service public pour venir vraiment en aide à celles et ceux qui sont victimes de ces pratiques indignes? Il n'y a rien à espérer de ce gouvernement qui s'acharne contre les immigrés et les sans-papiers. Que les candidates et les candidats, qui aspirent à remplacer Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2012, disent ce qu'ils comptent faire pour que cesse ce scandale. Il y a urgence; la vie de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, parmi les plus pauvres du monde, dépend en partie de leur réponse.

27 Février 2011,  (mediapar)

Source : Atlas info

Les autorités marocaines ont affecté deux bateaux pour rapatrier les ressortissants marocains établis en Libye, a annoncé samedi le Ministère chargé de la Communauté Marocaine à l'Etranger.

Dans un communiqué rendu public, le Ministère indique que la cellule, créée pour assurer le suivi de la situation des citoyens établis en Libye, dans la conjoncture actuelle que traverse ce pays, a pris dès sa mise en place des mesures pour faciliter l'opération de leur évacuation.

Cette opération, poursuit la même source, est menée à travers l'intensification des vols de la Royal Air Maroc et par voie maritime.

En coordination avec l'Ambassade du Royaume en Tunisie, ajoute le Ministère, un intérêt particulier est accordé aux Marocains, qui sont parvenus à rejoindre les frontières tuniso-libyennes par voie terrestre, pour faciliter leur retour au Maroc via des vols de la RAM.

Il est à rappeler qu'en application des Hautes instructions données par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, au gouvernement pour accorder tout l'intérêt requis à la situation des Marocains établis en Libye, compte tenu de la situation actuelle que traverse ce pays, une cellule de suivi a été mise en place, composée du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et celui chargé de la Communauté Marocaine à l' Etranger, en coordination avec les missions diplomatique et consulaire marocaines en Libye.

26/2/2011

Source : MAP

Il est désormais devenu fréquent de ce côté-ci du Rhin de parler d'un modèle multiculturel allemand. En affirmant cet automne que "le multiculturalisme avait échoué", la chancelière n'a-t-elle pas, en le déclarant caduc, entériné l'existence même du modèle ? D'où la tentation française d'associer dans un même souffle le multiculturalisme britannique et allemand pour mieux les opposer au modèle républicain français.

Le terme de multiculturalisme apparaît, certes, dans le débat public des années 1990. Emprunté à la philosophie politique nord-américaine, il accompagne, dans le contexte spécifique de la société allemande, une prise de conscience du fait que les immigrés ne sont pas des Gastarbeiter, des travailleurs invités destinés à rentrer dans leur pays d'origine, mais qu'ils sont installés durablement, parfois déjà depuis plusieurs générations.

Le multiculturalisme se veut une alternative à ce qui se concevait jusque-là comme une Ausländerpolitik, une politique des étrangers. Employée surtout par les Verts, la notion articule l'idée d'une égale dignité des cultures et du caractère positif de la diversité ainsi que le refus de l'hégémonie culturelle de la société majoritaire. On ne peut pas dire pour autant que la politique menée à l'égard de la population issue de l'immigration a été "multiculturelle".

Les mesures importantes en la matière au cours de la décennie 2000 - vote d'une loi réformant l'accès à la nationalité allemande par l'introduction d'une composante de droit du sol (2000) et d'une loi sur l'immigration (2005), création en 2006 d'une Islamkonferenz (conférence de l'islam, destinée à l'institutionnalisation du dialogue entre la puissance publique et les musulmans allemands, assez comparable au Conseil français du culte musulman CFCM), l'élaboration d'un plan national d'intégration et l'institutionnalisation de "sommets de l'intégration" réguliers - sont des mesures d'intégration qui n'ont rien de comparable à la présence de représentants des communautés immigrées dans les conseils municipaux ni au financement par la puissance publique d'institutions ou d'associations communautaires au Royaume-Uni.

L'Allemagne, parfois qualifiée de späte Einwanderungsland (pays où l'immigration est un phénomène plus tardif), se dote des instruments politiques nécessaires pour gérer l'immigration. L'étiquette "multiculturelle" comme qualificatif d'une action politique n'est apparue qu'une fois, dans l'intitulé de la fonction assumée par Daniel Cohn-Bendit de 1989 à 1997 à la mairie de Francfort (où un enfant sur trois sont issus de l'immigration) : il était chargé auprès de la mairie des affaires multiculturelles.

Mais, là encore, la politique menée sous ce label était une politique d'intégration : incitation à la participation politique et sociale, cours d'allemand et d'intégration, gestion des conflits à l'échelle locale.

Or, à mesure que la société allemande, comme d'autres sociétés européennes, prend conscience de l'insuffisante intégration des immigrés, il devient tentant de trouver une explication idéologique à cet échec et d'attribuer la présence de Parallelgesellschaften ("sociétés parallèles") au sein de la société majoritaire à une tolérance passive de différences culturelles jugées incompatibles avec les valeurs démocratiques. D'où l'apparition dans le débat politique, de la notion de Leitkultur ("culture de référence"), conçue comme un antidote au relativisme culturel qu'aurait véhiculé l'idéologie multiculturaliste.

La société nationale formule par là ce qu'elle s'estime en droit d'exiger de ses immigrés. Les mesures inspirées depuis cinq ou six ans par la revendication d'une Leitkultur visent un meilleur apprentissage de l'allemand, notamment chez les enfants (avec des mesures de détection précoce des déficits linguistiques, ce qui suppose la scolarisation plus précoce des enfants et le développement des jardins d'enfants), la lutte contre l'échec scolaire (en réaction aux résultats des différentes enquêtes PISA qui ont donné la mesure du décrochage scolaire des enfants issus de l'immigration, grâce au développement de l'encadrement scolaire l'après-midi), la création de cursus pour la formation des imams dans les universités, pour qu'ils soient formés en Allemagne et en allemand et familiers de la société allemande, l'introduction dans certains Länder d'un enseignement de religion musulmane sur le modèle de ce qui existe pour le protestantisme et le catholicisme, la lutte contre les crimes d'honneur et les mariages forcés.

Mais aussi l'élaboration de questionnaires utilisés dans les entretiens en vue de la naturalisation, censés vérifier que le candidat a intériorisé les valeurs considérées comme fondamentales par la société allemande, c'est-à-dire les valeurs démocratiques, l'égalité des sexes notamment.

Si la Leitkultur ne saurait se définir par des caractéristiques allemandes ethniques, ce qui rappellerait l'exaltation völkisch de l'identité allemande par les nazis, mais seulement par les valeurs qui fondent la société allemande comme société démocratique, elle n'en est pas moins définie couramment (et pas seulement par l'aile conservatrice de la CDU) par ses sources "judéo-chrétiennes", considérées comme les fondements de l'identité démocratique. La Leitkultur, réponse à l'échec supposé du multiculturalisme, se définit, elle aussi, par des références culturelles.

Le multiculturalisme n'a donc jamais été en Allemagne un "système" politique. C'était tout au plus un mot d'ordre ou un champ de réflexion, considéré actuellement, d'ailleurs, par les intellectuels et les chercheurs comme dépassé ou devant être développé par des concepts qui n'assignent pas les individus à leur origine et rendent mieux compte de la mobilité des identités culturelles. Quand la chancelière Angela Merkel décrète "l'échec" du multiculturalisme, elle ne saurait remettre en cause un système ou une politique qui n'ont jamais existé, elle s'en sert comme d'un repoussoir idéologique. p

26/2/2011, Béatrice Durand, Professeure au lycée français de Berlin et à la Freie Universität

Source : Le Monde

"Oui, c'est un échec." Sur TF1 le 10 février, le président de la République s'accorde avec un internaute : le multiculturalisme est " à l'origine de bien des problèmes de notre société. (...) La vérité, c'est que dans toutes nos démocraties on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait". Toutes ? Le président semble rectifier le tir : "Les pays comme l'Angleterre ou les Etats-Unis, qui ont développé ce multiculturalisme communauté par communauté, ont renforcé les extrémismes." S'il y a eu multiculturalisme d'Etat outre-Rhin, c'est au sens où l'Allemagne n'a longtemps voulu considérer les immigrés turcs que comme des Gastarbeiter, des "travailleurs invités" ; l'ouverture au droit du sol, en 2000, y a d'ailleurs suscité une poussée de xénophobie.

Quant à la France, la tentation du droit à la différence n'y a-t-elle pas été rejetée dès la fin des années 1980 ? Si le multiculturalisme y a échoué, c'est d'abord à s'implanter ! Le président n'aurait-il pas plutôt esquissé une autocritique ? Sur son blog du Figaro, Ivan Rioufol l'y invitait dès octobre : il serait temps de rompre avec "les constantes références officielles à la France métissée, diverse ou immigrée", clichés "destinés à valoriser les cultures des minorités".

Dans la trajectoire de Nicolas Sarkozy, il y a bien eu un moment multiculturaliste. En 2003, il empruntait à l'Institut Montaigne la thématique de la diversité, et même de la discrimination positive, pour contrebalancer sa politique d'immigration. Il s'impliquait aussi dans la création du Conseil français du culte musulman. Il s'en est expliqué dans un livre sur La République, les religions, l'espérance (Cerf 2004) : le ministre de l'intérieur, également ministre des cultes, comptait sur "l'islam de France" pour assurer la paix dans les banlieues.

"L'islam est-il compatible avec la République ?" M. Sarkozy voyait alors dans cette question "une forme de racisme". Il préférait "mettre sur le même plan toutes les religions". "La France de 2004 n'est plus seulement catholique" ; l'islam y est désormais "une des grandes religions" - récente, mais pas étrangère. En fait, "la France est devenue multiculturelle,... et on ne le lui a pas dit". Plutôt que "l'assimilation ", le ministre préconisait "l'intégration", qui "n'exige pas, pour réussir, que celui qui est accueilli renonce à ce qu'il est".

Les émeutes urbaines de 2005 l'ont fait changer de cap : à l'évidence, le communautarisme d'Etat n'avait pas permis de garantir l'ordre public... Mais loin de faire marche arrière, M. Sarkozy s'est engagé dans une fuite en avant. Sa nouvelle posture se cristallise en 2007 : le ministère de l'immigration et de l'identité nationale vise à "nous" définir par opposition à "eux". D'un côté, le nouveau président ne se voit plus comme "l'avocat des musulmans dans la République" ; il est vrai qu'un sondage de sortie des urnes lui attribue, au premier tour, 1 % du vote musulman ! D'un autre côté, pour répondre aux accusations de xénophobie que soulève sa politique d'immigration, il se veut toujours l'homme de la diversité : son premier gouvernement en offre l'image colorée. Fin 2008, il plaide encore contre la "consanguinité", pour "l'égalité des chances" : "Le meilleur antidote au communautarisme, c'est que la République tienne ses promesses."

En 2009, le grand débat sur l'identité nationale achève toutefois de révéler au grand jour les contradictions inhérentes à une politique qui joue à la fois sur les principes républicains (la laïcité désormais identifiée à la liberté des femmes) et sur l'héritage chrétien de la France. Les dérapages racistes et xénophobes qui se multiplient alors n'en sont pas : ils disent la vérité d'une logique d'exclusion vouée à confondre les étrangers qui "n'ont pas l'air" français et les Français qui "ont l'air" étranger. C'en est fini du métissage. Même la lutte contre les discriminations n'est plus à l'ordre du jour, avec la disparition programmée de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). Désormais, "l'identité nationale, c'est l'antidote au communautarisme".

Ce durcissement nouveau vise à faire oublier l'échec de la politique du président sur tous les fronts - du pouvoir d'achat à l'insécurité. Ce qu'on pourrait appeler monoculturalisme n'est autre que le repli sur une identité nationale racialisée. A l'été 2010 débute donc un troisième moment : avec le discours de Grenoble et la chasse aux Roms, les masques tombent. L'heure est aux amalgames, empruntés à l'extrême droite, entre immigration et délinquance. Le président de la République joue explicitement de logiques raciales, et pas seulement contre les Roms : il propose, contre certains crimes, la déchéance de la nationalité française pour "toute personne d'origine étrangère" (sic). Il ne s'agit plus d'immigration ; c'en est fini de la rhétorique de la diversité.

Après le référendum suisse contre les minarets, le président appelait encore, fin 2009 dans Le Monde, au respect mutuel entre "ceux qui arrivent" et "ceux qui accueillent". En 2011, il a renoncé même à cette apparente symétrie : "Le respect dû à la France par ceux que nous accueillons est une exigence." C'est que "la communauté nationale française ne veut pas changer son mode de vie, son style de vie" : "Nous ne voulons pas modifier le calendrier" (mais qui le demande ?), et "nous ne voulons pas que l'on prie de façon ostentatoire dans la rue".

Pourquoi l'islam joue-t-il un rôle si central et négatif dans le nouveau dispositif politique de M. Sarkozy - et, au-delà, de ses homologues britannique et allemande ? A l'heure de la crise, les politiques européennes d'identité nationale ont vocation à faire oublier le choix des marchés contre la protection sociale. Si l'islam en est le bouc émissaire privilégié, c'est qu'il permet de jeter un voile pudique sur ce qu'il faudrait bien, sinon, qualifier de racisme. La défense de l'identité blanche peut ainsi se présenter comme un combat pour la démocratie : "Nous ne voulons pas transiger là-dessus, la liberté pour les petites filles d'aller à l'école, nous ne voulons pas que des imams puissent prêcher la violence."

On comprend mieux les réticences de nos gouvernants face aux révolutions tunisienne et égyptienne : si l'islam s'avère compatible avec la démocratie, l'islamophobie perd sa justification démocratique. Pis : la démocratie progresse au sud de la Méditerranée alors qu'elle perd du terrain au nord. N'est-ce pas le moment de s'interroger sur le racisme démocratique ?

Pour éviter de le faire, les dirigeants européens préfèrent brandir la menace de l'islamisme sur la scène internationale. Quant à l'identité nationale, c'est la fuite en avant qui continue - mais jusqu'où ?


26.02.11,  Eric Fassin, Anthropologue et sociologue

Source : Le Monde

Rencontres, tables rondes, hommages… ont contribué à la promotion des cultures de l'immigration.

Pendant les 10 jours qu'a duré le Salon international de l'édition et de la lecture de Casablanca, le conseil de la communauté marocaine à l'étranger a marqué sa présence sur le thème « Littératures, migrations, Méditerranée ». A travers un programme riche en activités, les visiteurs ont pu découvrir des centaines d'ouvrages qui s'articulent essentiellement autour de l'immigration.
Ils ont également eu l'occasion d'avoir une idée plus approfondie sur des thèmes d'actualité relatifs à l'immigration. En effet, plus de 40 conférences et tables rondes ont été programmées avec 150 auteurs, chercheurs, journalistes et critiques littéraires venus d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, d'Irak, de Syrie, du Liban, de Turquie, de Palestine, des Emirats Arabes Unis, d'Espagne, de France, des Pays-Bas, de Grèce, d'Italie, de Belgique, du Canada, de Hollande, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, des USA et du Maroc. Ce qui a permis l'éclosion d'un débat réel et d'un échange constructif sur des sujets qui intéressent tous les participants. Aussi, les cultures de l'immigration ont-elles été passées au crible par des spécialistes tous azimuts.

La participation du CCME au SIEL ne s'est pas limitée à l'édition au sens strict du terme. D'autres activités ont émaillé cette grande manifestation telle la nuit de l'immigration qui s'est tenue en présence de 250 invités et qui a été organisée en partenariat avec les centres culturels étrangers et la Villa des Arts de Casablanca.

Cette soirée d'échanges et de découvertes de la littérature sur l'immigration a vu se succéder des lectures d'une trentaine d'auteurs, marocains et étrangers. Dans le volet des hommages, 4 grands noms des arts qui ont œuvré dans le sens d'une meilleure connaissance de l'autre dans l'espace méditerranéen : Mme Gema Martin Muñoz (Espagne), M. Gildas Simon (France), feu Edmond Amran El Maleh et le cinéaste tunisien Mustapha Hasnaoui, récemment disparu.

Cette participation a enfin été couronnée par la signature de deux conventions-cadre par le CCME, la première avec l'Université Insubrie–Côme (Italie) et la seconde avec l'Université de Limoges (France) pour le développement de la recherche sur l'immigration.

25.02.2011, K.A

Source : Le Matin

Un million de migrants irréguliers se trouveraient en Libye, auxquels s'ajoutent 360 000 étrangers en situation régulière, principalement originaires des pays voisins ainsi que d'autres pays arabes et africains plus éloignés.

Soumettant de façon persistante sa politique migratoire à une diplomatie versatile, le gouvernement libyen a successivement ouvert ses frontières aux Arabes au nom du panarabisme, puis aux Africains au nom du panafricanisme. Par la suite, dans le but de satisfaire l'Europe, le gouvernement libyen soumit les migrants arabes et africains à l'obligation de visa, faisant passer des milliers d'entre eux dans l'irrégularité.

Durant la dernière décennie, des centaines de milliers d'entre eux furent expulsés sous le prétexte de représenter une menace pour la sécurité. En réalité, ces expulsions permettaient à la Libye d'ajuster la migration de travail aux besoins de son économie. Depuis la fin des années 1990, la situation des migrants en Libye s'est dégradée.

Des émeutes contre les étrangers ont éclaté, en 2000, faisant 135 morts, avec pour toile de fond une forte xénophobie. Ces derniers jours, les informations selon lesquelles des mercenaires étrangers ont été enrôlés par le régime pour contrer les manifestations contribuent à jeter de l'huile sur le feu.

Depuis le début de la crise libyenne, les médias sont restés silencieux sur le devenir des migrants africains, arabes et asiatiques en Libye. Des milliers ont déjà fui pour rejoindre l'Egypte et la Tunisie. Ces deux pays seront-ils prêts à ouvrir leurs frontières à d'autres migrants que leurs propres citoyens ?

Quel pays les prendra alors en charge ? La plupart des travailleurs migrants en Libye ne sont pas des réfugiés et ceux qui la fuiraient ne pourraient donc prétendre au statut de réfugiés sur la base de la convention de Genève de 1951, ni sur celle de la convention de l'Union africaine de 1969.

Alors que certains gouvernements occidentaux ont adopté des mesures pour rapatrier leurs citoyens résidant en Libye, aucun pays africain ne semble être en mesure de faire de même.

L'Europe a fréquemment demandé aux gouvernements des pays d'Afrique du Nord de contribuer à la gestion des migrations internationales. Elle a l'occasion d'offrir en retour la collaboration dont elle a bénéficié.

27.02.11 Collectif : Philippe Fargues, Anna di Bartolomeo, Thibaut Jaulin, Delphine Perrin, Giambattista Salinari du Migration Policy Centre Institut

Source : Le Monde

Le drame libyen révèle la vision largement paradoxale qu'a l'Europe, union politique cimentée par les droits de l'homme, des migrants d'outre-Méditerranée.

Alors que les travailleurs immigrés subsahariens, nombreux dans la Grande Jamahiriya du colonel Kadhafi, figurent, comme tous les étrangers, parmi les cibles de premier plan de la répression sanglante en cours, l'Europe semble d'abord les considérer comme un fardeau, comme de possibles envahisseurs prêts à déferler en masse sur ses côtes.

Certes, il ne serait pas étonnant que les Africains, qui, par milliers, étaient attirés par l'eldorado libyen, cherchent à fuir un pays en proie à une extrême violence. Un pays où, déjà accueillis avec hostilité en temps ordinaire, ils risquent aujourd'hui d'être assimilés, en raison de la couleur de leur peau, aux mercenaires recrutés par le Guide libyen sur tout le continent et qui sont évidemment haïs par la population en rébellion.

Certes, l'Italie a des raisons de s'alarmer d'un possible afflux de migrants sur l'île de Lampedusa - qui fait face à la Libye et à la Tunisie. Rome a d'autant plus de motifs de s'inquiéter que la solidarité de l'Union européenne est loin de lui être acquise.

Faute d'une réelle politique commune en matière d'immigration et d'asile, la charge de l'accueil des migrants continue de revenir aux pays géographiquement exposés. Les pays du nord et de l'est de l'UE n'ont ainsi nulle envie de modifier la convention de Dublin, qui fait du pays de premier contact le seul compétent pour examiner les demandes d'asile.

Mais les menaces d'"invasion" brandies par l'Italie masquent mal un injustifiable message xénophobe adressé par le gouvernement Berlusconi à ses électeurs. Elles traduisent aussi le désarroi de dirigeants italiens face à la possible chute d'un régime - celui de Mouammar Kadhafi - dont ils avaient fait leur premier allié dans la lutte contre l'immigration. Le Guide n'avait-il pas proposé de protéger l'Europe contre des "invasions barbares" moyennant le versement de 5 milliards d'euros par an ?

Il ne faudrait pas que l'Europe, que son histoire fait la gardienne du droit d'asile, oublie cet héritage, alors que brûle un pays situé à ses portes. Il serait tout aussi paradoxal que les craintes de l'Europe lui fassent regretter la chute de régimes totalitaires comme ceux de Ben Ali ou de Kadhafi, sous prétexte que les gouvernements susceptibles de leur succéder pourraient se montrer moins coopératifs pour refouler les migrants.

Le dernier paradoxe de la situation n'est pas le moindre : alors que la démocratie et le développement dans les pays du Sud sont, à juste titre, souvent présentés comme les meilleurs moyens de prévenir l'émigration, l'expérience montre que cet effet n'est obtenu qu'à long terme.

Dans un premier temps, l'irruption de libertés donne des ailes à des hommes et des femmes longtemps entravés. Pour les peuples en quête de souveraineté, l'émigration est le corollaire de la liberté.

27.02.11, Editorial

Source : Le Monde

La communauté italienne est sans doute l'une des plus petites communautés d'origine européenne installées au Maroc aujourd'hui. Souvent on donne l'impression de connaître cette communauté mais il n'en est rien. On ne semble pas plus avancé avec le salon du livre de Casablanca dans sa 17ème édition 2011 qui vient de fermer ses portes, salon où l'Italie était invitée d'honneur. L'Italien attire les étudiants marocains qui sont aujourd'hui 5000 dans tout le territoire marocain soit le nombre d'étudiants d'espagnol du seul institut Cervantès de Casablanca. Mais n'oublions pas que sur le territoire de l'Italie, qui fête cette année le 150ème anniversaire de sa réunification, il y a 430 mille Marocains dont beaucoup doivent user de l'italien comme première langue étrangère.

Depuis la première ambassade italienne au Maroc en 1875 auprès du sultan Moulay Hassan 1er, racontée par l'écrivain italien Edmondo de Amicis dans son livre fondateur de la littérature de voyage, « Maroc », les Italiens étaient toujours présents sur le sol marocain. Mais les Italiens étaient présents bien avant à travers les marchands génois. N'oublions pas que le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah avait fait appel à des maçons génois pour construire des scalas.

Pour les temps contemporains et aux meilleurs moments de leur présence massive au Maroc, les Italiens étaient cinquante mille personnes rien qu'à Casablanca en 1930, ce qui constituait une population très importante pour l'époque, démographiquement parlant. Les premières vraies vagues d'immigrations italiennes vers le Maroc avaient commencé au début du vingtième siècle sous la poussée de la pauvreté et la famine au sud de l'Europe suite à la guerre et aux catastrophes naturelles dont la sécheresse. Pour le sud de l'Italie, c'est en partie à la suite de la destruction des champs de vigne par l'invasion du phylloxéra.

Les Siciliens, ouvriers, travailleurs agricoles, arrivent d'abord en Tunisie avant de commencer à immigrer ailleurs vers l'Amérique et au Maroc quand le travail en Tunisie vint à manquer. Ce mouvement migratoire semble aujourd'hui oublié et n'est presque jamais évoqué face à l'immigration dramatique de l'Afrique vers l'Europe et l'Italie en particulier phénomène qui avait connu une courbe ascendante depuis le début des années 90 du siècle passé. La mémoire humaine est souvent très courte.

Aujourd'hui cette communauté italienne n'est représentée au Maroc que par un millier d'individus dont 50% d'origine marocaine. Où sont passés les autres ? Les uns seraient retournés en Italie après la deuxième guerre mondiale, retour au bled, beaucoup aussi ont choisi de se faire naturaliser français et de partir en France pour échapper à la discrimination et la vive intolérance française, souvent jugée arbitraire, exacerbée contre les Italiens à cause de la guerre et la période fasciste.

Et puis il y a ceux, une minorité, qui avaient décidé de rester au Maroc et même de garder leur nationalité italienne contre vents et marées. Ils disent se sentir toujours italiens sans vraiment parler italien (on préserve surtout les langues locales le sicilien et le calabrais parlés en famille), sans avoir aucune attache avec Rome qui ne sait même pas qu'ils existent (comme le dit Giuseppe Giglio) et bien que leurs propres enfants aient choisi de devenir français et de partir vivre en France pour quitter une identité minoritaire victime d'ostracisme.

Toutes ces données et d'autres encore se trouvent dans le livre « Eclats de mémoire, les Italiens au Maroc », écrit par la libano-italienne née au Maroc, Roberta Yasmine Catalano et réalisé par une maison d'édition Senso Unico dirigée par l’Italienne Eleana Marchesani, installée, elle-même depuis une vingtaine d'années à Mohammedia.

Edité en même temps au Maroc et en Italie respectivement en français et en italien, ce livre donne la parole à cette minorité de ressortissants italiens pour la première fois. Jusque-là cette minorité qui avait bénéficié de l'hospitalité marocaine et dont beaucoup ont connu la prospérité, n'avait pas voix au chapitre.

Dans le livre, les propos recueillis ne constituent qu'une partie de l'ensemble. Cette partie semble cependant être la plus capitale. Dans d'autres chapitres on a droit à d'autres développements comme l'histoire de la fabrique d'armes de Fès, usine qui n'a jamais réellement fonctionné et qui fut juste un emblème de velléités coloniales italiennes face au rival français, la description ahurissante des camps de concentration réservés par les autorités du Protectorat français aux Italiens pendant la deuxième guerre mondiale.

Tous les civils italiens vivant au Maroc avaient été envoyés dans des camps. Des chapitres sont consacrés aux carnets de voyages pleins d'exotisme et de stéréotypes laissés par des intellectuels, journalistes, voyageurs et écrivains italiens ayant visité le Maroc au XIXè et la première moitié du XXè siècle.

Les témoignages des « survivants » de la communauté italienne constituent donc, à ne pas douter, la partie la plus intéressante de l'ouvrage. La plus vivante. A chaque témoignage il y a le même retour en arrière mais chaque fois avec une touche différente selon les itinéraires. Ce faisant on a droit à la description des vicissitudes d'une communauté laborieuse qui avait vécu dans un isolement particulier, du moins pour les pauvres ouvriers, artisans, ayant connu des difficultés, enduré un genre de délit de faciès avant la lettre de la part des Français, subi des drames indélébiles surtout les camps de concentration créés par le protectorat contre une communauté de civiles d'italiens (tout homme âgé de plus de dix-huit ans) juste parce la France était en guerre contre l'Italie, des camps de travaux forcés dans la région de Casablanca et ailleurs à Machraa Benabbou, Boujniba, Tindouf, Sidi Boudnib au sud, Erfoud, Sidi al-Ayachi près d'Azemmour, Khenifra etc. Ces douloureux moments de la guerre reviennent souvent dans des témoignages soit des victimes ou de membres de leur famille (conjoints, enfants).

La qualité de ce livre c'est peut-être d'offrir des témoignages de première main révélés pour la première fois. Et pour cause puisque les témoins jusque-là n'avaient jamais eu personne pour les écouter. Les rescapés âgés de plus de 80 ans, habitant Casablanca ou Mohammedia, faisaient souvent partie de la mosaïque européenne (Espagnols, Portugais, Italiens, Français) qui peuplait le quartier mythique du Maarif à Casablanca, un quartier de petites maisons que des prolétaires italiens avaient construit eux-mêmes avec soin dans une architecture spécifique de manière à pouvoir se souvenir de leur Sicile. Ils expriment souvent avec intensité l'amertume d'une communauté oubliée par leur propre pays à tel point que cela peut aller dans des témoignages jusqu'à nourrir une certaine nostalgie du fascisme mussolinien sur fond de nationalisme.

Mais à côté des ouvriers, artisans italiens du menu peuple, il y avait eu aussi dans cette même communauté les hommes d'affaires, l'industrie automobile Fiat, les entrepreneurs, promoteurs immobiliers, agriculteurs, commerçants, propriétaires de restaurants, de salles de cinéma. Il y a eu surtout des architectes qui ont vraiment marqué la scène architecturale au Maroc comme Rafael Moretti ou encore Domenico Basciani qui avait construit notamment des monuments architecturaux inoubliables comme les cinémas Lynx en 1951, Rif en 1958, l'Atlas en 1960, le Luxe en 1968 et le Colisée en 1969 etc.

Cette communauté dans sa majorité avait connu des débuts difficiles à côté des Portugais et des Espagnols. Avant de prospérer ils avaient habité les tout premiers bidonvilles pour citer le cas de Casablanca. Giulio Alcamo 88 ans, vivant à Mohammedia au moment où le témoignage est recueilli, se souvient :

« De Rabat mes parents sont venus à Casablanca où mon père a été embauché dans une usine boulevard de la Gare (Bd Mohammed V). Là-bas il y avait des baraques où habitaient des Espagnols, des Portugais. Nous étions les seuls italiens. Nous vivions dans l'une des baraques avec six frères et deux sœurs »

Cette communauté allait vivre par la suite dans la médina de Casablanca au fameux Derb Taliane, ensuite dans le quartier du boulevard Bordeaux et Place Verdun et plus tard dans le quartier Maarif ou les Roches Noires.

Autre témoignage de Michel Friscia, coiffeur italien dont les grands parents quittent la Sicile en 1903 pour s'installer en Tunisie avant de venir au Maroc. Le transport en commun par calèche était une profession détenue en particulier par les Italiens. Pendant la guerre alors que son père avait été envoyé en camp de concentration, sa mère avait du mal à nourrir les chevaux par manque de fourrages. Dans son témoignage, il raconte ce « douloureux souvenir » comment sa mère le chargeait de se débarrasser des chevaux affamés emmenés du quartier Bourgogne à Casablanca vers la région d'El Hank au-delà du cimetière chrétien pour les abandonner dans un terrain vague.

26/2/2011, Saïd AFOULOUS

Source : L’Opinion

Ce jeune styliste et designer maroco-néerlandais prend en charge la lourde mission de mettre en scène les plus belles tenues de la haute couture nationale…Suite

Plus de 2000 étudiants ont quitté la France pour le Maroc au volant de leur 4L pour 12e édition du 4L Trophy. Le raid automobile se tient depuis le 17 jusqu’au 27 Février. L’aventure consiste en une traversée du désert marocain à bord de Renault 4L. L'objectif est également d'acheminer des fournitures scolaires et sportives aux enfants les plus démunis du Royaume. Marrakech sera l’ultime étape de la compétition.

Cette course à vocation humanitaire se chevauchera, pendant 3 jours,  avec sa soeur jumelle, le 4e Supercinq raid. Les équipages des Super 5, s'élanceront sur les routes, le vendredi 25, pour atteindre, le 6 mars, la ville marocaine d'Errachidia. Ils emporteront du matériel médical, des fournitures scolaires, des chaussures pour les distribuer à des enfants défavorisés. Les personnes à mobilité réduite sont chaque année de la partie comme conducteurs ou simples passagers. L’association Cap Vers, organisatrice de la randonnée exclue, pour sa part, toute notion de course.

La différence entre un raid et un rallye conventionnel réside dans l'esprit des participants. Les échanges sont plutôt privilégiés au détriment de la compétition et de la concurrence.

24/2/2011

Source : Yabiladi

Une exposition photographique de Leo Simoes sur les aspects de la vie au Maroc se tient actuellement à Grenade (Sud de l'Espagne) à l'initiative de la Fondation euro-arabe des Hautes études.

Intitulée "Jours de pluie et de soleil", l'exposition présente une quarantaine de photographies qui mettent en relief les différents aspects de la vie quotidienne au Maroc, ainsi que les similitudes culturelles entre le Maroc et l'Espagne.

Les oeuvres reflètent également la beauté pittoresque des paysages et des sites naturels du Maroc notamment dans les villes de Tanger, Fès, Rabat, Marrakech et Agadir.

Les photographies retracent en toute spontanéité la vie quotidienne des Marocains, leurs métiers et leurs traditions.

L'exposition, qui se tient au siège de la Fondation euro-arabe des Hautes études, comprend une riche collection de photographies prises entre 2005 et 2009 lors des voyages au Maroc de l'artiste-photographe espagnol Leo Simoes.

Créée en octobre 1995, la Fondation euro-arabe des Hautes études vise à promouvoir l'échange académique, la recherche et l'assistance technique et à collaborer avec des institutions de différentes zones géographiques, tout en renforçant notamment les liens avec les pays du bassin euro-méditerranéen.

Elle tend aussi à contribuer au développement économique et à la promotion de la coopération entre les pays arabes et européens à travers des programmes de formation en matière de haute gestion.

24/02/11

Source : MAP

 

Plusieurs ressortissants marocains ayant fui les violences en Libye ont commencé à affluer sur la Tunisie, sur leur chemin de retour vers la patrie.

Ces Marocains, dont certains se sont envolés dans l'après-midi de l'aéroport de Carthage, sont entrés par le poste frontalier Ras Jdir, en provenance majoritairement des villes de Zawiah et de Tripoli où la situation sécuritaire s'est gravement détériorée.

Ils ont déclaré à la MAP que dès leur entrée en Tunisie, ils ont été pris en charge par les autorités de ce pays qui ont assuré leur transport jusqu'à la capitale où ils ont été accueillis par le consul général du Maroc à Tunis, Khalid Naciri.

Les services consulaires marocains se sont, ensuite, chargés de leur hébergement à Tunis et ont facilité les procédures de leur voyage à bord d'avions de Royal Air Maroc.

De sources concordantes, l'on apprend que deux vols de la RAM devant transporter, la veille, 200 passagers marocains de Tripoli à destination de Tunis ont été annulés à cause de la situation dans l'aéroport de la capitale libyenne, alors que les vols directs vers Casablanca se déroulent normalement.

Un Marocain affirme que plusieurs de ses concitoyens sont toujours coincés à l'aéroport de Tripoli où, a-t-il dit, la situation est "chaotique".

Des milliers de Tunisiens et d'étrangers continuent d'affluer sur Ras Jdir où les autorités du pays, en coordination avec le HCR et l'OIM, ont mis en place des structures d'accueil pour venir en aide aux arrivants.

Mercredi, 5.000 personnes ont franchi la frontière entre la Tunisie et la Libye.

24/2/2011

Source : MAP

Le ministre délégué chargé de la Communauté Marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur a annoncé, jeudi à Rabat, le début de l'opération de rapatriement des ressortissants marocains établis en Libye, qui désirent être rapatriés suite aux événements que connait la Libye.

Dans une déclaration à la presse, M. Ameur a indiqué que depuis le début des événements, une cellule de crise a été mise en place au niveau du ministère des Affaires étrangères et de la coopération pour assurer le suivi du développement de la situation, en coordination avec l'ambassade du Maroc à Tripoli et le consulat général du Royaume à Benghazi, ainsi qu'avec la compagnie Royal Air Maroc "RAM".

Le ministre a ajouté que plusieurs ressortissants marocains résidant dans ce pays sont retournés au Maroc à bord de vols réguliers, alors qu'environ 300 autres de leurs concitoyens ont demandé l'assistance du gouvernement pour assurer leur retour.

L'opération s'effectue en coordination entre la mission diplomatique marocaine en Libye et la RAM, a-t-il dit.

24/2/2011

Source : MAP

Entre 2000 et 2010, le nombre de sans-papiers a augmenté de 27%, indique le document du ministère.

Près de onze millions d'immigrès sans-papiers vivaient aux Etats-Unis en janvier 2010, selon les derniers chiffres publiés jeudi par le ministère à la Sécurité intérieure.Ce chiffre est le même que celui enregistré un an plus tôt. Il est inférieur à celui de janvier 2007, une année record, quand 11,8 millions d'immigrés sans-papiers vivaient sur le territoire américain.Entre 2000 et 2010, le nombre de sans-papiers a augmenté de 27%, indique le document du ministère.

La majorité des clandestins viennent du Mexique et d'Amérique du Sud.D'autres chiffres diffusés récemment par le centre d'analyse Pew Hispanic Center montrent qu'en 2009, 48 millions d'Hispaniques vivaient aux Etats-Unis, ce qui représente 15% de la population américaine.

25/02/2011

Source : AFP/Lalibre.be

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé au total à plus de 30.000 le nombre de personnes ayant fui la Libye depuis lundi.

Au dixième jour de l'insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, de nombreux pays ont accéléré jeudi l'évacuation par air, mer et terre de leurs ressortissants, permettant à des milliers d'entre eux de quitter la Libye dans un véritable exode.

Des milliers de Chinois employés en Libye dans la construction ferroviaire, le pétrole ou les télécommunications ont accosté dans le port d'Héraklion, dans l'île grecque de Crète, au cours d'une gigantesque opération maritime lancée par la Chine à l'aide de ferries grecs.

Un premier bateau provenant de Benghazi est arrivé en fin de matinée à Heraklion, chef-lieu de l'île, suivi d'un deuxième, débarquant au total 4.400 personnes, essentiellement de nationalité chinoise. La Chine, qui envisage d'évacuer 15.000 de ses ressortissants sur les 33.000 Chinois travaillant en Libye, a affrété deux autres ferries. A bord des bateaux arrivés jeudi figuraient également des Thaïlandais, des Sri-Lankais, des Italiens, des Roumains et des Grecs. Un premier groupe de 43 Chinois évacués par avion est arrivé jeudi à Pékin. Il devait être suivi de deux autres vols d'Air China.

D'autres pays d'Asie mettaient en place des opérations d'évacuation pour tenter de rapatrier 60.000 Bangladais, 30.000 Philippins, 23.000 Thaïlandais, et 18.000 Indiens."Au vu de la grave détérioration sans précédent de la situation en Libye, le gouvernement indien a décidé de commencer immédiatement les opérations d'évacuation pour nos citoyens", a annoncé New Delhi.

Un ferry, actuellement en Egypte, devrait bientôt faire route vers Benghazi, puis rejoindre Alexandrie d'où les ressortissants indiens seront rapatriés par avion.

Les 1.400 Sud-Coréens encore présents en Libye attendaient vendredi deux avions: un Boeing 747 de Korean Air avec une capacité de 330 passagers et un autre Boeing 777 de EgyptAir, pouvant embarquer 260 passagers. Un navire de guerre sud-coréen patrouillant au large de la Somalie pour lutter contre les pirates, a en outre été dérouté vers la Libye et doit arriver la semaine prochaine, a annoncé le ministère de la Défense.

L'Union européenne cherchait jeudi un appui naval militaire pour évacuer ses quelque 6.000 ressortissants encore en Libye, les Etats membres ayant décidé d'activer un mécanisme d'urgence pour mettre en commun leurs ressources.La Grèce, qui a déjà dépêché une frégate au large de la Libye, s'est dite prête à examiner un appui naval. La Chine a offert d'évacuer 500 Européens à l'aide de ses navires croisant dans la zone.

La Grande-Bretagne a envoyé un avion C-130 Hercules de la Royal Air Force à Tripoli, qui est arrivé à Malte jeudi avec à son bord 51 Britanniques. Au total, deux avions charters et le Hercules ont procédé à l'évacuation de 250 Britanniques jeudi. Une frégate britannique a quitté en fin d'après-midi le port de Benghazi, également pour Malte, avec 200 Britanniques à bord.

L'Allemagne a dépêché deux frégates et un navire d'appui tactique pour évacuer ses ressortissants. La compagnie aérienne Lufthansa, qui a suspendu ses vols réguliers vers Tripoli, a annoncé avoir transporté ces derniers jours "de 600 à 700 personnes" de Libye vers l'Allemagne.

Un avion militaire français avec 165 touristes, dont 152 Français, en provenance du sud-est de la Libye, s'était posé mercredi soir à Paris. Au total, la France a en deux jours évacué 556 personnes, dont 487 Français.L'Italie a envoyé un C-130 Hercules à Tripoli, qui devrait quitter la Libye jeudi avec "plusieurs dizaines" de ressortissants italiens et étrangers. Depuis le début des troubles, 800 Italiens, sur les 1.500 vivant en Libye, ont été rapatriés.

Un avion militaire envoyé la veille à Tripoli par les Pays-Bas a évacué jeudi 42 étrangers, dont neuf Néerlandais, selon le ministère néerlandais des Affaires étrangères.

La Turquie a annoncé avoir rapatrié plus de 7.000 personnes dont des ressortissants de pays tiers ayant requis son aide. 25.000 Turcs étaient présents en Libye.

La Russie a rapatrié 339 de ses ressortissants de Tripoli, arrivés à Moscou à bord de trois avions.

Environ 20.000 personnes ont fui les violences en Libye vers la Tunisie par la route depuis le 20 février, essentiellement des Tunisiens, des Egyptiens, des Chinois et des Libyens, selon un responsable de la protection civile tunisienne.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé au total à plus de 30.000 le nombre de personnes ayant fui la Libye depuis lundi, essentiellement des Tunisiens et des Egyptiens. Près d'un million et demi d'Egyptiens et environ 50.000 Tunisiens travaillaient en Libye. Des vols ont également été organisés pour les rapatrier.

Un ferry affrété par les Etats-Unis pour évacuer leurs ressortissants de Libye --évalués à 650 actuellement-- était à quai à Tripoli depuis plus de 24 heures, bloqué par le mauvais temps qui l'empêche d'appareiller pour Malte, selon le département d'Etat. Un peu moins de 300 personnes, dont 118 non-Américains sont à bord.

Près de 200 Canadiens ont été évacués jeudi soir de Libye, grâce à l'aide de pays alliés (Royaume-Uni, Espagne et États-Unis) et après une opération de sauvetage du gouvernement du Canada qui a tourné court, a annoncé le porte-parole du Premier ministre Stephen Harper.

Les Canadiens devaient voyager à bord d'un appareil affrété par Ottawa mais ce dernier n'avait pas pu décoller jeudi de Rome en raison d'un refus de l'assureur de l'appareil invoquant des raisons de sécurité. L'entreprise de travaux publics brésilienne Odebrecht a commencé à évacuer plus de 3.000 employés de diverses nationalités, dont près de 200 Brésiliens, a annoncé jeudi la direction à Brasilia.

446 employés et leurs familles dont 107 Brésiliens sont déjà arrivés à Malte par avion, a précisé l'entreprise. Le même appareil devait effectuer deux autres vols pour transporter 900 autres personnes et un bateau devait arriver à Tripoli pour évacuer 2.000 personnes, a-t-elle ajouté.

25/02/2011

Source : AFP/Lalibre.be

La migration nette au Royaume-Uni a enregistré, sur une année jusqu'à mars dernier, une hausse pour s'établir à 215.000 personnes à mesure que le nombre de Britanniques choisissant de partir vivre à l'étranger a chuté à un niveau enregistré il y a dix ans, ont indiqué jeudi des chiffres de l'Office des statistiques nationales (ONS).

Quelque 140.000 citoyens britanniques ont émigré en 2009, soit le plus bas niveau depuis 1999, précise la même source.

Le gouvernement de coalition s'est engagé à réduire la migration nette de dizaines de milliers d'ici 2015.

Pour honorer cet engagement, le gouvernement imposera des restrictions notamment sur les visas pour étudiants et ceux octroyés aux travailleurs. Le nombre de travailleurs migrants provenant de l'extérieur de l'espace européen l'UE sera réduit d'un cinquième et sera plafonné à 21.700 visas dès l'année prochaine.

Les visas pour les travailleurs hautement qualifiés, n'ayant pas d'offre d'emploi seront supprimés et remplacés par des visas pour les personnes ayant "un talent exceptionnel", qui comprendra les sportifs et les scientifiques.

Pour les travailleurs transférés par leurs compagnies outre-mer, ils devront percevoir un salaire minimum de 40.000 livres Sterling.

Le ministre en charge de la question de l'immigration, M. Damian Green, cité par The Independent, a souligné que ces statistiques démontrent encore une fois la nécessité de renforcer le système d'immigration afin de réduire le solde migratoire à des niveaux gérables.

"Le quota annuel que nous avons annoncé cette semaine nous permettra de continuer à attirer les plus brillants et les meilleurs", a-t-il déclaré.

25/2/2011

Source : MAP/Aufait

D’après le Figaro, Nicolas Sarkozy aurait déclaré aux députés UMP reçus à l’Elysée au sujet du débat sur la laïcité initié par Jean-François Copé : « Quelles sont les limites que nous mettons à l’islam? »

Le Président français aurait ajouté qu’« il n’est pas question d’avoir une société française qui subirait un islam en France. Nous sommes une société laïque. Dans un pays laïc, il ne doit pas y avoir d’appels à la prière. Il faut aboutir à un corpus idéologique sur la place des religions en 201 », a encore déclaré le président. Selon un participant anonyme à la réunion cité par le quotidien, « l’islam sera un sujet phare de la présidentielle. » Ces déclarations et ce débat sur l’exercice du culte dans la République suscite déjà la réprobation de nombreux responsables politiques mais aussi religieux qui y voient un risque de stigmatisation de l’islam, un an après le débat sur l’identité nationale. Mohammed Moussaoui, président du CFCM (Conseil français du culte musulman) redoute que ce débat ne « dérape » sur une mise en cause de l’islam et se focalise sur le port du voile intégral ou les menus halal dans les cantines. » Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF) « craint le pire » à propos de ce débat et juge « malsain » de  « stigmatiser une seule religion, l’islam. » « On pose d’emblée que la religion fait partie de la sphère privée, alors qu’on n’abandonne pas sa religion à la porte du temple, de l’église ou de la mosquée. (...) Tous les citoyens ont des convictions qui les font agir et parler, ils n’ont pas à s’en cacher. » Le Grand Rabbin de France et le président du Consistoire central, absents de France, n’ont pas commenté l’annonce de ce débat, et la Conférence des évêques n’a pour l’heure pas réagi. Musulmans et protestants semblent se demander pourquoi lancer un tel débat maintenant. Parce qu’on rentre en période pré-électorale, juge le sociologue Franck Fregosi. Pour lui, l’UMP veut « tirer le tapis sous les pieds de Marine Le Pen » qui a récemment parlé des racines chrétiennes de la France et des risques d’islamisation de la France.

Source : Zamane france

Régnant sur un pays situé au coeur des routes reliant l'Afrique à l'Europe, Mouammar Kadhafi est depuis longtemps passé maître dans l'art d'utiliser les migrants comme monnaie d'échange et arme diplomatique…Suite

En France, la classe politique, et spécialement la gauche, a manqué de courage sur ces sujets. En prétextant bâtir une politique d'intégration, elle a instauré – en contradiction avec nos valeurs – le droit à la différence et fondé des droits différents. Et c'est dans l'incapacité de répondre aux problèmes de délinquance, que la culture de l'excuse s'est généralisée.

Cette "fuite des responsabilités" a conduit à une incapacité à résoudre les problèmes d'une immigration mal maîtrisée et d'une délinquance en hausse. Elle a laissé le champ libre au développement des tensions sociales puis à la montée des extrêmes ! A la politique utopique – voire cynique – d'une certaine gauche avec "le droit à la différence" répondait le "immigrés dehors" de l'extrême droite.

En conséquence, beaucoup de nos compatriotes ont été déstabilisés. Plus grave encore, beaucoup d'entre eux ont été abandonnés. On a vu de véritables ghettos se créer, un déclassement social généralisé s'opérer dans l'indifférence. On a vu ceux qui se battaient pour s'intégrer, et qui voulaient tirer la France vers le haut, se décourager et perdre espoir.

S'apercevant que le "droit à la différence" était un piège, certaines personnes immigrées ou d'origine immigrée se sont repliées sur leurs différences, en glissant vers un communautarisme qui leur semblait rassurant. D'autres ont profité de ce repli pour les radicaliser : "ces victimes" se transformaient alors en menaces pour nos valeurs républicaines ! Cela n'est pas acceptable dans une grande démocratie.

Notre pays ne sort jamais grandi de situations où la peur dicte l'action, où la caricature prend le pas sur la réalité. On ne gagne pas une élection en opposant les uns aux autres. La victoire par la peur, c'est la défaite de nos valeurs.

Notre modèle d'intégration est malade, c'est une évidence. Mais, il n'est pas trop tard pour le revivifier. Ne désespérons pas ceux, trop nombreux, Français, qui aiment notre pays et qui se sentent aujourd'hui de plus en plus stigmatisés : hier les immigrés, aujourd'hui les musulmans.

Nous avons, en France, longtemps été enviés pour notre modèle d'intégration, un modèle fondé sur la mixité sociale, la méritocratie, ou encore sur le partage et le respect de valeurs communes fortes comme la laïcité. C'est un modèle qui a permis à beaucoup d'enfants d'immigrés d'avoir la possibilité d'aimer, de servir et d'honorer la France.

REVALORISER LES VECTEURS TRADITIONNELS DE L'INTÉGRATION

Une société qui sait intégrer, c'est une société qui fait attention à ce que les vecteurs traditionnels de l'intégration soient revalorisés : l'école, la formation, ou encore l'emploi. C'est aussi une société qui est soucieuse de la promotion de nos valeurs, comme la liberté de conscience, l'égalité femmes/hommes ou la laïcité. Elles doivent être soutenues et sans cesse rappelées !

L'école de la République offre-t-elle aujourd'hui les mêmes chances, les mêmes espoirs qu'à l'époque où Jules Ferry la rendait laïque, gratuite et obligatoire ? En priorité, nous devons de manière urgente répondre aux problèmes de l'illettrisme (près de 20 % d'enfants en fin de CM2), et à l'insertion des jeunes (plus de 40 % des jeunes sont au chômage aujourd'hui dans les quartiers populaires).

Avec humilité, reconnaissons que la politique de la ville a été un échec. Par fatalisme ou par manque d'ambition, nous avons préféré "aménager les ghettos" plutôt que de mener une véritable politique de fond. Il n'est pas trop tard pour inverser cette tendance.

Si la mondialisation a accru la mobilité, elle a nécessairement joué un rôle dans la progression des religions. C'est vrai pour l'islam, même si elle n'est pas la seule. Seulement, aujourd'hui on parle plus de l'islam que d'autres religions. Pourquoi ? Sans doute, parce que l'islam a été dévoyé par un petit nombre pour justifier l'intégrisme ou même des actes terroristes. Ce dévoiement suscite aujourd'hui des peurs.

Un débat aujourd'hui sur la place de l'islam dans notre société doit être l'occasion de calmer ces craintes, et non de les alimenter. Il faut pouvoir en parler sereinement, sans tabous, tout en se gardant de toute instrumentalisation, de tout raccourci, et de toute stigmatisation.

Il faut également rompre avec les préjugés ! Les musulmans, dans leur grande majorité, ne sont pas dans la défiance vis-à-vis de la République. Souvent stigmatisés, on les voit rarement descendre dans la rue manifester ! Alors que certains ont voulu réduire la loi contre le port du voile intégral et la loi sur le port des signes religieux à l'école à des lois anti-islam, le Conseil français du culte musulman a appelé à leur application.

Notre République est fondée sur un principe de laïcité. La laïcité, ce n'est pas la négation de la religion ou le dénigrement d'une religion par rapport à une autre. C'est au contraire l'acceptation de toutes les religions, dans le respect strict de la liberté de pensée des autres et de la neutralité de l'Etat.

Les prières dans les rues ? Nous les avons tolérées, acceptées, et il faut le dire, par manque de courage politique. Alors que les outils juridiques existent pour empêcher cela : celui de l'ordre public et de la liberté de circulation. Et les musulmans ne revendiquent pas le droit de prier dans la rue ! Nous pouvons trouver une solution à ce problème de manière sereine et dépassionnée.

Très peu de gens, vivant en France aujourd'hui, refusent de s'intégrer, malgré ce que l'on entend. La réalité, c'est que notre système est en panne. Je suis plus que jamais convaincue que le "réparer" doit être aujourd'hui notre priorité : la France en sortirait grandie et serait ainsi à nouveau, dans ce domaine, un exemple pour le monde.

24/2/2011, Rachida Dati, députée européenne

Source : Le Monde

Le Maroc prendra part au Festival culturel de la Francophonie qui sera organisé, du 2 mars au 15 avril prochains, dans la capitale fédérale américaine. Réunissant plus de 35 pays francophones, ce rendez-vous annuel sera marqué par des concerts, des expositions, des séminaires et la projection de films, d ont le long métrage «O ù vas-tu Moshé?» de  Hassan Benjelloun, a-ton appris auprès du service culturel de l'ambassade du Maroc à Washington…Suite

I.e CCME donne à la culture une place centrale dans la problématique migratoire. Entretien avec Driss El Yazami…Suite

L'ambassadeur du Maroc à Tripoli, Moulay El Mehdi Alaoui, a souligné mardi que les Marocains résidant en Libye sont sains et saufs et n'ont pas été affectés par les évènements que connaît actuellement ce pays.

Dans une déclaration à la MAP, à l'issue de sa réunion avec des acteurs associatifs et des Marocains résidant en Libye, M. Alaoui a indiqué que les informations en possession de l'ambassade et des services consulaires marocains à Tripoli et Benghazi, depuis le début des événements, indiquent que tous les membres de la communauté marocaine établie en Libye sont sains et saufs, excepté la mort d'un jeune marocain.

Originaire de la ville de Nador, Mohamed Mokadem Ansari, a trouvé la mort lors des événements qu'a connus dernièrement la ville d'Al Bayda.

M. Alaoui a transmis à l'assistance la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure les Marocains établis en Libye, leur faisant part des Hautes Instructions royales pour la prise en charge de leurs affaires.

Lors de cette réunion, l'ambassadeur a appelé les membres de la communauté marocaine établie en Libye à la prudence, à la circonspection et au respect des règles qu'implique leur statut d'hôtes de ce pays, tenant compte de la situation sensible que traverse ce pays frère.

Il a rappelé la création au niveau de l'ambassade et des consulats généraux du Royaume à Tripoli et à Benghazi, de trois cellules ouvertes aux Marocains, ajoutant que des numéros de téléphone ont été mis à la disposition de la communauté marocaine, y compris le numéro personnel de l'ambassadeur.

M. Alaoui a indiqué avoir convenu avec les responsables concernés de l'augmentation du nombre de vols (Tripoli-Casablanca) et de l'affectation d'avions pouvant transporter plus de passagers, soulignant les difficultés rencontrées par les services marocains, à l'instar des services des autres pays, pour augmenter le nombre de vols.

Ces difficultés sont dues notamment à l'état actuel de l'aéroport international de Tripoli et aux dommages subis par l'aéroport de Benghazi suite aux derniers événements.

Les numéros de téléphone ci-dessous sont mis à la disposition des membres de la communauté marocaine résidant en Libye:

L'ambassade: 00218213617808/00218213617809.

Le Consulat général du Maroc à Tripoli: 0021821365101.

Le Consulat général du Maroc à Benghazi : 00218612241112.

23/2/2011

Source : MAP

Les préparatifs sont en cours pour ouvrir un pont aérien Tripoli-Casablanca, via l'aéroport international de Carthage à Tunis, pour rapatrier plus de 300 Marocains en Libye, apprend-on mercredi à Tunis.

"Les autorités tunisiennes ont donné leur accord pour faciliter l'accueil et le transit des Marocains venant de Libye par voie terrestre ou aérienne", a déclaré à la MAP l'ambassadeur du Maroc en Tunisie, M. Najib Zerouali Ouariti.

Les services diplomatiques et consulaires marocains à Tunis travaillent en collaboration avec les autorités tunisiennes pour assurer le rapatriement, en toute sécurité, de ces Marocains, a-t-il ajouté.

De son côté, le Consul marocain à Tunis, M. Khalid Naciri, a fait savoir qu'environ 200 Marocains arriveront mercredi soir à Tunis, à bord de deux vols en provenance de Tripoli.

Ces passagers resteront à Tunis en attendant le vol à destination de Casablanca, jeudi, à bord de la RAM ou Tunisair, a-t-il poursuivi.

S'agissant des Marocains rapatriés par voie terrestre, M. Naciri a souligné que le Croissant rouge tunisien et le Haut commissariat aux réfugiés ont informé le consulat marocain de l'arrivée de groupes de Marocains au point de passage Rass Ajdir (560 KM à l'est de Tunis et à environ 170 Km de Tripoli). Ces citoyens arriveront à Tunis à bord d'autocars mis à leur disposition par les autorités tunisiennes, avant de prendre un vol pour le Maroc, a ajouté M. Naciri.

D'autres Marocains ont préféré aller en direction de l'île de Djerba (sud tunisien) pour observer la situation en Libye et décider soit d'y retourner soit de rentrer au Maroc.

Mercredi, la compagnie Tunisair a programmé sept vols depuis Tripoli pour rapatrier environ 1.500 passagers, en majorité des Tunisiens ainsi que des étrangers, dont des Marocains, qui ont poursuivi leur voyage à destination de Casablanca.

Tunisair a accordé de nombreuses facilités pour ces Marocains, telle l'exonération des frais de l'excédent de bagages.

23/02/11

Source : MAP

L'Europe du Sud, porte d'entrée d'un éventuel afflux massif de migrants en provenance de Libye, se mobilise mercredi avec une réunion de ses ministres de l'Intérieur à Rome, à la veille d'une rencontre à Bruxelles sur ce thème qui divise les Européens.

Les ministres italien, français, espagnol, grec, chypriote et maltais vont tenter d'élaborer "une ligne commune" et de "soutenir la position exprimée par l'Italie à l'égard de l'Union européenne", a indiqué le Viminal, siège du ministère italien de l'Intérieur.

Pour eux, l'enjeu est de taille. Rome affirme craindre une vague d'au moins 200.000 à 300.000 immigrés en cas de chute de Mouammar Kadhafi, confronté à une insurrection d'une ampleur sans précédent. Un "exode biblique", "dix fois plus que le phénomène des Albanais dans les années 1990", a prédit le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

Les Italiens ont encore en tête les images poignantes d'énormes bateaux déversant des milliers d'Albanais sur les côtes sud de la péninsule, jusque là terre d'émigration.

Aujourd'hui, la Libye forme un véritable rempart contre le départ vers l'Europe de centaines de milliers -deux millions et demi selon M. Frattini- de candidats à l'émigration en provenance d'Afrique sub-saharienne.

Un traité conclu en août 2008 entre l'Italie et la Libye a entraîné, selon les autorités italiennes, la diminution de 94% des débarquements de clandestins en Italie, avec une politique de refoulement immédiat, d'ailleurs dénoncée par les associations de défense des droits de l'homme.

La Commission européenne prend très au sérieux les menaces des autorités libyennes de cesser toute coopération avec l'UE dans la lutte contre l'immigration illégale. Mais jusqu'à présent toutes les réunions à Bruxelles consacrées à cette question ont achoppé sur la question de la solidarité. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande et la Suède ont opposé une fin de non-recevoir aux propositions de la Commission de "partager le fardeau" du traitement des demandes d'asile.

Les pays du sud de l'Europe s'en sont offusqués au point que le leader de la Ligue du Nord, parti anti-immigrés, Umberto Bossi, a proposé en forme de provocation que si de nouveaux migrants arrivaient, "on les envoie en France et en Allemagne".

Le hiatus entre Italie et Union européenne est apparu à la mi-février lorsque l'Italie a vu arriver sur les côtes de la minuscule île de Lampedusa plus de 5.000 jeunes Tunisiens fuyant la crise économique et l'insécurité après la chute du président Ben Ali.

"L'Europe nous a laissés seuls face à cette urgence", avait alors déploré le ministre italien de l'Intérieur, avant que les tensions ne s'apaisent.

L'Union européenne a déployé depuis dimanche la mission +Hermes+ de Frontex (l'agence de surveillance des frontières européennes), "un signal clair de solidarité européenne entre Etats membres et une preuve concrète de l'engagement de la Commission européenne", avait déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée des questions d'immigration.

Frontex apporte notamment un soutien naval et aérien à la surveillance des frontières. Outre l'appui de Frontex, Rome a officiellement demandé une aide de 100 millions d'euros pour faire face à cette vague de migrants. Sur ce point, Bruxelles n'a pas encore donné de réponse.

23/2/2011

Source : AFP/Le Monde

Le ministre italien de l'Intérieur a rencontré mercredi ses homologues français, grec, espagnol, chypriote et maltais pour coordonner la gestion d'une éventuelle nouvelle vague d'immigration liée à l'explosion de violence en Libye et celle en provenance de Tunisie.

La réunion de mercredi à Rome, prélude à un sommet des ministres de l'Intérieur des Vingt-Sept, a pour objet, selon l'Italie, à forger une position commune entre pays riverains de la Méditerranée avant celle de Bruxelles.

L'Italie, dont les côtes se trouvent à quelques centaines de kilomètres de celles de la Libye, craint que Tripoli ne mette à exécution les menaces portées par certains de ses diplomates de laisser passer les migrants africains si l'Union européenne soutient la contestation du régime de Moammar Kadhafi.

Plus de 5.000 Tunisiens sont déjà arrivés sur l'île de Lampedusa, au large de la Sicile, depuis la chute du président Zine el Abidine ben Ali, chassé du pouvoir par la rue le 14 janvier. L'exode se poursuit: deux bateaux transportant 200 Tunisiens sont arrivés mardi sur Lampedusa et un troisième avec 37 personnes à bord a suivi mercredi.

Rome a demandé à l'Union européenne de l'aider à gérer ces flux. L'agence de contrôle des frontières Frontex a lancé une mission de patrouilles aériennes et maritimes, et envoyé des experts à Lampedusa pour aider à gérer les arrivants.

Devant le parlement, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a précisé que ce que Rome attendait de l'UE, c'était de se mettre d'accord sur un "mécanisme sérieux" destiné à fournir des aides financières, sociales voire en personnel pour que les pays d'accueil réussissent à gérer cette migration.

Rome craint que la situation en Libye ne provoque l'exode de dizaine de milliers d'autres migrants, évoquant le chiffre de 300.000.

Selon l'Organisation internationale des Migrations (OMI), il est très difficile d'estimer combien de personnes pourraient fuir la Libye, jusqu'en 2008 un important point de départ pour les candidats africains à l'entrée en Europe.

En 2008, Rome avait conclu un accord avec la Libye pour que celle-ci serve de verrou et reprenne les candidats à l'immigration interceptés en mer sans même leur permettre de déposer une demande d'asile. Cette politique très controversée a fait plonger le nombre d'arrivées en Italie de 36.000 en 2008 avant l'accord à 4.300 en 2010.

L'accord italo-libyen a été condamné par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui dénonce la violation du droit à demander l'asile des migrants qui fuient l'oppression, la guerre ou d'autres crises. AP

23/2/2011

Source : AP/Challenges.fr

De nombreux pays dans le monde évacuaient mercredi par air et par mer, dans des conditions difficiles, les dizaines de milliers de leurs ressortissants travaillant en Libye, pris au piège des violences.

En Asie, les autorités se préparaient à mettre en place de gigantesques opérations d'évacuation pour rapatrier 100.000 travailleurs en dépit du chaos que traverse le régime de Mouammar Kadhafi.

60.000 Bangladais, 30.000 Philippins, 23.000 Thaïlandais et 18.000 Indiens sont enregistrés en Libye, principalement comme modestes ouvriers contractuels, d'après les chiffres officiels.

Les autorités libyennes ont donné leur accord pour que l'Egypte effectue 37 vols afin de rapatrier ses ressortissants, ont assuré les autorités au Caire, selon lesquelles près d'un million et demi d'Egyptiens travaillent en Libye. Des milliers d'entre eux ont commencé de rentrer en Egypte par le poste frontalier l'Al-Saloum, sur la côté méditerranéenne.

L'Union européenne (UE) a appelé la Libye à "garantir" la sécurité des étrangers sur son territoire et à "faciliter" le départ de ceux qui le souhaitent, selon un projet de déclaration du chef de sa diplomatie, Catherine Ashton.

Elle a par ailleurs annoncé qu'il restait 10.000 de ses ressortissants en Libye et qu'elle mobilisait des moyens pour être en mesure de les évacuer, y compris par voie maritime.

Un ferry affrété par les Etats-Unis arrivé mercredi à Tripoli devait en repartir pour Malte.

La situation à l'aéroport de Tripoli était "chaotique", des passagers se battant pour monter dans les avions, a raconté le commandant d'un avion maltais, Philip Apap Bologna.

La Chine a entamé mercredi son plan d'évacuation pour ses plus de 30.000 ressortissants, dont de nombreux ingénieurs travaillant dans des projets pétroliers, ferroviaires ou dans le secteur des télécommunications alors qu'un premier groupe de 43 Chinois évacués est arrivé jeudi par avion à Pékin. Un autre avion, un Airbus A330-200 de 250 places d'Air China, s'est posé jeudi matin à Tripoli, afin de ramener d'autres Chinois pris dans les violences meurtrières. Un deuxième appareil devait suivre celui-ci, selon les autorités citées par Chine nouvelle.

Quatre ferries grecs affrétés par les autorités chinoises étaient en route mercredi pour la Libye, pour évacuer notamment de Benghazi environ 15.000 Chinois, en principe vers la Crète.

Deux de ces navires sont déjà arrivés à Benghazi et devraient rejoindre Héraklion (Grèce) plus tard jeudi, selon Chine nouvelle.

De son côté, le Vietnam étudiait les conditions d'évacuation de ses 10.000 citoyens.

L'Inde finalisait les dispositions pour une évacuation par air et par mer.

"Cela va être une opération assez gigantesque. Nous allons non seulement devoir mettre en place des dispositions pour les avions et les bateaux, mais aussi obtenir la permission des autorités libyennes de faire atterrir nos appareils", a expliqué la secrétaire d'Etat indienne aux Affaires étrangères, Nirupama Rao.

Environ 18.000 Indiens vivraient en Libye, dont 3.000 à Benghazi, employés principalement dans l'automobile et le secteur hospitalier.

Le Bangladesh, qui dépend fortement des devises étrangères envoyées par ses ouvriers employés à l'étranger, étudie l'évacuation de ses 60.000 ressortissants.

L'ambassade de Thaïlande à Tripoli a contacté les employeurs de ses ressortissants, ayant principalement leur siège à Tripoli, Benghazi, Syrte et Brak, et a demandé à ses citoyens de se tenir prêts à une évacuation.

Les Philippines ont indiqué avoir l'intention d'acheter des billets d'avion pour leurs ressortissants voulant fuir la Libye. Environ 30.000 Philippins y travaillent.

Le Bangladesh et le Sri Lanka ont contacté l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de requérir une assistance technique. Environ 1.200 Sri Lankais sont officiellement enregistrés en Libye, mais leur nombre réel serait bien plus élevé.

Séoul a annoncé avoir affrêté un Airbus A330 égyptien pour évacuer vers Le Caire 260 des 1.400 Sud-Coréens encore présents en Libye. Selon le ministère des Affaires étrangères, 39 Sud-Coréens et 1.000 étrangers travaillant pour une compagnie de construction sud-coréenne ont rejoint la frontière égyptienne au sein d'un convoi de 10 véhicules.

De nombreux pays européens poursuivaient également le rapatriement de leurs ressortissants.

Ankara a annoncé avoir rapatrié plus de 5.000 Turcs (sur 25.000 présents en Libye), mais déplore un mort.

Un premier avion charter a quitté Londres en début d'après-midi. 300 Britanniques se trouvent à Tripoli et 170 sont bloqués dans des camps dans le désert.

Un avion militaire français avec à son bord 165 touristes, dont 152 Français, en provenance de la ville de Sebha, à 660 km au sud de Tripoli, dans le sud-est de la Libye, est arrivé mercredi soir à Paris, selon le ministère français des Affaires étrangères. Il s'agit du troisième vol militaire depuis mardi. Au total, la France aura en deux jours évacué 556 personnes, dont 487 Français.

Trois avions allemands ont atterri mardi à Tripoli, où se trouvent environ 400 Allemands.

800 Italiens ont été rapatriés depuis le début des troubles, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères, qui espère faire rentrer par air ou mer ses ressortissants toujours bloqués à Tripoli ou à Benghazi.

La Russie a rapatrié mercredi 339 de ses ressortissants de Tripoli arrivés à Moscou à bord de trois avions et a dépêché un ferry pour évacuer des personnes se trouvant dans deux autres villes de Libye.

24/2/2011

Source : AFP

Cadrer la pratique de la religion musulmane en France : c’est l’un des leitmotiv de Nicolas Sarkozy. La démarche n’est pas nouvelle. C’était déjà  l’un de ses dossiers lorsqu’il œuvrait, en tant que Ministre de l’intérieur, à la création en 2003 du Conseil français du culte Musulman (CFCM), l’instance représentative des pratiquants de la deuxième religion de France.

Il est revenu à la charge jeudi 10 février sur TF1 devant un panel de français. Bis repetita mercredi dernier lors d’un déjeuner avec les parlementaires de l’UMP durant lequel l’hyper président a donné son point de vue sur "La laïcité et la place de l’islam dans la République", thème d’une convention organisée par l’UMP le 5 avril.

Marine Le Pen, la présidente du FN a été la première à s’en  réjouir. «La dernière fois que Nicolas Sarkozy a utilisé cela, c’était le débat sur l’identité nationale et le Front national a fait 15% des voix. Alors, encore un effort M. Copé ! Encore un petit débat, un petit bla-bla sur l’islam, la laïcité, et je pense qu’effectivement nous pourrons terminer à la présidentielle avec 25%», s’exclamait-elle vendredi 18 février sur France Info.

«Nicolas Sarkozy laboure sur le terrain de l’extrême droite», estime Abdellatif Mellouki, élu du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Midi Pyrénées. Entretien

Libé Toulouse : Quelle a été la réaction des musulmans suite aux récentes déclarations de Marine le Pen et de Nicolas Sarkozy ?

Abdellatif Mellouki : Ils ont peur. La majorité des musulmans pensent que l’on parle de l’islam seulement à l’approche des élections. Ils se sentent stigmatisés. Certains peuvent en arriver à rejeter leur religion pour montrer qu’ils sont meilleurs français que les autres. D’autres, malheureusement peuvent être plus sensibles aux discours intégristes.

Existe-il suffisamment de lieux de culte musulman en France ?

Abdellatif Mellouki : Depuis la création en 2003 du Conseil français du culte musulman, les choses se sont nettement améliorées. Les autorisations de rénovation et de construction de nouveaux lieux de cultes sont données beaucoup plus facilement par l’ensemble des élus. Aujourd’hui, il y a prés de 2000 lieux de culte en France métropolitaine dont 800 d’une superficie de moins de cent mètres carrés. Nous avons besoin de grandes mosquées supplémentaires uniquement dans les grandes métropoles. D’ici une dizaine d’années, au rythme où vont les constructions, il devrait y avoir assez de mosquées en France.
Quid de la formation des imams en France ?

Abdelatif Mellouki : Nous demandons, depuis longtemps, des imams de culture française, nés en France, formés à l’école républicaine. Cela prend du temps. Le problème majeur est qu’il n’y pas de statut pour ceux qui voudraient s’engager dans cette voie.  Il faudrait que ces imams soient reconnus au même titre que les prêtres (salaire proche du SMIC pris en charge par le diocèse, retraite et sécurité sociale garanties par l’Etat ndlr). Jusqu’ici les imams dépendent uniquement de l’aumône des fidèles des lieux de culte dans lesquels ils officient.

Pour les imams venus de l’étranger, nous demandons à ce qu’ils aient accès à une formation «séculier-profane» universitaire spécifique (cours de français, droit, connaissance de la société française). Jusqu’ici seuls quelques instituts catholiques ont accepté de le faire.

Les représentants du Conseil français du culte Musulman travaillent sur l’ensemble de ces questions. Nicolas Sarkozy le sait mieux que quiconque. Il s’est en effet beaucoup impliqué dans la création lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui, il fait comme si cette instance représentative n’existait pas. C’est de la démagogie. Au lieu de surenchérir sur le discours de l’extrême droite, il ferait mieux d’élever le débat.

23/2/2011,  Jean Manuel Escarnot

Source : Libération

La deuxième édition, en France, de la Journée sans immigrés aura lieu, mardi 1er mars, dans tout le pays. Objectif : commencer à changer le regard stigmatisant de la société sur l’immigré. « Par notre absence nous démontrerons la nécessité de notre présence », explique Karima Ibnou, adhérente du collectif 24H sans nous, en France.

« Le climat actuel, en France, est méprisable. L’immigré est le bouc émissaire, coupable de tous les maux de la France. Immigré = chômage, délinquance, déficit budgétaire ... », dénonce Karima Ibnou, adhérente du collectif 24H sans nous, en France. Ce dernier appelle les immigrés à se retirer de la vie économique et sociale du pays pendant toute la journée du 1er mars. Une mobilisation particulièrement importante, cette année ; « Je crois que le climat actuel et celui à venir, compte tenu de l’élection présidentielle de 2012, promet de nombreux débordements et autres propos insultants à l’égard des immigrés », ajoute-t-elle.

Lancée en France, l’an dernier, par Peggy Derder, Nadir Dendoune et Nadia Lamarkbi la journée sans immigrés a fait des émules. Depuis 2010, les trois militants, rejoints pas des collectifs dans toute la France et soutenus par la CFDT, FSU, Solidaires, le Syndicat de la Magistrature et l’UNSA, appellent à nouveau les immigrés à se mobiliser. A l’instar de ce qui se fait aux Etats-Unis, l’idée est de permettre à l’ensemble de la société de prendre conscience, en creux, de l’importance de ce groupe de population. « Le reste viendra de fait », estime Karima, en référence aux droits des immigrés.

Le 1er mars 2011, différentes manifestations auront lieu un peu partout en France. Une rencontre débat est organisée à Paris à partir de la question « Que serait la France sans ses immigrés ?», de 17h30 à 20h, à la Bourse du travail de Saint-Denis. A Saint-Etienne, une table ronde évoquera les apports de l’immigration, à 16h, à la Bourse du travail. A Lyon, un rassemblement aura lieu sur la place des Terreaux, de midi à 14h. A Marseille, un don du sang fera, notamment, office de mobilisation. La quasi-totalité des actions publiques sont recensées, pour la France, sur le site de « La journée sans immigrés ». Le mouvement connait aussi un succès croissant en Europe. Cette année, l’Autriche et l’Italie verront se dérouler des actions similaires.

En 2010, 7000 personnes avaient défilé dans les rues, au total, dans toute la France. Elles étaient 15 000 en Italie, à Naples et Milan. La plupart des immigrés se montrent réceptifs à cet appel, mais ceux « originaires d'Europe y sont, toutefois, moins attentifs car bien souvent les stigmatisations sont plus durs envers les immigrés d'origine maghrébine ou d'Afrique noire et les immigrés de culture ou de religion musulmane », explique Karima Ibnou.

Source : Yabiladi

Reçus par des psychologues de Médecins sans frontières, les migrants dont la demande d’asile a été refusée tentent de surmonter des traumatismes ravivés par leur rejet

Deux chaises qui se font face, un carnet de notes et un paquet de mouchoir pour éponger les larmes. Sékou, Guinéen de 35 ans, s’installe devant Nathalie Severy, psychologue clinicienne au centre d’écoute et de soin de Médecins sans frontières, à Paris.
Depuis 2007, la structure vient en aide aux personnes qui, après avoir fui des persécutions politiques ou une zone de conflit, ont sollicité la protection de la France. Elle accorde une attention particulière aux déboutés.

Arrivé en France en novembre 2009, Sékou a vu sa demande d’asile auprès de l’Ofpra rejetée, tout comme son recours devant la Cour nationale du droit d’asile. Son histoire n’a pas convaincu les autorités. Ses déclarations orales ont été jugées trop « évasives dans leur ensemble ». Une obligation de quitter le territoire français lui a été transmise voilà trois semaines. « Devant la commission, les personnes les plus traumatisées ne sont pas à même de convaincre. Dans le cas de Sékou, il est arrivé au centre avec d’importants troubles de la concentration et de la mémoire », explique Nathalie Severy.

Le corps, filtre unique des souffrances psychologiques

Pourtant, les faits sont là. Le 28 septembre 2009, Sékou participe à une manifestation publique organisée dans un stade de Conakry, pour contester la candidature du président Moussa Dadis Camara aux élections. Un rassemblement réprimé dans le sang par les forces de sécurité, comme l’atteste l’ONG Human Rights Watch, devant laquelle Sékou a témoigné après avoir réussi à s’échapper de l’enceinte sportive.

L’ancien commerçant, poursuivi jusqu’à son domicile, s’est par la suite résigné à l’exil. Mais depuis que les portes de la France se sont refermées devant lui, son état psychique s’est considérablement dégradé.

Désormais, il ne reste plus en place, comme pour s’extraire physiquement de ses pensées, faites de sang et de machettes. « Je marche, des heures durant, jusqu’à épuisement, sans jamais m’arrêter », raconte ce père de famille, qui a laissé sa femme et ses deux enfants au pays. Il ne supporte même pas de s’allonger quelques heures pour dormir la nuit. « Dès que je m’arrête, c’est insupportable, mes idées me reviennent, je sais ce qui m’attend si je dois revenir en Guinée », explique-t-il avant de fondre en larmes. Ce phénomène, le centre d’écoute le connaît bien.

Acculés, sans aucun espoir pour l’avenir, les déboutés du droit d’asile sont pris en étau et leur corps devient l’unique filtre de leurs souffrances psychologiques.

Cauchemars et pensées suicidaires

C’est au tour d’Helena, 38 ans, de s’installer dans la salle de consultation. Cette Ouzbèke d’origine russe, mère d’un garçon de 12 ans, ne cesse pas elle non plus de remuer, comme si l’agitation pouvait dissoudre ses angoisses. Son conjoint était un membre actif du mouvement Akromiya. Il recevait des opposants politiques à son domicile.

En 2005, la police tente de lui faire signer des dépositions incriminant plusieurs hommes d’affaires accusés d’appartenir à un groupe islamiste. Elle refuse de collaborer, les autorités la menacent de représailles. Après une fouille musclée de son appartement, elle finit par prendre la fuite pour la France en 2006. Jusqu’à l’an dernier, l’espoir d’obtenir l’asile la faisait tenir. Depuis qu’elle a été déboutée de sa demande, des symptômes physiques sont apparus. Douleurs articulaires, céphalées…
« La pensée ne peut plus prendre en charge l’angoisse, alors c’est le corps qui réagit », observe Nathalie Severy. La souffrance, maintenue hors du langage, s’exprime aussi par des cauchemars. « Je suis engagée sur un rond-point qui n’a pas de sortie, explique cette femme, régulièrement exposée à des pensées suicidaires. Ou alors je vois des têtes coupées dans des valises et alors je cherche un endroit où les cacher, mais je ne trouve pas. »

Des expulsés au ban de leur propre identité

La journée passe, le défilé se poursuit. À présent, c’est Kamaraj qui s’avance. Tamoul chrétien de 50 ans, marié à une Cinghalaise, suspecté de soutenir la lutte des indépendantistes, il a été emprisonné trois fois et torturé par les autorités de son pays. Sa demande de statut de réfugié en France a été rejetée en 2006, puis en 2008 après un recours. Depuis trois ans, il vit dans les rues de Paris.

Selon les psychologues, le verdict juridique n’entraîne pas seulement le risque de l’arrestation et de l’expulsion hors du territoire. Les déboutés, pour beaucoup, se vivent comme mis au ban de leur propre identité. « Depuis l’avis de la commission de l’Ofpra, je suis devenu fou, explique le sans-domicile-fixe, qui en vient parfois à se cogner la tête contre les murs pour ne plus penser. Le rejet, c’est très violent. Ce qui m’a poussé à partir, je l’ai subi pendant des années. Mais je n’ai eu que cinq minutes pour raconter mon histoire. C’est comme si on ne m’avait pas cru, comme si ce que j’avais vécu n’avait jamais existé. »

Cet ancien manager d’un commerce en « duty free » de l’aéroport de Katunayake ne dort plus que par tranches de cinq minutes. « À chaque fois, c’est comme si la foudre venait me réveiller, explique-t-il. Si je me lève, ça s’arrête. Sinon, c’est comme un disque dont on n’arrive pas à trouver la touche "stop". »

Nathalie Severy admet que le centre n’a pas beaucoup de marge de manœuvre pour traiter les souffrances de ces patients sans réelles perspectives d’avenir. « Il s’agit avant tout de faire en sorte que leurs symptômes soient le moins invalidants possible », souligne-t-elle. Et aussi, tâcher de les sortir de leur isolement et d’abaisser les barrières qui les coupent d’un monde extérieur perçu comme hostile.

23/02/2011 Jean-Baptiste FRANÇOIS

Source : La Croix

Si l’amendement de la majorité en Commission de l’Intérieur est adopté par la Chambre, c'est réellement un virage qui sera effectué dans la politique d'immigration belge. La personne (Belge ou non) en demande de regroupement familial devra prouver qu'elle a les moyens d'accueillir sa famille. Une famille qu'elle devra garder sous son toit pendant au moins 3 ans.

24 Février 2011 06h54

Mercredi, une majorité s'est dégagée en Commission de l'Intérieur de la Chambre pour durcir les règles du regroupement familial. La N-VA, le CD&V, l'Open Vld et le MR ont déposé un amendement commun qui sera envoyé au Conseil d'État pour avis.

Le texte assimile le statut des Belges à celui des ressortissants extra-européens, la majorité des demandes de regroupement familial étant introduites par des Belges.

Il impose des conditions de revenus au demandeur.

- Le montant de référence à atteindre pour pouvoir regrouper est fixé à 120% du Revenu d'intégration sociale (RIS) au taux charge de famille, soit 1.184,5 euros, a précisé le MR dans un communiqué.

- Les moyens provenant des systèmes d'aide complémentaire tels que le RIS et les prestations familiales garanties ainsi que de l'aide sociale financière accordée par un CPAS ne seront pas pris en compte, de même que les allocations d'attente et les allocations de transition.

- Toutefois, l'allocation de chômage pourra être prise en compte pour autant que le conjoint ou le partenaire concerné peut prouver qu'il recherche activement du travail, précise le MR.

Le texte prévoit aussi une obligation de prendre en charge les personnes regroupées pendant trois ans.

Le texte prévoit également un délai d'un an de séjour légal en Belgique avant de pouvoir introduire une demande pour faire venir son ou sa partenaire, sauf si le couple est marié.

Des critères pour qualifier une relation de durable et stable sont introduits.

La période de contrôle est étendue de deux à trois ans.

Vif débat entre MR et PS

Concernant l'égalité de traitement entre ressortissants belges et ressortissants extra-européens, l'amendement sera soumis au Conseil d'Etat. Il a donné lieu à un débat animé entre Denis Ducarme (MR) et Rachid Madrane (PS). Le député socialiste a reproché à son collègue libéral d'avoir troqué l'obligation de suivre un parcours d'intégration contre l'assimilation des Belges aux non-Européens. "Si le texte est adopté, un Belge d'origine américaine, par exemple, qui veut faire venir sa famille doit remplir des conditions plus strictes qu'un Bulgare, installé à Bruxelles, qui voudrait faire venir sa famille. Les députés PS (comme l'ensemble des partis francophones sauf le MR) refusent d'amoindrir les droits des Belges par rapport aux autres citoyens européens", a souligné le groupe PS.

Le parcours d’intégration aurait conduit à une régionalisation de l’accès au territoire

Les socialistes regrettent également le retrait de l'obligation du "parcours d'intégration" qu'ils considèrent comme un élément essentiel pour aider les nouveaux arrivants à se familiariser avec l'une des langues nationales et faciliter leur intégration. De son côté, Denis Ducarme (MR) s'est félicité qu'il n'y ait pas eu de communautarisation de ce dossier. "Il s'en est fallu de peu que l'on se retrouve dans une confrontation entre un bloc francophone et un bloc néerlandophone. Et accepter le critère du parcours d'intégration nous aurait conduit à une régionalisation de l'accès au territoire, ce qui est inacceptable pour le MR", a expliqué M. Ducarme.

Le PS voulait conserver toutes les allocations sociales pour calculer les revenus

Selon lui, il apparaissait clairement qu'aucun accord n'était possible avec le PS en matière de revenus suffisants, compte tenu de la volonté socialiste de maintenir tout type d'allocations sociales dans le calcul des revenus nécessaires, "ce qui aurait conduit à maintenir le regroupement familial à la charge financière de la collectivité".

Les Belges, des sous-Européens ?

Catherine Fonck (cdH), quant à elle, a rappelé que son parti était favorable à des modifications de la loi pour éviter les abus. Mais elle juge inacceptable que des Belges ne soient plus traités sur un même pied que des citoyens de l'Union européenne. "On devient plus sévères pour des Belges que pour des Européens. Il sera plus aisé pour un Polonais de faire venir son épouse polonaise qu'un Belge son épouse américaine", a-t-elle fait remarquer.

Pour Ecolo, Zoé Genot a rappelé le principe constitutionnel d'égalité. PS, cdH et Ecolo sont tous trois d'accord qu'il aurait été préférable d'attendre un jugement de la Cour européenne de justice, prévu le 8 mars.

Moment historique, selon la N-VA

La N-VA a fait valoir un "moment historique" marquant une "rupture" dans la législation sur l'immigration, tandis que le CD&V estimait que les critères retenus n'étaient pas inhumains.

Source : RTL.be

Du 10 au 20 mars 2011, près d’une quarantaine d’activités sont programmées dans le cadre du Festival « À FILMS OUVERTS ». Ce Festival proposé par Média Animation est organisé autour de la Journée internationale de l’ONU du 21 mars pour l’élimination de la discrimination raciale. Une occasion d’aborder en profondeur et de débattre les questions du racisme et de l’interculturalité…Suite

La construction de mosquées en France divise l'UMP après que le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, eut évoqué il y a quelques jours la possible participation de l'Etat à l'édification de ces lieux de culte.

Le député-maire UMP de Woippy (Moselle), François Grosdidier, a apporté mercredi son soutien à Benoist Apparu, dont la proposition avait été dénoncée par des députés du mouvement de La Droite populaire, l'aile droite de l'UMP, et contestée par le porte-parole du gouvernement.

"La réflexion de Benoist Apparu est juste et la réaction de La droite populaire ne l'est pas", a-t-il dit dans un communiqué "Comment peut-on demander aux musulmans d'édifier un 'islam de France' et non 'en France' tout en les obligeant à faire financer les mosquées par l'étranger ?", souligne-t-il.

Le secrétaire d'Etat au Logement avait déclaré qu'il fallait "faciliter la construction de mosquées dans notre pays quitte, s'il le faut, à ce que l'Etat y participe".

Il s'était également déclaré favorable à un "aménagement" de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat.

Le lendemain, 28 députés UMP membres de La droite populaire avaient accusé Benoist Apparu de "prendre le risque de mettre un terme à notre pacte majoritaire en proposant d'utiliser l'argent des Français pour financer la construction de mosquées".

Le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, François Baroin (UMP), leur avait emboÂŒté le pas.

"Pour avoir beaucoup travaillé sur le sujet, je ne suis pas favorable à cette proposition" avait-il déclaré sur Europe 1.

Il s'était déclaré opposé à une modification de la loi de 1905 qui, avait-il dit, "ouvrirait la boÂŒte de Pandore".

Ce débat est notamment nourri par les propos de Nicolas Sarkozy, qui a remis la question de l'islam au centre du débat politique le 10 février dernier sur TF1, parlant de "problème".

"Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir vivre, pratiquer leur religion comme n'importe lequel de nos compatriotes (...) Mais il ne peut s'agir que d'un islam de France et non pas d'un islam en France", avait-il dit.

L'UMP a dans la foulée décidé d'organiser le 5 avril une convention sur la laïcité et l'islam.

23/2/2011, Emile Picy

Source : Agence Reuters

Le Maroc prendra part au Festival culturel de la Francophonie qui sera organisé, du 2 mars au 15 avril prochains, dans la capitale fédérale américaine.

Réunissant plus de 35 pays francophones, ce rendez-vous annuel sera marqué par des concerts, des expositions, des séminaires et la projection de films, dont le long métrage "Où vas-tu Moshé?" de Hassan Benjelloun, a-t-on appris auprès du service culturel de l'ambassade du Maroc à Washington.

Seront également présentés les films "Déchainées" du Suisse Raymond Vouillamoz, "Changes" du tchèque Tomas Rehorek, "Moolaade" du burkinabé Ousmane Sembene et "1981" du Canadien Ricardo Trogi.

D'après la même source, un stand marocain sera monté lors de la Grande Fête de la Francophonie, événement saillant de ce festival, prévu le 18 mars.

Plus de 35 ambassades et des associations présenteront des spécialités culinaires, ainsi que des aspects des traditions et de l'artisanat des pays francophones participants.

La soirée donnera également la part belle "aux rythmes de la Francophonie du monde", soulignent les organisateurs.

Le Festival culturel est coorganisé par le Comité de la Francophonie de Washington DC, la Fondation culturelle franco-américaine, le Smithsonian Associates, l'Alliance Française de Washington et La Maison Française.

Il s'inscrit dans le cadre de la célébration du 20 mars, une journée dédiée à la langue française qui unit 200 millions de locuteurs recensés dans le monde et rassemble aussi les 803 millions de personnes vivant dans les 68 Etats et gouvernements de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd'hui OIF.

23/02/11

Source : MAP

« Littératures, migrations, méditerranée » est le thème du programme proposé par le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) à la 17ème édition du Salon International de l’Edition et du Livre (SEIL) tenue à Casablanca, du 11 au 20 février. Le CCME a pu participer à l’édition 2011 du SEIL grâce « au partenariat établi avec le Secrétariat d’Etat chargé de l’Artisanat », indique un communiqué du Conseil.

Le CCME a coédité, pour cette édition, neuf nouvelles publications dont les actes des colloques organisés par le Conseil et deux anthologies des écrivains méditerranéens et arabes de l’immigration. Par ailleurs, la Nuit de l’immigration, organisée en partenariat avec les centres culturels étrangers, s’est tenue le 17 février, à la Villa des Arts de Casablanca avec quelque 250 invités.

Pour boucler sa participation à cette rencontre internationale, le CCME a signé deux conventions cadre, l’une avec l’Université italienne Insubrie – Côme et l’autre avec l’Université française de Limoges pour le développement de la recherche sur l’immigration.

22/2/2011

Source : Yabiladi

L’insurrection populaire et la répression du pouvoir continuent en Libye. Dans ce chaos généralisé, les étrangers sont également victimes d’actes de violences. Les Marocains n’en auraient, cependant, subies aucune, à en croire le ministère en charge de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger. Le ministère de Mohammed Ameur indique prendre en charge les frais de retour des citoyens qui le désirent.

Au moment où plusieurs pays dont la France, la Turquie, la Russie et la Chine procèdent au rapatriement de leurs ressortissants, le Maroc, lui, tarde encore. Une passivité qui peut inquiéter mais le ministère des MRE rassure à sa manière. Jamal Azouaoui, chargé de communication, indique qu’à ce jour, il n’y a « pas de blessé ni de décès » de Marocains à signaler. Mieux, ajoute-t-il, « les Marocains n’ont pas été victimes d’attaques xénophobes. »

Prise en charge

Au ministère on fait savoir, toutefois, que « les personnes qui en font la demande seront prises en charge. » Cette prise en charge consiste en l’achat par le ministère « du billet d’avion » pour le retour au Maroc car, pour le moment, seules les lignes aériennes civiles assurent la navette entre le Royaume et la Libye. Les autorités ne jugent pas encore nécessaires de mettre en place un dispositif militaire pour le rapatriement de Marocains. Même si « toutes les options sont ouvertes. »

Rotations aériennes limitées

Toutefois, la détérioration progressive de la situation en Libye complique les choses. A Benghazi, deuxième ville du pays qui concentre la plus forte communauté marocaine après la capitale, l’aéroport est hors service, bombardé lors d’affrontements très violents. A l’aéroport de Tripoli également les vols sont intermittents en raison des fermetures fréquentes que connaît la plateforme.

Cette situation va certainement limiter l’efficacité d’un éventuel pont aérien de même que le dispositif spécial que la Royal Air Maroc serait en train de mettre en place. Autre difficulté, la communauté marocaine établie en Libye est très importante. Elle oscille entre 75 000 et 120 000, voire 160 000 personnes.

Même si une bonne partie d’entre eux ne voudra sans doute pas quitter le pays, par crainte de perdre ses biens, acheminer tous ceux qui choisiront l’autre option s’avère déjà difficile. Raison de plus pour les autorités d’anticiper autant que possible pendant qu’il est encore temps car Seïf-al isam Kadhafi a déjà prédi des « rivières de sang ».

22/2/2011

Source : Yabiladi

Plus de trois millions d'immigrés supplémentaires par rapport à la normale sont arrivés au Royaume-Uni sous le gouvernement des travaillistes qui ont gouverné le pays entre 1997 et 2010, indique mardi un Think tank d'étude des flux migratoires.

"La Grande-Bretagne a connu le plus important flux migratoire depuis les Saxons pendant les 13 années du dernier gouvernement", souligne le Think Tank, chargé d'examiner l'héritage de l'ancien gouvernement en matière d'immigration.

Cette situation s'est traduite par une pression sur les services publics, le logement, le système éducatif et médical, précise la même source.

Selon des chiffres qui seront rendus publics jeudi prochain, 5,5 millions d'immigrés sont arrivés au Royaume-Uni entre 1997 et 2010.

Aussi, durant les treize dernières années, un enfant sur quatre est-il né d'une mère étrangère, ce qui fait que la population du Royaume-Uni pourrait atteindre 70 millions d'ici deux décennies, en grande partie sous l'effet de l'immigration.

Selon un démographe de l'Université d'Oxford, David Coleman, si l'immigration continue à son niveau actuel, les Britanniques de souche pourraient devenir une minorité au Royaume-Uni d'ici 2060 au plus tard.

L'étude révèle également que trois Britanniques sur quatre, particulièrement les jeunes confrontés à des niveaux record de chômage, considèrent l'immigration comme étant un "sérieux problème".

La majorité des immigrés provient du sous-continent indien, d'Afrique et du Moyen-Orient.

D'après le président du Think Tank, Andrew Green, l'immigration sera perçue dans les années à venir comme étant "la grande trahison du Parti travailliste".

En réaction à ces chiffres, le ministre chargé de l'immigration, Damian Green, a souligné la pertinence de la réforme majeure proposée par les conservateurs en vue de réduire la migration nette.

22/2/2011

Source : MAP/Aufait

120.000 Marocains basés à Tripoli et Benghazi.  La flotte RAM sera mise à contribution

Au 8e jour du soulèvement en Libye, la menace d'un bain de sang brandie par Sayf Al Islam inquiète les représentations diplomatiques. Au lendemain du discours du fils du colonel Kadhafi, plusieurs ambassades ont commencé à rapatrier leurs ressortissants et personnel diplomatique. Côté marocain, les Affaires étrangères viennent de mettre en place une cellule de crise «pour le suivi du développement de la situation des membres de la communauté marocaine établie en Libye». Une cellule qui s'acquittera des formalités de rapatriement, des relations avec l'ambassade et consulats en Libye. Pour Youssef Amrani, secrétaire général au ministère des Affaires étrangères, «toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour présyrver les intérêts de cette communauté»…Suite

L'organisation des droits de l'Homme Amnesty International (AI) a dénoncé mardi, à deux jours d'une réunion des ministres européens en charge de l'Immigration, la "vision à courte vue" des Etats membres en matière d'immigration au moment où plusieurs milliers de personnes ont quitté la Tunisie pour l'Italie, ou Malte.

"Cette crise humanitaire met en lumière les échecs de la stratégie actuelle", a réagi le directeur de Amnesty International Europe, Nicolas Beger. "Plusieurs raisons peuvent pousser des gens à fuir. Mettre des obstacles sur leur chemin n'est pas la réponse la plus sensée. Plutôt que de nous focaliser sur la sécurité des frontières, nous devons accepter que les besoins de ces personnes sont plus importants", a-t-il ajouté. Dans une lettre adressée aux Etats membres, l'organisation presse l'Union européenne de revoir son approche des défis posés par les migrations, "et de se concentrer sur l'impact sur les droits humains de politiques dont le but de stopper l'immigration illégale". Plutôt que d'adopter cette attitude sécuritaire, les Etats membres devraient au contraire s'attaquer aux causes des flux migratoires en soutenant le développement social et économique, selon AI. "Nous devons aussi relancer les pourparlers pour développer des moyens crédibles et accessibles de migration vers l'UE", plaide encore l'organisation. Celle-ci demande enfin que les migrants arrivant sur le sol européen puissent tous bénéficier des droits garantis par les textes internationaux, notamment la lecture de leurs droits lors de leur arrivée, et la possibilité de recours en cas de décision de renvoi vers leur pays d'origine. (EDR)

22 Février 2011

Source : Belga/RTL info.be

Marine Le Pen dénonce la politique migratoire tandis que le parti présidentiel organise une convention sur les religions. Le Front national repart à l'assaut des électeurs UMP. Alors que plusieurs sondages créditent Marine Le Pen de 17 % à 20 % des intentions de vote pour la présidentielle de 2012,... Suite

22 février 2011,  Abel Mestre et Patrick Roger

Le comédien Saïd Taghmaoui ouvre des masters classe d'acting à partir de mai à Casablanca. Le projet intitulé Moroccan international acting (MIA) s'adresse aux jeunes talents marocains et étrangers. «L'objectif est de former des acteurs à jouer autrement …Suite

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