La diaspora féminine marocaine est mondiali sée. Les Marocaines ont essaimé partout et sont aides à domicile, parlementaires ... Quel que soit le motif de leur départ, elles sont toutes en quête d'une valorisation dans le pays d'accueil qu’elles ne trouvent pas souvent dans leur pays d'origine. Pourtant, elles n'oublient pas celui-ci….Suite
Mohamed Ameur évoque l'opération rapatriemet des sinistrés de Libye vers la mère patrie...Suite
Les Sages doivent trancher sur l'impossibilité de reconduite aux frontières.
Déjà reporté à deux reprises cette semaine, l'arrêt que doit rendre en principe le Conseil d'État vendredi en matière d'immigration est capital. Les sages du Palais-Royal ont été saisis à la mi-janvier par le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Et leur décision éclairera les conséquences que pourrait avoir le retard du vote de la loi Besson, défendue vendredi à l'Assemblée par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.
En bonne logique, ce texte aurait dû être voté avant la fin de l'année dernière. Car il transpose notamment dans notre droit interne une directive européenne de 2008, baptisée «directive retour», qui devait être appliquée de façon effective par Paris «au plus tard le 24 décembre 2010».
Des avocats spécialisés dans la défense des immigrés se sont engouffrés dans la brèche. Depuis le début de l'année 2011, ils ont formé des recours qui, tous ou presque, de Paris à Lille, Toulouse, Rouen, Lyon ou Nice, se sont soldés par une défaite des autorités. Les tribunaux administratifs ont en effet estimé que le droit communautaire primait sur le droit national. Conséquence : les clandestins concernés devaient être remis en liberté.
Des milliers d'autres pourraient bénéficier de cette faille juridique si une solution transitoire n'est pas trouvée. Car la loi Besson ne sera pas applicable dans les faits avant la fin mai, eu égard aux délais des éventuels recours constitutionnels et de publication des décrets.
«Il faut tenir pendant trois mois», résume un haut fonctionnaire, Place Beauvau. D'où les espoirs fondés par le ministère dans une décision favorable du Conseil d'État ce vendredi. La question à trancher peut se résumer ainsi : les dispositions prévues par la «directive retour» européenne sont-elles suffisamment «précises» et «inconditionnelles» pour être opposables à l'administration française ? Claude Guéant et ses équipes estiment que non. Le tribunal de Montreuil attend sa réponse.
«Directive retour»
En tout état de cause, même si une solution transitoire est trouvée, elle ne s'imposera qu'au juge administratif. Mais pas aux juges des libertés et de la détention (JLD) qui interviennent également dans le contentieux des étrangers.
À Nice, par exemple, sur la centaine de clandestins majoritairement tunisiens restés à la charge de la France, entre le 14 et le 28 février, 40 ont été remis en liberté par le juge administratif et 52 par le JLD.
«Le Conseil d'État est en quelque sorte invité à coller une rustine sur un pneu qui fuit. Mais il peut décider de laisser l'air s'échapper», se risque un haut fonctionnaire pour expliquer la situation.
Pour éviter un rejet systématique de leurs arrêtés de reconduite à la frontière, les préfets sont invités par leur ministre à s'assurer que, durant sa garde à vue, le clandestin s'est bien vu signifier qu'il avait le droit de rentrer dans son pays par ses propres moyens. Car c'est le sens même de la «directive retour». Désormais, le clandestin aura entre 7 et 30 jours pour rentrer de lui-même. L'éloignement immédiat et contraint deviendra l'exception.
11/3/2011
Source : Le Figaro
Le projet de loi sur l'immigration oppose les centristes et la Droite populaire au sein de la majorité présidentielle.
Après la défaite, la victoire? Les quarante-quatre députés UMP, membres du collectif de la Droite populaire, se sont félicités jeudi que le gouvernement ait enfin accepté, en deuxième lecture du projet de loi sur l'immigration, de mettre fin à l'acquisition automatique de la nationalité française pour tous les étrangers nés sur le territoire national. Désormais, les 3000 jeunes majeurs concernés devront écrire une lettre manuscrite de «demande de certification de nationalité». Ce que l'ancien ministre de l'Immigration, Éric Besson, avait refusé aux élus UMP en première lecture. La naturalisation des étrangers sera en outre conditionnée à l'obtention d'un examen de connaissances, dont les modalités seront fixées par décret en Conseil d'État.
Donnant-donnant
Une sorte de donnant-donnant, car les députés appartenant à l'aile droite du groupe UMP ont été meurtris que le gouvernement accepte de retirer, mardi, l'une des mesures phares du texte concernant l'extension de la déchéance de nationalité pour les assassins de policiers. Et ce, sous la pression de 68 députés centristes, radicaux et Nouveau Centre, emmenés par Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, et Pierre Méhaignerie, le leader des centristes de l'UMP à l'Assemblée. On a assisté à «un putsch silencieux qui ne dit pas son nom. La mobilisation autour de la déchéance de nationalité est un faux nez pour préparer la candidature de Borloo en 2012», affirme Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), qui parle d'un «mardi noir pour la majorité présidentielle». Philippe Meunier (Rhône), juge «inacceptable et intolérable» que la suppression de cette mesure phare du projet sur l'immigration «n'ait pas été discutée en réunion du groupe UMP». L'élu du Rhône refuse «la politique du couteau sous la gorge». Cela dit, les députés membres de la Droite populaire ont préféré quitter l'hémicycle, mercredi soir, pour ne pas prendre part au vote sur l'amendement Goasguen de suppression de l'extension de la déchéance, pour ne pas «contrer le gouvernement».
Tous sauf un: Christian Vanneste, qui a voté contre. «Au sein du groupe UMP, l'ancienne fracture idéologique RPR-UDF s'est reconstituée», déplore le député du Nord, qui considère que «les liens au sein du groupe UMP vont se distendre à l'approche de l'élection présidentielle». Proche de Jean-François Copé, Bernard Reynès, lui aussi membre de la «Droite pop», s'inquiète d'«une volonté forte des centristes d'exister». Le député des Bouches-du-Rhône, qui a été chargé par Matignon d'une mission sur le coût du travail dans le monde agricole, n'a pas apprécié que le groupe Nouveau Centre dépose une proposition de loi sur le même sujet…
Émulation ou rivalité? Le radical Jean Leonetti (Alpes-Maritimes) défend «la liberté de langage» et «la diversité» au sein du groupe UMP, sinon «un jour la diversité s'exprimera au FN ou chez François Bayrou». Jean-Louis Borloo se veut zen. «Notre mouvance s'organise tranquillement. Je ne crois pas que la droite populaire présentera un projet alternatif. Nous, on va le faire, pour répondre au cri d'angoisse des Français, explique l'ancien numéro deux du gouvernement. On n'est donc pas du tout sur les mêmes enjeux.»
11/3/2011
Source : Le Figaro
Plus de 9.000 citoyens marocains ont été rapatriés de Libye par voies aérienne et maritime, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur.
5.100 ressortissants ont été transportés par avion et 4.000 autres ont été rapatriés à bord de deux ferrys, a détaillé le ministre, lors d'une réunion du Conseil de gouvernement, rappelant l'action gouvernementale, sur hautes instructions royales, pour mobiliser les moyens nécessaires à cette opération.
D'autres citoyens marocains attendent toujours l'amélioration de la situation pour rentrer au pays, a ajouté M. Ameur, dont les propos ont été rapportés par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, au cours d'un point de presse à l'issue de cette réunion.
Les services du ministre chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et ceux des Affaires étrangères restent mobilisés pour mener à bien cette opération, depuis la Libye, la Tunisie et l'Egypte, a-t-il poursuivi, saluant les efforts "colossaux" déployés par les ambassades et les services consulaires dans ces pays.
10/3/2011
Source : MAP
Le Canada est l'un des premiers pays a avoir fait de la condition de la femme une priorité dans le monde et l'ACDI finance des programmes pour soutenir des initiatives dans les pays du Sud pour développer des outils et de la formation.
LE MATIN: Nombre d'institutions et de centres de recherches du Canada se sont investis dans la question du développement international. La CRDI avait par exemple organisé, en collaboration avec d'autres partenaires, la Conférence internationale de Mexico sur «La décentralisation, le pouvoir local et les droits des femmes» qui a précédé le premier Forum des femmes élues locales d'Afrique qui se tient à Tanger. L'Agence canadienne de développement international est également très présente sur le dossier des femmes ?
FATIMA HOUDA PEPIN: La coopération et le partenariat international constituent un socle fort de la politique étrangère du Canada. On retrouve cette dimension dans le cadre des programmes de coopération de l'Assemblée nationale du Québec, de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Association des parlementaires très présents sur cette question d'émancipation de la femme en Afrique, notamment au Bénin, au Mali, en Tanzanie et au Kenya. Le Canada est l'un des premiers pays a avoir fait de la condition de la femme une priorité dans le monde et l'ACDI que vous évoquez finance des programmes pour soutenir des initiatives dans les pays du Sud pour développer des outils et de la formation. Les talents et le savoir-faire des femmes élues africaines sont appréciables et malgré le manque de ressources, elles parviennent à réaliser des progrès dans toutes les sphères d'activités politiques économiques et sociales. Avec mes collègues députés, nous avons œuvré à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale et à faire avancer l'agenda des femmes en matière de santé, d'éducation, de budget selon le genre et de lutte contre la violence familiale. Au Québec, je préside le cercle des femmes parlementaires, un forum d'échanges et de réseautage non partisan, où les députées discutent des enjeux nationaux et internationaux qui les préoccupent sans égard à leur allégeance politique.
La finalité est toujours la même : travailler à améliorer la qualité de vie, le niveau de vie et le milieu de vie des
citoyens. Dans ce sens, toutes les politiques sont réellement locales.
Vous êtes intervenue dans le panel consacré au leadership féminin animé par ma consœur Malika Malek sur l'utilité d'avoir des femmes en politique. A votre avis, pour quelles raisons la femme doit-elle s'investir dans le monde politique ?
Il y a plusieurs raisons pour cela. Il y a surtout une raison essentielle, celle de l'équité dans la représentation de la société. Les femmes représentent la majorité de la population, les exclure du pouvoir et des centres décisionnels reviendrait à creuser un immense déficit démocratique. Les femmes représentent un réservoir de capital humain extraordinaire. Les sociétés qui s'en priveraient ou qui ne les mettraient pas pleinement en valeur, se condamneraient au sous-développement.
On se pose aussi la question si les femmes élues représentent réellement les préoccupations des autres femmes et de la société ? Et si leur apport constitue réellement une force de changement ?
Je dirai oui, mais...Les femmes élues sont porteuses d'une vision différente de la politique et de la société, une vision qui les amène à mettre la priorité à la bonne place. Lorsqu'elles décident de se porter candidates pour assumer des charges publiques, elles sont compétentes, ont une conscience objective et travaillent d'arrache-pied pour progresser.
Elles savent qu'elles doivent prouver leurs compétences, elles sont plus soucieuses des inégalités sociales, plus sensibles au sort des femmes et des enfants, plus volontaires et concrètes dans leurs luttes contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
Oui, mais…dites-vous, quel est le contrepoint que vous apportez ?
Lorsque les femmes ne constituent pas une masse critique pour changer les choses, elles ont tendance à adopter les comportements de leadership masculin dans leurs manières de gérer le pouvoir. Le plafond de verre est révélateur à cet effet.
L'autre entrave à l'agenda des femmes réside dans le caractère partisan qu'impose l'appartenance aux partis politiques. Il est légitime de se demander à quoi cela sert-il de porter des femmes au pouvoir, si la discipline des partis leur enlève toute initiative et les empêche de défendre l'intérêt commun ? Cette question fait l'objet de débats même dans les pays qui ont une longue tradition démocratique. Face au cynisme ambiant à l'égard des partis politiques traditionnels, face au désintéressement des citoyens à l'égard de la chose publique, y a-t-il une solution qui permettrait de maintenir la discipline de partis tout en permettant aux élues de voter selon un point de vue qui ne met pas en cause la survie du gouvernement ou la cohésion des partis politiques ? C'est la question que j'ai posée.
Pouvez-vous donner un exemple concret de cas où se poserait cette question ?
Il y a un cas, celui où les élues seraient tenues d'être solidaires de leurs formations politiques respectives lors de votes décisifs, comme le vote du budget du gouvernement ou sur des questions d'intérêt national, mais elles auraient suffisamment de latitude pour s'exprimer sur des questions qui relèvent de leurs compétences et qui touchent les citoyens de leurs communautés locales et de leurs régions.
Un atelier portant sur les femmes et la transparence dans la gestion locale a été animé à Tanger lors de ce forum par Mme Zineb Eladaoui, présidente de la Cour des comptes régionale de Rabat, et Rachid Filali Meknassi, SG de Tranparency Maroc. Un mot sur ce thème de lutte contre la corruption qui est partout très présent dans le monde à l'échelle locale et du rôle des femmes élues locales ?
La tenue de cet atelier est une excellente initiative. La corruption a produit des ravages et des profondes ruptures sur tous les plans, financier, économique, sociale et aujourd'hui ce sont les économies réelles des pays du tiers monde qui sont touchées. Sur le plan de l'économie mondiale, la crise financière a révélé l'ampleur de la corruption et de l'opacité des circuits financiers dans laquelle nous a entraînés le leadership masculin qui domine le monde de la finance. Beaucoup se sont tournés alors vers les femmes pour se demander si celles-ci ne seraient pas plus garantes de la performance et du succès des entreprises publiques et privées. Des études faites aux Etats-Unis indiquent que des tendances lourdes se dessinent à l'échelle mondiale au plan social, économique et environnemental. Ces tendances commandent un nouveau style de leadership. Une participation accrue des femmes aux postes décisionnels est un atout précieux pour développer un leadership plus efficace, c'est un levier au développement qui répond aux impératifs économiques et qui peut constituer un avantage compétitif et un moteur de performance des organisations locales, régionales et nationales. En mai 2009, un journal avait publié un article dans « les affaires » au titre évocateur « le leadership féminin pour vaincre la crise ».
Les femmes seraient donc plus honnêtes, mieux à même de gérer les budgets et les crises. Quelles sont les autres qualités que devraient avoir des femmes élues locales ?
Les qualités humaines des femmes, leur flexibilité, leur approche participative, leur capacité de travailler en équipe sont autant de formules gagnantes pour une bonne gouvernance .Tout cela augure pour les femmes élues d'Afrique qui ont une bonne connaissance du terrain et des enjeux locaux. Mais tout cela ne suffit pas, il faut aussi des valeurs pour agir comme force de changement. Les femmes doivent avoir de l'ambition pour leurs communautés locales, pour leurs régions, elles doivent faire la politique pour servir et non pour se servir. Une de mes devises, c'est la passion de servir, de changer les choses pour améliorer la qualité de vie des gens. L'éthique et la déontologie permettent de fixer des règles claires, de les appliquer à soi-même et aux équipes qui travaillent avec nous.
La loyauté est pour moi une autre valeur comme l'est l'authenticité. Personnellement, j'ai fait la politique avec et pour les gens. Le courage politique est également une des valeurs motrices dans la lutte contre la pauvreté, contre les discriminations qui nécessitent des visions audacieuses avec une obligation de résultats et une reddition de comptes. Avec une vision claire, des objectifs, il faut alors passer à l'action, avec des projets qui comptent comme l'alphabétisation, la santé des femmes et un réseau d'entraide et de soutien. C'est aussi l'ambition de ce forum de Tanger que de créer un vaste réseau !
10/3/2011, FARIDA MOHA
Source : Le Matin
Le gouvernement catalan a réaffirmé, mercredi, son intention d'interdire le port du voile intégral dans les espaces publics en Catalogne, appelant les forces politiques représentées au Parlement régional à parvenir à un "large consensus" sur cette question.
"Nous estimons très probable une interdiction du voile intégral en Catalogne", a déclaré le porte-parole du gouvernement Francesc Homs, sans fournir de précisions sur les modalités d'application de cette décision qui devra être approuvée par le Parlement.
Le gouvernement "est déterminé à bannir le port de la burka en Catalogne", a insisté M. Homs, appelant les députés à engager un débat responsable, "loin de toute considération électorale", en vue de parvenir à un "large consensus" sur cette question.
Cette déclaration intervient au lendemain de l'annonce par le gouvernement catalan de son intention de mettre en place un Conseil islamique chargé, entre autres, de traiter la question du voile intégral.
Cette future institution sera ouverte aux Associations islamiques les plus représentatives tels le Conseil islamique et culturel, l'Union des Centres islamiques de Catalogne, l'Union des Communautés islamiques de Catalogne, l'Association Camino de Paz et l'Assemblée islamique Catalane.
Lérida, qui compte quelque 10.000 habitants de confession musulmane, est devenue le 9 décembre dernier la première ville catalane et espagnole à appliquer l'interdiction du port du voile intégral dans les bâtiments municipaux.
Plusieurs autres villes catalanes envisagent d'interdire le port du voile intégral dans les espaces municipaux, notamment El Vendrell et Barcelone dont le maire socialiste Jordi Hereu avait signé en juin dernier un décret municipal dans ce sens.
Avec près de 230.000 personnes, les Marocains représentent la plus forte communauté musulmane en Catalogne.
9 mars 2011
Source : MAP
Plus de 9.600 ressortissants extracommunautaires se sont inscrits sur les listes électorales en Catalogne à la veille des élections municipales prévues le 22 mai prochain en Espagne, a rapporté, mercredi, la presse catalane.
Ce chiffre représente 3,7 pc de l'ensemble des étrangers extracommunautaires répondant aux critères requis pour s'inscrire sur les listes électorales (+260.000), a ajouté la même source, précisant qu'il s'agit de ressortissants des pays ayant signé des accords de réciprocité dans ce domaine avec l'Espagne, à savoir la Bolivie, la Colombie, l'Equateur, l'Islande, la Norvège, la Nouvelle Zélande, le Pérou, le Chili, le Paraguay et Cap-Vert.
Barcelone vient en tête des provinces catalanes ayant enregistré le plus grand nombre de ressortissants inscrits avec 8.329, suivie de Tarragone (677), de Gérone (351) et de Lérida (313), a noté la presse catalane citant des chiffres publiés par l'Institut national espagnol des statistiques (INE).
Selon la même source, 55.730 ressortissants issus des pays de l'UE ont déposé des demandes de participation aux prochaines élections municipales en Catalogne.
Outre l'inscription sur les listes électorales, les étrangers désireux de participer au vote doivent être âgés de plus de 18 ans, disposer d'une carte de séjour en règle et justifier d'une résidence sans interruption en Espagne lors des cinq dernières années.
En vertu de la loi électorale espagnole de 1985, les étrangers résidant en Espagne peuvent bénéficier du droit de vote aux élections municipales, sous réserve de réciprocité établie par un traité avec leur pays d'origine.
9 mars 2011-03-10
Source : MAP
Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres et le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) William Swing ont fait part mercredi soir à Tunis de leurs craintes de voir "un nouvel exode massif" de réfugiés vers les frontières de la Libye en raison des combats dans ce pays.
Les deux responsables achevaient une visite deux jours en Tunisie durant laquelle il se sont rendus dans la zone frontalière tuniso-libyenne. Ils ont également rencontré le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa et le Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
Lors d'une conférence de presse, ils ont justifié leur inquiétude par la baisse sensible du flux de réfugiés qui a chuté de quelque 15.000 personnes par jour à moins de 2.000 ces derniers jours à la frontière avec la Tunisie. M. Guterres a implicitement attribué cette baisse au "contrôle devenu effectif" des passages frontaliers par les autorités libyennes.
Les besoins de l'ONU et de ses partenaires ont été estimés à 160 millions de dollars (115 millions d'euros) pour aider au cours des trois prochains mois les populations qui ont fui la Libye vers la Tunisie, l'Egypte et le Niger. Les fonds doivent également aider ceux qui sont affectés par les violences en Libye.
"Cet appel est basé sur un scénario prévoyant jusqu'à 400.000 expatriés de Libye et 600.000 autres personnes en Libye qui vont avoir besoin d'aide humanitaire", précise un communiqué citant la secrétaire générale adjointe des Nations Unies Valerie Amos.
Pour M. Swing, "le défi" est d'"agir rapidement pour décongestionner les camps de réfugiés et les rapatrier au plus vite". "La crise humanitaire pourrait devenir plus complexe et nous devons nous préparer à un flux plus grand", a-t-il averti.
Il a appelé la communauté internationale à apporter l'aide nécessaire à la Tunisie dont plus de 30.000 ressortissants sont rentrés de Libye. "Nous ne devons pas oublier aussi les souffrances du peuple libyen et mettre en place les moyens qu'il faut au cas où des Libyens viendraient à fuir vers la Tunisie", a-t-il ajouté.
Les dirigeants du HCR et de l'OIM ont salué "la grande générosité du peuple, des autorités et de la société civile tunisiennes qui ont ouvert leurs frontières, leurs maisons et leur coeur pour accueillir dans de bonnes conditions les dizaines de milliers de réfugiés".
"Notre gratitude est encore plus grande quant on sait que la Tunisie vit une transition démocratique difficile", a souligné M. Guterres.
"En tant que Portugais qui a vécu la Révolution des Oeillets, je me dois de reconnaître que la révolution tunisienne est le plus fort symbole d'espoir que nous pouvons avoir pour la région et le monde aujourd'hui", a-t-il déclaré appelant la communauté internationale à "une solidarité active avec la Tunisie et son peuple pour réussir cette transition".
9/3/2011
Source : AP/Le Nouve Observateur
Les partis de l’Alliance gouvernementale ont conclu avec les Verts un accord-cadre sur la politique migratoire, visant à mettre en place « une politique migratoire humaine, plus équitable et mieux organisée ». L’accord porte notamment sur de mesures visant à garantir un examen « équitable des demandes d’asile », à faciliter l’immigration économique et la mobilité des travailleurs, à rendre possible l’accès aux soins et à l’éducation aux immigrés en situation irrégulière et à leurs enfants (un rapport doit être rendu sur ce sujet au printemps), à permettre le regroupement familial même dans le cas de familles dont tous les membres ne possèdent pas de pièce d’identité (au moyen, le cas échéant, de tests ADN), à défendre les aspects positifs des migrations, et à approfondir la coopération européenne et internationale.
Le Premier ministre s’est félicité d’avoir, par la signature de cet accord, « fermer la porte aux forces xénophobes, qui, tant en Suède qu’à l’intérieur du Parlement, souhaitent exercer une influence sur ces questions ». La porte-parole des Verts a souligné que « contrairement à d’autres pays, qui ont vu l’entrée de l’extrême-droite au Parlement, la Suède ne durcissait pas sa politique migratoire, ce qui était incroyablement important ». Pour le leader des Sverigedemokraterna, la politique d’asile va devenir « plus extrême » : « si une personne se cache pour éviter l’expulsion, il faudrait s’assurer que l’expulsion peut-être mise en œuvre plutôt que de lui ouvrir les portes du système de santé. Nous allons continuer à évoquer les questions migratoires pour attirer l’attention sur l’immigration de masse ».
L’accord exclut également la Gauche et le PSD, ce dernier regrettant de n’avoir pas été convié à la table des négociations. Son porte-parole pour les questions migratoires rappelle que les sociauxdémocrates « sont favorables à l’immigration économique, mais veulent un système sûr, garantissant que personne ne sera exploité ». Le président de la Gauche condamne, dans une tribune publiée dans Aftonbladet, l’attitude des Verts, qui « laissent les Démocrates de Suède décider de la politique migratoire. Selon lui, les Verts s’allient à « une politique inique » alors que « l’opposition aurait dû rester unie pour lutter contre le racisme ».
La presse est, dans l’ensemble, favorable à l’accord. Selon Expressen, il « est, malgré son côté un peu vague, très bien ». Dagens Nyheter (DN) salue un « accord historique » qui « désarme l’extrême-droite », ce qui prouve que l’Alliance et les Verts « sont prêts à prendre leurs responsabilités sur les questions importantes ». S’il doit être considéré « davantage comme une déclaration d’intention que comme un plan précis », le document-cadre « contient des engagements politiques importants ». En outre, l’accord est « une victoire pour les petits partis de l’Alliance » (Svenska Dagbladet, SvD) qui défendaient une « ligne plus humaniste que les Modérés, notamment sur l’accès des sans-papiers aux soins » (id.).
SvD craint toutefois que le prix à payer pour « trop de gentillesse de la part des Modérés soit élevé ». Pour le quotidien conservateur, permettre l’accès aux soins aux sans-papiers équivaut à les encourager à vivre cachés. De plus, « si on comprend l’ambition du Premier ministre de définitivement scinder l’opposition, il va être tenu responsable par ses électeurs de cette nouvelle politique ».
Source : Site La France en Suéde
C'est un camouflet. Après les nombreuses réactions indignées, à droite comme à gauche, aux propos de la députée UMP Chantal Brunel sur les immigrés en provenance du bassin méditerranéen, François Fillon vient à son tour de prendre ses distances avec l'ex-porte-parole du parti présidentiel. «Chantal Brunel a tenu des propos que nous n'approuvons pas», a déclaré le premier ministre devant l'Assemblée nationale mercredi. Il a également appelé à «élever le débat républicain» :
L'élue de Seine-et-Marne a suscité un tollé mardi en proposant de remettre les immigrés «dans les bateaux» pour «rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée». «Le temps n'est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions», a-t-elle ajouté, au lendemain de la publication d'un nouveau sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle.
La déclaration de la députée UMP n'est pas sans rappeler une phrase prononcée la semaine dernière par la patronne du parti frontiste. Interrogée sur RTL, Marine Le Pen avait déclaré : «On peut repousser humainement des bateaux dans les eaux internationales».
Interviewée dans la soirée par le site internet du Nouvel Observateur, Chantal Brunel a maintenu ses propos sur le fond, tout en regrettant avoir choqué. «Si j'ai pu blesser quelqu'un en utilisant des mots qui ont pu choquer, je m'en excuse, mais vraiment, si on ne peut plus utiliser des mots qui ont été utilisés par le Front national, nous allons faire son lit», a-t-elle plaidé.
Indignation à gauche
La classe politique n'avait pas tardé à dénoncer ses propos. «Chantal Brunel est-elle passée de porte-parole de l'UMP à porte-parole du Front national ?», s'était interrogé Harlem Désir, numéro deux du parti socialiste, au sujet du poste que l'élue a occupé de 2008 à 2009. «Cet énième dérapage d'une responsable UMP montre le danger de la surenchère permanente entre la droite et l'extrême droite», avait dénoncé l'eurodéputé. La patronne des socialistes Martine Aubry s'était dite pour sa part «effrayée» et «scandalisée».
Pour Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, l'élue UMP n'est rien moins qu'une «débile». «Face au chômage, il y a des solutions et les solutions, ce n'est pas de dire ‘renvoyons les immigrés dans des bateaux' comme cette débile de députée UMP», avait-elle déclaré.
Le MoDem avait estimé que ces «paroles d'exclusion et de rejet à l'emporte-pièce» n'étaient «pas à la hauteur des solutions qu'il nous faut apporter avec les pays d'origine, pour résoudre ces exodes de guerre». «Nous avons connu Chantal Brunel plus inspirée quand elle dénonçait les violences faites aux femmes», avait écrit Fadila Mehal, chargée de l'intégration au «shadow cabinet» du parti de François Bayrou.
Le NPA avait également condamné «les propos racistes» d'une députée «sur les traces de Marine Le Pen». «Cédant à la panique, la droite au pouvoir multiplie les déclarations ambiguës ou ouvertement racistes», dénonce le parti d'Olivier Besancenot.
Copé ne «comprend pas»
Le propre camp politique de Brunel avait pris ses distances dès mardi. Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, appelé par Harlem Désir à «désavouer» les propos de Brunel, avait répondu à l'appel dans la soirée. Le député-maire de Meaux a déclaré qu'il «désapprouvait», «bien entendu», ces dires. «A vrai dire, je ne les comprends pas du tout», a-t-il ajouté. Le patron du parti majoritaire s'est néanmoins refusé à voir un lien entre les déclarations de Chantal Brunel etles sondages polémiques des derniers jours. «Ça n'a rien à voir. Il peut arriver que de temps en temps on dise des choses qui soient en décalage avec ce que l'on pense profondément. Et je pense que cela peut-être le cas de Chantal», a-t-il avancé.
9/3/2011,
Source : Le Figaro
L’ordre du jour de la commission parlementaire qui s’ouvre aujourd’hui relance le débat sur l’islam aux États-Unis
L’année dernière, la polémique autour de la construction d’une mosquée près du site de l’ancien World Trade Center à Manhattan avait enflammé les élections législatives aux États-Unis. Le débat sur l’islam et le terrorisme est reparti de plus belle avec l’annonce d’une enquête parlementaire sur «la radicalisation de la communauté musulmane et la réponse de cette communauté».
Les auditions du Congrès qui s’ouvrent jeudi 10 mars sur ce thème ont été décidées par le député républicain de New York, Peter King. À la suite de la victoire de son parti en novembre dernier, celui-ci a été propulsé à la tête de la commission de la Chambre des représentants pour la sécurité intérieure. Son argument : le terrorisme domestique est en hausse et trouve un foyer dans certains milieux musulmans radicalisés aux États-Unis.
«Chasse aux sorcières digne du maccarthysme»
«Des gens dans ce pays se radicalisent, que ce soit le commandant Hasan, Shahzad ou Zazi à New York», a-t-il déclaré dimanche sur la chaîne CNN. Il faisait allusion à Nidal Malik Hasan, un psychiatre de l’armée responsable du massacre de Fort Hood au Texas fin 2009 ; à Najibullah Zazi, qui a avoué qu’il préparait un attentat dans le métro new-yorkais ; et à Faisal Shahzad, le poseur de bombe de Times Square arrêté en juin dernier.
«Ce sont tous des gens qui s’identifient d’une façon ou d’une autre à Al-Qaida dans la péninsule arabique. Donc, c’est un mouvement international qui comprend des éléments ici aux États-Unis», a affirmé l’élu, affichant son refus du «politiquement correct» qui empêcherait de soulever ce genre de problème au nom du respect des religions.
Sa décision de limiter la commission d’enquête à la foi musulmane a soulevé l’indignation de nombreuses personnalités et associations qui défendent les droits de l’homme et la liberté de culte. Ceux-ci dénoncent la stigmatisation de l’islam et une chasse aux sorcières digne du maccarthysme.
Arguments à coups de rapports et de sondages
Au nombre de six, les témoins qui se présentent à l’audience aujourd’hui sont des membres de la famille de jeunes musulmans américains qui ont embrassé le djihad, le docteur Zuhdi Jasser, un musulman qui s’est opposé à la construction d’une mosquée près de Ground Zero, le shérif de Los Angeles, Leroy Baca, et deux députés américains, le premier élu musulman du Congrès, le démocrate Keith Ellison, et le républicain Frank Wolf.
Le président de la commission, Peter King, et ses détracteurs échangent leurs arguments à coups de rapports et de sondages. L’élu cite un rapport du Congrès selon lequel les autorités ont procédé à 22 arrestations liées à des cas de terrorisme islamique domestique depuis mai 2009, contre seulement 21 arrestations au cours des neuf années précédentes, ce qui prouve selon lui la thèse de la «radicalisation».
«Une poignée de personnes dont les actions sont dénoncées»
Il se dit également alarmé par une étude de l’organisme de sondages Pew qui révèle que 15% des musulmans américains âgés de 18 à 29 ans considèrent que les attentats-suicides sont «parfois» ou «souvent» justifiés. Il prétend, par ailleurs, s’appuyant sur des sources anonymes, que la communauté musulmane ne coopère par suffisamment avec les forces de l’ordre et le FBI.
Les défenseurs de la minorité musulmane mettent en avant une récente étude conjointe des universités Duke et de Caroline du Nord qui atteste le contraire. Selon cette étude, les informations fournies par la communauté ont permis de déjouer 48 complots sur 120 impliquant des musulmans américains.
David Schanzer, directeur du centre qui a supervisé cette étude, donne raison aux deux parties. Selon lui, la radicalisation existe, «mais les Américains doivent noter que ces crimes sont perpétrés par une poignée de personnes dont les actions sont dénoncées et rejetées par tous les musulmans vivant aux États-Unis».
9/3/2011
Source : La Croix
Sous la pression des députés centristes, le gouvernement a reculé, hier, sur le retrait de la nationalité. Et irrité l’aile dure de l’UMP.
Qu’il est doux, le printemps centriste. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, les amis de Jean-Louis Borloo ont sorti leurs sourires des grands jours. Ils ont fait reculer Nicolas Sarkozy. La «droite sociale et modérée» a triomphé de la «droite dure», expliquent-ils à qui veut l’entendre.
Ce mardi matin, lors de la réunion hebdomadaire des députés UMP, le Premier ministre, François Fillon, a confirmé que le gouvernement renonçait à légiférer sur la déchéance de la nationalité à l’occasion de l’examen du projet de loi sur l’immigration. Mesure phare du discours de Grenoble, coup d’envoi du virage sécuritaire en juillet, la déchéance visait les personnes devenues françaises depuis moins de dix ans qui se seraient rendues coupables de crime à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité de l’Etat.
«Calmement». Largement dénoncée en raison de son caractère aussi démagogique qu’inefficace, cette mesure avait déjà été rejetée par la majorité des sénateurs. Et l’Assemblée menaçait d’en faire autant, puisqu’une soixantaine de députés du Nouveau Centre et de l’UMP avaient signé vendredi soir l’amendement de suppression. Pour l’ex-ministre de l’Ecologie, promoteur de la «confédération des centres», ce recul a valeur de démonstration : «Dès lors que les modérés s’organisent, on voit qu’ils peuvent faire. Cette disposition sur la déchéance n’avait rien à faire dans un projet de loi sur l’immigration. Calmement, tranquillement, nous avons imposé un vrai rééquilibrage», explique-t-il à Libération.
Salle des Quatre Colonnes, au rendez-vous de la presse et des parlementaires, les proches de Borloo, Laurent Hénart (UMP) et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre), proclament en duo l’avènement d’une ère nouvelle. «C’est un fait : la majorité est composée de deux courants. L’un conservateur, l’autre social. Aujourd’hui, un nouvel équilibre s’est instauré entre ces deux courants», explique le premier. «Nous avons désormais une majorité équilibrée. Ce que nous avons fait aujourd’hui à propos de l’immigration, nous pourrons le refaire demain sur la fiscalité ou sur la dépendance», ajoute le second, député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis). Selon lui, le bouclier fiscal n’aurait jamais été voté si les centristes de toutes obédiences avaient su se rassembler dès 2007.
Dans l’entourage de François Fillon, on assure que Borloo et ses amis exagèrent beaucoup : «Le chef de l’Etat lui-même avait expliqué que, si la déchéance était abandonnée, il n’en ferait pas une affaire.» Devant les députés UMP, le Premier ministre assure qu’il faut bien faire quelques concessions au nom de l’efficacité : «Si chacun campe sur ses positions, on va vers un désaccord. Le texte ne sera pas voté et, cet automne, Claude Guéant n’aura pas les moyens de lutter contre l’immigration clandestine.» C’est l’argument massue : il faut donner au ministre de l’Intérieur les moyens d’agir.
«Bobos salonards». En début de soirée, dans l’hémicycle, Claude Guéant développe le même point de vue dans son premier discours. «C’est dans ce contexte historique très particulier que s’engage notre discussion générale», commence le ministre, évoquant le «risque réel» d’un «afflux soudain de migrants» lié aux bouleversements dans le monde arabe. «Aujourd’hui encore plus qu’hier», il est donc urgent de légiférer, car «notre pays ne peut pas devenir la terre d’accueil de tous ceux qui cherchent à quitter leur pays».
Dans ces conditions, Guéant justifie le rejet de l’article sur la déchéance. Cette disposition, «fortement symbolique», a retenu l’attention «de façon excessive» puisqu’elle qu’elle ne concernerait «même pas un cas par an». Et, comme elle trouve «un large écho dans la population française», Guéant propose qu’elle soit envisagée par la mission de réflexion sur la nationalité française «dirigée par Manuel Valls et Claude Goasguen».
Défaite par Borloo et les siens, la droite de l’UMP ne décolère pas. Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, doit évidemment remballer son amendement étendant la déchéance de nationalité aux multirécidivistes déjà condamnés. Son collègue Jacques Myard s’élève contre ses collègues modérés, centristes et autres radicaux, les qualifiant de «bobos salonards».«C’est une connerie de reculer là-dessus. Il y a un ras-le-bol dans ce pays dont nous ferons les frais», s’emporte-t-il. Son collègue Philippe Meunier, lui, soutient qu’il ne faut «pas reculer», car il y a «une attente du peuple sur cette question».
«Lâcheté». Sur fond de sondages mirifiques pour Marine Le Pen, certains UMP perdent leurs nerfs. La députée Chantal Brunel, souvent gaffeuse mais rarement méchante, dérape carrément : «Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux !» s’exclame-t-elle salle des Quatre Colonnes, tandis qu’à deux pas d’elle ses collègues centristes célèbrent leur victoire.
Rarement la majorité a paru si divisée. Le centriste Jean-Christophe Lagarde veut pourtant y croire : «Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise», assure-t-il. Selon lui, la majorité n’a rien à craindre de Jean-Louis Borloo et de son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2012. Au contraire : «Plus l’offre politique est étroite, plus on sert l’extrémisme», affirme-t-il. Marine Le Pen, elle, enfonce le clou. Dans un communiqué, elle «dénonce cette lâcheté de l’UMP qui ne fait qu’encourager la montée continue des violences frappant l’ensemble de nos compatriotes, les policiers et gendarmes en premier lieu».
Il en faut plus pour ébranler le patron de l’UMP, Jean François Copé. Marine Le Pen à 24% ? Ce n’est finalement pas si inquiétant que ça : «Si vous cumulez les scores de M. Sarkozy et de M. Villepin, vous arrivez grosso modo à des scores qui peuvent aller jusqu’à 28%, 29%, 30%», explique-t-il sur France Info. Et puis, de toute façon, le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) sait que ceux «qui déclarent une intention de vote» pour le FN «ne pensent pas, ne souhaitent pas que le Front national soit le gagnant de la présidentielle». Ils ne font qu’exprimer «leurs très grandes inquiétudes face à la crise mondiale», face aux «risques liés à des immigrations incontrôlées». Justement le risque dont Claude Guéant promet de s’occuper.
9/3/2011, ALAIN AUFFRAY
Source : Libération
Le film marocain "Kherboucha" du réalisateur Hamid Zoughi sera projeté dans le cadre des journées du film francophone prévues du 18 au 23 mars à Alger, apprend-on auprès des organisateurs.
Initiée par les Ambassades du Cameroun, Canada, France, Maroc, République Tchèque, Roumanie, Suisse, Tunisie et la délégation Wallonie-Bruxelles à Alger, cette semaine du film francophone verra la projection de plusieurs longs métrages des pays participants.
Outre le long-métrage marocain "Kherboucha", le menu de ces journées comporte les films "Taxipone" (Suisse), "le chasseur de l'antilope" (Cameroun), "le papier ne peut pas envelopper la braise" (France), "Noces en Bessarabie" (Roumanie) et "Kolya" (République Tchèque).
Au programme, on note aussi "les seigneurs de l'arctique" (Canada), "les barrons" (Wallonie Bruxelles), "la petite taupe" (République Tchèque), "Changement d'adresse" (France) et "ce qu'il faut pour vivre" (Canada).
09/03/11
Source : MAP
La sociologue marocaine Fatima Mernissi figure parmi le Top 100 des militantes les plus influentes au monde, élaboré par le quotidien The Guardian à l'occasion de la journée internationale de la femme.
Fatima Mernissi est une féministe musulmane qui n'éprouve aucune "crainte à évoquer les coutumes les plus controversées dans le monde musulman", c'est ainsi que la publication britannique a présenté cette activiste de renom.
Du voile à la polygamie, Fatima Mernissi a lancé dès son premier livre "Beyond the veil" un appel à se révolter contre une "vision égoïste, très subjective et médiocre de la culture" que la société "masculine" essayait de justifier par une prétendue base sacrée, indique le journal.
Née au Maroc en 1940, Fatima Mernissi qui a grandi dans un "harem domestique, physiquement prise au piège par les traditions en vigueur à cette époque aux côtés de sa grand-mère, mère et proches de sexe féminin", a fini par y échapper grâce à l'éducation.
La professeur de sociologie focalise à présent son travail sur la société civile, la démocratie et la révolution numérique, ajoute le Guardian.
Dans le classement élaboré par le journal, figurent d'autres personnalités ayant percé dans leur champ d'action.
Dans le monde arabe, le Top 100 comprend entre autres Mme Lubna Hussein, écrivaine soudanaise et activiste dans le domaine des droits de l'Homme, Mme Nawal Saadawi, féministe égyptienne et Mme Zainab Salbi, fondatrice de l'organisation internationale Women for Women.
8/3/2011
Source : MAP
Deux long-métrages marocains seront projetés en mars à Cordoue (Sud de l'Espagne) dans le cadre du cycle "Les premiers pas du cinéma du Maghreb" en Espagne.
Il s'agit de "Alyam Alyam" du réalisateur d'Ahmed El Maanouni et "Wachma" de Hamid Bennani, apprend-on auprès des organisateurs de ce cycle, qui sera également marqué par la présentation de deux autres longs métrages algérien "Omar Gatlato" de Merzak Allouache (1976) et tunisien "El Haimoune" (Les baliseurs du désert) de Nacer Khemir (1984).
Ce cycle a été organisé dans plusieurs villes espagnoles, notamment Madrid, Séville, Jaén et Algésiras.
Selon la fondation "Casa Arabe", la projection de ces quatre longs métrages permettra au grand public de découvrir "la production cinématographique de ces pays du Maghreb entre 1970 et 1984". Il sera également une occasion pour faire connaître les premiers pas de cette production et reconstruire l'histoire du cinéma dans cette région d'Afrique du Nord.
Le film "Alyam Alyam" (1978), qui sera projeté mercredi soir, relate la vie quotidienne d'une famille paysanne de la région de Casablanca qui vit pauvrement. Le père est mort, la mère, Hlima, redoute de voir partir son fils aîné qui veut quitter le pays pour la France et gagner de l'argent.
De son côté, "Wachma" (1970), dont la présentation est prévue le 30 mars, raconte l'histoire du jeune Messaoud qui, opprimé à la fois par son milieu familial et par une société sclérosée, s'engage sur la voie de la délinquance qui le mènera vers une fin tragique.
9/3/2011
Source : MAP/Aufait
Ce petit port tunisien est un haut lieu de la migration clandestine vers l’Europe. Tarif: 1000 euros pour une traversée dans des conditions souvent précaires.
Le sardinier en bois de 17 mètres, commandé par Raouf, jeune chef mécano de 22 ans, chasse sur son ancre à 300 mètres du rivage du petit port de pêche d’Ogla, à deux kilomètres à l’ouest de Zarzis, ville de 140 000 habitants située à 45 km de Djerba. Mais il n’y aura pas de départ cette nuit pour Lampedusa : «On n’a pas notre compte. Il manque encore une dizaine de candidats pour rentrer dans nos frais», veut croire le passeur qui dit s’appeler Ahmed. Il lui manque les phalanges de la main droite, coupées par une machine à bois : «Pour les journalistes, je demande 2 000 euros», annonce-t-il. Il s’enorgueillit d’avoir fait passer «deux Allemands» mercredi. C’est ici, à Ogla, ce petit port de mouillage avec ses belles villas mauresques louées dès mai aux touristes, que partent les sardiniers en bois chargés de harraga (clandestins), vers l’île italienne de Lampedusa. Huit petites embarcations gouachées d’un bleu passé dansent sous un ciel azur. Certaines ont été vidées de leurs filets en prévision des «navettes» vers «le gros bateau». «On ratisse jusque dans la campagne, mais il y a moins de candidats. Je fixe mon prix car je suis le seul à savoir faire marcher un bateau», se rengorge Raouf, le jeune mécano, qui en est à son «troisième passage» depuis un mois. Et ensuite ? Les candidats au départ sont hissés à bord du chalutier, dont il assure qu’il possède tous les instruments de navigation. Comme les odeurs d’huile chaude, de gazole et le roulis vont lever le cœur, il a «toujours à bord plein de cachets contre le mal de mer».
Parfois, les 300 mètres qui séparent le chalutier du rivage se font à la rame.«Une baladeuse»(une barque) pendule sur l’arrière du bateau, explique Raouf, qui reçoit 8 000 dinars (4 100 euros) par passage. Mais celui-là, dit-il, sera son dernier : «Les Italiens vont détruire le bateau en arrivant, et moi, j’ai déjà trouvé un boulot de diéséliste dans un chantier naval en Sicile.»
«Code d’honneur». Les candidats au départ sont logés dans des maisons louées sur la plage et près du port de commerce. Ils sont nourris deux fois par jour par une cantinière rémunérée par le passeur. Les hommes attendent assis sur des couvrantes, posées sur un sol en carrelage. Peu viennent de Zarzis, mais plutôt de 50 km à la ronde. Des ruraux. Souvent très jeunes et qui ne parlent «pas français». Pourquoi partir depuis Zarzis ? «C’est bien organisé», dit l’un. Certains ont vendu «une parcelle d’oliviers» pour rassembler les 2 000 dinars (1 000 euros) nécessaires.
Le passeur Fethih était ces jours derniers en visite de prospection du côté de la frontière libyenne, à la recherche «de nouveaux marchés» car, à Zarzis, le filon s’épuise : «Tous les candidats sont partis», se désole-t-il. Lui a quitté momentanément son travail de chauffeur livreur aux abattoirs de la ville pour se lancer dans ce commerce concurrentiel, où les passeurs se mesurent entre eux pour capter ce marché de l’émigration clandestine qui, à Zarzis, vivrait ses dernières heures. «Pas par la faute des militaires, qui n’ont jamais empêché quoi que ce soit contrairement à ce qu’on raconte, mais par faute de candidats. On a été arrêté une seule fois en mer par la Garde nationale depuis un mois et demi. Les clandestins ont menacé de s’immoler si on les ramenait à terre. Les militaires ont alors fait demi-tour», assure Fethih. Enfin, c’est ce que lui a «rapporté un de ces hommes», puisque lui-même a «peur de la mer» et que son boulot, «c’est de recruter, pas de passer de l’autre côté». Fethih commence ses phrases par «Dieu le miséricordieux» et explique avec un bagout de placeur : «J’offre un service. J’assure jusqu’au bout le passage. J’ai un code d’honneur, ose-t-il, car je rembourse en cas d’échec.» Reste que la chose est invérifiable. Une quinzaine de passeurs se disputeraient le marché en ville. Dans trois-quatre cafés, les candidats entrent en contact avec un intermédiaire. «Pour chaque candidat que j’amène, je touche 100 dinars de commission, explique ce chauffeur de taxi. Et comme ça, chacun s’y retrouve. C’est comme une petite industrie.» Pour les ruraux qui se sont déclarés au passeur, tout est parfaitement au point. Une camionnette vient les prendre et les conduit à Zarzis : «Ça fait partie du service. Parfois, quand il n’y a pas plus de fourgon, on utilise des camionnettes frigorifiques», dit Ahmed, l’homme aux doigts coupés, qui se targue d’avoir fait passer «plus de 500 candidats depuis un mois et demi». Là aussi, c’est invérifiable.
Magot. L’attente peut durer parfois trois jours, en fonction de l’état de la mer et du nombre «de clients» exigé par le passeur pour «rentrer dans [ses] frais». Passeur qui, entre-temps, n’a pas eu grand-peine à convaincre un patron pêcheur, souvent coincé financièrement, de céder le bateau à un homme de paille. Le tout à un prix de 20% supérieur à la valeur du navire. Parfois, des navires désarmés reprennent du service.
Sur le port de commerce de Zarzis, deux mécanos ont bossé nuit et jour ce week-end pour remettre en route un vieux six cylindres qui pisse l’huile. «Qu’est-ce que vous venez faire là ?», s’énerve un type en bleu de chauffe. Le Beyaka, sardinier de 15 mètres, n’a visiblement pas pris la mer depuis un sacré bout de temps : une méchante fuite au bas de l’arbre d’hélice, et ses fonds sont plein de flotte. «Le tout, c’est que ça tienne dix-huit à vingt heures, le temps de la traversée, avance Raouf, le jeune mécano. Il m’est arrivé de couper les machines à mi-route, il y a deux semaines, parce que le moteur chauffait trop.» Combien étaient-ils à bord cette fois-là ? «Quatre-vingts. Parfois, les gens paniquent et disent que c’est foutu, qu’ils vont y rester. Ils ont froid. Ils grelottent. Je leur dis : "Mais c’est le prix de la liberté !" Et je remets en route le moteur.»
Grâce à un courtage perçu dans chaque opération, Ahmed a amassé un joli magot. Chacune lui rapporterait de 15 000 à 20 000 dinars (7 700 à 10 200 euros) : «Je fais passer des gens qui veulent rejoindre la France, mais moi-même, avec tout cet argent, je ne peux avoir de visa pour voir ma sœur qui vit en banlieue parisienne», feint-il de se désoler.
Zarzis, raconte Fethih, a connu ces derniers temps un engorgement du marché de l’émigration, stoppé net par le naufrage d’un bateau (23 disparus), le 13 février, qui a eu un grand écho localement. Fethih dit que cette affaire «a fait peur aux gens et a nui au business». Les départs se seraient alors calmés pendant trois semaines. Fethih parle comme un homme d’affaires. Et sait qu’en joueur avisé, il faudra bien quitter la table de jeu une fois fortune faite : «Mais tant qu’il y a des candidats…»
Fou de Rage. Deux vedettes des gardes-côtes sont amarrées au port de commerce. Visiblement pas pressées de prendre le large, puisque les paraboles télé sont installées sur le quai dans un entrelacs de fils électriques et de tuyaux d’eau potable : «On n’est pas de rotation cette semaine. Des bateaux de pêche pour Lampedusa ? La semaine dernière ? Non, pas entendu parler», dit ce garde-côtes qui sort de la coupée. Les douanes ? «Y a plus d’Etat pour le moment, et les militaires sont tous occupés au port par le départ du croiseur égyptien», disait dimanche ce planton. Les passeurs auraient donc une paix royale pour bosser ? «On a fait un passage de plus de 300 personnes sur le Taysir [25 mètres] mercredi dernier», se vante Fethih.
A propos du fameux «service après-vente», le père du jeune Souheil Ghezel, 17 ans, aurait beaucoup à dire. Son fils était de ceux qui sont partis le 13 février. Cent vingt-trois étaient à bord de ce thonier qui a été coulé par un bâtiment gris de la Garde nationale tunisienne, le Liberté 302. Fausse manœuvre ou tentative délibérée de faire sombrer le bateau ? Vingt-trois personnes ont péri. Le père est fou de rage : «La Garde nationale a coupé le bateau en deux. Le passeur m’a bien rendu 1 000 dinars, mais j’ai failli perdre mon fils !» Le fils : «Tu ne m’aurais pas laissé partir, je m’immolais !» Le père se prend la tête à deux mains : «Les jeunes ici sont fous. Ils ne voient que l’argent facile, la voiture pour rentrer au pays pour dire qu’ils ont réussi.» Mais ces 2 000 dinars du passage, le fils de 17 ans ne les a pas gagnés ? Qui les lui a donnés ? Le père tourne les talons sans rien dire.
8/3/2011, Reportage de JEAN-LOUIS LE TOUZET
Source : Libération
Alors que la poussée de Marine Le Pen n'en finit plus d'affoler la classe politique et de questionner la stratégie de Nicolas Sarkozy d'aller sur le terrain de l'extrême droite, une députée UMP s'est assurée de créer la polémique. Chantal Brunel, parlementaire de Seine-et-Marne et ancienne porte-parole de l'UMP, a proposé, mardi, dans les couloirs de l'Assemblée, sa solution pour contrer Marine Le Pen : "Rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux !"
Après la vive polémique qu'ont suscitée ses propos, Chantal Brunel s'est expliquée au Nouvel Obs.com. "Il y a eu un raccourci. Ce que j'ai dit était une réponse à une question de journalistes sur les deux sondages du Parisien mesurant une poussée de Marine Le Pen. Sur l'immigration, je reconnais ce que j'ai dit, mais je regrette qu'on ne puisse plus parler de 'bateau' parce que Mme Le Pen l'avait fait", déclare-t-elle au site de l'hebdomadaire.
"Je dis que nous n'avons pas à accueillir massivement des étrangers dans notre pays car les Français sont inquiets pour le maintien de notre protection sociale, qui est l'une des meilleures du monde. Il faut appliquer rapidement les procédures : commencer par placer les immigrés dans des centres de rétention puis, dans le cadre européen, affréter des bateaux et débloquer des crédits pour leur retour au pays", précise-t-elle.
La proposition de Chantal Brunel ressemblait à s'y méprendre à ce qu'avait proposé Marine Le Pen pour faire face à une éventuelle vague migratoire provoquée par le Printemps arabe. La présidente du FN estimait qu'il fallait "humainement (...) repousser les bateaux d'immigrés dans les eaux internationales".
Elle traduit sans doute l'affolement qui gagne l'UMP, alors que Nicolas Sarkozy continue d'être au plus bas dans les sondages, tandis que Marine Le Pen décolle. Chantal Brunel a d'ailleurs ajouté, après sa sortie : "Le temps n'est plus à la parole, mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions. On doit assurer la sécurité en France et rassurer les Français."
INDIGNATION DE L'OPPOSITION
Mardi, ces propos n'ont pas manqué de susciter l'indignation de l'opposition. "Chantal Brunel est-elle passée de porte-parole de l'UMP à porte-parole du Front national ?", s'est interrogé Harlem Désir, numéro deux du Parti socialiste. "Cet énième dérapage d'une responsable UMP montre le danger de la surenchère permanente entre la droite et l'extrême droite", selon l'eurodéputé.
Au MoDem, on estime que ces "paroles d'exclusion et de rejet à l'emporte-pièce" ne sont "pas à la hauteur des solutions qu'il nous faut apporter avec les pays d'origine, pour résoudre ces exodes de guerre". Pour le numéro un du PCF, Pierre Laurent, "cette sortie atroce de la part de la députée UMP donne envie de vomir". "L'affolement gagne les rangs de l'UMP" et "ces propos racistes doivent être condamnés au plus vite" par M. Copé, poursuit-il. Au NPA également, on a condamné "les propos racistes" d'une députée "sur les traces de Marine Le Pen".
Jean-François Copé, le patron de l'UMP, a déclaré de son côté mardi soir qu'il "désapprouvait" les propos de la députée. "Bien entendu, je les désapprouve et à vrai dire, je ne les comprends pas du tout", a-t-il expliqué. "Il peut arriver que de temps en temps on dise des choses qui soient en décalage avec ce que l'on pense profondément. Et je pense que cela peut-être le cas de Chantal", a ajouté M. Copé, sans autre commentaire.
8/3/2011
Source : Le Monde avec AFP
Si les mères, arrivées dans le cadre du regroupement familial dans les années 70, restent identifiées en tant que Marocaines résidant en France, les filles, pour leur part, sont désormais des Françaises à part entière. Entre la première et les deuxième et troisième générations de Marocaines en France, le changement, considérable, ne se limite pas à la seule couleur du passeport. Dossier…Suite
Devant la fronde d'une partie de la majorité, le gouvernement a décidé d'abandonner l'idée d'étendre la déchéance de nationalité aux assassins de policiers, une des mesures-phare du projet de loi sur l'immigration en débat à l'Assemblée.
La déchéance de la nationalité restera réservée aux traîtres et aux terroristes. L'exécutif et les députés UMP ont décidé mardi de renoncer à déchoir de leur nationalité les personnes devenues françaises depuis moins de 10 ans qui se seraient rendues coupables de crime à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité de l'État. Jusqu'ici, cette sanction ne concernait que les individus coupables d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou d'acte de terrorisme.
L'idée d'étendre son application avait été lancée par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble, en juillet 2010. Contestée par l'opposition, elle n'a pas non plus fait l'unanimité au sein de la majorité. Jusqu'à être rejetée par le Sénat en février dernier. Rétabli par la commission des lois de l'Assemblée nationale, l'article polémique devait être examiné en deuxième lecture à l'Assemblée nationale à partir de mardi après-midi, au sein du projet de loi sur l'immigration.
Fillon «appelle la majorité à rester soudée»
Mais en fin de semaine dernière, près de 70 députés UMP et de la «confédération des centres» avaient de nouveau donné de la voix contre la mesure, arguant qu'elle créerait «deux catégories de Français» et déposant un amendement pour la supprimer. Parmi ces contestataires figuraient l'ancien numéro deux du gouvernement Jean-Louis Borloo et l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin.
Mardi, lors de la réunion hebdomadaire à huis clos des députés UMP qui s'est tenue avant l'examen du projet de loi, le premier ministre François Fillon a donc annoncé l'abandon de cette disposition. «J'appelle la majorité à rester soudée. Si on se divise, le texte (sur l'immigration, ndlr) ne sera pas voté. Je demande à chacun de se rallier à la position de compromis (l'abandon de cette mesure, ndlr) prise en accord avec le président de la République», aurait ajouté François Fillon selon des participants. Avant l'ouverture des débats en séance publique, la commission des Lois devrait donc adopter un amendement pour supprimer cet article du projet de loi.
8/3/2011
Source : Le Figaro
«Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux!». Ces deux phrases de la députée UMP Chantal Brunel ont engendré une pluie de protestations mardi. L'élue de Seine-et-Marne, qui s'exprimait au lendemain de la parution d'un sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle quel que soit le cas de figure, a enfoncé le clou. «Le temps n'est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions», a-t-elle plaidé.
La déclaration de la députée UMP n'est pas sans rappeler une phrase prononcée la semaine dernière par la patronne du parti frontiste. Interrogée sur RTL, Marine Le Pen avait déclaré : «On peut repousser humainement des bateaux dans les eaux internationales».
Indignation à gauche
La classe politique n'a pas tardé à dénoncer ses propos. «Chantal Brunel est-elle passée de porte-parole de l'UMP à porte-parole du Front national ?», s'est interrogé Harlem Désir, numéro deux du parti socialiste, au sujet du poste que l'élue a occupé de 2008 à 2009. «Cet énième dérapage d'une responsable UMP montre le danger de la surenchère permanente entre la droite et l'extrême droite», a dénoncé l'eurodéputé.
Pour Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, l'élue UMP n'est rien moins qu'une «débile». «Face au chômage, il y a des solutions et les solutions, ce n'est pas de dire ‘renvoyons les immigrés dans des bateaux' comme cette débile de députée UMP», a-t-elle déclaré.
Le MoDem a estimé que ces «paroles d'exclusion et de rejet à l'emporte-pièce» ne sont «pas à la hauteur des solutions qu'il nous faut apporter avec les pays d'origine, pour résoudre ces exodes de guerre». «Nous avons connu Chantal Brunel plus inspirée quand elle dénonçait les violences faites aux femmes», a écrit Fadila Mehal, chargée de l'intégration au shadow cabinet du parti de François Bayrou.
Le NPA a également condamné «les propos racistes» d'une députée «sur les traces de Marine Le Pen». «Cédant à la panique, la droite au pouvoir multiplie les déclarations ambiguës ou ouvertement racistes», dénonce le parti d'Olivier Besancenot.
Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, appelé par Harlem Désir à «désavouer» les propos de Brunel, semble avoir répondu à l'appel dans la soirée. Le député-maire de Meaux a déclaré qu'il «désapprouvait», «bien entendu», ces dires. «A vrai dire, je ne les comprends pas du tout», a-t-il ajouté. Le patron du parti majoritaire a néanmoins réfuté tout lien entre les déclarations de l'élue et les sondages polémiques des derniers jours. «Ça n'a rien à voir. Il peut arriver que de temps en temps on dise des choses qui soient en décalage avec ce que l'on pense profondément. Et je pense que cela peut-être le cas de Chantal».
La députée a pourtant maintenu ses propos dans la soirée, tout en regrettant avoir choqué. «Si j'ai pu blesser quelqu'un en utilisant des mots qui ont pu choquer, je m'en excuse, mais vraiment, si on ne peut plus utiliser des mots qui ont été utilisés par le Front national, nous allons faire son lit», a-t-elle déclaré au site du Nouvel Observateur.
9/3/2011
Source : Le Figaro
10ème édition du festival Cultures du Maghreb, du 25 mars au 17 avril 2011
Le CCME soutient la 10ème édition du festival Cultures du Maghreb, qui aura lieu à Caen (France), du 25 mars au 17 avril 2011. Cette 10ème édition est organisée sous le thème "Héritages ... Mémoires vives ...". Pour en savoir plus, visitez le site du festival : www.tunion.org . Pour consulter le programme, cliquez ici.
Le CCME soutient la participation de la galerie d’art l’Atelier 21 à Art Dubaï du 16 au 19 mars 2011
Pour la première fois, le Maroc disposera d’un stand à Art Dubaï. En effet, la galerie d’art l’Atelier 21 a été sélectionnée pour participer à la cinquième édition de Art Dubaï qui se déroule du 16 au 19 mars 2011 à Dubaï. Cette participation sera conjointement organisée par la galerie l’Atelier 21 et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).
Les journalistes marocaines Jamila Atef et Wafaa Daoui se distinguent dans la presse russe à travers la pertinence de leurs apports, mettant ainsi en évidence le professionnalisme de la femme marocaine dans un métier qui n'est pas de tout repos et où il n'y a de place qu'à la persévérance et à l'effort continu.
Si les deux journalistes partagent plusieurs traits, à commencer par leur compétence et leur abnégation, qui les ont promises à intégrer la chaine "Russia Today" depuis son lancement, le parcours professionnel des deux journalistes reste néanmoins différent.
Jamila a exercé au début de son parcours à la chaîne marocaine Al Oula avant d'enrichir son expérience en travaillant pour des chaînes satellitaires internationales et actuellement en Russie.
Quant à Wafaa, elle a appris le métier en Russie en tant qu'étudiante avant de se lancer dans la presse écrite au Maroc et par la suite réintégrer la chaîne "Russia Today".
Jusqu'à une date récente, Jamila Atef reste l'une des journalistes familières des téléspectateurs d'Al Oula où elle a commencé son parcours professionnel en 1999 avant de travailler pour le compte de chaines satellitaires au Proche-Orient et à Dubaï.
Par la suite, elle s'est lancée dans le monde de la production avant de réussir à s'imposer comme l'une des meilleures journalistes présentatrices d'infos en langue arabe à "Russia Today".
Jamila (qui est native d'Azilal) estime que si la presse ne s'embarrasse pas de frontières, le journaliste doit être au service de tous et peu importe le lieu où il exerce, l'essentiel étant de s'acquitter au mieux de sa mission.
La responsabilité du journaliste marocain au sein des chaînes étrangères, poursuit-elle, est "double". Primo, il est tenu de faire preuve de compétence dans le contexte de la mondialisation de la presse, secundo en tant que Marocain représentant la presse nationale, il doit donner la mesure du travail accompli par les professionnels marocains depuis le début du 20è siècle.
Dans un entretien accordé à la MAP, Jamila a saisi l'occasion pour rappeler sa riche expérience au sein d'Al Oula qui constitue une pépinière de journalistes compétents.
Mon expérience à Al Oula a été bénéfique, ce qui m'a facilité la tâche pour m'acquitter au mieux de ma mission au sein des chaines où j'ai exercé, a-t-elle dit, exprimant sa disposition à partager son expérience avec les jeunes marocains.
Le secret de ma réussite professionnelle est la persévérance, le dévouement et la volonté d'apprendre et de mieux faire, a-t-elle confié.
En plus de la présentation et de la voix agréables, le présentateur du bulletin d'infos doit se prévaloir d'une vaste culture et du suivi quotidien de ce qui se passe à travers le monde sur les plans politique, économique et culturel, outre un sens de l'autocritique, exercice indispensable pour le perfectionnement du journaliste.
Pour sa part, la journaliste Wafaa Daoui, originaire de Casablanca, affirme avoir concrétisé le vÂœu qu'elle caressait depuis sa tendre enfance, soulignant que son succès est le fruit de la persévérance et de l'abnégation.
Qualifiant d'important l'apport de la femme marocaine dans le domaine du journalisme, elle a indiqué que cette situation a été une source de motivation pour se frayer un chemin dans le monde de la presse.
En dépit de l'éloignement du pays, le journaliste marocain est sensible aux préoccupations nationales qu'il place au centre de son intérêt, a-t-elle dit, ajoutant qu'elle se considère avec fierté comme ambassadeur du Maroc dans le domaine médiatique.
Evoquant son parcours professionnel en Russie, Wafaa a indiqué que ses confrères de la chaine Russia Today la surnomment "l'abeille active" pour ses déplacements fréquents à travers le territoire étendu de la Russie en vue de réaliser des reportages et enquêtes.
Engagée en 2007 par la chaine russe, Wafaa considère le journalisme comme étant un métier de persévérance, nécessitant des efforts soutenus afin d'être en phase avec l'actualité.
Wafaa et Jamila cultivent aussi une même passion, qui consiste à suivre l'actualité de leur pays le Maroc et témoigner attachement au patrimoine culturel du Royaume.
7/3/2011, Abdelaziz HAYOUN
Source : MAP
Le Réseau des femmes d'affaires marocaines du Canada, en coordination avec la Chambre de commerce de Sherbrooke, organise, en mai prochain, une mission économique au Maroc, en vue d'"aider les entreprises québécoises à percer le marché marocain", apprend-on lundi auprès des organisateurs.
Cette mission, sous l'égide du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et en partenariat avec le ministère du développement économique, innovation et exportation du Québec, vise à "promouvoir les échanges commerciaux et les investissements entre le Québec et le Maroc", précise-t-on auprès du Réseau des femmes d'affaires marocaines.
Des rencontres de groupes, réunions de travail, ateliers et tables-rondes seront organisés notamment à Rabat, Casablanca, Tanger et Tétouan, dans le cadre de cette mission d'une semaine qui verra la participation notamment d'une vingtaine de chefs d'entreprises québécois.
L'objectif de cette mission consiste à "identifier les occasions d'affaires au Maroc et au Québec, aider les entreprises québécoises à percer le marché marocain, faire connaître le savoir-faire des entreprises québécoises et le potentiel économique du Québec, développer des partenariats stratégiques avec des entreprises marocaines et promouvoir la destination Maroc pour les investissements".
Selon la même source, cette mission vise en particulier le renforcement des relations économiques entre le Maroc et le Québec, ainsi que l'exploration des opportunités d'investissement et de partenariat sur les plans de développement sectoriel, à travers les occasions d'affaires interentreprises.
07/03/11
Source : MAP
Le centre hispano-marocain de Madrid accueille tout au long du mois courant une exposition sur "l'art au service de l'égalité et contre le racisme", et ce à l'occasion de la journée internationale contre le Racisme et la xénophobie célébrée le 21 mars de chaque année, apprend-on auprès des organisateurs.
L'exposition, ouverte au grand public, propose à voir les toiles d'artistes peintres d'Espagne, de France mais aussi d'Amérique Latine dont les œuvres ont été sélectionnées lors d'un concours sur le thème "l'Art pour l'égalité et contre le racisme", réalisé en 2010 par l'ONG SOS Racisme-Espagne.
Adressé aux artistes peintres "quelque soit leur origine ou leur situation légale en Espagne", le concours "l'Art pour l'égalité et contre le racisme" portait sur les thématiques de l'inter culturalité, la convivialité, l'immigration, l'égalité des droits ou encore la lutte contre le racisme et la xénophobie.
Inaugurée vendredi dernier dans le centre d'intégration et de participation (CEPI) hispano-marocain, situé dans le quartier Madrilène de Lavapiès célèbre pour accueillir une forte communauté immigrée notamment Marocaine, l'exposition ne fermera ses portes que le 3 avril prochain.
L'exposition, organisée à l'initiative de SOS Racisme, s'inscrit dans le cadre des "VIIèmes journées contre le racisme 2011" marquées par la tenue de manifestations et de rencontres culturelles, dans la capitale Espagnole, pour célébrer tout au long du mois courant la journée du 21 mars déclarée par les Nations Unies "journée internationale contre le racisme et la xénophobie".
Créé à l'initiative de la municipalité de Madrid, le CEPI hispano-marocain, se veut un centre social et culturel de soutien au processus d'intégration de la population immigrée principalement celle d'origine marocaine.
Le centre œuvre également pour la promotion de la culture arabe et marocaine auprès de la population Madrilène à travers la création d'espaces de rencontres et d'échanges culturels en vue d'encourager la participation citoyenne pour une véritable communauté interculturelle au sein de la Communauté de Madrid
07/03/11
Source : MAP
Dimanche 6 mars, vers 7h00. Le navire Barken vient d'accoster au port Tanger Med. A son bord, près de 1.500 ressortissants marocains résidant en Libye qui ont fui le chaos libyen. Khaled, 26 ans, fait partie de ces heureux rescapés.
Sous une pluie douce et clémente, Khaled pousse doucement ses deux valises et sur son visage se lisent la fatigue et l'inquiétude. Originaire de Béni Mellal, il a dû quitter le Maroc après quelques années de galère pour chercher un avenir meilleur.
Son destin l’a conduit à Tripoli. Il a travaillé comme platrier-staffeur et gagne bien sa vie. Les Libyens sont très généreux et apprécient la qualité du travail des maçons marocains. “Mon salaire a été de 1000 DH voire 1500 par jour. Parfois, je gagnais plus de 10.000 DH par mois”, a-t-il raconté.
Mais le vent a mal tourné. Khaled n'a pas eu le temps d’assurer ses arrières. Aujourd'hui, il a presque tout perdu. S'il est arrivé à sauver quelques millions de centimes, il estime qu'il ne va pas tarder à faire la manche d'ici quelques mois si la situation ne s'améliore pas.
Khaled a toujours envisagé un avenir radieux et ne s’est jamais fait de soucis du lendemain. Il s'est habitué à vivre pleinement sa vie. Mais la révolte a tout changé. Son rêve en Libye s'est transformé en cauchemar ; il doit maintenant composer avec une réalité atroce. « On se trouve du jour au lendemain sans boulot, sans argent et sans toit, c'est affreux», a-t-il confié. Maintenant, il n'a qu'une seule envie : dormir et ne jamais se réveiller.
Pour ces 1500 Marocains rapatriés, le retour au pays n'a pas été de tout repos. Il a fallu attendre de trois à quatre jours l'arrivée de bateaux et parfois faire des allers et retours dans des conditions lamentables. “On est resté carrément dans le froid, sans manger ni boire”, s'est lamenté Ahmed, 33 ans, salarié.
Pour lui, accéder au port est une vraie aventure, car il faut déjouer les chekpoints et monnayer les mercenaires qui hantent les rues désertes de Tripoli. “Les yeux des milices de Khadafi sont largement ouverts sur tout ce qui bouge dans la capitale”, a-t-il souligné.
Pourtant, il n'a pas été le seul à témoigner, plusieurs rapatriés ont rapporté que pour accéder au port de Tripoli, il faut passer près de 30 barrages. “Et à chaque passage, il faut craindre le pire, car si on tombe entre les mains des mercenaires du Polisario, notre sort est incertain”, a dit Khaled qui se souvient encore du calvaire de son ami qui a été arrêté et torturé pendant huit jours dans une prison libyenne. Son crime: avoir un passeport marocain.
Khaled a indiqué que ces mercenaires sont sans pitié. Ils confisquent tout : argent, téléphone portable, habits, bijoux, parfois puce de téléphone ; une manière, selon eux, de contrôler les informations du pays... Pour Khaled, la situation sécuritaire est déplorable à Tripoli malgré une accalmie apparente. La tension est palpable et les rues sont désertes. Un silence lourd pèse sur la ville ; seul un coup de feu brise ce silence dur à supporter. “J'ai dû partir parce qu’on vit dans un peur permanente. Et toutes les possibilités sont à envisager. Des attaques-surprise, des actes de vengeance”, a déclaré Ali, 48 ans, père de famille. S'agissant du conflit actuel, difficile d'arracher un mot. Les Marocains veulent rester neutres. Pas question de s'immiscer dans les affaires intérieures des Libyens. Prudence ou pragmatisme? Difficile à dire, mais quelle que soit la réponse, pour eux, la politique porte préjudice aux affaires. Les Marocains sont respectés et ont une meilleure réputation. Une qualité qu'il faut soigneusement préserver, s'ils envisagent d’y retourner un jour. Certains n'hésitent pas à déclarer que si ce conflit était déclenché par une force étrangère, ils n’hésiteraient pas à prendre les armes et combattre aux côtés des Libyens.
Cependant, leurs histoires sont de vrais drames. Sous cette tente de soutien psychologique, les témoignages se succèdent et se ressemblent. Les gens racontent leur détresse, leur peur et leur inquiétude face à un avenir incertain. Pour eux, leur avenir en Libye dépend en grande partie du nouveau régime qui sera mis en place. Certains envisagent le pire: une expropriation, un rapatriement massif vers le Maroc ou une confiscation collective des biens, l’exemple algérien étant encore vivace. D'autres gardent espoir, et envisagent un retour proche. Mais, la question d'urgence : que vont-ils faire au Maroc? Pour beaucoup, ce retour a été difficile à assumer vu les conditions dans lesquelles il s’est déroulé. Ils ont dû abandonner leurs biens, leurs maisons. Pire, leur pays. Une grande majorité d'entre eux se considèrent comme des Libyens. Ils se sentent plus Libyens que Marocains. Ils sont bien intégrés dans la société. La plupart ont quitté depuis longtemps le Maroc. Pour eux, ce retour ressemble à un vrai déphasage culturel. “Quitter une société conservatrice et tribale pour retourner dans un pays qui vit au rythme des mutations sociales et culturelles, cela peut choquer certaines personnes”, a constaté Ismail, étudiant.
Mais pour Khaled, ce débat est loin de le préoccuper, il a d'autres soucis à se faire. Il scrute sa montre, il est 11h00. Il est peut-être temps d'y aller. Demain sera un autre jour.
8 Mars 2011, Hassan Bentaleb
Source : Libération
Cette année, les Nations unies ont choisi de consacrer la Journée internationale de la femme à l'égalité d'accès à l'éducation, à la formation, à la science et à la technologie. Dans son traditionnel message du 8 mars, le Secrétaire général de l'ONU fait valoir que « l'accès à ces outils ainsi qu'à l'éducation et à la formation peut aider les femmes à rompre le cycle de la pauvreté, à lutter contre l'injustice et à exercer leurs droits ». L'agenda onusien ne souffre aucune ambiguïté : l'égalité femmes-hommes est prise à le bras-le-corps. C'est exactement la devise que porte la ministre Nouzha Skalli à la tête du département du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. A la veille de la Journée internationale des femmes, la ministre affiche le sourire de l'activiste des droits des femmes. Au prochain Conseil de gouvernement qui aura lieu en principe le jeudi 10 mars, l'agenda gouvernemental de l'égalité 2010-2015 devrait être adopté. « Ce sont une centaine de mesures qui concernent 9 domaines prioritaires pour lutter contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des Marocaines. On y retrouve la santé, l'éducation, l'économie, la politique, l'accès aux postes de décision, etc. Cet agenda a été conçu selon une approche regroupant l'ensemble des secteurs gouvernementaux. Nous ne sommes plus dans l'approche sectorielle», explique Nouzha Skalli.
Celle qui a longtemps milité dans les rangs de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) est prompte à le rappeler : si l'égalité est un long chemin, le processus sera désormais enclenché avec l'adoption de l'agenda gouvernemental de l'égalité, un agenda qui se donne 5 ans pour l'application de mesures pour que la discrimination, sous toutes ses formes, ne soit plus le triste et douloureux quotidien des Marocaines. « Il y a fort à parier qu'il y aura une focalisation et un rythme plus important en ce qui concerne les mesures relatives à l'accès des femmes aux postes de décision et à leur intégration en politique. 2012 est une année électorale pour le Maroc », a déclaré à « Libération » la ministre du Développement social, de la Famille et de la solidarité.
Les militantes des droits des femmes sont les premières à le dire avec amertume : en politique, la présence des femmes de ce pays se réduit en peau de chagrin. Les Marocaines se font rares dans les Chambres professionnelles, les conseils préfectoraux et régionaux alors que leur représentation syndicale est symbolique. L'élan des communales, cette étape électorale qui a vu l'élection de 3428 femmes, n'est plus qu'un souvenir. La réalité électorale, celle-là même qui donne à voir le triste spectacle des surenchères et marchandages, a eu raison des velléités modernistes et surtout réparatrices d'une injustice. La suite du processus électoral a été une affaire d'hommes, quasi-exclusivement. Dès lors, le combat pour la parité apparaît comme une chimère.
Accès des Marocaines aux postes de décision : un domaine prioritaire cette année
Des chiffres encore qui témoignent d'une réalité amère : 40 femmes seulement ont été élues au sein des Chambres professionnelles. Dans les assemblées provinciales et préfectorales, elles ne sont que 29 à siéger alors que 27 Marocaines à peine ont fait leur entrée dans les conseils de région.
Il y a quelques mois une étude de la Commission européenne dressait en la matière un constat sans concession. Si le Maroc a fait un énorme bond en matière de droits des femmes, rien n'a été par contre effectué pour changer les comportements rétrogrades, pour agir sur les mentalités rétives et permettre aux Marocaines l'accès aux postes de responsabilité. Pas de femme wali, à peine deux femmes gouverneur en exercice sur le terrain et une seule et unique femme présidente d'université. L'étude le relevait sans ambages : chez nous la culture de la discrimination à l'égard des femmes a encore de beaux jours devant elle.
L'agenda gouvernemental a cinq ans pour mettre fin aux effets dévastateurs de la discrimination, il n'a que quelques mois pour réhabiliter les Marocaines sur le front de la participation politique.
Reste enfin l'épineuse question de la levée des réserves marocaines sur la convention internationale relative à la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes. Annoncée il y a près de deux ans par le chef de l'Etat, cette levée continue pourtant de se faire attendre par les activistes des droits des femmes. Aucune information précise ne filtre sur le sujet et du côté du gouvernement, on se contente de répondre par un très bref « le dossier suit son cours ».
La commune du Mechouar commémore la Journée de la femme
En commémoration de la Journée internationale de la femme, l’arrondissement communal du Mechouar à Casablanca rendra, en collaboration avec l’Association ». Tous pour la santé » hommage à des potentialités féminines ayant marqué les secteurs de l’enseignement, de la santé et des collectivités locales. Cette rencontre aura lieu ce mardi, à partir de 16 h, à la Maison des jeunes du Mechouar.
8 Mars 2011, Narjis Rerhaye
Source : Libération
Dans le cadre du Festival « Cultures du Maghreb ACTE X » , et en partenariat avec l'association Trait d’Union, l’exposition « Générations : un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France », sera présentée à la collégiale du Saint Sépulcre à Caen, du 11 mars au 29 avril 2011.
Cette exposition se propose de raconter par le biais de parcours d'hommes et de femmes ordinaires, en particulier des artistes, la présence des Maghrébins en France. Riche de nombreux documents inédits, cet événement sera l'occasion de découvrir un aspect méconnu de l'immigration nord-africaine dans l'Hexagone.
Acteurs privilégiés dans la destinée de ces communautés, les artistes sont des témoins précieux de cette histoire. C'est aussi à partir des matériaux qu'offrent la littérature, le cinéma puis la télévision, le théâtre et les arts plastiques que cette exposition entend retracer ce siècle (Consulter le programme).
Source : Générique
La galerie d’art casaouia l’Atelier 21 a été sélectionnée pour participer à la foire d’art contemporain Art Dubai qui se déroule du 16 au 19 mars 2011.
“C’est la première fois que le Maroc participe à cette foire, considérée comme la plus importante dans le monde arabe”, précise dans un communiqué Aziz Daki, fondateur de la galerie.
Itinéraire dans l'histoire de la peinture marocaine
Ainsi, l’Atelier 21 et le CCME ambitionnent de proposer un itinéraire dans l’histoire de la peinture au Maroc à travers les œuvres d’un peintre de la première génération et les toiles d’artistes de la deuxième et troisième générations.
Ce parcours aboutira aux artistes contemporains, dont plusieurs artistes de la diaspora. Les artistes exposés à Art Dubaï sont Fouad Bellamine, Saad Ben Cheffaj, Hicham Benohoud, Mahi Binebine, Mustapha Boujemaoui, Mohamed El Baz, Safaa Erruas, Hakim Ghazali, Majida Khattari, Mohamed Mourabiti, Ilias Selfati et Yamou.
Par sa participation à la 5ème édition de Art Dubaï, la galerie d’art l’Atelier 21 ambitionne “de montrer, d’une part, la vigueur des arts plastiques au Maroc et de conquérir, d’autre part, de nouveaux marchés pour les plasticiens marocains”.
7/3/2011, M.T
Source : Aufait
L'Assemblée nationale entame mardi l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur l'immigration, sujet à controverse sur la question de la déchéance de la nationalité. Initialement adoptée par les députés, la disposition concernant les meurtriers de policiers a été supprimée par les sénateurs.
Elaboré par l'ancien ministre de l'Immigration Eric Besson, le texte a été renforcé après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, prononcé le 30 juillet 2010.
Il a été adopté en première lecture par les députés le 12 octobre dernier, dans une version étendant la déchéance de nationalité aux Français naturalisés depuis moins de dix ans, qui ont été condamnés pour meurtre d'agents dépositaires de l'autorité publique (policiers, gendarmes, préfets et magistrats).
Mais les sénateurs, qui ont à leur tour voté le texte le 10 février, ont supprimé cette disposition, grâce au vote des centristes, alliés pour l'occasion à la gauche.
De retour à l'Assemblée en deuxième lecture, l'extension de la déchéance de la nationalité a été rétablie en commission. Elle doit être à nouveau discutée en séance publique, et les débats s'annoncent dores et déjà houleux.
Soixante-huit députés UMP et centristes (Nouveau centre, Radicaux, Gauche moderne et Alliance centriste), dont l'ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, vont en effet présenter un amendement visant à la suppression de cette extension de déchéance.
Face à eux, le nouveau ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, va défendre le texte.
Le projet de loi doit être soumis au vote de l'Assemblée nationale le 15 mars.
Prévue par l'article 25 du code civil pour des personnes ayant acquis la nationalité française, la déchéance de nationalité est jusque-là réservée à des crimes portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, comme l'espionnage, ou des faits de terrorisme.
8/3/2011
Source : AP/Chellenges.fr
Le gouvernement autonome de Catalogne envisage la création d'un Conseil islamique, le premier du genre dans cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne, a annoncé, lundi, un responsable catalan.
Cette instance dont la date de mise en place n'a pas été précisée, sera chargée des questions relatives à la pratique de la religion musulmane en Catalogne, a indiqué le directeur général chargé de l'Immigration au sein du gouvernement catalan, Xavier Bosch.
"La Catalogne doit se doter d'une structure démocratique devant représenter les différents courants de l'Islam en vue de discuter notamment des questions relatives au voile intégral", a précisé le responsable catalan cité par les médias locaux.
M. Bosch a, dans ce sens, souligné la nécessité de parvenir à un consensus sur la question du voile intégral, précisant que cette future institution sera ouverte à toutes les associations islamiques les plus représentatives tels le Conseil islamique et culturel, l'Union des Centres Islamiques de Catalogne, l'Union des Communautés islamiques de Catalogne, l'Association Camino de Paz et l'Assemblée Islamique Catalane.
Le responsable catalan avait déclaré en février dernier que le port du voile intégral dans les espaces publics devrait être interdit dans l'ensemble des régions de Catalogne.
Lérida, qui compte quelque 10.000 habitants de confession musulmane, est devenue le 9 décembre dernier la première ville catalane et espagnole à appliquer l'interdiction du voile intégral dans les bâtiments municipaux.
Plusieurs autres villes catalanes envisagent d'interdire le port du voile intégral dans les espaces municipaux notamment El Vendrell et Barcelone dont le maire socialiste Jordi Hereu avait signé en juin dernier un décret municipal dans ce sens.
Avec près de 230.000 personnes, les Marocains représentent la plus forte communauté musulmane en Catalogne.
07/03/11
Source : MAP
Une coalition regroupant une centaine d'associations interconfessionnelles et d'organisations gouvernementales ont appelé à manifester dimanche à New York pour dénoncer la tenue prochaine d'auditions au Congrès américain sur le rôle de musulmans dans le terrorisme de l'intérieur…Suite
Plusieurs artistes et peintres représenteront le Maroc à la 5ème édition d'Art Dubaï, prévue du 16 au 19 mars dans la capitale émiratie.
Organisée par une galerie de la place en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette manifestation connaitra la participation des artistes Fouad Bellamine, Saad Ben Cheffaj, Hicham Benohoud, Mahi Binebine et Mustapha Boujemaoui.
Y participeront également Mohamed El Baz, Safaa Erruas, Hakim Ghazali, Majida Khattari, Mohamed Mourabiti, Ilias Selfati et Yamou.
La participation de ces artistes ambitionne de montrer la richesse de l'art plastique du Maroc, d'une part, et de promouvoir la créativité marocaine dans ce domaine d'autre part, indiquent les organisateurs.
Quelque 82 galeries, représentant 34 pays de l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Australie, l'Asie, l'Afrique, le Proche et le Moyen-Orient seront présentes à Art Dubai, le rendez-vous le plus important des arts plastiques dans le monde arabe.
07/03/11
Source : MAP
La toute nouvelle Conférence pour les représentants des cultes en France pourrait s’exprimer à ce sujet mercredi
La convention de l’UMP «sur la place des cultes en France et singulièrement l’islam», prévue le 5 avril, n’en finit pas de faire des remous. Son secrétaire général, Jean-François Copé, a eu beau, jeudi soir sur France 2, rectifier le tir en assurant que le débat porterait sur «?la laïcité et le pacte républicain?», et qu’il apporterait «?des solutions?» à des «?questions concrètes?» comme celle de la nourriture halal dans les cantines, des créneaux horaires réservés aux femmes dans les piscines ou encore de l’encadrement de sorties scolaires par des mères voilées, les inquiétudes restent fortes.
Après Alain Juppé ou François Fillon la semaine dernière, Rachida Dati, aujourd’hui députée européenne, a estimé vendredi que «?ce débat doit apaiser les craintes?», «?permettre aussi d’en avoir une meilleure connaissance, et de ne pas les alimenter?». Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, a lui aussi mis en garde contre un dérapage du débat sur la laïcité. À gauche, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le juge «?inutile et dangereux?» et Laurent Fabius redoute que «?ce qu’ils appellent un débat sur l’islam ne soit un débat contre l’islam?».
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, se trouve sur la même longueur d’onde?: dans un communiqué publié vendredi, il dit «?son inquiétude face au lancement d’un nouveau débat sur la laïcité dont l’exercice du culte musulman en France sera le point central?».
Copé propose d'interdire les «les prêches en arabe»
Aux yeux du président du CFCM, les «conditions d’un débat serein (…) ne sont pas réunies en cette période de pré-campagne électorale, dans un contexte international marqué par la situation préoccupante du monde arabo-musulman et de crispation identitaire instrumentalisée par les extrémistes de tous bords?».
L’idée, évoquée par Jean-François Copé, d’interdire «?les prêches en arabe?» est particulièrement critiquée côté musulman. Dalil Boubakeur, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris, rappelle que le prône «?fait partie intégrante de la liturgie solennelle musulmane en langue arabe (langue du Coran) le jour du vendredi?» et que « de nombreux cultes en France sont pratiqués dans leurs langues?: l’allemand, le latin, le russe, l’hébreu, le grec, l’arménien…?».
Mais, au-delà, c’est la crainte d’une stigmatisation des musulmans de France que redoutent de nombreux hommes politiques ou responsables religieux. Dans un entretien au Monde (daté samedi 5?mars), le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, estime ?que « ce débat est important et peut porter ses fruits?», mais que «?son interrogation porte sur la méthode?». «?Puisque le chef de l’État estime que c’est un problème de société, (…) il vaudrait mieux qu’il soit mené directement dans la société civile », fait-il valoir.
Le SRI «préoccupé par la tournure que pourrait prendre le débat»
Le sujet est d’ailleurs à l’ordre du jour de la réunion, mercredi, de la toute récente Conférence pour les représentants des cultes en France, inaugurée le 23 novembre dernier. Certains, y compris du côté du gouvernement, souhaiteraient une «?prise de position commune sur ce débat?». Côté catholiques, la Conférence des évêques annonce toutefois une prise de position officielle pour le mardi 15?mars, à l’issue de la réunion de son Conseil permanent et «?après mûre réflexion?».
Se pose notamment, pour les responsables religieux, la question de leur participation à la préparation de cette convention de l’UMP?: Jean-François Copé a contacté chacun d’entre eux pour demander à les rencontrer avant le 5?avril… Au nom du Service des relations avec l’islam de la Conférence des évêques, le P. Christophe Roucou se dit «?préoccupé par la tournure que pourrait prendre le débat et par les risques d’instrumentalisation du christianisme à des fins politiques?».
Remettant, vendredi, au cours d’une cérémonie privée organisée à l’Élysée, la Légion d’honneur à Mgr Nicolas Thévenin, membre de la communauté Saint-Martin, protonotaire apostolique participant à Rome et collaborateur de la Secrétairerie d’État, Nicolas Sarkozy s’est, quant à lui, bien gardé d’évoquer le sujet.
Dans son discours, il a surtout insisté sur ses liens étroits avec le Saint-Siège, rappelant que, depuis 2007, un «?échange direct?» entre lui ou un membre de son gouvernement et le Saint-Siège avait eu lieu «?chaque année?». Mais il n’a pas confirmé la rumeur selon laquelle il pourrait se rendre à Rome le 1er mai pour la béatification de Jean-Paul?II.
6/3/2011, Anne-Bénédicte HOFFNER, avec Isabelle de GAULMYN
Source : La Croix
C’est ce qui ressort d’une étude de la KUL. Mais la discrimination serait “moins forte” pour les jeunes allochtones à Bruxelles qu’à Anvers.
Fin 2009 et début 2010. Des émeutes secouent certains quartiers d’Anderlecht et Molenbeek. Le clash entre jeunes "allochtones" et la police bruxelloise est violent. Plus symptomatique encore : l’incompréhension entre "les deux camps" paraît abyssale. Durant ces événements, les jeunes de "ces quartiers difficiles", majoritairement d’origine marocaine et turque, parlent de "traitement injuste" de la police à leur égard. "Nous habitons ici. Nous sommes nés ici, mais quand la police vient ici, nous sommes les macaques. Alors qu’ils sont là pour nous protéger, nous devons nous méfier d’eux", explique l’un d’eux. Le politique s’en mêle. Le ministre-Président Charles Picqué (PS) évoque un "débat indispensable" à l’organisation de la police bruxelloise, suite à ces émeutes. Seule Bruxelles est touchée par ces mouvements. A l’époque Patrick Janssens (SP.A), bourgmestre d’Anvers, autre métropole belge à fort taux d’immigration, affirme haut et fort : "Quand on voit ce qui se passe à Molenbeek, je ne pense pas que cela aille aussi mal à Anvers. [ ] Aucun quartier d’Anvers n’est une "no go-zone". Il n’y a non plus aucun quartier que la police ne puisse maîtriser."
Existe-t-il, dès lors, un problème d’intégration typiquement bruxellois ? L’approche de la police envers certaines populations est-elle différente d’une ville à l’autre ? Ce sont les questions que se sont posées trois universitaires de la K.U. Leuven dans le 47e volet de la revue électronique Brussels Studies. La démarche est inhabituelle puisque les trois chercheurs sont partis du ressenti des jeunes Bruxellois et Anversois, immigrés de seconde génération et d’origine marocaine et turque. Tant à Anvers qu’à Bruxelles, plusieurs centaines de personnes ayant au moins un des deux parents nés en Turquie ou au Maroc ont été interrogés. Le questionnaire portait sur "leur sentiment de discrimination" dans l’espace public, au travail, lors de la recherche d’un emploi, à l’école, dans leurs rapports avec la police, etc.
Premier constat : la population bruxelloise, davantage que l’anversoise, est extrêmement variée. On estime qu’elle comprend 46 % de personnes d’origine étrangère. "Les deux groupes de non-Européens les plus nombreux sont les groupes marocain (13 % de la population bruxelloise) et turc (4 %)", précise l’étude. Selon les auteurs, ce sont précisément ces "deux groupes" qui se retrouvent dans les couches inférieures du marché du travail bruxellois. "L’acquisition de la nationalité n’offre pas de solution. Tant à l’école que plus tard, il existe un "fossé ethnique" important. Les ethnic penalties (désavantages ethniques) sont des réalités.". Tout comme les "stéréotypes tenaces" relatifs tant aux "Turcs" qu’aux "Marocains". Les résultats de l’enquête sont assez nets : tant à Anvers qu’à Bruxelles, les sondés de la communauté d’origine marocaine ressentent davantage de discriminations que ceux d’origine turque. Autre constat, les personnes interrogées à Anvers se disent plus discriminées dans leur vie quotidienne que celles questionnées à Bruxelles. Avec une exception de taille : le rapport avec la police est jugé plus discriminatoire à Bruxelles.
Difficile dès lors, selon les auteurs, de mettre en lumière un lien clair entre le sentiment de discrimination et les émeutes qui ont pris place à Bruxelles et non à Anvers. "Les émeutes ne nous montrent que le sommet de l’iceberg, expliquent-ils. Ma problématique sous-jacente des sentiments d’exclusion et de discrimination est plus largement répandue et, avec la seule répression, on ne résout pas le problème, on se contente de le rendre invisible." (L’étude)
7/3/2011
Source : Lalibre.be
4.000 Marocains, évacués de la Libye, sont arrivés dimanche au port de Tanger-Med. Les 4000 Marocains ainsi que quelque 100 ressortissants des pays africains, ayant fui la terreur en Libye, ont été accueillis sur les lieux par une délégation officielle, conduite par le ministre chargé de la communauté marocaine résidente à l’étranger, Mohamed Ammeur, des responsables de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, les autorités locales et préfectorales. Selon des informations recueillies sur place, les choses étaient organisées d’une manière professionnelle. La commission élargie, formée sur hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, a mis sur place un dispositif d’accueil et d’accompagnement spécial des Marocains et autres ressortissants africains arrivés au port. Ainsi, après les formalités administratives nécessaires qui étaient fluides, les citoyens rapatriés regagnent des salles d’attente où toute l’assistance médicale et autre leur est portée, avant de prendre les autocars mis à leur disposition pour rejoindre leurs familles. Chaque poste est animé par des assistantes sociales, des médecins et des responsables des administrations concernées. L’équipe, coordonnant ces actions, veille à ce que chaque citoyen puisse être assisté administrativement et soutenu médicalement et logistiquement dans tout le circuit le menant à sa famille. 1418, dont la plutpart dans les villes de Tripoli et Benghazi, ainsi que dans d'autres localités avoisinantes, sont arrivés aux premières heures de dimanche au port de Tanger Med. En plus de ces 1418 Marocains, le ferry a également évacué plus de 93 étrangers, originaires notamment de l'Algérie, la Tunisie, le Soudan, l'Egypte, la Gambie, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal, la Palestine et le Liban. Le deuxième ferry, évacuant le reste des Marocains ainsi que d’autres ressortissants des pays africains, devait accoster au même port vers la fin de l’après-midi de dimanche. Ce dispositif d’accueil est également mis en place à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Ces mesures concernant la voie aérienne ont ainsi permis à des Marocains évacués de Libye à bord d'un bateau turc de quitter samedi après-midi Istanbul à destination du Maroc à bord d'un vol de la Royal Air Maroc, mis à leur disposition par le Royaume. Jusqu’à dimanche, environ 5000 Marocains ont regagné le pays par voie aérienne.
Ces missions humanitaires s’inscrivent dans le cadre de la politique de la Fondation Mohammed V pour la solidarité qui agit dans la complémentarité des autres démarches entreprises par les autres départements en vue d’assurer aux ressortissants marocains l’assistance nécessaire, l’aide dont ils ont besoin et toutes les facilités adaptées pour un retour sécurisé et serein au pays. Signalons dans ce cadre que le nombre d’expatriés étrangers en Libye est estimé à 1.5 million de personnes. La terreur et la poursuite des violences ont forcé des dizaines de milliers d’entre eux à quitter le pays par tous les moyens. Le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations unies ne cesse de tirer la sonnette d’alarme pour éviter une crise humanitaire aux frontières de la Libye, notamment avec la Tunisie et l’Egypte.
Source : Al Bayane
Deux bateaux affrétés par la Comarit ont quitté les côtes libyennl~s mardi dernier, avec 4100 personnes à bord, 4000
Marocains et une centaine: de Maliens, Algériens, Sénégalais, Mauritaniens, Palestiniens, Égyptiens et Thnisiens. Le premier ferry parti de Gênes en Italie, a embarqué 400 personnes à Benghazi, à l'est de la Libye…Suite
Les Marocains résidant à l’étranger de Barcelone se sont spontanément rassemblés devant les portes du consulat du Maroc. Ils réclament le départ du consul.
Colère et indignation. Les Marocains résidents à Barcelone ont manifesté, il y a quelques jours devant le consulat du Maroc pour exprimer leur ras-le-bol. Les MRE se plaignent de la situation «chaotique » que vit leur consulat. En cause : une série de problèmes dont «la lenteur de la procédure de renouvellement des passeports et de la carte d’identité, des irrégularités dans la délivrance et le renouvellement des documents, l’incompétence du personnel et les mauvaises conditions d’accueil». Les manifestants dénoncent également « la situation dégradante des files d’attente » à cause de l’étroitesse des locaux et réclament de « meilleurs services et de nouveaux locaux » pour mieux les servir.
Les protestataires, qui se sont spontanément rassemblés devant le consulat, ont scandé des slogans réclamant le départ du consul marocain. « Consul dégage » s’exclament-ils très en colère, en arborant un dessin du consul ressemblant à un âne. Contacté à maintes reprises par la rédaction, le consulat du Maroc à Barcelone est resté injoignable.
«Le sit-in observé par les Marocains installés à Barcelone est une manifestation spontanée. Aucune association de la société civile, ni parti politique, ni autre organisation n’ont appelé à cette manifestation», souligne d’emblée Kamal Rahmouni, président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME), dans une déclaration au Soir échos. Contacté, l’acteur associatif ajoute que « la révolte des peuples en Tunisie et en Égypte et les manifestations organisées au Maroc ont encouragé les Marocains de Barcelone à briser le silence sur leurs souffrances. En tant qu’association, nous avons déjà saisi le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Communauté des Marocains résidents à l’étranger concernant la situation de tous les consulats du Maroc en Espagne ».
Face à l’insatisfaction des revendications, les MRE ont préféré sortir dans la rue pour faire entendre leurs voix. « Les problèmes de la communauté marocaine sont nombreux. A commencer par les procédures de renouvellement des passeports biométriques. Le consulat n’a pas entrepris de campagne de communication et s’est contenté de réunir les associations le temps d’une journée, pour leur expliquer la nouvelle procédure», déplore Kamal Rahmouni. «Les associations ne peuvent pas informer tous les MRE. Il faut une campagne de communication et de sensibilisation à grande échelle pour les atteindre tous. Lorsqu’une personne se présente au consulat pour demander le renouvellement de son passeport, on exige sa carte d’identité numérique qui nécessite elle-même une toute autre procédure. La personne doit aussi fournir un extrait d’acte de naissance, que certaines personnes ne peuvent se procurer qu’au Maroc », explique-t-il. En clair, c’est un véritable parcours du combattant !
Une moudawana méconnue
L’autre problématique soulevée par l’ATIME concerne le manque de carnets d’état-civil dans les consulats. « C’est insensé ! A l’heure des nouvelles technologies et de l’informatisation de l’adùinistration, le Maroc et ses consulats sont encore à la traîne. Quand un père veut inscrire son nouveau-né dans sur les registres d’état-civil, le personnel du consulat lui répond qu’il ne peut pas le faire, faute de carnets ! On doit attendre de recevoir ces carnets du Maroc pour pouvoir donner à son enfant une existance légale », s’indigne encore Kamal Rahmouni.
Le président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne soulève la question de la formation du personnel des consulats sur les nouvelles lois et procédures adoptées au Maroc. « Plusieurs fonctionnaires méconnaissent les nouveautés de la moudawana, ce qui pose un grave problème. Nous avons traduit le texte original de la Moudawana en espagnol pour pouvoir l’appliquer en Espagne en vertu de l’accord de coopération entre les deux pays dans le domaine judiciaire. Ce projet, sur lequel ont travaillé experts et avocats, s’est bien finalisé. Nous avons demandé aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères de certifier le texte conforme au texte initial, et donc de l’approuver officiellement pour pouvoir l’utiliser en Espagne. Une mesure qui évitera aux MRE de nombreuses tracasseries administratives au Maroc».
Mais cette demande est restée lettre morte. «Nous n’avons reçu aucun écho», regrette Kamal Rahmouni, avant de soulever l’importance du coût des timbres un renouvellement de passeport. «Les Marocains résidant à l’étranger doivent payer 70 euros, soit 700 DH, soit le double de ce qui est exigé au Maroc». Kamal Rahmouni crie à la discrimination et appelle les consulats à revoir ce montant à la baisse, notamment en ces temps de crise
7 mars 2011, Khadija Skalli
Source : Le Soir
L'islam appartient-il à l'Allemagne ? "Non", a dit le nouveau ministre de l'Intérieur dès son discours d'investiture, ravivant un débat parfois virulent dans un pays qui compte près de quatre millions de musulmans.
A peine nommé, Hans-Peter Friedrich, membre de la CSU, aile bavaroise des conservateurs CDU de la chancelière Angela Merkel, a déclaré jeudi: "Rien dans l'Histoire ne démontre que l'islam appartient à l'Allemagne".
Mais dans un entretien diffusé samedi sur la chaîne arabe Al-Jazira, selon les médias allemands, le Président de la république Christian Wulff (CDU) a répété ce qu'il avait dit le jour de la fête nationale, le 3 octobre: "l'islam est une partie de l'Allemagne".
Mme Merkel est restée pour l'instant muette sur le sujet. Cependant, son porte-parole Steffen Seibert s'est efforcé vendredi de minimiser l'antagonisme de ces deux déclarations.
"Avec le temps, l'islam est devenu une partie de l'Allemagne", a-t-il dit en rappelant que ce pays de tradition judéo-chrétienne influencé par le mouvement des Lumières au 18e siècle avait connu une immigration massive -- en majorité musulmane -- à partir des années 1960.
De fait, entre 3,8 et 4,3 millions de personnes de confession musulmane (dont 45% ont la nationalité allemande) vivent actuellement dans ce pays de 82 millions d'habitants. Les Turcs en forment la plus grande communauté avec 2,5 millions de personnes.
Et comme la plupart des pays européens, l'Allemagne --qui compte 30% de catholiques et autant de protestants-- est confrontée à l'épineuse question de l'intégration de cette population. Selon une étude publiée par l'hebdomadaire Die Zeit en décembre, deux Allemands sur cinq s'estiment menacés par l'islam, plus que les Français, les Néerlandais, les Danois ou les Portugais.
L'été dernier, un pamphlet anti-islam d'un haut fonctionnaire de la banque centrale, Thilo Sarrazin, a déclenché un immense débat et s'est retrouvé parmi les meilleures ventes de livres essais de Noël. Son auteur, un ancien responsable social-démocrate (SPD) de la ville-Etat de Berlin, devenu millionnaire grâce à son livre, y affirme notamment que le pays s'abrutit sous le poids des immigrés musulmans.
Alors qu'un jeune Kosovar se disant motivé par l'islamisme est accusé d'avoir tué deux soldats américains mercredi à Francfort (ouest), les déclarations du nouveau ministre de l'Intérieur ont provoqué une levée de boucliers dans les rangs de l'opposition, mais aussi de certains membres du gouvernement et chez les musulmans d'Allemagne.
"Bien entendu l'Islam appartient à l'Allemagne", a déclaré la ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, membre des libéraux (FDP), parti minoritaire de la coalition au pouvoir.
Le social-démocrate Dieter Wiefelspütz, chargé de la politique intérieure, a qualifié quant à lui les propos de M. Friedrich de "sottise", alors que la chef du groupe parlementaire des Verts, Renate Künast, lui reprochait son "grossier comportement".
C'est "une claque dans le visage des musulmans", estimait la présidente de la Fédération musulmane-libérale, Lamya Kaddor, dans le quotidien Berliner Zeitung. "La chancelière doit dire si les musulmans font partie ou non de l'Allemagne", a lancé samedi de son côté Ali Kizilkaya, président du conseil musulman allemand, dans Bild, journal le plus lu d'Allemagne.
En octobre, Angela Merkel avait en tout cas affirmé que le modèle multiculturel dans lequel cohabiteraient harmonieusement différentes cultures avait "complètement échoué" en Allemagne.
5 mars 2011
Source : AFP
Deux ferrys transportant quelque 4.000 Marocains et 100 ressortissants de pays africains amis évacués de Libye arrivent dimanche prochain au port de Tanger-Med, annonce vendredi le ministère de la communauté marocaine résident à l'étranger.
Une commission élargie regroupant les autorités et les établissements concernés a été mise en place pour coordonner l'accueil des citoyens rapatriés et garantir le bon déroulement de cette opération des points de vue sanitaire et de leur transport vers leurs régions d'origine, a indiqué la même source.
Le communiqué rappelle que sur hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, le gouvernement a pris une série de mesures pour faciliter le retour des citoyens marocains de Libye par voies aérienne (RAM) et maritime, à la lumière de la conjoncture que traverse ce pays
04/03/11
Source : MAP
Dans l’exercice, vieux comme la politique, des mots qui masquent les maux, le pouvoir actuel est passé maître en la matière. À chaque difficulté importante, il en rend responsable une catégorie de population. Un jour, ce sont les jeunes gens de banlieue ; un autre, les Roms ou même les juges. Mais dès qu’il est question d’insécurité, de chômage et, plus largement, du mal-être de la société française, derrière le discours anti-islam, c’est l’immigré, notamment le musulman, qui est visé, fût-il français.
Le discours du président de la République, le 30 juillet 2010 à Grenoble, marque une étape dans cette stigmatisation des étrangers et des Français issus de l’immigration. Il établit le lien, faux et honteux, entre immigration et délinquance, et il institue deux catégories de Français, les confirmés ou « Français de souche » et les conditionnels ou « Français d’origine étrangère ». Il n’est donc pas étonnant que Marine Le Pen, alors vice-présidente du Front national, lui emboîte le pas, le 10 décembre 2010, en qualifiant des musulmans priant dans la rue, faute d’espace approprié, d’« occupants ».
Mais l’escalade ne s’arrête pas là. Après les derniers vœux présentés aux Français, le président de la République, qui montre sa constance, déclare, selon le Figaro du 17 février 2011, aux députés UMP reçus à l’Élysée, mercredi 16 février : « On a payé très cher la cécité sur l’immigration dans les années 1980. C’était un débat tabou. Avec la laïcité et l’islam, il se passe la même chose. » Le raccourci est encore une fois vite fait : l’islam en France menace la laïcité. Après l’échec des thématiques de l’insécurité, de l’identité nationale, toutes deux liées à l’immigration, l’islam demeure le sujet de diversion par excellence. Mieux encore, l’ennemi commode et tout désigné, c’est le musulman. L’islamophobie – on devrait dire la musulmanophobie – n’est rien d’autre que la nouvelle figure du racisme, ordinaire et d’État.
Ordinaire, car l’extrême droite et des franges de la droite n’ont pas hésité à s’en emparer, aidées par le silence et parfois le soutien d’une certaine partie de l’intelligentsia de gauche qui brandit l’étendard de la laïcité pour masquer sa haine de l’islam, qui serait responsable des attaques contre une république imaginaire et mythifiée. À travers le danger que lui ferait courir l’islam, rarement la défense de la République n’a été autant utilisée. Il n’est aucun doute que la République doit être protégée contre les attaques, mais encore faut-il ne pas se tromper d’ennemi. Lorsque ce sont des populations, dont la condition sociale, déjà mal en point, ne cesse de se dégrader, qui sont visées, il est évident que cette intelligentsia, prompte à se mobiliser pour défendre la veuve et l’orphelin, se trompe de combat.
Et d’État, car chaque fois que ce gouvernement est en difficulté, il brandit le chiffon rouge de l’islam, comme est brandi celui de l’intégrisme islamique dans les pays arabo-musulmans. Ce qui se passe dans ces pays, compte tenu des aspirations de leurs peuples à la démocratie et à l’égalité, rend inutile d’insister sur l’aveuglement de certaines élites politiques françaises quant au soutien qu’elles ont prodigué durant des décennies aux régimes politiques de Tunisie et d’Égypte. Ce sont les mêmes représentations et schémas mentaux, à l’œuvre en France, depuis des années, qui expliquent ce racisme qui bat en brèche le principe d’égalité en différenciant les Français. À cet effet, l’examen en commission des Lois de l’Assemblée nationale du projet de loi Besson, le énième depuis 2002, rétablit plusieurs dispositions scandaleuses que le Sénat avait retirées, notamment concernant la déchéance de nationalité.
Faire ainsi appel aux instincts de peur et dresser les Français les uns contre les autres, cela ouvre la voie aux amalgames abjects. Quand c’est la plus haute personnalité de l’État qui en donne le ton, cela peut donner lieu aux dérives les plus dangereuses. Cette stratégie banalise le racisme antimusulman et « lepénise » la laïcité. Ces logiques, qui portent atteinte au vivre-ensemble et favorisent le communautarisme, ont déjà produit une conséquence grave et sans doute durable : ces populations, qui constituent une grande partie des couches populaires des banlieues et territoires péri- urbains, sont confortées dans leur sentiment de rejet de la communauté nationale. Les raisons de cette situation sont multiples, mais il y en a une constante : le discours de stigmatisation de ces populations.
Plus grave, la démission civique de ces populations, à travers l’abstention, va grandissant. La campagne électorale des présidentielles de 2007, en les accusant des pires maux, a affirmé le processus d’exclusion politique. La campagne humiliante sur l’identité nationale et les dernières élections régionales l’ont confirmé. La fracture civique semble donc profonde. Il est certain que la surenchère électorale déjà perceptible va la rendre durable.
2/3/2011, Mouloud AOUNIT
Source : L’Humanité
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), dont l'avis sur le sujet était très attendu, ne goûte guère le débat sur la laïcité que l'UMP prévoit d'organiser prochainement. Il craint que "les conditions d'un débat serein autour d'un principe aussi fondamental que la laïcité ne soient pas réunies" en cette période électorale et dans un contexte international marqué par "la situation préoccupante du monde arabo-musulman".
"Cette inquiétude est d'autant plus forte que le débat sur l'identité nationale avait donné lieu, malgré les précautions prises et les nombreux appels à la vigilance, à des expressions inconsidérées, voire à des dérapages", s'alarme Mohammed Moussaoui, président du CFCM, dans un communiqué diffusé vendredi.
RECENTRAGE
Le débat sur l'islam initialement programmé le 5 avril par l'UMP, à la demande de Nicolas Sarkozy, divise la droite depuis plusieurs semaines, ce qui a poussé le premier ministre, François Fillon, à le recentrer sur la laïcité.
M. Moussaoui s'étonne donc de voir émerger avant même le lancement du débat "des propositions portant sur l'exercice du culte musulman, notamment l'interdiction de l'usage de l'arabe lors des prières et des prêches". Selon lui, ces propositions violent "les deux principes fondamentaux de la laïcité que sont la séparation et la neutralité".
Il s'étonne également du soutien apporté par le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, à une directrice d'école qui avait interdit à une mère voilée d'accompagner son fils lors d'une sortie scolaire. Cette position a été jugée contraire aux dispositions interdisant les discriminations fondées sur la religion par la haute autorité de lutte contre les discriminations, assure-t-il.
4/3/2011
Source : AFP/Le Monde
Nicolas Sarkozy redoute des «flux migratoires incontrôlables, avec l'Europe en première ligne». «En aucun cas, on ne peut s'alarmer», répond Youssef Courbage, directeur de recherche à l'Institut national des études démographiques (Ined).
Quelle est la réaction du démographe que vous êtesau risque d'immigration massive en provenance du Maghreb et du Machrek?
Si l'on regarde les tendances à long terme, il y a un net ralentissement des flux migratoires en provenance du Maghreb, dû à la transition démographique avancée des pays qui le composent. Les naissances avaient diminué à partir des années 1970, surtout au Maroc et en Tunisie, un peu plus tard en Algérie, ce qui fait que vingt ans après, la pression sur le marché de l'emploi tend à décélérer. Ces trois pays d'émigration vont devenir, à terme, des pays d'immigration. C'est déjà le cas! Ils accueillent un grand nombre d'immigrés, de réfugiés économiques d'Afrique subsaharienne.
Quel scénario envisagez-vous?
Les pays du Maghreb sont appelés à connaître fatalement le même processus que les pays de l'Europe du Sud, c'est-à-dire l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce, qui, de pays d'émigration se sont subrepticement transformés en pays d'immigration.
Pourquoi alors cet effet de «panique»?
Si vous prenez le très court terme, c'est vrai que Lampedusa a créé une panique. On a vu débarquer près de 5.000 Tunisiens qui venaient du pays le plus pourvu de la région. Des gens ont pensé que ce n'était que le début d'un long processus, que nous allions être envahis pas les immigrés du Maghreb... Or, ça n'est qu'un fantasme. D'une part, il est normal qu'un processus révolutionnaire, comme c'est le cas en Libye, en Tunisie, et peut-être bientôt en Algérie, crée une panique. Toute révolution, a généré un flux d'émigrés. Regardez la révolution russe et ces Russes blancs qui se sont installés en Europe ou en Amérique. La révolution chinoise a sécrété Taïwan, une île sécessionniste qui a reçu plusieurs centaines de milliers de réfugiés chinois du continent. Par ailleurs, on constate aujourd'hui que les réfugiés qui quittent la Libye ne traversent pas du tout vers l'Europe. Ils vont, qui en Tunisie, qui en Égypte, selon qu'ils habitent plutôt du côté de Benghazi ou de Tripoli. En aucun cas, on ne peut s'alarmer. Au contraire, il faut avoir un discours un peu plus serein et accompagner la transition politique de ces pays.
Que pense le démographe de l'immigration vers l'Europe?
Je ne suis pas contre. L'Europe est beaucoup trop frileuse. Aujourd'hui, les pays qui réussissent dans le monde, d'un point de vue géopolitique et économique, sont des géants sur le plan démographique. C'est la Chine, l'Inde, les États-Unis, des pays qui ont une politique d'accueil des immigrés beaucoup plus ouverte que la politique européenne. Si l'Europe continue à se fermer, et sachant qu'elle fait très peu d'enfants - sauf la France -, elle va être débordée cette fois par la révolution des «tempes grises» et avoir une population active qui va dégringoler...
4 mars 2011
Source : Télégramme
Un collectif de plusieurs dizaines d'organisations (partis politiques de gauche, associations, syndicats) appelle à des rassemblements dans toute la France le 9 mars contre le projet de loi Besson sur l'immigration, selon un communiqué diffusé vendredi.
Le collectif "Non à la xénophobie et à la politique du pilori" entend s'opposer à la loi Besson "qui traduit en actes l'orientation xénophobe du 'discours de Grenoble'", selon le communiqué signé par la CGT, Emmaüs, la FSU, la Ligue des droits de l'Homme, le Parti de Gauche, le Parti socialiste, ou encore le Syndicat de la magistrature. Le projet doit être discuté en deuxième lecture à l'Assemblée nationale à partir de mardi soir.
"Le nouveau cas de déchéance de nationalité discriminant les Français d'origine étrangère, le déni de droit d'asile par la création de 'zones d'attente fictive', l'allongement de la durée de rétention et les entraves au contrôle du juge, la mesure de bannissement sous la forme d'une 'interdiction de retour', la chasse aux Roms et aux étrangers malades, la mise en place d'un internement administratif de très longue durée de 'présumés terroristes' aggravent la politique de la peur et du rejet, qui fait des étrangers des boucs émissaires alors qu'ils vivent ici, travaillent ici et partagent notre vie de tous les jours", estime le collectif.
Les signataires appellent "l'ensemble des forces démocratiques à exiger qu'au lieu de faire des étrangers les cibles d'une politique discriminatoire, les gouvernants actuels, qui n'ont que trop coopéré avec les despotes dans la chasse aux migrants, répondent enfin à l'urgence de solidarité internationale avec les peuples libérés sur l'autre rive de la Méditerranée".
A Paris, un rassemblement est prévu mercredi soir à partir de 18h30 à proximité de l'Assemblée nationale. AP
5/3/2011
Source : AP/L’Express.fr
Les vieux fantômes de l'exclusion sont une nouvelle fois réveillés par Nicolas SARKOZY et quelques conseillers au passé agité par les valeurs d'extrême droite.
Mais ne nous y trompons pas, la manœuvre est grossière, le Président, futur candidat, ne cherche qu'à ratisser large et exacerber les sentiments xénophobes que notre république s'est toujours interdit. On veut banaliser des attitudes exécrables, à l'image de Mr HORTEFEUX, seul ministre poursuivi et condamné pour des propos racistes.
Lorsque l'on parle d'immigration contrôlée, cela peut paraître compréhensible, mais il ne s'agit pas de problèmes de frontières, il est question d'une partie de notre population dangereusement stigmatisée à des fins purement électorales. Du déjà vu que nous souhaiterions laisser définitivement à notre douloureuse histoire.
Certes, il est urgent d'établir un consensus inter-culturel et soumettre toutes les confessions à des règles identiques de droits et d'obligations. Que les français de confession musulmane doivent vivre dans l'esprit de la loi de 1905 est une chose, en faire un débat officiel et humiliant en est une autre.
L'objectif prioritaire de nos dirigeants doit aller dans ce sens et ce n'est en aucun cas le rôle d'un parti politique d'organiser «un débat sur la laïcité» ayant presque l'allure d'un référendum.
L'initiative de Mr COPE et de l'Élysée, qui ne représentent qu'un tiers des français, paraît pour le moins cocasse et surprenante au premier abord. Mais à y voir de plus près on devine des manœuvres cherchant à préserver les avantages de certains lobbies.
Ainsi des conseillers particulièrement avisés ont suggéré au Président de relancer le débat.
S'agissant de monsieur Pierre GIACOMETTI, il est inutile de rappeler ce qui le lie à Nicolas SARKOZY. D'abord adversaire durant la campagne de 1995, il a réussi à rentrer en grâce présidentielle en 2007, ceci après de surprenantes agitations contorsionnistes de courtisant. Il en fut remercié par une invitation au Fouquet's et la remise de la légion d'honneur.
Pour monsieur Patrick BUISSON, lui-même décoré, vu son parcours politique, d'abord maurrasien et ex journaliste de Minute, il incarne aujourd'hui la droite de la droite. Un homme fidèle à ses convictions, qui est à l'origine de la création du ministère de l'identité nationale et de l'immigration.
Proche du président depuis 2005, il a été nommé directeur de la chaine Histoire (TF1), généreusement bénéficiaire des largesses de la République. De plus le total de ses prestations à l'Élysée se montent à 1,5 millions d'euros comme l'avait relevé la cour des comptes.
Quant à Mr GUEANT, dont la première priorité au ministère de l'Intérieur est de fermer les frontières devant la crise tunisienne, en dit long sur ses intentions. Il serait préférable qu'il se préoccupe des moyens mis à disposition des policiers pour la sécurité.
Ce débat va sans aucun doute provoquer des dérapages incontrôlés et attiser encore les oppositions.
C'est exactement le but poursuivi par ses instigateurs afin de détourner l'opinion publique des problèmes sociaux, des résultats économiques catastrophiques et faire passer plus facilement la pilule de la réforme fiscale.
L'UMP veut s'engager dans une stratégie amorale, malgré les réticences de certains de ses représentants. Le pari est dangereux, mais il ne reste plus grand chose à revendiquer par le pouvoir.
Entre les affaires et les échecs systématiques Nicolas SARKOZY veut opposer les français au lieu de les rassembler.
Source : Le Post
Le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, a visité, vendredi, les locaux du Centre de coopération policière et douanière franco-italien, à Vintimille. Crédits photo : MARTIN BUREAU/AFP
«Ce n'est pas un raz-de-marée», affirme Claude Guéant, mais il y a bien une «poussée». Et une sévère. Vendredi, à Vintimille, au Centre de coopération policière et douanière franco-italien, le nouveau ministre de l'Intérieur, visiblement heureux de retrouver «ses» policiers et gendarmes, a tenu à prendre lui-même le pouls du flux migratoire depuis qu'ont éclaté les révolutions arabes. Les chiffres égrenés par les hommes de cette brigade mixte d'une cinquantaine d'agents bilingues attestent qu'une brèche vient de s'ouvrir au Sud: 6 500 clandestins débarqués sur l'île italienne de Lampedusa en un mois, soit dix fois le rythme habituel. Et même plus d'un millier les trois premiers jours de mars! La France en subit le contrecoup direct : 436 migrants en situation illégale ont été arrêtés dans les Alpes-Maritimes en février, dont 210 Tunisiens, quand en février 2009 ceux-ci étaient trois fois moins nombreux. Et encore ne s'agit-il que des clandestins interpellés. «Il y en a peut-être deux à trois fois plus qui passent sans se faire repérer», spéculait vendredi un préfet.
À la Direction centrale de la police aux frontières, des rapports parviennent quotidiennement sur des arrestations d'illégaux passant par Modane, le tunnel du Mont-Blanc, la frontière italo-suisse et jusque dans le Doubs. «Ce sont principalement des Tunisiens, explique un haut responsable de cette direction. Depuis les événements, nous n'avons pris en compte qu'une vingtaine d'Égyptiens et quelques Libyens.» Mais l'Office français de l'immigration et de l'intégration, placé depuis un mois sous la présidence de Dominique Paillé, se prépare à l'arrivée quasi inéluctable d'un contingent de Libyens.
Faille juridique
Claude Guéant, vendredi, n'a pas tergiversé : «La France ne saurait accepter cette immigration économique qui prend prétexte d'événements politiques. Il serait tout de même paradoxal de les accueillir alors que leurs pays s'ouvrent à la liberté et à la démocratie !» a-t-il dit.
Autre message adressé cette fois aux Italiens : «Nous attendons qu'ils retiennent les clandestins se présentant chez eux et qu'ils reprennent les personnes que nous leur remettons lorsque nous les interpellons» , a-t-il déclaré, souriant mais ferme. De fait, sur les 436 clandestins arrêtés entre Menton, Cannes ou Nice, seulement 250 ont été réadmis en Italie, sans assurance d'ailleurs qu'ils ne tentent pas à nouveau leur chance.
Mais le combat le plus dur reste franco-français. Dans la lutte contre ce fléau, la police se sent abandonnée par la justice. «Les clandestins non réadmis en Italie ont quasiment tous été remis en liberté par le tribunal administratif ou le juge des libertés», regrettait vendredi un gradé de la gendarmerie. Et sur les 27 passeurs arrêtés, trois seulement ont été écroués. La faille est juridique. La France n'a pas encore transposé la directive européenne de 2008 qui fixe les règles du retour dans son pays pour un clandestin. La loi Besson doit y remédier. Mais elle n'entrera pas en application avant juin. En attendant, l'Intérieur est suspendu à une décision du Conseil d'État qui doit, le 7 mars, se prononcer sur sa demande de dérogation provisoire à la règle européenne. Pour pouvoir encaisser la vague migratoire venue du Sud.
4/2/2011, Jean-Marc Leclerc
Source : Le Figaro
Le Dahir portant création du Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH), en tant que mécanisme national de promotion et de protection des droits de l'Homme et des libertés, a veillé à l'indépendance de cette institution, avec une composition pluraliste et rationalisée, à l'élargissement de ses compétences, et au renforcement de son efficacité en cohérence avec les standards internationaux dans ce domaine et notamment des " principes de Paris ".
Cette institution aura ainsi pour missions "la consultation, la surveillance, l'alerte précoce et l'évaluation de la situation des droits de l'Homme ainsi que la réflexion et l'enrichissement des débats sur les questions des droits de l'Homme à travers l'ensemble du territoire national et l'élaboration d'un rapport annuel et des rapports spéciaux ou thématiques soumis à la Haute Attention de Sa Majesté le Roi ".
Dans ce cadre, le Conseil pourra à son initiative ou sur la base de requêtes, diligenter des enquêtes et examiner les situations d'atteinte ou d'allégations de violations de droits de l'Homme et convoquer, le cas échéant, toute personne susceptible de témoigner à cet effet.
Le conseil pourra également intervenir en tant que mécanisme d'alerte précoce dans toute situation de tension susceptible d'entraîner des violations des droits de l'Homme et entreprend toute action de médiation ou de conciliation susceptible de prévenir lesdites violations.
Il aura pour mandat, en tant qu'institution nationale, la possibilité de visiter les lieux de détention et les établissements pénitentiaires et de contrôler les conditions des prisonniers.
Le Conseil est également chargé d'étudier l'harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur avec les traités internationaux relatifs aux droits de l'Homme et au droit international humanitaire à la lumière des observations et recommandations émises par les organes des traités et de participer à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'Homme.
Il contribue à l'élaboration des rapports nationaux présentés aux organes de traités et encourage le gouvernement à poursuivre l'application de leurs observations finales et de leurs recommandations. Dans le cadre du renforcement de la démocratie, le conseil contribue à l'observation des opérations électorales.
En vue d'enrichir les débats sur les questions de droits de l'homme et de la démocratie, le conseil assure le relais entre les associations nationales, les organisations internationales non gouvernementales ainsi qu'avec les organes de l'Organisation des Nations Unies et organise des forums nationaux, régionaux et internationaux des droits de l'Homme à l'occasion desquels est décerné le " prix national des droits de l'Homme ".
Le texte a veillé à ce que la composition du conseil allie ainsi entre le pluralisme, la compétence et l'expertise, la représentativité de la femme et la représentativité régionale.
Aussi, outre le président, le secrétaire général, le responsable de l'institution chargée de la promotion de la communication entre le citoyen et l'Administration et les présidents des commissions régionales en place, le CNDH comprend 30 membres nommés pour un mandat de 4 ans renouvelable.
Les membres sont choisis après consultation parmi les personnalités représentant les forces vives de la société (associations, des syndicats, du parlement, des figures de la pensée, du corps de la magistrature, des professeurs de l'enseignement supérieur et des experts marocains auprès de l'ONU) et agissant dans les domaines des droits de l'Homme, et justifiant d'une expertise et d'expérience en la matière.
Les membres sont répartis en 05 catégories, à savoir 08 membres choisis par Sa Majesté le Roi parmi les personnalités reconnues pour leur grande expertise et leur apport méritoire, à l'échelle nationale et internationale, en matière de protection et de promotion des droits de l'Homme, 11 membres proposés par les organisations non gouvernementales actives dans le domaine des droits de l'Homme et reconnues pour leur travail sérieux en la matière, 08 membres dont la candidature est portée par les présidents des deux chambres du Parlement (selon les modalités fixées par le texte), deux membres proposés par les instances institutionnelles religieuses supérieures et un membre proposé par l'Amicale Hassania des magistrats.
Ainsi, pour le Président de la Chambre des Représentants, deux membres sont choisis parmi les parlementaires après consultation des groupes parlementaires et deux membres sont choisis parmi les experts marocains exerçant au sein des instances internationales concernées par les droits de l'Homme.
En ce qui concerne le Président de la Chambre des conseillers, quatre membres sont proposés par le ou les organismes respectivement représentatifs des professeurs universitaires et des journalistes professionnels, l'Ordre national des médecins et l'Association des barreaux du Maroc. Dans l'exercice de leurs fonctions, le président et les membres jouissent de protections leur garantissant l'exercice indépendant de leurs missions. Ils sont tenus d'une obligation de réserve et de confidentialité.
Les travaux du conseil sont placés sous la responsabilité d'un président et d'un secrétaire général nommés par Dahir. A leur cotés un bureau exécutif composé des présidents de groupes de travail et des rapporteurs assure les missions qui lui sont dévolues par le conseil.
Le conseil jouit de la capacité juridique et l'autonomie financière. A ce titre, des crédits sont inscrits au budget de l'Etat pour couvrir ses dépenses de fonctionnement et d'équipement.
Le Conseil dispose de représentations régionales du Conseil qui travaillent en collaboration avec les associations locales actives et sont chargées, du suivi et du contrôle, du traitement des requêtes relatives aux violations des droits de l'Homme.
Les réunions du Conseil sont de quatre sortes: -celles tenues sur Ordre de Sa Majesté le Roi en vue d'examiner une question que lui soumet Sa Majesté pour consultation et avis, -les sessions ordinaires qui se tiennent quatre fois par an au maximum , -celles tenues à l'initiative des deux tiers au moins des membres du Conseil : -celles qui se tiennent pour des besoins d'urgence à l'initiative du président du Conseil.
Le règlement intérieur fixe les modalités de fonctionnement et l'exercice des attributions ainsi que la tenue des réunions et des délibérations du conseil. Le président du Conseil soumet à Sa Majesté le Roi un rapport annuel sur l'état des droits de l'Homme ainsi que sur le bilan et les perspectives d'action du Conseil.
Ce rapport est publié au Bulletin officiel. Le président du Conseil informe l'opinion publique, les organisations et les instances nationales et internationales concernées par les droits de l'Homme, du contenu dudit rapport.
ll présente devant chacune des chambres du Parlement, en séance plénière, un exposé synthétique du contenu dudit rapport, et ce, après en avoir saisi leurs présidents respectifs.
Les rapports, les avis, les recommandations et les propositions du Conseil sont publiés et diffusés à grande échelle, après qu'ils aient été portés à la Haute Connaissance de Sa Majesté le Roi. Ainsi les principales innovations introduites par le dahir , par delà le changement de dénomination (Conseil National au lieu de Conseil consultatif) concernent le renforcement de la conformité avec les principes de Paris et la pratique internationale des Institutions nationales des DH, l'intégration, la capitalisation et la consolidation des acquis depuis la création (20 ans), la réorganisation (10 ans) et l'intégration des nouvelles préoccupations en matière des DH (Droits Economiques, Sociaux, Culturels, Environnement, ...).
Ces innovations portent également sur la couverture d'un large éventail des DH (Droits catégoriels et droits thématiques), le renforcement des attributions en matière de monitoring des DH, le renforcement de l'auto saisine, la réception et traitement des requêtes, les visites et le contrôle qu'il est autorisé à effectuer dans les lieux de détention et les établissements pénitentiaires, et son rôle en matière d'alerte précoce et d'intervention en cas d'urgence et ce qui concerne la médiation et la conciliation.
En outre le Conseil s'est vu renforcer les attributions en matière d'harmonisation, de suivi de la pratique conventionnelle (Monitoring du suivi des Observation Finales et des recommandations des organes de traités ) et de mise en œuvre des mécanismes prévus par les instruments internationaux des DH auxquels a souscrit le Maroc.
Outre le rôle de relais entre l'Etat avec ses institutions et la société civile nationale et internationale Le Conseil a vu se Renforcer son interactivité du Conseil avec le système international des DH et dans le débat sur DH et la construction démocratique, avec notamment une incitation à la créativité en matière des DH par le biais d'organisation d'un prix des DH, tout comme il consacre la contribution du CNDH à l'observation des élections.
Les membres du Conseil répondent en plus à des critères déterminés par le dahir, à savoir des personnalités notoirement connues pour leur impartialité, leur probité morale, leur attachement sincère aux valeurs et principes des droits de l'Homme, leur compétence intellectuelle et leur expertise, avec une représentation des principales forces vives de la société agissant dans les différents domaines des DH
Outre les garanties d'indépendance le CNDH jouit de la capacité juridique et de l'autonomie financière, avec des crédits alloués au budget général de l'Etat et des règles d'organisation financière et comptable spécifiquement dédiées. Concernant la relation à l'opinion publique, le texte prévoit la publication au Bulletin officiel du Rapport annuel soumis à Sa Majesté le Roi, et l'information par le président du Conseil de l'opinion publique, des organisations et des instances nationales et internationales concernées par les droits de l'homme, du contenu du rapport, outre la présentation par le président devant chacune des chambres du Parlement, en séance plénière, d'un exposé synthétique du contenu du rapport, et ce, après en avoir saisi leurs présidents respectifs.
Le souci du législateur d'assurer une plus grande convergence avec les principes de Paris apparaît clairement à cet effet. Inter : Les principes de Paris
Approuvés par la Commission des droits de l'homme des Nations unies, en mars 1992 (résolution 1992/54), et l'Assemblée générale de l'organisation internationale (résolution AIRES/481134 du 20 décembre 1993), les principes de Paris concernant le statut et le fonctionnement des institutions nationales de protection et de promotion des droits de l'homme.
Selon ces recommandations, une institution nationale, qui est investie de compétences de protection et de promotion des droits humains, est dotée d'un mandat aussi étendu que possible, et clairement énoncé dans un texte constitutionnel ou législatif, déterminant sa composition et son champ de compétence.
Parmi ses attributions, l'institution nationale est appelée à fournir à titre consultatif au gouvernement, au parlement et à tout autre organe compétent, soit à la demande des autorités concernées, soit en usant de sa faculté l'autosaisine, des avis, recommandations, propositions et rapports concernant toutes questions relatives à la protection et à la promotion des DH.
Elle se doit aussi de promouvoir et veiller à l'harmonisation de la législation, des règlements et des pratiques nationaux avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, auxquels l'Etat est partie, et à leur mise en œuvre effective.
L'institution est chargée, entre autres, d'encourager à la ratification desdits instruments ou à l'adhésion à ces textes et s'assurer de leur mise en œuvre, ainsi que contribuer aux rapports que les Etats doivent présenter aux organes et comités des Nations Unies, ainsi qu'aux institutions régionales, en application de leurs obligations conventionnelles, et le cas échéant, émettre un avis à ce sujet, dans le respect de leur indépendance.
S'agissant des modes de désignation de ses membres, par voie élective ou non, la composition de l'institution nationale doit être établie selon une procédure présentant toutes les garanties nécessaires pour assurer la représentation pluraliste des forces sociales (de la société civile) concernées par la protection et la promotion des droits de l'homme, notamment par des pouvoirs permettant d'établir une coopération effective avec, ou par la présence, des représentants des organisations non gouvernementales compétentes dans ce domaine.
Pour la stabilité du mandat des membres de l'institution, sans laquelle il n'est pas de réelle indépendante, leur nomination est faite par un acte officiel précisant, pour une période déterminée, la durée du mandat. Il peut être renouvelable, sous réserve que demeure garanti le pluralisme de sa composition.
Les principes de Paris comportent, en outre, garantissent à l'institution national la possibilité d'examiner librement toutes questions relevant de sa compétence, obtenir toutes informations et tous documents nécessaires, s'adresser directement à l'opinion publique ou par l'intermédiaire de tous organes de presse, particulièrement pour rendre publics ses avis.
D'autre part, une institution nationale peut être habilitée à recevoir et examiner des plaintes et requêtes concernant des situations individuelles. Elle peut être saisie, par des particuliers, leurs représentants, des tierces parties, des organisations non gouvernementales, des associations et syndicats et toutes autres organisations représentatives.
4/3/2011
Source : MAP
Le PSOE qualifie de "xénophobes" les déclarations d'un candidat du PP contre les immigrés en Espagne
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a dénoncé, mercredi, les déclarations "xénophobes" faites par un candidat du Parti populaire (PP) contre les immigrés en Espagne.
Il s'agit de déclarations "scandaleuses et xénophobes" qui "portent gravement atteinte à la valeur de la coexistence" en Espagne, a souligné le vice-coordonateur du Comité électoral des socialistes, Antonio Hernando.
Xavier Garcia-Albiol, candidat du PP à la mairie de la ville de Badalone (Nord-est de l'Espagne), avait promis mardi d'adopter une politique "très dure" contre l'immigration à travers une "pression policière plus forte", accusant une "partie des immigrés" d'être à l'origine des problèmes d'"insécurité et d'incivisme" qui règnent dans la ville.
S'exprimant lors d'un point de presse tenu au siège du PSOE à Madrid, Hernando a également dénoncé l'exploitation électoraliste par le PP de la question migratoire, faisant remarquer que "cette manière de faire la politique nuit à la société et à la coexistence" en Espagne.
"Le PP et ses candidats n'ont pas le droit d'utiliser l'immigration comme une arme de jet dans chaque commune espagnole", a-t-il dit.
2/3/2011
Source : MAP
Deux ferry devaient quitter, jeudi soir, le port de Tripoli, avec à bord environ 4000 ressortissants marocains, dans le cadre de la plus grande opération, organisée par les autorités marocaines pour rapatrier les membres de la communauté marocaine désirant retourner dans leur pays suite à la dégradation de la situation en Libye.
L'opération d'évacuation des ressortissants marocains souhaitant quitter la Libye a débuté il y a une semaine après la mise en place d'un pont aérien établi par la RAM entre l'aéroport de Tripoli et celui Mohammed V à Casablanca.
La RAM a en outre rapatrié des membres de cette communauté ayant quitté le pays par les points de passage aux frontières avec l'Egypte et la Tunisie à travers la programmation de vols en provenance des aéroports de ces deux pays.
Dans des déclarations à la MAP, des membres de la communauté marocaine ont exprimé, avant leur départ vers le Royaume, leurs remerciements et leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI suite à cette louable initiative qui leur permettra de regagner leur patrie.
Ils ont souligné, à cette occasion, l'intérêt particulier qu'accorde le Souverain aux membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger en général et à ceux qui résident en Libye en particulier, réitérant leur sentiment de fidélité de loyalisme à SM le Roi, ainsi que leur indéfectible attachement aux glorieux trône alaouite.
Ils ont également mis l'accent sur l'importance de la louable initiative royale d'envoyer des aides humanitaires au profit de milliers de réfugiés sur la frontière tuniso-libyenne, visant à soulager leur souffrance et à faciliter leur retour dans leur pays.
03/03/11
Source : MAP
Sans aucun doute, le débat sur l'islam, en France, est légitime. En revanche, le calendrier électoral et les termes de la campagne politique à venir risquent de lui porter préjudice, car il pourrait renforcer des amalgames déjà trop ancrés dans l'esprit de nombre de nos concitoyens au sujet de l'islam, deuxième religion de France. En effet, la confusion entre islam, immigration, insécurité, extrémisme islamiste... est le danger qui guetterait ce débat. On a vu comment le débat sur l'identité nationale a tourné et le dérapage qu'il a permis.
C'est pour cette raison que nous ne sommes pas rassurés. D'une part, en tant que citoyens français nous interprétons cette stratégie comme une incapacité de ceux qui nous dirigent à proposer un vrai programme sérieux pour sortir de la crise, redresser l'économie, résorber le chômage, réduire les inégalités, rendre à la France la place sur la scène internationale qui sied à sa grandeur et à ses valeurs universelles... Bref, l'islam est devenu un palliatif politique.
D'autre part, et en tant que musulmans cette fois-ci, nous considérons que le débat sur la place de l'islam en France le placerait, de fait, à l'écart des autres religions sous-entendant qu'il y aurait une incompatibilité entre notre religion et les valeurs de la République et la laïcité, notamment.
Or les musulmans de France n'ont jamais demandé jusqu'alors un quelconque traitement d'exception à la loi de 1905, qui a été pourtant retouchée à plusieurs reprises. Par conséquent, nous demandons aux politiques de respecter le principe de laïcité et de s'abstenir de dicter aux musulmans la manière dont ils doivent comprendre leur religion. Quant aux problèmes souvent évoqués ces derniers temps tels que les prières dans les rues, la construction des mosquées, les minarets..., ils demandent le plus souvent des solutions techniques dans le cadre juridique déjà en vigueur, à condition que l'on sorte du démagogique et de l'idéologique.
Par cette déclaration, nous voulons rappeler tout simplement à ceux qui en douteraient encore que la fidélité des musulmans à leur religion ne les empêche pas d'être pleinement attachés au principe de la laïcité. Nul besoin donc d'ouvrir ce débat pour les interpeller sur une quelconque défaillance liée à leur loyauté à l'égard de la République. Une telle démarche ne saurait conduire qu'à une stigmatisation de plus.
Abdelkrim Farid, auteur, humoriste (Nantes) ;
Eddouk Abdelhak, aumônier musulman et président de l'Union des musulmans de Grigny (Essonne) ;
Gaci Azzedine, recteur de la mosquée de Villeurbanne (Rhône) ;
Kechat Larbi, recteur de la mosquée Addawa et directeur du Centre socioculturel de Paris ;
Miktar Ahmed, président de l'association Imams du Nord ;
Minta Mohammed, imam de la mosquée de Décines (Rhône) ;
Najah Mohamed, imam de la mosquée de Vigneux (Essonne) ;
Oubrou Tareq, recteur et grand imam de Bordeaux ;
Sahri Rachid, président du collectif des institutions musulmanes de Roubaix.
04.03.11, Collectif Article
Source : Le Monde
Après des polémiques en son sein, la majorité fait marche arrière : la réflexion en vue d’une «convention» le 5 avril est désormais censée porter sur la laïcité.
Pschitt… Le débat se dégonfle. Annoncé tambour battant fin 2010 par Nicolas Sarkozy et par Jean-François Copé, il devait permettre de poser «sans tabous» la question de l’islam et des valeurs de la République. Avec la liquidation des 35 heures, ce devait être l’un des grands sujets de campagne de la droite pour 2012. Quelques semaines de polémiques plus tard, les stratèges de la majorité ont entamé la marche arrière. Réflexion faite, il a été constaté que l’islam ne pouvait être sujet de débat. On se contentera donc de quatre semaines de réflexion sur le respect de la laïcité. Le temps de préparer la «convention» du 5 avril prochain. Après cette date, il sera temps de passer à autre chose, au grand soulagement des très nombreuses voix qui, d’Alain Juppé à François Fillon, ont mis en garde contre les risques de dérapage.
Hier matin, à l’issue du bureau politique de l’UMP, le secrétaire général du parti Jean-François Copé a toutefois tenu à sauver les apparences : «Non ! Non! On ne va pas reporter le débat. Le débat, il a bien lieu le 5 avril.» Mais il s’agira de débattre sur «le pacte républicain» et «la laïcité», la place de l’islam en France n’étant «qu’un des éléments constitutifs» du débat. Mardi matin, à l’Elysée, lors de la réunion hebdomadaire des dirigeants de la majorité, le chef de l’Etat s’était bien gardé de préciser de quel sujet il était finalement convenu de débattre. «Il n’a pas vraiment tranché et est resté très flou sur l’intitulé du débat», rapporte un participant. Il y a quinze jours encore, il était beaucoup plus allant. Il fallait parler de tout, des minarets comme des menus halal et des imams étrangers. Et ce débat sur la compatibilité de l’islam avec les lois de la République devait éventuellement déboucher sur une résolution parlementaire.
«Agacement». Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, chargé de la préparation du programme de l’UMP pour 2012, a reconnu hier que le mot «débat» était assez malheureux. Selon lui, dans la République laïque, un parti politique n’a pas à débattre d’une religion, quelle qu’elle soit. François Fillon a fait le même constat : «C’est le mot débat qui agace», a-t-il déclaré mardi devant le groupe UMP, après avoir prévenu qu’il s’opposerait à toute initiative susceptible de «stigmatiser» les musulmans.
Mardi, lors de la séance de questions d’actualité, le Premier ministre avait été très vivement interpellé par Hervé de Charette, député centriste et ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac : «Il est bien étrange que dans le pays de la laïcité, les responsables politiques organisent un débat sur la pratique d’une religion», s’est-il étonné avant de dénoncer une initiative qui conduit «non pas à débattre mais à inquiéter, non pas à rassembler mais à opposer les Français entre eux», le tout au nom de «je ne sais quel obscur calcul politicien». Dans sa réponse, François Fillon a assuré qu’il s’agissait en fait de «réévaluer le principe de laïcité» afin que les musulmans puissent «vivre leur foi librement et dignement». Pas sûr que l’explication ait convaincu Hervé de Charette et se amis centristes, de plus en plus critiques envers les initiatives du chef de l’Etat.
«Crédibilité». La «confédération des centres», regroupée autour de Jean-Louis Borloo, a annoncé hier qu’elle s’opposerait à l’extension de la déchéance de nationalité aux assassins de policiers, mesure annoncée à Grenoble et discutée la semaine prochaine dans le cadre de l’examen du projet de loi sur l’immigration. Non, il n’y a rien d’électoraliste dans cette initiative, proteste Copé, agacé par «les ardeurs» de ceux qui, à droite comme à gauche, se sont employés à faire capoter ce débat «voulu par le président de la République». Et d’affirmer que contrairement à la gauche sur les questions de l’islam et de la laïcité, «le bilan du centre et de la droite sur les dix dernières années plaide pour leur crédibilité». Copé a rappelé hier devant le bureau politique «la loi burqa» de 2010 ainsi que «les rapports Stasi et Baroin, l’interdiction du voile à l’école et la création du Conseil français du culte musulman» en 2003. A ce propos, il se garde bien de rappeler que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, n’était pas défavorable à une réflexion sur l’aménagement de la loi de 1905, afin de donner aux musulmans de France les moyens de construire les lieux de culte dont ils ont besoin.
A l’occasion de la convention du 5 avril, le patron de l’UMP a promis «des propositions très concrètes» sur «la formation des imams», les lieux de cultes, «la viande halal» et les «comportements dans les hôpitaux». Mais pas question de «toucher à la loi de 1905». Pour avoir osé évoquer cette hypothèse, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, a été sévèrement réprimandé par tout l’état-major de l’UMP, à l’exception notable de l’ancienne maire de Strasbourg, Fabienne Keller, et du toujours maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Ces résistants à la ligne Copé ont reçu hier le soutien d’Alain Minc. Il a proposé hier d’en finir avec «l’hypocrisie» qui consiste à dénoncer les prières de rue sans se donner les moyens d’y mettre fin. Ce proche de Nicolas Sarkozy suggère «un texte temporaire» pour pouvoir financer normalement la construction de lieux de culte musulmans. Ce débat-là ne fait que commencer.
3/3/2011, ALAIN AUFFRAY
Source : Libération
Le gouvernement est déterminé à porter toute l'assistance nécessaire aux ressortissants marocains bloqués en Libye et d'assurer leur rapatriement dans de bonnes conditions. La question a été au centre des travaux du conseil du gouvernement réuni jeudi dernier à Rabat sous la présidence du Premier ministre, Abbas El Fassi. Le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a souligné dans un exposé fait devant ce Conseil les efforts déployés par le gouvernement en collaboration avec les missions diplomatiques et consulaires afin de fournir l'aide nécessaire à ces Marocains et de faciliter leur retour conformément aux Hautes instructions royales.
Pour sa part, le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement a indiqué à cet égard qu'entre 75.000 et 100.000 Marocains seraient concernés par l'opération de rapatriement qui a vu la mobilisation de plusieurs avions et de deux grands navires. «Le gouvernement marocain n'épargne aucun effort pour venir en aide aux citoyens marocains bloqués en Libye. Il a fait beaucoup plus que plusieurs autres gouvernements et c'est son devoir», a souligné M. Naciri qui a insisté sur les conditions extrêmement difficiles qui caractérisent cette opération «en l'absence d'interlocuteurs libyens à cause de l'instabilité que vit ce pays».
Concernant les problèmes qu'auraient vécus certains ressortissants marocains pour regagner le Royaume, il a indiqué qu'il ne disposait pas de toutes les informations sur ce sujet, insistant, toutefois, sur le fait que les billets de transport étaient pris en charge par le gouvernement. Par ailleurs, M. Naciri, qui s'exprimait lors d'un point de presse à l'issue du Conseil du gouvernement, a affirmé que la question des réformes «est largement posée au Maroc», qu'elle est traitée avec «sérieux et sérénité et qu'elle ne faisait pas peur aux Marocains». Concernant les rumeurs tenaces qui circulent ces derniers temps au sujet d'un éventuel remaniement gouvernemental, M. Naciri a déclaré, non sans ironie, que cette question avait été évoquée le 16 octobre 2007, «c'est-à-dire quelques heures à peine après la nomination du gouvernement d'Abbas El Fassi».
Le ministre a affirmé toutefois que le remaniement «est possible» et qu'il «reste régi par des procédures constitutionnelles que tout le monde connaît». «C'est une prérogative détenue par le Souverain et par le gouvernement lui-même. S'il y a des motifs qui justifient le recours au remaniement, S.M. le Roi a le droit de prendre la décision qu'il estime idoine à ce sujet». Pour ce qui est des consultations sur le nouveau code électoral, le responsable gouvernemental a fait savoir que les concertations allaient démarrer incessamment, si ce n'est déjà fait entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques. «Nous espérons parvenir à un consensus le plus vite possible, sachant que la balle est dans le camp des partis qui doivent transmettre leurs remarques et propositions».
4/3/2011, Abdelwahed Rmiche
Source : Le Matin
La présence de la communauté marocaine en Espagne a augmenté de 1,78% en 2010 en dépit de la crise économique qui affecte fortement le marché du travail. Au 31 décembre de 2010, il y avait 757.809 ressortissants marocains munis de papiers en règle, soit une augmentation de 13.525 en comparaison avec 2009. Ils se composent de 460.226 hommes (60,73%) et 297.583 femmes (39,26%), une proportion qui est quasi-similaire à celle de 2009.
Si le total des immigrés s’est stabilisé en 2010, la communauté marocaine conserve cependant le premier rang comme la plus nombreuse devant le reste des collectifs des étrangers extracommunautaires, ont indiqué les dernières statistiques officielles publiées, mardi, par le ministère espagnol du Travail et de l’Immigration. Celle-ci représente, en outre, 15,38% du total des étrangers, qui est de 4.926.608, et 30% des 2.524.976 immigrés recensés non originaires de l’Union Européenne.
Le collectif marocain est aussi majoritaire, jusqu’à fin janvier, en termes d’affiliations d’étrangers à la Sécurité Sociale, selon le rapport mensuel du ministère espagnol du Travail et de l’Immigration sur les affiliations, rendu public fin février à Madrid. Ce sont 214.315 marocains, soit 12% du total des 1.777.567 étrangers qui cotisent à cet organisme. Par secteurs, les marocains se répartissent entre l’ensemble des régimes de la Sécurité Sociale avec 114.713 affiliés au régime général, 75.009 au régime agraire, 12.425 au régime du service domestique, 11.390 au régime des travailleurs autonomes, 775 à celui de la mer et deux seulement au régime du charbon. Au total, ce sont 28,28% du collectif marocain qui cotisent à la Sécurité Sociale en Espagne. Toutefois, 46,5% des Marocains sont affiliés aux Régimes Spéciaux qui comptent moins de couverture sociale. Il s’agit de régimes institués pour certaines activités caractérisées généralement par la précarité pour assurer un minimum de garanties pour les travailleurs saisonniers, la basse rémunération et la discrimination par rapport aux affiliés au Régime général en termes de prestations sociales. La catégorie des travailleurs marocains exerçant dans le petit commerce et dans des conditions précaires et cotisant à ces régimes, a été fortement touchée par l’effondrement des secteurs économiques qui emploient une main d’œuvre nombreuse et moins qualifiée, tels le bâtiment, l’agriculture et le travail domestique.
Il est surprenant de constater dans l’analyse des dernières statistiques sur la présence des immigrés en 2010, que l’Espagne compte autant d’étrangers de l’Union Européenne (communautaires) que d’immigrés provenant d’autres continents (extra-communautaires). C’est une réalité qui corrige les stéréotypes véhiculés dans les médias quant à la composition de la population étrangère.
De manière que sur les 4.926.608 étrangers résidant en Espagne jusqu’au 31 décembre dernier, il y a 2.401.632 citoyens de l’Union Européenne (48,75%) et 2.524.976 extra-communautaires (51 25%). Le collectif étranger se compose de 53% d’hommes et 47%, de femmes, ce qui démontre que le taux de « masculinisation » du collectif immigré a baissé graduellement depuis les années 80.
Autre réalité statistique, le nombre des communautaires a augmenté de 185.86 personnes, soit une hausse de 7,7% en comparaison avec 2009. Uniquement au quatrième trimestre de l’année dernière, 43.709 nouveaux communautaires sont venus s’installer en Espagne, ce qui représente une augmentation de 1,82% sur le total. Ils résident et travaillent actuellement en Espagne 840.682 roumains, 228.829 britanniques et 170.051 italiens entre autres.
Par contre, le collectif des extracommunautaires s’est réduit de 1,45% perdant 37.056 membres en l’espace d’un an. L’accès à la nationalité espagnole et l’entrée en vigueur de programmes du retour volontaire (encouragé par le gouvernement espagnol), le départ spontané sous la pression de la crise du marché du travail sont avancées comme principales causes qui sont à l’origine de cette réduction.
S’agissant de la répartition géographique, les immigrés se concentrent traditionnellement dans les communautés autonomes au plus fort potentiel économique et offrant davantage d’opportunités d’emploi telles la Catalogne, qui abrite 706.282 étrangers extra-communautaires, Madrid avec 462.404, d’Andalousie avec 264.776 et la Communauté Valencienne avec 256.329. Ce sont les mêmes destinations préférées des immigrés durant les trois dernières décennies.
La population immigrée en Espagne est également jeune puisque la tranche d’âge 25 -44 ans englobe 50% de ce collectif. C’est une population qui a été éduquée et formée aux frais de leurs pays d’origine. Elle est par conséquent apte à contribuer au fonctionnement de l’économie espagnole, occuper les postes d’emploi boudés par les autochtones, rajeunir la population et alimenter la trésorerie de la Sécurité Sociale par le versement de cotisations. Il y a également 465.477 immigrés de moins de 16 ans. Par contre, le nombre de ceux qui sont âgés de plus de 64 ans ne dépasse guère 32.834 personnes, soit 1,3% du total de ce collectif. Cette donnée apporte un autre éclairage selon lequel, la proportion qui a accompli son cycle vital et consomme généralement d’énormes services sociaux au sein du collectif immigré est très réduite. En face, 17,9% des habitants au sein de la population espagnole, ont plus de 65 ans, la quasi majorité bénéficie d’une pension, dont 3.031.597 hommes et 4.231.444 femmes, selon les données de l’Institut Espagnol de la Statistique (INE) relatives au 1 er janvier 2009.
En 2010, les marocains ont obtenu 47.971 initiales de résidences, soit 31,29% du total des autorisations attribuées par les autorités compétentes. Cette donnée démontre clairement que l’arrivée en Espagne des marocains s’opère selon les canaux légaux et dans des conditions régulières.
Les statistiques officielles ont le mérite de corriger certains stéréotypes attribués abusivement à la population étrangère extra-communautaire par certains secteurs conservateurs. Ceux-ci adoptent souvent des attitudes hostiles à la convivialité entre ressortissants de diverses cultures sans analyser objectivement les avantages que tire la société espagnole de la présence des immigrés. Il s’agit d’un collectif jeune, peu coûteux en termes de prestations sociales et qui contribue à la régénération démographique et à la prospérité de l’économie, dont les cotisations à la Sécurité Sociale.
4/3/2011, Mohamed Boundi
Source : Al Bayane
L’Espagne vient d’adopter des mesures plus contraignantes concernant le regroupement familial. Un salaire mensuel de 799 euros, des revenus stables et réguliers pendant les six mois précédant la demande et les douze mois suivants sont exigés.
L’étau se resserre autour des Marocains résidents en Espagne. Le gouvernement espagnol vient d’adopter une série de mesures restrictives concernant le regroupement familial. Selon Europa Press, un accord tripartite a été paraphé dans ce sens la semaine dernière, entre les syndicats, le patronat et le gouvernement de Zapatero. Le texte exige une stabilité financière du demandeur du regroupement familial. Il lui impose des conditions de revenus jugées « très contraignantes » dans cette conjoncture de crise économique.
Désormais, pour faire venir son conjoint ou ses enfants en Espagne, le demandeur devra justifier d’un salaire mensuel minimum de 799 euros. Or, le salaire minimum professionnel est de 641,40 euros par mois. Une condition très contraignante pour les étrangers, en particulier les Marocains qui représentent la deuxième communauté étrangère en Espagne, après les Roumains. Selon Europa Press, la première mouture du texte exigeait un salaire mensuel de 931 euros, ensuite revu à la baisse pour atteindre 799 euros. Le demandeur devra en outre prouver qu’il a les moyens d’accueillir sa famille pendant une année, à compter de la date de dépôt de sa demande. Cette nouvelle réglementation stipule enfin que « l’évolution des revenus du requérant dans les six mois précédant la demande du regroupement familial sera prise en considération ». En clair, le requérant devra percevoir des revenus stables et réguliers pour ne pas voir sa demande rejetée.
Les Marocains, les plus touchés par le chômage
Ces nouvelles mesures ne font que compliquer la situation déjà dramatique pour les Marocains les plus touchés par le chômage en Espagne. Un rapport du ministère du Travail espagnol souligne que la communauté marocaine établie dans la péninsule ibérique est la plus touchée par la crise économique que traverse le pays. En ce début d’année, l’Espagne ne compte pas moins de 239.000 chômeurs marocains, dont 148.000 hommes et 81.000 femmes. En outre, les Marocains sont les plus nombreux à demander le regroupement familial.
La Belgique, suivant l’exemple espagnol, est également en passe d’adopter des mesures de durcissement des règles du regroupement familial. Selon l’agence Belga, la commission de l’intérieur du Parlement belge a adopté la semaine dernière un amendement de la réglementation en vigueur.
Le texte sera soumis au vote en plénière avant de le soumettre au Conseil de l’Etat pour avis. Ce nouveau texte impose également des conditions de revenus stables et réguliers au demandeur. « Le montant de référence à atteindre pour pouvoir se regrouper est fixé à 120 % du Revenu d’intégration sociale (RIS) au taux charge de famille, soit 1.184,5 euros », précise dans un communiqué le MR (Mouvement réformateur, parti politique belge francophone de centre-droit), rapporte Belga.
« Les moyens provenant des systèmes d’aide complémentaire tels que le RIS et les prestations familiales garantissent ainsi que de l’aide sociale financière accordée par un centre public d’action sociale (CPAS), ne seront pas pris en compte, de même que les allocations d’attente et de transition. Toutefois, l’allocation chômage pourra être prise en compte si le conjoint ou le partenaire concerné peut prouver qu’il recherche activement du travail », ajoute le MR dans son communiqué. Le nouveau texte prévoit enfin une obligation de prise en charge des personnes regroupées pendant trois ans.
Le texte exige par ailleurs, au demandeur, un délai d’un an de séjour légal en Belgique avant de pouvoir introduire une demande pour faire venir son ou sa partenaire, sauf si le couple est marié. Le nouveau texte étend la période de contrôle de deux à trois ans. Pour rappel, l’amendement a été proposé par quatre partis politiques, à savoir la Nieuw Vlaamse Alliantie (alliance flamande), le Christen-Democratisch en Vlaams, (Démocrates-chrétiens et flamands), l’Open Vld (parti flamand) et le Mouvement réformateur.
4/3/2011
Source : Le Soir
Tandis que sous les coups de la révolte des masses est en train de voler en éclats le vieux cliché de la servitude volontaire des peuples arabes, voici que Nicolas Sarkozy et sa fidèle UMP sont en train de lancer un nouveau « grand débat », plein d'à-propos, sur l'islam en France. Dossoier…Suite 1/ Suite2
Sur les 100.000 membres que compte la communauté marocaine résidant en Libye, seuls 6800 ressortissants ayant réussi à fuir les violences qui secouent le pays depuis le 15 février 2011 ont été rapatriés par avion et par bateau. Des milliers d'autres, qui n'ont pas pu paNenir jusqu'aux frontières terrestres, attendent le dénouement de leur sort, barricadés chez eux. Et tous appréhendent l'avenir. Témoignages.
Stéphane Rozès, politologue et président de CAP (Conseils, analyses et perspectives), critique le débat annoncé sur l'islam et la laïcité, voulu par Nicolas Sarkozy. Cette initiative continue de créer des remous : ses défenseurs affirment qu'il n'a jamais été question de pointer du doigt la religion musulmane, mais de nombreuses voix se sont élevées à droite pour dénoncer les risques de dérapage, rappelant le débat sur l'identité nationale. Mais Jean-François Copé, le patron de l'UMP, ne semble pas vouloir renoncer au débat.
Au même moment, Nicolas Sarkozy fait un déplacement au Puy-en-Velay, point de départ du pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Une façon d'assumer les "racines chrétiennes" de la France, précise Laurent Wauquiez, ministre et maire du Puy-en-Velay. Nicolas Sarkozy inaugure ainsi une série de déplacements placés sous le signe de "l'Histoire de France" suggérée, selon Le Figaro, par le conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Venu de l'extrême droite, ce spécialiste des études d'opinion, est vu comme l'un des inspirateurs du thème de "l'identité nationale" et du ministère du même nom. Et comme un artisan du succès de Nicolas Sarkozy auprès d'une partie des anciens électeurs de Jean-Marie Le Pen.
Pour Stéphane Rozès, ancien directeur général de l'institut d'études CSA, Nicolas Sarkozy se trompe de stratégie. Il estime que le candidat tente de renouer avec sa campagne victorieuse de 2007 mais s'il poursuit dans cette voie, il prend le risque de continuer à faire monter les intentions de vote pour Marine Le Pen.
Que pensez-vous de la stratégie de mise en avant de l'islam et de la laïcité, voulue par Nicolas Sarkozy ?
Stéphane Rozès : Elle s'inscrit dans la logique du débat sur l’identité nationale et du discours de Grenoble. Une alternative s'offre à Nicolas Sarkozy pour 2012 : soit assumer la posture du réformateur républicain, un point positif du sarkozysme pour l’opinion ; et défendre une lecture traditionnelle de la République et de la nation, comme lors de la dernière présidentielle. Soit instaurer, comme avec le débat sur l'islam, une rupture pour s'adresser directement au peuple contre les élites, la "bien pensance" et la gauche.
Cette dernière stratégie vise à reconfigurer le débat idéologique et politique en regardant à la droite de la droite. Et à construire l'idée de nation en pointant l’autre non plus au plan social, comme en 2007, mais en utilisant d'autres critères : en distinguant non plus le travailleur et l’assisté, mais le bon et mauvais français, qu’il faudrait traiter différemment en matière de délinquance selon son origine, en distiguant le bon et le mauvais musulman, en établissant un lien entre immigration et insécurité ou en parlant de "communauté" rom. Entre ces deux options, Nicolas Sarkozy n’a peut-être pas encore tranché.
Le débat sur l'islam et la laïcité profite-t-il au Front national ?
Depuis que cette orientation a été choisie, avec le discours de Grenoble notamment, les intentions de vote pour Marine Le Pen ont progressé de 10-12 % à 18-20 %. Même si ces indicateurs sont à prendre avec précaution, la dynamique est là, sans qu'objectivement quoi que ce soit ait changé dans la vie politique, à part les initiatives du président de la République visant à focaliser le débat sur ces questions.
En 2007, n'est-ce pas justement en allant sur des thèmes associés au Front national, que Nicolas Sarkozy s'est attiré des voix Le Pen ?
Mon interprétation est que lors de la dernière présidentielle, ce n'est pas en parlant d'immigration, ou de sécurité, que Nicolas Sarkozy a gagné les voix du Front national. Mais plutôt grâce à la thématique du "travail, du mérite et du pouvoir d'achat". Soit la ligne républicaine plutôt incarnée par le conseiller Henri Guaino.
Nicolas Sarkozy a récupéré un électorat insécurisé socialement et économiquement, qui votait Front national, en donnant dans son discours une place à chacun au sein de la nation au travers du travail et de leur contribution sociale. C’est en y renonçant vers fin 2007-début 2008 que le président Sarkozy se coupe de l’électorat qui se tourne vers l’abstention. Et qui rejoint aujourd’hui Marine Le Pen qui, de plus, s'est adaptée aux failles du dispositif sarkozyste.
L'approche "républicaine" de Nicolas Sarkozy répondait aux attentes ?
Oui, je le pense. Lors de la dernière présidentielle, quand je dirigeais l'institut de sondages CSA, j'ai travaillé confidentiellement, à partir d'études qualitatives, pour sept candidats différents, dont Nicolas Sarkozy.
Un an et demi avant l'élection de 2007, j'ai commencé à travailler pour son équipe, avec la conseillère Emmanuelle Mignon, sur la problématique du travail, du rapport à la nation et la mondialisation.
En mettant aujourd'hui en avant l'islam, la laïcité et l'immigration, pour s'attirer des voix du candidat du Front national, Nicolas Sarkozy se trompe-t-il de stratégie ?
Selon moi, pour Nicolas Sarkozy, pointer l'autre, l'étranger, l’immigré, le mauvais musulman ou la mauvaise pratique de la religion, désigner le futur immigrant venant de Tunisie, d'Egypte, de Libye, est perçu comme un renoncement à la question essentielle : quelle est ma place au sein de la nation?
Si on a un projet commun pour la nation et qu'on le met en place, alors on résorbe l’espace du FN. S’il s’agit d’être ethnocentriste, cela profite à Marine Le Pen. Comme disait son père, les gens préfèrent l'original à la copie. Sa fille a ajouté récemment, à propos du débat sur l'islam : "Encore un peu de bla bla et je serai à 25 %" dans les sondages.
Dans la majorité, on doit pourtant être conscient des risques d'une telle stratégie...
Oui, d’où les sorties critiques de la plupart de ses ténors. Mais on peut voir une cohérence stratégique dans cette voie nationaliste identitaire : l'intention de déporter le débat à la droite de la droite, en déplaçant le curseur des questions sociales aux questions culturelles. Les tenants de ces orientations dans l’entourage de Nicolas Sarkozy escomptent que la gauche, qui est peu au clair sur la question de la République et du multiculturalisme, se coupera des catégories populaires, se divisera et sera mise de côté.
Le risque d'un nouveau 21-avril existe donc. C’est évidemment un pari dangereux au plan des valeurs et risqué électoralement. C'est pourquoi la droite de tradition démo-chrétienne, gaulliste et libérale au plan politique, y est opposée.
3/3/2011, Alexandre Piquard
Source : Le Monde
L'auteur de La Compagnie des Tripolitaines (Elizad) a, en effet, publié une tribune dont les dernières phrases résonnent parfaitement dans la ligne mélodique du livre de Chaouite paru à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et qui porte un sous-titre drastique: L'Étranger est seul à attendre…Suite
Originaire de Chefchaoun, Naziha Meftah a grandi au coeur d’une tradition musicale, riche et diversifiée, marquée par l’art andalou et la hadra.
Souvent surnommée "la Piaf orientale", Naziha interprète les mélodies du chant d'Orient et du Maghreb. Les grandes voix de la chanson arabe l'ont accompagné depuis son enfance, imprimant son parcours de « tarab ». Constamment à la recherche de couleurs musicales, elle est en quête de la rencontre de l'art et de l'autre au-delà des frontières. Sa curiosité éclectique dénote d'un état d'esprit résolument moderne, tout en s'inspirant de la musique classique.
Considérée comme la meilleure interprète de Fayrouz, Naziha Meftah se produit avec l'ensemble Elie Achkar. Virtuose du qânûn, Elie Achkar a longtemps accompagné Fayrouz sur les scènes arabes et européennes. La voix cristalline de Naziha restitue avec harmonie et force les fayrouziat.
Si Naziha a connu ses débuts avec le groupe Assanabil à Chefchaoun, son départ pour Paris en 1988 lui a permis de poursuivre ses études universitaires et de développer une réelle curiosité à l'égard des autres musiques du monde. Primée à Paris « meilleure interprète de la chanson arabe », Naziha Meftah se produit dans de nombreux festivals culturels et artistiques en France, en Europe et dans les pays arabes. A chaque apparition, elle suscite une grande émotion chez le public…Suite
L'Allemagne, comme plusieurs pays européens, s'interroge sur les effets de l'immigration en montrant du doigt la communauté musulmane du pays. Le débat, alimenté à l'automne par la sortie du livre controversé d'un ex-administrateur de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, fait le jeu de politiciens xénophobes qui aspirent à transformer en votes le malaise ambiant.
Longtemps, Yahya Dudin, Palestinien arrivé en Allemagne en 1994 pour étudier, a cru que le débat sur l'intégration des immigrés ne le concernait pas vraiment.
Un voisin l'avait bien traité une fois de kanacken, terme péjoratif utilisé contre les étrangers, mais cela ne l'avait pas marqué outre mesure.
«Les gens me disaient que je parlais si bien allemand que j'étais différent des autres immigrés arabes et turcs. Je croyais d'une certaine façon qu'ils avaient raison, qu'il y avait un problème avec les immigrés», relate en entrevue M. Dudin, maintenant âgé de 35 ans et titulaire d'un diplôme en administration.
Son point de vue a basculé l'automne dernier, lors d'une entrevue d'embauche. «La femme qui m'interviewait m'a dit: «Vous êtes arabe? Est-ce que vous avez un problème à ce titre avec le fait d'avoir une femme comme supérieure?» Sur le coup, j'ai eu un choc. Je me suis retrouvé sur la défensive.»
Avec quelques jours de recul, l'embarras de M. Dudin a fait place à une réelle colère, qui l'a amené à prendre part à un séminaire organisé pour les victimes de discrimination.
«Là, j'ai pu constater que j'avais de la chance à plusieurs égards. Un, de ne pas être une femme, parce qu'elles sont encore plus discriminées. Deux, d'avoir la peau plutôt claire. Trois, de ne pas être venu trop jeune en Allemagne parce qu'il y a beaucoup d'abus en milieu scolaire.»
Qui pose problème?
M. Dudin se dit convaincu aujourd'hui que le problème vient de la société allemande, et non des immigrés.
Le vaste débat qu'a provoqué le livre-choc d'un ex-administrateur de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, a renforcé son impression. L'ouvrage, vendu à plus de 1 million d'exemplaires, soutient que les musulmans - qui forment aujourd'hui environ 5% de la population - refusent de s'intégrer, abusent des services sociaux et ont un effet négatif sur le pays.
Des sondages ont révélé que 20% de la population appuierait un parti mené par M. Sarrazin et qu'une fraction encore plus importante considère qu'il y a trop de musulmans.
Par la suite, de nombreuses personnes ont appelé à un resserrement des contrôles en matière d'immigration, certains ténors demandant même que cesse toute arrivée en provenance de pays arabes ou musulmans.
Peu de temps après avoir dénoncé les thèses de Thilo Sarrazin, la chancelière Angela Merkel a déclaré que les efforts entrepris pour favoriser l'émergence d'une société multiculturelle en Allemagne avaient échoué. Plusieurs organisations d'immigrés ont mal reçu cette déclaration. «Les politiciens parlent du multiculturalisme comme si ça signifiait que personne ne doit suivre les règles, que chacun peut faire ce qu'il veut. Pour moi, le multiculturalisme signifie qu'on accepte que les gens vivent leur culture aussi longtemps qu'ils demeurent dans le cadre de la loi», note Safter Cinar, porte-parole de la Fédération turque de Berlin.
Radicalisation des débats
Le livre de Thilo Sarrazin, dit-il, a entraîné un «débat malsain» qui empoisonne l'atmosphère et fait craindre le pire aux groupes minoritaires.
À l'inverse, cette polémique réjouit certains politiciens, comme René Stadtkewitz, ancien membre de la CDU. Le député berlinois a récemment créé un nouveau parti qui fait de la lutte contre «l'islamisation» de l'Allemagne une priorité.
M. Stadtkewitz, qui décrit le Coran comme un «livre horrible», affirme en entrevue qu'une proportion importante de musulmans, en Allemagne, vivent en retrait dans une «société parallèle» et refuse toute intégration. Il pense que le pays doit se montrer beaucoup plus exigeant à leur égard et réguler plus sévèrement l'immigration.
Gero Neugebauer, politologue à l'Université libre de Berlin, pense que le parti fera long feu, notamment parce que son chef n'a ni charisme ni envergure nationale.
La progression de l'extrême droite, créditée d'environ 5% des voix dans les derniers sondages, demeure parallèlement freinée par le fait que les Allemands conservent bien en tête les exactions racistes du Troisième Reich, relève M. Neugebauer. «Mais je ne sais pas combien de temps notre passé va nous protéger des pratiques xénophobes.»
2/3/2011, Marc Thibodeau
Source : Syberpresse.ca
La libre circulation des migrants et l'ouverture des frontières entre les pays du Nord et du Sud ont été au centre de la conférence organisée, mardi à Rabat, sous le thème "Faut-il contrôler les migrations?".
Intervenant à cette occasion, Mme Catherine Dewenden, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique de France (CNRS), a indiqué qu'il existe "un affrontement entre le droit à la circulation et l'angoisse de l'ouverture des frontières Nord-Sud" par peur d'envahissement des migrants.
L'ouverture des frontières constitue un objectif mondial, néanmoins les pays pauvres sont pris entre le désir de maintenir la possibilité de la migration et la pression faite par les pays riches à travers la fermeture des frontières, a-t-elle précisé, ajoutant qu'il y a des négociations qui se font à travers les accords bilatéraux.
La plupart des pays de départ ont commencé, récemment, à s'intéresser à leurs migrants d'une manière très souple à travers la mise sur pied d'instruments, tels l'acceptation du droit de sang, de double nationalité et de vote local des étrangers dans les pays européens notamment les Pays-Bas et le Danemark.
Les pays de départ ont opté également pour le soutien aux associations des migrants dans les pays d'accueil pour favoriser les initiatives socioculturelles ou économiques ainsi que la politique d'aménagement du transfert de fonds à des fins collectifs, outre l'appui à l'organisation du religieux dans les pays d'accueil, a-t-elle relevé.
Elle a estimé que certains pays sont les plus investis dans les politiques diasporiques, citant l'Italie qui a accordé un intérêt particulier à ses migrants dès la fin du 19ème siècle.
L'Italie a, récemment, donné le droit de vote aux élections parlementaires aux Italiens de l'étranger et facilité aussi la réaquisition de la nationalité italienne pour ses ressortissants à l'étranger, a-t-elle précisé.
Et d'ajouter que le Maroc est très actif dans la politique diasporique à l'égard de ses migrants en vue de garder les liens avec le Royaume, de permettre la circulation de ses élites, mettant l'accent sur le rôle joué par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans ce domaine.
Le Mexique et la Turquie sont également très actifs sur ce terrain, a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, Hervé Le Bras, directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, a souligné que le fait d'ouvrir les frontières permettrait une libre circulation aux migrants et faciliterait les échanges économiques.
La libre circulation favorise également le développement des pays du Nord et du Sud, une meilleure collaboration entre les entreprises des deux rives de la méditerranée et l'implantation de nouvelles industries, a-t-il ajouté.
Néanmoins, le contrôle de la migration est contreproductif et contraire aux questions de droits de l'Homme et économiquement défavorable, a-t-il estimé.
Cette rencontre a été organisée dans le cadre du colloque tenu, lundi et mardi, par l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers et le Centre Jacques Berque.
2/3/2011
Source : MAP
Le nombre de Marocains résidant légalement en Espagne s'est établi à près de 758.000 personnes à fin décembre 2010, en hausse de 2,75% par rapport à l'année 2009, selon des statistiques officielles publiées, mercredi, à Madrid.
Les Marocains constituent ainsi la première communauté étrangère originaire d'un pas pays hors Union européenne (UE), avec un total de 757.809 personnes disposant d'un titre séjour en Espagne, indique le Secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration.
Les Equatoriens viennent en deuxième position avec 369.692 personnes, suivis notamment des Colombiens (222.061) et des Chinois (153.883), ajoute la même source.
Le Secrétariat d'Etat espagnol à l'Immigration fait savoir que le nombre total d'immigrés résidant légalement en Espagne s'est établi à 4.926.608 de personnes à fin 2010, dont 48,7% (2.401.632) sont originaires de pays extra-communautaires.
Les ressortissants roumains représentent la première communauté étrangère légalement établie en Espagne, avec 840.682 personnes recensées à fin décembre 2010, toujours selon la même source.
2/3/2011
Source : MAP
Des artistes marocaines et africaines fêteront samedi à Bruxelles, la journée internationale de la femme, avec une série de représentations théâtrales, de concerts, de projections de documentaires, de tables-rondes, de récitals de poésie et d'ateliers de gastronomie.
Organisée par l'Association culturelle belge "PianoFabriek", cette journée, qui sera marquée par la participation de citoyennes d'autres contrées du monde (Cuba, Brésil, Russie), s'assigne pour objectifs de favoriser le partage entre toutes les femmes artistes et de célébrer cette dynamique féminine plurielle dans son engagement à la créativité.
L'orchestre "Les femmes de Tanger" sera de la partie pour révéler au grand public la variété de la chanson marocaine dans l'histoire du genre, du style et de la tradition musicale.
La chanson marocaine, soulignent les organisateurs, recèle un fonds commun entre la chanson arabe classique et la chanson populaire et c'est à ce titre que la troupe tangéroise présentera un florilège de chansons puisées à la fois dans les répertoires classique que spécifique au nord du Maroc.
Six conférencières, dont des marocaines issues de l'immigration nouvelle plurielle, animeront une table-ronde autour de leurs expériences individuelles et leurs implications sociales, interculturelles et professionnelles.
Des femmes de Tunisie élèveront aussi leur voix pour chanter la "liberté" et revisiter la mémoire d'un jeune poète Tunisien, Abou Lkacem Chabbi.
Elles seront relayées notamment par des chanteuses et musiciennes brésiliennes, qui fêteront l'Afrique et le monde arabe à travers des extraits de partitions empruntées à ces deux continents, l'objectif étant de faire partager des sensibilités transnationales qui font ouvrir de nouveaux espaces esthétiques.
Sous un autre registre, les cuisines marocaine, brésilienne et sénégalaise seront à l'honneur .Trois femmes, mélangeant les ingrédients provenant de leurs pays respectifs, prépareront un mets atypique qu'elles serviront comme "un plat international" aux convives du jour.
Côté documentaires, la projection du film "Mme Wambo" lèvera le voile sur les difficultés du quotidien de l'immigration où témoignent des femmes migrantes universitaires confrontées à la discrimination à l'emploi.
3/3/2011
Source : MAP
On l'avait presque oubliée celle-là, ou plutôt on ne savait plus exactement quand elle allait entrer en vigueur, la loi "interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public".
La voici la voilà. Ce jeudi matin, sera publié au Journal Officiel, la circulaire relative à sa mise en œuvre. La loi elle-même sera exécutoire le 11 avril, six jours après le débat sur la place de l'islam voulu par Sarkozy.
«Notre souci est de ne pas stigmatiser», répète-t-on au cabinet de François Fillon. En clair, l’entrée en vigueur de la loi anti-niqab va se faire avec tact et doigté.
Pour éviter que les musulmans ne se sentent une nouvelle fois montrés du doigt?
Cette modération revendiquée se reflète dans la rédaction de la circulaire. Dans l’entourage du Premier ministre, on attire l’attention sur les premières phrases du texte qui «rappellent le sens de cette loi».
Ainsi : «Se dissimuler le visage, c’est porter atteinte aux exigences minimales de la vie en société. Cela place en outre les personnes concernées dans une situation d’exclusion et d’infériorité incompatible avec les principes de liberté, d’égalité et de dignité humaine affirmés par la République française».
Ou encore : «La République se vit à visage découvert».
Cette dernière formule sera le slogan de la campagne de communication qui débute aujourd’hui. Son symbole étant un buste de Marianne au chaste décolleté, photographié sur un fond bleu horizon. «Nous avons choisi cette Marianne assez traditionnelle qui était très utilisée sous la Troisième République», explique-t-on chez Fillon.
Cette campagne de communication sera modeste. Elle n’a pas été confiée à une agence de pub mais conçue en interne par le cabinet du Premier ministre. Elle ne comprend ni spots télé ni affichage 4 par 3. Seulement 100 000 affichettes, 400 000 dépliants, et un site internet. Ces outils sont destinés à l’information du public, mais surtout des professionnels «confrontés à une situation de face à face avec des personnes ayant le visage dissimulé».
A partir du 11 avril, ce sont eux, en effet, qui seront en première ligne pour l’application de la loi.
Et ce texte prévoyant l’interdiction de la dissimulation du visage dans «l’espace public» au sens large, ils sont nombreux à être concernés. D’après la circulaire, entrent dans le champ d’application de la loi, les voies publiques, les lieux ouverts au public (plages, jardins, cinémas, théâtres, commerces, banques, gares, aéroports) et les services publics.
S’ajoutent «les lieux de culte» - alors que le Conseil Constitutionnel avait jugé qu’il pouvait s’agir là d’une violation de la liberté religieuse - mais pas les voitures particulières considérées comme des espaces privés.
Si une personne dont le visage est dissimulé se présente dans l’un de ces lieux, la circulaire précise la conduite à tenir : «Lui rappeler la réglementation applicable et l’inviter au respect de la loi en se découvrant ou en quittant les lieux». Et, si elle refuse, ne pas exercer de «contrainte» ce qui constituerait «une voie de fait», mais appeler les forces de l’ordre «qui peuvent seules constater l’infraction».
Le contrevenant risque une contravention d’un montant maximum de 150 € et peut se voir condamné à suivre un «stage de citoyenneté» à titre de peine complémentaire ou alternative.
La loi prévoyait l’entrée en vigueur de ces sanctions six mois après sa promulgation. Dans l’intervalle, des actions de médiation et pédagogie à l’attention des personnes concernées devaient être menées. «Ainsi, certaines des femmes qui portent le voile intégral pourront-elles y renoncer spontanément», prévoyait le projet de loi.
De médiation et de pédagogie, il n’y eut point. Seul Eric Besson, alors ministre de l’Immigration, avait signé, fin octobre, avec l’association Ni Putes Ni Soumises, une convention annuelle de 80 000 euros pour l’installation d’«ambassadrices» chargées de promouvoir la laïcité et l’égalité hommes-femmes dans les quartiers «les plus sensibles».
«Des discussions dans les quartiers, c’était précisément ce qu’il fallait éviter, rétorque-t-on chez Fillon. Lancer une opération médiatique, c’était continuer le débat, nourrir le tam-tam. Nous avons choisi l’apaisement».
Le gouvernement n’a pas renoncé à convaincre les femmes portant le voile intégral d’y renoncer. Le ministère de la Ville a préparé un «dispositif d’information des personnes concernées». Son objectif : «donner toutes ses chances au dialogue, afin d’amener la petite minorité des personnes qui se dissimulent le visage (1900 environ d’après le ministère de l’Intérieur, ndlr) à respecter l’interdiction posée par le législateur».
La question étant de savoir si la coïncidence de dates, avec le projet de débat sur l’islam voulu par Sarkozy, ne risque pas de crisper les positions des musulmans, et de rendre toute conciliation impossible.
3/3/2011, Catherine Coroller
Source : Libération
“Aâzi”, “aâzia” pour dire sale nègre ou sale négresse, “serrak ezzit” pour dire cafard noir. Les termes racistes utilisés pour proférer des injures infâmes à l'encontre des Noirs au Maroc, sont légion, toutes plus offensantes les unes que les autres. Mais tant que cela reste du verbal, c'est encore “gérable”. Au-delà, c'est plus qu'un être humain ne peut tolérer car certains comportements frisent la bestialité.
Le racisme, ne nous leurrons pas, c'est un fait bien réel dans ce Maroc qui se dit pourtant “accueillant”, “tolérant” et “ouvert” (sic)! Souvent cautionné par l'ignorance de l'autre, le romancier français Robert Sabatier pour sa part, estime plutôt que “c'est une manière de déléguer à l'autre, le dégoût qu'on a de soi-même”...
Pour ma part, j'estime que c'est profondément un manque regrettable d'éducation. Car en réalité, nul ne naît raciste. De même que “le blanc, le jaune, le noir, ne sont que des créations de l'esprit”, disait un jour, l'ex-footballeur français Lilian Thuram.
Selon les dernières estimations du ministère de l'Intérieur, le Royaume accueille actuellement, pas moins de 10.000 Subsahariens répartis dans tout le territoire. Ils sont étudiants ou travailleurs pour la plupart mais parfois aussi réfugiés ou clandestins. Chacun d'entre nous à sa propre mésaventure à raconter, victimes de préjugés, d'injures, de mépris, de discriminations, de crachats... de coups! Faut-il pour autant capituler? Sûrement pas.
Nous aussi, nous avons notre mot à dire dans une société où nous contribuons financièrement, économiquement, socialement et culturellement. Le danger serait de croiser les bras, se dire qu'il est trop tard et de laisser la situation empirer. Ne pas se demander: pourquoi personne ou si peu de gens tentent d'y remédier? Mais plutôt, quel rôle moi j'ai à jouer dans ce processus d'acceptation de l'autre dans une société si différente et si proche de moi à la fois?
Alors, j'ai nourri l'espoir jusque là secret, qu'un jour, il existera au Maroc une association de lutte contre le racisme pas seulement pour dénoncer ces actes vils mais surtout, pour faire comprendre à la population, que notre différence ne peut-être que source d'enrichissement.
Aucune bataille n'est perdue d'avance, il faut juste se donner les moyens de sa bataille.
2/3/2011, Ana Lopes
Source : Aufait
Le poste-frontière tunisien de Ras Jédir s'est organisé pour faire face à l'exode massif de travailleurs étrangers fuyant la Libye. Des milliers d'entre eux se massaient encore mercredi du côté libyen de la frontière, en attendant de pouvoir passer en Tunisie. Les policiers et les militaires tunisiens appellent par haut-parleur la foule à s'organiser par nationalités. Puis, par petits groupes d'une dizaine, les gens sont admis sous les hangars de la douane, où se forment de longues files d'attente. La pagaille des jours précédents a fait place à une meilleure organisation. Les fonctionnaires tunisiens visent les papiers, fouillent les maigres bagages qu'emportent ces travailleurs souvent peu qualifiés, quelques vêtements, des couvertures synthétiques, confisquent ceux de leurs outils, truelles ou clefs à molettes, qui pourraient servir d'armes, et les dirigent vers les parkings. Égyptiens, Ghanéens, Bengalis, Chinois, Vietnamiens, toute la main-d'œuvre étrangère employée en Libye défile à ce poste-frontière.
Les ressortissants des pays riches ont été évacués directement depuis Tripoli par des avions ou des bateaux affrétés par leurs gouvernements. Ceux qui se massent à Ras Jédir sont originaires de pays trop pauvres, ou dont les gouvernements ne se préoccupent guère de leur sort. Devant la frontière, les Bengalis ont dressé une émouvante pancarte en carton : «Nous voulons sauver. Nous voulons rentrer Bangladesh. S'il vous plaît, aidez-nous.» Assis en rangs, une centaine de Ghanéens écoutent les instructions du consul du Ghana : «Notre gouvernement envoie un avion pour vous rapatrier. Donnez vos noms et un numéro de téléphone au pays. Nous comptons sur votre comportement, vous devez donner l'exemple !» «Merci, que Dieu vous bénisse !», lui répondent les Ghanéens.
85 000 personnes en transit
À un moment arrivent du côté libyen de la frontière des pick-up toutes sirènes hurlantes. Des bennes, des jeunes gens jettent des packs d'eau minérale dans la foule, manquant assommer leurs destinataires. «Vive Kadhafi ! Ne partez pas ! N'écoutez pas les mensonges des médias !», crie un homme aux gens rassemblés. Peu convaincue par cette habile opération de communication, la foule retourne vite aux barrières tunisiennes.
Une fois entrés en Tunisie, les migrants sont dirigés vers la sortie de la zone frontière. En attendant d'être embarqués dans des bus réquisitionnés dans tout le Sud tunisien, les ressortissants étrangers s'installent comme ils le peuvent, tendent leurs couvertures sur les grilles pour se protéger du soleil, font la queue devant les tentes où des organisations d'aide distribuent de la nourriture. Il y a beaucoup de Tunisiens, venus pour faire des affaires - vendant à même le sol des téléphones portables ou des cigarettes -, pour donner un coup de main ou en simples curieux.
«Une crise humanitaire ? Non, c'est plutôt un exode massif que nous devons gérer», dit le lieutenant-colonel Malek Mihoub, un officier de la Protection civile tunisienne. «Une fois que les douanes ont rempli les formalités d'entrée, on dirige les gens vers le camp de transit de La Chucha, installé par l'armée à 6 km d'ici. Et de là, vers l'aéroport de Djerba et le port de Jarjis, en fonction de l'arrivée des avions et des bateaux. La situation sanitaire est sous contrôle, nous avons simplement besoin que les gouvernements étrangers viennent les chercher.»
D'après l'officier, près de 85 000 personnes sont passées depuis le début de la révolte libyenne, dont 35 000 Égyptiens, et 20 000 Asiatiques. «Il n'y a pas de crise pour le moment, nous arrivons à faire face, assure aussi le lieutenant-colonel Khaled Baltagi, un médecin militaire tunisien. Nous gérons un camp de transit, pas de réfugiés. C'est différent.»
3/3/2011, Adrien Jaulmes
Source : Le Figaro
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Fondation Western Union ont annoncé, à New York, le lancement d'une initiative de soutien pour promouvoir la contribution des Marocains résidant à l'étranger (MRE) au développement durable de leur pays.
D'une valeur de 500.000 dollars, cette contribution bénéficiera également aux émigrés philippins travaillant à l'étranger, précise, mardi, un communiqué conjoint des deux organisations.
Cette initiative "représente une partie des 1,1 millions de dollars de subventions accordées par la Fondation Western Union à trois agences des Nations Unies pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement"- un ensemble de huit objectifs convenus au niveau international visant à réduire la pauvreté, la faim, la maladie et de la mère décès d'enfants.
"A seulement cinq ans de 2015, date boutoir pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté, nous devons trouver des moyens novateurs pour améliorer la vie de millions de personnes vivant dans la pauvreté dans les pays en développement", a souligné Olav Kjorven du PNUD, jugeant que les transferts de fonds constituent "une importante source de financement" qui pourrait être utilisée au profit de la collectivité.
Le responsable du PNUD a, par ailleurs, affirmé que les bénéficiaires de cette initiative se verront offrir de nouveaux moyens pour soutenir collectivement les priorités de développement fixées par le gouvernement et les collectivités locales dans leur pays d'origine.
Ces priorités pourraient notamment inclure l'amélioration de l'accès aux services de base comme la santé, l'éducation et la finance, mais aussi le soutien aux petites entreprises et la création d'emplois.
"Avec le soutien de la Fondation Western Union, le PNUD aidera les deux pays à élaborer des politiques, des institutions, des compétences et des mécanismes qui vont utiliser les fonds envoyés de l'étranger pour réduire la pauvreté et engager les communautés de la diaspora en tant qu'acteurs transnationaux du développement local", conclut le communiqué.
Selon les estimations de la Banque mondiale pour l'année 2010, les transferts de fonds des MRE ont totalisé 6,4 milliards de dollars, rappelle-t-on.(MAP).
2/3/2011
Source : MAP
A l'initiative de l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers, s'est tenu les 28 février et 1er mars à Rabat, un colloque sur l'immigration. Il a été question de contrôle des migrations, de leurs enjeux internationaux mais surtout des cadres juridiques et législatifs existants ou non, dans les pays d'accueil. Le Maroc, qui abrite une communauté d'environ 800 réfugiés essentiellement dans la périphérie urbaine de Rabat, Salé et Casablanca, est fortement concerné par cette question. En effet, même s'il a signé et ratifié la Convention de Genève de 1951 relative au statut de réfugié, il n'en demeure pas moins que le pays ne dispose toujours pas de cadre juridique et législatif propre.
Conséquence de ce vide juridique? C'est le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui assure la politique d'asile en déterminant à certains ressortissants étrangers, le statut de réfugié. Une reconnaissance et une protection internationale que ne leur reconnaît pourtant pas le Royaume alors que la plupart de ces réfugiés vivent dans une grande précarité. D'ailleurs, on se souvient qu'en juin 2009, une soixantaine de Subsahariens manifestaient devant la délégation du HCR à Rabat pour réclamer leur réinstallation dans un autre pays d'accueil à cause de leur “intégration difficile” dans le Royaume.
2/3/2011
Source : Aufait
En marge du colloque sur les politiques migratoires, tenu ces deux derniers jours à Rabat, le chargé des relations extérieures du HCR, Marc Fawe, nous a accordé un entretien dans lequel il revient sur l'état d'avancement des négociations engagées avec le gouvernement marocain sur sa politique d'asile.
Depuis plusieurs mois voire années, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Rabat est en négociation avec le gouvernement marocain pour la mise en place d’un cadre législatif et institutionnel d’asile propre au pays. Que faudrait-il réformer dans le cadre juridique actuel ?
Il n’y a rien à réformer; il s’agit plutôt de construire des choses qui n’existent pas encore de manière formelle. Au niveau légal, il y a déjà des bribes d’éléments, dont les plus anciennes remontent à 1957 avec le Dahir sur le Bureau des réfugiés et des apatrides, dans la poursuite de la ratification par le Maroc de la Convention de Genève laquelle n’a jamais été appliquée dans tout son sens. Mais cela reste très ancien et de surcroît, le Bureau en question a cessé toute activité depuis 2004.
Il y a aussi eu cette fameuse loi 0203 sur l’entrée et le séjour des étrangers dans le territoire marocain adoptée en 2003. Elle contien un petit paragraphe qui concerne les réfugiés mais c’est loin d’être suffisant pour un cadre clair et précis qui nous permettrait de savoir comment accueillir les demandeurs d’asile, comment procéder à la détermination du statut de réfugiés et comment encadrer ces personnes.
Où en sont vos négociations actuelles avec l’Etat marocain ?
Des progrès significatifs ont été notés suite aux échanges entre le HCR et les partenaires institutionnels marocains, à savoir les ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Intérieur. A terme, nous nous acheminons vers l’élaboration d’une nouvelle loi sur le droit d’asile. Nous sommes confiants quant à l’institution dans les mois ou années à venir, d'un cadre juridique et législatif clair car pour l’heure, les résultats sont assez encourageants.
Est-ce à dire que vous ressentez une réelle volonté politique de la part des autorités marocaines à résoudre de manière définitive ce problème ?
La volonté politique existe depuis longtemps et ça a presque toujours été le cas. Cependant, ce sont des processus et des procédures qui prennent énormément de temps parce qu’il y a des tas de considérations qu’on ne maîtrise pas toujours. La question du Sahara par exemple, en est un facteur déterminant. Un autre élément essentiel, c’est que malgré toutes les relations et les discussions entre le Maroc et l’Union européenne, la politique de l’asile ne figure pas comme une priorité dans l’agenda européen. Les échanges sont surtout focalisés sur les questions ayant trait aux droits de l’Homme et à la démocratisation.
Sur le terrain, avez-vous noté un changement de comportement de la part des autorités policières marocaines à l’égard des réfugiés mais aussi des migrants ?
Pour les migrants, je ne peux que me référer à la presse locale et que tout le monde sait déjà, à savoir les arrestations et reconduites à la frontière plus massives qui ont eu lieu en août, décembre et janvier derniers. Par contre, pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, il y a une évolution très positive depuis 2005. En 2010, nous n’avons répertorié que six reconduites à la frontière qui ont pu être évitées par l’organisation marocaine des droits de l’Homme. Même lorsqu’il y a des arrestations parfois, ce sont les policiers eux-mêmes qui téléphonent au HCR.
Actuellement, le Maroc accueille 800 réfugiés. C’est presque insignifiant comparé à d’autres pays comme l’Allemagne qui en accueille 600.000 ou encore le Pakistan avec plus d’un million de réfugiés. Pourtant certains préjugés persistent quant à l’accaparement d’une partie de la richesse du pays par ces réfugiés sachant que le Maroc enregistre un fort taux de chômage. Qu'en pensez-vous ?
C’est une question qui revient souvent lorsqu’on parle de migrants. Pour ma part, j’ai trois éléments de réponse à donner à ce type d’argument. La première chose, c’est qu’au Maroc, le nombre de réfugiés est vraiment très limité et malgré un taux de chômage très élevé notamment chez les jeunes, ce ne sont pas 800 réfugiés qui vont influer de manière significative sur la baisse ou non du chômage. Par ailleurs, le Maroc a ratifié de manière volontaire la convention de Genève, ce qui signifie que l’Etat marocain s’est engagé à accueillir sur son territoire des réfugiés. Cela fait partie de la répartition du “fardeau” des réfugiés à travers le monde où chaque pays ayant ratifié ladite convention, s’engage à prendre en charge un nombre déterminé de réfugiés. Le Maroc est soutenu dans cette tâche par le HCR mais aussi par des bailleurs de fonds qui sont prêts à intervenir financièrement pour l’intégration de ces réfugiés dans la société marocaine.
Le deuxième élément de réponse, c’est que parmi ces réfugiés, il y a certes des personnes d’origine humble comme des agriculteurs ou des ouvriers mais il y a aussi des médecins, des infirmiers, des professeurs. Si cette catégorie arrivait à s’intégrer même si leur nombre reste assez limité, elle ne serait pas un fardeau mais un véritable apport pour le Maroc. Dans n’importe quel pays où un migrant s’installe, il absorbe une partie de la richesse nationale, mais il peut aussi contribuer de manière significative au bien-être de cette société.
Le troisième élément, c’est qu’il y a un indicateur qu’on utilise au niveau du HCR pour voir quelle est la charge que représentent les réfugiés dans l’économie nationale. Par exemple, la contribution du Pakistan qui est pourtant un pays en conflit, est 10.000 fois supérieure à celle du Maroc.
On parle énormément de la position marocaine sur ce sujet mais quelle est la position et quel est le rôle des représentations diplomatiques des pays d’origine de ces migrants ?
Il y a deux catégories de réfugiés: la première qui regroupe des réfugiés qui partent de chez eux parce que l’Etat dans lequel ils vivent ne peut pas les protéger, et la seconde qui concerne ceux qui sont menacés par leur propre Etat (ndlr: cas des réfugiés politiques). Dans le premier schéma, le problème ne se pose pas, nous sommes en contact régulier avec leur représentation diplomatique. C’est dans le deuxième cas de figure que les choses se compliquent car on ne peut pas mettre le réfugié en contact avec son ambassade vu que c’est son propre Etat qui le menace et que ce serait le meilleur moyen de retrouver sa trace et de le persécuter à nouveau.
Mais le HCR, en partenariat avec certaines ONG, assure des rencontres plus ou moins régulières avec les consuls des pays d’origine afin de discuter des problèmes relatifs à leurs ressortissants. Mais on ne peut pas s’attendre à de grands résultats de leur part quand bien même des efforts sont fournis.
2/3/2011, Ana Lopes
Source : Aufait
Suite aux brusques flux migratoires venant de Tunisie, l’Union européenne a décidé d’agir avec son agence Frontex. Mais l'Europe peine encore à montrer une véritable solidarité entre Etats sur ce sujet.
L’immigration n’est pas qu’un problème national, elle peut concerner tout un continent, la crise de Lampedusa en est l’exemple. Des milliers de migrants tunisiens voguent dans les eaux internationales puis échouent en Italie en espérant atteindre la France. De même, la frontière gréco-turque où passent notamment des migrants afghans est aussi un lieu de tension. Ces derniers cherchent à aller en Angleterre notamment via la France et son Tunnel sous la manche. Sans parler des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées au Maroc.
Vouloir créer des frontières communes tout en abolissant les frontières intérieures a naturellement des conséquences sur les migrations. En franchissant les frontières de l’Europe, les immigrants espèrent pouvoir circuler librement sur le continent. Vu que la question migratoire s’impose désormais à tous, le bon sens imposerait donc que l’on mette en place une gestion commune des frontières. Ce n’est pourtant pas encore le cas. La crise de Lampedusa a d'ailleurs donné un bel exemple de cette désunion européenne. L’Italie avait accusé Bruxelles de ne pas lui apporter d’aide. Bruxelles a rétorqué que c’était Rome qui avait refusé la main tendue.
Toutefois, un outil a pu faire son apparition dans cette crise migratoire : l’agence Frontex. Un nom très novlangue pour l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures. Créée en 2004, opérationnelle depuis 2005, elle a notamment trois missions : étudier les mouvements migratoires, coordonner des opérations de gestion de flux migratoire entre Etats-membres et permettre des vols communs de retour vers les pays d’origine des migrants refoulés. Son budget pour 2011 dépasse les 88 millions d’euros. Elle a mené 43 opérations de contrôle ou de vols retours en 2010 selon des chiffres des eurodéputés Europe Ecologie, un chiffre qui parait faible vu l’enjeu.
Frontex, l'agence à risques
L'agence Frontex possède aussi un bras armé avec les Rabits (pour Rapid intervention border teams, admirez l’humour bruxellois). Ce sont des policiers et autre agents armés chargés d’intervenir rapidement à la demande d’un Etat membre pour gérer un problème migratoire. Ils gardent leurs uniformes nationaux mais ont un brassard de l’UE et sont placés sous le commandement de l’Etat demandeur. Ce n’est donc pas à proprement parler une police européenne des frontières. Ces équipes sont notamment intervenues en Grèce à l’automne dernier face à un afflux de migrants venant de la frontière avec la Turquie.
Dans la crise de Lampedusa, Frontex a déployé un autre outil en dépêchant des « experts » sur place dans le cadre de l’Opération Hermès. Aux alentours de 50 personnels issus de différents pays européens (France, Portugal, Danemark…) sont venus prêter main forte à l’Italie (qui dirige la mission). Ces experts seront notamment chargés de l’accueil et de l’interrogatoire des migrants. Ils ne seront pas seulement policiers mais aussi spécialistes des « relations intercutlrurelles » ou du droit d’asile, comme l’a précisé la Commission européenne à Marianne2. Une mise à disposition de moyens aériens en vue de la surrveillance des frontières est également prévue. L’opération devrait être terminée le 31 mars selon la Commission. Mais Bruxelles n’a pas su nous dire si d’autres moyens sont prévus : « On suit les évolutions au jour le jour ».
C’est justement le problème. L’agence Frontex apparaît comme le symbole d’une Europe dépassée par la mondialisation des échanges. Elle peine à s'imposer comme outil commun de régulation et reste suspendue au bon vouloir des Etats membres qui mettent à disposition troupes et matériel. « On reçoit une demande d’aide d’un Etat membre et chaque Etat dit quels moyens il peut offrir », nous explique la Commission. En matière de migrations, c'est donc le règne le chacun pour soi. « Ce qui est en cause, c’est que l’agence Frontex doit être assurée que les Etats membres fournissent les moyens promis », ajoute l’eurodéputée PS Sylvie Guillaume, contactée par Marianne2. Mais créer une véritable police aux frontières européenne, idée qui est toujours sur la table, empiéterait sur la souveraineté des Etats. D’un autre côté, sans instruments politiques adéquats, la mise en place de frontière commune est ingérable.
Chacun pour soi
Tout le dilemme de la construction européenne est là. On a voulu inscrire l’Europe dans la mondialisation, abolir les frontières, sans voir que la mondialisation doit aussi être régulée pour être viable, que l’on parle d’économie ou de migrations. Les règles européennes, au lieu de donner un cadre commun sûr, renvoient au chacun pour soi. Une chose qui ne protège ni les Etats, ni les migrants. Mais il n'y a pas que l'aspect répressif qui compte. En matière d’asile par exemple, elles imposent que le migrant fasse sa demande uniquement dans le pays où il est arrivé en premier (ici l’Italie). Si un autre Etat l’arrête, il est alors renvoyé dans le pays d’entrée. La base de données Eurodac (qui recense les empreintes digitales) permet d’ailleurs de repérer les demandeurs multiples.
Cette règle a un effet pervers : faire porter une large part des politiques migratoires sur les pays ayant une frontière exposée, qui deviennent ainsi un guichet géant pour tous les demandeurs d'asile. Un petit Etat comme Malte a du mal à faire face. La Grèce a également menacé, avec le soutien de Paris, de construire une clôture à sa frontière turque, s'estimant trop isolée face à l'immigration clandestine. Bruxelles s'est opposé au projet, pourtant, à Ceuta et Melilla, l’UE a financé la construction de barrières de ce type. Mais les renvois vers la Grèce posent un autre problème étant contestés par la Cour européenne des droits de l’Homme car Athènes ne respecte pas assez les droits des demandeurs d’asile. L’Italie souhaite que le sujet de migrations soit à l’ordre du jour du prochain Sommet Européen. La crise de Lampedusa pourrait faire bouger les lignes vers plus de solidarité mais le chemin est encore long.
« La très grande liberté laissée aux Etats aboutit à des systèmes hétérogènes », déplore Sylvie Guillaume. Une solution intermédiaire pourrait alors être des accords d’Etat à Etat sans passer par Bruxelles, solution écartée par l’eurodéputé. Pour elle, tous les pays de l’UE doivent être impliqués : « Les Suédois sont aussi concernés par ce qu’il se passe en Méditerranée ». Mais pour l’instant, la solidarité européenne n’est pas de mise. Comme si l'Union européenne était seulement vouée à être le cadre d'une « concurrence libre et non faussée » et non celui d'une protection, laissant les Etats les plus faibles, comme la Grèce, en première ligne. Bien sûr, il reste la solution de confier la surveillance de nos frontières à la Libye de Kadhafi.
Quelle politique d'asile ?
Au cœur donc de la crise de Lampedusa, c’est donc bien le degré de souveraineté que sont prêts à abandonner les Etats qui est mis en débat. Ce qui est politiquement difficile à faire avaler. Contrairement donc au discours ambiant, l’abolition des souverainetés est plus un vœu pieu qu'un horizon inéluctable. Si la politique d’asile en Europe est en cours de refonte, pour l’instant, « rien n’est commun » à ce sujet parmi les Etats membres, précise Sylvie Guillaume. Réguler n’est décidément pas le fort de l’UE. Car, au delà de la question de Frontex, la politique migratoire de l’Union manque encore d’instruments communs. « Si les Etats membres veulent gérer le rapport migratoire avec la seule agence Frontex, c’est la mauvaise façon de faire », estime Sylvie Guillaume. L’eurodéputé socialiste plaide pour « un dispositif d’asile commun ».
Ce serait un minimum, une Europe ouverte ne signifie pas forcément un monde sans règles.
Il reste à savoir si les Etats membres sont capables d'accepter des règles communes en ce domaine. Pour l’instant, en France, on loue la nécessité d’une véritable politique européenne d’immigration. Le Quai d’Orsay avait déjà appelé au « renforcement opérationnel de Frontex ». Lundi, François Fillon a réaffirmé que la solution face aux crises migratoires était « une réponse collective, une réponse européenne sur ce sujet, d'abord pour faire en sorte qu'il y ait le moins de flux migratoires possibles, et ensuite pour accueillir les personnes qu'il faudra accueillir ». Le contexte politique imposait un tel discours. Mais la géopgraphie qui sépare la Finlande de l'Italie, peut-elle permettre une position commune sur la crise migratoire méditerranéenne ?
2 Mars 2011, Tefy Andriamanana
Source : Marianne
Au Pakistan, par exemple, ils sont 1.700.000, chez nous ils ne sont que 800. Eux, ce sont les réfugiés, ceux que la situation dans leurs pays respectifs a poussés à l’exil. Mais une fois sur le territoire national, ces Congolais, Ivoiriens et Irakiens leur statut de réfugiés ne leur sert qu’à éviter la reconduction vers les frontières. Car sans un cadre juridique clair, ce qui est le cas jusqu’à présent, ils ne peuvent prétendre à occuper un emploi. Il y a certes une bribe de loi datant de 2003 mais qui ne permet ni de savoir comment les accueillir, ni comment procéder à la détermination du statut de réfugiés et ni de quelle manière encadrer ces personnes.
Mais, murmure t-on du côté du Haut Commissariat aux réfugiés, plusieurs départements ministériels planchent sur la formulation d’un nouveau cadre juridique à même de garantir à ces personnes une vie décente. Espérons que ça ne tarde pas.
2/3/2011,
Source : Aufait
Le Centre Jacques Berque a réuni lundi et mardi à Rabat, des experts autour de la question migratoire. Selon eux, l’invasion post-révolutions arabes n’aura pas lieu. Quant aux restrictions juridiques et réglementaires, elles ne font qu’aggraver la situation des migrants, sans diminuer leur flux.
Les mouvements sociaux qui secouent actuellement le monde arabe poussent chacun à s’interroger sur leurs conséquences. L’une d’entre elles a été illustrée par les milliers de migrants tunisiens qui ont débarqué sur l’île italienne de Lampedusa au lendemain de la chute du régime de Benali. Le Centre Jacques Berque (CJB) pour les études en sciences humaines et sociales a réuni, lundi et mardi derniers à Rabat, plusieurs experts autour de la thématique « Immigration, changement social et changement juridique au Maghreb ». Le démographe Hervé Lebras répondait à ceux qui craignent la vague migratoire vers l’Europe. Citant Adam Smith, il a rappellé que «de tous les bagages, l’Homme est le plus difficile à remuer». Appuyant cette idée, le géographe Julien Brachet a affirmé que «la majorité des migrants ne cherchent pas à quitter le continent africain».
Pourquoi alors continuer de nourrir la crainte d’un spectre migratoire qui s’abattra prochainement sur l’Europe ? Pour Julien Brachet, de l’Institut de recherche pour le développement, « l’objectif est de légitimer les restrictions imposées aux migrants illégaux et la manière dont ils sont traités ». Et des changements juridiques, il y en a eu beaucoup. Les refoulements collectifs de migrants ne surprennent même plus. Seulement, les flux de migrants n’ont pas pour autant enregistré des baisses notoires
Ne pas oublier l’éthique
Au-delà de l’aspect économique de la question migratoire, les intervenants ont soulevé l’aspect éthique, souvent laissé pour compte. Hervé Lebras, de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, a commencé par rappeler que «l’enfant qui naît n’est pas responsable de son lieu de naissance». La question migratoire a ainsi permis le retour des questions des droits de l’Homme, qui sont « sortis du huis clos national », comme l’analyse Ali Bensaâd, du CJB. Evoquant le phénomène du «brain drain», (fuite des cerveaux), plusieurs intervenants se sont indignés de la responsabilité qui pèse sur les épaules des migrants.
«Les individus ne sont pas des molécules dans un espace a-social et a-économique, qui vont venir combler les vides dans tel ou tel pays», souligne Hervé Lebras. Quant au raisonnement qui soutient que les immigrés coûtent plus qu’ils ne rapportent, il n’a pas l’appui de certains chercheurs qui ont étudié la question de près. «S’il avait fallu « produire » cet immigré, ça aurait coûté encore plus cher. Là, il arrive adulte, et formé», explique encore le démographe. « On devrait rembourser les pays d’origine », va-t-il jusqu’à proposer avec le sourire.
Faut-il pour autant laisser les migrants circuler librement ? Pour Khadija Elmadmad, titulaire de la Chaire UNESCO «Migration et Droits Humains», il faut revenir à l’application du droit traditionnel, qui promeut une liberté de circulation et d’installation. «Nous sommes passés de frontières socioreligieuses à des frontières géographiques» indique-t-elle. Seulement, dans la pratique, la répression n’est pas toujours appliquée. «Au Maroc, il y a des hésitations.Si la législation est répressive, dans la pratique il existe toujours des îlots où le droit traditionnel est appliqué et où l’hospitalité a encore sa place».
Les Subsahariennes s’installent
Une des preuves que les migrants subsahariens ne quittent pas forcément le continent a été donné par Mohamed Berriane, de l’équipe de Recherche sur la Région et la Régionalisation de Rabat. D’après cette équipe, un nouveau phénomène a vu le jour, à savoir l’installation de plusieurs Subsahariennes seules dans des villes marocaines. Leurs conjoints sont en général des immigrés établis en Espagne et en Italie, qui viennent régulièrement leur rendre visite au Maroc. Pour la plupart Sénégalaises, ces femmes qui n’ont pas besoin d’un visa pour séjourner au Maroc, sont obligées de quitter le territoire au bout de trois mois. Elles partent le plus souvent «pointer» en Mauritanie avant de rejoindre à nouveau le Maroc avec trois mois supplémentaires à leur actif.
2 mars 2011, Selma Tannouche Bennani
Source : Le Soir
Avec le printemps arabe, la cellule de crise installée conjointement par le ministère en charge de la communauté marocaine résidant à l’étranger et le département des affaires étrangères ne s’est jamais arrêtée de travailler. Il y a eu d’abord la révolution du Jasmin et les Marocains de Tunisie qui ont choisi le retour au pays, puis les événements du Caire et la chute du régime de Moubarak et le rapatriement des Marocains de là-bas. « La machine est rodée ! », s’exclame Mohamed Ameur, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger.
Aujourd’hui, la machine s’emballe. Avec la révolte libyenne, la cellule de crise qui a pris ses quartiers dans une annexe des A.E, au centre-ville à Rabat, est mobilisée 24 heures sur 24 heures, 7 jours sur 7 jours. Une dizaine de personnes travaillent sans relâche pour répondre aux appels, informer, réceptionner les fax de ceux et celles qui veulent fuir le pays de Kadhafi et rentrer au Maroc. Les trois ambassades du Maroc à Tripoli, à Tunis et au Caire ont prêté main forte à la cellule de crise et les consulats marocains à Benghazi et à Tunis sont débordés. Sur place, les moyens humains et financiers ont été renforcés pour permettre aux appareils consulaires d’accompagner leurs missions, celles d’accompagner les marocains installés en Libye jusqu’aux frontières.
« Ce mardi 1er mars, un bilan aérien fait état de l’arrivée de quelques 3000 marocains arrivés de Tripoli, de 450 compatriotes en provenance de Tunis et de 202 autres embarqués du Caire. Lundi soir, 650 Marocains ont quitté Tripoli pour Casablanca par voie aérienne », déclare Mohamed Ameur. Le ministre usfpésite n’a de cesse de le répéter : « le Maroc était là depuis les premières heures de la révolte libyenne. Le Maroc était prêt à toutes les éventualités. D’ailleurs quelques dizaines de Marocains s’étaient alors inscrits sur les listes du retour. »
De jour en jour, les listes de candidats au voyage vers le pays d’origine, le Maroc, grossissent. A Benghazi, alors que la situation est revenue à la normale dans cette ville libérée, plusieurs dizaines de membres de la communauté marocaine veulent rentrer au pays. Les informations faisant état d’une intervention militaire américaine imminente ont très probablement contribué à la panique des étrangers qui quittent en masse la Libye.
Sur instructions du Souverain, les pouvoirs publics ont mobilisé deux bateaux de la compagnie maritime « Comarit » pour faciliter le rapatriement des Marocains qui le souhaitent. Un premier bateau est arrivé lundi à Benghazi, une ville qui n’a pas d’aéroport. Il devait prendre la mer mardi aux environs de 13 heures –après avoir mis 5 heures à accoster- avec à bord 1400 marocains, une quarantaine de ressortissants mauritaniens et 20 sénégalais.
Dans le bureau ministériel, les téléphones n’en finissent pas de sonner. Un deuxième navire dépêché par le Maroc vient tout juste d’arriver ce mardi matin. Le ministre Ameur est comme soulagé. « Ce bateau a une capacité de 2000 passagers ».
Des retours par air et par mer
Pour quitter le territoire libyen, il faut passer par Benghazi et les frontières entre la Tunisie et l’Egypte. Pas évident pour ces Marocains vivant dans les villes éloignées du pays. Combien sont-ils ? Personne ne le sait vraiment et ceux en charge de l’opération de rapatriement le savent : ils ne peuvent pas être partout.
Un peu plus de 100 000 Marocains vivent en Libye. Les chiffres ne sont pas totalement maîtrisés surtout si l’on sait que Tripoli n’avait délivré aucun titre de séjour à plusieurs milliers d’entre eux et qui y sont établis depuis de nombreuses années. On retrouve les membres de la communauté marocaine résidant en Libye dans l’agriculture où ils sont généralement employés comme ouvriers, dans les services et le commerce en plus d’une petite élite marocaine qui émerge à peine. «De manière générale, ces Marocains vivent dans la précarité. Nous prenons par exemple en charge les frais de scolarité de plus de 6000 enfants marocains vivant ce pays. L’Etat 450 bourses annuelles de l’enseignement supérieur aux étudiants marocains de là-bas. A cela, il faut ajouter que nous avons mis en place une assistance juridique et judiciaire à l’adresse de notre communauté en Libye ainsi que des mécanismes d’aide de personnes en détresse », explique Mohamed Ameur tout en indiquant que le Maroc vient tout juste d’achever la construction d’un centre socioculturel marocain à Tripoli « destiné à accompagner les Marocains installés en Libye ».
Dans le pays de Kadhafi, les événements se précipitent. La communauté internationale n’en finit d’organiser le retour de ses ressortissants. Le Maroc n’échappe pas à la règle. 10 000 Marocains sont attendus d’ici quelques jours.
Le téléphone du ministre Ameur sonne de nouveau. Le retour de Marocains résidant en Côte d’Ivoire s’organise. La machine est rodée. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest au bord de la guerre civile, 3000 Marocains sont établis.
2 Mars 2011, Narjis Rerhaye
Source : Libération.ma
Fethi, né en France, bac + 5, a enchaîné les petits boulots. Saïd, né au Maroc, en France depuis treize ans, bac + 5 lui aussi, a découvert concrètement ce que le mot « discrimination » voulait dire. Samira, jeune romancière du bassin minier passée par hypokhâgne et khâgne, est souvent confrontée au regard des autres qui rappelle que des parcours comme le sien ne vont toujours pas de soi. Hasard de nos rencontres, tous trois travaillent aujourd'hui dans l'insertion…
Immigrés en Nord - Pas-de-Calais
Alors que la jeunesse d'Afrique du Nord secoue le joug de ses dirigeants, à quoi aspirent les jeunes immigrés ou enfants d'immigrés du Maghreb qui vivent dans la région ? Une récente étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques du Nord - Pas-de-Calais montre que, dans une région avec un taux de chômage record, une catégorie de la population est encore plus durement touchée : les personnes issues de l'immigration. Non seulement le diplôme ne facilite pas leur insertion professionnelle, mais il ne protège pas de la même façon un immigré qu'un Français d'origine : à diplôme égal, les
immigrés ont des métiers moins conformes à leur formation, et moins qualifiés, en moyenne, que la population régionale.
Inégalités
Deux tiers des immigrés nordistes sont originaires de six pays : Algérie, Maroc, Belgique, Italie, Portugal et Pologne. L'étude de l'INSEE montre une double inégalité : géographique (les immigrés originaires d'Europe accèdent plus facilement au marché du travail) et au niveau de la qualification (ceux du Maghreb et de Turquie accèdent moins souvent à des emplois qualifiés). Hier, c'était la deuxième Journée sans immigrés – peu suivie – destinée à lutter contre les discriminations. Alors que les initiatives comme le CV anonyme fleurissent, la place laissée aux immigrés et personnes issues de l'immigration par les pouvoirs publics ou les employeurs est encore mince.
Samira El Ayachi : l'imaginaire, refuge contre les préjugés
Elle est l'auteure d'un roman, « La Vie rêvée de Mademoiselle S. » (Sarbacane), inspiré des émeutes dans les banlieues. Samira El Ayachi est une émeutière de l'intime, armée d'encre et d'imaginaire, en croisade contre les préjugés, pour dénoncer la crise du rêve.
Face à nous, trempant un spéculoos dans son café, Samira El Ayachi, 30 ans, sourire mutin encadré par des bouclettes brunes. Née à Lens. Avant un master en arts et culture, elle est passée par hypokhâgne et khâgne à Lille, prépa littéraire formant une élite jonglant entre Sénèque et Romain Gary. Samira y a appris que « la culture pose une question traversant les classes sociales et les cultures : le rapport de l'homme à l'imaginaire ».
Dans le roman de Samira, l'héroïne s'appelle Salima, 18 ans, première de la classe, écartelée entre Lille Sud et le Maroc... « Visiblement, je viens d'ailleurs !, sourit la romancière à la peau mate. Pendant longtemps, j'ai été l'enfant d'une époque, du bassin minier qui a accueilli des gens venus de partout, sans me poser de questions. Quand je suis entrée dans la vie active, la question de mes origines géographiques et sociales a surgi, avec violence. » Née dans le regard des autres. « Poser la question de l'intégration à des enfants nés ici, est-ce encore pertinent ?, s'indigne Samira. La question, n'est-elle pas plutôt quel diplôme, quelle insertion professionnelle avec la crise ? » Elle ajoute : « Dites que vos parents sont marocains, ont eu six enfants : voyez les clichés dans l'oeil de votre interlocuteur... » Question d'imaginaire.
Mais preuve que l'imaginaire peut influer sur le réel, son roman a donné naissance à l'association Mademoiselle S. : salons d'écriture nomades et ateliers de langage avec des femmes parlant russe, berbère et d'autres dialectes provoquent des rencontres inédites. « On vit une époque de trop-plein de mémoire : à force de se poser toutes ces questions, on oublie, peut-être, de regarder vers l'avenir. » De l'imaginer. Samira, elle, travaille à son second roman.
Fethi Guennadi : « On te renvoie tes origines en pleine figure »
Éboueur, vendeur en prêt-à-porter, bibliothécaire à la Catho, serveur dans un bar, pion, manutentionnaire, vendeur de sandwiches dans les trains. Fethi Guennadi pourrait éditer une brochure sur les petits boulots. Ceux qui permettent de se payer des études et ceux qui servent à payer un loyer, à faire chauffer la gamelle.
Le problème, c'est lorsqu'on est titulaire d'un bac + 5 et qu'on ne trouve pas un emploi en rapport avec ses qualifications. « J'ai intégré un dispositif nommé Alliance destiné à des diplômés qui ne trouvent pas de travail. À la première réunion, sur vingt diplômés chômeurs, il y avait deux visages européens. » Tous les autres sont noirs ou arabes. « Je l'ai fait remarquer à la responsable de groupe. Les autres ne s'en rendaient même pas compte, ils étaient obnubilés par leur recherche d'un travail. » Comment expliquer cette passivité devant ce qui ressemble fortement à de la discrimination à l'embauche ? « Tu l'assimiles petit à petit. Tu as 17 ans, tu ne peux pas rentrer en boîte. On te renvoie tes origines en pleine figure. Plus tu essaies de te sortir de ça, plus on te le fait ressentir parce que tu t'aventures dans des milieux où tu n'es pas représenté. » Le résultat, c'est que Fethi enchaîne les entretiens d'embauche durant une année, « à raison d'un ou deux rendez-vous hebdomadaires ». Sans résultat. « Tu te rends compte de la manière très subtile avec laquelle on se fout de ta g ... » Fethi a alors la tentation de quitter sa terre natale, la France. « J'ai un pote qui est parti en Autriche, un autre à Bruxelles, un en Australie, deux autres qui ont monté leur boîte parce qu'ils n'avaient pas d'autre solution. » Deux ans durant, ce sera le chômage, « deux ans de grosse galère. Ça me rend triste, ce n'est même pas de la colère. C'est de la tristesse et de l'inquiétude. La dernière génération a complètement abdiqué ».
Aujourd'hui, Fethi est chargé de mission à l'emploi pour l'institut lillois d'éducation permanente. Son boulot ? Accompagner directement en entreprise des gens au chômage de moyenne et longue durée. « J'accompagne des gens d'origine étrangère pour au moins la moitié. »
Saïd Zamoussi : « C'est une humiliation, une remise en question totale de soi »
« C'est une humiliation, c'est une remise en question totale de soi. On ne veut pas de vous pour des raisons qui ne sont pas expliquées. » La discrimination à l'embauche, Saïd Zamoussi en parle en pesant ses mots. Calmement. Sans haine.
Il pose même un postulat de départ : « La victimisation est un terrain glissant. » Quand il arrive en France en 1998 depuis son Maroc natal, Saïd Zamoussi est plein d'espoir. Il a un bac + 2 de littérature anglaise en poche et l'envie de décrocher la lune. Il obtient un premier boulot : éducateur sportif à la maison d'arrêt de Loos. « Une grande partie des détenus était d'origine étrangère. Quand je leur demandais pourquoi ils étaient incarcérés, la plupart répondaient qu'ils ne trouvaient pas de travail. » Après six mois au milieu des détenus, Saïd change d'horizon. La valse des entretiens d'embauche débute. « J'étais systématiquement recalé mais le problème de discrimination ne me venait pas à l'esprit. Ce n'est qu'avec le recul que j'y ai pensé. » Les faits sont pourtant là. Il y a d'abord cet employé de l'ANPE qui ne transmettait pas la candidature de Saïd pour d'obscures raisons. Ce boulot de médiateur de justice où il ne restait plus que trois candidats en lice. Un poste qui impliquait une connaissance approfondie des problématiques de l'immigration. Sur les trois candidats, Saïd était le seul à parler arabe. Le seul susceptible de remplir au mieux sa mission d'interface entre les parents de délinquants et la justice. Recalé.
« J'ai compris que la solution, c'était de créer mon propre emploi. » Saïd se lance dans une formation de psychologue du travail. « Je suivais les cours du soir. La journée, je cherchais du travail. J'étais parfois agent de sécurité. » À force d'abnégation, Saïd Zamoussi a décroché son DESS. Bac + 5. Dans la foulée, il crée une association : Iris formation à Lille, une structure d'accompagnement des personnes en recherche d'emploi.
Forcément, lors des entretiens, les problèmes de discrimination rencontrés par Saïd lui reviennent. « Dans une ville comme Lille, il y a de la couleur. Dès qu'on entre dans certains espaces, cette couleur disparaît. » La solution ? « Elle est peut-être dans la conscience des employeurs. »
Le diplôme n’est pas un bouclier antichômage
Une immigration liée au développement industriel de la région, notamment textile et minier. L'ex-bassin minier, la métropole lilloise et la frontière de la Sambre-Avesnois sont les principaux territoires d'accueil. Aux courants migratoires plus anciens de Belgique et de Pologne, ont succédé ceux de l'Europe du Sud et du Maghreb.
> Aujourd'hui, seulement 4,5 % d'immigrés dans la région. Dans la région résident 183 000 immigrés, soit 4,5 % de la population, taux nettement inférieur à la moyenne nationale. 39 % des immigrés dans la région sont arrivés d'un autre pays européen, 52 % sont originaires d'Afrique. En 2010, la région a accueilli 2 650 primo-arrivants, selon l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
> Les diplômes n'empêchent pas les inégalités. Le chômage est plus élevé pour la population immigrée, quel que soit le niveau de diplôme, même si les immigrés originaires d'Europe accèdent plus facilement au marché du travail. La part des ouvriers issus de l'enseignement supérieur est deux fois plus importante pour les immigrés que pour la population régionale (1).
1. Étude INSEE, en lien avec la relance des programmes régionaux pour l'intégration des personnes immigrées, en partenariat avec la direction régionale de la jeunesse, de la cohésion sociale et des sports.
2/3/2011
Source : La Voix du Nord
Le site internet de la Gazet van Antwerpen précise que 37% des arrivants (935) sont de nationalité marocaine, 9,8% sont Turcs (246) et 4,5% sont Congolais (114).
L'administration a comptabilisé 2.522 parents et grands-parents étrangers venus en Belgique en 2010 dans le cadre d'une procédure de regroupement familial, selon des informations fournies par le ministre chargé de la politique de migration et d'asile Melchior Wathelet au député N-VA Theo Francken.
Les personnes qui font venir leurs parents sont, majoritairement, des Belges naturalisés (2.060) mais aussi des personnes étrangères, citoyens de l'Union européenne. Elles doivent prendre en charge les parents qu'elles font venir en Belgique.
02/03/2011
Source : BELGA/Lalibre.be
Invitée mardi 1er mars de Jean-Michel Aphatie, Marine Le Pen a réitéré son souhait de repousser dans les eaux internationales les migrants venus des pays arabes. Intronisée mi-janvier, la présidente frontiste aura donc mis moins de 2 mois avant de renouer avec un discours anti-immigration digne du FN des années 80.
Depuis que Le Pen fille a repris le Front national des mains de Le Pen père, elle s’échine à recouvrir le parti d’extrême-droite d’un voile de blancheur prétendument républicaine. En inaugurant son mandat le 16 janvier à Tours par une ode à l’Etat « composante essentielle de l'âme de la France », Marine Le Pen espère sans doute se draper dans des atours un peu plus décents pour la présidente d’un parti crédité par les derniers sondages de 19 à 20% d’intentions de votes.
La capacité de Marine Le Pen à se démarquer de son paternel vient pourtant de connaître un coup d’arrêt lors de sa visite au salon de l’agriculture le vendredi 25 février. Interrogée sur les flux migratoires liés aux révoltes dans le monde arabe, la candidate FN a déclaré : « L’union européenne est totalement impuissante à nous protéger, il faut passer un accord bilatéral avec l’Espagne et l'Italie pour permettre à nos marines de préserver nos eaux territoriales et repousser dans les eaux internationales les migrants qui voudraient entrer en Europe. » Marine Le Pen amorce-t-elle un virage républicain ? La question était sur toutes les lèvres au lendemain du congrès de Tours. Avec cette sortie, la voilà qui opère une incontestable régression en renouant avec les vieilles lunes du Front des années Jean-Marie. Attendue sur l’immigration, thème de prédilection et fonds de commerce du FN, la présidente a plongé tête la première dans le débat, sans même se donner la peine de distinguer l’immigration traditionnelle des flux migratoires exceptionnels dus à des crises politiques majeures.
Invitée ce mardi 1er mars de RTL, la nouvelle présidente du Front enfonce le clou : « On peut parfaitement repousser des bateaux dans les eaux internationales humainement ». Malgré les protestations de Jean-Michel Aphatie, elle ajoute : « Je crois qu’on va dire que je suis la seule à avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder l’intérêt de la France et des Français. Il n’y a rien de plus facile que de faire du compassionnel mais y a toujours quelqu’un qui paye le prix et ce sont les Français qui le payent. »
En l'écoutant ce matin sur RTL, Bruno Gollnisch a dû sourire devant sa glace : si Marine Le Pen retombe dans une rhétorique anti-immigrés façon années 1980, c'est peut-être que son positionnement demeure incompris dans les tréfonds du Front national, et qu'elle entend rectifier le tir.
1 Mars 2011, Laureline Dupont
Source : Marianne
Le gouvernement espagnol est en passe de durcir les règles sur le regroupement familial. Désormais, tout étranger désireux de faire venir des membres de sa famille devra non seulement avoir un salaire qui dépasse les 800 euros, mais aussi justifier que ce salaire lui sera versé pendant au moins un an. Les Marocains, plus nombreux à demander le regroupement familial parmi les immigrés en Espagne, risquent d’être les premières victimes de cette règle.
Si jusqu'à présent, des « moyens de subsistance suffisants » pour les personnes rejoignant le demandeur étaient demandés, un montant exact a été proposé dans un nouveau projet de règlement : 799 euros par mois. Cette somme représente 150% de l'IPREM (Indicador Público de Renta de Efectos Múltiples), l'indice à base duquel se calculent les aides sociales en Espagne. Selon Europa Press, le projet de règlement venu complétér la loi des étrangers prévoyait initialement un taux de 175% de l'IPREM (soit 931 euros par mois), mais après consultations avec patrons et partenaires sociaux, il aurait été rabaissé.
Le salaire scruté sur 6 mois avant et 12 mois après la demande
La personne voulant accueillir des personnes de sa famille devra remplir davantage de conditions. Actuellement, cette personne doit avoir résidé légalement en Espagne depuis au moins un an et avoir une carte de séjour valable une année au moment de la demande. A en croire le nouveau projet de règlement, il sera également pris en considération « le maintien d'une source de revenus dans l'année suivant la demande de regroupement ». « Seront refusées les demandes dans lesquelles se détermine de manière indubitable qu'il n'y a pas de perspective de maintien des revenus dans l'année suivant la demande », explique le texte parvenu à Europa Press.
Ce texte préciserait également que dans le traitement d'une demande « sera considérée l'évolution des moyens du regroupant (l’immigré, ndlr) dans les 6 mois précédant la demande ». Un salaire stable devient ainsi condition sine qua non d'un regroupement familial.
Les Marocains, premières victimes de ces mesures restrictives
Les Marocains résidant en Espagne, qui représentent la deuxième communauté étrangère après les ressortissants roumains, et la plus grande minorité extra-européenne, seront les premiers à être touchés par ces restrictions. Selon les statistiques de l'Observatoire permanent de l'immigration, affilié au ministère espagnol du Travail et de l'Immigration, les Marocains sont les plus nombreux à se voir attribuer des visas pour regroupement familial en Espagne. En 2009, 20 275 sur 69 188 visas attribués dans ce cadre revenaient à des Marocains, soit 29% du total. Les Colombiens avec 9591 et les Péruviens avec 6048 visas attribués dans le cadre du regroupement familial, arrivaient loin derrière.
Plusieurs acteurs associatifs ont critiqué ces nouvelles mesures et le projet de règlement dans son ensemble, malgré les consultations larges qui se sont faites au préalable. Ainsi, le Forum galicien d'immigration a dénoncé le « caractère restrictif du projet de règlement », selon le site d'information RedInmigrante.es. Le projet reconnaitrait les étrangers résidant en Espagne comme force de travail sans reconnaître leurs droits fondamentaux.
1/3/2011, Frederic Schmachtel
Source : Yabiladi
Ce mardi avait lieu, pour la deuxième année, la journée «vingt-quatre heures sans nous». «Nous»? Ceux qui entendent rappeler que l'immigration, ça a du bon.
Slogan: «24 heures sans nous». Signe de ralliement: un petit ruban jaune. Enlevez de la société française tous ceux qui ont un ancêtre étranger, que reste-t-il?
Plus grand monde, entendaient rappeler ce mardi à ceux qui l'oublieraient les organisateurs de la «journée sans immigrés». Comme l'année dernière lors du coup d'essai de l'opération, l'idée était d'appeler les Français en général, quelle que soit leur origine, à arrêter de travailler et de consommer le temps d'une journée pour montrer, en creux, l'apport de l'immigration à la société française. Et en finir avec la stigmatisation ambiante.
Derrière cette démarche, un collectif né fin 2009 d'un «ras-le-bol commun» après une petite phrase de trop, celle d'Hortefeux - «Quand y en a un, ça va...» Profs, cadres, journalistes, ils se sont organisés via Facebook en prenant soin de garder leurs distances avec toute récupération syndicale ou politique, même si des organisations comme le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) s'associent à la démarche. Un an plus tard, et à l'approche de la présidentielle, leur manifeste (à lire ici, accompagné d'un appel à signer), leur paraît plus que jamais d'actualité.
Les comités locaux organisaient ce mardi des manifestations dans une quinzaine de ville (lire ici l'interview recueillie par notre correspondante à Lille). A Paris, le rendez-vous était donné à la mi-journée place de la Bourse.
Parmi la petite foule, Nadia, Rachid, Farida ou Najib. Ils ont posé une RTT pour venir dire, en termes mesurés, leur fatigue d'être sans cesse renvoyés à leurs origines.
Nadia, 39 ans, comptable
«Mes grands-parents sont venus en 1947 d'Algérie parce qu'on est venu les chercher. Et deux générations plus tard, je devrais encore me justifier? On nous renvoie à la figure le passé colonial. Pareil sur l'islam, que Sarkozy s'ingénie à instrumentaliser dans une pure logique électoraliste. On peut être français à part entière et choisir une autre religion que le catholicisme, non ?
«L'immigration fait partie de la vie économique de la France, c'est un fait. Et malgré tout on nous considère comme des parias. Quand on nous parle immigration, on nous parle banlieue, barbus, on monte les Français les uns contre les autres. Il faudrait quand même arrêter de dire que l'immigration, c'est les petits délinquants qui tiennent les murs dans les cités. Ce racisme ouvert de la part des hommes politiques et de figures médiatiques est intolérable. Pourtant, il est toléré, regardez Eric Zemmour! Il a été condamné par la justice pour ses propos et il continue de faire des émissions.»
Najib, 31 ans, cadre marketing dans une grande entreprise
«Je suis née ici, j'y ai fait mes études, je me sens français à 100%. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des attaches fortes avec le Maroc. Mes parents sont venus en France dans les années 70 pour le travail, mon père comme ouvrier, ma mère dans la restauration. Ils ont contribué au développement de la France et en dépit de cela, dans les médias, au gouvernement, l'immigration est toujours abordée comme un problème. Mais sans les immigrés et les enfants d'immigrés, la France ne tournerait pas! Les relents de racisme perdurent, comme une lame de fond. On continue à nous opposer aux "Français de souche".
«J'ai beau avoir avoir un bon poste, le mélange ne se fait pas dans le tissu social. Quand je suis dans un dîner, les premiers échanges sont bons mais dès que je donne mon prénom on me demande: "Ah oui? Tu viens d'où? T'habites où?", avec toutes les connotations qui vont avec: la banlieue, les Arabes... Et la religion. Car depuis quelques années, cette stigmatisation de l'origine se double d'une défiance envers les musulmans. Regardez le débat sur l'islam qui s'annonce! Ça me dégoûte. Alors que 99% des musulmans ne demandent qu'à vivre leur religion dans la paix et la sérénité, on focalise sur quelques centaines de radicaux.»
Farida, 38 ans, informaticienne dans une grande chaîne télé
«Il faut dire, ensemble, à nos dirigeants qu'ils arrêtent de systématiquement pointer l'apport négatif de l'immigration, de faire des amalgames du type musulman = arabe = terroriste = délinquant. Faisons attention à ce qu'on dit. Il n'y avait qu'à écouter, dimanche soir, Sarkozy nous faire un discours sur la peur, comme si des Tunisiens et des Algériens allaient débarquer d'un coup en masse! On ne peut laisser nos gouvernants continuer à dire des énormités comme ça impunément.
«On est nés ici, on vit ici, on participe activement au développement de ce pays, on travaille et on consomme comme tout le monde... Et à cause de ces discours, on se retrouve obligés de devoir crier au monde: "Regardez, on n'est pas des délinquants!"».
Rachid, 30 ans, cadre dans une grande entreprise du secteur industriel
«Il y a encore cinq ans, je ne crois pas que je serais venu aujourd'hui. Mais le climat s'est considérablement dégradé. Il y a maintenant une véritable cohésion de la classe politique pour dire que tout ce qui est immigré, ou plus exactement tout ce qui n'est pas blond aux yeux bleus, est un mal. Alors qu'au contraire c'est l'union qui fait qu'aujourd'hui la France est ce qu'elle est. J'en appelle simplement à un peu de mesure, un peu de respect. Mes parents sont nés en Algérie, ils sont français, je suis né ici, je suis français, point barre.
«Même dans la sphère privée et professionnelle, j'observe un repli. Je suis dans un milieu, disons, classe moyenne supérieure, et le discours m'inquiète de plus en plus. Mes collègues se permettent des remarques que je n'entendais pas avant. Par exemple, je suis le seul Beur de mon service, et ils disent: "Nous, on a notre Beur." Ce n'est pas intentionnellement méchant, mais une distinction est faite. Pareil sur la religion. Si c'est le ramadan, on va me dire: "Ben, tu manges ? Tu bois du vin ?" Je ne suis pas musulman ! C'est tout juste si on ne m'accuse pas d'être polygame... Je dois toujours me justifier. Et je ne vous parle pas du débat sur l'islam, on va se le prendre de plein fouet. »
1/3/2011
Source : Libération
Près de 150 000 personnes se sont réfugiées en Tunisie et en Égypte depuis dix jours. L’Organisation internationale pour les migrations en prévoit plusieurs milliers au Niger
La situation a atteint un niveau de « crise » à la frontière entre la Libye et la Tunisie, s’est alarmé mardi 1er mars le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon les autorités tunisiennes, 75 000 personnes fuyant la Libye l’ont franchie depuis le 20 février.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui fait état de « scènes de chaos », poursuivait mardi 1er mars évacuations, commencées lundi 28 février.
« Un besoin urgent d’assistance »
Environ 1 450 Égyptiens ont pris un bateau à Sfax vers le port égyptien d’Alexandrie. Cinq avions transportant 900 Égyptiens devaient aussi quitter l’île tunisienne de Djerba vers Le Caire. Le dispositif avait déjà été mis en œuvre lundi 28 février.
D’autres vols étaient programmés pour rapatrier des Bangladeshis. L’OIM venait aussi en aide,mardi 1er mars, à 1 000 Vietnamiens. D’autres groupes ont « un besoin urgent d’assistance », dont des Népalais, des Ghanéens et des Nigérians dormant dehors malgré des « températures glaciales ».
750 Bangladeshis devaient aussi partir du Caire vers leur pays
À la frontière entre la Libye et l’Égypte, franchie elle aussi par environ 70 000 personnes les jours derniers, la situation est un peu plus « stabilisée », selon Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’organisation. 216 Ghanéens ont été transférés vers Le Caire, d’où un avion a décollé pour le Ghana.
Trois avions transportant 750 Bangladeshis devaient aussi partir du Caire vers leur pays. L’OIM essayait par ailleurs d’organiser des évacuations par bateau depuis Benghazi, en Libye. Les migrants ont aussi commencé à affluer à la frontière de la Libye avec le Niger. L’OIM se préparait mardi 1er mars à accueillir plusieurs milliers de personnes dans cette zone les jours prochains.
L’organisation « travaille 24 heures sur 24 pour mettre en place des structures d’accueil aux frontières », indique Jean-Philippe Chauzy. Samedi, un avion-cargo affrété par le HCR, transportant plus de 100 tonnes de matériel humanitaire pour aider 10 000 personnes, a atterri en Tunisie. Deux nouveaux avions sont prévus jeudi 3 mars.
« Décongestionner les zones frontalières »
Mais les deux organismes rappellent qu’il est essentiel de « décongestionner les zones frontalières », en particulier tunisienne. « Face à la pression migratoire, il faut que le programme d’évacuation humanitaire monte très vite en puissance », explique Jean-Philippe Chauzy. L’OIM a renouvelé son appel, lancé vendredi 25 février, à une aide d’urgence de 8 millions d’euros.
L’OIM et le HCR sont aussi très préoccupés par la situation des ressortissants d’Afrique subsaharienne « bloqués » en Libye, assimilés à des mercenaires étrangers de Kadhafi (lire ci-dessus). Leurs bureaux à Tripoli reçoivent des appels de détresse de ces migrants « effrayés et terrés chez eux », parmi lesquels figurent des réfugiés et des demandeurs d’asile.
Jean-Philippe Chauzy regrette que l’« équipe de l’OIM à Tripoli n’ait pas les moyens d’aider » cette population prise au piège, en raison des dangers encourus.
1/3/2011, Camille LE TALLEC
Source :AFP/ La CroixLe droit d'échange du permis étranger contre le permis de conduire marocain est ouvert aux MRE rentrant définitivement au Maroc et les étrangers dont les pays ont signé avec le Maroc un accord de reconnaissance réciproque des titres de conduite…Suite
Le rapatriement des Marocains de Libye continue. Depuis le début de la semaine dernière plus de 2000 personnes ont été rapatriées par avion. 2 bateaux devraient ramener, dans les prochains jours, 3800 réfugiés. Les difficultés rencontrées par ces Marocains ne s’arrêtent pas une fois arrivés au Royaume. A l’heure actuelle, rien n’est organisé pour les recevoir.
Plus de 2000 Marocains résidant en Libye sont arrivés au Royaume depuis le début de la semaine dernière. Samedi, un vol a ramené en une seule fois 220 d’entre eux. Il est aujourd’hui encore impossible de savoir combien d’entre eux demandent à être et seront rapatriés. Pour répondre à l’urgence, toutefois, 2 navires de respectivement 2000 et 1800 places sont affrétés.
Un premier est parti de Gênes et le second est en cours d’affrètement. Ils devront rejoindre les ports de Tripoli et Benghazi dans le courant de la semaine pour revenir, vendredi 4 mars, à Tanger Med avec à leur bord potentiellement 3800 nouveaux réfugiés.
Les épreuves que traversent les Marocains de Libye qui tentent de rentrer au Royaume sont considérables même s'ils n'ont eu a subir aucune violence spécifique. Quitter une maison, un appartement pour sauver sa vie, étant donné la situation chaotique du pays, c’est prendre le risque de ne jamais retrouver son patrimoine. La plupart des agences bancaires sont fermées, il est donc aussi très difficile de vider son compte avant de fuir.
Lorsque les Marocains de Libye, parviennent malgré tout à emporter avec eux une partie de leur capital, ils sont fréquemment rançonnés le long de la route qui mène à l’aéroport de Tripoli. Une fois sur place, il suffit vraisemblablement de montrer son passeport vert pour embarquer pour le premier vol pour Casablanca, dans la limite des places disponibles.
Arrivés au Maroc, les réfugiés n’ont plus a craindre pour leur vie, mais leurs difficultés, pour ne pas dire calvaire, se poursuivent. Le dinar libyen n’a jamais été convertible au Maroc. De même en Tunisie, où la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a pourtant pris la mesure exceptionnelle de permettre au Tunisiens « travaillant en Libye et qui sont retournés, depuis le 17 février 2011 », de « convertir une seule fois, selon les procédures de changes en vigueur, 1000 dinars libyens. » Bank Al Maghrib, quant à elle, n’a pour l'instant pris aucune mesure de cet ordre.
Enfin, et surtout, les Marocains de Libye qui arrivent sur le sol du Royaume ont tout intérêt à avoir conservé des liens dans le Royaume car rien n’est, à l’heure actuelle, prévu pour les accueillir à leur arrivé.
28/2/2011
Source : Yabiladi
La cinquième édition de la Quinzaine du Cinéma marocain à Strasbourg, la seule manifestation en France entièrement consacrée au 7ème art marocain, s'ouvrira mercredi avec la programmation de neuf long-métrages, apprend-on auprès des organisateurs.
Initiée par le Consulat général du Maroc à Strasbourg, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et du Centre cinématographique marocain (CCM), en partenariat avec le cinéma "Odyssée", cette manifestation se poursuivra jusqu'au 15 mars prochain.
Le public aura l'occasion de voir les films "Nûba, d'or et de lumière" d'Izza Génini (2007), "Zaïna, cavalière de l'Atlas", de Bourlem Guerdjou (2004), "Les barons", de Nabil Ben Yadir (2008), "Casanayda !", de Farida Benlyazid, Abderrahim Mettour (2007), "Où vas-tu Moshé?" de Hassan Benjelloun (2007), "Histoire d'un lutteur Mchaouchi" de Mohammed Ahed Bensouda (2009).
Les films "Terminus des Anges", de Hicham Lasri, Mohamed Mouftakir et Narjiss Nejjar (2009), "Ahmed Gassiaux", d'Ismaël Saidi (2009) et "Les Oubliés de l'Histoire", de Hassan Benjelloun (2009) sont également au programme.
La programmation de cette quinzaine confirme une fois de plus la très riche diversité du cinéma marocain et l'enthousiasmant talent de ses créateurs.
Le choix a été délibérément porté sur des films qui tournent le dos aussi bien à l'exotisme folklorique qu'au paternalisme complaisant d'un certain regard occidental, soulignent les organisateurs.
Les films à l'affiche, au-delà de leur belle et attachante singularité, interrogent avec force et lucidité tant l'histoire de ce beau pays que son présent et les tendances préfigurant son avenir.
Le Maroc est le seul pays africain et arabe à avoir une Quinzaine du cinéma dans ce haut-lieu de la création et de la cinématographie contemporaine et siège du Parlement européen, du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'Homme.
28/02/11
Source : MAP
Le long métrage "Tu te souviens d'Adil ?" inaugurera, lundi soir à Saint Jacques de Compostelle (Nord-ouest de l'Espagne), le cycle "Les Lundis d'Amal" initié par le Festival international de cinéma euro-arabe. (du 24 au 29 octobre prochain
"Les Lundis d'Amal", qui joue la carte de l'interactivité et compte sur la participation du public pour choisir les films devant être projetés le dernier lundi de chaque mois, est une initiative du festival Amal dont le but est de promouvoir le cinéma arabe tout au long de l'année.
Ainsi, le film marocain, réalisé par le journaliste et cinéaste Mohamed Zineddaine, a été choisi par le public parmi trois films pour lancer ce cycle après avoir obtenu 66 pc des votes sur le site web du festival. Les deux autres productions ayant été en lice sont un documentaire jordanien et une session de trois courts métrages égyptiens.
"Tu te souviens d'Adil ?" c'est l'histoire d'un jeune qui a toujours rêvé de traverser la Méditerranée. Il arrive ainsi à Bologne, où il mènera deux vies parallèles. Il devra prendre soin de son frère handicapé et travailler pour un narcotrafiquant.
Le festival international de cinéma euro-arabe (Amal) se veut un espace de rencontre et de dialogue interculturel pour l'entente entre les cultures arabe et espagnole.
Ce rendez-vous cinématographique, qui constitue la seule rencontre cinématographique en Espagne consacrée exclusivement au monde arabe, vise également à promouvoir auprès du grand public la réalité sociale et culturelle arabe à travers le septième art.
28/02/11
Source : MAP
La France entend rester "ferme" face à l'immigration illégale et espère "éviter" des flux "incontrôlables" en provenance d'Afrique du Nord, pressant l'Union européenne de se mobiliser davantage contre les clandestins tout en soutenant les révolutions arabes.
Dès sa prise de fonction lundi, le nouveau ministre de l'Intérieur Claude Guéant a insisté sur la nécessité, "face à des bouleversements de nature historique", "de lutter contre l'immigration irrégulière qui, c'est un fait, (...) inquiète" les Français.
Il a évoqué un "défi formidable et redoutable, celui de changer la France pour qu'elle reste elle-même, qu'elle conserve sa civilisation, son art de vivre, son modèle de société".
Alors que le rempart libyen protégeant l'Europe menace de craquer sous la pression d'une insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, le Premier ministre français, François Fillon, avait auparavant affirmé que la France ferait "preuve d'une très grande fermeté à l'égard de l'immigration illégale".
M. Fillon a admis qu'"il va y avoir des mouvements migratoires importants", conséquence de la situation en Libye, mais aussi en Tunisie et en Egypte où les régimes de Zine El Abidine Ben Ali et de Hosni Moubarak ont été balayés par des révoltes inédites.
La dégradation de la situation en Libye, pays pétrolier où vivent entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, a jeté sur les routes de l'exode des dizaines de milliers de personnes.
L'ONU recensait ce week-end près de 100.000 personnes, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, une situation qualifiée de "crise humanitaire".
Originaires de pays où la situation économique est trop difficile pour laisser espérer une réinsertion, ces migrants peuvent avoir comme "perspective" de gagner l'Europe si l'instabilité persiste en Libye, pronostique l'avocate Claire Rodier du réseau Migreurop.
"Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme. C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne", a estimé dimanche le président français Nicolas Sarkozy.
"Nous devons tout faire" pour que "ces forces vives restent sur le territoire de leur pays" et "puissent concourir au développement économique", estime pour sa part Dominique Paillé, le président de l'Office français pour l'Immigration et l'Intégration (Ofii).
Avant même l'insurrection en Libye, quelque 6.000 Tunisiens étaient arrivés en quelques jours sur l'île italienne de Lampedusa avec l'espoir de rejoindre la France.
Pourtant, Rome n'a pas été entendu par tous ses partenaires européens mis en garde contre un risque humanitaire "catastrophique" et un afflux de réfugiés libyens.
Après l'Italie, M. Sarkozy a demandé à l'UE la réunion d'un sommet pour décider d'une "stratégie commune" face à la crise libyenne.
La situation dans le monde arabe et les errements de la diplomatie française l'ont même conduit à un remaniement ministériel dimanche, avec des nouveaux ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé et de l'Intérieur, avec Claude Guéant, bras droit à l'Elysée de Nicolas Sarkozy.
"Avec les autres pays européens nous ferons preuve d'une très grande fermeté à l'égard de l'immigration illégale", a prévenu François Fillon.
Mais le Premier ministre veut croire que "le meilleur moyen" d'éviter le flux migratoires "c'est d'aider la Tunisie à réussir, c'est d'aider l'Egypte à réussir, c'est de faire en sorte que la situation se stabilise rapidement en Libye".
La France va "accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d'être libres", a assuré le chef de l'Etat.
Ce discours "est hypocrite et paradoxal", juge Claire Rodier qui appelle l'Europe à la "solidarité", la jugeant "tout à fait capable d'assumer ces situations de crise".
28/2/2011
Source : AFP/La Croix
Pourquoi ce retour au coeur du débat politique ? Quel est le bilan de la politique de Nicolas Sarkozy ? Un "islam de France" peut-il émerger ? La convention que l'UMP prévoit de consacrer, le 5 avril, à l'exercice des cultes et notamment à la compatibilité de l'islam avec la laïcité se veut...Suite
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Le porte-parole du PS Benoît Hamon a accusé lundi le président Nicolas Sarkozy de parier sur "la stratégie de la peur" en utilisant les thèmes de l'immigration et de l'islam, et de vouloir entrer en compétition avec le Front national en vue de la présidentielle.
"Il n'aura pas fallu trois minutes hier au président de la République pour qu'il nous dise, une nouvelle fois, que le loup nous guette, qu'il est là, qu'il a pour nom le terrorisme, l'islamisme, l'immigration, et que, quand le loup nous guette, il y a un berger (Nicolas Sarkozy) qui nous protège", a déclaré M. Hamon lors du point de presse hebdomadaire.
"La réalité, c'est qu'à chaque fois que le président de la République use de cette méthode consistant à faire peur aux Français (...), le résultat est le même. C'est Marine Le Pen qui prospère. C'est le Front National qui prospère", a-t-il poursuivi, en critiquant le projet de débat sur la place de l'islam en France, souhaité par le président.
"Marine Le Pen ira au bout de ce débat et engrangera les dividendes électoraux", a estimé M. Hamon. "Il y a une volonté de faire de l'islam et de l'immigration le coeur de la présidentielle", a-t-il ajouté, pointant une "compétition" entre l'UMP et le FN sur ces thèmes.
"A cette stratégie qui est une stratégie de la peur, les conséquences seront toujours les mêmes", a ajouté M. Hamon, estimant que la seule réponse aux "inquiétudes" des Français sur ces sujets était "le rappel de la laïcité".
La France "n'est pas l'ennemie des religions, qui doivent rester dans une démarche spirituelle sans aspiration à une quelconque emprise sur l'espace public. Il faudra réaffirmer ces principes-là, plutôt que de jouer sur la stigmatisation et les peurs, comme le fait le président de la République", a-t-il déclaré.
28/2/2011
Source : AFP
Si un pays a le plein droit de réglementer la migration et de contrôler les flux migratoires, les immigrés, eux, ont droit à la protection.
De tous les aspects liés à la question de l'immigration, l'aspect juridique est celui dont on parle le moins. Pourtant, il s'agit d'un élément clé pour appréhender les enjeux géopolitiques et socioéconomiques de l'immigration dans le monde. Pour faire la lumière sur l'évolution des lois et des politiques migratoires et leur impact sur la situation socioéconomique des immigrés du Maghreb Arabe, l'Observatoire des circulations migratoires et des espaces transfrontaliers a tenu, hier à Rabat, un colloque international sur le thème « Immigration, changement social et juridique au Maghreb».
Si l'accent a été mis sur la région du Maghreb, c'est parce que l'immigration Sud-Nord et même Sud-Sud y a pris de l'ampleur, au point de devenir dorénavant un «fait social et spatial majeur et inédit ». Certes, les lois relatives à la réglementation de l'immigration et à la gestion des flux migratoires sont intrinsèquement différentes d'un pays à l'autre, mais elles ont dorénavant un point commun : la tendance, constatée durant les dernières années chez les pays développés, à contrôler voire à freiner la migration à provenance du Sud. Une tendance qui trouve son explication dans les angoisses sécuritaires ravivées notamment par la montée en puissance du terrorisme.
Mais pas seulement. Hervé Le Bras, spécialiste en histoire sociale et démographie, évoque le «coût de l'immigration» qui sert souvent de prétexte pour durcir les politiques de migration dans les pays européens. «On a tendance à croire que les immigrés coûtent plus qu'ils ne rapportent. A vrai dire, cet argument a une grande résonance dans les pays développés et il est employé par les partis et syndicats qui s'opposent à l'immigration. Il s'agit d'un argument faux car partiel, en ce sens qu'il ne prend pas en considération l'ensemble du cycle de vie de l'immigré», explique M. Le Bras.
Aux antipodes de cette thèse soutenue surtout par les plus radicaux, d'autres voix plaident pour une plus grande ouverture des frontières face aux flux migratoires. Pragmatiques, les tenants de cette thèse arguent que l'Europe est un continent qui vieillit rapidement et que les immigrés, des jeunes pour la plupart, sont les seuls à pouvoir compenser ce vieillissement. « Encore une fois, il s'agit d'un raisonnement purement abstrait dont on ne peut voir les modalités concrètes de réalisation », analyse objectivement M. Le Bras. Car, pour parler chiffres, les pays industrialisés ont besoin pour compenser le vieillissement de leur population de pas moins de 5 milliards de jeunes immigrés ! «Les libéraux sont les seuls à avoir défendu l'ouverture complète des frontières, tout en soulignant la nécessité de protéger les nationaux», précise M. Le Bras. A juste titre, l'enjeu actuel consiste à trouver le juste milieu entre les droits des migrants et les droits de l'Etat. « La question à ce poser est la suivante : est-ce qu'il faut favoriser le droit de l'Etat à réglementer, à organiser et à sanctionner la migration, ou bien le droit des immigrés à être protégés ? En d'autres termes, nous sommes en face à un conflit entre les droits individuels et les droits collectifs », remarque Khadija Elmadmad, professeur de droit à Rabat et titulaire de la Chaire UNESCO "Migration et droits humains". Vue la perspective des pays du Maghreb arabe, la question migratoire revêt une importance grandissante.
Elle est devenue selon les organisateurs à la fois «un instrument de la diplomatie, une arme de négociation avec l'Europe, un enjeu régional, mais aussi un élément de politique intérieure ». D'où la nécessité de redessiner les équilibres avec l'Europe et entre les pays de la région maghrébine qui est devenue, par excellence, un espace d'immigration.
La migration Sud-Sud
L'immigration a longtemps été le fait de populations pauvres qui quittent leurs pays d'origine pour les pays industrialisés. Ce schéma est en train de changer même lentement, avec l'apparition, voire l'expansion de l'immigration sud-sud. Même les pays les plus pauvres de la planète, comme la Mauritanie, reçoivent des flux migratoires importants en provenance de pays sous-développés. A Nouakchott par exemple, les immigrés représentent 20% de la population et 30% à Nouadibou, la capitale économique. L'immigration dans ce contexte a ses particularités. Il s'agit d'une immigration qui n'est ni formalisée ni contrôlée par l'Etat, mais qui participe grandement à l'économie nationale. En atteste le fait que 30% des immigrés en Mauritanie montent leurs propres projets d'entreprises, allant de petites boutiques jusqu'à de grandes usines qui emploient la population locale. De ce fait, leur niveau économique est égal, voire supérieur, à celui des nationaux, parce qu'ils travaillent souvent dans les secteurs les plus importants de l'économie. Ces secteurs ne sont pas suffisamment investis par les autochtones et ont, dès lors, grand besoin du savoir-faire apporté par les immigrés. En ce sens, on parle d'une immigration créatrice de richesse et contribuant au développement économique.
28.02.2011, Meriem Rkiouak
Source : Le Matin
Le film "Sac de farine", une production belgo-marocaine, de la réalisatrice Khadija Saidi Leclere, est actuellement en tournage à Ait Ourir, apprend-on auprès des producteurs belges.
Ce long-métrage, tourné au Maroc et en Belgique, est produit par "Sahara Productions", la "Compagnie cinématographique européenne" et "t-chin t-chin Productions" avec notamment le soutien du Centre cinématographique marocain (CCM).
Ce long métrage (90 mn) raconte l'histoire de Sarah, fille de 8 ans d'origine marocaine qui, dans les années 70, grandit dans un foyer d'accueil catholique à Bruxelles.
Elève studieuse, lectrice assidue, elle voit un jour arriver son père biologique qui lui promet un week-end à Paris. Mais au lieu de cela, il l'emmène dans sa famille au Maroc et repart aussi vite en laissant Sarah, sans explication.
Prisonnière du choix du père, elle n'aura d'autre possibilité que de se résigner. Elle mènera la vie d'une petite fille marocaine où la seule scolarité qui lui est proposée est celle de l'école du tricot.
Quelques années plus tard, Sarah a 17 ans et semble avoir trouvé une vie stable. Toutefois son envie de partir, de retrouver la Belgique de son enfance, l'école, les livres et une vie qu'elle imagine libre reste présente.
"Le sac de farine", premier long-métrage de la réalisatrice belgo-marocaine Khadija Saidi Leclere, est une fiction mêlée d'autobiographie. Il s'agit d'une "aventure humaine", à travers laquelle la réalisatrice jette un regard sur le problème de l'intégration et de la bi-culturalité, de "la recherche de la véritable identité profonde".
C'est toujours la problématique du retour au pays d'origine qui est posée, et de la quête de ses racines. Mais ce film aborde le cas d'une jeune femme qui est née en Belgique et qui y a passé son enfance. Elle découvre à son adolescence la culture, les traditions et le mode de vie de son pays d'origine, trouve l'amour et l'affection parmi sa famille, mais demeure déchirée entre une vie toute tracée au Maroc et sa vie en Europe, explique à la MAP le producteur belge Gaetan David.
Elle finira par quitter le Maroc qu'elle avait appris à aimer, avec une certaine amertume, convaincue de perdre quelque chose d'important, mais aussi plus forte que jamais et convaincue de pouvoir enfin vivre sa vie, ajoute-t-il.
La réalisatrice a fait appel à des acteurs marocains : Abderraouf, Souad Saber, Latifa Ahrare, Hassan Foulane, Faouzi Bensaidi, Mohamed Atifi, Jawad Sayeh, Khadija Jamal et Fadila Benmoussa, mais aussi à des acteurs maghrébins établis en Belgique et en France, comme Smain, Hafsia Herzi, Mehdi Dehbi et la comédienne arabo-israélienne Hiam Abbas.
Ce film dont la sortie en salles est prévue pour 2012 est réalisé avec un budget de près de 2,2 millions d'euros.
La réalisatrice du film, Khadija Leclere, est diplômée du Conservatoire Royal d'art dramatique de Bruxelles en 1997, et a travaillé comme directrice de casting. Elle a réalisé trois courts métrages: "Camille" qui sera son école de cinéma, "Sarah" son premier court-métrage professionnel, primé dans plusieurs festivals internationaux notamment celui de Dubaï, Namur, Miami, et Milan, et le dernier en date "la pelote de laine".
28/02/11, Mahjouba Agouzal
Source : MAP
Nicolas Sarkozy a dit dimanche avoir demandé à l'Union européenne (UE) la réunion d'un sommet pour décider d'une "stratégie commune" face à la crise libyenne et aux menaces qu'elle fait peser en matière d'immigration, lors d'une allocution radio-télévisée.
"La France a demandé que le Conseil européen se réunisse pour que l'Europe adopte une stratégie commune face à la crise libyenne, dont les conséquences pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région", a déclaré le chef de l'Etat.
Lors de sa visite vendredi en Turquie, M. Sarkozy s'était déjà prononcé pour la réunion d'un "Conseil européen sur cette question-là, de l'Union pour la Méditerranée et de l'avenir des relations de l'Europe et des pays du Moyen-Orient". "C'est un sujet extrêmement complexe, difficile mais qu'il faut affronter en ayant la perspective de l'avenir", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Abdullah Gül.
Dimanche soir, le président a souligné les risques de dérapages violents dans les pays arabes.
"Ils peuvent aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes. Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires incontrôlables et sur le terrorisme", a-t-il déclaré.
Ces derniers jours, l'Italie a mis ses partenaires européens en garde contre un risque humanitaire "catastrophique" et un afflux de réfugiés libyens, mais plusieurs de ses partenaires lui ont opposé une fin de non-recevoir.
27/2/2011
Source : AFP/Le Monde
La situation internationale impose de différer un débat qui s’annonce délicat, estiment plusieurs élus.
L’Élysée et la direction de l’UMP se rendent compte que la programmation, pour le 5 avril, du débat sur la place de l’islam en France a été pour le moins maladroite. Alors que, sur la rive sud de la Méditerranée, le monde arabe est en pleine ébullition, fallait-il ouvrir dans la précipitation un chantier aussi délicat ?
En fin de semaine dernière, l’ancien ministre de l’industrie Christian Estrosi estimait que «la situation internationale crée un trouble et impose de différer ce débat». Peu après, un secrétaire national de l’UMP, joint par La Croix, assurait que la décision était déjà arrêtée de «reporter le débat au 26 avril». Une assertion démentie par l’entourage de Jean-François Copé.
Ces informations contradictoires reflètent bien le malaise suscité par l’initiative prise par le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, avec le feu vert du chef de l’État. Au sein de la majorité, de nombreux poids lourds ont fait part de leurs vives réticences. Se souvenant des dérapages du débat sur l’identité nationale qui avait finalement tourné court en 2010, ils craignent que cette nouvelle tentative ne soit pas mieux contrôlée.
Les risques d'un débat insuffisamment «préparé»
Le ministre de la défense, Alain Juppé, ou encore le président du Sénat, Gérard Larcher, ont mis en garde Jean-François Copé sur les risques d’un débat insuffisamment «préparé». Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, fait part à La Croix des mêmes réserves: «C’est un débat qui doit être soigneusement réfléchi. Mal cadré, il sera contre-productif. L’an dernier, j’avais regretté qu’on parte sur ce thème de l’identité nationale, auquel je préférais celui de l’appartenance à la République.»
En ce domaine, le choix des mots est lourd de conséquence. Selon la formule de Jean-François Copé, la réflexion portera sur «l’exercice des cultes religieux dans la République, avec un point particulier sur l’exercice du culte musulman».
Une formulation qui provoque des polémiques sur deux fronts. Le premier oppose ceux qui refusent de stigmatiser les musulmans et ceux qui veulent briser le tabou sur la place de l’islam. «Focaliser sur le seul islam, ce serait faire une erreur par rapport au principe de laïcité», prévient Gérard Larcher. Dans Le Figaro , vendredi, Édouard Balladur estimait pour sa part: «La France est un pays de tradition catholique qui, l’histoire en témoigne, a du mal à accepter la diversité religieuse. Il faut prendre acte de celle-ci.»
« Remettre en chantier la loi de 1905 serait suicidaire »
L’autre front de divergences, au sein de la droite, concerne la nécessité ou non de réformer la loi de 1905. Après l’annonce de Jean-François Copé, le ministre du logement, Benoist Apparu, s’est déclaré favorable à une réforme législative sur le financement des lieux de culte. Son collègue aux transports, Thierry Mariani, propose d’interdire les prêches en langue arabe…
Ces déclarations ont aussitôt provoqué l’indignation de ceux qui refusent de toucher à la loi de 1905. Dominique Paillé, secrétaire national de l’UMP en charge de l’intégration, accepte un débat «pédagogique, dont le rôle serait de faire comprendre la laïcité». Mais, poursuit-il, «remettre en chantier la loi de 1905 serait suicidaire».
Dans le même sens, Bernard Accoyer estime que l’ouverture du dossier du financement des lieux de culte présente «trop de risques de dérapages.» Pour les chrétiens-sociaux, Christine Boutin explique pour sa part qu’en voulant s’attaquer à quelques abus, c’est tout l’équilibre sur la liberté d’expression qu’on risquerait de bouleverser.
Et puis, l’interdiction des prières dans la rue aux abords des mosquées risque d’avoir des conséquences pour les processions chrétiennes, estime également la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD).
27/2/2011, Bernard GORCE
Source : La Croix
A quelques kilométres d’une Europe bien fermée que jamais, de nombreux migrants subsahariens survivent au nord du Maroc. Sans ressources, à la merci du racisme populaire et de l’arbitraire policier, ils attendent. Tranches de vie…Suite
Jeune, indépendante, au chômage et en situation régulière", tel est le profil de la femme immigrée marocaine, installée actuellement dans la communauté autonome de Madrid, selon une étude sociologique publiée dans la capitale Espagnole…Suite
Un haut fonctionnaire arrive à Rennes pour assainir. Il se heurte à des résistances mais maintient la pression. Au passage, il lève même quelques lièvres qui feraient le bonheur de n' importe quelle Cour des comptes: emplois fictifs, trafics de timbres fiscaux ...Suite
Le énième débat sur l’islam et la République que le chef de l’État a annoncé à TF1 et que l’UMP veut entreprendre début avril est bien mal engagé. Au point même que le ministre de la Défense Alain Juppé – qui n’a pas l’habitude de faire dans la surenchère gauchiste ! – craint les dérapages…
Opposer un « islam de France » et un « islam en France » ne me semble pas une bonne façon de poser le problème. Met-on les catholiques, les juifs et les protestants devant la même alternative ?
Il existe un « catholicisme de France » avec sa Conférence des évêques, les Assemblées plénières de Lourdes, etc. Il n’en existe pas moins un « catholicisme en France ». Ce dernier n’est pas réductible au « catholicisme de France », car le catholicisme est une réalité internationale. Sauf erreur de ma part, son chef spirituel est, en même temps, un chef d’État.
L’ambassadeur du Vatican en France, le nonce apostolique, participe même aux entrevues officielles qui ont lieu entre la délégation catholique et le gouvernement, comme le remarquait un ministre de l’Intérieur, s’appelant Nicolas Sarkozy en réponse à une question de Ph. Verdin sur « l’indépendance des musulmans français » (1).
On constate, certes, une souplesse plus grande de l’épiscopat français sur certaines questions. Ainsi, contrairement à ce qui se passe en Colombie ou en Pologne par exemple, les médecins français catholiques qui pratiquent des IVG ne se trouvent pas menacés d’excommunication.
Mais, sur beaucoup d’autres points, comme le mariage des prêtres ou l’accès des femmes à la prêtrise et au diaconat, ce sont les règles générales, les « normes canoniques » du catholicisme qui s’imposent, même si les enquêtes faites montrent qu’une majorité des catholiques français, y compris chez les catholiques pratiquants (2) ont des attentes différentes.
Qui va affirmer que l’État devrait imposer des femmes prêtres au nom de l’égalité hommes-femmes ou, comme la Révolution française l’a fait, imposer l’autorisation du mariage des prêtres au nom de la liberté individuelle ?
On peut, à titre personnel, sympathiser avec celles et ceux qui luttent pour des changements internes à l’Église catholique, on peut aussi être indifférent en la matière. Mais aucune force politique ou sociale ne va chercher à imposer ces changements. Il est clair que c’est l’affaire du catholicisme. Et ses évolutions comportent des zigzags.
Il en est de même pour l’islam. D’ailleurs, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Le même ministre de l’Intérieur, déjà évoqué, a largement contribué, il y a maintenant 7 ans, à organiser un « islam de France » par la création du Conseil français du culte musulman (CFCM ) et des Conseils régionaux du culte musulman (CRCM).
Chacun peut avoir son avis sur ces structures : il n’en demeure pas moins que c’est l’État qui s’est fortement engagé dans cette démarche. L’État ne peut ignorer ou tenir pour négligeable ce dont il est un co-auteur. Serait-ce trop lui demander d’avoir un peu de cohérence interne ?
Il existe donc un islam de France et un islam en France, car l’islam, comme le catholicisme et bien d’autres religions, est une réalité internationale.
Dès maintenant, au-delà de l’organisation spécifique qui a été mise en place, des façons spécifiques et multiples d’être musulman sont en train de se forger en France (et en Europe) ; et une gestion teintée de néo-colonialisme risque d’être contre-productive (3).
Mais c’est à un niveau international que l’islam bouge. Par exemple, un féminisme musulman se développe (4) et, aujourd’hui, on constate la soif de démocratie dans l’ensemble du monde dit « arabo-musulman ».
Ce thème de l’« islam de France » me rappelle un certain discours laïque traditionnel sur les femmes : elles étaient suspectes d’être sous influence cléricale. Il fallait les « éduquer » avant de leur donner le droit de vote. Et naturellement, on considérait qu’elles n’étaient jamais assez éduquées pour l’obtenir. Si bien que le premier projet donnant le droit de vote aux femmes, fut le projet de Constitution élaboré par Vichy !
De même, d’année en année, on a l’impression que les musulmans français ne sont jamais assez français…
Notes :
1. N. Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, Paris, Éd. du Cerf, p. 93.
2. 61 % contre 36 % pour le mariage des prêtres, 51 % contre 44 % pour l’accès des femmes à la prêtrise (respectivement 81 % contre 16 % et 67 % contre 31 % chez les catholiques pratiquants irréguliers). Source : enquête CSA-La Vie : « Les attentes des Français à l’égard du prochain pape », 15 avril 2005.
3. Lire, entre autres, l’ouvrage de Franck Frégosi, Penser l’islam dans la laïcité. Les musulmans de France et la République (Éd. Fayard, 2008).
4. Lire sur ce sujet Critique internationale, n° 46, 2010.
* Jean Baubérot, professeur émérite (Sorbonne), est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont Histoire de la laïcité en France et Les Laïcités dans le monde, tous deux parus dans la collection « Que sais-je », aux éditions PUF. Il commente l’actualité sur son blog
Derniers ouvrages parus : Laïcités sans frontières, avec M. Milot (Éd. du Seuil, 2011) ; Sacrée médecine. Histoire et devenir d’un sanctuaire de la Raison, avec R. Liogier (Éd. Entrelacs, 2011).
26 Février 2011, Jean Baubérot
Source : Atlas info
L'historien et politiste Olivier Le Cour Grandmaison dénonce les prélèvements mirifiques opérées par les banques sur l'argent envoyé par les immigrés à leurs familles restées au pays.
Ils ont en moyenne des revenus largement inférieurs aux nationaux des pays dans lesquels ils vivent, ils occupent les emplois les moins qualifiés et les moins bien rémunérés. Ils sont victimes de discriminations à l'embauche, de la précarité et de licenciements qui les frappent plus souvent qu'à leur tour; et pourtant, ils s'obligent à des sacrifices financiers significatifs pour envoyer chaque mois de l'argent à leur famille demeurée au pays. Pauvreté, privations, épreuve douloureuse de l'exil, et pour les sans-papiers la peur constante de l'arrestation et de l'expulsion. Telle est la situation de beaucoup d'immigrés qui vivent en France; elle n'est une douce terre d'accueil que dans les discours ronflants mais fallacieux des membres du gouvernement et de la majorité qui le soutient.
En 2010, les sommes ainsi transférées se sont élevées, au niveau international, à 325 milliards de dollars selon une étude de la Banque mondiale, laquelle constatait aussi que ces montants sont trois fois supérieurs à l'aide publique consentie par les Etats qui, pour les plus riches d'entre eux, ne consacrent que 0,30% de leur revenu national brut à l'aide au développement. Voilà qui en dit long sur la générosité prétendue des principaux bailleurs de fonds et sur le développement solidaire tant vanté par certains ministres de la République qui, en cette matière comme en beaucoup d'autres, se paient à bon compte avec la fausse monnaie de leurs déclarations convenues.
En France, ces transferts atteignent 8 milliards d'euros en 2010, soit une progression de 10% par an depuis 2002. Leurs destinations principales sont les pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Toutes origines confondues, ces sommes représentent 6,6% du PIB du Maroc, 7 % au Togo, 9,1% au Sénégal, entre 11 et 12,5% au Mali et 20% aux Comores. Concrètement, cela signifie que de dizaines voire des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, sans doute parfois aussi les habitants de villages, voire de quartiers entiers de certaines villes, dépendent très largement de cet argent pour vivre, manger, se loger et, dans le meilleur des cas, étudier. Une manne indispensable donc qui n'a, en l'espèce, rien de céleste puisqu'elle est le fruit du dur labeur de ceux qui ont été contraints à l'exil. A preuve, selon certaines sources, ces transferts de fond représentent plus de 50% des revenus des bénéficiaires au Maroc, au Sénégal et aux Comores, et 2/3 au Mali cependant que près de 80% des sommes ainsi perçues sont affectées à la consommation courante. Comme le note Claire Naiditch, en conclusion de sa thèse d'économie soutenue à l'université de Paris I en 2009, l'argent ainsi envoyé à un «effet positif de court terme sur les revenus des ménages et les indices de pauvreté».
Reste que les immigré(e)s qui travaillent dans les conditions que l'on sait, en prélevant sur leur maigre salaire des sommes substantielles doivent payer, en France notamment, des commissions particulièrement élevées: 15 % en moyenne pour 140 euros envoyés. Toujours selon la Banque mondiale, les tarifs pratiqués dans ce pays sont parmi les plus élevés au monde. Deux opérateurs financiers principaux dominent ce marché international particulièrement lucratif: Western Union et Money Gram qui réalisent environ 65% des opérations et s'enrichissent en touchant chaque jour des commissions très importantes. D'après une étude réalisée par des chercheurs américains, des commissions de 12,5% représentent entre 10 et 15 milliards de dollars par an; au lieu de parvenir à leurs destinataires dans les pays du Sud, ces derniers finissent en partie dans les caisses des sociétés spécialisées en transfert d'argent.
Ce scandale financier et humain est parfaitement connu puisque des experts de la Banque mondiale ont établi de leur côté qu'une baisse de 5% seulement du coût de ces transactions permettrait d'augmenter de 3,5 milliards de dollars par an les sommes envoyées par les immigrés à leur famille et à leurs proches. Lors de la réunion du G8, qui s'est tenu en juillet 2009 à l'Aquila en Italie, les chefs d'Etat et de gouvernement, avaient promis d'agir et de réduire de 50% les coûts réels des transferts à l'horizon 2013. Quelle hâte! Les immigrés concernés seront sans doute particulièrement touchés par tant de prévention à leur endroit. Qu'a fait le ministre français, Eric Besson alors en charge de l'Immigration, de l'Identité nationale, de l'Intégration et du développement prétendument solidaire? Rien ou presque. Quelques négociations ici et là auxquelles s'est ajoutée la rénovation d'un tableau comparatif établi en 2007 par l'Agence française de développement permettant de prendre connaissance des tarifs pratiqués par les différentes sociétés de transferts, les banques et la Poste.
Comme on peut le lire sur le site officiel du ministère de l'Intérieur aujourd'hui en charge de l'Immigration, ce tableau «est l'illustration de l'engagement, aussi bien de l'Etat que des établissements financiers, à aboutir à une plus grande transparence et à une information claire et complète des migrants sur les modalités et coûts de ces envois d'argent». Cette prose convenue et creuse, qui mobilise quelques «éléments de langage» aujourd'hui en vogue parmi les conseillers en communication chargée de promouvoir l'action des membres du gouvernement, n'engage à rien. Plus grave, les tarifs pratiqués restent très onéreux pour les immigrés. De l'aveu même d'Eric Besson, qui a tenu une conférence de presse le 20 mai 2010 sur cette question: «les coûts des transferts de fond demeurent trop élevés, dépassant bien souvent 8 à 10 % de la somme transférée et approchant quelquefois 20%». Remarquable bilan, assurément, de celui qui se vantait de mettre en œuvre une «politique ferme mais humaine» et cherchait à redorer son misérable blason par la promotion d'actions réputées favorables aux migrants et à leur pays d'origine.
Aux responsables politiques qui disent savoir de quoi ils parlent et affirment être bien informés des réalités sur lesquelles ils prétendent agir, recommandons l'expérience simple suivante. Entrez donc dans une agence parisienne de Western Union, par exemple, et vous pourrez constater que la situation n'a pas véritablement changé. A destination de l'Afrique, les «prix du service» sont les suivants: jusqu'à 100 euros, les frais sont de 10 euros, de 100,1 à 200 euros, de 15 euros. Mais ils sont de 8 euros 50 pour un transfert inférieur à 50 euros et de 15 euros pour un transfert compris entre 50, 1 euros et 100 euros selon d'autres tarifs fournis par la Banque Postale cette fois. En effet, dans le cadre d'un partenariat sans doute lucratif établi depuis 1994 avec Western Union, et régulièrement reconduit depuis cette date, la Banque postale propose dans son réseau de plus de 6000 points de vente les prestations de cette société de transfert de fonds. Comme l'a reconnu le vice-président et directeur exécutif de Western Union en Europe, Hikmet Ersek, «la Banque postale nous aide véritablement à étendre l'offre de service (...) en France». Assurément.
Mais quelles sont les conditions financières de cet accord? Combien ces prestations rapportent-elles à la Banque postale? Comment les tarifs sont-ils établis? Impossible de le savoir. Le bilan d'activité et le bilan financier de cet établissement n'en disent rien, et l'un de nos interlocuteurs, salarié de la Banque postale joint par téléphone, a refusé de nous communiquer ces éléments d'information. La Banque postale aurait-elle des choses à cacher en la matière, elle qui communique pourtant régulièrement sur le sujet et a mobilisé il y a peu le joueur de football sénégalais, Mamadou Niang, pour promouvoir la nouvelle tarification applicables aux transferts d'argent? Mystère. Ajoutons enfin que l'Etat est actionnaire à 100% du groupe La Poste et de sa filiale la Banque postale, et que le ministre de tutelle actuel n'est autre qu'Eric Besson qui prétendait, dans le cadre de ces responsabilités passées au ministère de l'Immigration, vouloir faire baisser les tarifs de façon significative. Il n'en a rien fait dans le passé et il persévère dans cette voie lors même qu'il aurait les moyens d'agir. Admirable.
«Service» ose écrire le dirigeant de Western Union. «Service» peut-on lire aussi sur les dépliants fournis aux clients potentiels. Une ignominie bien plutôt qui prospère, dans tous les sens du terme, sur un «marché» toujours «oligopolistique» comme on le reconnait du côté du ministère des Finances cependant qu'à cause de cela les immigré(e)s et leur famille perdent chaque année des sommes très importantes en frais exorbitants.
A quand un véritable service public pour venir vraiment en aide à celles et ceux qui sont victimes de ces pratiques indignes? Il n'y a rien à espérer de ce gouvernement qui s'acharne contre les immigrés et les sans-papiers. Que les candidates et les candidats, qui aspirent à remplacer Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2012, disent ce qu'ils comptent faire pour que cesse ce scandale. Il y a urgence; la vie de centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, parmi les plus pauvres du monde, dépend en partie de leur réponse.
27 Février 2011, (mediapar)
Source : Atlas info
Les autorités marocaines ont affecté deux bateaux pour rapatrier les ressortissants marocains établis en Libye, a annoncé samedi le Ministère chargé de la Communauté Marocaine à l'Etranger.
Dans un communiqué rendu public, le Ministère indique que la cellule, créée pour assurer le suivi de la situation des citoyens établis en Libye, dans la conjoncture actuelle que traverse ce pays, a pris dès sa mise en place des mesures pour faciliter l'opération de leur évacuation.
Cette opération, poursuit la même source, est menée à travers l'intensification des vols de la Royal Air Maroc et par voie maritime.
En coordination avec l'Ambassade du Royaume en Tunisie, ajoute le Ministère, un intérêt particulier est accordé aux Marocains, qui sont parvenus à rejoindre les frontières tuniso-libyennes par voie terrestre, pour faciliter leur retour au Maroc via des vols de la RAM.
Il est à rappeler qu'en application des Hautes instructions données par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, au gouvernement pour accorder tout l'intérêt requis à la situation des Marocains établis en Libye, compte tenu de la situation actuelle que traverse ce pays, une cellule de suivi a été mise en place, composée du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et celui chargé de la Communauté Marocaine à l' Etranger, en coordination avec les missions diplomatique et consulaire marocaines en Libye.
26/2/2011
Source : MAP