Le Rassemblement des musulmans de France (RMF), pro-Maroc, a remporté dimanche, avec 62% des voix, mais sans surprise car sans réel adversaire, les élections pour le renouvellement des instances régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Sur les 3.636 délégués inscrits dans les 25 régions (dont trois en Ile-de-France et une à La Réunion), représentant 700 mosquées et lieux de culte, 3.176 ont participé au vote, a annoncé M. Mohammed Moussaoui, président du CFCM à l'AFP. Soit un taux de participation de 87,35%.
Le 19 juin, les Conseils régionaux, issus des élections de dimanche, et réunis en assemblée générale éliront à leur tour le bureau exécutif et le conseil d'administration du CFCM, lequel choisira le nouveau président du CFCM.
Le résultat en faveur du RMF était largement prévisible dans la mesure où les deux autres principaux courants du CFCM, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans, et la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (GMP), proche de l'Algérie, avaient appelé à boycotter le scrutin.
Cependant deux listes algériennes - en PACA (Provence-Alpes-Côte-d'Azur) et en Languedoc - ont participé au scrutin malgré l'appel du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, opposé au mode de représentativité du CFCM, créé en 2003. Le nombre de délégués est fonction de la surface en m2 des lieux de culte.
Parmi les associations votantes, la liste RMF a recueilli 62% des votes, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) 9%, la Fédération de la Grande Mosquée de Paris (GMP) 3%, la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), près de 1%.
Par ailleurs des listes d'union composées par toutes les fédérations votantes ont totalisé 15% des voix. Enfin, les indépendants ont totalisé 8% des suffrages.
Aux divisions du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui n'ont fait que croître au fil des mois, s'est ajoutée une crise avec la démission, rendue publique dimanche, du président de l'Union des Organisations islamiques de France (UOIF).
Fouad Alaoui, président de ce deuxième mouvement représentatif des musulmans de France (après le RMF et avant la GMP), a démissionné des fonctions qu'il occupait depuis 18 mois "pour cause de divergences". Ahmed Jaballah, théologien d'origine tunisienne, a été élu pour lui succéder.
Dès 09H00, les 371 délégués de l'Ile-de-France Centre et de trois départements de la petite couronne, avaient commencé à voter au gymnase Picpus (XIIe arrondissement).
"C'est une confrontation algéro-marocaine qui se dessine et le plus grand perdant, c'est l'islam de France", déplorait en Limousin Okacha Ben Ahmed, trésorier national du CFCM depuis 2008. Ce sera un CFCM purement marocain-turc, il n'y aura pas la mosquée de Paris, pas la mosquée de Lyon... ce ne sera pas un conseil représentatif".
A Marseille, deux listes rivalisaient pour la région Paca: "Entente", dirigée par Mohamed Moussaoui (RFM), président sortant du CFCM, et la liste "indépendante" de l'imam Abderrahmane Ghoul, qui pilote le projet de la grande mosquée.
Dans la mairie du 8e arrondissement de Lyon, qui abrite l'unique bureau de vote de Rhône-Alpes, 198 délégués étaient appelés à voter soit pour le RMF soit pour la liste turque du Ditib.
A l'aumônerie de de Villeneuve d'Ascq, bureau de vote du Nord/Pas-de-Calais il n'y avait qu'une seule liste, comme en Basse-Normandie, Haute-Normandie, Centre, Alsace.
Le CFCM est l'instance représentative des musulmans de France, qui sont actuellement entre 4 et 5 millions et constituent la deuxième religion de France.
5/6/2011, Annick BENOIST
Source : AFP
Ce n'est pas demain la veille que les femmes d'origine étrangère se verront interdire de porter le voile intégral au Québec.
Le projet de loi 94, censé interdire le port de la burqa et du niqab dans l'administration publique, a été déposé en mars 2010.
Or, 15 mois plus tard, et après des dizaines d'heures de discussion, les élus de l'Assemblée nationale n'en sont toujours rendus qu'à décortiquer l'article un.
L'étude du projet de loi controversé est donc au point mort et ses chances d'être adopté sont à l'avenant.
Malgré cela, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne, le gouvernement n'a aucune intention de forcer l'adoption du projet de loi 94, en imposant le bâillon avant l'ajournement des travaux parlementaires, vendredi prochain.
Et le gouvernement n'a pas davantage l'intention de modifier son projet pour accélérer les choses, en cherchant à accommoder l'opposition péquiste dont les vues sur la question sont totalement différentes, pour ne pas dire divergentes.
L'analyse détaillée du projet de loi, qui compte une dizaine d'articles, devra donc se poursuivre en septembre, lors de la reprise des travaux.
«Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'on l'a adopté. Ils vont être pas mal déçus quand ils vont voir qu'on n'a pas réussi», a dit la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.
Elle s'est montrée optimiste de voir les choses progresser à l'automne, malgré le «clivage énorme» qu'elle constate entre ses positions et celles défendues par les élus péquistes.
«Leur position est une rupture avec notre État de droits, avec notre histoire, avec notre vécu», a soutenu la ministre, se réclamant de la «neutralité» de l'État, dans le respect de l'expression des signes religieux.
Même si les positions des deux camps semblent irréconciliables, «le bâillon n'est jamais souhaitable», selon elle, pour forcer l'adoption d'un projet.
Dans la foulée de la commission Bouchard-Taylor et tout le débat sur les accommodements raisonnables, le premier ministre Jean Charest avait annoncé en mars 2010 que son gouvernement déposait un projet de loi pour clarifier les choses.
Le gouvernement cherchait surtout à calmer le jeu, à la suite d'une série d'incidents, dont celui impliquant une femme d'origine égyptienne qui avait préféré renoncer à suivre ses cours de français, plutôt que de retirer son niqab, comme on le lui demandait.
À portée restreinte, le projet de loi ne vise donc qu'à mieux encadrer les demandes d'accommodement et à fournir des balises aux employés de l'État confrontés à des situations où une cliente requiert un service dissimulée sous un vêtement qui ne permet pas de l'identifier.
Spécifiquement, le projet de loi 94 fait en sorte d'interdire le port du voile intégral — burqa et niqab — dans les bureaux du gouvernement du Québec, qu'on soit cliente ou employée.
L'esprit du projet de loi consiste à dire qu'au Québec toute personne qui donne ou reçoit un service de l'État doit le faire à visage découvert.
Mais «ce n'est pas à l'État de dicter le code vestimentaire des gens», dit la ministre, qui refuse d'aller plus loin dans les interdits.
L'interdiction du voile intégral serait étendue aux secteurs public et parapublic, incluant les réseaux de la santé et de l'éducation, ainsi que des organismes comme la SAAQ et la RAMQ.
De plus, tout accommodement serait subordonné à la Charte des droits et libertés, notamment au droit à l'égalité entre les femmes et les hommes.
«Notre projet de loi, il est équilibré, il est raisonnable, il reflète qui nous sommes», répète la ministre sur tous les tons depuis le dépôt du projet de loi. Elle n'envisage aucun changement majeur.
En ce domaine, tout oppose le gouvernement libéral et le PQ.
L'opposition péquiste met des bâtons dans les roues de Québec, car elle estime que le projet de loi ne va vraiment pas assez loin.
Partant du principe que l'État doit être officiellement laïque, le PQ revendique l'interdiction de tout signe religieux ostentatoire dans l'administration publique.
Au contraire, le gouvernement Charest prône une laïcité ouverte, qui laisse place à l'expression religieuse.
5/6/2011, Jocelyne Richer
Source : Presse Canadienne
Des chants, des danses, des sketchs, montrés devant les parents, les enseignants, les enfants et tous les invités, concluent une saison brillante à l'école marocaine de Montréal qui a fêté, samedi, la fin de l'année scolaire 2010-2011.
Dans une ambiance festive et bon enfant, élèves, parents et professeurs de cet établissement prestigieux ont à l'unisson rendu hommage à l'identité et à la culture marocaines et affirmé leur attachement à leur pays d'origine, le Maroc.
Tout au long de cette matinée de fête, qui a été rehaussée par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, le programme choisi, à travers les disciplines qui les mettaient en scène, a permis de révéler les progrès et les acquis des enfants (hymne national, chansons, animations, pièces de théâtre, poésie,...etc).
A cette occasion, des spectacles de musique et des pièces théâtrales ont été exécutés par les élèves qui ont fait montre de leur capacité à s'adapter et à s'intégrer dans le pays d'accueil et à concilier entre deux cultures.
Dans une allocution de circonstance, la Consule générale du Maroc à Montréal a salué les efforts consentis par les enseignants et les superviseurs pédagogiques de l'école et s'est félicitée des actions louables entreprises par l'ensemble du personnel de l'établissement scolaire en vue de renforcer et consolider chez les enfants des membres de la communauté marocaine la dévotion et l'attachement à leur patrimoine culturel, l'intégration dans le pays d'accueil, tout en préservant des liens solides et profonds avec leur pays d'origine.
Lors de cette activité organisée par l'Association des écoles marocaines du Québec, Mme Otmani a aussi souligné le rôle important dévolu à cet établissement dans des domaines aussi nombreux que diversifiés, avec en tête l'apprentissage de la langue arabe aux enfants des Marocains établis à Montréal et leur sensibilisation aux valeurs de la civilisation islamique et de la culture marocaine.
Mme Otmani, qui a loué la volonté des parents de garder leur progéniture toujours proche de leur culture d'origine, a réitéré la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure les Marocains résidant à l'étranger.
Elle a aussi fait état du soutien du Consulat au partenariat de coopération conclu entre l'Association des écoles marocaines du Québec et le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger en vue d'étoffer le cursus principalement en matière de culture, histoire et civilisation du Royaume et de préserver le sens d'appartenance à la Mère Patrie.
Dans une déclaration à la MAP, M. Driss Tabech, responsable à l'école marocaine de Montréal, a rappelé que l'Etablissement, doté de trois campus (Montréal, Rive-Sud et Montréal-Nord), a pour objectif d'enseigner l'arabe et de faire connaître aux élèves leur patrimoine culturel, dont l'islam demeure le fondement, sans pour autant basculer dans l'endoctrinement.
"Au sein de l'école, nous veillons à ce que les valeurs universelles, dont la tolérance, le respect de l'autre et la rectitude, soient véhiculées et mises en exergue", a-t-il ajouté, soulignant que l'Etablissement introduira prochainement dans son cursus l'enseignement de la langue et de la culture amazighes.
Pour l'année 2010-2011, quelque 600 élèves ont été scolarisés, a dit M. Tabech, émettant le souhait que ce nombre connaitra un accroissement avec l'acquisition de classes au sein de la Maison du Maroc à Montréal dont l'ouverture est prévue prochainement.
Depuis sa création en 1999, grâce au bénévolat d'un groupe de parents marocains soucieux de l'éducation et de l'avenir identitaire de leur progéniture, l'école marocaine de Montréal n'a jamais failli à sa mission de prodiguer une éducation et un enseignement de qualité qui lui ont valu une réputation et une renommée à l'échelle du Canada.
Cet établissement scolaire, qui joue également un rôle prépondérant de divertissement et d'épanouissement social pour la Communauté d'origine arabe de la métropole canadienne, bénéficie du soutien du gouvernement marocain qui octroie à cet établissement une subvention permettant d'accueillir les enfants d'origine marocaine issus des familles à faible-revenu.
Cette journée de fête, qui a été rehaussée par le chant de l'hymne national exécuté avec brio par les élèves de l'école, témoigne encore une fois de la satisfaction et de la fierté de voir évoluer son enfant qui pleurait et qui ne voulait pas lâcher sa maman chérie, le jour de la rentrée!.
5/6/2011, Mohammed Farhane
Source : MAP
Un colloque international sur le thème: "Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme: Mobilités, altérités, et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée" sera organisé du 8 au 10 juin à Rabat.
Initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le Centre Jacques Berque, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l'Institut français de Rabat, cette rencontre sera l'occasion de traiter les questions de l'altérité, de la coexistence et du vivre ensemble qui se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée, indique un communiqué des organisateurs.
Ce colloque réunira une quarantaine de scientifiques du Maroc et de l'étranger en provenance de la France, Allemagne, Italie, Suisse, Grande-Bretagne, Algérie, Tunisie, Palestine, Syrie et se propose de discuter les possibilités de retour d'une dimension cosmopolite à la lumière des interactions identitaires des sociétés locales avec l'immigration, l'émigration et les multiples formes de mobilités qui les traversent et les confrontent à l'Autre, souligne la même source.
Des immigrés toujours plus nombreux et d'origines toujours plus diversifiées s'établissent dans les métropoles de la rive sud méditerranéenne, devenue de ce fait un espace d'immigration, ajoutent les organisateurs, relevant que cette dernière "acceptée, peu ou mal supportée, introduit une altérité nouvelle, bouleverse la perspective du rapport à l'autre en introduisant un autre Autre et repose la question du vivre ensemble à l'intérieur des sociétés sud méditerranéennes".
La même source précise aussi que "l'altérité nouvelle introduite par les immigrés et les coexistences potentielles qu'elle peut induire recréent la possibilité de l'émergence d'une perspective cosmopolite. Une possibilité que croise l'altérité importée par les nationaux émigrés, les mobilités touristiques, les pèlerinages religieux, notamment ceux des anciennes minorités religieuses, et la mobilité virtuelle et les nouvelles formes de rencontre avec l'Autre introduites par les TIC".
3/6/2011
Source : MAP
La pièce théâtrale "Bent Chaab 2", dernière création de la troupe marocaine "Masrah Founoune", présentée vendredi soir à Barcelone (nord-est de l'Espagne), a rencontré un vif succès auprès de la communauté marocaine établie dans cette ville catalane.
La troupe "Masrah Founoune" effectue depuis le 25 mai une tournée en Espagne, organisée avec le soutien du ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et des consulats du Royaume dans ce pays.
Plus de 600 ressortissants marocains ont afflué au théâtre Zorrilla de Badalona, dans la banlieue de Barcelone, pour apprécier cette nouvelle pièce théâtrale et renouer avec la culture de leur pays d'origine.
Dans une ambiance de fête et de convivialité empreinte de retrouvailles, le public marocain, conquis par la prestation de la troupe, a longuement applaudi les comédiens qui ont joué dans cette pièce.
Plusieurs membres de la communauté marocaine ont salué, à cette occasion, l'initiative de "Masrah Founoune" qui, selon eux, constitue une opportunité pour les ressortissants marocains de suivre de près l'évolution que connait le Royaume dans les différents domaines de la création artistique et de resserrer les liens avec leur pays d'origine.
"Bent Chaab 2", écrite par Hajar Al-Joundi et réalisée par Anouar Al-Joundi, a été jouée en présence également des représentants du Consulat général du Royaume à Barcelone, de plusieurs conseillers de la municipalité de Badalona et de nombreux acteurs du tissu associatif marocain.
La troupe qui s'est déjà produite dans plusieurs villes du sud de l'Espagne, doit se déplacer à Madrid pour présenter sa nouvelle pièce avant de se rendra en France et en Belgique.
Interprétée par des acteurs populaires de renommée comme Kamal Kadhimi, Fatima Benmeziane, Ahmed Ennaji, Mustafa Tahtah et Hassan Mikiat, la pièce met en scène une jeune diplômée au chômage issue d'une famille très modeste qui, face à l'impossibilité de décrocher un poste correspondant à son diplôme, accepte d'être servante chez une vieille dame.
Excédée par la cupidité de ses héritiers, cette dernière léguera, à sa mort, la plus grande part de son héritage à la jeune Souad. Une décision surprenante qui ouvrira la porte devant une série de quiproquos. Cette pièce très amusante traite aussi des sujets liés à la communauté marocaine à l'étranger, comme l'intégration et le nouveau code de la famille.
4/6/2011
Source : MAP
Les artistes marocains établis en Belgique ont contribué activement à la réussite du festival ''Nass Sahra'' qui s'est achevé en apothéose, samedi soir à Bruxelles, par une belle prestation de chants et danses hassanis caractéristiques des provinces du sud du Royaume.
Les créateurs belgo-marocains se sont investis depuis plusieurs mois dans la préparation de cet évènement, qui a mis l'art et la culture hassanis à l'honneur, à travers plusieurs ateliers notamment des arts plastiques, de création de mode et d'instruments de musique, de calligraphie et d'art culinaire, a indiqué à la MAP, Moustapha Zoufri, président de l'Association des Créateurs belgo-marocains.
L'ensemble des réalisations, inspirées de la vie quotidienne et de l'art sahraoui des provinces du Sud, ont été exposées dans le cadre de cette manifestation, allant des toiles à la calligraphie arabe et tifinaghe, en passant par les dessins et le costume traditionnel de la population du Sahara marocain.
M. Zoufri s'est, à cet égard, félicité de l'affluence massive d'un public bruxellois de tout âge et de différentes nationalités qui a manifesté un grand intérêt à ces ateliers qui l'ont rapproché de la richesse de cette composante de la culture nationale.
Le plasticien belgo-marocain a, en outre, fait savoir qu'une grande fresque représentant la vie dans le désert marocain et des portraits d'hommes et de femmes sahraouis a été réalisée par une quinzaine d'artiste peintres belgo-marocains et de plusieurs autres nationalités européenne, africaine et asiatique.
Au terme de ce festival, a-t-il précisé, cette oeuvre gigantesque et non moins belle a été offerte à la ville de Dakhla comme expression de l'attachement des artistes marocains à leur pays d'origine et particulièrement aux provinces du sud du Royaume.
Manifestation culturelle par excellence, ''Nass Sahra'' (3-4 juin) s'est offerte comme une évasion pour découvrir la vie et les traditions des provinces du sud à travers notamment des animations sous tente, des expositions, la lecture de poésie hassanie, des soirées musicales et la découverte de l'artisanat local.
Organisé par la commune de Molenbeek-Saint-Jean en collaboration notamment avec l'ambassade du Maroc en Belgique et au Luxembourg, le festival a mis en relief le patrimoine marocain sahraoui fortement imprégné de la culture hassanie qui constitue une des expressions de la tradition orale bien vivante et jalousement gardée.
Plusieurs groupes et chanteurs confirmés se sont produit lors de grandes soirées musicales parmi lesquels des noms représentatifs de la chanson sahraouie de Laâyoune Rachida Talal, Kel Assouf, Zghailina ou encore Selmou.
Le festival a été également organisé en collaboration avec les Conseils municipaux des villes de Laâyoune et de Dakhla, le Conseil européen des sahraouis marocains, l'Association ''Nass'' pour le développement et l'Association des créateurs belgo-marocains.
5/6/2011
Source : MAP
Le 8-ème salon de l'immobilier marocain "SMAP Immo", qui se tient jusqu'à dimanche soir à Paris, connaît une affluence remarquable de visiteurs, dont une grande majorité constituée de membres de la communauté marocaine établie en France et dans d'autres pays de l'Europe, désireux d'avoir une résidence secondaire au Maroc.
Troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain, l'édition de cette année intervient juste avant les vacances d'été, ce qui constitue pour les MRE une occasion idoine pour avoir une idée sur l'offre immobilière existante à travers les différentes villes du Royaume, avant de s'y rendre.
Si certains saisissent l'occasion pour concrétiser des achats, d'autres préfèrent attendre de constater les biens proposés sur place avant de passer à l'acte.
"Nous n'avons qu'un mois de vacances et c'est insuffisant pour faire le repérage. Le salon nous donne au moins la possibilité d'avoir plus de visibilité sur l'offre et de nouer les contacts nécessaires pour un éventuel achat, avec les promoteurs immobiliers, les banques et même les notaires", a confié à la MAP Aicha qui effectue sa première visite au Salon.
Saida et son mari, eux, visitent le salon pour la deuxième fois. "L'année dernière, nous sommes venus par simple curiosité, nous n'avions pas l'idée d'achat, mais l'offre était intéressante et là nous sommes décidés d'acquérir un appartement", a souligné le jeune couple, qui comme Aicha est intéressé par une destination balnéaire, l'idéal pour des séjours durant les vacances d'été.
A l'instar de la plupart des visiteurs, ils viennent avec leurs enfants, convaincus que tous les membres de la famille ont leur mot à dire, en particulier les enfants dont l'avis est capital.
"C'est pour leur faire plaisir avant tout que nous voulons acheter une résidence de vacances", a souligné Saida qui affiche une préférence pour Tétouan, sa ville natale.
Et lorsqu'on parle de vacances, il y a des critères sur lesquels les enfants restent intransigeants: plage, piscine, aires de jeux, proximité de lieux de divertissement.
Un enjeu que les promoteurs immobiliers ont pris en considération dans la panoplie de leur offre qu'ils veulent parfaitement adaptée aux exigences de la clientèle MRE mais aussi à toutes les bourses.
Pour répondre à la demande de plus en plus diversifiée générée par l'attractivité accrue du produit Maroc, les opérateurs ont considérablement élargi leur offre, par rapport aux éditions précédentes, couvrant désormais la quasi-totalité du territoire marocain avec différents prix et standings, allant du logement premier prix (à partir de 22.000 euros) jusqu'aux biens d'exception à plus d'un million d'euros.
L'offre immobilière exposée au salon s'adresse également à la clientèle européenne, en particulière les retraités attirés par la douceur de vivre du Royaume. Plusieurs d'entre eux ont fait part à la MAP de leur souhait de s'installer au Maroc, notamment à Marrakech, Fès ou encore à Agadir.
"Grande vitrine de l'immobilier marocain, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc", insiste-t-on auprès des initiateurs qui tablaient sur plus de 50.000 visiteurs.
Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.
Le salon, organisé en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires etc.) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc.
Il permet également aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.
5/6/2011
Source : MAP
Ils sont, à peu près, cinq millions et ils seront, eux aussi, impliqués dans les changements constitutionnels profonds que connaîtra le Maroc.
Bien sûr, il faut compter outre les 3,78 millions dûment inscrits sur les listes des consulats, les jeunes de moins de 16 ans et les clandestins, mais, c'est un fait, ces Marocains qui représentent plus de 10% de la population sont également concernés…Suite
Durant ces dernières années, peu d'immigrants clandestins subsahariens ont choisi de rejoindre l'eldorado européen à partir du Sahara marocain. L'arsenal sécuritaire semble donner ses fruits… Suite
Ils sont blancs, ont adopté un enfant africain, vivent en couple avec des Noirs, ou des Arabes. Les discriminations, le racisme, ils en avaient une vague idée. Depuis, ils ont fait la connaissance avec la France des préjugés. Ils ont été blessés par l'affaire des quotas dans le foot… Suite
De «la petite terroriste» à la « grande soumise» en passant par un large spectre d'épithètes dévalorisantes, les femmes arabes en général et les marocaines en particulier, ne vivent pas pleinement les joies de la société moderne et démocratique prônée par les gouvernements nord-américains. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, la vie n'est pas toujours rose pour les immigrées arabes, rapidement récupérées et cloisonnées dans une identité ethnicisée, standardisée et surtout dévalorisée… Suite
160.000 demandeurs d'asile ainsi que des personnes à leur charge ont été autorisés à rester au Royaume-Uni, dans le cadre d'une opération destinée à rattraper les retards accumulés en la matière depuis nombre d'années, indique jeudi un rapport parlementaire.
L'Agence britannique chargée du contrôle de l'immigration a ainsi assoupli les règles en vigueur dans ce domaine, réduisant la période de séjour requise pour autoriser à des demandeurs d'asile de rester au Royaume-Uni, ajoute la même source citée par les médias britanniques.
Aussi, l'Agence a-t-elle accordé son amnistie à des personnes ayant séjourné dans le pays entre six et huit ans, au lieu des dix à douze ans qui étaient fixés au début de l'opération.
La révision des règles en vigueur a pour objectif de "faciliter le travail des fonctionnaires de l'Agence d'immigration qui font face à des dossiers en suspens estimés à près de 450.000", indique un rapport de la commission des affaires internes à la Chambre des communes.
Moins d'un sur dix cas en retard ont été expulsé du pays, alors que les responsables sont incapables de retrouver un sur six - soit environ 74.500 cas de demandeurs d'asile dont le sort est inconnu.
"Bien que des progrès aient été accomplis, il est clair que l'Agence chargée du contrôle de l'immigration n'est pas encore adaptée à la situation", a déclaré le président de la commission, Keith Vaz.
Il a ajouté que la confiance du public dans le système d'immigration est gravement compromise.
Pour sa part, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a nié que l'agence ait accordé une amnistie, affirmant qu'il s'agit d'une mesure visant à régulariser la situation de personnes ayant séjourné pendant une longue période au Royaume-Uni.
"Le système d'asile dont nous avons hérité est chaotique. Certains dossiers remontent à plus d'une décennie et l'Agence chargée du contrôle de l'immigration a toujours été claire qu'il n'y aurait d'autre alternative que d'accorder l'autorisation de rester au Royaume-Uni à ces personnes qui y sont restées longtemps".
"Mais il n'y a pas d'amnistie", a-t-il souligné.
2/6/2011
Source : Aufait/MAP
DESINTOX
Le ministre de l'Intérieur a envoyé un droit de réponse à Libération où il confirme mordicus ses statistiques (fausses) sur l'échec scolaire massif des immigrés. Une obstination qui tournerait au gag, si elle ne révélait pas au passage les pressions sur l'INSEE
«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»
Claude Guéant ministre de l’Intérieur, dans sa lettre du 27 mai à Libération
INTOX
L’obstination de Claude Guéant est en train de le mener au ridicule. Dimanche 22 mai, sur Europe 1, puis trois jours plus tard, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a livré des statistiques édifiantes, mais fausses, sur les ratés de l’intégration et sur l’échec scolaire massif des enfants d’immigrés. Les déclarations du ministre ont été dénoncées par nombre d’associations, de syndicats ou d’hommes politiques. Par deux fois (Désintox des 25 et 27 mai), Libération a écrit que ses propos n’avaient aucun fondement. Claude Guéant a envoyé un courrier à Libération en guise de droit de réponse. Il y montre une détermination sans faille à faire mentir les chiffres. Le ministre y confirme ses propos tenus, selon lesquels «deux tiers des enfants qui sortent du système scolaire sans qualification sont des enfants d’immigrés». Il confirme surtout qu’il compte de travers.
DESINTOX
Claude Guéant affirme de nouveau s’appuyer sur une étude de l’Insee datée de 2005. On y lit que «les enfants d’immigrés sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification». Cette phrase se rapporte à deux chiffres, exposés dans un tableau : 10,7% des enfants d’immigrés sortent du système scolaire sans qualification. Contre 6,1% pour les autres. Presque deux fois plus, donc. Mais, évidemment, cela ne signifie en aucun cas que deux tiers des enfants qui sortent sans qualification du système scolaire sont des fils d’immigrés, pour la raison évidente que les enfants d’immigrés ne représentent que 10% du panel étudié (1 324 jeunes, sur les quelque 13 000 qui ont répondu à l’enquête). Dans son courrier, Guéant expose pourtant la méthode exotique par laquelle il parvient à la conclusion qu’il a «correctement cité l’étude» :
«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»
«Ce raisonnement est une ânerie sans nom, cela montre que le ministre n’a pas du tout compris l’étude», juge un chercheur qui a travaillé sur le panel.
Mais cet entêtement à faire dire aux données de l’Insee ce qu’elles ne disent pas n’est pas seulement risible. Il pose une autre question. Celle de l’instrumentalisation et du détournement de la statistique publique. Depuis le début de cette polémique, Claude Guéant cite à l’envi l’Insee, qui se trouve embringué comme caution de l’entreprise de désinformation du ministre de l’Intérieur. On peut s’étonner que l’institut, par respect pour le travail de ses chercheurs, n’ait pas rectifié la lecture grossièrement erronée qu’en fait Claude Guéant. Il faut croire que ce service public des statistiques, sous tutelle de Bercy, n’a pas cette liberté.
Les journalistes qui ont demandé au service de presse de l’Insee des éclaircissements sur les propos de Guéant n’ont eu droit qu’à un silence embarrassé. Nos demandes pour s’entretenir avec les responsables de l’étude dont le ministre s’est emparé ont été vaines. Les coups de fils qui ont été échangés ces derniers jours entre le ministère de l’Intérieur et l’Insee n’y sont peut-être pas étrangers. Et cette situation, qui voit le service public des statistiques contraint de laisser libre cours aux élucubrations d’un ministre, est plus grave encore que le mensonge de Guéant.
2/6/2011, Cédric Mathiot
Source : Libération
Depuis la loi du 15 mars 2004 interdisant l'école publique aux élèves musulmanes portant le foulard, des exclusions se sont multipliées, non seulement à l'encontre des élèves mais aussi à l'encontre des mères d'élèves, que ce soit pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.
Malgré un avis de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), rappelant que l'interdiction du foulard ne s'applique pas aux parents d'élèves, le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, a annoncé son intention d'instaurer par décret cette nouvelle discrimination. La proposition vient d'être reprise dans le programme de l'UMP pour 2012 - parmi 26 propositions tout aussi inquiétantes, légalisant notamment la discrimination à l'embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé !
Ces mesures obéissent à une même logique de stigmatisation et d'exclusion, en rupture complète avec les principes laïques tels qu'ils ont été fixés par la loi de 1905 et les lois Ferry-Goblet sur l'école.
Nous refusons ce détournement de la laïcité, qui s'inscrit dans une série interminable d'offensives : loi anti-foulard, loi anti-niqab, débat sur l'identité nationale, stigmatisation des prières de rue, des minarets et des menus halal, invectives de Nicolas Sarkozy sur "l'égorgement du mouton" et de Claude Guéant sur le "trop grand nombre" de musulmans, "débat sur l'islam" rebaptisé "débat sur la laïcité", appels à généraliser l'interdiction du foulard aux usagers des services publics...
Nous refusons cette logique de guerre et de mise au ban, qui désigne les femmes portant le foulard comme des pestiférées, tend à les disqualifier aux yeux de leurs propres enfants, et leur adresse ce message implicite : "Restez dans vos cuisines !"
Parce que l'école publique ne doit pas choisir son public, parce qu'elle doit être un lieu de rencontre et non d'exclusion, parce qu'elle doit promouvoir le droit à la différence et non le mépris de l'autre, parce que nous tenons au principe de laïcité, aux libertés individuelles et à l'égalité de traitement, parce qu'un Etat démocratique n'a pas à imposer à ses citoyens leur manière de s'habiller, parce que ce sont une fois de plus des musulmans, et une fois de plus des femmes, qui sont discriminés, nous serons, dans les mois qui viennent, femmes et hommes, avec ou sans foulard, solidaires pour défendre un droit élémentaire.
Celui du droit pour une femme portant un foulard de vivre, travailler et s'impliquer aussi pleinement qu'elle l'entend dans la scolarité de ses enfants, au même titre que n'importe quel autre parent.
Sans attendre 2012, nous exigeons l'abandon pur et simple du projet Chatel, et l'arrêt de ces exclusions illégales.
3/6/2011
Source : Le Monde
Elles s’appellent Aïcha, Diarra, Rama, Salimata.Des prénoms bien sénégalais. Et elles viennent du Sénégal, vivent au Maroc et sont le symbole vivant d’une féminisation des mobilités humaines.
Marché de la Médina. Haute comme trois pommes sur ses ballerines, corpulence moyenne, la trentaine bien sonnée, Salimata, originaire du quartier Baobab, se faufile dans le souk comme elle le ferait à Sandaga. Sobrement habillée, les lunettes de soleil posées sur la tête, elle fait office de rabatteuse pour un commerçant qui tient un magasin d’habillement ayant pignon sur rue dans le marché. La proximité linguistique aidant, c’est facilement qu’elle parvient à nous entraîner dans le commerce où elle officie. Véritable bazar, tout ou presque s’y vend. En tout cas, pour ce qui est de l’habillement. C’est le genre de boutique où vous pouvez, sans vous en rendre compte, claquer jusqu’à votre carte bancaire. L’espoir de faire de bonnes affaires délie les langues. ‘Nos patrons nous exploitent’, dit-elle sans gêne. La présence de son patron n’est pas pour la décourager dans sa délation. Au contraire, elle semble doper Salimata. Comme si cette ‘dénonciation’ avait quelque vertu libératrice. Ou, à tout le moins, cathartique. ‘Beaucoup d’entre nous passent la nuit sous des escaliers’, dit-elle entre deux marchandages.
Comme Salimata, Aïcha a quitté son quartier de Dieuppeul depuis longtemps. A la voir se faufiler dans le marché, battre des cils, donner des ordres à des garçons de course, héler un passant en arabe, on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’Aïcha est un modèle achevé d’intégration. Décomplexée, la mise sexy, les lunettes négligemment posées sur la tête, Aïcha, outre ses fonctions de rabatteuse, touche presque à tout. Du commerce au transport, en passant par le transfert d’argent. Vous voulez manger un bon ‘thiéboudieune’, elle dégaine son portable et vous réserve une table en une fraction de seconde. Avec ce sens des affaires, son commerce facile, sa boutique est le point de chute de tous les Sénégalais ou autres Africains en mission à Casablanca. Elle a ses connexions jusque dans certains ministères sénégalais dont les locataires figurent dans son portefeuille clients. Ce qu’elle ne se prive, d’ailleurs, pas de revendiquer.
Croisée la veille sur le passant boulevard d’Anfa (réplique exacte de l’avenue Ponty), Rama passe pour une ‘intello’. Moulée dans son blue jean, elle a le pas pressé. Hélée par notre guide tchadienne (huit ans au compteur), elle donne l’air de ne pas avoir trop de temps à perdre. Rama travaille dans un centre d’appels de Casablanca. Très réservée au départ, elle s’avère subitement un redoutable ‘sac à paroles’ lorsque nous l’interrogeons sur ses conditions de vie. ‘La vie est trop chère ici. Tout ce que je gagne, je le dépense pour le paiement de mon appartement, ma nourriture, etc.’, dit-elle. Ce que confirme notre guide tchadienne qui vit à Rabat depuis très longtemps.
Un phénomène qui n’est pas nouveau
Quel regard leurs compatriotes mâles portent-ils sur elles ? Oumar Bocoum, un frêle jeune homme d’une trentaine d’années, chemise ‘près du corps’, n’y va pas par quatre chemins pour nous décrire la situation de ses ‘sœurs’. ‘Y a du tout là-dedans : certaines travaillent honnêtement pour gagner leur vie, pour d’autres, c’est à ne rien à comprendre’, répond, sibyllin, cet originaire de Mboumba (dans le département de Podor). Une petite enquête permet, en tout cas, de comprendre que certaines d’entre elles s’adonnent à des activités peu recommandables. La veille déjà, notre guide tchadienne attirait notre attention sur le fait que certaines d’entre nos compatriotes exercent, à Casa, le plus vieux métier du monde.
Enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Louis et spécialiste des questions de migration, Ali Tandian a une explication à ce phénomène de migration féminine. ‘Le manque d’espoir pour plusieurs populations féminines, l’envie de réussir au même titre que les hommes, le retard du mariage’, justifient, aux yeux du sociologue, cette féminisation des migrations sénégalaises. Qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau. ‘Depuis plusieurs années, le Maroc a été un territoire de passage pour plusieurs femmes sénégalaises. Il s’agit soit de femmes qui venaient en espérant rejoindre Las Palmas. D’autres y viennent en espérant rejoindre la Péninsule (Barcelone, Madrid) ou d’autres pays européens’, selon M. Tandian. S’il existe une bonne partie qui sont installées à Casablanca, d’autres y viennent pour des services aux particuliers, pudiquement appelées ‘bonnes’ Une catégorie résiduelle évolue dans le commerce. D’autres, en dehors d’une dynamique de fixation, font des allers et retours Dakar-Casa pour vendre des produits sénégalais sur place et ramener des marchandises très prisées par le consommateur sénégalais (djellabas, babouches, etc.). ‘Il y a une forme de triangulation qui explique l’activité de ces femmes’, selon Aly Tandian qui dirige le Groupe d’études et de recherches sur les migrations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
3/6/2011, Ibrahima ANNE
Source : Walfadjri
Nous sommes en face d’un phénomène en crise où trois acteurs sont en jeu, à savoir, les politiques, l’opinion et les médias, qui de façon unilatérale s’expriment et influencent l’opinion. Certes les opinions influent sur les politiques, mais ceux-ci se livrent aussi à une manipulation des medias pour influer sur l’opinion. Cette description du champ de la migration, par Said Essoulami, directeur exécutif du CMF MENA, dévoilait dès l’entame la complexité d’un phénomène, la migration, qui a fait débat du Jeudi 26 au vendredi 27 mai 2011, à l’hôtel Idou Anfa à Casablanca au Maroc. En parlant du Maroc comme pays de migration et de transit, Said ne pouvait mieux parler d’un phénomène diversement apprécié selon qu’on soit au nord ou au sud, et différemment abordé selon le degré de prise de conscience des médias que l’on soit au sud ou au nord. Il s’agissait en effet d’une rencontre de 35 responsables éditoriaux de la presse écrite, radio et télévision, en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, du Mali, du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal. Elle a été organisée par l’Institut Panos Paris, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et le CMF Mena.
Cet atelier sera le point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix. Les participants ont échangé autour du thème : « les médias et les mobilités humaines : comment parler des migrations aujourd’hui ? ». Ce thème a donné lieu à un séminaire et des tables-rondes sur le traitement médiatique des questions migratoires. Le directeur général de l’Institut Panos de Paris (IPP) Pascal Berqué, dans son Introduction, a précisé qu’il s’agit d’un projet qui dure jusqu’en 2014.
L’infatigable Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), a touché du doigt la différence des angles de traitement de l’information sur les migrants par les médias. Prenant appui sur les raisons qui poussent certains Africains à aller en Europe, Pauline a fait remarquer l’existence du concept de « sans papiers » dans les médias occidentaux, parlant de migrants maliens ou ménégalais. «Je ne sais pas comment on a su qu’ils sont Sénégalais s’ils sont sans papiers ! », s’est interrogée la directrice des programmes de l’IPAO. Pauline Bend a déploré le traitement des sujets sur les migrants par les représentants des medias africains qui ne disent pas autre chose et qui font presque du « copier coller ». Est-il possible et utile de faire un traitement différent ? Il fallait, selon elle, montrer « l’effervescence médiatique au nord » et « l’effervescence migratoire au sud » qui n’est pas tellement relayée par la presse.
Différence
Les équations du problème résident dans la différence des approches dans le traitement journalistique des migrations. A la quête de liberté de mobilité des migrants du sud s’oppose la tendance restrictive par l’érection de barrières par le nord. Au silence des médias du sud face à cette « effervescence migratoire » s’opposent les bruits assourdissants de ceux du nord ne prenant pas en compte la dimension humaine de ce phénomène et qui font presque de la mobilité humaine un crime.
« A quelle logique répond cette dichotomie de traitement médiatique ?
Qu’il s’agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants, le thème de la migration se prête aisément à la simplification… », faisaient constater les termes de référence de l’atelier.
Point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix, l’atelier a offert un espace d’échanges afin de « susciter l’engagement et la participation des responsables éditoriaux et des organisations professionnelles des médias en faveur du pluralisme de l’information et d’un journalisme soucieux des règles de déontologie et de la prise en compte de la parole des migrants. »
Plusieurs interventions convergentes, voyant la migration avec l’œil du droit, ont soutenu que la notion de «mobilité humaine» s’impose et se substitue à celle de «migrations», permettant de mieux rendre compte de la diversité des mouvements migratoires et des contextes sociaux variables dans lesquels les migrants évoluent au cours de leur parcours.
Ce séminaire a permis aux responsables éditoriaux d’explorer avec des acteurs associatifs, académiques, politiques les nouveaux enjeux et visages des migrations, de réinterroger les pratiques professionnelles dans le seul but de les améliorer. Objectif : « aboutir à un traitement plus juste de ceux et celles pour qui l’exil est une solution, une alternative ou une issue de secours ».
3/6/2011, Boukary Daou
Source : Le Républicain
L'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger «Marhaba 2011» débutera dimanche prochain, indique un communiqué de la Fondation Mohammed V pour la solidarité.
Pour accompagner l'intensité du trafic autant maritime qu'aérien qu'enregistre régulièrement cette opération, la Fondation a ouvert de nouveaux sites, dont l'aire de repos Tanger Méditerranée située à l'intersection des autoroutes menant à la ville de Tanger et le port de Tanger Med avec une ouverture sur la route nationale menant à Tétouan, des sites d'accueil de Bab Mellilia et des aéroports d'Agadir-Al Massira et de Fès-Saïss, ajoute le communiqué.
Ces nouveaux sites viennent s'ajouter aux espaces d'accueil déjà existants au niveau des ports de Tanger Med, d'Al Hoceima et de Nador ainsi que de Bab Sebta, Tazarine, Ras El Ma, Taourirt et les aéroports de Casablanca et d'Oujda.
A l'étranger, la Fondation continuera à offrir son assistance aux membres de la Communauté marocaine à l'étranger transitant par les ports européens d'Almeria, Algesiras, Sète et Gènes.
Des guides d'information rédigés en 7 langues, arabe, tifinagh, français, espagnol, italien, néerlandais et allemand, sont mis à la disposition des voyageurs. Ils peuvent être obtenus gracieusement auprès des consulats, des agences bancaires en Europe, des agences de Royal Air Maroc et de ses partenaires, des agences des sociétés de transports et sur les bateaux assurant la liaison entre l'Europe et le Maroc ainsi qu'au niveau de tous les sites de la Fondation.
Dans les 17 espaces aménagés par la Fondation, plus de 400 assistantes sociales, médecins, cadres paramédicaux et volontaires sont au service et à l'écoute des Marocains résidant à l'étranger et sont mobilisés pour les assister et leur fournir les secours nécessaires.
2 Juin 2011
Source : libération
Une délégation de la communauté juive marocaine de Toronto a effectué du 15 au 26 mai dernier un voyage de "ressourcement et de mémoire" au Maroc, indique jeudi un communiqué du président de la communauté juive de Toronto, Simon Keslassy.
Dans ce communiqué transmis à la MAP par l'ambassade du Maroc à Ottawa, M. Keslassy exprime "la liesse" de la délégation de se rendre au Maroc lors d'un voyage qui avait pour objectif de maintenir "vivaces les liens qui unissent la communauté marocaine juive de Toronto à sa mère patrie".
De retour au Canada, écrit-il, les membres de cette délégation composée de 60 personnes ont fait part "du plaisir ému qui est le leur d'avoir retrouvé leurs racines et d'avoir renoué avec un Maroc prospère, accueillant et entreprenant", ajoutant qu'"ils ne sont pas prêts d'oublier l'hospitalité dont les ont entourée les autorités et leurs concitoyens dans les villes qu'ils ont eu l'occasion de visiter".
S'estimant des Ambassadeurs du Maroc au Canada, les membres de cette délégation expriment leur attachement à la personne de SM le Roi, et réitèrent leur mobilisation pour la promotion économique et culturelle du Maroc au Canada, souligne le communiqué.
2/6/2011
Source : MAP
Le long-métrage "Pégase", du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, a été retenu en compétition officielle de la 5ème édition du Festival "Cines del Sur" (Cinémas du Sud), prévu du 4 au 10 juin dans la province de Grenade (Sud de l'Espagne), apprend-on auprès des organisateurs.
Le film marocain a été sélectionné aux côtés de neuf autres long-métrages notamment de la France, de la Corée du Sud, de l'Argentine, du Japon, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud et du Mexique, ajoute la même source, jeudi dans un communiqué.
Premier long-métrage de Mohamed Mouftakir, "Pégase" raconte l'histoire de Zineb, une psychiatre dont la mission est de faire parler une jeune fille terrorisée qui lui a été confiée par son supérieur et qui croit être enceinte. Rihana, cette jeune fille issue de la campagne, est victime d'un traumatisme aigu.
"Pégase" de Mohamed Mouftakir avait remporté, en mars dernier, l'Etalon d'Or de Yennenga, la plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
2/6/2011
Plus de 90.000 logements ont été mis en chantier dans le segment social à fin mai 2011, a affirmé jeudi à Paris le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira.
Durant les cinq premiers mois de l'année, le Maroc a lancé sur le marché 91.500 nouveaux logements sociaux. "C'est impressionnant. Il faut le comparer à la production en France qui est de l'ordre de 200.000" par an, a souligné M. Hejira qui présidait l'inauguration du salon de l'immobilier marocain à Paris "SMAP Immo", en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc en France, M. El Mostafa Sahel.
C'est une offre qui "va prendre en charge une bonne partie du déficit en logement au Maroc", a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que "le Royaume a choisi une excellente sortie de la période de stagnation de son immobilier en pariant sur l'habitat social".
Evoquant le SMAP Immo dont la 8ème édition se tient jusqu'à dimanche au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le ministre a affirmé que ce salon "a atteint son âge de maturité". Il en veut pour preuves la présence de plus de 120 exposants et une affluence qui va dépasser les 50.000 visiteurs de l'édition 2010.
Il s'agit, a-t-il assuré, du "plus grand salon de l'immobilier marocain hors du Royaume destiné à promouvoir les produits de logement marocains".
"Quand on a un engouement sans précédent de la part de la communauté marocaine en pleine période de crise, je crois qu'on peut parler de pérennité pour un salon qui a gagné sa place d'une manière structurelle", a-t-il ajouté.
Organisée par le SMAP Group en collaboration avec le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, cette édition est la troisième étape après Bruxelles et Milan du road show 2011 des salons destinés à promouvoir l'immobilier marocain.
Sur une superficie d'exposition de 15.000 m2, plus de 120 exposants présentent des produits d'habitat dans près de 64 villes marocaines. Sept banques y sont également présentes pour proposer le financement adéquat aux différents produits exposés.
Des Marocains résidant à l'étranger souhaitant acquérir une résidence secondaire en passant par les retraités Européens attirés par la douceur de vivre du Royaume, le SMAP Immo Paris s'adresse à tous et offre une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.
Le salon est aussi une plateforme d'échanges donnant aux professionnels de l'immobilier (promoteurs, constructeurs, architectes, décorateurs et notaires ...etc) l'occasion de s'exprimer sur les sujets faisant l'actualité et les évolutions du secteur au Maroc, et aux visiteurs l'opportunité de s'informer et de poser leurs questions sur les thèmes clés de l'immobilier et aussi relatifs à l'acquisition d'un bien immobilier.
Par ailleurs, MM. Hejira et Sahel ont présidé l'inauguration d'un showroom de la société immobilière marocaine "Alliance Darna" à Clichy, une ville de la banlieue nord de Paris connue pour la forte concentration de la communauté marocaine.
Il s'agit du 2ème showroom dédié à l'immobilier social en France, après celui inauguré l'année dernière par Al Omrane, et le premier issu du secteur privé.
"D'autres entreprises du secteur privé vont faire de même", a assuré M. Hejira à la MAP, précisant qu'"il y a au moins deux qui vont ouvrir très bien tôt".
"Cet ensemble de showrooms deviendront une sorte de salon permanent de l'immobilier marocain" en France, s'est-il félicité.
Selon le directeur général de cette entreprise, M. Ahmed Amloul, l'ouverture de ce showroom vise à promouvoir les projets d'habitat social auprès de la communauté marocaine établie en France, une catégorie qui représente entre 20 et 30 pc des demandeurs de logement de la société.
L'idée c'est aussi de "permettre aux membres de la communauté d'acquérir leur logement au Maroc sans se déplacer pour qu'ils puissent gagner le temps de leurs vacances", a-t-il ajouté à la MAP.
2/6/2011
Source : MAP
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Des hommes venant du Proche-Orient vivaient au IVe millénaire avant notre ère en Aveyron, révèle une étude réalisée par des chercheurs français à partir d'ADN prélevé sur une série de corps datant du néolithique, et publiée mercredi dans une revue scientifique américaine.
L'analyse de l'ADN de dents provenant de crânes trouvés dans la grotte de Treilles (Aveyron) a montré que "la majorité des sujets inhumés étaient des hommes descendant d’un seul et même ancêtre" venant du Proche-Orient, "probablement d'Anatolie", a déclaré à l'AFP Francis Duranthon, directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse où étaient conservés les ossements.
La sépulture de Treilles a été mise au jour dans les années 1930: un minimum de 149 sujets (63 enfants et sub-adultes et 86 adultes) datant de 5.000 ans y avaient été inhumés sur une période d’un à deux siècles.
Les études génétiques menées sur les dents de 24 personnes ont permis d'identifier 22 individus masculins, dont 3 étaient de très proches parents et 16 du même lignage paternel. Cela laisse penser qu'il s'agissait d'un clan, selon les scientifiques.
L'étude est parue dans PNAS (Proceedings of the national academy of Sciences), bulletin de l'académie des sciences américaine.
"Il s'agit d'un peuplement originaire du Proche-Orient aux débuts du néolithique et aujourd’hui presque totalement disparu", ont conclu Eric Crubézy et Marie Lacan, qui ont réalisé l'étude de l'ADN avec le CNRS, l'université Paul Sabatier de Toulouse et l'université de Strasbourg.
En revanche, soulignent-ils, les deux femmes trouvées dans la sépulture sont originaires des Grands Causses, dont fait partie le Larzac.
Cette découverte de l'origine proche-orientale des hommes confirme "l’importance des mouvements de populations pendant le néolithique le long des côtes méditerranéennes", souligne Francis Duranthon, qui a dirigé les travaux.
"Jusqu'à présent, explique-t-il, on avait des éléments laissant entendre qu'il y avait eu migration" à cette époque-là, tels des céramiques. "Mais ici, on le sait par la génétique", avec des génomes de près de 5.000 ans, se réjouit-il.
L'origine étrangère des hommes de Treilles est encore marquée par l'absence d'un gène permettant de digérer le lait frais. Les populations vivant dans la région à cette époque-là étaient pour leur part capables d'en consommer.
L'analyse réalisée par Eric Crubézy a utilisé pour la première fois des marqueurs génétiques localisés sur l’ADN nucléaire (contenu dans le noyau de la cellule) d'ossements datant de plus de 3.500 ans avant notre ère. Ils permettent d'obtenir des éléments sur les lignées paternelle et maternelle d'un individu alors que l'ADN mitochondrial (du cytoplasme des cellules) examiné jusqu'à présent ne fournissait des indications que sur celle de la mère.
1/6/2011
Source : AFP/ La Croix
M. Mohamed Essabbar, secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a exposé, mardi devant la 17ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, la position du CNDH sur la question de la migration.
M. Essabbar, qui intervenait en plénière lors du débat interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a présenté les axes consacrés à cette question dans le Plan d'Action National en matière de Démocratie et des Droits de l'Homme au Maroc (PANDDH).
Il a particulièrement signalé que parmi les objectifs de ce Plan figure la garantie des droits fondamentaux des migrants à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, l'intégration de la dimension de la migration dans les politiques publiques, la promotion de la culture de l'accueil aux niveaux des valeurs, des comportements, la préservation des acquis liés à la migration, ainsi que le renforcement des liens culturels, cultuels et linguistiques dans leur pluralité et leur diversité entre les communautés marocaines et leur pays d'origine.
Dans le cadre du dialogue euro-arabe des INDH auquel le CNDH a adhéré aux côtés d'autres institutions similaires dans les régions arabe et européenne depuis 2007, a ajouté M. Essabbar, le Conseil a préparé une étude montrant que les INDH faisant partie de ce dialogue ont déployé des efforts pour promouvoir et protéger les droits des migrants dans les domaines juridique, judiciaire, administratif, éducatif et culturel et faire face aux violations des droits des travailleurs.
Dans une déclaration à MAP-Genève, le secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme a indiqué avoir eu, en marge de sa participation aux travaux du CDH, des rencontres avec les responsables de plusieurs institutions nationales des droits de l'homme et d'ONG au cours desquelles il leur a fait connaître le CNDH et exposé les évolutions que connait le Maroc en matière des droits de l'homme.
Il a notamment indiqué avoir informé ses interlocuteurs de l'adoption dernièrement par le gouvernement de deux protocoles facultatifs relatifs à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cette adoption, a-t-il dit, a suscité une grande satisfaction de la part des délégations rencontrées.
01/06/11
Source : MAP
Ils en ont rêvé des années ! Puis un jour, tous les papiers ont été réunis et leur émigration a pu se faire. Mais qu’il est long le chemin pour trouver sa place dans le pays du grand froid. Les Marocains du Canada doivent faire preuve de beaucoup de patience et d’endurance pour réussir leur intégration. Un chemin long et difficile pour tous les migrants qui optent pour ce grand départ…Suite
Daarkom présente l' avant-première du documentaire « Mijn tantes uit Gent » (Mes tantes de Gand), qui retrace l’histoire de l’émigration de trois sœurs marocaines vers la Belgique dans les années 70. Elles sont venues travailler en tant que gouvernantes d’enfant dans des familles flamandes aisées. Bien qu’elles partagent une histoire commune et des destins analogues, les sœurs portent un regard rétrospectif très différent sur leur passé.
Si leurs histoires sont très personnelles et spécifiques, elles ont néanmoins une portée universelle : quitter la terre natale et la famille, chercher une manière de se sentir à la maison dans le pays d’accueil, gérer la communication difficile, la discrimination et le racisme, tenter de construire un avenir, pas seulement pour soi, mais aussi pour ses enfants…
Le fait que chacune des sœurs porte son propre regard sur cette vie rend le documentaire d’autant plus intéressant. Différents témoignages flamands et un aperçu historique à partir d’une perspective d’immigrés marocains complètent le tableau.
L' avant-première de ce documentaire aura lieu le 17 juin au musée STAM à Gand, à 19h30. Veuillez trouver ici le programme de la soirée.
« Mijn tantes uit Gent » est une production de l'asbl Nakhla, en collaboration avec l’association « Een andere Wereld films » et l’asbl Daarkom. Mise en scène : Sofie Hanegreefs et Jelle Janssens, Belgique, 2011. Plus d'information.
Langues: néerlandais, français et arabe. Sous-titres: néerlandais.
Source : Darkoum
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a "pas reçu" la lettre envoyée par Marine Le Pen aux députés pour leur demander d'abroger la double nationalité, et a renvoyé le sujet à la convention immigration de l'UMP, programmée en juillet.
"Je n'ai pas reçu cette lettre", a-t-il indiqué lors du point presse de l'UMP. "C'est une question qui se pose parmi d'autres. Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration" début juillet, a-t-il dit.
"Il ne faut pas se disperser et traiter les sujets les uns après les autres", a-t-il ajouté. "Là, on travaille sur les questions de justice sociale".
"La grande différence avec d'autres partis, c'est qu'on est dans une logique de responsabilité, on n'est pas là pour faire des coups", a encore dit M. Copé. "On n'est pas à la disposition des autres partis".
La présidente du Front national Marine Le Pen a écrit aux 577 députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir une double nationalité, française et étrangère, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".
Un certain nombre de députés UMP, notamment au sein du collectif de La Droite populaire, réclament eux aussi l'abrogation de la binationalité.
1/6/2011
Source : AFP
Marine Le Pen a écrit aux députés français pour leur demander de modifier la loi afin de mettre fin à la double nationalité, qui nuit selon elle à l'assimilation des Français issus de l'immigration.
La présidente du Front national, en légère baisse ces dernier temps dans plusieurs sondages, se recentre ainsi sur l'un des thèmes de prédilection de la formation d'extrême droite.
"Comment ne pas voir que réside dans cette double nationalité l'un des ferments principaux d'atteinte à cette cohésion républicaine dont la France a plus que jamais besoin et un puissant frein à l'assimilation des Français issus de l'immigration ?", écrit-elle dans son courrier, daté du 30 mai et adressé à chaque député.
"Dans l'intérêt de la France et des autres nations, dans l'intérêt en particulier de nos relations avec l'Algérie, premier pays concerné, il est ainsi nécessaire d'engager une démarche authentiquement républicaine en mettant fin à la double nationalité, et de demander à chacun de nos compatriotes placés dans cette situation, de choisir son allégeance : la France, ou un autre pays", ajoute-t-elle.
1/6/2011
Source : Le Figaro/Reuters
Près d'une centaine de photographies anciennes prises au Maroc entre les années 1931 et 1936, dans les villes de Tétouan, Tanger, Chefchaouen et Casablanca, seront exposées au public au Musée des arts et coutumes populaires de la capitale andalouse, indique la Fondation dans un communiqué publié mardi.
Réalisées par le photographe portugais Antonio Passaporte (1901-1983), ces clichés font partie d'une collection de 400 photos d'archives dédiés au Maroc qui étaient utilisées pour l'édition de cartes postales du Royaume, souligne la même source.
Ces photos, qui reflètent des paysages, des monuments ou des scènes de la vie quotidienne du Maroc, sont classées en cinq groupes thématiques: espaces publics, vues panoramiques, personnages, intérieurs des édifices et métiers. Le cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie", organisé en collaboration avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, s'articule autour d'activités de tout genre, dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives, des expositions d'artisanat, qui seront organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie.
Inauguré en mai courant pour se poursuivre tout au long du reste de l'année en cours, ce cycle poursuit un double objectif, permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de connaître un peu mieux le Royaume, sa civilisation et sa culture.
Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome d'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.
31/05/2011
Source : MAP
Le nouveau régime d'asile européen sera achevé d'ici 2012 et permettra de mieux "protéger les personnes à la recherche d'une protection internationale " a indiqué mercredi la commissaire européenne aux affaires intérieures Cécilia Malmstrom.
Les propositions modifiées de directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile devraient rendre les procédures plus rapides, plus équitables et plus efficaces, dans l'intérêt à la fois des Etats membres et des personnes à la recherche d'une protection internationale, a estimé la responsable européenne.
"Actuellement, la réponse apportée aux demandeurs d'asile et les garanties qui leur sont offertes varient considérablement d'un Etat membre à l'autre, les chances de bénéficier d'une protection dépendant fortement de l'Etat membre qui examine la demande d'asile" a expliqué Mme Malmstrom affirmant qu'un "changement s'impose".
Soulignant la nécessité d'avoir des procédures d'asile efficaces et équitables ainsi que des conditions d'accueil des demandeurs d'asile adéquates et comparables dans toute l'Union, elle a signalé que "les normes fixées au niveau européen doivent être simples et claires, et présenter un bon rapport coût-efficacité ".
Par ailleurs, la commission européenne avait présenté ses premières propositions de modification des directives sur les conditions d'accueil et sur les procédures d'asile, respectivement en décembre 2008 et en octobre 2009.
Les deux propositions seront présentées au Conseil européen "Justice et affaires intérieures" le 9 juin courant et examinées durant la présidence polonaise de l'UE qui débutera le 1er juillet prochain.
Pour acquérir force de loi, elles devront être adoptées par le Parlement européen et par le Conseil à la majorité qualifiée, indique l'exécutif européen.
1/6/2011
Source : Cadafree
10.000 personnes environ seront concernées par la réduction de moitié de l'immigration professionnelle, quand la France accueille chaque année 200.000 personnes.
• Qui est concerné par ces restrictions ?
Claude Guéant a diffusé aux préfets une circulaire imposant des critères plus restrictifs pour entrer en France comme immigré de travail. Actuellement, environ 30.000 personnes pénètrent chaque année sur le sol français pour y travailler, à la demande d'entreprises qui déclarent ne pas pouvoir subvenir localement à leurs besoins de main d'œuvre.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir faire tomber ce chiffre à 20.000. Ce sont donc environ 10.000 étrangers en moins qui devraient, en 2011, venir travailler en France. Un chiffre assez faible comparé aux 200.000 personnes qui pénètrent chaque année dans l'Hexagone, pour des motifs familiaux ou humanitaires.
Cette réduction de l'immigration de travail s'inscrit dans la droite ligne de l'évolution des flux migratoires en France. Depuis le choc pétrolier des années 1970, la tendance est en effet à la baisse quasi continue de l'immigration de travail, au profit de celle effectuée au titre du regroupement familial. A partir de 2006, Nicolas Sarkozy avait souhaité inverser cette tendance et encourager une immigration «choisie». En divisant par deux l'immigration de travail, le gouvernement actuel remet partiellement en cause cette politique.
Demeure en effet la volonté de sélectionner davantage les candidats à l'immigration de travail. La circulaire distribuée aux préfets précise bien qu'ils devront être d'autant plus sévères «que l'emploi visé ne nécessite pas de qualifications particulièrement élevées». A contrario, la volonté affichée de diminuer le nombre d'étudiants étrangers restant travailler en France montre que les immigrés qualifiés ne seront pas non plus épargnés par ces restrictions. Une stratégie à l'opposée de celle pratiquée par le Canada ou l'Australie, qui souhaitent attirer et accueillir un grand nombre de jeunes diplômés très qualifiés.
• Pourquoi réduire l'immigration de travail en particulier, qui représente un flux migratoire peu important ?
L'objectif affiché du gouvernement est de donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi présents en France. Mais à ce titre, les immigrés arrivés à la demande d'entreprises ne sont pas les seuls à travailler dans l'Hexagone: l'ensemble des immigrés qui rejoignent chaque année la France ont accès au marché du travail. Pourquoi, donc, cibler uniquement l'immigration professionnelle? En partie parce que c'est le flux le plus aisé à réduire. L'immigration autorisée au titre du regroupement familial ou du droit d'asile est en revanche partiellement régie par des conventions internationales, et donc beaucoup plus contrainte. «En matière d'immigration, on ne peut guère être plus restrictif. Sinon, on bute sur des considérations humanitaires», explique Xavier Chojnicki, économiste au Cepii et à l'Université de Lille 2. Avec pour conséquence paradoxale que les restrictions annoncées toucheront finalement les immigrés les plus sélectionnés, ceux dont le profil colle actuellement le plus aux besoins de l'économie française.
• La France a-t-elle besoin de main d'œuvre étrangère ?
Selon la dernière enquête réalisée par Pôle emploi sur le sujet, 579.000 offres seront difficile à pourvoir en 2011. Que les employeurs déplorent une pénurie de main d'œuvre ou une inadéquation des compétences des candidats au poste proposé, ce chiffre représente 38% des projets de recrutement de l'année en cours. Certains secteurs en particulier, tels le bâtiment ou les services à la personne, souffrent de difficultés structurelles à embaucher, faute de conditions de travail suffisamment favorables pour attirer les autochtones. L'immigration joue alors un rôle clé pour satisfaire une demande croissante. Dans le nettoyage, les services domestiques et les entreprises de sécurité, plus de 20% de la main d'œuvre est ainsi immigrée, contre 8% dans l'ensemble des secteurs, relève une étude de l'Insee.
Dans ces métiers en tension, l'immigration pourrait par ailleurs contribuer à maintenir des conditions de travail peu attractives. C'est ce que souligne un rapport du conseil d'analyse économique (CAE) rédigé par l'économiste Gilles Saint-Paul en 2009. Sans l'apport de l'immigration, les mêmes difficultés de recrutement devraient en effet pousser les salaires à la hausse, jusqu'à ce que ces emplois deviennent attractifs pour les autochtones. Mais qu'il s'agisse d'adapter les formations des candidats aux postes en souffrance, ou de rendre des postes plus attractifs, «ces évolutions prennent du temps», souligne Patrick Simon. En attendant, le travail au noir pourrait faire office de variable d'ajustement.
1/6/2011, Marie Bartnik
Source : Le Figaro
Dans sa tribune publiée dans le journal Le Monde de ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, estime qu'il faut maîtriser l'immigration en France et prône, au-delà de l'intégration, l'assimilation des étrangers qui veulent s'y établir.
Le monde connaît un bouleversement économique, social et culturel sans précédent, une mutation du rapport au temps, à l'espace, mais aussi à la communauté nationale. Si nous savons à quoi ressemblait la France d'hier, nous ignorons encore ce qu'elle sera demain. Mais la vraie question est: à quoi voulons-nous qu'elle ressemble ?
La France, disait Michelet, est plus qu'un pays, c'est une idée. Une certaine idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité humaine. La France, c'est aussi une civilisation unique en son genre, fière de son long passé d'efforts, de sacrifice et de dévouement, mais jamais repliée sur elle-même ni fermée à l'avenir.
Loin d'avoir menacé notre identité ou remis en cause notre cohésion nationale, les générations successives d'immigrés qui se sont établis dans notre pays au cours du temps ont toujours su partager notre conception du vivre-ensemble, notre histoire nationale et nos valeurs. Ils y ont même largement contribué.
Aujourd'hui, les Français, comme la plupart des peuples, sont en proie au doute. Ils s'interrogent sur leur avenir, leur place dans le monde. Ils se demandent si les grands principes de leur vie sociale, auxquels ils sont profondément attachés, seront préservés ou voleront en éclats, pour faire place à d'autres systèmes de valeurs, à d'autres références culturelles.
Il est du devoir des responsables politiques de répondre à leurs interrogations, et de leur dire clairement les choix qu'ils leur proposent. Ce serait un grand risque pour notre démocratie que de nier ces interrogations. Ce serait sans aucun doute la meilleure façon d'ouvrir la voie au populisme et à l'extrémisme qui envahissent la vie politique de beaucoup de nos voisins européens.
Notre société a toujours su s'adapter, s'ouvrir, accueillir. Sans rien perdre de son identité. Oui, le modèle français est à l'opposé de la conception communautariste qu'ont choisie certains de nos voisins. C'est le modèle d'une France sereine, unifiée, où chacun, peu importent ses origines ou sa religion, trouve sa place et partage, avec les autres, un même désir de vivre ensemble. Aujourd'hui, ce sont plus de 200 000 étrangers qui arrivent en France chaque année en toute légalité. A ces personnes, je veux dire que l'obtention de leur titre de séjour n'est pas une fin. Bien au contraire. Ce n'est que le début de la construction d'une histoire commune.
La France doit offrir à ceux à qui elle ouvre les bras les conditions d'une intégration, voire d'une assimilation réussie. L'apprentissage de la langue française, de l'histoire de France, des règles du vivre-ensemble qui sont les nôtres et plus largement de tout ce qui fait notre identité, sont des conditions indispensables à cette intégration qui, avec le temps, débouche sur une assimilation réussie, que j'appelle de mes vœux.
Cette réussite dépend, bien entendu, de la volonté des migrants eux-mêmes, mais aussi de nous. Il est, en effet, de notre responsabilité de nous assurer que ces nouveaux arrivants seront bien en mesure de construire la vie qu'ils sont venus chercher dans notre pays.
Les difficultés sociales rencontrées par nombre de personnes immigrées ou issues de l'immigration témoignent malheureusement de ce que notre politique d'intégration n'est pas aussi réussie qu'on se plaît souvent à le dire.
Les exemples ne manquent pas: problèmes de réussite scolaire, risque supplémentaire de tomber dans la précarité socio-économique, sans parler du chômage qui frappe particulièrement les étrangers provenant de pays hors de l'Union européenne. Plus de 23 % d'entre eux ne trouvent pas d'emploi.
La France est un pays ouvert, mais elle n'a pas vocation à accueillir des étrangers pour en faire des chômeurs. A cet égard, je pense qu'il est urgent d'adapter notre politique en matière d'immigration du travail à la réalité économique et sociale de notre pays. Si ce dernier point me paraît essentiel pour définir la politique migratoire qui doit être la nôtre, je voudrais insister également sur un sentiment sans doute plus subjectif, mais tout aussi primordial à mes yeux : la fierté d'être français ou de vouloir le devenir. La France doit être fière de donner leur chance à ces nouveaux venus et ceux-ci doivent être fiers d'être accueillis sur le territoire français.
Cela ne signifie pas que l'on demande à ces personnes de renoncer à leur culture, à leur passé, à leurs souvenirs, ni à l'attachement qu'ils ont pour leur pays d'origine. Mais cela implique d'adopter notre façon de vivre et nos valeurs cardinales.
Je parle d'intégration pour ceux qui ne projettent pas de rester en France, pour ceux qui gardent enfoui en eux-mêmes le rêve de retourner, un jour, sur la terre de leurs ancêtres. Je parle d'assimilation pour les autres, pour ceux qui arrivent dans notre pays avec la volonté de s'y établir durablement, d'y voir grandir leurs enfants, leurs petits-enfants.
S'assimiler, c'est aller plus loin, c'est épouser notre culture, c'est participer pleinement aux formes essentielles de la vie sociale et culturelle française. C'est se fondre dans un destin collectif. L'assimilation n'est pas la négation de la différence. Elle est simplement l'invitation à se sentir bien dans notre nation.
J'ai bien conscience qu'en faisant part de ces réflexions, j'exprime un vrai choix politique, puisque c'est un choix de société. C'est le choix de la France que nous voulons pour demain.
Et cette France de demain, je ne peux l'imaginer que comme un lieu d'harmonie entre tous ceux qui y vivent, un lieu débarrassé des crispations et des inquiétudes qu'entraîne immanquablement une immigration non maîtrisée.
Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration
1/6/2011
Source : Le Monde
On assiste en Europe à une montée du populisme nourrie, entre autres, par des discours sur «l'invasion», sur «l'épouvantail de flux migratoires incontrôlables » des étrangers et notamment des Arabes suite au «printemps arabe». Partout les partis de droite font campagne sur la xénophobie, invoquent l'échec du multiculturalisme et celui de l' intégration, stigmatisent «les ennemis de l'intérieur »….Suite
Si les hirondelles annoncent le printemps, les Marocains résidant à l’étranger annoncent l'été. Déjà, l'on commence à voir sur les routes et aires d'autoroutes des compatriotes en provenance d'Italie, d'Espagne ... Suite
C’est le titre d’un colloque organisé en partenariat avec Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, et qui aborde les thèmes de s Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive Sud de la Méditerranée Colloque international…Consulter le programme
Les élections pour renouveler le Conseil français du culte musulman vont se tenir les 4 et 19 juin malgré le boycott de la Fédération de la Mosquée de Paris et de l'UOIF. Mais le ministère de l'Intérieur vient de décider d'intervenir directement pour sauver le CFCM.
Il y a des tapis partout. À la grande mosquée de Paris, où ils sont là depuis 1926 quand l'État français, en hommage au sacrifice de 70.000 soldats musulmans, a inauguré ce remarquable monument. Au siège de l'Union des organisations...Suite
Il y a l'objectif et la méthode pour y parvenir. Mardi, réunissant à huis clos les préfets de tous les départements, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a fixé le niveau auquel doit être ramenée l'immigration légale en France. «Nous devons collectivement tendre vers une réduction de moitié des cartes de salariés», a-t-il déclaré, ajoutant que «l'objectif du gouvernement est de réduire, sur l'année qui vient, le flux d'immigration légale à 20.000 titres.» Le ministre a, dans la foulée, transmis à ses préfets une circulaire que Le Figaro a pu se procurer. Cosigné avec Xavier Bertrand, ministre du Travail, ce document sur la «maîtrise de l'immigration professionnelle» fournit la nouvelle grille de lecture pour accorder ou refuser à un étranger son permis de séjourner sur le territoire national sous le statut de travailleur.
«Compte tenu de l'impact sur l'emploi de l'une des crises économiques les plus sévères de l'histoire», écrivent les ministres, il faut désormais privilégier «une approche qualitative et sélective». «La priorité doit être donnée à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi aujourd'hui présents, qu'ils soient de nationalité française ou étrangère, résidant régulièrement en France», prennent-ils le soin de préciser.
Vigilance
Suit un catalogue de conditions pour se voir attribuer une autorisation de travail, draconiennes, surtout si le demandeur est peu qualifié. «Ces directives visent, notamment, à protéger les migrants contre toutes les formes d'exploitation», s'empressent d'indiquer les ministres.
Ainsi, le refus sera systématique pour l'employeur qui fera au nom d'un salarié une demande d'autorisation de travail dès lors que cet employeur ne présentera pas «les garanties nécessaires pour recruter et accueillir» un travailleur étranger. Même issue négative si l'employeur a méconnu autrefois la législation du travail. Le préfet devra en outre vérifier «l'existence réelle» de la société employeuse. Celle-ci verra ses demandes refusées à la moindre entorse. Surtout si elle n'a pas procédé à une «recherche effective» dans son «bassin d'emploi» avant de recourir à la main-d'œuvre étrangère nouvelle. «Cette recherche est obligatoire», insistent les ministres, qui invitent les préfets à se montrer vigilants quand un étudiant étranger demande à passer sous statut professionnel. Trop de fraudes auraient été constatées pour des candidats surdiplômés au regard de l'emploi occupé.
Mardi, Claude Guéant assurait devant ses préfets: «Notre économie n'a pas un besoin vital d'immigration professionnelle dans tous les domaines.» Et il citait l'exemple des maçons. Selon lui, «l'an dernier, 730 maçons étrangers sont entrés sur le territoire; or, dit-il, lorsque Pôle emploi diffuse 20 offres d'emploi de maçons, il y a 100 demandeurs présents en France qui postulent. On peut faire le même raisonnement pour bien d'autres métiers, y compris pour des secteurs comme l'informatique.» Dans ces conditions, conclut le ministre «le bon sens commande de donner la priorité aux demandeurs d'emploi déjà présents en France, qu'ils soient français ou de nationalité étrangère. Et la justice recommande de veiller à leurs conditions de travail et de rémunération.»
1/6/2011, Jean-Marc Leclerc
Source : Le Figaro
L'un des paradoxes du problème de l'immigration tient au fait qu'il est perçu à des périodes différentes, dont la nôtre, comme nouveau et d'une urgence encore inconnue, alors qu'il reproduit un schéma quasi identique, jusqu'au vocabulaire employé, depuis les dernières décennies du XIXe siècle. Il y a, en quelque sorte, une structure identique du problème et des arguments récurrents. Ce qui change d'une époque à une autre, c'est le groupe social, ethnique, culturel stigmatisé. Le problème a surgi et ressurgi à des périodes de crises sensibles : les dernières décennies du XIXe siècle qui débouchèrent sur l'Affaire Dreyfus, les années 1930 qui préparent bien des aspects de l'idéologie de Vichy, enfin la période que nous vivons depuis un certain temps déjà avec les crises énergétique, économique et financière, la montée et la persistance du chômage, tout cela redoublé par les effets de la mondialisation des marchés et l'ouverture de nouveaux espaces communicationnels. Sur quoi débouchera la résurgence actuelle du problème de l'immigration ?
Nous ne le savons pas encore. Mais les issues antérieures devraient faire réfléchir tous ceux qui l'instrumentalisent à des fins électorales. La xénophobie développe chez les peuples des passions obscures et malsaines, contraires à la vertu civique et même au sentiment d'humanité, qui peuvent faire le lit de régimes politiques dangereux.
L'un des grands apports des travaux de Gérard Noiriel au problème de l'immigration est d'avoir montré comment ce "problème" s'est constitué dans les dernières décennies du XIXe siècle en même temps qu'apparaissait le vocable "immigration". Trois dimensions le définissent, dès sa naissance. Premièrement, l'idée que l'immigré est au moins potentiellement dangereux. Selon les cas, il est perçu comme une menace, un adversaire, voire un ennemi intérieur, surtout en cas de conflit extérieur. Quand il n'y a pas de conflit, on verra en lui une menace contre l'identité nationale. Deuxièmement, l'immigré est conçu comme constituant, sur le plan économique, une concurrence déloyale à l'égard des nationaux parce qu'il offre sa force de travail à un moindre prix, ce qui veut dire qu'il aurait un double effet négatif : il prend les emplois des nationaux et il dégrade les conditions sociales. Ces arguments ont été employés contre les Belges et les Italiens à la fin du XIXe siècle. Ils sont revenus il y a quelques années, au sein même de l'Union européenne, à propos du "plombier polonais". Mais il va de soi que la figure de l'immigré aujourd'hui n'est pas assumée par l'Européen, mais le Maghrébin. Troisièmement, l'immigré est perçu comme ethniquement (culturellement, religieusement, moralement) inassimilable. On a beau lui donner la nationalité française, cela n'en fait pas un vrai Français, mais un Français d'origine étrangère, un corps extérieur, hétérogène à la nation, doté d'une citoyenneté de second rang (susceptible d'être révocable !)
Ces trois dimensions constituent la matrice idéologique des arguments qui stigmatisent l'immigration, mais aussi des fantasmes et des passions qui leur sont associés. Or cette matrice idéologique ne concerne pas exclusivement l'extrême droite, qui en fait bien entendu l'une des ressources principales de son discours, mais aussi certains courants politiques républicains. Le fait qu'aujourd'hui des arguments, habituellement utilisés par l'extrême droite, soient repris par certains partis de la droite républicaine n'est pas une grande surprise lorsqu'on se rappelle des conditions de la naissance du problème de l'immigration sous la Troisième République.
On voit donc comment, dès le départ, les termes du problème de l'immigration relèvent d'une construction idéologique, nullement de la constatation d'un état de fait, qui accrédite la mise en place de mesures à la fois législatives et politico-policières. Prendre la construction idéologique pour la réalité, c'est faire passer l'aveuglement pour de la clairvoyance et donner licence à tous les fantasmes et à toutes les peurs. La peur de l'immigré est parfois d'autant plus forte qu'il y en a moins, voire qu'il n'y en a pas du tout. On connaît bien ce phénomène qui opère également dans le cas de l'antisémitisme qui n'est d'ailleurs pas sans rapport avec celui de l'immigration.
Dans quelle société voulons-nous vivre ? Je le disais antérieurement, la peur, la xénophobie, l'hostilité à l'égard de celui qui est différent engendrent des sentiments et des passions qui corrompent profondément une société en lui faisant perdre le sens de la vertu civique et même celui d'humanité. Il est contraire aux faits et à la raison de penser que le rejet de l'immigré est compatible avec l'amitié entre les citoyens. Quand la peur se déclenche, quand elle s'étend, on ne sait jusqu'où elle peut aller. Le groupe social dangereux n'est pas immuable, il varie en fonction des circonstances et peut bien tomber sur un autre groupe social également fragile ou sans moyens de se défendre. Avant les immigrés, c'était la classe laborieuse, sans droits et surexploitée, qui était considérée comme dangereuse. Il est illusoire que l'on puisse composer l'amitié et l'hostilité. L'hostilité envahira tout l'espace social par extensions successives.
Je ne dis pas cela pour réclamer l'ouverture des frontières, l'accueil sans limite de "toute la misère du monde". Je le dis pour empêcher que des fantasmes ne viennent masquer la réalité des faits et pour permettre la recherche de solutions véritables qui tiennent compte des drames que vivent certaines populations. Je posais la question à l'instant de savoir dans quelle société nous voulons vivre, mais cette question ne peut être séparée d'une autre : dans quel monde voulons-nous vivre ?
D'abord l'idée d'une fermeture complète des frontières n'est ni possible, ni souhaitable. Comment imaginer qu'un enfermement sur soi-même autour d'une identité fantasmée pourrait protéger la France contre les dangers qui viendraient de l'extérieur et pourrait lui permettre de retrouver sa grandeur dans le monde ? Le résultat serait exactement inverse. Qu'on se souvienne de l'histoire de l'Espagne au sortir de son Siècle d'Or. Celle-ci s'était refermée sur elle-même pour protéger sa grandeur. Le résultat fut un déclin de quatre siècles qui la fit passer du statut de première puissance du monde à celui de pays sous-développé à la mort de Franco. Est-ce cela que l'on veut ? Le déclin serait même aujourd'hui plus rapide à l'âge de la mondialisation. Mais dire cela, ce n'est pas plaider pour l'abolition des frontières. Soutenir une abolition des frontières serait tomber dans une illusion symétrique de la précédente. Un monde sans frontières serait un désert peuplé d'individus interchangeables. Un cauchemar. Mais les frontières ne sont pas des murs qui doivent nous séparer et nous enfermer, ce sont des lieux d'identification (linguistique, juridique, politique, etc.) mais aussi de passage et de rencontre.
Il faut donc changer notre vision du monde et dire que le destin d'un peuple ou d'une nation ne peut se concevoir isolément, comme séparé de ce qui l'environne. Comment pourrions-nous être heureux au milieu de populations qui vivent dans la souffrance et la désespérance ? La citoyenneté politique, liée à un territoire national, c'est-à-dire à des frontières historiques déterminées ne doit pas oublier la citoyenneté cosmopolitique, la seule citoyenneté qui soit naturelle et par laquelle nos destins individuels ou nationaux s'inscrivent dans le destin commun de l'humanité. Ce souci de l'inscription de notre destin dans celui de l'humanité, de notre pays dans celui de la terre, n'est pas une grande illusion, une vision utopiste du monde. C'est au contraire le réalisme le plus radical qui l'appelle. Plus rien de ce qui nous concerne ne peut être directement ou indirectement isolé de ce qui se passe dans le monde. Considéré ainsi, ce qu'on a appelé le "problème" de l'immigration peut prendre une tout autre signification.
1/6/2011, Yves Charles Zarka
Source : Le Monde
Dans sa tribune publiée dans le journal Le Monde de ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, estime qu'il faut maîtriser l'immigration en France et prône, au-delà de l'intégration, l'assimilation des étrangers qui veulent s'y établir.
Le monde connaît un bouleversement économique, social et culturel sans précédent, une mutation du rapport au temps, à l'espace, mais aussi à la communauté nationale. Si nous savons à quoi ressemblait la France d'hier, nous ignorons encore ce qu'elle sera demain. Mais la vraie question est: à quoi voulons-nous qu'elle ressemble ?
La France, disait Michelet, est plus qu'un pays, c'est une idée. Une certaine idée de la liberté, de l'égalité et de la fraternité humaine. La France, c'est aussi une civilisation unique en son genre, fière de son long passé d'efforts, de sacrifice et de dévouement, mais jamais repliée sur elle-même ni fermée à l'avenir.
Loin d'avoir menacé notre identité ou remis en cause notre cohésion nationale, les générations successives d'immigrés qui se sont établis dans notre pays au cours du temps ont toujours su partager notre conception du vivre-ensemble, notre histoire nationale et nos valeurs. Ils y ont même largement contribué.
Aujourd'hui, les Français, comme la plupart des peuples, sont en proie au doute. Ils s'interrogent sur leur avenir, leur place dans le monde. Ils se demandent si les grands principes de leur vie sociale, auxquels ils sont profondément attachés, seront préservés ou voleront en éclats, pour faire place à d'autres systèmes de valeurs, à d'autres références culturelles.
Il est du devoir des responsables politiques de répondre à leurs interrogations, et de leur dire clairement les choix qu'ils leur proposent. Ce serait un grand risque pour notre démocratie que de nier ces interrogations. Ce serait sans aucun doute la meilleure façon d'ouvrir la voie au populisme et à l'extrémisme qui envahissent la vie politique de beaucoup de nos voisins européens.
Notre société a toujours su s'adapter, s'ouvrir, accueillir. Sans rien perdre de son identité. Oui, le modèle français est à l'opposé de la conception communautariste qu'ont choisie certains de nos voisins. C'est le modèle d'une France sereine, unifiée, où chacun, peu importent ses origines ou sa religion, trouve sa place et partage, avec les autres, un même désir de vivre ensemble. Aujourd'hui, ce sont plus de 200 000 étrangers qui arrivent en France chaque année en toute légalité. A ces personnes, je veux dire que l'obtention de leur titre de séjour n'est pas une fin. Bien au contraire. Ce n'est que le début de la construction d'une histoire commune.
La France doit offrir à ceux à qui elle ouvre les bras les conditions d'une intégration, voire d'une assimilation réussie. L'apprentissage de la langue française, de l'histoire de France, des règles du vivre-ensemble qui sont les nôtres et plus largement de tout ce qui fait notre identité, sont des conditions indispensables à cette intégration qui, avec le temps, débouche sur une assimilation réussie, que j'appelle de mes vœux.
Cette réussite dépend, bien entendu, de la volonté des migrants eux-mêmes, mais aussi de nous. Il est, en effet, de notre responsabilité de nous assurer que ces nouveaux arrivants seront bien en mesure de construire la vie qu'ils sont venus chercher dans notre pays.
Les difficultés sociales rencontrées par nombre de personnes immigrées ou issues de l'immigration témoignent malheureusement de ce que notre politique d'intégration n'est pas aussi réussie qu'on se plaît souvent à le dire.
Les exemples ne manquent pas: problèmes de réussite scolaire, risque supplémentaire de tomber dans la précarité socio-économique, sans parler du chômage qui frappe particulièrement les étrangers provenant de pays hors de l'Union européenne. Plus de 23 % d'entre eux ne trouvent pas d'emploi.
La France est un pays ouvert, mais elle n'a pas vocation à accueillir des étrangers pour en faire des chômeurs. A cet égard, je pense qu'il est urgent d'adapter notre politique en matière d'immigration du travail à la réalité économique et sociale de notre pays. Si ce dernier point me paraît essentiel pour définir la politique migratoire qui doit être la nôtre, je voudrais insister également sur un sentiment sans doute plus subjectif, mais tout aussi primordial à mes yeux : la fierté d'être français ou de vouloir le devenir. La France doit être fière de donner leur chance à ces nouveaux venus et ceux-ci doivent être fiers d'être accueillis sur le territoire français.
Cela ne signifie pas que l'on demande à ces personnes de renoncer à leur culture, à leur passé, à leurs souvenirs, ni à l'attachement qu'ils ont pour leur pays d'origine. Mais cela implique d'adopter notre façon de vivre et nos valeurs cardinales.
Je parle d'intégration pour ceux qui ne projettent pas de rester en France, pour ceux qui gardent enfoui en eux-mêmes le rêve de retourner, un jour, sur la terre de leurs ancêtres. Je parle d'assimilation pour les autres, pour ceux qui arrivent dans notre pays avec la volonté de s'y établir durablement, d'y voir grandir leurs enfants, leurs petits-enfants.
S'assimiler, c'est aller plus loin, c'est épouser notre culture, c'est participer pleinement aux formes essentielles de la vie sociale et culturelle française. C'est se fondre dans un destin collectif. L'assimilation n'est pas la négation de la différence. Elle est simplement l'invitation à se sentir bien dans notre nation.
J'ai bien conscience qu'en faisant part de ces réflexions, j'exprime un vrai choix politique, puisque c'est un choix de société. C'est le choix de la France que nous voulons pour demain.
Et cette France de demain, je ne peux l'imaginer que comme un lieu d'harmonie entre tous ceux qui y vivent, un lieu débarrassé des crispations et des inquiétudes qu'entraîne immanquablement une immigration non maîtrisée.
Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration
1/6/2011
Source : Le Monde
Bariza Khiari, la première sénatrice d'origine musulmane de France (PS), parle de sa participation au Forum de Fès «Une âme pour la mondialisation» organisé en marge de la 17e édition du Festival des Musiques sacrées. Elle évoque aussi son combat pour une société française plus juste.
Le Matin : Vous participez souvent à des conférences sur le soufisme. D'où vient cet intérêt pour cette discipline ?
BARIZA Khiari : C'est plus qu'un intérêt, c'est du vécu. Je chemine avec beaucoup d'humilité dans cette voie enracinée dans la tradition prophétique. Cette voie d'initiation et d'éveil se transmet depuis le Prophète de maître en maître. De nos jours, dans un environnement opaque, dans cette pollution ambiante des esprits, nous avons plus que jamais besoin de donner du sens à ce que nous entreprenons. Le soufisme est un ''axe'' qui nous permet de nous recentrer intérieurement et mieux faire face aux sollicitations qui nous tiraillent à la surface des choses. Le soufisme s'inscrit toujours dans son temps, il est perpétué par un ''maître vivant''. Aujourd'hui, le maître de la confrérie est Sidi Hamza, ce fabuleux révélateur de l'âme. Cette voie soufie, dont la réalité se trouve au fond des êtres, dispose d'un patrimoine culturel prestigieux : littéraire, poétique, philosophique, musical, iconographique et bien évidemment spirituel. C'est la voie de la transmission par excellence et Faouzi Skalli, à l'initiative des deux festivals de Fès, tente de faire revivre pour le plus grand plaisir d'un public de plus en plus nombreux quelques traces de lumière comme ''La plainte du roseau'' de Jalal Eddine Rumi, ''La passion'' de Hallaj, ''Le traité de l'amour'' d'Ibn Arabi, ''La conférence des oiseaux'' de Attar, ''Le diwan'' de Cheikh Al Alawi, ''Les sapiences'' d'Ibn'Ata'Allah, ''Le livre des Haltes'' de l'Emir Abdelkader et bien d'autres œuvres de soufis contemporains…
Le Maroc, qui sait bien faire vivre les diversités, est plus que jamais en responsabilité pour faire connaître et surtout reconnaître cet héritage qui s'ancre dans un Islam spirituel, libre et responsable. Par la transmission de ce prodigieux héritage spirituel à travers la culture, il s'agit de tenter d'approcher la grande question métaphysique du mystère de l'existence.
Est-ce que le soufisme, ''discipline de l'Islam contestée'' notamment par les Wahhabites, peut rapprocher aujourd'hui les différentes cultures ?
Le soufisme n'est pas une discipline de l'Islam, il en est le cœur vivant. Quant à la question sur le rapprochement des différentes cultures et religions, je ne vais pas m'appesantir sur les raisons qui font que pour l'Occident, l'Islam est devenu une idéologie à combattre alors que c'est une spiritualité. Il faut opérer une ''déconstruction'' de ces idées. La voie soufie, qui est la sagesse et l'amour incarnés dans le corps de l'Islam, très loin des dogmatismes et autres fanatismes, peut bien évidemment concourir au rapprochement des cultures et religions, car comme le disait simplement Mohamed Ikqbal, éminent soufi et homme d'Etat pakistanais : «Tout ce qui monte… converge».
Quel est l'objet de votre intervention au Forum de Fès ?
Je vais évoquer une double question : la création d'un espace régional et la refondation de l'Union pour la Méditerranée au regard des nouveaux défis de la région. Je ne me résigne pas à l'absence d'un espace régional maghrébin qui dispose de potentialités énormes d'une part, et je plaiderai, d'autre part, pour la relance de l'Union pour la Méditerranée sur de nouvelles bases car le destin des deux rives est lié.
Vous dites souvent que vous êtes citoyenne française laïque, tout en revendiquant votre origine arabo-musulmane. Comment vous arrivez à vivre avec ces identités multiples ?
Il n'y a rien d'incompatible entre mon ancrage politique et mon héritage spirituel et historique. Au contraire. La citoyenneté permet d'appartenir à la cité et d'y jouer un rôle. La citoyenneté et la laïcité dessinent une matrice politique indifférente aux religions et aux origines.
Dans les faits, il est vrai que les discriminations liées aux origines existent : discrimination concernant l'emploi, le logement, les loisirs... Et les faits sont têtus. Faut-il pour autant en déduire que le modèle républicain est caduc et que la société française est xénophobe ? Non, certainement pas. Il suffit de regarder les superbes réussites de personnes venues d'ailleurs et reconnues grâce à leur seule mérite et également l'importance des mariages mixtes pour se convaincre que la société française n'est pas xénophobe.
En revanche, la société française est ''malade''. ''Malade'' à cause d'un chômage massif et persistant, ''malade'' à cause d'un pouvoir d'achat en berne. Pour la première fois depuis longtemps, les parents se disent que la vie sera plus difficile pour leurs enfants que pour eux. Ce sentiment de déclassement, largement partagé, traduit bien le grand malaise social de la France. Et comme toujours, l'étranger devient un bouc émissaire commode. Les médias tiennent un rôle considérable dans cette ''fabrique'' de préjugés. Par exemple, quand une dispute conjugale vire au drame, il s'agit d'une tragédie personnelle. Mais si cette dispute met en scène des personnes d'origine ou de sensibilité musulmane, certains médias, relayés par l'extrême-droite, en déduisent immédiatement que l'Islam est incompatible avec les principes d'égalité homme-femme et, par conséquent, avec la démocratie. Il faut travailler pour montrer des modèles positifs d'identification. Il y a encore peu de temps, ''la figure de l'étranger était le juif''. Aujourd'hui, ''la figure de l'étranger est le musulman''. Il est devenu l'ennemi intérieur uniquement pour un enjeu électoraliste. Mais dans leur très grande majorité, les citoyens ne sont pas dupes de cette manipulation et c'est rassurant.
Est-ce que la première sénatrice musulmane de France du Parti socialiste que vous êtes se sent stigmatisée par le débat sur l'Islam, la burqa, les mosquées et l'identité nationale ?
Je ne me reconnais pas dans l'expression de «sénatrice musulmane ». Je suis représentante de la nation et non d'une confession. En revanche, j'assume pleinement et avec sérénité mon histoire et ma spiritualité. J'ai un rapport très serein avec ce que je suis et d'où je viens et cela me protège. Je me définis comme Française, citoyenne française en fidélité avec la tradition qui m'a portée. Et cette identité singulière me rend sans doute vigilante à certaines questions. Ma conscience républicaine a évidemment été heurtée par la séquence burqa/hallal/minarets/identité nationale, véritable instrumentalisation politique de la religion. Cette instrumentalisation alimente malheureusement l'islamophobie et l'intégrisme. La diabolisation de l'Islam et de l'immigration est une impasse, j'ai donc pris la parole pour ceux qui ne l'ont pas.
Le combat de Bariza
Du haut de son engagement, la sénatrice décrit son combat comme suit : « La droite, depuis 10 ans, s'emploie à «racialiser» les problèmes des Français. Comme le pouvoir ne veut pas se confronter à la question sociale, il doit détourner l'attention de l'opinion. Cette stratégie est dangereuse pour notre cohésion sociale. Mon combat aujourd'hui est très simple : faire gagner la gauche. Elle reconnaît l'importance de la question sociale et propose des politiques pour répondre aux difficultés des français. La gauche sait que son devoir est de bâtir une société plus juste. Evidemment, la mondialisation et la ‘'financiarisation'' de l'économie réduisent les marges de manœuvre.
1/6/2011, Rachida Bami
Source : Le Matin
L’Ecole de Gouver nance et d’Economie de Rabat et son Centre de Recherche sur l’Afrique et la Méditerranée organisent une conférence ouverte au public le jeudi 9 juin à 18h30 sur le thème…Suite
En 2008, 30 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de France et plus de 35 000 séjournent chaque année dans des centres de rétention. La politique des quotas instaurée en 2006 suscite de violentes critiques, tant de la part d'associations comme la Cimade que de personnes chargées d'appliquer la loi. Le film donne à entendre ces deux voix, qui s'opposent, mais se rejoignent parfois. Il révèle aussi les rouages de la politique d'immigration en France et en questionne les cadres légaux...
Diffusé ce soir sur Canal +, le documentaire « L’immigration aux frontières du droit » de la reporter Manon Loizeau revient sur le cas de Guilherme Hauka Azanga, ce sans-papiers angolais qui, l’an dernier, entre le 31 janvier et le 8 avril a échappé à quatre tentatives de reconduite à la frontière. Plusieurs fois mis dans un avion, le demandeur d’asile est finalement resté sur le sol français à la faveur d’une mobilisation orchestrée par le comité de parents d’élèves de l’école Gilbert Dru à Lyon, où sont scolarisés ses enfants, et grâce à l’appui de passagers et d’un commandant de bord.
Le 8 avril 2010, dans un communiqué laconique, le préfet du Rhône avait ainsi constaté « l’impossibilité matérielle » de procéder à l’expulsion de Guilherme Hauka Azanga.
Aujourd’hui, ce père de famille de 46 ans cherche à se faire discret même si ponctuellement il participe à des manifestations de soutien aux sans-papiers. Il continue de bénéficier de l’appui du comité de parents du 7 e arrondissement, et attend toujours sa régularisation. Car si l’obligation de quitter le territoire français de Guilherme Hauka Azanga a expiré le 6 juillet dernier, il n’en demeure pas moins expulsable.
Le documentaire de 90 minutes diffusé ce soir, revient sur deux autres cas illustrant « l’absurdité d’un système et ses conséquences humaines dramatiques », selon Hindi Saih, productrice du film. Ce soir à 20 h 50 sur Canal +
01/06/2011 , D. Menvielle
Source : Le Progrès
«Travailleurs venus d'ailleurs» lève un voile sur un siècle d'histoire sociale et souligne que le patrimoine
d'une région française est un héritage collectif dont les étrangers font partie.
Un grand-père polonais mineur de fond et un autre espagnol et boulanger: Lydie Szostak, 32 ans, est à la tête de sa petite entreprise de nettoyage industriel à Millau.
Ils sont venus d'Italie dans les années 30 pour travailler dans les exploitations agricoles, de Turquie dans les années 70 pour devenir bûcherons ou de Pologne en 2007 pour ramasser des fruits. Eux, ce sont des travailleurs immigrés qui se sont installés dans l'Hexagone au gré des nécessités économiques, politiques parfois.
Pour raconter leur histoire et finalement leur rendre hommage, l'historienne Laure Teulières, spécialiste de l'histoire des migrations, s'est alliée avec deux photographes Gilles Favier et Sara Jabbar-Allen.
A eux trois, ils ont sillonné les différents départements de la région Midi-Pyrénées durant quatre ans pour recueillir les témoignages de ces hommes et femmes, immigrés, enfants d'immigrés ou petits-enfants d'immigrés. De brefs récits de vie et des anecdotes accompagnent les images, souvent des portraits de famille, dans leur cadre de vie, agricole ou industriel.
«Travailleurs venus d'ailleurs» est un livre profondément humain, une bouffée d'optimisme à l'heure où les questions d'immigration se retrouvent au coeur de l'actualité...
A noter qu'un DVD rassemble des extraits audio de ces entretiens réalisés par des radios locales.
«Travailleurs venus d'ailleurs» par Gilles Favier, Sara Jabbar-Allen, Laure Teulières.
Editions du Rouergue, 30 euros. DVD inclus.
1/6/2011
Source : Charente libre
Dans un rapport remis au premier ministre le 13 avril, le Haut Conseil à l'intégration (HCI) formule plusieurs propositions visant à "enrayer les phénomènes de désintégration". Il recommande notamment de durcir les conditions posées pour l'entrée en France des étrangers mariés à des Français en alignant ces conditions sur celles du regroupement familial : la venue des intéressés ne devrait être autorisée que si le conjoint français dispose d'un logement d'une superficie suffisante et de revenus d'un montant au moins égal au smic sur une période d'un an. Les citoyens français n'ayant pas un emploi stable ou un logement adéquat n'auraient donc plus le droit de vivre en France avec leur conjoint étranger! Le HCI a manifestement une curieuse conception de l'égalité républicaine…
Le HCI rejoint ainsi le gouvernement en plaidant pour une réduction de l'immigration familiale légale qu'il n'hésite pas à ranger lui aussi dans la catégorie "immigration subie". Promouvoir l'intégration tout en signifiant aux étrangers membres de famille que leur venue en France n'est ni "choisie", ni par conséquent souhaitée, n'est au passage pas le moindre des paradoxes… Mais pour le HCI, le durcissement préconisé serait nécessaire. Des études, dont il ne précise pas les références, révéleraient que de nombreuses familles franco-étrangères vivent en situation de précarité sociale en France. Or, "la venue des conjoints, sans que soient exigées des conditions de ressources et de logement, pose dès le départ pour les moins favorisés un handicap en matière d'insertion et d'intégration". Pour éviter à certains étrangers des difficultés d'intégration, le HCI n'a donc rien trouvé de mieux que proposer de leur interdire de rejoindre leur conjoint français !
Et si l'on inversait la logique en redonnant par exemple un accès rapide et automatique à la carte de séjour de dix ans aux étrangers mariés à des Français ? Autrement dit, cesser de les maintenir dans une précarité administrative à l'origine de nombreuses difficultés. Louer un appartement, trouver un CDI, obtenir un prêt pour financer un projet professionnel, etc. : autant de démarches, nécessaires à l'intégration tant exigée, qui sont beaucoup plus difficiles lorsqu'on ne présente qu'un titre de séjour temporaire dont le renouvellement n'est jamais définitivement garanti.
En réalité, la préoccupation du HCI est ailleurs. Affirmant que le mariage franco-étranger est devenu la principale source d'immigration, il souligne qu'"au cours des années 1990, un nouveau mode d'immigration familiale s'est développé. Il concerne les immigrés naturalisés ou enfants issus de l'immigration possédant la nationalité française et allant chercher un conjoint au pays d'origine". Or, poursuit-il, "on peut s'interroger sur la pratique consistant, de façon quasi systématique, à aller chercher un conjoint dans le pays d'origine, perpétuant ainsi une endogamie matrimoniale qui ne peut être considérée comme un facteur d'intégration". Que le caractère "quasi systématique" de ces unions dites "endogames" soit est en partie contredit par des chiffres donnés par le HCI lui-même n'empêche pas ce dernier de conclure sur un ton alarmiste : "à terme, la généralisation de ces pratiques matrimoniales pourrait conduire à la constitution de communautés ethniques, plus favorables au communautarisme qu'à l'intégration". Il faut alors comprendre que limiter l'arrivée d'étrangers mariés à des Français d'"origine étrangère" serait une décision salutaire si l'on veut garantir la cohésion nationale.
Longtemps considéré comme un indicateur de l'intégration des étrangers en France, le développement des mariages franco-étrangers est donc devenu, au yeux du HCI, le révélateur de l'intégration défaillante de certains Français, ceux issus d'une immigration récente, pour l'essentiel africaine. Car de tels mariages, lorsqu'ils sont conclus avec un étranger de même origine, entretiendraient (ou réactiveraient) chez ces Français une "identité étrangère" promettant un développement du communautarisme. Ils questionneraient une intégration qu'on leur demande sans cesse de prouver, y compris désormais à travers leurs choix matrimoniaux, même s'ils sont nés et ont vécu toute leur vie en France. En 2008, le rapport Mazeaud disait déjà la même chose lorsqu'il évoquait "le cas fréquent d'un 'mariage mixte' qui l'est juridiquement, mais non culturellement (l'accueillant, de nationalité française, est issu de l'immigration et son conjoint provient du même pays, de la même région, souvent du même village que sa famille)".
Au contraire, le HCI relève un indicateur, qu'il juge positif, "de la réalité de l'intégration des immigrés dans notre pays : 65 % des descendants d'immigrés vivent en couple avec des personnes de la 'population majoritaire'", c'est-à-dire non seulement de nationalité mais aussi "d'origine" françaises. L'intégration des Français issus de l'immigration n'est alors pas pensée qu'en terme d'assimilation culturelle par le HCI. Elle est aussi, par le métissage des enfants nés de leur union avec des personnes de la "population majoritaire", une assimilation ethnique. Car c'est bien à la constitution de "communautés ethniques", et non simplement culturelles, que nous exposeraient les mariages entre Français et étrangers de même "origine" s'ils devaient se développer…
Suggérer de limiter la présence en France de familles franco-étrangères nées d'unions dites endogames n'est certes pas une nouveauté. Déjà en 2007, le Comité interministériel sur l'immigration avait proposé de soumettre la délivrance d'un titre de séjour aux étrangers mariés à des Français à la condition que le lien du couple avec la France soit plus fort que celui qu'il entretient avec le pays dont est issu le conjoint étranger… Ce sont évidemment les couples impliquant des Français "issus de l'immigration" qui devaient être visés par des refus de séjour et contraints de vivre leur vie familiale hors de France. Mais il semble bien, à la lecture du rapport du HCI que ce soit ce prix à payer si l'on veut préserver l'identité nationale…
31/5/2011
Source : Le Monde
Les Archives du Maroc ont été inaugurées vendredi dernier à la Bibliothèque nationale de Rabat. Lors de sa première sortie médiatique, son directeur général, Jamaâ Baïda, évoque ses grandes missions…Suite
Les drames liés à l'émigration clandestine virant à la tragédie par l'accumulation énorme du nombre des victimes de toutes nationalités que leurs proches pleurent dans les pays du Sud, la littérature ne pouvait demeurer en reste tandis que se sont multiples reportages et témoignages dans la presse…Suite
L'artiste Chourouk Hriech exposera ses œuvres récentes, du 31 mai au 16 juillet 2011, à la galerie d'art «L'Atelier 21» de Casablanca. Cette exposition est complètement fondée sur des espaces urbains au Maroc…Suite
Le groupe musical marocain BabelOued Sound se produira le 4 juin prochain en concert à Madrid dans le cadre du Festival "Africa Vive" organisé à l'initiative de la fondation Casa Africa (la maison d'Afrique).
D'autres célèbres musiciens et chanteurs africains comme Femi Kuti, Ex Pavi et Domu Afrika Dub Squad prendront part également à ce concert qui aura lieu au campus de l'université Complutense de Madrid, indique Casa Mediterraneo.
Le Festival "Africa Vive", qui se poursuivra jusqu'au 12 juin prochain dans plusieurs villes espagnoles, vise à renforcer les liens entre le continent africain et l'Espagne avec l'organisation d'une centaine d'activités culturelles, musicales, sociales et sportives.
Le Festival se fixe également comme objectif d'assurer une meilleure connaissance du continent africain auprès du public espagnol.
Composé d'une dizaine de musiciens, BabelOued Sound est un groupe allie différentes cultures et styles musicaux, notamment Gnawa, Hard rock, Raga, Jazz.
30/5/2011
Source : MAP
Rejetée, stigmatisée dans plusieurs pays européens, la communauté musulmane démontre actuellement en Italie, qu’elle peut également être d’un grand apport pour l’économie locale. A Milan, Egyptiens et Marocains, s’affirment comme les principaux acteurs du renouveau économique de la ville.
Par les temps actuels de crise, les étrangers se montrent particulièrement actifs en Italie, ou leur activité génère pas moins de 35 milliards d’euros par année, selon le quotidien espagnol ABC. A titre indicatif, ce titre représente 3,2% du PIB italien. C’est dire leur importance en Italie.
Milan, capitale économique du pays à la Botte, est l’une des villes où cette prospérité est des plus visibles. Le nombre d’entreprises créées par des Italiens aurait connu une croissance de 1,8%. De leur côté, les entreprises gérées par des étrangers ont connu une croissance de l’ordre de 3,2%, près du double.
Les immigrés musulmans prennent une part importante dans cette croissance, avec pas moins de 6000 entreprises créées au cours de l’exercice 2010-2011. Selon la chambre de commerce de Milan, plus de 22 000 PME seraient gérées par des étrangers, dans la capitale lombarde. Les communautés les plus actives se trouvent êtres les Egyptiens (4875 entreprises), suivis des Chinois (3408). Les Marocains complètent le podium, avec près de 1600 PME à leur compte.
Le succès de ces entrepreneurs étrangers s’explique par le fait que ces derniers aient investis des secteurs très peu prisés par les Italiens, ou, liés aux besoins des immigrés. Les étrangers représenteraient 100% des fabricants de tapis, 96% des vendeurs ambulants de tissus et de chaussures, 70% des traducteurs, et même 69% des prestataires de services de transfert d’argent.
Il faut ajouter à cela le « boom » qu’a connu le secteur de la restauration ethnique en Italie. Les entreprises de ce secteur auraient connu une croissance de 76% dans l’ensemble du territoire, et de 14% en Lombardie. Les principaux restaurants dans ce domaine, seraient chinois et arabes.
Il semble toutefois que cette prospérité économique des musulmans de Milan, ne soit pas vue d’un bon œil par tous. Silvio Berlusconi, actuel Président du Conseil italien, serait en ballotage défavorable, dans son fief milanais, en vue des élections municipales de dimanche à lundi prochains. Le Cavaliere a alors récemment déclaré, dans son style caractéristique, que si ses rivaux du Centre-Gauche l’emportaient, « Milan deviendrait une ville islamique ». Au train où vont (bien) les choses, peu de chance que son discours inquiète les électeurs.
30/5/2011, Yann Ngomo
Source : Yabiladi
au Maroc
M. Mohamed Ameur, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la communauté marocaine résidant a l'étranger, en visite à Stockholm, a appelé les compétences marocaines résidant en Suède à s'impliquer activement dans le processus de réformes institutionnelles au Maroc, tant au niveau du débat d'idées que sur le plan de la participation aux échéances référendaire et électorales.
Saisissant l'occasion de sa rencontre, à la résidence de l'ambassade du Maroc à Stockholm, avec un groupe de hauts cadres, d'élus et d'hommes d'affaires représentant les compétences marocaines dans ce pays, M. Ameur a passé en revue les réformes politiques et institutionnelles annoncées par SM le Roi Mohammed VI, mettant l'accent sur l'ancrage du Maroc dans le pluralisme et la pertinence du processus de démocratisation engagé par le Royaume.
Il a également souligné l'adhésion totale de toutes les forces vives du pays au discours royal du 9 mars dernier et leurs contributions à un débat national et serein autour des réformes constitutionnelles.
Le ministre a insisté, à cet égard, sur l'intérêt particulier porté par la communauté internationale à la démarche prônée par SM le Roi, saluant la clairvoyance et la sagesse du Souverain.
M. Ameur a, ensuite, rappelé les grandes lignes de la politique de mobilisation des compétences marocaines à l'étranger pour le développement du Maroc, axe stratégique suivi par son département qui se concrétise par la mise en place de réseaux de compétences et de partenariats entre le Maroc, les pays d'accueil et les compétences des Marocains du monde.
Il a ainsi invité les Marocains vivant en Suède à s'organiser en instituant un noyau de réseau appelé à réfléchir à un programme de partenariat pour la sauvegarde et la promotion des intérêts économiques, sociaux et culturels de la communauté marocaine en Suède, estimée à environ 15.000 personnes.
Le ministre a exhorté les membres de cette communauté à renforcer les liens d'échange entre les deux pays, à l'instar des expériences des compétences marocaines du Canada, d'Allemagne, de Belgique et de France.
Les compétences marocaines installées en Suède ont saisi cette occasion pour réaffirmer leur attachement à leur pays d'origine et leur ferme engagement à contribuer au processus de réformes politiques et aux chantiers de développement ouverts au Maroc.
30/5/2011
Source : MAP
Les acteurs associatifs marocains établis en Allemagne ont exprimé leur totale adhésion aux réformes constitutionnelles profondes annoncées par SM le Roi Mohammed VI dans son discours historique du 9 mars dernier.
Lors d'un colloque organisé récemment à Francfort sous le thème : "Réformes constitutionnelles au Maroc", ces acteurs associatifs ont salué l'initiative du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) tendant à associer tous les acteurs associatifs et politiques au débat national en vue d'élaborer des propositions relatives à la réforme de la constitution.
Cités par un communiqué du conseil central des Marocains établis en Allemagne, les intervenants ont été unanimes à souligner que le Maroc connaît actuellement un mouvement sans précédent en ce qui concerne la mobilisation et les préparatif pour les réformes constitutionnelles, la consolidation de l'Etat de droit et le renforcement de la démocratie.
Cette démarche a été confortée par la création du Conseil économique et social, le Conseil national des droits de l'Homme, l'Institution du médiateur et la délégation interministérielle chargé des droits de l'Homme, ont relevé les intervenants.
Et de souligner que les réformes constitutionnelles constituent une opportunité historique pour les Marocains établis à l'étranger pour participer à la consécration de l'Etat de droit et à la défense du processus démocratique moderne engagé au Maroc.
30/5/2011
Source : MAP
L'Union des juges et des procureurs de Grèce et le Barreau de Mytilène organisent, en collaboration avec l'Organisation internationale pour les Migrations, un congrès sur le thème "Immigration et droits de l'Homme", les 3-4 juin à Mytilène (Nord-Est de l'Egée).
Les réunions annexes du congrès seront présidées par le président de la Cour de Cassation, Georges Kalamidas, le procureur de la Cour de Cassation, Ioannis Tentès, le président du Conseil d'Etat, Panagiotis Pikramenos, et le président du Barreau de Mytilène, Dimitris Kallias.
L'introduction générale du congrès sera du président de l'Union des juges et procureurs, Haralambos Athanassiou. Le ministre d'Etat, Haris Pamboukis, le ministre adjoint de l'Environnement, Nicos Sifounakis, la secrétaire d'Etat aux Affaires maritimes, Elpida Tsouri, l'ex-ministre de la Justice, Nicos Dendias, et les députés, Spyros Galinos et Stavros Skopelitis, assisteront aux travaux et prononceront des allocutions.
Source : ANA
La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a critiqué, lundi 30 mai, la "rhétorique mise en place ces derniers mois, en particulier en Italie et en France" tendant à dépeindre les migrants "comme un fardeau dont il conviendrait de se décharger sur d'autres"
Dans son discours à l'ouverture de la 17e session du Conseil des droits de l'homme, la responsable onusienne a évoqué les récents événements en Afrique du Nord, "qui une fois de plus ont démontré la vulnérabilité des migrants" qui sont "soumis à la violence et la discrimination".
Elle s'est par ailleurs élevée contre la "réponse réflexe" mise en place "dans l'espace Schengen en général et dans certains pays particuliers comme le Danemark", qui a annoncé récemment sa décision de rétablir des contrôles douaniers permanents à ses frontières nationales.
Cette "réponse à la crise actuelle ne répond pas au vrai défi de travailler ensemble pour assurer le respect de tous les droits des personnes, où qu'elles se trouvent et quelle que soit la manière dont elles sont arrivées" a-t-elle dit.
"Il est important de rappeler que la charge d'accueillir les migrants, les réfugiés et les autres personnes déplacées fuyant les troubles en Afrique du Nord continue d'affecter de manière disproportionnée les pays de la région", a ajouté Navi Pillay.
La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a estimé qu'il était "temps que tous les pays affrontant ces défis, dont les pays de l'Union européenne, apportent un soutien efficace dans le respect de leurs obligations internationales".
30/5/2011
Source : Le Monde/AP
Il arrive que des ministres affirment des contrevérités. Il est plus rare qu’on leur demande des comptes. Dimanche, sur Europe 1, Claude Guéant avait dénoncé les ratés de l’intégration à la française en déclarant que «deux tiers de l’échec scolaire en France, c’est les enfants d’immigrés».
Devant les protestations du monde de l’éducation, le cabinet du ministre de l’Intérieur avait assuré que ce chiffre était tiré d’un rapport de 2010 du Haut Conseil à l’intégration (HCI). Problème : ledit rapport ne dit rien de tel (lire Désintox du 25 mai). Mercredi, le député Guy Delcourt (Pas-de-Calais) a tenu à mettre le ministre en face de ses responsabilités devant l’Assemblée nationale : «Pour justifier vos propos, vous vous appuyez sur le rapport 2010 du Haut Conseil à l’intégration. Or, rien dans le rapport ne valide votre statistique. Monsieur le ministre, vous livrez des enfants à la haine de certains Français. Monsieur Guéant, ou vous apportez la preuve indiscutable de vos propos, ou vous devez être poursuivi pour propos mensongers de nature à créer la discrimination et à inciter à la haine raciale.» En réponse, Guéant a persisté : «C’est vrai qu’il y a deux tiers des enfants d’immigrés qui se trouvent sortir de l’appareil scolaire sans diplôme. Lorsque je dis cela, ce n’est pas pour stigmatiser, c’est pour régler les problèmes.»
DESINTOX
Notons tout d’abord que Guéant maintient ses propos, en déclarant tout autre chose que ce qu’il avait dit. Le dimanche, Guéant déclare que deux tiers de l’échec scolaire en France est imputable aux immigrés. Le mercredi, il affirme que les deux tiers des enfants d’immigrés sont en échec scolaire. A part le fait de suggérer que les enfants d’immigrés réussissent mal à l’école, il n’y a aucun rapport entre les deux affirmations.
Deuxième problème, la déclaration de Guéant devant l’Assemblée n’est pas seulement mensongère, c’est une énormité. Le rapport du HCI, sur lequel Guéant prétend à nouveau s’appuyer, dit ceci : «11% des enfants d’immigrés sortent du système scolaire sans qualification, contre 6% des autres.» Ce qui nous éloigne beaucoup des «deux tiers» qu’il évoque.
Au cabinet de Guéant, on est un peu embêté. Un conseiller explique que l’expression du ministre a été «un peu rapide», mais persiste sur le fond : «En fait, Claude Guéant voulait dire que sur 150 000 élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans aucune qualification, deux tiers sont des enfants d’immigrés.» Une statistique, affirme le conseiller, qui trouve sa source «dans une étude de l’Insee»… ou plutôt, finit-il par concéder, dans des «déclarations de Malika Sorel [essayiste et membre du HCI, ndlr] citant une étude de l’Insee». En avril, Malika Sorel déclarait effectivement : «Les chiffres de l’Insee de 2005 sont accablants ; sur les 150 000 élèves qui sortent du système scolaire chaque année sans diplôme, les deux tiers sont issus de l’immigration». Jointe par Libération, Malika Sorel renvoie à une étude de l’Insee de 2005… qui ne confirme pourtant pas du tout ses propos.
On y lit que «les enfants de famille immigrée sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification que les autres (10,7% contre 6,1%)». Ce qui ne veut évidemment pas dire que les enfants d’immigrés représentent deux tiers du volume des élèves qui sortent sans qualification.
Yaël Brinbaum, auteure de nombreux travaux sur le sujet, s’est livrée pour Libération à un petit calcul. A partir d’une enquête du Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), basée sur 33 655 jeunes sortis du système éducatif en 2004, elle aboutit à la conclusion que 78% des élèves sortis sans qualification avaient deux parents Français de naissance. Cela fait donc 22% d’enfants d’immigrés. Il arrive à certains ministres de dire des âneries. Rêvons qu’un jour, ils soient contraints de le reconnaître.
27/5/2011, Cédric Mathot
Source : Libération
Marocaine d’ici et d’ailleurs, un pied au Maroc et l'autre en Espagne, telle est la destinée de Wassima Fares, jeune diplômée de Madrid en stylisme modélisme. Née au Maroc mais établie dès sa jeune enfance en Espagne, elle a su enrichir ses acquis…Suite
Ils n’arrivent toujours pas à dormir tranquillement, même après la retraite. A Toulouse, des chibanis sont trainés en justice par le directeur de la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (CARSAT). Leur tort : la publication sur le net de vidéos et de photos sur lesquelles appraît le directeur de la CARSAT lors d’une manifestation des chibanis dans les locaux de la Caisse d’assurance. Les faits remontent à plus d’un an.
Le 15 mars 2010, lorsque les chibanis de Toulouse et le collectif d’associations qui les soutiennent occupaient le siège de la CARSAT, ils s’attendaient peut-être à tout sauf à se retrouver devant la justice plus d’un an plus tard. Ils s’attendaient encore moins à ce que le directeur de la Caisse de Santé les traine en justice, non pas pour avoir envahi les locaux de son établissement, mais plutôt, pour avoir publié sur le net les images et des vidéos de leur manifestation sur lesquelles il apparaît.
Francis de Block, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a assigné au tribunal de grande instance de Toulouse, le collectif d'associations « Justice et Dignité pour les chibanis et les chibanias, pour le droit à vivre dignement ici et là-bas », notamment l'association « El Ghorba », et « La Case de Santé », tout comme « TV Bruits ». Le collectif a publié sur son site des photos de l'occupation de la CARSAT où apparaît M. de Block, alors que « TV Bruits » a diffusé cette vidéo sur son site. Le 7 juin prochain, ils devront faire face au responsable de la CARSAT, défendu par Me Arnaud Sendrane. Ce dernier exige « le retrait des images sur le net » de son client et réclame « un euro symbolique » pour les dommages et préjudices subis, car le site qui a publié les images n’est pas un site d’information.
Intimidations ?
Chez les chibanis et leurs soutiens, encore très surpris par cette plainte, c’est l’incompréhension. « On a du mal à comprendre qu’une plainte de M. De Block nous vise un an après les faits. Pourquoi maintenant ? » se demande Jérôme Host, de « La Case de Santé ». Pour Azahoum Boualam, responsable de l’association « El Ghorba » qui regroupe les chibanis, il ne s’agit là que d’ « intimidations et de menaces » de la part du directeur de la CARSAT. Même si l’avocat de Francis De Block, insiste que cette « procédure n’a aucun lien avec les activités du collectif des chibanis », à « La Case de Santé » on estime « indécent que le directeur de la CARSAT, se positionne en victime alors que des centaines de chibanis n’ont rien pour manger ».
Au commencement…
En effet, le bras de fer entre ces retraités et la CARSAT se déroule depuis deux ans. A l’instar de leurs collègues de Perpignan et d’autres villes françaises, la Caisse d’allocations familiales et d'autres organismes opèrent des coupes sur leurs droits sociaux au motif qu’ils résident hors du territoire français plus longuement que ne l’autorise la loi. Certains d’entre eux se sont retrouvés à devoir rembourser des sommes allant de 1000 à 22 000 euros, pour une pension de 600 euros par mois. Sans parler de la suppression des prestations minimum vieillesse et allocation logement.
Le collectif « Justice et Dignité pour les chibanis et les chibanias, pour le droit à vivre dignement ici et là-bas » dénonce la « fermeté, l’indifférence et le mépris » avec lesquels la CARSAT de Toulouse traite l’affaire de ces retraités. Et ce, malgré le soutien de la municipalité, et de plusieurs autres entités locales et nationales.
27/5/2011, Oumar Baldé
Source : Yabiladi
Le pianiste marocain Marouan Benabdallah a fait ses "débuts" New Yorkais, jeudi soir, à guichet fermé, au Carnegie Hall, le temple de la musique classique aux Etats-Unis, en donnant un récital dans le cadre du "World Nomads Morocco".
L'artiste formé à l'Académie Franz Liszt de Budapest, a interprété, en première partie du concert, la grandiose sonate n1 en ré mineur du compositeur russe Serguei Rachmaninoff. Une oeuvre en trois mouvements rarement jouée en raison de sa complexité mais "interprétée avec une grande maturité" par l'artiste qui a une "grande maîtrise" de la technique.
Les critiques relèveront une "force d'interprétation adoucit par une grâce naturelle". Il est en "total harmonie avec son instrument" et passe avec aisance de la rigueur et la profondeur de l'école classique européenne au lyrisme et à la poésie méditerranéenne, très présente, d'ailleurs, dans la seconde partie du récital et qui reflète ses origines orientales.
A cheval entre deux cultures, marocaine et hongroise, Marouan Benabdallah a été initié dès l'âge de 4 ans à la musique auprès d'une mère professeur de piano. Sa carrière internationale débute en 2003 après son succès au concours de la Radio Hongroise et du Grand Prix d'Andorre. Son large répertoire le mène de Scarlatti au XXe siècle, avec une prédilection très tôt ressentie pour l'oeuvre de Bartok et Rachmaninoff, mais il joue avec la même passion Bach, Haydn, Schubert, Debussy ou Ravel.
"Le répertoire joué ce soir, a été choisi pour qu'il épouse parfaitement l'esprit de la 4ème édition du festival, placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, et initié par le French Institute Alliance française (FIAF), en partenariat avec l'Association Essaouira-Mogador et la Fondation Esprit de Fès", a expliqué Zeyba Rahman, Commissaire du festival.
NOMBREUX LANGAGES MUSICAUX
Dans cette partie franco-hispano-marocaine, le soliste vêtu d'une tenue de concert originale, un clin d'oeil à ses origines marocaines, explorera pour son public du Zankel Hall de nombreux langages musicaux, entamés par "La soirée dans Grenade" (extrait des Estampes) de Claude Debussy, ou le "Nocturne" et la "Romance sans paroles" de son compatriote Nabil Benabdeljalil, où il entraîne la salle dans un air coloré et léger.
C'est avec les extraits de la Suite espagnole op.47 "Asturias et Sevilla", de Isaac Albéniz, que Marouan Benabdallah découvrira tout son style en "capturant l'esprit de la musique" du célèbre compositeur espagnol. Dans cette ballade sévillane, plus connue dans sa version transcrite pour la guitare, le soliste ressortira toute la gaieté et mélodie du flamenco.
Avec "Oiseaux tristes", "Barques sur l'océan" et "Alborada del gracioso", trois des cinq pièces pour piano "Miroirs" de Maurice Ravel, il revisite ses classiques impressionnistes et offre à son public les différentes facettes du célèbre recueil. Il enchaînera sur "Africa", un concerto pour piano et orchestre de Saint-Saëns dont il a fait une transcription très applaudie.
Le jeune pianiste chaleureusement acclamé a offert deux bis. D'abord des extraits de "Mikrokosmos" de Béla Bartock, puis le "Prélude" en si mineur de Jean Sebastien Bach arrangé par Alexander Siloti.
Le Concert s'est déroulé en présence de l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, de l'ambassadeur du Royaume à Washington, Aziz Mekouar, ainsi que de nombreux Représentants permanents auprès de l'Organisation mondiale et des personnalités du monde des Affaires, des médias et de la Culture.
Avec ce récital, "World Nomads Morocco" aura bouclé un mois de célébrations dédiées à la découverte et à l'exploration, en différentes places prestigieuses de New York, de l'identité et la culture du Royaume à travers les arts.
28/5/2011, Bouchra Benyoussef
Source : MAP
Bruxelles- Le belgo-marocain Larbi Cherkaoui a été sacré meilleur chorégraphe de l'année, ex aequo avec le bruxellois Damien Jalet, pour le spectacle "Babel (words)" qu'il ont créés en 2010.
En mars dernier, Larbi Cherkaoui qui a reçu mardi à Moscou le prix international "Benois de la Danse", avait déjà été récompensé de deux Laurence Olivier Awards à Londres pour ce spectacle.
Né en 1976 à Anvers de père marocain et de mère flamande, Larbi Cherkaoui a débuté la danse à l'âge de 16 ans. Il se forma à l'école de danse contemporaine de Bruxelles.
Parallèlement à cette formation classique, il travailla aussi avec des compagnies hip-hop et de modern jazz en Belgique. En 1995, il recevait le premier prix pour le meilleur solo de danse belge à Gand.
Très apprécié de la critique européenne, il travaille avec les plus grandes compagnies, et les grands théâtres (comme celui de Genève ou les Ballets de Monte-Carlo) lui commandent des chorégraphies.
L'an dernier, le chorégraphe belgo-marocain fondait la compagnie Eastman. Il travaille actuellement à "Labyrinth", un spectacle créé pour le Ballet national d'Amsterdam.
Institué en 1991, le Prix "Benois de la Danse" est remis chaque année aux meilleurs chorégraphes et danseurs dans le monde.
27/5/2011
Source :MAP
Ils ont peur d’une éventuelle dénonciation de l’accord de libre circulation des personnes et le font savoir haut et fort: 140 chefs d’entreprises ont signé samedi une lettre ouverte à l’attention de l’UDC, révèle la NZZ am Sonntag.
Dans la ligne de mire des dirigeants économiques, la nouvelle initiative de l’UDC, lancée ce week-end par l’assemblée des délégués du parti. Le texte veut limiter l’immigration et s’en prend vigoureusement à l’accord de libre circulation des personnes avec l’Union européenne. Avec cet accord, «la Suisse ne peut plus maîtriser et contrôler indépendamment l’immigration», a martelé une nouvelle fois le président du parti, Toni Brunner.
Les milieux économiques redoutent la portée d’une telle démarche. En deux jours, ils ont réuni pas moins de 140 signataires prêts à s’engager publiquement pour contrer l’UDC. On y trouve des proches du Parti radical, mais également des personnes qui ne sont affiliées à aucune formation politique.
Ces patrons estiment qu’il s’agit là du pas le plus grave jamais effectué par l’UDC dans sa dangereusement démarche isolationniste. «Comme citoyen, je suis choqué de voir à quel point l’UDC fait du populisme pour récolter des voix», explique Raymond Bär, le président du conseil d’administration du groupe Julius Bär. «Celui qui pense que l’on peut dénoncer l’accord de libre circulation et le renégocier met en danger la position de la Suisse», estime également Erich Walser, président du conseil d’administration de l’assurance Helvetia.
29/5/2011
Source: Tribune de Genève
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger a étudié principalement les droits constitutionnels des expatriés dans plusieurs pays étrangers, en perspective d'un séminaire sur la question qui aura lieu courant juin.
C'est un véritable exercice de benchmarking auquel s'est livré le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) durant les dernières semaines. Le Conseil vient, en effet, de diffuser une note traitant 45 constitutions sur 72 consultées. L'étude a porté principalement sur les articles et alinéas concernant les ressortissants résidant à l'étranger. L'objectif est de donner un aperçu sur la place accordée à l'immigration et aux communautés expatriées dans la constitution du pays d'origine en perspective d'un séminaire sur «les réformes constitutionnelles, immigration et citoyenneté» qui sera organisé par le Conseil.
Les participants auront donc l'occasion d'approfondir le débat sur la réforme constitutionnelle et d'évoquer les expériences étrangères. En effet, de nombreuses constitutions à travers le monde accordent un intérêt particulier aux expatriés. Un intérêt qui se traduit par plusieurs droits constitutionnels à la fois dans leur pays d'accueil et celui de leur origine. Dans la Constitution italienne, à titre d'exemple, l'une des constitutions traitées par la note du CCME, l'article 48 stipule qu'une loi établit les conditions et les modes d'exercice du droit de vote pour les citoyens établis à l'étranger et en assure l'exercice effectif. À cette fin, est créée une circonscription «Étranger» pour l'élection des Chambres, à laquelle est attribué un nombre de sièges établi par une norme constitutionnelle et selon les critères fixés par la loi. L'étude du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger a concerné également la Constitution française. Celle-ci met également l'accent sur la nécessité d'une représentation des expatriés dans les institutions législatives du pays. L'article 24 de la Constitution prévoit que les Français établis hors de France sont représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat.
L'article 34 de cette même Constitution stipule que la loi fixe également les règles concernant le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des collectivités territoriales. D'autres constitutions traitées par la note du CCME accordent une place importante aux liens entre les expatriés et leurs pays d'origines. La Constitution de la république hellénique (Grèce) prévoit que l'État veille aux conditions de vie de la diaspora hellénique et au maintien de ses liens avec la mère patrie. Il veille également à l'instruction et à la promotion sociale et professionnelle des Hellènes qui travaillent en dehors du territoire national. La Constitution grecque confère également à une loi la détermination des questions concernant l'organisation, le fonctionnement et les compétences du Conseil des Hellènes de l'étranger, dont la mission est l'expression de toutes les communautés helléniques à travers le monde.
Les constitutions de certains pays africains ont été également étudiées. Au Sénégal, la Constitution stipule que le Sénat assure la représentation des collectivités locales de la République et des Sénégalais établis hors du Sénégal.
La Constitution béninoise mandate l'État pour protéger à l'étranger les droits et intérêts légitimes des citoyens béninois. La Turquie, pour sa part, constitutionnalise le droit pour les expatriés turcs et leurs enfants de satisfaire leurs besoins.
Dans ce sens, l'article 62 de la Constitution turque stipule que l'État prend les mesures nécessaires en vue d'assurer l'union des familles des citoyens turcs travaillant à l'étranger, l'éducation de leurs enfants, la satisfaction de leurs besoins culturels et leur sécurité sociale, de préserver leurs liens avec la mère patrie et de leur fournir assistance lors de leur retour dans le pays. Enfin, certaines constitutions interdisent le fait de contraindre les citoyens à renoncer à leur nationalité. C'est le cas au Japon où l'article 22 de la Constitution dit qu'il ne peut être porté atteinte à la liberté de chacun de se rendre à l'étranger ou de renoncer à sa nationalité.
Immigration
Le document diffusé par le CCME reste non exhaustif selon les responsables. Il traite essentiellement la place accordée à l'immigration et aux communautés expatriées dans la constitution du pays d'origine.
La note concerne 45 Constitutions sur 72 consultées. Les 45 pays concernés sont : la France, Espagne, Autriche, Italie, Irlande, Grèce, Portugal, Roumanie, Géorgie, Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Macédoine, Lituanie, Moldavie, Pologne, Slovaquie, Suisse, Chine, Égypte, Cambodge, Laos, Taïwan, Sénégal, Algérie, Bénin, Gabon, Rwanda, Tchad, Djibouti, Seychelles, Cap-Vert, Mauritanie, Niger, Congo, Guinée-Bissau, Vietnam, Turquie, Japon, Albanie, Norvège, Australie et les Émirats arabes unis. Le contenu a été établi à partir de la consultation des sites de l'Université de Perpignan, de l'Institut d'études politiques de Lyon et de l'Université de Trèves.
29/5/2011
Source : Le Matin
L’espace euro-méditerranéen est, en tant que ligne de front Nord-Sud, un laboratoire de choix pour cerner, comme voudrait le faire ce colloque, les enjeux suscités par les flux concomitants de médias et de migrations.
Nombreuses sont les recherches menées sur la relation médias et migrations qui portent sur la question de la représentation des populations d’origine immigrée dans les médias des différents pays européens et qui soulignent les logiques de sous représentation et de mal représentation dont sont victimes, dans ces médias, ces populations. D’autres études se penchent depuis le début des années 1990 sur l’analyse de la réception des médias ou les usages des nouveaux médias au sein des foyers issus de l’immigration dans les pays d’Europe occidentale qui mettent en relief la manière dont, au travers de leurs consommations médiatiques, les minorités ethniques articulent leurs différentes appartenances culturelles.
Pour importantes qu’elles soient, ces perspectives ont laissé dans l’ombre d’importants enjeux sur lesquels ce colloque entend revenir. Si des recherches de plus en plus abondantes ont été consacrées au rôle que jouent les médias dans les pays d’immigration, rares sont celles qui s’interrogent à celui qu’ils jouent dans les pays d’émigration. Nous proposons de cette façon d’explorer de quelle façon, dans les pays du pourtour sud de la Méditerranée, les médias et nouveaux médias, qu’ils soient locaux, nationaux ou internationaux, participent, aux côtés bien entendu d’autres facteurs, à alimenter des désirs d’émigration, ou, au contraire, à dissuader
Colloque international, 17 et 18 novembre 2011, 10h00-19h00, INA, Paris 13°…Suite
Les députés belges ont adopté une proposition de loi durcissant les règles du regroupement familial visant implicitement les Belges originaires du Maroc et de Turquie, mais qui, en introduisant cette distinction entre les Belges, pourrait être retoquée par la Cour constitutionnelle.
Après plusieurs heures de débats houleux, les députés ont approuvé cette proposition dans la nuit de jeudi à vendredi. Le texte, une initiative du parti indépendantiste flamand N-VA, a été adopté par quatre partis flamands et par le parti libéral francophone MR.
Il fixe pour les Belges les mêmes règles de regroupement que pour les ressortissants de pays non européens vivant en Belgique.
Ainsi, les Belges pourront encore faire venir leurs conjoints et enfants mineurs, mais plus leurs ascendants (parents), alors que les ressortissants de l'UE résidant en Belgique pourront continuer à le faire en vertu de la législation européenne.
Les Belges, tout comme les ressortissants non européens, devront en outre pouvoir justifier des revenus équivalent à 120% du "revenu d'intégration" (aide sociale), contre 100% pour les citoyens des autres pays de l'UE.
L'objectif officiel de la loi est de lutter contre les abus du regroupement familial, les filières d'immigration et les mariages blancs.
Mais si les partisans du texte "ne l'avouent pas à voix haute, cette discrimination est avant tout dirigée contre les Belges d'origine marocaine et turque", explique vendredi le journal La Libre Belgique.
Une député libérale francophone, Jacqueline Galant, a pourtant été explicite: "Je ne suis pas contre cette différence de traitement car les Belges qui procèdent au regroupement familial sont à 70% d'origine marocaine et turque", a-t-elle déclaré au quotidien Le Soir.
Le secrétaire d'Etat à l'Asile et à l'Immigration, Melchior Wathelet, a critiqué une discrimination "injustifiable" entre Belges.
Les Belges "qui partent pour un temps limité dans un autre pays européen pourront bénéficier de la directive européenne qui permet le regroupement avec les ascendants", mais pas ceux qui restent en Belgique, a-t-il souligné, alors que la Constitution du royaume garantit l'égalité des droits entre tous les Belges.
27/9/2011
Source : AFP/Aufait
Le séminaire organisé par Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), portant sur « les réformes constitutionnelles, immigration et citoyenneté », initialement prévu pour la fin du mois de mai, a finalement été reporté aux 18 et 19 juin prochains.
Ce séminaire intervient dans le cadre du programme de consultations destiné aux Marocains résidant à l’étranger. Le CCME avait lancé cette campagne de consultations le 26 d’avril dernier, afin de permettre aux MRE de faire des propositions et observations relatives aux réformes constitutionnelles et politiques, notamment par le biais d’un questionnaire mis en ligne sur le site du Conseil.
27/5/2011
Source : Yabiladi
Il y a aujourd'hui, en France métropolitaine et outre-mer, vingt-cinq centres de rétention administrative (CRA) ; onze d'entre eux sont habilités à enfermer des familles et des enfants.
Des dizaines de milliers de personnes y sont enfermées chaque année en vue d'être expulsées du territoire. Leur seul délit est de ne pas avoir de papiers. Ces lieux de privation de liberté, de plus en plus sécurisés, échappent à notre regard.
La machine à expulser parle de ceux qui "disparaissent" et dont la vie bascule soudain lors d'un contrôle d'identité. Placés en rétention administrative pour une durée maximale de trente-deux jours, et bientôt de quarante-cinq, ils deviennent des "retenus", avant d'être "reconduits à la frontière". Nous avons recueilli leurs paroles, entre deux rendez-vous devant un juge, dans l'anonymat de leur chambre du CRA, parfois à quelques heures d'être embarqués vers un pays que, pour la plupart, ils ne connaissent pas. Leur enfermement est double, dans un lieu et dans une procédure complexe. Ce sont eux qui subissent la "politique du chiffre", eux qui nourrissent les "objectifs chiffrés de reconduite à la frontière".
Cette diffusion se fait en relation avec celle d'un documentaire qui sera diffusé sur Canal+ le mercredi 1er juin à 20 h 50 : L'Immigration aux frontières du droit. Ce documentaire de Marion Loizeau suit le quotidien de plusieurs personnes confrontées à la politique du chiffre en matière d'"éloignement du territoire" et qui témoignent des difficultés de leurs vies quotidiennes.
27.05.11
Source : LE MONDE
Près d’un an après la sortie d’une étude qui estimait le taux de chômage des Algériens établis au Québec depuis moins de cinq ans à 35,4 %, la ministre de l'Immigration du Québec, Kathleen Weil, propose un système de quotas qui aurait pour conséquence de restreindre l’entrée des populations arabo-musulmanes au Québec.
L’étude de l’Institut de recherche en politiques publiques s’intéressait aux problèmes d’intégration vécus par les immigrants maghrébins.
«Ce qu’on veut, c’est aller chercher de la diversité», a soutenu la ministre Weil, qui souligne que le système de quotas n’est qu’à l’étape des consultations publiques et qu’une cinquantaine d’organismes participeront à la commission parlementaire.
Selon Pierre Anctil, spécialiste de l’histoire de l’immigration canadienne à l’Université d’Ottawa et l’un des signataires de la lettre ouverte «Non aux quotas par origine», la mise en place d’un système de quotas par région géographique vise spécifiquement la population du Maghreb. Avec cette politique, la proportion d’immigrants d’origine maghrébine passerait de 38 % à 30 %.
«On déguise un quota religieux, culturel et linguistique en quota géographique. Choisir les immigrants en fonction de la couleur, de la religion et de la langue, c’est discriminatoire aux yeux de la Charte québécoise des droits et libertés, alors on le camoufle», a affirmé M. Anctil.
Pour ce dernier, il s’agit d’un recul important quant aux politiques migratoires. «Depuis 1968, on choisit les immigrants au mérite en fonction de critères comme l’âge, les compétences, le niveau d’éducation, l’âge et la maîtrise de la langue. Une sélection basée sur la géographie remet en question ce principe», a-t-il indiqué.
Jeunes, éduqués et francophones
Sébastien Arcand, spécialiste en management interculturel à L'École des hautes études commerciales de Montréal et l’un des auteurs de l’étude, souligne qu’aucune politique structurante n’a été mise en place depuis la sortie de son étude.
«Les immigrants maghrébins sont jeunes, ils sont très éduqués et ils parlent français, mais ils ont de la difficulté à se trouver un emploi, car ils parlent peu l’anglais. C’est la réalité du marché du travail montréalais», a-t-il lancé. Il blâme aussi l’influence des syndicats et des ordres professionnels. «Le Québec est très corporatif», a-t-il dit.
Selon les données du Recensement 2001, la population d’origine maghrébine se concentre en effet à 91, 8 % dans la région métropolitaine de Montréal.
27/5/2011
Source : Canoë
Colloque international organisé en partenariat par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Le Centre Jacques Berque, l’Institut Français de Rabat, et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM).
Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Elles s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée…Suite
Le partenariat migratoire conclu avec le Nigéria et les vols spéciaux constituent les thèmes principaux du rapport sur la migration 2010 publié par l’Office fédéral des migrations (ODM). Ce rapport donne, chiffres à l’appui, un aperçu des différentes activités de l’ODM. (Consulter le texte intégral du rapport)
26/5/2011
Source : Site de l’ODM
Depuis quelques semaines, le gouvernement a manifesté de façon récurrente sa volonté de réduire les flux migratoires. Au mois d'avril, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, déclarait vouloir «faire baisser le volume de l'immigration légale». Cette semaine, c'est à l'immigration de travail qu'il s'attèle. «Contrairement à une légende, la France n'a pas besoin de compétences issues de l'immigration, estime le ministre. Elle dispose de la ressource nécessaire» afin de pourvoir ses offres d'emplois et «n'a besoin ni de maçons ni de serveurs de restaurants». «Cela relève du bon sens», a surenchéri mardi le ministre du Budget, François Baroin. Un bon sens qui laisse cependant sceptiques nombre d'économistes.
«Sur le papier, il peut être séduisant de mettre face à face chômeurs et immigrés», explique Patrick Simon, démographe à l'Ined. Si le marché du travail français était exempt d'immigrés, cela ne ferait-il pas d'autant plus de postes à pourvoir pour les autochtones, dont le taux de chômage est l'une des préoccupations principales ? «C'est oublier que ces deux catégories de populations ne sont pas substituables», précise Patrick Simon. En clair, autochtones et immigrés n'occupent pas les mêmes types d'emplois, et se font peu concurrence. «Ils seraient plutôt complémentaires. Et à ce sujet, il existe un relatif consensus, affirme Xavier Chojnicki, économiste au Cepii et à l'Université de Lille 2. La plupart des études réalisées constatent d'ailleurs un très faible impact de l'immigration sur le taux de chômage».
«En France et en Europe, le marché du travail est très segmenté», poursuit-il. Les immigrés y occupent souvent des emplois peu qualifiés, peu rémunérés, aux conditions de travail difficiles. Les secteurs de la restauration, du bâtiment et des services à la personne par exemple, peinent malgré tout à pourvoir des offres d'emploi que les autochtones jugent insuffisamment attractives. D'après la dernière enquête sur les besoins de main d'œuvre réalisée par Pôle emploi, 61% des offres d'aides à domicile posent ainsi des difficultés de recrutement. «Si le flux d'immigration venait à être réduit, cela accroîtrait encore les difficultés d'embauche de ces secteurs», explique Xavier Chojnicki. Avec pour conséquence probable une forte hausse du travail au noir.
20.000 personnes par an
«De surcroît, vouloir réduire l'immigration de travail est surprenant, car elle comprend les migrants plus sélectionnés», s'étonne Patrick Simon. Ces 20.000 personnes par an qui viennent travailler en France à la demande des chefs d'entreprises ne représentent d'ailleurs qu'une petite fraction des 200.000 immigrés qui s'y installent chaque année, notamment au titre du regroupement familial ou pour motifs humanitaires. «Les employeurs espèrent plutôt un assouplissement des règles en vigueur car ils ont besoin de cette main d'œuvre étrangère», poursuit-il.
Depuis 2006 et jusqu'à il y a peu, Nicolas Sarkozy plaidait d'ailleurs pour une «immigration choisie», encourageant la venue de candidats sélectionnés selon leur profil professionnel. «Depuis cette date, l'immigration de travail est passée de 10.000 personnes par an environ à 20.000», précise Patrick Simon. Un nombre marginal par rapport aux 500.000 offres d'emplois non pourvues actuellement en France. «Au total, ce n'est pas beaucoup non plus par rapport au flux migratoire total», juge le démographe. Car la France, comme la plupart des pays européens, peine à faire venir sur son territoire les immigrés les plus attractifs. A ce titre, le Canada, l'Australie, ou encore les Etats-Unis tirent bien mieux leur épingle du jeu.
26/05/201, Marie Bartnik
Source : Le Figaro
Khadija Doukkali , Marocaine de mère française, ancienne patronne de pêche controversée au Maroc, va être présentée par l'UMP (le parti présidentiel) au poste de député des Français de l'étranger…Suite
Cette œuvre offre aux lecteurs un panorama de la littérature des deux rives de la Méditerranée…Suite
Pour Fatima-Houda Pépin, la politique n'est pas un simple engagement idéologique, c'est plutôt une affaire de cœur. D'après elle, c'est le grand secret de sa longévité politique sur la scène canado-québécoise…Portrait
Amina Ennceiri, présidente du groupe approches genre et nouvelles générations au sein du CCME, en entretien avec la revue L’Observateur…Suite
Vient de paraitre aux Editions Bouregreg, un livre de Karima Yatribi ,consacré à l' écrivain Marocain-Juif Edmond Amran El Maleh…Suite
À l'occasion du 150e anniversaire de l'unité de l’Italie, notre maison d'édition a également voulu célébrer l'émigration italienne en lui consacrant un ouvrage complet, composé de nombreux témoignages et réflexions sur le sujet. Cette histoire trouve dans ce livre le lieu de sa reconnaissance, à une époque où la mémoire fait souvent défaut. Une histoire de l’émigration, vue de l’intérieur, par ceux-là mêmes qui l’ont faite. Une vision réaliste et sans complaisance, loin des clichés et de l’autocélébration. Laure Teulières coordinatrice de l’ouvrage auquel ont participé pas moins de 50 historiens et témoins, nous en parle.
À l’occasion du cent cinquantenaire de l'Unité, il semblait indispensable de souligner ce que l'émigration représente dans l'histoire italienne contemporaine.
Car avec près de 27 millions d'émigrants, la vie de la Péninsule doit beaucoup à cette Italia all’estero trop souvent passée sous silence. L'ouvrage est le résultat du travail et des échanges noués avec toute une palette d'auteurs spécialistes de la question (...), mais aussi des témoins pouvant transmettre leur expérience. (...)Un total de 500 pages pour parcourir plus d’un siècle d’histoire. Mais sur le mode du florilège.
ITALIENS 150 ans d'émigration réunit en effet des contributions d'une grande diversité présentant autant d’épisodes, de parcours, de portraits. Depuis les provinces de la Péninsule – Vénétie, Frioul, Trentin, Émilie, Sicile... – marquées chacune à sa manière par les aller-retours migratoires ou les départs définitifs ; jusqu’aux terres d’accueil en France et ailleurs. Des villes d'abord, où les immigrés ont pris place au sein de populations mêlées. Nice, bien sûr, avec entre autres singularités de n’avoir éte rattachée à la France qu'en 1860, mais aussi Grenoble ou Marseille, fort dissemblables et pourtant, l’une comme l’autre, villes italiennes. Dans la capitale, ce sont les quartiers populaires de La Villette, du faubourg Saint-Antoine ou la ceinture « rouge » de banlieue. Cette présence est aussi abordée à l'échelle régionale : la Lorraine et l’aventure des mineurs du fer, le Nord où tant d’Italiennes furent ouvrières du textile, le Sud-Ouest devenu dans les années 1920 une forte zone d'immigration rurale... et tant d'autres territoires dont on sait moins combien les Transalpins y ont fait souche, en Normandie, dans les Vosges ou en Franche-Comté. Quelques contrées plus lointaines – la Tunisie, le Luxembourg ou l’Amérique, jusqu’à l’étonnant petit village mexicain de Chipilo – élargissent la perspective.
L’univers du travail est au cœur des parcours des émigrés. Charbonniers toscans ou bergamasques, sidérurgistes, travailleurs du bâtiment, qui furent assurément un vecteur privilégié d’intégration, et d’autres milieux professionnels comme ceux de la restauration ou de la boutique... On verra aussi le cas particulier des paysans : comment les immigrants sont venus s’établir à la terre, prenant des fermes à l’abandon pour s’enraciner définitivement dans les terroirs occitans de Gascogne et du Midi toulousain. Un chapitre rappelle la place centrale des femmes dans l’émigration. Un autre ses aspects politiques autour de l'exil antifasciste de l’entre-deux-guerres. On trouve également des éléments de réflexion sur les mécanisme de la xénophobie à travers les conflits ouvriers de la fin du XIXe siècle – dont bien sûr la tuerie d’Aigues-Mortes en 1893.
Les lecteurs feront aussi leur miel des contributions sur le patrimoine culturel : le trésor des chants populaires ; la naissance du musette, emblématique d'un métissage musical réussi ; le cinéma et les images d’émigrants qui ont construit notre imaginaire...
L’italianité est explorée dans ses aspects littéraires ou architecturaux, comme à travers l’entrée plus prosaïque, mais ô combien fondamentale, des usages alimentaires. On peut y sentir, enfin, que la mémoire tient bon et se réinvente autour de ce passé, (…). C’est aussi par le prisme de la mémoire que l’on revient sur des événements qui ont cruellement marqué l’histoire de l’émigration : le drame d’Izourt en Ariège en 1939, et surtout la terrible catastrophe minière de Marcinelle en Wallonie en 1956. Plusieurs textes émanent d’émigrés ou de leurs descendants qui ont pris la parole pour dire cette histoire. C'est un choix tout à fait délibéré. Car les récits de vie sont une autre manière de comprendre les choses et d'en rendre compte. La palette a été voulue large : là encore, d’un Italien de la seconde génération ayant fait toute sa carrière dans les usines De Wendel à Hayange, à un autre formé au Petit Séminaire, ordonné prêtre en France, avant d’animer finalement la paroisse italienne de Toulouse. Il y a aussi l’exemple de cette femme, émigrée et paysanne, que tout dans sa condition prédisposait à être une « sans-voix » et qui se décida, l’âge venu, à rédiger un carnet autobiographique pour transmettre aux siens ce qui lui semblait essentiel. Par définition, les témoignages vécus racontent des tranches de vie personnelles. Beaucoup y retrouveront pourtant l’écho de leur propre aventure ou de celle de leurs aïeux. (…). Fille ou fils, petite-fille ou petit-fils d'émigrés, chacun nous livre une réflexion subtile sur la partenza, le déracinement, l’adaptation, les transformations et réinventions identitaires, les gestes et les habitudes où se niche encore l'italianité des vieux migrants (…). À feuilleter cet ouvrage kaléidoscope, on voit qu’il donne une place exceptionnelle aux photographies anciennes.
Ces sources ont en effet leur force propre et constituent une trace inestimable. (…)
La France a été façonnée par l’immigration depuis plus d’un siècle. Bon nombre de Français ont des origines étrangères. Après avoir longtemps été enfoui, négligé, le temps semble venu pour cet apport immigré de refaire surface. Le souci des racines, en ce sens, ne découle pas d’une démarche passéiste. C’est plutôt la reconnaissance de la richesse qu’il peut y avoir à se réclamer d’une double appartenance. Entre expatriation et enracinement, les émigrés-immigrés ont fait naître un lien franco-italien tout particulier. Et ce lien ne demande qu’à vivre.
D’autant que l’histoire semble aujourd’hui s’inverser sous nos yeux, et c'est cela aussi que nous avons voulu souligner dans un dernier chapitre. Les paquebots transatlantiques qui, au début du siècle passé, amenaient des cargaisons d’Italiens démunis tenter leur chance outremer ont laissé place aux périlleuses embarcations qui traversent la Méditerranée parce que d'autres jeunes cherchent à leur tour les moyens de vivre. Car c'est maintenant la Péninsule qui fait figure d'Eldorado pour des étrangers originaires des Balkans, du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’ailleurs. À l’heure où l’Italie, après la France, est devenue terre d’accueil – et souvent d'ostracisme –, se souvenir du parcours des migrants d’hier importe aussi pour le présent.
Laure Teulières
Source : Radici
La situation continue d'être observée, a précisé le Secrétariat d'Etat à l'économie en publiant le 7e rapport de l'Observatoire de la libre circulation des personnes. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2002, les entreprises ont largement tiré parti des nouvelles possibilités de recrutement.
Avec un excédent de 67'000 personnes, le solde migratoire se situe toujours à un niveau élevé sur une comparaison à long terme. Environ 58% de l'immigration nette sont le fait de ressortissants de l'Union européenne (UE) ou de l'Association européenne de libre échange (AELE).
Suite à l'extension de l'accord en 2006, la proportion de travailleurs de l'Europe de l'Est a augmenté pour constituer l'an dernier 6% du solde migratoire total. L'emploi frontalier a également progressé plus que la moyenne, surtout dans l'arc jurassien, la région lémanique et au Tessin.
Selon le rapport, l'emploi des résidents n'en a guère souffert avec une croissance des embauches supérieure à la moyenne de 2001 à 2008. Ces dernières années, le chômage s'est toutefois développé davantage dans la région lémanique, l'arc jurassien et le nord-ouest de la Suisse que dans les régions non frontalières.
Dans leur grande majorité, les nouveaux arrivés de l'UE/AELE étaient qualifiés: 51% disposaient d'une formation tertiaire et ont constitué un apport bienvenu à la main-d'oeuvre indigène. La concurrence engendrée par l'immigration s'est globalement amplifiée, mais n'a pas constitué un facteur d'éviction des Suisses.
L'évolution supérieure à la moyenne des salaires s'est tassée un peu avec l'immigration. Mais les bas salaires ont évolué au même rythme que les salaires moyens.
L'immigration ralentit le viellissement de la population en Suisse. Les assurances du premier pilier (AVS/AI/APG/PC) en ont profité. Seule l'assurance chômage a vu ses coûts augmenter.
26.05.2011
Source : Tribune de Genève
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé mardi 24 mai, que le parti présidentiel tiendrait, le 28 juin, une nouvelle convention thématique, consacrée à l'immigration. A l'instar de celles sur la justice, la laïcité ou l'emploi, ces réunions doivent servir de socle au futur programme de l'UMP pour 2012, et de son très probable candidat, Nicolas Sarkozy.
Début 2011, l'UMP attaquait ainsi par une convention sur la justice, quelques semaines après la polémique provoquée par les propos du président Sarkozy sur les défaillances de la justice dans l'affaire du meurtre de Laetitia, à Pornic. Début avril, le parti évoquait la laïcité lors d'une convention en forme de conclusion au sulfureux débat lancé sur le sujet. Puis ce fut l'emploi, début mai. Le 14 juin, un nouveau rendez-vous se penchera à la ruralité.
Selon l'UMP, contactée par Le Monde.fr, la convention du 28 juin devait initialement évoquer... le numérique. Elle sera finalement tournée vers l'immigration. Un sujet sur lequel la majorité semble opérer, depuis quelques semaines, un virage à droite et rompre avec le concept d'"immigration choisie" que prônait Nicolas Sarkozy.
CLAUDE GUÉANT À L'OFFENSIVE
A la manœuvre, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, multiplie les sorties sur la nécessité de réduire l'immigration légale en France. Dimanche 22 mai, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien, il a ainsi estimé que la France n'avait "pas besoin de maçons" immigrés car elle disposait de la "ressource nécessaire". Une déclaration qui lui a valu un tollé à gauche.
Mardi 24 mai, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a soutenu le ministre de l'intérieur, jugeant qu'il avait fait "un constat de bon sens". Pour le ministre du budget, "avant même de traiter la question du chômage, nous avons 100 000 personnes actives à absorber au titre de l'économie" et "naturellement, nous n'avons pas besoin d'une économie d'importation et donc d'une immigration économique" dans les métiers du bâtiment.
L'immigration économique, liée au travail, est évaluée à environ 20 000 personnes par an. Les professionnels des secteurs comme le bâtiment ou la restauration estiment généralement que cet afflux de travailleurs étrangers est nécessaire pour occuper des emplois à bas coût. Selon une récente étude de Pôle emploi, 37,6% des embauches projetées par les employeurs dans les secteurs de la restauration ou des services à la personne connaissent des difficultés de recrutement.
Au cours de la même émission, Claude Guéant a également jugé que "l'intégration ne va pas si bien que ça : le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage. Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés". Les propos du ministre de l'intérieur ont provoqué l'indignation des associations de parents d'élèves. Face à celle-ci, Claude Guéant s'est dit mardi "étonné", jugeant "que [ses] propos sont tout le contraire d'une stigmatisation, mais le constat de difficultés dans notre politique d'intégration".
JEAN-FRANÇOIS COPÉ ET "L'IMMIGRATION SOCIALE"
Avec sa convention, l'UMP a décidé de poursuivre dans la voie de la stigmatisation de l'immigration. Et de donner une suite à l'initiative du ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez qui, dans une charge contre le revenu de solidarité active (RSA) début mai, proposait de limiter l'accès des étrangers aux minima sociaux. Pour introduire son débat, Jean-François Copé a ainsi évoqué "la question de l'immigration non pas économique mais sociale". "Ça n'a rien à voir avec la xénophobie, c'est un problème comptable (...). Il y a un certain nombre de mesures à caractère social dont peuvent bénéficier les immigrés" que "nous ne pouvons pas financer", a-t-il lancé.
Le terme d'"immigration sociale", déjà employé par le même M. Copé fin avril, vise ici une immigration qui s'effectuerait dans le but de bénéficier des prestations sociales offertes par le pays d'accueil - une thèse par ailleurs réfutée par la plupart des spécialistes de la question. Ce thème était jusqu'ici plutôt utilisé par l'extrême-droite. Jean-Marie Le Pen parlait ainsi dans un discours, le 12 mars, de "95% d'immigration sociale".
Ce nouveau "débat" sur l'immigration arrive à point nommé pour calmer quelque peu la grogne des élus les plus à droite de l'UMP, regroupés au sein du collectif Droite populaire. Ces derniers sont à la pointe de la guerilla des parlementaires de la majorité contre la proposition gouvernementale de faire disparaître les panneaux avertisseurs de radars.
L'ancien porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) et vice-président du Parti radical de Jean-Louis Borloo, a appelé le parti présidentiel à "se garder de toute dérive populiste" et à "ne pas donner l'impression d'aboyer avec les loups". Il a par ailleurs refusé de commenter les propos de Claude Guéant.
26/5/2011
Source : Le Monde.fr
Les membres du collectif antiraciste « D'ailleurs, nous sommes d'ici » sont les rédacteurs du numéro spécial de l'Humanité du vendredi 27 mai, à 24 heures de la grande manifestation du samedi 28 mai, contre le racisme, la politique migratoire du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers.
A 10 heures, ils étaient tous là pour la conférence de rédaction. Des membres de Solidaires, du collectif de sans papier de Vitry, des Amoureux au Ban Public… Une réunion chargée, propositions d’articles et de réactions furent malheureusement trop nombreuses pour les 32 pages de l’Huma du vendredi. Sans papiers, RSA, mariages gris, Guéant, éducation sans frontières… De nombreux thèmes seront abordés.
Olivier le Cour Grandmaison est enseignant chercheur en sciences politiques, est l’un des initiateur de l’appel contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers. Appel qui a donné naissance au collectif « D'ailleurs, nous sommes d'ici » rassemblant de nombreuses organisations associatives et syndicales. Tous appellent à manifester ce samedi 28 mai. A Paris, le départ est prévu à 14h à Barbès-Rochechouart. Voir la carte des autres mouvements en France.
27/5/2011
Source : L’Humanité
Colloque international organisé en partenariat par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Le Centre Jacques Berque, l’Institut Français de Rabat, et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM).
Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Elles s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée…Suite
Le zajal, cette forme de poésie exprimée en arabe dialectal marocain, a été à l'honneur lors d'une rencontre organisée, mercredi soir à Madrid, par la Fondation "Casa Arabe" (La Maison arabe), avec la participation des poètes marocains Mourad Kadiri et Ahmed Lemsyeh.
Cette rencontre a pour objectif de faire connaître, notamment auprès du public espagnol, cette expression poétique marocaine qui fait usage da la langue maternelle des Marocains et ce, à travers l'Œuvre de deux grandes figures de ce genre.
"Cette initiative est un hommage à la poésie marocaine qui a progressé et s'est affirmée, ces dernières années, dans les anthologies de la poésie mondiale et dans des rencontres et des festivals internationaux", a souligné Mourad Kadiri.
Il a expliqué que le choix de l'arabe dialectal marocain pour faire de la poésie est un moyen de confirmer que ce parler peut être utilisé sous une forme littéraire.
Cette rencontre, a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP, est "une confirmation que le zajal fait partie de la poésie marocaine", soulignant que la tenue de ce type de rencontres constitue un hommage surtout aux précurseurs de ce genre poétique, notamment les poètes du malhoun et ceux qui ont excellé dans le domaine de la chanson.
Kadiri a relevé que le zajal marocain a été traduit dans plusieurs langues comme le français, l'anglais, l'italien ou l'espagnol, faisant remarquer que la particularité de la traduction vers la langue espagnole est qu'elle a concerné des recueils et non pas uniquement des poèmes comme ce fut le cas avec les autres langues.
De son côté, Ahmed Lemsyeh a souligné que la richesse et la diversité linguistique du Maroc se sont reflétées également dans le domaine poétique où les poètes marocains peuvent s'exprimer à travers des idiomes différents, dont l'arabe dialectal.
"Le zajal marocain a mérité, aujourd'hui, d'être considéré comme l'une des expressions poétiques confirmées sur la scène littéraire marocaine", a-t-il soutenu.
Lemsyeh a fait savoir que, même s'il est lié généralement à la tradition populaire, ce genre poétique a vu le jour dans les milieux culturels à Al Andalus avec des poètes célèbres comme Mohyi Eddine Ibn Arabi et Abou Bakr Ibn Kuzman.
Francisco Moscoso, professeur d'études arabes et islamiques à l'Université autonome de Madrid et auteur de la traduction en espagnol du recueil "L'oiseau de Dieu" (Pàjaro de Dios) de Mourad Kadiri, a relevé que cette rencontre est une occasion de mettre en exergue l'une des facettes de l'expression poétique marocaine.
"Ecrire de la poésie en arabe dialectal marocain est une preuve de la créativité et du niveau artistique de cet idiome", a ajouté Moscoso, qui a traduit également les recueils d'Ahmed Lemsyeh "Hal Wa Ahwal " (Estado y Estados) et "Ghzel Lebnat".
Mercedes Aragon Huerta, enseignante-chercheur à l'Université de Cadiz, a noté que le zajal marocain est un genre poétique exprimé par des intellectuels, des universitaires et des académiciens, ajoutant que le registre qu'il emploie est aussi riche que diversifié.
Cette rencontre a été marquée par la lecture de poèmes de Kadiri et Lemsyeh, ainsi que de leurs traductions en espagnol.
Les organisateurs de cette rencontre décrivent les deux poètes marocains comme les "représentants de la première et la deuxième génération des poètes populaires qui, depuis les années 1980, écrivent en arabe dialectal marocain et ont opté pour une poésie libre et contemporaine qui se démarque de la qasida classique ou du Melhoun qui ont une si large tradition au Maroc".
Né en 1965 à Salé, Mourad Kadiri, est membre de l'Union des écrivains du Maroc, de la Maison de la poésie au Maroc et du groupe "Poètes du monde".
Il est l'auteur de trois recueils, à savoir "Lettres de la paume de la main" (Hourouf Al Kaff-1995), "Filage de filles" (Ghzel Lebnat-2005) et "L'Oiseau de Dieu" (2007).
Ahmed Lemsyeh, né en 1950 à Sidi Smail (région de Doukkala-Abda), a occupé plusieurs fonctions dans des institutions culturelles marocaines et arabes et collabore avec diverses revues spécialisées, ainsi qu'avec des journaux.
Il est considéré comme l'un des rénovateurs de la poésie moderne marocaine et utilise aussi bien l'arabe classique que le dialecte marocain dans ses créations.
Il a commencé son itinéraire poétique en 1976 avec le recueil "Riyah: al-lati sata'ti" (Les vents qui viendront). Viendront ensuite une douzaine d'autres recueils, dont certains ont été traduits en espagnol comme (Hal wa-ahwal) (2003).
Les deux poètes marocains devront animer, ce jeudi, une soirée poétique à Grenade (sud), en compagnie de leur traducteur Francisco Moscoso.
26/5/2011
Source : MAP
Des mesures visant à faciliter l'opération "transit 2011" des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont été examinées lors d'une réunion tenue jeudi à Rabat.
Dans une déclaration à la presse, M. Khalid Zerouali, Wali, directeur de l'immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur a indiqué que cette réunion "vient couronner une série de réunions sectorielles, et surtout celle de la Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'Opération Transit 2011 tenue dernièrement à Madrid".
Quatre axes ont été examinés lors de cette réunion, a indiqué M. Zerouali, précisant qu'il s'agit de la "fluidité du trafic, en renforçant les infrastructures portuaires et les infrastructures d'accueil au niveau des aéroports et des points de passage, et la sécurité du transport, notamment la navigation maritime, en intégrant le contrôle technique au niveau des bateaux".
Il s'agit également de la sûreté puisque "les services de sécurité vont renforcer leurs moyens pour combattre le crime transfrontalier, qui risquerait d'entraver la bonne marche de cette opération, en plus de toutes les actions d'accompagnement et d'assistance".
M. Zerouali a salué, dans ce sens, le rôle fondamental que joue la fondation Mohammed V pour la solidarité, qui "constitue la pierre angulaire de cette opération et le secret de sa réussite".
Pour sa part, M. Mohamed Azami, coordonnateur de la Fondation Mohammed V pour la solidarité a évoqué les efforts fournis par cette fondation pour faciliter l'opération transit des MRE à travers son rôle de coordination.
"Les centres de la Fondation dans les différents points de passage accueillent les MRE et leur fournissent des prestations d'ordre médical et administratif, ainsi que des équipements et des interventions d'urgence en cas d'accidents", a-t-il rappelé.
La réunion a été une occasion de souligner l'importance pour tous les intervenants de continuer cette coordination et de garantir les ressources humaines et financières nécessaires à cette opération, a ajouté M. Azami.
La Fondation Mohammed V pour la solidarité a ouvert de nouveaux centres dans les aéroports d'Agadir et de Fès et à Bab Melilla, ainsi qu'une aire de repos à Tanger Med, qui répond aux standards internationaux, a-t-il précisé.
Cette aire s'étend sur une superficie de près de 10 ha, accueille plus de 1.200 véhicules et comprend toutes les dépendances nécessaires, a-t-il dit.
26/5/2011
Source : MAP/Au fait
L'Union européenne a proposé d'établir un "partenariat pour la mobilité" avec des pays partenaires de la politique européenne de voisinage dont le Maroc, pour renforcer la coopération dans le domaine de l'immigration.
Un document élaboré conjointement par la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la Commission européenne, dans le cadre de la révision de la politique européenne de voisinage, préconise d'engager un "dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité" avec ces pays, première étape vers un "partenariat pour la mobilité".
"Pour l'heure, parmi nos voisins, des partenariats pour la mobilité ont été mis en place avec la République de Moldavie et la Géorgie. La Commission estime que plusieurs pays voisins seraient de bons candidats pour ces partenariats. Elle visera la conclusion de négociations avec l'Arménie et se préparera à engager des négociations avec, notamment, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte", indique le document.
Les partenariats pour la mobilité constituent des cadres globaux destinés à garantir une bonne gestion de la circulation des personnes entre l'UE et un pays tiers, souligne le texte.
Ces partenariats regroupent toutes les mesures qui garantissent aux deux parties les bienfaits de la mobilité. Ils permettent un meilleur accès aux circuits de l'immigration légale et renforcent les capacités de gestion des frontières et de lutte contre l'immigration clandestine.
Ils peuvent inclure des initiatives destinées à aider les pays partenaires à établir un système de gestion de la migration de la main-d'oeuvre, axé notamment sur le recrutement, la formation professionnelle et la formation linguistique, la reconnaissance des compétences, ainsi que le retour et la réintégration des migrants, ou à améliorer ce système.
Afin de renforcer la mobilité des citoyens entre les pays partenaires et l'UE, notamment celle des étudiants, des chercheurs et des hommes d'affaires, la Commission propose d'assouplir les formalités d'octroi de visas, et souligne les possibilités qui existent de renoncer à percevoir les droits de visa et de délivrer des visas à entrées multiples à ces catégories de personnes.
La coopération entre les écoles, la mobilité des étudiants et du personnel universitaire dans le cadre des programmes Erasmus Mundus, la coopération structurée en matière de modernisation des universités et la mobilité des jeunes seront également développées.
La mobilité de la main d'œuvre est un domaine dans lequel l'UE et ses voisins peuvent être complémentaires, indique le document, ajoutant que les contacts interpersonnels sont fondamentaux pour promouvoir la compréhension réciproque et le développement économique.
26/5/2011
Après avoir présenté d'ambitieuses propositions quant à la révision constitutionnelle, ils reviennent avec 50 projets de développement au Maroc..Suite
Mohamed Ameur, ministre délégué en charge de la communauté marocaine résident à l'étranger (CMRE), s'exprime sur l'après tremblement de terre en Espagne et les conséquences pour les MRE, les conditions des Marocains résidents en Libye ou encore sur la mise à place des listes électorales destinées, entre autre, à favoriser la participation de la diaspora marocaine aux prochaines échéances comme le référendum prévu en juillet…Suite
Le Parti populaire et Plataforma per Catalunya ont réalisé une poussée dimanche aux élections locales dans cette région traditionnellement à gauche.
Jouant sur le sentiment xénophobe, la vidéo électorale a porté ses fruits. On y voit des jeunes filles gambader librement dans les rues de la Catalogne d’aujourd’hui ; puis, sans transition, une projection en 2025 montre les mêmes gamines couvertes d’une burqa.
L’auteur de ce clip attisant le spectre d’un islam conquérant, Plataforma per Catalunya, seule formation officiellement raciste en Espagne, se frotte les mains. Jusqu’ici confidentiel, ce parti dirigé par Josep Anglada a multiplié son score par cinq : à l’issue des municipales de dimanche - véritable déculottée pour le Parti socialiste de José Luis Zapatero au niveau national -, il passe de 17 à 67 élus. Adeptes du porte-à-porte, les dirigeants de Plataforma per Catalunya n’ont pas froid aux yeux : ils militent pour une «Catalogne propre», proposant de retirer toute subvention aux étrangers, d’annuler les bourses d’études aux fils d’immigrés, et de faire payer aux consulats du Maroc et du Pakistan les dépenses que génèrent leurs ressortissants…
Badalone, troisième commune de Catalogne - proche de Barcelone -, ville aux 70 nationalités, en constitue un inquiétant laboratoire. Ces dernières années, dans cette cité-dortoir de 200 000 habitants, la droite nationaliste (quoique faible en Catalogne) y a gagné du terrain, en agitant l’épouvantail de l’immigration. Avec succès, puisque ce dimanche, ce bastion socialiste depuis trois décennies est tombé dans l’escarcelle du Parti populaire (PP, droite). Le vainqueur, Xavier Garcia Albiol, avait axé sa campagne sur l’insécurité et sur un «nécessaire contrat civil devant être signé par tous les étrangers».
«déloyale». Sur place, la poussée de cette réaction raciste est palpable. En particulier dans les quartiers d’Artigas-San Roc, La Salut ou La Pau, où le taux d’immigrés avoisine les 30%. Sur initiative du PP ou de Plataforma, beaucoup parlent de réduire la présence des immigrés. Artigas, par exemple, est un de ces anciens quartiers populaires qui, outre sa population d’ouvriers et de gitans autochtones, a assisté ces dernières années à un afflux massif de Marocains, et surtout de Pakistanais. Dans calle Chile, se succèdent le salon de coiffure Bismillah, des boucheries islamiques, la boutique vidéo Abbas. Les hommes arborent des salwar-kameez (robe) traditionnels, les femmes sont rares, on boit un peu partout du chai, le thé au lait. Se sachant fustigés, les Pakistanais se montrent discrets : le soir venu, les fidèles sortent furtivement d’une petite mosquée.
Ces quartiers constituent un terreau idéal : la plupart des «autochtones» sont eux-mêmes des émigrés, souvent âgés, venus du sud de l’Espagne dans les années 50-60. Et qui, en pleine crise économique (le chômage atteint ici 17%), voient d’un mauvais œil ces nouveaux arrivants. Cinq mille signatures ont été recueillies pour la fermeture de la mosquée, une modeste salle où se concentrent une grosse centaine de fidèles pakistanais. Angel Vendrell préside une association de quartier : «On a mis en place une école pour leur enseigner le catalan et l’espagnol. Mais il y a beaucoup de tension. Ici, les gens voient l’étranger comme une menace, une concurrence déloyale, une source d’instabilité. Dans la plupart des cages d’escaliers, les différences culturelles augmentent la défiance mutuelle.»
«pyromanes». Pour désamorcer les querelles de voisinage, les socialistes ont mis sur pied des «unités de bonne coexistence», les UCO. «Cinq patrouilles de ces médiateurs travaillent sans répit,explique le maire sortant, Jordi Serra. Des dizaines d’édifices posent problème, c’est vrai, mais cela reste une minorité. La droite veut s’implanter, alors elle donne des coups bas.» Khan, un grand Pakistanais qui tient deux commerces à Artigas, est inquiet : «Les gens ici sont plus raisonnables que ces pyromanes racistes, d’autant que nous sommes une communauté modèle ; on va jusqu’à installer à nos frais les lumières de Noël ! Mon inquiétude, ce sont ces immigrés qui entrent par effraction dans des logements réquisitionnés par les banques, parce que leurs propriétaires n’ont plus les moyens de rembourser les prêts immobiliers. Ces squatteurs ne respectent aucune règle, aucune norme, et les conflits de voisinage se multiplient. Avec, toujours, l’immigré dans le rôle du coupable.»
La crispation anti-étrangers s’est généralisée dans le reste de la Catalogne. La bourgade de Vic s’est ainsi opposée à l’inscription municipale de ses immigrés illégaux, une première. Au sud, dans la région de Tarragone, une demi-douzaine de mairies ont prohibé le niqab et la burqa dans l’espace public, même si ces accoutrements y sont très rares. Ces initiatives ont les faveurs du public. D’après l’institut Noxa, une grosse moitié des 7,5 millions de Catalans (tous partis confondus) estiment que le nombre d’immigrés est «excessif».
Le Parti populaire s’est engouffré dans cette brèche avec force. Parfois trop : récemment, le parti a lancé un jeu vidéo dans lequel une candidate, déguisée en Lara Croft, s’amuse à «tuer» des pions représentant… des étrangers. Face aux protestations, le PP a retiré ce jeu, et présenté des excuses.
25/5/2011, FRANÇOIS MUSSEAU
Source : Libération
Maroc se réfléchit, se reflète et se pense, à travers son cinéma»
Lors de la soirée de vendredi dernier, la cinéaste marocaine Leila Kilani a pu savourer la montée des marches au festival international du cinéma de Cannes, en compagnie des actrices vedettes de son film «Sur la planche», projeté dans la section «la Quinzaine des réalisateurs». Émotion et fierté étaient au rendez-vous.
LEILA KILANI : «Sur la planche» s'inscrit dans une urgence cinématographique, au même titre que mes films précédents. Sa programmation à la Quinzaine est une très belle étape : je suis à la fois heureuse et très fière que notre film représente le cinéma marocain. Mais d'une manière générale, mes films répondent à chaque fois à la nécessité impérieuse de fabriquer une image qui serait la nôtre. Ce qui est très possible au Maroc, grâce au volontarisme très fort qui s'y manifeste pour développer cet art. Nous avons compris que si nous voulons fabriquer nos propres images, il faut pouvoir les financer, ne pas avoir à mendier l'argent ailleurs. Le cinéma marocain vit un temps stimulant, plein de vitalité et créativité. Sont en train d'éclore des écritures singulières, multiples… et tellement libres.
Comment percevez-vous cette multiplicité de voix et de visions ?
D'un film à l'autre, chacun recherche sa propre forme de narration. Les réalisateurs mettent en scène, écrivent, décrivent, et cette écriture cinématographique n'est ni neutre ni transparente. Nous produisons nos images, cela a le mérite d'articuler l'individuel et le collectif. Des chroniques individuelles se constituent, une image collective s'esquisse… comme un espace commun, une communauté, un espace civique où se tissent des liens complexes, où s'exprime l'identité marocaine. Le cinéma présente à son public un miroir dans lequel il lui convient de se reconnaître et, surtout, de se reconnaître collectivement, en tant que communauté. Le Maroc se réfléchit, il se reflète et se pense, à travers son cinéma.
Pouvez-vous nous décrire votre sentiment en montant les marches du Festival de Cannes ?
Ce fut une émotion immense d'avoir pu le vivre avec les jeunes actrices. Que leur baptême de jeunes actrices se soit fait à Cannes est une féérie. D'ailleurs, toute première projection de film est un rituel très fort. Ce rituel signifie la naissance d'un film et le début de sa vie autonome. C'est un moment qui se vit collectivement. La présence des actrices pour la Première mondiale du film a toujours été une évidence, quel que ce soit l'endroit où a pu s'organiser cette Première. Cannes est un conte de fée… Il était impossible qu'elles ne puissent pas être là. Tout simplement impossible.
Dans «Sur la planche», 4 jeunes femmes de 20 ans travaillent pour survivre le jour et vivre la nuit. Pour vous, ces femmes sont emblématiques de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. De quelle manière avez-vous essayé de traiter cette ambivalence, si ambivalence il y a ?
...Quarante ans durant, sa légende de haut lieu «select» n'avait fait de Tanger qu'une métropole régionale atrophiée en récession économique. Aujourd'hui, Tanger la mal aimée, la délaissée, prend sa revanche : la ville de transit est elle-même en transition, charnière de deux mondes. Sitôt débarqués des porte-conteneurs, les produits (textiles, pièces aéronautiques ou automobiles, notamment) sont retravaillés par des armées d'ouvrières marocaines, puis expédiés vers l'Europe et les États-Unis, sans droits de douane ni quotas. Le miroir aux alouettes dont l'objectif déclaré est de créer 250 000 emplois d'ici à 2015 et de faire de la région la base arrière industrielle de l'Europe. Le Smig n'est qu'à 200 euros. De l'autre côté, une autre frontière : la Zone franche installée, proche, palpable, évidente, «à portée d'yeux», est cadenassée, interdite, accessible uniquement à ceux munis d'un «laissez-passer de travail». On peut la voir, l'approcher, mais pas y entrer. On ne peut que la fantasmer...
Qu'en est-il des personnages-femmes ouvrières ?
Venus du sud, les ouvriers arrivent par milliers, chaque année, des quatre coins du pays. Ils posent leur baluchon par terre à Tanger et s'agglutinent aux portes de la ville. Tanger, la Zone, les attire, comme un aimant. Ces filles pour moi sont un emblème de la transformation du Maroc, mais aussi d'une transformation plus vaste, qui a lieu partout. Ce sont des filles jeunes, qui arrivaient, qui changeaient la ville. Elles sont dans un rapport à l'espace, à elles-mêmes et au temps complètement différent. Cela passe par le travail, mais pas comme dans les années 1970. La manière qu'elles ont d'affirmer leur identité individuelle est totalement nouvelle, pas du tout idéologique. Ce flot d'humains qui vient buter sur cette ville, c'est un peu la Californie dans les années 1930 ou 1940, avec en toile de fond la récession qui frappe toute l'Afrique.
Le titre de votre film est très révélateur. «Sur la planche» peut être lu de différentes manières. Pour vous, quelle(s) forme(s)
cette planche peut-elle prendre ?
Le personnage principal de «Sur la Planche» est sur un tremplin, peut-être une planche à requins ou un plongeoir. C'est le déséquilibre qui mène à la dégringolade que raconte ce film.
Dans votre film, Tanger est un personnage à part entière. Vous avez un rapport particulier à cette ville ? Comment pouvez-vous le définir ?
Je suis originaire de Tanger, ville frontière regardant l'Europe depuis le détroit de Gibraltar. J'ai grandi les yeux rivés sur un cliché écorné que l'on effeuille avec la complaisance de la nostalgie : celui de «Tanger l'internationale», celle d'avant l'Indépendance, Tanger où se coudoyaient artistes et voyous, espions et librettistes, miséreux et affairistes.
Quand «Sur la planche» sera-t-il dans les salles au Maroc ?
Le plus rapidement possible. La sélection de la Quinzaine à Cannes s'est faite alors que les dernières étapes de post-production du film n'étaient pas encore achevées. C'est une copie numérique qui a été projetée. Nous devons kinescoper le film en 35 mm afin qu'il puisse être projeté dans les salles marocaines. Pour les festivals marocains, nous attendons la décision du comité de sélection du Festival de Marrakech. Mais il est encore trop tôt pour le savoir.
Quels sont vos projets d'avenir ?
Je prépare un documentaire sur les Révolutions arabes. Une fiction à Rabat et une autre à Paris.
Genèse du film
C'est en ces termes que Leila Kilani raconte l'histoire de la naissance de son film : «L'hiver 2001, je tournais mon premier documentaire. Je filmais les «brûleurs», les immigrés clandestins qui tentent de traverser la Méditerranée. Je les suivais sur le port, la nuit.
À l'aube, au moment où ils rentraient dormir, on découvrait ces armées d'ouvrières, ces colonnes compactes de femmes qui engorgent la ville dans un va et vient quotidien. Ce sont les hordes du «Maroc de l'intérieur», celles qui ont posé leur balluchon dans les collines des faubourgs, dont l'énergie, le mouvement, l'apparence offraient un contraste saisissant avec l'aspect très poétique, très onirique des brûleurs dans l'attente. J'ai commencé à discuter avec ces filles.
Leur obsession, c'est le travail stable sous contrat, l'usine. Le statut à conserver coûte que coûte. L'angoisse : se mettre à l'étal pour louer sa force de travail à la journée, être parmi les autres à attendre qu'un employeur vous désigne pour une tâche».
26/5/2011, Kenza ALAOUI
Source : Le Matin
Le Maroc prend part en tant qu'invité d'honneur à la 9ème Conférence mondiale de l'investissement (World investment conference WIC), qui a ouvert ses travaux, mercredi à La Baule (ouest de la France), avec la participation de plus de 500 personnalités internationales du monde politique, des affaires et des médias.
Représenté par une délégation d'hommes d'affaires et de patrons de grandes entreprises publiques conduite par le ministre de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami, le Maroc sera au centre des trois journées de travaux de cette conférence de haut niveau.
Sous le thème "Stimuler la croissance européenne : Les leviers pour dynamiser les investissements internationaux", les débats de la WIC 2011 s'articulent autour de trois grandes problématiques clés pour l'avenir de l'Europe : le financement de la croissance et de l'innovation, l'inter-connectivité des infrastructures et la transformation des secteurs de l'industrie et des services.
Pour aborder ces thèmes, une centaine d'intervenants de haut niveaux sont attendus tels Michel Barnier, Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, Augustin de Romanet, Directeur général de la Caisse des dépôts et Consignations CDC-France) , ou encore Laurent Wauquiez, ministre français chargé des affaires européennes.
A l'issue des trois jours de travaux, les grands points soulevés pendant les ateliers et les séances plénières seront présentés sous forme de recommandations à l'Union européenne et au gouvernement français afin de proposer un programme économique à portée internationale pour assurer l'attractivité mondiale de l'Europe et sa croissance globale à venir.
Outre le fait qu'elle offre l'occasion de débattre de l'actualité économique internationale, cette manifestation permet aux participants de trouver des investisseurs, des clients, de rencontrer des hommes politiques et des journalistes qui leur assurent une certaine visibilité.
Initiée par le think tank "Fondation Europe" (une organisation co-fondée par PGA Group et Ernst & Young) il y a dix ans, la WIC attire chaque année des invités politiques (Commissaires européens, Hauts fonctionnaires, ministres) et des entreprises multinationales afin de permettre à des petites et moyennes entreprises innovantes de trouver une porte d'entrée pour développer leur activité en Europe.
25/5/2011
Source : MAP
Une opération de rapatriement temporaire de Marocains sinistrés du séisme de Lorca (Sud est de l'Espagne), qui a fait neuf morts, le 11 mai, a été organisée mardi, apprend-on mercredi de sources consulaires marocaines.
L'opération, organisée en coordination entre le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger, l'ambassade du Maroc en Espagne, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le consulat du Maroc à Valence, intervient en réponse à la demande de plusieurs membres de la communauté marocaine de Lorca de revenir temporairement à leur pays d'origine.
Selon les mêmes sources, quelque 71 ressortissants marocains, en majorité des femmes et des enfants, ont quitté dans la nuit de mardi à mercredi la ville de Lorca à bord de deux autocars mis à leur disposition par les autorités marocaines.
Plusieurs autres ressortissants marocains hébergés dans des campements mis en place au profit des sinistrés de ce séisme, ont préféré rester à Lorca pour des raisons liées essentiellement à leurs engagements professionnels, a indiqué à la MAP, le consul général du Maroc à Valence, El Hassan Dahmane.
Les autorités consulaires et les associations de la société civile continuent d'oeuvrer, en collaboration avec les autorités espagnoles, pour aplanir les difficultés rencontrées par les sinistrés marocains qui traversent des moments difficiles à l'instar des autres communautés étrangères résidant dans la ville et des autres habitants espagnols, a indiqué le diplomate marocain.
Une délégation officielle marocaine s'était rendue, il y a deux semaines, dans la ville de Lorca pour s'enquérir de la situation des Marocains y résidant.
A cette occasion, les membres de la délégation se sont réunis avec plusieurs membres de la communauté marocaine affectés par le séisme, dans le but de connaître leurs besoins urgents relatifs notamment aux conditions d'hébergement. Ils se sont également enquis de l'ampleur des dommages causés à leurs biens et logements.
La délégation, composée de l'ambassadeur du Maroc en Espagne, Ahmed Souilem, du secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) Abdellah Boussouf, du consul général du Maroc à Valence El Hassan Dahman, du directeur du cabinet du ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger Ibrahim Ounnir et du directeur de la Direction des émigrés au ministère Abdelfattah Sahibi, avait également tenu une réunion avec le délégué du gouvernement central espagnol dans la région de Murcie, Rafael Gonzalez Tovar.
La réunion a été axée sur la situation des membres de la communauté marocaine résidant dans cette ville du Sud est espagnol, ainsi que sur les préoccupations de certains Marocains affectés par le séisme, notamment celles relatives aux conditions d'hébergement, à leurs spécificités socioculturelles et aux moyens de les aider à surmonter les conséquences de cette catastrophe naturelle.
25/5/2011
Source : MAP
"Mondialisation, immigration, intégration" : la France est donc tentée par le repli (Le Monde, 24-25 avril). Dans certains secteurs de notre vie nationale, c'est cependant déjà plus qu'une tentation, et bien une réalité. En particulier dans l'enseignement supérieur. Depuis des mois, les discours se succèdent sur "l'explosion du nombre d'étudiants étrangers" (Brice Hortefeux, décembre 2010) et sur la nécessité de faire la chasse aux "étudiants fantômes" qui ne viendraient faire leurs études en France que pour bénéficier de nos aides sociales. En parallèle, les consulats brident les attributions de visas étudiants, les obstacles administratifs restent nombreux pour l'inscription dans une université ou l'obtention d'un titre de séjour, jetant ainsi dans la précarité nombre d'étudiants de bonne foi mais sans-papiers, menacés d'expulsion et arrêtés dans des conditions intolérables. Un situation qui, en focalisant l'attention sur quelques cas marginaux de fraudes avérées, généralise les attitudes de suspicion à l'égard de l'ensemble des étudiants étrangers.
Au-delà des dangers évidents que font peser pareils discours et pratiques de repli (ayons garde de ne pas oublier les conséquences de l'hostilité aux " métèques " dans les universités françaises des années 1930), ce positionnement pourrait bien être aussi une triple erreur.
Erreur stratégique tout d'abord, puisque tout le monde sait qu'à l'heure du capitalisme cognitif, la puissance d'un État et de ses entreprises dépend de la maîtrise des savoirs et de l'innovation, et que, pour rester compétitif, l'attractivité des universités et des grandes écoles représente un enjeu majeur. L'accueil d'universitaires étrangers, et notamment de jeunes chercheurs, détermine la capacité de notre recherche nationale à se trouver en phase avec l'innovation scientifique, à favoriser les transferts de connaissances et de technologies, à exporter nos savoirs à l'étranger – c'est-à-dire, sur le long terme, notre influence internationale.
Erreur économique ensuite, dans la mesure où le séjour prolongé de chercheurs et d'étudiants étrangers représentent une manne potentielle pour nos commerces et nos entreprises, en étant source de créations d'emplois. Le récent rapport parlementaire d'Audit de la politique de l'immigration, de l'intégration et du codéveloppement vient même de prouver, à rebours de toutes les idées reçues, que les immigrés rapportent plus à la France qu'ils ne lui coûtent.
Erreur politique enfin, car la configuration de repli général en Europe pourrait, à condition de s'en démarquer, nous être profitable. David Cameron a par exemple annoncé fin avril une restriction du nombre de visas qui seront désormais accordés à des travailleurs qualifiés. Objectif : 80 000 étudiants étrangers de moins. Une politique qui, tout en visant les étudiants non-européen s'est susceptible d'affaiblir les équipes internationalisées de chercheurs en Grande-Bretagne, souvent même dans des secteurs-clefs (informatique, biotechnologies, etc.). Or, si la France ne prend pas le contre-pied de ce courant général, à qui profiteront les migrations scientifiques internationales si ce n'est à l'Europe ? Aux Etats-Unis, à l'Inde et à la Chine, ces deux dernières attirant déjà nombre d'universitaires et d'étudiants africains chassés par nos politiques d'immigration restrictives.
Contre une logique de repli, notamment dans l'enseignement supérieur et la recherche, il faut au contraire faire le pari de l'étranger. Pari raisonné qui, loin de laisser faire une mondialisation dérégulée, pourrait s'appuyer sur une série de mesures simples : harmonisation des politiques consulaires d'attribution de visas, mise en place de co-recrutements dans les établissements et les laboratoires en vue d'encourager les aller-retour et le co-développement, internationalisation accrue des cursus universitaires français afin d'attirer les étudiants non-francophones, soutien aux réseaux d'études avancés pour améliorer l'accueil des chercheurs étrangers en France, redynamisation de notre diaspora scientifique à l'étranger, à travers nos instituts, si mal considérés aujourd'hui.
La vie universitaire et scientifique est intrinsèquement internationale. À l'heure où l'on ne parle plus que de "politique de civilisation" chez nos responsables politiques, il serait suicidaire pour l'avenir de notre pays de ne pas en tenir compte.
25/5/2011, Guillaume Tronchet
Source : Le Monde
La Commission propose un train de mesures afin d’améliorer la gestion des flux migratoires originaires du Sud de la Méditerranée, ainsi que des modifications à apporter au règlement relatif aux visas pour éviter d’éventuels abus du régime d’exemption des visas. La solidarité à l’égard des États membres les plus exposés aux pressions migratoires et le renforcement de la coopération avec les pays tiers restent une priorité absolue.
«La situation dans le Sud de la Méditerranée appelle de nouvelles mesures au niveau européen. L’Union a déjà pris un certain nombre de mesures à court terme pour aider les pays d’Afrique du Nord à faire face aux pressions migratoires et pour soutenir les États membres qui se trouvent en première ligne, en veillant à apporter une réponse européenne cohérente à ceux qui ont besoin de son aide. Mais ce que je propose aujourd’hui va plus loin que ces seules mesures d’urgence. Notre projet est de mettre en place une coopération plus structurée avec les pays d’Afrique du Nord. Tant l’Union que les pays d’Afrique du Nord ont intérêt à promouvoir la mobilité et des migrations bien gérées. L’Europe dépendra de plus en plus des migrations de maind’œuvre, et le potentiel qu’offrent les pays d’Afrique du Nord devrait profiter aux uns et aux autres. Nous devons également permettre aux étudiants, chercheurs et hommes et femmes d’affaires de se rendre plus facilement dans d’autres pays. À cette fin, nous devons offrir davantage de voies légales d’entrée en Europe, en intensifiant la coopération avec nos voisins méridionaux, en établissant des règles claires et des conditions de sécurité telles que cette circulation des personnes satisfera les intérêts de toutes les parties prenantes. Nous devons aussi permettre aux personnes de se rendre plus aisément dans l’Union en assouplissant encore davantage les régimes des visas. En contrepartie, il nous faut veiller à empêcher toute application abusive des accords correspondants. C’est pourquoi je propose aujourd’hui d’y insérer une clause de sauvegarde à n’appliquer que dans des circonstances exceptionnelles et des conditions très strictes. J’espère que la confiance des États membres s’en trouvera ainsi renforcée et qu’ils seront disposés à assouplir davantage de régimes des visas à l’avenir», a déclaré Cecilia Malmström, membre de la Commission européenne chargée des affaires intérieures.
Parmi les initiatives présentées aujourd’hui figurent:
- Une communication intitulée «Un dialogue sur les migrations, la mobilité et la sécurité avec les pays du Sud de la Méditerranée»
- Le rapport annuel sur l’immigration et l’asile (2010)
- Une proposition de modification du règlement (CE) n° 539/2001 relatif aux visas
Prochaines étapes
Ces initiatives sont les premières suites données à la communication sur la migration adoptée le 4 mai 2011. Elles seront examinées lors du prochain Conseil «Justice et affaires intérieures» prévu le 9 juin 2011 et ouvriront la voie à un débat sur la politique européenne d’asile et de migration entre les chefs d’État ou de gouvernement européens, qui sera organisé pendant la réunion du Conseil européen à Bruxelles le 24 juin 2011.
25/5/2011
Source : Euromaghreb
« Les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés », la phrase de Claude Guéant lancée dimanche au micro d’Europe-1 a, sans surprise, provoqué l’indignation de la communauté éducative. « Ignoble », « fantaisiste »... Syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves ont immédiatement réagi aux propos du ministre en s’interrogeant sur l’origine d’une telle statistique. D’où le ministre de l’intérieur tient-il pareil chiffre ? Contacté le lendemain, un porte-parole du ministère assurait que Guéant reprenait simplement les données du rapport du Haut Conseil à l’intégration intitulé « Les défis de l’intégration à l’école ».
Pourtant, si le rapport pointe bien les difficultés scolaires des enfants issus de l’immigration, aucune trace d’une tel chiffre dans le rapport. « Il a sans doute été lu dans la presse par le ministre », estime une représentante du HCI… Rue de Grenelle, la gêne était tout aussi palpable : « Nous n’avons pas eu connaissance de ce chiffre », nous précise un porte-parole. Interrogé mardi par l’AFP, Claude Guéant a cette fois dit qu’il s’agissait de données de l’Insee et de l’OCDE… Sans plus de précision. Et pour cause.
Contrairement à ce qu’ont pu affirmer les associations de parents d’élèves, qui ont rappelé que les statistiques ethniques étaient interdites en France, les chiffres sur la scolarité des enfants d’immigrés existent bien, et depuis longtemps. Mais aucun n’aboutit à un tel résultat. Le rapport du HCI auquel s’est d’abord référé le ministère de l’intérieur met effectivement en évidence les difficultés scolaires des enfants d’immigrés : « Les enfants de famille immigrée sortent aussi presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification (11% contre 6% pour les non-immigrés). » Le redoublement les touche plus souvent que les autres élèves : plus d’un sur quatre a redoublé à l’école élémentaire contre un sur cinq quand aucun ou un seul parent est immigré. En 2002, sept ans après leur entrée au collège, seul un enfant d’immigré sur quatre prépare un baccalauréat général (27% contre 40% des non-immigrés). Ils sont plus souvent dans les voies professionnelles (35% contre 25% des non-immigrés), et technologiques (20% contre 18% des non-immigrés) et ont moins recours à l’apprentissage (6% contre 9%).
Mais pour les chercheurs spécialistes de la question, pour accablants qu’ils paraissent, ces chiffres n’ont en réalité que peu de sens s’ils ne sont pas mis en perspective. Réalisé à la demande du premier ministre, le rapport du Haut Conseil à l’intégration a semble-t-il eu à cœur de coller à la demande, très politique, qui lui était faite. Il a ainsi mis en valeur les médiocres performances des élèves issus de l’immigration en omettant les spécificités sociologiques de cette population qui rendent l’opposition entre performances scolaires des enfants d’origine française ou immigrée totalement absurde.
« Affirmer qu’il y a sur-représentation des “enfants d’immigrés” qui – pour prendre un indicateur d’“échec” – sortent du système scolaire sans diplôme relève d’une confusion et d’un mauvais usage des statistiques puisque on ne peut pas raisonner en chiffres bruts sans prendre en compte, au moins, la dimension sociale. Or, l’échec scolaire est d’abord l’échec des enfants des milieux populaires, plus que celui des enfants d’immigrés », affirme ainsi Séverine Chauvel, sociologue et co-auteur d’Orientation scolaire et discrimination, qui vient de paraître à la Documentation française. Pour elle, « cette affirmation relève de l’idéologie : attribuer la cause de l’échec aux familles qui ont migré en France permet surtout de ne pas remettre en cause les politiques éducatives actuelles ».
Inégalité de traitement
Tradition républicaine oblige, la recherche sur les performances scolaires en fonction de l’origine a longtemps été difficile. Pour obtenir des résultats sur le comportement scolaire des enfants d’immigrés, les chercheurs s’en sont souvent tenus à des pratiques de contournement : recherches à partir des patronymes, de la nationalité, etc. Or, le panel 1995, qui suit les parcours de tous les élèves entrés en sixième cette année-là, offre pour la première fois des statistiques sur la nationalité des parents. Il permet d’obtenir des données très précises sur la scolarité de cette population. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne vont pas du tout dans le sens du « chiffre » avancé par Claude Guéant.
« Leurs résultats sont globalement moins bons. Mais à classe sociale équivalente ce n’est plus vrai. A caractéristiques sociales comparables des parents, on observe au contraire un avantage des enfants d’immigrés essentiellement dû à l’investissement très forts des parents », explique Annick Kieffer, auteur avec Yaël Brinbaum de l’étude La scolarité des enfants d’immigrés de la sixième au baccalauréat (2009, lire sous l’onglet Prolonger). « C’est vrai à l’entrée en sixième et c’est vrai également au niveau du BEPC. »
Selon cette étude, parmi les élèves dont les parents sont ouvriers et employés, 46% ont le bac chez les enfants d’immigrés, contre 40% chez les Français d’origine. Ce chiffre monte à 88% chez les enfants d’immigrés cadres. Ils sont aussi plus nombreux à aller vers une seconde générale. « Le problème, c’est qu’on ne s’intéresse plus à l’origine sociale, déplore Annick Kieffer. On compare deux populations (enfants issus de l’immigration et français d’origine) dont les caractéristiques socioprofessionnelles n’ont absolument rien à voir. » Et de rappeler que dans le cas des enfants d’immigrés, les ségrégations urbaines et scolaires se superposent. Les élèves d’origines maghrébines, par exemple, sont cinq fois plus inscrits en ZEP que les autres.
A l’opposé du Haut Conseil à l’intégration, qui fait mine de pouvoir isoler le critère de l’origine en faisant fi des autres paramètres, la recherche sur la scolarité des enfants d’immigrés tente plutôt aujourd’hui d’ouvrir un champ jusque-là laissé en friche : celui d’une inégalité de traitement selon l’origine. « L’idée d’une légère sur-réussite des enfants d’immigrés, à niveau social égal, ne doit pas faire oublier le sentiment d’injustice criant et la souffrance de beaucoup de ces élèves », souligne ainsi Fabrice Dhume qui a coordonné l’ouvrage Orientation scolaire et discrimination (La Documentation française, 2011, en partenariat avec la Halde). Les élèves de parents immigrés ont-ils les mêmes chances que les autres dans l’école de la République ? Sont-ils notés, orientés de la même façon ? Le panel 95 révèle que 39% des élèves d’origine maghrébine se sont vu refuser leur vœu d’orientation contre 23% pour les élèves français d’origine. Pour ce chercheur de l’ISCRA, il est temps que les pouvoirs publics « sortent du déni sur ces questions ». Pas sûr que, dans le climat actuel, il soit entendu.
25/5/2011
Source : Médiapart
Un groupe de 15 lycéens du LPA Chalossais de Mugron, « Émigrante del Mundo », a ouvert ses portes à l'occasion d'une répétition le 9 mars. En choisissant la danse comme mode d'expression, ces lycéens engagés ont décidé de transmettre un message politique, sensible et actuel : l'immigration, en s'appuyant sur le mélange des nationalités et les échanges entre les peuples. Ce spectacle propose 10 minutes de voyage autour du monde qui mêle des rythmes entraînants américains, brésiliens et européens. Un véritable défi pour ces 15 jeunes landais, membres d'un club de danse dans leur lycée agricole, qui enchaînent les performances tout en passant d'un style à l'autre. Avec cette équipe habituée du festival et motivée, le spectacle promet d'être dépaysant !
26/5/2011
Source : Sud Ouest
Un toutes-boîtes émanant du Vlaams Belang et distribué depuis quelques jours dans chacune des 19 communes bruxelloises suscite l'indignation.
Le document, qui lie notamment insécurité et immigration, propose également un mini-canif aux personnes qui répondraient au questionnaire qui y est joint, révèlent jeudi Le Soir et La Dernière Heure.
Le document distribué par le Vlaams Belang évoque l'insécurité, les personnes qui profitent du système de santé belge, les violences domestiques, etc... des faits à chaque fois imputés aux immigrés. Le parti invite également les citoyens à s'exprimer sur leurs préoccupations en offrant aux participants qui rempliront le questionnaire un mini-canif estampillé VB.
Plusieurs bourgmestres et élus bruxellois ont chargé des avocats spécialisés d'étudier le document en vue de l'introduction d'une éventuelle plainte notamment.
La bourgmestre de Boitsfort, Martine Payfa, estime ainsi que le parti "se rend non seulement coupable de la distribution d'armes potentiellement dangereuses, mais on peut y voir également une incitation à la violence".
26/05/11
Source : 7sur7 (belga)
L'Agence européenne de surveillance des frontières a lancé mercredi une mise en garde contre les idées de rétablir les contrôles aux frontières internes de la zone Schengen face au risque d'une immigration massive à la suite des troubles en Afrique du Nord.
"Nous ne pourrions pas résoudre le problème même en construisant une clôture. Une clôture n'est pas une solution", a déclaré le directeur de Frontex Ilkka Laitinen.
26/5/2011
Source : Fenêtre sur l’Europe
Le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) a décidé à l'unanimité, lors de son conseil d'administration tenu dimanche 22 mai, l'investiture de l’actuel président Mohammed Moussaoui pour un nouveau mandat à la tête du Conseil Français du Culte Musulman lors des prochaines élections du 5 et du 19 juin prochain.
Le RMF se félicite du bilan "honorable" du CFCM pour le mandat qui s'achève, "au cours duquel de nombreux dossiers liés au culte musulman ont réalisé des avancées significatives".
Il cite, entre autres, l'augmentation de la construction des lieux de culte en France, "grâce aux relations de confiance qui se sont installées avec les Mairies", l'élaboration d'une "charte Halal" pour la clarification des exigences nécessaires pour la certification Halal, et l'accroissement de la mise en place des carrés musulmans dans les cimetières.
Le RMF met en avant également la mise en place d'un suivi des "actes anti-musulmans", au niveau national avec le CFCM et au niveau régional avec les CRCM (conseils régionaux du culte musulman en France), dans le cadre d'une convention signée avec le ministère français de l'Intérieur en juin 2010, outre le développement du dialogue et de la concertation avec l'ensemble des religions de France, à travers notamment la mise en place du Conseil des Responsables de Cultes en France (CRCF).
"Conscient du travail qui reste à accomplir au sein du CFCM", le RMF réaffirme "sa volonté de poursuivre les chantiers qui ont été entamés, avec l'ensemble des composantes du CFCM, et dans le dialogue avec les Pouvoirs Publics".
"Pour cela, le RMF renouvelle sa totale confiance à M. Mohammed Moussaoui, en tant que Président du CFCM, pour mener à bien les projets à venir et relever les défis pour la défense de l'intérêt et de la dignité du culte musulman en France", conclut le communiqué.
25 Mai 2011
Source : Atlasinfo
Quoique leur rythme se soit ralenti, depuis la crise financière et économique de 2008, les transferts d'argent effectués par les Marocains résidant à l'étranger continuent toujours à jouer un rôle de premier rang dans l'économie nationale, aussi bien sur le plan macroéconomique qu'au niveau des familles qui en bénéficient. Car même si la physionomie de la diaspora marocaine change et ses habitudes évoluent, son attachement au pays et à la famille n'a pas subi de mutation notable. Et ce n'est pas pour demain que cette donne changera, d'après les observateurs et comme le laissent apparaître les différents rapports à ce sujet.
Il en est ainsi d'un récent rapport réalisé conjointement par la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine (UA), qui fait ressortir que le Maroc figure parmi les six pays africains ayant le plus bénéficié des transferts de fonds des émigrés. Les cinq autres pays sont l'Algérie, l'Égypte, le Nigeria, le Soudan et la Tunisie. Avec le Maroc, ces pays ont absorbé plus de 75 % du total des transferts vers le continent. Le rapport, qui porte sur les perspectives économiques de l'Afrique en 2011, note également un recul des entrées totales d'envois de fonds en Afrique, en raison des répercussions de la crise économique mondiale de 2008. Ce qui a mis un coup de frein à la montée en puissance de ces transferts ces dernières années.
En fait, relève le rapport, les envois de fonds ont, en valeur, considérablement augmenté au niveau mondial durant la dernière décennie, avant que ce trend ne se rompe. «Les pertes d'emplois dues à la crise économique mondiale et les conditions de travail plus difficiles des migrants dans les pays d'accueil ont modifié cette tendance», précise ce rapport qui indique que ces transferts sont passés successivement de 41,1 milliards de dollars en 2008, à 38,5 milliards en 2009 et à 21,5 milliards de dollars en 2010. Par ailleurs, ce ralentissement des envois des MRE est visible dans les statistiques de l'Office des changes qui montrent que ces transferts n'ont progressé que de 2,1% ou +334,2 MDH au cours des quatre premiers mois de cette année par rapport à la même période de 2010 (16,58 MMDH contre 16,25 MMDH). Il est à rappeler qu'en 2010, ces transferts ont porté sur 54,09 MMDH contre 50,21 MMDH en 2009, en progression de 7,7% ou +3,88 MMDH. Par rapport à la moyenne des années 2005 à 2009, soit 49,37 MMDH, ces recettes ont progressé de 9,6% ou +4,72 MMDH. En outre, ces flux financiers, qui représentent à peu près 9% du PIB du pays, jouent un rôle socioéconomique d'une grande importance.
Certes, d'après les études qui ont été réalisées à ce sujet, plus de 75% de ces fonds sont destinés au soutien familial et une petite part seulement du reste est dédiée à l'investissement, en particulier dans le domaine immobilier. Toutefois, les économistes signalent que le soutien familial est tout aussi important que l'investissement, du fait qu'il contribue à la lutte contre la pauvreté. Surtout que la plupart des MRE sont issus des régions pauvres et du monde rural. D'ailleurs, souligne-t-on, cette solidarité des MRE n'est pas seulement destinée à leurs familles, mais également à leurs communautés, comme l'illustrent les projets de développement local qui sont initiés par les MRE dans des régions, en particulier dans le Sud.
Toutefois, cela ne dispense pas les intervenants dans ce domaine de concevoir et de mettre en place des dispositifs et des mécanismes pour orienter les 25% restants vers l'investissement.
Encourager l'investissement
Pour inciter les MRE à investir, l'État a créé le fonds «MDM Invest». Lancé en juillet 2009, il est géré par la Caisse centrale de garantie et est ouvert aux MRE présentant un nouveau projet d'investissement ou un projet d'extension d'un montant égal ou supérieur à 1 MDH, promu directement par un MRE. Le montage financier des projets combine un apport personnel en devises de 25% du coût du projet, une aide de l'État de 10% du coût du projet et un financement bancaire pouvant atteindre 65% du coût du projet.
De même, on a procédé à l'extension de la garantie du fonds «Damane Assakane» aux MRE, aux mêmes conditions que pour les résidents.
25/5/2011, Lahcen OUDOUD
Source : Le Matin
Colloque: « Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ? Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée. », Rabat
Méditerranée Sud, le retour du cosmopolitisme ?
Mobilités, altérités et reconstructions identitaires sur la rive sud de la Méditerranée.
Organisé par le CCME, la BNRM, le CJB et l’IF Rabat
Colloque international organisé en partenariat par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Le Centre Jacques Berque, l’Institut Français de Rabat, et la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM).
Les questions de l’altérité, de la coexistence et du « vivre ensemble » se réinvitent dans les pays du Sud de la Méditerranée. Elles s’y reformulent sous une perspective inédite dessinée par l’irruption de l’immigration dans des terres traditionnellement d’émigration. Ces questions stimulent et bousculent des reconstructions identitaires en œuvre où l’illusion d’un entre-soi identitaire national ou culturel est déjà largement fissurée par l’effet de processus de mondialisation qui traversent tous les secteurs de la vie de la région. Mais surtout, elles posent probablement les prémices de l’émergence d’une perspective cosmopolite dans une région d’où elle a été évacuée.
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Comité scientifique du colloque :
Michel Abitbol, Professeur des Université ENSG
Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence
Mohamed Berriane, Professeur, Université de Rabat
William Berthomière, Directeur Migrinter, Poitiers
Zoubir Chattou, Professeur, ENA, Meknès
Mohamed Charef, Professeur, Université d’Agadir
Pierre Noel Denieuil, Directeur de l’IRMC (Institut de Recherche sur le Maghreb ), Tunis
Kamel Dorai, IFPO (Institut Français du Proche Orient), Damas
Baudouin Dupret, Directeur du Centre Jacques Berque, Rabat
Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger
Philippe Fargues, professeur à l’Institut Universitaire Européen de Florence et directeur du Policy Migration Center
Yvan Gastaut, CCMC (Centre de la Méditerranée, Nice)
Driss Khrouz, Directeur de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, Rabat
Hervé Le Bras, Directeur de Recherches à l’EHESS, Paris
Jean François Pérouse, Responsable de l’Observatoire Urbain d’Istanbul (IFEA)
Abdelhak Serhane, Ecrivain, chercheur
Benjamin Stora, Professeur à l’Inalco
Wassila Tamzali, Ecrivaine, chercheure
Alain Tarrius, Professeur de Sociologie, Université de Toulouse
Catherine Whithol de Wenden, Directrice de recherche au CERI, Sciences Po
Lucette Valensi, Directrice d’Etudes, Centre d’Histoire Sociale de l’Islam méditerranéen.
Comité d’organisation :
François Xavier Adam, Institut Français de Rabat
Younes Ajarraï, CCME
Ali Bensaâd, Centre Jacques Berque, Rabat/ IREMAM Aix en Provence
Cecilia Malmstrôm, commissaire européenne aux affaires intérieures, devait présenter, mardi 24 mai, un plan en plusieurs volets concernant l'immigration. Il consiste en un projet de « dialogue sur la mobilité, l'immigration et la sécurité» avec les pays de la Méditerranée – en premier lieu, la Tunisie, le Maroc et l'Egypte - et une révision de la politique de visas…Suite
Plus de 130 dossiers des descendants des migrants marocains sont en cours d'étude par les autorités marocaines pour l'obtention de la nationalité.
Une délégation marocaine représentant le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère de la Justice, le ministère de l'Intérieur et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'Etranger a visité quelques mois auparavant le Sénégal. Le but de cette mission était de rencontrer les descendants de migrants marocains dans ce pays qui n'ont pas pu avoir la nationalité marocaine. En effet, la présence de migrants marocains au Sénégal remonte au 19e siècle. De nombreux commerçants marocains faisaient à cette époque des allers et des retours entre le Sénégal et les villes marocaines principalement Fès.
«La plupart de ces commerçants fassis effectuaient chaque année des séjours de plusieurs mois au Sénégal. Ils arrivaient au mois de ramadan et repartaient après la fête du sacrifice (Aïd El Kébir). Le choix de cette période de l'année n'est pas fortuit. Le commerce des Marocains rencontrait un grand engouement à l'occasion des fêtes religieuses.
Ils se sont spécialisés dans la vente des habits traditionnels et autres produits d'artisanat», explique Abdalilah, médecin marocain installé à Dakar depuis la fin des années 80 du siècle dernier. «Certains commerçants se mariaient avec des Sénégalaises et effectuaient des séjours encore plus longs. D'autres ont même fini par s'installer définitivement au Sénégal une fois leurs femmes marocaines décédaient», ajoute-t-il. Les descendants de ces migrants sont aujourd'hui des Sénégalais d'origine marocaine. Mais ils sont nombreux à demander la nationalité marocaine auprès des autorités consulaires.
Mais la mission est tellement difficile que les dossiers qui ont été déjà soumis n'ont pratiquement pas progressé. Les demandeurs devaient en effet fournir des pièces qui prouvent la nationalité marocaine de leurs ancêtres, chose qui est tout à fait difficile aujourd'hui pour la majorité de ces descendants. «Les demandeurs devaient fournir au moins une pièce qui prouve la nationalité marocaine de leurs ancêtres telle qu'un acte de naissance, un acte de mariage ou même un simple courrier reçu du Maroc.
Mais la tâche a été beaucoup plus compliquée qu'on croyait puisque les petits fils des premiers migrants ne possèdent pas des pièces similaires», explique une source consulaire à Dakar. Et d'ajouter : «la délégation marocaine est donc rentrée au Royaume pour essayer d'établir les liens familiaux de ces descendants à partir du Maroc. Ces derniers ont fourni des adresses, notamment à Fès où leurs proches parents habitent».
Au total, la délégation marocaine est rentrée avec plus de 130 dossiers de descendants de la première génération des migrants marocains. Mais des difficultés ont commencé encore une fois à surgir. Les adresses fournies par les Marocains du Sénégal n'ont pas été toutes retrouvées. Selon des sources consulaires, certains quartiers indiqués ont complètement disparu.
C'est dire que la mission s'annonce difficile. Malgré ces obstacles, l'obtention de la nationalité marocaine reste possible grâce aux facilités introduites par la modification des codes de la famille et de la nationalité.
Enseignement
Le Sénégal compte une communauté estudiantine assez importante. Le nombre des étudiants marocains avoisine actuellement les 900 étudiants. Environ 100 étudiants sont boursiers alors que le reste est constitué par des candidats libres. La majorité des étudiants marocains sont inscrits dans les facultés de médecine et de la pharmacie. Les deux pays avaient en effet signé un accord d'échange dans le domaine de l'enseignement dans les années 60 du siècle dernier. En vertu de cet accord, 100 étudiants marocains s'installent chaque année au Sénégal pour continuer leurs études supérieures alors qu'une centaine d'étudiants sénégalais arrivent annuellement au Maroc. Au début, tous les boursiers marocains s'orientaient vers la médecine et la pharmacie. Aujourd'hui, une quarantaine parmi ces derniers seulement opte pour ces filières. A noter que de nombreux étudiants marocains se sont installés au Sénégal après la fin de leurs études supérieures. Les ressortissants des deux pays n'ont pas besoin d'autorisations spéciales pour avoir un travail.
25/5/2011, Mohamed Badrane
Source : Le Matin