samedi 23 novembre 2024 08:36

Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent

Ce rapport qui n'a pas été publié est la conclusion d'une enquête  sur les étudiants tunisiens en France menée conjointement entre février et avril  2007  par l’Observatoire National de la Jeunesse (ONJ) et l’Observatoire français de la Vie Etudiante (OVE). 
A la rentrée de l'année universitaire 2007-2008, plus de 12.000 étudiants tunisiens étrangers étaient inscrits dans l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur français dont 78% dans les universités (soit 9.750 personnes). Les Tunisiens constituent plus de 5% de la population étrangère des établissements supérieurs en France. Depuis 2000, le nombre des Tunisiens dans l’enseignement supérieur a progressé de 55%, le même phénomène observé dans le cas de l’ensemble des étudiants étrangers en France. La France constitue le premier pays d’accueil des étudiants tunisiens poursuivant leurs études en dehors de leur pays.

L’enquête par questionnaire a  été préparée à la fois par l’OVE et l’ONJ. Elle avait comme ambition de comprendre le parcours et l’expérience de l’étudiant, à travers le processus qui intègre l’ensemble des dimensions constitutives du projet d’étudier en dehors de son pays — avec ses différentes temporalités — et la dynamique engendrée par une expérience étrangère. Quel qu'en soit le contexte, la mobilité géographique des étudiants au-delà des frontières de leur pays suscite un éventail de questions portant sur le choix du pays d’études, l’orientation et le parcours scolaire, l’adaptation institutionnelle et sociale, l’expérience interculturelle, les conditions matérielles de vie, ainsi que le maintien des relations avec le pays d’origine. Le questionnaire conçu conjointement par l’OVE comprend environ 150 questions relatives aux thèmes suivants : reconstitution précise du cursus depuis l’obtention du baccalauréat, conditions de travail scolaire ou universitaire, emploi du temps, ressources et niveau de vie, logement et transport, alimentation et santé, activités culturelles, rapport avec le pays d’origine, projet d’avenir et caractéristiques socio-démographiques. Le champ de l’étude s’est étendu à la plus grande partie de la population tunisienne poursuivant des études dans l’enseignement post baccalauréat en France, soit: les étudiants d’Université, en prenant en compte toutes leurs composantes (les trois cycles, l’ensemble des filières disciplinaires, les IUT et autres instituts ou écoles rattachés, les centres et antennes délocalisés).

L’enquête s’est faite  par envoi postal à 1/5e des étudiants tunisiens de chaque université entre février et avril 2007, les enquêtés étant sélectionnés par tirage au sort à partir des fichiers de scolarité (soit approximativement 2.000 questionnaires postés). Les 426 questionnaires validés ont été saisis avant codification sur la totalité des questions y compris les questions ouvertes : c’est-à-dire la saisie des verbatim dans leur intégralité. L’échantillon de 426 étudiants tunisiens inscrits en 2006-2007 dans les universités françaises est représentatif selon les quotas de 4% de la population de référence. Les analyses présentées dans ce rapport s’appuient sur une sélection des données issues de ce questionnaire. La grande majorité des questions posées aux étudiants étaient fermées, mais plusieurs autres modalités, plus ouvertes, nous ont permis d’enrichir ensuite les données chiffrées.
Les résultats de l'enquête révèlent de nombreuses pistes de réflexion et de recherche qu'il serait intéressant de suivre si l'on souhaite confirmer certaines des tendances observées, notamment l’intégration à l’environnement universitaire, les conditions de vie, les contacts avec la société française ou avec leur pays d’origine. Cette investigation, qui interroge la tendance actuelle à la mobilité internationale des étudiants, constitue un champ de connaissances émergent des mouvements migratoires et la place de l’université dans le développement de l’immigration internationale. (Voir notamment la troisième consultation de la jeunesse (2005), la violence verbale chez les jeunes (2004), les pratiques culturelles et de loisirs chez les jeunes (2005), les nouveaux  phénomènes comportementaux chez les jeunes (2006), le rapport national sur la situation de la jeunesse (2008).)
L'enquête sur les étudiants tunisiens en France a permis de mieux appréhender la façon dont ils s’impliquent dans le processus de l’affiliation au sein d’un nouveau système universitaire et d’une nouvelle société. Ces résultats sont, en effet, à mettre en rapport, d'une part, avec leurs projets initiaux, motivations, attentes et la préparation de leur «voyage éducatif», et, d'autre part, avec leur expérience française et le projet d'avenir qu'ils élaborent à l'issue de leurs études. Les réponses ouvertes et fermées fournies par ces jeunes ont permis de dresser les profils des divers types d'étudiants tunisiens inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur français en 2007.

Une augmentation régulière et importante

Outre les étudiants bénéficiant des programmes officiels de bourse à l’étranger et qui ne constituent dans l’échantillon de l’enquête que 17% et ceux qui sont là-bas pour raison familiale (19% environ), il est notoire de voir que l’écrasante majorité de ceux qui choisissent de partir à l’étranger l’ont fait par «insatisfaction». Un tiers déclarent avoir choisi l’étranger parce qu’ils ne pouvaient mener les études de leur choix en Tunisie, un autre tiers sont partis parce qu’ils considèrent les études «meilleures » à l’étranger. La première raison renvoie sans doute à l’éternel problème du système d’accès à l’enseignent supérieur en Tunisie, et la seconde à une autre question récurrente : la qualité du système français d’enseignement supérieur.
Cette insatisfaction s’est probablement approfondie avec le temps. L’examen du taux de ceux qui sont partis pour la France sans avoir achevé un cycle d’études entamé en Tunisie selon la date de la première inscription en Tunisie, montre une augmentation régulière et importante. Ce taux qui n’était que de 7,5% en 1995 est passé à 25,8% après 2000.
Les résultats de l’enquête révèlent que les étudiants tunisiens réussissent relativement bien leur parcours universitaire. Comme tous les étudiants étrangers, les Tunisiens tendent à vivre une expérience difficile de la rupture et de l'apprentissage de nouvelles normes. Beaucoup de choses changent dans ce passage à une université étrangère : les relations interpersonnelles à l’université, l’organisation pédagogique des cours, les normes et codes des activités universitaires, les relations avec les enseignants, leurs exigences et disponibilité, les examens et les devoirs. De même, les connaissances et le savoir-faire disciplinaires ne sont pas toujours identiques d’un système universitaire à un autre. On peut donc repérer plusieurs types de ruptures liées non plus à l'installation en pays étranger, mais à la réussite de ses études dans un pays étranger. Ces ruptures menacent par définition les étudiants étrangers plus que tous les autres. Malgré ces difficultés «pédagogiques», les Tunisiens semblent se débrouiller relativement bien. On peut même parler d’un processus d'adaptation relativement réussi des étudiants tunisiens si on compare les résultats de cette enquête avec ceux des autres enquêtes de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit de construire une nouvelle identité tout en devenant membre de la communauté universitaire. Dans l'ensemble, les jeunes interrogés se sentent relativement intégrés, et réussissent assez bien leur «passage» : le sentiment d'isolement n'est exprimé que par une minorité. Effectivement, les étudiants français et  autres étrangers les accueillent et les soutiennent plutôt activement.
En matière de sociabilité, la moitié des étudiants interrogés déclarent ne pas avoir de difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants. Ceci témoigne, d’une part, des capacités d’adaptation des étudiants tunisiens dans des contextes socioculturels différents, et, d’autre part, de l’ouverture des étudiants en France sur l’autre. En effet, l’université française serait, dans une large mesure, un lieu de métissage culturel. Toutefois, une minorité des interrogés avouent avoir des difficultés dans leurs relations avec les autres étudiants.

Le faible taux de boursiers (24%) d’une part et la faible demande de bourse d’autre part, font que les étudiants sont souvent obligés de multiplier le recours à diverses sources pour financer leurs études, des divers aides possibles en France aux ressources tirées d’activités rémunérées en passant par l’aide des parents ou de la famille. Sur ce dernier plan, environ la moitié des enquêtés déclarent recevoir de l’aide de leur famille. Cette aide est régulière pour la moitié d’entre eux et occasionnelle pour le reste de ceux qui bénéficient de l’appui de leur famille. Cette aide concerne de manière égale les deux sexes. Ce soutien est le pendant de l’importance que les familles tunisiennes accordent à l’investissement dans l’éducation observée dans le pays.

En mettant en relation les réponses des étudiants tunisiens sur les personnes (amis et/ou camarades et/ou collègues) qu’ils rencontrent en dehors des cours et les indications concernant leurs pays d’origine, nous observons une opposition assez nette entre d’une part les «amis» collègue du milieu professionnel (amis appartenant au milieu professionnel) ou amis universitaires en grande majorité français, et d’autre part les amis pour les loisirs qui sont en majorité tunisiens.

Carence en matière de communication vers les étudiants

L’un des points saillants des résultats de cette enquête est la grande satisfaction des enquêtés (80,0%) d’être perçus comme Tunisiens. Ceci témoigne de la fierté des interrogés d’être Tunisiens et d’être perçus en tant que tels à l’étranger. En effet, l’émigration pour les enquêtés semble ne pas avoir affaibli leur patriotisme, probablement le contraire est-il plus vrai. Il s’agirait là de la projection sur soi de l’image positive de la Tunisie.

La lecture régulière de la presse quotidienne et des hebdomadaires d’actualité se porte très bien parmi les étudiants tunisiens en comparaison avec les taux observés dans les autres enquêtes de l’OVE en France. Mais la proportion d’étudiants tunisiens lisant régulièrement les journaux français est plus élevée que celle de la presse tunisienne et internationale. Dans l’ensemble, la presse arabe, quel que soit son origine (tunisienne et internationale) est peu lue. La lecture de périodiques et de romans, les sorties culturelles et de loisirs, le rapport aux médias et les activités extrascolaires sont autant de pratiques servant de rites d'initiation, qui permettent à la fois une meilleure maîtrise du français et une meilleure compréhension des normes et codes en vigueur dans son pays d'accueil. Il est regrettable, dans ces conditions, de constater la rareté ou l'absence d'activités et d'espaces conviviaux mis en place au sein des établissements d'enseignement supérieur : d'autres entités alternatives, comme les amis français ou compatriotes, jouent alors ce rôle de manière informelle.

Cette carence touche de manière plus nette la télévision. En effet, si  près de 97% des étudiants de l’enquête regardent la télévision, 9 étudiants sur 10 regardent des chaînes françaises, et seulement un sur cinq des chaînes tunisiennes et un sur cinq une autre chaîne arabe (réponses multiples).

En revanche, 42,1%  déclarent utiliser l’internet pour s’informer sur l’actualité en Tunisie, et 66,6% des enquêtés déclarent l’utiliser pour contacter la famille et les amis. Internet constituera probablement l’axe principal de toute stratégie de communication orientée vers cette population.

La vie en France continue comme pour leurs aînés à marquer sur le plan culturel les jeunes étudiants en France. Parmi les Tunisiens, le sentiment d’insatisfaction ou de mécontentement est moins important (14%) que parmi l’ensemble des étudiants étrangers (2006), ils sont donc 86 % à dire qu’ils sont très satisfaits ou assez satisfaits de leurs études en France alors qu’ils sont 79 % parmi tous les étudiants étrangers.

Après les études, que faire ?

Qu’envisagent-ils au terme de leurs études? Dans les réponses sur les projets d’avenir, (après les études, que faire ?) nous retrouvons des résultats assez similaires à ceux obtenus dans d’autres enquêtes menées en France. En gros, un tiers des étudiants envisage de rentrer en Tunisie, un tiers ne pense pas rentrer et le troisième tiers est encore au moment de l’enquête dans une position d’incertitude (ils ne savent pas).

Il est important de noter que ceux qui envisagent de rester en France, ou d’aller dans un autre pays, ne le font pas seulement en fonction de leur légitime intérêt personnel, mais sont plus convaincus que les autres que cela est meilleur pour leur pays. En effet, 61% de ceux qui envisagent de rester en France, pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 23% pour l’ensemble de l’échantillon. De même,  39% de ceux qui envisagent de partir dans un autre pays pensent que cela est mieux pour leur pays contre seulement 7% pour l’ensemble de l’échantillon.

Les étudiants les plus enclins à rentrer au terme de leurs études sont ceux qui envisagent d’effectuer des études assez avancées (doctorat et autres). Cela est compréhensible par les perspectives meilleures qu’ils ont par rapport à leurs collègues des cycles inférieurs. La catégorie Bac+5, comprenant probablement les étudiants en grandes écoles, est celle qui affiche le plus d’incertitude sur la question du retour. Pour ces derniers, les perspectives intéressantes existent, mais la tentation de l’étranger reste forte.

La question du retour des étudiants semble ainsi conditionnée essentiellement par les perspectives que leur offre leur pays.

La proportion élevée des ceux qui envisagent de rester en France a, également, été constatée dans l’enquête de l’OVE sur les étudiants étrangers. Il s’agit d’une dynamique migratoire qui semble se développer de plus en plus parmi les étudiants étrangers à partir de plusieurs logiques   économique, professionnelle, scientifique (recherche), sociale, familiale. Cette dynamique ne se nourrit pas forcément de l'attraction mécanique d'un «centre», ni d'un comportement rationnel et calculateur. Voyager à l’étranger place l’étudiant dans une situation de transition, génératrice de transformations identitaires pouvant entraîner des remises en cause parfois radicales des projets initiaux. En effet, dans la mise en place de sa stratégie migratoire, l'étudiant étranger n'est pas l’unique acteur, bénéficiant d’une large autonomie décisionnelle, exclusive : il reste, dans tous les cas, partiellement tributaire des orientations des politiques mises en place par le pays d’accueil. En réalité, dans une logique réflexive, un jeu permanent d’interactions entre ces deux acteurs se développe.

Source : Presse.tn


Constat commun: l’a priori négatif vis-à-vis des immigrés, des musulmans surtout, est un fait. La peur se cristallise sur la perte de contrôle.

Dans l’imaginaire collectif, on fait un lien automatique entre immigration et insécurité, entre délinquance et origine ethnique. Comment l’expliquer ? Quelle est la réalité ?

ANDREA REA : C’est clair que la question de l’immigration est toujours liée à celle de l’insécurité, et plutôt à la peur. Il y a une image de suspicion qui est toujours accolée à l’étranger. Je suis fils de deuxième génération de l’immigration italienne. J’ai grandi en me faisant traiter de sale macaroni pendant toute ma jeunesse. Il n’y a pas si longtemps, des ministres m’appelaient André parce que Andrea, ça faisait trop immigré. Au cours des 20 dernières années, il y a eu prolifération des discours sur l’insécurité, au-delà de la question de la réalité de cette insécurité : le sentiment d’insécurité est beaucoup plus grand que la réalité de l’insécurité - je ne dis pas par là qu’il n’y a pas de délits commis. Ce thème de l’insécurité devient le prisme à partir duquel on interprète la transformation de nos sociétés. Alors que sur la même période, un élément qu’on peut chiffrer et démontrer a vraiment augmenté : l’inégalité entre les groupes sociaux. Aujourd’hui, des tas de sujets sont complètement occultés et on éclaire ce qui est en dessous du lampadaire, dont on parle et reparle sans cesse. De temps en temps, il faut aussi déplacer la focale : il est important d’avoir un discours sur l’origine de la suspicion vis-à-vis de l’étranger, mais il faut en même temps se demander comment se construit l’inégalité et pourquoi ce sont les groupes les plus fragilisés qui font toujours l’objet d’un discours d’insécurité.

CHEMSI CHEREF-KHAN : Quand je suis arrivé en Belgique en 1961, c’était le début de l’immigration musulmane, qui était régulière et organisée. Il y avait un bon millier de Marocains et plus ou moins 300 Turcs, tous venus avec un contrat en bonne et due forme. Ils étaient parfois parqués provisoirement dans des conditions un peu difficiles, mais ils arrivaient ici avec un sentiment de servir à quelque chose et d’être accueillis et respectés. Cet aspect me paraît fondamental par rapport à la situation actuelle, où on a l’impression que l’immigration échappe à tout contrôle. Déjà là, c’est une source d’insécurité ou en tout cas de sentiment d’insécurité. Sans compter que par ailleurs, il y a des raisons tout à fait objectives de lier l’insécurité à l’immigration : chacun connaît dans son entourage des gens qui ont été agressés par des jeunes délinquants d’origine plus ou moins immigrée C’est devenu tellement difficile de parler de ces questions avec les mots de tous les jours parce que chaque mot est chargé de connotations émotionnelles. On est vite traité d’islamophobe, de raciste Il existe à ma connaissance par ci par là des statistiques policières pour lier effectivement certains phénomènes d’insécurité, comme la petite délinquance, à l’immigration, mais on entend dire qu’on ne peut pas publier ces chiffres, qu’il y a une chape de plomb des politiques pour empêcher de divulguer ce genre de données. Vrai ou pas, dès que ce genre de données circulent, cela ajoute au sentiment d’insécurité. En outre, l’idée générale qu’on a dans nos pays de l’islam, autant celui présent ici que celui d’ailleurs, c’est une association à la violence - alors qu’il faudrait vraiment nuancer les choses. Une présence musulmane suscite tout de suite des questions, des méfiances... en attendant éventuellement de se rassurer ensuite. L’a priori négatif est un fait qu’il faut constater.

Source : Lalibre.be

Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca viennent de signer une alliance commerciale en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale. Cet accord, qui  prend effet à partir du deuxième semestre 2011, prévoit notamment un service de transfert d’argent ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.

Société Générale Maroc et la Banque italienne Extrabanca, « unique » banque européenne entièrement dédiée à la clientèle des immigrés, ont scellé une alliance commerciale qui permettra de renforcer l'offre commerciale destinée aux marocains résidants dans ce pays ayant des intérêts dans l’un des deux pays ou désireux d’étendre leurs opportunités d’affaires.

« Aux termes de cet accord qui prend effet à partir du deuxième semestre 2011, les deux banques vont pleinement coopérer en faveur de la bancarisation des MRE, en Italie chez Extrabanca et au Maroc à la Société Générale », explique le management de la banque marocaine. Celui-ci précise que l'accord prévoit également un service de transfert d’argent, à la tarification particulièrement avantageuse ainsi que l’orientation des demandes de crédits immobiliers par Extrabanca à Société Générale Maroc.
« L'alliance commerciale, signée par le président d’Extrabanca, Andréa Orlandini et le président du directoire de Société Générale Maroc, Albert Le Dirac'h, entre dans le cadre de l'intérêt porté par Extrabanca à la rive sud de la Méditerranée. Cette union concrétise la perception du Maroc comme un marché émergent doté d'un potentiel économique prometteur », estime les responsables de la 4è banque au Maroc en terme de bilan et de réseau. La filiale du Groupe Société Générale revendique qu’elle est l'un des groupes bancaires les plus importants de la zone euro, est présente dans le royaume depuis près d'un siècle et se positionne comme une banque de référence pour le développement de l'économie marocaine.

La banque compte un réseau de près de 350 agences et 13 filiales spécialisées dans des métiers diversifiés. Elle compte également 3800 collaborateurs et opère sur un modèle de banque universelle. « Ce nouvel accord illustre notamment sa volonté de renforcer sa présence auprès des marocains résidant à l’étranger », souligne SGMA.

De son côté, lancée par des investisseurs locaux dont Generali, Extrabanca se veut être le premier modèle de banque en Europe conçu spécifiquement pour les immigrés. Extrabanca propose plusieurs services et  produits notamment  emprunts pour les entreprises, livrets d’épargne, crédit à la consommation. La structure, qui  compte des employés provenant de onze pays différents et parlant treize langues, s’appuie sur l’outsourcing et des partenariats, Extrabanca compte atteindre d’ici à 2015, 130.000 clients et porter son réseau à plus 40 agences dans les villes abritant de fortes communautés d’immigrés.

11 Février 2011

Source : Maroceco

Agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal, Abdellah Baida vient de publier «Au fil des livres», chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins, qui présente quelques auteurs maghrébins de langue française du XXIe siècle.

LE MATIN: Quels rapports avez-vous avec la lecture ?

ABDELLAH BAIDA: J'avais pensé intituler ce livre «En lisant, en écrivant » car ce sont là deux actions simultanées qui étaient à l'origine de mon essai et qui disent tout mon rapport avec la lecture mais j'ai fini par le nommer « Au fil des livres »; le premier titre étant déjà hélas pris par Julien Gracq. Ce livre est pour moi une belle expérience de lecture car je ne me suis imposé aucune contrainte académique, c'est donc l'expression d'un rapport passionnel avec la lecture au-delà de tout utilitarisme. Et c'est justement cette passion que je souhaite partager avec le lecteur.

Quels sont les livres que vous évoquez dans votre ouvrage ?

J'ai d'abord commencé par un préambule où je donne un aperçu global sur la littérature marocaine de langue française, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, en insistant sur les grands moments et en mentionnant les grandes figures qui ont marqué cette évolution. Ceci permettra au lecteur de mieux situer les livres que j'ai abordés et qui sont tous assez récents : c'est une littérature du XXIe siècle. Ce sont des publications datant des cinq dernières années, essentiellement des récits (romans) mais aussi quelques essais, une pièce de théâtre et un recueil de poèmes… Certains écrivains choisis sont déjà très connus et confirmés, d'autres sont au commencement de leur chemin mais ils me paraissent prometteurs.

Quelles sont les œuvres qui vous ont procuré du plaisir ?

Tous les livres auxquels j'ai consacré des chroniques m'ont procuré du plaisir… J'évite de travailler sur des œuvres qui ne plaisent pas car je ne suis pas masochiste ! Mais, bien sûr, mon degré de satisfaction est variable d'un texte à un autre. Par exemple, j'aime beaucoup les récits qui bousculent les normes et qui innovent aussi bien au niveau esthétique que sur le plan des thématiques abordées. Pour donner quelques exemples, je dirais que la lecture de « Hawa » de Mohamed Leftah est un moment de bonheur, comme l'est aussi le dernier roman de Laroui « Une année chez les Français » ou bien « Les enfants de Sidi Moumen » de Mahi Binebine… L'écriture de Kilito est une invitation au voyage à travers les livres; j'ai parlé de son essai « Les Arabes et l'art du récit » mais je l'ai lu comme un roman ! Des écrivains jeunes ont également écrit des œuvres qui méritent toute l'attention… Je ne peux les citer toutes ici.

Quelles sont celles qui vous ont enchanté ?

C'est un vrai enchantement que j'ai senti en lisant trois œuvres que j'ai baptisées « Les écrits de la maturité » ! Il s'agit des derniers livres d'El Maleh (« Lettres à moi-même ») et de Khatibi (« Le Scribe et son ombre ») auquel j'ajouterai « Le livre imprévu » de Laâbi (de qui on attend encore d'autres chefs-d'œuvres !). Dans ces trois œuvres, on sent la maîtrise du genre mêlée à une certaine nonchalance jouissive… Aucun de ces livres ne s'inscrit dans un des genres canoniques, mais surtout ce qui est intéressant – sans entrer dans les détails ici – c'est que ces grands auteurs arrivent à communiquer avec le lecteur; ils ont un style – chacun à sa manière - qui vous chuchote à l'oreille !

Ceux que vous avez voulu partager avec les lecteurs ?

J'ai parlé d'une trentaine de livres sans compter ceux auxquels j'ai seulement fait allusion à tel ou tel endroit et si je publie aujourd'hui cet essai, c'est justement pour le ''partager'' avec le lecteur. C'est un florilège. J'aime bien ce mot car il cache dans son corps le terme « fleur » et transforme mon livre en bouquet, une sorte d'offrande…

N'est-ce pas prétentieux de parler des livres qui ont marqué le XXIe siècle, tant ces livres sont nombreux ?

Non, ce n'est pas prétentieux, c'est subjectif ! Et je l'assume. Précisons d'abord que je parle du paysage littéraire marocain et j'ai sélectionné des livres qui me paraissent « intéressants ». En plus des trois doyens de cette littérature que j'ai cités plus haut, la qualité des livres que j'évoque dans mon essai me paraît bonne et ce sont ces textes qui vont constituer la littérature marocaine.
Plus de la moitié des récits sur lesquels j'ai travaillé ont été publiés les deux dernières années et c'est assez difficile de prévoir ce qu'il adviendra de leur sort dans quelques années, mais moi, j'ai parié sur mon florilège !

Il faut s'intéresser à la littérature contemporaine, même s'il est plus confortable de s'appuyer sur des classiques. Cette littérature est plus proche de nous et on y décèle les préoccupations d'aujourd'hui. Le poids de la réalité est un phénomène assez frappant dans notre littérature.

Pourquoi doit-on continuer à lire malgré la ''dictature'' d'Internet ?

Pour toutes les raisons que j'ai évoquées et pour bien d'autres. Les dictatures finissent toujours par tomber comme en témoigne l'actualité. L'Internet est aussi un outil qui peut être mis au service de la lecture ! Le livre a encore de beaux jours devant lui mais, bien sûr, il faut l'aider un peu. Il faut une politique qui encourage la lecture en créant des espaces et des activités, en aidant à la publication et à la diffusion des livres, en inscrivant la lecture dans le quotidien et non uniquement dans l'''accidentel''… Ce sujet nous ramène à l'épineuse question de la culture. Celle-ci doit être déplacée de la marge où elle est reléguée actuellement vers ''le centre'' car c'est l'affaire de tout le monde.

Mon essai « Au fil des livres» est une modeste tentative qui va dans ce sens ; j'ai essayé de jouer le rôle de passeur en parlant des livres que j'ai aimés.

Qui êtes-vous M. Baïda ?

Je suis d'abord un lecteur et, de temps en temps, j'écris aussi bien des essais que de la fiction.

Mon itinéraire jusqu'ici ? Le voici de manière plus classique Je suis chercheur en littératures et critique littéraire, agrégé de lettres et titulaire d'un doctorat en littérature et culture maghrébine francophones et comparées, et actuellement professeur à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal. Je suis membre du bureau de la CCLMC (Coordination des chercheurs sur les littératures maghrébines et comparées) et président de la CMA (Commission du monde arabe) au sein de la FIPF (Fédération internationale des professeurs de Français). J'ai publié plusieurs travaux portant sur divers aspects des littératures de langue française, notamment ''Les Voix'' de Khaïr-Eddine (éd. Bouregreg, 2007) comme j'ai ''dirigé'' l'ouvrage ''Mohamed Leftah ou le bonheur des mots'' (éd. Tarik, 2009), « Au fil des livres », chroniques de littérature marocaine de langue française, Ed. La Croisée des chemins (Casa) & Seguier (Paris), Coll. « CCME », février 2011. J'ai également publié plusieurs autres travaux et quelques textes de création littéraire publiés à l'échelle nationale et internationale. J' anime régulièrement des rencontres avec des écrivains francophones et publie dans la presse des chroniques portant sur les nouveautés littéraires.

11/2/2011, Entretien réalisé par Farida Moha

Source : Le Matin

Le projet de loi sur l’immigration a été adopté par les sénateurs jeudi 10 février. Ce texte vise  à transposer trois directives européennes dont la directive Retour et les principales dispositions ont été adoptées malgré la résistance de l’opposition et de  certains sénateurs de la majorité : interdiction de retour sur le territoire français, allongement de la durée de rétention, création de zones d’attente spéciales etc.

Cependant les sénateurs sont revenus sur certaines mesures emblématiques du projet qui avaient été adoptées par les députés en première lecture. Ils ont ainsi refusé de restreindre le droit au séjour des étrangers malades comme de reculer l’intervention du juge à cinq jours au lieu de deux actuellement. Ils ont aussi supprimé l’article étendant la déchéance de la nationalité, mesure polémique annoncée par Nicolas Sarkozy lors du discours de Grenoble de cet été. Sans compter que les sénateurs ont adopté quelques amendements proposés par l’opposition qui n’avaient pas été discutés lors de la première lecture à l’Assemblée (droit au séjour de plein droit pour les conjoint(e)s de Français(e) ayant perdu leur époux(se) ou encore création d’un recours suspensif en cas d’arrêté de réadmission ( Dublin). Mais ils ne se sont pas opposés pour autant à l’amendement du gouvernement qui pourrait créer un « Guantanamo à la française » s’il était définitivement adopté.

Si les sénateurs, et notamment le groupe centriste, ont marqué par ces votes leur défiance vis-à-vis de la politique gouvernementale d’immigration, ils n’en ont pas moins validé les principaux principes. Or, comme nous le dénonçons depuis sa présentation en Conseil des ministres, ce texte, certes aujourd’hui un peu amendé, entraîne une profonde rupture avec la manière dont la législation en France traite jusqu’à présent les migrants. Rappelons encore une fois, qu’en créant un régime d’exception pour les migrants, ce texte menace le socle de nos droits fondamentaux.

L’examen du texte en deuxième lecture à l’Assemblée nationale est prévu pour le 8 mars.

11/2/2011

Source : Site de la Cimade

Les participants à une rencontre-débat sur "le bénévolat et la citoyenneté : pour une nation solidaire'', organisée vendredi à Casablanca, ont souligné la contribution de l'immigration dans la promotion des solidarités et du développement humain.

Intervenant lors de ce débat organisé par "Lions Club International'' District Maroc, M. Driss El Yazami, Président du conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a indiqué que l'immigration n'est pas seulement une source de devises mais elle est aussi un tremplin pour la qualification des ressources humaines.

Des potentialités humaines qui participent réellement dans la relance du développement humain dans leur pays d'origine, a-t-il dit avant de relever les mutations démographiques, culturelles et sociales en matière d'immigration.

Mais il n'en demeure pas moins que les résidants marocains à l'étranger restent profondément et viscéralement attachés à la mère-patrie tout en ayant réussi à s'intégrer dans les pays d'accueil.

Sur tout un autre registre, M. Younès Moujahid, Président du Syndicat National de la Presse Marocaine, a noté la corrélation entre la liberté de la presse et la déontologie, insistant sur la nécessité d'améliorer le produit journalistique.

Un challenge qui repose sur l'accès à l'information et l'amélioration des conditions de travail des journalistes, a-t-il indiqué avant d'attirer l'intention sur les défis posés devant la presse classique, surtout au vu de l'essor actuel d'internet.

M. Abdeslam Aboudrar, Président de l'instance centre pour la prévention contre la corruption, a, de son côté, mis en avant les réalisations considérables sur le chemin du développement humain, estimant que l'amélioration du niveau de vie des citoyens reste tributaire de la bonne gouvernance.

Tout en relevant que la bonne gouvernance est la meilleure parade contre la bureaucratie et la corruption, il a souligné les contributions de la société civile dans la réalisation du développement humain.

11/02/11

Source : MAP

Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.

Le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, viennent de publier une étude sociologique sur la situation de la femme marocaine dans la communauté de Madrid. Cette enquête, réalisée entre mai et octobre 2010, décrit les profils de la gent féminine marocaine résidant dans la capitale espagnole.

« La femme marocaine dans la communauté autonome de Madrid : convivialité et participation sociale » est le nom de l’ouvrage publié par la maison d’édition « Diwan ». Selon les auteurs de l’étude, plus de la majorité des femmes interviewées préfère renoncer au mariage. En effet, 58% d’entre elles souhaite vivre indépendamment pour ne pas trop dépendre des hommes. Solution, selon elles, pour être plus à l’aise dans la recherche du travail et dans le soutien de la famille laissée au Maroc. Ce constat est illustré par la prédominance de femmes célibataires dans ce milieu. Ainsi, 29% sont célibataires, 22% divorcées ou séparées et 7% sont veuves.

Chômage et précarité

A Madrid, le chômage frappe de plein fouet la gent féminine marocaine. 59% de ces femmes ont affirmé, au cours de cette enquête, ne pas exercer une activité économique. Ce pourcentage dépasse de loin le taux actuel du chômage en Espagne qui s’élevait à 20,8%, en septembre 2010, selon l'Institut National de la Statistique (INE).

Les femmes qui réussissent malgré tout à décrocher un emploi vivent souvent difficilement. Selon les conclusions de cette étude, environ 83% de femmes occupent des emplois précaires, des postes souvent délaissés par la main d’œuvre locale. 55 % disent exercer le métier de domestique, 14% doivent garder des enfants, pendant que 13% d’entre elles s’occupent des personnes du troisième âge. Par ailleurs, 14% travaillent dans le secteur hôtelier ou dans le milieu administratif tandis qu'une infime partie se consacre à l'agriculture.

Désir d’intégration

Ces Marocaines affichent en général leur satisfaction à résider dans la capitale espagnole. Elles n’hésitent pas à apprendre l’espagnol et à participer à des activités ayant trait à leur localité. Plus d’un tiers ne voit aucun inconvénient à vivre en Espagne alors qu’un quart d’entre elles pense le contraire.

La majorité des immigrées marocaines à Madrid estime ne pas faire l’objet de mauvais comportements aussi bien chez leurs employeurs que dans la rue, même si 20,5 % disent rencontrer des difficultés. Ces obstacles ont pour nom : insultes, l’harcèlement sexuel, discrimination en fonction de l’origine, la façon de se vêtir ou la nationalité.

Il faut rappeler aussi que, le 28 janvier dernier, une étude portant sur le thème « La migration circulaire féminine, vecteur de développement » a été présentée à Rabat. Ce travail s’était intéressé aux conditions de vie des saisonnières marocaines en Espagne avait déjà levé un coin du voile sur les profils de ces dernières. Il s’agissait de femmes issues des milieux défavorisés qui percevaient des salaires dix fois supérieurs à ceux en vigueur au Maroc, pour la même activité.

Source : Yabiladi

Un hommage a été rendu, vendredi soir à Casablanca, à la directrice de la Casa Arabe de Madrid, Gema Martin Munoz, dans le cadre de la 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL).

Les intervenants lors de cette cérémonie, dont Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, et Mohamed Larbi Messari, écrivain et journaliste, ont souligné la qualité des recherches du professeur Gema en matière de sociologie du monde arabe et islamique, précisant qu'elle a largement contribué à une meilleure connaissance de l'Autre dans l'espace méditerranéen.

Le conflit israélo-palestinien et la problématique de l'édification de l'Etat moderne dans le monde arabe ont particulièrement bénéficié d'un large intérêt de la part de cette sociologue, dont la rigueur scientifique a été mise en relief par les intervenants lors de cette rencontre.

Elle a également contribué, selon les témoignages apportés par les participants, à faire connaître la littérature arabe moderne et à une plus large diffusion des écrits de penseurs arabes.

Gema Martin Munoz a écrit de nombreux articles et essais spécialisés sur le monde arabe et sur l'Islam. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels "Irak, un fracaso de Occidente", "El Estado Arabe", "Crisis de legitimidad y contestacion islamita", "Islam, Modernism and the West" et "Femmes musulmanes en Espagne. Le cas de l'immigration féminine marocaine".

12/02/11

Source : MAP

Le département arabe de la station radio internationale des Pays-Bas Radio Netherlands Worldwide (RNW), a lancé, récemment, l'édition maghrébine du site "Huna Amsterdam".

Cette édition arabophone vise à informer, débattre et analyser l'actualité maghrébine, qui cible de jeunes arabes à la recherche d'une information indépendante, ont annoncé les promoteurs de cette initiative, lors d'une conférence, vendredi soir à Casablanca.

Ces programmes ciblent une audience composée d'auditeurs voulant améliorer leur quotidien. Tous les mercredis, l'édition maghrébine de "Huna Amsterdam" traitera de thèmes importants aussi bien pour le Maghreb que pour les Pays-Bas, comme le dialogue entre les cultures, l'immigration et les droits humains.

Les initiateurs ont expliqué que cette édition, qui disposera d'un site (www.hunaamsterdam.nl), comprendra des programmes radiophoniques destinés à une jeune audience à la recherche d'informations libres et indépendantes.

Ils ont noté que cette émission sera étoffée de programmes hebdomadaires à l'instar de Huna Amsterdam (édition maghrébine), Huna Amsterdam (édition du Moyen Orient), un Best-of (programme des partenaires) et un " programme discussion" en collaboration avec des partenaires média.

L'émission, qui ambitionne de contribuer à la réduction du fossé entre le monde arabe et l'Occident, diffuse également un programme musical nommé Kalima wa Oughniya, qui donne la parole aux artistes néerlandais d'origine marocaine.

Radio Netherlands Worldwide, la station internationale des Pays-Bas, diffuse des analyses et des reportages à travers le monde entier en dix langues sur la radio, la télévision, l'internet et même le téléphone portable.

Elle travaille également en collaboration avec plusieurs grands groupes de presse, qui diffusent les contenus de la radio et vice versa.

L'équipe de Huna Amsterdam a présenté, lors d'une conférence de presse organisée vendredi à Casablanca, les chroniques intitulées "Moi, Driss" sur le vécu des immigrants marocains de la première génération aux Pays-Bas, à travers des histoires compilées et écrites par la deuxième génération, sur la base de l'expérience de leurs parents.

Intervenant à cette occasion, Mohamed Amezian, journaliste et rédacteur de Huna Amsterdam, a indiqué que les chroniques, publiées d'abord dans un journal néerlandais, ont connu un grand succès aux Pays-Bas.

RNW a traduit dans onze langues ces chroniques et les présente aujourd'hui en arabe en format "chroniques audio", dans lesquelles les histoires de Driss sont racontées, accompagnées par le son et la musique.

Avec ces chroniques, Huna Amsterdam aspire à donner à ses auditeurs non seulement des histoires uniques et impressionnantes racontées pour la première fois, mais aussi une expérience littéraire innovante.

12/02/11

Source : MAP

La 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) enregistre une forte participation de la France avec un Pavillon agrandi et réaménagé pour l'occasion permettant d'accueillir des signatures mais également des ateliers pour enfants ainsi que des conférences en vue de faciliter les échanges entre les auteurs invités et le public.

Le Pavillon France a ainsi choisi de placer cette édition sous le thème de "la Rencontre" en l'occurrence des rencontres tout d'abord avec les écrivains qui font l'actualité éditoriale tels Salim Bachi, Georges Olivier Châteaureynaud, Eric Fottorino, Mohamed Hmoudane, Maylis de Kérangal (prix Médicis 2010), Katherine Pancol, Daniel Picouly, Gonzague Saint Bris, Romain Simenel, et Elizabeth Tchoungui.

Cet espace propose également des rencontres avec le jeune public grâce à la participation d'auteurs spécialisés dans la jeunesse comme Marguerite Abouet, Corine Baret-Idatte et Roland Fuentès et des débats d'idées autour des enjeux d'Internet animés par Dominique Wolton.

Des échanges entre professionnels du livre seront aussi l'occasion de partager des expériences pour mieux servir le livre.

En partenariat avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), des tables rondes particulièrement prometteuses sont également prévues et devront aborder des thématiques telles que "la situation actuelle du roman de langue française au Maroc", "Ecritures algériennes et immigration", et enfin "Construire la Méditerranée des cultures". Cette dernière se déroulera sous la forme inédite d'une agora d'auteurs.

Des actions communes sont également prévues avec l'Italie, invité d'honneur à cette 17ème édition, autour de l'anthologie "Les poètes de la Méditerranée" co-éditée par Gallimard et Cultures France, en présence de Vénus Khoury-Ghata, d'Adellatif Laâbi, d'Hassan Najmi, de Marco Nereo Rotelli et de Maria Attanasio.

Le Salon se poursuivra le soir à travers une série de rencontres, lectures et signatures à La Sqala, organisées en partenariat avec le CCME, le Centre culturel italien, l'Institut Cervantès de Casablanca et la Délégation Wallonie-Bruxelles. Ce concept nouveau, intitulé "la Sqala du SIEL, le café des lettres et du monde", permettra au public de rencontrer de façon conviviale les nombreux auteurs présents durant le Salon.

Le Pavillon France se fera aussi l'écho de l'importante exposition "Abysses" se tenant en face du Salon, dans l'ancien aquarium de Casablanca, notamment à travers des animations en direction des écoles marocaines. La réouverture le temps de l'exposition de cet aquarium fermé depuis plus de vingt ans constitue en elle-même un évènement. Une exposition du peintre et géographe français Théophile-Jean Delaye sera quant à elle inaugurée le 18 février à la Bibliothèque Nationale.

Enfin, la participation française à cette édition se veut ouverte et tournée vers l'avenir. Ainsi une communauté de jeunes "twitteurs" marocains, désireux de partager leur passion de l'écrit, suivra l'actualité du Pavillon France sur la toile.

12/02/11

Source : MAP

Le gouvernement italien a proclamé samedi l'état d'urgence humanitaire face aux milliers d'immigrants clandestins tunisiens qui arrivent sur les côtes du pays, une procédure permettant d'accélérer l'adoption des mesures pour lutter contre ce phénomène.

"Le Conseil des ministres (...) a proclamé l'état d'urgence humanitaire à la suite de l'afflux de nombreux citoyens nord-africains dans le sud du territoire. Cette décision permettra l'adoption immédiate de la part de la Protection civile des mesures nécessaires pour contrôler ce phénomène et prêter assistance aux citoyens en fuite des pays d'Afrique du Nord", indique un bref communiqué.

La protection civile a mis sur pied une cellule de crise destinée à s'occuper spécifiquement de ce problème.

Près de 3.000 immigrants clandestins, essentiellement des Tunisiens, sont arrivés depuis mercredi sur les côtes italiennes, selon des sources concordantes, dont plus de 250 dans la seule nuit de vendredi à samedi.

Les autorités italiennes ont mis en place un pont aérien et utilisé également des ferries pour désengorger la petite île de Lampedusa, submergée par les clandestins. Les candidats à l'immigration ont ainsi été transportés vers des centres d'identification et d'expulsion en Sicile ou dans le sud de la péninsule.

Mais sur les 3.000 personnes arrivées depuis mercredi soir encore un millier environ restaient sur l'île samedi en milieu de journée, même si les autorités se sont engagées à ce qu'elles aient toutes quitté Lampedusa dans la soirée.

L'Italie a demandé vendredi l'aide de l'Union européenne pour affronter cette vague d'immigrants clandestins, mettant déjà en garde contre le risque d'une "crise humanitaire".

Les ministres de l'Intérieur, Roberto Maroni, et des Affaires étrangères, Franco Frattini, ont réclamé dans un communiqué commun "la convocation urgente d'une réunion au niveau politique du Conseil de justice et des affaires intérieures de l'UE".

L'Italie "demande le déploiement immédiat d'une mission Frontex de patrouille au large des côtes de Tunisie pour le contrôle des flux", ont-ils également poursuivi.

La proclamation de l'état d'urgence permet d'éviter certaines formalités légales et autorise des responsables locaux, comme les préfets par exemple, à prendre des mesures opérationnelles immédiates. Elle permet également l'utilisation rapide de ressources financières spéciales.

12/02/2011

Source : L’Express.fr/ AFP

En inventant des systèmes au profit des handicapés moteurs et en créant PMR Conformité, le Marocain Saâd Lemnouar est l'exemple pertinent d'une success story digne des nouvel les générations de Marocain résidant à l’étranger…Suite

La migration estudiantine du Maroc vers les pays dévelopés était surtout centrée sur l'acquisition de compétences en sciences et technologie, entre autres, à des niveaux universitaires élevés. Nous sommes conscients que pour que le Maroc assure sa compétitivité, il est essentiel qu'on rapatrie et surtout retienne la matière grise expatriée.

C'est une condition primordiale à la réussite de notre développement universitaire…Suite

A partir d'aujourd'hui, vendredi 11 février, et ce jusqu'au 20 février prochain, l'Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) accueille la 17ème édition du Salon du livre et de l'édition de Casablanca organisée par la Direction du livre du ministère de la Culture. Il mettra cette année l'Italie à l'honneur et proposera au public, stands de maisons d'éditions, conférences, débats et rencontres. Tour d'horizon.

Après les Marocains du monde l'an passé en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, le Salon du livre et de l'édition de Casablanca (SIEL) met cette année à l'honneur la Botte -dont le centre culturel fête en 2011 les quarante ans de présence au Maroc- sous le signe “Voyage et migration des personnes et de la culture d'une rive à l'autre de la Méditerranée”.

Les particularités du SIEL 2011

270 éditeurs, soit la même moyenne que lors des précédentes éditions. Côté budget également, selon le ministère, ce sera le même que l'an passé soit quelque 8 millions de dirhams.

Comme à l'accoutumée, trois salles de conférences seront aménagées à l’intérieur du salon et porteront le nom de trois intellectuels maghrébins décédés en 2010. Il s’agit de Abed El Jabri, Mohamed Arkoun et Edmond Amran El Maleh auxquels des hommages seront d'ailleurs rendus.

Quels sont donc les grands changements de cette année? Tout d'abord, la suppression des spectacles, pièces de théâtre et concerts qui animaient l'an passé le salon le soir car, selon les organisateurs, “trop peu de gens se déplaçaient”.

Mais aussi, la création d'un tout nouveau rendez-vous, la “Sqala du SIEL”. Le célèbre restaurant casablancais La Sqala accueillera ainsi chaque soir durant tout le Festival -en partenariat avec le CCME, le Centre culturel italien, l’Institut Cervantès de Casablanca et la Délégation Wallonie Bruxelles- une série de rencontres, lectures et signatures “permettant au public de rencontrer de façon conviviale les nombreux auteurs présents sur le Salon”, explique le communiqué de presse de l'Ambassade de France présente au SIEL via le stand France.

La migration et l'immigration au coeur du Salon

S'ils ne sont plus à l'honneur cette année, les Marocains du monde, autrement appelés MRE ont néanmoins, via le thème de cette année 2011, une place de choix au sein du salon qui s'intéresse particulièrement à la migration.

Entre autres par la participation de la “Huna Amsterdam”, département arabe de la station radio internationale des Pays-Bas (Radio Netherlands Worldwide), qui présentera des “chroniques sur le vécu et l'expérience de la première génération de Marocains aux Pays-Bas, ainsi que le lancement de l'édition maghrébine du site Huna Amsterdam”, explique le communiqué de la station.

Intitulées “Moi, Driss”, ces chroniques sont nées des histoires compilées et écrites par la deuxième génération, sur la base de l’expérience de leurs parents. Des histoires uniques qui seront racontées pour la première fois pour une expérience littéraire novatrice. Elles seront présentées au public le 12 février à 18h à la salle Mohamed Aabid Jabiri lors d’un débat animé par Mohamed Amezian, présentateur de Huna Amsterdam. Avec un expert en littérature marocaine, il débattra de l'influence de la culture sur la littérature. Ils seront rejoints par trois écrivains marocains (Yassin Adnan, Latifa Baqa et Abdellatif Laâbi).

Mais aussi grâce au Conseil de la communauté marocaine à l'étranger qui sera également présent sur le salon en partenariat avec le Secrétariat d'état chargé de l'artisanat, et qui a choisi pour thème “Littératures, migrations, Méditerranée”.

“La thématique de l'immigration en Méditerranée a inspiré des auteurs et des intellectuels de tous les pays riverains. La programmation du CCME donne à voir et à entendre une large palette de ce foisonnement littéraire, poétique et philosophique.” Le CCME.

Ainsi, ce sont quelque 150 invités marocains et étrangers, originaires ou résidant dans plus de 20 pays, célèbres ou jeunes talents qui viendront du 11 au 20 février faire découvrir leurs écrits et réflexions.

Comme l'an passé, le CCME publie également à cette occasion une dizaine d'ouvrages d'écrivains méditerranéens et arabes de l'immigration et met à disposition du public sa “grande bibliothèque de l'immigration” avec plus de 1.000 titres, espace revues et espace enfants.

Rencontres érudites en perspective

Aux côtés de tous ces ouvrages adultes et jeunesse, le SIEL, c'est aussi de nombreux débats et conférences qui offrent des occasions, rares, de rencontres érudites.

Du côté du pays à l'honneur, l'Italie, des spécialistes aborderont “l'impact de l'architecture arabe sur l'Italie du Sud” et le thème de l'immigration marocaine en Italie fera l'objet d'une table ronde. Des médiévistes italiens animeront quant à eux une conférence sur “Léon L'Africain”. Enfin, entre autres, une table ronde sera organisée sur “L'Union pour la Méditerranée”, avec la participation de l'historien et essayiste italien Franco Cardini.

Le public pourra également rencontrer au Stand France (qui place “la rencontre” au cœur de cette édition 2011): Salim Bachi, Georges Olivier Châteaureynaud, Eric Fottorino, Mohamed Hmoudane, Maylis de Kérangal (prix Médicis 2010), Katherine Pancol, Daniel Picouly, Gonzague Saint Bris, Romain Simenel, Elizabeth Tchoungui, Dominique Wolton. Et pour le jeune public avec Marguerite Abouet, Corine Baret-Idatte ou encore Roland Fuentès. Certains de ces auteurs se rendront également à des rencontres littéraires organisées au Carrefour des livres, en partenariat avec l'Ambassade de France (cf.programme de la librairie).

Un rendez-vous qui promet donc de nombreux moments de littérature, de discussion et d'érudition, tout en faisant la part belle à la rencontre, l'intérêt pour l'autre et aux liens littéraires qui unissent le Maroc aux autres pays présents. A visiter impérativement.

Source : Aufait

A l'école primaire, par l'intermédiaire du dispositif ELCO (enseignement des langues et cultures d'origine), l'enseignement de la langue arabe aux enfants issus de l'immigration est laissé à la discrétion d'Etats autoritaires du Maghreb (Algérie, Maroc) ou en passe de ne plus l'être (du moins on l'espère) : la Tunisie. Ces enfants français d'origine maghrébine sont ainsi maintenus en situation de tutelle culturelle par rapport aux pays dont sont originaires leurs parents alors qu'ils n'y sont eux, très souvent, même pas nés !

Au secondaire, c'est un champ de ruines. Depuis de nombreuses années, la langue arabe est cantonnée soit dans les établissements de l'élite des centres-villes (Lycée Henri IV…) soit dans les collèges des villes les plus en difficulté où la République a ghettoïsé les populations issues de l'immigration et de ses anciennes colonies. Les professeurs d'arabe y enseignent comme leurs collègues avec des moyens dérisoires et dans des conditions très difficiles.

La spécificité de l'arabe tient à ce que souvent les professeurs certifiés ou agrégés d'arabe ne se voient pas confier d'affectation complète voire se retrouvent sans affectation ou bien sont amenés à enseigner d'autres matières que celle pour laquelle ils se sont formés. Il n'est pas rare qu'ils soient aussi encouragés à devenir le VRP de leur matière : faire le tour des établissements et des salons pour inciter les élèves et leurs parents à choisir l'arabe. C'est en feignant de constater cette situation issue de ses propres orientations que les gouvernements de droite prétextent depuis 2002 l'absence de demande en arabe pour organiser méthodiquement la baisse régulière, chaque année, du nombre de postes mis aux concours de recrutement des professeurs jusqu'à la fermeture pure et simple du Capes d'arabe en 2011 !

Rappelons que cette politique s'inscrit dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et que l'arabe est loin d'être la seule matière à en payer le prix : le russe (pas de Capes de russe non plus cette année), les langues anciennes, l'Education physique et sportive (EPS) et d'autres matières comme l'histoire-géographie jugées accessoires par le ministère font les frais des économies de grande échelle imposées à l'éducation nationale en France au nom du dogme de la rigueur budgétaire alors que le gouvernement s'apprête à alléger l'impôt sur la fortune (ISF) au bénéfice des plus riches.

GHETTOÏSATION ET ÉLITISME

Dans le supérieur, on a coutume d'affirmer (comme pour le primaire) que la situation de la langue arabe est plus enviable. Il n'en est rien. L'arabe dispose certes de diplômes labélisés LLCE (lettres, langues et civilisations étrangères) ou LEA (Langues étrangères appliquées) dans plusieurs universités de région parisienne et de province ainsi que d'une vitrine à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), diplômes animés par des professeurs renommés, reconnus et méritants mais cela ne permet pas de sortir cette langue de ses ghettos académiques : ghetto de pauvres issus de l'immigration à la recherche légitime de leurs racines ou ghetto de riches issus des classes intellectuelles les plus favorisées.

A l'occasion du salon Expolangues (du 3 au 5 février) mettant à l'honneur la langue arabe, nos politiques en profitent pour ressortir leurs beaux discours éculés sur l'enseignement de l'arabe en France "qui ne doit pas être laissée aux associations culturelles et qui a toute sa place dans l'école de la République". Et le ministre d'affirmer jeudi 3 février que "la France est le seul pays de l'espace européen à proposer un enseignement laïc de l'arabe, du collège à l'université". Mensonge par omission car la langue arabe au primaire est plus que jamais majoritairement enseignée par des associations dites "culturelles" dans les quartiers populaires, hors de l'école publique.

Tout ce que le ministre a à proposer, ce sont des dispositifs de classes européennes, "pôles linguistiques d'excellence", où les langues arabes et orientales auraient toute leur place. On ne sort pas d'une logique de ghettoïsation et d'élitisme. N'oublions pas que ce sont les mêmes qui étalent leur mépris de cette langue depuis tant d'années, mépris de l'éducation et de la culture en général ! Rien n'est fait pour combattre les préjugés contre la langue arabe et ses locuteurs !

Il me parait fondamental de réserver à l'enseignement de la langue arabe une place aussi importante que des langues comme l'espagnol ou l'allemand en permettant, aux élèves issus des classes moyennes d'accéder à son apprentissage, en lançant des campagnes nationales de promotion de cette langue et de la civilisation arabo-musulmane et enfin en rouvrant les concours avec un nombre de postes décent. N'en déplaise à M. Sarkozy, la France a une dette envers les populations issues de ses ex-colonies dont celles d'Afrique du Nord. Qu'elle l'honore dignement !

11/2/2011, Julien Leers

Source : Le Monde

Les Etats-Unis n'ont cessé de renforcer leur frontière au sud du pays, mais c'est la récession qui a fait chuter l'immigration illégale. Reportage à San Diego, l'un des hauts lieux du passage clandestin entre le Mexique et la Californie.

C'est une zone de collines arides, faites de caillasse et de sable, parsemée de courts arbustes, et où les scorpions et les serpents sont légion. D'un côté la Californie, de l'autre le Mexique. Entre les deux, un mur de métal marque la frontière. La route n'est pas très loin : à quelques centaines de mètres se trouve le village de Jacumba, réputé pour ses sources d'eau chaude, à 70 kilomètres de San Diego. Le vent refroidit la tiède journée d'hiver. Enrique Morones, avec l'aide d'un jeune lycéen, Angel, dispose des bidons d'eau dans les rares endroits ombragés. Ils sont destinés aux clandestins qui, la nuit venue, vont sauter le mur. Seul signe tangible de leur passage, les étoffes de laine dont ces derniers entourent leurs chaussures pour éviter de laisser des empreintes dans le sable et qu'Isolde, la patronne suisse d'un café du village, a récupérées et suspendues à un arbre dans sa cour.

Une voiture de la patrouille des frontières apparaît, mais laisse faire. Enrique Morones leur est connu. Il est le fondateur de « Border Angels », une association qui cherche à apporter de l'aide à ceux qui traversent la ligne de démarcation serpentant dans ces montagnes désertiques.

Plus de 20.000 agents patrouilleurs

Pendant des années, près de 45 % des immigrants venus du Sud sont passés par San Diego, une ville aujourd'hui cossue, qui fait face à Tijuana la dangereuse, au Mexique. Mais depuis la signature de l'accord de libre-échange nord-américain, en 1994, les Etats-Unis ont entrepris de sceller une partie de la frontière avec le Mexique. En récupérant des plaques de métal sur lesquelles se posaient des hélicoptères pendant la guerre du Vietnam puis lors de l'opération « Desert Storm » (première guerre en Iraq), un premier mur a été construit. Pas très élevé, franchi en quelques secondes à l'aide d'une échelle à corde, il est plus symbolique qu'efficace sur les 65 kilomètres où il a été édifié. L'administration de George W. Bush a entrepris de consolider la frontière en faisant ériger à quelques mètres du premier mur une seconde barrière métallique, plus moderne et plus élevée, parfois couronnée de fils électriques et qui s'étend sur 20 kilomètres. Ca ne l'empêche pas d'être régulièrement cisaillée -des rectangles juste assez larges pour faire passer quelqu'un... Pour être aussitôt raccommodée par une équipe spécialisée de la patrouille des frontières. « Ils nous surveillent en permanence, ils ont des éclaireurs, ils se guident à l'aide de points lumineux », constate Jerry Conlin, un agent de la « Border Patrol ». Il faut aussi compter avec les tunnels, creusés sous les deux murs et le plus souvent financés par les narcotrafiquants qui cherchent à écouler discrètement cannabis et cocaïne. Depuis 1990, une quarantaine de tunnels ont été repérés, dont deux en novembre dernier.

Les moyens des patrouilles des frontières ont pourtant été considérablement renforcés - y compris sous l'administration Obama -avec 20.500 agents (contre 10.000 en 2004) et un budget annuel d'environ 11 milliards de dollars. Dans la région de San Diego, ils étaient 1.500 patrouilleurs en 2005 et sont 2.600 aujourd'hui, qui se déplacent en 4 x 4, en quad, à cheval, en hélicoptère ou même à vélo. « Notre objectif l'an dernier était d'avoir un contrôle opérationnel de la frontière sur 82 kilomètres, cette année nous voulons maîtriser l'environnement maritime », explique Jerry Conlin.

On compte environ 33 millions d'immigrés aux Etats-Unis, dont 12 millions seraient sans papiers. Près d'un million auraient quitté le pays entre 2008 et 2009, sous l'effet de la crise économique et du durcissement des contrôles, ce qui ramène leur nombre à 10,8 millions en 2010, selon un récent rapport du Homeland Security.

Sur la totalité de la population immigrée, une personne sur quatre vient du Mexique et une sur deux d'Amérique latine. L'instabilité économique dans leur pays, la volonté de mieux subvenir aux besoins de leurs proches (25 milliards de dollars sont envoyés au Mexique chaque année) ou le désir de se rapprocher de leur famille déjà exilée sont autant de raisons de franchir le pas. Environ 60 % des immigrants illégaux sont arrivés aux Etats-Unis avec un visa qui a ensuite expiré. Les autres ont le plus souvent tenté le passage de la frontière avec un « coyote », un passeur qui leur prend au minimum 4.000 dollars pour trois tentatives. « Les murs ont eu pour effet de rediriger les flux de clandestins vers la partie la plus à l'est du comté de San Diego et vers l'Arizona », constate David Shirk, professeur de sciences politiques à l'université de San Diego. Les immigrants ont dû prendre des risques plus importants dans ces régions désertiques, et le nombre de décès sur la frontière Sud a augmenté pour atteindre 400 personnes par an depuis cinq ans, principalement en raison de leur exposition au climat (déshydratation, hypothermie), ou parce qu'ils meurent étouffés dans des compartiments à bestiaux, ou sont renversés sur la route par des voitures... D'où les actions d'associations comme « Border Angels » qui créent des postes de ravitaillement, ou comme celle qui vient ramasser et incinérer les corps de ceux qui sont décédés.

Le tournant de 2010

2010 a toutefois marqué un changement. Pour la première fois l'an dernier, plus de Mexicains sont retournés au Mexique qu'ils ne l'ont quitté. Davantage un effet de la récession économique aux Etats-Unis que du meilleur contrôle des frontières. Car les travailleurs illégaux sont un formidable réservoir de main-d'oeuvre à bas coût pour les entreprises du cru, qui les exploitent sans vergogne. En particulier dans les services (restauration, hôtellerie), l'agriculture, mais surtout dans le bâtiment. La crise du marché de l'immobilier a d'ailleurs eu un effet dramatique sur les travailleurs immigrés (clandestins ou pas), qui ne trouvent plus d'emploi. Depuis la récession, beaucoup sont condamnés à chercher de l'ouvrage au jour le jour. Dans la banlieue de San Diego, un groupe d'hommes fait le pied de grue tous les jours à l'entrée du parking d'un grand magasin de bricolage. « On peut gagner 100 dollars par jour, ça ira jusqu'à 250 si c'est du travail de spécialiste », explique Manuel. Ils espèrent qu'on les embauchera pour la journée - travaux de terrassement, carrelage, peinture... tout est bon. Parfois des « minute men » (une sorte de milice qui s'oppose à l'immigration clandestine) viennent les harceler et prendre en photo ceux qui chercheraient à les employer.

« La plupart ne veulent pas devenir citoyens, raconte Enrique Morones, ils veulent juste des papiers pour pouvoir légalement travailler. » Pour Miguel, un ouvrier du bâtiment qui vit avec sa femme et ses deux petits enfants en Californie, « il n'y a tout simplement pas de travail au Mexique, trop de crimes, trop d'inégalités et un gouvernement et une police corrompus ». Dans chaque famille d'immigrés établie aux Etats-Unis, on trouve autant de statuts que d'individus. Des citoyens, des personnes avec des documents de travail ou des visas, des sans-papiers. Ils cohabitent dans un pays où la carte d'identité n'existe pas. Pedro Navarro, le patron d'une entreprise d'entretien de jardins à San Diego, estime que l'Etat impose injustement à l'employeur de faire son travail en l'obligeant à vérifier le statut du salarié. Plutôt que de voir renforcer la frontière, il préfèrerait que les travailleurs immigrés puissent être légalisés car il a besoin de cette main-d'oeuvre dure à la tâche et peu chère.

« L'immigration clandestine est devenue une sorte de subvention directe pour les entreprises tandis que les contribuables paient pour l'éducation, le système judiciaire et la santé », se scandalise Ira Mehlman, le porte-parole de la Federation for American Immigration Reform (FAIR), une association résolue à fermer les frontières, et qui ne tolère qu'une immigration très sélective. Elle veut s'en prendre directement aux employeurs peu scrupuleux, éliminer les services non essentiels, obliger les gouvernements locaux à coopérer davantage avec les services d'immigration.

Un enjeu politique énorme

Le débat, dans le pays, est extrêmement tendu, d'autant que l'immigration clandestine progresse hors du sud-ouest des Etats-Unis vers des Etats comme l'Idaho, la Pennsylvanie ou le Kansas. Entre ceux qui pensent « qu'il faut créer une voie vers la citoyenneté pour ceux qui vivent aux Etats-Unis », comme Jon Rodney, porte-parole du California Immigrant Policy Center (CIPC), et ceux qui, comme FAIR, sont hostiles à toute idée d'amnistie et militent ouvertement pour le rapatriement des sans-papiers, le fossé est immense. La dernière tentative au Congrès faite avant Noël - le passage d'un texte dénommé « Dream Act » qui aurait donné aux enfants entrés illégalement aux Etats-Unis la possibilité d'étudier à l'université ou de s'enrôler dans l'armée et d'accéder à la citoyenneté -a avorté. Mais pour Barack Obama, la question de l'immigration illégale reste une priorité. Le 26 janvier dernier, à l'occasion de son discours annuel sur l'Etat de l'Union, il a affirmé être « préparé à travailler avec les républicains et les démocrates pour protéger nos frontières, appliquer nos lois et attaquer la question des millions de travailleurs sans papiers qui vivent aujourd'hui dans l'ombre ». Les plus optimistes veulent bien y croire pour son éventuel deuxième mandat, mais les démocrates n'ont tout simplement pas les voix pour y parvenir avant 2012. « Le sujet est trop polémique pour qu'Obama puisse engager une réforme maintenant », observe David Shirk.

L'enjeu politique est énorme et explique en partie la paralysie du Congrès. « Les démocrates désirent fortement ajouter les nouveaux immigrés à leur base, mais les républicains voient d'un très mauvais oeil 12 millions d'immigrés obtenir la citoyenneté et voter pour le clan opposé ! » résume le professeur. Du coup, les républicains préfèrent focaliser leur discours sur la protection de la frontière. « Ils ont tort. Les "latinos" sont catholiques, socialement conservateurs, et il y a toutes les chances pour que leurs votes se partagent équitablement entre les deux partis », estime-t-il.

L'incapacité à gérer cette question au niveau fédéral a poussé certains Etats à essayer d'agir à leur niveau. L'Arizona est chef de file dans cette démarche car, après San Diego, la seconde porte d'entrée pour l'immigration illégale se trouve dans la région de Tucson. L'Etat du Grand Canyon a suscité un tollé l'an passé quand son assemblée a voté une loi demandant à la police de contrôler le statut de tout individu qui suscitait une « suspicion raisonnable ». Il vient de faire plus fort en introduisant, fin janvier, un texte qui veut interdire d'accorder la citoyenneté américaine à un enfant né en Arizona de parents sans papiers. C'est une remise en cause directe du 14 e amendement de la Constitution, écrit spécialement en 1868 pour que les esclaves nés en Amérique obtiennent la citoyenneté américaine.

L'Arizona pourrait faire des émules. D'autres Etats, comme le Nebraska, le Texas, le Missouri, l'Idaho et la Pennsylvannie ont adopté des législations qui punissent les employeurs, les loueurs d'habitations résidentielles ou encore les écoles qui acceptent des travailleurs illégaux ou leurs enfants. Finalement, plus que l'activisme d'associations des droits de l'homme, ce genre d'initiatives - qui sont combattues par les associations et parfois même le Département de la Justice -finiront peut-être par contraindre, par ricochet, le Congrès à agir... car les tribunaux ne manqueront pas de rappeler que l'immigration est d'abord une affaire fédérale.

11/02 /2011, Virginie Robert

Source : Les Echos.fr

Ils étaient plus de 150 journalistes marocains venus des quatre coins du monde pour débattre sur la question de la perception de l'immigration par la presse marocaine, le traitement de la question est jugé saisonnier, parcellaire, stéréotypé.

Lles trois millions de Marocains à l'étranger, une population méconnue faute d'un intérêt des pouvoirs publics également…Suite

Les sénateurs ont approuvé l'allongement de la durée maximale de la rétention administrative à 45 jours, lors de l'examen en première lecture du projet de loi sur l'immigration.

Le Sénat a approuvé, jeudi 10 février, l'allongement de la durée de rétention des sans-papiers de 32 à 45 jours tandis que les étrangers condamnés pour actes de terrorisme pourront être maintenus jusqu'à 18 mois en rétention administrative.

Selon l'exposé des motifs du projet, il s'agit de faciliter ainsi la négociation des accords de réadmission des étrangers en situation irrégulière avec leurs pays d'origine.

Malgré l'opposition des sénateurs de gauche, le Sénat a aussi décidé que les étrangers condamnés en France pour terrorisme pourront, une fois leur peine purgée, être maintenus jusqu'à 18 mois en rétention administrative pour permettre l'exécution de la mesure d'éloignement qui les frappe.

Ces dispositions, déjà votées en commission, devront être soumises, comme l'ensemble du projet, à une seconde lecture à l'Assemblée le 8 mars prochain.

Source : Nouvelobs.com

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) prendra part à la 17e édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), qui sera organisé du 11 au 20 février à Casablanca sur le thème "Littératures- Migrations- Méditerranée".

Le SIEL de 2011, organisé par la Direction du Livre du ministère de la Culture, connaît la participation de 150 invités marocains et étrangers, originaires ou résidents dans près de 20 pays, qui font découvrir à travers leurs écrits, leurs réflexions et leurs expériences, la richesse de ce patrimoine partagé, à travers des tables rondes, des conférences, des dialogues d'auteurs, des lectures poétiques et des rencontres, indique le CCME dans un communiqué.

Cette grande manifestation culturelle vient confirmer la volonté du CCME de donner à la culture une place centrale dans la problématique migratoire et démontre l'engagement intellectuel des migrants marocains dans leur pays de résidence et les liens forts qui les attachent à leur pays d'origine, le Maroc. Elle vise également la promotion et la consolidation du dialogue entre eux et confrères méditerranéens.

Fidèle à ses orientations, le CCME publie une dizaine de livres, dont les actes des colloques qu'il a organisés et deux anthologies des écrivains méditerranéens et arabes de l'immigration.

Partenaire des centres culturels étrangers au Maroc, le CCME propose au public une programmation riche et variée hors SIEL, de même qu'une grande bibliothèque de l'immigration avec plus de 1.000 titres, d'un espace-revues et d'un espace-jeunes et enfants.

Le CCME a rendu hommage en 2010, avec ses partenaires, le ministère de la Culture et le ministère délégué chargé de la Communauté marocaine Résidant l'Etranger, aux écrivains marocains du monde, invités d'honneur de la seizième édition du SIEL.

10/02/11

Source : MAP

Une fois de plus, avec le projet de loi sur l'immigration qu'ils ont voté jeudi en première lecture, les sénateurs ont fait de la résistance en adoptant une version largement édulcorée par rapport au projet initial et au texte voté en octobre dernier par les députés.

Les sénateurs ont en effet retoqué les deux mesures-phare du texte, l'extension de la déchéance de nationalité aux meurtriers de représentants de l'autorité publique ainsi que la réforme du contentieux judiciaire pour l'expulsion des sans-papiers.

Le texte, voté à main levée, sera de nouveau examiné pour une seconde lecture par l'Assemblée le 8 mars. Même si de nombreux députés de la majorité avaient eu quelques états d'âme devant les aspects les plus sécuritaires du texte, les mesures-phare du projet initial devraient cependant être rétablies.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui défendait le texte, a d'ailleurs rappelé jeudi que la Constitution donnait le dernier mot aux députés.

Symbolique du discours de Grenoble, l'extension de déchéance de nationalité vise les personnes qui, dans un délai de 10 ans suivant leur accession à la nationalité, ont été condamnées pour meurtre ou violences contre une personne "dépositaire de l'autorité publique".

La mesure avait été incluse à l'automne dans le projet sur l'immigration préparé par le ministre de l'époque Eric Besson, au grand dam des associations de droits de l'homme et de l'opposition de gauche.

Allant au-delà du vote de la commission des Lois qui avait conservé l'extension de cette déchéance, en se bornant à raccourcir la longue liste des "dépositaires de l'autorité publique", le bloc gauche-centre du Sénat a refusé le dispositif.

"Nous ne voulons pas créer deux catégories de Français", ont fait valoir ces sénateurs, en écho aux oppositions manifestées à l'automne, à l'Assemblée, au-delà des rangs de la gauche.

A peu près dans les mêmes proportions (184 voix contre 153), les sénateurs socialistes et centristes ont aussi refusé la réforme du régime de rétention des sans-papiers en instance d'expulsion.

Considérée comme "le coeur de la réforme" par le chef de file des sénateurs UMP Gérard Longuet, la mesure, approuvée en première lecture par les députés, prévoyait de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux jours actuellement).

Elle visait à une meilleure efficacité des procédures d'éloignement, puisqu'actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

Si les sénateurs ont adopté sans guère rechigner la transposition dans le droit français de trois directives européennes, ils ont encore refusé d'autres dispositions, notamment la pénalisation des mariages "gris", définis comme "fondés sur une tromperie volontaire".

Ils ont donc choisi d'intégrer le fait de "dissimuler ses intentions à son conjoint" dans la législation sur les mariages frauduleux ou "blancs" et de conserver l'actuelle échelle des peines de 5 ans d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende - contre 7 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende votés par les députés -.

De même, ils ont refusé de restreindre la possibilité de droit au séjour pour les personnes sans papiers lorsqu'elles sont atteintes de pathologies graves.

10/2/2011, Anne-Marie LADOUES

Source : AFP

Le président français Nicolas Sarkozy a défendu, jeudi soir lors d'un débat télévisé, sa politique intérieure sur plusieurs sujets d'actualité, estimant, à son tour, que le multiculturalisme en France était un "échec".

"Oui, c'est un échec. La vérité c'est que dans toutes nos démocraties, on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait", a relevé M. Sarkozy qui était l'invité de l'émission spéciale de la chaîne de télévision privée +TF1+ pour répondre aux questions d'un panel de neuf Français et d'internautes.

"Nous ne voulons pas d'une société dans laquelle les communautés coexistent les unes à côté des autres. Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté, la communauté nationale. Si on n'accepte pas cela, on ne vient pas en France", a-t-il dit.

Bien que le concept du multiculturalisme n'est pas bien évident dans le cas de la France, le président Sarkozy est le troisième dirigeant européen à dresser ce constat d'échec, après la Chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron.

Evoquant la place de l'islam en France, M. Sarkozy a défendu l'idée d'"un islam de France", jugeant "normal" qu'il y ait des mosquées, pour éviter que "l'on prie de façon ostentatoire dans la rue".

"Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir vivre et pratiquer leur religion, comme n'importe quel compatriote" d'autres religions, "mais il ne peut s'agir que d'un islam de France et non pas d'un islam en France", a-t-il déclaré.

Des propos de la dirigeante du Front National (FN- parti d'extrême droite), Marine Le Pen avait provoqué une polémique en France récemment. Mme Le Pen avait établi une comparaison entre les prières des musulmans dans les rues et l'Occupation nazie.

Quant à la question d'immigration, M. Sarkozy a refusé de mener des régularisations massives des sans-papiers tant qu'il sera président.

Le président a, par ailleurs, consacré une large partie de son intervention télévisée à rassurer ses compatriotes sur le plan de politique intérieure: la sécurité, l'emploi et le pouvoir d'achat, la polémique sur les vacances des ministres et la réforme de dépendance.

Dans le domaine sécuritaire et judiciaire, M. Sarkozy s'est engagé à adopter de nouvelles mesures contre la délinquance des mineurs et à introduire des jurys populaires dans les tribunaux correctionnels "avant l'été".

Concernant l'emploi, il a annoncé un demi-milliard d'euros supplémentaires pour le budget du ministère de l'Emploi, qui vise notamment à aider les chômeurs de longue durée et les jeunes, ainsi que la mise en place d'un système de "bonus malus" pour encourager les entreprises à embaucher des apprentis.

Selon le président, la création d'"une cinquième branche de la sécurité sociale" qui prendrait en charge les frais engendrés par les soins des personnes dépendantes est aussi prévue cet été.

Source : MAP/Aufait

L'immigration marocaine vers les Pays-Bas a connu, quarante ans durant, une évolution sociodémographique importante se reflétant dans son interaction et son intégration par des contraintes économiques, sociales et culturelles d'un pays qui a modifié sa politique d'émigration.

Par Fadoua Ben Hakka

L'ouvrage "Quarante ans d'immigration marocaine aux Pays-Bas: bilan et perspectives", publié récemment par l'Institut universitaire de la recherche scientifique (Université Mohammed V-Souissi) met en avant les développements et

les spécificités de la communauté marocaine établie en Hollande, ainsi que l'intégration et la participation de cette communauté au sein de la société d'accueil.

La situation des deux premières générations de la communauté marocaine, qui compte 380 mille âmes, soit la 3ème plus importante communauté aux Pays-Bas, a été au centre de plusieurs ouvrages, études et rapports depuis les années 1960.

L'intérêt porté à cette communauté trouve son origine chez les chercheurs néerlandais qui ont constitué une importante documentation dédiée à cette immigration.

40 ans après la convention sur le recrutement et le placement de travailleurs marocains aux Pays-Bas

Le Maroc et les Pays-Bas, liés par des relations ancestrales remontant à 1610, ont célébré, le 14 mai 2009, le 40ème anniversaire de la signature de la convention relative au recrutement et le placement de travailleurs marocains aux Pays-Bas.

En dépit de l'importance de cet accord, le recrutement officiel des travailleurs dans le cadre de cette convention n'est qu'un simple article dans l'histoire de cette émigration. Par la suite, la région du Rif fournira un grand nombre d'immigrés marocains vers ce pays dans le cadre d'une immigration spontanée.

De temporaire, cette émigration s'est transformée en permanente après l'opération du regroupement familial pour passer à une immigration qui dépasse les frontières. Une génération s'est ainsi constituée composée d'entrepreneurs, écrivains et artistes, faisant partie intégrante de la société néerlandaise.

Le poids de la communauté marocaine aux Pays-Bas, particulièrement depuis les années 1980 et la politique du regroupement familial, a soulevé un nombre de problématiques poussant ce pays d'accueil à jeter les bases d'une politique d'intégration basée, dans un premier temps sur une approche purement culturelle et cultuelle.

Le discours dur et croissant à l'égard de l'Islam a poussé par la suite à adopter une politique insistant sur l'identité néerlandaise.

Les Marocains des Pays-Bas face à la marginalisation et au racisme

"Quarante d'immigration marocaine aux Pays-Bas: bilan et perspectives"' analyse les spécificités socioéconomiques de cette communauté au niveau de la répartition géographique, la fertilité, l'éducation et le chômage.

Le taux de chômage le plus élevé dans ce pays comptait parmi la communauté marocaine, eu égard principalement à son niveau bas d'instruction.

Après avoir fourni l'effort nécessaire pour relever son niveau d'instruction, le taux de chômage parmi la communauté marocaine est passé de 18 pc en 2005 à 10 pc en 2008.

En outre, l'image de cette communauté a été affectée dans la société néerlandaise à cause du taux élevé de criminalité. Du fait, les exemples de réussite parmi la communauté marocaine passent sous silence.

L'image de la société néerlandaise, basée sur les libertés, l'égalité et la tolérance religieuse, contraste avec la réalité que vit une majeure partie des Marocains des Pays-Bas. Des études montrent, en effet, que la grande majorité se situe en bas de l'échelle sociale et économique, tout en souffrant du chômage, de l'échec scolaire, de la délinquance, outre les difficultés d'accès au marché de l'emploi.

Dans les médias et au cinéma, l'image de cette communauté est passée de celle de la victime socioéconomique à celle d'une véritable menace aux libertés et à la tolérance, notamment après les événements du 11 septembre 2001 et l'assassinat du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh par un jeune néerlandais d'origine marocaine, ce qui a attisé la haine et le racisme envers l'Autre.

La femme immigrée aux Pays-Bas

Sur un autre registre, la présence féminine parmi les Marocains des Pays-Bas s'est renforcée, notamment après l'adoption de la loi sur le regroupement familial. Les femmes marocaines comptaient quelque 150.595 personnes, en 2005, particulièrement après que cette immigration ait changé d'orientation (poursuite des études ou travail).

L'ouvrage focalise sur les mutations sociodémographiques et la réalité quotidienne de cette immigration féminine, tant pour les femmes au foyer que pour les femmes en activité.

Les premières émigrantes marocaines vivaient isolées de la société néerlandaise, leur rôle étant limité à se charger de la famille pendant l'absence du mari.

Cette immigration est marquée actuellement par une orientation vers une catégorie de femmes instruites dotées d'une grande capacité d'intégration dans le pays d'accueil tout en maitrisant le néerlandais. Elles sont actives principalement dans les domaines de l'ingénierie, la médecine et l'enseignement.

La femme marocaine occupe ainsi un rôle économique prépondérant au même titre que l'homme, tant au sein de la société néerlandaise qui bénéficie de ses compétences qu'à travers la contribution à l'amélioration des conditions de vie de sa famille au Maroc (transfert d'argent, services sociaux).

Les transferts d'argent des Marocains des Pays-Bas

Cette immigration a eu un impact concret sur les régions émettrices notamment le Nord et le Sud du Royaume et qui ont connu une hausse sensible de leurs revenus, tout en insufflant une dynamique économique locale.

Selon une étude de terrain, la communauté marocaine établie aux Pays-Bas transfert en moyenne de 9.533 dh par personne annuellement.

Ces transferts en nature ou en argent sont un indice important pour analyser l'immigration.

Une étude publiée dans cet ouvrage indique que ces transferts jouent un rôle vital pour le Maroc et traduisent l'attachement des ces immigrés à leur famille, relevant que ces transferts ne sont pas bien exploités pour un meilleur rendement économique.

Dans ce cadre, l'étude a appelé à assurer un encadrement et un appui technique adéquats à ces immigrés, l'objectif étant de les faire participer aux efforts de développement du pays d'origine, et de bénéficier de leur compétence et de leur transferts financiers.

La communauté marocaine établie aux Pays-Bas vit aujourd'hui une nouvelle étape dans ses rapports avec son pays d'origine.
11/02/11

Source : MAP

" Jeune, indépendante, au chômage et en situation régulière" tel est le profil de la femme immigrée marocaine, installée actuellement dans la communauté autonome de Madrid, selon une étude sociologique publiée dans la capitale Espagnole.

L'étude " La femme marocaine dans la communauté autonome de Madrid : convivialité et participation sociale ", réalisée entre mai et octobre 2010, par le journaliste et sociologue marocain Mohamed Boundi et le philologue et président de l'Association de Solidarité pour l'Intégration sociale de l'Immigré (SISI), Hassan Arabi, révèle que 83 pc des immigrées marocaines sont installées légalement à Madrid et sont originaires majoritairement du Nord du Maroc (46 pc).

La moitié de ces femmes (45 pc) se situent dans la frange d'âge des 30-39 ans. Des données qui démontrent la jeunesse de la main d'Âœuvre féminine marocaine en Espagne. Une grande proportion des femmes Marocaines de Madrid, quelque 58 pc, préfèrent vivre indépendante sans lier leur destin à un homme pour être plus libre dans la recherche d'un emploi ou pour aider la famille restée au Maroc.

Les femmes célibataires sont plus nombreuses avec 29 pc de l'échantillon objet de l'enquête contre 22 pc de divorcées ou séparées. Seules 7 pc sont veuves, selon les résultats de cette enquête financée par le gouvernement régional de la Communauté autonome de Madrid (6.445.499 habitants) et publiée par la maison d'édition " Diwan ".

Femme immigrée marocaine : chômage ou emploi précaire .

L'étude, réalisée sur la base de 240 interviews de femmes marocaines du centre de Madrid, révèle également une grande proportion du chômage parmi ces femmes avec 59 pc qui affirment n'exercer aucune activité économique au moment de l'enquête, un taux très élevé par rapport à la tendance générale du marché du travail en Espagne où le taux du chômage a atteint les 20,8 pc en septembre 2010, selon l'Institut National de la Statistique (INE).

Pour ce qui est des femmes marocaines exerçant une activité rémunérée, la majorité, 83 pc des femmes interviewées, assurent des emplois précaires boudés en général par la population autochtone et ne nécessitant aucune formation.

Ainsi, 55 pc affirment travailler comme domestique, 14 pc comme garde d'enfants (nounous) et 13 pc chez les personnes âgées.

Les autres femmes objets de l'enquête soit 14 pc indiquent travailler dans le troisième secteur comme l'hôtellerie et les activités à caractère administratif.

Seule une proportion très réduite des femmes se dédie à l'agriculture.

La majorité de ces femmes affirment recevoir un traitement correct de la part de leurs employeurs et dans la rue.

Toutefois, 20,5 pc affirment avoir fait l'objet d'insultes dans le cadre de leur travail (13 cas), de discrimination pour son origine, sa façon de se vêtir ou sa nationalité (19 cas), ou d'harcèlement sexuel (10 cas).

Fort attachement aux origines mais volonté franche de s'intégrer dans la société d'accueil.

Mais en dépit de ces traitements vexatoires, la femme immigrée marocaine se dit généralement satisfaite de résider à Madrid : plus d'un tiers des interviewées affirment n'avoir aucun doute de rester en Espagne, contre le un quart qui pense le contraire.

L'étude révèle, également, que la majorité des femmes marocaines maintiennent des liens très forts avec la famille au Maroc, tout en veillant à s'intégrer dans la société d'accueil à travers l'apprentissage de la langue, la participation aux activités sociales et la convivialité par l'adaptation aux coutumes et usages des autochtones.

Cette révélation vient battre en brèche certains préjugés véhiculés dans les médias espagnols sur l'image qui se fait des Marocains en Espagne.

Selon les auteurs, " cet essai sociologique est le premier du genre qui embrasse les aspects de l'intégration de la femme marocaine aux plans culturel, social et professionnel pour s'occuper de ses préoccupations et inquiétudes dans la société d'accueil ".

L'étude retrace également " les étapes du projet migratoire de la Marocaine, les conditions dans lesquelles elle arrive en Espagne, et, repasse l'ensemble de l'arsenal de textes législatifs régissant les relations en matière de protection réciproque de la main d'œuvre, les processus d'engagement et de sélection des travailleurs saisonniers et de l'actualisation des accords et conventions en vigueur entre le Maroc et l'Espagne depuis 1956 ", précisent-ils.

11/02/11

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger sera présent pour la troisième année consécutive au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Casablanca. Partenaire du Conseil consultatif des droits de l’Homme en 2009, il a rendu hommage en 2010 avec ses partenaires, le ministère de la Culture et le ministère délégué Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, aux écrivains marocains du monde, invités d’honneur de la seizième édition du SIEL.

La présence du CCME à l’édition 2011 du SIEL a été rendue possible grâce, notamment, au partenariat établi avec le Secrétariat d’Etat chargé de l’Artisanat. Cette collaboration se traduit par la conception et la réalisation d’un stand de 270 m², sur deux niveaux, grâce au savoir-faire millénaire et à l’excellence des artisans et des décorateurs marocains.

Grâce au partenariat noué avec les centres culturels étrangers au Maroc (le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, l’Institut Cervantès de Casablanca, l’Institut Culturel Italien de Rabat et la délégation Wallonie-Bruxelles), une programmation hors SIEL est proposée au public à la Sqala en soirée. De même, une Nuit de l’immigration est organisée en partenariat avec la Villa des Arts de Casablanca.

Fidèle à ses orientations, le CCME publie une dizaine de livres, dont les actes des colloques qu’il a organisés et deux anthologies des écrivains méditerranéens et arabes de l’immigration.

Le public pourra encore cette année profiter de la grande bibliothèque de l’immigration avec plus de 1000 titres, d'un espace-revues et d'un espace-jeunes et enfants.

Cette grande manifestation culturelle vient encore une fois confirmer la volonté du CCME de donner à la culture une place centrale dans la problématique migratoire et démontre l’engagement intellectuel des migrants marocains dans leur pays de résidence et les liens forts qui les attachent à leur pays d’origine, le Maroc. Elle vise également la promotion et la consolidation du dialogue entre eux et confrères méditerranéens. Le SIEL se tiendra du vendredi 11 février au dimanche 20 février 2011, de 10 heures à 20 heures, à la Foire Internationale de Casablanca. La manifestation est organisée par la Direction du Livre du ministère de la Culture.

Consulter le programme

Les Échos quotidien: Quelles étaient les principales conclusions de la première conférence des journalistes marocains du monde organisée le week end dernier?

Driss El Yazami : Cette rencontre a constitué la dernière étape du processus de consultation publique du dialogue national «Médias et société». Elle a rassemblé près de 230 participants, en provenance de 18 pays et travaillant dans près de go médias ( ... ). Ces éléments quantitatifs fondent, à mes yeux, les deux premières conclusions: l'immigration a changé et il nous faut l'associer à tous les grands débats nationaux. Elle peut, sous certaines conditions, enrichir ces débats et constituer une plus-value certaine. Les autres conclusions importantes concernent la formation des journalistes traitant à partir du Maroc de l'émigration et la facilitation de leur accès aux sources d'information, le soutien aux divers médias communautaires, l'évaluation et l'amplification de l'offre médiatique publique en direction de l'émigration.

Selon vous, quelles sont les priorités dans ce chantier médiatique, en ce qui concerne la communauté marocaine à l'étranger?

Il nous faut d'abord finaliser les rapports des quatre ateliers thématiques et des deux séances plénières et voir avec l'Instance du dialogue, comment tout cela sera repris dans le Livre blanc ... Au delà de cet aspect, il faut approfondir la réflexion sur l'offre du pôle public marocain et maintenir les échanges entre les journalistes marocains, en partant de leur situation concrète et de la diversité de leurs interrogations et attentes. L'idée de réunions par régions a été en effet évoquée et elle est légitime : la situation des journalistes travaillant dans le Golfe n'est en effet pas la même que celle de ceux qui sont en Europe par exemple. Une autre priorité immédiate est celle de la formation.

Comment le CCME compte-il s'impliquer par la suite dans ces différents chantiers, auprès des médias nationaux?

Le principe d'une réunion dans les prochaines semaines avec le directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), a été arrêté, avec l'objectif d'examiner la question de la formation justement. Le CCME est disponible pour y contribuer de manière concrète. L'autre axe concret est de voir avec les directeurs des publications et les journalistes eux-mêmes, comment faciliter leur travail et il ya eu à ce niveau, de nombreuses idées concrètes qui ont été avancées: bourses de séjour dans les pays de résidence, stages dans des rédactions étrangères ou dans des médias communautaires, annuaire des chercheurs et des personnes ressources pour faciliter l'accès à l'information, etc. Il y a enfin la décision de rééditer l'événement. Nous avons en effet décidé de lancer «le forum d'El Jadida des journalistes marocains du monde» en l'élargissant, l'année prochaine, aux responsables des agences de communication et des maisons de production.

Dans quelle mesure est-il possible de constituer un réseau fort de journalistes marocains du monde, voir, même un véritable «Iobbying » comme en ont parlé certains lors des rencontres?

Je ne crois pas qu'il faille réfléchir dans ces termes. Notre première mission est d'offrir un espace pour que ces journalistes continuent à discuter ensemble avec leurs homologues du Maroc (c'est le but du  Forum d'El Jadida), de les informer de la manière la plus objective des dynamiques marocaines et des réformes en cours dans le pays, pour leur permettre de faire leur travail de la manière la plus professionnelle possible ( ... ). Je ne crois pas qu'il faille exiger d'eux de servir leur pays de résidence (dont ils sont de plus en plus des nationaux) ou leur pays d'origine, mais de veiller à les rapprocher.

Propos reccueillis par Sophia Akhmisse

Source : Les Echos

Amnesty international France (AI) a dénoncé les disparités dans l'octroi du droit d'asile dans la zone euro, regrettant une externalisation "aléatoire" de la procédure.

"Demander l'asile au sein de l'Union européenne s'apparente encore aujourd'hui, pour les demandeurs, à une loterie : leur protection dépend du lieu où leur demande sera examinée", a regretté l'Ong, lors d'une conférence de presse pour présenter son "Manifeste des droits humains û Constats et perspectives 2011-2012", lancé jeudi.

Dans ce manifeste, l'AIF demande aux futurs candidats à la présidentielle de 2012 en France de s'engager sur six objectifs politiques respectueux des droits humains, parmi lesquels la défense du droit d'asile et le droit des réfugiés, et la mise en place de politiques efficaces de lutte contre les discriminations.

Concernant le droit d'asile, l'Ong demande aux autorités françaises d'Âœuvrer au sein de l'UE pour réduire de "manière significative" les disparités dans l'octroi du statut de réfugié, quel que soit l'Etat membre où la demande est formulée.
Quelque 37 000 demandes d'asile ont été recensées en 2010 en France, selon AIF qui a rappelé qu'en 2007, (...) elle attendait du gouvernement qu'il s'engage à respecter le principe de non-refoulement en toute circonstance et que chaque demandeur d'asile ait droit à un examen "complet" et "attentif" de son dossier.

"En 2009, plus de 8 000 demandeurs d'asile se sont encore vu appliquer la procédure accélérée dite +prioritaire+ qui les prive d'un recours suspensif devant la Cour national du droit d'asile, les exposant à tout moment à être éloignés du territoire", a regretté l'Ong.

L'autre point jugé crucial sur lequel AIF interpelle les autorités françaises concerne la notion de pays d'origine "surs" dont l'existence même, estime l'Ong, demeure "inacceptable" et "contraire au principe de non discrimination" garanti par la Convention de Genève de 1951.

Est considéré comme pays "sur" celui qui "veille au respect des principes de liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales".

10 février 2011

Source : APS

Le Sénat a maintenu, jeudi soir, lors de l'examen en première lecture du projet sur l'immigration, le dispositif actuel relatif au maintien en rétention administrative des sans-papiers en instance d'expulsion, allant ainsi à l'encontre des voeux du gouvernement et du vote de l'Assemblée.

Les sénateurs ont rejeté par 184 voix contre 153 un amendement de Gérard Longuet, le président du groupe UMP, qui visait à rétablir la réforme introduite par le gouvernement sur le régime de la rétention.

Cette réforme, approuvée en première lecture en octobre dernier par les députés, prévoit de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux jours actuellement).

En commission, la semaine dernière, les sénateurs avaient déjà voté contre le dispositif proposé par le gouvernement, optant donc pour un maintien de la procédure d'expulsion actuelle des sans-papiers.

Gérard Longuet a longuement plaidé pour le rétablissement de la réforme qui, a-t-il dit, "constitue le coeur du texte" dans sa partie relative à l'éloignement des étrangers.

Il a fait valoir que cette réforme visait à une meilleure efficacité des procédures "actuellement enchevêtrées" devant les deux juridictions du JLD et du juge administratif.

Actuellement, moins de 30% des sans-papiers placés en rétention sont finalement reconduits aux frontières.

L'opposition socialiste comme l'union centriste ont soutenu que le dispositif proposé était "néfaste à la liberté et aux droits des étrangers".

9 février 2011

Source : AFP

La huitième édition du Festival Cinéma-Migrations d'Agadir, qui rend hommage cette année au cinéma africain, s'est ouverte mercredi soir, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Le festival offre un large éventail de choix entre œuvres  cinématographiques nationales et internationales, ayant toutes pour trame la  thématique de la migration. L'occasion est aussi idoine pour découvrir les  dernières productions des cinéastes marocains issus de l'immigration.

Le festival a été inauguré par l'acteur franco-camerounais, Eriq  Ebouaney, président de l'édition, qui a rendu hommage au Maroc "terre  d'accueil et de rencontres entre Africains du nord comme du sud".

"Cette manifestation est devenue un lieu incontournable et indispensable  d'échanges entre la diaspora du cinéma et les cinéastes africains", a dit le  comédien qui s'est illustré dans des films à succès comme "Lumumba" de Raoul  Peck ou "Disgrâce" de Steve Jacobs,  deux films que le public d'Agadir aura  l'occasion de suivre lors du Festival.

Selon Driss Moubarik, président de l'Association "l'Initiative  culturelle", à l'origine de cet évènement artistique, le Festival donne cette  année "la part belle au cinéma africain avec toujours comme devise de  rapprocher davantage le cinéma du grand public".

"Les spectacles, gratuits et ouverts, sont prévus dans différents  espaces afin de contribuer à une animation culturelle et artistique de valeur  et participer au rayonnement de la région", a-t-il poursuivi lors de cette  séance inaugurale marquée par la présence du wali de la région  Souss-Massa-Draa, Mohamed Boussaid.

Cette année, près d'une centaine de participants, cinéastes, acteurs,  producteurs, critiques et universitaires, marocains et étrangers, ont fait le  déplacement dans la capitale du Souss.

La séance d'ouverture a été marquée par la projection de deux films en  présence de leurs réalisateurs et plusieurs membres du casting. Il s'agit de  "Après l'océan" de Eliane de Latour et "Les oubliés de l'histoire " de Hassan  Benjelloun.
Le festival rendra hommage à deux figures marquantes du théâtre et du  cinéma maghrébins, en l'occurrence l'acteur marocain Abdelkader Moutaâ et  l'acteur et réalisateur algérien, Mahmoud Zemmouri.

Au total, une vingtaine de longs métrages et 15 courts métrages seront  projetés durant les quatre jours de cette messe cinématographique.

9/2/2011

Source : MAP

Une conférence des chefs de police de 68 pays d'Europe et d'Afrique s'est ouverte, mardi, à Naples (sud de l'Italie) pour débattre de questions ayant trait à l'immigration clandestine, à la traite des êtres humains, au trafic de drogue, à la criminalité organisée et au terrorisme.

La conférence, qui poursuivra ses travaux à huis clos en présence de quelque 300 délégués, devait se scinder ensuite en quatre groupes.
Consacré à l'immigration, le premier groupe se penchera sur les thèmes : "Continent africain, l'origine et le transit des flux migratoires vers l'Europe à travers la Méditerranée" et "Les phénomènes migratoires internes au continent africain, évaluation de la menace, initiatives bilatérales, multilatérales et les moyens d'y faire face".

Le deuxième groupe, dédié à l'examen de la question de la traite des êtres humains et de la criminalité organisée, se penchera, quant à lui, sur " les réseaux criminels impliqués dans le trafic d'émigrants : techniques d'investigations préventives et répressives, avec référence en particulier aux flux provenant de la Grèce et d'Afrique Centrale vers l'Europe".

Le groupe s'intéressant au trafic des stupéfiants planchera, pour sa part, sur le thème : "Continent africain : nouveau carrefour du narcotrafic vers l'Europe".

Le quatrième groupe, réservé au Terrorisme, examinera, enfin, le thème "Cyberspace, quelle nouvelle plate-forme pour la radicalisation ?".

Ont été également conviés, en tant qu'observateurs à cette conférence, des responsables du FBI, des agences américaines DEA (chargée de la lutte contre le trafic de drogue) et ICE (chargée des phénomènes criminels liés à l'immigration) ainsi que de pays des continents américain et asiatique.

9/2/2011

Source : Atlas info

 

Ne parlez pas d’intégration à Sam Touzani. L’acteur et dramaturge a séduit le public par ses spectacles comme "One human show" où il racontait son histoire de jeune belge d’origine marocaine désireux de se lancer dans le théâtre mais bridé par son père employé à la Stib et "Gembloux", où il mettait en scène avec Ben Hamidou une partie oubliée de notre histoire belge : le combat des Marocains aux côtés des Alliés à la bataille de Gembloux. Bientôt, il créera son nouveau spectacle, "A portée de crachat". " Le mot intégration a mal tourné", nous dit-il. "Je suis bien sûr pour l’intégration de tout, de tous, partout, tout le temps, dans le domaine politique, scolaire et culturel. Mais ce mot n’est utilisé aujourd’hui qu’à l’égard des gens issus de l’immigration et singulièrement marocaine. On ne l’utilise pas par rapport aux nombreux Français installés chez nous, ou pour les gens venus de l’Est. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas une intégration à faire, mais le débat est faussé quand un Belge d’origine marocaine, restera éternellement un Marocain immigré."

Fabienne Verstraeten est directrice des Halles de Schaerbeek. Elle mène un important travail vers les populations voisines (turques, marocaines, pays de l’Est) et elle poursuit une politique artistique ouverte aux cultures arabes qu’elle présente au public bruxellois (festival Masarat sur la Palestine, festival Beyrouth, Mondes arabes, festival Maroc en 2012). "On ne peut plus penser au terme intégration indépendamment de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde arabe et qui vient casser le fantasme né des attentats du 11 septembre qui assimilait tout arabe à un islamiste dangereux." Elle souligne que l’intégration est un processus lent. "On en est maintenant à la troisième génération installée en Belgique. " Sam Touzani parle de 50 ans déjà d’immigration, un tiers de l’histoire de la Belgique ! "Les jeunes issus de cela sont Belges", rappelle Fabienne Verstraeten, "et ils ont un rapport très décomplexé par rapport à leur histoire. Celle-ci devient largement belge". Et les choses bougent. Il aurait été inimaginable il y a quelques années encore d’avoir un ministre de la Culture française, Fadila Laanan, dont les parents sont des immigrés marocains. Quand on l’explique à des Français, ils écarquillent les yeux, ce serait impossible chez nos voisins.

Sam Touzani s’est beaucoup investi dans la création de l’Espace Magh, un lieu à Bruxelles qui permet de découvrir les cultures de la Méditerranée. Il souffre de ce regard qui reste discriminatoire et revendique le droit d’être interviewé sur la culture et sur sa pratique d’artiste et pas comme l’immigré de service. "Je ne veux pas", nous dit-il d’emblée, "être relégué dans la case immigration, éternel immigré à l’insu de mon plein gré. Dès qu’on voit un bronzé au théâtre, on y voit un côté exotique qui fait un peu peur. Il faut prendre le problème de l’intégration à la racine, pas à la race. Je revendique le droit, non pas à la différence, mais à l’indifférence. Foutez-nous la paix, évitez les préjugés."

Fabienne Verstraeten explique qu’il ne s’agit pas que les immigrés jouent nécessairement Molière pour être intégrés. C’est au Maroc, aujourd’hui, dit-elle, que des troupes théâtrales jouent Molière. Les artistes issus de l’immigration jouent souvent leur histoire en Belgique. Comme dans le film "Les Barons" qui ne parle pas de l’immigration mais de la vie d’aujourd’hui à Bruxelles, avec des Belges d’origines variées. Ben Hamidou raconte son enfance dans "Sainte Fatima de Molem" comme Sam Touzani l’a fait. A deux, ils ont montré dans "Gembloux" que l’histoire de l’immigration marocaine pendant la guerre est aussi notre histoire à tous les Belges. Jamila Drissi a raconté la vie de sa mère au pied d’un terril du Hainaut. "Ils inventent une écriture scénique, un genre artistique fait d’autofiction qui est intéressant et novateur", soutient Fabienne Verstraeten. "Il y a avec ces artistes un véritable apport à la production artistique et une création de textes qui devraient se retrouver dans nos écoles."

Jan Goossens, directeur depuis 10 ans, du KVS, le théâtre flamand de Bruxelles, a joué un rôle clé dans cette vision nouvelle : " Dès le début", dit-il, " mon analyse fut que les structures institutionnelles et culturelles de la ville ne reflétaient plus ses réalités. Une grande partie de la population bruxelloise était exclue des représentations politiques et culturelles. Nous avons pris ça comme point de départ pour notre projet artistique, tout en gardant le nom de théâtre flamand. Le KVS n’est plus une simple vitrine de la culture flamande mais veut devenir une plate-forme urbaine qui tisse des liens avec des artistes de plusieurs communautés ". Les initiatives furent spectaculaires : tout au KVS est en trois langues (français, néerlandais et anglais : surtitrages, programmes, sites Internet, etc.), le théâtre a multiplié les échanges avec les francophones via le Théâtre National, il s’est ouvert au slam, au hip-hop, aux musiques du monde (terrain fécond de l’intégration), il a invité des artistes d’autres communautés à créer des spectacles chez lui comme Sam Touzani et Ben Hamidou. Il a produit des spectacles franco-flamands comme "Stoemp" et a une politique proactive vers les communautés africaines de Bruxelles et, en particulier, les Congolais, poursuivant ce travail à Kinshasa même. Et il collabore avec les Palestiniens en Belgique et à Ramallah. "C’est une manière aussi de dire que la culture flamande peut être une culture ouverte qui intègre les artistes venus d’ailleurs. C’est une attitude "zinneke" pratiquée ici tous les jours. " Un exemple ? Le KVS vient de coproduire, avec le théâtre francophone des Tanneurs, "La rue du croissant", dont le texte est de l’auteur francophone d’origine iranienne Philippe Blasband et qui est joué par Mohamed Ouachen (qui fit "Djurassique Bled") et mis en scène par David Strosberg qui, après avoir travaillé au KVS, dirige les Tanneurs. Difficile de faire plus mélangé.

"Notre démarche", poursuit Jan Goossens, "est d’abord artistique et veut refléter la pluralité bruxelloise où 40 à 50 % des gens ont leurs racines ailleurs qu’en Belgique". Mais qu’en est-il du public ? Se mélange-t-il ? Celui de la Monnaie n’est pas celui du Parc, ni du KVS. Et la présence de Bruxellois d’origine marocaine se voit plus dans les soirées slam ou hip-hop que dans les théâtres. "Cela avance ", nuance Sam Touzani. " Mais pour continuer, il faut passer par l’école. Si on n’investit pas dans les questions scolaires et sociales, on créera un vide dans lequel s’engouffrera l’intégrisme. Il est très dangereux de constater que 50 % des jeunes issus de l’immigration n’obtiennent pas le diplôme secondaire. Or l’ascenseur social passe par un métier. L’intégration passe par l’école, le langage, les mots. La culture peut fortement aider. Elle peut travailler là où ça fait mal. Mais il faut pouvoir apprendre aux jeunes les codes culturels. J’ai eu la chance à 12 ans d’avoir un professeur qui m’a appris à lire Norge (pas Tahar Ben Jelloun !) et, tout jeune, j’ai eu un prix pour suivre pendant 15 jours le festival d’Avignon. Ce sont des possibilités comme ça qu’il faut stimuler."

Jan Goossens constate que la mixité des publics est un long combat. 25 à 30 % du public du KVS n’est pas néerlandophone. Un score qui varie selon les spectacles. "Gembloux" fut applaudi par des publics très mélangés. "Le plus important est d’avoir des lieux où on peut faire la connaissance de ce que les autres communautés considèrent comme leur héritage culturel." Et Bruxelles offre des possibilités particulièrement grandes, voire uniques en Europe, d’avoir ces champs d’exploration et d’hybridation artistique. "La culture, permet mieux que l’école ou l’urbanisme, créer des espaces libres où se rencontrer." "La culture est plus dans le rapport à l’autre que l’école", appuie Fabienne Verstraeten.

La directrice des Halles invite ses "voisins" dans des journées spéciales. "Quand on invite spécialement un groupe, ils viennent." Mais le processus est lent, comme il l’est à l’égard des classes sociales les plus pauvres. "Lors du festival Masarat sur la Palestine, on a pu réparer une certaine stigmatisation. J’ai vu des femmes de Molenbeek venir aux Halles écouter des poètes. Nous organisons un cycle autour de la littérature arabe contemporaine, car nous avons remarqué que, si dans les pays arabes, les écrivains occidentaux sont très connus, l’inverse n’est pas vrai et les Occidentaux ne connaissent pas la riche littérature arabe. On reste dans une situation post-coloniale à l’égard du monde arabe."

Mixité des artistes, mixité des publics. Mixité aussi des équipes. Aux Halles comme au Wiels, on veille à employer des personnes d’origine étrangère. Et au Théâtre National, le restaurant est marocain.

10/2/2011, Guy Duplat

Source : Lalibre.be

Le gouvernement danois a préparé un projet de loi visant à donner moins de salaires aux immigrés musulmans. Selon le projet de loi du ministre danois des Finances Claus Hjört Frederiksen, les immigrés musulmans travailleront à un salaire plus bas et devront accumuler des points pour profiter des droits sociaux.

Ce projet de loi prévoit également le réexamen des musulmans retraités invalides et la pression sur certains de ces gens pour les faire retourner au travail. Le projet de loi ne contient aucune modification concernant les conditions de travail des immigrés venus des pays occidentaux.

Critiqué par les experts pour ouvrir la voie à la discrimination, le projet de loi suscite également la colère de l’opposition danoise, le qualifiant de renversement de la politique d’intégration en vigueur depuis neuf ans.

Les membres du gouvernement critiquent aussi le projet de loi. Birthe Ronn Hornbech, le politicien le plus important du gouvernement concernant les immigrés, a qualifié ce projet de loi de “désagréable. “

10 février 2011

Source : fdesouche

Ils sont jeunes, africains, pauvres et fous de foot. Ils rêvent de devenir pros à l’étranger, et échouent en Asie dans des clubs de bourgade après avoir payé un pactole à un «passeur».

Drogba dribble, adresse un centre qui trompe le gardien et se glisse sous la transversale. Le joueur est fidèle à sa réputation de meilleur buteur de l’équipe de Cap Skirring, village de la Casamance, région du sud du Sénégal. En vérité, Drogba s’appelle Aliou, il a 17 ans, il est élève en 3e et ce sont ses copains de classe, admiratifs, qui lui ont donné le nom de l’attaquant du Chelsea FC, capitaine de l’équipe de Côte-d’Ivoire. Aliou habite à deux minutes du terrain de cailloux et de sable où il réalise ses exploits. Tous les jours, il croise les toubabs (les «Blancs») du Club Med où son père a travaillé pendant des décennies. «Il est décédé en mars, et depuis, c’est difficile», dit Aliou. Il n’aura jamais les moyens d’aller au lycée, le Clud Med n’a pas enrichi sa famille de sept enfants mais il a forgé dans la fratrie le mirage européen. Alors, il rêve que ses pieds d’or l’amènent au-delà des mers où il deviendrait footballeur professionnel et gagnerait des mille et des cents. «S’il faut trouver de l’argent pour aller faire un essai en Europe, je me débrouillerais», dit Aliou. Le grand frère acquiesce.

2 000 euros nécessaires au «transfert»

Dans son infortune, Aliou a de la chance. Cap Skirring est trop paumé pour figurer sur la carte des «négriers du foot». Dénoncés dans un livre publié en mai par Maryse Ewanjé-Epée (1), il s’agit de ces agents véreux qui jouent aux «passeurs» de jeunes espoirs, profitant de la libéralisation de l’industrie du football, de la réussite d’équipes africaines lors des compétitions internationales et de l’organisation de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Ils arpentent les clubs de formation et les championnats provinciaux du continent, font miroiter à des gamins d’illusoires carrières au sein des clubs prestigieux, empochent un pactole que les familles ne pourront jamais rembourser et disparaissent, laissant leurs jeunes poulains sans papiers et sans argent, livrés à eux-mêmes en terre étrangère. Le trafic est dénoncé en France par les associations Culture foot solidaire et Manifootball. Mais l’horizon de ces escrocs s’étend à présent vers l’Asie. Dévorée, elle aussi, par la passion du ballon rond, elle est devenue le nouveau mirage des fous de foot africains.

Christian Manga, qui vit depuis deux ans en Thaïlande, en sait quelque chose. Il s’est trouvé en 2006 sur le chemin d’un passeur, au Cameroun. Il avait alors 19 ans, il était plein d’espoir. Il avait fait ses classes au centre de formation du quartier de Mokolo, à Yaoundé, il jouait en deuxième division. Ses copains le surnommaient «Inzaghi», du nom de la star du foot italien, se souvient-il avec fierté. Quand un «agent» camerounais lui propose une place dans une équipe du championnat de Lituanie, il décide de tenter sa chance. Sa mère institutrice n’a pas de quoi payer les «frais» et la commission d’un million et demi de francs CFA (2 000 euros) nécessaires au «transfert». Mais l’avenir de son garçon, et peut-être même de la famille, est en jeu. A force d’emprunts, la somme est réunie et Christian Manga s’embarque pour Vilnius via l’Egypte.

«Deux sont devenus fous et ont dû être rapatriés»

Arrivé au Caire, son agent se volatilise avec tout son argent. «Je ne savais pas quoi faire. Ma mère a payé pour que je sorte. Et je ne savais pas comment j’allais rentrer comme ça, subitement. Ma mère avait dépensé toutes ses économies», raconte Christian Manga. Préférant rester dans la capitale égyptienne plutôt que rentrer bredouille au pays, il passe des tests dans un club égyptien. Un contrat de quatre ans lui est proposé : succès inespéré car le championnat égyptien est de bon niveau. Mais une fois de plus, l’appétit du gain qui hante le milieu du foot s’applique à broyer ses espoirs. Le directeur de son club au Cameroun réclame une somme extravagante pour lui fournir la «libération internationale», un document visé par la fédération camerounaise qui seul lui permettra de jouer légalement dans une équipe à l’étranger. Le montant est hors de portée. Faute de ce document, le contrat s’envole.

Christian Manga est au point zéro. Grâce à l’entremise d’un ami, lui aussi footballeur en Egypte, il finira par atterrir dans une équipe de seconde division dans le sud de la Thaïlande. Dans la charmante petite ville de Chumphon, à 400 kilomètres au sud de Bangkok, bien loin de la Vilnius promise aux confins de l’Union européenne, il s’entraîne sur un terrain détrempé par les pluies de mousson avec une trentaine de Thaïlandais. Le directeur du FC Chumphon, lui, est satisfait : «Les Africains sont forts et ils ne sont pas chers. On les paie 12 000 bahts par mois [300 euros], c’est bien mieux que ce qu’ils pourraient gagner chez eux.»

Des centaines d’Africains se retrouvent ainsi, par des chemins plus ou moins tortueux, à jouer sur les pelouses d’Asie. «La plupart ont été dupés. Pour eux, quand tu viens d’Europe, ça veut dire que tu as de l’argent. Si tu te fringues un peu et que tu joues au manager, tout le monde viendra derrière toi», assure Landri Féverin-Mbimingou, directeur de l’agence Black Tigers Football Agency, une société basée à Bangkok qui place des footballeurs dans des clubs en Asie. Certains «pigeons» débarquent directement en Thaïlande, comme ce Camerounais qui préfère conserver l’anonymat. «On m’avait raconté qu’un club m’attendait ici. Mais quand je suis arrivé, je n’avais même pas un endroit où dormir», dit-il. Quelques rares joueurs s’en sortent haut la main, intègrent des équipes de Ligue 1, et touchent environ 2 500 euros. Pour les autres, la survie est un enfer. Certains sombrent dans la drogue, la prostitution, le trafic de faux papiers. «Deux sont devenus fous et ont dû être rapatriés. D’autres, sans papiers, finissent à la prison de l’immigration», raconte Landri Féverin-Mbimingou.

Christian Manga, 24 ans aujourd’hui, veut encore y croire après deux ans en Thaïlande. «Je ne regrette pas. J’ai beaucoup mûri. Tout cela a changé ma façon de penser», dit-il. Même le «rêve européen» plane toujours : «Beaucoup d’Africains ont trouvé ici des connexions pour des pays qui paient mieux, comme la France ou le Portugal. Il y a plein d’opportunités à partir de la Thaïlande, vers le Japon aussi», insiste-t-il. Tout plutôt qu’un retour au pays sans l’auréole de la gloire.

Le problème, estiment beaucoup de ceux qui échouent en Thaïlande, doit être réglé à la source, en Afrique où les complicités locales et la permissivité des règlements des diverses instances du monde du ballon rond assurent la prospérité de cette traite des footballeurs. Mais rares sont ceux qui s’indignent.

Et encore plus rares ceux qui travaillent à redorer l’éthique de ce sport, comme les fondateurs du projet sénégalais Diambars («les Guerriers») - qui compte le joueur de Manchester City, Patrick Vieira. «Malheureusement, dans nos pays, l’industrie du foot est devenue concurrente de l’école. Notre philosophie est de faire de la passion foot un moteur pour l’éducation», dit Saer Seck, un des pionniers du centre ouvert en 2003. Basé à Saly, sur la «Petite Côte» au Sénégal, le centre accueille une centaine de fous de foot.Les jeunes, recrutés à 13 ans ou 14 ans sur leurs valeurs sportives, vont en cours avant d’aller courir sur l’un des deux terrains synthétiques de l’institut Diambars. «Nous formons des footballeurs, mais surtout des hommes», poursuit Saer Seck.

Un contrat de stagiaire au FC Sochaux

Parmi eux, Joseph Romaric Lopy, 19 ans. Il est né comme Aliou dans les faubourgs de la Casamance. Mais sa chance à lui, c’est d’avoir rencontré l’équipe des Diambars. Après cinq années au centre, il vient de signer un contrat de stagiaire au FC Sochaux, dernière marche avant le statut de pro, mais c’est son baccalauréat décroché en 2010 qui réjouit ses coachs.

Seul regret pour Saer Seck, l’absence de soutien des instances nationales et internationales du football. Pas un signe, pas un coup de pouce alors qu’il s’agirait de multiplier ce genre de programme. «Un pays comme le Sénégal ne se développera jamais par le football. Mais par l’éducation.»

Aliou, pour sa part, n’est riche que de ses illusions. Son seul espoir de gain réside dans le match du lendemain, un Get the money où chacun mise 1 000 francs CFA (1,5 euro), avec l’espoir de gagner le double en cas de victoire.

9/2/2011, ARNAUD DUBUS

Source : Libération.fr

Les sénateurs ont finalement dit non, mardi 8 février, au tour de vis imposé par les députés au droit de séjour des étrangers malades. Rejeté une première fois en commission, puis réintroduit par le sénateur Louis Nègre, l'article 17 ter du projet de loi "Immigration, intégration, nationalité" prévoyait que les étrangers malades puissent être renvoyés dans leur pays d'origine si un traitement y était "disponible". Une majorité des sénateurs a refusé de le voter.

De nombreuses associations et des médecins s'étaient mobilisés contre le texte, dénonçant un impact humain mais aussi économique intolérable. Humain, car un traitement peut être "disponible" sans être "accessible" à tous les malades, notamment du fait de son prix. Economique, car la grande majorité des étrangers soignés en France ne découvrent leur maladie qu'après leur arrivée. Retarder la prise en charge tardive se révèlerait plus coûteux pour la collectivité, explique François Bourdillon, président de la Société française de santé publique.

Un collectif de cinquante associations chrétiennes, dont le Secours catholique, la Cimade, l'Acat, le CCFD et la Fédération de l'entraide protestante, s'était aussi fermement engagé contre le texte. "Si ce projet reste inchangé, des étrangers malades ne seront plus soignés, affirment-elles. Un étranger dont le pronostic vital est engagé pourra être reconduit dans son pays si un traitement y est disponible, même s'il ne lui est pas de fait accessible."

Les sénateurs ont aussi rejeté d'autres articles du projet de loi "Immigration, intégration, nationalité", notamment le durcissement de la procédure d'expulsion des sans-papiers. Le groupe centriste a également voté à l'unanimité contre le retrait de la nationalité aux personnes ayant acquis la nationalité française depuis moins de dix ans et qui se sont rendues coupables de crimes à l'encontre de personnes détentrices de l'autorité publique. Le texte doit encore faire l'objet d'une seconde lecture à l'Assemblée, prévue dès la semaine prochaine, puis au Sénat.

C'est la deuxième fois que les sénateurs s'opposent aux députés et au gouvernement sur la question des étrangers malades. En décembre dernier, ils avaient voté contre la réforme de l'Aide médicale d'Etat, mais le projet de loi avait finalement été adopté en commission mixte paritaire.

8/2/2011

Source : La Vie.fr

Le comité consultatif de migration (MAC) a recommandé mardi au gouvernement britannique, d'interdire dans le cadre du système d'immigration à points du Royaume-Uni, 71 nouvelles professions aux migrants originaires de pays hors UE, à partir du mois d'avril prochain.

Les métiers de contrôleurs aériens, techniciens en génie et coiffeurs, seront désormais interdits aux migrants hors UE entrant au Royaume-Uni, dans le cadre de la nouvelle loi sur l'immigration qui prévoit une diminution de l'ordre de 10.000 travailleurs par rapport à 2010.

Il s'agit de la dernière mesure qui peut entrer en vigueur au mois d'avril 2011 dans le but de plafonner le nombre de travailleurs immigrés admis au Royaume-Uni.

Parmi les 121 professions qui seraient encore admissibles à l'entrée en niveau 2 du système à points, les infirmières, les professionnels de l'enseignement, les ingénieurs civils et de la finance et les analystes en placements. L'admissibilité est basée sur les salaires et les qualifications, mais ne tient pas compte de l'expérience.

David Metcalf, président de la MAC, a indiqué que "les travailleurs étrangers qualifiés apportent une contribution précieuse à l'économie britannique, mais, dans le cadre de limites sur la migration, il est essentiel que le système d'immigration soit conçu pour sélectionner les migrants dont nous avons le plus besoin. Nous faisons de sorte que nos recommandations permettent aux plus compétents de continuer à venir travailler ici".

Pour leur part, les groupes d'entreprises britanniques ont exhorté le gouvernement à maintenir un "système flexible".

Adam Marshall, directeur des politiques à la Chambre de commerce britannique (BCC), a souligné que "les entreprises ne voient pas d'inconvénients à des critères d'admissibilité plus stricts, mais redoutent que de nouvelles restrictions sur l'immigration compromettent la capacité des entreprises du Royaume-Uni à accéder à des compétences appropriées en cas de besoin. Un système rigide pourrait nuire à la croissance des entreprises", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Immigration, M. Damian Green qui examinera prochainement ces recommandations a indiqué que "nous élèverons le niveau de compétence minimum à partir duquel les gens peuvent venir travailler au Royaume-Uni".

8 fevrier  2011

Source: APS

Des ONG ont qualifié mardi de "Guantanamo à la française" un projet du gouvernement qui, s'il était voté, permettrait de maintenir en rétention pendant 18 mois au maximum des personnes condamnées pour des actes terroristes et ayant achevé de purger une peine de prison.

Le dispositif, contenu dans un amendement à un projet de loi sur l'immigration du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, vise les détenus qui, à l'issue de leur peine, font l'objet d'une mesure d'expulsion ou d'éloignement vers un pays étranger.

La durée de rétention administrative des étrangers en attente d'expulsion, actuellement de 32 jours, doit passer à 45 jours maximum dans le projet de loi sur l'immigration.

Mais un amendement proposé par Brice Hortefeux et adopté par la commission des lois du Sénat, prévoit de porter le délai à 18 mois dans les affaires de terrorisme, "lorsque, malgré les diligences de l'administration, l'éloignement ne peut être exécuté en raison, soit du manque de coopération de l'étranger, soit des retards subis pour obtenir du consulat dont il relève les documents de voyage nécessaires".

La Cimade, le Gisti, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat des avocats de France (SAF) jugent que cet amendement "opère une confusion dangereuse entre rétention administrative et mode de surveillance des personnes, dans un contexte de criminalisation du statut des étrangers et créerait, si elle est adoptée, un +Guantanamo à la française+".

"Ces dispositions visent manifestement à rendre infernale la vie des quelques personnes, parfois d'anciens ressortissants français dénaturalisés, qui après avoir purgé une peine de prison ont fait l'objet d'une interdiction du territoire français ou d'un arrêté d'expulsion qui n'a jamais pu être exécuté car ils risquent la peine de mort ou de mauvais traitements en cas de renvoi vers leur pays d'origine", a estimé le juriste Serge Salma.

8/2/2011

Source : AFP

Le rideau se lève ce mercredi sur le festival Cinéma-Migrations d'Agadir, une 8ème édition qui se veut, selon les organisateurs, un hommage au cinéma africain et un espace de débats et de réflexion sur les défis que pose le phénomène de l'immigration pour le continent.

Symbole de cette volonté de mettre en valeur le dynamisme interculturel du 7ème Art africain, le festival est présidé cette année par l'acteur franco-camerounais, Eriq Ebouaney, l'une des figures d'origines africaines les plus en vue du cinéma mondial, avec de brillantes prestations dans nombre de productions américaines et françaises.

Le "Denzel Washington d'Afrique", qui a incarné les premiers rôles dans "Lumumba" de Raoul Peck ou "Disgrâce" de Steve Jacobs, aux côtés de John Malkovich, deux films auxquels le public d'Agadir aura l'occasion d'assister, décrit le festival d'Agadir comme "un lieu incontournable et indispensable d'échanges entre la diaspora du cinéma et les cinéastes africains".

Cette année, près d'une centaine de participants, cinéastes, acteurs, producteurs, critiques et universitaires, marocains et étrangers, ont fait le déplacement pour animer les quatre jours de ce rendez-vous artistique, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

Depuis sa première édition en 2003, le festival a réussi, grâce à la persévérance de l'Association "Initiative Culturelle", à l'origine de l'évènement, à se positionner comme une date incontournable sur le calendrier des cinéphiles au niveau régional et national.

Les mordus du 7ème Art d'Agadir, mais aussi les touristes étrangers, nombreux en cette période hivernale, ont un large éventail de choix entre Âœuvres cinématographiques nationales et internationales, ayant toutes pour trame la thématique de la migration. L'occasion est aussi idoine pour découvrir les dernières productions des cinéastes marocains issus de l'immigration.

A l'affiche, une série de longs métrages comme "Hors-la loi" de Rachid Bouchareb, "Amreeka" de la Palestinienne Cherien Dabis, "Disgrace" de l'Australien Steve Jacobs, "Lumumba" de Raoul Peck, "Larbi" de Driss Mrini, "Ahmed Gassiaux" de Ismaël Saidi, "Beur blanc rouge" de l'Algérien Mahmoud Zemmouri , "la grande villa" de Latif Lahlou, "Les oubliés de l'Histoire" de Hassan Benjelloun, "Neuilly sa mère " de Gabriel Julien-Laferrière, et "Les gars du bled" de Mohamed Ismail.

Dans la catégorie des courts métrages, le festivaliers auront l'opportunité de suivre des Âœuvres comme "Artiste " de Lahoucine Chkiri, "Au nom de mon père " de Abdelillah Zirat, "Abandon de poste" de Mohamed Bouhari, "Le cimetière rose" et "Dis-moi Maman" de Rachida Chbani, "Place Moscou" de Mohamed Bouhari, " Hada Aoudi wa ana moulah" de Abdelatif Fdil, et "Le dernier instant" de Bouchra Moutahakir.

Comme à l'accoutumée, et en dépit du manque de salles de cinéma, le festival tente de rayonner au-delà de la seule ville d'Agadir au grand bonheur d'un public des plus diversifié. Des projections sont prévues cette année dans un centre pénitencier d'Inezgane à Ait-Melloul et à Dar Talib à Biougra dans la province de Chtouka Ait-Baha.

A l'Université Ibn Zohr, les étudiants sont au rendez-vous avec deux rencontres-débats avec des réalisateurs: la première avec le cinéaste Mohamed Karrat suivra la projection de son film "Trouble", en présence des acteurs Rachid El Ouali et Hanane Brahimi. La seconde sera animée par l'artiste maroco-belge, Rachida Chbani, après la projection de deux de ses courts métrages: "Le cimetière rose" et " Dis-moi Maman".

Parallèlement aux longs et courts-métrages et documentaires, le festival sera l'occasion d'un débat sur la thématique de l'immigration auquel sont conviés responsables politiques, experts, intellectuels et acteurs associatifs nationaux et étrangers.

Parmi les axes qui sont débattus cette année figurent, "les populations migrantes noires et les afro-descendants", "les gueules +noires+ racontent le charbon: les mineurs du Souss entre mémoire et oubli" et la migration marocaine au féminin.

Au chapitre des hommages et coup de cÂœur, deux figures marquantes du théâtre et du cinéma maghrébins seront à l'honneur. Il s'agit de l'acteur marocain Abdelkader Moutaâ et de l'acteur et réalisateur algérien, Mahmoud Zemmouri.

En marge du festival, un projet visant l'émergence de jeunes cinéastes du sud de la Méditerranée sera présenté aux cinéphiles de la région.

Parmi les partenaires de cette action, qui sera lancée officiellement en mai prochain dans le cadre du Festival de Cannes, figurent l'Association "1000 visages", Canal France International, le Centre Cinématographique Marocain (CCM), et Ouarzazate Film Commission.

Baptisé "Atelier Cinéma Transméditerranéen", le projet consiste, selon ses initiateurs, à accompagner les jeunes cinéastes méditerranéens, dans le développement d'un projet de premier long métrage, porteur des valeurs interculturels.

9/2/2011, Omar ACHY-

Source : MAP

Trois mots d'ordre: "Diversité, qualité et équilibres" vont marquer la 20-ème édition des Semaines du Film européen, prévue du 21 au 28 février à Rabat et du 23 février au 02 mars à Casablanca, ont annoncé les organisateurs.

Organisées annuellement au Maroc depuis 1991 par la Délégation de l'Union européenne, les Semaines du Film européen constituent l'un des symboles culturels les plus tangibles du partenariat euro-méditerranéen au Maroc et ses recettes seront versées à une association caritative marocaine.

Au menu du programme, sera projeté le 21 février à Rabat et le 23 février à Casablanca, le film français "Potiche" de François Ozon. Les acteurs Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, Karin Viard, Jérémie Rénier, Judith Godrèche y campent les rôles principaux dans cette comédie présentée au Festival de Venise 2010 à la compétition officielle.

Il s'agit dans ce film de l'histoire d'une épouse popote et soumise, Suzanne Pujol, à un riche industriel Robert Pujol qui dirige une usine de parapluies d'une main de fer et qui s'avère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers qu'avec ses enfants et sa femme qu'il prend pour une potiche.

Le 22 février à Rabat et le 24 février à Casablanca, est programmé le film belge "Illégal" d'Olivier Masset - Depasse où les rôles sont interprétés par Anne Coessens, Esse Lawson et Alexandre Golntcharov.

Ce long métrage présenté au festival de Cannes 2010 (la quinzaine des réalisateurs), traite du phénomène de l'immigration clandestine et retrace le parcours douloureux d'une mère Tania et de son fils Ivan (14 ans), qui sont d'origine russe mais qui vivant clandestinement en Belgique depuis huit ans, vont se retrouvés séparés.

8/02/11

Source : MAP

Les participants au Forum social mondial ont adopté vendredi 4 février une charte réclamant la liberté de circulation et d’installation des migrants, et l’obtention de droits civiques

À Dakar, dimanche. Organisé pour la seconde fois en Afrique, ce 11e Forum social mondial est l’occasion pour les représentants des migrants du monde entier de mettre la question de la libre circulation au cœur des discussions. (AP Photo/Rebecca Blackwell)
Dans une joyeuse pagaille, des milliers d’altermondialistes venus d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont convergé vers la capitale sénégalaise avec pour mot d’ordre : « Un autre monde est possible. »

Cette année, le Forum social mondial (FSM) planche tout particulièrement sur les migrations internationales, au cœur des débats d’un grand nombre d’organisations comme le Secours catholique, Caritas ou le CCFD-Terre solidaire. Un thème qui concerne au premier chef les populations des pays africains.

La manifestation la plus spectaculaire de ce débat a été vendredi 4 février l’adoption, sur l’île de Gorée, lieu symbolique de la traite négrière, de la mouture finale de la Charte mondiale des migrants, qui réclame la liberté de circulation et d’installation des migrants, ainsi que l’obtention pour ces derniers de droits civiques.

La décision de sa rédaction avait été prise après la rébellion, en 2006, d’un sans-papiers à Marseille. Son originalité est que plusieurs milliers de migrants ont contribué à la rédiger dans des Forums organisés sur quatre continents.

L’émigration est un droit humain

Pour l’un de ses responsables, Jelloul Ben Hamida, si la libre circulation des marchandises et des capitaux est admise internationalement, il en va autrement de la libre circulation des hommes : « Les pays européens n’ont de cesse de nous refouler ou bien ils font jouer le rôle de gendarmes aux pays africains pour protéger leurs frontières. Il est temps que nous prenions nos destins en main. »

La quarantaine, Alpha est un député suisse originaire d’Afrique. « Mes enfants m’ont dit : “Au lieu d’essayer de faire passer des lois à Genève qui ne seront jamais promulguées, pourquoi ne vas-tu pas plutôt à Dakar pour rencontrer d’autres migrants afin de créer une chaîne de solidarité jusqu’en Chine ?” C’est ce que j’ai fait. »

À l’université Cheikh Anta Diop, épicentre du rassemblement altermondialiste, nombre d’anciens migrants « subsahariens », certains refoulés à plusieurs reprises des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc, répètent avec force que l’émigration est un droit humain.

« Je trouve utopique de vouloir donner des droits civiques aux migrants s’ils ne veulent pas adopter la nationalité du pays dans lequel ils résident. À notre grande honte, la simple liberté de circuler ou de s’installer n’est pas respectée en Afrique », souligne Sœur Marie Ndiaye, de la confrérie de l’Immaculée Conception à Dakar.

La solution à ce drame se trouve d’abord en Afrique

Pour Cheikh Diop, président de l’association Sideb (Solidarité et développement de base), la solution à ce drame se trouve d’abord en Afrique. « Nous travaillons avec les immigrés clandestins rapatriés, parce que ce sont eux qui ont le plus pâti des politiques restrictives d’immigration », commente-t-il.

À M’Bour (40 km au sud-est de Dakar) beaucoup de jeunes sont partis ou sont morts sur les pirogues en essayant d’atteindre l’Europe par l’Espagne.

« La plupart de ces candidats à la migration n’ont pas de qualification. Il faut les aider à développer des activités sur place ou à mieux se former avant de demander un visa. » Vice-président du GIE des migrants de M’Bour, Assane Mané affirme qu’il ne veut plus repartir en Europe sans visa « sauf pour les vacances ».

Avec l’aide du CCFD, il exploite depuis un an cinq pirogues motorisées permettant de faire travailler une soixantaine de jeunes pêcheurs.

8/2/2011

Source : La croix

Au départ, il y a un cliché : la façade du Sénat encombrée de toiles d'araignée et un sénateur cacochyme en fauteuil roulant, la goutte au nez et un plaid sur les genoux. La réalité contredit cette caricature paresseuse. A maintes reprises, le Sénat a fait preuve, notamment en matière de défense des libertés publiques, d'une vigilance sourcilleuse et d'une indépendance qui l'ont même amené à se mettre en travers des visées de l'exécutif ou des surenchères, parfois, des députés de la majorité. A tel point que ces institutions décriées que sont le Sénat et, dans une moindre mesure, le Conseil constitutionnel font figure, aujourd'hui, de gardiens des principes de droit dans une République prompte à les malmener.

Quelques épisodes marquants. C'est le Sénat qui, à l'automne 2007, détricota soigneusement le dispositif des tests ADN pour les candidats au regroupement familial introduit à l'Assemblée nationale dans le projet de loi sur l'immigration, le rendant de ce fait inapplicable jusqu'à ce que le gouvernement, deux ans plus tard, finisse par y renoncer.

Plus récemment, à l'occasion de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Loppsi 2), qui doit être définitivement adoptée par le Parlement, mardi 8 février, le Sénat s'est, sur des articles importants, montré bien plus attaché au respect des libertés publiques que l'Assemblée nationale. Ainsi, tout au long de la "navette" entre les deux Chambres, l'expansion de la vidéosurveillance, la comparution immédiate des mineurs délinquants ou les mesures de couvre-feu qui pourraient leur être imposées, l'extension des peines planchers ou l'imprescriptibilité de certains crimes, notamment, ont fait l'objet de réécritures successives.

Dernier épisode en date, le refus du Sénat, jeudi 3 février, lors de l'examen du nouveau projet de loi sur l'immigration en discussion, d'élargir les motifs de déchéance de nationalité aux crimes commis contre des personnes dépositaires de l'autorité publique, comme le gouvernement l'avait introduit à l'Assemblée nationale, en première lecture, pour répondre au voeu de Nicolas Sarkozy. A une nette majorité, cette disposition a été rejetée et elle aura du mal, même si les députés de l'UMP la réintroduisent en deuxième lecture, à franchir le cap de la commission mixte paritaire.

Qu'est-ce qui explique ces positions "dissidentes" du Sénat ? Plusieurs facteurs se conjuguent. De par leur mode d'élection, les sénateurs sont moins dépendants de l'exécutif que les députés. Pour ces derniers, la présidentielle détermine pour une large part le résultat du scrutin législatif qui la suit. Ils sont tenus par une sorte de "contrat d'allégeance" à celui, ou celle, qui représente leur camp. Les sénateurs, dont l'élection procède d'un scrutin indirect et qui sont renouvelés par moitié tous les trois ans, ainsi déconnectés de la présidentielle, ne sont pas soumis à la même discipline.

En l'absence de majorité absolue, l'UMP est contrainte, au Sénat, de rechercher une majorité et, par conséquent, d'accepter des compromis. A l'inverse des clivages très politiques de l'Assemblée nationale, cette culture du compromis est solidement ancrée au Palais du Luxembourg où, à l'exception d'une brève parenthèse de 2002 à 2004, aucun groupe politique n'a jamais eu à lui seul la majorité absolue.

Enfin, nul n'ignore que la franc-maçonnerie a toujours eu une présence non négligeable au Palais du Luxembourg. Ce courant de pensée philosophique exerce traditionnellement une forte influence au sein de la commission des lois. Celle-ci s'est constitué un corps de doctrine empreint des valeurs de fraternité, de respect des libertés et de tolérance, qui transcende les frontières partisanes. Même sous des gouvernements de droite, la majorité sénatoriale, sous l'impulsion de la commission des lois, fait régulièrement entendre une voix plus tempérée et parvient à freiner certaines tentatives de l'exécutif dès lors qu'elle considère qu'elles portent atteinte à des libertés fondamentales.

Une jurisprudence battue en brèche. Néanmoins, sous les assauts répétés des textes sur la sécurité ou sur l'immigration, ces positions de principe ne cessent de s'effriter. Au fil des lectures successives de la Loppsi 2, par exemple, le Sénat a ainsi dû accepter des propositions qu'il jugeait au départ irrecevables. Certains principes "intangibles", comme l'individualisation des peines ou la protection des mineurs, le sont devenus un peu moins. "Tenir sur des principes est essentiel, mais il est aussi nécessaire d'adapter l'application de ces principes aux réalités", assure le président du Sénat, Gérard Larcher, qui se défend d'avoir "baissé la garde".

Reste à savoir si des principes modulables en fonction des circonstances demeurent des principes. En réalité, de loi en loi, ce sont autant de coups de boutoir qui ont été portés au socle de jurisprudence établi par le Sénat et sa commission des lois. Chaque recul consenti appelle le suivant, quoi qu'en dise le président du Sénat. Et quand les vagues, l'une après l'autre, s'attaquent à la falaise, le résultat est connu par avance : à la fin, cela se termine en éboulis.

9/2/2011, Patrick Roger

Source : Le Monde

Le onzième Forum social mondial de Dakar, au Sénégal, est le second a être organisé en Afrique. Aussi les organisateurs ont-ils décidé de mettre en avant la thématique des diasporas africaines, et notamment des enjeux liés aux politiques migratoires mondiales.

Les participants aux multiples tables rondes organisées sur la thématique des diasporas africaines et particulièrement, sur les enjeux liés aux politiques migratoires mondiales, finissent toujours par faire le même constat: certains ont le droit d'aller où ils veulent, d'autres ont une liberté de mouvement plus... limitée. Les politiques migratoires restrictives des pays du Nord sont mises en cause, ainsi que les pratiques d'expulsions abusives et les décisions arbitraires pour la délivrance de visas. Et cela au Nord comme au Sud.

Les pratiques d'expulsion abusives du Nord

Spitou Mendy est Sénégalais et vit à Almeria, en Espagne, depuis quatorze ans. Au cours d'une table ronde sur les politiques migratoires, il témoigne: “Je suis resté quatre années sans papier. En 2004, quand ma situation a été régularisée, j'ai voulu procéder au regroupement familial. En 2006, la préfecture a accepté, mais c'est au Sénégal qu'il y a eu un problème. Ma femme et une de mes filles ont eu un visa, mais pas mes deux autres filles...”

L'année dernière Spitou Mendy finit par venir chercher ses filles à Dakar pour les faire entrer sur le territoire espagnol... où il se fait arrêter par la police. Ses filles sont placées en détention. Après une procédure judiciaire, au bout de plusieurs mois, la justice espagnole finit par lui donner raison et permet à toute la famille de rester. Soulagé, Spitou Mendy n'en est pas moins amer.

“A aucun citoyen européen on aurait infligé cette souffrance-là, estime-t-il. Aujourd'hui je me défoule, et je dénonce ces politiques néfastes pour les êtres humains. Les gens devraient pouvoir respirer là où ils veulent, aller là où ils veulent !”

Spitou Mendy

Sans oublier les responsabilités du Sud

Au détour d'une allée de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui accueille le Forum, on croise une file de personnes vêtues d'un étrange gilet orange. C'est la Caravane des migrants. Parmi eux, Sissoko Anzoumane. Il est Malien et vit en France depuis dix-sept ans, dont quatorze passées en situation irrégulière. Porte parole d'une ONG française baptisée “Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers”, il ne veut pas que les responsabilités des pays du Sud soient oubliées.

Sensibiliser les populations locales aux politiques migratoires n'est pas le seul objectif des militants qui participent au forum. Il s'agit aussi d'expliquer, de raconter son expérience, en prenant son temps. C'est pour cela qu'Evelyne Deugoué a fait le voyage. Camerounaise, elle vit à Paris en situation irrégulière. Sans permis de séjour, sans permis de travail. Douze ans que ça dure. Alors elle a envie de s'adresser aux jeunes candidats au départ,  pour leur dire que l'émigration n'est peut-être pas la meilleure solution.

Le forum est aussi le lieu d'initiatives plus étonnantes. Comme celle de José Douglazzi. Ce syndicaliste suisse, d'origine italienne, rappelle que la population suisse est à 23% composée de citoyens d'origine étrangère. Et c'est donc en immigré qu'il s'adresse aux sans-papiers africains au cours d'un atelier qu'il a lui-même organisé. “On partage les mêmes problèmes! La légalité de la migration, la régularisation des sans-papiers, l'accès à la sécurité sociale, les difficultés d'intégration... Mon but, en venant au Forum social mondial, c'est de créer un réseau syndical international des migrants.”

D'ici la fin du forum, les participants comptent élaborer une série de propositions destinées aux représentants politiques afin de trouver de nouvelles stratégies migratoires. Et jeudi, une grande marche traversera Dakar pour réclamer la liberté de circulation pour tous et partout.

Une Charte mondiale pour les migrants

En marge du Forum social, l'île de Gorée a accueilli du 2 au 4 février, la rencontre mondiale des migrants dont le but était de rédiger et proclamer une Charte mondiale garantissant la liberté de circulation et d’installation des êtres humains sur la planète. La charte des migrants est partie de l'initiative d’un migrant “sans papiers” lors d’une lutte engagée par 120 familles ainsi que leurs enfants en 2006 à Marseille en vue d’obtenir des titres de séjour en France. D'où son originalité puisque jusqu'ici, tous les textes sur les migrants ont été rédigés par les Nations unies. La charte comprend trois droits fondamentaux:
• La liberté de se déplacer sur la planète et de s’installer librement où on le souhaite au même titre que les droits qui sont accordés à la libre circulation des marchandises et des capitaux.

• L’égalité de droits dans tous les domaines de la vie entre migrants et nationaux dans les pays d’accueil.
• L’exercice par tous d’une pleine citoyenneté fondée sur la résidence et non la nationalité.

8/2/2011, David Baché

Source : Aufait

La Halde a lancé une série de débats sur la question du voile alors qu'une loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public entrera en vigueur le 12 avril, a-t-on appris lundi auprès de la Haute autorité contre les discriminations et pour l'égalité.

"Il n'est pas question de s'enfermer dans la question pour ou contre le voile", a précisé la Halde qui s'est retrouvée en première ligne dans l'affaire de la crèche Baby Loup, son ex-présidente Jeannette Bougrab ayant déjugé son collège des experts.

Pour la Halde, il s'agit toujours de dire "s'il y a ou non discrimination" lorsque l'institution est saisie.

Le premier débat sur le voile a été lancé avec des entreprises. Il sera suivi pendant environ un mois par d'autres avec les établissements de santé, les maisons de retraite et les crèches, des lieux où les publics "sont confrontés à la question du fait religieux".

"Il faut prendre de façon apaisée le traitement de la question tout en rappelant le cadre de la non-discrimination", a conseillé le Halde.

Son président Eric Molinié a estimé la semaine dernière dans La Croix qu'"entre la vie privée et les services publics, il existe une zone grise, tout un secteur d'activités où l'on sert l'intérêt général".

"Pour avancer sur la question du port du voile, il faut certes prendre en compte les éléments juridiques, mais aussi la mission d'intérêt général et les publics concernés", avait-il dit.

Dans l'affaire Baby Loup, une crèche située à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), la Halde avait soutenu une ancienne employée licenciée pour avoir refusé d'enlever son voile. Elle a été ensuite désavouée par Jeannette Bougrab qui a dirigé l'institution d'avril à mi-novembre, date de son entrée au gouvernement.

La Haute autorité doit rendre une nouvelle délibération le 28 février sur ce sujet.

Source : AFP/La Croix

La Fédération Sépharade Américaine (ASF) a revisité, dimanche à New York, les noces juives marocaines dans le cadre d'un tableau vivant intitulé "Berberisca ceremony" ou "soirée du Henné", un rituel ancestral commun aux cultures musulmane et juive au Maroc.

C'est un autre cérémonial de la vie juive marocaine, célébré dans l'intimité familiale, que "nous dévoilons aujourd'hui" à travers cette manifestation culturelle, explique Raquel Benatar, membre du Conseil d'administration d'ASF, lors de cette soirée, qui s'inscrit dans le cadre d'un voyage épique d'une année célébrant "2000 ans de vie juive au Maroc".

Conçu dans le cadre d'une rétrospective historique du judaïsme marocain, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le cérémonial a commencé par le lever de rideau sur une scène au décor typiquement marocain, sur fond de musique sépharade et judéo-arabe, pour accueillir la mariée vêtue de "El Keswa Lakbira" (Robe de grande cérémonie), en velours prune brodée de fils d'or et d'argent.

Ce costume traditionnel, composé de huit pièces, se décline en plusieurs coloris, le rouge pour la fertilité, le vert pour le bon augure, le noir et le bleu pour écarter le mauvais oeil, indique Yaelle Azagury, de l'université de Columbia.

L'origine de La Keswa remonte à l'Espagne du 15ème siècle, à l'époque de la splendeur andalouse, oùÂ la cohabitation entre Musulmans, Juifs et Chrétiens était exemplaire.

"Il y a eu un syncrétisme très fort dans bien des domaines, mais certains permettent de mieux mettre en lumière ses apports culturels et artistiques", souligne cette jeune femme native de Tanger.

Objet central du cérémonial, le vêtement se transmet de génération en génération, une tradition originaire du nord du Royaume, qui reste largement maintenue chez les communautés juives marocaines à travers le monde. C'est, en quelque sorte, une façon, de se "démarquer de la robe blanche", +typiquement occidentale+ et de perpétuer le riche legs de la culture judéo-arabo-berbère, selon Yaelle Azagury.

Ces traditions demeurent toujours vivaces et ajoutent une dimension historique, culturelle et symbolique à la fête, observe Florence Amzallag Tatistcheff, vice-présidente de ASF, qui relève aussi les similitudes liées au rituel de la célébration chez les communautés musulmane et juive au Maroc.

En effet, poursuit-elle, le rituel du henné est observé chez les deux communautés, tout comme certains vêtements, tel que le caftan, se portent aussi bien dans la communauté juive que musulmane.

Ce voyage épique qui a, d'ores et déjà, été ponctué par des conférences et un dîner de bienfaisance, comporte aussi un symposium, des conférences, des concerts, un festival du film ainsi qu'un voyage au profit de 50 personnes pour visiter les villes/sites héritages et rencontrer les notables de la communauté juive marocaine.

7/02/11

Source : MAP

Les participants à la 1-ère conférence des journalistes marocains du monde ont appelé, dimanche à El Jadida, à la mise en place d'une stratégie prenant en considération les compétences et les expériences des journalistes marocains exerçant à l'étranger.
Dans des recommandations sanctionnant les travaux de cette rencontre (4 au 6 février), les participants ont souligné l'importance d'oeuvrer pour la mise en place d'un cadre qui leur permet de contribuer au processus démocratique et moderniste dans lequel s'est engagé le pays.

Ils se sont engagés également à unir leurs efforts et à coordonner leurs actions, afin de défendre leurs intérêts communs, et appelé à la mise en oeuvre d'une politique incitative permettant aux professionnels d'investir dans leur pays d'origine dans le domaine des médias.

Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de créer des espaces de rencontres permanents entre les journalistes de l'intérieur et de l'extérieur, pour l'échange d'expériences, et de créer une banque de données.

Ils ont recommandé également d'unir leurs efforts et de coordonner leurs actions pour assurer en permanence leurs intérêts, tout en renforçant l'échange entre les journalistes de l'intérieur et de l'extérieur.

Ils ont aussi proposé la création d'un fonds de soutien pour les productions concernant la migration et la réalisation d'une étude sur les attentes et les aspirations des journalistes travaillant à l'étranger.

Organisée à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et l'Instance chargée du "Dialogue national Médias et Société", la 1-ère conférence des journalistes marocains du monde a connu la participation de 200 journalistes marocains exerçant dans 18 pays à travers le monde.

7 février 2011

Source : MAP/Casafree

L'agence du Conseil de l'Europe contre le racisme (Ecri) a dénoncé aujourd'hui dans un rapport une répartition inégale des élèves immigrés et roms en Espagne et la persistance d'écoles "ghettos".

L'Ecri demande aux autorités espagnoles de revoir la procédure d'admission "afin de garantir une répartition égale des élèves espagnols, immigrés et roms" et de prendre des mesures pour "diminuer de manière significative le taux d'abandon scolaire des élèves roms". Le rapport fait état d'autres faiblesses et lacunes dans la lutte contre le racisme et la discrimination.

La nouvelle loi de 2009 restreint le droit de demander l'asile aux ressortissants non communautaires et aux personnes apatrides. La rapidité de la procédure d'asile est privilégiée aux dépens de la qualité, notamment en ce qui concerne les entretiens, relève l'agence du Conseil de l'Europe.

L'Ecri souhaite aussi que le droit de pratiquer un culte collectivement soit respecté "en autorisant les communautés musulmanes à construire un nombre suffisant de mosquées". Les élèves musulmans devraient recevoir une instruction religieuse musulmane dans les établissements d'enseignement publics, insiste le rapport.

L'Ecri fait toutefois état de progrès, soulignant que des procureurs spécialisés ont été nommés pour protéger les victimes et combattre la cybercriminalité. Des programmes visant à supprimer les bidonvilles ont été lancés et des mesures ont été prises pour faciliter l'accès des immigrés et des Roms au logement et au marché du travail, se félicite l'Ecri.

08/02/2011

Source : AFP/Le Figaro

Le Congrès des députés, Chambre basse du Parlement espagnol, va débattre, mardi, d'une réforme de la Loi de l'immigration pour l'étendre à la protection des femmes immigrées victimes de la violence du genre.

Cette réforme devra être débattue à la demande du Parti Populaire (PP-Opposition) qui avait déposé récemment auprès du Congrès des députés espagnols une proposition de loi pour une réforme de "la Loi sur les Droits et Libertés des Etrangers en Espagne" qui inclut la protection des femmes immigrés victimes de mauvais traitements, rapportent lundi les médias espagnols.

La réforme demandée par le PP repose sur deux principales propositions: premièrement l'octroi d'un permis de séjour aux femmes immigrées en situation irrégulière victimes de la violence du genre tout en leur garantissant la protection nécessaire, et deuxièmement une attention spéciale à celles victimes de la traite des humains.

Le Parti Populaire ainsi que des Organisations de défense des droits de l'Homme ont justifié cette nécessaire réforme de la Loi sur les étrangers par le nombre grandissant de cas de violence du genre parmi les immigrées dont l'issue est souvent dramatique.

Depuis début 2011, au moins sept femmes ont été tuées des mains de leur conjoint en Espagne dont deux sont immigrées. Dans la majorité de ces cas, ces femmes n'avaient pas eu le courage de dénoncer leur maltraitant.

Une réforme de la Loi sur les étrangers en incluant lesdites propositions devra donner plus de courage aux femmes immigrées à l'heure de dénoncer leur bourreau, souligne-t-on du côté des organisations de défense des Droits de l'Homme.

7/2/2011

Source : MAP/Aufait

Le principe de laïcité a limité le développement du communautarisme, mais les enfants d'immigrés sont surreprésentés parmi les chômeurs. Si le multiculturalisme est aujourd'hui remis en cause outre-Manche, il y a longtemps que les critiques n'épargnent plus le modèle d'intégration français, dit...Suite

Le premier ministre britannique veut "moins de tolérance passive" envers ceux qui bafouent les valeurs de démocratie et de liberté. Samedi 5 février, à Luton, une banlieue du nord de Londres, les 3 000 manifestants qui défilaient contre "l'islamisation de la Grande-Bretagne" se sont réjouis des...Suite

Etre musulman aujourd'hui en Occident, c'est être placé au cœur des mutations identitaires du monde. En effet, des sociétés fortement multiculturelles se développent. Malgré ces dynamiques, les résistances sont violentes, les évolutions se heurtent à différents conservatismes déstabilisés dans leurs certitudes et leur refus du mouvement.

Les tentatives désespérées pour empêcher la progression du multiculturalisme installent les pays européens dans une tension identitaire, marquée par un repli qui n'offre aucune issue en termes de modèle de société. L'épicentre sismique de la mutation, hier l'immigration, est aujourd'hui l'islam. Mais la finalisation de l'instrumentalisation reste la même : la peur comme moteur d'une idéologie ou d'une identité.

Le "danger musulman" est positionné au cœur du discours politique des partis d'extrême droite. Mais pas seulement ! Depuis une décennie, la droite ne cesse de s'attaquer au "problème musulman" en le confondant gravement avec la question de l'immigration. Elle applique à cette religion la notion d'intégration. Erreur, car l'écrasante majorité des musulmans de ce pays sont des citoyens français. Quant à la gauche, elle renvoie, comme la droite, l'expression de cette minorité à une laïcité doctrinaire. Loin de faire vivre son principe qui, pourtant, crée les conditions d'un vivre ensemble. Cette approche incantatrice et figée ne permet pas à la jeunesse de se réapproprier cette notion.

Dans l'inconscient collectif français, le signe religieux (pas seulement physique, mais aussi celui d'une pensée en partie différente) est un signe d'aliénation. Cette attitude dogmatique s'inscrit dans le prolongement d'un regard néocolonial. L'héritage des mémoires refoulées, particulièrement celle de la guerre d'Algérie, continue d'interférer sur les représentations de l'islam.

Le retour désastreux de l'identité nationale dans le débat politique a considérablement aggravé une fracture entre les musulmans et une bonne partie de la population. Un tiers des Français considère (certes à un instant T, et ce n'est qu'un sondage) leurs concitoyens musulmans comme un "péril intérieur".

Une grande faiblesse du traitement politique et médiatique réservé à la question de l'islam est la non-prise en compte de sa diversité culturelle et cultuelle. Diversité des héritages (Maghreb, Afrique sub-saharienne, Asie, Europe et désormais "franco-français"). Diversité des interprétations et des pratiques. Diversité sociale : l'islam reste très lié à des quartiers populaires marginalisés et discriminés lorsque, dans un même temps, une classe moyenne émerge. Face à la difficulté d'appréhender la minorité musulmane, les discours politique et médiatique ont construit les figures du "musulman modéré" et celle de l'islamisme (allant des conservateurs aux terroristes).

MUTATIONS IDENTITAIRES

Les sociétés de traditions musulmanes sont, elles-mêmes, en mutations identitaires. Voilà ce qui pourrait créer des dynamiques communes et des échanges constructifs ! Dans le fond, le discours fondamentaliste est très faible religieusement et spirituellement. Paradoxalement, ce n'est pas l'islam sa base, mais l'anti-occident. Par ce fait, l'émergence d'une puissante citoyenneté occidentale musulmane annule leur lecture d'un monde binaire : Occident contre islam.

Certaines sociétés, et une grande partie des individus, ont su faire évoluer la pratique et les modes de pensée avec les aspirations nouvelles. Le besoin d'émancipation dans les sociétés musulmanes ne relève pas forcément de "l'occidentalisation", mais d'une inscription dans le mouvement des sociétés. Il se heurte aux mêmes résistances que dans notre société. Le danger de l'islamisation de l'Occident a son pendant, la peur d'une occidentalisation des sociétés musulmanes. Leur grille de lecture commune est le rejet de l'évolution des évolutions par le métissage des pensées, des modes de vie et des identités.

La culture islamique n'est pas homogène. Chaque société l'a adaptée à son temps et son histoire. Et la présence de plus en plus importante des musulmans en Europe est un facteur d'évolution de la pensée islamique. Ouvrir la porte d'un dialogue constructif serait, ici comme là-bas, porteur de dynamisme et de changements.

8/2/2011, Marc Cheb Sun et Ousmane Ndiaye

Source : Le Monde

Le Maroc a été, dimanche, à l'honneur au Maghreb des livres, le plus grand salon consacré à la création littéraire maghrébine en France, avec la participation, cette année, de 136 auteurs, dont plusieurs écrivains et intellectuels marocains.

Cette 17ème édition a été ainsi clôturée sur un vibrant hommage aux défunts écrivains marocains Mohamed Leftah et Edmond Amran El Maleh, aux côtés d'Abraham Serfaty et de l'islamo logue franco-a lgérien Mohamed Arkoun, connu pour ses liens étroits avec le Maroc...Suite

Considérations affectives et raisons objectives se mêlent chez les Marocains de l'étranger lorsqu'ils doivent faire le choix de rester dans leur pays d'accueilou de revenir au Maroc. Une enquête de Maroc Entrepreneurs dresse le profil des Marocains de retour au pays, et énumère les facteurs qui influent sur leur prise de décision. Le concept de MRM (Marocains de Retour au Maroc) prend désormais une place à part entière parmi les Marocains résidant à l'étrange...Suite

Le mérite: voilà le maître nwt qui qualifie le parcours et la réussite d'Aziz Senni, issu d'une famille modeste d'ouvriers, et aujourd'hui patron d'entreprise et responsablepolitique au sein du Nouveau centre, parti présidé par HervéMorin, ministre de la Défense. Né àKlwuribga en1976, il passe son enfance dans la Cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie. Après un baccalauréat en série économie, il obtient un BTS transport et Logistique…Suite

«Huna Amsterdam», ledépartement arabe de Radio Netherlands Worldwide (RNW), une station internationale des Pays-Bas, présentera des chroniques sur le vécu et l'expérience des MRE de la première génération aux Pays-Bas, en marge de la

17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), qui se tiendra du 11 au 20 février 2011 à Casablanca…Suite

 

LES marocains forment la première communauté estudiantine étrangère en France depuis plus de 10 ans. Le constat est frappant, nos étudiants sont les plus mobiles au Maghreb avec un taux moyen de mobilité de 10%...Suite

Une étude réalisée sur le traitement médiatique de la question migratoire, présentée lors de la première conférence des journalistes marocains du monde (4-6 fév. à El Jadida) a fait ressortir que la question migratoire est très présente dans la majorité des supports, notamment la presse écrite.

La couverture par les différents supports est largement marquée par une ligne éditoriale uniforme par rapport à la thématique/problématique de l'immigration, a dit M. Driss Issaoui, directeur d'une agence de communication.

L'enquête s'est déroulée durant la période de janvier à mars 2010 et c'est un choix délibéré de s'éloigner des phases d'interférence avec des événements comme le retour au pays des marocains du monde, généralement caractérisé par un traitement saisonnier avec des formules surfaite dans la perception du phénomène, a précisé M. Issaoui.

"Les médias marocains répondent-ils aux attentes des populations émigrées?"

''Les médias marocains contribuent-ils à donner une image fidèle des mutations en cours? '' et '' Permettent-ils de maintenir et de renforcer le lien avec les cultures de la terre d'origine ? '' sont les principales questions abordées par les articles de presse, souligne l'étude.

L'enquête montre la prépondérance du mois de février 2010 en termes de production d'articles où sur un total de 506 articles de ce mois, quelque 231 articles ont été consacrés à la question migratoire, soit une augmentation de +86% par rapport au mois de janvier (127 articles).

''Une décrue de -36% est ensuite enregistrée pour le mois de mars avec 146 articles, relève l'étude, indiquant que sur les 42 articles édités par semaines, 33,6 ont été le fait de supports quotidiens, dont 9,18 par des journaux à format Tabloïd et 24,42 ayant un format Broadsheet, alors que 8.4 articles sont parus dans des supports hebdomadaires avec une répartition entre magazine (6,28) et Broadsheet (2,12).

Quelque 200 journalistes marocains opérant dans le secteur des médias dans 18 pays participent à cette conférence, initiée par le CCME et l'Instance chargée du "Dialogue national Médias et Société".

6/2/2011

Source : MAP

Organisés jeudi dernier à Casablanca, les premiers Entretiens du Club France Maroc se sont intéressés à la contribution des diplômés marocains de l’enseignement supérieur français au développement économique du Maroc. Le bilan est mitigé…

Retourner au Maroc ou rester en France ? La question est dans la tête de tous les Marocains qui ont quitté leur pays pour poursuivre leurs études supérieures ou renforcer une expérience professionnelle en «Hexagonie». La peur de l’échec se mêle alors à l’envie de rentrer. C’est sur la base de cet intérêt partagé par l’ensemble de la diaspora marocaine que le Club Maroc France a ouvert ses premiers Entretiens, jeudi dernier à Casablanca. A l’ordre du jour, «La contribution des diplômés marocains de l’enseignement supérieur français au développement économique du Maroc». Le constat est clair : les candidats au retour ne le rêvent pas, ils le préparent !

Dans un premier temps, un état des lieux s’impose. Elisabeth Gay, du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Maroc, révèle dans ce sens la tendance de la mobilité étudiante des Marocains de France, pays qui demeure, jusqu’à aujourd’hui, la destination préférée de nos étudiants, qui sont 65% à être séduits par un séjour dans l’Hexagone. Le Maroc est ainsi le premier pays d’origine des étudiants étrangers en France.

Leur donner des raisons de revenir

Seulement, au fil des ans, cette population a connu une mutation. «On a remarqué que non seulement la mobilité des étudiants et professionnels marocains s’accroît, mais aussi qu’ils quittent le Maroc plus tard (pas directement après le baccalauréat), et avec un diplôme en poche». Ce qui les rend plus intéressants aux yeux d’une France prônant l’immigration choisie. Résultat des courses, le taux de délivrance des visas long séjour pour études a atteint 88 % en 2010, ce qui correspond à une hausse de 20% comparé à 2009 ! Mais une fois le CV bétonné, l’idée et l’envie de retourner au Maroc se font de plus en plus ressentir.

On revient pour la famille

L’Association Maroc Entrepreneurs, qui a réalisé une étude sur les ambitions de cette population (datant de 2006), définit les principales raisons qui poussent les diplômés marocains à rentrer au pays. Curieusement, ce sont les raisons personnelles qui dament le pion aux raisons professionnelles. Autrement dit, les étudiants reviennent plus pour leur famille et la qualité de vie qu’offre le Maroc, pays où douceur du climat et chaleur humaine se côtoient intimement, que pour les conditions professionnelles. Le milieu professionnel a d’ailleurs été qualifié de «peu épanouissant» par la majorité des personnes interrogées dans le cadre de l’étude.

Ainsi, si au départ, «les salaires demandés sont importants, supérieurs à 40.000 DH pour 12% des inscrits», comme dévoilé par Philippe Montant, directeur général du site de recrutement ReKrute, les candidats au retour sont prêts à fermer les yeux et à diminuer leurs prétentions au bénéfice d’un meilleur mode de vie. Et les chiffres sur la création d’emplois démontrent qu’ils font bien de diminuer leurs exigences. Le président de l’Observatoire national du développement humain (ONDH), Rachid Benmokhtar, parle en effet «d’un déficit de 400.000 emplois par an au Maroc. Or en 2009, seuls 130.000 emplois ont été créés». Le fossé est donc énorme !

L’un des moyens proposés pour combler ce déficit, miser sur les régions. «Il faut attirer les jeunes vers les régions. Faire preuve de créativité pour créer des possibilités et attirer les compétences», conseille Rachid Benmokhtar. Objectif, répondre à un besoin grandissant des «exilés estudiantins». Car pour ces jeunes, et comme l’a remarqué Bruno Joubert, ambassadeur de France au Maroc, «si l’envie de France perdure, l’envie du retour s’accroît».

Un trait d’union entre la France et le Maroc

Le Club France Maroc s’est ouvert en mars 2010. Initiative conjointe de l’ambassade de France au Maroc et de la Chambre française de commerce et d’industrie, c’est un réseau numérique qui met en contact l’ensemble des étudiants et diplômés marocains de l’enseignement supérieur français. Le site du Club est ainsi une plateforme mise à la disposition des entreprises marocaines pour faire connaître leurs besoins, et d’accéder directement aux profils de candidats potentiels.

7/2/2011, Selma Tannouche Bennani

Source : Le Soir Echos

Le dernier roman de Fouad aroui réalise des records de vente en France ; Une année chez les Français, édité chez Julliard et nominé au Goncourt 2010, a déjà écoulé à plus de 40 000 exemplaires. Un chiffre exceptionnel pour une œuvre d'un éCrilvain étranger d'expression française.

Source : Tel Quel

La première conférence des journalistes marocains du monde (El Jadida, 4-6 janvier), a permis de réunir près de deux cents journalistes marocains, dont cent exerçant  dans des médias étrangers privés et publics. L’objet de la conférence est de cerner  les problèmes mais aussi les perspectives et le mode de rehausser le niveau et la qualité de la production des médias nationaux couvrant la question migratoire.

Organisée par le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) et l’Instance chargée du Dialogue national médias et société, la rencontre constitue un défi, celui de traiter de la problématique de l’émigration marocaine avec la participation de Marocains qui sont à la fois des professionnels et des immigrés. Elle a aussi le mérite de démontrer que la Communauté Marocaine à l’Etranger n’est pas exclusivement constituée d’une émigration économique mais qu’elle se compte aussi un impressionnant capital humain et des capacités intellectuelles qui côtoient les professionnels des pays d’accueil.  
C’est la raison pour laquelle, les résultats de deux études sur ce collectif et la question migratoire dans la presse marocaine ont été présentés, samedi, pour connaître la composition de ce collectif, les motivations de leur départ à l’étranger et leurs attentes quant à la possibilité d’une réinsertion dans le marché national soit comme investisseurs, dans le secteur des médias soit comme des professionnels dans les différents organismes de la presse écrite et audiovisuelle.

Un sondage, le premier du genre, a été élaboré par le CMF MENA, que dirige Said Soulami, sur la situation et les attentes des journalistes marocains du monde. Ce sondage a révélé que sur l’ensemble de cet échantillon est constitué de 30% sur un total de 180 journalistes marocains à l’étranger, sont des professionnels jeunes et pleinement opérationnels, exercent dans leur majorité dans les pays du Golfe , sont universitaires et multilingues.

Agés entre 35 et 49 ans, ils représentent 62% du total des interviewés, c’est-à-dire qu’ils forment la plus importante tranche d’âge du cycle vital d’un professionnel. De même, 23% exercent au Qatar, 17% aux Emirats Arabes Unis, 12% en Grande Bretagne, 10% en France, 6% aux Etats-Unis, 5% en Belgique et aux Pays – Bas, 5% au Canada. Ceci démontre que la proportion des journalistes marocains à l’étranger ne va pas de pair avec l’importance de la communauté dans les pays où ils exercent. De ce fait, seuls 32% de ces journalistes travaillent en Europe, continent qui concentre la quasi-totalité des ressortissants marocains á l’étranger. Près de 98% sont aussi universitaires, ce qui démontre leur haut niveau culturel et préparation pour exercer soit comme journalistes, soit comme directeurs des programmes dans des médias audiovisuels. Ils se répartissent entre la télévision (41%), la radio (19%), la presse écrite (18%),) ou la formation (3%), cependant, 65% sont journalistes exerçant dans les différentes rédactions.

Les professionnels marocains sont également polyglottes, dont l’arabe est la langue de travail pour la majorité (50%) bien avant l’anglais (22%) et le français. D’autres exercent dans des médias néerlandais (6%), allemands (3%) ou espagnols (2%).
Ce sont surtout des motivations d’ordre professionnel qui justifient leur départ à l’étranger pour 42% d’entre eux; d’autres ont motivé leur immigration par l’aspiration à développer leur carrière professionnelle (28%), pour des études (23%) ou pour des raisons familiales (5%). Toutefois, 2% des journalistes marocains sont nés à l’étranger, ce qui démontre le haut degré d’enracinement et l’émergence des deuxième et troisième générations de Marocains aux pays d’accueil.

Selon ce sondage, la plus forte proportion de journalistes marocains à l’étranger avait quitté le royaume entre l’an 2000 et 2004 (27%) alors que ce pourcentage était de 5% entre 1975 et 1979. Toutefois, 48% ont émis l’espoir de retourner au pays et continuer à exercer dans les médias.

Dans la deuxième étude présentée par Driss Aissaoui, directeur du cabinet “A2Z Communication”, sur le traitement de la question migratoire dans la presse marocaine de janvier à mars 2010,  il ressort que les quotidiens, hebdomadaires et revues se préoccupent de cette problématique en lui accordant une large place dans leurs éditions.

L’étude, qui est basée sur une analyse de contenu, part d’un constat du CCME qui reprend certaines caractéristiques de la communauté marocaine à l’étranger. Celles-ci révèlent la féminisation croissante de cette communauté; l’émergence de nouvelles générations nées et socialisées dans les pays de résidence et le vieillissement des premières générations; la diversification des profils socioprofessionnels et mobilité croissante des personnes hautement qualifiées;  la cohabitation d’une émigration légale et illégale de manière  persistante;  la diversification linguistique, en termes de modèles d’intégration, sur le plan sociologique; et, l’enracinement dynamique et contrasté dans les pays de résidence et maintien de rapports affectifs très forts avec le Maroc.

Dans ces conditions, il a fallu vérifier trois hypothèses pour voir si les médias marocains répondent-ils aux attentes des populations émigrées? (Aspect offre journalistique); contribuent-ils à donner une image fidèle des mutations en cours ? (Perception) ; et, permettent-ils de maintenir et de renforcer le lien avec les cultures de la terre d’origine ? (Ancrage). Cette approche a pour objectif d’évaluer l’état de l’offre de la presse marocaine (quotidiens, hebdomadaires et autres périodiques) sur la question migratoire.

L’analyse qui a concerné neuf journaux de partis et vingt-six privés (indépendants et étrangers) a concerné une période de basse incidence de l’émigration sur l’espace public du fait de l’éloignement des vacances d’été et des périodes de retour des RME. Les thématiques sont variées puisqu’elles embrassent tous les aspects en relation avec l’émigration: MRE, Immigration et intégration dans les pays d’accueil, MRE et problèmes judiciaires, l’immigration et la question identitaire (le religieux et le culturel), immigration et arts, immigration et culture, immigration et offre de services institutionnels, immigration légale versus illégale, émigrés subsahariens au Maroc, transferts des MRE, l’immigration et le mouvement associatif, l’immigration et la crise économique, SIEL 2010, participation politique des MRE, question migratoire (généralité), immigration et origine, immigration et l’éducation-formation, subsahariens au Maroc, affaires administratives, situation des anciens combattants marocains en France, marocains résidents à l'étranger, prostitution, l'immigration et la discrimination.

Sur un total de 506 articles ventilés, entre janvier et mars, le mois de février a enregistré quelque 231 articles, soit une augmentation de plus de 86% par rapport au mois de janvier (127 articles). Une décrue de Moniz de 36% est ensuite enregistrée pour le mois de mars avec 146 articles. Ceci signifie que les lecteurs avaient une moyenne de six articles par jour durant cette période, soit 42 articles édités par semaine et répartis entre les supports quotidiens (33,6%), les supports hebdomadaires (6.28) et le Broadsheet (2,12%).

Selon la représentation des affiliations, les supports indépendants remportent la palme avec une proportion de 69%, face à 23% pour la presse pro-gouvernementale et 8% pour la presse indépendante. 82% des articles paraissent à la Une et 43,8% sont élaborés grâce à des sources propres du journal.

Dans l’analyse des tendances, 43% des articles analysés portent un signe positif, contre 21% négatif, 11% neutre et 25% mitigé. Pourtant, la quasi-totalité des commentaires sont signés par leurs auteurs (71%), dont 74% sont de sexe masculin. Seuls 21% sont produits par des correspondants.

Le total des articles se répartit, concernant la presse partisane, à parts inégales qui vont de 17% pour Al Ittihad Alichtiraki a`6,5% pour Al Bayane. L’intérêt des auteurs portent surtout sur les pays avec une forte présence marocaine telle la France (qui absorbe 42% de la production totale), suivie de l’Espagne (41%), de l’Italie (7%) et du Benelux (3%).
Le débat autour de ces deux études a été complété, samedi après midi et dimanche matin,  au niveau de quatre ateliers qui ont permis un intense échange de points de vue et réflexions entre journalistes marocains. Ces ateliers ont porté sur la contribution des journalistes marocains du monde au développement du secteur des médias au Maroc; les médias communautaires marocains et programmes spécifiques dans les pays de résidence, dynamique et enjeux ; le traitement de l’immigration par les médias nationaux publics et privés; et, les professionnels marocains dans les médias internationaux: situations et défis.
Outre les interventions et ateliers de travaux, le collectif des journalistes marocains dans le monde et au Maroc ont saisi l’occasion pour rendre hommage, samedi soir, à quatre de leurs collègues qui ont marqué de leur empreinte le journalisme marocain de par leur professionnalisme et qualités humaines. Il s’agit de Mohamed Larbi Messari, Abdallah Stouki, Fatima Belarbi et Mustapha Iznassi.

Dimanche en fin d’après, le rideau a été tiré sur le premier forum des journalistes marocains du monde avec la présentation des conclusions des quatre ateliers de travaux et une table ronde finale avec la participation de journalistes et professionnels qui exercent dans différents médias de différents continents.

7/2/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

La diaspora marocaine, qui fait habituellement l'objet de débats, a pour une fois créé elle-même le débat. 180 journalistes marocains du monde ont été conviés, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et de l'Instance du dialogue national «Médias et société», à se pencher sur la problématique grandissante de la question migratoire et le traitement journalistique qui lui est accordé dans les médias nationaux et internationaux.

Organisée à la veille de la publication du livre blanc issu du débat national sur les médias et la société, cette rencontre inédite se veut, selon Driss El Yazami,  «un espaces d'échanges libres et constructifs autour des mutations que connaît désormais l'immigration» et des changements qu'elle implique notamment dans le champ médiatique.  La présence en force de professionnels des médias exerçant en Allemagne, en Espagne, en Belgique, au Canada, au  Danemark, aux Emirats Arabes Unis, etc., est une illustration de la diversification socioprofessionnelle de l'immigration et son rôle plus prégnant dans les supports de presse généralistes et surtout communautaires. De même l'intérêt soutenu de cette diaspora pour l'évolution du champ médiatique du pays d'origine et sa volonté de s'y investir intellectuellement et financièrement a contribué, dans une large mesure, à la mise en place de cette conférence des journalistes du monde.

Pour les besoins de la conférence, deux enquêtes ont été réalisées par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger portant sur le traitement de la question migratoire par la presse écrite marocaine durant le premier trimestre 2010. La seconde étude a, quant à elle, contribué à esquisser le profil des journalistes marocains de la diaspora, de leurs conditions de travail mais aussi et surtout leurs attentes et aspirations dans leur pays d'accueil autant que dans leur pays d'origine.

Quant aux débats en plénière, elles ont ipso facto abordé les conditions  de contribution des journalistes marocains du monde au développement du secteur des médias au Maroc et de la politique  à adopter en matière de mobilisation des compétences au profit des médias nationaux, par ces mêmes professionnels. Il a également été question de mesurer la fonction et l'impact réel des médias communautaires face à leur émergence, notamment en Europe et d'étudier la possibilité de mutualiser leurs moyens pour une mise en réseau plus large. Autres questionnements, celui du traitement de l'immigration par les médias nationaux publics et privés et les pistes d'amélioration de cette représentation médiatique.

Le rôle des professionnels marocains dans les médias internationaux a également été soulevé comme un rempart aux fausses représentations véhiculées autour des populations immigrées et des discours xénophobes. Bouda Ahmed, présent à la conférence, n'a pas attendu l'engouement de la presse nationale pour «le fait médiatique immigré» pour créer sa propre station de radio en Belgique. Basée à Bruxelles depuis 20 ans, la station pluraliste émet dans toute l'Europe  en français, en arabe et en amazigh et touche plus de 300 000 auditeurs. Ahmed confesse que cela n'a pas été une sinécure mais insiste sur la double allégeance vis-à-vis des deux sociétés, belge et marocaine. « La loyauté pour l'un n'est pas incompatible avec notre volonté de promouvoir le pays d'origine en vue de pérenniser notre patrimoine culturel pour notre descendance », plaide Ahmed.

En effet, l'objectif de cette conférence est de réunir ces expériences diversifiées dans les médias étrangers ou nationaux en vue de créer, à terme, un lobby susceptible de défendre les intérêts nationaux et de sauvegarder des relais d'informations socioculturels pour les générations futures.

QUESTIONS À : Mohammed Tijjini, fondateur et PDG d'Al Maghreb TV

« J'ai lancé Al Maghreb TV car il faut prendre son destin en mains »

Vous venez de lancer Al Maghreb TV à Bruxelles, la première chaîne de télévision maghrébine en Europe, pouvez-vous nous en parler ?
Le lancement de AMTV a eu lieu le 31 janvier dernier. La chaîne est dédiée à la culture belge et maghrébine. J'ai voulu promouvoir un nouveau concept de télévision thématique, indépendante, urbaine et surtout de proximité. La programmation sera dans un premier temps essentiellement musicale, avec des plages horaires consacrées à l'actualité culturelle « maroxelloise », mais aussi à la musique et au folklore marocains. Mais je tiens également à ce que AMTV soit une plateforme pour la jeune création bruxelloise et notamment pour les jeunes groupes issus de l'immigration. Je veux donner plus de visibilité à cette « contre-culture » qui se tourne vers Internet, faute d'opportunités sur les chaînes nationales.

Quelles sont les sources de financement de AMTV ?

Le financement de la chaîne est cent pour cent belge. Le capital est financé par des fonds propres et des aides publiques, dont le programme Start créé par la Région wallonne et la Communauté française pour soutenir les entrepreneurs culturels.  Par ailleurs, nous avons des partenaires notamment Universal Music et Euronews qui nous accompagnent dans la mise en place de notre programmation.

Ainsi, Euronews, la chaîne d'information européenne, nous fournira des émissions culturelles en arabe.
Elle a compris l'intérêt de travailler avec nous, car en plus nos programmes seront diffusés  en langues arabe, française, amazighe et en néerlandais ou sous-titrés en cette langue, c'est vous dire les parts d'audience que cela représente !!!

Pourquoi avoir opté pour l'audiovisuel après avoir officié durant de nombreuses années dans le domaine politique ?

J'ai été certes juriste et conseiller ministériel pendant plusieurs années, mais je me suis toujours intéressé au paysage audiovisuel. J'avais déjà produit en 2006 sur TV Bruxelles, une émission « Arabesques » consacrée à la communauté marocaine. Mon projet a mûri et a donné AMTV car j'avais à cœur de répondre aux attentes culturelles de la communauté maghrébine et de permettre à cette communauté de garder des attaches avec la culture d'origine tout en assurant la promotion des artistes belgo-maghrébins et des productions artistiques touchant à cette communauté. Il faut qu'à un moment ou un autre, on prenne son destin en mains ! Cette télévision c'est un peu ça…

Source : Le Matin

Le CCME prévoit la création d’un fonds national pour la recherche sur l’immigration. L’annonce faite par Driss El Yazami, samedi dernier à El Jadida, lors de la Première conférence des journalistes marocains du monde (voir en page 21), répond ainsi à la nécessité de mettre en place plus d’études portants sur les attentes des Marocains du monde et leurs différentes réalités. Selon le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, ce fonds verra le jour en décembre 2011.

Source : Les Echos

Les moyens de créer du commun sont toujours les mêmes : le travail, l’école et une laïcité conquérante.

Le politiquement correct nous interdit de parler de problèmes ou de craintes à propos de l’immigration, préférant le jugement porté sur les mentalités, à condition que ce jugement soit sans ambiguïté. C’est pourquoi ceux (le sociologue Éric Fassin par exemple) qui font de l’immigration l’obsession malsaine des Français soutiennent qu’il est scandaleux de discuter de l’identité nationale, donc de la mentalité même dont ils dénoncent les effets. En fait, le politiquement correct ne connaît pas d’autre stratégie que la culpabilisation de la majorité. Cette stratégie de redressement des mentalités par l’intimidation, on voit de plus en plus qu’elle a des effets contraires aux intentions : l’opinion majoritaire y réagit en se rétractant, alors que chez les nouveaux venus, on encourage des comportements de fermeture. Ce choix de la facilité a donc produit un cycle d’accusations et de contre-accusations dont on ne peut sortir qu’en revenant aux faits, aussi tristes qu’ils soient, en n’oubliant pas cette recommandation du sociologue Hugues Lagrange (1) : « Parler par euphémismes compromet la confiance dans les institutions. »
1. Le premier fait est qu’il n’y a pas d’immigration en général, mais des immigrations, différentes selon les origines, les stratégies poursuivies, les modes d’entrée, les compétences apportées. L’immigration portugaise hier, la chinoise aujourd’hui, sont différentes de l’immigration malienne. Il y a des immigrations plus ou moins instruites, celle qui arrive actuellement, selon Christophe Giully (2), l’est bien moins que celle qui arrive aux États-Unis et en Angleterre. Il y a eu des immigrations politiques, il y a eu une immigration de travail, il y a aujourd’hui une immigration familiale, dont fait partie le mariage au pays, qui entretient son flux. Elle est d’emblée moins instruite et plus en marge de la société d’arrivée que les précédentes. Cette immigration, étudiée par Hugues Lagrange, n’est pas toute l’immigration, mais la dernière couche, celle qui pose les problèmes les plus flagrants, qui se concentre dans les zones urbaines sensibles (ZUS) où elle attire les suivants, où elle garde (polygamie, famille patriarcale et autoritaire, natalité élevée, culture musulmane) les mœurs du pays d’origine. Les enfants de cette immigration, dit Lagrange, ont été particulièrement actifs pendant les émeutes de 2005.

2. La mobilité chez les immigrés. On connaît la rengaine : depuis cinq (ou sept) ans, rien n’a changé à… La Courneuve, Clichy, etc. En fait, si la situation est la même, la population n’est pas la même. Une majorité des habitants a déménagé, quittant une de ces zones de relégation dont on s’obsède, mais qui sont pour beaucoup des sas, des lieux de passage. S’il doit y avoir intégration, elle se passera ailleurs, dans ce que certains appellent « la France périphérique » (cf. Christophe Giully [2]), les grandes banlieues pauvres où des immigrés originaires du Maghreb côtoient des autochtones et espèrent comme eux une promotion scolaire pour leurs enfants. L’obsession journalistique des ZUS est donc trompeuse. Cette hétérogénéité nouvelle du territoire rend encore plus néfastes les effets d’un système scolaire trop unifié, aux défauts duquel l’activisme pédagogique ne remédie pas.

3. Contrairement à ce que l’on fait croire, pauvreté et immigration ne se recouvrent pas. Selon Giully, 85 % des pauvres de France ne sont pas dans les ZUS. Le département de la Seine-Saint-Denis n’est pas le plus pauvre ; la Creuse, le Cantal et d’autres le sont plus, il y a des cités en province qui, bien que peuplées d’autochtones, sont plus démunies, plus dépourvues de services sociaux, que celles de la banlieue de Paris ou de Lyon. Ce qu’il faut affronter, c’est la séparation géographique - souvent volontaire - entre deux catégories de pauvres, les autochtones et les arrivants, une fracture sans précédent au sein du peuple. Avec l’école élémentaire commune et l’esprit d’entreprise des immigrants (les Portugais par exemple), la cohabitation ouvrière à l’usine et dans le quartier a été (avec l’école élémentaire) la matrice de l’intégration française. La base de cette mixité était la prépondérance reconnue de la culture nationale, telle que l’histoire l’a produite. Cette prépondérance étant en cause, un refus de cohabiter se répand de part et d’autre, une redoutable allergie mutuelle consacrée par la séparation territoriale.
4. On voit donc que le multiculturalisme souvent évoqué est le nom d’une séparation, d’un problème, et non d’une solution. Qu’il y ait, qu’il y ait toujours eu, de l’hétérogénéité sociale et culturelle n’empêche pas qu’il y a nécessité et urgence de développer du commun, faute de quoi le multiculturalisme produit une libanisation et non l’enrichissement mutuel promis. Les moyens de créer du commun sont toujours les mêmes : le travail, l’école, une laïcité non pas défensive mais conquérante, interpellatrice, capable, s’appuyant sur la culture commune de faire bouger, de faire entrer dans une logique de dialogue civique les particularités culturelles et religieuses. Le dialogue du politique démocratique avec le religieux, qui s’est poursuivi d’une manière implicite quand il s’agissait du catholicisme, doit devenir explicite avec un islam qui vient de l’extérieur.

6-2-2011, Paul Thibaud

Source : Marianne

Nous le savons tous, nous vivons dans une société multiculturelle, multiconfessionnelle, mondialisée, où la cohabitation peut s'avérer difficile. Cette réalité implique une politique attentive au vivre-ensemble qui ne va pas sans heurts, sans peur, sans crainte des ghettos communautaires, sans réactions racistes.

C'est pour discuter de cette situation que Frédéric Joignot, du "Monde Magazine", a rencontré l'historien Pap Ndiaye, maître de conférence à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteur de La Condition noire. Essai sur une minorité française (Calmann-Lévy, 2008), où il montre combien l'ostracisme envers les Noirs résiste dans la société française, même s'il ne se dit plus "racial".

Que nous dit Pap Ndiaye ? D'une part, il constate la montée d'un nouvelle extrême droite européenne, qui brouille les pistes : "Ces mouvements ne s'appuient plus explicitement sur l'appareil idéologique ouvertement raciste issu du premier XXe siècle, mais sur la défense radicale de thèmes souvent marqués à gauche, en tout cas clairement opposés aux obsessions recuites de l'extrême droite historique : les 'valeurs républicaines', la laïcité, les droits des femmes, voire des homosexuels, etc., menacés par 'eux'. Le 'eux' incluant les immigrés post-coloniaux et leur descendance, dont on déplore avec hypocrisie le 'manque d'intégration', le 'comportement délinquant', etc."

Pap Ndiaye rappelle aussi que tous les clichés de la nouvelle extrême droite sur l'impact économique désastreux de l'immigration – qui volerait du travail aux nationaux – comme sur une nouvelle "invasion" associée aux crises politiques et au réchauffement climatique ont été contredits par toutes les enquêtes.

Pap Ndiaye montre encore que ces discours sur l'immigré incapable de s'intégrer et d'accepter les mœurs ou la démocratie européenne supposent un Autre à jamais "étranger", borné et incapable de changer ou d'apprendre. "Une telle conception néglige les changements profonds que connaissent les pays et les populations du Sud avec la mondialisation du commerce, l'incroyable brassage des cultures et des informations via Internet, l'urbanisation rapide, la diffusion massive des nouvelles technologies de communication. Une telle vision méconnaît encore ce que l'expérience migratoire apporte aux migrants, les bouleversements qu'elle suscite, les reconfigurations culturelles, religieuses, familiales, et ses effets sur les cultures européennes, particulièrement celles des jeunes urbains."

Enfin, sans renier les problèmes soulevés par le "vivre-ensemble" dans une société multiculturelle, Pap Ndiaye soutient la nécessité d'une politique qui défendrait certains droits d'expression des minorités.

Frédéric Joignot

Source : Le Monde

Une centaine de journalistes marocains du monde ont assisté le week-end dernier à El Jadida, au colloque organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), en partenariat avec l’instance chargée du "Dialogue national médias et société". Une occasion pour ces professionnels des médias de débattre de différents sujets clefs à travers des ateliers thématiques.

Les participants à la première rencontre des journalistes marocains du monde, tenue du 4 au 6 février 2011 à El Jadida./MAP

Les 4, 5 et 6 février, El Jadida a abrité la première rencontre des journalistes marocains du monde. L’événement a suscité de vives réactions parmi la centaine de journalistes marocains de la diaspora qui y ont participé.

Les professionnels des médias ont saisi l’opportunité pour débattre de leur rôle, échanger sur leurs expériences, apporter des recommandations, entre autres.

La présentation d’une étude intitulée “Situation et attentes des journalistes marocains du monde” a soulevé une question controversée: celle de la contribution des journalistes marocains du monde au développement des médias communautaires nationaux à l’étranger pour remédier aux préjugés, voire améliorer l’image du Maroc.

Les médias communautaires

Dans l’assemblée, des journalistes ont d’abord tenu à rappeler leur rôle: un rôle social et non celui de porte-parole de leur pays d’origine. L’impact social et professionnel des médias communautaires a lui aussi fait polémique. Alors que pour certains, il s’agit de “supports ghettos”, où la cible est cloisonnée dans des problématiques intracommunautaires au détriment d’autres sujets pouvant les aider à évoluer ou mieux s’intégrer dans leur pays de naissance ou d’accueil, ils constituent pour d’autres un frein en termes de perspectives professionnelles.

Nombre de journalistes travaillant dans ce genre de supports affirment rencontrer des difficultés à percer par la suite dans des médias d’actualité plus générale. En bref, plusieurs journalistes ont dit vouloir être intégrés dans un processus de collaboration (par l’échange des expériences et des connaissances), et non dans un processus de développement de supports communautaires à l’étranger. Selon eux, ils stigmatisent à la fois les professionnels des médias et le public.

Remédier aux stéréotypes

Dans ce sens, des recommandations ont été faites non pas pour “améliorer l’image du Maroc” mais pour remédier aux stéréotypes véhiculés par des médias étrangers. Ainsi, certains intervenants ont demandé le développement de la formation par la mise à disposition de fonds aux journalistes marocains de la diaspora, une sorte de bourse qui leur permettrait de revenir au pays dans le cadre du travail, et de traiter ainsi des réalités du pays depuis l’intérieur. Ces informations devraient par la suite être diffusées ou publiées dans les médias étrangers pour lesquels ils travaillent.

Reste à définir le statut du journaliste marocain expatrié ou d’origine marocaine. Quelles formes prendront ces collaborations? Se feront-elles sous forme de partenariat avec des médias étrangers ou sous forme de collaborations ponctuelles entre le journaliste et le média marocain quand il s’agira, par exemple, de traiter de sujets sensibles? Reste alors à définir le rôle du journaliste, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs.

Source : Aufait

On entend souvent dire que les enfants immigrants ne rencontrent pas de difficultés en arrivant dans leur nouveau pays. Plus encore, on les voit comme ceux qui, dans la famille, s'adaptent rapidement, traînant leurs parents derrière eux et, finalement, on les décrit aussi comme des intermédiaires entre la nouvelle société et les membres adultes de leur famille.

On entend souvent dire que les enfants immigrants ne rencontrent pas de difficultés en arrivant dans leur nouveau pays. Plus encore, on les voit comme ceux qui, dans la famille, s'adaptent rapidement, traînant leurs parents derrière eux et, finalement, on les décrit aussi comme des intermédiaires entre la nouvelle société et les membres adultes de leur famille.

Qu'en est-il vraiment?

En fait, les enfants comme les adultes vivent des changements, des pertes, des aventures, des gains et des découvertes dans l'immigration. Mais on oublie trop souvent qu'ils vivent cette expérience à leur rythme, en fonction de leur propre bagage d'expériences et avec leurs propres émotions. En particulier, les politiques d'accueil et d'intégration au Québec et dans nos municipalités visent surtout, voire uniquement, les adultes immigrants. On vise leur insertion socioprofessionnelle, leur apprentissage du français ou leur retour aux études, on veut les orienter dans leur intégration sociale par le logement et par la participation associative, mais il est beaucoup plus rare que ces mesures et politiques s'adressent aux enfants. En fait, pour eux, on vérifie surtout qu'ils vont être inscrits à l'école et qu'ils bénéficieront de mesures de francisation s'ils ne parlent pas le français à leur arrivée. On laisse ensuite les parents s'occuper d'eux sans se préoccuper plus des besoins particuliers qu'ils pourraient avoir.

Des expériences proches mais différentes

Dans l'immigration, petits et grands vivent des expériences proches mais différentes et souvent décalées dans le temps.

Pour les adultes, les étapes sont d'abord la lune de miel, puis une période de choc culturel souvent suivie par une phase de désillusion et de questionnement sur la décision de s'installer pour finalement arriver à une forme de stabilité critique. La lune de miel, à l'arrivée, c'est le moment de la découverte. On a tout laissé derrière soi, la profession, la maison, la grande famille et les amis, mais on s'émerveille de toutes les nouveautés qu'on découvre et on met entre parenthèses ces pertes pour mieux ouvrir les portes de l'avenir et de la nouveauté. Tout paraît beau, et c'est une période de grande activité où il faut tout mettre en place pour assurer un bel avenir à la famille. C'est une étape de projet aussi où l'espoir prévaut.

Pour les enfants qui accompagnent leurs parents, cette même période peut, selon leur âge et leur expérience, représenter un moment plus difficile affectivement. Pour les plus jeunes, l'éloignement de la famille élargie, des grands-parents, oncles et tantes, qui faisaient partie du quotidien, peut représenter une perte importante et très insécurisante. Si les parents vivent cet éloignement en le rationalisant et en se projetant dans un avenir où ils retrouveront, pour des vacances ou pour plus longtemps, ce réseau familial, les petits enfants, eux, expérimentent leurs premières séparations et celles-ci peuvent être d'autant plus dures que l'enfant est dans un nouveau contexte matériel sans ses repères habituels (changement de maison, d'espace, de nourriture, de langue et bien plus encore...).

Certes, les parents représentent la première sécurité pour leur enfant et, très souvent, ceux-ci vont bien vivre ces pertes grâce à leur proche entourage familial. Mais, et c'est là que le rythme des uns et des autres diffère, les parents sont souvent aussi à ce moment pris par un tourbillon d'activités qui les rend moins disponibles à leur enfant. L'enfant va alors vivre plus fortement les chocs culturels dus aux changements et aux adaptations nécessaires. Dans ce cas, un environnement proche du pays d'origine peut sécuriser l'enfant dans ces transformations. Par exemple, une garderie dans laquelle on parle le français mais aussi sa langue d'origine, où il retrouve des attitudes et des jeux ressemblant à ceux qu'il connaissait, peut représenter un bon point de transition durant cette période. Il est aussi important que les parents soient aidés dans certaines de leurs démarches pour leur laisser le temps de rassurer leur enfant par leur présence et la continuité culturelle, linguistique et affective qu'ils représentent.

Pour les enfants d'âge primaire, la perte des camarades de classe, de sport et de loisirs est aussi une période difficile et ils la vivent en même temps que leur nécessaire adaptation à un nouveau milieu scolaire et à une nouvelle langue pour certains. Se faire des nouveaux amis est leur principal défi et il n'est pas facile à relever. C'est particulièrement difficile lorsque l'enfant est le seul de son origine dans sa nouvelle classe, ou lorsqu'il est le dernier arrivé et que tous les autres maîtrisent déjà les codes de l'école et de la langue québécoise.

Plusieurs enfants vont être gênés, se sentir isolés, voire rejetés et vivre de l'exclusion. Cette situation est d'autant plus lourde à porter qu'ils ne peuvent pas en parler avec leurs parents en proie à leurs propres chocs culturels et aux premières désillusions: difficultés à trouver un emploi dans leur domaine, non-reconnaissance de leurs qualifications et diplômes, etc. Les enfants vont souvent protéger leurs parents de leurs propres difficultés en n'en parlant pas.

Pour les enfants aussi, l'arrivée dans leur nouvelle société et particulièrement à l'école, peut être vécue comme une forme de déqualification, en particulier lorsqu'ils doivent apprendre la nouvelle langue. Si les classes d'accueil sont un bon moyen pour favoriser cet apprentissage, elles sont souvent vécues, par les enfants comme par leurs parents, comme du temps scolaire supplémentaire et une rétrogradation dans le curriculum académique. Certains enfants se voient ainsi «perdre un ou deux ans» et se retrouvent ensuite en classes régulières avec des enfants plus jeunes qu'eux, comme s'ils avaient redoublé.

Les ados

Finalement, pour les adolescents, la séparation avec les amis est souvent vécue comme un drame et la socialisation dans le nouveau réseau peut parfois être difficile, d'autant plus que le jeune est à l'âge où il cherche et forge son identité. Certains adolescents seront parfois très critiques quant à la décision d'immigration de leurs parents en particulier lorsque ceux-ci seront en phase de désillusion. Leurs jeunes leur en voudront d'avoir pris la décision de partir et remettront en question la légitimité de l'immigration.

Mais bien sûr, tous ces éléments plus difficiles se développent, chez les enfants et les jeunes, en même temps que de nouvelles expériences, que de nouveaux apprentissages, que de nouvelles relations qui les installent et les insèrent dans leur nouveau monde. Alors, peu à peu, les pertes sont compensées par les découvertes et si on n'oublie pas ceux qu'on a quittés, on se projette de plus en plus dans de nouveaux réseaux. Les parents, par leur accompagnement, aident à tisser cette continuité et l'école, les centres de sports et de loisirs en représentent des éléments très importants. En particulier, c'est par les professeurs, les intervenants, les entraîneurs, les voisins, les amis que va s'instaurer la socialisation dans le nouveau milieu.

Coup de pouce

Alors quelles leçons tirer de cette compréhension du vécu des enfants immigrants? Comment peut-on les aider? D'abord, en aidant leurs parents, en leur donnant le temps et la disponibilité d'être sensibles aux besoins particuliers de leurs enfants dans cette période d'instabilité.

Ensuite, en permettant et renforçant les regroupements dans lesquels les enfants retrouvent, pour un temps, la sécurité liée à leur langue d'origine et à leur culture d'origine. Il n'y a donc pas à s'inquiéter de les voir se regrouper par pays ou langue d'origine dans la cour d'école ou au parc. C'est au contraire le passage nécessaire pour leur permettre de s'insérer en toute sécurité affective dans l'école québécoise.

En multipliant les lieux aussi, en dehors de l'école, où ils vont lier des relations dans leur nouveau milieu: loisirs, sports, associations de jeunes et familiales.

Plus encore, en formant les professeurs et intervenants qui vont les accompagner durant cette période et en informant les parents sur ce que peuvent vivre leurs jeunes.

Finalement, c'est surtout en étant conscient de cette situation et en y étant socialement et collectivement attentifs qu'on pourra favoriser pour ces jeunes une entrée réussie dans notre société.

5/2/2011,  Michèle Vatz-Laaroussi

Source : Cyberpress.ca

Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, M. Ahmed Taoufiq Hjira, a annoncé, samedi soir à Bruxelles, que les membres de la communauté marocaine établie à l'étranger pourront désormais bénéficier du nouveau dispositif de logement social à 250.000 dhs.

Cette nouvelle génération d'offre de logements s'inscrit dans le cadre d'un plan de relance étalé sur la période 2010-2020 conformément aux hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI qui a fait du logement social l'une des premières priorités du Royaume, a précisé le ministre, qui intervenait dans le cadre de la 1ère édition du salon SMAP Expo Bruxelles (4-6 février).

Ce plan, a poursuivi M. Hjira, offre plus de visibilité aux investisseurs sur une période de dix ans et garantit une stabilité fiscale dans l'immobilier social national.

Après avoir assuré que l'ensemble des prescriptions techniques de qualité et de sécurité sont soumises à un contrôle rigoureux, M. Hjira a fait savoir que l'acquéreur bénéficiera du montant de la TVA afférente à ce logement social dont la superficie est comprise entre 50 et 100 m2.

Concernant les promoteurs, le ministre a expliqué qu'ils doivent s'engager à construire 500 logements minimum sur cinq ans, tout en respectant le cahier de charges relatif à la qualité et la sécurité.

M. Hjira a de même souligné l'engagement de l'Etat au niveau du contrôle de la conformité de ces logements sociaux, la réduction des délais de l'octroi des autorisations de construire en plus du relèvement du plafond FOGARIM.

Rappelant l'expérience pionnière du Maroc à l'échelle arabe et africaine en matière du logement social, M. Hjira a indiqué que parmi les objectifs premiers de ce genre de logements figurent notamment l'élargissement du secteur organisé, la stimulation de l'économie, la promotion de la qualité, l'encouragement de la production et la diversification de l'offre immobilière nationale.

S'agissant de la première édition du "SMAP Expo Bruxelles'', M. Hjira s'est félicité de l'engouement de la communauté marocaine de Belgique qui manifeste de plus en plus un intérêt toujours grandissant pour leur pays d'origine.

Il a souligné que cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un programme itinérant baptisé "Road Show Europe" qui sillonnera cinq grandes métropoles européennes à savoir Bruxelles, Milan, Paris, Marseille et Barcelone.

Organisé par le groupe spécialisé dans l'ingénierie événementielle du Maroc à l'étranger "SMAP Group", ce salon comprend des conférences-débats, des soirées artistiques, des ateliers de cuisine et des dégustations de mets typiques de l'art culinaire marocain.

Parmi les thèmes débattus lors de ce salon de trois jours, figurent notamment "Autonomie et régionalisation au Maroc", "Décryptage et vision d'avenir du projet de société au Maroc" et "Nouveaux espaces d'expression".

Source : MAP/Aufait

Les propos de M. Cameron sont "décevants", a réagi de son côté Faisal Hanjra, l'un des responsables du Conseil musulman britannique.

Les propos du Premier ministre britannique, David Cameron, samedi sur l'échec du multiculturalisme dans son pays ont provoqué un tollé au sein de l'opposition et des organisations musulmanes au Royaume-Uni, qui l'ont accusé de se "tromper de cible".

Inayat Bunglawala du groupe Muslims4UK, qui combat l'extrémisme, a dénoncé l'"analyse profondément erronée" de M. Cameron. "Il y a un lien ténu entre les problèmes d'intégration et les problèmes de terrorisme", a-t-il estimé sur la BBC. "Les musulmans sont nombreux dans ce pays depuis les années 60. On a vu peu d'actes terroristes de la part des musulmans dans les années 60, 70, 80 et 90", a-t-il fait remarquer.

"M. Cameron devrait réfléchir à ce qui s'est passé depuis 2001, depuis l'invasion de l'Afghanistan, l'invasion de l'Irak, qui sont, selon tous les commentateurs considérées comme la principale raison de la radicalisation de la jeunesse musulmane à laquelle on a assisté".

Les propos de M. Cameron sont "décevants", a réagi de son côté Faisal Hanjra, l'un des responsables du Conseil musulman britannique, qui chapeaute quelque 500 organisations. "Montrer du doigt les musulmans (...) ne fait qu'entretenir l'hystérie et la paranoïa à l'égard de l'islam et des musulmans", a jugé Mohammed Shaqif, à la tête de la Fondation Ramadan.

Plus tôt dans la journée, en Allemagne, M. Cameron avait estimé, au cours de la Conférence de Munich sur la sécurité, que la politique de "tolérance" à l'égard de ceux qui rejettent les valeurs occidentales avait échoué dans son pays.

05/02/2011

Source : AFP / Lalbre.be

Deux sénateurs républicains viennent d’introduire un projet de révision du quatorzième amendement de la Constitution. Objectif : mettre fin au droit de toute personne née aux États-Unis d’obtenir automatiquement la citoyenneté américaine.

La proposition est pour le moins osée. Elle remet en cause l’historique droit du sol établi en 1868 au lendemain de la Guerre de Sécession afin de garantir la citoyenneté américaine aux enfants d’esclaves libérés.

À l’origine du projet, on retrouve les sénateurs républicains de Louisiane et du Kentucky, David Vitter et Rand Paul.

« Citoyen américain, immigrant légal, ou membre actif des forces armées »

Le premier est connu pour ses positions anti-avortement, anti-mariage homosexuel et pro-armes à feu. Le second est une des figures du mouvement ultraconservateur du Tea Party.

Ensemble, ils demandent que tout enfant né aux États-Unis puisse devenir citoyen américain si, et seulement si, l’un de ses parents au moins est « citoyen américain, immigrant légal, ou membre actif des forces armées ».

La cible visée reste la population d’immigrants illégaux estimée à plus de 11 millions de personnes. Selon les deux sénateurs, ces personnes viennent aux États-Unis « uniquement » pour y faire des bébés. Elles peuvent ensuite utiliser l’argument de la nationalité de leurs enfants pour tenter d’obtenir la fameuse « carte verte » de résident permanent.

David Vitter et Rand Paul sont soutenus dans leur action par cinq États (Arizona, Géorgie, Oklahoma, Pennsylvanie, Caroline du Sud) qui ont annoncé en janvier leur volonté d’adopter de telles restrictions sur leur territoire, bien que ce domaine demeure de compétence fédérale.

« De telles restrictions ne feraient qu’accélérer l’immigration illégale »

Un véritable bras de fer s’est installé avec Washington sur les questions d’immigration. Déjà en avril 2010, l’Arizona avait signé une loi visant à durcir le dispositif légal contre les clandestins sans demander l’avis du pouvoir central.

Aujourd’hui, une vingtaine d’États souhaiteraient ainsi restreindre les règles de citoyenneté. Mais il en faudrait bien davantage pour parvenir à modifier la Constitution car toute révision du texte historique nécessite une majorité des deux tiers à la Chambre et au Sénat ainsi que l’aval de trois quarts des cinquante États (37). Le but des deux sénateurs et des États frondeurs reste néanmoins de maintenir la pression pour éventuellement porter le cas devant la Cour Suprême. Furieuses, les associations de défense des droits civiques ont averti que de telles restrictions ne feraient qu’accélérer l’immigration illégale.

À une échelle bien plus petite, l’autre catégorie de personnes qui en serait affectée est celle des touristes et étudiants étrangers désireux de faire naître leurs enfants aux États-Unis. Leurs bébés se verraient également refuser la précieuse citoyenneté.

6/2/2011, Célia Sampol

Source : DNA

La direction de la coopération internationale (DCI), plus de 200 policiers et gendarmes français présents dans 156 pays, a refoulé en 2010 17.000 candidats à l'immigration et détecté plus de 1.500 documents falsifiés à l'embarquement dans le monde, selon des sources policières.

D'après son bilan 201O, la DCI, qui couvre 156 pays grâce à 90 antennes implantées aux quatre coins du globe, la DCI a contribué à refouler quelque 17.000 personnes candidates à l'immigration illégale à destination de la France contre un peu plus de 11.000 en 2009.

Par ailleurs, selon les sources, un peu plus de 1.500 documents falsifiés ont été détectés par ses services à l'embarquement de ces personnes, notamment dans les aéroports.

La DCI, qui rassemble depuis septembre dernier 170 policiers et 60 gendarmes, a localisé plus de 200 personnes qui étaient inscrites au fichier des personnes recherchées en France.

Source : AFP/Le Figaro

Les sénateurs ont adopté dans la nuit de jeudi à vendredi une disposition visant à faciliter les démarches des Français nés à l'étranger pour le renouvellement de leur carte nationale d'identité ou de leur passeport.

Dans le cadre du projet de loi sur l'immigration actuellement en discussion en première lecture au Sénat, les sénateurs ont décidé que "la première délivrance d'une carte nationale d'identité ou d'un passeport certifie l'identité et la nationalité de son titulaire".

"Les mentions relatives à l'identité et à la nationalité inscrites sur ces derniers font foi jusqu'à preuve du contraire par l'administration", ajoute l'article additionnel voté par les sénateurs.

Le socialiste Richard Yung, sénateur des Français du monde, à l'initiative de cet ajout, a fait valoir que malgré un décret du Premier ministre daté du 18 mai visant à simplifier les procédures de délivrance et de renouvellement de la carte d'identité et du passeport pour les Français nés à l'étranger, "les problèmes perduraient".

Cette disposition, pour entrer dans la loi, doit encore être votée par les députés lors de la deuxième lecture du projet à l'Assemblée.

Plusieurs associations de droits de l'Homme avaient fait valoir, au cours des dernières années, les difficultés rencontrées par certains Français - Français nés à l'étranger, ou nés en France de parents étrangers ou devenus français par naturalisation - à renouveler leurs papiers d'identité.

La LDH (Ligue des droits de l'homme) en particulier avaient chiffré à "plusieurs millions" les personnes rencontrant ces difficultés, subissant ainsi "un traitement discriminatoire" par rapport à leurs concitoyens.

Elle avait même lancé, il y a un an, un appel en ligne "Vous êtes Français' Prouvez-le!", qui avait recueilli plus de 10.000 signatures dont de nombreuses personnalités politiques, universitaires, syndicales et du monde du spectacle.

Source : L’Express.fr

L'arabe est la deuxième langue usuelle de France, après le français, mais son enseignement est souvent "cantonné aux élèves issus de l'immigration", regrette le ministre de l'Education nationale.

Après l'enseignement de l'anglais, Luc Chatel entend réformer l'apprentissage de l'arabe. Le ministre de l'Education nationale a annoncé ce mercredi l'ouverture de nouvelles sections internationales et de langues orientales en arabe à la rentrée. Il espère ainsi que cet enseignement ne soit pas "cantonné (...) aux élèves issus de l'immigration".

Une initiative saluée par Afifa Zayadi, représentante de l'Alecso (Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences) en France: "Il ne faut pas encourager les gens à se tourner vers les associations et les mosquées où l'on ne peut pas contrôler l'apprentissage", dit-elle.

"Il vaut mieux apprendre l'arabe dans un cadre laïc et institutionnel, que de laisser cet enseignement aux mains de gens que l'on ne maîtrise pas", insiste le professeur Elgourari. Ce dernier voit dans les mouvements de contestation qui secouent actuellement le monde arabe "une opportunité historique de relancer" cette langue.

Dans le secondaire, l'apprentissage de l'arabe n'est pas asez développé.

5000 candidats choisissent l'arabe au bac

L'apprentissage de l'arabe à l'école reste peu développé, notamment dans le secondaire. Au grand dam de spécialistes qui craignent que ce déficit profite à des enseignements plus communautaires ou religieux.

Pourtant, "la tradition d'enseignement de l'arabe date de Colbert", en France, selon Luc Deheuvels, vice-président de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Aujourd'hui, 22 universités et la quasi-totalité des grandes écoles l'enseignent, indique-t-il.

Mais si chaque année, 5000 candidats choisissent l'arabe au bac, seulement 6178 élèves l'apprenaient dans le secondaire en 2009, soit 1% des effectifs, selon le ministère de l'Education nationale.

"Les rectorats refusent depuis plusieurs années toute ouverture de postes budgétaires en arabe", selon l'inspecteur général. Les chefs d'établissement ferment des sections en évoquant un nombre d'élèves insuffisant, regrette Moktar Elgourari, membre de l'Association des professeurs de langues vivantes (APLV).

Selon lui, "l'argument économique prime sur l'argument culturel. On applique à l'arabe les mêmes règles comptables que pour l'anglais ou l'espagnol".

"L'arabe se trouve bousculé par le développement massif de l'anglais", mais pâtit aussi de "l'image brouillée" qu'il véhicule "entre barbus et femmes voilées", ajoute Luc Deheuvels.

Autre handicap, "le passif de la colonisation", notamment dans les académies du sud de la France, estime Bruno Levallois.

Pour Smail Chafaï, de l'Institut du monde arabe (IMA), "il y a une résistance des chefs d'établissement alors même que la demande existe, y compris chez les non arabisants".

Au final, tous dénoncent "l'absence de politique volontaire" du gouvernement, avec pour conséquence de renvoyer une partie des élèves potentiels vers le secteur associatif ou les mosquées. Selon plusieurs sources, environ 60 000 personnes sont concernées.

Source : L’Express.fr

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et l’Instance chargée du « Dialogue national Médias et Société »  organisent la Première conférence des journalistes marocains du monde, qui se tiendra à El Jadida du vendredi 4 février au soir au dimanche 6 février.

Cette rencontre inédite, devrait regrouper près de 180 journalistes et  professionnels des médias travaillant dans dix-huit pays : Afghanistan, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Danemark, Émirats Arabes Unis, Espagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Iran, Italie, Liban, Pays-Bas, Qatar, Russie, Soudan. De nombreux journalistes du Maroc et des membres de l’Instance chargée du « Dialogue national Médias et Société » participent aussi à cette rencontre qui  fait suite aux échanges que l’Instance a eues en avril 2010 avec un certain nombre de professionnels marocains émigrés, ainsi qu’à l’audition du CCME par ladite instance ...

Pour télécharger le programme

Le Conseil régional d’Aquitaine procède actuellement dans ses locaux de Bordeaux à une exposition dédiée aux anciens combattants. Jusqu’au 11 mars prochain, à travers une série de photos, les visiteurs auront ainsi l’occasion de se replonger dans le passé des indigènes.

Vingt-deux anciens indigènes des ex-colonies sont actuellement à l’honneur au niveau de Bordeaux à travers une exposition dénommée : «Mémoire d’un engagement : la longue route des combattants marocains ». Les parcours d’anciens combattants sont revisités via une exposition qui a ouvert ses portes au public le 24 janvier. Un hommage pour ces anciens combattants marocains qui ont longtemps souffert le martyr.

Une pension militaire restée dérisoire ….

Selon le journal 20 minutes, les soldats marocains qui ont combattu sous la bannière de la France perçoivent une pension dix fois moins élevée que celle octroyée à leurs homologues français. Cette situation avait même contraint bon nombre d’entre eux à effectuer une retour vers l’hexagone pour espérer améliorer leurs conditions en bénéficiant notamment du minimum vieillesse.

…… Avant que « Indigènes » ne change la donne

Le film « Indigènes » du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb sorti en 2007, a fait rejaillir les vieilles doléances des ces soldats délaissés. Après la sortie de ce long métrage, leur situation a connu une nette amélioration. Et les autorités sont devenues plus sensibles à leurs revendications. C’est ainsi que la pension d’ancien combattant ainsi que celle d'invalidité devaient être decristallisées sur proposition du président Jacques Chirac.

En octobre 2008, six anciens combattants marocains ont pu obtenir la revalorisation de leurs pensions militaires. De même, début juillet 2010, le Conseil constitutionnel avait censuré une disposition qui les empêchait d’avoir la carte de combattant. Dans le même sillage, le 13 juillet 2010, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé la décision du Conseil constitutionnel concernant l’alignement des pensions des indigènes a celles de leurs homologues français.

La revalorisation, un parcours du combattant

Même s’il y a eu des améliorations à propos de leur statut, l’obtention de la revalorisation  de leurs pensions demeure un chemin de croix pour ces anciens soldats. Pour ceux qui résident en France il faut une demande accompagnée de cartes militaires auprès des prefectures et de l’Office national des anciens combattants. Tandis que les autres doivent déposer leurs dossiers au niveau des services consulaires français pour espérer obtenir leurs sésames.

Cette exposition qui a débuté le 24 janvier 2011 se poursuitvra jusqu’au 11 mars prochain. D’illustres photographies d’anciens indigènes de même que leurs parcours héroïque sont mis à la disposition des nombreux visiteurs.

Source : Yabiladi

Ils sont actuellement plus de 29.000 jeunes marocains à suivre leurs études en France, soit l'une des plus importantes communautés estudiantines dans l'Hexagone.

Forte en nombre mais également en compétences, cette communauté peut jouer un rôle significatif dans la marche de développement lancée p a r le Royaume durant la dernière décennie…Suite

Avec Zizouna, Jaouad Benaissi esquisse le portrait d'une héroïne muette en butte à la férocité sociale. Interview.

« La migration circulaire féminine : vecteur de développement», est l'intitulé du projet lancé par le Centre d'initiatives et de recherche en Méditerranée (CIREM) et la Fondation Orient Occident (FOO). Le premier fruit de ce travail est une étude de terrain sur le vécu de ces ouvrières agricoles en partance pour quelques mois en Espagne.

L'objectif premier exprimé par les auteurs de cette recherche est de mesurer la contribution à la réflexion sur le lien entre migration circulaire et développement.

L'étude aborde «l'impact des remises de fonds des femmes migrantes sur le développement local, l'impact socioculturel de l'expérience migratoire...Suite

Les Britanniques se méfient le plus des migrants, selon un sondage réalisé dans huit pays industrialisés. Pour la troisième année consécutive, un sondage réalisé sous la houlette du German Marshall Fund en partenariat avec TNS Sofres, évalue les différentes perceptions de l'immigration dans les pays industrialisés. Rendu public, jeudi 3 février, il fait apparaître des écarts importants d'appréhension entre les huit pays sondés : Etats-Unis, Canada, RoyaumeUni, Italie, Espagne, Allemagne, Pays-Bas et France. Dans chacun d'entre eux, un échantillon de 1000 personnes de plus de 18 ans a été interrogé. En Europe, l'enquête a eu lieu entre le Z7 août et le 13 septembre Z010…Suite

La manne du marché halai, estimée à 5 milliards d'euros en France, rendrait-elle fébriles certains  de ses acteurs?

Une affaire de saucisses de volailles estampillées halal soupçonnées de contenir d'infimes traces d'ADN de porc affole, depuis quelques jours, les sites communautaires musulmans et les entrepreneurs du secteur.

Au point que la société Herta,  qui fabrique les saucisses incriminées, a annoncé le 1" février la suspension de la production de la charcuterie halaI sur ses chaînes, en dépit de contre-expertises, qui, selon elle, écartaient la présence de porc dans ses produits. « Pour offrir Pour être licites, les viandes doivent provenir d'animaux égorgés vivants etàlamain par un sacrificateur musulman toutes les garanties à nos consommateurs…Suite

Pendant que l'équation «islam=immigration=occupation» fait monter la cote du Front national, l'ambassade des EtatsUnis à Paris repère depuis des années dans les banlieues les jeunes issus de l'immigration les plus prometteurs et les invite deux à trois semaines outre-Atlantique, voya nt en eux source d'innovation et futures élites de la société française!...Suite

Le Maroc est placé en tête des pays dont les ressortissants ont bénéficié d’un titre de séjour pour des raisons de regroupements familiaux en Belgique.

Un chiffre record : 6000 permis de séjours ont été délivrés aux Marocains en 2008 pour des raisons de regroupements familiaux en Belgique. Le Maroc vient ainsi en tête des pays dont les ressortissants ont bénéficié de ces cartes de séjour pour s’installer dans ce pays d’Europe.

Il est suivi de la Turquie avec 2000 permis de séjour accordés pour les mêmes raisons familiales. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée en 2010 par le Centre pour les migrations et les études interculturelles (CEMIS) de l’Université d’Anvers, pour le compte de La Fondation Roi Baudouin. Selon cette étude baptisée «Le regroupement familial en Belgique : les chiffres derrière le mythe», l’Algérie est placée cinquième derrière l’Inde et le Congo. Les auteurs du rapport poussent l’analyse plus loin en examinant de près la relation entre le regroupant (le demandeur du regroupement familial qui séjourne dans le pays d’accueil et qui veut faire venir un des membres de la famille) et le regroupé (la personne qui rejoint une autre dans le pays d’accueil).

On sait que le regroupement familial ne se limite pas à la migration par le mariage. Il y a également la migration des enfants, d’époux ou de parents qui rejoignent respectivement leurs parents et leurs enfants dans les pays d’accueil. Constat : la plupart des permis de séjour ont été délivrés pour faire venir un conjoint. Les enfants et les conjoints ont longtemps constitué le plus grand groupe de migrants regroupés. Ces derniers temps, la tendance est la migration par le mariage, qui est devenue la principale forme de regroupement familial. «Ce qui indique une évolution d’une migration matrimoniale vers une migration visant la constitution d’une famille, la principale forme de regroupement familiale», constatent les enquêteurs.

Ces derniers soulignent également que la majorité des regroupements familiaux concerne un ressortissant de l’Union européenne. «Pour les Turcs et les Marocains, il s’agit probablement de Belges naturalisés ou des descendants de 2e et 3e génération. Les études sur la migration matrimoniale marocaine et turque indiquent que le mariage dans un regroupement familial est généralement endogame. Le partenaire possède en général la nationalité belge. Il s’agit dans la plupart des cas d’un descendant de grand-parents marocains ou turcs qui épouse une personne originaire du pays de ses grand-parents», lit-on dans le rapport de la Fondation Roi Baudouin. Ce qui n’est pas le cas pour les migrants originaires d’Inde, du Japon et des États-Unis qui choisissent un partenaire hors UE.

Plus d’hommes que de femmes

Selon l’étude de la Fondation du Roi Baudouin, la majorité des migrants regroupés sont jeunes et de sexe féminin. Près de trois quarts sont âgés entre 20 et 39 ans dont 60% sont des femmes. Or, dans les cas du Maroc et de la Turquie, on observe une masculinisation du phénomène. Contrairement aux ressortissants des pays d’Europe de l’Est, la majorité des Marocains qui migrent vers la Belgique dans le cadre de regroupement familial sont de sexe masculin. Quid de la situation professionnelle de ces migrants ?

Selon les résultats de l’étude, près de la moitié des migrants regroupés sont en chômage. 6% autres sont demandeurs d’emplois. Comment expliquer ce taux élevé de migrants inactifs en Belgique ? «Ce pourcentage élevé peut s’expliquer, en partie, par leur arrivée récente en Belgique», souligne les auteurs du rapport.

Ces derniers notent que le taux de chômage est plus élevé chez les résidents ayant un partenaire originaire d’Afrique du Nord (33%) et d’Asie Occidentale et Centrale (32%) que chez les résidents en relation avec un migrant venu d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine, des Caraïbes ou de pays à hauts revenus

4/2/2011, Khadija Skalli

Source : Le Soir Echos

Après la Hesse, la Basse-Saxe et la Bavière veulent bannir le voile intégral de l'espace public.

La décision de l'État régional de la Hesse d'interdire le port de la burqa dans les services publics n'aura pas tardé à faire des émules. Au lendemain de cette interdiction, la Basse-Saxe a annoncé, ce jeudi, son intention d'en faire autant. Et la très catholique Bavière étudie aussi cette possibilité. Mercredi le ministre régional de l'Intérieur de Hesse avait décrété l'interdiction de porter le voile islamique intégral dans la fonction publique de son Land, après qu'une employée municipale eut annoncé son intention de se présenter à son travail entièrement voilée.

Depuis plusieurs années, cette mère de quatre enfants d'origine marocaine, âgée de 39 ans, travaillait à la mairie de Francfort coiffée d'un foulard islamique. Lorsqu'elle annonça son intention de reprendre son poste au service de l'état civil revêtue d'une burqa, mardi, à l'issue de son congé maternité, son employeur lui conseilla de rester chez elle pour éviter le tapage médiatique. «Nos collaborateurs montrent leur visage», précisa immédiatement le service du personnel de la mairie.

Pas d'indemnisation

La municipalité encourage sa collaboratrice à reprendre son poste, sans sa burqa. Et affirme qu'elle ne touchera pas un centime d'indemnisation sur les deniers publics dans le cas contraire. «Les employés des services publics et en particulier ceux qui sont en contact avec les citoyens ne doivent pas être voilés, a fait valoir le ministre régional de l'Intérieur, Boris Rhein, issu du parti conservateur de la chancelière. Les femmes voilées dans notre culture occidentale véhiculent une image qui ne correspond pas à nos valeurs de liberté et d'ouverture sur le monde.»

Après la décision de la France, en septembre, d'interdire le port du voile islamique intégral dans l'espace public, plusieurs députés allemands s'étaient prononcés pour l'adoption d'une telle mesure outre-Rhin. Selon un sondage récent, 60% d'Allemands y sont favorables. Cependant, le ministre de l'Intérieur s'y était opposé, arguant qu'une telle mesure pouvait être contraire à la loi fondamentale allemande, qui fait office de Constitution. Mais une interdiction généralisée du voile intégral dans la fonction publique pourrait se répandre à travers les Länder. «La Basse-Saxe (un Land dirigé par les conservateurs, comme la Hesse) étudie actuellement une disposition légale propre aux fonctionnaires et aux employés, a indiqué, ce jeudi, le ministre régional de l'Intérieur, Uwe Schünemann. La burqa n'a rien à faire dans les services publics.»

La ministre régionale de l'Intégration et des Questions sociales, Aygül Özkan, a également défendu l'idée d'une interdiction du voile intégral. «Porter une burqa dans un service d'état civil dépasse le principe de la tolérance», a insisté Özkan, première ministre régionale d'origine turque. L'interdiction est soutenue par les représentants de la communauté musulmane allemande. «Avec ses revendications cette femme nuit aux musulmans», affirme Ali Kizilkaya, président du consistoire musulman. Plusieurs élus sociaux-démocrates ont aussi apporté leur soutien à l'interdiction de la burqa dans les services publics.

4/2/2011, Patrick Saint-Paul.

Source : Le Figaro

Le projet de loi sur l'immigration, adopté en première lecture à l'Assemblée nationale et en cours d'examen au Sénat, "ne permet pas un respect effectif des droits de l'homme", a estimé jeudi un avis de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH).

La CNCDH, qui avait déjà émis un avis sévère sur le texte avant son adoption par les députés en octobre, considère que les modifications apportées par l'Assemblée nationale "confirment" ses critiques.

La commission, qui a un rôle de conseil et de proposition auprès du gouvernement, conclut qu'"en l'état les dispositions examinées ne permettent pas un respect effectif des droits de l'homme".

Elle déplore que le projet conduise "à la banalisation de l'enfermement des étrangers, la réduction du rôle du juge judiciaire, au renforcement des pouvoirs de l'administration au mépris du droit des étrangers".

Ainsi la possibilité de créer des zones d'attente spéciales, à l'instar de celles existant dans les aéroports, face à l'arrivée dans une même zone "d'un groupe d'au moins dix étrangers", fait de la privation de liberté "un mode de gestion ordinaire de l'immigration", observe l'avis transmis à l'AFP.

La commission déplore également que les députés aient renforcé plusieurs dispositions du projet de loi initial limitant les possibilités de séjour des étrangers: c'est la cas de l'amendement qui prive du droit au séjour "un étranger gravement malade dès lors que le traitement est +disponible+ dans le pays d'origine".

C'est aussi le cas de la disposition prévoyant que tous les étrangers, et non plus seulement les ressortissants communautaires, peuvent faire l'objet d'une mesure d'éloignement du territoire si leur présence constitue "une menace à l'ordre public".

L'avis stigmatise également l'article très décrié qui étend la déchéance de nationalité aux Français naturalisés depuis moins de dix ans et condamnés pour meurtres, et tentatives, sur des "personnes dépositaires de l'autorité publique" (gendarmes, policiers, pompiers...).

Le Sénat, qui a commencé mercredi l'examen du projet de loi, pourrait revenir sur cette mesure phare du texte, les centristes ayant décidé à l'unanimité de voter contre.

3/2/2001
Source : AFP

Les sénateurs ont désavoué Nicolas Sarkozy, lors de l'examen du projet de loi sur l'immigration.

Le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en prend un sacré coup. Contre l’avis du gouvernement et de la commission, les sénateurs centristes se sont unis à l’opposition de gauche, pour refuser de déchoir de leur nationalité les meurtriers de représentants de l’autorité de l’Etat. La mesure a donc été rejetée net, à 182 voix contre 156.

La disposition, introduite à l’automne dernier dans le projet de loi sur l’immigration, et déjà votée en première lecture par les députés, voulait étendre la déchéance de nationalité à certains "nouveaux Français". Auraient donc été concernés ceux qui seraient français depuis moins de dix ans, coupables de crimes contre des dépositaires de l’Etat.

"C'est Vichy qui a inventé la dénaturalisation"

Au micro d’Europe 1, le centriste Jean Arthuis s'est élevé contre la mesure : "il ne faut pas confondre immigration et délinquance. Il est important de respecter l’égalité des Français devant la loi". Il a estimé cependant qu’il fallait "peut-être être plus exigeant avant d’octroyer la nationalité française". Prenant la parole au Sénat au nom des centristes, Nathalie Goulet s'est même risquée à un parallèle avec le "régime de Vichy", "qui a inventé la dénaturalisation", s’est-elle exclamée.

A cette fronde centriste, s'est alliée, de manière moins attendue, l'opposition de gauche. Le socialiste David Assouline a osé le rapprochement avec le Front national, qui propose que la déchéance de nationalité puisse être étendue aux personnes condamnées à plus de six mois de prison ferme. "Une fois que vous aurez légitimé cette idée dans le droit, d'autres pourront plus facilement aller plus loin", a-t-il menacé.

"Tirer les conséquences logiques d'un acte"

En l’absence du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux, le secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriales a affronté tant bien que mal la véhémence des critiques. Il n’est pas "illogique que quand une de ces personnes se retourne, par meurtre, contre le symbole de cette autorité de l'Etat, on puisse lui retirer sa nationalité", a répondu Philippe Richert. "Il ne s'agit de rien d'autre que de tirer les conséquences logiques d'un acte qui, par sa nature même, met son auteur en dehors de la communauté nationale", a appuyé Brice Hortefeux, dans un communiqué.

Le projet de loi sur l’immigration, malgré ce faux-pas, suivra son cours législatif. Il devrait prochainement passer devant l’Assemblée nationale, pour une deuxième lecture. En attendant, les sénateurs, eux, poursuivront l’examen du reste du texte la semaine prochaine. Au programme, une autre disposition très controversée sur le régime des sans-papiers lors de leur rétention.

Source : Europe1

Le CCME organise la première conférence des journalistes marocains du monde du 4 ayu 6 Février 2011 à El Jadida. Pour plus d'informations, cliquez ici.

Nulle politique migratoire ne peut ignorer la question du regroupement familial. En Belgique, comme dans la plupart des Etats membres de l’Union européenne, il est devenu la principale porte d’entrée légale des migrants.

C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin a décidé d’engager en 2010 un processus de consultation centré sur cette forme de migration. L’objectif poursuivi est d’élargir les connaissances sur le regroupement familial et établir un état des lieux des défis qui se posent aujourd’hui au plan juridique, administratif et socioéconomique. Afin de créer les conditions d’un débat informé, un travail de recherche et de compilation de données chiffrées a été mené parallèlement au dialogue entre les acteurs concernés.

Cette étude s’efforce de clarifier les mouvements et lignes de forces qui structurent le thème du regroupement familial en droit européen comme en droit belge. Télécharger gratuitement la publication (pdf, 755 KB

Source : Fondation Roi Baudouin

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et l’Instance chargée du « Dialogue national Médias et Société »  organisent la Première conférence des journalistes marocains du monde, qui se tiendra à El Jadida du vendredi 4 février au soir au dimanche 6 février.

Cette rencontre inédite, devrait regrouper près de 180 journalistes et  professionnels des médias travaillant dans dix-huit pays : Afghanistan, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Danemark, Émirats Arabes Unis, Espagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Iran, Italie, Liban, Pays-Bas, Qatar, Russie, Soudan. De nombreux journalistes du Maroc et des membres de l’Instance chargée du « Dialogue national Médias et Société » participent aussi à cette rencontre qui  fait suite aux échanges que l’Instance a eues en avril 2010 avec un certain nombre de professionnels marocains émigrés, ainsi qu’à l’audition du CCME par ladite instance ...

Pour consulter l'argumentaire, cliquez ici.

Le Sénat a commencé mercredi l'examen du projet de loi sur l'immigration déjà voté en première lecture par les députés, nouvelle occasion d'un bras de fer avec le gouvernement notamment sur les questions clé de l'extension de la déchéance de nationalité et de la rétention des sans-papiers.

Le gouvernement a déjà reçu deux avertissements des sénateurs.

Le groupe centriste du Sénat a ainsi décidé à l'unanimité de voter contre l'extension de la déchéance de nationalité aux personnes ayant acquis la nationalité française depuis moins de 10 ans et qui se sont rendues coupables de crimes à l'encontre de personnes détentrices de l'autorité publique.

"Nous ne voulons pas créer deux catégories de Français", ont dit les sénateurs centristes, en écho à des oppositions manifestées à l'automne, à l'Assemblée nationale, bien au-delà des rangs de la gauche.

L'extension de la déchéance de nationalité avait été intégrée au projet de loi initial préparé par Eric Besson à la suite du discours sécuritaire prononcé l'été dernier par le président de la République, à Grenoble.

L'UMP ne disposant pas de la majorité absolue au Sénat et l'opposition étant contre cette disposition, il sera difficile au gouvernement de la faire passer, sauf coup de théâtre.

Lors de l'examen du projet en commission, les sénateurs ont conservé l'extension de la déchéance de nationalité mais en ont réduit la portée en raccourcissant la longue liste des "dépositaires de l'autorité publique" pour la limiter aux magistrats et aux forces de l'ordre.

Autre point fort de désaccord entre le gouvernement et les sénateurs: les dispositions relatives au maintien en rétention administrative des sans-papiers en instance d'expulsion.

Ces dispositions, approuvées en première lecture par les députés, prévoient de retarder l'intervention, en rétention, du juge des libertés et de la détention (JLD) à cinq jours (au lieu de deux jours actuellement).

Les mesures, très décriées par les associations, avaient été inspirées par la Commission Mazeaud qui, en 2008, avait diagnostiqué un "enchevêtrement des compétences", aux "conséquences graves", avec pour résultante un taux d'exécution des éloignements très faible (environ 20% des sans-papiers placés en rétention).

En commission, les sénateurs ont détricoté le projet, optant donc pour un maintien de la procédure d'expulsion actuelle des sans-papiers.

Mercredi matin, le chef de file des sénateurs UMP Gérard Longuet est revenu à la charge, sur demande expresse du président de la République, en présentant à la commission des Lois un amendement rétablissant le texte initial sur le contentieux de la rétention. Peine perdue, l'amendement a été repoussé par 20 voix contre 16 et au moins 4 sénateurs UMP ont voté contre leur président.

Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur en charge de l'immigration et nouveau défenseur du texte, a par ailleurs annoncé devant les sénateurs qu'il allait déposer un amendement établissant un régime spécial de rétention pour les étrangers condamnés pour actes de terrorisme.

La durée de la rétention pour cette catégorie de personnes pourrait ainsi être portée à six mois avec possibilité d'une prolongation de 12 mois "pour des cas exceptionnels". M. Hortefeux a précisé que la procédure se passerait toujours sous contrôle du JLD et a souligné l'avis favorable, le 13 janvier, du Conseil d'Etat à cette mesure.

2/2/20011

Source : L’Express.fr

Les envois de fonds des Mexicains émigrés vers leur pays d'origine, la plupart en provenance des Etats-Unis, se sont stabilisés en 2010 à 21,2 milliards de dollars après deux années de forte chute.

Ce chiffre représente une légère hausse, de 0,12% par rapport à 2009, selon des chiffres diffusés mardi par la Banque centrale du Mexique.

Seconde source de devises du Mexique après le pétrole, les envois de fonds des émigrés, avaient fortement chuté en raison de la crise, de 3,6% en 2008 et de 15,5% en 2009.

Selon la Banque du Mexique, ces mauvais résultats étaient liés à la décélération de l'économie des Etats-Unis provoquant des problèmes d'emploi pour les quelque 12 millions de Mexicains qui résident dans ce pays selon les estimations, pour la moitié d'entre eux sans papiers.

Le Mexique est le troisième pays du monde dans le classement des envois de fonds des émigrants, selon un rapport de la Banque mondiale publié en novembre, derrière l'Inde et la Chine.

2/2/2011

Source : AFP

Il ressort  des statistiques de l'Office un recul de 5,3 pc des transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui ont atteint environ 50,2 MMDH au terme de 2009 contre 53 MMDH une année auparavant.

Les échanges de services du Maroc avec le reste du monde, portant essentiellement sur le tourisme, le transport, les communications et les centres d'appel, ont dégagé en 2009 un excédent estimé à 41,2 milliards de dirhams (MMDH) contre 51,5 MMDH une année auparavant, selon l'Office des changes.

Les recettes au titre de ces services ont atteint quelque 97,6 MMDH en baisse de 5,6 pc, alors que les dépenses se sont élevées à 56,3 MMDH en hausse de 8,6 pc, précise l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du Maroc.

Concernant le secteur du tourisme, qui a évolué en 2009 dans un contexte de crise internationale, les recettes voyages ont atteint 52,8 MMDH, pour afficher une baisse de 5 pc par rapport au niveau enregistré en 2008.

Les recettes touristiques ont progressé par contre de 8,9 pc par rapport à la moyenne des années 2004 à 2008, soit 48,5 MMDH, souligne la même source.

Pour leur part, les dépenses voyages ont augmenté de 2,8 pc à environ 8,7 MMDH en 2009. La balance voyages fait ainsi ressortir un excédent de 44 MMDH contre 47 MMDH.

Par ailleurs, les recettes générées par les services de transport et de communication et par les centres d'appel ont atteint respectivement 16 MMDH (-16,6 pc), 5,4 MMDH (+9,8 pc) et 3,3 MMDH (+13 pc).

Il ressort également des statistiques de l'Office un recul de 5,3 pc des transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui ont atteint environ 50,2 MMDH au terme de 2009 contre 53 MMDH une année auparavant.
Les recettes MRE ont enregistré une hausse de 7,3 pc en comparaison avec la moyenne des recettes des années 2004 à 2008.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont accusé une baisse de 26,1 pc, passant de 35,3 MMDH en 2008 à 26 MMDH en 2009, précise la même source.

Par nature d'opération, les investissements directs ont participé à hauteur de 73,4 pc dans le total de ces recettes. Les investissements de portefeuille et les prêts privés y ont participé respectivement pour 14,3 pc et 12,3 pc.

Source : MAP/La Vie éco

Les publications de l'Institut universitaire de la recherche scientifique (IURS) de l'Université Mohammed V-Souissi se sont récemment enrichies avec la parution du 52ème numéro de la revue des sciences humaines et sociales en langue français et arabe: "Migrations et écosystèmes : les réfugiés de l'environnement".

Ce livre de 292 pages (format moyen) se penche sur différents thèmes environnementaux, climatiques et agricoles, notamment la migration, une question qui représente aujourd'hui une préoccupation universelle.

Les pays développés comme les pays en développement sont interpellés par le phénomène migratoire, par ses causes et ses retombées. Ce phénomène, qui remonte à des dates anciennes, a conduit à la répartition spatiale des groupes humains, toujours remise en cause, à leur métissage et à l'urbanisation de la planète, lit-on dans l'avant-propos de l'ouvrage.

Les auteurs du livre, illustré également par des tableaux, des schémas et des graphes, ont abordé nombre de sujets relatifs au climat et à la migration, dont, "Les changements climatiques et la réaction de la communauté internationale", "Une protection juridique pour les réfugiés environnementaux : enjeux et limites" et "Une approche des migrations forcées dans deux écosystèmes fragiles : éleveurs sahéliens confrontés aux sécheresses et populations des littoraux antillais face aux cyclones et aux éruptions volcaniques".

"Le droit international face au phénomène des réfugiés environnementaux", "Impact des changements climatiques sur les précipitations annuelles et mensuelles au Maroc (1960-2002)" et "Les réfugiés de l'écologie : cas de nomades de la Moyenne Moulouya au Maroc oriental", figurent également dans la liste de thèmes traités dans cet ouvrage.

2/2/2011Source : MAP/Aufait

Alors que le projet de loi sur l’immigration doit être discuté au Sénat à partir du mercredi 2 février, un aspect du texte a suscité peu de débats depuis son vote par l'Assemblée nationale, en octobre 2010. C'est la création d'une « carte bleue » européenne.

Un titre de séjour qui devrait être accessible à tous les ressortissants des pays tiers désireux de travailler dans un Etat membre de l'Union européenne, mais qui sera réservé aux plus « hautement qualifiés » d'entre eux, sur le modèle de la «green card Il américaine…Suite

Résider en Espagne en tant que Marocain devient de plus en plus difficile par les temps qui courent. Avec un taux de chômage élevé, ce pays, à l'instar d'autres contrées de l'Europe, touchées par la crise économique mondiale, peine à créer plus d'emplois. Pour les Marocains résidant dans ce pays, c'est une question de survie.

Ils se battent chaque jour pour trouver un emploi décent capable de les tirer de la misère. «Ici, les Marocains vivent dans des situations lamentables, surtout ceux qui sont en chômage», a confié au Matin un jeune chauffeur dans une société de transport. Et pour cause, la pension faisant office d'indemnités de chômage ne dépasse pas 450 euros alors que le loyer d'un appartement démarre à partir de 500 euros. Même un couple, avec un revenu de 900 euros, n'arrive pas à joindre les deux bouts, témoigne un MRE. «Actuellement, on voit de plus en plus de couples partager le même appartement pour pouvoir économiser un peu d'argent, ce qui crée beaucoup de désagréments», a affirmé Abdelaziz. Ce dernier a même souligné que s'il avait le choix, il serait parti dans un autre pays de l'UE pour chercher un travail mieux payé et s'y installer en attendant des jours meilleurs. «Cela fait quinze ans que je suis ici et je n'ai pas pu avoir la nationalité. Pour le moment, j'ai une carte de séjour et je dois pointer chaque trois mois au département du travail, sinon je perds mes droits».

Un autre jeune Tangérois nous a déclaré que beaucoup de Marocains ont préféré quitter l'Espagne et revenir au Royaume, en attendant un revirement de situation. «J'en connais beaucoup qui travaillent actuellement au Maroc en tant que chauffeurs de taxis ou qui ont monté des petits commerces ou encore qui ont laissé leur femme et leurs enfants au Royaume et sont rentrés en Espagne seuls pour faire des économies». «Suite à la crise, j'ai du vendre ma maison et je suis parti habiter en Belgique où il reste encore des opportunités à saisir», avance Mohamed, un autre MRE.

Pour ceux (les plus chanceux), qui ont un boulot en Espagne, ils font tout pour pouvoir le garder. Ce sont surtout les plus jeunes qui souffrent de cette situation. «Si je n'avais pas d'emploi, j'aurais suivi le conseil de ma femme qui m'a suggéré de nous installer à Bilbao, à coté de sa famille, où l'allocation chômage est plus élevée qu'à Madrid», a affirmé Abdelaziz. Il nous a confié que c'est une carte qu'il pourra jouer au cas où il perdrait son boulot, chose qu'il n'espère pas.

Ces angoisses et soucis quotidiens, dont nous ont fait part, les MRE rencontrés par Le Matin lors d'un récent voyage de presse en Espagne, ne sont qu'une petite part des déceptions des Marocains qui sont partis en Espagne à la recherche de l'Eldorado. Qu'elle fut grande leur déception dès lors qu'ils ont pu avoir le permis de travail pour pouvoir exercer légalement et qu'ils se sont rendus compte que la course pour garder ce boulot, quel qu'il soit, est longue et rude pour éviter de retourner à la case départ.
Ces difficultés sont corroborées par une étude publiée à Madrid le 20 janvier dernier sur "l'impact de la crise économique sur les immigrés marocains en Espagne", élaborée pour le compte de la Fondation "Casa Arabe" par le collectif "Ioé". Selon ce rapport, le problème du chômage se fait particulièrement ressentir chez les immigrés marocains avec une perte de 26% des postes d'emploi occupés par ce collectif entre 2007 et 2010. Les plus touchés sont les jeunes âgés de moins de 25 ans avec presque deux tiers des jeunes actifs (62,5%) sans emploi, souligne ce rapport qui relève également que ce taux a atteint 40% chez les immigrés âgés de 40 ans et plus, ce qui devient particulièrement préoccupant vu la détérioration des conditions de vie de la diaspora marocaine en Espagne que Le Matin a constatée sur place.

Certes, le chômage concerne tous les travailleurs mais les immigrés, qui représentent 16% de la population active, sont les plus affectés avec un taux de chômage de 28% contre près de 16% chez la population active autochtone, souligne le rapport. A noter que la situation en Espagne est très difficile. Ce pays affiche un taux de chômage deux fois supérieur à la moyenne dans l'Union européenne et le ministre du Travail ibérique avait prévenu en septembre qu'il faudrait "trois ou quatre ans pour revenir à un taux d'avant la crise". D'après l'AFP, le gouvernement a récemment revu à la hausse sa prévision pour 2011, tablant désormais sur 19,3%, contre 18,9% auparavant. Il attend 17,5% en 2012 et 16,2% en 2013.

Deux chiffres restent inquiétants: le chômage des moins de 25 ans, qui dépasse encore les 40%, et le nombre de foyers dont aucun membre n'a un emploi, qui atteint 1,3 million. De son côté, la Banque d'Espagne avait annoncé que "l'emploi ne montre toujours pas de signes de reprise, même si on observe une baisse très prononcée des taux de destruction d'emploi sur un an". Finalement, vu ces prévisions pessimistes, les Marocains résidant en Espagne ne sont pas encore sortis de l'auberge.

Plus d'un Espagnol sur cinq au chômage

Le chômage est reparti à la hausse en Espagne, atteignant à fin 2010 un taux de 20,33%, son plus haut niveau depuis le deuxième trimestre 1997 et un record dans l'Union européenne, selon les chiffres publiés, le 31 janvier dernier, par l'Institut national de la statistique (Ine) cités par l'AFP.

Le taux de chômage n'aura donc finalement baissé que sur un seul trimestre, le troisième, au cours de l'année 2010, repassant brièvement sous la barre symbolique des 20% (19,79%) qu'il avait franchie en début d'année. Il dépasse en fin d'année l'objectif de 19,4% que s'était fixé le gouvernement socialiste, et retrouve un niveau record, jamais atteint depuis le deuxième trimestre 1997 (20,72%). Le nombre de sans emploi était à fin 2010 de 4,69 millions, soit 121.900 personnes de plus qu'au trimestre précédent et 370.100 de plus qu'un an plus tôt, selon l'Ine.

L'augmentation du chômage n'a quasiment pas cessé depuis l'été 2007, quand il avait atteint un plancher historique à 7,95%. Frappée par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière, l'Espagne est entrée en récession fin 2008 et n'en sort aujourd'hui que timidement.

3/2/2011, Nadia Dref

Source : Le Matin

La caravane «Le Maghreb en route pour Dakar» est partie de Rabat le 28 janvier dernier en direction de la capitale sénégalaise où se tiendra le Forum social mondial  le 6 février. Interview de Mohamed Leghtas, coordinateur de la caravane.

Pourquoi avoir jugé utile d’organiser une telle caravane avant le Forum mondial social de Dakar ?

La décision d’organiser des caravanes convergentes vers Dakar, pour l’édition 2011 du Forum social mondial, a été prise par le comité international du FSM. Les réseaux et forums sociaux ont donc planifié l’organisation de caravanes en provenance des quatre coins du monde. Le comité de suivi du Forum social maghrébin a pour sa part pris l’initiative d’organiser la caravane «Le Maghreb en route vers Dakar» sous le slogan : «Liberté de circulation et d’installation pour tous». Cette caravane a quitté Rabat le 28 janvier dernier et est arrivée à l’île de Gorée le 2 février pour participer à la rencontre de la charte mondiale des migrants.

Qui a pris part à cette caravane du Maghreb ?

Parmi les participants, figurent 19 hommes et 18 femmes, dont 15 migrants subsahariens de diverses nationalités (Cameroun, Côte d’ivoire, Ghana, Sénégal, Mauritanie, Tchad, Guinée), des militantes et militants marocains représentant diverses associations et organisations de plusieurs régions du pays, ainsi que des activistes de France, de Belgique et d’Italie. Huit migrants et six Mauritaniens embarqueront à partir de Nouadhibou et de Nouakchott pour se joindre à la Caravane jusqu’à Dakar. Puis, les caravanières et caravaniers provenant de toutes parts formeront un cortège commun lors de la marche d’ouverture du Forum social mondial.

La caravane emprunte l’itinéraire des migrants illégaux qui traversent l’Afrique pour une éventuelle traversée vers l’Europe. Tout un symbole. Que voulez-vous prouver en faisant cela ?

Tout au long de l’itinéraire qu’ils parcourent à travers l’Afrique pour une éventuelle traversée vers l’Europe, les migrants subsahariens subissent des traitements cruels, dégradants et inhumains. En empruntant cet itinéraire, la Caravane contribuera à sensibiliser l’opinion publique, la société civile et les médias sur la question migratoire et faire connaître la situation de ces migrants au Maroc et en Mauritanie. Nous voulons également créer une synergie entre migrants et acteurs associatifs marocains, notamment les jeunes des associations de quartiers.

A chaque étape, des conférences et discussions seront organisées. Quels seront les thèmes abordés ?

Tout au long du parcours de la Caravane, des débats et rencontres seront organisés autour des thématiques fondamentales du FSM comme les droits des migrants, les droits humains, les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, la liberté de circulation et d’installation, ou encore la résolution des conflits.

La question migratoire est évidemment au centre des débats et rencontres programmés aux étapes de Nouadhibou, Nouakchott et Saint-Louis. Ces rencontres sont organisées en coordination avec les associations de défense de droits humains et des migrants et les composantes du Forum social mauritanien.

Le migrant semble être placé au cœur de vos préoccupations. Qu’espérez-vous que le Forum mondial social change à sa situation ?

Les 3 et 4 février, une Rencontre mondiale des migrants se tiendra sur l’île de Gorée, en vue d’amender et adopter la Charte mondiale des migrants.

Le projet de cette charte est une démarche qui veut permettre aux migrants d’élaborer et d’écrire collectivement, au niveau mondial, une charte de principes garantissant la liberté de circulation et d’installation sur l’ensemble de notre planète.

Elle consacre les droits qui sont accordés à la libre circulation des marchandises et des capitaux, permettant l’exercice par tous d’une pleine citoyenneté fondée sur la résidence et non la nationalité. Cette charte a la singularité d’être le seul document élaboré par les migrants eux-mêmes.

3/2/2011, Salma T.Bennai

Source : Le Soir Echos

La première conférence des journalistes marocains du monde aura lieu du 4 au 6 février à El Jadida, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et l'Instance chargée du dialogue national «Médias et société», annonce, lundi, un communiqué conjoint.

Cette rencontre inédite devraitr egrouper près de 180 journalistes et professionnels opérant dans le secteur des médias dans 18 pays, à savoir l'Afghanistan, l'Allemagne, la Belgique, le Brésil, le Canada, le Danemark, les Emirats Arabes Unis et autres. De nombreux journalistes du Maroc et des membres de l'Instance chargée du dialogue national «Médias et  société» prendront part également à cette rencontre qui fait suite aux échanges que l'Instance a eus, en avril dernier, avec un certain nombre de professionnels marocains émigrés, ainsi qu'à l'audition du CCME par ladite instance, souligne le communiqué.

Source: Aujourd'hui le Maroc

Rabat"Quarante ans d'émigration marocaine en Hollande, Bilan et perspectives" est l'intitulé d'un ouvrage publié dernièrement par l'Institut universitaire de la recherche scientifique (IURS) relevant de l'Université Mohammed V-Souissi.

Cette publication (238 pages/format moyen) relate les actes du colloque qui a  été organisé, à Rabat les 14 et 15 mai 2009, par l'IURS en collaboration avec  l'Institut néerlandais du Maroc (NIMAR).

Le 14 mai 2009, les Royaumes du Maroc et des Pays Bas commémorent les  quarante ans de la signature de la "Convention concernant le recrutement et le  placement des travailleurs marocains aux Pays Bas", indique le comité  d'organisation dans l'introduction de cet ouvrage.

"Bien que ceux-ci aient établi des relations depuis 1610, leurs rapports  sont restés embryonnaires durant des siècles. Mais Quarante ans après la  conclusion de la Convention de 1969, ces relations sont devenues si étroites  que certains qualifient la Hollande de +Dix-septième Région du Maroc+, et le  nord du Maroc de +Treizième province de la Hollande+", ajoute-t-on.

Le Maroc est devenu depuis les années soixante, un pays d'émigration alors  que la Hollande d'après-guerre est indéniablement devenue un pays  d'immigration, relève la publication, estimant que dans les deux pays, le thème  de la migration figure en tête des agendas sociaux et politiques.

La situation de la communauté marocaine aux Pays-Bas a donné lieu, tant du  côté marocain que néerlandais, à de nombreux ouvrages, études et rapports.

Les chercheurs de NIMAR et de l'IURS se sont donnés pour but par le bais de  ce colloque d'offrir avant tout une vue d'ensemble de l'évolution marocaine aux  Pays-Bas et de donner une idée de la nature et de la composition de la  communauté marocaine aux Pays-Bas ainsi que de l'état des choses sur leur  intégration et leur participation au sein de la société néerlandaise en se  basant sur nombre de contributions de chercheurs néerlandais triés sur le  volet, estiment le directeur du NIMAR, M. Jan Hoogland et son prédécesseur, M.  Paolo De Mas.

Dans cette œuvre, Fatima Mesdali traite du thème "Le vécu de la femme  immigrante marocaine en Hollande", quant à Herman Obdeijn, il se penche sur "Le  discours sur la migration aux Pays-Bas depuis 1950, Faits et opinions".

Cette publication compte notamment des contributions de Abdelfattah Ezzine  sur "l'image du Marocain dans les médias hollandais : le traitement  cinématographique", d'Annemarie Cottaar sur "The recruitment treaty of 1969 and  its effects", Hans Nicolaas sur "Migration of Moroccans to the Netherlands and  their socio-economic position in the Netherlands" et Mariska Kromhout sur "The  social position of Moroccans in the Netherlands".

Source : MAP

 

Lundi 31 janvier, la presse locale belge publiait le rapport d'une étude menée par la Fondation Roi Baudouin. Le rapport révèle que sur les 10 000 regroupements familiaux autorisés en Belgique pour, l'année 2008, pas mains de 6.000 étaient pour des Marocains…Suite

300 immigrés dont une grande majorité d'origine marocaine (290 personnes) sont entrés dans une grève de la faim depuis le 25 janvier à Athènes, en Grèce. Leur principale revendication tonsiste à régulariser leur situation sociale et administrative…Suite

Les premiers entretiens du Club France-Maroc débattront demain de la contribution des diplômés marocains de France au développement économique de leur pays.

Les diplômés marocains de France préparent leur retour…Suite (Consulter le programme ici)

Le port du voile intégral dans les espaces publics devrait être interdit dans l'ensemble des régions de Catalogne (nordest de l'Espagne), a déclaré mardi le directeur général chargé de l'Immigration au sein du gouvernement catalan, Xavier Bosch. Le responsable gouvernemental a aussi incité les immigrés à apprendre le catalan pour une meilleure intégration sociale.

Source : Le Soir Echos

Resplendissante dans son kaftan noir, lors d'une cérémonie solennelle, la Marocaine Souad Talsi a reçu des mains du Prince Charles, dans l'enceinte du Buckingham palace à Londres, une médaille qui l'élève au rang de membre de l'Ordre de l'Empire britannique. Nous l'avons rencontrée après la cérémonie. Emotion et fierté étaient au rendez-vous.

LE MATIN: Décrivez-nous votre sentiment au moment où le Prince Charles vous remettait votre médaille de membre de l'Empire britannique?
SOUAD TALSI : Déjà, en juin, quand mon nom a été annoncé dans la liste royale des candidats à cette médaille, j'ai été bouleversée par cette nomination, je dirais même que j'étais dans un état d'extase indescriptible. Mais au palais royal, c'était extraordinaire. Je suis incapable de vous décrire mon sentiment. J'ai été très émue par cette distinction qui signifie beaucoup pour moi. Je suis la première femme d'origine marocaine, dans l'histoire britannique, qui a eu cette médaille. A un certain moment j'ai été figée par l'émotion. C'était donc beaucoup d'honneur de la recevoir à Buckingham Palace. Pas uniquement pour moi mais également pour ma famille et surtout pour mon pays qui m'a beaucoup donné. Même si j'ai quitté le Maroc à un jeune âge, c'est grâce à lui que j'en suis là aujourd'hui. J'ai toujours gardé le lien avec ce merveilleux pays que j'adore. Je fais ce que je peux pour la communauté marocaine comme membre du CCME en GB. J'ai fait exprès de porter le caftan marocain alors que je n'ai pas pour habitude de le faire. Je voulais montrer à la famille royale britannique que je suis restée profondément marocaine. Je me suis considérée à ce moment comme une ambassadrice de mon pays.

Justement, que faites-vous concrètement pour la communauté marocaine en GB ?

J'ai crée le seul centre qui défend les droits des femmes marocaines à Londres, il y a 26 ans. C'est un centre merveilleux dont je suis peut-être la fondatrice mais qui n'aurait jamais fonctionné sans le courage et l'implication des femmes de la 2ème génération qui sont nées ici et qui travaillent sans jamais se plaindre. C'est grâce à cet engagement formidable que nous avons gagné le prix de la meilleure organisation charitable en Angleterre en 2010. C'est un prix très important parce que 800 organisations anglaises y ont participé. Mais c'est notre petite organisation marocaine qui a gagné.

Quels sont les principaux problèmes dont souffre la communauté marocaine à Londres ?

Pour rester toujours positive, je préfère le mot obstacle ou encore difficulté à celui de problème. Avec un peu de travail, on peut tout dépasser et rendre la vie plus agréable. Vous savez, l'Angleterre est un merveilleux pays. C'est une société tolérante et très ouverte. Et nous les Marocains, par principe, nous sommes aussi tolérants. Il y a, donc, beaucoup d'intégration au sein de la communauté marocaine. Bien entendu, quelques difficultés existent, comme le chômage. Le 11 septembre a changé le comportement de la société anglaise envers les musulmans. De notre côté, on essaie de changer les choses. Je demande aux Marocains qui vivent en GB d'agir positivement pour qu'ils puissent mieux s'intégrer. Ici, les portes sont toujours ouvertes.

Quels messages aimeriez-vous transmettre aux Britanniques pour qu'ils cessent de mettre tous les Arabes et tous les Musulmans dans le même panier ?

On ne peut pas parler de musulmans dans l'absolu. Ceux de l'Afghanistan ou de l'Arabie Saoudite ne sont pas ceux du Maroc. C'est à nous Britanniques d'origine marocaine de montrer qu'on a une éducation et une culture très riche et variée. C'est en nous comportant de la sorte que nous arriverons à nous intégrer facilement. En ce moment, quelques difficultés subsistent au niveau de certaines personnes de la 3e génération parce qu'ils ont une mauvaise compréhension de l'Islam et qu'ils optent pour un Islam étrange. On trouve, par exemple des mamans et des enfants, qui appartiennent à la 3e et à la 4e génération et qui portent le « niqab ». Cela dit, il y a beaucoup de travail qui se fait dans les deux pays en ce moment, dont celui d'importer l'Islam du Maroc en Angleterre pour montrer que les musulmans du Maroc sont très tolérants Et c'est à nous, comme lien de relayer ce genre d'actions et de les diffuser à travers nos enfants. On peut être britannique, marocain et musulman e même temps.
Votre action au sein de l'association Al Hassanya consiste à aider les jeunes générations de Marocains britanniques à rester attachées à leurs racines ?

L'association a beaucoup de projets de lutte contre la violence domestique, pour l'intégration de la femme dans la société d'une manière générale, ce qu'on appelle « The bigger society «en plus d'un programme avec les vieux. On vient de signer un partenariat avec le ministère des MRE auquel nous sommes très reconnaissants. Mon rêve c'est de voir les enfants de la communauté marocaine fiers d'être Britanniques sans qu'ils oublient leurs origines pour défendre les intérêts du Maroc. Je souhaite une participation plus grande des Marocains dans les prochaines élections. Je ne parle pas des personnes de mon âge mais de ceux de la 3e et de la 4ème génération qui sont nées ici et qui sont plus qualifiées. Je rêve de voir un Marocain dans le Parlement britannique lors des prochaines élections.

Est ce que cette médaille a changé quelque chose en vous ?

Elle n'a rien changé en moi pour le moment. Le jour où je l'ai reçue, le matin j'étais au Buckingham Palace et l'après midi j'ai travaillé à l'association Al Hassanya. Le travail continue normalement. Ce n'est pas la médaille qui va me changer. Mais j'avoue qu'elle reste quand même une reconnaissance de mes actions mais aussi de nous autres Marocains comme communauté. Cette médaille ne m'a pas été décernée à moi en tant que Souad Talsi mais pour la communauté marocaine que j'adore. D'un autre côté, ma responsabilité est bien entendu plus grande. Mais je crois que je suis assez mûre et capable de l'assumer. J'espère, enfin, avoir marqué l'histoire comme marocaine, mais surtout être l'initiatrice d'un mouvement que beaucoup suivront.

2/2/2011,  KENZA ALAOUI

Source : Le Matin

Les saisonnières marocaines en Espagne améliorent leur situation financière mais souffrent de vivre loin de leur famille et de conditions de travail parfois précaires. Néanmoins, nombreuses sont celles qui espèrent renouveler chaque année cette expérience. Elles se voient diminuer leurs chances car les quotas de saisonniers admis en Espagne ont chuté ces dernières années, la crise espagnole oblige. Une étude intitulée « La migration circulaire féminine, vecteur de développement » se penche sur ces femmes qui veulent gagner leur vie en Espagne.

Depuis quelques années, de nombreuses femmes  s’engagent à travailler temporairement dans les plantations agricoles à Huelva en Espagne. Un engagement relativement lucratif car 96% des 65 femmes interrogées se disent « satisfaites » des salaires, rapporte EFE. Elles sont rémunérées à 35 euros pour un travail de sept heures, soit dix fois plus que ce qu’elles percevraient en travaillant au Maroc, précise EFE. Mais ces femmes consentissent à d’énormes sacrifices, notamment en s’éloignant de leur famille pendant trois à six mois, rapporte Aufait.

Un ascenseur social très précaire…

Une étude, présentée le 28 janvier à Rabat, s'est penchée sur les conditions de vie de ces femmes. L’étude, intitulée « La migration circulaire féminine, vecteur de développement », montre notamment que ces femmes sont issues de milieux défavorisés. Leur salaire représente  dix fois plus que ceux pratiqués au Maroc pour la même activité. C’est la raison pour laquelle « la migration circulaire » est considérée comme un véritable « ascenseur social » au Maroc. Il apparait clairement qu’à leur retour au Royaume, le niveau de vie de ces femmes change.

Mais comme l'indique Chadia Arab, chercheuse au Centre National de recherche sociale (CNRS- France) qui a réalisé l'étude avec le soutien de la Fondation marocaine Est Ouest, cette forme de migration n'est pas sans poser de problèmes. Les saisonnières marocaines, souvent analphabètes, se voient signer des contrats rédigés en espagnol - qu'elles ne comprennent pas. Souvent logées à plusieurs kilomètres de la localité la plus proche, elles vivent leur séjour en Espagne en réclusion, dépendant de leurs employeurs.

De plus, elles comprennent bien la précarité de leur emploi, ne sachant pas si elles seront sollicitées l'année suivante pour une nouvelle saison agricole. Ainsi, entre 2008 et 2009, le nombre de saisonnières marocaines en Espagne a diminué de plus de la moitié, indique EFE. Aufait donne des chiffre : en 2008, le quota de saisonnières admis en Espagne aurait été de plus de 13 000, pour passer à 5 500 en 2010.

Autre élément difficile à vivre : l'éloignement de leurs familles pendant plusieurs mois. Cette longue séparation est source d’un certain choc psychologique, tant au niveau des femmes elles-mêmes que de leur enfants restés au Maroc, rapporte l'étude.

En même temps, un attachement familial très fort est posé comme condition de pouvroi participer au programme. Comme l'explique EFE, ces liens constituent une garantie pour que ces femmes rentrent au Maroc à l'issue de leur contrat. Une garantie exigée par les partenaires du programme de migration circulaire, à savoir l'Espagne et l'Union Européenne. Un choc psychologique programmé ?

Le bénéfice humain et l'importance de pouvoir circuler

L'étude se penche également sur comment les séjours de travail en Espagne change les femmes participant au programme. Elles reviendraient de leur « mission » plutôt « émancipées », avec une meilleure estime en soi. 85% se disent plus sûres d'elles et 52% pensent que le regard porté sur elles a changé, révèle l'étude. Et pour cause, leur travail en Espagne leur permet souvent de prendre en charge leurs familles et de subvenir à leurs besoins.

C’est également en cela que, « la migration circulaire » trouve tout son sens de « vecteur de développement », car elle représente pour ces femmes le moyen d’émerger.

Une des conséquences de cette émergence : sans vouloir rester habiter de manière permanente en Espagne, ces femmes reconnaissent l'importance de pouvoir circuler librement entre le Maroc et l'Espagne. Avoir les papiers pour revenir la saison prochaine, voilà ce que désirent 64 sur 65 femmes interrogées, souligne Mme Chadia Arab à Aufait.

Toutefois, il apparaît clairement que la cellule familiale perd de sa conception classique, traditionnelle. La conception « moderne » de la famille étendrait alors ses limites sociales. Car, si jusqu’ici les femmes fortement diplômées ont occupé la scène de l’émancipation féminine au Maroc, les femmes rurales, défavorisées tentent d'y trouver le moyen de s'y faire une place.

Source : Yabiladi

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