jeudi 4 juillet 2024 00:22

Le Danemark l’a (malheureusement) fait. Début juillet, le pays scandinave a donc réintroduit des contrôles aux frontières à ses frontières terrestres avec l’Allemagne et la Suède, et ce malgré son appartenance à la zone de libre circulation de Schengen. Ces nouvelles mesures ne seraient cependant pas contraires au droit européen puisqu’il ne s’agirait pas de mettre en œuvre des contrôles systématiques, mais uniquement « ciblés », dans le but officiel de contrer le traffic de marchandises illégales, selon le gouvernement. On obtient cependant un son de cloche légèrement différent en lisant les déclarations de Pia Kjaesgaard, la présidente du très nationaliste Parti du Peuple Danois, qui ne participe pas directement au gouvernement mais soutient le gouvernement minoritaire de Lars Lokke Rasmussen au Parlement. Selon elle, il s’agit également de contrer « les criminels d’Europe de l’Est et les migrants économiques illégaux ».

La Commission européenne a dors et déjà annoncé qu’elle contrôlerait de près l’ampleur des mesures annoncées en vue d’établir si oui ou non elles représentent une violation du droit européen. Des critiques virulentes se sont également fait entendre du côté de l’Allemagne, notamment de la part d’un ministre du Land de Hesse, qui a conseillé aux touristes allemands de ne pas se rendre en vacances chez leur voisin du Nord.

Pourtant, malgré les critiques, la décision du Danemark se place bien dans une tendance générale constatée à l’échelle de l’Union européenne : celle de la remise en cause de la libre circulation au nom de la protection contre le crime organisé et l’immigration clandestine, et dans le but à peine déguisé de s’attirer les faveurs de l’électorat nationaliste. Sous l’impulsion de la France et de l’Italie, qui s’étaient tout d’abord fortement opposées au sujet de la gestion de flux de migrants clandestins en provenance d’Afrique du Nord, les Etats membres de l’UE ont récemment trouvé un « accord politique » sur le renforcement de Schengen, qui consiste en fait principalement en une spécification des situations dans lesquelles les Etats peuvent rétablir les contrôles aux frontières, notamment dans le cas d’une vague d’immigration massive. Une solution qui prône donc les solutions nationales au détriment d’un renforcement de l’action commune, qui serait pourtant la seule à même de corriger les déséquilibres inhérents à une zone de libre circulation, par exemple en ce qui concerne la répartition des demandes d’asile ou des capacités de contrôles aux frontières extérieures de l’Union.

14 juillet 2011

Source : Euros du villageL

À entendre les associations, les étrangers vont, une fois encore, faute d'inscription, bouder en masse les urnes. Et déjà, on pointe du doigt suite à la question récurrente : à qui la faute?

Ce soir s'envolera la dernière chance, pour les étrangers qui peuvent s'inscrire, de participer aux élections communales.
Pour l'Association de soutien aux travailleurs immigrés, c'est déjà plié: «Même en tenant compte des étrangers qui ont obtenu la double nationalité, je pense qu'il y aura le même faible taux de participation des étrangers que les années précédentes, sinon un peu mieux», estime sa présidente, Laura Zuccoli.

Et de rappeler la triste réalité : parmi ces étrangers qui résident au Luxembourg et qui représentent 43% de la population totale, une poignée sont inscrits sur les listes. En 2005, ils étaient à peine 15%.

Et cette année, l'ASTI n'aura même pas attendu la fin des inscriptions, ce 14 juillet, pour tirer à boulet rouge sur l'Office luxembourgeois de l'accueil et de l'intégration (OLAI) et sa campagne «Je peux voter», réalisée à l'attention des étrangers en vue de leur inscription sur les listes électorales dans le cadre des communales...

Liste de griefs (non exhaustive) : le site jepeuxvoter.lu n'aurait été mis à jour que début juillet, et l'inscription par le biais d'internet n'y est mentionnée nul part; la répartition des fonds pour la campagne aurait été particulièrement opaque; peu de ponts auraient été créés entre la campagne officielle et les associations; les politiques n'auraient pas joué le jeu, etc., etc.
Point culminant de ce «manque de communication et de coordination», la journée nationale des inscriptions, le 18 juin dernier. Pour Serge Kollwelter, «Pas besoin d'embaucher une boîte de communication pour deviner que c'était le meilleur jour pour concentrer les actions de sensibilisation.» Ce qui, de la presse jusqu'aux communes, n'a pas été le cas, déplore ce membre de l'ASTI.

Résoudre la question du vote obligatoire

Mais cette association n'est pas la seule à avoir réalisé un bilan de la campagne. Le comité de liaison des associations d'étrangers (CLAE) et le centre d'étude et de formation interculturelles et sociales (Cefis) sont eux revenus sur les réunions publiques auxquelles ils ont participé entre février et juin, et qui leur a permis d'avoir «une certaine perception de la pratique de la citoyenneté locale».

Dans un communiqué, les deux associations évoquent les raisons profondes de cet échec politique. «Ce qui est perçu comme un manque d'intérêt pour la participation politique, voire un refus d'intégration, nous nous sommes attachés à le situer dans le contexte d'une histoire migratoire, d'une réalité sociologique et d'une réalité politique qu'est l'abstentionnisme généralisé dans bien des pays, ou encore la méconnaissance du paysage politique du Luxembourg.»

Bref, les étrangers ne seraient ni armés ni conditionnés à participer à la vie politique. Solution prônée pour réduire la distance entre l'univers politique et cette population : «S'appuyer davantage sur des relais que pourraient être des associations issues de l'immigration, des lieux de convivialité, des personnes.»

Autre doléance, exprimée cette fois par les principaux intéressés : résoudre la question du vote obligatoire, «débattue dans toutes les réunions publiques», et celle de la barrière de la langue. Autre regret : «celui de la clôture des inscriptions fixée au 14 juillet, alors que ni les candidats, ni les programmes ne sont connus», termine le communiqué.

Mais avant de tirer les conclusions qui s'imposent, il reste encore à attendre la fin des inscriptions pour que cette tendance pessimiste se traduise - ou pas - en chiffres concrets et une fois encore, accablants...

Laura Zuccoli: «L'enjeu n'est pas passé»

L'OLAI en prend pour son grade, mais elle n'est pas seule : selon Laura Zuccoli, les politiques, les Luxembourgeois et les étrangers eux-mêmes portent aussi une responsabilité dans le désintérêt récurrent pour les élections.

Vous venez de réaliser un bilan sévère de la campagne de sensibilisation aux élections communales, alors même que les inscriptions n'étaient pas achevées. Pourquoi cet empressement?

Laura Zuccoli : Ces critiques étaient une façon de relancer le débat avant la fin des inscriptions. On voulait faire le bilan politique de la campagne, que les partis politiques soient plus conscients de leur rôle.

... et de leur manque d'implication, à vous entendre.

Parce qu'on ne les a pas vus! Les politiques, et je le regrette, ont surtout culpabilisé les étrangers en leur reprochant de ne pas faire assez d'effort. Les politiques auraient dû plutôt se remettre en question, et réfléchir à une démarche inclusive : l'étranger vient avec son passé, que faire pour l'intéresser, l'inclure?

On a pourtant vu des partis réaliser des actions en ce sens...

Oui, il y a eu de bonnes volontés chez certains, mais est-ce que cela a été relayé et amplifié suffisamment au sein de l'appareil politique? Non.

Bref, selon vous, le message de la campagne, "Je peux voter", n'est pas passé?

Je dirais plutôt que l'enjeu de l'inscription n'est pas passé.

Les résidents étrangers n'ont-ils pas aussi leur responsabilité dans cet échec?

C'est évident que cela dépend aussi d'eux. Et il y a des communautés plus difficiles que d'autres.

C'est-à-dire?
Par exemple, les Portugais ont généralement plus de mal à se mobiliser. Ce n'est pas pour leur jeter la pierre. Je pense qu'ils sont réellement intéressés par les enjeux locaux, mais ils ne veulent pas forcément s'engager, ou ne peuvent le faire car ils ont d'autres soucis. C'est un désintérêt politique qui existe déjà au Portugal, et qui a des répercussions ici.

Pour justifier leur manque d'engagement, les résidents étrangers invoquent souvent la barrière linguistique...
C'est vrai. Et je le dis souvent aux partis politiques : faites des traductions orales lors de vos interventions! Un parti politique vient par exemple d'éditer son programme uniquement en luxembourgeois, c'est aberrant.

Mais l'intégration ne passe-t-elle pas également par l'apprentissage de la langue du pays d'accueil?
Oui mais c'est difficile au Luxembourg, d'autant qu'il y a trois langues utilisées! Cela dit, beaucoup d'étrangers comprennent le luxembourgeois, plus que vous ne le croyez.

Vous dénoncez la condition des cinq ans de résidence, nécessaire pour pouvoir s'inscrire….

On revendique ce qui est dans l'accord de Maastricht. Le Luxembourg a demandé cette dérogation des cinq ans, mais le principe de base, que l'on souhaite, c'est l'inscription d'office. La situation actuelle est une discrimination pour les Luxembourgeois qui, eux, sont obligés de voter.

ais certains étrangers redoutent justement cette obligation.

C'est vrai qu'il y a cette peur qui revient souvent : et si le jour-là, je ne peux pas voter? Mais il y a toujours des solutions, comme le vote par correspondance.

Reste la peur de la sanction...

Il y a une amende, voire de la prison qui sont prévus pour ceux qui ne votent pas, mais la réalité c'est que ces sanctions ne sont pas appliquées. Les Luxembourgeois le savent, et de plus en plus ne vont plus voter.

Existe-t-il une volonté d'exclure le vote étranger? La xénophobie est-elle marginale, ou taboue?

C'est une réalité en tout cas. On l'a vu par exemple lors du projet Mom (NDLR : sur les migrations et les identités au Luxembourg), avec 6000 jeunes participants. Les problèmes entre Luxembourgeois et étrangers ressortaient plusieurs fois. Il y avait notamment un malaise avec les frontaliers sur le thème du marché de l'emploi. C'est une méconnaissance mutuelle qu'il faut donc combattre très tôt.

Le monde politique luxembourgeois est-il, lui aussi, frileux quant à la montée du vote étranger?

On se pose justement la question : au niveau de la direction des partis, y a-t-il une volonté d'offrir une place aux étrangers? La réponse est rarement claire. À mon grand étonnement, le partage des pouvoirs n'a pas vraiment été évoqué. Mais moi, je dis aux politiques : si vous ne saisissez pas la portée du déficit de représentativité des étrangers, vous aurez des problèmes plus tard. En attendant, sur le terrain, on voit comment ça se passe. Quand un comité d'école se forme avec des parents d'origine étrangère, quelle doléance la commune retient-elle? Celle des parents ou des enseignants? Celle des enseignants, parce que les parents étrangers ne représentent pas un lobby électoral.

Que préconisez-vous ?

Il faut être proactif. Et si pour cela, il faut parfois mettre en place une discrimination positive, en donnant la possibilité aux étrangers d'exister davantage, alors je suis pour. Le problème, au Luxembourg, c'est que l'on dit qu'il faut déjà s'inscrire, et après tu en profites. Moi je dis le contraire, il faut faire naître les conditions d'appartenance, créer de l'intérêt pour la vie locale, et après l'engagement en découlera.

Un message pour ceux qui disposent encore de quelques heures pour aller s'inscrire?

… et qui peuvent poser un congé pour aller le faire avant 17 h (rires)… Je crois qu'il faut vraiment que les étrangers n'aient pas peur de s'inscrire. Beaucoup pensent, à tort, qu'ils ne seront pas à la hauteur de leur devoir civique. De l'autre côté, les Luxembourgeois ne doivent pas avoir peur des étrangers. On est pareil, tout le monde a les mêmes préoccupations, famille, emploi, logement… Des sujets qui se répercutent de façon très concrète dans les communes, donc profitons-en en allant voter.

14/07/2011, Romain Van Dyck

Source: Le Quotidian

Frontex doit accroître sa visibilité en déployant des équipes européennes de gardes-frontières et mieux s'équiper pour contrôler le respect des droits fondamentaux, conformément aux modifications de son mandat approuvées par le Parlement et le Conseil, et soutenues par la commission des libertés civiles mardi. Frontex favorisera la solidarité entre les États membres, en particulier ceux qui sont exposés à des pressions migratoires "spécifiques et disproportionnées".

Les députés et le Conseil se sont mis d'accord sur une série de changements apportés aux règles qui régissent Frontex, l'agence européenne pour la gestion de la coopération aux frontières extérieures établie en 2004, en vue d'améliorer le fonctionnement de l'agence à la lumière du bilan de ses premières années d'activité.

Pendant les négociations, les députés ont introduit avec succès la notion d'équipes européennes de gardes-frontières, remplaçant et unifiant les équipes communes de soutien Frontex et les équipes d’intervention rapide aux frontières (RABIT). Les équipes européennes de gardes-frontières formeront une réserve de gardes-frontières nationaux affectés par les États membres à l'Agence pour les opérations conjointes, les interventions rapides et les projets pilotes. D'ici un an, la Commission européenne présentera une étude de faisabilité sur la mise en place d'un système de gardes-frontières européens, l'une des propositions initiales du Parlement.

Garantir l'efficacité

Afin d'accroître son efficacité, l'Agence pourra acheter ou louer par crédit-bail son propre équipement, comme des véhicules ou des hélicoptères, seule ou en copropriété avec un État membre.

Selon le texte de compromis, une fois que l'Agence et un État membre auront convenu d'un projet annuel, le pays sera contraint de respecter ses engagements et de fournir du personnel et des équipements aux opérations de Frontex. L'Agence concentrera également ses activités sur les pays de l'UE confrontés à des pressions migratoires "spécifiques et disproportionnées". En outre, un programme d'échange de type Erasmus sera établi pour les gardes-frontières nationaux.

Frontex traitera des données à caractère personnel obtenues pendant les missions en vue de lutter contre la criminalité, la traite des êtres humains et la migration illégale. L'accord précise que ces données ne pourront être stockées plus de trois mois et seront uniquement envoyées à Europol ou à d'autres agences de l'UE au cas par cas. L'envoi de données à des pays tiers sera interdit.

Renforcement des droits fondamentaux

L'une des principales inquiétudes du Parlement lors des négociations était d'assurer le respect total des droits fondamentaux. À la demande du Parlement, Frontex désignera un officier aux droits fondamentaux et créera un forum consultatif sur les droits fondamentaux. Ces instances aideront le conseil d'administration de l'Agence et auront accès à toutes les informations relatives au respect des droits fondamentaux. Le forum consultatif sera composé de l'Agence européenne des droits fondamentaux, du Bureau européen d'appui en matière d'asile, du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et d'ONG spécialisées dans ce domaine.

Le Parlement et le Conseil ont convenu qu'en cas de violation des droits fondamentaux ou de l'état de droit, Frontex devra suspendre ou mettre fin à ses missions. Aider les États membres confrontés à des situations qui peuvent impliquer des urgences humanitaires ou un sauvetage en mer fait également partie des tâches de l'Agence.

En outre, Frontex élaborera des codes de conduite afin de garantir le respect des droits fondamentaux et l'état de droit dans toutes les opérations, notamment les opérations de retour. Conformément aux lois internationales, aucun individu ne pourra être débarqué ou remis aux autorités d'un pays dans lequel sa vie ou ses libertés sont menacées. L'Agence respectera le principe de non-refoulement dans toutes les circonstances, selon le texte approuvé, ajoutant que les opérations de retour financées par Frontex seront contrôlées dès le début et jusqu'à la fin du processus.

Contrôle démocratique

Afin de renforcer le contrôle démocratique de Frontex, l'Agence devra régulièrement présenter des rapports au Parlement européen sur ses activités en matière de droits fondamentaux. En outre, le Parlement sera régulièrement informé des contributions des États membres aux opérations de Frontex et des accords avec les pays tiers et autres agences. Il recevra également un rapport annuel sur le contrôle des opérations de retour.

13-07-2011

Source : Site du Parlement européen

Ce mardi à Bruxelles, les deux puissances ont fait un pas de plus vers la suppression du régime de visas. Le projet serait “prêt à 99%”.

Les négociations durent depuis des années. Le processus actuel a été initié en 2010 par Dimitri Medvedev.

Intitulé “liste des pas communs”, le document comprend quatre chapitres : passeports, immigration illégale, sécurité et enfin la section très polémique des Relations Internationales – la procédure d’enregistrement obligatoire sur le territoire russe faisant débat.

Un obstacle balayé, à Bruxelles, par le directeur du département de la coopération européenne du ministère russe des affaires étrangères, Vladimir Voronko. “Si nous obtenons l’approbation des 27 Etats-membres et de la Russie, il est fort probable que ce document soit ratifié lors du sommet Union européenne-Russie à Bruxelles à la fin de l’année,” estime-t-il.

Dans un premier temps, le territoire concerné par le futur accord se limiterait à la Russie et à l’espace Schengen, à l’exception des Etats non-membres de l’Union. Ainsi la Suisse, l’Islande et la Norvège devront signer des accords particuliers avec Moscou.

La Russie se dit favorable depuis longtemps à un régime sans visa avec l’Union, mais ne veut pas le faire unilatéralement. Or Bruxelles est plus prudente. Les Européens proposent une période d’essai avec, pour commencer, un visa de 6 à 12 mois pouvant passer à 5 ans si le demandeur s’est bien comporté. Pas de quoi entamer l’optimisme de Moscou.

“Nous comptons bien mettre en place un régime sans visa, et nous avons bon espoir d’y parvenir avant 20 ans, ou même 10 ans,” assure Vladimir Voronko.

Bruxelles exige en outre que Moscou annule l’obligation de remplir une carte d’immigration et de montrer patte blanche une fois entré en Russie, règles jugées discriminatoires par les Européens.

13/7/2011

Source : euronews

Dans le cadre de la mise en œuvre des  recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation en matière d’archives, d'histoire et de mémoire,  le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la ville d'Al-Hoceïma et le Conseil Régional Taza-Taouanate- Al-Hoceïma organisent, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un colloque  international sur le thème: « Patrimoine culturel du Rif : quelle muséographie ?»,  à Al-Hoceima les 15 et 16 juillet 2011.

Organisé avec le concours du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP), ce séminaire rassemblera plus de quarante chercheurs marocains et étrangers en provenance d'Espagne, d'Italie, du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne, spécialistes de l’histoire et du patrimoine culturel matériel et immatériel du Rif et de la muséographie. Plusieurs établissements publics (institutions du  patrimoine, agences de développement, etc.) et de nombreux responsables de la société civile participent aussi à ce séminaire afin d'enrichir, par leurs interventions et suggestions, le projet de création du Musée du Rif.

Pour consulter le programme, cliquez ici

Pour télécharger le catalogue contenant l’argumentaire du colloque, biographie des intervenants et résumés de leurs interventions (document en arabe et en français), cliquez ici

 

Selon les autorités espagnoles, au total, près de 650 000 personnes ont traversé le détroit de Gibraltar depuis le 3 juin 2011, à destination des pays d’Afrique du Nord. Constitué en grande partie de MRE, ces arrivées massives, plus tôt dans l'année qu'en 2010, le transport maritime a repris le dessus sur l'avion.

L’essentiel des passagers à destination du Maroc est constitué par les Marocains résidant à l’étranger. La Fondation Mohamed V, qui coordonne l’accueil estival des MRE, par l’Opération Marhaba, affirme que 1 224 659 de MRE ont regagné le Maroc depuis le 1er mai 2011. Ces chiffres datant du 10 juillet 2011, représentent une hausse de 8,5% par rapport à la même période en 2010. Mi-juillet, les vacanciers MRE sont plus nombreux qu’à la même période en 2010. La tendance à ce que les MRE avancent leurs séjours au Maroc, observé en 2010, se confirme en 2011. Les MRE viennent plus tôt.

666 704 d’entre eux, soit 54,5%, ont emprunté la voie maritime. La tendance observée il y a quelques semaines a donc été inversée, car les MRE arrivés par avion depuis le 1er mai 2011 ne représentent plus que 45,5% du total, soit 558 155 passagers. La Fondation Mohamed V a également enregistré les entrées de 178 112 véhicules de MRE depuis le 1er mai, un chiffre en légère baisse par rapport à celui de 2010, à la même période (-1%.).

Légère baisse du trafic total

Selon les dernières statistiques de la Direction générale de la Protection civile espagnole, un total de 647 551 passagers et 169 589 véhicules a pris le départ dans les ports du sud de l’Espagne, dans le cadre de l’opération Paso del Estrecho (Traversée du détroit) qui a débuté le 3 juin 2011. Ces chiffres présentent une légère baisse de -1% par rapport à ceux de 2010, pour la même période.

Les tendances, quant à elles, restent généralement les mêmes : les ports du Maroc, Ceuta et Melilla inclus, sont les principales destinations des voyageurs. Ils ont ainsi accueilli 602 699 passagers (93,07%) et 157 496 véhicules (92,9%). Le port de Tanger accapare l’essentiel des arrivées, avec, à lui seul, 33,4% des passagers et 54,2% des véhicules.

12/7/2011

Source : Yabiladi

Les entrepreneurs immigrés ont une influence positive sur la conjoncture de leurs pays d'accueil, selon le dernier rapport Perspectives sur les migrations internationales de l'OCDE. Ces chefs d'entreprises nés à l'étranger créent des emplois et introduisent des innovations dans l'économie. Cela contraste avec l'image stéréotypée des migrants en général.

Rendons-nous à l'évidence : qu'on le veuille ou non, les migrations ne cesseront d'augmenter, constate l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) dans son dernier rapport Perspectives sur les migrations internationales publié mardi. Certes, avec la récession, les migrations du travail ont baissé de 7% entre 2008 et 2009 mais devraient augmenter et continuer sur cette lancée avec la reprise économique. En effet, la pression migratoire exercée par les pays pauvres va croître à cause d'une population mondiale grandissante, estimée à 9 milliards d'habitants en 2050 d'après les projections de l'Organisation des Nations Unies (ONU). De plus, à cause des incidents climatiques, les réfugiés environnementaux seront de plus en plus nombreux.

Les immigrés entrepreneurs contribuent « substantiellement » à la création d'emploi dans leur pays d'accueil

"La demande de migration de travail reprendra", a résumé mardi le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. "La mondialisation et le vieillissement des populations nous en donnent la certitude."

Selon l'OCDE, les immigrés nous apportent beaucoup plus que leur main d'œuvre: certains d'entre eux créent de l'emploi dans les pays d'accueil grâce à l'entreprenariat.

Selon le rapport de l'organisation, les entrepreneurs immigrés contribueraient de manière "substantielle" à la création d'emploi dans les pays de l'OCDE, une création qui a augmenté progressivement entre 1998-2008. La propension des immigrés à créer leur entreprise est au moins aussi forte que dans la population locale: 12,6% des immigrés travaillant le font à leur compte contre 12 % pour les actifs "locaux" employés. Actuellement les entrepreneurs immigrés emploieraient au moins 2,4% de la population active occupée des 34 pays membres de l'OCDE, avec un pic de 9,4% des employés en Suisse. Des études antécédentes ont montré que ces entrepreneurs immigrés embauchent aussi bien des immigrés que des locaux. De plus, les immigrés contribuent également à l'innovation et l'augmentation des échanges commerciaux avec le pays d'accueil.

"Les immigrés sont pour la plupart bien intégrés dans les économies et les sociétés"

"Les pouvoirs publics doivent faire plus pour développer des filières légales de migration de travail et favoriser une meilleure utilisation des compétences des immigrés" a plaidé Angel Gurría lors de la présentation de ce rapport annuel.

Si le nombre de nouveaux entrepreneurs immigrés est nettement supérieur au nombre d'entrepreneurs locaux, leur taux de réussite sur le long terme est inférieur à ceux-ci. Cela s'explique en partie par les difficultés supplémentaires que peuvent rencontrer les entrepreneurs immigrés dans l'obtention des capitaux humains, sociaux et financiers nécessaires à une entreprise commerciale.
Il faut donc "renforcer les programmes d'intégration" qui doivent "être vus comme un investissement à long terme et non comme un coût immédiat", recommande l'OCDE.

"Porter les faits à l'attention du grand public", notamment que "les immigrés sont pour la plupart bien intégrés dans les économies et les sociétés" est un point essentiel, ajoute l'organisation.

Ce plaidoyer ne semble guère trouver d'écho parmi la plupart des pays de l'OCDE. En Europe notamment. Plusieurs Etats-membres des accords de Schengen, permettant la libre-circulation entre les pays (en particulier des immigrés issus de pays-tiers), sont ainsi tentés de rétablir le contrôle des frontières, à l'instar du Danemark début juillet ou même, temporairement, de la France face au printemps arabe.

12/07/2011, Céline Tcheng

Source : La Tribune

D’origine marocaine, Layla Metssitane, ancienne sans-papiers, vient d’adapter au théâtre à Paris le best-seller de l’écrivaine belge Amélie Nothomb, "Stupeur et Tremblements".

Lever de rideau. Dans un halo de lumière apparaît une femme en niqab, agenouillée devant une table basse. Avec lenteur, elle commence à se dévêtir, dévoilant son visage au teint mat et ses longs cheveux noirs. Puis, cérémonieusement, elle entreprend de se maquiller et se transforme en délicate geisha au teint blanc et aux lèvres rouge sang.

La comédienne et metteuse en scène Layla Metssitane entraîne le public vers cet archipel nippon qui l’a tant fascinée sous la plume de la romancière belge Amélie Nothomb. C’est son best-seller Stupeur et Tremblements que Metssitane a adapté et joué au théâtre du Petit Hébertot (Paris) jusqu’au 22 mai dernier.

« Je voulais partir de ma propre culture, explique-t-elle en évoquant le niqab porté sur scène. Je ne me sentais absolument pas d’interpréter une Japonaise d’entrée de jeu. » Cette Franco-Marocaine de 33 ans a commencé à travailler le texte en 2001, alors qu’elle suivait l’enseignement du cours Florent tout en préparant l’École nationale de la magistrature et l’École nationale d’administration. Elle avait décidé de présenter un extrait du roman à ses professeurs. Il a fallu attendre neuf années de plus pour qu’elle adapte la pièce dans le cadre du Festival d’Avignon off.

Traitant des interdits pesant sur les femmes japonaises, le roman raconte une déchéance sociale au sein d’une entreprise nippone. L’héroïne dégringole les échelons jusqu’à finir reléguée au poste de dame pipi. L’histoire rappelle à Layla Metssitane son propre parcours… en sens inverse. Fille de Marocains, elle a vu le jour en Bourgogne, en 1978, avec sa jumelle Nadia. Ses parents venaient de se séparer. Durant l’été 1985, elle est partie en vacances au Maroc avec sa mère et sa sœur, loin de se douter qu’elle n’en reviendrait qu’un an plus tard. Elle raconte qu’en arrivant, après une intervention de son père, sa mère a été arrêtée pour complot contre le roi Hassan II. Son passeport confisqué, elle a été emprisonnée, puis s’est cachée dans un bidonville de Casablanca avec ses filles. Pour finir par rejoindre la France via l’Espagne.

« Je ne saurais pas qui je suis si je n’avais pas fait ce parcours-là », souligne Layla Metssitane. Le retour en France n’est pas facile. Leur mère a tout perdu et les jumelles n’ont pas encore la nationalité française. Adolescente, la jeune femme enchaînera les petits boulots – serveuse, laveuse de voitures, vendeuse de muguet, femme de ménage. « Ce qui m’a fait rire dans le roman d’Amélie Nothomb, c’est qu’elle était choquée de faire des ménages parce qu’elle était fille de diplomate ! » Cette période difficile lui a appris à elle, fille de Berbère, « l’endurance » et « la connaissance de [ses] limites ».

Devenue française en 1992, Layla Metssitane est admise en deuxième année à l’École du Théâtre national de Chaillot. En parallèle, elle suit des études de droit et de gestion à l’université de Paris-Sud XI. Après un passage à la banque Indosuez, puis chez Lego comme chef de projet marketing, elle décide, il y a trois ans, de se consacrer entièrement à sa passion des planches.

Elle travaille alors sous la direction de la metteuse en scène et écrivaine française Anne Delbée dans Phèdre, de Racine, et Le songe d’une nuit d’été, de Shakespeare. « Quand elle est sur scène, c’est l’artiste avec un grand A », commente son ami, le comédien Xavier Carrar, avec qui elle partage souvent la scène. Ensemble, ils ont fondé la compagnie Théâtre des Hommes en 2006. Leur premier projet est sans doute celui qui a le plus marqué Layla. Sans doute parce qu’elle l’a porté seule, mais aussi parce qu’il est le fruit d’une rencontre décisive, celle d’Aimé Césaire, lors du 94e anniversaire du poète. C’est grâce à son soutien qu’elle a pu réaliser sa première mise en scène, Palabre en négritude, jouée à la Scène nationale de Fort-de-France, puis à la maison de l’Unesco. « C’est une personne qui m’a réconciliée avec mes identités », explique Layla Metssitane.

Avec Xavier Carrar, ils montent et interprètent ensuite la pièce Vivre ! autour des poèmes de la Bangladaise Taslima Nasreen, adaptent Haute Surveillance, du Français Jean Genet. « Layla porte les projets avec une vraie ténacité », confie le comédien. Layla a réalisé son rêve de théâtre. Elle est aussi retournée au Maroc, en 2004, lors d’un hommage rendu à l’auteur Mohamed Choukri.

Aujourd’hui, sa vie est ancrée dans l’Hexagone, avec un compagnon français. Mais la comédienne revendique ses deux héritages et ressent « une grande fierté » face aux révoltes arabes. Après avoir adapté Où on va, papa ? de l’écrivain français Jean-Louis Fournier au Festival d’Avignon, elle entamera, en janvier 2012, une tournée en Afrique et en Amérique latine avec l’Alliance française. Mais avant, elle caresse l’idée d’un tournage à Dakar (Sénégal) avec un réalisateur dont elle tait le nom. Inch’Allah.

27/6/2011

Source : Jeune Afrique

Une mission médicale maroco-américaine se trouve actuellement à Marrakech pour une formation d'équipes d'urgence bénéficiant à quelque 48 infirmiers et médecins de l'hôpital Ibn Tofail.

Cette action, initiée par l'organisation Home of Moroccan Educators and Moroccan Students in America (HMEMSA) en partenariat avec l'ONG médicale "Opération Smile" Maroc et le ministère de la Santé, a pour vocation de compléter et d'enrichir les connaissances du personnel de l'équipe de cardiologie de l'hôpital Ibn Tofail dans le domaine de la réanimation en urgence et en cardiologie adulte et pédiatrique.

Cette formation de dix jours est assurée par une équipe composée d'une dizaine de professionnels médicaux, dont trois américains, un suédois et deux marocains, accrédités par l'American Heart Association (Association américaine du Coeur).

Mme Khadija Rhelljari, fondatrice de HMEMSA, et Abdou Jbara, directeur général d'"Opération Smile" Maroc, ont fait observer que cette action est la première du genre dans le Royaume et que 12 autres opérations similaires sont prévues l'année prochaine dans 12 autres hôpitaux à travers le Maroc.

Cette formation est à même de permettre aux infirmiers et médecins bénéficiaires d'être au fait des dernières nouveautés de l'urgence cardiovasculaire et d'oeuvrer d'urgence à sauver des vies humaines, ont-ils ajouté.

Ils ont également fait savoir qu'un lot de matériel comprenant notamment des chariots de réanimation tant pour adultes que pour enfants a été acheminé par la mission.

Cette opération est organisée avec le soutien du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, l'ambassade du Maroc à Washington, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et Royal Air Maroc (RAM).

HMEMSA, qui a vu le jour en 2009 dans la grande région de Washington, ambitionne de rassembler les compétences marocaines installées aux Etats-Unis et de les impliquer dans des projets dédiés au secteur social et de l'éducation au Maroc.

Il s'agit pour ce réseau d'organiser notamment des missions humanitaires, d'assister les Marocains dans le cadre de programmes d'échanges éducatifs et culturels et d'informer les écoles marocaines des initiatives culturelles et éducationnelles lancées par des organismes d'éducation gouvernementaux aux Etats-Unis.

L'Association a aussi pour objectifs d'établir des canaux de communication entre étudiants et enseignants au Maroc avec leurs pairs aux Etats-Unis et d'organiser des séminaires et conférences pour partager le savoir-faire avec des professionnels au Royaume.

12/7/2011

Source : Aufait/MAP

La 2ème édition de l'université d'été se tiendra du 15 au 25 juillet sous le thème "L'université citoyenne" à l'initiative de la Faculté de Lettres et des sciences humaines de Rabat (Faculté Mohammed V-Agdal) en partenariat avec le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.

Cette initiative vise à informer les jeunes issus de l'immigration des questions nationales et des derniers développements de leurs pays d'origine, indique un communiqué des organisateurs.

12/7/2011

Source : MAP

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), organise, les 15 et 16 juillet courant à Al Hoceima, un colloque international sur le thème: "Patrimoine culturel du Rif : quelle muséographie ?".

Le Conseil a indiqué dans un communiqué que ce colloque, qui sera placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) en matière d'archives, d'histoire et de mémoire.

Ce colloque rassemblera plus de quarante chercheurs marocains et étrangers en provenance d'Espagne, d'Italie, du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne, spécialistes de l'histoire et du patrimoine culturel matériel et immatériel du Rif et de la muséographie.

Plusieurs établissements publics (institutions du patrimoine, agences de développement, etc.) et de nombreux responsables de la société civile participent également à cette rencontre afin d'enrichir, par leurs interventions et suggestions, le projet de création du Musée du Rif.

Le colloque vise la mise à disposition, dans une approche multidisciplinaire, des travaux les plus récents sur l'histoire du Rif, son patrimoine matériel et immatériel en s'interrogeant sur les formes les plus pertinentes à travers lesquelles le futur Musée du Rif pourrait refléter les moments d'une histoire riche et passionnante, ajoute le communiqué.

Les contributions scientifiques porteront ainsi sur des thèmes aussi divers que les sources et les archives de l'histoire du Rif, aux origines de l'Homme, patrimoine antique du Rif, patrimoine médiéval et moderne, patrimoine anthropologique et ethnographique, histoire du temps présent et patrimoine vivant et enfin, atouts et perspectives de muséalisation de la mémoire historique du Rif.

Le Musée du Rif, dont ce colloque est la première grande étape, constitue un des grands axes du programme de mis en Œuvre des recommandations de l'IER en matière d'histoire, d'archives et de mémoire, indique le conseil.

Ce colloque sera organisé en partenariat avec la ville d'Al-Hoceïma et le Conseil Régional Taza-Taouanate- Al-Hoceïma et le concours du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP).

12/07/11

Source : MAP

Une troupe théâtrale dédiée à la communauté marocaine aux Etats-Unis a été créée récemment dans la Grande région de Washington, à l'initiative de l'Association Forsee, avec pour objectif de permettre aux Marocains installés dans ce pays de rester en contact avec leur culture d'origine.

"La compagnie Forsee vise à permettre aux Marocains des USA de maintenir le contact avec un pan de leur culture, sachant que le théâtre inclut plusieurs formes d'expression", a déclaré à la MAP, Brahim Nechikh, fondateur de la troupe et également président de l'association AMANA (American Moroccan Association of North America).

"Pour que les Marocains restent connectés avec leur culture d'origine et soient au fait de l'évolution des arts dans le pays, nous avons mis sur pied cette compagnie théâtrale", explique Nechikh.

Selon l'artisan de cette initiative qui a déjà mis en scène plusieurs pièces de théâtre au Maroc, avant son départ aux Etats-Unis où il a élu domicile il y a presque deux décennies, Forsee ambitionne également de "mettre en avant la culture marocaine, dans une société multiculturelle et multiethnique".

Brahim Nechikh devrait se baser sur des textes écrits en dialecte marocain ou en arabe classique qui posent des "problématiques et sujets liés aux Marocains", avec la possibilité de travailler sur des oeuvres américaines.

Forsee ambitionne aussi d'être "un trait d'union entre deux cultures, marocaine et américaine", souligne Nechikh, ajoutant qu'il s'agit de travailler sur des textes écrits en anglais pour les présenter au Maroc ou sur des textes en arabe qui seront traduits et mis en scène en anglais.

"L'idée de créer un théâtre germait depuis quelques années, mais on attendait que la communauté marocaine, jeune par rapport aux autres communautés arabes, puisse s'organiser", explique-t-il.

Pour le lancement de cette expérience pionnière dans la région de Washington, ForeSee proposera au public maroco-américain "Sidna Qdar" de Mohamed Kaouti, une adaptation du chef d'oeuvre mondial "En attendant Godot" de Samuel Beckett.

La mission de ForeSee consiste "à stimuler, célébrer et renforcer la compréhension de soi et des autres à travers l'expérience partagée du théâtre et la production de nouvelles pièces et des classiques de dramaturges marocains et américains", souligne Brahim Nechikh.

12/07/11

Source : MAP

Comme en 2007, le parti de Nicolas Sarkozy compte bien ne pas laisser le sujet de l’immigration être l’apanage de l’extrême droite.

Et l’Europe ne sera pas absente de ce jeu. Dans son projet pour 2012, dont les premières propositions ont été présentées le 7 juillet, l’UMP estime qu’en matière d’immigration, l’Europe "doit mieux assumer ses responsabilités".

"Muscler l'espace Schengen"

Avec, en ligne de mire, la révision et l’évaluation de l’un des fondements de l’Union européenne : le principe de libre circulation des personnes mis en musique par la Convention Schengen.

L’UMP veut "muscler" l’espace Schengen qui compte aujourd’hui 25 pays d’Europe. Cette proposition est dans la lignée de ce que demandent la France et l’Italie depuis le mois de février et l’arrivée de près de 25 000 migrants sur l’île de Lampedusa (Italie).

Au mois de mai, la Commission européenne a annoncé qu’elle proposerait, prochainement, de modifier les critères qui permettent à un Etat de fermer temporairement ses frontières en cas de crise. De leur côté, les pays de l’UE ont pris des gants et précisé que le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’UE devrait avoir lieu "à titre exceptionnel", "dans des situations véritablement critiques".

Exclusion

Le sujet est tellement sensible qu’un accord sera très difficile à trouver. Or, l’UMP va beaucoup plus loin que les dirigeants européens. Elle propose l'exclusion temporaire de l'espace Schengen pour tout Etat qui ne remplirait pas ses engagements.

Un scénario qui semble irréaliste. "Politiquement, demander l’exclusion va très loin, explique Yves Pascouau chercheur à l’European policy center à Bruxelles. Et juridiquement, c’est impossible. Il faudrait modifier les traités, ce qui n’est pas du tout gagné. L’UMP est dans une logique de marketing politique très forte".

" Il faut en permanence suivre l’application des accords de Schengen", précise également le texte de la majorité. Mais le projet, sur la table des pays de l’UE depuis l’automne 2010, n’avance pas. Actuellement, l’évaluation des performances nationales en matière de surveillance des frontières est menée par les Etats eux-mêmes. Les pays contrôlés sont prévenus à l’avance par leurs partenaires et les inspections inopinées sont interdites.

La Commission européenne a bien proposé de faire intervenir des experts indépendants et d’autoriser les contrôles surprises. Mais les Etats, peu enclins à ce que l’on vienne fouiller dans leurs affaires, traînent les pieds.

Un commissaire à l'immigration

Au-delà de l’évaluation, l’UMP se plaint également du manque de pilotage politique de l’espace Schengen. La Commission se prononcera en septembre prochain à ce sujet. Mais il est peu probable que les points de vue convergent. La commissaire en charge du dossier, Cécilia Malmström, n'a eu de cesse de rappeler que la gestion de l'espace Schengen ne devait pas être livrée aux décisions unilatérales des Etats.

Tenter à Bruxelles ce qui a échoué en France? C’est ce que semble également vouloir faire la droite en proposant qu’un commissaire soit uniquement en charge de l’immigration, du co-développement et de l’intégration. Créé en 2007 par Nicolas Sarkozy, le ministère de l’Immigration et de l’identité nationale a pourtant été déboulonné, laissant au ministère de l'Intérieur le soin de s'occuper de ces sujets.

Actuellement, c’est la commissaire en charge des Affaires intérieures, Cécilia Malmström, qui gère, entre autres, le dossier migratoire. "Je ne vois pas la nécessité de créer un poste spécifique", estime Yves Pascouau.

Aide au développement et immigration

La volonté de lier l’aide au développement aux pays voisins à l’action de ces Etats en matière d’immigration irrégulière explique peut-être en partie cette proposition.

Et dans ce domaine là, l’UMP passe un cap que la France avait toujours refusé de franchir. "La politique de reconduite à la frontière pourrait être plus efficace grâce à un conditionnement – au niveau européen – de l’aide au développement et de la délivrance de visas en fonction des pays d’origine", précise le parti.

Aujourd’hui, le principe de conditionnalité ne porte que sur un échange de bons procédés sur l’immigration. En d’autres termes, les pays de l’UE sont d’accord pour faciliter l’octroi de visas, si le pays partenaire s’engage à lutter contre l’immigration irrégulière.

Lors d’un sommet européen à Séville en 2002, l’Espagne et le Royaume-Uni avaient déjà essayé de changer la donne. Or, à l’époque, le président Jacques Chirac avait tapé du poing sur la table en déclarant qu’il n’était pas question de lier aide au développement et immigration. "C’est faire une erreur fondamentale de demander à un pays qui ne dispose pas de moyens élevés d’avoir des actions fortes en matière d’immigration irrégulière", estime Yves Pascouau.

Reste que c’est la ligne défendue par Nicolas Sarkozy à Bruxelles. Et le lobbying français semble avoir payé puisque la communication du 4 mai de la Commission intègre l'idée. Mais, pour le moment, les dirigeants de l’UE n’ont pas repris le concept.

Limiter les recours

Certaines propositions faites par l’UMP sont déjà sur la table. A titre d’exemple, le renforcement des moyens de l’agence Frontex, qui coordonne les actions des Etats aux frontières extérieures de l’UE, est acté. Mais tout le problème est de déterminer un montant. Or, pour le moment aucune somme ne circule.

L’UMP appuie également la création d’une "agence européenne de l’espace Schengen", qui permettrait d'éviter le "visa shopping". C'est-à-dire la possibilité pour un étranger de faire des demandes de visas dans plusieurs pays de l'UE pour augmenter ses chances d'en obtenir un.

Cette nouvelle agence, dont la création a été actée, n'a pas l'ambition d'une agence européenne de l'espace Schengen, mais elle a pour but d'améliorer la coordination entre les différents systèmes informatiques sur les demandes de visa dans l'UE (SIS II, Eurodac et VIS). Elle devrait être mise en place à l'été 2012. Son siège sera à Tallinn (Estonie).

En matière d'asile, l'UMP demande également la simplification des procédures. Mais aussi la limitation des recours. Une proposition qui pourrait aller à l'encontre d'un droit fondamental, reconnu par la convention de Genève de 1951.

Le programme du parti majoritaire sera soumis au futur candidat de l'UMP pour la présidentielle de 2012 à l'automne. A lui de choisir celles qu'il souhaite retenir. Si Nicolas Sarkozy se représente, les mesures ne devraient pas être fondamentalement modifiées.

12/7/2011, Clémentine Forissier

Source : Euractiv

En voilà une au moins qui ne va pas faire baisser le niveau des (bons) petits Français ! Kheira Brahim, 18 ans, vient de décrocher son bac S avec mention Très bien. La preuve par les faits que "les enfants d'immigrés" ne sont pas aussi nuls que le clameClaude Guéant en malmenant les statistiques.

Elève au lycée Voltaire, dans le 11ème arrondissement de Paris, Kheira est la seule de sa classe à avoir obtenu la mention TB. "Peut-être qu'il y en a aussi dans les autres classes", précise-t-elle, modeste.

Elève brillante, la seule en S à avoir poursuivi le grec jusqu'en terminale, Kheira a été acceptée à la rentrée dans une prépa bio au au lycée Saint Louis. "J'aime tout ce qui est science, je me verrais bien dans la recherche", dit-elle. C'est aussi une passionnée de dessin. Sans avoir jamais pris de cours, elle passe des heures à dessiner, surtout des des mangas, et a même un projet de BD.

"Bien sûr que mes parents sont contents": pour fêter son bac ainsi que le brevet de son frère, sa mère a préparé un énorme couscous pour manger à l'école où son père est animateur de centre de loisirs. Les deux parents sont nés en Algérie, et Kheira est l'aînée des six enfants.

Les propos (erronés) du ministre de l'Intérieur Claude Guéant le 22 mai sur Europe 1- sur les enfants d'immigrés qui seraient aux deux tiers responsables de l'échec scolaire ... - l'ont choquée. "Ca m'a un peu révoltée, explique-t-elle, ce n'est pas juste de cataloguer les gens de cette manière surtout lorsqu'on ne les connaît pas. Il ne leur laisse pas la chance de montrer ce dont ils sont capables. Je trouve que ce n'est pas très glorieux de la part d'un ministre".

Pour être complet, à l'attention de Claude Guéant, il faudrait aussi mentionner de beaux exemples de succès de lycéens étrangers sans papier. Sans statut, craignant à tout moment d'être contrôlés, ils ont passé le bac envers et contre tout .

Marina, moldave, 18 ans, vient de décrocher son bac techno "Arts appliqués" avecmention Assez bien. Arrivée de Moldavie en décembre 2006, elle ne parlait pas un mot de français. Après trois mois dans une classe d'accueil pour non francophones, elle a rejoint une troisième normale. Et aujourd'hui elle parle sans accent.

A la rentrée, Marina a été admise en BTS  Design d'espace à la prestigieuse école Boulle. Malgré les incertitudes, elle a des projets pleins la tête: "après, je voudrais faire une école d'architecture, arriver au master, puis décrocher une "habilitation à la maîtrise d'ouvrage en son nom propre" pour pouvoir signer des projets moi-même. Dans l'idéal, j'aimerais avoir ma boîte d'architecte".

Mais Marina n'a aucun papier. En tant que jeune majeure, elle vient de déposer une demande de régularisation pour avoir un titre de séjour "VPF" (vie privée familiale). "A la préfecture, on m'a dit que la réponse pouvait arriver dans 2 semaines, 2 mois, 6 mois... ".

A la maison, seul son père, ouvrier dans le bâtiment, a eu pour la seconde année consécutive un titre d'un an. Il a demandé la régularisation de sa femme et de ses deux enfants au nom du regroupement familial. Mais on lui a refusé, expliquant que la famille devait d'abord repartir en Moldavie, qu'il devait ensuite faire la demande, puis que tous devaient attendre... "Mon père a dit non car on risquait de ne pas pouvoir revenir", dit Marina.

"Ca n'est pas facile de vivre comme ça, poursuit-elle, je ne peux pas faire de petit boulot saisonnier, et surtout cela m'inquiète pour les stages que je devrai faire lors de mes études".

Weysel Yigit, 22 ans, kurde de Turquie, vient, lui, d'avoir son bac pro "Aménagement et finition" avec mention Bien au lycée Hector Guimard à Paris. Après six ans de bataille, lui aussi soutenu par RESF (réseau éducation sans frontières), il a obtenu en février un titre de séjour "VPF". Il a décidé de travailler cette année pour pouvoir ensuite reprendre un BTS filière du bâtiment.

"Pourquoi est-ce qu'on nous met ainsi des batons dans les roues ?, s'interroge Marina,on a peur de marcher dans le  métro, ça nous stresse, ça n'est pas facile de se concentrer sur le travail".

Marina reconnaît aussi qu'elle "a du mal à assumer d'être sans papier" et qu'elle ne le dit pas à ses camarades de lycée. Mais le bac en poche, à la veille de se lancer dans des études, elle vit avec "l'espoir que tout ira bien".

12/7/2011

Source : Libération

Les migrations internationales ont baissé en 2009, traduisant le recul de la demande de travailleurs dans les pays de l’OCDE pour la deuxième année consécutive après une décennie de progression, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

D’après l’édition 2011 des Perspectives des migrations internationales, les migrations dans les pays de l’OCDE ont diminué de 7 % environ, tombant à 4.3 millions d’individus, chiffre en baisse par rapport à 2008 où il atteignait un peu plus de 4.5 millions. Par ailleurs, d’après les premières données nationales disponibles, un nouveau recul des migrations est probable en 2010.

Cette baisse est particulièrement marquée dans les pays asiatiques de l’OCDE ainsi que dans la plupart des pays d’Europe, notamment l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la République tchèque et la Suisse. En Europe, les mouvements entre les États membres de l’UE ont diminué de 22 % en 2009. En revanche, les migrations à caractère permanent vers l’Australie, le Canada et les États-Unis ont légèrement augmenté la même année. Particulièrement sensible à l’évolution de la demande, la migration temporaire de travail a baissé de 17 % en 2009.

12/07/2011

Source : Site de l’OCDE

Fille des frontières (aux éditions Philppe Rey) est un ouvrage tonique et sympathique, si l'on fait l'impasse sur les premières pages alourdies par le récit complaisant d'une crise d'angoisse au prétexte que…Suite

La Ville de Paris va accorder une aide d'insertion de 700 euros aux migrants tunisiens qui repartent chez eux au titre du retour volontaire, destinée à compléter les 300 euros d'aide versée par l'OFII, a annoncé Pascale Boistard, adjointe chargée de l’intégration et des étrangers non communautaires.

Elle répondait à une question de Jean-François Lamour, président du groupe UMP et apparentés au Conseil de Paris, sur le dispositif d'aide aux migrants tunisiens. Ce dispositif d'urgence, qui se traduit pas des subventions aux associations qui s'occupent de leur hébergement, de leur nourriture et de leur accompagnement sanitaire et administratif, va prendre fin au 31 août, a dit Mme Boistard.

L'aide au retour volontaire des Tunisiens versée par l'OFII (Office français d'immigration et d'intégration), a-t-elle expliqué, a été limitée à 300 euros (montant habituel de l'aide au retour humanitaire), au lieu de 2.000 euros (montant maximum de l'aide au départ volontaire). La Ville de Paris a donc décidé de compléter l'aide au retour par une aide à l'insertion.

Actuellement, il y a en France entre 600 et 900 migrants Tunisiens, jeunes pour la plupart. 330 d'entre eux bénéficient des hébergements financés par la mairie de Paris. Selon Mme Boistard, environ un tiers de ces derniers voudraient actuellement repartir chez eux, voire la moitié. Dans ce cas, le montant global de l'aide d'insertion (700 euros par personne) serait comprise entre 77.000 et 100.000 euros. A ce jour, 250 migrants sont repartis avec les 300 euros d'aide au retour, a-t-elle encore indiqué.

11/07/2011

Source : Le Figaro/AFP

 

Depuis le 5 juillet, Copenhague contrôle plusieurs points d’entrée de son territoire. La question est de savoir si le principe de libre circulation des personnes prévu par les accords de Schengen est respecté.

Les automobilistes ont désormais intérêt à ralentir à l’approche du poste frontière de Froeslev, entre l’Allemagne et le Danemark. Depuis le 5_juillet, une trentaine de douaniers danois exercent un contrôle aléatoire des véhicules. Un scénario identique se déroule au bout du pont qui relie le Danemark à la Suède,

ainsi qu’au port de Gedser, où débarquent les ferrys venus d’Allemagne.

Ces nouvelles formalités n’irritent pas que les conducteurs pressés. Le porte-parole de la commissaire européenne aux a aires intérieures,

Cecilia Malmström, dit «suivre très strictement» les méthodes danoises. L’objectif est de vérifier si elles n’enfreignent pas un principe cardinal de l’Union européenne, inscrit dans la convention de Schengen: la libre circulation des personnes. Le texte abolit les contrôles aux frontières intérieures de l’UE et ne prévoit leur rétablissement, temporaire, que «si l’ordre public ou la sécurité nationale» l’exigent. Signataire, le Danemark n’enfreint-il pas désormais la règle?

La Commission est vigilante. Elle n’a pas dépêché d’équipe aux frontières danoises, mais envoyé à la

«_représentation permanente_» (l’équivalent d’une ambassade) du Danemark auprès de l’UE une lettre contenant une série de questions, portant sur la fréquence des contrôles, leurs critères, leurs méthodes…

Les réponses sont actuellement analysées. Il n’est donc pas exclu que le Danemark soit contraint de faire marche arrière.

Copenhague, qui assure avoir l’intention de respecter ses engagements, se défend en soutenant que les contrôles visent les marchandises et non les personnes. La nuance peut être néanmoins ténue. «Ce qui inquiète la Commission, c’est que cela soit contraire à la libre circulation des personnes et des marchandises, ou l’une des deux», dit Tove Ernst, au bureau de Cecilia Malmström.

Malgré un objectif affiché de lutter contre les importations illégales, la décision du gouvernement danois, prise en mai, vise un objectif politique.C’est une réponse à une demande de l’extrême droite, alliée de

l’équipe au pouvoir. La Norvège (signataire de Schengen mais n’appartenant pas à l’UE), dont le ministre

de la justice a annoncé, le 6_juillet, avoir «établi des contrôles très solides _» à proximité de la frontière suédoise, est plus explicite: «Cela combat la criminalité et permet d’attraper les demandeurs d’asile clandestins », a déclaré le ministre Knut Storberget. Déployer une présence policière aux abords des frontières n’est pas interdit par Schengen.

En vogue depuis que la France et l’Italie ont, en avril, soulevé le problème de la libre circulation lorsqu’un État fait face à un afflux de migrants, le sujet du contrôle des frontières inquiète certains États membres. Interrogé à Paris lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur de Pologne en France – dont le pays

préside l’Union depuis le 1er_juillet , a réagi en ces termes: «Pour un pays qui a connu les murs, les barbelés, les sentinelles comme la Pologne, avoir la libre circulation des personnes peut être une valeur un peu plus grande que pour vous qui avez la libre circulation depuis des décennies.»

12/7/2011, MARIANNE MEUNIER

Source : La Croix

Dix élus franciliens d’origine maghrébine vont puiser aux Etats-Unis des idées exportables.

La conquête de l’Amérique avant celle du pouvoir ? Dix élus franciliens se présentant comme issus de la diversité participent à un voyage aux Etats-Unis du 11 au 18 juillet. Au programme, des rencontres avec les maires de Washington et de Baltimore, deux des plus grandes villes américaines dirigées par des Noirs américains, ainsi qu’avec le conseiller de Barack Obama en charge des questions de communauté. Les élus français, pour la plupart conseillers municipaux, doivent également s’entretenir avec des chercheurs et des acteurs socio-économiques.

Ils analyseront les programmes mis en place par les entreprises et les pouvoirs publics favorisant l’ascension sociale de personnes issues des minorités afro-américaines ou latinos.

Il s’agit de «s’inspirer des bonnes pratiques pour faire avancer la question de la diversité en France», explique Kamel Hamza, conseiller municipal UMP à La Courneuve et président fondateur de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), dont sont membres les participants au séjour. Créée en 2009, dans la foulée de l’élection de Barack Obama, l’Aneld, forte de 200 adhérents, entend faire changer les mentalités françaises en améliorant la représentation des élus d’origine étrangère. C’est le second voyage de cette association au pays de l’oncle Sam après une première virée pédagogique en 2009, financée par l’ambassade américaine. Cette fois, c’est la French-American Foundation, oeuvrant au rapprochement transatlantique, qui a pris en charge une partie du séjour et contribué au programme, chaque élu complétant à hauteur de 1 000 euros.

«Aveugle». «Il y a soixante ans entre Rosa Park [grande figure du mouvement des droits civiques, ndlr] et Obama. Les accords d’Evian ont été signés il y a cinquante ans et un Algérien est toujours soupçonné de cacher un moudjahidin. En France, la diversité reste un gros mot, on a peur du communautarisme», s’agace Kamel Hamza. Eric Keslassy, sociologue qui a consacré plusieurs ouvrages à la diversité partage ce constat d’un modèle français républicain, «aveugle aux couleurs». Quand on fait remarquer au président de l’Aneld que les dix participants au voyage d’étude sont exclusivement d’origine maghrébine, il assure le regretter et fait part de «difficultés à créer une union des

communautés».

Si le but de la visite est de trouver de nouveaux outils, Kamel Hamza a déjà une idée précise de ce qui marche. «Il faut autoriser les statistiques ethniques et mettre en place des quotas expérimentaux au moins à titre provisoire.» Y compris et peut-être même d’abord en politique. «On a essayé les symboles mais ce n’est pas suffisant. On ne peut plus se contenter de quelques exceptions qui servent de cautions», lance-t-il. A ses yeux, la discrimination positive n’entrave en rien le modèle républicain : «On peut être Français d’origine maghrébine ou Français et musulman. L’essentiel est de pouvoir assumer ce que l’on est. Aujourd’hui, dans les quartiers, on se retrouve avec des jeunes qui se sentent apatrides. L’opinion française doit arrêter de considérer les enfants de la diversité comme une menace.»

désir. La radicalité du discours peut sembler en porte-à-faux avec sa fonction d’attaché parlementaire du très droitier Eric Raoult, thuriféraire de l’identité nationale. Kamel Hamza rétorque que la délégation comprend des élus de gauche comme de droite. «Tous les partis sont prêts à signer des chartes mais pas à placer quelqu’un issu de la diversité en tête de liste», analyse celui qui confesse son désir de devenir un jour maire ou député. Il estime aussi qu’«en matière de diversité, la droite a beaucoup plus agi qu’une gauche convaincue que c’est déjà acquis».

élections. Eric Keslassy nuance : «En 2007, la droite a promu des cas individuels selon une logique libérale et méritocratique mais elle semble avoir renoncé. De son côté, la gauche privilégie une logique de groupe en soutenant notamment un non-cumul des mandats mais cela se traduit très peu sur le plan national»,analyse-t-il. Le sociologue note par ailleurs une différence entre les élections locales, où l’on observe une progression lente mais continue, et les élections nationales, où la représentation des minorités reste infime. Un tel voyage d’étude peut-il contribuer à faire évoluer la situation ? Eric Keslassy en doute : «Ça peut faire prendre conscience des différences entre les deux pays mais les modèles n’ont rien à voir et ne sont pas transposables.» Selon lui, «ce qui est notable, c’est que les Américains s’intéressent à un domaine laissé vacant par les pouvoirs publics français».

12/7/2011, Marwan Chahine

Source : Libération

L’Association de Solidarité Franco-Marocaine (ASFM) de l’Ain et son homologue de l’Isère ont équipé une ambulance qui portera des soins gratuits aux habitants du village Benabdellah, dans la province de Salé, durant une semaine à partir d'aujourd'hui. L’ASFM prévoit également d’organiser, du 21 au 25 juillet, une campagne de circoncision à Troch, dans la commune de Smaala.

Cette campagne aura lieu en marge d'une rencontre de MRE originaires de la région de Smaala, qui aura notamment l’objectif de créer un réseau d’entraide, une association à même de mener des actions sociales et culturelles, indique un communiqué de l’ASFM. Crée en 2004, l’Association de solidarité franco-marocaine de l’Ain, organisme à but non lucratif, œuvre principalement pour le développement du monde rural marocain.

11/7/2011

Source : Yabiladi

Le 28 juin, deux responsables régionaux de l'enseigne hard-discount Lidl ont été déférés au parquet de Senlis, dans l'Oise. Le motif : une ex-employée les accuse de discrimination.

Titulaire d'une carte de séjour délivrée au titre du regroupement familial, portant mention « vie privée et familiale », la plaignante n'avait pas été gardée à l'issue de son contrat à durée determinée. Une décision qu'elle met sur le compte de son titre de séjour temporaire, pourtant renouvable, et qui autorise ses détenteurs à travailler en France.

« Etrangers, votre CV ira à la broyeuse »

Fatiha Hiraki, chef de magasin à Clichy dans les Hauts-de-Seine, et déléguée syndicale à l'Unsa, n'est pas étonnée par la plainte. Si elle ne cautionne pas les propos de ceux qui taxent l'enseigne de racisme, elle est néanmoins sans équivoque sur cette affaire :

« Ce n'est pas un cas isolé. Depuis fin 2009, les consignes sont claires : il ne faut plus embaucher les personnes avec ce titre de séjour. D'ailleurs, quand elles viennent postuler, je leur dis d'emblée la vérité : leur CV ira à la broyeuse. C'est de la discrimination pure et simple. »

Elle renchérit, dévoilant le modus operandi de ce qu'elle appelle le « système Lidl » :

« Au siège, lors des formations des cadres, on diffuse les bonnes pratiques de recrutement. Certains disent même qu'une diapositive montre une carte de séjour “vie privée et familiale” barrée en rouge. C'est donc très clair. »

Jointe par Rue89, la direction n'a pas souhaité s'exprimer, si ce n'est par la voix de son avocat, en charge de la défense des deux prévenus. Pour Me Olivier Gutkes, ces accusations sont insensées :

« Nous contestons formellement ces accusations et nous saurons apporter les preuves de notre innocence. Pour l'instant, nous avons subi sans pouvoir nous défendre. Connaissez-vous une enseigne qui compte plus d'un tiers d'étrangers dans ses effectifs ? »

« Des centaines d'employés à Lidl avec ce titre de séjour »

Selon le Bondyblog, le responsable de la plaignante souhaitait la maintenir en poste, à l'issue de son CDD. Elle donnait satisfaction et il y avait un besoin de personnel dans le magasin.

Néanmoins, les directives de sa hiérarchie étaient claires. Toujours selon le média, qui cite un des témoins, Lidl ne recrute plus d'étrangers titulaires de carte de séjour « vie privée et familiale ». L'employée a alors décidé de saisir la justice, et de déposer plainte.

Selon Me Gutkes, le souci est tout autre :

« Une personne peut légitimement se sentir déçue quand elle ne décroche pas un emploi. Ce n'est pas pour autant de la discrimination. »

L'avocat s'étonne des rumeurs autour de l'affaire, qui éloignent le dossier des véritables faits :

« Le 18 août [la date du procès, ndlr], j'apporterai le dossier de centaines d'employés qui travaillent chez Lidl avec des cartes de séjours “vie privée et familiale, et, encore mieux, avec des cartes étudiants, encore plus précaires et provisoires. Franchement, quel serait l'intérêt de les empêcher de travailler ? ”

Fatiha Hiraki lui répond, indirectement :

“Le processus de renouvellement de cette carte de séjour nécessite parfois des aménagements de plannings, voire le financement de certains frais par l'employeur. Et ça, Lidl n'en veut pas. Ça entrave la productivité.”

“Coupable mais pas raciste”

Un employé de l'une des enseignes du hard-discounter dans le Val-d'Oise est content que quelqu'un brise la loi du silence. Pour cet homme d'origine africaine, Lidl n'en est qu'au début de ses déboires. Si lui non plus ne croit pas la hiérarchie “raciste”, il reste convaincu de sa culpabilité :

“On prend des étrangers parce qu'ils ont beaucoup plus peur de perdre leur emploi et supportent mieux des conditions de travail parfois difficiles. Mais ceux qui ont une carte vie privée et familiale posent trop de problèmes administratifs. Ça ne m'étonne pas qu'ils n'en veulent pas. Pour eux, tout doit être lisse.”

Il tient à garder l'anonymat. Selon lui, la peur du harcèlement rend les employés, à commencer par lui, réticents à témoigner, même quand ils assistent à des scènes “très très limites” :

“Ici c'est la loi du silence. Alors, on s'habitude à ne rien dire. Je n'ai pas envie d'avoir mes responsables sur le dos toute la journée, et de me faire licencier pour un motif bidon.”

En 2007, Fatiha Hiraki affirme avoir été victime de violences. Un responsable l'aurait bousculée dans la réserve. L'affaire a été classée sans suite, faute de preuves.

“C'était ma parole contre la sienne. La plainte n'a rien donné, mais désormais, avec moi, ils savent à quoi s'en tenir. Beaucoup d'autres ont peur de perdre leur job : c'est le salaire de la peur”.

11/7/2011

Source : rue 89

Les immigrants résidant dans la municipalité de Salt (Catalogne) sont dans le collimateur du tout nouveau maire de la ville. A peine installé, Jaume Torramadé, de la coalition nationaliste catalane promet de réduire le nombre d’immigrés dans sa ville. Parmi ses mesures phares, privilégier les autochtones dans l’octroi de logements dans ville de Salt.

Environ 45% des 31 000 habitants de la ville de Salt sont des immigrés. Cette forte présence étrangère n’est pas du goût d’une partie des habitants, qui n’hésitent pas à sortir dans la rue pour exiger « plus de sécurité face à l’immigration ». En mars dernier, des affrontements avaient éclatés dans la ville lors de manifestations d’anti-immigrés. Le tout nouveau maire de la ville, Jaume Torramadé, de la coalition nationaliste catalane (CIU), semble faire de la question liée à l’immigration une des priorités de son mandat.

L’édile du CIU, juge « trop élevé »  le pourcentage d’immigrés dans sa ville par rapport à la moyenne nationale qui tourne autour des 16%. Une situation qu’il se propose de changer en réduisant le nombre des étrangers. Ainsi, il propose différentes mesures, à commencer par la préférence pour les autochtones, lors de la vente ou de location de logement dans la ville de Salt.

Autre proposition du nouvel élu, la construction de logements subventionnés dans les zones industriels des municipalités voisines où partent travailler les immigrés. L’objectif étant de les faire partir de Salt, mais aussi de permettre à cette ville d’alléger les différentes charges sociales qu’implique la présence des immigrés.

Sur le plan éducatif, le maire de la coalition nationaliste catalane tend également la main aux municipalités voisines pour accueillir une partie des enfants des immigrés qui peinent à s’en sortir dans leurs études. Dans sa municipalité, ces cas dépassent parfois les 20% des effectifs des élèves. Ce qui nécessite, selon lui le transfert de ces élèves dans les écoles des municipalités voisines, souffrant moins de cette situation.

Apparemment  décidé à mettre en œuvre ses mesures, Jaume Torramadé, qui aura forcément besoin du soutien d’autres municipalités et du gouvernement espagnol, envisage de créer une association de « municipalités à forte présence d’immigrés issus de zones pauvres ». Une manière selon de « faire face aux problèmes [liés à l’immigration] » et de ne pas uniquement compter sur le gouvernement.

Par Oumar Baldé

10/7/2011

Source : Yabiladi

« Les Mohamed », de Jérôme Ruillier paru cette année adapte sous forme de roman graphique les témoignages, parfois terribles, rarement plaintifs, recueillis par Yamina Benguigui dans son documentaire « Mémoires d’immigrés », diffusé en 1997. L’ouvrage aux dessins poétiques et doux fait revivre l'histoire d’hommes et de femmes venus du Maghreb en France après la seconde guerre mondiale.

 En sujet grave, des personnages bien vivants, un dessin naïf et poétique, un ton neutre presque didactique. « Les Mohamed » de Jérôme Ruillier est paru en 2011 aux éditions Sarbacanes. Il est l’adaptation en bande dessinée du documentaire « Mémoires d’immigrés » de Yamina Benguigui, diffusé en 1997. Il exploite toutes les dimensions de la bande dessinée, traditionnellement dévolue au divertissement des enfants, mais aussi support de véritables romans graphiques, pour porter les paroles de ces pères et de ces mères, venus d’outre Méditerranée pour trouver un travail en France.

Jérôme Ruillier a choisi de présenter son ouvrage en emboîtant les récits. Chaque immigré raconte son histoire, l’auteur met en scène le moment du témoignage, de sorte que le lecteur a l’impression que chaque « Mohamed » s’adresse directement à lui. Enfin, il place ces histoires dans le cadre de sa propre vie : il fait se rencontrer son quotidien contemporain et l’histoire de ces hommes et femmes, en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Avec l’histoire de ces immigrés, l’auteur rapporte un pan de l’histoire de France que personne n’apprend à l’école. Dans le préface, Yamina Benguigui écrit « parce que j’ai conscience de l’impact pédagogique de la bande dessinée [...] j’espère du fond du coeur que ce projet ira sur les bancs de l’école. » La naïveté du dessin – noir et blanc, traits ou aplat, personnages stylisés aux oreilles arrondies comme des ours en peluches qui auraient grandi - tend aussi à rapprocher « Les Mohamed » d’une bande dessinée classique destinée à la jeunesse.

Pédagogique, candide, le lecteur ne doit pas s’y tromper, l’ouvrage de Jérôme Ruillier est aussi un roman graphique. Le livre est dense, sa portée longue. La succession d’histoires, parfois drôles, souvent douloureuses, quelques fois d’une tristesse infinie contraste avec la simplicité du dessin et du langage employé. « C’est le ratage, oui ! Le RA-TA-GE ! La vie je ne l’ai pas vu passer, elle est passée à côté de moi », dit Mamoud qui résume en quelques mots une vie de labeur et de sacrifices jamais récompensés. Jérôme Ruillier le présente sous les traits d’un vieil homme, le visage mangé par la barbe, un pyjama rayé, soufflant quand il marche accompagné du bruit de sa canne.

Le dessin est aussi simple que le langage des immigrés. « Il m’avait cassé la marmite », conclut Djamila pour expliquer son premier viol conjugal. Reproduireles mot exacts des immigrés dans un souci de vérité ? Sans doute, mais aussi, en montrant la légèreté avec laquelle des histoires terribles sont racontées, Jérôme Ruillier montre la force de ces êtres et épargne à son lecteur pathos et larmoiements.

 Par Julie Chaudier

11/7/2011

Source : Yabiladi

Une famille de Marocains résidant à Béziers, (Hérault, Sud de la France) vit sous la menace permanente d’une expulsion. La sous préfecture refuse de leur accorder la carte de séjour, sous prétexte qu’ils n’ont pas fourni de preuves suffisantes de leur présence en France, alors qu'ils y résident depuis 10 ans et que 4 enfants y sont scolarisés. La Cimade, qui soutient la famille, propose de saisir la justice.

Abdelkader et Hanane Azizi vivent à Béziers avec leurs cinq enfants à Béziers. Mais leur séjour n’est pas du tout empreint de quiétude. Et pour cause, la sous préfecture de Béziers, pour la troisième fois, en dix ans, refuse de leur accorder les papiers nécessaires à leur séjour dans l’Hexagone. Ils vivent ainsi dans l’irrégularité et n’osent même pas se promener en ville.

« Sans carte de séjour, je ne peux pas prétendre à un emploi », se désole Abdelkader, qui vit avec sa famille chez ses beaux-parents. En 2003, Hanane, son épouse, avait obtenu sa carte de séjour, mais à présent, elle semble dépassée et s’interroge sur son avenir: « Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Toute ma famille vit en France depuis des années. Je n’ai plus de famille au Maroc si je suis expulsée ».

Du côté des autorités, on justifie ces rejets de délivrance des papiers par l’absence de preuves suffisantes sur la présence de la famille Azizi en France et sur leur totale volonté d’intégration. Peu de temps après le dépôt de leur première demande, les époux s’étaient séparés avant de se ressouder à nouveau. Ce qui expliquerait également le blocus de leur dossier, rapporte Midi Libre.

Recours judiciaire

La Cimade de Béziers, qui soutient ce couple, conseille pour sa part de porter l’affaire devant le tribunal administratif. « Le refus doit au moins être contesté », selon Jean Turpin, militant de la Cimade, joint par Yabiladi. « Leur dossier ne manque pas d’éléments : c’est une famille qui réside ici depuis longtemps et vit avec ses enfants, (dont quatre sont scolarisés, ndlr) », ajoute le militant de la Cimade, qui précise qu’il est très rare de voir une famille reconduite avec ses enfants.

Ce secours à la justice est peut-être l’un des rares espoirs pour cette famille marocaine, car l’actuel sous préfet de Béziers est réputé être très stricte sur les questions liées au séjour des immigrés. « Depuis sa venue ici, il y a deux ans, on n'a jamais obtenu quelque chose de lui », précise-t-on à la Cimade. A Béziers, la famille Azizi, n’est pas l’unique cas confronté à cette situation. De nombreux autres dossiers connaissent le même sort.

Par Oumar Baldé

11/7/2011

Source : Yabiladi

Reportage : Dans le Nord-Pas-de-Calais, un collectif d’associations pédale d’un camp de fortune à l’autre pour «défendre le droit des exilés».

Des migrants afghans dans un terrain vague de Calais le 30 septembre 2009. (© AFP Denis Charlet)

 «C’est l’arrivée du Tour de France d’Angres !» Fin d’après-midi, lundi 4 juillet, devant la mairie d’Angres (Pas-de-Calais). Ils sont une vingtaine à attendre le «Jungle Tour», 400 kilomètres à vélo en huit étapes, de Bailleul à Bruxelles, «pour les droits des exilés», migrants sans abri de France et de Belgique. Plusieurs nationalités vivent dans des campements de fortune dans les bosquets près des aires d’autoroute. Etape finale : la Commission européenne, où les militants déposeront les témoignages des associations sur les conditions de vie des migrants.

Angres, Départ du «Jungle tour», à la bonne franquette

Ambiance potache en attendant les cyclistes. Sylvie, secrétaire, Bruno, commercial, Thérèse, assistante maternelle. Enfants, partie de foot, bises. Avec eux, une demi-douzaine de Vietnamiens. A Angres, c’est un promeneur qui les a découverts, frigorifiés, dans un bois près de l’A26, à l’hiver 2008. Originaires d’une région pauvre du Vietnam, ils se glissent la nuit dans les camions, sur l’aire d’autoroute voisine, en espérant se réveiller à Douvres. Depuis, une poignée d’habitants s’organisent, pour des douches, des vivres, des soins. Pas simple de trouver un lieu pour les sortir du bois insalubre.«Quand ils ont su où on voulait s’installer, des agriculteurs ont déversé trois tas de fumier sur le terrain.» La maire communiste, Maryse Roger-Coupin, offre un terrain municipal, avec tentes prêtées par Médecins du monde et palettes au sol. Les bénévoles se relaient tous les jours. «Nous, on est la bande du jeudi», dit Bruno. Il ne dit pas «les Vietnamiens», mais «les copains». C’est à la bonne franquette. Sur les longues tables, thon-mayo, mirabelles, taboulé, bière. Voilà le peloton. Parmi les cyclistes, Julie, conteuse, Nicole Loriau, infirmière, Parviz Lak, artiste «Iranien de souche», Claudine Kaiser, enseignante pour jeunes sourds. Il y a aussi Wouter, travailleur social belge, Sorcha, anarchiste nord-irlandaise, réparatrice de vélos à Londres, et des Angrois, comme Franck, électricien. Philippe, chef de rayon chez Leroy Merlin : «Au début, on leur apportait une marmite de soupe chaude tous les jours. On est encore là.»Jeunes Français et Vietnamiens se lancent dans une pyramide humaine à trois étages. Au micro de Fréquence Paris Plurielle, un Vietnamien chante une chanson d’amour sur une fille et un garçon séparés par une rivière sans pont.

Sur la route, deux Vietnamiens «à bicyclette»

Mardi matin. Petit-déjeuner au soleil à Angres. C’est parti pour 42 km. Le Tour démarre au son de A bicyclette, chanté par Montand, une bande-son spéciale vélo ramenée par Tim, de Londres. Coquelicots, blés mûrs, collines. Deux Vietnamiens font l’étape. Ils pédalent vite, s’amusent, sans les mains. On aperçoit Marles-les-Mines, qui a inspiré Germinal à Zola. Camions, corons, pavillons. Dans un troquet, à la télé, c’est le Tour de France. Il pleut sur l’étape Lorient-Mûr-de-Bretagne. Bruno se marre : «Bien fait pour vous, c’est ici qu’il fait beau.» Sur la route, des gens sur les pas-de-porte, Christophe distribue des flyers. On l’écoute poliment, parfois on l’approuve. Une fois, on lui refuse le tract, au prétexte qu’il y a déjà «trop d’étrangers».Une dame glisse qu’elle donne du savon et du shampooing à l’asso Terre d’errance, quand elle peut. Douche à Ham-en-Artois. La mairie prête les équipements du stade en plein air, tous les mardis aux Erythréens, Soudanais et Ethiopiens. Les migrants se lavent en premier, l’un d’eux porte un tee-shirt «Le Nord avec Sarkozy». Ça le fait rire.

À NORRENT-FONTES, avec les «mamas» et «docteur guitou»

A quelques kilomètres, dans un chemin creux à l’écart du village, entre les champs de maïs, le campement, soudain envahi par les cyclistes. L’aire d’autoroute est invisible de là. Trois cabanes en palettes, la chambre des femmes, celle des hommes, et un lieu de vie de deux pièces, au plafond assez haut pour y tenir debout. Des canapés défoncés, des tables en bobines de récup, un réchaud. Au mur, les tours de vaisselle et de ménage. Ils parlent peu, maintiennent une distance polie, servent un délicieux café. Sorcha s’installe sous un arbre pour discuter avec un Ethiopien. Elle l’invite au dîner du soir, tous ensemble. Il répond qu’il craint la police.

Dans la cabane, Monique, célèbre pour avoir fait de la garde à vue après avoir rechargé des téléphones portables de migrants, et Louise. Elles viennent tous les jours, juste pour être là, discutent, rapportent des courses, «qu’est-ce qu’ils mangent comme oignons !» Les migrants les appellent «Mama Monica» et «Mama Louise». Gaëtan Blard, infirmier, devenu «Docteur Guitou» à force de soigner, en a revu certains à Londres. Ce qui l’inquiète le plus : la santé psychologique de ces migrants, qui errent souvent des années avant de se poser, refoulés vers le premier pays d’Europe qui a relevé leurs empreintes digitales, suivant le règlement Dublin II.

Certains se brûlent les doigts, en vain. Et puis la prison. Lily Boillet explique : «A la station d’essence, les policiers filment la nuit. Si quelqu’un a le malheur d’être filmé en train de fermer la porte d’un camion, ils cherchent pas à comprendre. Ici, on en est à la onzième arrestation en six mois.» Elle fait la différence entre les passeurs et ceux qui ferment les portes des camions, «par solidarité».«Des gens qui ont vocation à faire des études, trouver un travail, qui se retrouvent errants en Europe, brisés.» A Norrent-Fontes, une demi-douzaine a demandé l’asile. Mardi soir, sous les noyers de la salle polyvalente, on mange érythréen, bœuf à l’oseille et poulet au piment rouge. Marc Boulnois, maire Europe Ecologie-les Verts, est là. Une vingtaine d’Erythréens est venue. Les deux Vietnamiens sont restés.

À CALAIS, «si tu t’enfuis, la police frappe»

Jeudi après-midi dans un square de Calais. Voilà les cyclistes. Un Afghan s’inquiète : «Ceux-là vont nous attirer la police.» Où qu’il se pose, le migrant peut être attrapé, contrôlé, détenu, libéré, re-arrêté. Parfois juste réveillé plusieurs fois par nuit. «Tu dors, ils passent, ils klaxonnent.» Parfois pire. Une semaine plus tôt à Calais, on a croisé Hassan (1), Iranien, alors que la police venait de déloger la plupart des migrants réfugiés sous les auvents de l’aire de distribution des repas après la fermeture d’un squat. Il montre son œil au beurre noir : «Un policier. Je toussais trop dans le centre de rétention, ça l’a agacé.» Un Erythréen : «La police, si tu ne cours pas, elle ne frappe pas. Si tu t’enfuis, si.».

Les militants No Border du collectif Calais Migrant Solidarity ont remis au Défenseur des droits un rapport sur les violences (Libération du 23 juin 2011). Alertée par des associations en février, la sous-préfecture de Calais n’a relevé «aucun manquement à la déontologie des forces de police et des CRS». Médecins du Monde a entendu cette phrase du préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet : «Mon objectif n’est pas de rendre la vie des migrants agréable.» Objectif atteint. Au prix d’un «effondrement du droit», résume Philippe Wannesson, de la Marmite aux idées.

Un bénévole du réseau No Border : «Les couvertures confisquées, les tentes détruites, ce n’est pas exceptionnel, c’est une logique. Tout est fait pour qu’ils craquent et demandent un retour volontaire.» Les militants No Border avaient l’habitude de vivre dans les squats avec les migrants, ils ne le font plus, «sauf dans ceux connus de la police», pour ne pas faire repérer les nouveaux. Les organisations estiment qu’il y a 150 migrants rien qu’à Calais, dont presque la moitié sont des demandeurs d’asile. «Eux aussi vivent dehors, comme les autres. On appelle tous les jours le 115, mais il n’y a pas de place, dit Sylvie Copyans, de l’association Salam. Et eux aussi se prennent les lacrymogènes. Ça commence à bien faire.» La caravane de cyclistes était à Ostende, en Belgique, hier. Arrivée à Bruxelles mercredi.

Par HAYDÉE SABERAN Envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais

11/7/2011

Source : Libération

Après avoir été longtemps ignorés par la recherche académique, un projet d'histoire orale baptisé Dardasha vient Immortaliser les expériences migratoires des femmes marocaines arrivées en Grande-Bretagne entre 1960 et 1990…Suite

Ce n'est un secret pour personne, l'immigration est un sujet récurrent dans la société française et particulièrement présent à l'approche des élections présidentielles. Rien donc d'étonnant si, à moins d'un an de cette échéance capitale, les formations politiques françaises redoublent d'imagination afin d'expliciter leurs mesures sur cette question très  sensible outre Hexagone …Suite

Chaque année en juin, le Conseil de l'Europe publie les résultats d'un rapport sur le racisme et l'intolérance au sein des 47 Etats membres. Dès la fin des années 2000, le rapport pointait une banalisatiori du racisme dans des pays comme la Hollande, la Norvège, l'Italie ou la France. Cette année, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (Ecri) relève que le phénomène s'est accentué. Pis, la montée du racisme et de l'intolérance des étrangers ne sont plus aujourd'hui des phénomènes marginaux…Suite

Dramatisation maximum. Dans son discours prononcé hier lors de la convention de l'UMP sur l'immigration, Claude Guéant décrit une France rongée par les ratés . de l'immigration. Les mots du ministre de l'Intérieur sont choisis pour frapper les esprits…Suite

Ecrivain prolifique et inclassable, parvenu à s'imposer dans le sérail littéraire parisien depuis son premier roman, « La Voyeuse interdite », prix du Livre inter, Nina Bouraoui signe «Sauvage» voyage trouble au cœur d'Alger…Suite

Le nombre de naissances de mères marocaines en Espagne a été de 27.088 en 2010 en Espagne, face à 26.029 en 2009, ce qui représente une hausse de 4,06 %, ont indiqué des sources officielles espagnoles auxquelles a eu accès AI Bayane…Suite

Le Parti populaire s'est dit complètement contre le vote des Marocains dans les élections locales espagnoles de 2015.

La droite espagnole reprend ses hostilités envers le Maroc. En effet, le parti populaire espagnol s'est dit complètement contre une participation des immigrés marocains au vote lors des élections locales prévues en 2015. La nouvelle constitution marocaine donne le droit aux étrangers installés au Maroc de voter dans les élections communales. Cela veut dire que les MRE pourront également dans le cadre d'un accord de réciprocité voter à leur tour dans leur pays d'accueil. 

La réaction officielle du gouvernement espagnol était favorable à la participation des citoyens marocains dans les élections locales. La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez avait déclaré quelques jours après le référendum que l'Espagne était prête à signer avec le Maroc un accord pour permettre aux expatriés des deux pays de prendre part aux élections locales. Mais c'était sans compter sur la réaction de l'opposition parlementaire espagnole menée par le parti «popular » de Mariano Rajoy qui n'est autre que le disciple d'un certain José Maria Aznar, ancien premier ministre en Espagne, connu du reste pour son hostilité envers le Maroc. Même si les hauts cadres du PP n'ont pas encore manifesté ouvertement leur opposition, le refus a été exprimé par des députés de cette formation de droite dans les deux présides marocains occupés, Sebta et Méllilia. Les responsables de ce parti qui contrôle les deux villes depuis les dernières élections, affirment qu'ils vont utiliser tous les moyens pour empêcher les Marocains installés dans ces deux villes de voter. La raison invoquée par les responsables politiques est la suivante : le droit de vote ne peut pas être donné aux citoyens d'un Etat qui revendique sa souveraineté sur Ceuta et Méllilia. 

Machiavélisme 
Des gouvernements locaux PP s'emploient tous depuis quelques jours à défendre cette thèse. La presse espagnole a relayé la déclaration d'un certain Francisco Marquez, député populaire à Ceuta ainsi que deux autres parlementaires PP qui ont parlé des «conséquences graves» d'une éventuelle participation marocaine. Carrément ! Pour ces derniers, leur parti n'hésitera pas à brandir son veto contre tout accord de réciprocité avec le Maroc. Mais la raison principale derrière cette opposition farouche relève plutôt d'un pur machiavélisme politique. 

Selon des observateurs espagnols, le parti populaire a peur d'une participation marocaine qui pourrait bénéficier à l'opposition dans les villes occupées représentée principalement par l'UCDE CPM. Majoritairement musulmane, cette coalition est arrivée deuxième lors des dernières élections, juste derrière le PP devançant par la même occasion le PSOE, parti de gauche au pouvoir dans la péninsule ibérique. 

Autrement, la droite craint de perdre sa majorité confortable au profit de l'opposition musulmane qui deviendra plus forte grâce à un éventuel soutien de l'électorat marocain en 2015.

Si telle est la réaction de la droite dans les deux présides occupés, quelle sera sa réaction en Espagne? Il faut préciser que le nombre des Marocains résidant en Espagne atteint les 800.000 personnes dont 550.000 sont des adultes et donc capables de voter. Pour sa part, Ceuta compte 3000 Marocains alors que Melilla accueille 6000 MRE, selon des sources espagnoles. 

Actuellement, plusieurs pays ont des accords de réciprocité avec l'Espagne. Il s'agit principalement de pays sud-américains notamment la Colombie, la Bolivie, le Chili, le Paraguay et le Pérou. A noter enfin que les relations entre le Maroc et les gouvernements espagnols menés par le PP ont connu des tensions. 

Les deux Royaumes étaient au bord de la confrontation armée en 2002 dans ce qui sera appelé par la suite l'affaire de l'îlot de Leila. Il s'agit d'une petit territoire rocheux à quelques centaines de mètres des côtes marocaines au Nord où le Royaume avait décidé d'installer un poste de contrôle pour lutter contre l'immigration et le trafic de drogue. 

Mais le gouvernement espagnol présidé alors par José Maria Aznar avait pris une décision démesurée et pour le moins hasardeuse d'expédier un commando des forces spéciales dans l'îlot. 

Législatives
Le royaume d'Espagne se prépare déjà pour les prochaines élections législatives. C'est le PSOE qui forme la majorité parlementaire actuellement en Espagne. Arrivé premier lors des élections de 2004, le parti socialiste a beaucoup pâti des conséquences de la crise économique dans ce pays. Les sondages donnent ainsi le PP favori dans les prochaines élections législatives. 
Les socialistes avaient déjà essuyé un revers face à leurs rivaux de droite lors des élections locales. Mais le PSOE abordera la prochaine échéance avec un nouveau leader. 

C'est Alfredo Perez Rubalcaba qui conduira les troupes socialistes espagnoles succédant à l'actuel Premier ministre José Luis Zapatero. 
Il a été désigné samedi dernier par le comité fédéral du parti socialiste espagnol (PSOE). Il est le vice-président du gouvernement de Zapatero et ministre de l'Intérieur. L'homme est donc bien connu des Espagnols. Il s'était distingué lors des négociations avec  le mouvement séparatiste basque ETA.

Source : Le Matin

L'opposition dénonce un fichage général de la population française par le ministère de l'Intérieur.

Si la future carte d'identité biométrique fait les affaires des industriels comme Gemalto, Oberthur et autres fournisseurs de l'Imprimerie nationale, elle suscite en revanche une vive controverse sur le plan de la protection des données personnelles. Adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale en fin de semaine dernière, la proposition de loi relative à la création d'une carte d'identité biométrique implique le recensement des informations (noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse, taille, couleur des yeux, empreintes digitales, photo) concernant les 45 à 50 millions de détenteurs d'une carte d'identité au sein d'une base centralisée, appelée TES (Titres électroniques sécurisés).

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a invoqué la nécessité de lutter contre les usurpations d'identité en confrontant les données inscrites sur les cartes d'identité avec celles figurant dans la base TES. Mais des membres de l'opposition, comme le député Serge Blisko, ont dénoncé « un fichage général de la population », dans le cadre duquel figureraient dans la base de données du ministère de l'Intérieur non plus les seuls criminels et délinquants mais également « la grande masse des Français honnêtes ». « La France n'a créé qu'une seule fois un fichier général de la population, c'était en 1940 », a asséné Serge Blisko à Claude Guéant.

L'opposition pointe également du doigt le risque d'élargissement du fichier TES « à des recherches en matière criminelle ». De fait, TES ne sera pas un simple fichier administratif puisqu'il pourra être consulté sur réquisition de la justice dans le cadre de recherches criminelles. Ce que le Sénat avait refusé lorsqu'il avait adopté la proposition de loi en première lecture, fin mai.

Compte tenu de l'importance des problématiques soulevées par la future carte d'identitié biométrique, Serge Blisko estime que celle-ci aurait dû faire l'objet, non pas d'une proposition, mais d'un projet de loi, ce qui aurait nécessité l'avis du Conseil d'État et une étude d'impact. Serge Blisko fustige ainsi « la volonté de faire voter un texte en catimini ». D'autant que la proposition de loi a été votée en session extraordinaire dans la nuit de jeudi à vendredi en présence de... onze députés. 

11/07/2011, Christine Lejoux 

Source : La Tribune

En début d'année, le Barça et le gouvernement de Catalogne ont lancé un programme social basé sur la pratique du football. Cette action, menée dans la ville de Salt, voisine de Girona, permet d'enseigner les valeurs sociales d'intégration aux jeunes d'origine immigrée, dans une commune sujette à de fortes tensions culturelles.

En déplacement ce samedi dans la ville de Salt, mitoyenne de Girona, le président du gouvernement catalan, Artur Mas, a défendu ardemment la pratique sportive comme moteur d'intégration. La commune, secouée en début d'année par deux nuits d'émeutes à caractère communautaire, fait partie des points les plus sensibles de la Catalogne du Sud, en vertu de l'arrivée d'une forte proportion de population immigrée au cours de la dernière décennie. Depuis plusieurs semaines, près de 250 jeunes de Salt participent à une opération intitulée "Futbol Net” (football propre, ou football net), vouée à l'éducation sociale par le biais du sport. Cette action, engagée par le Football Club Barcelone et le gouvernement de Catalogne, a été défendue dans le discours d'Artur Mas, partisan d'un “traitement différencié et spécial, car cette problématique est plus importante que les autres”. L'intervention du président catalan, adressée à un jeune public qui manifeste des besoins spécifiques, lui a permis d'insister sur l'intérêt, lorsque son audience du jour sera devenue adulte, de s'engager dans les associations, les entreprises et les institutions du territoire, en vue de renouveler le modèle catalan à l'horizon 2020. Selon M. Mas, “La Catalogne au aussi des règles. Si nous les respectons au football, comme dans l'ensemble du pays, tout ira mieux, mais si nous ne les respectons pas, cela ne sera pas le cas". La présentation de ce bilan sportif et social s'est déroulée en présence du président du Barça, Sandro Rosell.

10/7/2011

Source : La Clau

Le conseil de gouvernement, réuni jeudi, sous la présidence du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, a adopté quatre projets de décret et une convention internationale.

Lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri a souligné que le premier projet de décret porte attribution et organisation du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération dont il est devenu nécessaire de développer et de moderniser les structures administratives actuelles qui n'ont connu aucun changement depuis 1995, précisant que l'objectif est de permettre au cadre institutionnel de ce département de relever les défis auxquels fait face le Maroc en matière de renforcement de son attrait et de son rayonnement au niveau extérieur.

Présenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, ce texte dont les dispositions répondent aux diverses évolutions et mutations internationales, régionales, continentales et nationales, vise à réviser les structures de ce ministère afin de les simplifier, garantir leur adaptation, préciser leurs attributions au niveau de leurs unités administratives, le but étant d'éviter l'enchevêtrement des compétences et permettre à ce département de s'acquitter de ses hautes attributions professionnelles, et ce, en harmonie avec les nouvelles orientations de la politique extérieure.

Cette politique vise à assurer la défense de la souveraineté nationale, le parachèvement de l'intégrité territoriale, la protection des intérêts supérieurs du Royaume, le renforcement de la présence du Maroc et de son influence aux niveaux international, régional et continental et le renforcement de l'attrait du Royaume et de sa diplomatie économique et générale.

Il s'agit également de protéger les droits et les intérêts de la communauté marocaine résidant à l'étranger, d'assurer une coordination entre tous les services opérant dans le domaine de la politique extérieure du Maroc et de mettre à niveau le réseau diplomatique afin qu'il soit en mesure de coordonner et fournir les données nécessaires à la mise en place d'une politique extérieure efficiente.

Afin de concrétiser ces objectifs, a ajouté le ministre, il a été décidé de réorganiser le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération en tenant compte de considérations objectives, sectorielles, géographiques et régionales dans cinq pôles.

Il s'agit d'un pôle à caractère régional et géographique (sept directions) ayant pour mission de se pencher sur les initiatives régionales et continentales, tels le statut avancé avec l'Europe, l'Union du Maghreb arabe, le développement des relations extérieures du Maroc, la préparation de l'action diplomatique au niveau bilatéral conformément à la politique extérieure adoptée par le Maroc.

Le ministre a également évoqué le pôle multipartite (trois directions), le pôle chargé d'améliorer l'image du Maroc à l'étranger (3 directions), le pôle d'appui et de la logistique, le pôle consulaire et social, chargé de la gestion des ressources humaines et financières (3 directions) et le pôle technique et juridique (deux directions).

7/7/2011

Source : MAP

« Les Nantais venus d’ailleurs », présentée au château des Ducs de Bretagne, retrace un siècle d’immigration à travers des portraits sensibles et des objets intimes

Dans le jardin de son pavillon nantais, Hocine Slimani désigne un olivier, un figuier et un grenadier. « Ici, c’est ma petite Kabylie », confie ce cuisinier à la retraite de 63 ans qui a quitté l’Algérie pour la France voilà plus de quarante ans.

Il fait partie de la centaine de personnes immigrées qui ont bien voulu prêter un objet pour l’exposition dédiée aux « Nantais venus d’ailleurs », installée jusqu’en novembre au château des Ducs de Bretagne.

Outre la carte de main-d’œuvre autorisant sa venue en France, Hocine a confié un pot de terre cuite peint à la main qui le relie à ses racines. « Je l’ai toujours avec moi car il me rappelle ma mère, qui l’utilisait pour servir l’eau. »

Objets symboliques

En prenant le parti de dresser de longs portraits et de présenter une multitude d’objets personnels chargés de sens, cette exposition offre une autre perception de l’immigration. Le choix scénographique – des échafaudages faisant office d’étagères – souligne la précarité des conditions d’arrivée, et parfois de séjour, en France.

De vieilles valises de cuir, censées contenir toute une vie, retiennent l’attention. Tout comme ce bol à café en verre, acheté par le Portugais Antonio Machado à son arrivée en 1972, et dont il se sert toujours. Ou ce gros téléphone orange de 1970 avec lequel la Sénégalaise Aïssata Kane garde le lien avec sa famille.

Autant d’objets symboliques, peu habitués à être exposés.

Migrations

L’histoire de l’immigration à Nantes possède ses spécificités. On apprend que les premiers « immigrés », subissant déjà des discriminations, furent les Bas-Bretons, venus travailler dans l’industrie dans les années 1920, suivis par les Italiens, les Espagnols et les Polonais.

On découvre l’itinéraire de Louis Kermarec, issu d’une famille nombreuse de Quimperlé, embauché dans les fonderies et les chantiers navals. Ou celui de Giovanni, parti du Piémont pour travailler dans le bâtiment : le savoir-faire des mosaïstes italiens était très recherché alors.

La deuxième vague d’immigration concerne les Algériens, après la Seconde Guerre mondiale, puis les Portugais à la fin des années 1960, avant le choc pétrolier de 1973 et la fin de cette immigration de main-d’œuvre encouragée autant par les patrons que par l’État. Suivra le temps du regroupement familial et des réfugiés politiques, notamment du sud-est asiatique et du Chili.

Restrictions

Aujourd’hui, les origines se sont diversifiées et les politiques d’accueil sont de plus en plus restrictives, comme partout. La photo de classe d’une école nantaise reflète cette variété contemporaine. Sous certains visages, le visiteur découvre un objet de la famille de l’élève.

Léo a rapporté la boîte à couture de sa grand-mère, Ziah a confié des épices et de la vanille cultivées par sa tante à Madagascar… Pour Zozan Oztekin, Nantaise d’origine kurde qui a fui la Turquie en 1987, l’exposition permet de « voir que l’on compose une ville tous ensemble. C’est une goutte d’eau pour changer les regards. Mais les gouttes d’eau font l’océan. »

Jusqu’au 6 novembre, 4 place Marc-Elder à Nantes

8/7/2011, FLORENCE PAGNEUX

Source : La Croix

Les chefs d'Etat italien et allemand, Giorgio Napolitano et Christian Wulff, se sont prononcés, vendredi, pour une politique européenne commune en matière d'immigration suite à l'afflux massif de migrants et de réfugiés que connait le vieux continent depuis quelques mois.

Lors d'un entretien à Loveno di Menaggio (Lombardie), au nord de l'Italie, le président Napolitano a souligné la nécessité d'une réponse urgente de l'Union européenne à ce problème dans des cas comme celui de l'île de Lampedusa (sud), qui est particulièrement touchée par le phénomène.

"Lampedusa, la Sicile et l'Italie représentent la porte de l'Europe et ces migrants veulent justement aller en Europe", a-t-il observé lors de sa rencontre avec son homologue allemand dans cette commune située sur le lac de Côme, à quelques dizaines de Kms de Milan.

Tout en reconnaissant l'exigence d'une politique européenne commune en la matière, le président Wulff a, selon l'agence Ansa, demandé à ne pas exagérer le cas de Lampedusa, observant que son pays avait, durant les années 1990, fait face, seul et pendant des années, à des flux beaucoup plus importants de migrants en provenance de la région des Balkans.

Selon des chiffres fournis en juin par la sous-secrétaire d'Etat italienne à l'intérieur, Sonia Viale, 42.807 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes au cours des cinq premiers mois de 2011, contre 4.406 durant toute l'année 2010. Le nombre d'embarcations utilisées par les migrants arrivés en Italie est passé, d'une année à l'autre, de 159 à 507, avait-elle précisé.

Viale avait relevé un changement des sites de débarquement des migrants, la région de la Sicile (sud), particulièrement l'île de Lampedusa, marquant la préférence de ces derniers cette année contre les Pouilles, en 2010. Selon la responsable italienne, les migrants embarquant de Tunisie (24.356) viennent en tête en 2011 alors que, l'année dernière, c'étaient ceux provenant d'Afghanistan (1699) qui occupaient les devants.

8 Juillet 2011

Source : Atlas info/MAP

Un système à points sera testé afin de sélectionner les candidats à l'immigration en France en fonction des besoins exprimés.

Après le débat sur l'identité nationale et «la laïcité et l'Islam», l'UMP (majorité présidentielle) organisera, jeudi prochain, une nouvelle convention sur l'immigration pour durcir davantage les mesures d'entrée sur le territoire français. A travers les 23 propositions qui seront discutées à la faveur de cette convention qui sera présidée par Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, le parti présidentiel proposera, notamment de conditionner les prestations sociales au respect des obligations scolaires ou de celles des contrats d'accueil et d'intégration et de renforcer les sanctions existantes en cas de non-respect des dispositions qui seront mises en vigueur. L'UMP entend aussi conditionner le regroupement familial après deux ans de présence sur le territoire français contre 18 mois actuellement par le respect des droits de la République française. S'agissant de l'immigration professionnelle que le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, veut limiter, l'UMP préconise une conférence nationale tous les deux ans où les partenaires sociaux devront estimer de manière précise, les besoins en main- d'oeuvre et les justifier. Un système à points sera également testé en vue de sélectionner les candidats à l'immigration pour le travail en fonction de leur qualité, de leurs atouts et des besoins éventuels de la France. Pour renforcer la lutte contre l'immigration irrégulière, le parti UMP propose d'agir avec une politique plus restrictive des visas, notamment dans le cadre européen. Claude Guéant a récemment déclaré à la presse, «qu'il se réserve le droit d'augmenter l'objectif annuel de reconduite à la frontière de migrants illégaux, fixé pour cette année à 28.000».

Le visa étant considéré par l'UMP comme l'une des principales sources de l'immigration irrégulière, permettant à ses détenteurs de demeurer en France après son expiration, le parti majoritaire propose une caution-retour pour les dossiers qu'il considère à risques. Elle ne sera rendue qu'une fois le retour au pays d'origine effectué. En cas de non-présentation aux services consulaires, ces derniers devraient informer les services de l'immigration en Europe. L'UMP veut également lier le nombre de visas délivrés, à la coopération des pays d'origine au retour des clandestins. Au niveau européen, le parti du président Nicolas Sarkozy veut créer un poste de commissaire en charge de l'immigration et une agence européenne de l'espace Schengen pour harmoniser les demandes de visas et échanger les données en la matière. Opposée à la régularisation des sans-papiers en dehors des situations réduites, l'UMP veut, par ailleurs, conditionner l'obtention d'un titre de séjour à une entrée régulière en France. Une mesure qui exclut tous les étrangers arrivés illégalement, tels que les récents flux des migrants tunisiens en provenance de l'île italienne de Lampedusa.

En voulant s'attaquer au système sensible des droits sociaux des immigrés à un an de l'élection présidentielle, cette convention sur le thème de l'immigration, serait un moyen de s'adresser aux électeurs qui seraient tentés par le vote du Front national (FN), estiment de nombreux analystes.

9/7/2011, Amar CHEKAR

Source: L’Expression

Dans le cadre de son plan d’action annuel pour l’année 2011, le Mouvement NOUVEL ÉLAN « M.O.N.E », organise le Jeudi 14 Juillet 2011 à partir de 9h.00 à la Salle de la Bibliothèque nationale du Royaume à Rabat un colloque sur les thèmes :

- Evaluation de la politique migratoire marocaine

- Le rôle des CME dans le cadre de la nouvelle constitution

Le but du colloque consiste à évaluer la politique migratoire marocaine et à poser la problématique de la relation des Citoyens Marocains de l’Etranger « CME » avec la multitude d’institutions et organisations, censées gérer leur dossier.
Un deuxième objectif est de contribuer à la réflexion sur une nouvelle approche de gouvernance des affaires de quelques cinq millions de citoyens marocains de l’étranger, devenus dans leur grande majorité des bi-nationaux et bi-citoyens, soit par leur statut juridique de citoyens de leur pays de résidence, soit par leur statut de bi-citoyen de fait (citoyens résidents).
A travers ce colloque, nous entendons attirer l’attention non seulement sur la gestion du dossier, mais aussi proposer des pistes susceptibles de contribuer au développement d’une nouvelle approche de gestion, qui tienne compte des réalités de la communauté et de l’environnement dans lequel elle vit et évolue.

Concernant les mutations que connaît notre pays, comme l’ensemble des marocains, les citoyens marocains de l’étranger, aspirent à accompagner cette nouvelle phase qu’aborde le Maroc. C’est dans ce sens, que le mouvement a présenté le 25 avril dernier des propositions à la commission consultative pour la réforme constitutionnelle.

Lors de ce colloque, nous débâterons du rôle et de l’apport des Citoyens Marocains de l’Etranger par rapport aux changements que connaît notre pays, ainsi que nos attentes par rapport au processus de changement engagé.

Le choix des thèmes du colloque n’est pas fortuit dans la mesure où le Maroc n’est pas seulement un pays d’émigration, mais également de transit, voire d’immigration et qui connait des mutations, qui vont conduire à un Maroc nouveau.
Cette réflexion, nous avons souhaité la faire avec les acteurs de la vie politique marocaine dans une ample confrontation d’expériences et de points de vue. La synthèse des débats de ce colloque, sera adressée aux différentes institutions et organisations, chargées de la gestion du dossier, ainsi qu’aux formations politiques, aux centrales syndicales, au CNDH et aux organisations des droits de l’homme.

9/7/2011

Source : Site Oujdia

C'est clair, net et décomplexé.. Les stratèges de l'UMP n'en démordent pas. « Le premier tour de la présidentielle se gagnera à droite et il faut franchir le premier tour. Si on a un risque d'être débardé, c'est par le Front national, pas par le centre », martèle-t-on au siège du parti…Suite

Ils sont quelque 900 réfugiés à vivre au Maroc, dont la vie risque de changer avec l'adoption de la nouvelle constitution. La mise en place d'un cadre juridique facilitant leur accueil et leur donnant le droit au travail devrait voir enfin le jour. Explications

Attirés par le dynamisme économique du royaume et confiants dans sa stabilité, ils sont nombreux à s'y établir...Suite

La participation des Marocains aux élections municipales espagnoles dérange certains partis  politiques, le pp en l'occurrence. Le porte-parole de la mairie de Sebta, le populaire Guillermo Martinez, s'est dit préoccupé par l'éventuelle participation des Marocains installés dans l'enclave aux élections locales, si le Maroc et l'Espagne ratifient l'accord de réciprocité...Suite

« On ne trouvera pas les solutions au bord d'une piscine»…Suite

A l'image des 14 000 Marocains rapatriés jusqu'à présent, Azzedine, Youssef sont les rescapés d'une guerre civile qui les a dépouillés de tous les biens…Suite

A moins d'un an de la présidentielle, que proposent-ils en la matière ? Tour d'horizon 

UMP : " Irresponsable de ne pas agir" 

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, avec la collaboration du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, ont remis jeudi 7 juillet une série de 23 propositions dans le cadre de la convention sur l'immigration. Claude Guéant a par ailleurs réaffirmé ce jeudi qu'il serait "irresponsable de ne pas agir" pour réduire l'immigration légale, car "les capacités d'accueil de la société française ne sont pas sans limites". La politique du parti présidentiel est anglée autour de 5 axes majeurs:

- Une réponse globale et concertée à un défi mondial

- Une Europe qui assume davantage ses responsabilités

- Une politique de fermeté et de clarté contre l'immigration illégale

- Une responsabilisation de tous les acteurs pour adapter l'immigration de travail aux besoins

- Une affirmation permanente de l'équilibre des droits et des devoirs

PS : Une politique de lutte mais "juste"

Dans ses 30 propositions pour la France, le Parti socialiste a formulé la volonté de luttercontre les trafiquants et les employeurs clandestins, tout en proposant une amélioration de l'accueil et de l'intégration. Il s'agit entre autres de favoriser la maitrise de la langue, et la compréhension des droits et des devoirs.

- Vote tous les trois ans d'une loi d’orientation et de programmation qui serait élaborée en concertation avec les partenaires sociaux et les territoires qui assurent l’accueil et l’insertion des migrants.

- Création d'un contrat d’accueil et d’intégration fondé sur des obligations réciproques et insistant sur la maitrise de la langue et la compréhension des droits et des devoirs républicains.

- Le droit de vote serait accordé aux étrangers aux élections locales.

Europe-Ecologie-Les Verts :  "L'immigration est une chance"

Le programme d'Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle 2012 est encore en cours d'élaboration. Mais la politique d'immigration du parti s'articule déjà autour de l'idée que la migration des peuples à travers la France et l'Europe doit se faire librement et sans contraintes. Les mesures phares d'EELV englobent la régularisation de tous les sans-papiers à la procédure de naturalisation, en passant par la mise en place d'une politique d'accueil et de suivi des arrivants, notamment dans l'apprentissage de la langue.

En mai 2011, un audit des parlementaires de la politique d’immigration, d’intégration et de co-développement avait été rendu public. Des parlementaire européens, dont Eva Joly, avaient décidé de soumettre la politique de Nicolas Sarkozy à une évaluation. La candidate à la primaire écologiste avait alors déclaré que "l'immigration est une chance", "porteuse de multiples richesses et de tolérance".

FN : L'immigration, à l'origine des maux de la France

Le programme du Front National en vue de la présidentielle en 2012 n'est pas encore élaboré. Les mesures présentées sur son site datent de 2007. Mais rien de neuf au soleil. L'immigration reste le thème de prédilection de Marine Le Pen, qui arpentait dernièrement les plateaux de télévision pour dénoncer notamment le principe de binationalité.

Le Front National, pour qui l'immigration est "à l’origine de la plupart des maux dont souffre notre pays", propose à la fois de dissuader, de contrôler les frontières, d'assimiler et de mettre en place des politiques de retour et de co-développement avec les pays d'émigration.

7/7/2011, Assma Maad

Source : Le Nouvel Observateur

L'UMP réunit aujourd'hui jeudi à Paris une convention sur le sujet sensible de l'Immigration alors que la politique migratoire gouvernementale est régulièrement ciblée par la gauche comme par le Front national. Des attaques qui visent également le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, après qu'il a estimé que la France n'avait «pas besoin de maçons» immigrés, et imputé deux tiers des échecs scolaires aux enfants d'immigrés. 

«Les questions évoquées par Claude Guéant sont fondées. Ce sont des sujets objectifs sur lesquels il faut travailler», a justifié Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP.

«Personne ne doit être choqué que nous remettions régulièrement sur la table ces problématiques parce qu'elles sont évolutives». Ne pas le faire «serait une erreur», a-t-il estimé en présentant la convention. Une énième convention alors que certains à l'UMP pensent qu'elles sont trop nombreuses, comme le député-maire de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi, estimant jeudi que la multiplication des conventions à l'UMP devenait «inaudible».

«Irresponsable de ne pas agir pour réduire l'immigration légale»

Arrivé en fin de matinée à la convention, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il serait «irresponsable de ne pas agir pour réduire l'immigration légale». «Les capacités d'accueil de la société française ne sont pas sans limites», a-t-il fait valoir, souhaitant que «l'immigration vers la France diminue».

Avec comme ambition de «faire divorcer l'idéologie et les questions d'immigration», l'UMP avance des contributions au projet présidentiel de 2012. Fidèle à son credo des «droits et devoirs», elle s'attaque notamment au sujet sensible des droits sociaux des immigrés : conditionnant les prestations au respect des obligations scolaires et du contrat d'intégration et propose de renforcer les sanctions en cas de non-respect. 

Elle préconise aussi une politique plus restrictive des visas - principale source d'immigration illégale -, y compris dans le cadre européen. Les 22 propositions réaffirment le principe d'une «immigration choisie» défendu par le candidat Nicolas Sarkozy en 2007, et celui d'une intensification de la lutte contre l'arrivée irrégulière d'immigrés.

Regroupement familial : «respect des lois de la République»

Alors que l'immigration familiale, qualifiée d'«immigration subie» par le président Sarkozy, est la principale source d'entrée régulière en France, l'UMP propose de conditionner le regroupement familial après deux ans de présence sur le territoire  - contre dix-huit mois actuellement  - au «respect des lois de la République». Cela «continue à être un sujet de préoccupation», estime Claude Guéant sur BFM TV. «Il y a des abus, des fraudes, et il convient de lutter contre les excès du regroupement familial». «Il y a aussi un certain nombre d'abus aux prestations sociales», a-t-il encore estimé, «et je vais lancer à cet égard une mission pour voir comment on pourrait mieux lutter contre ces abus là».

Binationalité : réhausser le niveau d'exigences pour devenir français

«Le gouvernement n'a aucune intention de changer la loi dans ce domaine». Non, la binationalité ne sera pas interdite. «A mon sens c'est un faux problème parce que les binationaux n'ont pas le choix. Ils sont binationaux du fait des législations des Etats, et la réalité du problème c'est celle des conditions dans lesquelles on entre dans la nationalité française», a déclaré le ministre.

Il faut se demander, estime-t-il, si le postulant épouse «complètement notre style de vie, s'il a bien intégré nos principes républicains les plus fondamentaux, s'il maîtrise le français. C'est la raison pour laquelle je souhaite rehausser le niveau des exigences à l'égard de ceux qui veulent entrer dans la nationalité», a-t-il expliqué, précisant qu'il allait adresser rapidement une circulaire aux préfets afin qu'ils soient «plus vigilants, plus exigeants, sur les critères de l'assimilation (...) pour entrer dans la nationalité». «Aujourd'hui pour entrer dans la nationalité française il suffit de se débrouiller en français. Je vais demander que désormais les postulants à la nationalité française aient un niveau qui soit celui que l'on maîtrise au collège», a encore ajouté Claude Guéant.

Immigration professionnelle : mieux la choisir

S'agissant de l'immigration professionnelle que le ministre veut limiter, l'UMP préconise une «Conférence nationale»tous les deux ans où les partenaires sociaux «devront estimer précisément les besoins en main d'oeuvre par secteurs et les justifier». Inspiré du modèle canadien, un «système à points» sera testé en vue de sélectionner les candidats à l'immigration du travail en fonction de leurs «qualités» et de leurs «atouts» et des «besoins éventuels» de la France.

Immigrations irrégulière : une «caution retour» pour les visas

Le visa étant considéré comme une des principales sources de l'immigration irrégulière, ses détenteurs restant en France après leur expiration, le parti présidentiel veut créer une «caution-retour» pour les dossiers à risques qui «ne serait rendue qu'une fois le retour au pays effectue». Et «en cas de non-présentation aux services consulaires, ces derniers devraient en informer les services de l'immigration en Europe».

Au niveau européen, l'UMP veut créer un poste de Commissaire en charge de l'immigration et une«agence européenne de l'espace Schengen» pour harmoniser les demandes de visas et échanger les données en la matière.

Enfin, comme la France ne parvient pas à exécuter 30% des décisions d'expulsion des étrangers en situation irrégulière, l'UMP veut lier le nombre de visas délivrés à la coopération des pays d'origine au retour des clandestins, certains de ces pays rechignant à délivrer les laisser-passer consulaires indispensables aux reconduites.

Titre de séjour seulement après être entré régulièrement en France

Opposée à la régularisation des sans-papiers, en dehors de «situations réduites», l'UMP veutconditionner l'obtention d'un titre de séjour à une entrée régulière en France. Une proposition qui exclut tous les étrangers arrivés illégalement, comme les milliers de boat-people tunisiens.

Reconduites à la frontière

Alors que la présidente du Front national, Marine Le Pen, a affirmé que les expulsions d'immigrés clandestins étaient «en chute libre», Claude Guéant rétorque ce main que «c'est absolument faux» : les objectifs sont, pour 2011 comme pour 2010, de reconduire 28 000 personnes à la frontière, a-t-il rappelé, et la France en est à «14 500 éloignements effectués mois de juin compris». Il n'exclut d'augmenter cet objectif. «Depuis 2007, nous avons éloigné 210 000 étrangers», a-t-il souligné.

7/72011

Source : Le Parisien.fr /AFP

Des journées culturelles marocaines seront organisées les 9 et 10 juillet à Barcelone (nord-est de l'Espagne) par l'Association Bouregreg en vue de promouvoir le rapprochement et l'amitié entre le Maroc et la Catalogne.

Plusieurs actions sont prévues dans le cadre de cette manifestation culturelle, initiée en collaboration avec l'Association "Unio Germans del Mon" (Union Frères du monde) de Gava (près de Barcelone), apprend-on jeudi auprès des organisateurs.

Au programme de ces journées culturelles, figurent une exposition des produits de l'artisanat marocain en collaboration avec la Chambre d'artisanat de Salé, une exposition d'art pictural marocain et un défilé Caftan haute couture 2011.

Outre la dégustation de mets typiquement marocains, le programme de cette manifestation culturelle prévoit également une grande soirée musicale animée entre autres par la diva de la chanson amazighe Raissa Tahihit, le groupe Tagadda ainsi que la star de la chanson amazighe rifaine Najim Aghrib.

Par ailleurs, deux tables rondes sur les grands axes de la nouvelle Constitution du Maroc et le rôle de la culture en tant que vecteur de coopération entre le Maroc et la Catalogne sont prévues dans le cadre de ces journées.

7/7/2011

Source : MAP

A Toronto, une simple prière du vendredi organisée dans une école publique suscite depuis peu la polémique, alors qu'elle y est pratiquée depuis trois ans. Pour cause, un reportage publiée dans la presse, et sur lequel une association hindoue a rebondi pour critiquer une « situation alarmante ». La commission scolaire de Toronto ne semble pas pour autant se laisser influencer.

La prière du vendredi crée la polémique à Toronto (Ontario). Elle est régulièrement organisée depuis trois ans dans la cafétéria de l'école publique de Valley Park. L’objectif était de permettre aux élèves musulmans, dont le nombre avoisine les 400, soit entre 80 et 90% des effectifs de l’école, de pouvoir prier sur place et d’éviter de rater des cours en allant à la mosquée. La demande, approuvée par la commission scolaire de Toronto, émanait des parents d’élèves, qui avaient fait venir un imam pour diriger la prière hebdomadaire. 

« Dans une école avec une telle concentration d'étudiants musulmans, il s'agissait de la meilleure solution afin d'éviter que le temps de classe ne soit compromis », explique  Jim Spyropoulos, haut responsable de la commission scolaire.

Depuis, la prière du vendredi est tenue dans l’école, sans susciter la moindre opposition : « En trois ans, il n'y a eu aucune plainte », indique Shari Schwartz-Maltz, porte-parole de la commission scolaire, pour qui « c'est un plaisir et un honneur de montrer aux enfants que nous valorisons qui ils sont ». Mais la publication dans la presse, cette semaine, d’un reportage sur l’école, a créé une polémique.

Levée de boucliers

Rebondissant sur ce reportage, une association de Hindous parle de « situation alarmante et inacceptable ». Pour ce groupe, en plus des repas halal servis à l’école, le fait d’accorder quarante minutes de prière hebdomadaire aux élèves musulmans après le repas le déjeuner est contraire  à « la séparation de l’église et de l’Etat ». Ses membres appellent à l’interdiction de cet « accommodement », pourtant pratiquée dans d’autres écoles de Toronto. Sur les forums des médias, les réactions hostiles se multiplient elles aussi.

Autre adversaire de la prière du vendredi à l'école, et ce « depuis le début », le Congrès musulman canadien, une organisation décrite comme défendant une conception plutôt libérale de l'islam.  Pour Salma Siddiqui, vice présidente du congrès musulman, les membres de la commission scolaire veulent « montrer qu'ils trouvent des accommodements. Aujourd'hui c'est cette religion qui a des revendications, mais demain ça en sera une autre. Où cela va-t-il s'arrêter? Comment pourrons-nous vivre ensemble en société ? », a-t-elle ajouté.

Accommodements prévus par la loi

La Commission scolaire de Toronto, pour sa part, ne semble pas prête à faire marche arrière. Elle a réitéré son « devoir de s’accommoder aux convictions religieuses des élèves » et continuera d’autoriser la poursuite des séances de prière du vendredi. En vertu de la charte canadienne des droits et du code des droits de la personne de l'Ontario, rappelle-t-elle, l'école est « tenue » de fournir un lieu de culte aux élèves s'il y a une demande de leur part. Le Canada, qui accueille environ 250 000 immigrés par an, oblige ses institutions à trouver des « accommodements », notamment religieux, pour les minorités du pays.

7/7/2011

Source : Yabiladi

Une enquête commanditée par les autorités de la ville de Villeurbanne (sud-est de la France) montre que les personnes d’origine maghrébine ont moins de chance que les autres d’avoir un logement. En moyenne, la moitié d’entre eux éprouve des difficultés à cause de leur origine. La municipalité de Villeurbanne prend les devants.

« Les candidats ‘français de souche’ n'ont quasiment rencontré aucun obstacle dans leur recherche de logement alors que les candidats d'origine maghrébine ont été défavorisés plus d'une fois sur deux », a déclaré Eric Cédiey, directeur général de l’institut qui a réalisé cette enquête.

L’étude, menée sous forme de testing, a retenu comme principal critère discriminant l’origine des demandeurs de logement. Le critère se déclinait par le nom, le prénom et l'apparence physique des « testeurs ». Il a donc été révélé qu’il était difficile de trouver un logement, pour la moitié des personnes dont le nom ou l’apparence évoque l’Afrique du nord.

Il s’avère même que le ratio de discrimination est plus prononcé dans les quartiers huppés. Selon Eric Cédiey « les candidats maghrébins ont été désavantagés jusqu'à neuf fois sur dix dans le quartier des Gratte-Ciel », l’un des plus prisés de la ville. « Les quartiers (…)  les plus beaux, discriminent le plus », résume-t-il.

L’enquête du Centre d'Observation et de Recherche sur l'Urbain et ses Mutations (ISM-CORUM) a également souligné que « la discrimination sur l'origine se manifeste plus violemment sur les hommes que sur les femmes.»

Cette discrimination se fait généralement au moment de la visite du logement, et se manifeste de plusieurs façons. Il arrive ainsi que les agents immobiliers freinent un candidat dans la constitution du dossier, pour en favoriser un autre. Le directeur de l’ISM-CORUM relève cependant que « la plupart des discriminations ne sont pas intentionnelles ; elles relèvent plutôt de mauvaises pratiques.»

Les autorités locales prennent les devants

Selon le site du quotidien français Libération, cette enquête s’inscrit dans le plan de lutte contre les discriminations au logement lancé en février 2010 par les responsables de la ville. Pour Jean-Paul Bret, maire (PS) de Villeurbanne, le but de l’enquête est «d'accompagner les acteurs du logement vers une prise de conscience et non de les sanctionner ». Rappelons que la discrimination au logement est un délit puni en France par 3 ans de prison et 45 000 € d'amende.

Cette sensibilisation devra stimuler les professionnels du logement à se mobiliser contre ce fléau. « Le constat est fait. Aux organisations professionnelles de prendre leurs responsabilités », a déclaré dans ce sens Lionel Leifer, de la Fédération Nationale française de l’Immobilier (FNAIM). Les autorités de Villeubane prévoient d’ailleurs un partenariat avec des agences immobilières volontaires, pour la constitution d’un label engagé dans la lutte contre ces formes de discrimination.

7/7/2011

Source : Yabiladi

Les autorités des présides occupés de Sebta et Mellilia ont exprimé leur "préoccupation" face à la possibilité donnée aux Marocains résidant en Espagne de voter aux élections municipales ibériques, dès lors que la nouvelle Constitution accorde ce même droit aux étrangers établis au Maroc.

La chef de la diplomatie espagnole Trinidad Jimènez avait déclaré, mardi dernier, que les ressortissants marocains établis en Espagne pourront voter aux élections municipales ibériques, étant donné que la nouvelle Constitution permet aux étrangers de voter aux élections locales marocaines.

Les déclarations de Jiménez reflètent "une opinion personnelle", a estimé à ce sujet le premier vice-président du gouvernement local de Mellilia, Miguel Marin (Parti Populaire-PP/Droite). Il a soutenu que les Marocains résidant en Espagne ne pourraient jouir de ce droit en l'absence d'un accord de réciprocité, "chose qui n'est pas garantie, pour le moment".

Dans le même contexte, le porte-parole du gouvernement autonome de Sebta, Guillermo Martinez (PP), a fait savoir qu'il a fait part à l'exécutif central espagnol de sa "préoccupation" face à cette question.

"Le gouvernement de Sebta exige le respect de la clause stipulant l'interdiction du vote aux étrangers lors des élections régionales et municipales", a-t-il ajouté.

7/7/2011

Source : MAP

Dans leur traque des fraudeurs, les administrations font du zèle. Leur cible ? Les Chibanis, ces anciens travailleurs du bâtiment, de la restauration ou des métiers peu qualifiés, venus du Maghreb, et qui ont choisi de rester en France pour leur retraite. Les Caisses d’allocations familiales ou d’assurance vieillesse soupçonnent certains d’entre eux de fraude aux prestations sociales. Une vie professionnelle chaotique et des allers-retours au Maghreb ne leur permettent pas toujours de remplir les conditions ou d’obtenir tous les certificats nécessaires. Surtout quand les services administratifs ont choisi le harcèlement et les contrôles discriminatoires.

On les appelle les Chibanis car ils ont l’âge des « cheveux blancs ». Ce sont les vieux migrants du Maghreb arrivés en France à partir des années 1950. Retraités de la construction, de la restauration, de l’artisanat, la plupart vivent dans des foyers de travailleurs immigrés. Pour l’administration française, ils seraient des fraudeurs en puissance. Depuis plusieurs mois, ils sont la cible de contrôles incessants de la part des Caisses de sécurité sociale, qui réclament à certains d’entre eux le remboursement d’un trop-perçu d’allocations. Motif ? Ils ne sont pas restés assez longtemps sur le territoire français. Un véritable « harcèlement », selon le collectif Justice et Dignité pour les Chibani-a-s.

À l’appel de ce collectif, quelques dizaines de militants ont manifesté le 23 juin devant la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), avenue de Flandre à Paris. Ces Chibanis demandent l’annulation des remboursements exigés par la CNAV. « On est des travailleurs, on n’est pas des fraudeurs », lancent-ils au mégaphone.

16 ans de labeur ignorés par l’administration

Sliman doit 998 euros parce qu’il n’est pas resté assez longtemps sur le territoire français. Âgé de 66 ans, il vit dans un foyer d’Argenteuil, en banlieue parisienne, avec une retraite de 700 euros. Arrivé en France en 1964, il travaille dans la soudure puis la peinture jusqu’en 1980. Atteint d’une maladie des poumons, il retourne s’installer à Alger pour vivre avec sa femme. En 2008, il revient en France pour faire valoir ses droits à la retraite et multiplie depuis les va-et-vient entre la France et l’Algérie. Comme lui, beaucoup de vieux immigrés n’ont pas bénéficié pas du regroupement familial. Avec femme et enfants au pays, ils font la « navette », des allers-retours entre ici et le bled.

Une bougeotte qui n’est pas du goût de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), qu’elle leur verse en complément d’une trop maigre retraite, repose sur une conditionnalité de résidence : 6 mois et un jour de présence sur le territoire français. Même chose pour les allocations versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Elle exige une résidence de quatre mois sur le territoire pour distribuer l’allocation personnalisée au logement (APL). Ceux restés trop longtemps hors des frontières doivent rendre le trop-perçu.

Contrôles discriminatoires

La CNAV et la CAF ne sont pas les seules à traquer les oiseaux de passage : Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT), Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), Mutualité sociale agricole (MSA) multiplient les contrôles de fraude aux allocations dans plusieurs grandes villes de France. « Ça a commencé à Marseille il y a 4 ou 5 ans, mais à Paris cette année, c’est général », raconte Geneviève Petauton, du collectif pour l’avenir des foyers (COPAF). « Dans tous les foyers, on leur envoie des lettres, ou des contrôleurs de l’administration sociale viennent physiquement avec des demandes exagérées ». Aux preuves de résidence exigées pour faire valoir ses droits sociaux, s’ajoutent des documents non prévus par les textes de lois comme le passeport ou le justificatif de domicile. « Une personne m’a montré la demande de la CNAV. Comme elle vit dans un taudis, elle n’a pas de quittance de loyer. On a quand même réussi à obtenir un certificat de domicile, mais ça ne suffit pas il faut la quittance. »

À Gennevilliers, les services fiscaux refusaient de donner les avis d’imposition aux vieux migrants, rappelle Ali Elbaz, de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF). Sous la pression des militants, le directeur du Centre des impôts s’est ensuite excusé d’avoir exigé des passeports. À Perpignan, trois allocataires ont été reconnus coupables de fraude au tribunal correctionnel. Mais certains contrôles ont été jugés discriminatoires et illégaux par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde). Depuis octobre 2007, il existerait des fichiers croisés sur les différentes caisses. « C’est pour ça qu’on parle de harcèlement : on n’est pas dans la chasse aux fraudeurs, on est dans l’épuisement des pauvres », résume Geneviève Petauton.

Quand une caisse d’allocations réclame 22.000 euros à un retraité

En mars 2007, une loi votée dans le cadre de la loi DALO tendait pourtant à protéger le statut d’ancien migrant. Appuyée par Jean-Louis Borloo alors ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, elle prévoit une allocation de réinsertion familiale et sociale. « La loi disait : une personne qui touche l’Aspa, on va lui donner la moitié et on n’exige pas qu’elle réside ici en France », lance Ali Elbaz. Sauf que la loi est restée lettre morte. Malgré ses insuffisances et ses exigences, le collectif de défense des Chibanis revendique son application. « C’est un minimum. Ce qu’on demande, c’est que les droits soient liés à la personne et non au lieu de résidence. »

Car le zèle des administrations n’est pas sans conséquences. Avec des loyers dans les foyers autour de 400 euros et une retraite à 500 euros, beaucoup ne peuvent plus payer. D’autant qu’ils ont des charges de familles. « Dans un foyer d’Argenteuil, sur une centaine de personnes, 30 ont quitté définitivement la France. Ils n’ont plus droit à l’ASPA, l’APL, ils ne peuvent plus payer la somme. Ce sont des "auto-expulsions" », relate Ali Elbaz de l’ATMF. Pour Geneviève Petauton, c’est une façon de dire à ces migrants « barrez-vous ! ». « Les vieux gars, ils en chialent. » « Que dire de ce monsieur à qui une caisse de Toulouse réclame 22.000 euros ? », interpelle le collectif Justice et Égalité pour les Chibani-a-s.

Petite retraite et travail au noir

Comment expliquer que des personnes qui ont travaillé si longtemps en France aient une si petite retraite ? Ces anciens migrants sont loin des quarante et une annuités de cotisation. Leur mobilité au travail rend difficile la justification de toutes leurs embauches. C’est ce qui est arrivé à Ali : « J’ai fait pas mal de boulots dans la pâtisserie, dans le bâtiment. J’ai travaillé en Corse quand je suis arrivé en France. Quand la caisse de retraite m’a envoyé mon historique, il manquait une dizaine d’années... Alors il faut que je cherche des justificatifs, que je n’ai pas parce que j’ai beaucoup bougé. » D’autres se sont retrouvés en marge du marché du travail. « Dans les années 1980, les grandes entreprises ont été obligées de "dégraisser". Les gens sont partis chez des patrons peu scrupuleux, ou travailler au noir », analyse le coordinateur de Association des travailleurs Maghrébins de France.

Avoir travaillé au noir, voilà le tort des Chibanis. La situation est courante dans l’agriculture : ce n’est qu’une fois à la retraite qu’ils s’aperçoivent que leur patron n’a pas cotisé. Ceux présents dans les « grosses tôles » s’en sortent mieux et ont des fiches de paye, or beaucoup d’Algériens ont trimé sur des petits chantiers. « C’est vrai qu’il y a de la fraude. Mais le travail au noir, voilà la fraude la plus importante », ironise Geneviève Petauton. Selon une étude de la Mission d’Évaluation des comptes de la Sécurité sociale, la fraude sociale s’élèverait à près de 20 milliards d’euros. Et les allocataires fraudeurs représentent la part pharamineuse de 1%, soit 200 millions d’euros ! 80% de cette fraude est liée aux cotisations patronales. Soit presque 16 milliards d’euros, que les employeurs volent par le travail dissimulé. L’Urssaf va-t-elle aussi obliger les patrons à rembourser le manque à gagner ?

1/7/2011, Ludo Simbille

Source : Site Bastamag

 

La culture hassanie, caractéristique  des provinces du sud du Royaume a été mise en avant lors du festival «Nass Sahra» à Bruxelles. Cette manifestation culturelle a été une occasion pour découvrir la vie et les traditions du sud du Maroc à travers des animations sous tente, expositions, lecture de poésies hassanies, soirées musicales et découverte de l'art culinaire et de l'artisanat local…Suite

La lutte contre la fraude en matière de visas devrait être facilitée à partir de cet automne. Le Conseil fédéral a adopté mercredi une ordonnance pour rattacher la Suisse au système central d'information sur les visas des Etats Schengen.

Le texte réglemente en particulier la protection des données et les droits d'accès que la Commission européenne prévoit de mettre en service le 11 octobre. Le système contient les données biométriques des demandeurs de visas: les empreintes des dix doigts et une image faciale.

Il doit améliorer la mise en oeuvre de la politique commune des Etats Schengen en matière de visas. Le système permet également de lutter contre la fraude et les demandes réitérées de visas. Dans le cadre de la procédure Dublin, il sera utile pour déterminer l'Etat responsable du traitement d'une demande d'asile.

Les autorités chargées de la prévention et de la détection du terrorisme ou d'autres crimes graves pourront également consulter le système d'information sur les visas. L'accès se fera alors via la centrale d'engagement de l'Office fédéral de la police.

06.07.2011

Source : Romandie/ats

La maire UMP de Montauban, Brigitte Barèges, a été condamnée mercredi par le juge des référés à marier un homme d'origine tunisienne et une Française, alors que la mairie avait décidé de surseoir à la cérémonie en raison de la "fragilité" de l'épouse.

Le juge a condamné Mme Barèges à verser 1.000 euros aux demandeurs, Younès M'Hamdi et Sylvie Boutard, et lui a ordonné de les marier dès que possible, avec une astreinte de 500 euros par jour de retard. Le mariage, précise-t-il encore, devra être célébré avant le 10 juillet.

Younès M'Hamdi fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière émis par la préfecture du Tarn-et-Garonne pour le 10 juillet.

Vulnérabilité

Les deux plaignants avaient fait citer le maire après qu'une adjointe, Marie-Claude Berly, eut refusé de les unir le 21 mai dernier. Ils avaient précédemment essuyé un refus, le 12 mars, dans une autre commune du Tarn-et-Garonne.

Dans un communiqué, Mme Barèges avait justifié la décision de la mairie de Montauban par les ambiguïtés entourant les futurs époux, notamment la "vulnérabilité" et la "fragilité" de Mme Boutard, qui "vit du RSA et a 5 enfants placés".

Quant à M. M'Hamdi, arrivé sur le territoire français en 2006, il s'est marié une première fois en 2008 "mais il n'a pas pu obtenir sa nationalité française car sa femme est décédée 2 mois après le mariage par défenestration", des faits pour lesquels une enquête est en cours, selon Mme Barèges.

«Incidents violents»

Mme Barèges a souligné que le maire de la localité où M. M'Hamdi et Mme Boutard vivaient précédemment avait fait état d'"incidents violents" et que "la gendarmerie avait dû se rendre plusieurs fois" à leur domicile.

L'avocat du couple a souligné que seule une décision judiciaire pouvait conduire au report d'un mariage. Le maire de Montauban peut faire appel de la décision du juge des référés. Brigitte Barèges est membre de la Droite Populaire, un collectif de députés UMP représentant l'aile dure de la majorité.

6/7/2011

Source : Libération/AFP

Plus turbulente que jamais, la Droite populaire a manifesté sa mauvaise humeur à l’occasion de la Convention sur l’immigration organisée aujourd’hui par l’UMP. « Trop frileuse », ont jugé ces trublions devenus incontournables à droite.

Ils se définissent comme « la garde de fer » de Nicolas Sarkozy. Des grognards qui entendent ramener le chef de l’Etat à ses fondamentaux de 2007 : discours sécuritaire musclé, « identité nationale » et valeur travail. Un an après sa fondation, le 14 juillet 2010, la Droite populaire est forte de 44 membres, et son cofondateur, Thierry Mariani, a été promu ministre par Sarkozy le 29 juin dernier. Signe que les anciens trublions sont désormais incontournables dans le dispositif de campagne pour 2012.

« Je suis moi-même surpris de notre succès, sourit un Mariani ravi. Depuis un an, on a enfin compris qu’il y avait aussi des gens de droite à l’UMP… » Nicolas Sarkozy a décidé de recevoir le collectif tous les deux mois, et tout le gouvernement se bouscule désormais pour les rencontrer, du ministre de l’Intérieur Claude Guéant (leur chouchou) à la pourtant peu droitière Nathalie Kosciusko-Morizet, en passant par le Premier ministre François Fillon. Une influence qui finit par agacer : « La Droite populaire, ils emm… tout le monde », lâchait ainsi crûment il y a peu un ministre.

« Ras le bol de l’ouverture ! »

Le mouvement est né d’un échec : celui de l’UMP aux régionales de mars 2010. « Pendant toute la campagne, on a entendu les électeurs nous dire : “ras le bol de l’ouverture ! Vous ne faites rien pour les électeurs de droite” », se souvient Thierry Mariani. L’aile droite de l’UMP a le sentiment de ne pas être entendue face à des centristes et à des libéraux mieux organisés. Une poignée de députés décide alors, autour de Thierry Mariani et de Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes, de s’organiser. Dans les coulisses s’active aussi, au-dessus du berceau, Guillaume Peltier, ancien directeur de campagne de Philippe de Villiers en 2007.

En quelques semaines, ils se dotent d’une marque « Droite populaire » –aussitôt déposée par Thierry Mariani –, d’un site Internet et d’une « charte ». Budget : 2.000 € en tout et pour tout, apportés par le micro-parti de Mariani. Le petit groupe fait vite parler de lui. D’abord parce qu’ils parlent haut et fort, quitte à déraper. Mais ils sont aussi redoutablement efficaces sur le terrain parlementaire. Chaque semaine, le collectif se réunit pour désigner un « référent » sur les textes de loi portant sur leurs thématiques favorites (sécurité, justice, immigration), chargé de les alerter au moment de « pousser » leurs amendements dans l’Hémicycle. Et ça marche. Qu’ils perdent ou qu’ils gagnent leur guérilla parlementaire, ils contraignent l’exécutif à se positionner.

« Le FN est une ineptie »

« Il faudrait vraiment qu’ils se calment », grogne-t-on au Palais Bourbon. Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, s’inquiète d’une « balkanisation » de la majorité, « dangereuse » à l’approche de la présidentielle. Car la Droite populaire a provoqué en réaction la naissance de la Droite sociale, puis de la Droite rurale. Fillon a aussi tapé du poing sur la table lorsque  trois députés ont carrément réclamé la démission de Roselyne Bachelot, coupable de soutenir le mariage gay. « Grossier » et « presque totalitaire », tonne-t-il. L’agacement est réciproque, la droite de l’UMP n’ayant pas apprécié que le Premier ministre conteste le « ni ni » (ni vote FN ni vote à gauche) défendu par l’Elysée entre les deux tours des régionales.

Pour autant, « si on avait l’impression de diviser la majorité, on arrêterait tout de suite », assure Jean-Paul Garraud, député de la Gironde. « Notre objectif n’est pas de gêner le président de la République, jure aussi Eric Diard, député des Bouches-du-Rhône. On veut être son poil à gratter. Mais quand il y a des nuages, on ne lui dit pas : “il fait beau”… »

Pour leurs détracteurs, ils font surtout le jeu du Front national en le concurrençant sur son propre terrain, comme lorsqu’ils réclament la suppression de la binationalité. « Notre travail doit justement montrer à tous qu’aller vers le FN est une ineptie, se défend Garraud. On veut traiter tous les sujets, pour que le FN ne soit pas le seul à s’en emparer. » « Il suffit de compter, lâche quand même un des membres du collectif. En 2012, il y aura combien de voix à prendre à l’extrême droite ? Entre 16 et 21 %. Et combien au centre ? Beaucoup moins… »

Crise de croissance

Succès oblige, le collectif de parlementaires a décidé en janvier de s’ouvrir à « tous les élus et à tous les Français » et, récemment, Thierry Mariani organisait une rencontre avec les mouvements, hors FN, qui gravitent à droite de la droite : le MPF de Philippe de Villiers, la Droite libre ou le CNI. « On travaille… », glisse le ministre des Transports à ce sujet. « La première étape a été réussie. Le problème est de savoir s’il y a une deuxième étape… », explique-t-il, même si, jure-t-il, « notre but n’est pas de créer un courant ».

La Droite populaire risque pourtant de vivre une crise de croissance. Si la liberté de ton de ses membres a fait son succès, elle fait désormais naître, en son sein, des dissensions entre « durs » et modérés. Alors que Lionnel Luca a démissionné de son poste de secrétaire à l’immigration de l’UMP en dénonçant la « frilosité » du parti sur la binationalité (avant de revenir sur sa décision selon Jean-François Copé), l’offensive anti-Bachelot de Philippe Meunier, Jacques Myard et Jean-Paul Garraud a créé le malaise. « L’exercice a ses limites, concède un des membres. L’idée de départ, ce n’est pas d’être la droite réac. Il ne faudrait pas se caricaturer… »

Un petit lobby

La Droite populaire compte 44 membres à ce jour, dont Thierry Mariani, ministre des Transports, Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), Brigitte Barèges (Tarn-et-Garonne), Eric Diard (Bouches-du-Rhône), Richard Mallié (Bouches-du-Rhône), Philippe Meunier (Rhône), Jacques Myard (Yvelines), Eric Raoult (Seine-Saint-Denis) et Christian Vanneste (Nord).

7/7/2011,  Christine Ollivier

Source : France Soir

L'UMP organise jeudi 7 juillet une convention sur l'immigration. Le sujet déchire le parti, entre les modérés et les tenants d'une ligne dure. Pour Malika Sorel, membre du Haut conseil à l'intégration, il faut arrêter les petites polémiques autour de la binationalité pour appréhender le sujet dans son ensemble.

Malika Sorel : Je crois que tout le monde est gêné par ce thème parce que l'Etat, qu'il soit incarné par la gauche ou par la droite, a trop tardé à traiter du sujet. Il s'en est emparé régulièrement, en faisant augmenter la pression, sans s'attaquer nécessairement au fond du problème. On est dans une situation où l'on ne peut plus en parler. Tout prête à polémique. Cela devient épuisant.

Il y a la gauche qui crie à l'instrumentalisation, mais aussi l'extrême-droite qui empêche de traiter le sujet, comme lorsque Marine Le Pen a décerné un titre de "membre d'honneur" du FN à Claude Guéant. Alors qu'au Royaume-Uni, les différents partis arrivent à en parler et à s'entendre. Pourquoi n'y arrive-t-on pas en France ?

On a déjà énormément d'informations sur ce qu'il se passe sur le terrain. Il faut agir et faire fi des accusations et des procès en sorcellerie. Que les hommes politiques travaillent pour la France et pas pour leur réélection ! J'aime beaucoup rappeler cette phrase du général de Gaulle : "Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités." C'est de cela qu'on manque. Il faut travailler sur la question des flux migratoires, y compris de l'immigration familiale, qui sont trop importants pour être ingérés. Il faut une refonte complète du droit de la nationalité. Il faut aussi que les politiques arrêtent de dire tout et son contraire pour que les populations immigrées comprennent ce que l'on attend d'elles.

 Qu’est-ce que vous pensez de la cristallisation du débat à l’UMP autour de la binationalité ?

C'est un vrai problème, mais qui ne peut pas être dissocié d'une refonte du code de la nationalité. Ce dernier est une aberration, qui remonte à une époque lointaine. Les hommes politiques ont fait comme si le monde n'avait pas changé. Par exemple, autrefois, lorsque des migrants intra-européens se déplaçaient au sein de l'Europe, les moyens de communication et de transport faisaient qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de laisser leurs enfants s'enraciner dans la terre d'accueil. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas. Les enfants sont en connexion permanente avec leur culture et leur pays d'origine. Ils n'ont plus besoin de s'enraciner. D'ailleurs, leurs parents ne les laissent plus pour beaucoup s'enraciner, l'origine de notre problème est là.

Il faut arrêter avec cette absurdité que l'on appelle l'intégration par la nationalité, quand les hommes politiques s'arrogent le droit de distribuer la nationalité française et attendent ensuite que l'intégration se fasse. Ce n'est pas comme cela que ça marche. On doit donner la nationalité quand on reconnaît que la personne est devenue française, c'est à dire qu'elle possède la mentalité française.

La question de la binationalité, qui épuise notre société en la faisant entrer dans une hystérie collective, ne doit pas être traitée en l'air. On n'avancera pas en séparant les problèmes. Si je ne dois faire passer qu'un seul message, ce sera celui-là : que l'on cesse de tout mélanger !

 Est-ce que vous sentez une vraie volonté de la classe politique de s’intéresser au fond du débat ?

Un exemple me tient à cœur. Il y a depuis plusieurs mois un problème qui pourrit la vie dans nos établissements scolaires. C'est la question de l'accompagnement scolaire par les mères voilées. Dès le mois de mars, Luc Chatel aurait dû leur dire que ces sorties dans le cadre du projet éducatif exigeaient le respect de la neutralité. Si le gouvernement est incapable de gérer un petit problème comme celui-là, comment voulez-vous qu'il gère le reste. Que fait-on sur ce sujet des mères voilées ? On attend que les parents se disputent sur le terrain pour que l'Etat agisse ? On ne peut pas demander à des enfants de réussir à l'école si on ne leur assure pas la sérénité.

S'ils veulent vraiment s'engager vers l'intégration, avec la signification que cela implique pour le peuple français, qu'ils suppriment le commissariat à la diversité ! Il faut mettre fin à ces signaux contradictoires envoyés à l'opinion publique, qui expliquent que les gens ne croient plus en rien et aient des soupçons d'instrumentalisation dès que le sujet de l'intégration est mis sur la table. Quand on en vient à faire de l'identité française la variable d'ajustement du politique, ça injecte de la méfiance, et les Français pensent que c'est simplement pour avoir des voix.

7/7/2011

Source : Atlantico

Le ministère de l'Intérieur s'apprête à diffuser deux circulaires sur la laïcité, que Le Figaro s'est procurées. Il y rappelle que les cantines n'ont pas l'obligation de satisfaire des demandes de repas confessionnels et que les personnels hospitaliers se doivent d'être neutres.

Prières de rue, maris qui refusent que leur femme soit accouchée par un homme obstétricien, ou encore demandes de nourriture confessionnelle qui rendent la vie difficile en collectivité : pour éviter que ces incidents n'entamentle modèle laïque français, une commission interministérielle peaufine depuis le printemps des mesures «pragmatiques». Le Figaro s'est procuré les premières circulaires sur les demandes de repas confessionnels dans la «restauration collective» et sur la «laïcité à l'hôpital». Elles devraient être diffusées la semaine prochaine. Elles reprennent largement les textes existants… Car, bien souvent, ils sont suffisants, mais méconnus des administrations. «Cette fois, tout le monde va en prendre connaissance pour éviter que l'on ferme les yeux ici, ou que l'on surréagisse ailleurs» explique-t-on au ministère de l'Intérieur et des Cultes.

Dans la circulaire sur les cantines, qu'il vient de finaliser, Claude Guéant rappelle le principe de base : «Des demandes particulières, fondées sur des motifs religieux, ne peuvent justifier une adaptation du service public.» Dans l'enseignement public, la restauration est prise en charge par les collectivités locales. Elles «disposent d'une grande liberté dans l'établissement des menus, et le fait de prévoir des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour les usagers, ni une obligation pour les collectivités». Une famille musulmane avait porté plainte pour discrimination, arguant que l'on mangeait du poisson le vendredi, selon la tradition catholique, mais refusait de proposer du halal dans une cantine de Marseille. Le tribunal administratif a jugé que «servir du poisson le vendredi sans pour autant prendre en compte les prescriptions alimentaires des autres cultes ne constituait pas une atteinte aux droits fondamentaux». D'autant que la cantine est facultative. En proposant un substitut au porc et un menu maigre le vendredi, la plupart des cantines permettent dans la pratique «le respect des prescriptions ou recommandations des trois principaux cultes présents en France». En clair, elles n'ont pas à servir de halal ni de casher.

Même dans les établissements pénitentiaires, l'administration ne doit pas proposer d'aliments confessionnels mais un choix qui englobe «de facto une prise en compte des croyances religieuses» selon la circulaire.  En 2003, les RG avaient révélé que 10 % des détenus suivaient un régime particulier dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) et 25 % en période de ramadan. L'administration pénitentiaire avait alors exclu le porc des cuisines des prisons. Les non-musulmans devant passer spécialement commande de nourriture à base de cochon. La révélation avait provoqué une polémique. Désormais, «les détenus souhaitant se conformer à un régime alimentaire particulièrement contraignant ont la possibilité de le faire en effectuant des achats auprès de la “cantine”», (sorte d'épicerie au sein de la prison), explique le ministre de l'Intérieur et des Cultes. Enfin, dans les hôpitaux, la circulaire regrette que des «cantines parallèles» se soient parfois développées, au mépris des règles sanitaires, et rappelle que les malades peuvent se procurer des repas confessionnels auprès des cafétérias.

Claude Guéant revient également sur la laïcité à l'hôpital dans une circulaire spécifique. Le personnel, qu'il soit agent public ou contractuel se doit d'être neutre, par ses actes et son apparence. Les patients peuvent en revanche se livrer «à l'exercice de leur culte mais sans porter atteinte ni au fonctionnement du service, ni à la qualité des soins, ni aux règles d'hygiène, ni à la tranquillité des autres personnes hospitalisées et de leurs proches». Concrètement, les malades peuvent demander à être soigné par un médecin de sexe féminin ou masculin lorsqu'ils prennent rendez-vous, mais le service «n'est nullement tenu de donner suite si cela nuit au fonctionnement du service ou à la qualité des soins» . Notamment aux urgences. Et si le patient se montre intransigeant, la circulaire rappelle qu'il existe… des cliniques privées !

7/7/2011

Source : Source

Au cœur d'une polémique depuis quelques semaines sur la bi-nationalité, Claude Guéant, invité sur RMC ce jeudi, a annoncé qu'il ne changerait pas la loi, mais demanderait aux préfets d’être plus exigeants sur les critères d’accession à la nationalité.

Invité sur RMC et BFMTV ce jeudi matin, Claude Guéant a déclaré que « le gouvernement n’a aucune intention de modifier la loi » pour interdire la binationalité. Le ministre de l'Intérieur va cependant demander aux préfets de se montrer « plus vigilants sur les critères » d'obtention de la nationalité. Sur le niveau de langue, le niveau collège sera exigé. Claude Guéant a également prévenu qu'il entendait lutter « contre les excès du regroupement familial » et les « abus aux prestations sociales ».

« Un vrai succès de la politique de sécurité du gouvernement »

Au vu des moyens budgétaires, technologiques et humains consacrés à la sécurité, les résultats dans la lutte contre l'insécurité sont contrastés : baisse du nombre d'atteinte aux biens mais hausse des violences aux personnes. C'est la conclusion d'un rapport de la Cour des Comptes.

Un rapport qui porte sur la période 2002/2010 et contesté par Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur : « Ce rapport me met en colère parce qu’il ne traduit pas la réalité de la situation ni des efforts qui ont été conduits. Un exemple, le rapport dit, dans le langage inimitable de la Cour des comptes : les résultats sont contrastés. Ce que je voudrais quand même dire, c’est que par rapport à 2001 nous avions l’an dernier 500 000 victimes de moins ; c’est quand même pas négligeable ! C’est pas contrasté, c’est un vrai résultat ! C’est moins qu’avant 1997 ! Alors moi je dis que c’est un vrai succès de la politique de sécurité du gouvernement ».

7/7/2011


Source : RMC

La politique de la coalition gouvernementale visant à réduire le nombre des immigrés non-européens au Royaume-Uni "expose les compagnies britanniques à des risques considérables", un rapport parlementaire a averti mercredi.

Le plan du gouvernement qui impose un quota annuel sur le nombre des immigrés "porte un coup dur aux compagnies britanniques à l'heure où la concurrence s'acharne au niveau international sur les meilleures compétences", conclut un comité multipartite du Parlement britannique.

Le gouvernement conservateur-libéral démocrate a introduit en avril un quota limitant à 21.700 le nombre des visas délivrés à des travailleurs non-européens, dans le cadre d'un plan de réduction des immigrés à des "dizaines de milliers" d'ici à 2014.

"Les milieux d'affaires ont été pris de court par ces changements rapides et de grande envergure", a déploré au Financial Times Jack Dromey, l'un des auteurs du rapport, qui a averti que les nouvelles mesures "auront un impact négatif sur l'efficacité des compagnies".

Les résultats du rapport, publiés dans le Financial Times, rejoignent une étude du prestigieux Chartered Institute of Personnel and Development, qui a conclu que plus de 20 pc des sociétés britanniques ont trouvé des difficultés pour recruter des compétences non-européennes.

Cependant, des chiffres officiels montrent que seul un quart des visas disponibles a effectivement été délivré en avril, alors qu'en mai et juin pas plus d'un sixième des visas a été délivré.

6/7/2011

Source : MAP

Les musulmans sont souvent présentés comme un danger pour la Suisse, selon une étude menée par l'Université de Zurich et rendue publique mercredi à Genève.

Trois raisons expliquent cet amalgame: des attentats terroristes à l'étranger, une tactique de partis populistes de droite et la tendance des médias à la polarisation et à la généralisation.

Deux sociologues de l'Université de Zurich notent dans cette étude soutenue par le Programme national de recherche que dans le débat public, les migrants de confession musulmane sont perçus en bloc comme une menace pour la Suisse, se demandant comment cette généralisation a émergé.

Dans le cadre du Programme national de recherche (PNR) 58, Patrik Ettinger et Kurt Imhof ont examiné la façon dont la minorité musulmane est perçue dans les médias suisses et au niveau politique.

Les deux chercheurs ont analysé des quotidiens et des hebdomadaires parus depuis 1960 et ausculté des émissions d'information de la télévision publique alémanique (SF) diffusées depuis 1998.

Ils se sont aussi penchés notamment sur les interventions parlementaires et leur compte-rendu dans les médias. Ils soulignent que longtemps, les musulmans n'ont guère été mentionnés dans le discours public en tant que groupe religieux. Le premier écho de grande envergure date de 1979, avec la révolution iranienne. Toutefois, à l'époque, cette dernière n'est interprétée que dans une perspective Est-Ouest, en raison du durcissement de la guerre froide.

Les choses changent après les attentats terroristes de septembre 2001 aux Etats-Unis. "Au départ, les médias faisaient une différence claire entre le terrorisme islamiste à l'étranger et les musulmans de Suisse, intégrés et pacifistes", signale Patrik Ettinger.

Le tournant s'est amorcé dès 2004. Il y a eu les attentats de Madrid et de Londres (2005), puis la controverse des caricatures du Prophète (2006).

"La perception d'un islam belliqueux impliqué dans des conflits internationaux a été de plus en plus généralisée aux musulmans de Suisse", note l'étude. L'analyse des sociologues montre que cette perspective a été surtout attisée par l'Union démocratique du centre (parti de droite). Dans ses annonces et sur ses affiches, ce parti a toujours plus souligné l'origine musulmane des migrants, en plus de leur origine ethnique, par exemple dans sa campagne pour la votation sur la naturalisation facilitée des étrangers de deuxième et de troisième génération en 2004.

Des représentants d'autres partis et les médias ont certes critiqué cette campagne, la qualifiant de raciste et de provocatrice. Mais pratiquement aucun débat de fond n'a eu lieu. "Cela a contribué à façonner une minorité musulmane en Suisse dans la communication publique", affirme Patrik Ettinger. Dans le cadre de l'initiative anti-minarets, les comptes-rendus des médias sur cette minorité sont devenus de plus en plus généralisateurs et négatifs. Les musulmans ont été davantage décrits collectivement comme "violents" et "ignorants" par exemple.

6/7/2011

Source : MAP

Le ministre de l'Equipement et du transport, Karim Ghalleb, a indiqué, mercredi, que son département a élaboré un projet de décret prévoyant des dispositions exceptionnelles pour le dédouanement, jusqu'au 31 décembre 2012, des véhicules d'occasion, âgés de moins de dix ans importés par les marocains résidant à l'étranger en retraite ou ceux établis plus de dix ans à l'étranger.

En réponse à une question orale à la Chambre des représentants sur le dédouanement des véhicules d'occasion, M. Ghellab a fait savoir que ce projet de décret concerne aussi bien les véhicules utilitaires que les ambulances d'occasion importées (âgées de plus de cinq) remises sous forme de dons au profit des collectivités locales, établissements publics et associations.

Il a expliqué que ces mesures exceptionnelles s'appliquent également aux véhicules d'occasion importés âgés de plus de cinq ans utilisés dans le cadre de la coopération technique, ainsi que les véhicules remis à l'Etat sous forme de dons.

Les dispositions fixant à cinq au maximum l'âge des véhicules d'occasion importés visent à assurer la sécurité des véhicules, la protection de l'environnement et à soutenir l'industrie automobile nationale, a-t-il dit.

Après avoir rappelé les dispositions de l'article 96 du décret n° 2.10.421 du code de la route relatif à la non homologation des véhicules dont l'âge est égal ou supérieur à 5 ans, le ministre expliqué que des mesures exceptionnelles pourraient toutefois être prises en faveur des MRE.

7/7/2011

Source : MAP

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé réunit jeudi une convention sur l'Immigration comme il s'y était engagé en mai pour riposter aux attaques de la gauche et du Front national contre la politique migratoire du gouvernement, et le ministre de tutelle Claude Guéant.

Cette convention est la réponse attendue du parti présidentiel aux récentes polémiques qui ont mis M. Guéant sur la sellette.

Le ministre de l'Intérieur s'est attiré les foudres de la gauche et du monde éducatif en estimant que la France n'avait "pas besoin de maçons" immigrés, et en imputant deux tiers des échecs scolaires aux enfants d'immigrés. "Les questions évoquées par Claude Guéant sont fondées. Ce sont des sujets objectifs sur lesquels il faut travailler", estime M. Copé qui a mis son parti à contribution, en associant étroitement M. Guéant à la réflexion.

Le chef du parti présidentiel en résume ainsi la "philosophie" : "faire divorcer l'idéologie et les questions d'immigration".

Dans un message à l'opposition mais aussi aux centristes et gaullistes -qui dans son camp furent les premiers détracteurs du débat sur la laïcité et la place de l'islam en France- M. Copé s'est employé à justifier sa démarche.

"Personne ne doit être choqué que nous remettions régulièrement sur la table ces problématiques parce qu'elles sont évolutives". Ne pas le faire "serait une erreur", a-t-il dit. Il a invité ceux qui accusent l'UMP "d'être dans une logique de droitisation" à regarder certains pays "infiniment plus sévères que nous" et "infiniment moins" ouverts aux débats.

Et de citer les conditions draconiennes d'accueil sur le territoire nord-américain, mais aussi les "propositions très ambitieuses et très allantes" du conservateur David Cameron, au Royaume Uni, qui au grand dam de ses partenaires centristes (libéraux-démocrates) a fixé au gouvernement des objectifs draconiens de réduction de l'immigration légale.

Pour justifier la contribution de l'UMP, il a souligné qu'en matière d'immigration rien n'est "jamais fixé" tant il faut "en permanence s'adapter aux évolutions géopolitiques, sociales, et économiques". M. Copé assume pleinement sa stratégie anti-PS et anti-FN: "il faut pousser la gauche dans ses retranchements", "très ambigüe" sur ces questions, et le FN qui ne fait "aucune proposition concrète".

Et de mettre en garde "ceux de nos électeurs" qui pourraient être séduits par les sirènes frontistes contre "le risque d'un 21 avril à l'envers, qui existe", et donc une victoire de la gauche. "C'est-à-dire exactement l'inverse de ce qu'une majorité de Français veut en matière de fermeté dans la lutte contre l'immigration clandestine".

Les 22 propositions de l'UMP réaffirment les principes d'une "immigration choisie" et d'une intensification de la lutte contre l'immigration irrégulière, défendus par le candidat Nicolas Sarkozy en 2007.

L'UMP, fidèle à son credo des "droits et devoirs", s'attaque notamment au sujet sensible des droits sociaux des immigrés: elle conditionne les prestations au respect des obligations scolaires et du contrat d'intégration et propose de renforcer les sanctions en cas de non-respect. Elle préconise aussi une politique plus restrictive des visas -principale source d'immigration illégale-, y compris dans le cadre européen.

Alors que la question de la binationalité, autre pomme de discorde dans le camp présidentiel, devait être évoquée à la rentrée lors d'une convention sur "l'appartenance nationale", M. Guéant a affirmé jeudi n'avoir "aucune intention de changer la loi" pour l'interdire.

De Régine LAMOTHE

7/7/2011

Source : AFP

Les citoyens marocains résidant en Espagne de manière régulière pourront participer aux élections municipales qui se dérouleront en Espagne grâce à la reconnaissance dans la nouvelle Constitution du Maroc du principe de réciprocité en matière électorale. L’Espagne a autorisé, pour la première fois des immigrés non originaires de l’Union Européenne à participer aux élections municipales du 22 mai dernier, conformément aux accords signés avec leurs pays.

Trinidad Jiménez, ministre des Relations extérieures et de la Coopération Trinidad, a assuré, mardi à Barcelone, que  désormais les Marocains pourront voter en Espagne et que les Espagnols pourront le faire de même au Maroc en application du principe de réciprocité. « Nous allons signer des conventions et entreprendre des démarches opportunes » pour les concrétiser, a dit Trinidad.

En fait, l’adoption de la nouvelle Constitution ouvre la voie devant la conclusion d’un accord entre les gouvernements de Rabat et de Madrid sur la possibilité de participation des citoyens des deux pays aux élections municipales qui se déroulent dans les villes où ils résident légalement. Selon l’article 30, « les étrangers jouissent des libertés fondamentales reconnues aux citoyennes et citoyens marocains, conformément à la loi. Ceux d'entre eux qui résident au Maroc peuvent participer aux élections locales en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité ». L’esprit de cet article peut être concrétisé par le biais d’une approbation par le parlement qui sera issu des futures élections législatives.

En cas de sa mise en pratique, les Marocains adultes résidant légalement en Espagne auront la possibilité de s’inscrire au recensement électoral des municipalités à l’instar des ressortissants dont leurs pays ont signé des accords avec l’Espagne en cette matière. Certaines sources parlent de prés de 500.000 marocains qui ont le droit de  vote en Espagne sur un total de près de 800.000 en situation régulière.

L’Espagne avait récemment fait des démarches auprès de 120 pays pour la conclusion d’accords dans ce sens.

La Constitution espagnole, adoptée en 1978, dispose dans son article 13.2 que les étrangers pourront voter selon les critères de réciprocité à appliquer conformément à un traité à signer ou une loi pour le droit au suffrage actif et passif aux élections municipales. L'article 60 de la loi sur les conditions de travail et de résidence des étrangers, adoptée en 2000, signale dans son Línea 1 que "les étrangers résidant en Espagne pourront être titulaires du droit de suffrage aux élections municipales en application des critères de réciprocité, dans les termes que la loi ou un traité établis pour les espagnols résidant dans les pays d'origine de ceux-ci ». En Espagne, la politique d'intégration dans sa majeure partie relève de la compétence des municipalités et gouvernements régionaux.

Cependant, aux élections au Parlement Européen, les citoyens de l’Union Européenne résidant en Espagne et qui manifestent le désir d’exercer le droit de vote peuvent le faire.

Depuis 2009, ont été conclus des accords sur la réciprocité de vote par l’Espagne avec l’Argentine, la Colombie, le Pérou, la République de Trinidad y Tobago, le Chili, l’Equateur, Cap Vert, le Paraguay, l’Islande, la Nouvelle Zélande, la Bolivie et l’Uruguay.

Le critère de nationalité espagnole signalé dans la loi électorale s’applique seulement aux élections législatives (Congrès des Députés et Sénat) et à celles des Assemblées Législatives des Communautés Autonomes.

7/7/2011

Source : Al Bayane

Le parti présidentiel veut conditionner les prestations sociales au respect du contrat d'accueil par les immigrés.

En avril, l'UMP avait animé le débat public avec sa convention sur la laïcité et la place de l'islam dans la République. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, à la pointe du combat pour l'interdiction du voile intégral, entend bien pousser son avantage sur ces questions où la majorité le dispute au Front national. Au point que certains centristes y voient une nouvelle preuve de la «droitisation de l'UMP».

Copé s'inscrit en faux et assure que son parti ne cherche qu'à «faire divorcer l'idéologie et les questions d'immigration». «Si Jean-Louis Borloo considère qu'il ne faut pas aborder la question de l'immigration pendant la campagne présidentielle, c'est son choix. Ce n'est pas le mien, prévient Jean-François Copé. Il serait tout aussi absurde de refuser d'aborder les questions de développement durable. » Le ton est ferme, comme rarement. Et Copé va jusqu'à citer en exemple le Parti socialiste et le Front national : «Le PS en parle, le FN en parle. Et il faudrait que nous n'en parlions pas au nom de je ne sais quelle spécificité de l'UMP ?», dit-il.

Copé a d'ailleurs choisi d'animer lui-même la convention baptisée «les défis de l'immigration» qui se déroule jeudi matin à Paris. Parmi les vingt-trois propositions, l'UMP préconise de «relancer l'Union pour la Méditerranée pour une gestion concertée des migrations», de «concentrer l'aide au développement dans les pays du Sahel» ou de créer un poste de commissaire européen à l'Immigration.

Au niveau national, le parti présidentiel souhaite renforcer l'arsenal législatif. Par exemple en conditionnant «les prestations sociales au respect du contrat d'accueil», par lequel les immigrés s'engagent notamment à apprendre le français. La mesure compléterait par ailleurs la loi Ciotti votée en 2010, qui sanctionne l'absentéisme scolaire - de tous les enfants et pas spécifiquement de ceux d'immigrés - par une suspension des allocations familiales. «Mais notre proposition va plus loin en élargissant les sanctions à d'autres prestations», explique-t-on rue La Boétie.

Une «caution-retour» exigée

L'UMP préconise également le passage de 45 jours à deux mois la durée de détention des clandestins et l'augmentation de 25 % du nombre de places dans les centres de rétention administrative. Une «caution-retour» serait par ailleurs exigée par les autorités consulaires pour les demandes de visa de courts et moyens séjours «à risques», caution qui serait restituée au retour dans le pays d'origine. Pour écarter tout risque de «polémiques» sur les chiffres de l'immigration, l'UMP souhaite «fusionner tous les instituts statistiques» dans un nouvel «Institut national des études statistiques», qui remplacerait l'Insee, l'Ined et la Dares. À charge pour ce nouvel institut de chiffrer «le coût de l'immigration» et de «moderniser les procédures de recensement». L'UMP, en revanche, a écarté l'idée de supprimer le statut de binational, comme le réclamaient certains députés. Mais Lionnel Luca, qui avait démissionné de son poste de secrétaire national de l'UMP chargé des questions d'immigration en raison de ses «divergences» avec la ligne du parti sur la question, est revenu sur sa décision et participera à la convention, a annoncé Copé. Tout comme le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

7/7/2011

Source : Le Figaro

Nous dénonçons, depuis des années, la politique migratoire en Europe. Inhumaine : Fortress Europe enregistre 17 317 décès documentés depuis 1988 parmi ceux qui risquent leur vie pour atteindre l’Europe. Néocoloniale : seuls les pays riches auraient le droit de choisir qui a le droit à migrer. Criminelle : on considère désormais les migrants illégaux comme des ennemis à qui il faut faire la guerre.

Puisqu’on parle de guerre, renversons la proposition. Je tiens ici à saluer l’initiative du Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés) qui va déposer plainte contre l’Otan, l’Union européenne et les pays de la coalition en opération en Libye. Voici quelques extraits de son communiqué : « De ces naufrages, des épaves transformées en cercueils flottants d’hommes, de femmes et d’enfants morts d’épuisement, de faim et de soif après de longues dérives en mer, l’opinion a pris l’habitude. Elle a pu croire à leur caractère inéluctable… Mais la donne a changé depuis qu’une coalition internationale et les forces de l’Otan interviennent en Libye. Aujourd’hui, Awacs, drones, avions, hélicoptères, radars et bâtiments de guerre surveillent tout ce qui bouge en Méditerranée. Ils ne peuvent pas ne pas voir les bateaux des exilés originaires d’Afrique subsaharienne qui cherchent à fuir la Libye. Ils ne peuvent pas ne pas voir lorsque, de Tunisie, du Maroc ou d’Algérie, des jeunes sans espoir s’entassent dans une embarcation fragile pour gagner l’Italie ou l’Espagne. En n’intervenant pas, ils se rendent coupables de non-assistance à personne en danger. Ceci ne peut rester impuni. »

La gauche aura-t-elle le courage de réviser complètement ces politiques ? Ces drames ne sont pas des dérives d’une politique qu’on pourrait humaniser à la marge. Elle les contient dans son principe, en réservant le droit à la mobilité aux pays riches et en assignant le reste du monde à résidence pour offrir des bas salaires aux multinationales. La guerre aux pauvres n’a pas de frontières.

Par Maryse Tripier : Professeure émérite de sociologie à l'université Paris-Diderot

5/6/2011

Source : l’humanité

 

IMMIGRATION

Les grands leaders religieux américains font front commun pour défendre la dignité des immigrés. Lundi 4 juillet, jour de la fête de l'indépendance américaine, plusieurs responsables juifs et chrétiens, y compris des représentants évangéliques très conservateurs, ont lancé des appels au Congrès pour qu'il mène "une réforme juste et humaine de l'immigration" alors que plusieurs Etats ont déjà durci la chasse aux immigrés. L'archevêque catholique de Sacramento, en Californie, a invité à ne pas "oublier nos racines immigrées". "Tourner le dos à cette nouvelle vague d'immigration serait un abandon de notre propre héritage et saperait nos perspectives d'avenir", a déclaré Mr Jaime Soto. (Blog de Sébastien Fath ; The Christian Post, en anglais)

Benjamin Legendre

05/07/2011

Source : la vie

Les Marocains de l'Australie ont participé massivement au référendum constitutionnel, exprimant leur adhésion totale à la nouvelle constitution qui confirme la pleine citoyenneté des Marocains du monde et consacre leur contribution aux différentes institutions nationales.

"Les membres de la communauté marocaine établis en Australie ont massivement participé au référendum sur la nouvelle constitution, donnant ainsi un bel exemple de patriotisme des Marocains de ce pays", a souligné l'ambassade du Maroc à Canberra dans un communiqué.

Selon l'ambassade, les ressortissants marocains en Australie, les premiers à voter au référendum dans le monde suite au décalage horaire, ont parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre aux trois bureaux de vote à Canberra, Sydney et Melbourne "afin d'exprimer leur allégeance et leur mobilisation derrière leur Roi et leur pays, et de participer au développement politique, économique et social du Royaume".

"C'est en famille et dans une atmosphère bon enfant et de retrouvailles que les membres de la communauté marocaine établis en Australie se sont rendus aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir national", a ajouté la même source.

Selon le communiqué, les Marocains de l'Australie ont lié leur participation à ce référendum "historique" à l'importance de cette nouvelle constitution qui "confirme la pleine citoyenneté des Marocains du monde et consacre leur contribution aux différentes institutions nationales".

La représentation diplomatique marocaine en Australie avait mobilisé tous les moyens nécessaires pour assurer la plus large participation des ressortissants marocains en Australie, notamment grâce aux actions de sensibilisation et de proximité menées en leur direction.

Les autorités marocaines avaient mis à la disposition des Marocains résidant à l'étranger quelque 526 bureaux de vote, ouverts dans les ambassades et consulats du Maroc à l'étranger, pour leur permettre de participer au référendum sur le projet de réforme de la constitution.

Selon les chiffres publiés lundi par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le nombre de Marocains résidant à l'étranger qui se sont prononcés en faveur du projet de nouvelle Constitution a atteint 255.783, soit 96,05 pc des votes exprimés.

5/6/2011

Source : MAP

Voilà un exemple vivant d'une jeune femme battante qui milite pour la cause féminine en vue de soigner et entretenir une image assombrie par des messages de stigmatisation de la communauté maghrébine et arabe véhiculés par certains médias étrangers.

Aujourd'hui, la Marocaine est animatrice à Femmes relais Sarthe. Un parcours semé d'obstacles pour être une femme reconnue.

Naïma Essouci est une Marocaine de 49 ans. Arrivée en France en 1981, elle est aujourd'hui salariée comme animatrice à Femmes relais Sarthe. Après quel parcours ! Elle est l'aînée d'une fratrie de 9 enfants et vivait dans un village près de Marrakech. « À quatre ans j'étais scolarisée, raconte-t-elle. Un jour vers ma dixième année, j'avais mis ma jupette, fait mes couettes et mon père me dit. Tu restes à la maison c'est ton frère qui va à l'école. » La descente aux enfers commence. Levée à 5 h pour chercher l'eau à la fontaine, ménage, vaisselle... Avec interdiction de sortir. La petite Naïma pense : « Je vais faire ça toute ma vie ! » Le soir en cachette de son père, avec une bougie et un crayon, elle griffonne sur un carnet.

Mariée à 16 ans avec un inconnu

À 16 ans, son père la marie à un homme qu'elle n'a jamais vu. « Je faisais à manger, préparais des plats, je voyais du va-et-vient sans savoir que c'était pour moi. » Le soir, elle a l'obligation de signer l'acte... Et retourne à ses casseroles. Quatre jours après, c'est la cérémonie. « Je n'avais toujours pas vu mon mari, je ne connaissais même pas son prénom ! » Naïma reste chez ses parents sans son mari qui vit en France mais son sort s'améliore car elle est devenue « une femme mariée ».

Soif de culture

Naïma a soif de culture, de poésie, de musique, de littérature. En 1981 elle rejoint son mari en France avec sa petite fille de 18 mois. Elle aura cinq enfants avec son mari, de 30 ans son aîné. Arrivée à Paris, elle n'a de cesse de se dire : « Naïma il faut travailler. » Mais que faire quand on parle à peine le Français et qu'on n'a pas été à l'école ? Elle fait un peu de couture, jusqu'au jour où une dame lui demande de garder son enfant. Elle sera nourrice. Par ses propres moyens, elle passe le permis de conduire. Avec toujours au fond d'elle, la soif de revanche pour montrer à son père qu'elle est une femme capable.

En 1994, elle retourne quelques années au Maroc avec son mari à la retraite, inscrit ses enfants dans les collèges français. Puis revient en France, au Mans et sonne à la porte des Femmes d'ici et d'ailleurs. « Je me souviendrais toujours de l'accueil de Damia, une médiatrice. » Naïma fait du bénévolat au sein de l'atelier de couture et devient salariée.

« Je rends ce qu'on m'a donné ! »

Aujourd'hui Naïma tire un bilan. Même si tout n'est pas parfait, elle est fière d'avoir réussi l'éducation de ses enfants. « À Femmes relais, je vois des femmes arriver avec leur malheur, je me bats avec elles pour lutter contre ce que j'ai subi. » Avec un conseil : apprendre, apprendre, toujours apprendre et ne jamais baisser les bras. Elle souffre pour ces femmes qui, après 50 ans de mariage, sont quittées par leur mari. « Certaines savent à peine parler le français, ne savent pas lire, pas écrire, pas téléphoner. Elles n'osent même pas sortir faire leur course ou prendre le tram, se désole l'animatrice. De telles situations existent au Mans. »

Et si Naïma réussit à sortir une ou deux femmes par an de cette spirale infernale, elle est heureuse. Actuellement, au fond de son coeur, une idée germe : « Je voudrais monter un projet auprès de jeunes filles non scolarisées au Maroc. »

5/7/2011

Source : Ouest France

 

Les retours des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu quelques perturbations ce week-end à cause de vents d’ouest, qui ont soufflé sur le Détroit de Gibraltar, et considérablement ralenti le trafic. Selon les médias espagnols, les choses allaient déjà mieux ce lundi.

Le premier week-end des vacances estivales n’était décidément pas très heureux, pour les MRE d’Europe, qui ont choisi de revenir. Dans les airs, le cafouillage dans les vols de la RAM a entrainé d’énormes retards et des annulations. Ceux qui ont choisi de revenir par bateau ont eux aussi eu leur lot de peine. Des vents puissants venus de l’ouest, ont balayé le Détroit de Gibraltar pendant le week-end, entravant les embarquements de voitures et des passagers dans les ports espagnols desservant l’Afrique du nord.

Selon le site du quotidien El Pais, les principaux ports affectés ont été ceux de Tanger Med, Algésiras, et Tarifa. Selon la même source, les vents ont rendu difficile l’accès des bateaux au port de Tanger Med, et leur retour vers Algésiras (sud de l’Espagne). Ceci a entrainé des retards de 4 heures, pour les personnes et les véhicules qui comptaient embarquer depuis le port espagnol. De son côté, le port de Tarifa est resté fermé aux véhicules, tout le week-end durant. Les passagers qui devaient y embarquer ont été déviés vers Algésiras.

Toujours selon les sources espagnoles, 8000 véhicules ont quitté samedi le port d’Algésiras en direction de Tanger ou Ceuta. Ce chiffre représente 3000 de plus que la veille. Rappelons que le Maroc reste la principale destination des bateaux qui traversent le Détroit de Gibraltar, depuis l’Espagne. Les dernières statistiques de la Protection civile espagnole le prouvent.

Retour à la normale depuis lundi

Les choses semblent être rentrées dans l’ordre, depuis le début de cette semaine. Le quotidien El Mundo rapporte que la restriction sur l’embarquement des véhicules a été levée dès lundi à minuit, au port de Tarifa. Le quotidien Europa Sur, annonçait également ce mardi, le retour à la normale au port d’Algésiras. La publication a rapporté que les passagers arrivés dimanche soir ont pu embarquer dans la matinée de lundi. Le concours de l’Autorité portuaire de la baie d'Algésiras (APBA) a en outre, permis d’éviter des files d’attentes de plusieurs kilomètres.

5/7/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Le 30 juin 2010, lors du discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy prônait la "fermeté absolue" vis-à-vis de l'immigration illégale. Près d'une année plus tard, jeudi 7 juin, l'UMP organise une convention sur les défis de l'immigration... A l'ordre du jour :" Quels sont les droits et les devoirs pour les nouveaux migrants ?", ou encore "Faut-il réduire l'immigration légale ?" Les flux migratoires seront au cœur des thématiques abordées par le parti présidentiel, qui prendra soin d'éviter une question qui fâche son aile droite : la double nationalité.

La double nationalité est en effet à l'origine d'une fêlure dans la majorité. Exaspéré par l'impossibilité de faire avancer ce point au sein de son parti, Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes et membre du collectif La Droite populaire, a démissionné, courant juin, de son poste de secrétaire national en charge de l'immigration.

"Je ne suis pas sur la ligne de l'UMP et je veux garder ma liberté de parole", tonne le parlementaire : "La double ou la triple nationalité, c'est l'utilisation de son passeport comme d'une carte de crédit. C'est utiliser les ressources de chaque nation en fonction de son intérêt personnel : ici la meilleure couverture sociale, là la fiscalité la plus faible. Ce ne sont pas ces facteurs qui doivent définir le sentiment d'appartenance à une nation, au contraire ils la désagrègent et favorisent le communautarisme" juge-t-il. Fin 2010, il avait présenté un amendement visant à supprimer la possibilité pour un citoyen français de posséder une double nationalité. Le texte de Lionnel Luca avait alors été rejeté par le gouvernement.

SOUS LA PRESSION DU FN

Le débat a néanmoins été relancé le 30 mai, lorsque la présidente du Front national, dans un courrier envoyé aux 577 députés de l'Assemblée nationale, pressait les parlementaires de rouvrir le débat sur l'interdiction de la double nationalité. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, qui ne tient pas à se faire dicter son calendrier par Marine Le Pen, repousse le débat : "Nous serons certainement amenés à aborder cette question lorsque nous aurons notre convention sur l'immigration et l'intégration", avant d'opposer une fin de non recevoir le 8 juin : Il est "hors de question de revenir sur la binationalité."

Pourtant, le 21 juin, la binationalité refait la surface dans le débat politico-médiatique. C'est au tour du député de Paris Claude Goasguen, rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité, de préconiser la limitation du nombre de nationalités. Dans un rapport, présenté le 29 juin devant la commission des lois, le député UMP demande la révision de l'accession automatique à la nationalité française en exigeant des personnes nées en France de parents étrangers nés à l'étranger une manifestation de volonté d'acquérir la nationalité française à leur majorité.

Le maire du 16e arrondissement de Paris exige également la subordination de l'acquisition de la nationalité française via un mariage ou une naturalisation "à la renonciation expresse du déclarant ou du candidat à sa ou ses nationalité(s) étrangère(s)", exception faite d'impossibilités législatives ou patrimoniales du pays d'origine.

"Le problème de la binationalité existe de fait", répète aujourd'hui Claude Goasguen. "En laissant les extrêmes s'emparer de cette thématique nous sommes en train de reproduire la même erreur qu'avec l'immigration : on s'immobilise", regrette-il.

A défaut de donner les bonnes réponses, "le rapport de Claude Goasguen a le mérite de poser les bonnes questions : comment limiter les problèmes posés par l'immigration ? estime le député Luca. Ce n'est pas en posant le couvercle sur un problème qu'on le résout. Par ailleurs, le problème n'est pas posé par les Français de l'étranger, mais par non-Européens en France", déclare le cofondateur de La Droite populaire.

"POLITIQUE DE L'AUTRUCHE"

Plusieurs voix, au sein du gouvernement, se sont élevées contre une modification du statut des binationaux. Eric Besson, ministre chargé de l'industrie, ainsi que Thierry Mariani, ministre des transports et fondateur de La Droite populaire, ont fait connaître leur désaccord à un durcissement des règles de binationalité. Un hasard ? Il se trouve que les deux ministres sont candidats pour l'une des onze nouvelles circonscriptions des Français de l'étranger, des territoires où la proportion de binationaux est la plus forte.

Alors que le gouvernement a profité du dernier remaniement pour inventer un secrétariat d'Etat des Français de l'étranger, il ne s'agit pas pour l'UMP de malmener une communauté de deux millions de Français à moins d'un an des prochaines élections législatives.

Une stratégie à courte vue selon les deux parlementaires : "Je ne crois pas que la proximité des législatives avec les nouvelles circonscriptions de Français de l'étranger doivent empêcher d'y réfléchir", tranche Lionnel Luca. "L'entrée en période préélectorale est propice à la politique de l'autruche", regrette pour sa part Claude Goasguen.

6/7/2011, Eric Nunès

Source : Le Monde

A peine approuvée par le peuple, la nouvelle constitution marocaine commence à porter ses fruits. Les Marocains d’Espagne seront parmi les premiers à y goûter. Le gouvernement espagnol accepte désormais la participation des immigrés marocains aux élections locales espagnoles. Cette mesure est une réponse à directe à l’article 30 de la nouvelle constitution marocaine qui permet, réciproquement, aux étrangers établis au Maroc de participer aux élections locales marocaines.

Bonne nouvelle pour les 500 000 Marocains d’Espagne : ils pourront désormais participer aux élections municipales espagnoles. Déclaration faite, mardi 5 juillet, par Trinidad Jiménez, la ministre espagnole des Affaires étrangères. Cette décision est fondée sur l’application « du principe de la réciprocité », a précisé la chef de la diplomatie espagnole, qui ajoute que « les accords et questions subséquentes seront bientôt signés. » Toutefois, ce sera au parlement espagnol de décider en dernier lieu, s’il ratifie ou non ces accords de réciprocité avec le Maroc.

La réaction du gouvernement espagnol est une réponse directe aux dispositions de la nouvelle constitution marocaine. Celle-ci précise dans son article 30, que « les étrangers jouissent des libertés fondamentales reconnues aux citoyennes et citoyens marocains, conformément à la loi. Ceux d'entre eux qui résident au Maroc peuvent participer aux élections locales, en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité. »

Participation limitée

Pour les Marocains d’Espagne, la nouvelle constitution ouvre donc la voie à la participation dans la vie politique espagnole : « c’est un grand pas en avant pour notre intégration dans notre pays d’accueil », déclarait El Hassane Jeffali, président de l’association catalane Adib Biladi, au lendemain de la publication du projet constitutionnel, bien avant le référendum du 1er juillet. « On peut mieux se défendre avec cette nouvelle donne. Les partis racistes et xénophobes réfléchiront à deux fois avant de nous pointer du doigt ou de nous faire porter le chapeau de l’insécurité et de la décadence économique », espère-t-il.

Les Marocains pourront donc prendre part aux élections locales espagnoles, voire se porter candidats pour décrocher des postes de conseillers dans les municipalités à forte concentration marocaine. Les élections régionales. La portée de ces accords pour les MRE, deuxième communauté d’immigrés en Espagne, est donc limitée. En cas de feu vert du parlement espagnol, le Maroc deviendra le 121e pays, dont les citoyens peuvent participer à la vie politique espagnole.

5/7/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

La convention de l'UMP sur "les défis de l'immigration" aura lieu jeudi, mais ce mardi après-midi, le casting n'était toujours pas totalement achevé.

A priori, deux tables rondes sont prévues, l'une sur "La France et l'Europe dans les migrations internationales". Invités : un représentant de la Sofres, un juriste, la députée européenne Rachida Dati, l'ambassadeur du Bénin, et Chantal Bourragué, députée UMP de la Gironde. De spécialiste des migrations internationales, en revanche, apparemment pas.

L'autre table ronde sera consacrée à "l'immigration choisie". Invités : le démographe Alain Parant, Jean-Paul Gourévitch qui se présente comme "expert international en sciences humaines" et a participé aux "Assises contre l’islamisation de l’Europe" organisées par Riposte laïque et le Bloc identitaire. Egalement présentz Jérôme Martinez, secrétaire général de la Cimade, un représentant de l'Adoma (ex-Sonacotra), Patrick Gaubert présisent du Haut Conseil à l'intégration et tête de liste UMP en Île-de-France pour les élections européennes de 2004, et Claude Goasguen qui s'est récemment illustré en proposant la suppression de la double nationalité.

Sollicité, Etienne Pinte, député UMP des Yvelines, très critique sur la politique d'immigration du gouvernement, n'aurait pas arrêté sa décision.

Qu'attendre d'un casting aussi droitier ? Lors de l'annonce de cette convention, le 24 mai, Jean-François Copé avait déclaré juger "fondées" les questions soulevées par le ministre de l'Intérieur, Claude, Guéant, concernant la limitation de l'immigration de travail.

Cette convention pourrait se pencher également sur la question de la binationalité. Tout en déclarant qu'il était "hors de question de revenir dessus", Jean-François Copé a renvoyé cette question à la convention de jeudi.

5/7/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

Le Danemark a rétabli des contrôles douaniers permanents très contestés à ses frontières avec ses voisins au sein de l’espace Schengen
Le 5 juillet 2011, le Danemark a rétabli les contrôles douaniers permanents à ses frontières intérieures avec la Suède et l’Allemagne, et ce malgré les inquiétudes que cette mesure a suscitées depuis des semaines pour la libre circulation des personnes dans l’UE et l’espace Schengen. Le 5 juillet au matin, les premiers contrôles ont été effectués aux passages de frontière avec la Suède, et ils seront également rétablis au passage germano-allemand de Frslev (Fröslee en allemand). Il s’agit selon le gouvernement danois de contrôles ponctuels qui ne devraient pas causer de désagréments aux touristes.

Bloquée dans un premier temps par l’opposition social-démocrate et socialiste de gauche à la commission des finances du parlement danois, le Folketing, et en plénière, cette mesure qui constitue pour de nombreux acteurs concernés une entame aux règles de libre circulation des personnes qui régissent l’espace Schengen, a finalement été adoptée dans cette commission par 9 voix contre 8.

Cinquante agents des douanes seront déployés aux frontières du Danemark avec l'Allemagne et avec la Suède. Le Danemark construira des installations définitives et permanentes jusqu’en 2014, à un moment où les bâtiments des douanes aux frontières intérieures sont l’un après l’autre démantelés en application de la législation européenne dans les autres pays de l’espace Schengen. Quarante-huit agents supplémentaires seront par ailleurs envoyés en renfort à l'occasion du Nouvel An. Le coût de l’opération : 270 millions de couronnes (36 millions d'euros). La mesure mise en œuvre sous prétexte de lutte contre la criminalité transfrontalière avait été annoncée le 10 mai 2011 par le gouvernement danois, sans aucune concertation avec ses partenaires et voisins, et ce sous la pression du Parti du peuple danois (PPD, extrême droite) qui soutient le gouvernement actuel.

Vis-à-vis de ses partenaires européens, le Danemark s'est voulu rassurant. La ministre des Affaires étrangères Lene Espersen a déclaré qu'il était seulement question de contrôler "le transport d'objets comme des armes et des drogues (et) pas du tout de contrôler les identités des personnes ou leurs passeports, ni de contrôles frontaliers à l'ancienne". Bref, le Danemark est convaincu d’agir en conformité avec les traités.

Commission européenne et pays voisins réagissent

La Commission européenne avait immédiatement réagi en affirmant examiner les mesures douanières envisagées par Copenhague à l'aune des règles de Schengen, l'espace sans frontières intérieures de l'UE. "La Commission n'hésitera pas à intervenir si les fondements du projet européen sont remis en question", avait déjà averti auparavant le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

L’Allemagne est quant à elle, "très critique" à l’égard des mesures en cours. "Nous ne pouvons accepter que Schengen soit sapé", avait déjà déclaré le 9 juin 2011 le ministre allemand de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich, en marge d'une réunion du Conseil JAI à Luxembourg, suivi par d’autres membres du gouvernement comme le chef de la diplomatie Guido Westerwelle, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, le très européen Werner Hoyer (" la libre circulation est un éléments décisif de l’UE"), la ministre fédérale de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger ("une mauvais journée pour l’Europe"), et par le ministre-président du Schleswig-Holstein, voisin méridional du Danemark, Harry Carstensen. La Suède est d’avis qu'il ne s'agit pas d'une question bilatérale entre Stockholm et Copenhague et que par conséquent c'est "à la Commission européenne de se prononcer".

Les réactions luxembourgeoises

Au Luxembourg, il y a eu de nombreuses réactions, dont celle de Jean-Claude Juncker qui avait déclaré dès le 14 mai 2011 à un journal allemand que "nous courons le risque d’abandonner avec légèreté et sans aucune raison de grands acquis", ajoutant que, si quelqu’un lui avait dit il y a deux ans que surviendrait subitement un débat sur Schengen, il aurait douté de la santé mentale de cette personne.

Le 9 juin 2011, en marge du Conseil JAI, le ministre de l’Immigration, Nicolas Schmit, avait mis en garde qu’il "est dangereux de lancer le débat d’une certaine manière en prônant pour les Etats membres de l’espace Schengen la liberté d’instaurer des contrôles aux frontières intérieures selon leur bon vouloir ou leur calendrier électoral, sans consulter les autres". Il avait ajouté : "Il ne faut pas jouer avec un des biens les plus précieux de l’UE, la libre circulation des personnes." Les six eurodéputés ont également réagi à plusieurs reprises et sont intervenus dans les débats au Parlement européen.

L’eurodéputée danoise Margrete Auken craint que les mesures mises en œuvre aux frontières danoises nuisent durablement à l’image de son pays

La journaliste Joelle Merges a mené au sujet des contrôles douaniers aux frontières danoises une interview publiée dans le Luxemburger Wort daté du 5 juillet 2011 avec l’eurodéputée danoise Margrete Auken (transfuge des sociaux-démocrates vers les Verts).

Celle-ci craint que les mesures mises en œuvre aux frontières ne nuisent durablement à l’image de son pays. Elle déclare dans cet entretien que "la mesure est tout sauf populaire » et que « nombreux sont les Danois qui pensent qu’elle n’a pas de sens." Elle croit aussi que "notre ministre des Affaires étrangères a honte". La députée européenne place le rétablissement des contrôles aux frontières, qui est une concession faite à l’extrême droite, dans le contexte de la montée des partis populistes en Europe. "Ces partis représentent un danger pour la vision européenne » et ils se présentent « comme les gardiens de l’identité nationale qu’ils voient compromise par l’intégration européenne et la globalisation". Or, pour elle, ce n’est l’identité nationale qui est en danger, mais "la perte d’une idée partagée de l’Europe". Chrétienne et pasteure, Margrete Auke déplore que les migrants et la tolérance soient les premières victimes de cette évolution, et elle estime qu’il appartient donc aux églises de les défendre, comme de chercher à comprendre l’islam, sans oublier de condamner les attaques contre les minorités chrétiennes en Egypte et ailleurs ou encore de lutter contre la xénophobie.. " L’Europe est actuellement vulnérable", pense-t-elle, en songeant notamment aux tentations "de l’idéologie conservatrice-capitaliste" auxquelles sont exposés les partis démocrates-chrétiens pourtant si engagés sur l’Europe.

05-07-2011

Source : Europaforum

Révolu temps où les compétences marocaines sont considérées comme de simples pourvoyeurs de fonds pour le pays d'origine. Aujourd'hui, ils sont de véritables acteurs du développement économique et social...Suite

 

C’est un immense hangar, près de la porte des Poissonniers, à la frontière nord du XVIIIe arrondissement de Paris, entre le boulevard Ney et le périphérique. La préfecture de police (PP) de Paris envisage d’y loger les musulmans qui prient, chaque vendredi, rue Myrha et rue Polonceau.

Hier, Hamza Salah, le recteur de la mosquée de la rue Myrha, a visité les lieux. Moussa Diakité, recteur de la mosquée de la rue Polonceau a fait de même, il y a quelques jours.

Depuis plusieurs mois, la préfecture cherche des locaux permettant de résoudre le problème des prières de rue, selon des informations recueillies par Libération. Marine Le Pen en ayant fait un argument de campagne, le gouvernement veut y apporter une solution. Il y a un mois environ, la préfecture de Paris a découvert l’existence de ce site, propriété du ministère de la Défense. Une partie des bâtiments est utilisée par l’association Adoma pour loger des sans-abri. L’autre, d’une surface de près de 1 500 m2, est inoccupée. D’où l’idée d’y faire cohabiter les musulmans maghrébins de la mosquée de la rue Myrha et subsahariens de la rue Polonceau. Mais dans quelles conditions ?

«Est-ce que cela va se faire sur les deniers publics?»interroge Daniel Vaillant, maire PS du XVIIIe. La loi de 1905 interdisant à l’Etat de financer les cultes, il ne peut mettre les lieux gracieusement à la disposition des fidèles de l’islam, qui devraient donc payer un loyer. Comment serait-il calculé, sachant que ces locaux ne seraient utilisés que quelques heures par semaine ?

Autre question : qui paiera les frais de fonctionnement (gardiennage ou chauffage) ? Enfin, les musulmans sont-ils prêts à financer les travaux nécessaires pour transformer un hangar en lieu de culte ?

D’après un spécialiste du dossier, ces aménagements - dont des salles d’ablutions - pourraient se monter à près de 180 000 euros. Trop cher ? La question se pose d’autant plus que l’utilisation de ces locaux serait provisoire. La mairie de Paris construit dans le quartier de la Goutte d’or, où se trouvent les rues Myrha et Polonceau, un Institut des cultures d’islam comprenant deux salles de prière musulmane.

Daniel Vaillant veut croire que ce dernier projet résoudra définitivement le problème des prières de rue.

Pas sûr, puisque certains musulmans refusent de s’y associer, par crainte de perdre leur indépendance.

05/07/2011,  CATHERINE COROLLER

Source : Libération.fr

Si la diversité dans les médias est au cœur des préoccupations du CSA français, les compagnies audiovisuelles manquent toujours de couleurs. Discrimination à l’embauche ou difficulté d’accès aux écoles de journalisme pour les enfants d’immigrés ? Le club Averroès demande l’application de sanctions pour les entreprises de presse à la traine en matière de diversité, et les grandes écoles de journalisme revoient leurs conditions d’admission.

La diversité n'est pas assez représentée dans les médias français. C'est en tout cas ce que révèle le dernier rapport du Club Averroès, association de défense de la diversité dans les médias. Pour Hervé Bourges, président du comité permanent de France Télévisions, « la diversité à France Télévisions [est] loin d’être exemplaire ». Autocritique plutôt dure pour une chaine qui montre des signes de bonne volonté avec le retour d’Audrey Pulvar sur l’écran de France 2, l’émission culturelle d’Elisabeth Tchoungi, et la critique culture sur France 3 de Leila Kaddour-Boudadi, la fille d’un ouvrier immigré. La présence d’un grand nombre de journalistes issus de l’immigration sur France Ô plaide également en la faveur de la compagnie. Le club Averroès félicite également la chaine dans son rapport pour son « évolution positive dans les magazines de France Télévisions, tant au niveau des invités, experts ou témoins, que dans le traitement des sujets ».

Cependant, le groupe qui a été parmi les premiers à signer la Charte de la Diversité a été devancé par TF1 qui a décroché le Label de la Diversité de l’Afnor. Son « Harry (Roselmack) en immersion » enregistre des audiences spectaculaires. Le Club Averroès présente Canal+ comme première de la classe avec une représentativité « exemplaires ». Rappelons que le franco-marocain Ali Baddou y anime depuis le 27 juin sa propre émission, « Le grand Mag », après avoir été chroniqueur, dès 2007, dans le Grand Journal de Michel Denisot.

Les chaines de la TNT ont par contre été durement apostrophées par le rapport du Club Averroès. Créées en 2005, ces chaines jeunes par leur âge et par leur publique, restent «hermétiquement sourdes aux avancées de ses ainées», comme on peut le lire sur le rapport qui déplore leur «inertie» en la matière. Les chaines de la TNT y sont même décrites comme «mauvais élèves du PAF ».

Des efforts soutenus

La Charte de la Diversité, quant à elle, continue de collecter des signatures. Kag Sanoussi, Secrétaire Général de cette organisation, précisait en 2010 que « Par cette signature, nous incitons les medias à devenir les représentants d'une diversité de société assumée et intégrée, autant dans leurs équipes que dans leurs programmes ». La même année, 15 nouvelles chaines ont signé la Charte : ARTE France, M6, NRJ groupe et RTL groupe, etc. Le CSA a pour sa part mis en place l'Observatoire de la diversité présidé par Rachid Arhab.

Si Hervé Bourges pense que « La diversité commence à être pleinement assumée comme un véritable choix éditorial, et non plus comme une contrainte politique », le Club Averroès reste sceptique et estime qu’il est nécessaire de « doter le Conseil supérieur de l’audiovisuel d’une véritable capacité de sanctions, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ». Ces sanctions ne seraient appliquées en principe qu’au niveau des médias, alors que le problème doit être traité à la source : les écoles de journalisme.

La source du problème

« Les concours des grandes écoles de journalisme ont soit une sélection très ardue: sur des milliers, ils en prendront sûrement 30, comme le Celsa, soit sont plus accessibles mais le concours puis l'inscription coûtent chers […]Les gens d'origine immigrée ou issus d'une classe sociale modeste se retrouvent avec moins de chances d'entrée que les autres» explique Faris Sanhaji, journaliste freelance d’origine marocaine. « Durant tout mon parcours, j'ai dû connaître un garçon d'origine marocaine qui sortait d'une grande école, un seul », termine-t-il.

Prise de conscience des grandes écoles de journalisme

En effet les écoles de journalisme reconnues en France privilégient certains profiles au détriment des fils d’immigrés. Ces derniers, issus de milieux sociaux défavorisés ou d’ethnies victimes de racisme, sont « bloqués à tous les niveaux du processus […] Ils pensent que ces études ne sont pas faites pour eux » se désole Bernard Spitz, président d’une commission sur la diversité dans les médias. Cependant, ces deux dernières années, de plus en plus conscientes de cette « injustice », les grandes écoles de journalisme tentent d’y remédier.

L’ESJ de Lille, en partenariat avec le Bondy Blog, a mis en place une formule prépa au concours de 520 heures « ouverte et gratuite » aux boursiers. L’Institut Pratique de Journalisme a adopté le système de formation par alternance. Les étudiants admis signent un contrat avec une entreprise de presse, touchent un salaire et peuvent ainsi poursuivre leur cursus à l’IPJ. Le Centre de Formation des Journalistes a opté pour le même procédé. Chaque année 15 étudiants sur 40 poursuivent leurs études en alternance. Le CFJ a même revu ses épreuves d’admission « Cela a eu un effet immédiat sur le profil des étudiants qui ont franchi la barre de l'admissibilité », souligne Christophe de Loire, directeur de l’école.

4/7/2011,  Rim Battal

Source : Yabiladi

Il aura donc suffit de quelques footballeurs bien payés et d'une politicienne habile pour que renaisse un débat qui semblait enterré depuis bien longtemps : celui de la double nationalité. Par sa lettre à tous les parlementaires, suggérant d'interdire ou de limiter strictement la double nationalité, Mme Le Pen renoue avec un thème cher à son parti. Le récent projet de rapport parlementaire qui en reprend les principales orientations a pourtant montré que le coup politique portait : une vieille revendication de l'extrême droite française se retrouve subitement au cœur du débat politique.

La charge symbolique, évidemment, est très forte : la nationalité est ce lien qui unit une personne à un pays particulier et il est aisé de dénoncer, derrière la double nationalité, la double allégeance. Comment concevoir, en effet, qu'en cas de guerre, les autorités françaises ordonnent à un Français double national d'aller combattre contre son autre pays ?

Pourtant, à y regarder de plus près, la difficulté se brouille. Car, au-delà du symbole, à quoi sert la nationalité aujourd'hui ? La réponse est rien moins qu'évidente. Juridiquement, en effet, faire la différence entre un Français et un étranger, c'est construire une distinction qui sert à différencier deux régimes différents. Aux français seraient réservés un certain nombre de droits et de devoirs, qui, en revanche, ne seraient pas accordés aux étrangers. Mais de quels droits parle-t-on ?

Les droits politiques — et d'abord le droit de vote — sont les plus évidents. Pourtant, le droit de vote, est atteint depuis bien longtemps. Les étrangers votent aux élections professionnelles ; les européens aux élections locales et aux élections européennes. L'idée même de l'ouverture des élections locales aux étrangers régulièrement installés fait son chemin, même au sein de la droite parlementaire. Ne restent donc que les deux élections phares aujourd'hui : les législatives et les présidentielles. Pourtant, pour être les plus visibles, ces deux élections ne sont pas les seules à influencer fortement sur le sort des habitants, loin s'en faut.

Les droits civils, quant à eux, sont aujourd'hui bien peu nombreux. Il n'y a en effet plus guère de privilège qui soit strictement réservé aux Français. De très nombreux avantages, tout d'abord, on disparu au fur et à mesure de la construction européenne.

Il est en effet apparu qu'offrir aux seuls Français un accès privilégié à certains métiers, ou leur réserver l'octroi de certaines prestations sociales, c'était aller directement à l'encontre des objectifs de la construction européenne. Plus généralement, la conscience que ces discriminations n'ont guère de justification a conduit à une remise en cause progressive des régimes juridiques particuliers dont souffraient les étrangers. A ainsi été progressivement toiletté le droit français, pour permettre aux étrangers d'accéder aux mêmes conditions que les Français à la grande majorité des professions ou pour donner à la plupart des résidents les avantages sociaux qu'offre l'Etat providence.

Restent les droits relatifs à l'entrée et au séjour. C'est sur ceux-ci que le débat se focalise aujourd'hui, au point que parler de "droit des étrangers", c'est en réalité parler des conditions auxquelles un étranger peut accéder et rester sur le territoire français. Pourtant, même ce droit là est aujourd'hui progressivement bouleversé. Les citoyens européens, encore eux, bénéficient d'une totale liberté de circulation et d'installation sur l'ensemble du territoire européen. Plus largement, tout étranger bénéficie de droits fondamentaux, attachés à sa seule qualité d'être humain, que la France se doit de respecter. Ces droits fondamentaux permettent que l'on n'arrache pas une mère à son fils, au nom du respect au droit de la vie familiale. Les droits fondamentaux sont ainsi devenus de sérieux concurrent des règles de droit des étrangers.

L'exacte mesure de toutes les difficultés juridiques qui résultent de cette concurrence est affaire de spécialiste. Son simple énoncé, en revanche, en rend les conséquences évidentes : en tant que critère juridique, la nationalité a aujourd'hui considérablement perdu de son importance. De nombreux autres critères sont utilisés à sa place. La résidence, tout particulièrement, suffit aujourd'hui à déclencher la plupart des règles qui étaient autrefois conditionnées à la nationalité.

Ce constat en dissimule un autre, plus vaste et qui dépasse les frontières du droit : celui de la multiplication des liens de rattachement des individus. Aujourd'hui, le lien de nationalité n'est plus, loin s'en faut, le seul lien d'identification d'une personne. Son lieu de résidence, sa qualité de citoyen européen, voire sa communauté ou sa religion permettent aujourd'hui de définir quelqu'un et de le soumettre à des règles particulières. La nationalité est l'un de ces critères. Il est sans doute le plus symbolique. Mais, à l'heure de la construction de l'Europe et des immenses mouvements de population suscités par la mondialisation, il n'est plus le seul. Il n'est même pas certain qu'il soit encore le plus important.

Dès lors, le débat sur la double nationalité apparaît complètement hors de propos. Historiquement, celle-ci n'a jamais posé de difficulté et le droit français s'est toujours illustré par un très grand libéralisme en la matière. Aujourd'hui, alors même que le rôle de la nationalité est considérablement amoindri, on voudrait interdire qu'une personne puisse posséder deux nationalité ? Le changement ne serait pas si important en pratique, tant les doubles nationaux possèdent par hypothèse, d'autres liens très forts avec la France. Le symbole, en revanche, serait immense et bien délétère.

Apparaîtrait ainsi, au moins aux yeux de l'administration, deux catégories de Français : ceux qui ne peuvent pas perdre cette qualité et ceux, beaucoup plus suspects, qui pourraient s'en voir priver parce qu'ils entretiennent des liens avec un autre pays. Les scandaleuses difficultés qu'éprouvent aujourd'hui certains Français à faire un acte aussi banal que le renouvellement de leur carte d'identité préfigure bien, à cet égard, ce que pourrait donner une loi sur la double nationalité : un enfer administratif.

Reste la guerre. La belle affaire. Il y a là, en vérité, un faux problème. Il ne se pose, tout d'abord, que dans des cas bien marginaux. Un simple regard rétrospectif sur les conflits dans lesquels a été engagée la France ces 20 dernières années montre que le nombre de situations où, effectivement, se posait le risque d'envoyer au front un soldat français possédant la nationalité du pays à qui il est décidé de faire la guerre, sont extrêmement peu nombreux. Mais quand bien même. L'histoire montre qu'il n'est nullement besoin d'interdire la double nationalité pour traiter cette difficulté, qui peut se traduire par des mesures particulières à l'égard des doubles nationaux.

Dès lors, le problème de la double nationalité, en réalité, n'existe pas. Le faire ressortir, c'est dresser une partie des Français contre les autres, au nom d'un attachement dont on voit bien la portée politique, mais dont le contenu réel est aujourd'hui bien amenuisé ; c'est surtout encourager ce vent mauvais qui, depuis déjà bien trop longtemps, souffle sur les étrangers en France.

5/7/2011, Etienne Pataut

Source : Le Monde

Face à l’insuffisance du nombre de places disponibles pour réinstaller les réfugiés, le haut-commissariat des Nations-Unis pour les réfugiés (HCR) dans son dernier rapport, exhorte les Etats à proposer davantage de places et donc à accueillir plus d’émigrés. Selon les estimations du HCR, quelque 172 000 réfugiés qui ne peuvent demeurer dans leur pays d’origine, devront se trouver un nouveau toit en 2012. Afin que ces réfugiés ne se retrouvent pas sans aucune perspective d’avenir, des mesures se font pressantes pour améliorer la tendance actuelle. Beaucoup de gouvernements des pays les plus avancés mettant en place des quotas annuels d’admission, les réfugiés submergent les pays en développement.

HCR a recensé 15.6 millions de réfugiés l’an dernier, soit 400 000 de plus qu’en 2009. La réinstallation des réfugiés reste une question très problématique. Au total, précise le HCR, ce sont jusqu’à 780 000 personnes qui devront trouver refuge dans un pays tiers d’ici trois à cinq ans. Or, à l’heure actuelle, seules 80 000 places de réinstallation sont disponibles chaque année. De plus, très peu de pays, au nombre de 25 selon le HCR, acceptent de recevoir ces réfugiés. Le HCR constate d’ailleurs une diminution du nombre de réfugiés acceptés pour la réinstallation. En 2009, 84 657 réfugiés ont été admis dans un nouveau pays d’accueil, or en 2010, ce chiffre a chuté à 72 914. La mise en place de quotas annuels d’admission par de nombreux gouvernement n’est pas étrangère à cette nouvelle tendance. Le HCR s’inquiète particulièrement pour les gens qui ont fui les violences en Libye qui sont actuellement bloqués à la frontière tunisienne ou égyptienne.

Ce sont les Etats-Unis qui ont reçu le plus grand nombre de réfugiés ayant besoin d’être réinstallés en 2010 avec 71.362 réfugiés réinstallés chez eux l’an dernier. Ils sont suivis du Canada et de l’Australie. Le Japon est quant à lui devenu, en 2009, le premier pays asiatique à proposer la réinstallation. Mais un rapport sur les tendances mondiales 2010 du HCR publié le mois dernier, stipulait que les pays en développement représentaient la première destination des 43.7 millions de personnes déracinées à travers le monde. Ces derniers accueillent, en effet, les quatre cinquième des réfugiés. Le Pakistan, l’Iran et la Syrie comptent ainsi les plus fortes populations réfugiées avec respectivement 1.9 million, 1.07 million et 1.005 million. Comparativement, l’Allemagne, le pays industrialisé qui accueille la plus importante population de réfugiés, se situe loin derrière avec 594 000 personnes.

Ce rapport soulignait également que les réponses concernant l’afflux de migrants venus d’Afrique du nord suite au printemps arabe restaient insuffisantes. Le Haut-commissaire aux réfugiés insistait déjà sur le fait que HCR avait « besoin de l’attention des Etats, de la communauté internationale et de la société civile afin d’aider les personnes à obtenir ce que beaucoup tiennent pour acquis, un endroit appelé maison ». Mais, a-t-il ajouté, « les pays en développement ne peuvent plus continuer à supporter seuls cette charge » dans un contexte où les possibilités de retour pour les réfugiés s’amoindrissent. En 2010, moins de 200 000 personnes ont pu regagner leur foyer, niveau encore jamais atteint depuis 1990. « Le monde industrialisé doit corriger ce déséquilibre » somme HCR.

4/7/2011

Source : Affaires Stratégiques.info

Un étranger en situation irrégulière a tout à fait le droit de faire une demande d'asile sans que celle-ci ne puisse être utilisée contre lui pour prolonger sa rétention. C'est ce qu'affirme la cour de cassation dans un arrêt rendu jeudi dernier.

L'affaire est celle d'un irakien sans papiers en France, faisant l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière. L'homme est placé en rétention le 28 mai 2010. 48 heures plus tard, le juge des libertés et de la détention décide de prolonger sa rétention, comme lui en donne le droit l'article L552-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.

Le lendemain, l'irakien dépose une demande d'asile. Pour le juge, cette demande est dilatoire et abusive. Elle ne vise selon lui qu'à retarder voire empêcher son éloignement du territoire français. Le juge décide alors de prolonger une nouvelle fois la rétention de 15 jours maximum, en application de l'article L 552-7 du même code. Cette disposition prévoit en effet une telle possibilité en cas d"'obstruction volontaire de l'intéressé faite à son éloignement".

Erreur d'interprétation de l'article, affirme clairement ce jeudi la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire. Un dépôt de demande d'asile "ne peut jamais être regardé comme une obstruction volontaire faite par l’étranger à son éloignement". Selon la première chambre civile de la Cour de Cassation, "ce dépôt est constitutif de l’exercice d’un droit".

A noter que cet arrêt est avant tout indicatif de jurisprudence. En effet, les délais légaux de rétention étant expirés, il ne reste plus rien à juger dans l'affaire en question.

4/7/2011, Stéphane Malka

Source : LexTimes

Les participants à un colloque sur "l'immigration entre identité nationale et identité universelle", organisé dans le cadre du 33ème moussem culturel international d'Asilah, ont appelé lundi à des politiques d'immigration faisant la distinction entre intégration et fusion des immigrés dans les pays d'accueil.

Les conférenciers, dont des hommes politiques, des professeurs universitaires et des acteurs de la société civile, ont souligné la différence entre l'intégration, qui est positive et nécessaire, et la fusion pure et simple qui met en danger la diversité et les particularités des migrants.

Ils ont aussi noté l'importance d'établir un équilibre entre la nationalité, telle que définie par les lois des différents pays, et la citoyenneté comme valeur impliquant l'égalité des droits et de la dignité entre nationaux et résidants d'origine étrangère.

Il faut, dans ce sens, promouvoir le dialogue entre les différentes cultures et religions sur la base de l'égalité, de l'équité et du respect mutuel, a-t-on souligné.

Plusieurs propositions ont été élaborées lors de cette rencontre, notamment l'approfondissement du dialogue sur les identités plurielles en partant des expériences personnelles des immigrés, en particulier les jeunes, et la poursuite de la recherche dans le domaine de la migration avec une participation plus soutenue des pays d'accueil.

Ce premier colloque de la 26ème session de l'université d'été Al Mouatamid Ibn Abbad, tenue dans le cadre du moussem culturel international d'Asilah, a aussi mis l'accent sur le rôle primordial des médias pour une compréhension objective et dépassionnée du phénomène de l'immigration, ainsi que pour la promotion de la connaissance mutuelle entre les peuples.

Les participants ont également appelé à mettre en harmonie l'identité nationale et l'identité universelle, à un moment où le monde partage de plus en plus de valeurs, de goûts et de manières de vivre.

Le colloque, qui a permis un échange des idées, des expériences et des opinions sur le thème de l'immigration, a abordé le sujet des points de vue politiques, juridiques et culturels, et a examiné les moyens d'aplanir les obstacles en vue d'une mise en valeur de la diversité culturelle et de la contribution des immigrés.

5/7/2011

Source : MAP

Quatre projets de longs métrages marocains ont été retenus pour bénéficier du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud au titre de l'année 2011, a-t-on appris lundi à Paris auprès de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Le premier film, "Secrets de mille et une femmes" de Mohamed Bensouda, bénéficiera d'une aide à la production, tandis que les trois autres films seront financés pour les besoins de finition (post-production, doublage, sous-titrage).

Il s'agit des projets: "Andalousie mon amour" de Mohamed Nadif, "Mon frère" de Kamal El Mahouti et "Le Sac de farine" de Khadija Saidi Leclere.

Pour l'année 2011, le Fonds a retenu 22 films mis en chantier dans les pays francophones du Sud qui se partageront une enveloppe totale de 500.000 euros.

Selon son barème de financement, les aides à la production des longs métrages sont plafonnées à 100.000 euros et à 15.000 euros pour la finition.

Le Fonds, dont le montant total pour le cinéma et l'audiovisuel se chiffre à 1,3 million d'euros en 2011, est développé depuis 1988 par l'Organisation internationale de la francophonie dans le cadre de son programme "Images".

Il est géré conjointement par l'OIF et le Conseil international des radios et télévisions d'expression française (CIRTEF), dans l'objectif de favoriser annuellement la mise en chantier de près de 120 heures de produits cinématographiques ou télévisuels originaux faisant appel aux capacités créatrices et techniques des pays francophones du Sud.

Cet appui à la production est complété par des interventions en faveur de la promotion, de la mise en marché et de l'exploitation en ligne des oeuvres audiovisuelles soutenues par le Fonds.

4/7/2011

Source : MAP

 

Le nombre de Marocains résidant à l'étranger (MRE), qui se sont prononcés en faveur du projet de nouvelle Constitution a atteint 255.783, soit 96,05 pc des votes exprimés dans les 526 bureaux de vote ouverts à travers le monde, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération parvenu lundi à la MAP.

Ces résultats demeurent provisoires, étant donné que les résultats définitifs et officiels seront déclarés par le Conseil constitutionnel, précise la même source, ajoutant que les procès-verbaux y afférents feront l'objet de valises diplomatiques spéciales, en vue de leur transmission au Conseil constitutionnel. 

Parmi les 266.301 MRE votants, seuls 8.061, soit 3,03 pc se sont exprimés contre le projet, indique le communiqué, faisant état de 2.457 votes annulés (0,92 pc).

"Cette participation à ce référendum historique est d'autant plus significative que la nouvelle constitution confirme la pleine citoyenneté des Marocains du monde et consacre leur contribution aux différentes institutions nationales, tel que prévu par le nouveau texte ", note le ministère.

Conformément aux dispositions du code électoral, la consultation référendaire a été ouverte aux Marocains immatriculés auprès des missions diplomatiques et postes consulaires et aux Marocains résidant à l'étranger, âgés au moins de 18 ans le jour du vote.
A cette fin, les moyens humains, matériels et logistiques nécessaires ont été déployés pour le déroulement du scrutin dans 526 bureaux de vote ouverts à travers le monde, dont 148 en France, 87 en Espagne, 74 en Italie, 32 aux Pays-Bas, 21 en Belgique et 164 autres bureaux à travers le monde. 

"Dans son souci de proximité et de facilité, ces bureaux ont été ouverts dans les chancelleries diplomatiques et consulaires et dans des lieux choisis en fonction de la répartition géographique de MRE", explique le communiqué, rappelant que le vote a été étalé sur trois jours pour permettre aux MRE d'accomplir leur devoir national dans les meilleures conditions possibles.

04/07/11

Source : MAP

Secrétaire général à l'immigration du parti présidentiel, il estime ne plus être en phase avec le discours du parti sur cette question. Avec lui, c'est l'aile droite de l'UMP qui se rebiffe.

Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca a démissionné ce lundi de son poste de secrétaire général à l'immigration de l'UMP, annonce le Figaro.fr. Membre du collectif "Droite populaire", qui prône un retour aux fondamentaux sarkozystes de 2007 en matière de sécurité et d'immigration, Lionnel Luca estime ne plus être "en cohérence avec l'UMP sur ces questions" : "Je veux garder ma liberté de parole plutôt que d'endosser et revendiquer les choix politiques du mouvement qui ne sont pas les miens", a-t-il précisé.

Lionnel Luca regrette notamment la "frilosité" du parti présidentiel sur la binationalité, que la Droite populaire souhaiterait limiter, ainsi que sur la naturalisation des enfants d'étrangers nés en France, qui devrait selon elle procéder d'une démarche volontaire.

Déception

Fin juin, un rapport parlementaire de l'UMP Claude Goasguen semblait s'engager dans cette voie. Sans recevoir l'aval de Jean-François Copé ni du patron des députés de la majorité Christian Jacob. Le rapport avait été ravalé au rang de simple document de travail.

"Si la déception de Lionnel Luca vient du rejet de ce rapport, je peux la comprendre", réagit le député des Bouches-du-Rhône Eric Diard, membre de la Droite Populaire, pour Liberation.fr. "J'ai le sentiment que nous sommes écoutés par le président, mais c'est peut-être moins vrai au sein de l'UMP, je le reconnais". Parmi les autres griefs de Lionnel Luca, une insuffisante association, selon lui, à la préparation de la convention UMP sur l'immigration, qui se tiendra ce jeudi.

"Si c'est pour présenter un projet centriste..."

Le député du Rhône Philippe Meunier confirme l'amertume de la Droite Populaire : "Ça fait des mois que je tire la sonnette d'alarme et demande à l'UMP de faire toute la place à notre sensibilité. Les récents remaniements n'ont pas montré un grande ouverture vers notre pensée. Or, celle-ci représente le coeur électoral de l'UMP. S'il s'agit de présenter un projet centriste en 2012, c'est Borloo qu'il faut aller voir."

Ces réactions témoignent de la tension existant entre les ailes centriste et "droitière" de l'UMP, dont la cohabitation s'est faite de plus en plus difficile ces derniers mois. "On ne roulera pas pour un projet identique à celui du PS sur le mariage homosexuel ou le droit de vote des étrangers", prévient encore Philippe Meunier.

Quelles conséquences la Droite populaire tirerait-elle d'un tel programme ? "On verra comment les choses vont se passer". Nicolas Sarkozy est prévenu.

4/7/2011, DOMINIQUE ALBERTINI

Source : Libération.fr

Le Conseil et le Parlement européens viennent de décider de davantage « muscler » Frontex. L'outil européen de surveillance des frontières de Schengen évolue, mais, faute d'une politique commune de l'immigration, on reste loin d'un vrai système

C'est la plus grande des agences européennes, mais son nom est peut-être plus connu à Tunis, Dakar, Kaboul ou Khartoum qu'à Berlin ou Paris. Frontex, le bras armé de l'Union européenne pour le contrôle de l'immigration irrégulière aux frontières de Schengen, fait trembler les candidats à l'asile ou à la migration économique ; il les rassure parfois aussi, lorsqu'il se porte au secours de leur fragile esquif au bord du naufrage, au large de Malte ou de la Sicile. Partie prenante de toutes les grandes crises migratoires récentes aux marches de l'Europe, l'agence était à Lampedusa en février dernier, lorsque des milliers de Tunisiens y débarquaient pour fuir leur pays en pleine révolution. Trente experts, 2 bateaux, 2 hélicoptères et 4 avions venus des voisins européens ont été mobilisés par l'agence pour porter assistance aux autorités italiennes. Leur mission : contrôler la situation, recueillir des informations sur les immigrants, les analyser et organiser leur retour vers leur pays d'origine. Multinational mais discret, Frontex reste au mieux mystérieux, mais plus souvent méconnu du grand public.

L'agence, qui, depuis les deux étages qu'elle occupe dans un gratte-ciel de Varsovie, coordonne l'endiguement de la migration illégale à des milliers de kilomètres de là - qu'il s'agisse de boat people en Méditerranée ou aux Canaries, ou de passages à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce -, est pourtant un vrai « poil à gratter ». ONG et organisations politiques la soupçonnent de non-respect des droits fondamentaux des migrants et critiquent le flou entourant la responsabilité de ses actions ; ses pays membres ne sont pas toujours d'accord entre eux sur ce qu'elle doit être et faire ; et le Conseil et le Parlement européens ont joué un bras de fer de près d'un an et demi pour parvenir enfin, il y a quelques jours, à préciser davantage le cadre et les moyens de ses missions.

La « mauvaise conscience » des Etats

On entend tout et son contraire à propos de Frontex : d'un côté, on stigmatise la faiblesse de ses moyens, environ 80 millions d'euros par an et jusqu'ici pas de matériel en propre pour la surveillance de 42.672 kilomètres de frontières extérieures, 8.826 kilomètres de frontières maritimes et quelque 300 millions de passages annuels à ces frontières ; de l'autre, des opposants voient dans l'agence - d'ailleurs dirigée par un général de brigade finlandais -une véritable « force militaire de dissuasion », voire, comme l'a affirmé l'homme politique et universitaire suisse Jean Ziegler, une « organisation militaire semi-clandestine »... « L'agence est en fait un peu la mauvaise conscience des Etats membres. Elle est celle qui fait le sale boulot : repousser les migrants et les renvoyer d'où ils viennent. Elle symbolise pour beaucoup la "forteresse Europe" », explique Sylvie Guillaume, députée du groupe socialiste au Parlement européen. Agée d'à peine six ans, fruit de multiples compromis au coeur d'une politique de l'immigration à plusieurs voix, cette agence aux contours un peu flous vit en fait « une sorte de crise de croissance ». « Les attentes des pays européens sont de plus en plus fortes et de plus en plus urgentes, alors que ses moyens sont relativement limités », même si son budget a été multiplié par 10 depuis sa création, explique un bon connaisseur de l'organisation. Alors que le problème de l'immigration tourne parfois au cauchemar pour les pays européens, sa capacité de dissuasion et ses résultats sont malgré tout reconnus : en 2009, l'opération Poséidon en mer Egée pour protéger la Grèce a pu mobiliser 21 Etats membres, 23 navires, 6 avions et 4 hélicoptères ; il a encore endigué cet hiver la vague de migration terrestre entre la Turquie et la Grèce, et il a pratiquement tari les flux venant du Sénégal et de Mauritanie vers les Canaries. « Globalement, il est la manifestation de la puissance publique européenne », reconnaît-on au Parlement européen.

Opérationnel depuis 2005, Frontex est né d'une crainte : la perméabilité des frontières extérieures de l'Union européenne lors de son extension à de nouveaux pays membres à l'Est... dont on se méfiait un peu ; et d'une constatation : depuis l'éclatement de la Yougoslavie et les guerres en Afghanistan, en Irak et en Afrique orientale, les migrations politiques ont changé de nature. Elles sont devenues durables, plus organisées et clandestines. Selon les experts, un migrant sur cinq en Europe serait illégal. De là, l'idée de « gestion intégrée des frontières européennes » par une coopération des 25 pays membres de l'UE et ceux de la zone Schengen (y compris l'Islande, la Norvège et la Suisse) coordonnée par Frontex et d'une « mutualisation » de leurs moyens.

Interceptions spectaculaires

Quels moyens, pour quelles missions ? De l'agence, on ne retient généralement que ses interceptions maritimes spectaculaires, lors de grandes campagnes portant toutes le nom de divinités grecques (Héra, Poséidon, Hermès...) et placées sous la responsabilité de l'Etat demandeur. C'est effectivement sa « vitrine » et, grosso modo, la moitié de son budget. Jusqu'ici, Frontex doit faire appel aux moyens matériels de ses membres et leur rembourse ensuite leurs « prestations de services ». Il puise dans un pool d'équipements de contrôle et de surveillance auxquels les Etats membres participent sur une base volontaire : le système Crate, qui dispose cette année de 27 avions, 26 hélicoptères, 114 bateaux et 477 appareils de contrôle aux frontières, indique Frontex. La France s'est ainsi engagée cette année à offrir 5 semaines de mer de patrouilleur et 40 heures de vol de Falcon 50 Marine. Frontex dispose également de gardes-frontières mis à sa disposition par les Etats membres, soit dans le cadre d'opérations programmées annuellement, soit dans le cadre des Rabit, ces équipes communes d'intervention rapide aux frontières mobilisées à la demande d'un pays membre dans une situation grave et soudaine d'afflux de migrants. Créées en 2007, elles se sont déployées pour la première fois en Grèce en octobre dernier. « Tous les pays sont tenus d'avoir un vivier Rabit prêt sous dix jours », explique un responsable. Les experts français mis à disposition (ils sont 130 cette année) seraient semble-t-il particulièrement appréciés par Frontex et les pays hôtes. « Bien que ces équipes ne soient pas chargées de faire des enquêtes policières sur les réseaux de migrants irréguliers, la France est à l'origine de l'engagement de Frontex dans la lutte contre les filières d'immigration irrégulières, qui représentent aujourd'hui la deuxième source criminelle de revenus après le trafic de stupéfiants. Nous souhaitons que Frontex puisse transmettre à Europol toutes les informations relatives à des trafiquants de migrants, recueillies lors des opérations », explique Yves Jobic, sous-directeur des affaires internationales à la Direction centrale de la police aux frontières, et « point de contact » avec Frontex en France, où la coopération avec l'agence est de dimension interministérielle (PAF, Marine et Douanes). Frontex, c'est aussi et surtout de l'« analyse de risque » : « L'agence doit définir en permanence les points verts et les points rouges de la migration irrégulière sur la carte de l'Europe », explique Yves Jobic. C'est encore de la recherche et développement. Elle développe qui des satellites, qui des drones, des techniques de détection (caméras thermiques ou infrarouges, sondes mesurant le gaz carbonique, détecteurs de battements cardiaques...), des senseurs, de la biométrie ou des e-documents, et la formation et l'entraînement des gardes-frontières européens. C'est enfin deux types d'opérations souvent polémiques : les opérations de retour conjointes de migrants financés par l'agence mais organisés par des pays européens (les fameux « charters »), et des accords de contrôle des flux de migration passés avec les pays d'origine ou les pays de transit.

Une action davantage codifiée

Face à la montée en puissance de Frontex, le Conseil et le Parlement européens ont décidé le 24 juin de renforcer, de rendre plus réactive et de codifier davantage son action. Une vraie quadrature du cercle... : « On a voulu une agence renforcée, mais sans trop d'autonomisation et sans trop d'engagements et d'obligations pour les pays membres. » Sans surprise, le contrôle des frontières est - et restera -l'affaire des Etats : « Frontex est un opérateur sous l'autorité de la Commission pour appliquer les décisions du Conseil », rappelle-t-on ainsi à Paris, en ajoutant que « la France est d'accord pour "muscler" Frontex, pas pour accroître son pouvoir ».

Ce qui a été obtenu par Frontex ? D'abord la possibilité d'acquérir (y compris par leasing) ou de co-acheter du matériel - des bateaux ou des hélicoptères par exemple. « L'agence ne dépendra plus du volontariat et d'une programmation parfois lourde des Etats membres. Elle disposera d'un noyau dur d'équipements toujours disponibles », indique-t-on à la Commission. L'engagement des Etats sur la fourniture de matériels ou des moyens humains, une fois pris, deviendra de surcroît obligatoire. Frontex codirigera désormais aussi les opérations avec l'Etat hôte, qui en restera toutefois responsable et organisera lui-même les vols de retours groupés des immigrés. « Un soulagement, en termes d'image, pour les autorités nationales !... », souligne-t-on dans les milieux de la police.

Qu'a obtenu le Parlement européen ? Très soucieux des droits de l'homme et du contrôle démocratique de l'agence, il obtient davantage de transparence, des codes de conduite clairs pour toutes les activités de l'agence et la création d'un officier aux droits fondamentaux (nommé par l'agence), même s'il avait rêvé de contrôles inopinés. Les accords passés par Frontex avec les pays tiers devront par ailleurs répondre aux normes européennes en matière de droits fondamentaux et le principe de non-refoulement des migrants sera respecté « en toutes circonstances », ce qui rend au passage obligatoire le sauvetage en mer.

Ce que certains Etats et le Parlement n'auront pas obtenu, c'est la création d'un « corps européen de gardes-frontières ». On s'en étonnera peu : les Etats tiennent au contrôle ultime de leurs propres frontières. Mais il y a progrès : on verra désormais sur le terrain des « équipes européennes de gardes-frontières ». « On insuffle ainsi de la cohésion dans les équipes », remarque-t-on à Bruxelles.

Au fond, Frontex est au coeur d'une contradiction, soulignent les analystes : il est l'outil d'une politique d'immigration commune qui, prévue pour 2012 il y a douze ans à Tampere..., n'a toujours pas vraiment vu le jour. « Frontex est un des instruments de la politique migratoire de l'Union européenne, qui reste marquée par une juxtaposition de politiques nationales », estime Olivier Clochard, géographe à l'université Bordeaux-III et président de Migreurop. « Il agit ainsi de fait comme un intégrateur de la politique européenne d'immigration ! », ajoute un haut fonctionnaire à Bruxelles.

05/07/2011, Daniel Bastien

Source : Les Echos

Pour la 3ème édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs", le CCME a choisi d'aller à la rencontre des femmes d'Amérique. L'événement, qui a eu lieu les 14 et 15 mai derniers à Montréal, a réuni près de 250 femmes. Amina Ennceiri, membre du CCME, revient sur ce rendez-vous désormais incontournable…Suite

L'appel d'offre 2011 de la CNRST est ouvert pour soutenir les actions des experts Marocains résidant à l'étranger dans le cadre du programme Fincom. Pas de date limite de dépôt des projets…Suite

Dans cet entretien accordé à Finances News Hebdo, Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, fait le tour d'horizon sur les mesures d'accueil ainsi que la situation des Marocains du monde , les différentes opérations de rapatriement des Marocains dans les pays en situation de crise…Suite

Terrain glissant. Après le débat sur l’identité nationale, celui sur la laïcité  et l’islam et après les nombreux dérapages des ministres de l’intérieur successifs, l’UMP de Jean François Copé organise le Jeudi 7 juillet, une nouvelle convention consacrée « aux nouveaux défis de l’immigration ».

« Les politiques d’immigration des grands pays démocratiques ne sont pas définies une fois pour toutes. Elles font l’objet de débats réguliers et s’adaptent aux évolutions économiques, sociales et géopolitiques. Pourtant, en France, ce thème suscite souvent des réactions irrationnelles » indique l’UMP dans un mail adressé vendredi à ses sympathisants.

« Dans la perspective de 2012, l’UMP ouvre le débat de façon sereine et constructive pour répondre aux défis migratoires et aux attentes des Français » précise t on chez les proches de Copé.

Le programme de cette demi journée de travaux est ainsi programmé :

- Faut-il réduire davantage l’immigration légale ?

- Quelles sont les conditions pour une immigration réussie ?

- Quels sont les droits et les devoirs pour les nouveaux immigrants ?

- Comment rendre l’action européenne plus efficace dans le contrôle des flux migratoires ?

- Comment promouvoir le codéveloppement afin de favoriser l’activité dans les pays d’origine ?

2/7/2011,  Christophe Cavailles

Source : Toulouse 7

Des hommes de lettre, de culture et d'économie et des responsables marocains et étrangers ont examiné, dimanche lors du premier colloque de la 33ème édition du moussem culturel d'Asilah, la question de l'immigration et sa relation avec l'identité nationale et universelle.

A cet égard, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a estimé que la réussite de l'intégration des immigrés dans les sociétés d'accueil nécessite de dépasser la notion de l'identité nationale dans le sens étroit pour revendiquer l'identité universelle comme espace d'acceptation de l'autre.

Cet objectif ne peut être atteint que si l'ensemble des intervenants dans le domaine de l'émigration, aussi bien dans les pays d'origine que ceux d'accueil, en vue de faire face au racisme et à la stigmatisation de l'autre, a noté le ministre, mettant l'accent sur l'importance de la tolérance, de l'ouverture et de l'échange culturel pour une intégration sans complexes des immigrés.

L'accent est trop souvent mis sur les aspects négatifs de la migration, ce qui a pour effet d'exacerber les tentions et les extrémismes, aux dépens des valeurs de cohabitation, et de générer les clivages entre les sociétés d'accueil et les immigrés, a ajouté M. Ameur.

L'absence d'une approche concertée et globale entre les pays autour de cette question, prenant en considération l'ensemble des dimensions politiques, économiques et sociales, nuit à la capacité des Etats à gérer de manière optimale les flux migratoires, qui constituent pourtant un phénomène positive, créateur de richesse et qui contribue à la compréhension entre les peuples, a-t-il indiqué.

De son côté, l'ancien ministre argentin des Affaires étrangères, M. Jorge Taiana, a mis l'accent sur le caractère mondialisé du phénomène de l'émigration, appelant à aborder le sujet à travers une vision large englobant tous les aspects, politiques, économiques et sécuritaire, tout en prenant en considération l'inéluctabilité de la mobilité des humains.

Pour sa part, M. Peter Schatzer, chef du cabinet du directeur général de l'Organisation mondiale pour les migrations, a relevé la prééminence du facteur économique comme déclencheur de la migration, mettant l'accent sur la nécessité de trouver un modèle de migration bénéficiant à la foi au pays d'accueil et au pays d'origine, et de faire face à l'émigration clandestine.

Le président du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Driss El Yazami, a jeté la lumière sur l'ampleur de ce phénomène au niveau mondiale, évoquant un rapport des Nations unies élaboré en 2009 et qui fait état de quelque 214 millions de migrants dans le monde.

Le monde vit actuellement la troisième étape de la mondialisation des mouvements humains dans l'ère contemporaine, après les migrations vers l'Amérique et l'émigration de la main d'oeuvre induite par la révolution industrielle, a-t-il précisé, ajoutant qu'à la différence des précédentes, cette troisième étape couvre le monde entier.

D'autres participants ont abordé notamment les questions de la relation entre émigration et développement, de la fuite de cerveaux et de la dimension culturelle de l'émigration, souvent occultée par les aspects économiques du phénomène.

4/7/2011

Source : MAP

Le cinéma marocain sera, du 5 au 20 juillet, à l'honneur en Chine, à l'occasion de la semaine du film marocain qui se déroulera à Pékin et à Shanghai.

Organisée par l'Ambassade du Maroc en Chine, l'Administration générale d'Etat chinois de la Radio, du Film et de la Télévision et le Centre cinématographique marocain (CCM), cette grande fête du cinéma a pour objectif d'informer le public chinois sur le développement du cinéma marocain, ainsi que sur la richesse et la diversité de la culture du Royaume.

Une importante délégation marocaine, composée d'artistes, d'intellectuels et de responsables du secteur du cinéma, fera le déplacement pour appuyer la participation marocaine à cette manifestation qui permettra aux professionnels cinématographiques marocains de s'ouvrir sur l'Empire du milieu.

La manifestation sera marquée par la projection de quatre longs-métrages, à savoir: "Elle est diabétique, hypertendue et elle refuse de crever" de Hakim Noury, "Pégase" de Mohamed Mouftakir, "Whatever Lola Wants" de Nabil Ayouch et "Casa Negra" de Noureddine Lakhmari.

4/7/2011

Source : MAP

 

SM le Roi Mohammed VI a adressé samedi un message aux participants à la 33eme édition du Festival culturel international d'Asilah.

Voici le texte intégral du message royal dont lecture a été donnée, à l'ouverture de cette manifestation, par M. Mohammed Benaïssa, Secrétaire général de la "Fondation du Forum d'Asilah" :

"Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs, Il Nous est agréable de vous adresser ce message à l'ouverture du 33ème Festival culturel international d'Asilah, et de souhaiter chaleureusement la bienvenue à l'invité d'honneur de cette session, l'Etat du Koweït frère. Nos voeux de bienvenue s'adressent également aux éminentes personnalités participant à cette manifestation. Issus du monde de la pensée, de la culture, de la politique, de l'économie, des médias, des arts et de la société civile, ces hôtes remarquables du Royaume du Maroc rejoignent la ville d'Asilah pour apporter leur contribution enrichissante à cet important forum.

Nous tenons également à saluer les efforts soutenus et méritoires que ne cessent de déployer la "Fondation du Forum d'Asilah" et son Secrétaire général, Notre dévoué serviteur, M. Mohammed Benaïssa. De fait, cette institution a fait de ses sessions régulières autant d'occasions renouvelées pour susciter des interactions culturelles fécondes. Elle en a dégagé un espace d'échanges de points de vue entre des personnalités qui se sont distinguées par leurs hautes aptitudes et compétences, ainsi que par leur capacité à cerner les problématiques et les questions d'actualité qui préoccupent et interpellent le monde d'aujourd'hui. C'est dire combien Nous saluons votre choix, cette année, de "l'Emigration : entre l'identité nationale et l'identité universelle" comme thème inaugural pour l'ouverture de la série de colloques et de forums prévus à la 26ème session de l'université d'été Al Mouatamid Ibn Abbad. C'est dire aussi l'importance du phénomène migratoire qui préoccupe tant de sociétés -aussi bien avancées qu'en développement- qui sont concernées par l'émigration.

Notre conception de l'émigration, en tant que phénomène profondément ancré dans l'histoire, part du principe qu'elle répond à une exigence vitale et à un impératif cognitif, économique et culturel, dicté par l'aspiration au changement et à l'épanouissement qui anime tout être humain. Elle est, au fond, une expression de l'aventure humaine dans sa plus belle illustration et sa plus noble acception. L'émigration traduit, en effet, une profonde propension chez l'être humain à investir de nouveaux horizons, et à découvrir les autres cultures, les autres civilisations du monde. L'émigration est, de ce fait, un facteur efficient de convergence et de brassage des cultures et des civilisations humaines. Elle constitue, de surcroît, un puissant ingrédient de la coexistence des humains et du rapprochement des peuples.

Pourtant, les approches sécuritaires, combinées aux politiques préventives ont contribué à éclipser le visage humain et culturel de ce phénomène, et à en occulter les aspects les plus positifs. Ceci a eu pour effet de favoriser la diffusion de la pensée simpliste et réductrice. Il s'est traduit par la dissémination des préjugés erronés sur les émigrés, surtout dans cette conjoncture économique mondiale difficile, marquée par la stagnation de la machine économique et le recul des attributs de l'affluence et de la prospérité.

Mesdames, Messieurs,

Le Maroc, en tant que pays d'accueil, émetteur et point de transit de l'émigration, n'éprouve aucune crainte face à ce phénomène. Il le considère plutôt comme un signe de richesse et de diversité, et une source d'enrichissement pour sa culture et sa civilisation. Notre pays reste fidèle à la tradition séculaire qui est la sienne d'héberger l'étranger et d'accueillir, à travers les âges, des migrations successives. Il est convaincu du droit de l'homme à se déplacer sans entraves, à communiquer librement, et à vivre dignement. Voilà pourquoi le Royaume du Maroc s'est engagé dans une action commune multiforme, permettant d'adopter et de mettre en oeuvre des politiques innovantes et des approches intégrées pour la gestion la plus judicieuse du phénomène de l'émigration.

A cet égard, le Royaume du Maroc qui a pris l'initiative d'accueillir en 2006, la première conférence euro-africaine sur l'émigration et le développement, ne cesse d'exhorter les pays d'accueil, dans le cadre de la politique de coopération, de dialogue et de concertation, à tenir compte les spécificités des émigrés et à les aider à surmonter les difficultés d'intégration et d'insertion dans les sociétés d'accueil, tout en combattant les démons de l'exclusion, du racisme et de la xénophobie. Parallèlement, il incombe aux Etats émetteurs de veiller à la concrétisation des politiques convenues entre les différentes parties.

Dans le même ordre d'idées, le Maroc, tant au niveau des organisations régionales et internationales qu'au plan du voisinage direct, déploie, en coordination avec les parties concernées, des efforts soutenus pour garantir les conditions permettant aux émigrés de jouir de leurs droits fondamentaux, notamment la reconnaissance de leur culture et le respect de leurs spécificités identitaires. Car, en effet, les émigrés constituent une des composantes de la société où ils s'établissent, partageant avec elle aussi bien les sacrifices que les aspirations au progrès et à la prospérité.

En plaidant sincèrement pour une telle politique qui repose sur une approche globale et intégrée, et une vision équilibrée et équitable de la question de l'émigration, nous nous fondons, en fait, sur les principes universels et humains, et aussi sur les valeurs généreuses de notre religion qui prône la fraternité et la concorde. Pour autant, nous ne manquons pas d'exprimer nos regrets face à l'amalgame que font certains en liant l'Islam à des groupes extrémistes.

Les Musulmans ont, depuis longtemps, coexisté avec différents peuples d'Europe, d'Asie et d'ailleurs, et vécu dans un esprit d'entraide et d'entente aux côtés des adeptes d'autres religions, au Machrek comme au Maghreb. Cette atmosphère conviviale, Marocains et autres Musulmans d'Al-Andalous l'ont illustrée de la plus belle manière pendant des siècles, comme en témoignent les liens qui s'étaient solidement tissés à l'époque entre les diverses composantes des sociétés et des peuples méditerranéens. Dans ce contexte, chacun avait le loisir d'apporter sa contribution au développement de la pensée et de la connaissance et à l'essor des arts et des métiers. Cette dynamique a généré ce qui allait devenir le ferment et le noyau de la Renaissance européenne, dont les lumières se sont répandues dans les pays du monde entier.

Aujourd'hui, il existe, pensons-Nous, des indices qui attestent cet humanisme ancestral, illustré notamment par le désir de vagues successives d'immigrés de s'intégrer en parfaite synergie au sein des sociétés d'accueil et de s'imprégner de leurs cultures et de leurs valeurs respectives. En fait, ils sont mus par un mélange de sentiments participant à la fois du souci de préserver leur identité originelle et de l'envie de s'intégrer au sein de leur nouvelle patrie en s'investissant dans la construction de son économie et en mettant à sa disposition le fruit de leurs réalisations scientifiques, artistiques et sportives. Aussi sommes-nous persuadé que les sociétés s'orientent, dans le fond, vers une "mondialisation civilisationnelle" qui transcende les deux versants que sont le commerce et l'économie, une mondialisation complexe, puisant sa substance dans des identités, des cultures et des affiliations, certes aux origines multiples et contrastées, mais capables de coexister de manière féconde.

L'adoption d'une politique alternative en la matière, loin des velléités d'exclusion et d'ostracisme, est une responsabilité qui incombe non seulement aux gouvernements, mais aussi aux instances et organisations non gouvernementales et aux milieux académiques et intellectuels, plus particulièrement les médias qui, débordant les frontières et jetant des ponts solides entres les cultures et les civilisations, posent les fondements d'une identité universelle interactive et dynamique.

Ces instances sont tenues de jouer le rôle responsable qui leur incombe, en agissant auprès des décideurs et des différents segments de l'opinion publique, pour favoriser l'ancrage des valeurs de tolérance, de coexistence et d'interaction positive entre les civilisations. C'est là un préalable essentiel à l'instauration de la sécurité, de la paix et de la stabilité.

Mesdames, Messieurs,

Nous assistons aujourd'hui à l'éclosion d'un modèle de civilisation universel, mêlant harmonieusement les caractéristiques et les composantes culturelles propres aux différents peuples. Mais un défi persiste et nous interpelle tous, dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud. Il s'agit de savoir dans quelle mesure nous sommes capables de faire nôtre cette tendance à l'universel, tout en veillant au respect du pluralisme culturel, des vertus du dialogue et d'estime mutuelle, et du droit à la différence et à la diversité.

Nous sommes optimistes pour l'avenir de l'humanité, et confiants quant à l'aboutissement de l'action qu'elle mène inlassablement afin de donner corps à l'idéal de solidarité qui est le sien, de poser les jalons dela paix - nonobstant les crises, les tensions et les conflits - et d'enrayer les menaces écologiques et économiques qui la guettent. Cet objectif requiert la mise en place d'une " alliance humaine " et la remise en cause des vieilles notions et des idées reçues sur l'immigration et les immigrés, ainsi que de tout autre concept porteur de division ou de divergence. C'est ainsi que l'on évitera de rééditer les erreurs de politiques antérieures qui ont donné naissance à des problématiques complexes dont nous continuons à subir les effets pervers jusqu'à présent.

Mesdames, Messieurs,

Ce colloque regroupe un aréopage d'hommes d'Etat, de spécialistes et de chercheurs dans les domaines de l'immigration, représentant des sensibilités politiques, scientifiques et intellectuelles, aussi diverses que complémentaires, et comptant à leur actif un savoir-faire administratif éprouvé sur le terrain, outre des intervenants proposant des approches fondées sur les droits de l'Homme et le dispositif juridique. Le climat est, donc, propice pour que votre forum engage une discussion profonde permettant de mettre au point des conceptions et des orientations porteuses d'une valeur ajoutée. Vous contribuerez de la sorte au débat planétaire sur l'immigration appréhendée dans sa relation avec l'identité, nationale et universelle. Une contribution dont se prévaudront décideurs et planificateurs de politiques que nous voulons frappées du sceau de l'égalité, de l'esprit de concertation et de la volonté de mettre en place un partenariat équitable entre les hommes.

A cet égard, Nous pensons que vous ne manquerez pas de vous pencher sur les défis à long terme, notamment la nécessité de favoriser et faire mûrir les conditions d'interaction et de convergence des cultures, de sorte que l'immigration puisse devenir un facteur actif et complémentaire pour stimuler l'avènement d'une civilisation universelle plurielle, polyphonique et multipolaire, où règnent fraternité, tolérance et respect de la dignité humaine.

Nous implorons le Très-Haut de guider vos pas et couronner vos travaux de succès, et vous souhaitons à nouveau un agréable séjour dans votre deuxième patrie, le Royaume du Maroc.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh".

3/7/2011

Source : MAP

A l'instar de leurs concitoyens dans les différentes régions du Royaume, les Marocains résidant à l'étranger ont afflué vers les bureaux de vote pour participer au référendum constitutionnel.

A Moscou, l'opération de vote a commencé à 09h00 (05h00 GMT) et se poursuivra jusqu'à dimanche pour permettre à tous les membres de la communauté marocaine établie en Russie de participer à cette consultation populaire.

L'ambassade du Royaume à Moscou a mobilisé tous les moyens logistiques et humains pour permettre à la communauté marocaine dans ce pays de s'exprimer de façon responsable et transparente sur le projet de nouvelle constitution.

Elle avait publié sur son site internet toutes les données et informations relatives à l'opération référendaire, ainsi qu'un résumé du projet de constitution et une explication détaillée et objective de son contenu.

D'autre part, l'opération de vote sur le projet de nouvelle constitution a commencé à New Delhi avec une forte affluence des membres de la communauté marocaine résidant en Inde.

Un bureau de vote installé au sein du siège de l'ambassade du Maroc à New Delhi restera ouvert devant les électeurs jusqu'à dimanche de 08h00 à 20h00. 

Dans une déclaration à la MAP, le chargé d'affaires à l'ambassade du Royaume à New Delhi, M. Mohamed Saïdi, a indiqué que le bureau de vote a connu depuis la matinée une forte affluence, soulignant que l'"opération de vote se déroule dans des conditions normales empreintes de l'esprit de citoyenneté".

Et d'ajouter que toutes les mesures ont été prises au niveau logistique pour que cette opération référendaire se passe dans de bonnes conditions.

M. Saidi a affirmé, à cette occasion, avoir constaté pendant la campagne référendaire "une parfaite implication et une mobilisation totale de la part des membres de cette communauté pour participer à cet événement, porteur de signification historique et nationale".

Pour leur part, les membres de la communauté marocaine résidant aux Emirats Arabes Unies (EAU) continuent d'affluer aux deux bureaux installés aux sièges de l'ambassade et du consulat du Royaume à Abu Dhabi et à Dubaï.

Le bureau de vote à l'ambassade du Royaume à Abu Dhabi a connu une forte affluence des citoyens marocains résidant dans cette ville et les villes d'El Ain, Messfeh, Khezna, Chehama, Moufarrek et la région de l'ouest. 

Des rassemblements de même ampleur ont été constaté au niveau du consulat du Royaume à Dubaï.

Des dizaines de Marocains portant les drapeaux nationaux sont allés aux bureaux. Plusieurs d'entre eux n'ont pas manqué de ramener leurs enfants avec eux et prendre des photos pour immortaliser l'instant.

A leur tour, des médias émiratis ont veillé à couvrir l'opération de vote et recueillir des déclarations de la part des votants. 

Pour leur part, plusieurs Marocains installés au Soudan ont fait savoir que les réformes constitutionnelles annoncées par SM le Roi Mohammed VI vont faire entrer le Maroc dans une nouvelle ère et contribueront à l'édification d'un Etat moderne et démocratique.
A Damas, les membres de la communauté marocaine ont également afflué aux bureaux de vote pour participer au référendum constitutionnel. 
L 'ambassade du Maroc en Syrie a pris toutes les dispositions nécessaires pour le succès du référendum sur le projet de révision de la Constitution.

L'ambassade a ouvert, à cet effet, un bureau de vote dans les locaux de l'ambassade à Damas et un autre au consulat honoraire à Alep, deuxième plus grande ville de Syrie. 

De même, au Caire le bureau de vote à l'ambassade du Royaume a connu une forte affluence des citoyens marocains. Tout comme la communauté marocaine en Mauritanie qui a répondu à l'appel du devoir national et afflué en grand nombre aux deux bureaux de vote ouverts à Nouakchott et Nouadhibou. 

1/7/2011

Source : MAP

Claude Guéant a fustigé dimanche en Alsace les idées "simplistes" du Front national, et réitéré ses prises de position sur l'immigration en critiquant le "multiculturalisme", à l'occasion de son premier meeting comme "tête d'affiche".

"Puisque je parle du Front national, je vous demande de veiller (...) à ce que nos concitoyens se méfient (...) de ceux qui promettent aux Français monts et merveilles, avec des idées tellement simples qu'elles sont simplistes", a déclaré le ministre de l'Intérieur, invité par la fédération UMP du Bas-Rhin à Brumath.

"Non, sortir de l'Europe ou de l'euro ne peut mener nulle part, sinon à la ruine de la France et à l'explosion du chômage, à la plongée de notre pays dans la misère", a-t-il poursuivi, appelant son auditoire à écarter du pouvoir les "apprentis sorciers" et les "doctrinaires irréalistes".

Claude Guéant, dont le discours était consacré aux "valeurs de la droite", a cependant réservé l'essentiel de ses critiques au Parti socialiste, accusé d'avoir sapé l'autorité, diffusé une "culture de l'assistanat" et fait l'apologie du "multiculturalisme" et du "droit à la différence".

Le ministre, qui a multiplié depuis sa nomination place Beauvau les prises de position polémiques sur l'immigration, a dit "persist(é) et sign(é)" et réitéré son credo assimilationniste.

"On marche sur la tête quand on est accusé de discrimination pour avoir dit qu'à force d'immigration non maîtrisée, il arrive que certains Français ont l'impression de ne plus se sentir chez eux", a-t-il affirmé sous les applaudissements de l'auditoire.

"Je dis qu'un étranger qui est amené à vivre en France doit s'intégrer, c'est-à-dire appliquer complètement nos lois, s'adapter à notre règle de vie et parler le français. Et je dis que s'il souhaite s'établir durablement dans notre pays, surtout s'il ambitionne d'acquérir la nationalité française, il doit non seulement s'intégrer mais aussi s'assimiler", a dit le ministre.

M. Guéant a fustigé "des comportements qui n'ont pas place dans notre pays". "Quand un monsieur interdit à sa femme de sortir de la maison ou de prendre la parole sans son autorisation (...) nous ne pouvons pas accepter cela", a-t-il dit, justifiant a posteriori son refus d'accorder la nationalité française à un Algérien selon lui hostile à l'égalité homme-femme.

Le ministre a aussi répété son souhait de diminuer l'immigration légale.

3/7/2011

Source : AFP

Après avoir été longtemps ignorées par la recherche académique, un projet d'histoire orale baptisé "Dardasha" vient immortaliser les expériences migratoires des femmes marocaines arrivées en Grande-Bretagne entre 1960 et 1990.

Dardasha, lancé jeudi par l'association Al Hassaniya pour la femme marocaine, a en fait donné voix à la bravoure de ces femmes, qui sans rien connaître ni du pays vers lequel elles se dirigent ni de sa langue, voyagent vers l'inconnu en quête d'un avenir meilleur pour leur progéniture.

Arrivées en grande majorité dans les années 60 et 70, plusieurs de ces femmes pensaient que leur séjour britannique ne dépasserait pas les quelques années nécessaires pour mettre de coté un petit pécule avant de rentrer au bercail. Elles étaient loin de pouvoir imaginer qu'elles y verront leurs petits-enfants ou arrières petits-enfants.

Grâce à "Dardasha", ces femmes immigrées ont pu raconter dans leurs propres mots leurs expériences en tant qu'immigrées, non ou peu instruites, dans une société d'accueil tout à fait différente de celle de leur milieu d'origine.

Aussi, à travers des témoignages poignants et très émouvants, ces femmes ont-elles partagé avec les spectateurs et lecteurs leurs histoires d'injustice sociale, de discrimination et de violence domestique. En somme, leur lutte pour une vie décente pour elles et leurs familles.

Ces histoires, qui ne laissent personne indifférente, sont à vrai dire une leçon d'humilité et de courage que ces battantes veulent faire passer aux nouvelles générations.

Unique en soi, chaque expérience a fini par raconter une histoire collective, celle de marocaines unies dans leur lutte pour une vie meilleure.

Selon la présidente de l'association Al Hassaniya, Mme Souad Talsi, l'idée du projet "Dardasha" est née du souci que ces histoires ne soient reléguées aux oubliettes.

"Chacun de nous a besoin de faire entendre sa voix afin de se sentir valorisé. Plusieurs de ces femmes n'ont jamais eu cette chance durant toute leur vie, mais elles ne seront plus confinées au silence grâce à ce projet par le biais duquel nous entendons rendre un petit hommage à des héroïnes au courage inouï".

Mme Talsi a enfin émis le souhait que ce projet suscite le débat en particulier chez les jeunes qui ignorent presque tout de la vie de leur parents ou de leurs grands parents.

Le projet "Dardasha" s'incline en un documentaire regroupant les témoignages d'un groupe de femmes immigrées arrivées au Royaume-Uni entre 1960 et 1990, lesquels ont été édités en anglais et en dialecte marocain et imprimés dans un livret illustré.

Il comprend également une collection de photos qui sera présentée au concours de meilleure image organisée par le musée des migrations en coordination avec le quotidien +The Guardian+.

Les photos seront présentées lors d'une exposition organisée par l'ambassade de Grande-Bretagne en septembre prochain à Rabat, avant de faire une tournée à travers le Maroc et des pays européens en 2012, à l'initiative de le Conseil de Communauté Marocine à l'étranger (CCME).

Le documentaire ainsi que le livret seront également archivés au musée des migrations, à la British Library et à la women's library.

Le consul général du Maroc en Grande-Bretagne, M. Rachid Agassim, n'a pas manqué de louer ce projet ainsi que l'action de l'association Al Hassaniya qui a réussi à gagner la confiance des femmes marocaines immigrées.

En outre, M. Agassim a fait part de la disposition de l'ambassade du Royaume d'apporter le soutien et l'aide nécessaires à toutes les associations oeuvrant pour le bien être de la communauté marocaine.

"Dardasha" a été financé notamment par le Heritage Lottery Fund, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et par le CCME.

L'association Al Hassaniya, lauréate du prix "Guardian Charity" a été initialement fondée en 1985 afin d'aider les femmes marocaines et leurs familles à avoir accès aux services de santé.

L'action de l'association s'est ensuite développée pour servir toutes les femmes arabophones et leurs familles, en développant un programme conçu pour répondre aux multiples besoins quotidiens des femmes.

1/7/2011

Source : MAP

Un jeune footballeur marocain de 11 ans, que l’on compare volontiers à Lionel Messi, a déclenché un duel entre le Malaga et le FC Barcelone. Les deux clubs espagnols se disputent déjà les talents de ce petit génie du ballon rond, rapporte le journal espagnol « Marca » dans son édition du 25 juin.

Mais le petit Brahim Abdelkader Diaz, a tranché. Il a choisi Malaga malgré l’offre du FC Barcelone.

Le club qui appartient à l’homme d’affaires qatari Cheik Al-Thani, n’a ménagé aucun effort pour recruter le jeune joueur. Le FC Malaga propose au jeune attaquant un salaire annuel de 10.000 cette année, 20.000 euros l’année prochaine en plus d’une maison pour ses parents et la prise en charge des frais de sa scolarité, ainsi qu’une voiture de luxe dès qu’il sera en âge de conduire.
Brahim a intégré le club de Malaga à l’âge de 6 ans. Découvert par José Andrés Jaime, il l’a accompagné depuis le début et a pris soin de lui. Mais il a tardé de prévenir le Malaga de la perle qu’il avait entre ses mains. « Il est très malin. Je ne m’attendais pas à voir les qualités qu’il avait. C’était quelque chose d’inné et de spécial », affirme Jaime.

Cette future star n’a pas tardé à faire la une des émissions sportives, ce qui a poussé le Barça à s’y intéresser de près et à déployer ensuite tous ses efforts pour le recruter. Il est même arrivé à un accord avec son père pour un changement de domicile et un nouveau contrat de travail pour lui.

Le FC Barcelone a même tenté d’impressionner le jeune prodige en lui faisant visiter les installations du club catalan. Et Brahim a pu rencontrer Pep Guardiola, David Villa et Andreas Iniesta, qui lui ont montré les vestiaires du premier club dans le « Camp Nou », en janvier. Mais, le club « blanquiazul », avec le Cheikh Al-Thani en tête, a tout fait pour récupérer sa perle.

Né dans une famille modeste, Brahim vient grâce à son talent au secours de sa famille qui n’aura probablement plus des problèmes d’ordre financiers. Il faut dire que les chants de la sirène « azulgrana » du FC Barcelone ont été un véritable casse-tête pour les parents de Brahim. Ils ont beaucoup pensé à l’offre, mais la famille a décidé en fin de compte que la jeune star devrait rester à Malaga.

C’est le grand-père de Brahim qui a eu fait pencher la décision en faveur de Malaga. Il l’accompagne durant des heures chaque jour, dans chaque entraînement et chaque sortie qu’il fait. C’est la personne qui a le plus d’influence sur lui, selon ses proches.

2/7/2011

Source : Bladi.net

Pour réduire le taux "douloureusement élevé" du chômage chez les jeunes britanniques, le ministre du Travail appelle les entreprises à les employer avant les travailleurs immigrés.

Article suivant dans Monde : Les "indignés" espagnols manifestent en masse contre la crise

Le ministre britannique du Travail a appelé vendredi les entreprises à employer en priorité les jeunes chômeurs britanniques, avant les travailleurs immigrés au Royaume-Uni, dans un discours à Madrid. Plus de la moitié des nouveaux emplois créés au Royaume-Uni depuis l'arrivée au pouvoir de la coalition libérale-conservatrice en mai 2010 ont été pourvus par des étrangers, explique le ministre Iain Duncan Smith, lors d'une conférence devant une fondation de recherche sociale espagnole près de Madrid. Selon les statistiques officielles, ce sont 87% des 400.000 nouveaux emplois créés pendant la première année au pouvoir du gouvernement de David Cameron, qui sont allés à des travailleurs immigrés. Pour réduire le taux "douloureusement élevé" du chômage chez les jeunes, le gouvernement s'est engagé à renforcer les contrôles sur l'immigration, a rappelé le ministre.

Les entreprises ont en effet tendance à recruter des migrants, moins regardants sur leurs conditions de salaire et de travail. "Le gouvernement ne peut pas tout faire tout seul", souligne le ministre du Travail. "Si nous travaillons d'arrache-pied à réduire la dépendance à l'Etat-providence et à remettre les jeunes sur le marché du travail, nous avons aussi besoin d'entreprises qui leur donnent une chance, et qui ne se reposent pas seulement sur les travailleurs étrangers", ajoute-t-il.

19% de chômeurs chez les 16-24 ans

Ses déclarations font écho à une phrase de l'ancien Premier ministre travailliste Gordon Brown en 2007 sur "les emplois britanniques pour les travailleurs britanniques". Gordon Brown avait été critiqué, alors que les chiffres montraient que 80% des emplois créés sous mandat travailliste étaient pourvus par des travailleurs immigrés. Duncan Smith promet de "réformer l'Etat-providence pour que le travail paie, et pour ramener les gens au travail". "Et nous durcissons les sanctions contre ceux qui refusent d'accepter un emploi disponible", previent-il. Le contrôle de l'immigration est "indispensable" pour éviter de "laisser une nouvelle génération tomber dans la dépendance et le désespoir", a estimé le ministre. Le taux de chômage des 16-24 ans actifs était de 19,3%, selon les dernières statistiques publiées sur les trois mois terminés en avril.

Le taux de chômage au Royaume-Uni au sens du Bureau international du travail s'est stabilisé à 7,7% sur cette période.

1 juillet 2011

Source : TF1

Les autorités belges ont mené samedi à Bruxelles une opération de contrôle multidisciplinaire dans le secteur du transport de personnes à destination du Maroc. La police, mais aussi les douanes, les accises, le SPF Mobilité et l'ONEm ont participé aux inspections.
Celles-ci visaient à vérifier "le respect de la réglementation sociale en matière de temps de repos et de conduite des chauffeurs d'autocars en partance pour le Maroc à l'occasion des départs en vacances", selon un communiqué diffusé par l'auditorat du travail de Bruxelles. Il s'agissait aussi de contrôler l'état des autocars et de leurs remorques sur le plan technique et sécuritaire, ainsi que le respect de la législation sociale. L'opération a débuté à 07H00 samedi et s'est poursuivie jusqu'en fin d'après-midi. Peu avant de conclure, l'auditorat du travail faisait état d'un nombre élevé infractions, notamment des véhicules surchargés et des infractions en matière de temps de repos et d'utilisation du tachygraphe. Les inspections ont donné lieu au paiement d'amendes immédiates de 11.230 euros, a indiqué à l'agence Belga le substitut de l'auditeur du travail de Bruxelles, Aurore Vandendaele. Sur douze autocars contrôlés, principalement dans le quartier du Midi, sept étaient en infraction. Il s'agit d'une proportion élevée, s'inquiète Mme Vandendaele, qui pointe l'absence de solution structurelle à un problème se répétant année après année. Les contrôles ont aussi permis de constater des infractions à la législation du travail. Trois chômeurs travaillant au noir ont été identifiés. Durant toute la saison, les autocaristes peuvent s'attendre à subir régulièrement des contrôles réalisés en partenariat avec les forces de police, le SPF Mobilité et Transport et l'administration des douanes, a averti l'auditorat du travail. (ROJ)

2/7/2011

Source : RTL.be/Belga

Où à Montréal, peut-on trouver côte à côte une mosquée, un magasin de saris, une épicerie ghanéenne et une boulangerie grecque? Si vous répondez Parc-Extension, vous gagnez.

Avec plus de 75 communautés différentes et 70% de sa population qui est née hors du Canada, «Parc-Ex» est peut-être le quartier le plus multiethnique de la ville, ex aequo avec Côte-des-Neiges. Une petite balade rue Jean-Talon, entre l'avenue du Parc et le boulevard de l'Acadie, suffit à s'en rendre compte. Ici plus qu'ailleurs, la cohabitation est une réalité qui se décline au quotidien.

Comment s'agence une telle mosaïque de cultures? Comment s'est-elle développée? L'exposition 100 ans d'histoires - Raconte-moi Parc-Extension, qui est présentée jusqu'en décembre à la mairie de l'arrondissement, s'est penchée sur la question.

Piloté par le Centre d'histoire de Montréal dans la foulée des fêtes du centenaire de Parc-Extension qui ont eu lieu l'an dernier, ce projet multimédia explore la mémoire et la dynamique du quartier, par des photos actuelles, d'archives et une vingtaine de témoignages audiovisuels de commerçants, de figures religieuses ou de simples résidants.

Le résultat est assez modeste: quatre stations et une soixantaine de photos. Mais il donne un autre éclairage sur ce petit quartier enclavé, qui n'a pas toujours eu bonne presse.

Un quartier parmi les plus pauvres

Oui, Parc-Ex est l'un des quartiers les plus pauvres et les plus densément peuplés du Canada (32 000 personnes réparties sur à peine 1,6 km2). Mais c'est aussi un inestimable point de chute pour beaucoup de nouveaux arrivants. Et pour Jean-François Leclerc, directeur du Centre d'histoire, c'est une des premières choses qui ressortent de l'exposition. «Les problèmes sociaux sont bien réels. Mais c'est aussi un quartier qui les rassure parce qu'ils ne s'y sentent pas étrangers. Parce que leurs églises ne sont pas loin. Parce qu'il y a une vie de quartier et une vie associative très forte.»

Rien n'indique que cela changera de sitôt. Alors que les quartiers qui l'entourent s'embourgeoisent à grands pas, Parc-Ex demeure pour l'instant un lieu de transit où les loyers sont abordables, mais l'accès à la propriété difficile. Dès qu'ils en ont les moyens, beaucoup de résidants quittent d'ailleurs le quartier pour s'établir en banlieue.

Ce va-et-vient constant explique en partie l'extraordinaire diversité de Parc-Ex, qui fut successivement perçu comme un ghetto anglophone, ukrainien, arménien, grec, sud-asiatique et ghanéen. Mais ces vagues d'immigration n'ont pas toujours laissé de traces, d'où l'importance de cette exposition à cachet historique.

«Un quartier n'est pas une page blanche, conclut Jean-François Leclerc. C'est un lieu avec une histoire. Pour nous, c'était là tout le défi. Raconter ce qui était là avant. Montrer qu'il y a eu une présence, même passagère. Et transmettre cette mémoire avant qu'elle ne disparaisse. Qui sait? Dans 20 ans, il n'y aura peut-être aucune trace que les Grecs sont passés par là.»

100 ans d'histoires - Raconte-moi Parc-Extension, jusqu'au 12 décembre à la mairie de l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, 405 avenue Ogilvy.

Parc-Extension: un siècle d'immigration

Parc-Extension n'a pas toujours été un quartier d'immigrants. En 1910, année de son annexion à Montréal, ce quartier agricole est surtout habité par des francophones. Mais avec la spéculation immobilière, la population va se diversifier. Ce sont d'abord des Britanniques qui travaillent dans l'industrie de la construction, puis des Ukrainiens, des Polonais et des Italiens, qui s'installent après la Seconde Guerre mondiale. Au début des années 60, «Parc-Ex» est adopté par la communauté grecque, qui façonne le quartier à son image. Celle-ci migre progressivement vers Laval, mais laisse derrière elle trois églises orthodoxes, quatre boulangeries, des bars, des associations et bon nombre de restaurants. Au début des années 80, la vague sud-asiatique (Indiens, Pakistanais, Bengladis, Sri-Lankais) comble le vide laissé par les Grecs et donne une couleur curry au quartier, que certains surnomment désormais Little Bombay. Plus récemment, les Ghanéens y ont pris leur place, autour de certaines institutions comme Ghanacan, Mama Love et Marché d'Afrique. Qui seront les prochains?

Cinq adresses pour faire le tour du quartier

Afroditi > 756, rue Saint-Roch 514-277-5705 www.afroditi.ca

Cette pâtisserie grecque ouverte en 1971 tient un appétissant comptoir de desserts aux noms impossibles (bougatsa, diples, ek mek, galaktobourikos, tsourekis) sans oublier l'incontournable melomakaronas, délicieux petit gâteau enrobé de miel et de noix. Bon point pour la déco, style «lampe Tiffany».

Café Cozmos > 880, rue Jean-Talon Ouest 514-279-7144

Attention, repaire masculin. Des Grecs d'un certain âge viennent ici pour échanger, boire et profiter de l'antenne satellite. Avec sa clientèle qui vieillit, l'endroit vibre moins qu'avant. Mais affiche toujours complet les jours de soccer, quand la télé et la musique grecque se chamaillent dans les haut-parleurs.

Marché Pryanka > 808, rue Jean-Talon Ouest 514-278-5757

Cette petite épicerie sud-asiatique abrite un des secrets les mieux gardés de Montréal: au fond de l'établissement, vous trouverez un incroyable comptoir de CD et de cassettes de musique indienne en tout genre, du raga classique à la trame sonore. Ce kiosque surréaliste est tenu par un sikh, mémoire vivante de film bollywoodien à Montréal.

Fondé en 1992 dans une ancienne bâtisse industrielle, ce temple hindou n'a cessé de prendre de l'expansion, à l'image de la communauté hindoue. La déesse Durga y est principalement vénérée et ses activités sont nombreuses, à commencer par leur festival annuel, qui a lieu aujourd'hui et demain.

2/7/2911, Jean-Christophe Laurence

Source : Cyberpresse.ca

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