dimanche 24 novembre 2024 01:41

La section consulaire de l'ambassade du Royaume du Maroc à Washington sera dorénavant ouverte, le dernier samedi de chaque mois, aux membres de la communauté marocaine établie dans la grande région de la capitale fédérale US comprenant les Etats mitoyens du Maryland et de Virginie, annonce un communiqué de l'ambassade.
"Dans le souci de mieux servir et de rapprocher la section consulaire de la communauté marocaine de la grande région de Washington DC, l'ambassade du Royaume a ouvert ses portes ce samedi 31 mars et offert toutes les prestations consulaires d'usage", indique le document.
Et de souligner que "suite au succès de cette opération pilote qui a attiré un flux important de nos compatriotes, l'ambassade du Royaume à Washington a décidé d'ouvrir dorénavant la section consulaire le dernier samedi de chaque mois, à partir du mois d'avril 2012".
31 mars 2012
Source : MAP

Virginie Lydie, 51 ans, a suivi pendant des mois l'itinéraire tortueux de clandestins face à l'Europe forteresse
Longtemps elle a travaillé dans la communication. Avant de s'essayer à l'écriture. De s'attacher au fond plus qu'à la forme, au sens plus qu'au son des mots et des maux. Virginie Lydie, 51 ans, a déjà publié trois ouvrages consacrés au parcours semé d'embûches d'immigrés clandestins attirés par l'Europe forteresse.
Pourquoi cette problématique ? Peut-être parce qu'elle est sensible à la question de l'identité. Enfant adoptée, elle n'a retrouvé sa mère qu'à l'âge de 42 ans. « C'est dire si je suis habituée à me poser des questions et à chercher des réponses », sourit-elle. Elle aime creuser les histoires personnelles chaotiques, emprunter des itinéraires non linéaires. À l'époque où le débat sur les quotas d'expulsions d'étrangers bat son plein, elle prépare un certificat d'écologie humaine à Bordeaux 3. Elle veut savoir qui sont les hommes derrière les chiffres. Elle se renseigne, épluche le rapport du Sénat, regarde « à droite et à gauche », se rapproche de la Cimade, saisit les contacts qu'on lui donne.
Elle pénètre en centre de rétention administrative pour recueillir la matière première, le témoignage. « Je ne leur apportais rien, se souvient-elle. Je n'avais pas la démarche d'une juriste ou d'une psychologue. Davantage celle d'une universitaire. Ce n'est pas moi qui allais leur donner leurs papiers. Je ne voulais pas être leur porte-parole, car je ne voulais pas me positionner comme militante. Je suis plutôt comme une amie éphémère. »
En 2008, son premier écrit est publié (1). Exigeante, insatiable, Virginie Lydie veut aller plus loin. Parmi les clandestins rencontrés, il y a Mehdi, qui l'éveille au problème des harragas (2), ces jeunes et moins jeunes qui ne sont ni régularisables ni expulsables. En plus des frontières, ils ont brûlé leurs papiers, leur passé, les étapes. Ils taisent leur vraie nationalité pour ne pas être reconduits dans leur pays d'origine. Mais s'exposent à une double peine. À la prison pour séjour irrégulier, et à la rupture sociale totale. « Faute d'espérer un visa qui ne viendra jamais, ils se lancent dans un pari fou qui tient à la fois de la loterie et de la roulette russe », écrit Virginie Lydie.
Une fois, deux fois, dix fois, ils tentent cette traversée interdite. Grâce à des témoignages, Virginie Lydie perce ces rêves d'ailleurs - « La France n'est pas un eldorado, mais certains s'en sortent, pourquoi pas eux ? » ; plonge dans la vie clandestine, dans la France d'en dessous, comprend l'impossible retour au pays, « où le regard des siens, des autres est la pire des prisons » ; fait le décompte de tous les dommages collatéraux de l'immigration choisie et sensibilise l'opinion et les candidats à la harraga. « C'est pour fuir l'humiliation que les harragas partent, mais, chemin faisant, ils vont devoir affronter des humiliations plus grandes encore », résume Virginie Lydie.
Mehdi reste pour elle un symbole de cette mal-vie, de ce « partir ou mourir » revendiqué par beaucoup. Passager clandestin dans sa propre vie. « C'est une personnalité fantasque et exaspérante, mais aussi démolie par son histoire invraisemblable. »
Elle franchit la ligne
Dès le début, elle choisit de s'impliquer sans prendre parti. Mais parce qu'elle « n'aime pas abandonner les choses et les gens en cours de route », elle franchit la ligne. Elle retourne le voir au CRA, en prison à Gradignan. Mehdi devient bien plus qu'un objet d'étude. « Il m'a fait vivre son errance. Il m'a fait confiance, je me sentais responsable de lui. » Elle va jusqu'à l'héberger quatre mois chez elle, à Bordeaux. « Des gens m'ont trouvée bizarre. C'était délicat. » Pour elle, c'était surtout cohérent.
Et parce que « c'est un personnage », elle lui a fait raconter son histoire dans un livre (lire par ailleurs). « Ce n'est pas un bouquin thérapeutique, se défend-elle. Juste le témoignage criant de vérité de quelqu'un qui a menti sur son identité pendant des années. »
En janvier 2011, Mehdi en était à sa cinquième tentative pour gagner l'Europe. Son bateau est tombé en panne. C'est Virginie Lydie qu'il a encore une fois appelée au secours.
1/4/2012, Florence Moreau
Source : Sud Ouest

Dans la perspective d’une application effective des textes réglementaires et législatifs et des décisions de la commission mixte tendant à sécuriser la situation administrative, financière, médicale et sociale des enseignants de la langue arabe et de la culture marocaine dépendant actuellement de la fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, et dans l’espoir de réunir les conditions nécessaires à l’orientation de la décision gouvernementale en ce sens, le comité de suivi du dossier de la langue arabe et de la culture marocaine à l’étranger, issu du collectif des enseignants contractuels de la langue arabe et de la culture marocaine en Europe, s’est réuni, en session exceptionnelle à travers l’internet, le mardi 20 mars 2012.
Après étude détaillée et responsable des différentes données, et après épuisement de tous les points inscrits à l’ordre du jour, le comité de suivi a unanimement décidé de porter à l’opinion publique marocaine, française et européenne ce qui suit :
1) La poursuite de la lutte en coopération, coordination et concertation avec les collectifs et les syndicats de toutes les catégories des enseignants de la langue arabe et de la culture marocaine en poste en Europe, jusqu’à l’obtention de tous les droits et la satisfaction des revendications juridiques consignées dans les différents mémorandums envoyés aux autorités compétentes.
2) La dénonciation de l’unilatéralisme et de l’illégalité qui caractérisent la gestion du dossier de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine à l’étranger.
3) La dénonciation de la politique de l’obscurcissement méthodique et du boycott pratiqués sur les droits justes et légitimes de toutes les catégories des enseignants de langue arabe et de la culture marocaine en poste en Europe.
4) La dénonciation des décisions abusives de fin de mission et des campagnes y afférentes, entreprises à l’encontre des collègues ayant opiniâtrement réclamé à bénéficier des décisions de la commission mixte et des droits octroyés par le législateur marocain.
5) L’avertissement des parties responsables quant à l’utilisation disproportionnée de l’autorité administrative qui constitue une véritable menace à la paix et à la sécurité du métier d’enseignant de la langue arabe et de la culture marocaine à l’étranger.
Après avoir pris connaissance des avis et des propositions des enseignants de langue arabe et de la culture marocaine, contractuels, attachés et mis à disposition dépendant de la fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger et opérant actuellement en Europe sous la responsabilité du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, et après avoir ausculté différents rapports de leurs syndicats et collectifs régionaux, nationaux et continentaux, il est clairement apparu, aux membres du comité de suivi, l’absence de toute volonté politique agissante, capable de mettre en chantier les décisions de la commission mixte.
De même qu’il a été établi, avec certitude, l’existence de barrières administratives et managériales, non justifiées, empêchant l’enseignant marocain à l’étranger d’évoluer de par sa situation administrative, financière, médicale et sociale au niveau des textes réglementaires et législatifs l’assimilant à un fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, avec les mêmes droits et privilèges, bien que les devoirs diffèrent.
En conséquence, il a été décidé d’appuyer le sit-in organisé, le mercredi 24 avril 20112, de 11.00 h à 14.00 h au sein de l’ambassade du Royaume du Maroc à Bruxelles, par le comité syndical des professeurs de la langue arabe et de la culture marocaine en Belgique, affilié à la confédération démocratique du travail. Nous incitons donc tous les collègues de Belgique à intégrer cette dynamique et notamment à respecter et soutenir la grève nationale décidée en l’occurrence, et ce, dans l’objectif avéré d’unifier et d’intensifier toute forme de défense juridique pouvant, d’une façon ou d’une autre, réactiver les droits spoliés des enseignants.
Dans le même contexte et compte-tenu de la chronologie des événements, une résolution franche et décidée s’est également dégagée en faveur de la participation au sit-in de protestation, pacifique et massif, organisé, en collaboration et en coordination avec les comités des professeurs de la langue arabe et de la culture marocaine à l’étranger, devant l’ambassade du Royaume du Maroc à Paris, le lundi 14 mai 2012, de 14 h 30 à 15 h 30, en simultané avec une grève générale d’avertissement programmée à travers toutes les régions d’Europe.
Initiative décrétée en vue d’exprimer toute la mesure de notre détermination à continuer le combat contre la mauvaise gestion administrative et la politique de lanternement et de nonchalance pratiquées à notre encontre et pour garantir dignité et justice à toutes les catégories d’enseignants de langue arabe et de la culture marocaine en Europe, dépendant de la fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, et, enfin, pour réaliser l’égalité et la démocratie entre tous les groupes de fonctionnaires de l’Etat travaillant à l’étranger sous l’autorité du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération.
Le comité de suivi saisit cette conjoncture pour faire appel à toutes les composantes du corps enseignant marocain en Europe et à toutes les forces vives et démocratiques des syndicats, des collectifs continentaux et nationaux, des comités locaux et à tous les enseignants et enseignantes afin de sérieusement se préparer à cette étape décisive dans la définition et la consolidation de la position de l’enseignant marocain par rapport aux autorités politiques, diplomatiques et administratives marocaines.
En considération à l’extrême importance que peut revêtir toute manifestation dans la détermination de la cadence de recouvrement des droits spoliés des enseignants, et puisque nos actes déterminent notre destin autant que nous déterminons nous-mêmes nos actes, il est attendu que tous les acteurs concernés, chacun dans sa spécialité et selon ses facultés, puissent produire les efforts requis afin de réaliser les deux étapes de revendication précitées dans les temps et délais qui leur sont répartis. Ainsi pourra-t-on conférer puissance et force à la continuité de notre juste et légitime motilité. Ainsi défendrons-nous le droit de l’enseignant marocain à l’étranger à des conditions de vie professionnelle, financière, médicale et sociale plus conformes à la légitimité administrative. Ainsi pourra-t-on espérer apporter une plus-value qualitative et quantitative à l’action éducative et culturelle marocaine à l’étranger.
28 mars 2012
Source : Yenoo.be

Suite au règlement adopté par le Ministère Chargé des Marocains Résidant à l'Etranger, des séances de permanence sont organisées au sein du Ministère, au profit des Marocains résidant à l'étranger, à partir du 26 mars 2012, et ce selon le programme suivant: du lundi au vendredi, de 4 h 30 à 6 h 30, une heure (1h) suplementaire pendant le mois de Ramadan. le samedi: de 9 h à 12h:30 et de 10h à 13h:30 pendant le mois de Ramadan.
29.03.2012
Source : Site du Ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger

«Jeunesse sans papiers, jeunesse volée» – tel était le mot d’ordre d’une journée de mobilisation organisée ce samedi 31 mars 2012 un peu partout en France par le réseau Education sans frontières. Quand on voit les enfants en centre de détention, les enfants dont on expulse les parents... on se demande dans quel pays on vit»
Non à la politique de la honte financée par l’argent public ! Non aux expulsions des enfants et de leurs parents sans papiers, non à la séparation des familles ! Les militants et les sympathisants du «Réseau éducation sans frontières» réclament une autre politique d’immigration et promettent de ne rien lâcher... RESF a adressé une lettre à tous les candidats à l’élection présidentielle, en leur rappelant ses revendications et le fait que la France est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant.
1/4/2012
Source : RFI

Un an après la mort de 63 migrants en Méditerranée, le conseil de l’Europe publie un rapport dans lequel il pointe les défaillances de l’alliance et de ses états membres
Le 26 mars 2011, alors que la guerre fait rage en Libye, 72 migrants quittent Tripoli pour l’Europe à bord d’un pneumatique. Quinze jours plus tard, l’embarcation échoue sur les côtes libyennes avec seulement neuf survivants. Quasiment un an après jour pour jour, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe publie les résultats d’une enquête longue de neuf mois, contenus dans le rapport intitulé « Vies perdues en Méditerranée, qui est responsable ? ».
L’organisation a enquêté sur les événements ayant conduit à la mort des 63 passagers dans un secteur que l’Otan « avait déclaré zone militaire sous son contrôle », rappelle le rapport du Conseil de l’Europe.
Malgré les messages envoyés à tous les navires de la zone, les appels à l’aide des migrants sont restés sans réponse. Dans les heures suivant le premier signal de détresse, un hélicoptère militaire a pourtant survolé le bateau, lui a fourni de l’eau et de la nourriture, mais n’est pas revenu malgré sa promesse aux passagers. Ces derniers ont aussi tenté d’attirer l’attention de deux bateaux de pêche et d’un bâtiment de la marine, en vain.
« Chaque nuit, je revis ce s’est passé »
Abu Kurke Kebato fait partie des survivants. Cet Ethiopien de 24 ans espère que ce rapport mettra la pression sur l’Otan et l’Union européenne pour que la lumière soit faite. « Je ne peux pas dormir, encore aujourd’hui », témoigne celui qui attend désormais une réponse pour obtenir l’asile aux Pays-Bas. « Chaque nuit, je revis ce qui s’est passé : la faim, la soif, le naufrage. Ils savaient qu’on avait besoin d’aide et n’ont rien fait. Ils doivent se confronter à la justice », raconte-t-il au quotidien britannique The Guardian.
« Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues » car « personne n’a porté secours à ce bateau malgré les signaux de détresse », a regretté Tineke Strik, sénatrice hollandaise auteur du rapport, hier à Bruxelles. L’enquête met en lumière « un ensemble de défaillances »de la part des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, des deux bateaux de pêche, de l’Otan et des pays « dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes ».
Une plainte contre l’armée française
Une première plainte devrait être déposée sur cette base, au nom de plusieurs survivants, « contre l’armée française »auprès du « procureur du tribunal de grande instance de Paris durant la première quinzaine d’avril », a indiqué à l’Agence France Presse Stéphane Maugendre, avocat et président du Groupe français d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti). Avec « 27 navires engagés dans cette zone », « l’armée française ne pouvait ignorer la détresse de ces personnes », a-t-il expliqué. Des plaintes similaires devraient être prochainement déposées dans d’autres pays européens.
Plus de 1500 personnes ont perdu la vie en 2011 en tentant de traverser la Méditerranée. Le Conseil de l’Europe le souligne en publiant une série de recommandations pour ses états membres. Le principe de responsabilité maritime doit être au coeur des politiques de l’Otan et des Etats, pour éviter de nouveaux drames cet été, alors que des bâteaux de migrants repartent déjà vers les côtes européennes.
30/3/201, Hélène FARGUES
Source : La Croix

Afin de créer un système d'immigration souple et efficace qui permettra la création d'emplois et assurera la prospérité du Canada à long terme, le gouvernement du Canada éliminera l'arriéré des demandes présentées au titre de son principal programme d'immigration économique.
« L'arriéré dans le Programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral (TQF) constitue un obstacle majeur à la capacité du Canada de répondre aux besoins du marché du travail, lesquels changent rapidement », a indiqué le ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney. « Le fait d'avoir à traiter des demandes qui remontent à plus de huit ans mine notre capacité de nous concentrer sur les nouveaux demandeurs qui possèdent les compétences et les talents dont notre économie a besoin aujourd'hui. »
Tel qu'il a été annoncé dans le Plan d'action économique du Canada de 2012, Citoyenneté et Immigration Canada prévoit rembourser les frais de traitement et renvoyer les demandes périmées à presque tous les demandeurs qui ont déposé une demande selon les anciens critères d'admissibilité en vigueur avant le 27 février 2008.
CIC s'emploie à transformer sa série de programmes d'immigration économique afin de créer un système juste à temps, grâce auquel on pourra d'une part recruter les personnes qui possèdent les compétences requises pour répondre aux besoins du marché du travail canadien et d'autre part accélérer le processus d'immigration de ces personnes afin qu'elles puissent commencer à travailler en l'espace de quelques mois, et non d'années. En éliminant l'arriéré considérable des demandes de TQF, le Ministère sera en mesure de concentrer ses ressources sur la facilitation de l'immigration des travailleurs qualifiés qui présentent une demande en vertu des critères d'admissibilité actuels.
En vertu de la loi proposée, CIC fermera les dossiers des TQF qui ont présenté leur demande avant le 27 février 2008 et sur lesquels un agent d'immigration n'aura pas rendu de décision au regard des critères de sélection au 29 mars 2012. Cette mesure devrait toucher environ 280 000 personnes, si l'on inclut les personnes à charge. CIC entamera le processus de remboursement total des frais payés au Ministère par les demandeurs visés. En ce qui concerne les demandeurs qui ont franchi l'étape liée aux critères de sélection - environ 20 000 personnes - CIC continuera de traiter leurs demandes jusqu'à ce que le Ministère ait statué sur celles-ci.
Au cours des derniers dix ans, le nombre de demandes présentées par des TQF a largement dépassé le nombre de places établi chaque année dans le plan des niveaux d'immigration, entraînant de longs délais de traitement et un arriéré grandissant. En vertu du Plan d'action pour accélérer l'immigration de 2008, CIC a commencé à limiter le nombre de demandes qu'il accepte à celles liées aux professions prioritaires. Le Ministère a ajouté des plafonds pour le nombre de nouvelles demandes en 2010. Grâce à ces efforts, CIC a pu réduire l'arriéré de demandes présentées avant 2008 de plus de 50 %, et le nombre total de demandes de TQF à traiter, de plus de 25 %. Toutefois, si CIC ne prend pas d'autres mesures, certains TQF pourraient devoir attendre jusqu'en 2017 avant que l'on statue sur leur cas.
« Il est déraisonnable de faire attendre les demandeurs pendant cinq années de plus », a dit le ministre Kenney. « Nous sommes loin du système d'immigration souple et adaptable dont le Canada doit se doter pour demeurer une destination de choix. »
30/3/2012
Source : Marktuire

La mission d'étude sur l'immigration effectuée par une délégation algérienne en Italie a permis de prendre connaissance des divers mécanismes utilisés par cet Etat européen dans la gestion des flux migratoires et des demandes d'asile. La mission, qui a pris fin vendredi soir à Rome, a permis aux membres de la délégation algérienne de prendre connaissance des méthodes de travail utilisées par l'Italie pour contrôler le phénomène migratoire, notamment le rôle de la société civile et des organisations en charge des questions des réfugiés et de protection des droits de l'homme dans ce domaine. Les membres de la délégation algérienne ont mis à profit cette mission pour enrichir leurs connaissances à la lumière de l'expérience italienne en matière de gestion de l'immigration, a précisé la présidente de la sous-commission de la coopération et des relations extérieures au sein de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Mme Yasmina Taya. Le modèle italien de gestion de l'immigration peut servir de base pour évaluer, promouvoir et renforcer les capacités algériennes de gestion de ce phénomène, sur le plan législatif et réglementaire, a ajouté Mme Taya, coordinatrice de la délégation algérienne.
La responsable a, dans ce contexte, estimé nécessaire de renforcer la coopération internationale à travers l'échange d'expériences dans le domaine de la gestion du phénomène migratoire, notamment entre les pays concernés par la question, appelant à une vision globale et commune entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Pour faire face aux flux migratoires et aux dangers qui en découlent, Mme Taya a préconisé de mobiliser le soutien international afin d'aider les pays à réaliser leur développement socio-économique qui permet de fixer les populations. Une mobilisation qui doit passer par une vision humaine à même de préserver la dignité des personnes et de garantir la protection humanitaire internationale le cas échéant, a-t-elle insisté. La délégation algérienne a, par ailleurs, pris connaissance des centres d'accueil des réfugiés clandestins, autre mécanisme italien de gestion de l'immigration. Ces centres participent à l'identification des réfugiés et à la collecte de données qui permettent de déterminer les raisons qui poussent les réfugiés à immigrer en Italie.
Les réfugiés sont transférés vers des centres d'accueil et d'hébergement en attendant que les commissions territoriales relevant des services du ministère de l'Intérieur, composées de représentants du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), se prononcent sur leurs demandes d'asile et leurs cartes de séjour. Le droit italien autorise des recours en cas de refus d'une demande d'asile. Les demandeurs d'asile ont droit au séjour durant la période de recours.
Les membres de la délégation algérienne qui ont participé à cette mission d'étude d'une semaine ont rencontré les représentants de bureaux et de départements gouvernementaux italiens en charge des questions de l'immigration et de la gestion des affaires des réfugiés, notamment le Bureau de l'immigration et des libertés auprès du ministère de l'Intérieur et des départements et commissions régionales chargés de l'examen des dossiers de demande d'asile.
Les membres de la délégation algérienne ont également rencontré les représentants de plusieurs organisations, à savoir le Bureau régional du HCR à Rome, le Conseil italien pour les réfugiés (CIR) et l'Union des juristes italiens (UJI). La délégation a également visité des centres d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile à Rome et Crotone (600 km au sud de l'Italie). Cette mission d'étude, composée de représentants d'instances impliquées dans la gestion de l'immigration, s'inscrit dans le cadre du projet "Algérie, renforcement des capacités de gestion des flux migratoires mixtes". Financé par la Commission européenne, ce projet entre dans le cadre de la coopération entre la CNCPPDH et le CIR, avec la coordination de l'UJI.
31/3/2012
Source : Elmoujahid

Dix jours après la tragédie de Toulouse, le ministre de l’Intérieur a rencontré le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, sur le thème de l'islamisme radical.
Bilan de la rencontre : la nécessité de trouver « une nouvelle formation des religieux, c'est-à-dire des imams qui prêchent et des aumôniers ». Ces derniers ont « un rôle très important dans la prévention de certaines dérives. Nous voulons renforcer les actions en cours de prévention, d'apaisement, d'unité nationale et plus que jamais avancer avec sérénité », a déclaré Dalil Boubakeur.
« Nous pensons qu'aujourd'hui le dialogue entre les musulmans et les pouvoirs publics est plus que jamais nécessaire pour œuvrer conjointement », a poursuivi le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui parle plutôt d'une « radicalisation du langage qu'une véritable attitude de notre communauté ».
Une commission sur la « tendance à la radicalisation de l'islam en France » devrait être créer, avec les acteurs « souhaitant y participer ». « Nous sommes tombés tout à fait d'accord avec le CFCM pour estimer qu'il y avait lieu de poursuivre la lutte qu'ensemble nous menons contre la radicalisation de la religion musulmane », a pour sa part commenté Claude Guéant.
La rencontre s'est tenue quelques heures après le coup de filet qui a vu placer en garde à vue 19 personnes proches du mouvement Forsanne Aliza, dont le leader du groupe dissout par Claude Guéant en janvier dernier. Des arrestations sans lien avec « l'affaire Merah », selon les enquêteurs. Des armes auraient été saisies où les forces de l'ordre sont intervenues
30/3/2012
Source :  Saphir news

En étudiant les écrits des grands penseurs de droite depuis la Révolution française, il a dégagé ce qui constitue leur socle commun, quelles que soient les époques, et quels que soient les « courants » et les traditions dans lesquels ils s’inscrivent.
Il nous aide à comprendre pourquoi l’immigration et l’islam sont des obsessions des hommes politiques de droite. Et pourquoi on peut être pauvre mais voter pour un candidat qui n’aide pas les pauvres.
Au terme de son enquête, il estime que la vision du monde « de droite » est aujourd’hui hégémonique – et que « François Hollande est un bon reflet » de cette domination. Entretien.
Rue89 : Vous avez entrepris de comprendre ce que c’est qu’être de droite. Comment ce sujet s’est-il imposé à vous ?
Emmanuel Terray : C’est venu de très loin : je suis d’une famille de droite classique républicaine. Au fur et à mesure que les années ont passé, il m’a semblé qu’il fallait prendre la mesure du fait que la moitié du monde ne pense pas comme moi ; et qu’on ne pouvait pas réduire ce fait à la simple défense d’intérêts matériels. D’autant que dans cette moitié qui ne pense pas comme moi, beaucoup de gens ont peu d’intérêts matériels à défendre.
Je voulais comprendre ce qui les amenait à défendre un ordre établi qui les traite relativement mal. Comme anthropologue, je me suis toujours efforcé de comprendre une société autre, une culture autre. Ce livre est le fruit d’un effort déployé pour comprendre la tribu de la droite.
C’est la même approche intellectuelle que quand vous partiez étudier des tribus en Côte d’Ivoire ?
J’ai travaillé dans des sociétés faites de lignages juxtaposés qui peuvent être très opposés les uns aux autres mais qui appartiennent tout de même à un même clan. Et quand un autre clan entre en scène, ces lignages savent toujours s’entendre.
On a un mécanisme du même genre dans la pensée de droite. Malgré son extrême diversité, la pensée de droite a toujours été capable de se réunifier quand l’adversaire se faisait menaçant.
Les historiens qui ont réfléchi sur la droite – à commencer par René Rémond, à continuer par Sirinelli et ses collaborateurs puis par Michel Winock – insistent toujours sur sa diversité. J’observe pour ma part une continuité indéniable dans le temps et une grande cohérence.
« L’ordre établi, c’est le point de départ »
Mais la droite se compose malgré tout de deux grandes familles : les tenants du libéralisme économique et ceux qui sont plutôt attachés au conservatisme social. Combien de temps cette cohabitation peut-elle encore durer ?
La tension entre les deux est un mécanisme constant dans l’histoire de la droite. La droite défend l’ordre établi. C’est le point de départ. Mais l’ordre établi change sous la pression des mouvements du monde. Par conséquent, la droite est confrontée à une échéance : ou bien nous restons fidèles à l’ordre établi tel que nous l’avons toujours défendu et nous tombons dans la réaction ; ou bien nous nous adaptons.
Vous avez une très belle transition de ce genre au début du XIXe siècle. Sous la Restauration, la droite aristocratique féodale souhaite que l’Ancien régime soit rétabli. Mais la société a changé, la révolution industrielle commence, les banques et l’argent prennent de l’importance.
Cette évolution pousse la droite légitimiste dans la réaction et c’est la droite orléaniste qui se place au cœur du jeu : ce sont les valeurs de Guizot et Louis-Phillippe qui l’emportent. L’argent.
Balzac décrit admirablement cette mutation : vous avez d’un côté la duchesse de Langeais et le comte de Montriveau, partisans de l’Ancien régime ; et de l’autre Rastignac, qui décide de s’adapter à la société telle qu’elle est devenue, qui va épouser la fille de l’usurier et se faire de l’argent.
On pourrait aussi prendre un exemple à la fin du XIXe siècle. La droite, jusque là, est résolument monarchiste. Vers 1880-1890, les plus lucides voient bien que la République est installée et qu’on ne reviendra pas à la monarchie. Et par conséquent, c’est le mécanisme du Ralliement. Dans l’Histoire, l’expression désigne le ralliement des catholiques mais ça va bien au-delà : la droite devient républicaine et ceux qui restent monarchistes versent dans la réaction.
Je me demande si on n’assiste pas au début d’une transition du même genre.
Si la mondialisation ultralibérale devient la règle définitive, si la droite classique s’accroche à ses positions, elle deviendra elle aussi réactionnaire par rapport à cette idéologie ultralibérale. Il y a une tension évidente entre les deux. Mais la crise peut aussi freiner le triomphe de la mondialisation ultralibérale ; à ce moment-là, la droite républicaine classique retrouverait ses marques.
Sarkozy, « du côté du libéralisme »
Donc les tenants du conservatisme social retrouveraient une place centrale à droite ?
Oui. Si on regarde l’échiquier politique français, on voit bien que Sarkozy et Juppé, ce n’est pas la même chose. Or on ne peut pas dire que la tendance Juppé a définitivement perdu la bataille. La crise peut favoriser une envie de modération et de stabilité.
En lisant votre livre, je me suis demandé si Nicolas Sarkozy était vraiment de droite.
Il n’est pas de la droite classique. Les valeurs de la droite classique et celles des tenants du libéralisme économique s’opposent presque terme à terme : la stabilité, l’enracinement, la sécurité et le consensus d’un côté ; la mobilité, le nomadisme, le goût du risque et la compétition de l’autre. Sarkozy est du côté du libéralisme.
Ceci dit, cette distinction n’efface pas les fondamentaux : l’ordre, la hiérarchie, l’autorité, la priorité donnée au plus proche sur le lointain, restent constantes. L’idée d’égalité est rejetée par toutes les fractions de la droite – l’inégalité est même considérée comme un bienfait, un moteur de la compétition, donc de la croissance, de l’innovation.
A vous lire, le centriste Bayrou est de droite.
Sans aucun doute. Il est clairement d’une droite conservatrice, républicaine, d’influence chrétienne – ce qui est important à souligner, parce que ce n’est pas la règle générale.
Rien d’utopique chez Hollande
Et Hollande ? Si je me fie aux valeurs que vous énumérez, j’en tire la conclusion qu’il est aussi de droite.
Là les choses sont différentes. La droite et la gauche, c’est un couple antagoniste mais indissociable. Elles sont déterminées l’une par l’autre. C’est un couple qui s’affronte dans la bataille politique et la bataille des idées. Par conséquent, on en arrive à la question de l’hégémonie : qui est dominant dans la bataille des idées ?
Contrairement à ce qu’on pense souvent, la gauche était assez largement dominante jusqu’en 1970-75, pendant la période des Trente Glorieuses : elle était dominante sous sa forme interventionniste, keynésienne, progressiste.
Il y a eu une mutation en 1980 et depuis cette période, c’est la droite qui est hégémonique : c’est le triomphe des valeurs de l’individualisme, de la compétition, des inégalités. Et je pense que François Hollande est un bon reflet de cette hégémonie de la droite.
Je ne doute pas qu’il soit un homme de gauche du point de vue de ses appartenances sociales, de son enracinement, mais dans ce qu’il développe, si les valeurs de la gauche c’est l’innovation, l’invention, la prise de risque, le privilège de l’avenir sur le présent, on en est assez loin.
Il n’y a rien dans ce que nous propose François Hollande qui relève de près ou de loin de l’utopie. Or je pense que sans utopie, il n’y a pas vraiment de pensée de gauche.
François Hollande serait donc un homme qui défend des valeurs de droite !
Je dirais que c’est un homme de gauche qui subit très fort l’hégémonie de la droite. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
Quid des écologistes ?
Il y a chez les écologistes un curieux mélange d’utopie futuriste et de nostalgie passéiste, sur le thème du retour à la nature, à la vie simple, etc. Cette identité multiple leur permet d’attirer beaucoup de suffrages – lorsqu’il n’y a pas d’enjeu réel, par exemple aux élections européennes et régionales. Quand les élections décisives (politiques) arrivent, c’est une autre affaire.
Mélenchon ou la gauche classique
Passons à Mélenchon.
Si les valeurs de la gauche, c’est le refus de l’ordre établi, la recherche de l’égalité, l’idée qu’il n’y a pas d’ordre sans justice, et que toute injustice est un désordre, indiscutablement, Mélenchon et le Front de Gauche sont les porteurs des valeurs de la gauche classique.
Vous allez voter pour lui ?
Vraisemblablement.
Vous disiez que la pensée de droite est hégémonique. Peut-on dire que la France est de droite ?
Votre question est difficile. Je suis frappé par la chose suivante : dans la mesure où elle privilégie l’ordre et la sécurité d’une part, le proche sur le lointain d’autre part, la pensée de droite a des assises sociologiques qui lui assurent une audience considérable.
Je pense à des gens qui n’ont pas beaucoup, et qui ne sont pas prêts à risquer ce pas beaucoup dans des aventures politiques incertaines, qui raisonnent selon l’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », « ne lâchons pas la proie pour l’ombre ».
C’est un point intéressant parce que historiquement, la droite s’est toujours méfiée du suffrage universel. Et puis la révolution de 1848 est arrivée et il y a eu les premières élections au suffrage universel masculin. Divine surprise : les monarchistes ont eu 500 sièges et les républicains, 200.
La droite a découvert que le suffrage universel, à condition qu’il soit bien balisé, à condition que le choix des candidats soit bien encadré, pouvait jouer en sa faveur.
D’autre part, la démocratie implique un effort, une dépense d’énergie, de temps. Quiconque a eu des responsabilités sait que c’est bien plus facile de décider soi-même et d’essayer de faire appliquer cette décision plutôt que de consulter cinquante personnes et discuter pendant des heures pour arriver à un avis commun. Or les gens ne sont pas spontanément portés à l’effort.
Il existe aussi, plus profondément, ce que Dostoïevski a appelé la peur de la liberté. J’ai été défenseur prud’hommes dans les années 70 à la CFDT. Dans notre idéologie, nous voulions une défense collective, participative. On voulait associer les gens qui venaient porter plainte à leur propre défense. On se heurtait à des résistances farouches. Je les entends encore :
« Monsieur, je remets mon sort entre vos mains, je vous fais une entière confiance. »
Ce recul face à la liberté et la responsabilité joue très fort en faveur de la droite, qui fait une distinction fondamentale entre l’élite et la masse.
Staline, « un tempérament de droite »
Votre témoignage vient à l’appui des croyances des penseurs de droite qui considèrent l’homme comme plutôt mauvais et feignant s’il n’est pas contraint par la société.
Si on laisse la nature opérer, la force des choses jouer, la pensée de droite est effectivement validée. Les gens de gauche ont souvent tendance à sous-estimer l’effort et les prises de risque qu’ils demandent.
Mais alors, on naîtrait de droite et on pourrait éventuellement devenir de gauche sous certaines conditions ?
Je ne sais pas si on est de droite à l’état de nature. De mon point de vue, gauche et droite sont deux tempéraments symétriques.
Si vous n’aimez pas l’ordre établi, si vous ne craignez pas l’innovation, les risques, si vous êtes un peu parieur, ce tempérament vous conduit à être de gauche.
Si vous êtes davantage soucieux de sécurité, si vous craignez pour ce que vous avez, pour ce qui existe, si vous craignez l’arrivée de gens venus d’ailleurs, vous êtes de droite.
Prenez l’Union soviétique entre les deux guerres : vous voyez s’opposer des tempéraments de gauche et des tempéraments de droite. C’est Trotski, partisan de la révolution permanente, face à Staline, partisan de l’ordre, de la discipline, de la hiérarchie.
Dans le PC chinois actuel, c’est la même chose.
Quand Sarkozy est arrivé au pouvoir, l’UMP affirmait être devenue le parti du mouvement. Etes-vous d’accord avec cette revendication ?
Cette revendication relève de la formule du prince Tancrède dans « Le Guépard » :
« Il faut que tout change pour que tout reste pareil. »
Je crois que c’est le principe même de la politique de Sarkozy. L’idée est de sauver l’ordre établi dans ses fondamentaux avec ce qu’il contient d’inégalités, de toute puissance de l’argent ; mais de faire les mutations accélérées et cosmétiques qui permettront de sauver cet essentiel.
« On fait mine de craindre l’islam »
Pourquoi la droite est-elle obsédée par l’islam ?
L’islam nous est proposé comme un adversaire de substitution, car il faut toujours un adversaire, depuis que le communisme a disparu. On n’a pas assez noté que les Trente Glorieuses sont exactement contemporaines de la guerre froide.
Je suis convaincu que l’avènement de ce que Robert Castel a appelé la société salariale – une société de croissance, de plein emploi, de progrès du niveau de vie, de sécurisation des statuts pour les travailleurs – cette société construite par l’effort commun de l’aile réformiste du mouvement ouvrier et de la bourgeoisie éclairée, devait beaucoup à la pression extérieure exercée par l’aile communiste du mouvement ouvrier.
La première année que j’ai voté, en 1956, le Parti communiste faisait 26% des voix. C’était une alternative possible. A partir de 1980, la menace soviétique devenant de moins en moins crédible, le capitalisme s’est senti libéré de toute menace, d’où ce passage à l’hubris, à la démesure.
L’islam, aujourd’hui, ne met pas en cause le destin capitaliste. C’est un adversaire moins menaçant. Mais on fait mine de le craindre pour se souder contre quelque chose.
Comment les gens de droite ont-ils assisté aux révolutions arabes ?
Le printemps arabe a provoqué une petite dépression. Notre droite aurait été très désorientée si toutes les révolutions arabes avaient conduit à l’avènement de démocraties dans tout le monde arabe.
Mais les partis islamistes sont en train d’emporter la bataille politique aussi bien en Tunisie qu’en Egypte. La droite peut donc continuer à brandir la menace islamiste.
La droite va donc continuer à jouer avec le halal, les prières de rues...
Et les horaires des piscines, oui... Mais ce n’est pas uniquement pour avoir un ennemi. Cette attitude se rattache aussi à cette hostilité à l’étranger qui est une dimension importante de la pensée de droite.
La préférence nationale, pensée à droite
Pourquoi la droite est-elle si méfiante vis-à-vis de l’étranger ?
Elle ne voit pas les étrangers d’abord comme des humains. La pensée de droite déteste les catégories universelles. Vous trouverez quantité de penseurs de droite pour vous dire que l’humanité est une notion zoologique, sans contenu politique ni social, ni culturel.
Pour eux, ce qui existe, c’est les nations : certaines nous sont proches, d’autres lointaines. L’idée de préférence nationale, elle est formulée par le Front national, mais elle est au cœur de la pensée de droite.
C’est aussi lié à sa conception de l’ordre : l’ordre implique que ses éléments restent distincts, et que chacun reste à sa place.
Or si vous n’êtes pas dans une société d’apartheid, l’immigration apporte le risque d’hybridation, de mélange, de métissage, de confusion.
Et, par définition, un immigré c’est quelqu’un qui ne reste pas à sa place. Tout cela est donc contraire aux valeurs de la droite. L’instinct profond de la droite l’amène à être hostile à l’immigration.
Tout au long des XIXe et XXe siècles, la France a toujours extrêmement mal accueilli les étrangers d’où qu’ils viennent : elle a mal accueilli les Belges, les Italiens – rappelez-vous le pogrom d’Aigues-Mortes –, les Espagnols...
J’ai lu des journaux des années 30, qui expliquent que le catholicisme complètement fétichiste et fanatique des Polonais interdisait absolument leur intégration dans la République française laïque... Remplacez le catholicisme par l’islam, et vous aurez les peurs d’aujourd’hui.
Etre de droite, au fond, c’est avoir peur ?
Bien souvent, oui. Observez la pensée de Finkielkraut, vous retrouvez cette notion de forteresse assiégée : nous sommes entourés par les barbares, ils sont à nos portes, nous sommes menacés de déclin, de disparition... C’est un thème cardinal dans la pensée de droite depuis 1830.
Pendant la révolution de 1848, les barbares de l’époque, ce sont les Bretons, les Picards, les Auvergnats qui s’entassent dans les faubourgs de Paris et comme ils ne parlent pas encore très bien français, car Jules Ferry n’est pas encore arrivé, ils sont réputés étrangers, ils menacent la civilisation bourgeoise parisienne.
Dans le livre de Louis Chevalier, « Classes laborieuses et classes dangereuses », vous trouvez des descriptions et des citations éloquentes sur le sujet. Il n’y a pas grand-chose à changer entre les textes de cette période et ceux d’aujourd’hui : la civilisation disparaît, il n’y a plus de repères, la morale s’évanouit. C’est un thème constant de la pensée de droite, ce thème de la peur.
Dans la préface de « Lucien Leuwen », Stendhal a cette très belle formule : « Adieu ami lecteur, essayez de ne pas passer votre vie à haïr et à avoir peur. »

On voit dans la campagne actuelle que la haine et la peur sont des moteurs fondamentaux pour les candidats de droite.
31/3/2012, Mathieu Deslandes
Source : Rue89

Alors que plusieurs milliers de contre-manifestants ont défilé au même moment à quelques rues.
Aucun incident n'était rapporté vers 16h00 (14h00 GMT), alors que les manifestants doivent se disperser vers 17h00 (15h00 GMT).
Une heure après le début de la réunion anti-islamique organisée par le mouvement danois d'extrême droite Ligue de défense danoise, qui avait invité les membres des organisations européennes soeurs, la police dénombrait moins de 200 personnes dans le Moelleparken où elles étaient attendues.
"Il y a 150 ou 200 personnes, mais j'ai l'impression qu'il n'y a même pas 100 personnes participant réellement à la manifestation", a déclaré à l'AFP un policier sur place en référence aux journalistes et aux curieux venus simplement observer le rassemblement.
Le porte-parole de la Ligue de défense danoise, Philip Traulsen, n'était pas joignable pour commenter. La Ligue avait dit jeudi espérer entre 300 et 1.000 participants à son rassemblement.
La police a déployé un dispositif considérable, encerclant complètement le Moelleparken par crainte de débordements. Quelques commerçants et restaurateurs du quartier on préféré rester fermés, a constaté une journaliste de l'AFP. Un bus de militants venant de Suède a été arrêté et fouillé par la police à la recherche d'armes éventuelles avant d'être autorisé à passer, ont indiqué les forces de l'ordre.
La contre-manifestation organisée par le mouvement "Aarhus pour la diversité" a, au contraire, rassemblé plus de personnes qu'attendu.
Vers 15h30 (13h30 GMT), soit deux heures après le début de la contre-manifestation, la police dénombrait entre 4.000 et 5.000 participants, contre 2.000 à 3.000 attendus.
31/03/2012
Source : Lalibre.be

Cela devait être une journée comme les autres. Nous sommes le 1er mars 2012 à Guadalajara, dans le centre de l'Espagne. Il est 21h ta pante, heure locale. Abdellah El Asli, 33 ans, joue un match de football avec des connaissances…Suite

Un an après la mort de 63 jeunes migrants dans une embarcation de fortune au large de la Libye, l'Otan et plusieurs armées, dont celle de la France, ont été mises en cause jeudi pour ne pas avoir répondu à leurs appels de détresse.
Plusieurs organisations non-gouvernementales ont annoncé leur intention de porter plainte pour "non assistance à personne à danger" contre les armées ayant participé au conflit contre le régime Kadhafi, et notamment l'armée française.
Le 26 mars 2011, quelques jours après le début du conflit libyen, 72 Africains, âgés de 20 à 25 ans, et deux bébés montent à bord d'un fragile canot pneumatique d'une dizaine de mètres de long. Ils ont payé des trafiquants pour fuir la Libye et rejoindre l'Europe.
"Il était complètement surchargé. J'avais quelqu'un assis sur moi, et cette personne avait quelqu'un d'assis sur elle", a témoigné Bilal, l'un des neuf survivants, dans un rapport publié jeudi par le Conseil de l'Europe après une longue enquête sur ce drame.
Très vite, la situation se détériore à bord. Le bateau, en panne de carburant, dérive. Les passagers n'ont rien à manger ni à boire. Ils arrivent à joindre par téléphone un prêtre érythréen basé à Rome qui alerte les autorités maritimes italiennes.
Quelques heures plus tard, un hélicoptère survole le canot et livre quelques bouteilles d'eau et des biscuits.
C'est la dernière aide que recevront les réfugiés, même s'ils croiseront deux bateaux de pêche, une frégate, probablement espagnole participant à l'opération de l'Otan, et un navire de combat considéré comme italien.
Désespérés, les naufragés sont pris d'hallucinations. Une femme, prise de panique, se jette à la mer et "chaque jour, il y avait de plus en plus de gens qui mouraient", selon l'un des rescapés interrogés par la sénatrice néerlandaise Tineke Strik, auteur du rapport. En dernier ressort, les survivants "boivent leur urine mélangée à du dentifrice".
Le 10 avril, le canot est finalement rejeté sur les cô tes libyennes. Les dix rescapés sont arrêtés, emprisonnés et, faute de soins, l'un d'eux meurt. Ils arriveront finalement à quitter la Libye en guerre.
"Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues" car "personne n'a porté secours à ce bateau malgré les signaux de détresse", a regretté Mme Strik devant la presse à Bruxelles.
Son enquête met en lumière "un ensemble de défaillances" de la part des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, des deux bateaux de pêche, de l'Otan et des pays "dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes".
C'est sur cette base qu'une première plainte devrait être déposée, au nom de plusieurs survivants, "contre l'armée française" auprès du "procureur du tribunal de grande instance de Paris durant la première quinzaine d'avril", a indiqué Stéphane Maugendre, avocat et président du Groupe français d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti), l'une des organisations associées à cette initiative.
Avec "27 navires engagés dans cette zone", "l'armée française ne pouvait ignorer la détresse de ces personnes", a-t-il expliqué. Des plaintes similaires devraient être prochainement déposées dans d'autres pays européens, selon lui.
Mise en cause, l'Otan a affirmé jeudi avoir "fourni un nombre important d'informations" au Conseil de l'Europe mais aucune d'entre elles ne concerne ce bateau en particulier.
"Durant notre mission, les navires et avions de l'Otan ont directement porté assistance à plus de 600 personnes et aidé à coordonner les secours à beaucoup d'autres", a souligné sa porte-parole, Oana Lungescu.
29 mars 2012
Source : AFP

La deuxième édition des "Journées de l'Afrique méditerranéenne" se déroulera du 31 mars au 14 avril prochain, à Montréal, un événement qui fera découvrir au public québécois la richesse et la diversité des cultures du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et d'Egypte, apprend-on auprès des organisateurs.
Organisé par la Maison de l'Afrique-Mandingo, cet événement culturel verra la participation de plus d'une cinquantaine d'artistes, écrivains et intellectuels, avec de la musique, théâtre, projections de films et de documentaires, littérature, mode, arts visuels, calligraphie, ainsi que des conférences, autant de disciplines pour aborder la pluralité de "l'Afrique méditerranéenne" au coeur de la diversité montréalaise.
Espace d'expression et d'échange, ces journées se veulent un trait d'union entre les différents artistes du pourtour méditerranéen et de l'Afrique subsaharienne, mais aussi entre les communautés d'accueil et d'origine, précisent les organisateurs.
Du patrimoine artistique traditionnel à la création contemporaine, une programmation riche et variée qui comprendra aussi des expositions de peintures et photographies d'artistes ainsi que la projection de plusieurs films et documentaires de réalisateurs nord-africains, dont le court-métrage "Wanted" du marocain Ali Essafi et le documentaire "Casanayda" de Farida Belyazid.
Le programme comporte aussi une exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) avec une vaste sélection de livres d'auteurs marocains.
29/3/2012,
Source : MAP

Pour encourager le retour volontaire des ressortissants maghrébins multirécidivistes, les cantons pourraient leur financer une formation professionnelle dans leur pays. Un "plan Maghreb", projet pilote élaboré par le canton de Genève, veut faire des émules en Suisse.
Chaque jour de détention coûte 400 à 450 francs, alors qu'une aide à la réinsertion professionnelle s'élève à 4000 francs maximum, a indiqué jeudi la conseillère d'Etat genevoise Isabel Rochat dans l'émission "Forum" de la RTS. Ce "projet Maghreb" a déjà été mis en place à Genève.
Les ressortissants maghrébins reçoivent 1000 francs lorsqu'ils sont dans l'avion qui les ramène dans leur pays, a détaillé la ministre cantonale en charge de la sécurité. A leur arrivée, cette somme est utilisée pour leur formation. Une fois qu'une organisation non gouvernementale sur place a validé la viabilité du projet, ces personnes reçoivent encore 3000 francs au maximum.
Pas avec l'argent du contribuable
Selon Mme Rochat, un certain nombre de renvois a été réalisé. Les ressortissants maghrébins ne sont pas revenus. Seuls les multirécidivistes présents à Genève depuis des années peuvent bénéficier d'une telle mesure, a encore dit la conseillère d'Etat, interrogée sur l'attrait que pourrait susciter un tel projet.
"C'est un palliatif en attendant la signature des accords de réadmission" et en raison de la surpopulation carcérale, a-t-elle insisté. "La délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise".
Et de préciser que le projet est financé par un fonds alimenté par les recettes de la police. "Pas question d'utiliser un franc des contribuables".
Présenté aux cantons
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga cautionne ce projet. Jeudi, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker l'a présenté aux directeurs cantonaux de justice et police. "Il veut construire un modèle qui sera appliqué à d'autres cantons", selon Isabel Rochat.
29.03.2012
Source : Romandie/ats

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a plaidé pour un "retour volontaire", puis un "retour forcé" pour les étrangers en séjour illégal en Belgique.
Dans un communiqué rendu public mercredi, il a déclaré que "toute personne qui ne dispose pas de titre de séjour et n'a pas la possibilité d'en obtenir un, doit recevoir un ordre de quitter le territoire.
"Cette personne doit être éloignée, dans le respect des droits de la personne concernée et dans des conditions de sécurité appropriées ... La priorité est au retour volontaire. Si ce retour volontaire ne s'avère pas possible, le retour forcé est alors mis en œuvre", a précisé M. Di Rupo, avertissant que "la plus grande fermeté" serait mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal, qui "n'ont pas leur place en Belgique".
M. Di Rupo a ainsi réagi à une polémique sur l'intervention d'une sénatrice du Parti socialiste francophone, Fatiha Saïdi, lors d'une tentative d'expulsion d'un ressortissant marocain en situation irrégulière en Belgique. La Nouvelle Alliance flamande (N-VA) a interrogé M. Di Rupo sur ces faits.
Selon le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, ce ressortissant marocain, Mohammed C., a déjà fait l'objet de 42 interpellations pour des faits graves depuis 1996. A vingt reprises, il s'est vu opposer un ordre de quitter le territoire belge. Mohammed C. est connu des autorités judiciaires et de police sous huit faux noms différents. L'homme qui devait être expulsé criait notamment qu'il ne pouvait être expulsé, parce que ses enfants vivaient en Belgique.
29/3/2012
Source : Casafree

El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine, auteur du chapitre sur l’immigration dans « La présidentielle en 25 débats » (ed. l’Express Roularta), est également l’auteur d’une note sur la politique migratoire pour le think tank du Parti Socialiste, Terra Nova. Prête depuis l’automne 2010, elle n’a toujours pas été publiée.
Yabiladi : Pourquoi votre rapport sur l’immigration pour Terra Nova n’a-t-il toujours pas été publié ?
El Mouhoub Mouhoud : Ce n’est pas vraiment mon problème aujourd’hui, mais je crois que cette décision ne tient pas au manque d’intérêt du parti socialiste pour la question de l’immigration, mais au fait qu’il marche sur des œufs. Il y a aujourd’hui un alignement tellement fort sur les idées du Front National dans la campagne présidentielle que le PS est en porte à faux pour proposer une vraie politique d'immigration. Le PS a pris position en annonçant être pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, mais il ne se prononce pas sur l’immigration. Aujourd’hui, dans cette campagne, il n’y a aucune réflexion sur cette politique car le débat est devenu irrationnel.
Quels sont les éléments de rationalité que vous introduisez dans le débat, par ce rapport et par votre contribution à « La présidentielle en 25 débats » ?
On entend partout, dans cette campagne, que la France n’a plus les moyens d’accueillir de nouveaux immigrés, mais proportionnellement à la population, les flux migratoires reçus par la France sont parmi les plus faibles de tous les pays de l’OCDE. La France se place avant dernière, seul le Japon est plus fermé qu’elle à l’immigration. Les flux migratoires dans l’OCDE s’établissent en moyenne à 0,7% de la population résidant déjà dans le pays, contre 0,23% pour la France. C’est un mythe complet que de croire que la France est encore un grand pays d’immigration.
Au delà de l’écart entre le débat et la réalité, la politique migratoire telle qu’elle est pratiquée depuis les années 1970 est-elle satisfaisante ?
La politique d’immigration est inefficace justement parce qu’elle est restrictive. L’action politique n’a aucune prise sur ces flux car ils sont trop faibles, il n’y a aucun volant, aucune marge d’action. Les flux de population qui entrent en France sont quasi exclusivement régis par les traités internationaux qui commandent le regroupement familial ou le droit d’asile. Ce n’est pas parce qu’il y a du chômage en France qu’il n’y a pas des secteurs ni de régions qui manquent de main d’œuvre. L’entrée d’immigrés pour répondre à ces besoins est une réponse efficace, à court terme.
Votre vision de la politique migratoire rappelle « l’immigration choisie » du début de mandat de Nicolas Sarkozy. Êtes-vous pour une politique sélective ?
La politique sélective est balbutiante, aujourd’hui le seul élément intéressant de celle-ci a été supprimé en août 2011 : sa régionalisation. La carte des talents et des compétences était, elle, encore trop restrictive par rapport à d’autres pays comme le Canada qui offre la nationalité quelques années après. C’est en sécurisant plutôt qu’en précarisant les immigrés qu’on leur donne la possibilité de se montrer entreprenant, de monter des projets, de prendre des risques.
En parallèle de sa politique migratoire sélective, le gouvernement a également envoyé des signaux négatifs en tenant un discours très dur sur l’immigration clandestine. Les migrants potentiellement qualifiés préfèrent des régions du monde alternatives qui sont globalement plus attractives.
30/3/2012, Julie Chaudier
Source : Yabiladi

Pour encourager le retour volontaire des ressortissants maghrébins multirécidivistes, les cantons pourraient leur financer une formation professionnelle dans leur pays.
Chaque jour de détention coûte 400 à 450 francs, alors qu'une aide à la réinsertion professionnelle s'élève à 4000 francs maximum, a indiqué jeudi la conseillère d'Etat genevoise Isabel Rochat dans l'émission «Forum» de la RTS. Ce «projet Maghreb» a déjà été mis en place à Genève.
Les ressortissants maghrébins reçoivent 1000 francs lorsqu'ils sont dans l'avion qui les ramène dans leur pays, a détaillé la ministre cantonale en charge de la sécurité. A leur arrivée, cette somme est utilisée pour leur formation. Une fois qu'une organisation non gouvernementale sur place a validé la viabilité du projet, ces personnes reçoivent encore 3000 francs au maximum.
Pas avec l'argent du contribuable
Selon Isabel Rochat, un certain nombre de renvois a été réalisé. Les ressortissants maghrébins ne sont pas revenus. Seuls les multirécidivistes présents à Genève depuis des années peuvent bénéficier d'une telle mesure, a encore dit la conseillère d'Etat, interrogée sur l'attrait que pourrait susciter un tel projet.
«C'est un palliatif en attendant la signature des accords de réadmission» et en raison de la surpopulation carcérale, a-t-elle insisté. «La délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise».
Et de préciser que le projet est financé par un fonds alimenté par les recettes de la police. «Pas question d'utiliser un franc des contribuables».
Présenté aux cantons
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga cautionne ce projet. Jeudi, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker l'a présenté aux directeurs cantonaux de justice et police. «Il veut construire un modèle qui sera appliqué à d'autres cantons», selon Isabel Rochat.
Entre 2008 et 2011, 1060 petits criminels Tunisiens, Marocains, Egyptiens et Algériens ou affirmant venir de Libye, d'Irak ou de Palestine ont été recensés dans le canton de Genève, selon les statistiques publiées lundi.
Mercredi à Berne, la Suisse a paraphé un accord de réadmission avec la Tunisie. Le texte fixe notamment «les fondements de l'encouragement au retour volontaire et les modalités des renvois forcés dans le pays d'origine». Cet accord est le premier avec un Etat d'Afrique du Nord.
29/3/2012
Source : Le Matin.ch/ats

Sous la pression, des sociétés de transfert et établissements banquiers, le gouvernement italien vient de décider de supprimer la taxe supplémentaire de 2% applicable aux transferts de l'Italie vers les pays hors Union Européenne.
C'est une bonne nouvelle pour les banques marocaines, les sociétés de transfert d'argent et les Marocains résidant en Italie. Les transferts effectués d'Italie vers le Maroc (pays hors UE) ne se verront plus appliquer la taxe supplémentaire de deux%.
Dans sa dernière livraison (mars-avril 2012), BM, le magazine d'ici et d'ailleurs (Bledmag) consacre tout un dossier aux transferts MRE et plus précisément, à l'impact de la crise économique sur ces transferts. Les divers acteurs interrogés, notamment les banques marocaines et les sociétés de transfert d'argent évoquaient la taxation misse en place par le gouvernement italien comme"un frein au développement des transferts". Le gouvernement italien imposait en effet 2% supplémentaire à tout transfert effectué d'Italie vers les pays hors Union Européenne. C'est effectivement un outil de dissuasion voire un obstacle au développement des flux de transfert.
Sous la pression des divers acteurs (Banques et STA), le gouvernement italien a mis fin à cette mesure. Les transferts hors UE ne seront donc plus soumis à cette taxation.
29 Mars 2012
Source : Bled.ma

La République d'Angola et le Royaume des Pays-Bas ont signé mercredi, à Luanda, un mémoradum d'entente sur la coopération en matière de migration illégale.
Cet accord a été signé par le ministre angolais de l'Intérieur, Sebastião Martins et le ministre de Migration, Intégration et asile du Royaume des Pays-Bas, Gerd Leers.
A l'occasion, le gouvernant angolais a indiqué que ce protocole figurait comme un instrument nécessaire et opportun, tenant compte de grandes préoccupations senties dans l'exécution de l'accord signé.
"Les perspectives constantes du mémoradum ont servi de base pour l'adoption de pratiques stratégiques en vue d'identifier des méthodes plus efficaces pour la gestion des processus de rapatriement des citoyens en situation irrégulière", a-t-il dit.
Selon lui, cet accord vise essentiellement le respect de la vie familière, l'attention dediée au traîtement humain des citoyens et la création de conditions pour le retour durable.
"Les Angolais rapatriés volontairement ou pour des raisons d'illégalité sur le territoire hollandais, en rentrant au pays, ils ont bénéfié de tout type d'appui, notamment la formation professionnelle, le billet d'avion ainsi que l'appui matériel et financier pour recommencer leur activité professionnelle.
De son côté, son homologue hollandais a salué l'esprit de camaraderie entre les délégations de deux Etats pour la matérialisation du mémoradum.
29/3/2012
Source : Angop

Une rencontre entre des membres de la société civile marocaine à l’étranger et des ministres marocains a eu lieu, samedi dernier, au siège du PJD (Parti de la Justice et du Développement).
Une trentaine de membres d’associations marocaines à l’étranger, principalement de France, ont participé à une rencontre avec des membres du gouvernement. Au cœur du débat, la place qu’occupent les MRE dans le processus du développement du Maroc.
Pour le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, la communauté marocaine résidente à l’étranger vaut beaucoup plus qu’une « vache à lait », aux yeux de leur pays. « Même si les Marocains résidents à l’étranger ne généraient pas de revenus au Maroc, ils resteraient des citoyens de ce pays qui a comme devoir de les protéger où qu’ils aillent », déclare le ministre lors de la rencontre. En effet, les MRE génèrent des sommes colossales à leur mère patrie. Par ailleurs, nombreux sont les députés parlementaires et membres du gouvernement qui estiment que cette catégorie de citoyens marocains a, à quelques détails près, les mêmes devoirs et droits que leurs concitoyens du Maroc. Point de vue développé en long et en large par le ministre Idriss Azami.
Récemment, comme l’a mentionné El Habib Choubani, ministre marocain en charge des relations avec le parlement et la société civile, les MRE ont désormais le droit de vote, mais par procuration rappelons le, et aussi le droit d’éligibilité. «Les MRE sont et doivent être omniprésents dans les différents domaines sociaux, économiques et politiques de leur pays d’origine. Que ce soit le cas à distance ou directement dans leur pays», mentionne le ministre, faisant allusion à la société civile relevant de son ministère, mais aussi aux sièges parlementaires de plus en plus occupés par des Marocains ayant grandi sous d’autres cieux. C'est le cas, par exemple, de la député parlementaire marocaine du PJD Nezha Louafi, une maroco-italienne.
Des Marocains d'ailleurs...
La rencontre a également vu la présence d’une militante sahraouie, résidente aux Iles Canaries, qui défend avec ferveur l’intégrité territoriale. Celle-ci espère que la collaboration entre les membres de la diaspora marocaine soit plus forte.
Cette réunion a été organisée pour rappeler les besoins de la communauté, mais aussi pour interpeler l’ensemble des parties de la société marocaine sur la création de deux sessions parlementaires essentiellement destinées à la diaspora. De plus, CAP SUD MRE ayant signé une convention d’engagement de 11 points, avec le parti du PPS le 14 Août 2011 et avec le PJD le 7 septembre 2011 , a rappelé, aux membres du gouvernement présents, la nécessité de commencer à répondre aux engagements pris.
Néanmoins, le point qui fut le plus développé est celui de la problématique de l’autorisation de circulation des véhicules qui est considérée par l’ensemble des MRE comme une confiscation de la liberté d’utilisation de leurs propres biens sur leur territoire en plus d’être une aberration économique.
Il a été répété que les MRE n’avaient pas et ne désiraient pas de privilèges mais plutôt une volonté d’équité fiscale pour participer pleinement à la vie fiscale du Maroc, surtout en période de crise économique.
29/3/2012, Houda Belabd
Source : Yabiladi

L'emploi et le chômage sont les préoccupations les plus importantes pour les Français selon les enquêtes d'opinion. Insécurité et immigration seraient des enjeux secondaires. Pourtant, les choix des votants pourraient bien se faire sur ces questions, selon François Kalfon, secrétaire national délégué aux études d'opinion au PS.
Le drame de Toulouse représente-il le tournant de la campagne que les équipes de Nicolas Sarkozy ont si longtemps attendu et auquel elles n’osaient penser ? Le fameux évènement tant espéré à droite, tant redouté à gauche ? Selon que l’on soit dans les équipes de Nicolas Sarkozy ou celles de François Hollande les interprétations divergent.
Avenue de Ségur, on y voit plutôt une parenthèse, avec une campagne de nouveau dominée par des préoccupations économiques et sociales qui reprendrait désormais ses droits. Le thème de l’emploi reste largement en tête des préoccupations des Français ? C’est d’ailleurs essentiellement de ce sujet avec le pouvoir d’achat dont leurs parlent les Français dans les portes à portes.
Les prévisions au second tour inchangées
Après Toulouse, le thème de l’emploi apparaît bien avec 43% de citations le principal thème de préoccupation des Français dans une récente enquête OpinionWay (51% pour les sympathisants PS et 41 % UMP) tandis que l’immigration n’est citée que par 20% des répondants… Même s’il s’agit d’un sujet fortement clivant puisqu’il est cité par seulement 4 % des sympathisants PS, mais 28% des UMP et 74% des FN.
Alors, dans l’entourage du candidat PS on reste assez confiant. La preuve ? Un François Hollande qui, à moins de 25 jours du scrutin, se situe dans les enquêtes au niveau confortable de 26 et 29 % au premier tour, et surtout entre 53% (CSA) et 55% (TNS) au second tour, constitue un niveau qui demeure exceptionnel. Surtout, le total gauche progresse régulièrement au premier tour grâce (à cause ?) de la progression de Jean-Luc Mélenchon ce qui confirmerait la domination de "l’agenda" économique et social sur les thèmes régaliens chers à la droite comme l’autorité, la sécurité ou l’immigration.
Au PS, on préfère donc replacer la campagne sur les rails de l’économique et du social qui se situent au cœur identitaire des socialistes et qui constituent un terrain bien plus propice pour souligner le caractère "indigent" du bilan de Nicolas Sarkozy sur ces sujets : 1 million de chômeurs en plus, que les hasardeuses déclarations du président-candidat sur "la baisse de la hausse" ne sauraient masquer, une dette alourdie de 600 milliards d’euros ou une désindustrialisation qui s’aggrave.
Car, à l’évidence, malgré une certaine érosion des scores de premier tour, les "photographies" de second tour demeurent si confortables. C’est que le rejet de Nicolas Sarkozy, alimenté par une appréciation largement négative de son bilan, explique largement la convergence d’électorats très différents permettant d’être confiant sur la victoire de François Hollande.
A droite, au contraire on pointe que "la séquence" Toulouse a permis de conforter le fameux "croisement des courbes". Tous les instituts sont désormais d’accord pour décrire soit une égalité au sommet, soit dans une majorité d’enquêtes un Nicolas Sarkozy qui virerait en tête à l’issue du premier tour. La prise de guerre de Toulouse ? + 2 points dans les enquêtes au profit du président-candidat. 2 points qui traduisent une certaine remobilisation des électorats de droite sur la personne du candidat qui a montré dans l’épreuve – et malgré les critiques justifiées sur l’efficacité des services de renseignements – sa capacité à être "un vrai chef" comme on les aime à droite.
Ce désir d’autorité a (re)trouvé une incarnation rassurante en la personne du président de la République, de nouveau en situation de protection, de "capitaine dans la tempête" qui l’avait un peu perdu avec l’accalmie relative sur le front des dettes souveraines. Surtout, après ce succès contre le terrorisme, les électeurs de droite peuvent de nouveau être fiers d’appartenir au camp conservateur.
Toulouse, effet masquant du bilan ?
Sans doute. Et c’est bien sur ce terrain-là que le camp sarkozyste entend capitaliser en continuant à droitiser la campagne pour consolider le socle de premier tour. Et surtout faciliter les reports de voix entre Marine Le Pen au premier tour et Nicolas Sarkozy au second, suivant les recommandations du vieux sorcier Patrick Buisson. Car c’est là la deuxième conséquence de Toulouse : si la victoire estimée de François Hollande au second tour demeure généreuse, la courbe d’évolution des seconds tours est bien sur la voie d’un rééquilibrage (que tous les experts sérieux avaient anticipé). Mais jusqu’où ira-t-il ?
Autre dommage collatéral de cette séquence sécuritaire : François Bayrou qui avec ces déclarations décalées s’ajoutant à la plus faible détermination de son socle électoral est passé du statut de Plan B de la droite à celui moins enviable de… 5e homme de la présidentielle (notamment dans l’enquête BVA). Or ce dégonflement de la bulle du Modem se fait principalement au profit du président-candidat tant le MoDem 2012 est principalement alimenté par des électeurs issus du camp conservateur.
La poussée Mélenchon
Enfin, parmi les proches du président de la République, on dispose d’une lecture légèrement différente de la montée de Jean-Luc Mélenchon. On pointe qu’elle traduit d’abord un manque d’appétence d’électorats pourtant traditionnels du PS comme les classes moyennes qui subissent le déclassement, certains électeurs du non au TCE (traité de fonctionnement de l'Union européenne) ou des enseignants radicalisés dans l’altermondialisme.
On souligne ensuite que cette poussée de Mélenchon, en érodant le score de François Hollande, permet de sécuriser l’avance encore fragile de Nicolas Sarkozy au premier tour. Enfin, sur le terrain politique, on pense que le rééquilibrage à gauche sera l’occasion de pointer les contradictions – voire les incompatibilités – programmatiques et idéologiques supposées au sein de la gauche et on se réjouit d’avance des concessions que le candidat PS devra faire au Parti communiste rebaptisé "Front de gauche" qui ne devraient pas manquer d’effrayer, dans la perspective du second tour, les si précieux électeurs centristes, voire François Bayrou lui-même. Sera t-il condamné à s’allier à Nicolas Sarkozy ?
Si on a pu penser un moment que Toulouse pourrait représenter un tsunami aux conséquences électorales majeures, on sait maintenant que ce n’est pas le cas. Même s'il s’agit sans doute d’un moment clé. Celui où chaque camp peut désormais raisonnablement penser que la victoire est possible… Et qu’elle dépend désormais de la mobilisation et du talent de chaque candidat.
29/3/2012, François Kalfon
Source : Le Nouvel Observateur

Quand Kamal Hachkar, réalisateur du documentaire "Tinghir-Jérusalem : les échos du Mellah", à l'affiche du festival du film sépharade de New York, entend parler pour la première fois des marocains de confession juive, il est, alors, jeune lycéen en France, pays où il a rejoint son père dans le cadre du regroupement familial après avoir quitté son village natal, Tinghir sur les hauteurs de l'Atlas, où il se rend chaque été.
Tinghir, il le vivait comme "un voyage dans le temps" grâce à ses grands-parents qui le ramenaient à ses racines berbères. Et c'est à travers leurs récits qu'il apprend l'été de ses 16 ans que d'autres Berbères étaient de confession juive. La nuit, Il se promenait dans un "monde à jamais disparu, celui des origines, celui du temps où Juifs et Musulmans vivaient ensemble".
Le jour, il suivait leur pas et se rendait dans le Mellah vide de ses habitants, chez le barbier, ou à la rencontre d'autres témoins de cette "altérité juive" pour essayer de comprendre comment "cette présence vieille de 2000 ans a-t-elle pu disparaître du jour au lendemain?", explique-t-il, après une projection-débat organisée dans le cadre de la 16eme édition du film sépharade (22-24 mars).
Il se souvient qu'en lisant +Mille ans et Un jour+ d'Edmond Amran El Maleh, il parvenait à ressentir "cet arrachement à la terre", ces "valises faites à la hâte, les cars, les ports et les aéroports", et se prenait d'une "grande empathie pour ces exilés". Lorsqu'il s'en ouvre à ce grand écrivain, depuis disparu, "il m'a tout simplement répondu que j'aurai pu être ce Juif...".
De ses recherches et de ses "incessants aller-retour" entre la France et le Maroc, sa curiosité se fait plus insistante au point qu'il devient "hanté par la mémoire de ces Juifs absents", décide de mettre de cô té son projet de doctorat en histoire qui "aurait atterri au fond d'un tiroir" et c'est "à la fois impliqué et sans parti pris", qu'il décide de construire son film.
Un film dans lequel il raconte que sa mère a été nourrie au pain "azyme", appelé "Chtoto" en berbère et "mon arrière arrière grand-père a acheté sa boutique dans la kissaria à Israël N'Chya", un marocain de confession juive de Tinghir, "mon père commerçait avec eux tout comme tout le monde ici".
Pour "notre génération, amputée d'une partie de son histoire, il est difficile d'imaginer cette coexistence judéo-berbère: que s'est-il donc passé en l'espace d'une cinquantaine d'années pour que cette réalité bimillénaire soit devenue si inconcevable pour ceux de ma génération?". Et c'est à partir de cette interrogation qu'il va à la recherche des marocains de confession juive, partis dans les années 60 pour Israël, laissant derrière eux un grand vide.
Pour Yaël Bitton, la monteuse du film et cinéaste d'origine marocaine, basée à Paris, ce film de Kamal Hachkar, aujourd'hui 35 ans, est d'autant plus intéressant qu'il est l'un des rares à rapporter cette période de l'histoire des marocains de confession juive à travers des témoignages d'autres Marocains.
Lorsqu'il va à la rencontre de ces "absents", il retrouve des fragments de l'histoire de Tinghir qu'ils ont emportée avec eux et qu'ils ont parfois transmise aux jeunes générations.
De fait, avec David, Aisha, Hannah et bien d'autres "Anciens", qui forment les personnages principaux de son documentaire, Kamal fouille leur mémoire, en extirpe des souvenirs et recompose leur histoire tel un "puzzle dont les morceaux se sont éparpillés à travers le temps et l'espace". Eux-mêmes parfois ne savent pas pourquoi, ils sont partis.
"Beaucoup ont été appâtés par les promesses sans commune mesure avec la réalité qu'ils ont trouvée sur place", dit Shalom Illouz, parmi les derniers à "avoir été arraché à leur terre".
Souvent, c'est sous les tentes qu'ils ont élu domicile, en lieu et place de grandes demeures et commerces laissés derrière eux à Tinghir ou Casablanca. "+Ils+ nous ont dit que tout nous attendait là-bas. On les a crus", se rappelle Hannah, qui raconte, au fur et à mesure que les souvenirs remontent, "les soirées à Tinghir, le Ahidous avec les voisins musulmans. On n'était pas riche, mais on ne manquait de rien.
On était serein", dit-elle, visiblement "fatiguée de cette guerre ici qui n'en finit pas", avant d'entonner, nostalgique, une longue complainte en berbère.
Car quand ils évoquent leur souvenirs, c'est toujours dans la langue de leur pays, le Maroc. "Eux et moi partageons une mémoire commune, nous avons été baignés dans les mêmes récits, les mêmes imaginaires, les mêmes chants", fait observer Kamal Hachkar, qui "veut faire connaître cette histoire singulière du lieu de son origine en ces temps où les replis communautaires sont forts dans le monde" en particulier, en Occident où "il a grandi, et où il est impensable aujourd'hui que des "Juifs et des Musulmans aient partagé un même espace et encore moins une même culture".
28 mars 2012,  Bouchra Benyoussef.
Source : MAP

La société française est de moins en moins ouverte sur l'étranger, et le racisme, la xénophobie et les discriminations ne sont pas des sujets marginaux dans un pays où l'idéal d'égalité et de fraternité est souvent confronté au rejet, relève un rapport 2011 de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).
Evoquant le racisme en chiffres, la Commission relève que si en 2011 le nombre d'actes à caractère raciste, antisémite et xénophobe constaté par les services de police et de gendarmerie est en léger recul, le lent et continu mouvement d'ouverture de la société française vers "l'autre" - l'étranger, l'immigré- marque le pas.
"Pour la deuxième année consécutive la tolérance recule, les sentiments xénophobes se diffusent. La persistance d'un tel phénomène, dans un contexte de crise économique qui favorise les craintes et les incertitudes, appelle à rester vigilant", lit-on dans le rapport rendu public.
Les Maghrébins sont les principales victimes du racisme en France et les régions les plus touchées par le phénomène sont l'Ile-de-France, PACA et Rhô ne-Alpes, signale le document. Le racisme antimusulman a augmenté de +33,6% entre 2010 et 2011, les actes antimusulmans ont été au nombre de 38 en 2011, tandis que les menaces antimusulmanes ont été de 117, l'année dernière.
Selon les rédacteurs du rapport, cette augmentation témoigne "témoigne sans doute d'une montée des actes antimusulmans en France", mais elle s'explique aussi en partie par "l'amélioration du recensement des actes commis", à la faveur de la signature d'une convention entre le ministère de l'Intérieur et le CFCM Conseil français du culte muuslman).
La CNCDH invite, à cet effet, les pouvoirs publics français à se montrer particulièrement vigilants face à cette "violence", s'interrogeant sur l'impact que peuvent avoir certains discours politiques ou certains débats nationaux sur l'attitude de certains français vis-à-vis de la population musulmane. "Il est donc nécessaire de veiller à ce que ces différents débats publics n'aient pas pour résultat de faire augmenter des sentiments de méfiance à l'égard de cette religion", a-t-elle prévenu.
Dans un deuxième chapitre de son rapport, la CNCDH s'intéresse au phénomène du racisme dans l'opinion publique, en publiant les résultats d'un sondage CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel)/CNCDH/Service d'information du Gouvernement réalisé du 28 novembre au 5 décembre 2011.
Pour la deuxième année consécutive, le sondage note une augmentation de l'intolérance. "Pendant de nombreuses années on avait constaté un mouvement continu de la société française vers plus de tolérance. Pour la première fois, la CNCDH note deux années de suite que les indicateurs sont inquiétants, que l'intolérance augmente", relève le rapport.
Les analystes estiment cette évolution "particulièrement préoccupante", soulignant notamment une augmentation de la méfiance à l'égard des musulmans, comme l'année dernière, mais de manière "plus marquée".
Il en est de même pour ce qui est du rejet des étrangers de façon générale. Si 51% des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société, 59% des sondés estiment qu'il y a trop d'immigrés en France. Pour le CNCDH, cela est un constat d'échec de l'intégration et remet en cause de la possibilité d'un "vivre ensemble" dans la société française.
28 mars 2012
Source : APS

Les Marocains viennent en tête des étrangers non communautaires résidant régulièrement en Italie, indique l'Institut italien des statistiques (Istat).
Au 1er janvier 2011, le nombre d'étrangers réguliers dans la Péninsule a dépassé 3,5 millions, soit une hausse de 14 pc par rapport à 2008, selon cette même source.
Selon les estimations, le nombre de Marocains en Italie oscille entre 500.000 et 550.000.
Dans le classement des communautés les plus nombreuses, viennent ensuite les Albanais suivis des Chinois, des Ukrainiens et des Moldaves, précise l'Istat en observant que le nombre des membres de cette dernière communauté a presque doublé durant la même période (de 81.000 à 140.000).
D'après l'institut, 37 pc des étrangers non communautaires résidant régulièrement en Italie sont présents dans le nord-ouest de la péninsule, 29 pc dans le nord-est et 22 pc dans le centre. Seuls 12 pc vivent dans le Mezzogiorno (sud) qui se profile comme ''terre de passage'', relève la même source.
Près de la moitié de ces étrangers (46,3 pc) ont un permis de séjour à durée indéterminée, affirme la même source précisant que 55,8 pc des ressortissants marocains disposent d'un permis de séjour de longue durée.
En 2010, 600.000 nouveaux permis de séjour ont été accordés dont 60 pc pour motif de travail et 39,9 pc pour motif familial.
Un récent rapport de la Fédération nationale italienne de l'artisanat (CNA) avait révélé que les ressortissants marocains figuraient en tête des entrepreneurs étrangers en Italie dont le nombre total était estimé à 229.000 en
2010.
Avec une part de 16, 4 pc, les Marocains devançaient les Roumains (15, 4 pc), les Chinois (14,7 pc) et les Albanais (10,4 pc), avait précisé le rapport sur ''l'entrepreneuriat étranger en Italie''.
Selon le document, les entreprises étrangères en Italie, dont le nombre a doublé en l'espace de cinq ans, opèrent majoritairement dans les secteurs du bâtiment (37,4 pc), du commerce (34,8 pc), des réparations (9,9 pc) et des manufactures (notamment le textile et le cuir - 4,3 pc).
Ces entreprises représentaient alors 8,5 pc de l'ensemble des entreprises italiennes.
28 mars 2012
Source : MAP

Le Maroc et la Belgique ont signé, mercredi à Rabat, une convention de partenariat portant sur la formation professionnelle de jeunes bruxellois dans les métiers de l'artisanat.
Aux termes de cette convention, des jeunes âgés entre 18 et 30 ans de la région Bruxelles-capitale, d'origine marocaine et non marocaine, bénéficieront de cycles de formation pouvant atteindre trois mois dans une dizaine de métiers d'artisanat marocain.
Ce projet permettra à des jeunes bruxellois, formés dans le domaine de la construction, de bénéficier d'une formation dans le domaine de la Tadelakt, ici au Maroc, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, le ministre en charge de la formation professionnelle, de l'action sociale, de la famille et des relations internationales à la commission communautaire française, M. Emir Kir.
Cette convention donne à ces jeunes une possibilité d'avoir une spécialisation, à travers l'acquisition du savoir-faire marocain, a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre chargé des marocains résidant à l'étranger, M. Abdellatif Maazouz, a souligné que cette convention constitue une opportunité pour ces jeunes pour réussir une meilleure insertion.
La réunion, tenue à l'occasion de cette cérémonie de signature, nous a permis d'examiner les questions qui intéressent la communauté marocaine en Belgique, notamment en ce qui concerne la formation professionnelle, a précisé à la MAP M. Maazouz.
La convention, a-t-il ajouté, permettra la formation des jeunes dans plusieurs domaines, notamment la construction et l'artisanat, soit des métiers "qui reflètent la culture et la civilisation marocaines".
La convention a été signée, du cô té belge, par M. Emir Kir, et cô té marocain, par MM. Abdelouahed Souhail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdessamad Kayouh, ministre de l'Artisanat et Abdellatif Maazouz, ministre chargé des marocains résidant à l'étranger.
28 mars 2012
Source : MAP

« La langue arabe est, sans contredit, l'idiome qui a envahi la plus grande étendue de pays. Deux autres langues seulement, le grec et le latin, partagent avec elle l'honneur d'être devenues langues universelles, organes d'une pensée religieuse ou politique supérieure aux diversités de race;

C’est un nouveau portail de banque à distance, qui permet aux utilisateurs de bénéficier de services aussi bien consultatifs que transactionnels sans avoir à se déplacer en agence.
La souscription à BMCE direct est gratuite et permet aux clients particuliers, professionnels et MRE de consulter gratuitement leur situation financière en temps réel et procéder aux opérations bancaires courantes en ligne : virements, consultations des titres, crédits, avis d’impayés… « la plateforme est dotée d’une interface web pratique qui permet à l’utilisateur de trouver facilement les informations et les fonctionnalités qu’il recherche. Pour faciliter davantage l’accès aux services, en plus d’une assistance technologique dédiée, un guide d’utilisateur et une démonstration interactive sont disponibles en ligne », explique la direction Communication de BMCE Bank. Etant la première entreprise à offrir ce genre de service en ligne, BMCE s’adapte à une génération de clients de plus en plus connectés.
29/3/2012
Source : Marocainsdumonde

Aux termes de la nouvelle exigence proposée, mercredi, par le ministre canadien l'Immigration, Jason Kenney, les immigrants potentiels seraient tenus de faire évaluer et vérifier leurs diplô mes d'études par un organisme désigné, avant leur arrivée au Canada.
En faisant évaluer leurs attestations d'études étrangères avant leur arrivée au Canada, "les travailleurs étrangers qualifiés auront une meilleure idée de la façon dont leurs titres de compétences correspondent au marché du travail du Canada et leur permettront de contribuer pleinement à l'économie, et ce, plus rapidement", a estimé le ministre canadien de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme.
La présente proposition vise à faciliter l'intégration des migrants sur le marché de l'emploi au Canada, qui accueille annuellement quelque 250.000 nouveaux arrivants, dont la majorité sont des "immigrants économiques", soit des travailleurs qualifiés, des investisseurs ou des entrepreneurs.
"Une évaluation préalable à l'arrivée permettrait aux demandeurs de découvrir dans quelle mesure leurs attestations d'études sont comparables aux diplômes canadiens", explique le ministre, estimant que cette mesure "permettra d'éviter l'arrivée de personnes qui ne possèdent pas le niveau de scolarité voulu, et contribuera à régler le problème des immigrants qui, à leur arrivée au Canada, sont incapables de travailler dans leur domaine".
Des milliers d'immigrants se heurtent chaque année à la non-reconnaissance de leurs attestations d'études acquises à l'étranger, et ce, même s'ils ont fréquenté des universités européennes. Selon les chiffres de l'Agence nationale de la statistique, le taux de chômage s'est chiffré à 7,4 % en février au Canada, pays de quelques 34 millions d'habitants.
Le ministre de l'immigration a également saisi l'occasion pour rendre public le Rapport d'étape du gouvernement du Canada sur la reconnaissance des titres de compétences étrangers en 2011, intitulé Renforcer l'économie du Canada.
Bon nombre de cadres formés à l'extérieur du Canada seraient actuellement sans travail ou pratiquent des métiers qui ne sont pas liés à leur formation. Ce sont les difficultés liées, en particulier, à la reconnaissance de leurs diplômes qui empêchent tous ces travailleurs étrangers d'exercer au pays.
29 Mars 2012
Source : Atlas info

Le président-candidat estime que "l'afflux d'étrangers" menace le modèle social français.
Nicolas Sarkozy s'est livré mercredi à une violente charge contre l'immigration en se posant comme le défenseur du modèle social français qui ne "résisterait pas" à un afflux d'étrangers, lors d'une réunion publique dans les Yvelines.
"Il y a un moment où nous devons dire, par souci de l'équilibre de nos comptes sociaux et de la bonne marche de notre système d'intégration, que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde", a lancé Nicolas Sarkozy. "Je ne demanderai pas d'efforts aux Français pour rétablir l'équilibre de nos comptes et, dans le même temps, je n'accepterai pas qu'il y ait une immigration qui vienne en France poussée par l'attrait pour nos prestations sociales, parce que notre système social n'y résistera pas", a-t-il poursuivi sous les hourras de ses partisans.
Discours improvisé
"Qu'on ne vienne pas m'expliquer qu'on doit pouvoir faire venir sa famille si on n'a pas un logement décent. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on doit pouvoir faire venir sa famille si on n'a pas un salaire pour la faire vivre", a insisté le candidat de l'UMP. "Je n'accepterai pas qu'on fasse venir sa famille si celle-ci n'a pas, préalablement à son entrée en France, fait l'effort d'apprendre le français et de comprendre les valeurs de la République, a également promis le président-candidat. Pensez à la femme cloîtrée dans son appartement par un mari qui ne respecte aucune des valeurs de la République."
Plus tard, dans son discours improvisé, Nicolas Sarkozy a également reproché à son rival du PS François Hollande de ne pas avoir voté le texte de loi sur l'interdiction de la burqa. "Nous ne voulons pas sur les trottoirs de la République française des femmes en burqa, parce que ce n'est pas notre conception de la femme et de l'homme", a-t-il dit. Le chef de l'État s'est défendu de tenir un discours d'extrême droite. "Je ne plaiderai jamais pour la fermeture (...) le discours des extrémistes est un discours de haine et de peur", a-t-il plaidé, avant d'accuser la gauche d'avoir "laissé tomber les quartiers et les banlieues". Mardi soir, à Nantes, Nicolas Sarkozy avait également durci le ton sur l'immigration, mettant notamment en garde contre les effets d'une "vague migratoire incontrôlée".
29/03/2012
Source : Le Point.fr

La Suisse et la Tunisie ont paraphé mercredi à Berne un accord de coopération en matière migratoire. Le texte fixe notamment les fondements de l’encouragement au retour volontaire et les modalités des renvois forcés dans le pays d’origine.
L’accord porte plus généralement sur les domaines de l’entrée, du séjour et de la réadmission. Un protocole d’entente pour un partenariat migratoire, ainsi qu’un accord relatif à l’échange de jeunes professionnels à des fins de formation ont également été paraphés, a indiqué l’Office fédéral des migrations.
Le partenariat migratoire sert de cadre pour une coopération dans tous les aspects de la migration. Il aborde notamment les causes de la pression migratoire et l’impact d’une coopération économique.
Négociations entamées en janvier
En paraphant ces accords, Hafedh Béjar, ambassadeur de Tunisie, et Eduard Gnesa, ambassadeur chargé de la collaboration internationale en matière de migrations au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), ont bouclé les négociations entamées en janvier dans le cadre du dialogue migratoire entre les deux pays.
Les accords paraphés seront prochainement soumis pour approbation au Conseil fédéral avant d’être formellement signés.
28.03.2012
Source : Actualitésdumonde/ats

L’immigration n’est pas un problème, bien au contraire la France lui est redevable de beaucoup. Elle constitue une richesse.
La partition est bien connue, et aucune élection nationale n’y échappe depuis plusieurs décennies. Après un quinquennat marqué par uneinstrumentalisation outrancière de l’immigration, le candidat-président Nicolas Sarkozy en fait à nouveau son cheval de Troie. Ses dernières déclarations à ce sujet nuisent très gravement à notre pays et constituent un déni de réalité: l’immigration régénère la République et elle est une chance pour la France. En 1987, il y a 25 ans déjà, un colloque avait été organisé à la Sorbonne sur le thème de la France qui s’enrichit des apports multiples dus à l’immigration. Intitulé «La France et le pluralisme des cultures», il apparaît aujourd’hui comme un lointain souvenir.
A l'époque le président François Mitterrand avait déclaré: «Nous sommes tous un peu roumain, un peu germain, un peu juif, un peu italien, un peu espagnol, de plus en plus portugais.» Et il ajouta: «Je me demande si déjà nous ne sommes pas un peu arabes.»
Pour ou contre l'immigration?
A l’époque, dans un essai intitulé «Le creuset français»,l’historien Gérard Noiriel précisait que cette perspective était une manière de se donner «bonne conscience». Un constat qui reste vrai aujourd’hui. Car, d'une certaine façon, il faut être pour ou contre l'immigration. Et tous ceux qui sont pour, démontrent en quoi elle constitue un apport essentiel. Or, toujours selon Noiriel, en matière d’immigration, il ne s'agit pas d’être pour ou contre, et encore moins «de réhabiliter des racines, dévoiler des origines ou exalter l'identité plurielle de la France.»
Il s'agit plutôt, au niveau de lacommunauté nationale qui incarne la république, de considérer l'immigration, non pas comme un problème extérieur, mais comme une question interne à l'Histoire de notre pays. Dans ces conditions, affirmer que l'immigration régénère la République, c'est expliquer ce que la France d'aujourd'hui doit à l'immigration. Ce qui, pour Gérard Noiriel, revient aussi à «donner à des millions d'habitants de ce pays, la possibilité de situer leur histoire personnelle, dans la grande histoire de la Nation française, afin qu'elle y ait une place légitime.»
Dans sa célèbre «Réflexion sur la question juive», Jean-Paul Sartre affirmait que «l’immigréest d’abord un homme que les autres tiennent pour immigré.» Mais qu’est-ce donc qu’un immigré? Dans le langage courant et pour nombre de nos concitoyens, les confusions sont fréquentes entre émigré et immigrés.
Or, si les premiers, comme les travailleurs étrangers, quittent leur pays pour être employés temporairement hors de chez eux, les seconds en revanche nourrissent, même de manière implicite, le projet de s’installer durablement dans le pays d’accueil.
C’est ce qui différencie le travailleur saisonnier, du jeune africain qui est prêt à perdre sa vie pour rejoindre l’Europe en passant par l’Afrique du Nord ou les Iles Canaries. Au milieu des années 1970, feu le sociologue Abdelmalek Sayad affirmait justement que dans les sociétés industrialisées, «c’est le travail qui fait naître l’immigré, qui le fait être ; c’est lui aussi, quand il vient à cesser, qui fait «mourir»l’immigré, prononce sa négation ou le refoulement dans le non-être.»
De l’utilité de l’étranger
Dans l’Hexagone plus qu’ailleurs, immigration et industrialisation sont indissolublement liés. Pour faire face à ses déficits démographiques et suppléer aux faiblesses historiques de son économie, la France a longtemps fait appel à l’immigration. En effet, malgré les progrès techniques réalisés dès le 18e siècle dans le textile et la métallurgie, l’industrialisation a été très lente en France jusqu’aux environs des années 1820-1840.
Cette situation va s’aggraver avec la crise qui suivit la Révolution française et les difficultés de l’Empire. Afin de dynamiser l’industrie française et donner de la souplesse à l’économie, les autorités favorisèrent l’immigration dès le début du 19e siècle. Ils étaient ouvriers agricoles, manœuvres dans les chantiers de construction, ouvriers d’usine employés dans les postes les plus mécanisés et les plus insalubres.
A cet égard, on peut citer les Sardes qui étaient employés dans les savonneries de Marseille. Rajoutons également que, à cette époque, l’agriculture tenait une place très importante en France, et la petite paysannerie était encore prépondérante.
C’était l’ «industrialisation à la française», caractérisée par un enracinement des ouvriers de métier en zone rurale, dans des secteurs comme les mines et la métallurgie. Mais dès le début du 19e siècle, les démographes constatèrent en France un malthusianisme très prononcé. La plupart des familles tenaient à maîtriser leur fécondité pour favoriser l’ascension sociale de leurs enfants, et leur transmettre un patrimoine.
Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, la société Pont-à-Mousson par exemple, allait chercher les ouvriers qu’il lui fallait en Roumanie, en Pologne ou encore en Kabylie. Dans les mines, la sidérurgie, la chimie, l’électrochimie…, les ouvriers-paysans français refusaient alors les travaux pénibles. De plus, la Première Guerre mondiale avait privé l’industrie française d’environ 10% de son personnel.
Immigrés célèbres
Mais l’apport de l’immigration ne peut être limité à ces seuls aspects économiques. L’histoire sociale et culturelle de la France a aussi très largement été nourrie par l’immigration. Patrice de Mac-Mahon, qui était d’origine irlandaise, fut maréchal du Second Empire et président de la Troisième République. Le Baron Haussmann était issu d’une famille allemande. Fils d'un immigré italien, Léon Gambetta opta pour la nationalité française en 1859, il avait 21 ans.
Marie Curie, prix Nobel pour ses découvertes sur la radioactivité était d’origine polonaise. Les philosophes Bergson, Meyerson, Jankélévitch étaient tous d’origine polonaise. Chez les écrivains célèbres, Verlaine avait des ascendances belges, Apollinaire était d’origine polonaise, la comtesse de Ségur était la fille d’un gouverneur général de Moscou, Emile Zola était le fils d’un ingénieur italien. Plus proches de nous, Romain Gary, Joseph Kessel, Emmanuel Bove, Henri Troyat, Georges Perec… étaient d’origine russe. En matière musicale, Jacques Offenbach était d’origine allemande, Joseph Maurice Ravel et Arthur Honegger étaient de parents suisses.
S’agissant du théâtre et du cinéma, Sarah Bernhardt était d’origine néerlandaise. Ariane Mnouchkine est de père russe et de mère anglaise. Yves Montand et Serge Reggiani étaient tous d’origine italienne. Charles Aznavour, Alice Sapritch et Henri Verneuil sont de la deuxième génération de l’immigration arménienne. Tout comme Isabelle Adjani est de la deuxième génération de l’immigration algérienne. Serge Gainsbourg était d’origine russe et Coluche d’origine italienne. En sport, la liste est tout aussi longue : Wizsniewski, Budzinski, Synakowski, Kopa, Di Loro, Di Nallo, Repellini, Platini, Battiston, Bellone, Ferreri, Amoros, Luis Fernadez, Tigana, Touré, Zidane...
Aujourd’hui, dans les universités américaines, les écrivains francophones comme Alain Mabanckou et bien d’autres, sont les meilleurs ambassadeurs de la France. Mais, comme le souligne Gérard Noiriel, ce catalogue à la Prévert n’a d’intérêt que si l’on montre en quoi ces hommes ont influencé la «civilisation française contemporaine».
Sinon, le risque c’est de sombrer dans la thèse rebattue «des capacités d’assimilation de la nation française». Autrement dit, ces apports se seraient fondus dans un creuset français sans remettre en cause une identité déjà fixée, notamment depuis la Révolution française. Or, de nombreux sociologues affirment aujourd’hui, que toutes les sociétés marquées par une immigration massive témoignent ensuite d’une culture pluraliste.
29/3/2012, Christian Eboulé
Source : Slateafrique

INTOX. C’est un cliché qui a la vie aussi dure que l’obsession migratoire du Front national. La France serait un pays ouvert aux quatre vents de l’immigration. Sur BFM TV, le 19 mars, Marine Le Pen a même fait de l’Hexagone le champion européen en la matière : «La France est le pays qui accueille le plus d’immigration de toute l’Europe.» Un propos qui, dans le climat de la campagne, trouve un écho dans le staff de Nicolas Sarkozy. Son conseiller, Patrick Buisson, évoquait récemment dans Le Monde le «déferlement migratoire» dont la France subirai. Hier, à Nantes, Nicolas Sarkozy lui-même parlait de «vague migratoire incontrôlée».
DESINTOX. Il est complexe d’opérer des comparaisons internationales en matière de flux d’immigration, étant donné la diversité des modes de décompte selon les pays. Mais les statistiques existantes infirment totalement l’assertion de la patronne du Front national. L’OCDE publie chaque année des données en se basant sur l’immigration permanente, excluant notamment les étudiants qui n’ont pas vocation à demeurer dans le pays d’accueil. Les dernières statistiques standardisées disponibles, celles de 2009 (les chiffres de 2010 ne seront connus qu’en juin prochain), montrent que le nombre d’immigrés entrés en France (178 700) est inférieur à celui de l’Italie (369 000), de l’Allemagne (197500), du Royaume-Uni (397 900) ou de l’Espagne (334000). Le propos de Marine Le Pen perd encore en pertinence si l’on se fie au nombre d’immigrés accueillis dans chaque pays comparativement à sa population. Le chiffre des entrées légales «permanentes» en France s’élevait en 2009 à moins de 0,3% de la population totale, loin de la moyenne de l’OCDE (0,6%) et de nombreux pays d’Europe. Ainsi, les flux migratoires en Finlande et en Belgique représentaient en 2009 0,35% de leur population respective. Aux Pays-Bas et au Portugal, ce pourcentage s’élève à 0,55%. Il est supérieur à 0,6% pour l’Italie et le Royaume-Uni. Enfin, le Danemark, l’Espagne et la Suède oscillent entre 0,7% et 0,8%. Un regard sur le stock d’immigrés résidant en France achève d’invalider la thèse frontiste. En 2009, on comptait environ 5,3 millions d’immigrés (personnes nées étrangères à l’étranger), soit 8,5% de la population. Cette proportion est inférieure à celle de nombreux pays européens dont les Pays-Bas (11,2%), le Royaume-Uni (11,5%), l’Allemagne (13%), l’Espagne (14,4%) la Suède (14,7%) ou encore l’Autriche (15,6%).
28/3/2012, Cédric Mathlot
Source : Libération

Née en •France dans la région Bourgoin-Jallieu, Saida Akharraze  évolue en équipe nationale féminine française U19. Originaire du Maroc et plus précisément du Souss, • Saida est fière de ses origines et ne cache pas son désir de défendre les émouleurs du Onze national.  Dans cet entretien, elle se présente…Suite

Le transport maritime fait face à une crise sans précédent. Les pouvoirs publics veulent venir en aide aux compagnies maritimes en difficulté tout en lançant un projet de contrat - programme...Suite

Participeront à cette manifestation, un nombre important d’écrivains, de penseurs et d’artistes, installés au Maroc ou issus de l’émigration.
Fès accueille du 21 au 26 avril, la 4e édition du Festival méditerranéen du livre de Fès. Organisé par la Fondation «Club du livre au Maroc» en partenariat avec, entre autres, le conseil communal de Fès et le ministère de la Culture, le festival est placé cette année sous le thème : «la culture marocaine aux pays d’émigration : Approches croisées». Cette rencontre culturelle qui connaîtra la participation de bon nombre d’écrivains, penseurs et artistes, installés au Maroc ou issus de l’émigration, ainsi que des spécialistes du livre et de l’édition, sera une opportunité de débattre de la problématique du patrimoine culturel produit par les deuxième et troisième générations d’écrivains et d’artistes natifs de l’étranger dont la plupart ont une double nationalité et qui vivent un tiraillement inéluctable, existentiel et civilisationnel, entre une entité marocaine innée et une altérité occidentale acquise.
Au menu du festival cette année, une projection d’un film, une représentation théâtrale, une séance musicale, des récitals poétiques, une exposition de peintures, ainsi que des signatures de livres. Par ailleurs, à l’instar des trois précédentes éditions, cette quatrième édition sera marquée par la tenue d’un important colloque qui portera cette année sur : «La littérature de la diaspora marocaine» et auquel prendront part des critiques, des chercheurs et des écrivains intéressés par ce sujet.
En parallèle à ces activités, le Prix de la créativité méditerranéenne de Fès sera attribué à un auteur dont l’œuvre contribue au rayonnement de notre culture issue de l’émigration, ainsi que les prix qui récompenseront les méritants parmi les étudiants ayant participé au Concours de création littéraire organisé pour la première fois par la Fondation. Il est à noter que la Fondation du «Club du livre au Maroc», créée en 2007 au sein de la Médiathèque municipale de Fès, est l’initiatrice de plusieurs activités culturelles, dont des «Portes ouvertes sur la lecture publique» et des rencontres-débats avec la participation de romanciers, de cinéastes et de poètes.
Reconnaissance pour la littérature de la diaspora marocaine
Plus de 3 millions de Marocains résident à l’étranger. Cette diaspora marocaine a su tirer son épingle du jeu dans différents domaines, notamment celui de la culture et de la littérature. En effet, outre Abdellatif Laâbi et Tahar Ben Jelloun qui sont les pionniers de la littérature marocaine à l’étranger, d’autres noms montent en puissance à l’instar de Salim Jay ou encore de Maâti Kabbal. Cependant, pour Abdelahk Souitat, le directeur du Festival méditerranéen du livre de Fès, la production littéraire contemporaine de la diaspora marocaine souffre d’une ignorance à l’intérieur du Maroc et mérite en conséquence, une plus grande reconnaissance «Il y a une nécessité de réhabiliter un pan considérable de notre culture nationale contemporaine produite sous d’autres cieux sous forme de textes romanesques et poétiques, de pièces de théâtre, etc., et dont les créateurs revendiquent une marocanité qui va de pair avec une autre nationalité acquise. Il s’agit en effet de l’objectif principal de notre festival, cette année».
28 Mars 2012 , Afaf Razouki
Source : LE MATIN

Quatre ressortissants marocains ont été brûlés à des degrés divers suite à un incendie qui s'est déclenché, lundi soir, dans l'usine qui les emploie dans une localité proche de Turin…Suite

C'est l'une des raisons de la stabilité des intentions de vote observée dans le sondage d'Ipsos/Logica Business Consulting pour France télévisions, Radio France et Le Monde réalisé les 23 et 24 mars…Suite

Dans leurs travaux de terrain sur l'immigration en Espagne, chercheurs et universitaires espagnols partent de 1' évidence selon laquelle la présence de 1'immigration féminine marocaine, est la plus ancienne  de tous les collectifs d'étrangers…Suite

Quelque 50.000 migrants ont profité de la mise en oeuvre d'un nouveau système de visa étudiant en 2009 pour travailler illégalement au Royaume-Uni, selon un rapport officiel.
Le système mis en œuvre en 2009 prévoyait que les étudiants étrangers devaient être pris en charge par une institution agréée et ne pouvaient en changer sans autorisation. Mais l'absence de contrôle a conduit à ce que 40.000 à 50.000 d'entre eux entrent au Royaume-Uni pour travailler et non étudier, selon le rapport.
"Les services de contrôle aux frontières (UK Border Agency) n'ont pas vérifié que ceux entrant au Royaume-Uni comme étudiants suivaient réellement des cours", relève l'audit.
L'audit commandé par le gouvernement reproche également à l'agence de contrôle aux frontières de ne pas avoir vérifié que les étudiants quittaient effectivement la Grande-Bretagne après leurs études.
Les abus ont eu lieu essentiellement la première année, estime l'audit.*
292.000 visas et 110.000 extensions de visas ont été délivrés à des étudiants et leurs familles chaque année depuis l'introduction du nouveau système il y a 3 ans.
Le gouvernement libéral-conservateur britannique ne fait pas mystère de son voeu de n'attirer que les "bons migrants": travailleurs et étudiants qualifiés.
Il a annoncé un renforcement du contrôle de l'immigration, en mettant en oeuvre des règles plus strictes sur la maîtrise de la langue, et en s'assurant que les étudiants ont bien le droit de séjourner dans le pays.
"Les nouvelles restrictions sur l'emploi après les études signifient que tous les étudiants, sauf les meilleurs d'entre eux, doivent rentrer chez eux", a indiqué mardi le secrétaire d'Etat à l'immigration Damian Green.
Le gouvernement de David Cameron s'est engagé à diminuer à "quelques dizaines de milliers" le solde migratoire d'ici 2015, contre 242.000 pour l'année terminée à septembre 2010, en faisant la chasse aux mariages blancs et aux "faux étudiants" et en mettant un plafond annuel au nombre de migrants originaires de pays n'appartenant pas à l'Union européenne.
27 mars 2012
Source : AFP

La police allemande peut invoquer l'apparence physique pour procéder au contrôle de personnes voyageant sur certaines lignes ferroviaires, a affirmé mardi la justice allemande.
Selon un jugement du tribunal administratif de Coblence (ouest), les policiers fédéraux ont le droit de contrôler des voyageurs "même en l'absence de soupçons", sur les lignes régulièrement empruntées par les étrangers pour entrer illégalement sur le territoire allemand.
Le tribunal a rejeté la plainte d'un voyageur qui avait été contrôlé par des fonctionnaires de police. L'un de ces derniers avait argué que la couleur de peau faisait partie des critères pouvant entraîner un contrôle. Estimant ce critère illégal, le plaignant avait saisi la justice.
Le jugement indique qu'en fonction des effectifs déployés et par souci d'efficacité, lorsque les policiers procèdent à des contrôles ciblés, ceux-ci peuvent alors choisir les personnes "selon leur apparence physique".

27 mars 2012
Source : AFP

L'Italie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbopurg, pour avoir expulsé dans son pays un ressortissant tunisien en 2010, après avoir purgé une peine de prison pour terrorisme, ont rapporté les médias italiens.
En vertu de ce verdict, l'Italie doit verser 15.000 euros à l'intéressé qui avait porté plainte devant la Cour européenne, en guise de réparation du préjudice moral.
En dépit de la demande de la Cour, en 2010, de ne pas rapatrier le ressotissant tunisien, estimant alors que son expulsion en Tunisie, pouvait donner lieu à de mauvrais traitements, Rome ne s'était pas plié à la requête.
"La mise à exécution de l'expulsion (...) vers la Tunisie a violé l'article 3 de la convention européenne des droits de l'homme, relatif à l'interdiction de la torture" a argué la Cour, indiquant que "le fait pour un Etat de ne pas respecter la mesure provisoire demandée a pour conséquence de mettre en péril l'efficacité du droit de recours individuel".
"En ne se conformant pas à la mesure provisoire indiquée, l'Italie n'a pas respecté les obligations qui lui incombaient", a ajouté la Cour dans son jugement.
Les autorités italiennes ont expulsé dans leur pays, en 2010 et 2011, tous les ressortissants étrangers condamnés pour terrorisme dans les années 1990, à l'issue de leur sortie de prison.
27 mars 2012
Source : APS

Le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger a organisé, mardi en fin d'après-midi à Nador, une journée pour rendre hommage à des femmes immigrées issues de la province, en reconnaissance de "leur contribution dans la dynamique de développement que connaît le Royaume".
Cette journée, qui s'inscrit dans le cadre des activités du ministère pour la célébration de la Journée mondiale de la femme, a été l'occasion de mettre en valeur les compétences et les sacrifices des Marocaines du monde pour l'affirmation de soi en faveur d'une intégration porteuse sur les différents plans.
A cette occasion, un hommage a été rendu à des femmes immigrées de différents horizons issues de la province ayant marqué par leur action et leur engagement leurs domaines de travail respectifs.
Intervenant lors de cette rencontre, organisée en collaboration avec la province de Nador et le ministère de la Culture, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a rappelé les actions entreprises par le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, pour la promotion de la situation de la femme à travers l'approbation d'une série de conventions internationales et l'adoption du Code de la famille.

Après avoir relevé que les femmes représentent aujourd'hui 48 pour cent de l'ensemble de la communauté marocaine établie à l'étranger, M. Maazouz a indiqué que si une large frange des Marocaines du monde a réussi une "intégration positive" dans les pays d'accueil et s'est imposée dans différents domaines, d'autres sont toujours confrontées à des difficultés d'ordre social et à la précarité économique.
Dans ce cadre, le ministère Âœuvre pour l'élaboration d'une série de mesures pour améliorer la situation de ces femmes immigrées, a-t-il précisé, faisant état de la mise en place de programmes de sensibilisation des femmes à leurs droits, le renforcement des compétences des acteurs institutionnels et de la société civile concernés par la question de la femme immigrée et le développement de la contribution de cette dernière à la dynamique de développement.
Ces mesures comprennent également l'adoption d'une stratégie basée sur l'approche genre social et les droits des immigrées marocaines dans le but d'intégrer cette approche dans tous les programmes et les projets du ministère, tout en travaillant sur le lancement de programmes spécifiques pour accroître les capacités d'intégration des femmes dans les pays d'accueil et le renforcement de leurs liens avec le pays d'origine, a-t-il noté.
M. Maazouz a, en outre, relevé que le ministère s'emploie, en partenariat avec les institutions financières concernées, à obtenir la réduction des coût des transferts des Marocains résidant à l'étranger, l'extension du réseau de ces institutions et leur implantation dans les régions enclavées afin de faciliter l'envoi de ces fonds à leurs familles.
Ces mesures sont une contribution à la préservation des droits des femmes marocaines immigrées, à la défense de leurs intérêts et au renforcement de leurs capacités à travers un accompagnement et un suivi dans les domaines sociaux, culturels et juridiques, a-t-il soutenu.
27 mars 2012
Source : MAP

Le Premier ministre Elio Di Rupo a tenu à rappeler mercredi que "la plus grande fermeté est de mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal qui n'ont pas leur place en Belgique".
Une polémique a surgi après l'intervention d'une sénatrice PS, Fatiha Saïdi, lors d'une tentative d'expulsion d'un ressortissant marocain en situation irrégulière sur le territoire. Le quotidien Het Laatste Nieuws révélait mercredi que ce ressortissant, Mohammed C., a déjà fait l'objet de 42 interpellations pour des faits graves depuis 1996. Dans un communiqué, le Premier ministre rappelle les termes très clairs de l'accord de gouvernement relatifs à l'éloignement des personnes en séjour illégal. Toute personne qui ne dispose pas de titre de séjour et n'a pas la possibilité d'en obtenir un doit recevoir un ordre de quitter le territoire. Cette personne doit être éloignée, dans le respect des droits de la personne concernée et dans des conditions de sécurité appropriées. Selon l'accord de gouvernement, la priorité est au retour volontaire. Si ce retour volontaire ne s'avère pas possible, le retour forcé est alors mis en oeuvre, précise le Premier ministre. Il ajoute que, "le droit à l'asile doit évidemment être garanti, ce qui est le cas dans notre pays. La Belgique respecte ses obligations internationales et offre l'asile aux personnes qui font l'objet de persécutions personnelles dans leur pays". En revanche, conclut Elio Di Rupo, "la plus grande fermeté est de mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal, qui n'ont pas leur place en Belgique".
 28 mars 2012
Source : LeVif/Belga

Projeté dans le cadre du Festival International des Films de Femmes qui se tient à la Maison des Arts de Créteil du 30 avril au 8 avril, ce documentaire intitulé « Notre école » réalisé par deux réalisatrices roumaines suit trois enfants roms qui participent à un projet d’intégration scolaire dans une petite ville de Transylvanie et se heurtent aux préjugés.
Quel droit à l’éducation pour les enfants roms ?
Au sein de la Communauté européenne, les enfants de la communauté rom se heurtent à d’importants obstacles dans le domaine de l’enseignement. Pourtant, selon les textes de droit international et européen, les états ont l’obligation de veiller au respect du droit à l’éducation des enfants et doivent interdire toute forme de discrimination.
Cette ségrégation amène des milliers d’élèves roms à recevoir un enseignement au rabais dans des écoles ou classes « spéciales » destinées aux élèves présentant des « handicaps mentaux légers » ou, dans des écoles ou classes pratiquant une ségrégation ethnique au sein même du système scolaire classique notamment en Slovaquie et en Roumanie.
Ce phénomène de rejet institutionnalisé contraint les roms à vivre au ban de la société, le plus souvent dans des quartiers insalubres ou ils ne bénéficient d’aucun accès à l’eau, à l’électricité, ou aux soins. Ces conditions aggravent les difficultés d’accès à l’éducation pour les enfants roms.
Les gouvernements des pays concernés doivent prendre conscience qu’il est essentiel d’améliorer l’accès des Roms à l’éducation pour briser le cycle de la pauvreté dans lequel tant d’entre eux sont enfermés.
En Roumanie et en Bulgarie, 15 % des enfants roms n’intègrent jamais le système éducatif et le taux d’abandon scolaire des Roms est quatre à six fois supérieur à la moyenne nationale.
Source : Amnesty.fr

L’UE27 a enregistré 257 800 demandeurs d’asile1 en 2010, soit 515 demandeurs par million d’habitants. Il est estimé qu'environ 90% d'entre eux étaient de nouveaux demandeurs tandis qu'environ 10% réitéraient leur demande2. En 2009, 264 000 demandeurs d'asile avaient été enregistrés...Suite

Le dossier du XXIème rapport sur l’immigration (Caritas/Migrantes, 2011) en Italie, présente un panorama global de ce que l'on pourrait définir aujourd’hui comme « un pays de migrants », explique, dans cet article, Igiea Lanza di Scalea, chercheuse en criminologie en Calabre, et engagée dans la collecte de livres pour les prisonniers à Rome.
Il y a en effet plus de 4, 5 millions de résidents étrangers en Italie, dont environ un million de mineurs. En moyenne, on compte un étranger pour 12 résidents ; en tout, 1/8e sont de la seconde génération : des Italiens de fait mais non de droit, nés en Italie et malgré cela « différents » parce qu’enfants d’immigrés.
L’étranger peut être considéré comme le symbole le plus représentatif de l’éclatement social, qui se reflète dans la difficulté à accepter et à construire des formes sociales différentes et néanmoins partagées. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité, affirme l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et pourtant, l’étranger, en étant porteur de valeurs, d’usages, de coutumes « différentes », engendre des distances morales, sociales et surtout culturelles.
Rapidement « étiqueté » déviant, l’étranger est – littéralement – « celui qui prend un autre chemin » quant à la représentation sociale partagée. La personne différente provoque de la crainte, une tension, une distance, ou une agressivité « défensive ».
Dans ce sens, le British Council, en analysant un échantillon de 3500 jeunes d’âge scolaire (de neuf pays européens), a montré que les étrangers ont 30% de probabilité en plus de subir des agressions (13% contre 9%) et de faire l’objet de moqueries (24% contre 16% pour les autochtones).
Une étude récente sur la perception du préjugé envers les étrangers, de la chaire de méthodologie et technique de la recherche sociale, de l’université La Sapienza de Rome, menée en 2011 dans le contexte spécifique des résidences universitaires, a mis en lumière la tendance des Italiens à privilégier, en général, les relations avec leurs compatriotes, générant ainsi le fameux phénomène de l’ « homophilie nationale ».
En ce sens, selon la littérature dominante, nos compatriotes italiens souffriraient du « syndrome de l’agression », manifeste dans le renforcement des dynamiques in-group vs out-group, pour la « sauvegarde » de leurs frontières identitaires.
Le prae-iudicium est une pensée simple: il surgit à la maison, à l’école, au bureau, dans les cantines des entreprises. C’est un préjugé que de refuser un sourire, de détourner son regard ou, pire encore, de ne pas serrer la main de celui qui vous la tend.
De plus, contrairement à l’opinion commune qui situe l’étranger « au centre » de l’action criminelle italienne, le dossier sur l’immigration Caritas/Migrantes note que le « taux de criminalité » des immigrés réguliers en Italie est « seulement légèrement plus élevé que celui des Italiens » (entre 1,23% et 1,40% contre 0,75%).
Le rapport met aussi en évidence la fonction complémentaire des travailleurs immigrés qui permet de favoriser de meilleures opportunités de travail pour les Italiens : c’est pour cette raison que, si ces travailleurs immigrés venaient à manquer dans les secteurs de productions considérés comme « non attractifs » par les Italiens (l’agriculture, l’industrie, le bâtiment etc.), le pays serait dans l’impossibilité d’affronter son avenir.
Malgré cela, il semblerait que la société refuse a priori toute diversité, la considérant comme la cause de maux inexistants. La diversité est dynamique, évolutive et elle pousse à s’améliorer : l’homogénéité est statique et régressive. La diversité est éducative : docet et discet (qui enseigne apprend, ndlr) afin d’ex-ducere (é-duquer, ndlr), de « tirer à l’extérieur » ce qui est dans la personne, en mettant en valeur ses potentialités.
« Erfahrung », expérience, « Verständnis », compréhension, « Mitgefühl », compassion, concepts-clés de l’historicisme contemporain allemand (Dilthey), enseignent à re-vivre et à re-construire le soi dans l’autre, dans cet « être égaux et différents » à l’intérieur d’un système inclusif et pluraliste.
« La dignité de toute personne humaine ne peut faire l’objet a priori de préjudices et de discriminations », a rappelé Mgr Mariano Crociata, à l’occasion de la présentation du communiqué final du Conseil permanent des évêques italiens. Malgré cela, l’étranger est actuellement perçu par la plupart comme un « envahisseur », un ennemi, ou pire, un criminel tout simplement.
27 mars 2012 , Traduction d’Hélène Ginabat
Source : Zenit

La Commission nationale consultative des droits de l'homme a rendu son rapport annuel sur les actes racistes. S'ils ont diminué en 2011, l'intolérance de la société française, elle, s'accentue.
Par SYLVAIN MOUILLARD
Les «événements» de Toulouse sont bien entendu dans tous les esprits. Mais, pour la remise de son rapport annuel (le lire en intégralité ici), la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) n'a évoqué que l'année 2011. Principal objet de ses recherches : les actes racistes, antisémites et xénophobes commis en France l'an passé. L'autre volet du rapport est une étude d'opinion (1) sur la tolérance des Français. Et les résultats sont ambivalents. En 2011, le nombre d'actes et de menaces racistes est en recul. La CNCDH en a comptabilisé 1 254, soit une baisse de 7% par rapport à 2010.
Mais le sentiment raciste, lui, progresse. Quelque 48% des sondés estiment par exemple que l'immigration est la principale cause de l'insécurité (+4 points par rapport à 2010). Globalement, ce sont les Maghrébins et les musulmans qui cristallisent le ressentiment. Yves-Marie Cann, de l'institut CSA, qui a réalisé l'étude d'opinion, s'avoue désarmé quand il s'agit d'expliquer ces phénomènes concomitants et apparemment contradictoires. Il esquisse une première analyse : «Peut-être que la moindre présence des actes racistes dans le champ médiatique incite à une libération de la parole raciste», juge-t-il.
Voici les principales conclusions de l'enquête.
Les actes et menaces à caractère raciste : en recul, sauf pour les atteintes à l'islam
«Il n'y a pas eu d'événement très grave en 2011», note Marc Leyenberger, de la CNCDH. «On observe une diminution des actes racistes (-2,4%) et antisémites (-16,5%) par rapport à l'année précédente.» Ceux-ci se concentrent principalement dans trois régions : l'Ile-de-France, Paca, et Rhônes-Alpes. Principales satisfactions : le recul des actes antisémites, qui atteignaient il y a quelques années encore des «niveaux graves», et la baisse des menaces en milieu scolaire (-48%). Marc Leyenberger salue en particulier l'action du ministère de l'Education nationale.
Mais il ne peut que déchanter devant les chiffres des atteintes aux personnes en raison de leur confession musulmane. En 2011, ils ont augmenté de 33,6%. 38 actes et 117 menaces ont été recensés. «La figure de l'étranger et du musulman vient cristalliser un certain nombre de craintes, explique-t-il. C'est là que s'articule le lien entre immigration et insécurité.» La CNCDH invite toutefois à regarder ce phénomène avec prudence, notant «l'amélioration du recensement des actes commis», ce qui peut expliquer leur nette augmentation.
La tolérance de la société française : «L'ambiance n'est pas bonne»
Même si le niveau de tolérance reste globalement élevé en France, l'évolution au cours des deux dernières années est négative. «On assistait depuis 2005 à un recul des préjugés. La tendance s'est inversée en 2010, remarque Marc Leyenberger. On avait expliqué ce phénomène par la crise économique, le chômage... des facteurs qui ont tendance à favoriser un racisme de protection contre une menace supposée venant de l'extérieur.» L'argument économique ne suffit plus. Pour Leyenberger, l'accumulation d'événements tels que les révolutions arabes, le discours de Grenoble, les débats sur le voile intégral ou les prières de rue, voire le travail de dédiabolisation du FN entamé par Marine Le Pen, peuvent permettre de comprendre cette montée de l'intolérance.
Certains chiffres sont édifiants. Ainsi, 7% des sondés s'assument «plutôt racistes» (une hausse de 3 points en quelques mois). La vision de la société française est aussi de plus en plus atomisée. Pour 77% des sondés, les Roms sont «un groupe à part». La proportion est de 51% pour les musulmans, 40% pour les Maghrébins, 38% pour les Asiatiques. 31% des sondés jugent que «les enfants d'immigrés nés en France ne sont pas vraiment français». L'idée selon laquelle «de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale» est largement ancrée (70%). Enfin, 55% des sondés seraient prêts à paraphraser Claude Guéant, estimant «qu'aujourd'hui, en France, on ne se sent plus chez soi comme avant».
Cette série d'indicateurs inquiète la CNCDH, qui ne manque pas de pointer du doigt «l'impact que peuvent avoir certains discours politiques ou certains débats nationaux sur l'attitude de quelques-uns de nos concitoyens».
27/3/2012
Source : Libération

Un documentaire suisse, dérangeant mais éclairant, suit des clandestins attendant leur expulsion à Genève.
De ce film très fort naît une sensation persistante de malaise, renforcée par l’attitude volontairement « objective » du cinéaste.
En 2008, Fernand Melgar avait reçu le Léopard d’or au Festival de Locarno pour son précédent documentaire, La Forteresse, qui s’intéressait aux conditions d’accueil des demandeurs d’asile en Suisse (1). Recevant pour la première fois l’autorisation de filmer l’intérieur d’un centre de rétention, il s’immerge cette fois dans l’établissement « vitrine » de Frambois, à Genève, où les demandeurs déboutés peuvent être détenus jusqu’à dix-huit mois – vingt-quatre il y a encore peu – avant d’être expulsés.
D’un côté, une vingtaine d’hommes emprisonnés, dans l’attente, à moins d’un miracle, de l’annonce du vol retour : vol régulier ou « vol spécial » pour les récalcitrants qui, comme en France, peuvent être ligotés. De l’autre, un personnel soucieux du bien-être des « pensionnaires », attentif à ce que tout se passe dans le calme, nouant avec les malheureux une relation qui se veut très humaine. Jusqu’au jour J.
Un cinéaste «engagé mais non militant»
De ce film très fort naît une sensation persistante de malaise, renforcée par l’attitude volontairement « objective » du cinéaste. Nul ne songerait à déplorer que ces hommes – qui ont tout de même la sensation qu’on les prend pour des criminels – soient mieux traités qu’ailleurs. Si rien n’autorise à dire qu’elle est feinte, l’extrême prévenance du personnel d’encadrement, mélange de politesse, de connivence et de paternalisme, devient pourtant rapidement insupportable. Tout à fait révoltante lorsqu’elle s’applique à planifier les départs, vécus comme autant d’arrêts de mort.
À cette « bienveillance » répondent heureusement quelques saines colères de détenus, pas dupes de cet « humanisme » à portée limitée. Tous ont accepté d’être filmés, y compris dans ces moments très difficiles, pour témoigner de leur situation. On aurait toutefois aimé, à un moment ou à un autre, recevoir plus directement leur parole.
Fernand Melgar qui se définit comme un cinéaste « engagé mais non militant », préfère – au risque de déstabiliser – renvoyer le spectateur à sa propre échelle de valeurs plutôt que de lui servir une indignation prémâchée. Récemment diffusé à la télévision, le film a provoqué dans la Confédération un très large débat public.
(1) Le film sort dans les salles françaises en même temps que « Vol spécial ».
27/3/2012, ARNAUD SCHWARTZ
Source : La Croix

Depuis les drames de Montauban et de Toulouse, les politiques multiplient les acrobaties de langage. Le chercheur François Héran nous fournit les sous-titres.
La série commence à devenir impressionnante. En moins d'une semaine, l'éditorialiste du Figaro parle de « parachutistes d'origine musulmane » ; le ministre de l'Intérieur s'associe à la peine de la « com’munauté israélienne de France » ; le président de la République invente les « musulmans d'apparence » ; la première secrétaire du PS distingue les « femmes d'origine maghrébine » et « les Françaises ».
Lapsus ou formules malheureuses, ces phrases trahissent une vraie difficulté à désigner l'appartenance religieuse ou l'origine ethnique des gens.
Qu'est-ce qui pousse des responsables politiques et des commentateurs à s'embarquer dans des formules confuses ?
Pour François Héran, directeur de recherche à l'Institut national des études démographiques (Ined), c'est la peur :
« Une partie du problème vient du fait que, quelles que soient les formules utilisées, on est sûr d'être pris pour cible, accusé par les uns d'être hypocrite et aveugle, par les autres de porter atteinte à l'unité de la République. »
Il décrit ainsi l'embarras dans lequel se trouve quiconque veut désigner certaines catégories de personnes en fonction de leurs origines ou leur religion (et même leur apparence physique) :
« Si vous utilisez des termes directs et que ces termes ont pris historiquement des connotations négatives, il se trouvera toujours des journalistes, des politiques ou des associations pour vous le reprocher et vous accuser de donner dans la discrimination.
Mais si vous utilisez en revanche des termes voilés ou des circonlocutions, il se trouvera encore des journalistes, des politiques ou des associations pour vous le reprocher ! Et vous serez vite accusé de verser dans le déni de réalité. »
La recherche d'un entre-deux aboutit aussi à des solutions maladroites. Elles évitent les mots qui brûlent la langue : « juif », « immigré », « arabe ». Et en utilisent d'autres à tort et à travers : « communauté », « musulman »...
Nous avons demandé à François Héran d'analyser les trois exemples qui nous ont sauté aux oreilles ces derniers jours.
1-  Guéant et la « communauté israélienne de France »
Claude Guéant, le 26 mars, devant la Grande synagogue de la Victoire à Paris :
« Je suis venu m'associer à la peine qu'éprouve toute la communauté israélienne de France, une peine qui est partagée par tous les Français que je représente ce soir. »
L'analyse de François Héran :
« Je crois qu'il a simplement confondu “israélien” et “israélite”. Mais il a aussi oublié, ce faisant, que le mot “israélite” est tombé en discrédit, parce qu'il a été abondamment utilisé sous Vichy. C'est un manque de culture historique.
Le problème est qu'on ne sait plus bien quoi dire. Prenez une expression comme “la communauté juive”. Elle sert à atténuer l'expression “les juifs”, qui, utilisée seule, est perçue comme violente, trop essentialiste, trop marquée. Si vous dites “les juifs de France”, cela passe déjà mieux que “les juifs” tout court.
L'historien Pierre Birnbaum, qui a publié plusieurs livres remarquables sur l'antisémitisme, a critiqué l'usage de l'expression “la communauté juive” au motif qu'elle fleure le communautarisme.
Sur ce point précis, je ne le suis pas. Le mot “communauté” remplit simplement une fonction d'atténuation. Quand vous dites “la colonie française de Mexico” pour désigner les expatriés français du Mexique, ça n'a rien de colonialiste. »
2- Sarkozy et les « musulmans d'apparence »
Nicolas Sarkozy, le 26 mars sur France Info :
« Je rappelle que deux de nos soldats étaient – comment dire ? – musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique. D'apparence... Comme on dit : de la diversité visible. »
L'analyse de François Héran :
« C'est un cas de figure intéressant, celui d'une discordance entre l'apparence physique et la réalité administrative ou sociale : vous portez un nom et un patronyme arabes ou bien vous avez une apparence physique qui trahit vos origines mais, voilà, vous êtes catholique. Notre sens commun, qui mise sur la cohérence, est déconcerté.
Un exemple classique est celui des Antillais descendants d'esclaves. Ils ont beau être français depuis des siècles, ils sont souvent pris pour des immigrés récents d'Afrique noire et sont exposés aux mêmes discriminations raciales (comme l'a confirmé récemment l'enquête TeO de l'Ined et de l'Insee).
Cette discordance entre le visible et l'invisible a toujours posé des problèmes. On trouve encore aux Antilles des proverbes soulignant qu'un attribut peut modifier l'autre en cas de discordance. Par exemple, “Un noir riche est un mulâtre” – sous-entendu : il progresse dans l'échelle du “blanchiment” social grâce à sa richesse. »
3- Aubry et les « femmes d'origine maghrébine »
Martine Aubry, le 27 mars sur France Inter :
« Il y a des femmes d'origine maghrébine, je sais pas pourquoi on dit musulmanes [...]. Dans ce quartier, il y a des personnes d'origine maghrébine, comme il y a des Françaises. »
L'analyse de François Héran :
« Martine Aubry semble exclure ces femmes de la communauté nationale. Mais beaucoup de gens ont du mal à comprendre qu'on puisse être à la fois immigré et français. Pourtant, plus de 40% des immigrés ont acquis la nationalité française, toutes générations confondues.
En disant “femmes d'origine maghrébine”, elle évite les termes “Arabes” et “immigrées”.
Mais il faut savoir que la majorité des immigrés ressent aujourd'hui très mal l'expression “les immigrés”. On les comprend : neuf fois sur dix, dans le débat public, le mot est utilisé de façon péjorative ou dans un contexte accusateur.
De plus, “immigré” donne le sentiment qu'on enferme quelqu'un à vie dans son passé, même s'il acquiert la nationalité française par la suite.
Dans les enquêtes que nous menons à l'Ined, nous n'utilisons jamais le mot “immigré”, tant il est chargé.
Nous ne demandons pas à quelqu'un s'il est “immigré” ; nous lui posons des questions sur sa trajectoire personnelle ou familiale en utilisant les pays de naissance et les nationalités et nous en déduisons ensuite s'il est “immigré” ou non, au sens technique du terme. »
4- Comment devenir « color-blind » ?
François Héran pense que « le “color-blind” (ou le “religion-blind”), c'est-à-dire le refus de voir la couleur, l'origine, voire la religion, alors même qu'elles sont visibles » est « une ascèse à construire ».
Mais en attendant ? Faut-il privilégier le tact ? Ou refuser la police des mots et distribuer des étiquettes sans se soucier des réactions des intéressés ?
Pour le chercheur, tout dépend du contexte. « Trouver la bonne formule ne sera jamais facile. C'est précisément pour cela que nos hommes politiques se mélangent les pinceaux dès qu'ils improvisent sur ces questions. Ils manquent d'“éléments de langage”, parce que ces éléments n'existent pas tout fait. »
27/3/2012, Mathieu Deslandes
Source ; Rue89/Nouvel Observateur

Zine-Eddine Mjati  s’est aguerri en politique dans les rangs de la Jeunesse de l’USFP où il a fait ses premiers pas jusqu’à l’âge de 21 ans avant de s‘exiler en France pour y militer toujours le cœur à gauche. Aujourd’hui, à 46 ans, si son cœur n’a pas viré de bord, il aura,  tout de même, attiré par quelques sirènes vertes, botté en touche, chemin faisant, ces bons vieux Marx et Lénine, pour se consacrer bec et ongles aux causes écolos.

L'exclusion des Français d'origine non européenne des responsabilités publiques constitue l'une des ségrégations les plus importantes à l'œuvre dans la société française. Parce que d'origine maghrébine, arabe, turque, africaine ou asiatique, les représentations sociales et politiques en font des étrangers. Leur condition politique ainsi infériorisée, par rapport aux autres Français, le champ politique et l'espace public en général leur sont bien moins ouverts.

Des milliers d'habitants de la ville de M'diq et des environs, ont tenu à accompagner, dimanche en début d'après-midi, la dépouille du soldat franco-marocain lmad Ben Ziaten jusqu'à sa dernière demeure, dans une ambiance de piété et de recueillement et en présence de délégations de haut rang marocaine et française...Suite

Deux auteurs, deux voix, deux hommes de lettres se réunissent pour l'amour de la poésie lors des jeudis de I'IMA le 29 mars. Le premier est marocain, le second libanais. Éclairage sur cette union sacrée...Suite

Le Maroc a besoin des compétences des Marocains résidents à l'étranger; mais attention ce n'est pas pour autant une garantie pour chacun d'eux de trouver un job sur mesure une fois revenu au pays…Suite

"Changements climatiques : Trinidad est-elle en train de couler?" est le titre du nouvel ouvrage publié par le géographe Abderrahman ELFouladi, un maroco-canadien passionné de la climatologie et du système d'information géographique.
Ce livre-album (264 pages) comprend une large palette de photos, de dessins assortis de légendes, d'illustrations et de textes, qui aident à la compréhension de "ce qui se passe autour de cette île des Caraïbes", partant du fait que "depuis 1990, les signes avant-coureurs d'une hausse généralisée du niveau moyen de la mer se multiplient à Trinidad, laissant supposer que cette île serait déjà en train de subir les impacts du réchauffement global de la planète, comme l'ont affirmé certains chercheurs", écrit l'auteur-journaliste établi à Montréal.
"Afin de comprendre ce qui se passe autour de cette île des Caraïbes, nous avons mis à contribution deux dynamiques : la dynamique continentale (mouvements verticaux de la croûte terrestre) et la dynamique océanique (variabilité du volume de la mer)", explique M. El Fouladi, soulignant que "des mesures in situ (Profils de plages, mesures marégraphiques, salinité des aquifères ), une analyse des séismes par rapport aux volumes de pétrole extraits dans la région, ainsi que des simulations de deux modèles de circulation générale couplés (MCGC/AO) ont montré que la dynamique continentale l'emporte sur la dynamique océanique dans la hausse du niveau de la mer observée le long de la cô te de l'île".
Dans cet ouvrage, Dr. Abderrahman El Fouladi, par ailleurs directeur du magazine mensuel Maghreb Canada Express, publié à Montréal, estime que "Trinidad serait donc davantage victime de l'exploitation intensive du pétrole et du gaz dans la région que de la hausse du niveau de la mer due aux changements climatiques".
Abderrahmane El Fouladi est géographe (Ph.D. en climatologie, M.Sc en SIG et B.Sc. en environnement). Topographe puis cartographe au Maroc, il s'installe, à partir de 1991, au Canada et poursuit sa carrière en tant que consultant en changements climatiques, notamment en impacts de la hausse future du niveau moyen de la mer sur les installations côtières.
27 mars 2012
Source : MAP

Parution de l'ouvrage "Changements climatiques : Trinidad est-elle en train de couler?" du géographe marocain Abderrahman EL Fouladi

Une dizaine d'ONG de "défense des droits humains" demandent à l'Otan de fournir une "réponse claire" sur les décès d'une soixantaine de migrants fuyant la Libye fin mars 2011 à bord d'une embarcation en Méditerranée, ont-elles annoncé lundi dans un communiqué publié à Paris.
L'OTAN et ses í‰tats membres "devraient fournir des informations permettant de mieux comprendre la chaîne des événements qui ont conduit à la mort de 63 migrants à bord d'une embarcation en Méditerranée", selon ces associations qui ont adressé lundi des lettres communes à l'organisation militaire et à certains de ses í‰tats membres.
"Les tragiques pertes en vies humaines en Méditerranée au cours de l'année 2011 --le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime qu'au moins 1.500 personnes ont péri l'année dernière en tentant d'effectuer la traversée-- exigent des efforts concertés pour enquêter et pour empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent à l'avenir", soulignent le signataires.
Ces organisations sont Human Rights Watch, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), le réseau euro-africain Migreurop, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH), la coalition Boats 4 People et le Groupe français d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).
Elles réclament des "éclaircissements à propos de la présence et de la capacité dont disposaient l'OTAN et ses í‰tats membres dans la zone maritime concernée lorsqu'est survenu ce dramatique épisode".
L'incident concerne, selon elles, un "bateau en détresse" rempli de migrants fuyant la Libye, laissé à la dérive pendant deux semaines en Méditerranée avant qu'il n'accoste de nouveau en Libye le 10 avril 2011. "L'embarcation, assurent les ONG, a rencontré des difficultés peu de temps après avoir quitté Tripoli dans la nuit du 26 au 27 mars 2011. En dépit des appels de détresse et du fait que des rescapés aient aperçu un hélicoptère militaire et un navire de guerre, le bateau n'a pas reçu d'aide, en conséquence de quoi 63 de ses 72 passagers ont péri, dont 20 femmes et deux bébés."
26 mars 2012
Source :AFP

Taux de fécondité parmi les plus bas du monde, âge moyen parmi les plus élevés: la démographie est la bombe à retardement du "miracle allemand" avec une main-d'oeuvre qui vieillit et décroît rapidement.
Actuellement vivent près de 50 millions de personnes en âge de travailler (entre 20 et 65 ans) en Allemagne. En 2060, elles ne devraient plus être que 36 millions, selon les prévisions de l'Office fédéral des statistiques.
"La baisse du nombre d'actifs va affaiblir le potentiel de croissance de l'économie allemande à long terme", prévient Arnauld Lechevalier, chercheur du Centre Marc Bloch à Berlin.
"Il ne devrait plus tourner qu'autour de 1,2% par an, contre 1,5% en 2000", prédit de son côté Stefan Kooths, chercheur de l'un des six grands instituts économiques allemands, IFW de Kiel, même si, ajoute-t-il, pour l'instant, les effets néfastes de la démographie sont contrebalancés par le fait que de plus en plus de femmes et de seniors travaillent.
"Et le nombre grandissant de personnes âgées à la retraite va peser sur les finances publiques", continue M. Kooths.
"Depuis près de 40 ans, il ne naît plus qu'1,4 enfant par femme en Allemagne. Par conséquent, sans immigration, une génération n'est remplacée qu'aux deux tiers", constate Erika Schulz, chercheuse de l'institut de recherche économique allemand DIW.
Avant la chute du mur, la RDA affichait un taux de fécondité légèrement meilleur que sa rivale de l'Ouest: entre 1,7 et 1,8 enfant par femme. "Le régime communiste encourageait la natalité par toute une série de mesures privilégiant les familles. Ainsi un ménage obtenait plus facilement un appartement s'il avait un enfant", raconte Mme Schulz.
Les deux années suivant la réunification de 1990, le taux de fécondité a brutalement chuté à l'est, plafonnant à 0,9 enfant par femme, reflet des craintes d'un avenir sombre d'une population tout à coup confrontée à la perte d'emplois. Puis ce dernier est remonté, aboutissant à un chiffre pratiquement semblable dans les deux Allemagne.
"Depuis les années 1970, de plus en plus de femmes renoncent à être mère en Allemagne", remarque Bettina Sommer, de l'Office fédéral des statistiques. En 2008, seules 11% des femmes de plus de 60 ans n'avaient pas d'enfants, mais parmi celles âgées de 40 à 44 ans, elles étaient pratiquement le double: 21%.
Parmi les raisons invoquées pour expliquer cette situation: la faiblesse des infrastructures de garde dans l'ouest du pays, avec des crèches en nombre insuffisant et beaucoup d'écoles fermant dès le début de l'après-midi.
A cause du solde naturel (différence entre naissances et décès) négatif, la population allemande décroît depuis 2003, à l'exception notable de 2011 où elle a crû à 81,8 millions d'habitants grâce à un bond de l'immigration.
Selon l'Office des statistiques, avec une fécondité stagnante, l'Allemagne, juqu'ici le pays le plus peuplé d'Europe, devrait continuer de se vider d'ici à 2060 pour ne plus compter qu'entre 65 et 70 millions d'habitants.
"Le plus difficile à prévoir, c'est l'immigration", estime Mme Schulz. Le solde migratoire (différence entre entrées et sorties), qui est actuellement positif et devrait le rester, tourne autour de 100.000 et 200.000 personnes par an.
Avec une espérance de vie en constante augmentation grâce aux progrès de la médecine, la proportion du nombre de personnes âgées de 65 ans et plus va fortement croître dans le total de la population: de 20% actuellement, elle devrait s'élever à 34% en 2060. A cette date, le nombre de septuagénaires sera le double de celui d'enfants qui naissent.
24 mars 2012
Source : AFP

L’étude est appelée à faire des vagues. Les «très diplômés» ne sont pas là où on les attend.
Selon une étude du Secrétariat général de l’immigration, la France compte 6,24 millions de «très diplômés» (masters, grandes écoles et doctorat), dont 710 000 «immigrés». Au total, ce sont 780 000 «très diplômés» qui ne sont pas nés français, la différence avec les 710 000 personnes citées dans l’étude représentant ceux qui ont acquis la nationalité française. Cette étude bat en brèche de nombreuses idées reçues.
Qui sont les nouveaux français ?
Les pays d’origine les plus représentés sont l’Algérie et le Maroc (66 000 chacun) et la Tunisie (26 000). Entre ces trois pays du Maghreb, s’intercalent le Royaume-Uni (40 000) et l’Allemagne (30 000). Certains pays bien représentés dans la population immigrée le sont moins parmi les très diplômés : c’est le cas de l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou encore la Pologne (78 000 pour les 4 pays).
La langue est le vecteur essentiel. Ces chiffres montrent l’influence de la langue natale, du passé colonial «commun», quand ce n’est pas la proximité (Royaume-Uni ou Allemagne).
En France, 41,3% des doctorants sont étrangers, une «proportion très élevée, caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d’enseignement supérieur de qualité et tissé un réseau grâce aux liens historiques et linguistiques», note l’étude.
Sur l’ensemble des étudiants entrés en France en 2002, un tiers y est toujours présent. L’étude ne prend pas en compte les personnes nées françaises mais de parents étrangers, en raison de l’interdiction des statistiques ethniques.
Les effets de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers n’ont pas été pris en compte par cette étude.
27/3/2012, Rémi Yacine
Source : El Watan

La construction européenne continue à occuper la campagne présidentielle française, dans laquelle, comme trop souvent, elle joue le rôle du bouc émissaire. Tel est, notamment, le cas de la politique d'immigration.
L'Europe perd sa population et sa situation démographique est catastrophique. Aussi est-elle devenue le premier continent pour l'asile et l'immigration. La population européenne s'accroît ainsi de 8 millions de personnes chaque année et parmi les 502 millions d'Européens, on compte 45 millions d'étrangers qu'on peine à intégrer. La crise renforce l'inquiétude des peuples, attisée par les populismes et certains voudraient alors remettre en cause les accords européens de libre circulation.
Pourtant, pour relever ces défis rien ne serait pire qu'une renationalisation des politiques d'immigration. Croire que les Etats membres seraient mieux à mêmes de gérer tout seuls les frontières externes est une illusion démontrée par les faits. Laisser penser qu'une gestion interétatique de l'immigration pourrait mieux résoudre les problèmes des migrations internes à l'Union est une profonde erreur, qui porte en elle les germes de graves divisions entre les peuples. L'Europe de Schuman, celle aussi du général de Gaulle et de tous ses successeurs, n'y résisteraient probablement pas, emportées par la tentation du repli qui conduit aux nationalismes.
Les initiateurs des accords de Schengen (1985: Allemagne, Benelux, France), devenus 26, ont eux-mêmes justement décidé d'en confier la gestion, en 1995, à la Commission européenne, instance supranationale. Ils ont, depuis, tenté d'harmoniser le droit d'asile, le statut de réfugié et d'élaborer un Pacte européen pour l'immigration. Des améliorations sont encore nécessaires et leur réforme est d'ailleurs en cours. Le contrôle des frontières extérieures doit, un jour, être confié à un véritable corps européen de garde-frontières, les Etats ne doivent plus pouvoir décider seuls de mesures qui auraient des conséquences sur leurs partenaires, une vraie solidarité avec ceux qui sont confrontés à la pression venue des pays tiers doit être organisée, la mobilité des travailleurs au sein de l'Union peut être mieux régulée, notre sécurité face aux nouvelles menaces doit en être renforcée.
Cela ne peut être réussi qu'ensemble, tant il est évident que les solutions ne seront trouvées qu'à l'échelle du continent.
Répondre aux inquiétudes, c'est, en matière d'immigration, jouer totalement le jeu d'une Europe plus intégrée et plus efficace et ne rien céder aux extrémistes. C'est le vrai moyen de préserver le droit réel que nous avons acquis de circuler librement du Cap Nord aux Canaries et de maîtriser, dans le même temps, les mouvements migratoires, dans le respect des droits fondamentaux. Tout recul de cette liberté marquerait un échec grave de l'esprit européen. Que vivent les accords de Schengen !
27/3/2012, Par Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert-Schuman
Source : Le Monde

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, n’a pas encore pris ses distances avec le site anti-immigrés du parti de Geert Wilders. Un silence qui révèle les divisions des politiques et leur absence de vision sur l’immigration, estime le philosophe Paul Scheffer.
Ceux qui, à l’étranger, suivent un tant soit peu les informations sur les Pays-Bas, savent qu’elles tournent désormais autour d’une seule question : "Qu’est-il arrivé à ce pays tolérant ?"
Cette question dénote une déception sincère, mais revient également à adopter un nouveau cliché. De même qu’autrefois, tous les correspondants écrivaient sur la liberté apparemment sans limites au pays des tulipes, on recherche maintenant assidûment des exemples qui doivent illustrer les spasmes qui secouent le pays.
Et ce n’est pas tellement difficile, les occasions sont nombreuses, avec comme point culminant récent le “site de signalement” des Polonais [le site lancé par le Parti de la liberté appelle à signaler les "nuisances et la pollution" dont se rendent victimes les migrants d'Europe de l'Est, qui sont, aux Pays-Bas, principalement des Polonais].
Est-ce que quelqu’un se donne la peine, dans les hautes sphères gouvernementales, de lire la série déprimante d’articles sur le "Beschwerdeportal", "Ost-Pranger", "l’appel à dénoncer les migrants", "anti-Polish hotline", "Dutch anti-immigration website" ? Et je me limite ici à l’allemand, au français et à l’anglais.
La tache sur le tapis continue de grossir
L’indignation des autres pays est évidemment en partie liée à leurs propres intérêts. Les dix ambassadeurs des pays d’Europe centrale et orientale, qui, dans une lettre ouverte, se sont élevés contre ce site, auraient bien des choses à expliquer au sujet des droits des minorités dans leurs propres pays.
Et en ce qui concerne le Parlement européen [qui, après un débat houleux, à demandé le 15 mars dernier au gouvernement néerlandais de prendre ses distances avec le site du PVV], on peut dire : plus l’influence est modeste, plus les paroles sont fortes.
En outre, il existe des problèmes réels autour de la libre circulation des personnes dans l'Europe [de Schengen] – encore plus si la Roumanie et la Bulgarie y faisaient leur entrée.
Malgré ces réalités, la tache sur le tapis continue de grossir. C’est ce que le premier ministre Rutte ne réalise pas suffisamment. A Bruxelles et ailleurs, on a désormais l’impression que l’on ment pas mal à La Haye à propos de l’influence réelle de Wilders sur le gouvernement [qu’il soutient sans y participer].
Cette affaire n’est pas isolée. La crise des caricatures [danoises] l’avait déjà montré : les conflits entre gouvernements augmenteront en raison de ce qui se passe à l’intérieur des sociétés nationales. La publication de caricatures de Mahomet a entraîné un déchaînement de réactions au Moyen-Orient.
A l’inverse, les conflits à l’étranger auront de plus en plus de répercussions sur nos villes, comme il est apparu, une fois de plus la semaine dernière, lors d’un attentat contre une mosquée de Bruxelles, qui était lié à la guerre civile en Syrie.
Les "allochtones" ou la 3e génération de l'immigration
Ces frontières de plus en plus ténues entre notre pays et l’étranger, où l’immigration joue un rôle essentiel, exigent une diplomatie active. Le gouvernement précédent [la coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates dirigée par Jan Peter Balkenende] était plus vigilant à cet égard.
Lorsque Wilders a sorti [en 2008] son film Fitna sur l’islam, les conséquences dommageables ont été endiguées d’une manière subtile. On est parvenu à atténuer la menace de réactions violentes au Moyen-Orient grâce à tout une série d’initiatives, où des personnalités de premier plan de la communauté musulmane sont également intervenues.
Une diplomatie de ce type n’est efficace que si elle repose sur un consensus raisonnable.Le silence gêné de Rutte montre un pays divisé vis-à-vis du monde extérieur. Il existe des divergences de vues fondamentales sur l’immigration entre les partis qui soutiennent le gouvernement, et le désaccord au sein de la majorité n’a fait qu’augmenter ces dernières années.
Au début, il s’agissait encore de la nature de l’islam : est-ce une religion ou une idéologie politique ? Cette discorde pouvait encore être conjurée par un agreement to disagree (un modus vivendi). Désormais la divergence d’opinion touche le noyau de l’intégration européenne : la libre circulation des personnes.
Le “site de signalement” laisse entendre que l’on n’est pas tenu de traiter tous les citoyens de l’Union de manière égale, et ses initiateurs estiment que l’ouverture des frontières est une grande erreur.
Ceci cache une différence encore plus substantielle concernant l’approche de l’immigration. Lorsque des politiciens du Parti de la liberté (PVV) proposent qu’on continue de qualifier d’allochtone la troisième génération, c’est-à-dire les petits-enfants de ceux qui ont immigré, cela implique un choix évident.
Cela veut dire que les nouveaux arrivants et leurs descendants – en 2025 il s’agira approximativement d’un quart de la population – ne pourront jamais faire vraiment partie de la société.
Le site de signalement et le silence de Rutte témoignent d’une division croissante. La condamnation du Parlement européen est préoccupante, mais ce qui est plus pénible, c’est la timidité des partis du centre, y compris ceux de l’opposition.
Ces derniers ne réussissent toujours pas à tenir un discours porteur d’une vision d’avenir sur l’économie et la symbolique d’une société d’immigration. En dix ans, tout a été dit sur l’intégration, mais on ne parvient toujours pas à sortir de l’impasse politique.
26 mars 2012, NRC Handelsblad
Source : presseurop

Des usines sans immigrés, voilà ce à quoi rêvent la plupart des candidats à l’élection présidentielle à la recherche de solutions pour réindustrialiser la France. Au moment où l’immigration, à droite dans la campagne, fait figure de «problème» et où Renault délocalise une partie de sa production à Tanger, une plongée rétrospective à La Plaine rappelle à quel point développement industriel et immigration sont liés.
Bidonville du Cornillon en 1963. © Fonds Pierre Douzenel
À partir du début du XXème siècle, cette zone de Seine-Saint-Denis, autour de la rue du Landy, à mi-chemin entre Saint-Denis et Aubervilliers, a été le point d’ancrage de milliers d’Espagnols. Dans un livre paru en 2004 aux éditions Autrement, La Petite Espagne de la Plaine-Saint-Denis, 1900-1980, l’historienne Natacha Lillo retrace le parcours cette communauté et son inscription dans le paysage urbain, en faisant revivre l’atmosphère des cours intérieures, des balustrades en bois, des bistrots, des discussions sur le pas de la porte, de la paroisse un temps franquiste, des réseaux anarchistes et communistes, des chants des fêtes de Noël et du nouvel an.
Elle raconte ces trajectoires ouvrières et la dureté des conditions de vie, la boue, les baraques, le travail à la chaîne, l’insalubrité, déconstruisant le mythe de l’intégration rapide et facile des immigrés «européens» à opposer à une supposée incapacité culturelle des extra-communautaires à s’inscrire dans la société française.
Son travail est le résultat d’une thèse réalisée à partir d’archives préfectorales et municipales, d’enquêtes des Renseignements généraux, des registres de baptêmes et de mariages, de la presse locale et d’entretiens avec des habitants ou d’anciens habitants du quartier. Compte-rendu.
Ancienne nécropole des rois de France, Saint-Denis vit à plein la révolution industrielle et devient la ville de la région parisienne où sont implantées le plus d’entreprises en raison de la présence de terrains plats, de canaux et de voies ferrées facilitant l’acheminement de charbon depuis les mines du Nord et de Belgique, de métaux venus du bassin de Lorraine et de matières premières en provenance de l’étranger, convoyées par la Seine depuis les ports du Havre et de Rouen.
Le long de l’avenue de Paris, rebaptisée Président-Wilson en 1918, s’installent non seulement des entrepôts et sociétés, mais aussi des immeubles d’habitation. C’est là que logent les première familles italiennes et espagnoles, dans des petits immeubles «édifiés à la va-vite des numéros 96 et 100».
Deux entreprises jouent un rôle déterminant: la verrerie Legras, spécialisée dans la production de bouteilles de verre soufflé, dénoncée comme un «bagne» exploitant des enfants espagnols de moins de 13 ans, alors l’âge légal au travail, et la tréfilerie Mouton, fabriquant de pointes d’acier, fil de fer et grillage, réputée se fournir en main d’œuvre dans les provinces pauvres de Cáceres et de la Vieille-Castille.
Côté Aubervilliers, la proximité avec les abattoirs de la Villette favorise le développement des industries chimiques qui récupèrent les déchets d’origine animale. Dédiée aux engrais, la principale usine, Saint-Gobain, cohabite avec des fabriques de vernis, de colles, de couleurs, d’encres et d’huiles. Ça fume de toutes parts. Les produits toxiques s’infiltrent dans le sol, l’air empeste des centaines de mètres à la ronde.
Des journaliers aux salaires de misère, des paysans exclus par les grands propriétaires terriens: les émigrés partent en raison de l’extrême pauvreté dans leur pays d’origine, malnutrition et retard médico-sanitaire se traduisant par des épidémies et des taux de mortalité élevés. Les famines de 1904-1905 et de 1912 provoquent des départs en pagaille.
«Les originaires du nord de la province de Burgos étaient pour la plupart de très jeunes gens issus de familles pauvres, embauchés par des compatriotes sans scrupules qui les plaçaient ensuite dans des entreprises de la Plaine. En revanche, les immigrants venus d’Estrémadure semblent avoir été des adultes ayant choisi de quitter leur terre de leur plein gré; et dès le premier conflit mondial, ils mirent en place de solides réseaux migratoires.»
Entrée du bidonville du Cornillon en 1963. © Fonds Pierre Douzenel.
Ces prémices migratoires n’ont rien d’idyllique. Les trafics de jeunes gens font la Une des journaux. «Ce phénomène était en grande partie dû à la présence de plusieurs foyers accueillant divers ‘frères’, ‘cousins’, ‘amis’ et ‘pensionnaires’, dénominations qui cachaient en réalité un véritable trafic de main d’œuvre. Des adolescents étaient recrutés par des compatriotes dans les campagnes pauvres de Vieille-Castille, notamment dans un réseau de petits villages du nord de la province de Burgos. Après les avoir fait embaucher par de grandes entreprises de la Plaine où ils travaillaient eux-mêmes, notamment des verreries, les padrones empochaient la majorité de leur salaire au titre de dédommagement des frais de transport, d’hébergement et de nourriture. Pour éviter tout départ anticipé, les jeunes manœuvres, eux, n’en touchaient que le reliquat au bout d’une année de travail.»
Un article du quotidien socialiste Le Matin fait état, un jour de novembre 1912, de contrôles policiers à la verrerie Legras. Y est évoqué le sort des adolescents «malingres, rachitiques, vêtus de loques, couverts de crasse» qui, pour certains, «portaient sur le corps d’affreuses plaies provenant de brûlures non soignées». Des peines de prisons sont prononcées contre les immigrés à la tête de ces «réseaux». Président du Syndicat des maîtres de verreries de France, l’employeur échappe, lui, à toute poursuite.
Pendant la Première Guerre mondiale, les arrivées s’accélèrent à La Plaine car les industries chimiques et métallurgiques, qui tournent à plein, manquent de main d’œuvre à la suite des départs au front des ouvriers français.
L’arrivée à la gare d’Austerlitz reste un moment mythique. «Avec les enfants, ils sont allés à pied à la Plaine-Saint-Denis, où ils se sont installés passage Boise.» «Comme bagages, ils portaient des sacoches de cheval en travers de l’épaule (…) À la gare, les gens les regardaient comme des bêtes curieuses, ils essayaient de les toucher.»
L’immigration familiale, que Claude Guéant, dans la foulée de Brice Hortefeux, d’Éric Besson et de Nicolas Sarkozy, s’échine à réduire, est alors vue comme un bienfait. Dès cette époque, néanmoins, l’argument avancé n’est pas celui du respect du droit à vivre en famille, mais de la «sûreté». Une circulaire du ministère de l’armement adressée aux industriels et publiée le 19 mars 1917 dans le Bulletin des usines de guerre estime que «ces agglomérations anormales de travailleurs isolés présentent des inconvénients graves à tous les égards» et préconise le recrutement familial, tout en soulevant les «problèmes de logement» que cela risquerait d’entraîner.
Hôtel meublé dans l'immeuble fermant l'impasse du Chef-de-la-ville en 1947. © Fonds Pierre Douzenel
Une fois remplis les hôtels meublés de l’avenue de Paris, les immigrés et leur famille s’installent dans un périmètre délimité par les rues du Landy et de la Justice, entre les usines. Tout fait l’affaire, des caves d’immeubles aux baraques construites à la hâte en passant par les anciennes remises de maraîchers. Les propriétaires des terrains louent à tout va, si bien que les parcelles se bâtissent de manière anarchique, sans que les municipalités n’aient leur mot à dire.
Ça part dans tous les sens, masures de bric et de broc qui s’édifient dans une réminiscence des architectures du sud de l’Espagne. Sans eau courante, ni électricité, les témoignages reviennent systématiquement sur les «eaux souillées», cette fange «noire, grasse et répugnante», ces odeurs pestilentielles, les WC partagés au fond des courras, la saleté des rues boueuses les jours de pluie, les épidémies de rougeole et les maladies respiratoires liées à la présence des fumées industrielles. Cette absence totale de viabilisation durera jusque dans les années 1950. Au Cornillon, à Pleyel et au Franc-Moisin, les lotissements à la va-vite prennent eux la forme de bidonvilles.
Dès la fin de la guerre, le quartier acquiert son nom de Petite Espagne. Dans les années 1920, plus de 2.200 ressortissants espagnols y résident. En 1931, ils dépassent les 4.000. Dans certaines impasses, ils représentent plus de 80% des habitants. Avec Aubervilliers, ce sont près de 8.000 compatriotes recensés.
Forme de ghettoïsation avant l’heure, cette concentration est mal vue. Le quartier est réputé mal famé et les voisins français vivent l’arrivée des familles comme une «invasion», preuve que l’intégration pour quelque origine que ce soit a toujours été semée d’obstacles. Les enfants d’alors se rappellent de telle institutrice «raciste» ou de tel camarade de classe les traitant de «pois chiches» ou de «pingouins».
La France et ses immigrés vus de La Plaine
Pas de France sans immigrés. Un précédent billet a rappelé ce que l’industrialisation à La Plaine, en Seine-Saint-Denis, devait à l’apport des populations étrangères. Celui-ci montre que l’intégration n’a jamais été un long fleuve tranquille, y compris au début du siècle passé avec des familles de confession… catholique.
Dans l’entre-deux guerres, la zone où se rejoignent Saint-Denis et Aubervilliers est un entrelacs d’usines et de cabanons. Environ 8.000 Espagnols y vivent et y importent leurs habitudes. Dans un livre paru en 2004 aux éditions Autrement, La Petite Espagne de la Plaine-Saint-Denis, 1900-1980, l’historienne Natacha Lillo souligne que cette concentration est perçue comme une menace par les résidents français qui voient l’arrivée de ces personnes comme une «invasion». Les enfants espagnols d’alors se rappellent de telle institutrice «raciste» ou de tel camarade de classe les traitant de «pois chiches» ou de «pingouins».
Les vieilles coupures de presse débordent de stéréotypes. Reporter au Petit Parisien, Pierre Frédérix, n’en croit pas ses yeux de Parisien propret dans un article du 15 juillet 1937 consacré aux «étrangers en France»: «À peine a-t-on avancé de quelques pas, les portes et les fenêtres s’ouvrent. Des têtes apparaissent: des cheveux noirs et luisants; des faces bouffies et des faces creuses; des figures de femmes au teint olivâtre, qui pourraient être belles, et qui sont malsaines. Là-dessous, des corsages aux couleurs criardes ou des loques noires. Des enfants courent. ‘Niño!’ hurle une matrone. ‘Niño!’ Suit un torrent de phrases en espagnol. Est-on en France? Non, en Espagne. Mais dans un coin d’Espagne empuanti par des odeurs chimiques. Un coin d’Espagne où, si l’on entre, on est suspect. ‘Ce type, pourquoi vient-il nous déranger?’»
Au même moment, les rapports de la Sûreté générale font état d’un climat plutôt pacifique. «En résumé, la Colonie Espagnole de la Plaine-Saint-Denis, laborieuse et respectueuse des Pouvoirs Publics, a su s’attirer des sympathies dans presque tous les milieux. Elle semble vivre en harmonie au sein de notre population, et n’apparaît pas comme un élément de désordre ou d’inquiétude», peut-on lire dans une note administrative de juin 1931.
Devenus âgés, les témoins de cette période se souviennent des modes de vie de leur petite enfance comme d’un mélange de coutumes venues d’outre-Pyrénées et de mœurs caractéristiques des milieux populaires de la banlieue parisienne. Une culture singulière prend forme. Dans un livre de souvenirs, Impasses, publié en 1999, Émile Mardones s’en fait l’écho: «Outre les corvées d’eau, ma mère m’envoyait de temps en temps en courses (…). Je devais acheter du bacalao (morue) (…) à la boutique de la mère Manuelle, boutique qui se trouvait à droite, avant le passage Boise. Après avoir passé la porte qui carillonnait, on entrait dans une grande pièce qui sentait le chorizo, le fromage, les olives qui nageaient dans des tonneaux en bois. Sur les comptoirs, les étagères, c’était un véritable capharnaüm de l’alimentation; du plafond, dégringolaient des stalactites de saucissons, de jambons et autres mortadelles.»
Il se souvient aussi des jeux risqués sur les déjà-friches pour récupérer de quoi se chauffer: «Avec des jeunes du quartier, on se retrouvait sur le terrain vague (…) et nous attendions le passage d’un convoi de charbon; les rails faisant une courbe, nous nous cachions afin que le mécanicien ne nous voie pas. Sitôt la locomotive passée, nous grimpions sur les wagons remplis de charbon jusqu’à ras bord et, avec nos mains, nous en faisions tous tomber des morceaux sur la voie.»
Sont décrits aussi: les chaises et les bancs sur les pas de portes pour discuter dehors, les fêtes de Noël et ses défilés où chacun tape sur des casseroles en parcourant les rues, les chants et les jeux de carte partagés, la passion intergénérationnelle du football et le «fragnol», langue commune propre à La Plaine.
Autre pan de la vie collective: les rapports avec l’Église (catholique) sont fluctuants, et globalement décroissants, le Patronato, au 10 rue de la Justice, ayant été construit en vue de maintenir la foi et l’allégeance au roi et d’empêcher le développement des idées politiques alternatives. À certains moments, notamment lors des périodes de crise, le Hogar attenant à l’église tenue par les Clarétains rencontre un certain succès. En tant que Société catholique de secours mutuel, il fournit les habitants en nourriture, en vêtements, en médicaments et en activités de toutes sortes (y compris le cinéma), mais son influence est concurrencée par les réseaux anarchistes et, dans une moindre mesure, communistes.
Les conditions de travail sont rudes. La première génération d’immigrants est le plus souvent analphabète ou de bas niveau d’éducation. Comme les Belges, les Italiens et les Polonais, les Espagnols occupent les métiers les plus difficiles et dangereux, ceux dont les Français ne veulent pas. La deuxième génération monte en grade de qualification: les fils trouvent à s’employer comme tourneurs, outilleurs, fraiseurs, électriciens, les filles comme sténo-dactylos, secrétaires et aides-comptables, quand leurs mères ne travaillent pas ou font des ménages.
Point d'eau dans les années 1950. ©Fonds Pierre Douzenel
Suivant les cycles économiques, leur situation se complique dramatiquement dans les années 1930. Les licenciements massifs les touchent en priorité. Le chômage explose: en 1936, un homme sur deux, dans le quartier, se retrouve sans emploi. Pour éviter le pire à leurs enfants, certains entament des procédures de naturalisation, ce qu’ils n’avaient pas fait jusque-là. Mais, note Natacha Lillo, «l’administration semble avoir tout fait pour freiner les procédures et ce n’est qu’à partir de 1938 que plusieurs d’entre elles aboutirent enfin, vraisemblablement parce que les craintes d’un conflit avec l’Allemagne rendaient nécessaire la présence d’un maximum d’hommes sous les drapeaux». Beaucoup repartent au pays.
Avec la mobilisation des travailleurs français, la Seconde Guerre Mondiale permet à de nombreux Espagnols de retrouver du travail. Mais ils ne sont épargnés ni par la faim, car ils n’ont pas de famille en province, ni par les Allemands qui organisent des descentes à La Plaine pour rafler des prisonniers politiques. Carmen M., dont la famille vivait impasse Boise, se rappelle ce jour de septembre 1941: «Un camion de militaires allemands s’est arrêté en face d’un café, rue du Landy, et les militaires se sont répartis dans toutes les impasses. J’étais seule à la maison avec ma mère, ma sœur et mon grand-père paralysé. La première maison dans laquelle les Allemands sont entrés, c’est la nôtre. Un grand officier avec des galons et un long manteau est entré dans la pièce où je dormais avec mon grand-père et a brandi une lampe torche. Il cherchait à allumer la lumière mais nous n’avions pas l’électricité.»
Une vieille dame rue du Port à Aubervilliers. ©M. et H. Jimenez
Peu de temps avant la Libération, les bombardements aériens anglais visant les voies de chemin de fer et les usines stratégiques laissent des traces durables dans les esprits. Dès 1945, la mairie de Saint-Denis intègre les résistants espagnols morts fusillés ou en déportation aux martyrs communistes de la ville. Signe parmi d’autres: la rue de la Justice est rebaptisée en rue Cristino-Garcia, du nom d’un résistant républicain espagnol assassiné par Franco.
Dans l’après-guerre, de nombreux réfugiés politiques s’installent à La Plaine, rejoints, dans les années 1950 et 60 par des milliers de compatriotes venus pour travailler. C’est les Trente glorieuses, et la France a besoin de main d’œuvre. Frères, soeurs et autres cousins sont accueillis à bras ouverts. Lors du recensement de 1968, la communauté espagnole connaît son apogée avec 607.000 personnes. Les Italiens sont dépassés. À Saint-Denis, ils sont alors 4.423, et de même que leurs prédécesseurs, ils viennent de la campagne et sont embauchés comme ouvriers spécialisés dans l’industrie ou sur les chantiers. La Seine-Saint-Denis est encore un pôle important avec Jeumont-Schneider, Tréfimétaux et Alsthom.
Parmi les nouveaux venus, les hommes sont manœuvres et les femmes ménagères. Mais les augmentations salariales et les prestations sociales leur permettent de mieux vivre, d’économiser, de retourner au pays et de s’y faire bâtir une maison en prévision des vieux jours. Dans les années 1960, l’électricité fait son apparition dans les passages, puis l’eau courante. Portée par une relative ascension sociale vers des postes du tertiaire plus qualifiés, les enfants ont tendance à quitter le quartier. Les mariages mixtes, de plus en plus nombreux, ont le même effet de dissolution.
Les départs sont progressifs. La Plaine se vide de ses Espagnols. La population d’origine portugaise et maghrébine prend le relais suivie par de nombreux travailleurs originaires d’Afrique subsaharienne, notamment des Cap-Verdiens. Et c’est une autre histoire de l’immigration qui commence, mais d’une certaine manière la même.
26 Mars 2012,  Carine Fouteau
Source : Médiapart

La famille d'Abel Chennouf, l'un des deux militaires assassinés par Mohamed Merah, a vivement réagi aux propos de Nicolas Sarkozy qualifiant sur France Info deux des parachutistes tués de «musulmans d'apparence». «Les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence», expliquait le président-candidat lundi matin.
 «La famille de la victime trouve outranciers les propos du président de la République, chef des armées, qui a osé confondre apparence et religion», a précisé l'avocat de la famille d'Abel Chennouf, Me Gilbert Collard.
«Ce sont des militaires français qui ont été assassinés, aucun d'eux, au moment de sa mort, n'exhibait la croix ou le Coran», affirme la famille par la voix de son avocat. «La famille d'Abel souhaite, dans le respect de toutes les religions, que l'on respecte la sienne», concluent ses proches, en ajoutant que «dans le service des armées il n'existe que des frères d'armes».
«Cesser d'utiliser des mots qui divisent»
La déclaration de Nicolas Sarkozy avait provoqué plus tôt dans la journée l'ire de l'opposition. Côté socialiste, on estime que Nicolas Sarkozy a réussi «en une phrase à résumer l'ensemble des préjugés dont souffrent nombre de Français aujourd'hui, rappelés constamment à leur origine réelle ou supposée et à leur religion présumée». Le président avait pourtant «refusé de lier l'immigration et le drame de Toulouse», rappelle dans son communiqué l'équipe de François Hollande. «La République ne reconnaît aucune apparence. Il serait temps que Nicolas Sarkozy s'y fasse et qu'il cesse d'utiliser des mots qui divisent», conclut le communiqué.
«Cette expression, en plus d'être d'une bêtise insondable, est clairement raciste!», a affirmé dans un communiqué le Parti communiste. «Comment le président de la République arrive-t-il à confondre, si ce n'est en le faisant volontairement, affaire de foi et couleur de peau?», s'interroge le parti d'extrême gauche.
26/3/2012
Source : Le Figaro

« Beyond irregularity » est un projet en partenariat entre le CCME et plusieurs institutions dont : Institute for public policy research - UK (IPPR) ; Centre de recherche sur la migration de Sussex, Eaves Eaves Housing for Women Ltd - UK; Platform for International Cooperation on Undocumented Migrants (PICUM)- Belgium, Development Research and Project Centre (DRPC) –Nigeria.

La galerie d’art l’Atelier 21 a été sélectionnée pour participer à la 6ème édition de Art Dubaï qui se déroule du 21 au 24 mars 2012 à Dubaï. Cette participation sera conjointement organisée par la galerie d’art l’Atelier 21 et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).

Nouveaux rebondissements dans l’affaire du jeune marocain sorti tétraplégique suite à son passage, le 1er mars, dans un commissariat de Guadalajara. Vendredi, des Marocains résidents en Espagne, dont des amis de Abdellah El Asli, ont tenu devant le même centre de police un sit-in dénonçant la version, peu convaincante, du sous-délégué du gouvernement espagnol à Guadalajara, estimant que le sans-papier marocain s’est blessé intentionnellement pour éviter son extradition au Maroc.
Des témoignages des amis de El Asli, recueillis par Europa press télévision, insistent sur les zones d’ombres entourant cette affaire. « Nous voulons la vérité. Abdellah est entré sain et sauf au commissariat et s’en est sorti tétraplégique. Nous voulons savoir ce qui s’est passé », clame un ami de la victime.
L’affaire se politise
Cette bavure de la police de Guadalajara est sur le point de se transformer en un sujet de confrontation entre politiciens. Europa press rapporte que le président de la section locale du parti Union Progrès et Démocratie (UPyD), Fransico Lucas, s’est dit « préoccupé et consterné » par les propos du sous-délégué du gouvernement et surtout par le fait qu’il a occulté cet incident aux citoyens de Guadalajara. Le responsable politique compte interpeller, mardi 27 mars, le représentant du ministère de l’Intérieur sur les circonstances à l’origine de la paralysie du jeune El Asli.
De son côté, le coordinateur de la section locale de Izquierda Unida (gauche unifiée), José Luis Maximiliano, a demandé, jeudi, que toute la lumière soit faite et de manière « immédiate » sur cette affaire. Nullement convaincu par la version officielle, il a déclaré à la presse que « la sous-délégation du gouvernement doit éclairer notre antenne sur ce qui s’est passé il y a presque vingt jours ».
Rabat sort de sa réserve
Le Maroc aussi s'invite dans l'affaire. Trois semaines après cet incident, un communiqué, attribué à une source consulaire marocaine à Madrid, la MAP, annonce que « les autorités marocaines suivent avec préoccupation et grand intérêt l'affaire de Abdellah El Asli, ce jeune sans papiers marocain admis dans un hôpital de Guadalajara après une présumée agression de la police espagnole, et demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire ».
La dépêche indique qu’ « une délégation du consulat général du Maroc à Madrid s'est rendue dans la ville de Guadalajara (centre de l'Espagne) pour rendre visite au jeune marocain, âgé de 33 ans, et pour s'arrêter sur les tenants et aboutissants de cette affaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que le consulat entreprendra toutes les démarches nécessaires pour garantir les pleins droits du ressortissant marocain et pour inciter les autorités espagnoles à apporter les explications nécessaires sur cette présumée agression ».
24.03.2012 , Mohammed Jaabouk
Source : Yabiladi

Plusieurs films marocains seront projetés dans le cadre de la 15ème édition de Cinéfranco, le plus grand festival international de film francophone de la ville de Toronto, qui se tient du 23 mars au 1er avril, apprend-on auprès des organisateurs.
Il s'agit de "Femmes en miroirs" de Saâd Chraibi, "L'Amante du Rif" de Narjiss Nejjar, "Mokhtar" de Halima Ouardiri et "les hommes libres" de Ismaël Ferroukhi.
"Femmes en miroirs" (2011) revient sur l'histoire d'une jeune photographe marocaine de notoriété internationale, établie à Paris, qui doit se rendre au pays au chevet de sa mère. Son retour engendre des souvenirs de son passé et de l'histoire controversée et secrète de ses parents. Le destin de ses proches se croise et s'entrecroise pour former la trame d'intrigues captivantes.
Le film sera présenté dimanche prochain par son réalisateur Saâd Chraibi.
"L'Amante du Rif" (2011), une coproduction belgo-marocaine réalisée par Narjiss Nejjar, fait partie des 15 films en compétition. Dans cette production, tournée entièrement en arabe et adaptée du roman du même nom écrit par Noufissa Sbaï en 2004, Narjiss Nejjar prend comme appui la trame de ce roman qui relate le destin de femmes marocaines.
La réalisatrice marocaine traite avec grâce et lucidité les thèmes du pouvoir et de la drogue, le chô mage, la pauvreté, la condition féminine et l'univers carcéral féminin.
Le public torontois admirera aussi le cour-métrage "Mokhtar" (2010) de la réalisatrice canado-marocaine Halima Ouardiri. Le film est un mélange de conte fantastique et de documentaire dans lequel Mokhtar, un enfant chevrier, crée l'émoi à la maison en rapportant un hibou, signe de mauvais présage.
"Le clou de Cinéfranco sera le film d'Ismaël Ferroukhi", affirme les organisateurs. "Les hommes libres" (2011) du réalisateur franco-marocain revient sur la protection qu'a offerte la Grande Mosquée de Paris à des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, à travers l'histoire d'un jeune immigré maghrébin dénommé Younès qui, pour subvenir à ses besoins, vit alors du marché noir.
La participation du Maroc à ce rendez-vous culturel vise à faire découvrir au public torontois la richesse de la culture marocaine, le niveau de développement et de créativité de sa production cinématographique ainsi que le talent de ses cinéastes et artistes.
23 mars 2012
Source :MAP

Quelque 11,5 millions de personnes sans papiers vivent aux Etats-Unis, selon les estimations diffusées vendredi par le département de la Sécurité intérieure.
Ces estimations qui prennent en compte des données arrêtées en janvier 2011 sont stables par rapport à celle des années précédentes.
En 2010, ils étaient 11,6 millions clandestins à vivre aux Etats-Unis, selon les chiffres du ministère qui pointe la difficulté à estimer précisément cette population entrée illégalement sur le territoire.
"Il est très peu probable que la population d'immigrés non autorisée ait augmenté depuis 2007, étant donné le chô mage important aux Etats-Unis, les conditions économiques meilleures au Mexique, les chiffres de détention aux frontières en baisse et l'augmentation du nombre des agents dans ces régions", écrit le ministère.
Les Mexicains représentent 59% des sans-papiers présents, les Salvadoriens 6%, les Guatémaltèques 5%.
23 mars 2012
Source : AFP-

"Tu m'interdis tout ce que je désire !. J'aimerais que toi et maman, ta divorcée, me regardent en train de pratiquer cette danse africaine". Si la première phrase adressée par Sofia à son père, dans une scène du film "Les siestes grenadines" est révélatrice des problèmes auxquels font face certaines familles du sud de la Méditerranée, la deuxième représente, selon le film, la panacée à ces problèmes.
Alors que la première phrase, lancée sur un ton d'indignation par la jeune fille, qui se disputait avec son propre père, a ouvert le film, la deuxième l'a terminé sur une note plutôt sentimentale.
Ce long-métrage du Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, projeté dans le cadre de la 18ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, relate l'histoire de Wahid, un immigré tunisien installé en France avec son épouse française et sa fille Sofia.
Les problèmes entre les époux ayant devenus légion, Wahid emmène sa petite famille au Sénégal, avant de décider de regagner en compagnie de sa fille son pays natal, la Tunisie, après avoir pris courant de la liaison amoureuse qu'entretient sa femme avec un jeune Sénégalais.
En retournant avec son ménage au bled, Wahid espérait ouvrir une nouvelle page de sa vie et familiariser sa fille avec les us et coutumes du pays. Mais Sofia ne s'en formalise guère et se permet des comportements jugés répréhensibles par son père, en voyageant toute seule, revenant tard dans la nuit ou encore en se procurant des petits-amis.
A son tour, Wahid tombe amoureux d'une animatrice de télévision qu'il essaie de faire accepter par sa fille, en vain. La tension monte d'un cran entre les deux femmes lorsque Sofia, dans un élan de colère, qualifie la présentatrice de "raciste" et va jusqu'à lui faire scandale dans sa propre émission, diffusée en direct, ce qui vaut à l'animatrice d'être licenciée sur-le-champ.
Le film traite aussi de l'immigration clandestine, à travers l'histoire de la courte liaison entre Sofia et un militaire tunisien qui rêve d'immigrer en Italie. N'ayant pas réussi à convaincre son amante du bien-fondé de son projet, il prend le large tout seul à bord d'une vieille barque, laissant derrière lui la jeune fille qui reprend sa vie émancipée, au grand dam de son père.
C'est ainsi qu'elle décide de se rendre à un festival de musique africaine, qu'abrite l'une des plus grandes villes tunisiennes. Entre-temps, la mère de Sofia débarque en Tunisie avec l'espoir d'emmener sa fille avec elle, en France.
Mis au courant des plans de sa divorcée, Wahid accourt au festival où il trouve sa fille en train de danser avec les troupes participantes, sous les regards émerveillés des spectateurs. "J'aimerais que toi et maman, ta divorcée, me regardent en train de pratiquer cette danse africaine", lance simplement la jeune fille à ses parents, sur quoi le film se termine.
Natif de Tunis en 1947, Mohamed Ben Mahmoud fit ses études en Belgique. Après avoir étudié le cinéma à l'INSAS (Institut National des Arts du Spectacle et Techniques de diffusion) de 1967 à 1970, il décrocha un diplô me en histoire de l'art et archéologie puis un autre en journalisme et communication sociale à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).
Il réalise son premier long métrage "Traversées" en 1982. Il s'intéressa aussi au film documentaire et en réalisa au moins sept entre 1992 et 2006. Haut du formulaire
25 mars 2012
Source : MAP

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Saâd Dine El Otmani a affirmé, vendredi à Rabat, que son département oeuvrera, au titre de l'année 2012, à l'élargissement du cercle de soutien des missions diplomatiques
Présentant un exposé devant la commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamique et des Marocains résidant à l'étranger à la chambre des représentants dans le cadre du débat sur le projet de budget sectoriel du ministère des affaires étrangères et de la coopération, le ministre a assuré que son département se mobilisera, notamment pour améliorer les conditions et les moyens de travail à l'administration centrale, aux missions diplomatiques et représentations consulaires.
Il a annoncé l'ouverture de cinq missions diplomatiques en Zambie, à Saint-Louis, au Tchad, au Guatemala, en Croatie, de 3 consulats à Mantes-la-Jolie (région parisienne), à Girona et Majorque (Espagne) dans le cadre du soutien à l'activité diplomatique du Royaume en vue d'élargir le cercle des relations internationales du Maroc et de rapprocher l'administration de la communauté marocaine à l'étranger.
Le ministre a, aussi, indiqué que des crédits seront alloués au renforcement du programme de formation continue au profit de tous les fonctionnaires, notamment les membres du corps diplomatique à l'étranger. Ce programme coïncide avec le lancement des travaux de l'Académie Royale des études diplomatiques du Maroc chargée de la mission de formation et de perfectionnement des fonctionnaires du corps diplomatique et consulaire.
24 mars 2012
Source : MAP

 Une rencontre avec les Marocains établis à Misrata en Libye, à l'initiative du Consulat général du Royaume à Tripoli, a permis d'examiner de près la situation de la communauté marocaine établie dans cette ville qui a le plus souffert des affrontements armés lors des événements de la révolution du 17 février.
L'octroi de bourses d'études aux enfants des membres de la communauté marocaine et la nécessité de rapprocher les services consulaires des Marocains résidants à Misrata ont été les principales demandes formulées par les participants à cette rencontre.
Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de membres du conseil de la ville de Misrata, a également été l'occasion de revenir sur les souffrances que les habitants de cette ville ont endurées à cause du blocus et des bombardements aveugles lancés par les milices pro-Kadhafi.
En ce sens, un hommage a été rendu à un groupe de révolutionnaires de Misrata qui ont sacrifié leur vie pour sauver une famille marocaine, tenue bloquée à son domicile pendant plus d'un mois sans nourriture, ni eau sous les tirs des milices pro-Kadhafi.
Ce groupe de révolutionnaires a perdu, lors de cette opération, son commandant, Khaled Sefrioui, et un de ses membres, Omar Alharachi, alors que deux autres ont été blessés à la suite des tirs après que la famille marocaine ait été évacuée.
Ibrahim Abdeslam, membre du Conseil de Misrata et un des révolutionnaires blessés lors de l'évacuation de la famille marocaine, a mis en exergue le soutien apporté par la communauté marocaine aux révolutionnaires de cette ville, soulignant la disposition du Conseil à Âœuvrer avec le Consulat général du Maroc pour atténuer et résoudre les difficultés rencontrées par les Marocains.
Après avoir rappelé les actions entreprises par les services consulaires au profit de la communauté marocaine, durant les violences qu'a connue la Libye, le Consul général du Maroc à Tripoli, Ali Lamsali, a indiqué que cette réunion est la première d'une série de rencontres que le Consulat compte tenir pour examiner les préoccupations des Marocains dans cette ville.
24 mars 2012
Source : MAP

Rencontre sur la situation des Marocains établis à Misrata en Libye

Le gouvernement britannique envisage l'introduction de nouvelles mesures de lutte contre l'immigration en s'attaquant aux visas de famille avec en toile de fond, l'objectif de réduire à quelques dizaines de milliers le nombre de migrants entrant au Royaume Uni a l'horizon 2015.
Selon le Sunday Telegraph, la ministre de l'Intérieur Theresa May a fait état dans une lettre adressée au Vice-Premier ministre Nick Clegg, de la nécessité de combattre les personnes qui utilisent les visas de famille pour entrer et s'installer en Grande-Bretagne.
Dans cette perspective, elle propose de relever de 13.500 à 25.700 Livres sterlings par an le revenu des personnes résidant au Royaume qui ramènent leurs conjoints des pays hors UE, indique le quotidien.
Le revenu minimum exigé augmente de façon spectaculaire - jusqu'à 62.600 - pour une famille de trois enfants.
Mme May souhaite également une plus longue période probatoire, soit cinq ans au lieu de deux ans, avant que les conjoints puissent demander à vivre en permanence en Grande-Bretagne. De plus, il sera exigé un niveau plus élevé de l'anglais.
Ces dispositions visent à réduire de 15.000 en une année le nombre d'immigrants admis au Royaume Uni, une étape qualifiée d'importante vers l'objectif du gouvernement de réduire la migration de 100.000 chaque année.
En un an, de juin 2010 à juin 2011, le nombre de migrants entrés au Royaume Uni s'est élevé à 250.000, "rendant pratiquement impossible" pour le gouvernement du Prmier ministre David Cameron "de réaliser son objectif de réduire ce nombre à moins de 100.000 d'ici à 2015", écrit le Sunday Telegraph.
Cependant, les nouvelles mesures liées à l'immigration sont de nature à exacerber les tensions au sein du gouvernement de coalition entre les Conservateurs qui font de l'immigration un cheval de bataille de leur politique et les libéraux démocrates plutô t favorables à l'immigration.
25 mars 2012
Source : Agence de presse algérienne  (APS)

La Royal Air Maroc (RAM) a été autorisée à effectuer, lundi, un vol commercial sur l'aéroport international de Bamako, fermé au trafic aérien depuis jeudi dernier suite au coup d'Etat militaire au Mali, a-t-on appris auprès de l'ambassade du Royaume à Bamako.
Le vol commercial, autorisé à titre dérogatoire, prendra le départ depuis Casablanca lundi en milieu de journée et quittera Bamako le même jour à 15 heures, précise-t-on de même source.
Depuis le coup d'Etat militaire de jeudi, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) a décrété la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, des frontières terrestres et aériennes du Mali.
C'est le premier vol commercial à être autorisé à l'aéroport international de Bamako depuis jeudi dernier.
L'ambassade du Maroc à Bamako a rassuré, vendredi, sur la situation des ressortissants marocains établis au Mali. Les services de l'ambassade sont en contact permanent et direct avec les membres de la communauté marocaine depuis le début des évènements et jusqu'à présent aucun incident n'a été signalé, a assuré à ce sujet l'ambassadeur du Royaume à Bamako, M. Hassan Naciri.
Quelques trois cents marocains sont inscrits auprès des services consulaires de l'ambassade du Maroc au Mali, essentiellement des cadres exerçant dans divers secteurs et des commerçants.
25 mars 2012
Source : MAP

Dans la soirée de jeudi dernier, sur les ondes d’Aswat, on apprenait, lors de l’émission, «Oulad lebled» en sa seconde partie, qu’animait Sanae Zaim qu’en plus d’Imad Ben Ziaten, froidement assassiné par «le tueur au scooter», d’autres victimes de la tuerie du lundi 19 mars 2012, à l’école juive de Ozar Hatorah à Toulouse, étaient d’origine marocaine.
En effet, Magui Kakon, juive marocaine et membre du Conseil des droits de l’Homme du Grand Casablanca, une des invitées de l’émission affirmait que les trois enfants «franco-israéliens», abattus par le terroriste qui se disait un djihadiste de la Salafiya, étaient d’origine marocaine. L’une, la fille du directeur, Myriam Monsonego est la nièce du grand rabbin du Maroc, Monsenego Avraham (Abraham) originaire de Fès, tandis que les deux autres enfants fils du professeur Jonathan Landser abattu aussi par Mohamed Merah, Arieh (5 ans) et Gabriel (4 ans) de par leur mère une juive de Casablanca, l’étaient aussi. Myriam Monsenego, Arieh et Gabriel ainsi que leur père ont été enterrés à Jérusalem mercredi dernier.
La maman d’Imad Ben Ziaten le parachutiste franco-marocain première victime du terroriste, qui sera inhumé à M’diq ce dimanche, Latifa, était elle aussi l’invitée de cette émission. Après avoir dans un premier temps déploré le peu d’égard envers son cas, aussi bien de la part de la France que du Maroc, elle s’est rétractée quant à ce dernier et ce, après tout le soutien reçu de la part des Marocains au lendemain de ses dires où elle avait manifesté sa grande affliction à propos de son drame. En effet, dans son malheur, elle s’était sentie abandonnée et avait éprouvé ses vifs regrets à propos de ce manque de considération envers son cas, d’autant plus ressentie amèrement au vu de l’émoi avec lequel Israël enterrait ses enfants, victimes d’actes gratuits de violence, dus à l’intolérance et à l’obscurantisme.
Latifa Ben Ziaten et Magui Kakon, ainsi que Sanae Zaim en fin d’émission appelaient toutes les religions à être présentes à Mdiq lors de la mise en terre d’Imad Ben Ziaten, afin de combattre l’obscurantisme en montrant notre solidarité et l’unité de notre marocanité.
Rappel des faits : Mohamed Merrah un Franco-Algérien de 24 ans, carrossier de son état aux attaches avec le salafisme djihadiste, se réclamant d’Al-Qaïda avait semé la terreur dans la région Sud-Ouest de la France, notamment à Montauban et à Toulouse du 11 au 21 mars. Ces forfaits minutieusement ciblés avaient coûté la vie à sept personnes, trois militaires de l’armée française, un professeur et trois enfants, franco-israéliens d’origine marocaine. Sa première victime Imad Ben Ziaten, un Franco-Marocain parachutiste de l’armée française avait payé le prix fort, lors d’un guet-apens. Il avait passé une annonce de vente d’une moto sur Internet dont «le tueur au scooter» s’était servi pour le piéger. Le terroriste, après avoir été cerné plus de 31 heures, est tombé sous les balles lors d’un assaut du RAID, alors qu’il tentait de s’enfuir par le balcon de son appartement à Toulouse. Sa mère, son frère et sa petite amie sont toujours en garde à vue.
24 Mars 2012, Mohamed Jaouad Kanabi
Source : Libération.mla

Une affaire de rapatriement forcé vers le Maroc d'une personne étrangère ne disposant pas de documents légaux lui permettant de séjourner en Belgique a échoué récemment après que la sénatrice Fatiha Saïdi (PS) fût intervenue dans l'avion.
Alors que le futur rapatrié manifestait son opposition au retour, Fatiha Saïdi a rappelé aux policiers présents les exigences entourant une telle mission. L'opération d'expulsion a fini par échouer et selon le quotidien Het Laaste Nieuws qui s'en émeut dans son édition de lundi, les agents s'en sont trouvés fort marris. Le quotidien précise que le Premier ministre Elio Di Rupo sera interrogé sur cette affaire mardi en Commission de l'Intérieur de la Chambre.
L'affaire évoquée s'est déroulée à l'aéroport de Zaventem dans un avion de la Royal Air Maroc.
26/3/2012
Source : Rtbf/Belga

Le gouvernement du Québec a décidé de renforcer les conditions d'immigration. A partit du 1er avril, les travailleurs qualifiés qui veulent s'établir au Québec devront payer 750 dollars canadiens au lieu de 406 dollars pour la demande
de certificat de sélection…Suite

Que se passe-t-il lorsque des personnes observant une religion minoritaire demandent l’adaptation de règles générales ou de pratiques, afin de pouvoir pratiquer leur foi ? Comment les employeurs, les pouvoirs publics, les directeurs ou les fournisseurs de services réagissent-ils à de telles demandes ? Que stipule la loi en de pareils cas, et quels sont les arguments normatifs en faveur ou en défaveur de ce type de demandes ?

Des premiers immigrés embarqués pour la métropole du fin fond des campagnes du Maroc aux nouvelles générations de Marocains de l’étranger qui se revendiquent citoyens du monde
Des premiers immigrés embarqués pour la métropole du fin fond des campagnes du Maroc aux nouvelles générations de Marocains de l’étranger qui se revendiquent citoyens du monde, les choses ont bien changé. Il est difficile d’analyser la diaspora marocaine dans sa grande diversité, surtout à une époque où des sujets comme ceux de l’émigration, de l’exil, du statut de l’étranger, de l’identité s’invitent avec insistance autant dans l’actualité que dans la recherche académique.
S’il est intéressant de parler encore aujourd’hui du livre de Zakya Daoud, «La diaspora marocaine en Europe», paru en 2011 et qui a obtenu le prix du Grand Atlas en octobre dernier, c’est parce qu’il colle à l’actualité et que l’auteure anime une série de conférences pour le présenter. La dernière en date a eu lieu à Marrakech, le 15 mars dernier.
Ce livre ne se lit pas comme les romans historiques de l’auteure («Zaynab, reine de Marrakech», 2004, ou «les petits enfants de Zaynab», 2008) ou les épopées historiques qui nous ont passionnés («Abdelkrim», ou encore «Gibraltar»). Il exploite une enquête réalisée par un institut de sondage, mais aussi des entretiens menés par l’auteure elle-même pour dresser un bref historique de l’émigration marocaine depuis le début du XXe siècle. Il essaie aussi d’établir une typologie en fonction de plusieurs critères : la génération, l’immigration («légale», choisie ou clandestine), les liens avec la société d’origine (culturels, financiers, affectifs et identitaires), la plus ou moins grande intégration dans la société d’accueil et la naturalisation, l’émigration masculine et féminine, etc.
Le texte n’a cependant pas la prétention d’être une étude théorique sérieuse du phénomène. Il expose et décrit plus qu’il n’interprète et systématise. Il constitue une bonne entrée en matière pour explorer cette population mouvante de quelque 5 millions de Marocains qui ont essaimé un peu partout dans le monde depuis près d’un siècle. C’est un monde nouveau, éminemment complexe et qui amène autant les pays d’origine que ceux d’accueil, à se poser beaucoup de questions sur leur devenir, eux-mêmes et celui de leurs enfants, qu’ils soient naturels ou d’adoption.
TÉMOIGNAGE
“L’œil du tourbillon”
«On ne trouvera pas dans ce livre un récit suivant la chronologie d’usage, ni l’ordonnancement réglé des espaces qui découpe la terre en nations, en pays, en blocs.
Au contraire, les siècles semblent s’étirer, se chevaucher dans un présent sans fin, les espaces se déploient, se compénètrent, se déterritorialisent, leurs marches fluctuent ; tout y peut devenir marche, toute marche y peut devenir un royaume : pas de centre, ou alors, pour le dire à la manière du philosophe, un centre partout et une circonférence nulle part.»
Jean-Jacques Gonzales, 2001, à propos de «Gibraltar»
Biographie
Zakya Daoud, ce nom que Jacqueline Loghlam avait pris pour signer ses articles à la fin des années 50, elle allait ensuite le garder comme nom d’auteur. La journaliste et écrivaine s’est fait connaître dès les années 60 avec la revue Lamalif, dont elle était la rédactrice en chef. Après l’interdiction de la revue emblématique à la fin des années 80, Jacqueline Loghlam collabore à plusieurs publications et se consacre à sa carrière d’écrivaine. Depuis le début des années 90, elle a publié une vingtaine d’ouvrages qui manifestent l’intérêt qu’elle porte à l’histoire du Maghreb, aux mouvements d’indépendance, aux questions de l’immigration, des femmes. L’ouvrage dont il est question ici est le quatrième de l’auteure à traiter de l’immigration et de la question de la diaspora, après «Marocains des deux rives» (1997), «De l’immigration à la citoyenneté» (2003) et «Marocains de l’autre rive» (2004).
23 Mars 2012,  Hicham Abanouas
Source : LE MATIN

Le président Barack Obama a estimé vendredi que le meurtre d'un jeune Noir abattu par un Blanc en Floride constituait une "tragédie" et a souligné l'importance d'une enquête complète sur les circonstances d'un drame qui a suscité l'indignation aux Etats-Unis.
"Je ne peux imaginer ce que traversent les parents" de Trayvon Martin, 17 ans, a ajouté M. Obama, le premier président noir des Etats-Unis. "Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon", a-t-il affirmé, visiblement ému.
"Chaque parent aux Etats-Unis devrait pouvoir comprendre la raison pour laquelle il est impératif que nous enquêtions sur tous les aspects de cette affaire, et que tout le monde y mette du sien, Etat fédéral, Etat (de Floride) et autorités locales, pour comprendre exactement comment cette tragédie s'est produite", a ajouté M. Obama.
Le 26 février, alors qu'il rentrait chez lui après avoir acheté des sucreries, Trayvon Martin, 17 ans, a été abattu par George Zimmerman, qui effectuait des rondes de surveillance dans son quartier, une zone résidentielle de la banlieue d'Orlando.
M. Zimmerman, 28 ans, d'origine hispanique, avait invoqué la légitime défense et il est actuellement en liberté. Mais les circonstances des faits restent floues et l'enquête de la police locale fait l'objet de vives critiques.
Le ministère américain de la Justice, le procureur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. Un grand jury (chambre d'accusation) doit se réunir le 10 avril pour décider si les charges sont suffisantes pour poursuivre George Zimmerman.
La mort du jeune Noir a relancé le débat sur une loi votée en 2005 en Floride avec le soutien du lobby des armes, la NRA. Ce texte --appelé "Défendez-vous" par ses défenseurs, "Tirez d'abord" par ses détracteurs-- a assoupli les conditions d'exercice de la légitime défense.
L'affaire enflamme la Floride, où des manifestations ont lieu quotidiennement pour dénoncer un nouvel exemple de profilage racial, et le mouvement se propage à d'autres villes du pays dont New York.
"Je pense que nous devons tous procéder à un examen de conscience pour comprendre comment une chose pareille peut se produire, et cela veut dire que nous examinons les lois et le contexte", a affirmé M. Obama, qui réagissait à une question lancée par un journaliste à l'issue d'une intervention du président à la Maison Blanche pour annoncer son candidat à la Banque mondiale.
Les parents de Trayvon Martin "ont raison de s'attendre à ce que nous tous, en tant qu'Américains, prenions ce dossier aussi sérieusement qu'il le mérite, et que nous allions au fond des choses qui se sont produites", a conclu M. Obama.
Plus d'un million de signatures ont en outre été réunies sur le site change.org pour demander l'inculpation de M. Zimmerman.
23 mars 2012
Source : AFP

Le gouvernement néerlandais a adopté vendredi une proposition de loi visant à lutter contre les mariages forcés, prévoyant notamment l'interdiction du mariage pour les mineurs, a annoncé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
"La proposition de loi prévoit qu'il sera impossible pour les mineurs (moins de 18 ans, ndlr) de se marier aux Pays-Bas", a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.
"Chaque mariage forcé est un mariage de trop et je veux l'empêcher aux Pays-Bas", a-t-il ajouté, affirmant ne pas être en mesure de donner de chiffre sur le nombre de mariages forcés dans le pays : "il y en a de trop, et surtout au sein de la population allochtone", notamment d'origine marocaine ou turque.
Le mariage de mineurs est "actuellement" permis dans certains cas sous réserve de l'autorisation d'un juge, a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère néerlandais de la Justice, ce qui ne sera plus le cas une fois la proposition de loi appliquée.
Celle-ci devra être soumise au Conseil d'Etat, qui se prononcera sur sa constitutionnalité, puis au parlement néerlandais, avant d'être mise en oeuvre, a poursuivi le porte-parole, qui s'attend à ce qu'elle soit appliquée en 2013.
Les mariages entre cousins et cousines seront interdits, a en outre ajouté M. Rutte, sauf si les mariés signent une déclaration sur l'honneur assurant que leur union n'est pas forcée.
Le gouvernement souhaite également "limiter" les possibilités de reconnaissance aux Pays-Bas de mariages polygames conclus à l'étranger, a souligné le Premier ministre.
La proposition de loi prévoit en effet que, dans le cadre d'un rassemblement familial aux Pays-Bas, un permis de séjour ne peut être demandé que pour un(e) seul(e) conjoint(e).
23 mars 2012
Source : AFP

Deux responsables du site internet Riposte Laïque, qui se présente comme le défenseur du principe de laïcité, ont été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Paris à des peines d'amende pour provocation à la haine envers les musulmans.
Le président-fondateur de l'association, Pierre Cassen, a été condamné à 4.000 euros d'amende et Pascal Hilout, membre de l'association et auteur d'un des textes poursuivis, à 1.500 euros d'amende.
Les deux hommes devront en outre verser solidairement à la Ligue des droits de l'Homme (LDH) 1.500 euros de dommages et intérêts, ainsi que 2.000 euros de frais de justice.
Ils devront enfin verser un euro à titre de dommages et intérêts et 800 euros au titre des frais de justice aux autres associations parties civiles: la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), l'Association de défense des droits de l'Homme (ADDH), SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
La condamnation devra être publiée sur la page d'accueil du site durant trois mois.
En juin 2010, Riposte Laïque s'était fait connaître en soutenant un "apéro saucisson-pinard" dans le quartier multi-ethnique de la Goutte d'Or (XVIIIe), qui abrite une des mosquées les plus fréquentées de Paris. La préfecture de police avait interdit la manifestation.
Les propos litigieux étaient deux éditoriaux postés sur le site de l'association le 11 octobre et le 12 décembre 2010. Le premier était intitulé "Pourra-t-on vaincre l'offensive islamiste par les seuls moyens démocratiques?" et le second "Occupation : bien sûr que les prières dans la rue, les voiles, le halal et les mosquées sont des symboles d'occupation et de conquête".
"La pire des choses, c'est de mettre la poussière sous le tapis. Un débat parlementaire est indispensable. Aucun sujet ne doit être tabou quand il en va de nos libertés et de nos valeurs", s'était défendu à l'audience du 3 février Pierre Cassen.
"Nous ne considérons pas que l'islam est seulement une religion mais un projet politico-religieux (...) conquérant qui grignote ce qu'il y a de meilleur dans la société française", notamment concernant la liberté de la femme, avait-il ajouté.
23 mars 2012
Source : AFP)

Le récital d’Abdellatif Laâbi et Issa Makhlouf est d’abord une célébration de l’amitié et de la complicité intellectuelle qui unissent les deux écrivains. Il donne aussi à voir ce que peut être la fécondation mutuelle d’une langue par une autre, la française et l’arabe en l’occurrence, et la créativité particulière qu’engendre le dialogue entre les aires culturelles du Maghreb et du Machrek. Le 29 mars…Suite

A Taraudant, l'association organise du 17 au 18 mai 2012 un séminaire pour évaluer ses actions à l'échelon de la région Souss-Massa-Draa…Suite

Mosquées et sociétés privées se disputent le marché de la « certification ». Un secteur où l'opacité et la concurrence sauvage nuisent grandement à la fiabilité des contrôles…Suite

A compter du 1e avril, les travailleurs qualifiés souhaitant immigrer au Québec devront payer 344 dollars canadiens de plus, soit près de 3000 dirhams. Le coût de la demande de certificat de sélection (CSQ) passera de 406 à 750 dollars, a fait savoir Radio-Canada.ca hier, mercredi 21 mars. La mesure a été annoncée dans le document du budget 2012-2013, déposé mardi par Raymond Bachand, ministre des Finances du Québec.
Pour le gouvernement du Québec, cette hausse « correspond au coût réel » du traitement des demandes d’immigration. Elle devrait permettre aussi de « financer l'embauche d'employés supplémentaires par le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles ». Cette hausse tarifaire a également pour objectif « d'augmenter davantage le volume des demandes traitées ». Selon Dan Bohbot, président de l'Association québécoise des avocats en droit de l'immigration, 85 000 dossiers d’immigration seraient actuellement en attente au Québec.
22/3/2012
Source : Yabiladi

Ils sont plusieurs milliers de Marocains à avoir quitté la Libye suite à la crise politique qui y a éclaté au lendemain de l’explosion du Printemps arabe. Ceux-ci continuent de manifester devant le consulat libyen à Casablanca. Leurs réclamations : Leurs biens sont encore bloqués en Libye et le retard sur la délivrance des visas en inquiète plus d’un.
Il y a quelques mois de cela, les autorités libyennes avaient mis en place une nouvelle mesure concernant l’octroi des visas aux ressortissants marocains qui travaillent en Libye. Celle-ci tend à réduire le nombre des arrivants mais aussi à accorder la priorité aux Maroco-libyens, couples mixtes et hommes d’affaires prospères. Aujourd’hui, les ex-résidents se plaignent de ne pas pouvoir récupérer leurs biens qu’ils ont été obligés de laisser en Libye, en espérant un retour. Parmi eux, Nadira, gérante d’une boutique de prêt-à-porter à Bouznika qui n’en revient pas. « Je possède environ 200 000 DH. Or, je n’ai plus accès à mon compte bancaire depuis que je suis rentrée au Maroc en novembre dernier et le transfert n'est pas facile à faire. Aujourd’hui, suite à l’obligation de la possession d’un visa pour revenir en Libye, je n’ai qu’à me soumettre à cette situation », témoigne-t-elle, avant d’ajouter : « aujourd'hui, je regrette énormément d’être rentrée. Si seulement je pouvais résister à l’appel du pays. Mes affaires sont en train de tomber à l’eau sous le regard indifférent de l’Etat libyen.»
A l’instar de Nadira, Abderrahim Tasrout a décidé de rentrer au Maroc lorsque les soulèvements frappaient de plein fouet la sécurité en Libye. Cependant, selon ses dires, « peu importe les affaires et l’argent quand on ne retourne pas au pays dans un linceul ». Pour le quadragénaire, « nombreux sont ceux qui ont disparu, sont morts ou ont sombré dans une dépression. Vivre en Libye rapportait l’équivalent de quelques dizaines de milliers de dirhams par mois. Ce qui justifiait le flux des arrivants en provenance du Maroc et d’ailleurs ». De même, «personnellement, j’envisage de me contenter du peu que je possède au Maroc. Rien ne vaut la paix et joie de vivre ».
A la différence de Nadira et d’Abderrahim, Mohamed a souffert le martyr avant d’arriver au Maroc sain et sauf. «Il est vrai que beaucoup de Marocains espèrent rentrer en Libye, mais personnellement mon expérience cuisante vécu là-bas m’a laissé un très mauvais souvenir », lance-t-il d’emblée. «J’ai dû passer une quinzaine de jours devant les guichets de l’ambassade marocaine à Tripoli dans l’attente de mon billet de retour. Ensuite, j’ai dû emprunter les frontières tunisiennes quasiment impénétrables en raison de la crise politique ».
L'aventure plutôt que le chômage...
En outre, d’après les témoignages collectés, il existe des Marocains qui n’ont pas quitté la Libye et qui n’ont rien à déplorer. Parmi eux, il y a des femmes de ménages en situation régulières, des femmes mariées à des personnalités libyennes ou des Marocains qui ont préféré l’expérience libyenne au chômage.
22/3/2012, Houda Belabd
Source : Yabiladi

Les autorités marocaines suivent avec préoccupation et grand intérêt l'affaire de Abdellah El Asli, ce jeune sans papiers marocain admis dans un hôpital de Guadalajara après une présumée agression de la police espagnole, et demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire, apprend-on, jeudi, de source consulaire marocaine à Madrid.
Une délégation du consulat général du Maroc à Madrid s'est rendue dans la ville de Guadalajara (centre de l'Espagne) pour rendre visite au jeune marocain, âgé de 33 ans, et pour s'arrêter sur les tenants et aboutissants de cette affaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que le consulat entreprendra toutes les démarches nécessaires pour garantir les pleins droits du ressortissant marocain et pour inciter les autorités espagnoles à apporter les explications nécessaires sur cette présumée agression.
La délégation consulaire marocaine a pu rendre visite au concerné, admis aux soins intensifs de l'hôpital universitaire de Guadalajara, et s'enquérir de l'évolution de son état de santé. Elle s'est réunie avec son médecin traitant ainsi qu'avec l'assistance sociale de l'hôpital.
Elle a également pu rencontrer les amis de la victime pour entendre leur version des faits. La délégation consulaire les a assurés que les autorités marocaines suivent avec préoccupation et grand intérêt cette affaire et qu'elles ne ménageront pas les efforts pour demander aux parties (espagnoles) concernées de présenter des explications plausibles, et ce en droite ligne de la préservation des droits et des intérêts des Marocains installés en Espagne.
La délégation consulaire marocaine a tenu, par ailleurs, une réunion avec le sous-délégué du gouvernement à Guadalajara, Juan Pablo Sanchez-Seco, au cours de laquelle l'accent a été mis sur la nécessité de déployer tous les efforts, de façon objective et responsable, en vue de connaître la vérité (sur cette affaire) et infliger des sanctions aux responsables présumés de cette agression contre le ressortissant marocain, connu pour sa droiture et sa personnalité calme, et qui se trouve aujourd'hui en danger de mort.
Le responsable gouvernemental espagnol, qui a exprimé ses regrets, a fait part de son intention de suivre cette affaire et d'apporter les éclaircissements nécessaires. Il a également réitéré, des déclarations faites précédemment selon lesquelles le marocain se serait + infligé lui même ses blessures+ après avoir été informé qu'il allait être expulsé vers son pays d'origine.
Concernant ce point, la délégation consulaire marocaine a répondu au responsable gouvernemental espagnol de considérer la possibilité que le ressortissant marocain puisse avoir été tabassé violemment au point qu'il se retrouve actuellement admis aux soins intensifs et que son état de santé n'est guère rassurant.
Les membres de la délégation marocaine ont également fait part de leur étonnement que les autorités espagnoles n'aient informé à aucun moment le consulat du Maroc à Madrid ni de l'arrestation du ressortissant marocain ni de son admission à l'hôpital.
Le consulat du Maroc à Madrid a, dans ce contexte, adressé une note d'explication au sous-délégué du gouvernement à Guadalajara, au directeur de l'hôpital où est admis le ressortissant Marocain, ainsi qu'au juge d'instruction près le tribunal de première instance de la ville, selon la même source.
Il compte également poursuivre ses visites à l'hôpital universitaire de Guadalajara pour s'enquérir de l'évolution de l'état de santé de Abdellah El Asli et pour obtenir d'avantage d'informations et de détails sur cet incident, tout en poursuivant le contact avec les parties espagnoles pour éclaircir cette affaire.
bdellah El Asli, un jeune sans papiers marocain, se trouve depuis début mars en soins intensifs dans un hôpital de Guadalajara (centre de l'Espagne), après avoir été arrêté par la police lors d'un contrôle d'identité. Cette affaire a suscité l'émoi chez la communauté Marocaine de Castille la Manche qui demande l'ouverture d'une enquête.
Le premier mars, vers 21h00, Abdellah El Asli, 33 ans, se trouve avec des amis dans un terrain de foot situé dans un quartier tranquille de la ville de Guadalajara. Des amis qu'il avait l'habitude de rencontrer pour jouer au foot ou simplement pour bavarder. A ce moment là, des agents de police en tenue civile s'approchent pour lui demander, à lui spécifiquement, ses papiers. Ne pouvant produire des papiers accréditant sa résidence légale en Espagne, il sera emmené au commissariat par une patrouille de police. A partir de ce moment, ses amis vont perdre sa trace.
Le 6 mars, ses colocataires décident de se rendre au commissariat pour demander de ses nouvelles. On les informe, alors, que le Marocain avait été expulsé vers son pays d'origine.
Le 15 mars, un employé du centre hospitalier, face à la détérioration de l'état de santé de ce patient qui n'avait reçu la visite d'aucun proche ou ami, décide d'entrer en contact avec l'un de ses colocataires à Murcie, la dernière localité où avait résidé le Marocain avant de déménager à Guadalajara. Ce dernier entre de son côté en contact avec les amis de Abdellah El Asli à Guadalajara.
Entre temps, ses amis vont apprendre que le jeune homme avait été transporté du commissariat vers l'hô pital de la ville dans un état critique. Il subira le premier mars dans la nuit une opération délicate pour une lésion au niveau du cerveau. Il se trouve, depuis, intubé dans un état de paraplégie complète dans l'unité des soins intensifs.
L'affaire, passée sous silence par la police Espagnole, a éclaté au grand jour grâce à un site d'information Madrid2noticias qui avait été alerté par une association de la communauté immigrée marocaine Al Amal.
Face au tollé suscité par cette affaire, la délégation du gouvernement à Castilla la Mancha décide enfin de réagir en annonçant, mercredi dans la soirée, dans des déclarations à la presse espagnole, l'ouverture d'une enquête. La police prétend pour sa part que le jeune marocain s'était auto-blessé pour éviter son expulsion.
Selon le sous-délégué du gouvernement à Guadalajara, Juan Pablo Sanchez-Seco, +les rapports de police ne font état d'aucune agression (Sic) contre le jeune+ Marocain sur qui pesait un ordre d'expulsion datant de mai 2011. + C'est pour cette raison qu'il avait été arrêté et c'est cette même raison qui l'aurait poussé à s'auto-blesser pour éviter son extradition+, a-t-il assuré dans des déclarations aux médias espagnols.
Toutefois, de très nombreuses zones d'ombre planent sur cette affaire et la communauté marocaine en Espagne se pose des questions : pourquoi la police a informé les amis de la victime qu'il avait été expulsé au Maroc alors qu'il se trouvait dans un état végétatif à l'hôpital ? Qui a transporté Abdellah El Asli à l'hô pital ? Comment une personne peut-elle s'auto-blesser au point de rester paraplégique ? Pourquoi avoir étouffé cette affaire durant plus de deux semaines ?
Une manifestation est prévue le 31 mars à Guadalajara pour dénoncer l'agression contre Abdellah El Asli et fustiger les dépassements de la police espagnole.
22/3/2012
Source : MAP

Même si les thèmes de campagne des candidats à la course à l'Elysée demeurent essentiellement orientés sur la crise économique en France, le sujet de l'immigration est cependant portée par la majorité des postulants à la présidence de la République.
Donné perdant dans les sondages, le président-candidat Nicolas Sarkozy radicalise ses propositions et exprime son intention de durcir les conditions du rapprochement familial : le conjoint devra avoir un travail, un logement décent, et s'être engagé à apprendre le français.
Le demandeur du regroupement familial résidé en France depuis 18 mois, doit disposer d'un revenu hors prestation sociale au moins égal au Smic (pour 3 personnes) et d'un logement d'au moins 41 m2 pour quatre personnes.

En outre, dans son programme, l'emploi a été limité pour les non qualifiés à une liste d métiers "en tension" alors que le diplômés se heurtent à la circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant.
Il entend également ramener à 100 000 le nombre d'étrangers accueillis légalement chaque année en France, jugeant "excessive" la présence en France de près de 3 millions d'étrangers en situation régulière.
Lors d'un meeting, il a menacé de faire sortir la France des accords de Schengen sur la libre circulation dans l'Union européenne "afin de lutter contre l'immigration clandestine", jugeant "insuffisant" le contrô le exercé par certains pays européens.
Déroulant, comme en 2007, le thème de "l'immigration choisie", Nicolas Sarkozy appelle à "faire correspondre à nos capacités d'accueil". Il s'est donc engagé à "réduire le nombre des arrivées sur notre territoire", brandissant l'argument selon lequel "l'intégration fonctionne de plus en plus mal".
Le président-candidat, a également promis de durcir les conditions d'accès des étrangers aux prestations sociales, déjà soumises à des conditions de résidence et de restreindre le marché de l'emploi pour les étudiants étrangers.
François Hollande s'engage dans ses "Soixante propositions pour la France" à conduire une lutte "implacable" contre l'immigration clandestine et à "sécuriser" au contraire l'immigration légale. S'il est élu, les régularisations seront ainsi opérées "au cas par cas sur la base de critères objectifs".
Par ailleurs, le candidat à la nationalité devra notamment avoir un travail, "même s'il est clandestin", une attestation d'une présence continue sur le territoire, et "la réalité d'une famille en France".
Il devra également prouver sa bonne intégration. Le programme ne donne aucun détail sur le nombre de régularisations prévu, ni sur ses modalités exactes. Aujourd'hui, la France opère 30.000 régularisations par an.
Sur l'immigration professionnelle également, François Hollande reste flou. Lors d'une intervention télévisée, il a récusé l'appellation d' "immigration choisie", lui préférant celle d' "immigration intelligente". Mais il ne s'est pas avancé sur les secteurs ou les métiers concernés.
 Pour le candidat centriste du MoDem François Bayrou , il n'est pas "crédible de réduire de moitié l'immigration", comme l'avait annoncé le président-candidat Nicolas Sarkozy. De son point de vue, "l'immigration est une question d'équilibre de la société française".
"Il est très important d'avoir un contrôle sérieux des entrées et une intégration de ceux qui sont là, notamment ceux qui travaillent, ont un logement", explique-t-il.
"Quant à faire de l'immigration la cause de nos problèmes, c'est se tromper. La plupart des immigrés effectuent des travaux qui, autrement, ne seraient pas occupés. C'est l'adaptation des Français à ces travaux, par le salaire, les conditions de travail, qui est la véritable question", a-t-il dit.
Des mesures symboles sont prévues, dans le programme de ce parti comme la régularisation de tout immigré après trois ans de travail régulier, ou le droit de vote aux élections locales pour les étrangers en situation régulière en France depuis au moins 10 ans.
Pour le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, "l'immigration n'est pas un problème". "La haine des étrangers, la chasse aux immigrés défigurent notre République : il faut en finir ! ", a-t-il écrit dans son livre-programme. Selon lui, "l'immigration zéro est un mythe", et il ne sert donc à rien de chercher à refouler l'immigration.
Jean-Luc Mélenchon promet ainsi de rétablir la carte de séjour unique de 10 ans et le droit au regroupement familial. Il entend également régulariser tous les sans-papiers, en "décriminalisant" le séjour irrégulier.
Les centres de rétention seraient fermés, et le droit au séjour pour raison médicale rétabli. Le candidat promet enfin un nouveau Code de la nationalité, "fondé sur le respect intégral et automatique du droit du sol dès la naissance et sur un droit à la naturalisation permettant à tous les étrangers qui le souhaitent d'acquérir la nationalité française au-delà de cinq ans de résidence".
Pour sa part, Eva Joly, candidate Europe-Ecologie- Les Verts, annonce la définition de "critères objectifs" pour la régularisation des sans-papiers. Elle mentionne notamment la présence sur le territoire depuis plus de cinq ans, la scolarisation d'un enfant ou encore le fait d'avoir un travail. Concernant les centres de rétention, la candidate écologiste ne prô ne pas leur fermeture mais plutôt un assouplissement.
"Le placement en centre de rétention ne sera plus la règle mais l'exception". en cas de menace à l'ordre public, mentionne notamment son programme. Enfin, elle va plus loin que François Hollande en promettant d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires qui résident depuis cinq ans en France à toutes les élections.
Nicolas Dupont-Aignan, (Debout la République) a quant à lui, souhaité réduire de 50% le nombre d'immigrants pour le prochain mandat, afin de »tenir compte d'un climat économique plus difficile". Pour y arriver, il entend notamment "intensifier l'aide au développement en faveur des pays d'émigration ». Comme Nicolas Sarkozy , le candidat de Debout la République veut "dénoncer les accords de Schengen pour rétablir le contrôle des frontières".
Pour lui, l'acquisition de la nationalité doit être conditionnée au "respect des principes républicains" : scolarisation des enfants, interdiction de la polygamie, apprentissage de la langue française, laïcité. Par ailleurs les employeurs de clandestins verraient leurs peines renforcées, et les jeunes mariés devraient attendre cinq ans avant d'acquérir la nationalité, pour lutter contre les mariages blancs.
La candidate du Front national (FN), saisit à bras le corps le thème de l'immigration et vise aussi bien l'immigration légale que l'immigration clandestine et part du postulat que l'immigration "déstabilise la société et ses équilibres"
22 mars 2012
Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le Maroc a exprimé jeudi son "rejet" de toute prise de pouvoir par la force et son attachement à la Constitution, après le coup d'Etat militaire survenu jeudi au Mali, a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Suite au coup d'Etat militaire en République du Mali", le Maroc "réaffirme son rejet de toute prise de pouvoir par la force, appelle à l'attachement aux dispositions de la Constitution et au respect des institutions élues", selon le ministère.
Des militaires maliens ont annoncé jeudi avoir renversé le régime au pouvoir au Mali après plusieurs heures d'affrontements, l'accusant d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes dans le nord du pays.
Le Maroc "promet d'œuvrer pour le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région du Sahel et du Sahara et de coopérer dans ce sens avec les Etats de la région et les organisations régionales concernées", ajoute le communiqué publié à Rabat dans la nuit de jeudi à vendredi.
Dans ce texte, le royaume "réitère son attachement à la stabilité, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la République du Mali".
Rabat "a mis sur pied une cellule de veille pour assurer le suivi de la situation des citoyens marocains résidant en République du Mali et veiller à la protection de leur intégrité physique et de leurs intérêts", ajoute le ministère.
22 mars 2012
Source : AFP

La sixième édition de la foire Art Dubaï, une des plus grandes foires d'art contemporain du monde arabe, s'est ouverte mercredi soir avec la participation d'artistes, sculpteurs et photographes venus de 32 pays, dont le Maroc.
Le Royaume est représenté, lors de cet événement qui se poursuivra jusqu'au 25 mars, par la galerie d'art l'Atelier 21 qui exposera les œuvres de quatre artistes marocains. Il s'agit de Safaa Erras, Chouroun Reich, Fouad Bel lamine et Mohamed El Baz, ainsi que d'autres amateurs marocains d'art qui ont choisi d'exposer leurs œuvres dans d'autres ateliers.
La présence de l'Atelier 21, soutenue par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), permettra à un public, largement constitué de professionnels, de se faire une idée de la situation des arts plastiques au Maroc et de mesurer le degré de créativité des peintres et artistes contemporains marocains.
Selon les organisateurs, cette manifestation, qui compte pas moins de 74 galeries, connait l'exposition de plus 500 œuvres d'art de 32 pays de l'Amérique du nord, l'Europe, l'Australie, l'Afrique et du Moyen-Orient. Quelques 30.000 visiteurs sont attendus à cette 6ème édition d'Art Dubaï.
Elle connaît également la réalisation de plusieurs projets artistiques, l'organisation de colloques auxquels prendront part nombre de professionnels du domaine, dont de célèbres critiques d'art plastique, ainsi que le lancement du "sixième forum d'art mondial".
Pour la quatrième année consécutive, la foire Art Dubaï sera aussi marquée par la remise de prix aux profit des créateurs et artistes de la région du Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA).
Créé en 2008, l'Atelier 21 a pour vocation de découvrir, défendre et promouvoir les œuvres des artistes plasticiens marocains à l'étranger.
 22 mars 2012
Source : MAP

Le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami a appelé, récemment à Rabat, à l'amplification de la mobilisation des compétences marocaines du monde au profit du développement humain.
S'exprimant lors d'un séminaire sur le thème: "Sciences, technologie, innovation et développement solidaire: Quelle contribution des compétences marocaines dans le monde?", M. El Yazami, qui a rappelé, à cette occasion, le vaste mouvement de réformes politiques et économiques en cours au Maroc, a souligné "la nécessité d'amplifier les efforts déjà entrepris" dans ce sens.
Par ailleurs, le président du CCME a annoncé la publication dans les semaines à venir d'une étude sur les politiques de mobilisation des compétences, réalisée par le Conseil et qui a servi de base pour les travaux de ce séminaire.
Les participants à cette rencontre, initiée par le CCME, ont appelé, quant à eux, au renforcement des actions et initiatives existantes dans ce domaine et à la création d'un instrument d'identification et de veille sur les compétences des Marocains du monde.
Ils ont aussi recommandé la mise sur pied d'une structure ad hoc de coordination et de mise en œuvre d'une politique nationale rénovée et intégrée de mobilité et de mobilisation des compétences basée sur un partenariat public-privé, autonome et dotée des moyens adéquats, a indiqué un communiqué des organisateurs.
Les intervenants ont également mis l'accent sur la nécessité d'adopter une approche projet pour la mise en œuvre des différentes actions et programmes en les inscrivant dans les dynamiques territoriales et les plans sectoriels déjà élaborés, ainsi que sur l'intégration de l'évaluation dès la conception de l'ensemble des initiatives, programmes et actions, ajoute la même source.
De leur côté, les représentants du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, de l'Office chérifien des phosphates (OCP), du Centre national de la recherche scientifique et technique, de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et de l'Association marocaine recherche et développement, ont réaffirmé la disponibilité de leurs départements et institutions respectives à renforcer leur partenariat avec les compétences marocaines expatriées.
Ce séminaire international, qui a réuni un parterre d'universitaires marocains et étrangers, des experts internationaux et plusieurs membres de la diaspora marocaine, avait notamment pour objectifs de présenter les résultats d'une étude inédite menée par le CCME sur les politiques de mobilisation des compétences entreprises au Maroc au cours des vingt dernières années.
22 mars 2012
Source : MAP

Après l’interdiction des minarets, l'Union démocratique du centre (UDC), le parti de droite populiste aux idées d'extrême- droite, s’engage « contre l'immigration de masse » en Suisse.
La Chancellerie fédérale a annoncé, mercredi 21 mars, que l'initiative populaire fédérale avait recueilli 135 557 signatures valables sur les 137 332 signatures déposées le 14 février 2012. Il a fallu huit mois à l'UDC pour arriver à ce résultat, dépassant nettement les 100 000 signatures requises par la loi.
L’initiative demande de « limiter le séjour des étrangers par des plafonds et contingents annuels pour tous les types d'autorisations du droit des étrangers » y compris les domaines de l'asile et dans l'emploi afin de mettre fin à « l’immigration incontrôlée ».
« Le but de l'initiative est de redonner à la Suisse les moyens de gérer de manière autonome l'immigration », a expliqué l’UDC, qui estime qu'actuellement, « l'afflux d'étrangers venant s'installer dans le pays échappe à son contrôle » et qu'il a « des conséquences graves pour l'économie nationale et la société ». L'acceptation de l'initiative entraînerait une renégociation de l'accord de libre circulation des personnes avec l'Union européenne (UE).
22/3/2012
Source : Saphir News

La diaspora intellectuelle africaine est la mine d’or grise inépuisable pour l’Afrique. Elle constitue la meilleure ressource stratégique et renouvelable loin devant l’or noir non renouvelable et toutes les autres richesses du sol et du sous-sol. Le développement durable et humain intégral sur le continent africain dans les prochaines décennies se fera grâce à cette richesse humaine africaine de l’extérieur.
D’après la Commission de l’Union africaine, la diaspora africaine désigne « les personnes d’origine africaine vivant hors du continent africain, qui sont désireuses de contribuer à son développement et à la construction de l’Union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité ». Dès lors, il s’agit de toutes les personnes où qu’elles se trouvent à travers le monde ayant des racines africaines. Entre dans cette catégorie, la diaspora noire d’Amérique latine, d’Amérique du Nord, des Caraïbes et de l’Europe. Nous ne saurions oublier les Noirs ou Kahlouck de la péninsule arabique du Proche et Moyen-Orient de confession musulmane ainsi que les Noirs de confession juive d’Israël encore appelés les Falachas originaires d’Éthiopie. Vous pouvez alors imaginer aisément le poids humain de la diaspora intellectuelle africaine, le pouvoir financier, le savoir et savoir-faire de ces Africains éparpillés à travers le monde. C’est pourquoi on dit généralement que la diaspora africaine est la 6ème région africaine ou le 54ème pays du continent. Si on estime aujourd’hui cette diaspora africaine à environ 200 millions de personnes, sa mine d’or grise serait de plusieurs millions.
En termes de flux financiers en direction d’Afrique, cette diaspora transférerait annuellement plusieurs dizaines de milliards de dollars. Rien qu’à l’échelle des États-Unis, les 4 millions d’Africains vivant dans ce pays, si on excluait les Africains-américains, envoient chaque année l’équivalent de 20 milliards de dollars. Vous pouvez alors imaginer ce qu’une bonne politique de gouvernance en matière d’investissement et de retour de cette diaspora à l’échelle continentale peut favoriser comme feedback sur les investissements pour les pays. L’Égypte, le Maroc et le Nigéria sont les plus grands bénéficiaires, sur le continent, du transfert de fonds de la diaspora africaine. Par ailleurs, cette diaspora a un savoir et un savoir-faire qui peut être d’une grande utilité pour le développement durable de l’Afrique. Le continent africain doit impérativement adopter une politique incitative pour rechercher l’expertise de sa mine d’or grise. L’Afrique dépense chaque année plus de 4 milliards de dollars pour l’utilisation des experts occidentaux sur le continent. Ces experts du Nord souvent surévalués par rapport à leur compétence réelle avoisinent le nombre de 150.000. Au lieu d’utiliser uniquement le savoir-faire occidental, dans le cadre de la coopération, il serait également souhaitable de faire appel à l’expertise de sa diaspora intellectuelle. Cette politique a au moins deux avantages : tout d’abord, l’utilisation de l’expertise de la diaspora africaine a l’avantage de créer un pont entre ces derniers et l’Afrique, mais aussi de favoriser les vacances de cette diaspora en Afrique. Cette politique aura pour effet de promouvoir un tourisme de la diaspora qui va générer d’énormes ressources financières dans l’économie africaine. Ensuite, la reconnaissance du know how de cette diaspora par les leaders politiques va également encourager le retour de certains d’entre eux en Afrique. Ainsi, au lieu d’espérer un transfert de technologie du Nord vers l’Afrique, c’est cette diaspora de la matière grise qui va aider au transfert des connaissances. Ce transfert de technologie sur le continent va permettre le saut qualitatif de l’Afrique dans l’économie du savoir. Il va aider aussi à relever le niveau du système éducatif en facilitant l’accès au même savoir-faire aux ingénieurs, chercheurs et professeurs des universités et centres de recherche en Afrique. L’exode des cerveaux sera ralenti comparativement à la saignée que nous observons en ce moment. En effet, on estime qu’environ 23.000 universitaires quittent l’Afrique chaque année et cela coûte environ 4 milliards de dollars.
D’après Lalla Ben Barka de la Commission économique pour l’Afrique(CEA) des Nations Unies, d’ici 2030, l’Afrique sera vidée de ses cerveaux. Il y a de quoi être inquiet même si l’exode des cerveaux est manichéen pour l’Afrique. Pour le chercheur Mercy Brown de l’Université de Cape Town en Afrique du Sud, à propos de l’avantage comparatif de l’exode des cerveaux : « […] c’est voir l’exode des cerveaux comme un avantage à exploiter […] Les expatriés hautement qualifiés constituent un bassin de spécialistes dont le pays d’origine peut tirer profit […] le défi consiste à recruter ces cerveaux. »
D’après l’organisation internationale des migrations (OIM), plus de 300.000 spécialistes africains habitent à l’extérieur de l’Afrique et d’autres Africains hautement qualifiés quittent le continent africain chaque année sans la garantie de revenir. Entre 1980 et 1991, un pays comme l’Éthiopie a perdu 75% de sa main d’œuvre spécialisée. Pire encore, plus de 35% de l’aide publique au développement destinée à l’Afrique sert encore à payer les spécialistes étrangers. La diaspora, d’une manière générale dans les pays en développement, constitue la deuxième source de devises étrangères et dans certains pays, ces transferts de fonds sont devenus la première source de devises devant l’aide accordée à ces États.
En 2004, les transferts des fonds de la diaspora dans les pays en développement, notamment sur le continent africain, s’élevaient à 126 milliards de dollars. Pendant la même période, les flux d’investissement directs étrangers avoisinaient 165 milliards de dollars alors que l’aide publique au développement durant la même année était estimée à 79 milliards de dollars. Si on ajoute à ces transferts d’argent par les canaux officiels, l’envoi des devises par les moyens non officiels, on se rend vite compte que la diaspora africaine est une ressource stratégique majeure pour l’Afrique et son développement. Cette diaspora africaine est donc un capital humain et une ressource nécessaire que les dirigeants africains doivent absolument courtiser. C’est ainsi que ces derniers participeront efficacement à la prospérité de l’Afrique. Il revient aux leaders politiques d’avoir une vision du futur ou un réel plan d’action pour profiter beaucoup plus encore de l’expertise de sa forte diaspora du monde. Ces Africains éparpillés à travers le monde veulent apporter leur pierre à l’édification d’une Afrique riche et prospère d’ici une à deux générations. Comme tous les Africains sur le continent, la diaspora intellectuelle africaine aimerait voir l’Afrique jouer un rôle non négligeable dans ce 21ème siècle dans la marche des affaires du monde.
Le rôle de la diaspora intellectuelle dans la réforme du système éducatif et la recherche en Afrique
Le système éducatif, dans de nombreux pays africains notamment francophones, est obsolète parce qu’il est calqué sur le modèle occidental d’une certaine époque. Il ne répond plus aujourd’hui aux exigences d’un monde en perpétuelle mutation ainsi qu’aux défis actuels des États du continent pour soutenir la croissance démographique, les réformes politiques, économiques et sociales dans la perspective du développement durable. Pourtant, nous savons que l’éducation est la base de la liberté. C’est la source de toute velléité de lutte pour la justice et d’amélioration des conditions de vie. Tant qu’un peuple est moins éduqué ou mal éduqué, il est difficile pour lui d’œuvrer efficacement au développement durable de son pays. Les universités et écoles d’ingénieurs en Afrique ne répondent presque plus à leur mission de l’unité de l’enseignement et de la recherche ainsi que de l’appui au développement. Les centres de recherche qui existent ne valorisent pas toujours les résultats de la recherche pour permettre à l’Afrique de participer à l’aventure scientifique et technologique à l’échelle mondiale. C’est l’une des raisons pour lesquelles la part du continent africain dans la production scientifique mondiale est passée de 0,5% au milieu des années 1980 à 0,3% au milieu des années 1990. La fuite des cerveaux vers l’Occident creuse encore davantage ce déséquilibre parce que ces derniers ne sont pas sollicités pour apporter leur know how en sciences et technologies. Les moyens financiers mis à la disposition des équipes de recherche sont insuffisants. Finalement, les chercheurs en Afrique qui cherchent, on en trouve mais les chercheurs africains qui trouvent, on en cherche. D’où l’importance d’associer la diaspora intellectuelle africaine dans la mise sur pied des centres de recherche d’excellence et d’un système éducatif de qualité. Ce système éducatif passe par une réforme en profondeur de l’enseignement aussi bien au niveau primaire, secondaire qu’au niveau universitaire. La diaspora intellectuelle a l’avantage d’évoluer dans un environnement où l’enseignement, à tous les différents paliers du système éducatif, est en constante amélioration.
Cet enseignement a permis de former des diplômés compétitifs et des travailleurs qualifiés, aptes à soutenir l’industrie en mettant à la disposition du grand public des produits innovants. C’est le cas au Québec par exemple avec la création des Cégeps en 1969 où les techniciens qualifiés ont été formés pour aider à sortir le Québec de sa situation de société rurale pour intégrer le peloton de tête des sociétés industrielles prospères et s’y maintenir. Ce sont ces techniciens qualifiés au Québec par exemple qui ont aidé des fleurons de l’industrie québécoise comme Bombardier, Hydro-Québec, Snc Lavalin à devenir des leaders mondiaux dans leurs secteurs respectifs d’activité. Les exilés africains du savoir peuvent donc aider à revoir par exemple les différents programmes d’enseignement en Afrique afin de leur donner un bon contenu qui réponde aux exigences d’un continent qui aimerait aussi s’arrimer à la modernité en jouant un rôle non négligeable en sciences et technologies. Compte tenu de la modicité des moyens financiers des différents États du continent pour se doter des universités compétitives, il serait souhaitable pour ces derniers d’unir leurs énergies pour créer une université régionale à vocation scientifique et technologique. Chaque université sera dotée d’équipements de pointe où la fine crème des meilleurs élèves dans les différents pays de la région se retrouvera pour étudier. Ensuite, dans le cadre de la formation de ces étudiants, les États de chaque région pourront faire appel à l’expertise des meilleurs universitaires de la diaspora de leur région ou d’autres régions africaines pour participer à la formation.
Un centre de recherche ... à l’image du CERN
Pour ce qui est de la recherche, les pays africains peuvent créer des masses critiques, des regroupements ou des pôles d’excellence pour la recherche. En fonction de l’intérêt pour la recherche et de leur application pour le développement des États africains, les pays africains pourront s’associer pour créer par exemple un centre de recherche en mathématiques et informatique en Afrique du Sud, un centre en recherche médicale et biotechnologie au Caire, un centre de recherche en agronomie et agroforesterie au Nigeria, un centre en recherche minière et pétrolière en RDC, etc. Les meilleures sommités africaines au sein de la diaspora dans les différents champs de recherche seront sollicitées pour rejoindre les différentes équipes de recherche. Ainsi, les résultats de la recherche vont servir à l’ensemble des États africains pour aider progressivement tous les pays à l’amélioration des conditions de vie ou d’existence des citoyens. En fonction de la richesse nationale ou du produit intérieur brut de chaque pays, les moyens financiers seront mobilisés pour les équipements et le fonctionnement des différents centres de recherche. Cette politique aura l’avantage de mettre sur pied de bonnes universités et des centres de recherche bien équipés. Ces structures académiques ou de recherche pourront attirer la diaspora intellectuelle à apporter leur savoir-faire au développement de l’Afrique. C’est dans cet esprit par exemple que les Européens se sont résolus pour créer près de Genève, le Centre européen de recherche nucléaire (CERN) où tous les physiciens européens dans le domaine, parmi les plus brillants de toute l’Europe, se retrouvent pour faire de la recherche. Ce centre de recherche attire aujourd’hui des physiciens américains, canadiens, japonais, indiens, chinois, russes et d’autres pays du monde. Le CERN a été crée par les dirigeants européens pour concurrencer des centres de recherche prestigieux aux États-Unis à l’exemple du Lawrence livermore national laboratory à Oakland en Californie. Ce centre de recherche américain est considéré comme le plus prestigieux au monde pour la recherche en physique nucléaire. Dès lors, vous vous rendez compte que si les États européens doivent s’unir pour la recherche dans certains domaines pour faire le poids face aux grands centres de recherche américains, l’Afrique qui est presque inexistante dans le domaine de la recherche scientifique et technique doit impérativement adopter une politique similaire pour se doter au moins de centres de recherche ou d’ universités de grande réputation aux yeux du reste du monde. Cette union fera la force de l’Afrique et son rayonnement à l’échelle internationale.
Cette politique africaine en matière de recherche aura l’avantage d’attirer sa mine d’or grise d’Occident à se joindre à cette aventure scientifique et technologique pour le développement du continent. De nombreux intellectuels de la diaspora attendent de telles initiatives des dirigeants africains pour se rendre plus utiles au progrès du continent. Il faut aussi une réelle volonté en Afrique de créer des parcs industriels et scientifiques pouvant attirer la diaspora intellectuelle à faire des investissements favorisant la création d’emplois sur le continent. À Taiwan par exemple, en 1996, sur 193 sociétés créées au parc industriel et scientifique de Hsinchu, 81 sociétés ont été créées par les scientifiques et ingénieurs taïwanais revenus des États-Unis grâce à une politique des dirigeants taïwanais d’attirer sa diaspora du monde, surtout des États-Unis. C’est cette politique qui a permis à Taiwan de se hisser au rang de l’un des leaders mondiaux dans le secteur des ordinateurs personnels et des circuits intégrés.
Analyse comparative entre la diaspora comme ressource géostratégique et le pétrole
La diaspora intellectuelle africaine se renouvellera toujours grâce à l’équilibre de la nature alors que l’exploitation pétrolière est limitée sur une période donnée. La diaspora comme ressource n’aiguise pas autant d’appétits que le pétrole. Elle ne peut pas être facilement source de conflits ou de guerres civiles comme l’or noir avec généralement l’influence des acteurs nationaux ou étrangers. L’or gris peut favoriser durablement le transfert de connaissances ou de technologies en Afrique. La diaspora intellectuelle africaine peut aider à limiter la corruption systémique dans nos États contrairement au pétrole qui est au cœur des malversations financières avec les connexions à l’extérieur. Cette diaspora peut aussi jouer le rôle de lobbying pour l’Afrique auprès des pays d’adoption. C’est cette politique qui fait la force de l’État d’Israël à travers le monde grâce aux lobbies juifs. Nous pouvons citer l’American Israël Public Affaires Committee (AIPAC) qui influencerait le Congrès à travers ses contributions de campagne pendant que Washington Institute for Near East Policy(WINEP) aurait une forte influence sur les médias et le pouvoir exécutif sur la politique des États-Unis envers l’État Hébreu.
La diaspora africaine peut également aider à relancer l’industrie touristique à l’échelle continentale si des politiques incitatives sont mises sur pied par des leaders politiques pour attirer ces derniers. Ces politiques incitatives vont encourager le retour à la source de cette diaspora dans l’optique de renforcer le lien d’appartenance, le pont entre ces Africains de l’étranger et le continent de leur origine. Le tourisme de la diaspora peut générer d’énormes rentrées financières qui vont aider à la création de nombreux emplois directs et indirects.
Si l’or noir peut être facilement contrôlé par les pouvoirs en place en Afrique, l’or gris est difficilement contrôlable par les dirigeants africains et peut constituer un relais important d’informations des citoyens vivant sur le continent auprès de nombreux cercles de décision en Occident. Par ailleurs, dans des régimes moins démocratiques ou dictatoriaux en Afrique, il est facile de brouiller les connexions sur internet et des réseaux sociaux. Par contre, la diaspora a l’avantage qu’elle peut continuer à opérer en toute liberté et contrôle plus facilement les outils de communication transversale et asynchrone comme le réseau des réseaux. L’or gris peut donc constituer un puissant moyen de démocratisation et d’aspiration à plus de libertés et à la bonne gouvernance dans les États africains.
La diaspora intellectuelle africaine est donc une ressource géostratégique pour le progrès de l’Afrique. Le plus important est de savoir s’en servir pour le mieux afin de sortir l’Afrique du sous -développement. Le rôle de la diaspora devient de plus en plus un sujet d’actualité à travers le monde.
Il y a un regain d’intérêt aussi bien pour les leaders politiques africains que les autres dirigeants du monde. Le Président du Vietnam Nguyen Minh Triet, dans une entrevue accordée à Hanoi au confrère Joseph Ahekoe, directeur de publication du magazine « Francophonie Actualités » basé à Paris affirmait que la République socialiste du Vietnam comptait sur les 3 millions de Vietnamiens de la diaspora encore appelés les Viet Khieu pour entrer dans le cercle fermé des pays émergeants à l’horizon 2020. C’est dire l’importance qu’on accorde à travers le monde à la diaspora intellectuelle pour accéder à la prospérité.
« Je voudrais » n’a jamais rien fait. « J’essaierai » a fait de grandes choses. « Je veux » a fait des miracles. Il n’est donc plus question pour la classe politique africaine de se limiter aux discours et aux promesses souvent non tenus et creux. Il est temps de passer aux actions concrètes pour tirer le meilleur parti de l’expertise et des richesses de sa diaspora pour espérer sortir du labyrinthe de la néguentropie, du cercle vicieux du sous-développement. La diaspora intellectuelle africaine doit impérativement être au cœur de la perspective du développement des États africains. Cette diaspora manifeste globalement la volonté de participer à ce défi de taille. Il importe aux dirigeants des pays de les associer dans un environnement sécuritaire et favorable à l’éclosion de la recherche scientifique et technologique. C’est alors que le développement durable du continent africain sera possible et son avenir meilleur dans les prochaines décennies. Chacun d’entre nous a sa partition à jouer dans cet effort global pour la prospérité du continent.
22/3/2012, Ferdinand Mayega

Source : Afriquechos.ch

L'unique conseiller général du Front national, Patrick Bassot, élu dans le Vaucluse, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Carpentras pour des propos contre les immigrés, selon le Mrap qui avait porté plainte contre lui.
M. Bassot a été condamné à 1.000 euros d'amende pour "incitation à la discrimination, à la haine et à la violence à l'encontre des immigrés", dans une tribune libre publiée dans le journal municipal de Carpentras (Vaucluse) en avril 2011.
Son avocat n'a pas pu être joint dans l'immédiat par l'AFP.
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) avait cité l'élu devant le tribunal correctionnel de Carpentras pour des propos synonymes, selon lui, "de provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des immigrés".
"Carpentras est un très bon exemple de l'implantation imposée d'immigrés qui, quotidiennement, nous empoisonnent la vie par leurs exactions (sévices, actes de violence, de pillage commis contre la population)", avait écrit M. Bassot, évoquant l'implantation de mosquées, d'un abattoir halal et comparant les immigrés à de "petits barbares", rappelle le communiqué du Mrap.
L'amende de 1.000 euros est assortie d'une indemnisation de 1.500 euros et ordonne la publication du jugement dans le journal municipal, selon la même source.
Elu en 2011 dans le canton de Carpentras-nord, M. Bassot est le seul conseiller général du Front national depuis l'invalidation, en octobre 2011, de l'élection de Jean-Paul Dispard à Brignoles (Var).
22.03.2012
Source : Le Parisien/AFP

Tous les partis politiques, à l’exception du FN, avaient été conviés au débat proposé, mercredi soir à Chalon, par le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui souhaitait connaître les intentions des candidats à la présidentielle, par le biais de leurs représentants locaux. Mais ni l’UMP, ni les partis du centre, n’avaient fait le déplacement pour parler d’immigration et répondre aux exigences du RESF en la matière, à savoir : une refonte totale de la loi, l’annulation des obligations de quitter le territoire français en cours, la régularisation des familles ayant un enfant scolarisé, la suppression des objectifs chiffrés d’expulsions, etc.
Centres de rétention
Dès la première thématique proposée aux participants – l’enfermement des enfants dans les centres de rétention administrative, ces espaces d’attente pour les étrangers qui vont être expulsés -, les partis de gauche ont confronté leurs points de vue. Alors que le Front de gauche, le NPA et Europe Écologie-Les Verts (EELV) sont favorables à la « fermeture pure et simple des centres de rétention », la position plus nuancée du PS a provoqué les premiers grincements de dents. Car si le PS a également prévu « de mettre fin, dès 2012, à la rétention des enfants et des familles avec enfants », le candidat Hollande ne promet une fermeture immédiate des centres de rétention, estimant qu’il est nécessaire d’étudier « d’autres solutions, comme l’assignation à résidence ». C’est ce qu’a expliqué Philippe Baumel, candidat du Parti socialiste pour les législatives dans la 3 e circonscription.
Sur la régularisation « sans condition » de tous les sans papiers, là encore, les partis de gauche ne sont pas sur « la même tonalité ». Contrairement au Front de gauche, au NPA ou aux Verts, le PS « ne souhaite pas procéder à une régularisation globale et préconise d’étudier les situations au cas par cas », indiquait Philippe Baumel, documents « hollandais » en main. Une intervention très critiquée par les autres partis présents, certains (le NPA) qualifiant le discours du PS de « langue de bois », d’autres (Front de gauche) refusant « un bricolage de ce qui existe déjà ». À se demander quelle tournure aurait pris la réunion si les représentants de l’UMP ou même du Modem n’étaient pas restés chez eux.
23/03/2012, Valérie Monin
Source : Le Journal de Saint-et-Loire

Le 3 mars 2012, Nicolas Sarkozy a prononcé à Bordeaux un discours dans la droite ligne (ou plutôt dans l'extrême-droite) de ses précédents discours de campagne et pour employer un langage qui lui est cher, il a récidivé le 6 mars sur France 2.
Outre la proposition de mettre des étiquettes sur la viande Halal ("c'est une affaire de civilisation, la nôtre"), Nicolas Sarkozy s'est une fois de plus attaqué aux étrangers : "Je veux dire, pour que les choses soient bien claires, que ceux qui viennent avec l'intention de ne pas respecter nos lois et nos mœurs, de ne pas respecter la propriété d'autrui, de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, qui ne sont disposés à faire aucun effort sérieux ni d'intégration ni d'assimilation, ne sont pas les bienvenus en France. On ne peut être les bienvenus en France si la seule justification de sa volonté c'est d'obtenir des prestations sociales."
Si l'année 2011 fut celle de la mise en œuvre du discours de Grenoble du 30 juillet 2010 du président Sarkozy (destruction de camps de Roms, répression renforcée de l'immigration), l'année 2012 montre que les digues sont franchies au point que l'on ne sait plus jusqu'où iront les atteintes aux droits élémentaires des personnes étrangères en France du candidat Sarkozy. Les débats sur la viande halal, le droit de vote des étrangers aux élections locales, et les propos d'Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration l'illustrent : sans complexe, il a proposé, le 12 mars 2012 sur BFM TV, de construire un mur de 130 km entre la Grèce et la Turquie, comme celui qui a été érigé entre les Etats-Unis et le Mexique, pour contrer l'immigration illégale... Un tel positionnement est effectué à dessein pour diviser, opposer des groupes sociaux les uns autres, et ne jamais traiter les questions qui préoccupent chaque citoyen : l'emploi, le logement, la justice. C'est un positionnement profondément délétère car il morcelle le vivre ensemble et préfigure une société d'apartheid social.
D'abord les étrangers condamnés ont subi depuis des années des doubles peines, à la fois emprisonnés et interdits de séjourner en France.
Puis ceux qui étaient sans papiers, qui travaillaient, payaient des impôts, ont fait l'objet d'arrestations policières massives, dans le cadre de la politique du chiffre. Interpellations dans les gares, dans les foyers d'hébergement, placements de plus en plus longs en centre de rétention (45 jours depuis la loi Besson-Guéant du 16 juin 2011), vies brisées. Car il faut bien atteindre "l'objectif" de 35 000 expulsions annuelles fixées par le ministre de la "rafle et du drapeau", comme l'appelle RESF (le Réseau éducation sans frontière). Et cela sans états d'âme, malgré la récente condamnation de la France par la Cour Européenne des droits de l'homme qui estime inhumain et dégradants de placer des enfants en rétention.
C'est ainsi que Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministre de l'intérieur n'hésite pas à soutenir : "Les enfants ne sont pas placés en centre de rétention, ils accompagnent leurs parents." On se demande ce qu'il aurait dit, Pierre-Henry, il y a juste 70 ans, à Drancy ou à Pithiviers...
Cette politique de la peur des étrangers voleurs, faussaires, paresseux, profiteurs, c'est bien exactement la même que celle de Marine Le Pen, dont le programme ne contient pas d'autres propositions que celui de Nicolas Sarkozy, si ce n'est l'arrêt total de tout regroupement familial et l'impossibilité de toute régularisation de sans-papiers.
Tandis que Mme Le Pen veut réduire de 200 000 à 10 000 l'immigration légale, M. Sarkozy veut "réduire le nombre des étrangers sur notre territoire à 100 000" et n'est ce pas Claude Guéant qui proposait, le 10 janvier 2012, de revenir au niveau des années 1990. L'original ou la copie ? Depuis neuf ans, quatre lois laminant les droits des étrangers ont été votées. Et ce sont maintenant les conjoints étrangers de français qu'il faut éliminer, portant une atteinte inédite à la liberté du mariage, tandis que les naturalisations ont déjà baissé de 30 % l'année dernière.
Après les étrangers, la sécurité et les délinquants. Comme un disque rayé, Nicolas Sarkozy répète les mêmes vieilles recettes électorales que pendant la campagne présidentielle de 2007 : les victimes pourront faire appel de la peine de l'accusé, les mineurs de plus de 16 ans seront jugés comme les adultes par les tribunaux correctionnels, la récidive sera élargie et encore davantage punie (ce sera donc une cinquième loi en la matière...), et les libérations conditionnelles réduites. On sait pourtant que 60 % des sortants de prisons récidivent, alors que le taux de récidive est de 12 % seulement pour les personnes en conditionnelle.
Depuis ces promesses, cinq ans se sont écoulés et force est de constater la totale inefficacité de ces gesticulations sécuritaires : les violences contre les personnes ne cessent d'augmenter depuis dix ans malgré trente-deux lois policières, judiciaires, carcérales. Les prisons débordent, sans que la consternante affaire d'Outreau n'y ait rien changé, et on vient de voter la construction de 20 000 places supplémentaires.
Même les policiers sont excédés par la dégradation de leurs relations avec la population et n'hésitent plus à critiquer la politique du chiffre et tout répressif, politique à court terme, dont l'unique objet est évidemment électoraliste.
Et malgré ce bilan, qui est son boulet, Nicolas Sarkozy continue, dans cette campagne électorale, de ressasser ses litanies de garde-champêtre, comme si la pénalisation de la misère pouvait résoudre le chômage, la précarité et le mal-logement. Comme si, en chassant les étrangers, la France devenait, cette fois pour les français, un vaste et désespérant camp de rétention.
22/3/2012, Caroline Mecary
Source : Le Monde

Pour le Père Jean-Jacques Rouchi, spécialiste de l'islam, "s'il existe des extrémistes, ce sont quelques enfants perdus en rien représentatifs des musulmans de Toulouse."
Le Père Jean-Jacques Rouchi, chargé d’enseignement à l’Institut Catholique de Toulouse, spécialiste de l’islam et du dialogue interreligieux, délégué diocésain aux relations avec l’islam, évoque les différents courants de l’Islam à Toulouse.
Comment qualifieriez-vous l’islam pratiqué à Toulouse ?
- C’est un islam modéré. On peut distinguer deux populations. De nombreux étudiants, souvent d’origine marocaine et des personnes issues de l’immigration des trente glorieuses, donc de troisième ou de quatrième génération, d’origine algérienne. Ils sont pour la plupart sunnites. Ce sont des gens que je qualifie de spirituels, pas de politiques. Après on retrouve tous les clivages présents dans l’Islam de France : certains sont proches de l’Union des Organisations Islamiques de France, d’autre de la Fédération Nationale des Musulmans de France. En tout cas, s’il existe des extrémistes, se sont quelques enfants perdus en rien représentatifs des musulmans de Toulouse.
Il ne faut surtout pas éluder le facteur social dans ces cas de radicalisation. Ils viennent souvent de quartiers défavorisés dans lesquels on n’a jamais pris à bras le corps les problèmes de logements et plus simplement le vivre ensemble.
Existe-t-il de nombreux échanges interreligieux ?
- Nous avons des contacts avec certaines associations comme les Scoutes Musulmans. Sur le terrain, le Groupe interreligieux d’Empalot travaille au vivre ensemble dans ce quartier. Mais il y a globalement une bonne entente. La plupart des responsables musulmans ont adressés immédiatement leurs condoléances à la communauté juive. Il n’existe aucune tension particulière à Toulouse.
Comment voyez-vous évoluer l’islam à Toulouse, ces dernières années ?
- C’est vrai qu’on note un léger durcissement identitaire. On a parfois des difficultés à rencontrer les simples croyants qui n’assument aucune responsabilité dans la communauté. On sent moins le désir de relations avec les autres communautés. Pour moi, c’est une réaction qui s’explique par la diabolisation dont ils ont été victimes depuis quelques années. Il y a une sorte de repliement identitaire, mais qui n’est pas propre à la communauté musulmane.
Quelles conséquences au sein de la communauté musulmane, pourraient avoir ce drame ?
- Depuis cet événement, il y a beaucoup de contacts au niveau des responsables des différentes communautés religieuses. On tente d’atténuer les conséquences négatives et les risques de tensions.
21/3/2012, Mathieu Molard
Source : Le Nouvel Observateur

« Depuis trop longtemps, les travailleurs migrants aux Émirats arabes unis travaillent dur dans des conditions abusives, et les promoteurs publics et privés s'en soucient peu. Maintenant, les promoteurs des Émirats et leurs partenaires internationaux ont enfin pris leur part de responsabilités concernant l'île de Saadiyat et ont commencé à protéger les travailleurs, mais ils doivent aller encore plus loin pour limiter les abus. »
Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch
(Beyrouth, le 20 mars 2012) – Les partenaires dans le développement des Émirats arabes unis et les institutions culturelles et éducatives occidentales ont pris d'importants engagements pour faire face à l'exploitation et aux abus auxquels sont confrontés les travailleurs migrants originaires d'Asie du Sud, mais les lacunes en matière de protection de leurs droits persistent, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Ces travailleurs participent aux chantiers d'aménagement (s'élevant à 22 milliards d'USD) sur l’île de Saadiyat aux Émirats arabes unis.
Le rapport de 85 pages, intitulé The Island of Happiness Revisited: A progress report on institutional commitments to address abuses of migrant workers on Abu Dhabi’s Saadiyat Island (« Retour à l'île du Bonheur : Rapport intérimaire sur les engagements institutionnels concernant les abus subis par les travailleurs migrants sur l'île de Saadiyat à Abou Dabi »), signale que les failles concernent notamment le remboursement aux travailleurs des frais de recrutement qui les endettent pendant plusieurs mois ou plusieurs années et qui constituent le principal facteur créant des conditions de travail forcé. Human Rights Watch a également constaté des manquements dans la mise en application des sanctions à l'encontre des entrepreneurs ayant commis des abus et dans le respect des promesses de rendre publics les rapports de surveillance. L'île accueillera les succursales locales de la New York University (NYU) et des musées du Louvre et Guggenheim, entre autres projets de premier plan.
« Depuis trop longtemps, les travailleurs migrants aux Émirats arabes unis travaillent dur dans des conditions abusives, et les promoteurs publics et privés s'en soucient peu » a expliqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Maintenant, les promoteurs des Émirats et leurs partenaires internationaux ont enfin pris leur part de responsabilités concernant l'île de Saadiyat et ont commencé à protéger les travailleurs, mais ils doivent aller encore plus loin pour limiter les abus. »
Human Rights Watch a observé des améliorations notables depuis la publication de son premier rapport sur le sujet en 2009. Human Rights Watch a mentionné en particulier les engagement des principaux organismes culturels et éducatifs et des partenaires dans le développement des EAU visant à garantir le paiement régulier des salaires, le respect des temps de repos et des jours de congé et la prise en charge d'une assurance médicale par l'employeur, ainsi que leurs promesses d'embaucher des observateurs indépendants chargés de détecter les violations des droits des travailleurs sur l'île et d'en rendre compte publiquement. Cependant, le rapport d'avancement a également indiqué que de nombreux travailleurs paient toujours des frais de recrutement pour obtenir des emplois et se retrouvent fréquemment piégés dans une situation d'endettement.
De plus, Human Rights Watch a constaté que les entrepreneurs confisquent régulièrement les passeports des travailleurs et remplacent leurs contrats par des contrats moins avantageux dès leur arrivée aux EAU. Alors que les promoteurs et les institutions sur l'île de Saadiyat se sont engagés à mettre fin à ces pratiques et que l'ampleur des problèmes documentés par Human Rights Watch est moins importante qu'en 2009, la poursuite des mauvaises pratiques dans un certain nombre de cas reflète la persistance des lacunes en matière de protection des droits. Les parties qui ont un intérêt dans ces projets doivent prendre l'engagement sans équivoque de rembourser les travailleurs qui se sont vus obligés de payer des frais de recrutement au mépris des politiques existantes. Les institutions culturelles et éducatives et les promoteurs locaux doivent aussi enquêter et faire appliquer efficacement les dispositions de sanctions à l'encontre des entrepreneurs qui ne respectent pas les politiques visant à protéger les travailleurs d'abus.
Malgré les promesses de ces institutions de s'attaquer à la question des frais de recrutement et malgré les lois des EAU qui interdisent aux agences d'appliquer de tels frais, presque tous les travailleurs interrogés par Human Rights Watch ont déclaré avoir payé entre 900 USD et 3 350 USD aux agents dans leur pays d'origine alors qu'ils cherchaient un emploi aux EAU, y compris certains travailleurs arrivés récemment pour participer uniquement aux projets de l'île de Saadiyat. Disposant de maigres revenus et de peu de biens, les travailleurs ont souvent contracté des emprunts à des taux d'intérêt mensuels élevés pour payer ces frais de recrutement, et ils devront travailler pendant des mois ou des années pour rembourser ces prêts.
Étant donné que la pratique d'exiger des travailleurs le paiement de frais de recrutement est toujours courante, le rapport appelle toutes les parties à s'engager à ce que les travailleurs se voient rembourser tout frais de recrutement qu'ils auront dû payer pour s'assurer un emploi sur l'île.
L'île de Saadiyat, peu élevée au-dessus du niveau du golfe Persique, comptera un campus de la NYU, des musées et un centre des arts du spectacle, chacun conçu par des cabinets d'architecture de renommée mondiale, ainsi que des terrains de golf, des hôtels et des résidences de luxe. Des travailleurs venus d'Inde, du Pakistan, du Bangladesh et d'autres pays sud-asiatiques sont employés aux travaux des infrastructures de l'île depuis qu'en 2005 Abou Dabi a fondé la Société d'investissement et de développement touristique (« Tourism Development and Investment Company », TDIC) pour superviser certaines parties du projet. Le Louvre Abou Dabi et le Guggenheim doivent ouvrir en 2015 et 2017, respectivement. L'Autorité des affaires exécutives d’Abou Dabi (Abu Dhabi’s Executive Affairs Authority, EAA) est responsable du développement et de la construction du campus de la NYU, dont l'ouverture est prévue pour 2014.
Le rapport a noté que les travailleurs ont aussi signalé un manque d'information ou des informations trompeuses quant à leurs conditions de travail avant leur arrivée aux EAU et certains travailleurs qui ne vivaient pas dans le Village des travailleurs de l'île de Saadiyat ont dénoncé des installations de logement surpeuplées et non hygiéniques. Contrairement aux engagements pris par les promoteurs afin de veiller à ce que les travailleurs conservent leur passeport, seul un travailleur interrogé sur 47, travaillant sur l'île elle-même, a déclaré avoir conservé son passeport.
La nomination au début de l'année 2011 d'observateurs indépendants chargés de détecter les violations des droits des travailleurs sur l'île et d'en rendre compte publiquement a été un développement important et positif, a indiqué le rapport. Toutefois, les promoteurs et leurs partenaires étrangers doivent aller plus loin pour garantir que des mesures de responsabilisation adéquates soient mises en place, a déclaré Human Rights Watch.
Pour l'instant, la TDIC et l'EAA n'ont rendu publique aucune conclusion des nouveaux observateurs nommés par leurs soins, ni aucune mesure prise en réponse à ces conclusions, a fait savoir Human Rights Watch. De plus, jusqu'à présent, elles n'ont pas divulgué les composantes essentielles de leurs programmes de surveillance (par exemple, attributions, portée de la surveillance et méthodologie des enquêtes), susceptibles de démontrer la crédibilité et l'indépendance de cette surveillance. On ignore si elles prévoient de le faire.
« En reconnaissant la nécessité d'une surveillance indépendante, les promoteurs de Saadiyat ont placé la barre plus haut pour les autres projets de développement dans la région » a indiqué Sarah Leah Whitson.« Mais la surveillance ne suffit pas à elle seule ; la TDIC et l'EAA doivent rester vigilantes en sanctionnant les entrepreneurs en infraction et en faisant connaître ces sanctions. »
20 mars 2012
Source : Site de hrw

Le Conseil Franco Marocain des Ingénieurs et Scientifiques,  Club « Santé, Nutrition et Agro- Alimentaire », organise une table ronde, le Samedi 24 mars 2012 à Paris, sur le thème : « Expériences des compétences scientifiques et médicales marocaines à l'étranger dans le domaine de la santé rurale et le développement humain au Maroc »…Suite

Les présidents des principales organisations juive et musulmane ont rejeté mercredi 21 mars tout "amalgame" entre l'islam de France et l'islamisme.
Gilles Bernheim, grand rabbin de France, Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, et  Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris s'exprimaient dans la cour de l'Élysée avant d'être reçus par le président Nicolas Sarkozy…Suite

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