Dans une interview à l’hebdomadaire allemande Der Spiegel, Jean Asselborn, ministre des affaires étrangères du Luxembourg, critique la proposition des ministres de l’intérieur français et allemand de renforcement des contrôles aux frontières internes de l’espace de Schengen.
Ci-joint le texte intégral:
- Le ministre de l’intérieur allemand et son homologue français veulent réintroduire les contrôles frontaliers dans certains cas. Le proposition a-t-elle une chance d’être acceptée en Europe ?
- Jean Asselborn: J’espère que non. Le monde entier nous envie pour notre arrangement sur les frontières ouvertes qui a été lancé par l’accord signé dans le village luxembourgeois de Schengen. Pour les citoyens de l’Europe, c’est la réalisation la plus importante dans l’histoire de l’Union européenne. Ce serait dramatique, pour l’économie également, si des grands pays comme l’Allemagne et la France pouvait fermer unilatéralement leurs frontières et donc dévaluer l’accord de Schengen.
- La Grèce n’est pas capable de contrôler ses frontières. L’inquiétude exprimée par Berlin et Paris n’est-elle pas justifiée ?
- C’est vrai que 90 % des réfugiés arrivent par la Grèce. mais l’Union européenne est un club de solidarité. C’est pourquoi, nous devons aider les Grecs à maîtriser leur problème de frontière au lieu de se reposer sur des solutions nationales.
- Dans leur lettre à la présidence danoise de l’UE, les deux ministres de l’intérieur font seulement référence à des contrôles de frontières temporaires en dernier recours. Les réactions d’indignation ne sont-elles pas exagérées ?
- Les contrôles de frontières n’aident pas à maitriser le problème des réfugiés. Quand la France a fait la même proposition l’année dernière, l’Allemagne s’y était opposé. Maintenant, elle soutient ce populisme. Le moment choisi pour ce débat sent très mauvais.
- Que voulez-vous dire ?
- Ce n’est pas un hasard si cette lettre a été rendue publique en pleine campane électorale pour l’élection présidentielle française. La lettre flatte l’idéologie d’extrême droite. Cela sert l’objectif du Président français Nicolas Sarkozy de courtiser les électeurs du Front national.
- L’euro est en crise et l’accord sur les frontières ouvertes est remis en question. L’Union européenne risque-t-elle d’éclater ?
- L’Union européenne est très résistante. Mais j’observe avec inquiétude la façon dont les forces centrifuges populistes se renforcent en Europe. C’était également un gouvernement conservateur qui a réintroduit temporairement les contrôles aux frontières l’année dernière au Danemark. Ils n’ont pas été abolis jusqu’à la victoire des sociaux-démocrates danois aux élections. Si François Hollande gagne l’élection, il mettra rapidement fin au débat sur Schengen.
N. B. La présidence danoise de l’UE n’a pas encore inscrit le texte franco-allemand à l’ordre du jour de la réunion des ministre de l’intérieur de l’UE, prévue jeudi au Luxembourg. Plusieurs pays y sont réticents. À Berlin même, le calendrier de ce texte d’inspiration française et la signature de Hans-Peter Friedrich, ministre de l’intérieur allemand et pilier de la CSU bavaroise, ont suscité des remous à l’intérieur de la coalition.
24 avril 2012, François d'Alançon
Source : La Croix
Chaque jour aller plus loin, à chaque discours taper plus fort. Dans sa quête éperdue des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy, qui ne part pas favori face à François Hollande, ne fait plus dans la dentelle. Et en est conduit à faire des affirmations qui seraient apparues incongrues avant le premier tour. "D'accord avec le Front national, il n'y en aura pas. De ministres du Front national, il n'y en aura pas", a-t-il affirmé, interrogé sur France Info mercredi 25 avril.
Convaincu qu'il n'a plus rien à perdre, il chasse à gros calibre sur les terres de Marine Le Pen, en consacrant la majeure partie de ses propos largement improvisés aux thématiques favorites des frontistes: islam, immigration, attaque des médias. Une stratégie qu'il assume parfaitement. "Ils ont émis une souffrance et il faudrait qu'on leur reproche de souffrir ? Ils ont émis un vote et il faudrait qu'on leur reproche ce vote ? C'est à nous de les entendre, c'est à nous de les respecter, c'est à nous de les considérer", a-t-il lancé mardi, lors d'un meeting à Longjumeau (Essonne), la ville de sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet.
Auparavant, devant la presse, il avait expliqué : "On ne peut pas faire la campagne du 2e tour comme au 1er tour. Il faut comprendre le vote FN." Selon lui, ce dernier n'est "pas répréhensible" et "si Marine Le Pen a le droit de se présenter c'est qu'elle est compatible avec la République". Jamais auparavant, il n'avait été aussi loin dans la reconnaissance du vote lepéniste et dans le martèlement des fondamentaux de la candidate d'extrême droite. Florilège.
L'ISLAM
Sur ce thème, Nicolas Sarkozy a apporté une nouveauté à son discours en parlant de "toutes ces horreurs, l'excision, nous n'en voulons pas sur le territoire de la République". "Ce ne sont pas des pratiques culturelles, ce sont des pratiques qui martyrisent les femmes, c'est inacceptable." Sans jamais citer l'islam, le candidat de la droite s'attaque systématiquement à certains de ses aspects, au grand bonheur des militants UMP. "Je n'accepte pas qu'on enferme des femmes dans des prisons de tissus", a-t-il déclaré, en évoquant la loi interdisant le port de la burqa dans les espaces publics. "M. Hollande n'a pas participé au vote", a-t-il noté en provoquant les huées de la salle.
Autres classiques des meetings sarkozystes, les horaires de piscine différenciés entre les hommes et les femmes à Lille, ville de Martine Aubry, les femmes musulmanes qui refusent de se faire soigner par des médecins hommes dans les hôpitaux, et la viande halal. "Dans les cantines, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants", martèle-t-il jour après jour.
L'IMMIGRATION
Ce thème, déjà très présent avant le premier tour, a pris depuis dimanche une place majeure dans les discours de M.Sarkozy. Et il fait un tabac dans les salles UMP. Pour lui, il n'y a pas de sujets "tabous". Interrogé sur la préférence nationale prônée par Mme Le Pen, il a expliqué mardi : "Je suis pour la préférence communautaire, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être pour la préférence nationale." "Cela ne peut plus durer, s'est-il ensuite exaspéré à Longjumeau. A force d'accueillir trop de monde sur notre territoire, notre système d'intégration ne fonctionne plus."
Et le candidat d'égrener toutes les mesures qu'il propose pour arriver à son but de diviser l'immigration légale par deux, notamment en obligeant l'apprentissage du français à tous les candidats au regroupement familial. Comme à chacun de ses meetings, il prend l'exemple d'"une femme claquemurée chez elle qui ne parlerait pas un mot de français. Quelle image l'enfant aura-t-il de sa mère, de l'autorité parentale ?"
Autre succès garanti chez les militants UMP, la question du droit de vote des immigrés aux élections locales promis par François Hollande. "Les socialistes n'ont plus le vote populaire, ils veulent le vote communautaire!" s'est-il enflammé. M.Sarkozy n'a pas manqué d'assimiler les étrangers à des fraudeurs ou des profiteurs en puissance, promettant l'instauration d'une "carte vitale biométrique" et de conditionner l'obtention du RSA et du minimum vieillesse à dix ans de présence minimum sur le territoire.
LES MÉDIAS
Haro sur les sondeurs et la presse, c'est le nouveau credo de Nicolas Sarkozy depuis mardi 17avril, où, s'estimant maltraité par France Inter, il s'est déchaîné contre les médias. Profondément agacé par les règles sur l'égalité des temps de parole, qu'il n'avait guère anticipées, il s'en est également pris à cette règle qui le plaçait "seul contre neuf": "Ça c'est l'égalité, c'est ce qu'ils appellent l'équité."
Sa nouvelle cible à Longjumeau, "ces braves sondeurs". "Et dire qu'il y a encore des journaux qui achètent leurs études", s'est-il agacé, oubliant un peu vite que l'Elysée comme l'UMP sont des gros consommateurs de sondages. Et d'assurer, à tort, que certains "commentateurs" avaient pronostiqué son absence au second tour de la présidentielle.
Quand il s'en prend à la presse qui serait forcément contre lui, M.Sarkozy reprend la logorrhée lepéniste, parlant "de tous les observateurs, de tous les spécialistes, on se demande bien de quoi (...) des girouettes qui changent encore plus vite que le vent". Parfois, il désigne simplement les médias par "ils", "eux".
"Ils n'en avaient que pour Mélenchon, matin, midi et soir. Mon Dieu, quel talent, mon Dieu, quelle vision, mon Dieu, quel intérêt!" s'est-il notamment gaussé en provoquant les rires de la salle.
25/4/2012, Vanessa Schneider
Source : Le Monde
Représentés dans plusieurs parlements, les partis d’extrême droite en Europe ne participent à aucun gouvernement.
Leur évolution dépend des contextes nationaux, mais ils partagent un même rejet de l’islam et de l’Union européenne.
Plusieurs partis d’extrême droite en Europe ont déjà obtenu, lors de scrutins nationaux, des scores équivalents, voire supérieurs, à celui du Front national en France.
C’est le cas de l’Union démocratique du centre (UDC), l’initiateur d’un référendum contre la construction de minarets en Suisse, en 2009. Ayant remporté 26,6 % des voix aux législatives de décembre dernier, cette formation populiste volontiers xénophobe occupe plus du quart des sièges du Conseil national, le parlement.
Au sein de l’Union européenne (UE) au sens strict, quatre formations d’extrême droite ont obtenu un résultat dépassant 15 % lors des dernières législatives : en Autriche, Finlande, Hongrie et aux Pays-Bas.
Si aujourd’hui aucun gouvernement en Europe ne compte de membre d’un parti d’extrême droite ni ne dépend du soutien de celui-ci, ce ne fut pas toujours le cas ces dix dernières années.
De 2001 à 2011, le Parti populaire danois a toujours été un partenaire de coalition pour les équipes ministérielles de droite. Au Pays-Bas, en vertu d’un accord, le Parti pour la liberté de Geert Wilders apportait son soutien au gouvernement sans y participer, jusqu’à ce qu’il refuse de cautionner sa politique d’austérité et entraîne sa démission, lundi 23 avril.
En Grèce, s’opposant eux aussi à des mesures d’austérité, les quatre ministres de l’Alerte populaire orthodoxe ont démissionné en février dernier du gouvernement d’union nationale.
Rejet de l’immigration musulmane et de la mondialisation
Bien que certains pays échappent à la montée de l’extrême droite à un niveau national – l’Espagne, où, malgré un terreau de crise économique, aucun parti ne s’est imposé lors des législatives de novembre dernier, ou la Belgique, où le parti flamand Vlaams Belang est en régression –, la tendance est à la progression.
D’après la géopoliticienne Béatrice Giblin, elle tient à des ressorts identiques quel que soit le pays : le rejet de l’immigration musulmane, de la mondialisation et de l’Union européenne (UE).
Malgré des particularités nationales, tous ces partis utilisent « la représentation selon laquelle la nation doit être protégée d’une menace qui pourrait mettre son existence en péril », écrit-elle dans le dernier numéro de la revue Hérodote.
Pays d’Europe où l’extrême droite a réalisé le meilleur score ces dernières années, l’Autriche est aussi le premier pays du continent où fut formée une coalition gouvernementale comprenant un parti d’extrême droite. C’était en 1999, avec le Parti autrichien de la liberté (FPÖ), à l’époque dirigé par Jorg Haider, décédé en octobre 2008.
Créé par d’anciens nazis, nationaliste et antieuropéen, le FPÖ bénéficie aujourd’hui d’un vote ouvrier et profite des déboires de la droite conservatrice au pouvoir, en proie à des affaires de corruption.
Après des années difficiles, il est donné au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates aux prochaines législatives, à l’automne 2013. Au détriment de l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ), créé par Jorg Haider après sa sécession du FPÖ.
Très présente en Europe du Nord
Dans certains pays d’Europe du Nord, l’extrême droite fait preuve de constance. Depuis le début des années 1970, elle est représentée de manière continue aux parlements danois (aujourd’hui par le Parti populaire danois) et norvégien (aujourd’hui par le Parti du progrès).
Les Démocrates de Suède ont néanmoins dû attendre les législatives de septembre 2010, lors desquelles ils ont gagné 20 sièges (avec 5,7 % des voix) et les Vrais Finlandais (PS), celles d’avril 2011, qui leur ont permis de remporter 39 sièges (avec 19,1 % des voix).
À l’exception des Démocrates de Suède, dont un ancien dirigeant fut membre d’un parti néonazi, ces partis d’Europe du Nord ont des liens ténus avec l’extrême droite au sens strict, antidémocratique, antisémite et xénophobe.
Dans des pays d’émigration devenus récemment des terres d’immigration, ils ont pour point commun de mettre en avant les risques du multiculturalisme, constitutif du modèle nordique. Un discours qui s’est récemment mué en « une dénonciation de l’islam dont les valeurs sont présentées comme incompatibles avec celles des sociétés nordiques », écrit le spécialiste de la région Cyril Coulet dans Hérodote.
En Hongrie, la montée du parti nationaliste Jobbik, qui a fait une première entrée au Parlement en avril 2010, relève autant de la tendance générale que de la particularité de la situation hongroise.
Le parti profite d’un rejet grandissant de l’UE, accusée d’entamer la souveraineté nationale, sujet sensible dans un pays où l’amputation des deux tiers du territoire, au lendemain de la Première Guerre mondiale, a laissé une plaie encore ouverte.
24/4/2011, MARIANNE MEUNIER
Source : La Croix
Le président sortant français et candidat de l'UMP à sa propre succession, Nicolas Sarkozy, a affirmé mardi que la France ne peut pas "continuer à recevoir autant de personnes étrangères", défendant encore une fois sa proposition électorale de réduire l'immigration.
"Depuis le début de la campagne, je dis le mot frontière c'est pas un gros mot. C'est une erreur d'abaisser les frontières quand l'Europe ne défend pas les siennes", a déclaré le président-candidat mardi matin sur France 2.
"Dans le scepticisme et parfois l'injure, je dis nous ne pouvons pas continuer à recevoir autant de personnes étrangères chez nous car notre système d'intégration est bloqué car nous recevons trop de monde", a-t-il ajouté.
"On accueillera moitié moins de personnes étrangères et pour tenir cet engagement je propose un changement considérable : faire passer un examen de français à toute personne qui veut venir en France, y compris pour le regroupement familial, avant son entrée en France parce que je ne vois pas comment on peut s'intégrer dans notre pays si on ne parle pas notre langue et si on ne connaît pas les valeurs de la République", a-t-il précisé.
M. Sarkozy a tenu ces propos pour faire signe d'avoir "entendu" les électeurs de la candidate du Front national, Marine Le Pen, arrivée troisième dimanche au premier tour de l'élection présidentielle.
Le candidat de l' UMP (Union pour un mouvement populaire) veut réduire de 50%, à 100 000 sur cinq ans, le nombre annuelles en durcissant davantage les conditions du regroupement familial et des mariages mixtes,
Le FN va plus loin en matière de contrôle de l' immigration en se fixant l' objectif de 10 000 rentrées, Marine Le Pen voulant supprimer le regroupement familial et le droit au sol pour l'acquisition de la nationalité française.
Nicolas Sarkozy et son rival au second tour de la présidentielle, François Hollande, devront chercher à rassembler au-delà de leurs camps respectifs en attirant vers eux une partie de l'électorat de l' électorat de Marine Le Pen pour assurer leur victoire.
La réduction de l'immigration est l' un des thèmes susceptibles de séduire les partisans de Marine Le Pen, qui a obtenu dimanche 17,9% des suffrages au premier tour, un record pour le parti d'extrême droite, derrière François Hollande (28,63%) et Nicolas Sarkozy (27,18%).
Les deux finalistes du second tour ont adressé dès lundi des messages aux électeurs de la candidate du FN.
24/4/2012
Source : Casafree
Le documentaire "Cimetière des vivants", sur la question des migrants au centre de rétention d'Hendaye, dévoile une toute autre réalité que celle illustrée par les chiffres record du gouvernement.
Le cinéma Royal de Biarritz organise ce jeudi une soirée débat autour du documentaire "Cimetière des vivants", qui se penche sur la question des migrants au centre de rétention administrative (CRA) d'Hendaye. Après la projection du documentaire (21h00), une recontre avec la réalisatrice et la Cimade aura lieu.
Dans ce documentaire, Audrey Hoc montre l'absurdité de la politique française aujourd'hui vis à vis des migrants, à travers l'exemple saisissant de Mr K. Arrêté en situation irrégulière, ce migrant a été enfermé dans le centre de rétention d'Hendaye, alors qu'il s'apprétait à quitter le territoire français.
Des images inédites des centres de rétention, des témoignages d'avocats, de bénévoles et de retenus dévoilent ce que cachent les chiffres des expulsions, et montrent la dimension humaine, voire inhumaine, des migrants retenus, et les conséquences dramatiques d'une politique uniquement guidée par l'obsession sécuritaire.
Le documentaire illustre le constat d'échec accablant que l'on retrouve aussi dans le rapport "Migrations. État des lieux 2012" de la Cimade. Ce rapport dévoile une toute autre réalité que celle illustrée par les chiffres record du ministère de l'Intérieur. "Une réalité d'hommes et de femmes sans droits, précarisés, humiliés, stigmatisés, criminalisés, traqués…au nom d'une politique électoraliste qui ne remplit même pas les objectifs qu’elle s'est fixé".
La soirée débat autour du "Cimetière des vivants" se produit au moment où le Pays Basque s'inquiète de la montée du Front national.
24/4/2012
Source : Eitb.com
Les musulmans, majoritairement installés dans les quartiers populaires où le taux d'abstention est très élevé, ont sanctionné Nicolas Sarkozy qui, après les avoir attirés en 2007, les a déçus en courtisant l'électorat du Front National sur le thème de l'immigration.
En Seine-Saint-Denis, département qui abrite le plus grand nombre de musulmans, le président sortant a dégringolé, passant de 26,85% au 1er tour en 2007 à 19,48% en 2012.
Raphaël Liogier, professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, a observé une "variable musulmane dans les quartiers nord" de Marseille. "Il a pu y avoir à un moment donné un vote musulman en faveur de Sarkozy mais avec ce qui s'est passé au sein même de l'UMP, et notamment les sorties de Guaino, ce n'était plus possible", selon lui.
Ancrés socialement à gauche, les musulmans, pratiquants notamment, sont plus proches pourtant des partis conservateurs, observent Samir Amghar, sociologue qui vient de publier "Le salafisme aujourd'hui", et Karim Amellal, maître de conférence à Siences Po Paris, auteur de "Discriminez-moi".
Le nombre des musulmans inscrits sur les listes électorales n'est pas connu. La France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, selon l'INSEE. L'institut IFOP évalue cette communauté à 3,5 millions de personnes.
"Ils sont plus proches de la droite sur les questions sociétales (mariage, famille, autorité) mais aussi sur les options économiques puisqu'il défendent le libéralisme, l'économie de marché et se méfient de la fiscalité", détaille M. Amghar.
En plus de défendre ces valeurs, M. Sarkozy "a porté un discours sur la laïcité qui a séduit les musulmans" entre 2003, date à laquelle il a créé le Conseil français du culte musulman (CFCM) donnant un statut officiel à l'islam, et l'élection présidentielle de 2007, où des associations de musulmans ont constitué des comités de soutien à sa candidature, analyse M. Amellal.
"Attaques contre leur religion"
"Mais, poursuit-il, la stratégie de M. Sarkozy a changé depuis 2010". "Le discours de Grenoble sur l'immigration, la convention de l'UMP sur l'islam, la loi anti-burqa et la polémique sur le halal ont été perçus par les musulmans comme des attaques contre leur religion".
Le candidat de l'UMP "a estimé que l'électorat frontiste est plus important et vote plus que dans les quartiers populaires", présume M. Amghar.
Et le 22 avril, "ce n'est plus le même Sarkozy" qui se présente au 1er tour de la présidentielle, abonde M. Amellal. Même s'il "avait certainement prévu de gagner à droite au 1er tour avant de tenter de rassembler au second", selon lui, "il est obligé de poursuivre sur la même ligne puisqu'il ne peut gagner qu'avec les électeurs du FN".
"Chez les musulmans des nouvelles classes moyennes qui sont plutôt conservateurs, il n'y en a plus un seul qui va voter Sarkozy", pronostique M. Liogier.
Avant le 1er tour, des responsables musulmans avaient appelé les fidèles à "participer massivement" à l'élection présidentielle, à l'instar du recteur de la mosquée du 18e arrondissement de Paris, Mohamed Hamza, les invitant à défendre leur "dignité contre l'islamophobie" par "un vote massif halal", sans donner de consigne précise. Sur son site internet, l'Union des Associations musulmanes du 93 a diffusé un appel de l'imam de la mosquée Sunna de Brest, Abou Houdeïfa, demandant aux musulmans de voter pour le candidat du "moindre mal", excluant nommément Marine Le Pen.
Lundi, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé à ne pas laisser l'islam s'immiscer dans le scrutin, ce qui "serait dommageable pour la communauté musulmane".
Trois sondages réalisés avant le 22 avril par l'UAM 93, l'association culturelle J Plus et le site Saphir News donnaient Jean-Luc Mélenchon et François Hollande largement vainqueurs chez les musulmans.
24/4/2012
Source : Le Point/AFP
Les gouvernements européens doivent se mobiliser davantage pour combattre les stéréotypes et préjugés négatifs contre les musulmans, qui nourrissent les discriminations en particulier dans les domaines de l'éducation et de l'emploi.
Les gouvernements européens doivent se mobiliser davantage pour combattre les stéréotypes et préjugés négatifs contre les musulmans, qui nourrissent les discriminations en particulier dans les domaines de l'éducation et de l'emploi, indique un rapport rendu public par Amnesty International le 24 avril 2012.
Le rapport : "Choice and prejudice: discrimination against Muslims in Europe" examine en quoi la discrimination fondée sur la religion ou les convictions affecte divers aspects de la vie des musulmans, notamment l'emploi et l'éducation.
Il s'attache en particulier à la situation en Belgique, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et en Suisse, pays dans lesquels Amnesty International a déjà fait part de ses préoccupations sur un certain nombre de sujets, comme la création de lieux de culte et l'interdiction du voile intégral.
Le port de signes et de vêtements religieux ou culturels fait partie du droit à la liberté d'expression
Le port de signes et de vêtements religieux ou culturels fait partie du droit à la liberté d'expression, et du droit à la liberté de religion ou de conviction.
Au cours des 10 dernières années, dans de nombreux pays dont l’Espagne, la France, la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas, des interdictions du port du voile ou d’autres vêtements religieux et traditionnels à l’école ont été prononcées.
Toute restriction au port de symboles et vêtements culturels ou religieux à l'école doit être fondée sur une évaluation au cas par cas, a précisé Marco Perolini. Les mesures d'interdiction totale risquent de compromettre l'accès à l'éducation des jeunes filles musulmanes et de porter atteinte à leur droit à la liberté d'expression et leur droit d'exprimer leurs convictions.
La législation de l'UE interdisant la discrimination fondée sur la religion ou les convictions dans le domaine de l'emploi semble inefficace dans toute l'Europe
Le rapport met également en évidence le fait que la législation interdisant la discrimination dans l'emploi n'est pas correctement appliquée en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Certains employeurs ont pu s'affranchir de l'obligation de l'égalité de traitement en invoquant le motif que tel ou tel symbole culturel ou religieux allait déplaire aux clients ou aux autres membres du personnel, ou qu'il était incompatible avec l'image de l'entreprise ou allait à l'encontre de sa "neutralité".
Ceci est absolument contraire à la législation de l'Union européenne (UE) en matière de lutte contre la discrimination, qui n'autorise des différences de traitement dans le domaine de l'emploi que lorsque la nature spécifique de l'emploi l'exige.
Le droit de créer des lieux de culte fait l'objet de restrictions dans certains pays européens
Composante essentielle du droit à la liberté d'expression ou de conviction, le droit de créer des lieux de culte fait l'objet de restrictions dans certains pays européens, bien que les États aient l'obligation de protéger, respecter et mettre en œuvre ce droit.
En Suisse, les musulmans sont visés spécifiquement depuis l'inscription dans la Constitution en 2010 de l'interdiction de la construction de minarets, une initiative qui a introduit dans la loi fondamentale les stéréotypes anti-musulmans et viole les obligations internationales de l'État helvétique.
En Catalogne (Espagne), les musulmans sont contraints de prier dans des espaces extérieurs parce que les salles de prière sont trop petites pour accueillir tous les fidèles et que les demandes de construction de mosquées se heurtent à la polémique – certains jugeant ces demandes incompatibles avec les traditions et la culture catalanes. Ceci porte atteinte à la liberté de religion, qui comprend le droit d'exercer le culte collectivement dans un endroit approprié.
Dans de nombreux pays européens prévaut l'idée que l'on veut bien accepter l'islam et les musulmans tant qu'ils ne sont pas trop visibles. Cette attitude est à l'origine de violations des droits humains. Il faut la combattre. (Consulter la synthèse du rapport)
23/4/2012
Source : Site d’AI
Les Français du Maroc persistent à avoir le cœur plutôt à droite, Dimanche dernier, ils ont, en effet, voté pour le président candidat Nicolas Sarkozy en lui accordant 36,72 % de leurs voix, Le candidat socialiste, François Hollande en a obtenu 35,93% alors que Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche obtient 12,39% et que le centriste François Bayrou en décroche 7,20%...Suite
La crise qui frappe toujours autant l'Espagne dissuade de plus en plus d'immigrés à vouloir travailler dans la péninsule ibérique. Les ressortissants sont moins nombreux à entrer dans le territoire espagnol et plus nombreux à le quitter. Ainsi, la population étrangère a diminué fortement en Espagne. D'après l 'Institut national des statistiques (INE), leur nombre est passé de 5.751.487 en 20 Il à 1 5.711.040 aujourd'hui, soit une baisse de 40.447 individus…Suite
Le port espagnol de nouveau desservi par l'un des ferrys d'Abdelmoula. Une seule réponse pour l'appel d'offres lancé pour la campagne MRE…Suite
Le nombre d'immigrés mexicains se rendant aux Etats-Unis connaît une baisse sensible, rapporte une étude, lundi 23 avril. D'après un rapport du Pew Hispanic Center, la vague d'immigration, qui a provoqué l'arrivée de douze millions de Mexicains aux Etats-Unis depuis le début des années 1970, a commencé à baisser de façon significative il y a cinq ans, et la tendance se serait même inversée ces deux dernières années.
"Même s'il est impossible de le dire avec certitude, les tendances observées (...) montrent qu'il y a plus de Mexicains (qui ont quitté les Etats-Unis) et sont rentrés au Mexique que l'inverse ces deux dernières années", écrit le rapport. Ce phénomène est "le résultat de plusieurs facteurs, dont la baisse de l'emploi aux Etats-Unis, notamment dans le secteur de la construction, le renforcement des contrôles et une hausse des reconduites à la frontière", jugent les auteurs du rapport.
Ce renversement de tendance pourrait également être expliqué par la dangerosité de traverser de manière illégale la frontière et la chute du taux de natalité au Mexique. D'après les statistiques présentées dans le rapport, 6,1 millions d'immigrés mexicains vivaient illégalement aux Etats-Unis en 2011, contre près de 7 millions en 2007. Environ 30 % des immigrés aux Etats-Unis sont nés au Mexique. En deuxième position viennent les Chinois, qui représentent 5 % des 40 millions d'immigrés vivant aux Etats-Unis.
24/4/2012
Source : Le Monde/Reuters
Afin d'accueillir les compétences marocaines voulant continuer ou faire leur carrière dans leur pays d'origine, plusieurs acteurs économiques et créateurs d'emploi ont décidé d'aller eux-mêmes à la rencontre de ces diplômés, dans l'espoir de dénicher parmi eux les profils qu'ils recherchent…Suite
Près de 3 000 personnes par an, aux trois quarts d'origine étrangère, adoptent un nouveau prénom. Des demandes de « francisation» mais aussi de « défrancisation»…Suite
Plus d'un demi-million de migrants sans-papiers établis en Espagne risquent de ne plus bénéficier de la couverture médicale, suite à l'annonce, vendredi dernier par le gouvernement espagnol, de sa volonté de modifier la loi sur les étranges.
Ainsi, quelques 573.712 immigrés clandestins résidant en Espagne pourraient ne plus bénéficier de la couverture médicale au cas où cet amendement est approuvé par le gouvernement et le Parlement espagnols, rapportent, lundi, les médias.
Selon cet amendement, il ne suffira plus aux immigrés clandestins d'être uniquement inscrits sur les registres municipaux pour avoir une carte de santé donnant accès à son titulaire à une couverture médicale totale.
La loi espagnole sur les étrangers, qui a subi plusieurs modifications durant les dernières années, garantit actuellement aux immigrés, en situation régulière ou pas, l'accès aux services de santé à même pied d'égalité que les Espagnols.
La dernière modification de cette loi, opérée en 2009, portait notamment sur l'extension de 40 à 60 jours de la période de rétention par la police des immigrants irréguliers interceptés et sur le durcissement des conditions de regroupement familial.
23 avril 2012
Source : MAP
Un "Réseau Santé des Marocains du monde" (RSMM), visant à valoriser les compétences médicales issues de l'immigration marocaine de par le monde et leur apport à leur pays d'origine, vient de voir le jour en France, a-t-on appris auprès de ses initiateurs.
Créée suite aux recommandations de plus de 200 compétences médicales marocaines du monde réunies à Paris le 25 juin 2011, cette structure associative indépendante regroupe plusieurs dizaines de professionnels de la santé marocains (médecins, chercheurs, pharmaciens, biologistes, bio ingénieurs, kinésithérapeutes et gestionnaires de la santé, ) exerçant dans plusieurs pays.
Parmi les objectifs du réseau figure le transfert de technologie médicale, l'organisation de missions de solidarité et la participation à la formation du personnel de la santé au Maroc. Le réseau permettra aussi de valoriser les compétences et les associations médicales des MRE.
"La création du réseau est une attente forte des collègues marocains installés à l'étranger. Cette force invisible (plusieurs milliers) souhaite se structurer pour participer au développement du système de santé au Maroc. J'appelle tous les collègues qui se reconnaissent dans cette philosophie à nous rejoindre", a déclaré Aziz Amar, président du réseau.
Pour Abdelilah El Hairy, vice-président du réseau, le RSMM s'inscrit dans une puissante volonté de changement vers une large politique de santé délocalisée (villages enclavés), des échanges d'expertises interdisciplinaires, le renforcement des liens avec les pays d'accueil et le soutien aux universités marocaines moteurs du changement par la recherche, ainsi que l'organisation de forums thématiques (prévention, éducation, sensibilisation, respect de l'environnement).
La création de ce réseau de santé confirme bien "la volonté des élites marocaines expatriées au développement du système de santé et de la recherche au Maroc, avec une implication transparente, responsable et durable. Des objectifs clairs permettraient, à terme, l'émergence d'une vraie stratégie de mobilisation des compétences marocaines de l'étranger", souligné, de son côté, Abdelhadi Zahouani, Secrétaire général.
La promotion de la santé passe obligatoirement par la prévention et le dépistage des fléaux sociaux nationaux de santé publique, relève, pour sa part, Khalid Djeriri, chargé de la prévention et des questions liées aux politiques de la santé.
Ce réseau sera l'occasion de fédérer toutes les compétences médicales marocaines à l'étranger pour contribuer au développement humain et pérenniser l'offre sanitaire nomade pour les personnes démunies du Maroc rural.
L'ingénierie pour le développement humain sera un axe de recherche qui pourra créer une synergie de toutes les compétences de nos compatriotes marocains à l'étranger, explique Hassan Zahouani, Chargé de la Recherche et du Transfert de Technologie au sein du réseau.
Le Conseil d'administration du RSMM compte 16 médecins, chercheurs et professionnels de santé exerçant en France, au Canada, aux Etats-Unis et en Espagne. Près de 80 compétences de par le monde ont d'ores et déjà rejoint le réseau.
23 avril 2012
Source : MAP
Lancé à la conquête des suffrages de l’extrême droite, le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy va presser jeudi ses partenaires de l’UE d’accepter la fermeture des frontières nationales en cas de forte pression migratoire, mais cette requête suscite beaucoup de réserves.
«Les Français ne veulent plus d’une Europe passoire. C’est le message que j’ai entendu», a-t-il affirmé lundi, au lendemain du premier tour marqué par un score très élevé de la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen
«Si l’Europe ne peut pas défendre ses frontières, la France le fera», a-t-il martelé. «L'Europe qui ne maîtrise pas ses flux migratoires, c’est fini», a-t-il lancé au cours d’une réunion électorale.
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, va défendre cette position jeudi lors d’une réunion avec ses homologues de l’UE à Luxembourg.
Il va réclamer la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure de l’espace Schengen et de prolonger cette mesure si nécessaire.
L’Allemagne soutient cette demande exprimée dans une lettre commune cosignée par le ministre allemand de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich.
Une proposition qui «sent très mauvais»
Les Français reconnaissent qu’ils n’obtiendront rien de concret jeudi. Le point n’est pas inscrit à l’ordre du jour, et aucun débat sur l’espace Schengen n’est prévu avant la prochaine réunion des ministres de l’Intérieur le 26 mai, soit vingt jours après le second tour de l'élection présidentielle en France, soulignent la présidence danoise de l’UE et la Commission.
Aucun responsable européen ne souhaite prendre position sur une question aussi sensible politiquement en France avant la fin de l'élection, a souligné l’un d’eux sous couvert de l’anonymat.
Ils ont en effet compris que le score réalisé par le Front National - près de 18% des voix - lors du premier tour de l'élection présidentielle dimanche allait enflammer les thèmes liés à l’immigration durant la campagne du second tour en France.
La volonté affichée par Nicolas Sarkozy de forcer ses partenaires à accepter ses demandes a toutefois raidi certains d’entre eux et les premières réactions pourraient être assez négatives jeudi à Luxembourg.
La proposition franco-allemande sur Schengen «sent très mauvais», a ainsi estimé le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
«Les dirigeants européens devraient faire preuve de leadership au lieu de chercher à flatter ces forces d’extrême droite», répète pour sa part la commissaire chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström.
La frontière «n'est pas tenue»
La demande franco-allemande n’est pas nouvelle. Le débat sur la réforme de Schengen a commencé en mars 2011, à l’initiative de la France. «La Commission a présenté des propositions, qui jusqu'à présent étaient rejetées par le gouvernement français», souligne l’exécutif bruxellois.
L’initiative franco-allemande vise à «accélérer la cadence», assurent les négociateurs français.
Mais elle va loin, car elle vise à «exclure temporairement» les Etats membres de Schengen dont les confins sont devenus des frontières extérieures, lorsqu’ils ne sont pas en mesure de les contrôler.
Nicolas Sarkozy a été très clair : «la frontière entre la Grèce et la Turquie n’est pas défendue», «n’est pas contrôlée, n’est pas tenue».
Athènes se dit en mesure d’assumer ses obligations, si la Turquie agit pour tarir le flux des clandestins venus par son territoire. Mais Ankara veut en contrepartie des facilités de visa pour ses ressortissants dans l’UE, ce que l’Allemagne bloque. Ce point n’est pas abordé dans la lettre franco-allemande.
24/4/2012
Source : Libéaration/AFP
Plusieurs responsables ont manifesté, lundi, leur préoccupation et ont imputé le haut score du FN à la politique de Nicolas Sarkozy.
De nombreuses voix se sont élevées lundi en Europe pour s'inquiéter de la progression de l'extrême droite eurosceptique française, qui a réalisé un score historique au premier tour de l'élection présidentielle et a confirmé une tendance lourde dans l'UE avec la crise. La chancelière allemande Angela Merkel juge que "ce haut score est préoccupant", a déclaré un porte-parole du gouvernement à Berlin.
À Luxembourg, où se tenait une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, les commentaires ont été nombreux. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a accusé le chef de l'État français Nicolas Sarkozy d'être en partie responsable du succès de la candidate du Front national (FN). "Si on répète tous les jours qu'on doit changer Schengen, qu'on doit avoir une politique d'immigration forte, qu'on doit parler de l'exception française" pour les entreprises, "tout cela, c'est de l'eau au moulin du FN", a estimé Jean Asselborn, qui est socialiste.
Mises en garde
Et alors que Nicolas Sarkozy est parti en campagne pour le deuxième tour en courtisant les électeurs du FN, leur promettant d'apporter "une réponse" au vote de l'extrême droite, la Commission européenne lui a lancé une mise en garde implicite. Les responsables européens ne doivent "pas céder à la tentation des discours populistes" et "faire attention à la menace populiste, à la propagation de ses idées parce qu'elles sont fondamentalement contraires aux idéaux portés par la construction européenne", a indiqué un de ses porte-parole, Olivier Bailly.
Le gouvernement français compte profiter d'une réunion, jeudi à Bruxelles, des ministres de l'Intérieur de l'UE, intervenant au beau milieu de la campagne électorale, pour continuer à marteler sa demande concernant l'espace sans passeport Schengen : pouvoir rétablir des contrôles nationaux pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure et d'immigration incontrôlée. "Je suis inquiet de ce sentiment que nous constatons contre des sociétés ouvertes, une Europe ouverte. Cela me préoccupe, et pas seulement en France", a estimé lundi le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt.
Aux Pays-Bas, le parti d'extrême droite islamophobe de Geert Wilders a fait tomber le gouvernement Mark Rutte en s'opposant au "diktat" de Bruxelles sur la réduction du déficit public dans le pays. La droite extrême ou populiste est aussi très forte en Autriche, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Suisse ou encore en Hongrie. Elle en forte progression dans la région de Flandre en Belgique. Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a jugé qu'il fallait être "très attentif" à ces poussées, tandis que son homologue autrichien, Michael Spindelegger, a estimé que le résultat "très impressionnant" de Marine Le Pen "d(evait) tous nous faire réfléchir".
Critiques
Selon les résultats définitifs, la candidate de l'extrême droite se classe au troisième rang du premier tour, avec 17,9 %. Avec près de 6,5 millions de voix, elle réalise un résultat sans précédent pour sa formation, très critique de l'Union européenne. Le FN, qui aura un rôle d'arbitre au deuxième tour, prône un référendum sur une sortie de l'euro et veut replacer les nations au-dessus de l'Europe. Son euroscepticisme est en partie partagé par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 11,11 %.
Quel que soit le vainqueur du scrutin le 6 mai, les institutions européennes et de nombreux pays espèrent en privé que la rhétorique de la campagne électorale française, souvent très critique à l'égard de l'UE, baissera d'un cran. Qu'il s'agisse du fonctionnement de Schengen ou de la politique commerciale chez Nicolas Sarkozy, du pacte budgétaire et de la discipline en matière de déficits chez François Hollande ou du statut de la BCE pour les deux candidats. "L'Europe a encore une fois été le bouc émissaire", déplore un fonctionnaire.
23/4/2012
Source : Le Point/AFP
La Cour suprême et l'administration Obama s'apprêtent à entamer un nouveau bras de fer. La plus haute juridiction du pays doit examiner à partir de mercredi 25 avril une affaire très controversée qui divise la société américaine : le renforcement de la répression contre les immigrés illégaux dans l'Arizona. La Cour suprême doit déterminer si la loi votée par cet Etat est constitutionnelle.
Cette affaire a pris une dimension nationale. "C'est un énorme cas", a déclaré au Mercury News Andrew I. Schoenholtz, professeur de droit à l'Université de Georgetown. "Cela peut être une des plus importantes décisions concernant l'immigration des vingt ou trente dernières années", a dit Dean Kevin Johnson, de l'Université de droit de Californie dans USA Today.
Une loi qui fait de l'immigration un délit
Cette mesure, intitulée SB 1070, est la plus répressive jamais envisagée contre les immigrés dans un des cinquante Etats américains. Votée le 23 avril 2010, elle est entrée en vigueur en juillet 2010 mais a été purgée de ses dispositions les plus controversées par la justice à la demande de l'administration Obama. Après avoir été déboutée de ses recours en première instance et en appel, la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a décidé de porter l'affaire devant la Cour suprême.
Cette mesure fait de l'immigration clandestine un délit, passible de six mois de prison. Son volet le plus controversé permet aux policiers d'arrêter les immigrants sans mandat ou de leur demander de se justifier en cas de "délit présumé" si l'agent a un "soupçon raisonnable" quant à la légalité de la présence d'un individu sur le territoire.
Une incitation au délit de faciès qui pousse à la stigmatisation, selon ses détracteurs. Dans une tribune publiée dans le Washington Post le 23 avril, Arthur Hunter Jr., juge en Louisiane, s'interroge : "Comment saurez-vous qu'un conducteur blanc, noir, un asiatique, un indien, quelqu'un du Moyen-Orient, est un étranger en situation irrégulière ?" "Ces lois désignent comme responsables de l'application de la loi un pouvoir discrétionnaire illimité qui est sujet à des abus des agents sur la détention des immigrants sans papiers", ajoute-t-il.
De son côté, le Centre pour le progrès américain en matière d'immigration évoque trois raisons pour lesquelles cette mesure ne solutionnera pas les problèmes d'immigration des Etats-Unis : les immigrants clandestins ressemblent à n'importe qui, les Etats n'ont pas les pouvoirs pour les renvoyer aux frontières, et ils ne quittent pas le pays même si des lois anti-immigration sont votées.
Une forte immigration illégale
Les Etats-Unis comptent près de douze millions de clandestins, selon les chiffres officiels. La moitié d'entre eux sont d'origine mexicaine, entrés en traversant le Rio Grande qui sépare les deux pays. Cette mesure intervient alors que l'Arizona, Etat frontalier du Mexique, connaît une des plus fortes vagues d'immigration depuis quelques années et rencontre de plus en plus de difficultés à contrôler ses frontières. Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux Etats-Unis et quelque 460 000 personnes, selon les estimations, sont en situation irrégulière.
"Alors que personne ne peut nier que l'Arizona porte le fardeau de l'impact de l'immigration clandestine, le gouvernement fédéral a largement ignoré les appels au secours de l'Arizona et ses demandes de ressources supplémentaires", souligne l'Etat de l'Arizona dans son recours devant la Cour suprême, expliquant que 17 % des détenus de l'Arizona étaient des clandestins.
Cette loi se veut une réponse à l'immobilité du gouvernement Obama en matière d'aide à la sécurisation des frontières. Dans le même temps, l'Arizona est devenu le principal corridor du trafic du drogue, ses immenses étendues désertiques rendant la protection de la frontière plus compliquée.
Un bras de fer entre le gouvernement fédéral et les états
L'Alabama, la Géorgie, la Caroline du Sud, l'Indiana et l'Utah ont également adopté des mesures strictes sur l'immigration. Estimant que la Constitution ne permet pas "le développement d'une mosaïque de politiques d'immigration locales" et que ces lois empiètent sur les prérogatives de l'Etat fédéral en matière d'immigration, l'administration Obama a déposé des recours devant les tribunaux. Les juges locaux ont bloqué la plupart de leurs dispositions, en attendant une décision de la haute cour.
Cette affaire ouvre un nouveau chapitre dans la bataille partisane sur les droits des Etats et l'étendue des pouvoirs du gouvernement fédéral, comme l'explique le Seattle Times. "C'est un cas qui traite de fédéralisme. Ce n'est pas qu'une question d'immigration. Cela concerne les relations entre le gouvernement fédéral et l'Etat. C'est la norme d'avoir des fonctionnaires des Etats qui appliquent le droit fédéral", a indiqué à Reuters Paul Clement, avocat qui défend l'Arizona. L'Etat attend que la haute cour reconnaisse que la Constitution lui donne davantage de pouvoirs pour traiter des dossiers nationaux.
Une décision très politique
"La peur est un mobilisateur remarquable", a expliqué Gary Segura, professeur de science politique de l'Université Stanford, à Reuters. Alors que la décision de la Cour suprême doit intervenir en juin, à cinq mois des élections présidentielles américaines, l'affrontement entre républicains et démocrates devrait en partie se jouer sur la question de l'immigration illégale. L'année dernière, près de 400 000 personnes ont été ramenées à la frontière par l'administration américaine. Un niveau record.
Une décision pro-Arizona serait un revers juridique et moral pour le président-candidat Obama, mais pas forcément politique pour celui qui a dénoncé l'amalgame entre les immigrés clandestins et des millions d'Hispaniques qui ont la citoyenneté américaine et qui ont soutenu le président démocrate à l'élection présidentielle de 2008.
A l'inverse, une décision contre l'Arizona porterait un coup à Mitt Romney. Le Wall Street Journal rappelle que le candidat républicain soutient cette loi et a promis que, s'il était élu président, il abandonnerait ces poursuites dès le premier jour de son mandat. Mais pour Karthick Ramakrishnan, professeur agrégé de science politique à l'Université de Californie, indépendamment de la décision de la Cour,"il va être difficile [à Mitt Romney] de gagner des partisans latino-américains". La population hispanique pourrait donc être une des clés du scrutin.
23/4/2012, Anna Benjamin
Source : Le Monde
Des sites de délation contre les travailleurs roumains, bulgares ou polonais mis en ligne en Belgique et aux Pays-Bas. La Suisse qui a décidé de fermer la porte aux Européens de l’Est à partir du 1er mai en soumettant les travailleurs de huit pays (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) à des quotas. La France et l’Allemagne qui demandent de pouvoir rétablir leurs frontières internes pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure. Difficile pour les Européens de l’Est de ne pas voir dans toutes ces mesures l’expression d’un ostracisme à leur égard. Et de ne pas réagir...
Illustration de Chapatte publié dans le Temps de Genève
Comme toujours en période de crise, le simplisme menace. Entre la position euro-béate qui vit dans le déni des problèmes frontaliers, et l’humeur nationaliste résurgente de tous ceux qui voudraient casser l’édifice européen et restaurer les frontières nationales, il y a non seulement une réalité plus complexe, mais des options beaucoup plus nuancées à prendre.
Tous les pays de l’Union européenne ne sont pas exposés de la même manière aux flux migratoires, pour des raisons économiques mais souvent essentiellement géographiques. L’Espagne, l’Italie, la Grèce ou la Pologne sont aux premières loges. La Roumanie et la Bulgarie encore davantage et on peut légitimement douter de leur degré de préparation au moment de leur adhésion à l’UE.
La police des frontières au niveau européen n’a pas, à l’évidence, rempli la fonction que l’on est en droit d’en attendre. Mais la responsabilité en incombe pour une bonne part aux ténors du Conseil Européen, car en déployant une rhétorique anti Commission européenne et en ne dotant pas les instances communautaires des moyens nécessaires à l’accomplissement de cette tâche, ils ont laissé se détériorer la situation. Sur un sujet, le contrôle de l’immigration, qu’aucun Etat au monde n’est en mesure de juguler avec l’efficacité proclamée, comme l’exemple de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis le montre.
Le débat devrait donc être celui du contrôle légitime des frontières et des moyens, fatalement communs aux pays membres de l’UE, pour l’assurer. La politisation, le plus souvent démagogique, de ce sujet est aussi évidente qu’inefficace. Sans parler de l’instrumentalisation à laquelle nous avons assisté l’an passé lorsque, tandis que les forces de l’Otan (notamment françaises et italiennes) bombardaient le territoire libyen, 20 000 Tunisiens en perdition à Vintimille ont été traité comme des envahisseurs par les ministres italien et français de l’intérieur, pour de purs calculs électoraux. Ce qui n’aide ni au diagnostic de la réalité du problème ni à la recherche de solutions.
Concernant l'initiative franco-allemande, à signaler dans la presse allemande les critiques avancées par la Süddeutsche Zeitung. Ce projet est dangereux, écrit ce quotidien, à quoi bon des frontières ouvertes si cette ouverture est soumise à condition? A quoi bon une liberté de circulation européenne si les gouvernements peuvent en disposer comme bon leur semble? Pour le quotidien de Munich, cette décision fait surtout le jeu des partis antieuropéens.
http://www.dw.de/dw/article/0,,15900004,00.html
→ Concernant la décision suisse, il faut rappeler que c’est le 1er mai 2011, il y a donc à peine un an, que la Confédération helvétique avait supprimé les quotas et autorisé les ressortissants des huit pays concernés à travailler sans restriction, tout en se réservant le droit de les rétablir unilatéralement jusqu’en 2014. A partir du 1er mai prochain, seules 2000 autorisations seront délivrées. Il est difficile d’évaluer le réel impact de cette mesure en période de récession. Le signal politique, à l’origine de la décision, est en revanche clair. Il s’agit pour le Conseil fédéral à Berne de donner l’image d’un pays qui tient ses frontières, alors que les forces populistes qui ont fait de l’immigration leur thème favori connaissent un essor à chaque élection.
"Discriminatoire" pour Schulz. Colère polonaise
→ Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a exprimé son regret et qualifié la décision suisse de "discriminatoire", allant "à l'encontre de l'esprit et des termes que la Suisse a déjà signés". La presse polonaise vit mal, on le comprend, cette nouvelle. Pour le quotidien de Varsovie, Gazeta Wyborcza, estime que "dans notre partie d'Europe, le verrouillage du marché du travail suisse fait l'effet d'une gifle..." Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a invité les Polonais à boycotter les stations thermales suisses. Rappelons que la Pologne est le seul pays de l'UE à avoir évité la récession en 2009 et à capter encore aujourd'hui une part de croissance dont rêverait l'Europe occidentale.
"Discriminatoire" pour Schulz. Colère polonaise
→ Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, a exprimé son regret et qualifié la décision suisse de "discriminatoire", allant "à l'encontre de l'esprit et des termes que la Suisse a déjà signés". La presse polonaise vit mal, on le comprend, cette nouvelle. Pour le quotidien de Varsovie, Gazeta Wyborcza, estime que "dans notre partie d'Europe, le verrouillage du marché du travail suisse fait l'effet d'une gifle..." Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a invité les Polonais à boycotter les stations thermales suisses. Rappelons que la Pologne est le seul pays de l'UE à avoir évité la récession en 2009 et à capter encore aujourd'hui une part de croissance dont rêverait l'Europe occidentale.
* Les pays du Groupe de Visegrad (République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Hongrie) ont vivement réagi à la décision de la Suisse. Voir le communiqué que nous a transmis l’ambassade tchèque à Paris :
Les ministres des Affaires étrangères tchèque, slovaque, polonais et hongrois, se sont opposés, ce jeudi à Bruxelles, à la décision de la Suisse de rétablir des quotas pour les travailleurs d’Europe centrale et orientale. Le conseil fédéral a invoqué une «clause de sauvegarde» dans son accord avec l'UE sur la libre circulation des personnes pour rétablir ces quotas abolis un an plus tôt. La Confédération a ainsi annoncé qu'à partir du 1er mai, elle n'accorderait plus que 2.000 permis de travail aux ressortissants des pays baltes, de Pologne, de Slovaquie, de République tchèque et de Hongrie, contre 6.000 l'an dernier. Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays composant le groupe de Visegrad, réunis ce jeudi à Bruxelles sur l’initiative du chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, ont exprimé leur « profonde tristesse suite à la décision du gouvernement suisse ». Celle-ci est, d’après les ministres, « en contradiction avec l’image traditionnelle de la Suisse en tant que pays ouvert et accueillant vis-à-vis des ressortissants étrangers».
La Suisse a également essuyé les critiques de plusieurs responsables européens : « Cette mesure n'est ni économiquement justifiée par la situation sur le marché du travail ni par le nombre de ressortissants de l'UE qui cherchent à résider en Suisse», a estimé Catherine Ashton, la porte-parole de la politique extérieure de l'Union. La Suisse, où le taux de chômage n'est que de 3%, a enregistré l'arrivée de nombreux travailleurs de l'UE en quête d'emploi ces dernières années.
21 avril 2012
Source : Ouest France
M. Driss Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a tenu, vendredi à Rome, une série de rencontres avec plusieurs responsables italiens qui ont porté notamment sur les questions de l'immigration marocaine en Italie, de la promotion des droits de l'homme et de la lutte contre la discrimination.
Au cours de ses entretiens avec MM. Steffan De Mistura, secrétaire d'Etat au ministère italien des affaires étrangères, et Diego Brasioli, ministre plénipotentiaire et président du comité international pour les droits de l'homme, M. Yazami a relevé l'intérêt particulier accordé par la partie italienne à l'évolution particulière que connaît le Maroc en matière de réformes.
Cette évolution, qui se fait par étapes, est aujourd'hui très avancée grâce notamment à la réforme constitutionnelle, a affirmé le président du CNDH dans une déclaration à la MAP.
M. Yazami a indiqué que les deux responsables ont fait part à cette occasion de la création, dès l'automne prochain, en Italie d'une commission nationale des droits de l'homme, à l'image du CNDH, ce qui permettra aux deux parties de travailler ensemble sur les thématiques d'intérêt commun.
Le CNDH a été invité également à participer à un certain nombre d'activités et de réflexions prévues à Rome en prévision de la création prochaine par le ministère italien des affaires étrangères, avec le soutien de la mairie de Rome, de l'Observatoire de la liberté des religions.
M. Yazami, qui était accompagné lors de ces rencontres de M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie, a de son côté invité les deux responsables à participer au colloque international que le CNDH organise, les 2 et 3 octobre prochain, sur les questions de l'universalité et des spécificités en matière des droits humains.
Evoquant avec ses interlocuteurs la question de la peine de mort, qui suscite un intérêt particulier auprès du gouvernement italien, M. Yazami a rappelé que le Maroc observe un moratoire de fait puisqu'il n'y a pas eu d'exécution capitale depuis plus de 18 ans maintenant.
Auparavant, le président du CNDH a rencontré le représentant du haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés dans le sud de l'Europe et des responsables de la section italienne d'Amnesty international et de la Fondation humanitaire Caritas, qui dispose d'un des principaux centres de recherches scientifiques sur les questions de l'immigration et de la lutte contre la discrimination.
Les échanges ont été axés sur les questions liées à la gestion de l'immigration marocaine en Italie, notamment les centres de rétention et les rapatriements.
Jeudi, le président du CNDH était intervenu devant la commission des droits de l'homme du sénat italien.
Plusieurs sénateurs ont salué, à cette occasion, le processus de réformes engagé par le Maroc ainsi que l'expérience nationale en matière de promotion des droits de l'homme et de démocratie participative.
Ils se sont félicités également du travail colossal et des énormes avancées réalisées par le Royaume en la matière, se réjouissant de la volonté du Maroc de persévérer sur la voie de la consolidation de l'Etat de droit et de la pratique démocratique.
23 avril 2012
Source : MAP
L'Allemagne a besoin d'environ 200.000 immigrés de plus par an pour compenser son déclin démographique et soutenir sa croissance, estime la Bundesbank dans son rapport mensuel publié lundi.
Cet apport régulier de main-d'oeuvre étrangère devrait être associé à des réformes visant à prolonger la durée de vie active et faciliter la vie professionnelle des personnes avec enfants à charge, ajoute la Bundesbank.
L'Allemagne a déjà prévu de retarder l'âge de la retraite à 67 ans et s'efforce d'attirer de plus en plus d'immigrés, notamment des travailleurs qualifiés comme des ingénieurs, des informaticiens ou des infirmiers.
Le pays a accueilli l'an dernier 177.300 immigrés, majoritairement en provenance d'Europe centrale et orientale, une hausse de 2,6% par rapport à 2010, la plus importante depuis 15 ans. Le pays compte plus de 10,6 millions d'immigrés, sur une population totale de 81,7 millions en 2010, selon l'institut fédéral des statistiques Destatis.
Avec un taux de fécondité parmi les plus bas du monde et un âge moyen parmi les plus élevés, la démographie fait figure de bombe à retardement pour l'Allemagne, pesant sur son potentiel de croissance et sur les finances publiques.
Les prévisions démographiques voient la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus passer de 20% actuellement à 34% en 2060.
Pour non seulement compenser le déclin démographique mais aussi soutenir la croissance de la production économique, des gains de productivité, des investissements maintenus à un haut niveau et un fort degré d'innovation et de progrès technique seront également nécessaires, ajoute la Bundesbank.
23 avril 2012
Source : AFP
Au Maroc, les français ont aussi voté lors du premier tour des élections présidentielles en France. A l'ambassade à Rabat, aux différents consulats, ou dans les dizaines d'écoles françaises établies au Maroc, ce sont quelque 31 000 électeurs qui se sont déplacés en masse, hier, pour élire leur candidat…Suite
A l'aube, un 19 février est le premier long-métrage de Anouar Moatassim, réalisateur belgo-marocain rentré au pays depuis quelques années pour y pratiquer son art. Actuellement en étalonnage, ce plaidoyer contre le jugement sera bientôt présenté à la presse avant de faire le tour des festivals…Suite
La communauté marocaine établis en Tunisie fonde de grands espoirs sur la prochaine session de la Commission sectorielle maroco-tunisienne chargée des affaires consulaires, prévue lundi et mardi prochains à Rabat, pour apporter des solutions appropriées à ses préoccupations, notamment l'obtention du titre du séjour, l'emploi et l'accès au droit de propriété ainsi que l'exercice de certaines professions libérales…Suite
Dans son allocution d’ouverture de la Convention, le Pro Chakib Bouallou, président du Conseil franco-marocain des ingénieurs et scientifiques' a, donné un panorama objectif sur l'offre de soins en milieu rural au'· Maroc….Suite
Il est certain que la crise économique que traverse l'Espagne, depuis 2007, a eu de graves conséquences non seulement sur le pouvoir d 'achat et l'Etat du bien-être, mais également sur l'équilibre démographique.
Rendez-vous le 16 juin à Paris. Fort du succès des éditions précédentes, le Forum Careers in Morocco a réussi à s'imposer comme rendez-vous annuel...Suite
Ils étaient venus améliorer leur situation économique. Animés par le rêve d'un eldorado espagnol ou simplement l'espoir de meilleures conditions de vie. Mais confrontés à la crise, les immigrés débarqués en Espagne rebroussent chemin.
La population étrangère diminue dans la Péninsule. Une première depuis que l'Institut national des statistiques (INE) mesure le nombre d'étrangers vivant dans le pays: ils étaient 5.751.487 en 2011, ils ne sont plus que 5.711.040 cette année, 40.447 de moins.
«La tendance est réelle, juge Andreu Domingo, sous-directeur du Centre d'études démographiques de Barcelone et spécialiste des questions migratoires. Une partie s'explique par les naturalisations, certes. Mais la crise provoque une chute brutale des arrivées et une accélération des départs.»
La baisse se concentre sur les populations originaires de pays extérieurs à l'Union européenne: le nombre de ces arrivants a baissé de 85.000 personnes, alors que le total d'Européens vivant en Espagne a augmenté de 40.000.
Des différences significatives apparaissent également selon les nationalités: le nombre d'Équatoriens a diminué de 306.000 (- 15 %) et celui des Colombiens de 245.000 (- 10 %). La Chine et le Pakistan, en revanche, ont vu leurs ressortissants augmenter de manière significative.
Comme en 1973
L'association Ruminahui, qui accueille et conseille les immigrés équatoriens en Espagne, reçoit de plus en plus de candidats au retour. «Nous organisons chaque mois une réunion d'information. Entre 70 et 80 nouvelles personnes assistent à chaque session, explique le président du collectif, Vladimir Paspuel. Le profil type est celui d'un homme qui travaillait dans la construction et qui se retrouve au chômage.»
L'éclatement de la bulle immobilière a provoqué une destruction d'emplois sans précédent dans le BTP. «On ne parle pas d'un retour massif, mais l'évolution est réelle», nuance Paspuel.
Domingo compare la situation à celle du choc pétrolier. «À partir de 1973, la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni ont incité au retour des immigrés et cherché à freiner les arrivées, rappelle-t-il. Les Espagnols, les Portugais ou les Grecs sont rentrés chez eux parce que leurs pays étaient devenus des démocraties et leurs économies étaient en pleine croissance. Les populations turque et maghrébine, au contraire, ont augmenté.»
Impact démographique
Un processus similaire serait aujourd'hui à l'œuvre en Espagne: les Latino-Américains sont séduits par l'ouverture et le décollage économique de leurs pays, alors que l'immigration africaine continue d'augmenter.
Le changement est d'autant plus radical que l'Espagne battait tous les records d'arrivées ces dernières années. «En 2007 et en 2008, l'Espagne a été le pays qui a reçu le plus grand nombre d'immigrés au monde après les États-Unis, relève Domingo. L'immigration expliquait 90 % de l'augmentation globale de la population vivant en Espagne.»
Le professeur prévoit, du coup, une baisse démographique au cours des prochaines années. De fait, l'Espagne n'a gagné que 22 497 habitants en 2011, un chiffre insignifiant au regard d'une population de 47 millions de personnes.
20/4/2012, Mathieu de Taillac
Source: Le Figaro
Ils vivent en France depuis des années, ils ont construit leur vie ici ou en ont le projet. Ils aiment la nation au point de demander à en faire partie. Ils souhaitent devenir Français. Longtemps, la naturalisation fut le symbole de l’intégration réussie. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le pouvoir en place multiplie les obstacles pour limiter au maximum le nombre de naturalisations accordées, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se vantant même d’une baisse de 30 % entre 2010 et 2011. Les candidats à la nationalité se heurtent à une série de barrières. Déposer une demande est déjà une épreuve : heures d’ouverture des préfectures en pointillé, nombre incalculable de documents administratifs à fournir, conditions drastiques à remplir. Depuis peu, il faut aussi valider un test de langue française, niveau troisième. A ces obligations légales s’en ajoutent d’autres, variables au gré des humeurs des préfectures et des objectifs fixés par le ministère.
Mahmoud, Egyptien âgé de 50 ans, vit et travaille en France depuis plus de vingt ans. Pour la quatrième fois, sa demande de naturalisation a été refusée, il a fait appel. Adama est d’origine ivoirienne. Il a fui son pays il y a sept ans. Il raconte la difficulté pour obtenir le statut de réfugié politique et son combat aujourd’hui pour devenir Français. Chacun à leur manière, tous deux témoignent du parcours éprouvant et sans fin pour devenir un citoyen français. Entre espoirs et désillusions.
«Je tourne en rond, je suis bloqué»
Mahmoud, 50 ans, égyptien, en France depuis plus de 20 ans.
« J’ai un travail, je suis employé municipal comme agent d’accueil et de sécurité. J’enchaîne les contrats d’un an renouvelable. La mairie qui m’emploie veut me titulariser comme fonctionnaire mais, pour cela, il me faut la nationalité française. J’en suis à ma quatrième demande de naturalisation. A chaque fois, refus. La première fois, c’était en 1992. J’étais marié à une Parisienne, je vivais en France depuis déjà deux ans. Les démarches sont très longues, il faut fournir tout un tas de documents, parfois difficiles à trouver comme l’acte de naissance des parents. Apporter des justificatifs de domicile de tous les endroits où on a vécu dans sa vie, aussi. Pendant la procédure, ma femme et moi, on s’est séparé. J’ai été honnête, je l’ai dit à l’administration. C’était bête de ma part, ma demande a été rejetée.
J’ai attendu quelques années avant de déposer un nouveau dossier. A l’époque, je vivais dans un foyer de travailleurs immigrés. J’y suis resté treize ans avant d’avoir un vrai logement. C’est long. Ça gâche la vie en partie, on ne peut rien construire. J’ai redéposé une demande en 2006. A chaque fois, il faut tout recommencer. La préfecture garde les justificatifs originaux. La deuxième fois, mon dossier a été refusé parce que j’étais au chômage. J’ai ensuite trouvé un emploi à la mairie, un contrat d’avenir de deux ans. J’ai refait une demande, à nouveau refusée cette fois parce que ce n’était pas un CDI… Mais je ne peux pas être embauché comme fonctionnaire parce qu'il faut être français ! Vous voyez un peu le truc ? Je tourne en rond, je suis bloqué.
Tout ça, ce sont des prétextes. Si j’étais américain ou européen, ce ne serait pas pareil, j’en suis certain. Je suis égyptien, et donc arabe, voilà la raison. Heureusement, j’ai du caractère. Dans une situation pareille, une personne faible, elle pète les plombs. Croyez-moi, il y a de quoi craquer. Surtout, je suis intégré, je vis en France depuis 1990, je ne suis jamais parti. Je n’ai jamais osé retourner en Egypte pour les vacances de peur de ne pouvoir revenir. Ma vie est ici, en France. Mes racines sont là-bas. Lors de ma première demande de nationalité, j’avais coché la case pour franciser mon prénom. Les autres fois, non. J’ai compris que même si j’obtiens le passeport français, je ne serai jamais considéré comme un citoyen à part entière, plutôt comme un Français de deuxième classe.»
«Ce n’est pas un crime de demander à appartenir à une nation»
Adama, 40 ans, d’origine ivoirienne.
«Je suis apatride. J’ai quitté la Côte-d’Ivoire précipitamment en 2005. Je n’y retournerai jamais. Mes parents et toute ma famille ont été décimés. Ce n’est plus mon pays, je ne suis plus ivoirien. Je suis parti avec une valise, sans avoir eu le temps de rien organiser. J’ai choisi la France comme pays de résidence. Parlant la même langue, j’ai cru que ce serait plus facile pour l’intégration. J’ignorais les difficultés administratives qui m’attendaient. Avant de venir, on n’en a pas conscience. Pour obtenir le statut de réfugié politique d’abord, il faut réunir de très nombreux documents, avant d’être convoqué pour un test d’intégration. Puis, il y a la visite médicale. Au total, j’ai mis un an et demi avant d’obtenir le statut de réfugié. J’ai eu de la chance, pour certains l’attente est beaucoup plus longue. Il faut ensuite demander la carte de résident qui donne droit à dix ans sur le sol français. Là encore, ce n’est pas simple, il y a beaucoup de justificatifs à fournir. Cela m’a pris six mois de plus.
Il faut ensuite attendre cinq ans [deux ans quand on est réfugié politique, ndlr] pour déposer une demande de naturalisation. J’ai retiré mon dossier en janvier, j’ai préféré ne pas perdre de temps. Pour moi, c’est primordial. Je le vois comme une nouvelle naissance pour donner une nouvelle orientation à ma vie. Pour l’instant, je ne pense qu’à cela, il y a tellement d’étapes à franchir, jamais je n’aurais pensé que ce serait si difficile. On vous demande tellement de choses : il faut avoir un travail stable, un logement à votre nom… C’est tellement difficile dans le contexte de crise actuel.
J’ai aussi dû passer les nouveaux tests de langue, obligatoires depuis peu. Toute une histoire. D’abord, il faut trouver un organisme agréé, il y en a peu et des mois d’attente. Cela m’a coûté 110 euros, j’attends les résultats. C’était dur. Déjà, le test se fait sur ordinateur, donc il faut un minimum de maîtrise informatique. Il y a énormément de questions et il faut répondre en un temps record. A chaque réponse erronée, c’est des points en l’air.
Vraiment, acquérir la nationalité française, c’est un combat. A vrai dire, je ne comprends pas pourquoi c’est si difficile. Ce n’est pas un crime de demander à appartenir à une nation. Manifester la volonté d’appartenance, c’est la preuve que l’on aime le pays... Pourquoi ne pas nous dire bienvenue ? Quand on arrive au bout de toutes les épreuves, même si toutes les conditions sont respectées, la bataille n'est pas gagnée. Le préfet peut vous refuser la nationalité, il fait ce qu’il veut avec votre destin. J’ai ça en tête.»
21/4/2012, Par MARIE PIQUEMAL
Source : Libération
Trois Britanniques ont été condamnés, vendredi, à la prison à perpétuité pour le meurtre d'un adolescent marocain dans une station de métro à Londres.
Sofyen Belamouadden, âgé de 15 ans, a été poignardé à mort en mars 2010 dans la gare de Victoria, au centre de Londres, devant des centaines d'usagers du transport en commun de la capitale britannique.
Un groupe de jeunes en uniforme scolaire avait poursuivi la jeune victime avant de lui assener plusieurs coups de couteau dans l'enceinte de la gare. Les assaillants, qui avaient planifié l'attaque sur le site social de Facebook, ont ensuite pris la fuite en laissant Sofyen gisant au sol.
Dans son verdict, la cour d'Old Bailey a souligné que les trois mis en cause: Obi Nwokeh (19 ans), Christopher Omoregrie et Samson Odegbune, (18 ans) doivent purger une peine d'emprisonnement d'au moins 18 ans.
La cour a qualifié le meurtre du jeune ressortissant marocain d'"attaque sans merci", commise devant les usagers du transport en commun.
Sofyen Belamouadden, dont le meurtre a suscité une vague d'indignation dans son quartier d'Acton (ouest de Londres), était promis à une belle carrière footballistique.
La presse londonienne avait rapporté que le club de Chelsea était sur les traces du jeune marocain.
20/4/2012
Source : MAP
En cinq ans, en matière d'immigration, les verrous ont sauté les uns après les autres. Le quinquennat s’est ouvert avec la création du très contesté ministère de l’Identité nationale et s’achève avec la circulaire Guéant, qui ferme la porte de la France aux étudiants étrangers. Entre-temps, le gouvernement a réussi un tour de force : expulser 33 000 étrangers en 2010. Un record.
Suspicion sur des «mariages gris», traque des Roms et des «fraudeurs»: de discours stigmatisants en tour de vis législatifs, de coup de butoirs en coups médiatiques, le gouvernement a fait la chasse aux étrangers en situation irrégulière... et régulière.
Ministère de l'Identité nationale : les étrangers dans le viseur
A l’origine, une promesse de campagne
C'est une proposition avec laquelle le candidat à la présidentielle a fait un tabac de meeting en meeting. Tout juste élu, Nicolas Sarkozy crée un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement. Un intitulé explosif et contesté.
La mise en œuvre, du bruit pour pas grand-chose
Pour ce poste très emblématique et politique, il choisit un fidèle lieutenant, Brice Hortefeux. D’entrée, une première loi sur l'immigration est adoptée le 20 novembre 2007, permettant, entre autres, le recours aux tests génétiques dans la procédure de regroupement familial. La proposition suscite une levée de boucliers. Artistes, médecins...de nombreuses personnalités demandent le retrait de la mesure.
Automne 2009. C’est finalement Eric Besson, transfuge du PS et successeur d’Hortefeux, qui annonce la tenue d’un «grand débat sur les valeurs de l'identité nationale». Dans le plan com, trois mois de débats locaux et un site internet avec «grille de réflexion» et appel à contributions...
Conséquences, pas mal de dégâts
Dans les faits, le débat se transforme en polémique incessante, entre les membres de la majorité qui prennent soigneusement leurs distances comme Jean-François Copé ou Jean-Pierre Raffarin, et les débats locaux propices aux dérapages (mention spéciale à Nadine Morano et l'affaire de la casquette). Tout ça pour quelques mesurettes symboliques annoncées à un mois des régionales.
Sur le fond, pas grand-chose donc. Mais le message politique est passé, les étrangers se sentent visés. Fin 2010, Nicolas Sarkozy supprime finalement le ministère de l’Immigration. Ses missions sont transférées au ministère de l'Intérieur.
Jungle de Calais : des centaines de migrants dans la nature
A l’origine, la fermeture de Sangatte
Il faut remonter à 2002 pour comprendre. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, ordonne la fermeture du centre d’hébergement de Sangatte, près de Calais, où transitent les migrants de passage en France et candidats à l’exil vers l’Angleterre. Ces clandestins, Afghans, pour la plupart, se retrouvent dans la nature. Ils se regroupent dans ce qui devient «la jungle de Calais», le bois où se sont dispersés des milliers de migrants après la fermeture de Sangatte.
La mise en œuvre, un coup d’éclat médiatique
Sept ans plus tard, le 22 septembre 2009 exactement, nouveau coup d’éclat. Le ministre Eric Besson ordonne le démantèlement de «la jungle». L’opération est minutieusement orchestrée, ultramédiatisée : 500 policiers évacuent en deux heures les 1200 migrants qui vivaient là dans des conditions très précaires.
Conséquences, l'éparpillement des migrants
L’évacuation est aussi symbolique qu’inefficace, puisque le problème des migrants reste entier. Ils seraient encore 400 dans la région, dont 150 à Calais, dispersés en petits groupes pour échapper à la pression policière.
A lire aussi : le livre de notre correspondante à Lille, Haydée Saberan, retraçant le parcours de migrants. [Extraits].
Déchéance de la nationalité : l'amalgame immigration-criminalité
A l’origine, le discours de Grenoble
En déplacement à Grenoble, au milieu de l’été 2010, Nicolas Sarkozy annonce une batterie de mesures sécuritaires ciblant les immigrés. Il demande que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte» à la vie d'un policier ou d'un gendarme. Filant le cliché de l'immigré fraudeur, il souhaite qu'on évalue les «droits et prestations auxquels ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière.»
La mise en œuvre, contrariée par les députés
L’extension de la déchéance de nationalité figurait dans le projet de loi Besson sur l’immigration. Etaient visées les personnes naturalisées depuis moins de dix ans et condamnées pour meurtre ou violences contre un représentant de l’autorité publique. Cette mesure a finalement été abandonnée au dernier moment par les députés… qui ont voté en échange le durcissement du dispositif d’expulsion pour les sans-papiers. [Les détails ici]. Les autres mesures.
Conséquences, un virage assumé
Ce discours de Grenoble marque un tournant. Pour la première fois de son mandat, Nicolas Sarkozy a fait le lien de manière explicite entre délinquance et immigration. Suivra l’attaque en règle contre l’aide médicale d’Etat, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.
Autre reliquat du discours de Grenoble, l’amalgame fait entre l’immigré et le fraudeur. En novembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, annonçait «qu'à partir de janvier 2012» les fichiers des étrangers résidant en France et de la sécurité sociale seraient croisés pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers.
Reconduites à la frontière : un record d'expulsions
A l’origine, la volonté d'être ferme
A peine élu, Nicolas Sarkozy, qui fut locataire de la Place Beauvau, décide de doubler de manière volontariste le nombre des reconduites à la frontière. De quelque 12 000 par an, rythme moyen adopté sous le gouvernement Jospin, il veut arriver à environ 25 000 reconduites.
La mise en œuvre : l'affichage des «objectifs chiffrés»
Hortefeux fixe ces «objectifs chiffrés», dans un projet de loi-programme pluriannuelle 2009-2012. Un nombre de reconduites à la frontière est défini chaque année depuis cinq ans, toujours plus élevé. 23 000 expulsions en 2007. 33 000 en 2011, un record… La chasse aux sans-papiers est ouverte.
Pour tenir les objectifs, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n'hésite pas à remettre en cause des droits fondamentaux. Ainsi, après modification de la loi, les sans-papiers placés en rétention en attendant leur expulsion ne peuvent voir un juge des libertés qu’après un délai de cinq jours au lieu de deux, histoire de limiter les remises en liberté.
Les conséquences, une politique coûteuse et peu efficace
Le nombre d'expulsions est un élément important de la communication du gouvernement. Mais en observant le détail des reconduites à la frontière, on s'aperçoit que ces chiffres sont structurellement gonflés par le très grand nombre de Roms reconduits. Ces citoyens européens, souvent Roumains et Bulgares, peuvent être expulsés facilement... mais ont le droit de revenir en France en vertu de la libre circulation dans l’espace Schengen. [Notre enquête à lire ici]
Cette politique du chiffre est coûteuse. Le budget annuel du ministère de l’Intérieur pour la rétention et la reconduite à la frontière des sans-papiers est estimé à 500 millions d’euros par la Cour des comptes. Selon le grand audit mené l’année dernière sur la politique migratoire, l’expulsion d’un sans-papiers coûte à l'Etat français 26 000 euros (policiers mobilisés, maintien en rétention, charter…)
Immigration légale : de «choisie» à honnie
A l'origine, des quotas
Dans sa lettre de mission de juillet 2007, Brice Hortefeux reçoit la mission de doper l’immigration professionnelle pour la porter à 50% du total de l’immigration légale. Nicolas Sarkozy veut, à cette époque, une immigration «choisie» et non plus «subie».
Plus généralement, le Président veut instaurer des quotas annuels d’immigrés admis à séjourner en France. Début 2008, il mandate Pierre Mazeaud, ex-président du Conseil constitutionnel, pour réfléchir au cadre constitutionnel d'une politique migratoire basé sur des quotas, par profession et en fonction du pays d'origine... à la fois «irréalisable et opportuniste», jugera la commission quelques mois plus tard. Un camouflet.
La mise en œuvre, tous dans le même panier
Le gouvernement veut assouplir (un peu) les conditions d’entrée des travailleurs et publie des listes de métiers susceptibles d'être ouverts. On est à l'automne 2007, quelques mois après son élection.
En bon soldat, Hortefeux fait de son mieux pour remplir les objectifs de sa feuille de route : en mettant dans le sac de l’immigration professionnelle le maximum de catégories : actifs non salariés, saisonniers, travailleurs temporaires et étudiants devenus salariés. Avec cette méthode, Brice Hortefeux se félicite en février 2009 d’avoir accordé 33 000 titres de séjour au titre de l’immigration de travail.
Les conséquences, le reflux
Trois ans plus tard, Claude Guéant, le nouveau ministre de l'Intérieur qui a récupéré le portefeuille de l'immigration, donne, lui, le chiffre de 9 154 titres de séjour au titre de l’immigration de travail. Que s'est-il passé ? La méthode de calcul a changé. Claude Guéant n’a retenu qu’une des catégories de l’immigration professionnelle, les premiers titres de séjour salariés et a exclu les autres. C'est qu'entre-temps, les objectifs ont changé. Il ne s'agit plus de densifier l'immigration professionnelle mais de la faire baisser.
Diplômés étrangers : la nouvelle cible de l'Intérieur
A l’origine, la circulaire Guéant
La circulaire du 31 mai 2011 invite les préfets à une interprétation restrictive des règles de délivrance des cartes de séjour «salarié» et de changement de statut pour les étudiants souhaitant devenir salarié.
La mise en œuvre, face à la fronde
Dès l’été 2011, les jeunes étrangers, fraîchement diplômés souvent de prestigieuses universités ou de grandes écoles (HEC, Sciences-Po, les Ponts et Chaussées…) sont coupés dans leur élan. Ils ont décroché un emploi, un CDI souvent, dans des grandes entreprises françaises mais sont privés de travail, faute de titre de séjour. Appliquant la circulaire à la lettre, la plupart des préfectures font de l’excès de zèle et traînent dans l’examen des dossiers. En face, la fronde s’organise, un collectif est créé pour défendre ces diplômés non grata. Voir aussi les vidéos de parrainage publiées sur le site de Libé.
Conséquences, retropédalage et arbitraire
Devant le tollé que suscite cette chasse à l’immigré diplômé, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant fait mine de rétropédaler : un nouveau texte est publié en janvier 2012, censé clarifier les critères. Sur le terrain, rien ne s’est véritablement amélioré, d’une préfecture à l’autre, les réponses varient. L’arbitraire reste la règle.
20/4/2012, CHARLOTTE ROTMAN, CORDÉLIA BONAL, MARIE PIQUEMAL
Source : Libération
Le Maroc est l’hôte d’honneur de la 26ème édition du Salon international du livre et de la presse de Genève qui se tiendra du 25 au 29 avril 2012 à Genève. La programmation du stand du Maroc, qui s’étend sur une superficie de 2000 m², est conçue sur six espaces allant du livre aux arts plastiques, du cinéma à la gastronomie, un musée ouvert, un espace jeunesse et un espace de rencontres et de débats.
Une nouvelle qui ne risquera pas de réjouir les saisonnières agricoles marocaines. Le gouvernement espagnol a décidé de diminuer leur effectif pour la campagne agricole 2012. Cette année, elles ne seront que 2.547 à se rendre à Huelva pour la récolte des fraises…Suite
Mohamed Dahiri, docteur en philosophie et lettres de l'Université espagnole de Séville, se distingue en tant que professeur universitaire et chercheur par une riche production dans des publications spécialisées. Depuis 2006, il fait partie de l'équipe d'enseignants de la Chaire UNESCO de Résolution de conflits de l'Université de Cordoue…Entretien
Un haut responsable catalan a vivement salué, mercredi, le rôle que jouent les immigrés pour le développement de la Catalogne, soulignant que cette région du nord-est de l'Espagne "a survécu grâce aux immigrés".
"La Catalogne a survécu grâce aux immigrés et non pas à leur détriment", a indiqué le directeur général de l'Immigration au sein du gouvernement catalan, Xavier Bosch lors de la cérémonie de lancement, à Barcelone, des candidatures aux prix de la Fondation Lluis Carulla récompensant les ONG Âœuvrant en matière d'immigration.
La diversité "n'est pas incompatible avec la catalanité", a encore estimé le responsable catalan, ajoutant que l'initiative de la Fondation Lluis Carulla qui bénéficie de l'appui financier du gouvernement régional, témoigne du "dynamisme" de la société civile dans cette communauté autonome et son souci constant pour promouvoir la "cohésion et l'entente" entre l'ensemble des communautés.
Il a également exprimé son soutien à toutes les initiatives "volontaristes" visant à promouvoir les droits des immigrés à la dignité et à l'emploi et à lutter contre le racisme, ajoutant que les prix de la Fondation Lluis Carulla se veulent une "reconnaissance au rôle des entités, des institutions et des médias en matière d'intégration des immigrés et de promotion de la cohabitation sociale".
Doté d'une valeur symbolique de 15.000 euros chacun, les cinq prix de la Fondation Lluis Carulla ont été remis l'année dernière, entre autres, à la section catalane de SOS Racisme et à la municipalité de Tarrega.
19 avril 2012
Source ; MAP
En dépit de la crise et de ses répercussions économiques et sociales, la population immigrée en Espagne ne quitte pas pour autant le pays et seules 50.000 personnes étrangères sont parties l'année dernière, selon l'annuaire 2011 de l'immigration présenté jeudi à Madrid.
La crise économique et financière qui sévit en Espagne n'a pas provoqué une sortie massive des immigrés comme cela était attendu et le solde négatif de l'immigration a été très modeste avec le départ du pays de 50.000 immigrés, soit seulement 1 pc de l'ensemble de la population immigrée, ont précisé les auteurs de cet annuaire qui analyse les principales caractéristiques et tendances de l'immigration et les politiques de l'immigration en Espagne durant l'année écoulée.
L'annuaire, présenté à l'initiative notamment du centre d'études et de documentation internationale de Barcelone (CIDOB) souligne, face à cette nouvelle donne, l'importance de promouvoir des politiques d'intégration en matière d'immigration.
Les immigrés ne quittent pas l'Espagne malgré la crise et le pays continuera à avoir besoin des immigrés en raison, entre autres, de la baisse de la natalité de la population autochtone, d'où la nécessité plus que jamais de politiques d'intégration, affirment les auteurs de cet annuaire.
L'étude a également analysé les retombées de la crise sur la population immigrée qui a vu son taux de chômage grimper à 31 pc en 2011 face à 23 pc chez la population native. Selon l'annuaire, près de la moitié des 1.358.000 immigrés sans emploi durant le troisième trimestre de 2011 étaient des chômeurs de longue durée et près de 300.000 familles immigrées composées de 700.000 personnes, ont l'ensemble de leurs membres actifs au chômage.
L'annuaire relève, enfin, la solidité de la paix sociale en Espagne en dépit de la gravité et de la longue durée des retombées économiques et sociales de la crise, affirmant que les prédictions annonçant de profondes fractures sociales et une forte augmentation de la xénophobie en Espagne ne se sont pas vérifiées pour le moment.
19 avril 2012
Source ; MAP
Le Maroc sera l'invité d'honneur de la 26ème édition du Salon International du Livre et de la Presse de Genève (25/29 avril), un évènement phare de cette cité internationale.
Le Royaume qui a choisi de placer sa participation à ce prestigieux événement dans le cadre du cinquantenaire des relations d'amitié maroco-suisse, compte marquer sa présence avec un important pavillon qui présentera "une vitrine exceptionnelle" pour découvrir la richesse et la diversité du patrimoine culturel du Maroc, pays connu et apprécié des Suisses.
Etendu sur une superficie de 2000m2, cet imposant pavillon se déclinera en plusieurs espaces, pour célébrer le Maroc dans sa dimension historique et culturelle, dans sa singularité et son universalité, dans la diversité de son identité, de sa richesse créatrice et de son raffinement.
Outre les séances de dédicace et de débats avec les auteurs, plusieurs thèmes de l'actualité politique et culturelle seront abordés par des conférenciers de haut niveau. Des hommages posthumes seront rendus aux écrivains disparus et une place de choix sera réservée à la littérature féminine, aux jeunes talents, aux écrivains de la diaspora, sans oublier les espaces pour enfants où sont prévues plusieurs activités dont une initiation à la calligraphie arabe.
Ainsi, l'Espace "Kitab", dédié à l'exposition et à la vente de livres et catalogues présentés par des éditeurs, verra la participation d'une pléiade d'écrivains et d'auteurs marocains de grand renom et de jeunes talents.
A L'Espace "Qalam" seront exposés, à la joie des amateurs, des objets patrimoniaux tels que des manuscrits et des livres anciens, ou encore des plumiers, des encriers, reliures et des tablettes.
L'Espace "Diwan" sera, lui, consacré aux beaux livres qui seront accompagnés d'objets d'artisanat et d'installations scéniques en relation avec les thèmes illustrés. Un diaporama défilera sur écran géant des images, mettant en exergue les aspects du Maroc ancestral mais aussi ceux du Maroc moderne, tourné vers l'avenir, notamment les villes impériales, les sites antiques et les grands chantiers du Maroc au 21ème siècle.
L'Espace "Founoun" mettra en valeur un siècle de créativité plastique marocaine, à travers l'exposition d'une collection d'’œuvres des plus grands peintres gracieusement offertes par des fondations nationales.
L'Espace "Hiwar" sera réservé à l'organisation de tables rondes et de débats articulés autour de thèmes d'actualité qui intéressent le Maroc et la Suisse notamment le printemps arabe, l'immigration, la condition des femmes, la nouvelle constitution, avec la participation de célèbres écrivains, diplomates, académiciens et intellectuels marocains.
Quant à l'Espace "Douiria", il célèbrera le raffinement de la cuisine marocaine à travers des ateliers d'art culinaire animés par des chefs sous la houlette du traiteur connu Rahal Diafa.
Par ailleurs, le cinéma marocain ne sera pas en reste dans cette manifestation, puisque la projection d'une série de films marocains est programmée dans le cadre du Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG), où le grand public suisse aura l'opportunité de découvrir l'actualité récente et le développement de l'industrie cinématographique du Maroc.
19 avril 2012
Source ; MAP
Le procureur de Civitavecchia, près de Rome, a ouvert une enquête sur le cas de deux immigrés clandestins algériens rapatriés mardi dernier sur un vol Rome-Tunis, ruban adhésif sur la bouche et poignets ligotés de fil en plastique, et qui a soulevé une vague d'indignation en Italie, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Les deux clandestins qui étaient accompagnés de policiers italiens en civil, avaient été pris en photo par un réalisateur italien qui se trouvait par hasard, à bord de l'avion et qui a publié la photographie sur sa page Facebook, suscitant des réactions de désapprobation des internautes, des ONG pro-immigrés et de la classe politique.
"Regardez ce qui est arrivé aujourd'hui (mardi) sur le vol Tunis-Rome de 9h20. Deux citoyens tunisiens expulsés d'Italie et traités comme des animaux", écrit sur sa page de Facebook, le photographe Francesco Sperandeo, ajoutant que les deux immigrés clandestins avaient du ruban adhésif sur la bouche et les poignets liés par des attaches en plastique".
Finalement, après vérification, les deux clandestins concernés étaient des ressortisants algériens et non Tunisiens, comme rapporté par le réalisateur et les médias italiens.
Dans son commentaire, le réalisateur avait estimé que le comportement des policiers était celui de "la civilisation et la démocratie européennes", soulignant que "le plus grave est que tout cela s'est passé dans l'indifférence totale des passagers à bord".
Le témoin qui avait dénoncé "ce traitement humain", s'était vu intimé l'ordre de "regagner sa place, parce que c'était-là une opération de police normale", selon sa version.
En réaction, le vice-président de la Commission des Affaires européennes et membre de la Commission sénatoriale des relations étrangères du Parti de l'Italie des valeurs (IDV), Stefano Pedica, a qualifié d'indécent", ce fait, annonçant qu'il allait interpeller le gouvernement au Parlement, à ce sujet.
"Je suis profondément indigné. Nous avions assisté à des abus de ce genre, à Guantanamo", a-t-il dit, relevant que c'est là "une violation des droits humains fondamentaux, mais aussi du bon sens humain ordinaire et de la décence".
D'autres politiques italiens ont fait part de leur indignation face à ce comportement policier qui portait atteinte à la dignité et aux droits des personnes.
Le président de la chambre italienne des députés, Giofranco Fini, a invité le gouvernement à fournir les explications nécessaires sur cette affaire, lors d'une séance parlementaire.
Par ailleurs, le chef de la police italienne, Antonio Manganelli a demandé un rapport initial à la police des frontières de l'aéroport de Fiumicino, où ont eu lieu les faits ayant soulevé "une bourrasque de polémique", selon l'agence Ansa.
Une source diplomatique alégrienne à Rome, a précisé à l'APS, que l'Algérie allait demander des explications à Rome sur ces cas, ajoutant que la représentation diplomatique attendait une notification officielle des autorités italiennes sur cette affaire.
Les deux ressortissants algériens rapatriés, qui n'étaient pas installés en Italie, mais avaient obtenu des visas de transit par ce pays, auraient tenté en vain, d'échapper à la vigilance de la police des frontières dans la zone internationale de l'aéroport de Rome pour s'évanouir dans la nature.
Ils avaient pris un vol de Tunis pour la Turquie, le 15 avril, qui a fait une escale technique à Rome d'où ils ont refusé à deux reprises de réembarquer dans l'avion et poursuivre le voyage vers leur destination initiale, selon la version de la police italienne des frontières, qui a procédé à leur réadmission vers la Tunisie.
"C'est-là une +technique courante+ (le visa de transit) à laquelle ont recours les candidats à l'immigration clandestine pour tenter de s'installer clandestinement en Italie. L'an dernier, plus de 140 cas similaires ont été interceptés par la police italienne et rapatriés", a indiqué cette source.
19 avril 2012
Source : APS
Le nombre de travailleurs marocains affiliés à la sécurité sociale en Catalogne (nord-est de l'Espagne) a atteint, jusqu'à fin mars, 45.849 personnes, selon des chiffres officiels.
Les travailleurs marocains venaient en tête des contingents étrangers inscrits lors du premier trimestre 2012 à la sécurité sociale espagnole dans cette région autonome avec 12,4 pc de l'ensemble des affiliés étrangers, originaires de l'Union européenne (UE) et de pays extra-communautaires, indique le ministère espagnol de l'Emploi et de la Sécurité sociale dans un communiqué.
Les travailleurs roumains occupaient la seconde place avec 32.854 affiliés (8,9 pc), suivis du continent chinois avec 22.746 affiliés (6,1 pc), a ajouté le communiqué, précisant que le nombre total des étrangers inscrits à la sécurité sociale en Catalogne s'est établi à 370.229, en baisse de 5,26 pc par rapport à la même période de l'année précédente.
Selon la même source, la communauté autonome de Catalogne occupait la première position en termes d'affiliation des travailleurs étrangers à la sécurité sociale en Espagne avec 21,9 pc, suivie de celle de Madrid (21,5 pc) et de l'Andalousie (+13 pc).
Sur le total des affiliés étrangers, 106.324 sont originaires de l'UE (28,7 pc), alors que 263.905 proviennent de pays extra-communautaires (71,3 pc).
D'après des chiffres publiés par l'institut catalan de statistiques, les Marocains constituent la plus forte communauté étrangère en Catalogne avec environ 230.000 personnes.
19 avril 2012
Source : MAP
Les Marocains sont toujours au 1er rang des travailleurs étrangers extra-communautaires affiliés à la sécurité sociale en Espagne avec 202.902 personnes recensées à fin mars dernier, selon des statistiques officielles publiées jeudi à Madrid.
Les ressortissants équatoriens viennent en deuxième position avec 117.759 travailleurs affiliés à la sécurité sociale, suivi notamment des Colombiens (86.426 travailleurs) et des Chinois (85.461 travailleurs), ajoute le ministère espagnol de l'Emploi et de la sécurité sociale.
Concernant les migrants originaires des pays membres de l'Union européenne (UE), les Roumains sont toujours au premier rang avec 273.149 travailleurs affiliés, suivis des Italiens (59.510 travailleurs) et des Bulgares (53.640 travailleurs), précise la même source dans un communiqué.
Le ministère espagnol a fait savoir, en outre, que le nombre total de travailleurs étrangers affiliés à la sécurité sociale espagnole s'est établi à 1, 69 million de personnes en mars dernier, enregistrant ainsi une légère hausse de 0,55 pc par rapport au mois précédant.
Les régions autonomes de la Catalogne et de Madrid concentrent 43,5 pc du nombre de travailleurs étrangers légaux établis en Espagne.
19 avril 2012
Source : MAP
Les questions de l'intégration et de la participation politique de la communauté marocaine résidant en Espagne sont au centre d'un atelier qui se tient actuellement à Cadix (Sud de l'Espagne), avec la participation de sociologues, anthropologues, écrivains, journalistes et universitaires marocains et espagnols.
Inaugurée mercredi, cette rencontre de deux jours, organisée à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée, est axée sur la thématique de la participation politique des Marocains résidant en Espagne, ainsi que sur celles des relations bilatérales entre les deux pays et des réformes engagées dernièrement par le Royaume.
Selon un communiqué de l'Université de Cadix, co-organisatrice de cet atelier, la conférence inaugurale a été donnée par l'anthropologue espagnol, Javier de Lucas, sur le thème "pas de citoyenneté sans intégration".
La rencontre constitue une occasion également, souligne la même source, d'analyser l'évolution de la migration marocaine en Espagne, ainsi que l'interaction culturelle entre les sociétés des deux pays.
Cet atelier s'inscrit dans le cadre du programme d'activités de l'Observatoire pour la migration et la promotion du dialogue interculturel (MENARA) relevant de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée et qui a pour mission notamment la promotion des échanges interculturels entre le Maroc et l'Espagne, à travers la recherche, l'information et la formation.
19 avril 2012
Source ; MAP
Des milliers de jeunes, la plupart qualifiés, quittent l'Espagne et le Portugal. L'Europe n'a pas besoin d'eux alors que l'Afrique et l'Amérique du Sud les accueillent à bras ouverts.
Ana Ferreira déborde d'optimisme. Cette jeune femme de 26 ans, originaire des Açores, est installée en Afrique depuis presque quatre ans. Elle a d'abord résidé en Angola puis au Mozambique. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Ana n'est pas une bénévole mais une employée travaillant pour le service des ressources humaines d'une entreprise privée.
“Quand je vois mes amis au Portugal qui vivent de bourses étudiantes, font des petits boulots et enchaînent les diplômes, je me dis qu'ils sont déconnectés de la vie réelle, déclare-t-elle. Moi, je suis à Maputo et tout va bien pour moi, je progresse même au plan professionnel. Pourquoi est-ce que je voudrais rentrer ?”
A 28 ans, Gonçalo Jorge, responsable marketing installé à Lisbonne, ne se battait pas contre le chômage mais contre la frustration. Une fois diplômé, il avait décroché un poste dans une société de transports publics. “Je voulais faire des choses mais mon avenir se résumait à me tourner les pouces”, explique-t-il. Et quand il a trouvé un autre travail qui l'intéressait vraiment, c'étaient les termes du contrat qui ne convenaient pas: il était embauché pour un an seulement. Il a donc décidé de partir en Angola et aujourd'hui, il est le représentant d'un producteur de vin portugais. Il est responsable de la totalité des activités de l'entreprise en Angola et gagne quatre fois plus que ce qu'il touchait au Portugal.
Le Portugal a déjà perdu 10% de ses jeunes diplômés du supérieur. Cela fait plusieurs années que cet exode se poursuit car la crise et le chômage ont frappé le Portugal bien avant le reste de l'Europe. Le taux de chômage des jeunes atteint 34,5% au Portugal et plus de 50% en Espagne. Sans l'émigration, ces chiffres seraient encore plus élevés.
“Des jeunes gens avides d'expériences”
Tous ces ingénieurs, ces architectes, ces ouvriers dont l'Europe n'a pas besoin, sont accueillis à bras ouverts en Afrique et en Amérique du Sud. Le Brésil est en pleine préparation pour la coupe du monde de football de 2014 et les jeux olympiques de 2016. Le pays recrute massivement des ingénieurs et des architectes pour des projets publics, dont certains contrats représentent près de 200 milliards de dollars dans le secteur de l'énergie. L'année dernière, le Brésil a enregistré un taux de croissance de 3%. En Argentine, la croissance atteint les 8% et le chômage est à 7%, soit trois fois plus faible qu'en Espagne.
Doté d'importantes ressources naturelles (notamment de pétrole et de diamants), l'Angola affiche aujourd'hui l'un des taux de croissance les plus élevés au monde. Le taux de croissance est de 15% et près de 3 000 entreprises portugaises sont présentes dans le pays pour construire des routes, des ponts, des tours, des voies ferrées et des oléoducs. Ravagé pendant trente ans par une guerre civile qui s'est achevée il y a tout juste dix ans, l'Angola manque de ces spécialistes dont le Portugal ne sait que faire.
“Cela fait plusieurs années que l'on trouve des offres d'emploi en Angola dans les journaux portugais, souligne Pedro Gois, spécialiste des migrations à l'université de Coimbra. Les deux catégories les plus touchées par l'exil sont les personnes âgées qui veulent faire des économies et les jeunes qui cherchent l'aventure autant que les opportunités professionnelles”.
Si les Portugais se sentent comme chez eux en Angola, ils s'adaptent encore plus facilement à la vie au Brésil. D'après les chiffres de l'Observatorio da Imigraçao de Lisbonne, plus de 700 000 émigrés portugais seraient actuellement installés au Brésil.
En Espagne – pays qui a accueilli près de cinq millions d'immigrés d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine au cours des dix dernières années -, la question de l'émigration vers les anciennes colonies est un phénomène trop récent pour être l'objet d'étude par des spécialistes. Les chiffres parlent toutefois d'eux-mêmes: d'après les représentants espagnols en Argentine, près de 1 200 compatriotes viendraient s'installer chaque mois dans cette ancienne colonie.
“L'émigré type est un homme âgé de 25 à 35 ans, souvent un ingénieur, un architecte ou un professionnel des nouvelles technologies", explique Marta Lopez-Tappero, spécialiste de la mobilité internationale chez Adecco. "Bref, il s'agit de jeunes gens avides d'expériences et de défis”.
Retournement des tendances migratoires
La barrière de la langue n'est pas un problème et l'adaptation culturelle se passe en douceur dans les anciennes colonies. Tout particulièrement à Buenos Aires.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, près de 2 millions d'Espagnols sont venus s'installer en Argentine. La plupart étaient originaires de Galicie, une région agricole pauvre, et ont fait le voyage en troisième classe. C'est pour cette raison que les Espagnols sont appelés gallegos en Argentine aujourd'hui. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la dictature puis la crise des années 90 ont poussé les Argentins vers l'Europe. Mais aujourd'hui, les migrations s'inversent à nouveau.
“L'invasion européenne”, le “nouvel Eldorado”, “l'aventure” sont autant de concepts déjà vus et qui doivent résonner de manière étrange aux oreilles européennes. “Non, il n'y a pas de raison de parler de seconde colonisation, affirme cependant Pedro Gois. Je crois que nous assistons plutôt à l'émergence d'une nouvelle classe mondiale de migrants qui ne s'installeront jamais définitivement nulle part. Tôt ou tard, ils finiront toujours par partir pour un autre pays leur proposant de meilleures perspectives”.
Peut-être ce retournement des tendances migratoires est-il le symptôme de changements plus profonds encore. L'équilibre des pouvoirs entre l'Occident et le reste du monde, ou plutôt entre le Nord et le Sud, est en train de changer.
19/4/2012, Aleksandra Lipczak
Source : Presseeurope
La Fédération Démocratique du Travail (Maroc) & l’Union Générale des Travailleurs (Espagne), organisent, le samedi 21 avril, à Rabat, une rencontre sur le thème…Suite
En 2000, l’ensemble des acteurs du Souss Massa Drâa sous l’impulsion de l’association « Migrations & Développement », élaboraient au terme d’un processus concerté, un programme d’action traçant les perspectives de développement du territoire pour les 10 ans à venir…Suite
L'imminence de l'opération transit 2012 des Marocains résidant à l’étranger fait craindre le pire. Les moyens disponibles grâce à l'appel d'offres du 23 avril, insuffisants…Suite
Un projet, co-financé par l'UE dans le cadre de l'Instrument "Migration et Asile", offre à des journalistes de 8 pays de la région Méda (12 journalistes par pays) deux formations d'une semaine sur le thème de la migration. Une semaine est prévue en 2012, une semaine en 2013….Suite
Une vieille démocratie généreuse, ouverte, mais tentée par un repli sur soi sous la pression de la crise: la France, dans le regard d'étrangers qui y vivent, est devenue un pays inquiet, dont le rêve d'égalité s'est trop souvent fracassé sur la réalité.
"Il y a en France une richesse intellectuelle et une stabilité politique qui en font une grande démocratie. Ca repose des coups d'Etat tous les cinq ou dix ans", résume Jamal Sow, étudiant mauritanien de 35 ans, qui termine à l'université de la Sorbonne sa thèse de philosophie sur "l'essence de l'homme".
Mais "on idéalise aussi beaucoup ce pays", ajoute-t-il. "Quand on y est, on se rend compte qu'il est difficile de trouver un travail, un logement". Lui a dû une fois "fouiller dans les poubelles" pour se nourrir.
Il voit chez les Français une "sorte de crispation, une angoisse" plus forte qu'il y a neuf ans, à son arrivée. Dans un pays où le chômage a explosé et touche désormais plus de 4 millions de personnes s'est installé "le sentiment qu'on peut perdre son boulot, du jour au lendemain".
Une peur vertigineuse du déclassement ou de l'exclusion que perçoit aussi le psychiatre Foad Sabéran qui est né en Iran, a grandi en Tunisie et exerce dans un quartier chic de la capitale.
"Chez les gens de 50 ans, c'est comme si tout pouvait dégringoler", dit ce médecin. De ces angoisses naissent une "certaine frilosité" dans le rapport à l'autre qui peut aller jusqu'à l'exclusion, la recherche de boucs émissaires.
"Certains rouspètent contre la solidarité nationale qui existe, contre les chômeurs qui touchent des allocations, contre l'Etat qui finance des fainéants. Il y a une plus forte pression sur les faibles, les marginaux. Il fut un temps, c'était dirigé contre les communistes, les syndicats. Ces dernières années, c'est contre les Maghrébins, les Roms...", relève le psychiatre de 70 ans.
Pour beaucoup, les diatribes anti-immigrés parfois entendues dans la campagne présidentielle sont porteuses d'une "haine" qu'ils ne ressentent "pas du tout" au quotidien et ne ressemblent pas à la France qu'ils connaissent.
"La France, c'est un pays où tu peux parler sans regarder par dessus ton épaule. La vie est dure, il faut se battre. Mais c'est ici que nos enfants auront le choix de leur vie entre leurs mains", tranche Ahmed, maraîcher marocain de 35 ans, père de trois enfants, tous nés à Paris.
Mais pour Salomé Anaba, assistante maternelle camerounaise de 45 ans, le "rêve" français d'une "société plus égalitaire" n'a pas tenu ses promesses. "Liberté, égalité, fraternité, c'est un slogan vide. C'est vrai pour les riches, une toute petite minorité, mais pas pour les autres. Cette société est injuste: à diplôme égal, un petit noir de banlieue aura moins de chance de trouver un emploi qu'un petit parisien blanc."
Sa collègue Tess Espinoza, Philippine de 38 ans, s'interroge sur la schizophrénie de la société française. Elle garde un bon souvenir de ses quatre accouchements dans un hôpital parisien -- "le service public, c'est une grande chose" -- mais elle reste marquée par "la violence" dont est capable l'Etat: "un jour, raconte-t-elle, toute la famille a été embarquée dans un fourgon de police pour une histoire de défaut de papiers de mon mari".
Dentiste à Paris, originaire de Roumanie, Tudor Vaideanu voit toujours la France comme une terre d'opportunités. Un de ses amis roumains s'est vu récemment "dérouler le tapis rouge" par l'hôpital universitaire de Brest (ouest) qui avait un besoin urgent de chirurgien orthopédiste. "La question de la nationalité de s'est pas posée."
"C'est quand même plus facile pour les blancs", tranche l'étudiant mauritanien. "La France n'est pas un pays raciste. Mais il y a ici un problème de représentativité des minorités visibles. A la base, la France est plurielle, cosmopolite. Au sommet, on ne retrouve pas cette pluralité".
Pour le docteur Sabéran, "c'est le grand contraste de la France, qui l'avait déjà frappé quand il y débarquait en 1961: "à la fois le pays de la liberté, de Victor Hugo, et l'Etat colonialiste embourbé dans la guerre d'Algérie".
19 avril 2012 Sofia BOUDERBALA
Source : AFP
L'image d'un Algérien, scotch sur la bouche, rapatrié de force sur un vol Rome-Tunis vers son aéroport de départ, suscitait jeudi un tollé et des demandes d'explications de différents partis sur les pratiques de la police italienne.
Ce cliché a été pris sur un vol de la compagnie Alitalia par un cinéaste, Francesco Sperandeo, avant d'être posté sur Facebook et reproduit dans toute la presse.
Ce sont au total deux hommes, tous deux Algériens, qui ont fait l'objet de cette mesure de contrainte dans le cadre d'un rapatriement forcé vers Tunis, mardi dernier.
Ils étaient partis dimanche de Tunis sur un vol direct à destination d'Istanbul. Mais l'appareil avait effectué une escale technique dans la capitale italienne, occasion qu'ils avaient saisie pour sortir de la zone d'embarquement et tenter de rester. Les deux hommes auraient alors refusé de réembarquer pour la Turquie.
"La chose la plus grave était la totale indifférence des passagers", a confié le cinéaste qui, parlant aux policiers qui accompagnaient ces hommes, s'était vu répondre qu'il s'agissait "une opération de police normale", selon le quotidien La Stampa.
Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a demandé au gouvernement de Mario Monti de "rendre compte urgemment" de ce qui s'est passé.
Des responsables de plusieurs partis, du Parti Démocratique à l'Italie des Valeurs ont aussi appelé le gouvernement à apporter des explications sur ces "images de la honte", selon l'expression de la présidente du PD Rosy Bindi.
"Il faut éviter que se répêtent des épisodes de ce genre, car l'Italie a été plusieurs fois sanctionnée pour sa gestion de l'immigration et nous ne voulons pas que se renouvellent les comportements du passé", a-t-elle dit.
Le chef de la police italienne Antonio Manganelli a demandé un rapport à la police des frontières de l'aéroport de Rome-Fiumicino.
Selon des sources de la police, la décision de baillonner les deux hommes avec des rubans adhésifs aurait été prise parce qu'ils avaient tenté de se blesser à la bouche en se mordant et voulaient cracher leur sang vers les autres passagers, pour éviter ainsi d'embarquer.
La justice pourrait se saisir de ce cas, un traitement de ce type étant inconstitutionnel.
Le refoulement musclé d'immigrés clandestins vers l'Afrique du Nord, arrivés surtout par mer, a souvent été critiqué, notamment à l'époque du gouvernement de Silvio Berlusconi, par les organisations de défense des droits de l'homme.
19 avril 2012
Source : AFP
L'image d'un Algérien, scotch sur la bouche, rapatrié de force sur un vol Rome-Tunis vers son aéroport de départ, suscitait jeudi un tollé et des demandes d'explications de différents partis sur les pratiques de la police italienne.
Ce cliché a été pris sur un vol de la compagnie Alitalia par un cinéaste, Francesco Sperandeo, avant d'être posté sur Facebook et reproduit dans toute la presse.
Ce sont au total deux hommes, tous deux Algériens, qui ont fait l'objet de cette mesure de contrainte dans le cadre d'un rapatriement forcé vers Tunis, mardi dernier.
Ils étaient partis dimanche de Tunis sur un vol direct à destination d'Istanbul. Mais l'appareil avait effectué une escale technique dans la capitale italienne, occasion qu'ils avaient saisie pour sortir de la zone d'embarquement et tenter de rester. Les deux hommes auraient alors refusé de réembarquer pour la Turquie.
"La chose la plus grave était la totale indifférence des passagers", a confié le cinéaste qui, parlant aux policiers qui accompagnaient ces hommes, s'était vu répondre qu'il s'agissait "une opération de police normale", selon le quotidien La Stampa.
Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a demandé au gouvernement de Mario Monti de "rendre compte urgemment" de ce qui s'est passé.
Des responsables de plusieurs partis, du Parti Démocratique à l'Italie des Valeurs ont aussi appelé le gouvernement à apporter des explications sur ces "images de la honte", selon l'expression de la présidente du PD Rosy Bindi.
"Il faut éviter que se répêtent des épisodes de ce genre, car l'Italie a été plusieurs fois sanctionnée pour sa gestion de l'immigration et nous ne voulons pas que se renouvellent les comportements du passé", a-t-elle dit.
Le chef de la police italienne Antonio Manganelli a demandé un rapport à la police des frontières de l'aéroport de Rome-Fiumicino.
Selon des sources de la police, la décision de baillonner les deux hommes avec des rubans adhésifs aurait été prise parce qu'ils avaient tenté de se blesser à la bouche en se mordant et voulaient cracher leur sang vers les autres passagers, pour éviter ainsi d'embarquer.
La justice pourrait se saisir de ce cas, un traitement de ce type étant inconstitutionnel.
Le refoulement musclé d'immigrés clandestins vers l'Afrique du Nord, arrivés surtout par mer, a souvent été critiqué, notamment à l'époque du gouvernement de Silvio Berlusconi, par les organisations de défense des droits de l'homme.
19 avril 2012
Source : AFP
Les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont connu, au troisième trimestre 2011, une hausse de 1,4 pc en variation trimestrielle, sans la prise en compte des effets saisonniers, poursuit la même source. Les recettes MRE ont clôturé l'année 2011 avec un taux de croissance de 7,3 pc, contre 8,3 pc enregistré un an auparavant.
La demande mondiale adressée au Maroc demeure bien orientée au premier trimestre de l'année 2012 et devrait connaitre un rythme de progression trimestrielle ne dépassant pas 1 pc dans le sillage de l'évolution atone du commerce mondial, indique le haut-commissariat au plan(HCP) dans une note de conjoncture.
En effet, le commerce mondial des biens en volume a montré, au troisième trimestre 2011, quelques signes de redressement, progressant ainsi de 0,7 pc en rythme trimestriel, après une baisse de 0,6 pc un trimestre auparavant, selon la même source.
Ce léger regain de croissance au niveau des échanges commerciaux à l'échelle mondiale s'est reflété au niveau de l'évolution de la demande étrangère adressée au Maroc, avec une progression en troisième trimestre 2011 de seulement 0,1 pc en rythme trimestriel, contre une baisse de 1 pc au niveau du deuxième trimestre de la même année, indique la note.
Reflétant cette demande, les exportations de bien en valeur, hors effets saisonniers, se sont accrues de 4,5 pc en variation trimestrielle au niveau du troisième trimestre 2011.
L'amélioration des ventes extérieures sur cette période est le fruit principalement des exportations des biens d'équipement qui ont connu une croissance de 21,1 pc, suite à la bonne tenue des exportations des fils et des câbles électriques, en lien avec l'amélioration de la production du secteur automobile européen, important débouché pour le Maroc.
Les exportations de phosphate participant également à cette hausse des ventes à l'extérieur ont crû de 11,9 pc, bénéficiant ainsi de l'effet-prix à l'export, dans un contexte de renchérissement des cours mondiaux des produits phosphatés.
Cependant, les exportations des autres produits ont pâti de l'essoufflement de la demande extérieure, notamment pour les produits alimentaires (-3,9pc), les biens de la confection (-6,4 pc) les biens de la bonneterie (-1,7 pc) et les biens de consommation (-1,6 pc).
S'agissant de la deuxième source de devises, à savoir les transferts des MRE, ils ont connu au troisième trimestre 2011, une hausse de 1,4 pc en variation trimestrielle, sans la prise en compte des effets saisonniers, poursuit la même source.
En effet, les recettes MRE ont clôturé l'année 2011 avec un taux de croissance de 7,3 pc, contre 8,3 pc enregistré un an auparavant.
Par ailleurs, les avoirs extérieurs nets à fin novembre 2011 se sont chiffrés à 173,64 milliards de DH, soit l'équivalent de 7 mois d'importations de marchandises.
Dans ce contexte, les importations de biens en valeur ont enregistré, pour leur part, une légère baisse de 0,3 pc en variation trimestrielle, au niveau du troisième trimestre 2011.
Cette baisse est due principalement à l'allégement de la facture énergétique qui a enregistré une régression de 9,3 pc en glissement trimestriel, suite au repli des achats en valeur du pétrole brut de 7,3 pc, pour un volume importé également en baisse. En revanche, les acquisitions hors énergie se sont progressées de 3,2 points de contribution.
Les achats des biens d'équipement semblent, à leur part, montrer des signes de reprise (+8,7 pc ), chose qui reste à confirmer sur les prochains trimestres.
18 avril 2012
Source : MAP
La réduction du coût des envois de fonds des migrants et la mobilisation de ces ressources pour compléter les autres sources de financement pour le développement du continent africain retient depuis plusieurs années l’attention de la Banque africaine de développement. La BAD a ainsi apporté son soutien à diverses initiatives dans ce domaine, y compris à l’étude récente de la Banque mondiale « Démultiplier l’impact des migrations pour l’Afrique ».
La création du Fonds « Migrations et développement » (FMD) répond à cette préoccupation et témoigne d’une volonté d’explorer d’autres voies et moyens pour mobiliser les ressources des migrants et les exploiter dans le meilleur intérêt des bénéficiaires et des migrants eux-mêmes tout en les mettant au service du développement des pays récipiendaires. Le FMD est un fonds fiduciaire d’une dotation initiale de 6 millions EUR soutenu par la France et le FIDA.
Résultats du premier appel à propositions
Le premier appel à propositions lancé en décembre 2010 concernait la sélection de projets dans trois grands domaines. La première catégorie « Mise au point de nouveaux produits financiers » comprend les projets d’élaboration et de mise à l’essai de produits financiers innovants visant d’une part à élargir l’accès des migrants et des bénéficiaires des envois de fonds à des services répondant à leurs préférences, attentes et capacités et, d’autre part, à promouvoir le rôle des organismes de microcrédit dans les opérations de transfert d’envois de fonds. La deuxième catégorie baptisée « Appui à l’investissement productif » concerne les projets dont l’objectif est de renforcer et de soutenir la participation des entreprises et des associations gérées par la diaspora dans des projets d’investissement financier. Enfin, la catégorie « Appui au développement local » est réservée aux projets sans but lucratif qui visent à renforcer et à soutenir le développement social dans les communautés locales.
Le premier appel à propositions de décembre 2010 qui visait l’Afrique du Nord, de l’Ouest et l’Afrique Centrale a récolté plus de 220 candidatures.
Une série de subventions ont été approuvées pour co-financer six initiatives en Afrique du Nord et de l’Ouest, notamment en Algérie, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Maroc, au Togo et en Tunisie. Quatre sont situées au Maghreb et soutiennent l’investissement privé et mettent en œuvre des activités de renforcement des capacités soutenues par la diaspora. L’objectif est de développer l’entrepreneuriat local et les petites, moyennes et micro-entreprises dans les zones défavorisées et rurales afin d’améliorer l’accès à l’emploi des jeunes et des femmes. En Côte d’Ivoire, l’initiative a pour but de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises. Enfin, le projet portant sur une zone couvrant à la fois le Bénin et le Togo vise à développer de nouveaux produits financiers, tels que la biométrie et les services bancaires électroniques, pour favoriser l’accès aux services financiers dans les territoires isolés.
Dans une deuxième phase qui débutera en août 2011, le Fonds élargira son champ d’intervention à l’ensemble du continent africain (y compris Afrique de l’Est et Afrique australe).
Améliorer la connaissance et le fonctionnement des marchés des envois de fonds
À côté de ces appels à propositions, le FMD soutient, via des procédures spécifiques, des activités dans deux autres domaines clés : l’amélioration de la connaissance sur les envois de fonds en Afrique (c.-à-d. topographie des envois de fonds) et l’appui aux réformes des cadres règlementaires et des services des opérateurs impliqués dans les transferts d’envois de fonds. Par le biais d’une révision des cadres législatifs, de l’amélioration des services et de la réglementation applicable aux opérateurs, organismes de microcrédit et autres intermédiaires de transfert d’argent, les projets appartenant à cette catégorie entendent renforcer les marchés financiers d’Afrique pour, au bout du compte, le plus grand bénéfice des migrants et des récipiendaires.
17/4/2012
Source : africa-eu-partenrship
La France, engagée dans une politique de maîtrise de l’immigration avec la signature d’une quinzaine d’accords de gestion des flux depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy en 2007 à l’Elysée, peine à conclure les négociations avec les principaux « pays source ».
La France a signé des accords avec le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Cap-Vert, le Congo-Brazzaville, le Gabon, l’Ile Maurice, le Liban la Macédoine, le Monténégro, la Russie, le Sénégal, la Serbie, et la Tunisie. Mais les négociations n’ont pas abouti avec l’Algérie principal « pays source », ainsi qu’avec le Mali et la Chine, alors qu’elles devaient être conclues en 2010. « Ces pays se sont rendu compte que les accords proposés ne sont pas si avantageux que cela, parce qu’ils imposent des conditions en échange d’une aide au développement », estime Stéphane Maugendre du Groupe d’Information et de soutien des travailleurs immigrés (GISTI).
Le Mali qui compte 61 000 ressortissants en situation régulière en France, n’a pas signé face au refus de Paris d’accepter la régularisation de 5 000 sans-papiers maliens par an.
Avec l’Algérie, c’est un nouvel avenant à l’accord bilatéral de 1968 que la France tente en vain de signer depuis deux ans. Les Algériens constituent la première communauté étrangère en France (578 000 sans compter les binationaux), se plaçant devant les Marocains (463 000), les Turcs (191 000), les Tunisiens (177 000) et les Chinois (77 000), selon les chiffres officiels. Au début de l’année, le chef de la diplomatie algérien, Mourad Médelci, a expliqué que l’Algérie souhaitait « préserver l’accord de 1968 qui marque la spécificité de nos relations historiques avec les Français ». Autre pays concerné par un projet d’accord, la Chine qui compte près de 80 000 ressortissants en situation régulière et qui envoie désormais le plus grand nombre d’étudiants (10 000 en 2010).
19/4/2012
Source : Le Progrès
Un État membre peut sanctionner pénalement l’aide à l’immigration illégale, selon un arrêt rendu par la Cour de justice de l'Union européenne, dans le cas où les personnes infiltrées sur le territoire de l’Union, ressortissan- tes de pays tiers, disposent d’un visa obtenu frauduleusement mais non encore annulé.
En l'espèce, un ressortissant vietnamien, Minh Khoa Vo, avait été poursuivi en Allemagne dans le cadre d’une procédure pénale pour des faits relatifs à l’aide à l’immigration illégale. Membre de bandes organisées vietnamiennes qui aident des ressortissants de ce pays à entrer illégalement en Allemagne, il faisait croire au Consulat hongrois au Vietnam que des ressortissants vietnamiens faisaient partie de groupes de voyages touristiques alors qu’en réalité, ces voyages ne se déroulaient conformément au programme que durant les quelques premiers jours. Les ressortissants vietnamiens, qui avaient payés entre 10 000 et 15 000 dollars américains étaient ensuite transportés vers différents pays, dont principalement vers l’Allemagne.
Une autre technique consistant à profiter du fait que la Suède permettait à des citoyens vietnamiens de séjourner dans l’espace Schengen pendant quelques mois s’ils étaient munis de visas de travail accordés pour la cueillette de baies. Une fois le visa de travail obtenu et après un paiement d’une somme comprise entre 500 et 2 000 euros aux passeurs, les ressortissants vietnamiens étaient alors acheminés vers l’Allemagne.
Certaines de ces personnes ont été retrouvées sur le territoire allemand alors qu’elles cherchaient à s’y installer et à travailler. M. Vo qui faisait partie de ces bandes organisées d’immigration clandestine a été arrêté et condamné à une peine d’emprisonnement de quatre ans et trois mois.
Le Cour fédérale de justice allemande (Bundesgerichtshof) a demandé à la Cour de justice de l'Union européenne si dans ces circonstances, le droit de l’Union s’oppose à ce que des dispositions nationales rendent l’aide à l’immigration illégale passible de sanctions pénales lorsque des personnes infiltrées sur le territoire de l’Union, ressortissantes de pays tiers, disposent d’un visa obtenu frauduleusement, sans qu'il ait été préalablement annulé.
La Cour(1) a traité l'affaire selon la procédure préjudicielle d’urgence dans la mesure où M. Vo est incarcéré et rappelle liminairement que le droit de l’Union régit les conditions de délivrance, d’annulation ou d’abrogation des visas, mais il ne contient pas de règles prévoyant des sanctions pénales en cas de violation de ces conditions. Néanmoins, le formulaire de demande de visa, poursuit la Cour, contient une rubrique par laquelle le demandeur est informé que toute fausse déclaration entraînera notamment l’annulation du visa et pourra entraîner des poursuites pénales.
La législation de l’Union(2), considère la Cour, oblige chaque État membre à prendre les mesures nécessaires pour assurer que les infractions en la matière fassent l’objet de sanctions pénales effectives, proportionnées et dissuasives et pour établir sa compétence en ce qui concerne ces infractions commises, en tout ou en partie, sur son territoire.
Ainsi, estime-t-elle, non seulement le droit de l’Union ne s’oppose pas à ce qu’un État membre introduise des poursuites pénales à l’encontre de toute personne qui aura sciemment aidé un ressortissant d’un État tiers à pénétrer illégalement sur le territoire de cet État membre, mais il impose expressément à l’État membre concerné d’engager de telles poursuites.
Les États membres sont, explique la Cour, confrontés à deux obligations. La première est de ne pas agir de façon à entraver la circulation des titulaires de visas sans que l’annulation de ceux-ci ait eu lieu en bonne et due forme. La seconde est de prévoir et de mettre en œuvre des sanctions effectives, proportionnées et dissuasives contre les auteurs des infractions, notamment les passeurs. Ces obligations doivent être poursuivies, en conférant aux dispositions du droit de l’Union tout leur effet utile. En cas de besoin, les juridictions nationales sont tenues de chercher des solutions de concordance pratique des normes dont l’application risquerait de mettre en cause l’effectivité ou la cohérence de la réglementation de l’Union.
La Cour en conclut que le droit de l’Union ne s’oppose pas à ce que « des dispositions nationales sanctionnent pénalement l’aide à l’immigration illégale, lorsque des ressortissants de pays tiers infiltrés disposent d’un visa obtenu frauduleusement – en trompant les autorités compétentes de l’État membre de délivrance du visa sur le véritable but de leur voyage – sans que ce visa ait été préalablement annulé ».
18 avril 2012 ? Alfredo Allegra
Source : LexTimes.fr
Le projet « Enfants en voyage : pour une approche responsable des migrations des mineurs » DCI - MIGR/ 2010/229-586 » promu par l’ONG Italienne ProgettoMondo Mlal - en partenariat avec la Fondation Zakoura Education, ACPP (Asamblea de Cooperación por la Paz), les Ong Ahlam et AsTiCuDe (Association Thissaghnasse pour la Culture et le Développement), l’AREF (Académie Régionale de l’Education et Formation) de Tadla Azilal
de la durée de 36 mois et ayant démarré en février 2011.
L’objectif général du projet est de prévenir et gérer la migration clandestine des mineurs non accompagnés du Maroc.
L’objectif spécifique est de promouvoir une culture de la migration responsable dans les provinces de Béni Mellal, Khouribga, Tanger et Nador, avec une particulière référence aux groupes sociaux et aux institutions impliquées et/ou intéressés par le phénomène de la migration clandestine des mineurs non accompagnés.
Le Groupe Cible est représenté par la population scolaire des écoles d’Éducation Non Formelle (8-11 ans), des collèges (12-14 ans) et des lycées (15-18 ans) et leurs familles des 4 provinces d’intervention.
Objectif général de l’étude
Il s’agit de définir les composantes du discours valorisant la migration, comprendre ce qui amène les mineurs à émigrer, quels sont les mécanismes sociaux, psychologiques, économiques et identitaires à la base. Il faut également comprendre qui décide la migration des mineurs, identifier les modalités et les trajectoires de cette migration et comment le phénomène est vécu et perçu par les mineurs et par leur entourage. Tous ces éléments permettront d’appréhender le phénomène migratoire dans une perspective dynamique, mais aussi sous les angles économique et psychosociale exposés par la suite. La compréhension du phénomène suite aux résultats que l’étude va ressortir, permettra d’orienter l’approche des activités de sensibilisation et de formation prévues par le projet qui veut, entre autre, aider à déconstruire le mythe migratoire et restituer une image plus réaliste du phénomène.
18/4/2012
Source : Tanmia
La 4e édition, qui a attiré près de 10.000 visiteurs, a permis à la diaspora marocaine de s’enquérir d’une partie de l’offre existante au Maroc.
Investir au Maroc est l’un des vœux les plus chers des Marocains du monde, dont ceux résidant au Canada, et ce, malgré la conjoncture économique difficile. Mieux encore, la crise mondiale les incite, davantage, à acquérir un pied-à-terre au Royaume, car cela s’est avéré être un investissement sûr malgré les zones de turbulences qu’a connues le pays.
Un constat relevé lors de la 4e édition du Salon de l’immobilier marocain qui s’est tenu à Montréal les 14 et 15 avril 2012. Cet événement, baptisé « Morocco Property Expo », organisé au sein du Palais des Congrès de Montréal, a connu une bonne affluence. D’après Hamza Idrissi, Commissaire du salon, près de 10.000 personnes se sont déplacées le week-end dernier pour profiter des opportunités offertes par ce salon qui a ressemblé une dizaine de promoteurs immobiliers, ventilés entre grands, moyens et petits, en plus de la BCP, de Maroc Assistance internationale et d’autres organismes.
Durant deux jours, dans une ambiance de fête, les Marocains résidant au Canada et ceux installés en Amérique du Nord, ont pu s’enquérir de l’offre proposée dont les prix variaient de 200.000 DH jusqu’à plus de 9 millions de DH (projet de villas à Mazagan développé par le groupe Kerzner) en passant par les appartements du Vizir Center dont le coût démarre à partir de 990.000 DH ou encore les résidences secondaires à partir de 3 millions de DH (proposés par le pôle immobilier d’Holmarcom) et des villas à compter de 4,5 millions de DH (développés par Emaar).
Les visiteurs avaient, donc, l’embarras du choix, mais la grande majorité recherchait des logements dont le prix varie entre 200.000 et 500.000 DH. Résultat, le stand du Holding Al Omrane était pris d’assaut en plus de celui de Manazil Développement. Les MRE, qui se sont déplacés à ce salon, affichaient leur préférence pour des maisons individuelles ou des lots de terrains plutôt que des appartements. Cela dit, ils étaient nombreux à réserver les lots ou même les appartements sur place.
Certains ont même donné des chèques de réservations pour profiter des promotions offertes par les opérateurs à cette occasion (entre 5 % et 10 %). Par ailleurs, une très forte demande a été exprimée sur les villes de Casablanca et Rabat et à moindre mesure sur le balnéaire (Agadir et région) et le touristique (région de Marrakech). Par profil, ce sont surtout les personnes âgées qui recherchent du logement social tandis que les moins jeunes veulent des lots de terrains pour y bâtir leur propre maison afin de bénéficier de plus d’espace et par ricochet de plus d’aisance. Il y a également une autre catégorie qui veut acquérir des logements moyens standing de superficie allant de 70 à 100 m².
Cet engouement a fait le bonheur de la majorité des exposants. « Nous sommes satisfaits de notre présence à ce salon, car nous avons reçu beaucoup de visiteurs. De plus, le résultat est bon vu qu’on a pu concrétiser des ventes et reçu des promesses de vente », nous a confié Mohamed Tisqi, directeur chargé de la promotion des technologies web et de la promotion des produits du groupe Al Omrane. Et d’ajouter : « La clientèle, que nous avons rencontrée à Montréal, est très intéressante. Elle est composée essentiellement de personnes qui travaillent dans des administrations. Elle est également très exigeante et très avertie ».
Pour sa part, Abdesslam Lahlou, Responsable commercial et marketing chez le groupe Holmarcom, a affirmé : « Il y a eu une bonne affluence cette année. Concernant l’économique, il y a eu des réalisations satisfaisantes ». Et d’ajouter : « Par contre, pour le haut standing, nous sommes plutôt déçus à cause de la particularité du profil financier des Marocains résidant à l’étranger ».
Même son de cloche chez Aziz Ayouch, directeur général du pôle immobilier Maroc de Kerzner. « Nous n’avons pas pu réaliser de vente cette année, mais nous avons établi quelques contacts prometteurs et intéressants ».
Que ce soit les représentants de Emaar, d’Al Manar Development Company (Casablanca Marina), ou autre, ils étaient unanimes quant au fait que les clients ayant un fort pouvoir d’achat ont boudé le salon cette année, crise oblige. Quant à la clientèle étrangère, à peine quelques dizaines de personnes se sont déplacées en plus de ceux ou celles marié(e)s à des Marocain(e)s.
Signalons enfin que la 4e édition a été visitée, le dimanche 15 avril, par Nezha Chekrouni, ambassadrice du Maroc au Canada, qui a fait le tour des stands et qui s’est entretenue avec les exposants.
Animation
Une conférence-débat a été organisée, durant le salon, par le groupe BCP, dont les responsables ont présenté sur les grandes tendances du marché, le financement, l’assistance médicale, l’assistance en cas de décès et l’assistance juridique à l’étranger. En plus de faciliter aux ressortissants marocains résidant à l’étranger l’accès à la propriété, le but de cette rencontre était également d’informer et de répondre aux besoins de la diaspora marocaine au Canada.
A cette occasion, Maroc Assistance Internationale a dévoilé aux participants le contrat d’assistance Injad Assalama, pour le rapatriement en cas de décès de l’assuré ou de son conjoint même si ce dernier est un étranger. « Nous sommes ici dans le cadre d’une tournée que nous menons à Montréal, au Québec et qui se terminera le 20 avril à Toronto. Nous assisterons également au forum économique prévu au mois de mai pour présenter ce produit aux Marocains du monde », a indiqué Abdellah Hamza, directeur général adjoint en charge de développement de Maroc Assistance Internationale. Il a également souligné qu’il y a la possibilité de faire la promotion de ce contrat d’assurance, dont le coût est fixé à 900 DH/ famille/an, dans les mosquées du Canada.
Coté animation, la soirée de pré-ouverture du Salon a été animée par l’humoriste Abdelkhalek Fahid qui a été invité par les organisateurs et dont le spectacle a été applaudi par les MRE invités à ce show.
18 Avril 2012 , Nadia Dref
Source : LE MATIN
Le gouvernement suisse a décidé mercredi de réintroduire pendant un an des contingents de permis de travail, limitant ainsi l'arrivée de ressortissants de huit pays d'Europe centrale et orientale.
La clause de sauvegarde est activée à l'égard des États de l'UE-8, soit l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque, a annoncé mercredi le gouvernement dans un communiqué.
Le contingentement à environ 2.000 autorisations de séjour B (longue durée, ndlr) entrera en vigueur (...) le 1er mai 2012 et sera appliqué pendant une année, indiquent les autorités.
Le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a dit regretter la décision du gouvernement suisse.
Cette mesure constitue une violation de l'Accord sur la libre circulation des personnes, a estimé Mme Ashton dans un communiqué diffusé à Bruxelles. La décision des autorités suisses ne se justifie pas économiquement, ni par la situation du marché du travail, ni par le nombre de citoyens de l'Union européenne cherchant à établir leur résidence en Suisse, a-t-elle ajouté.
Depuis la suppression des contingents, le 1er mai 2011, les ressortissants de ces huit pays bénéficiaient en Suisse de la liberté de circulation pleine et entière.
La clause de sauvegarde prévue dans l'accord sur la libre circulation des personnes offre à la Suisse la possibilité de réintroduire unilatéralement des contingents pour les ressortissants des pays de l'UE-8 jusqu'en 2014 ; et ce si le nombre d'autorisations de séjour ou d'autorisations de séjour de courte durée délivrées à des travailleurs provenant des États membres de l'UE/AELE dépasse d'au moins 10% la moyenne annuelle des autorisations émises au cours des trois années précédentes.
Concernant les ressortissants des pays de l'UE-8, le nombre des autorisations de séjour B octroyées entre mai 2011 et avril 2012 remplit cette condition, mais pas celui des autorisations de séjour de courte durée (moins d'un an).
Berne indique aussi avoir constaté, au cours des derniers mois, qu'il était nécessaire, vu la complexité des questions liées à l'immigration, de mener un débat sur des mesures relatives au marché du travail (mesures d'accompagnement incluses) et à l'intégration, en tenant compte des considérations de politique économique.
Avant le 1er mai 2013, le gouvernement suisse devra réexaminer la situation et décider s'il faut maintenir ou non cette restriction jusqu'au 31 mai 2014.
Passée cette date, la liberté totale de circulation s'appliquera à tous les ressortissants des États de l'UE-25/AELE.
Plus de 1,1 million de ressortissants de pays membres de l'UE vivent en Suisse.
18 avril 2012
Source : Romandie/AFP
Cela fait maintenant quatre mois que 200 marins, principalement marocains, sont bloqués sur leur bateau à Sète. Quatre mois que leurs ferries ont été saisis pour impayés, les laissant loin de chez eux, sans salaire et dans une situation totalement ubuesque.
A l'origine de cette histoire, les difficultés de leur armateur, la société marocaine privée Comarit-Comanav, dont les bateaux ont été saisis fin 2011-début 2012, qu'ils soient au Maroc, en Espagne ou à Sète. Au total, neuf bateaux et 1300 salariés, non payés depuis novembre.
A Sète, les commandants des navires gèrent chacun la situation de manière différente. Les capitaines des Marrakech et Biladi ont ainsi refusé toute aide médicale et n'ont laissé leurs marins descendre de bord qu'au moment où les tensions sont devenues trop difficiles à gérer, pendant que celui du Bni Nsar a tout de suite permis les allers-venues des marins qui vont et viennent comme ils le veulent dans le port. "Tant qu'on a du fuel et des vivres, l'armement continue d'exister, explique le commandant du Bni Nsar, Hervé Parage. Ces marins tiennent à leur place, c'est pour cela qu'ils sont capables d'endurer cette situation."
LIVRÉS AU DERNIER MOMENT
Le propriétaire fournit pour l'instant au bateau les vivres et le fuel pour que la vie à bord reste possible, mais les livraisons se font toujours au dernier moment, sans aucune visibilité pour l'équipage.
A bord, la vie s'organise. "On essaie de maintenir un semblant de vie sociale, précise sans détour Hervé Parage. On maintient les horaires de travail ou les réunions hebdomadaires. Le personnel en cuisine a du travail, le personnel des machines s'occupe par la production d'électricité et le personnel de pont réalise de petits travaux." Aujourd'hui, le garage à peinture est repeint, flambant neuf, mais désormais, il n'y a plus de peinture pour engager un autre chantier.
A Sète, les associations se sont mobilisées pour leur venir en aide. Le Seaman's club vient ainsi chercher les marins le soir pour les emmener se détendre dans leurs locaux, où ils peuvent jouer au billard ou surfer sur internet.
AUCUN VOLONTAIRES AU RETOUR
La préfecture de l'Hérault est également intervenue pour que cette affaire ne vire pas à la catastrophe humanitaire. Elle a même proposé aux marins qui le souhaitaient des retours volontaires au Maroc, mais aucun n'a été volontaire : tous espèrent encore un paiement des arriérés de salaire, tous sont conscients qu'ils avaient, quand ils étaient payés, un salaire confortable (trois fois le smic marocain). Pour obtenir quoi que ce soit, le marin a toujours eu une seule attitude, immuable et universelle : ne pas quitter son navire, seul lien qui l'unit à son armateur.
Au Maroc, le gouvernement essaie lui aussi de débloquer la situation. Il a réuni des investisseurs, trouvé une solution pour une reprise, en transformant des dettes en parts sociales, mais pour l'instant, le propriétaire de la Comarit refuse encore le schéma proposé. En attendant, des huissiers ont procédé lundi à la saisie conservatoire des navires à la demande de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF). L'armateur a un mois désormais pour régulariser la situation, avant que la liquidation ne soit prononcée et ouvre enfin la porte à une autre solution.
18.04.2012, Anne Devailly
Source : Le Monde
Le Médiateur de la Catalogne, Rafael Ribo a annoncé, mardi, avoir été empêché par la déléguée du Gouvernement espagnol à Barcelone de visiter les locaux du Centre d'internement des étrangers dans la capitale catalane pour s'enquérir des conditions de vie des pensionnaires de cet établissement.
Ribo avait décidé en janvier dernier d'ouvrir une enquête sur les circonstances du décès, dans ce centre, d'un jeune ressortissant guinéen en instance d'expulsion vers son pays d'origine.
Réagissant à cette décision, le Médiateur de la Catalogne a déploré son interdiction de pénétrer dans le centre afin de s'assurer de la véracité des informations sur les éventuels abus dont seraient victimes les pensionnaires. Il s'agit d'une décision qui porte atteinte aux "principes de démocratie et à la transparence", s'est indigné le responsable catalan dans une déclaration à la presse.
Rappelant n'avoir jamais été autorisé par le passé à entrer dans ce centre, M. Ribo a fait part de sa décision de saisir les autorités espagnoles ainsi que le gouvernement autonome et le Parlement de Catalogne.
Selon le Médiateur catalan, 1.700 immigrés sans-papiers ont transité en 2010 par le Centre d'internement des étrangers, ouvert à la fin de 2006 avec une capacité d'accueil limitée à 226 pensionnaires.
La mort du jeune ressortissant guinéen, survenue le 5 janvier dernier, avait suscité l'indignation des organisations de défense des droits de l'Homme et des immigrés en Catalogne.
Des dizaines d'ONG catalanes et espagnoles avaient appelé à la fermeture du Centre d'internement des étrangers de Barcelone où, selon elles, des violations des droits de l'Homme sont commises.
D'après la version de la police espagnole qui s'est basée sur les conclusions de l'autopsie pratiquée par une équipe de médecins légistes, le jeune guinéen est décédé d'une crise cardiaque.
Citant le témoignage de plusieurs pensionnaires du centre, un militant associatif avait indiqué que la victime qui se plaignait de douleurs thoraciques n'a pas été assistée à temps en raison de l'absence d'un traducteur.
17 avril 2012
Source : MAP
Une sélection représentant les immigrés marocains vivant dans la région de l'Andalousie (Sud de l'Espagne) a remporté la 3ème édition du Mondial de football de l'immigration, disputée le week-end dernier à Séville.
La sélection marocaine a battu en finale une sélection espagnole aux tirs au but.
Outre le Maroc et l'Espagne, ce "Mundialito" de l'immigration et de la solidarité a connu la participation d'équipes représentant les collectifs d'immigrés de la Roumanie et de la Bolivie.
Cet évènement sportif annuel vise à renforcer les liens d'entente et de compréhension entre les immigrés et promouvoir leur intégration dans la société d'accueil à travers le sport.
17/4/ 2012
Source : MAP
Sans grande surprise ni action concrète de l'Etat, l'islamophobie a explosé en 2011: plus de 58% d'augmentation sur toute l'année, des chiffres bien loin de ceux annoncés par le ministère de l'Interieur. Premières victimes, les femmes, touchées dans 84,73% des cas visant les individus, soit 10% de plus qu’en 2010. Plus fort encore, lors des agressions verbales ou physiques, elles constituent 94% des victimes ...Consulter le rapport
Le Maroc participe du 16 au 19 avril courant à une semaine culturelle initiée par la fondation des Trois Cultures de la Méditerranée à Séville (Sud de l’Espagne)…Suite
La Venise abritera, du 13 au 17 juin prochain, le premier festival maroco-italien, organisé par l'Association du festival maroco-italien et l'Association Ribat AI Fath pour le développement durable. Cette manifestation est marquée par…Suite
C'est confirmé. Les saisonnières marocaines opérant dans la collecte de la fraise espagnole, diminuent au fil des campagnes. Cette année, les producteurs feront appel à un nombre limité de femmes ayant fréquenté les champs andalous, durant deux ans successifs. Telle est la décision rendue vendredi dernier par la commission des flux migratoires, entité gouvernementale qui gère l'embauche des saisonniers dans leur pays d'origine…Suite
Une embarcation de fortune, transportant neuf immigré clandestins qui voulaient atteindre la côte de Sebta, a été interceptée hier par la gendarmerie royale, à 2,5 miles du préside occupé…Suite
Ils ont déraillé. La SNCF et sa direction ont embauché, dans les années 70, près de 2000 salariés marocains sans leur accorder les mêmes droits qu'aux cheminots français. 744 d'entre eux se sont unis pour tirer la sonnette d'alarme sur leur situation en assignant leur employeur en justice. La première plaidoirie devant les prud'hommes de Paris doit se tenir aujourd'hui…Suite
Marocains condamnés à la peine capitale en Irak Un dossier au cœur des relations entre les deux pays
Le Maroc suit de près la situation des ressortissants marocains ayant été condamnés à la peine capitale en Irak, et place cette affaire au centre des priorités dans ses relations avec ce pays, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Dine El Otmani.
Répondant à une question du groupe du Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM) à la Chambre des représentants, le ministre a indiqué que son département est intervenu auprès du ministre irakien des Affaires étrangères, Hochiar Zebari, afin de suspendre l'application de cette peine et permettre aux familles des mis en cause de leur rendre visite tout en améliorant les conditions de leur emprisonnement.
Le Maroc a aussi proposé de commuer la peine de mort en peine d'emprisonnement et de rapatrier ces ressortissants marocains dans leur pays pour y purger leur peine, a-t-il ajouté.
Ces efforts ont permis de commuer la peine capitale en peine d'emprisonnement en faveur d'un détenu, a relevé M. El Otmani, assurant que les concertations se poursuivent en ce qui concerne les autres détenus et que le ministère transmet toute information concernant les Marocains emprisonnés en Irak à leurs familles.
17/4/2012
Source : aufait
La France, engagée dans une politique de maîtrise de l'immigration avec la signature d'une quinzaine d'accords de gestion des flux depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy en 2007 à l'Elysée, peine à conclure les négociations avec les principaux "pays source".
La France, engagée dans une politique de maîtrise de l'immigration avec la signature d'une quinzaine d'accords de gestion des flux depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy en 2007 à l'Elysée, peine à conclure les négociations avec les principaux "pays source".
"Cinquante ans après la décolonisation, il faut achever sans tarder avec l'Algérie la renégociation des accords préférentiels en matière d'immigration, qui datent de 1968", a déclaré le président dans une interview à L'Express, daté du 19 au 26 avril.
A la suite du "Pacte européen sur l'immigration et l'asile" adopté en 2008, la France a signé des "accords de gestion concertée des flux" avec le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Cap-Vert, le Congo-Brazzaville, le Gabon, l'Ile Maurice, le Liban la Macédoine, le Monténégro, la Russie, le Sénégal, la Serbie, et la Tunisie.
Mais les négociations n'ont pas abouti avec l'Algérie principal "pays source", ainsi qu'avec le Mali et la Chine, alors qu'elles devaient être conclues en 2010. Avec le Maroc, a simplement été signé un accord sur la mobilité professionnelle des jeunes.
Contacté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur, en charge de l'Immigration, n'a pas répondu.
Ces pays "se sont rendu compte que les accords proposés ne sont pas si avantageux que cela", parce qu'ils "imposent des conditions en échange d'une aide au développement", estime Stéphane Maugendre du Groupe d'Information et de soutien des travailleurs immigrés (GISTI).
"Ces accords posent un problème de principe puiqu'ils lient gestion des flux et aide au développement qui fait partie de nos engagements internationaux", abonde le Mireille Le Corre, du pool immigration du candidat socialiste François Hollande.
Début 2010, un négociateur malien avait déploré l'attitude de Paris "décidé à aller vite, quitte à utiliser le bâton et la carotte".
Le Mali qui compte 61.000 ressortissants en situation régulière en France, n'a pas signé face au refus de Paris d'accepter la régularisation de 5.000 sans-papiers maliens par an.
Avec l'Algérie, c'est un nouvel avenant à l'accord bilatéral de 1968 que la France tente en vain de signer depuis deux ans. Les Algériens constituent la première communauté étrangère en France.
En 2010, ils étaient 578.000 à détenir un titre de séjour (les binationaux ne sont pas pris en compte), se plaçant devant les Marocains (463.000), les Turcs (191.000), les Tunisiens (177.000) et les Chinois (77.000), selon les chiffres officiels.
"L'Algérie est disposée à réviser l'accord de 1968 pour renforcer les privilèges accordés à ses ressortissants et non pour être alignée sur le droit commun car elle a une relation particulière avec la France", a expliqué à l'AFP une source diplomatique sous couvert d'anonymat.
Au début de l'année, son chef de la diplomatie, Mourad Médelci, a expliqué que l'Algérie souhaitait "préserver" l'accord de 1968 qui "marque la spécificité de nos relations historiques avec les Français" en y ajoutant les "évolutions positives" contenues dans le droit commun "dont bénéficient tous ceux qui ne sont pas Algériens et dont pourraient bénéficier les Algériens".
"Il faudra un dialogue avec l'Algérie qui tienne compte de l'histoire", estime de son côté Mireille Le Corre favorable à une "remise à plat" de l'accord bilatéral.
Autre pays concerné par un projet d'accord, la Chine qui compte près de 80.000 ressortissants en situation régulière et qui envoie désormais le plus grand nombre d'étudiants (10.000 en 2010).
"Nos flux migratoires avec la Chine s'accentuent et nous avons d'ailleurs des discussions importantes, en cours, avec les Chinois en vue de la conclusion d'un éventuel accord migratoire", disait en novembre 2010 l'ancien ministre de l'Immigration Eric Besson. Rien n'a été signé depuis.
18-04-2012
Source : L’Express.fr
Effet crise ou circulaire Guéant, les Marocains résidant à l’étranger envisagent de plus en plus une carrière professionnelle au Maroc. Ils étaient d'ailleurs nombreux à assister à un afterwork, destiné à leur faciliter la tâche. «L'emploi comme un des tremplins du retour au Maroc » était le thème de cette rencontre…Suite
M. Abdelhamid El Jamri a été réélu pour un troisième mandat , lundi à Genève, lors des travaux de la 16-ème session dudit comité, à la présidence du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
Le Maroc continue d’attirer chaque année des milliers de Français qui s’y installent afin de fuir le marasme économique de la France et tenter d’avoir une vie meilleure au Maroc. En 2011, le Maroc a compté au total 44 500 Français enregistrés dans les différents consulats français du royaume. Près de la moitié d’entre eux sont des Marocains Résidents en France.
44 430 Français se sont enregistrés dans les consulats français du Maroc. Près de la moitié d'entre eux sont des MRE.
En 2011, le nombre de Français immatriculés dans les consulats au Maroc a augmenté de 6%. Ils sont au total aujourd'hui 44 430 Français à s'être installés au Maroc, d’après les chiffres de l’Association Démocratique des Français à l'Etranger (ADFE) publiés dans sa revue mensuelle « Français au Maroc » du mois de mars. Cependant, l’ADFE précise que ces chiffres ne tiennent pas compte de tous les Français qui séjournent régulièrement au Maroc puisque certains d’entre eux ne s’inscrivent pas auprès des consulats français au royaume. Il est donc difficile de savoir exactement combien de Français s’installent chaque année au Maroc.
Néanmoins avec les élections présidentielles en France, Viviane Claverie Présidente déléguée de l’ADFE Marrakech explique que ces élections ont encouragé une partie de ces Français déjà installés au Maroc à aller s’inscrire au consulat pour pouvoir voter. Mais cela ne représente qu’une infime partie, insiste-t-elle à dire.
20 à 22 000 MRE sont installés au Maroc
Parmi ces Français inscrits, il y a principalement quatre catégories. Tout d’abord les binationaux, c’est-à-dire les MRE. Ils représentent à eux seuls près de la moitié des Français inscrits, soit environ entre 20 000 à 22 000 MRE qui ont quitté la France pour tenter leur chance dans leur pays d’origine, explique Viviane Claverie. Objectifs : trouver du travail ou lancer leur entreprise. « Cette population est assez jeune. Sa moyenne d'âge se situe entre 25-40 ans. L’une des principales raisons qui la motive à s’installer au Maroc est qu’elle bénéficie déjà de l’appui de sa famille restée au Maroc, une solidarité familiale qui résiste à toute épreuve », précise-t-elle.
La seconde catégorie de Français installés au Maroc est celle des retraités « qui quittent un pays froid pour le soleil. Pour eux, la vie au Maroc est beaucoup plus facile qu’en France parce qu’ils possèdent un pouvoir d’achat plus important qu’en France », ajoute-t-elle.
Maroc, un eldorado pour les Francais?
La troisième catégorie est celle des Français qui ont été touchés par la crise économique et qui espèrent avoir une vie meilleure au Maroc. « Les malheureux, ils ne se rendent pas compte qu’ici aussi c’est la crise ! », lâche Viviane Claverie. « Ces français-là, souvent jeunes, ressentent beaucoup d’amertume parce qu’ils ont abandonné leur pays d’origine et ont quitté leurs amis et familles. Ils se rendent compte que le Maroc n'est pas un eldorado. Alors qu'ils bénéficiaient de certaines aides en France, au Maroc ils n’ont plus le droit à rien. Ils se rendent également comptent que la scolarité des enfants ici est hors de prix, ils ont perdu leurs droits à la Sécurité Sociale et découvrent que la CFE est chère également. Ils s’aperçoient que travailler au Maroc n’est pas si facile et qu’ils ne peuvent pas pratiquer tous les métiers, certaines fonctions étant exerçant en priorité par les Marocains », poursuit-elle.
Enfin la dernière catégorie de Français qui s’est installée et qui mène certainement la meilleure vie au Maroc est celle des hommes d’affaire, les coopérants, comme par exemple les professeurs des établissements scolaires français et les expatriés qui sont cadres pour de grandes multinationales et qui bénéficient d’avantages intéressants en s’installant au Maroc. « Cependant, il y a de moins en moins de coopérants au Maroc car ils reviennent très chers à l’état français. L’administration a tendance à recruter sur place des personnes qui vont prendre la place de ces coopérants », conclut Viviane Claverie.
Casablanca en pôle position des villes d’accueil
En termes de répartitions par ville, Casablanca est celle qui attire le plus de Français représentant 44% des inscrits au consulat, soit 19 513. Vient ensuite Rabat avec 9181 de Français, Marrakech avec 7000, Agadir 3383, Fès 3053 et enfin Tanger 2300.
16/4/2012, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Cette prise de participation s'inscrit dans leurs stratégies de développement et porte prioritairement sur la coopération sur le marché des migrants, notamment par la mise en place de produits et services financiers à destination des marocains résidant en France.
Le groupe français BPCE (Banque Populaire-Caisse d'Epargne) va prendre une participation de 5 pc au capital de la Banque Centrale Populaire du Maroc (BCP) dans le cadre d'un "partenariat stratégique", a-t-on appris lundi auprès du groupe à Paris.
Cette prise de participation, approuvée par les instances de gouvernance des deux groupes, s'effectuera "via une augmentation de capital réservée au Groupe BPCE, sur la base d'une valorisation de 201 dirhams par action, correspondant aux deux dernières opérations réalisées sur le capital de la Banque Centrale Populaire", précise un communiqué de la banque mutualiste française.
Un siège au sein du Conseil d'administration de la BCP sera attribué au Groupe BPCE à la suite de cette prise de participation qui vient ainsi "sceller un partenariat industriel, commercial et capitalistique" entre les deux groupes.
Il s'inscrit dans leurs stratégies de développement et porte prioritairement sur la coopération sur le marché des migrants, notamment par la mise en place de produits et services financiers à destination des marocains résidant en France.
Il concerne également la coopération sur le lancement de produits et services bancaires à destination des clients réalisant des opérations de banque commerciale entre la France et le Maroc, ainsi que sur les activités de banque privée et de gestion de patrimoine, l'établissement de relation d'affaires en matière d'épargne entre les deux groupes, outre la mutualisation de plateformes techniques et la collaboration en matière de croissance en Afrique.
"Forts de leur proximité historique et culturelle, les deux groupes visent à développer à travers ce partenariat stratégique, des synergies industrielles et commerciales au bénéfice de leurs réseaux bancaires respectifs", conclut le communiqué.
16 avril 2012
Source : MAP
Les Français issus de l'immigration africaine ou des territoires français d'Outre-Mer votent en majorité à gauche, selon une enquête de l'Institut des études démographiques (Ined) disponible sur son site internet (ined.fr).
"Les immigrés et les descendants originaires de l'ensemble de l'Afrique ainsi que les originaires des DOM et leurs descendants se distinguent significativement par leur tropisme à gauche", selon cette étude citée par Le Monde.
En revanche, "les immigrés originaires de l'Asie du Sud-Est se caractérisent par une probabilité très faible de se situer à gauche (deux fois moins forte)", relève l'étude intitulée "la fabrique du citoyen".
"La part des sans-réponses et celle des ninistes (ni de gauche ni de droite) constituent selon les groupes entre 37 % et 61 % des réponses", notent les auteurs Patrick Simon et Vincent Tiberj dont le document a été réalisé dans le cadre de l'enquête Trajectoires et origines (TEO).
Cette enquête, conduite entre septembre 2008 et février 2009 auprès de 22.000 personnes, "décrit et analyse les conditions de vie et les trajectoires sociales des individus en fonction de leurs origines sociales et de leur lien à la migration".
"L'origine a donc un poids en soi et il n'est pas réductible aux logiques sociales classiques du placement politique", notent les auteurs en soulignant une "faiblesse de la droite parmi les groupes d'ascendance extra-européenne et parmi les originaires des DOM (départements français hors de la métropole) et leurs descendants".
"Dans aucun de ces groupes, la droite n'atteint la barre des 10% de réponses, et elle ne dépasse pas 5 % parmi les descendants originaires d'Afrique sahélienne, d'Algérie et de Turquie et parmi les immigrés d'Afrique sahélienne, d'Algérie du Maroc ou de Tunisie".
Les comportements discriminatoires et racistes profitent à la gauche. "A l'exception des immigrés et des descendants d'Asie, tous les groupes qui sont exposés aux préjugés racistes et/ou aux discriminations sont également ceux qui sont les plus susceptibles de se placer à gauche".
16 avril 2012
Source : AFP
Chez Moki, on est barman, musulman et républicain de père en fils. Français d'origine algérienne, Parisien toute l'année. A quelques jours de l'élection présidentielle, on est surtout mal à l'aise, une nouvelle fois saisi par le sentiment d'être montré du doigt.
"Est-ce qu'on est musulman ou laïque, Algérien ou Français? Franchement, ce sont des questions qu'on ne se pose pas. J'en ai marre qu'on ait encore à y répondre", lâche Mohand, dit "Moki", 28 ans, gérant du bar du même nom incrusté depuis des décennies rue des Vignoles, dans le populaire 20e arrondissement de Paris.
Lui, avec sa barbe de trois jours, son regard noir et ses T-shirts presque moulants, est avant tout attaché "aux services publics, à la laïcité, au respect des autres, à la République". Il ne se reconnaît pas dans une "communauté musulmane" estimée à plus de 4 millions en France à laquelle, "oui" il appartient sans aucun doute, mais qui ne résume pas "qui" il est.
Le 21 mars, il a compris qu'il lui faudrait encore longtemps se justifier, s'excuser, se démarquer. Ce matin-là, la France bouleversée par les assassinats de militaires et d'enfants juifs dans le sud-ouest, apprennait le nom du tueur en série.
"Quand j'ai entendu +Mohamed Merah, Français d'origine algérienne+, je me suis dit: c'est reparti pour un tour... Déjà qu'on est mal vu".
A 77 ans, son père, Amer Aoudia, en a vu d'autres mais trouve "pesante" la campagne électorale.
"On parle d'immigration, de sécurité, de la viande halal... on mélange tout, on sent la tension qui monte, puis rien ne change, jusqu'à la prochaine élection", résume-t-il.
La dernière fois qu'il est allé acheter de la viande halal (abattue selon le rite musulman) dans une boucherie du quartier, "il y avait plus de clients français (non-musulmans) que de musulmans". "On parle trop de tout ça, ça fait de la publicité à Marine Le Pen (extrême droite) et ça occulte les vrais problèmes", analyse le père de famille.
Les vrais problèmes? "Le chômage", "la précarité", "la solitude". "La vie est plus dure pour nos enfants."
Jeune montagnard débarqué à Paris en 1951 pour rejoindre son père ouvrier, il découvre alors sur ses papiers qu'il est "Français musulman", une catégorie "à part" dont il s'accomode très bien. A 16 ans, il apprend à "lire et écrire le français aux cours du soir" et s'"intègre très facilement".
En pleine guerre d'Algérie, il est "monteur et conducteur de chars d'assaut" dans une usine de la région parisienne qui exporte vers l'Allemagne, puis il enchaîne les petits boulots avant d'acheter un fonds de commerce en 1964, rue des Vignoles. "C'était une épicerie-buvette", qui deviendra un bar à la fin des années 80 quand la chocolaterie voisine est démolie au profit d'un supermarché, promesse d'une concurrence trop rude.
Il se souvient du temps où "on venait chercher des ouvriers" jusque dans son bar: "il y avait du boulot. On quittait une place, on en trouvait une le lendemain".
Ses enfants sont devenus chauffeur de taxi, ingénieur informatique, mère au foyer, barman. Le petit dernier, Hakim, termine à 21 ans un stage à la Bourse de Paris après des études "dans la finance internationale". Il n'a exigé d'eux qu'une chose: "qu'ils apprennent le kabyle, leur langue maternelle".
Quand son fils Moki, qui "s'ennuyait à l'école", lui demande de travailler au bar, il lui en donne la gérance, sans décrocher tout à fait. Amer continue à donner "un coup de main" les samedi et dimanche, vient souvent trinquer au whisky-coca avec quelques clients devenus "les amis" au fil des ans.
Plus que son père, Moki est sensible au racisme ordinaire. Son bar, qui prend soin d'"arrêter les concerts à 22h30", est "le seul du quartier" contre lequel une pétition a circulé. Une fois, on a "refusé" de le servir dans un restaurant du sud-est.
"Quand on voit ça, on est mal. Il y a comme un rejet d'une partie de la population", dit le jeune homme. La gauche l'a déçu, la droite au pouvoir lui renvoie une image qu'il n'aime pas. Il est tenté par la gauche radicale: ce serait un vote de dépit plus que de conviction.
Amer voudrait juste que le président-candidat Nicolas Sarkozy, qui parle d'une République assiégée par "une vague migratoire incontrôlée" en meeting, "se calme".
17 avril 2012
Source : AFP
Les principaux candidats à la présidentielle sont d’accord pour maîtriser les flux d’immigration mais divergent sur l’ampleur d’une éventuelle réduction et sur les moyens d’y arriver.
François Bayrou (MoDem) refuse de fixer un niveau pour l’immigration. Il milite pour une maîtrise des flux avec des régularisations au cas pas cas sur des «critères clairs». Le candidat du MoDem propose de «créer un ministère de l’Égalité, qui s’occupera de toutes les égalités nécessaires en France et de la lutte contre les discriminations».
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) veut réduire de moitié le nombre d’immigrants. Et comme le FN, le candidat souverainiste souhaite rétablir le contrôle aux frontières françaises en dénonçant l’accord européen de Schengen.
François Hollande (PS) veut encourager l’immigration estudiantine et propose que l’Assemblée nationale fixe lors d’un débat annuel le nombre d’entrées en matière d’immigration professionnelle, en concertation avec
les secteurs concernés. Il veut sécuriser l’immigration légale en assurant la stabilité et l’intégration avec des durées de séjour s’échelonnant entre un et dix ans. Concernant l’immigration illégale, il entend régulariser les sans-papiers «au cas par cas sur la base de critères objectifs», reconduire chez eux ceux qui ne sont pas régularisables et annonce «une lutte implacable contre les filières du travail clandestin».
Eva Joly (EELV) veut ôter au ministère de l’Intérieur toute autorité sur l’immigration pour la répartir entre la Justice, les Affaires étrangères et les Affaires sociales. Elle propose d’accorder le droit de vote aux élections locales aux étrangers (hors UE) résidant en France depuis cinq ans, ainsi que la possibilité d’être élus comme simples conseillers municipaux. Elle évoque des critères de régularisation des sans-papiers assez voisins de ceux de Hollande.
Marine Le Pen (FN) consacre 16 mesures à l’immigration. La candidate FN veut réduire en cinq ans le nombre d’entrées de 200 000 à 10 000 par an en supprimant le regroupement familial, en réduisant les demandeurs d’asile et en expulsant les étrangers condamnés pénalement. Elle entend supprimer le droit du sol pour l’acquisition de la nationalité française et veut expulser toute personne qui entre ou se maintient illégalement en France. Les manifestations de clandestins seront interdites. Marine Le Pen veut remettre en cause les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes pour reprendre le contrôle des frontières. Elle milite pour la «préférence nationale», réservant la priorité aux Français en matière de logement social, d’allocations familiales.
Jean-Luc Mélenchon (FG) veut abroger toutes les lois sur l’immigration depuis 2002 et permettre à tous les étrangers présents sur le territoire depuis cinq ans d’acquérir la nationalité française. Il entend dépénaliser le séjour irrégulier, fermer les centres de rétention administrative et rétablir le droit au séjour pour raison médicale ainsi que la carte de séjour unique de dix ans.
Nicolas Sarkozy (UMP) souhaite diviser par près de deux, autour de 100 000, le nombre des arrivées sur le territoire. Il veut imposer des conditions strictes au regroupement familial et aux mariages mixtes et faire passer un examen de langue française, réserver RSA et minimum vieillesse aux résidants pouvant justifier de 10 ans de présence en France et de 5 ans de travail. Concernant l’immigration illégale, Nicolas Sarkozy propose un référendum pour confier au seul juge administratif la responsabilité des expulsions des sans-papiers. Il entend poursuivre la politique de régularisation au cas par cas dans laquelle l’administration a un pouvoir étendu faute de «catégories de droit». Pour maîtriser les flux d’entrées, il propose de réformer l’espace de libre circulation européen Schengen.
17/4/2012
Source : DNA
Embauchés dans les années 1970, les salariés marocains de la SNCF n’ont jamais eu les mêmes droits que les cheminots français. Ils sont 744 à assigner leur employeur en justice. Un front commun, malgré des situations individuelles très différentes.
Des durs à la tâche, respectueux de la hiérarchie, pas râleurs. Souvent préposés aux tâches ingrates, les salariés marocains, ou d’origine marocaine, de la SNCF n’ont jamais eu les mêmes droits que les agents français.
Mais depuis que les plus anciens sont partis avec des retraites de misère, ils ont dit «stop». Sept cent quarante-quatre d’entre eux assignent en justice l’entreprise publique pour discrimination tout au long de leur carrière. Le bras de fer a débuté devant les tribunaux en 2003, avec 70 dossiers. Depuis, il traine, ce qui a laissé le temps au rang des plaignants de grossir.
La première plaidoirie devant les prud’hommes de Paris doit se tenir ce mercredi 18 avril. Soixante-deux dossiers de salariés devraient y être épluchés. A moins que les avocats de la SNCF n’en demandent une nouvelle fois le renvoi, le temps de peaufiner la défense de leur client –ce qui est probable «à 90%», nous a indiqué Me Michel Bertin, avocat de l’entreprise publique. Car l’affaire est complexe, le puzzle délicat à reconstituer.
Des statuts différents pour un même boulot
En pleines Trente glorieuses, la Société nationale des chemins de fer a besoin de force de travail bon marché pour construire et entretenir les voies, atteler les wagons, composer les trains. Du boulot pour des gars forts, habitués au grand air et résistants au froid. A cette époque, le recrutement se fait essentiellement au Maroc. Il y en aurait eu environ 2.000 (selon le syndicat Sud rail, la SNCF ne communique pas les chiffres).
Ces hommes ont signé avec la SNCF un contrat de droit privé, «pour travailleur étranger». Dans le jargon du rail, on les appelle les «PS25». En tant que Marocains, le statut plus avantageux de «cheminot» (autrement appelé «cadre permanent») est en théorie hors de leur portée. En vertu d’une clause de nationalité, il est réservé aux Français (et ressortissants de l’UE depuis peu) de moins de 30 ans. Pourtant, le travail effectué est le même.
Un cheminot part à la retraite à 55 ans, avec une pension calculée sur les six derniers mois de salaire. Cotise à une caisse de prévoyance et de soins spéciale, a un déroulement de carrière calqué sur la progression de sa notation, peut voyager quasi gratuitement en train. Sa famille aussi.
Un contractuel cotise, lui, à l’assurance vieillesse et maladie du régime général. Il part à la retraite quand il a fait ses trimestres, généralement vers 62 ans. Sa pension est calculée sur la base de ses 25 meilleures années de travail; il n’est pas intégré au processus de notation de la SNCF, ni aligné sur la même grille salariale; les concours internes ne lui sont pas tous ouverts. De plus, ses facilités de circulation sur le réseau ferroviaire étaient très limitées avant un accord avec la direction en 2009.
Une égalité de papier
Pourtant, le contrat de travail des PS25 précise que «le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français», qu'il «doit recevoir à travail égal une rémunération égale à celle de l'ouvrier français de même catégorie» et que «l'égalité de traitement s'étend également aux indemnités s'ajoutant au salaire».
Ces différences flagrantes de traitement ont motivé Me Léopold Mendès, l’avocat des 744 plaignants, à se saisir de cet énorme dossier.
Il tient le raisonnement suivant: si la clause de nationalité est légale (le Conseil d’Etat l’a déjà reconnue comme telle), elle ne peut cependant justifier un traitement discriminatoire. La SNCF a d’ailleurs déjà été plusieurs fois condamnée pour discrimination à l’égard de travailleurs étrangers, malgré la clause.
«Et comme les emplois qu’occupent mes clients sont les mêmes que ceux occupés par les cheminots, sans qu’ils aient le même traitement, il y a discrimination.»
Un profond ras-le-bol
L’exemple de M’Hammed El Alaoui est emblématique. A 62 ans, c’est le doyen de son équipe. C’est aussi le seul Marocain. Le second plus âgé, un cadre permanent est, à 49 ans, à six ans de la retraite. M’Hammed devra, lui, attendre encore trois ans pour partir avec une pension à taux plein. Ça va être dur. Depuis qu’il a intégré l’entreprise, le 29 mai 1974, il fait «le travail le plus pénible»:
«Pour 1.900 euros nets par mois en comptant les primes, je travaille de nuit, sur les voies. Je change les rails, le ballast, les traverses. J’ai voulu un moment prendre la nationalité française pour passer cadre permanent, mais on m’a dit que j’étais trop vieux, que c’était trop tard. Alors je suis resté où j’étais, toujours à faire le sale boulot. Je suis cassé. J’ai deux hernies. Mais si je suis malade une semaine, j’ai trois jours en l’air! Quand mes collègues sont souffrants, ils sont toujours considérés comme présents et leur caisse leur paie les consultations et les médicaments. C’est de l’injustice. J’en ai ras-le-bol!»
M’Hammed fait partie des 62 agents marocains ou d’origine marocaine dont le cas doit être plaidé le 18 avril.
«D’origine marocaine», parce que plus de la moitié des plaignants (environ 400) ont acquis la nationalité française. Certains ont ainsi pu accéder au statut de cadre permanent bien qu’ils aient dépassé la limite d’âge de 30 ans. Alors que d’autres, devenus Français, sont restés PS25.
«C’est un mélange de situations compliquées, sans qu’on sache pourquoi les carrières ont évolué si différemment d’une personne à une autre», soupire Ahmed Katim, 63 ans et PS25 à la retraite depuis un mois.
C’est lui qui porte ce dossier à bout de bras depuis qu’il s’est rendu compte des écarts de traitement entre salariés. C’était en 2001, avec les premiers départs à la retraite des contractuels marocains.
«Après 32 ans de travail, un collègue ne touchait que 1.943 francs de retraite! Nous, quand on est arrivé du Maroc, on a signé et on a fait confiance, on n’a pas négocié notre salaire ni notre contrat. On a fait le travail le plus pénible, on n’a pas accès aux soins, et voilà ce qu’on touche!»
Même ceux qui sont devenus cheminots sur le tard (passé l’âge de 30 ans) n’ont pas eu un traitement identique à celui de leurs collègues Français d’origine. Leur ancienneté en tant que PS25 n’a pas été prise en compte lors de leur changement de statut. «Ils sont repartis de zéro!», explique Me Mendès.
«Mis à la marge et humilié»
Le cas se corse encore un peu plus avec la situation de Mostafa Rharib. Lui a été embauché sur concours par la SNCF en 1975, dans le cadre d’un partenariat avec l’Office national des chemins de fer marocain. Il avait 20 ans, son BTS tout juste en poche.
Dans le cadre de cet accord, il a obtenu –malgré sa nationalité marocaine– le statut de cadre permanent. Mais «assimilé» seulement. S’il n’est donc pas PS25, il n’est pas tout à fait cheminot non plus. «Je suis dans l’entre-deux», dit-il. Car la SNCF refuse qu’il cotise au régime de retraite de l’entreprise. Il est affilié au régime général, moins avantageux. Et ce bien qu’il soit devenu Français.
Ainsi, à 57 ans, alors que ses collègues cadres permanents sont déjà à la retraite depuis deux ans, Mostafa a encore six années de travail à accomplir pour partir avec une retraite à taux plein. Cette situation le «dégoûte». Lui aussi a décidé de porter plainte pour ne plus se sentir «mis à la marge et humilié». Il fera le 18 avril le déplacement depuis le sud de la France.
Pour son avocat, la difficulté de ce dossier est liée au fait que «selon les cas, la discrimination dont [ses] clients sont ou ont été victimes a muté en fonction des carrières. Il y a des cas de discrimination liée à la nationalité, à l’âge ou à l’origine. C’est beaucoup plus compliqué à saisir que les différences de traitement homme / femme».
Pour chacun des plaignants, il demande à la SNCF 400.000 à 500.000 euros en guise de réparation des dommages. Ce qui, en tout, représenterait 334 millions d’euros.
De son côté, la SNCF dit «ne pas avoir pour habitude de commenter des affaires en cours» mais «espérer que cette affaire se règle au plus vite».
Comment? Au rythme actuel, il faudra des années. Par un accord à l’amiable alors? Possible, quand on sait que la France a gros à jouer avec la construction d’une ligne grande vitesse au Maroc, qui représente un marché de plus d’un milliard d’euros pour les entreprises hexagonales. Ce n’est donc pas vraiment le moment pour les autorités françaises de se mettre à dos leurs homologues marocains, qui suivent de très près cette affaire.
Mais au ministère des Transports, promis juré, on ne se mêle pas de politique. Et on se contente de dire que «bien que la SNCF soit une entreprise publique, il s’agit d’une problématique de droit social qui est gérée en interne».
17/4/2012, Alexandra Bogaert
Source : Slate.fr
L’Europe compte aujourd’hui environ 15 millions de personnes d’origine arabe. Cette population peine parfois à trouver sa place, et il serait intéressant de voir dans quelle mesure l’apprentissage de la langue arabe peut être un facteur de la réussite de l’intégration de enfants et jeunes issus de l’immigration et permettrait un meilleur dialogue interculturel…Suite
D'une rive à l'autre, Kamal Hachkar est parti à la rencontre des «ouled l'blad » juifs. Son documentaire est un cri contre l'amnésie, un vaccin contre l'extrémisme…Suite
48% des Britanniques veulent émigrer en raison de la dégradation des conditions de vie au Royaume-Uni au cours de ces vingt dernières années, a révélé dimanche un sondage de l'institut You Gov.
La cherté de la vie, le climat, le chômage et la hausse de la criminalité sont les principaux facteurs incitant les Britanniques à vouloir changer de pays, selon le sondage qui a touché 1650 adultes.
Les destinations préférées des candidats à l'émigration sont l'Australie, les Etats-Unis et le Canada, précise la même source.
En outre, trois citoyens britanniques sur cinq estiment que la qualité de la vie va encore se détériorer dans les années à venir et que leurs enfants vivront dans des conditions encore plus difficiles.
Selon YouGov, 6% des sondés ont déjà des projets pour partir tandis que 42% d'entre eux affirment qu'ils vont y penser sérieusement.
Le coût de la vie a été cité par 52% des personnes interrogées comme la principale cause de l'émigration.
Seule une minorité de 11% affirme qu'elle resterait au Royaume-Uni quelles que soient les circonstances.
A la question de savoir si les cinq Premiers ministres britanniques qui ont succédé à Margareth Thatcher avaient amélioré les conditions de vie en Grande Bretagne, les Britanniques ont répondu qu'ils ont, au contraire, aggravé la situation "plus particulièrement Gordon Brown et David Cameron".
15 avril 2012
Source : APS
Le Secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Bernoussi, a mis en avant le rôle que peuvent jouer les jeunes de la communauté marocaine établie en France ainsi que ceux du pays d'accueil dans la consolidation des relations d'amitié entre les deux pays.
Les jeunes constituent "une importante relève" à tous les niveaux dans la consolidation des relations entre la France et le Maroc, notamment dans le domaine culturel, a assuré M. Bernoussi qui a reçu vendredi une trentaine de jeunes résidant à Montpellier, en séjour au Maroc.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du programme culturel du ministère visant à consolider les relations entre les jeunes marocains résidant à l'étranger avec leur pays d'origine en vue de renforcer leur identité nationale dans ses dimensions culturelle et linguistique.
Le ministère accorde une importance particulière à la "dimension culturelle" et œuvre à la promotion de la culture du pays d'origine dans les pays d'accueil, a souligné M. Bernoussi.
Cet intérêt pour la dimension culturelle est aussi partagé par la communauté marocaine du Languedoc-Roussillon (sud de la France). Le président de l'association "Smily", Tarik Saghiry, a ainsi émis le souhait de voir "la mise en place d'évènements culturels dans la région qui mettent en valeur la culture nationale".
A l'occasion du séjour de ces jeunes (âgés entre 18 et 30 ans), l'association Smily a distribué des fournitures scolaires, vêtements et jouets aux enfants de la Maison d'Enfants Lalla Hasna à Casablanca dans le cadre de l'opération "Sourire 2012", a précisé Saghiry.
Rabat est la deuxième escale de ce groupe de jeunes franco-marocains dont le séjour inclut plusieurs rencontres avec des responsables d'organismes publics ainsi que des visites culturelles dans différentes villes du Royaume (Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech).
13 avril 2012
Source : MAP
La 4ème édition du Salon de l'immobilier et l'art de vivre marocain, baptisé Morocco Property Expo, a ouvert ses portes samedi au Palais des Congrès de Montréal, avec la participation d'un grand nombre de promoteurs immobiliers, d'administrations et de banques du Maroc.
Evénement immobilier d'envergure, où sont attendus deux jours durant plus de 10.000 Marocains, selon les organisateurs, Morocco Property Expo s'affiche comme un rendez-vous incontournable de la promotion immobilière et un espace de rencontres entre les professionnels de l'habitat et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers au Maroc.
Durant les deux jours (14-15 avril), les visiteurs du Salon pourront ainsi s'enquérir des nouveautés de l'architecture et de l'urbanisme marocain. La 4ème édition du Salon réunit d'importants promoteurs immobiliers nationaux, représentant notamment les secteurs public et privé, des banques et des compagnies d'assurances, ainsi que des Marocains établis en Amérique du Nord désireux d'investir dans leur pays d'origine.
Elle ambitionne aussi de mettre en place une plateforme d'échange de vues et de débats fructueux dans le but d'inciter les acteurs concernés ainsi que les investisseurs potentiels à tirer profit des avantages offerts par le marché de l'immobilier national.
Fidèle à son rôle d'information, de communication et de rencontres privilégiées entre les professionnels du secteur de l'habitat et acquéreurs potentiels de biens immobiliers au Maroc, ce salon s'inscrit dans le sillage de la dynamique et du boom que connaît le secteur de l'immobilier et des efforts déployés par le gouvernement en vue de faciliter aux citoyens et aux ressortissants marocains résidant à l'étranger l'accès à la propriété.
Lors de cet événement, des conférences et débats ont été animés par des professionnels du secteur qui ont fait le point sur les grandes tendances du marché, le financement, l'assistance médicale, l'assistance en cas de décès et l'assistance juridique à l'étranger, afin d'informer et répondre aux besoins de la diaspora marocaine au Canada.
La soirée de pré-ouverture du Salon a été animée par l'humoriste Abdelkhalek Fahid qui a réussi à séduire un public nombreux.
15 avril 2012
Source : MAP
Une rencontre d'information au profit de 14 associations marocaines actives dans la région de Reggio Emilia (nord de l'Italie) a été organisée, samedi, par le consulat général du Maroc à Bologne.
Cette réunion a été l'occasion d'échanges et d'un débat fructueux au sujet des actions menées au bénéfice des Marocains résidant dans la région et des problèmes rencontrés par ces derniers aussi bien dans leurs relations avec les services consulaires qu'avec les autorités italiennes, a-t-on appris de source consulaire.
Lors de cette rencontre, qui intervient dans le prolongement de celle tenue récemment à Bologne, un hommage particulier a été rendu aux associations marocaines pour le rôle d'encadrement, de soutien et de mobilisation qu'elles jouent aux niveaux social, culturel, religieux, éducatif et sportif, a-t-on indiqué de même source.
Au nombre des questions soulevées durant la rencontre, qui s'est tenue en présence du consul général du Maroc à Bologne, Driss Rochdi, figurent l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine au profit des enfants des membres de la communauté marocaine, la délivrance des documents biométriques (carte nationale, passeport et permis de conduire), les bourses d'études aux étudiants marocains, la prévoyance sociale et l'assistance juridique.
Un intérêt singulier a été accordé lors du riche débat engagé avec les associations aux actions qui seront menées par le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger au profit des Marocains résidant en Italie.
Une série de réunions similaires sont prévues prochainement dans d'autres villes relevant de la compétence de ce consulat comme Sassuolo, Ancône, Florence, Ferrara et Arezzo.
La communauté marocaine en Italie est estimée à près de 500.000 personnes.
15 avril 2012
Source : MAP
Malgré une politique de stigmatisation menée par la droite depuis des années, l’immigration n’effraie pas les Français, beaucoup plus préoccupés par la question sociale.
En lieu et place d’un problème, l’immigration ne serait-elle pas une chance pour la société française ? Après avoir suscité l’ire de ses détracteurs de droite depuis des décennies, cette hypothèse ne serait-elle pas enfin en train de s’imposer raisonnablement ? N’assiste-t-on pas à un déplacement de la question ? Comme le rappelle le sociologue Eric Fassin dans Démocratie précaire, son nouvel essai, “l’évidence trompeuse” de ce problème s’est imposée dès les années 80 avec le FN – “on ne rejetait ses réponses que pour mieux adopter ses questions”. Elle s’est redéployée dans les années 2000 et emballée après les violences urbaines de 2005 et l’élection présidentielle de 2007.
Mais si le mandat de Sarkozy reste marqué par une régression inédite des droits des étrangers, le paradoxe est que sa stratégie politique a culturellement échoué. Comme si trop de zèle xénophobe censé satisfaire une partie de son électorat s’était retourné contre lui. Cet échec réside dans l’écart entre le cadre sécuritaire de sa politique et les représentations réelles que se font les Français de l’immigration.
Une partie de la gauche atone sur le sujet
Toutes les études récentes tendent ainsi à souligner que l’immigration n’est plus perçue comme un problème par la majorité des Français qui s’inquiètent plus de la réalité des inégalités, du chômage ou du pouvoir d’achat. Une nouvelle étude commandée par la Fondation Jean-Jaurès à l’institut HCK confirme cette inversion.
Suite à des entretiens poussés avec des dizaines d’individus ayant voté au moins une fois à gauche, son auteur, l’avocat Ivoa Alavoine, éclaire les représentations actuelles de l’immigration. L’une des questions clés reste la difficulté pour la gauche à “faire entendre une voix différente sur un sujet qui est le réceptacle de tellement d’idées reçues, d’analyses biaisées et de jugements à l’emporte-pièce”. Car face à la question de l’immigration, une partie de la gauche est restée atone, comme si l’impensé avait “longtemps perduré, sur un terrain miné par les représentants d’une droite qui se radicalise”.
L’absence de discours alternatif a “fait le lit des populismes”
Le collectif de chercheurs Cette France-là, piloté par le philosophe Michel Feher, creuse cette question dans son dernier ouvrage, Xénophobie d’en haut, en soulignant que l’absence de discours alternatif a “fait le lit des populismes” dans l’opinion.
“Pour rompre avec la xénophobie politique, il faut et il suffit d’en finir avec une vision du peuple naturellement enclin au rejet des immigrés ou des minorités visibles.”
En réalité, “les classes populaires ne sont pas forcément xénophobes ou racistes, ni d’ailleurs xénophiles ou antiracistes”. Le choix n’est pas à faire entre minorités et classes populaires, “comme si le peuple était blanc et comme si les Français de couleur n’appartenaient pas au peuple”. Pour Cette France-là, “déplacer le regard vers la xénophobie d’en haut, ce n’est pas nier la réalité de la xénophobie d’en bas ; c’est renverser une représentation dominante, non seulement de la société, mais aussi de la politique”.
L’étude de la Fondation Jean-Jaurès donne de ce point de vue raison aux auteurs de Cette France-là, en soulignant la maturité politique des citoyens face à ces enjeux. Dans l’étude, les électeurs potentiels de la gauche se répartissent en deux groupes distincts : les “ouverts” (la France a besoin d’immigration) et les “ouverts-fermés” (tout en défendant ses richesses, ils estiment qu’il faut réduire l’immigration). Alors que pour les “ouverts”, l’immigration n’est pas un problème en soi, pour les “ouverts-fermés”, elle nécessite un traitement spécifique.
“Ouverts” et “ouverts-fermés”
Par-delà ce clivage, l’étude souligne ce qui réunit les deux groupes : l’attachement à l’idée d’une France généreuse et accueillante, la critique des méthodes musclées des expulsions… Les “ouverts-fermés” se revendiquent partisans d’une “immigration réussie” et souhaitent qu’on mette ainsi en place les conditions de cette réussite. Tous plaident pour que l’administration. plutôt que de concentrer ses moyens pour décourager les immigrés par des traitements vexatoires et hors du droit commun, soit au contraire à leurs côtés et encourage leur intégration. La régularisation des immigrés illégaux installés durablement en France et payant des impôts, ayant des enfants scolarisés, fait l’unanimité. Par ailleurs, “l’accès des immigrés réguliers aux aides, allocations, subventions et, d’une manière générale, aux services publics est un objet de fierté de la part des intervenants ‘ouverts’ comme ‘ouverts-fermés’ : l’idée de les conditionner à la nationalité française st unanimement récusée”. Même le droit de vote aux élections locales est perçu comme une étape dans le processus d’intégration des immigrés. Quel aveu d’échec pour la droite ! La “racialisation” de son discours l’a éloignée de ces nombreux Français “rétifs aux associations ostracisantes proposées par Sarkozy, dont le discours de Grenoble, en reléguant la présence des immigrés sur le territoire français au rang d’erreur, fait figure de symbole”.
Si la question du communautarisme suscite toujours quelques inquiétudes parmi les interviewés (comment l’Etat assurera-t-il une coexistence sereine de chacun avec tous ?), les priorités qui se dessinent concernent surtout l’accès des jeunes non-qualifiés à l’emploi, la construction de logements socialement mixtes, la politique urbaine. Ce document de la Fondation Jean-Jaurès rappelle en creux que si la droite a créé une phobie obsessionnelle de l’immigration, la gauche doit répondre avec force à cette question que pose Eric Fassin dans son livre : “Sommes-nous condamnés à la xénophobie ?” Il est temps d’imaginer “un monde où l’immigration ne sera plus un problème”, suggère-t-il, tout en postulant que demain, “on se penchera avec une passion incrédule sur l’époque qui s’achève pour comprendre l’égarement de la France”. Nous aurons à rendre des comptes à propos de notre aveuglement, estime Fassin :
“Comment avons-nous pu prendre la xénophobie pour une fatalité inscrite dans la nature du peuple, et non pour la négation de la démocratie ?”
L’heure est venue pour la démocratie de reprendre enfin ses droits et pour les étrangers de s’émanciper de leur condition indigne de parias.
14 avril 2012, Jean-Marie Durand
Source : Les Inrocks
Sans doute serez-vous nombreux, comme mes premiers lecteurs, à croire que ce titre est une erreur. Qu'il est question de la lutte contre l'immigration, grand thème de campagne, plutôt marqué à droite.
Mon titre n'est pas une erreur, mais c'est la politique menée qui en est une. Erreur d'analyse d'abord, car c'est toujours en tirant parti de ses faiblesses, de ses problèmes, que l'on a les plus grandes réussites. Et que lorsqu'une politique n'aboutit pas aux résultats attendus, il faut envisager d'en changer. Ce qui, à mes yeux, aurait dû être le cas depuis longtemps.
L'immigration est considérée et traitée comme une invasion. Les immigrés qui arrivent en grand nombre en Europe occidentale, proviennent principalement d'Afrique, maghrébine et subsaharienne et des pays d'Europe de l'est. Ils fuient pour la plupart la misère et la famine, pour certains les conflits armés et les massacres ethniques. Les gouvernements et grandes sociétés, européens et nord américains ne sont pas étrangers à ces situations, mais ce n'est pas au centre de notre propos.
Ce que ces immigrés viennent, pour la plupart, chercher en Europe occidentale, est une vie décente. De la nourriture, un logement, des soins et, si possible, de quoi envoyer au pays une aide à leurs familles qui y sont restées.
La stratégie qui consiste à les repousser, à tenter de les dissuader, à leur interdire de travailler d'accéder aux soins, aux écoles, aux services publics, les maintient dans la marginalité. Les discours politiques stigmatisent l'ensemble des populations immigrées qui se sentent : marginalisées, rejetées, maintenues dans des situations précaires. Même au?delà de la réalité, puisque nombreux sont ceux qui, parmi les nationaux, se trouvent également précarisés.
Le communautarisme, ethnique, culturel ou religieux, n'est pas nécessairement un frein à l'intégration. Il peut même en constituer un vecteur et la communauté des portugais installés en France, montre comment le phénomène peut se dérouler. Ce d'autant plus qu'il est allé au terme de son cycle et aboutit, pour une partie de cette population, à un retour au pays réussi. Pour une autre, à une parfaite intégration.
La plupart des immigrés, qui arrivent clandestinement, fournit à des entrepreneurs peu délicats, une main d'oeuvre taillable et corvéable à merci, qui se trouve contrainte d'accepter les tâches dont les autres ne veulent pas, pour des salaires de misère, le plus souvent dans des conditions indignes.
Cette "situation irrégulière" est comme une "aute originelle", dont ils ne peuvent se libérer. Considérés comme bénéficiant d'un système social auquel ils ne contribuent pas. Ils sont jugés responsables de cette situation à laquelle ils ne peuvent en fait rien. J'ai dit par ailleurs que le transfert des charges sociales, sur d'autres bases que les rémunérations, (cf. TVA sociale, mythe et réalité) permettrait de résoudre ce genre de problèmes. Et il doit être clair pour chacun que si les chiffres d'affaires servaient de base aux contributions sociales, ils y participeraient au même titre que le reste de la population et que ceci permettrait d'effacer cette "faute originelle", les sentiments de culpabilité et de rejet qui en résultent. Ce dont il est question aujourd'hui ne relève pas de cette perspective, mais des conséquences de la politique actuellement menée et dont la poursuite est envisagée, du vécu de ces populations et des comportements qui en découlent.
Il n'est pas possible de demander à une personne ou à un groupe, qui se sent rejeté, de faire preuve de civisme et de contribuer à la bonne marche, du système qui le rejette. Au?delà du refus acquis d'avance, se développe une méfiance légitime, laissant présumer que toute contribution risque d'être exploitée à l'encontre de ses auteurs et de leurs intérêts. Toute barrière mise à l'immigration, à l'accès à l'emploi, au logement, aux soins et services sociaux, est d'abord considérée et gérée comme un obstacle à l'intégration, avant qu'elle n'ait pu avoir le moindre effet sur l'immigration elle?même.
Faut?il pour autant laisser se développer une immigration débridée et sans contrôle ? La plupart des immigrés, même parmi les plus récents, en situation irrégulière, ne le souhaitent pas. Lorsque leur ambition est saine et honnête, qu'ils désirent participer au travail et à contribuer à la création de richesse, avant d'en partager les fruits, ils souhaitent qu'il y ait des règles sélectives mais justes. Tenant compte à la fois des compétences et des efforts de chacun.
La politique d'immigration a échoué. Elle a échoué parce que les flux migratoires ne dépendent pas de la volonté des gouvernements, quels qu'ils soient. Ni de leur politique, ni des législations. Qu'il s'agit de choix individuels faits à partir de critères sur lesquels ils n'ont aucune influence.
Il est possible de développer une politique d'intégration. Non pas à partir de choix idéologiques mais à partir de la réalité sociale. Des caractéristiques propres à chaque immigrant et à son désir de s'intégrer, des comportements que l'on peut constater, de la part des nouveaux arrivants mais aussi de ceux qui les accueillent, les assistent ou les exploitent. Porter un jugement de valeur, surtout idéologique et encore plus à priori, interdit d'étudier sérieusement le phénomène. Cela équivaut à choisir une destination et un trajet, sans tenir compte du point de départ. L'expérience a montré que les chances d'y parvenir étaient, pour le moins, modestes.
Cet exposé est abstrait et théorique. Il peut être illustré par un exemple concret. Si les consulats se substituaient aux "passeurs", pour étudier avec le candidat à l'immigration, son projet. Qu'ils n'aient pas une stratégie de dissuasion par tous moyens. Ils pourraient proposer aux candidats des "contrats" impliquant des conditions à remplir, avant et pendant. Connaissance de la langue, d'un métier. Garantie d'un hébergement, que les services municipaux du lieu d'accueil seraient tenus de vérifier. Obligation d'un compte rendu d'activité, mensuel ou trimestriel. Participation à des travaux d'intérêt général, garantie de la responsabilité, de la réparation des dommages, éventuellement causés par eux, par la communauté d'accueil, l'employeur ou une assurance.
Une telle organisation permettrait d'assurer la maîtrise en collaboration avec les immigrés et leurs communautés. Contrairement à la situation actuelle qui détermine des rejets, réciproques et nuisibles. Une telle politique, teintée d'humanisme et non plus de xénophobie, serait susceptible d'orienter le consensus social vers l'apaisement, plutôt que vers les tensions. C'est une tendance trop largement répandue parmi nos dirigeants, notamment politiques, de vouloir nous faire croire, ou de ne tenir compte, que des effets désirés, de leurs discours et des mesures qu'ils prennent, sans jamais en considérer les effets indésirables, fussent?ils, comme dans ce cas, prépondérants.
Il existe une dynamique de l'immigration, il existe également une dynamique de l'intégration. Les deux sont liées et ont une influence sur le consensus social. Une dynamique consiste dans une combinaison de mouvements, qui s'influencent les uns les autres. La lutte contre l'immigration, perçue comme un rejet par les immigrés, pas seulement clandestins, affecte les motivations, la nécessaire volonté à la base de tout processus d'intégration. C'est pourquoi elle a pour premier effet de freiner l'intégration, ce qui est dommageable, pour les populations immigrées, mais surtout pour les pays d'accueil, leurs populations et le consensus social : le désir de vivre ensemble.
16.04.2012, Marc-Albert Chaigneau
Source : Le Monde
Une femme voilée dans un service public : tel a été en 2011 le profil type d’une victime d’acte anti-musulman en France, selon le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Les "insultes et agressions" islamophobes à l’encontre des personnes physiques ont augmenté de "72% entre 2010 et 2011", selon le rapport annuel de l’association, rendu public vendredi 13 avril. Quelque 262 agressions verbales ou physiques se sont produites, contre 152 répertoriées en 2010. En revanche, les atteintes aux bâtiments symboliques (mosquées, cimetières ou commerces musulmans) restent stables avec 36 cas de dégradation ou de profanation.
Créée il y a huit ans, l’association militante, qui propose une aide juridique aux victimes, se fonde sur les affaires qui lui sont directement signalées, et non pas, comme l’Observatoire national de l’islamophobie, dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM), sur les plaintes officiellement enregistrées par la police ou la gendarmerie. D’où le décalage avec les chiffres produits il y a deux mois par cet observatoire qui indiquait que les actes et menaces anti-musulmans avaient augmenté de 34 %, passant de 116, en 2010, à 155 en 2011.
Dans ses annexes, le rapport liste l'ensemble des cas recueillis au cours de l'année. Dans ce mélange d'exemples de niveaux, de pertinence et de gravité variés, on trouve à la fois des cas de femmes à qui il a été demandé de retirer leur voile lors de leur mariage à la mairie ou lors d'une consultation médicale, d'autres qui se font insulter dans la rue ou bien encore les situations les plus litigieuses de candidates libres ou de femmes en formation professionnelle voilées se présentant dans des lycées publics. Le CCIF inclut aussi dans cette liste des contentieux touchant des femmes qui se présentent non voilées à un entretien puis voilées à l'embauche ou de salariées non voilées souhaitant reprendre leur poste avec un voile après un arrêt de travail. Dans ce florilège, on retrouve aussi la phrase de Ségolène Royal lançant à un groupe de personnes, dont des femmes voilées, qui la huent lors d'un meeting "je ne laisserai pas le champ libre aux intégristes".
Les responsables du CCIF restent persuadés que leurs chiffres ne rendent pas compte de la réalité des discriminations. Les personnes concernées ne souhaitent pas forcément porter plainte ou se faire connaître et le CCIF n’est pas connu sur l’ensemble du territoire, souligne le rapport. Soucieuse d’accroitre sa notoriété, l’association organise d'ailleurs le 5 mai son premier diner de soutien, qui aura lieu en présence de l’universitaire Tariq Ramadan
Des femmes visées dans 84% des cas
Du fait de la visibilité de leur foulard islamique, les femmes sont les plus touchées par les menaces, les insultes ou les agressions (84% des cas visant les individus). "Une agression sur cinq est physique" ; onze d’entre elles ont été « violentes », selon le CCIF. S’ils reconnaissent qu’il est parfois difficile de faire une distinction entre un acte raciste et un acte motivé par des raisons religieuses, les auteurs du rapport relèvent la multiplication de cas dans lesquels est mis en avant, sans cadre juridique, le principe de neutralité ou la loi de 2004 interdisant le port du voile aux élèves d’établissements scolaires, qui ne s’applique pas aux mères de famille.
52% des cas répertoriés par le CCIF se déroulent dans les services publics, au premier rang desquels l’école ou l’université, où il est demandé aux femmes, mères d’élèves ou étudiantes, de retirer leur voile. De nombreuses tensions apparaissent aussi au sujet des cantines scolaires, où, selon le CCIF, « on impose aux enfants de manger de la viande [non halal], malgré l’opposition des parents ».
Plainte contre Marine Le Pen
Les insultes interpersonnelles dans l’espace public arrivent en seconde position, tandis que les conflits en entreprise augmentent très sensiblement, passant de 3,5% à 11,4 % des cas en un an. « Le port du voile représente encore une barrière à l’embauche et une cause importante de résiliation d’un contrat », estime le CCIF. Phénomène plus récent, selon l’association, 13,7% des cas se produisent dans le cadre d’une relation commerciale : auto-école, salles de sport, centre de bronzage…
Le CCIF enregistre un pic d’agression en mai 2011 soit quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi interdisant le port du voile intégral ou l’annonce du ministre de l’éducation d’interdire aux mères d’élèves voilées d’accompagner les sorties scolaires. Cinq affaires portées par le CCIF sont en cours devant la justice, dont sa plainte pour provocation à la discrimination et à la haine contre les musulmans, déposée contre Marine Le Pen à la suite de ses propos assimilant les prières de rues à l’occupation nazie.
De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a porté plainte jeudi 12 pour "diffamation, insultes non publiques matérialisées, transmission de documents provoquant la haine". Le CFCM a, ces dernières semaines, reçu dix lettres d'insultes et de menaces, telles que "Musulmans, vous êtes cruels et débiles, je vous souhaite de mourir halal en souffrances continuelles", "Faites le ménage chez vous, sinon ça ira très mal", ou "Assimilez-vous ou partez en terre d'islam".
14/4/2012, Stéphanie Le Bars
La thématique politique de l'intégration des immigrés et de leurs enfants est récurrente en France, après chaque crise, comme lors des drames de Montauban et de Toulouse.
La quasi-totalité des candidats à l'élection présidentielle convient désormais que la maîtrise des flux est un préalable à une bonne intégration, ne serait-ce qu'en raison d'un taux de chômage élevé dans notre pays, encore aggravé par la crise financière de ces quatre dernières années.
Or l'immigration en France est familiale à 80 %. Elle est presque autant masculine que féminine, jeune (32 ans en moyenne) et a vocation à alimenter le marché du travail. Notre pays doit pouvoir aussi réguler cette immigration.
1 - Le gouvernement de notre pays devra soumettre annuellement au Parlement, au vu des capacités nationales d'accueil (école, emploi, logement) le cas échéant déclinées régionalement, un seuil maximum d'immigration qui servirait de référence à la politique d'attribution de visas de long séjour.
2 - Pour répondre à l'objectif de bonne intégration, les Français souhaitant faire venir leurs conjoints étrangers doivent au préalable disposer d'un logement et d'un revenu minimum, comme c'est déjà le cas pour le regroupement familial des conjoints d'étrangers résidant durablement en France
L'un des principaux obstacles à l'intégration est, sans conteste, la concentration des immigrés les plus pauvres et leurs descendants dans l'habitat social dégradé des grands ensembles des années 1960-1970. Ce malaise des banlieues a été marqué par les émeutes dans le département du Rhône aux Minguettes en 1981, à Vaulx-en-Velin en 1990, au Mirail (Toulouse) en 1998, jusqu'aux émeutes trop vite oubliées de novembre 2005.
Dans ces quartiers habitent plus de 4 millions de personnes, 52 % sont des immigrés ou leurs enfants, 64 % en région Ile-de-France. Il s'y développe souvent un entre-soi, parfois communautaire, indifférent au reste de la société, voire, pour les plus jeunes, un rejet violent de tout ce qui est français, même à l'école.
Face à cette lente dérive, le programme de rénovation urbaine, qui mobilise 43 milliards d'euros, fait consensus et devrait être prolongé.
3 - Le moment est venu d'autoriser, sous le strict contrôle des pouvoirs publics, les organismes de HLM à disposer d'informations relatives à la nationalité des demandeurs et des occupants des logements dans l'objectif exclusif d'assurer une réelle mixité dans l'habitat.
4 - Le Haut Conseil recommande que le droit au logement opposable qui vise à reloger des familles en difficulté ne soit plus applicable dans ces quartiers afin de ne pas aggraver les problèmes sociaux qu'ils connaissent et ajouter de la misère à la misère.
Un des défis de l'intégration les plus complexes est celui de l'allégeance affective des immigrés, et plus encore de leurs enfants, à notre pays. Sans nier les handicaps d'ordre culturel, en particulier linguistiques, les enfants de l'immigration, et particulièrement les garçons, sont avant tout marqués par leur origine sociale, pour les deux tiers ouvrière ou employée, alors qu'ils ne sont que la moitié des enfants de la population majoritaire.
L'école aujourd'hui peine à relever ce défi social et culturel.
5 - L'école primaire, et surtout les trois années de maternelle, constitue une étape décisive pour compenser ces inégalités. Il faut donc rendre obligatoire la scolarité dès l'âge de 3 ans, conforter en maternelle, CP et CE1 l'apprentissage du français et y investir en matière d'accompagnement et de soutien.
6 - L'enseignement des langues et cultures d'origine suivi par 80 000 jeunes descendants d'immigrés, conçu il y a quarante ans dans l'hypothèse du retour au pays d'origine, doit être supprimé sans délai. Ces langues s'inscrivent dans le parcours normal d'enseignement des langues vivantes.
7 - Parce que la diversité des origines et convictions est fréquente dans l'école de la République, suscitant plus souvent des tensions, l'Etat doit y appliquer, sans accommodement, le principe de paix sociale qu'est la laïcité, y compris pour les collaborateurs occasionnels du service public. Dans d'autres domaines où s'exprime souvent une discrimination ressentie, en particulier dans l'accès à l'emploi, l'Etat doit engager une politique plus résolue d'égalité de traitement.
8 - C'est le dialogue social qui est le plus efficace pour lutter contre les discriminations dans l'emploi et agir pour la promotion de l'égalité. Les branches et les entreprises doivent, dans ce cadre, s'approprier les outils disponibles de cette politique : recrutement par habiletés, CV anonymes, job dating, parrainage...
9 - Sans recourir aux statistiques ethniques, les entreprises doivent pouvoir mesurer l'égalité de traitement de leurs salariés au moyen d'indicateurs objectifs que sont le sexe, le lieu de naissance, de résidence, l'âge ou la nationalité, comme l'autorise d'ailleurs la Commission nationale de l'informatique et des libertés.
10 - Il est encore nécessaire de préciser la clause d'insertion sociale dans le code des marchés publics en ajoutant la promotion de la non-discrimination parmi les objectifs de cette clause.
La politique d'intégration ne peut enfin se faire sans moyens conséquents.
11 - Dans un contexte de résorption drastique des déficits publics, s'il n'est pas envisageable de revenir sur les baisses de crédits de ces dernières années, il est possible en revanche d'optimiser l'utilisation des moyens disponibles.
Cela devrait passer par la création d'une seule agence de l'intégration et de la cohésion sociale regroupant les moyens des politiques d'intégration et de la ville qui s'adressent aux mêmes publics pour le même type d'actions.
12 - Afin de revivifier les réseaux de terrain, l'Etat doit réinvestir dans les associations oeuvrant pour l'intégration et leur faciliter l'accès aux financements pluriannuels au travers d'un guichet unique qui pourrait être l'agence pour l'intégration et la cohésion sociale.
13.04.2012 , Patrick Gaubert, président du Haut Conseil à l'intégration
Source : : LE MONDE
Le chef de l'Etat a déclaré, vendredi 13 avril, vouloir, s'il est élu, renégocier un certain nombre d'accords sur l'immigration passés avec des "pays amis" ou "voisins", notamment l'Algérie, alors qu'il était interviewé sur la chaîne i-Télé. "Cinquante ans après la décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat", a-t-il indiqué. Une renégociation qui participerait, selon lui, à atteindre son objectif de "diviser par deux" les flux migratoires.
Nicolas Sarkozy n'a pas ciblé l'accord franco-algérien au hasard. Les Algériens - avec les Tunisiens - sont soumis à un régime juridique d'entrée et de séjour en France particulier qui date de 1968 et est plus avantageux, sur certains points, que celui de droit commun appliqué aux autres ressortissants étrangers. Héritage de la période coloniale, c'est lui qui permet, en grande partie, que l'immigration algérienne demeure l'un des flux les plus importants d'entrées en France, aujourd'hui.
En matière de titre de séjour, selon les derniers chiffres officiels, avec 24000 titres délivrés - dont plus de 16000 pour motifs familiaux -, les Algériens ont été le plus gros contingent d'étrangers à accéder au territoire hexagonal, en 2010. D'après l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ils représentaient aussi, en 2008, avec plus de 700000 personnes recensées, la part la plus grande des 5,3 millions d'immigrés vivant dans l'Hexagone.
UN ACCORD RELATIVEMENT SOUPLE
Si la politique des visas s'est beaucoup durcie, ces dernières années, entre la France et l'Algérie, l'accord franco-algérien est relativement souple sur les motifs de régularisation. Après dix ans de présence en France - dès lors qu'il peut le prouver -, un sans-papier algérien a, par exemple, accès de plein droit à un titre de séjour. Chose impossible pour un sans-papier d'une autre nationalité, sauf s'il a entre-temps, éventuellement, fondé une famille.
De la même façon, après cinq ans de présence régulière en France pour raisons familiales - dix ans s'il est célibataire -, un Algérien a accès automatiquement à une carte de séjour de dix ans. Pour les autres nationalités, l'accès à ce titre est bien plus difficile, et beaucoup doivent se contenter de renouveler des titres de séjour d'une validité d'un an. Des titres qui compliquent fortement l'accès aux bons logements ou au crédit.
L'accord franco-algérien est enfin plus avantageux que le régime de droit commun pour les mariages. Si un ressortissant algérien souhaite se marier avec une Française, il n'est pas obligé d'être en situation régulière lors de sa demande. Il lui suffit d'être en mesure de prouver qu'il est "rentré" en France de façon régulière, avec un visa de tourisme ou étudiant, par exemple. Que celui-ci soit arrivé à échéance n'est pas un motif de refus.
PARIS TENTE DEPUIS UN AN DE SIGNER UN ÉNIÈME AVENANT
Les chances de M. Sarkozy de renégocier rapidement cet accord sont toutefois maigres. Le sujet est très sensible en Algérie. Trois avenants ont déjà été signés depuis 1968, et c'est avec peine que Paris tente, depuis un an, d'en faire parapher un quatrième à Alger.
En 2008, suite à la signature d'un accord bilatéral avec Tunis, Paris avait certes réussi à supprimer la régularisation automatique des Tunisiens sans papiers après dix ans de présence. Mais cet accord prévoyait des quotas d'entrées de travailleurs en France en échange de l'aide de Tunis dans le renvoi des sans-papiers. Or, ces quotas n'ont jamais été atteints.
14/4/2012, Elise Vincent
Source : Le Monde
Le Parlement indonésien a ratifié le 12 avril à l'unanimité la Convention de l'ONU sur la protection des droits des travailleurs migrants et de leur famille, que le pays avait signé dès 1993, rapporte Kompas. Adopté en 1990, ce texte n'est entré en vigueur qu'en 2003 après sa ratification par vingt Etats membres. Dans un contexte où les abus sur les émigrés indonésiens suscitent un émoi croissant dans le pays, le ministre du Travail a annoncé que le gouvernement cesserait d'envoyer des travailleurs dans les pays n'ayant pas signé la Convention. Les départs pour l'Arabie Saoudite, le Koweït et la Malaisie ont été récemment suspendus, rappelle le Jakarta Post. Selon Migrant Care, la très active ONG indonésienne de défense des travailleurs migrants, 1 075 Indonésiens sont morts en 2011 en Arabie et en Malaisie, dont 80 % suite à des mauvais traitements et tortures. Les 6,5 millions d'Indonésiens qui travaillent à l'étranger ont renvoyé en 2011 dans leur pays quelque 6 milliards d'euros.
13.04.2012
Source :CourrieCourrier
Le dernier roman de Mustapha Kébir Ammi intitulé «Mardohée » (Gallimard, 20II) est écrit à partir de l'histoire réelle de Charles de Foucauld, captive comme un roman d'aventures. Mardochée, juif de Mogador, né en 1830, a été le premier Marocain à pénétrer à Tombouctou..Suite
La communauté arabe vivant en Italie, a demandé jeudi, la révision de la loi sur l'immigration adoptée en 2009, par le Parlement italien, inspirée par la Ligue du nord, agité au sommet par un scandale financier.
" Après avoir pris connaissance de la démission de Umberto Bossi (chef de la Ligue), nous lançons un appel au Président de la Chambre Gianfranco Fini et au président de la République Giorgio Napolitano, afin qu'ils se fassent les promoteurs d'un amendement de la loi Bossi-Fini compte tenu des politiques saines qu'ils mettent en Âœuvre en faveur des immigrés", a indiqué le président de la Communauté arabe en Italie (COMAI) et de l'Association des Médecins d'origine étrangère (Amtsi), Fouad Aoudi, dans un communiqué.
"Nous ne vous réjouissons pas des malheurs des autres, mais nous n'acceptons plus les instrumentalisations politiques sur le dos des immigrés et sur l'Islam.", a ajouté le signataire du texte, estimant que "pour cette raison, nous demandons que soient symboliquement suspendues les politiques instrumentales promues depuis des années par le leader de la Ligue du Nord, Bossi".
Le président de ces associations a émis le vÂœu que "la nouvelle direction de la Ligue du Nord et en particulier (l'ancien ministre italien de l'Intérieur) Roberto Maroni, puissent apporter un changement aux politiques de la Ligue en matière d'immigration et de dialogue inter-culturel et inter-religieux".
Jugée foncièrement anti-immigrés et abhorrée par les ONG de défense de cette catégorie la loi Fini-Bossi, du l'actuel président de la chambre des députés, alors issu du parti fasciste, avant de changer de cap, et du chef de la Ligue, est en vigueur depuis 2002.
Cette loi encadre très strictement l'entrée des étrangers en Italie, instaurant un fichier d'empreintes génétiques pour les demandeurs de visas, et facilite l'expulsion des immigrés dont le titre de séjour a expiré ou sans document (clandestins).
12 avril 2012
Source : APS
La Banque Populaire s'allie au Ministère Chargé des MRE. Abdellatif Mâzouz et Mohamed Benchaâboun, respectivement ministre chargé des MRE, et Président de la Banque Populaire ont en effet signé une convention de partenariat destinée à mobiliser les compétences marocaines de l'étranger, en les encourageant dans leurs projets d'investissements au Maroc.
Il s'agit dans un premier temps de collecter 150 idées de projets, en retenir une cinquantaine pour leur offrir un accompagnement méthodologique et administratif, en vue de leur concrétisation. Parallèlement, au niveau du Ministère de tutelle, un travail est mené afin d’identifier les compétences dans la diaspora marocaine, et de cerner les secteurs qui les intéressent pour d'éventuels investissements au Maroc.
Jeudi 12 Avril 2012
Source : marance
Un immigré clandestin a trouvé la mort et un autre a été blessé, jeudi, après avoir tenté de prendre la fuite en sautant d'un autocar en marche le long de la route reliant Nador à Oujda, a-t-on appris auprès des autorités locales.
Les deux migrants, originaires de l'Afrique subsaharienne, faisaient partie d'un groupe de 20 candidats à l'immigration clandestine interceptés auparavant, a expliqué la même source.
Les deux victimes ont été évacuées immédiatement par les éléments de la protection civile à l'hôpital Hassani de Nador où l'une d'elles a succombé à ses blessures, précise-t-on.
13 avril 2012
Source : MAP
La presse française a salué, jeudi, le talent "exceptionnel" de l'international marocain de Montpellier, Younès Belhanda, qui s'est affirmé, avec son magnifique doublé, comme l'"homme du match" ayant opposé la veille son équipe à l'Olympique de Marseille (OM), la propulsant ainsi à la tête de classement du championnat français de première division (Ligue 1).
Belhanda qui marque ainsi son premier doublé en Ligue 1, a su au cours du match, "convertir 100 pc de ses tirs (2, dont 1 penalty) et a réussi 24 de ses 30 passes, soit 80 pc d'efficacité dans ce domaine", estime le chroniqueur de l'Equipe, qui a mis notamment l'accent sur le but de "classe internationale" du footballeur marocain qui a mis un terme au suspens lors du match, disputé sur le terrain marseillais, après soixante-dix minutes du début de la rencontre.
"Ce but somptueux, le dixième inscrit cette saison en L1 par l'international marocain (12 sélections, 1 but), a mis un terme au suspens. Il est la conclusion superbe d'une action à dix passes d'une grande limpidité, symbole de l'aisance technique qui émane du leader cette saison", écrit le journaliste pour qualifier cet "enchaînement contrôle de la poitrine et ciseau en pleine lucarne, avec l'aide de la barre transversale".
"Le ballon me vient sur la poitrine. Quand il est en hauteur, j'ai direct l'instinct de faire ce geste. J'essaie d'enchaîner le plus rapidement possible, parce que je sens qu'un joueur vient derrière moi. Ca lobe Mandanda (le gardien de but marseillais) et ça va au fond", raconte le milieu de terrain marocain, content d'avoir inscrit "le plus beau but de sa vie".
Un enchaînement "remarquable" aux yeux de son entraîneur René Girard, car, assure-il, "pour tromper Mandanda, il faut la mettre pile-poil. Il réussit le geste que seul un garçon comme ça est capable de réussir".
"Il a inscrit le plus beau but de la saison de L1 d'une bicyclette consécutive à un amorti de la poitrine, une action qui tourne déjà en boucle sur YouTube", commente, de son côté, le quotidien +Le Parisien+ dans ses pages Sport.
Le journal met en avant le "talent rare" de ce "garçon affable" qui "a mis tout le monde d'accord hier à la 70e minute d'OM- Montpellier".
Il a permis à son équipe d'"achever définitivement Marseille (3-1) et de faire taire tous les partisans du +match arrangé+", en sortant "sous les applaudissements du Vélodrome, qui gronde souvent mais n'oublie pas de saluer les artistes".
"Incontestables leaders du championnat, avec trois points d'avance sur le Paris SG à sept matches du terme, les hommes de René Girard planent à mille lieux au-dessus d'un OM qui n'aura jamais réussi à se libérer à trois jours de sa finale de Coupe de la Ligue", conclut Le Parisien.
12 avril 2012
Source : MAP
Une exposition collective hispano-marocaine d'art plastique, baptisée "CREAMOS à Séville et à Tétouan", sera organisée, du 13 avril au 4 mai, dans la capitale andalouse, à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée.
Une soixantaine de toiles réalisées par des étudiants et des diplômés en beaux-arts, ainsi que des artistes plastiques espagnols et marocains seront exposées au public à cette occasion, précise la Fondation dans un communiqué.
Les tableaux ont été sélectionnés suite au 1er concours de peinture rapide organisé, le 17 mars dernier, simultanément à l'Institut national des beaux arts de Tétouan (INBA) et au siège de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet CREAMOS (Programme de créativité artistique entre l'Andalousie et le Maroc) qui a pour objectif le rapprochement entre les deux rives du Détroit par le biais d'une plus large connaissance mutuelle en matière de création, de formation et de gestion artistiques.
Le programme, qui s'articule sur une série d'actions prévues pour 2012 et 2013, ambitionne également de faire connaître de nouveaux artistes dans les deux pays et de développer l'échange entre eux notamment en matière de formation.
La mise en valeur du potentiel considérable des deux parties en matière créative et sa promotion à travers la formation et l'implication des étudiants dans les différentes activités, figurent parmi les objectifs de ce projet.
Des cardiologues marocains et allemands en conclave à Mannheim
Berlin, 12 avr. 2012 (MAP) - Des cardiologues marocains et allemands vont se rencontrer, vendredi à Mannheim (sud-ouest de l'Allemagne), dans le cadre d'une rencontre scientifique destinée à l'échange d'expertise et au renforcement de la coopération bilatérale.
Initiée par le Réseau des compétences marocaines d'Allemagne, cette manifestation sera marquée par l'organisation de séminaires traitant notamment de l'insuffisance cardiaque et des récentes découvertes médicales en matière de cardiologie.
Plusieurs spécialistes prendront part à cette rencontre dont les professeurs Mohamed Benomar du CHU Avicenne-Rabat, Halima Benjelloun, présidente de la Société marocaine de cardiologie (SMC), Naoual Doghmi, ainsi que Rachida Houbal du CHU Ibn Rochd-Casablanca.
En marge de cette rencontre, les associations marocaine et allemande de cardiologie se pencheront sur les moyens de renforcer leur coopération à travers des projets bilatéraux, notamment en matière de formation, d'échange d'étudiants et d'expertise scientifique. Ces propositions seront mise en oeuvre lors du Forum des médecins marocains du monde prévu les 30 juin et 1er juillet prochains à la Faculté de médecine de Casablanca.
12 avril 2012
Source : MAP
Nicolas Sarkozy aime à rappeler à son auditoire que c'est une des grandes lois de son quinquennat. Le 17 mars dernier, en meeting à Lyon, il a notamment qualifié d'"abandon du champ de bataille républicain" la décision du PS de ne pas avoir pris part au vote sur la loi contre le port de la burqa. Il y a un an, le texte interdisant le voile intégral dans l'espace public entrait en vigueur. Non sans avoir essuyé beaucoup de critiques et suscité beaucoup de craintes, finalement infondées.
En un an, le ministère de l'Intérieur a recensé 354 contrôles et 299 verbalisations. "Le texte s'est appliqué dans la sérénité, dans le respect des convictions des uns et de la loi par les autres", affirme le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Un avis partagé par Patrice Ribeiro, du syndicat de police Synergie. "Ça se passe bien dans neuf cas sur dix, assure-t-il. Il faut dire qu'on ne fait pas d'excès de zèle. Nous ne sommes pas engagés dans une chasse aux femmes voilées. Ce n'est pas notre mission prioritaire."
"Ne pas en faire des martyres"
Côté justice, les procureurs à qui il revient d'engager ou non des poursuites sur la base du procès-verbal s'en tiennent en grande majorité à un simple "rappel à la loi". "Il ne s'agit pas de faire d'elles des martyres", expliquait, en septembre dernier dans La Croix, l'ancien procureur de Nice Éric de Montgolfier. Le ministère de la Justice a toutefois relevé 312 procédures "orientées par les parquets", 10 ont été classées sans suite et 302 ont fait l'objet d'une "réponse pénale", soit une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros ou l'obligation d'effectuer un stage de citoyenneté.
Des condamnations qui font le miel des opposants à la loi. Les adeptes du voile intégral n'attendent en effet que d'être condamnés en justice puisque ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront saisir la Cour des droits de l'homme et faire condamner la France. Plusieurs associations en font leur cheval de bataille. C'est le cas de "Touche pas à ma Constitution", présidée par le très médiatique Rachid Nekkaz. Le millionnaire a créé, il y a un an, un fonds doté d'un million d'euros dit de défense de la laïcité et de la liberté dont l'objectif est de financer les amendes dressées aux femmes portant le voile intégral... partout dans le monde. L'homme a tenu promesse. Pour lui, "cette loi, qui avait pour objectif de permettre aux femmes de se libérer de la contrainte de leurs maris qui les obligeraient à porter le niqab, semble s'être trompée de cible, écrit-il sur le site de l'association. Aucun homme (frère ou mari) d'une femme portant le niqab n'a été inquiété par la police. (...) Au lieu de garantir la liberté de ces femmes, la loi a produit l'effet inverse : elle a assigné à résidence 1 900 femmes chez elles (estimation du nombre de femmes portant le voile intégral en France, NDLR), faisant de la France une prison géante de 550 000 km2".
"Porter le voile par défi"
Si certaines ont renoncé à porter le niqab, au vu des difficultés posées par le texte notamment pour les démarches au quotidien dans les services publics (écoles, transports, banques...), d'autres, au contraire, "le portent par défi", note Wassila Ltaeif, secrétaire générale de Ni putes, ni soumises. Avant sa disparition, le ministère de l'Immigration avait, fin octobre 2010, chargé l'association d'assurer les six mois de pédagogie réclamés par le législateur, avant que la loi n'entre en vigueur, le 11 avril 2011. L'organisation avait reçu une enveloppe de 50 000 euros pour chapeauter le projet. Résultat : "Notre mission a permis de colmater les brèches. Nous expliquons à ces femmes que cette loi leur offre un cadre juridique pour se faire entendre, mais notre message est une goutte d'eau dans la mer. Il reste beaucoup à faire."
Selon Rachid Nekkaz, depuis le 22 septembre 2011, où, pour la première fois, deux femmes ont été condamnées à Meaux (Seine-et-Marne) pour avoir porté le voile sur la voie publique, 18 % de musulmanes se seraient voilées pour la première fois.
12/4/2012, Jamila Aridj
Source : Le Point
L'immigration, le financement des partis et le projet de contrôle des données électroniques sont au cœur des débats politiques et électoraux, à moins d'un mois des élections locales qui doivent se dérouler en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles.
Les partis de l'opposition veulent se repositionner sur l'échiquier politique au Royaume-Uni mettant en exergue dans leurs stratégies, les "faiblesses" affichées par le gouvernement de Coalition conduit par David Cameron.
Ils amplifient, campagne électorale oblige, le scandale né des pratiques douteuses liées au financement du parti Conservateur.
Depuis le déclenchement de cette affaire, les leaders des partis vont jusqu'à faire valoir que "cette pratique met la démocratie britannique à rude épreuve". L'affaire, qui a porté un coup dur à David Cameron dont le parti est déjà taxé de "club de riches", a fait resurgir sur le devant de la scène politique britannique le débat au sujet de la réforme des règles régissant le financement des partis.
Par ailleurs, le projet du gouvernement Cameron de surveiller l'Internet dans le but de renforcer la lutte contre le terrorisme, constitue un autre sujet d'attaque des partis qui dénoncent une atteinte aux libertés individuelles.
Le projet a suscité une réaction énorme au sein de la profession juridique et groupes de libertés civiles, et ce rejet populaire est récupéré par l'opposition pour améliorer sa popularité à la veille de l'échéance électorale.
Le thème de l'immigration est également au centre de la campagne électorale et les chiffres officiels publiés récemment par l'Office national des statistiques sont régulièrement cités par les représentants de partis pour étayer leurs discours électoraux.
Les mesures de plus en plus sévères prises par le gouvernement Cameron, ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits: en l'espace d'un an, de juin 2010 à juin 2011, le nombre de migrants entrés au Royaume Uni s'est élevé à 250.000, a souligné récemment l'ONS.
Mercredi, le Comité parlementaire chargé des affaires intérieures a affirmé que l'agence britannique des contrôles aux frontières (UKBA) ne parvenait pas à s'acquitter de ses tâches élémentaires.
En fournissant des chiffres inexactes liés à l'immigration, la UKBA risque d'affecter la confiance du public dans le gouvernement, ont mis en garde les députés.
Le Comité a critiqué l'agence pour avoir fourni des données "peu claires" et difficiles à suivre.
"Il est difficile de voir ce qui se passe en matière d'immigration si l'agence ne peut pas être précise dans les informations qu'elle fournies au Comité", a souligné le rapport parlemenataire, mettant en exergue "l'échec" de l'agence UKBA de contrôler et de reconduire aux frontières les immigrés clandestins et les étrangers dont les visas ont expiré.
La côte de popularité de David Cameron a chuté à son plus bas niveau depuis son élection en mai 2010, a montré fin mars un sondage YouGov.
L'impopularité de Cameron s'est accrue au cours de ces semaines marquées par des "gaffes politiques", notamment le scandale du financement du parti Conservateur, note YouGov.
30% seulement des électeurs pensent aujourd'hui que Cameron est le meilleur Premier ministre par rapport aux leaders des autres grandes formations politiques.
12 avril 2012
Source : APS
Le ministère chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger organise, du 10 au 17 courant, un séjour culturel en faveur de 30 jeunes marocains résidant (18/30 ans) dans la ville française de Montpellier en vue de "consolider leurs relations avec leur pays d'origine" et "renforcer leur identité nationale".
Cette visite, organisée en partenariat avec l'association "Smiley", a été programmée dans le cadre du programme culturel du ministère qui "ambitionne de consolider les relations entre les jeunes MRE avec leur pays d'origine en vue de renforcer leur identité nationale dans ses dimensions culturelle et linguistique", explique jeudi un communiqué de ce département.
Le programme de ce séjour comporte différentes rencontres avec les responsables du ministère et d'autres organismes publics, à savoir l'Institut Royal de la Culture Amazighe, le Centre régional d'Investissement de Casablanca et la Maison Lalla Hasna pour enfants abandonnés. L'objectif de ces rencontre est de mettre en avant "le rôle important que jouent ces institutions dans le développement politique, culturel, social et économique que connait le Maroc".
Le programme comporte également des visites de plusieurs monuments historiques célèbres à Rabat, Fès, Casablanca et Marrakech.
A l'occasion de ce séjour, l'association Smiley distribuera fournitures scolaires, vêtements et jouets aux enfants de la Maison d'Enfants Lalla Hasna à Casablanca et ce, dans la cadre de l'opération "Sourire 2012", organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, poursuit le communiqué. COM.
12 avril 2012
Source :MAP
Depuis plusieurs mois, les compagnies ferries marocaines vivent des jours difficiles. En cause : la concurrence étrangère, l’envolée des coûts et la crise économique en Europe. Pour restaurer la pérennité de la flotte nationale, les autorités marocaines sont appelées à la rescousse.
Le Maroc pourra t-il sauver la Comanav-Comarit, première compagnie maritime privée marocaine, spécialisée dans le transport passagers et le fret roulant ? Depuis fin mars, c’est l’ensemble de la flotte qui est totalement immobilisée. En Espagne, les autorités portuaires de la baie d’Algésiras ont interdit au ferry rapide Boughaz Express, toute activité sur la ligne Tanger-Tarifa, pour frais portuaires non payés. Depuis le début de l’année 2012, trois autres navires de la Comanav-Comarit, objets de saisie conservatoire pour des créances impayées, sont retenus à quai dans les ports espagnols d’Algésiras et de Tarifa. Dans le port français de Sète, ce sont trois car-ferries qui ont été saisis par la justice, pour cause de factures en souffrance, s’élevant à plusieurs millions d’euros. Le reste de la flotte est immobilisée au Maroc.
Aujourd’hui, les dettes totales de la Comanav-Comarit à l’égard de ses créanciers européens dépassent les 30 millions d’euros. Au Maroc, elles seraient encore plus élevées. Acculée financièrement, la Comanav-Comarit, pourrait se désengager de certaines lignes. Les autorités marocaines planchent par ailleurs sur un rééchelonnement des dettes de la compagnie. Le ministre de l’Equipement et du Transport, Abdelaziz Rabbah, a également annoncé la définition avec les acteurs privés d’une « nouvelle stratégie et d’un plan d’action clair pour le secteur maritime, à travers un contrat-programme en vue de restaurer la compétitivité et la pérennité de la flotte nationale ».
La campagne des MRE approche
A l’approche des vacances scolaires, qui voient affluer dès le mois de juin, un grand nombre de Marocains résidant à l’étranger (MRE), dont quelques 2,5 millions entrant par voie maritime, la situation devient critique. Avec ses douze navires, la Comanav-Comarit assure, en temps normal, une grande partie du transport roulier et passagers sur la période. A ses côtés, les autres compagnies marocaines ne disposent pas de capacités suffisantes : l’IMTC (2 navires rouliers et 2 car ferries), ainsi que Transtour, TJS, Reduan Ferry et FRS Maroc, chacun à la tête d’un car-ferry.
Face à cette crise, le ministère marocain du Transport a lancé début mars un appel d’offres pour l’exploitation temporaire des lignes maritimes de transport de passagers et de véhicules, pour la période courant de mai 2012 à mai 2013. Cet appel d’offres concerne principalement trois lignes : Tanger Med-Sète et Nador-Sète en France, ainsi que Nador-Almeria en Espagne. Une situation qui devrait bénéficier à la concurrence espagnole et italienne. D’ores et déjà, la compagnie italienne Grandi Navi Veloci (GNV) s’est déclarée intéressée par la ligne Sète-Tanger.
Sur l’année, le trafic passagers concerne plus de 3 millions de personnes. En 2010, le taux de participation de l’armement national marocain au transport de passagers représentait 64,7%. Le trafic véhicules avoisine, lui, les 600 000 unités, assuré à plus de 80% par l’armement national.
Difficultés structurelles
Pour El Mostafa Fakhir, secrétaire permanent du Comité central des armateurs marocains (CCAM), les difficultés rencontrées par le transport maritime marocain sont multiples. « Le transport passager a souffert de plusieurs facteurs exogènes. La crise qui touche l’Europe a réduit le trafic, notamment les déplacements des MRE. Il y a également la concurrence du low cost dans l’aérien (…) Le trafic a diminué, mais les charges ont augmenté ! De 350 $ la tonne en 2006, le prix du carburant en soute est passé à 850 $ aujourd’hui. Sans compter que le transfert d’activités de Tanger Ville à Tanger Med a entrainé une forte hausse des redevances et taxes portuaires, celles-ci ont quasiment triplé », explique t-il.
Entre 2010 et 2011, le trafic passager a diminué de 14%. Ce trafic passager assuré par les compagnies marocaines représente un chiffre d’affaires de quelques 150 millions d’euros par an. Avec la crise, les financements et les délais de paiement se sont réduits, aggravant d’autant la situation du pavillon de la marine marchande marocaine.
Outre la baisse du trafic et la hausse des charges, les compagnies locales souffrent d’un manque de compétitivité de la main d’œuvre à bord des navires. L’ouverture du transport maritime à la concurrence étrangère en 2007 ne s’est pas accompagnée d’une évolution parallèle de la législation et de la fiscalité : en l’absence de « registre bis », les équipages marocains sont plus chers que les marins étrangers, souvent philippins, embarqués sur les navires européens. « Le transport maritime marocain a souffert de la politique de libéralisation à tout va. L’open sea, en 2007, s’est fait sans mesure d’accompagnement. L’ouverture à la concurrence étrangère est totale et sans réciprocité », déplore El Mostafa Fakhir.
Le droit maritime marocain inadapté
Le droit applicable au domaine maritime date de 1919. Ces textes ne permettent pas à l’armement marocain d’être flexible au niveau de la nationalité des navires et de la gestion des gens de mer. Les armements étrangers qui immatriculent leurs navires sous pavillon de complaisance ou pavillon bis bénéficient, eux, d’avantages fiscaux.
« Malgré les difficultés, il n’est pas question d’abandonner le secteur, nous avons une obligation de continuité de service. L’essentiel du trafic passager, ce sont les MRE. Et pour ces familles marocaines, notamment pour les familles nombreuses, le transport maritime reste la solution la plus compétitive », souligne El Mostafa Fakhir.
Le ferry est aussi plus pratique que l’aérien pour le transport des bagages et des cadeaux à la famille, lors du retour au pays. Les habitudes de consommation sont très ancrées. Les traversées sont de plus en plus confortables, le ferry donne aux familles le sentiment de vivre une mini croisière.
L’outil est là : entre 2007 et 2010, les armateurs privés marocains, principalement les groupes IMTC et Comarit, ont investi près de 5 milliards de MAD (442 millions €) pour le renouvellement et la modernisation de leur flotte.
Mais aujourd’hui, il y a urgence. C’est le pavillon marocain qui est menacé.
12/4/2012, Christelle Marot
Source : Econostrum
Pas un jour ne passe sans qu’il n’y ait un acte islamophobe en France commis contre des individus ou des institutions, estime le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Selon le rapport 2012 de l’association, consulté par Saphirnews et qui va être rendu public sous peu, les actes islamophobes dans le pays sont en hausse de 58,5 % en 2011 comparé à 2010, balayant ainsi d’un revers de main les premiers chiffres communiqués par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Sur les 298 actes recensés, les musulmanes restent les premières victimes (84,7 %). Selon le président du CCIF, Samy Debah, un engagement accru des musulmans de France dans la vie politique du pays est une solution pour combattre les discours islamophobes de la classe politique.
L’islamophobie gagne du terrain en France. Avec pas moins de 298 actes anti-musulmans recensés en 2011, l’islamophobie est bien la première forme de racisme dans l’Hexagone qui enregistre la plus forte augmentation, soit 58,5 % selon le rapport 2012 du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Un chiffre très en-deçà des 34 % annoncés par l’Observatoire contre l’islamophobie en France, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM), et par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui tirent ce chiffre du ministère de l’Intérieur.
« Ce chiffre n’est pas crédible. Le ministère ne comptabilise pas les actes de discriminations envers les musulmans, qui sont les plus nombreux. Il comptabilise encore moins les actes islamophobes dans les services publics car ils ne les considèrent tout simplement pas comme tels, sous couvert de la laïcité. C’est pourquoi on parle d’islamophobie d’Etat : après une légitimation de l’islamophobie, on va vers sa légalisation », nous explique Samy Debah, président du CCIF, en faisant référence notamment à la proposition de loi « anti-nounous voilées » et celle interdisant les mères voilées d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires.
L’Etat est le « principal pourvoyeur d’islamophobes ». 53 % des actes visant les individus se déroulent au sein d’un service public, et plus particulièrement à l’école. « Un acte sur deux dans le service public est le fait d’un agent de l’Education Nationale », fait savoir le CCIF.
Les musulmanes voilées les plus vulnérables
Sur les 298 actes recencés en 2011, 262 ont visé des individus, correspondant à une augmentation de 72 % par rapport à 2010. Comme lors des précédents rapports du CCIF, ce sont encore une fois les musulmanes qui sont les premières victimes de l’islamophobie : 84,73 % des cas les ont visé, soit 10 % de plus qu’en 2010.
Autre constat : l’usage de la violence à l’encontre des musulmans est plus marqué. Une agression sur cinq est physique et 22 % des actes relèvent des atteintes interpersonnelles, « soit 11 fois plus qu’en 2007 et 2008 ». Plus encore dès lors qu’une musulmane porte le voile puisque 94 % des cas d’agressions physiques et verbales les touchent. « Phénomène plutôt récent, 13,74 % des actes se déroulent au sein d’entreprises de service privées : auto-écoles, salles de sport, centres de bronzage, centre de formation professionnelle interdisent l’accès aux femmes voilées », dénonce le CCIF. L’islamophobie dans le cadre du travail est aussi en forte hausse, passant de 3,59 % des actes recensés en 2010 à 11,45 % pour 2011.
Des chiffres encore largement sous-estimés pour le CCIF
Les actes islamophobes touchant les institutions sont également en forte hausse. « Si 21 mosquées ont été visées, les attaques touchent désormais aussi les associations, centre culturels ou boucheries halal », insiste-on.
Malgré l’aggravation conséquente du phénomène constatée par le CCIF en 2011, l’association estime que leurs chiffres restent très en-deçà de la réalité, expliquant ce fait notamment par « le manque de confiance des musulmans envers les institutions ». Selon M. Debah, « le CCIF est certes mieux connu qu’avant mais il n’a pas atteint le degré de notoriété d’autres organisations des droits de l’homme ». « On peut affirmer qu’il n’y a pas un jour qui passe en France sans qu’il y ait un acte islamophobe », estime-t-il.
Le changement par la mobilisation électorale
« Vu les postures prises par différents partis, notamment le PS, on peut craindre que l’année 2012 ne soit pas meilleure pour les musulmans… à moins que les musulmans se mobilisent pour faire valoir ses droits », déclare M. Debah.
Le CCIF fait partie des cinq organisations à avoir lancé l’initiative « Bougez, Votez » dont le but est d’appeler les musulmans à participer à la vie politique française, à commencer déjà par le vote. « Nous constatons que les hommes politiques s’attaquent aux maillons faibles de la République, en l’occurrence aujourd’hui les musulmans » en raison de leur faible engagement politique qui fait que « le risque pris par une figure politique lorsqu’il/elle adopte une position islamophobe » est moindre « de devoir en payer les conséquences ». « Nous sommes persuadés que s’ils se mobilisent en masse à chaque élection, les discours publics vont changer (…), les politiques seront plus attentifs à leurs doléances », assure-t-il.
La lutte contre l’islamophobie n’est clairement à ce jour pas une priorité des pouvoirs publics. Et si les musulmans les poussaient à en faire une priorité ? Les bureaux de vote leur sont ouverts.
12 Avril 2012, Hanan Ben Rhouma
En quelques semaines, Haspop est devenu un phénomène outre-Atlantique : on le reconnaît dans la rue, un million de personnes ont déjà visité sa page sur YouTube… Ce Lyonnais de 32 ans (originaire du Maroc), champion de popping (variété de hip-hop), a réussi à se hisser en demi-finale d'« America's Got Talent » l'équivalent de « La France a d'incroyables talents » le rendez-vous des artistes les plus fous d'Amérique, diffusé sur la grande chaîne nationale NBC. Hassan El Hajjami, de son vrai nom, est à deux doigts de remporter le prix de 1 M$, sa prestation ayant déjà été élue par les téléspectateurs comme la meilleure de l'année. Reste à convaincre, à deux reprises encore, un jury de professionnels impitoyables..Suite