Une carte de séjour pour tous les étrangers sera exigée pour vivre en Mauritanie à compter du 1er juin afin de mieux lutter contre le "terrorisme" et "le crime organisé", a appris mercredi l'AFP de source officielle.
Le ministère des Affaires étrangères "a officiellement écrit aux représentations internationales présentes" en Mauritanie "pour les informer de cette mesure qui s'impose désormais dans le cadre de la sécurisation du pays face au terrorisme et au crime organisé" a précisé cette source.
La lettre, dont l'AFP a obtenu copie, affirme que les étrangers "ont été sensibilisés sur cette question par le biais des représentants des colonies étrangères" en Mauritanie et qu'un bureau spécial a été ouvert à cet effet dans un commissariat de la capitale Nouakchott.
Les étrangers doivent désormais fournir des dossiers comportant un passeport en cours de validité pour obtenir une carte de séjour, sauf pour les "immigrés privilégiés" que sont les ressortissants de pays voisins - Sénégal, Mali et Gambie - qui n'auront besoin de présenter qu'une carte d'identité pour l'obtenir.
Le ministère a averti que la nouvelle mesure, qui s'inscrit dans le "cadre du contrôle du flux migratoire", concernait "l'ensemble des étrangers, adultes et enfants, vivant sur le sol mauritanien, sans exception".
Cette mesure avait été évoquée mi-avril avec les autorités mauritaniennes par le ministre sénégalais des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, lors d'une visite à Nouakchott. Il avait déclaré que "ces opérations de sécurisation" du pays permettaient
à la Mauritanie "non seulement la protection de son espace mais aussi de tout l'espace ouest-africain et même africain".
16 mai 2012
Source : AFP
Quelque 22.643 immigrés clandestins arrivés en Italie par voie maritime, principalement de Libye et de Tunisie, ont été rapatriés entre avril 2011 et avril 2012, a annoncé mercredi la ministre italienne de l'Intérieur, Anna Maria Cancellieri.
Ces immigrés clandestins ont été expulsés dans leur pays par la police des frontières "dans le respect des règles internationales", a souligné la ministre, qui s'exprimait lors d'une séance au Sénat italien.
La ministre italienne a affirmé que "quelque 1.056 immigrés en provenance de Libye et de Tunisie sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année 2012, à l'issue de "23 opérations de débarquement", estimant ce nombre nettement en deçà des afflux massifs enregistrés à la même période l'an dernier, lors des émeutes dans ce pays.
"L'attention du gouvernement continue à rester élevée et l'engagement est constant dans la recherche d'instruments efficaces de lutte contre l'immigration illégale", a-t-elle indiqué.
Dans le même temps, à Cagliari, en Sardaigne, où s'est ouvert un séminaire réunissant des ONG issue des deux rives de la Méditerranée, sur l'immigration et les réfugiés, un intervenant italien, cité dans les médias, a mis en garde contre une nouvelle vague migratoire sur les côtes italiennes de Libye, où la situation politique restait "instable".
"Par milliers, et aidés par le beau temps, ils sont prêts à rejoindre l'Italie. Le pays doit se préparent à faire face à une vague migratoire en provenance de l'Afrique du Nord'', a dit Oliviero Forti, chef du Bureau de l'immigration de l'ONG Caritas-Italie, à cette occasion.
"Le gouvernement de transition en Libye ne peut pas gérer les migrations", a-t-il affirmé, appelant à cet égard, les autorités italiennes à faciliter l'accueil de ces personnes issues surtout d'Afrique sub-saharienne.
Le 3 avril dernier, lors d'une visite à Tripoli, la ministre italienne de l'Intérieur avait fait part de la disponibilité de l'Italie à apporter son aide à la Libye "dans sa lutte contre l'immigration clandestine".
16 mai 2012
Source : APS
Gestion des flux migratoires, droit de vote des étrangers ou régularisation des sans papiers, la question sensible de l’immigration s'impose à François Hollande dès le début de son quinquennat. De nombreuses associations de défense des droits des étrangers attendent des mesures urgentes pour mettre un terme à la politique du chiffre et à l'approche sécuritaire de l'immigration. Le nouveau président s'est déjà engagé sur plusieurs points.
Accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires aux élections locales est la mesure phare annoncée pour ce début de mandat. Son application est très attendue, même si les étrangers ne pourront pas être élus maire ou adjoint au maire.
Autre signal fort : la fin des contrôles abusifs et au faciès qui touchent les minorités dites visibles. François Hollande a promis un décret pour rapidement mettre un terme à cette pratique.
Très attendue aussi, l'abrogation de la fameuse circulaire Guéant du 31 mai sur les étudiants étrangers. Ces derniers ne seront plus expulsés à la fin de leur cursus s'ils ont une promesse d'embauche. Le nouveau chef de l'Etat souhaite cependant limiter l'immigration économique, en fixant le nombre d'étrangers à accueillir à travers un débat annuel au Parlement.
François Hollande s'est enfin engagé à supprimer le placement d'enfants dans les centres de rétention, sans pour autant promettre de régularisations massives de sans papiers. Le nouveau président l'a répété au cours de la campagne, les clandestins présents sur le territoire auront toujours vocation à être reconduits à la frontière.
16/5/2012, AFP/Bertrand Guay
Source : RFI
Si tout relevait de la propriété privée, l’acceptation et l’invitation ou le rejet de personnes ne poseraient aucun problème, mais sur ces questions la situation ne change pas même si l’utilisation de la voie publique ne relève pas du privé. Le respect de toutes les personnes et le châtiment des délinquants est essentiel, en totale indépendance du lieu de naissance des personnes.
On annonce une prochaine décision de la Cour suprême de justice des États-Unis à propos de la loi Arizona SD 1070 selon laquelle une personne pourrait être appréhendée et éventuellement détenue si la police ou son équivalent avait un « soupçon raisonnable » [sic] que son statut migratoire ne cadrait pas avec les autorisations qu’exigent les normes en vigueur. Sarkozy, qui vient d’être battu, a déclaré sans complexes lors de sa campagne électorale qu’ « il y avait trop d’étrangers en France », en Autriche l’hystérie progresse contre les étrangers et Chávez insiste avec son antisémitisme (mon cher ami Carlos Alberto Montaner prédit que le gouvernement chaviste ne sera pas étudié dans les cours de science politique mais dans ceux de criminologie). Il ne s’agit là que de quelques exemples, mais sur base de ces bordées de haine, nous allons analyser le sujet d’une manière plus générale et applicable à tous les pays et circonstances.
D’entrée, nous disons que l’expression « immigration illégale » constitue une offense aux principes élémentaires de la société ouverte (pour recourir à un terme popperien). Ils sont loin ces temps où la xénophobie et les étatismes n’étaient pas présents de manière incommode et écrasante. A. J. P. Taylor nous rappelle dans son History of England 1914-1945 qu’ « à partir d’août 1914, un Anglais éduqué et respectueux des lois pouvait passer sa vie sans pratiquement noter l’existence de l’État, au-delà du courrier et de la police. Il pouvait vivre sa vie où il le voulait et de la manière qu’il désirait. Il n’avait aucun numéro officiel de carte d’identité. Il pouvait voyager à l’extérieur sans passeport ni aucun permis officiel. Il pouvait changer sa monnaie pour n’importe laquelle sans restrictions ou limites. Il pouvait acheter des biens de n’importe quel pays dans le monde de la même manière qu’il pouvait le faire dans son pays. Par ailleurs, un étranger pouvait passer sa vie dans ce pays [Angleterre] sans permis et sans informer la police [...] L’Anglais payait des impôts à une modeste échelle, moins de 8% du revenu national. »
Dans le contexte migratoire – afin de dissiper l’argument fallacieux selon lequel le travailleur étranger pourrait déplacer le local –, il convient d’abord de clarifier le fait que si les arrangements contractuels sont libres, il n’existe pas de chose comme le chômage involontaire. Comme on le sait, les ressources sont limitées et les besoins illimités. Le facteur travail est la ressource par excellence, puisqu’il n’est pas possible de prester un service ou de produire un bien sans le concours du travail intellectuel et manuel. Peu importe la quantité de travail disponible, jamais elle ne pourra satisfaire la croissante demande de biens et de services (s’il n’en était pas ainsi, nous vivrions dans un pays de Cocagne et il n’y aurait besoin d’aucun travail puisqu’il y aurait tout pour tous tout le temps). Le chômage que nous observons est toujours dû au blocage des contrats volontaires au travers des fameuses « conquêtes sociales » qui prétendent fixer les salaires au-dessus de ce que permettent actuellement les taux de capitalisation qui sont l’unique cause de l’amélioration des revenus (c’est là la différence sur ce point entre le niveau de vie de l’Ouganda et de celui du Canada). Dans cette situation, la seule façon de trouver du travail, c’est de travailler au noir pour éviter l’imposition légale qui expulse les gens du marché du travail. Le peintre en bâtiment de La Paz qui déménage à Houston gagne cinq fois plus, non pas grâce à la générosité de l’entrepreneur texan mais parce qu’il n’y a pas d’autre voie que de payer des salaires élevés à cause des taux de capitalisation existants. C’est là la raison pour laquelle dans certains pays on ne peut engager personne comme domestique, non pas parce que la maîtresse de maison n’aimerait pas pouvoir compter sur un tel appui logistique, mais parce que c’est trop cher. D’un autre côté, le moyen de compter sur des salaires élevés consiste à disposer de cadres institutionnels civilisés.
Bien entendu, de même manière que dans le libre échange de biens, il se peut que certains salaires diminuent selon les circonstances à cause de la concurrence, mais la meilleure utilisation du capital et la plus grande productivité élèvent conjointement les taux de capitalisation, ce qui poussent à la hausse tous les salaires et revenus.
On a dit que les immigrants représentent un coût additionnel au fisc (c’est-à-dire au contribuable) dû au fait qu’ils recourent aux services du dénommé « État providence » (santé, éducation, etc.) En réalité, il s’agit là d’un problème de l’ « État providence » (une contradiction dans les termes, puisque que faire le bien se réalise avec ses ressources propres et volontairement) et non pas un problème que causerait l’immigration. De toutes manières, pour que cela ne serve pas de prétexte pour éliminer ou limiter l’immigration, on doit insister sur le fait que les immigrants devraient être écartés de l’usage de ce type de services mais, naturellement, ces derniers ne devrait pas être obligés d’apporter leurs contributions pour les maintenir, devenant ainsi des personnes libres comme beaucoup de citoyens aimeraient l’être et non se voir obligés de financer des services chers, déficitaires et de mauvaise qualité.
On a également soutenu que l’immigration « contaminerait » la culture locale et affecterait l’« identité » du pays d’accueil, comme si la culture était quelque chose de statique et incrustée dans la personne et non pas quelque chose de dynamique et changeante tous les jours par l’incorporation de nouvelles connaissances et de perspectives variées. Personne n’est obligé d’incorporer les pensées et les habitudes qui ne nous apparaissent pas attirantes, ce dont il s’agit, c’est d’ouvrir les horizons de part en part et rejeter les cultures barbelées propres des troglodytes. En définitive, toutes les cultures sont un permanent échange de prêts et de dons. À ce niveau de la discussion, on a insisté sur la « préservation de la langue native » comme s’il s’agissait d’un trophée inamovible et non pas inséré dans un processus de changement permanent (qui fait qu’il est impossible de comprendre l’anglais ou le castillan anciens).
Il ne s’agit pas de soutenir que tous les immigrants seraient d’excellentes personnes, il y a les mauvais, les passables et les bons comme dans n’importe quel groupe humain (en fin de compte, excepté quelques Africains, nous sommes tous des descendants d’émigrants ou d’immigrants de première génération puisque l’origine de l’Homme se situe en Afrique), mais dans ses études Julian Simon vise les moyennes en ce qui concerne les motivations des immigrants pour abandonner leurs terres et l’observation de leurs comportements dans leurs nouvelles destinations. Dans ce sens, il a présenté plusieurs travaux de fond sur l’immigration, mais se détachent, pour leurs très illustratives séries statistiques et leur solide argumentation, son livre The Economic Consequences of Immigration et son essai « Are there Grounds for Limiting Immigration? » Dans un article de journal, il n’est pas possible de reproduire la documentation substantielle et les tableaux respectifs mais nous pouvons mentionner rapidement ses conclusions, qui balaient la propagande nationaliste et qui sont successivement : a) les immigrants sont plus disposés à réaliser des tâches que les natifs n’acceptent pas ; b) ils sont plus flexibles dans le déplacement vers d’autres lieux ; c) ils ont moins d’enfants à cause de l’insécurité et des situations pressantes qu’ils ont connues dans leur pays d’origine ; d) ils ont une plus grande tendance à épargner ; e) ils fournissent de bonnes performances non seulement dans leur travail, mais aussi dans leurs études : f) dû à leur âge, ils ont un état de santé très satisfaisant ; et g) ils manifestent leurs aptitudes pour affronter de nouvelles entreprises.
Évidemment, il faut interdire d’entrer dans le pays d’accueil ceux qui ont des antécédents criminels ou qui représentent un danger pour les droits des tiers, mais cela n’est pas dirigé contre l’immigration mais contre toute personne native ou non qui se comporte d’une manière délictueuse. Par ailleurs, on a prétendu argumenter en disant que la liberté migratoire pouvait changer les idées qui prévalaient dans le pays hôte sans percevoir que, de nouveau, le problème n’est pas les étrangers ou les natifs mais de soutenir les principes de la société ouverte avec la rigueur nécessaire, ce qui, de nombreuses fois, ne s’accorde pas avec les absurdes systèmes socialistes dans des pays qui prétendent faire partie du monde libre, systèmes qui représentent un risque manifeste pour le futur (comme le révèle, par exemple, aux États-Unis, Thomas Sowell dans Inside American Education).
C’est pourquoi c’est un spectacle honteux que ce mur de 1.500 kilomètres à la frontière américaine avec le Mexique (dont, d’un autre côté, les immigrants se déplacent également via la frontière canadienne et les aéroports) et ces restrictions imposées en Europe et sous d’autres latitudes. Si tout relevait de la propriété privée, l’acceptation et l’invitation ou le rejet de personnes ne poseraient aucun problème, mais sur ces questions la situation ne change pas même si l’utilisation de la voie publique ne relève pas du privé. En résumé, le respect de toutes les personnes et le châtiment des délinquants est essentiel, en totale indépendance du lieu de naissance des personnes.
17/5/2012, Alberto Benegas Lynch (Professeur associé au Cato Institute et président de la sections de Sciences économiques de l’Académie nationale des sciences d’Argentine)
Source : Contrepoints
Le Mouvement Desjardins (www.desjardins.com) présentera la toute première édition du Salon de l'immigration et de l'intégration au Québec qui aura lieu au Palais des congrès de Montréal, les 18 et 19 mai prochains. Ce Salon, qui s'adresse aux nouveaux arrivants, réunira pour la première fois les principaux acteurs de l'immigration au Québec, en emploi et formation, en services commerciaux et en services d'aide aux immigrants, et proposera aussi une zone dédiée aux opportunités en région.
Au cœur du Salon, le kiosque Desjardins regroupera, entre autres, des professionnels du secteur Ressources humaines, de Desjardins Sécurité financière, de la Fondation Desjardins, de Développement international Desjardins, ainsi que des experts en finances personnelles du Carrefour Desjardins, tous disponibles pour répondre aux questions des visiteurs et leur donner de précieux conseils. Deux représentants du Carrefour donneront une conférence sur l'accès à l'immobilier pour les nouveaux arrivants, le vendredi 18 mai à 16 h 30.
« Desjardins, qui se classe parmi les dix meilleures entreprises au Canada pour lesquelles travailler, souhaite faciliter l'arrivée des nouveaux arrivants. Que ce soit au chapitre des finances personnelles, de l'accès à l'immobilier, ou des possibilités d'emploi, les experts de Desjardins coopèrent pour offrir un service sur mesure aux nouveaux arrivants », de déclarer M. Sylvain Trottier, directeur du Carrefour Desjardins.
À propos du Mouvement Desjardins
Avec un actif de 196,4 milliards de dollars, le Mouvement Desjardins www.desjardins.com est le premier groupe financier coopératif du Canada. S'appuyant sur la force de son réseau de caisses au Québec et en Ontario, ainsi que sur l'apport de ses filiales dont plusieurs sont actives à l'échelle canadienne, il offre toute la gamme des produits et services financiers à ses 5,6 millions de membres et clients. Le Mouvement Desjardins, c'est aussi le regroupement d'expertises en Gestion du patrimoine et Assurance de personnes, en Assurance de dommages, en Services aux particuliers ainsi qu'en Services aux entreprises. L'un des plus importants employeurs au pays et classé parmi les 100 meilleurs employeurs au Canada en 2012MC, il mise sur la compétence de ses 44 645 employés et l'engagement de près de 5 400 dirigeants élus. Desjardins offre un programme en éducation et coopération à l'intention de ses membres et du grand public. Pour en savoir plus, visitez le site www.desjardins.com/coopmoi.
16 mai 2012
Source : CNW Telbec
L'Allemagne a accueilli 958 000 personnes l'an dernier, 20% d'arrivées de plus qu'en 2010, a annoncé l'Office fédéral des statistiques et le chiffre le plus élevé depuis 1996. | AFP/DANIEL ROLAND
Depuis 1996, le nombre d'immigrés en Allemagne n'avait pas été si élevé. La raison : l'afflux de personnes en provenance d'Europe du Sud, selon des statistiques, publiées mercredi 16 mai.
Le pays a accueilli 958 000 personnes l'an dernier, 20 % d'arrivées de plus qu'en 2010, a annoncé l'Office fédéral des statistiques (Destatis). En 2011, 679 000 personnes ont elles quitté l'Allemagne, soit un solde migratoire positif de 279 000 personnes, là aussi un record depuis quinze ans.
"C'est en particulier l'immigration en provenance de l'Union européenne qui a augmenté", et "surtout en provenance de pays durement touchés par la crise financière et économique", selon Destatis. Le nombre d'immigrés en provenance de Grèce l'an dernier a ainsi progressé de 90 % par rapport à 2010, tandis que le nombre des nouveaux arrivants venus d'Espagne grimpait de 52 % en un an.
EUROPE DE L'EST
Mais l'Europe du Sud n'a pas été la seule à grossir les rangs des candidats à l'immigration vers l'Allemagne l'an dernier, les pays de l'Europe de l'Est ont également été particulièrement bien représentés, surtout ceux ayant rejoint l'Union européenne en 2004. Le nombre d'immigrés en provenance de ces derniers a ainsi augmenté de 43 % l'an dernier par rapport à 2010, en particulier en provenance de Hongrie et de Pologne.
La cause en est, selon Destatis, l'ouverture du marché du travail allemand aux personnes venues de ces pays en mai 2011. L'Allemagne, craignant pour ses emplois, avait obtenu de l'UE de repousser plusieurs fois cette échéance.
16.05.2012
Source : Le Monde.fr
Depuis novembre 2011, un groupe de cinq étudiants de l'Ecole Hassania des travaux publics a planifié une aide à l'endroit des migrants, vivant dans des conditions difficiles à Oujda, Pour ce faire, plusieurs démarches ont été entreprises…Suite
Des représentants de la communauté marocaine de confession juive établis au Royaume-Uni ont réitéré, mardi, leur attachement immuable au Maroc et à ses valeurs d'ouverture, de diversité et de tolérance.
Lors d'une rencontre avec le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, M. Abdellatif Maazouz, les membres de la communauté juive ont souligné que les liens affectifs et de loyauté envers le Royaume du Maroc "dépassent de loin l'attachement de toute autre communauté étrangère à son pays d'origine".
"Notre communauté entretient des liens très forts avec le Maroc, et nous nous employons à renforcer davantage ces liens", a indiqué M. Mordechai Nissim, Rabbin de la communauté juive marocaine au Royaume-Uni.
Le Rabbin a salué l'initiative du ministre de tenir des rencontres avec les Marocains de confession juive, estimant que ces rencontres servent à renouveler et à renforcer "nos liens avec le Maroc, et à conserver notre identité et notamment celle de nos enfants".
M. Nissim a, par ailleurs, souligné qu'en ces temps de tensions dans le monde, le Maroc, de par son ouverture et sa tolérance, sert de modèle en matière de coexistence entre les communautés juive et musulmane.
Pour sa part, M. Sydney Assor, membre éminent de la communauté juive marocaine du Royaume-Uni, a souligné qu'il a été essentiel "de développer et de suivre le modèle marocain dans son ensemble", notamment en matière de coexistence entre les religions.
M. Assor a indiqué que l'intégration de l'élément judaïque dans la nouvelle constitution constitue une consécration de plusieurs centenaires de cohabitation entre les juifs et les musulmans au Maroc, se félicitant que le Royaume soit le premier pays arabe à introduire cet élément dans sa Loi fondamentale.
De son côté, M. Maazouz, qui effectue une visite de trois jours au Royaume-Uni, a mis en exergue l'importance de cette rencontre dans le renouvellement et la consolidation des liens entre le Royaume et l'ensemble des citoyens Marocains des quatre coins du monde.
Le ministre a rappelé dans ce contexte que le Royaume demeure le seul pays arabe et musulman ayant introduit dans sa constitution des dispositions spécifiques à ses ressortissants établi à l'étranger.
16 mai 2012
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, M. Abdellatif Maazouza, a appelé mardi soir les cadres marocains basés au Royaume-Uni à contribuer au développement économique du Maroc.
"Les compétences marocaines sont appelées aujourd'hui plus que jamais à contribuer au développement économique du Maroc", a indiqué le ministre lors d'une rencontre avec les cadres marocaines du Royaume-Uni.
Le ministre à exhorté ces cadres à développer des projets et des investissements et à contribuer aux chantiers de développement lancés au Maroc dans tous les domaines, rappelant dans ce cadre qu'un programme de mobilisation globale des Marocains résidant à l'étranger a été conçu dans le but d'impliquer davantage les compétences marocaines dans le développement de leur pays d'origine.
Le programme consiste à encourager les compétences marocaines à lancer des projets d'investissement au Maroc, ou à mettre à profit leurs expériences et expertises pour le développement des programmes déjà lancés aux niveaux national ou local.
Il vise également à créer des réseaux de compétences marocaines à travers les pays du monde, a expliqué le ministre, rappelant dans ce contexte que deux réseaux ont déjà été mis en place au Canada et en Allemagne. D'autres réseaux devant être mis en place également en France, en Belgique et aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Afin de réussir l'opération de mobilisation, une plateforme virtuelle sera créée avant la fin de l'année en cours, permettant aux cadres marocains hautement qualifiés "de faire connaître leurs atouts et de se connaître entre elles", et de créer des synergies, a dit le ministre.
Le ministre a souligné que la mobilisation souhaitée ne se limite pas à l'aspect économique et professionnel, mais englobe également le côté social et politique.
"Nous souhaitons voir les citoyens marocains résidant à l'étranger jouir pleinement de leur citoyenneté", a dit le ministre, qui a appelé les compétences marocaines à faire aussi preuve de nationalisme en agissant en faveur de leur pays. "Le Maroc a besoin de ces femmes et hommes là où ils se trouvent", a encore dit le ministre.
M. Maazouz a, par ailleurs, souligné que le Maroc, fort de sa stabilité politique et de sa position géographique stratégique entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique du nord, offre une opportunité unique d'investissement.
Le Royaume compte plusieurs partenariats de libre échange avec l'Union européenne, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes et musulmans, ouvrant ainsi d'importantes possibilités d'investissement et de développement dans des secteurs aussi variés que l'automobile, l'aéronautique, l'offshoring, la finance, l'agroalimentaire et les technologies de pointe, a souligné le ministre.
La rencontre a vu la participation de plusieurs cadres marocains notamment dans le domaine financier.
16 mai 2012
Source : MAP
La capitale chinoise a lancé, mardi, une campagne visant les étrangers résidant ou travaillant illégalement dans la ville, ont annoncé les autorités municipales.
La campagne de 100 jours, qui devrait s'achever à la fin du mois d'août, a pour objectif d'améliorer la sécurité sociale, a souligné un porte-parole du Bureau municipal de la sécurité publique de Pékin.
Les autorités passeront au peigne fin les communautés considérées comme comportant un grand nombre d'irréguliers, a ajouté le porte-parole,
Selon les données officielles, la capitale chinoise accueille 200.000 étrangers chaque jour, dont 120.000 résidents.
L'annonce de cette campagne intervient après le viol la semaine dernière d'une femme chinoise par un Britannique en plein centre-ville de Pékin.
15 mai 2012
Source : MAP
Le procureur de Tarragone (nord-est de l'Espagne) a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire contre le parti catalan d'extrême-droite "Plataforma per Catalunya" (Plateforme pour la Catalogne), soupçonné d'"avoir distribué des tracts électoraux anti-immigrés".
La décision du procureur intervient en réponse à une plainte présentée par l'Association Watani des immigrés marocains à Reus (près de Tarragone) accusant le candidat de cette formation politique à la mairie de la ville catalane d'avoir procédé à la distribution, lors de la campagne électorale pour les municipales du 22 mai 2011, de tracts "incitant à la xénophobie et à la haine raciale", indique-t-on lundi auprès de cette ONG marocaine.
Selon le président de l'Association Watani, Hilal Tarkou Lahlimi, "Plataforma per Catalunya" a notamment incité, dans ses tracts, la municipalité de Reus à ne pas inscrire les étrangers en situation illégale sur les registres des habitants de la ville, tout en accusant le gouvernement catalan d'"accorder des aides aux immigrés au détriment de la population catalane".
Le procureur a estimé que les faits reprochés au mis en cause pourraient constituer un délit en vertu de l'article 510 du Code pénal qui punit toute personne rendue coupable d'incitation à la discrimination et à la haine raciale d'une peine de prison de 1 à 3 ans assortie d'une amende.
"Plataforma per Catalunya" défraye souvent la chronique en Catalogne en raison de ses positions "hostiles" aux immigrés en général et particulièrement à la Communauté marocaine.
Un élu municipal de cette formation a déjà été condamné, en novembre dernier, par un tribunal de Barcelone à 18 mois de prison et à une amende de 4.860 euros pour incitation à la haine à l'égard des membres de la communauté marocaine. Le leader du parti, Josep Anglada, poursuivi pour les mêmes chefs d'accusation, avait été acquitté.
14 mai 2012
Source : MAP
L'Espagne a remplacé la France dans les rêves des immigrés africains, même si la crise rend les choses encore plus difficiles...
Barça ou Barsakh: Barcelone ou la mort en wolof. Tel est le slogan choisi par les Sénégalais, candidats à l'immigration clandestine qui montent sur les pirogues. «Si nous mourrons en mer. Au moins, nous allons rejoindre le paradis des musulmans», me confiait l'un de ces jeunes sans emploi qui avait emprunté 3000 euros à sa famille afin d'effectuer le grand voyage. L'un de ses amis parlait de «djihad économique» pour justifier ces départs périlleux. Selon lui il fallait faire payer à l'Occident des siècles d'humiliation.
Quoi qu'il en soit, Barcelone fascine les Sénégalais. Pas simplement parce que ce peut-être le terme du voyage. Les pirogues échouent bien plus au sud de l'Espagne. Mais parce que la capitale catalane apparaît comme une ville de rêve, une terre de cocagne. D'une certaine façon, elle a remplacé Paris dans l'imaginaire collectif. Du moins dans celui des plus pauvres. Plus de 20 000 Sénégalais vivent d'ailleurs en Catalogne. «En France, il y a des contrôles policiers partout, alors qu'en Espagne c'est beaucoup plus détendu», ont l'habitude de dire les Sénégalais, bien mieux informés qu'on ne le dit souvent sur les conditions de vie des immigrés. Ceux qui ont réussi à franchir la Méditerranée appellent fréquemment leurs parents et leurs amis. Même s'ils ne racontent pas tout, il n'en reste pas moins qu'ils font un compte rendu détaillé de leurs aventures européennes.
Lorsque les lois sur l'immigration ont commencé à se durcir en France, l'Italie, à la fin des années quatre vingt dix, est apparue comme un nouvel eldorado. «Toutes les filles rêvaient alors d'épouser un Italien (un Sénégalais émigré dans la Péninsule)» se rappelle Rama, une commerçante de Dakar. Mais depuis, la législation italienne n'a cessé de se durcir. Ce mois-ci encore, le gouvernement de Berlusconi a renforcé l'arsenal répressif à l'égard des immigrés. Alors l'Espagne est apparue comme un nouvel Eden. D'autant que le discours du gouvernement Zapatero qui insistait sur le caractère positif de l'immigration, jusqu'à récemment, sur son rôle en matière de croissance économique, est à l'opposé de celui d'autres dirigeants européens. Il est vrai que le tourisme et le bâtiment, deux piliers de la rapide croissance économique espagnole de ces dernières années, utilisent beaucoup la main-d'œuvre immigrée.
À Barcelone, les immigrés, qu'ils aient leurs papiers ou non, sont bien plus détendus qu'à Paris. Ainsi au petit matin dans le port, à deux pas de la statue de Christophe Colomb qui montre du doigt la direction de l'Amérique, des vendeurs à la sauvette, Sénégalais et Gambiens, épuisés par une nuit de travail, sommeillent sur les mêmes bancs que les fêtards qui cuvent leurs vins.
Ces vendeurs sont presque tous des sans papiers, mais ils n'ont pas vraiment peur de la police. Ils proposent des sacs —des contrefaçons de grandes marques-—, des DVD pirates et des bijoux au vu et au su de tous, même dans les beaux quartiers, dès la nuit tombée. Pour accomplir leur «business», juste besoin d'un sac à dos, d'une ou deux vigies et d'une bonne condition physique. Si la police arrive, ils prennent leurs jambes à leur cou. Près de la Plaza de Catalunya ce sont des commerçants légaux qui les rassurent: «Ne vous inquiétez pas! A cette heure-là, tous les policiers dorment», entend-on dans les rues. Parfois ils sont arrêtés malgré tout, mais cette perspective ne les inquiète pas outre mesure: «Le principal problème c'est que les policiers saisissent parfois la marchandise. La plupart du temps, ils nous libèrent tout de suite ou au bout de trois jours» affirme l'un des Sénégalais sans-papiers. Il existe bien des centres de rétention, mais la plupart du temps, la place y fait défaut.
Liberté et tolérance
Sur les ramblas de Barcelone, les michetons négocient les tarifs avec les prostituées parmi les milliers de passants. Ils sortent leurs billets et marchent bras dessus bras dessous. Les prostituées nigérianes font une chasse assez agressive aux clients. Elles attrapent des hommes par le bras afin de leur faire des propositions, dans l'indifférence générale. La presse locale tire des revenus non négligeables de pleines pages de publicité où des prostituées proposent leurs services de manière assez explicite.
«Dans la ville, règne un climat de grande tolérance. Certains se baladent même nus. La police les laisse faire parce qu'il paraît qu'il n'existe pas de loi pour l'interdire. L'Espagne et la Catalogne ont trop longtemps souffert d'un conservatisme étouffant, maintenant la société veut vivre autrement» souligne un natif de Barcelone.
Les Sénégalais apprécient d'autant plus Barça qu'ils ne s'y sentent pas stigmatisés. «Les Catalans ont une bonne image des Sénégalais. Ce ne sont pas des immigrés qui font peur. Ici, on se méfie des Chinois, des latino-américains réputés violents. Et puis, il y a un contentieux historique avec les Marocains. Mais personne n'a rien contre les Africains», constate Antonio Baquero, spécialiste des questions d'immigration au Periodico de Catalunya.
Même si elle est la plus riche des régions d'Espagne, la Catalogne n'est pas épargnée par la crise qui touche ce pays plus durement que la plupart des nations européennes. En Catalogne, plus de 30% des immigrés seraient désormais au chômage, d'après les autorités locales. Dès lors, comme l'a révélé récemment El Periodico, un grand nombre d'étrangers ont décidé de plier bagage, sans même attendre d'incitations au retour du gouvernement espagnol. «C'est difficile à chiffrer, mais lorsque nous avons enquêté à l'aéroport, bien des Marocains nous ont dit qu'ils rentraient vivre dans leur pays d'origine. Ils ont ramené leurs familles au pays et ne reviendront en Catalogne que lorsque la situation économique se sera vraiment améliorée» explique Antonio Baquero.
D'après El Pais, beaucoup d'immigrés qui sont désormais au chômage continuent en réalité à travailler pour les entreprises qui les employaient auparavant légalement. Désormais ils effectuent le même travail pour les mêmes entreprises mais au noir. Le problème est beaucoup moins d'actualité pour les Sénégalais. Car un grand nombre d'entre eux n'ont jamais été régularisés. Dès lors, la récession n'a pas vraiment changé leur statut.
La crise fait perdre des opportunités, mais en offre aussi de nouvelles. Ainsi depuis quelques mois, des centaines d'Espagnols font des propositions étonnantes sur internet: «Vous voulez obtenir vos papiers, vous installer en Espagne. Je vous propose de m'épouser contre la modique somme de 6000 euros. Prix à débattre.» Selon El Periodico qui vient de consacrer une enquête à ce phénomène, les tarifs de ces étranges transactions sont bien moins élevés qu'il y a quelques mois. Du «cyber commerce» qui peut «rapporter» la nationalité aux immigrants à moindre coût. Et qui est surtout beaucoup moins périlleux que les voyages en pateras.
14/5/2012, Pierre Cherruau
Source : SlateAfrique
Aujourd’hui les héritières des pionnières de l’immigration, ces « oubliées » de l’histoire, lancent un appel initié par Yamina Benguigui et signé par des personnalités du monde du cinéma, de la culture et de la politique.
L’appel: Françaises, les grandes oubliées.
Le statut des femmes est un baromètre implacable de l’état d’avancement d’une société. En France, les femmes ont conquis par un siècle de luttes et d’engagement politique un statut d’égalité qui leur permet aujourd’hui d’être des citoyennes à part entière.
Pourtant, depuis des décennies, des Françaises, oubliées dans des territoires en souffrance, devenus aujourd’hui les sismographes de toutes les tensions sociales du pays, ont été les « laissées pour compte », dans leur rôle de femmes et de mères.
Qui sont ces grandes « oubliées de l’histoire pourtant venues pour servir l’intérêt de la France ?…
Les premières sont arrivées au moment du rapatriement des harkis, qui avaient combattu pour la France, à la fin de la guerre d’Algérie en 1962. Débarquées sur le territoire national, avec leurs maris, elles seront parquées dans des camps, organisés de manière à rendre impossible toute intégration à la société française : aucun contact avec la population environnante, l’éducation des enfants, à l’intérieur du camp, loin des écoles de la République.
Les deuxièmes sont arrivées en 1974, lorsque suite au premier choc pétrolier, le gouvernement Chirac à la demande du patronat, décide de fixer sur place les travailleurs maghrébins, recrutés seuls dans les années 50, en les obligeant à faire venir massivement leur famille sur le sol français : ce sera le regroupement familial organisé pour des raisons strictement économiques. Une idée expérimentale avait germé au sein du patronat : créer à demeure une fabrique d’OS (ouvriers spécialisés dans un geste).
Commence alors une immigration de femmes, qui vont s’arracher à leur environnement et à leur famille pour faire le voyage forcé de l’immigration.
A leur arrivée, leur premier geste sera de ranger dans la valise le « foulard » qui leur couvrait la tête. En cela, elles avaient assimilé la République et la laïcité, et garderont leur foi à l’intérieur de leurs foyers.
Elles seront dirigées dans des terres industrielles, où leurs maris font corps avec leurs machines, d’abord dans des bidonvilles, puis dans les cités de transit et finiront par s’arrimer dans des « grands ensembles » désertés par la population européenne, déjà programmés pour la démolition, ou le béton s’effrite, le fer rouille, les ascenseurs ne fonctionnent plus, les petits commerces ferment les uns après les autres.
Dans ces territoires de « sous-France », marqués du sceau de la relégation, les mères vont s’enraciner là où leurs enfants vont naître et grandir. Malgré leur isolement, leurs conditions de vie et leur analphabétisme, elles auront à coeur de pousser leurs enfants vers l’école républicaine et la réussite scolaire.
C’est à ce moment-là que s’abat sur ces territoires et sur leurs maris le choc de la désindustrialisation qui va fossiliser sur place des milliers d’OS maghrébins. Le chômage et la précarité s’abattent inexorablement sur les familles.
L’instauration d’une république islamique en Iran, en 1979, jette alors sur le monde et la composante française issue de l’immigration, un voile de méfiance et de suspicion de la société à l’égard de ces Maghrébins de France en se demandant : « Comment ce musulman est-il rentré chez nous ? », en oubliant que sa présence fait partie intégrante de l’histoire de la France.
Dans les années 80, une série d’actes racistes et l’apparition d’un apartheid insidieux s’abattent sur la génération de Français issus de l’immigration…Des jeunes gens, des jeunes filles, sortent de leur invisibilité et décident de marcher pacifiquement à travers toute la France, pour crier haut et fort « J’appartiens à ce pays ! J’appartiens à cette société ! Nous voulons plus de justice et d’égalité !» Leurs cris iront mourir sous les frontons des mairies de la République.
Les mères vont prendre en main la survie de leur famille, elles désertent leurs foyers, au détriment de l’éducation des plus jeunes, pour aller à des dizaines de kilomètres, parfois avec de longues heures de transport, travailler comme techniciennes de surface dans les entreprises, les hôpitaux, les écoles, les aéroports. Peu à peu, elles deviennent chefs de famille et s’exposent à la violence des maris qui vivent très mal leur exclusion du monde du travail et perdent leurs repères.
Certaines mamans auront la fierté de voir leurs enfants devenir diplômés. Mais, à compétences égales, leur taux de chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale.
A la relégation sociale des familles va lentement se substituer la relégation raciale des enfants.
De modèles, les aînés deviennent contre modèles pour les plus jeunes.Beaucoup sombrent dans la délinquance et vont se retrouver dans des prisons surpeuplées…Ces jeunes Français en quête d’identité seront souvent la proie d’un islam radical importé qui va choquer les mères qui s’inquiètent et qui crient, « Ce n’est pas notre islam »
Durant ces dernières décennies, des associations féminines vont se créer et soutenir ces mères et ces femmes, mais le politique restera sourd à leurs cris et à leurs inquiétudes.
Aujourd’hui, sur d’autres bouts de France, d’autres mères crient leur souffrance et leur détresse, face à tous les maux de la nouvelle désindustrialisation liée aux délocalisations, chômage, précarité, délinquance, et redoutent de voir leurs enfants s’engager sur la voie des extrémismes, qu’elles soient du Pas-de-Calais, de la Seine Saint-Denis, du Gard, du Var ou de Toulouse.
Nous sommes aujourd’hui les héritières des pionnières de l’immigration devenues grand mères, de ces « oubliées » de l’histoire…
Qu’elles aient été femmes de harkis, mères du regroupement familial, orphelines des acquis issus des luttes féministes, elles ont accompli seules, le chemin de leur émancipation et elles ont su nous inculquer, à nous leurs filles, les valeurs de la république et de la laïcité, elles ont fait de nous des Françaises à part entière.
Ces mères et ces femmes sont le pivot essentiel de l’équilibre républicain de la société.
C’est pour cela que leur parole doit être écoutée et valorisée.
C’est pour cela, qu’au nom de toutes ces femmes, nous souhaitons « Mahaba Bikoum » Bienvenue au Président du changement.
15/5/2012, Yamina Benguigui
Source : Respect Mag
Depuis 2010, le nombre de dossiers acceptés est en chute libre. Les demandes sont désormais soumises à la discrétion des préfectures et le niveau exigé aux tests de langue a été rehaussé.
Il étale son dossier sur la table, en soufflant. Desserre sa cravate, fatigué. A 50 ans, Mahmoud a passé presque la moitié de sa vie en France. Ses racines et son passeport restent égyptiens. Il aimerait devenir français, être considéré comme un citoyen à part entière, voter. Mais toutes ses demandes de naturalisation ont été rejetées jusqu’ici. «Il y a de quoi craquer, vraiment. Je suis intégré pourtant, je ne comprends pas. Je vis en France depuis 1990, je ne suis jamais parti. Si j’étais américain ou européen, ce ne serait pas pareil, j’en suis certain.»
Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, acquérir la nationalité est devenu extrêmement compliqué. Les étrangers se heurtent à une série de barrières administratives et à l’arbitraire des préfectures. Quatre candidats
à la naturalisation - Mahmoud, Adama, Amila et Alain - racontent cette course d’obstacles interminable.
Première étape, retirer le dossier en préfecture : un formulaire administratif de sept pages, estampillé «République française». Rien de bien impressionnant au premier abord. Mais l’obtenir est déjà une épreuve en soi. Conséquence du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, de plus en plus de préfectures se retrouvent embouteillées, avec des horaires d’ouverture en pointillé. Les files d’attente aux guichets s’allongent, prenant par endroits des proportions ahurissantes. Il faut parfois passer la nuit devant les grilles pour espérer être reçu le lendemain. Dans certains départements, le formulaire se télécharge directement sur le site internet, mais pas partout.
Mahmoud connaît bien ce document, il en est à sa quatrième demande. «A chaque refus, il faut tout recommencer, repartir de zéro. La préfecture garde les documents originaux. C’est très long de rassembler toutes les pièces, ça prend la tête, vraiment.»
Pour prouver son identité, le passeport du pays d’origine ne suffit pas. Il faut un extrait de naissance «et même celui des deux parents !» souligne Mahmoud. «Vous imaginez la galère ! Je dois demander à un ami qu’il fasse les démarches à ma place au Caire. Les documents doivent ensuite être traduits par un interprète avec un tampon officiel mis d’une certaine façon, et patati, patata…»
Une certaine «moralité»
Nés au Maroc, Amila et son mari ont été confrontés aux mêmes problèmes. «Toute notre famille vit ici. Mon mari est arrivé à l’âge de 5 ans et n’est jamais retourné au Maroc depuis. C’est comme ça. On a dû payer le voyage à sa mère pour qu’elle se rende auprès de l’administration avec son livret de famille. C’était le seul moyen de récupérer son extrait de naissance. Elle a 96 ans, un tel voyage, ce n’est pas rien, nous étions très inquiets.»
Lui est technicien hygiène sécurité, elle, gérante d’une maison de repos pour personnes âgées. Ils paient des impôts, leurs quatre enfants sont nés en France. Longtemps, ils ont vécu avec leur passeport marocain sans se poser trop de questions. Mais dans le climat ambiant de stigmatisation de l’étranger et des conditions toujours plus drastiques pour faire renouveler ses papiers, ils ont déposé une demande conjointe de naturalisation. «Pour rendre la vie plus simple», disent-ils. Ils croisent les doigts, leur requête est sur le point d’aboutir.
Les conditions exigées par la loi n’ont cessé de se durcir ces dernières années. Il faut désormais prouver que l’on vit dans l’Hexagone depuis au moins cinq ans, sauf exception. La moindre période d’irrégularité, même de quelques mois, suffit pour motiver un refus. Il faut aussi une certaine «moralité», autrement dit ne pas avoir eu affaire à la police et à la justice. «Le demandeur doit avoir en France le centre de ses intérêts matériels (notamment professionnels) et de ses liens familiaux», dit encore la loi.
Or, l’interprétation des textes varie d’une préfecture à l’autre. «Dans le département où j’ai fait la demande, cela veut dire avoir un travail stable et un logement à son nom», explique Adama, réfugié politique. Il a fui la Côte-d’Ivoire en 2005, où toute sa famille a été décimée durant les années de guerre civile. Obtenir la carte d’identité française serait pour lui «une nouvelle naissance», une chance de se reconstruire. Il a les yeux brillants de ceux qui mènent un lourd combat. La voix posée, il s’interroge : «Est-ce un crime de vouloir appartenir à une nation ? Pourquoi la France rend-elle l’intégration si difficile ?»
Mahmoud, lui, s’emporte, furieux. Il nous tend la dernière lettre de refus. «Lisez. On me refuse la naturalisation parce que je suis en CDD. Or, je suis employé municipal. Le maire est d’accord pour me titulariser comme fonctionnaire à condition que je sois français ! Vous voyez le problème ? Je tourne en rond, je suis coincé. C’est à péter les plombs, cette histoire.»
Des aberrations de ce genre, Laurence, bénévole dans une association d’aide aux immigrés, en a plusieurs à l’esprit. Comme Alain, 21 ans, étudiant en économie à la Sorbonne, à qui on refuse la nationalité parce qu’il ne remplit pas le critère de l’autonomie matérielle. «A ce compte-là, autant interdire à tous les étudiants de déposer une demande de naturalisation ! Mais j’en connais qui l’ont obtenue quand même. Pourquoi pas moi ?
L’argument de la préfecture ne tient pas, c’est ce qui me vexe le plus. Au début, j’ai cru qu’ils n’avaient pas compris que j’avais grandi en France.»
Originaire du Bénin, Alain a quitté son pays à l’âge de 6 ans pour rejoindre sa mère installée en France. «Elle aussi a eu beaucoup de difficultés. On lui a refusé trois fois la naturalisation avant de la lui accorder. Je sais qu’il ne faut pas lâcher, elle me l’a souvent répété. Mais je pensais que pour moi, ce serait plus facile, j’ai ma vie ici, mes souvenirs. J’ai écrit un courrier courtois à la préfecture pour leur expliquer. Ils n’ont rien voulu savoir. On m’a conseillé de ne pas engager d’avocat pour ne pas braquer l’administration. J’en suis là.»
Au-delà de la sévérité de la loi, c’est «l’arbitraire du guichet dans un système totalement discrétionnaire» qui hérisse Catherine de Wenden, directrice de recherches au CNRS et spécialiste des migrations. «Avant, l’examen des procédures était centralisé à la sous-direction des naturalisations, près de Nantes. Cela prenait plus de temps mais au moins il y avait une égalité de traitement. Aujourd’hui, certes les délais sont réduits mais en termes de libertés publiques, c’est une attaque grave.»
Thermomètre politique
Longtemps, la naturalisation, symbole par excellence de l’intégration, a été préservée des aléas politiques. La procédure était purement administrative. Le virage s’est opéré sous l’ère Sarkozy. Depuis 2010, les
naturalisations sont gérées par les préfectures. En fonction du thermomètre politique. Ainsi, en janvier, l’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, se réjouissait d’une baisse de 30% des naturalisations par décret entre 2010 et 2011 : de 94 573 à 66 273. S’y ajoutent les acquisitions de nationalité par mariage : environ 20 000 par an.
La conception même de la naturalisation a changé, poursuit Catherine de Wenden. «Jadis, c’était une porte d’entrée pour permettre l’intégration. Aujourd’hui, la logique est complètement inversée. La naturalisation est devenue un certificat de bonne conduite. On examine le passé. Pour être naturalisé, il faut apporter la preuve
qu’on est déjà intégré.» Le pompon, c’est que depuis le 1er janvier, les candidats doivent ajouter à leur dossier une attestation de maîtrise de la langue française. Jusqu’alors, l’agent de la préfecture vérifiait lui-même le
niveau du candidat lors d’un entretien. Désormais, l’examen se déroule en amont, dans un centre agréé. Le niveau d’oral exigé est élevé, il correspond à celui d’un élève de troisième.
Adama a dû débourser 110 euros pour passer les épreuves. Chaque organisme est libre de fixer ses prix. «Il y a des mois d’attente, c’est très difficile de trouver une place, rapporte-t-il. On passe l’examen sur ordinateur, donc il faut un minimum de maîtrise informatique. Les questions ne sont vraiment pas simples, et on dispose de peu de temps pour répondre. Sachant qu’à chaque mauvaise réponse, c’est des points foutus en l’air. J’attends toujours les résultats. Sans cette attestation, je ne peux avoir de rendez-vous à la préfecture pour l’entretien.»
Des entretiens blancs
L’entretien, dernière étape. La barrière ultime à franchir. La naturalisation n’est pas un droit. Même si les conditions sont réunies, l’administration est libre de la refuser. La loi est très claire sur ce point. Pendant trente minutes, l’agent pose un tas de questions, parfois intrusives. Chabane, 34 ans, français depuis peu, raconte : «On m’a demandé quelles étaient mes fréquentations, la couleur de peau de mes amis, leur nationalité. Pour voir si j’étais bien intégré.» Autre question qui revient souvent : «Pourquoi souhaitez-vous devenir français ?»
«On les prépare, on fait des entretiens blancs. Il ne suffit pas d’être prêt sur le plan administratif, il faut qu’il le soit émotionnellement. Cela fait remonter beaucoup de choses du passé», explique Viviane Schiavi, de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Ces derniers temps, elle constate une hausse des demandes d’aide. «On épaule entre dix et quinze personnes en ce moment contre deux ou trois les années précédentes. C’est devenu tellement dur.» Bientôt, il faudra aussi les entraîner à répondre à des QCM de culture générale. Avec des questions du type : «A qui associez-vous l’Arc de triomphe : Napoléon ? Le général de Gaulle ? Jules César ?» Le décret entre en vigueur au 1er juillet. Que va faire le
nouveau président ? Nul ne le sait : pendant la campagne présidentielle, François Hollande ne s’est pas prononcé sur la question des naturalisations.
Les gagnants de cette course d’obstacles et de nerfs auront droit à une cérémonie à la préfecture, avec buste de Marianne pour les photos, Marseillaise et petit film sur l’histoire de France. Mahmoud espère en passer par là, un jour. Mais sans illusion. «Lors de ma première demande de nationalité, j’avais coché la case pour franciser mon prénom. J’ai abandonné l’idée depuis. J’ai compris que même si j’obtiens le passeport français, je ne serai jamais considéré comme un citoyen à part entière, au mieux comme un Français de deuxième classe.»
15/5/2012, MARIE PIQUEMAL
Source : Libération
Bien souvent dans le discours du public comme dans celui des médias, voire dans celui de certains professionnels de l'éducation ou de la santé, on a l'étrange sentiment qu'adultes, jeunes, adolescents et enfants seraient tombés de planètes différentes. En particulier, on semble souvent oublier que jeunes et adultes ont été de petits enfants et que ceux-ci sont l'avenir d'une société. Or, ce que les humains ont vécu dans l'enfance les marque à jamais.
La catégorie des "jeunes" fait l'objet, en France, d'un intérêt particulier depuis une vingtaine d'années et cet intérêt a revêtu une forme inquiétante et négative depuis 10 ans. "Crapules, voyous, racailles", voilà des mots pour qualifier les jeunes qu'on a pu entendre dans la bouche du chef de l'État lui-même. On imagine bien que ce mépris affiché et ces humiliations répétées peuvent difficilement rester sans séquelles. Ce vocabulaire exécrable a été dirigé principalement vers les jeunes "issus de l'immigration", et n'a pas épargné leurs familles qui ont été à diverses reprises traitées de tribus. Il s'est étendu à des enfants de plus en plus jeunes, les notions mêmes d'enfance et de minorité semblant se déliter au fil des réformes de la justice des mineurs. De fait, depuis quelques années et plus particulièrement depuis le tristement célèbre "Rapport préliminaire Bénisti" sur la prévention de la délinquance, daté d'octobre 2004, émanant d'un groupe d'études parlementaire et destiné au ministre de l'Intérieur, l'association systématique entre immigration et délinquance est devenue, dans le discours de nos gouvernants, un "fait". Il n'est donc pas surprenant que cette association, qu'aucun travail scientifique sérieux ne vient étayer, soit devenue l'un des pivots de la campagne électorale de l'ex-président de la République même si l'argumentation a bien souvent reposé sur des contrevérités concernant les familles immigrées.
Les crimes odieux commis par Mohamed Merah ont exalté cette dénonciation de l'immigration et aggravé la confusion dans les médias et chez le public, le spectre du terrorisme venant rejoindre le fantasme d'une délinquance strictement limitée à un groupe. Dans le traitement expéditif de cette affaire, jamais n'a été évoquée la nécessité d'une réflexion sur les racines profondes de l'embrigadement religieux. Beaucoup de jeunes hommes "issus de l'immigration" sont, comme Mohamed Merah, Français, nés en France de parents qui, les démographes le savent bien, n'ont pas pris à la légère la décision de quitter leur pays, avaient de sérieuses raisons économiques de le faire, généralement une bonne formation et une indéniable capacité de se projeter dans l'avenir.
Ce n'est jamais la lie d'une société qui fait le choix de l'émigration. Durant les 20 ans où j'ai été pédiatre dans des centres médico-sociaux et médecin de PMI, j'ai reçu, par centaines, les enfants ou petits enfants de ces immigrants maghrébins ; ils venaient souvent me voir pour des troubles du sommeil ou de l'appétit, signature d'une vive anxiété. En effet, une attente considérable pesait sur eux, principalement sur les garçons et surtout les aînés. Vécus par leurs pères comme outils d'ascension sociale pour la famille, ils faisaient l'objet de pressions psychologiques extrêmes quant à leur réussite scolaire, symbole d'une émigration réussie. Bien souvent et de façon contre-productive, ces pressions étaient responsables de leur échec. Ces enfants, qui ont maintenant entre 20 et 30 ans, ont pour beaucoup vécu l'inexorable développement du chômage de leurs pères, source de disqualification du travail à leurs yeux, comme l'explique si bien Christophe Dejours dans " Conjurer la violence. Travail, violence et santé ", ainsi que la désertification des banlieues, réduites à de tristes immeubles et de gigantesques panneaux publicitaires ventant des objets inaccessibles (comme le montre le beau film de Yamina Benguigui " 9/3. Mémoire d'un territoire "), pour finalement devenir la cible des insultes du gouvernement de leur propre pays, et assis’ter à l'orchestration de la haine dans les familles.
En effet cette loi inique sur la pénalisation financière des familles d'enfants déscolarisés est effectivement appliquée. L'humiliation dans l'enfance, source de dévalorisation de soi, ne peut pas rester sans conséquences ; il suffit de penser aux Intifadas pour s'en convaincre. Il est probable que certains réagissent par le besoin compulsif d'acquérir, si nécessaire par le vol, ces biens de luxe qui leur sont interdits ; d'autres, habités à la fois par un besoin de spiritualité et une rage vengeresse, sont devenus la proie des recruteurs du terrorisme. Une chose est sûre, il s'agit là d'un échec grave de la politique d'intégration et la France est responsable de ces failles.
Mais ces jeunes "musulmans", "étrangers", "immigrés" qu'on a diabolisés ces dernières semaines sont l'arbre mensonger qui cache la forêt. Toutes les enquêtes récentes sur les consommations de drogues montrent que les jeunes les plus aisés sont les plus concernés ; la maltraitance et la souffrance des enfants sont présentes dans toutes les classes sociales (comme je l'ai montré dans "Les oubliés", ouvrage sur l'enfance maltraitée). Il faut accepter ces deux vérités pénibles : la délinquance a des racines profondes dans la souffrance, et cette dernière se retrouve aussi bien dans les " cités " que dans le huis clos des maisons bourgeoises qui ne font pas l'objet de la même suspicion.
C'est dire que la prévention de toutes les déviances chez les jeunes, qu'il s'agisse de la délinquance ou de la tentation terroriste, mais aussi du suicide, de l'addiction aux drogues doit être très précoce et que la stratégie préconisée par François Hollande est la bonne : donner des moyens à l'école maternelle et à l'école élémentaire. Certes il va être difficile de reconstruire le tissu protecteur qui entourait, il y a encore quelques années, les enfants. Que sont devenus les principaux outils : les RASED supprimés, le système de santé scolaire soigneusement détricoté et maintenant exsangue ! Oui il faut créer des postes et pas seulement des postes d'enseignants mais aussi de psychologues, infirmières, médecins...
Il va aussi falloir éviter l'écueil de la condamnation excessive, voire la diabolisation, de toute forme de repérage ou de dépistage scientifiques précoces des troubles du comportement (signes de souffrance chez le très jeune enfant), d'autant que la littérature internationale montre bien la gravité potentielle à long terme des conséquences de ces troubles lorsqu'ils ne sont pas repérés, diagnostiqués et pris en charge dans la petite enfance. En fait, loin de la stigmatisation des familles, brandie par certains professionnels (de façon compréhensible ces dernières années mais qui ne devrait plus être de mise avec le nouveau gouvernement), il est possible d'envisager des stratégies de dépistage qui reposent sur le strict respect du secret professionnel et concernent tous les enfants sans "ciblage" social ou culturel. Créer un nombre important de postes à l'éducation nationale (60 000 si nécessaire) peut aider les enseignants à être plus proches de leurs élèves, dans des classes moins surchargées, et les équipes pédagogiques et celles de santé à travailler ensemble et avec les autres professionnels présents dans les écoles ainsi qu'avec les parents. Ce n'est pas si cher payer l'avenir de notre société !
Il est vrai qu'il faut beaucoup de courage politique pour mettre en place des mesures dont on ne connaîtra pas les résultats au terme d'un mandat, voire de deux. C'est probablement l'une des grandes raisons du délaissement des enfants en tant que priorité politique, outre bien sûr le fait qu'ils ne votent pas. Si l'espoir de la croissance l'emporte sur la fatalité de l'austérité, on peut imaginer, dans le cadre d'une sorte de New deal à la française, des chantiers pour la petite enfance, et notamment des programmes d'accès à la culture. Ces petits enfants de toutes les couleurs, se tenant par la main dans les musées et faisant preuve d'une insatiable curiosité, sont, espérons le, les garants d'une société future d'égalité et d'ouverture à autrui.
15/5/2012, Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche émérite Inserm
Source : Le Monde
Le projet d'école secondaire musulmane d'Anderlecht avance. Les statuts du pouvoir organisateur, l'Institut Al Amal, viennent d'être publiés au Moniteur belge. Le dossier sera évoqué, ce mardi, à la commission de l'éducation de la Communauté française.
Plus de 41 % des élèves du secondaire, dans l’enseignement officiel bruxellois, sont musulmans La demande justifie la création du futur collège musulman d’Anderlecht © Belga
Si d'autres établissements d'enseignement confessionnel musulman sont déjà reconnus et subsidiés, c'est la première fois qu'un projet d'école complète, intégrant le maternel, le primaire et le secondaire est introduit, à l'administration.
Ce projet entend répondre à la saturation de nombreuses écoles bruxelloises mais aussi à l'interdiction quasi généralisée du port du foulard islamique dans les établissements du réseau officiel de la région bruxelloise, majoritairement fréquenté par des élèves musulmans (43% des effectifs dans le primaire et 41% dans le secondaire).
RICARDO GUTIERREZ
15 mai 2012
Source : Belga
Les Caritas de la Méditerranée rejettent « l’équation trop facile entre immigration et criminalité »
Du 16 au 18 mai 2012, à Cagliari (Sardaigne), se tient la troisième rencontre de MigraMed, l’association qui réunit une vingtaine de Caritas des régions de la Méditerranée, pour mieux coordonner les efforts en direction des migrants. « Nous devons accroître le souci des catholiques envers l’immigration et les immigrants, c’est désormais un élément constitutif de notre Église », a affirmé le nouvel archevêque de Cagliari, Mgr Arrigo Miglio, en prélude à ce rendez-vous.
Un an après les révoltes dans le monde arabe, et avec la crise économique que traverse l’Europe, il a appelé les autorités gouvernementales de son pays à faciliter l’acquisition de la citoyenneté italienne pour tous les enfants d’immigrés nés en Italie.
L’Église, a-t-il dit encore « repousse l’équation trop facile entre immigration et criminalité », et espère que cette session de MigraMed pourra aider à « cheminer vers une plus grande sensibilité à l’égard des droits de la personne immigrée ».
Les Caritas des pays comme la Libye, le Liban, la Turquie, la Tunisie, le Maroc ou l’Algérie, vont notamment pouvoir confronter leurs préoccupations avec celles de leurs collègues des pays du nord, comme la France l’Allemagne, Malte, la Grèce ou l’Espagne.
15/5/2012
Source. La Croix
La situation des enseignants de la langue arabe et de la culture marocaine en fonction à l'étranger est mise à mal. Que ce 'soit en Italie, en Espagne ou en Frarice, des voix s’élèvent à l'unisson pour dénoncer leur marginalisation. La régularisation de leur situation s'impose…Suite
P lus que quelques semaines avant le démarrage de l'opération Transit. Cette dernière devrait être lancée dès les premiers jours du mois de juin mais le flou continue de l'entourer. En effet, côté marocain, c'est un silence radio gênant qui règne, les informations sur les actions et sur le dispositif d'accompagnement habituellement mis en place n'ont pas encore été annoncées….Suite
La Commission mixte maroco-espagnole chargée de l'opération Transit a tenu, lundi à Marrakech, une réunion de travail, avec à l'ordre du jour deux points essentiels liés à l'évaluation de la dernière opération de Transit et à la coordination au sujet du dispositif d'accueil des Marocains résidant à l'étranger (MRE), mis en place pour l'opération en cours.
Co-présidée par le wali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, Khalid Zerouali, et le sous-secrétaire d'Etat espagnol à l'Intérieur, Luis Aguilera Ruiz, cette réunion permettra aux deux parties d'examiner les mesures à prendre en matière de fluidité du trafic et de la sureté et la sécurité, outre les actions de proximité notamment, de suivi, d'accompagnement et de communication.
Les participants à cette rencontre se sont félicités du rôle central joué par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, ainsi que des efforts consentis en vue d'assurer le déroulement de l'opération Transit dans de meilleures conditions, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI.
Dans une déclaration à la MAP, M. Zerouali a souligné que lors de cette réunion, l'accent a été mis sur la nécessité de parvenir aux meilleurs niveaux de fluidité, de sureté et de sécurité, outre le travail de proximité.
L'ensemble des participants ont salué le rôle fondamental de la Fondation Mohammed V pour la solidarité qui déploie des efforts colossaux dans le but d'apporter assistance aux Marocains résidant à l'étranger (MRE) lors de l'opération retour, a indiqué M. Zerouali. "Nous avons également discuté des questions d'ordre technique, notamment le plan de flotte pour s'assurer de la disponibilité des bateaux dans la perspective de garantir une offre suffisante de nature à permettre une plus grande fluidité", a-t-il précisé.
Les deux parties ont, de même, examiné la coopération sécuritaire au niveau des frontières en vue de protéger cette opération contre tout acte lié à la criminalité transfrontalière, notamment le trafic des stupéfiants et des êtres humains, a-t-il relevé, ajoutant que les discussions ont porté aussi sur les actions de proximité, dont la couverture médicale et l'assistance sanitaire, ainsi que les autres dispositions à prendre tout au long des itinéraires empruntés par les MRE.
Même si le mois sacré de Ramadan interviendra au milieu de la saison estivale et se répercutera sur les périodes de pic, "nous avons décidé de rester en contact. Nous allons identifier les points focaux et convenu de maintenir un contact permanent afin de surmonter toute difficulté qui surviendrait lors de l'opération", a signalé M. Zerouali.
Sur l'évaluation de l'opération précédente, il a rappelé les bonnes performances réalisées en matière de réduction du temps d'attente et des incidents techniques au niveau des bateaux et des autocars ou de lutte contre la criminalité transfrontalière.
"Nous sommes en train de suivre avec grande attention les mutations au niveau des habitudes de voyage, étant donné que l'aérien commence à prendre aujourd'hui de l'importance. Nous restons vigilants afin de pouvoir être à la hauteur des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI", a-t-il souligné.
M. Aguilera Ruiz s'est félicité, quant-à-lui, de cette réunion préparatoire de l'opération Transit 2012, faisant observer que le gouvernement espagnol accorde une grande importance à la collaboration avec le Maroc dans ce domaine, à l'instar des opérations précédentes.
Il a réitéré l'engagement de son pays à mobiliser tous les moyens et les ressources nécessaires afin de garantir à cette opération toutes les conditions de réussite. "Nous œuvrons aussi pour raffermir et promouvoir le contact direct avec les services compétents afin d'être en mesure de transcender toute difficulté dans l'avenir", a-t-il noté.
14 mai 2012
Source : MAP
L'amélioration des conditions d'intégration de la communauté marocaine en Grande-Bretagne a été au centre d'entretiens tenus, lundi à Londres, par le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maazouz, avec le ministre britannique de l'immigration, Damien Green.
Lors d'une rencontre tenue au siège du Home Office (ministère de l'Intérieur), en présence de l'ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Chrifa Lalla Joumala Alaoui, les deux responsables ont mis en exergue l'importante contribution de la communauté marocaine à la société britannique et son rôle dans le renforcement des liens entre les deux pays amis.
La rencontre a porté sur plusieurs questions relatives au renforcement de l'intégration de la communauté marocaine au sein de la société britannique, a indiqué M. Green à la MAP, ajoutant que l'accent a été mis sur l'importance de l'enseignement et sur les efforts à déployer pour permettre à cette communauté de préserver sa propre culture tout en réussissant son intégration dans le pays d'accueil.
La contribution de la communauté marocaine à tous les aspects de la vie au sein de la société britannique devra se renforcer davantage au regard du nombre de plus en plus grandissant des compétences marocaines présentes notamment dans des domaines aussi sophistiqués que celui la finance, a noté M. Green.
Le responsable britannique s'est, par ailleurs, félicité des progrès enregistrés par le Maroc sur la voie de la perfection de son édifice démocratique, notant au passage que les relations de coopération déjà excellentes entre les deux pays sont appelées à se renforcer davantage.
M. Maazouz, qui effectue une visite de travail de trois jours à Londres, s'était entretenu, dans la matinée, avec le Secrétaire d'Etat britannique pour les communautés et le Gouvernement Local, M. Eric Pickles.
Ce dernier a saisi l'occasion pour exprimer la volonté du gouvernement britannique de renforcer davantage les relations de coopération avec son homologue marocain, tout en réitérant l'appréciation positive faite par le Royaume-Uni au sujet du processus de réformes initié par le Maroc sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI.
"Le gouvernement britannique soutient avec force le processus de changement amorcé au Maroc en particulier depuis l'adoption de la nouvelle Constitution", a dit M. Pickles, ajoutant que ce programme de réforme renforce la position du Maroc en tant que "modèle de stabilité dans son environnement régional marqué par des changements rapides".
Par ailleurs, M. Maazouz a indiqué que les parties marocaine et britannique se sont mises d'accord pour la mise en place d'une feuille de route pour améliorer les conditions d'intégration de la communauté marocaine en Grande-Bretagne.
Des questions restent à régler notamment celles relatives à la couverture sociale et à l'exportabilité des pensions de retraite, a dit le ministre, mettant l'accent sur la nécessité de répondre aux attentes de cette communauté, en particulier les jeunes, en termes de préservation de leur identité culturelle notamment à travers l'enseignement de la langue arabe, de la religion musulmane et de la culture marocaine.
La coopération avec le gouvernement britannique devra permettre de répondre à ces attentes dans les meilleures conditions, a dit M. Maazouz.
Le ministre a, d'autre part, souligné que ses interlocuteurs britanniques notent avec beaucoup de satisfaction les progrès réalisés par le Maroc en matière de démocratie et de mise en place d'un mode de gouvernance s'inscrivant dans le cadre des modèles des grandes démocraties du monde.
Ces responsables considèrent le Maroc comme "un modèle pour la région", a poursuivi M. Maazouz, notant que la communauté marocaine établie en Grande-Bretagne a un rôle important à jouer pour accompagner le renforcement des relations entre les deux pays.
14 mai 2012
Source :MAP
Le Maroc est en train de mettre en Âœuvre une stratégie nouvelle en faveur de ses ressortissants résidant à l'étranger, fondée sur la communication et l'écoute, a indiqué le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (RME), M. Abdellatif Maazouz.
+Nous sommes en train de mettre en Âœuvre une nouvelle stratégie fondée sur la communication et l'écoute pour répondre aux attentes des Marocains du monde+, a dit M. Maazouz lors d'une rencontre lundi soir avec les présidents d'associations marocaines en Grande-Bretagne.
Seule une interaction efficace est à même de faciliter une meilleure réponse aux attentes de la communauté marocaine établie à l'étranger, a dit le ministre lors de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs représentants de la communauté marocaine établie au Royaume-Uni.
Les profonds changements que la communauté marocaine à l'étranger a connus sur les plans démographique, économique et social requièrent une nouvelle approche, prenant en compte les spécificités, les préoccupations et les problèmes de cette communauté, a expliqué M. Maazouz.
Revenant en détail sur la stratégie de son département, M. Maazouz a expliqué que celle-ci se décline en plusieurs axes dont le développement des relations de coopération avec les gouvernements des pays d'accueil dans le but de défendre au mieux les droits et intérêts des RME, le renforcement et la diversification des programmes éducationnel et culturel et l'implication des MRE dans divers projets de développement économique, politique et social au Maroc.
Le ministre a, d'autre part, souligné l'important rôle que les associations peuvent jouer, en tant que partenaires clefs dans la mise en œuvre de cette stratégie. Il a noté, dans ce contexte, que ces associations doivent être capables de mobiliser des partenaires pour leurs projets et de défendre les droits de leurs adhérents.
Le responsable a souligné que son département se tient prêt pour accompagner ces associations, en les mobilisant pour mettre en œuvre des projets en faveur de la diaspora marocaine notamment à travers le renforcement de leurs capacités de monitoring, de management et de financement de projets.
Par ailleurs, le ministre a tenu une réunion avec les imams marocains en Grande-Bretagne axée sur le rôle qu'ils peuvent jouer pour le renforcement de l'attachement des membres de la communauté marocaine, en particulier les jeunes, à leur identité marocaine.
M. Maazouz a saisi l'occasion pour souligner la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI, Commandeur des Croyants, entoure la communauté marocaine établie à l'étranger.
Le responsable, qui effectue une visite de trois jours en Grande-Bretagne, s'est entretenu, lundi, avec le Secrétaire d'Etat britannique pour les communautés et le Gouvernement Local, Eric Pickles, et le ministre de l'immigration, Damien Green.
Il devra assister, mardi, à des rencontres avec les membres de la communauté juive marocaine et les cadres marocains à la City (quartier financier de Londres).
15 mai 2012
Source :MAP
Les Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont transféré au Maroc, à fin avril, l'équivalent de 17,77 milliards de dirhams (MMDH) contre 17,13 MMDH durant le même mois de l'année 2011, affichant ainsi une hausse de 3,7 pc, indique mardi l'Office des changes.
Par rapport au mois de mars, les recettes des MRE ont enregistré une progression de 31,6 pc, à plus de 17,77 MMDH, contre 13,50 MMDH en mars 2012, selon l'Office qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.
Par ailleurs, les recettes voyages ont totalisé à fin avril quelque 16,68 MMDH contre 16,51 MMDH une année auparavant (+1 pc), alors que les dépenses de cette catégorie de services ont atteint 3,06 MMDH, indique la même source.
Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 8,56 MMDH contre 8,89 MMDH (-3,7 pc), alors que les dépenses ont augmenté de 25,5 pc (3,17 MMDH contre 2,52 MMDH).
15 mai 2012
Source : MAP
Le Festival du Film Arabe de Fameck prépare sa 23ème édition qui se déroulera du 10 au 22 octobre 2012. Cette manifestation annuelle, a pour ambition de faire découvrir la richesse des cultures arabes autour du cinéma mais aussi de la littérature, des arts plastiques, de la musique, de l'artisanat et de la gastronomie.
Un quart de la population belge a un parent né étranger. Selon une étude de l'institut Itinera, la Belgique accueille proportionnellement plus d'étranger que les grands pays d'immigration.
En 10 ans, il y a eu une entrée nette de 500 000 migrants
Voilà une étude qui complète la vision que l’on se fait de l’immigration en Belgique. Et qui risque de faire du bruit. L’étude que l’Institut Itinera consacre au sujet montre que la Belgique est clairement devenue une terre d’immigration. En 10 ans, la Belgique a connu une arrivée nette d’immigrants d’un demi-million de personnes. Ce qui représente environ 4,5 % de la population belge. La Belgique accueille proportionnellement plus de migrants que tous ses pays limitrophes. Mais également davantage que des pays traditionnels de migration comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou le Canada qui, en 10 ans, a connu un solde migratoire net de 4 % de sa population (voir infographie).
Il n’en a pas toujours été comme cela. Au cours du XIXe siècle, la Belgique affichait même un solde migratoire négatif. En clair, le nombre de personnes quittant le pays était supérieur à celui des personnes qui s’y établissaient. Lors du recensement de 1870, on dénombre seulement 170 000 étrangers en Belgique, soit 2,8 % de la population totale. Une première vague d’immigration, encore modeste, aura lieu durant l’entre-deux-guerres. Mais c’est après la guerre que la Belgique a recours à l’immigration. Le pays connaît une forte croissance économique. Il faut reconstruire les infrastructures détruites par la guerre. La crise du pétrole en 1973 met le holà au recrutement de la main-d’œuvre à l’étranger. L’immigration connaît alors une période de stabilisation. Mais elle repart à la hausse 15 ans plus tard, notamment via les regroupements familiaux.
Près de la moitié des migrants ne viennent pas de l’Union
L’immigration en Belgique reste une affaire d’Européens. En additionnant le nombre d’immigrés provenant d’un pays de l’Union européenne avant l’élargissement (34 %), celui des immigrés issus des nouveaux Etats membres (19 %) et celui des immigrés européens extra-communautaires (10 %), on arrive à un total de 63 %. Mais les migrations européennes sont les moins durables : 40 % des Européens venant en Belgique retournent un jour dans leur pays contre seulement 10 à 15 % des immigrés non européens. "Dès lors, conclut l’étude, le solde migratoire est probablement à majorité extra-communautaire".
Comment expliquer cette forte pression migratoire extra-européenne alors que l’immigration de travailleurs peu qualifiés a été stoppée en 1974 ? Dans la moitié des cas, on peut l’expliquer par un regroupement familial. Les migrants venus dans les années 60 ont fait des enfants qui se sont à leur tour mariés, souvent avec une personne du pays d’origine de leurs parents.
En 20 ans, 800 000 étrangers ont acquis la nationalité belge
La Belgique compte sur son territoire un peu plus d’un million de personnes de nationalité étrangère. Ce chiffre représente entre 9 et 10 % de la population totale et est relativement stable avec le temps. Ce qui a fortement changé en revanche, c’est le nombre de personnes étrangères ayant acquis la nationalité belge. Depuis 1985, l’année où la loi sur l’acquisition de la nationalité a été assouplie, près de 800 000 étrangers sont devenus belges. Et parmi ces personnes, une très large majorité d’immigrés extra-communautaires (80 % du total). Si on additionne les étrangers (9,76 % de la population totale), les Belges nés étrangers (7,74 %) et leurs enfants respectifs, on arrive à un total de 25 %. Cela veut dire qu’au moins un quart de la population belge a un ou deux parents nés étrangers. Et cela ne fera qu’augmenter puisque selon une étude Eurostat, la population belge d’origine étrangère représentera entre 30 et 50 % de la population belge d’ici 2060. Cela met sous un autre jour le défi de l’intégration qui, aujourd’hui, a tendance à se concentrer sur les primo-arrivants.
15/5/2012
Source : Lalibre.be
La décision du gouvernement fédéral de donner plus de pouvoir aux employeurs dans le choix des travailleurs étrangers qui pourront s'établir au Canada ouvre la porte à de possibles fraudes.Le ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, multiplie les annonces au sujet de sa réforme de l'immigration. Le ministre veut permettre aux employeurs de recruter les immigrants qu'il leur faut pour combler, par exemple, la pénurie de travailleurs de métiers dans l'Ouest canadien.
À l'heure actuelle, un étranger accroît ses chances de s'établir au pays s'il a une offre d'emploi en main. Jason Kenney entend privilégier davantage ceux qui détiennent de telles offres d'emploi réservées (OER).
Pourtant, une évaluation interne de Citoyenneté et Immigration Canada fait état d'offres d'employeurs inexistants, de postes fictifs et d'offres de complaisance de la part d'amis ou de parents.
Le rapport parle même d'un possible trafic d'offres d'emploi.
Extrait de l'Évaluation du programme des travailleurs qualifiés (fédéral) :[...] les agents des bureaux des visas visités sont extrêmement défavorables à l'utilisation des OER. Selon eux, il est difficile de valider les employeurs et les offres d'emploi à l'étranger, beaucoup d'offres sont frauduleuses [...].
Certains clients iraniens de Negar Achtari, une avocate en droit de l'immigration, ont été joints par une organisation qui leur a demandé jusqu'à 50 000 $ pour une offre d'emploi.
« Quand on parle de vente d'offre réservée, c'est vrai. » — Negar Achtari, avocate en droit de l'immigration
Le président de l'Association québécoise des avocats en droit de l'immigration, Dan Bohbot, croit même que cette situation risque de se détériorer avec les compressions annoncées dans la fonction publique.
« Les ressources allouées justement pour contrer la fraude vont diminuer. » — Dan Bohbot, président, Association québécoise des avocats en droit de l'immigration
La réforme de l'immigration permettra de combler la pénurie de travailleurs de métier dans l'Ouest canadien.
Les experts rencontrés par Radio-Canada se demandent si le pays doit vraiment confier aux employeurs le choix des immigrants.
De son côté, Citoyenneté et Immigration Canada soutient que les immigrants qui ont un emploi réservé à leur arrivée gagnent beaucoup plus d'argent et s'intègrent plus facilement. Quant à la fraude, le ministère promet des mesures pour la réduire.
Des réactions aux Communes
Le dossier a rebondi, lundi après-midi, à la période de questions à la Chambres des communes.
La porte-parole du NPD en matière d'Affaires étrangères, Hélène Laverdière, a apostrophé le ministre Jason Kenney. Elle lui a demandé si « les conservateurs allaient refaire leurs devoirs au lieu d'inciter à la fraude ».
Le ministre a répliqué en soulignant que les immigrants qui obtiennent une offre d'emploi avant leur arrivée touchent un salaire deux fois plus élevé que les autres qui n'ont pas d'offres préalables.
Jason Kenney a répété que son gouvernement continuera à lutter contre la fraude envers les immigrants.
14/5/2012
Source : Radio Canada
L'immigration tant décriée par une frange de la population est en réalité le fondement même de la société belge, révèle une étude. Elle relève aussi que l'immigration s'est accentuée ces 10 dernières année et que si les immigrés extra-européens ne représentent "que" 10% du total, ils ne retournent pour la plupart jamais vivre dans leur pays d'origine.
Selon une étude d'Itinera Institute, la Belgique est devenue une nation d'immigrants. En effet, au moins un quart de la population belge actuelle a un ou deux parents nés étrangers, peut-on lire ce mardi dans La Libre Belgique. Si on remonte encore d'une génération, il reste peu de Belge à 100%.
Plus d'immigrants que chez nos voisins ou qu'en Amérique
Terre d'accueil depuis toujours, la Belgique a connu une arrivée plus nette d'immigrants ces 10 dernières années: un demi-million de personnes, ce qui représente environ 4,5% de la population belge. Elle accueille proportionnellement plus de migrants que tous ses pays limitrophes, mais également davantage que des pays traditionnels de migration comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada.
Surtout des Européens
Toujours d'après l'étude, l'immigration en Belgique reste une affaire d'Européens. En additionnant le nombre d'immigrés provenant d'un pays de l'Union européenne avant l'élargissement (34%), celui des immigrés issus des nouveaux Etats membres (19%) et celui des immigrés européens extra-communautaires (10%), on arrive à un total de 63%. Mais les migrations européennes sont les moins durables: 40% des Européens venant en Belgique retournent un jour dans leur pays, contre seulement 10 à 15% des immigrés non européens.
15/5/2012
Source : RTL.be
Au cœur de débats sur l’islam et la laïcité qui ont émaillé le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qu'attendent les musulmans de l'arrivée de François Hollande au pouvoir? S’ils sont globalement soulagés du départ du président sortant et s’attendent à « moins de stigmatisation » de la part du gouvernement socialiste, les responsables interrogés font part de leurs craintes face aux visions « laïcistes » d’une certaine partie de la gauche.
Sami Debah, président du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une association, fondée il y a dix ans, qui recueille les témoignages des victimes d’actes anti-musulmans et leur propose une aide juridique. Le CCIF a notamment porté plainte contre Marine le Pen suite à ses propos assimilant les prières de rues à l’occupation nazie.
« On espère une normalisation entre les musulmans et le pouvoir politique, une non-ingérence mutuelle. Le gouvernement précédent a fait appel aux sujets liés à l’islam pour tenter de récupérer l’opinion publique lorsqu’il prenait des mesures impopulaires ou pour capter le vote Front national. Espérons que les socialistes ne le feront pas et que les musulmans ne soient plus présentés comme d’éternels étrangers dans leur propre pays.
Et, lorsque le FN remettra l’islam sur la table, nous espérons que le gouvernement ne lui emboitera pas le pas mais lui apportera la contradiction. Le problème, c’est la méconnaissance de l’islam par une partie de la gauche.
On aimerait plusieurs signaux : la mise en place d’une mission parlementaire pour mesurer, identifier l’islamophobie et lutter contre ce phénomène. Mais ce qui montrerait vraiment la bonne volonté du gouvernement serait l’abandon du texte « anti-nounous voilées », voté par la gauche au Sénat ». Ce texte vise à encadrer le port de signes religieux, y compris pour des femmes gardant des enfants à domicile.
« Mais on redoute que, de la même manière que la droite a utilisé les thèmes de la sécurité ou de l’identité nationale pour taper sur l’islam, la gauche reprenne ce thème sous couvert de sujets liés à l’égalité homme-femme ou à la laïcité. On sait qu’il y a à gauche des frictions sur ces thèmes, entre les plus obtus, les plus intransigeants et les partisans d’une normalisation. Dans ce contexte, la nomination de Manuel Valls [au ministère de l’intérieur ou à Matignon], ne serait pas un bon signal et nous amènerait à mener bataille ». M.Valls est l’un des rares députés socialistes à avoir voté la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public et a publiquement soutenu la directrice de la crèche Babyloup, en procès contre une de ses salariées voilées.
Abdallah Dliouah, imam à Valence
« Je pense qu’avec le nouveau gouvernement, on sera moins dans la stigmatisation. Même si pendant le débat [entre les deux tours de l’élection présidentiel], les deux candidats ont été dans la surenchère sur le halal ou le niqab. Mais ce changement [de majorité] est quand même positif car les musulmans ont vraiment passé des moments difficiles ces cinq dernières années. Même si on se disait « on est français, on ne risque rien », on était sincèrement inquiets. Inquiets de savoir comment nous voit notre voisin, inquiets de devoir dire que l’on est musulman… Et certains pensaient à quitter la France.
Mais ce n’est pas gagné car ce qui va rester après ces cinq années, c’est la vulgarisation du discours anti-islam. On a entendu de la part d’un ministre de l’intérieur des choses que l’on n’entendait que dans la bouche des Le Pen.
Aujourd’hui, pour que les musulmans se sentent reconsidérés, rassurés et se sentent chez eux car ils sont chez eux, il faudrait un discours à la Obama [référence au discours au monde musulman que le président des Etats-Unis a prononcé au Caire en juin 2009] !
Lui aussi s’inquiète « des positions laïcistes » de Manuel Valls » et considèrerait « l’abandon du texte « anti-nounous voilées » comme un grand geste à même de rassurer ».
Khalil Merroun, recteur de la mosquée d’Evry, ville dont Manuel Valls est maire
"Manuel Valls est un laïc acharné, mais s’il était au ministère de l’intérieur, il n’instrumentaliserait pas l’islam et le Conseil français du culte musulman (CFCM) comme cela a été le cas ces dernières années. Il a eu des positions dures sur l’islam. Mais quand on est aux responsabilités on affronte les réalités et on change !
J’espère que le PS ne manipulera pas l’islam car ce serait contreproductif et en contradiction avec les discours sur le rassemblement et la justice de François Hollande. On veut seulement que l’islam soit traité sur le même pied d’égalité que les autres religions. Le fait est que l’on n’a jamais entendu d’agressivité anti-musulmane de la part de Hollande ".
N’della Paye, mère d’élève, co-fondatrice de Mamans Toutes égales, une association qui milite pour la levée de l’interdiction faite aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires, recommandée par la circulaire de rentrée 2012, voulue par le ministre de l’éducation Luc Chatel.
« En ce qui nous concerne, je n’ai pas l’impression que la situation va s’améliorer. Durant la campagne nous avons interpellé les candidats au sujet des mères voilées accompagnant les sorties scolaires. Les socialistes ne nous ont pas répondu ! Et le texte "anti-nounous voilées" a été proposé et voté quand le Sénat est passé à gauche... Franchement, on risque d’avoir du boulot avec les socialistes ! On s’étonne de l’interprétation qui est faite de loi de 1905 qui voudrait que la religion est limitée à la sphère privée.
Notre souhait c’est qu’il n’y ait plus de lois ou de mesures d’exception pour les femmes musulmanes. On ne demande rien de plus, juste que la laïcité soit la même pour tous. Concernant la circulaire sur les sorties scolaires, on demande non seulement que le prochain gouvernement revienne dessus mais qu’il se positionne clairement dans l’autre sens car ce texte va créer des problèmes là où il n’y en a pas ».
14/5/2012, Stéphanie Le Bars
Source : Le Monde
A l’occasion de l’exposition “Les juifs dans l’orientalisme”, au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme jusqu’au
Ils n'ont jamais voulu partir. Refusant de se laisser bousculer par l'Histoire. Sourds aux appels de la Terre promise. En cet été 1983, Tamo et Meyer, 80 ans, savent qu'ils sont les derniers juifs berbères du Haut Atlas. La veille encore, des membres de la communauté, venus de Casablanca, ont tenté de les emmener dans un hospice de Marrakech. Mais ils ne quitteront pas les flancs ocre d'Aït Bouguemez. Et qu'importe s'ils ne sont plus en mesure de vivre de leur métier – bourrelier pour lui, tisserande pour elle. Ils savent qu'ils peuvent compter sur les familles du village. Dans la soirée, le fils des Janane, chauffeur routier, rapportera de Béni Mellal de la viande kasher. Demain, l'une des filles des Beigha déposera du grain, des œufs et des légumes. Normal, entre voisins ? Peut-être. Mais surtout emblématique de ce judaïsme marocain qui compte aujourd'hui trois mille âmes. Certes, c'est peu au regard des deux cent cinquante mille de 1945. Mais cela n'en fait pas moins la plus grande communauté juive du monde arabe.
« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem. » Mohammed Kenbib, spécialiste de l'histoire du judaïsme marocain
« Il y a les juifs. Et il y a nous, les juifs marocains », s'amuse Hervey Levy, chef d'entreprise d'Agadir. La quarantaine, père de deux enfants, il vit avec tous les siens dans sa ville natale. « Nous faisons partie intégrante de l'évolution de ce pays. Nous y avons toujours eu notre place et personne ne la conteste. »
Il faut remonter à la nuit des temps pour trouver l'origine de cette histoire qui a vu juifs et musulmans partager les mêmes langues, superstitions, saints, souverains ou ennemis, comme le rappelle l'exposition « Les juifs dans l'orientalisme » du musée d'Art et d'Histoire du judaïsme à Paris. Le Maroc y est largement représenté, notamment avec la célèbre Noce juive de Delacroix (1841), mais aussi dans les tableaux de Jean Lecomte du Nouÿ, Alfred Dehodencq ou Jean-Léon Gérôme. La Madeleine de ce dernier, en bronze doré et patiné, porte ainsi le costume des mariées juives du pays.
« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem, explique le professeur Mohammed Kenbib, grand spécialiste de l'histoire du judaïsme marocain. Vinrent ensuite ceux chassés par la destruction du second Temple, en l'an 70, entraînant la judéisation des Berbères, comme il y a eu berbérisation des juifs. Les Andalous sont arrivés en 1492, avec l'Inquisition. »
Les juifs bénéficient du statut de « dhimmis ». « Ce sont des protégés du sultan, poursuit Kenbib. Ils peuvent pratiquer leur religion mais reconnaissent la suprématie de l'islam et payent un impôt particulier. » L'intégration du Maroc dans le marché économique mondial, au XIXe siècle, met à mal l'équilibre culturel, social et économique trouvé entre les populations juives et musulmanes. Les artisans juifs doivent faire face à la concurrence des machines et des objets manufacturés venus d'ailleurs. Et cela s'accentue avec le protectorat (1912-1956), qui entraîne une certaine prolétarisation de la communauté. Sans parler des colons, qui occupent désormais le rôle d'intermédiaires avec l'Europe, jadis dévolu aux juifs.
A l'arrivée des Français, ces derniers doivent également faire face à un antisémitisme jusqu'alors inconnu au Maroc. Dès 1940, les lois antijuives de Vichy y sont appliquées. Sauf qu'entre 1941 et 1943 les musulmans n'hésitent pas à leur servir de prête-nom pour éviter que leurs biens soient séquestrés. Quant au roi Mohammed V, qui avait ouvert les portes du royaume aux juifs d'Europe persécutés dès les années 1930, il a ostensiblement fait savoir aux autorités françaises qu'il ne faisait aucune distinction entre ses sujets.
« Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. C'est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d'Afrique du Nord. » Emile Sebban, fondateur de l'Ecole normale hébraïque de Casablanca
Les juifs marocains ont ainsi traversé la tourmente sans grands dommages, contrairement aux juifs d'Europe, quasiment rayés de la carte. C'est donc naturellement vers eux que se tournent les sionistes (1) pour peupler le nouvel Etat d'Israël. Dès 1947, des centaines d'agents sionistes parcourent à cette fin le Maroc, forçant parfois la main à une population totalement intégrée dans la société. Les départs s'accentuent ensuite avec l'indépendance du pays (1956) et la guerre des Six-Jours en Israël (1967).
Aujourd'hui, au Maroc, cette histoire vieille de près de deux mille cinq cents ans est vaguement enseignée dans les manuels scolaires. Pourtant, elle est partout, inscrite à jamais dans le paysage. Et bien sûr dans les ruelles des mellahs, ces quartiers jadis dévolus aux juifs, à ne pas confondre avec les ghettos fermés d'Europe. Celles de Rabat portent toujours leurs noms. Rue Shalom-Zaoui, rue David-Cohen... Plus un seul juif n'habite ici. Ceux qui résident encore dans la capitale du royaume se sont éparpillés en ville. Mais c'est surtout à Casablanca que l'on trouve le gros de la communauté.
En ce début avril, veille de Pessah (Pâque juive), l'heure y est à la fête. Voilà maintenant plusieurs jours que Marcelle Sebban et son amie Sarita Harrus (respectivement 83 ans et 94 ans) sont sur le pont. La première était professeur de mathématiques. La seconde, institutrice, a aussi voué sa vie à l'éducation. Elles et leurs maris symbolisent le rôle joué, au sein de la communauté juive marocaine, par les institutions scolaires de l'Alliance israélite universelle, cette société culturelle juive internationale fondée en France en 1860. Comme le rappelle Marcelle, « l'Alliance a amené l'émancipation par l'instruction. »
Né en Algérie, Emile Sebban, le mari de Marcelle, est arrivé au Maroc au lendemain de la guerre pour créer l'Ecole normale hébraïque de Casablanca, en 1946. Au programme, un enseignement moderne, hébraïque, français et arabe d'excellente qualité. « Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Nous n'aurions pas pu ouvrir cette école ailleurs. C'est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d'Afrique du Nord. A l'époque, nous n'avions pas conscience qu'elle allait massivement émigrer vers Israël, la France ou le Canada. » Aujourd'hui, l'école, située dans le quartier résidentiel de l'Oasis, compte encore 150 élèves.
Presque tous les enfants Sebban, désormais dispersés à l'étranger, y ont étudié. Et c'est pour les accueillir que Marcelle court les rues de Casa, où l'effervescence de la fête de Pessah est à son comble. La boucherie Amar ne désemplit pas. Idem pour la pâtisserie de Norbert Fahl. Les indigents de la communauté ne s'y sont pas trompés, faisant la manche alternativement en arabe et en français. Ouverte en 1945 par la grand-mère de Norbert, la maison débite meringues, biscuits secs et autres gâteaux kasher. D'autant que la boutique est mitoyenne de la synagogue Beth-El, l'une des trente synagogues de la ville. Construite en 1949 dans un style arabo-andalou, elle accueille les cérémonies officielles en présence des représentants de Mohammed VI. Tous les vendredis soir, on y bénit le roi et ce pays, dont la nouvelle Constitution stipule que l'unité « forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamiques, amazigh [berbère, NDLR] et saharo-hassani s'est nourrie et enrichie de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens ».
« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l'histoire de ce pays pour disparaître. » André Azoulay, conseiller de Mohammed VI
Alors, tout irait pour le mieux dans le Royaume chérifien ? Non. La communauté se réduit chaque jour davantage, et sa moyenne d'âge est élevée. Le pays va mal. Les islamistes « modérés » sont au pouvoir. Les inégalités sont criantes, la délinquance en hausse, et c'est sur ce terreau que prospère un islamisme radical à l'origine des attentats de Casablanca, en 2003. « Un juif, c'est désormais une abstraction. Non plus le voisin ou le cordonnier, mais celui qui est en Palestine et fait du mal », regrette le militant associatif antisioniste Sion Assidon (lire encadré ci-dessous).
On fait avec. D'autant que certains enfants reviennent au pays. « Après ses études en France, mon aîné a accumulé des stages payés une misère, raconte Norbert Fahl, le pâtissier. A Casa, il a immédiatement trouvé du travail. » Idem pour Yoav, le fils Amar, parti à l'étranger six ans durant, qui a ouvert une sandwicherie kasher mitoyenne à la boucherie de ses parents, fréquentée à 95 % par des musulmans.
« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l'histoire de ce pays pour disparaître », affirme André Azoulay, hier conseiller économique de Hassan II, aujourd'hui conseiller de son fils, Mohammed VI. « Pour en comprendre la réalité contemporaine et les ressorts, pensez à ce million de juifs marocains dispersés sur tous les continents et qui, génération après génération, ont su et voulu cultiver leur mémoire, affichant sans complexe la richesse de leur marocanité. »
Sion Assidon, lui, fait un rêve. « Au XII-XIIIe siècle, la dynastie musulmane berbère des Almohade, qui domina l'Afrique du Nord et l'Espagne, avait réduit la communauté juive à néant. Mais à peine ont-ils perdu le pouvoir qu'elle renaissait de ses cendres. Avec un peu de chance, l'histoire pourrait se répéter... »
A Casa, le musée du judaïsme
Elle arpente les allées des antiquaires des médinas. Alpague un vendeur. « Quoi, tu vas vendre ce manteau de Torah aux Américains ? On ne nous donnera même pas de visa pour aller le voir. Honte à toi ! » Zhor Rehihil, conservatrice du musée du Judaïsme marocain – le seul musée juif du monde arabe –, voit son énergie décuplée lorsqu'il s'agit de se battre pour son établissement, fondé par Simon Levy en 1997. L'institution, nichée dans un ancien orphelinat, paraît bien petite au regard des musées occidentaux. Elle n'en est que plus forte, parce qu'elle raconte aux Marocains leur propre histoire à travers une poignée de trésors. Comme cette extraordinaire estrade de lecture de la Torah du XVIIIe siècle, couleur vert d'eau, en bois, dénichée dans les sous-sols de la grande synagogue Toledano de Meknès.
Juif et arabe à la fois
Juin 1967, avec la guerre des Six-Jours, de nombreux Juifs marocains plient bagage. Tous pourtant ne réagissent pas de la même manière. « C’est là que s’est forgée ma conscience politique », se souvient Sion Assidon. Lui est né en 1948, à Agadir. « Assidon est un nom berbère, dit-il. J’appartiens au Maroc. Je suis arabe, issu de la communauté juive. En 1967, j’ai été sommé de me définir. J’ai pris le parti des opprimés, les Palestiniens. » Assidon appartient à une longue lignée de Marocains, juifs, impliqués dans un combat citoyen pour leur pays. Ses aînés, alors communistes – emmenés par l’écrivain Edmond Amran El Maleh (1917-2010), l’ingénieur des mines Raphaël Scemama (1918-2012, né au Maroc mais de nationalité tunisienne), Abraham Serfaty (1926-2010) ou le linguiste Simon Levy (1934-2011) –, se sont battus pour l’indépendance. La génération suivante, souvent engagée à l’extrême gauche, a affronté Hassan II. Tel Assidon, torturé et emprisonné de 1972 à 1984. Il anime, depuis 1996, Transparency Maroc, l’association qui lutte contre la corruption des pouvoirs publics.
12/5/2012
Source : Télérama
Au cours de cette campagne présidentielle, le débat sur l'immigration n'a pas reposé sur un véritable diagnostic. Pire, les éléments fournis souffrent de graves inexactitudes, et les propositions qui en découlent ne peuvent que s'avérer inadaptées. L'idée d'une nécessité de réduire les flux a été acceptée sans véritable diagnostic. Regarder les choses de manière rationnelle permettrait de dessiner les lignes d'une politique économique de l'immigration et des migrations efficace et débarrassée de l'instrumentalisation politique.
Il est important de préciser les méthodologies utilisées pour mesurer les effets de l'immigration sur le marché du travail des pays d'accueil. D'abord il faut décomposer la structure par qualification des immigrés, en plus de la structure par âge pour comprendre leur impact sur les finances publiques. Ensuite il faut vérifier si les immigrés sont en concurrence ou en complémentarité sur les emplois qu'ils occupent par rapport aux autochtones. Enfin, l'immigration affecte aussi la consommation, la productivité... qui à leur tour affectent l'emploi et les salaires sur le marché du travail.
Plusieurs méthodes sont utilisées. On peut d'abord estimer l'effet sur le salaire (ou/et sur l'emploi) de la présence d'immigrés sur des marchés locaux du travail (ville, bassin d'emploi, région...) bien sûr en tenant compte des caractéristiques des travailleurs comme le niveau d'éducation, l'expérience, l'âge... Que ce soit aux Etats- Unis ou en Europe, les résultats de ces travaux concluent que l'effet négatif de l'immigration sur les salaires des natifs est extrêmement faible.
L'effet est encore plus faible en Europe qu'aux Etats-Unis. Bien sûr, cette méthode peut comporter des biais : on peut supposer que les immigrés se localisent plutôt dans les régions où les salaires sont les plus élevés (en Ile-de-France, par exemple). Certaines études recourent à des « expériences naturelles » : on place de manière plus ou moins indépendante de leurs choix les migrants et on observe ce qui se passe lors d'afflux massifs de migrants. Résultats : là aussi les effets sont marginaux sur les salaires ou l'emploi.
Une autre précaution à prendre pour ne pas sous-estimer ces effets est de corriger la possibilité que des travailleurs partent de la région où arrivent les migrants vers d'autres régions (migrations internes), ce qui pourrait compenser l'effet des immigrants nouvellement arrivés. Des études récentes utilisant cette méthode aboutissent avec cette même approche de « proportion de facteurs » a un impact modéré et positif sur le salaire des natifs aux Etats-Unis.
Ce résultat a été confirmé pour un panel plus large de pays de l'OCDE et pour la France par Javier Ortega et Gregory Verdugo, de la Banque de France, en 2011. Dans ce dernier travail, une augmentation de l'immigration de 10 % accroît le salaire des natifs de 3 %. Au total, la très grande majorité des travaux conclut à un effet relativement modéré, plutôt négatif dans les travaux plus anciens et plutôt positif dans les travaux récents.
Un autre résultat obtenu est que les immigrants ont en revanche un impact sur les rémunérations de ceux avec lesquels ils sont directement en concurrence, les travailleurs souvent issus d'une vague antérieure d'immigration.
14.05.2012
Source : : LE MONDE
C’est une longue et minutieuse chronique que livre Ha Jin. Elle se dessine en minces chapitres qui sont autant d’épisodes de la vie du couple formé par Nan Wu et son épouse Pingping, immigrés aux Etats-Unis, avec leur fils Taotao.
La narration, linéaire, colle au quotidien des Wu, au plus près de leur lutte pour "s’enraciner" ; par le travail bien sûr, par la scolarité de leur enfant aussi. C’est là une priorité, et les parents redoublent d’efforts pour qu’il n’intègre pas une classe réservée aux étrangers. Ha Jin décrit la rupture avec le pays d’origine, les distances maintenues avec les représentants de la communauté chinoise, le regard critique, amusé, sceptique, conquis sur la société américaine. La part aussi des frustrations et les transformations visibles, et intimes.
En quelques années, Nan accomplira "le parcours qui prenait une vie entière à la plupart des immigrés". Entre le "struggle for life" et le rêve américain, les Nan feront leur "trou" comme dit Marcel Detienne. Entre Boston, New York et enfin Atlanta, de petits boulots en petits boulots, d’emprunts en sacrifices, de capacités d’adaptation en illusions perdus, ils réussiront à ouvrir un petit restaurant (le Gold Wok) et acheter une maison en Géorgie. Nan, l’ancien étudiant a du abandonner la science politique et une improbable carrière universitaire pour les fourneaux, ce qui laisse d’heureuses odeurs de cuisine s’exhaler de page en page.
Sans être un réfugié politique, Nan n’a pas voulu retourner en Chine après ses études. Très vite, il s’est efforcé de "se délester du bagage de la Chine pour voyager plus léger, (…) devenir un homme indépendant". Nan largue les amarres, refuse de vivre dans le passé, de moisir dans sa communauté d’appartenance : "Il lui fallait trouver sa voie dans ce pays, vivre non pas tant en tant qu’expatrié ou exilé mais en tant qu’immigré". Autrement dit devenir citoyen de cette société américaine où le racisme se manifeste ici ou là, où l’argent est un "dieu", cette société obsédée par "les deux S" : "le Soi et le Sexe", intraitable pour les faibles, les "losers", une société multiculturelle et multireligieuse où la diversité s’expose aussi sous la forme des conversions et des bricolages identitaires.
Nan assistera à des rencontres, des colloques sur la Chine, il côtoiera, toujours sur la réserve, quelques cercles communautaires malgré les recommandations de Pingping. Il n’est dupe de rien des comportements des uns et des autres, des intellectuels dissidents, des artistes et autre vulgum pecus chinois. Sans illusions, il se tient à l’égard des représentants chinois, des associations relais et autres taupes. Intraitable, Nan n’est pas un homme de compromis et encore moins de compromissions. Et surtout, qu’on ne lui serve pas de vieilles lunes patriotiques : "La Chine n’est plus mon pays. Je lui crache dessus, à la Chine ! Elle traite ses citoyens comme des enfants crédules et les empêche constamment de grandir, de devenir des individus à part entière. Elle ne veut qu’une chose la soumission. Pour moi la loyauté ça marche dans les deux sens. La Chine m’a trahi, alors je refuse de rester plus longtemps son sujet. (…) Je me suis arraché la Chine du cœur."
Pourtant aux JO d’Atlanta, il se montre attentif aux performances des athlètes chinois, "il comprit qu’il ne parvenait pas à se couper affectivement de tous ces gens". Nan se situe au point de rencontre des deux pays, aussi, "pour voir clair dans ses émotions", il s’imagine la Chine comme étant "sa mère" et les USA "sa bien aimée" : si un conflit devait survenir, il devra "les aider à se comprendre, sans pour autant espérer qu’elles partagent un jour les mêmes opinions". C’est Camus chez les sino-américains.
Nan aime Pingping, mais sans passion. Bon père et bon mari, son cœur est tout entier à Beina, un amour platonique de jeunesse qui lui en fit voir de toutes les couleurs pourtant. Ainsi va la vie ! L’amour fantasmé est plus difficile à chasser de son esprit qu’un échec sans rappel ni retour. Entre les époux, l’ombre de Beina toujours s’insinue. Il recherche cette passion, convaincu qu’elle serait le moteur de sa force créatrice et poétique. Car gagner de l’argent n’intéresse pas Nan. Sa seule vraie passion est la poésie.
Tirailler entre ses responsabilités d’époux, de père et sa vocation, il doit apprendre à se débarrasser de ses "peurs" comme dit Faulkner, de ses doutes sur son travail. "Je ne dois pas vivre dans la passé, mais me concentrer sur le présent et sur l’avenir". Après bien des hésitations, il décide d’écrire en anglais malgré les avis contraires et définitifs d’une rédactrice en chef d’une revue de poésie. Il évoque la xénophobie et oppose le fait que "la vitalité de l’anglais résulte en partie de sa capacité à absorber toutes sortes d’énergies étrangères." Ces pages sur le cheminement créatif de Nan constituent aussi le sel de ce roman. Le livre se referme sur quelques uns de ses poèmes.
Professeur à l’université de Boston, Ha Jin émaille son texte de références à des poètes américains, à Faulkner et à Pasternak. La Liberté de vivre est son cinquième roman et le quatrième à être traduit en langue française (au Seuil) après La Longue Attente (2002), La Démence du sage (2004) et La Mare, (2004). La Liberté de vivre (paru en 2007 aux USA) est le premier récit de l’auteur à se situer hors de Chine et à plonger au cœur de l’immigration chinoise aux Etats-Unis.
14/5/2012, Mustapha Harzoune
Une vidéo de brutalité policière fait, en ce moment, le tour des réseaux sociaux grecs. On y voit des policiers casqués, assistés de badauds en survêtement, qui passent à tabac un immigré d’origine asiatique. Une scène qui rappelle davantage une agression de voyous qu’une intervention policière.
L’incident s’est déroulé dans la nuit du 3 au 4 janvier dernier, place Amerikis, dans le centre d’Athènes, mais l'information n'est sortie que récemment à la faveur de la publication d'une vidéo sur Internet. On y voit un homme qui se fait tabasser par des policiers casqués (membres de la brigade motorisée), aidés par des voisins. On voit ensuite des policiers accompagner l’homme vers leur voiture, toujours en le rouant de coups. Le tout sous le regard de quelques badauds...
La Grèce est l’une des principales portes d’entrée de l’Union européenne pour les migrants d’Afrique et d’Asie. Avec la crise et la montée du chômage, les ONG de défense des droits de l’Homme dénoncent une recrudescence des agressions subies par les migrants, afghans et pakistanais notamment, pris pour cible - entre autres - par des groupuscules d’extrême droite qui les accusent de voler le travail des Grecs.
Le parti ouvertement xénophobe Aube dorée, qui dit vouloir mettre tous les étrangers hors du pays, a remporté 21 sièges lors des élections législatives du 6 mai dernier.
"J’ai reçu des messages d’insultes de la part de sympathisants d'Aube dorée"
Nikos Soulis, réalisateur de films et documentaires, a filmé cette vidéo en janvier, mais il ne l’a publiée sur Internet qu’en avril.
« J’étais chez moi quand j’ai entendu des gens crier dehors. Depuis trois ans, je suis témoin de scènes de violences dans mon quartier. Alors, cette fois, j’ai décidé de prendre ma caméra, d’autant plus que je travaillais sur le sujet des réfugiés à cette époque.
Il s’agissait d’un homme d’origine asiatique que la police était en train d’arrêter… avec l’aide des voisins. Le type essayait de mettre le feu à une poubelle. Mais même après l’avoir menotté, ils continuaient à le frapper. "Ils", ce sont les policiers et les voisins, ensemble.
Je suis allé au commissariat pour témoigner de ce que j’avais vu. Les policiers m’ont dit que leurs collègues allaient être identifiés et qu’ils seraient rapidement punis [à la suite de la publication de cette vidéo en avril dernier, la police a affirmé qu'elle allait ouvrir une enquête administrative, NDLR].
Quand j’ai publié la vidéo, j’ai reçu plein de messages d’insultes sur mon blog. La plupart de la part de sympathisants du parti Aube dorée. Des personnes ont même tenté de rentrer chez moi en se faisant passer pour des policiers, pour me faire peur. Je suis retourné au commissariat pour demander à être protégé. Mais je soupçonne les policiers de voter à 50 % pour Aube dorée... Aujourd’hui, je fais profil bas dans mon quartier et je ne rentre jamais seul chez moi.
14/5/2012
Source : France 24
Si l’outil est utile, il est également suspecté de vouloir freiner le flux migratoire, en présentant la Flandre comme un territoire peu avenant.
« Cette brochure vous permettra de faire connaissance avec votre nouvel environnement » annonce d’emblée le kit d’intégration émis par le Communauté flamande . Mais une fois passée l’introduction, déboule, sur une trentaine de pages une succession de clichés, non seulement sur les citoyens flamands mais aussi, en filigranes, sur les pays d’origine dont sont issus les familles immigrantes, faisant passer au deuxième plan l’aspect ‘service’ de l’initiative. On reconnaitra d’emblée l’objectif respectable : éviter le repli sur soi de ces communautés en proposant un parcours d’intégration civique. Il y est fait référence aux nombreuses institutions qui se partagent l’aide aux nouveaux arrivants. La montagne de démarche à effectuer étant parfois kafkaïenne, les informations données à propos de Kind&Gezin, du VDAB ou autre Actiris, ne sont pas inutiles. Mais de là à prendre les gens pour des billes, il y a des limites...
Les témoignages des Flamands destinés à faire mieux connaître l’état d’esprit de la région sont grotesques. Au-delà d’un kit d’intégration, il s’agit d’un véritable « guide des bonnes manières » rappelant à qui veut l’entendre que le respect de l’autre, c’est bien, que « faire du mal à quelqu’un est punissable ». Et les exemples sont légion tout au long des 30 pages du fascicule : «Il est conseillé de faire connaissance avec vos voisins. Vous pouvez les aborder personnellement, ou les rencontrer lors d’une fête de quartier », «Les Flamands ne vivent pas dans la rue. Ils vivent principalement dans leur maison », «Les gens ne se rendent pas visite sans prévenir », etc. L’objectif est-il de dégouter les potentiels migrants vers la Flandre ? Une polémique qui donne l’occasion de se pencher sur la question des guides d’intégration en Belgique, et de tenter de faire émerger, de cette polémique stérile, une réflexion autour de la question de l’intégration en Belgique.
Agir dès l’étranger pour faciliter les démarches ou décourager les candidats?
La Flandre n’est pas la seule à tenter d’informer en amont : aux Pays-Bas et en Allemagne, des tests de langue, avec obligation de résultat, doivent être passés avant l’arrivée. En France, un test de maîtrise de la langue est organisé préalablement, dans le cas du regroupement familial. En cas d’échec, le candidat peut rejoindre le territoire français mais doit s’engager à continuer sa formation. Au Québec, le plan global d’intégration prévoit d’ « agir dès l’étranger » via des séances d’informations sur les valeurs communes à respecter au moment de l’arrivée au Canada, basées sur trois grands principes : le français est notre langue officielle, les femmes et les hommes ont les mêmes droits, les pouvoirs politiques et religieux sont séparés.
Chez nous, en Belgique francophone, pas de travail en amont : la brochure « Vivre en Belgique » a vocation à être diffusée auprès des migrants, à leur arrivée en Belgique. Par les communes, les bureaux d’accueil, les centres d’intégration ou les associations, alors que le document de la communauté flamande est distribué en amont, avant l’arrivée dans le potentiel pays d’accueil. Résultat : si l’outil est utile, il est également suspecté de vouloir freiner le flux migratoire, en présentant la Flandre comme un territoire peu avenant : il pleut, il faut travailler dur pour offrir une vie décente à sa famille, le contact humain est codifié, etc.
Officiellement, un seul et même objectif des deux côtés de la frontière linguistique : accompagner les premiers pas des migrants vers une participation à la société en temps que membre à part entière. Mais les deux approches diffèrent. Et l’association de l’initiative flamande à un cabinet NV-A pollue le débat. « La N-VA est pour une politique d’assimilation dans l’espoir de pouvoir construire une Flandre romantique homogène» expliquait ce week-end dans La Libre Belgique Ico Maly qui prépare actuellement une thèse de doctorat sur la rhétorique de la N-VA à l’Université de Tilburg. «Il n’y a pas beaucoup d’issues à cette impasse : ou on les décourage à s’intégrer, ou on les accepte quand même mais, dans ce cas, dit la N-VA, ils doivent devenir comme nous. »
La Communauté française se veut ‘moins polémique et plus efficace’
Le Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers) estime que les approches flamande et francophone de l’intégration sont fondamentalement différentes : la première centrée sur l’idée de parcours multidimensionnel et d’engagement réciproque, l’autre axée davantage sur la mise à disposition de services. L’intégration ‘à la flamande’ serait donc marquée par une démarche d’accueil plus globale.
Du côté de la Communauté française, le kit d’intégration réalisé en janvier 2012 est signé Fadila Laanan, Eliane Tilieux et Charles Picqué. Trois socialistes qui font face à l’initiative de Geert Bourgeois, ministre flamand des Affaires intérieures (N-VA), qui propose son « Migrer en Flandre ». Objectif commun : aider le nouveau venu à connaître la réalité qui l’entoure. Le chapitre consacré à l’Enseignement précise, par exemple, dans les deux fascicules, que l’école est obligatoire à partir de 6 ans mais que la présence en maternelle, dès 2 ans et demi, facilitera l’intégration de l’enfant dans son nouveau pays. La brochure de la Communauté française se contente de le ‘conseiller vivement’ et de donner les informations factuelles y afférant. La brochure de la Communauté flamande se fend d’inutiles ‘conseils’ du genre : « Les enfants doivent toujours être à l’heure à l’école ».
Au cabinet de Fadila Laanan, ministre de l’Egalité des chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on défend la démarche initiée côté francophone: « Le document ‘Vivre en Belgique’ est rédigé pour être lu par les primo-arrivants et leur entourage (en « français facile ») et leur être utile, et non pour faire de l’affichage et adresser un message sur une « identité nationale » qu’il serait caricatural de figer dans quelques lignes. Notre ambition est de développer complémentairement des modules de formation à la citoyenneté dans lesquels les valeurs et les normes sont abordées de front. Cette approche est moins polémique et plus efficace ».
Le politiquement trop correct peut-il étouffer le débat ?
Mais la polémique entourant la distribution de ce fascicule ne fait-elle pas passer au second plan l’aspect utilitaire de l’initiative ? Si l’on part du principe que celui-vise à amener les uns et les autres à mieux se connaître et à faciliter, par la suite, la compréhension des immigrés dans leur pays d’accueil, l’ensemble du document n’est sans doute pas à balancer aux ordures (qui sont ramassées une à deux fois par semaine selon un calendrier que vous pourrez obtenir dans la commune de résidence, précise le kit). L’aspect ‘normes & valeurs’ pose question mais est trop limitatif par rapport à l’ensemble du document. Le problème, ici, est l’association malheureuse entre normes sociales et normes juridiques. Si le tapage nocturne est juridiquement punissable et se doit d’être respecté, il est dommageable qu’il soit abordé sous l’angle : le Flamand aime le calme. Une dérive que la Communauté française a voulu éviter : « Nous avons voulu être informatifs plus que normatifs pour éviter toute forme de caricature, lorsque l’on sait que notre société est caractérisée par sa diversité» explique-t-on au cabinet de Fadila Laanan.
Au lieu de focaliser l’ensemble de l’attention médiatique sur les informations non-pertinentes reprises dans le fascicule, ne devrait-on pas en garder les éléments relevant, en oubliant, le temps de la critique, le fait que le ministre en charge soit un membre de la NV-A, peu connu pour ses valeurs humanistes ? La question du ‘vivre ensemble’ est réelle dans notre monde ultra-mondialisé où les chocs culturels sont permanents. Ces questions doivent être mises à plat. Le débat autour des questions d’immigration est rarement serein. Cette polémique n’échappe pas à la règle.
15/05/2012, Caroline Grimberghs
Source : Lalibre.be
Le mépris du peuple, comme des élites, pour les Noirs est une constante de la société marocaine. Une réalité trop souvent tue ou minorée. Alors, nous avons demandé à Bassirou de raconter son quotidien, des situations vues, parfois vécues, des humiliations subies, des violences sans fin. C'est un témoignage brut, sans fioritures qui nous renvoie une image guère flatteuse mais qu'il faut néanmoins regarder en face. Oui, de nombreux Marocains sont racistes. Le sujet est tabou. Mais le débat doit s'ouvrir...Suite
La vie des étudiants subsahariens au Maroc est de plus en plus précaire et alarmante. Ces derniers butent sur d'énormes difficultés financières allant du loyer, assez souvent élevé pour ceux ne logeant pas dans des cités universitaires, aux problèmes relatifs au transport pour ceux ne pouvant loger à proximité de leurs établissements…Suite
Le gouvernement autonome de Catalogne envisage de mettre en place un "mécanisme administratif" en vue de permettre aux immigrés sans-papiers de continuer à bénéficier gratuitement des soins médicaux, après la récente décision de Madrid de priver les étrangers en situation illégale de la Carte sanitaire.
La Catalogne "a la ferme volonté de faire en sorte que les immigrés qui n'auront plus droit à la Carte sanitaire, puissent bénéficier des soins médicaux qui leur ont été prodigués jusqu'à présent", a déclaré le conseiller catalan de la Santé, Boi Ruiz.
"Nous devons trouver un mécanisme administratif, alternatif à la Carte sanitaire", a souligné M. Boi lors d'une visite à un hôpital près de Barcelone (nord-est de l'Espagne), mettant l'accent sur la nécessité de faire preuve de "solidarité" à l'égard des immigrés en situation illégale.
Le responsable catalan a également précisé qu'il est en contact permanent avec la ministre espagnole de la Santé, Ana Mato, pour la convaincre d'introduire des modifications au décret interdisant l'octroi de la Carte sanitaire aux sans-papiers avant son adoption par le Congrès des députés.
Engagé dans une politiqué d'austérité sans précédent, le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy avait annoncé, en avril, que les sans-papiers n'auront plus le droit d'accéder aux prestations médicales gratuites en vertu d'un amendement de la Loi sur les étrangers qui sera présenté prochainement au Congrès des députés.
Le gouvernement catalan avait "déploré" cette décision "unilatérale" de l'exécutif central. Madrid "aurait dû prendre en compte les points de vue des communautés autonomes avant de prendre cette décision car ce sont elles qui accordent les soins médicaux", avait déclaré le conseiller catalan au Bien-être et à la famille, Josep Lluis Cleries.
Selon les médias espagnols, plus d'un demi-million de sans-papiers se verraient privés de la Carte sanitaire à laquelle tous les immigrés, justifiant d'un certificat de résidence municipale, pouvaient prétendre. En vertu de cet amendement, l'accès aux soins de cette catégorie d'étrangers, hors pays de l'Union européenne, sera limitée aux seuls cas d'urgence médicale (accident etc.), d'accouchement et du suivi des enfants en bas âge.
Les familles des immigrés, légalement établis en Espagne, n'ayant pas encore obtenu leurs papiers devront se contenter, elles aussi, de ce service minimum.
11 mai 2012
Source : MAP
La Conférence sur les Droits des migrants : Femmes migrantes et travailleurs domestiques, qui se tient dans la capitale kenyane avec la participation du Maroc, a le mérite de montrer que la dimension des droits humains dans les migrations contemporaines bénéficie de plus de considération de la part des principaux acteurs, notamment les décideurs politiques, les chercheurs et les militants des ONG, ont déclaré des participants à la MAP.
Initiée dans le cadre du Partenariat Afrique-Union européenne Migration, Mobilité, Emploi (MME), cette rencontre en tant que cadre de discussion des politiques des Etats membres offre l'occasion de réfléchir aux réponses politiques et aux meilleures pratiques de protection des droits des migrants.
C'est que les cadres de discussion, de dialogues et d'échange d'expériences ne peuvent que renforcer le soutien à la protection des droits des migrants dans l'élaboration des politiques de migration.
Dans cette optique et pour assurer une meilleure protection des femmes migrantes, les analystes relèvent un nombre de domaines importants où les législation sur le travail et la protection sociale pourraient être améliorées aussi bien dans les pays de destination que dans ceux d'origine.
Des suggestions ont été faites à ce sujet, afin d'améliorer le sort des femmes migrantes, telles que l'introduction de la protection légale et sociale pour les travailleurs domestiques et la libéralisation des règles d'entrée et de sortie des migrants, dans le cadre de la migration pour travail temporaire.
Pour de nombreux participants, la question de la migration des femmes mérite une analyse approfondie et des réponses politiques adaptées à la complexité du phénomène et des questions spécifiques soulevées. Pour preuve, notent-ils, plusieurs violations des droits des migrants sont, en effet, signalées par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains des migrants.
Ces violations sont perpétrées partout dans le monde et portent sur la criminalisation de la migration illégale, l'expulsion, la déportation, la traite humaine, la privation de liberté et le non accès aux soins de santé.
Une attention particulière devra donc être accordée aux femmes migrantes et aux travailleurs domestiques, car leur nombre va crescendo. En 2010, les estimations ont montré que 46,8 pour cent des 19,2 millions de migrants internationaux en Afrique étaient des femmes.
Engagées dans les services domestiques, les travailleuses migrantes restent le groupe le plus vulnérable parmi les travailleurs migrants et sont victimes de discrimination et d'abus sexuels et physiques commis par des agents et des accompagnateurs durant leur transit, soulignent des intervenants.
Ils font observer que dans les pays hôtes, beaucoup de femmes migrantes occupent des emplois relativement peu spécialisés dans les industries manufacturières, les travaux domestiques ou les secteurs des loisirs et souvent sans statut légal avec un accès limité aux services de santé.
Ces femmes et ces filles n'ont pas souvent connaissance de leurs droits, ce qui augmente ainsi leur vulnérabilité du fait de l'absence de mécanismes juridiques nationaux qui reconnaissent et protègent leurs droits , déplorent-ils.
Toutefois, les analystes reconnaissent qu'en réponse aux nombreuses allégations, les gouvernements ont déployé des efforts considérables pour une meilleure protection des droits des migrants, car étant convaincus que la majorité de la population migrante a été obligée de quitter le foyer natal du fait des conditions politiques, économiques et sociales difficiles. C'est dire que les droits des migrants restent toujours une préoccupation et un sujet de débat pour la communauté internationale.
C'est dire aussi que la rencontre de Nairobi a permis de renforcer la coopération entre l'Afrique et l'UE pour la protection des droits légaux, économiques, sociaux et culturels des femmes migrantes et du travail décent des travailleurs domestiques, en vue de l'autonomisation de leur contribution au développement dans le cadre du Partenariat MME.
La Conférence a entamé ses travaux, jeudi à Nairobi, avec la participation du Maroc qui y est représenté par M. Mohammed Baallal, responsable de la Coopération au Ministère de l'Emploi.
Elle réunit des représentants de l'Union africaine, l'Union européenne, des Communautés Economiques Régionales Africaines (CER) et des ONG et Organisations Internationales qui plaident pour les droits des migrants, ainsi que certains acteurs privés.
Deux jours durant, les participants ont eu un regard plus profond sur les droits des migrants, le cadre juridique et institutionnel régional et international, l'autonomisation économique des femmes migrantes et des travailleurs domestiques et les meilleures pratiques et les leçons apprises en Afrique et en Europe.
11/5/2012, Hamid Aqerrout
Source : MAP
La présidence de François Hollande doit marquer une « rupture avec l'approche sécuritaire de la politique d'immigration » dont la Cimade constate chaque jour les « conséquences violentes » pour les personnes qu'elle accompagne, ses répercussions sur l'ensemble de la société et sur le regard porté sur les étrangers, a déclaré vendredi cette ONG.
«La maltraitance dont sont victimes les personnes étrangères doit cesser. L'amélioration des conditions d'accueil et d'instruction des dossiers dans les préfectures et l'abandon des objectifs chiffrés en matière d'expulsion doivent être une première étape », prône également cette ONG en charge des droits des migrants, dans un communiqué remis à l'APS.
Elle appelle ainsi le président de la République française à prendre des « mesures urgentes », en mettant fin au placement en rétention des familles et aux expulsions de demandeurs d'asile en cours de procédure, quel que soit leur statut.
Elle interpelle également le président français à régulariser les personnes engagées dans le mouvement de grève des travailleurs sans papiers qui a débuté en octobre 2009 et garantir le droit au séjour des personnes étrangères gravement malades qui vivent en France.
Par ailleurs, dans l'attente d' « une réforme d'ampleur du dispositif», la Cimade considère il est « indispensable que les mesures les plus attentatoires aux libertés soient suspendues ».
Elle demande également à ce que les préfets « fassent usage de leur pouvoir discrétionnaire » dans l'application des dispositions relatives à la rétention administrative et à l'expulsion du territoire français introduites par la loi du 16 juin 2011.
«Ainsi les préfets doivent garantir un délai de départ volontaire, ne plus prononcer d'interdiction de retour sur le territoire français, limiter la durée de la rétention au temps strictement nécessaire à l'éloignement des personnes et respecter le rôle de la justice », a recommandé la Cimade.
Elle demande aussi l'abandon du principe du paiement d'une taxe lors de la demande de titre de séjour et que soient revus "les montants exorbitants de l'ensemble des taxes liées au droit au séjour des étrangers qui les poussent à rester dans la clandestinité".
D'autres thématiques telles que le droit d'asile, le droit de vivre en famille, la situation des détenus étrangers, "le régime d'exception appliqué en Outre-mer doivent aussi faire l'objet de consignes immédiates et de réformes", a encore suggéré la Cimade.(APS)
11 mai 2012
Source : APS
Le ministre libyen des affaires étrangères, Ashour ben Khayal a prévenu, samedi à Rome, contre une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine.
"Nous craignons une aggravation de la situation sur le front de l'immigration clandestine. Nous voulons lancer un signal, un avertissement à l'Italie et à l'UE pour qu'elles affrontent ce phénomène", a déclaré le chef de la diplomatie libyenne lors d'un point de presse au terme d'une rencontre avec son homologue italien, Giulio Terzi.
"Pour le moment la situation n'est pas si grave mais nous avons des indications que les choses pourraient empirer", a-t-il indiqué.
"Des immigrés africains sont arrivés à la frontière entre l'Egypte et la Libye: pour le moment, ils ne sont pas nombreux mais leur nombre pourrait augmenter", a-t-il averti précisant avoir fait part au ministre italien des affaires étrangères de la volonté de de son pays de collaborer sur ce sujet.
Terzi a indiqué, pour sa part, que l'immigration est un problème urgent qu'il faudrait affronter dans le cadre européen à travers un plan, soulignant qu'il allait évoquer ce thème, lundi à Bruxelles, à l'occasion du Conseil des ministres européens des affaires étrangères.
"Nous devons mettre en place rapidement les moyens financiers pour traiter ce problème, en partenariat avec le gouvernement libyen", a-t-il affirmé.
Le responsable italien a, par ailleurs, souligné que son pays soutient avec conviction le processus démocratique en Libye, mettant l'accent sur la nécessité d'un changement de cap dans les relations avec la Libye de la part de l'Italie et du reste de la communauté internationale.
Un ralentissement dans le processus de stabilisation de la Libye pour lequel le peuple a combattu et souffert serait inacceptable, a-t-il insisté.
12 mai 2012
Source : MAP
Un vibrant hommage a été rendu aux vaillants soldats marocains tombés au champ d'honneur pour la libération de la Belgique lors de la seconde guerre mondiale, à l'occasion de la commémoration, dimanche, du 72ème anniversaire de la bataille de Gembloux.
Lors des cérémonies organisées au "Mémorial Aymes" à Gembloux (40 km au sud de Bruxelles) et dans la nécropole de Chastres où reposent des centaines de soldats marocains ayant combattu aux côtés des forces alliées pour la libération de l'Europe du joug colonial totalitaire nazi et fasciste, les participants ont souligné, dans ces deux hauts lieux de souvenir, l'importance primordiale de cette commémoration qui perpétue une période mémorable de l'Histoire commune et de la mémoire partagée entre le Maroc, la Belgique et la France.
Les officiels belges, français et marocains ont saisi cette occasion pour mettre en exergue les énormes sacrifices consentis par les braves soldats marocains qui ont défendu au prix de leur vie la liberté de la Belgique, soulignant l'impératif de perpétuer le devoir de la mémoire historique partagée qui constitue un fonds patrimonial riche d'actes héroïques à travers lesquels se révèlent et se consacrent un certain nombre de nobles valeurs humaines et universelles, qu'il appartient à tout un chacun de préserver.
Ces cérémonies, qui ont été marquées par le salut des couleurs nationales des trois pays et le dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des soldats morts pour la libération de la Belgique, se sont déroulées en présence notamment du président de la Chambre des représentants belge, André Flahaut, du Haut Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération, El Mostafa El Ktiri, de l'ambassadeur du Maroc auprès de Belgique et du Grand Duché de Luxembourg, Samir Addahre, et de l'ambassadeurs de France à Bruxelles, Michèle Boccoz.
En marge de ces cérémonies, l'ambassade du Maroc à Bruxelles a organisé une rencontre entre responsables belges, français et marocains, et des acteurs de la société civile et de jeunes marocains établis en Belgique pour échanger sur le rôle fondamental qu'ont joué les soldats marocains à Gembloux où plus de 2.000 d'entre eux ont succombé pour la liberté et la paix en Europe.
"Il est important d'échanger avec les générations montantes sur les valeurs et les significations profondes de cette commémoration annuelle de l'anniversaire de la bataille de Gembloux et de perpétuer le devoir de mémoire pour que les sacrifices consentis par les soldats marocains ne tombent pas dans l'oubli", a affirmé M. Addahre à cette occasion.
Les jeunes marocains issus de l'immigration "doivent être au fait de ce que leurs aïeuls ont consenti comme sacrifice suprême pour la paix et la liberté dans les pays d'accueil et prendre conscience également que leur présence en Europe est légitime au regard de ce sacrifice", a fait savoir l'ambassadeur du Royaume.
Il est également important que "les Belges sachent que les Marocains ont défendu la Belgique et que si leurs pays est aujourd'hui libre, c'est grâce à ce sacrifice consenti par les soldats marocains", a-t-il soutenu.
Et de relever que l'organisation d'une telle rencontre constitue une manière pour éveiller les consciences sur les valeurs qui rassemblent aujourd'hui les peuples marocain et européen, à savoir l'amitié, la fraternité, la solidarité, le sacrifice et l'ouverture sur les autres.
Ces valeurs communes doivent impérativement être portées à la connaissance des jeunes et inculquées aux générations montantes qui auront à l'avenir la charge de les transmettre aux plus jeunes pour que le souvenir demeure, a-t-il insisté.
Pour sa part, M. Ktiri a indiqué que la commémoration de la bataille de Gembloux constitue une occasion pour mettre en avant les valeurs de patriotisme, du sacrifice et du sens du devoir, ainsi que les idéaux de la liberté, de la dignité humaine et de la coexistence que le Maroc a toujours défendus.
Le Haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération a mis l'accent sur les actes courageux et héroïques des contingents marocains à la deuxième guerre mondiale, notant les soldats marocains ont répondu massivement et spontanément à l'appel de feu SM Mohammed V l'invitant à s'engager aux côtés des armées alliées.
Il a fait observer, à cet égard, que ces soldats se sont distingués par leur héroïsme et leur bravoure en consentant d'énormes sacrifices allant jusqu'au sacrifice suprême, notant que le Maroc est en droit d'être fier de cette épopée écrite avec le sang de ses vaillants soldats et qui restera gravée à jamais dans l'Histoire commune du Maroc et de l'Europe.
13 mai 2012
Source : MAP
Ils n'ont pas osé aller en pélerinage en Tunisie par crainte du printemps arabe. Mais au Maroc, où les islamistes sont pourtant aussi au pouvoir, des juifs d'Israël n'ont pas eu peur de venir cette semaine vénérer leurs saints en toute tranquillité.
Comme chaque année, quelque 5.000 juifs --la plupart d'origine marocaine --sont venus de tous les coins du monde, et notamment d'Israël, pour rendre hommage aux 1.200 saints enterrés dans cette terre d'islam qu'ils "aiment", priant à l'unisson pour la "paix et la cohabitation entre les deux religions" au Moyen-Orient.
Le plus important des sanctuaires juifs au Maroc est celui d'Amran Ben Diouane, un saint vénéré qui repose depuis 250 ans au dessus des montagnes de Ouazzane (200 km au nord de Rabat).
"Mille saints reposent au Maroc, l'un des lieux les plus importants au monde avec un pélerinage qui dépasse les cinq mille personnes", explique Jacob Tordjamn rabin de Tanger (nord).
Le sanctuaire Amrane Ben Diouane, planté dans un cimetière juif, se dresse au milieu de plusieurs hectares d'oliviers.
Sous surveillance policière, son accès est autorisé aux seuls Marocains dûmement munis d'une autorisation délivrée par la communauté juive du royaume.
Sous une chaleur de 42 degrès cette semaine, un juif venu d'Israél sursaute quand on lui demande s'il prie aussi Dieu pour réconcilier Israéliens et Palestiniens.
"Mon frère que tu sois juif, arabe ou musulman nous voulons tous la paix, laisse moi prier", répond-il devant la tombe supposée être celle du saint Amran.
Le pèlerinage dans ce sanctuaire, commencé jeudi s'achève samedi soir après le Shabbat.
Durant ces cinq jours de prières, les pèlerins fortunés dorment dans de petites villas, les autres couchent dans des maisonnettes au toit de zinc.
Sous un immense olivier, ils défilent chaque jour, jetant des cierges sur un énorme bûcher allumé à même la tombe d'Amran Ben Diouan. "Un homme pieux, intègre, bienfaiteur, bon" lit-on sur une plaque ornant la façade d'une synagoque.
Au premier soir, un fidèle a fait la ronde offrant du whisky à gogo à l'assistance: "buvez mes frères, je commémore aujourd'hui la mort de mon père en souhaitant la paix", crie-t-il à tue-tête.
Près de lui, un juif orthodoxe, Mahmane Bittgoun "venu de Jérusalem" lance un son puissant à travers une corne. "C'est pour amplifier les prières et la bénédiction", assure-t-il. Les femmes l'encouragent en poussant des youyous.
Il s'arrête un moment de jouer sur cet instrument qui remonte à la nuit des temps, et invite l'assemblée à écouter sa conversation téléphonique établie par gsm avec des pélerins du temple Mirone, un saint enterré près de Tel-Aviv.
"Ils sont maintenant 130.000 pélerins à Mirone, ils vous saluent, prient pour vous et vous demandent de prier pour eux à travers Amran Ben Diouan", lance-t-il le front en sueur.
Un rabin Natan S. résidant à Beercheva (Israël) refuse de parler de politique. "Religieusement on prie pour la paix au Proche-Orient mais politiquement, je refuse de parler", dit-il coupant court à toute question sur le conflit.
Vers minuit, les pélerins s'en vont prier dans la synagogue d'en face sans oublier le "grand saint" Rabi Simon Baryoha enterré en Israël à qui "tous les juifs du monde rendent hommage cette semaine suivant le calendrier hébraïque".
Après la chaleur torride du jour et l'épreuve du pélerinage, rendue encore plus dûre à supporter à cause de la lueur des flammes et l'odeur piquante des bougies brûlées, les pélerins partent s'installer dans un immense restaurant pour festoyer au son de la musique.
La traditionnelle et étonnante cérémonie de vente aux enchères des bougies ponctue le repas.
La collecte, qui se chiffre à des millions d'euros, est versée dans une caisse pour la rénovation et l'entretien des sépultures des 1.200 saints juifs du Maroc.
12 mai 2012
Source : AFP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maâzouz, effectuera du 13 au 16 courant une visite de travail au Royaume-Uni dans le but de renforcer la coopération avec les pays de résidence de la communauté marocaine établie dans ce pays.
Cette visite ambitionne aussi de raffermir les liens de communication avec les différentes composantes et compétences de cette communauté afin de s'enquérir de leur situation et de leur faire part des récentes mesures prises en leur faveur, indique un communiqué du ministère.
Au cours de son séjour, M. Maâzouz aura des entretiens avec des responsables gouvernementaux britanniques des départements en relation avec l'immigration, ajoute le communiqué, notant que le ministre s'entretiendra aussi avec des élus et des autorités locales de Londres.
L'objectif de ces entretiens est d'assurer la mise en oeuvre de moyens pour une meilleure intégration de la communauté marocaine dans le pays de résidence tout en permettant de préserver et de développer ses liens culturels avec son pays d'origine.
Par la même occasion, M. Maâzouz aura des entrevues avec des cadres associatifs et des compétences marocaines, dont des cadres d'établissement économiques et financiers de la Cité ainsi qu'avec des jeunes d'origine marocaine du programme "Inspire", outre des séances de travail avec des imams et des représentants de la communauté juive marocaine à Londres.
11 mai 2012
Source : MAP
Les splendeurs des jardins enchanteurs de la ville ocre ont été revisitées lors d'une soirée gala qui a eu lieu samedi à Chicago (Etat de l'Illinois), sous le thème évocateur "Le Bal magique du Maroc".
Organisée à l'initiative du conseil des femmes de l'Alliance Française de Chicago, cet événement a permis au public, le temps d'une soirée, de faire un voyage magique à travers le Maroc.
Une salle d'un grand palace à Chicago s'est transformée, pour la circonstance, en jardins marocains magiques, inspirés du Jardin Majorelle à Marrakech. Il a fallu quarante ans au peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) pour créer, avec passion, ce lieu enchanteur, désormais l'un des endroits les plus visités du Royaume.
Une belle fontaine et un souk ont été montés à cette occasion pour compléter un décor pour le moins splendide.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, l'ambassadeur du Maroc aux Etats Unis, Rachad Bouhlal, a mis en avant les relations historiques, ainsi que le partenariat privilégié unissant le Royaume et les Etats-Unis, dans le cadre du traité d'amitié datant du 1787.
Et de rappeler que le Maroc a été le premier pays à avoir reconnu la jeune république, en décembre 1777, comme l'avait d'ailleurs rappelé le Président Barack Obama dans son discours du Caire.
La soirée a été ponctuée par des partitions musicales de la formation Stu Hirsh Orchestra. Elle a été animée par les philanthropes américains Bill Kurtis et sa femme Donna LaPietra.
Les invités ont pu également déguster les saveurs de l'art culinaire marocain.
Ont notamment assisté à cette soirée, l'ambassadeur de France aux Etats-Unis, le consul général français à Chicago, ainsi que le consul honoraire du Maroc dans cette ville, Marilyn Diamond.
13 mai 2012-05-13
Source : MAP
Les élections présidentielles ont accouché d'un candidat du rassemblement. Mais comment les digues ouvertes par l'ancien président peuvent-elles se reconstruire? Car qui n'a pas entendu que les discours prononcés n'étaient pas seulement de circonstance mais traduisaient une chute des tabous concernant la xénophobie, le racisme.
Ainsi ces phrases" Le FN est compatible avec la république", puis sans vergogne, le thème des tribus, de l'accusation non démontrée selon laquelle les jeunes issus de l'immigration ne sauraient prendre place dans le pays qu'en s'agrégeant à "leur" communauté d'origine (je rappelle, ce qui est cocasse, que nombre d'entre eux, dont je suis, sont nés ici, il y a...plus de cinquante ans),etc.
Le vote FN, pour l'essentiel, représente, cette pensée xénophobe : ce n'est pas un vote de circonstances, ce que plusieurs analystes ont bien repéré. N Sarkozy, après la campagne de deuxième tour que l'on sait, se vautrant dans le discours de Mme Le Pen, a quand même receuilli 48 % des suffrages. Témoin s'il le faut d'un cordon sanitaire qui s'est largement transformé en fil fragile.
C'est dire si désormais rien n'est acquis, même avec l'élection de M Hollande qui aura plus que besoin de secours pour rétablir notre pacte social et citoyen.
Car en effet c'est la conception même de la république qui est en jeu. Notre pays doit-il se rétracter, dresser des frontières étanches et méprisantes aux autres? Ou doit-il trouver sa solidité en assumant son histoire, sa diversité, seules conditions pour s'ouvrir aux autres.
On parle beaucoup d'identité mais sans peut-être en présiser la définition. Disons-le d'un mot, ainsi que nous l'enseigne notre pratique quotidienne de psychanalyste engagé auprès d'une population de tous les âges et de toutes conditions : l'identité d'une personne est un lieu psychique où s'entremêlent les diverses racines nourrissant notre vie; de ce fait c'est un processus vivant qui engage un véritable travail sur soi et avec les autres, travail parfois douloureux, sinon violent, mais toujours créatif. Etre soi_même c'est trouver tant soit peu une stabilité de sa personne, être en mesure de faire un récit sur le parcours de sa vie tout en étant capable, sans trop de peur ou de persécution, de faire face à l'inconnu. L'inconnu est aussi bien positif que négatif, ce sont tous les évènements que nous ne pouvons prévoir et qu'il nous faudra vivre et penser. Il est la source du nouveau et de la création quand nous arrivons à le rencontrer, à le penser pour établir la façon dont il convient de se situer par rapport à lui.
N'en va-t-il pas de même pour la France? J'étais à la Bastille dimanche 6 mai : il y régnait une amibiance bon enfant, chaleureuse. Passerais-je pour un indécrotable naïf si je témoigne de la détente, de l'apaisement éprouvé par beaucoup des personnes présentes, bref de ce sentiment de paix enfin possible entre les êtres après trop d'appels à l'affrontement?
J'ai été plus que surpris par la polémique au sujet des drapeaux algériens. Il y en avait comme il y avait bien d'autes drapeaux, tricolores cele va de soi, du Front de gauche, du PS etc Pourquoi ce procès fait aux personnes qui portaient ces drapeaux? Répondre à cett question c'est entrer dans le coeur du clivage de l'élection. Il me semble que deux idées de la France se combattent, l'une exaltant les racines chrétiennes ( cf les derniers meetings de Sarkozy), et laissant entendre que c'est la seule racine qui prévaut et qui est gage de pureté. L'identité renvoie alors à un passé indépassable, reconstruit en un champ clos, sacré, à défendre. L'autre idée accepte l'idée d'une identité dynamique, fruit de l'histoire, et ainsi il n'est pas choquant que sur la place de la Bastille le miroir de l'histoire de France reflète les multiples racines issues notamment de la période de l'Empire. Qui dira combien le peuple algérien aime la France, l'a largement servie dans les moments les plus difficiles, à commencer par les guerres mondiales, faisant sacrifice comme tout citoyen de sa vie( et pourtant l'on sait combien ce statut de citoyen a été refusé aux "indigènes" en dépit de maintes demandes pacifiques faites aux gouvernants de l'époque); ALger s'est trouvé capitale provisoire de la France pendant la deuxième guerre mondiale, cela n'est pas sans signification. Puis il y a eu cette guerre d'Algérie dont on commence à peine à faire le récit. Cette guerre est née de l'abîme entre les diférentes définitions de la ciotyenneté : pour s'en convaincre il faut relire les Chroniques algériennes de Camus et le Journal de Mouloud Fereaoun qui montrent bien le refus d'envisager l'"Arabe" comme un égal; et quand ce dernier vient à réussir, et donc à parler, sa réussite est regardée comme une exception qu'on salue et dont on espère tirer quelque docilité, jamais comme un processus qui devrait concerner le plus grand nombre.
Certes les époques ne sont pas réductibles les unes aux autres, mais toutes les études transgénérationnelles montrent combien le présent est infiltré par les poches d'un passé qui n'a pas été mis en récit. Mettre en récit c'est dire la douleur, la violence, les joies, les meurtres, pour que chaque génération puissent enfin trouver sa place et être alors en mesure de tourner les pages. Ainsi donc il n'est pas demandé à la France de s'autoflageller,c'est même tout le contraire. Un pays s'enlise de ne pas faire son récit, c'est une loi générale; alors oui, il accuse ou s'auto flagelle en proportion des violences qui sont en lui, des douleurs qui courent dans l'inconscient collectif et qui donnent le sentiment à chacun que quelque chose de lui-même, vital, utile à la cohésion du groupe, n'a pas été entendu.
C'est ainsi que je comprends la présence des drapeaux algériens : non pas comme un bras d'honneur fait à la France comme on feint de le croire, non; les jeunes Français issus depuis maintenant deux, trois générations d'immigration, brandissent les traces utiles à l'histoire de notre construction commune. Comment n'y voit-on pas un signe d'espoir et de réconciliation? Nous aimons les Gaulois, Astérix, nous reconnaissons l'empreinte de la Chrérienneté dans ce pays. Nous reconnaissons l'enjeu vital d'une laîcité indispensable au contrat social. Nous reconnaissons les autres racines de la France, et notamment celles venues d'Algérie. Si l'identité est un processus, alors notre pays doit les assumer, et se grandir d'elles. En dépit de bien des attaques ce proccessus est de toutes façon en cours, témoin les mariages mixtes et la production culturelle.
Dimance soir, n'en déplaise à Mme Morano, nous avons tous chanté la Marseillaise de tout coeur. Veut-elle l'ignorer?
13/5/2012, N Ben Bachir
Source : Médiapart
« Longtemps délaissés par les responsables politiques, les Français de l’étranger bénéficient aujourd’hui d’une représentation institutionnelle sans précédent et sans équivalent dans d’autres pays. » Cédric Pellen
Alors qu’ils viennent de participer à leur 6èmes élection présidentielle, les Français de l’étranger s’apprêtent à voter pour la première fois aux élections législatives. Pour bien mesurer le chemin parcouru depuis la révolution française, il faut lire ou relire la note « Aux urnes, citoyens de l’étranger « signée Cédric Pellen, chercheur à l’université de Montréal et publiée le 13 mars dernier sur un blog de Médiapart.
La lente invention de l’ « électeur français résidant à l’étranger »
« On n’emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers ». La phrase, célèbre est prononcée par Danton qui justifie ainsi son refus de fuir à l’étranger. Il sera arrêté quelques jours plus tard, jugé toute séance tenante puis exécuté,.. mais c’est une autre histoire. En utilisant cette citation pour fustiger à sa manière, caustique, le vote de droite des électeurs français résidents en Suisse, le blogueur frontalier « pumpernickel » savait-il qu’il mettait le doigt sur l’origine de cette tradition « française » liant la citoyenneté à la domiciliation sur le territoire national ?
Toujours est-il, comme le note Cédric Pellen dans son récit, que cette suspicion contre les expatriés aura marqué le droit électoral français pendant plus d’un siècle. De la constituante de 1791 à l’instauration du suffrage universel en 1848 en passant par le Code Civil napoléonien, aucune innovation juridique ne reviendra sur cette ancienne version du droit du sol. Ce n’est qu’en 1913 que l’inscription sur les listes électorales sera enfin ouverte à tous les ressortissants, indépendamment de leur lieu de résidence ou d’imposition. Encore fallait-il avoir les moyens de venir voter dans sa commune d’origine !
Le temps des calculs
Il faudra attendre soixante ans, pour ouvrir définitivement l’accès aux urnes pour les expatriés. Les Français de l’étranger sont presque un million. Le président Valéry Giscard d’Estaing sait compter. Deux lois (1975 et 1976) organisent le vote par procuration et l’ouverture de bureaux de vote dans les ambassades et les consulats. François Mitterrand propose lui de créer des postes de députés (48ème des « 110 propositions pour le France »). En 1981, 100 000 expatriés participent au scrutin. Ils seront près de 70 % (68,41%) à voter pour le président sortant sans influer sur le résultat final.
Depuis cette date, les droits des Français de l’étranger et leur représentation vont ainsi évoluer au gré des opportunités électorales. Sur les principe, tout le monde est d’accord. La promesse oubliée de François Mitterrand (même s’il aura doublé le nombre de sénateurs), sera reprise par François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en 2007. Et c’est donc finalement, le président élu qui passera aux actes en faisant adopter le principe dans la loi constitutionnelle de modernisation des institutions votée le 23 juillet 2008. Contre une bonne partie de son camp. Le « Comité » Balladur » s’était prononcé contre et la droite de la droite aura longtemps regimbé contre ce surplus de citoyenneté ainsi accordée à nombre de binationaux.
Au final, remarque Cédric Pellen, « les Français de l’étranger disposeront, avec vingt-trois élus (onze députés et douze sénateurs), d’une représentation parlementaire conséquente lors de la prochaine législature. Elle sera sensiblement supérieure à celle d’un département comme la Seine-Saint-Denis (douze députés et six sénateurs) qui compte pourtant un nombre d’habitants équivalent à celui des résidents hors de France inscrits au registre consulaire… »
Pour autant, ces innovations ne font pas l’unanimité chez les expatriés eux-mêmes. Au delà du rapport de force droite gauche (53/47) qui a beaucoup évolué depuis 1981, c’est la forte abstention (près de 60% cette année comme en 2007) qui pose question. Désintérêt, désamour, indifférence, ignorance, difficultés matérielles d’accès au vote ? Difficile de se prononcer en l’absence d’études précises tant les motivations ou les démotivations peuvent se mêler. Le taux de participation à ce scrutin législatif inédit nous en dira un un peu plus. Cette fois il s’agit de voter pour défendre des intérêts plus spécifiques
10/5/2012, ftv-expats
Source : FR3
L’italien GNV est seul en lice pour Tanger-Sète . Insuffisant pour répondre à toute la demande
Quel avenir pour Comarit-Ferry et les 200 marins marocains bloqués, depuis quatre mois, sur ses navires dans le port de Sète en France? Les discussions marathon sur une recapitalisation possible de la compagnie, lancées depuis le début de l’année, entre les patrons des groupes Comarit, Samir Abdelmoula, et CMA CGM, Jacques Saadé, n’ont rien donné. Dans le même temps, des rumeurs persistantes de dépôt de bilan et la création d’une nouvelle entité, New Co, dirigée par Taoufiq Ibrahimi, l’ex-PDG de Comanav, sont parvenues aux marins.
L’issue de l’appel d’offres ne fait aucun doute. Vraisemblablement, c’est l’italien GNV, via sa filiale marocaine Sea Motor Ways, qui reprend la ligne Tanger-Sète (France), ne serait-ce que pour «sauver la saison 2012 du transit des MRE», mais pas les marins bloqués à Sète. Ces derniers, qui tiennent grâce à l’aide des pouvoirs publics et des syndicats français, comptent s’opposer à tout déplacement de leurs navires dans la zone portuaire de Sète avant une réunion qui doit avoir lieu ce lundi en présence des syndicats, sous l’égide du préfet de la ville. Le contrat de concession va être signé cette semaine. Les lignes Nador-Sète et Nador-Almeria ne trouvent pas repreneur.
Quoi qu’il en soit, au vu des délais serrés (début du transit le 15 juin), la mise en place opérationnelle du transit 2012 semble compromise.
La lettre de Jacques Saadé, fondateur et dirigeant de l’armateur français CMA CGM, au ministre Aziz Rabbah, datée du 13 avril 2012, dans laquelle il fait état de la disposition de son groupe à sauver l’activité ferry de Comarit, n’a apparemment pas convaincu. Elle évoque pourtant un plan élaboré par CMA CGM, mandatant Taoufiq Ibrahimi visant à «préserver les fonds de commerce de l’armateur marocain pendant la haute saison 2012, au bénéfice exclusif de ses salariés et de ses fournisseurs».
Rabbah adressera sa réponse cinq jours plus tard, soit le 18 avril, au PDG de Comarit, Samir Abdelmoula, en l’occurrence. «J’ai l’honneur de vous confirmer que ce ministère encourage toute solution permettant au groupe de reprendre son activité et retrouver ses équilibres», écrit le ministre. Mais, «vu les délais nécessaires pour la mobilisation des navires et pour la mise en œuvre de toute la logistique par l’opérateur, et sauf autre solution alternative précise et fiable, la décision d’octroi de ces autorisations doit être prise au plus tard le 22 avril 2012 et la remise des cahiers des charges pour signature, au plus tard le lendemain». Or, la réponse du ministre est datée du 18 avril. Un vendredi. Les conditions draconiennes exigées par le ministère ne laisseront ainsi aucune chance à l’armateur.
Pour me permettre de décider de la suite à donner, écrit-il, je vous demande de me faire parvenir au plus tard le 21 avril 2012 (le lundi suivant) tous les documents me permettant de m’assurer de la faisabilité technique et opérationnelle de la solution que vous proposez de mettre en place. Rabbah énumère notamment: l’accord commercial signé entre Comarit/Comanav Ferry et l’entité de gestion; les accords avec les créanciers, mentionnant les engagements de ces derniers à lever les saisies; le planning de remise en ligne des navires. Précisant que, «passé le délai fixé, je me trouverais dans l’obligation de mettre en place d’autres solutions permettant de répondre aux besoins des MRE pour la campagne 2012». Autant dire une façon polie d’opposer une fin de non recevoir à la requête de Comarit.
L’offre Saadé
Un plan qui, selon lui, permettra aux intéressés de disposer du temps nécessaire pour négocier et arrêter le plan de reprise finale de l’entreprise. Lequel devra être mis en œuvre au plus tard le 4e trimestre. Pour avoir les meilleures chances de réussir la reprise de l’exploitation, Jacques Saadé demandait ainsi au ministre un report des appels d’offres au 30 avril, ainsi que de l’appui aux banques et aux créanciers. Dans un premier temps, une caution de 200 millions de DH et la levée de la saisine des bateaux de Comarit-Ferries (9 au total) seraient nécessaires.
7/5/2012, Bachir THIAM
Source : L’Economiste
avais envie de dire «merci aux travailleurs venus de loin» à ma manière, droit dans les yeux, comme j’aime photographier les gens, à la distance d’une poignée de main. Simplement. J’ai réuni ces fragments de récits de vie, témoignages de parcours chaotiques, en face des visages et des silences, pour ne rien oublier de ces moments de rencontres. Hommes venus de loin jusqu’ici et ailleurs, depuis plusieurs générations, vaille que vaille, poussés par les vents de tempête, par l’envie ou le besoin vital de franchir les frontières en vue d’une vie meilleure.
Hommes dignes, fiers de vivre parmi les hommes dans un pays d’accueil, d’avoir parcouru des chemins semés d’embûches et de se sentir plus proches les uns des autres, avec plus ou moins de fortune. Ouvriers, chefs d’équipe, cuisiniers, chauffeurs, coiffeurs, poètes... tous les métiers sont bons à exercer pourvu qu’on y trouve un salaire suffisant pour vivre ici – modestement – et pour permettre de faire vivre la famille et de donner une bonne éducation aux enfants restés au pays. Multitudes anonymes, trop souvent invisibles, je vous dis merci."
Olivier Pasquiers
Les photographies ont été prises en 2011-2012, au foyer de travailleurs de Clichy-la-Garenne, situé boulevard Victor Hugo. Comme beaucoup d’autres, il fut construit dans les années 1970 afin d’accueillir la main-d’œuvre étrangère qui participait au développement des infrastructures (transports, logements, …). Certains hommes ont vu le bâtiment sortir de terre et y habitent encore aujourd’hui.
Aujourd’hui, ce foyer vétuste, est inscrit dans un programme de réhabilitation urbaine. À ce titre, il sera prochainement démoli et les résidents seront relogés en trois résidences sociales nouvellement construites à Clichy.
Pas d’inventaire ici, de vues sur le bâtiment avant et après réhabilitation, mais des hommes à saluer et à écouter dans leur fierté d’être (ou de vouloir par dessus tout être) des travailleurs. C’est une rencontre qui vous est proposée ici, avec des résidents qui eux, vont demeurer bien présents et vivants, bien après la démolition du foyer.
Source : Générique
Les Emirats arabes unis sont le deuxième pays à disposer du plus grand solde migratoire pour la période 2007-2011, derrière les Etats-Unis et ses 5 millions d'individus. Dans ces émirats, le solde migratoire est de près de 3,1 millions de personnes. Sur ce territoire également, le nombre de personnes entrant dans le pays a donc dépassé le nombre de personnes le quittant sur 5 ans.
Solde migratoire 2007-2011 : 3 076 634 individus
12/5/2012
Source : Linternaute
Afrique du Sud, Bénin, Tunisie, Mali, Mauritanie, etc. L'étude concerne 2030 étrangers d'origine africaine vivant au Maroc. 5% parmi eux ont déjà franchi le pas de la création d'entreprise. Parmi les autres, 90% sont prêts à en faire autant s'ils bénéficiaient d'aides financières (63%) ou d'une autre nature (17%)…Suite
Cent mille Marocains résidant en Espagne et 70.000 en Italie sont retournés au Maroc. Le ministre en charge des MRE affiche son inquiétude…Suite
L'Etat a finalement fait son choix. Assurer le retour par voie maritime des Marocains du monde plutôt que de se porter garant de nouveaux crédits bancaires pour Comarit, dont les ferries sont toujours saisis à Sète, en France…Suite
Ils viennent d'Afrique, du Maghreb, d'Afghanistan ... Chaque nuit, ils tentent de franchir clandestinement les portes de l'Europe, aux confins de l'espace Schengen, entre Grèce et Turquie. Dans les eaux de la rivière Evros, des centaines de personnes ont déjà laissé leur vie. Au moment où Nicolas Sarkozy replaçait la question des frontières au centre du débat politique, Doan Bui est allée à la rencontre des naufragés du rêve européen…Suite
L’Association des Marocains des grandes écoles (AMGE-Caravane) organise, du 11 au 13 mai à la Maison du Maroc à Paris, la cinquième édition des Journées de la jeunesse marocaine (JJM), une manifestation intellectuelle et culturelle portant sur …Suite
« Parce que le Maroc est mon pays d'origine et parce que j'ai hâte de présenter mon spectacle devant le public marocain. Et puis, j'ai envie de faire plaisir à mon père, qui rêve du jour où je me produirai au Maroc. Le fait de faire, par exemple la Une du Times Magazine, ne veut rien dire pour mon père ... Le plus important pour lui est de jouer dans notre pays d'origine et de divertir le public marocain…Suite
« Parce que le Maroc est mon pays d'origine et parce que j'ai hâte de présenter mon spectacle devant le public marocain. Et puis, j'ai envie de faire plaisir à mon père, qui rêve du jour où je me produirai au Maroc. Le fait de faire, par exemple la Une du Times Magazine, ne veut rien dire pour mon père ... Le plus important pour lui est de jouer dans notre pays d'origine et de divertir le public marocain…Suite
Destiné aux professionnels, le Salon international de l'alimentation (SIAL) a ouvert ses portes mercredi à Montréal. La nouveauté est l'arrivée sur les étals d'une gramme de produits modernes et variés provenant du Maghreb.
«Le Québec est une terre francophone, qui accueille chaque année des milliers d'Africains. Cette immigration nous permet de nous ouvrir à l'international», a souligné le directeur du salon, Xavier Poncin.
En effet, selon lui, plus il y a d'immigrants, plus le marché s'agrandit. «Ces personnes veulent trouver la nourriture qu'ils ont l'habitude de manger dans leur pays», a indiqué le responsable du SIAL.
Pas moins de quarante stands tunisiens et algériens exposent. Dattes, produits en conserve, et huile d'olive extra-vierge, tout est là pour faire frémir les papilles des passants.
L'huile d'olive est d'ailleurs la vedette de ce salon. «Ce produit représente un grand marché au Canada qui ne peut se passer de l'étranger, puisqu'il n'existe aucune production d'olives au Canada», a-t-il dit, précisant que les Québécois ont découvert l'huile d'olive vierge à la fin des années 1990.
Surpris
Les visiteurs présents ont été très surpris par les différentes variétés d'huile d'olive. «C'est amusant l'huile d'olive à l'orange, je n'y avais jamais goûté auparavant. C'est original et très bon», a indiqué Marie, après y avoir goûté.
Les exposants, eux aussi, avaient l'air assez satisfaits de leur première journée au salon. «Nous sommes très contents, nous avons trouvé de potentiels clients», a souligné le directeur général de Pur Oasis Trading, Bellouti Madani. Il expose pour la première fois en Amérique du Nord et espère conquérir le marché canadien avec ses dattes venant du nord de l'Algérie.
Le SIAL constitue un carrefour de communication et d'échanges commerciaux avec des acheteurs potentiels étrangers. L'objectif est de faire connaître l'offre des différents exposants en matière de produits alimentaires destinés à l'exportation.
Cet évènement est aussi une occasion de mettre un pied dans la zone de libre-échange nord-américaine. Ce marché regroupant le Mexique, les États-Unis et le Canada, représente plus de 80 milliards de dollars d'importations de produits de l'agroalimentaire.
Le SIAL se poursuit jusqu'à vendredi au Palais des congrès de Montréal.
10/5/2012
Source : Canoë.ca
La politique d'intégration occupe une place de plus en plus significative dans les communes allemandes, qui l'envisagent comme une mission transversale de l'administration. Les villes, les communes et les circonscriptions sont désormais nombreuses à élaborer des stratégies globales pour faciliter le processus d'intégration. C'est ce qui ressort d'une étude présentée par Maria Böhmer, ministre déléguée à la migration, aux réfugiés et à l'intégration, Rainer Bomba, ministre adjoint au Développement urbain, et Stephan Articus, président de l'Association des villes allemandes (DST), mardi à Berlin.
« L'intégration se passe sur le terrain, c'est-à-dire dans les villes, les communes et les circonscriptions », a déclaré Maria Böhmer. « Des personnes d'origines très diverses cohabitent chaque jour au travail, à l'école, dans les quartiers et dans la vie associative. Il est d'autant plus important de rappeler les trois principales conclusions de l'étude :
-Les communes sont de plus en plus nombreuses à gérer elles-mêmes la politique d'intégration, conférant ainsi l'importance requise à cet enjeu d'avenir.
-L'intégration bénéficie d'un ancrage transversal croissant dans l'administration, de la garde d'enfants à l'aide aux personnes âgées. Cela renforce la coopération entre les acteurs locaux, qui peuvent ainsi proposer des programmes d'intégration plus efficaces et adaptés.
-Il faut changer de paradigme, de la conception de projet à la mise en oeuvre, afin d'assurer la promotion durable de l'intégration sur place. Grâce à leur implication, les villes, les communes et les circonscriptions apportent une contribution précieuse à la cohésion sociale. »
L'étude révèle que 71,5 % des villes, communes et circonscriptions accordent une grande, voire une très grande importance à l'intégration, cette estimation variant en fonction de la taille de la commune et de la proportion d'immigrés dans la population locale. Si 98,5 % des grandes villes jugent l'intégration importante, la proportion retombe à 66,2 % pour les villes moyennes, 63 % pour les circonscriptions et 48,8 % pour les petites villes et communes.
Cependant, de nombreuses communes ont cessé d'envisager la question sous un angle négatif, et s'efforcent de recenser systématiquement les chances offertes par l'immigration. La transition démographique et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée contribuent à cette évolution.
Par ailleurs, les auteurs de l'étude se sont penchés sur l'application du Plan d'action national pour l'intégration dans les communes. L'Union fédérale des associations communales a émis des propositions pour faire progresser les choses à cette échelle.
« Il importe de développer une véritable culture de l'accueil dans les administrations. Pour cela, il faut faire évoluer les mentalités sur la perception des immigrés, en mettant l'accent non plus sur les problèmes, mais sur les chances », a souligné Mme Böhmer. « Nous devons aussi faire en sorte que les personnes issues de l'immigration soient plus nombreuses à travailler dans la fonction publique, par exemple en tant que professeurs, éducateurs, policiers, pompiers ou employés de bureau. »
Dans le cadre du programme d'urbanisme « La ville sociale - investir dans les quartiers », l'État fédéral a alloué 40 millions d'euros à des projets favorisant la vie de famille, l'égalité entre les générations, l'intégration et la cohésion sociale au titre de l'année 2012.
Il s'agit en outre d'associer au développement urbain de nouveaux partenaires tels que les entreprises et les fondations.
L'étude a été réalisée à la demande des services de Maria Böhmer et du ministère fédéral du Développement urbain.
10/05/2012
Source : Newpress
Claude Guéant, le ministre (UMP) de l'Intérieur, «condamne fermement» l'agression raciste dont ont été victimes deux Amiénois dans la nuit du 5 mai dernier.
L'affaire fait réagir jusqu'aux plus hautes autorités de l'état. Le ministre (UMP) de l'Intérieur, Claude Guéant, a pris sa plume. Dans une lettre adressée au président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, qui a été rendue publique hier, il «condamne fermement cette agression. » «Les pouvoirs publics sont pleinement mobilisés pour identifier les auteurs de ces faits et les présenter à la justice», écrit le premier policier de France.
Dans la nuit du 4 au 5mai, vers 4h30, deux hommes de 70 et 71ans, ont été agressés l'un après l'autre à quelques minutes d'intervalle, alors qu'elles se rendaient à la première prière à la mosquée d'Amiens-Nord. Les deux agresseurs, des jeunes d'une vingtaine d'années circulant à bord d'une Peugeot 206 bleue ou verte., ont proféré des insultes racistes, et ont affiché leur appartenance à l'extrême droite, avant de rouer de coups les deux septuagénaires.
Insultés et menacés à Villers-Bocage
Le ministre a présenté ses vœux de «prompt et complet rétablissement» à Abdelkader Oualit et Mimoun El Berkani. M.Guéant a aussi exprimé sa «détermination» et son « engagement» à «combattre ces actes qui n'ont pas leur place dans notre République».
Du côté du commissariat d'Amiens, les investigations se poursuivent. Une enquête pour violences aggravées, commises en réunion, avait été ouverte aussitôt après les faits.
Si ces deux agressions ont provoqué une vive indignation de la population picarde, elles n'ont visiblement pas calmé les ardeurs des extrémistes violents. Mardi, une famille d'origine marocaine a été victime d'insultes racistes et de menaces de violences physiques à Villers-Bocage (Somme) de la part de deux hommes et deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années. Une plainte a été déposée auprès des services de gendarmerie.
11/5/2012, Gautier Lecardonnel
Source : Courrier Picard
Avalanche de réactions. Provoqué par Philippe Moureaux, sénateur et bourgmestre socialiste de Molenbeek-Saint-Jean, Didier Reynders a "dérapé", ce jeudi 10 mai, quelques heures après avoir officialisé son installation politique à Uccle pour les prochaines élections communales. Mais les faits qui nous occupent se sont déroulés rue de la Loi, hier après-midi, au Sénat.
Le ministre libéral des Affaires étrangères était à peine monté sur le perchoir du Sénat, pour répondre à une question de Danny Pieters (N-VA), qu’il était hélé par le sénateur Moureaux. "Voilà l’Afghanistan", lançait le polémiste socialiste. Philippe Moureaux faisait référence aux déclarations radiophoniques de Didier Reynders du matin même. En gros, le vice-Premier avait comparé les routes d’Afghanistan à celles de Wallonie. "J’aurais pu aller à Molenbeek, cela aurait été plus près. C’était plus court pour me déplacer à l’étranger", a rétorqué Didier Reynders, filmé par les caméras sénatoriales. Il n’a pas fallu deux heures pour que la vidéo fleurissent sur les sites d’info, après que les propos ont été diffusés via les réseaux sociaux.
Contacté par "La Libre", Philippe Moureaux trouve la réflexion "un peu lamentable". "Ce sont des propos d’assemblée qui ont fusé et je ne vais pas en faire un drame idéologique, ajoute-t-il. Mais c’est un réflexe inquiétant. On dirait que l’ombre de Sarkozy plane sur la Belgique. Les gens visés sont très attachés à la Belgique. J’espère que ce n’est qu’un accident et que cela ne se reproduira pas." Le toujours vice-président du PS semble faire référence aux récentes orientations droitières prises par le MR. Citons "l’assistanat" dénoncé par Charles Michel lorsqu’il parle de la sécurité sociale belge, son insistance sur les questions de sécurité ou encore les récentes prises de position du député Denis Ducarme qui veut importer en Belgique le débat sur l’immigration porté par Nicolas Sarkozy outre-Quiévrain, alors qu’il tentait de séduire l’électorat du FN. Tout cela pourrait finir par susciter un débat interne sur la ligne politique du MR.
La partenaire libérale du PS au collège échevinal de Molenbeek-Saint-Jean se refuse pour sa part à condamner les propos de Didier Reynders. "Je reconnais bien l’humour acide de Didier Reynders, confie Françoise Schepmans, échevine MR. On sait que les deux hommes ne s’aiment pas. Peut-être qu’il n’aurait pas tenu un propos aussi acerbe si ça n’avait pas été Philippe Moureaux. Il vise le bourgmestre, et je ne pense pas que les Molenbeekois doivent se sentir stigmatisés. La question est de savoir si un homme politique peut se permettre un humour comme celui-là." L’échevine souhaite relativiser la polémique et "se concentrer sur les problèmes de Molenbeek".
Sentant le vent du boulet, Didier Reynders a fini par réagir à la polémique via l’agence Belga. "Il s’agissait d’un échange vif et ironique, comme c’est souvent le cas avec Philippe Moureaux. Si j’ai heurté quelqu’un, je le regrette", explique-t-il. Le ministre confie également qu’il était resté au Sénat encore longtemps après cet échange et qu’aucun sénateur n’a réagi à ses propos. "Cela n’a provoqué aucun débat ni commentaire. Je regrette que certains préfèrent utiliser les réseaux sociaux en sortant les propos de leur contexte plutôt que de réagir au sein même de l’assemblée", ajoute-t-il.
Le MR "prend acte des excuses formulées par Didier Reynders", en parlant de "maladresse verbale", de "plaisanterie malheureuse dans un échange cynique". Hier matin, le cynisme n’était pas de mise à Uccle, commune dont 10 % de la population est de nationalité française. Ce qui semble d’ailleurs faire la fierté du bourgmestre Armand De Decker, qui tirera la liste de Didier Reynders.
11/05/2012, Mathieu Colleyn
Source : Lalibre.be
Quelque 62.692 migrants étrangers ont débarqué sur les côtes italiennes en 2011, a indiqué jeudi le sous-secrétaire d'Etat italien à l'intérieur, Saverio Ruperto.
Le nombre d'arrivées enregistrées du 1er janvier au 9 mai de cette année a atteint 2.025, a précisé également le responsable italien qui répondait devant la chambre des députés à une question à ce sujet du Parti démocrate (gauche-pro-gouvernemental).
Selon Ruperto, le pourcentage d'étrangers éloignés par l'Italie après leur transit par les centres d'identification et d'expulsion (CIE) est passé de 48,29 pc en 2010 à 50,16 pc en 2011 et à 57,90 pc durant les trois premiers mois de 2012.
Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes reprennent de plus bel avec le retour du beau temps.
Plusieurs groupes de migrants de provenances diverses ont été interceptés ces dernières semaines essentiellement au large des côtes sud de la Péninsule.
D'après un récent rapport de l'Ismu, une fondation qui promeut les initiatives et études sur la multiethnicité, le boom des débarquements en 2011a permis aux trafiquants de réaliser un véritable chiffre d'affaires puisqu'ils pratiquaient des prix allant jusqu'à 1000 euros pour chacun des migrants en provenance d'Afrique sub-saharienne et de 2000 euros pour ceux provenant de Tunisie, d'Egypte et de Libye.
Selon le document, ce boom aurait généré un bénéfice de 700 millions d'euros pour les trafiquants.
10 mai 2012
Source : MAP
Chaque année, des milliers d'étrangers en situation irrégulière terminent leur aventure dans un avion qui les ramènera vers leur pays d'origine ou un État européen. Leur présence n’est pas (plus) souhaitée.
La politique migratoire de la Suisse et l'expulsion des indésirables reviennent en permanence sur le tapis dans ce pays où une personne sur cinq est d’origine étrangère.
En 2010, quatre ans après avoir modifié la loi sur l’asile et les étrangers, les électeurs suisses ont accepté une initiative controversée sur le renvoi. Le texte de la droite conservatrice prévoit l'expulsion automatique des étrangers condamnés pour certains crimes, comme la violence sexuelle, le vol, le trafic de stupéfiants ou l'abus de prestations sociales.
Mais la traduction de l'initiative dans un projet de loi d’application s’avère problématique. D’une part parce que le texte pourrait violer les principes constitutionnels et les accords internationaux ratifiés par la Suisse. D’autre part parce que la liste des délits est plutôt aléatoire puisque, théoriquement, elle pourrait inclure des infractions moins graves comme le vol avec effraction.
Si les statistiques sur la criminalité donnent des arguments aux partisans de la ligne dure (voir le graphique ci-contre), des voix se sont cependant élevées pour contrer les dérives xénophobes qui tendent à criminaliser – et donc à expulser – aussi ceux qui n’ont pas commis de crime. Mais quels sont les étrangers qui sont expulsés par la Suisse?
«Il y a deux groupes. Ceux qui relèvent du domaine de l'asile et ceux à qui s’applique la Loi fédérale sur les étrangers», répond à swissinfo.ch Hendrick Krauskopf, spécialiste des mesures de renvoi à l’Office fédéral de la migration (ODM).
L'ODM, ajoute ce dernier, s'occupe des requérants d'asile. Par contre il appartient aux cantons de prononcer l'expulsion des étrangers qui ont violé les dispositions sur l'entrée et le séjour en Suisse.
Départs volontaires
En 2011, 9461 personnes ont quitté la Suisse par voie aérienne (8059 en 2010). Plus des deux tiers des départs (6669) relevaient de l'asile. «Il s'agit de requérants qui ont obtenu une décision négative ou de non-entrée en matière», précise Hendrick Krauskopf.
Il y a non-entrée en matière lorsque la demande d'asile est illégitime ou incomplète. Ou lorsque le requérant a déjà présenté une demande dans un autre pays signataire des accords de Dublin. Sur la base de la procédure en vigueur depuis décembre 2008, la Suisse peut renvoyer la personne vers l'État européen concerné. «La moitié des requérants d'asile expulsés l'année dernière entre dans le cadre des accords de Dublin», relève le collaborateur de l’ODM.
Et de préciser que 40% des requérants non admis repartent sur une base volontaire. «Cela signifie qu’ils se rendent à l'aéroport sans escorte policière. Dans les autres cas par contre, la personne a au moins été accompagnée par des agents jusqu'à l'embarquement.»
Pour encourager le départ volontaire des requérants d'asile, la Suisse met à disposition une aide au retour, en général financière. En avril, le gouvernement a proposé d'augmenter cette contribution jusqu'à 2'000 francs maximum dans le but d'accélérer les départs. Un nouveau système de subventionnement, baptisé «plan Maghreb», a été adopté par le canton de Genève vis-à-vis des requérants d'asile et des criminels originaires d’Afrique du Nord.
Mais tous les requérants déboutés ne quittent pas la Suisse. Certains (on ne dispose pas de statistique) passent dans la clandestinité. Faute de permis de séjour, ils vont grossir les rangs des sans-papiers.
Pas seulement les clandestins
Les motifs de renvoi d’étrangers qui n’entrent pas dans le domaine de l'asile sont multiples, explique Guy Burnens, responsable de la Division étrangers au Service de la population du canton Vaud.
«Cela peut être le séjour illégal, qui ne concerne pas seulement les sans-papiers, mais aussi les étudiants admis temporairement qui restent en Suisse après la fin de leurs études. Ou des étrangers qui, après avoir obtenu un permis de séjour pour regroupement familial, rompent rapidement l'union conjugale.»
La loi prévoit la révocation de l’autorisation de séjour pour certaines catégories d’étrangers qui dépendent de l'aide sociale, ajoute Guy Burnens.
A ces personnes, dont l’infraction ne constitue pas un acte criminel, s'ajoutent les vrais délinquants. C'est-à-dire les étrangers expulsés pour avoir commis un délit grave ou parce qu'ils représentent un danger pour l'ordre et la sécurité publiques.
Les chiffres manquent, souligne Guy Burnens. «Nous ne disposons pas encore des instruments informatiques nécessaires pour établir de telles statistiques. Mais je crois que, de toutes façons, parmi les étrangers qui ont reçu une décision d’expulsion, ceux qui ont commis des délits graves ne sont pas majoritaires.»
Selon l'ODM, les étrangers criminels expulsés sont en nette minorité. Entre 350 et 400 par an, avait indiqué en 2010 le directeur de l’époque de l’Office, Alard du Bois-Reymond.
Prêts à négocier
Le délai imparti pour quitter la Suisse dépend de chaque cas spécifique, souligne Guy Burnens. «Si la personne ne constitue aucune menace, elle peut avoir jusqu'à trois mois. Par contre dans un cas plus grave, comme le trafic de drogue, le renvoi peut être immédiat.»
Avec 30% d’étrangers, le canton de Vaud compte un des taux les plus élevés du pays et préfère les départs volontaires, relève Guy Burnens. La personne qui ne réagit pas est convoquée pour discuter les modalités du départ.
«Nous sommes prêts à négocier le délai, par exemple avec les familles. Parfois nous proposons une aide au retour comme pour les requérants d'asile.» Le but de cette aide, qui peut atteindre jusqu'à 6000 francs, vise à favoriser la réintégration dans le pays d'origine.
Pour ceux qui s'obstinent à ne pas quitter la Suisse, on recourt à des mesures coercitives, indique Marc Aurel Schmid, porte-parole de l’office de la migration du canton de Zurich. «Ils peuvent être mis en détention administrative ou soumis à un renvoi forcé.»
Dans les cas les plus extrêmes, l'ODM et les forces de police organisent ce qu’on appelle des «vols spéciaux» (165 personnes en 2011), une mesure controversée qui recourt à la force physique, à l’usage de menottes ou d'autres moyens de coercition.
Interdiction d’entrée
Théoriquement, un étranger expulsé pourrait revenir en Suisse après quelques jours. Il lui suffirait en effet de demander un visa auprès de l'ambassade de Suisse ou, pour les citoyens des pays de l'Union européenne, d’utiliser les facilités prévues par l'accord sur la libre circulation.
Cependant, la décision de renvoi est de plus en plus souvent accompagnée d'une interdiction d'entrée en Suisse, observe Marc Aurel Schmid. «La durée maximum est de cinq ans. Mais elle peut être prolongée pour des personnes qui constituent une menace.»
De toutes façons, une telle interdiction ne garantit pas que les étrangers indésirables se tiendront vraiment à l’écart. Comme l’a constaté la police du canton de Zurich l'an dernier, les plus rusés n'hésitent pas à demander un nouveau passeport dans leur pays et à revenir en Suisse sous une autre identité.
10/5/2012, Luigi Jorio
Source : swissinfo.ch
La sévérité des lois en matière de regroupements débouche fréquemment sur des situations difficiles et sans issue, constate le texte. Les droits des personnes concernées sont en conflit constant avec les restrictions légales.
Il est difficile de voir un juste équilibre entre les droits individuels et la politique migratoire restrictive dans le climat actuel, très agressif, notent l’Observatoire du droit d’asile et des étrangers (ODAE) et ses succursales en Suisse romande et orientale. Ceux-ci ont présenté jeudi à Berne un rapport intitulé «Le regroupement familial et les limitations au droit à la vie familiale».
Ce rapport se fonde sur onze situations documentées par l’ODAE. Elles témoignent des difficultés qu’entraîne l’application du droit d’asile en matière de regroupement familial, à la fois pour les migrants et pour les Suisses qui souhaitent faire venir au pays leurs proches étrangers.
Sujet politique
Le sujet est brûlant: le regroupement familial est le second motif d’immigration après celui de l’emploi. En 2011, 31,6% des arrivées en Suisse résultaient d’un regroupement familial, selon l’Office fédéral des migrations.
Du coup, le thème a fait son entrée dans l’arène politique. L’UDC et le PLR entendent restreindre les regroupements afin de limiter l’immigration. Pour le conseiller national Balthasar Glättli (Verts/ ZH), cette tendance législative a des conséquences humaines dramatiques.
Comme la migration du travail de ressortissants d’Etats tiers - hors UE ou AELE - est soumise à une politique restrictive, on constate une tendance générale à soupçonner l’abus en cas de mariage et de regroupement familial, estime la coordinatrice de l’ODAE Claudia Dubacher.
Il est difficile pour les migrants non-européens de remplir dans les délais prescrits les conditions matérielles au regroupement familial, notamment un logement adéquat et un revenu pour prendre en charge toute la famille, explique-t-elle.
Or les autorités ne permettent que rarement des regroupements demandés hors délai, même pour des raisons majeures. Ainsi, un regroupement peut être refusé pour le bien présumé d’un enfant, alors que ce dernier reste séparé d’un parent. De plus, les enfants ne sont que très rarement entendus dans ces décisions.
Grande marge des cantons
A cela s’ajoute une utilisation excessive - voire abusive - par les cantons de leur marge d’appréciation. Les cantons tendent à restreindre encore davantage, par l’imposition de conditions supplémentaires au regroupement, les droits des migrants souhaitant réunir leur famille en Suisse.
La présidente de l’ODAE Ruth-Gaby Vermot rappelle que les migrants souhaitant un regroupement disposent en général d’un emploi légal et rémunéré. «Leur refuser un regroupement, et par conséquent une vie familiale, leur imposer des obstacles administratifs, c’est réduire la qualité de leur vie dans un pays étranger».
Cette situation ne rend heureux personne, estime l’ancienne politicienne socialiste bernoise: «L’incertitude, la nostalgie de la famille et la solitude sont absolument contraires à une bonne intégration».
Suisses discriminés
Enfin, il est frappant que les Suisses soient moins bien lotis que les ressortissants européens lorsqu’il s’agit de faire venir les membres non européens de leur famille, constate le rapport. Les Suisses ne bénéficient en effet pas des droits accordés aux citoyens des Etats de l’UE/AELE au titre de l’accord sur la libre circulation.
«Cette discrimination des nationaux ne se justifie pas et elle a été critiquée à plusieurs reprises par le Tribunal fédéral», a rappelé Mariana Duarte, coordinatrice de l’ODAE romand. Pour Balthasar Glättli, il revient au Parlement de mettre fin à cette discrimination en modifiant la disposition correspondante dans la loi sur les étrangers.
10/5/2012
Source : Le Matin.ch/(ats/Newsnet
La Cité nationale de l’histoire de l’immigration propose un week-end cinéma avec des projections de trois documentaires qui articulent recherche formelle, itinéraire d'exil et diversité des situations migratoires en Europe.
Ils représentent trois démarches artistiques, esthétiques et politiques. Trois regards sur le réel à travers trois auteurs qui bousculent les formes et les codes, trois films entre essais et documents.
On Hitler’s Highway, de Lech Kowalski, 2002 , France, 81 min
Hitler's Highway : la plus ancienne autoroute de Pologne construite par Hitler pour envahir ses voisins de l'Est. Lech Kowalski nous entraîne sur cette route où l'Est rencontre l'Ouest, où l'Histoire est partout menacée d'effacement et où l'avenir se redessine au rouleau compresseur. Un vendeur de champignons unijambiste, deux prostituées bulgares qui discutent de la dureté des temps, des tziganes en pèlerinage à Auschwitz, des clandestins ukrainiens réfugiés sur une base aérienne soviétique désaffectée, de jeunes contestataires occupant d'anciens bunkers nazis, un marchand de nains de jardin légèrement nostalgique.
Un axe majeur dans l'histoire contemporaine de la migration intraeuropéenne Est/Ouest Lech Kowalski se glisse dans ce monde en marge et se mêle à ses habitants qui pratiquent au quotidien l'art fragile de la survie. "Ils étaient aussi curieux de moi que je l'étais d'eux. J'étais là avec ma caméra, comme ils étaient là en train d’essayer de gagner leur vie. On bossait tous. Il suffisait d'attendre pour qu'on se rencontre et qu'on se parle." Lech Kowalski. Samedi 12 mai à 15 h, auditorium, entrée libre
Les saisons, de Artzavad Pelechian Arménie, 1975, 29 min
La mise en scène lyrique de quelques moments forts de la vie quotidienne de bergers d'Arménie qui s'inscrivent dans le cycle des saisons : la fenaison, la transhumance sont les principaux leitmotivs de ce poème cinématographique.
Glissades à flanc de montagne sur des traîneaux de paille, brebis égarées dans un torrent bouillonnant, Pelechian et sa caméra se laissent emporter par une ronde de la vie menée par les bergers arméniens. Moissons, transhumances, les saisons se suivent, prolongeant les rites de ces éleveurs dans un éternel recommencement. Sans commentaire et d’une force visuelle qui fonctionne comme un effet de boucle, ce n’est pas un documentaire mais un véritable poème qui nous hypnotise. Une intuition cosmogonique de l’Arménie et du monde.
La transhumance comme métaphore d'un exil, Dimanche 13 mai à 15 h, auditorium, entrée libre
Vers le sud de Johan Van der Keuken, Pays-Bas, 1981,143 min
30 avril 1980, Amsterdam. Le jour de la fête du couronnement, l'occupation d'un immeuble par des squatters provoque une confrontation avec la police. Puis le film part en voyage vers le Sud. Paris,la Drôme, les Alpes, Rome, le Caire jusqu'en Haute-Égypte.
C'est le regard que porte Johan Van der Keuken sur l'émigration tant intérieure qu'extérieure : les pages d'un carnet de bord où s'inscrit l'obsession des lieux où chacun se projette. Dimanche 13 mai à 16 h, auditorium, entrée libre
Ce livre traite de la question de la parenté et son rôle dans l’évolution de la migration des Figuiguiens. Il s’agit d’une recherche académique de terrain menée conjointement à Paris et à Figuig. Son auteur Abdelkrim SAA, un natif de Figuig s’intéresse à cette question depuis 1986, lors de sa préparation d’un mémoire de DEA de Sociologie rurale, sous la direction du sociologue Mohammed Guessous, sur l’émigration des Figuiguiens vers l’intérieur du Maroc…Suite
COMMUNIQUE DE PRESSE
Commémoration du centenaire de Cherif Mohamed Ameziane
Du 10 au 16 mai 2012 à Nador
Une cérémonie de commémoration en hommage à Cherif Mohamed Ameziane aura lieu du 10 au 16 mai 2012 à Nador. Figure incontournable de la résistance contre la colonisation et doté d’un leadership exemplaire, Cherif Mohamed Ameziane a su stimuler les sentiments nationalistes et patriotiques des tribus du Rif afin de contribuer à libérer la nation. Il fut enterré dans sa région natale. :!
L’Université Internationale de Rabat organise le Mercredi 16 Mai une rencontre autour de l’œuvre du regretté Edmond Amran El Maleh…Consulter le programme
La Conférence internationale sur les Droits des migrants : Femmes migrantes et travailleurs domestiques, a entamé ses travaux, jeudi à Nairobi, avec la participation du Maroc.
Une attention particulière sera accordée aux femmes migrantes et aux travailleurs domestiques, étant donné que la protection des femmes au sein des migrants internationaux en Afrique augmente de façon continue. En 2010, les estimations ont montré que 46,8 pour cent des 19,2 millions de migrants internationaux en Afrique étaient des femmes.
Engagées dans des travaux domestiques, les travailleuses migrantes restent le groupe le plus vulnérable parmi les travailleurs migrants et sont victimes de discrimination et d'abus sexuels et physiques commis par des agents et des accompagnateurs durant leur transit, soulignent des participants à la conférence.
Ils font observer que dans les pays hôtes, beaucoup de femmes migrantes occupent des emplois relativement peu spécialisés dans les industries manufacturières, les travaux domestiques ou les secteurs des loisirs et souvent sans statut légal avec un accès limité aux services de santé.
Ces femmes et ces filles n'ont pas souvent connaissance de leurs droits, ce qui augmente ainsi leur vulnérabilité du fait de l'absence de mécanismes juridiques nationaux qui reconnaissent et protègent leurs droits, déplorent les participants.
Initiée dans le cadre du Partenariat Afrique-Union européenne Migration, Mobilité, Emploi (MME), la rencontre réunit les Etats membres de l'Union africaine, de l'UE, des Communautés Economiques Régionales Africaines (CER), des ONG et Organisations Internationales qui plaident pour les droits des migrants, ainsi que certains acteurs privés.
La conférence est un cadre de discussion, de dialogue et d'échange d'expériences pour renforcer le soutien à la protection des droits des migrants lors de l'élaboration des politiques de migration, notent les organisateurs.
Les participants engageront des discussions sur les problèmes et les principaux défis que présente la protection des droits des migrants, y compris les femmes migrantes et les travailleurs domestiques.
En outre, ils examineront les voies et moyens à même de promouvoir les cadres juridiques et institutionnels, en vue de faire face aux violations et sécuriser la protection des femmes migrantes et des travailleurs domestiques.
Il s'agit en fait d'établir une justice sociale pour les travailleurs domestiques et de promouvoir l'autonomisation économique des femmes migrantes, en vue de leur contribution au développement des pays d'origine et des pays d'accueil.
Les deux jours de la conférence vont ainsi permettre aux participants d'avoir un regard plus profond sur les droits des migrants, le cadre juridique et institutionnel régional et international, l'autonomisation économique des femmes migrantes et des travailleurs domestiques et les meilleures pratiques et les leçons apprises en Afrique et en Europe . Le Royaume est représenté à cette rencontre par M. Mohammed Baallal, responsable de la Coopération au Ministère de l'Emploi.
10 mai 2012
Source : MAP
La hausse des arrivées des marocains résidant à l'étranger (MRE) de 11,8 pc avait permis d'atténuer les arrivées des touristes étrangers au niveau des arrivées globales qui s'étaient raffermies de 3,7 pc.
Le Produit intérieur brut (PIB) aurait progressé de 2,2 pc au premier trimestre 2012, en glissement annuel, selon le Haut-commissariat au Plan (HCP).
Compte tenu des indicateurs de conjoncture disponibles à fin mars, le rythme de croissance de la valeur ajoutée hors agriculture aurait ralenti à 4,3 pc au premier trimestre de l'année en cours contre 5,6 pc un trimestre auparavant, indique le HCP dans un point de conjoncture pour le mois d'avril.
Ce ralentissement est attribuable à la décélération des activités secondaires, dont le rythme d'évolution n'aurait pas dépassé 1,9 pc durant cette période contre 5,7 pc au quatrième trimestre de l'année précédente.
Les activités tertiaires auraient, à l'inverse, conservé leur orientation favorable, contribuant à trois points à la croissance économique globale, précise le HCP.
Pour sa part, la valeur ajoutée agricole, ayant subi les effets du déficit pluviométrique, aurait accusé une baisse de 11,7 pc au cours de la même période en variation annuelle.
Cette situation se serait accompagnée par un creusement du déficit commercial agricole, au terme des deux premiers mois de l'année en cours durant lesquels les quantités exportées des agrumes et des primeurs se sont fléchies de 16 pc et 2 pc respectivement en glissement annuel.
Quant au secteur de la pêche, sa valeur ajoutée aurait connu, au premier trimestre une contraction de 9,4 pc en variation annuelle.
Cette contreperformance fait suite à une progression de 2,5 au dernier trimestre de l'année précédente, due principalement à l'amélioration respective des débarquements des poissons pélagiques et des crustacés de 16,5 pc et 8,2 pc.
Concernant la valeur ajoutée minières, elle aurait baissé de 9,4 pc au premier trimestre en glissement annuel, sur fond des effets de la baisse de la production phosphatière et la décélération de la demande internationale des fertilisants.
La valeur ajoutée des industries de transformation, hors raffinage, aurait également, inscrite en baisse avec un repli de 0,8 pc au premier trimestre 2012 par rapport au dernier trimestre de l'année précédente.
En revanche, la valeur ajoutée du Bâtiment et travaux publics (BTP) aurait progressé de 6 pc au premier trimestre de l'année en cours tout en prévoyant une hausse de 6,5 pc pour le deuxième trimestre de la même année, ajoute la même source.
Ainsi, les ventes du ciment ont progressé de 2,3 pc au premier trimestre, en glissement trimestriel.
Quant à elle, la valeur ajoutée énergétique, est restée dynamique au début de 2012, affichant une hausse de 8,6 pc contre 9,3 pc au quatrième trimestre de l'année écoulée, en glissements annuels.
S'agissant de la valeur ajoutée des secteurs de l'hébergement et de la restauration, hors effets saisonniers, ils ont enregistré une hausse respective de 1,5 pc et 0,4 pc pour les premier et deuxième trimestres 2012 contre une baisse de 1,6 pc au quatrième trimestre de l'année précédente, en variation trimestrielle.
Il en est de même pour les nuitées réalisées dans les établissements d'hébergement touristique classés, qui avaient affiché un recul de 3,9 pc, suite au repli de 4,6 pc des nuitées des non-résidents et de 1,9 pc de celles des résidents.
Les arrivées des touristes étrangers s'étaient également inscrites en baisse (-2,7 pc en variation trimestrielle), subissant le recul des arrivées en provenance de l'Europe.
La hausse des arrivées des marocains résidant à l'étranger (MRE) de 11,8 pc avait permis, toutefois, d'atténuer cette baisse au niveau des arrivées globales qui s'étaient raffermies de 3,7 pc.
Pour ce qui est de la valeur ajoutée des transports, elle aurait progressé de 2,7 pc au premier trimestre 2012 contre une baisse de 0,8 pc un trimestre auparavant.
09 mai 2012
Source : MAP
L'Espagne est durement accusée par des ONG pour la vulnération des droits sociaux d'immigrés alors que les conditions de travail ne cessent de se dégrader et rendre encore délicates les conditions de séjour des étrangers.
Après la France et le Canada, c'est au tour du gouvernement espagnol de procéder à un durcissement des conditions financières pour les étudiants étrangers issus des pays hors Union européenne…Suite
Les Français résidant à l'étranger peuvent élire pour la première fois 11 députés. Dans la neuvième circonscription recouvrant le quart Nord-Ouest du Continent Africain (incluant le Maroc), le premier tour aura lieu le 3 juin prochain. En course, une dizaine de candidats Franco-Marocains…Suite
La journée sera marquée par la présence d'investisseurs étrangers et de Marocains résidant à l'étranger.
Une journée d'études sur le développement au Rif sera organisée, le 26 mai au centre culturel de Nador, à l'initiative de l'association "Rif pour le développement et la solidarité" (ARID).
Cette rencontre, qui se veut un prolongement de la première rencontre de l'investissement tenue en mars 2008 à Al Hoceima, se penchera notamment sur les actions de développements dans les régions de Nador, Al Hoceima et Driouch, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Lors de cette journée, à laquelle prendront part des responsables des départements concernés, plusieurs exposés seront présentés sur les différents aspects du développement du Rif et les actions réalisées, ainsi que sur les contraintes et les potentialités de la région.
Les recommandations formulées à l'issue de cette rencontre, qui sera marquée par la présence d'investisseurs étrangers et de Marocains résidant à l'étranger, serviront de plate-forme pour les débats et concertations dans la perspective de promouvoir davantage la région.
09 mai 2012
Source : MAP
La communauté algérienne établie au Maroc continuait mercredi à accomplir son devoir électoral pour les législatives 2012, afin de choisir les représentants de la "zone géographique trois" à l'Assemblée populaire nationale (APN) malgré l'éloignement des bureaux de vote installés à cet effet de leurs lieux de résidence, a-t-on indiqué au sein de la circonscription de Rabat.
"En dépit de leur éloignement par rapport aux bureaux de vote et de leur dispersion, autour des grandes villes du Maroc, les membres de la communauté nationale répondaient à l'appel du devoir national depuis le premier jour du scrutin (samedi) pour élire leurs députés", a-t-on précisé de même source.
La communauté nationale résidant dans le royaume est éparpillée autour des grandes villes du centre (Rabat, Salé, Casablanca), du nord (Tanger-Tétouan) de l'est et nord-est (axe Fès-Oujda) et sud (Marrakech-Agadir), souligne-t-on.
Au bureau de vote de la circonscription électorale de Rabat, Mme Nadia Mezioud habitant Salé (ville jumelle de Rabat) a accompli l'acte de vote entre midi et heure, après avoir achevé leurs taches ménagère, a-t-elle indiqué à l'APS.
"J'ai décidé d'accomplir mon devoir électoral en choisissant le moment où je suis libre de tout engagement pour me déplacer", a déclaré a-t-elle déclaré en considérant que "l'éloignement ne peut être un prétexte pour ne pas accomplir mon devoir".
Elle a estimé que "le vote de cette fois-ci est vraiment très important car l'Algérie a besoin de changement mais dans le renforcement et la stabilité de ses institutions".
Habitant pas très loin du bureau de vote, une dame et sa belle-mère venaient de voter en faisant, néanmoins, une remarque qui revient comme un leitmotiv durant ces jours de scrutin, celui de l'absence de campagne électorale des candidats.
"Certes nous ne sommes pas confrontées au problème de l'éloignement qui, de toutes les façons, ne nous aurait pas dissuadé de voter mais nous devons reconnaître l'absence de campagne électorale de la part des candidats", a déclaré Mme Mouna Idrissi.
Interrogés sur ce problème d'éloignement, des membres du bureau de vote de Rabat ont indiqué qu'ils s'attendaient à une montée crescendo de l'opération de vote d'ici la fin du scrutin (jeudi).
"En prenant en considération le nombre d'appels reçus, depuis mardi, dans les circonscriptions consulaires, de la part des membres de la communauté, sur les modalités de vote et sa durée ainsi que sur les lieux du scrutin, l'on peut dire que la participation des Algériens du Maroc à ces élections sera appréciable", a estimé un membre du bureau de vote.
La communauté algérienne établie au Maroc accomplit son devoir électoral dans les onze bureaux de vote installés à Casablanca, Agadir et Marrakech (circonscription de Casablanca) à Rabat, Fès et Tanger (circonscription de Rabat) et Oujda (trois), Ahfir et Taza (circonscription d'Oujda).
Le nombre global des électeurs algériens inscrits sur les listes électorales au Maroc est de 11 351 avec respectivement 2 287 électeurs dans la circonscription de Rabat, 3104 à Casablanca et 5 960 à Oujda.
Six partis et une liste indépendante sont en lice pour deux sièges en compétition pour cette zone trois.
Ces partis sont le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national indépendant (RND), le Mouvement populaire algérien (MPA), l'Alliance de l'Algérie verte, le Parti Adala, le Rassemblement algérien (RA) et la liste indépendante "El Assala Oua Mouassara".
09/05/12
Source: APS
Les immigrés de Belgique désirent autant que la population générale voter ou s'affilier à des partis politiques, selon une enquête présentée mercredi à Bruxelles et menée par la Fondation Roi Baudouin (FRB) et le Migration Policy Group auprès de 1.027 étrangers nés dans un pays non-européen et en situation régulière dans les villes de Bruxelles, Liège et Anvers. L'enquête axée sur l'emploi, les langues, la participation civique et politique, le regroupement familial, le séjour de longue durée et la citoyenneté a abouti "à des résultats étonnants qui nuancent le débat sur les immigrés", selon Françoise Pissart, directrice de la fondation.
Près de 35,7% des Anversois, 29,2% des Bruxellois et 15,5% des Liégeois interrogés se sentent trop qualifiés par rapport à l'emploi qu'ils exercent. Près de sept immigrés sur dix en possession d'un diplôme étranger n'entament cependant pas les démarches pour que celui-ci soit reconnu. "Le taux d'obtention est pourtant plutôt élevé pour les personnes qui se lancent dans la procédure" selon le sociologue de l'ULB Dirk Jacobs, responsable de l'enquête belge. Les immigrés interrogés considèrent leurs faibles connaissances linguistiques comme le principal obstacle au monde du travail. Ils apprécient ainsi énormément les cours de langue qui favoriseraient leur intégration socio-économique, selon l'enquête. La plupart des immigrés seraient pourtant davantage polyglottes que le reste de la population. Les principales difficultés évoquées lors de l'apprentissage d'une langue supplémentaire sont le manque de temps, le coût élevé, l'insuffisance d'information ou l'absence de motivation.
| 09 Mai 2012
Source : RTL.BE/ Belga
3 questions à Jean-Luc Bodson, ambassadeur de Belgique au Maroc. Il détaille les conditions de l’accord signé par le Maroc et la Belgique dans lequel le Maroc a accepté de recevoir dans ses prisons des prisonniers marocains condamnés en Belgique pour des crimes commis en Belgique. Mercredi 2 mai. La ministre belge de la Justice, Annemie Turtelboom, a annoncé que 6 Marocains allaient, à ce titre, être rapatriés au Maroc.
Yabiladi : Comment a été décidé cet accord d’expulsion ?
Jean-Luc Bodson : C’est une négociation que l’on a mené de longue date avec nos amis Marocains, partant du principe que nous avons une population carcérale d’origine marocaine assez importante, en Belgique. Il y a des gens qui sont en Belgique de façon illégale, qui sont arrêtés pour un méfait ou un autre et qui doivent purger une peine de prison dans un pays qui n’est pas le leur et qui seront expulsés à la fin de leur période de rétention. Est-ce que ce n’est pas mieux qu’ils rentrent dans leur pays et qu’ils puissent y purger leur peine ? Il y a aussi le fait que nos prisons sont surpeuplées.
Sur quels critères ont été sélectionnés les 6 condamnés marocains qui vont revenir au Maroc ?
Les critères sont très strictes c’est pour cela que l’on n’a pas tellement de cas [seulement 6, ndlr]. Il faut qu’ils soient illégaux en Belgique et qu’ils aient une peine d’une certaine longueur, au moins trois ans, si je ne me trompe pas, car avec une peine de 6 mois ou d’un an, le temps de mener la procédure à terme, ils seront déjà sortis. Ils ne doivent avoir, également, aucune attache, de la famille, un conjoint, une compagne, en Belgique. Avant, cette possibilité existait déjà sur une volontaire, ici, c’est sur une base non volontaire.
Combien de personnes peuvent être concernées.
On a introduit 9 dossiers, je crois. Il y a l’un ou l’autre qui a été éliminé pour des raisons légales, donc 6 ont été retenus finalement. Dans les années qui suivent, il y aura peut être quelques dizaines [ de cas de Marocains condamnés en Belgique et finalement expulsés vers le Maroc pour y purger leur peine, ndlr]. Je ne sais pas si c’est 50, 60 ou 80. Ce n’est pas un nombre important.
Surpopulation carcérale deux fois plus importante au Maroc qu'en Belgique
63 124 est le nombre de personnes détenues en prison au Maroc, fin septembre 2011, selon les statistiques de la délégation générale de l’Administration pénitentiaire. Ces prisons sont prévues pour accueillir 40 000 détenus, la surpopulation carcérale est donc de 57%.
11 500 est le nombre de personnes détenues en prison en Belgique, fin 2011, selon un rapport de la Cours des comptes. Les prisons sont prévues pour accueillir 9571 détenus ; la surpopulation carcérale est donc de 20%.
En Belgique, un quart des détenus sont de nationalité étrangères et un dixième de nationalité marocaine. Les 80 détenus Marocains qui seraient concernés par l’accord d’expulsion belgo-marocain représentent à 0,7% de la population carcérale totale de la Belgique.
9/5/2012, Julie Chaudier
Source : Yabiladi
L'extrême droite est en passe de réussir une incroyable mystification idéologique. Le syllogisme est d'une simplicité effrayante : le Front national fait de l'immigration son obsession ; son poids électoral augmente régulièrement, jusqu'à atteindre près d'un électeur sur cinq ; donc les Français sont obnubilés pas l'immigration. Ce qui laisse une gauche un peu désemparée, et une droite virvouchant comme un poulet sans tête.
Et si tout cela n'était qu'un malentendu ? L'Histoire nous appelle à la prudence.
Gary King (université d'Harvard) et ses collègues ont analysé les élections qui se sont tenues en Allemagne entre 1924 et 1933 dans un article ("Ordinary Economic Voting Behavior in the Extraordinary Election of Adolf Hitler", Journal of Economic History, 2008). Ils ont montré que le parti nazi n'avait pas suscité le même degré d'adhésion au sein de tous les groupes sociaux.
Les travailleurs pauvres indépendants (artisans, petits commerçants), dont le statut était menacé par la crise, ont massivement soutenu le parti nazi.
En revanche, les chômeurs, tout aussi durement frappés par la crise, mais qui n'avaient plus rien à perdre, se sont largement tournés vers l'extrême gauche. Il se pourrait donc que l'adhésion à l'extrême droite soit motivée par la peur de perdre un statut fragilisé.
Ingo Geishecker (université de Göttingen) et Thomas Siedler (German Institute for Economic Research) ont confirmé cette hypothèse en s'appuyant sur des données allemandes couvrant la période 1993-2009 ("Job Loss Fears and - Extreme - Party Identification", CEGE Discussion Paper, 2011).
Ils ont établi que, toutes choses égales par ailleurs, un habitant d'Allemagne de l'Ouest avait 48 % de chances de plus de s'identifier à un parti d'extrême droite lorsqu'il se disait très préoccupé par le risque de perdre son emploi. Il est intéressant de noter au passage qu'ils n'observent aucun effet sur la probabilité de s'identifier à un parti d'extrême gauche.
LA MONTÉE DU FRONT NATIONAL
Ces éléments fournissent une grille de lecture alternative du vote d'extrême droite. En effet, la menace de perdre son statut est d'autant plus grande que l'on risque de tomber bas dans l'échelle sociale. A cet égard, la montée du Front national est à rapporter à la dégradation de la situation des catégories de la population les plus fragiles depuis dix ans.
Ainsi, par exemple, la proportion de personnes disposant de moins de 40 % du revenu médian a augmenté de 85 % entre 2002 et 2010, en France selon Eurostat, passant de 2 % à 3,7 %. Dans le même temps, le taux de pauvreté des personnes seules avec enfants à charge est passé de 29 % à 35,7 %. Le filet de protection sociale ne parvient donc plus à remplir son rôle. A cela s'ajoute la stigmatisation des bénéficiaires de la solidarité nationale, rendant le déclassement social d'autant plus douloureux.
Cela doit nous amener à réévaluer notre politique de lutte contre la pauvreté. Depuis une quinzaine d'années, cette dernière a été inspirée par les dispositifs mis en oeuvre aux Etats-Unis. Il s'agit de mettre en place des mécanismes destinés à inciter les pauvres, supposés manquer de motivation, à travailler davantage. Ces dispositifs sont complétés par des allocations spécifiques relativement généreuses à l'égard de groupes spécifiques, notamment les personnes âgées et les handicapés.
Yonatan Ben-Shalom (Mathematica Policy Research/National Bureau of Economic Research, NBER) et ses collègues ont dressé un bilan de cette démarche ("An Assessment of the Effectiveness of Anti-Poverty Programs in the United States", NBER Working Paper, 2011). Il en ressort deux enseignements.
D'une part, les modifications de comportements induites par ces dispositifs n'ont qu'un effet marginal sur la pauvreté. Il ne s'agit donc pas là d'un levier efficace.
D'autre part, la concentration des ressources sur les dispositifs incitatifs a bénéficié aux personnes qui étaient les plus proches du seuil où l'on sort de la pauvreté, au détriment de celles qui en étaient le plus éloignées. Il en est résulté une aggravation de la grande pauvreté. Seules les catégories bénéficiant de transferts ciblés ont échappé à cette évolution.
Il s'agit donc d'un renoncement radical au caractère universel de la solidarité. Ces résultats sont conformes à ceux dont on dispose pour le RSA, et sont probablement valables, dans leur ensemble, pour la France.
Faire reculer la grande pauvreté et rendre aux plus démunis la reconnaissance sociale dont ils n'auraient jamais dû être privés constitue le moyen le plus efficace d'enrayer la progression de l'extrême droite.
Cela ne sera possible qu'à la condition de tourner le dos à la stratégie adoptée depuis quinze ans, et dont le RSA est l'avatar le plus récent.
L'objectif doit être d'aider les pauvres, et non de les inciter à travailler : la lutte contre le chômage relève, elle, d'une autre logique, et requiert d'autres instruments. Cela passe, nécessairement, par une revalorisation significative des minima sociaux. C'est un impératif moral et un devoir démocratique.
9/5/2012, Thibault Gajdos, CNRS
Source : Le Monde
Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie. Aujourd'hui, après 5 années de xénophobie d'Etat et une campagne électorale durant laquelle, une droite - dont les composantes de droite extrême n'ont plus rien de républicaines - ainsi que le Front National - ont rivalisé dans l'abject. C'est ainsi qu'ont été tour à tour désignés « l'autre » - étranger, immigré, musulman ou supposé tel - ainsi que le Rom, à la vindicte populaire dans des discours d'exclusion dont la haine constitue le fil directeur.
Le MRAP se doit de rappeler qu'à cette victoire sur le IIIe Reich et le fascisme ont contribué, à côté des alliés -Soviétiques, Américains et Anglais pour la plupart - de nombreux immigrés venus d'Afrique noire et du Maghreb mais aussi de l'Europe toute entière.
Les uns avaient fui l'idéologie fasciste qui avait d'abord triomphé en Italie, puis en Allemagne et en Espagne ; d'autres, colonisés, espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens de leur propre patrie.
On ne demandait pas alors aux combattants étrangers de la résistance s'ils mangeaient de la viande hallal ou s'ils avaient des papiers ! Qu'il s'agisse des Algériens, Marocains, Tunisiens, Africains, Antillais , Malgaches, de ceux du groupe Manouchian de la Main d'oeuvre Immigrée (MOI) désignés comme « terroristes » sur l'Affiche rouge, ou encore de ceux qui, dans des chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid - mais également Don Quijote ou Durruti - ont contribué à libérer Paris.
« Pourrions nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l'Islam, soient ensevelies sous l'oubli et l'ingratitude ? », interrogeait le Général De Gaulle le 23 avril 1968.
Aujourd'hui un très grand nombre d' enfants et petits enfants de ces combattants morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance. Et ceux d'entre eux qui sont de nationalité française sont trop souvent victimes du racisme, de la relégation, de la discrimination.
Le MRAP tient également à rappeler que non seulement ces « indigènes » ont été exclus du défilé de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, mais que, ce même jour, une répression terrible s'abattait en Algérie, sur la région de Sétif, parce qu'un drapeau algérien, symbole de l'indépendance, était brandi au cours d'un défilé célébrant la victoire. Il y eut alors des milliers de morts.
En ce 8 mai 2012, le MRAP tient à rendre hommage à tous ces combattants venus d'ailleurs, « à ces étrangers et nos frères pourtant », qui ont lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une société plus juste d'où le racisme aura enfin disparu, où le « vivre ensemble » l'emportera sur toutes les peurs et les haines.
9/5/2012
Source : Newspress
La compagnie maritime italienne "Grandi Navi Veloci-GNV" (Grands navires rapides) a annoncé l'inauguration, le 26 mai prochain, de deux nouvelles dessertes à destination du Maroc.
Citée mardi par l'agence Ansa, la compagnie a indiqué dans un communiqué avoir reçu l'agrément des autorités marocaines à la demande qu'elle avait introduite à ce sujet en février dernier.
Les nouvelles dessertes devraient relier les villes de Tanger et Nador et le port français de Sète.
La liaison Tanger-Sète (passagers et fret) sera assurée au début à raison d'une fois par semaine, mais sera portée, dès la mi-juin, à deux fréquences hebdomadaires, précise la compagnie. Celle de Nador-Sète sera aussi d'une rotation par semaine.
Ces deux liaisons devront répondre aux demandes des ressortissants marocains résidant en France et offrir un service plus complet à ses clients en Afrique du nord, a affirmé la compagnie, précisant que les deux dessertes viennent s'ajouter aux trois autres que GNV assure chaque semaine à destination du Maroc, à partir de Gênes (nord-ouest de l'Italie) et de Barcelone.
Au total, 16 dessertes hebdomadaires à partir et vers le Maroc seront ainsi assurées.
08 mai 2012
Source : MAP
Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maâzouz, s'est entretenu, mardi à Rabat, avec le ministre flamand de l'Intégration civique, Geert Bourgeois, des moyens de renforcer la coopération bilatérale en matière d'intégration sociale des Marocains résidant en Belgique, en particulier ceux établis en Flandre.
Les entretiens entre les deux parties ont également porté sur plusieurs questions intéressant les membres de cette communauté, la première hors UE en Belgique, dont l'amélioration des conditions d'intégration requiert l'adoption de mesures nécessaires et d'une politique qui va de pair avec le respect de l'identité religieuse, culturelle et linguistique du pays d'origine.
M. Maâzouz a souligné, à cette occasion, l'importance d'améliorer les conditions des Marocains de Belgique et de ceux désirant s'y installer à travers la mise en place d'une série de mécanismes susceptibles de faciliter leur intégration, notamment en matière culturelle et linguistique, précisant qu'une telle panoplie de mesures leur permettra de participer activement à la vie communale dans le pays d'accueil, tout en préservant leur attachement et liens avec la Patrie d'origine.
Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité de l'apprentissage de la langue arabe et de la culture marocaine qui, a-t-il affirmé, constitue le référentiel pour cette communauté appelée, plus que jamais, à contribuer au bannissement des clichés et stéréotypes et au développement et à la valorisation de l'image des Marocains résidant à l'étranger.
De son côté, M. Bourgeois a souligné l'importance de la politique inclusive élaborée par son gouvernement en vue de soutenir des projets favorisant l'intégration sociale des étrangers, notamment les Marocains, la lutte contre les formes de discrimination et la promotion du dialogue interculturel.
Un coffret intitulé "Migrer vers la Flandre", qui constitue une base "volontaire" et "gratuite" et un pré-parcours d'intégration pour les candidats à l'émigration vers la Flandre, a été lancé par le gouvernement, a précisé M. Bourgeois.
Destinée aux personnes disposant de visa et qui comptent émigrer en Flandre dans le cadre d'un regroupement familial, cette brochure a été présentée à la presse, lundi à Casablanca.
Ce coffret d'introduction, qui contient des informations abordant différents thèmes, dont l'intégration, le travail et l'enseignement, permettra à ces candidats à l'émigration de se préparer, volontairement et gratuitement, à leur arrivée et leur intégration au nord du pays. Et de boucler dès lors plus rapidement leur parcours d'intégration civique une fois sur le sol flamand.
Ce projet, dans une phase expérimentale, se concentre pour l'heure sur la Turquie, le Maroc et la Russie, pays qui fournissent le plus grand nombre de migrants en Belgique.
08 mai 2012
Source : MAP
De jeunes taekwondoïstes marocains établis dans la province du Québec ont fait très bonne figure et laissé leur marque avec des médailles, lors de la 8ème édition du tournoi du Grand Montréal Métropolitain "Coupe Es Sabbar", disputé dimanche à Montréal.
Le Marocain Abdelilah Es Sabbar et son école des champions olympiques de Taekwondo ont marqué encore une fois l'histoire du taekwondo québécois en récoltant vingt-sept médailles, lors de ce tournoi devenu un événement sportif incontournable.
Organisée par l'Ecole des champions olympiques de taekwondo en collaboration avec l'Association canado-marocaine de promotion de taekwondo, cette édition a réuni des athlètes de différents âges et grades provenant de la grande région montréalaise ainsi que de la province québécoise.
Cet évènement tant attendu par le milieu sportif amateur a rassemblé 220 athlètes issus de 30 clubs de la grande région montréalaise ainsi que de la province du Québec. Les jeunes athlètes marocains représentaient 20 pc des participants, selon Abdelilah Es Sabbar.
Lors de ce tournoi, de jeunes athlètes marocains se sont distingués par leurs accomplissements sportifs. L'équipe de l'Ecole des champions olympiques de taekwondo composée de 34 participants a gagné 7 médailles d'or, 10 d'argent et 10 de bronze.
L'école est affiliée aux fédérations québécoise, canadienne et panaméricaine de taekwondo ainsi qu'à la Fédération mondiale de cette discipline.
Es Sabbar, ceinture noire gradée sixième dan, a fait ses débuts au Maroc avant de fonder en 2001, une année après son arrivée à Montréal, l'école des champions olympiques de taekwondo qui compte aujourd'hui plus de quatre-vingt élèves.
Natif de Rabat, Abdelilah Es Sabbar est un ancien membre de l'équipe nationale marocaine de taekwondo qui fait actuellement partie de la troisième génération de taekwondo au Québec, la première étant représentée par Maître Chong Lee (9ème Dan), fondateur de taekwondo au Canada, et la deuxième par Maître Guy Labatt (7ème Dan).
Fondateur de l'Association canado marocaine de promotion du taekwondo, Maître Es Sabbar se consacre particulièrement à la formation des jeunes au taekwondo et met également son savoir et sa compétence au service de programmes municipaux de prévention de la violence et de la délinquance juvénile.
08 mai 2012
Source : MAP
Les personnes non-européennes vivant en Belgique participeront pour la deuxième fois aux élections locales. La campagne des municipales bat son plein à Bruxelles pour le scrutin d'octobre 2012. Quelles sont les leçons à tirer des Belges ? Notre confrère de France 2 a rencontré une candidate belge d'origine africaine à Bruxelles et les autorités de la ville d'Anderlecht…Suite
L'importance du vote pour Marine Le Pen accable et surprend. On cherche des explications. Le personnel politique y va de sa sociologie portative : la France des gens d'en bas, des provinciaux égarés, des ouvriers, des sous-éduqués, effrayée par la mondialisation, le recul du pouvoir d'achat, la déstructuration des territoires, la présence à leurs portes d'étranges étrangers, veut se replier sur le nationalisme et la xénophobie.
C'est déjà du reste cette France "retardataire" qu'on accusait d'avoir voté non au référendum sur le projet de Constitution européenne. On l'opposait aux classes moyennes urbaines éduquées et modernes, qui font tout le sel social de notre démocratie bien tempérée.
Disons que cette France d'en bas est quand même, en la circonstance, le baudet de la fable, le pelé et le galeux "populiste" d'où nous vient tout le mal lepéniste. Etrange, au demeurant, cette hargne politico-médiatique contre le "populisme". Le pouvoir démocratique, dont nous sommes si fiers, serait-il allergique à ce qu'on se soucie du peuple ? C'est l'avis dudit peuple, en tout cas, et de plus en plus. A la question "les responsables politiques se préoccupent-ils de ce que pensent les gens comme vous ?", la réponse entièrement négative "pas du tout" est passée de 15 % de l'ensemble en 1978 à 42 % en 2010 ! Quant au total des réponses positives ("beaucoup" ou "assez"), il est passé de 35 % à 17 % (on se reportera, pour cette indication statistique et d'autres d'un très grand intérêt, au numéro hors série de la revue La Pensée titré "Le peuple, la crise et la politique" et réalisé par Guy Michelat et Michel Simon). La relation entre le peuple et l'Etat n'est pas faite de confiance, c'est le moins qu'on puisse dire.
Faut-il conclure que notre Etat n'a pas le peuple qu'il mérite, et que le sombre vote lepéniste atteste cette insuffisance populaire ? Il faudrait alors, pour renforcer la démocratie, changer le peuple, comme le proposait ironiquement Brecht...
Ma thèse est plutôt que deux autres grands coupables doivent être mis en avant : les responsables successifs du pouvoir d'Etat, de gauche comme de droite, et un ensemble non négligeable d'intellectuels.
En définitive, ce ne sont pas les pauvres de nos provinces qui ont décidé de limiter autant que faire se peut le droit élémentaire d'un ouvrier de ce pays, quelle que soit sa nationalité d'origine, de vivre ici avec sa femme et ses enfants. C'est une ministre socialiste, et tous ceux de droite ensuite qui se sont engouffrés dans la brèche. Ce n'est pas une campagnarde sous-éduquée qui a proclamé en 1983, que les grévistes de Renault - en effet majoritairement algériens ou marocains - étaient des "travailleurs immigrés (...)agités par des groupes religieux et politiques qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises".
C'est un premier ministre socialiste, bien entendu à la grande joie de ses "ennemis" de la droite. Qui a eu la bonne idée de déclarer que Le Pen posait les vrais problèmes ? Un militant alsacien du Front national ? Non, c'est un premier ministre de François Mitterrand. Ce ne sont pas des sous-développés de l'intérieur qui ont créé les centres de rétention pour y emprisonner, hors de tout droit réel, ceux qu'on privait par ailleurs de la possibilité d'acquérir les papiers légaux de leur présence.
Ce ne sont pas non plus des banlieusards excédés qui ont ordonné, partout dans le monde, qu'on ne délivre aux gens des visas pour la France qu'au compte-gouttes, pendant qu'on fixait ici même des quotas d'expulsions que devait à tout prix réaliser la police. La succession des lois restrictives, attaquant, sous prétexte d'étrangeté, la liberté et l'égalité de millions de gens qui vivent et travaillent ici, n'est pas l'oeuvre de "populistes" déchaînés.
A la manoeuvre de ces forfaits légaux, on trouve l'Etat, tout simplement. On trouve tous les gouvernements successifs, dès François Mitterrand, et sans répit par la suite. En la matière, et ce ne sont que deux exemples, le socialiste Lionel Jospin a fait savoir dès son arrivée au pouvoir qu'il n'était pas question d'abolir les lois xénophobes de Charles Pasqua ; le socialiste François Hollande fait savoir qu'on ne décidera pas les régularisations de sans-papiers autrement sous sa présidence que sous celle de Nicolas Sarkozy. La continuité dans cette direction ne fait aucun doute. C'est cet encouragement obstiné de l'Etat dans la vilenie qui façonne l'opinion réactive et racialiste, et non l'inverse.
Je ne crois pas être suspect d'ignorer que Nicolas Sarkozy et sa clique ont été constamment sur la brèche du racisme culturel, levant haut le drapeau de la "supériorité" de notre chère civilisation occidentale et faisant voter une interminable succession de lois discriminatoires dont la scélératesse nous consterne.
Mais enfin, nous ne voyons pas que la gauche se soit levée pour s'y opposer avec la force que demandait un pareil acharnement réactionnaire. Elle a même bien souvent fait savoir qu'elle "comprenait" cette demande de "sécurité", et a voté sans état d'âme des décisions persécutoires flagrantes, comme celles qui visent à expulser de l'espace public telle ou telle femme sous le prétexte qu'elle se couvre les cheveux ou enveloppe son corps.
Ses candidats annoncent partout qu'ils mèneront une lutte sans merci, non tant contre les prévarications capitalistes et la dictature des budgets ascétiques que contre les ouvriers sans papiers et les mineurs récidivistes, surtout s'ils sont noirs ou arabes. Dans ce domaine, droite et gauche confondues ont piétiné tout principe. Ce fut et c'est, pour ceux qu'on prive de papiers, non l'Etat de droit, mais l'Etat d'exception, l'Etat de non-droit. Ce sont eux qui sont en état d'insécurité, et non les nationaux nantis. S'il fallait, ce qu'à Dieu ne plaise, se résigner à expulser des gens, il serait préférable qu'on choisisse nos gouvernants plutôt que les très respectables ouvriers marocains ou maliens.
Et derrière tout cela, de longue date, depuis plus de vingt ans, qui trouve-t-on ? Qui sont les glorieux inventeurs du "péril islamique", en passe selon eux de désintégrer notre belle société occidentale et française ? Sinon des intellectuels, qui consacrent à cette tâche infâme des éditoriaux enflammés, des livres retors, des "enquêtes sociologiques" truquées ? Est-ce un groupe de retraités provinciaux et d'ouvriers des petites villes désindustrialisées qui a monté patiemment toute cette affaire du "conflit des civilisations", de la défense du "pacte républicain", des menaces sur notre magnifique "laïcité", du "féminisme" outragé par la vie quotidienne des dames arabes ?
N'est-il pas fâcheux qu'on cherche des responsables uniquement du côté de la droite extrême - qui en effet tire les marrons du feu - sans jamais mettre à nu la responsabilité écrasante de ceux, bien souvent - disaient-ils - "de gauche", et plus souvent professeurs de "philosophie" que caissières de supermarché, qui ont passionnément soutenu que les Arabes et les Noirs, notamment les jeunes, corrompaient notre système éducatif, pervertissaient nos banlieues, offensaient nos libertés et outrageaient nos femmes ? Ou qu'ils étaient "trop nombreux" dans nos équipes de foot ? Exactement comme on disait naguère des juifs et des "métèques" que par eux la France éternelle était menacée de mort.
Il y a eu, certes, l'apparition de groupuscules fascistes se réclamant de l'islam. Mais il y a tout aussi bien eu des mouvements fascistes se réclamant de l'Occident et du Christ-roi. Cela n'empêche aucun intellectuel islamophobe de vanter à tout bout de champ notre supérieure identité "occidentale" et de parvenir à loger nos admirables "racines chrétiennes" dans le culte d'une laïcité dont Marine Le Pen, devenue une des plus acharnées pratiquantes de ce culte, révèle enfin de quel bois politique il se chauffe.
En vérité, ce sont des intellectuels qui ont inventé la violence antipopulaire, singulièrement dirigée contre les jeunes des grandes villes, qui est le vrai secret de l'islamophobie. Et ce sont les gouvernements, incapables de bâtir une société de paix civile et de justice, qui ont livré les étrangers, et d'abord les ouvriers arabes et leurs familles, en pâture à des clientèles électorales désorientées et craintives. Comme toujours, l'idée, fût-elle criminelle, précède le pouvoir, qui à son tour façonne l'opinion dont il a besoin. L'intellectuel, fût-il déplorable, précède le ministre, qui construit ses suiveurs.
Le livre, fût-il à jeter, vient avant l'image propagandiste, laquelle égare au lieu d'instruire. Et trente ans de patients efforts dans l'écriture, l'invective et la compétition électorale sans idée trouvent leur sinistre récompense dans les consciences fatiguées comme dans le vote moutonnier.
Honte aux gouvernements successifs, qui ont tous rivalisé sur les thèmes conjoints de la sécurité et du "problème immigré", pour que ne soit pas trop visible qu'ils servaient avant tout les intérêts de l'oligarchie économique ! Honte aux intellectuels du néo-racialisme et du nationalisme bouché, qui ont patiemment recouvert le vide laissé dans le peuple par la provisoire éclipse de l'hypothèse communiste d'un manteau d'inepties sur le péril islamique et la ruine de nos "valeurs" !
Ce sont eux qui doivent aujourd'hui rendre des comptes sur l'ascension d'un fascisme rampant dont ils ont encouragé sans relâche le développement mental.
05.05.2012 , Alain Badiou, philosophe, dramaturge et écrivain
Source : Le Monde
A eux trois, ils ont remporté cinq titres de champion du monde de savate, gagnés sous les couleurs de la France. Et pourtant, ils envisagent de boxer pour le pays d’origine de leurs parents lors des prochains Mondiaux, en Bulgarie, du 29 août au 1er septembre 2012.
Il y a un an, l’affaire des quotas dans le foot tricolore avait fait polémique. Il était question de limiter le nombre de binationaux dans les équipes de France de jeunes, car beaucoup faisaient ensuite le choix d’évoluer pour un autre pays par manque de perspectives. Ces boxeurs, eux, le font par conviction.
« Je m’engage pour des raisons de coeur »
Anthony Mezaache (33 ans) est champion du monde de boxe française et champion d’Europe de boxe anglaise. Il justifie sa décision de boxer pour l’Algérie par le besoin de renouer avec ses racines.
« C’est pour des raisons de cœur que je m’engage pour ce pays. J’y suis attaché, mon père y est né. Cette démarche ne s’est pas construite contre la France. Je n’ai rien contre son équipe. Je suis Français et je me sens comme tel. »
Il reconnaît tout de même qu’il ne voulait pas « se prendre la tête avec les tours préliminaires et accéder directement aux rencontres de niveau mondial ».
« Certains diront que nous voulons échapper à la concurrence mais je n’ai plus rien à prouver. J’ai largement fait mes preuves. »
Anthony est devenu vice-président de la Fédération de savate algérienne avec l’objectif de construire un groupe performant pour les prochains Mondiaux. Il a attiré quatre anciens champions français.
« On n’est pas vraiment Algérien, pas vraiment Français »
Amri Madani (30 ans), double champion du monde de savate, fait partie de ceux-là. Lui change de maillot pour vivre « une belle aventure ».
« C’est aussi l’occasion de se retrouver autour d’un projet qui a du sens : le développement de la savate en Algérie. Il y a un véritable échange qui s’est instauré avec ce pays. »
Comme Anthony, Amri insiste sur le fait qu’il ne trahit pas la France en boxant pour le pays d’origine de ses parents.
« On a le cul entre deux chaises. En Algérie, on n’est pas considéré comme Algérien. Ici, on n’est pas vraiment Français. Mais je suis fier de mes origines. Je suis attaché à ma double culture et parfaitement intégré à la société. Je ne suis pas anti-Français.
Et puis, ce n ’est pas en tirant un trait sur son héritage qu’on devient forcément un bon Français. J’ai été heureux de boxer pour la France et je le serai tout autant en représentant l’Algérie. Je me fous de ce que les gens peuvent penser. Je n’ai pas d’argent à gagner dans cette aventure. »
« En France, je ne suis qu’un nom sur une liste »
Il souligne quand même le manque de reconnaissance de la part des instances fédérales ainsi que l’absence de prise en charge de la reconversion du sportif.
« J’ai donné ma vie à mon sport mais je ne suis qu’un nom sur une liste [celle des sportifs de haut niveau, ndlr]. On s’est servi de mon image pour promouvoir la discipline et par conséquent, j’estime que je ne dois rien à personne. »
Djibrine Fall-Télémaque (39 ans) est champion du monde et entraîneur de l’équipe de France de full-contact. Il a envisagé de boxer pour le Sénégal il y a deux ans, même si un contentieux financier entre les deux fédérations l« en a empêché. Avec deux objectifs, renouer avec ses racines et faire connaître son sport.
“Je ne connais pas mon pays. Je ne parle même pas la langue. J’ai besoin de rétablir le lien. La boxe, c’est ce que je sais faire de mieux. C’est donc un excellent moyen pour y parvenir. Je veux apporter au pays de mon père mon expertise dans un domaine que je maîtrise.
On a donné nos plus belles années à l’équipe de France. Remporter un titre pour un pays comme le Sénégal participe au rayonnement de la discipline à l’étranger.
‘Ma démarche n’est pas politique’
Pour lui, la savate ‘souffre de la domination française’ et a tout à gagner de cette fuite des talents.
‘Les tireurs français vont devoir dorénavant se battre à l’international pour gagner. Le niveau d’exigence ne sera que meilleur et la savate gagnera en crédibilité.’
Et Djibrine glisse, l’air de rien, que personne ne s’offusque qu’un conseiller technique ou entraîneur français exporte son savoir contre rémunération.
8/5/2012, Aya Cissoko
Source : Rue89
Ségolène Royal a accusé la droite de vouloir mettre l'immigration au coeur des législatives, "comme le prouve la polémique" autour des drapeaux étrangers au rassemblement sur la place de la Bastille à Paris, dimanche soir, pour fêter la victoire de François Hollande.
"Les socialistes n'ont pas l'intention de laisser remettre l'immigration au coeur de la campagne législative, comme la droite voudrait le faire, ainsi que le prouve cette polémique sur les drapeaux", a commenté sur i-Télé la présidente socialiste du conseil régional de Poitou-Charentes.
Présente elle-même sur la place de la Bastille, Ségolène Royal a reconnu ne pas "avoir vraiment remarqué tous ces drapeaux". "Ce que j'ai retenu, c'est une joie populaire toute simple. Il y avait aussi des drapeaux français. Il y avait des couleurs. C'était la nuit. Il faut avoir une bonne vue pour distinguer du communautarisme ce soir-là", a-t-elle poursuivi.
"Je me demande si la droite n'en fait pas un peu trop", a-t-elle ajouté aussitôt.
La ministre de l'Apprentissage Nadine Morano et le vice-président FN Louis Aliot ont dénoncé lundi, chacun de leur côté, "beaucoup de drapeaux étrangers" dimanche soir parmi les supporteurs de François Hollande à Paris, suscitant ainsi la première polémique politique après la présidentielle.
Interrogée sur le fait de savoir si cette polémique n'avait pas en toile de fond le vote des étrangers non-communautaires aux élections locales, comme François Hollande s'y est engagé, Ségolène Royal a admis qu'il fallait "bien réfléchir" sur cette question, rappelant l'éventualité d'un référendum sur le sujet.
"Cela ne sera pas, je pense, la priorité du nouveau gouvernement ni de la nouvelle Assemblée", a-t-elle ajouté en répondant par l'affirmative à l'idée selon laquelle la question nécessiterait de la "pédagogie" et du "temps".
La responsable socialiste a enfin mis en garde contre une éventuelle cohabitation à l'issue des législatives.
"Ce serait une belle pagaille. On le sait bien... Il y a des réformes lourdes à faire... Le travail est considérable. Il est très important au contraire qu'il y ait une cohérence, une harmonie dans l'équilibre des pouvoirs", a-t-elle souligné.
8/5/2012
Source : 24 minutes/ AFP
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné mardi l'agression dont ont été victimes ce week-end à Amiens deux personnes âgées qui se rendaient à la mosquée, demandant que ses auteurs soient identifiés au plus vite.
"Le CFCM condamne avec la plus grande fermeté cette agression lâche qui a visé deux personnes âgées sans défense se rendant paisiblement à un lieu de prière et de recueillement", écrit le président du CFCM, Mohamed Moussaoui, dans un communiqué.
Il "appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés et diligenter une enquête afin que les auteurs de cette agression soient identifiés au plus vite et que leur acte soit traité avec la plus grande sévérité", ajoute-t-il.
Le Conseil régional du culte musulman de Picardie et la préfecture de la Somme avaient indiqué dimanche que deux hommes de 70 et 71 ans, qui se rendaient à la première prière à la mosquée d'Amiens-Nord, avaient été agressés et roués de coups la veille par deux individus se réclamant de l'extrême droite. Selon le CFCM, l'une des victimes était toujours hospitalisée mardi.
8/5/2012
Source : Eurpe1
Le ministre flamand de l’Intégration civique a présenté, lundi 7 mai, le coffret « d’introduction -Migrer en Flandre », désormais mis à disposition de tous les Marocains qui obtiennent un visa pour la Belgique à destination de la Flandre. Son objectif est de contribuer à l’intégration des émigrés Marocains en Flandre, mais il porte une vision infantile du migrant.
« En ce qui concerne le temps en Belgique, il faut s’attendre à tout. Il y a quatre saisons dans la même journée. Il faut toujours prendre son parapluie avec soit » ; on ne pourra pas dire qu’on ne les avait pas prévenus. Les Marocains qui obtiennent un visa pour la Belgique à destination de la Flandre, se voient désormais offrir un coffret « Migrer en Flandre, introduction pour les familles immigrantes ». Il veut « éviter que les candidats aient des attentes et des idées erronées », explique Geert Bourgeois, ministre flamand de l’Intégration civique, lors de sa présentation à la presse, hier, lundi 7 mai, à Casablanca.
Le coffret - une élégante boite verte – contient un DVD avec un film où des migrants livrent leurs témoignages, un livret où est indiqué les documents à ne pas oublier pour trouver un emploi et obtenir l’équivalence d’un diplôme, un petit guide linguistique et un livret d’information sur ce que les Marocains doivent s’attendre à trouver en Flandre. Il commence en évoquant le parcours d’intégration civique, obligatoire en Flandre, les documents nécessaires, le travail, la santé, l’éducation…
Parmi les thèmes abordés, « Valeurs et normes » interpellent. Il est écrit : « respectez toujours l’autre, quelles que soient ses différences. Si vous ne le faites, vous risquez de blesser les autres. Ce sujet est très sensible. » Plus loin, dans « Solidarité sociale », « toute personne qui travaille et paie des impôts rend [la solidarité sociale] possible. Celui qui ne paie pas d’impôts ne montre aucun respect pour la société », insiste les auteurs du document. Le ton moralisant et infantilisant, qui affleure dans tout le document, est fort dans ces rubriques. « L’autorité flamande a la mission et la responsabilité de guider les nouveaux arrivants sur la bonne voie de la société flamande », estime encore le ministre Geert Bourgeois, dans le vocable d’un prêcheur.
« On peut avoir cette impression là, maintenant, il y a dans l’immigration un panel large de personnalités, se défend l’ambassadeur belge au Maroc. On a en Flandres des juges, des académiciens, de grands intellectuels qui sont Marocains, ou de souche marocaine, mais évidemment on ne s’adresse pas à ces gens là. A côté d’eux, il y a une frange de candidats à l’immigration qui sont des gens complètement démunis, qui viennent de ce que l’on appelle le bled au Maroc, beaucoup viennent du Rif. Ce sont des gens qui sont analphabètes, qui ne savent ni lire ni écrire, qui ne parlent ni l’arabe classique, ni le darija, certains ne parlent que le rifain. »
Pourtant, « parce que l’on ne fait pas de statistiques sur ces critères », précise l’ambassadeur, l’ambassade ne peut pas donner la proportion de ces analphabètes dans le total des immigrants marocains en Flandre. « En règle générale, quand on immigre c’est qu’on appartient aux classes défavorisées, explique Jean-Luc Bodson, avant de nuancer, surtout que nous n’avons pas de politique d’immigration, auquel cas nous aurions d’autres candidats, comme les Etats-Unis et le Canada ». Comme la France, la Flandre reçoit des immigrés par le biais, en premier lieu, du regroupement familial, un droit reconnu par la législation internationale et c’est à eux que s’adresse ce livret.
Surtout, cette nuance au sein de la population ciblée par le coffret n’est établie que par l’ambassadeur, comme s’il était le seul à avoir conscience du ton des documents, et du fait qu’il existe plusieurs catégories d’immigrants bien qu’il ne fasse pas référence, par exemple, aux étudiants. « Ce n’est certainement pas destiné au grand public, ce n’est pas un document dont l’objectif est de valoriser le fruit de l’immigration », reconnait l’ambassadeur.
« Vu d’une certaine élite casablancaise, cela peut sembler condescendant, mais déjà cet exercice a le mérite d’exister, plutôt que d’être négatif et de critiquer l’immigration. C’est une première tentative, il faudra voir avec l’usage s’il faut l’ajuster », conclut l’ambassadeur.
8/5/2012 , Julie Chaudier
Source : Yabiladi
Un homme parcourt les anciens paysages sidérurgiques de la Lorraine. Il se souvient de son enfance et de son père, venu d'Algérie comme tant d'autres pour gagner sa vie en ces lieux. Reste-t-il des traces des anciennes activités industrielles ? Quid de la mémoire ouvrière ? Qu'en pensent ceux qui, aujourd'hui, habitent toujours sur place ?
Pour son premier long-métrage, Abdallah Badis, qui fut ouvrier aciériste en Lorraine avant de travailler pour le théâtre et le cinéma (entre autres avec René Allio et Jean-Pierre Limosin), échappe aux conventions et prend des risques. Dans ce documentaire d'une grande liberté formelle, qui flirte parfois avec la fiction, le cinéaste refuse les discours convenus sur l'immigration, l'"identité nationale" et invite à un voyage impressionniste où, en évoquant sa propre mémoire, il rend compte du destin collectif d'une communauté et d'une région frappées de plein fouet par les "restructurations". Malgré quelques maladresses formelles, Le chemin noir impose sa singularité et sa richesse thématique.
8/5/2012, Anne Jeanblanc
Source : Le Point
La Cimade, structure accueillant et accompagnant en France des dizaines de milliers de migrants et de demandeurs d'asile dans ses permanences, a plaidé lundi pour faire sortir la question de l'immigration du ministère de l'intérieur.
Pour l'Ong, la Présidence de François Hollande doit marquer une rupture avec les "dérives politiques et morales" héritées de l'ère de Nicolas Sarkozy et un premier signe de rupture avec l'approche sécuritaire de la politique d'immigration serait de sortir cette question du ministère de l'Intérieur.
Dans une déclaration "le changement est attendu maintenant !", dont l'APS a reçu une copie, la Cimade dit, avec l'élection de François Hollande, saluer l'espoir d'un changement désormais possible en matière de politique migratoire.
"Dix ans de discours stigmatisant à l'encontre des étrangers, dix ans de politiques et de pratiques de plus en plus répressives conduisant au recul du respect de droits fondamentaux, ont créé beaucoup de souffrances et d'humiliation, et aussi provoqué des déchirures graves dans le tissu social de notre pays", a-t-elle regretté, estimant que la banalisation de discours ouvertement xénophobes, légitimés par des paroles et des actes portés par les autorités de l'Etat, en est la conséquence.
Selon la Cimade, il y a "urgence de promouvoir un changement du regard porté sur les étrangers vivant parmi nous dans un souci de justice, d'égalité et de fraternité". "Il y va de la transformation des relations sociales, de la construction d'une société hospitalière et de la possibilité d'un + vivre ensemble+ porteur d'espoir pour tous les habitants de ce pays", a-t-elle soutenu.
L'autre urgence, selon elle, est de transcrire "dès maintenant" ces valeurs dans des mesures concrètes concernant les migrants pour assurer le respect des droits humains, la justice et la solidarité.
La Cimade affirme rester "engagée" sur le terrain aux côtés des migrants quelle accompagne chaque jour, et mobilisée pour porter des principes et des propositions pour la construction d'une "véritable politique d'hospitalité".
Dans son programme, le président élu entend lutter contre l'immigration illégale, sans toutefois en définir un seuil annuel en matière d'expulsion des sans papiers ou autres personnes tentées par la migration. François Hollande a également rappelé qu'il voudrait limiter l'immigration économique, à travers un débat organisé chaque année au Parlement sur le nombre d'étrangers à accueillir. Quant au droit d'asile, il voudrait que le délai d'examen des demandes passe de 18 mois à 6 mois.
7 mai 2012
Source : APS
Quelque 450 enfants, en majorité Marocains et Roumains nés en Italie, se sont vus conférer la citoyenneté honoraire italienne lors d'une cérémonie organisée, dimanche, dans la ville de Nichelino (nord-ouest) à laquelle était représenté le consulat du Maroc à Turin.
Cette cérémonie a été marquée par la remise par le Maire de la ville, M. Giuseppe Catizone, et l'assesseur aux services démographiques, Mme Carmen Bonino, des attestations de citoyenneté ainsi que de copies de la constitution italienne à ces enfants issus de l'immigration.
Par cette initiative, l'administration communale de Nichelino entend envoyer un message fort aux institutions nationales sur la nécessité de la réforme de certaines lois afin de faciliter l'accès à la nationalité italienne aux ressortissants étrangers, nés sur le territoire italien, et de permettre ainsi leur intégration dans le tissu politique, économique et social, a-t-on indiqué de source consulaire.
Fin février dernier, le ministre italien de l'intégration et de la coopération, Andrea Riccardi, avait souligné la nécessité de faciliter l'accès à la citoyenneté italienne pour "ceux qui sont nés en Italie" de parents étrangers.
"Nous avons la responsabilité de mettre en condition ceux qui sont nés en Italie d'être des citoyens italiens", avait affirmé le ministre en expliquant que "le problème de la citoyenneté est une responsabilité du Parlement".
Auparavant, lors d'une conférence tenue, fin janvier, à Rome sous le thème: "L'immigration et l'intégration : un défi à relever pour l'Europe", Riccardi avait estimé nécessaire d'aborder la question de l'immigration selon une nouvelle approche.
Tout en faisant respecter la loi, il est surtout nécessaire de "sortir culturellement et politiquement de la phase de l'urgence", avait-il insisté.
"Nous sommes conscients que le moment est difficile et que la crise pose de nouveaux problèmes, mais penser aux immigrés c'est penser aussi en quelque sorte aux Italiens", avait fait remarquer le ministre au cours de cette conférence.
Le président de la chambre des députés, Gianfranco Fini, avait plaidé, dans ce même cadre, pour l'octroi de la nationalité italienne aux enfants nés en Italie de parents immigrés.
"Celui qui est né en Italie, y a accompli un cycle d'études, devrait pouvoir devenir citoyen italien bien avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans", avait soutenu Fini.
Le responsable italien avait insisté, à cet égard, sur la nécessité d'adapter la législation italienne en la matière aux "nouvelles dynamiques sociales", considérant qu'il est de "première importance" de réserver une attention particulière aux jeunes immigrés nés en Italie.
Pour Fini, l'objectif recherché est que la "condition juridique" du jeune immigré "corresponde au sentiment nourri par son cÂœur" et qu'il "ne passe pas les années décisives pour sa formation humaine et civile dans la condition d'un étranger, ou parfois, d'un marginal et de quelqu'un de différent".
Selon lui, "le passage de l'immigration à l'intégration est décisif pour l'avenir de l'Europe, aujourd'hui plus encore que la crise économique et financière est en train de mettre en péril la confiance et la cohésion sociale du Continent".
La question de l'octroi de la nationalité italienne aux enfants nés en Italie de parents étrangers suscite un large débat dans la Péninsule depuis novembre dernier après que le président Giorgio Napolitano ait insisté sur "la nécessité de faciliter l'intégration" de cette population sur la base du "respect mutuel" et de la "reconnaissance de ses droits".
Plusieurs voix se sont élevées depuis au sein de la classe politique italienne pour exprimer leur appui à cette orientation alors que des formations d'extrême droite et le parti populiste et anti-immigrés, la Ligue du Nord, s'y sont farouchement opposés.
Selon de récentes statistiques, le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi-million alors que ceux qui fréquentent les écoles se chiffrent à 700 mille.
L'Italie, dont la population atteint à peu près 60 millions d'habitants, compte plus de cinq millions d'étrangers dont quelque 550 mille Marocains.
07 mai 2012
Source : MAP
La ville américaine d'Easton (Etat du Maryland) s'est mise, ce weekend, aux couleurs du Maroc, dans le cadre d'une série d'activités culturelles baptisées "Paint the Town Moroccan", mettant en avant les liens historiques unissant les Etats Unis et le Royaume du Maroc, ainsi que les relations privilégiées entre les deux peuples.
Le coup d'envoi de cet événement, organisé conjointement par The Academy Art Museum de cette ville et le Washington Moroccan American Club, a été donné samedi par l'ambassadeur du Maroc aux Etats Unis, Rachad Bouhlal, et le maire d'Easton, Robert C. Willey, avec la levée des couleurs nationales marocaines et américaines et l'intonation des hymnes nationaux des deux pays.
L'ambassadeur du Maroc, qui s'est vu offert la clé symbolique de la ville d'Easton par M. Willey, a tenu à remercier les organisateurs de cet événement, en rendant hommage aux efforts déployés par les membres de la communauté marocaine établie aux Etats Unis visant le rapprochement entre les peuples marocain et américain.
Cette manifestation, a souligné le diplomate marocain, s'inscrit en droite ligne des relations historiques unissant les Etats Unis et le Maroc, dont le traité d'amitié, le plus ancien jamais signé par Washington avec un pays tiers, fête cette année son 226è anniversaire.
MM. Bouhlal et Willey ont , à cette occasion, inauguré un souk marocain typique, qui a été établi sur une des artères de cette ville, exposant les produits d'artisanat, du terroir et de l'art culinaire marocains. Afin de donner une tonalité authentique à cet événement, les organisateurs ont aussi dressé une tente sahraouie où ont été exposées les réalisations d'orfèvres marocains.
Dans le cadre de cet événement, le musée de la ville d'Easton a abrité une conférence sur le thème : "Le Maroc : Ami de la première heure des Etats Unis", durant laquelle l'ancien diplomate US, Edouard Gabriel, a mis en exergue le partenariat exceptionnel entre les Etats Unis et le Maroc, en rappelant notamment le rôle du Royaume dans la protection des populations juives durant la 2è Guerre mondiale, ainsi que les réformes qui y ont été mises en œuvre et qui le distinguent dans son environnement régional.
Pour sa part, le Président du Washington Moroccan American Club, Hassan Samrhouni, a salué la synergie des compétences marocaines qui a permis l'organisation de cette manifestation, en soulignant l'engagement des Marocains établis aux Etats Unis à promouvoir les causes nationales et les intérêts du Maroc aux Etats Unis.
Ce genre de manifestation, a-t-il indiqué à la MAP, ne peut qu'être bénéfique à la promotion du Royaume en tant que destination touristique de choix pour les Américains, en faisant observer que pour ces derniers le Maroc est une terre d'accueil, de tolérance et d'ouverture.
Cet événement a été, par ailleurs, marqué par une soirée musicale animée par le chanteur Ali Amir, le groupe Sounds of Morocco, et Safran Dacing School, ainsi que par une exposition des œuvres d'art de l'artiste peintre Hamid Kachmar et de la photographe, Lella Essaydi au musée de la ville d'Easton.
6 mai 2012
Source : MAP
Les dernières dispositions en matière de politique d'immigration en Allemagne, notamment en ce qui a trait aux besoins en main d'œuvre, la nouvelle loi sur le recrutement et les conditions de séjour ont été au menu d'un entretien, lundi à Rabat, du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maâzouz avec l'ambassadeur d'Allemagne, Michael Witter.
Les deux parties ont convenu, à l'issue de cette entrevue, d'organiser des rencontres de travail thématiques pour la mise en place de projets de coopération dans les domaines de l'échange de statistiques et de données concernant les Marocains résidant en Allemagne, le développement en leur faveur d'une coopération socioculturelle, l'instauration de systèmes d'information et d'orientation concernant les opportunités de travail dans ce pays et l'actualisation des accords sociaux, indique un communiqué du ministère chargé des MRE.
L'accent a été aussi mis sur la coopération bilatérale en matière d'intégration de l'enseignement de la langue arabe dans les systèmes éducatifs officiels en Allemagne, le développement de l'enseignement de la langue allemande au profit des Marocains candidats à l'émigration vers ce pays et l'implication des compétences marocaines dans le renforcement de la coopération économique bilatérale.
La coopération bilatérale portera aussi sur l'amélioration de l'encadrement religieux des MRE d'Allemagne à travers la formation conjointe d'imams qualifiés.
Selon le communiqué, MM. Maâzouz et Witter se sont mis d'accord sur la nécessité de continuer dans cet esprit de dialogue et de concertation témoignant de l'excellence des relations de coopération et d'amitié entre les deux peuples.
08 mai 2012
Source : MAP
L'immense esplanade de la préfecture de Bobigny (SeineSaint-Denis) est déserte. Peu à peu, alors qu'on s'approche du bâtiment, des silhouettes s'animent. Une file d'attente interminable rappelant les magasins de l'ancienne URSS s'est formée.
Les migrations ne sont plus aujourd’hui un phénomène uniquement masculin : elles se sont féminisées, jusqu’à représenter près de la moitié des 214 millions de migrants internationaux estimés en 2010 par les Nations Unies.
Dans les années 70, les politiques de regroupement familial mises en œuvres par les pays d’accueil ont contribué à cette féminisation. Cette migration était définie comme "suiveuse" ou "passive", au sens où il s’agissait de suivre les hommes à la recherche d’un emploi, et de reconstruire la cellule familiale selon les rôles et statuts de chacun dans le pays d’accueil. Désormais, les migrations des femmes s’inscrivent davantage dans le cadre d’une migration de travail. Cette nouvelle tendance s’explique par des évolutions majeures survenues dans les pays d’origine comme dans les pays d’accueil.
La féminisation des migrations associée au travail comporte également des modifications en matière de transferts d’argent, en matière de proportion des envois par rapport aux revenus et d’usages des transferts.
Du regroupement familial à une migration de travail
La tendance à la féminisation des migrations peut s’expliquer par des évolutions majeures survenues dans les pays d’origine comme dans les pays d’accueil.
Dans les pays d’origine, l’éducation des femmes s’est améliorée, le premier mariage intervient plus tardivement, les femmes ont conquis une certaine autonomie et commencent à davantage investir le marché du travail.
La migration des hommes vers l’étranger, de même que les migrations internes du monde rural vers les grandes villes, ont également pu favoriser la féminisation des migrations. Comme le soulignent Serigne Mansour Tall et Aly Tandian dans leur étude sur les migrations sénégalaises, l’absence du mari et l’influence du modèle social du pays d’accueil favorisent une redistribution des responsabilités individuelles au sein des familles et permettent aux femmes de jouer un rôle économique. Ces dernières sortent progressivement de la seule sphère domestique, et certaines développent des initiatives entrepreneuriales locales pour contribuer au budget du ménage ou faire face à une éventuelle baisse des ressources liées aux transferts d’argent des migrants.
Dans les pays d’accueil, la migration féminine n’est plus uniquement liée au regroupement familial: elle s’explique aussi par l’apparition de nouvelles opportunités professionnelles comme le développement des métiers liés au soin d’autrui. Si ces opportunités sont notamment liées à des pénuries de main d’œuvre ou au vieillissement de la population locale, les conditions légales de travail ne sont pas toujours respectées, notamment dans le cadre des contrats liant la migrante à un particulier.
D’autres facteurs, institutionnels, participent également à la féminisation des migrations internationales.
Enfin, la crise économique favorise l’amplification de la féminisation des migrations internationales, car elle dégrade les conditions de vie dans les pays en développement et l’accès à l’emploi local. De nombreuses femmes partent donc « en migration », dans l’espoir de trouver un emploi dans le pays d’accueil et d’améliorer ainsi le quotidien de la famille restée au pays.
Quelle autonomie réelle des femmes dans la migration ?
Si de nombreux facteurs favorisent les migrations féminines, ces migrations sont-elles pour autant le reflet d’une autonomisation des femmes et d’un choix personnel? Si les études sont encore parcellaires, l’analyse des migrations féminines dans certains pays apportent de premiers éléments de compréhension.
Ainsi, Serigne Mansour Tall et Aly Tandian alertent sur l’imaginaire de la femme migrante sénégalaise victime de réseaux de prostitution. Les chercheurs évoquent "les nombreux exemples de femmes qui migrent seules et qui exercent différentes activités, en particulier dans le secteur des affaires", et le fait que "ces exemples de réussite contribuent, indirectement, par mimétisme, à renforcer le désir de migrer parmi les femmes dans leur pays d’origine". Les auteurs mettent également en avant le fait que les femmes qui ont réussi "participent à l’organisation d’une migration féminine autonome spécifique, tant au niveau du recrutement des migrantes que de leur insertion dans le pays d’accueil".
En Côte d’Ivoire, dans un article dédié à la migration des femmes ivoiriennes, Elise Fiédin Comoé cherche à identifier le ou les personnes à l’origine de la décision de migrer, et la principale raison de cette migration. L’objectif est de déterminer le rôle que les rapports entre hommes et femmes peuvent jouer dans la décision et les conditions de départ en migration. Il ressort de son analyse que, dans le cas de l’émigration féminine: "la famille et les rôles sexuels restent déterminants dans la capacité à prendre une décision individuelle ou pour faire une migration économique indépendante. L’autonomie des femmes dans la migration est par conséquent très limitée et reste un mythe".
Dix ans plus tard, dans son enquête sur les nounous ivoiriennes et les mères parisiennes, la sociologue Caroline Ibos cite et corrobore cette analyse: "En Côte d’Ivoire, plus encore pour les femmes que pour les hommes, la migration résulte d’une décision collective. La nounou est littéralement missionnaire d’un groupe familial et/ou amical intensivement mis à contribution pour favoriser le départ".
"Je suis l’espoir des miens restés au pays natal"
Cette citation extraite de l’enquête de Caroline Ibos explicite bien les enjeux qui se cachent derrière les migrations des femmes.
Les transferts d’argent que les migrantes ponctionnent sur leurs revenus constituent en effet des ressources clés pour les familles restées dans le pays d’origine, et participent à l’économie et au développement de ce dernier.
Du fait de revenus souvent moindres, les migrantes envoient des sommes inférieures à celles des hommes. En revanche, ces transferts représentent une proportion plus importante des revenus. Ainsi, selon la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, les migrantes bangladaises travaillant au Moyen-Orient rapatrient en moyenne près des trois quarts de leur salaire. Dans son enquête sur les nounous ivoiriennes à Paris, Caroline Ibos souligne également que ces dernières "expliquent cette nouvelle préférence pour faire migrer les femmes par le fait que celles-ci restitueraient à la famille une part bien plus importante de leur salaire que les hommes".
Il semblerait par ailleurs que les transferts d’argent en provenance des migrantes soient, davantage que les envois des migrants, consacrés aux besoins sanitaires, éducatifs et sociaux des personnes bénéficiaires dans le pays d’origine. Toutefois, dans le cas des nounous ivoiriennes qui laissent des enfants au pays, confiés à leur père ou plus souvent à la famille, l’auteur note que "(...) l’utilisation des sommes envoyées par la travailleuse émigrée n’échappe pas nécessairement au système sexiste. Même si le père est souvent absent, l’oncle peut prendre la main dans le projet migratoire et répartir les revenus que celui-ci procure au groupe familial".
Outre l’envoi d’une grande part de leurs revenus au pays, de nombreuses femmes s’investissent depuis le pays d’accueil pour participer au renforcement des passerelles entre les deux pays, et au développement économique et social de leur pays d’origine. Ce sont les témoignages de plusieurs de ces femmes que nous vous proposerons de découvrir dans les semaines à venir.
3/5/2012
Source : Solidaires du monde
Arab Jazz. C’est le nom du tout premier roman policier signé Karim Miské paru aux éditions Viviane Hamy. Ce polar fait énormément parler de lui en ce moment en France et excite les plumes des critiques littéraires qui le voit comme un futur best-seller. Le héros de l’histoire est un Marocain Résident à l’Etranger qui va devoir enquêter sur l’assassinat de sa voisine.
Karim Miské n’est pas d’origine marocaine mais connaît bien l’Afrique. Ce réalisateur de documentaire et écrivain est né en Côte d’Ivoire en 1964 d’un père mauritanien et d’une mère française. Il grandit en France et étudie au Sénégal.
Un héros marocain nommé Ahmed
Pourtant il existe bel et bien un lien entre lui et le Maroc : le héros de son premier polar est Français d’origine marocaine. Il s’appelle d’ailleurs d’Ahmed Taroudant et est âgé d’une trentaine d’années. Ahmed est le fils d’un musicien gnawa à peau noire et sa mère est la fille d’un cheikh soufi. « Ce choix de prendre pour héros un personnage marocain m’est venu d’une manière assez naturelle. Ayant un père mauritanien, j’ai toujours des membres de ma famille qui vont régulièrement au Maroc. Il existe entre ces deux pays une espèce de familiarité et de proximité qui a fait que j’ai eu vraiment envie que mon personnage principal soit du Maghreb », déclare Karim Miské, joint par Yabiladi. Pour ce qui est du choix du nom du héros, Ahmed Taroundant, l’auteur explique qu’un ami marocain lui a parlé à maintes reprises des beautés des villes du sud du Maroc et notamment de Taroudant. C’est ce qu’il lui a donné envie d’appeler son héros d’après la ville marocaine.
Micmac religieux réussi
En librairie depuis le 15 mars dernier, Arab Jazz n’est pas passé inaperçu dans la presse française. L’Express, le Point, les Echos, les Inrocks ou RFI sont là quelques-uns des médias qui ont émis des critiques positives sur le livre et qui invitent le lecteur à le découvrir sans plus attendre. Il faut dire que l’histoire est hors du commun et est vraiment d’actualité.
L’intrigue se passe dans un quartier cosmopolite du 19èmearrondissement de Paris où toutes les religions se croisent et où les extrémistes et fous de Dieu se côtoient au quotidien. Mais un jour, la quiétude du quartier est rompue avec le meurtre de Laura. Cette jeune hôtesse de l’air française et fille de témoins de Jéhovah est retrouvée morte dans son appartement, le corps mutilé et maculé de sang de porc. La jeune femme est une amie d’Ahmed Taroundant et c’est ce dernier qui découvre son corps pendu sur son balcon. Effrayé au départ que l’on puisse l’accuser de ce meurtre parce qu’il est Arabe et musulman, Ahmed va très vite passer du suspect principal à l’enquêteur. Il va participer aux investigations dirigées par une policière de confession juive et un enquêteur breton communiste.
Portrait d’une société qui sait cohabiter
Le polar va plonger le trio de choc dans les coulisses noirs du 19ème arrondissement où il devra enquêter sur des réseaux de drogue et aller sur la piste de fondamentalistes religieux qui ne sont pas forcément, les fondamentalistes musulmans comme le décrivent au quotidien les médias français.
A en croire l'enthousiasme des critiques, Arab Jazz est bien parti pour devenir un best-seller dans les prochaines semaines. D’après Karim Miské, si son roman policier est tant apprécié par les critiques littéraires, c’est parce qu’il dépeint la société française telle qu’elle l’est vraiment. « Ce polar est une manière d’en finir avec les débats stériles et les discours stigmatisants que l’on a pu entendre ces dernières années. La réalité que je décris dans ce livre est celle des gens qui travaillent, se côtoient au quotidien et qui sont de différentes confessions mais qui néanmoins partagent une histoire commune qui est celle du passé colonial de la France. Dans le polar, il y a des méchants et des gentils de tous les côtés et dans toutes les religions. », conclut Karim Miské.
7/5/2012, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Lors de cette édition, les festivaliers ont été transportés dans l'univers de personnages autant troublants qu'attachants dans ces deux longs métrages: une jeune fille en quête d'émancipation (L'Amante du Rif) et un enfant de dix ans qui part à l'aventure vers Casablanca …Suite
«Quel rôle pour la diaspora marocaine dans la vie politique et économique dans le nouveau Maroc »
Dans le cadre de la préparation du 16 Congrès du Parti de l'Istiqlal, la Sous Commission de la Communauté Marocaine a tenu une réunion de travail, le mardi 1er mai à Skhirat, sous le thème:
"Quel rôle pour la diaspora marocaine dans la vie politique et économique dans le nouveau Maroc ?"
Ont pris part à cette journée, des membres du Conseil National du Parti de l'Istiqlal, les membres de la sous commission et des représentants de la communauté marocaine à l'étranger.
Les travaux de cette journée ont débuté par l'exposé de M. Saoud Mohamed, Président de ladite commission, sur la situation des Marocains résidant à l'étranger et l'impact sur le tissu économique du Maroc, tant au niveau des transferts bancaires qu' au niveau des investissements et de leur contribution au développement de leurs régions. M. Saoud a également mis l'accent sur la nécessité de savoir tirer profit de l'investissement des énergies qualifiées et diversifiées que possèdent notre communauté.
Pour sa part, Mme Khouloud Abejja , membre du bureau exécutif de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens, a présenté les axes les plus importants de la stratégie du Ministère Chargé des Marocains Résidant à l'Etranger. Elle a mis l'accent sur la nécessité de concentrer des efforts, de la part tout les intervenants, en vue d'offrir des services qui soient au niveau des attentes de notre communauté marocaine.
Après une discussion approfondie, des ateliers ont été constitués sur des axes primordiaux qui préoccupent et la communauté et les positions du Parti, à savoir :
- Les services et le social ;
- L'identitaire (culturelle et éducative) ;
- L'économique et La participation politique des marocains résidant à l'Etranger.
Les travaux de ces ateliers ont débouchés sur plusieurs recommandations pertinentes qui seront débattues lors de la prochaine réunion de la commission sociale.
7/5/2012
Source : L’Opinion
Environ 1,3 million d'immigrés voteront lors des élections communales d'octobre, d'après un calcul du sociologue Jan Hertogen.
Le vote sera obligatoire pour 1,1 million d'allochtones qui ont acquis la nationalité belge et pour 200.000 personnes issues de l'immigration qui se sont inscrites pour les élections, peut-on lire mardi dans "Het Belang van Limburg".
En tout, 16,7% des votants seront donc d'origine étrangère. Des différences notables sont cependant observables dans les différentes régions du pays. En effet, 9,8% des électeurs en Région flamande seront d'origine étrangère, tandis qu'ils seront 18,1% en Région Wallonne et 62,3% en Région bruxelloise. Par ailleurs, 575.000 allochtones ne participeront pas aux élections.
8/5/2012
Source : 7sur7
En France, l'immigration était l'un des enjeux de cette campagne présidentielle de 2012. Dans son programme, le candidat socialiste François Hollande s'est nettement démarqué du président sortant UMP Nicolas Sarkozy à ce sujet. Son élection a été saluée du côté des organisations de défense des immigrés. Cependant, elles entendent tout de même rester vigilantes.
En matière d'immigration et d'intégration, François Hollande devrait agir sans tarder, avant même la tenue des élections législatives.
Lutte contre les délits de faciès, abrogation de la circulaire Claude Guéant qui vise les étudiants étrangers, autant de mesures qui vont dans le bon sens pour les organisations de défense des immigrés, mais qui leur sont cependant insuffisantes.
Ce lundi 7 mai 2012, le réseau Education Sans Frontières a d'ailleurs demandé la mise en place d'un moratoire sur les expulsions. En résumé, plus personne ne pourrait être expulsé jusqu'à ce que le code de séjour des étrangers et des demandeurs d'asile ne soit revu.
Armelle Gardien, membre de ce réseau, explique : « Actuellement, il y a des dizaines, peut-être des centaines de personnes dans les centres de rétention. Un moratoire, c'est évidemment la suspension des expulsions telles qu'elles sont pratiquées en ce moment. » Armelle Gardien ajoute : « Au-delà des personnes dans les centres de rétention, il y a des dizaines et des milliers de gens, et sans doute plus, qui ont des obligations de quitter le territoire sur le dos. Donc, l'urgence est qu'aujourd'hui, aucune personne ne soit soumise à ce qui était la politique migratoire de Sarkozy. »
Pour le Parti socialiste, si cette demande de moratoire a bien été entendue, il est encore trop tôt pour donner une réponse, dans cette période de latence avant l'investiture de François Hollande.
7/5/2012
Source: RFI