Mostapha Bousmina a été identifié par Pakistan. Resch.Is comme l’un des scientifiques arabes les plus connus à travers le monde. Cet ingénieur, et éminent conférencier, a reçu de nombreux prix internationaux prestigieux. Membre du Canada Team for Aerospace (qui sélectionne les expériences à être effectuées dans l’espace en collaboration avec l’Agence Européenne de l’Aérospatial et la NASA ) et conseiller auprès des plus grandes multinationales, il a répondu à l’appel du pays : depuis 2007, il est chancelier de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques. Retour sur le cheminement d’un génie.
Orphelin et issu d’un milieu très modeste, Mosto a grandi à Nador où il a suivi sa scolarité au lycée Abdelkrim Al Khattabi. Elève très brillant, il décroche à 16 ans un double baccalauréat marocain et français. D’une curiosité hors norme, encore enfant, il lisait tout ce qui était à sa portée : littérature, histoire, sciences et même les classiques de l’économie et la philosophie politique. Et quand il était en manque de lecture, se rappelle-t-il, « je prenais le car de Nador à Fès, les week-ends pour m’approvisionner »
L’absence du père a insufflé une maturité précoce à Mostapha. Il se lance dans la vie culturelle de sa cité : « je faisais du théâtre et jouais de la musique avec mes amis Amrani Fakhr Dine, Jamal Nour ». Nous sommes en début des années soixante dix, le Maroc traverse une période turbulente. Mosto se passionne pour les débats politiques et adhère à 12 ans à la jeunesse communiste (PLS). Par ailleurs, enfant, Mosto était fasciné par le monde de la magie. En contemplant les tours des magiciens, il savait qu’il observait des illusions. Mais l’illusion lui procurait un plaisir, celui d’essayer de produire ce qui, en apparence, était impossible. Notre petit génie commence alors à créer ses propres tours de magie : « je mettais à l’essai les caractéristiques des matériaux que je trouvais à ma portée: élastiques, aimants, caoutchouc ainsi et divers liquides et solides ».
En route pour Strasbourg.
Le baccalauréat en poche (meilleur lauréat au niveau national), Mosto prend son destin en main. Il se rend à la préfecture pour faire son passeport. Mais la simple formalité se transforme en cauchemar. Un passage brutal de trois jours au commissariat de Nador : « j’ai osé dénoncer avec des amis la violence des mokhaznis envers les administrés, venant accomplir des besoins administratifs. Brutalisés et tabassés violement, j’ai dû finalement payer une amende de 600 DH avant de recevoir mon passeport » Les visages marqués par les coups et les blessures subis au commissariat, Mosto et ses amis quittent le pays l’âme blessée en jurant ne jamais y remettre les pieds.
A Strasbourg, Bousmina enchaine les formations universitaires, en physique-chimie et en ingénierie à École des Hauts polymères (EHP). En 1992, il obtient son doctorat après quatre ans de recherches scientifiques entre les laboratoires de l’Université Louis Pasteur et l’Université Illinois de Chicago aux USA. Une double récompense : major de sa promotion et détenteur du prix Louis Pasteur, décerné au meilleur doctorant à l’échelle de la France. De son aventure estudiantine, Mosto Bousmina garde des beaux souvenirs : « ma soif était grande pour apprendre et découvrir le monde. J’ai travaillé dur pour vivre et financer mes études et mes voyages ». Des petits boulots, il aura tout essayé ; magasinier, veilleur de nuit, serveur, étiqueteur dans un supermarché, et même disc jockey.
En plus du berbère, l’arabe et le français, Mosto est un polyglotte. Il parle espagnol, anglais, italien et un peu d’allemand et de portugais. L’apprentissage des langues, couplé d’une maîtrise de l’histoire de l’Alsace -Lorraine lui ont permis de travailler en tant que guide touristique pour financer ses études et découvrir une centaine de pays. « Ces découvertes m’ont ouvert sur le monde, sur les peuples et leurs cultures, leurs réussites et leurs souffrances aussi »
Que le pays avance et produise du Made in Morocco.
« Les Marocains brillent à travers le monde dans les domaines des sciences et technologies. Ils peuvent apporter leurs expertises. Les capitaux privés et les investissements ont un rôle important à jouer » souligne Bousmina. Et d’ajouter : « Le pays se trouve face à des défis énormes et des échéances cruciales. Il faut accentuer la scolarisation des enfants, la formation des cadres, la recherche scientifique et technique, la diversification de notre économie. Les Marocains sont intelligents et disposent d’une capacité d’ouverture sur le monde. Son grand souhait : « que le pays avance, en mobilisant ses propres ressources humaines. Nous n’avons ni pétrole ni gaz, mais nous avons un fort potentiel humain. Notre ciel est bleu et nous avons du soleil presque toute l’année. Transformer l’énergie solaire en énergie électrique est un chantier d’avenir. Nous avons une terre qui contient une variété de plantes qui pourraient servir à fabriquer des médicaments. Notre pays et bordé par deux mers et dispose d’une situation géographique faisant le pont entre l’Afrique, le monde arabe et l’Europe. Nous avons un héritage historique unique où plusieurs cultures se sont croisées et ont donné ce Maroc tolérant et pluriel ». Et de conclure : « Il faut renforcer notre recherche scientifique et technique pour que notre pays tire bénéfices de ses propres ressources humaines et naturelles. Il s’agit de notre indépendance et de notre avenir. Il faut produire et faire du Conceived and Made in Morocco. Les défis sont là, Il faut améliorer le système d’éducation et de santé. Réaménager les territoires et partager les richesses entre les différentes régions du Maroc. Diminuer l’écart de développement entre les villes et les compagnes. Eduquer, expliquer et informer pour ancrer de façon pérenne et irréversible le Maroc dans la modernité tout en gardant le meilleur de notre identité»
Au pays de l’oncle Sam.
A Chicago, une nouvelle aventure commence. « Je suis parti, plein d’espoir, voir mon Amérique à moi. Arrivé à l’aéroport de Chicago avec 100 dollars en poche, j’opte pour le système D. Je ne voulais pas dépenser un sou de mes précieux billets verts » Mosto travaille dans une ferme à 30 km du campus universitaire. « Je m’occupais de la terre, des bêtes et sans jamais perdre de vue mon objectif principal : avoir mon doctorat et la rage de réussir ». Au pays de l’oncle Sam, le jeune chercheur s’adapte, donne des cours de français et des mathématiques. « Ma situation s’améliore, raconte-t-il, je loue un bel appartement au centre de Chicago et me concentre sur mes projets universitaires ». Le petit magicien nadori, devenu ingénieur puis grand chercheur ne s’est jamais satisfait de constater qu’une chose ne fait que fonctionner. Sa passion a toujours été de « saisir les propriétés fondamentales qui se cachent derrière un processus ». Pouvoir prédire quelles seront ces propriétés dans d’autres situations en modélisant le processus grâce aux mathématiques supérieures, son domaine scientifique préféré par excellence.
Les portes s’ouvrent enfin. Les propositions des universités et laboratoires de recherches affluent, tant en Europe, aux USA qu’au Canada. Le choix de Bousmina se porte sur le pays d’érable. Il décroche un premier poste de chercheur post-doctorant puis un deuxième comme professeur associé à l’École polytechnique de Montréal. En 1994, il intègre le département de génie chimique de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval- à Québec.
Théoricien et expérimentateur, son travail fait appel à la fois aux sciences fondamentales, aux mathématiques supérieurs, à la physique, à la chimie, le génie mécanique, le génie chimique et le génie des matériaux» Publications, découvertes scientifiques, brevets, son laboratoire connait des exploits à l’échelle mondiale. Les récompenses affluent. L’orphelin rifain commence à jouer dans la cours des grands. Le petit « Mostito », comme l’appelle son épouse Wijdane, devient le plus jeune conférencier dans son domaine aux côtés des grands scientifiques du monde. Sa reconnaissance internationale s’est rapidement concrétisée par des prix et distinctions (voir encadré).
En 2000, à Pékin devant un parterre de scientifiques et grands industriels internationaux, le génie marocain obtient le prix International Morand Lamba Award, remis au meilleur chercheur de moins de quarte ans dans le domaine de la rhéologie et la mise en œuvre des polymères à l’échelle internationale. Le prix lui a été remis par un ministre chinois, qui le présente comme un scientifique canadien. Le moment est solennel, seul avec son épouse et sans la présence d’un représentant de l’ambassade du Maroc en Chine. L’assistance se met debout pour écouter l’hymne national du Canada. Ouijdan sa femme lui tient la main. Ils chantent ensemble, à voix basse « Manbita Al ahrar » (l’hymne marocain). A la remise du Morand Lamba Award, les larmes aux yeux, notre lauréat rappelle à l’assistance ses origines, parle de son Maroc, lui dédie son prix et au Canada, son pays d’accueil. « Me retrouvais seul avec ma femme était un moment à la fois triste et unique. J’étais fier d’être marocain mais dans la solitude».
L’appel du pays.
La solitude, Mostapha Bousmina ne la vit plus. La revanche de l’Histoire est là. Le Maroc qui ne peut plus se permettre de rester en dehors du mouvement de la modernité fait appel aux compétences de sa diaspora. En 2006, Le Roi Mohamed VI installe l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques et nomme Bousmina chancelier en 2007.
Avant même d’être appelé à occuper cette haute fonction et prendre part aux projets scientifiques du Maroc, Mostapha a fondé et présidé en 2005 le Groupe Canada-Maroc pour le Soutien à la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Depuis, il est membre fondateur de l’Association marocaine pour l’innovation et la recherche et Directeur Général de l’Institut des Nanomatériaux et Nanotechnologie (MAScIR– INANOTECH), qui œuvrent pour la création d’un complexe de recherche, d’innovation et de création d’entreprises. Pour Mosto : « Il faut mobiliser les énergies, acquérir la connaissance pour enfin avancer, vaincre le sous développement et être capable d’aller vers le progrès ». Il a démissionné de ses nombreuses fonctions au Canada (Professeur titulaire et détenteur de la Chaire Sénior de Recherche du Canada sur la Physique des Polymères et les Nanomatériaux) pour rentrer au Maroc en ramenant avec lui plusieurs équipements scientifiques de plusieurs millions de dollars et chercheurs aussi bien de la diaspora que des chercheurs canadiens et d’autres nationalités qui travaillaient dans sont laboratoire à l’Université Laval. Ce projet lui a pris des années de préparation et beaucoup de sacrifices pour participer à ce nouveau Maroc basé sur la connaissance, le savoir et le savoir faire scientifique et technologique. Curriculum Vitae de Mostapha Bousmina
Distinctions et Prix :
1993 : Prix universitaire Louis-Pasteur (France)
1998 : Prix d’Innovation en Recherche technologique - Ministère du Commerce et de l’Industrie (Canada)
2000 : Prix Morand-Lambla Award pour le meilleur chercheur à l’échelle internationale (Pékin)
2002 : 1er des Top-20 Explorer Award (meilleurs chercheurs du Canada)
2004 : Obtention de la Prestigieuse Bource Steacie, haute distinction en Science et Génie au Canada.
Fonctions scientifiques
Professeur en Génie de la Plasturgie et directeur du Collège Sciences Physiques et Chimiques à l’Université Laval à Québec. Président de la Chaire Sénior de Recherche du Canada sur la Physique des Polymères et les Nanomatériaux. Conférencier à l’International. Editeur des Amériques du Journal of Polymer Engineering. Membre de l’Editorial Board de Journal of Applied Rheology. Ancien Président de la Société Québécoise des Polymères (SQP). Vice-président de la Société Canadienne de Rhéologie (CSR). Ancien Président du comité d’évaluation du CRSNG (Conseil de Recherche en Sciences Naturelles et Génie du Canada). Directeur de la section Québec de la SPE (Society of Plastic Engineers). Examinateur officiel de l’Ordre des Ingénieurs du Québec (OIQ). Membre de Canada Team pour la recherche aérospatial. Membre de l’exécutif international de la PPS (Polymer Processing Society). Membre du Bureau de direction du CREPEC. Conseiller auprès du gouvernement canadien pour la recherche en milieu industriel. Conseiller officiel pour la NASA. Conseiller des multinationales (Total, INC, IPL, BASF, General Motors).
25/1/2012, Fouzia Benyoub
Source : Portail des Marocains du monde
Le ministère de l'intérieur s'est lancé dans un chantier de refonte des statuts du Conseil français du culte musulman, afin de garantir un meilleur pluralisme au sein de cette instance créée en 2'003…Suite
L’assistant Venir au Canada connaît un immense succès. Aussi, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) lance aujourd’hui un nouvel outil à l’intention des partenaires, des fournisseurs de services et des missions partout dans le monde.
Le nouveau gadget logiciel « Quoi de neuf à CIC » permet aux utilisateurs d’ajouter une application présentant le contenu du site Web de CIC sur leur propre site Web, leur blogue ou leur page personnelle de réseau social. Les personnes qui s’intéressent aux questions d’immigration ou qui œuvrent dans ce domaine peuvent se tenir informées grâce aux mises à jour automatiques du Ministère.
« Quoi de neuf à CIC » offre un accès facile au fil de nouvelles, ainsi que des outils et des renseignements populaires comme le tutoriel « Venir au Canada », des conseils sur la façon d’éviter les consultants en immigration véreux et une carte interactive des services offerts aux immigrants.
Pour de plus amples renseignements ou pour ajouter le gadget logiciel à votre site, allez à : www.cic.gc.ca/francais/gadget/index.asp.
25/1/2012
Source : Site du gouvernement du Canada
Le problème, c'est cette BMW noire de 1997. Moncef Ghezal l'a achetée après sept années passées à travailler en Italie. C'était son rêve. Mais il faut l'entretenir et il n'y arrive pas. "Je l'ai payée 1 000 euros, un bon prix pour un bijou pareil. Mais on me demande 700 euros de plus pour l'assurer pendant six mois. Et puis, il y a le contrôle technique, la vignette, l'essence de plus en plus chère. Je ne peux pas. Je n'arrive même pas à avoir ma propre voiture. L'Italie ne m'a rien donné". A peine cette phrase prononcée, Moncef Ghezal baisse les yeux. Avant de reprendre, gêné : "J'ai beaucoup d'amis italiens. Des gens bien, qui m'ont aidé. Quand je rentrerai en Tunisie, ils me manqueront."
Il a pris sa décision. La comparaison avec ceux qui sont restés est devenue trop difficile. "A Hammamet, mes frères se sont mariés, ils ont fondé une famille et se font construire une maison. Moi, je n'ai rien fait de tout ça." Moncef Ghezal est sur le point de jeter l'éponge, alors même qu'il vient d'obtenir son premier permis de séjour et peut enfin toucher un salaire de 1 260 euros par mois. Pour quelqu'un qui travaille dans les champs fertiles de la Sicile, ce ne doit pas être facile de se dire qu'on n'arrive à rien semer. Aucune graine d'avenir. La Tunisie est toujours devant lui, à l'horizon, de l'autre côté de la mer. Il travaille dans la campagne de Cassibile, à l'extrême sud de l'Italie. Il est ouvrier agricole chez un gros producteur de tomates cultivées en serre. Nous le rencontrons durant sa pause déjeuner. Un sandwich au thon dans un sachet en plastique. Il porte un pantalon militaire et une casquette de la Juventus. "J'ai toujours aimé le foot italien. C'est aussi pour ça que j'étais content de venir ici."
A Hammamet aussi, il était paysan. Il a appris le métier auprès de son père Jilani. Chaque jour, il voyait arriver des camions de France et d'Allemagne, qui repartaient chargés de dattes. En juillet 2005, il s'est caché dans l'un de ces camions, parmi les fruits de son pays. "Je n'ai emporté qu'une bouteille d'eau sucrée. Pendant le voyage, je n'ai pas fait pipi une seule fois." Le camion a débarqué au port de Gênes. Moncef Ghezal est descendu dans une station service dans les environs de Brescia. "Je me souviens très bien de ma première nuit en Italie. Caché dans un champ de maïs, dévoré par les moustiques." Il n'est resté dans le nord que 24 jours. Ensuite, il a travaillé dans les Pouilles pour 3,50 euros de l'heure. Là, il a fait la connaissance de sa fiancée, Elena, une roumaine qui a émigré pour travailler comme aide à domicile. Ensemble, ils ont décidé de partir en Sicile. "Artichauts, courgettes, oranges, pommes de terre, tomates. J'ai cueilli de tout."
Il y a neuf mois, après des années de travail au noir, Moncef Ghezal a décroché son premier contrat régulier. Mais le germe du doute avait déjà entamé sa résolution. "J'ai beaucoup souffert au moment de la mort de mon père. Je n'avais pas de papiers en règle, je n'ai donc pas pu me rendre à son enterrement. Ni non plus au mariage de ma sœur Mnufida." Des photos de sa famille trônent sur la table de nuit. Moncef Ghezal habite un appartement dans le centre d'Ispica, un petit village sur la colline. Il paie 300 euros de loyer par mois. Chaque matin, il part travailler à Cassibile à bord d'une vieille Fiat Punto qu'il partage, tout comme les frais d'essence, avec un ami. Le reste de sa vie italienne, il le raconte ainsi : "Le samedi, je joue dans les buts dans une équipe de maghrébins. Une fois par semaine, je vais manger une pizza avec Elena. A la maison, nous avons un caniche, un chat et sept perroquets." Alors qu'il parle, la parabole diffuse la chaîne nationale tunisienne. "Pendant que j'étais là, exploité et sans papiers, dans mon pays ils ont fait la révolution. La Tunisie s'est améliorée, l'Italie, elle, s'est enfoncée dans la crise." Les écarts se sont réduits. "Mon frère gagne la moitié de ce que je gagne. Mais, lui, il élève deux enfants…" Un sujet qui le travaille sérieusement. "Elena est une femme vraiment très bien, mais elle a 50 ans. Elle me dit que je dois rentrer chez moi et me marier. Car moi j'en ai 31 et je commence à baisser."
En 2011, les demandes d'aide au retour volontaire ont doublé en Italie : 374 émigrés ont obtenu un billet de retour financé par des fonds européens. Ce chiffre, cependant, reste bien en deçà des retours réels, puisque seuls les étrangers détenteurs d'un permis de séjour en règle peuvent en faire la demande. Beaucoup rentrent chez eux écrasés par un sentiment d'échec. Ce ne sera pas le cas de Moncef Ghezal, cueilleur de tomates. En août, il roulera dans les rues d'Hammamet à bord de sa vieille BMW. Il a fait tout ce qu'il a pu. C'est l'Italie qui a perdu.
Niccolò Zancan (La Stampa), traduit de l’italien par Régine Cavallaro
Source : Le Monde
En 2011, les Européens ont beaucoup parlé du Printemps arabe et de ses conquêtes pour les droits de l'homme. Oui mais, note l'ONG Human Rights Watch, l'Europe ferait mieux de balayer devant sa porte. L'année dernière, c'est chez elle qu'ils ont reculé. Etat des lieux de l'autre crise européenne.
Une crise peut en cacher une autre. Pendant que l’Europe économique part à vau-l’eau, les citoyens européens encaissent les lourds tributs d’une autre crise, plus silencieuse, mais tout aussi violente. Celle des droits humains. Dans son rapport annuel, l’ONG Human Rights Watch s’alarme d’une Europe moins démocratique en 2011, et d’un recul des droits humains éclipsé par le Printemps arabe.
Au-delà des belles paroles [sur le Printemps arabe], les droits humains en Europe sont en réalité bien mal en point. Une nouvelle idée chemine, celle selon laquelle:
Les droits des minorités "problématiques" devraient être infirmés dans l’intérêt général
Les politiciens élus qui mènent ce genre de politiques agissent en toute légitimité démocratique",
écrit Benjamin Ward, directeur adjoint de la division Europe et Asie centrale, dans un essai joint au rapport [PDF]. Plus précisément, HRW cible trois thématiques responsables de la crise des droits humains en Europe en 2011 :
Les discriminations et l’intolérance à l’encontre des minorités, en particulier contre les Roms
Les migrations et l’asile, et l'accueil réservé aux migrants de Tunisie et de Libye
Les politiques antiterroristes et leurs atteintes au droit
Le rapport de l’ONG retient 9 pays européens -parmi lesquels la France, l'Italie ou l’Allemagne-, où les droits humains ont reculé dans l’une ou l’autre des trois catégories l’année dernière.
1. DISCRIMINATIONS ET INTOLÉRANCE CONTRE LES MINORITÉS
Les Roms, bouc émissaire de l’Europe en 2011 : Grèce, Italie et Hongrie
La Grèce est épinglée sur la "discrimination systémique dans les domaines du logement et de l'éducation" à l’encontre des Roms. Les jeunes sont particulièrement visés par une "ségrégation à l’école", qui a d’ailleurs fait l’objet d’une plainte collective menée par 140 familles et jugée recevable par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
HRW note par ailleurs que la violence raciste représente un "problème grave", en particulier à Athènes, marquée par des attaques contre la communauté pakistanaise, et des raids de militants d’extrême droite dans les quartiers d’immigrants. L’un d’eux avait fait 25 blessés en mai 2011, parfois à coups de couteau.
La communauté rom a aussi souffert en Italie, et, encore une fois, les enfants sont les premières victimes. L’ONG liste les domaines où la discrimination y est critique : santé, éducation, conditions de vie, etc. Les enfants roms sont également surreprésentés dans le système italien de justice pour mineurs.
Même constat en Hongrie, où les Roms subissent "harcèlement et menaces de la part de milices d'autodéfense dans les régions rurales". En avril, rappelle HRW, la Croix-Rouge hongroise avait dû évacuer 277 Roms d'un campement menacé par un groupe d'autodéfense anti-Roms.
Autres discriminations ciblées : Constitution hongroise, avortement en Pologne, et manifestants espagnols
La Hongrie de Viktor Orban, mauvaise élève de l’année, concourt dans plusieurs catégories. HRW critique ainsi sur la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en janvier 2012. Le texte, rédigé par le Fidesz, le parti au pouvoir, porte en lui "des provisions discriminatoires à l'encontre des femmes; des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ; et des personnes handicapées". La presse n’est pas épargnée : la nouvelle loi hongroise en la matière est "une atteinte à la liberté d'expression", souligne le rapport.
En Pologne, ce sont les droits des femmes qui ont pris un coup. Le pays, doté de "l'une des législations sur l'avortement les plus restrictives d'Europe", a d’ailleurs été rappelé à l’ordre en 2011 par la CEDH. Celle-ci a estimé que "le refus d'accès à un avortement légal équivalait à une violation de l'interdiction des traitements cruels et inhumains". La Pologne a failli adopter une loi interdisant totalement l’avortement, en août, rappelle HRW.
En Espagne, la réforme de la loi de 2010 sur l’avortement est pour bientôt, et risque de suivre la même pente. Le gouvernement l’a annoncé le 25 janvier 2012 : les mineures devront désormais avoir l’accord de leur père pour avorter. 2011, ce fut aussi l'année des manifestations en Espagne. HRW y déplore les violences policières caractérisées à l’encontre des manifestants, lors des mobilisations contre les mesures d’austérité.
2. LES MIGRANTS ET L'ASILE : LA FORTERESSE EUROPE
C’est la crise la plus aiguë en matière de droits humains en Europe, selon HRW.
L’intolérance envers les migrants en Europe est omniprésente. D’après un sondage réalisé en 2010, la majorité des habitants de huit États de l’UE trouvent les immigrants trop nombreux, la moitié des répondants ayant le même avis concernant les musulmans".
La crise migratoire suscitée par le conflit en Libye et l’exode des Tunisiens en 2011 a montré l’incurie des gouvernements des pays européens face à cette question. Le dispositif de répression réservé aux migrants s’est renforcé en France, en Hongrie ou aux Pays-Bas.
Concernant la France, HRW attaque la loi sur l’immigration, adoptée en juin, qui "a affaibli les droits des migrants et des demandeurs d'asile". Comment ? En élargissant l'utilisation des zones de transit (où les migrants ont moins de droits et sont plus aisément expulsables) et en allongeant la période maximale de détention avant expulsion (à 45 jours).
En Hongrie, une loi de décembre 2010 prévoit désormais une période maximale de 12 mois d’enfermement pour les migrants, et une détention prolongée pour les demandeurs d’asile.
Le gouvernement des Pays-Bas a quant à lui pris la décision de faire payer aux demandeurs d’asile déboutés de financer "la totalité du coût de leur rapatriement forcé", tout en limitant le droit d’appel suspensif. Et HRW de déplorer l’acquittement en juin de Geert Wilders, chef du parti de la Liberté, accusé "d’incitation à la discrimination contre les musulmans, les immigrants non occidentaux et les Marocains".
La Grèce demeure quant à elle encore et toujours décriée par HRW pour les conditions de vie des migrants sur son sol, qui n'ont pas progressées en 2011.
3. LOIS ANTITERRORISTES VS. DROITS HUMAINS
L’Allemagne et le Royaume-Uni abusent de l'antiterrorisme
La première a reconduit pour 4 ans son dispositif antiterroriste, accusé par HRW "d’exercer des surveillances et de recueillir des données sur une large échelle".
Outre-manche, le Parlement planche sur 4 nouvelles lois antiterroristes. L’une d’elles prévoit de réduire de 28 à 14 jours la garde à vue dans les affaires de terrorisme… mais instaurerait une possibilité de renouveler la garde à vue pour 28 nouveaux jours "en cas d’urgence".
Et l’UE dans tout ça ?
Benjamin Ward, de la division Europe de HRW, estime que seules la CEDH et la Commission européenne sont en mesure d'influencer les Etats. Retenant deux exemples - l’expulsion de Roms par la France lors de l’été 2010 et la loi sur les médias en Hongrie - il constate cependant que "dans les deux cas, des mesures de coercition ont été prises par la Commission, pour ensuite être révoquées ou mises en suspens sans que les facteurs déclenchants aient été correctement traités". Et de conclure :
Si la Commission ne fait pas preuve de davantage de courage, la pente descendante en matière de droits au sein de l’UE semble devoir se poursuivre".
25.01.2012 | 19:10, Benjamin Leclercq
Source : Myeurope
Hayat Saidi expose ses œuvres jusqu'au 30 janvier à la fameuse Biennale de Rome. Une consécration pour cette artiste autodidacte, férue de la lumière et de la couleur…Suite
Said Ben A mar, un franco-marocain de 26 ans s'apprête à faire l'aventure de sa vie : la traversée de l'Atlantique pour relier Dakar à Cayenne (Guyane) à l 'aviron, à la force des bras, sans escale, sans assistance et en solitaire…Suite
L'Hôpital My Abdellah à Mohammedia a reçu mardi un lot de matériel médical offert par la mairie de Dreux en France.
Le lot se compose de 42 chaises roulantes, 24 sommiers hospitaliers, 30 couvertures ainsi que 28 consignes pour le rangement des médicaments.
Ce don s'inscrit dans le cadre de l'accord de coopération et de jumelage conclu le 4 décembre 2010 entre les mairies de Mohammedia et de Dreux, a indiqué Saïd Bahlaoui, membre du conseil de la ville de Mohammedia, chargé de la communication, assurant que le conseil compte multiplier de telles actions en faveur de cet établissement hospitalier.
Un engagement salué par le Directeur de l'Hôpital My Abdellah qui s'est félicité de ce don qui vient à point nommé, d'autant que l'hôpital enregistre des carences en la matière, espérant que ce partenariat dure et englobe d'autres domaines comme la radiologie qui devrait être numérisée.
Il a aussi déploré le fait que l'unique hôpital dans la ville ne dispose que d'une seule ambulance et d'une morgue trop petite pour répondre aux besoins actuels.
Visiblement sensible à toutes ses attentes, le Président de l'Association Marocaine Interculturelle et Sportive à Dreux (AMIS), Mohamed Chekradi, a fait état de sa disposition de réunir toutes les volontés des marocains résidant dans cette ville pour participer encore à des actions de coopération en faveur de la ville de Mohammedia et de l'hôpital en particulier.
Le président de cette association, qui a œuvré pour l'acheminement de ce don, a aussi fait part de son intention d'œuvrer pour la création d'une association regroupant les Marocains originaires de Mohammedia résidant à Dreux qui représentent 5000 personnes sur les 32.000 habitants de cette ville située dans le Département d'Eure-et-Loir et la région du centre.
24/01/2012
Source : MAP
Le Maroc participe durant le premier semestre 2012 au premier festival euro-arabe du cinéma et du journalisme qui se tiendra dans la capitale espagnole Madrid, apprend-on lundi auprès des organisateurs.
Organisé sous le thème " Cinéma et journalisme: Rapprochement entre les deux rives", le festival est une initiative conjointe de la fédération des associations des journalistes d'Espagne (FAPE) et l'association des journalistes et écrivains arabes en Espagne pour contribuer au rapprochement entre l'Occident et le Monde arabe à travers le cinéma, la culture et les Médias.
Le festival, qui combine projections cinématographiques et conférences thématiques animées par des diplomates arabes accrédités en Espagne, des experts du monde arabe ainsi que des journalistes espagnols et arabes, est organisé en collaboration avec la Fondation Araguaney-puente de culturas.
Au total sept films documentaires de cinq pays, deux du Maghreb (le Maroc et la Tunisie) et trois du Proche Orient (Egypte, Palestine et Irak) seront projetés du 26 janvier au 14 juin prochain, un jeudi de chaque mois, à l'auditorium du centre international de la presse de Madrid.
Les films retenus racontent le printemps arabe en Egypte et en Tunisie avec les documentaires "Plus jamais peur" du tunisien Mourad Ben Cheikh, et "Erhal: journal de la place Tahrir", le conflit Israélo-palestinien "Cette terre est mienne", "Hébron" et "la petite ville de Bethléem", la réalité de la population émigrante avec le documentaire "Al Madina", des inégalités des opportunités avec le documentaire "Khalid" et enfin de la mort de journalistes en Irak "Caméras contre armes".
Le Maroc est représenté à ce festival par deux documentaires "Al Madina" qui raconte, durant 14 minutes, le retour d'un immigré marocain à son pays d'origine après neuf ans passé en Espagne et "Khalid", une parabole sur le passage à l'âge adulte et l'inégalité des chances dans le monde à travers l'histoire de Khalid un enfant de Marrakech devenu adulte trop tôt et obligé de gagner son pain quotidien comme distributeur d'œufs. 23/01/2012
Source : MAP
Le ministre libyen de l'Intérieur, Fawzi Abdelali, a affirmé mardi que la Libye ne serait pas le garde-frontière de l'Europe, faisant état "de problèmes énormes" en raison de l'affluence de milliers d'immigrants clandestins.
"La Libye a besoin de beaucoup de moyens pour contrôler (l'immigration). La Libye ne sera pas le garde-frontière de l'Europe. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.
Le ministre a appelé l'Europe et les pays voisins à l'aide pour faire face aux flux d'immigrés.
M. Abdelali a notamment demandé de l'aide pour réhabiliter 19 centres de rétention et pour un système de surveillance des frontières.
L'ancien régime du colonel Mouammar Kadhafi, qui utilisait l'immigration comme moyen de pression sur l'Occident, affirmait aussi que la Libye ne pourrait être le garde-frontière de l'Europe.
Il y a un an, il avait réclamé à nouveau cinq milliards d'euros par an à l'UE pour la stopper.
Depuis plusieurs années, la Libye est une destination et un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers d'immigrants africains.
24/01/2012
Source : AFPF
Immigration: la Libye ne sera pas le garde-frontière de l'Europe (ministre)
« Le seul Québec possible est celui de la diversité ». C’est sur cette citation du Premier ministre Jean Charest que Kathleen Weil, ministre québécoise de l’Immigration et des communautés culturelles a choisi de clôturer l’entretien qu’elle a accordé à Atlas.Mtl en ce début d’année 2012; premier exercice d’un plan triennal d’immigration qui devrait mener la Belle province à une performance : accueillir un volume stable de 50 000 nouveaux arrivants par an.
Par ce choix, la ministre réfute l’idée sous-jacente à la toute première question répercutant un sentiment souvent présent chez les communautés culturelles du pays, suggérant que la question de l’immigration peut avoir été instrumentalisée jusqu’à ne plus être qu’un instrument de «politique politicienne» ou un enjeu électoraliste. Auparavant, elle aura également pris soin de relever le fait que, malgré quelques gesticulations médiatiques épisodiques, «les Québécois sont ouverts à l’immigration et saisissent son importance dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement de la population».
Mme Weil, met également à profit cet entretien pour souligner une ligne de démarcation importante entre l’approche québécoise de l’immigration et celles de différents autres pays – on pensera ici notamment à la France et à sa Circulaire Guéant – en faisant état du Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ), destiné aux travailleurs temporaires et aux étudiants étrangers.
Mais elle a également le courage d’admettre que «dans l’insertion en emploi (…) il faut redoubler d’efforts et ce, avec le concours des différents employeurs. (…) nous le savons, il n’est pas toujours facile pour un nouvel arrivant de trouver un emploi à la hauteur de ses compétences et de ses ambitions». De même, elle accepte de répondre à une question longtemps esquivée par ceux et celles qui l’ont précédées au MICC ces dernières décennies sur l’évaluation des politiques d’intégration mises en place et annonce la mise en place d’ «un plan pluriannuel d’évaluation qui prévoit des évaluations dont plusieurs concernant les politiques et les programmes d’intégration».
Mme Weil consent ainsi à Atlas.Mtl un entretien dans lequel on va enfin au-delà des clichés et des mots pour atteindre l’essentiel, sans langue de bois, sans faux-fuyants. Le tout avec une sérénité dans les propos qui révèle à la fois une réelle maitrise des dossiers et un souci d’efficience dans le traitement des problèmes; autant d’assurances souvent rares dans la planète Migrations. Entretien.
Atlas.Mtl : Madame la Ministre, à la lumière de votre expérience gouvernementale, n’avez-vous pas l’impression que la question de l’immigration, au lieu d’être abordée comme un enjeu démographique et économique et une assurance sur l’avenir, est plutôt devenue une question de politique politicienne et un enjeu de politique intérieure dans lequel la démagogie, le populisme et l’électoralisme l’emportent sur la raison?
Kathleen Weil : Tout d’abord, vous me permettrez de vous dire, sur une note très personnelle, que l’immigration est une question qui me passionne depuis très longtemps. Toute ma vie, que ce soit au plan personnel ou professionnel, j’ai vu l’apport économique, social et culturel des immigrants à notre société. Aujourd’hui, à titre de ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, j’ai l’immense chance d’être aux premières loges, comme témoin privilégiée, de la richesse qu’insuffle la diversité à notre société et je suis très heureuse de faire partie d’un gouvernement qui a compris que l’immigration joue un rôle clé dans le développement du Québec. Évidemment que nous retrouvons des personnes préoccupées par des questions d’intégration, notamment en emploi, et de francisation et je peux vous assurer que je suis moi-même très sensible à ces questions. Néanmoins, de récentes études démontrent que les Québécois sont ouverts à l’immigration et saisissent son importance dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement de la population.
Revenons au triennat 2012-2014. Il fixe pour objectif l’accueil de quelques 52 000 nouveaux arrivants par an, choisis en fonction de compétences professionnelles très précises. Que va faire le Québec pour atteindre ces objectifs, sachant que beaucoup d’autres pays en déficit de main d’œuvre et de compétences lui livrent une féroce concurrence, dans les mêmes bassins démographiques, pour le recrutement de candidats à l’émigration?
En fait, nous comptons graduellement stabiliser le volume d’immigration pour atteindre 50 000 nouveaux arrivants en 2015, dont la majorité provient de la catégorie des travailleurs qualifiés. Évidemment, je considère que pour atteindre ces objectifs de volumes importants, nous devons être proactifs sur la scène internationale afin de recruter des compétences dont notre marché de l’emploi a besoin. Comme vous le dites, dans un contexte de mobilité de main d’œuvre et de mondialisation, le Québec se retrouve en concurrence avec plusieurs autres juridictions pour attirer les meilleurs talents. Il faut donc développer des stratégies de prospection et de promotion performantes. Parmi ces actions, nous retrouvons l’intensification des efforts de promotion à l’étranger dans des territoires ciblés, tels la France, le Mexique et le Brésil, la mise sur pied des « journées Québec» en France, la réalisation de missions dans de nouveaux marchés présentant un bon potentiel, la réalisation de campagne promotionnelle de grande envergure sur le Web comme « Vous avez une place au Québec ». Et nous nous n’arrêtons pas là. Même chez nous, nous développons des programmes qui nous permettent de retenir les forces vives qui sont déjà sur le territoire, et je pense notamment au Programme de l’Expérience Québécoise (PEQ), destiné aux travailleurs temporaires et aux étudiants étrangers, qui, après une expérience de travail ou suite à l’obtention d’un diplôme d’un établissement d’éducation Québécois, peuvent demander leur certificat de sélection du Québec grâce à cette voie rapide que nous mettons à leur disposition. Alors, je peux vous assurer que nous sommes bien outillés pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
La meilleure publicité en la matière demeurant un bon niveau d’intégration, en particulier en emploi, le Québec est-il aujourd’hui vraiment une destination concurrentielle?
Les dernières données indiquent que d’ici 2015, 730 000 emplois seront à pourvoir au Québec. Nous avons donc des besoins en main-d’œuvre qualifiée auxquels il faut répondre et l’immigration est appelée à jour un rôle essentiel pour combler ces besoins. Vous savez, mettre à profit l’immigration pour relever le défi que représente cette pénurie de main-d’œuvre est une priorité pour moi. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que l’on retrouve dans le plan d’immigration 2012-2015, une orientation qui vise à mieux arrimer les compétences des candidats à l’immigration avec les besoins de notre marché du travail. Nous avons des besoins croissants dans des secteurs particuliers comme celui de l’informatique, de la recherche biomédicale, de l’aéronautique et des télécommunications. Étant donné que la rareté de la main-d’œuvre se fait déjà sentir due au vieillissement de la population qui mène à des départs massifs à la retraite, le Québec est toujours une destination concurrentielle en matière d’emploi.
Plus précisément, que considérez-vous comme succès dans les politiques publiques visant à l’intégration et où faut-il faire des efforts supplémentaires ?
Je considère qu’il est important de souligner le pas de géant que nous avons fait en matière de francisation. En effet, depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons déployé des efforts supplémentaires dans le but de préserver le fait français au Québec. Que ce soit grâce à une meilleure sélection ou à une formule de francisation plus rapide, plus facile et plus accessible, nos bilans sont satisfaisants. Bien entendu, l’adoption du français comme langue d’usage par les nouveaux arrivants exige un support continu. Par contre, je considère que c’est dans l’insertion en emploi ou il faut redoubler d’efforts et ce, avec le concours des différents employeurs. Comme nous le savons, il n’est pas toujours facile pour un nouvel arrivant de trouver un emploi à la hauteur de ses compétences et de ses ambitions. Cependant, nous avons mis en place d’importants outils aidant à la reconnaissance des compétences et à l’insertion au marché du travail, notamment des ententes avec une trentaine d’ordres professionnels, des programmes de stages, des formations d’appoints, de mentorat et d’accompagnement. Ce qui est important un mes yeux, ce que je considère mon cheval de bataille, c’est l’ouverture des entreprises à la diversité. Cette ouverture est importante pour l’immigrant à la recherche d’emploi mais aussi cruciale pour les entreprises. Plusieurs études, dont celle du « Conference Board » le confirment : les entreprises qui misent sur la diversité sont plus compétitives, car elles comptent parmi leurs équipes des têtes de ponts entre différents marchés, des personnes ayant des cultures et des langues différentes qui amènent des idées innovantes. Je peux vous assurer que j’ai cette question à cœur et que je compte déployer tous les efforts nécessaires afin de relever ce défi!
Comment vous évaluez l’impact des politiques menées en matière d’intégration et leur efficacité ?
Nous estimons qu’il est important d’évaluer correctement l’impact des politiques menées en matière d’intégration. C’est donc pour cela que nous avons mis en place en 2009-2010 un plan pluriannuel d’évaluation qui prévoit des évaluations dont plusieurs concernant les politiques et les programmes d’intégration. Il est à mes yeux importants de connaître les performances des programmes que nous mettons en place. L’évaluation de performance est un outil précieux pour que nos actions et nos projets soient efficaces et répondent aux différents besoins exprimés. Par ailleurs, j’ai un intérêt marqué pour la question et c’est d’ailleurs pour cette raison que je rencontre de temps en temps des chercheurs universitaires afin d’identifier des défis particuliers en intégration. Nous sommes aussi en veille constante de ce qui se passe à travers le monde en matière d’intégration. Mais évidemment, il faut être patient et laisser le temps aux politiques que nous mettons en place de faire effet avant de les évaluer, et c’est peut-être là mon seul problème : je ne suis pas patiente !
Vous savez que les principaux pays émetteurs d’émigration vers le Québec se dotent d’organismes consultatifs chargé de proposer des stratégies et des politiques migratoires. Ces démarches vous interpellent-elles ?
Tout à fait ! Ces organismes consultatifs permettent d’avoir une fine connaissance de leurs diasporas respectives au Québec, leur dynamique et leur composition. D’ailleurs, j’ai eu la chance et l’immense plaisir d’assister au colloque Marocaines d’ici et d’ailleurs du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, il y a quelques mois, ou j’ai rencontré des membres de votre communauté qui provenaient des quatre coins du monde et qui enrichissaient de leurs expériences les discussions et débats organisés dans le cadre de ce colloque.
Si on vous demandait de résumer cet entretien à trois phrases-clés, quelles seraient ces trois phrases ?
- « Le seul Québec possible est celui de la diversité » – Jean Charest
- L’emploi est au cœur de l’intégration
- La diversité est une valeur ajoutée pour la société.
21/2012, Entretien réalisé par Abdelghani Dades
Source : Atlas.Mtl
Des lois Hortefeux et Besson aux démantèlements de campements illégaux en passant par le discours de Grenoble, le gouvernement n'aura cessé depuis 2007 de faire la chasse aux étrangers en situation irrégulière. Et régulière.
Les étrangers ? Dehors. Le quinquennat Sarkozy, celui du ministère de l'Immigration, aura gravé une ligne dure, toujours plus dure, sur l'immigration, de discours stigmatisants en tour de vis legislatifs, de traque aux Roms au renvoi des jeunes diplômés. Début janvier, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, se félicitait d'avoir atteint 33 000 expulsions en 2011, un record. 10 000 de plus qu'en 2007.
En cinq ans, les verrous ont sauté les uns après les autres. On est passé de la lutte contre l'immigration illégale à celle contre l'immigration légale, notamment professionnelle. La fameuse immigration choisie versus immigration subie. L'intégration, défendue aux premiers temps du quinquennat comme la face postitive de la médaille, n'est plus épargnée. Les naturalisations, symboles de l'intégration réussie, sont malmenées. Et voilà que même les jeunes diplômés étrangers, sortis de grandes écoles françaises et souhaitant exercer leurs talents en France, se retrouvent dans le collimateur du ministère.
Alors que la Cimade, association de défense des étrangers, publie ce mardi un bilan des politiques publiques en matière d'immigration, retour sur les grandes étapes de cinq ans d'offensives.
2007 (23 200 expulsés)
Mai. C'est Brice Hortefeux, fidèle lieutenant de Sarkozy, qui ouvre les hostilités au nouveau poste de ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement.
20 septembre. Liu Chunlan, une Chinoise clandestine, se défenestre par peur de la police, à Paris. Son cas devient emblématique de la traque aux sans-papiers contre laquelle se mobilise, entre autres, le réseau RESF (Réseau éducation sans frontière).
10 octobre. Ouverture, sans inauguration officielle pour cause de malaise dans les rangs de la droite, de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.
Automne. La loi sur l'immigration dite «loi Hortefeux» suscite réserves et mobilisation. En cause, notamment, un amendement autorisant le recours aux tests génétiques dans le cadre de la procédure de regroupement familial, et un article sur les statistiques ethniques, finalement censuré par le conseil constitutionnel. La loi est adoptée le 20 novembre.
Fin décembre. Publication du décret créant le fichier Eloi (comme éloignement). Il regroupe les données à caractère personnel (nom, prénom et date de naissance des enfants) relatives aux étrangers en situation irrégulière. Fin 2009, le Conseil d'Etat retoquera deux dispositions du fichier Eloi, le reste du texte est validé.
2008 (29 796 expulsés)
Février. Hortefeux remet sur la table l'idée d'instaurer des quotas annuels de migrants admis à séjourner en France, sur des critères professionnels (listes de métiers) mais aussi de nationalité. La fameuse immigration choisie. Pierre Mazeaud, ex-président du conseil constitutionnel, préside une commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d'immigration... à la fois irréalisable et opportuniste, estimera la commission en juillet.
Hortefeux rebondira en adaptant son vocabulaire : on ne parle plus de quotas mais d'«objectifs chiffrés» fixés dans un projet de loi-programme pluriannuelle 2009-2012.
15 avril. Des travailleurs sans papiers entament une série de grèves pour réclamer leur régularisation, notamment en Ile-de-France. Sarkozy exclut toute «régularisation massive».
1er juillet. Fin de la période transitoire pour les ressortissants communautaires de l'est de l'Europe. Roumains et Bulgares sont donc libres de circuler... en théorie. Car, pour rester en France, ils doivent encore solliciter une autorisation de travail, sans que la situation de l'emploi ne puisse leur être opposée, et sont soumis à une liste des 150 métiers «en tension».
Août. Remous autour des centres de rétention, où sont placés les étrangers suspectés d'être clandestins. Jusque-là, seule la Cimade avait accès à ces centres pour assister les retenus. Le gouvernement veut ouvrir cette mission à d'autres associations. La Cimade y voit une mesure de rétorsion contre sa trop grande liberté de parole.
30 octobre. Un décret impose l'apprentissage du français et un test de connaissance des «valeurs de la République» dans le pays d'origine pour les candidats au regroupement familial et les conjoints de Français.
2009 (29 288 expulsés)
Mars. La sortie du film Welcome vient illustrer la question de l'entraide, dans le collimateur du ministre Besson, nommé le 15 janvier. A-t-on le droit, en France, de faire entrer chez soi un étranger en situation irrégulière pour lui donner à manger, lui permettre de se doucher ou de charger son portable ? Les associations alertent sur la répression croissante qui s’exerce un peu partout à l’encontre de militants, ou de simples citoyens venant en aide aux clandestins.
24 juin. 1 300 sans-papiers sont expulsés par la CGT de la Bourse du travail, dans le IIIe arrondissement de Paris, qu'ils occupaient depuis mai 2008.
Septembre. Lors de l'université d'été de l'UMP, sortie de Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur, à propos d'un jeune militant dont le père est algérien : «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes.» Le ministre s'empêtre dans les dénégations, assurant qu’il ne parlait pas des Arabes mais des Auvergnats. Condamné à 750 euros d'amende devant le tribunal correctionnel en juin 2010, il sera relaxé en appel du délit d'injure raciale. La cour s'est basée sur un motif juridique et a taxé les propos de l'ex-ministre de l'Intérieur de «méprisants» et d'«outrageants».
22 septembre. Evacuation de la jungle de Calais. Opération ultramédiatisée, le démantèlement du campement sauvage où survivaient dans des conditions précaires des exilés Afghans dans l'espoir d'un hypothétique passage en Angleterre a été mené en deux heures par 500 policiers. Sans régler le problème des migrants en France. Calais, le coup d'éclat qui cache la
12 octobre. Plus de 6 800 travailleurs sans papiers se mettent en grève pour défendre leurs droits.
25 octobre. Eric Besson annonce la tenue d'un «grand débat sur les valeurs de l'identité nationale». Dans le plan com, trois mois de débats locaux et un site internet avec «grille de réflexion» et appel à contributions. Dans les faits, trois mois de polémique, de ministres qui prennent soigneusement leurs distances, de débats locaux propices aux dérapages (mention spéciale à Nadine Morano et l'affaire de la casquette). Tout ça pour quelques mesurettes symboliques annoncée à un mois des régionales.
Novembre. Eric Besson part en croisade contre ce qu'il appelle «les mariages gris».
15 décembre. Un charter franco-britannique est organisé pour renvoyer des Afghans en situation irrégulière vers leur pays pourtant en guerre.
2010 (28 000 expulsés)
Février. Devant une administration de plus en plus tatillonne, les doléances de Français nés à l'étranger se multiplient. A chaque renouvellement de leur carte d'identité et, désormais, pour la délivrance d'un passeport biométrique, il leur faut prouver leur nationalité. La colère monte, et la mobilisation s'organise.
18 juin. Au terme d'un bras de fer de plusieurs semaines entre les travailleurs sans-papiers, qui occupent la place de la Bastille à Paris, et le gouvernement, celui-ci lâche du lest en concédant des «ajustements» sur les régularisations.
10 juillet. Des incidents éclatent à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) après la mort d’un jeune de la communauté du voyage, tué par un gendarme. Les Roms (qui n'ont rien à voir avec les gens du voyage) deviennent la cible du gouvernement. Nicolas Sarkozy ordonne le démantèlement des campements illégaux roms et l’expulsion des «Roms qui auraient commis des atteintes à l’ordre public ou des fraudes».
30 juillet. En déplacement à Grenoble, Nicolas Sarkozy annonce une batterie de mesures sécuritaires, ciblant les immigrés. Il demande que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte» à la vie d'un policier ou gendarme. Filant le cliché de l'immigré fraudeur, il souhaite qu'on évalue les «droits et prestations auxquels ont aujourd'hui accès les étrangers en situation irrégulière».
5 août. Le ministère de l’Intérieur publie une circulaire ordonnant aux préfets que «300 campements ou implantations illicites devront être évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms». Le délit de discrimination est si flagrant que l'Europe et même le pape s'en mêlent. Pendant ce temps, coup d'accélérateur sur les évacuations de campements roms... qui se réinstallent un peu plus loin.
Octobre. Un an après le mouvement de grève lancé par les travailleurs sans-papiers, rien n'a bougé. Ils sont toujours en grève.
16 novembre. Sarkozy supprime le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. Ses missions sont transférées au ministère de l'Intérieur. Claude Guéant entre en piste.
29 décembre. L'Aide médicale d'Etat, qui permet aux sans-papiers, privés de tous les droits, de se faire soigner, est rabotée.
2011 (32 922 expulsés)
Avril. Claude Guéant annonce qu’il veut réduire l’immigration légale. Visant en particulier l’immigration professionnelle, rendue selon lui inutile en raison de la crise. Et fixe un objectif de 30 000 expulsions dans l’année.
Mai. Flirtant avec le Front national, le ministre se fait une spécialité des déclarations à l'emporte-pièce sur l'immigration. Exemple : «Le quart des étrangers qui ne sont pas d’origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés.» Stigmatisant et surtout faux.
31 mai. Nouvelle cible, les jeunes diplômés étrangers. Claude Guéant et Xavier Bertrand, ministre du Travail, publient une circulaire sur la «maîtrise de l’immigration professionnelle» qui invite à une interprétation restrictive des règles de délivrance des cartes de séjour «salarié» et de changement de statut «étudiant» vers «salarié». La mobilisation s'organise côté étudiants, réunis dans un «Collectif du 31 mai».
16 juin. La loi Besson sur l’immigration est adoptée après un an de débats parlementaires. Les principales mesures (interdiction de retour, recul de l’intervention du juge à 5 jours, augmentation de la durée maximale de rétention à 45 jours, démantèlement du droit au séjour des étrangers malades), sont votées sans véritable opposition.
11 août. Le nombre de métiers en tension ouverts aux étrangers non communautaires est réduit à 14.
Septembre. Claude Guéant focalise sur le «problème de la délinquance roumaine».
Novembre. Durcissement annoncé du droit d'asile, qui serait détourné «à des fins économiques», selon l'Intérieur.
Décembre. Affirmant que «la délinquance étrangère est supérieure à la moyenne enregistrée dans notre pays», Claude Guéant annonce son intention d'élargir le nombre de délits susceptibles d’être assortis d’une interdiction du territoire français. Un retour à la double peine.
24/1/2012, CORDÉLIA BONAL, MARIE PIQUEMAL
Source : Libération
Un constat d’échec accablant. C’est le bilan que tire La Cimade des politiques menées ces deux dernières années en matière d’immigration dans son état des lieux 2012. Systématisation des contrôles illégaux aux frontières, impossible dialogue avec l’administration, obsession de la fraude ou crise de l’accueil des demandeurs d’asile, les militants de La Cimade témoignent jour après jour des conséquences dramatiques d’une politique uniquement guidée par l’obsession sécuritaire.
Migrations. État des lieux 2012 dévoile ainsi une toute autre réalité que celle illustrée par les chiffres record du ministère de l’Intérieur. Une réalité d’hommes et de femmes sans droits, précarisés, humiliés, stigmatisés, criminalisés, traqués…au nom d’une politique électoraliste qui ne remplit même pas les objectifs qu’elle s’est fixé.
La Cimade rend aujourd’hui public ce bilan global pour montrer qu’il est urgent et possible de mener d’autres politiques d’immigration et d’intégration. À partir de son expérience de terrain et de son analyse des politiques publiques, La Cimade a élaboré 40 propositions pour une politique d’hospitalité. Des propositions concrètes, à court, moyen et long terme, qu'elle invite à mettre en débat. Ainsi, La Cimade a envoyé un courrier aux candidats aux présidentielles en leur demandant de se positionner sur ses propositions. Consulter le rapport.
24/1/2012
Source : Site de la Cimade
Lettre ouverte à Messieurs Abdellatif Maâzouz, Ministre Délégué auprès du Chef du Gouvernement chargé des Marocains résidents à l’étranger; Abdelhamid El Jamri, Président du Comité pour les travailleurs migrants; Driss El Yazami, Président du Conseil National des Droits de l’Homme au Maroc et Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger.
Messieurs,
L’honneur m’échoit de présenter respectueusement aux hautes autorités que vous représentez la situation de mes frères africains venus des pays au sud Sahara, communément appelés ‘’migrants subsahariens au Maroc’’.
Je suis moi-même migrant camerounais, ayant vécu dix ans au Maroc. Je suis viscéralement attaché à défendre la cause des personnes déplacées*, que ce soit pour des raisons économiques, politiques, sociales, ou climatiques. Notamment, je porte et dénonce régulièrement les injustices que subissent les sub-sahariens dans des forums sociaux, des conférences et débats. Comme vous le savez, les migrants fuient la guerre, des conditions climatiques difficiles ou des situations économiques désastreuses. Quittant l’Afrique subsaharienne, ils souffrent ensuite profondément de la traversée du désert et cherchent finalement un temps de répit au Maroc. Mais dans le royaume, ils sont précarisés, marginalisés et, trop souvent, déshumanisés.
Tous les jours, des subsahariens meurent de vouloir rejoindre l’Europe dans un silence assourdissant et l’indifférence totale des autorités marocaines. Depuis les tragiques évènements de Ceuta et Melilla en octobre 2005 qui ont vu quinze sub-sahariens mourir sous les balles des gardes marocains et espagnols, des organisations d’accompagnement de migrants et de défense des droits humains au Maroc se sont mobilisées pour intenter une action en justice, sans qu’à ce jour n’aient pu être identifiés et condamnés les responsables de ces meurtres. En 2008, une embarcation de fortune a chaviré au large des côtes d’Al Hoceima, faisant plus d’une trentaine de noyés dont des femmes et des enfants, parmi la soixantaine de sub-sahariens présents à bord. Les rescapés ont témoigné de l’implication des gardes marocains dans le naufrage, et pourtant ceux-ci n’ont jamais été inquiétés de quelque manière que ce soit.
Dans ses multiples communiqués, le GADEM (Groupement Anti-raciste d’accompagnement et de Défense des Etrangers et Migrants au Maroc) fait état des violences et de la déshumanisation dont sont victimes les subsahariens dans le pays : en témoigne par exemple cet extrait d’un communiqué datant du 25/10/2011:
« Citant des informations de la MAP, le quotidien Al Massae rapportait dans son édition du 5-6 novembre 2011 le refoulement par les autorités marocaines, le 25 octobre, de 90 personnes et le 3 novembre, de 60 personnes qui tentaient de passer à Sebta (Ceuta) par la mer. Les nombreux témoignages recueillis par le GADEM permettent d'affirmer que leurs interceptions en mer alors qu’ils cherchaient à rejoindre Sebta ont été particulièrement violentes, et dans certains cas, mortelles. Ces opérations ont donné lieu à des violences disproportionnées et à de nombreuses exactions. D’autres événements similaires antérieurs et plus récents retracent le même type de pratiques par les autorités marocaines et/ou espagnoles qui portent une atteinte grave au droit à la vie de ces personnes.
Les 90 personnes refoulées le 25 octobre à la frontière algérienne sont les rescapés d'un naufrage provoqué suite à l'intervention conjointe des forces de sécurité espagnoles et marocaines pour intercepter leur embarcation qui tentait de contourner par la mer le grillage installé sur la côte entre Fnidq et Sebta. Si certains migrants ont réussi à rejoindre le territoire sous contrôle espagnol, 10 à 15 personnes seraient mortes noyées, selon des témoignages concordants.
Le 3 novembre, 74 personnes, ressortissants de différents pays d’Afrique subsaharienne, ont tenté de rejoindre Sebta à la nage. Ils ont été rattrapés par les bateaux de la marine marocaine, alors que des tirs de balles en caoutchouc de la Guardia civil retardaient leur progression et que des civils marocains, apparemment incités par les forces de l’ordre marocaine, leur jetaient des pierres depuis le rivage. Seules 13 personnes ont pu rejoindre les eaux jouxtant Sebta (…).
Les migrants interviewés par le GADEM, accusent des hommes en uniforme qui leur semblaient être des militaires marocains de les avoir frappés et d’avoir enfoncé la tête de certains sous l'eau jusqu'à la limite de la noyade avant de les ramener à terre, où ils les auraient dépouillés de leur argent et téléphones portables.
Après avoir été emmenés dans différents commissariats des environs puis regroupés dans celui de Tetouan, ils ont été transportés en bus vers le commissariats d’Oujda puis finalement refoulés à la frontière avec l'Algérie, à l'exception des 5 personnes, séparées du reste du groupe, car elles auraient été gravement blessées lors de l’opération d’arrestation ».
Et l’horreur ne connait pas de trêve : le 23 décembre, alors que le monde entier s’apprêtait à fêter Noël et la nouvelle année, les personnes migrantes subsahariennes au Maroc étaient une fois de plus victimes d’une chasse à l’homme sans précédent, traquées telles des bêtes sauvages, sans respect de leurs droits et de leur dignité.
La police marocaine (en civil ou en tenue) a en effet multiplié les arrestations de sub-sahariens dans tout le royaume chérifien. Comme toujours, l’opération a débuté dans les quartiers périphériques des grandes métropoles où vivent les migrants et où la police passe le plus souvent à l’action en faisant du porte à porte. Cette fois encore, des centaines de personnes : femmes (dont certaines enceintes), enfants, demandeur d’asiles et réfugiés ont été arrêté comme des criminels. Sans ménagement, ils ont été menottés puis bastonnés. Ce à quoi s’ajoutent l’humiliation et le traumatisme d’une arrestation publique. Ensuite, sans avoir été présentées devant le juge d’instruction (comme le prévoit pourtant la loi), ils ont été directement reconduits à la frontière algérienne où les migrants sont alors victimes du jeu de ping-pong entre les deux pays. Le Maroc les renvoyant en Algérie et l’Algérie les repoussant vers le Maroc… Tout ceci ne serait qu’un jeu s’il n’avait provoqué la mort par épuisement de deux femmes : l’une du Congo Brazzaville enceinte de six mois, l’autre originaire de la République Démocratique du Congo, noyée avec ses deux filles.
Le lundi 16 janvier 2012, l’Association Rif des Droits Humains (ARDH) et l’Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité (ABCDS) ont demandé au Ministre marocain de la Justice et des Libertés et au Conseil National des Droits de l’Homme que soit menée d’urgence une enquête pour faire toute la lumière sur les trop nombreux cas de noyade de migrants, et sur la responsabilité des forces auxiliaires et de la marine royale dans ces évènements tragiques.
Devant l’ampleur du phénomène migratoire, ce ‘’grand défi de notre temps’’, il est désormais indispensable de porter l’attention de tous sur ces laissés-pour-compte qui ont cru pouvoir circuler librement sur Terre, comme le font tous les jours les capitaux internationaux, les richesses africaines et les touristes occidentaux. Est-ce vraiment utopique, pour un Africain, de souhaiter aller et venir librement sur cette terre ? De prendre son destin en main plutôt que d’attendre de recevoir une aide au développement qui ne tient pas ses promesses ?
Pour avoir rêvé de lendemains meilleurs, ces hommes, femmes et enfants, ont quitté leurs pays comme l’ont fait avant eux les Européens en quête de l’Eldorado ou les Marocains cherchant à améliorer leurs conditions de vie à l’étranger. Mais les subsahariens eux, aujourd’hui, sont pourchassés, emprisonnés, assassinés, stigmatisés, déshumanisés et chosifiés (pour exemple, voir l’article du quotidien marocain Al Massae n°1643 du jeudi 5 janvier 2012, rendant les subsahariens responsables de la propagation du virus du sida au Maroc). Et pourtant, pour nombre d’entre nous, le Maroc est plus qu’un pays de transit : certains y élisent domicile, s’y marient, y fondent une famille. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, des subsahariens naissent, vivent et meurent au Maroc. Et considèrent les marocains comme des frères. Pourtant, ils éprouvent les pires difficultés à trouver un travail, à scolariser leurs enfants, à se faire soigner. Mais cela apparait-il dans les notes protocolaires adressées en haut-lieu? Il serait souhaitable que les stéréotypes d’image à l’encontre des migrants soient déconstruits et discrédités et, pour cela, que sa Majesté soit informée de la situation réelle des subsahariens vivant au Maroc.
D’ores et déjà, les migrants vivant au Maroc font entendre leurs voix : à l’occasion de la journée culturelle du 16 juillet 2011 à Rabat (dont le mot d’ordre était « Pour un Maroc riche de ses migrants »), ainsi que lors de la Journée Mondiale des Migrants du 18 décembre 2011, les diverses associations et collectifs de migrants ont affirmé leur loyauté au Maroc et leur souhait d’être régularisés. Pour que l’Afrique reste unie et indivisible. Car il est aberrant que les marocains reproduisent avec les subsahariens les erreurs des Européens en considérant les immigrés comme des citoyens de seconde zone. N’ont-ils pas eux-mêmes déjà suffisamment souffert, en Europe, de préjugés et de stigmatisations? Nous pensons que ce grand pays qu’est le Maroc et dont les dignes fils sont aujourd’hui représentants dans les hautes institutions internationales de défense des droits humains, devrait au contraire soutenir la cause de la liberté de circulation et d’installation des personnes sur son territoire. Le Maroc a été le premier à ratifier la Convention sur la protection des travailleurs migrants et de leur famille. Il a aujourd’hui l’occasion de montrer l’exemple en accueillant et en intégrant ces quelques 35.000 migrants sub-sahariens (chiffre communiqué par le Ministère de l’Intérieur).
C’est pourquoi je me permets de vous interpeller. Car, me semble t-il, il est grand temps d’agir pour que cesse l’absurdité de ces politiques migratoires sécuritaires xénophobes qui ne font qu’attiser la haine entre les peuples. L’Homme, qui soit maghrébin, sub-saharien ou européen, doit pouvoir aller et venir librement. C’est là un droit fondamental qui doit être affirmé et défendu, corps et âme.
Messieurs, j’en appelle donc à vos autorités respectives pour que, dès à présent, les migrants subsahariens au Maroc soient traités avec dignité. Pour cela, nous, migrants sub-sahariens, demandons au Maroc de garantir notre protection et de signer la Charte Mondiale des Migrants, proclamée à Gorée en février 2011 et définissant les droit des personnes en déplacement.
En espérant que mon cri d’alarme trouve un écho favorable, je vous prie de croire, Messieurs, à l’expression de mes meilleurs sentiments militant.
25/1/2012, Fabien Didier Yene
Source : Yabiladi
Les étrangers qui mirent pied au Maroc à l’ère coloniale ne furent pas tous des colons. Parmi eux, on trouve des artistes qui, subjugués par la beauté du pays, vont y produire des œuvres remarquables. Ce fut le cas d’Eugène Delacroix, Henri Matisse, Jacques Majorelle et bien d’autres encore. A ce jour, peintres, photographes et autres artisans de la lumière vouent une véritable passion pour le royaume. Gros plan sur ces artistes étrangers dont le Maroc nourrit la créativité…Suite
En janvier 2002, ils avaient pris d'assaut les consulats d'Espagne et d'Italie à Buenos Aires. La monnaie et l'économie argentines, étranglées par la dette extérieure, s'effondraient. Les présidents fuyaient les uns après les autres, chassés par la colère des classes moyennes. Leurs électeurs, ruinés et désespérés, tentaient eux aussi de fuir le cauchemar argentin. Destination, l'Europe.
Fernando Narbon, 45 ans, faisait la queue depuis douze heures, debout, la chemise collée au torse par la sueur, lorsque nous l'avions rencontré devant le consulat espagnol. Ses parents étaient arrivés d'Espagne en Argentine sous le franquisme, "parce qu'ils crevaient la faim", raconta-t-il. Libraire, il avait vu le produit de vingt ans de travail anéanti par la récession, avait vendu ses biens les uns après les autres, puis avait décidé - difficilement, avouait-il - d'émigrer en sens inverse, pour que ses deux enfants, alors âgés de 18 et 15 ans, aient un avenir. "On ne vit plus, expliquait-il. On ne fait plus attention s'il fait nuit ou s'il fait jour."
Dix ans plus tard, peut-être les deux enfants de Fernando Narbon font-ils à leur tour la queue ces jours-ci, devant le consulat d'Argentine à Madrid. Peut-être une nouvelle génération de Narbon, poussés par la crise économique, ont-ils, pour la troisième fois, décidé de retraverser l'Atlantique.
Dans l'avion, ils ne seront pas seuls. Pour être récente, la tendance n'en est pas moins réelle : entre janvier et septembre 2011, l'Espagne a connu une émigration nette de 50 000 personnes, également répartie entre Espagnols et étrangers résidents. C'est une première, un renversement complet de tendance par rapport à l'année précédente, puisque 2010 avait enregistré une immigration nette de 62 000 personnes.
Ce n'est pas un exode massif. Mais il y a une dynamique de départ due à la crise économique et au chômage - 20 % de la population active, 45 % chez les moins de 25 ans -, que les Espagnols affrontent de plein fouet. L'Institut national des statistiques prévoit que l'Espagne perdra un demi-million d'habitants dans la décennie à venir.
Ce scénario n'est pas limité à l'Espagne, bien sûr. Les Portugais voisins quittent aussi la péninsule Ibérique par dizaines de milliers : en 2010, ils ont été 70 000 à émigrer, dont plus de 40 % de femmes, selon des chiffres fournis par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une destination très prisée des Portugais, outre le Brésil et la Suisse, est l'Angola, une de leurs anciennes colonies.
Après les ravages de la guerre civile, les miracles de l'or noir ont métamorphosé ce pays lusophone. L'Angola est aujourd'hui une économie à forte croissance (+ 12 %), avide de main-d'oeuvre qualifiée. La seule chose qui n'y a pas changé est son président, l'inusable José Eduardo Dos Santos, arrivé au pouvoir en 1979, mais même lui, finalement, semble avoir aussi bénéficié du miracle. Il est, en tout cas, jugé plus fréquentable qu'au siècle dernier. Le premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, ne lui a-t-il pas déclaré, en allant lui rendre visite il y a deux mois, que Lisbonne accueillerait "très favorablement" des investissements angolais dans son programme de privatisations ? Là encore, sur les vols Lisbonne-Luanda, les émigrants portugais ne sont pas seuls : assis à leurs côtés, des immigrés angolais qui ont plié bagage rentrent au pays, désormais capable de leur offrir du travail.
Les Grecs ? Bien sûr, les Grecs ne sont pas les derniers à quitter leur pays livré aux impitoyables recettes de l'austérité. Mais à la grecque : les chiffres, personne ne les a (l'honnêteté nous impose de préciser que nous n'avons pas non plus de chiffres français). Heureusement, les Allemands, eux, sont là pour en fournir quelques-uns. Eloquents : pour les six premiers mois de 2011, l'immigration grecque en Allemagne, première destination des émigrés grecs, comme des Turcs, a quasiment doublé.
De terre d'accueil, l'Europe, continent en crise, devient une terre d'émigration. De pays du tiers-monde, sous-développés, puis en développement, quelques pays - pas tous - en pleine croissance, ont accédé au statut d'économies émergentes et se transforment en véritables pôles mondiaux d'attractivité. C'est le cas de la Chine et du Brésil, qui ont émergé au-dessus des autres. Du monde entier, leurs ressortissants reviennent, séduits par les promesses de la croissance ou envoûtés par les sirènes du patriotisme. Il est des signes qui ne trompent pas : les footballeurs brésiliens, par exemple, ne voient plus l'exil dans un club européen comme un passage inévitable, ou à tout le moins d'une durée plus brève ; le real brésilien s'est apprécié par rapport à la livre sterling et à l'euro, et les rémunérations offertes à présent par les équipes locales sont tout à fait compétitives.
L'Irlande reste, bien sûr, un précieux baromètre de l'orientation des flux migratoires européens. Après la grande famine du XIXe siècle, qui avait diminué de moitié la population de l'île et peuplé les grandes villes américaines, les Irlandais ont connu un flux continu d'émigration, mais pensaient, avec l'euphorie des années 2000, avoir mis un terme définitif à la malédiction de l'exil. Enfin, Dublin et Boston, les deux métropoles irlandaises, allaient pouvoir traiter d'égale à égale ! A son tour terre d'accueil, la République ouvrit même les bras aux Polonais et aux Baltes.
Mais le malheur est revenu, et la crise financière a remis les Irlandais sur le chemin du départ. Depuis 2009, selon l'OCDE, ce pays est lui aussi confronté à une émigration nette.
Le monde à l'envers ? Pas tout à fait. L'originalité de ce spectaculaire basculement est que l'Europe n'est pas pour autant en train de se vider. Non seulement les Polonais rentrent chez eux, attirés par le dynamisme de leur économie, mais l'Allemagne, c'est logique, tire profit de la situation actuelle. Elle a désespérément besoin d'ingénieurs, de médecins et d'infirmières, et les recrute activement dans les pays en crise. En 2011, pour la première fois depuis 2002, la population allemande a augmenté de 50 000 personnes, grâce à l'immigration. Sur 81,8 millions, certes, c'est peu, et la face de l'Allemagne ne s'en trouve pas altérée. "La barrière de la langue, reconnaît Thomas Libeig, expert de l'OCDE, reste un obstacle important."
Les émigrés du sud de l'Europe du XXIe siècle diffèrent de ceux du XXe : leurs grands-parents étaient pauvres, manuels et peu instruits. Eux sont diplômés, intellectuels... et pauvres. Mais à ceux qui ne choisissent pas le nouveau monde, l'Europe unie, au moins, offre plus de mobilité et de souplesse.
25/1/2012, Sylvie Kauffmann
Source : Le Monde
L’Association des travailleurs maghrébins de France, organise un séminaire sur les discriminations envers les personnes âgées immigrées, en vue de lancer une compagne contre les discriminations dont sont victimes les personnes âgées immigrées..Suite
Lors de la déclaration de politique générale devant le Parlement, le chef du gouvernement a tracé cinq axes pour répondre aux attentes de la Communauté marocaine résidant à l’étranger. L’objectif dit-il, est de défendre les droits des MRE, préserver leurs intérêts et renforcer leurs liens avec la mère-patrie. Mais en face des ces orientations, figurent de nombreux problèmes dont la résolution est plus qu’une urgence.
Les Marocains résidant à l’étranger, une priorité pour le nouveau gouvernement ? Affirmatif selon son chef, Abdelilah Benkirane. Lors de son passage devant les députés de la chambre des représentants et des conseillers, le chef du gouvernement a indiqué vouloir renforcer les liens de la communauté marocaine à l’étranger avec leur pays d’origine. Et ce, à travers cinq grands axes que son équipe, en particulier son ministre délégué en charge des Marocains résidant à l’étranger s’attèlera à réaliser durant ce quinquennat.
Des axes…
Le premier axe touche à la religion et la culture. Les programmes d’éducation, d’encadrement religieux et d’enseignement des langues arabe et amazighe seront renforcés et diversifiés. Une réponse, selon Benkirane, aux demandes croissantes des MRE. Autre demande persistante des cinq millions de Marocains résidant à l’étranger, l’amélioration des services administratifs et consulaires dans leurs pays d’accueil. Le chef du gouvernement promet de s’y atteler à travers le renforcement du réseau des centres consulaires, la modernisation de leurs services et de leurs prestations. Le nouveau cabinet espère ainsi parvenir à protéger les droits des Marocains de la diaspora en généralisant la consultation juridique, judiciaire et administrative, la simplification et l'activation des procédures de traitement des plaintes et de règlement des litiges administratifs. Tels sont les grandes orientations contenues dans l’axe deux, qui s’intéresse aux questions administratives et consulaires.
L’axe trois pour sa part, est consacré au volet social. En plus du renforcement des services sociaux au niveau des consulats et des partenariats avec la société civile des pays d’accueil, l’équipe Benkirane entend consolider le dialogue et diversifier les canaux de communication et coopération avec les gouvernements des pays d’accueil. La révision et l’élargissement des accords bilatéraux dans le domaine social sont également prévus.
Sur le plan économique, Benkirane dit vouloir favoriser l’émergence d'une nouvelle génération des investissements des Marocains de l'étranger. La création d’une banque d’investissements est ainsi prévue, de même que la mise en place de mécanismes de motivation, de financement et d’accompagnement. Pour permettre aux expatriés de participer à la vie nationale, Benkirane a en outre promis de réserver des tranches spéciales MRE dans les grands projets nationaux d’habitat. Telles sont les grandes orientations du gouvernement qui dit faire des Marocains résidant à l’étranger une des priorités de son action.
… et des problèmes
En attendant la présentation de la stratégie du nouveau ministre délégué, Abdelatif Maâzouz, il demeure opportun de rappeler qu’en plus de ces grands axes, les MRE sont constamment confrontés à des problèmes dont la résolution demeure une urgence. Les retraités marocains de l’hexagone continuent de subir les excès des services sociaux français.
La récente saisie des bateaux de la Comarit au port de Sète n’était que la face visible de l’iceberg des tracasseries liées au transport maritime. Si son prédécesseur, Mohamed Ameur, s’était déclaré impuissant pour mettre fin à la politique d’entente sur les prix appliqués par les transporteurs maritimes (notamment espagnols), Maâzouz doit se montrer beaucoup plus fort pour résoudre cette lancinante question. Les MRE réclament également des efforts de la part des autorités pour leur faciliter leurs transactions. Leurs transferts annuels dépassent les 50 milliards de dirhams.
23/1/2012, Oumar Baldé
Source : Yabiladi
Quarante-quatre réseaux criminels spécialisés dans le trafic d'êtres humains ont été démantelés l'année dernière en Catalogne (nord-est de l'Espagne), a annoncé, lundi à Barcelone, le directeur général de la Police nationale espagnole, Ignacio Cosido.
Durant la même période, 1.200 personnes ont été interpellées pour falsification de documents, embauche de sans-papiers et exploitation sexuelle des immigrées, a ajouté M. Cosido, qui intervenait lors de la cérémonie d'installation du nouveau chef de la Police espagnole en Catalogne.
La Catalogne se trouve "en première ligne dans la lutte contre l'immigration illégale et le trafic d'êtres humains", qui constitue l'un des "principaux défis" pour cette région autonome, a souligné M. Cosido, précisant que 600 immigrés clandestins, de diverses nationalités, ont été refoulés en 2011 à leur arrivée à l'aéroport de Barcelone, considéré comme l'un des principaux points d'entrée des étrangers en Espagne, aux cotés de celui de Madrid.
Selon lui, la Police espagnole a détecté, durant la même période, la présence de 65 réseaux du crime organisé en Catalogne, dont plus de 70 pc ont été démantelés.
M. Cosido a, dans ce sens, appelé à l'intensification de la coopération entre les différents services de sécurité, se disant convaincu qu'"aucun corps de sécurité de peut à lui-seul faire face à la menace" que représentent les réseaux du crime organisé aussi bien pour la Catalogne que pour l'ensemble du territoire espagnol.
23/01/2012
Source : MAP
Les Maghrébins vivant en France, et surtout les femmes, souffrent plus du diabète que la population d'origine française, selon un rapport qui vient d'être publié par l'Institut de Veille sanitaire français (InVS).
Selon l'étude, la prévalence du diabète est estimée à 7,5 pc chez les personnes âgées de 45 ans et plus originaires de France, alors qu'elle grimpe à 14 pc chez les populations originaires d'un pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et résidant en France.
Ces différences étaient davantage marquées chez les femmes (16,6 pc contre 6,5 pc) que chez les hommes (12,1 pc contre 8,6 pc), selon les données de l'enquête décennale portant sur un échantillon de plus de 35.000 personnes résidant en France métropolitaine.
Le rapport souligne que les femmes maghrébines vivant en France métropolitaine présentaient en effet "un risque de diabète 2,5 fois plus élevé que les femmes originaires de France".
Selon les chercheurs, "le niveau d'études plus modeste chez les femmes d'origine maghrébine peut expliquer en partie cette prévalence élevée".
Par ailleurs et paradoxalement, l'obésité (facteur de risque) est moins répandue parmi la population diabétique d'origine maghrébine (hommes et femmes), par rapport à la population diabétique d'origine française.
Les experts suggèrent en conséquence "une influence génétique plus forte ou une forme différente de diabète : les personnes d'origine maghrébine auraient un risque plus élevé de développer un diabète à un niveau de corpulence plus faible par rapport à la population d'origine française".
Toutefois, concluent-ils, le diabète de type 2 (le plus fréquent qui touche surtout les adultes) résulte d'interactions entre génétique et environnement, et cette interaction semble plus forte chez les femmes que chez les hommes d'origine maghrébine.
Les résultats de ce rapport corroborent ceux d'une étude de l'Institut national des études démographiques français (INED) publiée en 1995, qui avait fait état d'une surmortalité due au diabète chez les femmes marocaines résidant en France durant la période allant de 1979 à 1991, avec un risque de 2,49 fois supérieur à la moyenne française.
Par ailleurs, l'équipe de chercheurs de l'InVS a étudié l'état de santé et la qualité des soins des personnes diabétiques d'origine maghrébine à travers les données de l'enquête Entred 2007 et a constaté un "contrôle glycémique souvent médiocre et des complications ophtalmologiques fréquentes chez les personnes originaires d'un pays du Maghreb".
Les chercheurs affirment également que "les personnes diabétiques originaires d'un pays du Maghreb avaient un recours moins fréquent aux médecins généralistes mais un taux d'hospitalisation (quel que soit le motif) identique à celui des personnes originaires de France".
L'étude conclut que "l'impact important du pays d'origine (Maghreb), en particulier sur la prévalence du diabète chez les femmes et sur la prise en charge médicale du diabète dans les deux sexes, doit être pris en compte dans les campagnes de prévention".
Les chercheurs recommandent de mettre à profit les campagnes de prévention primaire du diabète (lutte contre l'obésité et la sédentarité dans les populations défavorisées) pour sensibiliser les professionnels de santé qui prennent en charge médicalement les populations originaires du Maghreb, en particulier les médecins généralistes et les médecins hospitaliers.
D'autre part, une éducation thérapeutique prenant en compte les diversités socioculturelles, ainsi qu'un suivi médical approprié, pourraient être proposés à ces populations, compte tenu de leur forte exposition au diabète.
23/01/2012
Source : MAP
Une exposition de toiles inédites de l'arti te-peintre marocai11, Hassan El Glaoui, et de l 'ancien Premier ministre britannique, Sir Winston Churchill, a été inaugurée, jeudi soir à Londres, lors d'une cérémonie présidée par l'ambassadeur du Maroc en Grande-Bretagne, Chrifa Lalla Joumala, en présence de plusieurs personnalités du monde de la politique, des affaires et des arts…Suite
La politique migratoire du Royaume-Uni, qui prévoit un quota annuel sur le nombre des visas octroyés aux immigrés non-européens, risque d'entamer les plans d'intégration de l'économie britannique dans le tissu économique international, estime un rapport rendu public…Suite
La revue Hommes & Migrations programme pour mai 2012 un dossier consacré à l’actualité des représentations en Europe et plus généralement dans le monde des phénomènes migratoires à travers les créations contemporaines. Ce dossier vise à faire l’état des différentes études et programmes de recherche menés sur la migration comme thème d’inspiration ou comme processus de création artistique (le « nomadisme artistique » ou les artistes trans-nationaux). La comparaison des espaces artistiques francophone, anglophone, lusophone et éventuellement germanophone sera particulièrement appréciée. Ainsi que des analyses portant sur les relations entre pays d’origine et pays d’accueil, sur les dynamiques des diasporas…Suite
Ces dernières années, la diversité ethnique, culturelle ou religieuse de la société française a été abordée sur le mode du rejet. Débat sur l’identité nationale, puis sur la laïcité et l’islam, mise en cause de la bi nationalité, polémique sur des quotas ethniques dans le football… Le débat politique a donné l’image d’une France défensive, d’une identité transformée en citadelle assiégée face aux risques « allogènes ». Nous avons protesté.
Nous avons résisté contre ces coups portés à notre vivre ensemble, contre ces « débats » transformés en panels islamophobes nauséabonds, contre ces dérapages scandaleux indignes de notre République. Comme si le sens de l’Histoire était négatif. Comme si la France n’était toujours pas mure…
Aujourd’hui, nous proposons des changements. Nous parions ici sur une autre réalité. Nous estimons que, derrière l’instrumentalisation politique régressive, derrière les crispations bien réelles d’une partie du corps social, une France diverse, et qui se conçoit comme telle, émerge.
La vision historique de la nation a longtemps été figée dans l'immobilité, enfermée dans le passé de la « France éternelle », close, hermétique aux réalités des outre-mers, hermétique aux apports des Français issus de l’immigration de l’après-guerre et des ex colonies. Certes, cette immigration fut conçue comme temporaire : les migrants sont venus participer à la reconstruction de la France, mais avaient vocation à retourner dans leur pays d’origine. La France ne cherchait pas à les intégrer. A partir de 1974, elle a même cherché à les faire repartir, de gré voire parfois de force. Beaucoup sont pourtant restés, leurs enfants sont nés français. Cette vision de la nation avait une tentation ethnique : une identité nationale perçue comme blanche. On voit d’ailleurs la difficulté à dire ces réalités : les Français noirs et arabes sont nommés à travers des termes euphémisés (black, beur…), comme s’il s’agissait d’oxymores…
Aujourd’hui, enfin, la France commence à reconnaître la diversité de ses visages en politique, dans les médias, dans l’entreprise. Mais beaucoup s’arrêtent là : ils acceptent la diversité des visages mais pas la diversité des messages . L’identité nationale n’est plus ethnique, mais elle est encore culturaliste. Les Noirs, Arabes et Asiatiques peuvent être français, mais à condition de s’assimiler. En adoptant la culture, les codes, les référents de la France d’hier. Ils doivent réciter « nos ancêtres les Gaulois », devenir plus français que les « Français de souche ».
Dans cette optique, l’islam ne fait pas partie de la République. Et les musulmans doivent être « discrets », selon le mot malheureux d’une ministre : discrets, car ils ne sont pas (ou moins) chez eux en France. Les « débats » de ces dernières années ont été instructifs : ils ont tourné à la déconfiture de leurs auteurs. La vision culturaliste de l’identité nationale, particulièrement virulente, est désormais minoritaire. Notre République est certes, indivisible mais elle a évolué avec les nouvelles minorités, comme elle a, jadis, évolué avec d’autres. Elle se doit d’intégrer non seulement leurs visages mais aussi leurs messages - leurs apports culturels. Elle doit permettre à tous de partager un grand récit national modernisé.
On peut être noir, arabe ou asiatique et français. On peut être musulman et français. On peut avoir des Quick halal en France ! L’islam est la deuxième religion de France. Alors, oui, l’islam fait désormais partie de la République.
La France ne régresse pas, elle progresse, elle est mûre. Il y a quinze ans, il était impossible pour un maire de soutenir la construction d’une mosquée sur sa commune.
16 propositions Terra Nova / Respect Mag pour faire bouger la République
Ces messages fondamentaux qui s’enracinent, nous entendons les aider à s’imposer définitivement. Tel est l’objet de notre Livre blanc : construire le vivre ensemble, et plus seulement résister contre son détricotage. Nous formulons en ce sens seize propositions, travaillées avec seize contributeurs, et demandons aux candidats à la présidentielle de s’engager à les mettre en oeuvre, s’ils sont élus, pendant la mandature.
Certaines sont novatrices, ou issues d’expériences étrangères réussies. D’autres viennent de travaux antérieurs, mais sont toujours d’actualité. Certaines, enfin, sont défendues dans différents manifestes – cela témoigne de leur pertinence. Plusieurs propositions visent à lutter contre les discriminations qui s’expriment dans la vie quotidienne : emploi, logement, éducation, administration, politique… Elles sont à la croisée de la question sociale, celle des quartiers populaires, et d’une question propre aux minorités visibles. D’autres sont symboliques, et tout aussi importantes. Parmi les mesures proposées, plusieurs se veulent réparatrices. Elles ont, de ce fait, vocation à être limitées dans le temps. D’autres devront être pérennisées.
Toutes ont deux préalables implicites. Le premier est que l’on soit capable de mesurer les discriminations et leurs évolutions. L’encouragement à rendre compte de nos réalités – celles de notre école, de nos entreprises et administrations, de nos productions culturelles – est une nécessité pour avancer. Le temps des polémiques sur les « statistiques ethniques » est révolu. Des compromis ont été trouvés, notamment avec le rapport remis par François Héran à Yazid Sabeg. Il faut nous en saisir.
Second préalable : sortir du faux débat entre républicains et communautaristes. La France doit reconnaître la diversité de ses citoyens, et elle peut le faire sans renier son modèle républicain. Le projet que nous défendons inscrit notre vision de la France dans le mouvement, et non dans le repli, il nous propulse dans la modernité et dans l’ouverture. Il veut valoriser l'apport des minorités à notre socle commun et à notre dynamique d’avenir. Il consacre l’addition de nos différences et de nos ressemblances.
Ce Livre blanc, finalement, ne parle pas de la diversité, il parle de la France. Il ne constitue pas une synthèse des revendications des minorités, il cherche à bâtir le vivre ensemble collectif, à « faire société », en rassemblant l’ensemble des territoires de la République et l’ensemble des citoyens dans une dynamique commune.
C’est le Livre blanc des Noirs, Arabes, Asiatiques… et Blancs de France. Le Livre blanc de la France de demain.
Edito de Marc Cheb Sun, directeur de la rédaction de Respect mag et Olivier Ferrand, président de Terra Nova, extrait du nouveau Respect Mag "France métissée 2012: L'Appel aux candidats", en kiosque dès le 24 janvier.
24/1/2012, Marc Cheb Sun et Olivier Ferrand
Source : Respectmagazine
Depuis près de quarante ans, le dogme de la fermeture des frontières structure les politiques publiques en matière d’immigration. L’Europe s’est cadenassée face aux migrants, tout en délégitimant toute alternative fondée sur la solidarité et les droits, jugée coupable d’irréalisme et de naïveté. Pour nous, l’état des lieux est sans appel : incapable de répondre aux objectifs qu’elle s’est donnée, cette politique inefficace provoque de surcroît des dégâts humains considérables et met en péril nos libertés.
En plaçant les migrants et leurs familles dans un dédale administratif et des conditions de plus en plus inatteignables pour l’obtention d’un titre de séjour stable, ce sont des dizaines de milliers de sans-droits que la législation a créés, pour le plus grand profit de secteurs entiers de l’économie française qui peuvent ainsi utiliser une main-d’œuvre docile et bon marché. Peu à peu, en matière de santé, de protection sociale, de logement ou de formation, l’exclusion est devenue la règle, le droit l’exception.
Et pour ceux qui espéraient encore des conditions de vie différentes de celles qu’ils avaient fuies de leur pays d’origine, les objectifs chiffrés d’expulsion ont signifié un message clair : vivez cachés ou l’expulsion vous attend.
Les étrangers auront ainsi, depuis près de quarante ans, subi le sort souhaité à tous par les tenants du dogme libéral : déconstruire les droits pour en revenir au «tous contre tous», fonder les rapports humains sur la valeur marchande et la prédation, en finir avec les principes de solidarité, d’égalité, de justice. Construire une société de sans-droits.
Dans le même temps, le poison des vieux démons xénophobes et racistes n’en finit pas de prospérer sur le terreau de la désespérance sociale. La haine de l’étranger ou de l’autre continue plus que jamais à scander le rythme des discours politiques, détournant le regard des citoyens des enjeux autrement plus graves de sous-emploi, d’inégalités sociales et d’injustice fiscale. Dans ce contexte, l’intégration des immigrés est devenue une injonction généralisée, visant à discriminer les étrangers en s’appuyant sur l’argument de «l’assimilation» à de supposées «valeurs communes», qui ne sont que le masque d’un nationalisme d’exclusion.
Nous affirmons que notre conception du «vivre ensemble» n’est pas construite sur ces valeurs et qu’elle en est même aux antipodes. A la désespérance et la haine, nous opposons l’urgence d’un nouveau pacte citoyen qui nous rassemble en termes de droits comme d’obligations, quel que soit l’endroit où nous sommes nés.
C’est à la réalisation d’une politique d’hospitalité que nous appelons, en France comme en Europe. S’appuyant sur l’égalité des droits, la solidarité et l’ouverture au monde, cette politique doit promouvoir une véritable citoyenneté de résidence, afin d’en finir avec les discriminations légales et d’inventer un droit à la mobilité qui place au même rang l’intérêt des migrants et l’impératif des Etats de garantir la paix et la sécurité.
Réalisable, s’appuyant sur des propositions concrètes, cette politique d’hospitalité posera en actes une vision ouverte de l’avenir, considérant les migrants à l’égal de nous-mêmes, comme des êtres au parcours intelligible, acteurs du monde et parties prenantes de la solution aux défis de notre temps.
Signataires : Michel Agier ethnologue et anthropologue, Etienne Balibar philosophe, Pascal Blanchard historien, Claude Calame anthropologue et historien, Pierre Encrevé linguiste, Didier Fassin anthropologue et président du Comede, Nancy Green historienne, Rose-Marie Lagrave sociologue Olivier Mongin essayiste, directeur de la revue «Esprit», Gérard Noiriel historien, Jean-Pierre Olivier de Sardan ethnologue, Patrick Peugeot président de la Cimade, Jacques Rancière philosophe, Michel Wierviorka sociologue, historien Pierre Zaoui philosophe.
24/1/2012, Collectif de chercheurs
Source : Libération
Le Conseil constitutionnel examinera mardi matin en audience publique la possibilité dans le droit français de sanctionner d'une peine d'emprisonnement le séjour irrégulier, qui est contestée par plusieurs associations de soutien aux sans-papiers. ( © AFP Bertrand Guay)
Le Conseil constitutionnel examinera en audience publique la possibilité dans le droit français de sanctionner d'une peine d'emprisonnement le séjour irrégulier, qui est contestée par plusieurs associations de soutien aux sans-papiers.
Les Sages ont été saisis d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) -disposition qui permet à tout justiciable de contester une disposition législative- sur la pénalisation du séjour irrégulier, prévue par le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda).
Cette QPC a été soulevée par Me Julien Gautier, avocat d'un ressortissant algérien qui a été placé en garde à vue à la fin août sur le fondement de l'article contesté (L.621-1 du Ceseda), puis en rétention administrative.
L'article contesté prévoit une peine d'emprisonnement d'un an et une amende de 3.750 euros pour un étranger pour le seul motif qu'il est en séjour irrégulier.
La Cour de cassation, qui a transmis la QPC au Conseil constitutionnel, a souligné que la rétention administrative de l'intéressé "a été précédée par une garde à vue qui n'aurait pu être ordonnée si le délit" qui lui est reproché "n'avait pas été puni d'une peine d'emprisonnement".
Plusieurs associations (Cimade, Gisti, SOS soutien aux sans-papiers) ont rejoint la procédure devant le Conseil constitutionnel.
Leurs avocats demandent aux Sages de déclarer cet article non conforme à la Constitution, et plus particulièrement à l'article 8 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. Ce dernier dit que la loi ne doit établir que des peines "strictement et évidemment nécessaires".
Les avocats contestant cette disposition comptent s'appuyer sur deux arrêts rendus en 2011 par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a jugé qu'un étranger en situation irrégulière ne pouvait être emprisonné au seul motif qu'il est en séjour irrégulier.
Pour Me Patrick Spinosi, avocat de la Cimade, le texte contesté "est d'ores et déjà invalidé par les décisions de la CJUE, et il appartient au Conseil constitutionnel de statuer en conséquence".
Les décisions de la CJUE ont donné lieu à des interprétations divergentes au sein des tribunaux français: certains ont jugé que le placement en garde à vue des clandestins était, du fait des arrêts européens, "irrégulier" et d'autres, à l'instar de la Chancellerie, qu'il ne l'était pas.
Me Spinosi et son confrère Henri Braun, avocat de SOS soutien aux sans-papiers, soulignent cependant que le débat sur ces gardes à vue ne sera pas tranché par la décision du Conseil constitutionnel, mais plus tard par la Cour de cassation, déjà saisie de pourvois sur cette question.
24/1/2012
Source : Libération/AFP
L’objectif de ce texte est de réfléchir sur les raisons de la nouvelle destination des immigrants notamment africains et maghrébins en provenance principalement des pays européens. Plutôt que de faire une approche comparative des modèles d’immigration, il serait peut-être plus pertinent de se questionner sur le phénomène de la deuxième émigration des travailleurs qualifiés et/ou étudiants étrangers faisant du Canada leur nouveau pays d’accueil et d’établissement.
L’immigration canadienne connaît de plus en plus de succès auprès des candidats potentiels à la migration internationale. L’année 2010 constitue une année record pour l’immigration aussi bien au niveau fédéral que provincial. En 2010, le Canada a accueilli 280 636 résidents permanents selon le rapport de Citoyenneté et Immigration publié en février 2011. La province québécoise a accueilli pour la même année 53 981 arrivants. Malgré la distance géographique, les températures et le climat canadien, la faiblesse des liens historiques entre le Canada et le continent africain (Maghreb et Afrique subsaharienne), pourquoi le Canada fait-il autant rêver des Africains et des Maghrébins? Dans un contexte de durcissement des conditions d’entrée et de séjour des étrangers dans la majorité des pays européens (France, Italie, Espagne, Belgique, Suisse etc.), le Canada devient-il par essence, par procuration ou par défaut un pays refuge?
Les universités et entreprises européennes forment des étudiants étrangers qui sont aussitôt recrutés par le Canada. L’immigration canadienne se démarque ainsi par un haut taux de scolarisation. L’Europe est devenue un tremplin des élites vers le Canada. Le Canada recrute ainsi des cerveaux qui ne lui ont rien coûté. Il profite de ce que nous appelons un produit fini dans le sens économique du terme ou un produit « clé en main ».
Une immigration permanente : un changement de statut et de paradigme
La plupart des immigrés africains et maghrébins (immigration non européenne) passent du statut d’étudiants étrangers en Europe à celui de travailleurs qualifiés, une catégorie économique de l'immigration canadienne. Le changement de statut entraîne par conséquent une différence fondamentale dans les paramètres d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants. En effet, les immigrants qui ont choisi le Canada sont entrés dans ce pays par des voies légales et normales en établissant un solide dossier leur permettant d’être sélectionnés parmi les meilleurs profils. Il faut préciser sur ce point que certains acteurs sociaux, politiques et économiques, notamment au Québec, demandent de plus en plus une meilleure évaluation de la grille de sélection en vue d’assurer une adéquation efficace entre les compétences des immigrants et les besoins réels de main-d’œuvre. Au Canada, les travailleurs qualifiés tout comme les étudiants étrangers ne sont pas confrontés à un système de changement de statut qui peut durer plusieurs années, contrairement à une situation souvent observée en Europe. Par exemple en France, et plus particulièrement sous des gouvernements de droite, un stress quotidien habite les demandeurs de changement de statut qui ne sont pas assurés de pouvoir résider sur le territoire même s’ils décrochent un contrat validé par l’employeur ( « circulaire du 31 mai relative à la maîtrise de l’immigration professionnelle »). Selon la chaîne de télévision française France 24, « le texte contesté [de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur français] demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers. »
Même si la Circulaire Guéant a été récemment modifiée pour des raisons de maintien de «compétitivité des entreprises françaises (dans certains domaines nécessitant des compétences spécifiques de haut niveau)» et/ou des risques d’une image négative sur «l'attractivité du système d'enseignement supérieur [français] » , il demeure que les tracasseries administratives pour le renouvellement du titre du séjour ainsi que le «changement de statut d’étudiant étranger à salarié» irritent plusieurs diplômés étrangers originaires des pays colonisés. Tandis que le droit de résidence au Canada et la citoyenneté au bout de trois ans effectifs sur le territoire canadien placent les immigrants dans une position confortable. Le Canada étant par essence un pays d’immigration, il n’adopte pas des lois strictes et controversées sur l’immigration. La mentalité des Canadiens et leur vision positive de l’immigration sont complètement différentes de celles de certains Européens même si la politique canadienne d’intégration des immigrants n’est pas exempte de critiques. Des termes de délit d’immigration n’existent même pas ou presque pas dans le vocabulaire canadien contrairement aux pays cités plus haut.
Le Canada, une alternative au désenchantement sur l’Europe
Le Canada est le pays qui a été le plus épargné par la récession de 2008, ce qui confirme la solidité du modèle économique. La santé financière canadienne offre des possibilités d’intégration pour la catégorie de travailleurs qualifiés surtout ceux appartenant à des métiers techniques et spécialisés. Le Canada, contrairement à la France et l’Italie, n’est pas encore un pays saturé en matière d’immigration. Certains pays d’immigration à l’image de la France estiment avoir atteint leur niveau d’immigration. Le Canada devient ainsi l’alternative de fait pour la mobilité internationale. Dans certains pays européens, les gouvernements dirigés par les partisans de la politique de droite, pour détourner les véritables enjeux de leur société, pointent du doigt l'immigration perçue comme la source de tous les maux de la société (Insécurité, délinquance, taux de chômage élevé de leurs citoyens, menace de l’équilibre social etc.). Les pays européens ne sont plus des pays d’immigration comme cela a été dans les années soixante où ils avaient besoin d’une immigration prolétarienne pour construire des routes, des ponts, des chemins de fers. La vieille Europe pense plus à trouver des solutions aux problèmes des travailleurs locaux qui sont confrontés à des chômages endémiques. Par exemple, la France qui accueille environ par an 200 000 étrangers (immigration légale composée de l’immigration familiale, l'immigration professionnelle, les étudiants et le droit d’asile) et reçoit sur son sol 200 000 à 400 000 clandestins (chiffres difficiles à évaluer) connaît un taux de chômage inquiétant. Si l’on en croit à la chaîne française France 24, « en octobre, le nombre de demandeurs d’emploi a battu un record depuis douze ans en s’élevant à 2 814 900 chômeurs.» Le célèbre journal français Le Monde nous apprenait qu’ « en 2010, l'immigration légale en France a augmenté d'environ 10,6 % en un an, à 188 780 arrivants, sous l'effet notamment d'une forte hausse du nombre d'étudiants, d'après des statistiques de FTA et de l'Office français de l'immigration (OFII). Ce chiffre global comprend l'immigration familiale (81 100 personnes, 4 % de plus qu'en 2009), l'immigration professionnelle (31 500 personnes, stable), le droit d'asile (10 340, stable) et les étudiants (65 840 personnes, en augmentation de 28,5 %). »
Une perception positive de l’apport des immigrants à la croissance et à la productivité des entreprises
En dépit de la non-reconnaissance des diplômes et des acquis par certains ordres professionnels et employeurs, le Canada reconnaît l’apport de l’immigration sur le plan économique, démographique, linguistique et socioculturel. Le Canada admet plus que n’importe quel pays au monde la valeur ajoutée de l’immigration. M. Lehouillier, le député libéral provincial de Lévis est d’avis que l’immigration est une valeur ajoutée et martèle cette vérité « (. ...) qu'on arrête de charrier au niveau de l'immigration, parce que, nous, on est conscients que l'immigration, c'est une force économique exceptionnelle pour le Québec. Alors, qu'en est-il des immigrants investisseurs? 3,4 milliards sont entrés au Québec depuis 2000 grâce aux immigrants, 350 millions investis dans des entreprises québécoises, 4 200 emplois créés dans les régions du Québec, 1 000 stages financés par des immigrants en entreprise.»
Le titre révélateur de La Presse canadienne du 14 avril 2010 « Le salut du régime de pensions passe par l'immigration » nous apprenait que « le ministre des Finances, Jim Flaherty, [avait] lancé des consultations pour réformer le régime de pensions. [Selon toujours, la Presse canadienne], le Canada devra accueillir environ 100 000 immigrants de plus par année pour accroître la productivité et aider à payer pour le régime de pensions, a estimé [le 13 avril] l'économiste en chef [Glen Hodgson] du Conference Board du Canada. » Cet organisme canadien spécialisé dans la recherche et l'analyse économique, ainsi que l'analyse des performances des politiques publiques avait organisé un sommet sur l’avenir des pensions. Les immigrants qui font partie de la solution de la croissance de la main-d’œuvre pourraient contribuer à l’économie canadienne en sauvant le système des retraites à condition qu’on utilise davantage leur plein potentiel. En clair, le sous-emploi des immigrants ne permet pas l’utilisation d’un plein potentiel.
L’immigration canadienne est un modèle inspirant certes mais l’intégration en emploi dans leur domaine de compétences des personnes immigrantes pourrait être nettement plus améliorée. L’immigration est à la fois un processus complexe, déchirant mais aussi porteur d’espoir. Les personnes immigrantes qui ont choisi le Canada ont décidé de traverser un continent avec en toile de fond plusieurs espoirs (meilleure prospérité économique, meilleur cadre de vie, meilleure éducation des enfants, meilleur espace démocratique, meilleur respect des libertés individuelles, etc.). Les étudiants étrangers choisissent également des universités qui ont une très bonne réputation. Les valeurs canadiennes et ou québécoises se traduisant entre autres, par l’idéal démocratique, la liberté d’expression, la liberté, la diversité, le respect réciproque, la possibilité de refaire une nouvelle vie, la réorientation de carrière, font partie, entre autres, des critères qui attirent de plus en plus d’immigrants. En plus de la qualité de la formation et des perspectives professionnelles, les étudiants étrangers comme les immigrants espèrent toujours que leur situation pourrait s’améliorer au Canada. La qualité de vie ainsi que la qualité des études canadiennes poussent les diplômés étrangers à choisir également le Canada dans l’espoir de changer de statut à la fin de leur formation ou à tout le moins de bénéficier d’une formation reconnue mondialement. Malgré la cherté des études comparativement à l' Europe, les diplômés internationaux décident de perfectionner leurs connaissances au Canada. Ce que le gouvernement fédéral actuel a compris. Selon la journaliste de La Presse Canadienne, Heather Scoffield, « le Canada aurait (…) l'intention d'accueillir davantage de «cols blancs» qui ont déjà vécu ou étudié au Canada. Cette catégorie a été créée en 2008 et le gouvernement conservateur croit qu'elle a réussi à attirer des immigrants qui s'intègrent facilement à la vie canadienne et se trouvent rapidement un emploi. Ottawa aurait ainsi l'intention d'accueillir l'an prochain 7000 immigrants de cette catégorie, soit le nombre le plus élevé jamais accueilli, mais une hausse modeste de 8 pour cent par rapport aux 6500 accueillis en 2011. Le ministre Kenney[…] a aussi créé une nouvelle classe d'immigrants, qui permettra à un millier d'étudiants internationaux au doctorat de devenir des résidants permanents par le biais du Programme fédéral des travailleurs qualifiés, en autant qu'ils aient complété deux ans d'études en vue de l'obtention de leur doctorat. »
La différence de vision entre l’Europe et le Canada se manifeste dans la politique d'attractivité des étudiants internationaux :
plus de 25 000 étudiants étrangers par année au Québec
Au moment où certains pays européens essaient de se débarrasser des étudiants étrangers, le Canada et en particulier le Québec leur font des yeux doux. Le Canada (5,5%) a certes un rattrapage à faire au niveau du recrutement des étudiants étrangers si l’on se fie au classement de « l'étude Regard sur l'éducation 2010 de l'Organisation de coopération et de développement économiques : États-Unis (18,7 %), le Royaume-Uni (10 %), l'Allemagne (7,3 %), la France (7,3 %) et l'Australie (6,9 %).»
En ce qui concerne la province de Québec, le programme de l’expérience québécoise (PEQ- étudiants étrangers et immigration temporaire), qui est en vigueur depuis le 14 février 2010 a délivré selon la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, « 3 452 certificats de sélection dans le cadre de ce programme, dont 1 256 à des étudiants étrangers et 2 196 à des travailleurs temporaires » . Le gouvernement provincial libéral a compris l’avantage du recrutement des étudiants étrangers pour la société québécoise (élargissement du réseau, bonne connaissance de la culture organisationnelle, adéquation compétences et exigences des employeurs etc.). Il est certain qu’en regard de la politique européenne actuelle sur le durcissement des démarches administratives et financières pour l’obtention du visa, le renouvellement des titres de séjour ou les difficultés de changement de statut des étudiants étrangers, la destination québécoise sera encore privilégiée par ceux-ci. Pascale Breton du journal La Presse confirme cette tendance: « La proportion d'étudiants étrangers a bondi de 40% dans les universités québécoises au cours des dernières années. (…) La présence d'étudiants chinois, entre autres, s'est accrue de 161% entre 2001 et 2009, révèlent des données compilées par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ). Les étudiants français, suivis de ceux des États-Unis, arrivent toutefois loin en tête. Une entente entre la France et le Québec, conclue il y a une quinzaine d'années, permet en effet aux étudiants français d'acquitter les mêmes droits de scolarité que les Québécois, au lieu des quelque 15 000$ par session (sic) généralement exigés aux étrangers. »
La journaliste Lisa-Marie Gervais, du quotidien indépendant Le Devoir soulignait dans un article «Portes ouvertes aux étudiants étrangers», la volonté du milieu de l’enseignement de cibler davantage le recrutement des étudiants internationaux : «(…) quelque 29 400 étudiants étrangers qui sont venus faire des études postsecondaires l'an dernier au Québec. C'est le double d'il y a cinq ans. Et cela ne s'arrête pas là. Les données préliminaires transmises par les différents établissements témoignent d'une forte augmentation de cette clientèle d'étudiants (non résidents) cette année, tant au cégep qu'à l'université. À telle enseigne que l'objectif de l'Initiative gouvernement-réseaux de l'éducation en matière de recrutement d'étudiants étrangers, établi en 2008, a été dépassé. Il est de 16 % alors qu'il était de 10 % sur trois ans. »
Les personnalités influentes qui sont favorables au recrutement massif des diplômés internationaux deviennent de plus en plus nombreuses. Le recteur de l’Université du Québec à Rimouski, Michel Ringuet, livrait une analyse pertinente sur la circulation des cerveaux (certains parleront de fuite des cerveaux) dans le cadre des audiences de la Commission de la consultation publique sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2012-2015. Selon lui, « la mobilité étudiante internationale (…) présente un énorme potentiel eu égard à l'immigration. De 2003 à 2008, cette mobilité a augmenté de 25 % mondialement parlant, atteignant 3 millions d'étudiants. Il y a 3 millions d'étudiants dans le monde qui circulent d'un pays à l'autre. Et, selon l'UNESCO, cette mobilité atteindra 7 millions d'étudiants en 2020. Les principaux critères privilégiés par les étudiants en mobilité sont la notoriété du pays, la langue d'enseignement, le coût des études, la réputation de l'institution, la possibilité d'immigration versus la complexité d'obtention de visas et la sécurité. »
L’ex-directrice du défunt Conseil des relations interculturelles, Patricia Rimok, abondait dans le même sens : « En ce qui concerne le cas des étudiants étrangers, nous considérons que c'est une source de croissance économique. En 2008, une étude identifiait le Canada comme l'un des pays de l'OCDE comptant le plus d'immigrants avec une scolarité universitaire, et ainsi la plus forte probabilité que des entrepreneurs immigrants créent des entreprises à succès. Le Québec fait bonne figure [poursuit-elle] quant à l'attraction des étudiants étrangers, une source importante de futurs entrepreneurs, si nous les incitons à s'établir avec leurs études. Environ 9 % des étudiants universitaires sont des étudiants étrangers, un tiers des étrangers qui viennent au Canada choisissent une université québécoise. [Mme Rimok exprime finalement son ardent souhait de voir le Québec poursuivre ses efforts dans le recrutement de la catégorie PEQ : - tout comme les étudiants étrangers, le Québec ne doit pas les [les immigrants investisseurs] laisser partir lorsque leur choix est de s'établir ailleurs que dans leur pays d'origine. »
Le Québec est gagnant sur toute la ligne avec le programme des étudiants étrangers qui confirme son rayonnement international. Il peut recruter les étudiants étrangers ayant un solide dossier et souligner leur intérêt à rester sur son territoire. Il pourra également bénéficier d’une bonne visibilité internationale. En clair, les étudiants étrangers deviennent des ambassadeurs du Québec à leur retour dans leur pays d’origine (transfert de connaissances et compétences, coopération interuniversitaire, possibilités de faire des affaires etc.). Le recrutement des étudiants étrangers est également une manne financière pour le gouvernement du Québec et les institutions d’enseignement. La journaliste Lisa-Marie Gervais est du même avis: « Il est vrai que les étudiants étrangers rapportent. Ils paient des droits de scolarité supérieurs — de 12 084 à 14 978 $ au total pour les universitaires étrangers et de 8000 à 15 000 $ pour les cégépiens, selon les programmes —, mais surtout, ils consomment. Selon une récente étude de la firme Roslyn Kunin and Associates, les étudiants étrangers génèrent 6,5 milliards de retombées économiques, dont environ un milliard au Québec. »
La comparaison du modèle d’immigration du Canada (Plus de 34 millions d'habitants) se fait souvent avec l’Australie (environ 18 millions d’habitants) et certains acteurs invitent même le Québec (8 millions d’habitants) à s’inspirer de plusieurs politiques de l’Australie pour son mode de sélection des travailleurs qualifiés et des travailleurs temporaires, sa politique d’attraction et de rétention des étudiants étrangers et des immigrants investisseurs, etc.
Sur le plan ethnoculturel, le recensement de 2006 indiquait la présence de plus de 215 origines ethniques au Canada. Ce qui prouve que ce pays considéré par certains comme le « Nouveau Monde » est multiculturel. La proportion de personnes nées à l’étranger qui est très élevée démontre la diversité ethnique de la population. Au Canada, une personne sur trois est d’une origine ethnique autre qu’anglaise ou française. « Démographie canadienne-Fort taux d'immigrants » (19,8 % de la population canadienne est née à l'étranger. Ce taux classe le Canada au deuxième rang des pays les plus multiculturels, derrière l'Australie, mais devant les États-Unis. Aux antipodes, 22,2 % de la population australienne est née à l'étranger tandis que chez nos voisins du Sud [États-Unis], cette proportion tombe à 12,5 %, conclue Radio-Canada.) Les projections démographiques d’ici 2031 annoncent une diversité ethnoculturelle encore plus grande de la population canadienne. Selon Statistique Canada, les groupes de minorités visibles représenteraient 63 % de la population à Toronto dans la province ontarienne, 59 % à Vancouver dans la province de la Colombie-Britannique et 31 % à Montréal pour le Québec.
En définitive, les Néo-Canadiens apprécient à sa juste valeur le fait que la population locale ne leur demande pas continuellement la date de retour définitif dans leurs pays d’origine, de croire en un avenir radieux pour leurs enfants et le fait d’être considéré comme citoyen à part entière. Les diplômés étrangers originaires des pays colonisés par la France et la Belgique préfèrent braver le fameux froid canadien (le choc thermique) au lieu d’être systématiquement pointés du doigt. Le durcissement des conditions d’entrée des immigrés, le discours anti-immigrés, la propagande de la droite populiste, la peur et la stigmatisation des minorités, la banalisation du racisme dans les pays européens inciteront davantage les immigrants à choisir le Canada comme pays d’installation participant ainsi au « mythe canadien ».
L’émission Un œil sur la planète de France 2 animée par Thierry Thuillier dont le thème était « Pourquoi le Canada fait-il rêver? » a beaucoup contribué à renforcer la destination Canada. Cette émission est de notre point de vue, l’un des meilleurs reportages sur le choix du Canada par les immigrants. À travers différents reportages (Le paradis de l’immigration?, Le nouvel eldorado?, Le modèle canadien, Nos cousins d’Amérique), cette émission décrit en effet, avec objectivité et sans complaisance, les opportunités économiques, la richesse de la diversité, les limites du multiculturalisme, les lacunes du système de santé, la dualité Canada-Québec tout comme la face cachée de l’immigration canadienne ou le mirage canadien.
23/1/2012, Doudou SOW
Source : Dakaactu
La Libye et l'Italie ont signé samedi un nouveau pacte devant servir de "cadre politique" à leurs relations après la chute de Mouammar Kadhafi, à l'occasion de la première visite du chef du gouvernement italien Mario Monti à Tripoli.
La "déclaration de Tripoli" vise à "ouvrir de nouveaux horizons pour la coopération" entre les deux pays, à "renforcer leur amitié et leur coopération dans le cadre d'une nouvelle vision des relations bilatérales (...) et dans le respect de la souveraineté nationale", selon le texte de l'accord obtenu par l'AFP.
D'après une source diplomatique italienne, il s'agit d'un "cadre politique" destiné à définir les relations entre les deux pays après la chute de l'ancien régime libyen.
Pour sa première visite en Libye, M. Monti est arrivé à la tête d'une importante délégation, comprenant ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense ainsi que le patron du géant pétrolier italien ENI, Paolo Scaroni.
Ce dernier a indiqué que la compagnie était presque revenue à son niveau de production d'avant-guerre en Libye, avec 270.000 barils par jour actuellement contre 280.000 avant la révolution.
L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, est le premier partenaire commercial du pays.
"La relation amicale entre l'Italie et la Libye restera comme elle est, nous essaierons même de trouver des moyens pour l'approfondir", a déclaré le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib lors d'une conférence de presse conjointe.
"L'Italie est un partenaire important, qui a eu un rôle essentiel dans l'économie libyenne. Nous croyons que la relation entre la Libye et l'Italie ne peut être que forte, tant que nous sommes d'accord sur le fait qu'elle respecte la souveraineté nationale et les accords internationaux", a-t-il ajouté.
M. Monti a pour sa part affirmé que son pays était prêt à assister la Libye dans "sa reconstruction et sa stabilisation démocratique".
Il s'agit "de ne pas considérer la Libye seulement comme un marché" mais d'oeuvrer "à une collaboration véritablement réciproque", a-t-il ajouté.
"Nous sommes prêts à réactiver notre coopération dans la lutte contre l'immigration illégale", a-t-il ajouté.
M. al-Kib a précisé qu'une lettre d'intention avait été signée entre les deux pays, selon laquelle l'Italie aidera la Libye à protéger ses frontières.
En signe de bonne entente, M. Monti a remis à son homologue libyen une tête de statue romaine datant du 1er siècle après J-C, volée à Sabratha, un site archéologique situé à l'ouest de Tripoli, et retrouvée selon lui par la police italienne.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si la "déclaration de Tripoli" va remplacer le traité d'amitié signé en 2008 entre le colonel Kadhafi et le chef du gouvernement italien de l'époque, Silvio Berlusconi.
"Nous l'avons laissé de côté", a dit à l'AFP M. al-Kib après la conférence de presse, en réponse à une question sur le sort du traité d'amitié, suspendu fin février après l'insurrection en Libye.
"L'un des articles du traité dit qu'il est possible de (le) réexaminer. La Libye a changé. Une seule personne a signé le traité", a-t-il ajouté, en référence à Mouammar Kadhafi, tué en octobre.
Le traité prévoyait des investissements italiens en Libye de 5 milliards de dollars en compensation de la période coloniale, dont la construction, pour environ 3 milliards de dollars, d'une autoroute littorale de 1.700 km.
En contrepartie, le régime de Tripoli s'était engagé à limiter l'immigration clandestine depuis ses côtes. Le traité, qui permettait également le refoulement en Libye des migrants partis de ce pays, avait conduit à une chute de 94% de l'immigration illégale vers le sud de l'Italie.
En décembre, la Libye avait exprimé des réserves sur "certains points" du traité.
Par ailleurs, à Benghazi (est), des inconnus ont jeté une grenade artisanale sur les locaux du Conseil national de transition (CNT) sans faire de dégâts ou de victimes.
21/01/2012
Source : AFPF
Une trentaine de films traitant des phénomènes migratoires seront projetés, du 8 au 11 février prochain, au 9e Festival "cinéma et migrations", prévu à Agadir (600 km au sud de Rabat), ont annoncé les organisateurs.
Les cinéphiles auront ainsi l'occasion d'apprécier, entre autres, "Notre étrangère" de la Franco-Burkinabée Sarah Bouyain, "Illégal" du Belge Olivier Masset-Depasse, "Andalousie Mon amour!" du Marocain Mohamed Nadif et "Beur sur la ville" du Franco-algérien Djamel Bensalah.
Présidée par l'écrivain marocain Tahar Benjelloun, l'édition de cette année aura pour thème principal la migration dans toutes ses dimensions abordée dans ses différentes sensibilités et sous des regards multiples qui reflètent l'universalité du phénomène.
Le festival proposera, par ailleurs, quelques films italiens à succès traitant de la même thématique comme "L'Orchestra" d'Agostino Ferrente, "The Golden Door" d'Emanuele Crialese et "Lamerica" de Gianni Amelio.
Organisé par l'association marocaine "Initiative culturelle" en collaboration avec le Centre cinématographique marocain (Ccm), le festival rendra cette année hommage à plusieurs artistes dont le chanteur, auteur-compositeur et acteur marocain, Younes Migri.
En 2011, le festival avait rendu hommage au réalisateur algérien Mahmoud Zemmouri en projetant son film "Beur, blanc, rouge" (2006), un film sur la question de l'identité et de la double culture chez les jeunes issus de l'immigration.
22/01/2012
Source : Agence de presse algérienne (APS)
Le 8 décembre 1975, jour de la fête de l’Aïd-El-Kebir (communément appelée fête du sacrifice), le gouvernement algérien avec, à sa tête le président Houari Boumediene, ordonne l’expulsion des ressortissants marocains établis en toute légalité sur le territoire algérien depuis des décennies et ce en dépit :
- de la législation algérienne de l’époque sur les expulsions d’étrangers (ordonnance 66-211 du 21 juillet 1966 relative à la situation des étrangers en Algérie, complétée par le décret d’application 66-212 du 21 juillet 1966);
- et de l’adhésion de l’Algérie à la déclaration universelle des droits de l’Homme (article 11 de la Constitution algérienne de 1963).
Ces milliers de personnes (on parle de 45.000 familles et 350.000 personnes), intégrées depuis des années en Algérie, ont été expulsées du jour au lendemain, arbitrairement et sans sommation vers le Maroc. Cette opération était, selon les analystes et la presse de l’époque, une riposte politique à la monarchie marocaine qui avait mobilisé, quelques semaines auparavant, 350.000 Marocains pour une «Marche verte» afin de revendiquer le Sahara occidental.
Cette expulsion massive, que les expulsés nommeront plus tard «Marche noire», s’est muée rapidement en un véritable drame humanitaire. En effet, les Marocains furent renvoyés manu militari, abandonnant derrière eux famille, biens mobiliers, financiers et autres ... avec comme seul bagage les vêtements qu’ils avaient sur le dos. En plus de la perte de leurs biens mobiliers et financiers, ce déplacement forcé de population va profondément déchirer les familles mixtes (algéro-marocaines) car les autorités expulsent les ressortissants marocains du jour au lendemain, sans s’inquiéter de savoir s’il s’agit d’une mère ou d’un père que l’on sépare des siens ou d’un enfant qui se retrouvera seul.
Les autorités marocaines, peu préparées pour répondre à l’afflux massif des expulsés d’Algérie, dressent, à la hâte, des camps de tentes à proximité de la ville frontalière, Oujda. Ces abris de fortune et des conditions de vie extrêmement précaires furent leur lot durant des semaines, des mois, voire plusieurs années pour les moins chanceux d’entre eux.
Ces milliers de refoulés ne pouvant être contenus dans la seule ville d’Oujda furent déplacés vers d’autres contrées du Maroc. Les familles des refoulés d’Algérie, déchiquetées du jour au lendemain dans leur tissu familial, social, relationnel et dépossédées de leurs biens, ont aussi été très mal reçues par les populations locales qui voyaient d’un mauvais oeil ces nouveaux « immigrés » dont c’était souvent le premier contact avec leur pays d’origine.
Pendant des décennies, les personnes qui ont vécu cette tragédie, et devant recommencer leur vie à zéro, se sont tues. On peut supposer que ce silence était lié d’une part, à l’impact de l’humiliation qu’ils ont subie et d’autre part, au manque de bagage intellectuel et culturel dont ils disposaient pour pouvoir se défendre. En effet, rappelons que l’immigration des Marocains vers l’Algérie a débuté au début du XXème siècle et plus particulièrement lors de la période de l’Algérie française.
Plusieurs décennies après les faits, la question des expulsés d’Algérie, portée au niveau international par la société civile marocaine, a commencé à être évoquée dans les médias marocains et plusieurs émissions comportant des témoignages de personnes directement touchées par ces événements ont été diffusées. Les associations de victimes tentent de sensibiliser davantage la communauté internationale au travers de courriers et de communiqués mais aussi en intervenant publiquement lors de réunions du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et du Comité pour la protection des travailleurs migrants et de leur famille (CMW). Les associations concernées ont trouvé un écho auprès du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles, qui a formulé des recommandations lors de l’Examen périodique universel de l’Algérie en avril 2010. En effet, le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, lors de la séance tenue le 30 avril 2010, examinant le rapport initial de la République algérienne démocratique et populaire, adoptait les observations finales suivantes :
- le Comité prend note de l’information concernant l’article 42 de la loi de finances pour 2010 adoptée par l’État partie, qui permet d’exproprier de manière définitive des biens abandonnés. Tout en prenant note de l’explication fournie par la délégation de l’État partie selon laquelle cette disposition ne s’applique pas aux travailleurs migrants expulsés et de son avis quant à la non-rétroactivité de la Convention, le Comité est préoccupé par le fait que la mise en oeuvre de cette disposition pourrait donner lieu à l’expropriation de biens légitimes de travailleurs migrants expulsés, notamment les travailleurs migrants marocains expulsés par l’État partie par le passé;
- le Comité a reçu des informations selon lesquelles plusieurs anciens travailleurs migrants marocains continuent d’être séparés de leur famille suite à leur expulsion collective par le passé.
Ces observations sont, par ailleurs, assorties des recommandations suivantes :
- le Comité recommande à l’État partie de prendre toutes les mesures nécessaires pour restituer les biens légitimes des travailleurs migrants expulsés, notamment les travailleurs migrants marocains expulsés par le passé, ou de leur offrir une indemnisation juste et adéquate, conformément à l’article 15 de la Convention;
- le Comité recommande à l’État partie de prendre les mesures appropriées pour faciliter la réunification de ces travailleurs migrants marocains avec leur famille restée en Algérie.
Aujourd’hui, les enfants et petits-enfants ayant vécu cette expulsion, en direct ou en différé, veulent savoir ce qui s’est passé. Une interrogation légitime fondée sur le devoir de mémoire et la construction identitaire. C’est dans ce but que depuis 2005, plusieurs associations de Marocains expulsés d’Algérie (Insaf, Admea, Amveaa, etc.), se sont créées au Maroc, en France, en Belgique et ailleurs. Des milliers de personnes veulent tenter de comprendre et de reconstituer les morceaux d’une histoire trop vite oubliée, d’une page sombre, tournée sans être lue.
Cette démarche veut répondre à un questionnement légitime afin de savoir ce que leurs proches ont vécu après avoir été brisés dans leur quotidien.
Ces personnes veulent découvrir ce que sont devenues les familles séparées, comment elles ont assumé leur subsistance alors qu’elles étaient privées de toute ressource matérielle et financière, ce que sont devenus les enfants dont on a brutalement sectionné la scolarité.
Il s’agit également de s’inscrire dans une perspective de travail historique, de réhabilitation de la dignité de milliers de personnes et aussi de vigilance afin que des épisodes aussi dramatiques que celui-ci (entre autres) ne se reproduisent plus jamais. Et bien que ce ne soit pas l’essentiel, il convient aussi de se pencher sur la question de la restitution des biens matériels laissés en Algérie par leur famille.
Au niveau du Maroc, plusieurs démarches ont aussi été effectuées. Ainsi, le 9 juin 2010, le gouvernement marocain a reconnu par la voix de Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, qu’il devait porter ce fardeau de l’histoire avec les victimes et « déployer tous les efforts nécessaires en vue de rendre justice, soutenir et assister les Marocains expulsés d’Algérie et privés de leurs biens sans aucune considération humaine ou juridique ».
Par ailleurs, lors de rencontres bilatérales entre le Maroc et l’Algérie, respectivement en 1991 et en 2003, les deux parties avaient convenu de dresser les listes des personnes victimes d’expulsion arbitraire. À ce jour, ces discussions n’ont pas abouti, les relations entre les deux pays restent toujours tendues et leurs frontières terrestres fermées. Dans le cadre du Printemps arabe, il est encore plus essentiel de soutenir le Maroc et l’Algérie dans toute initiative visant à normaliser leurs relations, à rouvrir leurs frontières terrestres et à bâtir des relations bilatérales fondées sur la fraternité, la coopération et le bon voisinage.
Dans le cadre de ces futures discussions, il importe que la problématique des Marocains expulsés d’Algérie figure en ordre utile dans l’agenda politique.
En ce qui concerne le travail de mémoire, on sait que depuis 2004, le Maroc, par la voie de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), a ouvert le dossier sombre des années de plomb. Il pourrait se plier au même exercice pour ce douloureux fragment de l’histoire. En effet, malgré toutes les limites que l’on peut imputer à l’IER, elle a eu le mérite de libérer la parole, de dire l’indicible, de penser et panser les plaies, de se diriger vers une sérénité individuelle et nationale. Dans le cas des Marocains expulsés d’Algérie, il s’agirait de leur ouvrir un espace pour leur permettre de se libérer de cette souffrance, non pas comme un exutoire mais bien comme une énergie positive au service de la construction de la mémoire et d’un avenir plus serein.
Proposition de résolution
Le Sénat,
A. considérant la Déclaration universelle des droits de l’Homme;
B. considérant la législation algérienne de l’époque sur les expulsions d’étrangers;
C. considérant l’article 22, alinéa 1er, de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille;
D. considérant les conclusions de la 10ème session du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille chargé du suivi de la Convention, tenue du 20 avril au 1er mai 2009;
E. considérant la Convention relative aux droits de l’enfant;
F. considérant la Convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale;
G. considérant la Convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes;
H. considérant le pacte international relatif aux droits civils et politiques;
I. considérant que le gouvernement algérien a effectué des expulsions massives de près de 350.000 ressortissants marocains en décembre 1975;
J. considérant la plainte déposée par les associations des Marocains expulsés d’Algérie au Tribunal pénal international mettant en lumière ces refoulements;
K. considérant les conclusions du rapport d’Amnesty international;
L. considérant les registres du Comité international de la Croix rouge (CICR);
M. considérant les déclarations du gouvernement marocain du 9 juin 2010,
Demande au gouvernement
1) d’apporter son soutien moral aux victimes et aux associations des Marocains expulsés d’Algérie pour leur travail de construction de la mémoire contre l’oubli;
2) de demander la création, par l’Organisation des Nations unies (ONU), d’une commission spéciale pour enquêter sur les actes commis en 1975, déterminer les responsabilités et réparer le préjudice;
3) de soutenir les gouvernements marocain et algérien dans le processus de normalisation et de pacification de leurs relations mutuelles;
4) de recommander au gouvernement algérien :
a) d’entamer des enquêtes approfondies sur les expulsions massives qui ont eu lieu en Algérie en décembre 1975;
b) de prendre les mesures adéquates pour faciliter le regroupement des travailleurs migrants marocains expulsés avec leur famille restée en Algérie;
c) d’entamer un processus de restitution des biens des familles spoliées et de dédommagements moraux aux victimes;
5. de recommander au gouvernement marocain :
a) de soutenir les associations des Marocains expulsés d’Algérie;
b) de mettre sur pied un processus similaire à l’IER afin de recueillir les témoignages des victimes de l’époque ainsi que tout autre témoignage permettant d’éclairer les événements de 1975 (Croix rouge internationale, ...).
28 octobre 2011.
Fatiha SAÏDI - Hassan BOUSETTA - Philippe MAHOUX - Marie ARENA - Fabienne WINCKEL
21/1/2012
Source : Libération
Chaque année, les cinéastes marocains participent au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Une occasion pour eux de s'enquérir des dernières nouveautés de ce genre cinématographique, loin d'être mineur…Suite
Difficile de ne pas avoir un coup de cœur lorsque l'on rencontre pour la première foi Milouda Chaqiq, alias Tata Mi loucla. Qui pourrait imaginer que celle mamie eux longs colorés au henné, au regard mali cieux, au sourire toujours scotché aux lèvres, s'apprête à écumer les salles de spectacles parisienne avec un joli accent arabe, une énergie débordante el un cœur gros comme ça…Suite
Il y a six mois, le ministre de l'Intérieur, Claude <i. Guéant, s'engageait à une baisse de l'immigration légale, visant en particulier l'immigration professionnelle, rendue selon lui inutile en raison de la crise…Suite
Le premier ministre russe Vladimir Poutine, en campagne pour la présidentielle de mars, a promis dans une tribune publiée lundi de durcir les règles d'immigration en imposant notamment dès 2013 un examen de culture et de langue russe aux immigrés. "Dès l'année prochaine, il faudra imposer un examen de langue russe, d'histoire de Russie, de littérature russe et sur les fondements de notre Etat et du droit pour l'obtention ou la prolongation" d'un permis de séjour, écrit-il sur le site de sa campagne pour la présidentielle de mars (putin2012.ru) et dans le journal Nezavissimaïa Gazeta.
23/1/2012
Source : TF1
Le directeur général de la Gendarmerie nationale de Mauritanie, le général N’Diaga Dieng, et le conseiller économique à la Délégation européenne en Mauritanie, Tom Corrie, ont lancé les activités d’un projet de contrôle des frontières terrestres, dénommé "West Sahel", en présence de hauts responsables militaires européens, dimanche dans la ville de Nouadhibou (465 kilomètres au nord de Nouakchott).
Ce projet a été financé à hauteur de 80% (soit 2 millions d’euros) par l’Union européenne et mis en œuvre par la garde civile espagnole.
Il vise, selon un communiqué de la Délégation européenne en Mauritanie, à contribuer au renforcement des capacités dans la gestion des flux migratoires des pays du Sahel ciblés par le programme, à savoir : la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Sénégal.
"La réalisation du projet s’inscrit dans l’engagement pris par l’Union européenne d’accompagner la Mauritanie afin qu’elle se dote d’une politique migratoire qui allie la nécessité de sécuriser son territoire, accueillir les migrants dans le respect de leurs droits et la prise en compte des aspects positifs de la migration", a souligné M. Corrie dans le communiqué.
22/12012
Source : Mauritanie-web PANA
Migrinter, laboratoire CNRS de l'université de Poitiers, réalise une étude nationale sur les associations de Marocains en France et, plus largement, toute association travaillant avec le Maroc. Nous diffusons, à ce titre, un questionnaire dans le but de collecter des informations sur la réalité du paysage associatif d'aujourd'hui, mieux saisir le profil des acteurs et comprendre les difficultés communes rencontrées.
L'objectif de cette recherche n'est pas seulement d'expliquer les causes et l'impact de la mobilisation des associations dans des domaines aussi divers que le développement ou l'intégration, mais aussi de servir de force de proposition auprès des pouvoirs publics afin d'améliorer les conditions de travail des associations. Vous trouverez ci-joint le questionnaire lui-même. Celui-ci ne devrait pas vous prendre plus de quelques minutes.
Afin de vous encourager à répondre et vous remercier de votre participation, nous nous engageons à vous fournir la base de données des associations travaillant sur le Maroc et les Marocains en France. Elle vous permettra d'identifier les organisations travaillant dans le même domaine ou dans la même région que la votre. Cette base de donnée inclut à l'heure actuelle plus de 1500 organisations. Elle a été réalisée à partir du Journal Officiel et constitue à l'heure actuelle la liste la plus complète existante.
Les chercheurs restent à votre disposition pour toute information complémentaire. Nous pouvons, dans la mesure du possible, répondre à vos questions concernant les soutiens techniques ou financiers disponibles ou tout autre aspect portant sur les activités associatives et les Marocains résidant en France.
Le questionnaire peut être rempli directement à partir du fichier joint et est à retourner à antoine.dumont@univ-poitiers.f
Antoine Dumont, Chercheur associé, MIGRINTER antoine.dumont@univ-poitiers.f
Thomas Lacroix, Chargé de recherche CNRS, MIGRINTER (UMR 6588) MSHS 5, r. Théodore Lefebvre F-86000 Poitiers, France
Tel: +33 (0)5 16 01 23 35 +33 (0)5 16 01 23 35
Thomas LACROIX, Chargé de recherche CNRS
MSHS : 5, r. Théodore Lefebvre
F-86000 Poitiers, France
Tel: +33 (0)5 16 01 23 35 +33 (0)5 16 01 23 35 http://www.mshs.univ-poitiers.fr/migrinter/
Source : Dounia News
La 1-ère édition du forum des Startup Weekend a ouvert ses travaux, vendredi soir, Rabat, avec la participation de nombreux jeunes porteurs d'idées et projets nouveaux venant du Maroc et de l'étranger.
Cette rencontre, présidée le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Marocains résidant à l'étranger, M. Abdellatif Maâzouz, vise à encourager les projets nouveaux et innovants des startup.
Ce forum, qui constitue un espace d'accélérateur de projets et un tremplin pour les Startups, est également une aventure entrepreneuriale permettant de faire rencontrer et travailler en commun des personnes qui ont l'esprit d'initiative, aux compétences multiples et qui partagent leur passion pour la création et l'innovation.
Startup Weekend, après avoir lancé plus de 240 startups à succès dans le monde, est un concept star venant de Seattle et ayant séduit la Silicon Valley et le monde entier.
Dans une déclaration à la MAP, M. Maâzouz a indiqué qu'une manifestation du même genre a été organisée auparavant à Casablanca, ajoutant que Startups Weekend à Rabat s'assigne pour objectif de rassembler des profils extrêmement variés et des compétences ultra-complémentaires pour leur permettre de concrétiser leurs projets.
Cette rencontre est en quelque une sorte de "Star academy" qui réunit des jeunes porteurs de projets et des associés, a ajouté le ministre, indiquant que trois entreprises au moins seront récompensées en clôture de ce forum et que les projets qui n'ont pas été sélectionnés vont susciter l'intérêt de nombreux chercheurs et investisseurs.
De nombreux marocains résidant à l'étranger participent à cette rencontre, qui est l'occasion pour eux d'être au fait des mesures d'encouragement mises à leur disposition par le Gouvernement et des facilités qui leur sont octroyées pour créer leurs propres entreprises, a-t-il poursuivi.
Au programme de cette 1-ère édition des Startup Weekend sont prévus des ateliers qui seront encadrés par des acteurs politiques et économiques et des professeurs spécialisés dans la création et la gestion des entreprises.
21/1/2012
Source : MAP
Une chercheuse prolifique marocaine installée au Canada, Nadia Ghazzali, vient d'être nommée au poste de rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Professeur à la faculté des sciences et de génie à l'Université Laval (Québec) et membre de l'Académie Hassan II des sciences et techniques, la nouvelle rectrice entrera en fonction le 1er février prochain et ce, pour un mandat de cinq années, succédant ainsi à Ghislain Bourque, qui a quitté ses fonctions le 1er août 2011.
Après des études universitaires sanctionnées par une licence, maîtrise et un doctorat à l'Université de Rennes I, en France, dans les disciplines complémentaires des mathématiques, de la statistique et de l'informatique, Ghazzali arrive, en 1992, au Québec à titre de chercheuse postdoctorale au Département de mathématiques et de statistique de l'Université McGill, avant d'intégrer, un an plus tard, le corps professoral du Département de mathématiques et de statistique de l'Université Laval à Québec.
Ghazzali, également titulaire depuis 2006 de la chaire CRSBG industrielle Alliance pour les femmes en sciences et génie au Québec, est une chercheuse au parcours international bien étoffé, cumulant une expérience en gestion universitaire riche et diversifiée.
Ghazzali a occupé, entre 2002 et 2006, plusieurs postes de gestion à l'Université Laval, dont ceux de vice-rectrice adjointe à la recherche et d'adjointe au vice-recteur à la recherche de cet établissement, ainsi que celui de vice-doyenne au développement et à la recherche de la Faculté des sciences et du génie (FSG).
Sur le plan de l'engagement social et professionnel, Nadia Ghazzali occupe entre 2008 et 2011 la fonction de secrétaire générale de l'International Network of Women Engineers and Scientists (INWES), un réseau international d'organisations et d'experts dont l'objectif vise à encourager la participation des femmes en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.
Elle apporte aussi sa contribution au sein de divers organismes et conseils d'administration, autant à l'échelle provinciale que nationale et internationale.
Au Canada, elle est notamment membre du Comité de promotion de la femme en statistique de la Société statistique du Canada entre 2009 et 2012, agit comme représentante des chercheurs auprès du Conseil national en sciences et en génie du Canada (CRSNG) entre 2002 et 2008, et siège au Canadian University of Intellectual Property Group entre 2003 et 2005.
Sur le plan international, et parmi ses autres engagements, Mme Ghazzali est membre, depuis 2007, du comité d'initiative de la Statistical Pan African Society et, cette même année, elle assume la présidence du comité scientifique dans le cadre du premier colloque international de statistique appliquée pour le développement en Afrique.
Chercheuse prolifique, elle a encadré plus d'une vingtaine d'étudiants à la maîtrise et au doctorat, ainsi que des chercheurs postdoctoraux.
La nouvelle rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières compte à son actif une quarantaine d'articles dans des revues et colloques avec comité de lecture, et a participé à plus d'une quarantaine de conférences à travers le monde.
La nomination de Nadia Ghazzali au poste de rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières a été annoncée, jeudi, par voie de décret par le gouvernement du Québec, sur la recommandation de l'Assemblée des gouverneurs de l'Université du Québec.
21/1/2012
Source : MAP
Dans le cadre du programme de coopération entre la Région Souss Massa Draa et la Région d’Aquitaine, et dans l’objectif du renforcement des échanges culturels entre les deux régions, le Conseil Régional SMD accueillera l’exposition « Mémoire d’un Engagement, la longue Route des Combattant Marocains ». L’exposition se tiendra du 23 janvier au 07 février 2012 à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Agadir…Suite
D’aucuns avaient imaginé que la nouvelle ministre des Cultes, Annemie Turtelboom (Open VLD) allait vite trouver une solution aux inextricables dysfonctionnements de l’Exécutif des Musulmans après le “surplace” permanent de Stefaan De Clerck. C’est raté ! Interpellée jeudi au Sénat par Richard Miller (MR), la ministre a bien dû avouer qu’elle ne pouvait, dans l’état actuel du dossier, rien faire de plus que son prédécesseur. Annemie Turtelboom, comme De Clerck hier, a certes expliqué que des contacts étaient en cours entre son administration et la direction de l’EMB à propos des propositions soumises par ce dernier pour sortir de l’imbroglio mais elle s’est dit impuissante face aux putsches à répétition qui traversent l’exécutif de l’Organe chef de culte de l’islam en Belgique. C’est qu’une intervention de sa part serait considérée comme une immixtion dans le fonctionnement d’un culte reconnu. La ministre n’ignore plus rien du nouveau rebondissement ayant à la fois été informée par la majorité et par son président Semsettin Ugurlu et par la minorité réunie au sein de l’Alternative démocratique des musulmans de Belgique autour d’Isabelle Praile-Soumaya, vice-présidente évincée vendredi dernier. Ne cachant pas sa bonne volonté, Mme Turtelboom veut aussi un vrai dialogue entre les parties en cause.
Richard Miller n’a pu cacher son trouble car “cet Exécutif, qu’on le veuille ou non, est désormais un rouage important du fonctionnement de la société belge qui sur quelque onze millions d’habitants ne compte pas moins de 600 000 personnes, réparties en 295 communautés, de confession musulmane” . Déjà “le fait de n’avoir pas pris de décision pour résoudre ses difficultés a eu pour conséquence de réduire les moyens de fonctionnement de l’Exécutif” . Or pour Miller “il faut savoir ce que l’on veut : si le législateur a confié des missions importantes à cet Exécutif, il doit pouvoir fonctionner convenablement dans le respect de la législation belge et en visant l’efficacité. Mais il faut aussi le préserver de toute dépendance, financière ou autre, d’influences extérieures, si celles-ci sont attentatoires à la sécurité publique”. Le sénateur montois attend donc “une attitude ferme et juste à l’instar sans nul doute des citoyens belges de confession musulmane” .
20/01/2012, Christian Laporte
Source : Lalibre.be
La France a été condamnée jeudi par la Cour européenne de droits de l'homme pour avoir enfermé durant quinze jours un couple de demandeur d'asile kazakhs et leurs enfants en bas âge dans un centre de rétention inadapté à Rouen. Il s'agissait d'un « traitement inhumain et dégradant » pour le deux mineurs, âgés à l'époque de cinq mois et trois an…Suite
Le long-métrage "Omar m'a tuer" du réalisateur marocain Roschdy Zem a été présélectionné mercredi pour l'Oscar 2012 du meilleur film étranger par l'Académie américaine des arts et sciences du cinéma, a-t-on appris auprès de son producteur.
"Omar m'a tuer" (2011), qui représente le Maroc, figure parmi neuf films retenus sur une soixantaine de candidatures. Les cinq oeuvres finalistes seront dévoilés le 24 janvier.
"Omar m'a tuer" raconte l'histoire d'Omar Raddad (Sami Bouajila), le jeune jardinier marocain condamné à 18 ans de prison pour le meurtre de son employeur Mme Ghislaine Marchal, en 1991 dans le sud de la France.
En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard (Denis Podalydès), écrivain convaincu de l'innocence d'Omar Raddad ou du moins trouvant une belle opportunité dans la défense de son innocence, s'installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l'affaire...
"Omar m'a tuer" est le deuxième long-métrage de l'acteur-réalisateur franco-marocain après "Mauvaise foi" en 2006.
Le scénario s'inspire de deux ouvrages: "Pourquoi moi ?" dans lequel Omar Raddad livre son témoignage sur cette épreuve et "Omar: la construction d'un coupable" du romancier Jean-Marie Rouard, un livre-enquête qui dénonce les défaillances de la justice au moment de cette affaire criminelle et le lynchage médiatique dont a alors été victime le jardinier marocain. 19/01/2012
Source : MAP
Après la très contestée circulaire du 31 mai 2011 relative à la maîtrise de l'immigration professionnelle, dite "circulaire Guéant", qui interdit aux lauréats étrangers de grandes écoles de travailler en France, le gouvernement vient le décret du 6 septembre 2011 augmentant de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant ... le troisième coup de massue n'a pas tardé avec l'adoption d'une hausse de plus de 6oo% de la taxe relative au renouvellement de la carte de séjour pour les étudiants étrangers…Suite
Chômage, crise économique, plan de retour volontaire, déclarations xénophobes, les ressortissants marocains qui vivent en Espagne traversent une période difficile, aggravée par la crise financière qui impacte lourdement l'économie et la société espagnole…Suite
Un haut responsable du ministère libyen de l'Intérieur a déploré jeudi une "reprise" des flux d'immigrants vers la Libye, appelant l'Union européenne à aider le pays à sécuriser ses frontières sud.
"Le phénomène (de l'immigration) a commencé à reprendre et il faut que l'UE intervienne", notamment pour aider à la surveillance des vastes frontières sahariennes du sud du pays, a indiqué à l'AFP le général Abdelmonem al-Tounsi.
"Les migrants en provenance de Syrie et de pays voisins sont des milliers. Ils entrent par le terminal de Msaad", frontalier de l'Egypte, au nord-est du pays, a-t-il précisé.
"Des centaines de migrants arrivent aussi par les frontières sud, du Nigéria notamment", a-t-il ajouté.
Il a indiqué que le 10 janvier, 260 migrants avaient été interceptés, en compagnie de trois Libyens armés de kalachnikovs et en possession de 3,5 kg de haschich.
M. al-Tounsi a expliqué la reprise du phénomène par les lacunes dans la protection des frontières depuis le conflit armé qui a opposé durant plusieurs mois la rébellion aux forces de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi.
Depuis plusieurs années, la Libye est une destination et un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers d'immigrants africains.
En ouvrant et fermant le robinet des départs, l'ancien régime utilisait l'immigration comme un moyen de pression sur l'Europe. Il y a un an, il avait réclamé à nouveau cinq milliards d'euros par an à l'UE pour la stopper.
19/01/2012
Source : AFPF
Le déficit commercial s'est aggravé de 25,2 pc passant de 148,3 milliards de dirhams (MMDH) en 2010 à 185,7 MMDH en 2011, selon des chiffres provisoires publiés dernièrement par l'Office des changes.
Le taux de couverture de la balance commerciale s'est dégradé à 47,7 pc à fin 2011, contre 50,2 pc une année auparavant.
L'aggravation du déficit commercial est due notamment au poids des importations énergétiques qui ont bondi en 2011 de 32,7 pc à 90,86 MMDH (68,5 MMDH en 2010) .
Ces statistiques laissent présager un déficit de la balance des transactions courantes en 2011 de 54 MMDH, l'équivalent de 6 pc du PIB.
Selon l'Office des changes, les transferts des MRE ont progressé en 2011 de 7,3 pc pour atteindre près de 58,37 MMDH. 19/01/2012
Source : MAP
Les Marocains occupaient en 2011 le premier rang des travailleurs extra-communautaires affiliés à la sécurité sociale en Espagne, selon des statistiques officielles, publiées jeudi à Madrid.
Avec 208.712 affiliés à la sécurité sociale à fin décembre 2011, les Marocains constituaient ainsi la première force de travail non-communautaire en Espagne, souligne un communiqué du ministère espagnol de l'Emploi et de la Sécurité sociale.
Les travailleurs originaires de l'Equateur venaient en deuxième position avec 128.300 affiliés à la sécurité sociale, suivis des Colombiens (91.811) et des Chinois (87.196).
Les Roumains constituaient, quant à eux, le premier collectif travailleur communautaire en Espagne avec 276.741 affiliés à fin décembre 2011, selon la même source.
Le ministère espagnol fait savoir, en outre, que le total des travailleurs étrangers affiliés au régime de sécurité sociale s'était établi à 1.738.922 personnes en 2011, en baisse de 76.056 travailleurs par rapport à l'année précédente.
Selon la même source, les travailleurs étrangers représentent près de 11 pc de l'ensemble des affiliés à la sécurité sociale en Espagne.
L'Espagne connait une crise économique profonde, dont l'une des principales conséquences directes est la hausse du taux de chômage qui dépasse 21 pc de la population active.
19/01/2012
Source : MAP
Dans son deuxième roman, "Mariage mixte", publié récemment aux Editions La Porte, Ahmed Hijaouy s'attaque à une thématique qui ne lui est pas étrangère. Qui serait mieux placé que ce colonel major qui a poursuivi ses études militaires au Maroc, en France et en Allemagne avant de faire carrière aux Etats-Unis, et qui a été témoin de l'indépendance du Royaume, pour nous plonger dans une rétrospective spatio-temporelle, au c¿ur du Maroc post-colonial, tel que vu et vécu par les Français? C'est à Paris des années 60 que l'histoire, étalée sur 207 pages de format moyen et 23 chapitres, prend racine. Lucie Durand, une jolie Parisienne, maman célibataire, travaille comme barmaid pour subvenir aux besoins de son bébé.
Convoitée par tous mais demeurant toujours inaccessible, elle se lie d'amitié avec le seul homme "poli et gentil" de ce milieu malsain, le Marocain à la peau noire Moha Assou, employé du bar et étudiant aux Ponts et Chaussées, venu du fin fond d'un patelin "hors du temps" du Sahara et de "lieux maudits par Dieu et par les hommes".
L'amitié entre Lucie et Moha se transforme en amour, qui se couronne vite par le mariage. Les évènements se déplacent alors au Maroc, où Moha, une fois son diplôme en poche, revient chercher du travail, laissant son petit ménage (Lucie et sa fillette) à Paris. Les cadres étant une denrée rare dans le Maroc fraîchement indépendant, le jeune ingénieur accède, immédiatement et sans coup férir, au très convoité poste de chef d'arrondissement au ministère des Travaux publics.
Avec sa petite famille qu'il rappelle aussitôt auprès de lui, il mène une vie aisée à Marrakech, où les contrastes sont criants entre la misère des quartiers populaires et le luxe des quartiers européens. Lucie s'accommode, bon gré mal gré, de son nouveau train de vie qui lui offre tous les agréments auxquels peut aspirer un ménage aisé dans une société conservatrice.
Elle trouve consolation de son exil auprès de compatriotes françaises, orgueilleuses épouses de Marocains de haut parage, qui lui témoignent une amitié fallacieuse et une jalousie mal dissimulée.
Brillante ascension, corruption et décadence morale
Enivré par sa gloire, Moha, quant à lui, coupe définitivement le cordon ombilical avec son bled et sa famille déshéritée (qui lui inspirent désormais honte et répugnance), après une visite impromptue de son père fellah qui finit dramatiquement. Le père Assou, Indigné par l'ingratitude de son fils, son reniement de ses origines et son mariage tenu secret, avec une "nasrania" de surcroît, jette la malédiction sur lui et sur sa famille.
D'abord témoin passif des pratiques d'abus de pouvoir, de malversations et d'enrichissement illicite qui sévissent dans l'administration, le jeune cadre ambitieux finit par " rentrer à son insu, du moins les premiers temps, dans un cercle vicieux dont il était difficile de sortir ". Contaminé par la corruption et la débauche ambiantes, il cède, une fois pour toutes, à l'appel de l'argent sale et se procure une maîtresse.
Lucie, crédule et insouciante, se laisse facilement convaincre que l'amélioration subite du niveau de vie de son ménage est due à l'habileté et au savoir-faire de Moha. De même, elle impute son absence, de plus en plus prolongée du foyer, à la lourdeur des charges professionnelles dont il est investi. Après avoir placé sa fille, devenue adolescente, dans une université parisienne, elle se donne à cœur joie aux jouissances que lui permet sa vie opulente au Maroc.
Vingt ans se sont écoulés depuis l'installation de la famille Assou à Marrakech, au cours desquels le fossé s'est creusé chaque jour davantage entre le couple. Age et surpoids aidant, Lucie a perdu son charme d'antan et ne réussit plus à retenir son homme, qui, usant de son argent et de son pouvoir, part à son insu de conquête en conquête. Sa dernière en date, Halima, séduisante jeune fille d'une famille bourgeoise ruinée, se sert de lui comme courte échelle pour retrouver le niveau de vie auquel elle s'était habituée.
Pour lui faire abandonner la "nasrania" de sa femme, elle n'hésite pas à recourir, sur suggestion de sa mère, à la magie noire. Ayant réussi à soudoyer le jardinier de la maison Assou, les deux femmes font avaler à Lucie une matière extrêmement nocive destinée à lui donner la folie, mais qui finit par causer sa mort par empoisonnement. Le roman se clôt sur le verdict rendu par le tribunal, après une enquête enclenchée sous la pression de l'ambassade française, lequel inculpe les deux femmes et met en cause la négligence de Moha.
Les contrastes de la société marocaine d'après l'indépendance mis à nu
Plus qu'un mariage mixte entre deux personnes de différentes nationalités, le roman décrit ce mariage, plutôt malheureux, entre deux cultures, modes de vie, voire deux univers aux antipodes. Les "indigènes" ne voyaient dans les Français que d'anciens colons et des mécréants et, dans les Françaises tout particulièrement, des voleuses d'hommes qui dérobent leurs fils de leurs familles.
Celles-ci, pour leur part, regardaient de haut le peuple, évitaient autant que possible de s'en mêler, et vivaient en cercle fermé. Optant pour un style limpide, sans détours, des phrases laconiques et percutantes et un minimum de description, Ahmed Hijaouy jette, au passage, un regard panoramique sur le Maroc de l'après-indépendance, où les valeurs authentiques d'attachement à la terre, de générosité, sacrifice, cohésion familiale (incarnées par la famille et les gens du douar de Moha) restent de mise dans le monde rural malgré la précarité et l'ignorance.
Par contre, la plume acerbe de l'écrivain, critique impitoyablement les m¿urs de la haute société citadine qui récolte avec rapacité les fruits de la modernité et s'enrichit aux dépens du peuple, abandonné à la misère. C'est le portrait d'une bourgeoisie hypocrite, déracinée, qui vit à l'occidentale, aveuglée par l'argent facile et le modernisme européen, que Hajiouy brosse dans ce roman. Moha, petit à petit perverti, finit par en faire partie et c'est cela, à juste titre, qui le conduit à sa perte.
19/1/2012
Source : Aufait/MAP
Du 1er au 24 février, le Cabaret Sauvage présente Barbès Café, un spectacle musical par créé par Méziane Azaïche et Naïma Yahi, qui a pour thème l'immigration maghrébine en France, racontée à travers l'histoire de ses artistes, de ses musiques et de sa culture.
"Dès les années 1930, les cafés-hôtels deviennent des lieux de vie et de mémoire. On y prend des nouvelles du "bled", on y écoute de la musique, on y cherche du travail, on y fait sa prière du vendredi. Le sentiment national va naître de l'exil. Loin de sa terre, on découvre l'entre-soi, une connivence avec d'autres exilés."(Benjamin Stora)
Barbès Café plonge le spectateur dans l'atmosphère de ces cafés et cabarets mythiques où la musique et les récits de vies se rencontrent. A partir d'un travail mêlant comédie et images, en une dizaine de tableaux, nous suivons des années 50 à nos jours des histoires, des époques, nous revivons les évènements marquants avec pour fil d'Ariane, le parcours de ces musiciens qui ont marqué la musique arabe en France et ailleurs. Des origines, marquées par le blues de l’exil chanté dans les bars de Barbès, à aujourd’hui, où le leg des anciens est défendu par une nouvelle génération d’artistes comme faisant partie du patrimoine
musical français.
Pendant la période de création, en marge des répétitions, une série d’actions culturelles est organisée dans les quartiers du nord est de la métropole. Vous trouverez les dates et lieux de ces évènements dans le dossier de presse.
19/1/2012
Source : Générique
Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) demeurent au cœur des priorités de l’action gouvernementale, à travers la défense de leurs droits, la préservation de leurs intérêts et le renforcement de leurs liens avec la mère-patrie, a affirmé le Chef de gouvernement, M. Abdelilah Benkirane.
Présentant, jeudi, la déclaration gouvernementale devant le Parlement, M. Benkirane a précisé qu’il sera procédé dans ce cadre à la mise en Œuvre d’une politique publique intégrée et cohérente visant à réaliser la complémentarité d’action entre les différents intervenants dans la gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger.
Cette politique se décline en cinq axes principaux portant sur les volets religieux, culturel et éducationnel, administratif et consulaire, social, économique et de la participation à la vie nationale, a-t-il expliqué.
Concernant l’aspect religieux et culturel, M. Benkirane a indiqué, qu’en réponse aux demandes croissantes des MRE, le gouvernement œuvrera, dans le cadre d’une approche participative et intégrée, à développer et à diversifier les programmes d’éducation, d’encadrement religieux et d’enseignement des langues arabe et amazighe.
S’agissant du volet administratif et consulaire, a-t-il poursuivi, le gouvernement s’attèlera à l’amélioration des services administratifs destinés aux MRE, l’objectif étant de préserver leurs droits et intérêts, à travers la généralisation de la consultation juridique, judiciaire et administrative, la simplification et l’activation des procédures de traitement des plaintes et de règlement des litiges administratifs, la mise en place de programmes d’orientation et le renforcement du réseau de centres consulaires et la modernisation de leurs services et de leurs prestations pour leur permettre de répondre aux attentes des MRE.
Pour ce qui est du volet social, le gouvernement œuvrera à la consolidation du dialogue et à la diversification des canaux de communication et de coopération avec les gouvernements des pays d’accueil, ainsi qu’à la révision et l’élargissement des accords bilatéraux dans le domaine social, a ajouté M. Benkirane, indiquant qu’il sera de même procédé au renforcement des services sociaux au niveau des consulats, et des partenariats avec la société civile des pays d’accueil.
Au volet économique, le gouvernement élaborera un plan d’action intégré à travers la mobilisation des moyens nécessaires pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération des investissements des Marocains de l’étranger, notamment la création d’une banque d’investissements, la mise en place de mécanismes de motivation, de financement et d’accompagnement, outre la réservation de tranches spéciales MRE dans les grands projets nationaux d'habitat.
Le chef de gouvernement a, d'autre part, indiqué qu’en réponse aux aspirations légitimes des MRE à la participation fructueuse aux différents aspects de la vie nationale, le gouvernement veillera à la mise en Œuvre appropriée des dispositions de la nouvelle constitution les concernant (articles 16, 17, 18 et 163), en vue, notamment, de renforcer et de préserver les liens avec les nouvelles générations de MRE et de créer le climat propice à la communication avec ces générations.
19/01/2012
Source : MAP
Plus de 140 ONG de défense des droits de l'Homme et organisations politiques et syndicales espagnoles ont appelé, mercredi, à la fermeture des Centres d'internement des étrangers en Espagne (CIE), des "lieux opaques où les droits fondamentaux des personnes sont bafoués".
L'appel, qui figure dans un manifeste publié à Barcelone (nord-est de l'Espagne), intervient au lendemain de la mort subite d'un ressortissant de nationalité guinéenne dans le Centre d'internement des étrangers de la capitale catalane.
Selon la version de la police espagnole, qui a cité un rapport des médecins légistes, le décès du jeune guinéen (21 ans), survenu le 5 janvier, serait dû à une crise cardiaque.
S'exprimant lors d'une conférence de presse, au nom de l'Observatoire du système pénal et des droits humains de l'Université de Barcelone, Cristina Fernandez a qualifié les CIE d'"espaces d'impunité où les principes démocratiques et les droits sont constamment violés", ajoutant que les plaintes ne sont jamais instruites car les pensionnaires qui désirent témoigner des abus commis dans ces établissements sont souvent expulsés.
Elle a également estimé "illégal de priver des personnes de leur liberté pour la simple raison que leur situation administrative n'est pas régularisée", affirmant que le fait de ne pas disposer de papiers en règle ne peut être considéré comme un "délit", mais plutôt comme une "faute administrative".
Pour sa part, l'avocat de l'Association catalane des droits de l'Homme, José Javier Ordonez a critiqué le refus du gouvernement espagnol de dévoiler le nombre d'étrangers retenus dans ces centres, destinés à héberger les sans-papiers dans l'attente de leur expulsion vers leur pays d'origine.
Citant des chiffres non officiels publiés par des ONG, M. Ordonez a indiqué que les centres d'internement des étrangers accueillent chaque année 16.000 personnes, dont seuls 49 pc sont expulsées vers leur pays.
"L'internement n'est plus une mesure préventive. Il est devenu une sanction, un châtiment contraire aux règles juridiques", a-t-il dénoncé.
Les signataires du manifeste ont, par ailleurs, appelé à l'ouverture d'une enquête objective sur la mort du jeune guinéen, "décédé dans des circonstances confuses", à protéger les témoins de ce drame et à autoriser les avocats et les militants des organisations humanitaires à accéder à cet établissement.
Ils ont de même convenu d'organiser une manifestation vendredi devant les locaux de la Délégation du gouvernement espagnol à Barcelone au cours de laquelle ils devront remettre une copie de leur manifeste à la représentante de l'exécutif central.
De son côté, le médiateur de la Catalogne, Rafael Ribo avait annoncé, la semaine dernière, l'ouverture d'une enquête sur le décès du jeune ressortissant guinéen.
L'Espagne dispose d'une dizaine de centres d'internement des étrangers, en instance d'expulsion, dont le nombre n'est jamais communiqué.
18/01/2012
Source : MAP
Le premier ministre italien, Mario Monti, a plaidé mercredi pour la moralisation du débat public sur les immigrés, en allusion aux écrits de presse qui font l'amalgame entre la sécurité et l'immigration.
"Il y a nécessité de tempérer le langage dans le débat public traitant de la question de l'immigration et des immigrants", a indiqué Monti dans des déclarations de presse.
"La dignité des personnes et la sécurité peuvent et doivent être réalisées ensemble, et ceci n'est pas pour concilier des valeurs contradictoires, mais pour relier des questions totalement légitimes et dont nous sommes tous conscients", a-t-il expliqué.
Des médias italiens mènent campagne contre les immigrés depuis la double agression mortelle perpétrée contre un ressortissant chinois et sa fille, le 4 janvier, à Rome et qui a été suivie d'une descente policière dans un quartier d'immigrés donnant lieu des centaines d'interpellations.
Dans cette affaire, la police est toujours à la recherche de deux ressortissants marocains soupçonnés d'être les auteurs de ce double crime motivé par le vol.
"Il n'y a pas de sécurité sans respect, mais l'on ne peut pas forcer les gens à adopter une bonne conduite, mais on doit les en convaincre", a souligné Monti.
Le Premier ministre italien a appelé à cet égard, au rejet "des excès et des abus de langage qui ont contaminé le débat général", sur les sujet de l'immigration, soulignant que "certaines expressions sortent de notre contrôle, et nous ne savons pas précisément où elles conduisent", en allusion à la xénophobie.
"Ce langage a constitué et constitue toujours, dans de nombreux cas, malheureusement, le moyen pour les gens d'aborder des sujets liés aux questions d'immigration et d'intégration", a-t-il déploré.
Monti est le premier chef du gouvernement italien à avoir créé un ministère en charge de l'immigration et de l'intégration. (APS)
18/01/2012
Source : Agence algérienne (APS)
Le chef du nouveau gouvernement marocain Abdelilah Benkirane, leader du parti islamique Justice et développement (PJD), a fait ses premiers pas sur la scène internationale en recevant mercredi son homologue de droite l'Espagnol Mariano Rajoy, qui vient lui aussi d'arriver au pouvoir.
Le déplacement de M. Rajoy qui vise à donner un nouvel élan aux relations bilatérales entre les deux voisins survient alors que le Maroc et l'Espagne sont tout deux empêtrés dans des problèmes socio-économiques sur fond de chômage, et doivent régler des dossiers épineux au niveau bilatéral.
S'exprimant devant la presse espagnole, Mariano Rajo a évoqué les réformes démocratiques menées par le roi Mohammed VI en affirmant que le Maroc "est un exemple à suivre pour beaucoup d'autres pays".
L'Espagne "sera aux côtés du Maroc pour contribuer à la réussite de ce pays voisin parce qu'il n'y a pas dans le monde de pays plus intéressé que l'Espagne par le fait de pouvoir compter sur un Maroc démocratique, prospère et stable".
Par ailleurs, les dossiers sensibles entre les deux pays concernent notamment la pêche, la sécurité, l'immigration clandestine ainsi que la question du Sahara occidental.
"Nous avons besoin d'un dialogue long et patient pour régler toutes les questions sur lesquelles nous ne sommes pas d'accord", a déclaré à l'AFP le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Eddine Othmani, avant cette visite.
M. Rajoy devrait aborder avec ses hôtes le blocage, par le parlement européen en décembre, d'un accord de pêche entre l'UE et le Maroc qui a poussé l'Espagne à exiger une compensation pour sa flotte.
L'Espagne, un pays très gros consommateur de poisson, est le principal bénéficiaire de cet accord qu'il cherche à renégocier "le plus rapidement possible" pour sauver sa pêche.
Pour sa part, le Maroc veut la ratification de l'accord avec l'UE sur les échanges de produits agricoles, ce que freine Madrid qui ne souhaite pas un raz-de-marée sur son marché.
Du poisson contre des tomates
Outre ce dossier "poissons contre tomates", l'immigration clandestine, la sécurité et le Sahara occidental devraient être au menu des discussions.
"Pour lutter contre l'immigration clandestine, il faut investir dans le sud, et les entreprises espagnoles sont les bienvenues au Maroc", a déclaré M. Othmani, soulignant que quelque "500 à 600 entreprises espagnoles" opèrent dans le royaume.
En raison de sa brève durée, la visite de M. Rajoy reste avant tout une occasion pour les deux nouveaux chefs de gouvernements de faire connaissance, après les élections législatives de novembre au Maroc qui ont amené l'islamiste Benkirane et en Espagne le chef de la droite espagnole au pouvoir.
De fait, selon M. Othmani, toutes les questions "épineuses" devront être discutées au niveau bilatéral entre les ministres concernés avant d'être portées devant la commission mixte présidée par les deux Premiers ministres.
En attendant, la "priorité doit être donnée aux questions économiques car la situation est difficile pour toute la région".
Dans ce domaine les deux partenaires peuvent s'entraider. Souffrant de la crise économique, les PME espagnoles peuvent s'implanter au Maroc, un pays qui a enregistré une croissance d'environ 5% en 2011, où la main d'oeuvre est relativement bon marché.
Et le Maroc, qui subit lui aussi les effets de la crise financière de l'UE son principal partenaire, souhaite attirer des investissements qui commencent à manquer.
Malgré un solde des échanges commerciaux déficitaire pour le Maroc, les exportations vers l'Espagne ont enregistré une hausse de 27,37% en 2011 au moment où les importations ont augmenté de 12%.
Mais les investissements de l'Espagne au Maroc ont chuté l'an dernier, même si Madrid y reste le deuxième investisseur après la France.
Environ 800.000 Marocains travaillent au Maroc, et durant la dernière décennie 51.750 Marocains ont obtenus la nationalité espagnole, au moment où ce chiffre ne dépassait guère 780 cas en 1995, selon le conseil consultatif de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
18/01/2012, Henri MAMARBACHI
Source : AFP
France/étudiants étrangers: le Sénat vote contre la circulaire Guéant
Le Sénat à majorité de gauche a adopté mercredi une proposition de résolution socialiste, qui dénonce "les ravages" pour la France de la circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur les étudiants étrangers.
La proposition de résolution, qui a seulement valeur d'interpellation politique du gouvernement, a été votée par 174 voix contre 139.
"Voici une circulaire dont les seules conséquences sont qualifiées de +stupides+, +aberrantes+, +infamantes+ par tous les acteurs concernés. Tous dénoncent les ravages portés à nos écoles, l'université, la francophonie et à l'économie", a lancé la sénatrice socialiste de Paris Bariza Khiari, auteur de la résolution.
"Un malentendu s'est créé, s'est amplifié" mais "une nouvelle circulaire" a été prise pour "dissiper définitivement les malentendus", lui a répondu le ministre de l'Intérieur.
Avec les nouvelles dispositions, "le malentendu est levé et la proposition de résolution est devenue sans objet", a-t-il ajouté.
La circulaire Guéant du 31 mai 2011 restreignant la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié après leurs études a provoqué une levée de bouclier notamment dans les université mais aussi des réserve au sein du gouvernement et du patronat.
Le texte contesté demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers.
Après sa publication, de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, qui avaient été recrutés dans des entreprises françaises, n'ont pas pu obtenir un changement de statut (d'étudiant à salarié).
A la suite d'une mobilisation grandissante contre cette circulaire, M. Guéant a annoncé vendredi dernier une nouvelle circulaire qui, selon Mme Khiari, ne "lève pas toutes les ambiguïtés".
18/01/2012
Source : AFP
Une trentaine de films seront projetés, du 8 au 11 février prochain, lors du Festival Cinéma et Migrations d'Agadir qui rendra un hommage à l'artiste marocain Younes Migri et à la star égyptienne Hassan Hosni.
Le festival présidé cette année par l'écrivain Tahar Benjelloun, donnera aux amoureux du 7ème Art l'occasion de découvrir quelques films nouveaux portant sur le phénomène migratoire, signés par des réalisateurs marocains et étrangers.
Il s'agit, entre autres, de "Notre étrangère" de Sarah Bouain, "Illégal" de Olivier Masset-Depasse, "Andalousie Mon amour !" de Mohamed Nadif, "Beur sur la ville" de Djamel Bensalah ou encore "Route vers Kaboul" de Brahim Chkiri.
En partenariat avec l'Institut culturel italien, cette 9ème édition propose quelques films italiens à succès traitant de la même thématique comme "L'Orchestra" de Agostino Ferrente, "The Golden Door" du réalisateur Emanuele Crialese, "Lamerica" de Gianni Amelio, ainsi qu'un documentaire sur la situation des jeunes émigrants marocains, sur un récit de Tahar Benjelloun.
Dans la catégorie des courts-métrages, le public suivra, au Cinéma Rialto et dans d'autres espaces de la ville, une panoplie de productions, dont "Rocky doit mourir" de Abdellah Nihrane, "6h15 min" de Mouna Karimi, "Au secours Africa" de Zaynab Toubali, "Mariage mixte" de Salma Eddlimi, "Ensemble" de Mohamed Fekrane, "Sur la route du paradis" de Uda Benyamina et "Chlamydia" de Ben Younes Bahkani.
Artistes au sommet de leur art
Dans le chapitre des hommages, l'Association "Mobadara Takafia" qui organise l'évènement, en partenariat avec le Centre cinématographique marocain, a porté son choix cette sur deux artistes au parcours très riche et qui sont aujourd'hui au sommet de leur art. Il s'agit du chanteur-compositeur et acteur marocain Younes Migri et Hassan Hosni, incontestablement l'une des figures qui a le plus duré au cinéma égyptien.
Natif d'Oujda en 1951 dans une famille d'artistes, Migri s'est lancé, dès son jeune âge, dans le monde de la musique. Certains de ses tubes ont fait le tour du monde.
Il a ensuite embrassé une carrière d'acteur et compositeur de musique de films pour devenir l'un des artistes les plus productifs ces dernières années.
Hassan Hosni, de son côté, compte à son actif une riche filmographie qui traduit un immense talent et une grande capacité de travail malgré ses 74 ans passés. Il continue encore de travailler avec la même vigueur aujourd'hui aux cotés de jeunes stars de la comédie égyptienne.
Pour Omar Halli, président de l'Université Ibn Zohr, et membre de l'Association " Al Moubadara Attakafia ", à l'origine du festival, cet évènement artistique a réussi à gagner, au fil des ans, en maturité, dont témoigne une "programmation qui allie projections de films, ateliers artistiques et débats".
"Je ne peux que me féliciter de la maturité acquise par cet évènement et son succès auprès du public tout comme son souci de maintenir, depuis la première édition, un partenariat privilégié avec le monde universitaire et académique ", dit-il dans un entretien avec la MAP.
Tout un programme a été en effet élaboré à l'occasion de cette 9ème édition au profit des étudiants de l'Université Ibn Zohr, en particulier pour les filières des sciences humaines, des sciences de la communication et de l'audiovisuelle.
Parmi les moments forts figure une rencontre à la Faculté des lettres avec l'éminent écrivain Tahar Benjelloun. Trois ateliers sont prévus sur l'écriture au Cinéma, l'interprétation dramatique et l'image cinématographique. Ils seront animés au profit des étudiants de la faculté polydisciplinaire de Ouarzazate, respectivement par l'acteur et réalisateur Mohamed Nadif, l'acteur Rabie Kati et le cameraman reporter, Houcine Oualil.
Parallèlement aux projections de courts métrages, les étudiants auront aussi l'occasion de discuter du monde du cinéma avec les réalisateurs marocains: Uda Ben Yamina, Mohamed Chrif Tribak et Abdelillah Zirat.
Dans le chapitre des débats et conférences, les mobilités géographiques, notamment des femmes et des mineurs, l'arrière plan démographique du printemps arabe, la migration et droits de l'homme, seront débattus par des chercheurs marocains et étrangers.
Les organisateurs prévoient enfin la projection du film "La danse du Monstre" de Majid Lahcen, qui traite du fléau des abus et violations contre les enfants. Le film tourné à Agadir, sera projeté en présence des membres du casting, dans le cadre d'un partenariat avec l'Association " Touche Pas à mon enfant".
19/01/2012
Source : MAP
D'après Nabil Sebti, un Marocain diplômé d'HEC et l'un des étudiants qui se sont mobilisés pour la dénonciation dela circulaire, «ce texte n'apporte rien de nouveau, il s'agit en partie d'un rappel d'une loi qui date de 2006». En effet, la loi précitée stipule que les étudiants d'un niveau au moins Master ou équivalent bénéficient d'une Autorisation provisoire de séjour (APS) de six mois, .à compter de la date du jury du diplôme concerné. Ce qui figure également sur la nouvelle circulaire…Suite
Une quarantaine de Marocains, qui résidaient et travaillaient en Libye avant le Printemps arabe, se sont regroupés mardi matin devant la représentation diplomatique libyenne à Casablanca pour faire entendre leur voix et présenter leurs doléances concernant l'impasse dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui…Suite
L'extrême droite a le vent en poupe en Europe. Comment expliquer cette montée en puissance de ces partis, qui axent leur discours sur l'immigration et les angoisses identitaires ? Eléments de réponse, avec l'analyse de Jean-Yves Camus…Suite
On l'a vu dernièrement dans le film «Andalousie mon amour !» de Mohamed Nadif, campant le rôle d'un jeune candidat à l'immigration clandestine. Avec son jeu juste, sans cabotinage aucun, ni geste fortuit, Ali Esmili ne passe pas inaperçu. Portrait d'un jeune acteur qui a de l'avenir
Mince, silhouette filiforme, mais athlétique, le visage très expressif, Ali Esmili donne l'impression d'être né pour être acteur. Une théorie que confirme d'ailleurs son parcours. Passionné de littérature depuis son jeune âge, il fait des études d'économie en France avant de tout arrêter pour revenir à ses premières amours : le cinéma. D'une simplicité déconcertante, Ali parle de sa passion pour les arts du spectacle le plus normalement du monde.
Et c'est tout aussi simplement qu'il décide d'entamer des études de cinéma à Nanterre qu'il renforce avec des ateliers de théâtre. Fort de cette formation, il se présente au concours, sélectif et très sérieux, de l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT). Il l'obtient haut la main et effectue ses trois ans de formation. Naturellement, il fait du théâtre au sein d'une troupe à Valence.
Décidément, la vie artistique d'Ali coule de source. Sa facilité à s'exprimer, matinée d'une certaine retenue, tout de même, ainsi que sa détermination l'ont toujours poussé de l'avant. Son engouement pour l'art le prédestinait à monter sur scène.
Son talent et sa persévérance se sont occupés du reste. «Aujourd'hui, je suis ce qu'on appelle un intermittent du spectacle en France. Je vis du théâtre et du spectacle tout en étant soutenu par l'Etat», avance-t-il tout simplement.
En France, pays d'adoption où il vit depuis 1996, il fait du théâtre.
Au Maroc, son pays de naissance, il avance à pas de géant dans le cinéma depuis seulement près de 3 ans. «Je me retrouve autant dans le théâtre que dans le cinéma», confirme Ali avant d'expliquer : «Le cinéma demande un jeu dans la nuance, dans l'économie et le presque rien alors que le théâtre requiert une tout autre énergie». Un équilibre qui le comble et l'exalte. Et c'est avec beaucoup de bonheur qu'il jongle avec les deux arts.
Ce fils du théâtre a découvert le cinéma il y a quelques années à peine avec Selma Bargach qui lui a confié le rôle principal de son film «La 5e corde».
Aujourd'hui, il est à l'affiche du film «Andalousie mon amour !» de Mohamed Nadif, actuellement dans les salles. Une expérience qu'il qualifie de riche et d'instructive. D'ores et déjà, Ali se sent conquis par l'univers magique du 7e art. «En apprenant le cinéma, je suis heureux. C'est une aventure qui m'a plus», avance-t-il avec assurance.
Mais pourquoi cet acharnement à faire l'acteur et que signifie cette étiquette pour lui? Encore une fois, sans faire dans la complication, le jeune homme fait la part des choses entre le cinéma et le théâtre. «Pour ce qui est du théâtre, jouer c'est de pouvoir créer et défendre une parole collective en vue d'instaurer un espace de débat qui nous permet de réfléchir avec le public. Quant au cinéma, faire l'acteur revient à défendre la vision du réalisateur qui réfléchit le monde à partir d'une idée. On peut donc dire que je suis un intermédiaire qui a pour mission d'ouvrir le débat ». Ouvrir le débat, mais pas seulement.
Vous avez dit une carrière à l'international ?
«Je rêve de pouvoir continuer à faire ce métier comme il se doit et comme j'en ai envie ». Pour cela, Ali Smili ne se pose pas trop la question de savoir si cela doit se faire à un niveau national ou international. Il se contente de faire du théâtre en France et du cinéma au Maroc. «Je n'ai pas une ambition carriériste, mais artistique», une déclaration qui résume parfaitement la vision du jeune acteur. Aujourd'hui, c'est sur les planches qu'il évolue en compagnie d'une troupe lyonnaise qui présente une pièce destinées à être présentée à un public de lycéens. Un projet «de proximité» qui lui tient à cœur. Il est également en tournée avec une pièce de Youssef Fadel intitulée «Cahier d'histoires». La pièce sera présentée en mars prochain en France. Le 23 juin, c'est sur les planches françaises, plus exactement dans le Jura, qu'il jouera «Israël - Palestine : Portraits», de Pauline Sales. Mais le meilleur reste à venir pour ce comédien de talent qui s'investit corps et âme dans son art.
19/1/2012, Kenza ALAOUI
Source : Le Matin
Installée aux Etats Unis, Saida Fikri chante pour la tolérance, l’amour et la paix. Son neuvième album « Daniya Fi Almizane » est sur le point de sortir. Sa voix chaleureuse et douce décrit les sentiments de la révolte et de l'espoir des gens. Artiste compositeur, guitariste et interprète, elle est connue pour l'expression d'une ferveur sociale et humaniste dans un style musical inédit. Portrait.
Quand elle monte sur scène, Saida Fikri fait battre les cœurs et leur procure du bonheur. Ce sont des dizaines de milliers de fans qui viennent l’accompagner et l’admirer au Maroc ou ailleurs. Eloignée des plateaux de la télévision et des ondes de la radio quand elle se produit dans les grands festivals marocains, elle demeure proche du petit peuple et des jeunes.
Un patchwork musical ouvert sur le monde.
A 12 ans, Saida a composé sa première chanson « Liyyam Aliyyam ». Armée de courage et d’orgueil et d’une sensibilité débordante, elle a inventé son propre style. Entre 1994 et 2007, elle a sorti « Nadmana » « Salouni aladab » « Al Hamech » « Kloub errahma » « Jbal errif » « Hanna » « Essilm » en plus de « One World », album destiné au public américain. Ses chansons, Saida les réalise du début jusqu'à la fin. Son genre musical est unique, à la croisée d’influences artistiques diverses. Rock, blues, jazz, folk, pop, country et reggae se mêlent aux notes musicales gnawi, rai ainsi que berbères, orientales et andalouses. Un patchwork musical dont le dialecte maghrébin, français et anglais sonne comme une ouverture à l’infini. Artiste sans frontières, Saida embrasse les cultures et les scènes au Maghreb, aux Amériques et en Europe. Pour elle, « le plus important, c’est le partage ».
Sur scène, Saida Fikri, c’est une allure sportive, les cheveux en l’air, très peu de maquillage avec une présence douce et surtout une communion parfaite avec le public. Sa guitare, tout comme les autres instruments de la musique occidentale auxquels elle recourt n'enlèvent en rien à la qualité de ses tonalités marocaines.
Cette artiste acharnée se donne à sa passion musicale chaque jour. Saida est mariée à Thami et mère de deux jeunes filles ; Rania, guitariste a écrit une trentaine de chansons en anglais et Ghofrane est pianiste.
La guitare accompagne Saida partout. Elle l’a adoré toute jeune au conservatoire de Casablanca. Toute jeune, elle la gratte pour interpréter la musique « country » et les chansons anglo-saxonnes des années fifties et sixties. Elle interpréta avec brio Dolly Parton avant de se lancer avec « Miséria », dans son style marocain doux à la Joan Baez. Une guitare et des paroles qui coulent pour brosser le visage d’une société où l’inégalité et l’injustice sont criantes.
Entourée de musiciens confirmés de nationalités différentes, Saida Fikri, la Casablancaise puise ses textes dans le vécu de son pays d’origine. Ce n’est pas difficile pour elle. Comme elle l’explique, « il suffit juste de rester informé et à l’écoute du quotidien du peuple » Son frère est là aussi, pour lui proposer des paroles et des textes. La détresse, « dakt biya lyam » l’exclusion, « nadmana », la souffrance, « rahlou lakhyam », la nostalgie du pays, « Ya Ahli » sont des thèmes assez présents dans ses chansons.
Au festival de Mawazine, Saida a été accueillie par les vives acclamations de plus de 30.000 fans qui récitaient ses paroles mot par mot. Elle retrouvera son public marocain, le 10 mars à Agadir pour un grand concert à l’occasion de la journée internationale de la femme.
18/1/2012, Fouzia Benyoub
Source : Portail des Marocains du monde
Forts du succès de leur première édition, Zakria Belamri et ses amis de l’association Keep smiling ont renouvelé le concept de la Soirée du Rire Solidaire. Un plateau d’artistes humoristes mené par Hassan Elfad qui a fait un tabac sur la scène de l’Espace REUILLY à Paris en ce début d’année
Ils sont venus dire leur solidarité avec les enfants vivant dans la rue au Maroc. Et soutenir les actions de Keep Smiling qui œuvre depuis 2005 pour la réinsertion sociale des enfants en situation de rue. Hassan El Fad, Badiaa Sanhaji, de Casablanca, DJAL, Samia Orosemane, Nadia RoZ, Nabil Doukali de Paris, Illias Tiiw Tiiw, le Tangerois de Bruxelles et Tareek de la radio Beur Fm, étaient là pour faire rire un public jeune et le sensibiliser à la question des enfants de la rue.
Faire renouer avec l’espoir.
Cette soirée d’humour et de rire fut l’occasion également de mettre en avant de jeunes talents. Elle a été animée par l’artiste Badiaa Sanhaji pour qui «la plus courte distance entre les êtres est l'humour » Quant au parrain de la soirée, HassanEl Fad, il a été dans son rôle de fin observateur des habitants de Casablanca. Comme lorsqu’il traduit son regard décadent des gens qui « rivalisent à qui mieux enfreindra les lois ». Sa ville : « une cité hors la loi » et ses êtres « chacun se considère comme étant un Etat à lui seul »
Samia Orosemane, cette femme de « couleurs », franco-tunisienne, pleine d’énergie et de fraîcheur raconte à merveille multiples personnages. De son quotidien, elle transcrit les anecdotes qui font la vie des femmes de l’immigration. Maghrébines ou Africaines, elle caresse les « mamas » avec douceur et fait ressortir leurs traits en prônant la tolérance. Tombée amoureuse du Maroc lors de son passage à Agadir l’année dernière, elle dit vouloir y revenir. Nadia Roz, dont le plat préféré est le « macaron à l’harissa » a ébloui le public par son mouvement et sa voix. Courant et bougeant, elle occupe l'espace avec une énergie débordante. Elle virevolte avec fraîcheur, se transformant en un clin d’œil en chacun des personnages qu'elle mime.
Atypique, jouant sur les mots (arabe dialectal et français) et raisonnant par l’absurde, le pétillant Nabil Doukalli ne manque pas d’humour pour raconter les scènes de vie des campagnards du Bled. A chaque public, Nabil réserve un spectacle. Il revient ces jours-ci avec son nouveau one man show « Mes heures de gueuloire » où le verbe le dispute à la gestuelle et où le rire n’est que prétexte à la réflexion. Tout content de sa participation à la soirée de Keep Smiling, Illias Tiw Tiw, ce Maroco-Belge n’en revient pas : « Hassan Elfad et les artistes de ouuufff...machallah 750 personnes... Un public de ouuf machallah...10000 merciii » Ce grand fan de la dakka marrakchiya attire le regard dès son entrée sur scène. Un corps qui bouge et une grande voix qui raconte le périple du voyage familial en voiture de Bruxelles à Tanger. Le petit diable, ou TiwTiw de son surnom, avait gagné le premier prix de théâtre de toutes les écoles de Belgique avant de lancer seul son premier spectacle à l’âge de 16 ans.
Des visages d’enfants de la ville de Marrakech ont surgi de l’écran pour raconter le lien qui se crée avec les bénévoles de l’antenne locale installée dans la ville ocre. La réinsertion, un cap exprimé par des paroles mais surtout des regards. A cette enfance qui a quitté les bancs de l’école et connu, souvent, la rupture du lien familial, Keep Smiling œuvre à partir de Paris pour redonner l’espoir et faire retrouver un nid et le chemin de l’apprentissage,
17/1/2012, : Fouzia Benyoub
Les enfants arrivés seuls et clandestinement à Douvres (Royaume-Uni) depuis la France étaient renvoyés automatiquement dans l'Hexagone, révèle une enquête de la commissaire britannique aux droits des enfants.
Un gentleman's agreement secret datant de 1995 autorisait jusqu'en 2011 ce renvoi dans les 24 heures s'ils ne demandaient pas immédiatement le droit d'asile, alors que les enfants seuls débarqués à Douvres sont généralement affamés, malades, épuisés et en détresse, détaille ce rapport de Maggie Atkinson.
Or ces enfants, qui arrivaient dans des conteneurs ou cachés dans des camions, étaient principalement des réfugiés fuyant des zones de guerre ou des jeunes victimes de trafics mafieux, explique le Guardian.
Maggie Atkinson décrit l'accueil des clandestins, immédiatement interrogés sans pouvoir se reposer ou voir un médecin, sans contact avec les services sociaux ou de protection de l'enfance anglais, comme «un échec significatif dans la protection de l'enfance».
Le ministre de l'Immigration a affirmé que, désormais, l'interrogatoire des enfants n'avait lieu qu'après qu'ils aient pu se reposer pendant quelques jours, et trouver des avocats.
Le rapport [PDF] explique aussi que, comme les services sociaux sont prévenus très peu de temps avant l'interrogatoire, ils ne peuvent généralement envoyer un membre de leur personnel. De plus, les sessions se font avec des traducteurs par téléphone, ce qui mène a davantage d'incompréhensions que si elles se faisaient avec un interprète présent lors de l'interrogatoire, et conduit à des désavantages pour les enfants et leur dossier, du coup incomplet ou pas tout à fait correct.
L'accord aura duré plus de quinze ans, entre le 20 avril 1995 et août 2011, lorsque Maggie Atkinson a découvert son existence, après quoi le nouveau responsable de l'agence douanière anglaise y a mis fin. Le gentleman's agreement avait été signé en 1995 par Jean-Paul Faugère, alors directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur, aujourd'hui chef de cabinet de François Fillon, note Le Monde.
Il concernait adultes et enfants français et belges tentant d'entrer en Angleterre illégalement, et ne s'appliquera plus que pour les adultes.
Ce gentleman's agreement était en plus en désaccord avec la politique britannique, comme le détaille le Guardian, puisque le vice-Premier ministre Nick Clegg a réaffirmé en mars dernier que les enfants arrivant seuls en Angleterre «devaient être envoyés à la plus proche autorité locale pour s'assurer qu'ils reçoivent le même niveau d'attention et de soutien que n'importe quel autre enfant dans le besoin».
18/1/2012
Source : States.fr
A la veille d’un rendez-vous électoral majeur, les questions autour de l’immigration sont au centre des débats dans un flot de discours aussi nauséabonds que dangereux. Nauséabonds parce qu’ils se nourrissent de l’exploitation des instincts les plus bas et de fantasmes qui favorisent le rejet de l’autre et le repli sur soi. Dangereux parce qu’ils divisent, rejettent, excluent et attisent les haines. Dans ce jeu de massacre, la droite sarkozienne et le Front National rivalisent pour capter le maximum de voix. La cible : un électorat déboussolé qui se sent délaissé, écrasé et qui cherche des issues à la pire crise que la France ait connue. Et pour cause : focaliser l’attention sur la question des immigrés permet non seulement de déverser des contre-vérités, mais surtout d’éviter d’aborder les vrais problèmes liés à la crise. Cette dérive est si inquiétante dans tous les pays européens notamment que l’Organisation internationale des migrations (OIM) la dénonce dans son dernier rapport en fustigeant un débat “excessivement tendancieux, polarisé et négatif”, surtout en période de crise. “La migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil”.
Et le plus écœurant dans cette démarche, ce sont ces calculs froids faits sur le dos de femmes, d’hommes, de familles dont on nie les droits à la dignité et finalement à l’existence. Des calculs et une démarche de la droite aussi bien que du FN fondés sur un accord de fond : la défense des intérêts de la finance.
Où est le vrai problème ? Le nombre d’immigrés ou le système qui les exploite ? La question mérite d’autant plus d’être posée, qu’à l'heure où la crise s’aggrave à cause justement d’un système politique et financier qui a failli, l’heure est à la recherche de vraies solutions pour en sortir. En tirant les leçons de l’expérience, en combattant les fausses solutions et en s’appuyant sur nos atouts et nos vraies valeurs d’ouverture, de fraternité et de solidarité.
18-01-2012, Rolland Martinez Editorial
Source : La Marseillaise
L'immigration s'invite de plus en plus sur les chaînes de télévision mondiales, surtout sous forme de documentaires mais aussi d'émissions de téléréalité et de jeux, a révélé mercredi l'institut Médiamétrie.
Dans le monde, "côté société, l'immigration occupe le devant de la scène", selon l'étude de Médiamétrie New on the air (Nota) présentée lors d'une conférence de presse.
Les formats sont très différents: ainsi, dans l'émission de téléréalité suédoise "Allt for Sverige", dix Américains d'origine suédoise reviennent aux sources de leurs origines.
Politiquement incorrect, "No place like home", diffusé aux Pays-Bas, permet aux immigrés en passe d'être expulsés de gagner de l'argent. Ils sont testés sur leurs connaissances des Pays-Bas. Le gagnant remporte une somme d'argent qui lui permet de refaire sa vie... dans son pays d'origine.
Le documentaire britannique "Mixed Britannica" suit les histoires d'amour de plusieurs couples mixtes.
Les Néerlandais sont très en pointe sur le sujet. Ils proposent "West side stories" (série documentaire sur l'intégration raciale à Amsterdam), ainsi qu'un feuilleton documentaire "Liefs uit" (le présentateur suit cinq couples dont l'un des partenaires a immigré) et "De slavernij" (série documentaire sur le commerce des esclaves et l'esclavagisme moderne).
Dans la série documentaire suédoise "Ensamkomande flyktingbarn", le téléspectateur découvre le quotidien de sept jeunes réfugiés illégaux de moins de 18 ans.
"Toutes les émissions s'adaptent à la culture locale. Mais l'immigration n'a certainement pas sa place en France pour le moment" sous forme de jeux ou de téléréalité, a estimé Amandine Cassi, directrice du pôle études du service international de Médiamétrie (Eurodata).
Mais, selon elle, "dans quelques années" ce thème pourrait être décliné sous ces formes sur les chaînes françaises.
18/1/2012
Source : AFP
Depuis quelques années, le cinéma a pris en charge le problème des migrations en Europe et l’ambivalence morale et politique des Européens à l’égard des migrants illégaux. En se répondant ou en s’opposant, trois films récents ont abordé des thématiques proches ou similaires : Welcome de Philippe Lioret (2009), Biutiful de Alejandro González Inárritu (2010) et Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011).
Le passeur en quête de rédemption.
Prenant le point de vue des Européens plutôt que celui des migrants, deux des trois films présentent des figures de héros identiques. Simon, le maître-nageur bourru de Welcome, défie les autorités pour apprendre à nager à Bilal, un jeune Irakien cherchant à traverser la Manche. Marcel, le cireur de chaussures bohème du Havre, prend en charge Ydrissa, un jeune Africain échappé des griffes de la police. Dans les deux cas, les personnages n’agissent pas par altruisme. Simon veut jouer à l’humanitaire pour épater et récupérer son ex-compagne. Les efforts déployés pour faire passer Ydrissa en Angleterre permettent à Marcel d'oublier son dénuement matériel et la maladie de son épouse. Parce que leurs couples et leurs foyers vont mal, ces hommes sont en quête de rédemption à travers l'accomplissement d'une action héroïque et civique. Dans le premier cas, cette action est socialement suicidaire et contre-productive : Simon est arrêté et Bilal se noie. Dans le second cas, le jeune garçon finit par quitter le Havre en bateau et Marcel retrouve la quiétude d’un foyer réenchanté.
Dans Biutiful, Uxbal ne prend pas en charge les migrants par charité. Comme Angie dans It’s a free world de Ken Loach (2007), c’est un pauvre qui prospère sur la misère des plus pauvres, un ex-junkie devenu marchand d’hommes qui met en relation la main d’œuvre clandestine et les entrepreneurs locaux. Rongé par le remords, agonisant, il tente de se racheter en aidant certains immigrés. Chez Inárritu, la rédemption prend un caractère historique et spirituel. Uxbal est lui-même le produit de l’immigration, fils d’un latino-américain venu travailler en Espagne (magnifique scène où le fils découvre le corps de son père à la morgue, pétrifié par le formole dans une éternelle jeunesse). Malade mais pourvu de dons de spirite inattendus (il communique avec les défunts), l'âme du héros migre à travers la frontière qui sépare le réel et l’irréel.
Ces trois films mettent en scène des figures d'immigrés plus ou moins substantielles. Dans Biutiful, la caméra ne cesse de tourner autour d’Uxbal, dans une approche à la fois doloriste et misérabiliste, qui empêche le regard du spectateur de se porter sur d’autres peines. Instrumentalisés par le réalisateur, les migrants composent une simple toile de fond scénaristique, apportant de la grandeur à un univers glauque, rendant possible le chemin de croix salvateur du héros. Bilal permet à Lioret de montrer de nombreux aspects de la vie des clandestins (l’ennui et le danger dans la Jungle, les liens discontinus avec une famille émigrée à Londres). La relation d’amitié qu’il noue avec Simon est forte. Mais il reste finalement un faire-valoir scénaristique commode au rachat du héros. Kaurismäki, pour sa part, met en scène un conte. Le personnage d’Ydrissa n’est jamais vraiment défini. Son pays d’origine est inconnu. L’histoire de sa famille reste complexe et obscure. Le réalisateur finlandais réutilise une vielle figure rhétorique du mélo, celle de l’homme mûr et de l’enfant (le Kid de Chaplin).
Si chacun de ces films aborde la question des migrations internationale, leur point de vue épouse toujours celui des hôtes européens. Le récit du malheur des clandestins sert moins à analyser les causes profondes des flux migratoires Sud-Nord qu’à mettre en valeur les tares démocratiques et civiques du vieux continent et de certains de ses pays (la France et l’Espagne). Souvent géographiques, ces œuvres sont d'abord politiques.
Dans Welcome, Lioret filme Calais de manière presque documentaire. Plantant sa caméra dans les lieux usuels et identifiables d’une ville tranquille de province (la piscine, la rue principale, les supermarchés), il montre par contraste un autre monde, souterrain ou périphérique, invisible aux habitants calaisiens, dont seuls les réfugiés maîtrisent la géographie et connaissent les dangers. Des lieux perçus comme des culs-de-sac institutionnels (un centre de rétention avec son tribunal express), informels (la Jungle, la périphérie rurale, les plages, les files d’attente devant les tréteaux des associations caritatives) et géographiques (le port de passagers inaccessible sans billets ou papiers d'identité en règle). La rencontre entre les habitants et les réfugiés relève toujours du hasard et de l'accident (des vigiles expulsant des migrants d'une grande surface devant les clients indifférents ou révulsés). Lioret s'appuie sur une information fouillée, quasi-journalistique, notamment lorsqu’il décrit les règles complexes qui régissent l’utilisation par les émigrés d’une cabine téléphonique ou lorsqu’il montre les techniques employées par certains clandestins dissimulés dans des camions pour déjouer les contrôles de la police. Des trois films, Welcome est le seul à présenter une interface dans son fonctionnement intime et dans la sélectivité qu’elle induit entre migration légale (les touristes, les transporteurs de fret) et illégale.
Inárritu pose sur Barcelone le regard d’un migrant mondialisé. Mexicain œuvrant aux Etats-Unis mais travaillé par ses racines hispaniques, il débarque à Barcelone en voyageur sans attaches, dépositaire du poids de toutes les migrations mondiales en cours. Le port catalan n’est pas un lieu de passage mais un terminus pour des migrants venus d’Asie (des Chinois) ou d’Afrique, parqués dans les périphéries (le centre est le domaine des Catalans). Si le réalisateur montre les filières complexes qui distillent la main d’œuvre illégale à travers les chantiers de construction d’une métropole européenne en expansion ou les ateliers de confection clandestins, Barcelone reste tout de même à ses yeux une impasse continentale qui bloque l'accès à l’Europe. Les corps inertes étendus sur la plage après le chavirage mortel d’une embarcation de fortune ou l’asphyxie de dizaines de Chinois dans une cave en témoignent. De fait, la ville modèle du dynamisme méditerranée et européen (voir l'image de Barcelone dans l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch en 2002) perd ses attributs juvéniles et touristiques pour devenir un port de hasard désespérant, qui mélange les peuples et les races dans une confusion de quartiers dégradés où les pauvres venus du monde entier se superposent aux pauvres locaux. Avec ses appartements miteux ou ses caves sordides, la Barcelone d’Inárritu ressemble à une ville du Sud à la dérive, échouée en pleine Europe. Elle fait souvent penser au Marseille décrit par Simenon dans la Fuite de Monsieur Monde.
Kaurismäki n’est pas sensible au caractère moderniste du Havre. Les immeubles d’après-guerre sont filmés de loin, confondus dans les brumes du port industriel, saisis dans une atmosphère toute aussi siméonienne. Il s’intéresse peu à la véracité des lieux qu’il filme : les scènes à Calais ont l’air d’avoir été tournées dans une bourgade normande et les lieux de rétention pour réfugiés sont passés à la moulinette de son kitch triste et minimaliste. En choisissant de placer son action dans des cafés ringards, des rues en brique, des maisons ouvrières modestes et des commerces de quartier périmés, c’est la guerre de 1940 qu’il translate en plein XXIe siècle. Son Havre est une ville de l’Occupation et de la Collaboration, avec ses voisins délateurs, ses rafles et sa misère domestique. La présence des migrants africains traqués par les CRS entraîne la répétition automatique de scènes de cauchemar historique (les rafles de Juifs et de résistants par la police française) que la mémoire des lieux semble avoir conservées par delà l'oubli des habitants et des spectateurs. Résolument anti-documentaire, Le Havre est pourtant, face à Biutiful ou Welcome, l'œuvre la plus politique et la plus militante.
Une politique migratoire européenne en accusation.
La démarche d’Inárritu est trop égotiste pour développer un quelconque point de vue sur la politique migratoire pratiquée en Europe. Dans une scène d’une grande violence, le réalisateur mexicain montre cependant la brutalité de la police espagnole à l’égard des migrants. La poursuite d’une poignée de vendeurs de rues africains donne lieu à une séquence de guerre urbaine, dans laquelle les méthodes policières sont décrites dans toute leur radicalité. Le centre blanc et européen nettoie ses espaces de toute trace de migration et de pauvreté. La quiétude d’un mode de vie urbain moderne mérite bien quelques excès de l’ordre policier.
Welcome structure un propos de combat plus nuancé. Face au drame humain que représentent les migrations clandestines en France, Lioret dénonce l’attitude des pouvoirs publics et de l’état. La police use de moyens retors pour coincer les clandestins (lors de distributions de vivre par les ONG) et les Français qui les aident (la relation entre Simon et le lieutenant de police). En manque de moyens chronique, la Justice est dépassée par le nombre et l’ampleur des dossiers de reconduite à la frontière : les procès-minute s’enchainent, réglant des cas dramatiques et complexes en quelques secondes. En maintenant la misère à un niveau acceptable, les humanitaires sont aussi pointés du doigt, complices involontaires d’un statu quo qui condamne les migrants à végéter à Calais. Avec la mort de Bilal et l’arrestation de Simon, la politique migratoire de la France est montrée comme un échec collectif.
L’air de ne pas y toucher, Kaurismäki va encore plus loin dans la charge polémique. En francophile amoureux d’une nation qui le déçoit, le Finlandais livre une fable humaniste en forme de réquisitoire contre les défauts historiques d’une France qui n’assume plus son statut de terre d’accueil. La police est toujours agressive (les armes braquées sur le conteneur rempli de migrants, les perquisitions musclées, l’évocation de la destruction de la Jungle de Calais) et l’administration est obsédée par le rendement des reconduites à la frontière (le discours off du préfet). Face à un état qui reprend goût à certains travers sombres de son passé, l’action démocratique et participative est plus que jamais nécessaire. Grâce, par exemple, à un concert caritatif et clandestin organisé par les habitants d'un quartier ouvrier pour récolter l’argent qui permettra à Ydrissa de franchir la Manche, la solidarité des petites gens parvient à s’organiser au quotidien. La France du peuple, des modestes, résiste à la France des bureaux et des administrations. Emboitant les métaphores, Kaurismäki donne à son égérie finlandaise Kati Outinen la mission d’incarner la figure symbolique du foyer maternel et féminin (la France ? l’Europe ?). Malade et en danger de mort tout au long du film, elle retrouve la santé et l’espoir de façon miraculeuse lorsque le jeune Africain réussit quitter le Havre pour s'installer et prospérer en Grande-Bretagne. Œuvre profondément subversive, Le Havre préconise la désobéissance civique (le commissaire Monet) pour remédier à la crise de l’humanisme français et européen. Avec son dernier plan –un cerisier en fleurs, Le Havre est aussi une œuvre d’espoir.
18/1/2012, kleszewski
Source : classroom
En Crise depuis 2008, l’Espagne et l’Italie, tout comme leur homologue français ont vu leur note dégradée par les agences de notation. Une situation qui ne saurait être sans incidence sur les Marocains y résidant et sur les échanges Maroc-UE.
La crise financière qui frappe l’Europe depuis 2008 n’a cessé de faire des ravages. Après une première dégradation de sa note en juin 2009 passant d’AAA à AA-, l’Espagne est passée ce vendredi de l’AA- au A. Ce qui veut dire que la huitième puissance mondiale va mal. L’autre pays qui a reçu le coup de marteau de l’agence de notation, c’est l’Italie. Avec sa noté abaissée de deux crans, l’Italie est passée de A à BBB+.
Hier, dans un communiqué de presse, Coface annonce déprécier la note du risque pays de plusieurs pays d’Europe parmi lesquels l’Espagne et l’Italie, abaissés d’un cran. Selon l’agence, cette notation est justifiée car l’Italie est « fragilisée par un endettement public massif, l’Espagne par l’endettement de son secteur privé ». L’Italie est ainsi passée au même niveau que le Maroc.
Quels risques pour les MRE ?
Il apparait clairement que cette situation ne sera pas sans impact sur les Marocains résidents dans ces pays. A noter qu’ils constituent la communauté étrangère la plus importante en Espagne et en Italie. Depuis le début de la crise, la hausse du chômage a entrainé des mouvements migratoires importants. Cependant, la plaie devient de plus en plus profonde. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a évoqué sa volonté de prendre des « mesures d’austérités afin d’assainir les finances publiques ». À cela vont s’ajouter les mesures prises par son prédécesseur, pour ne citer que le cas espagnol.
Pour Le directeur du pôle économique de la Fondation Hassan II, M. Ftouh, les MRE ne sont pas au bout de leur peine, « car l’état actuel des choses ne donne pas de perspectives de quiétude, même les Espagnols vivent très mal la situation». Plusieurs Marocains migrent vers d’autres régions d’Europe à la recherche de conditions de vie meilleures. D’autres préfèrent retourner au Maroc. Une tendance qui devrait à priori être observée sur la période, souligne M. Ftouh.
Le Maroc devrait-il se faire du souci ?
Jusqu’ici, les MRE se sont bien investis dans l’économie du pays via les transferts d’argents importants ainsi que plusieurs autres investissements. La fréquence de ces-derniers pourrait être affectée par la crise. Ce qui entrainerait une chute des entrées.
Par ailleurs, la phase de récession dans laquelle vont entrer les pays de la zone Euro, notamment l’Espagne, risque d’avoir un impact négatif sur leur investissement au Maroc. Le Royaume qui pourtant restait jusqu'alors un partenaire privilégié de l'Union Européenne.
18/1/2012, Ristel Edimo
Source : Yabiladi
Ils sont environ un million de Marocains ayant choisi le sol espagnol comme terre d'accueil. La communauté marocaine en Espagne est le premier collectif non originaire de la communauté européenne établi chez notre voisin du nord. Ceci, sans compter des Marocains naturalisés espagnols...Suite
Le Salon de l'immobilier marocain à Bruxelles compte se distinguer cette année par une offre inédite malgré la crise européenne. En 2011, le salon a accueilli 32 000 visiteurs, pourra-t-il atteindre ce chiffre en 2012…Suite
En matière d’égalité homme-femme ou de racisme, “il fautconvaincre sans faire sourire”. La ministre veut lutter contre le sexisme.
Entretien
Vice-Première ministre CDH, et ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet a gardé l’Egalité des chances qu’elle détenait déjà dans le gouvernement Leterme. Sur deux fronts importants - l’égalité entre hommes et femmes et la diversité -, des gardes ont été baissées, constate-t-elle. "L’égalité des chances semble être tout sauf la priorité du moment, tant au niveau politique que dans la société, et d’autant moins qu’on est dans une période de crise et de réformes institutionnelles. Mais, en fait, le combat doit être plus que jamais mené !"
Le racisme et l’inégalité des femmes, ce sont toujours des réalités ?
Mais oui ! Il suffit de voir, suite à la tuerie de Liège, ce qui s’est déversé sur Internet comme propos racistes, xénophobes et rejetant toute une communauté au départ d’un fait criminel évidemment inacceptable. Les frontières de l’acceptable s’éloignent. Et c’est la même chose pour le respect de la femme : cela commence par l’injure, le stéréotype Il suffit de voir la génération de mes enfants pour mesurer les combats à mener : changer l’image de supériorité de l’homme sur la femme, accepter la culture et la religion de l’autre Je dois tout le temps rectifier le tir.
Quelles sont vos priorités en matière d’égalité entre hommes et femmes ?
C’est d’abord la lutte contre la violence intrafamiliale, qui devient une priorité du plan national de sécurité. Il faut un accord de coopération, avec un vrai comité interministériel porté par tous les niveaux de pouvoir. Deuxième priorité, c’est tout ce qui relève du "gender mainstreaming" : il faut mesurer dans chaque prise de décision politique s’il y a un impact ou pas sur l’égalité hommes-femmes. J’ai demandé à chacun de mes collègues d’identifier deux priorités pour tenir compte du genre. Il faut convaincre sans faire sourire.
Mais serrer la vis dans les crédits-temps, comme l’a décidé le gouvernement Di Rupo, c’est d’abord préjudiciable aux femmes…
J’aurais préféré ne pas devoir le faire, mais je me suis battue pour qu’on garde trois ans de crédit-temps : dans les propositions sur la table, c’était limité à un an. Ma troisième priorité concerne d’ailleurs la carrière des femmes : comment avoir une formation égalitaire, où on les oriente vers les sciences, la chimie, le pilotage d’avion, et pas de manière stéréotypée vers la coupe-couture-coiffure ? Le parcours d’embûches commence dès la première primaire, et se poursuit dans l’enseignement supérieur. Il faut éviter le plafond de verre mental dans le choix des spécialisations et, ensuite, garantir aux femmes qu’elles peuvent devenir chefs, directeurs et gagner la même chose que les hommes à fonctions égales.
Ce qui n’est vraiment pas le cas aujourd’hui !
C’est un énorme combat, que je ne peux mener qu’avec mes collègues de l’Emploi et des Pensions. On ne peut pas pénaliser les femmes qui ont accouché, qui s’occupent d’un enfant malade ou d’un parent en soins palliatifs dans le calcul de leur pension. Il s’agit d’assimiler ces périodes à la carrière professionnelle.
Vous dites vouloir lutter contre le sexisme.
Je ne suis pas du tout une féministe exaltée : je m’inscris en faux contre le "il = elle". On est profondément, génétiquement, mentalement différent. Tant mieux et il faut le respecter. En revanche, sur l’égalité des chances, il y a des boulevards à franchir. Le sexisme est une sorte de racisme, de discrimination, consciente ou pas, envers les femmes. Sans jouer les vierges effarouchées, il y a des choses inacceptables. Je suis allée au Salon de l’Auto. Quand je vois de belles mécaniques, "blinquantes", et, à côté, des femmes comme des bimbos, ça me choque : je vois deux objets. Pour le prochain salon, je voudrais qu’il y ait des recommandations. On est en train de travailler à un projet de loi avec l’Institut pour l’égalité entre hommes et femmes pour voir comment définir le sexisme.
Les mariages forcés, c’est une réalité en Belgique. Comment lutter contre cette pratique ?
On ne peut pas accepter que dans notre pays, dans nos écoles, des jeunes filles nées ici et qui ont la nationalité belge se voient imposer un mariage qui les traumatise. Il faut d’abord sensibiliser les parents, de manière positive, sur les valeurs, le socle commun et la charte de citoyenneté qui s’impose à tout qui vit en Belgique. Les parents sont nombreux à avoir le sentiment d’être totalement dans leurs droits en respectant leur culture. Des mamans n’ont pas conscience qu’il s’agit de mariages forcés. On doit être ouverts à la différence homme-femme mais on doit être radical sur l’égalité homme-femme : on ne peut pas laisser passer l’imposition d’un partenaire à une jeune fille, quelles que soient ses origines et sa culture. On n’est pas encore assez clairs sur la responsabilité parentale. Les mariages forcés, c’est une pratique qu’il faut combattre intelligemment, sans caricatures, mais fermement. Ne peut-on pas imaginer quelque chose de spécifique pour empêcher une jeune fille de quitter la Belgique quand l’intention est de l’emmener dans le pays d’origine pour la marier contre sa volonté ?
18/01/2012, Annick Hovine
Source : Lalibre.be
" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.
Les courts métrages projetés depuis l'ouverture du festival national du film à Tanger (12-21 janvier) sont une révélation d'une nouvelle vague de réalisateurs qui contribuent à une embellie du cinéma marocain.
Les jeunes réalisateurs marocains, lauréats des instituts et hautes écoles du septième art dont les courts sont en compétition officielle, ont rejoint leurs aînés et amplifié le mouvement de la diversité de l'expression cinématographique. Le premier court métrage marocain avait été produit en 1947 par le centre cinématographique marocain (CCM).
Ces jeunes se sont succédés pour révéler leur parfaite maîtrise des choix esthétiques et culturels qu'ils se sont assignés. Ils ont mis sur grand écran des films qui viennent revisiter le patrimoine national, lever les tabous d'une société et, embrasser les aspects les plus surréalistes de la création au gré de surprendre et parfois même de choquer le grand public à l'exemple du court métrage "comme ils disent" réalisé par Hicham Ayouch.
C'est ainsi que les courts métrages visionnés ont été le clou du festival en ce sens que leurs auteurs sont parvenus à faire preuve d'audace et de talent pour expérimenter le sujet traité et jouer avec les plans d'ensemble dans le laps de temps extrêmement court de rigueur.
" Les murmures des cimes " du réalisateur Cherqui Ameur est une de ces belles créations et un magnifique voyage dans le sud-est marocain.
Ce court métrage qui cherche à sensibiliser sur la conservation de la mémoire orale est constitué de moments d'écoute fabuleux de la poésie et chants berbères. Il est un hommage du cinéaste aux vétérans de la poésie notamment aux poètes, musicien et historien Ahmed Bouaazama Ben Aamar, Ahmed Outtaher et Ammari Amarou.
" Le murmure des cimes ", souligne le réalisateur, également fondateur et directeur du festival du cinéma universitaire d'Errachidia, " est un exercice de réalisation et un mode d'expression avec l'image ". C'est aussi un moyen de conserver " une mémoire qui m'inspire énormément " et de permettre aux festivaliers d'écouter cette poésie enchanteresse.
" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.
Tel un mime, cette fiction ne contient aucun dialogue entre les acteurs mais plutôt une gestualité, une expression des visages et un échange de regards pour exprimer les rêves de chacun.
Mené de main de maître, le court métrage de Abdellatif Amajgag est dépouillé. Ce dépouillement est son intensité. C'est dans une chambre délabrée près de l'océan que des candidats à l'immigration clandestine attendent le passeur qui les mènera sur une autre rive et " vers une nouvelle vie ".
" La main gauche ", de Fadil Chouika zoome sur les faux tabous d'une société à travers le quotidien d'une famille. La relation père enfant et de surcroît gaucher est violente et à un impact sur l'avenir du fils. Etre gaucher peut parfois être considéré par certaines familles comme une " tare " parce que " refusé " par un père autoritaire.
" Les vagues du temps ", de Ali Benjelloun fait un voyage dans la mémoire d'artistes. Le jeune cinéaste à choisi le grand acteur Mohammed El Khalfi comme tête d'affiche qui touche à la psychanalyse , à l'amnésie et au dédoublement de la personnalité.
Ce huis-clos entre un vieux pianiste solitaire qui ne joue plus, son épouse artiste-peintre décédée, et un jeune homme fuyant l'asile psychiatrique, est un récit qui possède plusieurs pistes de lectures.
"Les vagues du temps " dégagent l'amertume du propos et reflètent une sensibilité artistique qui s'exprime par le choix des plans d'ensemble d'une plage déserte et de l'espace d'un appartement quasiment vide.
18/1/2012
Source : MAP
Certes, les vols à main armée baissent, mais les homicides et les tentatives d'homicide augmentent. Bien sûr, les vols de véhicules continuent à diminuer, mais les cambriolages de résidences principales grimpent… jusqu'à retrouver leur niveau de 2002. Et puis il y a l'activité des services, qui est plus forte, un bon signe. Mais elle concerne surtout les usages de stupéfiants et les sans-papiers; la répression des usages-reventes et des trafics baisse ou stagne.
Pour sa première conférence de presse annuelle de bilan de la délinquance, qui est aussi la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy, mardi 17 janvier, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, était confronté à la complexité des chiffres. Comme ses prédécesseurs, M. Guéant s'est félicité de la baisse de la délinquance générale, un agrégat fourre-tout. Mais il a juré que c'était la dernière fois qu'il l'utilisait. Une promesse qui l'engage assez peu, vu les échéances d'ici janvier 2013. Il a donc préféré creuser le sillon emprunté depuis quelques mois : la délinquance des étrangers, à qui il attribue la hausse des cambriolages, le "point noir" de l'année 2011. M. Guéant a imputé cette augmentation aux "raids" de "malfaiteurs venus de l'étranger" et salué le dépôt par trois députés de la proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses vœux en décembre.
Le ministre le répète souvent, en petit comité : au fond, en matière de sécurité publique et de délinquance, tout a été fait. Et les marges de manœuvre budgétaires sont nulles. Ce fin connaisseur de la machine policière a donc pesé sur l'organisation pour mettre plus de policiers sur le terrain : c'est le sens de la réforme des patrouilleurs et du grand ménage annoncé dans le maquis des délégations syndicales. Rien de bien spectaculaire ni même médiatique.
Depuis son arrivée, M. Guéant a donc recentré sa communication. Le ministre de l'intérieur se place dans la lignée du discours de Grenoble du président de la République, le 30 juillet 2010, qui prônait notamment la déchéance de la nationalité pour les personnes d'origine étrangère auteurs d'un meurtre de policier. Alors secrétaire général de l'Elysée, il en avait supervisé la rédaction.
D'abord, il y eut les Roumains. "2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains et (…) presque la moitié des délinquants roumains sont des mineurs", affirme le ministre, le 29 août 2011, sur RMC Info. La Place Beauvau laisse la polémique sur ses propos prospérer, puis, le 12 septembre 2011, M. Guéant annonce en exclusivité dans Le Parisien-Aujourd'hui en France des mesures contre "la délinquance impliquant des ressortissants roumains". Un plan de communication bien organisé, pour ce qui sera le fil rouge de l'automne. Au menu, une intensification de la coopération avec la Roumanie, le rapatriement des mineurs délinquants (mesure avortée) et un arrêté anti-mendicité médiatisé sur les Champs-Elysées.
Il faut dire que la délinquance des Roms – ce sont bien eux qui sont visés – est une épine dans le bilan du ministre. Si elle est numériquement faible, elle touche les catégories de délinquance les plus susceptibles d'influer sur le sentiment d'insécurité: vols à l'arraché, vols à la roulotte et cambriolages.
Jusque-là, il est encore peu question de délinquance des étrangers globale. La veille de l'offensive contre la délinquance roumaine, le 11septembre, une sortie lors du "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI", sur l'"immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences" à Marseille avait provoqué une forte émotion dans la diaspora issue de l'archipel, obligeant le ministre à présenter ses excuses.
"MESURES SPÉCIFIQUES"
Changement de ton, le 22 décembre 2011 : la radio Europe1 révèle le "plan Guéant" contre la délinquance, que le ministre a évoqué devant des parlementaires. La nouveauté, c'est l'"instauration d'une peine complémentaire automatique d'interdiction du territoire pour les étrangers nouveaux arrivants qui commettraient des délits “sérieux” sur le territoire français", une forme de retour atténué à la double peine. Le ministre aurait demandé à un député de plancher sur une proposition de loi.
Le scoop d'Europe1 prend au dépourvu la Place Beauvau autant que les élus présents lors du dîner informel cité par le journaliste, en fait le rendez-vous régulier des fidèles de M. Guéant à l'Assemblée : Jean-Paul Garraud, Eric Ciotti, Guy Geoffroy, Cécile Dumoulin ou encore Bernard Carayon. Ces derniers pensaient plutôt à des pistes pour le projet présidentiel. L'un d'eux avoue d'ailleurs, sur le coup, qu'il ne voit pas bien comment le projet pourrait être adopté avant la fin de la session parlementaire. Mais le ministre rebondit, dans la soirée, sur Europe1, en confirmant les informations de la radio. Pour M. Guéant, la délinquance commise par les étrangers est "supérieure à la moyenne" et elle appelle des "mesures spécifiques" à prendre "dès les prochains mois".
Dernier étage du plan de communication, le ministre lance le "buzz" autour d'une étude de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP). L'observatoire a prévu, de longue date, de mettre à jour son enquête de 2006 sur la délinquance des étrangers. Avec une nouveauté, la répartition par nationalité. M. Guéant annonce une parution en janvier. Les vacances passent, puis le service après-vente débute. Un obstacle se dresse sur la route du ministre: l'ONDRP ne paraît pas décidé à avancer la date de parution de son enquête, qu'il annonce pour début février. Mais les chiffres sont déjà là, à portée de main: l'Observatoire, dans son dernier rapport annuel, affirme que le nombre d'étrangers mis en cause pour cambriolage a augmenté de 40% depuis 2008 ; et le ministère de la justice publie, chaque année, des statistiques par nationalité (12,7% des condamnés sont étrangers).
Le 10 janvier, sur RMC Info, M.Guéant estime que la hausse prévisible du nombre de cambriolages en 2011 "est très liée à la délinquance étrangère". Trois jours plus tard, la proposition de loi des députés UMP Jean-Paul Garraud (Gironde), Eric Ciotti (Alpes-Maritimes) et Philippe Goujon (Paris) "tendant à renforcer l'effectivité de la peine complémentaire d'interdiction du territoire" est révélée par Le Figaro.
Le texte concerne les étrangers qui sont présents en France depuis moins de trois ans condamnés à plus de trois ans d'emprisonnement. "Le juge devra obligatoirement envisager l'interdiction du territoire, sinon, il devra le motiver", explique M.Garraud. Pour le député de Gironde, il ne faut pas y voir une "stigmatisation": "C'est en relation avec la nature de l'infraction: pour un chasseur en infraction, on supprime le permis de chasse, pour un conducteur, on suspend son permis, un étranger qui vient commettre des délits sur notre territoire, on lui interdit de revenir."
Entre-temps, la session parlementaire a été prolongée. "Il y a une fenêtre pour faire adopter le texte", explique-t-on Place Beauvau. "L'objectif, c'est de le faire voter en procédure d'urgence", explique M.Ciotti, qui se félicite que M. Guéant se soit "saisi avec force" du texte. Oubliant au passage que c'est bien le ministre qui l'a impulsé…
18.01.1212, Laurent Borredon
Source : Le Monde
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le théâtre Darna à Tanger ont signé, lundi, deux accords de coopération pour le financement de plusieurs projets culturels communs en faveur des jeunes durant la première moitié de 2012.
La première convention porte sur la production de 21 représentations des pièces théâtrales "El Halqa" et "Les arènes de César" en faveur des élèves de huit établissements scolaires et de quatre maisons des jeunes.
L'autre convention prévoit la préparation de nouveaux spectacles de théâtre et l'édition de supports audiovisuels qui s'inscrivent dans la lignée des objectifs de l'OIM visant à sensibiliser les jeunes qui se trouvent dans une situation précaire aux questions de la citoyenneté, de la pauvreté, de la violence et de l'exclusion.
Ces supports seront préparés par l'association Darna et présentés au cours d'une quarantaine de séances dans 12 établissements scolaires et maisons des jeunes, grâce à des équipements audiovisuels apportés par l'OIM.
Selon un communiqué de l'organisation, cette initiative fait partie d'un programme de prévention global pour la réinsertion et la qualification des jeunes marginalisés.
Ce programme est financé par l'Agence américaine pour le développement international.
Le théâtre Darna est l'une des structures de l'association tangéroise Darna, aux multiples ramifications, qui cherche à promouvoir par des initiatives de développement local la réappropriation par des "enfants des rues" d'espaces de vie, d'expression et d'apprentissage de leurs droits et de leurs devoirs.
Fondée par un collectif de citoyens en 1995, cette association s'est développée, année après année, dans plusieurs quartiers de la ville. 17/01/2012
Source : MAP
Les lettres marocaines seront à l'honneur lors de la 18-ème édition du "Maghreb des livres", le plus grand salon consacré à la création littéraire maghrébine en France, prévue les 11 et 12 février prochain à Paris, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Une douzaine d'écrivains et intellectuels marocains, dont Fouad Laroui, Mohamed Nedali, Zakia Daoud, Rita El-Khayat et bien d'autres, sont attendus à cette édition, aux côtés d'une centaines auteurs venus des différents pays du Maghreb, dont une grande majorité résidant en France.
Ils participeront à l'animation de débats axés sur des thèmes d'histoire ou d'actualité en lien avec les préoccupations de la région maghrébine, en mettant en avant l'apport de la création littéraire marocaine, à travers notamment une table-ronde sur "l'écrivain marocain face à la pluralité des langues" et une autre rencontre sur "la vitalité de la création littéraire au Maroc".
Le programmation de cette édition comprend d'autres tables-rondes portant sur "le rôle des sociétés civiles dans la construction de l'unité du Maghreb", "l'immigration maghrébine: une nécessité pour l'Europe? Une chance pour la prospérité commune en Méditerranée?", ou encore "la solidarité du Maroc et de la Tunisie envers les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance".
Conjoncture oblige, le "Printemps arabe" s'invitera pour la deuxième année consécutive au "Maghreb des livres" qui avait dédié sa 17-ème édition à la révolution tunisienne.
Chaque année, à tour de rôle, un Etat du Maghreb est mis à l'honneur lors de cette manifestation, avec un coup de projecteur sur la littérature du pays hôte, mais aussi sur son infrastructure éditoriale, le mécénat cultuel, l'histoire des idées.
Conçu au départ comme une séance de dédicace des livres par leurs auteurs, Le Maghreb des Livres, une initiative de l'association française "Coup de Soleil", est devenu au fil des années un véritable festival des lettres maghrébines, ponctué de rencontres, de débats, de lectures et de projections de films.
17/1/2012
Source : MAP
2010 dans les 27 centres de rétention français de métropole et outre-mer. C'est deux fois plus qu'il y a onze ans, soulignent France Terre d’Asile, l’Ordre de Malte, le Forum réfugiés et l’Association service social familial migrants dans leur rapport commun.
A Toulouse le centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu en service depuis 2006 (photo ci-contre) a pour "particularité" de pouvoir accueillir des familles avec des enfants mineurs. Une situation contraire à la Convention européenne des droits de l’homme et à la convention internationale des droits des enfants.
Léo Claus coordinateur de la Cimade à Cornebarrieu s’alarme des conséquences de l’enfermement des mineurs sous prétexte qu’ils accompagnent leurs parents. Entretien :
LibéToulouse : la particularité du centre de rétention de Cornebarrieu est de pouvoir accueillir des familles.
Léo Claus : C’est exact. Ce n’est pas le seul en France. La Cimade n’a jamais cessé de dire qu’un centre de rétention est un lieu d’enfermement et que ce n’est pas la place d’un enfant. La Préfecture a peur que les personnes sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière soient tentées de disparaître du jour au lendemain. C’est pour cette raison qu’elle place des personnes en rétention afin de prévenir les risques de fuite.
Dans le cas d’une famille ce n’est pas pourtant pas le cas du fait notamment de la scolarisation des enfants. Ces familles pourraient être assignées à résidence au lieu d’être placées en rétention. D’autant plus qu’elles sont très rarement expulsées du fait de la mobilisation d’associations comme le Réseau éducation sans frontières (RESF) mais aussi d’un nombre croissant de juges qui se refusent à valider les mesures d’expulsion concernant les familles.
L’enfermement est traumatisant et destructeur pour les enfants et leurs parents. L’administration n’a jamais voulu reconnaître l’énormité des conséquences pour des enfants témoins aux premières loges du choc que l’interpellation et la privation de liberté de leurs parents génère. Ces moments là resteront sans doute à jamais inscrits dans leur mémoire. C’est du grand n’importe quoi !
En principe, le droit français ne protège-t-il pas les enfants contre toute mesure d’éloignement ?
Léo Claus : Un enfant placé en rétention n’a pas de statut légal. Un adulte placé en rétention est identifié. Il est inscrit avec un numéro de retenu. Pas les enfants. Ils sont juste enregistrés en tant qu’ "accompagnants des parents".
Vous avez constaté en 2010 l’augmentation du placement en rétention administrative d’un seul parent, généralement le père...
Léo Claus : La pratique administrative consistant à placer le père de famille au Centre de rétention puis à l’expulser se répand. Le parent demeurant en France avec les enfants est ainsi fortement incité à quitter le territoire à son tour ou contraint d’attendre dans la précarité le retour hypothétique de son conjoint.
En ce moment il y un père de famille tchétchène retenu depuis 17 jours à Cornebarrieu tandis que sa femme et ses trois enfants sont restés à Montauban. L’administration pense sans le dire que s’il est expulsé vers Moscou, le reste de la famille suivra. En 2010, 24 pères de famille ont été placés seuls au CRA de Cornebarrieu, tandis que le reste de la famille également en situation irrégulière, était présent sur le territoire.
Quelles sont ces familles placées à Cornebarrieu ?
Léo Claus : Elles viennent pour l’essentiel d’Europe de l’est. Arménie, Azerbaïdjan, Tchétchénie, Roumanie, Kosovo.
17/1/2012, Jean-Manuel ESCARNOT
Source : Libération
L'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) publiera d'ici février une nouvelle enquête sur la délinquance des étrangers avec la répartition par nationalité, a annoncé ce mardi son président Alain Bauer.
Il a souligné lors de la présentation du bilan 2011 de la délinquance que ce rapport s'appuierait à la fois sur les données de la police et de la justice. «Vous aurez à la fois les mises en cause par la police et les condamnations par la justice», a-t-il dit sur I-Télé. Prié de dire si une telle étude pouvait avoir un caractère xénophobe, il a répondu: «Ce serait xénophobe s'il était faux, ou s'il généralisait par rapport à des populations qui ne sont pas mises en cause».
La polémique Guéant
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a créé une polémique lors de la même présentation du bilan de la délinquance en attribuant l'essentiel de la hausse de 16% des cambriolages à des «raids de malfaiteurs venus de l'étranger.» Il a en outre salué le dépôt par trois députés d'une proposition de loi sur la délinquance étrangère qu'il avait appelée de ses voeux en décembre. En août dernier, Claude Guéant avait assuré que «2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains».
Des responsables de gauche soupçonnent le ministre de viser une nouvelle fois des Roms d'origine roumaine et bulgare et dénoncent des propos xénophobes. Le conseil de l'Europe a jugé «discriminatoires» et «contraires à la dignité humaine» les expulsions collectives de Roms menées l'été 2010 par la France, qui modifié la circulaire controversée où il précisait l'ethnie visée.
17.01.1212
Source : 20minutes.fr/ Reuters
Pour lancer son année d’action en faveur des réfugiés, AI France publie une synthèse unique de la situation des réfugiés dans le monde, couvrant une cinquantaine de pays sur les dix dernières années.Un outil indispensable pour décrypter le discours trompeur des États et faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur des milliers de vies humaines.
COMPRENDRE la situation des réfugiés dans le monde
Dans le monde, 16 millions de réfugiés ne peuvent retourner dans leur pays sans risquer d’y être exécutés, emprisonnés, torturés, discriminés. Contrairement aux idées reçues, la majeure partie d’entre eux se réfugient dans des pays voisins du leur, au Sud.
Le récent conflit en Libye les a rendus encore plus visibles, aux portes de l’Union européenne. Un peu plus loin, la situation emblématique du Kenya – qui continue d’accueillir des centaines de milliers de personnes - montre qu’au-delà de crises ponctuelles, les réfugiés sont souvent dans des situations de crise prolongée.
Ailleurs, des murs s’érigent entre la Grèce et la Turquie, l’Espagne et le Maroc. Souvent, comme en Arabie Saoudite ou en Égypte, la traversée des frontières pour se mettre à l’abri devient dangereuse et parfois meurtrière : les États tentent par tous moyens de contrôler leurs frontières, aux prix de vies humaines et du respect des droits de ces personnes qui fuient les persécutions.
DECRYPTER les discours trompeurs des Etats
Une des stratégies de "défense" des États consiste à créer un amalgame entre migrants et "sans papier", demandeurs d’asile et criminels. En attisant la suspicion, en criminalisant ou en déshumanisant les réfugiés, les États peuvent refouler des personnes vers le danger alors qu’ils devraient les protéger.
Pourtant, les droits des demandeurs d’asile et des réfugiés sont garantis par les textes internationaux relatifs aux droits humains. Et les obligations des Etats sont claires, précises et simples.
La protection des réfugiés passe obligatoirement par l’examen individuel et complet de leur situation et un accueil décent le temps de leur procédure. C’est à cette seule condition que peut être respectée l’impérieuse nécessité de ne pas renvoyer des réfugiés dans leur pays s’il y a un risque qu’ils y soient persécutés.
AGIR, avec Amnesty International, pour que les droits des réfugiés soient respectés
AI France le rappelle en formulant 10 recommandations pour sortir de l’impasse dans laquelle la protection des réfugiés se trouve. Dix recommandations simples qui concluent sur un plus grand besoin de solidarité internationale entre les Etats, ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et ceux qui souhaitent n’en recevoir que très peu...
Apprendre avec Amnesty International
Amnesty International France a contribué, en partenariat avec le Centre National de la Documentation Pédagogique (CNDP), au numéro de janvier 2012 de la revue Texte et documents pour la classe consacrée aux réfugiés, document de référence dans le monde de l'enseignement.
En croisant le regard des historiens, des géographes ou encore des juristes, Amnesty International France et le CNDP reviennent sur les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les réfugiés, pour comprendre leur histoire, leurs parcours mais aussi leurs droits.
18/01/2012
Source : Amnesty.fr
commun à la dix-huitième édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui se tient à
Casablanca du 10 février au 19 février 2012.
La nouvelle circulaire de Guéant vient à peine d'être diffusée, mais elle était présente de tout on poids lors de la 6e édition du Forum Horizons, organisé par l'Association marocaine de grande école (AMGE), les 14 et 15 janvier...Suite
C'est une envie de cinéma et d' histoire qui a germé dans mon e prit, depuis plusieurs année . Je suis originaire de Belgique, où j'ai grandi et vécu aux côté d'autre personnes, issues de la communauté marocaine belge et européenne…Suite
La France post-1789 défendait l’égalité entre les Hommes. Porteuse d’un certain esprit de modernité, elle voulait permettre à des personnes aux origines et religions diverses de vivre ensemble. Remettre en cause la binationalité en s’appuyant sur le concept "une seule nation une seule culture" reviendrait à réfuter cet esprit. Réaction de Raphaël Liogier, directeur de l’Observatoire du Religieux et professeur de sociologie à Sciences Po Aix.
En quoi la conception de la citoyenneté dans la France post 1789 est-elle conforme à "l’esprit de modernité"?
La révolution française a fait de la France un Etat où on pouvait vivre ensemble avec des origines et religions différentes, protégé juridiquement. La France post-1789, c’est l’esprit de la modernité, c’est la diversité des modes d’expressions possibles sur un même territoire, dans un même espace. Or, le principe de la nationalité c’est effectivement que la Nation est la référence aux ancêtres, aux racines, au sang, à l’ethnie … C’est donc contradictoire de la modernité, puisque la modernité est justement l’idée que l’on peut avoir différentes origines ethniques, sociales, culturelles, religieuses et vivre avec cette espèce de package sans mettre en cause les autres. Lorsque la nationalité est fondée sur l’unicité de culture, ce que l’on a tendance à entendre aujourd’hui dans le discours, elle est en contradiction avec l’idée même de République… Si tant est que la République soit l’expression de la modernité ! Ce principe de nationalité est exactement l’inverse de la citoyenneté, qui est justement le droit de cité, de fait ce fameux droit subjectif, c’est-à-dire le droit d’exprimer sa subjectivité : le droit d’être ce que je suis parce que je le suis, avec tout ce qui va avec, c’est-à-dire mes croyances, mes appartenances, ma famille, ma langue. Tout ce qui fait ce que je suis. C’est le droit d’exercer ma citoyenneté quel que soit justement ce que je suis, dans la mesure où je ne remets pas en cause le mode de vie, la conception du monde des autres. Au siècle des lumières, une des idées centrales était de faire référence au citoyen, parce que les citoyens étaient "égaux" entre eux dans l’antiquité grecque. Si les citoyens grecs constituaient une élite, au XVIIIe siècle et en 1789 on employait cette notion de citoyen pour l’appliquer à tout le monde : "Nous sommes tous au même niveau." La citoyenneté post-1789, c’était l’idée d’être citoyen et pas seulement national. On passait dans un monde moderne.
Le concept "une nation = une culture" trahit donc cet esprit de modernité...
Il y a eu à mon sens trois niveaux de trahison de la modernité : Kant, par exemple, donne une des interprétations de la modernité : on libère la connaissance de la connaissance de l’absolu. C’est la rationalité, l’âge adulte de la civilisation. La science est libre de faire toutes les recherches qu’elle veut, mais à côté de cela, elle doit justement laisser la liberté à toute la multiplicité des actes de foi sur l’absolu, puisqu’elle ne peut pas juger de l’absolu. La rationalité est une conséquence de la modernité, mais elle devient l’expression d’un mode de vie, une tradition imposée par le haut, alors qu’elle devrait être au service de la multitude de modes de vie possibles. Cela devient du rationalisme et ce rationalisme devient une tradition qui s’impose à tout le monde. On est obligé d’être rationaliste, on est obligé d’être positiviste, de ne pas croire en Dieu etc. C’est le niveau scientifique de la trahison de la modernité. Prenons l’aspect économique : le fait que le travail devienne scientifiquement réparti, qu’il y ait le Fordisme, le Taylorisme, la division scientifique du travail et même le travail à la chaîne… C’est un moyen non pas de valoriser le travail, mais de faire en sorte qu’on ait de moins en moins à travailler. Or, quelle image évoque en nous spontanément la modernité sur le plan économique ? J’imagine une usine avec des gens qui travaillent à la chaîne ! Au niveau politique, l’idée de la modernité était de constituer ce fameux espace politique où tout le monde peut s’exprimer quelles que soient ses différences en raison même de droits subjectifs dont il est titulaire. Une partie de la modernité s’est traduite par ce que j’ai appelé le républicanisme et qui a pu se traduire aussi par le nationalisme en Allemagne avec Hitler par exemple. Au nom de la modernité, Hitler a pu s’appuyer sur des thèses darwiniennes, de la supériorité des espèces.
Pouvez-vous préciser votre pensée?
Les thèses darwiniennes sont une conséquence de la modernité, mais si on les détourne et si on les considère ensuite comme étant la définition de la modernité, on finit par entrer en contradiction avec l’essence de la modernité. Du point de vue de l’esprit de modernité, plus précisément du droit subjectif qui permet justement à chacun d’être comme il est, la supériorité d’une espèce sur une autre est inconcevable. En France, le républicanisme s’est appuyé sur l’idée de rationalité scientifique appliquée à l’Etat, à la laïcité. La laïcité est devenue une sorte de laïcisme de combat voulant transformer la société etc.
Y a-t-il un facteur religieux dans la distinction entre nationalité et citoyenneté?
Il y a lutte entre l’idée de nationalité et citoyenneté. Par exemple, lors de la guerre d’Algérie, l’Etat Français avait distingué nationalité et citoyenneté : la nationalité impliquait des devoirs, pour les Algériens parce qu’ils étaient arabes et musulmans. La citoyenneté concernait seulement les ressortissants nés dans l’hexagone ; ce qui est quand même un peu injuste il me semble! Patrick Weil le montre bien dans son livre "Qu’est-ce-qu’un Français ?". A l’époque déjà, un conflit couvait sur cette espèce de différence entre nationalité et citoyenneté (la citoyenneté française était alors la pleine nationalité qui permettait d’exercer tous les droits civiques: égalité fiscale, droit de vote). Ce sont au fond les Français qui l’ont le plus exploité en Algérie quand ils ont distingué nationalité et citoyenneté. Mais à un moment donné, il y a eu des Algériens à qui on a expliqué que l’Algérie était un département français et qui se sont dit "nous pouvons demander la citoyenneté française."
Le tribunal administratif leur a répondu d’une manière qui est encore à l'oeuvre dans l’inconscient collectif actuel des français: puisqu’ils étaient musulmans, ce n’était pas possible pour eux d’être en même temps français... L’islamité était incompatible avec la citoyenneté française. A la suite de cela, certains Algériens qui s’étaient convertis au catholicisme, sont allés en appel et ont dit, pour résumer, puisque nous nous sommes convertis au catholicisme et que le tribunal a dit en première instance que c’était pour des raisons religieuses, d’islamité, nous qui sommes catholiques, nous demandons la citoyenneté française. A ce moment-là, le tribunal administratif les déboute et la Cour d’Appel d’Alger leur répond que ce n’est pas possible, parce que lorsque l’on est né musulman, on reste toujours musulman. (1)
Cela rejoint, selon vous, le discours actuel...
Oui, tout à fait. C’est exactement ce que pense encore aujourd’hui dans son inconscient la plupart des français et ce qui à mon avis explique même le débat actuel. Nous sommes dans ce rapport très ambigu à l’islam et la résurgence de ce type de réaction.
(1) Cour d’Appel d’Alger (1903). Le terme musulman "n’a pas un sens purement confessionnel, mais il désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane, qui n’ayant point été admis au droit de cité, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte mahométan."
16/1/2012, Propos recueillis par Sylvia Barsotti-Marty
Source: Le Monde des religions
Au niveau de l'enseignement officiel, la religion islamique est désormais nettement majoritaire à Bruxelles.
Le financement des cultes coûte quelque 140 millions d'euros par an au budget de l'Etat belge, rapporte mardi La Dernière Heure sur base d'une étude du Crisp, le Centre de recherche et d'information sociopolitique.
Ce montant comprend les traitements mais également les pensions des ministres des cultes, ainsi que des délégués laïques.
A cela, il faut encore ajouter 160 millions d'euros de financement par diverses entités, essentiellement consacrés aux édifices.
Ces interventions financières en faveur des cultes et de la laïcité sont distribuées entre le culte catholique (85,8%), la laïcité organisée (8%), le culte protestant-évangélique (2,5%), le culte islamique (2,1%), ainsi que les cultes orthodoxe, israélite et anglican.
Au niveau de l'enseignement officiel, la religion islamique est désormais nettement majoritaire à Bruxelles, et ce en primaire comme en secondaire (43% et 41,4%), loin devant la religion catholique (23,3% et 15,2%), devancée par le cours de morale (27,9% et 37,2%).
En Wallonie, les tendances s'inversent. En primaire, 52,8% des élèves de l'enseignement officiel suivent un cours de religion catholique, contre 37,3% un cours de morale et 8% celui de religion islamique. En secondaire, le cours de morale domine (64,2%) le cours de religion catholique (26,4%) et de religion islamique (7,8%).
En Flandre, dans l'enseignement primaire, 81,9% des élèves (et 81,8% en secondaire) suivent le cours de religion catholique, contre 10%
(13,1%) pour le cours de morale et 6% (3,8%) celui de religion islamique.
17/01/2012
Source : L’Agence belge (BELGA)
En 2009, la moitié des nouveaux cas de tuberculose et de séropositivité au sida étaient détectés chez des personnes immigrées.
Tuberculose, hépatite B, VIH: ces trois maladies infectieuses majeures sont surreprésentées au sein des populations récemment immigrées en France. Selon l'étude publiée aujourd'hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), sous la direction de Florence Lot, chercheuse à l'Institut national de veille sanitaire (InVS), environ la moitié des 6700 nouveaux cas de séropositivité au virus du sida (VIH) et des 5276 cas de tuberculose déclarés en France en 2009 concernait des personnes récemment installées dans notre pays. La proportion est encore plus élevée en ce qui concerne l'hépatite B. «Parmi les 1.715 patients pris en charge pour une hépatite B chronique en 2008-2009, les trois quarts étaient migrants», constatent les auteurs.
Rien d'étonnant à cela. Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ces pathologies lourdes, voire chroniques, qui nécessitent un traitement prolongé, sont toutes les trois très présentes en Afrique subsaharienne. Or, d'après l'Insee, un peu plus de 12%, des 5,3 millions de personnes immigrées résidant en France métropolitaine en 2007 (8,3% de la population totale) étaient originaires de cette partie du monde. De leur côté, l'Asie (d'où proviennent 14% des migrants) et l'Europe de l'Est sont des zones à forte prévalence pour l'hépatite B et la tuberculose et à un moindre degré pour le VIH.
Précarité sociale
Les personnes originaires de ces régions ont donc, selon les auteurs, «un risque d'exposition et d'infection plus élevé» que le reste de la population française. Les populations provenant d'Afrique subsaharienne sont, à cet égard, les plus touchées puisqu'elles rassemblent 69% des nouveaux cas de séropositivité VIH décelés chez les migrants en 2009, 54% pour l'hépatite B et 36% pour la tuberculose. Mais il n'y a pas que cela. «Les migrants ont un moindre accès à la prévention dans leur pays d'origine et peut-être aussi en France», soulignent les chercheurs de l'InVS. En outre, le fait qu'ils soient davantage victimes de ces pathologies que le reste de la population peut s'expliquer par «les conditions de la migration et une précarité sociale favorisant la transmission de la tuberculose et la transmission intrafamiliale du virus de l'hépatite B».
À noter que c'est en Ile-de-France, en Guyane française et en Guadeloupe que la part des migrants parmi les personnes découvrant leur séropositivité au VIH est la plus importante (respectivement 68%, 62% et 59%). Même chose avec la tuberculose. Ces spécificités régionales s'expliquent par le fait que 6 immigrés d'Afrique subsaharienne sur 10 vivent en Ile-de-France. Par ailleurs la Guyane accueille un flux important d'Haïtiens et de ressortissants dautres pays d'Amérique latine fortement touchés par la tuberculose et le VIH.
Accès au soin
Face à ce constat, les auteurs de l'étude appellent à «poursuivre les actions de prévention» et à «renforcer les stratégies de dépistage et d'accès aux soins auprès de ces populations dans le but de réduire les disparités observées». Que ce soit au travers de la vaccination de l'entourage en cas d'hépatite B chronique ou de «mesures de contrôle autour de cas contagieux» pour la tuberculose. Enfin, concernant le VIH, l'étude révèle «qu'au moins 1 migrant d'Afrique subsaharienne sur 5 a été contaminé en France». D'où l'importance de mener des actions de prévention et de sensibilisation ciblées vers ce public dont l'état de santé général est «moins bon» que le reste de la population. Au-delà de ces trois pathologies, le BEH met l'accent dans son édition d'aujourd'hui sur la situation «particulièrement exposée des femmes migrantes», avec des risques périnataux, de diabète et un dépistage insuffisant du cancer du col de l'utérus.
17/01/2012, Marc Mennessier
Source : Le Figaro
Depuis plusieurs années, l’immigration marocaine est perçue et traitée principalement comme une problématique lourde à gérer vu la diversité de cette diaspora et la transversalité des dossiers la concernant. Les rencontres et colloques organisés par le ministère de tutelle, le CCME ou la Fondation Hassan II ont tenté de saisir sa réalité, ses mutations et, par-là, ses attentes afin d'initier des politiques publiques adéquates.
Ces bonnes volontés ne sont jamais réellement parvenues à la nécessité d’un véritable « pacte pour la diaspora » qui ne viserait pas seulement l’actualisation du recensement des Marocains du monde, l’amélioration des services consulaires, la réduction des coûts de transfert, l’incitation à l’investissement, la participation politique, l’activation des guichets uniques, etc. Mais qui rétablirait effectivement leur place de citoyen à part entière. Ce pacte exige l’adhésion de toutes les forces vives du pays comme celles de la diaspora elle-même. Le tout nouveau ministre délégué chargé des Marocains du monde aura à combiner entre les urgences et les questions de fond. M. Maazouz a toutes les qualités et l’expérience requise pour réussir la mobilisation massive relative à ce pacte nécessaire à l’émergence du nouveau Maroc et à sa cohésion sans ignorer le rôle de la diaspora dans l’industrialisation et la modernisation de l’économie chinoise par exemple.
Le gouvernement Benkirane mesure certainement l’importance du dossier et l’approche globale qu’il suppose : les Marocains du monde attendent un programme éducatif, culturel, social, cultuel, économique. Il devra impliquer tous ses ministères et multiplier les conventions, partenariats et actions dans le cadre de ce pacte national en faveur de la diaspora qui constitue un levier incontournable pour le développement, un facteur de renforcement des liens avec les pays d’accueil, un acteur de la diplomatie civile ou «parallèle» et un relais pour la promotion du « produit Maroc ».
Ce pacte exige d’abord une démarche participative n’excluant aucune composante ou tendance de cette diaspora et une clarification des prérogatives des institutions en charge directement ou indirectement des affaires des MRE voire leur coordination en fonction des pertinences de ces instances. Cela suppose également une redéfinition stricte du rôle la Direction des affaires consulaires et sociales (DACS), et donc, des consulats dans l’accompagnement des politiques publiques en direction des ressortissants marocains. Sans oublier un réajustement dans le mode de composition du Conseil de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Le Royaume a lancé une stratégie d’envergure pour le développement de son économie. Le gouvernement marocain sait pertinemment que par leur expertise large et une mobilisation sans faille, les MRE seraient déterminants dans la réalisation de ces objectifs. Ainsi le «Pacte national pour les MDM» les intégrerait dans les différents plans sectoriels ou régionaux : Plan Vert, Plan Emergence, Plan Automobile, Plan Envol, Plan Azur… voire dans les domaines culturel, sportif, associatif et médiatique.
Certes, cette communauté a de très nombreuses attentes. Cependant, elle ne semble pas trop espérer d’une majorité qu’elle n’a pas élue directement. Mais un message aussi fort et une action aussi conséquente qu’un pacte pour la dissipation des nombreuses frustrations accumulées et des malentendus alimentés par la multiplicité des intervenants et par le manque de communication sur leurs prérogatives pourraient légitimer toute action gouvernementale visant ces expatriés à considérer, surtout, comme des citoyens pouvant contribuer aux grands choix d’avenir.
L’action de tous les ministres du gouvernement Benkirane et en particulier d’Abdellatif Maazouz, devrait, après examen, commencer par capitaliser sur les acquis et tenir naturellement compte des études et recommandations du CCME. Et puis, les Marocains du monde n’attendent qu’une implication dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un tel pacte en tant qu’acteurs et partenaires privilégiés en espérant une nouvelle stratégie communicationnelle qui mettra fin à leur double exclusion médiatique.
17 Janvier 2012, TAOUFIK Boubker
Source : Libération
Douze citoyens marocains qui purgeaient des peines d'emprisonnement en Tunisie pour divers motifs, ont bénéficié d'une grâce présidentielle à l'occasion du 1er anniversaire de la révolution tunisienne, annonce lundi un communiqué de l'ambassade du Maroc à Tunis.
"Douze prisonniers marocains ont été graciés en vertu d'un décret présidentiel promulgué à l'occasion des célébrations du premier anniversaire de la révolution tunisienne", indique le communiqué, dont copie est parvenue à la MAP, précisant que cette grâce est intervenue "à la demande de l'ambassade du Maroc".
Cette décision a été notifiée par le président tunisien Moncef Marzouki à la délégation officielle marocaine qui participait aux festivités marquant le premier anniversaire de la révolution dans ce pays, célébrées samedi dernier, selon la même source.
La délégation marocaine était composée du président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad-Eddine El Othmani et de l'ambassadeur du Maroc en Tunisie, Najib Zerouali Ouariti.
Dans son communiqué, l'ambassade marocaine a exprimé "sa profonde considération pour cette initiative humanitaire qui témoigne de la profondeur des liens fraternels et séculaires unissant les deux peuples frères".
La représentation diplomatique marocaine a également exprimé "sa profonde gratitude au Président tunisien pour sa volonté de donner une nouvelle impulsion aux relations de fraternité et de coopération excellentes qui unissent le Royaume du Maroc et la République tunisienne".
A l'occasion du premier anniversaire de la révolution du 14 janvier, le président de la république tunisienne a décidé, en vertu de ce même décret, de gracier et d'accorder la liberté conditionnelle à des centaines de prisonniers.
16/01/2012
Source : MAP
Le gouvernement du Canada "s'engage à améliorer le processus de reconnaissance des qualifications des travailleurs étrangers", a déclaré le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, alors que son département a lancé un site Web conçu à l'intention des partenaires en la matière qui travaillent dans le domaine de l'évaluation et de la reconnaissance des qualifications internationales.
Le site Web du Réseau des qualifications internationales (RQI) est un espace virtuel destiné aux employeurs, aux organismes de réglementation, aux gouvernements et aux organismes d'aide aux immigrants qui leur permet de "tirer profit des pratiques les plus prometteuses en matière d'évaluation et de reconnaissance des qualifications" des travailleurs formés à l'étranger en vue de réussir au Canada, explique le ministre.
Il a été créé sous la supervision du Conseil consultatif du RQI, qui regroupe 20 partenaires et intervenants représentant diverses provinces ainsi que divers employeurs et établissements d'éducation postsecondaire à travers le Canada, ajoute-t-on.
Le gouvernement du Canada s'est déjà engagé, voici deux ans, à soutenir les efforts des provinces, des territoires et des intervenants pour améliorer la reconnaissance des diplômes internationaux via le Cadre pancanadien d'évaluation et de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l'étranger.
Bon nombre de cadres formés à l'extérieur du Canada seraient actuellement sans travail ou pratiquent des métiers qui ne sont pas liés à leur formation. Ce sont les difficultés liées, en particulier, à la reconnaissance de leurs diplômes qui empêchent tous ces travailleurs étrangers d'exercer au pays.
Dans un communiqué rendu public, lundi, M. Kenney estime que le portail du RQI "aidera à trouver des solutions permettant aux immigrants de mieux intégrer le marché du travail canadien", expliquant que les intervenants peuvent, via le site Web, mettre en commun les outils et pratiques d'évaluation efficaces, les études, les projets-pilotes, les rapports et les vidéos, ainsi qu'afficher des renseignements sur des événements comme des ateliers et des conférences.
Le site Web du Réseau des qualifications internationales est administré par le Bureau d'orientation relatif aux titres de compétences étrangers, une division de Citoyenneté et Immigration Canada. 16/01/2012
Source : MAP
La nouvelle circulaire Guéant ne lève pas toutes les ambiguïtés (sénatrice)
La sénatrice PS Bariza Kiari, à l'origine d'une proposition de résolution sur le séjour des étudiants étrangers, qui sera débattue mercredi par le sénat, a déclaré lundi que la nouvelle circulaire Guéant "ne lève pas toutes les ambiguïtés".
"Des critères pour l'obtention d'un changement de statut ont été édictés mais ils ne sont ni cumulatifs, ni limitatifs, alors qu'adviendraût-il des étudiants étrangers qui n'entrent pas dans les critères de la circulaire", s'est interrogée la sénatrice de Paris.
Elle a également relevé que l'arbitraire tant dénoncé par les étudiants "pourrait refaire surface" et déplore que le "flou" demeure sur le caractère opposable ou non de la situation de l'emploi aux étudiants étrangers demandant un changement de statut au titre du droit commun.
Ce régime est celui que choisissent le plus souvent les étudiants parce qu'il est plus sécurisant, juridiquement, pour eux et les entreprises", a-t-elle assuré. Enfin, elle s'est interrogée sur le devenir des 700 dossiers refusés ou en instance.
Le gouvernement français a signé et envoyé jeudi soir aux préfets une nouvelle mouture de la très controversée circulaire du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant du 31 mai 2011. Cependant, cette nouvelle mouture ne concerne exclusivement que les diplômés étrangers très qualifiés.
Le texte contesté demande aux préfets d'instruire ''avec rigueur'' les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un ''contrôle approfondi'' des demandes de changement de statut des étudiants étrangers.
Après sa publication, de nombreux diplômés étrangers, dont certains très qualifiés, qui avaient été recrutés dans des entreprises françaises, n'ont pas pu obtenir un changement de statut d'étudiant à salarié et ont été licenciés.
16/1/2012
Source : APS
Pour la deuxième année consécutive, l'humoriste marocain Hassan El Fad vient de retrouver son public, ce week-end à Paris, pour une nouvelle "Soirée du Rire Solidaire", avec le défi aussi de rendre le sourire à ceux qui ont en le plus besoin, les enfants en situation difficile au Maroc.
En parrainant cette manifestation caritative portée par des jeunes marocains de l'association française "KeepSmiling", El Fad fait d'une pierre deux coups: aider l'association à financer son projet de point d'accueil d'enfants en situation de rue à Marrakech et soutenir de jeunes humoristes en début de carrière en les invitant à se produire avec lui sur scène.
Comme l'année dernière des humoristes magrébins, évoluant en France comme ailleurs, ont pu bénéficier de la notoriété de la star marocaine et de la ferveur de son public pour présenter, en deuxième partie de son spectacle, un cocktail de sketches drôles inspirés de leur vie quotidienne (immigration, vie estudiantine, racisme, spécificité des relations familiales des sociétés maghrébines).
Solidarité avec les enfants et soutien aux jeunes talents
Harmonieusement conçus sous la direction artistique d'El Fad, leurs shows, introduits avec non moins d'humour par la talentueuse comédienne marocaine Badiaa Senhaji, ont suscité d'énormes éclats de rire auprès des spectateurs qui connaissaient déjà certaines répliques des uns, comme les Marocains Nabil Doukali et Djal ou encore la Tunisienne Samia Orosemane, présentés lors de la première édition.
Les nouveaux invités, à l'instar de Dounia Boutazout, Ilias Tiiw Tiiw, Nadia Roz et Tarik, ont su également gagner l'interactivité d'un public déjà acquis après la prestation du grand Hassan El Fad.
Accueilli avec un tonnerre d'applaudissements, l'artiste marocain a présenté en exclusivité deux extraits de son prochain spectacle "Touil ou zwine" (Grand et Beau), dont la première représentation aura lieu en avril au Maroc.
Sans perdre un brin de son sens de l'humour habituel, El Fad assure à la MAP que le personnage qu'il décrit n'a rien à voir avec lui: Beau à la limite oui mais "Touil", il ne faut pas se leurrer!, s'amuse-t-il à dire en référence à sa petite taille.
Il fait notamment ressurgir son personnage emblématique du Chargan (sergent) El Hafiane, avec ses anecdotes sur le quotidien des anciens combattants marocains ayant servi dans les rangs de l'armée française pendant la guerre d'Indochine, au grand bonheur de l'audience.
Rares sont, en effet, les personnes parmi ce beau public, constitué pour une grande majorité d'étudiants marocains poursuivant leurs cursus universitaires en France, à ne pas avoir vu auparavant le spectacle d'origine, ou du moins consulté sa séquence sur la guerre d'Indochine qui fait un tabac sur le site de partage de vidéos en ligne "YouTube".
Rire rime avec solidarité
Hassan El Fad ne s'étonne pas que ses funs soient pour la plupart des jeunes, lui qui a toujours été soucieux d'associer la jeunesse à ses oeuvres, comme en témoigne, d'ailleurs, sa contribution à cette "Soirée du Rire Solidaire" de KeepSmiling.
Satisfait de cette expérience appelée à devenir un rendez-annuel des "artistes solidaires", l'humoriste marocain veut perpétuer son soutien aux jeunes talents à travers "ce gala fédérateur qui nous permet de rire ensemble et de se réunir autour d'une cause commune et noble".
"C'est à la fois un bonheur et un devoir", souligne celui pour qui "rire rime bien avec solidarité".
Cet intérêt pour la jeunesse n'est pas né du jour au lendemain chez l'artiste.
"Cela remonte à mon passé d'enseignant d'arts plastiques, où j'ai beaucoup travaillé avec les débutants", explique El Fad qui considère la fraîcheur et l'enthousiasme comme source d'enrichissement de son art.
Et l'apport des arts plastiques à l'humour de Hassan El Fad?. L'artiste, qui s'est consacré à sa carrière d'humoriste depuis 1998, assure qu'il est bien présent dans ses oeuvres d'autant plus que des canaux existent entre les deux disciplines.
Rire spontané et sincère
"L'art plastique éduque le regard tandis que l'humour est basé sur l'analyse, l'observation", précise El Fad qui revendique un humour "spontané", "sincère" et à "partager sans prétention", tiré de la réalité de la société marocaine et en interaction avec son entourage, le monde, allant du délire au détail anodin jusqu'aux thématiques les plus sérieuses, de l'histoire et de l'identité.
Globalement, souligne-t-il, "il y a des relations entre tous les arts d'expression. Ils sont régis par les mêmes lois esthétiques".
Ses projets : "Continuer à rire, et c'est tant mieux si on peut le faire intelligemment", répond-il en substance.
L'intégralité des bénéfices de la deuxième Soirée du Rire Solidaire qu'il soutient à Paris, sera reversée à l'association française "KeepSmiling", initiatrice de la manifestation, pour le fonctionnement de son point d'accueil et de réinsertion scolaire et sociale qui a ouvert ses portes en octobre 2010 aux enfants et à leurs familles, dans l'ancienne Médina de Marrakech.
"Ce rendez-vous annuel représente une opportunité pour préserver le centre de réinsertion scolaire et sociale que nous avons mis en place à Marrakech et qui symbolise une lueur d'espoir aux centaines d'enfants avec qui nous travaillons au quotidien. Ceci n'aurait jamais été possible sans le soutien du grand public, de nos partenaires, des humoristes solidaires et de notre parrain Hassan El Fad", reconnaît le président de "KeepSmiling", Zakaria Belamri.
Créée en 2005 à l'initiative de Marocains résidant en France, "KeepSmiling" oeuvre en faveur des enfants en situation de rue au Maroc à travers son centre d'accueil et de réinsertion sociale à Marrakech, son programme de parrainage et ses partenaires locaux.
16/01/2012
Source : MAP
L'Association Solidarité Canada Maroc (ASCM) procédera, dimanche prochain à Casablanca, à la distribution de dons humanitaires (médicaments, matériels médical et paramédical et autres) et ce, dans le cadre de son action humanitaire au profit d'enfants à besoins spécifiques et aux familles nécessiteuses, apprend-on lundi auprès de sa présidente Mme Khadija Lamrani.
Organisée en partenariat avec les associations marocaines "Bénévoles Sans Frontières Maroc" et "ISSAFARNE", cette opération se déroulera au quartier My Abdallah, à Casablanca, sous la supervision de bénévoles actifs au sein de l'ASCM, ajoute-t-on de même source.
Le conteneur de 40 pieds que l'Association Solidarité Canada Maroc, en collaboration avec son partenaire Collaboration Santé Internationale (CSI), a été envoyé au Maroc, a indiqué Mme Lamrani. .
"La date du 22 janvier est retenue pour la distribution, au quartier My Abdallah à Casablanca, de dons composés de biens humanitaires d'origine canadienne, américaine, hollandaise et japonaise", a-t-elle précisé.
Cette action de bienfaisance sera parrainée par l'humoriste "solidaire au service des bonnes causes" Hassan El Fad, a confié à la MAP la présidente de l'ASCM, qui s'est "emparée" de droit et haut la main, récemment, du Trophée Femmes arabes du Québec 2011 dans la Catégorie "Associatif et communautaire" décerné par l'Organisation Espace Féminin Arabe (EFA).
Son implication effective dans cette action de bienfaisance, sa bravoure et son abnégation, qui forcent l'admiration du monde communautaire et des acteurs de la société civile montréalaise, vont au-delà du soutien des personnes handicapées pour prendre l'aspect d'un militantisme engagé auprès des organisations de défense de droits des femmes en situation précaire, dans le but de contribuer à leur assurer une éducation décente et une autonomie financière.
La mission principale de l'ASCM est de venir en aide aux personnes handicapées et démunies au Maroc. Depuis sa création le 15 mars 2002, l'ASCM partcipe également aux actions des organismes canadiens et québécois qui oeuvrent dans ce même sens au Québec et au Canada. Cette mission se concrétise par différentes activités d'aide dont l'opération annuelle sac d'école fait partie.
Lors de la rentrée scolaire 2011-2012, ce sont 320 enfants de l'école Nouirate du groupe scolaire Ibn Roumi, Commune Nouirate de la province Sidi-Kacem, qui ont bénéficié de cette opération, rappelle-t-on.
16/01/2012
Source : MAP
Société Générale Maroc annonce le renforcement de son dispositif commercial vis-à-vis des MRE en Espagne. Ce dispositif s’appuie sur la signature d’une convention de collaboration avec la Confédération des Caisses d’Epargne Espagnoles (CECA). En vertu de cet accord, les MRE en Espagne auront la possibilité de transférer de l’argent vers le Maroc à moindre coût en utilisant un large réseau des caisses d’épargne en Espagne, soit 7 100 points de vente.
Source : Info Maroc
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A cent jours du premier tour i de l'élection présidentielle, la présidente du Front national constitue une menace très sérieuse, pour la droite comme pour la gauche, pour Nicolas Sarkozy comme pour François Hollande. Et, au bout du compte, pour la France…Suite
Chaque année, plusieurs centaines d'enfants ou d'adolescents cherchent refuge en France. Dans l'obligation de leur prêter assistance, l'Etat se défausse sur des collectivités locales, qui n'ont plus les moyens de faire face...Suite
Adam Lamhamdi, a donné au Maroc, à l'Afrique et au monde arabe la première médaille de l'Histoire des J.O d'hiver...Suite
Rentrée au Maroc 150 ans après que ses aïeux l'aient quitté, Vanessa Paloma, chanteuse lyrique et harpiste spécialisée dans le répertoire médiéval judéo-espagnol, chercheuse et écrivaine, se bat pour préserver et faire briller l'art poétique et musical sépharade au Maroc et dans le monde…Suite
Hier (samedi) en début d’après-midi, la Coordination montpelliéraine des collectifs de défense des sans-papiers proposait un nouveau rendez-vous devant le centre de rétention administrative de Sète (CRA). Il s’agissait de soutenir Mohammed B., un Marocain de 41 ans, vivant et travaillant depuis 22 ans en France, en instance d’expulsion.
On se souvient que c’est cette même coordination qui, en mai 2010, avait fait un “dépôt collectif” de 72 dossiers de régularisation. Dossiers qui, du reste, avaient reçu un accueil mitigé en préfecture : les trois quarts des demandeurs avaient été déboutés de leurs demandes de régularisation.
Il avait une promesse d'embauche
Parmi ceux-ci, Mohammed, qui s’était dès lors vu signifier son obligation de quitter le territoire, non sans avoir au préalable été orienté vers la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Où il a un temps pu espérer que son statut de travailleur (avec promesse d’embauche, semble-t-il) puisse jouer en sa faveur, d’autant qu’il avait déjà été en possession d’un titre de séjour au début des années 2000.
En vain. Et c’est mercredi, à l’occasion d’un contrôle opéré sur un chantier montpelliérain, que Mohammed a été interpellé puis conduit au centre de rétention puisque n’étant pas en possession d’un titre de séjour. En début de semaine il sera convoqué au tribunal administratif puis devant le juge des libertés et de la détention pour validation, ou non, de la procédure qui mènera à son expulsion.
Cependant, les membres de la coordination de défense des sans-papiers ne comptent pas en rester là. Lundi, ils se rendront en préfecture où ils demanderont à être reçus par le préfet dans l’objectif que ce dernier sursoie à l’expulsion puis fasse procéder à un réexamen du dossier en question. Globalement, les membres du collectif ont observé un durcissement, ces 18 derniers mois, dans l’examen des demandes de régularisation.
15/1/2012, Pa.C.
Source : Midi libre
Un courrier de l'ambassadeur du Qatar est arrivé au cabinet de Martine Aubry en décembre ... , afin de connaître les éventuels lauréats d'un prix Richesse dans la diversité (accompagné d'un chèque de 2 000 E). L'émirat adresse régulièrement cette demande aux mairies françaises.
Mais Lille hésite. « Nous préférons ne pas nous en mêler », indique le cabinet du maire. Une sorte d'embarras est palpable. En cause : des questions sur la nature de ce soutien aux quartiers.
Dans une ville de gauche, où l'on prône les valeurs de la laïcité, où l'on s'est péniblement sorti de l'ornière des horaires de piscine réservés aux femmes à Lille-Sud, un coup de pouce partisan du Qatar est-il recevable ? « Pourquoi nous donner des sous, parce qu'on est arabes ? », s'interroge un directeur d'association. « Pourquoi le Qatar choisit-il la France et les quartiers sensibles où se trouvent surtout des populations d'origine étrangère ? Des enjeux politiques finiraient-ils par émerger ? », interroge un président de club sportif. Dans les quartiers Politique de la ville, dont les crédits sont modestes, remis en cause, les fonds étrangers du Qatar peuvent-ils se substituer à l'État ?
« Pas un compagnon de route »
La suspicion est forte, d'autant que, dans le même temps, l'émirat a annoncé la création d'un fonds d'investissements de 50 ME pour les banlieues françaises, sans décrire les critères d'attribution. « Le but est de rétablir l'égalité là où des jeunes sont victimes de discrimination. Trop de banques ferment la porte aux porteurs de projets », répond Kamel Hamza, élu UMP de La Courneuve qui a soufflé l'idée au Qatar et président de l'Association nationale des élus de la diversité, se défendant de tout communautarisme. Pour l'UMP Christian Decocq, « ceci n'est pas habituel par rapport à nos pratiques républicaines et laïques. Le Qatar est un État théocratique, on n'a pas à en faire un compagnon de route. » Le Qatar lorgne aussi sur Euratechnologies. Mais là, cela flatte plus que cela n'embarrasse. « La ville n'ira jamais faire un marché parce qu'il y a de l'argent à prendre, répond le premier adjoint Pierre de Saintignon. Mais on ne ferme la porte à personne. Il ne se passe pas deux semaines sans qu'un groupement étranger vienne vers nous. Sur le Qatar, je ne suis pas contre l'idée que des gens de l'étranger, dans la diversité, s'intéressent à Lille ! » Des négociations, il y a trois ans, n'avaient pas abouti. Mais l'émirat ne s'interdira pas de revenir. • ST. F.
16.01.2012
Source : La Voix du Nord
Le pape Benoît XVI a lancé dimanche, à l'occasion de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, un fervent appel pour qu'ils soient accueillis partout dans le monde, en soulignant qu'"ils ne sont pas des nombres".
"Des millions de personnes sont concernées par le phénomène des migrations, mais ce ne sont pas des nombres!", s'est exclamé lancé Benoît XVI avant de poursuivre : "ce sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un lieu où vivre en paix".
Lors de la prière de l'Angélus, le pape a aussi demandé que "la solidarité et la charité chrétienne" vis-à-vis des réfugiés et des migrants s'expriment non seulement "par la prière" mais aussi "par des actes".
Il a également invité les fidèles "à être des porteurs infatigables de la Bonne Nouvelle (de l'Evangile) auprès de (leurs) frères et soeurs réfugiés et migrants".
Une des secteurs où doit s'exercer la "nouvelle évangélisation" recommandée par le pape est celui des immigrants, a recommandé le Vatican, en prévision du synode des évêques sur ce sujet qui se déroulera à l'automne.
Le Vatican est devenu récemment membre à part entière de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin que ses nombreuses institutions engagées sur les cinq continents dans la défense des droits des immigrés lui apportent davantage leurs expériences et que l'OIM travaille de manière plus étroite avec elles.
Au cours de cette prière de l'Angelus, le pape n'a pas évoqué le naufrage meurtrier sur les côtes italiennes, deux jours plus tôt, d'un navire de croisière. L'échouement du 'Costa Concordia' sur les côtes de Toscane, a fait au moins trois morts et une quarantaine de blessés.
15/01/2012
Source ; AFP
Le Forum de l'investissement sur le Maroc (SIMME de Genève) aura lieu les 3 et 4 février prochain au centre des congrès ''Palexpo'' à Genève.
Cette manifestation économique, rendez-vous incontournable pour les professionnels de l'investissement, ambitionne de mettre en relief le capital économique et humain du Royaume et d'encourager les investisseurs étrangers à choisir le Maroc en tant que destination privilégiée pour l'investissement.
Ce forum de l'Investissement, organisé par l'association ''le Maroc chez vous'' en partenariat avec le Centre Régional d'Investissement du Grand Casablanca et du magazine ''Archimedia'' connaît la participation notamment des investisseurs marocains et étrangers, des spécialistes des banques internationales en général et des banques marocaines et suisses en particulier ainsi que des chambres de commerce.
Cette rencontre est destinée principalement à promouvoir le produit marocain dans tous les secteurs notamment le tourisme, l'industrie et l'immobilier et le faire connaître aussi bien chez les marocains résidant à l'étranger que chez les clients européens, a souligné M. Abdellatif Essadiki, directeur général de l'association initiative de cette événement, jeudi soir à Casablanca.
Le contexte géopolitique de la zone et les changements connus par ''le printemps arabe'' ont été un catalyseur pour confirmer la stabilité politique et économique que connaît le Maroc et les opportunités d'affaires offertes dans plusieurs secteurs clés comme les services, l'immobilier et des infrastructures, a poursuivi M. Essadiki à l'occasion de la présentation du programme du Forum.
Le Forum de Genève, a-t-il ajouté, sera un lieu de rencontre pour les experts de l'investissement et les opérateurs économiques marocains et suisses, pour se connaître et discuter des moyens de développer des partenariats d'affaires et d'investissement entre les deux pays.
Au programme du forum figurent plusieurs débats et conférences notamment sur ''Les relations économiques entre le Maroc et la Suisse'', ''Le Marché transfrontalier et ses particularités'', ''La perspective Maroc 2030'' et ''la conjoncture, marché financier et anticipations des experts et économistes sur le Maroc suite au printemps Arabe''.
Parmi les thèmes qui seront débattus lors de ce forum figurent notamment "La nouvelle constitution en matière de gouvernance et climat des affaires", "L'investissement dans l'immobilier touristique et industriels, précaution et dispositions en vigueur", "Le système bancaire privé Marocain et Suisse", "La place boursière de Casablanca", "La régionalisation au Maroc entre opportunité et choix" et "La chambre de commerce au Maroc, stratégie et développement".
13/01/2012
Source : MAP
Le nouvel ambassadeur du Maroc à Abou Dhabi, M. Mohamed Aït Ouali, a tenu , samedi soir à Abu Dhabi, une rencontre avec les membres de la communauté marocaine résidant aux Emirats Arabes Unis, destinée à l'examen des préoccupations et des attentes de cette communauté.
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part les marocains établis à Abou Dhabi, Ajman et Sharjah, l'ambassadeur a salué leur contribution majeure au développement du pays, soulignant que l'ambassade ne ménagera aucun effort pour résoudre les problèmes de cette couche de la société marocaine et répondre à ses attentes légitimes.
M. Aït Ouali a souligné la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure la communauté marocaine résidant à l'étranger, invitant les ressortissant marocains vivant aux Emirats Arabes Unis, estimés à 30.000 personnes, à contribuer aux chantiers de développement d'envergure que connait le Royaume.
Le diplomate marocain a, d'autre part, affirmé que la représentation du Maroc mettra à la disposition de cette communauté tous les moyens susceptibles de permettre la résolution des problèmes qui se posent.
15/01/2012
Source : MAP
Le festival national du film dont la treizième édition bat son plein depuis jeudi dernier à Tanger, a d'ores et déjà présenté plusieurs films. Compte rendu non exhaustif mais représentatif, avec ces deux longs métrages, “La route vers Kaboul” de Brahim Chkiri et “Andalousie, mon amour!”, de Mohamed Nadif. Tous deux suivent les destins de jeunes Marocains devenus harragas.
Après l'ouverture du festival jeudi dernier et les hommages rendus à trois noms légendaires du cinéma marocain: Salahddine Benmoussa, Mustapha Derkaoui et Abdallah Mesbahi, le treizième festival national du film est rapidement entré dans le vif du sujet avec la compétition proprement dite, et les projections à Tanger des 20 longs et 23 courts métrages programmés pour cette édition.
Andalousie, mon amour! de Mohamed Nadif et La route vers Kaboul de Brahim Chkiri, parmi les longs métrages de la compétition officielle, ont été présentés en fin de semaine. Un thème récurrent, l'immigration clandestine, et deux visions très personnelles de ce phénomène de société.
“La route vers Kaboul” de Brahim Chkiri
Ce film, inscrit dans le cadre de la compétition officielle des longs métrages, est qualifié de “comédie d'aventure” par son réalisateur: il s'agit d'une aventure loufoque, une “folie” de quatre jeunes chômeurs qui rêvent d'immigrer en Hollande pour fuir leurs problèmes familiaux. Mais l'un d'entre eux se retrouve malencontreusement en Afghanistan, et ses trois amis décident de se lancer à sa recherche...
Si les sujets traités sont audacieux et libres, ils sont dans l'air du temps et touchent des thèmes divers tels que la bohème, la solidarité dans l'amitié, les effets néfastes de l'immigration clandestine, les rêves préconçus d'un aileurs meilleur, ainsi que le charlatanisme qui va avec.
Cette comédie d'aventure où le réalisateur joue à cache-cache avec le public, est un genre nouveau, et pour le moins énergique. Elle incite au débat dans la mesure où les situations créent des paradoxes. Cependant pour le réalisateur, sa fiction est avant tout un message universel de paix, et un film qui ne dicte pas de morale.
“Andalousie, mon amour!” de Mohamed Nadif
Dans cette vision satirique de la question migratoire, le réalisateur et acteur Mohamed Nadif a expliqué à la MAP, que son film, également inscrit dans le cadre de la compétition officielle des longs métrages, se veut “une comédie à l'italienne, un film qui traite de l'immigration d'une manière humoristique”.
Ce long métrage relate l'histoire de Said et Amine, deux jeunes étudiants de Casablanca qui rêvent de l'Eldorado européen, et qui se retrouvent dans un petit village au nord du Maroc dont l'instituteur propose de les aider à traverser.
Après le naufrage de leur embarcation de fortune, Amine regagne le village et Said touche une terre, qu'il croit être l'Espagne, mais qui n'est autre qu'un endroit oublié du nord marocain! Les deux amis, confrontés chacun de son côté à toutes sortes de situations, finissent par réaliser qu'ils étaient les jouets d'un groupe de villageois profitant de l'ignorance des candidats au “hrig”.
“Une comédie intelligente et légère”, commente la MAP, mais qui pousse à réfléchir à ce fléau social, d'une manière profonde et critique.
“Il faut rassembler toutes les forces pour créer une Andalousie chez nous”, affirme Nadif à propos de son film, certes chargé en messages, mais dont la densité retrouve une légèreté grâce à la touche sarcastique qui court tout le long du film.
15/1/2012
Source : aufait avec MAP
La population allemande a augmenté de plus de 50.000 personnes en 2011, après huit années de baisse consécutives, grâce à l'immigration, selon une première estimation de l'institut fédéral des statistiques (Destatis) publiée vendredi.
La population allemande a profité d'une vague d'immigration en provenance des pays d'Europe centrale ayant rejoint l'Union européenne en 2004, notamment de Pologne, a souligné Destatis dans un communiqué.
Le solde migratoire positif a plus que compensé le solde naturel (différence entre naissances et décès) qui est négatif depuis 40 ans. Le nombre de migrants s'installant en Allemagne a dépassé de 240.000 le nombre de personnes quittant le pays, notamment grâce au dynamisme du marché de l'emploi qui a attiré de la main-d’œuvre.
Destatis souligne que depuis mai 2011 les pays faisant partie de la vague d'élargissement de l'UE à 25 membres en 2004 (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Chypre et Malte) ne subissent plus de barrière réglementaire à l'embauche en Allemagne.
De mai à décembre 2011, en moyenne, 28.000 personnes par mois en provenance de ces pays se sont installées en Allemagne, alors que de janvier à fin avril ils n'étaient que 15.000 par mois en moyenne.
La part de ces pays dans l'immigration totale vers l'Allemagne a grimpé d'environ un quart à près d'un tiers, ajoute Destatis, qui table sur une population allemande à 81,8 millions d'habitants fin 2011 contre 81,7 en 2010.
Toujours selon les premières projections de l'institut, la natalité devrait cependant rester à des niveaux historiquement bas dans le plus grand pays de l'UE.
Destatis table ainsi sur 660.000 à 680.000 naissances en 2011, contre 678.000 en 2010 et 665.126 en 2009, année marquant le plus bas niveau jamais enregistré par l'institut.
Pour l'an dernier, le nombre de décès est estimé entre 835.000 et 850.000.
13/1/2012
Source : AFP