La commande en ligne de documents de l'état civil, à savoir l'extrait et la copie intégrale de l'acte de naissance, sera opérationnelle début janvier 2012 au niveau de la commune pilote de Rabat.
Cette opération s'inscrit dans le cadre du "Guichet de commande en ligne de documents administratifs", watiqa.ma, dont la convention a été signée mercredi à Rabat.
Cette convention a été signée par le ministre de l'Intérieur, Taieb Cherqaoui, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami et le directeur général de Poste Maroc, Amine Benjelloun Touimi.
Watiqa.ma, le premier guichet unique marocain pour la commande en ligne de documents administratifs, est un service en ligne simple, facile d'accès, à des tarifs préférentiels, avec un suivi de la commande.
Suite à de nombreux témoignages d'internautes via Fikra (fikra.egov.ma), site lancé début 2011 et destiné à collecter les suggestions des citoyens sur de nouveaux télé-services, le déplacement physique pour récupérer l'acte de naissance s'est avéré être une contrainte de taille pour les administrés résidant loin de leur lieu de naissance.
Cette contrainte existe encore pour d'autres documents administratifs. Ces difficultés seront progressivement surmontées grâce à watiqa.ma.
Intervenant lors de la cérémonie de signature, M. Cherqaoui a souligné l'importance de ce service qui est "en phase avec le progrès que connaît l'administration électronique au Maroc".
Poste Maroc assure l'exploitation de ce guichet et se charge de délivrer les documents demandés aux citoyens avec célérité et précision et au moindre coût, a-t-il indiqué, ajoutant que ce service "aura un impact positif sur l'administration en allégeant la pression sur les fonctionnaires chargés de la préparation de ces documents".
Pour sa part, M. Chami a précisé que cet accord vise à garantir l'opérationnalité et la performance du service de commande en ligne de documents administratifs.
Après l'état civil, le pilote du casier judiciaire sera également lancé début 2012, a-t-il ajouté, expliquant que le citoyen pourra commander un ou plusieurs documents d'état civil sur le guichet électronique et régler en ligne les frais y afférents, à partir de 20 dirhams (TTC).
Le paiement peut se faire par carte bancaire nationale ou internationale et ultérieurement par SMS.
Poste Maroc assure la transmission des documents demandés par courrier postal recommandé au Maroc et à l'étranger, selon M. Benjelloun.
watiqa.ma permet aux citoyens de suivre en détail l'état d'avancement des commandes, au niveau du traitement ou de l'acheminement par Poste Maroc.
watiqa.ma est le fruit d'une collaboration tripartite entre le ministère de l'Intérieur, porteur du projet, le ministère de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies, en charge du programme e-gouvernement de Maroc Numeric 2013, qui en a assuré la maîtrise d'oeuvre et la coordination, et Poste Maroc, qui en assure l'exploitation et l'intégration à son bouquet de services aux citoyens.
14/12/2011
Source : MAP
Des professeurs de langue arabe et de culture marocaine en Belgique ont une nouvelle fois observé un si tin dans les locaux de l'ambassade du Maroc à Bruxelles…Suite
Mardi, Gianluca Casseri, un militant d'extrême droite d'une cinquantaine d'années, a ouvert le feu sur un marché de Florence, tuant deux vendeurs ambulants sénégalais et en blessant gravement un troisième, qui « restera paralysé à vie », selon la police. L'homme a ensuite ouvert le feu sur le marché San Lorenzo, dans le centre historique de la capitale toscane, blessant deux personnes dont le pronostic vital n'est pas engagé. Acculé par les forces de police, Casseri s'est ensuite suicidé.
Ce déchaînement de violence à l'encontre d'une communauté agite l'Italie. Les médias s'inquiètent du fait que la société italienne pourrait devenir de plus en plus raciste.
La fusillade de mardi est intervenue 36 heures à peine après un autre épisode imprégné de xénophobie : samedi à Milan, un commando a incendié un campement rom après qu'une jeune fille a affirmé avoir été violée par un Rom. Le lendemain, elle a avoué qu'elle avait tout inventé.
15/12/2011
Source : 20 minutes.fr
Dakar réagit avec indignation à l'assassinat mardi de deux vendeurs ambulants sénégalais qui travaillaient dans un marché de la place Dalmazia, à Florence, en Italie.
Les deux hommes ont été tués par balle par un membre de l'organisation d'extrême droite Casa Pound, Gianluca Casseri, qui s'est ensuite suicidé.
Un troisième homme blessé par Casseri est dans un état jugé très grave dans un hôpital de la capitale toscane et « restera paralysé à vie », selon la police.
Casseri a aussi blessé par balle deux autres vendeurs sénégalais dans un autre marché situé près de la cathédrale dans le centre historique de la ville.
Casseri, décrit comme un homme déprimé et solitaire par les médias italiens, était auteur de livres de science-fiction, mais aussi d'essais antisémites. Il niait notamment l'existence de l'Holocauste.
« Le gouvernement du Sénégal exprime son indignation suite au meurtre odieux perpétré sur deux de nos compatriotes vivant en Italie », peut-on lire dans un communiqué du ministre sénégalais de la Communication Moustapha Guirassy transmis à l'Agence France Presse.
Le gouvernement « tient à préciser qu'aucun effort ne sera ménagé pour faire toute la lumière sur cette affaire en vue de prendre les mesures qui s'imposent », ajoute le texte, sans donner davantage de détails.
Les politiciens dénoncent les meurtres
La classe politique italienne a unanimement condamné le geste de Casseri. La Chambre des députés a observé une minute de silence lors de ses travaux et le président de la République, Giorgio Napolitano, a condamné un « assassinat barbare ».
Le maire de Florence, Matteo Renzi, a quant à lui dénoncé « la folie raciste et xénophobe d'un geste isolé ». Cette affaire « ne correspond pas à Florence [...] une ville ouverte, plurielle », a-t-il affirmé.
« Cet homme est parti avec l'idée de tuer, cela aurait pu se produire n'importe où », a ajouté le maire de Florence, qui avoue cependant craindre « le fanatisme qui alimente la violence et sème la mort ».
Le maire Renzi a proclamé une journée de deuil. Il doit aussi rencontrer des délégués de la communauté sénégalaise mercredi après-midi. Le représentant de cette communauté à Florence, Pape Diaw, a demandé que « le racisme ne soit pas traité de manière superficielle par les institutions » italiennes.
Les commerçants ont pour leur part abaissé leurs rideaux de fer pendant dix minutes par solidarité avec les victimes.
La presse italienne s'interroge
Dans la presse italienne, les commentateurs y voient tantôt un geste isolé, tantôt le symptôme d'une dérive sociétale.
Un éditorialiste du quotidien Il Giornale (droite) soutient par exemple que Casseri « n'était pas entièrement sain d'esprit », et qu'il n'était qu'« un fou, rien de plus ».
La Repubblica (gauche) publie cependant un éditorial intitulé « Ne traitons pas de fous nos Breivik », dans une référence à l'auteur du massacre de 77 personnes en Norvège le 22 juillet.
L'éditorialiste Adriano Sofri y dénonce les « errements idéologiques qui ont conduit Breivik, dans sa croisade contre les corrupteurs de la race, à tuer de jeunes Norvégiens, et Casseri à passer du fantasme antijuif au massacre de Sénégalais ».
Il rappelle le pogrom anti-Roms survenu samedi à Turin. Après l'annonce d'un viol inventé par une Italienne de 16 ans, une horde déchaînée a mis le feu à un camp de Roms dans la banlieue de la métropole piémontaise.
14/12/2011
Source : Radio Canada
L’Organisation internationale des migrations dénonce un débat « tendancieux, polarisé et négatif » sur les migrants dans plusieurs pays européens, en période de crise et sur fond de chômage croissant.
S’il est un domaine ou les contrevérités, idées reçues et autres fantasmes sont légion, c’est bien l’immigration. L’Organisation internationale des migrations (OIM) dénonce, dans son rapport annuel, un débat « excessivement tendancieux, polarisé et négatif », surtout en période de crise. « La migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil », affirme son directeur général, William Lacy Swing.
Dans la longue liste des idées erronées sur le sujet arrive en tête la surestimation du nombre de migrants. Une étude couvrant huit pays d’accueil montre que dans chacun d’eux les personnes interrogées ont tendance à exagérer la taille de la population migrante. Par exemple, en Italie, les personnes interrogées ont supposé que le pourcentage de migrants dans la population était de 25, quand il est en réalité seulement de 7…
« Les migrants sont souvent concentrés dans le centre des villes et sont donc plus visibles », explique Gervais Appave, l’un des auteurs du rapport. En outre, il y a souvent confusion entre les catégories d’étrangers : demandeurs d’asile, migrants irréguliers, réfugiés, travailleurs, touristes, étudiants. En Grande-Bretagne, par exemple, ce sont les étudiants qui forment le plus grand groupe d’immigrés et non les demandeurs d’asile. D’autant que le rapport souligne la stabilité du nombre de migrants internationaux ces dernières années. En 2010, ils étaient 214 millions, contre 191 millions en 2005, soit toujours environ 3 % de la population mondiale. La crise économique, qui sévit dans les pays industrialisés depuis 2009, n’a pas provoqué de mouvement important de retour des immigrés dans leur pays d’origine.
Autre idée souvent développée, notamment par les partis nationalistes européens : les immigrés empiéteraient sur le marché du travail des nationaux. Il n’en est rien. Au contraire la main-d’œuvre étrangère est restée plus exposée au risque de chômage. En Espagne, par exemple, 30,2 % d’immigrants étaient sans emploi en 2010, contre 18,1 % d’Espagnols de naissance. En Allemagne, le taux de chômage parmi les migrants durant l’été 2010 était presque le double de celui des Allemands.
Très critiqués par l’organisation, les médias et les politiques qui participent à cette mauvaise information. Parler de « vagues » de migrants, par exemple, laisse entendre que l’on peut être submergé… Les médias ont souvent relayé l’idée que les révolutions arabes allaient entraîner une forte augmentation de la migration vers l’Europe. En réalité, souligne l’OIM, un pourcentage infime de personnes déplacées par les conflits ont décidé de traverser la Méditerranée par bateau.
Pour lutter contre tous ces clichés, l’organisation appelle à un « changement radical dans notre façon de communiquer sur la migration ». Histoire de rappeler que la mobilité humaine
14/12/2011, Marie Barbier
Source : L’Humanité
Faut-il qu'il y ait une tragédie pour qu'en Italie, on parle d'immigration ? L'innommable « chasse aux Sénégalais » qui s'est déroulée mardi à Florence et qui a coûté la vie à deux hommes, Samb Modou et Diop Mor, en est la triste illustration. La plus cruelle en cette année 2011 où l'immigration pourrait être l'un des thèmes phares. Sans compter que l'auteur du massacre, Gia’nluc’a Casseri, est d'extrême droite.
Deux sentiments ont immédiatement traversé les autorités florentines mardi. La culpabilité et la honte face à cette communauté sans histoires : le maire, Matteo Renzi, a ainsi proclamé une journé’’e de lutte pour la communauté du Sénégal. La commune paiera aussi le rapatriement des dépouilles et les funérailles.
Mais quelques fleurs ne suffiront pas. Un représentant de la communauté sénégalaise de Florence s'est insurgé dans le journal Fatto quotidiano :
« Pour vous, nous sommes “ t'y veux, t'y achète ”, des vendeurs ambulants africains, des étrangers perturbateurs, sales, inutiles. Au contraire, nous avons une dignité et nous voulons être traités comme des humains. »
Nouvelles générations, nouvelle identité
S'interroger sur la place donnée aux immigrés aujourd'hui... Cette terrible « chasse » (le mot fait frémir) doit en être le déclencheur : l'Italie (les médias, les autorités) est contrainte de se pencher sur son nouveau visage. Et l'accepter.
Dans la péninsule, l'immigration fait l'objet de discussions très sporadiques. Ainsi lors de l'arrivée massive de Tunisiens et Libyens à Lampedusa au printemps dernier, l'Italie avait découvert ses nouvelles générations d'Italiens d'origine étrangère. Celles qui étudient, parlent la langue parfaitement, bref, des personnes qui demandaient, justement, à être considérées comme citoyens à part entière.
Avant de les oublier aussi sec une fois l'actualité passée. Ne pas considérer ces nouvelles générations autrement que dans les moments difficiles, c'est refuser une nouvelle identité. C'est donner lieu, aussi, à des généralités.
Des immigrations différentes en fonction des régions
Dans la péninsule, l'immigration correspond à plusieurs réalités. La situation des étrangers change ainsi plus ou moins en fonction des régions.
Dans le Sud, l'étranger est en majorité celui que la mafia exploite dans les champs de fruits et légumes. Dans le Nord, les situations varient : à Brescia, des immigrés ont occupé une grue pour protester contre l'impossibilité d'obtenir des permis de séjour. Inversement à Crémone, où des Indiens du Punjab sont venus travailler dans les laiteries qui servent à produire notamment le Grana Padano.
Et les Italiens dans tout ça ? Ils pèsent leurs mots. Lors de l'interview, le propriétaire d'une de ces laiterie de Crémone s'était montré très réticent.
« Pourquoi vous intéressez-vous aux Indiens ? Vous savez qu'ici ils font un travail rémunéré 1 800 euros par mois. On ne les exploite pas. Non parce que vous savez, avec la Ligue du Nord, on en a marre de passer pour les racistes de service. »
La commune, face à l'arrivée massive de cette communauté avait même fait construire un temple sikh, l'un des plus importants d'Europe, après ceux de l'Angleterre.
Cette information, plutôt significative sur l'Italie d'aujourd'hui, avait été dévoilée par le New York Times.
14/12/2011, Flora Zanichelli
Source : Rue 89
Le lycée Lyautey de Casablanca, au Maroc, s'est mis en grève lundi, selon les informations obtenues par Europe 1. Les élèves de l'un des plus prestigieux établissement français de l'étranger, refusent la circulaire Guéant du 31 mai qui restreint la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié en France. Désormais, avec les futurs bacheliers se voient interdire l'accès aux plus grandes écoles en France.
Fouad a 17 ans. Élève dans ce lycée où le taux de réussite au bac frôle les 100%, c'est en France qu'il veut étudier et trouver un premier emploi. L'objectif, pour lui, est de revenir ensuite au Maroc pour "aider son pays". Mais, aujourd'hui, avec la circulaire Guéant, même un simple stage lui sera refusé.
"C'est comme si le système français m'avait trahi", confie Fouad au micro d'Europe1. "On m'empêche de finir mes études en France puisque pour moi, un diplôme ce n'est qu'un bout de papier. Sans expérience professionnelle, ce diplôme n'a aucune valeur. Quand je reviendrai dans mon pays, je n'aurai pas l'expérience nécessaire pour promouvoir l’essor de mon pays".
'Ils manqueront probablement à la France"
Saad était exactement à la même place, au lycée Lyautey, il y a dix ans. Aujourd'hui, il dirige une agence de publicité parisienne après avoir fait une grande école de commerce. Pour lui, la France vient de claquer la porte à la génération suivante.
"Tous les professeurs nous tenaient le discours : "vous faites partie de l'élite des lycées français" se souvient Saad. "Grâce à votre bac au lycée Lyautey, vous arriverez en France pour faire des prépas d'écoles de commerce, d'ingénieurs, des facultés prestigieuses. Aujourd'hui, ce sont probablement des éléments qui manqueront à la France par la suite", conclut-il.
Ces bacheliers très bien formés par le système éducatif français regardent vers des pays qui leur tendent les bras : le Canada, les États-Unis ou la Chine.
14/12/2011
Source : Atlas info/Europe1
Le "permis unique" européen, qui garantira un droit au séjour et au travail aux ressortissants des pays tiers dans l'Union européenne, a été adopté mardi par le Parlement européen.
Cette nouvelle directive, qui a déjà été approuvée en des termes identiques par le Conseil européen, devra être mise en oeuvre dans les deux ans par les Etats membres.
Elle n'affecte pas le droit de chacun d'entre eux à accepter ou non l'entrée de ressortissants non communautaires sur son sol et n'institue pas non plus un permis valable sur tout le territoire de l'Union européenne.
Ce permis simplifiera en revanche les procédures administratives pour les immigrants légaux.
Il conférera à son détenteur un "socle" de droits comparables, pour l'essentiel, à ceux des travailleurs nationaux en matière de salaire, de formation, de reconnaissance des qualifications, de couverture sociale ou d'adhésion à un syndicat.
Ce dispositif constitue un nouveau volet d'une politique commune de l'immigration, après l'adoption, en 2008, de la directive "retour" sur le rapatriement des clandestins et de la "carte bleue" sur l'emploi de ressortissants étrangers qualifiés, suivies en 2009 de l'instauration d'un mécanisme de sanctions "dissuasives" contre le travail clandestin.
13/12/2011
Source : Reuters
La Libye a exprimé mardi des réserves sur "certains points" du traité d'amitié avec Rome signé en 2008 par les anciens dirigeants des deux pays, Mouammar Kadhafi et Silvio Berlusconi, selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz.
La Libye "a des réserves sur un certain nombre de points inclus dans la convention qui ont besoin d'être discutés à nouveau entre les deux pays", a déclaré M. Abdelaziz, cité par l'agence officielle Wal.
Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, doit se rendre jeudi à Rome pour discuter du traité avec les autorités italiennes, a-t-il ajouté.
"La vision de la nouvelle Libye par rapport à sa coopération avec l'Italie diffère de ce qu'elle était sous l'ancien régime", a-t-il expliqué, soulignant "la nécessité de regarder le partenariat italo-libyen d'une façon totalement différente".
M. Abdelaziz, qui sortait d'un entretien avec Domenico Giorgi, chef du département Pays méditerranéens et Moyen-Orient au ministère italien des Affaires étrangères, a ajouté que les deux parties restaient toutefois d'accord sur certains points du traité, sans préciser lesquels.
L'Italie avait suspendu le traité fin février, quelques jours après le début de l'insurrection en Libye qui a provoqué la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Le traité d'amitié entre la Libye et l'Italie, signé le 30 août 2008 à Benghazi (Libye) par MM. Kadhafi et Berlusconi, prévoit des investissements italiens en Libye de 5 milliards de dollars en compensation de la période coloniale, dont la construction, pour environ 3 milliards de dollars, d'une autoroute littorale de 1.700 km.
En contrepartie le régime de Tripoli s'est engagé à limiter l'immigration clandestine depuis ses côtes. Le traité, qui permet également le refoulement en Libye des migrants partis de ce pays, avait conduit à une chute de 94% de l'immigration illégale vers le sud de l'Italie.
Avant le début de la révolution libyenne, les anciens dirigeants des deux pays entretenaient des relations privilégiées et fêtaient chaque 30 août l'anniversaire de leur traité.
13/12/2011
Source : AFP
Un huitième de la population allemande qui s'élève à 81,7 millions d'habitants est issu de l'immigration, soit 10,6 millions de personnes, a indiqué mardi l'institut fédéral des statistiques Destatis, s'appuyant sur les chiffres du recensement de 2010.
Si l'on ajoute à ce groupe les personnes d'origine étrangère nées en Allemagne, le chiffre total de la population d'origine étrangère atteint 15,7 millions, soit un peu moins d'un cinquième de la population allemande (19,3% en 2010).
Selon Destatis, la présence de ces immigrés en Allemagne remonte à plus de 20 ans, et plus de la moitié de cette population avait la nationalité allemande avant 2010.
Les personnes originaires de Turquie constituent le groupe le plus important avec environ 2,45 millions de personnes, suivent la Pologne (1,31 million), la Russie (1,04 million) et l'Italie (745.000).
Autre enseignement du recensement 2010: la population d'origine étrangère, avec une moyenne d'âge de 35 ans, est beaucoup plus jeune que le reste de la population (45,9 ans), plus souvent célibataire (45,7% contre 38,5%) et masculine (50,3% contre 48,7%).
Géographiquement, elle est dans sa quasi-totalité installée dans les anciens Etats régionaux de l'ouest et à Berlin (96,3%).
13/12/2011
Source : Agence de presse algérienne(APS)
Les Marocains sont en tête des nouveaux migrants au Québec en 2010, rapporte l'Institut de la statistique du Québec dans son bilan démographique.
Le Québec a accueilli 54 000 immigrants en 2010, en provenance de plus de 130 pays, indique la même source, précisant que les principaux pays de naissance des immigrants admis étaient le Maroc (10,5 pc), l'Algérie (8,2 pc), la France (7,1 pc) et Haïti (6,7 pc).
En 1990, les principales sources d'immigration étaient le Liban, Haïti et le Vietnam. Les jeunes de moins de 20 ans ont vu leur poids démographique se réduire de 26 pc en 1990 à 22 pc en 2011, alors que celui des 65 ans et plus est passé de 11 pc à presque 16 pc, selon les chiffres de l'édition 2011 du bilan démographique du Québec, rendu public mardi.
L'ampleur de l'immigration internationale a été très variable entre les sommets de plus de 50 000 immigrants des années 1991 et 2010 et les niveaux inférieurs à 30 000 des années 1994 à 1999, indique-t-on de même source.
En cette fin d'année 2011, la population du Québec a franchi le seuil des 8 millions d'habitants. Elle a augmenté de 76 000 habitants au cours de l'année 2010 et ce gain résulte d'un accroissement naturel (naissances moins décès) de 30 000 personnes, d'un solde migratoire total de 43 000 personnes et d'un apport de 3 000 résidents non permanents supplémentaires, selon l'Institut de la statistique du Québec.
Le Canada figure parmi les rares pays qui encouragent activement l'immigration -selon un système sélectif- pour accroître sa population d'environ 34,5 millions de personnes. Selon des estimations officielles, le pays a besoin d'environ 250.000 nouveaux arrivants par an pour assurer la croissance de son économie.
14/12/2011
Source : MAP
Plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols.
La promotion de l'enseignement de la langue espagnole au Maroc et dans les établissements d'enseignement supérieurs espagnols au profit des étudiants marocains a été au centre d'une récente réunion à Rabat.
La rencontre a également abordé la simplification d'octroi des visas aux étudiants marocains désireux de poursuivre leurs études dans les universités et instituts espagnols, indique un communiqué du ministère de l'éducation nationale.
Après avoir rappelé l'importance des relations historiques, politiques et économiques liant le Maroc et l'Espagne, le conseiller pédagogique à l'ambassade d'Espagne de Rabat a indiqué que plus de 5.000 étudiants marocains s'inscrivent annuellement dans les établissements d'enseignement supérieur espagnols, eu égard à la qualité de l'enseignement et aux frais abordables.
Le gouvernement espagnol, a-t-il indiqué, octroie annuellement 200 bourses aux étudiants marocains les plus méritants.
Il a, en outre, appelé à promouvoir l'enseignement de la langue espagnole au Maroc qui est la deuxième langue parlée dans le monde après l'anglais, rappelant le rôle majeur de l'importante communauté marocaine résidant en Espagne dans le domaine économique et éducatif.
13/12/2011
Source : MAP
Issue d'une famille de musiciens, cette jeune franco-marocaine a su se frayer un chemin dans la cour des grands ! Avec un seul album à son actif, l'artiste parcourt pourtant les scènes du monde durant plusieurs mois…Suite
Une grande enquête sur la migration des compétences marocaines est lancée par I'ETF, une agence de l'Union Européenne. Elle s'inscrit dans le cadre du «Partenariat pour la mobilité» que veut établir I'UE avec le Maroc…Suite
Les cinq associations qui interviennent dans les centres de rétention pour apporter aux étrangers une aide sociale et juridictionnelle, ont rendu public, mardi 13 décembre, leur rapport annuel. Ce document est le premier rédigé en commun depuis que l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a décidé, en 2008, de retirer à la Cimade son monopole dans ces lieux de détention pour étrangers en situation irrégulière. Il espérait notamment, à l'époque, casser les critiques, trop virulentes à ses yeux, de l'association sur la rétention alors que la visite de ces centres par les journalistes reste interdite.
Le contenu de ce rapport prouve que cette manoeuvre a échoué. Une nouvelle fois, les associations se montrent très critiques et dénoncent les "dégâts " de la "politique du chiffre". Dernier lieu d'enfermement avant l'éloignement du territoire, les centres de rétention sont au nombre de vingt-quatre en France. En 2010, ils ont vu défiler 33 600 personnes, rien qu'en métropole. C'est moins qu'en 2009 - où le record de 35 000 étrangers avait été atteint. Mais c'est plus du double de 1999.
Dans le même temps, ce rapport met paradoxalement en exergue l'impressionnante "inefficacité" de l'ensemble du dispositif de la rétention. Si 41 % des étrangers passés par les centres ont effectivement été éloignés, tous les autres ont été libérés, dont beaucoup de familles. Un chiffre stable par rapport à 2009. Et ce, alors que la politique de "fermeté" vis-à-vis de "l'immigration irrégulière" est l'un des credo de campagne du ministère de l'intérieur.
Le cas des Roms est emblématique. Alors que l'année 2010 fut l'été du discours de Grenoble et de l'offensive médiatique du chef de l'Etat sur la population rom, seuls 3 % des retenus, cette année-là, étaient roumains. Soit seulement 1 point de plus qu'en 2009. La plupart d'entre eux ont en réalité pris l'aide au retour "volontaire" qui offre un pécule de 300 euros.
La principale critique que formulent les cinq associations (Cimade, France terre d'asile, Ordre de Malte, Forum réfugiés et Assfam) à l'encontre de la politique gouvernementale n'en demeure pas moins les "inégalités d'accès au droit". La hausse tendancielle du nombre de personnes qui défilent en rétention se fait aux dépens de l'accès au droit, selon elles. "C'est l'obsession statistique au détriment du droit", soulignent-elles.
Le rapport pointe, par exemple, la hausse exponentielle des éloignements à Mayotte : + 32 %, alors que le centre de rétention de l'île est le seul de France dans lequel "aucune association n'est financée pour l'aide juridictionnelle". Dans beaucoup de centres de métropole, ces dernières ne sont par ailleurs pas présentes le week-end ou le soir et il arrive que l'administration en profite pour éloigner plus facilement les retenus.
"INCERTITUDE" MÉDICALE
Les chiffres communiqués montrent également une hausse du nombre d'enfants retenus : 356 en 2010, contre 318 en 2009 et 165 en 2004. Un enfermement autorisé par la loi car ces derniers sont accompagnés de leurs parents. Mais les auteurs du rapport s'en inquiètent : l'expulsion des familles se faisant dans des délais de plus en plus courts, "aucun recours n'est alors possible".
"L'incertitude" médicale et juridique tend aussi à se développer pour les étrangers malades, dénoncent les associations. Dans plusieurs centres, il n'existe ainsi pas de présence continue d'un service médical. Dans certains cas, le médecin n'est là que "deux ou trois jours par semaine (...) et il arrive que, malgré leur demande, les étrangers ne soient pas vus avant plusieurs jours", écrivent-elles.
Alors que le droit interdit, dans un certain nombre de cas, d'éloigner des étrangers malades, il arrive que les préfectures passent outre les avis des médecins inspecteurs de santé publique. Ainsi, à Marseille, un étranger présentant des problèmes ophtalmologiques a été reconduit malgré un certificat médical "indiquant formellement le risque de la perte de son oeil en cas de retour", détaille le rapport.
En faisant des recoupements avec les chiffres officiels du ministère de l'intérieur (28 000 expulsions en 2010), les associations s'inquiètent en outre du sort d'environ 8 500 personnes. Des étrangers refoulés directement à la frontière vers le pays européen d'où ils provenaient ou résidaient, estiment-elles notamment. Et ce, relèvent-elles, "sans qu'aucun observateur extérieur ne puisse apporter d'information".
La mise en commun des statistiques qu'ont faite les associations permet enfin de connaître le profil des étrangers qui ont séjourné en rétention en 2010. La majorité était des hommes (90,7 %), jeunes - plus de 60 % âgés de 25 à 39 ans. En moyenne, ils ont chacun passé dix jours en rétention. Sur plus de 155 nationalités, 30 % étaient originaires du Maghreb. Le reste venait notamment du Brésil (4,5 %), du Mali (2 %) ou d'Afghanistan (2 %).
14/12/2011, Elise Vincent
Source : Le Monde
Demain, Alma (7 ans), Artin (10 ans) et Nita (12 ans), scolarisés à Tours, seront peut-être renvoyés avec leurs parents en Serbie. Appartenant à une minorité albanophone, ils retourneront vers les persécutions liées au conflit entre la Serbie et le Kosovo. Un exemple parmi des milliers en ce mois de décembre 2011 où les préfectures mettent les bouchées doubles pour remplir leurs quotas d’expulsions d’étrangers sans papiers. Des familles de tous bords politiques en sont venues à cacher des enfants aux forces de l’ordre.
Il est temps que ceux qui décident, exécutent ou soutiennent la politique actuelle assument la portée de leurs actes en leur âme et conscience. Du simple citoyen au sommet de l’Etat. Pour eux-mêmes, vis-à-vis de leurs proches, et devant l’Histoire. Si demain Alma, Artin et Nita sont maltraités, tous ceux qui cautionnent cette politique, en seront responsables. Ils doivent graver dans leur esprit l’image de ces enfants, de ces jeunes, de ces parents, que la France expulse. On aimerait que ceux qui, bien protégés, alimentent la haine contre les sans-papiers aient le courage de regarder ces parents en face, de mener ces enfants par la main jusqu’à l’échelle de l’avion…
Nos dirigeants, si prompts à s’afficher, devraient se faire filmer renvoyant femmes et enfants. Ils assumeraient ainsi réellement les décisions prises sur le papier. La politique actuelle est non seulement injuste mais déraisonnable. Des services de renseignement aux transports en passant par les forces de l’ordre, les moyens employés contre quelques milliers de personnes sont démesurés, quand les besoins pour garantir la sécurité au quotidien manquent.
Comble du comble, cette politique contribue, contrairement à ce qu’en disent les responsables, à régulariser en masse. De 2002 à 2009, selon le Comité interministériel de contrôle de l’immigration, 228 000 étrangers sans papiers ont été régularisés. Bien plus que d’expulsions, et bien plus, en moyenne annuelle, que sous la gauche !
Il ne faut pas céder à la naïveté, la France ne peut accueillir tous ceux qui le souhaiteraient. Ce qui signifie qu’il faut renvoyer une partie de ceux qui sont entrés illégalement récemment et qui ne risquent rien en revenant dans leur pays. Mais fouler du pied les valeurs élémentaires de la République est risqué. L’acharnement contre les sans-papiers séduira, sans doute, une petite frange de la population en difficulté et en recherche de bouc-émissaires. Mais au matin du 22 avril 2012, dans toutes les couches sociales - au cœur même de la majorité -, beaucoup auront du mal à assumer la poursuite d’une telle politique.
Si demain, Alma, Artin et Nita, et leurs parents reprennent le chemin de la Serbie, ceux qui défendent la politique de la haine y auront participé. Qu’ils y songent pendant les mois de réflexion qui nous restent. Oui, la politique française d’asile a perdu la raison. Non, la France n’a pas perdu ses valeurs.
14/12/2011, LOUIS MAURIN
Source : Libération
Alors que la clause de sauvegarde dans le système de Schengen est discutée à Bruxelles, Simonetta Sommaruga a indiqué que Berne approuvait la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration.
La Suisse approuve la réintroduction des visas pour certains Etats à forte immigration. La question d’une clause de sauvegarde dans le système Schengen est discutée ce mardi à Bruxelles par les ministres de l’Intérieur de l’UE.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a indiqué mardi matin à son arrivée à Bruxelles que la Suisse devait veiller à être consultée pour ces décisions. «Jusqu’à présent, nous sommes assez d’accord avec les autres Etats», a-t-elle ajouté.
La clause de sauvegarde serait introduite pour les Etats tiers qui profitent d’une exemption de visa pour l’espace Schengen. Les ressortissants de ces pays pourraient à nouveau être soumis à un visa en cas d’arrivée massive d’immigrants illégaux et si les demandes d’asile de ces pays enregistrent une forte augmentation.
Les discussions en vue d’un système Schengen et Dublin plus restrictif sont menées avec les Etats associés tels la Suisse, l’Islande et la Norvège. «Il s’agit de s’assurer que Schengen est encore capable de fonctionner dans des situations difficiles», a relevé Mme Sommaruga.
Propositions très concrètes
Les propositions en discussion sont très concrètes et concernent directement la Suisse, a-t-elle précisé: «Comme par exemple quelles conditions doivent être réunies pour réintroduire temporairement des contrôles aux frontières intérieures».
Le ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich a déclaré avant le début des négociations que «la grande majorité» des Etats partie n’étaient pas prêts à «confier à la Commission européenne de nouvelles compétences en matière de décision».
La Commission avait proposé que les 25 Etats membres de Schengen puissent réintroduire des contrôles aux frontières pour un maximum de 5 jours en cas de menace. Ensuite, les Etats désireux de prolonger ces contrôles auraient dû en faire la demande à la commission.
13/12/2011
Source : Le Matin.ch
Les travailleurs immigrés établis légalement dans l'Union européenne vont disposer de droits renforcés et harmonisés dans tous les Etats membres, notamment concernant l'accès à la sécurité sociale ou à la retraite, en vertu d'un texte adopté mardi 13 décembre par le Parlement européen.
Cette directive européenne, qui a déjà été approuvée par les gouvernements des 27 et doit donc entrer en vigueur d'ici deux ans, prévoit d'harmoniser les législations nationales en matière de permis de résidence et de travail pour les travailleurs immigrés.
Bien que le texte soit couramment désigné sous le terme de "permis unique", il ne s'agit pas de confier à l'UE le pouvoir d'admettre ou non les travailleurs non communautaires ou de fixer le nombre de migrants : cette prérogative restera du ressort des Etats membres.
Il précise la procédure pour obtenir un permis de travail et les droits afférents à ce permis : la reconnaissance des diplômes des travailleurs immigrés, la liberté de se syndiquer ou l'immatriculation à la sécurité sociale.
REMÉDIER À UNE DISPARITÉ DE SITUATIONS JURIDIQUES
La directive vise à créer un "socle commun de droits" aux travailleurs des pays tiers et aux travailleurs de l'Union européenne, a expliqué la rapporteure du texte, la conservatrice française Véronique Mathieu.
Il s'agit de remédier à une grande disparité de situations juridiques entre Etats membres, et à une inégalité de traitement entre travailleurs européens et non européens. Ainsi, certains Etats membres conditionnent actuellement à l'existence de traités bilatéraux la possibilité de verser à l'étranger les pensions de retraite des immigrés qui choisiraient de passer leurs vieux jours dans leur pays natal. Désormais, cette possibilité ne pourra plus être refusée.
"Il était anormal de ne pas reconnaître des droits aux travailleurs étrangers qui apportent tant à nos économies. Cette avancée est juste et nécessaire", a plaidé Mme Mathieu, soulignant que l'Europe avait besoin de l'immigration en raison d'une "pénurie de main-d'œuvre". Le texte ne s'appliquera pas aux travailleurs saisonniers ou détachés.
Les Etats membres auront quatre mois au maximum pour donner leur réponse à une demande de permis de travail, et cette décision devra pouvoir faire l'objet d'un recours.
13/12/2011
Source : Le Monde/AFP
Le procès d'Houria Bouteldja, poursuivie pour "injure raciale", s'ouvrira mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse. La porte-parole du Parti des Indigènes de la République, assignée par l'Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), doit comparaître pour avoir employé en 2007 lors d'une émission télévisée le terme "souchiens" pour désigner les Français "de souche".
A deux jours de son procès, Houria Bouteldja se disait "sereine". Selon elle, "si les juges donnaient raison à l'Agrif, ce serait une honte pour la justice".
"Le terme de 'souchiens' est un néologisme formé sur le mot souche que j'ai utilisé pour me moquer de l'expression 'Français de souche' qui laisse entendre qu'il y a deux catégories de Français, ceux de souche et les autres, ce qui revient à créer une citoyenneté à deux vitesses", a déclaré lundi Houria Bouteldja à l'Associated Press, en précisant que l'ancien ministre Jean-Louis Boorlo avait également employé le terme "souchiens" sans que cela ne suscite la moindre critique.
Pour la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, "cette affaire se résume au journal 'Marianne', à Alain Finkielkraut et à l'Agrif qui auraient entendu un tiret dans le mot souchiens et conclu à un jeu de mot". "Ce n'était pas du tout mon propos", a-t-elle déclaré.
Selon Houria Bouteldja, l'Agrif, en l'assignant en justice, mène "un combat idéologique pour faire admettre l'idée qu'il existe en France un racisme anti-blanc".
Le 10 mai 2010, suite à une plainte déposée par l'Agrif devant le tribunal de Toulouse, la porte-parole du Parti des Indigènes de la République avait été mise en examen pour "injure raciale" suite à son intervention, en juin 2007, lors de l'émission "Ce soir ou jamais" sur France-3. Elle avait notamment utilisé le terme "souchiens" pour désigner les "Français de souche", les "blancs".
"On met toujours la focale sur les quartiers populaires (...) en déficit de connaissance, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges (...) et moi, j'ai envie de dire: c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, (...) c'est le reste de la société occidentale... enfin de ce qu'on appelle, nous, les 'souchiens' -parce qu'il faut bien leur donner un nom-, les "blancs", à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation... (...) La question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde, et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances", avait déclaré Houria Bouteldja dans l'émission de Frédéric Tadeï.
L'hebdomadaire "Marianne" avait réagi à cette déclaration dans un article intitulé "Une petite leçon de racisme" et avait dénoncé "un discours fondé sur la rancoeur et la haine". De son côté, le philosophe Alain Finkielkraut avait notamment déclaré sur l'antenne de la Radio de la communauté juive le 24 juin 2007: "On entend d'abord les 'sous', trait d'union, 'chiens' (...). Les gens qui disent souchiens n'accordent même pas la dignité minimale de la bête à ceux qu'ils détestent".
En 2008, c'est Brice Hortefeux, alors ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire qui s'était dit "heurté" et "choqué" par le néologisme "souchiens". Il avait assuré qu'il "ne laisserai(t) pas prononcer de tels mots sans réagir" mais n'avait finalement pas porté l'affaire devant les tribunaux.
"A ma connaissance, c'est la première affaire d'injure raciale contre les blancs! Mais au-delà du trait d'union, il y a un vrai débat à avoir sur la perception des minorités, le refus du pluralisme et sur la crispation sur l'identité française mythique qui entretient l'idée qu'il y aurait de vrais Français", a expliqué à l'AP Me Henri Braun, avocat d'Houria Bouteldja.
De son côté, Bernard Antony, président de l'Agrif, ancien conseiller régional de Midi-Pyrénées et ancien député européen Front national, a justifié son action en justice en réaction à ce qu'il estime être "une injure classique dans le vocabulaire raciste anti-blanc de certains milieu".
Pour le fondateur de cette association proche de l'extrême-droite et des traditionalistes catholiques, le terme "souchiens entre dans le cadre d'une incitation à la haine raciale".
"Je suis un patriote français qui a été choqué par ce terme. Houria Bouteldja aurait pu être entendue sur tout le territoire mais j'ai décidé de la poursuivre à Toulouse où je réside pour m'éviter les frais de déplacement qu'aurait impliqué un procès à Paris", a déclaré Bernard Antony.
"Quant au terme rééduquer, il me rappelle tout le système de l'univers concentrationnaire nazi ou communiste. Je ne suis pas prêt à me laisser rééduquer par des islamistes racistes comme Houria Bouteldja", a-t-il indiqué.
Né en 2005, suite à "l'Appel des Indigènes de la République", le Mouvement du même nom s'est transformé en mars 2010 en parti politique et a pris le nom de Parti des Indigènes de la République. Le PIR se revendique comme "organisation qui lutte contre le racisme que subissent les populations issues de l'immigration postcoloniale".
13/12/2011
Source : Le Nouvel Observateur/AP
La Cimade dénonce une déshumanisation de la politique d’immigration depuis la loi Besson. Plus de 1 400 personnes ont été détenues à Cornebarrieu cette année
“Un Marocain qui se fait interpeller à la frontière alors qu’il rentre chez lui, un Italien qui se fait pincer alors qu’il est en règle, une maman qui se fait arrêter sans son enfant alors qu’elle l’allaite, des familles entières détenues…” En treize ans de métier, Lionel Claus n’a jamais vu ça. “Chaque année, on monte le curseur plus haut, mais depuis la loi sur l’immigration adoptée en mai, on touche le fond de l’ignominie”, estime le responsable de la Cimade au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu.
Pour lui, les conséquences de l’allongement de la durée de rétention – de trente-deux à quarante-cinq jours – sont dramatiques : “De plus en plus de gens pètent les plombs, les altercations avec les policiers sont plus nombreuses…”
Aussi, alors que le CRA s’était vidé début 2011, en attente de la directive, le “retard” est presque rattrapé. 1 425 personnes ont déjà été retenues cette année, contre 1 636 en 2010, selon le rapport annuel de l’association rendu public ce mardi. “Mais les chiffres vont encore gonfler car nous recevons entre 10 et 15 personnes par jour actuellement”, précise Lionel Claus, qui dénonce la “politique du chiffre” du gouvernement.
Car, selon la Cimade, la rétention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. “Non seulement c’est coûteux financièrement, mais c’est aussi dévastateur pour les personnes, alors même que plus de la moitié d’entre elles sont libérées”, ajoute Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade. Contactée hier, la préfecture n’a pas souhaité réagir.
13/12/2011
Source : Métro
Un décret, passé quasiment inaperçu, augmente de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant. Les associations dénoncent une "sélection sociale".
Le décret du 6 septembre n’a pas fait de bruit. Pourtant, dans l’arsenal du ministre de l’Intérieur, qui cherche à tout prix à faire baisser l’immigration, c’est un bazooka. Le texte augmente de 30% le niveau de ressources exigé des étudiants étrangers pour la délivrance d’une carte de séjour. De quoi les dissuader de candidater. Pour justifier cette décision, les services de Claude Guéant s’appuient sur "un rapport de 2005" qui concluait que "les sommes demandées aux étudiants étaient insuffisantes par rapport au niveau de vie en France".
Le Gisti (Groupe d'Information et de Soutien des Immigrés) a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler cette mesure. Pour l'association, le gouvernement "a trouvé un moyen simple et efficace de réduire le nombre d’étudiants étrangers en France : la sélection sociale". En 2010, sur les 200.000 étrangers entrés légalement en France, il y avait 66.000 étudiants. Claude Guéant a annoncé qu’il voulait diminuer de 20.000 le nombre de nouveaux arrivants en un an. "Les étudiants sont une catégorie plus facile à refuser que les membres de famille, observe Serge Slama, du Gisti. En durcissant les conditions d’obtention du visa, on en bloque aisément 10.000."
"Une fabrique à sans-papiers"
Désormais, pour obtenir un titre de séjour, un étudiant doit justifier de 615 euros de ressources par mois contre 430 auparavant. Cette année déjà, Iana, une étudiante moldave en master Finance et Stratégie à Sciences-Po, a dû emprunter de l’argent à des amis pour atteindre le seuil requis. "Mais avec les nouveaux montants, je ne sais pas comment je ferai l’an prochain. Mes parents, médecins en Moldavie, ne peuvent pas m’aider."
Le risque est que certains étudiants soient contraints de poursuivre leurs études dans l’illégalité. "La fabrique à sans-papiers marche à plein régime", commente le Gisti, qui stigmatise "les objectifs chiffrés" du gouvernement. Le décret du 6 septembre fait suite à la circulaire du 31 mai, qui prive d’un premier emploi des centaines de jeunes étrangers diplômés en France.
12/12/2011, Lisa Vaturi
Source : Le Nouvel Observateur
L'avènement d'une démocratie réelle est un long processus. Les soubresauts actuels de nos pays voisins enfin affranchis de décennies de régimes brutaux en témoignent. Notre pays, heureuse patrie de la révolution de 1789, s'est peu à peu bâti une sérénité du rentier qui pense avoir tout acquis. Jusqu'à s'y enfermer.
Aujourd'hui, les failles profondes dans l'édifice sont de plus en plus béantes, et la maison commune menace ruine. Malgré tout, la question de la diversité dans notre pays passe toujours pour bien gênante. Elle trouble la quiétude du quotidien des bénéficiaires d'un système excluant. On l'a donc refoulée sur le seul plan rhétorique.
Plus que jamais, on en parle. La diversité à la française compte ses ardents partisans, qui l'invoquent sur tous les tons et avec les formules les plus sophistiquées. Comme pour changer les choses en répétant des mots jusqu'à l'étourdissement. Ou pour faire carrière par ce biais. D'autres y sont hostiles, souvent d'ailleurs à cause d'une sorte de nausée qu'engendrent les surenchères rhétoriques. Entre les deux extrêmes, la plupart de nos concitoyens s'enthousiasment pour ce qu'apportent les personnes handicapées. "Intouchables", ce film inclassable qui s'évade des grilles de l'art cinématographique habituel, ô surprise, a viré à un raz-de-marée. Désormais, de moins en moins de Français acceptent la mise à l'écart sous prétexte de handicap. Et ce n'est qu'un début.
Mais nos élites traînent. Alors qu'en 1981 elles étaient un accélérateur de progrès, trente ans plus tard elles sont devenues le frein du pays. Voire la fourrière. En dépit des promesses, des engagements, des incantations, et même des quelques timides mesures prises, le constat cruel revient toujours et encore à l'identique : la diversité n'existe pas dans la réalité politique de notre pays, et n'y est pas même en devenir.
Le 3 décembre, à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, chacun pourra une nouvelle fois constater que des millions de nos concitoyens sont, toujours et encore, avec la même constance historique quelle que soit la majorité politique du moment, purement et simplement rayées de la carte. L'Assemblée nationale, selon les très rares documents existant sur le sujet, serait même l'un des bâtiments les moins accessibles de France. Tout un symbole.
La présence des personnes issues de l'immigration oscille elle aussi autour du zéro absolu. Pire encore : les temps où un Noir était président du Sénat et où Jaurès accueillait un député musulman à l'Assemblée, le Dr Grenier, vêtu d'une djellaba, semblent tellement lointains, ces situations tellement inenvisageables aujourd'hui, qu'on ne peut que contempler avec un frisson d'effroi la pente descendante sur laquelle dérape inconsciemment notre pays.
Et ce jusqu'à ce qui est peut-être la forme la plus avancée de la diversité, à savoir la parité homme-femme. Celle-ci est ancrée dans la constitution, soutenue depuis si longtemps par la quasi-unanimité des responsables, et passe pour une priorité absolue. Et malgré tout le nombre de femmes élues a baissé aux dernières élections sénatoriales.
Face à ces lourds constats qu'aucun maquillage ne saurait camoufler, il est nécessaire de se rendre compte qu'aucune des stratégies usitées jusqu'ici n'a été efficace. Ni les déclarations larmoyantes de bonnes intentions. Ni l'invocation des grands principes, ni les exhortations laissant miroiter un changement dans un proche avenir. Ni les pressions sur les états-majors politiques, qui dégénèrent en un affrontement entre groupes de pression et débouchent non sur la diversité, mais sur exaspération, impuissance et révélation du caractère profondément communautariste de notre pays. Et surtout pas le pervers raisonnement qui postule la nature équitable de notre système politique pour invalider toutes les critiques.
Et ce alors même que nos voisins, y compris ceux que nous regardons parfois avec condescendance, s'engagent plus résolument que jamais dans l'avenir. L'Angleterre, l'Allemagne où les ministres en situation de handicap ne sont pas chose rare, les Etats-Unis où les députés noirs se comptent par dizaines et les maires noirs par centaines, jusqu'à la Pologne qui vient d'élire un Noir dans son parlement. Jour après jour, les acquis de 1789 de notre pays se flétrissent et rejoignent les parchemins d'une l'histoire révolue.
C'est pourquoi je suis convaincu que seul un appel direct aux citoyens peut infléchir la course à l'exclusion de masse. Que seule l'implication directe dans une démocratie directe des citoyens peut faire autorité, éliminer les détestables pratiques de cooptation au sein des partis et clubs, écarter enfin les hommes politiques élus toute leur vie, par métier voire par statut personnel, faire en sorte que toute mesure publique, et non seulement tel ou tel plan spécialisé, soit à l'échelle de l'universalité des citoyens.
Quant à moi, en tant que citoyen, militant associatif, adjoint au maire de Paris, et si mon parti m'en donne la possibilité, je serai disponible pour porter la voix des personnes handicapées à l'Assemblée nationale.
Pour que, comme en 1789, ce soit la lutte par et pour la dignité des opprimés qui porte à tous la liberté. Qui du tripatouillage électoral fasse naître l'authentique métissage. Qui enfin donne corps à la véritable identité de la France, que Fernand Braudel nommait diversité.
13/12/2011, Hamou Bouakkaz
Source : Le Monde
Les socialistes espèrent faire élire l’an prochain une dizaine de députés issus des minorités…Suite
La cour suprême des Etats-Unis s'est saisie lundi d'une loi de l'Arizona autorisant les contrôles au faciès pour lutter contre l'immigration clandestine et que conteste l'administration Obama.
La plus haute juridiction du pays a accepté de se pencher sur ce sujet polémique aux Etats-Unis depuis qu'une poignée d'Etats ont voté des lois locales les autorisant à des contrôles d'identité aléatoires de la population immigrée.
Redoutant que ces lois ne conduisent à des abus, y compris sur les immigrés en situation légale, l'administration Obama les a contestées une à une devant la justice. Elle argumente que ces mesures empiètent sur les prérogatives du gouvernement fédéral chargé par la Constitution de mettre en place et de faire respecter la politique de l'immigration.
En Arizona (sud-ouest), Etat frontalier avec le Mexique, qui compte quelque 400.000 immigrés clandestins, selon le Pew Hispanic Center, cette loi a été votée en avril 2010, entrée en vigueur en juillet 2010 mais purgée de ses dispositions controversées par la justice à la demande de l'administration Obama.
Après avoir été déboutée de ses recours en première instance et en appel, la gouverneure de l'Arizona, Jan Brewer, a porté l'affaire devant la plus haute juridiction du pays, jugeant cette loi nécessaire dans la bataille contre l'immigration illégale.
"Alors que personne ne peut nier que l'Arizona porte le fardeau de l'impact de l'immigration clandestine, le gouvernement fédéral a largement ignoré les appels au secours de l'Arizona et ses demandes de ressources supplémentaires", souligne l'Etat dans son recours devant la Cour suprême, expliquant que 17% des détenus de l'Arizona étaient des clandestins.
"L'Arizona ne peut pas prétendre +coopérer+ avec le gouvernement fédéral et en même temps poursuivre sa propre stratégie rejetant les politiques et les priorités fédérales", a argué le gouvernement, sans sa réponse à la haute Cour.
L'Arizona demande aux neuf sages de casser la décision d'appel et de l'autoriser à mettre en vigueur les dispositions suspendues par la justice fédérale.
L'une d'entre elles permet à la police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée même si cette interpellation était sans motif. Selon les autres mesures, tous les immigrés sont tenus de se déplacer toujours avec leurs papiers sur eux et ne sont pas autorisés à rechercher un emploi public en l'absence de documents officiels.
Dans un document rendu public lundi matin, la Cour a annoncé qu'elle se saisissait de ce recours, dont l'audience "devrait se tenir au cours de cette session" qui s'achève en juin 2012, selon une porte-parole de la Cour.
"Nous sommes impatients d'argumenter notre point de vue dans cette affaire", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.
Après la réforme de la santé de Barack Obama, c'est le deuxième sujet controversé dont se saisit la Cour suprême pour cette session.
Avec 11 millions de sans papiers aux Etats-Unis, selon les estimations du ministère de la Sécurité intérieure, la question de l'immigration clandestine est hautement polémique en particulier dans les Etats frontaliers.
La loi sur l'immigration d'Arizona est la première à parvenir devant la Cour suprême.
Estimant que la Constitution ne permet pas "le développement d'une mosaïque de politiques d'immigration locales", l'administration Obama a également déposé des recours devant les tribunaux inférieurs contre des lois d'Alabama (sud), de Caroline-du-Sud (sud-est) et de l'Utah (ouest). Elle examine aussi des lois adoptées dans l'Indiana (nord) et la Géorgie (sud-est).
12/12/2011
Source : AFP
Mille raisons de quitter l’Espagne: pas de travail, de la précarité, aucune perspective, une politique éducative insuffisante, désillusion, déception etc. El País y consacre un long article, «Emigrants, à nouveau», avec de nombreux témoignages. Selon l’Institut national statistique espagnol (INE), chaque année, un demi-million d’Espagnols émigre pour échapper à la situation économique et sociale du pays.
L’INE prévient que si la situation actuelle perdure, la population espagnole tomberait à 45,6 millions dans 10 ans et le pays serait alors confronté à un crash démographique sans précédent.
Déjà en 2010, on a recensé une baisse du taux de natalité de 18,1% et une hausse de 9,7% du taux de mortalité. Le solde migratoire sera ainsi négatif en 2011 avec 580.850 émigrés pour seulement 450.000 immigrés.
Cette émigration apparaît, pour les émigrés, comme une solution pour échapper à la crise, à tout le moins comme une alternative. Mais elle renferme toutefois un lot de frustrations, comme le précise Pablo, un Espagnol qui a émigré en Allemagne:
«Ce n’est jamais facile de s’installer dans un autre pays, de s’accommoder à une culture différente, notamment à cause de la barrière de la langue. L’impression d’être une grenouille sortie de l’eau.»
12/12/2011
Source : Slate.fr
Sept ans après son entrée en vigueur, s’il y a une catégorie de personnes à qui profite réellement la Moudawana, ce sont les enfants nés de mères marocaines et de pères étrangers qui peuvent demander la nationalité marocaine. Le Code de la famille a octroyé à la femme marocaine le droit de pouvoir transmettre sa nationalité à ses enfants.
Younes Duret, jeune designer talentueux de 31 ans fait partie de cette catégorie de personnes. Il est né à Casablanca de mère marocaine et de père français et a grandi à Bordeaux en France. Avant la Moudawana, il était français et ne pouvait revendiquer sa marocanité. Aujourd’hui cela fait trois ans qu' il a la nationalité marocaine. Il raconte pour la première fois ce que la nationalité marocaine représente pour lui.
Yabiladi : Pourquoi avez-vous tenu à avoir la nationalité marocaine ?
Younès Duret : Ma mère est marocaine, mon père est français. J’ai toujours vécu entre le Maroc et la France. Dans ma tête je suis autant marocain que français et français que marocain. Puis tout d’un coup c’est devenu complètement naturel. Je ressentais clairement un manque et un vide. Je venais au Maroc pour être avec mes clients et ma famille mais j’étais le seul qui n’était pas Marocain. Après, on peut me dire que je ne suis pas obligé d’avoir la nationalité marocaine pour me sentir Marocain mais dans la mesure où je viens m’installer au Maroc, que je crée ma société au Maroc, que je paie mes impôts au royaume et quand je gagne un prix de design, je suis marocain. C’est complètement normal que j’ai la nationalité et que je puisse la revendiquer. Quand on m’interviewe dans les magazines de design, je me positionne toujours en tant qu’artiste marocain. Par contre, je n’ai pas eu envie de changer mon nom de famille français, j’ai préféré le garder. Je le trouve beau.
Comment a réagi votre maman lorsque vous avez eu la nationalité marocaine ?
YD : Déjà, quand la loi est passée en 2004, ma mère a pleuré parce que ça lui avait fait du mal de voir ses enfants ne pas être reconnus dans le pays dans lequel elle est née. Pour elle, tu ne devrais pas avoir de choix à faire entre un pays que tu aimes et ta famille que tu aimes aussi. Quand la loi est passée, le fait de donner la possibilité de reconnaître la marocanité de ses enfants a inondé ma mère d’émotions avant même que je n'entreprenne une quelconque démarche. Ensuite, j’ai fait naturellement la demande.
Comment cela s’est-il passé sur le plan administratif ?
YD : C’était génial ! Il m’a fallu trois mois pour avoir la nationalité marocaine. C’était très facile. Au départ, je ne vous cache pas que j’étais anxieux d’aller au tribunal et dans d’autres administrations marocaines. Mais au final, quand je suis arrivé, le personnel était très agréable et souriant. Il était limite excité que je demande la nationalité marocaine. Il y a même un des juristes au tribunal qui m’a dit « ce ne sont que des papiers qui te permettent de te déplacer au royaume mais tu es marocain. »
Parlez-vous l’arabe ?
YD : Non, je ne parle pas super bien l’arabe, j’apprends la darija. Par contre, je comprends tout. Mais cela ne m’empêche pas d’échanger avec les autres Marocains et de partager la même envie et la même énergie de faire avancer notre pays.
Comment avez-vous appris que vous aviez eu la nationalité ?
YD : C’était très drôle ! Alors qu’en France, on te fait toute une cérémonie en chantant la Marseillaise, ici au Maroc, c’est un simple employé administratif qui m’a fait un papier, sur lequel il a fait 14 tampons comme ils aiment le faire ici et il m’a lançé « safi khouya hak » ! (c’est bon mon frère tiens !) en me le tendant. Moi au départ, je m’attendais à quelque chose de plus solennel et en fait c’était très simple.
Yabiladi : Quand vous voyagez, quel passeport utilisez-vous ?
YD : J’avoue que pour le côté pratique, je prends mon passeport français quand je voyage. Mais encore une fois, il ne s’agit là que d’un papier. Cependant, ça me fait mal au cœur de voir un de mes cousins ou une tante faire une queue interminable pour demander un visa au consulat français. Ce sont des choses qui me dépassent et qu’heureusement je ne vis pas parce que j’ai cette chance d’avoir la nationalité française. Il ne faut pas croire que j’ai quitté la France parce que je n’aimais pas la France. Je ne peux pas ne pas l’aimer puisque mon père est français.
12/12/2011, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Demain, ces enfants nés et/ou ayant grandis dans la péninsule qui constituent cette fameuse seconde génération, représenteront un poids économique important en Italie, mais ils sont encore stigmatisés par la classe dirigeante et oubliés par la loi, au risque de leur donner des envies d’ailleurs. Chronique d’un amour pas toujours réciproque.
Ils s’appellent Puia, Fatou, Queenia ou encore Franck. Leur nom ne sonne pas vraiment italien et pour cause, ce sont des immigrés de seconde génération (G2). Ils ont grandi en Italie, se sont imprégnés de sa culture : pas vraiment immigrés mais pas tout à fait italien non plus. « Je suis une limbe » glisse Puia avec un grand sourire. Le jeune homme de 19 ans reçoit cafebabel.com en compagnie de son amie Giulia dans l’appartement familial, luxueusement décoré de tapisseries persanes. Dans sa chambre, les murs sont recouverts de posters de NBA, laissant à peine la place pour le drapeau iranien « Je me reconnais dans beaucoup d’aspects de la culture italienne […] mais par d’autres je me sens différent […] Quand je suis avec des Italiens je me sens pas vraiment italien mais en Iran je suis vu comme celui qui vient de l’Occident. »
Quand « l’immigré vient voler le travail »
Aux abonnés absents. C’est une bonne définition du statut des secondes générations en Italie. Pourtant le pays joue gros : selon un récent rapport de l’association Caritas-Migrantes, la G2 pourrait atteindre plus de 15% de la population d’ici 50 ans, un atout économique non négligeable pour le pays. Le cliché de la « mamma » et sa ribambelle de marmots a vécu. Et l’Italie pointe en queue du peloton européen de la natalité avec 9,18 naissances/1.000 habitants. Le phénomène des immigrés de 2e génération est toutefois relativement récent. Contrairement à la France ou l’Angleterre, la société italienne a encore du mal à s’ouvrir, cadenassée par une politique flirtant avec la xénophobie et des médias largement instrumentalisés : « Le JT italien scénarise un véritable terrorisme psychologique sur certaines catégories de la population » critique Giulia. « Il y a une peur de l’étranger, relayée par la Ligue du Nord [parti populiste d’Umberto Bossi]. Et, selon eux, l’immigré vient voler le travail » renchérit Puia.
Citoyenneté, patriotisme et titre de séjour
« Je ne suis pas encore italienne ». Prononcée dans un italien parfait, teinté d’un léger accent romain, cette phrase sonne faux si l’on regarde son parcours. Fatou, 16 ans, est née en Italie de parents sénégalais. Elle doit pourtant constamment garder sur elle son permis de séjour puisque la loi italienne ne reconnait toujours pas le droit du sol. Comme elle, ils sont des milliers à qui l’État italien renie la citoyenneté: « A l’école, dans les années 90, ma mère me racontait qu’il y avait maximum une personne d’origine étrangère par classe. Aujourd’hui les classes sont pleines des fils et de filles d’immigrés qui ont envie d’apprendre la culture italienne. On étudie les droits de la Constitution italienne sans les avoir. »
Malgré son jeune âge, Fatou milite dans une association d’aide aux communautés étrangères, l’association Dhuumcatu. Son but : aider la population de l’Esquilino, un quartier populaire de Rome, à affronter les démarches administratives pour acquérir la citoyenneté. « Je suis fière d’être multiculturelle, non pas seulement parce que je suis sénégalaise mais parce que j’ai eu l’occasion de grandir au milieu de compagnons chinois, bangladais, africains. De fait, je suis beaucoup plus ouverte qu’une grande majorité d’italiens. »
« [L’Italie] a peur de se regarder dans les yeux des autres alors même qu’elle en a besoin. Elle tente de maintenir une certaine tradition dans la société alors que les gens sont peu patriotes, mis à part au foot. »
Justement, c’est là que le bât blesse. Cette majorité d’Italiens ne semble pas concernée par le problème de leurs comparses. L’engagement, la culture, l’ouverture sur l’autre sont autant de choses que les immigrés entretiennent. Par eux-mêmes. Queenia définit la société italienne comme « pleine de paradoxes ». D’origines nigériane et brésilienne la jeune femme est arrivée en Italie à l’âge de 5 ans. Elle est la récente lauréate du concours « Scrivere Altrove » (« Écrire ailleurs ») et fait également partie de l’association Rete G2, qui se bat pour un changement de loi sur la citoyenneté. « [L’Italie] a peur de se regarder dans les yeux des autres alors même qu’elle en a besoin. Elle tente de maintenir une certaine tradition dans la société alors que les gens sont peu patriotes, mis à part au foot. » A 25 ans, la jeune femme, toujours étudiante, ne peut prétendre à la citoyenneté. Pour y avoir droit, l’État lui demande l’équivalent de 4 ans de cotisations. En attendant, elle se balade avec son permis de séjour : « Vivre suspendu à un permis de séjour pour études, c’est avoir peu de perspectives de
« C’est à notre génération de faire avancer les choses »
La solution ? L’équité. C’est en tout cas ce que suggèrent Franck, Camerounais immigré en Italie depuis 7 ans et son colocataire sicilien Piero « L’État devrait donner les opportunités égales à tout le monde : […] pour s’intégrer il faut vivre le lieu où tu te trouves, pas seulement aller au marché ou rencontrer les membres de ta communauté mais pouvoir être un membre actif, participer au vote, faire les réunions communales, comme les Italiens. » En question : les problèmes d’intégration, bien sûr, qui dépendent « aussi des communautés. Après 15 ans certains ressortissants asiatiques ou bangladais ne parlent toujours pas italien », nuance Franck.
Encore faudrait-il leur permettre de jouir d’un cadre juridique complaisant. La loi sur la reconnaissance de la citoyenneté est engluée au Parlement depuis des années. Quoi que, la démission de Berlusconi et le départ de son ombrageux allié Umberto Bossi signent peut être le début d’une nouvelle ère. Si tous les interviewés ont botté en touche quant à l’action de Mario Monti, ils n’ont en revanche pas manqué de saisir au vol la déclaration de Giorgio Napolitano. Dans une récente sortie, le président de la République a réaffirmé sa volonté de faire entrer le droit du sol dans la loi sur la citoyenneté. Cela constitue un premier pas en avant, c’est maintenant à la prochaine génération de transformer l’essai pour que ces belles paroles deviennent réalité. « C’est à notre génération, les futurs banquiers mais aussi pizzaiolos, de faire avancer les choses et de donner les mêmes opportunités à tout le monde » avance Piero.
Un message d’espoir donc, mais doublé d’un avertissement : avec un nombre de G2 promis à une explosion, le gouvernement a le choix : celui d’agir et d’intégrer légalement et culturellement ces populations pour relancer l’économie ou de continuer à les ignorer. Si l’Italie ne donne pas les cartes à la G2 dès maintenant, elle pourrait perdre très gros dans les prochaines années.
12/12/2011, Quentin.P
Source : cafébabel.com
J’aimerais introduire ce texte par quelques signes d’espérance entraperçus ou constatés sur le terrain et qui sont la preuve que cette question de la retraite et du vieillir de bon nombre d’immigrés loin du pays d’origine ne laisse plus indifférents. Il est à rappeler aussi, sans cesse et sans relâche que c’est à l’articulation du droit et de la solidarité que des réponses doivent être apportées aux difficultés de la vie que rencontrent ces vieillards qui se sont invités pour vivre leurs vieux jours dans l’hexagone.
Cette situation, à la regarder de plus près est tout autant une « prise de risque » comme l’ont été les moments inauguraux de l’émigration. Elle est pleine d’incertitudes et surtout pleine d’inquiétudes sur comment va continuer la vie, comment gérer toutes ces transformations qui ont affecté la vie sociale, familiale et qui opèrent comme autant de ruptures successives rendant le retour définitif au pays d’origine de plus en plus improbable.
Les contours de la question de la vieillesse des immigrés se dessinent de plus en plus. Ils s’inscrivent globalement dans des préoccupations liées à l’avance en âge, dans les besoins de personnes devenues vulnérables ou fragiles, dans la mise en place de dispositifs préventifs sociaux et sanitaires et enfin dans la lutte contre les risques d’exclusion sociale. Ce qui est assez surprenant cependant c'est la polarisation de cet intérêt sur la seule situation des hommes vieillissants, reproduisant ainsi le lien entre l'immigration de travail et la présence sélective des seuls hommes immigrés.
C'est pourquoi aussi mon propos est également un constat d'impuissance, une sorte de " mea culpa " devant une réalité humaine, celles des femmes immigrées âgées et même très âgées pour certaines, dont nous présentions (présentons toujours) les difficultés mais qui nous échappe dans ses profondeurs pour différentes raisons que nous soulevons ici:
Une réalité qui échappe :
Le sujet n'est pas mobilisateur parce qu'il éloigne de l'entendement convenu de ce qu’est un immigré et à plus forte raison un immigré au travail et issu de l'immigration de travail. Souvenons-nous, il n’y pas si longtemps encore toutes les recherches sur le vieillissement des immigrés de manière générale paraissaient incongrues parce qu'elles rompaient avec les standards de l'immigration " à problèmes ou uniquement comme problèmes" posés au pays d'accueil dans sa gestion ou sa régulation.
- Le confinement des femmes dans la sphère domestique, faisait de ces dernières " des sujets captifs ou des prisonnières " dans la sphère familiale et par conséquent, elles étaient difficilement abordables.
- Les lois de l'immigration et sur l'immigration elles-mêmes ont maintenu pendant très longtemps les femmes sous la tutelle de leur époux " leur bienfaiteur " à qui elles devaient être extrêmement redevables et jusque dans leur existence administrative en France.
- L'empathie qui s'est développée à juste raison sur la situation souvent catastrophique des hommes seuls, n'a jamais laissé de place pour poser la question du vieillissement non plus comme un épiphénomène, marginal ne concernant que quelques vieux messieurs perdus dans le labyrinthe d'une mauvaise insertion urbaine ou une insertion à tout le moins problématique mais en tant que situation sociale et familiale, de gens ordinaires ne relevant d'aucune exception sociale, urbaine ni même sanitaire.
- L'approche des femmes et des réalités des femmes auraient grandement tirées profit d'une mobilisation de chercheuses et d'enquêtrices de terrains femmes aussi. J'ai souvent signalé les limites, les contraintes sous - jacentes et les choses qui ne seront jamais dites à un homme dans mes rencontres avec des femmes et à plus forte raison celles de ces générations pionnières. Si des années durant j'ai toujours pu prendre appui et compter sur la mobilisation d'une proximité culturelle pour accéder aux aspirations et attentes de tous les vieux immigrés que j'ai pu rencontrer, cette même proximité opère dans la situation des femmes âgées comme un frein, qui fixe les limites à ce qui est permis de solliciter à travers leur parole, à ce qui est convenable de dire ou de donner à voir.
- Enfin on peut aussi s'interroger à juste titre pour savoir si les efforts et les engagements visibles en direction des femmes immigrées englobent les pionnières, les plus âgées, les invisibles. Celles qui ne sortent pas de chez elles ou très peu mais jamais sans être accompagnées parce qu'elles ne sauront où aller. Celles qu'on ne voit qu'aux aéroports où dans les postes frontières pour découvrir qu'elles existent et qu'elles habitent aussi en France. Où sont toutes celles qui sont mentionnées comme formant " des ménages ordinaires " dans les recensements de la population et qui sont si inaccessibles encore à notre regard, à nos interrogations ?
Si quelques éléments de réponses sont apportées aujourd'hui, ils semblent concerner d’abord une infime minorité de femmes: celles qu'on peut rencontrer facilement dans des espaces publics ou encore celles qui sont déjà accompagnées dans leurs difficultés par des services sociaux. Pour l'essentiel, toutes celles sont encore relativement jeunes par rapport aux pionnières sans visibilité sociale.
Une population mal connue :
Les nouveaux horizons de lecture de la vieillesse des femmes immigrées seront d'abord la mise en lumière d'une population très mal connue, n'ayant rien à négocier jusque dans son statut au sein de la société d'accueil parce que tributaire, qui du regroupement familial, qui des droits dérivés conférés à des épouses. On peut parier que ces conditions de présence, sans légitimité liée au travail comme déterminant de la présence immigrée a été un handicap social dans le parcours de bon nombre d'entre elles.
C'est sur cette difficulté principale que viennent se greffer tous les déficits et les facteurs à risque d'une mauvaise insertion sociale ou à tout le moins une insertion problématique, comme l'analphabétisme, l'absence ou l'insuffisance de ressources propres ou le statut matrimonial.
Aussi, il est important de relever qu'au plan gérontologique, il n'y a pas une adéquation systématique entre immigration, vieillissement et isolement. La plupart des immigrés vieillissent « en ménages ordinaires » et parmi eux, seuls (10 %) sont des hommes qui vivent seuls, sans conjointe. Paradoxalement plus du quart des femmes âgées vivent isolées. Elles sont veuves (12 %), divorcées ou séparées (12 %), ou bien encore célibataires (5 %). Plus important encore il y a une adéquation entre isolement féminin et avance en âge: 18 % chez les 45-49 ans, 20 % chez les 50-54 ans, 27 % chez les 55-64 ans, et 35,5 % chez les 65-70 ans. (Insee 2004)
Ces éléments statistiques apportent des indications précieuses à plus d'un titre. D'abord elles permettent de réintroduire la problématique du vieillissement des immigrés dans l'espace urbain ordinaire loin de la vie dans le logement spécifique aux immigrés comme les foyers de travailleurs migrants (FTM) ou des institutions dédiées aux personnes âgées. Dans ce prolongement, l'intérêt accordé à la vieillesse des femmes immigrées, permet d'accéder au cadre social ordinaire de vie que peut constituer la vie familiale, d'apprécier les dynamiques relationnelles, les rôles sociaux des acteurs confrontés à l'épreuve de la vieillesse. Nul doute que nous avons là quelques repères pour accéder à des femmes âgées et de pouvoir les entendre non seulement sur leur propre vieillesse mais aussi en tant qu'actrices incontournables dans les édifices familiaux comme aidantes naturelles ou soutien dans la vieillesse d'un conjoint ou d'un proche également.
Sans aucun doute que les besoins élémentaires de ces femmes immigrées sont les mêmes que les autres femmes âgées. Ce qui nous fait défaut c'est la perception globale de la vie du couple âgé immigré. Les nouvelles relations qui s'instaurent avec des maris qui ne travaillent plus parce que vieux aussi, les rapports avec les enfants désormais eux-mêmes adultes aujourd'hui et parents, ce qui nous amène à questionner la fonction de garants parents de ces vieilles personnes.
Nous ne savons rien non plus sur cette inversion des rôles au sein de l'immigration, à savoir comment s'opère le passage pour ces vieux (hommes et femmes), comme référents de projets migratoires, à un statut de parents pris en charge par leurs propres enfants. Il y a là une somme d'occasions pour s'attarder sur la survivance des apports sociaux et culturels de référence dans leur mise en épreuve en situation migratoire. Bref, nous sommes devant des chantiers qui ne sont pas explorés et il serait plus honnête intellectuellement de mesurer et d'admettre notre ignorance que nous livrer à un propos généraliste, sans contenu et qui serait préjudiciable à une compréhension satisfaisante, large, de ces réalités absentes, erreur commise déjà par l'impact prééminent qu'avait pris la seule situation des hommes vieillissant isolés pendant longtemps.
12/12/2011, Omar Samaoli
Source : Yabiladi
Toute la semaine, "Le Nouvel Observateur" présente des portraits d'étudiants étrangers, nouvelle cible de Claude Guéant pour réduire l'immigration. Aujourd'hui, Mehdi.
Mehdi, 25 ans, est ingénieur dans le nucléaire. Il est marocain mais a fait ses études en France. Il a travaillé chez Areva. Pourtant, aujourd’hui on lui demande de rentrer "chez lui".
Tout juste diplômé de l’Ecole des Mines de Douai et de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), le jeune homme décroche un CDI, à 2100 euros nets par mois, dans une grande entreprise de technologies dont il préfère taire le nom. Pendant cinq mois, il est détaché chez Areva comme ingénieur d’études en thermohydraulique des réacteurs. Toujours avec sa carte de séjour "étudiant".
Refus de changement de statut
En juillet, il demande son changement de statut pour obtenir un titre de "salarié". Mais le 5 octobre, fin de la belle aventure : il reçoit une lettre de refus. Motif officiel : "La situation actuelle de l'emploi ne permet pas d'envisager favorablement votre admission sur le marché du travail. De plus, votre employeur n'a pas pu justifier d'une réelle difficulté de recrutement." Pourtant, selon Mehdi, "les chiffres officiels disent qu'il manque 10.000 ingénieurs en France".
Conséquence directe de la circulaire Guéant du 31 mai, qui enjoint les préfets d'examiner avec plus de "rigueur" ces changements de statut d'étudiant à salarié ? Depuis la diffusion de ce texte, qui vise à réduire l’immigration professionnelle, ils sont des centaines de diplômés étrangers à se voir opposer une fin de non-recevoir.
Du jour au lendemain, Mehdi se retrouve sans autorisation de travail ni de séjour, dans l’illégalité. Sans papiers. Son entreprise a immédiatement rompu son contrat. "Ils étaient dégoûtés, dit-il. En plus, ils doivent me verser des indemnités. C’est perdant pour tout le monde".
"Boucan Guéant"
Le 8 décembre, Mehdi participe, sur le parvis de l’université Paris 7 Denis-Diderot, au "Boucan Guéant", cette manifestation hebdomadaire organisée par la Confédération étudiante et le Collectif du 31 mai pour protester contre la politique agressive du ministre de l’Intérieur à l’encontre des étudiants étrangers. Il est complètement abattu. "Le fait que je n’ai pas vécu au Maroc depuis des années, que j’ai des amis ici, une copine, un logement, un bon travail, ça ils s’en foutent !" Et puis que faire de son diplôme dans le nucléaire au Maroc ? Il soupire : "Il n’y a pas de nucléaire là-bas…"
"J’ai mandaté une avocate", annonce-t-il gravement. Elle a déposé deux recours contre cette décision. "Si au final j’obtiens mon changement de statut, je récupère mon poste. Mais si d’ici là je me fais contrôler, je suis mal". Et s’il essuie un nouveau refus ? "J’essaierais d’aller travailler au Canada, en espérant qu’ils soient moins crétins".
12/12/2011, Lisa Vaturi
Source : Le Nouvel Observateur
Le Centre Euro-méditerranéen de Migration et Développement (EMCEMO) et la Maison d’Édition Universitaire de l’Université d’Amsterdam (AUP) lancent le livre « Islamophobie et Discrimination aux Pays-Bas » par la Professeur Ineke van der Valk le 12 janvier 2012 à Amsterdam.
Ce Livre a été rendu possible grâce au soutien du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger…Suite
L'association musulmane d'Alençon, en Basse-Normandie, attendait la création d’un cimetière musulman depuis plusieurs années. C’est chose faite depuis fin octobre, date à laquelle la municipalité a promis le tracé de l’espace au cimetière Notre-Dame.
Ouest-France revient, lundi 12 décembre, sur cette avancée qui ravit les musulmans de la région. « L'islam ne demande qu'à s'intégrer selon la loi laïque. La création d'un espace musulman dans les cimetières contribue à stabiliser les populations musulmanes de France », a indiqué David Lallemand, chargé de communication de l'association.
« Le droit au cimetière musulman est légitime parce qu'il est inadmissible d'attendre les vacances pour aller se recueillir sur les tombes des siens. Avoir les siens enterrés près de soi exprime la volonté d'une intégration réelle, donc de racines. Ainsi, s'intégrer, c'est aussi exister en tant que mort. L'intégration passe avant tout par la désintégration du corps ici, en France », a-t-il ajouté.
12 Décembre 2011
Source : Saphir News
Le gouvernement canadien a l'intention de révoquer la citoyenneté de 2100 personnes qui auraient obtenu leur statut par des moyens frauduleux, soit 300 de plus que ce qui avait été annoncé en juillet dernier, a déclaré, vendredi, le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenny.
Cette mesure envoie un "message très clair" à tous ceux qui pensent pouvoir "abuser" du système canadien, a indiqué le ministre de l'Immigration, lors d'un point de presse à Montréal, précisant qu'au total 6500 personnes sont visées par les enquêtes de son département.
"La citoyenneté canadienne n'est pas à vendre", a-t-il soutenu, réaffirmant que Citoyenneté et Immigration Canada appliquera "fermement" les lois canadiennes et prendra les mesures qui s'imposent dans le cas des personnes qui ont acquis la citoyenneté de manière frauduleuse.
Il a aussi ajouté que son ministère se penche depuis un certain temps sur le cas de personnes qui n'ont pas encore acquis la citoyenneté. "Les dossiers de près de 4 400 résidents permanents que l'on sait impliqués dans un stratagème de fraudes en matière de résidence sont soumis à une surveillance particulière et ces personnes feront l'objet d'un signalement si elles tentent d'entrer au Canada ou d'acquérir la citoyenneté canadienne", a-t-il précisé, estimant que "la majorité de ces personnes se trouvent à l'extérieur du pays".
"A ce jour, parmi les 4400 résidents permanents signalés, quelque 1400 ont retiré ou abandonné leur demande de citoyenneté en raison de cette surveillance accrue du ministère", a-t-il déclaré.
Le ministre canadien prévient que son gouvernement ne tolérera aucune fraude et pourrait révoquer le statut des fraudeurs, voire les expulser du pays.
"Le ministère travaille en étroite collaboration avec l'Agence des services frontaliers du Canada, la Gendarmerie royale du Canada et les bureaux canadiens à l'étranger pour empêcher les gens que l'on soupçonne de ne pas se conformer à l'obligation liée à la résidence permanente d'être admis au Canada sans avoir à prouver qu'ils se conforment à cette obligation, et pour prendre les mesures d'exécution de la loi qui s'imposent, le cas échéant", a ajouté M. Kenney.
Immigration Canada vise ainsi les résidents permanents qui ont recours à des consultants en immigration "malhonnêtes" pour obtenir des preuves de résidence au Canada, alors qu'ils vivent en permanence ou la plupart du temps à l'étranger, a-t-il dit.
Le projet de loi C-35, présenté au départ sous le nom de "Loi sévissant contre les consultants véreux", est entré en vigueur le 30 juin 2011. La Loi permet d'infliger des sanctions aux personnes qui fournissent, ou offrent de fournir des conseils ou des services de représentation de manière non autorisée contre rémunération, et ce à n'importe quelle étape d'une demande ou d'une instance en matière d'immigration.
10/12/2011
Source : MAP
Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a estimé dimanche que les étrangers résidant en France devaient respecter "ce qui fait l'art de vivre français, comme les civilités, la politesse, la gentillesse".
Sur la chaîne de télévision France 5, il a rejeté une limitation à 10.000 du nombre des étrangers admis légalement sur le territoire, prônée par le Front national (extrême droite), contre 200.000 autorisés actuellement en vertu des flux migratoires "maîtrisés" défendus par le gouvernement.
"La proposition de Mme Le Pen n'a aucun sens", a dit M. Guéant. "Le Front National dit qu'il faut limiter l'immigration légale à 10.000, cela voudrait dire que nous n'accueillons plus d'étudiants étrangers en France, que nous n'accueillons plus les demandeurs d'asile politique", a relevé le ministre de l'Intérieur, soulignant que "ce serait contraire au droit international" et reviendrait sur la "grande tradition française" d'"accueil des persécutés qui viennent du monde entier".
M. Guéant, à l'origine d'une circulaire controversée restreignant la possibilité pour des diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié, a défendu la politique gouvernementale d'immigration légale "maîtrisée", avec le projet d'"intégrer ceux qui viennent chez nous" et "une vision de société".
"Nous souhaitons que la France reste respecteuse de ses traditions, de son droit, des grands principes qui l'animent et que ceux qui viennent puissent adopter ces règles, notre façon de vivre, y compris ce qui fait l'art de vivre français, comme les civilités, la politesse, la gentillesse des uns envers les autres", a-t-il dit.
"Lorsqu'il y a moins d'immigrés légaux nous pouvons mieux les accueillir" et "ce n'est pas la peine de faire venir des chômeurs supplémentaires de l'extérieur", a-t-il ajouté.
Défendant sa politique de lutte contre l'immigration clandestine, il a aussi préconisé d'accélérer la procédure de demande d'asile afin d'éviter des "débordements" dus à l'instruction "trop longue" des 60.000 dossiers déposés cette année, pour 10.000 qui reçoivent finalement le statut.
11/12/2011
Source : Canoë/AFP
La question de l'émigration, qui a pris un relief inquiétant dans un contexte de montée de l'extrême droite, est inscrite dans tous les agendas des responsables politiques en Europe, où vit la majorité de nos émigrés. Dans cette vaste problématique, figure l'émigration ou plutôt l'exode des cerveaux qui a un coût énorme pour les pays en voie de développement. Au moment où la mondialisation accélère le mouvement migratoire des compétences scientifiques, dont le Maroc a plus que jamais besoin pour se construire, la question de la captation de la matière grise sous toutes ses formes est posée...Suite
La rareté des ressources, surtout celles qui sont facilement traitables, crée de plus en plus d’incertitudes…Suite
De par son ampleur et sa complexité, la migration est devenue un phénomène planétaire qui nécessite une approche novatrice, globale et équilibrée basée sur le dialogue, la concertation et la coopération de tous les acteurs concernés, a indiqué l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M.Omar Hilale.
Intervenant lors de la 100ème session du Conseil de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), tenue à Genève du 05 au 07 décembre, M. Hilale a ajouté que le Maroc estime que les réponses aux défis migratoires contemporains devraient contribuer à mettre en porte à faux les réflexes de repli identitaire, à lutter contre les comportements xénophobes et à valoriser l'apport bénéfique de la migration et le potentiel positif qu'elle recèle pour l'économie mondiale et pour le rapprochement entre les peuples et civilisations du monde.
Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, le Maroc considère que l'OIM demeure le principal acteur de la scène migratoire mondiale et une composante essentielle de la gouvernance de cette problématique. De ce fait, a estimé le diplomate marocain, l'Organisation est appelée à assumer pleinement sa responsabilité et jouer le rôle que lui impose son statut de chef de file de la scène migratoire internationale afin de s'adapter aux mutations et transformation rapides qui marquent la scène migratoire mondiale.
Il a, d'autre part, fait savoir que le Maroc, qui a de tout temps été un pays ouvert à la migration, est parfaitement conscient des exigences que lui impose sa situation géographique et son triple statut de pays d'origine, de transit et de destination.
Il est également conscient de l'importance de la contribution de sa diaspora qui constitue 12 pc de sa population ( soit plus de 4 millions ressortissants) et du potentiel qu'elle représente pour son économie, a ajouté l'ambassadeur marocain, précisant que c'est dans ce contexte que le Royaume s'est doté, depuis longtemps, d'une feuille de route pour sa politique et a pris un ensemble de mesures institutionnelles et juridiques pour sa mise en oeuvre. Cette politique, a-t-il souligné, vient d'être consolidée par les dispositions de la nouvelle constitution, adoptée par référendum, le ter juillet 2011, qui traduit l'engagement irréversible du Maroc pour la consolidation de l'Etat de droit et le renforcement des différents aspects des droits de l'homme. Il a signalé que les droits des migrants y sont fortement présents et un intérêt particulier est accordé aux Marocains Résident à l'Etranger en vue de leur permettre d'exercer pleinement leur citoyenneté et de participer activement à la vie politique, sociale et culturelle du Maroc.
La création d'un ministère spécifiquement dédié à la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger a couronné la construction de l'édifice institutionnel du pays qui comprend d'autres entités, a-t-il précisé, citant à cet égard le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) et la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l'Etranger.
/11/2011
Source : MAP
Une proposition de loi relative au droit de vote des étrangers a été adoptée au Sénat, après avoir été débattue en la présence du Premier ministre. En rappelant les termes historiques du clivage à ce sujet, ce texte défend l'idée d'un patriotisme constitutionnel démocratique, ouvert au vote des étrangers aux élections locales.
Une première conception de la citoyenneté est indissociablement liée au nationalisme. Elle limite le droit de vote et d'éligibilité à la nationalité et remonte à la période révolutionnaire : plus précisément à partir de 1793, dès lors que les partisans de la République entrent en conflit frontal avec la réaction monarchique européenne, une rétraction de l'universalisme conduit à limiter la citoyenneté aux seuls Français.
Depuis lors, y compris lorsque le suffrage universel direct devient la norme (soit à partir de la seconde République – 1848), non seulement il n'est que masculin – jusqu'en 1945 –, mais encore, il exclut systématiquement les étrangers.
Citoyenneté = nationalité ?
Le débat sur l'assimilation entre citoyenneté et nationalité ressurgit après guerre, pendant la phase de décolonisation et surtout en réaction à la Seconde Guerre mondiale, qui a démontré jusqu'à quelle inadmissible absurdité peut conduire le nationalisme populiste.
La question reste posée et le dernier discours de François Mitterrand face aux chefs d'Etat européens en 1995 résonne encore : « Le nationalisme, c'est la guerre. »
Dans tous les cas, dans l'histoire européenne, un nationalisme à la fois revanchard, militariste, raciste, conduit au déferlement des haines.
Mais le nationalisme universaliste porté par le projet révolutionnaire des Lumières déroge à cette loi du sang et conduit à privilégier le droit du sol ; le patriotisme constitutionnel, sans nier la réalité des nations en tant que communautés politiques et culturelles aux traditions spécifiques, veut promouvoir la participation à la vie publique et politique à partir du critère de résidence, sans discrimination fondée sur l'origine, la race, la religion…
Cette seconde conception de la citoyenneté est plus conforme aux idéaux de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et à ceux de la déclaration universelle de 1948. La citoyenneté peut alors ne plus être strictement assimilée à la nationalité.
Droite de vote des étrangers : notre histoire constitutionnelle dit « oui »
Il est donc tout à fait conforme à notre patrimoine constitutionnel de défendre un projet de citoyenneté qui permette aux élections locales, aux étrangers résidant par exemple depuis cinq ans dans leurs communes, de voter et d'être éligibles.
Il faut rappeler que cette évolution favorable à la diversité juridique tout en ne retenant pas le concept de discrimination positive, est déjà actée depuis les années 90 au sujet de la citoyenneté européenne : les résidents européens non nationaux votent et sont éligibles en France aux élections municipales et européennes.
De fait comme de droit, la citoyenneté a été depuis lors, dissociée de la nationalité.
Rappelons qu'en conformité à l'identité constitutionnelle de la France, en vertu d'une future proposition de loi, les étrangers ne pourront pas participer aux élections en lien direct avec la souveraineté nationale (sénatoriales, législatives et présidentielle).
Ainsi, en respectant les déclarations universelles des droits et sans déroger à la tradition, le patriotisme constitutionnel démocratique propose judicieusement, de faire davantage de place à la diversité.
11/12/2011, Olivier Rouquan
Source : Rue 89
Le gouvernement fédéral ne tolèrera plus que de nouvelles immigrantes cachent leur visage derrière un voile intégral islamique lorsqu’elles seront assermentées comme citoyennes canadiennes.
Ce précédent entourant le port du niqab et de la burqa entre en vigueur dès lundi à travers le pays, selon des sources au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration.
Selon nos informations, le bureau du ministre Jason Kenney a pris cette décision à la suite de plaintes provenant non seulement de la population, mais aussi de certains de ses juges de la citoyenneté.
On dénonçait que le port du voile intégral lors de ces cérémonies constitue un accroc au principe d’égalité entre citoyens, hommes et femmes.
De plus, le gouvernement Harper partageait le malaise de ses juges administratifs qui assermentaient des femmes au visage voilé, sans être capables de vérifier leur identité. «Si une candidate refuse de découvrir son visage, on lui refusera sa citoyenneté, a fait valoir une source gouvernementale bien au fait du dossier. On n’impose pas de culture ou de religion. On souhaite simplement que ces personnes se joignent à la société canadienne d’une manière qui soit acceptable pour la société canadienne.»
Point sensible au Québec
Ottawa ne conserve pas de données précises sur le nombre de citoyennes canadiennes ayant prêté serment alors qu’elles portaient le niqab (voile couvrant le visage à l’exception des yeux) ou la burqa (vêtement d’origine afghane qui couvre l’ensemble du corps et doté d’un grillage tissé à la hauteur des yeux).
Le ministère n’était pas non plus en mesure d’élaborer sur des cas semblables au Québec. «Mais il y en a eu. Et pas seulement deux ou trois», ont rappelé nos sources, conscientes qu’il s’agit d’un point «sensible» dans la province où le voile intégral a alimenté le débat sur les accommodements raisonnables et la commission Bouchard-Taylor en 2007.
Pas d’interdiction en public
Le gouvernement Harper n’a toutefois pas l’intention de légiférer afin de bannir le port du niqab et de la burqa dans une plus large mesure, notamment dans les bureaux des services publics.
En février 2010, le ministre Kenney s’était dit «contre l’idée que l’État doive réglementer les vêtements des citoyens canadiens, qui sont des gens libres». Il s’est cependant montré favorable à un projet de loi n’ayant pas eu de suite, l’hiver dernier, pour obliger tout électeur à montrer son visage dans les bureaux de scrutin.
M. Kenney doit prononcer une allocution à Montréal, lundi, devant les membres d’une communauté culturelle.
Chaque année, une trentaine de juges de la citoyenneté du Canada président plus de 2500 cérémonies, lors desquelles plus de 170 000 immigrants sont assermentés en tant que nouveaux citoyens du pays.
11/12/2011, Éric Thibault
Source : Canoë/Agence QMI
Le Sénat a adopté jeudi soir la proposition de loi sur le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. La Belgique a voté une réforme similaire en 2004. Que peut-on en tirer ?
Atlantico : Vous avez étudié la sociologie du vote des étrangers et des immigrés en Belgique. Quelle est votre analyse ?
Andrea Rea : Dans la revue française de sciences politiques (2010), notre article tente d’expliquer les raisons pour lesquelles -de manière globale- on remarque qu’il y a une très forte représentation politique des différents rangs de migrants en Belgique. En insistant surtout sur un déterminant essentiel : la loi électorale même. Cette dernière favorise l’émergence de candidats issus de l'immigration, ce qui suppose aussi que les partis s’ouvrent. Mais fondamentalement, comme la loi électorale fonctionne sous une logique de vote obligatoire, cela change beaucoup de choses.
Difficile donc de faire un parallèle avec un éventuel vote en France…
Oui, c’est pourquoi, on insiste beaucoup sur le fait que c’est la loi électorale qui rend surtout possible le vote de personnes issues de l’immigration. De même qu’on montre (dans ce même papier) d’une manière assez forte que l’étude est essentiellement sur Bruxelles, en comparant avec des municipalités différentes. Et on voit de manière évidente que certains partis sont en fait totalement dépendant de ce vote-là. Et en particulier le Parti socialiste. Il arrive fondamentalement à devenir le parti en tête parce que – et dans ce cas-ci- surtout pour une municipalité –Molenbeek. Les Belges d’origine marocaine votent à plus de 80% pour ce parti-là. Il y a quand même des éléments liés fondamentalement à des critères institutionnels plutôt qu’à des mobilisations. D’autres sont aussi mis en évidence, comme la question de l’organisation. Il existe beaucoup d’organisations et d’associations. On voit bien que la mobilisation politique s’inscrit dans la prolongation d’activités sociales : dans des associations, dans un militantisme social local, dans les syndicats, etc.
Peut-on soupçonner le PS de vouloir donner le droit de vote aux immigrés pour de bonnes intentions humanistes mais aussi pour accéder à un réservoir de voix supposé ?
Oui. C'est la même proposition que le Pidi -le Parti démocrate- en Italie ou le PSOE - le Parti socialiste - en Espagne. Donc c'est dans une logique d'élargissement de la démocratie d'une part. Mais auprès d'un réservoir de votes que l'on pense -traditionnellement- davantage orientés vers les partis de gauche.
On remarque deux éléments. Primo il existe une raison idéologique car seule la gauche peut soutenir cette proposition. Secundo : on note cette logique politique pour élargir sa base électorale.
En Belgique, les immigrés non membres de l'Union européenne peuvent voter sans être éligibles, depuis 2004. Et ce vote est très important car il est obligatoire en Belgique. Pourtant, 20% seulement des potentiels nouveaux électeurs se sont inscrits. Donc, le fait d'attribuer le droit de vote à des personnes qui ne votent pas traditionnellement, ne donne pas nécessairement une participation politique gigantesque. Cependant, quand ces électeurs votent, on note que la dimension nationale compte énormément. Ainsi, les Marocains ou les personnes originaires du Maroc votent pour les Marocains. Et les personnes d'origine turque; votent pour des Belges d'origine turque.
Nous avons en Belgique quelque chose qu'il n'y aura jamais en France. La ministre de la Culture, Fadila Laana, est d'origine marocaine. Vous aviez Rachida Dati mais à la Justice : c'était pour "réprimer", pas pour la culture...
9/12/2011, Antoine de Tournemire
Source : Atlantico
A l’appel des organisations participant sous différentes formes aux luttes des immigré.e.s et aux actions concrètes de soutien…Suite
La Casa Arabe rendra hommage, le mercredi 14 décembre, à l’immigration arabe. Un colloque sera, organisé, en partenariat avec la Ligue arabe, au siège du centre culturel espagnol, à Madrid, pour célébrer « La journée de l’immigrant arabe ».
La rencontre verra, notamment, la présence de Hassine Bouzid, chef de mission de la Ligue arabe à Madrid qui interviendra sur « L'importance accordée par la Ligue des États arabes aux immigrants arabes ». L’événement connaitra, également, la participation de Mohammed Anouar Haidour, un Marocain opérant dans le domaine de « l'immigration et des communautés arabes en Espagne » et Mohammed Hanèche, ambassadeur de l’Algérie en Espagne.
8/12/2011
Source : Yabiladi
La piqûre de rappel sur la disposition législative de 2006 sur le changement de statut des étudiants étrangers fait toujours polémique…Suite
En matière d’immigration, alors que la droite s’est lancée dans une fuite en avant vertigineuse, qui la précipite chaque jour davantage vers l’abîme de l’extrême droite, la gauche doit aujourd’hui choisir entre trois stratégies. La première se contente d’offrir une version atténuée de la politique actuelle. C’est ainsi qu’en 2007, sans contester la logique du «cas par cas», Ségolène Royal proposait seulement de lui donner un visage plus humain. Au nom du réalisme, voire des classes populaires, c’était reconnaître que la droite pose les bonnes questions.
8/12/2011
Source : Libération
La grogne sociale monte d’un cran chez les enseignants de la langue arabe et de la culture marocaine en fonction à l’étranger. Ainsi, et après une série de sit-in dont le dernier remonte au 5 décembre dernier, ils comptent protester les 12 et 19 décembre courant devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles et observer une grève le mercredi 18 janvier 2012 accompagnée d’un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Paris. Pour cause : le non-respect de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger de ses engagements.
Selon un communiqué du Comité syndical des enseignants de la langue arabe et de la culture d’origine en Belgique (CSELACM), affilié à la FDT, dont Libé détient une copie, la décision d’observer ces sit-in a été prise lors de la réunion dudit comité le 21 octobre à Bruxelles pour exprimer le mécontentement des enseignants face à la politique de la sourde oreille menée par l’administration de la Fondation quant à leurs revendications.
En effet, ces derniers reprochent à celle-ci son peu d’empressement à s’acquitter du paiement des salaires encore dus, à mettre à jour ceux-ci pour les rendre conformes aux échelons et grades, à la normalisation de leurs statuts en tenant compte de l’indemnité journalière de séjour et de taux de chancellerie conformément à la lettre du MEF n° 1357 du 19 mars 2010.
Les syndicalistes du CSELACM critiquent également le non versement des indemnités de voyage pour l’année 2010, la non régularisation des problèmes du logement et l’absence de couverture sociale.
Des critiques qui font l’unanimité des enseignants affiliés au Comité local des enseignants de la langue arabe et de la culture marocaine exerçant à Paris-Ile de France, à Strasbourg, à Dijon et en Catalogne et qui ont tous dénoncé l’absence de toute réponse favorable de la Fondation à leurs revendications. Ces enseignants ne semblent pas prêts à lâcher du lest. Ils sont déterminés à lutter, avec tous les moyens légitimes, pour améliorer leurs conditions de travail, jugées de plus en plus difficiles dans les pays d’accueil.
Des propos qui semblent tomber dans l’oreille d’un sourd puisque la Fondation Hassan II pour les MRE a préféré leur répondre en embauchant de nouveaux enseignants.
Pas plus tard que cette semaine, elle a achevé les procédures d’affectation de 89 nouveaux enseignants qui se mettront au service des enfants de la communauté marocaine résidant en France à partir de cette année.
Cette opération obéit, selon elle, à un double impératif, à savoir le remplacement de 63 enseignants ayant bénéficié des départs volontaires et le renforcement des effectifs par la création de 26 nouveaux postes pour répondre aux attentes des familles MRE.
Les enseignants nouvellement recrutés s’ajoutent ainsi aux 514 enseignants déjà en poste à l’étranger chargés d’enseigner la langue arabe et de transmettre la culture marocaine aux enfants de l’immigration en Europe, notamment en France, en Belgique, en Espagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Norvège.
A rappeler que le programme d’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine, a été initié par la Fondation Hassan II pour les MRE en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Il a pour objectif de contribuer à la préservation de l’identité culturelle des enfants marocains vivant à l’étranger et, partant, à permettre à ces derniers de maintenir des liens solides avec leur pays d’origine.
9/12/2011, Hassan Bentaleb
Source : Libération
Le Sénat a adopté jeudi soir par 173 voix contre 166 la proposition de loi constitutionnelle de la majorité de gauche accordant le droit de vote aux municipales aux étrangers non communautaires.
Ce vote est intervenu après un long débat houleux au cours duquel la droite, menée par le premier ministre François Fillon, s'est vivement opposée mais vainement à ce texte.
Quelque 300 partisans et adversaires du projet, séparés par un cordon policier, se sont rassemblés près du Sénat à l'appel d'une partie de la gauche pour les premiers, et du Front national pour les seconds. Deux candidats à la présidentielle avaient fait le déplacement: la patronne du FN Marine Le Pen et l'écologiste Eva Joly.
Citoyenneté et nationalité, immigration et communautarisme... Les clivages profonds entre gauche et droite ont été mis en exergue.
Fait exceptionnel: c'est François Fillon qui a ouvert le débat pour "exprimer" sa ferme "opposition" à un "travail de sape d'un des fondements de notre République".
"La gauche s'engage dans une voie dangereuse avec légèreté", en prenant "le risque de vider la nationalité et la citoyenneté française de leur substance", a lancé le Premier ministre devant un hémicycle clairsemé mais animé.
"Dissocier le droit de vote de la nationalité française, c'est prendre le risque de communautariser le débat public", a-t-il jugé.
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a rappelé la position de la majorité: "On vote parce que l'on est citoyen, on est citoyen parce que l'on est Français, on n'est pas citoyen parce que l'on habite en France".
Esther Benbassa (EELV), rapporteure, a répliqué en lisant à la tribune des déclarations passées en faveur de ce droit, prononcées jadis par Nicolas Sarkozy, Eric Besson (ministre de l'Industrie), l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ou encore Brice Hortefeux.
"Ce sont d'autres discours que nous entendons désormais" a déploré cette universitaire, qui possède la triple nationalité franco-turque-israélienne. "J'ai ai été moi-même une étrangère, une immigrée", a-t-elle noté.
En inscrivant à l'ordre du jour le même texte voté à l'Assemblée en mai 2000 sous le gouvernement de Lionel Jospin -et qui avait été bloqué par le Sénat de droite-, la gauche sénatoriale a voulu lancer un signal politique avant la présidentielle.
Nicolas Sarkozy avait le premier taxé cette proposition d'"hasardeuse". L'UMP, notamment la Droite populaire, a ensuite accusé la gauche de "brader la citoyenneté". Claude Guéant a agité la crainte de voir "la majorité des maires devenir étrangers" en Seine-Saint-Denis.
Or le texte ne permet pas aux étrangers de devenir maire ni de participer aux élections sénatoriales en tant que grands électeurs. Ils pourraient seulement être élus conseillers municipaux. Une loi organique déciderait des modalités, notamment de la condition de résidence, qui devrait être de cinq ans.
Le vote, qui devrait intervenir dans la soirée, promet d'être très serré, certaines voix du RDSE (PRG) faisant défaut à la majorité, comme celle de Jean-Pierre Chevènement, qui ne prendra pas part au vote.
Mais les centristes étant aussi divisés, la proposition devrait être approuvée. François Bayrou (MoDem) dit oui tandis que le patron des sénateurs centristes, François Zocchetto, dit non. Mardi, Jean-Louis Borloo pensait que ses "amis" au Sénat voteraient le texte ou s'abstiendraient.
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a elle demandé dans un communiqué "que la foire d’empoigne laisse place à l’analyse", déplorant que cette question "soit instrumentalisée à l’aube de chaque scrutin".
Ce texte constitutionnel n'a aucune chance d'être voté sous cette législature. Il ne pourra être adopté conforme (définitivement) et reviendra donc devant l'Assemblée nationale.
9/12/2011
Source : Libération/AFP
Des réponses diverses ont été apportées jusqu'ici à la question du vote aux élections locales des étrangers non-européens.
Depuis le traité de Maastricht, en 1992, tous les citoyens de l'Union européenne peuvent voter - et se présenter - dans un autre État membre aux élections européennes et municipales. Mais en ce qui concerne les étrangers extracommunautaires, les règles sont différentes selon les États. La plupart l'autorisent, à certaines conditions.
Pionnière en la matière, l'Irlande autorise, depuis 1963, tous les résidents étrangers à voter aux élections municipales, sans durée minimale de résidence. Depuis 1985, les ressortissants britanniques peuvent même voter aux législatives.
La Suède (en 1975), le Danemark (en 1981), les Pays-Bas (en 1983), le Luxembourg (en 2003) et la Belgique (en 2004) ont octroyé le droit de vote à tous les étrangers qui résident sur leur territoire depuis plusieurs années - entre deux et cinq ans. L'Estonie, la Slovénie, la Lituanie, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont pris les mêmes dispositions. Le Danemark, la Finlande et la Suède permettent aux Islandais et aux Norvégiens de voter sans condition de durée de résidence, en vertu d'un accord au sein du Conseil nordique.
En Grèce, lors des municipales de novembre 2010, les étrangers ont pu voter pour la première fois. Mais en mars dernier, le Conseil constitutionnel a jugé la loi, votée en mars 2010, inconstitutionnelle. La Cour suprême va devoir trancher.
Ressortissants des anciennes colonies
L'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni accordent le droit de vote aux ressortissants de certains pays, notamment leurs anciennes colonies. L'Espagne et le Portugal, sous réserve de réciprocité et de durée de résidence. La Grande-Bretagne ouvre tous ses scrutins - locaux et nationaux - aux citoyens du Commonwealth (qui compte 54 États membres) et aux Irlandais.
Comme la France, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie, la Bulgarie, la Lettonie, la Pologne, la Roumanie, Chypre et Malte s'opposent au droit de vote des étrangers hors Union européenne.
En ce qui concerne l'éligibilité, les étrangers disposant du droit de vote sont éligibles aux assemblées municipales au Danemark, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Suède et au Royaume-Uni sous certaines conditions. En Irlande, il n'y a aucune restriction.
Enfin, deux États accordent le droit de vote à d'autres élections que les municipales : le Danemark (pour les régionales) et la Suède (à l'équivalent des conseils généraux). En Suède, les étrangers peuvent même participer à des référendums nationaux.
8/12/2011, Stéphane Kovacs
Source : Le Figaro
Par 173 voix contre 166, la nouvelle majorité de gauche au Sénat a adopté jeudi soir une proposition de loi constitutionnelle étendant aux étrangers non communautaires le droit de vote aux élections municipales. Pour l'instant, ce vote reste un symbole, le texte constitutionnel n'ayant aucune chance d'aboutir sous cette législature, la majorité de droite à l'Assemblée nationale et Nicolas Sarkozy s'étant prononcés contre.
Elle pourrait en revanche aller au bout en cas d'élection de François Hollande à la présidence de la République.
Ce vote est intervenu après un long débat houleux au cours duquel la droite, menée par le premier ministre François Fillon, a sorti l'artillerie lourde contre ce texte.
Le texte permet aux étrangers d'être élus conseillers municipaux mais interdit qu'ils deviennent maires et participent aux élections sénatoriales en tant que grands électeurs. Une loi organique devrait décider des modalités, notamment de la condition de résidence, qui devrait être de cinq ans.
«C'est pour nous un moment important, une réparation de la discrimination qui existe sur le territoire entre les étrangers non communautaires et communautaires», a lancé la présidente du groupe communiste Nicole Borvo Cohen-Seat. Les ressortissants de l'Union Européenne ont le droit de vote local depuis la ratification du traité de Maastricht.
Dans la journée, les abords du Sénat avaient été le théâtre de deux manifestations : les partisans au droit de vote des étrangers avaient défilé avec Eva Joly, tandis que les opposants protestaient aux côtés de Marine Le Pen.
9/12/2012
Source : Le Parisien
“Les pays de l’UE s’accrochent aux contrôles aux frontières” : le Financial Times Deutschland résume ainsi la position de la plupart des Etats membres quant à la proposition de Cecilia Malmström de limiter le droit d’un pays de l’espace Schengen de rétablir ces contrôles vis-à-vis d’un autre, comme l’avaient fait la France et le Danemark récemment.
Le 2 décembre, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait suggéré de leur accorder ce droit uniquement en cas d’urgence et pendant une période de cinq jours maximum. Ils peuvent actuellement le faire pendant 30 jours en cas de menace pour leur sécurité intérieure.
Selon des sources diplomatiques citées par le quotidien allemand, à l’exception de la République tchèque, de l’Italie et de la Lituanie, les membres de l’Espace Schengen rejettent l’idée de demander l’autorisation de Bruxelles pour rétablir les contrôles aux frontières internes.
Ils exigent au contraire davantage de liberté en la matière, notamment face à un afflux d’immigrés, et veulent qu’un pays puisse être obligé par ses partenaires de rétablir ces contrôles. Ce qui constituerait, selon une experte en matière d’immigration citée par le quotidien allemand, “une remise en cause de l'intégration européenne”.
8/12/2011
Source : press europe
Le Maroc a été réélu en la personne de Abdelhamid El Jamri, au Comité des travailleurs migrants au cours de la réunion, jeudi à New York, des Etats parties à la Convention internationale sur la protection des Droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille. Il s'agit de la 3eme élection consécutive du Royaume à ce comité.
Le comité, qui est l'un des neuf organes fondamentaux des Nations Unies consacrés aux droits de l'Homme, est composé de 14 experts indépendants. Il surveille l'application de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants, examine les rapports périodiques des Etats parties à la Convention et adopte des recommandations et conclusions en vue de leur mise en oeuvre au plan national.
La Convention internationale sur la protection des Droits de tous les travailleurs migrants est entrée en vigueur le 1er juillet 2003 et compte à ce jour, 45 Etats parties. Le Maroc est l'un des premiers pays à l'avoir ratifiée, rappelle-t-on.
Pour l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki, cette élection "traduit une reconnaissance internationale des efforts du Maroc déployés en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'Homme en général et de la protection et du respect des Travailleurs migrants en particulier." Elle récompense également, a-t-il ajouté, "l'engagement du Royaume dans le débat relatif à la thématique de la migration dans toutes ses dimensions, qu'il s'agisse de la protection, du développement ou de la nécessaire corrélation entre la migration et le développement".
9/12/2011
Source : Atlas info
La récente crise économique mondiale a mis en évidence la capacité de résistance de la migration et confirmé que la mobilité humaine fait partie intégrante de notre monde interdépendant. C’est ce que souligne, en tout cas, l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) dans son nouveau rapport « État de la migration dans le monde 2011 » consacrée cette année au thème : « Bien communiquer sur la migration ».
« La migration est l’occasion d’échanger des talents, des services, des compétences et des expériences. Or, elle demeure un sujet politiquement sensible, et les pouvoirs publics ont souvent la difficile tâche de dissiper les malentendus qui l’entourent », affirme l’OIM.
Les informations et les idées erronées, poursuit la même source, peuvent en effet enclencher un cercle vicieux, en influençant la politique gouvernementale qui, à son tour, perpétue des attitudes négatives dans les médias et l’ensemble de la communauté.
« Il est clair que la migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d’accueil. La migration peut être également tenue pour responsable de la perte de capital humain et de la dépendance économique dans les pays d’origine » déclare le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing.
En analysant l’idée que se fait l’opinion des migrants et de la migration, le rapport fait apparaître que, dans les pays de destination, la population a tendance à largement surestimer, parfois jusqu’à 300 %, la taille de la population migrante. En Italie, par exemple, le pourcentage de migrants se situait autour de 7 % en 2010. Or, les enquêtes ont montré que la population évaluait ce pourcentage à 25 %.
De même, aux États-Unis d’Amérique, certains sondages d’opinion ont révélé qu’en 2010, le public estimait à 39 % le pourcentage de migrants dans la population, alors qu’il se situait en réalité à 14 %.
Le rapport relève, par ailleurs, que les mentalités face à la migration continuent d’être largement façonnées par le statut socioéconomique, l’âge et le niveau d’instruction des personnes interrogées, ainsi que par leur niveau de relations avec les migrants.
Les attitudes et les résultats d’enquête sont aussi influencés par les points de vue sur les possibilités d’emploi, et l’idée courante selon laquelle les migrants prennent le travail des nationaux et/ou mettent à rude épreuve les ressources d’un pays.
Or, le rapport signale que les sondages d’opinion sont parfois sujets à caution, leurs résultats reposant sur des suppositions erronées de ce qu’est ou n’est pas un migrant.
Il souligne en outre que les enquêtes et les informations diffusées par les médias s’intéressent rarement aux employeurs et ne relaient guère leur opinion, alors même que ceux-ci sont aujourd’hui des acteurs clés sur la scène migratoire mondiale.
De même, le rapport soutient qu’un discours faussé sur la migration contribue à la propagation de sentiments anti-migrants, qui ont ressurgi depuis peu dans de nombreuses régions du monde. Des préjugés négatifs, des attitudes discriminatoires, voire des manifestations de xénophobie sont réapparus dans les sociétés de destination, suscitant des controverses sur les avantages du multiculturalisme.
Cependant, le rapport ne prône pas pour autant un parti pris sans réserve sur les questions migratoires. Pour mener un débat ouvert sur la migration, il faut comprendre et affronter non seulement ce qui fait peur, mais aussi les attitudes négatives qui ressortent des enquêtes, afin d’apaiser l’hostilité publique.
L’action des pouvoirs publics et le discours politique peuvent donc jouer un rôle déterminant dans la façon dont les migrants sont considérés dans les sociétés d’origine et d’accueil, note l’OIM. A cet égard, poursuit l’Organisation, bien communiquer sur les migrants et la politique migratoire est un enjeu essentiel pour les gouvernements des pays de départ et de destination. « Il est absolument indispensable, selon le rapport, de bien communiquer sur la migration, car gérer les flux migratoires signifie aussi gérer la façon dont les migrants sont perçus dans la société ».
Pour cela, le rapport propose divers moyens pour mieux communiquer sur la migration, de façon à faciliter la compréhension et la reconnaissance des avantages de celle-ci, à encourager la formulation de politiques davantage fondées sur des données probantes, et à s’assurer une meilleure participation des migrants eux-mêmes. Parmi ces moyens, le rapport cite l’élaboration d’un discours sur la migration ouvert, nuancé et dépolitisé et la promotion d’un débat qui nourrisse le discours dominant et ne se contente pas d’y réagir.
Autres moyens abordés : adoption de mesures répondant aux préoccupations du public pour éviter que les migrants ne soient transformés en boucs émissaires ; collaboration avec les médias pour parvenir à une couverture des questions migratoires exacte et objective, fondée sur les informations disponibles ; et reconnaissance des migrants comme des acteurs à part entière de l’information, qui participent directement au débat public sur la migration.
En présentant les informations disponibles sur les représentations et les attitudes du public au sujet de la migration, le rapport analyse également les principales tendances de la migration observées en 2010 et 2011 sous l’angle de l’action publique, de la législation, ainsi que de la coopération et du dialogue à l’échelle mondiale et régionale.
En hommage à son soixantième anniversaire, l’OIM n’a pas manqué de retracer dans son rapport l’évolution de son approche suivie en matière de gestion des migrations, et la diversification de ses activités programmatiques depuis la fin de la guerre froide.
8/12/2011, ABDELILAH CHANNAJE
Source : L’Opinion
L'édition 2012 du "Guide des compétences marocaines à l'étranger et jeunes marocains résidents à l'étranger (MRE)" sera publiée prochainement par le forum "Careers in Morocco" en collaboration avec le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger.
L'ouvrage rassemble plusieurs informations ayant trait aux différentes stratégies nationales relatives à la mobilisation des compétences marocaines, les opportunités d'emploi au Maroc, le retour au Maroc, l'investissement et le financement ainsi que les différentes démarches administratives et techniques en vigueur au Maroc.
Ce guide cible les étudiants, lauréats, professionnels et entrepreneurs et les MRE établis à l'étranger. Il sera largement diffusé auprès des compétences marocaines du monde et jeunes MRE.
Il permettra, par ailleurs, aux compétences marocaines du monde et les MRE de s'informer sur l'actualité nationale et les grands projets en cours, en les informant d'une manière concrète sur les opportunités que présentent le Maroc et les panoplies de services pratiques offertes aux MRE.
8/12/2011
Source : MAP
Des séminaires destinées à soutenir les entreprises créées en Italie par des migrants marocains ont été organisés, durant les trois derniers jours, à Rome (centre), Bologne et Turin (nord).
Ces séminaires étaient destinés également aux entrepreneurs tunisiens en Italie qui, pour une partie des travaux, ont été associés à leurs homologues marocains par les organisateurs qui ont, par ailleurs, programmé des séances spécifiques à l'une et l'autre parties.
Initiées par la Confédération nationale italienne de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises (CNA), en collaboration avec l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) et les ambassades du Maroc et de Tunisie en Italie, ces rencontres visent à présenter aux entrepreneurs marocains et tunisiens issus de la migration et désirant investir dans leurs pays d'origine, toutes les opportunités, instruments et mesures incitatives offerts par l'un et l'autre pays.
Ces séminaires, qui interviennent à la suite d'un atelier organisé début décembre au Maroc, à l'initiative de l'OIM et du département de la coopération au développement du ministère italien des Affaires étrangères, visent à promouvoir les liens de partenariat entre les entreprises italiennes opérant au Maroc et en Tunisie et les PME créées en Italie par des migrants.
Ils se fixent également pour objectifs de renforcer les liens entre les associations de catégories (en particulier la CNA), à encourager les accords entre les institutions italiennes et locales (comme CNA en Italie et la Fondation Hassan II pour les marocains résidant à l'étranger, au Maroc) et de créer des opportunités pour internationaliser les PME créées par des migrants marocains et tunisiens en Italie, à travers des partenariats commerciaux avec des entreprises italiennes qui travaillent au Maroc et en Tunisie.
Les entrepreneurs issus de l'immigration marocaine contribuent à hauteur de 10 pc au PIB italien, avait indiqué récemment à Rabat le représentant de l'OIM à Rome, Ugo Melchionda.
Les entreprises créées en Italie par les migrants marocains qui sont estimées à un millier, permettent de soutenir fortement l'emploi et favorisent l'intégration des membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger, avait-t-il précisé.
Relevant l'intégration des ces entreprises dans le tissu économique du pays d'accueil, Melchionda avait indiqué que les deux tiers d'entre elles (66,5 pc) ont des clients italiens, 77,3 pc des fournisseurs italiens et 16 pc entretiennent des relations d'affaires avec le pays d'origine.
Le directeur du pôle promotion économique à la Fondation Hassan II, Abdessalam El Ftouh avait souligné, pour sa part, l'importance de créer un flux d'affaires entre le Maroc et l'Italie afin de soutenir l'implantation d'entreprises et d'investissements par des MRE.
Pour lui, l'activité économique des MRE dans la Péninsule, notamment dans les secteurs du bâtiment, de la logistique, de la mécanique et du transport, est de nature à favoriser une dynamique vertueuse de création d'entreprises en Italie et à faire connaître le Maroc en tant que marché émergent pour les affaires dans une logique gagnant-gagnant.
Il avait en outre mis en avant l'intérêt pour la Fondation Hassan II et la CNA de s'engager, dans un cadre conventionnel, dans une action conjointe de promotion d'investissements, d'échange d'informations et d'étude sur l'investissement et l'assistance aux porteurs de projets.
8/12/2011
Source : MAP
Une exposition organisée sous le thème "Marocco mon amour" propose, depuis mercredi soir, aux visiteurs romains un aperçu des mille et un charmes du Maroc immortalisés sous l'objectif du photographe italien Francesco La Nunziata.
La Nunziata y relate par le biais d'une trentaine de photographies où la touche artistique la dispute au métier, diverses facettes du Royaume dont il s'est passionné dès sa première visite en 2006.
Ses photos sont le fruit de six autres voyages entreprises depuis cette date et de milliers de kilomètres parcourus à travers le Royaume.
Il affirme volontiers avoir été totalement conquis par le Maroc, la beauté de sa nature, son soleil, sa mer, ses montagnes, son désert, ses lumières, ses couleurs, ses saveurs, les "rêves" qu'il inspire et, avant tout, par la bonté de ses hommes et de ses femmes.
La Nunziata tente de restituer, à travers ses photos, toute l'émotion que les différentes rencontres et découvertes ont suscitée chez lui.
Epris du Maroc profond, le photographe relate des scènes de la vie quotidienne en puisant son oeuvre dans les méandres des médinas, particulièrement celle de Marrakech, les tanneries et commerces traditionnels.
La campagne n'est pas en reste puisque La Nunziata y a également promené son objectif pour immortaliser des scènes de la vie de tous les jours.
Il tente aussi de traduire l'enchantement qui envahit le visiteur devant la splendeur et la diversité des paysages dont regorge le Royaume en proposant notamment la photo féérique du lever de soleil à Merzouga.
Le vernissage de cette exposition, qui se poursuivra jusqu'au 20 décembre, s'est déroulée en présence de l'ambassadeur du Maroc en Italie, Hassan Abouyoub, et de personnalités du monde l'art et de la culture en Italie.
9/12/2011
Source : MAP
Trente ans que cela dure ! En : 1981, François Mitterrand 1 avait inscrit, parmi ses 110 propositions aux Français, l'attribution aux résidents étrangers du droit de vote aux élections municipales…Suite
Après la publication de son dernier ouvrage «L'histoire de l'émigration marocaine au bassin minier du Nord-Pas-deCalais (1917-1987)», Elkbir·Atouf, socio-historien de l'émigration/l'immigration, enseignant chercheur à l'Université Ibn Zohr d'Agadir-Département d'Histoire, a accordé un entretien sur la question des mineurs marocains du Nord de la France..Suite
Le salon de l'immobilier et l'art de vivre marocain "Morocco Property Expo Dubaï" se tiendra du 19 au 21 janvier prochain à Dubaï (Emirats arabes unis) avec la participation de plusieurs promoteurs immobiliers, banques et investisseurs marocains et émiratis.
Selon ses organisateurs, "Morocco property", qui réunira des promoteurs avec des projets économiques et sociales dans différentes régions du Royaume, offre, notamment, l'occasion aux opérateurs marocains de promouvoir leurs produits et d'attirer de nouveaux clients.
De nombreuses tables rondes et rencontres, animées par les professionnels du secteur, sont au programme de ce salon pour faire le point sur les grandes tendances du marché, le financement, les nouvelles dispositions fiscales et réglementaires.
Les visiteurs du salon découvriront ou retrouveront, en outre, l'art de vivre marocain dans les espaces qui seront réservés à l'artisanat en présence de nombreux humoristes du Maroc.
Un trophée récompensera, à l'issue de l'exposition, le projet immobilier marocain qui se distinguera par son architecture, design, vision et attractivité pour les Marocains résidants à l'étranger
7/12/2011
Source : MAP
C'est un combat symbolique, mais acharné, qui se prépare ce jeudi au Sénat. Les parlementaires de la haute assemblée, dont la majorité est désormais à gauche, vont débattre d'une proposition de loi constitutionnelle sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales.
Le texte stipule que "le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales est accordé aux étrangers. Ces derniers ne peuvent exercer la fonction de maire ou d'adjoint au maire, ni participer à la désignation des électeurs sénatoriaux et à l'élection des sénateurs". Pour accéder à ce droit de vote, la gauche souhaite établir une condition de résidence de plus de cinq ans sur le territoire national.
Le Sénat a remis à l'ordre du jour une proposition de loi votée en 2000 par l'Assemblée nationale -alors majoritairement à gauche- mais qui n'avait jamais été examinée à l'époque par le Sénat de droite. Le vote est attendu dès jeudi soir.
Le combat est surtout symbolique puisque la Constitution attribue le dernier mot aux députés en cas de désaccord entre les deux chambres. Or, l'UMP est actuellement majoritaire à l'Assemblée.
La démarche n'a d'ailleurs aucune chance d'aboutir d'ici la fin du quinquennat, puisqu'il faudrait que le Parlement, réuni en Congrès par Nicolas Sarkozy, vote la réforme pour qu'elle soit adoptée.
Le gouvernement est résolument opposé à une telle proposition. Le Premier ministre François Fillon ira lui-même mener le combat au Sénat jeudi, aux côtés des ministres de la Justice et de l'Intérieur, Michel Mercier et Claude Guéant.
"Nous refuserons qu'il y ait des possibilités de clivage et de tensions supplémentaires et le texte qui est proposé ouvre à cette perspective", a prévenu Claude Guéant mercredi lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Le ministre de l'Intérieur a rappelé "que la proposition qui est présentée ne propose pas la possibilité de devenir maire pour un étranger mais conseiller municipal oui, ce qui signifie que dans certains conseil municipaux, on peut tout à fait avoir ou une majorité ou une proportion importante d'étrangers". "Eh bien, cela je le dis, crée un véritable risque de communautarisme", a-t-il lancé. "Imaginons un débat sur les cantines scolaires. Est-ce qu'on ne risque pas d'avoir des règles qui soient contraires aux principes de laïcité?", s'est-il interrogé.
Le 23 novembre, le président Nicolas Sarkozy s'était prononcé contre le droit de vote des étrangers. "Une telle proposition me semble hasardeuse", a-t-il déclaré. "Je crois depuis longtemps que le droit de voter et le droit d'être élu, dans nos territoires, doit demeurer un droit attaché à la nationalité française".
Actuellement, les citoyens de l'Union européenne résidant en France peuvent voter aux européennes (loi du 5 février 1994) et aux municipales (loi du 25 mai 1998). Selon le chef de l'Etat, les étrangers résidant en France et souhaitant participer aux choix politiques du pays disposent d'une "voie" qui leur est "ouverte", c'est-à-dire "l'accès à la nationalité française".
"L'argument (...) selon lequel la citoyenneté serait indissociable de la nationalité n'est pas fondé dès lors que le traité de Maastricht opère une dissociation entre nationalité française et citoyenneté européenne", écrivent les sénateurs socialistes, signataires de la proposition de loi.
François Rebsamen, président du groupe socialiste du Sénat, présente ce "geste fort" comme "le symbole de la République que propose François Hollande (...): une République, rassemblée, apaisée, sûre d'elle-même, de ses valeurs et ouverte à ceux qui en respectent les règles et les devoirs", dans un communiqué.
Le Parti communiste français (PCF) estime dans un communiqué que le vote de jeudi constitue "une étape importante vers la citoyenneté de résidence; la France rejoignant en cela la plupart des pays européens qui reconnaissent aujourd'hui ce droit à leurs résidents étrangers".
Le Collectif votation citoyenne appelle à manifester jeudi à 13h devant le Sénat pour soutenir le texte. Le PCF sera présent dans le rassemblement. De son côté, la candidate du Front national (FN) à la présidentielle Marine Le Pen doit prendre la parole lors d'une manifestation contre la proposition de loi également aux abords du palais du Luxembourg.
Selon un sondage BVA pour "Le Parisien-Aujourd'hui en France" publié lundi dernier, une majorité de 61% français se dit favorable au droit de vote des étrangers, soit une progression de six points depuis janvier 2010.
- sondage réalisé par téléphone les 25 et 26 novembre auprès d'un échantillon national représentatif de 980 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
7/12/2011
Source : AP
Le marronnier quinquennal a enfin fait sa réapparition. Grâce au ministre de l'intérieur, le débat politique, à l'approche de l'élection présidentielle, porte enfin sur le vrai sujet, celui qui préoccupe tous les Français : l'immigration et le "trop d'étrangers".
Je ferai observer, en premier lieu, que je trouve, moi, qu'il y a trop de gauchers en France et qu'il faudrait légiférer pour y remédier… Plus sérieusement : que signifie l'attaque de Claude Guéant contre les étrangers ? Qu'il les estime trop nombreux, c'est son droit, individuellement. Qu'il le déclame, en tant que ministre de l'intérieur, sous tous les tons, devant tous les médias et en tous lieux, c'est inadmissible, irresponsable, voire pénalement répréhensible.
Des étrangers, il y en a toujours eu en France, terre d'immigration traditionnelle bien plus que d'émigration, et il y en aura toujours, pour le plus grand profit du pays. Dire qu'il ne faut plus en laisser entrer, c'est nier la réalité car la France en a besoin, économiquement, démographiquement, culturellement. La France a été façonnée par les étrangers, sans lqui elle ne serait pas ce qu'elle est. La France ne saurait se passer de la présence d'étrangers pour faire fonctionner son économie – il y a là de la main d'œuvre indispensable à certains secteurs de l'économie, au premier rang desquels, contrairement à ce qu'a récemment affirmé le même ministre de l'intérieur, le BTP. Elle ne saurait s'en passer pour développer son influence culturelle, malgré de désintérêt presque absolu des pouvoirs publics pour cet aspect de notre rayonnement dans le monde, comme en est la preuve l'absurde circulaire du toujours même ministre de l'intérieur donnant instruction à ses services de refuser tout titre de séjour aux étudiants étrangers qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle après l'achèvement de leurs études. En tant qu'universitaire, je mesure les ravages que cette politique va provoquer en termes de chute du nombre des étrangers venant étudier dans nos établissements d'enseignement supérieur. Le droit français – notamment le droit administratif – a déjà perdu beaucoup de son prestige dans le monde ; il va encore reculer, au profit du droit anglo-saxon, si la possibilité de pratiques en cabinet d'avocats ou service contentieux d'entreprises, entre autres, leur est fermée.
Mais le discours de Claude Guéant est, en plus, contraire aux normes juridiques qu'il est chargé, en tant que ministre, de respecter. Limiter encore l'exercice du droit d'asile, auquel de nombreux obstacles ont été dressés au cours des dernières décennies, nous mettrait encore plus en cennies, nous mettrait encore plus en contradiction avec notre propre Constitution – l'alinéa 4 du préambule de 1946 proclame que "tout homme persécuté en raison de son, action en faveur de la liberté a droit d'asile sur les territoires de la République" ; il faut accueillir les persécutés, ce que nous faisons mal –, avec la convention de Genève de 1951 – qui nous fait un devoir de protéger "toute personne persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance sociale ou de ses opinions politiques", ce que nous ne faisons pas mieux –, avec le droit communautaire – dont les directives fixent le cadre dans lequel les Etats membres doivent permettre aux demandeurs d'asile d'exercer leur droit – et de la convention européenne des droits de l'homme, qui interdit de renvoyer vers leur pays les étrangers qui y sont exposés à la torture ou à des traitements inhumains ou dégradants.
Une nouvelle restriction du regroupement familial serait, elle aussi, contraire aux divers ordres juridiques auxquels la France est soumise : le préambule de 1946 selon lequel "la nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement" - disposition don,t le Conseil d'Etat et le Conseil constitutiopnnel ont tiré le principe du "droit de mener une vie familiale normale" –, la directive communautaire sur le regroupement familial – qui ne permet pas d'empêcher qu'un étranger régulièrement établi dans un Etat membre soit rejoint par les membres de sa famille – et la convention européenne des droits de l'homme dont l'article 8 proclame le même droit.
Et l'on pourrait continuer ainsi à l'infini. Le discours de Claude Guéant sur l'immigration est donc irresponsable car il ne peut être traduit dans des mesures concrètes, sauf à se mettre en marge de la légalité. Il est inadmissible et irresponsable, mais aussi probablement pénalement punissable, parce qu'il désigne un "bouc émissaire", qu'il tend à dresser l'opinion contre une partie de la population, qu'il a des relents xénophobes. Il risque de faire des dégâts durables pour un hypothétique profit électoral à court terme. Il sollicite ce qu'il y a de pluis vil dans l'être humain. Bref, il rappelled'autres temps que l'on croyait à jamais révolus.
Pour ma part, je propose à Claude Guéant de présenter, avant avril 2012, deux projets de loi qui mettraient en pratique ses idées et résoudraient définitivement le problème auquel il pense que la France est confrontée :
- D'abord, remplacer l'actuel article L. 211-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui donne la liste des documents dont "tout étranger doit être muni pour entrer en France" par la disposition suivante : "Pour entrer en France, toute personne doit être munie d'un document attestant ss nationalité française ou celle d'un Etat membre de l'Union européenne".
- Ensuite, abroger le titre Ier bis du code civil, relatif à la nationalité française, pour le remplacer par les deux articles suivants :
Est français l'enfant dont les quatre grands-parents sont français ;
La nationalité française est attribuée à la naissance aux personnes remplissant la condition posée à l'article précédent ; elle ne s'acquiert pas.
8/12/2011, François Julien-Laferrière
Source : Le Monde
Avant son décès intervenu vendredi dernier, Simon Levy avait accordé une interview à notre confrère Mohamed Hafid. Dans cette entrevue, le défunt évoque les raisons qui auraient poussé de nombreux juifs marocains à émigrer vers d’autres cieux, ou encore la négligence des autorités envers le patrimoine judéo-marocain. Nous reproduisons ici l’essentiel
Edmond Amran El Maleh et Abraham Serfati sont deux grandes figures qui ont contribué à la vie culturelle et politique du Maroc. Mais
D’abord, il ne s’agit pas seulement d’Edmond Amran et d’Abraham Serfati qui ne représentent qu’une partie des Marocains. Il s’agit bien de deux citoyens marocains, et leur religion (judaïsme) n’a rien à avoir avec leur génie ou leur activité politique, qui ont contribué généreusement et avec un grand succès à enrichir la culture et la politique de leur pays.
Deuxièmement, certes en tant que juifs marocains nous sentons aussi une baisse importante de l’élément juif dans le pays, un phénomène qui remonte à une soixantaine d’années. Nous sommes aujourd’hui devant quelques centaines de juifs seulement alors que le Maroc devait compter quelque 300.000 juifs à la fin des années quarante. Ce nombre sera ramené à 150.000 en 1960, puis à 70.000 seulement en 1967. Et ça continue encore de nos jours…
Mais il est à noter dans ce même contexte que depuis la guerre de 1967 jusqu’à 1975, les Marocains juifs n’étaient plus invités aux cérémonies officielles comme la fête du Trône, et cela va continuer jusqu’après 1975, notamment suite à la position positive adoptée par les membres de cette communauté par rapport au conflit du Sahara.
Vous avez évoqué des raisons historiques selon vous à l'origine du départ de nombreux juifs marocains. Toutefois, comment expliquez-vous que le phénomène continue aujourd’hui encore?
Je crois que cette baisse est aujourd’hui principalement liée aux jeunes juifs marocains, mais il y a également une raison historique à cela et qui remonte à 100 ans quand le protectorat français a imposé la langue française. Aujourd’hui, pratiquement tous nos jeunes ne parlent que cette langue. En plus de ne pas trouver d’emploi ici comme beaucoup d’autres Marocains, ils préfèrent voyager une fois qu’ils ont terminé leurs études au Maroc. Du coup ils restent là-bas, étant donné les conditions favorables qu’ils trouvent dans les pays d’accueil…
Dans tous les cas, nous devons être conscients du fait que le Maroc est le pays des juifs et des musulmans. Nous notons même que beaucoup de gens reviennent s’y installer après leur longue absence. Et si le conflit israélo-palestinien venait à être résolu d’une façon ou d’une autre, je suis sûr que des centaines de Marocains juifs reviendraient au pays…
Vous avez évoqué tantôt une sorte de marginalisation à l’égard des juifs marocains…
Il s’agit en effet d’une décision politique. Un historien a remarqué en 2000 qu’il n’y avait aucune mention de toute une partie des Marocains (l’héritage juif) dans les manuels scolaires des enfants pendant 33 ans. Dans ce cas, comment voulez-vous que cette génération s’identifie ou reconnaisse une composante importante de son histoire et de son identité? Malheureusement, tout ce que cette génération sait des juifs aujourd’hui se rapporte uniquement au conflit israélo-palestinien.
Néanmoins, il existe encore une génération plus âgée qui garde toujours en mémoire cet héritage de la société marocaine, surtout dans certaines campagnes où des gens se souviennent encore de leurs voisins juifs, de leurs noms, de leur mode de vie, etc.
Mais comment expliquez-vous cette marginalisation surtout à l’époque de feu Hassan II qui ne cachait pas pourtant son admiration pour ses compatriotes juifs?
Hassan II, fils de Mohammed V, a grandi dans un entourage marqué par une grande présence juive, il avait des amis juifs certes, mais de l’autre côté il subissait la pression du mouvement sioniste supporté par les Américains. Ce dernier comptait en effet sur les juifs marocains pour peupler Israël. Mohammed V, quant à lui, refusait catégoriquement la migration forcée des juifs. Personnellement, je ne disposais pas de passeport, jusqu’à ce qu’on m’ait appelé pour m’en remettre un sur décision de Hassan II.
Est-ce que cela signifie qu’Hassan II avait changé sa position par rapport aux juifs?
A ce stade, il ne s’agissait plus de la position de Hassan II, mais des impulsions des stratèges occidentaux notamment les sionistes et les Américains qui ont conclu un accord pour négocier l'émigration des juifs marocains. On avait déployé tous les moyens logistiques pour faciliter leur départ le plus tôt possible. Plusieurs ouvrages ont traité de ce sujet, notamment le prix qu’a payé le Maroc dans ce deal, la contrepartie. Des juifs avaient même attaqué Hassan II pour les avoir vendus.
Beaucoup de juifs marocains ont été forcés à émigrer, comme ce qui s’est passé dans une localité au sud du Maroc où les juifs avaient carrément refusé de partir, s’étaient accrochés à leurs frères musulmans, mais les autorités les ont forcés à partir. De la même manière, on a forcé 80.000 juifs de Casablanca à émigrer.
Vous êtes secrétaire général de la Fondation du Patrimoine Culturel Judéo-Marocain, que reste-t-il de ce patrimoine?
Ce patrimoine attend toujours les musulmans pour le visiter, car ils ne se savent rien à son sujet. Ils ne savent pas que les juifs marocains savaient écrire en hébreu-arabe, c’est-à-dire écrire l’arabe avec des caractères hébraïques. Et aujourd’hui ni les musulmans ni certains juifs ne peuvent profiter vraiment de ce trésor car ils manquent de moyens pour le déchiffrer. Vraiment, traduire ce produit culturel marocain serait une excellente idée.
Le ministère de la culture ne vous a jamais proposé de vous aider à traduire ou à publier ces travaux?
Non, absolument pas ! Et puis comment voulez-vous qu’un ministère dont le budget est de 1% du budget général puisse faire grand-chose à cet égard ? (…) Aujourd’hui, le Musée préserve des valeurs ancestrales du Patrimoine Judaïo-Marocain, et j’invite toute personne voulant explorer cet art à se présenter, et je m’adresse surtout aux Marocains musulmans à qui je dis: venez découvrir une partie intégrale de votre histoire ancrée dans le terreau marocain. C’est dans cet objectif que nous avons créé la fondation du patrimoine culturel judéo-marocain en 1995 pour restaurer, conserver, entretenir les synagogues désaffectées présentant un intérêt architectural et historique, notamment à Fès, où les autorités ont changé les noms des ruelles sans raison pertinente, comme “El FerranThiti”, “EdderbDayéq” et “Derbelfassiyin”, de même au Mellah de Marrakech où on a changé l’appellation d’une ruelle portant le nom de “hakhamatElmaghrib” (…).
6/12/2011, Mohamed Hafid
Source : Aufait
Le gouvernement allemand a annoncé mercredi qu'il allait faciliter l'immigration de travailleurs qualifiés face à la pénurie de main-d’œuvre, mais a dans le même temps prolongé les restrictions touchant les Roumains et les Bulgares.
Un étranger issu d'un pays non-européen et obtenant un travail rémunéré plus de 48.000 euros par an, contre 66.000 euros jusqu'ici, obtiendra un permis de séjour permanent, sans condition de diplôme, et la procédure sera accélérée, selon un projet de loi adopté mercredi en Conseil des ministres.
Le permis sera retiré si l'intéressé perd son travail et touche des prestations sociales pendant les trois premières années.
Les chercheurs, les étrangers diplômés d'une université allemande ou en formation professionnelle en Allemagne pourront également plus facilement immigrer, selon ce projet.
Le gouvernement fédéral entend ainsi contrer activement la menace de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, a expliqué le ministère de l'Economie dans un communiqué.
Si l'Allemagne, confrontée à un vieillissement accéléré et avec un chômage au plus bas, accueillera plus facilement les cerveaux de l'extérieur de l'Union européenne, elle a dans le même temps prolongé des restrictions visant les Roumains et les Bulgares exerçant des professions peu qualifiées.
Les travailleurs du bâtiment, du nettoyage et de la décoration intérieure de ces deux pays n'auront pas accès à l'Allemagne, pour deux années supplémentaires, soit jusqu'à fin 2013.
L'immigration des ressortissants diplômés de ces pays doit en revanche être facilitée.
Dans le même temps, le gouvernement compte transposer la directive européenne sur la carte bleue, qui doit permettre en Allemagne à des étrangers hors Union, gagnant plus de 44.000 euros annuels, d'immigrer.
Dans les métiers en forte demande de main-d'oeuvre (technologies, informatique, télécommunications, médecins), la barrière d'entrée sera abaissée à 33.000 euros annuels.
Pour cette carte bleue européenne, le candidat à l'immigration doit être titulaire d'un diplôme du supérieur. Au bout de deux ans, il pourra obtenir un permis de séjour à durée indéterminée.
Dans son ensemble, la formule pourrait intéresser 350.000 personnes par an, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Le but de cette réforme est de faire tomber les obstacles bureaucratiques et d'instaurer un système transparent, fondé sur des critères clairs et in fine de rendre l'Allemagne attirante pour la main-d'oeuvre étrangère, selon le ministère de l'Economie.
Ces mesures restent inachevées, et ne devraient concerner qu'un nombre symbolique de personnes en raison des seuils de revenus retenus, a critiqué dans un communiqué Annelie Buntenbach, une dirigeante de la Fédération des syndicats allemands DGB.
Avec un chômage au plus bas depuis la Réunification et une population en vieillissement accéléré, l'Allemagne connaît une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et des responsables économiques ont appelé à faire appel à l'immigration pour résoudre le problème.
Encore faudra-t-il attirer suffisamment de candidats pour les 1,8 million de postes qui seront vacants d'ici à 2020, selon les estimations gouvernementales. Les gens ne font pas la queue pour venir en Allemagne, a ainsi reconnu la chancelière Angela Merkel lors d'un congrès mardi.
07/12/2011
Source : Romandie/AFP
Faut-il y voir le signe d'une exaspération grandissante ? La marque d'une certaine maturité institutionnelle ? Ou les deux ? Toujours est-il que les musulmans ne sont pas contents et qu'ils ont entrepris de le faire savoir, par lettre officielle, par communiqué, par envoi de courrier-type...
L'objet de leur colère ? La proposition de loi, soutenue par le PS et examinée mercredi 7 décembre au Sénat, visant "à étendre l'obligation de neutralité à certaines personnes et structures accueillant des mineurs". Ce texte est perçu par une partie des musulmans comme une nouvelle attaque contre les femmes qui souhaitent porter le voile islamique.
Pour le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a rédigé un long argumentaire à l'attention des sénateurs, l'heure est grave : selon lui, le texte "bafoue explicitement et de manière sans précédent dans l'histoire de notre pays le principe de laïcité, la liberté de conviction dont fait partie la liberté de religion et la liberté d'opinion". Et, activant un possible lobby électoral, il prévient : "Permettez-moi de souligner la gravité de la situation créée par cette proposition de loi qui risque à la veille de rendez-vous électoraux importants de susciter trouble et interrogations qui ne peuvent être que préjudiciables".
AVERTISSEMENT
Sur le fond, s'il reconnaît que la liberté de manifester ses convictions religieuses peut être réduite dans certains cas (sécurité, hygiène, prosélytisme...), le CFCM rappelle que cette restriction doit être "proportionnée" et objective. "Qui va déterminer ce qui est une manifestation religieuse de ce qui ne l'est pas ? Peut-on sérieusement imaginer d'inscrire sur un contrat de travail la liste exhaustive et détaillée des manifestations sur lesquelles il y aurait accord entre l'employeur et le salarié ?", s'interroge-t-il, rappelant l'avis du Conseil d'Etat, qui en 1996, indiquait que "le port du foulard ne constitue pas en lui-même un acte de pression ou de prosélytisme".
Plus militant, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) propose à ses adhérents d'envoyer un avertissement aux sénateurs en leur proposant une lettre-type : "S'il advenait qu'une telle mesure soit adoptée, elle serait considérée par un grand nombre d'électeurs, qui ont bien l'intention de faire entendre leur voix lors des élections présidentielle et législatives prochaines, comme la volonté affichée de la part du Parti socialiste de poursuivre la politique islamophobe initiée par M. Sarkozy et son gouvernement".
Après la décision récente du tribunal administratif de Montreuil d'autoriser une école à inscrire la neutralité religieuse dans son règlement intérieur - ce qui interdit de fait aux mères voilées d'accompagner les sorties scolaires -, après le jugement en appel confirmant la légalité du licenciement d'une femme voilée exerçant dans une crèche non confessionnelle, le CCIF estime que "l'éradication du foulard est recherchée". "L'idée est de faire renoncer les femmes au port du voile et de les asphyxier économiquement et socialement", estime la juriste du collectif. Les sénateurs ont commencé à recevoir des courriers.
7/12/2011, Stéphanie Le Bars
Source : Le Monde
Le Forum Social Mondial de Dakar de février 2011 a décidé de faire du 18 décembre 2011 une journée internationale de mobilisation pour la défense des droits des migrant-es, et de lutte contre le racisme.
Les politiques des gouvernements, et singulièrement celle du gouvernement Sarkozy, bafouent les principe d’égalité des droits, de libre circulation et d’installation, et perpétuent des politiques néo coloniales et néo libérales à l’égard des populations immigrées…Suite
Les flux d'envois de fonds devraient atteindre, pour l'année calendaire en cours, 351 milliards de dollars vers les pays en développement et 483 milliards de dollars [correction du chiffre de 406 milliards de dollars annoncé le 5 décembre] pour l'ensemble du monde, pays à revenu élevé compris, selon un rapport récemment actualisé de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds dans le monde.
D'après les estimations pour l'année 2011, les principaux bénéficiaires des transferts de fonds officiellement enregistrés sont l'Inde (58 milliards de dollars), la Chine (57 milliards de dollars), le Mexique (24 milliards de dollars) et les Philippines (23 milliards de dollars). Les autres grands pays destinataires sont le Pakistan, le Bangladesh, le Nigéria, le Vietnam, l'Égypte et le Liban.
Bien que le ralentissement économique limite les perspectives d'emploi des travailleurs migrants dans certains pays à revenu élevé, les envois de fonds mondiaux devraient néanmoins poursuivre leur croissance pour atteindre 593 milliards de dollars [correction du chiffre de 515 milliards de dollars annoncé le 5 décembre] en 2014, selon les prévisions. Sur ce montant, les flux à destination des pays en développement devraient atteindre 441 milliards de dollars, d'après la dernière note d'information de la Banque mondiale sur la Migration et le Développement, publiée aujourd'hui dans le cadre de la cinquième conférence du Forum mondial sur la Migration et le Développement, à Genève.
« Malgré l'impact de la crise économique mondiale sur les flux de capitaux privés, les flux d'envois de fonds vers les pays en développement demeurent robustes, et affichent un taux de croissance estimé à 8 % en 2011 », a déclaré Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale. « Les flux d'envois de fonds ont augmenté vers toutes les régions en développement cette année, pour la première fois depuis le déclenchement de la crise financière. »
Les prix élevés du pétrole ont contribué à soutenir les envois de fonds de la Russie vers l'Asie centrale ainsi que des pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC) vers l'Asie du Sud et de l'Est. De plus, la dépréciation des monnaies de certains grands pays exportateurs de travailleurs migrants (notamment le Mexique, l'Inde et le Bangladesh) a renforcé les incitations à envoyer des fonds à mesure que diminuait la contrevaleur en dollars du coût des biens et services dans ces pays.
Les flux d'envois de fonds à destination de quatre des six régions en développement définies par la Banque mondiale ont progressé plus vite que prévu - 11 % vers l'Europe orientale et l'Asie centrale, 10,1 % vers l'Asie du Sud, 7,6 % vers l'Asie orientale et le Pacifique et 7,4 % vers l'Afrique sub-saharienne - en dépit des difficultés économiques qui prévalent en Europe et dans d'autres régions de destination des migrants africains.
En revanche la croissance des flux d'envois de fonds vers l'Amérique latine et les Caraïbes, qui s'établit à 7 %, est inférieure aux prévisions en raison de la faiblesse persistante de l'économie américaine, tandis que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, affectés par les conflits et les troubles civils liés au « Printemps arabe » ont enregistré la croissance la plus faible (2,6 %) de toutes les régions en développement.
La Banque s'attend à ce que les flux d'envois de fonds continuent de croître à l'avenir : 7,3 % en 2012, 7,9 % en 2013 et 8,4 % en 2014.
Cependant les prévisions de la Banque en matière de flux migratoires et d'envois de fonds internationaux ne sont pas à l'abri de graves risques de détérioration. Le chômage persistant en Europe et aux États-Unis affecte les perspectives d'emploi des migrants actuels et durcit les attitudes politiques envers les nouveaux migrants. La volatilité des taux de change et l'incertitude qui entoure l'évolution des prix du pétrole présentent également des risques supplémentaires pour l'évolution des envois de fonds.
Certains pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC), qui dépendent de façon cruciale des travailleurs migrants, envisagent depuis peu de resserrer les quotas de travailleurs migrants afin de protéger les emplois de leurs propres citoyens.
« De telles politiques pourraient avoir un impact à long terme sur les flux d'envois de fonds vers les pays en développement », déclare Dilip Ratha, directeur du service des migrations et des envois de fonds à la Banque mondiale et co-auteur de la note d'information sur la Migration et le Développement. « Mais à moyen terme le risque de perturbation de ces flux est relativement faible. »
Si la communauté mondiale du développement parvient, conformément à l'objectif convenu, à réduire de 5 points de pourcentage en 5 ans (l'objectif « 5 sur 5 » du G8 et du G20) le coût mondial moyen des envois de fonds, cela stimulerait leur croissance encore davantage.
Le coût des envois de fonds a progressivement baissé pour passer de 8,8 % en 2008 à 7,3 % au troisième trimestre de 2011 du fait de l'intensification de la concurrence sur les circuits de transferts de fonds à grand volume, tels que les corridors Royaume-Uni/Nigéria et Émirats arabes unis/Inde. Les coûts d'envoi demeurent toutefois élevés, en particulier en Afrique et dans les petits pays où les envois de fonds représentent pour les pauvres une perfusion de ressources vitale.
« Outre la rationalisation des réglementations qui régissent les agences de transfert de fonds, il est urgent d'améliorer les données sur la taille du marché des envois de fonds au niveau national ainsi qu'au niveau des circuits bilatéraux », affirme M. Ratha. « Cela stimulera la concurrence sur le marché et facilitera aussi un suivi plus précis des progrès vers l'objectif « 5 sur 5 ».
La Banque mondiale a considérablement progressé dans l'élaboration d'instruments financiers destinés à tirer parti des migrations et des envois de fonds aux fins du développement national. L'émission d'emprunts obligataires à l'intention de la diaspora peut être un instrument puissant de mobilisation de l'épargne de la diaspora pour le financement de projets ciblés dans le secteur public ou privé, ainsi que pour améliorer le profil de la dette du pays destinataire. Afin de faciliter la fourniture d'une assistance technique aux gouvernements des pays en développement, la Banque a mis en place un groupe de travail pour la mise en oeuvre d'emprunts obligataires destinés à la diaspora.
07-12-2011, Communiqué Banque Mondiale
Source : TV5 Monde
La proposition de loi sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers non communautaires aux élections municipales qui doit être discutée jeudi 8 décembre au Sénat a déclenché les foudres de la droite.
Aiguillonnée par la Droite populaire, qui, dès la mi-octobre, a lancé une campagne de pétition "contre le vote des étrangers", l'UMP s'est lancée dans une véritable surenchère contre cette proposition, adoptée à l'Assemblée nationale en 2000, toujours bloquée depuis. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a accusé la gauche de vouloir "brader la citoyenneté". Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a affirmé ne pas avoir "envie de voir, dans le département de Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers".
En renfort, l'UMP a sorti une affiche recensant le nombre d'immigrés dans les principales agglomérations. L'attaque est grossière, car le texte de la proposition de loi exclut que les étrangers, élus dans un conseil municipal, puissent exercer les fonctions de maire ou d'adjoint ni participer à l'élection des sénateurs.
Sur ce terrain de l'immigration, la droite entend ne pas se laisser "déborder" et elle s'empare de ce thème, en des termes similaires à ceux de l'extrême droite: "Le droit de vote doit être réservé aux Français et la nationalité française redevenir une fierté", rappelle sur son site la présidente du Front national, Marine Le Pen. Jeudi, le premier ministre lui-même, François Fillon, s'opposera, au nom du gouvernement, à cette proposition de loi.
ARDENTS DÉFENSEURS
A gauche, la mesure est défendue par le Parti socialiste (PS) depuis que le candidat François Mitterrand en avait fait la 80e de ses 110 propositions en 1981. Le PS l'a reprise dans son projet pour 2012, adopté à l'unanimité le 28 mai. Trente ans après, si les mots sont les mêmes, l'esprit ne l'est pas tout à fait.
"L'enjeu a changé de nature, explique Sandrine Mazetier, députée de Paris et secrétaire nationale du PS à l'immigration. La question n'est pas tant d'accorder un droit aux travailleurs immigrés vivant en France que de favoriser l'inclusion démocratique: comment comprendre que des ressortissants de l'Union européenne qui vivent depuis six mois en France puissent voter aux élections municipales et européennes et que ce droit ne soit pas accordé à des étrangers non citoyens de l'UE mais qui vivent en France depuis des années et exercent une citoyenneté de fait ?"
Les socialistes veulent croire que les Français sont prêts à cette évolution. "La droite cherche le clivage. Elle cherche à compenser l'abandon de souveraineté par le débat sur l'immigration au risque de favoriser le Front national. Mais l'opinion française a évolué", estime Manuel Valls, responsable de la communication auprès du candidat François Hollande.
Les écologistes sont les plus ardents à défendre cette proposition. L'idée d'en faire une mesure emblématique d'un Sénat passé à gauche a été défendue dès le lendemain des élections sénatoriales par Jean-Vincent Placé. Le nouveau sénateur de l'Essonne s'est parfois plaint d'une certaine "tiédeur" chez ses alliés socialistes. C'est la sénatrice (EELV) du Val-de-Marne, Esther Benbassa, qui en est la rapporteure, comme Noël Mamère, député (Verts) de la Gironde, l'avait été, en 2000, à l'Assemblée nationale.
7/12/2011
Source : Le Monde
Douze organisations - des syndicats comme la CGT, la FSU et l'Unef, et des associations comme SOS Racisme, Réseau Education sans frontières ou la Cirnade- donnaient hier (Lundi) une conférence de presse…Suite
« On doit leur dire qu'ils sont les bienvenus. » Une phrase à faire pâlir Claude Guéant. Tandis que le ministre de l' Intérieur envoie une circulaire pour restreindre drastiquement le nombre d'étudiants étrangers souhaitant rester travailler en France, chez nos voisins, on ouvre les frontières à la main-d’œuvre qualifiée…Suite
Andalousie mon amour, le premier long-métrage de Mohamed Nadif, sera projeté ce mercredi 7 décembre dans la section «Coup de cœur» du Festival international du film de Marrakech (FI FM). Le scénariste Omar Saghi en parle…Suite
L a persistance de la crise économique n'a pas freiné les migrations et le nombre total de migrants dans le monde n'a pas diminué ces dernières années. Dans son rapport de 2011 sur « L'état de la migration dans le monde », rendu public mardi 6 décembre, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à 214 millions le nombre de migrants internationaux…Suite
Marocain d'Ailleurs du mois de décembre, a répondu présent à l'interrogatoire RH News! Voici quelques questions auxquelles il a répondu…Suite
Yvan Gastaut, maître de conférences en histoire contemporaine à Nice analyse les relations entre l’opinion publique et l’immigration en France.
Limitation de l’immigration légale, refonte du droit d’asile... Que traduisent les récents propos du ministre de l’Intérieur Claude Guéant ?
Cela dénote deux choses. D’une part, des ambitions électoralistes évidentes. Agiter le spectre de l’immigration est souvent une manière de répondre à une peur, donc d’attirer un vote. Depuis 1983, il y a une véritable stigmatisation et focalisation de cette question sur le plan électoraliste. L’immigration, l’insécurité, l’islam sont des thématiques récurrentes qui ne manquent pas de nourrir le débat public à chaque élection. D’autre part, cela traduit une peur du corps social qui renvoie en temps de crise économique ou morale à l’image de l’étranger qui vient perturber l’ordre de la nation, prendre le travail des Français… Et là, Claude Guéant joue vraiment son rôle. Il représente à la fois le bras armé du gouvernement dans une stratégie électoraliste présupposant que les Français auront plutôt tendance à soutenir un Premier ministre et un président qui seraient très hostiles à l’immigration et aussi la peur de l’entrée des migrants de la part de la société française.
L’immigré a toujours souffert de cette image dans l’histoire de la Ve République ?
On ne peut pas dire toujours. Certains moments comme le contexte électoral favorisent ce type de figure mais celle-ci peut être remplacée par d’autres qui se superposent. D’où la complexité de la question… Il y existe par exemple la figure positive de l’immigré : Zinedine Zidane, le héros sportif, Jamel Debbouze… Cette image de l’immigré intégré qui connaît une réussite sociale montre une certaine France plurielle. Elle fait de ses étrangers de bons Français. C’est une toute petite minorité mais elle est acceptée et acceptable. La Coupe du monde de football 1998 est une figure positive de l’immigration. Cependant, elle ne dure pas.
Alors finalement que retient l’opinion publique ?
Le propre de l’opinion publique est d’être versatile. On peut avoir à un moment un soutien à certaines de ces figures issues de l’immigration qui vont susciter la passion, l’intérêt et la mobilisation. Et dans le même temps, des comportements de fermeture liés à un contexte de crise. Les deux peuvent cohabiter dans l’opinion publique. En 1983 par exemple, la marche des beurs part de Marseille pour Paris dans le but de dire qu’il faut lutter contre le racisme. Les médias s’emparent du sujet. Le temps est peut-être venu de considérer que la France est plurielle, métissée, multiculturelle… Le président François Mitterrand accueille les marcheurs pour l’égalité à l’Elysée en décembre 1983. Au même moment éclate dans la presse l’affaire du meurtre du Bordeaux/Vintimille, qui montre le racisme ordinaire. La montée du FN se fait exactement au même moment.
Vous évoquez les médias. Mais quel rôle jouent-ils ?
Un rôle essentiel par leur manière de rendre compte et parfois d’amplifier les phénomènes. On a vu comment en 2002, les images du visage tuméfié de Paul Voise, ce retraité soi-disant frappé par une bande de jeunes issus de l’immigration avaient suscité une série de discours à la veille de l’élection, ont peut-être influencé certaines personnes à voter pour Jean-Marie Le Pen. Le poids des médias est important. La question de l’immigration est une boîte à fantasmes qui nourrit les médias et qui fait vendre.
Mais alors entre l’image donnée par les pouvoirs publics, les médias et la réalité…
Il y a un fossé mais aussi des liens. Un fossé parce que les médias déforment, grossissent ou minorent parfois certaines réalités. Des populations dont on ne parle jamais peuvent pourtant être dangereuses ou stigmatisées. Je pense aux Chinois ou aux Portugais qui pendant longtemps ont été absents des médias en bien comme en mal d’ailleurs. Tandis que d’autres populations sont omniprésentes.
Il y a d’un côté la réalité du racisme, de la xénophobie ou de l’intégration que l’on mesurerait avec des chiffres mais sans être certain d’être dans la vérité absolue et de l’autre les représentations. C’est à dire la manière dont on regarde les migrants. Ces deux aspects doivent être confrontés. Parce que la réalité ne va pas sans sa représentation et la représentation pas sans la réalité qui la sous-tend. Mais quelles sont les distorsions ? Pourquoi à un moment donné, parle-t-on beaucoup plus des Arabes ?
Pour quelles raisons passe-t-on brutalement d’une vision positive à une vision négative ? Pourquoi la question du voile islamique va provoquer une montée de boucliers et dans quel contexte ?
Si on travaille sur l’immigration seulement en terme de chiffres, d’entrées, de sorties et de politiques publiques, il manque un aspect très important qui est la manière dont le pouvoir et les médias gèrent ces sujets. Parce qu’évidemment, dans les cadres structurants de la représentation de l’immigration, il y a forcément le pouvoir médiatique, le pouvoir politique et l’administration.
N’est-ce pas la preuve que la France n’a toujours pas accepté son immigration ?
Elle l’accepte mais avec difficultés. La question de l’intégration met en scène une acceptation mais sur un temps long. Et c’est là tout le problème : une France qui accepte et une France qui n’accepte pas. Rien n’est jamais acquis en fait. Il serait simpliste de déclarer que les Français n’acceptent pas les immigrés. En revanche ce que l’on peut dire, c’est que l’acceptation est un long processus. Dans les années 50 et 60, le sujet de l’immigration n’était pas posé mais cela ne veut pas dire que le racisme n’existait pas dans la société française. Je pense que cette question de l’acceptation doit être posée dans un cadre complexe. L’histoire montre que les vagues d’immigration s’intègrent et donc que finalement il y a acceptation. Mais cela se fait très souvent dans le mode du conflit et surtout cela demande du temps.
Selon vous, la politique menée par le gouvernement aura des conséquences lourdes ?
Oui et non. Certes des mesures ont été prises mais les politiques d’immigration par définition sont des politiques qui justement jouent de ces représentations. Très souvent la politique de Sarkozy est une politique qui s’adresse aux médias avant tout, parfois irréalisable d’ailleurs. Mais qui peut être supplantée par une évolution politique. Alors, oui sans doute, cette politique peut faire mal. Elle aboutit peut-être à des chimères médiatiques qui font que bien souvent ce qui est monté d’une certaine manière par un gouvernement peut être démonté par un autre.
Le danger n’est-il pas d’oublier toutes les richesses que l’immigration peut apporter à la France ?
Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour considérer que l’immigration apporte à la France. Prenez la Cité nationale de l’immigration à Paris, ce qui se fait également à Marseille sur un certain nombre de manifestations y compris culturelles … Depuis des décennies, il y a une série de mobilisations sur l’idée de prendre en considération cette France qui s’est construite par les apports multiples etc. Alors, cela a du mal effectivement à passer au sein de la majorité de l’opinion publique... Mais je dirais qu’il y a pas mal de militantisme, d’attentions politiques et médiatiques qui permettent sans doute de prendre en compte y compris chez les enseignants et dans leur enseignement que les migrants ont parfois souffert pour la France. C’est un processus qui est en cours. Il faut probablement le confirmer mais des structures y travaillent.
5/12/2011, Sandrine Guidon
Source : La Marseillaise
Le foulard est de nouveau à l'ordre du jour. Après le jugement d'octobre dernier, validant la décision de la direction de la crèche Babyloup contre une de ses puéricultrices, qui portait un voile, deux autres affaires mettent le hidjab sur le devant de la scène.
La première affaire est la décision du tribunal administratif de Montreuil, rejetant le recours d'une mère du collectif Mamans toutes égales, qui réunit des personnes de toutes convictions, contre la modification du règlement intérieur de l'école Paul-Lafargue de Montreuil. Cette modification impose aux parents accompagnateurs des élèves en sortie scolaire de ne pas porter de signes religieux.
Les attendus de cette décision valent leur pesant de moutarde. En effet, le tribunal administratif, pour être juridiquement correct, énonce deux perles.
La première perle est que le règlement intérieur, ainsi modifié, «ne (porte) pas une atteinte excessive à la liberté de pensée, de conscience et de religion». L'excès en tout étant un défaut, nous voilà bien soulagés! Sauf qu'il faudra veiller à mettre l'ensemble de nos lois et notre Constitution en conformité avec une aussi belle décision.
Deux mesures urgentes doivent immédiatement être prises. La première concerne la loi de 1905. Aristide Briand, quel étourdi!, a laissé passer un fâcheux Article Ier qui affirme: «la République assure la liberté de conscience». Or c'est complètement ringard. Désormais, il faut remplacer cette malencontreuse affirmation par une formulation beaucoup plus laïque: «La République ne porte pas une atteinte excessive à la liberté de conscience».
Autre mesure nécessaire: en 1958, un autre étourdi, Charles de Gaulle, a laissé passer un tout aussi fâcheux Article I, dans la Constitution de la Vème république: «La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale (...) Elle respecte toutes les croyances». Aller, ouste, supprimons cette dernière phrase pour la remplacer par cette magnifique affirmation: «La France est une République (...) laïque (...). Elle ne porte d'atteinte excessive à aucune croyance.». Et il en est ainsi de toutes les libertés: les fadettes ne constituent pas, bien sûr, une atteinte excessive à la liberté d'information!
La seconde perle énoncée par le tribunal est la suivante: rien dans la loi ne déclare que le règlement Intérieur d'une école «soit tenu de respecter ou de contribuer à la cohésion sociale». Alors là, bravo, bravissimo! D'ailleurs, le Haut conseil à l'Intégration a applaudi des deux mains. Ou irait-on, en effet, si l'école laïque et républicaine se fixait parmi ses objectifs de contribuer, ou même (seulement) de respecter la cohésion sociale, voire de favoriser le vivre-ensemble, et même, horreur, de lutter contre les discriminations? Je vous le dit tout net: la République ne tarderait à être en grand danger. Pire, au bout d'un certain temps, le Haut Conseil à l'Intégration risquerait même d'être devenu inutile. Quel cauchemar!
Par des conférences et des cours, j'ai parlé de la laïcité dans 40 pays de tous les continents. Bien souvent, les personnes des Ambassades de France que je rencontre trouvent que la «laïcité française est mal comprise». Et si, au contraire, les habitants de la planète qui ne disposent pas du merveilleux privilège d'être Français, comprenaient néanmoins très bien les déformations que certaines autorités de notre pays font subir à la laïcité? Si c'était ce type de décision qui fait obstacle à la compréhension de la laïcité, dont la France se targe souvent d'être la propriétaire?
Seconde affaire: les propositions de loi concernant les crèches et centres de loisirs déposées au Sénat, où la gauche est maintenant majoritaire. Françoise Laborde, sénatrice PRG de Haute Garonne, voulait interdire le port de signes religieux à tous les professionnels de la petite enfance, publics ou privés. Elle suivait une réclamation du Haut Conseil à l'Intégration qui prétend les interdire à «toutes les structures privées des secteurs social, médico-social ou de la petite enfance». Les chevènementistes ont abondé dans ce sens. Cependant, une telle loi pourrait être retoquée par la Cour européenne comme contraire aux «droits de l'homme et libertés fondamentales».
Le sénateur socialiste du Val d'Oise, Alain Richard, a refreiné quelque peu les ardeurs de sa collègue. Il propose d'étendre aux crèches et centres de loisir la notion de «caractère propre» provenant de la loi Debré de 1959, sur l'enseignement privé sous contrat, loi considérée à l'époque par les socialistes, comme anti-laïque par excellence! Mais ainsi, l'atteinte à la liberté de conscience ne serait pas «excessive»! Finalement, la stratégie de l'UMP et de Guéant qui ont dissocié la «liberté religieuse» de la laïcité, pour faire de la première un renouveau des liens entre la religion et l'Etat, et de la seconde le synonyme d'un contrôle de la religion des individus serait ainsi avalisée par le PS! Un tel projet aurait, sans doute, les voix de l'UMP qui pourrait alors déclarer que son fameux débat d'avril dernier était précurseur.
Il y aurait désormais, officiellement deux structures, une avec interdiction de porter des signes religieux ou d'avoir chez soi des objets religieux, quand on accueille des enfants à domicile, et l'autre (recevant également des fonds publics) considérée comme ayant un caractère confessionnel où cette obligation ne s'imposerait pas. Alors que la loi Debré tenait compte du fait de l'existence d'un enseignement confessionnel, cette mesure va développer un secteur confessionnel là où il n'existe que de façon marginale. Très vite, ce secteur pourra ne pas se limiter aux signes et objets religieux. Quand au secteur «laïque», ainsi atrophié, s'il peut faire regarder par nos chers bambins, des heures durant, des émissions de télévision plus ou moins débiles et pleines d'encarts publicitaires afin de remplir leur «espace de cerveau disponible», ce sera «Cachez ce signe et cet objet religieux qu'ils ne sauraient voir», bien que cela les indiffèrent comme l'an quarante. Ils voient bien d'autres choses beaucoup plus agressives et perturbantes!
Rappelons qu'après la loi de 1905, les municipalités ont accordé des subventions à des œuvres catholiques et à des patronages paroissiaux. La pratique se généralisant, certains ont alors protesté. Une déclaration de Pierre Bourdan, Ministre de la Jeunesse dans le gouvernement du socialiste Paul Ramadier, en 1947, un an après que la laïcité ait été inscrite dans la Constitution, a mis fin au débat. Lorsqu'un mouvement à un but «principalement éducatif», a-t-il déclaré, peu importe qu'il soit «teinté de confessionnalisme»: si «dans le domaine éducatif, les services rendus sont évidents, j'estime que ce mouvement a droit à une subvention». En ce temps-là, la laïcité se préoccupait de liberté de conscience et de cohésion sociale. C'est notamment pourquoi, d'ailleurs, l'extrême droite ne pouvait s'en réclamer.
A première vue, c'est quand même extraordinaire que, quand la gauche redevient majoritaire au Sénat, une de ses fortes priorités soit de faire la chasse aux femmes qui portent un foulard, de les exclure le plus possible du marché du travail, alors que l'on sait très bien que pouvoir travailler est, pour une femme, un facteur essentiel d'autonomie. Tout est fait pour les désocialiser et les mettre sous la dépendance de leur mari. Et le pire c'est qu'au bout du compte, les mesures répressives et excluantes qui sont ainsi concoctées ont plus de ‘chance' d'être appliquées que le droit de vote des étrangers aux élections municipales.
Le parti socialiste se veut l'hériter de Jaurès. Avec cette proposition de loi, il se montre plutôt le successeur d'un Guy Mollet. Rappelons que Jaurès, en son temps, s'est fait traiter de «socialiste papalin», et accusé de vouloir le «recul» de la laïcité, par une loi qui «consacre l'asservissement des prêtres et des fidèles catholiques au joug romain» (La Dépêche du Midi, 26 avril 1905). Cela, parce qu'il défendait une loi de séparation conciliante à l'égard du catholicisme. Mais dans le même quotidien, il avait expliqué ses raisons: la loi de séparation doit se montrer accommodante, créer une laïcité acceptable par tous, pour que la «démocratie puisse se donner toute entière à l'œuvre immense et difficile de réforme sociale et de solidarité humaine que le prolétariat exige» (La Dépêche du Midi, 15 août 1904). Jaurès prônait une stratégie à long terme, où les catholiques seraient progressivement gagnés par des «impressions de laïcité» (21 avril 1905). Cela a mis un bon demi-siècle (Vatican Ii a commencé en 1962). Jaurès ne se servait pas de la laïcité comme un masque pour cacher son impuissance à résoudre les problèmes sociaux. C'est ainsi qu'il a aidé Briand à construire une œuvre durable, irréversible.
Et aujourd'hui, on aurait pu espérer que la victoire de la gauche au Sénat relancerait la lutte contre les discriminations. Dix des vingt-six mesures préconisées par la Commission Stasi, en 2003, concernent cette lutte. Et la Commission écrit: «S'il est nécessaire de promouvoir la laïcité, celle-ci ne retrouvera sa légitimité que si les pouvoirs publics et l'ensemble de la société luttent contre les pratiques discriminatoires et conduisent une politique en faveur de l'égalité des chances». Chirac avait au moins créé la HALDE, qui a contenu la loi du 15 mars 2004 dans les limites dans laquelle elle a été votée. Pour la droite sarkoziste, mais aussi pour une fausse gauche, ce travail de la HALDE était blasphématoire. La HALDE a été normalisée, avant de se trouver supprimée et intégrée à un ensemble où «qui trop embrasse, mal étreint». Si la gauche veut être fidèle à Jaurès, il faut qu'elle relie promotion de la laïcité (bien en panne au niveau de l'Etat) et lutte contre les discriminations.
06/12/2011, Jean Baubérot
Source : Médiapart
Les deuxièmes rencontres de la laïcité, organisées ce mardi à l'Assemblée nationale à l'initiave du Groupe socialiste, ont été l’occasion pour le candidat François Hollande d’apporter ses réponses aux questions que rencontre l’application des principes laïques : construction et rénovation de lieux de culte, mixité, repas à l’école, crèches, contestation des programmes scolaires, prières dans la rue…Pour le candidat socialiste à la présidentielle, « les principes de la loi de 1905 ne sont pas négociables ».
François Hollande propose des les inscrire dans la Constitution et de les mettre "strictement" mais « sereinement » en pratique. Pas de financement public des lieux de culte et de prières dans la rue mais à la condition que l’Etat et les collectivités locales « s’assurent qu’aucun obstacle n’en freine l’ouverture ».
Même position sur le maintien de l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, sur la neutralité des crèches qui doivent rester à « l’abri de tout prosélytisme », sur les cantines scolaires où « les menus ne doivent pas être prétextes à des tables séparés » , sur les règles communes dans les entreprises et les commerces qui ne peuvent être « prétextes à discrimination ».
Une conception de la laïcité qu’il veut « apaisée et fraternelle ». Pour appuyer cette démarche, un guide pratique de la laïcité a été conçu par la Fondation Jean Jaurès, sous la direction de Jean Glavany, à destination des élus locaux pour les aider à résoudre les questions liées au quotidien auxquels ils sont appelés à répondre..
Un « Guide pratique de la laïcité pour les élus de la République », rédigé sous la direction du député socialiste Jean Glavany,a été présenté à cette occasion. Basé sur un travail de terrain mené par Dounia Bouzar, anthropologue, ce guide a pour objectif "d’aider les élus locaux confrontés à des difficultés concrètes, sensibles et quotidiennes dans la gestion de collectivités locales", selon la fiche de présentation de ce guide.
LE GUIDE PRATIQUE DE LA LAÏCITÉ
"Ce guide pratique de la laïcité pour les élus de la République veut satisfaire un double objectif : d’une part aider les élus, confrontés fréquemment dans leurs responsabilités et leur gestion quotidienne à des situations qui heurtent davantage que dans le passé des habitudes séculaires ; d’autre part opposer à la confusion créée et entretenue autour du principe fondamental de laïcité une nécessaire et urgente clarification, la clarification par le concret", précise l'introduction, soulignant
qu"On avance quelquefois que la laïcité doit tenir compte de la diversité des pensées, traditions, options spirituelles,
comme si elle ne s’en était pas souciée. Faut-il rappeler que la laïcité, si elle respecte cette diversité, oblige à la dépasser
par des principes de vie commune ?".
Concernant la gestion des lieux de culte, le guide note que:
"Certains voudraient remettre la loi de 1905 en question sous prétexte que les musulmans ont besoin d’aide financière pour construire leurs mosquées. Le retour de terrain prouve que ce débat est infondé. En fait, lorsque les musulmans ont rassemblé la somme suffisante pour construire leurs lieux de culte, ce sont de nombreux élus conservateurs qui abusent de leur droit de préemption et refusent la cession de terrains. A tel point que le ministère de l’Intérieur a dû délivrer plusieurs rappels, dont celui de la note écrite du 14 février 2005: "la construction et l’aménagement des lieux de culte ne sont soumis à aucune formalité ou autorisation autre que celles prévues d’une façon générale par le code de l’urbanisme ». L’étude de l’obtention du permis de construire doit être effectuée "sans esprit d’exclusion ou de rejet ».
"Que dit la loi ? Dans son article 2, la loi de 1905 explicite la séparation des pouvoirs entre l’Etat et les Eglises : l’Etat ne finance aucun culte. « Financer un culte » signifie verser des subventions, directes ou indirectes2 à une association ou pour l’édification d’un lieu de culte. Depuis la loi, ce financement incombe aux communautés religieuses. Pour s’organiser, celles-ci peuvent se constituer en associations relevant de la loi de 1901 ou de la loi de 1905. La loi du 1er juillet 1901, "relative à la liberté d’association", constitue le droit commun. L’association doit avoir un objet social limité à un but précis ; elle admet ses membres par délibération. Une association "loi 1901" peut être subventionnée par l’Etat si son objet n’est pas cultuel. Mais une association « à tendance confessionnelle » peut aussi être placée sous le statut de la loi de 1901 sachant qu’elle ne bénéficiera d’aucune subvention publique ni d’avantage fiscal. La loi du 9 décembre 1905, "concernant la séparation des Eglises et de l’Etat », accorde un statut aux associations cultuelles, c’est-à-dire aux structures dont l’objet exclusif est de subvenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice d’un culte. Tout en respectant le principe de non-financement, l’Etat peut faciliter la construction de nouveaux lieux de cultes par l’intermédiaire de ces associations dont l’objet et les règles de fonctionnement sont stipulés aux articles 18 et 19 de la loi".
6/12/2011
Source : Atlas info
L'OIM dénonce un débat sur la migration "tendancieux, polarisé et négatif"
L'OIM (Organisation internationale des Migrations) a dénoncé dans son rapport annuel publié mardi un débat sur la migration "excessivement tendancieux, polarisé et négatif".
"La migration demeure un phénomène encore largement incompris à notre époque, pourtant caractérisée par une mobilité humaine sans précédent", indique l'organisation internationale dans son rapport 2011, "Etat de la migration dans le monde: bien communiquer sur la migration".
"Il est clair que la migration est souvent invoquée pour masquer les peurs et les incertitudes de la population face aux problèmes du chômage, du logement et de la cohésion sociale dans les pays d'accueil", a affirmé le directeur général de l'OIM William Lacy Swing.
Un discours faussé sur la migration, poursuit le rapport de l'OIM, contribue "à la propagation de sentiments anti-migrants, qui ont ressurgi depuis peu dans de nombreuses régions du monde".
Le rapport cite des enquêtes montrant que la taille de la population migrante est souvent exagérée. En Italie, le pourcentage de migrants se situait autour de 7% en 2010, alors que la population évaluait ce pourcentage à 25% selon des sondages d'opinion.
En Espagne, le pourcentage réel était de 14% contre 21% pour le pourcentage supposé.
L'écart est encore plus grand aux Etats-Unis: le public estime à 39% le pourcentage de migrants, contre 14% en réalité.
"Les migrants sont souvent concentrés dans le centre des villes et sont donc plus visibles", selon l'un des auteurs du rapport Gervais Appave.
En outre, il y a souvent confusion entre les catégories d'étrangers: demandeurs d'asile, migrants irréguliers, réfugiés, travailleurs, touristes, étudiants, a-t-il dit.
Les migrants doivent avoir la possibilité de s'exprimer dans ce débat, notamment en utilisant les réseaux sociaux, préconise l'OIM.
Le nombre de migrants internationaux n'a pas beaucoup évolué ces dernières années, selon l'OIM.
En 2010, 214 millions de personnes étaient considérés comme des migrants internationaux, contre 191 millions en 2005, soit toujours environ 3% de la population mondiale.
Les flux migratoires ont néanmoins ralenti: par exemple, aux Etats-Unis, le nombre d'étrangers entrant sur le territoire est passé de 1,13 million en 2009 à 1,04 million en 2010. Au Royaume-Uni, il a baissé de 505.000 en 2008 à 470.000 en 2009, en Espagne à 469.000, contre 700.000.
6/12/2011
Source :AFP
L'UMP et le FN se livrent une rude concurrence pour dénoncer le projet PS d'élargir aux étrangers hors-UE le droit de vote aux élections locales, répétant une bataille déjà engagée en 2007 sur le thème de l'immigration, qui avait alors profité à Nicolas Sarkozy.
De l'interview accordée le 19 octobre à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute par le ministre et co-fondateur du collectif UMP «la Droite populaire», Thierry Mariani, à la venue symbolique jeudi de Marine Le Pen devant les portes du Sénat, les deux camps n'auront pas ménagé leurs efforts pour condamner cette mesure qui n'a aucune chance d'être adoptée dans l'immédiat.
Signe de l'importance accordée par la majorité à cette question, c'est le Premier ministre, François Fillon, qui défendra la position du gouvernement jeudi au Sénat. Nicolas Sarkozy a qualifié d'«hasardeuse» la proposition de loi du PS, alors qu'il s'était montré plus ouvert sur le sujet dans le passé.
Dès la victoire de la gauche au Sénat, fin septembre, la Droite populaire s'était emparée des choses, multipliant les attaques jusqu'au lancement médiatisé d'une pétition, qui aurait recueilli depuis le 19 octobre près de 28.000 signatures, selon le collectif.
Une nouvelle pétition a vu le jour dix jours plus tard... sur le site du Front national, qui revendique lui 47.000 signatures. Et ce mardi, à deux jours du vote au Sénat, le parti d'extrême droite a lancé sa propre campagne, avec un «dépliant-pétition» imprimé à 1,4 million d'exemplaires et 120.000 affiches.
Le tract reprend la position ancienne du chef de l'Etat pour affirmer qu'«Hollande et Sarkozy sont pour» le droit de vote des étrangers et que seule Marine Le Pen s'y oppose.
«C'est profondément malhonnête, la position de Nicolas Sarkozy et de l'UMP est claire. Mais ils se réveillent un peu tard. On a tiré plus vite sur ce coup-là», se félicite auprès de l'AFP, Thierry Mariani.
«Stratégie de neutralisation préventive»
«Ils n'ont aucune légitimité sur le sujet», répond Nicolas Bay, conseiller à l'immigration de Marine Le Pen, qui parle d'une «fausse droite» sarkozyste et qualifie la Droite populaire d'«agence de communication frauduleuse».
Le FN prend néanmoins la question au sérieux. «On est obligé de faire du désenfumage. Le FN était un peu en roue libre sur ces questions en 2007. A l'époque, il a été pensé que la méthode de Sarkozy ne fonctionnerait pas. Or, elle a fonctionné en partie», convient M. Bay.
Avec 10,4% à la présidentielle, et moins de 5% aux législatives, le FN a gardé un souvenir cauchemardesque des scrutins de 2007, qui l'ont laissé sur la paille financièrement. Le parti d'extrême droite n'avait relevé la tête qu'aux régionales de mars 2010.
«Le FN sent à nouveau venir le danger, notamment en raison de la tonalité actuelle qu'a donnée Claude Guéant à la pré-campagne» présidentielle, souligne le politologue et spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus.
«La campagne de l'UMP en 2007 avait consisté à couper l'herbe sous le pied du FN dans la surenchère rhétorique sur l'immigration», ajoute-t-il. En d'autres termes, selon lui, une «stratégie de neutralisation préventive».
Depuis des mois, les cadres frontistes répètent à l'unisson que «cette fois, Sarkozy ne refera pas le coup».
«En 2010, lorsque quelques membres de la droite classique ont essayé d'aborder le sujet de l'identité nationale, ils se sont cassé les dents lors du scrutin des régionales», en veut pour preuve le secrétaire général du FN, Steeve Briois.
6/12/2011
Source : Libération/AFP
Un étranger en situation irrégulière ne peut être emprisonné au seul motif qu'il est sans papiers, a affirmé, mardi 6 décembre, la Cour européenne de justice. L'institution a toutefois reconnu qu'un Etat peut placer un clandestin dans un centre de rétention en attendant son expulsion.
Le droit européen "s'oppose à une législation nationale qui impose une peine d'emprisonnement à un ressortissant d'un pays tiers en séjour irrégulier au cours de la procédure de retour", a indiqué la Cour de Luxembourg dans son arrêt. Cette dernière était appelée à se prononcer dans un différend opposant le gouvernement français à un citoyen arménien, Alexandre Achughbabian, entré clandestinement en France en 2008. Refusant de se soumettre à un ordre d'expulsion, il avait été placé en garde à vue puis en rétention pour séjour irrégulier sur le territoire français.
La législation française punit d'une peine d'emprisonnement d'un an et d'une amende de 3 750 euros, le ressortissant d'un pays tiers qui séjourne irrégulièrement en France, au-delà de trois mois, non muni des documents et visas exigés, notamment de la carte de séjour.
DIRECTIVE RETOUR
Nuance : le droit européen "ne s'oppose pas à une réglementation nationale qui qualifie le séjour irrégulier d'un ressortissant d'un pays tiers de délit et prévoit des sanctions pénales, y compris une peine d'emprisonnement", a précisé la Cour. Elle ne s'oppose pas non plus à un placement en détention en vue de déterminer le caractère régulier ou non du séjour d'un migrant.
Mais, a souligné la Cour, les autorités nationales sont tenues d'agir "avec diligence et de prendre position dans les plus brefs délais". Une fois l'irrégularité du séjour constatée, ces autorités doivent, en principe, adopter une "décision de retour". Cette ultime procédure ouvre une période de retour volontaire, suivie, si nécessaire de mesures d'éloignement forcé. Or, a contesté la Cour, la législation française est susceptible de conduire à un emprisonnement pendant la procédure de retour, ce qui va à l'encontre du droit européen.
La législation européenne sur les conditions d'éloignement des étrangers, dite "directive retour" entrée en vigueur en janvier 2009, prévoit que lorsqu'il est décidé de renvoyer un sans-papiers, ce dernier a entre 7 à 30 jours pour partir de lui-même. S'il ne s'y conforme pas, les gouvernements peuvent utiliser "en dernier ressort" des mesures coercitives "proportionnées", c'est à dire un placement en rétention, "aussi bref que possible", dit la loi européenne. Ce n'est qu'en cas de refus d'embarquer qu'il est possible d'envisager des mesures pénales.
A Paris, dans un communiqué commun, Claude Guéant, ministre de l'intérieur et Michel Mercier, garde des sceaux, ont "pris connaissance avec satisfaction de l'arrêt" car il "ne fait nullement obstacle à ce que les étrangers en situation irrégulière puissent être placés en garde à vue le temps nécessaire pour procéder aux vérifications propres à établir si l'intéressé doit faire l'objet d'une procédure d'éloignement du territoire ou de procédures judiciaires".
6/12/2011
Source : Le Monde/AFP
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A Torrejon de Ardoz, près de Madrid, rien n'est plus comme avant. Cette cité dortoir modèle a su intégrer des milliers d'immigrés venus travailler dans une Espagne en pleine santé économique. Elle est aujourd'hui minée par le chômage et les illusions perdues.
Il y a encore trois ans, dans cette ville de banlieue située à 30 minutes en train de la capitale, les bars étaient pleins et les clients faisaient la queue devant les boutiques de transfert d'argent pour envoyer des fonds à leurs familles.
Aujourd'hui, la plupart des commerces encore ouverts sont déserts. On ne compte plus les centres d'appels téléphoniques, les coiffeurs africains ou les bars qui ont baissé le rideau.
Autant de restes d'une époque dorée, qui avait fait de Torrejon, comme tant d'autres villes de banlieue, un melting pot d'immigrés conquérants, peu qualifiés mais qui trouvaient du travail facilement, surtout dans la construction ou dans les services.
Dans cette ville, un quart des 118.000 habitants sont des immigrés. Surtout Roumains, Latino-américains ou Africains. Ces quinze dernières années, l'Espagne, en pleine euphorie de la construction, a accueilli plus de cinq millions d'étrangers. En 2005, le pays a même régularisé 600.000 travailleurs en situation irrégulière.
"On s'était habitué à la belle vie, aux loisirs, on avait pu acheter un bout de terrain dans notre pays, on faisait venir nos familles. Mais tout ça c'est terminé", résume Magali Quezada, une Péruvienne arrivée il y a dix ans à Torrejon.
Aujourd'hui les immigrés sont en première ligne face à la crise.
Luis Mendes, 40 ans, vient de Guinée-Bissau. Quand il est arrivé en Espagne en 1997, il a cru trouver son eldorado. Il a travaillé non stop dans l'agriculture, puis comme ouvrier dans la construction. Il a même obtenu un crédit de plus de 100.000 euros pour s'acheter un appartement de 70 m2.
"rue des expulsions"
"Je gagnais bien ma vie, je gagnais 1.800 euros par mois, car souvent on faisait des heures supplémentaires. C'était assez pour aider ma famille", restée en Afrique, se souvient-il.
"Mais aujourd'hui je ne travaille plus. J'ai touché des allocations chômage pendant un an, mais maintenant je n'en n'ai plus", poursuit Luis, qui partage son appartement avec deux frères, également sans emploi.
Le taux de chômage s'élève à plus de 21,5% en Espagne, et les étrangers sont encore plus touchés, à 32,7%. Beaucoup sont surendettés, après avoir obtenu des crédits faciles, pour acheter un appartement ou une voiture, à une époque où les banques prêtaient sans trop regarder.
Aujourd'hui, Luis ne parvient plus à payer ses traites et pourrait être expulsé d'un jour à l'autre.
Dans la même rue que Luis, tristement surnommée "rue des expulsions", car plusieurs riverains sont menacés, un groupe d'"indignés" a tenté en vain fin novembre d'empêcher l'expulsion de Consuelo Lozano, une Equatorienne de 40 ans, qui devait encore 200.000 euros à sa banque.
"C'était une lutte contre des géants, et moi à côté je ne suis rien", a-t-elle confié, les larmes aux yeux, peu après avoir rendu la clef de son appartement.
Ces immigrés pensent-ils aujourd'hui à rentrer dans leur pays ?
Certains aimeraient partir, mais comme Consuelo, sont coincés en Espagne par un emprunt immobilier ou des dettes à rembourser.
Si elle a pu renvoyer ses enfants en Equateur, cette femme de ménage au chômage est contrainte de rester en Espagne, sous peine de transmettre sa dette à sa soeur, qui s'était portée caution pour son appartement.
Pas question de retour non plus pour Luis: "C'est très dur, je vis très mal" cette situation, mais "c'est encore pire dans mon pays", confie-t-il.
6/12/2011, Virginie GROGNOU
Source : AFP
L'Association culturelle maghrébine du Neuhof devrait déposer en janvier une demande de permis de construire pour une salle de prière musulmane dans l'ex-caserne Solignac. En cause, la transformation, en maison de l'enfance, du bâtiment qui abrite sa salle de prière, place de Hautefort. « 450 personnes y prient le vendredi, une cinquantaine le reste de la semaine, explique Abderrahmane Merah, le président de l'association. Le nouveau lieu sera assez grand pour les accueillir. Ce sont d'anciennes chambres d'officiers que nous allons détruire pour créer une salle de prière pour les femmes, et deux pour les hommes. » Le coût des travaux, 600 000 €, sera pris en charge par les fidèles. Propriétaire des murs, la ville est prête à signer un bail emphytéotique. Selon Abderrahmane Merah, la salle devrait « ouvrir en septembre prochain ».
05.12.11, P. W.
Source : 20 minutes.fr
Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant est reparti en France les mains vides. La visite de quelques heures qu’il a effectuée dimanche 4 décembre à Alger ne lui aura pas permis d’obtenir la révision de l’accord de 1968 sur l’immigration algérienne en France. « M. Guéant est venu principalement pour discuter des accords de 1968. Il a réitéré la demande de son pays quant à la révision de ces accords », explique à TSA une source gouvernementale algérienne. Sur ce dossier, Alger a refusé de céder, affirme la même source.
Dahou Ould Kablia a réitéré à Guéant « la position d’Alger qui refuse la révision ou l’annulation de ces accords ». Ces derniers donnent aux immigrés algériens établis en France certains avantages sur les immigrés des autres pays, notamment l’obtention de la carte de séjour de 10 ans. Et surtout la régularisation automatique des immigrés clandestins après dix ans de présence sur le territoire français. « Les négociations sur ces accords sont au point mort. Il n’y a aucune avancée. La France veut un round de négociations en dépit de l’échec des précédents pour convaincre l’Algérie d’accepter la révision de ces accords », affirme notre source.
Immigration : Alger veut un renforcement des acquis des accords de 1968
Face à l’intransigeance d’Alger, M. Gueant a expliqué que la France ne pouvait pas accorder des avantages aux immigrés algériens en raison de l’évolution des lois sur l’immigration au sein de l’Union européenne et de l’espace Schengen dont elle est membre, précise notre source. « L’Algérie refuse d’accéder à la demande française de revoir les accords de 1968. M. Guéant a tenté rassurer en proposant en échange les mêmes avantages que ceux accordés aujourd’hui par son pays au Maroc et à la Tunisie en matière d’immigration, dont l’obtention de visas de un an à cinq ans », explique notre source.
Mais pour les Algériens, « les consultations informelles avec la partie française sur l'accord de 1968 doivent porter, avant toute chose, sur les conditions dans lesquelles différentes administrations françaises appliquent les dispositions de cet accord qui est né, comme chacun le sait, dans des circonstances historiques bien connues et qui doit donc garder son caractère exceptionnel pour préserver les droits acquis de nos ressortissants légalement installés en France », explique à TSA une autre source gouvernementale algérienne. « Il est clair, dans notre compréhension, qu'il s'agit plus de la consolidation des dispositions avantageuses de cet accord que de poursuivre un exercice qui consiste à le vider de sa substance en l'alignant sur le régime de droit commun », précise‑t‑elle.
5/12/2011, Ratiba Bouadma
Source : TSA
Jeudi 8 décembre, le Sénat examinera une proposition de loi sur le droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers. Selon Hervé Andrès, politologue, «refonder la citoyenneté à partir de la résidence, au moins pour certains scrutins, c'est faire le choix de la démocratie».
La question du droit de vote des résidents étrangers est débattue en France depuis de longues années et elle arrive probablement à un tournant avec la possibilité d'une révision constitutionnelle dans les mois à venir, en fonction des votes du Sénat en décembre 2011, puis des élections en 2012.
L'enjeu central de ce débat est la démocratie. Bien sûr, la démocratie ne se limite pas au droit de vote. Mais aujourd'hui, dans un cadre démocratique, le vote est le principal outil à la fois instrumental et symbolique de la citoyenneté. Il est l'instrument par lequel chaque citoyen exprime sa voix et contribue effectivement aux décisions qui concernent l'ensemble de la société. Et il est également l'outil symbolique par lequel chaque citoyen se manifeste en tant que membre d'une communauté politique, qu'il s'agisse d'une collectivité locale ou d'un ensemble plus vaste comme la France ou encore l'Europe. Le vote est l'acte qui légitime les décisions prises au nom de l'intérêt général, et il vaut consentement à ces décisions. Il est un acte individuel qui n'a de sens que dans une collectivité et il marque donc l'appartenance à une communauté de destin.
Quelle communauté politique ?
Ainsi, la question de savoir qui sont les citoyens est importante. Tracer d'une façon ou d'une autre les frontières de la citoyenneté n'est pas anodin, et cela revient à construire d'une façon ou d'une autre la communauté politique elle-même. La communauté politique est un certain type de communauté, qui se distingue de toute autre communauté (culturelle, religieuse, économique, etc.) par le type de lien qui est tissé entre ses membres. La communauté politique est définie par le lien politique, c'est-à-dire, celui de l'engagement dans la Cité, espace où sont mis en commun les intérêts particuliers et où la résolution des problèmes tente de dépasser la violence. Fondamentalement, participer à la communauté politique, en démocratie, c'est reconnaître l'égalité entre tous les citoyens, c'est reconnaître leur diversité et leur liberté. C'est accepter les règles du vivre-ensemble sans lesquelles il n'est pas de société démocratique.
Dans le débat sur le droit de vote des résidents étrangers, deux conceptions de la communauté politique s'affrontent.
D'un côté, on prétend définir la communauté des citoyens par la nationalité. La nationalité comporte une dimension d'identité individuelle et collective, ethnique et culturelle. D'un point de vue juridique, il s'agit avant tout d'un statut liant une personne à un Etat souverain. L'étranger, juridiquement, c'est celui qui n'a pas la nationalité. C'est l'Etat qui définit unilatéralement les normes par lesquelles une personne est un ressortissant de cet Etat ou un étranger. C'est le hasard de la naissance (sur le sol de tel ou tel ou pays, ou avec des parents de telle ou telle nationalité) qui impose à une personne sa nationalité. L'immense majorité des Français doivent leur nationalité au hasard de leur naissance et ce n'est donc pas un choix libre. C'est l'Etat qui attribue à chacun sa nationalité, et c'est lui qui désigne les étrangers. Cette désignation est une assignation à un statut particulier et précaire. Marquée par l'expérience du 20e siècle, où des millions de personnes apatrides se sont retrouvées sans droit, la philosophe Hannah Arendt a averti des dangers qu'il y avait à faire dépendre des Etats le « droit d'avoir des droits ». Cela a conduit à faire émerger des droits universels de l'être humain par-delà les Etats, pour protéger l'humanité toute entière. Aujourd'hui, la position consistant à exclure les étrangers hors de la citoyenneté, au nom d'une souveraineté sourcilleuse, revient à les assigner dans une position inférieure, hors de la communauté politique. Tant que des Etats existent, il est sans doute inéluctable que les Etats tracent la frontière entre leurs ressortissants et les étrangers. Il ne s'agit pas de nier les identités particulières ou les nationalités. Mais on peut tout de même s'interroger sur la légitimité d'une exclusion des droits politiques (et en particulier, du droit de vote). A partir du moment où la citoyenneté se manifeste à différentes échelles, l'on peut notamment s'interroger sur la pertinence d'une exclusion (au nom de la souveraineté étatique) de la vie politique locale.
C'est pour répondre de façon ouverte à cette interrogation qu'une autre vision est apparue, qui consiste à ne pas enfermer la citoyenneté dans la nationalité étatique, mais à la refonder à partir d'un autre type d'appartenance, et en l'occurrence, à partir de la résidence. La citoyenneté de résidence consiste à définir la communauté politique non pas à partir de la seule définition de l'Etat (étrangers / nationaux), mais à partir de l'appartenance à une communauté de destin. C'est parce que les résidents (quelle que soit leur nationalité) sont soumis aux mêmes règles qu'ils doivent tous pouvoir participer à leur légitimation, à leur consentement. Ainsi, si les étrangers doivent pouvoir voter (au bout d'une certaine durée de résidence), ce n'est pas par charité, c'est tout simplement parce qu'ils sont déjà, d'une certaine façon, des citoyens. Du coup, c'est une certaine vision de la démocratie qui s'affirme là, qui ne peut jamais être circonscrite par la souveraineté de l'Etat, et qui demande sans cesse à être réinventée, à partir de la participation des citoyens eux-mêmes. Cette perspective revient à l'essence de la démocratie (la démocratie, c'est le pouvoir du peuple !). Elle s'inscrit dans l'héritage universaliste des révolutions du 18esiècle.
L'histoire montre que les limites du corps électoral ne sont pas naturelles mais qu'elles sont le fruit des luttes et des constructions politiques (en France : instauration d'un suffrage « universel » en 1848, droit de vote des femmes en 1944, abaissement à l'âge de 18 ans en 1974, puis extension du droit de vote municipal et européen aux citoyens de l'Union européenne en 1992, par exemple). Rien n'est naturel. Dans l'empire colonial français, la nationalité était distincte de la citoyenneté (les indigènes avaient globalement les devoirs des Français sans avoir les droits de citoyens), et aujourd'hui, on prétend refuser le droit de vote des étrangers au nom d'une équivalence proclamée entre les deux concepts (« la citoyenneté, c'est la nationalité », nous dit-on). Et alors que les Européens pouvaient, dans l'empire colonial, devenir citoyens plus facilement que les indigènes colonisés, aujourd'hui, les citoyens européens bénéficient du droit de vote municipal et européen, dès le début de leur résidence en France, sans aucune condition d'assimilation et sans naturalisation. Cette double discrimination (entre Français et étrangers, et entre étrangers européens et extracommunautaires) est intenable politiquement : « Comment peut-on expliquer qu'un Finlandais qui vient d'arriver dans la commune puisse voter, alors qu'un Marocain qui y a construit les routes depuis 30 ans ne le peut pas ? », entend-on régulièrement.
« Ils n'ont qu'à demander la naturalisation »
Dans ce débat, on a longtemps affirmé que la nationalité, c'était la citoyenneté de l'Etat-nation. Cette opinion est respectable. Mais outre que cette affirmation n'est pas conforme à la réalité historique et à la situation politique d'aujourd'hui, elle est surtout porteuse de dangers pour la cohésion sociale. Le refus du droit de vote des résidents étrangers construit d'une certaine façon la France d'aujourd'hui, en renvoyant l'étranger à son altérité indépassable et menaçante, au lieu de reconnaître la réalité d'une participation déjà effective à la vie publique. De fait, les fantasmes agités par les dirigeants de l'extrême-droite alimentent la xénophobie. Il suffit de parcourir les commentaires de certains internautes et de lire les propos de certains dirigeants politiques pour voir combien dans le refus du vote des étrangers, s'affirme le refus de l'étranger tout court.
Certains opposants au droit de vote local des résidents étrangers s'inquiètent du risque de « saucissonnage » de la citoyenneté, ou de « citoyenneté à deux vitesses ». Leur objection ne vise pas à accorder aux étrangers une citoyenneté pleine et entière (en étendant le droit de vote à toutes les élections), mais à leur dénier toute citoyenneté. Bref, à la citoyenneté à deux vitesses, ils préfèrent« pas de citoyenneté du tout ».Ou alors, ils préfèrent que l'étranger ne soit plus étranger, qu'il disparaisse comme tel. « S'ils veulent voter, ils n'ont qu'à demander la naturalisation », affirme-t-on sincèrement ou de façon péremptoire. Observons tout d'abord que les deux propositions (droit de vote des résidents étrangers, et acquisition de la nationalité) ne s'opposent pas, ni en droit, ni dans la réalité politique. Elles cohabitent dans de nombreux pays et ne sont pas antinomiques comme on l'affirme souvent. Ce n'est pas parce que l'acquisition de la nationalité serait difficile dans certains pays qu'on y aurait accordé le droit de vote aux étrangers. Au contraire, certains pays ont simultanément ouvert leur nationalité et accordé le droit de vote des étrangers. Et ces dernières années en France, non seulement on a continué à refuser le droit de vote des résidents étrangers, mais on a durci les conditions d'accès à la nationalité. Les impératifs d'assimilation exigée opèrent une sélection naturelle des candidats à la naturalisation, privilégiant ceux qui sont les plus diplômés, qui ont le capital culturel le plus important et ceux qui sont arrivés les plus jeunes ou depuis le plus longtemps. Selon le sociologue Abdelmalek Sayad, la « naturalisation » s'apparente à une« opération de magie politico-sociale », à « un rite de transsubstantiation », qui consiste à transformer les étrangers (véritables « corps étrangers ») en « naturels »d'un pays. Cette opération s'adresse aux potentiels naturalisés, en exigeant d'eux qu'ils abandonnent leur propre nature, mais aussi aux nationaux (en leur disant qu'ils participent d'un corps collectif déjà donné). Ce qui s'affirme là, dans l'exigence de naturalisation, c'est une conception essentialiste de l'Etat-nation, donné comme une nature, et non comme une construction politique. Et d'ailleurs, cette opération magique échoue à faire de l'étranger naturalisé un Français comme les autres, quand son nom, son apparence physique ou son appartenance religieuse l'exclut du groupe majoritaire et l'expose aux discriminations systémiques. Ainsi, la naturalisation est loin de« résoudre les problèmes » et ne peut être présentée comme la voie royale à l'intégration. Par contre, l'exigence de cette procédure, qui est loin d'être aussi simple que l'affirment ceux qui commencent leur phrase par « ils n'ont qu'à », contribue à renforcer l'altérité de l'étranger, qui finalement, « s'il est étranger, c'est parce qu'il le veut bien ». Une position raisonnable consiste sans doute à proposer les deux voies (acquisition de la nationalité et droit des résidents étrangers) comme complémentaires et contribuant à une meilleure intégration de toute la société. Accompagner ses parents au bureau de vote constitue assurément la meilleure façon de se préparer à la vie démocratique.
A condition de réciprocité ?
L'exigence de réciprocité est également souvent avancée dans le débat sur le droit de vote des étrangers, notamment pour fermer à l'avance la porte à toute ouverture en la matière. Mais est-ce que ceux qui réclament cette réciprocité sont prêts à ouvrir le droit de vote aux ressortissants des pays qui accordent le droit de vote aux Français ?
C'est le principe suivi par l'Espagne, qui a mené une offensive diplomatique en 2009-2010 aboutissant à accorder le droit de vote municipal à la majorité des résidents étrangers (notamment, les originaires d'Amérique du Sud, très nombreux en Espagne). Du fait de l'importance numérique des Marocains en Espagne, cela a eu pour effet d'entraîner le Maroc à ouvrir également son droit de vote municipal aux étrangers. L'article 30 de la nouvelle constitution marocaine adoptée par referendum en juin 2011 dispose que « (...) les étrangers (...) qui résident au Maroc peuvent participer aux élections locales en vertu de la loi, de l'application de conventions internationales ou de pratiques de réciprocité ».Est-ce que, en France, ceux qui s'abritent derrière la réciprocité sont prêts à accorder le droit de vote aux ressortissants des Etats qui l'accordent déjà aux Français ou se déclarent prêts à le faire sur la base de la réciprocité ? Il s'agit des citoyens marocains, mais aussi sud-américains, burkinabés, capverdiens, guinéens, malawites, ougandais, rwandais, zambiens, sud-coréens, néo-zélandais, islandais, norvégiens, trinidadiens, sans parler des ressortissants de certains cantons suisses, de quelques Etats australiens, de quelques villes des Etats-Unis ou encore de Hong Kong ?... Contrairement à ce qui est souvent affirmé, le droit de vote des étrangers n'est pas une exception européenne. Il est généralisé en Amérique du Sud, et il est répandu dans de nombreux autres Etats sur la planète. Et différents modèles coexistent. D'une part, certains pays ouvrent leur droit de vote sur la base de la résidence (ce qui est aujourd'hui proposé en France), d'autres l'ouvrent sur la base des liens coloniaux ou culturels, la communauté de langue ou encore la réciprocité. Le Royaume-Uni, quant à lui, reconnaît le droit de vote et l'éligibilité, y compris lors des élections nationales, aux citoyens du Commonwealth (54 Etats indépendants comme l'Inde et le Pakistan, dont les ressortissants sont les plus nombreux).
La réciprocité est un mécanisme classique de relations entre Etats souverains, dans une certaine conception du monde, héritée des traités de Westphalie en 1648, où seuls les Etats étaient sujets du droit international. Les droits des personnes dépendaient uniquement des droits internes de chaque Etat et des accords entre Etats. Mécanisme lié par excellence au principe de souveraineté, il en montre les limites par l'absurde : comment un Etat souverain peut-il accepter que ses propres lois électorales dépendent des autres Etats ? Faire dépendre les droits des gens ici de la situation dans leur pays d'origine, plus ou moins démocratique, plus ou moins stable revient à donner des clés de sa propre démocratie aux pays d'émigration.
De facto, la réciprocité est une voie qui permet d'avancer (qui permet à des Etats d'ouvrir des droits à de nouvelles catégories de personnes), voire de lancer une dynamique (l'ouverture du droit de vote au Maroc ainsi qu'en Equateur ou à Trinidad-et-Tobago est liée à la démarche de l'Espagne). L'application de la réciprocité pose de nombreux problèmes pratiques. Faut-il la formaliser comme l'Espagne dans des accords bilatéraux, ou l'adopter de façon plus souple ? Faut-il actualiser régulièrement la liste de pays dont les ressortissants peuvent voter en France, et donc, éventuellement, retirer le droit de vote à certains si la législation évolue ? Même si la tendance est plutôt à une généralisation lente de la pratique du vote des résidents étrangers, l'hypothèse d'un retour en arrière ne peut être écartée. Comment traiter les ressortissants des pays où la législation en vigueur ne dépend pas de l'Etat central mais varie selon les régions ou les communes ? Faut-il l'appliquer strictement à l'éligibilité et aux élections nationales ?
En tout cas, si on brandit comme un étendard l'absence de réciprocité pour récuser le droit de vote des étrangers, alors, il faudrait être cohérent avec ce principe et ouvrir effectivement le droit de vote sur cette base, quand ce principe est effectif.
Un choix crucial
En conclusion, le débat sur le droit de vote des résidents étrangers place la société française devant un choix crucial en matière de cohésion sociale. Si on refuse le droit de vote des étrangers, on renforce l'idée que les étrangers ne peuvent être pas « assimilés »,et au fond, qu'ils n'ont pas leur place dans la société. C'est un signe négatif adressé à toute la société. Ouvrir le droit de vote déjà accordé aux Européens aux autres résidents étrangers, c'est prendre acte de la présence effective et active de ces résidents dans la vie de la Cité. Ce n'est pas qu'un choix de société, c'est un choix politique. Restreindre la citoyenneté à la nationalité revient à brandir de façon dérisoire les oripeaux d'une souveraineté d'autant plus revendiquée qu'elle est tous les jours niée par les gouvernements devant les agences de notation et les marchés financiers. Reconnaître la pluralité des formes de citoyenneté, refonder la citoyenneté à partir de la résidence, au moins pour certains scrutins, c'est faire le choix de la démocratie.
5/12/2011, Hervé Andrès
Source : Médiapart
Le nouveau film du marocain Faouzi Bensaidi, "Mort à vendre", sera en sélection officielle du 62ème festival international du film de Berlin prévu du 9 au 19 février prochain.
Dans ce long métrage, une coproduction maroco-franco-belge, les rôles sont interprétés par les acteurs Fehd Benchemsi, Mohcine Malzi, Fouad Labiad, Imane Machrafi, Nezha Rahil, Mohamed Choubi et Faouzi Bensaïd.
"Mort à vendre" est l'histoire de trois pickpockets qui se retrouvent à Tétouan. Les trois jeunes égarés décident, un jour, de changer leur destin en préparant un coup trop lourd et en s'embarquant dans une grande aventure, le braquage d'une bijouterie ayant pignon sur rue dans la ville.
Les trois paumés, nourris de rêves de pouvoir et d'argent, plongent dans le banditisme. Mais les raisons du vol vont diverger et les opposer et leur amitié fait vite de virer à la tragédie.
"C'est un film sur les désirs impossibles qui finissent par tuer ceux qui les portent, les trafics et circulations de tout genre, des biens, des Hommes, des sentiments...et de la mort quand il ne nous reste que ça à vendre ou à acheter, donc de la mort comme commerce, comme croyance, comme lâcheté et comme courage aussi... ", avait dit Bensaid lors de la présentation de ce troisième film de sa carrière, en septembre dernier, au festival de Toronto (Canada).
5/12/2011
Source : MAP
Des rassemblements contre les atteintes aux conditions d'accueil et de traitement des dossiers réservées aux étrangers se tiennent depuis lundi devant les préfectures d'Ile de France, a-t-on appris auprès des organisateurs dont la Ligue des droits de l'homme.
Cette mobilisation citoyenne intervient suite à la réunion, début novembre, de plusieurs organisations, confrontées quotidiennement aux conditions d'accueil et de traitement des dossiers réservées aux étrangers par les différentes préfectures d'Ile de France.
Dans un appel co-signé, ces organisations constatent que les étrangers sont traités partout de la même façon : conditions d'accueil déplorables, refus d'accès et de délivrance de dossier, délais interminables de traitement, absence d'interlocuteurs pour les associations, examens et réponses faits au mépris des droits fondamentaux, qu'il s'agisse du droit à la vie privée et familiale, du droit au travail, du droit aux soins, du droit à l'éducation ou de l'accès à la procédure d'asile.
Elles disent être convaincues que ce "manque de considération" pour les personnes reçues autant que pour les personnels chargés de l'accueil, relève d'une "politique délibérée que l'insuffisance des moyens matériels et humains ne peut suffire à expliquer".
Selon les signataires de l'appel, parmi lesquels le Mrap, France Terre d'Asile, des syndicats et des organisations et des personnalités politiques, cette politique vise, dans le cadre d'une législation de "plus en plus restrictive et répressive", à "limiter les possibilités d'accès au séjour, voire à déstabiliser la population étrangère, qu'elle soit en situation régulière ou privée du droit au séjour".
"Les étrangers sont aujourd'hui les premières victimes, mais comme souvent, la manière dont on les traite est révélatrice des méthodes qui sont déjà appliquées à d'autres ou le seront demain", ont-ils relevé.
A quelque mois de l'élection présidentielle, la France a durci ses conditions d'accueil et de séjour des immigrés. Le parti de la Majorité présidentielle, l'UMP, à l'image du ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui a déclaré qu'il y a "trop d'étrangers" en situation régulière en France", vient d'inviter le thème de l'immigration dans la campagne électorale. Il a dévoilé mardi dernier à Lyon un plan visant à "mieux maîtriser les flux migratoires".
Parmi les mesures phares annoncées, le durcissement des conditions du regroupement familial et d'obtention de la nationalité française, l'augmentation du nombre de reconduites à la frontière et l'accroissement de la capacité d'accueil des centres de rétention administrative.
5/12/2011
Source : Agence algérienne (APS)
Le conseil d'administration de l'OIM (Organisation internationale pour les Migrations) a accueilli lundi 14 nouveaux membres à l'occasion du 60e anniversaire de l'organisation, a-t-on appris auprès de l'OIM.
Il s'agit d'Antigua et Barbades, du Tchad, des Comores, de Djibouti, de l'Ethiopie, de la Guyana, des Maldives, du Nauru, du Mozambique, du Soudan du Sud, des Seychelles, de Vanuata, du Saint-Siège et de la Micronésie.
L'OMI compte désormais 146 pays membres, et son budget a quadruplé en dix ans.
Fondée en 1951 à Genève sous le nom de Comité intergouvernemental pour les migrations européennes (CIME), l'OIM a pris son nom actuel en 1989 en raison de l'élargissement de ses activités à l'Afrique et au Moyen-Orient.
L'organisation est dirigée depuis octobre 2008 par l'Américain William Lacy Swing.
Le budget de l'OIM pour financer 2.900 projets a atteint 1,5 milliard de dollars en 2010.
Selon son porte-parole Jean-Philippe Chauzy, il sera à peu près équivalent en 2011. Ce budget, alimenté par des contributions volontaires, ne dépassait pas les 242 millions de dollars en 1998.
L'OIM emploie actuellement 7.300 personnes dans plus de 100 pays, soit 7 fois plus qu'en 1998.
L'OIM a une structure décentralisée: elle compte seulement 200 personnes à Genève, son siège mondial, un chiffre stable depuis quelques années.
Jusqu'en 2010, l'OIM a porté assistance à 14 millions de migrants.
Entre 2000 à 2010, l'OIM a facilité la réinstallation de 810.000 réfugiés dans un pays tiers, et apporté à plus de 380.000 migrants une aide au retour volontaire et à la réintégration.
5/12/2011
Source : AFP
Date repère : 18 décembre 1990 : les Nations unies adoptent la Convention pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille qui «vont exercer, exercent et ont exercé» un travail pendant «tout le processus de migration». Pour tous, avec ou sans papiers, des droits fondamentaux sont réaffirmés en « considérant la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent fréquemment les travailleurs migrants et les membres de leur famille». La Convention «met en place des normes légales, fournit un cadre pour les lois et politiques nationales reconnaissant les vulnérabilités spécifiques des migrants et promeut des conditions humaines et légales de travail et de vie ». L'année dernière à l'occasion du 20e anniversaire de cette convention, l'Assemblée générale des Nations unies lançait une campagne mondiale pour demander aux Etats de mettre fin aux abus et à l'exploitation des migrants en protégeant leurs droits humains. Il reste que dans le monde entier, ces droits régressent quand ils ne sont pas foulés au pied et que, deux décennies plus tard, seule une quarantaine d'Etats ont ratifié cette convention.
Pourtant, presque tous les Etats sont concernés par les migrations, en tant que pays d'origine, de destination ou de transit des migrants, et pour beaucoup, comme le Maroc, par les trois à la fois. Autre constat : malgré la montée des extrêmes droite en Europe, le nombre des migrants ne cesse d'augmenter: les Nations unies estiment à 214 millions le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance ou de nationalité et près de la moitié d'entre elles sont des travailleurs migrants actifs économiquement. En dehors du système des NU, il y a l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), agence intergouvernementale basée à Genève issue du Comité intergouvernemental pour les migrations européennes, créée en 1951 pour aider la réinstallation des personnes exilées de la Seconde Guerre mondiale. L'OIM, qui compte 125 Etats, une centaine d'observateurs, ONG et Etats observateurs, plus de 340 représentations, plus de 5 500 membres du personnel «croit fermement que les migrations organisées, s'effectuant dans des conditions décentes, profitent à la fois aux migrants et à la société tout entière». Sa mission est d'agir avec ses partenaires pour aider à une bonne gestion des flux migratoires, favoriser la compréhension des questions de migration, promouvoir le développement économique et social à travers les migrations, et œuvrer au respect de la dignité humaine et au bien-être des migrants.
Le Maroc a signé en février 2005 un accord de siège avec l'OIM l'autorisant à instaurer une représentation dans le pays qui vise à «apporter une contribution efficace à la gestion des questions migratoires au Royaume du Maroc». Le bureau de l'OIM, en collaboration avec le ministère italien des Affaires étrangères, a organisé récemment un atelier international sur «La promotion des possibilités de partenariat entre les entreprises marocaines et italiennes». L'OIM souhaitant, selon sa représentante Anke Strauss, «promouvoir les échanges et les possibilités de partenariats en jouant un rôle de facilitateur, rôle essentiel dans un monde globalisé». L'occasion pour nous de faire un entretien avec le représentant de la Fondation Hassan II Abdessalam Ftouh qui a signé une convention entre la Fondation Hassan II et la Confédération nationale de l'artisanat et de la petite entreprise d'Italie la CNA.
LE MATIN : Vous êtes directeur à la Fondation Hassan II. Quel est le rôle de cette fondation ?
ABDESSALAM FTOUH La fondation est une institution qui a été créée en 1989 à la demande des ressortissants marocains à travers le monde et qui joue le rôle d'interface entre l'administration marocaine d'un côté et les migrants de l'autre et d'interface entre les Marocains de l'intérieur et ceux de l'extérieur. Elle est présidée par la Princesse Lalla Meryem et son président délégué est Omar Azziman récemment nommé conseiller de Sa Majesté le Roi. La fondation est organisée en 6 structures opérationnelles dont celle de l'assistance juridique, la promotion économique, le partenariat avec les ONG, le pôle communication et le pôle administration. Nous avons également un observatoire de la migration de la communauté marocaine à l'étranger qui est en fait un centre de recherche qui nous permet de suivre notre communauté et qui édite des documents. Nous avons un effectif de 660 salariés dont 540 enseignants à l'étranger. Parmi nos activités phares, il convient de noter l'organisation dans le cadre du séjour culturel de la venue chaque année d'un millier d'enfants des migrants. La fondation reçoit quelque 200 porteurs de projets par an et traite quelque 700 requêtes dans le domaine économique et près de 2 000 requêtes juridiques et autres…
Pourriez-vous faire une radioscopie rapide de la migration marocaine à travers le monde ?
La population des migrants est estimée à 11% de la population marocaine, soit 3,3 millions. Certains avancent le chiffre de 5 millions, car on pense qu'une partie de la population est déjà intégrée ou n'est pas inscrite dans les consulats. C'est une population jeune, 68% de cette population est en activité, 2,8% seulement ont plus de 60 ans et 29% ont moins de 15 ans. La migration s'est, au fil du temps, féminisée et aujourd'hui près de 46% sont des femmes migrantes. C'est une migration régionale qui a commencé vers les années 60-70 par les régions du centre pour toucher pratiquement toutes les régions. On constate aussi que 43,7% de cette population des migrants est née dans les pays d'accueil. Concernant la répartition spatiale, la France vient en tête, suivie par l'Espagne et l'Italie qui s'est ouverte à l'immigration dans les années 90. En 2007, 400 000 Marocains vivent en Italie dont les 2/3 dans le Nord.
Quelles sont les caractéristiques de cette migration ?
60% des Marocains sont des ouvriers mais nous avons de plus en plus de cadres moyens, soit 19,7% et 12% de ces cadres sont titulaires de Bac+4 au minimum. Cela veut dire que nous assistons à une migration de qualité avec des potentialités scientifiques de plus en plus avérées qui répondent aux exigences de cette politique sélective mise en place par les pays d'accueil. Près de 10% de cette population occupe des professions libérales. Dans les pays d'accueil, l'ascension sociale transgénérationnelle reste faible, ce qui nous fait penser que le taux de qualification de la migration provient davantage des nouveaux migrants et des compétences qui quittent le pays d'origine.
Comment cette migration a-t-elle évolué et quelles tendances sont en tarin de se dessiner ?
C'est une migration urbaine de compétences. Autre constat : le taux d'investissement de ces migrants dans leur pays d'origine a beaucoup évolué. Les primo migrants investissaient d'abord dans leurs pays, aujourd'hui avec la seconde et troisième génération, la priorité devient l'investissement dans les pays d'accueil. C'est une tendance qui se confirme notamment chez les jeunes. L'autre évolution que l'on peut constater, en particulier en Italie où la migration était individuelle, les salariés ont créé assez rapidement leur entreprise, contrairement aux migrants marocains en Belgique et en France. Dans ces deux pays, la migration était organisée pour envoyer les migrants dans les mines, dans les usines Renault.
Avons-nous des statistiques qui vont dans le sens de ces différences de parcours ?
En Italie, il y a eu pénétration de la société italienne. Les migrants qui se sont rapidement intégrés dans la communauté italienne ont travaillé dans les PME-PMI et ont appris le métier, créé leurs entreprises et généré des emplois. 38% des migrants en Italie sont leur propre patron ! Les entreprises dirigées par des Marocains ont pris forme notamment dans le secteur du BTP, la manufacture, les services, le transport et le commerce. Selon des publications italiennes, il existe quelque 30 000 entreprises créées et dirigées par des Marocains en Italie ! Les Marocains qui viennent en troisième position de migrant en Italie constituent les seconds investisseurs après les Chinois !
Pourquoi ne pas essayer d'organiser un flux entre les opérateurs marocains installés en Italie et les opérateurs italiens installés au Maroc en y intégrant les opérateurs marocains ?
C'est une initiative salutaire qui s'inscrit dans une logique gagnant-gagnant et que nous appelons de nos vœux pour créer des entreprises au Maroc et également un marché. Il reste que la migration d'aujourd'hui est une migration individuelle et qu'il est difficile d'orienter avec des injonctions cette migration. Nous travaillons dans une solidarité de voisinage à développer une politique de codéveloppement. Il y a des conditions pour favoriser ce que l'on appelle une migration circulaire, il faut une bonne gestion de ceux qui souhaitent retourner, notamment en termes de projets économiques et d'insertion des enfants à l'école, il faut favoriser l'investissement dans le pays d'origine, organiser l'accueil. Le retour ne peut réussir que s'il est librement choisi et nous avons constaté à travers nombre d'études réalisées notamment par l'Institut de Florence que le retour des migrants ne réussit que si le migrant est en possession de ses papiers, que s'il est bien installé dans le pays d'accueil. La migration circulaire et le codéveloppement passent par des actions associatives, par une réseautique transnationale qui véhicule les opportunités d'investissement car à la base de toute décision, il y a une logique économique. Cela passe aussi par la coordination du travail de différentes institutions pour fluidifier cette migration circulaire. Au Maroc, nous recevons des migrants subsahariens mais également des migrants des pays du Nord, de France, d'Espagne d'Italie, qui s'installent au Maroc. Il faut donc être proactif, pour mieux connaître les évolutions de ces tendances qui risquent de devenir des tendances lourdes. En fait et pour me résumer l'intégration, l'investissement et l'information sur le climat d'investissement notamment sont les anneaux d'une chaîne qui doivent aboutir à une bonne circulation du migrant favorable aux économies des pays d'origine et des pays d'accueil.
Est-ce que cette chaîne fonctionne pour ceux qui veulent retourner au pays ?
Non pas toujours. L'intégration laisse souvent à désirer, le transfert de la couverture sociale est souvent un problème pour ceux qui ont travaillé à l'étranger, la facilité de renouvellement de la carte de séjour n'est pas toujours acquise.
Si la liberté de retour dans le pays d'accueil est assurée, je suis sûr que les candidats au retour seront plus nombreux, car ils savent que l'accueil, l'accompagnement, le soutien sont assurés par la Fondation Hassan II.
Sur quels sujets portait la convention que vous avez signée avec la CNA italienne ?
Elle porte sur 4 points : une action conjointe pour la formation et l'information, le conseil assistance et défense des droits des salariés artisans ou patrons des PME-PMI, échange d'information et d'études sur les opportunités d'investissement, accueil et assistance aux porteurs de projets et échange d'informations sur ce segment de population des migrants.
La devise de notre fondation c'est « mieux connaître pour mieux servir ».
Où va l'argent des émigrés ?
Concernant le volume des transferts de fonds envoyés annuellement au Maroc, plusieurs études démontrent que les Marocains de l'extérieur représentent la cinquième communauté la plus importante au niveau mondial en termes de volume d'argent transféré au pays d'origine. De plus, il faut noter que les études ne prennent pas en compte les transferts de fonds via des canaux informels. Les migrants sont en effet souvent découragés par l'utilisation des canaux bancaires officiels compte tenu des lenteurs bureaucratiques, des coûts élevés et des taux d'échange défavorables. L'impact des transferts de fonds a une influence importante sur l'économie du Maroc. En effet, les transferts de fonds constituent la source principale de revenu, dépassant les profits générés par le secteur du tourisme ainsi que ceux découlant des investissements et prêts étrangers dans le pays. A son origine, la migration marocaine était surtout économique. Les comportements des ménages suivaient le schéma typique de la migration économique : les revenus du salaire étaient utilisés pour satisfaire les besoins fondamentaux du migrant et de sa famille vivant à l'étranger, alors que les épargnes étaient renvoyées au reste de la famille résidant au Maroc. Les transferts de fonds reçus au Maroc étaient destinés à l'investissement, à la consommation et à l'épargne.
Le secteur foncier a été et reste encore aujourd'hui le secteur principal d'investissement des transferts de fonds. Cela s'explique par le fait que bâtir une habitation dans son pays d'origine a pour le migrant une signification symbolique, à la fois la réussite de son expatriation et la perspective d'un retour. D'après une étude conduite par l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA), bien que le secteur foncier reste largement prioritaire pour l'investissement des transferts financiers (83%), ces derniers commencent à être affectés également à de nouveaux secteurs tels que l'agriculture (7,5%), le commerce (4,9%), l'industrie (1,3%) et le tourisme (1,4 %).
De plus, les migrants marocains montrent apparemment une préférence pour investir leurs épargnes au Maroc (près de 70%) plutôt que dans le pays de résidence (23%). Selon cette même étude, ces nouvelles tendances d'investissement devraient s'accentuer dans les années à venir. En ce qui concerne les projets d'investissement des migrants marocains, ils se concentrent encore aujourd'hui dans le secteur foncier (35%), mais également et de façon croissante dans le secteur tertiaire, à savoir le commerce (27,4%), le tourisme (12,1%), ainsi que les nouvelles technologies et la communication. L'investissement dans l'agriculture apparaît un secteur d'investissement déclinant. Ces données sont le signe d'une transformation significative dans les préférences d'investissement des migrants et témoignent de l'émergence d'une culture d'entreprise parmi les membres de la diaspora.
Toutefois, les transferts de fonds pour le développement ne peuvent pas être adressés sans prendre en compte le capital humain et social de la diaspora et de ses membres.
6/12/2011, Farida Moha
Source : Le Matin, en PDF
Les discriminations à l'embauche subies par les Français d’origine étrangère sont plus sévères encore pour les cadres. Alors que certaines entreprises manifestent refuse, consciemment ou non de recruter des candidats maghrébins, d’autres affichent leur volonté de lutter contre ces ségrégations.
Un cadre d’origine maghrébine n’a que 36 chances d’être convoqué à un entretien d’embauche quand le « Français de souche » en a 100. C’est ce qui ressortait d’une étude intitulée le « baromètre de la discrimination » et réalisée en 2006 par la société d’intérim Adia. Cinq ans après, le constat est le même, analyse le Nouvel Economiste dans ses colonnes. Les entreprises sont toujours réticentes, pour la plupart, à l’embauche de dirigeants issus de la diversité.
Les résultats des enquêtes effectués à ce sujet sont meilleurs pour les employés et professions intermédiaires. En d’autres termes, un Arabe sera plus facilement embauché pour un poste de nounou ou de concierge mais pas que pour un poste de manager, à niveau d'étude adapté au poste. « Nous devons faire face parfois à des clichés, des idées très arrêtées en termes de profil », explique Philippe Vidal, dirigeant de Theodore Search, au Nouvel Economiste. « Il est souvent très dur de se battre, de faire évoluer les mentalités des entreprises », reconnaît-il. Néanmoins, les clients de ce cabinet de conseil en recrutement sont « de moins en moins regardants » quant à l’origine des candidats, « car il s’agit pour la plupart de grands groupes internationaux habitués à la diversité ».
Egalité pour tous et haro sur la discrimination
Selon Matthieu Beaurain, président de Lincoln Associates, cabinet de chasseur de têtes, au Nouvel Economiste, « la question de la diversité est devenue un sujet incontournable qui interpelle pouvoirs publics et acteurs des ressources humaines. Si bien que les entreprises n’osent plus exposer au grand jour leurs clichés discriminatoires. » En France, l'article L1132-1 du code du travail rend la discrimination à l'embauche illégale. Il est ainsi interdit à une entreprise de traiter un candidat de manière non objective à l'égard du poste à pourvoir.
Pour mettre fin à de telles pratiques, des chefs d’entreprise Français se sont emparés du problème et affichent leur volonté de lutter contre la discrimination à l’embauche. Depuis le 22 octobre 2004, plus de 1500 entreprises ont signé la charte la « Charte de la diversité » qui contribue à la lutte contre toutes les formes de discriminations notamment fondées sur le patronyme ou l’origine réelle ou supposée des personnes.
2/12/2011, Halima Djigo
Source : Yabiladi
En 20 ans, le nombre de députés bruxellois musulmans a crû de 0 à 19, apprend-on dans la dernière analyse de Brussels Studies
BRUXELLES Inédit, pointe Fatima Zibouh, chercheuse à l’ULg et auteure de la dernière contribution de la revue scientifique Brussels Studies . Quoi ? La représentation politique des musulmans à Bruxelles – comme se nomme cette dernière étude –, en comparaison aux autres grandes villes européennes. Et poursuit-elle, en introduction, “cette originalité est d’autant plus forte que l’un des sièges du Parlement bruxellois est attribué pour la première fois à une députée portant un foulard, Mahinur Ozdemir”. De 0, à la naissance de la Région en 1989, les musulmans occupent désormais, et depuis les dernières élections régionales, 21,3 % des sièges au Parlement bruxellois. Qui sont-ils ? Comment expliquer cette croissance ? Éléments de réponse.
1 QUI ? On entend ici par musulmans les élus qui se définissent eux-mêmes comme musulmans ou de culture musulmane. Ceux encore qui dans leurs discours et leur pratique électorale font référence (directement ou indirectement) à l’islam. Ces députés présentent divers profils; de la fréquentation régulière à la mosquée à l’athéisme ou à l’agnosticisme. Les parcours scolaire et professionnel sont également très diversifiés.
2 2004, LE TOURNANT . Ces élections régionales semblent avoir constitué un véritable tournant “ lié entre autres aux changements du code électoral”. Mais pas seulement : c’est aussi la première fois que deux élus socialistes de culture musulmane accèdent à des postes ministériels aux niveaux régional et communautaire (Fadila Laanan et Émir Kir).
3 POURQUOI ? Outre les facteurs institutionnels (mode de scrutin proportionnel, 200.000 naturalisations depuis 1989 à Bruxelles dues aux lois sur la nationalité, etc.), cette représentation politique s’explique aussi par la diversité et le multilinguisme de Bruxelles. Que l’on constate particulièrement dans certaines zones de la capitale présentant une forte concentration de populations musulmanes (les derniers chiffres font état d’un quart de la population bruxelloise, soit 250.000). Enfin, la mobilisation des associations (200 organisations) est aussi importante dans la Région. Preuve par l’exemple ? Il semblerait que le monde associatif turc soit mieux structuré et plus marqué. Ce qui pourrait expliquer les bons résultats des candidats d’origine turque, comme ceux d’Émir Kir, arrivé derrière Charles Picqué, ministre-président.
5/12/2011, R. Le
Source : La libre.be
La Grande-Bretagne devrait admettre des centaines de milliers de migrants sur son sol afin de ne pas compromettre la reprise économique, révèle samedi un rapport du Bureau de responsabilité budgétaire (OBR) relevant du gouvernement.
Selon les projections de l'OBR, le gouvernement ne réduira pas la moyenne annuelle d'immigration vers des dizaines de milliers au cours de cette législature, comme cela a été annoncé auparavant.
L'immigration nette en Grande-Bretagne demeure à une moyenne de 140.000 personnes par an jusqu'en 2016, souligne l'OBR.
"Si le gouvernement réduit la moyenne annuelle d'immigration pour la ramener vers la cible fixée, la croissance du Royaume-Uni serait endommagée", indique la même source.
D'après The Independent, ces prévisions sont embarrassantes pour le Premier ministre David Cameron et la ministre de l'Intérieur Theresa May qui ont affirmé à plusieurs reprises que l'engagement des Conservateurs à ce sujet sera honoré.
En 2010, la migration nette au Royaume-Uni était de 252.000 personnes, selon l'Office des statistiques nationales, soit le plus haut niveau jamais enregistré.
3/12/2011
Source : MAP
La 11ème édition du festival international du film de Marrakech (FIFM) organisée du 2 au 10 décembre courant sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, rend ce dimanche soir au Palais des congrès de la cité ocre, un hommage à l'acteur français d'origine marocaine Rochdy Zem.
Ce fils d'immigrés marocains en France, qui reflète le bel exemple d'une intégration réussie en pays d'accueil, se dit, " à la fois surpris et flatté " par cette belle consécration.
"Je suis à la fois surpris et flatté par cet hommage que je considère comme un message magnifique à un acteur d'origine marocaine " a déclaré samedi soir à la presse, Rochdy Zem 46 ans, acteur, scénariste, dialoguiste et réalisateur à la fois.
Les hommages, poursuit-il, sont rendus en principe, à la fin d'une carrière. " La mienne a commencé il y a vingt ans, c'est donc un beau message de mon pays, le Maroc ", dit-il ému aux journalistes.
Ce passionné du football qui refusait cependant de faire ce métier d'acteur, a saisi cette occasion pour jeter un regard sur l'évolution du cinéma marocain et le développement du festival international du film de Marrakech auquel il a assisté en 2001.
Louant la création du festival international du film de Marrakech, Rochdy Zem, affirme que "cette belle initiative encourage et soutient le cinéma marocain".
" Le FIFM a fait révéler au public, de grandes vocations. De vrais talents sont nés dans ce festival grâce notamment aux masters class", précise-t-il.
Soulignant l'importance de moyens financiers dans le développement du 7ème art en général, Rochdy Zem estime que les cinéastes marocains ont de grandes ambitions. Des projets ambitieux verront le jour dans les années à venir "révélant qu'il y " travaille dans ce sens avec le Maroc " sans pour autant donner davantage de précisions.
Rejetant " l'expression d'un cinéma de beurs ", Rochdy Zem fait un clin d'Œil à la réalisation de son film " Omar m'a tuer". "L'histoire de Omar le jardinier accusé de meurtre m'a beaucoup touché mais au-delà du fait qu'il soit marocain, il s'agit avant tout d'un combat universel, l'histoire d'un homme face à la justice " souligne-t-il.
Rochdy Zem qui porte très haut l'image du Maroc en France rend à son tour hommage à ses parents "extraordinaires" pour l'éducation reçue et au pays d'où il vient : le Maroc ".
"J'ai eu très vite conscience que mes choix d'acteur et de réalisateur allaient être une forme de vitrine du Maroc pour les français, et donc je dois avoir un comportement respectueux, irréprochable" fait-il remarquer.
Repéré par la comédienne française Josiane Balasko puis par l'assistant du réalisateur André Techiné, Rochdy Zem a commencé par tenir des petits rôles dans de nombreux films tout en se produisant épisodiquement au théâtre.
A 30 ans sa carrière prend véritablement son envol et le comédien ouvre ainsi la voie aux acteurs d'origine arabe en France, en s'illustrant dans des rôles et de nombreux films très variés (cinéma social, comédies grand public, films policiers, thrillers).
Ce grand acteur de composition, qui apprend l'hébreu pour " Va, vis et deviens " , a été plusieurs fois nominés et primés.
En 2006, Il obtient au festival de Cannes le Prix d'interprétation masculine, partagé avec ses partenaires, pour " Indigènes " de Rachid Bouchareb
4/12/2011, Schahrazade Alaoui
Source : Map
La deuxième édition du Salon de l'immobilier et de l'art de vivre marocains "SMAP Expo Barcelone" s'est ouverte en grande pompe, vendredi soir, dans le prestigieux palais San Jordi de la capitale catalane.
Une trentaine d'exposants représentant les secteurs public et privé ont fait le déplacement pour cette grande messe annuelle de l'immobilier marocain, organisée par "SMAP Group", société spécialisée dans l'ingénierie événementielle du Maroc à l'étranger.
Vitrine de l'immobilier marocain, le "SMAP Expo Barcelone" est dédié aux Marocains résidant en Catalogne désireux d'acquérir un logement ou un lot de terrain dans leur pays d'origine, mais aussi aux investisseurs Catalans qui souhaitent tirer profit des atouts qu'offre le Royaume dans le domaine de l'immobilier.
Les visiteurs auront ainsi l'occasion de rencontrer des promoteurs, agents immobiliers, banquiers et notaires et pourront conclure des transactions sur place avec l'aide des représentants du Consulat général du Maroc à Barcelone.
La cérémonie d'inauguration officielle du salon a été présidée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira, en présence notamment du consul général du Maroc à Barcelone, Ghoulam Maichan, et de représentants du gouvernement catalan et de la mairie de Barcelone.
Dans une déclaration à la presse, M. Hejira a salué l'initiative du "SMAP Group" d'organiser ce Salon à Barcelone en vue de permettre à la communauté marocaine établie dans cette région du nord-est de l'Espagne et de s'informer sur les opportunités d'investissement dans le domaine immobilier au Maroc, ainsi que sur les facilités accordées aux Marocains du monde pour l'acquisition d'un logement dans leur pays d'origine.
M. Hejira a notamment mis en exergue le développement que connaît le Maroc dans le domaine de l'immobilier, soulignant l'intérêt particulier qu'accorde le Royaume à ce secteur important pour permettre aux citoyens d'accéder à des logements décents à des prix accessibles.
Le ministre a, dans ce sens, souligné l'évolution positive que connaît le programme du logement social, mis en place par le gouvernement, rappelant que ce programme bénéficie d'une attention particulière de la part de SM Roi Mohammed VI.
Ce produit est ouvert à tous les Marocains du Monde sur le même pied d'égalité avec leurs concitoyens à l'intérieur du Maroc, a dit M. Héjira, précisant que les ressortissants marocains résidant à l'étranger peuvent bénéficier des logements sociaux à 250.000 DH en profitant des avantages accordés par l'Etat au même titre que les autres citoyens éligibles.
Pour sa part, le PDG de "SMAP Group", Samir El Chammah, a souligné que ce Salon, érigé sur une superficie de 4.000 M2, constitue la 5ème et dernière étape du "SMAP RoadShow 2011" après celles de Bruxelles, Milan, Paris et Marseille, précisant que 200.000 à 250.000 personnes ont visité les SMAP organisés dans les quatre villes européennes.
"Ce RoadShow nous a permis de promouvoir l'immobilier marocain auprès des Marocains du Monde et des investisseurs européens", a noté M. El Chammah dans une déclaration à la MAP, ajoutant que la diaspora marocaine "a montré tout au long de ces Salons son attachement à son pays d'origine".
Un grand nombre d'amis du Maroc ont également visité nos Salons, a-t-il ajouté, soulignant l'opportunité qu'offre "SMAP Expo Barcelone" pour promouvoir les liens d'amitié et de coopération commerciale entre le Maroc et la Catalogne.
S'agissant de l'importance accordée au logement social dans ce Salon, le PDG de "SMAP Group" a précisé que ce choix s'explique par la "nécessité d'adapter notre offre immobilière en fonction des besoins de chaque marché". "Notre objectif principal est de répondre aux demandes de notre clientèle en Catalogne", a-t-il insisté.
Le "SMAP Expo", qui sera clôturé dimanche, offre également l'occasion d'échange entre professionnels et investisseurs potentiels au Maroc. Notaires, agents immobiliers, promoteurs, constructeurs, aménageurs et banquiers y sont présents pour apporter conseils et information aux visiteurs.
Evénement pluriel, "Smap Expo Barcelone" se veut aussi un rendez-vous culturel de grande envergure. Des débats traitant de questions intéressant la communauté marocaine en Catalogne, notamment l'intégration et la coopération maroco-catalane, sont prévus lors de cette manifestation.
L'artisanat, la gastronomie et les modes de vie marocains seront aussi à l'honneur lors de ce Salon. Le public aura, par ailleurs, l'occasion de vivre des moments de joie à travers des concerts de musique, aminés par plusieurs stars de la chanson populaire marocaine.
2/12/2011
Source : MAP
La BMCE Bank vient d'ouvrir une nouvelle agence bancaire à Paris dédiée aux Marocains résidant à l'étranger, confirmant sa stratégie d'extension de son réseau en France pour capter davantage de dépôts de MRE et augmenter les transferts d'économies vers le pays.
La nouvelle agence, d'une superficie de plus de 200 m2, est située sur l'avenue de Clichy, dans le nord de Paris, un carrefour important d'implantation et de transit de la communauté marocaine de la région parisienne.
Le nouveau bureau est le 3ème en région parisienne, après ceux d'Asnières et de Mantes-la-Jolie, et le 12ème sur le territoire métropolitain français.
La cérémonie d'inauguration s'est déroulée, vendredi soir, en présence du Consul général du Maroc à Paris, M. Younès Tijani, de représentants de l'ambassade du Maroc en France et des autorités locales françaises, ainsi que de responsables de la banque et de plusieurs membres de la communauté marocaine en France.
Implantée en France depuis près d'un demi-siècle, BMCE Bank a été, en 1972 la première banque marocaine à s'installer à l'international, et s'est vite hissée au rang des banques étrangères les plus actives en France.
En 1991, conformément à la diversification de ses activités multimarchés, la banque célébrait l'ouverture de son premier bureau dédié à l'activité des Marocains établis à Paris, confirmant ses ambitions résolues sur ce marché, autour d'une stratégie de proximité et de développement.
Une gamme de produits et services, adaptés aux profils et exigences des Marocains Citoyens du Monde, est depuis lors développée dans un esprit d'innovation et de compétitivité.
La gestion binomiale, concept érigé en 2009, vient couronner cette proximité en mettant à la disposition des clients, un chargé de clientèle dédié, au niveau d'une sélection d'agences de BMCE Bank au Maroc.
Le nouveau bureau offre aux Marocains habitants en Ile de France "plus de proximité, une meilleure accessibilité et de la convivialité", assurent les responsables de la banque qui promettent "transparence et amélioration de la qualité de l'accueil".
Outre les 12 points de vente couvrant toutes les Régions de France, le Réseau de BMCE Bank dédié aux Marocains résidents en France est renforcé par un réseau d'espaces d'accueil dédié auprès de son partenaire et actionnaire bancaire français de référence, le Groupe Crédit Mutuel CIC.
A travers le produit "eco transfert", les clients communs aux deux banques bénéficient de conditions avantageuses pour les transferts d'argent, produit phare de la gamme dédiée aux Marocains Citoyens du Monde.
2/12/2011
Source : MAP
Une session de formation sera organisée, à partir de lundi, à l'université de Bologne (nord de l'Italie), au profit de 110 enseignants marocains exerçant dans le domaine de l'éducation informelle dans différentes régions de la Péninsule.
Les bénéficiaires de la session, qui se poursuivra jusqu'à vendredi prochain, œuvrent dans le cadre d'institutions associatives et pédagogiques pour l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants de la communauté marocaine.
Cette session de formation, la première du genre, s'insère dans le cadre d'un plan d'action mis au point par le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, en coopération avec l'ambassade du Maroc en Italie, en vue notamment de promouvoir l'attachement de ces enfants à la langue arabe et à la culture marocaine et de renforcer les liens qui les unissent à la patrie.
Elle s'intègre également dans le processus de mise en oeuvre progressive du plan d'urgence pour la promotion de l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants marocains résidant à l'étranger, qui avait reçu l'approbation de la commission interministérielle chargée de l'immigration.
La session s'inscrit aussi dans le cadre de l'activation de l'accord de partenariat conclu, en octobre dernier, entre le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger et le département de l'enseignement scolaire afin de soutenir l'enseignement informel de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants résidant à l'étranger et ce, à travers la qualification et le renforcement des capacités des ressources humaines au sein des structures associatives et établissements pédagogiques exerçant dans ce domaine.
Au programme de cette session, organisée en collaboration avec le secrétariat d'Etat chargé de l'enseignement scolaire et l'ambassade du Maroc en Italie, figurent des dizaines d'exposés pédagogiques et d'activités de formation répondant aux standards les plus modernes d'apprentissage en vue de promouvoir les capacités de communication chez les enfants et de favoriser leur intégration positive dans la société d'accueil.
Lors de la session, qui se déroulera également en partenariat avec l'association italo-marocaine de l'éducation et l'enseignement pour l'intégration, l'encadrement sera assuré par des experts relevant du ministère de l'éducation nationale ainsi que de l'Université télématique internationale d'enseignement à distance de Rome "Uninettuno".
3/12/2011
Source : MAP
La sensibilisation au handicap auprès des personnes "ordinaires" et la promotion de la solidarité pour la réinsertion des personnes à besoins spécifiques ont été mises en lumière lors d'un banquet bénéfice organisé, samedi soir, par l'Association Solidarité Canada-Maroc (ASCM) à Montréal.
C'est dans le cadre du neuvième anniversaire de l'ASCM, qui coïncide avec la célébration de la journée internationale des handicapés, que ce gala de levée de fonds a été organisé en présence notamment de Mme Nouzha Chekrouni, ambassadeur du Maroc au Canada, Zoubair Hakam, consul général du Maroc à Montréal, Bruno Clerc, consul général de France à Montréal, de représentants du CCME, d'Associations marocaines et des personnalités du monde politique, associatif et culturel, de médias, ainsi que des hommes d'affaires marocains et canadiens.
Après avoir souligné les différentes actions et les projets aussi bien en cours que réalisé par L'ASCM, la présidente de l'Association Mme Khadija Lamrani a salué les efforts des différents bénévoles ainsi que le soutien des institutions marocaines et des partenaires veillent à la sensibilisation au handicap auprès de la population.
Cette manifestation a vu aussi la présence de personnalités de nationalités et confessions différentes venus témoigner de leur solidarité et de leur soutien "parce que chaque citoyen peut faire bouger les choses à son niveau", a dit la présidente de l'ASCM.
Dans une allocution de circonstance, l'Ambassadeur du Maroc au Canada a indiqué que l'action du Banquet bénéfice 2011 s'inscrit dans un large processus de développement dans lequel le Maroc s'est engagé au cours des dernières années, visant le bien-être de toutes et de tous les citoyens marocains.
La lutte contre la pauvreté et l'exclusion ainsi que l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées ont été placés au coeur de toutes les politiques publiques au Maroc, sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, a souligné Mme Chekrouni, rappelant notamment le discours historique prononcé le 18 mai 2005 par le Souverain où Il a annoncé le lancement de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH).
Elle a aussi cité la création en 1999 de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité et la mise en place d'un certain nombre de structures d'accueil pour personnes handicapées.
"Cet engagement irréversible de bâtir un Maroc moderne et démocratique a été consolidé par l'adoption d'une nouvelle constitution plébiscitée par la majorité du peuple marocain, une constitution qui permet l'intégration du Maroc dans le concert des nations démocratiques", a dit la diplomate marocaine, rappelant au public présent les élections législatives du 25 novembre dernier qualifiées de "sains et transparentes" par l'ensemble des observateurs nationaux et internationaux.
Il confirme aussi "la volonté du Maroc de poursuivre résolument sa marche pour la consolidation d'un Etat des Institutions et de droit et de continuer dans la voie du progrès et de la démocratie tracée par SM le Roi Mohammed VI", a-t-elle ajouté, soulignant que "la société civile a toute sa place dans la société marocaine, qui a fait du pluralisme l'un de ses fondements et dont la richesse est inestimable".
La diplomate a estimé que les membres de la diaspora marocaine ainsi que les Associations marocaines au Canada représentent "un potentiel extraordinaire" dont le rayonnement a traversé l'Atlantique, appelant tous les acteurs associatifs marocains et maroco-canadiens à poursuivre leurs efforts et à être "plus imaginatif" pour explorer de nouvelles pistes de partenariat et à continuer d'être une "facteur de rapprochement et de renforcement" des relations entre ces deux pays, riverains du 2è plus grand océan du monde, le Maroc et le Canada.
Et de souligner que cette manifestation "représente une occasion propice permettant la consécration et la promotion des valeurs de solidarité à travers la levée de fonds destinés à donner l'élan nécessaire à la réussite des actions humaines entreprises par cet organisme à but non lucratif" et se veut aussi "une occasion permettant de retracer les moments forts, les événements attrayants et les réalisation remarquables qui ont marqué les neuf ans de l'histoire de cette Association".
Depuis sa création le 15 mars 2002, l'ASCM a poursuivi son engagement "avec ardeur et passion" pour soutenir aussi bien les populations nécessiteuses que celles aux besoins spécifiques au Maroc, a rappelé la diplomate marocaine, soulignant que l'Association Solidarité Canada-Maroc a aussi consenti "des efforts considérables pour le renforcement des liens de solidarité et de partenariat entre le Canada, le Québec en particulier, et le Maroc".
Dans un message lu en son nom, la ministre de l'Immigration et des communautés culturelle du Québec Kathleen Weil, a loué les efforts de l'ASCM et son engagement en faveur de l'intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise.
Elle a aussi salué le "remarquable travail" de l'Association auprès des personnes ayant des limitations fonctionnelles et de celles en situation de précarité.
Cet événement a été aussi rehaussé par la participation de l'artiste comédien Hassan El Fad (animateur) et Abderrahim Souiri, l'une des voix célèbres qui sert la musique arabo-andalouse.
Venus du Maroc, chacun d'eux s'évertue à arracher le sourire au public présent avec un style propre. C'est le grand humoriste Hassan El Fad, qu'on ne présente plus, qui a emporté le public dans ses divers univers en faisant passer des messages ou raconter le quotidien ou autres choses.
Le grand artiste Abderrahim Souiri a pour sa part interprété de nombreux de ses succès, son style reconnaissable entre mille d'autres qui lui a permis de tenir toute la soirée un public admiratif de sa voix puissante et remarquable.
"En décidant de vous associer à notre cause, vous apportez un soutien aux plus défavorisés des démunis, à leur famille et proches. Vos dons sont utiles", dans un objectif permanent d'amélioration du sort des personnes en situation de handicap, ont lancé tour à tour les membres de l'Association Solidarité Canada-Maroc, exprimant leur "gratitude" aux partenaires qui soutiennent leur mission au profit des personnes qui vivent avec un handicap ou dans des conditions précaires.
04/12/2011
Source : MAP
«Schengen doit être repensé», a affirmé jeudi Nicolas Sarkozy à Toulon en ajoutant : «L'Europe qui fait appliquer à l'intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer.» Donnant lieu à des critiques récurrentes en France et partagées par de nombreux États européens, l'accord européen de Schengen sur la libre circulation pourrait évoluer. Un projet de réforme sera abordé au cours du prochain Conseil des affaires intérieures le 13 décembre à Bruxelles. Trois mesures clés y seront examinées en vue notamment de renforcer la protection aux frontières. Un débat relancé au lendemain de la vague d'immigration tunisienne déferlant sur l'île italienne de Lampedusa (sud de la Sicile) et qui a été à l'origine en début d'année d'une minicrise entre Rome et Paris.
• Les signes de faiblesse de Schengen
Des milliers de migrants tunisiens qui avaient afflué en Italie en début d'année avaient suscité de vives tensions entre les gouvernements italien et français. Des tensions qui avaient monté d'un cran quand Silvio Berlusconi avait décidé d'accorder des permis de séjour à une partie des clandestins. Directement exposée par ce flux migratoire, la France avait réagi. En application des textes en vigueur, des contrôles «aléatoires et limités dans le temps» avaient eu lieu sur une bande frontière de 20 kilomètres. Cet épisode avait révélé les faiblesses de cet espace de libre circulation des personnes devenant une citadelle vite assiégée. Ensemble, les deux responsables français et italien avaient alors demandé à Bruxelles de réformer les accords.
• Rétablir plus souvent des contrôles aux frontières
À ce jour, le contrôle aux frontières peut être rétabli quand il y a atteinte à l'ordre public. Ce régime dérogatoire au principe de libre circulation est particulièrement strict et ne pouvait être appliqué en France pour la gestion des récents flux migratoires tunisiens arrivés en Italie. C'est pourquoi il a été demandé de créer deux clauses de sauvegarde supplémentaires. «L'une pourrait s'appliquer en cas de crise systémique d'un État en situation de défaillance ne pouvant plus contrôler ses frontières», explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Un État pourrait également faire jouer la clause de sauvegarde en cas d'un afflux massif d'immigrants. En septembre dernier, la Commission européenne a déposé des propositions dans ce sens, débattues le 13 décembre.
• Mieux surveiller les pays de l'espace Schengen
Un pays qui adhère au traité est évalué afin de vérifier les moyens opérationnels mis en place pour protéger ses frontières extérieures à l'espace Schengen. Or la France souhaite aujourd'hui des contrôles plus fréquents et un renforcement des instances de surveillance en recourant «à des inspecteurs professionnels et permanents travaillant selon des critères plus exigeants».
• Un pilotage politique demandé
Cette demande exprimée par Nicolas Sarkozy à Toulon vaut notamment pour ce dossier. «Les questions relatives aux réglementations sont gérées de manière technocratique et totalement décalée», assure-t-on au ministère de l'Intérieur en plaidant pour une reprise en main des politiques sur ces affaires en citant par exemple le cas de Frontex. Cette Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne agit selon les décisions de son conseil d'administration. Elle devrait, selon le ministère de l'Intérieur, être en lien directe avec les ministres des pays concernés.
2/12/2011, Angélique Négroni
Source : Le Figaro
A 06H00, trois heures avant l'ouverture et après une nuit blanche pour certains, une centaine d'étrangers patiente devant la préfecture à Evry: en Ile-de-France, matinée après matinée, la scène se répète, suscitant l'indignation d'associations qui appellent à une semaine de mobilisation.
Dans le froid, la tension est palpable, avec de violents échanges verbaux, des bousculades, vite éteints par les plus calmes de ces étrangers venus régulariser leur situation.
Cette semaine, la sénatrice EELV Esther Benbassa a interpellé le ministre de l'Intérieur Claude Guéant à la chambre haute: "Comment la France, terre des Lumières, peut-elle tolérer que des personnes, parfois accompagnées d'enfants en bas âge, soient contraintes de passer la nuit dans la rue'"
De lundi à vendredi, un collectif appelle à des rassemblements devant les préfectures d'Ile-de-France: "Assez d'atteintes aux droits et à la dignité des personnes devant les préfectures!" dénoncent des dizaines d'associations et de syndicats, parmi lesquels Réseau éducation sans frontières, Ligue des droits de l'Homme, Dom'Asile et la Cimade.
"On est traité comme des chiens, je pense même qu'ils sont mieux traités que nous", enrage Hamza, un ressortissant tunisien devant la préfecture d'Evry. Il est arrivé la veille à 18h00 pour être sûr d'être parmi les premiers à l'ouverture.
Comme lui, d'autres postulants ont bravé le froid, emmitouflés dans des manteaux épais. Des femmes et des personnes âgées ont amené un tabouret ou une chaise pour se reposer. "L'attente est insupportable", s'insurge Laura Kabani, la soixantaine, originaire du Congo.
Des mesures prises
"On demande qu'il y ait plus de moyens mis en oeuvre, qu'il y ait une humanisation des pratiques et qu'on traite dignement ces personnes. Il faut respecter la loi, fixer des délais décents pour une réponse", explique à l'AFP David Hedrich, de Dom'Asile.
"Cet été, on a connu des files d'attente de 150 à 200 personnes qui ont attendu soit tôt le matin, soit tard la nuit. Aujourd'hui, ce temps d'attente a diminué", assure Pascal Sanjuan, secrétaire général de la préfecture de l'Essonne, qui accueille en moyenne 530 étrangers chaque jour.
Face à une situation "très insatisfaisante", la préfecture a affecté "quatre agents supplémentaires", "un site internet a été mis en place", ainsi qu'"un guichet pour les prestations rapides".
Ailleurs, les services préfectoraux franciliens ont tenté d'apporter des réponses. Devant la préfecture de Seine-Saint-Denis: auvent pour protéger de la pluie et toilettes. En Seine-et-Marne: pré-accueil pour filtrer les demandes. Ou bien traitement des dossiers par voie postale, etc.
Sur internet, on précise désormais la liste des documents à fournir et parfois le délai d'attente.
Les étrangers attendent en moyenne une heure et demie à deux heures avant d'être reçus, assurent les préfectures interrogées.
"Le problème, c'est que presque la moitié vient avec un dossier incomplet ou pour vérifier l'avancement de leur dossier et certains demandent l'asile quand toutes les autres procédures ont échoué", explique Claude Girault, secrétaire général de la préfecture des Yvelines.
Pourtant, des solutions existent, explique-t-il: "Aux personnes de se renseigner sur nos sites internet ou par le biais des associations et à nous de faire en sorte que les dossiers soient traités dans les délais pour que les personnes ne reviennent pas vérifier."
4/12/2011
Source : L’Express.fr/AFP
Ainsi 61 % des Français se disent favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales. C'est une nouvelle plutôt réjouissante dans un climat où l'instrumentalisation de ces questions atteint parfois son paroxysme. On se prend à rêver des débats sereins et constructifs sur l'immigration et la nationalité, où les arguments remplaceraient les réflexes pavloviens.
Dans cette France rêvée, on pourrait se demander s'il est judicieux de déconnecter le droit de vote local de la nationalité. Sans que Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, vienne agiter le spectre de "maires étrangers", alors qu'il s'agit - au mieux - de pouvoir devenir conseiller municipal. Sans que l'extrême droite entame son couplet sur l'invasion. Mais aussi sans qu'une certaine gauche dégaine le soupçon de racisme envers toute personne non convaincue d'avance. Car, non, la déconnexion de la nationalité du droit de vote, même aux élections locales, n'est pas une évidence.
Dans l'absolu, c'est même un renoncement à l'un des traits marquants du modèle hérité de la Révolution française : où l'exercice de la citoyenneté est conditionné par le désir d'appartenir à la nation. Il mérite donc qu'on en discute. On peut se demander, par exemple, s'il ne vaut pas mieux faciliter l'accès à la nationalité française plutôt que de fermer cette porte, tout en laissant une fenêtre ouverte : le droit de vote aux élections locales.
On peut se demander si accorder cette concession ne contribue pas à dévaluer l'un des privilèges de la nationalité. Quitte à prendre le risque d'un retour de flamme : la revendication d'une conception plus ethnique de la citoyenneté.
On peut rétorquer que, dans un monde ouvert, la fermeture de cette petite fenêtre n'a plus beaucoup de sens. Nous pouvons tous êtres amenés à vivre et à vouloir s'investir dans un autre pays que le nôtre, sans pour autant désirer devenir membre de cette nation. Si la nationalité doit absolument continuer à structurer le droit de vote aux échéances nationales, la vie locale, elle, relève plus de la démocratie participative que représentative. Vu ainsi, permettre à des résidents de longue date de s'investir dans la démocratie locale renforce plutôt l'appartenance citoyenne.
Cette mobilité citoyenne, au coeur de la mondialisation en marche, a déjà généré des aménagements. Puisque les résidents de l'Union européenne ont le droit de voter aux élections locales en France. Dès lors, comment refuser ce droit à d'autres ? Peut-on accepter qu'un Britannique ayant acheté une maison de campagne en France puisse voter, mais pas les chibanis, ces travailleurs maghrébins ayant quitté leur pays et leur famille pour travailler dans nos usines depuis plus de quarante ans ?
Voilà qui soulève des questions passionnantes. Reste à savoir s'il est urgent d'y répondre. Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l'envie de s'ouvrir et de s'adapter ? Ou, au contraire, une période où cette adaptation peut être vécue comme une trahison supplémentaire de l'Etat-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l'ouverture) ? Tenir compte de ce contexte permet de se faire une idée
2/12/2011, Caroline Fourest (Sans Détour)
Source : Le Monde
La gauche a éreinté le ministre de l’Intérieur Claude Guéant qui a rappelé son objectif de limiter l’immigration légale et de réformer le droit d’asile
Le Sénat a rejeté vendredi les crédits consacrés à l’immigration et à l’asile dans le projet de budget 2012, la gauche éreintant le ministre de l’Intérieur Claude Guéant qui a rappelé son objectif de limiter l’immigration légale et de réformer le droit d’asile
Dans le projet de budget, la mission immigration, asile et intégration voyait ses crédits augmenter de 12,1 % en autorisations d’engagement, pour atteindre 561 millions, et de 12,6 % en crédits de paiement, pour 632 millions d’euros.
Plusieurs intervenants ont parlé de «dotation insuffisante» faisant remarquer qu’au cours des dernières années les crédits réellement consommés ont dépassé les prévisions.
L’association France Terre d’Asile (FTA) a récemment rappelé que 410 millions d’euros ont été consommés au titre de l’asile en 2010 contre un budget prévu de 285,6 millions d’euros.
Après avoir observé que le budget consacre 85 millions d’euros pour la lutte contre l’immigration clandestine et 41 millions pour l’intégration, la sénatrice Esther Benbassa (EELV), a dénoncé «l’acharnement du gouvernement à faire primer les expulsions sur le "vivre ensemble"».
«Faute d’un projet crédible de lutte contre le chômage, les inégalités et la crise, vous avez opté pour la voie dangereuse d’une idéologie anti-étrangers, anti-immigrés, anti-arabe et antimusulmane distillée jour après jour», a accusé la sénatrice qui n’a pas hésité à rappeler les années 30.
«C’était aussi une époque de crise, le lendemain d’un krach dévastateur. Le bouc émissaire, alors, était le Juif. Chacun sait comment cette histoire s’est terminée. La comparaison, c’est vrai, a ses limites. Et l’histoire ne se répète pas, certes. Mais les comportements xénophobes, eux, oui. On ne joue jamais impunément avec le feu», a-t-elle mis en garde.
Se défendant de vouloir «stigmatiser» les étrangers, le ministre a rappelé son objectif de diminuer de 10 % l’immigration régulière et d’atteindre, voire de dépasser les 30.000 reconduites à la frontière cette année.
«C’est plus facile d’intégrer un peu que d’intégrer plus», a-t-il plaidé.
2/12/2011
Source : Libération/AFP
Les étudiants et migrants subsahariens ont donné un second souffle à des églises du Maroc, en mal d'adeptes pendant plusieurs années. Ils ont changé le style de ces lieux de culte chrétien, les rendant nettement plus festifs...Suite
Malgré' le mea culpa du gouvernement, la« circulaire Guéant», qui pénalise les diplômés étrangers, sème le trouble…Suite