jeudi 4 juillet 2024 02:16

Les enfants des Marocains qui sont venus s’installer en France pour travailler connaissent mal l’histoire migratoire car leur famille, depuis toujours, et l’école, jusqu’à récemment, gardent le silence. Ce qu’ils en connaissent, ils l’ont appris par eux même.

Aujourd’hui, « les enfants d’immigrés connaissent très mal et très peu l’histoire migratoire de leur famille quelque soit le pays d’origine de leurs parents ou les raisons de la migration », résume David Lepautre. En 2005, et enseignant chercheur en histoire a coréalisé une enquête auprès de 80 élèves de 14 à 20 ans, enfants d’immigrés, en France : « Souvenirs de familles immigrées » (ed. Odile Jacob).

Ce qu’il constate aujourd’hui était déjà valable il y a plus de 20 ans. « Mes parents ne m’ont rien raconté du tout. Je savais qu’ils étaient venus pour le travail et c’est tout », témoigne Jamila, 33 ans, née en France de parents marocains. « Pour moi et pour mes amis de ma génération, les parents ne parlaient pas du tout de l’histoire de l’immigration », continue Hanane, 33 ans, née au Maroc et arrivée à 6 ans, en France, dans le cadre de l’immigration de travail de sa famille.

Oublier le passé

« Le projet migratoire est un projet de rupture : ce qui appartient au pays d’origine est mis de côté », explique Daniel Lepautre. Au contraire, Hanane estime « que pour la première génération à avoir émigré, ce n’était que temporaire. Il y a longtemps eu le mythe du retour ». Parler du Maroc au passé était alors absurde puisque l’installation en France n’était que temporaire.

Pour Fatima A., 32 ans, née au Maroc et arrivée en France quelques mois plus tard, si ses parents se sont tus c’est probablement « pour ne pas noircir le tableau ». « Ce devait être très douloureux, ils n’avaient surement pas envie de partager ça avec leurs enfants », continue Hanane. Jamila sait que ses parents viennent de la campagne. « Ils sont analphabètes, ils n’avaient pas conscience du mouvement de masse auquel ils participaient », estime-t-elle. A l’école, les enfants des Marocains de la première vague migratoire n’ont souvent rien appris sur le parcours de leurs parents puisque l’histoire de l’immigration n’a intégré les programmes qu’en 2006.

Démarche personnelle

Aujourd’hui, ils ont, comme tous les enfants scolarisés, une vision simpliste voire caricaturale de la colonisation et de l’immigration et ne font aucun lien entre elles. Toutefois, « les élèves qui ont un lien avec l’immigration postcoloniale sont plus nombreux à prendre en compte l’ambivalence bienfaits/méfaits de la colonisation », note, Halima Aït Mehdi, attachée de recherche en histoire à l’université de Picardie. Selon elle, c’est une façon de prendre en compte les deux héritages.

A l’adolescence ou au début de l’âge adulte, parfois confrontés à l’image négative que la société leur renvoyait, certains enfants de Marocains immigrés se sont interrogés sur leur histoire familiale. « J’ai commencé à réellement en parler à l’adolescence. Dans mon collège, il y avait d’autres enfants d’immigrés, on a commencé à se raconter nos vies », explique Fatima A. « En grandissant, je me suis progressivement intéressée au Maroc », se rappelle Hanane. « Je me souviens avoir vu le reportage « Mémoire d’immigrés » de Yamina Benguigui : ce fut le début de ma prise de conscience », raconte Jamila.

9/10/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Le réalisateur de "Vol spécial" et de "La Forteresse", a pris pour un jour les rênes du quotidien "Le Courrier", édité à Genève. Il est ainsi devenu rédacteur en chef pour l’édition spéciale du 8 octobre qui fait la part belle aux immigrés. Fernand Melgar, qui porte dans son dernier film un regard critique sur la politique suisse de renvoi musclé des sans-papiers, a piloté cette édition spéciale et en a signé l’éditorial.

A cette occasion, le réalisateur romand a demandé à l’équipe de rédaction du Courrier de creuser une idée simple: "Et si l’immigration, celle des étrangers qui viennent chez nous, mais aussi celle des Suisses qui partent vers de nouveaux horizons, perpétuait encore la volonté fondatrice de notre pays de solidarité et d’ouverture sur le monde? "

Le quotidien de gauche présente ainsi des portraits croisés d’immigrés suisses à l’étranger et d’immigrés étrangers en Suisse. …

9/10/2011, Fernand Melgar

Source : Apic

Le gouvernement britannique envisage de mettre en œuvre un paquet de mesures pour durcir davantage les règles sur l’immigration, afin d’atteindre ses objectifs de porter à moins de 100.000, le nombre de migrants à l’horizon 2015.

La nouvelle série de propositions devrait être dévoilée dans quelques semaines par le gouvernement de coalition qui exposera dans le détail la façon dont il vise à faire baisser l'immigration des travailleurs hors UE.

Parmi ces nouvelles mesures «draconiennes» qui seront annoncées, une loi forçant les entreprises à révéler le nombre de travailleurs étrangers qu'elles emploient, selon le Daily Telegraph.

D’autres dispositions entreront en vigueur, notamment celles liées aux mariages blancs. La période exigée pour une personne mariée pour s’installer au Royaume-Uni afin de rejoindre son conjoint sera portée de deux à cinq ans, dans le nouveau règlement, selon la même source.

Il s’agit également de relever le salaire annuel pour les travailleurs hors UE qui veulent s’installer au Royaume-Uni, actuellement fixé à 20.000 livres Sterlings (22.000 euros). La plus radicale de ces propositions pourrait amener des entreprises à publier, pour la première fois, la nationalité de leurs employés.

Les Conservateurs espèrent reprendre l'initiative politique après leur conférence du parti ou ils ont été sévèrement critiqués sur ce volet. Un quota de 21.700 travailleurs migrants par an (hors UE) est autorisé à entrer au Royaume Uni d’ici 2015.

Par ailleurs, selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), 97.000 immigrés clandestins ont travaillé au Royaume-Uni pour une période inférieure à douze mois en 2009.

Le nombre d’immigrés entrés au Royaume-Uni qui était de 113.000 en 2004, a culminé à 208.000 en 2006 avec l’arrivée des nouveaux pays membres de l’UE comme la Pologne, la Lituanie, l'Estonie, Slovaquie, Slovénie, Hongrie, République tchèque et la Lettonie.

Des dizaines de milliers de travailleurs étrangers dont la présence est illégale en Grande Bretagne, prennent chaque année, des emplois à court terme, précise le dernier rapport de l’ONS soulignant l’ampleur du phénomène de l’immigration clandestine auquel fait face la Grande Bretagne.

Alp Mehmet, vice-président de Migrationwatch UK, a relevé «le manque de clarté et d’efficacité de la politique d’immigration du gouvernement qui laisse la porte ouverte aux clandestins». Selon lui, ces dernières statistiques montrent que la réalité en matière d’immigration du pays a été cachée par «la fumée et des miroirs».

Pour d’autres spécialistes, la politique de l’immigration a besoin de «recentrage». Le fond du problème, affirment-ils, est que la Grande Bretagne ne considère pas les travailleurs de l’UE comme des migrants alors qu’ils représentent l’écrasante majorité des immigrés entrés au Royaume Uni au cours des dernières années, profitant pleinement, ou «abusant» du système social tandis que l’essentiel de leur épargne est expédié vers le pays d’origine au détriment de l’économie britannique.

En revanche, le gouvernement ferme de plus en plus les portes aux travailleurs issus de pays hors UE - qui sont minoritaires par rapport a ceux des pays de l’Est - bénéficiant difficilement des prestations sociales et qui dans la majorité des cas, contribuent a l’économie en investissant dans des petits projets,notent les analystes appelant le gouvernement a une meilleure approche de la question.

09/10/2011

Source: L”Expression

Préoccupée par les disparités importantes en Europe sur la manière dont sont traités les enfants migrants sans-papiers, l’APCE a recommandé aujourd’hui aux Etats membres de mettre en place une base législative solide et de mettre en œuvre les lois dans la pratique, afin de garantir aux enfants sans-papiers le droit à l’éducation, aux soins de santé et au logement. Suivant les conclusions du rapporteur Pedro Agramunt (Espagne, PPE/DC), l’Assemblée a aussi demandé aux Etats membres de s’abstenir de placer ces enfants en rétention et de lutter contre leur exploitation par le travail.

L’Assemblée a également recommandé au Comité des Ministres d’inviter ses comités intergouvernementaux à élaborer des lignes directrices et des exemples de bonnes pratiques sur les moyens de garantir aux enfants sans-papiers le droit à l’éducation et aux soins de santé.

07.10.2011

Source : Site du Conseil de l’Europe

L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a rendu public, le 30 septembre, un rapport sur l’état des discriminations contre les musulmans, les juifs et les Roms en France. L’organisation, qui souhaite faire de la politique de lutte contre les discriminations une priorité, a pourtant réussi à bâcler son rapport. Explications.

A l’issue de la visite en France, fin juin, de l'Ambassadeur Adil Akhmetov, représentant Spécial de la Présidence de l'OSCE sur l'intolérance et la discrimination envers les musulmans, on attendait le rapport sur l’islamophobie  avec impatience.

Il a finalement été publié le 30 septembre. Les principales conclusions retenues par l’Ambassadeur sont que les Arabes – ou ceux qui paraissent l’être - sont indistinctement perçus comme des musulmans, eux-mêmes pressentis comme des menaces potentiels pour une partie de la population, et que les femmes musulmanes sont les plus sujettes aux actes anti-musulmans. Plus encore quand elles portent le voile puisque 40 % des incidents les concernent. « Pour la première fois en 2009, une ligne a été franchie lorsque le premier de ces incidents est devenu physique », indique le rapport.

Celui-ci relève également la proposition de loi interdisant aux mères voilées d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires sous couvert de « laïcité ». « Les responsables du ministère de l'Éducation devraient s'assurer que les autorités scolaires locales soient prudents dans la mise en œuvre des interdictions du voile afin de ne pas décourager ou empêcher la participation constructive des mères des élèves dans les activités scolaires », recommande l’OSCE. Les représentants politiques et les représentants de la loi doivent aussi être « prudents » face à la propagation des stéréotypes négatifs et les éviter, ajoute l’organisation.
Cependant, de la rencontre de l’Ambassadeur avec des représentants de la société civile musulmane, dont le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui a édité une enquête accablante sur la montée des actes anti-musulmans, aurait pu émerger un rapport plus fourni que ce qui nous est présenté. Le résultat en est plutôt maigre.

Les musulmans et l’extrême gauche, nouvelles sources de l’antisémitisme ?

En revanche, le rapport du Rabbin Andrew Baker, Représentant personnel du président en exercice de l'OSCE sur la lutte contre l’antisémitisme, qui a également fait une visite en France fin juin, est nettement plus garni et mieux ficelé. Sauf que certains constats portent à polémique.

Le rapport fait en effet savoir que depuis une décennie, « une augmentation spectaculaire des incidents antisémites (…) découlent principalement de la population arabe et musulmane du pays » et sont moins le fait de l'extrême droite. « L'échec du processus de paix au Moyen Orient et le début de la seconde Intifada, qui s’ajoutent une intense et large couverture médiatique négative d’Israël, a déclenché une vague d'attaques contre des cibles juives françaises, qui s'est poursuivi depuis plusieurs années », lit-on.

« Les dirigeants français de l'époque ont cherché à minimiser ou même à nier la nature antisémite de ces incidents. » Face à « l'ampleur et la gravité du problème », les juifs de France, qui ont « des liens étroits avec Israël » en sont arrivés à se demander, « pour la première fois depuis des décennies », s’il y avait « un avenir pour eux » sur le territoire, où se compte 4 à 6 millions de musulmans et 15 à 20 % de la population proche de « l’extrême gauche ». Car l’antisionisme de ces deux groupes, selon les représentants de la communauté juive cités par Andrew Baker, alimente l’antisémitisme. La « stigmatisation » d’Israël, à travers des pamphlets comme Indignez-vous, est devenue « une manière commune d'exprimer l'antisémitisme », ajoutent-ils.

Les antisionistes devenus antisémites

Pour en arriver à ces conclusions, la Licra ou encore le CRIF, qui avait fait annuler, en janvier dernier, une conférence de Stéphane Hessel à l'ENS ont bien été consultés. Bien que ces derniers reconnaissent « les efforts (…) pour développer des outils éducatifs afin de lutter contre le racisme et l'intolérance », ils « tournent court lorsque la source principale des incidents antisémites provient en grande partie d'une autre minorité qui est en soi victime de discrimination. » Pour appuyer cette analyse, on cite le cas « d’étudiants juifs harcelés par des camarades de classe musulmans et encouragés ensuite par les responsables de l’école d’être transférés » ailleurs « lorsqu’ils se plaignent ».

Ces constats sur les musulmans inquiètent les musulmans mêmes et décrédibilisent quelque peu le court rapport - ou disons plutôt les 20 lignes - de M. Akhmetov, présenté trois pages plus loin. A considérer les antisionistes comme des antisémites devient une rhétorique de plus en plus répandue mais surtout très dangereuse. L’OSCE, qui veut se battre contre les préjugés, en répand un sans même se rendre compte.  (Pour lire le rapport (en anglais) de l’OSCE sur les discriminations),

7 Octobre 2011, Hanan Ben Rhouma

Source : Saphir News

Le Sénat américain s'est excusé pour des lois discriminatoires ciblant les immigrés chinois adoptées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et un représentant de la communauté sino-américaine a indiqué que cela apportait un sentiment de "clôture" et de "justice" à sa communauté.

Le Sénat a adopté la résolution à l'unanimité jeudi soir. Il a reconnu les contributions faites par les immigrés chinois à la croissance économique américaine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et a rappelé les injustices, dont les lois d'exclusion des Chinois, commises envers la communauté chinoise.

Les lois d'exclusion des Chinois, qui furent adoptées par le Congrès entre 1870 et 1904, étaient des lois explicitement discriminatoires à l'égard des personnes d'origine chinoise. En 1882, le Congrès a adopté la Loi d'exclusion des Chinois, qui imposait un moratoire de 10 ans sur l'immigration et la naturalisation des ressortissants chinois. La loi a ensuite été étendue à plusieurs reprises pour toucher toutes les personnes d'origine chinoise, imposant à chaque fois des restrictions plus sévères en matière d'immigration et de naturalisation.

La résolution, présentée par les sénateurs Dianne Feinstein, Scott Brown et d'autres, reconnaît que les lois contre les Chinois sont incompatibles avec le principe figurant dans la Déclaration d'indépendance selon lequel tous les êtres humains naissent égaux, et avec l'esprit de la Constitution des Etats-Unis. La résolution "regrette profondément" l'adoption de ces lois et les torts commis à l'égard des Chinois et des citoyens américains d'origine chinoise qui ont souffert de ces lois discriminatoires, et s'est engagée à préserver les mêmes droits civils et les protections constitutionnelles pour les Chinois et les autres personnes d'origine asiatique vivant aux Etats-Unis.

La résolution "ne peut pas effacer le mal causé par les discriminations passées contre les immigrés chinois, mais il est important que nous reconnaissions les torts qui ont été commis il y a de nombreuses années", a déclaré le sénateur Brown dans un communiqué.

Mme Feinstein a dit vendredi qu'elle souhaitait que la résolution puisse "éclairer ceux qui pourraient ne pas connaître ce chapitre regrettable" de l'histoire des Etats-Unis.

Haipei Shue, un partisan de la résolution, a dit à Xinhua vendredi qu'il souhaitait que la version de la résolution présentée à la Chambre des représentants par les députés Judy Chu, Judy Biggert, Mike Coffman et d'autres, puisse être adoptée d'ici mai 2012.

2011-10-08

Source : Radio Chine internationale

L'administration Obama a fait vendredi appel d'une loi des plus strictes contre l'immigration, promulguée fin septembre en Alabama (sud), estimant qu'elle allait aggraver au quotidien la discrimination envers les immigrés en situation régulière.

Dans son recours devant la cour d'appel du 11e circuit à Atlanta, le ministère de la Justice demande d'annuler la loi et d'en suspendre l'application dans l'attente de sa décision.

Le texte, déjà en application, transforme en délit le fait de travailler sans papiers et prévoit notamment le contrôle du statut migratoire des enfants dans les écoles.

"Il est très vraisemblable que ce projet radical expose les personnes en situation régulière aux Etats-Unis, y compris les enfants, à de nouvelles difficultés dans leurs relations courantes avec des personnes privées et avec l'Etat", souligne le gouvernement dans cette plainte.

La loi "crée une panoplie de nouvelles infractions qui, entre autres, transforment en délit l'échec d'un étranger à se conformer aux exigences fédérales d'immatriculation (...), les tentatives d'un étranger de rechercher ou d'exercer un emploi et les tentatives d'un étranger (...) de communiquer avec le gouvernement", ajoute la plainte.

Le ministère ajoute que ces mesures "empiètent sur l'autorité exclusive du gouvernement fédéral en matière d'immigration".

Tony West, ministre adjoint de la Justice, estime, dans le document, que cette loi "incite à la discrimination" contre les citoyens étrangers, y compris en situation régulière, en interdisant à un propriétaire de louer un logement à un étranger en situation irrégulière.
En Alabama, où le gouverneur républicain Robert Bentley a qualifié la loi de "victoire pour l'Alabama", la police est désormais autorisée à procéder à des contrôles d'identité aléatoire, à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, à placer en garde à vue un clandestin sans possibilité de caution.

Des responsables religieux, des associations de défense des étrangers et des droits civils ont formé des recours.

Après l'Arizona, c'est la seconde fois que le gouvernement Obama essaye de bloquer la loi migratoire d'un Etat, estimant que ces dispositions sont inconstitutionnelles. Certains articles de lois migratoires ont été également retoqués dans l'Utah (ouest) et en Géorgie (sud).

Barack Obama est partisan d'une solution fédérale, en renforçant les frontières tout en permettant aux clandestins d'accéder sous condition à la nationalité américaine.

07/10/2011

Source : AFPF

Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé à fin août dernier un excédent de plus de 33,18 milliards de dirhams (MMDH) contre 29,1 MMDH une année auparavant, selon l'Office des Changes.

Les recettes au titre des services, qui portent sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, ont atteint près de 74,5 MMDH contre 69,5 MMDH, soit une hausse de 7,2 pc, alors que les dépenses se sont élevées à 41,3 MMDH contre 40,4 MMDH (+ 2,4 pc), indique l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.

Les recettes voyages se sont chiffrées à 40,2 MMDH à fin août dernier contre 37,7 MMDH pendant la même période de l'année précédente, s'inscrivant en hausse de 6,5 pc.

Pour leur part, les dépenses voyages se sont inscrites en baisse de 1,2 pc (6,4 MMDH contre 6,5 MMDH), précise le rapport, faisant ainsi ressortir un excédent de 33,8 MMDH de la balance voyages, en amélioration de 8,1 pc.

Les recettes générées par les services de transport, de communication et de centres d'appel se sont situées respectivement autour de 13,6 MMDH (+9,7 pc), 3,7 MMDH (+2,9 pc), 2,8 MMDH (+3,2 pc).

Pour ce qui est des recettes MRE, elles se sont établies à 38,8 MMDH durant les huit premiers mois de 2011 contre 36 MMDH un an auparavant, en progression de 7,8 pc, note la même source.

Par ailleurs, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont chiffrées à 14,8 MMDH à fin août 2011 contre 16,2 MMDH une année auparavant, en recul de 8,3 pc.

La répartition des recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers, par nature d'opération, demeure prédominée par les investissements directs avec 82,4 pc du total des recettes, suivis des investissements de portefeuille (10,2 pc) et des prêts privés étrangers (7,4 pc).

7/10/2011

Source : MAP

Longtemps pays d'émigration, les succès économiques de la Pologne la transforment en terre d'accueil. Derrière le duel électoral de ce dimanche entre les deux grands partis, se cache le débat autour de l'avenir de l'identité polonaise

Quelques jours avant le scrutin des législatives du 9 octobre, Jaroslaw Kaczynski, leader du parti nationaliste et conservateur Droit et Justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS) a publié un livre au titre évocateur, «La Pologne de nos rêves». Il y développe sa pensée et en particulier son opinion sur l'Allemagne de la chancelière Angela Merkel. Il n'y va pas de main morte. Il considère qu'elle cherche «la soumission de la Pologne».

Ancien Premier ministre et frère du défunt président Lech Kaczynski, il est connu pour son euroscepticisme et sa vision extrêmement conservatrice de la société polonaise. A ses yeux, elle se doit d'être catholique et uniforme. Après 25 ans de réformes libérales, le pays est pourtant en pleine mutation.

Pour l'historien Paweł Machcewicz, «l'idéologie du PiS est une réaction à ce processus de modernisation de l'identité polonaise et qui cherche à défendre les symboles les plus évidents qui sont basés sur les luttes nationales contre les Russes, les Allemands et les communistes. Le conflit entre le PiS et PO (ndla: Plateforme Civique, le parti du Premier ministre, Donald Tusk, de centre droit) peut être interprété comme un clash entre une vision traditionaliste et une approche plus pragmatique qui cherche le rapprochement et la coopération avec l'Europe».

Dans le contexte de la campagne électorale, ce coup d'éclat de Kaczynski, largement relayé dans la presse nationale, est encore rentable auprès d'une partie de l'électorat. Kaja Skowronska, doctorante au CERI-Sciences Po, écrit que «le clivage oppose ceux qui voient l'évolution actuelle de la société polonaise comme une opportunité à ceux qui la considèrent comme une menace ». D'où le repli sur les valeurs traditionnelles, celles qui sont censées avoir fait la grandeur de la Pologne. Et le poids du parti de Kaczynski, le deuxième du pays, crédité d'environ 20% des voix.

Retour du régionalisme

Pourtant, l'Histoire chaotique de cette partie de l'Europe a malmené le concept d'identité. Ce n'est qu'en 1945 que pour la première fois les Polonais ont été regroupés au sein d'un État ethniquement quasi-uniforme. Dans la Pologne des années 30, ils ne représentaient qu'entre 65 et 70% de la population.

Alors qu'en France la notion de nation se confond avec celle de citoyenneté, en Pologne, elle s'entrechoque avec celle de peuple. Sur la carte d'identité polonaise de l'époque d'entre deux guerres, il était inscrit «citoyen» de la République mais la nationalité pouvait varier d'une personne à une autre: ukrainienne, biélorusse, lituanienne, etc. Et encore aujourd'hui, des minorités polonaises vivent en dehors des frontières de l'État, comme en Lituanie ou en Biélorussie où elles représentent entre 5 et 10% de la population. La défense de leur culture est parfois l'objet de disputes diplomatiques.

Des identités régionales existent aussi en parallèle. Par exemple, le Premier ministre sortant, Donald Tusk est originaire de la minorité des cachoubesqui vit au nord du pays dans la région autour de Gdansk. Durant l'époque communiste, les impératifs d'égalité et d'uniformité du régime ont poussé à les combattre, à les nier.

Aujourd'hui elles revivent petit à petit. En particulier en Silésie, région habitée par de nombreux Allemands jusqu'en 1945, date de leur expulsion vers l'intérieur des nouvelles frontières de l'Allemagne. En mars dernier, alors que certains habitants de Silésie demandaient la reconnaissance de la «citoyenneté silésienne», Jaroslaw Kaczynski les a comparé à des traitres, y voyant un sous marin allemand. Les réactions furent vives mais l'homme maintient le cap.

Responsable du think tank Instytut Obywatelski, proche du parti du Premier ministre, Jarosław Makowski considère que «le débat sur l'identité est virulent. Avec l'intégration européenne, elle change. Vous pouvez ainsi vous définir comme Silésien, Polonais et Européen, à la façon de poupées russes. La Pologne expérimente le concept moderne de la société et elle s'y habitue petit à petit. Avec les bons et les mauvais côtés».

Fin de l'homme blanc

Avec un développement économique qui fait pâlir bien des pays d'Europe de l'Ouest, les mutations qui attendent la société polonaise sont bien plus grandes que ces quelques revendications régionales. Un taux de croissance à 4% attire de plus en plus d'immigrés vers la Rzeczpospolita Polska.

Le phénomène reste encore marginal mais il n'est plus très difficile de trouver dans les grandes villes comme Varsovie ou Cracovie, des personnes d'origines d’Afrique du Nord, d’Asie et parfois d’Amérique du Sud. Symbole que les temps changent, en décembre dernier, le premier député noir a été élu à l'Assemblée nationale, la Sejm. John Godson, 40 ans est né au Nigéria et vit en Pologne depuis 1993.

Jarosław Makowski n'a remarqué «aucune réaction négative à cette élection, même en provenance de PiS. Quand il est apparu au Parlement, tout le monde en parlait. C'était comme pour un star ». Les conservateurs savaient qu'ils devaient être prudents car «après la victoire d'Obama, certains ont déclaré que c'était la fin de l'homme blanc».

Arrivée de l'Islam

A l'avenir, la Pologne pourra-t-elle faire l'impasse sur l'immigration? Sur l'expérience de l'altérité? Le taux de natalité du pays est dramatiquement bas. 1,35 enfant par femme, bien loin des 2,1 nécessaires pour le renouvellement des générations. Traditionnellement, ce sont les Polonais qui ont émigré. Que les rôles soient maintenant inversés posent les mêmes enjeux qu'aux sociétés espagnoles ou portugaises lors de développement économique des années 80, 90 et 2000.

Ce qui ne se fait pas sans accrocs. En mars 2010, les réactions ont été vives dans le pays lors de la construction d'une des premières mosquées du pays, à Varsovie, pour une communauté qui compterait dans tout le pays, 30.000 fidèles. Selon les sondages réalisés à l'époque, les Polonais sont divisés. 48% accepteraient une mosquée dans leur quartier, 42% affirment le contraire.

Premier journaliste noir

Cette expérience de l'altérité, Brian Scoot la connait bien. Originaire de Guyana, il est le «premier journaliste noir polonais».Arrivé en Pologne en 1985, il a acquis la nationalité en 1997. «Je n'ai pas abandonné pour autant ma nationalité guyanaise mais je suis aussi d'avoir heureux d'avoir obtenu la polonaise pour services rendus à la société».

Aujourd'hui père de deux «petits polonais», il reconnaît que les débuts furent difficiles. «Quand j'étais étudiant, avec d'autres amis “de couleur”, nous étions sans cesse visés aussi bien verbalement que physiquement. Le plus blessant était aussi l'attitude des institutions qui étaient censées être là pour nous protéger. Certains politiciens n'hésitaient pas à employer dans leurs discours des expressions du type “cette loi est faite pour les latinos ou les nègres”».

26 ans après, les choses ont-elles changé ?

«La Pologne tente encore de rattraper son retard en terme d'éthique morale et de normes modernes. Elle est un pays rempli de personnes intelligentes, mais en tant qu'entité collective, il y a encore du chemin à parcourir en particulier avec ce mélange malsain de rhétorique politique et religieuse». Ce qui n'empêche pas Brian Scott de se définir comme «vivant à l'intersection de deux cultures. Je ne suis peut-être pas Polonais mais je suis assurément un Guyanais cracovien».

8/10/2011,  Jean-Sébastien Lefebvre

Source : States.fr

La participation du Maroc au Festival " Madrid Sur ", dont la 16ème édition sera ouverte ce vendredi dans quatre localités au sud de la capitale espagnole, est un modèle de coopération culturelle réussie entre le Maroc et l'Espagne, souligne la co-directrice du festival, Angela Monleon.

"Nous travaillons depuis des années avec des partenaires marocains et le Festival +Madrid Sur+ constitue l'un des volets importants de la collaboration entre la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM), organisatrice du festival, et le Maroc ", a-t-elle précisé dans un entretien à la MAP.

Elle a rappelé que le Royaume est présent depuis des années au festival, soulignant que cette participation est le fruit d'un travail conjoint visant surtout à promouvoir la culture marocaine " riche et variée " auprès du public espagnol.

Mme Monleon a souligné, à ce propos, que la participation marocaine à l'actuelle édition du festival " permettra au public espagnol de mieux apprécier la richesse et la diversité de la culture marocaine grâce à des expressions artistiques aussi riche que différentes, comme celles du chanteur populaire Said Senhaji et du chorégraphe Taoufiq Izeddiou ".

Elle a, en, outre, mis en exergue la collaboration, pour la première fois, du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME) à l'organisation du Festival " Madrid Sur ".

Dans ce sens, le coordinateur pour le Maroc et le monde arabe du Festival " Madrid Sur ", Larbi El Harti, a souligné que cette première collaboration du genre du CCME au festival intervient dans la perspective de la mise en place d'une stratégie de travail conjointe avec le Fondation de l'IITM.

Evoquant la participation artistique marocaine à l'édition 2011 du festival, El Harti a relevé que la présence d'un chanteur de la musique chaâbi et d'un chorégraphe marocain de danse contemporaine à cet événement artistique s'inscrit dans le cadre du rayonnement et de la promotion de la culture marocaine à l'étranger, dans ses aspects aussi bien traditionnel que moderne.

Il a souligné, par ailleurs, l'importance de l'interaction culturelle entre le Maroc et l'Espagne et de toute réflexion conjointe, du point de vue esthétique et artistique, au sujet d'idées et de concepts à même de conduire vers une meilleure compréhension mutuelle.

La 16ème édition du Festival culturel international " Madrid Sur ", qui se poursuivra jusqu'au 30 octobre, offre 39 spectacles de théâtre, de musique et de danse, ainsi que des expositions, des ateliers et des séminaires, axés sur la thématique centrale " révolte du langage scénique ".

Le Maroc sera représenté à ce festival, organisé cette année en collaboration avec le CCME, par le danseur et chorégraphe Taoufiq Izeddiou, fondateur de la compagnie " Anania ", et le chanteur populaire Said Senhaji, qui se produiront les 14 et 16 octobre respectivement à Fuenlabrada et à Parla. Chorégraphe marocain formé en Europe, Taoufiq Izeddi, qui a acquis au fil du temps une notoriété sur le plan international grâce à un style unique de danse contemporaine, présentera au public du festival son spectacle intitulé " Danse nord ".

Le chanteur et compositeur marocain Said Senhaji, connu pour sa musique et son style appréciés par les Marocains aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, aura l'occasion de se produire pour la première fois en Espagne.

Au programme de la 16ème édition du Festival international " Madrid Sur ", figure aussi une séries de tables rondes sur le thème " crise économique, sociétés plurielles et nouvelles citoyenneté " qui seront organisées, le 25 octobre à Getafe, en collaboration avec le CCME et l'Université Juan Carlos III de Madrid.

Le Maroc a toujours été présent avec force lors du Festival international " Madrid Sur ", grâce à la participation d'artistes de renom comme Touria Jebrane, Tayeb Seddiki, Faouzi Bensaidi et Ilham Loulidi, ainsi que des troupes artistiques comme Darga, Hoba Hoba Spirit, 2Kfar et Darga.

Organisé avec l'appui notamment du ministère espagnol de la Culture, de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de la région autonome de Madrid, le festival s'inscrit aussi dans le cadre du programme de coopération culturel hispano-marocain " Al Mouâtamid ".

Lancé dans la fin des années 1990, ce programme a pour objectifs notamment de consolider la connaissance réciproque, le dialogue interculturel, le respect de la diversité et des valeurs démocratiques, à travers un ensemble d'actions de coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture.

7/10/2011

Source : MAP

Le droit des étrangers en France a connu un véritable bouleversement par l’adoption de la loi du 16 juin 2011 entrée en vigueur le 18 juillet 2011. En effet, ce texte qui constitue largement une transposition de la directive européenne du 16 septembre 2008 a introduit des réformes importantes en réduisant de manière significative les garanties procédurales, en créant ce que certains appellent déjà une mesure de bannissement qui consiste en une interdiction de retour sur le territoire français et finalement en allongeant la durée de la rétention administrative qui passe de 32 jours à 45 jours.

Maître Chninif, avocat spécialisé sur la question du droit des étrangers en France, propose quelques observations sur ces trois axes de la réforme qui rendent, selon lui, le droit des étrangers en France de plus en plus complexe et difficile à suivre.

La rétention administrative est à distinguer de l’emprisonnement et qui signifie la possibilité offerte à l’administration de maintenir pour une durée limitée, dans des locaux surveillés, les étrangers qui font l'objet d'une procédure d'éloignement ou d'une interdiction du territoire français et qui ne peuvent pas quitter immédiatement la France.

La nouvelle loi autorise donc le Préfet ou le ministre de l’Intérieur à placer les étrangers en situation irrégulière dans des centres pour une durée initiale de 5 jours et ensuite pour 20 jours renouvelable une seule fois. Ces deux prolongations doivent être autorisées par le Juge des libertés et de la détention (JLD).

Cela dit, la réforme permet désormais aux autorités d’avoir la possibilité d’éloigner les étrangers dans les 5 premiers jours en échappant au contrôle du JLD qui vérifie la régularité de la procédure et qui constitue le garant des libertés individuelles.
Cependant, le placement en rétention administrative se fait par un acte administratif (arrêté) qu’on peut attaquer devant le Tribunal administratif dans un délai de 48 heures. Mais, l’administration n’est pas obligée de remettre une copie de la décision à l’intéressé. Bref, l’étranger a le droit d’attaquer une décision dont il ne connait pas le contenu !

Par ailleurs, on peut imaginer la difficulté dans laquelle peut se trouver le JLD qui sera amené à examiner la situation d’un étranger qui a vu l’arrêté le plaçant en rétention administrative validé par le Tribunal administratif.

La nouvelle loi permet aussi la rétention de « terroristes » pendant une période pouvant atteindre 6 mois.

Sur les délais dont dispose l’étranger pour quitter le territoire

Sous l’ancienne loi, l’étranger disposait d’un mois pour contester une décision lui refusant le droit au séjour avec obligation de quitter le territoire français et du même délai pour quitter volontairement le territoire national s’il ne conteste pas la légalité de la décision.

Avec la réforme, l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) n’est plus la seule conséquence du refus de séjour mais s’applique également à d’autres cas (entrée irrégulière, maintien sur le territoire après l’expiration du visa ou du titre de séjour dont on n’a pas demandé le renouvellement…).

De même, l’OQTF peut désormais être assortie d’un délai de départ volontaire ou au contraire dépourvue de tout délai de départ volontaire c’est-à-dire un départ immédiat.

La nouveauté essentielle est donc la possibilité pour le Préfet d’édicter une obligation de quitter le territoire français, sans délai, et à exécuter immédiatement dans certains cas.

Cependant, certaines dispositions de la loi sont particulièrement inquiétantes pour les étrangers en situation irrégulière puisque l’absence de demande de titre de séjour est considérée comme une soustraction à l’ obligation de quitter le territoire français alors qu’il est parfois impossible de déposer une demande de titre de séjour en raison des pratiques de certaines préfectures (irrecevabilité du dépôt du dossier par courrier et pas plus de 30 tickets par jour avec ouverture du guichet des étrangers 3 jours par semaines).

La gravité de cette mesure réside également dans l’obligation faite à l’étranger qui le souhaite d’attaquer la décision devant la Justice dans un délai de 48 heures. Sachant qu’il s’agit d’un contentieux très complexe et qu’il n’est pas facile d’obtenir un rendez-vous avec un avocat dans un laps de temps sans oublier que la notification de la décision peut coïncider et tomber en fin de semaine.

Sur l’interdiction de retour

La mesure la plus spectaculaire dans cette réforme est la possibilité pour l’autorité administrative de prendre une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) en plus de l’OQTF. Cette prérogative est assimilable à l’expulsion ou à l’interdiction du territoire français qui étaient réservées jusque là à la Justice française.

L’interdiction qui sera prononcée désormais par l’administration peut varier en fonction de la situation de l’étranger, atteindre 5 ans et peut être prolongée pour une durée maximale de 2 ans.

Le plus étonnant, est que l’interdiction de retour entraine l’inscription automatique au fichier des personnes recherchées (FPR) et au fichier européen SIS (système d’information Schengen).

Cette inscription au SIS entraîne, en conséquence, l’impossibilité de solliciter un visa pour revenir ou un titre de séjour dans l’ensemble de l’espace Schengen.

Par ailleurs, la loi ne prévoit pas l’annulation automatique des signalements au SIS en cas d’abrogation de l’interdiction de retour sur le territoire français. Vous pouvez donc imaginez dans ce cas les restrictions injustifiées de la liberté que pourrait subir la personne concernée.

En définitive, la loi du 16 juin 2011 est une réforme importante qui modifie encore une fois l’arsenal juridique français dédié aux étrangers et qui donnera certainement lieu, et pendant de longues années, à diverses interprétations et à de véritables batailles juridiques entre l’administration et les défenseurs des étrangers.

6/10/2011, Abderrahim Chninif

Source : Yabiladi

Ils sont ainsi quelque 6000 mineurs isolés étrangers présents sur le territoire national, la plupart laissés à la charge des services de l'aide sociale à l'enfance des conseils généraux. …Suite

Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, réagit à la polémique suscitée par la publication, le 31 mai, d'une circulaire des ministères de l'intérieur et du travail qui restreint les possibilités pour les diplômés étrangers de rester en France …Suite

Du 8 septembre au 7 octobre 2011, les prestigieux salons de l'Hôtel de Ville de Paris se sont constitués en une vitrine des relations entre le Maroc et l'Europe, à travers l'exposition "Le Maroc et l'Europe: six siècles dans le regard de l'autre"…Suite

Charles Michel a sévèrement critiqué la sortie de Bart De Wever au sujet de la scission de BHV judiciaire en la qualifiant de « lamentable et raciste ».

Mercredi, le nationaliste flamand avait ironisé sur le fait que des magistrats francophones seront détachés à Hal-Vilvorde « Et pourquoi pas des magistrats turcs à Gand et marocains à Borgerhout », avait déclaré Bart De Wever. Des déclarations « lamentables et racistes », a réagi le président du MR, Charles Michel, dans l’émission Matin Première sur la RTBF En Flandre aussi, la sortie de De Wever n’est pas passée inaperçue.

L’élue socialiste du parlement flamand Yamila Idrissi estime qu’il est allé trop loin. « C’est assez triste de constater la façon dont De Wever essaie d’avoir raison en se servant des Flamands d’origine étrangère. Il se montre mauvais perdant sur ce dossier. La vraie nature de son parti remonte à la surface » a-t-elle affirmé à l’agence Belga.

La critique et le vocabulaire de la N-VA commencent à éreinter un certain nombre de gens au sein dans la majorité flamande (CD & V, sp.a et N-VA). Mercredi, Eric Van Rompuy (CD & V) a confirmé cet agacement en estimant que les arguments de la N-VA était de plus en plus démagogique et basé de moins en moins sur du contenu. Le bourgmestre CD&V de Gooik Michel Doomst est quant à lui d’avis que le discours de la N-VA se rapproche de celui du Vlaams Belang. Pour Michel Doomst, la N-VA a peu de raisons de critiquer l’accord concernant BHV. L’accord sur la scission est, dit-il, inespéré et même en cartel avec la N-VA, le CD&V n’aurait pu obtenir plus.

6/10/2011, PIERRE-YVES WARNOTTE

Source : Le Soir.be

Les problèmes d'immigration de Bulgares, Roumains et Polonais refont surface aux Pays-Bas. La Haye pourrait encore retarder de deux ans l'ouverture totale de ses frontières. La décision de repousser cette échéance à 2014, date butoir fixée par Bruxelles, au lieu de 2012, sera prise dans les semaines à venir.

« Il existe un courant migratoire structurel », conclut un rapport d'une commission parlementaire. Si ces travailleurs viennent a priori pour une durée déterminée aux Pays-Bas, le phénomène, lui, a pris un caractère permanent. Alors que le royaume comptait sur l'arrivée de quelque 15.000 ressortissants de ces pays par an, voici cinq ans, le chiffreest rapidement monté à plus de 75.000. Le Bureau central des statistiques (CBS) avait ainsi recensé une communauté d'Européens de l'Est de 140.000 personnes en 2007.

Aujourd'hui, le royaume en compterait entre 200.000 et 300.000. Des chiffres approximatifs car la moitié d'entre eux ne se fait jamais connaître auprès des autorités. Main-d'oeuvre bon marché, le gros de ces troupes est directement employé via des agences de placement et d'intérim véreuses.

Frileux depuis le début à ouvrir ses frontières à l'Est, La Haye a mis en place dès 2006 un système d'accès progressif à ces « nouveaux » travailleurs européens. Quelque 24 secteurs de l'économie batave ont ainsi été protégés des dangers du dernier élargissement de l'UE sur un marché du travail où le taux de chômage atteint 5,3 %.

7/10/2011, Didier Burg

Source :  Les Echos

La question de l'émigration préoccupe bien les cinéastes africains. Après « Paris mon paradis » d'Elénore Yaméogo, les écrans du Festival international du film francophone de Namur (Fiff) ont accueilli « Le sacrifice (Yoolé ») du cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, un documentaire qui évoque le rêve des jeunes Africains prêts à tout pour rejoindre l'Occident.

NAMUR (Belgique) - Il fait beau sur les îles de la Barbade en cette journée du 29 avril 2006. Pourtant, à quelques mètres de la plage, une découverte macabre faite par des pêcheurs va bouleverser le quotidien des habitants de ces paisibles îles caribéennes. Onze cadavres de jeunes hommes en décomposition gisent au fond d'une embarcation partie des côtes sénégalaises, il y a plusieurs mois. Morts de faim, de soif et d'épuisement, ces candidats à l'émigration espéraient rejoindre les Iles Canaries, en Espagne, mais leur pirogue a dérivé et fini sa course tragique sur ces côtes de la Barbade. Ils reposent pour toujours au cimetière de Westbury, très loin des leurs. Certains parmi eux, dont Diao Souncar Diémé, ont pu être identifiés grâce à une lettre écrite en pleine mer. Le jeune Diémé disait à celui qui retrouverait la missive de la transmettre à un son oncle, un certain Omar Badié. Dans son documentaire "Le sacrifice (Yoolé") qui date de 2010, le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa (qui vit aux Barbades depuis quelques années et qui n'est pas présent à Namur) part de cette histoire pour essayer de comprendre la cause de la ruée des ces milliers d'Africains vers l'Occident. En interrogeant des jeunes, un psychologue, des parents de victimes, des artistes et en utilisant des images d'archives, il se livre à un travail d'investigation qui se veut aussi un état des lieux d'une société sénégalaise en prise à ses contradictions. Tout en évitant de donner son point de vue ou de vouloir juger qui que ce soit, il donne la parole à des personnes qui expriment leur désespoir et leur mal-vivre. Dans leur quartier de pêcheurs de Tableau Ferraille en proche banlieue dakaroise (d'où le cinéaste est originaire), Omar, Ibrahima, Abdoul, Thierno et Fallou égrènent un chapelet de griefs contre ceux qui dirigent leur pays et « qui sont incapables de (leur) donner du travail ». En choisissant l'option suicidaire de « Barsa ou Barsakh » (voir Barcelone ou mourir) qui consiste à s'entasser dans de frêles embarcations à destination des îles espagnoles des Canaries, ils espèrent réaliser leur rêve : rejoindre l'Eldorado où ils pourraient gagner dignement leur vie. Même s'ils savent que la mort peut être au rendez-vous, ils tentent quand même l'aventure, préférant cette odyssée plutôt que de passer leur temps à « écouter de la musique et boire du thé ».
Le documentaire de Moussa Sène Absa est construit sous une forme narrative, avec une voix « off » (celle du réalisateur) qui, dans un wolof pur et très académique, raconte les déboires d'un fils qui s'adresse à sa mère. Il lui raconte le calvaire que lui et ses compagnons d'infortune sont en train de vivre sur le long chemin vers l'exil. « J'ai peur de mourir dans ma douce jeunesse », dit le fils à sa mère. Rythmées par une belle musique de Wasis Diop et d'El Hadj Ndiaye, des images du grand bleu et de quartiers de Dakar défilent sous nos yeux.

Derniers instants vécus avec un époux

On y voit un sociologue (Serigne Mor Mbaye) qui évoque la part de responsabilité des autorités dans cette tragédie, un chef de village (Ngala Sy) qui dénonce le pillage des côtes sénégalaises par les gros chalutiers chinois et européens, un cinéaste (feu Samba Félix Ndiaye) qui appelle à un retour aux valeurs positives ou une veuve (Mame Diarra) entourée de ses enfants en bas-âge et qui se souvient des derniers instants vécus avec un époux qu'elle ne verra plus jamais...

Entre ces témoignages, le réalisateur glisse des images d'archives montrant le président sénégalais Abdoulaye Wade entouré de militants, de proches collaborateurs et s'exprimant sur ses réalisations et projets : Case des touts petits, Université du futur, Monument de la Renaissance, infrastructures, politique d'habitat avec les 3000 logements du Plan Jaxaay... Une manière, pour le cinéaste, de donner la parole aux autorités et de leur permettre de répondre à ceux qui affirment qu'elles n'ont pas fait assez pour améliorer la vie des Sénégalais ? Toujours est-il que d'aucuns, comme le sociologue Serigne Mor Mbaye, pensent que ce n'est pas avec « cette élite politique que les jeunes (qui constituent la majorité de la population) vont tourner le dos à l'océan ».

L'océan, les belles plages de Dakar, les ruelles des quartiers populaires constituent le décor du documentaire de Moussa Sène Absa tourné au Sénégal, en Barbade et au Portugal où des migrants sénégalais interrogés dans la rue regrettent d'avoir quitté leur pays. Sur fond de bruits de vagues, la voix « off » du candidat au voyage, au fond de sa pirogue ballotée par les eaux en furie, lance cet ultime appel à sa mère : « J'entame ma longue nuit sur le seuil de la mort ». Le film ne veut pas être très noir. Il ouvre une fenêtre d'espoir avec cette joie de vivre perceptible à travers le sourire des femmes exécutant des pas de danse lors d'une cérémonie familiale; ou l'espoir innocent de ces jeunes élèves de Popenguine qui rêvent de devenir infirmière, femme d'affaires, footballeur, gendarme, ministre... et qui aimeraient bien que leur pays, le Sénégal, se développe par le travail.

6/10/2011, Modou Mamoune FAYE

Source : Le Soleil

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

L’émergence de l’immigration comme enjeu du débat public a contribué à ennoblir cet objet de recherche, longtemps considéré comme illégitime. Les succès électoraux du Front National, les réformes successives de la législation sur l’entrée et le séjour et l’inflation des discours médiatiques et politiques sur l’intégration, puis sur les discriminations, ont placé l’immigration au cœur de controverses scientifiques et politiques.

L’objectif de ce séminaire, ouvert à tous (et particulièrement aux étudiants de master et de doctorat), est de restituer la genèse sociale des concepts et des enjeux mobilisés dans ces débats, grâce à la présentation de travaux scientifiques récents.
Le renouvellement du regard porté par les sciences sociales sur l’immigration sera appréhendé autour de trois grands axes thématiques. Tout d’abord, la genèse des politiques publiques d’immigration sera étudiée en redonnant toute sa place à l’action de l’État et à l’origine sociale des acteurs. Par ailleurs, de nombreux travaux français et anglo-saxons s’intéressent désormais au poids de l’histoire coloniale dans la généalogie des discours, des enjeux et des pratiques relatifs à l’immigration. Les intervenants du séminaire tenterons de mettre en débat ce regard croisé entre histoire migratoire et histoire coloniale. Enfin, troisième thématique, si la prise en compte des différentes institutions étatiques constitue un apport incontestable de l’historiographie récente, l’histoire de l’immigration ne saurait se réduire à l’exercice unilatéral du pouvoir de l’État sur les étrangers : elle se décline également selon les trajectoires des migrants et selon les stratégies qu’ils déploient tout au long de leur séjour dans la société d’accueil.

Source : Cité nationale de l’histoire de l’immigration

L’association « Migrations & Développement » qui intervient pour le développement de la Province de Taroudannt  en associant les migrants de cette région vivant en France et les acteurs locaux, annonce la tenue de la 5ème édition du Festival… Suite

La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un atout considérable pour le développement du pays. Comment faire participer ce potentiel au développement national ? C'était l'objet du programme de la mobilisation des compétences lancé en 2009. Premier bilan.

MATIN EMPLOI : Le programme de mobilisation des compétences MRE a été l'un des programmes phares initiés par le ministère des MRE suite à une étude globale portant sur les besoins en capital humain nécessaire au développement du Maroc. Qui sont ces compétences installées à l'étranger ?

RITA ZOUGARI : Les compétences, le talent, le savoir-faire sont pour le Maroc une valeur ajoutée primordiale pour son développement durable. La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un potentiel de compétences de savoir-faire et un atout considérable pour le développement du pays : 17% des MRE actifs occupent des professions scientifiques intellectuelles et managériales qualifiées, 54% s'activent dans les secteurs de l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Ayant conscience de l'importance du rôle de la communauté marocaine à l'étranger, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MCMRE) a choisi de faire de la mobilisation de ces compétences l'un des axes prioritaires de son plan quinquennal 2008-2012.

Qui fait quoi dans ce programme ?

Ce programme consiste à faire appel aux potentialités de nos concitoyens établis à l'étranger possédant de l'expertise, de l'expérience, du savoir-faire… et qui sont prêts à les mettre à contribution en faveur du développement du Maroc de manière ponctuelle ou pérenne.

L'intérêt pour ce programme se justifie par un contexte extrêmement favorable qui est le résultat conjugué de plusieurs facteurs qui sont, d'une part, l'existence de profils hautement qualifiés de plus en plus nombreux parmi la communauté MRE et leur forte volonté à apporter leur contribution au développement de leur pays d'origine, d'autre part les nombreux plans sectoriels engagés au Maroc et la volonté affichée des pouvoirs publics pour favoriser ce type de participation.

C'est sur la base de ces constats que le ministère a fondé les objectifs de son programme, à savoir : d'abord offrir un cadre à ces compétences pour les informer sur les opportunités de leur implication, leur permettre de développer des partenariats avec les acteurs publics et privés marocains, ensuite inscrire ces partenariats dans le cadre de la coopération et accompagner les porteurs de projets.

En un mot comment résumer l'approche qui a été adoptée ?

L'approche adoptée se compose de quatre principaux axes qui consistent à identifier et à segmenter la demande marocaine en matière de recherche, de formation, d'expertise voire d'investissement, ceci pour chacun des plans sectoriels, à accompagner la structuration de réseaux thématiques ou géographiques, à inscrire les projets dans le cadre de la coopération et enfin, à mobiliser les moyens humains et financiers pour leur mise en œuvre.

Le département a travaillé dans un premier temps sur la création de réseaux géographiques ?

Pouvez-vous expliquer cette démarche ?

Cette approche a été mise en œuvre dès l'achèvement de l'étude précitée en 2009 par la constitution de réseaux géographiques en Allemagne, en Belgique et au Canada, un quatrième est en cours de constitution en France.

Ces Réseaux regroupent des hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés dans ces pays. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (TIC et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc).

L'objectif de ces réseaux est de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine dans les pays d'accueil.

Ces Réseaux travaillent en étroite et intense coopération avec les institutions des pays d'accueil impliquées dans les programmes d'aide au développement. Au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et leurs pays d'accueil, ils ont créé un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques. C'est dans cette perspective qu'ils répartissent leurs activités au sein de groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, à la médecine, à la recherche et à l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'au domaine artistique.

Depuis leur création ces réseaux ont mené plusieurs actions au Maroc et dans les pays d'accueil. Au Maroc, cela s'est traduit concrètement par l'organisation de formations sous forme de cours, séminaires, caravanes, et offres de stages ou visites d'échanges culturels et également don de matériel et outils de travail dans les domaines de l'éducation, de la santé, des nouvelles technologies… Dans les pays d'accueil, conseil et orientation pour les Marocains sur place tant dans le domaine social, juridique ou économique. Cours de soutien aux élèves en difficulté, organisation d'activités culturelles…

L'autre angle privilégié a été la constitution des réseaux thématiques ?

Outre ces réseaux géographiques, des réseaux thématiques sont en cours de création, il s'agit d'un réseau des médecins marocains du Monde, celui des juristes et celui des élus.

Ces réseaux sont un regroupement d'associations des professionnels d'un domaine d'activité donné, régies par la loi organisant les ONGs de chacun des pays d'accueil qui se fédèrent pour former le réseau. Ils sont formés à l'initiative des professionnels marocains des domaines concernés établis à l'étranger dans un triple objectif; offrir leurs services à leurs compatriotes résidant dans le même pays qu'eux, échanger les informations et expériences entre professionnels de différents pays et établir des partenariats avec leurs homologues au Maroc en matière de recherche, formation, assistance technique, expertise.

Parallèlement et de manière régulière les membres de ces deux types de réseaux participent à des manifestations organisées au Maroc ; c'est ainsi qu'une soixantaine de Compétences provenant d'une dizaine de pays d'Europe et d'Amérique ont été appelées à participer au débat sur la charte de l'environnement en mars 2010, de même que cinq cent jeunes de soixante pays ont pris part à Ifrane au Forum des jeunes marocains du monde en juillet 2010 pour débattre de sujets tels que l'entrepreneuriat, la création ou l'engagement politique. Au terme de ces rencontres des groupes de discussion ont été mis en place pour prolonger les débats et permettre des échanges réguliers et permanents entre leurs membres. D'autres manifestations de ce genre ont été organisées ou le seront prochainement sur la participation des membres de ces réseaux aux débats en cours sur la constitution, la régionalisation et autres réformes engagées par le pays.

Le ministère a organisé une série de rencontres au Canada, en Belgique , en Allemagne , en France …Contacts directs mais aussi renforcement du lien par le biais des technologies de l'information par le biais du portail internet.

Parallèlement à la mise en œuvre de cette approche, une refonte de l'ancien portail FINCOME (Forum International des Compétences marocaines à l'Etranger) a été engagée pour mieux répondre aux principes de base de la démarche. Dès son achèvement, prévue fin septembre 2011, les réseaux mis en place disposeront d'un outil commun permettant la centralisation de l'information concernant les plans sectoriels de développement au Maroc, les opportunités d'emplois, les démarches et dispositifs relatifs aux opportunités d'affaires et d'investissement, le programme de mobilisation de compétences mis en œuvre par le MCMRE en partenariat avec les différents acteurs nationaux, les pays d'accueil et les réseaux de compétences .

Ce site permettra également l'accès facile aux guides pratiques et aux annuaires thématiques ou géographiques élaborés par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et ses partenaires. Les principaux objectifs sont de permettre un travail collaboratif entre les Marocains du monde (MDM) et les acteurs marocains au Maroc sur les thématiques prioritaires d'échanges et de travail grâce notamment à la centralisation et le partage de l'information dans un même espace et la mise en synergie de l'offre et de la demande de compétences MRE.

Quelles sont les étapes franchies depuis le lancement du programme ?

La dynamique de la mobilisation des MDM qualifiés a été amorcée depuis les 21 et 20 novembre 2009 avec la tenue de la première Université d'Automne organisée avec le réseau des compétences germano-marocaines, la première rencontre des compétences Belgo-Marocaines à Bruxelles les 11 et 12 décembre 2010, l'organisation du Forum économique et de coopération des compétences maroco-canadiennes les 23-24 mai 2011, le lancement du réseau MMM (Compétences Médicales Marocaines du Monde) à Paris le 25 juin 2011. La deuxième rencontre des compétences belgo-marocaines est organisée conjointement par le MCMRE, l'Ambassade du Maroc à Bruxelles en collaboration avec le Forum des compétences belgo-marocaines et le réseau des compétences belgo-marocaines : marocains.be. Cette rencontre fait suite à celle tenue en décembre à Bruxelles.Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du renforcement des expériences du MCMRE, en matière de mobilisation des compétences MRE. Elle a pour objectif de faire le point sur l'état d'avancement des travaux des différentes commissions du réseau marocain, de faire une pré-identification des projets en cours ou en préparation et enfin de préparer la rencontre programmée au Maroc en 2012.

L'un des réseaux qui fonctionne déjà avec des projets concrets c'est le réseau DMK, le réseau de Compétences germano-marocain» (DMK) créé le 7 mars 2009. Comment qualifier ce réseau ?

Les réseaux ont bien fonctionné chacun à leur rythme et les résultats sont là avec les réseaux canadiens , belges et allemands .Le Réseau DMK que vous citez ,regroupe près de 280 experts, hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés en Allemagne de longue date. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (technologies de l'information et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc.). L'objectif fixé était de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine en Allemagne. Le Réseau travaille en étroite coopération avec les institutions allemandes impliquées dans les programmes d'aide au développement, telles que la GTZ, le CIM (Centre pour la migration internationale et le développement) et le WUS (World University Service).

Il envisage, au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et l'Allemagne, de créer un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques.

C'est dans cette perspective que l'association a réparti ses activités au sein de douze groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, la médecine, la recherche et l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'à la musique et à l'art

6/10/2011, Farida Moha

Source : Le Matin

Le gouvernement fédéral invite les autorités tunisiennes à repenser leurs procédures électorales afin de permettre aux 15 à 20 000 Tunisiens résidents au Canada de s'exprimer lors de l’élection de l’Assemblée constituante de la Tunisie du 20 au 22 octobre.

«Nous sommes en discussion avec les autorités tunisiennes, a-t-on fait savoir mercredi soir au ministère des Affaires étrangères lors d’un point presse. […] Il se pourrait que les autorités tunisiennes aient à revoir ou à penser à des procédures qui pourraient accommoder la politique sur l’extraterritorialité au Canada, mais nous sommes convaincus qu’on devrait pouvoir arriver à une solution qui va répondre à cet exercice démocratique très important.»

Le Canada n’autorise pas les pays étrangers à tenir des élections extraterritoriales sur son sol justifiant que cela porterait atteinte à sa souveraineté en vertu d’une politique de 2008 qui n’a jamais été communiquée publiquement avant 2011. Ce qui irrite Ottawa, c’est «qu’un état étranger décide unilatéralement d’inclure le Canada dans une circonscription électorale aux fins de ses propres élections.»

Ottawa a la responsabilité «de veiller à ce qu’il n’y ait pas une influence étrangère indue dans nos affaires domestiques, d’avoir une certaine cohésion sociale et de bâtir une identité canadienne assez forte», a expliqué une cadre des Affaires étrangères. Dans cette optique, le Canada «n’autorise pas les gouvernements étrangers à tenir des campagnes électorales sur son territoire, ni à créer des partis ou des mouvements politiques. C’est un aspect de la souveraineté canadienne.»

Le gouvernement fédéral favorise plutôt le recours à un bulletin de vote spécial pour électeurs absents, un processus qui pourrait très bien être organisé par l’ambassade tunisienne, a-t-on fait valoir.

Le Canada est l’un des seuls, voire le seul pays industrialisé, à ne pas permettre à ses citoyens d’origine tunisienne de participer à l’élection de cette assemblée constituante.

Pour l’Association des Tunisiens du Québec qui tient à participer «à ces premières élections libres et transparentes qu’on va avoir depuis 50 ans», c’est une «gifle», a dit un porte-parole, Hakim Merdassi.

«Est-ce que c’est encore une fois un message que les conservateurs veulent envoyer à la communauté tunisienne parce que la Tunisie a été l’un des pays arabes qui a voté contre la présence du Canada au Conseil de sécurité (de l'ONU), s’interroge-t-il? Est-ce une punition un peu mesquine qu’ils veulent mettre en place? En tout cas, toutes les questions sont sur la table.»

Selon lui, c’est aussi le «flou» du côté de l’ambassade tunisienne au Canada qui dispose tout de même «d’un plan B» pour permettre aux électeurs tunisiens qui se trouvent sur le sol canadien de voter.

«On voit très mal que le gouvernement conservateur dépêche la GRC ou la police pour empêcher les Tunisiens d’entrer dans le consulat ou l’ambassade», a prévenu Hakim Merdassi.

6 Octobre 2011

Source : Atlas info

Dans un entretien avec le quotidien marocain, Aujourd’hui le Maroc, elle déclare que l'immigration est aujourd'hui le bouc émissaire des échecs de la droite sur le plan social et en matière de sécurité. Avec moi, les immigrés ne seront plus instrumentés pour se dresser les uns contre les autres. Je défends une politique d'immigration ferme mais humaine, dans l'intérêt bien compris des pays d'origine et des pays d'accueil…Suite

Malgré le tollé provoqué par la difficulté des diplômés étrangers de se faire recruter en France  le ministère de l'Intérieur ne compte pas revenir sur la circulaire du 31 mai. Un endurcissement ...Suite

Ce n’est pas trop tôt. Des avocats des droits civils à New York se sont réveillés et ont finalement décidé de s’emparer de l’affaire des Musulmans traqués par la police new yorkaise. Depuis les attentats de Casablanca en 2003, les Marocains sont les premiers à être sur la ligne de mire de la NYPD. Ils sont traqués, espionnés et sans cesse soupçonnés d’être des terroristes. Les traques ont été jusqu’à les suivre dans les salles de prière, les restaurants ou encore les salons de coiffure qu’ils fréquentent régulièrement. Un espionnage intensif qui n’est aujourd’hui dénoncé ni par les autorités américaines ni par les autorités marocaines.

Ils ne sont que cinq. Cinq avocats new yorkais seulement ont eu le courage de se lever pour dénoncer haut et fort les différentes opérations illégales d’espionnage pilotées par la puissante NYPD, rapporte the Associated Press. Pourtant la loi américaine est claire à ce sujet : la police n’est pas autorisée à collecter et archiver des informations sur des gens d’une même communauté ou d’une même religion sans motif valable. D’ailleurs le Premier Amendement de la Constitution le dit : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement ».

C’est sur ce Premier Amendement que les cinq avocats se sont basés pour exiger auprès de la police new yorkaise qu’elle remette à la justice tous les dossiers sur les programmes de surveillance menés secrètement ces 10 dernières années. Ils demandent également un contrôle rigoureux sur les prochaines actions menées par la police.

Silence radio

Ce que regrettent les journalistes de l’AP, c’est surtout le silence des politiciens et surtout celui du Président américain. A ce jour, on ne sait pas si Barack Obama appuie ces programmes ou s’il les rejette complètement Pourtant on se souvient tous de son discours historique au Caire, il y a presque un an. « En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent. (… ) l’Islam est une partie de l’Amérique. Nous tous partageons les mêmes aspirations : vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et travailler dans la dignité; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. », disait-il. Il n’a pas manqué de rappeler dans ce même discours que le Maroc a été le premier pays au monde à reconnaître les Etats-Unis comme une nation libre et indépendante en 1776. Pourtant, ironie de l’histoire, 235 ans plus tard, ce sont les 9000 Marocains installés à New York qui souffrent le plus aujourd’hui des abus de pouvoir des policiers. A un an des élections présidentielles américaines, les plus intéressés par ce dossier semblent être les Républicains. Non pas pour dénoncer les injustices subies par les musulmans de New York mais pour mieux s’en prendre à l’administration d’Obama. Ils ne vont pas hésiter à lui reprocher d’avoir mené des programmes inefficaces et illégaux en matière de lutte contre le terrorisme.

Le Président Obama ne prend pas position. Mais ce n’est pas le seul. Que font à ce jour les autorités marocaines aux Etats-Unis ? Pourquoi n’ont-elles pas à ce jour réagi ? Sont-elles au moins au courant de ce qu’endurent les Marocains installés à New York ? De leur côté, les autorités brillent par un long silence radio.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

L'absence de politiques familiales audacieuses en Italie fait craindre un effondrement, à l'horizon 2050, de la population en âge de travailler, met en garde un rapport élaboré par des démographes dont des extraits ont été publiés, mercredi, par le quotidien italien "Corriere Della Sera".

L'Italie est l'un des pays de l'OCDE qui consacre le plus faible pourcentage de son PIB aux politiques familiales, fait observer le rapport qui cite le bas taux de fécondité que connait le pays (1,4 enfant par femme en 2011) parmi les conséquences palpables de cet état de fait.

Le document invoque également comme facteur contribuant à ce phénomène, une loi sur les retraites qui date de 1995.

Cette loi a entrainé, selon les auteurs du rapport, un transfert entre 1995 et 2010 de 120 milliards d'euros du budget alloués aux politiques familiales (allocations, crèches, logement social) vers le financement du système de retraites.

Le document, qui insiste sur la relation étroite existant entre économie et démographie, aborde par ailleurs l'immigration en tant que "réponse du marché" au manque de main d'oeuvre.

Le rapport conclut à ce propos que la solution migratoire ne saurait résoudre de manière structurelle le déficit démographique puisque les immigrés, une fois intégrés, "adoptent le comportement démographique de leur pays" d'accueil.

6/10/2011

Source : TAP

La 16ème édition du Festival culturel international "Madrid Sur", prévue du 7 au 30 octobre dans quatre localités au sud de la capitale espagnole, sera marquée par la participation d'artistes et d'intellectuels représentant plusieurs pays, dont le Maroc, apprend-on auprès des organisateurs.

Ce festival organisé par la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM), dont l'édition 2011 a fait l'objet d'une présentation mercredi à Madrid, offre une belle palette de pièces de théâtre, de spectacles de danse, de musique et de rencontres artistiques présentés par des artistes espagnols et étrangers.

Le Maroc sera représenté au Festival "Madrid Sud", organisé cette année en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), par le danseur et chorégraphe Taoufiq Izeddiou, fondateur de la compagnie "Anania", et le chanteur populaire Said Senhaji, qui se produiront les 14 et 16 octobre respectivement à Fuenlabrada et à Parla.

Chorégraphe marocain formé en Europe, Taoufiq Izeddi, qui a acquis au fil du temps une notoriété sur le plan international grâce à un style unique de danse contemporaine, présentera au public du festival son spectacle intitulé "Danse nord".

Le chanteur et compositeur marocain Said Senhaji, connu pour sa musique et son style appréciés par les Marocains aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, aura l'occasion de se produire pour la première fois en Espagne.

Au programme de la 16ème édition du Festival international "Madrid Sur", figure aussi une séries de tables rondes sur le thème "crise économique, sociétés plurielles et nouvelles citoyenneté" qui seront organisées, le 25 octobre à Getafe, en collaboration avec le CCME et l'Université Juan Carlos III de Madrid.

Le Maroc a toujours été présent avec force lors du Festival international "Madrid Sur", grâce à la participation d'artistes de renommée comme Touria Jebrane, Tayeb Seddiki, Faouzi Bensaidi et Ilham Loulidi, ainsi que des troupes artistiques comme Darga, Hoba Hoba Spirit, 2Kfar et Darga.

Organisé avec l'appui notamment du ministère espagnol de la Culture, de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de la région autonome de Madrid, le festival "Madrid Sur" présentera cette année 39 spectacles de théâtre, de musique et de danse, ainsi que des expositions, des ateliers et des séminaires, axés sur la thématique centrale "révolte du langage scénique".

Il est organisé aussi dans le cadre du programme de coopération culturel hispano-marocain "Al Mouâtamid" lancé dans la fin des années 1990 et qui a pour objectifs notamment de consolider la connaissance réciproque, le dialogue interculturel, le respect de la diversité et des valeurs démocratiques, à travers un ensemble d'actions de coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture.

05/10/2011 20:12:00

Source :  MAPF

Six ans après les émeutes de Clichy-Montfermeil, le politologue Gilles Kepel et cinq chercheurs de l'Institut Montaigne se sont immergés de ces cités. Les co-auteurs de l'étude ont répondu à vos questions.

Zdf : Pourquoi l'islam est plus fort en banlieue qu'ailleurs? C'est la première religion là-bas? C'est bizarre qu'ils [ndlr : les habitants] se définissent par une religion et non par une origine, non?

Leyla Arslan et Sarah Zouheir, chercheuse et co-auteur de Banlieue de la République et Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne: Les différentes vagues d'immigration en France sont originaires de pays où l'islam est majoritaire (pays du Maghreb, notamment). Ces populations ont été concentrées dans des quartiers périphériques qui forment aujourd'hui ce qu'on appelle les "banlieues". Ces populations connaissent des problèmes sociaux-économiques très importants (chômage, isolement) et peuvent se replier sur leur religion comme "refuge" identitaire. Le discours public a tendance depuis plusieurs décennies à faire référence à la religion de ces populations ou à l'origine ethnique au lieu de les considérer comme des classes populaires.

Moi : Comment les gens peuvent s'en sortir? Quand on est mal entouré, c'est difficile d'entrevoir un avenir...

L'éducation doit jouer un rôle majeur dans l'accès à l'emploi. C'est ce qui est pointé par les habitants que nous avons rencontrés. C'est aussi vers là que doivent s'orienter les politiques publiques. On a observé que la situation était difficile mais pas désespérée. On peut citer, par exemple, le cas de nombreux entrepreneurs qui montent des projets innovants. Malheureusement, ceux-ci manquent de moyens et ont des difficultés à se faire accompagner par des structures adaptées.

zdf: Est ce que les habitants de banlieues sont attachés à leur cité ou vivent-ils là-bas parce qu'ils n'ont pas le choix? Il y a beaucoup de chanteurs, d'écrivains qui vantent les vertus de leur cité.

Les paroles des habitants rencontrés montrent un certain attachement au quartier où les habitants ont des attaches personnelles fortes (familiales, amicales, associatives, sportives). Les habitants, en majorité, ne souhaitent pas déménager mais attendent une amélioration de leur cadre de vie dans les quartiers. Ceux qui souhaitent partir, le plus souvent, désirent vivre dans des communes environnantes pour garder un lien avec leurs quartiers.

Mama : Est ce que les politiques s'intéressent vraiment à la banlieue (pas que pour les statistiques électorales). Et l'inverse?

Malheureusement, la question des banlieues peine à entrer dans l'agenda politique. Elle n'est abordée que par un biais religieux ou sécuritaire sans poser les choses de façon globale en termes de logement, d'éducation, d'emploi et de transports.

Toto: Cela fait des années que des subventions massives sont versées par le contribuable, comment expliquez-vous qu'il en faille encore plus?

La dépense publique en faveur des quartiers ne doit pas être forcément supplémentaire mais elle doit être mieux orientée. Concrètement, il faut faire évoluer les politiques publiques vers plus d'efficience et de prise en compte des réalités locales.

Julie : Est ce qu'on peut s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger? En Allemagne, par exemple, on ne parle jamais des problèmes de banlieue.

Tout dépend de ce qu'on entend par "banlieue"...Si on fait référence aux quartiers populaires, on observe aussi des phénomènes de ghettoïsation et d'enclavement bien que ces quartiers ne soient pas périurbains mais proches des centres-villes. A Berlin, le quartier de Kreuzberg concentre un grand nombre de difficultés sociales liées à la précarité des habitants.

Clovis: Quid de l'emploi, de l'éducation et de l'accès à la culture?

La rénovation urbaine a joué un grand rôle dans l'amélioration du cadre de vie des habitants et il ne faut pas négliger cette évolution majeure. Les programmes de rénovation urbaine comprennent aussi des clauses d'insertion qui permettent aux habitants des quartiers de travailler sur les chantiers. Les premiers résultats sont encourageants mais l'effort doit continuer. Au niveau de l'éducation, les écoles des quartiers disposent de moyens supplémentaires mais ils ne sont pas à la hauteur des attentes. En somme, tout ce qui touche à l'humain doit être remis au coeur des politiques publiques.

Raton: Comment expliquez-vous l'extension de la notion "halal"?

L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes

Banlieue de la République revient sur l'extension de la notion du halal, de la consommation à plus largement une façon de vivre sa vie conformément à l'islam. Au niveau de la consommation, le halal ne recouvre plus uniquement les boucheries artisanales de quartier. Un nouveau marché s'est développé: foie gras halal, pizza halal, bref toute la nourriture de la mondialisation peut être retrouvée avec le label halal. Le halal est aussi une forme d'éthique de vie. Cependant, il n'y a pas seulement du religieux ou du spirituel qui transparaît dans l'explosion du halal en France mais aussi une certaine volonté d'affirmer son identité.

Clovis: Les premières victimes de la délinquance sont les personnes vivant en banlieue. Elles sont soumises au silence par peur de représailles. Mais les médias ne s'en font jamais l'écho.

Bien évidemment, ce sont les habitants des quartiers qui sont concernés par les difficultés liées à leur cadre de vie. Ces difficultés sont réelles, notamment en termes de sécurité. Cependant, cette dernière thématique a été souvent présentée de façon monolithique par les médias. Une des constats surprenants de "Banlieue de la République": les habitants interrogés ont affirmé être plutôt attachés à leur quartier parce qu'ils y ont leurs amis et leurs proches.

Duriau: Dans les banlieues, les jeunes sont souvent tard dans la rue. Ne pensez-vous pas que les familles monoparentales et le manque d'autorité parentale puissent être une des causes de la délinquance des jeunes dans les citées?

Bien sûr, la question des familles monoparentales est un problème. Aussi bien d'ailleurs au centre des villes, que dans les quartiers en difficulté. L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes que connaissent les quartiers sensibles... Mais elle ne se décrète pas. En revanche, l'échec massif à l'école, dès le plus jeune âge, de toute une partie, la plus fragile, de notre population est un enjeu qui devrait concentrer l'attention de l'ensemble des dirigeants politiques de ce pays. On ne peut pas vivre éternellement avec un 20% des élèves qui ignorent la lecture et l'écriture à l'âge de 10 ans.

Azise b: La crise identitaire est lié à la stigmatisation des arabes et des africains. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit plus de la non-acceptation de l'autre? Et de ce fait, les communautés n'ont pas le choix que de se regrouper pour faire face a l'exclusion?

Ce que nous apprend Banlieue de la République, c'est que le phénomène de repli identitaire vécu dans certains quartiers est avant tout la conséquence d'une marginalisation. Par exemple, les expressions aiguës de l'appartenance religieuse sont souvent liés à des parcours scolaires ou professionnels fragiles et compliqués.

Plouf: Pourquoi la banlieue est-elle toujours vue de manière négative? Il y a plein de bonnes initiatives, notamment de la part des associations.

Rappelons qu'il y a cent ans, certains faubourgs de Paris étaient réputés infréquentables. Reprenez Zola ou Eugène Sue! Délinquance, faim, épidémies, enfants abandonnés... ont marqué cette littérature naturaliste du XIXe siècle. Le Paris que nous connaissons aujourd'hui a bien changé. Il n'y a donc pas de fatalité, c'est au politique que de fixer une ambition, des objectifs et de tenter de les mettre en œuvre.

Vous avez raison de souligner que de nombreuses associations - mais aussi les élus locaux, les entrepreneurs, les services publics - font un travail important qui contribue à ce que ces quartiers ne sombrent pas. Banlieue de la République est un appel pour que ces quartiers ne soient pas les oubliés de la campagne présidentielle qui s'annonce.

Duriau: Les citées sont des ghettos, où on a concentré toutes les familles qui ont des problèmes. Immigration, chômage, famille monoparentale, les HLM sont majoritairement dans ces cités. La solution ne passe-t-elle pas par le redéploiement des logements sociaux?

On a laissé se consolider des taux de concentration de familles populaires et d'origine immigré trop importants. C'est clair à Clichy. Paradoxalement, les HLM vont plutôt mieux aujourd'hui que certaines cités en copropriété comme le "Chêne pointu" (où s'est déclenchée une épidémie de tuberculose) ou aux "Bosquets". La rénovation urbaine est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre sur ces copropriétés que sur du logement social.

En même temps, pour éviter des concentrations trop fortes, il ne faut pas redéployer dans l'habitat rénové exactement la même population. Comment attirer des classes moyennes? Grâce à l'éducation, la santé, l'emploi, les transports, la sécurité... La rénovation urbaine doit donc être une politique globale. C'est comme cela qu'elle doit être pensée et conduite.

Pintou: cela fait plus de 50 ans que je vis dans le 93 et je vois la dégradation des conditions de sécurité et l'incivisme qui s'installent. Comment voyez-vous les années à venir si rien n'est fait?

La politique de rénovation urbaine a pu commencer à apporter des réponses dans plusieurs villes et dans plusieurs quartiers. Au terme du premier Plan National de Rénovation urbaine (PNRU), un deuxième plan, d'ampleur comparable, est actuellement en discussion.

Nous apprenons de ces expériences, puisque désormais tous les acteurs nationaux et territoriaux sont d'accord pour demander que ces plans soient pris de façon globale et intègrent éducation, emploi, transport, santé... Seules ces réponses globales sont à même d'inverser dans la durée la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers.

Nana: Comment faire pour arrêter la violence grandissante dans nos banlieues, incivisme, les dégradations, le sectarisme... Le phénomène s'accroît et s'étend même en centre ville. Que proposez-vous?

Il nous paraît important que la loi de la République s'applique sur l'ensemble du territoire. Dans l'enquête Banlieue de la République, que nous venons de conduire à Clichy et Montfermeil, les habitants interrogés se montrent très favorables à la construction très récente du commissariat. L'immense majorité d'entre eux sont demandeurs de davantage de tranquillité et de sécurité publiques. Leur modèle idéal de sécurité est celui de l'ilotier patrouillant à pied. Il y a une vraie demande de proximité. Ne soyons pas irénique néanmoins, en effet, la situation de certains quartiers est tellement difficile aujourd'hui qu'elle nécessite une réponse forte et volontaire des pouvoirs publics.

Les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes

Je me permets de rajouter que là encore, les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes. Dans les quartiers difficiles, les taux d'échec scolaire à 10 ans peuvent atteindre 30%, même après huit années de scolarité. C'est là qu'il faut mettre le paquet pour sortir de cette spirale dont les effets sont ensuite très difficiles à gérer.

Dragon29100: Pensez-vous que la rénovation, voir la démolition et la reconstruction d'un quartier plus humain - par exemple des immeubles à 3 étages - ramènerait une vie plus calme?

L'enquête Banlieue de la République que vient de publier l'Institut Montaigne montre clairement les effets positifs de la politique de Rénovation Urbaine. Par exemple, à Clichy et Montfermeil, ce sont 600 millions d'euros qui ont été consacrés à l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie en quelques années à peine.

Un effort particulier a été fait sur la délimitation entre espace public et espaces privés. Les nouveaux logements ont été "présidentialisés": interphone, grille, espaces verts, etc. Tout cela ne suffit pas. Il faut globalement poser la question de l'articulation entre cette ambitieuse politique et la santé, l'emploi, l'éducation, la sécurité.

Azise b : La rénovation urbaine c'est une bonne chose. Mais pour que la banlieue vive, il faut donner le droit de vote aux immigrés, pour que la responsabilité collective opère?

L'Institut Montaigne s'est engagé depuis 2009 en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales pour assurer une meilleure représentativité en politique. Par ailleurs, un immigré n'est pas forcément un étranger: il est né à l'étranger. Il peut-être soit de nationalité étrangère soit avoir acquis la nationalité française. Enfin, les étrangers communautaires ont déjà le droit de vote aux élections locales. Ils peuvent même être élus.

6/10/2011

Source : L’Express

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

Le pays des droits de l’Homme est prêt à tout pour expulser de son territoire les étrangers sans-papiers. Après la période Hortefeux, les autorités ont décidé de rémunérer de 50 euros toutes personnes qui pourraient dénoncer un sans papiers.

 « Monsieur, sommes-nous encore en France ? Il nous arrive d'en douter, quand nous circulons dans les rues de Pau. C'est un scandale, beaucoup en ont assez de voir ces profiteurs se gaver pendant que d'autres restent le ventre creux ».

Cet extrait de lettre ne date pas des années 2000 mais du 5 janvier 1943. Elle a été écrite par un Français qui dénonce aux autorités françaises de l’époque la forte présence de juifs à Pau. Il ne lésine pas sur les mots et invite le secrétariat des questions juives à prendre des mesures pour diminuer le nombre de juifs dans sa ville.

Un quart de siècle plus tard, les étrangers sans papier ont pris la place des Juifs et sont devenus la bête noire des autorités françaises. Elles sont prêtes à tout pour mettre dehors ces personnes considérées comme des brebis galeuses. Les images les plus violentes des expulsions des sans-papiers restent certainement celles d’août 1996. Cet été, 300 sans-papiers africains s’étaient réfugiés dans l’Eglise Saint Bernard à Paris pour obtenir la régularisation de leur situation. Pour les déloger, les policiers mobilisés n’avaient pas hésité à ouvrir la porte de l’établissement religieux avec des haches et expulser les sans-papiers en les bousculant sauvagement et en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ces expulsions avait fait notamment de l’actrice Emmanuelle Béart, l’une des figures emblématiques et médiatiques de la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Ni la gauche, ni Emmanuelle Béart n’ont empêché les premières expulsions quelques jours après l’assaut de l’église.

Le chasseur de sans-papiers

Les expulsions de sans-papiers ont augmenté lorsque Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République. Fils d’un immigré hongrois arrivé en France sans-papiers et sans chaussures, Nicolas Sarkozy a fait de la chasse de l’étranger sans-papiers son principal cheval de bataille. En revanche, le politicien qui a le mieux incarné cette haine de l’étranger, c’est son ami et bras droit, Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. En 2007, il s’était fixé comme objectif d’expulser 25 000 clandestins du territoire français. Si cet objectif n’était pas atteint par les préfectures, il allait jusqu’à convoquer certains préfets pour leur demander de renvoyer plus d’étrangers. Une politique du chiffre qui a très vite donnée lieu à de véritables rafles sadiques de sans-papiers dans les rues, les métros, les écoles, les universités et parfois même dans les Restos du Cœur. Sans oublier les innombrables personnes françaises ou en règle qui ont été victimes d’arrestation au faciès.

Cette chasse aux sorcières a encouragé, d’autre part, la dénonciation gratuite des clandestins par des patrons d’entreprises, des agences d’intérim, des assistantes sociales et à l’époque, même l’ANPE et les Assedics collaboraient à cette politique puisqu’ils n’hésitaient pas à transmettre à la préfecture une photocopie de la carte de séjour d’un travailleur étranger, même s’il était en règle et sans l’en informer.

Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis balance freelance

Aujourd’hui Brice Hortefeux n’est plus ministre. Mais cette politique de la chasse aux clandestins persiste de manière plus discrète. Le moyen utilisé par les autorités est désormais la dénonciation payante. C’est ce que relate le journaliste du Figaro Christophe Cornevin dans son livre « Les Indics », sorti aujourd’hui. Il révèle qu’il existe un service confidentiel et encore méconnu du public : le Service Interministériel d’Assistance Technique, un service appartenant au Ministère de l’intérieur et situé dans les Hauts de Seine. Objectif : non pas réparer les ordinateurs mais plutôt recruter des taupes et des informateurs, des balances qui vont être les yeux et les oreilles de la police nationale. A ce jour, selon l’auteur du livre, la base de données de ce service confidentiel compterait 1700 indics. Mais être une balance n’est pas un travail à temps complet. C’est plutôt de l’ordre du freelance. Les tarifs sont fixés très clairement et dépendront de qui vous pourrez dénoncer. Ainsi, dénoncer un clandestin vaut 50 euros, refiler l’adresse d’un couturier chinois, pas trop bavard mais beaucoup trop productif, cela rapporte 300 euros. Le jackpot peut être décroché au cas où une taupe donne des informations sur une affaire d’envergure internationale.

L’arroseur… finalement arrosé

Si aujourd’hui dénoncer un clandestin vaut 50 euros, la réelle question qu’il faut se poser est de savoir si, au final, ce n’est pas la France qui en prend pour son grade à trop vouloir expulser les étrangers. En 2008, la Cimade, l’Association d’Aide aux Migrants avait estimé que les expulsions d’étrangers vers leur pays d’origine coûtaient à la France, 533 millions d’euros. Une expulsion revient à 27 000 euros, ce qui équivaut à près de 20 mois de salaire pour un smicard. Dans ces chiffres, plusieurs dépenses sont prises en compte : le coût de garde et d’escorte, les frais de restauration et de blanchisserie des migrants, sans oublier les prix des billets d’avion, de bateau ou de train.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Les États-Unis vont enregistrer un nouveau record d'expulsions de sans-papiers avec des antécédents judiciaires cette année, a estimé mercredi la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.

L'année dernière, les États-Unis ont expulsé le nombre record de 195 000 immigrés clandestins avec des antécédents judiciaires, parmi les plus de 390 000 sans-papiers renvoyés dans leur pays.

Cette année-là, «pour la première fois depuis des décennies, 50% des étrangers expulsés par l'ICE (l'administration américaine des douanes et de l'immigration) étaient des criminels qui ont été condamnés», a dit Mme Napolitano lors d'un discours devant l'American University de Washington.

«En 2011, l'ICE expulsera de nouveau du pays un nombre record de criminels condamnés», a-t-elle assuré.

La semaine dernière, l'ICE avait annoncé l'arrestation de quelque 2900 sans-papiers avec des antécédents judiciaires, dans ce qui constituait le plus vaste coup de filet jamais réalisé dans le pays.

Près d'un million d'immigrés clandestins ont des antécédentes judiciaires aux Etats-Unis, selon le directeur de l'ICE John Morton.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, le gouvernement s'est concentré sur l'arrestation de sans-papiers avec des antécédents judiciaires, estimant qu'ils constituaient un danger pour la société.

Quelque 11 millions de clandestins vivent aux États-Unis, parmi lesquels une majorité sont d'origine hispanique, selon les chiffres officiels.

05/10/2011

Source : Canoë/Agence France-Presse

LE PLUS. "Le fait d'avoir séjourné régulièrement en France en tant qu'étudiant ne donne droit à aucune facilité particulière dans l'examen de la délivrance d'une autorisation de travail". Cette mention figurant dans une circulaire de Claude Guéant plonge certains étudiants dans des situations très compliquées.

Depuis plusieurs semaines, des diplômes étrangers sont dans une situation invraisemblable.

L'obsession anti-immigration du gouvernement a conduit Claude Guéant à diffuser une circulaire, le 31 mai dernier, visant à diminuer l'immigration de travail, et en particulier à durcir les conditions dans lesquelles les étudiants étrangers, lorsqu'ils achèvent leurs études, peuvent passer du statut d'étudiant à celui de salarié.

C'est ainsi que des diplômés de master, ayant fait toutes leurs études en France, se retrouvent aujourd'hui à avoir des propositions d'emploi qu'ils ne peuvent accepter faute de visa. Et les délais sont longs, pouvant aller jusqu'à 4 mois... si l'employeur ne se lasse pas avant.

On touche là au sommet de l'absurdité de la politique de Nicolas Sarkozy. A force de vouloir ratisser sur les terres du Front National, le gouvernement en vient à s'attaquer à des diplômés au meilleur niveau, priés de retourner chez eux après plusieurs années de formation payées par la France... plutôt que de faire profiter notre pays de leur talent.

Bientôt, on fera venir des jeunes talents du football, on les formera dans nos centres de formation, et on les renverra dans leur pays au moment de jouer en Ligue 1.

Un collectif s'est créé pour rassembler ces étudiants, qui commencent à voir les refus de délivrance de visa arriver. Leur combat ne fait que commencer. La détermination du gouvernement est entière, comme l'a montré Claude Guéant il y a quelques jours, dans une intervention envers les préfets :

"J'attire en revanche votre attention sur un sujet pour lequel les résultats ne sont pas satisfaisants : les changements de statut, qui permettent à un étudiant étranger, parfois abusivement, d'obtenir un titre de séjour de travail. Vous savez qu'il s'agit d'une source importante de l'immigration professionnelle. Xavier BERTRAND et moi-même vous avons demandé que le nombre de ces changements de statut diminue. Or, la baisse du nombre des changements de statut est insuffisante. Cela doit changer."

J'ai rencontré il y a quelques jours des représentants du collectif du 31 mai, à qui j'ai apporté mon soutien. Je le dis franchement : j'ai honte pour mon pays. La France de Sarkozy et Guéant, ce n'est pas celle que ces étudiants ont découverte à l'école, bercés de l'illusion que ce pays avait une vision universaliste, solidaire. Le pays des droits de l'homme n'est plus ce qu'il est censé être.

Cette politique est dans la droite ligne de celle qui a été mise en place par George Bush, après les attentats du 11-Septembre, et que de nombreux Américains contestent. Car au-delà de l'aspect strictement politique ou moral, c'est un handicap pour leur pays, qui commence à subir une fuite des talents.

Selon un bulletin électronique de l'ambassade de France aux Etats-Unis, "en 2011, on estime à plus d'un million le nombre de travailleurs de haut niveau se trouvant dans ce que l'on appelle les "limbes de l'immigration" (en attente de renouvellement de visa). Ils doivent envisager un retour dans leur pays d'origine, faute de titre de séjour. [...] Alors que le pays a cruellement besoin de talents, américains ou étrangers, on note aux Etats-Unis une hostilité croissante envers les visas de travail pour personnes qualifiées, ce qui va complètement à l'encontre des initiatives favorisant l'entrepreneuriat. "

Avant d'en arriver à cette situation aberrante, il est urgent d'obtenir le retrait pur et simple de la circulaire Guéant, comme le demande le collectif du 31 mai. Et derrière, il faudra remettre à plat la politique d'immigration. Mais ça, c'est pour 2012...

5/10/2011, Bertrand Monthubert

Source : Le Nouvel Observateur

Dans l'analyse détaillée de la situation du marché du travail en Espagne jusqu'à juin dernier, sur les 779.392 demandeurs d'emploi étrangers, 144.938 sont marocains, 8.904 de plus en comparaison avec juin 2010 (5,9%)...Suite

Ambassadeur de mohammed iv auprès de l'empereur, Idriss Al Amraoul a laissé un récit pittoresque de Son voyage dans la France des années 1860...Suite

Hassan Darsi, Mohamed Melehi, Abderrahim Yamou contribuent à étoffer la collection du Centre Pompidou. Ce prestigieux musée français mondialise sa collection d'art contemporain...Suite

Dévoilé récemment les noms des projets sélectionnés qui bénéficieront du soutien de ce concours qui vise à promouvoir les jeunes cinéastes du Sud. Les projets retenus sont l'œuvre de jeunes talents venus d'Algérie, de la Tunisie, de l'Egypte, du liban et du Maroc. Parmi les projets sélectionnés en figurent six du Maroc, deux d'Algérie, deux de Tunisie et un seul du Liban. Initié par «r.ooo» visages Ouarzazate Film Commission (OFC) et Canal France International, en partenariat notamment avec le CCM, le CCME et l'ambassade de France au Maroc…Suite

Les inscriptions au programme de Visa Diversité ont débuté hier, mardi 4 octobre, et se poursuivent jusqu'au 5 novembre 2011…Suite

Si l'Europe ne saurait être réduite à l'islamophobie. Il reste que les aprioris négatifs envers les musulmans remontent a une époque bien antérieure au discours occidental contre «l'axe du mal »…Suite

 

Près de 900 immigrés en situation illégale, de diverses nationalités, ont été expulsés de Catalogne depuis janvier dernier, a annoncé, mardi à Barcelone, un haut responsable de la Police nationale espagnole.

Plus de 600 de ces immigrés avaient commis des délits graves lors de leur séjour dans cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne, a précisé le chef de la Police nationale espagnole en Catalogne Narciso Ortega, lors d'un discours prononcé à l'occasion de la "Journée de la Police".

Le responsable espagnol a également fait état du démantèlement de 71 réseaux d'immigration clandestine depuis le début de l'année en cours, précisant que les actions menées par les membres de ce corps de sécurité ont permis l'arrestation de 353 personnes pour leur implication dans des affaires d'immigration illégale.

S'agissant de la lutte contre le trafic de drogue, M. Ortega a fait état de la saisie, durant les neuf premiers de 2011, de 4,7 tonnes de haschich, de 235 kilos de cocaïne ainsi que de 4.195 plants de marijuana et 6.000 comprimés de drogues synthétiques.
Les efforts déployés dans ce domaine par la police nationale se sont également soldés par la mise hors d'état de nuire de 66 réseaux organisés et l'interpellation de 520 suspects, a encore précisé le responsable espagnol.

5/10/2011

Source :MAP

Le Maroc et l'Espagne se sont félicités de la qualité et du niveau fort élevé de la coopération entre les services des ministères de l'Intérieur des deux pays, qu'accompagnent des résultats probants et exprimé leur détermination à continuer à Œuvrer dans ce sens.
Dans un communiqué conjoint rendu public à l'issue d'une réunion de travail tenue, mardi à Rabat, entre le ministre de l'Intérieur, M. Taïeb Cherqaoui, et son homologue espagnol, M. Antonio Camacho, les deux parties ont rappelé la solidité des relations fraternelles unissant SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos. Les deux ministres ont également rappelé la qualité des relations de coopération entre les gouvernements des deux pays et l'attachement de leurs peuples aux valeurs de la démocratie, de la liberté et de la tolérance, ajoute le communiqué.

Ils ont également passé en revue les volets de la coopération bilatérale entre leurs départements respectifs, notamment ceux relatifs à la migration, à la criminalité transnationale organisée, au terrorisme et à la coopération policière.

S'agissant de la gestion des flux migratoires, les deux responsables, mus par l'esprit de la Conférence Euro-Africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat, en juillet 2006, qui avait fait du respect des droits et de la dignité des émigrés, une des priorités de toute action commune dans ce domaine, ont réitéré leur engagement pour une approche globale et intégrée.
Dans ce cadre, M. Antonio Camacho a réaffirmé la crédibilité et la responsabilité du Maroc en tant qu'allié stratégique de l'Espagne dans la lutte contre les réseaux de trafic de migrants et de la traite des êtres humains.

De son côté, M. Cherqaoui a remercié l'Espagne pour sa contribution précieuse à la réussite de l'opération transit 2011.
04/10/2011

Source : MAPF

La mosquée Abou Bakr Essedik de Montbéliard (à l'est de la France), a été le théâtre d’actes à caractère islamophobe, dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Une camionnette se trouvant à proximité, a été incendiée et aurait pu réduire le lieu de culte en cendres, sans l’intervention des pompiers. Des tracts racistes ont été découverts sur le site.

Les fidèles de la mosquée Abou Bakr Essedik auraient pu se retrouver sans lieu de culte du jour au lendemain. Un incendie, qui s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi, a carbonisé une camionnette contenant du matériel de construction destiné à la mosquée. Cette dernière aurait également été ravagée par les flammes, sans l’intervention des pompiers qui ont été avertis par des témoins.

Des papiers pliés en triangle, retrouvés sur les lieux, ont permis de conclure à un acte criminel. Les responsables du lieu de culte sont sous le choc. « En venant faire leur prière quotidienne, des fidèles ont découvert la carcasse carbonisée de la camionnette. Ils m’ont aussitôt appelé », déclare Oahi Gherabi, président de l’association qui gère la mosquée. « Cela m’a fait un choc. Mais, sur le coup, j’ai pensé qu’il s’agissait du geste imbécile de fêtards en fin de nuit ».

Ils ne supportent plus les « bougnoules »

Oahi Gherabi réalise peu de temps après, que les fêtards qu’il soupçonne ont une dent contre la communauté musulmane de la ville. « La police était déjà partie quand j’ai fait un tour pour voir s’il n’y avait pas de dégâts sur la façade. J’ai aperçu des feuilles de papier dissimulées sous des pierres, près des massifs floraux. Elles portaient des inscriptions racistes et un sigle », déclare-t-il au quotidien local Le Pays. L’un des tracts portait les inscriptions « Ras-le-bol des bougnoules ». « Ça m’a fait peur quand j’ai vu les tracts racistes », déclare encore Oahi Gherabi au Pays.

La police tient une piste

Le président de l’association culturelle de la mosquée dit avoir remis les éléments découverts à la police. Une enquête a déjà été ouverte. Elle a permis de faire le rapprochement avec des actes de vandalisme constatés sur des chantiers de la région, entre le 25 et le 27 septembre. La signature sur les prospectus (« Échappées Belles »), et l’écriture sur les tracts seraient les mêmes. Dans les cas précédents les tracts portaient les inscriptions « Vive les femmes » ou « Le pouvoir et les femmes ».

Sur la base de ces éléments, les enquêteurs pensent à un gang féminin mais aucune conclusion officielle n’a encore été tirée. Thérèse Brunisso, pour sa part, estime qu’il s’agit « sans doute d’un petit groupuscule, pas d’un groupe terroriste organisé ».

4/10/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Un rapport de l'Institut Montaigne conduit par Gilles Kepel et publié hier dresse un constat alarmant sur l'emploi et le repli communautaire qui en résulte dans les quartiers difficiles

Six ans après les émeutes qui ont marqué les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, le manque d'intégration sociale et économique des habitants de ces communes reste très préoccupant. C'est du moins la conclusion à laquelle a abouti l'équipe de chercheurs qui a travaillé sous la houlette Gilles Kepel, politologue spécialiste de l'islam, pour l'Institut Montaigne et dont le rapport a été dévoilé hier. Pendant près d'une année entière (de juillet 2010 à juin 2011), sociologues et économistes ont interrogé 100 habitants de l'agglomération, à la fois Français et étrangers (régularisés ou non) pour sonder leur rapport à l'école, à l'emploi, à la sécurité ou encore à la politique. Il s'agit certes d'une enquête de ressenti, centrée sur des témoignages et circonscrite à une zone de 55.000 habitants, mais qui reste néanmoins révélatrice de l'état des banlieues.

Le premier constat, le plus visible, est positif. La rénovation urbaine, à laquelle l'Etat a consacré 40 milliards d'euros depuis 2003 dans toute la France, dont 600 millions sur la seule agglomération de Clichy-sous-Bois -Montfermeil, est une réalité dont les habitants ont bien conscience. « La rénovation du bâti ne peut suffire à assurer cohésion et développement », note le rapport. Le coeur du problème est l'accès à l'emploi. En 2009, les zones urbaines sensibles (ZUS), enregistraient un taux de chômage moyen de 18,6 %, contre 9,8 % en moyenne en France. Un chiffre qui atteint 43 % pour les jeunes actifs. « Le capital éducatif et culturel inadapté d'une partie de la jeunesse », comme le rappellent les auteurs, explique en partie ces mauvais chiffres, mais l'isolement géographique de ces territoires est lui aussi dévastateur.

L'islam, valeur refuge

En transports en commun, il faut 67 minutes pour rejoindre la Défense depuis Clichy-Montfermeil, 86 minutes pour aller à l'université Paris-XIII de Villetaneuse. Le nombre de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est pourtant en augmentation, mais sans réseaux de connaissances et parfois victimes de discriminations, nombre d'entre eux ne parviennent pas à trouver un travail correspondant à leurs compétences. Cette exclusion du marché de l'emploi entraîne chez certains « un rejet radical de la France et des valeurs qui lui sont prêtées », écrit Gilles Kepel. Un fort ressentiment vis-à-vis du système scolaire se développe, accusé de mal orienter. En parallèle, un retour vers le religieux, en l'occurrence l'islam, se fait de plus en plus sentir. De nombreux parents renoncent à mettre leurs enfants à la cantine, pour des raisons financières mais aussi religieuses (non-respect du halal), alors que les immigrés de la première génération n'avaient pas ce souci. « Dévalorisés, ces jeunes ont reconstruit une image positive d'eux-mêmes au travers de la fréquentation des mosquées », indique le rapport. Ce regain d'intérêt pour l'islam, vécu comme une valeur refuge face à l'exclusion ressentie, est pour le chercheur la conséquence la plus manifeste de la crise des banlieues, et non sa cause.

5/10/2011, MARIE BELLAN

Source : Les Echos.fr

Le décret du 7 septembre pris pour l'application de la loi relative à l'immigration, vient préciser les conditions de délivrance de la carte bleue européenne, qui autorise les ressortissants hors UE à exercer une activité professionnelle au sein de l’UE.

La carte bleue européenne

La loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité, prévoyait la mise en œuvre de cette Carte Bleue Européenne.
Le décret pris pour l'application de cette loi est paru le 6 septembre 2011.

La carte bleue européenne a été mise en place pour les citoyens non-européens hautement qualifiés souhaitant travailler dans un état membre européen.

Elle permet à son détenteur de se déplacer librement, de vivre et de travailler au sein de l’Union Européenne.
L'étranger qui souhaite obtenir cette carte de séjour doit :

- Soit être titulaire d’un diplôme sanctionnant au moins trois années d’études supérieures, soit bénéficier d’une expérience professionnelle d’au moins cinq ans;

- Justifier d'une rémunération annuelle brute minimale (au moins égale à une fois et demie le salaire moyen annuel de référence fixé par arrêté) ;

- Etre titulaire d'un contrat de travail d'une durée d'au moins un an visé par l'autorité administrative ;

La Carte Bleue Européenne sera valable 3 ans, renouvelables.

4/10/2011

Source : Eurojuris

Une discrète circulaire ne cesse de provoquer des remous. Ce mardi, la région Ile-de-France, dirigée par la gauche, a réclamé dans un communiqué le retrait de la circulaire Guéant qui, en empêchant des étudiants étrangers diplômés de rester travailler en France, les menace d'expulsion.

Lundi, des étudiants étrangers récemment diplômés de grandes écoles (HEC, Polytechnique, Sciences Po), réunis dans le «collectif 31 mai», en avaient déjà réclamé le «retrait».

Une circulaire visant à réduire l'immigration professionnelle

La région demande le retrait de la circulaire Guéant-Bertrand, écrivent Isabelle This Saint-Jean et Abdelhak Kachouri, vice-présidents de la région, chargés respectivement de l'Enseignement supérieur et de la Citoyenneté. La région «apporte son soutien aux étudiants, aux enseignants et aux présidents d'université qui ont mis en garde contre les conséquences graves de cette circulaire», car «la politique du chiffre et des arrière-pensées électoralistes ne justifient pas de détourner de nos universités des étudiants qui contribuent au rayonnement culturel et scientifique de notre pays», ont-ils détaillé.

En raison de cette circulaire des ministres de l'Intérieur, Claude Guéant, et du Travail, Xavier Bertrand, visant à réduire l'immigration professionnelle, de nombreux diplômés étrangers de niveau master ayant eu des propositions d'embauche se sont vu refuser depuis cet été l'autorisation de travailler.

Pécresse inquiète de ce qui «serait donc en train de devenir la règle»

La Conférence des grandes écoles (CGE) et celle des présidents d'universités (CPU) ont déjà vivement critiqué cette circulaire, le président de la CPU, Louis Vogel, la jugeant «très grave». «Si nous ne trouvons pas de solution, nous n'attirerons plus ces étudiants» et «c'est fatal à long terme : les diplômés déçus d'aujourd'hui ne risquent pas d'être les avocats de notre économie quand ils occuperont demain des postes de responsabilité», a écrit lundi dans Le Figaro le directeur de HEC, Bernard Ramanantsoa.
Même la ministre du Budget, Valérie Pécresse, a écrit le 26 septembre à Claude Guéant pour lui demander de l'«informer» des consignes transmises aux préfets, faisant référence à «l'application qui semble faite de la circulaire du 31 mai» aux «étudiants étrangers non ressortissants de l'UE et diplômés de grandes écoles françaises qui souhaitent travailler dans notre pays», et qui se voient délivrer un refus d'autorisation. «Ce qui devrait être en droit l'exception, serait donc en train de devenir la règle», écrit celle qui est diplômée de HEC et était jusqu'en juin dernier ministre de l'Enseignement supérieur. A ce titre, elle avait fixé l'objectif de deux tiers d'étudiants étrangers en master et en doctorat d'ici 2015.

Le 21 septembre dernier, le ministère de l'Intérieur avait précisé que «l'objectif, c'est de ménager un équilibre entre donner une première expérience de travail aux étrangers en France et les faire travailler dans leur pays d'origine, pour le développement solidaire».

4/10/2011, AFP

Source : Le Parisien

"Ce qui, dans le nom de Français, nous appelle à l'universel, doit beaucoup aux étrangers qui, choisissant la France comme terre de prospérité et de liberté, sont venus, depuis des siècles, enrichir notre culture, défendre notre sol et soutenir notre économie. La politique d'intégration n'est donc ni un acte de charité, ni un simple devoir. Elle est l'une des manières pour la France d’être fidèle à elle-même". Cette phrase de Simone Veil résume l'état d'esprit avec lequel le Haut conseil à l'intégration, qu'elle a présidé jusqu'en 1998, sillonne la France pour faire remonter au gouvernement les problématiques de terrain rencontrées dans le processus d'intégration des populations immigrées. De passage à Dijon jeudi 29 septembre 2011, le Haut conseil a ainsi pris le pouls de la situation auprès de vingt associations locales, entre débats sur la scolarisation, les discriminations et le manque de moyens alloués par l'Etat pour mettre en place cette politique...

La France, terre d'immigration

A l'origine était l'immigration. Contrairement à ses voisins, la France a déployé une politique officielle dans ce domaine dès la moitié du XIXe siècle, ayant amorcé sa révolution démographique avant la Révolution française... Pour faire face aux besoins des entreprises au moment de la révolution industrielle, les usines et le monde agricole ont accueilli des travailleurs des pays limitrophes : Belges, Allemands, Suisses, puis Polonais, Italiens et Espagnols... Il s'agissait d'une immigration de travail, à la différence d'autres pays comme le Canada, l'Australie, l'Argentine ou les États-Unis, ayant opté pour une immigration de peuplement afin de développer de vastes espaces insuffisamment peuplés. "Dans les années 1920, la moyenne annuelle des entrées en France est de l’ordre de 300.000 immigrés", selon le rapport La France sait-elle encore intégrer ses immigrés ?, publié le 21 avril 2011 par le Haut conseil à l'intégration à la demande du ministère de l'Immigration, de l'Identité nationale et de l'Intégration .

Après la Seconde guerre mondiale, la planification détermine à nouveau des objectifs en matière d’immigration de travail, confiant le monopole des introductions à l'Office national de l'immigration (ONI). Les objectifs fixés seront atteints avec difficulté, la situation économique et sociale de la France n'étant pas suffisamment attractive. "C'est seulement dans la seconde partie des Trente Glorieuses qu'une nouvelle dynamique des flux sera amorcée, alors même que les planificateurs du VIIe plan (1976-1980) conseillaient de freiner l’immigration de travail qui constituait, selon eux, un obstacle à la modernisation de l’appareil productif, malgré l’opposition du patronat. Ainsi le nombre d’immigrés s'est accru de 31% entre 1968 et 1975 et de 7% de 1975 à 1985", souligne le même rapport.

En 1974, à la suite du premier choc pétrolier et de l'apparition d’un chômage de masse, le gouvernement décide de suspendre l’immigration des travailleurs permanents des pays non européens. Seule la venue des travailleurs saisonniers pour les travaux agricoles restera autorisée, ainsi que celle des cadres de haut niveau. Aujourd’hui, la France compte près de 11,5 millions d'immigrés et d’enfants dont l'un des parents au moins est immigré, soit 19% de la population française, d'après l'article "Être né en France d’un parent immigré", publié en mars 2010 dans le magazine Insee Première, édité par l'Insee et cité dans le rapport du Haut conseil à l'intégration précité.

L'intégration en panne ?

De l'immigration à l'intégration des individus dans la société française, le pas n'est pas toujours évident à franchir... "Plus que la simple insertion matérielle des immigrés dans la société d’accueil - et moins que l'assimilation souvent entendue comme l’abandon de la plupart des spécificités culturelles liées à l’origine - l'intégration reste un concept sinon contesté, du moins mal compris. Il désigne un processus qui demande un effort réciproque à l’immigré et à la société du pays d'accueil, une ouverture à la diversité qui est un enrichissement mais aussi une adhésion et une volonté responsable pour garantir et construire une culture démocratique commune", résume Patrick Gaubert, président du Haut conseil à l'intégration. Et de préciser : "Pour éviter les faux débats, précisons que l'intégration s’adresse pour l’essentiel aux immigrés installés régulièrement en France, soit plus de cinq millions de personnes, dont deux millions sont devenues françaises. Néanmoins, le sort de leurs enfants n’est pas indifférent à la politique d’intégration, ne serait-ce que pour mesurer leur évolution sociale. En outre, leur nombre est loin d’être négligeable puisqu’aujourd’hui les enfants d’immigrés, c’est-à-dire les descendants directs d'un ou de deux immigrés, sont 6,5 millions. En tout, ils représentent 19 % de la population française. Ce dernier chiffre suffit à lui seul à montrer l’importance des sujets relatifs à l'immigration et à l’intégration pour notre pays".

Égalité hommes/femmes, laïcité... La question de l'intégration fait régulièrement surface dans les médias lorsqu'elle touche aux principes fondamentaux de la République. Points d'orgue de ces débats : la question du voile islamique à l'école publique jusqu'au vote de la loi du 15 mars 2004 ou, plus récemment, la question du port du voile intégral dans les espaces publics. "Rien de plus normal, puisque l'intégration a pour objet de valoriser ce qui unit les Français et ceux qui ont vocation à l'être. Le Haut conseil à l'intégration observe toutefois que la focalisation sur les principes républicains, aussi importante soit-elle, a pour effet de différer la satisfaction des besoins d'intégration au quotidien des immigrés et de leurs enfants dans notre pays", précise le Haut conseil dans son rapport d'avril 2011.

Mais, malgré le fait que "l'acceptation des personnes d’une autre religion, d’une autre nationalité, d’une autre culture, continue de progresser dans l’Hexagone" selon Patrick Gaubert, "notre pays, comme d’autres démocraties européennes qui ont une longue tradition de tolérance, est aujourd’hui traversé par des tensions identitaires autour de la question de l'immigration, et plus particulièrement de l'islam". Une enquête d’opinion réalisée en janvier 2011 par le German Marshall Fund et citée par le rapport du Haut conseil est, à cet égard, éclairante. "Certes en 2010, 58 % des Français voient toujours dans l’immigration un enrichissement pour la culture de leur pays. Ils étaient cependant 68 % à le penser en 2009. Enfin, face aux revendications identitaires et communautaires, à la montée du populisme en Europe, et aux peurs sourdes qui s’y développent depuis le 11 septembre 2001, confortés par la crise économique et financière de fin 2008, les Français sont parmi les plus sceptiques sur les bienfaits de l’immigration. Selon l’enquête, seulement 38 % des personnes interrogées considèrent que l’immigration est une chance pour la France alors qu'ils étaient 50 % en 2009". Si la politique d'intégration "désigne un processus qui demande un effort réciproque à l’immigré et à la société du pays d'accueil", comme le notait Patrick Gaubert, le vent semble tourner aujourd'hui vers un "repli communautaire", alors même que "les acteurs de l'intégration tels que les partis, les syndicats, les églises, sont affaiblis des instruments comme le service national, qui a disparu".

L'école et les associations, derniers remparts d'une politique en déréliction

Que reste-t-il aux immigrés pour s'intégrer ? "L'école et les associations", résume Patrick Gaubert. Et pour ces deux instances, la situation est loin d'être idyllique. Le Programme de réussite éducative, lancé en 2005 auprès des populations immigrées et prolongé en 2010, dispose par exemple d'un budget annuel de 90 millions d'euros. "C'est considérable. Mais le Haut conseil s’interroge sur l’ampleur des moyens engagés au regard de la relative faiblesse des résultats obtenus, notamment lorsque l'on constate le retard scolaire à l’entrée en sixième", souligne Patrick Gaubert. Même constat au sujet de dispositifs ciblés vers la suite de la scolarité, tels que les internats d'excellence et les mesures d'accompagnement aux classes préparatoires. "Dans un rapport publié en janvier 2010, nous avons recommandé que l'effort soit porté vers le début de la scolarité. Il y a beaucoup de choses qui sont faites en fin de scolarité mais ce sont des palliatifs aux problèmes. Si l'on ne veut pas être obligés de monter des structures en fin de scolarité, il faudrait peut-être mettre un effort beaucoup plus conséquent au début, quasiment à la maternelle. Nous avons recommandé que la maternelle soit obligatoire à partir de trois ans pour ne pas avoir de retard à rattraper plus tard. C'est là, au début, que tout se joue en terme de sociabilité et d'apprentissage de la langue. C'est là également que les inégalités sociales pénalisent le plus", note le président du Haut conseil. A Dijon, des structures telles que le Cesam ou la Cimade accompagnent par ailleurs les adultes dans l'apprentissage de la langue française.

Dans la capitale des Ducs de Bourgogne, le tissu associatif est effectivement dense en ce qui concerne l'intégration des populations immigrées, de l'association de quartier "Grésilles nouveau souffle", qui œuvre à regrouper les différentes communautés du quartier dijonnais, à la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), en passant par la Cimade ou la Maison de la Méditerranée, dont la mission principale est de susciter des rencontres entre les populations autour de thèmes appartenant à la mémoire collective. "Les associations font ce que l'Etat ne fait plus", résume Patrick Gaubert. "Désormais, la politique française d’intégration prend en charge à titre principal les nouveaux arrivants, et à titre très accessoire, les immigrés plus anciennement établis, voire leurs descendants. Ce choix nous paraît gravement faire l’impasse sur les deux millions et demi d’étrangers résidant en France, qui n’ont pas bénéficié d’une politique d’accueil et d’intégration et sur les descendants d’immigrés devenus Français. En outre, au plan budgétaire, cette décision s’est traduite par une restriction drastique des crédits de l’État consacrés à la politique d’intégration qui sont passés de 183,9 millions d’euros en 2008 à 73,1 millions en 2009, avec un transfert de quarante millions vers la politique de la ville". Ce jeudi 29 septembre, à la MJC des Grésilles, l'écho renvoyé à ce constat par les associations était unanime : elles aussi manquent de moyens, face à une demande d'aide à l'intégration toujours plus forte.

4/10/2011, Benjamin Hutter

Source : Dijonscope

Une semaine après la mort de 6 migrants Nord-Africains dans l'incendie d'un squat de Pantin, les associations de soutien aux immigrés sans papiers dénoncent les incohérences de la politique dite d'Aide au retour volontaire.

“Des démarches systématiques de proposition d'aides au retour aux personnes déboutées du droit d'asile devront être mises en oeuvre”: par cette note adressée à l’Office français de l’immigraion et de l’intégration (Ofii) le 1er septembre, le ministre de l’intérieur Claude Guéant affirmait vouloir augmenter le nombre de reconduites volontaires des migrants dans leur pays d'origine. Un mois plus tard, dans un squat insalubre de Pantin, six immigrés venant d'Egypte et de Tunisie trouvaient la mort à cause d’une bougie mal éteinte. Au-delà du manque de places en hébergements d’urgence, ce drame pose le problème de l'incohérence de la politique dite d’Aide au retour volontaire (ARV).

"Personne ne risque sa vie pour 2000 €"

Imaginée dès 1977, élargie et augmentée par Nicolas Sarkozy alors qu’il était ministre de l’intérieur, l’aide au retour des migrants en situation irrégulière doit contribuer au développement du pays d’origine grâce à un pécule personnel, versé par le gouvernement français. Il s’agit donc d’une d’apporter une vue à plus long terme au problème des flux migratoires, tout en débarassant aux yeux de l'opinion publique les expulsions d’une partie de leur inhumanité. Mais cette aide, d’un montant de 2000€ pour une personne seule ou 3500€ pour un couple, n’est pas proposée spontanément, et doit être demandée auprès de l’Ofii.
Une démarche qui prend du temps, trop pour certains des squatteurs de Pantin. “Quelques-uns avaient entrepris des démarches”, confie un membre du Refuge, association d’aide au migrants basée deux pas du squat.“Un Egyptien, qui voulait rentrer, nous avait confié son dossier, il était complet. Il est mort maintenant.” Le total de ces pensionnaires de fortune se montait à vingt-quatre, et six ont disparu ce matin-là: quatre Tunisiens et deux Egyptiens. Tous n’étaient pas dans la même situation: l’un d’eux avait une carte de séjour valide, plusieurs voulaient rentrer. D’autres, parmi les Tunisiens, avaient refusé l’offre de retour volontaire. La peur sans doute de rentrer au pays, mais surtout l'effet d'une douche froide: la baisse drastique du montant de l’ARV vers la Tunisie, passée en juin de 2000 à tout juste 300€.

"Une mesure irresponsable", pour l’association France-Terre d’Asile, qui s’occupe du droit des migrants arrivés dans l’hexagone. Selon son Directeur Général Pierre Henry, il s’agit non seulement d’une décision illégale, mais aussi totalement contre-productive: “Le gouvernement a justifié cette mesure par les réductions budgétaires, mais aussi le risque d’appel d’air, qui entrainerait l’arrivée de nouveaux migrants venus de Tunisie. C’est ridicule! Personne ne vend ce qu’il possède et risque sa vie pour si peu d'argent.” A 300€, la prime au retour devient presque dérisoire au regard de la rançon versée à un passeur pour traverser la méditerranée: entre 1000 et 1200€.

Un exil temporaire

Dès le mois de juillet, la mairie de Paris a réagi en complétant l’aide de l’Ofii par une enveloppe de 700 euros, versée à chaque Tunisien bénéficiaire de l’aide au retour. Mais l’offre, limitée à une centaine de dossier, est rapidement épuisée. Ceux qui restent sont dans l’impasse. “Même si le calcul est difficile, on peut estimer que sur les vingt-trois mille arrivés à Lampedusa, huit mille sont passés en France, dont la moitié sont en région parisienne. Et je pense qu’il sont entre un quart et un tiers à vouloir rentrer immédiatement, si on compense les frais de leur voyage ”, selon Pierre Henry. Mille personnes, peut-être un peu plus: un chiffre à comparer aux quatre mille retours volontaires accordés par l’Ofii en 2010, principalement à des Afghans et des Irakiens.
L’autre face du drame de Pantin réside dans ces chiffres : on a privé les réfugiés tunisiens d’une aide au retour de plein droit, alors qu’ils sont arrivés en grande majorité en avril-mai, dans la peur de l’après-révolution. Un exil temporaire, comme le confirme l'association Le Refuge:”Chez les anciens du squat, presque tous veulent repartir, même les Tunisiens.” Aujourd’hui logés dans le stade de Pantin par la mairie, les seize rescapés du squat attendent que l’Ofii s’occupe de leur dossier en priorité. En militant pour un meilleur fonctionnement de l’ARV, France-Terre d’Asile est parfois critiquée par les autres associations d’aide aux migrants, qui y voient une manière pour le gouvenement de gonfler les chiffres des expulsions.

Un argument insuffisant, pour Pierre Henry:”Je n’ai pas de problème avec l’aide au retour. Alors on me dit parfois que je suis l’idiot utile. Vaut-il mieux être l’idiot ou le criminel? Le maintien dans la précarité de ces gens, sans solutions de retour, c’est une erreur dramatique et dangereuse du ministère de l’intérieur. Il faut à la fois un dispositif d’accueil temporaire digne, et une aide au retour volontaire efficace.” Le squat de Pantin est l’expression de ces deux manques.

04/10/2011, Matthieu Balu

Source : La Vie.be

Voilà un constat qui va déranger. Dans les tours de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), les deux villes emblématiques de la crise des banlieues depuis les émeutes de l'automne 2005, la République, ce principe collectif censé organiser la vie sociale, est un concept lointain. Ce qui "fait société" ? L'islam d'abord. Un islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République a multiplié les promesses sans les tenir.

La croyance religieuse plus structurante que la croyance républicaine, donc. Vingt-cinq ans après avoir publié une enquête référence sur la naissance de l'islam en France - intitulée Les Banlieues de l'islam (Seuil) -, le politologue Gilles Kepel, accompagné de cinq chercheurs, est retourné dans les cités populaires de Seine-Saint-Denis pour comprendre la crise des quartiers. Six ans après les émeutes causées par la mort de deux adolescents, en octobre 2005, son équipe a partagé le thé dans les appartements des deux villes, accompagné les mères de famille à la sortie des écoles, rencontré les chefs d'entreprise, les enseignants, les élus, pour raconter le destin de cette "Banlieue de la République" - c'est le titre de l'enquête, complexe et passionnante, publiée par l'Institut Montaigne.

Le sentiment de mise à l'écart a favorisé une "intensification" des pratiques religieuses, constate Gilles Kepel. Les indices en sont multiples. Une fréquentation des mosquées beaucoup plus régulière - les deux villes (60 000 habitants au total) comptent une dizaine de mosquées, aux profils extrêmement variés, pouvant accueillir jusqu'à 12 000 fidèles. Une pratique du ramadan presque systématique pour les hommes. Une conception extensible du halal, enfin, qui instaure une frontière morale entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé, ligne de fracture valable pour les choix les plus intimes jusqu'à la vie sociale.

Les chercheurs prennent l'exemple des cantines scolaires, très peu fréquentées à Clichy en particulier. Un problème de coût évidemment pour les familles les plus pauvres. Mais la raison fondamentale tient au respect du halal. Les premières générations d'immigrés y avaient inscrit leurs enfants, leur demandant simplement de ne pas manger de porc. Une partie de leurs enfants, devenus parents à leur tour, préfère éviter les cantines pour leur propre

descendance parce que celles-ci ne proposent pas de halal. Un facteur d'éloignement préoccupant pour Gilles Kepel : "Apprendre à manger, ensemble, à la table de l'école est l'un des modes d'apprentissage de la convivialité future à la table de la République."

Car le mouvement de "réislamisation culturelle" de la fin des années 1990 a été particulièrement marqué à Clichy et à Montfermeil. Sur les ruines causées par les trafics de drogue dure, dans un contexte d'effondrement du communisme municipal, face à la multiplication des incivilités et des violences, les missionnaires du Tabligh (le plus important mouvement piétiste de l'islam), en particulier, ont contribué à redonner un cadre collectif. Et participé à la lutte contre l'héroïne, dans les années 1990, là où la police avait échoué. Ce combat contre les drogues dures - remplacées en partie par les trafics de cannabis - a offert une "légitimité sociale, spirituelle et rédemptrice" à l'islam - même si la victoire contre l'héroïne est, en réalité, largement venue des politiques sanitaires.

L'islam a aussi et surtout fourni une "compensation" au sentiment d'indignité sociale, politique et économique. C'est la thèse centrale de Gilles Kepel, convaincu que cette "piété exacerbée" est un symptôme de la crise des banlieues, pas sa cause. Comme si l'islam s'était développé en l'absence de la République, plus qu'en opposition. Comme si les valeurs de l'islam avaient rempli le vide laissé par les valeurs républicaines. Comment croire encore, en effet, en la République ? Plus qu'une recherche sur l'islam, l'étude de Gilles Kepel est une plongée dans les interstices et les failles des politiques publiques en direction des quartiers sensibles... Avec un bilan médiocre : le territoire souffre toujours d'une mise à l'écart durable, illustrée ces dernières semaines par l'épidémie de tuberculose, maladie d'un autre siècle, dans le quartier du Chêne-Pointu, à Clichy, ghetto de pauvres et d'immigrés face auquel les pouvoirs publics restent désarmés (Le Monde du 29 septembre). Illustrée depuis des années par un taux de chômage très élevé, un niveau de pauvreté sans équivalent en Ile-de-France et un échec scolaire massif.

Clichy-Montfermeil forme une société fragile, fragmentée, déstructurée. Où l'on compte des réussites individuelles parfois brillantes et des parcours de résilience exemplaires, mais où l'échec scolaire et l'orientation précoce vers l'enseignement professionnel sont la norme. "Porteuse d'espoirs immenses, l'école est pourtant aussi l'objet des ressentiments les plus profonds", constatent les chercheurs. Au point que "la figure la plus détestée par bon nombre de jeunes est celle de la conseillère d'orientation à la fin du collège - loin devant les policiers".

Et pourtant, les pouvoirs publics n'ont pas ménagé leurs efforts. Des centaines de millions d'euros investis dans la rénovation urbaine pour détruire les tours les plus anciennes et reconstruire des quartiers entiers. Depuis deux ans, les grues ont poussé un peu partout et les chantiers se sont multipliés - invalidant les discours trop faciles sur l'abandon de l'Etat. Ici, une école reconstruite, là, un immeuble dégradé transformé en résidence. Un commissariat neuf, aussi, dont la construction a été plébiscitée par les habitants - parce qu'il incarnait l'espoir d'une politique de sécurité de proximité.

Le problème, montre Gilles Kepel, c'est que l'Etat bâtisseur ne suffit pas. Les tours ont été rasées pour certaines, rénovées pour d'autres, mais l'Etat social, lui, reste insuffisant. La politique de l'emploi, incohérente, ne permet pas de raccrocher les wagons de chômeurs. Les transports publics restent notoirement insuffisants et empêchent la jeunesse des deux villes de profiter de la dynamique économique du reste de la Seine-Saint-Denis. Plus délicat encore, la prise en charge des jeunes enfants n'est pas adaptée, en particulier pour les familles débarquant d'Afrique subsaharienne et élevés avec des modèles culturels très éloignés des pratiques occidentales.

Que faire alors ? Réorienter les politiques publiques vers l'éducation, la petite enfance, d'abord, pour donner à la jeunesse de quoi s'intégrer économiquement et socialement. Faire confiance, ensuite, aux élites locales de la diversité en leur permettant d'accéder aux responsabilités pour avoir, demain, des maires, des députés, des hauts fonctionnaires musulmans et républicains. Car, dans ce tableau sombre, le chercheur perçoit l'éveil d'une classe moyenne, de chefs d'entreprise, de jeunes diplômés, de militants associatifs, désireuse de peser dans la vie publique, soucieuse de concilier identité musulmane et appartenance républicaine.

| 04.10.11 |, Luc Bronner

Source : Le Monde

Bon nombre d’Africains ont rêvé de la France, ce « merveilleux » pays de cocagne où il suffit juste de se baisser pour ramasser des billets de banque. Une contrée où le bonheur se rencontre à tous les coins de rue, où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », où les policiers vous sourient pour un oui ou pour un non.

NAMUR (Belgique) - La France est-elle toujours cet Etat respectueux des droits de l’Homme où aucun agent de sécurité n’ose lever la main sur un étranger, lui mettre des menottes aux poings et l’envoyer dans le premier charter en partance pour l’Afrique ? De nombreux Africains, partis chercher une vie meilleure à Paris ou dans les villes de province, se posent cette question. Et à l’arrivée, ils ont vite déchanté.

La France n’est plus… la France. Le temps y est gris, les gens renfrognés, les clochards dorment dans les couloirs du métro et tendent la main à des passants qui, tels des zombies, les dépassent sans vraiment les voir. C’est ce rêve brisé vécu par de nombreux immigrants que la jeune réalisatrice burkinabé, Eléonore Yaméogo, a voulu raconter dans son documentaire « Paris mon paradis » présenté dans la section « Regards du présent » à la 26e édition du Festival international du film francophone de Namur (Fiff).

Primé au Fespaco 2011, ce film de 69 minutes est une plongée dans le monde plein de contrastes des Africains de Paris.
La réalisatrice a délibérément choisi de filmer ceux dont les rêves se sont brisés. Il y a Chaba, jeune peintre en bâtiment venu de sa lointaine Casamance et qui essaie de refiler sa camelote à des touristes pressés, devant la cathédrale Notre Dame de Paris ou aux abords de la Tour Eiffel. Ou Bintou, comédienne burkinabé qui a fait défection à sa troupe théâtrale après une tournée en France, espérant « faire son trou » à Paris. Il y a aussi Traoré, vieux malien retraité de la Fonction publique française, qui vit ici depuis l’époque du général De Gaulle et qui finit sa vie en dormant sur un matelas pourri dans une ruelle d’un quartier sordide, attendant les indemnités d’un accident de travail que l’Etat refuse de lui payer.

« J’en ai marre de cette vie»

Une galerie de portraits de naufragés de l’immigration, échoués quelque part dans l’Hexagone, brisant leurs rêves sur les côtes du désespoir. On les voit déambuler à la Goutte d’Or, à Barbès, essayant de mener un semblant de vie dans un pays qui les a exclus, marginalisés. « J’en ai marre de cette vie. Si l’Etat me paie mes indemnités, je ne reste pas 24 heures de plus en France », lâche avec amertume le vieux Traoré qui symbolise toute la détresse de ceux qui sont partis, qui ont quitté leur pays et qui risquent de ne jamais revoir leur famille.

Les images du film sont parfois accompagnées d’une voix off, celle de la réalisatrice, qui fait part aux spectateurs de sa vision de l’immigration. Elle-même a fait face à des refus de visa, avant de rejoindre finalement Paris où elle vit et travaille depuis quelques années. « Je ne décourage pas ceux qui veulent venir en Europe, mais j’ai voulu lancer un message aux Africains en leur disant de bien préparer leur voyage et de ne pas partir tête baissée. La vie est très dure en Occident, surtout lorsqu’on est sans papiers et sans travail », nous a expliqué Eléonore Yaméogo, dimanche soir à la fin de la projection de son documentaire à la salle Caméo 5 de Namur.

J’avais honte de rentrer bredouille

Des scènes poignantes, tirées d’un document vidéo de Mediapart, ont été intégrées dans son film pour mieux montrer la cruauté avec laquelle les policiers français traitent les sans-papiers ou les sans-logis africains. On y voit une femme dont le bébé qu’elle porte sur le dos est traîné sur l’asphalte, ou une autre, enceinte, que les Crs malmènent malgré son état.
Tout cela donne la nausée et l’on se surprend à se demander comment l’Etat français peut permettre de telles attitudes envers des êtres humains. Mais on se demande également pourquoi les Africains persistent à rester en France où ils sont plongés dans une déchéance et une misère qu’ils ne vivraient certainement pas chez eux.

« J’avais honte de rentrer bredouille et de supporter le regard des autres », répond la comédienne burkinabé Bintou qui, finalement, a obtenu des papiers en règle après avoir eu… une fille. Son retour au pays pour des vacances l’a quand même quelque peu déçue, car elle avait l’impression que sa famille n’en voulait que pour ses euros.

La jeune réalisatrice Eléonore Yaméogo n’a certes pas innové en parlant d’un sujet déjà traité dans le cinéma africain. Son audace est d’avoir campé sa caméra dans des lieux parfois hostiles et d’avoir fait témoigné, à visage découvert, des Africains happés dans le piège infernal de l’immigration et qui peinent à sortir la tête de l’eau.

04 Octobre 2011

Source : Le Soleil

Ils sont posés là, hagards, sous la grande verrière du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La mine juvénile, tristoune, de ceux qui ne comprennent pas bien pourquoi. Népalais, Indiens, Pakistanais, Maliens, l’administration française les appellent «mineurs étrangers isolés» (MEI). Agés de 15 à 17 ans, certains ont voyagé plusieurs mois entre ciel et terre, dormi dans des conteneurs, et passé un nombre ahurissant de frontières pour arriver dans «un pays ami», où faire des études «est à la portée de tous», affirme l’un d’entre eux.

«Système D». Faute de moyens d’accueil, ils vivent, entre les salles d’audience, de la générosité du personnel administratif de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et des greffières du tribunal pour enfants. Sur leurs deniers propres, et parce qu’ils sont presque tous «des papas et des mamans», ils achètent «aux petits» de quoi boire, manger, et se couvrir. Car, le soir venu, lorsque le tribunal baisse le rideau, les mineurs étrangers regagnent la rue. Ils dorment dans des parcs, tentent d’attraper au vol des maraudes, ou poussent la porte des mosquées, des églises, ou des temples sikhs. Deux ont eu la chance d’être recueillis bénévolement par un conseiller municipal de Montreuil…

Réunie vendredi après-midi, l’intersyndicale SNPES-PJJ-FSU, CFDT et CGT a voulu «pousser un coup de gueule monumental pour que la France se montre un peu digne et honnête. Ce système D immonde doit cesser ! Il n’est donc pas possible de trouver des fonds pour payer des nuits d’hôtel à ces mômes ? La vérité, c’est qu’ils sont instrumentalisés à des fins politiques, et c’est dégueulasse», s’emporte le délégué SNPES Thomas Danglot. Effectivement, depuis plusieurs années, un bras de fer oppose le conseil général PS de Seine-Saint-Denis à l’Etat au sujet de la prise en charge de ces mineurs isolés. Ils sont environ 6 000 en France, mais se concentrent dans six départements : Paris, Nord, Pas-de-Calais, Mayotte, Guyane, et donc la Seine-Saint-Denis. Ce qui met sous tension les dispositifs d’accueil dans ces territoires, d’autant que le nombre de mineurs sans papiers croît avec les désordres planétaires : famines, persécutions, pauvreté, guerres… Ils arrivent par l’aéroport de Roissy, mais surtout par voie terrestre, la Seine-Saint-Denis étant limitrophe de Paris, «Ville lumière», vers laquelle beaucoup convergent. Leur accueil se fait en vertu de la convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le gouvernement français. Elle dit, en substance, que tout mineur a droit à protection et assistance là où il se trouve. Oui mais, voilà. L’Etat français a signé, mais il se défausse sur quelques collectivités territoriales…

En 2010, la Seine-Saint-Denis a dépensé 35 millions d’euros pour accueillir 943 jeunes (contre 14 millions en 2007). Une somme considérable pour ce territoire, en butte à des difficultés budgétaires et habité par une population pauvre : c’est le département qui a le plus gros pourcentage de logements sociaux. Ces dernières années, Claude Bartolone, président du conseil général, a écrit à tous les ministres concernés par le dossier : Affaires sociales, Intérieur, Affaires étrangères, Justice, ainsi qu’à François Fillon. Pour leur expliquer que la Seine-Saint-Denis ne pouvait pas assumer seule «au nom de la France». Pas de réponse.

En juillet, le rapport de forces s’est sacrément durci. Dans un entretien à Libération, Bartolone annonçait qu’il ne prendrait plus en charge «un seul mineur isolé étranger de plus à compter du 1er septembre» si l’Etat ne manifestait pas, enfin, sa solidarité. Ce qui est advenu, puisque les nouveaux arrivants ont été systématiquement aiguillés vers la PJJ (organe de l’Etat), créant le chaos constaté au tribunal de Bobigny.

«Volonté». Mardi, une réunion s’est tenue entre le conseil général et les services de l’Etat : préfet, procureur de la République, police aux frontières (PAF), Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). En réponse aux demandes de Bartolone, il a été décidé «une répartition plus équitable et homogène» des mineurs entre tous les départements du territoire français. Peut-être la fin du tunnel. Mais, sur les terres du député PS, on reste sur ses gardes. Pour être mise en œuvre, cette solution doit être consolidée juridiquement : le parquet de Seine-Saint-Denis devra se dessaisir au profit du parquet du département dans lequel sera envoyé l’enfant. Pour que ça marche vraiment, il faut «un mode d’emploi clair. Une vraie volonté de tous. J’attends de voir», dit Claude Bartolone.

Hier à 8 heures du matin, il y avait encore trois mineurs emmitouflés dans des couvertures orangequi tapaient à la porte du tribunal de Bobigny.

3/10/2011, TONINO SERAFINI, WILLY LE DEVIN

Source : Libération

Après Bruxelles, Anvers et Rabat, le Maroc a fait escale à Paris avec une exposition- 6oo peintures, documents d'archives et photographies, pour la plupart inédits - , dont le titre même invite à une nouvelle lecture de l'Histoire et des liens noués entre le Maroc et l'Europe du XVI" siècle à nos jours…Suite

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C'est pour le travail que la majorité des personnes issues de l'immigration se tournent vers la Suisse ; et pour cette même raison qu'ils repartent. Une étude de comparis.ch, menée auprès de plus de 1000 immigrants, a démontré que la majorité d'entre eux ne souhaite s'établir que de manière provisoire et, la plupart du temps, pour cinq ans au maximum. D'après les résultats de cette enquête, les débats houleux autour des 1,8 million (1) d'étrangers en Suisse ne laissent pas de marbre : une personne sur deux exprime de la compréhension pour les arguments et presque autant souhaiteraient participer au processus politique.

Trop d'immigrants en Suisse ? Profitent-ils du système social ? Ne seraient-ils pas au contraire l'un des moteurs de notre économie ? Les débats politiques autour de telles questions ne cessent de faire rage, à droite comme à gauche. Et ce thème est fréquemment mis en avant dans le cadre des élections de 2011. Souvent, les politiciens manient habilement les chiffres de l'immigration : on en oublierait presque qu'une grande partie quitte aussi la Suisse. Plus précisément, si en 2009, plus de 140 000 personnes se sont établies en Suisse, nombre d'entre elles sont reparties. Ainsi, le taux net d'immigration s'élève en fin de compte à peine à 80 000 personnes (2).

Les immigrants ont bon dos, mais il est très rare qu'ils aient eux aussi la possibilité de s'exprimer. C'est pourquoi, comparis.ch, le comparateur sur Internet, leur a donné la parole au moyen d'un sondage. Les questions tournaient autour de la durée de séjour prévue, de leurs sentiments face aux débats politiques les concernant ainsi que des motifs qui les poussaient à rester en Suisse ou à repartir. En septembre 2011, 1085 immigrants vivant en Suisse depuis 2006 au plus tôt ont pris part à cette enquête, alors disponible en ligne dans la section sur mesure « S'installer en Suisse ». 85 % des personnes interrogées sont originaires des pays européens bénéficiant de l'accord de libre circulation avec la Suisse (UE-17/AELE) depuis le 1er juin 2007. 56 % sont allemands, 7 % sont italiens et 7 % français. 91 % exercent une activité lucrative ; 82 % travaillent à temps plein.

La plupart veulent repartir, et ce après cinq ans au maximum

L'enquête montre clairement que les immigrants n'envisagent qu'un séjour à court terme en Suisse. Seul 19 % désirent y rester pour toujours. 51 % affirment au contraire ne souhaiter y résider que pour une durée limitée. En ce qui concerne, les 29 % restant, ils n'ont pas encore de projets. Les étrangers souhaitant repartir veulent le faire ces prochaines années. Près d'un immigrant sur trois affirme avoir dans l'idée de quitter la Suisse dans cinq ans au plus tard.

Une analyse de ces données par rapport au temps que les ressortissants étrangers ont déjà passé en Helvétie confirme qu'ils prévoient plutôt des séjours de courte durée. Toutefois, leurs plans changent dès qu'ils y ont vécu quelques années. Les étrangers résidant en Suisse depuis longtemps déjà souhaitent également y rester à plus long terme. Parmi les personnes ayant immigré en 2010 et en 2011, 32 % indiquent qu'ils repartiront dans les cinq prochaines années. Par contre, il ne sont plus que 24 % parmi ceux étant arrivés en 2006 et en 2007. À l'inverse, la part de ceux qui aspirent à rester en Suisse à long terme, voire pour toujours, augmente proportionnellement à la durée de leur séjour.

Au fil du temps, les immigrés semblent apprécier de plus en plus leur nouveau chez-eux. Richard Eisler, CEO de comparis.ch, à ce sujet : « Plus les résidents étrangers apprennent à connaître les gens et le pays, plus il leur est difficile de dire aurevoir. » L'intégration (professionnelle et sociale) jouerait ici un rôle considérable.

Une personne sur deux dit comprendre les arguments des débats

La volonté d'intégration des immigrants interrogés est également illustrée par le fait que les débats politiques parfois houleux ne les laissent pas de marbre. Seul 8 % affirment que ces discussions leur sont égales. À l'inverse, 50 % des personnes sondées comprennent les arguments. 44 % trou-vent dommage de ne pas pouvoir prendre part au processus politique. 34 % ressentent ces débats comme pénibles et désagréables. Le nombre d'immigrants qui se sentent personnellement concernés se révèle également considérable : 27 % se sentent blessés dans leur personne et même 18 % se sentent menacés.

Ainsi, la plupart des immigrants s'intéressent aux débats les concernant. Toutefois, seul une minorité a peur que ces discussions ne viennent durcir les conditions de leur droit de séjour. 74 % ne craignent pas que leur droit de séjour soit supprimé pour de bon à l'avenir.

Emploi déterminant ou : la caravane du nomade moderne

Dans le cadre de ce sondage, les immigrants se sont également exprimés quant aux motifs qui les poussent à rester en Suisse ou à repartir. Puis, ils ont évalué l'importance qu'ils apportent à chacune de ces raisons. Les perspectives professionnelles, les loisirs et l'environnement social pèsent tous presque autant lourd dans la balance. La compagne ou le compagnon ainsi que la famille ne jouent ici qu'un rôle secondaire. Richard Eisler explique que « la plupart du temps, les étrangers viennent en Suisse pour des raisons professionnelles mais repartent exactement pour les mêmes motifs. Évidemment, ils veulent aussi se sentir bien. »

D'après l'enquête (voir graphique 1), neuf immigrants sur dix citent d'excellentes perspectives pro-fessionnelles comme raison importante les poussant à rester en Suisse. Aucun autre facteur n'a fait l'objet d'un tel engouement. Arrive en deuxième position l'offre de loisirs (lacs, montagnes, ski, offre culturelle). La médaille de chocolat revient à l'énonciation suivante : « J'apprécie mon entourage social, j'ai trouvé des amis ici ».

Un tableau similaire se profile au niveau des arguments poussant ces mêmes personnes à quitter la Suisse (voir graphique 2). 62 % considèrent le chômage comme une raison de taille pour repartir de la Suisse ; 57 % invoquent de meilleures perspectives professionnelles dans un autre pays. Richard Eisler constate que « si les nomades modernes ne trouvent plus de travail en Suisse ou reçoivent une offre plus intéressante ailleurs, ils repartent. La caravane met le cap vers un nouvel emploi. » Partant, d'après l'étude de comparis.ch, c'est bel et bien triplement que la Suisse profite de cette situation : aucune formation à payer, les immigrants cotisent à l'assurance-chômage et, lorsqu'ils se retrouvent sans emploi, ils ne demandent aucune indemnité. Les facteurs tels que « pas trouvé d'amis » ou « difficultés au niveau culturel » constituent également des motifs de grande importance lorsqu'il s'agit de repartir. Ainsi, outre le travail, l'aspect culturel compte aussi.

Chocolat et situation géographique

En dehors de ces raisons rationnelles, le côté émotionnel joue évidemment aussi un rôle. Ainsi, dans les champs libres, certains ont noté des formules simples et claires, telles que « I love Switzerland » ou, encore plus précis, « I love Swiss chocolate ». Une ressortissante d'Allemagne a finalement mentionné parmi les avantages de la Suisse « la proximité avec l'Allemagne ».

4/10/2011

Source : ne.presseportale

 

Nassreddine Dchar, un jeune comédien néerlandais d'origine marocaine, talentueux et prometteur, a été sacré meilleur acteur lors du Festival du film néerlandais, vendredi 30 septembre à Amsterdam. Lors de la cérémonie de remise des prix, il a fait part de sa fierté d’être d’origine marocaine et de confession musulmane, en réponse au discours radical de la droite néerlandaise, dont des membres font partie du gouvernement néerlandais. Il s’est adressé en ces termes au premier Ministre néerlandais : "Monsieur Verhagen, et avec vous Geert Wilders et tous ceux qui vous soutiennent, je suis un Néerlandais et je suis très fier de mon sang marocain (origines). Je suis un musulman et je suis debout ici, et j’ai entre mes mains le "veau" d’or, le prix du meilleur acteur de l'année".

Nassreddine Dchar a été récompensé pour son interprétation dans le film Rabat, un long métrage qui relate les péripéties de voyage de trois jeunes néerlandais d'origine marocaine, entre Amsterdam et Rabat. Le film sera distribué dans 7 pays ... parmi eux le Maroc !


30/9/2011

 Source : You Tube

La population active devrait augmenter en France métropolitaine de 6,5 % entre 2010 et 2030, passant de 29,4 millions à 31,4 millions, la hausse étant particulièrement vive dans des régions du Sud et de l'Ouest, selon une étude de l'Insee.

L'essentiel de l'augmentation de la population active – qui comprend les personnes en emploi et les chômeurs – aurait lieu entre 2010 et 2025, du fait notamment de la hausse du taux d'activité des seniors sous l'effet des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010.

Après 2025, sous l'effet conjugué du retrait du marché du travail de ces seniors et l'arrivée aux âges de forte activité des générations creuses nées pendant les années 1980-1990, la population active se stabiliserait pendant une décennie. Elle progresserait de nouveau après 2035 avec l'entrée dans la vie active des générations nombreuses nées après 2000.

Dès lors, jusqu'au début des années 2020, la population active vieillirait dans toutes les régions et l'âge moyen des actifs passerait de 39,6 ans en 2010, à 40,6 ans en 2022. En 2030, un rajeunissement sera amorcé (40,5 ans).

ÉVOLUTION DIFFÉRENTE SELON LES RÉGIONS

L'évolution serait différente d'une région à l'autre du fait notamment des comportements d'activité et des migrations interrégionales, signale l'étude dont le scénario s'appuie sur un maintien du taux de fécondité au niveau de 2007 dans chaque région et un solde migratoire de 100 000 personnes par an. Ainsi, la population active progresserait vivement de plus de 15 % en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées pendant les deux prochaines décennies. En Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Rhône-Alpes, la hausse serait autour de 10 à 12 %.

Mais, alors qu'en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées la tranche d'âge la plus active (entre 30 et 49 ans) sera dynamique, du fait des migrations préalables de jeunes à l'âge des études, dans l'Ouest cette tranche stagnerait.
En Corse et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la population active progressera de 8 % à 10 % en vingt ans et en Poitou-Charente de 6 %. Dans la moitié nord, en Ile-de-France, elle augmenterait significativement (6 %).

Dans d'autres régions principalement situées dans le Nord, dans le centre et dans l'Est, la population active évoluerait de façon plus atone, amorçant même une période de baisse durable avant 2030. Déjà engagée en Champagne-Ardenne, cette baisse pourrait intervenir dès 2013 en Lorraine et vers 2025 pour les autres.

Dans ces territoires, "déficit migratoire chez les jeunes et vieillissement de la population active actuelle se cumuleraient", souligne l'Insee.

Ces écarts de croissance entre la population active et la population âgée, en nette progression partout, pourraient accentuer des déséquilibres locaux entre les besoins des populations et la main-d'œuvre disponible, estime l'étude, pour laquelle des "tensions sur l'emploi dans certains secteurs, tels que les services aux particuliers, pourraient survenir".

4/10/2011

Source : Le Monde/AFP

Alors que nous éprouvons toujours des difficultés à nous accepter comme un continent d'immigration, voilà qu'il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d'émigration.

La crise financière et économique et sa traduction en termes de précarité et d’inégalités sociales génèrent dans la population des incertitudes et des préoccupations multiples quant au présent et à l’avenir. Dans ce contexte, l’immigration et la présence des immigrés (et de leurs descendants) sont souvent présentées comme des problèmes et des dangers. Les discours et les politiques d’immigration deviennent de plus en plus durs, voire carrément hostiles aux boucs-émissaires que redeviennent les migrants au gré des nécessités de la politique interne aux pays européens. Les politiques d’intégration des migrants deviennent de plus en plus des outils de mise en conformité sociale et culturelle des nouveaux migrants. Comment sélectionner et intégrer les heureux élus parmi la multitude des immigrants potentiels non désirés ? Comment se débarrasser de ces derniers ? Des formations politiques inspirées par le nationalisme et un certain populisme se sont emparées de ces débats en donnant des réponses simplistes à des questions migratoires complexes qui divisent par ailleurs tant la gauche que la droite.

Mais une question est complètement ignorée dans les débats sur les migrations en Europe : celle des effets de la crise mondiale et de ses avatars en Europe sur les mouvements migratoires à partir de ce continent. En d’autres mots, alors que l’Europe se préoccupe de l’immigration, ne devient-elle pas à nouveau un continent d’émigration ? Ne voit-on pas déjà les premiers signes d’un nouvel exode européen comme réponse à la crise économique qui touche l’Europe et à ses conséquences sociales et politiques pour une jeunesse européenne de plus en plus privée d’opportunités d’insertion sur un marché de l’emploi très tendu ?

Prenons quelques exemples pour illustrer ce propos. Lors d’un récent voyage à Dublin, je me suis par hasard retrouvé en plein milieu d’une manifestation devant le Parlement irlandais. A ma grande surprise, les slogans étaient "Stop Emigration", "Keep our Youth Home" ("Garder notre jeunesse à la maison"). En effet, depuis que le tigre celtique est redevenu un petit chaton, de nombreux jeunes Irlandais, souvent avec un haut niveau d’éducation et d’excellentes compétences professionnelles, quittent le pays en lequel ils ne croient plus. L’Australie et le Canada notamment sont pour eux des destinations de choix.

Plus au sud, la Grèce. De nombreux jeunes Grecs envisagent à terme de ne pas rester dans un pays à la dérive. Eduqués ou pas, issus des classes populaires ou des classes moyennes et même supérieures, femmes et hommes, insulaires ou continentaux, ils se considèrent comme des migrants potentiels. Certes, tous n’auront pas les ressources nécessaires pour partir, mais nombreux sont ceux qui le font déjà. D’aucuns vont rejoindre la diaspora grecque en Australie. D’autres se lancent vers des destinations improbables comme le Liban. En Italie, les jeunes diplômés italiens n’en sont plus à la phase des projets migratoires. Ils partent, qui vers le nord de l’Europe, qui vers les pays émergents comme le Brésil, l’Inde et la Chine. Chez nous, les candidats italiens sont de plus en plus nombreux pour les postes universitaires et les postes de recherche. "Vous êtes notre Lampedusa" aurait dit un de ces candidats à l’émigration scientifique à un de mes collègues !

Les jeunes Portugais redécouvrent quant à eux des pays comme l’Angola, le Cap-Vert, mais aussi le Brésil. Au Portugal aussi, l’avenir semble bouché. Ces jeunes ne sont pas les "heróis do mar" du XXIe siècle, ni des néocolons, mais tout simplement des personnes souvent très bien éduquées qui ont perdu l’espoir de pouvoir se construire un avenir chez eux. Les Français aussi semblent de plus en plus tentés par l’émigration. Entre 2006 et 2010, le nombre de Français dans le monde est passé de 1 340 000 à 1 470 000.

Chez nous, plusieurs centaines de Belges quittent chaque année le pays. Au-delà de la crise financière et économique, la laborieuse transition politique qui s’éternise est aussi de nature à éveiller des vocations à l’émigration, surtout chez les Belges les plus qualifiés. C’est notamment le cas de chercheurs universitaires, d’artistes et d’hommes d’affaires. Aujourd’hui déjà plus de 300 000 Belges ont décidé de vivre à l’étranger.

Certes, ces faits n’ont pas comme tels de valeur scientifique. Ils devraient toutefois nous encourager à examiner de manière plus globale les multiples facettes de la question migratoire. Nous avons encore du mal à nous accepter comme un continent d’immigration, voilà qu’il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d’émigration. La chose est difficile mais elle est pourtant indispensable. Elle devrait aussi nous engager à mieux réfléchir à nos politiques publiques dans le domaine de l’immigration et de l’intégration dont certaines pourraient se retourner un jour contre nos futurs émigrants européens. Que diraient les Européens si la Chine adoptait un jour des politiques d’intégration des nouveaux migrants Européens aussi rigides que celles qui se développent en Europe pour les candidats à l’immigration en provenance de pays du Sud ? Que dirions-nous si les pays émergents avaient des exigences à l’égard des émigrants européens analogues à celles que nous avons des candidats à l’immigration en Europe ? Que penserions-nous s’il fallait prouver une maîtrise la langue et de la culture chinoise et des institutions du pays avant de pouvoir y travailler en tant qu’Européen, même qualifié ? Il faut y réfléchir et ne pas oublier, lorsque nous construisons des politiques d’immigration et d’intégration, que peut-être un jour beaucoup d’entre nous Européens seront à nouveau des migrants. En effet, les flux migratoires sont de plus en plus multidirectionnels à l’ère de la mondialisation. A une économie dérégulée correspond une mobilité humaine de plus en plus dérégulée malgré nos politiques migratoires restrictives. La plupart des pays sont à la fois des pays d’immigration, d’émigration et souvent de transit. L’Europe reçoit des migrants plus ou moins qualifiés et éduqués du monde entier. Mais elle perd une partie de sa jeunesse souvent très qualifiée pour d’autres contrées où l’avenir semble plus prometteur. Or, cette question de la nouvelle émigration européenne n’est jamais discutée. Elle est totalement ignorée. D’une part, nous éprouvons encore d’énormes difficultés à nous accepter comme un continent d’immigration.

D’autre part, nous refusons de voir que l’émigration au départ de l’Europe est une réalité non négligeable qui est destinée à croître si nous ne sortons pas du marasme économique et politique actuel par le haut en construisant une Europe économique et politique plus forte, unie et solidaire avec les autres grandes régions du monde. Plus que jamais, une approche globale des migrations (immigration-émigration-transit-intégration, etc.) mise en relation avec les grands déséquilibres du monde est nécessaire.

30/9/2011

Source : Lalibre.be

Nous sommes en 2008. Nicolas Sarkozy est à l'Elysée, Michèle Alliot-Marie est Place Beauvau. Dans une circulaire non publiée que Le Monde a pu consulter, la ministre de l'intérieur adresse aux préfets et aux directeurs de la police et de la gendarmerie nationale, le 4 mars, les "objectifs 2008 en matière de sécurité intérieure", les premiers de la présidence Sarkozy. Ce texte, et les notes de service qui en découlent à chaque échelon hiérarchique, illustre concrètement la "culture de la performance" qui doit s'instaurer dans les forces de l'ordre.

Les objectifs de Mme Alliot-Marie sont chiffrés mais généraux : - 3 % pour la délinquance générale, - 5 % pour la délinquance de proximité. Et le taux d'élucidation (36,11 % en 2007) doit atteindre 40 %. Suit une série de priorités : les violences aux personnes, le terrorisme, les violences urbaines et la criminalité organisée (notamment le trafic de drogue).

Dix jours plus tard, le directeur central de la sécurité publique envoie aux directeurs départementaux et aux préfets "la déclinaison des objectifs" fixés par la ministre. Il reprend les thèmes de la circulaire, demande pour cela un accroissement de 5 % de la présence sur la voie publique.

Puis il va au-delà, dans la catégorie "Divers". Apparaissent ainsi le développement de "contrôles afin de rechercher les individus en situation irrégulière", et la poursuite de l'effort sur les trafics, mais aussi les usages de stupéfiants, là où la ministre défendait l'"action en profondeur engagée contre les réseaux et les filières". Objectifs fixés : "Une progression de 5 % des IRAS (infractions révélées par l'action des services) dans ces catégories".

Les IRAS sont l'un des quatre grands ensembles qui constituent les chiffres de la délinquance. Pour moitié, il s'agit d'"ILS" (infractions à la législation sur les stupéfiants) et pour un quart d'"ILE" (infractions à la législation des étrangers). Des flagrants délits qui présentent l'avantage statistique d'afficher 100 % de taux d'élucidation. C'est le "dada du président", explique un directeur départemental de la sécurité publique. Mardi 27 septembre, devant la commission des lois, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, s'est félicité que les "actions d'initiatives se poursuivent à un niveau élevé" (+17 % entre 2004 et 2010).

Fin mars 2008. Un peu plus de dix jours après avoir reçu leurs instructions du directeur central, c'est au tour des directeurs départementaux d'adresser aux responsables locaux leurs objectifs. Exemple en Seine-et-Marne. Dans sa note de service, la directrice de la sécurité publique rentre, à l'unité près, dans le détail. Un tableau résume, par infraction, les objectifs. 1633 sans-papiers mis en cause en 2007 ? La hausse doit être de +4 %, et la responsable réclame donc "1 698" interpellations. Pour l'aide au séjour, les policiers doivent passer de 21 infractions en 2007 à 24 en 2008, pour respecter l'objectif national de + 12,5 %.

Concernant les stupéfiants, le texte reconnaît que la progression de 1,5 % entre 2006 et 2007 est "largement alimentée par l'activité en matière d'usage simple" (les interpellations de consommateurs). Les mises en cause pour reventes ou pour trafic ont baissé, elles, de 27 %. La directrice recommande donc de redresser la barre et de passer de 283 à 297 affaires. Sur les routes, elle fixe un objectif de 51 tués contre 52 en 2007 dans le département, et de 6 tués (contre 12 en 2007) dans le massif de Fontainebleau. "Une hérésie", pour l'un de ses confrères.

Ce degré de détail est-il l'apanage de la Seine-et-Marne ? Un autre directeur affirme qu'il n'a "pas besoin de ça pour que les équipes travaillent" mais précise aussi : "Mes chefs de service savent que le ministre veut que les IRAS augmentent." Il défend toutefois les interpellations pour usage de stupéfiant : "On "signalise" le mis en cause, on prend ses empreintes et, parfois, on découvre des types qui ont commis d'autres faits. Ou, plus tard, on les connaît s'ils commettent d'autres faits."

Un échelon plus bas, la circonscription de sécurité publique, c'est-à-dire le commissariat. Dans l'une d'elles, en Seine-et-Marne, le chef répercute les consignes de sa hiérarchie. Pour les sans-papiers, écrit-il dans une note de service, "il conviendra de maintenir le niveau obtenu en 2007", c'est-à-dire 67 interpellations (contre 29 en 2006). La méthode : les "contrôles en gare", qui "seront effectués sur le même rythme qu'en 2007". Côté drogues, "au-delà des objectifs fixés" au niveau départemental, il souhaite "au moins 2 faits de trafic, 8 faits d'usage-revente et 160 faits d'usage".

Un gardien de la paix du département, qui a accepté de témoigner sous couvert de l'anonymat, et dont le témoignage est corroboré par un officier, confirme que, depuis dix ans, les attentes de la hiérarchie n'ont fait que croître. En Seine-et-Marne, depuis 2002, les ILS ont doublé et les ILE presque quintuplé. "Chaque mois, il faut un peu plus de ci, un peu plus de ça : ILS, ILE, etc.", explique-t-il. C'est même chaque semaine que les commissariats sont tenus de faire remonter leurs statistiques.

La méthode de base, pour ces infractions, c'est le contrôle d'identité. Les services de police demandent donc de plus en plus de réquisitions aux procureurs, base juridique indispensable. Ce qui exaspère le parquet de Meaux, qui dénonce, dans une note au préfet, en 2007, la "lourde charge" que cette explosion des demandes fait peser sur ses services en réclamant que les demandes soient "motivées". Le parquet rappelle que ces requêtes sont passées de 7 000 à 15 000, dans le ressort de Meaux, entre 2005 et 2006...

En l'absence de réquisition, pour atteindre les objectifs, notamment sur les stupéfiants, il y a une autre méthode : selon le policier de Seine-et-Marne, certaines équipes multiplient les contrôles et les palpations "sans raison" et les fouilles de véhicules "illégales" à l'issue des contrôles routiers. "Une fois au commissariat, on trouve un motif. On met "a tenté de dissimuler", mais c'est faux." Et pour les sans-papiers, le "travail en gare" est "ciblé"...

03.10.11 , Laurent Borredon

Source : Le Monde

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 26,8 milliards de dirhams durant le premier semestre de l'année 2011, en hausse de 7,4%...Suite

Depuis 2007 où elle s'est fait remarquer du côté du Qébec en battant campagne pour le candidat Sarkozy,Khadija Doukali est restée en retrait de la vie publique marocaine. Elle qui, à la tête de la société de pêche familiale et dans les différentes associations et fédérations, a déroulé son parcours devant les caméras, les micros et les plumes, a depuis lors, préféré l'ombre…Suite

C'est dans un bâtiment faisant partie du patrimoine historique de Bruxelles que la culture marocaine s'est invitée en territoire belge…Suite

Les Marocains qui ont étudié à l'étranger sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays. Ils semblent satisfaits de leur retour malgré le fameux« choc social»…Suite

A Burgos (nord de l’Espagne), un collège a fermé ses portes à l’une de ses élèves, une Marocaine âgée de 12 ans, parce qu’elle portait le voile. La jeune fille doit désormais se résigner à aller en cours sans son voile, ou trouver une place dans un autre centre, mission quasi impossible en cette fin de mois de septembre. Le directeur du centre dit suivre à la lettre un règlement intérieur qui interdit aux élèves de se couvrir la tête et le visage.

La situation des musulmanes voilées d’Europe se complique de jour en jour. Et la polémique a désormais envahi le milieu scolaire. Déjà en juin, une jeune collégienne marocaine avait été expulsée d'un collège de la ville d'Arteixo (Galice, nord-ouest de l'Espagne), à cause de son voile. Depuis le 23 septembre dernier, une autre personne a connu le même sort, dans la ville de Burgos, au nord.

Ibrahim Isslal, père de la jeune fille, âgée de 12 ans, assure que personne ne l’a obligée à se voiler. Il lui aurait également conseillé de ne porter son voile que dans la cour de l’école, et de le retirer dans sa salle de classe. La jeune fille s’y serait opposée. Elle a donc pour seules alternatives, de retirer son voile pour assister aux cours ou de se trouver une place dans un établissement ou ses habitudes vestimentaires sont tolérées. Problème, en cette fin de septembre, il ne reste plus de places disponibles. La jeune fille n’est donc plus scolarisée depuis une semaine.

Se trouvant à un âge où la scolarité est obligatoire en Espagne, Ibrahim Isslal a estimé que sa fille devrait avoir l’autorisation d’assister aux cours, malgré son voile. Ce à quoi le directeur du centre s’est opposé.

Appliquer le règlement à la lettre

Le directeur du centre, Eusebio López, a déclaré aux médias espagnols qu’il ne faisait que suivre à la lettre les dispositions du règlement intérieur de l’établissement. Ledit règlement stipule que « les élèves ne pourront pas se couvrir la tête dans les salles de l’établissement, sauf sur prescription. En aucun moment, ils ne pourront se vêtir de manière à cacher le visage totalement ou partiellement ».

« Depuis des années, nous combattons les casquettes, les visières et les cagoules. Dans ce cas, c’est pareil » s’est défendu López. Selon lui, le cas se serait déjà présenté pour une autre jeune musulmane, qui portait le voile. Informé des dispositions du règlement, la jeune fille se rend en cours, depuis lors, sans son voile.

Alors qu’Ibrahim Isslal, estime que le règlement va à l’encontre de la liberté de religion, Eusebio López, lui, considère que la restriction appliquée, n’est pas à caractère religieux. « Nous n’entrons pas dans les questions religieuses (…) nous demandons juste que l’élève se plie au règlement », a-t-il ajouté.

30/9/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Le Court-métrage "Courte vie" du réalisateur marocain, Adil Al Fadili, a remporté le Grand Prix de la première édition du festival de Malmo (Suède) du film arabe, organisé par le Centre culturel arabo-scandinave (FADSO).

Dans une déclaration, samedi, à la MAP, Fadili s'est dit "très fier" de cette nouvelle distinction qui le propulsera "sans doute au devant de la scène cinématographique à l'échelle internationale".

"Courte vie" avait crée la surprise en remportant le grand prix du 8éme festival du court-métrage méditerranéen de Tanger.

Première réalisation cinématographique du jeune réalisateur Adil Fadili, ce court-métrage de 16 minutes dresse avec humeur et virulence les péripéties d'un jeune enfant, Zhar (chance), frappé par une malédiction depuis sa naissance sans jamais perdre espoir d'une vie meilleure.

Par ailleurs, selon les organisateurs du festival Malmo (23-27 septembre), cette manifestation avait pour objectif de faire découvrir le cinéma arabe à la population locale, en projetant un certain nombre de films (longs métrages, courts-métrages et documentaires) et en mettant en place des conférences de presse sur ce cinéma en pleine effervescence, malgré la conjoncture politique que traverse nombre de pays arabes.

 01/10/11

Source : MAP

Les participants à la 10-ème édition de la Convention France-Maghreb, manifestation économique dédiée à la promotion de l'entreprenariat, ont souligné la nécessité d'adopter une Feuille de route pour augmenter le volume des échanges commerciaux intermaghrébins.

A la clôture, samedi à Marrakech, de ce forum de trois jours tenu sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, les participants ont recommandé l'organisation de rencontres et de séminaires dans les cinq pays du Maghreb et en France en vue d'identifier les produits importés par lesdits pays et d'examiner les possibilités qu'ils le soient de l'espace maghrébin avec un coût moindre et de qualité supérieure.

Selon les organisateurs de cette manifestation, qui a eu lieu pour la première fois en dehors de la France, les échanges commerciaux intermaghrébins demeurent très faibles, tournent en moyenne autour de 2 pc et sont en deçà des attentes des peuples de la région, faisant part de leur ambition d'oeuvrer pour que le volume de ces échanges atteigne 10 pc en 2020.

Ils ont, par ailleurs, appelé à encourager l'implantation d'entreprises françaises dans l'espace maghrébin dans l'optique de limiter l'immigration clandestine.

Concernant la mise en valeur du secteur halal, sujet phare à l'ordre du jour de ce grand événement, ils ont annoncé la création dès 2012 d'un label halal Maroc pour que les entreprises nationales puissent exporter leurs produits dans tous les marchés du halal dans le monde.

La Convention France-Maghreb ambitionne de donner un nouveau coup de pouce aux relations entre le Maghreb et l'Hexagone et de booster les échanges intermaghrébins.

Cette édition a connu la participation de quelque 200 acteurs économiques, responsables et chefs d'entreprises maghrébins et français.

Aux yeux des participants, cette rencontre était une "véritable plateforme" de rencontres d'affaires, d'échanges et d'établissement de partenariats entre acteurs économiques maghrébins et français.

Ce conclave a été marqué notamment par la remise des Trophées de la Convention France-Maghreb, dont celui de l'"Unité", récompensant la sécurité informatique et les nouvelles technologies, est revenu notamment à l'Association marocaine de confiance numérique (AMAN).

01/10/11

Source : MAP

Le Programme de renforcement des capacités du tissu associatif marocain a été lancé samedi à Oujda lors d'un séminaire organisé par l'Agence de Développement Social (ADS).

Le séminaire tenu sous le thème "Ensemble pour un développement durable inclusif" a constitué une occasion pour mettre la lumière sur les principales orientations et les objectifs globaux de ce Programme qui s'étale sur deux ans (2012 et 2013) et cibles deux préfectures (Oujda-Angad et Tanger) et la province de Béni-Mellal.

Les débats ont porté aussi sur la mobilisation des acteurs locaux des territoires cibles et les modalités de mise en oeuvre de ce programme, doté d'un budget de 20 millions de dirhams, ainsi que sur les critères de sélection des associations qualifiées à en bénéficier.

Notant que le Maroc est engagé depuis des années dans une série de réformes et de programmes sectoriels qui visent à promouvoir le développement humain, le

directeur de l'ADS, M. Mohamd Najib Guedira, a souligné le rôle indispensable des associations dans le processus de développement.

Ce Programme ambitionne de renforcer les capacités des associations afin qu'elles puissent accompagner les mutations que connaît le Royaume à tous les niveaux et participer activement à la dynamique de leur territoire, a-t-il ajouté, relevant qu'il s'agit de contribuer au renforcement de l'intelligence collective et à la promotion et au soutien des dynamiques territoriales par le renforcement des capacités du tissu associatif.

Outre l'apport de l'ADS, ce programme bénéficie du soutien du ministère de l'Economie et des Finances, de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et de la Coopération italienne, en plus de l'implication active du réseau des Ong italiennes qui opèrent au Maroc, a expliqué M. Guedira, relevant que cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de conversion de la dette marocaine envers l'Italie.

Les autres intervenants lors de ce séminaire ont fait savoir que près de 150 associations devront bénéficier des activités retenues dans le cadre de ce Programme qui ciblera la constitution et le renforcement de trois pôles associatifs (deux pôles préfectoraux et un pôle provincial) à travers la mise en oeuvre des plans de renforcement des capacités.

S'agissant des résultats attendus, il s'agira notamment de renforcer les compétences managerielles et sectorielles des associations, consolider les canaux d'échange entre institutions, et sociétés civiles marocaine et italienne, et développer des opportunités de coopération entre le Maroc et l'Italie.

La rencontre a aussi été l'occasion de donner un aperçu sur les projets réalisés par des Ong italiennes dans plusieurs régions du Royaume.

Les Ong italiennes sont présentes au Maroc depuis 1996 et les projets qu'elles ont menés intéressent notamment les secteurs de la santé, de l'éducation et du développement urbain, en plus des domaines de la présevation du patrimoine et de la migration, a-t-on indiqué.

01/10/11

Source : MAP

Les participants au colloque « repenser les migrations : pour une libre circulation dans l'espace méditerranéen" ont dénoncé les politiques migratoires adoptées par les pays des deux rives de la méditerranée, faisant remarquer que ces politiques constituent une entrave à la libre circulation des personnes garantie par les instruments des droits de l'Homme.

Ces politiques, ont-ils précisé, se manifestent notamment à travers la violation des droits des émigrants et leur incrimination et la militarisation des frontières, ce qui constitue, ont-ils estimé, « une véritable guerre déclenchée contre la migration».

A cet égard, ils ont appelé les Etats européens à cesser d'exercer des pressions sur les pays de la rive sud pour les contraindre à jouer le rôle du garde-frontière.

Cette rencontre a été sanctionnée par une série de recommandations visant notamment à entreprendre et à soutenir les actions visant à défendre les droits des migrants dans les pays d'origine, de transit et d'accueil.

Il s'agit, également, d'appeler les organisations et la société civile dans les deux rives de la Méditerranée à se mobiliser afin de garantir la réussite de la journée d'action globale contre le racisme et pour les droits des migrants, réfugiés et personnes déplacées, prévue le 18 décembre prochain.

Plusieurs universitaires et représentants d'ONG et d'associations de défense de droits de l'Homme de Tunisie, Maroc, Italie, France et Allemagne ont pris part à ce colloque qui s'est poursuivi pendant deux jours.

01/10/2011

Source : TAPL

Le 29ème Congrès des journalistes du Nord du Maroc et de l'Andalousie se tiendra du 20 au 23 octobre courant à Ronda (Andalousie, Sud de l'Espagne) sous le thème "Les sources d'information", a-t-on appris, lundi, auprès des organisateurs.

Cette édition sera marquée par la tenue de plusieurs conférences et tables rondes qui seront animées par des personnalités marocaines et espagnoles autour de l'importance des sources d'information, a indiqué l'Association andalouse de la presse du domaine du Gibraltar (APCG).

Le 29ème Congrès des journalistes du Nord du Maroc et de l'Andalousie sera une occasion pour procéder à un échange d'expériences et d'informations sur la pratique journalistique dans les deux pays et examiner les moyens à même de développer les liens de coopération entre les deux parties. Elle constitue également un pas en avant pour renforcer les liens de dialogue entre les journalistes des deux parties.

Selon les organisateurs, une cinquantaine de journalistes des deux parties représentant divers médias, prendront part à cet évènement, en plus de responsables politiques et élus locaux.

Co-organisée par l'APCG et l'Association de la presse marocaine, section du Nord, cette rencontre est organisée alternativement chaque semestre au Maroc et en Espagne pour examiner des questions spécifiques d'intérêt commun et relatives aux particularités des sociétés marocaine et espagnole.

Lors des précédentes éditions, le congrès a traité de problématiques diverses et variées intéressant les deux pays comme l'émigration clandestine, les relations commerciales entre le Maroc et l'Espagne, l'Union pour la Méditerranée (UPM) ou encore de sujets en relation avec la profession comme la déontologie ou la formation journalistique dans chaque pays.

3/10/2011

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organisera, le 4 octobre à Paris, un séminaire sur "l'actualité des relations franco-marocaines", dans le cadre de l'exposition "le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre".

Organisé en collaboration avec le Centre de la culture judéo- marocaine de Bruxelles et la ville de Paris, ce séminaire réunira des acteurs du monde islamique, économique et culturel des deux pays. La rencontre prend tout son sens dans le prolongement de l'Accord d'association signé le 13 octobre 2008 déterminant les conditions de coopération économique, sociale, et culturelle entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc, indique un communiqué du CCME.

"Les perspectives des relations franco-marocaines à la lumière des liens de coopération entre les deux pays", "les principales réformes menées au Maroc" et "le Statut avancé auprès de l'Union européenne obtenu par le Maroc", figurent parmi les thématiques qui seront débattues lors de cette rencontre.

Au programme, sont prévues trois tables rondes, en l'occurrence "la nouvelle donne politique au Maroc dans une perspective régionale", "défis économiques et sociaux à l'heure du statut avancé" et "la culture, levier du dialogue".

L'exposition itinérante "le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre", qui se tient sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a été initiée par le CCME et le Centre de la culture judéo- marocaine de Bruxelles.

Elle met en lumière la profondeur de l'histoire des relations entre le Maroc et l'Europe.

Après Bruxelles, Rabat et Anvers, l'exposition est présentée du 8 septembre au 8 octobre 2011 dans les salons de l'Hôtel de ville de Paris, rappelle-t-on.

30/09/11

Source : MAP

D’énormes baluchons bleus sont planqués dans les feuillages des mûriers. Des enfants joyeux jouent dans les escalators et les ascenseurs du métro qui débouche sur la place Victoria d’Athènes. Entre cent et deux cents clandestins, afghans pour la plupart, passent leur journée à l’ombre de ces arbres.

Assis, le regard vague, discutant, téléphonant, des hommes jeunes en majorité, attendent. Quelques semaines, des mois, plus d’un an parfois. Ils sont en transit en Grèce pour une autre destination européenne. Bloqués. Dans le quartier, ils seraient plus de 3000 selon le Centre hellénique de prévention et de soins des maladies qui se charge du suivi médical de ces populations fragiles.

«Tous les jours, il en arrive de nouveaux en provenance d’Afrique ou d’Asie», constate Irini Xanthopoulou, responsable du Centre. «Square Ameriqi, ce sont des Somaliens et des Sénégalais notamment. Dans les environs, ils sont à peu près 2000. Ces deux dernières années, ces réfugiés ont été de plus en plus nombreux. Ils dorment à dix ou vingt dans des appartements pour un euro.»

Comme 80% des immigrés clandestins d’Europe, ces sans-papiers sont passés par les 150 kilomètres de frontières entre la Grèce et la Turquie dans la région d’Evros. Cette zone est devenue la principale porte d’entrée de la zone de Schengen, depuis les accords de coopération entre l’Espagne, le Sénégal et la Mauritanie, ou entre la Libye de Kadhafi et l’Italie, qui ont eu un fort impact sur l’immigration illégale en provenance d’Afrique. Consciente du problème, l’Agence européenne des frontières extérieures Frontex a dépêché sur place 175 gardes-frontière pour aider les Grecs l’an dernier. Mais ce n’est pas encore assez.

«Ce sont les Turcs qui leur font passer la frontière terrestre», affirme Yiannis Pogas dont l’école culinaire se situe à deux pas du square Victoria. Et puis n’importe qui avec un bateau peut débarquer dans une de nos deux à trois mille îles. Comment voulez-vous les surveiller toutes?» explique encore ce quinquagénaire qui a étudié le management hôtelier en Valais.

«Il y a quinze ans, il n’y avait que des Grecs ici. Des étrangers, des Pakistanais notamment, se sont installés depuis. Le prix de l’immobilier a chuté. Un appartement qui valait 100 000 euros a perdu la moitié de sa valeur», constate encore ce Grec qui trouve normal que par humanité, son pays s’occupe de ces populations. Mais, se désole-t-il, «il y a des bagarres entre communautés, des trafics. Les rues sont devenues sales, les marbres ont noirci. Et la nuit, personne ne met plus le nez dehors.»

Jusqu’ici, les Afghans de la place Victoria n’ont pas rencontré d’hostilité des habitants du quartier. Mais ils ont déjà dû décamper du quartier Agios Panteleimonas et de la place Attikis, chassés parfois à coups de bâton par des milices. La crise a exacerbé ces réactions populistes, voire xénophobes à Athènes. La Grèce, qui était un pays d’émigration, est devenue un pays d’immigration. Il y a sans doute près de 2 millions d’immigrés pour une population d’un peu plus de 11 millions d’habitants en Grèce. Une pression énorme.

«Notre pays a assimilé un million d’Albanais, près d’un tiers de la population de ce pays proche, il est vrai», rappelle Théodoros Pangalos, vice-président du gouvernement grec. «Le deuxième groupe, celui des Pakistanais, n’est pas assimilable mais ne pose pas de problèmes. Mais ces jeunes Afghans et Maghrébins de 18 à 30 ans, parfois très agressifs, commencent à poser de gros problèmes», reconnaît le vice-premier ministre.

En septembre dernier, l’ONG Human Right Watch pointait diverses violations des droits de l’homme dans quatre centres de détention d’immigrants illégaux et demandeurs du droit d’asile en Grèce. Surpopulation, saleté, absence d’intimité, mauvais traitements, insultes, violences des gardiens: cette année, la Grèce avec l’assistance de l’Europe, veut remédier au problème. Mais la crise risque bien d’aggraver encore les choses. Dans les centres comme en ville.

02.10.2011,  Olivier Bot

Source : La Tribune de Genève

Cette publication d'Eurostat fournit un aperçu détaillé des demandes d'asile et les décisions dans l'UE27 en 2011. Elle décline :  

- Le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE-27 durant le premier trimestre de 2011 a augmenté de 4000 demandes par rapport à la même période de l'année précédente.

- Le nombre de Tunisiens qui demandent l'asile dans l'UE-27 a fortement augmenté en 2011. La plupart d'entre eux demande une protection internationale en Italie.

- Les pays des destionations les plus courus en demandes d'asile pour le premier trimestre de 2011 sont la France (14.335), l'Allemagne (12.035), la Belgique (7.450), le Royaume-Uni (6.360) et la Suède (6.230).

- Les pays avec le plus grand nombre de demandes d'asile en rapport avec la population sont le Luxembourg (960 demandes par million d'inhabitants), la Belgique (680) et la Suède (660). La moyenne Européenne pour le premier trimestre de 2011 était de 130 demandes d'asile par million d'inhabitants.

- Les principaux pays d'origine qui demandent l'asile dans l'UE27 pendant le premier trimestre de 2011 sont: l'Afghanistan (5.765), la Russie (4.140), l'Iraq (3.790), la Serbie (3.775) et le Kosovo (3.090).

- La grande concentration de demandes d'asile de certains citoyennetés dans un pays de l'UE27 était remarquable (tabel 6).

- Des quatres décisions que nous avons pris durant Q1 2011, une décision était positive; avec beaucoup de differences selon le pays d'origine (figure 7). Télécharger la publication ici:

29/9/2022

Source : European Migration Network

Cette étude de la branche belge du bureau de consultance Deloitte Belgium compare les formalités à accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail dans six pays européens, dont la Belgique

Depuis 2001, Deloitte mène une étude comparative bisannuelle sur les formalités accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail en Belgique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France, en Espagne et en Allemagne.

La première partie de l'étude fournit un bref aperçu des procédures d'immigration dans chacun des pays de l'étude, tandis que la seconde partie compare les conditions requises pour chacun des pays.

Selon l'étude comparative menée par Deloitte , les procédures belges sont de loin les plus rapides et les plus faciles. Le temps nécessaire pour obtenir un permis de travail en Belgique est approximativement de 3 semaines et le seuil salarial requis était en 2011 de minimum 36.604 EUR annuel brut. C'est ce qui fait conclure à l'étude que, contrairement aux années précédentes et à la situation dans les 5 autres pays, il est plus facile pour les ressortissants qualifiés des pays tiers de venir travailler en Belgique. Télécharger l’étude en anglais

30/9/2011

Source : European Migration Network

L’ex-ministre de l’Intérieur publie Pour sortir la France de l’impasse, son livre de réflexions pour 2012. Il y livre notamment une analyse juste sur les questions d’immigration et d’intégration. Reste à savoir à qui est vraiment destiné cet ouvrage.

Chevènement sera-t-il candidat en 2012 ? Avec son livre Pour sortir la France de l’impasse (dont Marianne publie les bonnes feuilles samedi 1° octobre), il semble développer en tous cas un véritable programme de campagne présidentielle. Mais on peut aussi se demander si ce livre ne serait pas plus utile comme boussole idéologique de la gauche que pour le seul destin personnel de l'ex-ministre. Il est vrai qu'en matière de projet républicain, la gauche en général et le PS en particulier a encore beaucoup à prouver.

Un des points de l'ouvrage concerne notamment les questions d’immigration et d’intégration. Un domaine où le PS, entre démagogie et recherche de crédibilité, cherche encore où il habite. Chevènement développe également une critique majeure du multiculturalisme, quand d’autres à gauche, et pas seulement à SOS Racisme, parlent encore du « droit à la différence ».

Mais pour le fondateur du MRC, « Le multiculturalisme, même paré des meilleures intentions, retarde, voire empêche l’intégration, favorise le racisme qu’il prétend combattre, et ne peut que déboucher sur la fragmentation sociale et, à terme, sur des affrontements dits ’ethniques’ » (page 96).

Le piège du multiculturalisme

Il estime donc que « La République n’a pas à s’adapter à des valeurs culturelles contraires aux valeurs qui sont les siennes » (page 94). La seule solution pour lui est alors un modèle universaliste : « La France est fondée à exiger de ses citoyens qu’ils fassent les valeurs républicaines : liberté de conscience, laïcité, égalité (y compris entre hommes et femmes), fraternité (rejet du racisme et refus du communautarisme) » (page 89). « Les Français issus de l’immigration doivent faire leur cette identité républicaine », conclut-il (page 94).

Et pour permettre une bonne intégration, Chevènement n’hésite pas à adhérer à la thèse du refus de la repentance, un « exercice malsain » selon lui que ce soit pour l’esclavage, la colonisation ou la Seconde Guerre Mondiale. « Comment un pays peut-il intégrer à sa substance des jeunes auxquels on répète tous les jours que la France, dans son histoire, a commis ‘l’irréparable’, que le mieux pour elle, serait de disparaître en se fondant dans une Europe abstraite, qu’elle a enfin tous les torts vis-à-vis de leurs pays d’origine et, bien sûr, vis-à-vis d’eux mêmes, accablés de brimades et de discriminations ?», écrit-il (page 89).

Pour Chevènement, la construction européenne n’a pas effacé le « roman national » français, « au contraire, car l’Europe à construire n’a de sens qu’au service des nations qui la composent » (page 106). En cela, il ne rejette pas l’idée du débat sur l’identité nationale, rejeté dans son principe même au sein de la gauche, cependant, l’ex-ministre aurait préféré que ce débat commence « par une déclaration du président de la République sur l’identité républicaine de la France ».

Le « roman national » français

Le président d'honneur du MRC explique également que l’intégration n’est pas une question récente en France, prenant l’exemple de l’entrée de la Gaule dans l’Empire romain : « La question du métissage se retrouve tout au long de notre histoire, pas seulement aux Antilles ou dans l’ancien empire colonial, mais, aujourd’hui, en France même. Notre pays a toujours accepté le métissage. C’est ce qui l’a longtemps distingué d’autres sociétés, notamment américaine et britannique » (page 91).

Celui qui fut ministre de l’Education insiste bien évidemment sur le rôle de l’Ecole : « Seule une École plus et mieux structurée peut permettre aux jeunes issus de catégories sociales défavorisées de retrouver un sens et des repères dans la société où ils vivent. Seule l’École peut apprendre à ’devenir libre’, c’est-à-dire à s’affranchir de la prégnance de la tradition » (page 97). Il souhaite pour cela que l’Ecole participe à « la transmission de la culture et des valeurs républicaines à la jeunesse ».

A l’inverse, Chevènement s’oppose à l’idée classique à gauche qui veut que le droit des étrangers aux élections locales soit un vecteur d'intégration. « J’ai été longtemps acquis à l’idée d’octroyer le droit de vote aux élections locales aux étrangers non communautaires (...). J’ai changé d’avis », admet-il (page 104). Le PS, renforcé par sa victoire aux sénatoriales, défend encore et toujours cette idée.

Contre le « sans-papiérisme » de la gauche

Mais pour l’ex-maire de Belfort, une telle réforme « ouvrirait la voie, notamment dans certaines communes de la région parisienne, à des votes ethniques ou communautaires qui renforceraient les communautarismes et leur conféreraient l’amorce d’une base légale ». L’ex-ministre préfère miser sur le rôle de la naturalisation au lieu « de la découper par tranches » en dissociant citoyenneté et nationalité, exercice des droits politiques et adhésion à une Nation.

Au final, la pensée de Chevènement sur l’immigration et l’intégration renvoie droite et gauche dos à dos, fustigeant tant « les partisans d’une identité figée, frileuse, contraire à la définition républicaine de la France, aussi bien que les idéologies qui sanctifient la différence au mépris de l’égalité » (page 118). Et s’il s’oppose à l’immigration zéro, il dénonce aussi le « sans-papiérisme » de la gauche. Pour lui, on ne peut bâtir une politique d’immigration sans se baser sur le respect de la loi.

Pire, l’immigration clandestine ne fait qu’apporter une concurrence déloyale aux classes populaires : «L’immigration irrégulière va contre l’intérêt des couches populaires que la gauche doit reconquérir. Celles-ci aspirent justement à la tranquillité publique et à voir garanti leur droit au travail, à l’abri des lois républicaines » (page 93). Le sénateur pointe en cela « contre l’idéologie victimaire-compassionnelle souvent répandue à gauche ».

Chevènement, une boussole pour le PS ?

Mais Chevènement donne quand même des bons points au PS : « Le Parti socialiste n’a pas été à l’abri des effluves de l’idéologie libérale-libertaire. Mais son solide réseau d’élus le prémunit en partie contre de telles dérives ». A l’inverse, pour lui, « il en va différemment de ses alliés, les Verts, dont beaucoup sont certainement sympathiques, mais dont les mythes moteurs (…) me paraissent n’avoir qu’un lien assez lâche avec la philosophie des Lumières et la tradition de l’humanisme » (page 125).

Ces paroles, on aurait aimé les lire au moment de la fondation de la gauche plurielle. Quand Chevènement écrit : « Il faut convaincre nos compatriotes qui demandent à juste titre que l’immigration illégale soit combattue », on aurait le lire lorsque Jospin a promis des régularisations massives de sans-papiers, sans d'ailleurs éviter par la suite un résultat bien moindre que celui annoncé. Entre temps, le fossé entre le peuple et le PS s’est creusé. Et les recettes de Chevènement ne sauront pas de trop pour le combler.

2/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Claude Guéant, dimanche 11 septembre sur la délinquance à Marseille : "Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier."

Claude Guéant, lundi 12 septembre, sur la délinquance à Paris : "les délinquants roumains représentent 1 déféré sur 10 dans la capitale".

Claude Guéant à Strasbourg, vendredi 30 septembre, sur la recrudescence des cambriolages. Elle « est toujours imputée par les enquêteurs ou même par les maires, par la population, sans que nous ayons des éléments statistiques bien nets, à des ressortissants de pays de l'Est, qu'ils soient membres de l'UE ou non membres de l'UE".

Comoriens, Roumains, Européens de l’Est, les étrangers pointés varient, mais quelle que soit la ville, ce sont toujours des étrangers que le ministre de l’Intérieur désigne comme responsables de la délinquance ou de la criminalité. Et, le plus souvent, sans données précises pour le justifier ; mais pas sans arrière-pensée électorale.

Guéant persiste, Borloo renonce, la majorité s’en trouve un peu plus décentrée, un peu plus droitisée.

3/10/2011

Source : Europe1

Le déficit du compte courant de la balance des paiements est limité par les soldes excédentaires des services et transferts courants, mais son accroissement inquiète. L'éventail de produits exportés s'est élargi : plus de technologie et des services.

C’est le talon d’Achille de l’économie marocaine : les échanges extérieurs, plus précisément les échanges commerciaux, accusent un déficit qui n’a évidemment rien de conjoncturel puisqu’il dure depuis longtemps. En 2010, par exemple, alors que les exportations ont progressé de 31% et les importations de «seulement» 12,5%, le déficit commercial avait atteint 149,1 milliards de DH. Heureusement que les services (le tourisme notamment) et les transferts courants (les envois des MRE quasi exclusivement) dégagent régulièrement des soldes excédentaires qui viennent atténuer l’ampleur du déficit de la balance des biens. Les recettes de tourisme, rappelons-le, ce sont 56,6 milliards de DH en 2010, soit 7,4% du PIB ; et les envois de MRE 54,1 milliards de DH en hausse de 7,8%. C’est grâce aux soldes dégagés par ces deux rubriques que le compte courant de la balance des paiements a vu son déficit revenir de 5,4% du PIB en 2009 à 4,3% en 2010, soit 33,2 milliards de DH.
Pour simplifier, disons que ce que rapportent le tourisme, les travailleurs émigrés, les communications et, parfois le transport, sert à couvrir, mais pas intégralement depuis 2008, les importations qui ne cessent de croître sous l’effet de l’augmentation de la demande intérieure (l’investissement et surtout la consommation), par ailleurs principal moteur de la croissance.

Une mutation qui se précise d’année en année

En face, les exportations progressent certes, et parfois très fortement comme en 2010 (+31%) ou en 2008 (+24,1%), mais leur rythme sur une longue période est légèrement inférieur à celui des importations. En effet, alors que celles-ci ont augmenté de 10,9% en moyenne annuelle entre 2003 et 2010, au lieu de 7,5% entre 1998 et 2002, les exportations ont évolué sur les mêmes périodes à un rythme annuel respectivement de 7% au lieu de 5,2%. Par conséquent, c’est la tendance de long terme qu’il importe d’observer, davantage que les évolutions conjoncturelles.

Et propos de tendance, et malgré une situation structurellement déficitaire des échanges commerciaux, des améliorations dans la structure des exportations commencent à apparaître. Et celles-ci méritent d’être confortées. Il s’agit d’une tendance à la hausse de la part des produits à forte valeur ajoutée dans les exportations du Maroc. Il ne faut évidemment pas se méprendre : c’est encore presque un balbutiement mais cela mérite d’être signalé. Ainsi, la part des produits finis d’équipement, qui n’était que de 3,6% en 1990, 6,1% en 2000, 11,2% en 2007, est aujourd’hui de 15,7% dans le total des exportations. En valeur, cela représente 23,2 milliards de DH. Sur ce montant, 13,7 milliards de DH proviennent des exportations de fils et câbles électriques (soit près de 60%). On peut également signaler la légère progression de la position des demi-produits dont la part est passée de 28,3% en 2007 à 29,1% en 2010.

Les produits phare de ce groupement de produits étant l’acide phosphorique, les engrais naturels et chimiques et les composants électroniques. A contrario, les produits à faible valeur ajoutée, comme l’alimentation (légumes frais, tomates fraiches, agrumes, etc.) et les produits finis de consommation (articles de bonneterie, vêtements confectionnés, tapis, etc.) ont vu leur part reculer respectivement de 19,2% à 17,3% et de 28,7% à 23,7% entre 2007 et 2010.

3/10/2011

Source : La Vie éco

Lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse, des intervenants ont rappelé que les migrants et les migrantes jouent un rôle clé dans l’économie et la société suisses.

Les migrants et les migrantes jouent un rôle important dans l’économie et la société suisses. Plusieurs intervenants l’ont rappelé lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse (USS).

Des personnalités des syndicats et de partis de gauche ont souligné l’importance de la migration pour la Suisse. Membre du comité directeur du syndicat Unia, Rita Schiavi a souhaité que la politique syndicale menée en la matière ne se résume pas à de belles paroles mais représente un travail concret, a indiqué un communiqué de l’USS.

La conférence a été suivie d’une table ronde durant laquelle il a été question de la place et de l’action de la gauche dans le dossier de la migration.

Les participants se sont ensuite rendus non loin de la gare où devait se dérouler une manifestation nationale des sans- papiers.

1/10/2011

Source : Tribune de Genève/TAS

L’accumulation des affaires, qui touche le cœur du pouvoir, va relancer le refrain du “tous pourris”, cher au Front national. Et Marine Le Pen va en profiter. A qui la faute ?

Laurence Parisot. Ce vieux refrain relève de la démagogie, et même du piège populiste tendu par Marine Le Pen. Ce n’est pas parce qu’éclatent des affaires – qui d’ailleurs ne sont pas encore jugées – qu’on doit mettre en question l’ensemble des élites françaises, politiques, économiques, sociales. Cette critique globale est injuste et caricaturale.

L’un des secrets, selon vous, de Marine Le Pen est qu’elle navigue sur le registre de la séduction. Comment ?
J’ai toujours observé, dans les enquêtes d’opinion, que le FN attirait plus les hommes que les femmes, dans une proportion proche de 60/40. Marine Le Pen maintient cette spécificité. Comme nous le démontrons, exemples à l’appui, elle s’exprime sur les radios et les télévisions en émaillant son discours de propos inattendus. Ce qui lui permet de pratiquer sans qu’on le voie la stratégie de l’évitement en ne répondant pas aux questions posées. Beaucoup se font prendre en la regardant comme une héroïne de feuilletons de télé-réalité. Nous donnons, dans notre livre, un “décodeur” pour regarder en clair ce qu’elle se complaît à brouiller.

Vous dites que le thème de l’immigration attire paradoxalement les électeurs en leur faisant peur.

Dans la pure tradition xénophobe de l’extrême droite, elle fait croire que l’immigration est la cause unique de toutes nos difficultés, économiques, sociales, internationales. Son père disait déjà en 1978 : “Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop.” Son discours populiste a des similitudes stupéfiantes avec ceux de l’entre-deux-guerres. Il est fondé sur une horreur d’un prétendu ennemi intérieur.

Vous posez une question grave, celle de “l’influence” des discours anti-immigrés sur l’esprit du tueur d’Oslo, le 22 juillet dernier.
Marine Le Pen parle des immigrés en des termes qui reviennent à les désigner comme boucs émissaires. Cela ressemble à un appel à la vindicte populaire, susceptible donc de provoquer des réactions primaires. Il est grave de se présenter à l’élection présidentielle en tenant des propos aussi irresponsables.

A titre personnel, êtes-vous favorable au front républicain ?

Notre livre a pour vocation de contribuer à empêcher que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle. Si, par malheur, elle l’était, j’organiserais une réunion exceptionnelle du conseil exécutif du Medef. Et je ne doute pas que, comme en 2002, il demanderait aux électeurs de faire barrage au Front national.

2/10/2011

Source : Paris mach

Séminaire à l'Hôtel de Ville de Paris, le mardi 4 octobre 2011, en marge de l'exposition Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre". Cliquez ici pour en savoir plus.

Dans le cadre de l'exposition "Le Maroc et l'Europe, six siècles dans le regard de l'autre", présentée dans les salons de l'hôtel de ville de Paris depuis le 8 septembre,  le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), le Centre de la culture judéo-marocaine de Bruxelles et la ville de Paris organisent le mardi 4 octobre 2011, à partir de 14h, à l’Hôtel de ville de Paris, un séminaire sur le thème "L’actualité des relations  franco-marorocaine"

C’est Salat el-Djoumoua, jour de la grande prière. Les agents de la préfecture canalisent l'épais cortège de musulmans qui déferlent du cœur du 18° arrondissement de Paris vers son nouveau lieu de culte, une caserne de pompiers désaffectée du boulevard Ney, prévue pour accueillir 2 500 personnes. Ce vendredi, ils sont près du double, des vieux en habit traditionnel, des jeunes avec …Suite

C'est désormais officiel. Les MRE pourront voter par procuration à partir des prochaines élections législatives du 25 novembre 2011. Pourtant, cette mesure n'est pas du goût de ces Marocains en quête de représentativité politique...Suite

Interviewer Driss El Yazami est un exercice risqué. L'homme maîtrise ses sujets, surtout l'immigration. Ce thème le passionne, l'habite depuis trente ans…Suite

Six projets de longs-métrages marocains ont été sélectionnés parmi les douze sélectionnés par le jury du concours "Méditalents", destinés à soutenir l'émergence de jeunes cinéastes du sud et de l'est de la Méditerranée.

Les projets retenus sont l'oeuvre de jeunes talents en herbe venus de l'Algérie, de la Tunisie, du Liban, de l'Egypte et du Maroc.

La sélection a eu lieu lors d'une récente réunion du jury tenue à Paris, indique un communiqué de la Ouarzazate Film Commission (OFC), organisatrice de cet événement en partenariat avec Canal France International et l'association française "1000 Visages".

Parmi les oeuvres sélectionnées, figure celle d'une jeune réalisatrice africaine poursuivant ses études au Maroc. Ont été aussi retenus les projets de films de deux réalisateurs algériens, de deux autres tunisiens et d'un réalisateur libanais.

Selon les organisateurs, ce concours se propose de contribuer à la promotion et à l'émergence de talents et de valoriser le potentiel des jeunes réalisateurs des pays bénéficiaires de l'initiative.

Suite à l'appel à candidatures lancé par Méditalents et ses partenaires, 63 dossiers de candidatures ont été déposés, nombre qui a été ramené à 44 après élimination des dossiers incomplets, dont 28 émanant du Maroc, 7 d'Algérie, 4 de Tunisie et autant du Liban en plus d'une une seule candidature égyptienne.

Le jury est composé de Faouzi Bensaid, réalisateur marocain (président), Bertrand Mosca, directeur délégué aux programmes de France Télévisions, Fares Ladjimi, producteur tunisien, Nadia Cherabi, cinéaste algérienne, Lamia Chraibi, productrice marocaine et Philippe Lasry, scénariste français.

Ont pris part à cette réunion Abderrazak Zitouni, directeur de l'OFC, Eric Soulier de CFI, et Didier Boujard de l'association "1000 Visages", en leur qualité d'organisateurs du concours.

Méditalents entretient des relations de partenariat avec plusieurs sociétés opérant dans ce domaine, notamment le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'ambassade de France au Maroc et le centre national français du cinéma et de l'image animée.

Elle noue également des liens de coopération avec la faculté polydisciplinaire d'Ouarzazate, relevant de l'Université Ibn Zohr, et l'Institut spécialisé dans les métiers du cinéma de Ouarzazate, relevant de l'OFPPT.

29/09/11

Source : MAP

C'est un exploit inédit que vient de concrétiser la jeune écrivaine marocaine Intissar Louah, invitée à participer à la première édition du Festival "Word on the street", qui s'est déroulée dimanche à Lethbridge, dans la province canadienne de l'Alberta (ouest) et dont le but principal est de promouvoir la littérature et booster les actions relatives à l'alphabétisation.

"Lorsque j'ai reçu l'invitation pour participer à ce Festival, tout le monde était dubitatif quant aux intentions des organisateurs de convier une jeune à un événement d'une importance aussi grande", a confié à la MAP l'écrivaine Intissar, à peine âgée de 14 ans lorsqu'elle avait publié l'année dernière, dans son pays d'accueil, son premier roman (98 pages) "Le chant de la colombe".

"C'est avec beaucoup de curiosité et tant de joie que j'ai décidé de me rendre à Lethbridge. Tout ceci m'a rendu perplexe et je souhaitais parvenir à y voir plus clair et m'imprégner d'une certaine lucidité. Tout au long du trajet, je contemplais les vastes étendues de la province canadienne, tout en jetant par-dessus bord les quelques préjugés que l'on colportait à tort à notre égard", a-t-elle ajouté.

Une fois sur place, "je n'ai pas pu m'empêcher d'interpeller les organisateurs sur leurs véritables raisons et motifs, voire les critères ayant présidé à leur décision de me sélectionner parmi les candidats pour participer à ce grand événement. Leur rétorque a été spontanée et très simple: "vous avez été l'unique jeune écrivaine sur laquelle notre choix a désormais porté (...) et notre but est d'assurer la participation de jeunes talents au Festival de la rue et de leur permettre de rencontrer leurs homologues de renommée", s'est réjouie Intissar, considérée comme la plus jeune écrivaine de la province anglophone canadienne d'Alberta.

Ce qui brave et défie le "normal" et lui octroie incontestablement le statut de génie, c'est qu'elle vient de participer à cette manifestation culturelle aux côtés d'une quarantaine d'écrivains "adultes", le jour où Lethbridge rejoint Halifax, Toronto, Kitchener, Calgary et Vancouver, en accueillant ce Festival de rue et la célébration de l'alphabétisation.

"C'est toujours un plaisir de rencontrer son lectorat", a souligné l'auteure du roman "Le chant de la colombe", un titre des plus révélateurs et mûrement réfléchi qui renvoie subrepticement à sa personnalité encore juvénile, à une certaine sublimation et à une volonté de vouloir voler de ses propres ailes et traverser, voire outrepasser l'Atlantique, afin de concrétiser un rêve qui l'a de tout temps caressé dans son pays d'origine. Celui de démontrer de vive voix sa capacité d'écrire et de décrire de manière éloquente avec un style original et éblouissant son parcours d'enfant, aussi bref et ambivalent soit-il.
En fait, dès sa prime enfance, alors qu'elle admirait les nombreuses peintures gravées sur les murailles et les rues de la ville de Chefchaouen, Intissar développa un goût pour le dessin. Elle commença également à explorer l'art de l'écriture. A huit-ans déjà, elle écrivait de courts récits et poèmes qu'elle lisait devant ses amis à l'école.

Au pays d'accueil, Intissar est connue pour sa participation active aux différentes manifestations culturelles et littéraires et a obtenu plusieurs prix de considération.

Outre le prix "On authoring and publishing a book" qui lui a été décerné par son école à l'occasion de la fête de fin d'année scolaire, Intissar a reçu plusieurs invitations pour participer à plusieurs Festivals littéraires de Calgary en octobre et en avril prochains, a-t-elle fait savoir.

Son prochain challenge, a-t-elle noté, est de "rechanter" son roman en langue anglaise, tout en exprimant son immense regret de ne pas pouvoir le traduire pour le moment en langue arabe.

"La version anglaise du roman est actuellement en processus de proof-editing et sera fin prête dans les mois qui viennent", a fait savoir Intissar, devenue pratiquement une vedette en Alberta où elle est courtisée par les médias canadiens avides de glaner une déclaration de cette jeune fille marocaine qui, nonobstant sa bravoure et les sacrifices qu'elle a consentis pour s'intégrer dans un nouveau monde et un environnement qui ne sont guère les siens, a pu relever brillamment les défis et défricher un chemin semé d'embûches pour s'imposer avec mérite dans la société d'accueil et devenir un modèle dont il faut s'inspirer, de l'avis même de ses enseignants canadiens.

28/09/11, Mohammed Farhane

Source : MAP

Les députés suisses ont adopté mercredi contre l'avis du gouvernement la motion "Bas les masques" qui visant à une interdiction de la burqa dans certains lieux publics, dont les transports en commun. La motion, proposée par le député de l'UDC (droite populiste, le plus grand parti suisse) Oskar Freysinger, a été adoptée par 101 voix contre 77. Elle doit encore être votée par le Conseil des Etats (chambre haute).

"A l'heure où l'insécurité grandit dans nos rues, de plus en plus de personnes dissimulent leur visage derrière une cagoule, un masque ou un voile intégral. Cela rend l'identification de ces personnes impossible, un fait particulièrement ennuyeux en cas de violences, de contrôles d'identité...", explique Oskar Freysinger. Le texte impose donc que "quiconque s'adresse à une autorité fédérale, cantonale ou communale dans l'exercice de la fonction de celle-ci, est tenu de se présenter à visage découvert". En outre, "l'utilisation des transports publics est interdite aux personnes dont le visage est masqué".

Par ailleurs, la motion prévoit que "les autorités peuvent (...) interdire ou restreindre l'accès aux bâtiments publics à de telles personnes lorsque cette mesure paraît propre à garantir la sécurité des autres utilisateurs". La participation à une manifestation sur le domaine public est également interdite aux personnes dont le visage est masqué, mais les autorités peuvent prévoir des "exceptions pour les festivités ou célébrations comportant généralement l'usage de masques ou autres accessoires similaires".

Oskar Freysinger estime que "l'Etat doit pouvoir exiger de citoyens libres dans un pays libre qu'ils se montrent à visage découvert". Pour sa part, le gouvernement a notamment estimé qu'un "champ d'application aussi étendu du point de vue géographique (toute la Suisse), qui ne pourrait se baser en outre sur aucun besoin de sécurité nationale, dépasserait la compétence de réglementation de la Confédération prévue par la Constitution". Mais les autorités souhaitent "nouer des contacts avec les cantons à ce sujet, afin d'assurer le respect de notre culture qui veut que le visage d'autrui soit visible lors de rencontres dans les espaces publics et que l'on tienne compte ainsi de notre conception de la dignité humaine".

28/9/2011

Source : Le Figaro

Dans un communiqué, le SNUTEFP-CGT Paris, le SNUTEFE FSU Paris, la CGT Paris, SOLIDAIRES Paris et le GISTI dénonce le transfert à Aubervilliers du bureau chargé de délivrer des autorisations de travail aux immigrés vivant à Paris. Ce déménagement s’accompagne de considérables restrictions visant les travailleurs immigrés, explique le communiqué.

L’unité territoriale de Paris de la DIRECCTE (ex Direction départementale du travail et de l’emploi) est chargée d’instruire les demandes d’autorisation de travail des travailleurs étrangers.

Depuis la fin juillet, ce service est installé à Aubervilliers sur le site du Millénaire – mais qu’on ne s’y trompe pas, seuls les ressortissants étrangers de Paris seront reçus… à Aubervilliers.

Les anciens locaux de ce service se trouvaient boulevard de la Villette dans le 10ème arrondissement. Il est difficile de dire que ce lieu aménagé en box d’accueil du type CAF était l’idéal (notamment en terme de confidentialité des échanges), mais il avait le mérite d’être facilement accessible, d’avoir un nombre suffisant de sièges, etc.

Un accès bien compliqué

De l’aveu même de l’ancien directeur régional d’Ile de France, M. Joël Blondel, l’accès à ce site et ses services publics est aujourd’hui un véritable point noir. Certes, on peut s’amuser à prendre une navette fluviale avec les consommateurs venus faire « du shopping au bord de l’eau » dans le centre commercial du Millénaire, mais la localisation au-delà du périphérique, les travaux aux portes de Paris et le manque de transports en commun adaptés (pas de métro, bus bondés) rendent difficile l’accès à ces services tant pour les usagers que les agents.

Arrivé sur le site du Millénaire, il est difficile de repérer les deux bâtiments de la DIRECCTE car aucune signalétique n’est installée. Les habitués du site indiquent maintenant aux petits nouveaux : « c’est simple c’est à côté du centre commercial, c’est le bâtiment où sont accrochées les enseignes commerciales ». Le service public, lui, n’a pas droit à une enseigne…

Des locaux ne permettant pas l’accueil décent des usagers

De façon générale en France, les étrangers attendent dans la rue l’ouverture des services. Ils ne peuvent être reçus que selon des plages horaires restreintes vu la surcharge de travail entretenue par ces services.

Dans les nouveaux locaux du service de la main d’œuvre étrangère de Paris, la soixantaine d’usagers quotidiens patiente et est reçue pour les premiers renseignements dans les courants d’air du hall d’entrée du bâtiment, hall qui est aussi une des entrées du personnel. Une quinzaine de sièges seulement sont à leur disposition sous le regard des caméras de surveillance disposées dans le hall d’entrée.

Un hall d’entrée, lieu de passage, ne peut être ni un lieu décent d’accueil pour les travailleurs étrangers, ni de travail pour les agents du service.

Pourtant, une grande partie du 7eme étage du bâtiment est vide ! Il est même envisagé par la direction de sous louer ses locaux disponibles. Mais, selon la direction, pas question d’installer ailleurs qu’au rez-de-chaussée les locaux de ce service ! D’autres services reçoivent du public dans de bien meilleures conditions dans les étages, pourquoi cette différence de traitement ?

Les orientations xénophobes du gouvernement dégradent les conditions de travail des agents et d’accueil des travailleurs étrangers

La circulaire relative à l’immigration professionnelle de mai 2011 est très claire, il faut refuser en masse les autorisations de travail. Cette orientation augmente considérablement la charge de travail des services pour l’instruction et le traitement des dossiers ; même vite rédigée, une décision de refus demande toujours plus de travail. Si on rajoute à cette pression ministérielle, un déménagement mal préparé, des postes de travail inadaptés, le bruit dû aux entrées et sorties du personnel, la situation du service est explosive ! Au point que les directeurs ont dû prendre le 2 septembre précipitamment deux mesures de restriction d’accueil applicables dès le 5 septembre 2011.

Une première « mesure conservatoire des modalités d’accès des agents sur le site » interdit aux agents de la DIRECCTE, pour se rendre à leur bureau, et autres usagers de passer par le hall d’entrée du bâtiment 2, réservant cette entrée aux travailleurs étrangers. A chacun son entrée, les agents et les usagers « normaux » d’un côté, les étrangers de l’autre. Cette mesure est censée permettre la sécurité des agents de la MOE et répondre à leur ras le bol ! La direction ne veut toujours pas admettre qu’un hall d’entrée n’est pas un lieu d’accueil permettant de retirer ou remettre un dossier, d’obtenir les premiers renseignements, bref un lieu d’accueil du public et de travail décent !

Une deuxième mesure d’urgence énonce « afin de résorber le retard pris dans le traitement des dossiers et faire face à la charge de travail qui découle de la nouvelle orientation des pouvoirs publics en matière d’immigration professionnelle, le service MOE de Paris n’ouvrira au public que du lundi au mercredi ». Silence, on refuse les autorisations de travail en paix !

Nous demandons un véritable service public pour les ressortissants étrangers, un accueil digne de ce nom, et des conditions de travail décentes pour les agents !

Le service de la main d’œuvre étrangère de Paris doit être relogé !

Le service de la main d’œuvre étrangère ne doit pas être une machine à refus d’autorisation de travail et de séjour, instrument de la politique xénophobe de ce gouvernement !

Nos organisations syndicales rappellent leur revendication de suppression du régime d’autorisation pour les travailleurs étrangers et de régularisation de tous les travailleurs sans-papiers !

28/9/2011

Source : Témoignages

Six migrants originaires d’Egypte et de Tunisie sont morts, mercredi 28 septembre, dans l’incendie du squat qu’ils occupaient illégalement, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Leur route aurait pu les mener dans de nombreux endroits. Mais c’est finalement au bout d’une impasse étroite d’une commune de la petite couronne parisienne qu’elle s'est arrêtée. Dans un immeuble désaffecté voué à la démolition qui avait pour improbables et prestigieux voisins des ateliers de la marque de luxe Hermès.

D’après le ministre de l’intérieur Claude Guéant, qui s’est très vite rendu sur place, l’origine du sinistre est liée à une bougie "mal éteinte" tombée par terre. Le feu se serait déclenché vers 6 heures du matin et les pompiers l’auraient maîtrisé vers 7 h 15. "Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, et quatre personnes ont été très légèrement blessées", selon la procureure de la république de Bobigny, Sylvie Moisson. Ces migrants étaient "probablement" sans-papiers, a-t-elle précisé.

PÉNURIE DE PLACES D'HÉBERGEMENTS D'URGENCE

M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine". Le ministre a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration" puis "les laissent face à une vie d'errance et de malheur". Déclaration dont s’est notamment offusqué le président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, aussi présent sur place, voyant plutôt dans l’accident "un nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence".

Selon plusieurs témoignages, nombre de ceux qui occupaient le squat étaient en effet des migrants venus clandestinement en France après les révolutions arabes. Vivant dans l’Hexagone depuis quelques mois seulement, souvent sans relais familiaux, ils auraient dû pouvoir accéder à des hébergements temporaires. En théorie, la loi oblige l’Etat à accueillir toute personne en situation de détresse médicale ou sociale, même si celle-ci est en situation irrégulière.

Mais aujourd’hui, faute de financement, les places dites "d’urgence" manquent, particulièrement en Ile-de-France. Les hommes jeunes et célibataires, comme l’étaient la plupart de ces migrants, en sont les premières victimes. Face à la pénurie, priorité est donnée aux familles avec enfants. C’est pour cette raison que beaucoup des jeunes Tunisiens débarqués en France dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, au mois de janvier, se sont retrouvés à dormir dehors.

ÉCHEC DE "L'AIDE AU RETOUR"

Le squat où certains d’entre eux sont morts, ce mercredi, se situait à quelques encablures de la Porte de la Villette. Là où, dans un square situé au pied du périphérique, un grand nombre avaient trouvé refuge ces derniers mois. Des dispositifs "d’aide au retour" ont bien été proposés par l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII). Mais les 300 euros proposés en échange d’un rapatriement, même avec une aide supplémentaire de 700 euros accordée par la mairie de Paris, n’ont pas convaincu tous les migrants.

La particularité du drame de Pantin est aussi d’avoir eu lieu dans un quartier que beaucoup d’agents immobiliers de la ville considéraient comme leur "triangle d’or". Proche d’un canal bucolique, bien desservi par le métro et le RER, le foncier peut y atteindre les 5 800 euros le m2. Ces dernières années, la commune y avait d’ailleurs accueilli un nombre croissant de ménages "bourgeois-bohèmes" éjectés de la capitale par la flambée des prix de l’immobilier, ainsi qu’un certain nombre de sièges d’entreprises.

29/9/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

Aux Etats-Unis, le thème de l’immigration est très présent à la une des journaux ce matin (jeudi 29). Avec d’abord cette loi draconienne envers les clandestins que l’Etat de l’Alabama a votée cette année et dont une juge fédérale vient de valider les « dispositions clés », comme le souligne le Christian Science Monitor. Ce jugement, précise le site de Boston, augmente les chances que la police puisse vérifier lors de contrôles de routine la situation des personnes au regard de l’immigration. « D’autres Etats ont voté des lois incluant ce type de mesure, à commencer par l’Arizona l’an dernier »; jusque là, ils ont été désavoués « de façon répétée par les tribunaux à travers le pays ». Dorénavant, « il est hautement probable que la question finisse devant la Cour suprême », conclut le Christian Science Monitor.

Au-delà du jugement dans l’Alabama, les grands quotidiens déclinent, chacun à sa façon, les conséquences d’une gestion plus sévère de l’immigration. Le New York Times décrit par exemple la prospérité des sociétés privées spécialisées dans la répression des clandestins. « Aux Etats-Unis, peut-on lire, où il y a eu près de 400.000 détentions en 2010, par rapport aux 280.000 de 2005, les sociétés privées contrôlent maintenant presque la moitié des lits » de détention des sans-papiers. Mais la Grande-Bretagne, et surtout l’Australie, ajoute le New York Times, ont encore plus privatisé ce secteur.

Le Los Angeles Times évoque, lui, les expulsions de migrants en situation irrégulière en notant que, désormais, avant de les refouler, on les « transfère d’une extrémité de la frontière avec le Mexique à l’autre, par exemple au Texas quand ils ont été appréhendés en Californie, pour rendre la récidive plus difficile, même si, selon les adversaires de ce programme, les expulsés deviennent ainsi la proie du crime organisé ».

29/9/2011

Source : RFI

La Cité accueille une séance du festival Les yeux ouverts sur l’immigration. Pour sa sixième édition le festival de la Ligue de l’enseignement de l’Oise, explore en sept films les chemins de l’art et de l’exil. Le film projeté est Untitled – Portraits d’artistes en clair-obscur.

Ce film est issu d’une série de conversations avec des artistes contemporains : parisiens, francophones, d’origine africaine.
À travers les expériences de vie ou les expériences artistiques particulières évoquées, ce sont en fait, plus largement, des sujets éminemment contemporains, voire des sujets d’actualité que nous appréhendons : identité, métissage, regard de l’autre, rapport aux origines, sublimation par l’art...

Ce que nous disent ces artistes venus essentiellement d’Afrique, est passionnant. Africains ils le sont. Mais artistes contemporains, il faut lutter pour être reconnu en tant que tel et sortir de la vision anthropologique et ethnologique de l’art africain. Dimanche 9 octobre 2011, 15:00

Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

L'Alabama, État du sud des États-Unis, vient de se doter d'un arsenal judiciaire des plus stricts contre l'immigration qui prévoit notamment le contrôle par les écoles du statut migratoire des élèves.

Des centaines d'étudiants de l'université d'Alabama ont manifesté mercredi contre ces nouvelles mesures dont on ne connaît pas encore la date d'application.

La justice de l'Alabama a expurgé du projet de loi ce qui entrait en conflit avec la loi fédérale mais en a conservé les aspects les plus controversés.

La police sera désormais autorisée à procéder à des contrôles d'identité aléatoire, à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, à placer en garde à vue un clandestin sans possibilité de caution.

Des responsables religieux, des associations de défense des étrangers et des droits civils ont formé des recours contre ces mesures qui devaient entrer en vigueur dès le 1er septembre.

L'administration Obama qui estime que ces dispositions sont inconstitutionnelles, a également formé un recours le 1er août. Après l'Arizona, c'est la seconde fois que le gouvernement fédéral essaye de bloquer des articles de loi migratoire d'un État.

Le ministère de la Justice a fait valoir que ces lois pourraient dissuader les parents de scolariser leurs enfants qui seraient sans-papiers.

La loi migratoire en Alabama est encore plus stricte qu'en Arizona car elle transforme en délit le fait de travailler sans papiers.

Certains articles de lois migratoires ont été retoquées dans l'Utah, en Géorgie et peut être aussi prochainement en Caroline du Sud.

Barack Obama est partisan d'une solution fédérale, en renforçant les frontières tout en permettant aux clandestins d'accéder sous condition à la nationalité américaine.

Son «DREAM act» a été bloqué par le Sénat en décembre dernier. L'opposition républicaine rejette fermement cette politique et critique l'administration pour ne pas être parvenue à sécuriser la frontière mexicaine.

29/9/2011

Source : Le Journal du Québec

"Canal Atlas" va diffuser, en octobre prochain, sur les chaînes "Al Oula" et "Al Maghribia" un spécial Marrakech en soutien médiatique à la ville ocre.

La programmation d'octobre comporte une série d'émissions associant les MRE et la ville de Marrakech durant l'été 2011, ont annoncé, mercredi soir à Casablanca lors d'une conférence de presse, les responsables de Canal Atlas.

Cette programmation spéciale s'inscrit dans le cadre du soutien à la ville frappée par un acte terroriste, ont-ils indiqué, précisant que les émissions portent sur des rencontres avec les MRE de Marrakech, des activités sportives et culturelles et sur l'investissement économique et touristique dans la ville ocre.

Ces émissions seront diffusées sur "Al Oula" tous les dimanche du mois d'octobre à partir de 19H, les lundi sur "Al Maghribia" à 22H45 avec rediffusion les samedi à 17H15 sur les deux chaînes.

Canal Atlas, qui a démarré en 1993, avait réalisé de nombreuses émissions consacrées aux MRE de par le monde, constituant à travers ses couvertures et programmes diversifiés un pont entre les Marocains de l'intérieur et de l'étranger.

29/9/2011

Source : MAP

La journaliste et écrivaine marocaine, Zakya Daoud a présenté hier, à la Villa des Arts de Casablanca, son dernier livre, « La diaspora marocaine en Europe », sorti le 15 février 2011 chez Séguier. Yabiladi est allé à sa rencontre.

Journaliste et écrivaine marocaine, Zakya Daoud n’est plus à présenter. Née Jacqueline David en 1937 en France, elle devient Jacqueline Loghlam un après avoir rencontré Mohamed Loghlam, Marocain de France. Quand en 1959 son mari et son fils font une demande de naturalisation aux autorités marocaines, ces dernières accordent à Jacqueline la nationalité. C’est avec cette naturalisation-providence qu’elle se prend d’amour pour le pays, et s’implique dans sa vie politique et sociale. Jacqueline Loghlam travaille à la RTM, puis pour le journal de l’UMT et crée « la page de la femme ». En 1964, « Jeune Afrique » fait appel à la jeune journaliste. Jacqueline Loghlam prit alors pour pseudo Zakya Daoud, qui devint son nom d’usage. En 1966, elle crée avec son mari la revue « Lamalif » qui dura 22 ans et devint « un espace de réflexion et une force de contestation importante ». Mais le pouvoir ne tarda pas à resserrer l’étau autour du magazine. C’est là que Zakya Daoud repart en France, vit partagée entre Paris et Marrakech et débute sa carrière d’écrivain avec « Féminisme et politique au Maghreb ». D’autres suivent : aujourd’hui elle a plus d’une douzaine de livres à son actif, qu’elle a écrit seule ou à quatre mains. Zakya Daoud est venue à la Villa des Arts de Casablanca hier, présenter son tout dernier, « La diaspora marocaine en Europe », sorti le 15 février dernier et édité par Séguier. Yabiladi l'a rencontré pour vous.

Yabiladi: Vous êtes ici ce soir pour présenter votre dernier livre…

Zakya Daoud : Il y a des gens qui connaissent déjà mon livre, parce que ce sont des amis à moi. Je l’ai déjà présenté à Casablanca dans une librairie.

Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

ZD : C’était à la fois une commande et à la fois un intérêt. Ce n’est pas le premier livre que j’écris sur l’immigration. J’en ai fait d’autres. Le premier livre que j’ai fait sur le sujet c’était avec l’association Migrations et Développement (M&D) (« Marocains des deux rives », les Editions de l’Atelier, ndlr) et je me suis aussi intéressée à l’histoire de l’ATMF (Association des travailleurs Maghrébins de France, ndlr). Mais là j’ai profité de l’occasion du sondage BVA (« Etude auprès de la population marocaine résidant en Europe », ndlr) qui donné des indications très remarquables, et puis j’ai fait des interviews et j’ai découvert qu’il y avait un nouvel état d’esprit dans l’immigration qui m’a intéressée. C’est vrai que j’ai été à cheval plusieurs fois, à la fois ici, à la fois là bas… Donc je m’intéresse à ce genre de personnes, qui sont à cheval comme moi.

Qu’est ce qui vous a marqué dans ce sondage ? Qu’est ce qui caractérise cette nouvelle génération de MRE selon vous ?
ZD : Je pense qu’ils ont une mentalité diasporique. Ils ne sont pas « là », ni « là bas », ils sont dans les deux. Et je trouve ça logique. Parce qu’il est vrai que moi, lorsque je me retrouve en France j’ai envie d’être au Maroc et quand je suis au Maroc j’ai envie d’être en France. Je pense qu’ils vivent ainsi. Et donc cela devient un nouvel état d’esprit et selon moi, cela se sent dans le sondage.

Vous mettez également l’accent sur la féminisation de la population marocaine à l’étranger…

ZD : Oui mais c’est une donnée générale. Parce que non seulement les femmes représentent la moitié de l’immigration, ce qui est logique, mais elles ont changé totalement d’attitude. Ce n’est plus les personnes du regroupement familial des années 70, cela n’a rien à voir. Elles partent toutes seules, travaillent, s’autonomisent… cela ressemble à ce qui se passe au Maroc actuellement, mais elles l’ont précédé à mon avis. Donc je crois que les Marocains résidents à l’étranger jouent un rôle dans le développement des mentalités au Maroc.

Vous parlez justement du rôle des MRE dans développement des mentalités dans votre livre, mais aussi de leur rôle dans le développement économique. Ne serait-ce pas une suite de « Marocains de l’autre rive » ?

ZD : Non, ça n’a rien à voir. Celui que j’ai fait avec « Migrations et Développement » c’est l’histoire d’une expérience, celle de Jamal Lahoussain (qui a émigré en France dans les années 70 et qui participe activement au développement de son village, ndlr). Mais en même temps, c’est vrai que son itinéraire personnel c’est aussi cela. Ce qui est intéressant c’est de savoir comment à son époque, parce qu’il fait partie de la première vague, il a pu arriver à développer des projets pareils. J’étais vraiment scotchée et intéressée par ce qu’ils ont fait là bas.

De toute façon, c’est toujours la même population émigrée, vivant entre le Maroc et l’Europe, mais, ce sont des cas différents.

Les religions de France organisent un colloque pour une « laïcité de bonne intelligence »

« Vécu et promesses de la laïcité dans le cadre de la loi de 1905 ». Voici l'intitulé retenu lundi par la Conférence des responsables de culte en France (CRCF, qui rassemble les six principales religions ou confessions) pour le colloque ...

29/9/2011

Source : Yabiladi

La Commission européenne a tapé sur les doigts de la Belgique et sept autres pays européens pour ne pas avoir traduit dans leur droit interne les règles européennes en matière de retour des immigrés illégaux.

La directive européenne "retour", datée de 2008, contient des règles communes concernant le retour, l'éloignement et la prise de corps des immigrés illégaux. La directive doit, selon la Commission, s'attaquer aux "grandes différences entre les lois et les pratiques des Etats-membres" et garantir "un retour humain et digne". Les dispositions devaient être traduites pour le 24 décembre 2010 en droit interne, mais la Belgique et sept autres pays membres ne se sont pas encore exécutés. "En ne le faisant pas, ils mettent en danger l'efficacité et l'honnêteté de la procédure commune de retour et ils minent la politique migratoire de l'Europe", affirme jeudi la Commission européenne dans un communiqué. La Belgique a deux mois pour apporter une réponse satisfaisante à la Commission. Dans le cas contraire, la Commission pourrait aller devant la Cour européenne de Justice et réclamer des sanctions financières contre la Belgique. (VIM)

29/9/2011

Source : RTL .info/Belga 

La Commission européenne a tapé sur les doigts de la Belgique et sept autres pays européens pour ne pas avoir traduit dans leur droit interne les règles européennes en matière de retour des immigrés illégaux.

La directive européenne "retour", datée de 2008, contient des règles communes concernant le retour, l'éloignement et la prise de corps des immigrés illégaux. La directive doit, selon la Commission, s'attaquer aux "grandes différences entre les lois et les pratiques des Etats-membres" et garantir "un retour humain et digne". Les dispositions devaient être traduites pour le 24 décembre 2010 en droit interne, mais la Belgique et sept autres pays membres ne se sont pas encore exécutés. "En ne le faisant pas, ils mettent en danger l'efficacité et l'honnêteté de la procédure commune de retour et ils minent la politique migratoire de l'Europe", affirme jeudi la Commission européenne dans un communiqué. La Belgique a deux mois pour apporter une réponse satisfaisante à la Commission. Dans le cas contraire, la Commission pourrait aller devant la Cour européenne de Justice et réclamer des sanctions financières contre la Belgique. (VIM)

29/9/2011

Source : RTL .info/Belga 

Le sociologue et historien de l’émigration/l’immigration Elkbir Atouf, actuellement professeur chercheur à l’Université Ibn Zohr à Agadir, vient de publier son deuxième ouvrage intitulé : « L’histoire de l’émigration marocaine au bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (1917-1987), après « Les origines historiques de l’immigration marocaine en France de 1910 à 1963 ».
L’importance de cet ouvrage vient non seulement de la préface rédigée par Driss El Yazami (président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger) qui témoigne de l’importance du livre, de son contenu, mais aussi de l’expérience de son auteur qui a vécu en France, plus de 10 ans entant qu’étudiant, chercheur, et acteur qui a travaillé avec les associations dans le domaine et acquis une expérience particulière. Il est aussi l’auteur de plusieurs rapports et articles publiés dans des ouvrages collectifs et revues nationales et internationales. L’ouvrage en 145 pages est divisé en trois parties dont les chapitres analysent les sujets suivants : Les phases migratoires les plus marquantes du Maroc colonial ; les phases les plus signifiantes de l’immigration post-coloniale, Condition de recrutement, image et modèle de gestion migratoire ; Conditions des départs et impact de l’argent de l’immigration ; Des immigrés apolitiques et Perception et trajectoire d’une mémoire immigrée.

29/9/2011

Source : Libération

Cette rencontre constitue la première manifestation publique du GIS Histoire des migrations, créé début 2011, qui réunit la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, l'EHESS, l'Université Panthéon Sorbonne, l'Université Aix Marseille. La journée d'étude propose de faire un état des lieux de la recherche sur les migrations, qui mette en valeur les apports, mais révèle aussi des manques et partant, pose des questions nouvelles et ouvre des pistes de travail. Pour mener à bien cette réflexion, nous proposons de confronter les analyses des représentants de plusieurs historiographies nationales, qui ont toutes été amenées à prendre en compte, dans leur démarche, la dimension migratoire de ces histoires.

Le mardi 4 octobre 2011, à partir de 9h30, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Auditorium Abdelmalek Sayad

Source : Calenda

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