samedi 23 novembre 2024 19:32

Le Conseil général de Seine-saint-Denis vient de trouver un accord sur l’accueil des mineurs étrangers isolés. Il prévoit que ces mineurs seront mieux répartis sur la région parisienne. Une belle illustration des inégalités face au coût l’accueil des immigrés.

La situation devenait tendue. Le 1er septembre, le Conseil général de Seine-saint-Denis a annoncé qu’il n’accueillerait plus les mineurs isolés étrangers (MIE) dans ses services, laissant l’Etat face à ses responsabilités. Le département dirigé par Claude Bartolone estime en effet qu’il n’a pas à supporter seul le coût de cet accueil : 35 millions d’euros en 2010 soit 20% du budget total de l’aide sociale à l’enfance, plus de 1000 enfants devraient être accueillis cette année dans le 93.

Ces étrangers ont un statut particulier. Arrivant seuls de leur pays d’origine, ils sont inexpulsables jusqu’à leurs 18 ans. A charge pour les départements de financer leur éducation notamment via des familles d’accueil. Manque de pot, ce sont souvent les départements les plus pauvres qui doivent accueillir le plus de MIE. Le 93, avec l’aéroport de Roissy et la présence historiques de l'immigration, est naturellement très exposé. Mayotte ou le Pas-de-Calais sont aussi dans ce cas.

Résultat, face à la défection de Bartolone, nombre de jeunes immigrés se sont retrouvés à la rue. Une prise en otage guère appréciée par les associations et le président du tribunal pour enfants de Bobigny Jean-Luc Rosenzweig. Bartolone et le ministère de la Justice, censée piloter le dispositif des mineurs isolés via la Protection judiciaire de la jeunesse, ont dû alors trouver un accord qui a été signé la semaine dernière. Une signature qui a permis la reprise de l’accueil des mineurs lundi matin.

Le 93 refile la patate chaude

Cet accord prévoit que le 93 s’assumera plus seul le flux de mineurs arrivant dans le département. « La Seine-Saint-Denis prendra en charge l'accueil d'un mineur sur dix, les neuf autres seront répartis par le parquet de Paris sur le reste du territoire », notamment en région parisienne, a expliqué l’entourage de Bartolone à l’AFP.

Le problème est que les voisins de Bartolone ne sont pas spécialement volontaires pour récupérer la patate chaude. C'est le cas de Bertrand Delanoë. Le Maire de Paris a précisé que « toute solution qui serait envisagée sans prendre en compte le caractère d’urgence auquel Paris est confronté - alors qu’il regroupe près de 25% de tous les MIE en France - serait vouée à l’échec ». Paris a dépensé 70 millions d’euros pour les MIE en 2010 pour accueillir 1350 jeunes. Fin août, on comptait déjà 1600 mineurs pris en charge par les services sociaux de la capitale (qui a également les compétences d’un département).

Au delà de ces bisibilles entres élus locaux PS et le gouvernement, l’épisode des MIE du 93 montre une des failles de la politique migratoire française : l’inégalité territoriale. Car, au delà des discours compatissants sur l’accueil des immigrés, on oublie trop souvent que le coût de l'immigration n’est pas le même pour tous. Même si les flux migratoires sont réduits, s'ils sont concentrés sur quelques espaces déjà défavorisés, ils peuvent poser certains problèmes, en terme de logement par exemple.
Ainsi, la politique migratoire pèse plus sur les HLM de Saint-Denis que sur les lofts de la rive gauche de Paris, là où vivent souvent les plus farouches partisans de l’ouverture des frontières, comme par hasard. D’où cette situation ubuesque où deux élus PS se retrouvent réticents à accueillir des immigrés, le 93 et Paris ne voulant pas assumer seuls le coût de cette politique d’accueil.

Question de justice

En 2010, un rapport de la sénatrice UMP Isabelle Debré détaillait déjà la situation tendue du 93 : « Le système d’accueil d’urgence de la Seine-Saint-Denis est considéré comme totalement saturé et les travailleurs sociaux y sont surchargés » (page 51). D’une manière plus générale, le rapport Debré soulignait déjà le sentiment d’injustice des élus locaux : « L’acrimonie des élus est d’autant plus vive qu’ils ont le sentiment de financer, au titre de la fiscalité locale pesant sur leurs seuls administrés, une politique d’accueil généreuse qui justifierait une solidarité nationale ou, à tout le moins, interdépartementale » (page 47).

Ce même rapport proposait aussi la mise en place d’un fond abondé par l’Etat pour aider ces départements en difficulté. Sans succès. Il prônait aussi une meilleure coordination entre Etat, associations et départements via des « plateformes opérationnelles territoriales » : « Elle sera chargée d’organiser l’accueil et l’hébergement d’urgence, de procéder à l’évaluation de la situation du mineur ainsi qu’à son orientation vers un dispositif de prise en charge au long cours dès lors qu’aura été évaluée l’opportunité d’un retour dans son pays d’origine » (page 85). Un dispositif qui aurait évité autant de tension entre Etat et collectivités locales.

Car pour réguler l’immigration, les différents acteurs ne peuvent agir en solo. Cette affaire peut être mise en parallèle avec la crise de Lampedusa. Là, c’était l’Italie qui devait faire face à des flux migratoires dont personne ne voulait. Bref, que ce soit à l’échelle locale ou européenne, il est clair que la régulation de l’immigration n’est pas qu’une mesure policière, c’est aussi une mesure de justice.

14 Octobre 2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

 La justice britannique a invalidé mercredi une loi interdisant l'accès au territoire du Royaume-Uni des conjoints de moins de 21 ans des immigrés non-européens .

Une loi introduite en 2008 par l'ancien gouvernement travailliste interdisait aux époux/épouses de moins de 21 ans des immigrés installés au Royaume-Uni de rejoindre leurs familles.

Le jugement de la Cour suprême, la plus haute autorité judiciaire au Royaume-Uni, donne un coup dur à la politique migratoire du gouvernement visant à prohiber les mariages forcés.

La Cour a estimé que cette loi s'avère "injustifiée" car elle va à l'encontre des droits humains des couples.

Le jugement a été suscité par un couple d'immigrés chiliens qui a intenté un procès jugeant que la loi de l'immigration a affecté leur droit à une vie de famille privée, l'un des principes fondamentaux de la Convention européennes des droits de l'homme.

Un deuxième procès a également été intenté par un Britannique d'origine sud-asiatique qui a été interdit de ramener sa femme âgée de moins de 21 ans.

Le Premier ministre, David Cameron, a dévoilé lundi un plan visant à incriminer les mariages forcés en Angleterre, au Pays de Galle et en Irlande du nord, malgré l'objection du ministère de l'Intérieur qui craint que les victimes seraient incapables de dénoncer ces pratiques.

Selon ce plan, les personnes coupables d'avoir forcé une personne au mariage seront passibles d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à deux ans.

La politique migratoire du gouvernement conservateur-libéral démocrate entend la réduction du nombre des immigrés, estimé aujourd'hui à plusieurs centaines de milliers, à "quelques dizaines de milliers" d'ici à 2014.

12/10/2011

Source : MAP

Les cinq associations présentes dans les centres de rétention administrative dénoncent unanimement les effets de la nouvelle loi sur l’immigration

Les associations unies : ASSFAM, la Cimade, Ordre de Malte, Forum réfugiés , France terre d'asile

Il y a un an, nos associations jugeaient sévèrement le projet de loi relatif à l’immigration. Le bilan de l’application de la loi, deux mois et demi après son entrée en vigueur, confirme ce jugement.

En août dernier, le Ministre de l’intérieur a revu ses objectifs 2011 à la hausse, faisant passer de 28 000 à 30 000 le nombre de reconduites, en précisant : "grâce aux instruments nouveaux que donne la loi immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces".

Mais cette recherche d’efficacité, aux fins d’atteindre des objectifs chiffrés et qui se traduit dans le durcissement des conditions d’enfermement et d’éloignement des étrangers, se fait au détriment des droits fondamentaux des personnes.

Conséquence directe du recul de l’intervention du juge des libertés et de la détention au cinquième jour, des personnes ont été reconduites sans pouvoir faire valoir leurs droits devant ce juge, qui était avant l’entrée en vigueur de la loi à l’origine de nombreuses libérations sanctionnant l’irrégularité des procédures et le non-respect des droits. L’administration et la police sont donc désormais beaucoup moins contrôlées.

S’agissant de l’allongement de la durée de rétention à 45 jours, les associations observent que les personnes supportent mal la perspective d’un enfermement de si longue durée – plus encore quand il s’agit de familles avec enfants.

L’objectif de simplification annoncé n’a en outre pas été atteint. En effet, l’ensemble de la procédure est plus complexe, ce qui rend plus difficile sa compréhension et l’exercice des droits dans l’urgence.

Les nouvelles interdictions de retour sur le territoire, véritable bannissement administratif, sont souvent incomprises et entraînent un sentiment d’injustice et d’angoisse pour les personnes qui ne pourront plus revenir en France ou dans un autre Etat de l’espace Schengen durant plusieurs années. Les associations ont constaté des pratiques hétérogènes, le caractère systématique et la durée de l’interdiction variant fortement d’une préfecture à l’autre. De surcroît, beaucoup de personnes sont frappées d’une mesure d’interdiction de retour, quelle que soit leur situation : demandeurs d’asiles primo-arrivant, parents ou futurs parents d’enfants français, conjoints ou concubins de français…

Enfin, la directive retour préconise par principe la primauté du délai de départ volontaire et l’enfermement comme dernier recours. Or les associations constatent que la rétention est systématique et que le délai de départ reste l’exception.

Il n’est dès lors pas surprenant que dès les premières semaines suivant l’entrée en vigueur de la loi, les tensions, les actes de violence et les gestes de désespoir se soient multipliés : automutilations, tentatives de suicide, grèves de la faim ou incendies sont autant de symptômes de ce durcissement que nous dénonçons.

Les associations jugent sévèrement cette loi qui aggrave considérablement la situation des étrangers en rétention et qui conduit à la multiplication de gestes désespérés et à une dégradation du climat dans les centres.

Les associations unies dénoncent la précarisation juridique et sociale des étrangers engendrée par cette réforme.

12/10/2011

Source : Site de France terre d’asile

L'Union démocratique du centre (UDC), formation populiste hostile à l'immigration, devrait rester le premier parti de Suisse à l'issue des élections législatives du 23 octobre, selon un sondage réalisé par le groupe de réflexion GFS.Bern.

L'UDC de Christoph Blocher, qui avait remporté 29% des voix en 2007, est créditée de 29,3% des intentions de vote, devant le Parti socialiste (19,9%) en légère hausse par rapport au scrutin d'il y a quatre ans.

L'immigration, l'environnement, l'énergie, la croissance économique et la santé publique sont les principaux sujets de préoccupation des électeurs suisses, d'après cette enquête menée auprès de 2007 personnes, entre le 1er et le 8 octobre. La marge d'erreur est de 2,2%.

Selon les chiffres officiels, les étrangers représentent plus d'un cinquième de la population suisse, qui s'élève à 7,7 millions de personnes.
Un sondage mené par M.I.S. Trend au printemps dernier a montré que 59% des Suisses étaient favorables à une limitation de l'immigration.
Ces dernières années, les électeurs suisses ont soutenu les propositions de l'UDC d'expulser automatiquement les étrangers ayant commis des crimes graves et d'interdire la construction de nouveaux minarets.

12.10.11

Source : 20 minutes/Reuters

Des représentants de plusieurs organisations de la société civile de l'Afrique sahélienne et du Maghreb, réunis récemment à Oujda pour débattre des politiques migratoires en vigueur dans cet espace géographique, ont plaidé en faveur d'une meilleure protection des droits des migrants.

Les participants, des acteurs de terrain pour l'essentiel, ont mis l'accent lors de cette rencontre, initiée par l'Association Beni Znassen pour la culture, le développement et la solidarité (ABCDS), sur la protection des droits des migrants et des réfugiés aux frontières des pays du Maghreb et du Sahel.

La réunion, indique un communiqué de l'ABCDS, a permis aussi aux participants d'échanger leurs expériences et d'engager une réflexion sur les actions et les efforts à déployer "afin d'être plus efficaces dans la protection des migrants, en particulier les plus vulnérables d'entre eux, dans un contexte caractérisé par des réflexes xénophobes et des mesures discriminatoires".

Les participants ont appelé tous les pays d'accueil, de départ et de transit, à veiller "au respect inconditionnel des droits fondamentaux de la personne humaine, tels qu'ils sont reconnus dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme", ajoute le communiqué.

Ils ont appelé aussi au respect des dispositions de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés et la Convention des Nations-Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

"Il est impératif que soit mis fin à toute politique migratoire sécuritaire et non respectueuse des droits de l'homme, à la criminalisation des migrants et ceux qui leur viennent en aide", ont-ils dit.

Outre des associations marocaines, cette rencontre a connu la participation d'Ong du Niger, d'Algérie, du Sénégal, du Mali, de France et de Mauritanie.

12/10/2011

Source : MAP

Plus que six mois avant les élections présidentielles en France. Alors que les socialistes sont en train de s’affronter pour élire leur représentant aux élections, Marine Le Pen continue son petit bonhomme de chemin, sûre d’elle et bien déterminée à être présente au premier tour. D'ailleurs, elle reçoit de plus en plus le soutien de Français d’origine maghrébine. Les explications avec Farid Smahi, ancien membre politique du FN.

Marine Le Pen gagne encore du terrain dans les sondages. A six mois des élections présidentielles françaises, la bataille des statistiques fait rage. Un tout dernier sondage, datant début octobre et réalisé par LH2 pour Yahoo, note une remontée de Marine Le Pen dans les intentions de vote au premier Tour. Deux cas de figure sont présentés. Face au candidat François Hollande, Marine Le Pen gagnerait 4 points pour afficher 15% des intentions de vote. Face à Martine Aubry, Marine Le Pen remonterait de 2.5% pour détenir 14.5%. Aujourd’hui il n’y a pas une seule semaine sans qu’un nouveau sondage commandé par un magazine soit publié. Une véritable foire aux chiffres. Même si on peut débattre longuement de l’utilité ou de l’inefficacité de ces sondages, il n’empêche que ces-derniers témoignent que le FN est bien là.

Le conducteur marocain de TGV qui votait FN

Aujourd'hui, de plus en plus de Maghrébins rejoignent les rangs du FN. Une tendance que Farid Smahi confirme. Surnommé très souvent dans les médias « l’arabe de service », ou « la caution beur » du FN, il est le premier homme politique français d’origine maghrébine (algérienne) à avoir intégrer le bureau politique du Front National. Il quitte le FN en claquant la porte en janvier dernier après avoir appris qu’il ne sera pas reconduit au sein du bureau.

"Les Français d’origine arabe qui rejoignent le FN aujourd’hui montrent un degré d’intégration très élevé. Ce sont surtout des cadres, des personnes qui ont débarqué pas très longtemps en France et qui ont lâchement quitté leur pays d’origine" explique-t-il.

« Je connais beaucoup de Marocains, d’Algériens et de Tunisiens. Contrairement, à ce que l’on pourrait penser, ils se comptent par milliers. Ils fuient la montée de l’intégrisme islamiste de leur pays d’origine pour tomber dans les bras de Marine Le Pen. Je connais des journalistes, des médecins, des chauffeurs de bus et même un conducteur marocain de TGV que j’ai aidé à suivre une formation lorsque j’étais Conseiller régional de l’Ile de France. Mais aujourd’hui ces personnes rasent les mûrs. Si vous les appelez aujourd’hui, ils ne vous diront jamais qu’ils votent Front National. A votre avis, qui à voter pour Jean-Marie Le Pen en 2006 au Premier tour, ce ne sont pas les rats de métro tout de même qui ont voté pour lui ? » conclut-il.

Par contre, certains maghrébins n'hésitent à dire haut et fort et à visage découvert qu'ils votent pour le FN. C'est le cas de Majda, une marocaine née au Maroc. Sa famille s'installe en France lorsqu'elle a 7 ans. Dans un article publié récemment sur Rue89, elle ne cache pas sa haine des étrangers et des Arabes .

De son côté, Farid Smahi est aujourd'hui « un homme libre », comme il le dit. Il écrit en ce moment un article sur les dangers de la bi-nationalité qui sera publiée prochainement dans le journal Le Figaro. Lui-même n’a pas la nationalité algérienne, précise-t-il. En revanche, la chose qu’il ne regrette pas, c’est son long passage au sein du Front National. Il déplore seulement qu’après toutes ces années de loyaux services, Jean Marie Le Pen, ne lui ait pas tendu une main ou contacté juste après son éviction du parti. A ce jour, il ne sait pas encore s’il votera Marine Le Pen en 2012. Néanmoins, il ne cache pas que certains de ses frères et sœurs vont voter FN.

12/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Une exposition d'artisanat marocain a été inaugurée, mardi soir à Séville (Sud de l'Espagne), à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée et du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.

Organisée dans le cadre du cycle d'activités culturelles et artistiques "Le Maroc en Andalousie", cette exposition, qui se poursuit jusqu'au 16 octobre au siège de la Fondation, est une occasion de promouvoir auprès du public espagnol l'un des aspects les plus distingués de la civilisation et de la culture marocaines.

Les visiteurs de cette exposition pourront apprécier une grande variété de produits de l'artisanat du Maroc, dont des articles d'ébénisterie, de fer forgé, en cuire ou des bijoux traditionnels. Des tapis, des caftans, des tissus et des articles en poterie, ainsi que des œuvres de calligraphie arabe sont exposés également lors de cette manifestation.

Inauguré en mai dernier, à l'initiative de la Fondation et du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, le cycle "Le Maroc en Andalousie" programme des activités de tout genre, dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives, des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie.

Ce cycle culturel, qui devrait se poursuivre tout au long de l'année en cours, s'assigne un double objectif, à savoir permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de connaître un peu mieux le Royaume et sa culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue. Son objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.
La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.(MAP)6.

12/10/2011

Source : MAP

Afin de faciliter l'opération d'inscription des membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger sur les listes électorales, le texte permet aux Marocains nés et établis à l'étranger de présenter leurs demandes d'inscription directement auprès des commissions administratives dans la commune ou l'arrondissement auxquels ils sont juridiquement liés ou auprès de l'ambassade ou du consulat dont relève leur lieu de résidence.

Le conseil de gouvernement a adopté, mercredi, un projet de loi n° 57-11 relatif aux listes électorales générales, aux opérations référendaires et à l'utilisation des médias audiovisuels publics lors des campagnes électorales et référendaires.
Lors d'un point de presse à l'issue du conseil, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri a indiqué que ce projet, présenté par le ministre de l'Intérieur, vise à instaurer un nouveau cadre législatif régissant les modalités d'établissement et de révision des listes électorales générales, la procédure d'organisation des opérations référendaires et l'utilisation des médias audiovisuels publics lors des campagnes électorales et référendaires, et ce à l'occasion des élections générales communales, régionales et législatives.

Cette loi comprend 136 articles répartis en 7 chapitres dont le premier traite de la procédure consistant à établir, à réviser et à arrêter les listes électorales générales.

Le projet de loi reprend toutes les dispositions de la loi n° 9-97 relative au code électoral tout en y introduisant de nouvelles dispositions inspirées principalement de la loi n° 36-11 relative au renouvellement des listes électorales générales après leur traitement informatique.

La loi n° 9-97 relative au code électoral a servi de référence principale pour toutes les dispositions relatives aux conditions d'inscription sur les listes électorales, à la perte du droit de vote, à la procédure de dépôt des demandes d'inscription, aux attributions des commissions administratives, aux modalités d'établissement des listes électorales provisoires, à la mise à la disposition du public des listes et des tableaux rectificatifs ainsi qu'à la possibilité pour les instances politiques d'en obtenir copie.
Les principales nouveautés apportées par ce projet de loi ont trait notamment aux nouvelles dispositions contenues dans la loi relative au renouvellement des listes électorales générales après leur traitement informatique, particulièrement pour ce qui a trait à la composition de la commission administrative, désormais présidée par un magistrat, à la possibilité de créer une ou plusieurs sous-commissions administratives au niveau des communes dont le nombre d'habitants dépasse 50.000 et dans les circonscriptions communales.

Afin de faciliter l'opération d'inscription des membres de la communauté marocaine résidant à l'étranger sur les listes électorales, le texte permet aux Marocains nés et établis à l'étranger de présenter leurs demandes d'inscription directement auprès des commissions administratives dans la commune ou l'arrondissement auxquels ils sont juridiquement liés ou auprès de l'ambassade ou du consulat dont relève leur lieu de résidence.

Le texte de loi prévoit de nouvelles dispositions permettant l'inscription des Marocains nés au Maroc et résidant à l'étranger, afin de combler le vide juridique en la matière. Il stipule également que seule la Carte d'identité nationale est demandée pour l'inscription sur les listes électorales.

En vertu du texte, la mission de traitement informatique des listes électorales est confiée à une commission technique nationale coiffée par un président de chambre à la Cour de Cassation et comprenant des représentants des instances politiques ayant statut légal ainsi qu'un représentant du ministre de l'Intérieur en tant que secrétaire.

Le projet introduit de nouvelles dispositions permettant aux étrangers résidant au Maroc dont le pays est lié au Royaume par des conventions autorisant l'inscription de leurs citoyens sur les listes électorales de l'autre pays ou aux étrangers dont les pays ont consacré un traitement réciproque aux citoyens marocains, de demander leur inscription sur les listes électorales réservées aux étrangers et adoptées lors des élections communales.

Le deuxième chapitre, relatif à l'organisation des référendums, comprend outre les dispositions inspirées de la loi relative au code électoral et régissant l'opération référendaire, plusieurs amendements techniques tendant à faciliter le travail des structures afin de simplifier l'opération de dépouillement des voix et l'annonce des résultats.

Dans le cadre de l'orientation visant à annuler la carte d'électeur et à se contenter de la seule carte d'identité nationale pour la participation à l'opération de vote, le projet stipule qu'une notification écrite doit être adressée aux électeurs. Celle-ci doit spécifier le numéro d'ordre de l'électeur sur la liste électorale et l'adresse du bureau de vote, à l'occasion de chaque opération référendaire.
12/10/2011

Source : MAP

Ils étaient plus de 3,7 millions dans le monde en 2009, à poursuivre leurs études hors de leurs pays. En trente ans, le nombre d'étudiants à l'étranger a quadruplé. La France reste la troisième destination mondiale après les Etats-Unis et l'Angleterre. Mais qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Quel cursus suivent-ils ? RFI vous propose quelques éléments de réponse en graphiques.

Si l’Amérique du Nord reste la destination mondiale la plus prisée par les étudiants étrangers (18%), les pays européens attirent quant à eux plus de 38% de l’effectif mondial des étudiants étrangers, selon la dernière étude de l’OCDE, Regard sur l’éducation.

Les Asiatiques sont les plus nombreux à étudier hors de leurs frontières (52%), suivis des Européens (24%) et des Africains (10%). Les femmes sont majoritaires (52,9 %) parmi les étudiants venant de tous les continents, excepté de l’Afrique où elles ne représentent que 42,8 % des étudiants.

Avec plus de 280 000 étudiants étrangers en 2010, la France est la troisième destination mondiale. Le nombre d’étudiants étrangers en France a surtout connu un essor considérable à la fin des années quatre-vingt-dix (+ 74,8 % entre 1998 et 2005). Depuis 2005, la progression se situe entre 2 et 4% par an, elle a été de 2,3% en 2010.

La poursuite d'études est le second motif d'immigration légale en France après le regroupement familial.

La France est la première destination non anglophone, le pays accueille surtout des étudiants du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne (44%) provenant pour la plupart du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun et du Sénégal.

À l’université, les étudiants étrangers représentent 15,2 % des inscrits. Cette proportion augmente fortement avec le cursus : ils représentent 11 % des inscriptions en licence, 19% en master et 41,3 % en doctorat. En 2010, les inscriptions ont progressé de 10,7 % dans les formations d’ingénieurs non universitaires, de 10,5 % en classes préparatoires aux grandes écoles et de 8,1 % dans les écoles de commerce. Les étudiants africains se dirigent davantage vers les disciplines scientifiques et sportives (31,1 %) ou économiques (24,0 %). Les étudiants asiatiques s'orientent plus vers des formations artistiques ou culturelles.

Depuis le 1er janvier 2011, 5 600 diplômés étrangers ont obtenu une autorisation de travail en France.

12/10/2011, Latifa Mouaoued

Source : RFI

A partir du 1er janvier 2012, les futurs naturalisés devront prouver leur maîtrise de la langue pour devenir français, indiquent deux décrets parus mercredi 12 octobre au Journal officiel. "Tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt", énonce le décret du ministère de l'intérieur et de l'immigration.

Comme le prévoit la loi sur l'immigration de juin, le niveau ne sera plus évalué lors d'un entretien individuel. Les demandeurs de la nationalité française devront justifier d'un diplôme "d'un niveau égal ou supérieur au niveau requis", à savoir le niveau de fin de scolarité obligatoire (niveau B1, selon la classification du référentiel européen) et une maîtrise orale de la langue. En l'absence de diplôme, les étrangers devront fournir une "attestation" délivrée "par des organismes reconnus par l'Etat comme aptes à assurer une formation 'français langue d'intégration'". La liste de ces organismes est disponible sur le site Internet de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII).

"FAIRE QUE LES NATURALISATIONS SOIENT RÉUSSIES"

Ces nouvelles dispositions concernent les "étrangers demandant l'acquisition de la nationalité française" par "naturalisation" ou par "mariage" avec un Français. "L'objectif n'est pas du tout quantitatif", mais "de faire que les naturalisations soient réussies", s'est justifié mercredi Claude Guéant, le ministre de l'intérieur. "L'objectif est de faire en sorte que ceux qui entrent dans la nationalité française y entrent en respectant les valeurs de la République" et "il est tout à fait normal qu'un Français parle le français", a-t-il insisté.

Depuis 2003, plus de 100 000 personnes ont obtenu chaque année la nationalité française. D'après le quotidien économique Les Echos, qui cite une estimation du ministère de l'intérieur, "environ un million d'étrangers présents sur le territoire national ne parlent pas le français".

Dès le mois d'août, Claude Guéant avait exigé dans une interview à L'Express que les étrangers voulant s'installer en France aient une "maîtrise de la langue française" comparable à celle "d'un élève en fin de scolarité obligatoire".

13/10/2011

Source : Le Monde/AFP

La députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin, considère comme prioritaire de permettre aux nouveaux arrivants de bien s’intégrer dans la communauté québécoise de son comté.

La 1ère vice-présidente de l’Assemblée nationale en a justement parlé avec des représentants d’une trentaine d’organismes présents sur son territoire.

Les membres d’organismes qui ont échangé avec elle samedi dernier, œuvrent pour  à l’intégration des nouveaux arrivants et au rapprochement avec les diverses cultures présentent.

La députée avait à ses côtés la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Well.

Les participants ont parlé des difficultés d’accès au marché du travail pour les québécois issus de l’immigration.

Fatima Houda-Pepin a aussi rappelé l’importance de favoriser le dialogue entre les cultures et l’apport au développement économique des autres communautés culturelles.

12/10/2011

Source : FM103

La Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Ibn-Zohr à Agadir, organise, ce jeudi 13 octobre (à partir de 15h00), une leçon inaugurale sous le thème “Islam, facteur d’intégration des immigrés marocains en Europe?”, indique un communiqué des organisateurs qui nous est parvenu.

Elle sera donnée par Abdellah Boussouf, secrétaire générale du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Et ce, dans le cadre du partenariat institutionnel et scientifique, que le CCME a conclu avec l’Université Ibn-Zohr représentée par l’Observatoire régional des migrations - espaces et sociétés (ORMES).

“Pendant longtemps en Europe, les musulmans représentaient des communautés silencieuses et isolées. Mais depuis, le contexte a grandement changé. D’abord, il y a la croissance du nombre de la population migrante, mais aussi la durabilité de son implantation en Europe, sa mutation socio-économique, l’émergence de l’islamisme comme voix et voie de contestation, la radicalisation des revendications. En conséquence, l’islam associé à l’immigration est devenu l’un des points d’incompréhension, de tension et de méfiances.”

C'est partant de ce constat que les organisateurs ont décidé de tenir cette conférence qui, indique le communiqué, “vise à apporter un éclairage sur la place de l’islam dans les sociétés européennes, son évolution dans les milieux issus de l’immigration et les positions adoptées par les différents acteurs politiques, socio-académiques et associatifs sur la question”.

12/10/2011

Source : aufait

Pour sa leçon inaugurale, à l’occasion de la nouvelle année universitaire 2011-2012, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Ibn Zohr d’Agadir accueillera Monsieur Abdellah Boussouf, Secrétaire Général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).

Fatima Mazmouz, photographe et historienne de l'art, est le commissaire de l'atelier de recherche de I'ÉSAVM « Regards croisés autour du kitsch », organisé récemment à Marrakech. C'est aussi une conférencière assidue...Suite

L’Aïd el Kébir approche à grands pas. Un grand moment synonyme de joie, de spiritualité et de grandes retrouvailles familiales autour d’un festin. De leur côté, les bouchers et les abattoirs se mobilisent pour satisfaire et fournir des produits de premiers choix à leurs clients. Comment se passe les préparatifs de l’Aïd El Kébir du côté des professionnels ? Décryptage.

 « Les couteaux sont prêts, on attend plus que les clients », déclare avec optimisme Abdelali Bourass, petit boucher originaire de Meknès installé dans la rue Saint Antoine à Marseille. A moins d’un mois de l’Aïd El Kébir, les clients musulmans fidèles de la petite boucherie n’ont pas encore commandé leur mouton. « Cela se fera deux à trois jours avant l’Aïd », affirme t-il. Les clients se déplaceront auprès de leur boucher favori pour passer commande et déposeront un acompte. « Le prix d’un mouton varie entre 200 à 250 euros cette année, il y en a pour toutes les bourses, les plus petits coûtent 180 euros », explique-t-il. Ensuite, Abdelali transmettra les commandes aux fournisseurs qui ne sont autres que les abattoirs agréés auprès des services d’hygiène municipaux. Au sein même de cet abattoir, un homme aura pour tâche d’égorger les moutons le jour de l’Aïd El Kébir et les clients pourront ensuite récupérer le foie, le coeur et les tripes de leur mouton pour les cuisiner sous forme de brochettes et autres plats. Le reste de l’animal sera ensuite conserver durant 24 heures dans les chambres froides de l’abattoir pour que la carcasse se vide de son sang. Une fois sec, le mouton sera entièrement découpé par le boucher. Le client pourra ainsi récupérer les plus gros morceaux le deuxième et troisième jour. Abdelali Bourass insiste également sur l’hygiène. « La réglementation est très stricte ici en France. On doit travailler correctement et proprement, si on ne connait pas l’origine de l’animal, s’il n’a pas de tampon, on n'a pas le droit de le couper !». lance d’un ton ferme Abdelali.

Les chevillards, l'autre maillon de la chaîne

Pour ce qui est de la vérification de l’origine de l’animal et du bon déroulement de l’abattage, ce sont les chevillards qui en ont la responsabilité. Les chevillards sont des grossistes habilités à abattre des bêtes. Ils revendent la viande ensuite à des bouchers-détaillants. Durant toute l’année, ils sont en contact direct avec les agriculteurs pour choisir les moutons qui seront revendus aux clients. Ils vérifieront l’origine de l’animal. Chaque mouton possède sa propre carte d’identité tamponnée sur l’oreille. Le client peut ainsi connaitre le pays d’origine de l’animal. Par exemple, si la carte d’identité possède la lettre F, cela veut dire que l’animal provient de France, si c’est un E, il provient d’Espagne. Mais cette année encore, les chevillards de Marseille ont du pain sur la planche. Ils espèrent convaincre les autorités locales de mettre à leur disposition un nouveau site, plus grand, pour abattre les moutons dans les meilleures conditions et fermer les anciens abattoirs de Saint Louis. Ils ont d’ailleurs envoyé un message aux autorités françaises relayé par La Provence :"Le comité (...) tient à rappeler qu'il n'a pas été possible l'année dernière de procéder à l'abattage si ce n'est sur des sites privés. Ceux-ci s'avérant très insuffisants (...), il est clair que la solution durable consiste en la mise à disposition d'un site pérennisé (...). Nous nous tenons à la disposition des collectivités locales ainsi que des services de l'État (...) pour trouver une solution à ce problème récurrent."

Le cas des particuliers

En revanche, tous les particuliers ne vont pas chez leur boucher ou chez un abattoir agrée pour acheter un mouton. Nombreux sont ceux qui vont directement chez les éleveurs. Cependant, cela ne va plus être possible dès l’été 2012 à cause d’une nouvelle réglementation concernant l’abattage des moutons, souligne la Depêche. Une réglementation qui va interdire les éleveurs de vendre des bêtes vivantes directement aux particuliers. Dans le Tarn notamment, les éleveurs et les représentants des mosquées de la ville ont décidé de travailler main dans la main pour exercer une pression sur la préfecture afin qu’elle mette en place, pour 2012 un abattoir provisoire pour égorger les bêtes en toute légalité et selon la tradition musulmane. Pour le moment, les autorités locales restent très réticentes à la création de cet abattoir.

11/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

L’Italie a bien signé, récemment, un accord avec le CNT libyen visant à maintenir les dispositions contenues dans les conventions italo-libyennes signées avec El Gueddafi, qui prévoient entre autres des refoulements en pleine mer.

Elle a également conclu un pacte migratoire avec les nouvelles autorités tunisiennes. C’est ce nous avons appris hier d’Elise Melot de l’agence italienne Amisnet basée à Rome et spécialisée dans le domaine migratoire.

Toutefois, la légitimité de l’accord conclu en catimini – le texte n’ayant toujours pas été rendu public – entre Rome et le CNT, présenté comme le seul représentant constitué du peuple insurgé, est déjà remise en cause par plusieurs ONG de défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés. Et pour cause, dans l’une des clauses essentielles, il est prévu que «les parties procèdent à une assistance réciproque et de coopération dans la lutte contre l’immigration illégale, y compris le refoulement des immigrés en situation irrégulière», relève le réseau Migreurop.

De nature politique, cet accord ne peut être adopté avec légèreté et de manière simplifiée ; il doit préalablement être soumis aux Chambres législatives aux fins de l’approbation de la loi autorisant sa ratification, comme stipulé dans l’article 80 de la Constitution, précise le réseau européen, qui s’interroge en outre sur le sort du traité d’amitié signé à Benghazi par Berlusconi et El Gueddafi le 30 août 2008.

Ce traité, faut-il le noter, fut ratifié, mis en œuvre grâce à la loi n°7 du 6 février 2009 et suspendu unilatéralement par le gouvernement italien en février 2011. Une suspension vivement contestée en raison du flou qui l’entoure et de sa non-conformité avec la Convention de Vienne sur le droit des traités. «Le gouvernement italien avait déclaré la suspension sans que ne soit pas trop claire la nature juridique au sens de la Convention de Vienne sur le droit des traités», conteste, en effet, Migreurop.

La suspension des obligations du traité de 2008 est-elle valable pour les deux camps : insurgés et loyalistes à El Gueddafi, s’interroge encore le réseau, fort de quelque 42 associations issues de 13 pays. «Il n’est pas donc clair si les obligations de ce traité de 2008 sont ou ne sont pas suspendues et si elles ne le sont que pour le territoire gouverné par les groupes d’El Gueddafi et pas pour ceux qui sont sous le contrôle du CNT», peut-on lire dans l’un de ses récents communiqués dont El Watan a été destinataire d’une copie. En dernier lieu, poursuit Migreurop, au-delà de la légitimité de la représentativité du CNT et de sa reconnaissance par le gouvernement italien, l’accord semble engager les parties à faire appliquer les procédures de refoulement des étrangers irrégulièrement partis de Libye.


Sur de tels aspects, tout porte à croire que ledit accord est une violation flagrante des normes du droit international «parce qu’aujourd’hui, cela ne concerne pas trop les étrangers partis des villes sous contrôle du CNT mais plutôt ceux qui ont fui vers l’Italie au départ de Libye, sous des opérations militaires», estime le réseau. Pour Migreurop, il est donc évident que l’Italie et le CNT doivent veiller au respect de la Convention internationale sur la protection des civils pendant les conflits internationaux.
Rome est également tenue de se conformer au principe de non-refoulement de ceux éligibles au statut de réfugiés ou à la protection subsidiaire tel que prévu par les conventions internationales relatives au statut de réfugiés et les directives communautaires. Car un accord pareil remet en cause le respect de ces dispositions qui fondent le droit d’asile garanti par la Constitution italienne dans son article 10 alinéa 3, conclut Migreurop.

12/10/2011, Naima Benouaret

Source : El Watan

Par les temps qui courent, lorsqu'un Etat européen modifie sa politique d'immigration, c'est en général pour aller dans le sens de restrictions accrues. La décision, au Danemark, du nouveau gouvernement de rouvrir ses frontières et d'assouplir le régime d'accueil des étrangers est une initiative suffisamment rare et courageuse, dans un pays qui compte 9,8 % d'immigrés et de citoyens d'origine étrangère, pour être saluée.

Formé le 3 octobre par la première ministre sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt, dont le bloc de gauche a remporté les élections du 15 septembre, le nouveau gouvernement danois rassemble plusieurs partis. C'est sous la pression de deux de ces partis, une formation d'extrême gauche et un parti centriste, que Mme Thorning-Schmidt a été amenée à changer de cap sur l'immigration.

Parmi les mesures annoncées, la plus spectaculaire est la levée des contrôles aux frontières, dont le rétablissement, au mépris des règles de Schengen, avait été annoncé au printemps. Le ministère de l'immigration est purement et simplement supprimé et ses services répartis entre ceux de la justice et des affaires sociales. Le système de permis à points pour le regroupement familial est abrogé. Les procédures de demande de permis de séjour, de naturalisation et de regroupement familial vont être simplifiées.

Par ailleurs, dans un geste qui n'est pas directement lié à la politique d'immigration mais dont la valeur symbolique n'a échappé à personne, l'équipe de Helle Thorning-Schmidt compte, pour la première fois au Danemark, un ministre issu de l'immigration, Manu Sareen, d'origine indienne, titulaire du portefeuille de l'égalité, des cultes et des affaires nordiques.

Toutes les restrictions ne sont pas levées. Ainsi, l'interdiction d'épouser un étranger de moins de 24 ans, visant à empêcher les mariages forcés, est maintenue. Mais le revirement général modifie fondamentalement les termes du débat sur l'immigration.

Il faut dire que le Danemark, depuis dix ans, était allé très loin dans le sens du durcissement. Sous l'influence de l'extrême droite, ce pays, pourtant connu pour sa tradition de tolérance et d'ouverture, était même devenu le régime le plus fermé d'Europe aux étrangers, regardé avec envie par certains gouvernements de droite qui n'arrivaient pas à en faire autant chez eux, mais dénoncé par les organisations de défense des droits de l'homme. La Suède voisine s'était inquiétée de la détérioration des conditions d'accueil des étrangers et du ton général du débat sur l'immigration au Danemark.

Cet ostracisme était devenu de plus en plus difficile à vivre pour les Danois qui ne s'identifiaient pas à l'image donnée par l'extrême droite. Grand traumatisme dans le subconscient national, l'affaire des caricatures de Mahomet, publiées en 2005 par un quotidien danois, s'était aussi inscrite dans un contexte général de dégradation des relations des Danois avec les étrangers.

Ce nouveau départ est une bonne nouvelle pour les Danois - et pour le reste de l'Europe.

11.10.11, L’Edito du Monde

Source : Le Monde

Khalid est un emploi jeune "issu de l'immigration" propulsé lieutenant de police pour mieux répondre au souhait de discrimination positive du préfet. Incompétent notoire et assumé, il va cependant débusquer un tueur en série, soi-disant intégriste musulman. Le film est plein de bonnes intentions : utiliser l'humour pour mieux dénoncer l'inégalité des chances en France, tordre le cou aux idées préconçues sur la banlieue, l'islam et les Arabes, ou encore défendre la richesse de la diversité black-blanc-beur-jaune. Sauf que la caricature est trop lourde, titille de trop près le ridicule et la ringardise et, finalement, parasite assez vite le message.

11/10/2011, Véronique Trouillet

Source : L’Express.fr

Khalid est un emploi jeune "issu de l'immigration" propulsé lieutenant de police pour mieux répondre au souhait de discrimination positive du préfet. Incompétent notoire et assumé, il va cependant débusquer un tueur en série, soi-disant intégriste musulman. Le film est plein de bonnes intentions : utiliser l'humour pour mieux dénoncer l'inégalité des chances en France, tordre le cou aux idées préconçues sur la banlieue, l'islam et les Arabes, ou encore défendre la richesse de la diversité black-blanc-beur-jaune. Sauf que la caricature est trop lourde, titille de trop près le ridicule et la ringardise et, finalement, parasite assez vite le message.

11/10/2011, Véronique Trouillet

Source : L’Express.fr

David Cameron, le premier ministre anglais a produit lundi après-midi en live et sous forme interactive sur le web ses orientations concernant la réforme de la politique d'immigration de la Grande-Bretagne. Plusieurs mesures sont annoncées et ici détaillées. Pour l'éventuel migrant, il faudra aussi passer un test validant une culture générale formelle sur l'histoire britannique.

Comme dans tout discours structuré, l'objectif est résumé dans la conclusion. Il s'agit d'attirer "les bonnes personnes" pour l'économie du pays, "qui viennent pour des raisons sérieuses et qui souhaitent joindre le reste de la société dans l'effort de rendre [notre] pays plus fort, plus riche et plus sûr".

David Cameron en guise d'introduction se repose sur l'attractivité de la Grande-Bretagne, par exemple pour le franc succès de certaines filières d'études supérieures. La transformation de cet attrait devra se produire par effet de capacité et de choix dans la sélection aux abords de ses frontières et donc de s'appuyer sur une immigration d'élite : intellectuelle, certes, mais aussi d'investissement et entrepreneuriale.

Un tournant est donc assumé en ce qui concerne l'immigration pauvre ou illégale. L'étreinte sur cette dernière est renforcée par deux mesures, la première est l'encouragement à la dénonciation citoyenne aux autorités de l'immigration et des frontières, la seconde dans une politique impitoyable de reconduite des immigrés illégaux dans leur pays d'origine.

L'immigration pauvre, elle, sera freinée par la demande de justification d'un revenu annuel qui sera probablement fixé bien au-dessus de 20 000 £ (23 000 €) par an - ce qui correspond pour l'Angleterre à un revenu moyen supérieur. L'argument avancé est le suivant : si les organisations servant de sponsors à ces immigrants ne sont pas capables d'assurer un revenu suffisant, un risque existe que les personnes se retrouvent dans la position d'avoir à dépendre du système d'aide sociale. Une autre idée est lancée concernant le dépôt d'une caution auprès de l’État anglais, permettant de garantir le sérieux de l'immigrant sur ce point.

Les abus concernant les mariages blancs ou forcés, qualifiés de "comédie", seront pourchassés dans plusieurs directions, premièrement, libérer les officiers d’État civil de l'obligation de célébration d'un mariage lorsqu'ils ont la conviction qu'il sert de prétexte ; deuxièmement, il sera illégal de violer les ordres de cour prévenant un mariage forcé, et troisièmement une réflexion est lancée sur la criminalisation des mariages forcés. Ceci vient non seulement par l'emploi avéré du mariage comme technique de naturalisation, mais aussi par le fait que la multiplication de cette technique est devenue un facteur de renforcement des ghettos dans la société anglaise.

David Cameron réalise un spin autour de la notion de bon sens, et aussi d'une certaine forme d'utilitarisme propre à l'esprit anglais : il présente une logique de l'offre et de la demande. Si un pays pour son dynamisme économique et qui sert de visa d'entrée au monde anglo-saxon connaît une demande forte, il n'apparaît pas sot en première réflexion d'élever les critères de son offre. Ce n'est donc pas à proprement parler du protectionnisme, mais un pas de plus dans la concurrence des talents internationaux.

Cependant, un autre élément que l'on peut qualifier de politique patrimoniale vient colorer l'offre. Le contenu des tests de citoyenneté à l'entrée sur le territoire reposait jusqu'alors sur la connaissance des institutions européennes et des droits administratifs et sociaux du Royaume-Uni. David Cameron entend repositionner ces tests sur un contenu patrimonial, c'est-à-dire l'histoire et la culture britannique ; entendez par là principalement : la Conquête romaine, la Reine Boudicca, la Conquête Normande, la Magna Carta et le Roi Jean-sans-terre, la Guerre des Roses, Elizabeth Ier, La Guerre civile anglaise, la Bataille d'Angleterre et Churchill.

Il est assez étonnant de voir qu'une société qui a mis en valeur jusqu'ici sa politique communautaire donne l'impression d'une volonté d'intégration de l'étranger en mettant l'accent sur des repères nationaux culturels, sur un ciment en quelque sorte qui ressemblerait presque à notre bonne vieille République Française.

Faisons un peu de mauvais esprit, ce serait aussi étonnant si la République Française, de son côté, s'appliquait à soustraire des programmes d'histoire des figures aussi éminentes que Saint-Louis ou Louis XIV. Elle n'en est pas encore rendue là... si ?

Pour finir, disons que tout ce bel arrangement doit encore être confronté à la réalité de l'exécutif. À l'instar de Nicolas Sarkozy lors de quelques-unes ses grandes réformes, David Cameron a déjà reculé, et sur un point qui l'a contraint à réécrire son discours. Le premier ministre anglais souhaitait que les entreprises britanniques publient en toute transparence le nombre et le salaire moyen des travailleurs d'origine immigrée présents dans leurs rangs. Rappelons qu'il n'y a là rien de choquant, a priori, dans une société qui n'a pas peur des statistiques ethniques.

L'industrie refusa de rentrer dans cet effort de transparence, au motif de la trop lourde charge administrative supplémentaire qu'il représentait. Il y a donc une véritable opposition entre les tenants d'une économie anglaise dynamisée par une main-d'oeuvre immigrée à faible coût et le discours de David Cameron qui tente, selon lui, de prévenir les tensions communautaires et d'alléger les pressions sociales qui s'accumulent sous l'effet d'une immigration non maîtrisée.

Curieux : après les efforts demandés par la société civile au gouvernement anglais en faveur de l'Open Data et de l'Open Governement, une institution de la société civile – les entreprises – se refuse à une transparence équivalente sur ses modes de fonctionnement. Ce qui me fait croire que tout, non tout n'est pas bon à montrer, même pour les tenants de la transparence...

11/10/2011, Tihote

Source : Les Echos.fr

Un décret, paru aujourd'hui au « JO », vient renforcer le contrôle du niveau de langue exigé pour devenir français. L'étranger devra fournir un diplôme ou une attestation à sa charge.

Environ 1 million d'étrangers présents sur le territoire national ne parlent pas le français. Cette estimation du ministère de l'Intérieur est un sujet de préoccupation, tant la maîtrise de la langue est un facteur d'intégration, notamment pour l'obtention d'un emploi. Pour remédier à cette lacune, le gouvernement consacre, tous programmes confondus, 60 millions d'euros à l'apprentissage du français et plus largement à une meilleure intégration des étrangers.

Fait nouveau, les candidats à la naturalisation, soit par décret (90.000 l'an dernier), soit par mariage (20.000), devront désormais prouver leur maîtrise de la langue. Un procédure en vigueur dans plusieurs pays européens. Jusqu'à présent, le niveau de langue était apprécié par un agent de préfecture lors de l'« entretien d'assimilation ». Dorénavant, un décret d'application, relatif à la loi du 16 juin 2011 et publié aujourd'hui au « Journal officiel », précise que le niveau minimal requis pour être naturalisé correspond au niveau de fin scolarité obligatoire (niveau B1 selon la classification du référentiel européen). Il n'oblige pas à savoir écrire le français, ni même à savoir le lire. Une maîtrise orale de la langue peut suffire.

Organismes agréés

A partir de janvier 2012, date d'entrée en application du décret, il reviendra au postulant à la citoyenneté française de fournir un diplôme attestant de sa connaissance linguistique (au minimum le brevet des collèges, le CAP, le BEP, ou encore un diplôme de français langue étrangère). A défaut, il faudra produire une attestation de niveau de langue fournie par des organismes qui seront agréés par le ministère de l'Intérieur. Cette attestation sera à la charge de l'étranger (les prix pratiqués peuvent varier de 40 à plus de 100 euros) et elle viendra s'ajouter au droit de timbre de 55 euros prévu pour toute demande de naturalisation. L'attestation sera valable deux ans.

Pour structurer le marché très atomisé des formations en langue pour étrangers, le ministère de l'Intérieur va également lancer un label « français langue d'intégration » qui sera délivré à partir du printemps 2012. Associations, entreprises et collectivités locales pourront y prétendre.

12/10/2011, MARIE BELLAN

Source : Les Echos.fr

L'Union européenne a inauguré aujourd'hui/mardi, avec deux ans de retard, le système d'information sur les visas (VIS), qui permettra aux douaniers de mieux contrôler les flux migratoires grâce à une base de données biométriques.

Ces données (empreintes digitales et image faciale numérique) doivent faciliter l'identification du titulaire du visa et permettre d'empêcher les vols d'identité. Les pays de l'espace Schengen -dont la Belgique- pourront s'échanger rapidement les données, prélevées sur toute personne qui sollicitera à l'avenir un visa de court séjour dans l'Union. Les premiers postes consulaires à s'être connectés au système, ce mardi, sont ceux situés en Afrique du Nord. D'ici deux ans, toutes les ambassades européennes du monde y seront reliées, par vagues successives. En Belgique, le secrétaire d'Etat à la Migration et l'Asile, Melchior Wathelet (cdH), a salué la mise en oeuvre du système d'information. Celui-ci "va permettre à la Belgique de réellement avancer dans l'identification de personnes dont la nationalité pose problème au niveau de l'identification", a-t-il souligné dans un communiqué. "Le VIS va donc contribuer, notamment, au retour des personnes en situation irrégulière car la Belgique ne dépendra plus du bon vouloir d'un autre Etat pour avoir les données nécessaire à l'identification", a ajouté M. Wathelet. Le projet de système d'information sur les visas remonte au début des années 2000. Il devait normalement entrer en application au printemps 2009, mais l'entreprise contractante n'a pas respecté les termes du contrat. Elle s'est vu imposer une amende de 7,6 millions d'euros pour les retards, a indiqué un porte-parole de la Commission. (VIM)

11/10/2011

Source: Le Vif/ Belga

Stockholm Correspondance - Le nouveau gouvernement danois, dirigé par la sociale-démocrate Helle Thorning-Schmidt et issu, lundi 3 octobre, de la victoire de la gauche aux élections législatives du 15 septembre, commence à prendre des premières décisions qui vont dans le même sens : celui d'un assouplissement de la politique d'immigration. Il s'agit d'un changement radical, car pendant dix années d'exercice du pouvoir par la droite, soutenue par l'extrême droite et parfois par les sociaux-démocrates, le Danemark a adopté les règles les plus strictes de l'Union européenne.

"Auparavant, les étrangers étaient vus comme une menace et les fonctionnaires étaient entraînés à refuser les demandes de permis de séjour, explique au Monde Liv Holm Andersen, porte-parole sur l'intégration du Parti radical, l'un des deux petits partis de la nouvelle majorité de gauche qui a imposé cette nouvelle orientation. Il ne s'agit pas d'ouvrir les frontières en grand, mais désormais, tout va changer. L'époque où l'extrême droite imposait le ton du débat dans ce pays est révolue."

Parmi les mesures prises ces derniers jours, certaines ont valeur de symbole. C'est le cas de la suppression du ministère de l'immigration, dont les fonctionnaires seront répartis entre ceux de la justice et des affaires sociales, de la simplification et de la transparence des critères pour la demande de permis de séjour, de citoyenneté et de regroupement familial, de l'abandon du rétablissement des contrôles aux frontières, tel qu'il avait été imposé ce printemps par l'extrême droite.

Le système de permis à points pour le regroupement familial, qui excluait les gens sans formation supérieure et, de facto, de nombreux étrangers de pays ciblés, est supprimé. C'est ce texte qui avait commencé à faire basculer l'opinion et le Parti social-démocrate l'an dernier. Autres décisions à forte valeur symbolique, l'abrogation du terme de "ghettos", lancé officiellement pour traiter en priorité certains quartiers difficiles, et la nomination au poste de ministre de l'égalité, des cultes et des affaires nordiques d'un ministre radical d'origine indienne.

"Le monopole de DF (le Parti du peuple danois, extrême droite) est terminé, se félicite Bashy Quraishy, un vétéran de la lutte antiraciste au Danemark. C'est un grand jour pour les étrangers et pour les Danois progressistes, car DF a tenu le gouvernement en otage pendant dix ans. Même les deux partis de l'ancien gouvernement, les libéraux et les conservateurs, prennent désormais leurs distances vis-à-vis de l'extrême droite. C'est très positif." Seul l'ancien ministre libéral de l'immigration, Soren Pind, s'est fendu d'un commentaire cinglant, déclarant que la nouvelle politique signifiait "l'ouverture des frontières et des caisses".

"Nous avions vraiment besoin de changement. Nous ne pouvions plus continuer dans cette rhétorique allant toujours vers plus de restrictions, estime Yildiz Akdogan, ancienne députée sociale-démocrate d'origine turque qui, lorsqu'elle était au Parlement jusqu'à cet automne, était l'une des rares à critiquer les décisions de son parti. Il était parfois très dur pour moi de défendre cette politique que je trouvais souvent stupide."

Ce changement de politique ne s'est effectué que sous la pression des deux petits alliés, l'un au centre et l'autre à l'extrême gauche, qui ont tous deux affiché les plus fortes progressions aux élections législatives et dont le soutien est indispensable pour former une majorité de gauche. "Nous allons revenir à un traitement raisonnable de ces questions, note Jacob Bjerregaard, porte-parole des sociaux-démocrates sur les questions d'immigration et d'intégration. La politique sera plus juste et équilibrée mais nous maintiendrons la règle des 24 ans (le mariage avec un étranger est impossible si l'un des conjoints a moins de 24 ans) qui a empêché beaucoup de mariages forcés."

Le Parti social-démocrate, suivi plus tard par le Parti socialiste populaire, avait cédé à cette surenchère stigmatisant les étrangers par peur d'être jugés mous par l'électorat. Bon nombre des lois sur l'immigration ont ainsi été votées par les sociaux-démocrates. C'est la conséquence du débat qui a divisé le Parti social-démocrate alors au pouvoir durant les années 1990, lorsque les édiles de cette sensibilité politique des banlieues de Copenhague réclamaient des réactions au fur et à mesure que l'immigration grossissait et que l'extrême droite ponctionnait leurs électeurs.

Cette frange du parti l'a emporté à partir des années 2000. "Depuis quelques jours, c'est à nouveau plus facile d'être social-démocrate au Danemark", avoue, soulagé, un proche du nouveau gouvernement.

11.10.11 , Olivier Truc

SOURCE : Le Monde

Pour sa leçon inaugurale, à l’occasion de la nouvelle année universitaire 2011-2012, la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Ibn Zohr d’Agadir accueillera Monsieur Abdellah Boussouf, Secrétaire Général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Cette conférence, articulée autour de  Islam, facteur d’intégration des immigrés marocains en Europe ?, aura lieu à 15 h à la salle des réunions de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. Elle est organisée conjointement par l’Observatoire régional des migrations - espaces et sociétés (ORMES) et l’Association des Chercheurs en Migration et Développement (ACMD).

La participation de Monsieur Abdellah Boussouf s’inscrit dans le cadre du partenariat, institutionnel et scientifique, que le CCME a conclu avec l’Université Ibn-Zohr, représentée par l’ORMES, dirigé par le professeur Mohamed Charef.

Ce partenariat a abouti entre autres à la création du Master « Migrations et Développement Durable » en 2009, au lancement d’un centre de documentation sur « Migrations et Droits de l’Homme » et à la publication de nombreux ouvrages.

La tenue de la conférence de Monsieur Boussouf vise à apporter un éclairage sur la place de l’Islam dans les sociétés européennes, son évolution dans les milieux issus de l’immigration et les positions adoptées par les différents acteurs politiques, socio-académiques et associatifs sur la question.

Pendant longtemps en Europe, les musulmans représentaient des communautés silencieuses et isolées. Mais le contexte a grandement changé : d’abord, il y a la croissance du nombre de la population migrante, mais aussi la durabilité de son implantation en Europe, sa mutation socio-économique, l’émergence de l’Islamisme comme voix et voie de contestation, la radicalisation des revendications. En conséquence, l’islam associé à l’immigration est devenu un des points d’incompréhension, de tension et de  méfiances.

Source : CCME

La migration féminine maghrébine en France a connu un tournant à partir des années 1990, a affirmé mardi à Oran Mme Christine Deprez, professeur à la Faculté des sciences humaines et sociales de la Sorbonne (France).

Dans une conférence animée sous le thème «Femme en migration: du récit de vie au récit littéraire», elle a qualifié cette migration de «volontaire», alors qu'elle était motivée avant cette date principalement par le regroupement familial.

«Avant les années 1990, la migration féminine maghrébine n'avait aucune visibilité, car elle était considérée comme passive», a-t-elle souligné en expliquant que «cette situation résultait du fait qu'elles arrivaient en cette période en France avec, pour la plupart, le regroupement familial comme seul motivation et elles étaient peu lettrées voire illettrée pour la plupart».

La migration féminine a commencé à avoir de la visibilité sur tous les plans à partir des années 1990, avec des femmes immigrant volontairement, «qui sont urbaines, avec un certain niveau intellectuel», a indiqué Mme.Deprez.

Cette confirmation est l'un des résultats d'une recherche qui a eu pour sujets quelques 500 récits féminins sur la migration, écrits par des auteurs maghrébines. Cette conférence s'inscrit dans le cadre du programme d'activité.

11/10/2011

Source: L’Expression

De plus en plus de jeunes Européens quittent leur pays d'origine pour le Maroc. Climat, qualité de vie, opportunités de travail. Les raisons qui les poussent à traverser la Méditerranée sont diverses. Mais au bout de quelques mois ou années, l'idée de repartir se profile ... Suite

Les grands patrons français sont en colère. Depuis mai dernier, une circulaire du ministère de l'Intérieur ne leur permet plus de recruter parmi l'élite des étudiants étrangers. ils considèrent que «C est une véritable perte pour…Suite

On se l’imagine encore peu, mais avant le protectorat, le Maroc et l’Europe se sont cherchés, connus ouis trouvés. Une histoire que raconte minutieusement l’exposition itinérante le Maroc et l’Europe….Suite

«L'afflux d'immigrants d'Europe de l'Est pousse Londres à durcir sa politique migratoire. Seuls ceux qui ont les qualifications qui sont utiles à ce pays pourront s'installer».

Le gouvernement britannique s'apprête à durcir davantage les lois sur l'immigration en introduisant de nouvelles mesures relatives en particulier aux immigrés clandestins, aux «mariages forcés» et aux regroupements familiaux.

Dans une intervention lundi à ce sujet, le Premier ministre, David Cameron, a appelé les Britanniques à dénoncer les immigrés clandestins présumés auprès des autorités compétentes afin de «protéger nos frontières et renvoyer les immigrés illégaux chez eux».
L'appel du Premier ministre conservateur confirme les intentions du gouvernement de réduire le nombre des immigrés, estimé aujourd'hui à plusieurs centaines de milliers, en le ramenant aux niveaux enregistrés dans les années 80 et 90 du siècle précédent.
«Si nous mettons en œuvre les étapes prescrites aujourd'hui, le nombre des immigrés peut retourner aux niveaux enregistrés dans les années 80 et 90, à l'heure où l'immigration ne représentait pas une question politique de grande importance», a dit Cameron.
Le plan prévoit également l'incrimination des mariages forcés en Angleterre, au Pays de Galle et en Irlande du nord, malgré l'objection du ministère de l'Intérieur qui craignait que les victimes seraient incapables de dénoncer ces pratiques.

Les personnes coupables d'avoir forcé une personne au mariage seront passibles d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à deux ans.

Selon la presse locale, une unité mise en place en 2010 pour empêcher ce genre de cérémonies a enregistré au moins 1.700 cas de mariages forcés.

La nouvelle loi devrait, en outre, exiger une bonne connaissance de l'anglais des personnes demandant des visas de regroupement familial, alors qu'elle fixera un revenu minimum de leurs proches en Grande-Bretagne pour qu'ils puissent les ramener.
L'octroi de la nationalité britannique sera, quant à lui, conditionné par une connaissance de la culture et de l'histoire du Royaume-Uni.
Le locataire du 10 Downing Street a insisté que son gouvernement veut prévenir que l'immigration devient un fardeau sur le contribuable britannique, ajoutant qu'il vise à changer le programme des points introduit par l'ancien gouvernement travailliste pour garantir une «sélection réaliste des profils compétents basée sur l'intérêt national».

Le gouvernement en place depuis mai 2010 a introduit un quota annuel limitant à 20.700 le nombre des visas délivrés à des travailleurs non-européens dans l'objectif de réduire le nombre des immigrés à «quelques milliers» d'ici 2015.

11/10/2011

Source : Le Matin/MAP

Le PLR a dit tout le mal qu’il pensait de l’initiative sur l’immigration envers les citoyens de l’UE. Le président parle d’une «catastrophe».

 «Le compas de l’UDC est totalement cassé. La Suisse sera brisée avec l’initiative sur l’immigration». Voilà ce qu’a déclaré ce matin d’une voix calme mais ferme Fulvio Pelli, le président du PLR. Celui-ci s’est livré à une attaque en règle contre l’initiative populaire, en cours de récolte de signatures, qui demande l’introduction de contingents ainsi que des restrictions en matière de séjour et de regroupement familial pour les citoyens de l’Union européenne.

Le PLR estime que l’UDC mène «une politique suicidaire» car les accords bilatéraux ont amené une prospérité inégalée à la Suisse et lui permettent d’avoir un taux de chômage extrêmement bas. Il dénonce cette «catastrophe». Il en veut pour preuve l’avis de droit indépendant qu’il a commandé au docteur en droit Julia Hänni. Celle-ci conclut notamment: «L’acceptation de l’initiative contre l’immigration entraînerait une limitation de la libre-circulation non compatible avec les accords signés. Ce nouvel état entraînerait la résiliation des accords de libre-circulation et conduirait certainement à la mort du paquet d’accords signés dans le cadre des Bilatérales I».

Le parti libéral-radical a également demandé un avis à Werner Baumann, l’ancien ambassadeur de Suisse en Allemagne et vice-président de l’Institut de droit international. Celui-ci estime risqué pour la Suisse de vouloir renégocier les accords bilatéraux. Pourquoi? Parce que le prix à payer serait très élevé. L’Union européenne ne va pas accepter gratuitement des restrictions à la libre-circulation de ses citoyens, un principe fondamental pour elle. Si elle le fait, elle exigera en contre-partie des concessions très lourdes à la Suisse. Sur le secret bancaire par exemple.

L’ancien ambassadeur ajoute que des renégociations avec l’Union européenne sur cette question sensible tiendrait «des travaux d’Hercule». Il ne comprend pas non plus pourquoi l’initiative fixe un délai d’aboutissement des négociations de 3 ans. «Cela affaiblit la position des négociateurs suisses en les mettant sous une pression énorme. Or l’expérience montre que l’on a du succès quand on ne se surestime pas et quand il n’y a pas de temps limite».

Pour le PLR, il faut «défendre les Bilatérales coûte que coûte, appliquer de manière plus stricte les accords de libre-circulation et restreindre l’immigration en provenance des pays tiers».

10.10.2011, Arthur Grosjean

Source : Tribune de Genève

Le "Maghreb des films" à Paris présente l'intégrale des films  sur la musique marocaine…Consulter le programme en cliquant   ici

D’autres  projections de ces  films auront lieu également  comme suit :

"Nûba d'Or et de Lumière"  sera projeté à Copenhague le 29 Octobre dans le très selectif WOMEX 2011 (Source)

- "Transes" et " Pour le plaisir des yeux" sont invités par le Festival du Monde arabe de Montréal les 5 et 6 Novembre prochains. (Source)

-  "Vibrations en Haut Atlas" accompagnera le groupe Oudaden invité par Marmoucha en Hollande le 11 Novembre (Source)

- "Pour le plaisir des yeux" sera projeté à début décembre Londres dans le cadre de l'exposition sur les tissages berbères à la Brunei Gallery" ainsi que  "Tambours Battant" au département musique de l'Université de SOAS.

- "Nûba d'Or et de Lumière" est invité décembre par les Ateliers d'Ethnomusicologie de Genève.

Appel à communication pour le colloque « Écritures en migration(s) - Histoires d'écrits, histoires d'exils ». Le colloque aura lieu les 11 et 12 mai 2012, sur le site de l'Université Paris 8 à Saint-Denis. La thématique générale du colloque s'inscrit dans une perspective transdisciplinaire correspondant à la fois aux problématiques de l'écrit et à celles de la migration. Cette transversalité disciplinaire permettra d'accueillir des travaux en sciences de l'éducation, histoire, géographie, sociologie, anthropologie de l'écriture, sociolinguistique ou sciences politiques, etc. La date limite de réception des propositions de communication (en 3.000 signes) est le 20 novembre 2011. Celles-ci doivent être envoyées à l'adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

10 /10//2011, Claire Ducournau

Source : Calenda

Le Premier ministre britannique a annoncé lundi son intention de ramener l'immigration à quelques dizaines de milliers de personnes par an, dans un discours sans compromis qui ne manquera pas de séduire l'aile droite du Parti conservateur.

 

La Grande-Bretagne veut attirer "les plus brillants et les meilleurs" et compte bien en finir avec les mariages blancs et autres visas d'études frauduleux, a déclaré David Cameron, s'adressant à des chefs d'entreprise.

 

"L'immigration excessive apporte également son lot de pressions (...); pressions sur nos écoles, sur le logement et la santé", a-t-il ajouté, souhaitant que les nouveaux venus ne dépendent pas des services sociaux.

 

Le Parti conservateur veut ramener l'immigration, qui représente actuellement 200.000 arrivées par an en provenance de pays n'appartenant pas à l'Union européenne, à quelques dizaines de milliers de personnes, mais son programme en la matière est source de tensions avec ses partenaires libéraux démocrates.

 

"Ensemble, nous allons reprendre possession de nos frontières et renvoyer les immigrés clandestins chez eux", a promis le Premier ministre, invitant les Britanniques à signaler les cas suspects.

 

"Nous allons réfléchir à de nouvelles mesures pour garantir l'indépendance financière, réduire les promesses d'aide aux familles et aux amis et voir si une caution financière est nécessaire dans certains cas."

 

"Nous réfléchissons par ailleurs aux moyens de lutter contre l'exploitation abusive du système, pour garantir que les familles des migrants qui viennent ici ont une véritable relation avec leur partenaire", a poursuivi David Cameron, évoquant le cas d'un Pakistanais ayant obtenu un visa après son mariage avec une femme installée en Grande-Bretagne.

 

"Il a obtenu un permis de séjour illimité, puis a immédiatement divorcé (...) Il a regagné le Pakistan, s'est remarié et à demandé un permis de séjour pour sa nouvelle épouse.

 

"On ne peut tout simplement pas tolérer des excès de ce genre. Nous allons donc faire attendre les migrants plus longtemps, pour qu'ils démontrent qu'ils ont une véritable relation avant de pouvoir s'installer", a expliqué le chef du gouvernement, ajoutant que le mariage blanc deviendrait un délit.

 

10/10/2011, Keith Weir, Jean-Philippe Lefief

 

Source : Le Nouvel Observateur/ Reuters

 

En attendant une norme européenne, la charte halal discutée au CFCM

 

A l’approche de la réunion européenne sur la norme halal en novembre prochain, l’AFNOR multiplie les consultations et les réunions de discussions sur le sujet avec les acteurs français du marché halal. Industriels, syndicats de l’agro-alimentaire, représentants de l’Etat et musulmans… tous se penchent sur la faisabilité d’une norme française et européenne. Sans succès, semble-t-il, pour le moment. En parallèle, le CFCM, qui se déclare « intransigeant » sur le respect des prescriptions islamiques, planche à nouveau sur sa charte halal.

 

La réunion européenne sur la norme halal, qui se tiendra vers le 22 novembre prochain, approche. Quid de la position française ?
Le groupe de réflexion, animé depuis 2008 par l’Agence française de normalisation (AFNOR) et qui réunit notamment des représentants de l'État, des industriels, des syndicats de l’industrie agro-alimentaire ainsi que des représentants du culte musulman – dont le Conseil français du culte musulman (CFCM) et les grandes mosquées de Paris, Evry et Lyon* - a pour objectif d’étudier la faisabilité de création d'une norme sur les produits halal au niveau européen. Cependant, les positions françaises sont loin d’être définies selon l’AFNOR, à l’issue de sa réunion de rentrée lundi 3 octobre.

 

L’Agence, qui dit « veiller au principe de consensus » sans intervenir « dans le cours des discussions », nous affirme que la décision du groupe de réflexion au Comité Européen de Normalisation (CEN), qui centralisera prochainement les avis de plusieurs pays européens comme la Croatie, la Suède, les Pays-Bas, la Bosnie ou encore la Turquie, ne serait toujours pas déterminée. « Les semaines à venir permettront de poser la question de manière formelle et d’avoir une réponse définitive à donner au groupe européen », explique un responsable de la communication d’AFNOR, qui fait face à « une obligation de confidentialité » sur les points déjà abordées et à aborder par le groupe français.

 

Afin de taire toute polémique, on nous dira simplement que les acteurs ont « bel et bien tenu compte du consommateur final et de son besoin de transparence et de contrôle des produits » et qu’ils sont unanimement d’accord pour que le contrôle de la production soit obligatoirement intégré si une norme devait être élaborée.

 

« Comme pour l’ensemble de ses travaux, AFNOR veille à préserver la confidentialité des débats, permettant ainsi aux participants d'échanger librement sans crainte de voir leurs propos divulgués publiquement. Extraits de leur contexte, ces propos peuvent engendrer des incompréhensions et des interprétations préjudiciables au bon déroulement des travaux », affirme-t-on simplement dans un communiqué à Saphirnews.

 

Un rapport européen commun fin 2011

 

L'Autriche, qui souhaite faire de sa propre norme halal un standard européen, est à l'initiative de cette réflexion européenne. Mais plusieurs acteurs du marché halal en France ont fait signifier leur refus au CEN d’avaliser cette norme, estimant qu’elle n’est pas très « halal » en raison notamment de l’intégration de l’étourdissement préalable dans le processus d’abattage rituel.
Le pays aura tout de même la responsabilité de remettre le rapport d'étude de faisabilité du projet au CEN en fin d'année 2011. Suite à la remise du rapport, et dans le cas où il valide le principe d'initier un tel projet, le Bureau Technique du Comité demandera à ses membres de voter pour ou contre la constitution d’un comité technique de normalisation européen du halal.

 

Le CFCM « intransigeant » sur la définition du halal

 

« Les discussions avec l’AFNOR ont permis de rapprocher nos points de vue avec les industriels. Elles nous ont permis de leur exprimer nos inquiétudes et nos attentes mais aussi de comprendre et d’écouter leurs exigences et les contraintes économiques auxquelles ils sont confrontés », nous fait part Mohammed Moussaoui, le président du CFCM. Toutefois, « le CFCM sera intransigeant sur le respect des prescriptions islamiques et de la licéité du halal et de l’abattage rituel. Nous refuserons toute norme qui intégrera l’étourdissement préalable ou l’absence de contrôle. »

 

En attendant de connaître la position des autres groupes de réflexion sur la faisabilité d’une norme européenne, le CFCM reprend son travail autour de sa charte halal après l’avoir un temps remisé au placard lors des élections du CFCM. Il espère bien la faire voter « dès que possible » par toutes les fédérations musulmanes. L’espoir également qu’elle devienne « un référentiel » que devrait considérer sérieusement l’AFNOR.

 

10/10/2011, Hanan Ben Rhouma

 

Source :  ;Saphir News

 

 

David Cameron décidé à limiter l'immigration en Grande-Bretagne

Étudiants étrangers non grata en France : la circulaire Guéant pourrait être « corrigée » mardi. Aux critiques des directeurs d'écoles ou de chefs d'entreprise se joignent maintenant celles de plusieurs membre du gouvernement.

Depuis quelques semaines, comme nous le relations, c'est un « non » quasi systématique aux étudiants demandant un changement de statut pour une première expérience professionnelle en France : c'est la conséquence de la circulaire du 31 mai (en PDF,). Objectif pour les co-signataires (le duo Guéant-Bertrand) : réduire l'immigration professionnelle. D'où la diminution, en juillet, de près de la moitié des métiers en tension pour les ressortissants non-communautaires.

« On arrivera pas à remplacer ces gens-là »

Malgré les années passées en France, des diplômes prestigieux, des promesses d'embauches, des centaines d'étudiants ont quelques semaines pour quitter le pays. Pour certaines entreprises comme le cabinet de conseil Solucom dont neuf de leur salariés ont reçu un avis négatif, la circulaire est inadaptée :

« On sait que l'on n'arrivera pas à remplacer ces gens-là. »

L'enseignement supérieur a aussi fait part de ses inquiétudes. Pour Louis Vogel, président de la Conférence des présidents d'université, la circulaire est « très grave ». Elle peut aussi détruire les conventions passées avec les universités étrangères. Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles, a aussi exprimé ses craintes dans un courrier adressé à M. Guéant.

Les critiques fusent : l'Unef « exige le retrait » de la circulaire, tout comme le Collectif du 31 mai, qui regroupent des étudiants. Ou le PS qui fait remarquer, dans un communiqué :

« Après les avoir formés, refuser à ces diplômés la possibilité de faire profiter notre pays de leurs talents est proprement aberrant. »

Durcissement (aussi) des conditions financières

Outre la circulaire du 31 mai, les étudiants étrangers sont également visés par un décret daté du 6 septembre. Ce-dernier exige des ressources financières plus importantes pour bénéficier d'un titre de séjour. Concrètement, l'étudiant doit attester qu'il dispose de 5 500 euros sur son compte, soit 1500 euros de plus qu'en 2010, selon l'Unef qui dénonce « une véritable sélection sociale dans l'accès au titre de séjour ».

La majorité pas d'accord

Même dans le gouvernement, la méthode Guéant (qui veut réduire par tous les moyens l'immigration légale de 200 000 à 180 000 personnes par an) fait grincer des dents.

Valérie Pécresse, sollicitée par les étudiants d'HEC, a (discrètement) glissé un courrier à son collègue de l'Intérieur, rapporte La Tribune. Pour la ministre du Budget, ces étudiants « représentent des atouts importants pour les entreprises qui souhaitent les recruter et donc pour notre pays ». Elle alerte :

« Si une telle situation devait perdurer, elle ne serait pas non plus sans conséquence sur l'attrait de nos grandes écoles et de nos universités à l'étranger. »

En mai, quelques jours avant la circulaire (cohérence oblige), la ministre avait annoncé sa volonté de recruter d'avantages d'étudiants étrangers en master et doctorat. Alors que beaucoup « n'inscrivent pas leur mobilité dans un véritable projet d'études et d'insertion professionnelle ».

Guéant devra revoir sa copie

Plusieurs parlementaires UMP, sous la houlette du député de la Marne Arnaud Robinet, ont également interpellé le ministère de l'Intérieur. Claude Guéant avait pourtant réaffirmé ses positions lors d'une réunion avec les préfets le 29 septembre :

« J'attire en revanche votre attention sur un sujet pour lequel les résultats ne sont pas satisfaisants : les changements de statut, qui permettent à un étudiant étranger, parfois abusivement, d'obtenir un titre de séjour de travail. Vous savez qu'il s'agit d'une source importante de l'immigration professionnelle. Xavier Bertrand et moi-même vous avons demandé que le nombre de ces changements de statut diminue. Or, la baisse du nombre des changements de statut est insuffisante. Cela doit changer. »

Il devrait revenir en arrière. Laurent Wauquiez, interviewé dans Le Monde daté du 7 octobre, tente le dialogue pour calmer la polémique. Pour le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, la circulaire n'est pas (officiellement) un raté. Il prend des pincettes :

« Le problème vient de son application, qui a pu être trop rigide. »

Le ministre relativise aussi ses conséquences :

« N'oubliez pas que l'on ne parle que de 200 étudiants et que cela a duré seulement quelques semaines. »

A un écart près, note le Collectif du 31 mai : il concerne bien plus de personnes. En 2010, ils étaient près de 6000 à avoir obtenu un changement de statut.

De nouvelles directives

Pour que le texte ne soit pas « surinterprété comme il l'a été », de nouvelles « directives » devraient être donné aux préfets. Selon Laurent Wauquiez, les deux ministres co-signataires de la circulaire « sont en phase avec cette idée ».

Mardi, Laurent Wauquiez doit recevoir au ministère de l'Enseignement supérieur les représentants des grandes écoles et des universités. Le collectif du 31 mai n'est pas inscrit dans la liste des invités : dans un courrier, les étudiants ont demandé à être de la partie.

10/10/2011

Source : Rue 89

L’arrivée d’immigrants constitue une menace pour la culture québécoise. C’est du moins l’avis de 42 % des Québécois, selon une vaste enquête d’Hebdos Québec et de Léger Marketing dont les résultats ont été dévoilés lundi.

Intitulée «Découvrez le vrai visage du Québec», l’enquête, qui a été menée auprès de 29 000 personnes de 150 localités différentes, vise à brosser un portrait de la tolérance des Québécois, notamment à l’égard des immigrants.

L’enquête montre que les Québécois sont plus nombreux à percevoir l’arrivée d’immigrants d’origines ethniques et culturelles différentes comme une menace pour notre culture (à 42 %) que comme un enrichissement (39 %).

Les résultats permettent également d’illustrer que l’immigration est perçue différemment d’une ville à l’autre. C’est à Sainte-Agathe-des-Monts/Val-David que les répondants sont le plus nombreux à considérer l’immigration comme une menace, à 60 %. À l’opposé, ils sont à peine 8 % dans la ville de Mont-Royal.

Parmi les répondants qui sont d’avis que l’arrivée d’immigrants constitue un enrichissement pour la culture québécoise, les résidants de l’arrondissement Outremont à Montréal et de la ville de Mont-Royal arrivent en tête de liste, avec 65 %. C’est à Sainte-Anne-des-Monts que ce résultat est le plus faible, à 18 %.

Sur la question des unions interculturelles, près d’un Québécois sur deux (47 %) assure qu’il serait heureux si son enfant lui annonçait son mariage avec une personne d’une origine ethnique différente de la sienne, contre 44 % qui affirment qu’un tel choix les dérangerait.

La marge d’erreur de ce sondage en ligne est de 0,58 % à l’échelle provinciale, 19 fois sur 20, et de 6,9 % à l’échelle locale, également 19 fois sur 20.

10/10/2011

Source : Canoë

La première chose que l'on remarque lorsque l'on croise Brahim Takioullah, ce ne sont pas ses pieds, mais plutôt sa taille hors du commun. Il mesure 2,46 mètres. Pourtant, ce sont peut-être ses pieds qui le rendront célèbre, puisqu'ils sont les plus grands du monde.

Les juges du livre Guinness des records sont venus en France pour constater et confirmer ce qu'il pressentait. Ses pieds sont les plus longs du monde: 38,1 cm pour le gauche, 37,5 cm pour le pied droit.

Ce jeune Marocain de 29 ans, qui vit en banlieue parisienne, reste aimable lorsqu'il déambule dans les rues de Paris et qu'il suscite la curiosité des passants. "Etes-vous l'homme le plus grand du monde ?", lui demande-t-on régulièrement.

Pourtant, tout est si compliqué. Il a des difficultés à se tenir debout correctement dans le petit appartement qu'il habite avec sa mère, doit se plier pour entrer dans un taxi ou prendre le métro.

Personne ne s'était vraiment préoccupé de son immense taille jusqu'à ses 18 ans, lorsqu'un médecin scolaire lui prescrivit des examens sanguins. "On a diagnostiqué que c'était une maladie très rare qui s'appelle l'acromégalie", a-t-il raconté à l'AFP.

Brahim souffre d'une tumeur bénigne de l'hypophyse qui, ainsi, secrète un excès d'hormones de croissance. Ces affections ne peuvent être traitées que par la chirurgie.

Une fois ses études universitaires de géographie achevées, il était si grand qu'il se rapprochait par la taille du Turc Sultan Kosen, 2,51 mètres, qui détient le record du monde. Brahim continue de grandir, mais à un rythme beaucoup plus faible et ne devrait pas atteindre les 2,51 mètres.

Il a contacté lui-même le livre Guinness, et dit qu'il est fier que l'immensité de ses pieds soit reconnue, même si la vie quotidienne est toujours très compliquée.

"J'ai beaucoup de difficultés pour trouver des chaussures, je dois les faire faire sur mesure. Mais c'est très cher", explique-t-il. Il rend régulièrement visite à un orthopédiste, qui lui a fabriqué des chaussures pointure 58.

Pour ce spécialiste, Jérôme Liegeon, fabriquer des chaussures de cette taille n'est pas une mince affaire. "Vous pensez bien que quand il y a un pied très très grand, la machine pour façonner ses formes, n'a pas forcément suffisamment de recul. Donc, il a fallu travailler sur le bout de la machine", a-t-il indiqué.

Brahim a été opéré une première fois au Maroc. Mais l'intervention n'a pas été suffisante pour réduire complètement la tumeur. Brahim espère que la renommée qu'apportera son record pourra l'aider à trouver les soins dont il a besoin.

"Ce record va être connu partout dans le monde, et des experts spécialistes se feront peut-être connaître pour l'aider", a souligné Craig Glenday, du livre Guinness des records.

8/10/2011

Source :  Aufait/AFP

Publiée fin mai, une circulaire cosignée des ministères du Travail et de l’Intérieur invite les préfets à plus de rigueur pour accorder le changement de statut aux étudiants étrangers, hors Union européenne, les nouvelles dispositions donnent une interprétation stricte d’un texte de 2006 qui fixe les conditions dans lesquelles un étudiant entré en France pour y faire des études peut, lorsqu’il a décroché son diplôme, obtenir un contrat de travail avec une entreprise.

Désormais, l’administration est tenue de vérifier qu’il s’agit d’un métier « en tension » et qu’aucun Français ne s’est présenté.

Ils sont déjà plusieurs centaines à faire les frais de cette nouvelle politique. En juillet Joanna, Américaine de 24 ans, a brillamment achevé son master 2 à Sciences Po Paris et décroché, en août, un contrat de travail dans une grande entreprise de vente par correspondance. La surprise est de taille lorsqu’en septembre elle dépose son dossier en préfecture : la procédure ayant changé durant l’été, on lui dit qu’elle aurait dû faire sa demande un mois avant l’expiration de son visa étudiant. Résultat : elle perd son CDI et ne peut espérer qu’un statut de stagiaire. Joanna avait fait le choix de la France. Aujourd’hui elle envisage de partir en Suisse qui l’accueille à bras ouverts.

« Tout est fait pour nous dissuader »

Fatma Chouaieb attend une réponse depuis plus d’un mois. Cette jeune Tunisienne de 24 ans, sortie d’HEC en juin dernier, a reçu une promesse d’embauche d’un grand cabinet d’audit. Elle est aussi devenue porte-parole du Collectif du 31 mai qui rassemble des étudiants étrangers diplômés mais également des Français venus apporter leur soutien. « Tout, dit-elle, est fait pour nous dissuader. Certains attendent une réponse depuis cinq mois. Nous ne pouvons pas donner de garanties à nos employeurs. Notre crainte est qu’ils finissent par se lasser ».

Le Collectif du 31 Mai, né sur Facebook, revendique plus de 3 000 membres. Le 3 octobre dernier, il a réclamé le retrait de la circulaire Guéant/Bertrand. Et ne se satisfait pas de l’avancée de Laurent Wauquiez. Le ministre de l’enseignement supérieur vient d’annoncer que l’application de la circulaire visant à limiter l’immigration professionnelle serait corrigée. Il devrait également recevoir la semaine prochaine certaines des grandes écoles et des universités qui l’ont saisi sur des cas précis.

Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles, également patron de l’Essec, s’est récemment inquiété des conséquences de cette circulaire auprès de Claude Guéant. « Ces jeunes ne prennent pas l’emploi des Français, plaide-t-il. D’abord parce qu’ils sont souvent embauchés par les entreprises françaises qui souhaitent profiter de leur double attache pour développer des relations commerciales avec leur pays d’origine. Ensuite, parce que, par leur activité, ces gens talentueux créeront de l’emploi en France ».

Les 14 métiers en tension sont : cadre de l’audit et du contrôle comptable ; conduite d’équipement de fabrication de l’ameublement et du bois ; conception et dessin produits mécaniques ; inspection de conformité ; dessin BTP ; marchandisage ; ingénieur production et exploitation des systèmes d’information ; conduite d’équipement de transformation du verre ; téléconseil et télévente ; pilotage d’unité élémentaire de production mécanique ; conception et dessin de produits électriques et électroniques ; conduite d’équipement de production chimique et pharmaceutique ; intervention technique en ameublement et bois.

9/11/2011, Christine Morandi

Source : Le progrès.fr

Les enfants des Marocains qui sont venus s’installer en France pour travailler connaissent mal l’histoire migratoire car leur famille, depuis toujours, et l’école, jusqu’à récemment, gardent le silence. Ce qu’ils en connaissent, ils l’ont appris par eux même.

Aujourd’hui, « les enfants d’immigrés connaissent très mal et très peu l’histoire migratoire de leur famille quelque soit le pays d’origine de leurs parents ou les raisons de la migration », résume David Lepautre. En 2005, et enseignant chercheur en histoire a coréalisé une enquête auprès de 80 élèves de 14 à 20 ans, enfants d’immigrés, en France : « Souvenirs de familles immigrées » (ed. Odile Jacob).

Ce qu’il constate aujourd’hui était déjà valable il y a plus de 20 ans. « Mes parents ne m’ont rien raconté du tout. Je savais qu’ils étaient venus pour le travail et c’est tout », témoigne Jamila, 33 ans, née en France de parents marocains. « Pour moi et pour mes amis de ma génération, les parents ne parlaient pas du tout de l’histoire de l’immigration », continue Hanane, 33 ans, née au Maroc et arrivée à 6 ans, en France, dans le cadre de l’immigration de travail de sa famille.

Oublier le passé

« Le projet migratoire est un projet de rupture : ce qui appartient au pays d’origine est mis de côté », explique Daniel Lepautre. Au contraire, Hanane estime « que pour la première génération à avoir émigré, ce n’était que temporaire. Il y a longtemps eu le mythe du retour ». Parler du Maroc au passé était alors absurde puisque l’installation en France n’était que temporaire.

Pour Fatima A., 32 ans, née au Maroc et arrivée en France quelques mois plus tard, si ses parents se sont tus c’est probablement « pour ne pas noircir le tableau ». « Ce devait être très douloureux, ils n’avaient surement pas envie de partager ça avec leurs enfants », continue Hanane. Jamila sait que ses parents viennent de la campagne. « Ils sont analphabètes, ils n’avaient pas conscience du mouvement de masse auquel ils participaient », estime-t-elle. A l’école, les enfants des Marocains de la première vague migratoire n’ont souvent rien appris sur le parcours de leurs parents puisque l’histoire de l’immigration n’a intégré les programmes qu’en 2006.

Démarche personnelle

Aujourd’hui, ils ont, comme tous les enfants scolarisés, une vision simpliste voire caricaturale de la colonisation et de l’immigration et ne font aucun lien entre elles. Toutefois, « les élèves qui ont un lien avec l’immigration postcoloniale sont plus nombreux à prendre en compte l’ambivalence bienfaits/méfaits de la colonisation », note, Halima Aït Mehdi, attachée de recherche en histoire à l’université de Picardie. Selon elle, c’est une façon de prendre en compte les deux héritages.

A l’adolescence ou au début de l’âge adulte, parfois confrontés à l’image négative que la société leur renvoyait, certains enfants de Marocains immigrés se sont interrogés sur leur histoire familiale. « J’ai commencé à réellement en parler à l’adolescence. Dans mon collège, il y avait d’autres enfants d’immigrés, on a commencé à se raconter nos vies », explique Fatima A. « En grandissant, je me suis progressivement intéressée au Maroc », se rappelle Hanane. « Je me souviens avoir vu le reportage « Mémoire d’immigrés » de Yamina Benguigui : ce fut le début de ma prise de conscience », raconte Jamila.

9/10/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Le réalisateur de "Vol spécial" et de "La Forteresse", a pris pour un jour les rênes du quotidien "Le Courrier", édité à Genève. Il est ainsi devenu rédacteur en chef pour l’édition spéciale du 8 octobre qui fait la part belle aux immigrés. Fernand Melgar, qui porte dans son dernier film un regard critique sur la politique suisse de renvoi musclé des sans-papiers, a piloté cette édition spéciale et en a signé l’éditorial.

A cette occasion, le réalisateur romand a demandé à l’équipe de rédaction du Courrier de creuser une idée simple: "Et si l’immigration, celle des étrangers qui viennent chez nous, mais aussi celle des Suisses qui partent vers de nouveaux horizons, perpétuait encore la volonté fondatrice de notre pays de solidarité et d’ouverture sur le monde? "

Le quotidien de gauche présente ainsi des portraits croisés d’immigrés suisses à l’étranger et d’immigrés étrangers en Suisse. …

9/10/2011, Fernand Melgar

Source : Apic

Le gouvernement britannique envisage de mettre en œuvre un paquet de mesures pour durcir davantage les règles sur l’immigration, afin d’atteindre ses objectifs de porter à moins de 100.000, le nombre de migrants à l’horizon 2015.

La nouvelle série de propositions devrait être dévoilée dans quelques semaines par le gouvernement de coalition qui exposera dans le détail la façon dont il vise à faire baisser l'immigration des travailleurs hors UE.

Parmi ces nouvelles mesures «draconiennes» qui seront annoncées, une loi forçant les entreprises à révéler le nombre de travailleurs étrangers qu'elles emploient, selon le Daily Telegraph.

D’autres dispositions entreront en vigueur, notamment celles liées aux mariages blancs. La période exigée pour une personne mariée pour s’installer au Royaume-Uni afin de rejoindre son conjoint sera portée de deux à cinq ans, dans le nouveau règlement, selon la même source.

Il s’agit également de relever le salaire annuel pour les travailleurs hors UE qui veulent s’installer au Royaume-Uni, actuellement fixé à 20.000 livres Sterlings (22.000 euros). La plus radicale de ces propositions pourrait amener des entreprises à publier, pour la première fois, la nationalité de leurs employés.

Les Conservateurs espèrent reprendre l'initiative politique après leur conférence du parti ou ils ont été sévèrement critiqués sur ce volet. Un quota de 21.700 travailleurs migrants par an (hors UE) est autorisé à entrer au Royaume Uni d’ici 2015.

Par ailleurs, selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), 97.000 immigrés clandestins ont travaillé au Royaume-Uni pour une période inférieure à douze mois en 2009.

Le nombre d’immigrés entrés au Royaume-Uni qui était de 113.000 en 2004, a culminé à 208.000 en 2006 avec l’arrivée des nouveaux pays membres de l’UE comme la Pologne, la Lituanie, l'Estonie, Slovaquie, Slovénie, Hongrie, République tchèque et la Lettonie.

Des dizaines de milliers de travailleurs étrangers dont la présence est illégale en Grande Bretagne, prennent chaque année, des emplois à court terme, précise le dernier rapport de l’ONS soulignant l’ampleur du phénomène de l’immigration clandestine auquel fait face la Grande Bretagne.

Alp Mehmet, vice-président de Migrationwatch UK, a relevé «le manque de clarté et d’efficacité de la politique d’immigration du gouvernement qui laisse la porte ouverte aux clandestins». Selon lui, ces dernières statistiques montrent que la réalité en matière d’immigration du pays a été cachée par «la fumée et des miroirs».

Pour d’autres spécialistes, la politique de l’immigration a besoin de «recentrage». Le fond du problème, affirment-ils, est que la Grande Bretagne ne considère pas les travailleurs de l’UE comme des migrants alors qu’ils représentent l’écrasante majorité des immigrés entrés au Royaume Uni au cours des dernières années, profitant pleinement, ou «abusant» du système social tandis que l’essentiel de leur épargne est expédié vers le pays d’origine au détriment de l’économie britannique.

En revanche, le gouvernement ferme de plus en plus les portes aux travailleurs issus de pays hors UE - qui sont minoritaires par rapport a ceux des pays de l’Est - bénéficiant difficilement des prestations sociales et qui dans la majorité des cas, contribuent a l’économie en investissant dans des petits projets,notent les analystes appelant le gouvernement a une meilleure approche de la question.

09/10/2011

Source: L”Expression

Préoccupée par les disparités importantes en Europe sur la manière dont sont traités les enfants migrants sans-papiers, l’APCE a recommandé aujourd’hui aux Etats membres de mettre en place une base législative solide et de mettre en œuvre les lois dans la pratique, afin de garantir aux enfants sans-papiers le droit à l’éducation, aux soins de santé et au logement. Suivant les conclusions du rapporteur Pedro Agramunt (Espagne, PPE/DC), l’Assemblée a aussi demandé aux Etats membres de s’abstenir de placer ces enfants en rétention et de lutter contre leur exploitation par le travail.

L’Assemblée a également recommandé au Comité des Ministres d’inviter ses comités intergouvernementaux à élaborer des lignes directrices et des exemples de bonnes pratiques sur les moyens de garantir aux enfants sans-papiers le droit à l’éducation et aux soins de santé.

07.10.2011

Source : Site du Conseil de l’Europe

L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a rendu public, le 30 septembre, un rapport sur l’état des discriminations contre les musulmans, les juifs et les Roms en France. L’organisation, qui souhaite faire de la politique de lutte contre les discriminations une priorité, a pourtant réussi à bâcler son rapport. Explications.

A l’issue de la visite en France, fin juin, de l'Ambassadeur Adil Akhmetov, représentant Spécial de la Présidence de l'OSCE sur l'intolérance et la discrimination envers les musulmans, on attendait le rapport sur l’islamophobie  avec impatience.

Il a finalement été publié le 30 septembre. Les principales conclusions retenues par l’Ambassadeur sont que les Arabes – ou ceux qui paraissent l’être - sont indistinctement perçus comme des musulmans, eux-mêmes pressentis comme des menaces potentiels pour une partie de la population, et que les femmes musulmanes sont les plus sujettes aux actes anti-musulmans. Plus encore quand elles portent le voile puisque 40 % des incidents les concernent. « Pour la première fois en 2009, une ligne a été franchie lorsque le premier de ces incidents est devenu physique », indique le rapport.

Celui-ci relève également la proposition de loi interdisant aux mères voilées d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires sous couvert de « laïcité ». « Les responsables du ministère de l'Éducation devraient s'assurer que les autorités scolaires locales soient prudents dans la mise en œuvre des interdictions du voile afin de ne pas décourager ou empêcher la participation constructive des mères des élèves dans les activités scolaires », recommande l’OSCE. Les représentants politiques et les représentants de la loi doivent aussi être « prudents » face à la propagation des stéréotypes négatifs et les éviter, ajoute l’organisation.
Cependant, de la rencontre de l’Ambassadeur avec des représentants de la société civile musulmane, dont le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui a édité une enquête accablante sur la montée des actes anti-musulmans, aurait pu émerger un rapport plus fourni que ce qui nous est présenté. Le résultat en est plutôt maigre.

Les musulmans et l’extrême gauche, nouvelles sources de l’antisémitisme ?

En revanche, le rapport du Rabbin Andrew Baker, Représentant personnel du président en exercice de l'OSCE sur la lutte contre l’antisémitisme, qui a également fait une visite en France fin juin, est nettement plus garni et mieux ficelé. Sauf que certains constats portent à polémique.

Le rapport fait en effet savoir que depuis une décennie, « une augmentation spectaculaire des incidents antisémites (…) découlent principalement de la population arabe et musulmane du pays » et sont moins le fait de l'extrême droite. « L'échec du processus de paix au Moyen Orient et le début de la seconde Intifada, qui s’ajoutent une intense et large couverture médiatique négative d’Israël, a déclenché une vague d'attaques contre des cibles juives françaises, qui s'est poursuivi depuis plusieurs années », lit-on.

« Les dirigeants français de l'époque ont cherché à minimiser ou même à nier la nature antisémite de ces incidents. » Face à « l'ampleur et la gravité du problème », les juifs de France, qui ont « des liens étroits avec Israël » en sont arrivés à se demander, « pour la première fois depuis des décennies », s’il y avait « un avenir pour eux » sur le territoire, où se compte 4 à 6 millions de musulmans et 15 à 20 % de la population proche de « l’extrême gauche ». Car l’antisionisme de ces deux groupes, selon les représentants de la communauté juive cités par Andrew Baker, alimente l’antisémitisme. La « stigmatisation » d’Israël, à travers des pamphlets comme Indignez-vous, est devenue « une manière commune d'exprimer l'antisémitisme », ajoutent-ils.

Les antisionistes devenus antisémites

Pour en arriver à ces conclusions, la Licra ou encore le CRIF, qui avait fait annuler, en janvier dernier, une conférence de Stéphane Hessel à l'ENS ont bien été consultés. Bien que ces derniers reconnaissent « les efforts (…) pour développer des outils éducatifs afin de lutter contre le racisme et l'intolérance », ils « tournent court lorsque la source principale des incidents antisémites provient en grande partie d'une autre minorité qui est en soi victime de discrimination. » Pour appuyer cette analyse, on cite le cas « d’étudiants juifs harcelés par des camarades de classe musulmans et encouragés ensuite par les responsables de l’école d’être transférés » ailleurs « lorsqu’ils se plaignent ».

Ces constats sur les musulmans inquiètent les musulmans mêmes et décrédibilisent quelque peu le court rapport - ou disons plutôt les 20 lignes - de M. Akhmetov, présenté trois pages plus loin. A considérer les antisionistes comme des antisémites devient une rhétorique de plus en plus répandue mais surtout très dangereuse. L’OSCE, qui veut se battre contre les préjugés, en répand un sans même se rendre compte.  (Pour lire le rapport (en anglais) de l’OSCE sur les discriminations),

7 Octobre 2011, Hanan Ben Rhouma

Source : Saphir News

Le Sénat américain s'est excusé pour des lois discriminatoires ciblant les immigrés chinois adoptées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et un représentant de la communauté sino-américaine a indiqué que cela apportait un sentiment de "clôture" et de "justice" à sa communauté.

Le Sénat a adopté la résolution à l'unanimité jeudi soir. Il a reconnu les contributions faites par les immigrés chinois à la croissance économique américaine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, et a rappelé les injustices, dont les lois d'exclusion des Chinois, commises envers la communauté chinoise.

Les lois d'exclusion des Chinois, qui furent adoptées par le Congrès entre 1870 et 1904, étaient des lois explicitement discriminatoires à l'égard des personnes d'origine chinoise. En 1882, le Congrès a adopté la Loi d'exclusion des Chinois, qui imposait un moratoire de 10 ans sur l'immigration et la naturalisation des ressortissants chinois. La loi a ensuite été étendue à plusieurs reprises pour toucher toutes les personnes d'origine chinoise, imposant à chaque fois des restrictions plus sévères en matière d'immigration et de naturalisation.

La résolution, présentée par les sénateurs Dianne Feinstein, Scott Brown et d'autres, reconnaît que les lois contre les Chinois sont incompatibles avec le principe figurant dans la Déclaration d'indépendance selon lequel tous les êtres humains naissent égaux, et avec l'esprit de la Constitution des Etats-Unis. La résolution "regrette profondément" l'adoption de ces lois et les torts commis à l'égard des Chinois et des citoyens américains d'origine chinoise qui ont souffert de ces lois discriminatoires, et s'est engagée à préserver les mêmes droits civils et les protections constitutionnelles pour les Chinois et les autres personnes d'origine asiatique vivant aux Etats-Unis.

La résolution "ne peut pas effacer le mal causé par les discriminations passées contre les immigrés chinois, mais il est important que nous reconnaissions les torts qui ont été commis il y a de nombreuses années", a déclaré le sénateur Brown dans un communiqué.

Mme Feinstein a dit vendredi qu'elle souhaitait que la résolution puisse "éclairer ceux qui pourraient ne pas connaître ce chapitre regrettable" de l'histoire des Etats-Unis.

Haipei Shue, un partisan de la résolution, a dit à Xinhua vendredi qu'il souhaitait que la version de la résolution présentée à la Chambre des représentants par les députés Judy Chu, Judy Biggert, Mike Coffman et d'autres, puisse être adoptée d'ici mai 2012.

2011-10-08

Source : Radio Chine internationale

L'administration Obama a fait vendredi appel d'une loi des plus strictes contre l'immigration, promulguée fin septembre en Alabama (sud), estimant qu'elle allait aggraver au quotidien la discrimination envers les immigrés en situation régulière.

Dans son recours devant la cour d'appel du 11e circuit à Atlanta, le ministère de la Justice demande d'annuler la loi et d'en suspendre l'application dans l'attente de sa décision.

Le texte, déjà en application, transforme en délit le fait de travailler sans papiers et prévoit notamment le contrôle du statut migratoire des enfants dans les écoles.

"Il est très vraisemblable que ce projet radical expose les personnes en situation régulière aux Etats-Unis, y compris les enfants, à de nouvelles difficultés dans leurs relations courantes avec des personnes privées et avec l'Etat", souligne le gouvernement dans cette plainte.

La loi "crée une panoplie de nouvelles infractions qui, entre autres, transforment en délit l'échec d'un étranger à se conformer aux exigences fédérales d'immatriculation (...), les tentatives d'un étranger de rechercher ou d'exercer un emploi et les tentatives d'un étranger (...) de communiquer avec le gouvernement", ajoute la plainte.

Le ministère ajoute que ces mesures "empiètent sur l'autorité exclusive du gouvernement fédéral en matière d'immigration".

Tony West, ministre adjoint de la Justice, estime, dans le document, que cette loi "incite à la discrimination" contre les citoyens étrangers, y compris en situation régulière, en interdisant à un propriétaire de louer un logement à un étranger en situation irrégulière.
En Alabama, où le gouverneur républicain Robert Bentley a qualifié la loi de "victoire pour l'Alabama", la police est désormais autorisée à procéder à des contrôles d'identité aléatoire, à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, à placer en garde à vue un clandestin sans possibilité de caution.

Des responsables religieux, des associations de défense des étrangers et des droits civils ont formé des recours.

Après l'Arizona, c'est la seconde fois que le gouvernement Obama essaye de bloquer la loi migratoire d'un Etat, estimant que ces dispositions sont inconstitutionnelles. Certains articles de lois migratoires ont été également retoqués dans l'Utah (ouest) et en Géorgie (sud).

Barack Obama est partisan d'une solution fédérale, en renforçant les frontières tout en permettant aux clandestins d'accéder sous condition à la nationalité américaine.

07/10/2011

Source : AFPF

Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé à fin août dernier un excédent de plus de 33,18 milliards de dirhams (MMDH) contre 29,1 MMDH une année auparavant, selon l'Office des Changes.

Les recettes au titre des services, qui portent sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, ont atteint près de 74,5 MMDH contre 69,5 MMDH, soit une hausse de 7,2 pc, alors que les dépenses se sont élevées à 41,3 MMDH contre 40,4 MMDH (+ 2,4 pc), indique l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.

Les recettes voyages se sont chiffrées à 40,2 MMDH à fin août dernier contre 37,7 MMDH pendant la même période de l'année précédente, s'inscrivant en hausse de 6,5 pc.

Pour leur part, les dépenses voyages se sont inscrites en baisse de 1,2 pc (6,4 MMDH contre 6,5 MMDH), précise le rapport, faisant ainsi ressortir un excédent de 33,8 MMDH de la balance voyages, en amélioration de 8,1 pc.

Les recettes générées par les services de transport, de communication et de centres d'appel se sont situées respectivement autour de 13,6 MMDH (+9,7 pc), 3,7 MMDH (+2,9 pc), 2,8 MMDH (+3,2 pc).

Pour ce qui est des recettes MRE, elles se sont établies à 38,8 MMDH durant les huit premiers mois de 2011 contre 36 MMDH un an auparavant, en progression de 7,8 pc, note la même source.

Par ailleurs, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont chiffrées à 14,8 MMDH à fin août 2011 contre 16,2 MMDH une année auparavant, en recul de 8,3 pc.

La répartition des recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers, par nature d'opération, demeure prédominée par les investissements directs avec 82,4 pc du total des recettes, suivis des investissements de portefeuille (10,2 pc) et des prêts privés étrangers (7,4 pc).

7/10/2011

Source : MAP

Longtemps pays d'émigration, les succès économiques de la Pologne la transforment en terre d'accueil. Derrière le duel électoral de ce dimanche entre les deux grands partis, se cache le débat autour de l'avenir de l'identité polonaise

Quelques jours avant le scrutin des législatives du 9 octobre, Jaroslaw Kaczynski, leader du parti nationaliste et conservateur Droit et Justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS) a publié un livre au titre évocateur, «La Pologne de nos rêves». Il y développe sa pensée et en particulier son opinion sur l'Allemagne de la chancelière Angela Merkel. Il n'y va pas de main morte. Il considère qu'elle cherche «la soumission de la Pologne».

Ancien Premier ministre et frère du défunt président Lech Kaczynski, il est connu pour son euroscepticisme et sa vision extrêmement conservatrice de la société polonaise. A ses yeux, elle se doit d'être catholique et uniforme. Après 25 ans de réformes libérales, le pays est pourtant en pleine mutation.

Pour l'historien Paweł Machcewicz, «l'idéologie du PiS est une réaction à ce processus de modernisation de l'identité polonaise et qui cherche à défendre les symboles les plus évidents qui sont basés sur les luttes nationales contre les Russes, les Allemands et les communistes. Le conflit entre le PiS et PO (ndla: Plateforme Civique, le parti du Premier ministre, Donald Tusk, de centre droit) peut être interprété comme un clash entre une vision traditionaliste et une approche plus pragmatique qui cherche le rapprochement et la coopération avec l'Europe».

Dans le contexte de la campagne électorale, ce coup d'éclat de Kaczynski, largement relayé dans la presse nationale, est encore rentable auprès d'une partie de l'électorat. Kaja Skowronska, doctorante au CERI-Sciences Po, écrit que «le clivage oppose ceux qui voient l'évolution actuelle de la société polonaise comme une opportunité à ceux qui la considèrent comme une menace ». D'où le repli sur les valeurs traditionnelles, celles qui sont censées avoir fait la grandeur de la Pologne. Et le poids du parti de Kaczynski, le deuxième du pays, crédité d'environ 20% des voix.

Retour du régionalisme

Pourtant, l'Histoire chaotique de cette partie de l'Europe a malmené le concept d'identité. Ce n'est qu'en 1945 que pour la première fois les Polonais ont été regroupés au sein d'un État ethniquement quasi-uniforme. Dans la Pologne des années 30, ils ne représentaient qu'entre 65 et 70% de la population.

Alors qu'en France la notion de nation se confond avec celle de citoyenneté, en Pologne, elle s'entrechoque avec celle de peuple. Sur la carte d'identité polonaise de l'époque d'entre deux guerres, il était inscrit «citoyen» de la République mais la nationalité pouvait varier d'une personne à une autre: ukrainienne, biélorusse, lituanienne, etc. Et encore aujourd'hui, des minorités polonaises vivent en dehors des frontières de l'État, comme en Lituanie ou en Biélorussie où elles représentent entre 5 et 10% de la population. La défense de leur culture est parfois l'objet de disputes diplomatiques.

Des identités régionales existent aussi en parallèle. Par exemple, le Premier ministre sortant, Donald Tusk est originaire de la minorité des cachoubesqui vit au nord du pays dans la région autour de Gdansk. Durant l'époque communiste, les impératifs d'égalité et d'uniformité du régime ont poussé à les combattre, à les nier.

Aujourd'hui elles revivent petit à petit. En particulier en Silésie, région habitée par de nombreux Allemands jusqu'en 1945, date de leur expulsion vers l'intérieur des nouvelles frontières de l'Allemagne. En mars dernier, alors que certains habitants de Silésie demandaient la reconnaissance de la «citoyenneté silésienne», Jaroslaw Kaczynski les a comparé à des traitres, y voyant un sous marin allemand. Les réactions furent vives mais l'homme maintient le cap.

Responsable du think tank Instytut Obywatelski, proche du parti du Premier ministre, Jarosław Makowski considère que «le débat sur l'identité est virulent. Avec l'intégration européenne, elle change. Vous pouvez ainsi vous définir comme Silésien, Polonais et Européen, à la façon de poupées russes. La Pologne expérimente le concept moderne de la société et elle s'y habitue petit à petit. Avec les bons et les mauvais côtés».

Fin de l'homme blanc

Avec un développement économique qui fait pâlir bien des pays d'Europe de l'Ouest, les mutations qui attendent la société polonaise sont bien plus grandes que ces quelques revendications régionales. Un taux de croissance à 4% attire de plus en plus d'immigrés vers la Rzeczpospolita Polska.

Le phénomène reste encore marginal mais il n'est plus très difficile de trouver dans les grandes villes comme Varsovie ou Cracovie, des personnes d'origines d’Afrique du Nord, d’Asie et parfois d’Amérique du Sud. Symbole que les temps changent, en décembre dernier, le premier député noir a été élu à l'Assemblée nationale, la Sejm. John Godson, 40 ans est né au Nigéria et vit en Pologne depuis 1993.

Jarosław Makowski n'a remarqué «aucune réaction négative à cette élection, même en provenance de PiS. Quand il est apparu au Parlement, tout le monde en parlait. C'était comme pour un star ». Les conservateurs savaient qu'ils devaient être prudents car «après la victoire d'Obama, certains ont déclaré que c'était la fin de l'homme blanc».

Arrivée de l'Islam

A l'avenir, la Pologne pourra-t-elle faire l'impasse sur l'immigration? Sur l'expérience de l'altérité? Le taux de natalité du pays est dramatiquement bas. 1,35 enfant par femme, bien loin des 2,1 nécessaires pour le renouvellement des générations. Traditionnellement, ce sont les Polonais qui ont émigré. Que les rôles soient maintenant inversés posent les mêmes enjeux qu'aux sociétés espagnoles ou portugaises lors de développement économique des années 80, 90 et 2000.

Ce qui ne se fait pas sans accrocs. En mars 2010, les réactions ont été vives dans le pays lors de la construction d'une des premières mosquées du pays, à Varsovie, pour une communauté qui compterait dans tout le pays, 30.000 fidèles. Selon les sondages réalisés à l'époque, les Polonais sont divisés. 48% accepteraient une mosquée dans leur quartier, 42% affirment le contraire.

Premier journaliste noir

Cette expérience de l'altérité, Brian Scoot la connait bien. Originaire de Guyana, il est le «premier journaliste noir polonais».Arrivé en Pologne en 1985, il a acquis la nationalité en 1997. «Je n'ai pas abandonné pour autant ma nationalité guyanaise mais je suis aussi d'avoir heureux d'avoir obtenu la polonaise pour services rendus à la société».

Aujourd'hui père de deux «petits polonais», il reconnaît que les débuts furent difficiles. «Quand j'étais étudiant, avec d'autres amis “de couleur”, nous étions sans cesse visés aussi bien verbalement que physiquement. Le plus blessant était aussi l'attitude des institutions qui étaient censées être là pour nous protéger. Certains politiciens n'hésitaient pas à employer dans leurs discours des expressions du type “cette loi est faite pour les latinos ou les nègres”».

26 ans après, les choses ont-elles changé ?

«La Pologne tente encore de rattraper son retard en terme d'éthique morale et de normes modernes. Elle est un pays rempli de personnes intelligentes, mais en tant qu'entité collective, il y a encore du chemin à parcourir en particulier avec ce mélange malsain de rhétorique politique et religieuse». Ce qui n'empêche pas Brian Scott de se définir comme «vivant à l'intersection de deux cultures. Je ne suis peut-être pas Polonais mais je suis assurément un Guyanais cracovien».

8/10/2011,  Jean-Sébastien Lefebvre

Source : States.fr

La participation du Maroc au Festival " Madrid Sur ", dont la 16ème édition sera ouverte ce vendredi dans quatre localités au sud de la capitale espagnole, est un modèle de coopération culturelle réussie entre le Maroc et l'Espagne, souligne la co-directrice du festival, Angela Monleon.

"Nous travaillons depuis des années avec des partenaires marocains et le Festival +Madrid Sur+ constitue l'un des volets importants de la collaboration entre la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM), organisatrice du festival, et le Maroc ", a-t-elle précisé dans un entretien à la MAP.

Elle a rappelé que le Royaume est présent depuis des années au festival, soulignant que cette participation est le fruit d'un travail conjoint visant surtout à promouvoir la culture marocaine " riche et variée " auprès du public espagnol.

Mme Monleon a souligné, à ce propos, que la participation marocaine à l'actuelle édition du festival " permettra au public espagnol de mieux apprécier la richesse et la diversité de la culture marocaine grâce à des expressions artistiques aussi riche que différentes, comme celles du chanteur populaire Said Senhaji et du chorégraphe Taoufiq Izeddiou ".

Elle a, en, outre, mis en exergue la collaboration, pour la première fois, du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME) à l'organisation du Festival " Madrid Sur ".

Dans ce sens, le coordinateur pour le Maroc et le monde arabe du Festival " Madrid Sur ", Larbi El Harti, a souligné que cette première collaboration du genre du CCME au festival intervient dans la perspective de la mise en place d'une stratégie de travail conjointe avec le Fondation de l'IITM.

Evoquant la participation artistique marocaine à l'édition 2011 du festival, El Harti a relevé que la présence d'un chanteur de la musique chaâbi et d'un chorégraphe marocain de danse contemporaine à cet événement artistique s'inscrit dans le cadre du rayonnement et de la promotion de la culture marocaine à l'étranger, dans ses aspects aussi bien traditionnel que moderne.

Il a souligné, par ailleurs, l'importance de l'interaction culturelle entre le Maroc et l'Espagne et de toute réflexion conjointe, du point de vue esthétique et artistique, au sujet d'idées et de concepts à même de conduire vers une meilleure compréhension mutuelle.

La 16ème édition du Festival culturel international " Madrid Sur ", qui se poursuivra jusqu'au 30 octobre, offre 39 spectacles de théâtre, de musique et de danse, ainsi que des expositions, des ateliers et des séminaires, axés sur la thématique centrale " révolte du langage scénique ".

Le Maroc sera représenté à ce festival, organisé cette année en collaboration avec le CCME, par le danseur et chorégraphe Taoufiq Izeddiou, fondateur de la compagnie " Anania ", et le chanteur populaire Said Senhaji, qui se produiront les 14 et 16 octobre respectivement à Fuenlabrada et à Parla. Chorégraphe marocain formé en Europe, Taoufiq Izeddi, qui a acquis au fil du temps une notoriété sur le plan international grâce à un style unique de danse contemporaine, présentera au public du festival son spectacle intitulé " Danse nord ".

Le chanteur et compositeur marocain Said Senhaji, connu pour sa musique et son style appréciés par les Marocains aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, aura l'occasion de se produire pour la première fois en Espagne.

Au programme de la 16ème édition du Festival international " Madrid Sur ", figure aussi une séries de tables rondes sur le thème " crise économique, sociétés plurielles et nouvelles citoyenneté " qui seront organisées, le 25 octobre à Getafe, en collaboration avec le CCME et l'Université Juan Carlos III de Madrid.

Le Maroc a toujours été présent avec force lors du Festival international " Madrid Sur ", grâce à la participation d'artistes de renom comme Touria Jebrane, Tayeb Seddiki, Faouzi Bensaidi et Ilham Loulidi, ainsi que des troupes artistiques comme Darga, Hoba Hoba Spirit, 2Kfar et Darga.

Organisé avec l'appui notamment du ministère espagnol de la Culture, de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de la région autonome de Madrid, le festival s'inscrit aussi dans le cadre du programme de coopération culturel hispano-marocain " Al Mouâtamid ".

Lancé dans la fin des années 1990, ce programme a pour objectifs notamment de consolider la connaissance réciproque, le dialogue interculturel, le respect de la diversité et des valeurs démocratiques, à travers un ensemble d'actions de coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture.

7/10/2011

Source : MAP

Le droit des étrangers en France a connu un véritable bouleversement par l’adoption de la loi du 16 juin 2011 entrée en vigueur le 18 juillet 2011. En effet, ce texte qui constitue largement une transposition de la directive européenne du 16 septembre 2008 a introduit des réformes importantes en réduisant de manière significative les garanties procédurales, en créant ce que certains appellent déjà une mesure de bannissement qui consiste en une interdiction de retour sur le territoire français et finalement en allongeant la durée de la rétention administrative qui passe de 32 jours à 45 jours.

Maître Chninif, avocat spécialisé sur la question du droit des étrangers en France, propose quelques observations sur ces trois axes de la réforme qui rendent, selon lui, le droit des étrangers en France de plus en plus complexe et difficile à suivre.

La rétention administrative est à distinguer de l’emprisonnement et qui signifie la possibilité offerte à l’administration de maintenir pour une durée limitée, dans des locaux surveillés, les étrangers qui font l'objet d'une procédure d'éloignement ou d'une interdiction du territoire français et qui ne peuvent pas quitter immédiatement la France.

La nouvelle loi autorise donc le Préfet ou le ministre de l’Intérieur à placer les étrangers en situation irrégulière dans des centres pour une durée initiale de 5 jours et ensuite pour 20 jours renouvelable une seule fois. Ces deux prolongations doivent être autorisées par le Juge des libertés et de la détention (JLD).

Cela dit, la réforme permet désormais aux autorités d’avoir la possibilité d’éloigner les étrangers dans les 5 premiers jours en échappant au contrôle du JLD qui vérifie la régularité de la procédure et qui constitue le garant des libertés individuelles.
Cependant, le placement en rétention administrative se fait par un acte administratif (arrêté) qu’on peut attaquer devant le Tribunal administratif dans un délai de 48 heures. Mais, l’administration n’est pas obligée de remettre une copie de la décision à l’intéressé. Bref, l’étranger a le droit d’attaquer une décision dont il ne connait pas le contenu !

Par ailleurs, on peut imaginer la difficulté dans laquelle peut se trouver le JLD qui sera amené à examiner la situation d’un étranger qui a vu l’arrêté le plaçant en rétention administrative validé par le Tribunal administratif.

La nouvelle loi permet aussi la rétention de « terroristes » pendant une période pouvant atteindre 6 mois.

Sur les délais dont dispose l’étranger pour quitter le territoire

Sous l’ancienne loi, l’étranger disposait d’un mois pour contester une décision lui refusant le droit au séjour avec obligation de quitter le territoire français et du même délai pour quitter volontairement le territoire national s’il ne conteste pas la légalité de la décision.

Avec la réforme, l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) n’est plus la seule conséquence du refus de séjour mais s’applique également à d’autres cas (entrée irrégulière, maintien sur le territoire après l’expiration du visa ou du titre de séjour dont on n’a pas demandé le renouvellement…).

De même, l’OQTF peut désormais être assortie d’un délai de départ volontaire ou au contraire dépourvue de tout délai de départ volontaire c’est-à-dire un départ immédiat.

La nouveauté essentielle est donc la possibilité pour le Préfet d’édicter une obligation de quitter le territoire français, sans délai, et à exécuter immédiatement dans certains cas.

Cependant, certaines dispositions de la loi sont particulièrement inquiétantes pour les étrangers en situation irrégulière puisque l’absence de demande de titre de séjour est considérée comme une soustraction à l’ obligation de quitter le territoire français alors qu’il est parfois impossible de déposer une demande de titre de séjour en raison des pratiques de certaines préfectures (irrecevabilité du dépôt du dossier par courrier et pas plus de 30 tickets par jour avec ouverture du guichet des étrangers 3 jours par semaines).

La gravité de cette mesure réside également dans l’obligation faite à l’étranger qui le souhaite d’attaquer la décision devant la Justice dans un délai de 48 heures. Sachant qu’il s’agit d’un contentieux très complexe et qu’il n’est pas facile d’obtenir un rendez-vous avec un avocat dans un laps de temps sans oublier que la notification de la décision peut coïncider et tomber en fin de semaine.

Sur l’interdiction de retour

La mesure la plus spectaculaire dans cette réforme est la possibilité pour l’autorité administrative de prendre une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) en plus de l’OQTF. Cette prérogative est assimilable à l’expulsion ou à l’interdiction du territoire français qui étaient réservées jusque là à la Justice française.

L’interdiction qui sera prononcée désormais par l’administration peut varier en fonction de la situation de l’étranger, atteindre 5 ans et peut être prolongée pour une durée maximale de 2 ans.

Le plus étonnant, est que l’interdiction de retour entraine l’inscription automatique au fichier des personnes recherchées (FPR) et au fichier européen SIS (système d’information Schengen).

Cette inscription au SIS entraîne, en conséquence, l’impossibilité de solliciter un visa pour revenir ou un titre de séjour dans l’ensemble de l’espace Schengen.

Par ailleurs, la loi ne prévoit pas l’annulation automatique des signalements au SIS en cas d’abrogation de l’interdiction de retour sur le territoire français. Vous pouvez donc imaginez dans ce cas les restrictions injustifiées de la liberté que pourrait subir la personne concernée.

En définitive, la loi du 16 juin 2011 est une réforme importante qui modifie encore une fois l’arsenal juridique français dédié aux étrangers et qui donnera certainement lieu, et pendant de longues années, à diverses interprétations et à de véritables batailles juridiques entre l’administration et les défenseurs des étrangers.

6/10/2011, Abderrahim Chninif

Source : Yabiladi

Ils sont ainsi quelque 6000 mineurs isolés étrangers présents sur le territoire national, la plupart laissés à la charge des services de l'aide sociale à l'enfance des conseils généraux. …Suite

Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, réagit à la polémique suscitée par la publication, le 31 mai, d'une circulaire des ministères de l'intérieur et du travail qui restreint les possibilités pour les diplômés étrangers de rester en France …Suite

Du 8 septembre au 7 octobre 2011, les prestigieux salons de l'Hôtel de Ville de Paris se sont constitués en une vitrine des relations entre le Maroc et l'Europe, à travers l'exposition "Le Maroc et l'Europe: six siècles dans le regard de l'autre"…Suite

Charles Michel a sévèrement critiqué la sortie de Bart De Wever au sujet de la scission de BHV judiciaire en la qualifiant de « lamentable et raciste ».

Mercredi, le nationaliste flamand avait ironisé sur le fait que des magistrats francophones seront détachés à Hal-Vilvorde « Et pourquoi pas des magistrats turcs à Gand et marocains à Borgerhout », avait déclaré Bart De Wever. Des déclarations « lamentables et racistes », a réagi le président du MR, Charles Michel, dans l’émission Matin Première sur la RTBF En Flandre aussi, la sortie de De Wever n’est pas passée inaperçue.

L’élue socialiste du parlement flamand Yamila Idrissi estime qu’il est allé trop loin. « C’est assez triste de constater la façon dont De Wever essaie d’avoir raison en se servant des Flamands d’origine étrangère. Il se montre mauvais perdant sur ce dossier. La vraie nature de son parti remonte à la surface » a-t-elle affirmé à l’agence Belga.

La critique et le vocabulaire de la N-VA commencent à éreinter un certain nombre de gens au sein dans la majorité flamande (CD & V, sp.a et N-VA). Mercredi, Eric Van Rompuy (CD & V) a confirmé cet agacement en estimant que les arguments de la N-VA était de plus en plus démagogique et basé de moins en moins sur du contenu. Le bourgmestre CD&V de Gooik Michel Doomst est quant à lui d’avis que le discours de la N-VA se rapproche de celui du Vlaams Belang. Pour Michel Doomst, la N-VA a peu de raisons de critiquer l’accord concernant BHV. L’accord sur la scission est, dit-il, inespéré et même en cartel avec la N-VA, le CD&V n’aurait pu obtenir plus.

6/10/2011, PIERRE-YVES WARNOTTE

Source : Le Soir.be

Les problèmes d'immigration de Bulgares, Roumains et Polonais refont surface aux Pays-Bas. La Haye pourrait encore retarder de deux ans l'ouverture totale de ses frontières. La décision de repousser cette échéance à 2014, date butoir fixée par Bruxelles, au lieu de 2012, sera prise dans les semaines à venir.

« Il existe un courant migratoire structurel », conclut un rapport d'une commission parlementaire. Si ces travailleurs viennent a priori pour une durée déterminée aux Pays-Bas, le phénomène, lui, a pris un caractère permanent. Alors que le royaume comptait sur l'arrivée de quelque 15.000 ressortissants de ces pays par an, voici cinq ans, le chiffreest rapidement monté à plus de 75.000. Le Bureau central des statistiques (CBS) avait ainsi recensé une communauté d'Européens de l'Est de 140.000 personnes en 2007.

Aujourd'hui, le royaume en compterait entre 200.000 et 300.000. Des chiffres approximatifs car la moitié d'entre eux ne se fait jamais connaître auprès des autorités. Main-d'oeuvre bon marché, le gros de ces troupes est directement employé via des agences de placement et d'intérim véreuses.

Frileux depuis le début à ouvrir ses frontières à l'Est, La Haye a mis en place dès 2006 un système d'accès progressif à ces « nouveaux » travailleurs européens. Quelque 24 secteurs de l'économie batave ont ainsi été protégés des dangers du dernier élargissement de l'UE sur un marché du travail où le taux de chômage atteint 5,3 %.

7/10/2011, Didier Burg

Source :  Les Echos

La question de l'émigration préoccupe bien les cinéastes africains. Après « Paris mon paradis » d'Elénore Yaméogo, les écrans du Festival international du film francophone de Namur (Fiff) ont accueilli « Le sacrifice (Yoolé ») du cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, un documentaire qui évoque le rêve des jeunes Africains prêts à tout pour rejoindre l'Occident.

NAMUR (Belgique) - Il fait beau sur les îles de la Barbade en cette journée du 29 avril 2006. Pourtant, à quelques mètres de la plage, une découverte macabre faite par des pêcheurs va bouleverser le quotidien des habitants de ces paisibles îles caribéennes. Onze cadavres de jeunes hommes en décomposition gisent au fond d'une embarcation partie des côtes sénégalaises, il y a plusieurs mois. Morts de faim, de soif et d'épuisement, ces candidats à l'émigration espéraient rejoindre les Iles Canaries, en Espagne, mais leur pirogue a dérivé et fini sa course tragique sur ces côtes de la Barbade. Ils reposent pour toujours au cimetière de Westbury, très loin des leurs. Certains parmi eux, dont Diao Souncar Diémé, ont pu être identifiés grâce à une lettre écrite en pleine mer. Le jeune Diémé disait à celui qui retrouverait la missive de la transmettre à un son oncle, un certain Omar Badié. Dans son documentaire "Le sacrifice (Yoolé") qui date de 2010, le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa (qui vit aux Barbades depuis quelques années et qui n'est pas présent à Namur) part de cette histoire pour essayer de comprendre la cause de la ruée des ces milliers d'Africains vers l'Occident. En interrogeant des jeunes, un psychologue, des parents de victimes, des artistes et en utilisant des images d'archives, il se livre à un travail d'investigation qui se veut aussi un état des lieux d'une société sénégalaise en prise à ses contradictions. Tout en évitant de donner son point de vue ou de vouloir juger qui que ce soit, il donne la parole à des personnes qui expriment leur désespoir et leur mal-vivre. Dans leur quartier de pêcheurs de Tableau Ferraille en proche banlieue dakaroise (d'où le cinéaste est originaire), Omar, Ibrahima, Abdoul, Thierno et Fallou égrènent un chapelet de griefs contre ceux qui dirigent leur pays et « qui sont incapables de (leur) donner du travail ». En choisissant l'option suicidaire de « Barsa ou Barsakh » (voir Barcelone ou mourir) qui consiste à s'entasser dans de frêles embarcations à destination des îles espagnoles des Canaries, ils espèrent réaliser leur rêve : rejoindre l'Eldorado où ils pourraient gagner dignement leur vie. Même s'ils savent que la mort peut être au rendez-vous, ils tentent quand même l'aventure, préférant cette odyssée plutôt que de passer leur temps à « écouter de la musique et boire du thé ».
Le documentaire de Moussa Sène Absa est construit sous une forme narrative, avec une voix « off » (celle du réalisateur) qui, dans un wolof pur et très académique, raconte les déboires d'un fils qui s'adresse à sa mère. Il lui raconte le calvaire que lui et ses compagnons d'infortune sont en train de vivre sur le long chemin vers l'exil. « J'ai peur de mourir dans ma douce jeunesse », dit le fils à sa mère. Rythmées par une belle musique de Wasis Diop et d'El Hadj Ndiaye, des images du grand bleu et de quartiers de Dakar défilent sous nos yeux.

Derniers instants vécus avec un époux

On y voit un sociologue (Serigne Mor Mbaye) qui évoque la part de responsabilité des autorités dans cette tragédie, un chef de village (Ngala Sy) qui dénonce le pillage des côtes sénégalaises par les gros chalutiers chinois et européens, un cinéaste (feu Samba Félix Ndiaye) qui appelle à un retour aux valeurs positives ou une veuve (Mame Diarra) entourée de ses enfants en bas-âge et qui se souvient des derniers instants vécus avec un époux qu'elle ne verra plus jamais...

Entre ces témoignages, le réalisateur glisse des images d'archives montrant le président sénégalais Abdoulaye Wade entouré de militants, de proches collaborateurs et s'exprimant sur ses réalisations et projets : Case des touts petits, Université du futur, Monument de la Renaissance, infrastructures, politique d'habitat avec les 3000 logements du Plan Jaxaay... Une manière, pour le cinéaste, de donner la parole aux autorités et de leur permettre de répondre à ceux qui affirment qu'elles n'ont pas fait assez pour améliorer la vie des Sénégalais ? Toujours est-il que d'aucuns, comme le sociologue Serigne Mor Mbaye, pensent que ce n'est pas avec « cette élite politique que les jeunes (qui constituent la majorité de la population) vont tourner le dos à l'océan ».

L'océan, les belles plages de Dakar, les ruelles des quartiers populaires constituent le décor du documentaire de Moussa Sène Absa tourné au Sénégal, en Barbade et au Portugal où des migrants sénégalais interrogés dans la rue regrettent d'avoir quitté leur pays. Sur fond de bruits de vagues, la voix « off » du candidat au voyage, au fond de sa pirogue ballotée par les eaux en furie, lance cet ultime appel à sa mère : « J'entame ma longue nuit sur le seuil de la mort ». Le film ne veut pas être très noir. Il ouvre une fenêtre d'espoir avec cette joie de vivre perceptible à travers le sourire des femmes exécutant des pas de danse lors d'une cérémonie familiale; ou l'espoir innocent de ces jeunes élèves de Popenguine qui rêvent de devenir infirmière, femme d'affaires, footballeur, gendarme, ministre... et qui aimeraient bien que leur pays, le Sénégal, se développe par le travail.

6/10/2011, Modou Mamoune FAYE

Source : Le Soleil

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

La maire de Lille, candidate à la primaire, a répondu au « questionnaire » adressé à tous les candidats par France Terre d'Asile. Régularisation, droit d'asile ou privation de liberté, voici ses réponses.

Privation de liberté : « Qu'allez vous faire de la rétention ? »

FTA, qui note que « le projet socialiste élude la question de l'enfermement des étrangers en situation irrégulière », a demandé à Martine Aubry quelle était sa position sur la durée de rétention et la place du juge des libertés dans le dispositif.

La maire de Lille, qui estime que « le sens initial de la rétention administrative a été dévoyé » et que « d'une exception, elle est devenue l'instrument banal de procédure », affirme « souhaiter que les alternatives (à l'enfermement, ndlr) soient privilégiées ». Sur le fond, elle reste cependant pour le moins prudente, affirmant son intention d'ouvrir « une discussion avec l'ensemble des acteurs concernés ».

Seule proposition ferme concernant les conditions de rétention, Martine Aubry affirme vouloir « interdire la rétention pour les enfants ». Elle affirme également que « l'intervention du juge judiciaire, garant du respect des droits et des libertés, doit être possible sans délai ».

Régularisation : « Quels critères ? »

L'association de défense du droit des étrangers a demandé à la maire de Lille quelles étaient les « catégories d'étrangers (qui) doivent pouvoir bénéficier d'une régularisation, et sur quelle base ? ».

La candidate socialiste affirme « qu'après dix ans de politique restrictive ( ) nous aurons à mettre en œuvre un processus de régularisation dès notre arrivée au pouvoir ». Une régularisation qui se ferait, selon Martine Aubry, sur des critères portant sur « la durée de présence, la situation de travail ( ), la situation de famille », dont elle ne livre cependant pas le détail. Elle promet la mise en place d'une « commission spéciale » chargée de définir ces critères de régularisation, « dès juin 2012 ».

En plus de cette promesse de régularisation exceptionnelle, Martine Aubry affiche sa volonté de pratiquer « une politique de régularisation au fil de l'eau ».

Interrogée très spécifiquement sur la notion de « casier judiciaire vierge », que le projet socialiste présente comme un critère nécessaire à la régularisation, Martine Aubry prend un peu de distance. « cette condition visait essentiellement les condamnations graves », note la maire de Lille, qui insiste sur le fait qu' « il n'est pas question ici des personnes condamnées pour s'être soustraites à une procédure d'éloignement ou condamnées pour séjours irréguliers ».

Droit d'asile : « Comment sortir de l'impasse des négociations sur le régime d'asile européen ? »

FTA, prenant acte de la volonté affichée du PS, dans son programme, « d'agir pour la conclusion du régime d'asile européen commun », interroge la candidate sur la manière dont elle « entend sortir de l'impasse les négociations européennes et aboutir à un accord sur les normes de protection élevées dans un continent rongé par la montée des populismes ». Un constat visiblement partagé par Martine Aubry qui juge que « l'Europe n'est plus aujourd'hui un terre d'asile ». Pour dénouer les négociations bloquées au niveau européen, elle affirme vouloir « dissocier » la question du droit d'asile de celle de la « problématique migratoire ».

Sur le fond, elle affirme vouloir « porter ( ) la refonte du règlement de Dublin II », qui comporte notamment la notion de « réadmission » des migrants dans les pays où ils ont été contrôlés pour la première fois, et « fait peser la charge de l'accueil des réfugiés sur certains pays comme la Grèce ». La candidate à la primaire propose également de raccroché la question du droit d'asile au ministère des Affaires étrangères, là où il est actuellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Là encore, Martine Aubry se propose de mener « une large concertation » afin de « refonder et améliorer l'accueil des réfugiés ».

Politique d'asile : « Quelle gouvernance, pour quelle cohérence ? »

La dernière question de l'association aux candidats porte sur le mode de gouvernance de la politique d'asile en France. Prenant acte de la volonté affichée du PS de « remettre le Parlement au centre » de la définition de ces orientations, FTA s'interroge sur les modalités de pilotage de cette politique de l'asile.

Attaquant la politique menée depuis 2007, Martine Aubry juge sur ce point que « Nicolas Sarkozy a fait honte à la France en mêlant immigration et identité nationale » et estime que la concentration de la politique d'immigration et d'asile dans les seules mains du ministère de l'Intérieur est « un non sens » qui relève d'une vision de « limiter les questions d'asile et d'immigration au contrôle des flux ».

Elle promet « une politique cohérente et juste », réitérant sa volonté de dissociation de la politique d'asile, qui sera « confiée au ministère des Affaires étrangères », de la politique migratoire, qui sera « retirée au ministère de l'Intérieur et confiée à « une structure (ministérielle ou interministérielle) qui serait chargée des migrations et de la coopération ». Elle réaffirme également l'opposition du PS aux principes des quotas, qu'elle qualifie d' « inefficaces et injustes ».

6/10/2011

 

Source : Nord Eclair

 

L’émergence de l’immigration comme enjeu du débat public a contribué à ennoblir cet objet de recherche, longtemps considéré comme illégitime. Les succès électoraux du Front National, les réformes successives de la législation sur l’entrée et le séjour et l’inflation des discours médiatiques et politiques sur l’intégration, puis sur les discriminations, ont placé l’immigration au cœur de controverses scientifiques et politiques.

L’objectif de ce séminaire, ouvert à tous (et particulièrement aux étudiants de master et de doctorat), est de restituer la genèse sociale des concepts et des enjeux mobilisés dans ces débats, grâce à la présentation de travaux scientifiques récents.
Le renouvellement du regard porté par les sciences sociales sur l’immigration sera appréhendé autour de trois grands axes thématiques. Tout d’abord, la genèse des politiques publiques d’immigration sera étudiée en redonnant toute sa place à l’action de l’État et à l’origine sociale des acteurs. Par ailleurs, de nombreux travaux français et anglo-saxons s’intéressent désormais au poids de l’histoire coloniale dans la généalogie des discours, des enjeux et des pratiques relatifs à l’immigration. Les intervenants du séminaire tenterons de mettre en débat ce regard croisé entre histoire migratoire et histoire coloniale. Enfin, troisième thématique, si la prise en compte des différentes institutions étatiques constitue un apport incontestable de l’historiographie récente, l’histoire de l’immigration ne saurait se réduire à l’exercice unilatéral du pouvoir de l’État sur les étrangers : elle se décline également selon les trajectoires des migrants et selon les stratégies qu’ils déploient tout au long de leur séjour dans la société d’accueil.

Source : Cité nationale de l’histoire de l’immigration

L’association « Migrations & Développement » qui intervient pour le développement de la Province de Taroudannt  en associant les migrants de cette région vivant en France et les acteurs locaux, annonce la tenue de la 5ème édition du Festival… Suite

La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un atout considérable pour le développement du pays. Comment faire participer ce potentiel au développement national ? C'était l'objet du programme de la mobilisation des compétences lancé en 2009. Premier bilan.

MATIN EMPLOI : Le programme de mobilisation des compétences MRE a été l'un des programmes phares initiés par le ministère des MRE suite à une étude globale portant sur les besoins en capital humain nécessaire au développement du Maroc. Qui sont ces compétences installées à l'étranger ?

RITA ZOUGARI : Les compétences, le talent, le savoir-faire sont pour le Maroc une valeur ajoutée primordiale pour son développement durable. La communauté marocaine à l'étranger, de plus en plus formée et qualifiée, représente un potentiel de compétences de savoir-faire et un atout considérable pour le développement du pays : 17% des MRE actifs occupent des professions scientifiques intellectuelles et managériales qualifiées, 54% s'activent dans les secteurs de l'enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Ayant conscience de l'importance du rôle de la communauté marocaine à l'étranger, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (MCMRE) a choisi de faire de la mobilisation de ces compétences l'un des axes prioritaires de son plan quinquennal 2008-2012.

Qui fait quoi dans ce programme ?

Ce programme consiste à faire appel aux potentialités de nos concitoyens établis à l'étranger possédant de l'expertise, de l'expérience, du savoir-faire… et qui sont prêts à les mettre à contribution en faveur du développement du Maroc de manière ponctuelle ou pérenne.

L'intérêt pour ce programme se justifie par un contexte extrêmement favorable qui est le résultat conjugué de plusieurs facteurs qui sont, d'une part, l'existence de profils hautement qualifiés de plus en plus nombreux parmi la communauté MRE et leur forte volonté à apporter leur contribution au développement de leur pays d'origine, d'autre part les nombreux plans sectoriels engagés au Maroc et la volonté affichée des pouvoirs publics pour favoriser ce type de participation.

C'est sur la base de ces constats que le ministère a fondé les objectifs de son programme, à savoir : d'abord offrir un cadre à ces compétences pour les informer sur les opportunités de leur implication, leur permettre de développer des partenariats avec les acteurs publics et privés marocains, ensuite inscrire ces partenariats dans le cadre de la coopération et accompagner les porteurs de projets.

En un mot comment résumer l'approche qui a été adoptée ?

L'approche adoptée se compose de quatre principaux axes qui consistent à identifier et à segmenter la demande marocaine en matière de recherche, de formation, d'expertise voire d'investissement, ceci pour chacun des plans sectoriels, à accompagner la structuration de réseaux thématiques ou géographiques, à inscrire les projets dans le cadre de la coopération et enfin, à mobiliser les moyens humains et financiers pour leur mise en œuvre.

Le département a travaillé dans un premier temps sur la création de réseaux géographiques ?

Pouvez-vous expliquer cette démarche ?

Cette approche a été mise en œuvre dès l'achèvement de l'étude précitée en 2009 par la constitution de réseaux géographiques en Allemagne, en Belgique et au Canada, un quatrième est en cours de constitution en France.

Ces Réseaux regroupent des hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés dans ces pays. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (TIC et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc).

L'objectif de ces réseaux est de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine dans les pays d'accueil.

Ces Réseaux travaillent en étroite et intense coopération avec les institutions des pays d'accueil impliquées dans les programmes d'aide au développement. Au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et leurs pays d'accueil, ils ont créé un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques. C'est dans cette perspective qu'ils répartissent leurs activités au sein de groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, à la médecine, à la recherche et à l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'au domaine artistique.

Depuis leur création ces réseaux ont mené plusieurs actions au Maroc et dans les pays d'accueil. Au Maroc, cela s'est traduit concrètement par l'organisation de formations sous forme de cours, séminaires, caravanes, et offres de stages ou visites d'échanges culturels et également don de matériel et outils de travail dans les domaines de l'éducation, de la santé, des nouvelles technologies… Dans les pays d'accueil, conseil et orientation pour les Marocains sur place tant dans le domaine social, juridique ou économique. Cours de soutien aux élèves en difficulté, organisation d'activités culturelles…

L'autre angle privilégié a été la constitution des réseaux thématiques ?

Outre ces réseaux géographiques, des réseaux thématiques sont en cours de création, il s'agit d'un réseau des médecins marocains du Monde, celui des juristes et celui des élus.

Ces réseaux sont un regroupement d'associations des professionnels d'un domaine d'activité donné, régies par la loi organisant les ONGs de chacun des pays d'accueil qui se fédèrent pour former le réseau. Ils sont formés à l'initiative des professionnels marocains des domaines concernés établis à l'étranger dans un triple objectif; offrir leurs services à leurs compatriotes résidant dans le même pays qu'eux, échanger les informations et expériences entre professionnels de différents pays et établir des partenariats avec leurs homologues au Maroc en matière de recherche, formation, assistance technique, expertise.

Parallèlement et de manière régulière les membres de ces deux types de réseaux participent à des manifestations organisées au Maroc ; c'est ainsi qu'une soixantaine de Compétences provenant d'une dizaine de pays d'Europe et d'Amérique ont été appelées à participer au débat sur la charte de l'environnement en mars 2010, de même que cinq cent jeunes de soixante pays ont pris part à Ifrane au Forum des jeunes marocains du monde en juillet 2010 pour débattre de sujets tels que l'entrepreneuriat, la création ou l'engagement politique. Au terme de ces rencontres des groupes de discussion ont été mis en place pour prolonger les débats et permettre des échanges réguliers et permanents entre leurs membres. D'autres manifestations de ce genre ont été organisées ou le seront prochainement sur la participation des membres de ces réseaux aux débats en cours sur la constitution, la régionalisation et autres réformes engagées par le pays.

Le ministère a organisé une série de rencontres au Canada, en Belgique , en Allemagne , en France …Contacts directs mais aussi renforcement du lien par le biais des technologies de l'information par le biais du portail internet.

Parallèlement à la mise en œuvre de cette approche, une refonte de l'ancien portail FINCOME (Forum International des Compétences marocaines à l'Etranger) a été engagée pour mieux répondre aux principes de base de la démarche. Dès son achèvement, prévue fin septembre 2011, les réseaux mis en place disposeront d'un outil commun permettant la centralisation de l'information concernant les plans sectoriels de développement au Maroc, les opportunités d'emplois, les démarches et dispositifs relatifs aux opportunités d'affaires et d'investissement, le programme de mobilisation de compétences mis en œuvre par le MCMRE en partenariat avec les différents acteurs nationaux, les pays d'accueil et les réseaux de compétences .

Ce site permettra également l'accès facile aux guides pratiques et aux annuaires thématiques ou géographiques élaborés par le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et ses partenaires. Les principaux objectifs sont de permettre un travail collaboratif entre les Marocains du monde (MDM) et les acteurs marocains au Maroc sur les thématiques prioritaires d'échanges et de travail grâce notamment à la centralisation et le partage de l'information dans un même espace et la mise en synergie de l'offre et de la demande de compétences MRE.

Quelles sont les étapes franchies depuis le lancement du programme ?

La dynamique de la mobilisation des MDM qualifiés a été amorcée depuis les 21 et 20 novembre 2009 avec la tenue de la première Université d'Automne organisée avec le réseau des compétences germano-marocaines, la première rencontre des compétences Belgo-Marocaines à Bruxelles les 11 et 12 décembre 2010, l'organisation du Forum économique et de coopération des compétences maroco-canadiennes les 23-24 mai 2011, le lancement du réseau MMM (Compétences Médicales Marocaines du Monde) à Paris le 25 juin 2011. La deuxième rencontre des compétences belgo-marocaines est organisée conjointement par le MCMRE, l'Ambassade du Maroc à Bruxelles en collaboration avec le Forum des compétences belgo-marocaines et le réseau des compétences belgo-marocaines : marocains.be. Cette rencontre fait suite à celle tenue en décembre à Bruxelles.Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du renforcement des expériences du MCMRE, en matière de mobilisation des compétences MRE. Elle a pour objectif de faire le point sur l'état d'avancement des travaux des différentes commissions du réseau marocain, de faire une pré-identification des projets en cours ou en préparation et enfin de préparer la rencontre programmée au Maroc en 2012.

L'un des réseaux qui fonctionne déjà avec des projets concrets c'est le réseau DMK, le réseau de Compétences germano-marocain» (DMK) créé le 7 mars 2009. Comment qualifier ce réseau ?

Les réseaux ont bien fonctionné chacun à leur rythme et les résultats sont là avec les réseaux canadiens , belges et allemands .Le Réseau DMK que vous citez ,regroupe près de 280 experts, hommes et femmes, d'origine marocaine, nés ou installés en Allemagne de longue date. Ils appartiennent à différentes branches d'activités professionnelles (technologies de l'information et de la communication, industrie automobile, recherche, enseignement, éducation, professions libérales, etc.). L'objectif fixé était de canaliser les énergies en faveur d'un développement durable au Maroc et de soutenir l'intégration des citoyens d'origine marocaine en Allemagne. Le Réseau travaille en étroite coopération avec les institutions allemandes impliquées dans les programmes d'aide au développement, telles que la GTZ, le CIM (Centre pour la migration internationale et le développement) et le WUS (World University Service).

Il envisage, au-delà de l'élargissement et de l'intensification de la coopération entre le Maroc et l'Allemagne, de créer un cadre consultatif en vue de l'élaboration, de la mise au point et de l'application de stratégies spécifiques.

C'est dans cette perspective que l'association a réparti ses activités au sein de douze groupes de travail avec chacun une thématique centrale. Les sujets se rapportent aussi bien aux énergies renouvelables, à l'environnement, la médecine, la recherche et l'enseignement, qu'au domaine de la jeunesse, aux aspects sociaux et culturels ainsi qu'à la musique et à l'art

6/10/2011, Farida Moha

Source : Le Matin

Le gouvernement fédéral invite les autorités tunisiennes à repenser leurs procédures électorales afin de permettre aux 15 à 20 000 Tunisiens résidents au Canada de s'exprimer lors de l’élection de l’Assemblée constituante de la Tunisie du 20 au 22 octobre.

«Nous sommes en discussion avec les autorités tunisiennes, a-t-on fait savoir mercredi soir au ministère des Affaires étrangères lors d’un point presse. […] Il se pourrait que les autorités tunisiennes aient à revoir ou à penser à des procédures qui pourraient accommoder la politique sur l’extraterritorialité au Canada, mais nous sommes convaincus qu’on devrait pouvoir arriver à une solution qui va répondre à cet exercice démocratique très important.»

Le Canada n’autorise pas les pays étrangers à tenir des élections extraterritoriales sur son sol justifiant que cela porterait atteinte à sa souveraineté en vertu d’une politique de 2008 qui n’a jamais été communiquée publiquement avant 2011. Ce qui irrite Ottawa, c’est «qu’un état étranger décide unilatéralement d’inclure le Canada dans une circonscription électorale aux fins de ses propres élections.»

Ottawa a la responsabilité «de veiller à ce qu’il n’y ait pas une influence étrangère indue dans nos affaires domestiques, d’avoir une certaine cohésion sociale et de bâtir une identité canadienne assez forte», a expliqué une cadre des Affaires étrangères. Dans cette optique, le Canada «n’autorise pas les gouvernements étrangers à tenir des campagnes électorales sur son territoire, ni à créer des partis ou des mouvements politiques. C’est un aspect de la souveraineté canadienne.»

Le gouvernement fédéral favorise plutôt le recours à un bulletin de vote spécial pour électeurs absents, un processus qui pourrait très bien être organisé par l’ambassade tunisienne, a-t-on fait valoir.

Le Canada est l’un des seuls, voire le seul pays industrialisé, à ne pas permettre à ses citoyens d’origine tunisienne de participer à l’élection de cette assemblée constituante.

Pour l’Association des Tunisiens du Québec qui tient à participer «à ces premières élections libres et transparentes qu’on va avoir depuis 50 ans», c’est une «gifle», a dit un porte-parole, Hakim Merdassi.

«Est-ce que c’est encore une fois un message que les conservateurs veulent envoyer à la communauté tunisienne parce que la Tunisie a été l’un des pays arabes qui a voté contre la présence du Canada au Conseil de sécurité (de l'ONU), s’interroge-t-il? Est-ce une punition un peu mesquine qu’ils veulent mettre en place? En tout cas, toutes les questions sont sur la table.»

Selon lui, c’est aussi le «flou» du côté de l’ambassade tunisienne au Canada qui dispose tout de même «d’un plan B» pour permettre aux électeurs tunisiens qui se trouvent sur le sol canadien de voter.

«On voit très mal que le gouvernement conservateur dépêche la GRC ou la police pour empêcher les Tunisiens d’entrer dans le consulat ou l’ambassade», a prévenu Hakim Merdassi.

6 Octobre 2011

Source : Atlas info

Dans un entretien avec le quotidien marocain, Aujourd’hui le Maroc, elle déclare que l'immigration est aujourd'hui le bouc émissaire des échecs de la droite sur le plan social et en matière de sécurité. Avec moi, les immigrés ne seront plus instrumentés pour se dresser les uns contre les autres. Je défends une politique d'immigration ferme mais humaine, dans l'intérêt bien compris des pays d'origine et des pays d'accueil…Suite

Malgré le tollé provoqué par la difficulté des diplômés étrangers de se faire recruter en France  le ministère de l'Intérieur ne compte pas revenir sur la circulaire du 31 mai. Un endurcissement ...Suite

Ce n’est pas trop tôt. Des avocats des droits civils à New York se sont réveillés et ont finalement décidé de s’emparer de l’affaire des Musulmans traqués par la police new yorkaise. Depuis les attentats de Casablanca en 2003, les Marocains sont les premiers à être sur la ligne de mire de la NYPD. Ils sont traqués, espionnés et sans cesse soupçonnés d’être des terroristes. Les traques ont été jusqu’à les suivre dans les salles de prière, les restaurants ou encore les salons de coiffure qu’ils fréquentent régulièrement. Un espionnage intensif qui n’est aujourd’hui dénoncé ni par les autorités américaines ni par les autorités marocaines.

Ils ne sont que cinq. Cinq avocats new yorkais seulement ont eu le courage de se lever pour dénoncer haut et fort les différentes opérations illégales d’espionnage pilotées par la puissante NYPD, rapporte the Associated Press. Pourtant la loi américaine est claire à ce sujet : la police n’est pas autorisée à collecter et archiver des informations sur des gens d’une même communauté ou d’une même religion sans motif valable. D’ailleurs le Premier Amendement de la Constitution le dit : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement ».

C’est sur ce Premier Amendement que les cinq avocats se sont basés pour exiger auprès de la police new yorkaise qu’elle remette à la justice tous les dossiers sur les programmes de surveillance menés secrètement ces 10 dernières années. Ils demandent également un contrôle rigoureux sur les prochaines actions menées par la police.

Silence radio

Ce que regrettent les journalistes de l’AP, c’est surtout le silence des politiciens et surtout celui du Président américain. A ce jour, on ne sait pas si Barack Obama appuie ces programmes ou s’il les rejette complètement Pourtant on se souvient tous de son discours historique au Caire, il y a presque un an. « En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent. (… ) l’Islam est une partie de l’Amérique. Nous tous partageons les mêmes aspirations : vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et travailler dans la dignité; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. », disait-il. Il n’a pas manqué de rappeler dans ce même discours que le Maroc a été le premier pays au monde à reconnaître les Etats-Unis comme une nation libre et indépendante en 1776. Pourtant, ironie de l’histoire, 235 ans plus tard, ce sont les 9000 Marocains installés à New York qui souffrent le plus aujourd’hui des abus de pouvoir des policiers. A un an des élections présidentielles américaines, les plus intéressés par ce dossier semblent être les Républicains. Non pas pour dénoncer les injustices subies par les musulmans de New York mais pour mieux s’en prendre à l’administration d’Obama. Ils ne vont pas hésiter à lui reprocher d’avoir mené des programmes inefficaces et illégaux en matière de lutte contre le terrorisme.

Le Président Obama ne prend pas position. Mais ce n’est pas le seul. Que font à ce jour les autorités marocaines aux Etats-Unis ? Pourquoi n’ont-elles pas à ce jour réagi ? Sont-elles au moins au courant de ce qu’endurent les Marocains installés à New York ? De leur côté, les autorités brillent par un long silence radio.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

L'absence de politiques familiales audacieuses en Italie fait craindre un effondrement, à l'horizon 2050, de la population en âge de travailler, met en garde un rapport élaboré par des démographes dont des extraits ont été publiés, mercredi, par le quotidien italien "Corriere Della Sera".

L'Italie est l'un des pays de l'OCDE qui consacre le plus faible pourcentage de son PIB aux politiques familiales, fait observer le rapport qui cite le bas taux de fécondité que connait le pays (1,4 enfant par femme en 2011) parmi les conséquences palpables de cet état de fait.

Le document invoque également comme facteur contribuant à ce phénomène, une loi sur les retraites qui date de 1995.

Cette loi a entrainé, selon les auteurs du rapport, un transfert entre 1995 et 2010 de 120 milliards d'euros du budget alloués aux politiques familiales (allocations, crèches, logement social) vers le financement du système de retraites.

Le document, qui insiste sur la relation étroite existant entre économie et démographie, aborde par ailleurs l'immigration en tant que "réponse du marché" au manque de main d'oeuvre.

Le rapport conclut à ce propos que la solution migratoire ne saurait résoudre de manière structurelle le déficit démographique puisque les immigrés, une fois intégrés, "adoptent le comportement démographique de leur pays" d'accueil.

6/10/2011

Source : TAP

La 16ème édition du Festival culturel international "Madrid Sur", prévue du 7 au 30 octobre dans quatre localités au sud de la capitale espagnole, sera marquée par la participation d'artistes et d'intellectuels représentant plusieurs pays, dont le Maroc, apprend-on auprès des organisateurs.

Ce festival organisé par la Fondation de l'Institut International du Théâtre Méditerranéen (IITM), dont l'édition 2011 a fait l'objet d'une présentation mercredi à Madrid, offre une belle palette de pièces de théâtre, de spectacles de danse, de musique et de rencontres artistiques présentés par des artistes espagnols et étrangers.

Le Maroc sera représenté au Festival "Madrid Sud", organisé cette année en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), par le danseur et chorégraphe Taoufiq Izeddiou, fondateur de la compagnie "Anania", et le chanteur populaire Said Senhaji, qui se produiront les 14 et 16 octobre respectivement à Fuenlabrada et à Parla.

Chorégraphe marocain formé en Europe, Taoufiq Izeddi, qui a acquis au fil du temps une notoriété sur le plan international grâce à un style unique de danse contemporaine, présentera au public du festival son spectacle intitulé "Danse nord".

Le chanteur et compositeur marocain Said Senhaji, connu pour sa musique et son style appréciés par les Marocains aussi bien dans le Royaume qu'à l'étranger, aura l'occasion de se produire pour la première fois en Espagne.

Au programme de la 16ème édition du Festival international "Madrid Sur", figure aussi une séries de tables rondes sur le thème "crise économique, sociétés plurielles et nouvelles citoyenneté" qui seront organisées, le 25 octobre à Getafe, en collaboration avec le CCME et l'Université Juan Carlos III de Madrid.

Le Maroc a toujours été présent avec force lors du Festival international "Madrid Sur", grâce à la participation d'artistes de renommée comme Touria Jebrane, Tayeb Seddiki, Faouzi Bensaidi et Ilham Loulidi, ainsi que des troupes artistiques comme Darga, Hoba Hoba Spirit, 2Kfar et Darga.

Organisé avec l'appui notamment du ministère espagnol de la Culture, de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et de la région autonome de Madrid, le festival "Madrid Sur" présentera cette année 39 spectacles de théâtre, de musique et de danse, ainsi que des expositions, des ateliers et des séminaires, axés sur la thématique centrale "révolte du langage scénique".

Il est organisé aussi dans le cadre du programme de coopération culturel hispano-marocain "Al Mouâtamid" lancé dans la fin des années 1990 et qui a pour objectifs notamment de consolider la connaissance réciproque, le dialogue interculturel, le respect de la diversité et des valeurs démocratiques, à travers un ensemble d'actions de coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture.

05/10/2011 20:12:00

Source :  MAPF

Six ans après les émeutes de Clichy-Montfermeil, le politologue Gilles Kepel et cinq chercheurs de l'Institut Montaigne se sont immergés de ces cités. Les co-auteurs de l'étude ont répondu à vos questions.

Zdf : Pourquoi l'islam est plus fort en banlieue qu'ailleurs? C'est la première religion là-bas? C'est bizarre qu'ils [ndlr : les habitants] se définissent par une religion et non par une origine, non?

Leyla Arslan et Sarah Zouheir, chercheuse et co-auteur de Banlieue de la République et Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne: Les différentes vagues d'immigration en France sont originaires de pays où l'islam est majoritaire (pays du Maghreb, notamment). Ces populations ont été concentrées dans des quartiers périphériques qui forment aujourd'hui ce qu'on appelle les "banlieues". Ces populations connaissent des problèmes sociaux-économiques très importants (chômage, isolement) et peuvent se replier sur leur religion comme "refuge" identitaire. Le discours public a tendance depuis plusieurs décennies à faire référence à la religion de ces populations ou à l'origine ethnique au lieu de les considérer comme des classes populaires.

Moi : Comment les gens peuvent s'en sortir? Quand on est mal entouré, c'est difficile d'entrevoir un avenir...

L'éducation doit jouer un rôle majeur dans l'accès à l'emploi. C'est ce qui est pointé par les habitants que nous avons rencontrés. C'est aussi vers là que doivent s'orienter les politiques publiques. On a observé que la situation était difficile mais pas désespérée. On peut citer, par exemple, le cas de nombreux entrepreneurs qui montent des projets innovants. Malheureusement, ceux-ci manquent de moyens et ont des difficultés à se faire accompagner par des structures adaptées.

zdf: Est ce que les habitants de banlieues sont attachés à leur cité ou vivent-ils là-bas parce qu'ils n'ont pas le choix? Il y a beaucoup de chanteurs, d'écrivains qui vantent les vertus de leur cité.

Les paroles des habitants rencontrés montrent un certain attachement au quartier où les habitants ont des attaches personnelles fortes (familiales, amicales, associatives, sportives). Les habitants, en majorité, ne souhaitent pas déménager mais attendent une amélioration de leur cadre de vie dans les quartiers. Ceux qui souhaitent partir, le plus souvent, désirent vivre dans des communes environnantes pour garder un lien avec leurs quartiers.

Mama : Est ce que les politiques s'intéressent vraiment à la banlieue (pas que pour les statistiques électorales). Et l'inverse?

Malheureusement, la question des banlieues peine à entrer dans l'agenda politique. Elle n'est abordée que par un biais religieux ou sécuritaire sans poser les choses de façon globale en termes de logement, d'éducation, d'emploi et de transports.

Toto: Cela fait des années que des subventions massives sont versées par le contribuable, comment expliquez-vous qu'il en faille encore plus?

La dépense publique en faveur des quartiers ne doit pas être forcément supplémentaire mais elle doit être mieux orientée. Concrètement, il faut faire évoluer les politiques publiques vers plus d'efficience et de prise en compte des réalités locales.

Julie : Est ce qu'on peut s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger? En Allemagne, par exemple, on ne parle jamais des problèmes de banlieue.

Tout dépend de ce qu'on entend par "banlieue"...Si on fait référence aux quartiers populaires, on observe aussi des phénomènes de ghettoïsation et d'enclavement bien que ces quartiers ne soient pas périurbains mais proches des centres-villes. A Berlin, le quartier de Kreuzberg concentre un grand nombre de difficultés sociales liées à la précarité des habitants.

Clovis: Quid de l'emploi, de l'éducation et de l'accès à la culture?

La rénovation urbaine a joué un grand rôle dans l'amélioration du cadre de vie des habitants et il ne faut pas négliger cette évolution majeure. Les programmes de rénovation urbaine comprennent aussi des clauses d'insertion qui permettent aux habitants des quartiers de travailler sur les chantiers. Les premiers résultats sont encourageants mais l'effort doit continuer. Au niveau de l'éducation, les écoles des quartiers disposent de moyens supplémentaires mais ils ne sont pas à la hauteur des attentes. En somme, tout ce qui touche à l'humain doit être remis au coeur des politiques publiques.

Raton: Comment expliquez-vous l'extension de la notion "halal"?

L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes

Banlieue de la République revient sur l'extension de la notion du halal, de la consommation à plus largement une façon de vivre sa vie conformément à l'islam. Au niveau de la consommation, le halal ne recouvre plus uniquement les boucheries artisanales de quartier. Un nouveau marché s'est développé: foie gras halal, pizza halal, bref toute la nourriture de la mondialisation peut être retrouvée avec le label halal. Le halal est aussi une forme d'éthique de vie. Cependant, il n'y a pas seulement du religieux ou du spirituel qui transparaît dans l'explosion du halal en France mais aussi une certaine volonté d'affirmer son identité.

Clovis: Les premières victimes de la délinquance sont les personnes vivant en banlieue. Elles sont soumises au silence par peur de représailles. Mais les médias ne s'en font jamais l'écho.

Bien évidemment, ce sont les habitants des quartiers qui sont concernés par les difficultés liées à leur cadre de vie. Ces difficultés sont réelles, notamment en termes de sécurité. Cependant, cette dernière thématique a été souvent présentée de façon monolithique par les médias. Une des constats surprenants de "Banlieue de la République": les habitants interrogés ont affirmé être plutôt attachés à leur quartier parce qu'ils y ont leurs amis et leurs proches.

Duriau: Dans les banlieues, les jeunes sont souvent tard dans la rue. Ne pensez-vous pas que les familles monoparentales et le manque d'autorité parentale puissent être une des causes de la délinquance des jeunes dans les citées?

Bien sûr, la question des familles monoparentales est un problème. Aussi bien d'ailleurs au centre des villes, que dans les quartiers en difficulté. L'autorité est souvent invoquée comme remède possible aux problèmes que connaissent les quartiers sensibles... Mais elle ne se décrète pas. En revanche, l'échec massif à l'école, dès le plus jeune âge, de toute une partie, la plus fragile, de notre population est un enjeu qui devrait concentrer l'attention de l'ensemble des dirigeants politiques de ce pays. On ne peut pas vivre éternellement avec un 20% des élèves qui ignorent la lecture et l'écriture à l'âge de 10 ans.

Azise b: La crise identitaire est lié à la stigmatisation des arabes et des africains. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit plus de la non-acceptation de l'autre? Et de ce fait, les communautés n'ont pas le choix que de se regrouper pour faire face a l'exclusion?

Ce que nous apprend Banlieue de la République, c'est que le phénomène de repli identitaire vécu dans certains quartiers est avant tout la conséquence d'une marginalisation. Par exemple, les expressions aiguës de l'appartenance religieuse sont souvent liés à des parcours scolaires ou professionnels fragiles et compliqués.

Plouf: Pourquoi la banlieue est-elle toujours vue de manière négative? Il y a plein de bonnes initiatives, notamment de la part des associations.

Rappelons qu'il y a cent ans, certains faubourgs de Paris étaient réputés infréquentables. Reprenez Zola ou Eugène Sue! Délinquance, faim, épidémies, enfants abandonnés... ont marqué cette littérature naturaliste du XIXe siècle. Le Paris que nous connaissons aujourd'hui a bien changé. Il n'y a donc pas de fatalité, c'est au politique que de fixer une ambition, des objectifs et de tenter de les mettre en œuvre.

Vous avez raison de souligner que de nombreuses associations - mais aussi les élus locaux, les entrepreneurs, les services publics - font un travail important qui contribue à ce que ces quartiers ne sombrent pas. Banlieue de la République est un appel pour que ces quartiers ne soient pas les oubliés de la campagne présidentielle qui s'annonce.

Duriau: Les citées sont des ghettos, où on a concentré toutes les familles qui ont des problèmes. Immigration, chômage, famille monoparentale, les HLM sont majoritairement dans ces cités. La solution ne passe-t-elle pas par le redéploiement des logements sociaux?

On a laissé se consolider des taux de concentration de familles populaires et d'origine immigré trop importants. C'est clair à Clichy. Paradoxalement, les HLM vont plutôt mieux aujourd'hui que certaines cités en copropriété comme le "Chêne pointu" (où s'est déclenchée une épidémie de tuberculose) ou aux "Bosquets". La rénovation urbaine est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre sur ces copropriétés que sur du logement social.

En même temps, pour éviter des concentrations trop fortes, il ne faut pas redéployer dans l'habitat rénové exactement la même population. Comment attirer des classes moyennes? Grâce à l'éducation, la santé, l'emploi, les transports, la sécurité... La rénovation urbaine doit donc être une politique globale. C'est comme cela qu'elle doit être pensée et conduite.

Pintou: cela fait plus de 50 ans que je vis dans le 93 et je vois la dégradation des conditions de sécurité et l'incivisme qui s'installent. Comment voyez-vous les années à venir si rien n'est fait?

La politique de rénovation urbaine a pu commencer à apporter des réponses dans plusieurs villes et dans plusieurs quartiers. Au terme du premier Plan National de Rénovation urbaine (PNRU), un deuxième plan, d'ampleur comparable, est actuellement en discussion.

Nous apprenons de ces expériences, puisque désormais tous les acteurs nationaux et territoriaux sont d'accord pour demander que ces plans soient pris de façon globale et intègrent éducation, emploi, transport, santé... Seules ces réponses globales sont à même d'inverser dans la durée la situation difficile dans laquelle se trouvent ces quartiers.

Nana: Comment faire pour arrêter la violence grandissante dans nos banlieues, incivisme, les dégradations, le sectarisme... Le phénomène s'accroît et s'étend même en centre ville. Que proposez-vous?

Il nous paraît important que la loi de la République s'applique sur l'ensemble du territoire. Dans l'enquête Banlieue de la République, que nous venons de conduire à Clichy et Montfermeil, les habitants interrogés se montrent très favorables à la construction très récente du commissariat. L'immense majorité d'entre eux sont demandeurs de davantage de tranquillité et de sécurité publiques. Leur modèle idéal de sécurité est celui de l'ilotier patrouillant à pied. Il y a une vraie demande de proximité. Ne soyons pas irénique néanmoins, en effet, la situation de certains quartiers est tellement difficile aujourd'hui qu'elle nécessite une réponse forte et volontaire des pouvoirs publics.

Les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes

Je me permets de rajouter que là encore, les questions éducatives sont à la racine de tous nos problèmes. Dans les quartiers difficiles, les taux d'échec scolaire à 10 ans peuvent atteindre 30%, même après huit années de scolarité. C'est là qu'il faut mettre le paquet pour sortir de cette spirale dont les effets sont ensuite très difficiles à gérer.

Dragon29100: Pensez-vous que la rénovation, voir la démolition et la reconstruction d'un quartier plus humain - par exemple des immeubles à 3 étages - ramènerait une vie plus calme?

L'enquête Banlieue de la République que vient de publier l'Institut Montaigne montre clairement les effets positifs de la politique de Rénovation Urbaine. Par exemple, à Clichy et Montfermeil, ce sont 600 millions d'euros qui ont été consacrés à l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie en quelques années à peine.

Un effort particulier a été fait sur la délimitation entre espace public et espaces privés. Les nouveaux logements ont été "présidentialisés": interphone, grille, espaces verts, etc. Tout cela ne suffit pas. Il faut globalement poser la question de l'articulation entre cette ambitieuse politique et la santé, l'emploi, l'éducation, la sécurité.

Azise b : La rénovation urbaine c'est une bonne chose. Mais pour que la banlieue vive, il faut donner le droit de vote aux immigrés, pour que la responsabilité collective opère?

L'Institut Montaigne s'est engagé depuis 2009 en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales pour assurer une meilleure représentativité en politique. Par ailleurs, un immigré n'est pas forcément un étranger: il est né à l'étranger. Il peut-être soit de nationalité étrangère soit avoir acquis la nationalité française. Enfin, les étrangers communautaires ont déjà le droit de vote aux élections locales. Ils peuvent même être élus.

6/10/2011

Source : L’Express

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

À l’inquiétude qu’exprime le journaliste américain Christopher Caldwell dans son essai, Malek Chebel oppose sa confiance en un islam européen sécularisé.

Anthropologue des religions et philosophe, né en 1953 à Skikda en Algérie, Malek Chebel est l’inventeur du concept d’“islam des Lumières”. Traducteur du Coran (édition disponible en Livre de poche, couplée avec un dictionnaire encyclopédique), il a lu pour nous Une révolution sous nos yeux.

Qu’avez-vous pensé du livre de Christopher Caldwell ? J’ai été agréablement surpris. L’auteur me semble de bonne foi et se veut objectif, même s’il est un peu pique-assiette dans sa manière de présenter sa thèse, en puisant ses exemples un peu partout et à toutes les époques. En tout cas, son objectif est clair : il va alimenter la phobie de ceux qui considèrent que l’islam va envahir l’Europe et le monde. Il ne cherche pas à convaincre les gens, comme moi, qui veulent équilibrer les choses et rétablir un minimum de vérité, mais les gens qui sont déjà pratiquement convaincus et anticipent même son discours. Sur le fond, la principale faiblesse du livre est d’en rester à l’écume des choses : les références sont souvent journalistiques, elles se fondent sur des éléments d’appréciation liés à une opinion plutôt que sur des études de sociologie ou de politique lourdes. Enfin, nous avons affaire au point de vue d’une personne étrangère qui ne sait pas comment fonctionne l’islam en France et se base sur des éléments pas toujours vérifiés ni vérifiables.

Par exemple ? Il parle de salles de prière dans les bureaux, mais je n’en ai jamais vu, nulle part. Que certains puissent faire leur prière dans tel ou tel bureau privatif, c’est possible, mais le phénomène est très marginal. Les musulmans ont, doctrinalement, la possibilité de regrouper leurs prières en fin de journée ; ceux qui sont de bonne foi pratiquent ainsi et ne prient pas dans leur bureau. Même chose dans les usines et les grands magasins : tout cela fait peur au paysan du Texas, mais n’est pas la réalité sociologique.

La thèse principale du livre est que l’immigration musulmane va changer le visage de la France. Caldwell mé­lange tous les chiffres de l’immigration. Il considère que la première, la deu­xième et la troisième générations ont la même valeur, ce qui conduit à déna­turer l’âme européenne, l’âme chrétienne, l’âme française. On ne peut plus parler d’immigration pour la troisième génération, mais d’un reliquat d’immigration. Le destin démographique de la France est français.

Il n’y a pas de problème d’intégration ? L’immense majorité des musulmans adorent la France et ne changeraient pour aucun autre pays. Ils adorent son mode de vie, sa laïcité, son sens du débat et de la justice, son histoire, sa cuisine, ses vêtements, son climat. Vous ne pourrez pas mettre dans la tête de leurs enfants qu’ils ne sont pas français, qu’ils vi­vront ailleurs qu’en France. C’est là qu’ils ont leurs racines, leurs amis, leur école, leur maîtresse, etc. Les 4,5 millions de musulmans veulent s’intégrer, sinon la France serait déjà repeinte en vert.

Vous êtes bien optimiste. Quand on parle d’intégration, on surinterprète des pratiques minoritaires qui gênent d’abord les musulmans eux-mêmes. Jamais un musulman de bonne foi ne soutiendra l’intégrisme ou la violence aveugle, la polygamie ou l’excision. Quand il y a eu l’affaire du voile à l’école, j’ai dit et répété qu’entre l’école et le voile, c’était l’école qui primait, celle de Jules Ferry, qui pousse les filles vers le haut. J’ai été heureux de voir voter la loi contre la burqa, car ni la burqa ni, à un moindre degré, le voile ne font partie de l’islam. Mais j’admets et je regrette que nous ne soyons pas plus nombreux à rejeter à haute voix l’intégrisme et la violence qui perturbent notre rendez-vous avec l’histoire européenne.

Pourquoi le port du voile se développe-t-il dans certains quartiers chez les jeunes filles ? Il y a un repli identitaire que là aussi je regrette. Les filles instruites, qui vont à la fac ou travaillent en entreprise et qui ont envie de trouver un ancrage social ne mettent pas le voile. Ne le portent que celles qui sont dans une position économique ne leur permettant pas d’entrer en compétition avec autrui. Ces filles se voilent car elles veulent se marier et on leur a mis dans la tête que, sans voile, elles n’épouseraient pas un musulman. Mon rêve est que les musulmanes puissent profiter des mêmes droits (et des mêmes devoirs), impliquant le choix individuel du mari, du travail et du pays où travailler : c’est l’objectif à terme de l“islam des Lumières”.

La peur de l’islam est irraisonnée, selon vous ? Il y a des peurs des deux côtés. On a peur des intégristes et des femmes “emburquisées”, mais les mu­sulmans aussi ont peur et ont le droit d’avoir peur : on ne leur explique pas suffisamment que le modèle français est un modèle intégrateur et fraternel. Ils ne voient que les interdits et les imprécations de quelques-uns, de po­litiques par exemple. Mon travail est d’huiler les rapports entre les communautés et de dire aux uns que l’islam n’est pas aussi violent qu’ils le pensent (ils sont dans des généralités) et aux musulmans qu’ils ne vivent pas dans l’impureté.
Caldwell parle de l’influence croissante de l’islam sur les jeunes générations. Il cite une étude de 2007 indiquant que 28 % des musulmans anglais de plus de 55 ans étaient pour le port du voile, contre 74 % des 18-24 ans. Ces chiffres ne sont pas inventés. Il est possible qu’ils soient bons, je n’en disconviens pas, mais il faut les contextualiser en les resituant dans le temps et dans l’espace, l’islam anglais n’étant pas identique dans sa composition même à l’islam français. Il faudrait un système de prise d’opinion régulière sur dix ans. Rien ne dit que ce sondage n’a pas été fait après des attentats ou un crime crapuleux ou dans un contexte de crise économique… En un mot, je ne conteste pas les chiffres du livre mais je ne suis pas d’accord pour les établir comme vérité pérenne.

Caldwell pointe également des in­jonctions du Coran contraires aux valeurs européennes. Certains versets du Coran étaient valables au VIIe siècle mais ne le sont plus maintenant : tous ceux liés aux relations entre les personnes sont contextualisables. Par exemple, un verset dit : « Vous pouvez épouser quatre femmes. » Les polygames s’arrêtent là mais ceux qui veulent être monogames lisent le verset jusqu’au bout : « Mais il est préférable aux yeux de Dieu de n’avoir qu’une femme », dans la me­sure où l’homme est incapable d’établir une équité totale entre ses quatre femmes : « Si vous n’êtes pas capable, soyez monogame. » Aujourd’hui, il est impensable, même en étant le musulman le plus sincère possible, d’être polygame. Autre exemple : « La femme doit hériter la moitié de ce qu’hérite son frère », parce qu’à la naissance elle est née fille et lui mâle. Je remets en question cette règle : aujourd’hui, compte tenu que la femme est devenue sujet politique et économique, elle est en mesure de bénéficier des mêmes privilèges que l’homme.

Quand j’ai écrit mon Manifeste pour un islam des Lumières en 2004, j’ai montré qu’il y avait vingt-sept chantiers majeurs sur lesquels l’islam devait se pencher, le premier étant l’exigence indispensable de la démocratie. Si on n’interprète pas correctement le Coran, on va vers la catastrophe : il faudrait tuer les juifs, les chrétiens, enfermer les femmes chez elles, alors que tous ces versets sont liés aux conditions historiques dans lesquelles ils ont été énoncés : guerres intertribales, misogynie coutumière, etc.

Vous annoncez donc l’émergence d’un islam moderne, sécularisé, un “islam des Lumières”. Un islam qui ne serait pas sécularisé sera toujours sus­pect de contenir en son sein les germes de la violence et de la supériorité d’une race par rapport à une autre, d’une parole par rapport à une autre. Si l’islam accepte de faire de l’homme, de la république, de la laïcité, de la nation, des éléments importants de sa vision du monde, il sera meilleur, plus spirituel et plus sensible, et il fera moins peur aux Occidentaux et au reste du monde. J’ai écrit trente livres, traduits en quinze langues, dont le chinois et le coréen, et je suis énormément sollicité pour des interventions publiques tant en Europe que dans le monde arabe. Je vois émerger cet islam moderne, qui promeut l’égalité des sexes, le respect de l’autre et des religions, qui ne prêche pas la violence religieuse, qui ne pousse pas les jeunes à s’écraser sur les tours, qui dit que l’islam est une religion de Dieu, donc de lumière et de paix, et que la foi de chacun ne doit pas être le carcan de tous. Donc la nécessité d’une conscien­ce individuelle assumée par chaque mu­sulman. C’est avec cet islam-là que nous allons vivre en France.

6/10/2011,  Guillaume Roquette, avec Claire Pérez

Source : valeursactuelles.com

Le pays des droits de l’Homme est prêt à tout pour expulser de son territoire les étrangers sans-papiers. Après la période Hortefeux, les autorités ont décidé de rémunérer de 50 euros toutes personnes qui pourraient dénoncer un sans papiers.

 « Monsieur, sommes-nous encore en France ? Il nous arrive d'en douter, quand nous circulons dans les rues de Pau. C'est un scandale, beaucoup en ont assez de voir ces profiteurs se gaver pendant que d'autres restent le ventre creux ».

Cet extrait de lettre ne date pas des années 2000 mais du 5 janvier 1943. Elle a été écrite par un Français qui dénonce aux autorités françaises de l’époque la forte présence de juifs à Pau. Il ne lésine pas sur les mots et invite le secrétariat des questions juives à prendre des mesures pour diminuer le nombre de juifs dans sa ville.

Un quart de siècle plus tard, les étrangers sans papier ont pris la place des Juifs et sont devenus la bête noire des autorités françaises. Elles sont prêtes à tout pour mettre dehors ces personnes considérées comme des brebis galeuses. Les images les plus violentes des expulsions des sans-papiers restent certainement celles d’août 1996. Cet été, 300 sans-papiers africains s’étaient réfugiés dans l’Eglise Saint Bernard à Paris pour obtenir la régularisation de leur situation. Pour les déloger, les policiers mobilisés n’avaient pas hésité à ouvrir la porte de l’établissement religieux avec des haches et expulser les sans-papiers en les bousculant sauvagement et en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ces expulsions avait fait notamment de l’actrice Emmanuelle Béart, l’une des figures emblématiques et médiatiques de la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Ni la gauche, ni Emmanuelle Béart n’ont empêché les premières expulsions quelques jours après l’assaut de l’église.

Le chasseur de sans-papiers

Les expulsions de sans-papiers ont augmenté lorsque Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République. Fils d’un immigré hongrois arrivé en France sans-papiers et sans chaussures, Nicolas Sarkozy a fait de la chasse de l’étranger sans-papiers son principal cheval de bataille. En revanche, le politicien qui a le mieux incarné cette haine de l’étranger, c’est son ami et bras droit, Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. En 2007, il s’était fixé comme objectif d’expulser 25 000 clandestins du territoire français. Si cet objectif n’était pas atteint par les préfectures, il allait jusqu’à convoquer certains préfets pour leur demander de renvoyer plus d’étrangers. Une politique du chiffre qui a très vite donnée lieu à de véritables rafles sadiques de sans-papiers dans les rues, les métros, les écoles, les universités et parfois même dans les Restos du Cœur. Sans oublier les innombrables personnes françaises ou en règle qui ont été victimes d’arrestation au faciès.

Cette chasse aux sorcières a encouragé, d’autre part, la dénonciation gratuite des clandestins par des patrons d’entreprises, des agences d’intérim, des assistantes sociales et à l’époque, même l’ANPE et les Assedics collaboraient à cette politique puisqu’ils n’hésitaient pas à transmettre à la préfecture une photocopie de la carte de séjour d’un travailleur étranger, même s’il était en règle et sans l’en informer.

Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis balance freelance

Aujourd’hui Brice Hortefeux n’est plus ministre. Mais cette politique de la chasse aux clandestins persiste de manière plus discrète. Le moyen utilisé par les autorités est désormais la dénonciation payante. C’est ce que relate le journaliste du Figaro Christophe Cornevin dans son livre « Les Indics », sorti aujourd’hui. Il révèle qu’il existe un service confidentiel et encore méconnu du public : le Service Interministériel d’Assistance Technique, un service appartenant au Ministère de l’intérieur et situé dans les Hauts de Seine. Objectif : non pas réparer les ordinateurs mais plutôt recruter des taupes et des informateurs, des balances qui vont être les yeux et les oreilles de la police nationale. A ce jour, selon l’auteur du livre, la base de données de ce service confidentiel compterait 1700 indics. Mais être une balance n’est pas un travail à temps complet. C’est plutôt de l’ordre du freelance. Les tarifs sont fixés très clairement et dépendront de qui vous pourrez dénoncer. Ainsi, dénoncer un clandestin vaut 50 euros, refiler l’adresse d’un couturier chinois, pas trop bavard mais beaucoup trop productif, cela rapporte 300 euros. Le jackpot peut être décroché au cas où une taupe donne des informations sur une affaire d’envergure internationale.

L’arroseur… finalement arrosé

Si aujourd’hui dénoncer un clandestin vaut 50 euros, la réelle question qu’il faut se poser est de savoir si, au final, ce n’est pas la France qui en prend pour son grade à trop vouloir expulser les étrangers. En 2008, la Cimade, l’Association d’Aide aux Migrants avait estimé que les expulsions d’étrangers vers leur pays d’origine coûtaient à la France, 533 millions d’euros. Une expulsion revient à 27 000 euros, ce qui équivaut à près de 20 mois de salaire pour un smicard. Dans ces chiffres, plusieurs dépenses sont prises en compte : le coût de garde et d’escorte, les frais de restauration et de blanchisserie des migrants, sans oublier les prix des billets d’avion, de bateau ou de train.

5/10/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Les États-Unis vont enregistrer un nouveau record d'expulsions de sans-papiers avec des antécédents judiciaires cette année, a estimé mercredi la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.

L'année dernière, les États-Unis ont expulsé le nombre record de 195 000 immigrés clandestins avec des antécédents judiciaires, parmi les plus de 390 000 sans-papiers renvoyés dans leur pays.

Cette année-là, «pour la première fois depuis des décennies, 50% des étrangers expulsés par l'ICE (l'administration américaine des douanes et de l'immigration) étaient des criminels qui ont été condamnés», a dit Mme Napolitano lors d'un discours devant l'American University de Washington.

«En 2011, l'ICE expulsera de nouveau du pays un nombre record de criminels condamnés», a-t-elle assuré.

La semaine dernière, l'ICE avait annoncé l'arrestation de quelque 2900 sans-papiers avec des antécédents judiciaires, dans ce qui constituait le plus vaste coup de filet jamais réalisé dans le pays.

Près d'un million d'immigrés clandestins ont des antécédentes judiciaires aux Etats-Unis, selon le directeur de l'ICE John Morton.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama, le gouvernement s'est concentré sur l'arrestation de sans-papiers avec des antécédents judiciaires, estimant qu'ils constituaient un danger pour la société.

Quelque 11 millions de clandestins vivent aux États-Unis, parmi lesquels une majorité sont d'origine hispanique, selon les chiffres officiels.

05/10/2011

Source : Canoë/Agence France-Presse

LE PLUS. "Le fait d'avoir séjourné régulièrement en France en tant qu'étudiant ne donne droit à aucune facilité particulière dans l'examen de la délivrance d'une autorisation de travail". Cette mention figurant dans une circulaire de Claude Guéant plonge certains étudiants dans des situations très compliquées.

Depuis plusieurs semaines, des diplômes étrangers sont dans une situation invraisemblable.

L'obsession anti-immigration du gouvernement a conduit Claude Guéant à diffuser une circulaire, le 31 mai dernier, visant à diminuer l'immigration de travail, et en particulier à durcir les conditions dans lesquelles les étudiants étrangers, lorsqu'ils achèvent leurs études, peuvent passer du statut d'étudiant à celui de salarié.

C'est ainsi que des diplômés de master, ayant fait toutes leurs études en France, se retrouvent aujourd'hui à avoir des propositions d'emploi qu'ils ne peuvent accepter faute de visa. Et les délais sont longs, pouvant aller jusqu'à 4 mois... si l'employeur ne se lasse pas avant.

On touche là au sommet de l'absurdité de la politique de Nicolas Sarkozy. A force de vouloir ratisser sur les terres du Front National, le gouvernement en vient à s'attaquer à des diplômés au meilleur niveau, priés de retourner chez eux après plusieurs années de formation payées par la France... plutôt que de faire profiter notre pays de leur talent.

Bientôt, on fera venir des jeunes talents du football, on les formera dans nos centres de formation, et on les renverra dans leur pays au moment de jouer en Ligue 1.

Un collectif s'est créé pour rassembler ces étudiants, qui commencent à voir les refus de délivrance de visa arriver. Leur combat ne fait que commencer. La détermination du gouvernement est entière, comme l'a montré Claude Guéant il y a quelques jours, dans une intervention envers les préfets :

"J'attire en revanche votre attention sur un sujet pour lequel les résultats ne sont pas satisfaisants : les changements de statut, qui permettent à un étudiant étranger, parfois abusivement, d'obtenir un titre de séjour de travail. Vous savez qu'il s'agit d'une source importante de l'immigration professionnelle. Xavier BERTRAND et moi-même vous avons demandé que le nombre de ces changements de statut diminue. Or, la baisse du nombre des changements de statut est insuffisante. Cela doit changer."

J'ai rencontré il y a quelques jours des représentants du collectif du 31 mai, à qui j'ai apporté mon soutien. Je le dis franchement : j'ai honte pour mon pays. La France de Sarkozy et Guéant, ce n'est pas celle que ces étudiants ont découverte à l'école, bercés de l'illusion que ce pays avait une vision universaliste, solidaire. Le pays des droits de l'homme n'est plus ce qu'il est censé être.

Cette politique est dans la droite ligne de celle qui a été mise en place par George Bush, après les attentats du 11-Septembre, et que de nombreux Américains contestent. Car au-delà de l'aspect strictement politique ou moral, c'est un handicap pour leur pays, qui commence à subir une fuite des talents.

Selon un bulletin électronique de l'ambassade de France aux Etats-Unis, "en 2011, on estime à plus d'un million le nombre de travailleurs de haut niveau se trouvant dans ce que l'on appelle les "limbes de l'immigration" (en attente de renouvellement de visa). Ils doivent envisager un retour dans leur pays d'origine, faute de titre de séjour. [...] Alors que le pays a cruellement besoin de talents, américains ou étrangers, on note aux Etats-Unis une hostilité croissante envers les visas de travail pour personnes qualifiées, ce qui va complètement à l'encontre des initiatives favorisant l'entrepreneuriat. "

Avant d'en arriver à cette situation aberrante, il est urgent d'obtenir le retrait pur et simple de la circulaire Guéant, comme le demande le collectif du 31 mai. Et derrière, il faudra remettre à plat la politique d'immigration. Mais ça, c'est pour 2012...

5/10/2011, Bertrand Monthubert

Source : Le Nouvel Observateur

Dans l'analyse détaillée de la situation du marché du travail en Espagne jusqu'à juin dernier, sur les 779.392 demandeurs d'emploi étrangers, 144.938 sont marocains, 8.904 de plus en comparaison avec juin 2010 (5,9%)...Suite

Ambassadeur de mohammed iv auprès de l'empereur, Idriss Al Amraoul a laissé un récit pittoresque de Son voyage dans la France des années 1860...Suite

Hassan Darsi, Mohamed Melehi, Abderrahim Yamou contribuent à étoffer la collection du Centre Pompidou. Ce prestigieux musée français mondialise sa collection d'art contemporain...Suite

Dévoilé récemment les noms des projets sélectionnés qui bénéficieront du soutien de ce concours qui vise à promouvoir les jeunes cinéastes du Sud. Les projets retenus sont l'œuvre de jeunes talents venus d'Algérie, de la Tunisie, de l'Egypte, du liban et du Maroc. Parmi les projets sélectionnés en figurent six du Maroc, deux d'Algérie, deux de Tunisie et un seul du Liban. Initié par «r.ooo» visages Ouarzazate Film Commission (OFC) et Canal France International, en partenariat notamment avec le CCM, le CCME et l'ambassade de France au Maroc…Suite

Les inscriptions au programme de Visa Diversité ont débuté hier, mardi 4 octobre, et se poursuivent jusqu'au 5 novembre 2011…Suite

Si l'Europe ne saurait être réduite à l'islamophobie. Il reste que les aprioris négatifs envers les musulmans remontent a une époque bien antérieure au discours occidental contre «l'axe du mal »…Suite

 

Près de 900 immigrés en situation illégale, de diverses nationalités, ont été expulsés de Catalogne depuis janvier dernier, a annoncé, mardi à Barcelone, un haut responsable de la Police nationale espagnole.

Plus de 600 de ces immigrés avaient commis des délits graves lors de leur séjour dans cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne, a précisé le chef de la Police nationale espagnole en Catalogne Narciso Ortega, lors d'un discours prononcé à l'occasion de la "Journée de la Police".

Le responsable espagnol a également fait état du démantèlement de 71 réseaux d'immigration clandestine depuis le début de l'année en cours, précisant que les actions menées par les membres de ce corps de sécurité ont permis l'arrestation de 353 personnes pour leur implication dans des affaires d'immigration illégale.

S'agissant de la lutte contre le trafic de drogue, M. Ortega a fait état de la saisie, durant les neuf premiers de 2011, de 4,7 tonnes de haschich, de 235 kilos de cocaïne ainsi que de 4.195 plants de marijuana et 6.000 comprimés de drogues synthétiques.
Les efforts déployés dans ce domaine par la police nationale se sont également soldés par la mise hors d'état de nuire de 66 réseaux organisés et l'interpellation de 520 suspects, a encore précisé le responsable espagnol.

5/10/2011

Source :MAP

Le Maroc et l'Espagne se sont félicités de la qualité et du niveau fort élevé de la coopération entre les services des ministères de l'Intérieur des deux pays, qu'accompagnent des résultats probants et exprimé leur détermination à continuer à Œuvrer dans ce sens.
Dans un communiqué conjoint rendu public à l'issue d'une réunion de travail tenue, mardi à Rabat, entre le ministre de l'Intérieur, M. Taïeb Cherqaoui, et son homologue espagnol, M. Antonio Camacho, les deux parties ont rappelé la solidité des relations fraternelles unissant SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos. Les deux ministres ont également rappelé la qualité des relations de coopération entre les gouvernements des deux pays et l'attachement de leurs peuples aux valeurs de la démocratie, de la liberté et de la tolérance, ajoute le communiqué.

Ils ont également passé en revue les volets de la coopération bilatérale entre leurs départements respectifs, notamment ceux relatifs à la migration, à la criminalité transnationale organisée, au terrorisme et à la coopération policière.

S'agissant de la gestion des flux migratoires, les deux responsables, mus par l'esprit de la Conférence Euro-Africaine sur la migration et le développement, tenue à Rabat, en juillet 2006, qui avait fait du respect des droits et de la dignité des émigrés, une des priorités de toute action commune dans ce domaine, ont réitéré leur engagement pour une approche globale et intégrée.
Dans ce cadre, M. Antonio Camacho a réaffirmé la crédibilité et la responsabilité du Maroc en tant qu'allié stratégique de l'Espagne dans la lutte contre les réseaux de trafic de migrants et de la traite des êtres humains.

De son côté, M. Cherqaoui a remercié l'Espagne pour sa contribution précieuse à la réussite de l'opération transit 2011.
04/10/2011

Source : MAPF

La mosquée Abou Bakr Essedik de Montbéliard (à l'est de la France), a été le théâtre d’actes à caractère islamophobe, dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Une camionnette se trouvant à proximité, a été incendiée et aurait pu réduire le lieu de culte en cendres, sans l’intervention des pompiers. Des tracts racistes ont été découverts sur le site.

Les fidèles de la mosquée Abou Bakr Essedik auraient pu se retrouver sans lieu de culte du jour au lendemain. Un incendie, qui s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi, a carbonisé une camionnette contenant du matériel de construction destiné à la mosquée. Cette dernière aurait également été ravagée par les flammes, sans l’intervention des pompiers qui ont été avertis par des témoins.

Des papiers pliés en triangle, retrouvés sur les lieux, ont permis de conclure à un acte criminel. Les responsables du lieu de culte sont sous le choc. « En venant faire leur prière quotidienne, des fidèles ont découvert la carcasse carbonisée de la camionnette. Ils m’ont aussitôt appelé », déclare Oahi Gherabi, président de l’association qui gère la mosquée. « Cela m’a fait un choc. Mais, sur le coup, j’ai pensé qu’il s’agissait du geste imbécile de fêtards en fin de nuit ».

Ils ne supportent plus les « bougnoules »

Oahi Gherabi réalise peu de temps après, que les fêtards qu’il soupçonne ont une dent contre la communauté musulmane de la ville. « La police était déjà partie quand j’ai fait un tour pour voir s’il n’y avait pas de dégâts sur la façade. J’ai aperçu des feuilles de papier dissimulées sous des pierres, près des massifs floraux. Elles portaient des inscriptions racistes et un sigle », déclare-t-il au quotidien local Le Pays. L’un des tracts portait les inscriptions « Ras-le-bol des bougnoules ». « Ça m’a fait peur quand j’ai vu les tracts racistes », déclare encore Oahi Gherabi au Pays.

La police tient une piste

Le président de l’association culturelle de la mosquée dit avoir remis les éléments découverts à la police. Une enquête a déjà été ouverte. Elle a permis de faire le rapprochement avec des actes de vandalisme constatés sur des chantiers de la région, entre le 25 et le 27 septembre. La signature sur les prospectus (« Échappées Belles »), et l’écriture sur les tracts seraient les mêmes. Dans les cas précédents les tracts portaient les inscriptions « Vive les femmes » ou « Le pouvoir et les femmes ».

Sur la base de ces éléments, les enquêteurs pensent à un gang féminin mais aucune conclusion officielle n’a encore été tirée. Thérèse Brunisso, pour sa part, estime qu’il s’agit « sans doute d’un petit groupuscule, pas d’un groupe terroriste organisé ».

4/10/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Un rapport de l'Institut Montaigne conduit par Gilles Kepel et publié hier dresse un constat alarmant sur l'emploi et le repli communautaire qui en résulte dans les quartiers difficiles

Six ans après les émeutes qui ont marqué les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, le manque d'intégration sociale et économique des habitants de ces communes reste très préoccupant. C'est du moins la conclusion à laquelle a abouti l'équipe de chercheurs qui a travaillé sous la houlette Gilles Kepel, politologue spécialiste de l'islam, pour l'Institut Montaigne et dont le rapport a été dévoilé hier. Pendant près d'une année entière (de juillet 2010 à juin 2011), sociologues et économistes ont interrogé 100 habitants de l'agglomération, à la fois Français et étrangers (régularisés ou non) pour sonder leur rapport à l'école, à l'emploi, à la sécurité ou encore à la politique. Il s'agit certes d'une enquête de ressenti, centrée sur des témoignages et circonscrite à une zone de 55.000 habitants, mais qui reste néanmoins révélatrice de l'état des banlieues.

Le premier constat, le plus visible, est positif. La rénovation urbaine, à laquelle l'Etat a consacré 40 milliards d'euros depuis 2003 dans toute la France, dont 600 millions sur la seule agglomération de Clichy-sous-Bois -Montfermeil, est une réalité dont les habitants ont bien conscience. « La rénovation du bâti ne peut suffire à assurer cohésion et développement », note le rapport. Le coeur du problème est l'accès à l'emploi. En 2009, les zones urbaines sensibles (ZUS), enregistraient un taux de chômage moyen de 18,6 %, contre 9,8 % en moyenne en France. Un chiffre qui atteint 43 % pour les jeunes actifs. « Le capital éducatif et culturel inadapté d'une partie de la jeunesse », comme le rappellent les auteurs, explique en partie ces mauvais chiffres, mais l'isolement géographique de ces territoires est lui aussi dévastateur.

L'islam, valeur refuge

En transports en commun, il faut 67 minutes pour rejoindre la Défense depuis Clichy-Montfermeil, 86 minutes pour aller à l'université Paris-XIII de Villetaneuse. Le nombre de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est pourtant en augmentation, mais sans réseaux de connaissances et parfois victimes de discriminations, nombre d'entre eux ne parviennent pas à trouver un travail correspondant à leurs compétences. Cette exclusion du marché de l'emploi entraîne chez certains « un rejet radical de la France et des valeurs qui lui sont prêtées », écrit Gilles Kepel. Un fort ressentiment vis-à-vis du système scolaire se développe, accusé de mal orienter. En parallèle, un retour vers le religieux, en l'occurrence l'islam, se fait de plus en plus sentir. De nombreux parents renoncent à mettre leurs enfants à la cantine, pour des raisons financières mais aussi religieuses (non-respect du halal), alors que les immigrés de la première génération n'avaient pas ce souci. « Dévalorisés, ces jeunes ont reconstruit une image positive d'eux-mêmes au travers de la fréquentation des mosquées », indique le rapport. Ce regain d'intérêt pour l'islam, vécu comme une valeur refuge face à l'exclusion ressentie, est pour le chercheur la conséquence la plus manifeste de la crise des banlieues, et non sa cause.

5/10/2011, MARIE BELLAN

Source : Les Echos.fr

Le décret du 7 septembre pris pour l'application de la loi relative à l'immigration, vient préciser les conditions de délivrance de la carte bleue européenne, qui autorise les ressortissants hors UE à exercer une activité professionnelle au sein de l’UE.

La carte bleue européenne

La loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité, prévoyait la mise en œuvre de cette Carte Bleue Européenne.
Le décret pris pour l'application de cette loi est paru le 6 septembre 2011.

La carte bleue européenne a été mise en place pour les citoyens non-européens hautement qualifiés souhaitant travailler dans un état membre européen.

Elle permet à son détenteur de se déplacer librement, de vivre et de travailler au sein de l’Union Européenne.
L'étranger qui souhaite obtenir cette carte de séjour doit :

- Soit être titulaire d’un diplôme sanctionnant au moins trois années d’études supérieures, soit bénéficier d’une expérience professionnelle d’au moins cinq ans;

- Justifier d'une rémunération annuelle brute minimale (au moins égale à une fois et demie le salaire moyen annuel de référence fixé par arrêté) ;

- Etre titulaire d'un contrat de travail d'une durée d'au moins un an visé par l'autorité administrative ;

La Carte Bleue Européenne sera valable 3 ans, renouvelables.

4/10/2011

Source : Eurojuris

Une discrète circulaire ne cesse de provoquer des remous. Ce mardi, la région Ile-de-France, dirigée par la gauche, a réclamé dans un communiqué le retrait de la circulaire Guéant qui, en empêchant des étudiants étrangers diplômés de rester travailler en France, les menace d'expulsion.

Lundi, des étudiants étrangers récemment diplômés de grandes écoles (HEC, Polytechnique, Sciences Po), réunis dans le «collectif 31 mai», en avaient déjà réclamé le «retrait».

Une circulaire visant à réduire l'immigration professionnelle

La région demande le retrait de la circulaire Guéant-Bertrand, écrivent Isabelle This Saint-Jean et Abdelhak Kachouri, vice-présidents de la région, chargés respectivement de l'Enseignement supérieur et de la Citoyenneté. La région «apporte son soutien aux étudiants, aux enseignants et aux présidents d'université qui ont mis en garde contre les conséquences graves de cette circulaire», car «la politique du chiffre et des arrière-pensées électoralistes ne justifient pas de détourner de nos universités des étudiants qui contribuent au rayonnement culturel et scientifique de notre pays», ont-ils détaillé.

En raison de cette circulaire des ministres de l'Intérieur, Claude Guéant, et du Travail, Xavier Bertrand, visant à réduire l'immigration professionnelle, de nombreux diplômés étrangers de niveau master ayant eu des propositions d'embauche se sont vu refuser depuis cet été l'autorisation de travailler.

Pécresse inquiète de ce qui «serait donc en train de devenir la règle»

La Conférence des grandes écoles (CGE) et celle des présidents d'universités (CPU) ont déjà vivement critiqué cette circulaire, le président de la CPU, Louis Vogel, la jugeant «très grave». «Si nous ne trouvons pas de solution, nous n'attirerons plus ces étudiants» et «c'est fatal à long terme : les diplômés déçus d'aujourd'hui ne risquent pas d'être les avocats de notre économie quand ils occuperont demain des postes de responsabilité», a écrit lundi dans Le Figaro le directeur de HEC, Bernard Ramanantsoa.
Même la ministre du Budget, Valérie Pécresse, a écrit le 26 septembre à Claude Guéant pour lui demander de l'«informer» des consignes transmises aux préfets, faisant référence à «l'application qui semble faite de la circulaire du 31 mai» aux «étudiants étrangers non ressortissants de l'UE et diplômés de grandes écoles françaises qui souhaitent travailler dans notre pays», et qui se voient délivrer un refus d'autorisation. «Ce qui devrait être en droit l'exception, serait donc en train de devenir la règle», écrit celle qui est diplômée de HEC et était jusqu'en juin dernier ministre de l'Enseignement supérieur. A ce titre, elle avait fixé l'objectif de deux tiers d'étudiants étrangers en master et en doctorat d'ici 2015.

Le 21 septembre dernier, le ministère de l'Intérieur avait précisé que «l'objectif, c'est de ménager un équilibre entre donner une première expérience de travail aux étrangers en France et les faire travailler dans leur pays d'origine, pour le développement solidaire».

4/10/2011, AFP

Source : Le Parisien

"Ce qui, dans le nom de Français, nous appelle à l'universel, doit beaucoup aux étrangers qui, choisissant la France comme terre de prospérité et de liberté, sont venus, depuis des siècles, enrichir notre culture, défendre notre sol et soutenir notre économie. La politique d'intégration n'est donc ni un acte de charité, ni un simple devoir. Elle est l'une des manières pour la France d’être fidèle à elle-même". Cette phrase de Simone Veil résume l'état d'esprit avec lequel le Haut conseil à l'intégration, qu'elle a présidé jusqu'en 1998, sillonne la France pour faire remonter au gouvernement les problématiques de terrain rencontrées dans le processus d'intégration des populations immigrées. De passage à Dijon jeudi 29 septembre 2011, le Haut conseil a ainsi pris le pouls de la situation auprès de vingt associations locales, entre débats sur la scolarisation, les discriminations et le manque de moyens alloués par l'Etat pour mettre en place cette politique...

La France, terre d'immigration

A l'origine était l'immigration. Contrairement à ses voisins, la France a déployé une politique officielle dans ce domaine dès la moitié du XIXe siècle, ayant amorcé sa révolution démographique avant la Révolution française... Pour faire face aux besoins des entreprises au moment de la révolution industrielle, les usines et le monde agricole ont accueilli des travailleurs des pays limitrophes : Belges, Allemands, Suisses, puis Polonais, Italiens et Espagnols... Il s'agissait d'une immigration de travail, à la différence d'autres pays comme le Canada, l'Australie, l'Argentine ou les États-Unis, ayant opté pour une immigration de peuplement afin de développer de vastes espaces insuffisamment peuplés. "Dans les années 1920, la moyenne annuelle des entrées en France est de l’ordre de 300.000 immigrés", selon le rapport La France sait-elle encore intégrer ses immigrés ?, publié le 21 avril 2011 par le Haut conseil à l'intégration à la demande du ministère de l'Immigration, de l'Identité nationale et de l'Intégration .

Après la Seconde guerre mondiale, la planification détermine à nouveau des objectifs en matière d’immigration de travail, confiant le monopole des introductions à l'Office national de l'immigration (ONI). Les objectifs fixés seront atteints avec difficulté, la situation économique et sociale de la France n'étant pas suffisamment attractive. "C'est seulement dans la seconde partie des Trente Glorieuses qu'une nouvelle dynamique des flux sera amorcée, alors même que les planificateurs du VIIe plan (1976-1980) conseillaient de freiner l’immigration de travail qui constituait, selon eux, un obstacle à la modernisation de l’appareil productif, malgré l’opposition du patronat. Ainsi le nombre d’immigrés s'est accru de 31% entre 1968 et 1975 et de 7% de 1975 à 1985", souligne le même rapport.

En 1974, à la suite du premier choc pétrolier et de l'apparition d’un chômage de masse, le gouvernement décide de suspendre l’immigration des travailleurs permanents des pays non européens. Seule la venue des travailleurs saisonniers pour les travaux agricoles restera autorisée, ainsi que celle des cadres de haut niveau. Aujourd’hui, la France compte près de 11,5 millions d'immigrés et d’enfants dont l'un des parents au moins est immigré, soit 19% de la population française, d'après l'article "Être né en France d’un parent immigré", publié en mars 2010 dans le magazine Insee Première, édité par l'Insee et cité dans le rapport du Haut conseil à l'intégration précité.

L'intégration en panne ?

De l'immigration à l'intégration des individus dans la société française, le pas n'est pas toujours évident à franchir... "Plus que la simple insertion matérielle des immigrés dans la société d’accueil - et moins que l'assimilation souvent entendue comme l’abandon de la plupart des spécificités culturelles liées à l’origine - l'intégration reste un concept sinon contesté, du moins mal compris. Il désigne un processus qui demande un effort réciproque à l’immigré et à la société du pays d'accueil, une ouverture à la diversité qui est un enrichissement mais aussi une adhésion et une volonté responsable pour garantir et construire une culture démocratique commune", résume Patrick Gaubert, président du Haut conseil à l'intégration. Et de préciser : "Pour éviter les faux débats, précisons que l'intégration s’adresse pour l’essentiel aux immigrés installés régulièrement en France, soit plus de cinq millions de personnes, dont deux millions sont devenues françaises. Néanmoins, le sort de leurs enfants n’est pas indifférent à la politique d’intégration, ne serait-ce que pour mesurer leur évolution sociale. En outre, leur nombre est loin d’être négligeable puisqu’aujourd’hui les enfants d’immigrés, c’est-à-dire les descendants directs d'un ou de deux immigrés, sont 6,5 millions. En tout, ils représentent 19 % de la population française. Ce dernier chiffre suffit à lui seul à montrer l’importance des sujets relatifs à l'immigration et à l’intégration pour notre pays".

Égalité hommes/femmes, laïcité... La question de l'intégration fait régulièrement surface dans les médias lorsqu'elle touche aux principes fondamentaux de la République. Points d'orgue de ces débats : la question du voile islamique à l'école publique jusqu'au vote de la loi du 15 mars 2004 ou, plus récemment, la question du port du voile intégral dans les espaces publics. "Rien de plus normal, puisque l'intégration a pour objet de valoriser ce qui unit les Français et ceux qui ont vocation à l'être. Le Haut conseil à l'intégration observe toutefois que la focalisation sur les principes républicains, aussi importante soit-elle, a pour effet de différer la satisfaction des besoins d'intégration au quotidien des immigrés et de leurs enfants dans notre pays", précise le Haut conseil dans son rapport d'avril 2011.

Mais, malgré le fait que "l'acceptation des personnes d’une autre religion, d’une autre nationalité, d’une autre culture, continue de progresser dans l’Hexagone" selon Patrick Gaubert, "notre pays, comme d’autres démocraties européennes qui ont une longue tradition de tolérance, est aujourd’hui traversé par des tensions identitaires autour de la question de l'immigration, et plus particulièrement de l'islam". Une enquête d’opinion réalisée en janvier 2011 par le German Marshall Fund et citée par le rapport du Haut conseil est, à cet égard, éclairante. "Certes en 2010, 58 % des Français voient toujours dans l’immigration un enrichissement pour la culture de leur pays. Ils étaient cependant 68 % à le penser en 2009. Enfin, face aux revendications identitaires et communautaires, à la montée du populisme en Europe, et aux peurs sourdes qui s’y développent depuis le 11 septembre 2001, confortés par la crise économique et financière de fin 2008, les Français sont parmi les plus sceptiques sur les bienfaits de l’immigration. Selon l’enquête, seulement 38 % des personnes interrogées considèrent que l’immigration est une chance pour la France alors qu'ils étaient 50 % en 2009". Si la politique d'intégration "désigne un processus qui demande un effort réciproque à l’immigré et à la société du pays d'accueil", comme le notait Patrick Gaubert, le vent semble tourner aujourd'hui vers un "repli communautaire", alors même que "les acteurs de l'intégration tels que les partis, les syndicats, les églises, sont affaiblis des instruments comme le service national, qui a disparu".

L'école et les associations, derniers remparts d'une politique en déréliction

Que reste-t-il aux immigrés pour s'intégrer ? "L'école et les associations", résume Patrick Gaubert. Et pour ces deux instances, la situation est loin d'être idyllique. Le Programme de réussite éducative, lancé en 2005 auprès des populations immigrées et prolongé en 2010, dispose par exemple d'un budget annuel de 90 millions d'euros. "C'est considérable. Mais le Haut conseil s’interroge sur l’ampleur des moyens engagés au regard de la relative faiblesse des résultats obtenus, notamment lorsque l'on constate le retard scolaire à l’entrée en sixième", souligne Patrick Gaubert. Même constat au sujet de dispositifs ciblés vers la suite de la scolarité, tels que les internats d'excellence et les mesures d'accompagnement aux classes préparatoires. "Dans un rapport publié en janvier 2010, nous avons recommandé que l'effort soit porté vers le début de la scolarité. Il y a beaucoup de choses qui sont faites en fin de scolarité mais ce sont des palliatifs aux problèmes. Si l'on ne veut pas être obligés de monter des structures en fin de scolarité, il faudrait peut-être mettre un effort beaucoup plus conséquent au début, quasiment à la maternelle. Nous avons recommandé que la maternelle soit obligatoire à partir de trois ans pour ne pas avoir de retard à rattraper plus tard. C'est là, au début, que tout se joue en terme de sociabilité et d'apprentissage de la langue. C'est là également que les inégalités sociales pénalisent le plus", note le président du Haut conseil. A Dijon, des structures telles que le Cesam ou la Cimade accompagnent par ailleurs les adultes dans l'apprentissage de la langue française.

Dans la capitale des Ducs de Bourgogne, le tissu associatif est effectivement dense en ce qui concerne l'intégration des populations immigrées, de l'association de quartier "Grésilles nouveau souffle", qui œuvre à regrouper les différentes communautés du quartier dijonnais, à la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), en passant par la Cimade ou la Maison de la Méditerranée, dont la mission principale est de susciter des rencontres entre les populations autour de thèmes appartenant à la mémoire collective. "Les associations font ce que l'Etat ne fait plus", résume Patrick Gaubert. "Désormais, la politique française d’intégration prend en charge à titre principal les nouveaux arrivants, et à titre très accessoire, les immigrés plus anciennement établis, voire leurs descendants. Ce choix nous paraît gravement faire l’impasse sur les deux millions et demi d’étrangers résidant en France, qui n’ont pas bénéficié d’une politique d’accueil et d’intégration et sur les descendants d’immigrés devenus Français. En outre, au plan budgétaire, cette décision s’est traduite par une restriction drastique des crédits de l’État consacrés à la politique d’intégration qui sont passés de 183,9 millions d’euros en 2008 à 73,1 millions en 2009, avec un transfert de quarante millions vers la politique de la ville". Ce jeudi 29 septembre, à la MJC des Grésilles, l'écho renvoyé à ce constat par les associations était unanime : elles aussi manquent de moyens, face à une demande d'aide à l'intégration toujours plus forte.

4/10/2011, Benjamin Hutter

Source : Dijonscope

Une semaine après la mort de 6 migrants Nord-Africains dans l'incendie d'un squat de Pantin, les associations de soutien aux immigrés sans papiers dénoncent les incohérences de la politique dite d'Aide au retour volontaire.

“Des démarches systématiques de proposition d'aides au retour aux personnes déboutées du droit d'asile devront être mises en oeuvre”: par cette note adressée à l’Office français de l’immigraion et de l’intégration (Ofii) le 1er septembre, le ministre de l’intérieur Claude Guéant affirmait vouloir augmenter le nombre de reconduites volontaires des migrants dans leur pays d'origine. Un mois plus tard, dans un squat insalubre de Pantin, six immigrés venant d'Egypte et de Tunisie trouvaient la mort à cause d’une bougie mal éteinte. Au-delà du manque de places en hébergements d’urgence, ce drame pose le problème de l'incohérence de la politique dite d’Aide au retour volontaire (ARV).

"Personne ne risque sa vie pour 2000 €"

Imaginée dès 1977, élargie et augmentée par Nicolas Sarkozy alors qu’il était ministre de l’intérieur, l’aide au retour des migrants en situation irrégulière doit contribuer au développement du pays d’origine grâce à un pécule personnel, versé par le gouvernement français. Il s’agit donc d’une d’apporter une vue à plus long terme au problème des flux migratoires, tout en débarassant aux yeux de l'opinion publique les expulsions d’une partie de leur inhumanité. Mais cette aide, d’un montant de 2000€ pour une personne seule ou 3500€ pour un couple, n’est pas proposée spontanément, et doit être demandée auprès de l’Ofii.
Une démarche qui prend du temps, trop pour certains des squatteurs de Pantin. “Quelques-uns avaient entrepris des démarches”, confie un membre du Refuge, association d’aide au migrants basée deux pas du squat.“Un Egyptien, qui voulait rentrer, nous avait confié son dossier, il était complet. Il est mort maintenant.” Le total de ces pensionnaires de fortune se montait à vingt-quatre, et six ont disparu ce matin-là: quatre Tunisiens et deux Egyptiens. Tous n’étaient pas dans la même situation: l’un d’eux avait une carte de séjour valide, plusieurs voulaient rentrer. D’autres, parmi les Tunisiens, avaient refusé l’offre de retour volontaire. La peur sans doute de rentrer au pays, mais surtout l'effet d'une douche froide: la baisse drastique du montant de l’ARV vers la Tunisie, passée en juin de 2000 à tout juste 300€.

"Une mesure irresponsable", pour l’association France-Terre d’Asile, qui s’occupe du droit des migrants arrivés dans l’hexagone. Selon son Directeur Général Pierre Henry, il s’agit non seulement d’une décision illégale, mais aussi totalement contre-productive: “Le gouvernement a justifié cette mesure par les réductions budgétaires, mais aussi le risque d’appel d’air, qui entrainerait l’arrivée de nouveaux migrants venus de Tunisie. C’est ridicule! Personne ne vend ce qu’il possède et risque sa vie pour si peu d'argent.” A 300€, la prime au retour devient presque dérisoire au regard de la rançon versée à un passeur pour traverser la méditerranée: entre 1000 et 1200€.

Un exil temporaire

Dès le mois de juillet, la mairie de Paris a réagi en complétant l’aide de l’Ofii par une enveloppe de 700 euros, versée à chaque Tunisien bénéficiaire de l’aide au retour. Mais l’offre, limitée à une centaine de dossier, est rapidement épuisée. Ceux qui restent sont dans l’impasse. “Même si le calcul est difficile, on peut estimer que sur les vingt-trois mille arrivés à Lampedusa, huit mille sont passés en France, dont la moitié sont en région parisienne. Et je pense qu’il sont entre un quart et un tiers à vouloir rentrer immédiatement, si on compense les frais de leur voyage ”, selon Pierre Henry. Mille personnes, peut-être un peu plus: un chiffre à comparer aux quatre mille retours volontaires accordés par l’Ofii en 2010, principalement à des Afghans et des Irakiens.
L’autre face du drame de Pantin réside dans ces chiffres : on a privé les réfugiés tunisiens d’une aide au retour de plein droit, alors qu’ils sont arrivés en grande majorité en avril-mai, dans la peur de l’après-révolution. Un exil temporaire, comme le confirme l'association Le Refuge:”Chez les anciens du squat, presque tous veulent repartir, même les Tunisiens.” Aujourd’hui logés dans le stade de Pantin par la mairie, les seize rescapés du squat attendent que l’Ofii s’occupe de leur dossier en priorité. En militant pour un meilleur fonctionnement de l’ARV, France-Terre d’Asile est parfois critiquée par les autres associations d’aide aux migrants, qui y voient une manière pour le gouvenement de gonfler les chiffres des expulsions.

Un argument insuffisant, pour Pierre Henry:”Je n’ai pas de problème avec l’aide au retour. Alors on me dit parfois que je suis l’idiot utile. Vaut-il mieux être l’idiot ou le criminel? Le maintien dans la précarité de ces gens, sans solutions de retour, c’est une erreur dramatique et dangereuse du ministère de l’intérieur. Il faut à la fois un dispositif d’accueil temporaire digne, et une aide au retour volontaire efficace.” Le squat de Pantin est l’expression de ces deux manques.

04/10/2011, Matthieu Balu

Source : La Vie.be

Voilà un constat qui va déranger. Dans les tours de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), les deux villes emblématiques de la crise des banlieues depuis les émeutes de l'automne 2005, la République, ce principe collectif censé organiser la vie sociale, est un concept lointain. Ce qui "fait société" ? L'islam d'abord. Un islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République a multiplié les promesses sans les tenir.

La croyance religieuse plus structurante que la croyance républicaine, donc. Vingt-cinq ans après avoir publié une enquête référence sur la naissance de l'islam en France - intitulée Les Banlieues de l'islam (Seuil) -, le politologue Gilles Kepel, accompagné de cinq chercheurs, est retourné dans les cités populaires de Seine-Saint-Denis pour comprendre la crise des quartiers. Six ans après les émeutes causées par la mort de deux adolescents, en octobre 2005, son équipe a partagé le thé dans les appartements des deux villes, accompagné les mères de famille à la sortie des écoles, rencontré les chefs d'entreprise, les enseignants, les élus, pour raconter le destin de cette "Banlieue de la République" - c'est le titre de l'enquête, complexe et passionnante, publiée par l'Institut Montaigne.

Le sentiment de mise à l'écart a favorisé une "intensification" des pratiques religieuses, constate Gilles Kepel. Les indices en sont multiples. Une fréquentation des mosquées beaucoup plus régulière - les deux villes (60 000 habitants au total) comptent une dizaine de mosquées, aux profils extrêmement variés, pouvant accueillir jusqu'à 12 000 fidèles. Une pratique du ramadan presque systématique pour les hommes. Une conception extensible du halal, enfin, qui instaure une frontière morale entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé, ligne de fracture valable pour les choix les plus intimes jusqu'à la vie sociale.

Les chercheurs prennent l'exemple des cantines scolaires, très peu fréquentées à Clichy en particulier. Un problème de coût évidemment pour les familles les plus pauvres. Mais la raison fondamentale tient au respect du halal. Les premières générations d'immigrés y avaient inscrit leurs enfants, leur demandant simplement de ne pas manger de porc. Une partie de leurs enfants, devenus parents à leur tour, préfère éviter les cantines pour leur propre

descendance parce que celles-ci ne proposent pas de halal. Un facteur d'éloignement préoccupant pour Gilles Kepel : "Apprendre à manger, ensemble, à la table de l'école est l'un des modes d'apprentissage de la convivialité future à la table de la République."

Car le mouvement de "réislamisation culturelle" de la fin des années 1990 a été particulièrement marqué à Clichy et à Montfermeil. Sur les ruines causées par les trafics de drogue dure, dans un contexte d'effondrement du communisme municipal, face à la multiplication des incivilités et des violences, les missionnaires du Tabligh (le plus important mouvement piétiste de l'islam), en particulier, ont contribué à redonner un cadre collectif. Et participé à la lutte contre l'héroïne, dans les années 1990, là où la police avait échoué. Ce combat contre les drogues dures - remplacées en partie par les trafics de cannabis - a offert une "légitimité sociale, spirituelle et rédemptrice" à l'islam - même si la victoire contre l'héroïne est, en réalité, largement venue des politiques sanitaires.

L'islam a aussi et surtout fourni une "compensation" au sentiment d'indignité sociale, politique et économique. C'est la thèse centrale de Gilles Kepel, convaincu que cette "piété exacerbée" est un symptôme de la crise des banlieues, pas sa cause. Comme si l'islam s'était développé en l'absence de la République, plus qu'en opposition. Comme si les valeurs de l'islam avaient rempli le vide laissé par les valeurs républicaines. Comment croire encore, en effet, en la République ? Plus qu'une recherche sur l'islam, l'étude de Gilles Kepel est une plongée dans les interstices et les failles des politiques publiques en direction des quartiers sensibles... Avec un bilan médiocre : le territoire souffre toujours d'une mise à l'écart durable, illustrée ces dernières semaines par l'épidémie de tuberculose, maladie d'un autre siècle, dans le quartier du Chêne-Pointu, à Clichy, ghetto de pauvres et d'immigrés face auquel les pouvoirs publics restent désarmés (Le Monde du 29 septembre). Illustrée depuis des années par un taux de chômage très élevé, un niveau de pauvreté sans équivalent en Ile-de-France et un échec scolaire massif.

Clichy-Montfermeil forme une société fragile, fragmentée, déstructurée. Où l'on compte des réussites individuelles parfois brillantes et des parcours de résilience exemplaires, mais où l'échec scolaire et l'orientation précoce vers l'enseignement professionnel sont la norme. "Porteuse d'espoirs immenses, l'école est pourtant aussi l'objet des ressentiments les plus profonds", constatent les chercheurs. Au point que "la figure la plus détestée par bon nombre de jeunes est celle de la conseillère d'orientation à la fin du collège - loin devant les policiers".

Et pourtant, les pouvoirs publics n'ont pas ménagé leurs efforts. Des centaines de millions d'euros investis dans la rénovation urbaine pour détruire les tours les plus anciennes et reconstruire des quartiers entiers. Depuis deux ans, les grues ont poussé un peu partout et les chantiers se sont multipliés - invalidant les discours trop faciles sur l'abandon de l'Etat. Ici, une école reconstruite, là, un immeuble dégradé transformé en résidence. Un commissariat neuf, aussi, dont la construction a été plébiscitée par les habitants - parce qu'il incarnait l'espoir d'une politique de sécurité de proximité.

Le problème, montre Gilles Kepel, c'est que l'Etat bâtisseur ne suffit pas. Les tours ont été rasées pour certaines, rénovées pour d'autres, mais l'Etat social, lui, reste insuffisant. La politique de l'emploi, incohérente, ne permet pas de raccrocher les wagons de chômeurs. Les transports publics restent notoirement insuffisants et empêchent la jeunesse des deux villes de profiter de la dynamique économique du reste de la Seine-Saint-Denis. Plus délicat encore, la prise en charge des jeunes enfants n'est pas adaptée, en particulier pour les familles débarquant d'Afrique subsaharienne et élevés avec des modèles culturels très éloignés des pratiques occidentales.

Que faire alors ? Réorienter les politiques publiques vers l'éducation, la petite enfance, d'abord, pour donner à la jeunesse de quoi s'intégrer économiquement et socialement. Faire confiance, ensuite, aux élites locales de la diversité en leur permettant d'accéder aux responsabilités pour avoir, demain, des maires, des députés, des hauts fonctionnaires musulmans et républicains. Car, dans ce tableau sombre, le chercheur perçoit l'éveil d'une classe moyenne, de chefs d'entreprise, de jeunes diplômés, de militants associatifs, désireuse de peser dans la vie publique, soucieuse de concilier identité musulmane et appartenance républicaine.

| 04.10.11 |, Luc Bronner

Source : Le Monde

Bon nombre d’Africains ont rêvé de la France, ce « merveilleux » pays de cocagne où il suffit juste de se baisser pour ramasser des billets de banque. Une contrée où le bonheur se rencontre à tous les coins de rue, où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », où les policiers vous sourient pour un oui ou pour un non.

NAMUR (Belgique) - La France est-elle toujours cet Etat respectueux des droits de l’Homme où aucun agent de sécurité n’ose lever la main sur un étranger, lui mettre des menottes aux poings et l’envoyer dans le premier charter en partance pour l’Afrique ? De nombreux Africains, partis chercher une vie meilleure à Paris ou dans les villes de province, se posent cette question. Et à l’arrivée, ils ont vite déchanté.

La France n’est plus… la France. Le temps y est gris, les gens renfrognés, les clochards dorment dans les couloirs du métro et tendent la main à des passants qui, tels des zombies, les dépassent sans vraiment les voir. C’est ce rêve brisé vécu par de nombreux immigrants que la jeune réalisatrice burkinabé, Eléonore Yaméogo, a voulu raconter dans son documentaire « Paris mon paradis » présenté dans la section « Regards du présent » à la 26e édition du Festival international du film francophone de Namur (Fiff).

Primé au Fespaco 2011, ce film de 69 minutes est une plongée dans le monde plein de contrastes des Africains de Paris.
La réalisatrice a délibérément choisi de filmer ceux dont les rêves se sont brisés. Il y a Chaba, jeune peintre en bâtiment venu de sa lointaine Casamance et qui essaie de refiler sa camelote à des touristes pressés, devant la cathédrale Notre Dame de Paris ou aux abords de la Tour Eiffel. Ou Bintou, comédienne burkinabé qui a fait défection à sa troupe théâtrale après une tournée en France, espérant « faire son trou » à Paris. Il y a aussi Traoré, vieux malien retraité de la Fonction publique française, qui vit ici depuis l’époque du général De Gaulle et qui finit sa vie en dormant sur un matelas pourri dans une ruelle d’un quartier sordide, attendant les indemnités d’un accident de travail que l’Etat refuse de lui payer.

« J’en ai marre de cette vie»

Une galerie de portraits de naufragés de l’immigration, échoués quelque part dans l’Hexagone, brisant leurs rêves sur les côtes du désespoir. On les voit déambuler à la Goutte d’Or, à Barbès, essayant de mener un semblant de vie dans un pays qui les a exclus, marginalisés. « J’en ai marre de cette vie. Si l’Etat me paie mes indemnités, je ne reste pas 24 heures de plus en France », lâche avec amertume le vieux Traoré qui symbolise toute la détresse de ceux qui sont partis, qui ont quitté leur pays et qui risquent de ne jamais revoir leur famille.

Les images du film sont parfois accompagnées d’une voix off, celle de la réalisatrice, qui fait part aux spectateurs de sa vision de l’immigration. Elle-même a fait face à des refus de visa, avant de rejoindre finalement Paris où elle vit et travaille depuis quelques années. « Je ne décourage pas ceux qui veulent venir en Europe, mais j’ai voulu lancer un message aux Africains en leur disant de bien préparer leur voyage et de ne pas partir tête baissée. La vie est très dure en Occident, surtout lorsqu’on est sans papiers et sans travail », nous a expliqué Eléonore Yaméogo, dimanche soir à la fin de la projection de son documentaire à la salle Caméo 5 de Namur.

J’avais honte de rentrer bredouille

Des scènes poignantes, tirées d’un document vidéo de Mediapart, ont été intégrées dans son film pour mieux montrer la cruauté avec laquelle les policiers français traitent les sans-papiers ou les sans-logis africains. On y voit une femme dont le bébé qu’elle porte sur le dos est traîné sur l’asphalte, ou une autre, enceinte, que les Crs malmènent malgré son état.
Tout cela donne la nausée et l’on se surprend à se demander comment l’Etat français peut permettre de telles attitudes envers des êtres humains. Mais on se demande également pourquoi les Africains persistent à rester en France où ils sont plongés dans une déchéance et une misère qu’ils ne vivraient certainement pas chez eux.

« J’avais honte de rentrer bredouille et de supporter le regard des autres », répond la comédienne burkinabé Bintou qui, finalement, a obtenu des papiers en règle après avoir eu… une fille. Son retour au pays pour des vacances l’a quand même quelque peu déçue, car elle avait l’impression que sa famille n’en voulait que pour ses euros.

La jeune réalisatrice Eléonore Yaméogo n’a certes pas innové en parlant d’un sujet déjà traité dans le cinéma africain. Son audace est d’avoir campé sa caméra dans des lieux parfois hostiles et d’avoir fait témoigné, à visage découvert, des Africains happés dans le piège infernal de l’immigration et qui peinent à sortir la tête de l’eau.

04 Octobre 2011

Source : Le Soleil

Ils sont posés là, hagards, sous la grande verrière du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La mine juvénile, tristoune, de ceux qui ne comprennent pas bien pourquoi. Népalais, Indiens, Pakistanais, Maliens, l’administration française les appellent «mineurs étrangers isolés» (MEI). Agés de 15 à 17 ans, certains ont voyagé plusieurs mois entre ciel et terre, dormi dans des conteneurs, et passé un nombre ahurissant de frontières pour arriver dans «un pays ami», où faire des études «est à la portée de tous», affirme l’un d’entre eux.

«Système D». Faute de moyens d’accueil, ils vivent, entre les salles d’audience, de la générosité du personnel administratif de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et des greffières du tribunal pour enfants. Sur leurs deniers propres, et parce qu’ils sont presque tous «des papas et des mamans», ils achètent «aux petits» de quoi boire, manger, et se couvrir. Car, le soir venu, lorsque le tribunal baisse le rideau, les mineurs étrangers regagnent la rue. Ils dorment dans des parcs, tentent d’attraper au vol des maraudes, ou poussent la porte des mosquées, des églises, ou des temples sikhs. Deux ont eu la chance d’être recueillis bénévolement par un conseiller municipal de Montreuil…

Réunie vendredi après-midi, l’intersyndicale SNPES-PJJ-FSU, CFDT et CGT a voulu «pousser un coup de gueule monumental pour que la France se montre un peu digne et honnête. Ce système D immonde doit cesser ! Il n’est donc pas possible de trouver des fonds pour payer des nuits d’hôtel à ces mômes ? La vérité, c’est qu’ils sont instrumentalisés à des fins politiques, et c’est dégueulasse», s’emporte le délégué SNPES Thomas Danglot. Effectivement, depuis plusieurs années, un bras de fer oppose le conseil général PS de Seine-Saint-Denis à l’Etat au sujet de la prise en charge de ces mineurs isolés. Ils sont environ 6 000 en France, mais se concentrent dans six départements : Paris, Nord, Pas-de-Calais, Mayotte, Guyane, et donc la Seine-Saint-Denis. Ce qui met sous tension les dispositifs d’accueil dans ces territoires, d’autant que le nombre de mineurs sans papiers croît avec les désordres planétaires : famines, persécutions, pauvreté, guerres… Ils arrivent par l’aéroport de Roissy, mais surtout par voie terrestre, la Seine-Saint-Denis étant limitrophe de Paris, «Ville lumière», vers laquelle beaucoup convergent. Leur accueil se fait en vertu de la convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le gouvernement français. Elle dit, en substance, que tout mineur a droit à protection et assistance là où il se trouve. Oui mais, voilà. L’Etat français a signé, mais il se défausse sur quelques collectivités territoriales…

En 2010, la Seine-Saint-Denis a dépensé 35 millions d’euros pour accueillir 943 jeunes (contre 14 millions en 2007). Une somme considérable pour ce territoire, en butte à des difficultés budgétaires et habité par une population pauvre : c’est le département qui a le plus gros pourcentage de logements sociaux. Ces dernières années, Claude Bartolone, président du conseil général, a écrit à tous les ministres concernés par le dossier : Affaires sociales, Intérieur, Affaires étrangères, Justice, ainsi qu’à François Fillon. Pour leur expliquer que la Seine-Saint-Denis ne pouvait pas assumer seule «au nom de la France». Pas de réponse.

En juillet, le rapport de forces s’est sacrément durci. Dans un entretien à Libération, Bartolone annonçait qu’il ne prendrait plus en charge «un seul mineur isolé étranger de plus à compter du 1er septembre» si l’Etat ne manifestait pas, enfin, sa solidarité. Ce qui est advenu, puisque les nouveaux arrivants ont été systématiquement aiguillés vers la PJJ (organe de l’Etat), créant le chaos constaté au tribunal de Bobigny.

«Volonté». Mardi, une réunion s’est tenue entre le conseil général et les services de l’Etat : préfet, procureur de la République, police aux frontières (PAF), Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). En réponse aux demandes de Bartolone, il a été décidé «une répartition plus équitable et homogène» des mineurs entre tous les départements du territoire français. Peut-être la fin du tunnel. Mais, sur les terres du député PS, on reste sur ses gardes. Pour être mise en œuvre, cette solution doit être consolidée juridiquement : le parquet de Seine-Saint-Denis devra se dessaisir au profit du parquet du département dans lequel sera envoyé l’enfant. Pour que ça marche vraiment, il faut «un mode d’emploi clair. Une vraie volonté de tous. J’attends de voir», dit Claude Bartolone.

Hier à 8 heures du matin, il y avait encore trois mineurs emmitouflés dans des couvertures orangequi tapaient à la porte du tribunal de Bobigny.

3/10/2011, TONINO SERAFINI, WILLY LE DEVIN

Source : Libération

Après Bruxelles, Anvers et Rabat, le Maroc a fait escale à Paris avec une exposition- 6oo peintures, documents d'archives et photographies, pour la plupart inédits - , dont le titre même invite à une nouvelle lecture de l'Histoire et des liens noués entre le Maroc et l'Europe du XVI" siècle à nos jours…Suite

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C'est pour le travail que la majorité des personnes issues de l'immigration se tournent vers la Suisse ; et pour cette même raison qu'ils repartent. Une étude de comparis.ch, menée auprès de plus de 1000 immigrants, a démontré que la majorité d'entre eux ne souhaite s'établir que de manière provisoire et, la plupart du temps, pour cinq ans au maximum. D'après les résultats de cette enquête, les débats houleux autour des 1,8 million (1) d'étrangers en Suisse ne laissent pas de marbre : une personne sur deux exprime de la compréhension pour les arguments et presque autant souhaiteraient participer au processus politique.

Trop d'immigrants en Suisse ? Profitent-ils du système social ? Ne seraient-ils pas au contraire l'un des moteurs de notre économie ? Les débats politiques autour de telles questions ne cessent de faire rage, à droite comme à gauche. Et ce thème est fréquemment mis en avant dans le cadre des élections de 2011. Souvent, les politiciens manient habilement les chiffres de l'immigration : on en oublierait presque qu'une grande partie quitte aussi la Suisse. Plus précisément, si en 2009, plus de 140 000 personnes se sont établies en Suisse, nombre d'entre elles sont reparties. Ainsi, le taux net d'immigration s'élève en fin de compte à peine à 80 000 personnes (2).

Les immigrants ont bon dos, mais il est très rare qu'ils aient eux aussi la possibilité de s'exprimer. C'est pourquoi, comparis.ch, le comparateur sur Internet, leur a donné la parole au moyen d'un sondage. Les questions tournaient autour de la durée de séjour prévue, de leurs sentiments face aux débats politiques les concernant ainsi que des motifs qui les poussaient à rester en Suisse ou à repartir. En septembre 2011, 1085 immigrants vivant en Suisse depuis 2006 au plus tôt ont pris part à cette enquête, alors disponible en ligne dans la section sur mesure « S'installer en Suisse ». 85 % des personnes interrogées sont originaires des pays européens bénéficiant de l'accord de libre circulation avec la Suisse (UE-17/AELE) depuis le 1er juin 2007. 56 % sont allemands, 7 % sont italiens et 7 % français. 91 % exercent une activité lucrative ; 82 % travaillent à temps plein.

La plupart veulent repartir, et ce après cinq ans au maximum

L'enquête montre clairement que les immigrants n'envisagent qu'un séjour à court terme en Suisse. Seul 19 % désirent y rester pour toujours. 51 % affirment au contraire ne souhaiter y résider que pour une durée limitée. En ce qui concerne, les 29 % restant, ils n'ont pas encore de projets. Les étrangers souhaitant repartir veulent le faire ces prochaines années. Près d'un immigrant sur trois affirme avoir dans l'idée de quitter la Suisse dans cinq ans au plus tard.

Une analyse de ces données par rapport au temps que les ressortissants étrangers ont déjà passé en Helvétie confirme qu'ils prévoient plutôt des séjours de courte durée. Toutefois, leurs plans changent dès qu'ils y ont vécu quelques années. Les étrangers résidant en Suisse depuis longtemps déjà souhaitent également y rester à plus long terme. Parmi les personnes ayant immigré en 2010 et en 2011, 32 % indiquent qu'ils repartiront dans les cinq prochaines années. Par contre, il ne sont plus que 24 % parmi ceux étant arrivés en 2006 et en 2007. À l'inverse, la part de ceux qui aspirent à rester en Suisse à long terme, voire pour toujours, augmente proportionnellement à la durée de leur séjour.

Au fil du temps, les immigrés semblent apprécier de plus en plus leur nouveau chez-eux. Richard Eisler, CEO de comparis.ch, à ce sujet : « Plus les résidents étrangers apprennent à connaître les gens et le pays, plus il leur est difficile de dire aurevoir. » L'intégration (professionnelle et sociale) jouerait ici un rôle considérable.

Une personne sur deux dit comprendre les arguments des débats

La volonté d'intégration des immigrants interrogés est également illustrée par le fait que les débats politiques parfois houleux ne les laissent pas de marbre. Seul 8 % affirment que ces discussions leur sont égales. À l'inverse, 50 % des personnes sondées comprennent les arguments. 44 % trou-vent dommage de ne pas pouvoir prendre part au processus politique. 34 % ressentent ces débats comme pénibles et désagréables. Le nombre d'immigrants qui se sentent personnellement concernés se révèle également considérable : 27 % se sentent blessés dans leur personne et même 18 % se sentent menacés.

Ainsi, la plupart des immigrants s'intéressent aux débats les concernant. Toutefois, seul une minorité a peur que ces discussions ne viennent durcir les conditions de leur droit de séjour. 74 % ne craignent pas que leur droit de séjour soit supprimé pour de bon à l'avenir.

Emploi déterminant ou : la caravane du nomade moderne

Dans le cadre de ce sondage, les immigrants se sont également exprimés quant aux motifs qui les poussent à rester en Suisse ou à repartir. Puis, ils ont évalué l'importance qu'ils apportent à chacune de ces raisons. Les perspectives professionnelles, les loisirs et l'environnement social pèsent tous presque autant lourd dans la balance. La compagne ou le compagnon ainsi que la famille ne jouent ici qu'un rôle secondaire. Richard Eisler explique que « la plupart du temps, les étrangers viennent en Suisse pour des raisons professionnelles mais repartent exactement pour les mêmes motifs. Évidemment, ils veulent aussi se sentir bien. »

D'après l'enquête (voir graphique 1), neuf immigrants sur dix citent d'excellentes perspectives pro-fessionnelles comme raison importante les poussant à rester en Suisse. Aucun autre facteur n'a fait l'objet d'un tel engouement. Arrive en deuxième position l'offre de loisirs (lacs, montagnes, ski, offre culturelle). La médaille de chocolat revient à l'énonciation suivante : « J'apprécie mon entourage social, j'ai trouvé des amis ici ».

Un tableau similaire se profile au niveau des arguments poussant ces mêmes personnes à quitter la Suisse (voir graphique 2). 62 % considèrent le chômage comme une raison de taille pour repartir de la Suisse ; 57 % invoquent de meilleures perspectives professionnelles dans un autre pays. Richard Eisler constate que « si les nomades modernes ne trouvent plus de travail en Suisse ou reçoivent une offre plus intéressante ailleurs, ils repartent. La caravane met le cap vers un nouvel emploi. » Partant, d'après l'étude de comparis.ch, c'est bel et bien triplement que la Suisse profite de cette situation : aucune formation à payer, les immigrants cotisent à l'assurance-chômage et, lorsqu'ils se retrouvent sans emploi, ils ne demandent aucune indemnité. Les facteurs tels que « pas trouvé d'amis » ou « difficultés au niveau culturel » constituent également des motifs de grande importance lorsqu'il s'agit de repartir. Ainsi, outre le travail, l'aspect culturel compte aussi.

Chocolat et situation géographique

En dehors de ces raisons rationnelles, le côté émotionnel joue évidemment aussi un rôle. Ainsi, dans les champs libres, certains ont noté des formules simples et claires, telles que « I love Switzerland » ou, encore plus précis, « I love Swiss chocolate ». Une ressortissante d'Allemagne a finalement mentionné parmi les avantages de la Suisse « la proximité avec l'Allemagne ».

4/10/2011

Source : ne.presseportale

 

Nassreddine Dchar, un jeune comédien néerlandais d'origine marocaine, talentueux et prometteur, a été sacré meilleur acteur lors du Festival du film néerlandais, vendredi 30 septembre à Amsterdam. Lors de la cérémonie de remise des prix, il a fait part de sa fierté d’être d’origine marocaine et de confession musulmane, en réponse au discours radical de la droite néerlandaise, dont des membres font partie du gouvernement néerlandais. Il s’est adressé en ces termes au premier Ministre néerlandais : "Monsieur Verhagen, et avec vous Geert Wilders et tous ceux qui vous soutiennent, je suis un Néerlandais et je suis très fier de mon sang marocain (origines). Je suis un musulman et je suis debout ici, et j’ai entre mes mains le "veau" d’or, le prix du meilleur acteur de l'année".

Nassreddine Dchar a été récompensé pour son interprétation dans le film Rabat, un long métrage qui relate les péripéties de voyage de trois jeunes néerlandais d'origine marocaine, entre Amsterdam et Rabat. Le film sera distribué dans 7 pays ... parmi eux le Maroc !


30/9/2011

 Source : You Tube

La population active devrait augmenter en France métropolitaine de 6,5 % entre 2010 et 2030, passant de 29,4 millions à 31,4 millions, la hausse étant particulièrement vive dans des régions du Sud et de l'Ouest, selon une étude de l'Insee.

L'essentiel de l'augmentation de la population active – qui comprend les personnes en emploi et les chômeurs – aurait lieu entre 2010 et 2025, du fait notamment de la hausse du taux d'activité des seniors sous l'effet des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010.

Après 2025, sous l'effet conjugué du retrait du marché du travail de ces seniors et l'arrivée aux âges de forte activité des générations creuses nées pendant les années 1980-1990, la population active se stabiliserait pendant une décennie. Elle progresserait de nouveau après 2035 avec l'entrée dans la vie active des générations nombreuses nées après 2000.

Dès lors, jusqu'au début des années 2020, la population active vieillirait dans toutes les régions et l'âge moyen des actifs passerait de 39,6 ans en 2010, à 40,6 ans en 2022. En 2030, un rajeunissement sera amorcé (40,5 ans).

ÉVOLUTION DIFFÉRENTE SELON LES RÉGIONS

L'évolution serait différente d'une région à l'autre du fait notamment des comportements d'activité et des migrations interrégionales, signale l'étude dont le scénario s'appuie sur un maintien du taux de fécondité au niveau de 2007 dans chaque région et un solde migratoire de 100 000 personnes par an. Ainsi, la population active progresserait vivement de plus de 15 % en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées pendant les deux prochaines décennies. En Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Rhône-Alpes, la hausse serait autour de 10 à 12 %.

Mais, alors qu'en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées la tranche d'âge la plus active (entre 30 et 49 ans) sera dynamique, du fait des migrations préalables de jeunes à l'âge des études, dans l'Ouest cette tranche stagnerait.
En Corse et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la population active progressera de 8 % à 10 % en vingt ans et en Poitou-Charente de 6 %. Dans la moitié nord, en Ile-de-France, elle augmenterait significativement (6 %).

Dans d'autres régions principalement situées dans le Nord, dans le centre et dans l'Est, la population active évoluerait de façon plus atone, amorçant même une période de baisse durable avant 2030. Déjà engagée en Champagne-Ardenne, cette baisse pourrait intervenir dès 2013 en Lorraine et vers 2025 pour les autres.

Dans ces territoires, "déficit migratoire chez les jeunes et vieillissement de la population active actuelle se cumuleraient", souligne l'Insee.

Ces écarts de croissance entre la population active et la population âgée, en nette progression partout, pourraient accentuer des déséquilibres locaux entre les besoins des populations et la main-d'œuvre disponible, estime l'étude, pour laquelle des "tensions sur l'emploi dans certains secteurs, tels que les services aux particuliers, pourraient survenir".

4/10/2011

Source : Le Monde/AFP

Alors que nous éprouvons toujours des difficultés à nous accepter comme un continent d'immigration, voilà qu'il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d'émigration.

La crise financière et économique et sa traduction en termes de précarité et d’inégalités sociales génèrent dans la population des incertitudes et des préoccupations multiples quant au présent et à l’avenir. Dans ce contexte, l’immigration et la présence des immigrés (et de leurs descendants) sont souvent présentées comme des problèmes et des dangers. Les discours et les politiques d’immigration deviennent de plus en plus durs, voire carrément hostiles aux boucs-émissaires que redeviennent les migrants au gré des nécessités de la politique interne aux pays européens. Les politiques d’intégration des migrants deviennent de plus en plus des outils de mise en conformité sociale et culturelle des nouveaux migrants. Comment sélectionner et intégrer les heureux élus parmi la multitude des immigrants potentiels non désirés ? Comment se débarrasser de ces derniers ? Des formations politiques inspirées par le nationalisme et un certain populisme se sont emparées de ces débats en donnant des réponses simplistes à des questions migratoires complexes qui divisent par ailleurs tant la gauche que la droite.

Mais une question est complètement ignorée dans les débats sur les migrations en Europe : celle des effets de la crise mondiale et de ses avatars en Europe sur les mouvements migratoires à partir de ce continent. En d’autres mots, alors que l’Europe se préoccupe de l’immigration, ne devient-elle pas à nouveau un continent d’émigration ? Ne voit-on pas déjà les premiers signes d’un nouvel exode européen comme réponse à la crise économique qui touche l’Europe et à ses conséquences sociales et politiques pour une jeunesse européenne de plus en plus privée d’opportunités d’insertion sur un marché de l’emploi très tendu ?

Prenons quelques exemples pour illustrer ce propos. Lors d’un récent voyage à Dublin, je me suis par hasard retrouvé en plein milieu d’une manifestation devant le Parlement irlandais. A ma grande surprise, les slogans étaient "Stop Emigration", "Keep our Youth Home" ("Garder notre jeunesse à la maison"). En effet, depuis que le tigre celtique est redevenu un petit chaton, de nombreux jeunes Irlandais, souvent avec un haut niveau d’éducation et d’excellentes compétences professionnelles, quittent le pays en lequel ils ne croient plus. L’Australie et le Canada notamment sont pour eux des destinations de choix.

Plus au sud, la Grèce. De nombreux jeunes Grecs envisagent à terme de ne pas rester dans un pays à la dérive. Eduqués ou pas, issus des classes populaires ou des classes moyennes et même supérieures, femmes et hommes, insulaires ou continentaux, ils se considèrent comme des migrants potentiels. Certes, tous n’auront pas les ressources nécessaires pour partir, mais nombreux sont ceux qui le font déjà. D’aucuns vont rejoindre la diaspora grecque en Australie. D’autres se lancent vers des destinations improbables comme le Liban. En Italie, les jeunes diplômés italiens n’en sont plus à la phase des projets migratoires. Ils partent, qui vers le nord de l’Europe, qui vers les pays émergents comme le Brésil, l’Inde et la Chine. Chez nous, les candidats italiens sont de plus en plus nombreux pour les postes universitaires et les postes de recherche. "Vous êtes notre Lampedusa" aurait dit un de ces candidats à l’émigration scientifique à un de mes collègues !

Les jeunes Portugais redécouvrent quant à eux des pays comme l’Angola, le Cap-Vert, mais aussi le Brésil. Au Portugal aussi, l’avenir semble bouché. Ces jeunes ne sont pas les "heróis do mar" du XXIe siècle, ni des néocolons, mais tout simplement des personnes souvent très bien éduquées qui ont perdu l’espoir de pouvoir se construire un avenir chez eux. Les Français aussi semblent de plus en plus tentés par l’émigration. Entre 2006 et 2010, le nombre de Français dans le monde est passé de 1 340 000 à 1 470 000.

Chez nous, plusieurs centaines de Belges quittent chaque année le pays. Au-delà de la crise financière et économique, la laborieuse transition politique qui s’éternise est aussi de nature à éveiller des vocations à l’émigration, surtout chez les Belges les plus qualifiés. C’est notamment le cas de chercheurs universitaires, d’artistes et d’hommes d’affaires. Aujourd’hui déjà plus de 300 000 Belges ont décidé de vivre à l’étranger.

Certes, ces faits n’ont pas comme tels de valeur scientifique. Ils devraient toutefois nous encourager à examiner de manière plus globale les multiples facettes de la question migratoire. Nous avons encore du mal à nous accepter comme un continent d’immigration, voilà qu’il nous faut à nouveau nous penser comme un continent d’émigration. La chose est difficile mais elle est pourtant indispensable. Elle devrait aussi nous engager à mieux réfléchir à nos politiques publiques dans le domaine de l’immigration et de l’intégration dont certaines pourraient se retourner un jour contre nos futurs émigrants européens. Que diraient les Européens si la Chine adoptait un jour des politiques d’intégration des nouveaux migrants Européens aussi rigides que celles qui se développent en Europe pour les candidats à l’immigration en provenance de pays du Sud ? Que dirions-nous si les pays émergents avaient des exigences à l’égard des émigrants européens analogues à celles que nous avons des candidats à l’immigration en Europe ? Que penserions-nous s’il fallait prouver une maîtrise la langue et de la culture chinoise et des institutions du pays avant de pouvoir y travailler en tant qu’Européen, même qualifié ? Il faut y réfléchir et ne pas oublier, lorsque nous construisons des politiques d’immigration et d’intégration, que peut-être un jour beaucoup d’entre nous Européens seront à nouveau des migrants. En effet, les flux migratoires sont de plus en plus multidirectionnels à l’ère de la mondialisation. A une économie dérégulée correspond une mobilité humaine de plus en plus dérégulée malgré nos politiques migratoires restrictives. La plupart des pays sont à la fois des pays d’immigration, d’émigration et souvent de transit. L’Europe reçoit des migrants plus ou moins qualifiés et éduqués du monde entier. Mais elle perd une partie de sa jeunesse souvent très qualifiée pour d’autres contrées où l’avenir semble plus prometteur. Or, cette question de la nouvelle émigration européenne n’est jamais discutée. Elle est totalement ignorée. D’une part, nous éprouvons encore d’énormes difficultés à nous accepter comme un continent d’immigration.

D’autre part, nous refusons de voir que l’émigration au départ de l’Europe est une réalité non négligeable qui est destinée à croître si nous ne sortons pas du marasme économique et politique actuel par le haut en construisant une Europe économique et politique plus forte, unie et solidaire avec les autres grandes régions du monde. Plus que jamais, une approche globale des migrations (immigration-émigration-transit-intégration, etc.) mise en relation avec les grands déséquilibres du monde est nécessaire.

30/9/2011

Source : Lalibre.be

Nous sommes en 2008. Nicolas Sarkozy est à l'Elysée, Michèle Alliot-Marie est Place Beauvau. Dans une circulaire non publiée que Le Monde a pu consulter, la ministre de l'intérieur adresse aux préfets et aux directeurs de la police et de la gendarmerie nationale, le 4 mars, les "objectifs 2008 en matière de sécurité intérieure", les premiers de la présidence Sarkozy. Ce texte, et les notes de service qui en découlent à chaque échelon hiérarchique, illustre concrètement la "culture de la performance" qui doit s'instaurer dans les forces de l'ordre.

Les objectifs de Mme Alliot-Marie sont chiffrés mais généraux : - 3 % pour la délinquance générale, - 5 % pour la délinquance de proximité. Et le taux d'élucidation (36,11 % en 2007) doit atteindre 40 %. Suit une série de priorités : les violences aux personnes, le terrorisme, les violences urbaines et la criminalité organisée (notamment le trafic de drogue).

Dix jours plus tard, le directeur central de la sécurité publique envoie aux directeurs départementaux et aux préfets "la déclinaison des objectifs" fixés par la ministre. Il reprend les thèmes de la circulaire, demande pour cela un accroissement de 5 % de la présence sur la voie publique.

Puis il va au-delà, dans la catégorie "Divers". Apparaissent ainsi le développement de "contrôles afin de rechercher les individus en situation irrégulière", et la poursuite de l'effort sur les trafics, mais aussi les usages de stupéfiants, là où la ministre défendait l'"action en profondeur engagée contre les réseaux et les filières". Objectifs fixés : "Une progression de 5 % des IRAS (infractions révélées par l'action des services) dans ces catégories".

Les IRAS sont l'un des quatre grands ensembles qui constituent les chiffres de la délinquance. Pour moitié, il s'agit d'"ILS" (infractions à la législation sur les stupéfiants) et pour un quart d'"ILE" (infractions à la législation des étrangers). Des flagrants délits qui présentent l'avantage statistique d'afficher 100 % de taux d'élucidation. C'est le "dada du président", explique un directeur départemental de la sécurité publique. Mardi 27 septembre, devant la commission des lois, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, s'est félicité que les "actions d'initiatives se poursuivent à un niveau élevé" (+17 % entre 2004 et 2010).

Fin mars 2008. Un peu plus de dix jours après avoir reçu leurs instructions du directeur central, c'est au tour des directeurs départementaux d'adresser aux responsables locaux leurs objectifs. Exemple en Seine-et-Marne. Dans sa note de service, la directrice de la sécurité publique rentre, à l'unité près, dans le détail. Un tableau résume, par infraction, les objectifs. 1633 sans-papiers mis en cause en 2007 ? La hausse doit être de +4 %, et la responsable réclame donc "1 698" interpellations. Pour l'aide au séjour, les policiers doivent passer de 21 infractions en 2007 à 24 en 2008, pour respecter l'objectif national de + 12,5 %.

Concernant les stupéfiants, le texte reconnaît que la progression de 1,5 % entre 2006 et 2007 est "largement alimentée par l'activité en matière d'usage simple" (les interpellations de consommateurs). Les mises en cause pour reventes ou pour trafic ont baissé, elles, de 27 %. La directrice recommande donc de redresser la barre et de passer de 283 à 297 affaires. Sur les routes, elle fixe un objectif de 51 tués contre 52 en 2007 dans le département, et de 6 tués (contre 12 en 2007) dans le massif de Fontainebleau. "Une hérésie", pour l'un de ses confrères.

Ce degré de détail est-il l'apanage de la Seine-et-Marne ? Un autre directeur affirme qu'il n'a "pas besoin de ça pour que les équipes travaillent" mais précise aussi : "Mes chefs de service savent que le ministre veut que les IRAS augmentent." Il défend toutefois les interpellations pour usage de stupéfiant : "On "signalise" le mis en cause, on prend ses empreintes et, parfois, on découvre des types qui ont commis d'autres faits. Ou, plus tard, on les connaît s'ils commettent d'autres faits."

Un échelon plus bas, la circonscription de sécurité publique, c'est-à-dire le commissariat. Dans l'une d'elles, en Seine-et-Marne, le chef répercute les consignes de sa hiérarchie. Pour les sans-papiers, écrit-il dans une note de service, "il conviendra de maintenir le niveau obtenu en 2007", c'est-à-dire 67 interpellations (contre 29 en 2006). La méthode : les "contrôles en gare", qui "seront effectués sur le même rythme qu'en 2007". Côté drogues, "au-delà des objectifs fixés" au niveau départemental, il souhaite "au moins 2 faits de trafic, 8 faits d'usage-revente et 160 faits d'usage".

Un gardien de la paix du département, qui a accepté de témoigner sous couvert de l'anonymat, et dont le témoignage est corroboré par un officier, confirme que, depuis dix ans, les attentes de la hiérarchie n'ont fait que croître. En Seine-et-Marne, depuis 2002, les ILS ont doublé et les ILE presque quintuplé. "Chaque mois, il faut un peu plus de ci, un peu plus de ça : ILS, ILE, etc.", explique-t-il. C'est même chaque semaine que les commissariats sont tenus de faire remonter leurs statistiques.

La méthode de base, pour ces infractions, c'est le contrôle d'identité. Les services de police demandent donc de plus en plus de réquisitions aux procureurs, base juridique indispensable. Ce qui exaspère le parquet de Meaux, qui dénonce, dans une note au préfet, en 2007, la "lourde charge" que cette explosion des demandes fait peser sur ses services en réclamant que les demandes soient "motivées". Le parquet rappelle que ces requêtes sont passées de 7 000 à 15 000, dans le ressort de Meaux, entre 2005 et 2006...

En l'absence de réquisition, pour atteindre les objectifs, notamment sur les stupéfiants, il y a une autre méthode : selon le policier de Seine-et-Marne, certaines équipes multiplient les contrôles et les palpations "sans raison" et les fouilles de véhicules "illégales" à l'issue des contrôles routiers. "Une fois au commissariat, on trouve un motif. On met "a tenté de dissimuler", mais c'est faux." Et pour les sans-papiers, le "travail en gare" est "ciblé"...

03.10.11 , Laurent Borredon

Source : Le Monde

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 26,8 milliards de dirhams durant le premier semestre de l'année 2011, en hausse de 7,4%...Suite

Depuis 2007 où elle s'est fait remarquer du côté du Qébec en battant campagne pour le candidat Sarkozy,Khadija Doukali est restée en retrait de la vie publique marocaine. Elle qui, à la tête de la société de pêche familiale et dans les différentes associations et fédérations, a déroulé son parcours devant les caméras, les micros et les plumes, a depuis lors, préféré l'ombre…Suite

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