samedi 23 novembre 2024 22:07

Les migrants en situation irrégulière en Europe sont davantage exploités sur leur lieu de travail et sont confrontés au manque d'accès aux services de base, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation, selon un rapport publié lundi par une agence de l'UE.

"Nous employons les migrants en situation irrégulière comme travailleurs domestiques bon marché. Nous mangeons les fruits et les légumes qu'ils récoltent. Mais malgré leur contribution à nos sociétés, lorsqu'ils veulent accéder aux soins de santé ou aux services d'éducation, ou encore réclamer justice en cas d'abus, ils se retrouvent bien souvent face à une porte close ou, pire, sont expulsés", a affirmé Morten Kjaerum, directeur de l'Agence européenne pour les droits fondamentaux.

"Les droits de l'homme s'appliquent à tous les humains. Et nous restons des êtres humains même si nous n'avons pas de passeport, de visa ou de permis de séjour", a insisté M. Kjaerum en présentant le "rapport sur les droits fondamentaux des migrants en situation irrégulière dans l'Union européenne".

Le rapport souligne notamment que l'accès aux soins de santé nécessaires pour les enfants et les femmes enceintes ainsi que les soins médicaux d'urgence ne sont généralement pas accessibles gratuitement aux migrants en situation irrégulière, comme c'est le cas pour les ressortissants du pays concerné.

L'obligation de produire des documents officiels, tels qu'un permis de séjour ou un certificat médical, empêchent souvent les enfants de migrants en situation irrégulière de s'inscrire dans les écoles publiques, déplore également le document qui dénonce les opérations de police à proximité des écoles ou des hôpitaux.

"Bien souvent dans l'incapacité de faire valoir leurs droits devant la justice", les migrants en situation irrégulière devraient pourtant bénéficier des mêmes droits que les nationaux, demande le rapport remis à la Commission européenne.

Bien qu'il n'existe aucune estimation du nombre de migrants en situation irrégulière présents dans l'UE, un récent projet financé par l'UE ("Clandestino") a estimé qu'il pourrait osciller entre 1,9 million et 3,8 millions de personnes.

21/11/2011

Source : L’Express.fr/AFP

Arno Klarsfeld se prononce contre le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, sujet que la gauche entend porter pendant la campagne présidentielle.

Dans une déclaration à Reuters, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) explique que l'intégration est loin d'être une réussite et qu'existe le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux.
Le droit de vote des étrangers aux élections locales sous certaines conditions figure dans le programme socialiste et les sénateurs socialistes s'apprêtent à adopter une proposition de loi dans ce sens.

En réaction, la Droite populaire, l'aile la plus radicale de l'UMP, a déclenché un tir de barrage contre le projet du PS.

Arno Klarsfeld, récemment nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de l'Ofii, estime qu'il serait "tentant de dire oui au droit de vote des étrangers" si "l'intégration était une réussite". "Mais elle ne l'est pas encore", assure-t-il.

Pour le président de l'Ofii, "une vague fondamentaliste traverse le monde musulman comme les violences ont pu traverser la France après la chute de la Monarchie."

"Cette vague touche aussi par endroits le territoire français. Voulons-nous des listes fondamentalistes aux élections dans certaines municipalités ?", demande-t-il.

Arno Klarsfeld souligne en outre que 100.000 étrangers sont naturalisés chaque année et acquièrent donc le droit de vote.

"Il suffit d'avoir été présent depuis plus de cinq ans sur le territoire national, d'avoir témoigné de son intégration et de s'être engagé sur certaines valeurs qui nous sont chères comme la laïcité et l'égalité homme-femme qui ne sont respectées malheureusement que dans trop peu de pays dans le monde", explique-t-il.

"Les étrangers désireux de participer électoralement à la vie française ont le choix de la naturalisation. Voilà pourquoi je suis hostile au droit de vote des étrangers", ajoute-t-il.

21/11/2011

Source : Reuters

L'expression "identité nationale" n'est pas lâchée, il est question cette fois-ci de "modes de vie" et "coutumes" des Français. Une rhétorique clivante et éloignée de la réalité explique le chercheur Jean-Louis Pan Ké Shon, qui a mené de nombreuses enquêtes de terrain.

Les déclarations de Claude Guéant sur LCI puis à Montfermeil vendredi dernier visent à nouveau "les immigrés que nous accueillons chez nous" et qui "devraient adopter les modes de vie des Français". Il répète jusqu’à l’écœurement cette antienne et l’agite comme un chiffon rouge afin d’exciter les réactions indignées du "peuple de gauche" et occuper ainsi le champ médiatique dans une stratégie préélectorale maintenant habituelle.

Flatter les tendances xénophobes a aussi l’avantage de capter un électorat disputé avec l’extrême-droite. La conscience de cette manipulation inciterait au mutisme affligé d’autant qu’elle met à mal la fonction de ministre de l’Intérieur, dont sa fonction demanderait au contraire le respect des cultes et de garantir la paix publique. N’y aurait-il pas plutôt avantage à travailler plus sérieusement sur les profonds dysfonctionnements d’une partie de la police de banlieue encouragés par une gouvernance politique cultivant les stéréotypes envers l’immigration africaine (voir Didier Fassin, 2011) ?

M. Guéant s’est bien vite engouffré dans les constats, supposés effrayants, d’une intensification de l’identité musulmane à Clichy-sous-Bois (une des banlieues de France les plus défavorisées). Il tente au passage de justifier une "Charte des droits et des devoirs du citoyen français" qui instaure deux catégories de citoyens, (les immigrés peuvent être déchus de la nationalité française dans certaines conditions) et aboutit de fait à marquer implicitement la domination symbolique de la culture chrétienne sur cette part des immigrés assignés à une culture musulmane devenue non miscible dans la société française.

Violence symbolique

Il y a une violence symbolique terrible envers les immigrés dans l’affirmation du ministre de l’Intérieur lorsqu’il assène : "…mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n’importe pas les modes de vie d’ailleurs". Les lois françaises doivent être respectées évidemment par tous (pas seulement les immigrés), mais ce n’est pas au ministère de l’Intérieur de répertorier "nos modes de vie" (quels sont-ils ?) afin de vérifier ensuite s’ils sont respectés, sinon à quoi bon cette diatribe ?

Cet imaginaire d’une religion musulmane envahissante et anxiogène qui viendrait éroder le pacte républicain français est développé par des édiles coupés de la réalité. Hors de la fiction lancinante d’une immigration peuplant des quartiers en sécession identitaire, il est nécessaire de rappeler que parmi les quartiers les plus défavorisés (les 100 zones franches urbaines de la politique de la ville), les immigrés maghrébins, les Africains subsahariens et les Turcs ne représentent que 25 % de leur population, 43 % avec leurs descendants (dont 97 % sont Français) et sont mélangés à plus d’une trentaine d’autres origines dont les Français de naissance, qui représentent à eux seuls 36 % des habitants de ces quartiers.

Idées reçues vs recensement

En réalité, les diverses vagues d’immigration, belge, suisse, polonaise, italienne, espagnole, portugaise et maintenant africaine ont toutes été considérées comme inassimilables et leur présence problématique en leur temps.

Ce que nous révèle aujourd’hui les recensements, c’est que les immigrés africains et maghrébins se diffusent progressivement dans l’ensemble des types sociaux de quartiers. Au fil du temps, leurs comportements démographiques convergent avec ceux de la population majoritaire et au fil des générations les disparités sont progressivement gommées, pourvu qu’on tienne compte des parcours souvent initiés à partir d’un échelon très modeste de l’échelle sociale.

Il reste que le phénomène minoritaire de la progression de l’islam en banlieues défavorisées n’est pas inquiétant en soi (dirait-on que la progression du christianisme est inquiétante ?), mais révèle un besoin d’affirmation pour des personnes infériorisées continuellement dans la société française, comme a pu l’être le mouvement des Black Muslims aux Etats-Unis pour la population Afro-américaine aux traditions pourtant chrétiennes. La déclaration de M. Guéant en est une illustration.

21/11/2011, Jean-Louis Pan Ké Shon

Source : Le Nouvel Observateur

Au-delà de quelques concessions sur la préférence nationale, rebaptisée "priorité nationale", le projet présidentiel de Marine Le Pen adopte toujours une ligne dure en matière d'immigration.

Samedi, lors de son discours à Paris, la présidente du Front national s'est offert une ovation quand elle a promis la "priorité aux Français" dans l'emploi, les logements et les aides sociales.

Depuis plusieurs mois, Marine Le Pen privilégiait volontiers ce terme de "priorité nationale" à celui de "préférence nationale", y voyant une connotation moins négative pour ce marqueur historique du FN. Son projet présidentiel entérine ce changement, avec une ouverture vers les Européens.

En effet, alors que le projet de 2007 réservait les aides sociales "aux seuls Français", celui de 2012 attribue les "allocations familiales (...) aux familles dont un parent au moins est Français ou européen".

En 1998, lorsque la mairie FN de Vitrolles avait mis en place une allocation réservée aux parents français ou de l'Union européenne, celle-ci avait été jugée illégale par le tribunal administratif de Marseille, et l'édile, Catherine Mégret, avait été condamnée au pénal dans ce dossier.

En matière d'emplois ou de logement social, le nouveau projet du FN précise que les Français passeront en premier, mais "à compétences égales" pour l'emploi et "à situation égale" pour le logement. En 2007, le programme de Jean-Marie Le Pen se proposait d'"affirmer la priorité pour les Français dans l'attribution des logements sociaux", une formulation quasi identique.

Autre concession, "les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations", dit le projet 2012. En 2007, les cotisations sociales devaient être "augmentées pour les étrangers" par rapport aux Français, "à prestations équivalentes".

Pour Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste de l'extrême droite, le passage de la "préférence nationale" à la "priorité nationale" est un "changement sémantique important", mais "ça reste juridiquement infaisable, parce que discriminatoire".

Selon lui, en disant que le logement social sera d'abord proposé aux Français, le FN laisse entendre que le "surplus, ce sera pour les étrangers. Or, toute la rhétorique de Marine Le Pen consiste à dire qu'il n'y a plus de surplus".

Pour le reste, les fondamentaux demeurent. Suppression du droit du sol, fin des accords de Schengen, carte de séjour portée de 10 à 3 ans, fin du regroupement familial, retour de la double peine, tous ces points figuraient déjà dans le programme de 2007. En cinq ans, l'immigration légale doit être ramenée à 10.000 par an (contre 200.000 aujourd'hui).

Parmi les nouveautés, Marine Le Pen propose une "renégociation de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH), et notamment de son article 8 sur le "droit au respect de sa vie privée et familiale", qui protège le regroupement familial.

En matière judiciaire, le "racisme anti-français" serait considéré comme "circonstance particulièrement aggravante" d'un crime ou d'un délit.

"C'est une remise en cause des fondamentaux universalistes, parce qu'on dit qu'il y a des racismes qui sont plus graves que les autres", explique à l'AFP Sylvain Crépon, chercheur à l'université Paris-X de Nanterre et spécialiste de l'extrême droite.

Le code pénal punit déjà plus sévèrement les crimes et délits commis "à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

21/11/2011

Source : 20 minutes.fr/AFP

Un réseau des sociétés civiles euro africaines organise, lundi à Dakar, un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration", qui se veut une réplique à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" dont les travaux démarreront mardi dans la capitale sénégalaise.

Par ce contre sommet, le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.

La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tiendra, mardi et mercredi prochain à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Le contre sommet citoyen sur la migration qui arbore le slogan "Des ponts, pas des murs", entend aussi dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud", indiquent les organisateurs de la manifestation dans une conférence de presse tenue dimanche à Dakar.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre des recommandations issues du Forum Social Mondial (FSM-2011) de Dakar.

Lors de ce rassemblement mondial des associations de la société civile, tenue dans la capitale sénégalaise en février dernier, les acteurs sociaux avaient adopté une "Charte mondiale des migrants".

Le document recommande la mobilisation des acteurs de la société civile en tant que force de proposition pour les politiques migratoires, le renforcement de la coopération Nord-Sud pour la protection des droits des migrants et des personnes déplacées et humaniser le traitement de la question de la migration.

Il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".

Selon le comité d'organisation, la manifestation comprend une conférence, une marche et une série d'activités culturelles avec la participation d'artistes militants et engagés d'Afrique et d'Europe.

20/11/2011

Source : MAP

Une délégation interministérielle marocaine est attendue, mercredi à Dakar, où elle prendra part à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Des représentants des ministères des Affaires Etrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger prendront part à cette importante manifestation qui a pour objectif d'instaurer une coopération efficiente et équitable entre le nord et le sud en matière de migration.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.
Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.

Les membres du Comité de Pilotage du "Processus de Rabat" (un groupe composé de représentants d'Etats africains, européens et de la CEDEAO-15 pays d'Afrique de l'Ouest-) ont entamé, depuis début 2010, une série de réunions d'experts dont les résultats des travaux contribueront directement à la tenue de cette 3ème conférence ministérielle euro-africaine.

20/11/2011

Source : MAP

 

L e ministre de l'intérieur, Claude Guéant, durcit le ton sur la thématique de l'intégration des immigrés. " Les étrangers qui sont admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie», a·t·il déclaré, jeudi 17 novembre, lors d'un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), après la publication d'une étude polémique du chercheur Gilles Kepel sur la montée de l'islam dans cette banlieue défavorisée…Suite

Les étrangers qui souhaitent être naturalisé:; français devront dès Je 1er janvier 2012 signer une charte des droits et des devoirs avec de nouvelles dispositions.  Pour le ministère chargé des MRE, il s'agit d'une mesure «ségrégative» à l'égard des étrangers…Suite

Elles seraient près de 80 femmes marocaines résidant aux Pays-Bas, à être victimes d’abandons forcés au Maroc chaque année. C’est ce que révèlent des associations d’immigrées marocaines aux Pays comme la Moroccan Women’s Association Netherlands (MVVN), et le Support Re-emigrants Foundation (SSR).

Ces abandons forcés sont le plus souvent liés à des problèmes conjugaux. Ainsi, les époux attendent une fois au Maroc pour repartir sans leurs partenaires, tout en confisquant leurs titres de séjour dans leur pays d’accueil. Ces abandons concernent également les enfants, estimés à plus d’une centaine par an. Certains parents préfèrent les laisser au Maroc pour qu’ils ne perdent pas leur culture. Quant aux épouses abandonnées, elles se retrouvent sans aucun recours possible au Maroc. Leurs maris sont des Néerlandais d’origine marocaine.

20/11/2011

Source : Yabiladi

Régulièrement, la presse belge se fait le relai d’informations portant sur les musulmans du pays : leur nombre, le nombre de lieux de culte, leur façon de pratiquer la religion... Ce mois-ci Felice Dasseto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, publie une nouvelle étude sur les musulmans de Bruxelles « l’Iris et le croissant ». La presse s’en empare.

Les musulmans de Belgique préoccupent. Une nouvelle étude, « L'Iris et le Croissant », a été publiée en novembre. Réalisée par le sociologue Felice Dassetto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, elle indique que le quart de la population bruxelloise, soit 250 000 personnes, est musulmane quand la moitié de celle-ci est pratiquante. La presse Belge, délivrant régulièrement des informations sur la croissance de la population musulmane, la part des musulmans dans la population bruxelloise, ou encore le nombre, toujours croissant, des lieux de culte reconnus, se concentre sur deux aspects du livre : le néosalafisme et l’absence d’encadrement civique de la jeunesse musulmane de la capitale.

Selon la RTBF, reprenant l’étude, « il y a de multiples façons de pratiquer. Même si un courant se démarque depuis la fin des années 90 : le néosalafisme. [...] « C’est un retour à la lettre des textes fondateurs de l’islam. Avec aussi une grande insistance sur les aspects d’obligations rituelles, sur la tradition – par exemple – des relations interpersonnelles (notamment hommes/femmes), sur le fait de créer une communauté de gens très orthodoxes, pieux qui seraient une communauté de purs (à la limite contre les musulmans tièdes et séparés du monde non-musulman). »

L’hebdomadaire Le Vif, citant l’étude, souligne que « Si l’auteur révèle « une abondance de socialisation (politico-)religieuse identitaire dans l'associatif (écoles coraniques, cours de religion islamique, DVD, livres, etc.), il y a une forte carence de la socialisation civique (scoutisme, maison de jeunes, etc.) des jeunes musulmans. Dans ce cas, il y a un enjeu important car c'est la socialisation de la rue qui prévaut. »

Mi-septembre, la thèse de Leïla El Bachiri, chercheuse au centre de sociologie de l'Université libre de Bruxelles, était longuement commentée dans la presse. « Une partie des jeunes musulmans se ré-islamisent « au contact de nouveaux prédicateurs très actifs, liés principalement à la mouvance contestataire des Frères musulmans ou aux néosalafistes inspirés par le wahhabisme saoudien ». [...] ces prédicateurs qui sont à l'origine de la « réislamisation » d'une partie de la jeunesse musulmane dans la capitale, « remplissent une fonction de revalorisation sociale » et touchent une population précarisée qui retrouve une certaine « dignité à travers la religion » », expliquait l’agence de presse Belga, en reprenant les mots de la chercheuse.

Interviewée par le quotidien de référence Le Soir, Leïla El Bachiri, s’indigne bientôt de l’interprétation faite de sa thèse. « Je dénonce une manipulation frauduleuse de mes propos par le journal « Le Soir » lors de leur encart en première page mentionnant une « radicalisation d’une partie de la jeunesse bruxelloise » prétendant être la conclusion de ma thèse. Les termes de « radicalisation » et d’« extrémisme » n’ont jamais été évoqués de ma part », explique la jeune chercheuse dans sa réponse.

Cet incident pourrait être perçu comme un révélateur de l’atmosphère de suspicion qui entoure l’islam en Belgique. « L'islam a un effet structurant de l'espace urbain, il faut y faire face. [...] Je crois que les communes travaillent dans ce sens, mais les autres niveaux (régional, fédéral) comprennent moins les enjeux ; il y a un travail à faire à cet égard », remarque Felice Dassetto. La presse devrait-elle également faire un travail sur elle-même ?

18/11/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Des inscriptions à caractères raciste et nazi ont été découvertes ce samedi 19 novembre sur les murs de la mosquée de Villeneuve-sur-Lot par le personnel de la mosquée. Une palette en bois a également été incendiée contre la porte d'entrée et une bouteille ayant probablement contenu un liquide accélérateur du feu, a été découverte à proximité de l’incendie.

Le Conseil Français du Culte Musulman a condamné éfermement cet attentat criminel qui a visé une fois de plus une mosquée et exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence de ces actes islamophobes".

En effet, c’est le quatrième en l’espace de deux semaines, après ceux de Montbéliard (10 novembre), de Saint-Armant les Eaux (6 novembre) et Roissy-En-Brie (5 novembre).

Le CFCM "exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées victimes de ces actes et appelle les musulmans de France à rester vigilants, dignes et sereins face à de telles provocations méprisables", souligne un communiqué de son président Mohammed Moussaoui.

Le CFCM "salue la proposition de la préfecture de Lot qui prévoie de multiplier les patrouilles de police et de gendarmerie autour des lieux de culte du département" et souhaite que c"e type de dispositif soit généralisé à toutes les régions à risque".

Cette instance présentative du culte musulman "appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de ces agressions soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose".

Compte tenu de la forte augmentation des actes antimusulmans sur l’année 2011, poursuit le communiqué, le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur ce fléau qui empoisonne notre vivre ensemble et menace notre cohésion nationale.

Samedi 19 Novembre 2011 - 18:12

Source : Atlasinfo.fr

Parmi les nouveaux «malvenus» de la famille européenne, figure désormais le «polytechnicien marocain», aux côtés du «plombier polonais».

Il n’avait rien d’un inconnu pour les élites tant marocaines que françaises. Mais c’est la première fois qu’il se retrouve au-devant de la scène, tel un homme de l’ombre soudain concerné par une sombre affaire médiatico-judiciaire.

La circulaire du 31 mai qui prévoit l’expulsion des étudiants étrangers dès l’obtention de leur diplôme en dit long sur la France contemporaine. Elle en dit tout autant du Maroc et des Marocains. En touchant les élites et les futures élites du royaume, cette circulaire révèle une histoire malaisée, où s’entremêlent éducation, cultures nationales et rapports Nord-Sud ; une histoire mise à mal par les effets convergents de la crise en Europe, du développement désarticulé des pays du Sud et du printemps arabe.

L'éducation, une question centrale et douloureuse

Voilà deux siècles que l’éducation représente une question centrale et douloureuse pour le monde arabe. La modernité y a été lancée par les missions religieuses occidentales, d’abord au Liban et en Egypte. Et les grandes plumes de la Nahda, la renaissance arabe, ses penseurs et ses politiques, tous passèrent, d’une manière ou d’une autre, par des écoles occidentales implantées en Orient, avant de poursuivre leurs études en Europe ou en Amérique.

Aussi, au lendemain de la décolonisation, on ne nationalisa pas seulement le pétrole et les champs de coton. Beaucoup d’écoles étrangères fermèrent ou durent se plier au versant culturel de l’indépendance : arabisation de l’enseignement, homogénéisation des programmes… Seuls le Maroc et le Liban, chacun à leur manière, poursuivirent cette étrange aventure commencée au début du XIXe siècle, qui voulait que le monde arabe s’éveille à lui-même par l’enseignement de son vainqueur.

Cette externalisation de la formation des élites sauva Rabat comme Beyrouth du populisme culturel qui fit des ravages ailleurs. Mais le revers de la médaille est rouillé : ni le Liban ni le Maroc n’acquièrent d’élites capables de faire émerger une bourgeoisie nationale. Au contraire, ce processus maintint plus longtemps qu’il ne le fallait l’existence et la morgue de communautés locales, fragmentées et repliées sur des niches de privilèges, et empêcha pour longtemps l’apparition d’une culture nationale unifiée. Pour le Maroc, les choses se compliquent lorsque l’on sait qu’à côté de ces fils de bonne famille envoyés rue d’Ulm ou à Saint-Guillaume, des dizaines de milliers d’autres nourrissaient les usines Renault et les mines de charbon. Mais les deux groupes ne se mélangeaient pas, à Paris comme au Maroc. Sans doute aussi ces Marocains de bonne souche disaient-ils à la France la vérité cachée de son système scolaire, dont la méritocratie est souvent enracinée dans des critères de classe habilement masqués et que l’extraction sociale des diplômés marocains révèle crûment. Certes, il y avait parmi ces brillants étudiants des rejetons de classes moyennes ou populaires. Mais c’était un mince filet dans la rivière bien canalisée qui déversait l’aristocratie marocaine en France avant de la reconduire au Maroc. Et le centralisme autoritaire de Hassan II trouvait pour ces quelques fils de pauvres «montés» à Polytechnique du travail pour contrebalancer la domination des enfants de notables.

Le vieil empire chérifien a changé

Le dualisme de l’économie marocaine, tant décrié, avait donc son pendant culturel et éducatif. Parallèlement à ces promotions annuelles de brillants technocrates revenus de l’étranger, le Maroc investit à peine dans l’éducation de masse. Il offre l’image d’un pays baroque, associant l’un des plus hauts taux d’analphabétisme dans le monde arabe à une brillante et abondante élite intellectuelle, tout comme il combine l’un des plus puissants secteurs bancaires africains avec un taux de pauvreté massif.

Quant à la France, elle trouvait son avantage dans cet outsourcing des élites. Les diplômés marocains des grandes écoles françaises poursuivent, chez eux, le maintien d’une alliance économique et politique favorable aux deux bords. Mais quelque chose s’est grippé dans ce manège. Le vieil empire chérifien a changé. Malgré la multitude de barrières, de nouvelles catégories sociales ont intégré la voie qui mène aux grandes écoles. Ces étudiants ne reviendront pas au Maroc maintenir l’alliance. Pour une raison simple : ils n’ont pas de capital à faire fructifier. Ni postes ministériels ni direction d’offices publics ne les attendent à Rabat ou à Casablanca. Pis, ils savent que ces postes se déroberont devant leurs diplômes.

Talonnée par un FN relooké, la droite française manie pour sa part un populisme qui ne distingue plus les «bons» des «mauvais» Marocains. Inimaginable sous la Chiraquie, la circulaire de Claude Guéant manifeste le dépassement de la politique de copinage entre élites transméditerranéennes, au profit d’un poujadisme aveugle et électoraliste. Cette mesure est en train de créer une conscience politique chez les étudiants marocains des grandes écoles : polytechniciens ou normaliens, ils apprendront à être des émigrés, comme les ouvriers de Billancourt et les chômeurs de Villeurbanne. C’est un grand pas en avant pour les deux pays, que cette clarification.

19/11/2011, Omar Saghi

Source : Libération.fr

Un document de Bruxelles appelant les pays de l'UE à ouvrir davantage leurs frontières aux migrants en provenance du monde entier, a déclenché une réaction furieuse des eurosceptiques en Grande-Bretagne.

La Commission européenne a exhorté les 27 pays membres de l'UE à admettre de nouveaux migrants hors UE et d'adopter des politiques centrées sur l'immigration.

"L'immigration en Europe est nécessaire pour aider à stimuler l'économie du continent. Pour assurer la prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans la compétition mondiale pour le talent", a souligné le document cité par le Daily Express.
Le député Gerard Batten, porte-parole du parti UKBI pour les questions de l'immigration a affirmé que "une fois de plus, l'UE encourage l'arrivée de plus de migrants, la plupart des Britanniques seront absolument +stupéfaits+ par la dernière proposition de la Commission européenne".

De son côté, le député conservateur Philip Hollobone a soutenu qu'a la faveur d'une telle mesure, "un grand nombre de migrants se déplaceront au Royaume-Uni (...) ils vont soit accepter des emplois, ce qui rend notre situation de chômage pire, ou finiront par bénéficier des prestations de l'Etat, ce qui coûte encore plus d'argent aux contribuables".

Pour Sir Andrew Green, représentant l'Organisme de contrôle migrationwatch, "ce document est un non sens, les seules bonnes nouvelles sont que nous ne faisons pas partie de leur système de visa".

Le gouvernement britannique a prévu de réduire l'immigration de 200.000 par an actuellement à "quelques dizaines de milliers par an", à l'horizon 2015.

19/11/2011

Source : Agence Algérienne(APS)

La Commission européenne a proposé de consolider le dialogue et la coopération avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, dans le cadre de la nouvelle approche de la stratégie migratoire de l'Union européenne.
L'Union européenne doit dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a indiqué l'Exécutif européen, soulignant que le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité pour l'UE d'adopter une politique migratoire cohérente et globale.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, la commission propose d'établir des partenariats pour la mobilité avec le Maroc, la Tunisie, et l'Egypte.

Ces partenariats "visent essentiellement à faciliter et à mieux organiser la migration légale, à définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et à prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement".

La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats, indique l'Exécutif européen.

Pour d'autres pays, la Commission propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international. La nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine", a affirmé la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Cecilia Malmstrom.
La Commissaire européenne a également annoncé avoir mis en place un portail internet sur l'immigration pour aider les étrangers dans les formalités à remplir pour pouvoir travailler ou étudier dans les Etats de l'UE.

Elle a expliqué que la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité placera davantage l'accent sur la politique en matière de mobilité et de visas.

"Elle sera davantage intégrée dans la politique extérieure de l'UE et la coopération au développement, et sera aussi mieux alignée sur les objectifs internes de l'Union, notamment sur la stratégie "Europe 2020", mais aussi sur les politiques en matière d'emploi et d'éducation", a-t-elle dit.

Et de conclure que "pour assurer sa prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans le cadre de la course mondiale aux talents".

19/11/2011

Source :MAP

Une exposition originale sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours, qui propose au public Espagnol de découvrir, à travers une centaine de modèles en miniature habillés et parés, la richesse culturelle du Maroc, la beauté de ses tissus et le coloris de ses broderies, a été inaugurée, jeudi soir à Séville au siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, apprend-on vendredi auprès de la Fondation.

L'exposition, qui sera ouverte jusqu'au 11 décembre prochain, fait partie de la programmation retenue par la Fondation pour la clôture du cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie" inauguré en mai dernier en collaboration avec le ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger.

L'exposition, une oeuvre de Habiba Hantout Cherradi, est "le résultat d'une profonde étude de plus de vingt ans sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours. Toutes les régions du pays, l'héritage d'Al-Andalous, les influences du moyen orient et les caractéristiques propres des différentes ethnies du Maroc y sont représentées", relève la Fondation.
L'auteur, bibliothécaire-documentaliste de formation, nous offre une immersion inédite dans le monde des costumes, des parures et des coiffures au Maroc grâce à un travail de recherche effectué aussi bien dans les enceintes de divers fonds d'archives et bibliothèques que sur le terrain.

"Dans ce travail d'historien autodidacte, abondamment fouillé et documenté, Hantout Cherradi, affiche une originalité à double titre. En plus du travail d'écriture, l'auteur a confectionné plus d'une centaine de miniatures reproduisant ainsi fidèlement parures et costumes à travers les âges et les provinces du Maroc, usant chaque fois que cela lui fut possible de tissus anciens ". " Ainsi, ces miniatures d'environ cinquante centimètres proposent une illustration +vivante+ de ce travail de recherche et donnent à voir littéralement une photographie de cette histoire d'un Maroc où ethnies, traditions et arts de vivre cohabitent et s'interpénètrent, et où les costumes arabo-berbères, juifs séfarades, juifs berbères et chrétiens s'enrichissent des multiples apports du Moyen-Orient et d'Al-Andalous ", relève la même source.

Cette exposition inédite a été immortalisée et la centaine de modèles en miniatures a été photographiée et accompagnée de textes pour venir enrichir un ouvrage de trois cent pages, du même auteur, qui entend préserver la mémoire et l'histoire du costume au Maroc. Habiba Hantout Cherradi a à son actif plusieurs expositions et conférences au Maroc, en France, en Autriche, en Italie, et en Espagne.

Une cérémonie de clôture officielle du cycle " le Maroc en Andalousie ", qui a rencontré un vif succès non seulement auprès du public espagnol mais également auprès de la communauté marocaine résidant en Andalousie, a été célébrée, jeudi à Séville.

Initiative conjointe de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et du ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger, cette manifestation marquée par une diverse et riche programmation dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives et des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'est fixée comme principal objectif d'oeuvrer au rapprochement entre les deux peuples Marocain et Espagnol à travers la culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée. La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

18/11/2011

Source : MAP

Déçus, les Marocains résidant à l’étranger se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation.

Les cent quatre-vingt associations représentant les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne décolèrent pas au vu de la «lecture restrictive qu’a faite l’administration de l’article 17 de la Constitution du 1er juillet», ont déclaré des délégués de ces groupements au cours d’une conférence de presse donnée, jeudi matin, au siège du syndicat de la presse à Rabat. Abdou Mnebhi et Nezha El Ouafi, qui se réclament d’un rassemblement qui regroupe les trois grandes fédérations des Marocains de l’étranger, ont dit la grande déception de leurs mandants à la suite de la décision qui leur impose de voter par procuration. «Nous sommes en proie à un sentiment de «hogra»’ face à cette mesure qui fait de nous des citoyens de seconde zone», ont-ils déclaré. Ils ont laissé entendre que cette décision les obligeait sinon à des révisions déchirantes du moins à se poser des questions sur la nature de leurs relations futures avec le pays d’origine. Il est inconcevable que les MRE soient traités en citoyens responsables s’agissant des transferts de fonds et de contribution au développement et qu’ils soient considérés comme des personnes mineures sur le plan de la participation à la gestion des affaires de la mère-patrie, ont-ils estimé. Pour les fédérations des MRE, le Maroc est pratiquement le seul pays dans la région à refuser à ses citoyens le vote direct dans les pays d’accueil. Selon eux, ni l’Algérie, ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye ne dénient à leurs nationaux le droit de participer aux consultations électorales depuis leurs lieux de séjour. Ils estiment également que les arguments techniques présentés par l’administration pour étayer la procuration ne sont pas valables puisqu’ils «auraient dû jouer lors du référendum également». Selon eux, la procuration est contraire à l’article 17 de la Constitution qui stipule qu’à l’instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national, les MRE ont le droit d’élire et d’être éligibles à des fonctions au Maroc à partir de leurs lieux de vie. Ils ont considéré qu’il est impardonnable de priver quelque 5 millions de citoyens marocains de leur droit à participer à l’exercice de la démocratie dans leur pays. «C’est un rude coup porté à la démocratie participative marocaine», ont-il affirmé. Déçus, les MRE se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation. «Nous restons les patriotes que nous avons toujours été et œuvrerons comme nous l’avons toujours fait au service de notre pays», ont-ils tenu à préciser. Ils ont également dit leur intention de recourir aux différentes procédures légales pour recouvrer «leurs droits». «Mamfakinch !», a déclaré Mnebhi en concluant son exposé.

18-11-2011, Ahmed Salaheddine

Source : Aujourd’hui le Maroc

Le discours du ministre de l'Intérieur, jeudi matin à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, fait grincer des dents les habitants.

Les employés municipaux retirent les barrières métalliques, dernières traces du passage du ministre de l'Intérieur un peu plus tôt. Aux alentours de 15h, le calme règne dans la cité des Bosquets de Montfermeil, à côté de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Seuls les éclats de voix des élèves de l'école maternelle Jean-Baptiste Clément brisent le silence de ce quartier en pleine rénovation urbaine où des immeubles délabrés et progressivement murés côtoient des logements flambant neufs, moins hauts, plus beaux.

"Il a fait un petit tour et c'est tout"

Ce matin, pourtant, les Bosquets ont connu une agitation toute particulière : 6 ans presque jour pour jour après la fin des émeutes de 2005 qui avaient démarré non loin de là, Claude Guéant est venu parler d'intégration face à un panel d'acteurs locaux de la ville. Et quelques habitants. "Il a fait un petit tour dans la cité et c'est tout, il a filé faire son discours" commente une mère de famille. Comme la plupart des gens du quartier, elle n'était pas au courant de la visite du ministre. Elle regrette : "on aurait pu lui dire des choses, lui expliquer la réalité. Maintenant ça dépend pourquoi il était là." Une interrogation partagée par la plupart de ses voisins, aussi surpris que dubitatifs.

"Les immigrés doivent adopter nos coutumes"

Après quelques pas dans le quartier, le ministre a fait une halte au CLJ, le centre de loisirs géré par la police nationale, avant de prendre la parole à la Maison de l'Habitat et des Cultures, une structure récente qui accompagne les habitants durant les travaux de rénovation et leur propose, entre autres, différents ateliers de bricolage et de jardinage. Le ministre avait préparé le terrain un peu plus tôt sur "LCI" et affirmé que "les immigrés doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois et être intégrés". Se basant sur un rapport mettant l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane", Claude Guéant avait aussi expliqué son déplacement à Montfermeil par le fait que "se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois, (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité"

Une fois sur place, le ministre a insisté sur "le risque du communautarisme" qu'il estime "grand" pour "notre société" : "ce risque, c'est celui de la création de communautés étrangères refermées sur elles-mêmes, fidèles aux règles qui caractérisent leur culture ou leur religion, mais peu soucieuses, voire peu informées des lois de la République et des principes essentiels qui structurent notre vivre ensemble". Du "bla-bla, n'importe quoi" selon Hanane, 20 ans, jeune et jolie habitante de Clichy : "je suis française d'origine marocaine et je respecte les coutumes et la religion de mes parents tout comme je respecte toutes les religions. Je me sens intégrée, je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité. Mais l'intégration fonctionne dans les deux sens : je m'intègre et je respecte, mais eux aussi, au gouvernement, doivent nous respecter."

"Les étrangers doivent apprendre notre langue"

Au cours de son discours, le ministre a également déclaré que "les étrangers admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie et apprendre notre langue", avant de s'interroger : "comment voulez-vous trouver facilement du travail si vous ne parlez pas le français ?". Et la jeune femme de poursuivre : "nos parents ont appris avec nous quand on était à l'école. Quand ma mère est arrivée en France, personne ne lui a dit 'venez Madame si vous voulez apprendre le français vous pouvez'. Ça ne s'est pas passé comme ça" ajoute la jeune femme qui ne ressent aucune montée du communautarisme : "j'ai des voisins de différentes nationalités et ça se passe bien."

"C'est beaucoup de provocation quand même"

"Venir dire ça dans une cité où la communauté musulmane est importante, c'est beaucoup de provocation" selon Abderrahim, 24 ans, qui vit aux Bosquets et tue un peu le temps au centre social intercommunal de la Dhuys. Un ami s'invite dans la conversation : "Ce qu'a dit le ministre, c'est faux, c'est n'importe quoi." Abderrahim a été choqué par le dispositif entourant le déplacement de Claude Guéant, et "les 100.000 policiers autour de lui. Il n'y avait pas un mètre sans policier : il y avait la BAC, les inspecteurs, tout le monde. Pour quelqu'un qui vient nous dire de mieux nous intégrer, c'est un peu fort."

La présence policière est selon lui un des principaux problèmes du quartier : "ils sont vraiment beaucoup, beaucoup trop, tout le temps." Pas plus tard qu'hier, le jeune intérimaire qui "prend toutes les missions qui passent" a été contrôlé en sortant de chez lui : "tu pars travailler et tu commences par un contrôle, c'est dur." Il raconte aussi la récente interpellation d'un ami "parce qu'il avait un pied sur un mur" : "il a été frappé et insulté dans le camion. On lui a dit 'sale noir'." "C'est chiant à la longue" ajoute le jeune homme, qui craint qu'à terme "un jour ou l'autre, ça ne pète à nouveau."

"Il veut qu'on s'intègre mais ne nous laisse pas l'opportunité"

Le jeune homme essaie de comprendre pourquoi le ministre a tenu ses propos et "ne voit pas trop." Pour lui "ça ne sert à rien", si ce n'est à blesser les gens et à risquer des réactions de protestation : "comment veut-il qu'on le prenne bien ?" demande-t-il, ajoutant "il veut qu'on s'intègre mais il ne nous laisse pas l'opportunité d'avancer. Quand on a un travail, qu'on paie un loyer, des impôts, on se sent davantage intégré." Quant à l'apprentissage de la langue, il préfère que son père n'entende pas le discours : "il est venu il y a 40 ans pour travailler dans le bâtiment car on avait besoin de lui. Il a appris sur le tas."

"Le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble"

Certains habitants du quartier parlent peu ou mal le français. Ils ne connaissent pas le ministre et ne saisissent pas tous la portée de ses propos. L'un d'eux "vient d'arriver du pays". Il demande à son neveu de lui expliquer ce qu'a dit le ministre. Le collégien de 12 ans, qui l'a vu mais "n'a pas bien compris", résume : "le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble et pas assez avec les autres." "Ah bon" répond son oncle un peu dépassé. Et l'enfant de conclure : "oui sauf que c'est pas vrai, on est ensemble".

18/11/2022, Céline Rastello

Source : Le Nouvel Observateur

« Dans quelques jours, je serai de retour au Maroc […] un retour qui n’était pas prévu, une surprise au goût amer. Je l’ai bien compris, je ne suis plus la bienvenue ici. Aujourd’hui, la France, je l’aime et je la quitte », Salma Semmami une étudiante marocaine qui a passé cinq année d’études à Sciences po, résume à elle seule l’incompréhension de tous aujourd’hui à la conférence de presse organisée par la vice-présidente socialiste au Sénat, Bariza Khiari.

Cette dernière porte un projet de résolution en réaction à la circulaire datée du 31 mai 2011, signée conjointement par Claude Guéant, ministre de l’intérieur et Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé ayant pour objet la « maîtrise de l’immigration professionnelle ».

La circulaire parle du « taux de chômage des étrangers non-communautaires qui s’élèverait à « environ 23%, selon les statistiques de l’INSEE » et de la population active française en hausse « d’environ 110 000 personnes par an. Ces réalités doivent nous inciter à conjuguer nos efforts pour insérer dans l’emploi l’ensemble des demandeurs d’emploi, de nationalité française ou étrangère ». Prenant acte de ces « réalités » la circulaire demande la hausse des contrôles pour les autorisations de travail, et la limitation des autorisations provisoires de séjour (APS) dans le cas d’une demande de changement de statut formulée par l’étudiant étranger arrivant au terme de son Master. Par exemple, une demande d’autorisation de travail pourra être refusée lorsque le type d’emploi concerné ne justifie pas l’introduction d’un travailleur étranger » et pour lequel on peut former « dans des délais très brefs, des demandeurs d’emploi résidant régulièrement en France » ou lors de non respect de la législation du travail par la structure accueillant le stagiaire.

500 cas déclarés, 14 % ont été régularisés

«On met en avant des arguments anti discrimination pour justement faire de la discrimination ! » s’indigne Bariza Khiari, pour qui le gouvernement fait un amalgame entre les travailleurs étrangers et les étudiants étrangers tout en « tirant une balle dans le pied » de la culture et de l’économie française qui se priverait de ses « meilleurs ambassadeurs à l’étranger ». Cette circulaire serait aussi un « déni de droit » en vu de l’article 311-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) : « Une autorisation provisoire de séjour d'une durée de validité de six mois non renouvelable est délivrée à l'étranger qui, ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master , souhaite, dans la perspective de son retour dans son pays d'origine, compléter sa formation par une première expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement économique de la France et du pays dont il a la nationalité ».

Toutefois, ce projet de résolution qui vient d’être déposé a été déclaré « recevable » par le gouvernement. Ce qui ouvre donc la porte au débat en Parlement. « ce débat permettra de mettre sur la place publique les contradictions de cette circulaire » affirme la sénatrice PS. Le projet de résolution demande entre autre « à respecter la lettre et l’esprit de l’article 311-11 du CESEDA » et « considère que l’accueil d’étudiants étrangers renforce l’attractivité de notre culture et de notre modèle universitaire»

Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur a quant à lui déclaré qu’une politique d'attractivité, « c'est aussi une politique d'attractivité qui est maîtrisée, qui est faite dans le cadre de partenariats avec des universités et pas en désordre »

Présents à cette conférence de presse, le « Collectif du 31 Mai », luttant contre cette circulaire a précisé qu’à ce jour il était recensé 500 cas déclarés d’étudiants étrangers dont la demande a été refusée, 14 % ont été régularisés mais la plupart se sont résignés à quitter le territoire voyant leur requête bloquée.

17/11/2011, Bariza Khiari

Source : Public Sénat

Pour sa 7ème édition le Festival Strasbourg-Méditerranée met en avant le thème "exils", dans la continuité des thèmes de l'hospitalité, des nouvelles identités, de la frontière et des héritages, explorés lors des éditions précédentes.

La volonté des organisateurs est d'aborder toutes les formes de l'exil, et les variantes qui lui sont souvent associées (émigration - immigration, voyages, errances, ostracismes, expulsions, exodes, diasporas, évacuations, expatriations, ...) : l'exil intérieur, l'exil dans son propre pays, dans son propre milieu, l'exil forcé, géographique, politique, économique, climatique, religieux, ou bien encore l'exil dit "volontaire" de ceux et celles qui vont chercher ailleurs de quoi nourrir de nouveaux espoirs, une hospitalité refondatrice, une humanité future.

Selon Salah Oudahar, directeur du festival, si l'exil est cet "ex" qui signifie en latin "hors" et renvoie à un hors lieu, qui peut être celui de la souffrance et de la séparation, c'est aussi une terre de résistance et de création, de fécondation et de renouvellement, aux multiples apports. Un horizon d'espérance et d'émancipation, une ouverture sur l'autre et sur le monde. L'expérience de l'exil a en effet inspiré, stimulé de nombreuses créations artistiques, littéraires, philosophiques, exprimant les affres de la rupture et de l'éloignement, la solitude, la nostalgie, le manque, la perte, voire la culpabilité d'un abandon mais aussi le sentiment d'une renaissance, l'espoir d'un recommencement et d'un monde meilleur.

Le programme met en lumière la création artistique sous toutes ses formes : théâtre, poésie, littérature, musique, cinéma, arts plastiques, photographies... récits de vie, témoignages, mais aussi débats et rencontres avec des intellectuels, artistes, chercheurs, acteurs de la vie civile des deux rives de la Méditerranée, afin de décliner la problématique de l'exil dans ses expressions multiformes.

Le festivale se déroule du 26 novembre au 10 décembre 2011 à Strasbourg

Le programme détaillé et la liste des lieux où se déroule le festival sont disponibles sur le site Strasbourg-Méditerranée

18/11/2011

Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Les travailleurs hautement qualifiés sont les bienvenus. La Chambre des députés a également débattu de la neutralité de l'internet.

Lors de la séance publique de la Chambre des députés d'hier, le député Roger Negri (LSAP) a été le rapporteur du projet de loi n°6244. La directive européenne 2009/127/CE a comme but la protection de l'environnement et de la santé humaine dans le cadre de la construction et de l'utilisation de machines destinées à l'application des pesticides. Le projet de loi a été adopté avec 59 voix.

Le deuxième projet de loi à l'ordre du jour (document parlementaire n°6306) a été introduit par le député Marc Angel. Le rapporteur a confirmé que l'immigration économique est l'un des piliers de la politique d'immigration luxembourgeoise. Évidemment ce n'est que l'immigration légale que les députés entendent promouvoir, en particulier l'immigration des «travailleurs hautement qualifiés» en provenance de pays tiers.

Une directive européenne a instauré une «carte bleue» européenne, qui s'inspire de la «green card» américaine. Sur un total de 1326 nouvelles autorisations de séjour délivrées en 2009, 116 étaient destinées à des travailleurs salariés, alors que presque autant, à savoir 107, concernaient des travailleurs hautement qualifiés. Pour 2010, les chiffres étaient similaires: 136 des 1684 nouvelles autorisations de séjour délivrées concernaient des travailleurs salariés, dont 125 étaient des travailleurs hautement qualifiés. Après les interventions de Martine Mergen (CSV), Xavier Bettel (DP), Fernand Kartheiser (ADR) et Serge Urbany (déi Lénk), la Chambre a approuvé majoritairement le projet de loi (55 voix pour, 1 contre, 4 abstentions).

19/11/2011,  Jean Rhein

Source : Le Quotidien

Trois citoyens maroco-néerlandais ont décidé de saisir le conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. Ils poursuivent l’Etat néerlandais pour son inertie face au discours du leader d’Extrême droite Geert Wilders qui relève selon eux d’incitation à la haine contre certaines communautés d’immigrés, particulièrement les musulmans.

Non content de collectionner les plaintes pour racisme, ou pour incitation à la haine à cause de son discours très agressif sur l’immigration et les musulmans, Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté, formation d’extrême droite, est, cette fois, à l’origine d’une plainte déposée contre L’Etat néerlandais. Les instigateurs de cette plainte, trois Maroco-néerlandais, rapporte la chaine de télévision néerlandaise NOS, hier, jeudi 17 novembre.

Selon les plaignants, « Wilders, par son discours de haine, a empoisonné le climat social aux Pays-Bas qui est devenu de plus en plus anti-immigré et anti-islam. » Ils estiment par ailleurs que l’Etat n’a pas fait assez pour les protéger de ce discours de haine qui les maintient dans un climat constant de discrimination, d’humiliation et d’insécurité. Ils ont donc décidé de se tourner vers les Nations unies, estimant que les traités internationaux sur les droits de l’homme doivent les protéger contre les discriminations, et qu’il est du devoir des Nations Unies à ce qu'ils soient respectés.

Une polémique de plus pour Wilders

La controverse, Geert Wilders connait. Il a déjà déclenché plusieurs plaintes contre lui par des propos tenus sur les musulmans et l’immigration. En janvier 2010, il comparaissait pour « incitation à la haine raciale et discrimination », pour ses déclarations tapageuses sur l‘immigration non occidentale, mais surtout pour son court métrage intitulé Fitna (la discorde, en arabe), diffusé sur internet, en 2008. Wilders y dresse un portrait très négatif de l’islam en l’associant systématiquement aux actes de violence, comme les attentats du 11 septembre 2001, aux Etats Unis.

Alors qu’il risquait jusqu’à 2 ans de prisons, et 18 500 euros d’amende, Wilders a finalement été acquitté par la justice néerlandaise en juin. Lors de son audience préliminaire, le leader d’extrême droite avait estimé que ses propos s’inscrivaient dans le cadre de la liberté d’expression.

Reste maintenant à savoir quel sera l’avis de l’ONU sur la question. Il sera, quoiqu'il en soit, plus d'ordre symbolique que légal. Comme le souligne le portail d’information Dutch News, une décision de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU peut prendre des années, mais surtout, elle n’a pas de véritable poids sur le plan légal, vu que les Etats ne sont pas tenus de l’appliquer.

18/11/2011, Yann Ngomo

Source : Yabiladi

Berne, 18 novembre 2011 (Apic) Les enfants mineurs migrants seuls sont une réalité quotidienne qui préoccupe « Terre des hommes » et les instances politiques et juridiques du pays. Dans la perspective du Forum mondial migration et développement (GFMD) qui se tiendra à Genève les 1 et 2 décembre prochains, l’organisation humanitaire a réuni à Berne, le 18 novembre, des spécialistes des droits de l’enfant. La question centrale du jour était celle du statut des enfants mineurs migrants seuls et de leur situation dans les pays d’accueil, en particulier en Suisse. Tous les intervenants insistent sur la nécessité de protéger l’enfant.

Le Forum mondial, un instrument précieux pour protéger les enfants

Au plan international, la Suisse est fortement engagée pour la protection de l’enfant. Edouard Gnesa, ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations et ancien directeur de l’Office fédéral des migrations, souligne l’importance du Forum mondial par rapport aux instances onusiennes. Le Forum est informel, il est porté par les 160 Etats qui y participent. Il est ouvert à tous les pays qui désirent y participer. Et surtout il est orienté vers la pratique.

Pour le diplomate, la Suisse s’est engagée dans ce Forum pour plusieurs raisons. Notre pays est un pays de migrations. Au Forum mondial, on reçoit des idées et on peut proposer nos expériences et projets. C’est encore l’occasion de se construire un réseau global de contacts. La Suisse apporte une contribution importante à la compréhension globale de la migration. De plus, le Forum travaille avec les différents partenaires sociaux. De nombreux projets sont en chantier pour protéger les migrants mineurs non accompagnés, tels que le programme japonais de «facilitation de la scolarisation des enfants étrangers » ou celui, mexicain, de l’instauration « d’agents de protection de l’enfant ».

Disparition de mineurs

Pour Bernard Boëton, responsable de l’étude de Tdh « Des enfants de trop en Europe », les études conduites depuis 2008 amènent à voir que les disparitions ne sont pas des cas exceptionnels, mais des pourcentages réels d’enfants qui disparaissent ou partent des institutions. Souvent, les enfants quittent leur pays, mais n’ont pas vraiment de projets. Ce sont des enfants entre 14 et 18 ans qui s’enfuient au péril de leur vie. Là où ils vont, ils ne trouvent pas de structures adaptées, et sont traités comme des migrants avant d’être considéré comme des mineurs. Ils sont en fait dans la salle d’attente de l’expulsion.

Cinq principes devraient, selon lui, être adoptés pour ces mineurs. Le principe de l’égalité : il faut un statut juridique pour tout migrant mineur non accompagné. En même temps, il est nécessaire d’échanger des données et signaler au plus vite toute disparition. Le principe de non discrimination dit que l’enfant doit être considéré comme tel, et non en fonction de sa provenance ou d’autres critères. Le principe de vulnérabilité insiste sur le fait que ces enfants qui ont des attitudes d’adultes sont des êtres très vulnérables. Il s’agit de les traiter avec une certaine sensibilité. Le principe de différenciation révèle que chaque enfant est unique et ne peut évoluer que s’il est pris en considération comme tel. Il s’agit alors d’adapter les institutions au cas par cas. Enfin, le principe de réalité demande de chercher des solutions adaptées pour faire diminuer les disparitions. Si les renvois au pays n’ont pas été bien préparés, et s’il n’y a pas un suivi, il ne faut pas s’étonner de retrouver ces enfants et jeunes revenir dans la clandestinité.

Bernard Boëton conclut en affirmant qu’il est inadéquat d’assimiler tout mineur étranger à la délinquance.

Enfants mendiants dans les villes de Suisse

Le chef des services habitants, migration et police des étrangers de la ville de Berne, Alexander Ott, s’inquiète de l’augmentation, depuis 2009, de la mendicité des enfants et des personnes handicapées dans les rues des villes suisses. Décrivant les formes que revêt la criminalité liée à cette migration d’enfants : travail au noir, mendicité, vol, prostitution ou pornographie, commerce d’organes, etc. Il constate que les enfants sont souvent victimes de réseaux, de bandes organisées, dont ils ne peuvent s’échapper. La Ville de Berne a lancé en 2009 le projet « Agora » qui a pour but de suivre les déplacements des mendiants pour remonter aux commanditaires. Décrivant le modus operandi des bandes organisées, Alexander Ott montre la nécessité, pour venir en aide à ces enfants, de travailler en réseau avec toutes les instances à disposition. S’il y a des mesures à prendre, elles doivent être contre les bandes et les commanditaires. Pour les enfants, il s’agit de leur venir en aide et de les sortir de ce carcan.

Un exemple : les Roms

Joseph Aguettant, délégué de Tdh en Roumanie, présente des photos de jeunes Roms et décrit la misère des banlieues des pays de l’Est. Les enfants sont déracinés, en ce qu’ils doivent quitter le cursus scolaire pour venir en aide à la famille. Les Roms souffrent de multiples meurtrissures. Ils ont été esclaves durant 500 ans, la Roumanie ne les reconnaissant pas comme des citoyens à part entière jusqu’il y a 150 ans. Joseph Aguettant déplore que l’on ne parle jamais de l’holocauste tsigane qui a eu lieu durant la dernière guerre mondiale. Cela permettrait de mieux comprendre cette ethnie. Son engagement sur le terrain consiste à mettre en œuvre des moyens pour une inclusion sociale des enfants roms en Roumanie. La DDC a développé en ce sens un projet et voté un crédit de 12 millions de francs, qui sera bientôt débloqué, assure le diplomate Edouard Gnesa à l’homme de terrain Joseph Aguettant.

La Convention internationale des droits de l’enfant

Jean Zermatten, président du Comité des Nations Unies pour les droits de l’enfant, constate que les Etats ont toute latitude pour réglementer la migration, ce qui découle de leur souveraineté. Mais cette liberté est limitée par les conventions, notamment par celle des droits de l’enfant de l’ONU, et aussi par les accords de Dublin-Schengen. Face à l’ampleur de la migration de jeunes vers l’Europe de l’Ouest, les mesures prises par les différents Etats ne suffisent plus. Il faut élaborer une politique de migration internationale, en accord avec les pays pourvoyeurs d’enfants.

La convention de l’ONU fixe les obligations des Etats pour les enfants, avec en particulier celle de voir l’impact des décisions sur ces derniers. Jean Zermatten constate qu’en Suisse on a peu pris en compte l’intérêt supérieur de l’enfant et qu’il est nécessaire de tenir compte de différents critères : représentation indépendante de l’enfant (et non par l’Etat), condition concrète de l’enfant, application nuancée des mesures de contrainte, participation des enfants, sujets de droits, aux décisions qui les concernent.

Si les Etats ne peuvent réguler les flux migratoires, ils ont alors intérêt à trouver des solutions humaines pour les enfants migrants.

18/11/2011, Jacques Schouwey

Source : , Apic

L'Union européenne (UE) est favorable à la consolidation du dialogue et de la coopération opérationnelle avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, a indiqué vendredi la Commission européenne dans un communiqué.

Bien que les questions migratoires soient une des premières priorités politiques de l'Union, le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité qu'elle adopte une politique migratoire cohérente et globale, indique le communiqué.

La mobilité des ressortissants de pays tiers qui franchissent les frontières extérieures de l'UE est importante car elle concerne un large éventail de personnes, telles que les voyageurs effectuant de courts séjours, les touristes, les étudiants, les chercheurs, les femmes et hommes d'affaires ou les personnes qui rendent visite à des membres de leur famille, et elle est liée à la politique des visas, poursuit le communiqué.

Dans le cadre de la nouvelle stratégie migratoire de l'UE, des partenariats pour la mobilité seront proposés au voisinage immédiat de l'UE et à la Tunisie, au Maroc et à l'Égypte dans un premier temps, en vue de faciliter et de mieux organiser la migration légale, de définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et de prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement. La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats.

Pour d'autres pays, la Commission européenne propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue et la coopération.

"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international", a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne en charge des affaires intérieures.

Rappelant que l'UE définit "un cadre d'action stratégique clair et cohérent en matière de migration et de développement", la commissaire a souligné que "la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité (AGMM) constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine".

L'UE, qui souhaite dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a mis en service, à partir du 18 novembre 2011, un portail en ligne sur l'immigration pour aider les candidats migrants à faire des choix plus éclairés quant aux possibilités de migration ou de mobilité vers l'Union.

2011-11-19

Source : Xxinhua

Dans le dernier long-métrage de Philippe Falardeau, un immigré algérien, interprété par Fellag, débarque dans une classe de primaire québécoise.

Dans une école de Montréal, les rires des enfants ont laissé place aux pleurs. La neige continue de tomber, mais dans la cour, les écoliers ne jouent plus. Traumatisés par la perte tragique de leur institutrice, les élèves tentent de comprendre une mort qui leur échappe.

Dans cette ambiance tendue, un nouvel arrivant algérien propose ses services de remplaçant. Alors que les candidats ne se bousculent pas à la porte de cet établissement, Bachir Lazhar réussit à convaincre la directrice de lui laisser sa chance. Dès les premières minutes, le professeur maghrébin est touché par la détresse de ces enfants.

Un fossé existe pourtant entre cet homme originaire d’Alger et ces jeunes Québécois. Habitué au système d’éducation à la française, il commence par leur faire écrire des dictées tirées de Peau de Chagrin d’Honoré Balzac. «Du français de Chinois», s’exclame l’un des écoliers, étonné par ce niveau de langue. Influencé par la vieille école, Monsieur Lazhar ne comprend pas les tables qui ne sont plus alignées en rang bien droit, les nouveaux systèmes de notation ou encore les règles de discipline beaucoup plus laxistes. L’enseignant partage cependant une même douleur. Pendant que les élèves apprennent à le connaître, ils ignorent que l’Algérien a perdu toute sa famille, qu’il a fui son pays en raison du terrorisme et qu’il est menacé d’expulsion.

Les difficultés d’intégration

Tirée d’une pièce de théâtre d’Evelyne de la Chenelière, cette rencontre entre deux mondes n’a pas laissé insensible le réalisateur Philippe Falardeau:

«C’est un personnage plein d’humanité, digne. Il ne déverse pas sur les autres son histoire personnelle. Il est là pour aider les enfants. C’est cela qui m’a touché».

Auteur du très remarqué Congorama en 2006 présenté notamment au Festival de Cannes, le metteur en scène avait depuis longtemps en tête de parler du thème de l’immigration:

«J’ai tenté des sujets de documentaire, mais cela ne fonctionnait pas, j’étais a l’affût, mais je ne voulais pas que mon film soit didactique, un discours sur l’immigration, une représentation d’un système qui refuse l’immigration, je voulais que ce soit plus en nuance et ce personnage là me l’apportait».

Son nouveau long-métrage reste cependant engagé. En mettant en lumière, les difficultés des migrants pour trouver un travail et pour obtenir des papiers, il montre les limites de l’intégration:

«Les Québécois prennent pour acquis qu’ils sont accueillants, mais ils ne se rendent pas compte qu’on peut galérer. C’est le système qui rend cela difficile. Combien d’immigrants doivent abandonner leur profession car leur diplôme n’est pas reconnu ici, pour des raisons, à mon avis, fallacieuses. Il faut dire également que les immigrants préfèrent aussi des fois se ghettoïser. C’est difficile des deux côtés».

Avec ce personnage originaire de l’Algérie, le film montre aussi aux spectateurs que la violence est encore bien présente dans le pays maghrébin. Devant la commission de l’immigration, Bachir Lazhar, qui doit justifier de son statut de réfugié, affirme d’ailleurs: «Rien n’est jamais normal en Algérie». Philippe Falardeau, le réalisateur du film, l’a d’ailleurs vu de ses propres yeux, lorsqu’il est allé faire des recherches sur place:

«En Algérie, on a l’impression que tout est fini, mais quand j’étais là bas, il y a six bombes qui ont explosé dans le pays. Ce n’est pas fini. Les Algériens essayaient de me faire croire que tout allait bien, mais tout ne va pas bien».

Aller à la rencontre de l’autre

Pour incarner au mieux les souffrances de ce peuple et ce déracinement, le réalisateur québécois a choisi de faire appel à Fellag. Le populaire comédien et humoriste algérien se rapproche du personnage de Bachir Lazhar par son âge et sa nationalité, mais aussi par un passé commun. Mohamed Saïd Fellag a également été victime du terrorisme. Menacé de mort par les islamistes, une bombe explose lors de l’un de ses spectacles en 1995. Il s’exile alors à Paris. Ces souvenirs gravés à jamais en lui l’ont aidé pour interpréter ce rôle.

«Chaque degré de traumatisme accentue encore plus les provisions émotionnelles que l’on a au moment de jouer une scène. On fait appel cette banque de données qu’on a vécu pour être au plus près de ce que raconte le personnage».

Même s’il n’aime pas revenir sur cet épisode dramatique de sa vie, Fellag affirme toutefois que ce film n’a pas ravivé en lui de vieilles cicatrices.

«Ce n’est jamais douloureux car cela est en nous. Cela vit tout le temps, je fais mon travail d’acteur. Je ne suis pas à la merci d’une émotion première, mais il faut aller au delà de sa propre émotion pour la mettre au service de son personnage », explique l’acteur avec cette voix douce et posée qui lui est si caractéristique.

L’artiste, qui vit aujourd’hui en France partage aussi avec Bachir Lazhar, cette immigration au Québec. À la fin des années 1970, il a vécu pendant un an et demi à Montréal. Alors jeune comédien, il se souvient du froid glacial, des chutes dans les escaliers gelés et de sa découverte du théâtre québécois. Mais contrairement au héros du film, son exil n’était pas à cette époque motivé par la peur:

«J’étais un peu plus ludique, un peu plus aventureux, à la recherche de quelque chose de plus personnel. Ce n’était pas une fuite, un arrachement total. J’avais le choix entre plusieurs pays, j’étais à la rencontre du monde. Il y avait un jeu chez moi, une grande curiosité. J’étais un jeune homme. J’allais vers l’autre».

Après toutes ces années passées à l’étranger, Fellag n’a finalement qu’un seul conseil à donner à tous les Monsieur Lazhar de la terre:

«On arrive dans une zone culturelle totalement vierge, au niveau de l’émotion, des sensations, de langue des autres. C’est à nous aussi d’aller à la conquête, d’aller à la recherche, de se faire un chemin à la machette de la langue. On ne peut pas aller vers l’autre pour vivre ensuite enfermé dans soi. Ce serait suicidaire»

Le film sortira en France courant 2012. Lors de la remise des Oscars, il représentera le Canada pour le prix du meilleur film en langue étrangère.

1/11/2011, Stéphanie Trouillard

Source : State Afrique

Après la "fuite" d'un certains nombre de sportifs issus de l'athlétisme et du football féminin, maintenant c'est au tour de jeunes footballeurs.

Au Raja, depuis environ deux mois, deux joueurs internationaux cadets ont été "dirigés", sans le consentement du club avec lequel ils ont des conventions de formation en bonne et due forme vers le QATAR et plus précisément au club Al Sadd.

Dès notre connaissance de ce fait, nous avons saisit la FRMF pour faire le nécessaire auprès des instances internationales pour nous rétablir dans nos droits. Les procédures sont en cours.

Hier, après les vacances de l'Aid, 7 autres joueurs du centre de formation ont manqué à l'appel; ils ne se sont pas présentés non plus à leurs écoles respectives.

Renseignements pris, ils ont suivit la même filière, sous la conduite d'agents sans scrupules.

Nous avons tout de suite ameuté Monsieur le Président de la Fédération Royale Marocaine de Football et Monsieur le Ministre de la jeunesse et des sports, car aujourd'hui ce n'est plus une affaire de clubs mais une affaire d'état :

Toute la politique de restructuration du football national est basée sur la formation et les centres de formation. C'est une politique qui n'aboutirait à rien dans ces conditions puisque tout footballeur sortant de lot, sera "enlevé" par ces réseaux mafieux.

1/ sur recommandation des autorités sportives, nous déposons une plainte contre X au parquet de Casablanca dont le but est de démanteler ces réseaux et de déterminer les responsabilités.

2/ la FRMF va saisir à notre demande :

1. La Fédération QATARIE de Football

2. La Confédération Asiatique DE football

3. La FIFA

Pour arrêter l'hémorragie et nous rétablir dans nos droits.

3/ Nous étudions la possibilité de désigner un avocat étranger versé dans les affaires internationales de football pour entamer une procédure contre les parties incriminées.

4/ Nous avons adressé ce jour, une lettre recommandée avec accusée de réception à chacun des parents des joueurs leur signalant l'absence de leurs enfants et les mettant devant leurs responsabilités vis à vis des conventions signées et légalisées par eux mêmes.

5/ Le Président de la FRMF a constitué ce jour, une commission mixte "FRMF/RAJA" pour le suivi et l'évolution de ce dossier.

Source : Site du Raja Club Athletic

Une série d'activités culturelles a été retenue pour célébrer, ce jeudi à Séville, la clôture officielle du cycle «le Maroc en Andalousie>>, initié depuis mai dernier, dans plusieurs villes Andalouses, par la Fondation des Trois cultures de la Méditerranée en collaboration avec le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger...Suite

Le PP affute d'ores et déjà Les ciseaux des coupes budgétaires et l'on s’attend  à un recul au niveau des lois favorisant l'intégration des immigrés…Suite

Le Sénat demande le retrait de la circulaire de l'Intérieur, qui restreint l'accès au travail des diplômés étrangers, dont des Marocains...Suite

Claude Guéant est un homme méthodique et déterminé. En avril, le ministre de l'intérieur a annoncé son intention de faire baisser de 10 % (20 000 sur 200 000) le nombre d'immigrés entrant légalement en France chaque année. En mai, il a concentré ses efforts sur l'immigration de travail et enterré la politique d'"immigration choisie" prônée depuis 2007 par le chef de l'Etat : "Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences" issus de l'immigration.

Le 31 mai enfin, il a signé avec son collègue du travail, Xavier Bertrand, une circulaire visant à appliquer de la manière la plus stricte la loi de 2006 sur l'immigration professionnelle. Concrètement, il est demandé aux préfets de vérifier qu'aucun salarié français n'est susceptible d'occuper cet emploi avant d'accorder un statut de salarié à un étudiant étranger, diplômé d'une université ou d'une grande école française et recruté par une entreprise.

L'effet de cette circulaire a été rapide : depuis trois mois, des dizaines, des centaines même, de diplômés étrangers, issus pour certains des plus grandes écoles françaises (Polytechnique, HEC, Essec, Sciences Po...) et que de grandes entreprises voulaient embaucher, se voient refuser un permis de séjour.

Rien n'a fait fléchir le ministre de l'intérieur. Ni le cri d'alarme de la Conférence des grandes écoles, inquiète de voir "l'attractivité de la France et de son enseignement supérieur" sévèrement écornée. Ni la mise en garde de la Conférence des présidents d'université, qui juge "très grave" le préjudice ainsi porté aux conventions passées avec les universités étrangères.

Pas davantage l'émoi de l'Association française des entreprises privées, qui ne comprend pas que la France se prive de talents qu'elle a elle-même formés et qui seraient précieux dans la compétition économique mondiale. Encore moins la colère des diplômés étrangers déboutés - et dégoûtés - ou les critiques des sénateurs socialistes exprimées dans une proposition de résolution déposée le 15 novembre.

Ce n'est pas tout. En septembre, la ministre du budget, Valérie Pécresse, a rappelé à Claude Guéant la "stratégie d'attractivité universitaire" de la France. Son successeur à l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a été on ne peut plus clair, y compris dans ces colonnes, le 7 octobre : "Ces jeunes formés chez nous et sur lesquels on a investi sont des ambassadeurs pour la France, à vie. La France doit continuer d'attirer les talents." Et le ministre précisait que, dans un domaine aussi stratégique que celui des ingénieurs, la France forme 30 000 diplômés par an, alors qu'elle en aurait besoin de 40 000.

Claude Guéant n'en a cure. A cinq mois de la présidentielle et sous la pression du Front national, seule compte, désormais, la baisse du chiffre de l'immigration en France. Sur l'air bien connu de "La France aux Français". Peu importe que cela soit contraire aux intérêts du pays et de ses entreprises. Peu importe, semble-t-il, que ce ne soit pas seulement incohérent, mais honteux.

17/11/2011

Source : Le Monde

Actuellement organisées à Marseille, les Rencontres d'Averroès mettent au cœur du débat les perceptions de l'islam en Europe, dans le contexte du Printemps arabe. Entretien avec le directeur de l'événement…Suite

La capitale sénégalaise Dakar abrite, les 22 et 23 novembre courant, la 3-ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement", avec la participation des ministres compétents en matière de migration et de développement des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.

Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.

Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat, afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.

Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.

La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.

Le "Processus de Rabat" avait pour objectif de créer un cadre de dialogue et de consultation au sein duquel sont mises en oeuvre des initiatives concrètes et opérationnelles.

Il témoignait d'une nouvelle vision des questions migratoires caractérisée par une gestion globale et équilibrée. L'Union européenne demande aux partenaires africains de poursuivre une politique de prévention et de réduction de la migration irrégulière.

En revanche, l'Europe œuvre pour une politique migratoire, qui vise à mieux organiser la migration légale et à promouvoir le lien entre migration et développement.

16/11/2011

Source : MAP

Etablie depuis plus de 18 ans à Montréal, Khadija Lamrani, qui s'adonne à cœur ouvert et à bras-le-corps pour apporter un tant soit peu de réconfort à ses congénères à besoins spécifiques dans la métropole canadienne, ne semble point essoufflée et sa détermination ne fait qu'accentuer son "acharnement" contre un handicap qui hypothèque la vie d'une personne et la soumet à l'état de dépendance et à l'altruisme d'autrui.

Son implication effective dans cette action de bienfaisance, sa bravoure et abnégation qui forcent l'admiration du monde communautaire et des acteurs de la société civile montréalaise, vont au-delà du soutien des handicapées pour prendre l'aspect d'un militantisme engagé auprès des organisations de défense de droits des femmes dans une situation de précarité, dans le but de contribuer à leur assurer une éducation décente et une autonomie financière.

Consécration: Mme Lamrani s'est "emparée" de droit et haut la main, récemment, du Trophée Femmes arabes du Québec 2011 dans la Catégorie "Associatif et communautaire" décerné par l'Organisation Espace Féminin Arabe (EFA), lors d'une cérémonie "humaniste" et "humanitaire" en présence, notamment de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec, Kathleen Weil et de députés de renom, ainsi que de plusieurs acteurs du monde associatif, culturel et académique.

Ayant eu la malchance de contracter la poliomyélite au berceau dans son pays d'origine, le Maroc, et de traîner avec elle ce handicap tout au long de son bas-âge et de son adolescence, Mme Lamrani a fait du combat contre la discrimination et la marginalisation des personnes handicapées en général et de la femme en situation d'handicap en particulier, son cheval de bataille, voire sa raison d'être.

Nonobstant son travail à plein temps à l'Agence du Revenu Québec, Mme Lamrani fut également l'un des membres-fondateurs de l'Association de Solidarité Canada-Maroc, dont elle occupe le poste de présidente, qui a vu le jour en 2002 et dont la mission est d'apporter l'aide et l'assistance nécessaires aux femmes handicapées, vulnérables et vivant dans la précarité.

Diplômée en Administration des affaires et en finances, Mme Lamrani fut également administratrice de l'Association des étudiants handicapés de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l'Association des étudiants post secondaires de Québec. Elle est également conférencière et présidente de l'Union des femmes du Maroc (section de la région de Meknès).

A travers son association, Mme Lamrani oeuvre pour la mise en marche d'un Centre de soutien à l'intégration des migrants, particulièrement les personnes handicapées et femmes en situation de précarité, ainsi que la mise en oeuvre du programme "s'enraciner sans se déraciner" visant la prévention du décrochage scolaire chez les jeunes issus de l'immigration.

L'Association de solidarité Canada-Maroc, a-t-elle confié à la MAP, s'attelle à booster son programme de transfert des connaissances et d'expertises pour le développement local en matière de handicap à l'échelle du Royaume à travers son projet de fabrication de chaises roulantes et de formation et à lancer une ligne de financement destinée à envoyer des véhicules adaptés pour le transport des personnes handicapées du Maroc.

Sa devise: "Ensemble, nous pouvons aider un enfant handicapé à poursuivre ses études, soulager une mère et lui éviter de transporter son enfant dans ses bras pour le ramener à l'hôpital ou tout simplement donner le goût à une personne handicapée d'aller au travail en ayant un moyen de transport adapté à ses besoins".

16/11/2011, Mohammed Farhane

Source : MAP

 

La Banque mondiale et l'Union africaine ont décidé conjointement de réduire le coût des envois de fonds des immigrants africains vers l'Afrique grâce à la création d'une base de données qui contribuera à accroître la transparence des prix et à encourager la concurrence entre les prestataires de services.

Intitulée ''Send Money Africa'' (envoyer de l'argent en Afrique), cette base de données est le fruit de plusieurs années de partenariat entre la BM, la Commission de l'Union africaine et les bailleurs de fonds.

Ce dispositif permet aux migrants de comparer les tarifs pratiqués par les prestataires de services d'envois de fonds pour transférer un montant donné dans un pays donné, a indiqué mercredi la BM.

Pour consulter cette base de données par les immigrants africains, ces derniers peuvent obtenir les informations à travers un site web édité en 8 langues (http://remittanceprices.worldbank.org/).

Pour le Chef du Programme Diaspora africaine à la Banque mondiale, M. Richard Cambridge, ''Send Money Africa stimulera la concurrence entre les prestataires de services et entraînera une réduction des coûts. Les expéditeurs et destinataires d'envois de fonds pourront ainsi bénéficier de services de transfert transparents, efficients et moins coûteux''.

Selon les chiffres de la BM, environ 120 millions d'Africains reçoivent un total de 40 milliards de dollars par an de la part de près de 30 millions de parents et d'amis expatriés.

Toutefois, les migrants désireux d'envoyer de l'argent en Afrique ne disposent pas des informations nécessaires pour choisir le meilleur opérateur en terme de coût.

A ce propos, la base de données de la Banque mondiale constate que l'Afrique est la destination la plus coûteuse en matière d'envois de fonds.

Le coût moyen des transferts d'argent en Afrique dépasse 12 % du montant transféré, contre une moyenne mondiale de 9 %.

''En raison de leur caractère anticyclique, les envois de fonds jouent un rôle essentiel dans la vie des ménages pauvres. Toute réduction du coût des transferts devrait donc permettre aux migrants et à leurs familles de conserver plus d'argent'', souligne le Directeur du département des Affaires sociales à la Commission de l'Union africaine, M. Olawale Maiyegun.

A l'heure actuelle, Send Money Africa fournit des données sur le coût de l'envoi et de la réception de montants relativement faibles (équivalant à 200 ou 500 dollars) en provenance de 15 grands pays expéditeurs dans le monde et en Afrique et à destination de 27 pays africains.

16/11/2011

Source :Agence algérienne APS

Pendant des années - trois -, Sylvain George a filmé les migrants venus d'Afrique ou d'Asie, bloqués à Calais dans l'attente et l'espoir d'un passage vers le Royaume-Uni. Qu'ils reposent en révolte, qui emprunte son titre à un vers d'Henri Michaux, est l'objet imposant et parfois rebutant qu'il a tiré du matériau accumulé au long de ces années.

Fait de longues séquences en noir et blanc, le film additionne des moments, passe d'une saison à l'autre. De temps en temps, un monologue vient briser ces images sans commentaires. Un migrant raconte son voyage, à travers le Sahara, la Libye, la Méditerranée ou à travers l'Iran, La dernière partie du film montre la destruction de la "jungle" par les forces de l'ordre françaises agissant sur instruction du ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson. La caméra s'attarde sur les rebuts de la société de consommation (affiches, cartons d'emballage) qui avaient servi à la construction des cahutes. On entrevoit le ministre, sûr de lui, du bon droit de l'Etat. On voit les policiers procéder "avec humanité", comme l'avait dit M. Besson.

Cette dernière partie, qui retrouve le fil du temps qui passe, contraste avec les deux heures qui l'ont précédée. Pendant ce temps, très long, qui forcément suscitera l'ennui, la rêverie, Sylvain George montre un monde étriqué - les rues de Calais qui ne changent qu'au gré des saisons - habité d'hommes (il n'y a pas de femmes) qui n'ont d'autre identité que celle de migrants, d'autre histoire que celle de leur voyage.

Ils prennent la parole un par un, on dirait que cette société n'en est justement pas une, qu'il n'existe qu'une addition d'individus isolés qui jamais ne commercent entre eux.

Ce parti pris, qui ne recouvre pas exactement ce qu'on a vu ailleurs de la vie à Calais dans la période entre la fermeture du camp de Sangatte et la destruction de la "jungle", forme le discours poétique du film (car l'aspiration à la poésie transparaît à chaque plan).

Il impose également au spectateur une patience, une disponibilité totale. Il reviendra à chacun, au bout de 153 minutes, de déterminer si cette patience et cette disponibilité ont été payées de retour.

15/11/2011, Thomas Sotinel

Source : Le Monde

"Adolescences en exil", c'est le titre d'un livre écrit par deux ethnologues de l'UCL. Durant deux ans, elles ont enquêté auprès de jeunes immigrés ou issus de l'immigration dans des quartiers précarisés de Bruxelles. Il en ressort un constat assez critique: dans ces quartiers-là et pour ces jeunes-là, l'intégration ne fonctionne pas.

Les conclusions de l'enquête donnent une impression de déjà vu: ces jeunes ne trouvent pas leur place, leur image dans les médias est négative et l'ascenseur social est en panne pour eux.

Justement, pour Jacinthe Mazzocheti, l'une des deux chercheuses, c'est bien ça le problème: la situation n'évolue pas pour ces jeunes dans certains quartiers. "Ce qui est justement interpellant pour nous, c’est de voir comment les choses se répètent, comment on n’a pas pris leçon des échecs de toute une série de politiques et que, d’une génération à l’autre de primo-migrants, dans certains quartiers, les non-possibilités de s’insérer se répètent", constate-t-elle.

Cette répétition de comportement s'observe de génération en génération. Si bien que, dans certains quartiers, les jeunes issus de l'immigration mais nés en Belgique se retrouvent dans la même situation que les nouveaux arrivants.

"Ceux qui viennent d’arriver sont, pour la plupart, dans des logiques de réussite, analyse la chercheuse.Ils sont venus faire leur vie ici. Ils sont très motivés. Mais, en fonction des violences, des procédures, à la fois leurs espoirs, mais aussi leurs possibilités réelles de réussite diminuent. Du côté des jeunes qui sont nés ici, ils ont déjà vécu des échecs successifs. Donc, toute une série d’entre eux intériorise le fait que ce n’est pas possible."

Cette étude ne dresse que des constats, mais elle va déboucher sur des groupes de travail avec des acteurs de terrain professionnels.

16/11/2011, Geoffroy Fabré – Delphine Wilputte

Source : RTBF

Le président de la Fifa Joseph Blatter a été pris dans une controverse mercredi, après avoir affirmé dans une interview que le racisme n’existait pas dans le football et qu’une poignée de main pouvait absoudre certains comportements.

«Il n’y a pas de racisme, mais peut-être un mot ou un geste déplacé, a d’abord affirmé le Suisse à la chaîne américaine CNN World Sport. Et la victime devrait se dire que ce n’est qu’un jeu et serrer la main» de son adversaire.

Il a ensuite tenu à nuancer ses propos. Dans un communiqué publié peu après, Blatter, 75 ans, a expliqué que ses propos «ont été mal interprétés». «Ce que je voulais souligner c’est que les joueurs de football se livrent bataille et parfois, les choses se font de manière incorrecte», a-t-il déclaré.

«Mais, normalement, à la fin de la partie, vous présentez vos excuses à votre adversaire si cela a été rude durant le match. Vous vous serrez la main, et tout est fini, a expliqué le président de la Fifa. Toute personne qui a disputé un match de football ou de n’importe quel sport sait que c’est le cas.» Ses commentaires interviennent le jour même où la Fédération anglaise a accusé l’international uruguayen Luis Suarez d’avoir tenu des propos et/ou eu un comportement raciste envers le Français Patrice Evra.

«Ceci dit, je tiens à souligner une nouvelle fois que je ne veux pas sous-estimer le problème du racisme dans la société et le sport. Je m’engage à combattre cette plaie et à la chasser du football», a conclu Joseph Blatter.

17/11/2011

Source : Libération/AFP

Ce texte est produit à la fois par des auteurs du référentiel, des professionnels de terrain, des chercheurs spécialistes depuis longtemps de la formation linguistique et d'autres qui ne le sont pas, mais que le domaine concerne parce qu'ils sont engagés dans la construction de masters incluant des orientations insertion et intégration. Il est enfin co-rédigé par des chercheurs qui entendent intervenir de façon distanciée dans un débat qui échappe aux principes de rigueur qui constituent le socle de notre engagement professionnel.

Il est sain que la mise en place du label FLI interroge les chercheurs autant que les praticiens et il nous semble nécessaire que toutes les personnes préoccupées par la mise en place du FLI possèdent les informations sur les tenants et les aboutissants de la rédaction du label. Cependant, les accusations d'instrumentalisation et certains propos tenus sur les experts qui ont participé à la rédaction du référentiel sont inacceptables, voire calomnieux. L'intérêt soudain porté au FLI est exactement proportionnel au désintérêt qu'a suscité, pendant de très longues années, la formation linguistique des migrants adultes et ses acteurs. L'histoire de ce champ éducatif est en train de s'écrire et démontre combien il a peiné à se faire une place aux côtés du FLE puis du FLS. Les attaques, auxquelles nous allons répondre, par leur virulence et parfois leurs outrances, tendent au moins à démontrer qu'il est désormais incontournable.

Nous souhaitons donc apporter ici quelques éléments de réflexion au débat.

Les critiques, par leur caractère désordonné, confus et contradictoire, révèlent davantage une crise profonde de la sociolinguistique et de la didactique du français qu'une force scientifique sereine et sûre d'elle-même. Quand les uns s'alarment d'un éclatement de la didactique du français, les autres proposent une nouvelle spécification comme contrepoint au français langue d'intégration. Les critiques mêlent des arguments scientifiques mais également de politique linguistique et des arguments purement idéologiques. De nombreuses remarques ont porté notamment sur l'avant-propos en lui reprochant ses faiblesses scientifiques: c'était oublier que ses rédacteurs ne sont précisément pas des scientifiques et qu'ils écrivent en tant que responsables de la publication de ce référentiel, non en tant qu'experts. Ils écrivent comme premiers responsables des deux directions ministérielles (la DGLF-LF, du ministère de la culture et la DAIC du ministère de l'intérieur) qui ont pris conjointement l'initiative de la rédaction de ce référentiel. Ils ont tenu à cet égard à assumer leur texte, en le signant, de façon à ce qu'il ne soit pas confondu avec le travail des experts.

Sur le fond, nous voyons plusieurs causes à ces débats et à ces inquiétudes.

La première tient au fait que le choix des experts a sans doute pu froisser quelques susceptibilités en dérogeant à certaines règles de préséance. Or, ce référentiel est d'abord un outil de travail destiné aux professionnels de la formation des adultes. Les experts ont donc été choisis parce qu'ils connaissent intimement le terrain de la formation linguistique des adultes migrants, qu'ils soient professionnels ou chercheurs, ces derniers étant particulièrement peu nombreux. Des lecteurs extérieurs ont étésollicités et ont formulé des remarques très intéressantes mais qui portaient essentiellement sur l'avant-propos qui, nous l'avons dit, relève de la responsabilité des deux directions ministérielles. Les autres remarques des lecteurs extérieurs posaient des interrogations, certes tout à fait légitimes, mais qui portaient essentiellement sur l'orientation même du référentiel: elles n'auraient pu être intégrées sans remettre en cause la cohérence d'ensemble de ce travail. Par ailleurs, les remarques et les objections des relecteurs étaient parfois tout à fait contradictoires entre elles. Les experts sont tout àfait conscients du travail que ces lecteurs ont effectué et ils les en remercient, mais ils ont dû procéder à des choix d'orientation.

La seconde raison tient au fait que certains s'inquiètent du rapport entre les décrets publiés sur la naturalisation et la parution du label. C'est oublier que le label FLI arrive au bout d'un processus qui a débuté avec le Contrat d'Accueil et d'Intégration (CAI) et le Diplôme Initial de Langue Française (DILF) qui ont mené à la reconnaissance, à la légitimation et à la structuration d'un champ éducatif dont nous avons dit qu'il avait été longtemps négligé. Le label FLI ne tombe pas «comme un cheveu sur la soupe» mais s'inscrit dans une logique que les acteurs de ce champ ont acceptée et soutenue; il s'inscrit dans une logique de hausse permanente de la qualité des prestations destinées aux migrants. Ce processus s'est accéléré en 2001 avec la transformation du FAS (Fonds d'action sociale), opérateur«historique» depuis 1959, en FASILD (Fonds d'action et de soutien à l'intégration et à la lutte contre les discriminations), indépendamment des contextes politiques successifs. Les acteurs de terrain d'ailleurs, pour qui ce référentiel a été conçu, nous le rappelons, sont partie prenante de cette évolution et s'associent à cette nouvelle étape qualitative que représente le label FLI. Le CAI, le DILF et enfin le FLI s'inscrivent par ailleurs dans le combat mené depuis longtemps par les associations de défense des migrants pour le droit à la langue, c'est-à-dire pour le droit d'apprendre le français, condition indispensable, si elle n'est non suffisante, pour faciliter la vie sociale et citoyenne des migrants. Les experts se sont donc engagés en toute connaissance de cause dans ce travail parce-que, connaissant l'histoire de ce champ, ils ont mesuré l'opportunité que représentait le label FLI pour la reconnaissance des organismes de formation qui œuvrent avec compétence et combativité pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des migrants en leur garantissant, entre autres, une qualitéd'enseignement/apprentissage de la langue d'usage en France. Le choix de travailler à ce label était également lié au niveau de langue requis pour l'obtention de la nationalité française. Celui-ci a été fixéau niveau B1 à l'oral, ce qui signifie que les migrants faiblement scolarisés et en difficulté à l'écrit conserveront cette «protection» que leur donnait le niveau A1.1. Ce niveau, par ailleurs, est celui exigé par de nombreux pays européens qui ne sont pas particulièrement répressifs en matière de politique d'immigration. Ce qui est frappant d'ailleurs concernant le débat actuel sur le niveau de langue exigé pour la naturalisation, c'est qu'au moment où a été institué le A1.1, le DILF avait étéaccusé d'être un diplôme au rabais pour les migrants. Le parcours de migrants qui pourront aller jusqu'à l'acquisition d'un niveau B1 à l'oral devrait bénéficier de financements et nous pouvons nous en réjouir pour les apprenants et les organismes de formation. Nous resterons vigilants à ce que les formations gratuites nécessaires pour atteindre le niveau B1 soient effectivement mises en œuvre et que le respect du principe du droit à la langue du pays d'accueil continue d'être garanti.

Concernant la spécification en FLI, nous avons tout d'abord une question: pourquoi s'offusquer de l'apparition du FLI alors que les autres spécifications citées n'ont pas fait l'objet d'une aussi intense critique au moment où elles sont apparues? Le FLE lui-même a d'ailleurs été considéré comme une spécification inutile au regard de la didactique du français (qui inclurait le FLM) voire de la didactique des langues en général. Le FLI est une notion en construction et l'objet du référentiel, qui n'est pas un texte scientifique mais un document d'orientation, n'est pas de le définir. Par ailleurs, comment peut- -on opposer aussi peu rigoureusement une notion «floue» (FLI) à des «concepts» soit disant stabilisés (FLE et FLS) quand on sait l'imprécision de ces deux derniers? Nul n'est en mesure de définir aujourd'hui précisément le FLS; quant au FLE, il est si évanescent qu'il relève du «ça va de soi», contre toute logique scientifique. Nous pensons que, plutôt que de s'alarmer face à l'éclatement de la didactique du français, il faut mesurer et analyser les conditions et les raisons qui conduisent àce qu'il convient d'appeler une crise de la didactique du français plutôt que de pratiquer l'invective et l'anathème. La didactique générale du français se cherche et ne se retrouve plus que dans ces particularisations; il est temps d'en comprendre les raisons. Concernant le FLI, les raisons qui conduisent à cette spécification reposent pour l'essentiel sur le fait que les didactiques sont nécessairement contextualisées et que, à cet égard, le champ éducatif de la formation linguistique des migrants adultes est un champ éducatif, professionnel et social distinct des champs d'intervention du FLE et du FLS notamment. Cependant, ces spécifications ne sont pas irréductibles l'une à l'autre, mais tout à fait complémentaires, comme c'est le cas du FLI avec le FLP (Français langue professionnelle) ou le FOS (Français sur Objectif Spécifique) par exemple. Plutôt que de nous complaire dans la nostalgie du temps qui passe, nous pensons urgent de mener une réflexion sur cette nouvelle configuration didactique, d'en dégager les lignes de force et les cohérences. Le FLI est une contribution à cette nouvelle construction et on ne peut pas lui demander d'être parfaitement défini dès sa naissance quand on sait que les appellations «historiques» ne le sont toujours pas, des décennies après leur apparition, tout en étant très largement utilisés par la communauté scientifique sans véritable examen critique. Par ailleurs, le champ du FLI fait partie du vaste ensemble de la formation d'adultes et de l'éducation permanente, dont il a emprunté bon nombre de pratiques et de valeurs depuis les balbutiements de l'alphabétisation des années 60 jusqu'aux orientations actuelles basées sur les apports de l'ingénierie de formation et de l'ingénierie pédagogique. La délimitation du champ ne peut s'effectuer qu'en le reliant à des ensembles plus vastes d'intervention éducative dont les cadres théoriques sont incontournables.

Les critiques portent également sur le fait que le référentiel serait un texte «assimilationniste». Au-delà du fait qu'il s'agit d'une critique d'ordre purement idéologique, et non scientifique, le référentiel est un équilibre entre les différentes sensibilités des experts où apparaît la nécessité d'aider les migrants, par l'apprentissage de la langue du pays d'accueil, à s'intégrer avec succès dans la sociétéfrançaise, mais tout en tenant compte de leur diversité. Ces orientations se situent dans l'esprit de ce qu'évoquent Archibald & Chiss (2007) (1): «Non seulement la langue citoyenne est une affaire d'état, mais aussi dans une large mesure la langue des organismes de la société civile qui par la force intégratrice de celle-ci rassemble bien des migrants autour d'activités qui exigent une connaissance de la langue commune pour pouvoir participer pleinement à la vie sociale et économique». Les orientations que propose le référentiel pour les compétences attendues des formateurs et les contenus de l'intervention didactique sont parfaitement clairs à cet égard. La meilleure façon, ici comme ailleurs, est de lire le référentiel et de ne pas se satisfaire des «bonnes feuilles» qu'une critique bien peu professionnelle a proposé de sélectionner pour «ceux qui n'auraient ni le temps ni l'envie de lire le texte». Le référentiel est accusé de propager cette introuvable idéologie monolingue qu'on ne trouve que dans le caricatural rapport Benisti. L'idée de s'appuyer au contraire sur les langues d'origine est intéressante, et nous ne la rejetons absolument pas, mais elle a été développée sur la base de recherches-actions dans le cadre de l'école. Concernant la formation linguistique des adultes migrants, bien peu de recherches-actions ont été menées et l'intervention didactique concrète ne peut se contenter de déclarations générales, fussent-elles d'origine universitaire, invitant à la prise en compte des langues d'origine. Là comme ailleurs, bien peu de chercheurs sont descendus sur le terrain de la formation des migrants adultes pour une expérimentation scientifique des professions de foi plurilingues et, surtout, pour les traduire en termes de contenus didactiques. Or ce terrain est pris par des contraintes qui ne sont pas celles de l'école et le modèle des expériences effectuées en milieu scolaire n'est pas exportable tel quel. Par ailleurs, s'agissant d'adultes, les références théoriques ne sont pas pédagogiques mais andragogiques. Qui connait un tant soit peu le terrain et ses acteurs sait que les conditions sont difficiles et que les formateurs ne sont pas que des enseignants. Devant l'urgence des situations, les contraintes matérielles, le temps court des formations (quelques centaines d'heures maximum dans le meilleur des cas), la question de la prise en compte obligatoire des langues d'origine dans les formations représente, pour l'instant, pour les apprenants et les formateurs, non pas un appui mais un poids supplémentaire dans la mesure où, faute de bases expérimentales éprouvées par la recherche-action, les acteurs seraient livrés à eux-mêmes.

Au-delà de cette question «technique» se profile cependant un autre débat de fond, politique. Le référentiel parle de deux conceptions de l'intégration des migrants, l'une qualifiée de multiculturaliste et l'autre de républicaine ou universaliste. C'est une opposition parfaitement connue que Todd, entre beaucoup d'autres, a mis au jour dès les années 80 et qui traverse de part en part toutes les familles politiques. Ce n'est donc pas en ce sens une opposition gauche-droite. Le référentiel, comme document d'orientation en matière de politique linguistique, a fait le choix d'un modèle d'intégration républicain et citoyen basé sur les principes issus des Lumières et de la Révolution Française. La critique de ce choix est parfaitement légitime mais elle doit se faire sur le plan explicite du débat idéologique et citoyen et non sur des bases présentées comme scientifiques. Les documents d'orientation du Conseil de l'Europe sont également des documents de politique linguistique et ils sont imprégnés d'idéologie. Cependant, ils représentent la doxa en matière de formation linguistique et l'examen critique des orientations politico-didactiques des textes du Conseil de l'Europe commence à peine. Nous sommes légitimement en droit de nous demander pourquoi de si percutants analystes, traquant l'idéologie politiquement incorrecte dans ce modeste référentiel, ont tranquillement avaliséles textes européens pourtant saturés d'idéologie? Encore une fois, nous pensons bien sûr que chacun a le droit d'adhérer à l'idéologie qui lui sied, y compris les chercheurs, mais il convient alors de porter le débat sur le terrain idéologique et de sortir des faux-semblants scientifiques.

Concernant les formations de master enfin, on assiste à une véritable entreprise de désinformation. Cette labellisation répond d'abord à une demande pressante du terrain notamment en termes de formations de formateurs : quiconque connait la réalité de la vie des organismes de formation sait la difficulté de recruter des formateurs capables de s'adapter à ce terrain si particulier après leur formation initiale en FLE ou en FLS. Un article est particulièrement évocateur à cet égard (Bruley-Meszaros, 20082), qui montre le désarroi des nouveaux venus sur le terrain de la formation des adultes migrants. Il ne s'agit pas de créer des masters exclusivement («mention») FLI, ce qui n'a pas de sens, mais des parcours spécialisés FLI dans des cursus généraux de didactique des langues, de sciences du langage, de sciences de l'éducation... Plusieurs universités ont d'ores et déjà pris cette orientation: rien ni personne ne contraint les universités à faire le choix du FLI, elles restent parfaitement libres de proposer les cursus qu'elles souhaitent. L'objectif est que des universités proposent des cursus intégrant la dimension FLI de façon à enrichir l'offre de formation nationale pour permettre ainsi aux étudiants intéressés de choisir leur cursus en fonction de leurs origines géographiques, de leurs parcours d'étude et de leur projet professionnel. Il n'est pas question de réserver le label FLI à quelques happy few: cette décision appartiendra à une commission indépendante prévue par le dispositif.

Que ce référentiel provoque un débat nous semble parfaitement légitime et cela fait partie de la vie scientifique. Cependant, plutôt qu'il ne passe par des pétitions, nous aurions souhaité qu'il s'appuie sur la confrontation d'expériences et de résultats de recherche convaincants. Or ceux-ci manquent cruellement dans le domaine. Nous invitons donc les lecteurs critiques de ce référentiel à descendre et nous rejoindre sur le terrain de la formation linguistique des migrants adultes afin de mener des recherches et des recherches-actions qui seraient forts utiles aux formateurs et aux apprenants.

Post Scriptum

En complément, nous proposons aux lecteurs de (re)lire l'article que nous mettons en lien ci-dessous3, qui nous paraît particulièrement éclairant.

1) Tout d'abord l'auteur, Christine Candide. Elle est la cheville ouvrière du FLI et, que ce soit sous l'égide du FAS, du FASILD, de l'ANCSEC, de l'ACSE ou de la DAIC, connaît particulièrement bien le terrain depuis longtemps.

2) Ensuite, le sujet abordé : il s'agit de la question que nous évoquons dans notre texte du droit àl'apprentissage de la langue du pays d'accueil. Cet article montre bien que le FLI s'inscrit dans la très longue durée et qu'il ne s'agit pas d'un "coup" préparé dans la précipitation pour d'obscures raisons. 3) Enfin, nous invitons le lecteur à considérer la date de parution de cet article (2001) en le replaçant dans le contexte politique de l'époque (gouvernement Jospin). Les gouvernements passent mais les orientations demeurent....

16/11/2011

Source : Médiapart

En trente ans, la croissance démographique a été beaucoup plus forte en France que chez ses voisins, ce qui s'explique notamment par une plus forte fécondité, une hausse de l'espérance de vie et les effets des migrations, selon une étude de l'Insee publiée mercredi.

La population est passée de 55 millions d'habitants en 1981 à 65 millions au 1er janvier 2011. La croissance démographique a été beaucoup plus forte en France qu'en Allemagne (+3 millions en 30 ans), en Italie (+4 millions) ou au Royaume-Uni (+6 millions), souligne l'Insee dans son "Portrait social" 2011.

Selon l'Institut national de la statistique, la forte fécondité française explique largement l'écart de croissance avec l'Allemagne ou l'Italie (1,85 enfant par femme, contre 1,77 au Royaume-Uni, 1,37 en Allemagne et 1,33 en Italie), mais pas l'ampleur de la croissance de la population française.

Comme dans les autres pays, la hausse de l'espérance de vie, qui a augmenté en France en trente ans de 8 ans pour les hommes et 6,5 ans pour les femmes, a entraîné une hausse de la population française de 3,1 millions de personnes.

Un troisième facteur de croissance démographique est le solde migratoire, différence entre les entrées et sorties du territoire, qui dépasse deux millions de personnes en trente ans. Le Royaume-Uni a connu, selon l'Insee, un solde migratoire proche, tandis qu'il était plus élevé en Allemagne (6 millions) ou en Italie (4 millions).

Enfin, les évolutions démographiques antérieures à 1981 expliquent en grande partie l'augmentation de la population au cours des trente dernières années.

En effet, en 1981, les générations âgées de moins de 35 ans, notamment celles nées pendant le baby-boom, étaient relativement nombreuses et ce sont elles qui ont eu des enfants les années suivantes.

A l'inverse, poursuit l'Insee, les générations âgées de plus de 60 ans étaient quant à elles peu nombreuses, un déficit de naissances lié à la première guerre mondiale. En trente ans, la France (comme l'Italie) a donc connu deux millions de décès de moins que le Royaume-Uni, explique l'Insee.

16/11/2011

Source : Libération/ AFP

Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures à la Commission européenne prendra part à la troisième conférence interministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à l’hôtel Méridien de Dakar du 22 au 23 novembre, a annoncé l'Agence de presse Sénégalaise.

Une visite du centre de sauvegarde de Cambérène dédié à la formation des jeunes en partenariat avec l'Union Européenne, sera au menu du séjour de Cecilia Malmström dans la capitale sénégalais. Récemment, Cecilia Malmström s'était prononcée sur la réforme de l'Espace Schengen et les contrôles aux frontières.

17/11/2011

Source : TVM

La Fondation Pierre Elliott Trudeau a rendu public, dans le cadre de son colloque annuel à Halifax, du 17 au 19 novembre, un sondage indiquant que 97 % des Canadiens veulent que les immigrants adoptent les valeurs canadiennes. Cette condition leur tient plus à cœur que l’autonomie financière.

Selon l’étude, les Canadiens souhaitent presque à l’unanimité (97 %) que les nouveaux arrivants adhèrent aux valeurs canadiennes en matière de tolérance envers les autres et d’égalité des sexes pour être acceptés au pays. Cette opinion est partagée par la même proportion des immigrants reçus.

D’autre part, moins de 60 % de la population considère que les immigrants devraient atteindre l’autonomie financière dès leur première année au Canada.

«Le Canada s’est bâti grâce à l’immigration. Elle fait partie de notre histoire, d’où l’importance de comprendre comment elle peut – et doit – participer à l’avenir du pays», a affirmé Pierre-Gerlier Forest, président de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Les résultats sont tirés d’un sondage téléphonique effectué par Environics Research Group du 11 au 22 octobre 2011 auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Canadiens. L’erreur d’échantillonnage est de plus ou moins 2,1 %, 19 fois sur 20.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau est un organisme de bienfaisance canadien sans affiliation politique créé en 2001 par les proches de l’ancien premier ministre. En 2002, le gouvernement du Canada accordait un fonds de dotation de 125 millions $ à la Fondation, à la suite d’un vote unanime de la Chambre des communes. Grâce à ses programmes de bourses, elle encourage la réflexion sur les questions fondamentales de la société canadienne.

16/11/2011,  Agence QMI

Source : Canoë

La loi électorale est à géométrie variable. Lors du référendum sur la Constitution, le vote des Marocains résidant à l’étranger a été autorisé et organisé dans de bonnes conditions.

Mais pour les élections législatives du 25 novembre, ces derniers pourront au mieux, et à certaines conditions, donner procuration à une tierce personne résidant au Maroc. De plus, cette personne ne pourra voter que pour un seul MRE.

Mais il se trouve qu'entre ces deux processus électoraux bien de chez nous, s'est inséré le vote de l’assemblée constituante en Tunisie, qui a vu 80% des Tunisiens résidant à l’étranger voter pour le mouvement islamiste.

Est-ce la crainte de voir nos MRE porter leur préférence au PJD qui a fait que nos compatriotes vivant à l’étranger se voient dans la quasi impossibilité de glisser un bulletin dans l’urne le jour J?

La chose ne paraît pas impossible, il y aurait même à ce sujet un consensus national avec le consentement, à demi-mot, du même… PJD.

Il semblerait, en effet, que nos compatriotes de l’étranger seraient plus islamistes que leurs homologues tunisiens.

Par ces agissements, la démocratie en prend un coup au passage, même si certains trouveront cela à leur goût.

Mais dans cette bataille électorale, les MRE ne sont pas seuls. En effet, les candidats indépendants auront également la tâche malaisée. Il n’y aura le 25 novembre que 2 candidats indépendants...

Et bien que dure sera la tâche, espérons que la chute le sera moins.

17/11/2011, Editorial

Source : Aufait

Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "les immigrés que nous accueillons chez nous" devaient "adopter nos coutumes, respecter nos lois" et "être intégrés", jeudi sur LCI, avant un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) sur le thème de l'intégration.

Ce déplacement fait suite à une étude, conduite par le politologue Gilles Kepel, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), qui a mis l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane" chez des habitants qui se sentent relégués socialement.

"C'est précisément pour cela que je vais à Montfermeil", a expliqué le ministre, qui a ajouté: "Cette étude (...) montre que se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je trouve que c'est un mode d'implantation des immigrés en France qui n'est pas acceptable", a dit M. Guéant, selon lequel "ce qui n'est pas acceptable c'est que la règle de la communauté vienne en opposition à la règle de la vie commune en France", a-t-il insisté.

"Les immigrés que nous accueillons chez nous doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois. Ils doivent être intégrés", a fait valoir M. Guéant.

Cette déclaration intervient deux jours après la remise au ministre de l'Intérieur d'une "charte des droits et devoirs du citoyen français" élaborée par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), et que devront signer les étrangers naturalisés à partir du 1e janvier 2012.

"La naturalisation c'est un moment très important, c'est l'accès à la nationalité française, et ce n'est pas simplement une formalité administrative", a dit le ministre. Cela constitue "un acte d'adhésion aux principes essentiels de notre société, aux règles majeures de notre vie républicaine".

"Nous devons développer des programmes d'apprentissage du français et de familiarisation avec nos institutions et nos modes de vie, mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n'importe pas les modes de vie d'ailleurs", a-t-il affirmé.

17/11/2011

Source : Libération/ AFP

Le gouvernement allemand va simplifier les procédures de recrutement de travailleurs immigrés pour soutenir la croissance et s'attaquer aux pénuries de main-d'oeuvre qualifiée, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Philipp R”sler.

L'initiative, a-t-il précisé lors d'une rencontre avec le patronat à Berlin, sera en partie menée via le réseau des chambres de commerce allemandes.

"Nous devons mieux promouvoir à l'étranger l'emploi en Allemagne", a-t-il dit.

L'économie allemande manque notamment d'ingénieurs et de personnels hautement qualifiés, un problème qui devrait s'amplifier du fait du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité.

Selon ldes règles en vigueur en Allemagne, une entreprise souhaitant recruter un ressortissants étranger hors Union européenne doit prouver au préalable qu'elle n'a pu trouver un candidat répondant à ses critères de recrutement au sein des pays de l'UE.

Ce dispositif est l'un des plus stricts d'Europe, et des spécialistes des questions d'immigration jugent qu'il conduit des migrants qualifiés à chercher du travail dans des pays plus accueillants, comme la Grande-Bretagne ou l'Irlande.

15/11/2011, Gernot Heller

Source : REUTERS

Les contrôles aux frontières ont été assouplis au niveau de 28 ports et aéroports du Royaume-Uni, a indiqué mardi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.

En réponse aux questions du Parlement, Mme May a également révélé que plus de 10 millions de personnes sont entrées au Royaume-Uni en août dernier lorsque le plan d'allégement des contrôles aux frontières a été mis en application.

Ses services ont été autorisés cet été, pour réduire les files d'attente, à ne pas vérifier la puce biométrique, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow.

La police des frontières avait également arrêté de comparer des empreintes et des détails personnels avec une base de données sur des immigrés clandestins et personnes soupçonnées de terrorisme.

L'ancien responsable de l'Agence des contrôles aux frontières (UKBA), Brodie Clark, suspendu la semaine dernière, a été interrogé par la Commission des affaires intérieures du Parlement.

Mme May a annoncé qu'il aurait trois enquêtes sur ce qui s'est passé, la principale conduite par l'inspecteur en chef de l'Agence des frontières britannique, John Vine. Les députés du comité vont également mener leur propre enquête.

Le président de la Commission, le député travailliste, Keith Vaz, a déclaré qu'il était "déterminé à aller au fond de cette violation grave de la sécurité".

15/11/2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le président italien Giorgio Napolitano a souligné, mardi, que les immigrés et leurs enfants font partie intégrante de l'Italie et représentent une "grande source d'espérance" pour son pays.

Ces immigrés aident l'Italie à porter le fardeau de la dette publique, qui "sans leur contribution, aurait été encore plus difficile à supporter", a affirmé M. Napolitano lors d'une rencontre à Rome avec un groupe de "nouveaux italiens".

Ceux qui ne saisissent pas la portée du phénomène migratoire et l'importance première de la contribution des immigrés, ne peuvent prétendre "avoir la capacité de voir la réalité et l'avenir", a-t-il soutenu.

Tout en rappelant que le nombre des résidents étrangers en Italie s'est multiplié par 12 lors des 20 dernières années, le président Napolitano a émis l'espoir de voir son pays s'ouvrir davantage sur les jeunes.

Il a appelé, à cet égard, les classes dirigeantes italiennes et européennes à assumer pleinement la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis des jeunes, y compris ceux issus de l'immigration.

Le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi million alors que ceux qui fréquentent ses écoles se chiffrent à 700 mille.

Les enfants nés en Italie ne peuvent prétendre à la nationalité italienne avant l'âge de 18 ans.

L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte près de quatre millions d'immigrés dont quelque 550 mille Marocains-

15/11/2011

Source : MAP

Fraîchement diplômée de l'école de management de Grenoble, Yasmine, Tunisienne de 24 ans, a été embauchée en mai dernier par un cabinet de conseil parisien.

Mais alors qu'elle attendait que son changement de statut, d'étudiante à employée, soit validé par la préfecture, une lettre de refus de permis de travail est arrivée fin septembre sur le bureau de son employeur.

Cette lettre évoquait "l'inadéquation" entre ses études et son poste. Depuis, Yasmine a reçu une obligation de quitter le territoire français sous trente jours.

"Dans deux ou trois semaines, je serai dans la clandestinité", dit-elle avec fatalité, dans l'attente du résultat de son recours auprès du ministère de l'Intérieur.

Comme elle, plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés des universités et grandes écoles françaises comme Sciences Po, Centrale ou encore HEC, font face depuis plusieurs mois à des difficultés inédites pour passer du statut d'étudiant à celui d'employé et obtenir une expérience professionnelle en France.

En cause, une circulaire du 31 mai dernier adressée aux préfets de région et de département par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le ministre du travail, Xavier Bertrand.

Cette circulaire, qui a pour objet la "maÂŒtrise de l'immigration professionnelle", demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers hors Union européenne.

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en oeuvre les connaissances acquises", souligne-t-elle.

L'OPPOSITION A LA CIRCULAIRE S'ORGANISE

Fin septembre, une centaine d'étudiants français et étrangers ont formé un collectif pour protester contre cette circulaire. A ce jour, il recense près de 500 jeunes diplômés qui risquent d'être renvoyés dans leur pays malgré une offre d'emploi qui correspond à leur formation. Le collectif du 31 mai estime qu'entre 8.000 et 10.000 étudiants sont concernés par cette directive.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées dans le monde politique, syndical et de l'enseignement pour soutenir le collectif et demander le retrait de la circulaire du 31 mai.

La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d'université (CPU) et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont exprimé leur inquiétude au ministre de l'Intérieur. Mardi, la sénatrice socialiste de Paris et vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a même présenté une proposition de résolution sur le sujet. Cette proposition, jugée recevable par le gouvernement, devrait bientôt être inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Pour Bariza Khiari, l'application de la circulaire du 31 mai est en contradiction avec la loi du 24 juillet 2006, d'après laquelle la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux étudiants étrangers titulaires d'un diplôme équivalent master.

"Les termes du contrat qui a été proposé (aux étudiants étrangers) ne sont pas respectés, donc il y a une forme d'escroquerie intellectuelle", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce texte menaçait le rayonnement culturel, économique et scientifique de la France.

"Nous savons bien que dans les années à venir (ces étudiants seront) les meilleurs ambassadeurs de l'économie française (...) donc le gouvernement (...) se tire une balle dans le pied", a-t-elle dit. "Des ambassadeurs humiliés ne sont plus des ambassadeurs", a-t-elle ajouté.

UNE TRADITION D'ACCUEIL EN QUESTION

En 2010-2011, la France a accueilli plus de 280.000 étudiants étrangers (en comptant les étudiants européens), d'après CampusFrance. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% des doctorants. La France est ainsi le quatrième pays au monde d'accueil des étudiants internationaux, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Une attractivité que certains acteurs du monde de l'éducation craignent de voir entamée avec cette circulaire.

"On pense ce qu'on veut du classement de Shanghai, mais ce qu'on fait avec cette circulaire, c'est une atteinte directe au classement de nos universités, de nos grandes écoles", a dit à la presse Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français de l'étranger.

De nombreux étudiants soulignent en effet l'importance d'acquérir une première expérience professionnelle à l'étranger avant de retourner dans leur pays natal.

Face à la colère grandissante des milieux éducatifs, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde début octobre que la circulaire serait "corrigée". Mais il avait par la suite défendu le texte à l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, le ministère propose aux universités et grandes écoles de revoir les dossiers des étudiants au cas par cas. Sur près de 500 dossiers d'étudiants étrangers, 75 ont été revus positivement, d'après le collectif. Un traitement "purement technique", qui ne satisfait pas les détracteurs du texte.

"Le problème est tellement grave qu'il faut aussi un traitement politique", estime Pierre Aliphat, délégué général de la Conférence des grandes écoles.

Le collectif du 31 mai devait déposer mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'annulation du texte. Les représentants des établissement d'enseignement supérieur devraient par ailleurs être reçus au ministère de l'Enseignement supérieur sous peu pour "faire le point" sur le sujet.

16/11/2011, Patrick Vignal

Source : Reuters  

L'Association Européenne pour la Défense des Droits de l'Homme , qui regroupe des ligues et associations de défense des droits de l'Homme des pays de l'Union E Européenne, vient de publier un document analysant la   réglementation de l’immigration de travail dans l’Union européenne…Suite

Le halal concerne plus de 5 millions de consommateurs. Restaurants chics et supermarchés spacieux accueillent maintenant les nouvelles générations de musulmans. Problème : il existe une soixantaine d’organismes de certification halal, et bien peu de contrôles de l’abattage rituel. La révolte gronde, et Paris Match a mené l’enquête au pays de la viande fraîche.

La décoration est sobre et feutrée. Murs aux teintes chaudes, mobilier blanc design et lumière tamisée. Une ambiance bobo branchée. Bienvenue chez Les Enfants terribles, l’un des premiers – et rares – restaurants ­parisiens estampillés « gastronomie halal ». Derrière le bar, les deux patrons : Kamel et Sofiane, frères et musulmans, préparent des cocktails... sans ­alcool. Forcément. « Il y a encore cinq ans, quand je sortais avec des amis, je mangeais toujours du poisson. Nous n’avions jamais accès à la bonne cuisine française traditionnelle, se souvient Kamel, 33 ans. Quelle frustration de ne pas pouvoir déguster une bonne viande ! Alors, avec mon frère, on a imaginé ouvrir un restaurant halal de qualité. »

Le duo s’organise, leur rêve devient réalité : en avril 2007, ils inaugurent l’établissement rue des Boulets, dans le XIe arrondissement, et proposent le fin du fin : traditionnel foie gras, chutney d’oignons aux fruits rouges, magret de canard rosé sur sa fine sauce aux pêches blanches, médaillon de veau à la moutarde violette et « champagne » halal, du jus de raisin pétillant. Succès immédiat. Quatre ans plus tard, la formule fonctionne toujours. Autour de nous, les tables sont pleines. Familles, jeunes banlieusards, « beurgeois » parisiens, une clientèle éclectique. « On affiche complet tous les soirs, on fait entre 40 et 70 couverts en semaine, et jusqu’à 110 le week-end. » Un deuxième restaurant ouvre en février 2010, avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement. Le halal séduit.

Fateh Kimouche, spécialiste et créateur du blog Al-Kanz : « “Halal” signifie en arabe ce qui est “licite”, ce qui est permis, autorisé. A l’inverse de “Haram” qui veut dire “illicite”. D’un point de vue alimentaire, le halal désigne les aliments qui peuvent être consommés par un fidèle. » Avec, en France, un marché de 5,5 milliards d’euros de chiffre ­d’affaires en 2010, dont 1 milliard d’euros pour la restauration, la ­distribution du halal est devenue un business lucratif. C’est deux fois la valeur du marché du bio (2,6 milliards d’euros). Quelque 5 millions de personnes sont concernées, dont 20 % en Ile-de-France.

D’après une étude Ifop réalisée en décembre 2009, 87 % des personnes interrogées achètent de la viande fraîche halal et 60 % mangent tout halal. Sachant qu’un Français musulman consomme deux fois plus de viande que les autres, et qu’un consommateur musulman dépense 30 % de son budget dans l’alimentaire, contre 14 % en moyenne pour le reste de la population, les économistes s’accordent à dire que son avenir est radieux. Résultat : il s’industrialise et s’occidentalise. Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis et conseiller auprès des grands groupes agroalimentaires, le confirme : « Avec une croissance de 10 % par an depuis dix ans, nous sommes sur des marchés additionnels à forte augmentation.

Depuis 2008, le halal sort du commerce traditionnel. Le marché français de la charcuterie étant saturé, les entreprises doivent trouver d’autres axes, le halal en est un. Pour remplir les portefeuilles, les grands groupes agroalimentaires ont tous développé des gammes de produits. » Leurs cibles ? Les deuxième et troisième générations d’immigrés musulmans. Le spécialiste explique : « Ils sont jeunes, actifs, habitent dans des grandes agglomérations urbaines, sont pressés et ont des revenus. Du coup, ils veulent acheter leurs aliments halal au même endroit que les autres. Surtout, ils veulent manger à la française. Dans les chariots, on retrouve des plats cuisinés, des sauces, des bonbons...»

Reste un bémol : le manque évident de transparence du circuit

Des organismes de certification sont responsables de l’appellation halal. C’est eux qui doivent vérifier dans les abattoirs le bon déroulement des abattages rituels. Or, personne n’est capable d’évaluer leur nombre. Alors qu’en Malaisie – un modèle du marché halal – il n’y en a qu’un, en France on en compte entre 40 et 60. Aucun cahier des charges précis n’existe pour établir cette certification qui n’est même pas obligatoire, chaque société de contrôle fonctionne avec ses propres règles… Les industriels se rabattent sur les moins chères et les moins regardantes. Logique, quand on sait que le surcoût de la fabrication halal s’élève à 20 %, un coup de tampon étant estimé entre 10 et 15 centimes.

Y aurait-il de la triche au royaume du sacré ? Fateh ­Kimouche dénonce un « halalgate » : « J’en parle depuis des années. Ce n’est pas un problème religieux, le halal, c’est un problème de contrôle, de certification. C’est une querelle de porte-monnaie, pas une querelle de chapelle. Les organismes de certification se sont liés aux industriels. Pour l’abattage casher, les contrôleurs sont là, ils verrouillent tout. Pour le halal, rien ! » Même son de cloche chez Antoine Bonnel, fondateur et créateur en 2004 du premier Salon halal pour professionnels : « Aujourd’hui, tout le monde peut apposer le mot “halal” sur un produit. Il faut une réglementation. Honnêtement, je n’y crois pas, c’est trop tard. » Selon Lahcène Belatoui, président de l’organisme de certification AVS (A votre service), « le marché du halal est ambigu car l’opacité règne du début à la fin de la chaîne et alimente une suspicion, bien souvent légitime. Hélas, ce ne sont pas les consommateurs qui dictent les règles, mais les industriels qui ordonnent un marché quasiment à leur merci ».

Les consommateurs n’ont plus confiance, ils sont perdus

Selon une étude récente, plus de la moitié d’entre eux assurent être mal informés et 63 % souhaitent une charte, un label unique. Abbas Bendali, du cabinet Solis, n’est pas étonné : « Avant, le consommateur ne se posait pas de questions, il achetait sa viande chez le boucher du coin, c’était une personne de confiance. Tout est différent avec la grande distribu­tion. » Les membres d’Asidcom, une des rares associations de consommateurs musulmans, sont d’accord. Hadj Abdelaziz Di Spigno, son ancien président, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes pour l’application de la réglementation européenne, pour l’application des droits civils. Les musulmans ne sont pas des sous-citoyens. Nous devons acheter en connaissance de cause. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La viande vendue halal ne l’est pas, on retrouve du porc dans les plats halal… On en a marre de se faire escroquer ! » Sur vingt-cinq sociétés évaluées par l’association, plus du tiers ne fournit aucune information aux consommateurs sur ses procédés de certification. Mieux : sur trois animaux abattus rituellement, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des clients toutes religions confondues. Par exemple, tandis que les musulmans consomment les abats et les pièces à bouillir (pour des raisons culturelles et financières), les filets et les entrecôtes halal repartent dans la filière normale, destinés aux non-musulmans.

40 à 80 % de la viande Halal finit dans le circuit classique…

Officiellement, en 2008, la Direction générale de l’alimentation estimait que 12 % des bovins et 49 % des ovins étaient tués rituellement. Or les pratiquants musulmans et juifs ne représentaient que 7 % de la population française. Lahcène Belatoui : « L’inverse est vrai aussi, les musulmans consomment à leur insu de la viande non halal. Or le halal a une dimension spirituelle et religieuse capitale. Sacrifier cet aspect sur l’autel du bénéfice est une marque de mépris à notre encontre. Les musulmans sont beaucoup trop silencieux sur les méthodes d’abattage industriel qui méprisent les ­souffrances des bêtes. » Sans étourdissement préalable, les ­animaux souffrent.

Les associations de défense des animaux s’en mêlent

Au Royaume-Uni, en ­Allemagne, en Suède et en Suisse, l’« assommage » est ­toléré, voire obligatoire. En France, on est laxiste. Charles, responsable d’un abattoir : « Je connais beaucoup d’agriculteurs qui ont le cœur brisé à l’idée de voir leurs bêtes égorgées et saignées. C’est un sujet très polémique, ils enragent de voir leur bétail ainsi traité ! » Marie Rivenez, directrice générale de l’entreprise GRG (commerce de gros de viande), avoue : « Une bête non étourdie est plus stressée, elle produit du cortisol, la viande est moins bonne. »

En écho, l’écologiste Frédéric Freund, directeur de l’Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) et ­végétarien, ne décolère pas : « Les bêtes égorgées non ­assommées mettent jusqu’à quatorze minutes pour perdre conscience. Elles sont suspendues et dépecées vivantes dans 75 % des cas… Un abattage rituel sur deux est mal fait avec des instruments mal aiguisés, trop petits. On dénonce cette situation depuis très longtemps, les animaux souffrent terriblement, les rites ne sont même pas respectés, et aucune mesure n’est prise ! Ce n’est plus tolérable ni pour les animaux ni pour les musulmans. On ne respecte personne. Et le ministère de l’Agriculture ne fait pas son boulot, à savoir : contrôler ! » Un inspecteur vétérinaire directement concerné confirme : « On manque de moyens humains. Et le gouvernement n’a pas le courage de s’engager dans ce débat sensible. Encore moins maintenant, à quelques mois de la campagne présidentielle. Ils ont peur de perdre des voix… »

15/11/2011, Emilie Blachere

Source : Paris Match

Hier midi, devant le tribunal administratif. Une poignée de syndicalistes CGT bravent le froid depuis déjà trois heures, avec banderole, tracts et drapeaux. « Et on n'a même pas de brasero ! », plaisante Patrick Brochier. Qu'importe, le soutien à leur camarade Abdelkarim vaut bien quelques engelures. Ce travailleur sans-papiers tunisien a en effet déposé un recours au tribunal administratif, après s'être vu refuser la délivrance d'un titre de séjour.

Un dossier pourtant complet

« Abdelkarim est présent depuis plus de 12 ans en France et travaille comme plaquiste dans le BTP, explique Mariano Bona (CGT). Nous avions constitué un dossier de régularisation avec toutes les preuves et le soutien de son employeur mais il a été rejeté en septembre par la préfecture et la Direccte [inspection du travail], sans aucun motif valable. Le précédent Air Liquide les a sans doute énervés. » Un refus incompréhensible pour Chiaka Fané, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : « Le dossier se référait à la liste des pièces fixée par la préfecture et des inspecteurs du travail avaient donné un avis favorable. L'Etat respecte de moins en moins les critères depuis quelques mois. Espérons que le tribunal annule cette décision. » Contactées, la Direccte et la préfecture n'ont pu être jointes.

16/11/2011, Manuel Pavard

Source : 20 minutes.fr

Le texte du Haut conseil à l'intégration présenté à Claude Guéant explicite le droit et les coutumes françaises et impose des obligations à ceux qui veulent devenir Français.

 «Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants», explique la Charte des droits et des devoirs du citoyen français que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, lors de l'entretien d'assimilation qui finalise leur demande.

Le texte, voulu par la loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration a été rédigé par le Haut conseil à l'intégration qui le présente mardi après-midi à Claude Guéant. Il reprend et explicite le droit et les coutumes françaises. Si la charte est avant tout symbolique, elle souligne certaines obligations: «Tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la nation». Ou encore: «En devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français». Une formule pour clore les débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la double nationalité, certains députés UMP ayant envisagé de l'interdire. En droit, cela serait pratiquement impossible, puisque des pays comme le Maroc ne permettent pas de renoncer à sa nationalité. Un Marocain et ses descendants restent toujours marocains aux yeux du Royaume. Ce «serait vouloir légiférer sur des droits étrangers», reconnaît-on au cabinet du ministre de l'Intérieur, où l'on préfère «s'assurer que les personnes qui obtiennent la nationalité française sont bien assimilées».

Pour cela, le niveau de français exigé a été augmenté par un décret paru en novembre et applicable en janvier. Les candidats devront maintenant, comme dans le reste de l'Europe, avoir le niveau «fin de scolarité obligatoire». Certains immigrés installés de longue date en France, sont analphabètes. Et pourraient peiner. Mais officiellement, il ne s'agit pas de restreindre l'accès à la nationalité. «Quand on est Français, on parle français» a tranché Claude Guéant.

L'an passé près de 95.000 personnes ont été naturalisées. La plupart sont en France depuis quinze ans. Et demandent la naturalisation, souvent lorsque leurs enfants deviennent français. «Mon pays, c'est celui où vit ma famille. Où vivront mes enfants et petits-enfants. C'est la France», selon la formule de Fatima, 50 ans, naturalisée en août dernier, après 25 ans de résidence.

Un niveau de connaissance de base en histoire

À l'avenir, ces candidats devront aussi justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Le ministère a réuni des historiens pour établir «le niveau, type collège». Le contrôle se fera probablement par un questionnaire… Le décret est en cours de validation. Et sera appliqué également en janvier.

La charte, elle, ne fixe pas de conditions supplémentaires pour acquérir la nationalité, mais rappelle qu'il s'agit d'une adhésion: «C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir. En retour, la France vous reconnaît comme un citoyen de la République». Le texte qui détaille aussi les droits sociaux (congés payés, droit à la sécurité matérielle) doit encore être validé par le conseil d'État avant d'être adopté par décret. Si d'aventure, lors de son entretien, un candidat contestait les valeurs de laïcité, d'égalité homme-femme explicitées dans la Charte… il pourrait être recalé.

15/11/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

Une affiche de campagne du FN opposant la France de la "pauvreté et de l'insécurité" à celle de la quiétude" a été largement détournée sur Internet.

"Son message est clair et net", scande un jeune frontiste lors de la présentation de l’affiche de campagne de Marine Le Pen, jeudi 10 novembre, devant une poignée de militants à la permanence de la fédération du Front national de Paris. L'affiche, scindée en deux, représente sur sa gauche, "la pauvreté", "l'insécurité", "les SDF, les logements mal famés, les HLM", et sur sa droite, "une synthèse entre la tradition et la modernité", décrypte-t-il dans une vidéo mise en ligne sur le site de la branche "jeunesse" du parti d'extrême-droite.

"Choisis ta France"

Il y aurait donc "le choix entre deux France", selon le jeune militant : "Celle qui va arriver", véritable vision apocalyptique d'un pays qui tomberait dans "l'anarchie" si le Front national ne passe pas, et "la France que nous aimons", une "France des terroirs, des campagnes, où il fait bon vivre", véritable image d'Epinal digne du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Une alternative que les jeunes militants du FN vont défendre au cours de la campagne intitulée "Choisis ta France", menée au profit de leur présidente.

Marine persiste et signe

Interrogée sur le côté caricatural de l'affiche, lors de l’émission politique "le 12/13" sur France 3, dimanche 13 novembre, la candidate FN à l’élection présidentielle Marine Le Pen persiste et signe. "C'est la France actuelle, celle de la pauvreté, de l'insécurité, de la paupérisation, de l'explosion du chômage, de la disparition du système de protection sociale", face à celle que l"'on veut faire". Puis, l'eurodéputée insère l'immigration comme l'épicentre des maux de la société française en livrant une analyse aux corrélations toujours aussi biaisées : "La courbe de l'insécurité suit la courbe de l'immigration qui suit, elle même, la courbe de la fraude".

"Choisis ta race"

Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à tomber pour dénoncer la campagne du parti d'extrême droite. Le collectif "Humour de droite" a ainsi proposé un décryptage loquace de l'affiche, alors que de multiples compositions étaient réalisées pour caricaturer la création du FN.

D'autres internautes ont proposé des rapprochements avec une affiche de propagande nazie ou encore avec une campagne vichyste, toutes deux construites également en dyptique accentuant la séparation de deux mondes qui s'affrontent. Le slogan a été aussi détourné en changeant le "Choisis ta France" par un "Choisis ta race" pour souligner les discours xénophobes sous-jacents de cette campagne d'affichage.

"On atteint le point Godwin" (comparaison au nazisme coupant court à tout débat sur internet, ndlr), estime l’un des deux créateurs de l’affiche et militant du FNJ Paul-Alexandre Martin. Interrogé par le Nouvel Observateur, le coordinateur de la campagne "les jeunes avec Marine" se défend de "toute référence à une autre époque" et justifie son choix sans y voir quelconque caricature.

14/11/2011, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

La "Charte des droits et des devoirs du citoyen français", document que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, impose notamment un niveau de français correct et stipule que l'on ne peut se "réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français".

Le texte, que Le Figaro dévoile mardi 15 novembre, doit être présenté dans le même jour au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, par le Haut Conseil à l'intégration. Prévu par la loi de juin 2011 sur l'immigration et l'intégration, il explicite les "principes, valeurs et symboles de la République française".

"UNE DÉCISION QUI VOUS ENGAGE ET ENGAGE VOS DESCENDANTS"

"Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants", est-il écrit en préambule. "C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir", ajoute le texte.

La charte dispose notamment que "tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation". "Chacun a le devoir de contribuer, selon ses capacités financières, aux dépenses de la nation par le versement d'impôts directs, indirects ou de cotisations sociales", est-il précisé.

UN NIVEAU DE FRANÇAIS DE "FIN DE SCOLARITÉ OBLIGATOIRE"

"Une personne qui a acquis la qualité de Français peut être déchue de la nationalité française si elle s'est soustraite à ses obligations de défense, ou si elle s'est livrée à des actes contraires aux intérêts fondamentaux de la France, sans préjudice des dispositions du code pénal", indique le document.

Le niveau de français requis est désormais équivalent au niveau "fin de scolarité obligatoire" et les candidats devront justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Un questionnaire sera vraisemblablement établi à cet effet. Deux décrets publiés dans le Journal officiel le 12 octobre énonçaient que "tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt".

La charte doit être validée par la Conseil d'Etat avant d'être adoptée par décret.

15/11/2011

Source : Le Monde/Reuters

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'Université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, jusqu'au 20 décembre, expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise. Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre «le Maroc en blanc et noir».ll s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot. Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique à travers le Maroc de la fin du XIXe et du début du XXe siècles.

La dernière exposition aura pour thème « l'émigration marocaine : au-delà des clichés» et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

15/11/2011

Source : Le Matin

A quelques jours des législatives du 25 novembre, les MRE pourront-ils renverser la vapeur pour qu'enfin des bureaux de vote soient installés dans les pays d'accueil? En tout cas, nos ressortissants à l'étranger étaient nombreux ce 13 novembre à braver le froid parisien sur le parvis des Droits de l'homme, place du Trocadéro. Objectif: manifester en masse et se faire entendre afin que …Suite

Après l’interdiction des minarets dans toute la Suisse, la dernière campagne électorale ouvertement xénophobe et anti-immigration de l’Union Démocratique du Centre (UDC), et la multitude des actes islamophobes, cette fois-ci c'est de cadavre de cochon et de têtes de cochon qu'il s'agit, enterrés sur un terrain dédié à la construction d’une mosquée, le tout arrosé de 120 litres de sang de cochon. Si l’acte n’est pas réellement une profanation aux yeux de l’islam, il n’en reste pas moins que cet acte hautement provocateur reste le symbole de l’expansion de l’islamophobie en Suisse, phénomène qui touche l'Europe de manière générale.

Des têtes de cochons enterrés dans un terrain destiné à la construction d’une mosquée. La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie. Vendredi dernier, la police de Granges, ville Suisse du canton de Soleure, ainsi que certains médias ont reçu une lettre anonyme expliquant que des inconnus ont enterré un cadavre de cochon ainsi que quatre têtes de cochon sur un terrain de la ville de Granges qui est dédié à la construction d’une mosquée. Ces « inconnus » ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également déversé 120 litres de sang de cochon sur ce même sol afin de protester contre « l’islamisation rampante » en Suisse.

Des têtes de cochons

Ces « inconnus » assurent, dans leur lettre, qu’ils vont « maintenant pouvoir constater si les promoteurs de la mosquée sont aussi croyants qu'ils le prétendent. On ne pourra plus les prendre au sérieux s'ils acceptent de faire construire la mosquée sur un sol profané », faisant ainsi une mauvaise interprétation des textes qui interdisent aux musulmans la consommation de la viande du porc, et non la construction de lieux de cultes par-dessus des terres arrosées de sang de cochon. « Nous avons juste à attendre la prochaine pluie ou chute de neige pour qu’elle nettoie le sol […] », explique Abdel Azziz Qaasim Illi, porte parole pour le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS). « Depuis l’interdiction des minarets, il y a eu une augmentation d’actes islamophobes, donc ce n’est pas vraiment surprenant », regrette-t-il. Ce même terrain avait été l’objet d’un procès il y a quelques années. Le propriétaire, militant d’extrême droite, l’ayant vendu à la communauté musulmane assurait ne pas avoir été prévenu que le terrain serait destiné à la construction d’une mosquée, mais il a perdu le procès.

Extension du domaine de l’islamophobie

Dans un communiqué, le CCIS condamne sans retour. « Avec cet acte, une limite a été franchie et l'islamophobie en Suisse atteint un nouveau niveau ».

En effet, depuis l’interdiction des minarets en 2009, via referendum (57% de la population était pour l’interdiction des minarets), la suisse a pris un tournant islamophobe marqué par des actes séparés mais ayant la même cible. L’islam est d’ailleurs, statistiquement parlant, la 2ème religion du pays, après le christianisme. Selon les chiffres du gouvernement Suisse, le pays compte près de 400 000 musulmans, dont 50 000 pratiquants sur une population de 7,5 millions d'habitants, et ce malgré le net recul de l’Union démocratique du centre (UDC) lors des dernières élections fédérales. Ce parti de droite radicale s’est démarqué par une campagne hostile aux étrangers avec des affiches appelant à « jeter dehors » le mouton noir, coupable selon lui d’instaurer l’insécurité dans le pays, et d’autres promettant de renvoyer les arabes dans leur pays sur un tapis volant. L’UDC reste tout de même le premier parti du pays, suivi de du PSS, le parti social-démocrate.

L’islamophobie a pris alors comme un feu de forêt et n'est pas spécifique à la Suisse. D'autres pays d'Europe comme la France par exemple, connaissent une montée exponentielle de l'islamophobie ces dernières années. La police soleuroise a ouvert une enquête pour trouver les coupables de la « profanation » du terrain dédié à la construction de la mosquée de Granges, mais déclare cependant qu’il n y’a pas de lien manifeste entre le procès intenté par l’ancien propriétaire et l’acte islamophobe.

La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie et leur " ignorance", car il n'est pas interdit ni de toucher le porc ni de l'élever il faut juste se laver comme pour n'importe quel autre acte, le vin oui il ne faut ni le toucher ni le transporter ni le vendre ni l'acheter,si le porc a été interdit c'est pour des raisons d’hygiène,q' ils se renseigner sur l'islam qui est une religion tolérante et universelle. et ce n'est pas des cadavres qui empêcherons la construction de cette mosquée.incha allah.

14/11/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daignera accorder vis-à-vis des immigrés. Dans son programme, François Hollande se cantonne à des banalités, indiquant que le codéveloppement permettra de résoudre notre «problème migratoire».

Cette idée de l'immigration comme une charge, un problème, est peut-être payante électoralement; mais elle est économiquement très coûteuse. Comme le rappellent les économistes Ian Goldin et Geoffrey Cameron dans un récent ouvrage synthétisant les connaissances les plus récentes sur l'immigration (Exceptional People: How Migration Shaped Our World and Will Define Our Future, mai 2011, Princeton University Press, 352 pp.), il existe un large consensus parmi les spécialistes sur l'impact positif des flux migratoires sur la croissance économique, les salaires et l'emploi dans les pays qui reçoivent des immigrants. Restreindre l'immigration anémie la croissance et nuit à l'emploi.

Les craintes vis-à-vis de l'impact des migrants sont fondées sur l'idée que ceux-ci risquent de se substituer aux travailleurs nationaux, tout particulièrement les peu qualifiés, exerçant une pression à la baisse sur leurs salaires. Mais l'expérience montre que, en réalité, les immigrants sont beaucoup plus complémentaires que substituts aux salariés nationaux, exerçant pour l'essentiel des métiers dans des secteurs en pénurie d'emploi. Les immigrants peu qualifiés travaillent dans des secteurs qui n'attirent pas les salariés nationaux, et les plus qualifiés dans des secteurs dynamiques dans lesquels la formation ne suit pas l'offre d'emplois.

Un effet positif sur les salaires

De la même façon qu'un chirurgien aura du mal à travailler dans un pays qui connaît une pénurie d'anesthésistes, ces complémentarités entre nationaux et migrants font que les arrivées d'immigrants ont un effet positif sur les salaires et l'emploi des nationaux. Giovanni Peri a ainsi calculé qu'une hausse de 1% des flux migratoires entraîne une augmentation comprise entre 0,6 et 0,9% des salaires réels à long terme. Et ce sans prendre en compte le fait que la diversité apportée par les immigrants contribue à la création d'idées et à la croissance économique (forte proportion d'immigrants naturalisés parmi les prix Nobel américains; Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été fondées par des immigrants).

Les migrants sont aussi contributeurs nets des systèmes sociaux, en moyenne à hauteur de 1% du budget total dans les pays européens. L'Organisation mondiale du travail estime par exemple que, en Allemagne, un immigrant arrivant à l'âge de 30 ans apportera une contribution nette (recettes moins dépenses) de 150000 euros aux budgets publics en moyenne sur l'ensemble de sa vie.

Nicolas Sarkozy souhaitait, en début de mandat, aller chercher les points de croissance manquants «avec les dents». Les dents en question, en servant à dissuader les immigrants, ont eu l'exact effet inverse.

14/11/2011, ALEXANDRE DELAIGUE

Source : Libération

Depuis l'été, les étrangers qui doivent renouveler leur titre de séjour à la préfecture de Caen sont obligés d'arriver la veille ou dans la nuit s'ils veulent pouvoir être reçus par l'administration, selon des témoignages concordants.

Lundi matin à 06H30, une quarantaine de personnes faisaient la queue en attendant l'ouverture du service "accueil des étrangers", a constaté un photographe de l'AFP. Les premiers ont expliqué être arrivés à 23H00 la veille, et avoir dormi dans leur voiture.

"Allez-y dépêchez vous", a lancé à 08H45, à l'ouverture du service, la fonctionnaire qui distribuait des tickets à l'entrée du bâtiment. "La liste ne sert à rien", a-t-elle répondu à un homme qui évoquait le classement organisé par tous ceux qui attendaient.

"Je suis arrivé à 05H30, pour le titre de séjour de ma femme, algérienne. Je n'ai pas pu entrer. Il n'y a que le lundi que je ne travaille pas", a enragé peu après Riad, un Français de 34 ans.

Parmi ceux qui ont été reçus, Pierre 59 ans et Brigitte 55 ans, Congolais, ont raconté avoir marché une heure de chez eux, en l'absence de bus la nuit, pour être devant la préfecture à 03H30 pour un renouvellement de titre de séjour. C'était la quatrième fois qu'ils venaient en quelques mois, ont-ils dit.

Selon Bénédicte Aïchoun, une déléguée syndicale FO de la préfecture, l'engorgement est constaté depuis août et il est dû à la fois à un afflux de demandes, à des effectifs insuffisants des services de l'Etat et à une "complexité accrue de la législation" sur les titres de séjours.

"Comme les demandes ne sont pas traitées dans les temps, les gens doivent revenir plus souvent", a-t-elle expliqué. De fait, associations et usagers regrettent d'avoir à se déplacer pour de simples demandes d'informations.

Contactée par téléphone, la préfecture a répondu par écrit que "le service n’est pas en capacité de recevoir tous les usagers qui se pressent devant les portes chaque matin, qui ont significativement augmenté depuis le début du mois de septembre".

L'Etat "travaille activement à l’amélioration de cette situation", a-t-on indiqué de même source.

"C'est intolérable. Ce ne sont pas des clandestins, ce sont pour la plupart des gens qui viennent renouveler leur titre de séjour. Des femmes font la queue la nuit dehors avec leur bébé", a critiqué Geneviève Mabboux, présidente de l'Asti 14 (association solidarité travailleurs immigrés), présente devant la préfecture.

14/11/2011

Source : Libération/ AFP

La Haute assemblée vient de saisir le Premier ministre d'une proposition de résolution visant à faire retirer la circulaire du 31 mai qui restreint l'accès des étudiants diplômés au marché du travail hexagonal.

La grogne des étudiants étrangers contre la circulaire du 31 mai signée du ministre de l'Intérieur Claude Guéant et qui restreint l'accès au travail des diplômés "immigrés" se poursuit. Une nouvelle manifestation, rassemblant 2000 personnes s'est, ainsi, tenue ce samedi à Paris à l'appel de syndicats étudiants et du Collectif du 31 mai qui regroupe plusieurs centaines de diplômés étrangers qui n'ont pu obtenir un statut de salarié afin de travailler en France. Ce mouvement pourrait se trouver renforcé par l'entrée du Sénat dans le débat. Dimanche après-midi, François Fillon a, en effet, été saisi d'une proposition de résolution issue du Palais du Luxembourg. Ce texte dont l'initiative revient à Bariza Khiari, Sénatrice de Paris et vice-présidente de la Haute assemblée, recommande la suppression de la circulaire Guéant. Et c'est donc, désormais, au Premier ministre de décider s'il saisit le parlement de cette résolution, ou non.

La circulaire du 31 mai avait pour objectif, selon Claude Guéant, de "donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi aujourd'hui présents (sur le territoire), qu'ils soient de nationalité française ou étrangère et résidant régulièrement en France". "Il vous appartient donc de veiller à ce que les demandes d'autorisation de travail soient instruites avec rigueur" avait enjoint le locataire de la place Beauvau aux préfets. Mais ce n'est qu'à la rentrée, quand les étudiants étrangers diplômés se sont présentés dans les préfectures, que les premiers problèmes se sont posés. Certains d'entre-eux, bénéficiaires d'une promesse d'embauche après avoir passé leur diplôme de fin d'étude, se sont même retrouvés dans l'incapacité de signer leur contrat de travail. C'est par exemple le cas d'Othman, 26 ans, l'un des créateur du collectif du 31 mai. Issu d'une école de commerce, il vient de terminer une année de stage à mi-temps dans la banque qui, finalement, a décidé de l'embaucher. Une promesse d'emploi effective après une rude sélection parmi d'autres candidats. Mais quand il s'est présenté à la préfecture de Paris pour tenter d'obtenir son sésame pour l'emploi, Othman s'est vu opposer une fin de non-recevoir, les services préfectoraux invoquant des raisons administratives. Du coup son poste reste, pour l'heure, vacant.

"360 dossiers en cours d'examen"

Particulièrement actifs sur les réseaux sociaux les membres du collectif du 31 mai n'ont pas tardé à recueillir des dizaines de témoignages comparables. Mais ils ont, surtout, reçu le soutien de la Conférence des grandes écoles dont le Président, Pierre Tapie, patron de l'Essec a adressé un courrier à Claude Guéant afin d'exprimer ses inquiétudes ou, encore, de la Conférence des Présidents d'Université qui a jugé les conséquences de l'application de ce texte "très graves".

Du côte du ministère de l'Intérieur on s'emploie, désormais, à calmer le jeu. Les services de Claude Guéant font ainsi remarquer que 5700 autorisations de travail avec changement de statut ont été accordées pour les 9 premiers mois de 2011 contre 3700 pour la période équivalente en 2010. "360 dossiers sont en cours d'examen et plus de la moitié ont donné lieu à une décision positive" remarque un conseiller du ministre qui assure que les difficultés rencontrées sont, pour l'essentiel, liées à des lourdeurs administratives désormais dissipées.

14/11/2011, Laurent Chabrun

Source : L’Express.fr

À quelques mois de l’élection présidentielle en France, ce « beau livre » qu’est La France noire, trois siècles de présences tombe à pic. Depuis que la question de l’immigration est devenue un enjeu politique et démagogique, beaucoup de Noirs de France estiment qu’ils seraient mieux traités dans les pays anglophones – la situation de leurs « frères » vivant dans cet espace leur paraissant plus supportable… Pourtant, avant la Révolution française et, dans une certaine mesure, pendant la période coloniale, il valait mieux être un Noir en France qu’ailleurs. On le vit avec l’arrivée massive des intellectuels noirs américains à Paris, victimes dans leur pays de la ségrégation raciale. « Ce n’est que depuis les années 1980 que ce sentiment, cet attrait pour la France décline, et qu’un Noir se dit plus libre, plus accepté et plus reconnu en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou à Johannesburg, alors que la citoyenneté est désormais un droit pleinement acquis en France. »

Ce livre matérialise l'apport irréfutable des "présences noires".

Les présences de Noirs en France remontent à trois siècles. Trois siècles pendant lesquels les populations d’Afrique, de la Caraïbe, de l’océan Indien et des États-Unis ont contribué à bâtir et à préserver la nation française. Le Noir a bien entendu changé de « statut » selon les époques : il est passé du stade d’affranchi à celui de sujet colonial ; de celui d’indigène à celui de « tirailleur sénégalais ». Il est ensuite devenu le « Nègre », puis tout simplement le Noir, avant d’être perçu comme un immigré et, dans les années 1990, comme un « Black ». Depuis les années 2000, les débats portent sur la citoyenneté des « Noirfrançais », ces minorités visibles qui ne souhaitent plus être reléguées à l’arrière-cour de la République, comme dans Moi aussi, le poème de Langston Hughes où « le frère à la peau sombre » qui mangeait jusque-là à la cuisine se révolte et hurle qu’il est lui aussi l’Amérique et que lorsque viendra du monde, il se mettra à table. La France ne peut plus fermer les yeux face à ces « sans-voix » qui sont présents sur tout le territoire…

Parions que La France noire deviendra vite un ouvrage de référence. La clarté de son propos lui garantit une audience très large. Plusieurs penseurs et chercheurs de renom (Achille Mbembe, Pap Ndiaye, Dominic Thomas, Elikia M’Bokolo, Françoise Vergès, François Durpaire…) y ont apporté le fruit de leur expérience. Le résultat est frappant, avec plus de 750 documents, photos, coupures de presse et iconographies qui matérialisent les apports irréfutables de ces « présences noires » qu’on ne trouvera pas forcément dans les manuels qui racontent l’histoire officielle de la France…

11/11/2011, Alain Mabanckou

Source : Jeune Afrique

Faut- il exiger des enfants nés en France de ·parents étranger qu' ils manifestent leur volonté de devenir français à 18 ans? C'est le souhait de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, qui a fait adopter cette recommandation jeudi lors d'un atelier organisé à l'Assemblée sur « la nation dans la mondialisation »…Suite

La Fondation ONA organise une rencontre littéraire avec Abdellah Baïda, autour de son livre Au Fil des livres. Chroniques de littérature marocaine de langue française, (Ed. La Croisée des Chemins & Seguier, 2011…Suite

L’Immigration  marocaine à Bourg-en-Bresse, dans l'est de la France, est intimement liée aux milliers de tirailleur qui ont décidé de s'y installer à la fin de leur service militaire. A partir des années 1960, beaucoup sont passés du statut de soldat à celui de travailleur. A la recherche d'une vie meilleure. «C'est ainsi qu'au' moment où la France renonçait à son empire colonial et qu'étaient dissous les régiments de tirailleurs marocains, a commencé l’histoire singulière de la plus importante communauté étrangère de Bowg-en-Bresse»…Suite

La question de l’immigration en Espagne a toujours été un sujet de débat à multiple connotations dans les campagnes électorales. Cependant, deux attitudes diamétralement opposées se dégagent dans la lecture des programmes des grands partis pour les élections du 20 novembre. D’un côté, une approche conservatrice, défendue par le Parti populaire et les partis régionalistes, qui prône la main dure à l’égard de l’immigration, un strict contrôle sur les flux migratoires et de sévères conditions pour l’acquisition de la nationalité. De l’autre, une attitude, adoptée par les socialistes et la coalition de la Gauche Unie, s’inspire de la doctrine des droits de l’homme comme source de référence pour faire prévaloir l’égalité des opportunités entre autochtones et immigrés et la souplesse des conditions d’accès à la nationalité espagnole. Dans les deux positions, la défense des intérêts de l’Etat espagnol et la préservation des avantages des nationaux demeurent deux variables primordiales dans les programmes électoraux. Toutefois, à cause de l’acuité de la crise économique, l’immigration est à peine signalée aux meetings et discours des leaders politiques. Elle est mentionnée dans les pages intérieures de ces programmes du fait que les étrangers ne sont pas une cible électorale pour n’avoir pas le droit de voter aux élections générales. Dans le dernier sondage d’opinion du Centre des Recherches Sociologiques (CIS - officiel), la question migratoire se situe au quatrième rang dans la liste des préoccupations des espagnols, bien loin de l’emploi et du chômage. Il est cependant notoire de relever la nette amélioration de l’attitude à l’égard des immigrés de la part des politiques qui abandonnent les discours discriminatoires appelant, comme par le passé, à la fermeture des frontières ou l’expulsion pure et simple des sans-papiers. Dans un pays qui compte 5.730.667 étrangers (12,2% de la population globale) dont 822.000 marocains en situation légale, quelle place est-elle accordée dans les programmes électoraux au futur des immigrés, et, que promettent les grands partis politiques pour garantir leur droit à la pleine citoyenneté? Dans son programme,le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE - au pouvoir), insiste sur l’intégration comme élément essentiel dans la politique de protection des collectifs exposés à la précarité, la vulnérabilité, la discrimination, l’inégalité ou aux comportements racistes. Il propose le développement d’une éducation basée sur la tolérance et l’ouverture sur la diversité culturelle. Les socialistes, rappelle-t-on, avaient autorisé la régularisation en 2005 des sans-papiers et introduit dans la loi sur les étrangers des critères sur l’enracinement social ou professionnel de tous les immigrés. Ils défendent dans leur programme l’homologation des diplômes et titres universitaires des étrangers ainsi que la reconnaissance des compétences des immigrés acquises dans leur pays à l’heure de leur sélection pour un emploi. De même, ils sont favorables à l’amélioration de l’éducation sanitaire et la sensibilisation des femmes immigrées à certaines questions telle la planification familiale. Le PSOE a introduit également une nouvelle proposition appelant à la promotion d’un urbanisme inclusif qui encourage le multiculturalisme, la création d’espaces de convivialité, l’élimination des ghettos ethniques et l’accès sans ségrégation aux biens culturels. Les socialistes se déclarent favorables à la gestion des flux migratoires par le biais d’accords entre pays d’origine et d’accueil des immigrés, dont la concertation sur le retour volontaire et le transfert des immigrés vers de nouvelles destinées.

Le Parti Populaire (PP), réputé pour ses rigides tendances en matière migratoire, promet l’application d’une nouvelle norme durcissant les conditions relatives à l’acquisition de la nationalité espagnole, l’accès au marché du travail. Il prône l’immigration sélective, le contrôle des frontières et l’intégration à travers l’éducation. Il compte par ailleurs introduire une mesure qui impose aux immigrés de passer par une série d’examens exigeant la connaissance parfaite de la culture et des usages espagnols en cas de sollicitude de la nationalité. Le PP prétend également réduire la durée de résidence des immigrés en introduisant, dans son programme, le modèle d’une « immigration circulaire » basée sur des contrats saisonniers, comme c’est le cas des femmes marocaines qui sont engagées pour exercer dans la cueillette des fraises dans la province de Cadix et regagnent le royaume à la fin de leur contrat.

Pour la Gauche Unie-Verts (IU-V), il est indispensable pour l’Espagne de ratifier les conventions internationales sur les droits humains et la lutte contre le racisme et la xénophobie. Dans son programme, la coalition de gauche appelle à l’élimination des mesures ou instruments qui limitent le droit à émigrer, l’internationalisation du contrôle des frontières et des accords sur la dévolution d’immigrés aux pays où les droits humains ne sont pas respectés. C’est l’unique organisation politique qui revendique la fin des rafles racistes dans la persécution des immigrés en situation irrégulière. De même, l’IU-V propose la dérogation de l’actuelle loi sur les étrangers pour lui attribuer une touche progressiste dans l’interprétation des droits, libertés et obligations des immigrés. Elle s’oppose aux normes d’expulsion pour résidence irrégulière et réclame la fermeture des Centres d’Internement des étrangers mais revendique en même temps des facilités d’accès par les immigrés à des papiers en règle. De même, elle invite à reconnaître le droit de suffrage aux immigrés extra-communautaires en situation légale à l’issue d’une résidence de deux ans, en écartant le principe de réciprocité. Elle exige enfin la souplesse des procédures administratives en matière migratoire, l’inscription au recensement municipal et l’homologation des diplômes des étrangers.

L’Espagne, dont plus de 12% de sa population sont nés à l’extérieur, est actuellement démunie d’un modèle migratoire propre comme c’est le cas de la France, du Royaume Unie, du Danemark ou des Etats unis. A cause de la crise économique, les fonds destinés aux programmes d’intégration sociale ont été drastiquement diminués alors que plus d’un million et demi d’immigrés et 3,5 millions d’autochtones sont en chômage. Comme la question de l’emploi et de la gestion des services sociaux sont compétence des gouvernements régionaux et des municipalités, qui sont dans leur majorité dirigés par les conservateurs du PP, il est fort probable que la question migratoire soit traitée dans une approche plus restrictive en termes de droits et avantages. En cette matière, le PP compte appliquer sa doctrine basée sur une immigration ordonnée et sélective.

12/11/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

La 2ème édition du salon SMAP Expo de Marseille, une manifestation culturelle, commerciale et festive dédiée principalement à la communauté marocaine établie dans les régions du Midi (sud) de la France, a ouvert ses portes vendredi, avec une affluence de visiteurs toujours importante.

La cérémonie d'inauguration a été présidée par le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufik Hejira, en présence du Consul général du Maroc à Marseille, Mustapha Bassou, et de plusieurs personnalités françaises, dont Jacques Rocca Serra, Sénateur des Bouches du Rhône, Conseiller régional et adjoint au maire de Marseille.

Le président du SMAP Group, Samir Chammah, a fait état d'"un très bon démarrage" de l'étape de Marseille, la quatrième d'une tournée européenne (SMAP Roadshow 2011) de ce salon après Bruxelles, Milan et Paris.

"Entre 8.000 et 10.000 personnes ont investi les stands du Salon rien que pendant la première journée", s'est-il félicité dans une déclaration à la MAP.

Interrogé sur l'impact de la conjoncture économique en Europe sur cette édition, M. Chammah a souligné que "malgré tout ce qu'on peut dire, les Marocains sont toujours attachés à leur patrie et veulent y investir pour l'acquisition d'un logement".

Il a également relevé que "ce qui a marché le plus c'est le logement économique et intermédiaire", deux produits qui n'ont pas été affectés par les crises précédentes.

SMAP Expo Marseille propose à un large public de MRE et leurs amis Maghrébins et Européens, de retrouver, dans des conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion : Art de vivre, immobilier, créations artisanale, musicale et culturelle, le tout sous le signe de la gratuité totale.

L'événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris et, depuis 2009 à Barcelone, est organisé par le SMAP group, avec le soutien du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.

Des méga concerts animés chaque après-midi par de grands noms de la scène artistique marocaine (Said Senhaji, Abdelmoughit, Statia, Hamid El Kasri, Ahmed El Oujdi), des rencontres-débats sur les questions de l'immobilier et les préoccupations de la communauté marocaine résidant à l'étranger ainsi que des offres commerciales, notamment dans l'immobilier, sont au programme.

Une trentaine d'exposants représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, du tourisme et des transports ont fait le déplacement à ce rendez-vous qui met à l'honneur l'artisanat marocain, avec un grand espace médina donnant à voir l'art de vivre marocain à travers ses différentes déclinaisons: culture, artisanat, gastronomie, beauté et bien-être.

Sur 7.000 m2 de surface d'exposition, des exposants de différentes régions du Maroc présentent l'offre immobilière complète et diversifiée du marché et des produits de 32 villes du Royaume.

Le tourisme n'est pas en reste. Agences de voyages et de tourisme, compagnies aériennes, maritimes et routières, ainsi que services bancaires, rivaliseront pour présenter les meilleures offres sur la destination Maroc.

Avec plus de 50.000 visiteurs attendus dont de nombreux européens, l'édition 2011 s'annonce d'ores et déjà encore meilleure que celle de 2010 qui a accueilli près de 38.000 personnes.

Après Bruxelles, Milan et Paris, Marseille est la quatrième étape du Smap RoadShow 2011, qui devrait se clôturer à Barcelone.

Constituant la plus grande vitrine de l'immobilier marocain hors du Royaume, le SMAP Expo répond à un besoin avéré : offrir une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Diaspora marocaine de générations et de catégories socioprofessionnelles diverses, ainsi qu'européens sont toujours plus nombreux à exprimer leur désir d'investir au Maroc.

13/11/2011

Source : MAP

Offrir davantage de canaux d’immigration légale et faciliter la migration de main-d’œuvre serait un moyen pour l’UE de répondre au vieillissement démographique et de rester compétitive, a plaidé Cécilia Malmström lors d’une conférence organisée le 8 novembre à Bruxelles par le Centre for Eastern Studies. « C’est le travail sur lequel nous nous concentrons aujourd’hui », a souligné la commissaire en charge des Affaires intérieures.

Les chiffres sont parlants. L’Union manquera de quelque 700 000 travailleurs dans le domaine des technologies de l’information en 2015 et de 2 millions de travailleurs dans le domaine de la santé d’ici 2020. « Sans une migration de main-d’œuvre, nous ne serons pas en mesure de conserver notre mode de vie notre système de sécurité sociale. L’Union européenne ne pourra pas répondre à l’objectif de compétitivité inclus dans la stratégie 2020 sans promouvoir une politique migratoire attractive et compétitive », a dit la commissaire.

Depuis une dizaine d’années, la Commission tente tant bien que mal de promouvoir une politique d’immigration légale au niveau européen malgré les fortes oppositions du côté des Etats membres, le domaine étant étroitement liée à la souveraineté nationale. Pour l’heure, quatre textes ont été laborieusement adoptés, textes qui n’harmonisent aucunement les législations nationales mais établissent seulement des normes strictement minimales, selon de nombreux observateurs. Il s’agit des Directive 2004/114/CE relative aux conditions d’admission des étudiants, 2005/71/E portant sur l’admission des chercheurs, 2009/50/CE dite « carte bleue » qui détermine les conditions et les procédures d’entrée des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés. Enfin, la Directive 2003/86/CE régit le droit au regroupement familial pour les ressortissants des pays tiers.

La Commission pousse maintenant pour que les négociations progressent rapidement sur deux propositions de directives portant l’une sur la création d’un permis unique de résidence et de travail (visant l’« emploi saisonnier »), l’autre sur un régime applicable aux transferts temporaires, au sein d’une même société, de travailleurs qualifiés ressortissants d’États tiers.

En matière de coopération avec les pays tiers, il est à noter que la Commission publiera une communication le 18 novembre sur l’approche globale des migrations et la mobilité dans laquelle sera évalué le travail de ces cinq dernières années en la matière et proposé une approche renouvelée.

RÉSISTANCE ?

Néanmoins, tout développement en la matière dépend clairement de la volonté politique des Etats membres. Pour la commissaire, « il y a une volonté politique et un engagement » du côté du Conseil suite, notamment, aux révolutions dans le monde arabe. Mais les difficultés demeurent et ont été sérieusement amplifiées par la crise économique. Comment, par exemple, expliquer aux citoyens européens qui perdent leurs emplois, subissent des politiques d’austérités que « nous avons aussi besoin de migration de main-d’œuvre » ?

En outre, la question migratoire doit sortir du prisme sécuritaire. Les agendas des politiques de migration et de l’emploi doivent pleinement être connectés, a souligné Jean Louis De Brouwer, directeur à la DG Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission européenne. C’est la raison pour laquelle, la commissaire Malmström et son collègue en charge de l’emploi et des affaires sociales László Andor ont décidé de lancer le débat en publiant un Livre vert sur le sujet au cours de l’année prochaine.

[TE] La Commission et l’OIM simplifient leur coopération

[PE] Les commissaires Cecilia Malmström et Andris Piebalgs ont signé un accord-cadre avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William L. Swing, pour simplifier la procédure des négociations contractuelles entre l’UE et l’OIM, le 8 novembre. Cet accord vise l’ensemble des projets conduits par l’OIM et financés par l’UE.

08/11/ 2011, Manon Malhère

Source : Europolitique

Face aux modèles classiques de l’intégration à la française ou de l’inclusion à l’anglo-saxonne, le sociologue Raphaël Liogier défend l’idée de « participation ». Il interviendra le 19 novembre aux Assises nationales de la diversité culturelle.

TC : Quels sont les principaux modèles proposés pour répondre à la question soulevée par la diversité culturelle ?

Raphaël Liogier : En France, on parle d’intégration et parfois même d’assimilation. On a l’impression que l’objectif est de « digérer » un élément extérieur. Dans le monde anglo-saxon, on emploie l’expression d’inclusion qui a au moins un avantage : s’opposer à l’idée d’exclusion. Mais si on inclut des gens dans un tout sans les transformer, on suppose aussi que, pour le reste, ils doivent s’en sortir tout seuls. Dans la tradition française moderne, ré­pu­blicaine, on es­time qu’il existe des iné­galités liées à notre situation so­ciale, à notre naissance, et qu’il convient de les compenser en partie pour que l’égalité entre les citoyens ne soit pas seulement formelle.

Vous proposez l’idée de « participation ».

Je ne suis pas le premier. J’ai retrouvé cette définition de la citoyenneté comme participation chez Sartre, dans ses Réflexions sur la question juive. Pour Sartre, les sociétés européennes reprochent tout simplement aux juifs d’être différents et de ne pas vouloir cesser de l’être. Or, la citoyenneté, ce n’est pas l’uniformité, c’est le fait d’accepter que ceux qui sont là participent. Le seul fait de participer économiquement à la richesse nationale légitime et donne droit à la participation au sens civique et politique.

C’est quelque chose de nouveau à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Nous sommes aujourd’hui dans ce qu’on pourrait appeler le « paradigme du repas de famille ». Nous pouvons être tentés de penser que certaines personnes, parce que leurs grands-parents ne sont pas nés en France, parce qu’ils sont musulmans ou pour d’autres raisons, sont des invités au repas de famille et qu’ils doivent donc être particulière­ment polis et bien se tenir à table.

Mais on oublie qu’ils sont à la cuisine comme les autres et qu’ils participent à la fabrication du repas. Il est donc légitime qu’ils participent aussi à l’élaboration des règles communes. Il n’est pas possible de dire : s’ils ne sont pas contents, qu’ils retournent chez eux. De toute façon, les règles du vi­vre-en­sem­ble ne sont pas définies de toute éternité.

On va vous accuser de relativisme ou de postmodernisme…

Ce serait une er­reur. On veut nous faire croire que la modernité équivaudrait au règne de la raison contre des traditions forcément irrationnelles. C’est un peu rapide. La modernité, c’est avant tout la constitution d’un espace juridique, politique et social de coexistence des différents modes d’être. En d’autres termes, c’est précisément l’annonce d’une société multiculturelle.

C’est pour cela que la notion « d’ordre public » a été inventée, parce qu’il fallait gérer et assumer la pluralité au sein d’un espace commun. Ce qu’on nous présente aujourd’hui comme étant la modernité, par exemple à travers un certain type de républicanisme unificateur, est à mon avis une trahison de la modernité.

Pour les 70 ans de TC, venez dire « Oui à une société interculturelle ! », le 19 novembre à Paris

Angela Merkel en Allemagne, David Cameron au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy en France, Silvio Berlusconi en Italie, Pal Shmitt en Hongrie…

À l’heure où la diversité culturelle de nos sociétés est de plus en plus remise en cause voire décriée par les acteurs politiques européens, Témoignage chrétien et son partenaire Salam News lancent le 19 novembre au Centre Sèvres à Paris un mouvement de mobilisation en faveur des« racines interculturelles » de la France.

Une trentaine d’intervenants participeront aux débats et échanges pour montrer la richesse et la force d’une société qui – même s’il n’est pas simple à gagner – fait le pari de l’interculturel, et présenter les actions engagées en sa faveur. Participeront notamment ce jour-là : l’ambassadeur de France Stéphane Hessel, le sociologue Alain Touraine, l’historien et sociologue spécialiste de la laïcité Jean Baubérot, l’historienne et séna­trice Esther Benbassa, l’islamologue Rachid Benzine, l’écrivain Michel Sauquet, le sociologue et philosophe directeur de l’Observatoire du religieux Raphaël Liogier, l’anthropologue spécialiste de la diversité culturelle dans la société française, Dounia Bouzar…

Plus de vingt associations, médias et organisations parmi lesquels le Secours islamique, Emmaüs International, le CCFD, la Cimade, la revue Hommes et migrations, ATD Quart-monde, Habitat et humanisme, le Centre Sèvres, Radio Orient… se sont associés à ce mouvement et signeront l’Appel pour la (re) construction d’une société interculturelle lancé à cette occasion et présenté aux candidats aux élections présidentielle et législative en 2012.

Vous aussi, vous êtes invités à signer cet appel et à participer à cette première journée pour dire haut et fort « Non la société multiculturelle n’est pas un échec, oui, elle est une force et notre richesse ! ». Plus nous serons nombreux, plus notre voix sera entendue !

Paris, le 19 novembre, de 9 h à 18 h, au Centre Sèvres, 75006 Paris.

13/11/2011, Jérôme Anciberro

Source : Témoignage chrétien

Pas de convention " nationalité " pour la Droite populaire. Lionnel Luca, co-fondateur du collectif de parlementaires, avait pourtant cru obtenir de Jean-François Copé, en juin, l'organisation de l'une des grandes réunions thématiques du parti présidentiel. Mais le patron de l'UMP a réduit , jeudi 10 novembre, le grand raout espéré par la droite de l'UMP à un simple "atelier" sur la nation. Le parti n'a réuni que quelques parlementaires et intervenants dans une annexe du Parlement. Le maire de Meaux l'avait déclaré le 8 juin : "Il est hors de question de revenir sur la binationalité."

L'atelier de la Droite populaire a néanmoins été l'occasion, jeudi 10 novembre, pour la majorité présidentielle, d'un tir de barrage contre l'une des mesures phares du projet socialiste pour 2012 : le droit de vote des étrangers aux élections locales. "Le droit de vote sans la nationalité française est inacceptable, a déclaré Jean-François Copé, lors d'un passage éclair à la tribune,Ce n'est pas parce qu'on paie des impôts en France, que cela ouvre le droit à la citoyenneté française. Nous ne sommes pas dans un système censitaire " a-t-il poursuivi. La patron de l'UMP souligne ainsi le clivage entre la majorité présidentielle et la gauche sur l'une des thématiques électoralement les plus rentables.

En effet, le projet PS prévoit "l'instauration du droit de vote et d'éligibilité aux élections locales pour les étrangers en situation régulière résidant dans notre pays depuis au moins cinq ans." Selon les socialistes, le droit de vote est un accélérateur d'intégration; il "favorisera la reconnaissance politique et sociale, ainsi que la responsabilité qui l'accompagne."

"LES IMMIGRÉS SONT LA NOUVELLE CIBLE ÉLECTORALE DU PS"

Selon Thierry Mariani, ministre des transports et co-fondateur de la Droite populaire, la volonté du parti socialiste est dictée par une "seule motivation électorale". "Le nombre d'ouvriers étant en baisse, les immigrés sont la nouvelle cible électorale du PS avec en ligne de mire les élections municipales", scande le ministre. "Le droit de vote pour les immigrés sera l'objectif de tous les communautarismes et ce genre de mesures est irréversible", menace encore, alarmiste,Thierry Mariani.

Une inquiétude du leader de la Droite populaire relayée par Jean-François Copé : "J'ai demandé en bureau national l'engagement du parti dans la bagarre sans concession qui nous opposera au parti socialiste sur ce thème " a-t-il déclaré, soulignant l'une des thématiques sur laquelle l'UMP reviendra en force lors de la campagne présidentielle.

11/11/2011, Eric Nunès

Source : Le Monde

"La carte d'identité, elle n'est souvent que la carte bancaire, voire la carte Vitale pour certains", vient de déclarer le député Lionnel Luca (Droite populaire/UMP)

« La carte nationale d'identité n'est pas la Carte Orange », écrivait Jean-Marie Le Pen, qui siégeait à l''Assemblée Nationale entre 1986 et 1988, dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi n° 82 « tendant à modifier le code de la nationalité française ».

L'UMP s'est prononcée, jeudi 10 novembre, pour un retour à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité. Le parti majoritaire entend aussi mener, lors de la campagne présidentielle, une "bagarre sans concession" contre le projet du PS d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires pour les élections locales.

Actuellement, en vertu du droit du sol, - et de la loi Guigou de 1998 réformant la loi Pasqua de 1993 - tout enfant né en France de parents étrangers en séjour régulier devient, sauf refus de sa part, automatiquement français à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Désormais, il devrait, à 18 ans, "en faire la demande" écrite.

La proposition avait été initiée dès l'an dernier par la Droite populaire, qui a obtenu la tenue de cette rencontre baptisée « atelier », organisée par l'UMP. La réunion a été marquée par une protestation de Jeannette Bougrab. En "fille de harki", la secrétaire d'Etat à la jeunesse s'est élevée, contre "certains mots qui blessent". Elle visait l'historien Dimitri Casali et Malika Sorel-Sutter, connus pour leur hostilité aux personnes d'origine musulmane, orateurs invités de cette réunion, qui ont dénoncé une ghettoïsation des immigrés plus "voulue" que "subie".

Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a du lui aussi mettre en garde contre le risque de "faire des jeunes qui ont toutes leurs attaches en France des CDD de la nationalité française".

L'UMP, sous la houlette de Copé et de la Droite Populaire, veut-elle relancer la guerre du Code de nationalité et tenter de remettre en cause le "droit du sol", dont bénéficient chaque année 30 000 jeunes nés ici de parents étrangers ?

C'est ce que suggérait déjà le contenu du fameux discours de Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010 sur les « déchéances de nationalité » et ce passage ; « ... Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la deuxième, voire de la troisième génération, se sentent moins Français que leurs parents ou leurs grands-parents ... ».

L'insistance personnalisée sur ce terme infamant de « déchéance » laissait alors penser que Sarkozy s'apprêtait à reprendre le « chantier » emblématique du code de nationalité entamé en son temps par son maître Pasqua et sur lequel celui-ci dû reculer dans des circonstances particulières.

Ce faisant, Sarkozy, Copé et la Droite Populaire recycleront -une fois de plus- les théories du Front National, installées dans la panoplie de la droite dans les années 1980, par l'intermédiaire du Club de l'Horloge.

Ce club, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : « Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard... »

La mise en pratique de ces théories fut concrétisée par Chirac et Pasqua, en 1986, lors du retour de la droite aux affaires.

Elle fut symbolisée par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua. Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait remporter une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des grandes mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet et les « facs-Tapie ». L'épisode tragique de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année symbolisa la violence contenue dans les projets gouvernementaux .

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National. Elle est aussi au cœur de l'obsession de l' « envahissement », distillée depuis des décennies.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l'UMP de l'époque s'est alliée avec le Front National lors de l'élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Depuis le début de sa carrière politique, Sarkozy applique le principe de son inspirateur, Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L'enjeu stratégique porté par Sarkozy inclut toujours l'unification de la droite autour du thème de la défense de l'« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

C'est la reprise du cri traditionnel de la droite nationaliste des années 1930 : Dehors les métèques !

Juifs dans les années 30, Musulmans et Roms aujourd'hui, pour eux, il s'agit toujours de désigner un ennemi national contre lequel se rassembler.

13/11/2011, Albert Herszkowicz

Source : Médiapart

Au départ, pays de transit pour les Subsahariens en partance pour l’Europe, le Maroc devient un pays d’immigration. Puisque le royaume ne respecte par leurs droits, ils s’unissent pour les défendre.

Nous voulons que l’on nous donne les mêmes droits qu’ont les Marocains résidant à l’étranger dans leurs pays d’accueil. » Cette revendication est celle de Yene Fabien Didier, président du Collectif des Communautés Subsahariennes au Maroc (CCSM), créé au lendemain du Forum Social Mondial 2011, tenu à Dakar, en février. Le collectif se charge de défendre les droits des Subsahariens au Maroc.

Sa requête renseigne fort sur l’évolution de la migration subsaharienne dans le royaume. D’un pays de transit, le Maroc tend progressivement à devenir un pays d’immigration pour les Africains au sud du Sahara. Difficile toutefois d’estimer précisément leur nombre, le ministère de l’Intérieur est resté sourd à nos sollicitations.

35 000 Subsahariens

La direction de la migration et de surveillance des frontières de ce même ministère les estimait à environ 10 000 personnes en janvier 2006. Mais ce chiffre est bien en deçà de la réalité. Yene Fabien Didier évoque plutôt le chiffre de 35 000 migrants voire au-delà. Plus de 7 000 d’entre eux sont étudiants, à côté de la « creative class », qui regroupe ceux qui sont régulièrement établis et qui exercent dans divers domaines - médecine, ingénierie, communication, journalisme... ; des immigrants clandestins qui voyagent en direction de l’Europe.

A l’instar de ces derniers, la majorité des « Africains » au Maroc, (comme ils sont communément appelés) n’était pas venue pour s’installer : « ils restent tout en ayant l’intention de continuer ailleurs [en Europe] mais cette idée se perd dans le temps », constate Houria Alami M’Chichi, présidente de l’Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations (AMERM).

Son constat corrobore la conclusion d’une étude sociologique publiée en 2010 par le Centre Jacques Berque de Rabat : le Maroc est passé d’un pays de transit à un pays d’immigration. « Depuis quelques années, les migrants ne sont pas en transit. Ils travaillent dans des secteurs très variés », indiquait Michel Peraldi, alors directeur du Centre. Toutefois, « il s’agit encore d’un processus qui n’est pas encore très clair », tempère Mme Alami M’Chichi car, estime-t-elle, l’installation définitive n’est pas la dernière option.

Arracher sa liberté

Elle n’est pas l’ultime option, mais les autorités du royaume peinent déjà à gérer les « transitaires/ résidents » car le Maroc se trouve confronté à une situation qu’il n’a pas prévue », explique la présidente de l’AMERM. Conséquences : « il y a une ignorance de leurs droits fondamentaux », fustige Saïd Tbel de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH).

Une situation qui s’explique en partie, selon lui, par le fait que « les autorités appliquent sur eux [les migrants] ce qui est décidé ailleurs »; à savoir les directives de l’Union européenne qui sous traite sa politique migratoire aux pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc. Un rôle de gendarme qui ne cesse de dégrader l’image du royaume auprès de ses partenaires du continent noir mais aussi auprès des institutions internationales, d’autant plus que le Maroc est signataire de la Convention internationale sur la protection des droits des migrants.

Ces atteintes continues aux droits des migrants, qui se manifestent par les rafles, les détentions et les expulsions, sont régulièrement rapportées par la presse et dénoncées par les ONG nationales et internationales. Par conséquent, « il faut arracher sa liberté », fait savoir le Collectif des migrants subsahariens.

Le CCSM dérange

Le CCSM entend réaliser un plaidoyer pour « défendre le droit des migrants et jouer un rôle de médiateur entre les migrants et les autorités marocaines » afin de faciliter « les négociations, l’obtention de titres de séjour, la régularisation des migrants et l’arrêt des emprisonnements abusifs et arbitraires ». Tel est l’un de ses principaux objectifs, en plus de « fédérer » les migrants subsahariens qui tardaient encore à joindre leurs forces. Cet éparpillement risque de rendre la tâche ardue, mais il n’est pas le seul défi du Collectif.

Juste après la mise en place du bureau exécutif du CCSM, « la DST [les services de renseignements] m’a appelé pour me dire que je dérange. Un autre service de la police marocaine m’a également convoqué à quelques jours d’intervalle », confie l’un des membres fondateurs du CCSM. C’est dire si les autorités restent encore allergiques à toute revendication des citoyens de « pays frères » du Maroc. « Je pense plutôt qu’elles ont intérêt à reconnaitre de telles associations, réagit Houria Alami M’Chichi. Cela permettrait de clarifier les choses sur la situation de ces migrants et sur beaucoup de non-dits ». Pour Saïd Tbel de l’AMDH, le « combat » doit être mené pour arriver à « une reconnaissance de ces migrants » équivalente aux droits des MRE da,ns leurs pays d’accueil.

Les MRE aux côtés des Subsahariens du Maroc

« Migrants de tous les pays, unissez-vous! » Les associations regroupant des Marocains résidant à l’étranger et le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) ne sont pas insensibles au sort de leurs frères africains dans leur royaume d’origine et les soutiennent. Certaines contribuent financièrement aux manifestations culturelles organisées par les migrants subsahariens au Maroc, notamment l’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF). « Nous ne comprenons pas qu’on réclame la régularisation de centaines de milliers de Marocains à l’étranger alors que le Maroc ne veut même pas le faire pour quelques milliers d’immigrants subsahariens », s’indigne Ali El Baz, coordinateur national de l’ATMF. « La seule manière de nous soutenir, lance-t-il aux autorités et à la société civile marocaines, c’est le soutien que vous apportez aux Subsahariens au Maroc. » Car en Europe, poursuit Ali El Baz, les migrants marocains bénéficient du soutien de la société civile.

11/11/2012 , Oumar Baldé

Source : Yabiladi

Un quart des requérants d'asile qui ont été refoulés depuis 2006 vers leur pays ou vers un état tiers, sont revenus en Suisse depuis lors, selon l'Office fédéral des migrations. Sur les 40'000 personnes renvoyées, 10'000 sont de nouveau en Suisse.

Selon des des chiffres de l'Office fédéral des migrations (ODM) rendus publics jeudi soir dans l'émission "10vor10" de la télévision alémanique SF, jusqu'à 2400 requérants arrivant chaque année en Suisse ont déjà demandé l'asile à plusieurs reprises.

Avec 10'000 retours pour 40'000 départs, cela constitue en moyenne un retour pour quatre expulsions.

Simonetta Sommaruga relativise

Cette année, 7813 requérants avaient été expulsés de Suisse jusqu'à fin octobre. Dans le même temps, 2417 requérants précédemment refoulées ont déposé une nouvelle demande d'asile.

Lors de l'émission, la ministre de la Justice Simonetta Sommaruga a relativisé la situation. Une partie de ces demandes réitérées s'expliquent par le fait que la situation du requérant a changé. L'autre partie constitue un "abus" devant être condamné.

Hausse des demandes d'asile

Les demandes d'asile ont continué à augmenter le mois dernier. Au total, 2142 requêtes ont été déposées, soit une hausse de 4,9% par rapport au mois de septembre, selon les chiffres publiés de l'Office fédéral de la migration.

Comme le mois précédent, les principaux pays de provenance sont la Tunisie, l'Erythrée et le Nigéria. En octobre dernier, 276 ressortissants Tunisiens ont déposé une demande d'asile, c'est-à-dire 90 ou 48,4% de plus qu'au cours du mois précédent. Quant aux ressortissants Erythréens, ils étaient 248 (-0,8, et les Nigérians 216 (+27,1%).

Les autres pays de provenance significatifs pour le mois dernier sont l'Afghanistan (112 demandes), la Serbie (107 demandes) et la Syrie (101 demandes). Au cours du mois sous revue, 351 personnes (392 en septembre) ont pu être remises à un autre Etat Dublin, dont 247 à l'Italie.

11/11/2011

Source : TSR.ch

La communauté marocaine en Espagne, forte de 830.000 personnes (85% du total de la communauté musulmane), célébrera, lundi, la fête du sacrifice (Al-Adha ou Aid Al-Kebir) avec énormément de joie mais également de tristesse pour les particulières circonstances que traversent certains de ses membres fortement affectés par les dures conditions de vie à cause du chômage. C’est une fête reconnue officiellement et respectée par la société. Elle est également acceptée par la population autochtone comme preuve de la nouvelle réalité d’une Espagne multiculturelle. Toutefois, la célébration de cette fête invite à une réflexion multiple dans une société occidentale.

D’abord, il n’existe aucune norme d’ordre national ou municipal qui interdit les musulmans de sacrifier des moutons en cette fête. De même, elle est reconnue officiellement comme jour férié, depuis 2009, pour l’ensemble de la population des villes occupées de Sebta et Melilla. D’ailleurs, ces deux villes célèbrent pour la deuxième année consécutive la fête du sacrifice le même jour, coïncidant ainsi avec le calendrier marocain (7 novembre). Enfin, des cérémonies religieuses sont organisées dans l’ensemble du territoire espagnol sans nulle restriction, telle la prière collective de l’Aïd dans la matinée.

Dans différents entretiens à bâtons rompus, des immigrés marocains et gérants de Boucheries Halal à Madrid ont indiqué à Al Bayane, que la fête d’Al-Adha revêt un aspect particulier cette année comme conséquence de la crise économique et le chômage qui touche plus de 220.000 marocains en quête d’un emploi. D’autant plus que dans une boucherie Halal au quartier de Vallecas, le prix moyen par tête de mouton varie entre 160 et 200 euros, un montant qui donne à réfléchir pour de nombreux foyers de marocains dont tous les membres sont en chômage. Pourtant, a ajouté la même source, chaque boucherie Halal à Madrid a eu un carnet de commande de 200 à 250 têtes de mouton, une moyenne qui n’a guère varié par rapport à d’autres années. En l’absence de statistiques officielles et fiables, certaines associations musulmanes ont signalé à Al Bayane que près de 400.000 moutons seront sacrifiés cette année en Espagne, un chiffre qui serait proche de celui de l’année précédente. Selon une association d’immigrés, nombreux sont les marocains qui effectuent le déplacement au Maroc à cette occasion alors que ceux, en chômage chronique, préfèrent célébrer cette fête en compagnie d’autres compatriotes.
Comment sont-ils sacrifiés les moutons? Les autorités municipales interdisent le sacrifice d’animaux par les particuliers ou dans les foyers. Les normes sanitaires sont très strictes en cette matière. C’est la boucherie Halal qui s’en charge en utilisant les abattoirs municipaux de manière que le mouton sacrifié soit livré au client prêt à consommer. Dans ce contexte, les associations de voisins ont la pleine compétence de la gestion de l’ensemble résidentiel et tout usage des installations communes est réglementé selon la législation municipale. En général, les marocains préfèrent passer par la boucherie Halal pour éviter toute éventuelle altercation avec leurs voisins.

Les villes occupées de Sebta et Melilla sont les seules qui jouissent d’un traitement de faveur en Espagne dans la mesure où la fête du sacrifice est un jour férié. C’est aussi les seules villes où il est possible de recenser avec exactitude le nombre de moutons à sacrifier à cette occasion. Selon des statistiques d’associations musulmanes parvenues à Al Bayane, entre 11.000 et 12.000 têtes de mouton ont été introduites dans les deux villes, dont près de 6.000 à travers le poste frontalier de Nador-Melilla. Par contre, les autorités de Sebta interdisent l’importation d’animaux du Maroc. Les moutons sont en général achetés dans la région d’Estrémadure, connue pour une race de mouton similaire à Sardi marocain, et acheminés à travers le Détroit de Gibraltar à Sebta.

Dans l’ensemble du territoire espagnol, la fête d’Al - Adha commence généralement par la prière collective aux mosquées ou dans des aires spécialement aménagées sur autorisation préalable des autorités municipales.

En dépit des dures conditions de vie et les impératifs de la conjoncture économique, le marocain, en bon fidèle, célèbre l’Aïd - Al Adha comme manifestation de son attachement à sa confession, à sa culture et à ses convictions dans une société occidentale. Les médias espagnols ont salué cet esprit avec des chroniques sur la manière dont les musulmans célèbrent la fête du sacrifice.

12/11/2011

Source : AL Bayane

Issus de l'immigration, ils soulignent l'intérêt portés par l'émirat aux minorités françaises, et veulent l'encourager à faire appel à elles.

Dix élus issus de l'immigration s'envolent samedi pour le Qatar dans l'espoir de nouer des liens économiques entre le riche émirat et les quartiers populaires, où des entrepreneurs se disent victimes de discrimination et bloqués par un "plafond de verre".

"Vivre dans les quartiers, c'est pas facile, mais c'est une super expérience. (...) Au-delà de tout ça, il y a un plafond de verre, d'où l'importance d'aller à l'étranger pour se développer", lâche Kamel Hamza, conseiller UMP de La Courneuve. Ces mots, il les a adressés jeudi à des entrepreneurs, eux aussi issus de l'immigration et des quartiers populaires, à deux jours de son départ pour le Qatar.

«On va être vos porte-paroles» au Qatar

Dix élus de tous bords vont passer cinq jours dans l'émirat, pour une visite "surtout économique". Ce voyage n'est pas une première pour eux: ils étaient aux Etats-Unis en juillet, sur invitation de la French-american foundation, pour parler diversité.

Jeudi, ils avaient invité ces entrepreneurs à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), afin d'écouter leurs questions et besoins, et de les relayer dans le pays du Golfe.

"Le Qatar investit de plus en plus en France, en aucun cas ça doit se faire sans vous. On va être vos porte-paroles", dit Fouad Sari, conseiller municipal Europe écologie-Les Verts (EELV) de Vigneux-sur-Seine (Essonne).

Les entrepreneurs, agent immobilier, directeurs de PME , etc. se sont plaints "de barrières" dressées devant eux, d'être "stigmatisés". En banlieue, "il y a des gens bourrés d'énergie, auxquels les banques n'ouvrent pas les portes facilement", critique Hadj Cherif, expert-comptable.

«Un lien identitaire avec le Qatar»

Pourquoi le Qatar? "De plus en plus de gens venaient nous voir pour nous en parler, voir si on pouvait s'y installer", rapporte Kamel Hamza, également président de l'Association Nationale des Elus Locaux pour la Diversité (Aneld).

L'émirat, partenaire politique, économique, financier et militaire privilégié de la France, a gagné en popularité dans les quartiers grâce au foot. Il a obtenu d'organiser la coupe du monde en 2022, après avoir vu sa candidature soutenue par Zinedine Zidane. Et il a racheté en juin le Paris Saint-Germain, aujourd'hui leader du championnat de la Ligue 1 de football, par le biais de Qatar Sports Investments (QSI).

"C'est un pays ouvert sur le monde et fidèle à ses traditions. (...) Il y a un lien identitaire avec le Qatar, il suffit de regarder nos prénoms!", dit Kamel Hamza, avant d'expliquer que l'émirat a créé un prix "Richesse de la diversité", qui récompense principalement des personnes issues de l'immigration.

Traités «comme des députés»

Au Qatar, "ils sont sensibles à la question de la diversité"en France, selon M. Hamza. Le voyage et le séjour des élus est d'ailleurs pris en charge par l'émirat. "Ils nous ont dit: on va vous traiter comme des députés", s'étonne encore Fouad Sari. Contactée par l'AFP, l'ambassade du Qatar en France n'a pas souhaité s'exprimer sur cette visite.

Dans l'émirat, les élus émettront l'idée d'un fonds d'investissement pour aider les minorités à se lancer en France. Ils veulent "faire du réseau", "trouver des marchés", "sensibiliser sur les talents des quartiers", et inciter les Qataris investissant dans l'Hexagone à faire appel aux Français issus de l'immigration...

Des messages qui commencent peut-être à être entendus. Pour François Touazi, conseiller du groupe AXA pour le monde arabe et promoteur du cercle de réflexion Cap Mena (Middle east north Africa), contacté par l'AFP,"les entreprises françaises doivent faire appel aux personnes issues de la diversité pour conquérir dans le monde arabe des marchés réputés difficiles".

12/11/2011

Source : Source/AFP

Américains, Tunisiens, Marocains, Japonais ou Chinois, ils sont diplômés des grandes écoles et universités mais se voient refuser de travailler en France: plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté samedi à Paris pour défendre "la mobilité internationale".

Rassemblés près du ministère du Travail, derrière une banderole proclamant "Non à la mort de la mobilité internationale, oui à l'ouverture et au rayonnement de la France", entre 450 étudiants étrangers selon la police, "plus de 500" selon les organisateurs, ont réclamé le retrait de la circulaire Guéant du 31 mai qui restreint leur possibilité d'obtenir un statut de salarié pour travailler en France après leurs études.

Sur 35.000 étrangers hors UE diplômés chaque année, environ 10.000 veulent rester, explique Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai, à l'origine de la manifestation. Beaucoup peuvent se targuer du soutien des chefs d'entreprise et des grandes écoles.

C'est le cas d'Anna, Américaine de 27 ans qui avait obtenu après un diplôme de management un CDI chez la marque de cristal de luxe Swarovski. Sa demande a été refusée car, selon elle, la préfecture lui a expliqué que "beaucoup de salariés français sont disponibles pour ce poste".

"Réduire l'immigration des gens très qualifiés, ce n'est pas une bonne chose pour la France", estime la jeune femme qui refuse de donner son nom.

De nombreux étudiants portent des pancartes autour du cou: "Doctorat Paris, humiliés à la préfecture de Nanterre", "Sciences Eco Paris XVIII, bientôt expulsée" "Ingénieur en informatique, clandestine".

Cette manifestation intervient après un rassemblement devant la Sorbonne le 13 octobre. Ce jour-là, le collectif et la Confédération des grandes écoles (CGE) avaient obtenu du ministère de l'Enseignement supérieur un réexamen de certains dossiers.

Centrale, Ponts et Chaussées, Inalco

Sur 500 transmis, on recense jusqu'à présent "une soixantaine de cas traités positivement, une centaine de refus, et une centaine d'Obligations de quitter le territoire français (OQTF)", précise Fatma Chouaieb.

Certains sont rentrés sans attendre dans leur pays, souvent par manque d'argent, explique Hajer, membre du Collectif. "Ils nous font tellement attendre, parfois 5 ou 6 mois, que le titre de séjour étudiant expire et qu'on ne peut plus faire d'autre demande".

Ali, Marocain de 25 ans diplômé des Ponts et Chaussées, s'est senti "touché dans (sa) fierté" quand il s'est vu opposer un refus alors qu'il était embauché dans une entreprise du CAC 40: "On se croit dans l'immigration choisie et finalement on n'a pas envie de nous voir en France." Son dossier a toutefois été réexaminé positivement fin octobre.

Contrairement à Song, 25 ans, diplômé chinois de l'Ecole Centrale à Paris, qui n'a pas pu déposer son dossier en préfecture car il n'avait pas encore son diplôme entre les mains.

Pour cause, le document est délivré entre trois et six mois après la fin des cours, quand le dépôt de dossier doit se faire un mois avant l'expiration de la carte de séjour.

"J'ai dû reprendre des études en fac sinon je serais en situation irrégulière", dit cet étudiant qui a "refusé deux offres d'emploi à Londres", pour rester avec sa compagne française.

Hisanori, 25 ans, diplômé japonais de l'Inalco, met en avant ses "attaches françaises": "Je n'ai vécu que 6 ans au Japon. Tous mes amis sont ici", dit ce polyglotte embauché dans une société de cosmétiques, dont le dossier a été refusé car il ne l'a pas déposé à temps. Du coup, il cherche "d'autres pays par désespoir. Le Canada et le Danemark m'ont déjà proposé une carte de séjour permanente".

12/11/2011, Jean-Pierre Muller

Source : Libération/AFP

Nouvel acte islamophobe en France. Ce matin, la mosquée de Montbéliard dans le Doubs a été incendiée. Il s’agit là de la seconde attaque en un mois seulement, contre ce même lieu de culte. Alors que les responsables musulmans de France ont fermement condamné cet incendie aujourd'hui, la classe politique française brille par son silence.

C’est en arrivant tôt ce matin, à la mosquée de Montbéliard que le gérant du lieu de culte, Oahi Gherabi, découvre avec stupeur que la salle de prière est en train de brûler. Sans perdre une minute, il appelle les pompiers, qui très vite arrivent sur les lieux et éteignent l’incendie.

Les criminels ont mis le feu à une poubelle située près de la façade de la mosquée. Le feu a ensuite envahi une partie du mur mais, heureusement, ne s’est pas propagé sur le reste du bâtiment. Cependant, le mur a dû être abattu.

C’est la seconde fois que la mosquée de Montbéliard est prise pour cible en un mois. La première fois remonte début octobre dernier. Des vandales avaient pénétré dans le parking du lieu de culte et avaient mis le feu à une fourgonnette appartenant à la mosquée. Un message raciste avait été glissé sous la porte de la mosquée sur lequel on pouvait lire : " Bougnoules dégagez d’ici – y-en a marre ! ".

A l’heure actuelle, les responsables de la mosquée sont en train de se demander, avec la mairie propriétaire des lieux, si la salle peut être encore utilisée par la communauté musulmane.

Les échappées criminelles

Selon les enquêteurs, les deux attaques consécutives contre la mosquée de Montbéliard auraient été commises par les mêmes auteurs appartenant à un groupe peu connu s’appelant "Les échappées belles". La police a retrouvé près de la mosquée des tracts portant la signature du groupe ainsi que des messages sur lequel était écrit "A bas l’injustice", "Que la police fasse son travail" et "on veut une justice juste". Selon France 3, "Les échappées belles" seraient un groupe composé de femmes influencées par l'extrême-droite.

Néanmoins pour le moment, les enquêteurs ne connaissent pas l’identité de ces personnes. La tâche est d’autant plus difficile qu’aucun habitant vivant près de la mosquée, n’a pu apporter un témoignage ou un élément clé pour faire avancer l’enquête.

Par contre, ce qui est certain, c’est que La mosquée de Montbéliard n’est pas le premier lieu à être la cible de ce groupe. En fait, il s'agit du sixième incendie perpétré depuis la fin septembre dans l'agglomération de Montbéliard. A chaque fois, est retrouvée sur les lieux du sinistre, la même signature des échappées belles sur des papiers. Les premiers incendies avaient été menés contre du matériel et des baraques de chantier.

Réactions des responsables musulmans

Peu de temps après l’incendie de la mosquée de Montbéliard, les responsables musulmans de France ont réagi à travers des communiqués de presse pour condamner cet acte criminel.

Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris parle d’un "acharnement qui inquiète tous les musulmans de France". Nous réaffirmons une fois de plus notre ferme condamnation des actes islamophobes qui empoisonnent notre société et tendent à précariser de plus en plus notre vivre ensemble laïque et républicain".

De son côté, le Conseil français du culte musulman a dénoncé la multiplication des actes islamophobes en France et a exprimé son soutien aux fidèles des mosquées victimes de ces actes. Il a également demandé aux musulmans de France de les "affronter avec dignité et sérénité".

Enfin, Le président de l'Observatoire de l'islamophobie, Abdallah Zekria appelé les pouvoirs publics "à prendre des mesures efficaces parce que cela commence à aller très, très loin".

Recrudescence des attaques islamophobes

Effectivement, depuis le début de l’année, vingt-quatre lieux de culte musulmans ont été pris pour cible dans l’hexagone. Avant l’incendie de la mosquée de Montbéliard, le dernier acte islamophobe en date a eu lieu le jour-même de la fête de l'Aïd Al-Adha, dimanche dernier, dans le nord du pays. La mosquée de Saint-Amand-les-Eaux avait été recouverte de croix gammées.

Par ailleurs, d’après les chiffres du ministère de l’intérieur, 115 actes anti-musulmans et plaintes ont été recensés depuis le début de l’année, contre 102 pour toute l'année 2010. Ces actes sont des profanations de cimetières musulmans et lieux de culte, insultes, agressions, provocations, corans brûlés ou jetés dans les poubelles. Ce qui représente une hausse de 22% des actes islamophobes. Des chiffres qui sont bien loin de la réalité selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire des actes islamophobes. Selon lui, l’augmentation serait de l’ordre de 50 à 55% parce que tous les actes ne font pas l’objet de plaintes.

Silence radio

Ce qui est le plus frappant, à l’heure où nous écrivons cet article, c'est le silence de la part de la classe politique face à cet acte criminel. Où est Claude Guéant, le ministre de l’intérieur qui n’avait pas hésité à se rendre sur les lieux de l’incendie des locaux du journal satirique Charlie Hebdo la semaine dernière ? Il avait d’ailleurs appelé "tous les Français à se sentir solidaires" et avait dénoncé là un "attentat". Où est le Premier Ministre François Fillon qui avait manifesté dans un communiqué de presse son indignation ? Où est le candidat socialiste à la Présidentielle François Hollande qui avait adressé toute sa solidarité au journal et ses lecteurs et qui avait dénoncé le fondamentalisme religieux ?

Pourtant, Mohamed Moussaoui, le président du Conseil Français du Culte Musulman n’avait pas manqué, peu de temps après l’incendie des locaux de Charlie Hebdo, de condamner, lui aussi, fermement l’incendie.

Ce silence radio de la part de la classe politique française n’a pas manqué d’être souligné par plusieurs sites internet et blogs.

« Force est de constater que l’incendie de la mosquée de Montbéliard, loin de faire la une, mobilise beaucoup moins nos éditocrates que celui, la semaine dernière, de Charlie Hebdo, et ça pourrait presque donner l’impression que leur émotivité est d’une géométrie qui varie grandement, d’un incendie à l’autre, comme s’ils n’en avaient au fond rien à foutre, qu’une mosquée brûle », écrit l’un des blogueurs du site indépendant Politis.

10/11/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Vu le faible taux de participation des MRE au dernier scrutin référendaire, la vraie question et de savoir s'ils vont vraiment se déplacer dans  le cas où tous le moyens leur seraient mis à disposition…Suite

Le président Barack Obama a estimé que la loi anti-immigration très stricte dont l'Alabama (sud) vient de se doter était "une erreur", a rapporté jeudi le quotidien californien de langue espagnole La Opinian.

"C'est une mauvaise loi. A cause d'elle, des enfants redoutent d'aller à l'école parce qu'ils ont peur d'aller en prison à cause de leur statut migratoire. C'est une erreur", a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse avec des médias hispaniques.
"Nous avons déjà un retour sur les conséquences de cette loi dans quelques secteurs et collèges où 20 à 25% d'écoliers ne vont plus en classe", a expliqué M. Obama dont l'administration a déposé des recours contre cette loi entrée en vigueur le 28 septembre.
Une cour d'appel fédérale américaine a bloqué le 14 octobre certaines parties du texte, un des plus stricts du pays en matière d'immigration, mais a confirmé la possibilité pour la police d'arrêter des immigrants qu'elle soupçonne d'être des sans-papiers.

Cette cour d'appel d'Atlanta, en Géorgie (sud), a entre autres censuré la disposition qui prévoyait que les écoles publiques puissent vérifier le statut migratoire de leurs élèves et celle exigeant des immigrés clandestins qu'ils portent toujours sur eux une pièce d'identité.

Une suspension intervenue trop tard pour des milliers de clandestins qui ont déjà fui vers des Etats voisins moins intransigeants. Quelque 130.000 sans-papiers vivraient en Alabama.

Barack Obama a précisé que son administration veillait à ce que les procédures d'expulsion, qui ont atteint des records sous son mandat, soient "conduites le plus humainement possible".

Envrion 11 millions de sans-papiers vivent aux Etats-Unis. Pour l'exercice budgétaire 2011 se terminant fin septembre, un nombre record de 397.000 personnes ont été expulsées des Etats-Unis, et selon l'organisation de défense des clandestins ARB, un nombre croissant des personnes expulsées ont des enfants.

10/11/2011

Source : AFP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, du 11 novembre au 20 décembre, trois expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise.

Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre "le Maroc en blanc et noir". Il s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot.

Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et Œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique au travers le Maroc de la fin du XIX et du début du XXè siècle.

La dernière exposition aura pour thème "l'émigration marocaine: au delà des clichés" et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

10/11/2011

Source : MAP

La journée intitulée « Genre et flux migratoires » se veut une occasion de croiser les regards sur la thématique fédératrice « Le genre dans la langue, la littérature et la société », de l’EA 1340 (Groupe d’études orientales, slaves et néo-helléniques) de l'Université de Strasbourg. À la fois interdisciplinaire et transversale, elle réunira des chercheurs relevant de disciplines (études grecques et autres) et de domaines de recherche différents (histoire, linguistique, littérature, sociologie, anthropologie). Dans ce sens, elle apportera un éclairage sur le genre en tant que catégorie d’analyse de la migration (émigration / immigration) dans le temps (approches diachroniques / synchroniques) et dans des espaces variés. Elle devrait traiter des problématiques comme : famille et diaspora, flux migratoire et femmes, représentations des langues et genre, migration et genre, interrelation entre la catégorie du genre et les flux migratoires dans la construction culturelle et linguistique de l’identité, littératures de la migration…Suite

Dans l’exposition J’ai deux amours, "l’immigration, qu’elle soit temporaire ou pérenne, n’est plus un passage mais une transformation" (Hou Hanru et Evelyne Jouanno). La mobilité, telle qu’elle est envisagée par les artistes n’est pas uniquement géographique, c’est également une façon de vivre, de créer, de se régénérer. Citoyens du village global, les artistes, aujourd’hui, sont en transit entre leurs cultures d’origine et les capitales culturelles que sont Paris, New York, Berlin, Londres, New Delhi ou Beyrouth… Leurs œuvres, souvent le reflet de ces identités croisées témoignent de la tension ressentie dans le déracinement, qui devient le lieu même de la créativité des artistes…Suite

La question des migrations occupe, aujourd’hui, une place centrale dans le débat public.Aussi, les acteurs intéressés par ladite question vont se retrouver à Dakar pour explorer des pistes de réflexion.

Le Sénégal va abriter la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement qui se tiendra le 22 novembre prochain à Dakar. Cette conférence de Dakar est la 3e après Rabat au Maroc en 2006 et Paris en 2008. Elle est le lieu d’échanges officiels et de décision des orientations qui vont guider les politiques migratoires et les actions de développement entre les pays de l’Union européenne et d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. A l’occasion, des thèmes tous plus pertinents les uns que les autres seront débattus. En clair, les participants se pencheront sur la question des groupes vulnérables dans la migration au sein des frontières euro-africaines, la migration dite clandestine et les Droits sociaux et de protection des migrants, dans un cadre transnational, un contexte de guerre et de conflits.

Compte tenu de l’importance de ce sommet euro-africain sur la migration et le développement, il s’est avéré nécessaire de mobiliser une équipe de journalistes pour assurer une couverture effective de l’événement. Dans ce cadre, une session de formation destinée aux journalistes sénégalais sera organisée le mercredi 16 novembre au Centre Amadou Malick Gaye (Ex-Bopp). Elle est organisée par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), en partenariat avec l’Institut Panos Paris (Ipp) dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘Sans papiers sans clichés, libres voix : mieux informer sur les migrations’ soutenu par l’Union européenne. L’intérêt étant de favoriser l’implication des médias dans la production et la diffusion d’une information rigoureuse, professionnelle, régulière et transnationale sur les droits des migrants, les enjeux et impacts des migrations en Algérie, en France, en Espagne, au Mali, au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal.

Ce sommet est d’une importance capitale, selon ses organisateurs, d’autant que c’est la première fois qu’un pays de l’Afrique de l’Ouest abrite ce genre de sommet qui sera une occasion idéale pour relayer la voix des citoyens ordinaires d’Afrique de l’Ouest sur les enjeux aussi cruciaux que les politiques migratoires, les droits des migrants, la traite d’êtres humains ou l’émigration clandestine. La couverture que les médias feront de cet événement va ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs du projet. Elle favorisera la production de contenus médiatiques divers et variés sur les migrations. Elle sera aussi un véritable test pour susciter le débat sur les questions de politiques migratoires dans les pays comme le Sénégal et un plaidoyer sur les droits des migrants, ouest-africains en particulier, après les expulsions d’Africains d’Europe, mais également des pays maghrébins comme la Libye.

11/11/2011, Abdoulaye SIDY

Source : Walfadjri

La mairie de Vienne, Mairie du 20ème arrondissement a le plaisir de vous inviter à une exposition photographique qui propose deux perspective pour un thème commun : Une artiste photographe viennoise, Chistiane SCHMUTTERER, vous propose sa vison personnelle du Maroc face au regard d’un artiste photographe marocain, Abdallah BOUHAMIDI sur la ville de Vienne…Suite

Dans les propositions destinées à alimenter le projet du futur candidat Sarkozy, figure le retour à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité des enfants de parents étrangers. Entre autres.

L'UMP s'est prononcée jeudi pour un retour à la loi Pasqua de 1993 en conditionnant l'obtention de la nationalité française, à 18 ans, pour les enfants nés en France de parents étrangers à l'expression d'une volonté expresse. Une disposition qui avait supprimée par la loi Guigou en 1998. «Une personne née en France de parents étrangers qui souhaite acquérir la nationalité française devra, à sa majorité, en faire la demande» écrite, préconise le parti majoritaire parmi les 15 propositions de son «atelier» sur «la nation dans la mondialisation», destinées à alimenter le projet pour 2012 du futur candidat Nicolas Sarkozy.

Actuellement, en vertu du droit du sol, tout enfant né en France de parents étrangers acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Sauf s'il refuse cette nationalité dans les six mois avant ses 18 ans ou dans les 12 mois qui suivent. L'UMP veut donc «inverser cette logique» pour privilégier «une adhésion commune porteuse d'une ambition commune nationale», via une demande de l'intéressé, déjà prévue pour les jeunes qui souhaitent anticiper l'acquisition de la nationalité française dès leurs 16 ans.

Une idée de la Droite populaire

Cette proposition avait été émise dès l'automne 2010 par la Droite populaire, l'aile droite de l'UMP, pendant les débats sur le projet de loi sur l'immigration. La question avait finalement été renvoyée à une mission d'information «sur le droit de la nationalité en France», qui avait repris cette mesure, avec l'aval des députés UMP. L'acquisition de la nationalité serait couplée à «une cérémonie d'entrée dans la vie citoyenne», en mairie, qui concernerait, elle, tous les Français atteignant l'âge de 18 ans.

L'UMP souhaite aussi que la maîtrise de la langue française par tous soit une priorité du prochain quinquennat et veut supprimer les Enseignements des langues et cultures d'origine (Elco), concernant plus de 80000 élèves et qui peuvent «conforter les référentiels communautaires contraires à l'esprit d'unité de la nation».

Autre proposition de l'UMP, la création d'un Code de la nationalité pour souligner «l'importance de ce droit régalien» et renforcer «la logique des droits et des devoirs», chère au parti présidentiel.

10/11/2011

Source : Libération/AFP

Les Marocains établis dans les régions du sud de la France ont rendez-vous, du 11 au 13 novembre au Parc Chanot à Marseille, avec le deuxième édition du salon SMAP Expo, une manifestation culturelle, commerciale et festive dédiée principalement à cette communauté.

Cette manifestation, dont l'entrée est gratuite, propose à un large public de Marocains résidants à l'étranger (MRE) et à leurs amis Maghrébins et Européens, de retrouver, dans des conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion : art de vivre, immobilier et créations artisanale, musicale et culturelle.

L'événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris et, depuis 2009 à Barcelone, est organisé par le SMAP group, avec le soutien du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.

Des méga concerts animés chaque après-midi par de grands noms de la scène artistique marocaine (Said Senhaji, Abdelmoughit, Statia, Hamid El Kasri, Ahmed El Oujdi), des rencontres-débats sur les questions de l'immobilier et les préoccupations de la communauté marocaine résidant à l'étranger ainsi que des offres commerciales, notamment dans l'immobilier, sont au programme.

Une soixantaine d'exposants représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, du tourisme et des transports feront le déplacement à ce rendez-vous qui met à l'honneur l'artisanat marocain, avec un grand espace médina donnant à voir l'art de vivre marocain à travers ses différentes déclinaisons: culture, artisanat, gastronomie, beauté et bien-être.

Sur 7.000 m2, des exposants de différentes régions du Maroc présentent l'offre immobilière complète et diversifiée du marché et des produits de 32 villes du Royaume.

Le tourisme n'est pas en reste. Agences de voyages et de tourisme, compagnies aériennes, maritimes et routières, ainsi que services bancaires, rivaliseront pour présenter les meilleures offres sur la destination Maroc.

Avec plus de 50.000 visiteurs attendus dont de nombreux européens, l'édition 2011 s'annonce d'ores et déjà meilleure que celle de 2010 qui a accueilli près de 38.000 personnes.

Après Bruxelles, Milan et Paris, Marseille est la quatrième étape du Smap RoadShow 2011, qui devrait se clô turer à Barcelone.

Constituant la plus grande vitrine de l'immobilier marocain hors du Royaume, le SMAP Expo répond à un besoin avéré : offrir une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Diaspora marocaine, de générations et de catégories socioprofessionnelles diverses, ainsi qu'Européens sont toujours plus nombreux à exprimer leur désir d'investir au Maroc.

10/11/ 2011

Source : Atlasinfo.fr

Leurs envois ont augmenté de 8.2% à fin septembre par rapport à fin 2010. Le Maroc, deuxième pays récipiendaire de transferts dans la région MENA après l'Egypte. 70% des transferts vont à la consommation des ménages.

C’est une source précieuse de devises : les transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE), après la parenthèse de 2008 et 2009 durant laquelle ils avaient baissé respectivement de 3,5% et 5,4%, se sont remis à progresser. A fin septembre de cette année, ils se sont établis à 44,1 milliards de DH, en hausse de 8,2% par rapport à septembre 2010. A ce rythme, ils pourraient, d’ici la fin de l’année, retrouver le niveau atteint en 2007 (55 milliards de DH), même si la situation des principaux pays d’accueil (France, Espagne et Italie) laisse beaucoup à désirer.

En tout cas, on a bien vu que dès que la crise en Europe a commencé à s’estomper légèrement, les envois des MRE ont repris : +7,8% à 54,1 milliards de DH en 2010.

Pour le Maroc, ces transferts constituent la deuxième, parfois la première source de devises. C’est, globalement, grâce à ces fonds, et à ceux provenant du tourisme que le Maroc a pu avoir un compte courant excédentaire de 2001 à 2007. Et c’est grâce à ces transferts que le déficit de ce compte des transactions courantes, apparu depuis 2008, a pu être contenu au niveau que l’on sait, c’est-à-dire à 4,3% du PIB en 2010 (ou 33,2 milliards de DH) au lieu de 5,4% du PIB en 2009 et à peu autant en 2008.
Ce n’est pas pour rien que le Maroc, sur ces cinq dernières années, occupe la quinzième place comme pays récipiendaire de transferts des migrants à l’échelle mondiale, et la deuxième dans la région Mena, après l’Egypte.

Mais si ces transferts des MRE constituent un enjeu pour les équilibres extérieurs, ils participent également, et fortement, à la croissance économique. Selon des experts, en effet, 70% des envois des MRE vont à la consommation des ménages.

La nouvelle génération de MRE préfère investir dans le pays d’accueil

Les MRE épargnent aussi : selon les dernières statistiques du GPBM, arrêtées à fin septembre 2011, leurs dépôts à terme s’élèvent à près de 46 milliards de DH, en hausse de 4,5% par rapport à fin décembre 2010.

Entre 2000 et 2010, les MRE ont transféré au Maroc 464,5 milliards de DH, soit une moyenne annuelle de 46,45 milliards de DH.
La seule question qui se pose est celle de savoir si, compte tenu des changements que connaît la communauté des MRE à mesure qu’elle s’enracine dans les pays d’accueil et qu’une nouvelle génération remplace progressivement l’ancienne, ces flux financiers continueront de progresser. Lors d’une récente rencontre sur le sujet, il a été souligné que la majeure partie de la nouvelle génération de MRE préfère investir dans le pays d’accueil !

10/11/2011, Salah Agueniou

Source : La Vie éco

Les députés ont émis un avis contraire à une proposition de la Commission européenne...Suite

Depuis le 24 octobre dernier, les Londoniens peuvent découvrir les merveilles du patrimoine marocain chez Harrods. L'exposition lnspiring Morocco qui aura lieu jusqu'au 18 décembre a été inaugurée en grandes pompes le 3 novembre dernier. ..Suite

Les avoirs extérieurs nets couvrent 5 mois d’importations en 2011 . Le tourisme et les Marocains résidant à l’étranger ne compensent plus le déficit du compte courant

Pour la quatrième année consécutive, le compte courant sera déficitaire, 5% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,3% en 2010

EN 2005, les avoirs extérieurs nets représentaient 11 mois d’importations, le plus haut niveau jamais atteint, bien plus élevé qu’à l’époque où les réserves de changes avaient battu les records en 2007 en s’établissant à 208 milliards de dirhams. Au terme de l’exercice qui va s’achever (2011), les avoirs extérieurs bruts ne couvriraient plus «que» l’équivalent de 5 mois d’achats des biens et services à l’étranger, tout en demeurant à «un niveau confortable», selon les conclusions de la dernière mission d’information du Fonds monétaire internationale (FMI). C’est 0,9 point de moins que l’année dernière.
Confortable certes, mais pas forcément rassurant, du moins si l’on analyse les raisons structurelles qui concourent à la détérioration des comptes extérieurs.

Pour la quatrième année consécutive, le compte courant sera déficitaire, 5% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,3% en 2010. Malgré la reprise des exportations en hausse de 17,6% à fin septembre et une bonne tenue des transferts des MRE (+8,2%) et des recettes touristiques de plus de 5%, le solde de la balance courante poursuit son glissement. La bascule est intervenue à partir de 2008 (voir infographie) après sept années ininterrompues d’excédent, une période qui correspond aussi à la décennie des grandes opérations de privatisation de quelques joyaux du portefeuille public et la forte reprise des investissements directs étrangers.

La persistance du déficit des comptes courants inquiète aujourd’hui au plus haut point les autorités monétaires et le ministère des Finances. L’inquiétude est d’autant plus grande que ni les recettes du tourisme ni les transferts des MRE, les deux principales sources qui alimentent les réserves en devises du pays, ne suffisent plus à couvrir le trou des transactions courantes. Pour l’instant, impossible de compter sur le moteur de l’export, malgré une excellente performance des phosphates et dérivés. Malgré une amélioration du taux de couverture (50,2% en 2010 contre 42,8 en 2009), la balance commerciale est aujourd’hui le grand malade des comptes extérieurs. Nos échanges commerciaux avec le reste du monde sont déficitaires depuis… 1990, bien avant l’entrée en application des ALE avec l’Europe et la Turquie qui ont été des lubrifiants du moteur de la croissance des importations. En vingt ans, jamais la balance commerciale ne s’est équilibrée. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Au terme des 9 premiers mois de l’année en cours, la balance commerciale affiche un déficit de 138,9 milliards de dirhams contre 148 milliards en 2010. Il devrait se situer dans la même zone à la fin de l’année.

La croissance de la demande des ménages, la déprotection douanière avec l’Europe et les accords de libre-échange qui s’en sont suivis (Etats-Unis, Turquie, l’accord Quadra) ont permis de propulser l’import à des niveaux exceptionnels. En moyenne, le Maroc importe pour près de 30 milliards de dirhams par mois au cours de ces trois dernières années. L’embrasement des prix du pétrole (les produits pétroliers représentent la moitié des importations) n’explique pas tout. En dehors de l’OCP, l’exportation est encore cristallisée sur une poignée de produits à faible valeur ajoutée et il n’y a pas encore assez d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) capables de se projeter sur des marchés extérieurs, celles-là mêmes qui forment les bataillons à l’export des grandes économies exportatrices. En attendant que les plans sectoriels (Emergence, Maroc vert) atteignent leur pleine capacité, la situation ne devrait guère évoluer. La pression sur les réserves de changes ira crescendo avec l’explosion de l’import.
La demande des ménages a été un des puissants moteurs de la croissance des importations. Entre 2000 et 2010, le PIB a été multiplié par deux, entraînant au passage l’extension des classes moyennes urbaines avides de biens de consommation courante qui ne sont pas fabriqués au Maroc. De la téléphonie mobile à l’électroménager en passant par l’habillement. C’est là qu’il faut aller chercher l’explication de l’explosion des franchises internationales sur le marché local.

Par ailleurs, durant les années 2000, le déficit commercial tenait en partie à l’effort d’équipement et d’investissement des agents économiques. En tant que tel, il n’était pas mauvais car il préparait l’avenir à travers l’investissement. Et surtout, les flux des IDE, bon an mal an, se maintenaient tout comme les transferts des fonds des Marocains du monde et les rentrées du tourisme. Pour les investissements directs étrangers, le bilan de cette année restera moyen, plombé par le printemps arabe et la crise économique en Europe. A fin septembre 2011, ils étaient en recul de 15,7%, à 21,4 milliards de dirhams.

En attendant, il faut continuer à rémunérer le stock des IDE existant et qui s’établissait à 334,69 milliards de dirhams en 2009 (dernières évaluations disponibles). Les dividendes, les jetons de présence des administrateurs, l’assistance technique, et le cas échéant, les désinvestissements, tous les revenus générés par les IDE sont réglés en devises et libres de transfert. C’est un engagement irréversible de la part des pouvoirs publics auxquels il faut reconnaître le mérite de continuer à lever des restrictions sur les opérations touchant les particuliers malgré un contexte difficile (voir L’Economiste du 31 octobre 2011). En parallèle, la vigilance s’est renforcée contre la sous-facturation et la triche aux règles d’origine à travers des contrôles conjoints impliquant la Douane, le Fisc et l’Office des changes. Le premier tableau de chasse a permis de récupérer 400 millions de dirhams en devises. L’Office des changes tient par ailleurs une épée de Damoclès au-dessus de tous ceux qui seraient tentés par des acrobaties: au contraire des impôts où la prescription est fixée à quatre ans, la fraude à la réglementation est imprescriptible. Aux dernières nouvelles, un projet de loi devrait modifier cette «anomalie » dans les prochains mois.
Le déficit désormais structurel des comptes courants tombe d’autant plus mal que le budget de l’Etat doit digérer la hausse des salaires décidée au printemps dernier et affronter le renchérissement des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, malgré une détente de ces derniers mois. La hantise des autorités est de pouvoir se retrouver durablement face à des déficits jumeaux qu’il faudra couvrir par l’endettement. A terme, cette situation devrait aussi reposer la question toujours taboue de la surévaluation du dirham.

L’équation du carré magique

DE l’équation du carré magique des objectifs de la politique économique définie par l’économiste britannique Nicholas Kaldor -«accroître la richesse annuelle de la nation sans que la hausse des prix ne reprenne par l’inflation ce que l’on a gagné par le travail et sans dépendre d’une puissance étrangère au-delà de la dépendance de celle-ci à l’égard de notre économie»- une variable (échanges extérieurs) est en grande difficulté. Sur la croissance, la maîtrise de l’inflation et l’emploi, le tableau n’est pas si mal. En revanche, c’est sur l’équilibre des échanges extérieurs, dernier composant du quarté de la politique économique, que l’on est en difficulté.

9/11/2011, Abashi SHAMAMBA

Source : L’Economiste

Entre 20 et 30 % des réfugiés et demandeurs d'asile arrivés en Italie ont subi des violences ou des tortures graves, a révélé mercredi le Conseil italien pour les réfugiés (CIR) dans un rapport.

Le rapport a également révélé que "sur près de 400.000 réfugiés accueillis en Europe, seuls quelque 20.000 ont bénéficié de soins de santé appropriés dans des centres spécialisés".

En Italie, les centres d'accueil des réfugiés et autres demandeurs d'asile ne sont pas ouverts aux représentants d'ONG de défense des droits de l'homme et des médias, suite à une décision des autorités italiennes en cours depuis l'exode migratoire des six derniers mois, vers le pays, au cours des événements survenus dans certains pays de la Méditerranée méridionale.

"Au cours de ces dernières années, il est déjà enregistré une forte proportion de cas de torture pratiquée contre les personnes qui fuient leur pays vers l'Europe, avec toutes les conséquences psychologiques et sanitaires qui en résultent", ont déploré les rédacteurs du rapport.

Ils ont dans ce cadre constaté que "l'absence d'intervention précoce et appropriée, à travers des structures d'accueil spécialisées et habilitées, empêcherait toute possibilité d'intégration et de réadaptation des réfugiés et rendrait difficile la reconnaissance de leur protection internationale".

Toutes ces données ont été rendues publiques lors des 3èmes journées d'étude ouvertes à Rome visant à "la mise en place de centres publics spécialisés dans le diagnostic et la prise en charge sanitaire des réfugiés et demandeurs d'asile victimes de torture", sous l'égide d'un réseau d'ONG de défense des réfugiés.

Ce réseau né en 2007, est déjà derrière le projet de mise en place d'une dizaine de centres spécialisés dans la prise en charge de réfugiés ouverts dans les villes italiennes où siègent des Comités territoriaux de reconnaissance du droit à la protection internationale des réfugiés, telles que Rome, Milan, Turin, Bari, Trapani, Crotone et Syracuse.

9/11/2011

Source : APS

La Commission européenne et l'organisation internationale pour les migrations (OIM) ont signé mardi un accord pour renforcer leur coopération et améliorer l'efficacité de leur collaboration dans le domaine des migrations et de la mobilité.

L'accord porte sur une simplification et une rationalisation des procédures des négociations contractuelles entre l'UE et l'OIM, indique l'Exécutif européen dans un communiqué.

Il s'applique à tout programme, projet ou opération administré par l'OIM et financé ou cofinancé par l'Union européenne.

"L'UE et l'OIM collaborent quotidiennement dans le cadre de projets promouvant la coopération internationale dans des domaines tels que la migration légale, la migration irrégulière et le développement", a affirmé la commissaire européenne aux affaires intérieures Cecilia Malmstrm, lors de la cérémonie de signature.

Ce nouvel accord va supprimer les lourdeurs administratives et améliorer considérablement l'efficacité de la collaboration entre l'UE et l'OIM, a-t-elle ajouté.

La migration a également un impact sur les pays en développement, a indiqué le commissaire européen au développement Andris Piebalgs, soulignant que L'UE entend traiter les problèmes que rencontrent les quelque 200 millions de migrants à travers le monde et aider les pays confrontés aux défis liés à la migration.

"Grâce à ce nouvel accord, nous renforcerons notre coopération avec l'OIM et notre aide pourra parvenir aux migrants qui en ont besoin", a-t-il ajouté.

Pour le directeur général de l'OIM, William Swing, cet accord "est le fruit d'une coopération qui n'a fait que se renforcer au fil du temps".

9/11/2011

Source : MAP

L'immobilier et l'art de vivre marocains tiendront leur salon à Dubaï du 19 au 21 janvier 2012, avec la participation de plusieurs banques, administrations et promoteurs immobiliers marocains.

En favorisant le contact entre les professionnels marocains de l'immobilier et les investisseurs potentiels, dont des Marocains résidant à l'étranger et des Emiratis, cette manifestation cherche à promouvoir le Maroc comme destination privilégiée d'investissement immobilier.

Le salon sera ainsi l'occasion pour les exposants marocains de prospecter le marché et de conquérir une nouvelle clientèle, intéressée plus que jamais par les opportunités d'affaires dans le secteur immobilier marocain.

En plus de l'espace d'exposition et d'artisanat, les professionnels du secteur animeront des conférences et débats, pour faire le point sur les tendances du marché, le financement et les nouvelles dispositions fiscales et réglementaires.

Par ailleurs, un trophée sera remis au meilleur projet immobilier marocain, en se basant sur 4 critères: architecture, design, vision et attractivité.

9/11/2011

Source : MAP

Par un décret daté du 11 octobre dernier, le ministre place sous tutelle à compter du 1er janvier 2012 les organismes offrant aux migrants des formations en français langue étrangère. Pour continuer d’agir auprès des sans-papiers, ils devront dorénavant obtenir un label délivré par la place Beauvau, qui souhaite aussi la création d’un master de formation dans les facs intitulés « français langue d’intégration ». Ou plutôt « Flic », pour « français langue d’étrangère controlée », ont ironisé plus de soixante-dix universitaires, qui ont dénoncé, dans une pétition diffusée hier, le contrôle accru du ministère de l’Intérieur sur le contenu des formations en français langues étrangères (FLE), délivrées par les universités. Une mesure prise sans aucun doute pour s’assurer que la hausse du niveau de français imposée à la mi-octobre pour obtenir la naturalisation à un seuil très élevé (note B1 au regard du barème européen des langues) soit bien suivie d’effet, à savoir une plus grande limitation de l’immigration légale.

Non content de créer un diplôme de « français langue d’intégration » qui « ne correspond à aucune catégorie scientifique », le ministère de l’Intérieur envoie le message que « l’on apprend une langue uniquement pour avoir des papiers , regrette Catherine Carlo, du département FLE à l’université Paris-VIII de Saint-Denis, et signataire de la pétition. On n’apprend pas le français pour se mettre dans le rail ni parce que l’on a une kalachnikov dans le dos ! » Ancienne chargée de formation à la Cimade et doctorante à Paris-III, Véronique Laurens craint que le ministère, en imposant ce label, « prive de financement certains organismes de formation pourtant essentiels sur certains territoires ».

10/11/2011, Pierre Duquesne

Source : L’Humanité

« Nous sommes en Espagne depuis cinq ou six ans. Certains ici viennent faire la fête et boire jusqu’à tard, mais nous, nous récoltons la ferraille. Et nous vivons dans des conditions misérables. Si les gens tiennent le coup, c’est pour pouvoir envoyer quelque chose à leur enfant resté en Afrique. » Parmi la centaine d’Africains subsahariens (en majorité Sénégalais) qui récoltent la ferraille pour survivre et dorment dans des squats insalubres et surpeuplés à Barcelone, Katim, jeune wolof de 37 ans, est un privilégié.

La ferraille, dernière issue pour survivre

Arrivé par avion avec un visa en 1999, il a échappé au voyage en « patera » (barque de fortune), lot commun de ces immigrés clandestins qui arrivent en masse depuis 2006. Les premières années, il se dédie corps et âme au festival Baobab, près de Malaga (Andalousie), même s’il doit en même temps plonger les mains dans la terre des serres d’Almeria pour gagner son pain. Mais à partir de 2007, la main d’œuvre immigrée à bas prix y est remplacée par une nouvelle manne de travail, régulière cette fois. Les citadins espagnols, chassés de la ville par le chômage de masse, retournent travailler dans les champs. « Pendant deux ans, je suis allé de ville en ville pour trouver un travail », dit-il à l’avant d’un camion qui transporte la ferraille. En vain. A Barcelone où il a désormais des papiers mais les poches vides, il ne lui reste plus que deux options : le « top manta » (la vente ambulante), pratique découverte par le grand public au travers du film Biutiful d’Alejandro Gonzales Iñarritu ou la « chatarra » (ferraille). Descendu tout en bas de l’échelle, ce jeune fluet reste privilégié au regard des autres ferrailleurs sénégalais : il a un permis de conduire espagnol, graal permettant de ne pas traîner de charriot de poubelle en poubelle pour dégoter des bouts de ferraille en tout genre, mais de conduire un camion pour les transporter. Pour lui, ce sera la « chatarra ».

Reportage sur les squats de Barcelone. | Plongée sur les manifestations de 2003 qui ont conduit une foule de gens à protester contre l’éviction de certains squats dont celui de la rue Badajoz

Malgré ses papiers, Katim dort dans le squat de la rue Badajoz. De cette ancienne fabrique de mannequins située à Poblenou, quartier est de Barcelone, un habitué des squats de la ville raconte qu’elle a longtemps été le havre des raveurs, dont les fêtes se déroulaient sous le regard magnanime de la propriétaire endettée. A partir de 2006, les Espagnols découvrent au journal télévisé des bateaux de fortune remplis de Sénégalais débarquant sur les côtes des Canaries, et à partir du mardi noir du 24 avril 2007, quand le marché immobilier espagnol subit son premier revers, les raveurs de la rue Badajoz les voient bientôt s’installer dans l’entrepôt abandonné.

Honte, colère et post-colonialisme

Katim a un autre atout sur ses compagnons de galère. Le 25 juillet 2011, il est dans le cortège de Sénégalais qui défilent dans les rues de Poblenou contre la fermeture du squat de la rue Badajoz. Le site, racheté par une marque de « cava » (vin pétillant espagnol), est non seulement un dortoir pour les ferrailleurs Sénégalais, mais surtout le lieu où ils peuvent déposer, trier et peser la ferraille avant d’aller la vendre aux industries voisines contre de quoi manger. Et surtout fumer. Contrairement aux autres, Katim s’exprime devant les médias et n’a pas honte de montrer son visage. Les autres ? « Ils ne veulent pas que leur famille sache qu’ils recyclent la ferraille qu’ils trouvent dans les poubelles. » Un réflexe humain, dans des conditions qui ne le sont pas.

« Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité (…). Si nous sommes ici, c’est parce que (…) je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »

Lendemain de la manifestation dans la cour intérieure du squat de la rue Badajoz. Entourés de ferraille rouillée, de déchets jetés çà et là, quatre habitants palabrent, sur une chaise à trois pieds, sur un sofa éventré. Des rats sortent leur tête de temps à autre entre les monceaux de fer. Un journal de résultats sportifs qui tourne de mains en mains, un câble à dénuder pour en récupérer le cuivre, tels sont les occupations majeures dans cet espace sans eau ni électricité. La crasse presque insoutenable des lieux rend toute intrusion presque indécente pour ses habitants, devenus pourtant la cible récurrente de reportages. Alors à l’arrivée d’un journaliste français, ex-pays colonisateur, Kerabah, homme fort au visage anguleux et leader du groupe, appuie là où ça fait mal : « C’est sur les abus de l’agriculture mondialisée que l’on devrait enquêter, pas sur notre situation ici. Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité. Par exemple que le phosphate sénégalais va à 80% aux mains des Français. Si nous sommes ici, c’est parce que la spéculation a fait exploser les prix de l’agriculture, que je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »

2005-2009 : de l’espoir à la crise

Il a raison Kerabah. L’indigence de ces Sénégalais en Espagne est un symptôme, l’effet indirect de facteurs socio-économiques qui ne trouvent pas leur source entre les tôles tordues de Badajoz. De l’autre côté de la Méditerranée, l’indice de développement humain du pays d’origine de Katim et de Kerabah est au 144ème rang mondial sur 169 pays. Plus de la moitié des 13 millions d’habitants du Sénégal vit sous le seuil de pauvreté. Alors quand le 7 février 2005, l’Espagne décide d’offrir un visa d’un an assorti d’un contrat de travail à 800 000 immigrés clandestins, on retrouve 19 343 Sénégalais dans le lot. Quatre ans plus tard, 38 716 Sénégalais vivent en Espagne avec une carte de résidence, beaucoup plus dans la clandestinité. « L’Espagne se convertit en la destination prioritaire des jeunes Sénégalais qui tournent leurs yeux vers l’Europe », écrivait déjà Mercedes Jabardo Velasco dans son rapport Sénégalais en Espagne. Connexion entre origine et destination publié en 2006 au ministère du Travail et des Affaires Sociales espagnol. La chercheuse y souligne que « l’émigration a été une pratique habituelle chez les jeunes sénégalais, tant comme un défi individuel que comme une stratégie à caractère familial. »

Une stratégie qui fonctionnait jusqu’à l’explosion de la bulle immobilière espagnole en 2007. Des petits boulots dans l’agriculture et dans le bâtiment aux subventions des associations d’aide aux immigrés, la crise a tout emporté sur son passage. Depuis novembre 2011, l’Espagne compte 5 millions de chômeurs. Alors pour les migrants Sénégalais, reste la récolte de la ferraille. Mais pour combien de temps ? « La crise ayant en premier lieu paralysé le marché immobilier, vendre de la ferraille aux entreprises pour qu’elles le recyclent en matière première pour leur activité n’a que peu de succès », rappelle Raul Martínez Ibars, Directeur d’ACISI et Coordinateur Territorial en Catalogne de la Fondation CEPAIM, deux organismes qui s’occupent de l’accueil et l’insertion des migrants. « En 2009, les programmes d’accompagnement et d’insertion à destination des migrants ont disparu. Le soutien de l’État a été remplacé par le réseau de soutien [Xarxa de Suport als Asentaments de Poblenou, un réseau de solidarité créé par les voisins du squat de Badajoz, suite à la visualisation d’un reportage diffusé sur TV3] pour garder au minimum un contact avec les habitants des squats. Nous ne voulions surtout pas qu’ils deviennent une communauté “invisible” », a-t-il déclaré lors d’un séminaire organisé le 3 novembre sur la situation des populations vivant dans des squats de Poblenou.

Syndrome d’Ulysse et attente de jours meilleurs

« Si pour survivre, il faut rester invisible, il n’y aura ni identité ni intégration sociale et il ne pourra pas y avoir de santé mentale non plus. » En 2002, Joseba Atxotegui, psychiatre et directeur du SAPPIR (Service d’Attention Psychopathologique et Psychologique aux Immigrés et Réfugiés), parlait pour la première fois de « Syndrome d’Ulysse », en référence au héros de la mythologie grecque, pour qualifier le stress chronique et multiple dont souffrent les migrants dans les pays d’accueil. « La solitude », « la souffrance suite à l’échec du projet migratoire », « la lutte pour la survie » et « la peur » sont les principales sources de stress auxquels sont confrontés les centaines de Sénégalais qui vivent de la ferraille à Barcelone, du voyage en « pateras » à la routine de de la récolte de la ferraille dans les poubelles, en passant par la répression policière et la promiscuité des squats. Jusqu’à quand peuvent-ils rester indemnes dans de telles conditions ? « La majorité des migrants vivant dans ces squats ne sont pas malades, mais ils doivent supporter un environnement de stress trop important. Ils le vivent très mal, mais il suffit d’u changement de contexte pour qu’ils s’en sortent. Leur souffrance psychologique n’est pas une maladie mentale, mais si elle n’est pas traitée, à la longue, elle peut le devenir », analyse Joseba Atxotegui, après avoir visité plusieurs squats du même acabit que celui de la rue Badajoz.

« Chaque année, on espère que la crise va arrêter(…). Et puis, c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »

Pour les aider à changer de contexte, les associations locales se concentrent de plus en plus sur la formation professionnelle. Apropem-nos (rapprochons-nous en catalan), un réseau de solidarité à Poblenou, propose aux plus motivés des formations dans l’agriculture biologique, la plomberie ou la boucherie, par le biais d’organisme comme Caritas ou la Croix Rouge. Depuis mai 2011, Souleymane se rend chaque matin à Badalona pour apprendre l’agriculture biologique. Ce Sénégalais de 31 ans connaissait déjà bien les préceptes du métier : son père est agriculteur à côté de Dakar. Qu’en fera-t-il si l’activité ne reprend pas ? « Chaque année, on espère que la crise va arrêter. Même si c’est dur ici, au Sénégal, il n’est pas rare de voir 20 personnes vivre avec un salaire de 150 euros. Et puis c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »

Réussir ou devenir fou. Une logique transgressée par de plus en plus de migrants, qui rentrent au pays malgré la peur de l’opprobre évoquée par Souleymane. La municipalité de Barcelone vient de lancer un projet pilote destiné aux Sénégalais du squat de Badajoz : au bout de cinq mois de formation professionnelle, ils accepteraient de rentrer au Sénégal. Certains s’achèteront un beau costume et diront qu’ils ont réussi pour éviter la honte de l’échec, raconte Katim. Selon lui, il faut au contraire briser le cercle vicieux qui fait rimer Europe et succès. Au volant de son camion rempli de ferrailles, il se projette : « Je voudrais tourner un reportage sur la réalité d’ici, Badajoz et la “chatarra”. Puis avec l’aide d’une ONG au Sénégal, j’irai dans chaque école primaire de ma région au Sénégal, je prendrais une demi-heure de cours, j’installerai un écran, et je montrerai le film aux enfants. Tout le monde là-bas met de l’argent de côté pour venir faire fortune ici. S’ils savaient que l’on finit par ramasser les poubelles… »

9/11/2011, Emmanuel Haddad

Source : Cafebabel.com

À mesure que se creuse l’écart entre les revenus des immigrants récents et des travailleurs nés au pays, certaines craintes s’expriment quant au rythme auquel les immigrants s’intègrent sur le marché du travail et quant à leur bien-être économique général. Mais pour s’attaquer au problème, il nous faut mieux comprendre les facteurs influant leur situation économique. Michael Abbott et Charles Beach ont donc examiné le revenu annuel des immigrants arrivés comme résidents permanents en 1982, en 1988 et en 1994 pendant leur première décennie au Canada et dans quatre catégories d’admission : travailleurs qualifiés (demandeurs principaux) admis dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés fédéral (immigrants économiques indépendants), autres immigrants économiques, regroupement familial et réfugiés. Cet examen a permis de comparer le revenu des immigrants qualifiés à celui des autres catégories, de même que l’incidence des cycles économiques sur leur revenu. Les auteurs ont ainsi obtenu un portrait plus complet de l’intégration économique des nouveaux arrivants que d’autres études sur la question réalisées à ce jour.

Trois conclusions principales se dégagent de leur analyse. Premièrement, le revenu annuel médian des immigrants économiques indépendants admis à titre de travailleurs qualifiés —qu’ils soient hommes ou femmes — était nettement et constamment le plus élevé des quatre catégories d’admission, et cela dans les trois cohortes successives. Quant au revenu médian le plus faible, on le trouvait chez les femmes de la catégorie du regroupement familial. Les hommes de cette même catégorie touchaient aussi le revenu le plus faible pour ce qui est de la cohorte de 1982, mais c’étaient les réfugiés des cohortes de 1988 et de 1994 qui avaient généralement le plus faible revenu. Deuxièmement, c’est chez les réfugiés des deux sexes des trois cohortes que le taux de croissance du revenu était le plus élevé pendant les 10 premières années au pays. Troisièmement, la récession du début des années 1990 semble avoir provoqué une baisse du taux de croissance du revenu des immigrants, particulièrement chez les hommes.

À la lumière de ces données, les auteurs font trois propositions relatives à la politique d’immigration canadienne. Compte tenu de la progression au fil du temps du revenu des immigrants économiques indépendants, le Canada doit d’abord continuer de privilégier l’arrivée de travailleurs qualifiés (demandeurs principaux) afin de rétablir la proportion de nouveaux immigrants admis à ce titre, qui est en baisse depuis 10 ans. Vu la croissance relativement rapide du revenu des réfugiés, il doit ensuite rétablir la proportion des immigrants de cette catégorie à son niveau des 30 dernières années, soit 10 à 15 p. 100 du total annuel des immigrants admis comme résidents permanents. Enfin, étant donné l’incidence négative de la récession de 1990-1991 sur le niveau et la croissance des revenus des immigrants arrivés peu avant cette période, Ottawa devrait réduire les admissions d’immigrants en période de chômage élevé et de ralentissement économique.

8/11/2011, Michael G. Abbott et Charles M. Beach

Source : Institut de recherche en politiques publiques

Durant la Première guerre mondiale, les Français et les Anglais ont "importé" quelque 140 000 travailleurs chinois en Europe pour servir de main-d’œuvre à l'arrière du front. Une importante page de l'histoire de France qui n'apparaît pourtant pas dans les manuels scolaires.

"Lorsque je suis arrivée en France en 1988 pour mes études, je suis tombée par hasard sur le cimetière de Saint-Etienne au Mont, dans le Pas-de-Calais. On y trouve 160 sépultures incrustées de caractères chinois. J'ai été extrêmement impressionnée et j'ai voulu savoir d'où ils venaient", explique Li Ma. Cette historienne d'origine chinoise, aujourd'hui maître de conférence à l'Université du littoral Côte d'Opale, a organisé l'an dernier à Boulogne-sur-mer le premier grand colloque sur "les Travailleurs chinois de la Première Guerre mondiale".

"C'est très étonnant : il y plein de cimetières chinois dans la région mais aucun livre en français n'a par exemple été publié sur le sujet. Il existe un livre en chinois à Taïwan et quelques écrits en anglais, mais c'est tout. Pendant longtemps, la France n'a pas rendu hommage à cette partie de la population, contrairement aux Anglais".

Gérard Tchang, dont le père est arrivé en France depuis sa ville natale de Huaian (Jiangsu) en 1917 pour servir sur le front de l'est, est encore plus amer. "Aujourd'hui, personne en France ne connaît cette mémoire ! Ça me met vraiment en colère. Il y a quelques années, j'ai vu une exposition sur la guerre 14-18 à la Mairie de Paris et il n'y avait aucune place pour les Chinois. Je ne sais pas quels pouvaient être les états d'âmes des responsables politiques de l'époque et encore moins ceux d'aujourd'hui, mais ce que l'on constate, c'est que cette mémoire a été totalement oubliée!", dit-il avec rage.

Des chinois physiques et travailleurs

Pas moins de 140 000 chinois sont pourtant venus servir d'auxiliaires en France, pendant la Grande guerre. En 1914, les soldats s'enlisent au front et les Alliés manquent de main-d’œuvre. Les gouvernements alliés et chinois négocient alors dans la plus grande discrétion la venue de travailleurs en Europe pour effectuer de dangereuses tâches de logistique militaire. Les Russes recrutent 200 000 travailleurs. Les Anglais 100 000 et les Français 40 000, pour la plupart originaires de la province du Shandong, au nord-est de la Chine.

Selon les archives françaises de l'époque, "les Chinois du Nord étaient forts, simples, travailleurs et physiques mais surtout moins rusés que les Chinois du Sud qui étaient commerçants. Et puis, ils pouvaient mieux s'adapter au climat du nord de la France", explique l'historienne Li Ma. L'été dernier, cette dernière s'est rendue à la rencontre de 35 familles de descendants dans les villes de Zibo, de Zhoucun mais surtout de Weihai, "où les Anglais ont recruté jusqu'à 54 000 personnes en 1917!".

"J'ai rencontré un grand-père de 85 ans dont l'oncle est revenu de France avec des outils d'agriculture français. Il me les a montrés : c'était insolite. Mais globalement, il m'a expliqué que ces immigrés avaient beaucoup de mal à parler de leur expérience de la guerre. Ils étaient traumatisés : certains évoquaient malgré tout les avions, les bombardements, etc.".

Le traumatisme de la vie sur le front

Lorsqu'ils arrivent en France en 1917, les contrats de ces travailleurs immigrés stipulent qu'ils ne doivent pas participer au combat, ni se trouver sur la ligne de front, "mais celle-ci bougeait en permanence et les Chinois se retrouvaient de fait sur le champ de bataille", explique Li Ma.

Les Anglais et les Français ne recrutent pas ces travailleurs sous le même régime. Les coolies recrutés par les Britanniques, baptisés les "Chinese Labour Corps" travaillent en support des militaires anglais. Ils sont chargés de nettoyer les tanks ou encore d'enterrer les cadavres, tandis que les travailleurs recrutés par les Français sont, le plus souvent, employés dans les usines.

"Leurs situations étaient très différentes : les soldats recrutés par les Britanniques étaient militarisés. Ils portaient l'uniforme et étaient soumis à la justice militaire, tandis que les travailleurs français avaient d'avantage de liberté", explique Dominiek Dendooven, le directeur du musée "Inflanders Field" qui a organisé l'an dernier une grande exposition sur le sujet à Ypres, en Belgique.

Des contacts mitigés avec la population locale

C'est dans un périodique baptisé "华工杂志" ("la Revue des travailleurs chinois") que les travailleurs chinois recrutés par les Français racontent les anecdotes de leur vie en France. Des moments très difficiles, d'autres plus légers. "Ils parlaient notamment des femmes françaises qui, selon eux, préféraient de jeunes Chinois forts, beaux et gentils plutôt que des alcooliques français auxquels il manquait un bras et qui étaient déprimés par la guerre", s'amuse la sinologue Li Ma.

Dominiek Dendooven nous raconte, de son côté, cette soirée de février 1918 où les travailleurs ont célébré le Nouvel An Chinois avec la population locale dans leur camp. "Dans la petite ville belge de Poperinghe, les habitants s'étaient même mis à apprendre quelques mots de chinois pour communiquer avec eux mais aussi pour leur vendre des objets. Mais attention, il y avait aussi des commentaires négatifs", pondère-t-il. "Il reste de nombreux témoignages qui dénotent une grande xénophobie à leur égard. Des histoires qui circulent à l'époque prétendent même que les crimes qui ont été commis pendant la guerre avaient été perpétrés par des Chinois et qu'il ``fallait garder un œil sur eux parce qu'ils pouvaient voler des choses``".

Ce racisme n'a pas empêché plusieurs couples franco-chinois de se former. De nombreux travailleurs repartent d'ailleurs chez eux à la fin de la guerre avec leur épouse française pour lesquelles l'adaptation en Chine est parfois impossible. "Ces femmes françaises étaient souvent de secondes épouses, ce que ne savaient pas ces travailleurs. A l'époque, cela était très mal vu par les familles chinoises qui rejetaient ces femmes. Beaucoup d'entre elles ont dû rentrer en France avec l'aide du consulat", raconte l'historienne Li Ma.

Le dur retour au pays

A la fin de la guerre, les Britanniques décident de rapatrier la totalité des travailleurs chinois, tandis que les Français leur donnent le choix de rester en France. Quelque 3000 travailleurs chinois acceptent et participent alors à la reconstruction du pays. La plupart d'entre eux s'installe dans le quartier de la Gare de Lyon à Paris et trouve notamment des emplois dans les usines Renault. C'est sur les chaînes de productions qu'ils rencontreront notamment Deng Xiaoping ou encore Zhou Enlai, alors venus étudier en France.

"C'est la première fois dans l'histoire chinoise qu'il y avait des contacts entre les gens du peuple et les intellectuels : ils travaillaient, mangeaient, et vivaient ensemble. Je pense que ces rencontres ont joué un rôle fondateur dans la manière dont ces futurs personnages-clefs de la Nouvelle Chine ont appréhendé la notion d'esprit de masse. Peut-être aussi cette proximité a-t-elle cristallisé leur volonté de prendre soin de leur peuple", explique Li Ma.

Plus de 8.000 travailleurs décèdent au total pendant cette période. Beaucoup d'entre eux meurent sous le feu de l'ennemi alors qu'ils creusent des tranchées et déminent des terrains. Les autres sont décimés par les épidémies : grippe espagnole, rougeole, tuberculose. Pour les survivants, le retour au pays est parfois un calvaire. Traumatisés par la guerre, ces travailleurs pour se détendre jouent l'argent qu'ils ont gagné en France et se retrouvent très vite sans le sou. La plupart redevient agriculteurs dans le Shandong, quand ils ne sont pas cloués au lit par la syphilis attrapée auprès des prostituées françaises à l'arrière du front.

Aujourd'hui, le plus important cimetière de Chinois se trouve à Noyelles-sur-Mer. 842 stèles datant de 1923 sont visitées chaque année pour la fête de Qinming, "la Toussaint chinoise", par les descendants de ces travailleurs. "Nous célébrons Qinming depuis l'année 2000 à Noyelles", raconte Michel Letocard, le maire de cette petite commune de la Somme.

"C'est très particulier car les trois premières années, cette fête a attiré jusqu'à 1500 personnes sur ma commune de 800 habitants ! Pour nous qui nous contentons d'aller porter des chrysanthèmes au cimetière pour honorer nos morts, c'est très curieux! Malheureusement, depuis la brouille franco-chinoise sur la question du Tibet en 2008, la fête de Qingming n'est plus célébrée à Noyelles", regrette le maire.

Selon lui, l'Unesco souhaite aujourd'hui classer le cimetière chinois au Patrimoine Mondial. Une forme de reconnaissance pour les descendants de ces travailleurs chinois comme Gérard Tchang. "Aujourd'hui, on donne des médailles du mérite à des gens qui ont beaucoup moins donné que mon père, par exemple. Pourquoi lui ne l'a-t-il pas reçue ? C'est parce qu'il était d'origine chinoise ?" Une autre page de l'histoire de l'immigration française qui mériterait d'être enfin officiellement écrite.

10/11/2011, Lily Eclimont

Source : Aujourd'hui la Chine

Les sénateurs socialistes défendent dans l'Hémicycle les positions que portera leur candidat à l'Élysée.

Le garde des Sceaux, Michel Mercier, prépare déjà ses arguments pour leur dire non. Le 8 décembre, à l'initiative du groupe socialiste de la Haute Assemblée, les sénateurs examineront en séance publique une proposition de loi constitutionnelle qui prévoit d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers aux élections locales. Dès son élection, le nouveau président du Sénat, Jean-Pierre Bel, avait jugé que cette réforme représentait «une priorité». C'est aussi un sujet fédérateur pour les différents groupes de la gauche sénatoriale. L'ambiance promet donc d'être électrique dans l'hémicycle du Sénat le 8 décembre.

Cas de figure très rare, plutôt que de rédiger un nouveau texte, les sénateurs socialistes ont choisi d'exhumer une proposition de loi constitutionnelle déjà adoptée… en 2000 par l'Assemblée, alors en majorité à gauche. «Le texte une fois adopté par la Haute Assemblée, il faudrait encore que le Parlement, réuni en Congrès à Versailles par Nicolas Sarkozy, lui donne son feu vert, rappelle un ministre. Ce coup médiatique n'aura donc aucune conséquence concrète d'ici à la présidentielle.»

En ressuscitant un texte vieux de onze ans, emblématique du séjour de Lionel Jospin à Matignon, les sénateurs PS paraissent vouloir renouer avec les années de la «gauche plurielle», dont ils gardent un souvenir attendri. Et, en quelque sorte, mettre entre parenthèses la décennie 2002-2012 où la droite aura, quelle que soit l'issue de la prochaine présidentielle, dirigé le pays.

Préparation d'artillerie

Plus généralement, les thèmes défendus par la nouvelle majorité sénatoriale depuis les élections sénatoriales du 25 septembre, équivalent à une préparation d'artillerie en vue de la campagne présidentielle des candidats de gauche. Au moyen d'amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale et au budget 2012, les sénateurs socialistes et leurs alliés communistes, écologistes et radicaux de gauche, se livrent à un bombardement permanent des positions de l'exécutif. Lors de l'annonce du tour de vis fiscal et budgétaire par François Fillon, lundi, François Rebsamen a fustigé «ce manque d'anticipation, cette improvisation permanente face à une situation des plus graves». Pour le président du groupe socialiste, le gouvernement est «ballotté par les événements, sans ligne directrice, sans vision à long terme et s'est jusqu'ici contenté de rustines et de mesurettes, prises à la va-vite, au gré d'un véritable concours Lépine de recherches de taxes».

À l'initiative d'André Vallini, sénateur PS de l'Isère, les sénateurs socialistes devraient aussi constituer une commission d'enquête sur les sondages commandés par l'Élysée et Matignon. Et refuser de répondre à une convocation d'une commission d'enquête parlementaire est un délit passible de deux ans de prison.

Inflexion dans les mœurs

Il n'est guère étonnant que la nouvelle majorité sénatoriale applique son programme. Mais le ton employé, parfois véhément, marque une inflexion dans les mœurs de la maison. Lorsque le gouvernement a opposé l'irrecevabilité financière à une proposition de loi PS sur l'école maternelle dès trois ans, la semaine dernière, le groupe PS du Sénat a jugé que «le gouvernement montre aussi son malaise face à l'école maternelle, qu'il entreprend insidieusement de démanteler». La droite sénatoriale, pour sa part, panse ses plaies et découvre la rude condition d'opposant. Le président du groupe UMP, Jean-Claude Gaudin, a ainsi protesté mercredi contre l'importante réduction de l'abattement sur les droits de succession et de donation - un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 - que souhaitent les sénateurs de gauche. «Nous nous opposons à cette mesure qui, compte tenu des prix de l'immobilier, conduirait à taxer lourdement les classes moyennes dont les successions étaient jusqu'à présent exonérées dans la majorité des cas» , a argumenté le sénateur maire de Marseille.

10/11/2011, Guillaume Perrault

Source : Le Figaro

Réunis pour la deuxième édition des Assises de la politique de la ville, le 8 novembre à Amiens, élus, universitaires et responsables associatifs ont dénoncé un "désengagement de l'Etat". Selon eux, la question de la participation des habitants aux projets se pose avec de plus en plus d'acuité pour éviter une situation de rupture avec la République.

Les Assises de la politique de la ville, boudées par le ministre de la Ville Maurice Leroy, n'ont pas réussi à éviter l'écueil du calendrier électoral. Cette deuxième édition organisée à l'initiative du maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, le 8 novembre, a surtout été l'occasion de fustiger le "désengagement de l'Etat", quelques jours après la publication du rapport de l'Onzus et son lot d'indicateurs toujours aussi alarmants : pauvreté, chômage des jeunes, etc. De quoi conforter les pourfendeurs de la politique de la ville, alors qu'en 2008, l'Etat promettait un "plan Marshall des banlieues" destiné à rompre avec trente ans de politiques vaines, à travers quelques mesures emblématiques : contrats d'autonomie pour les jeunes, cordées de la réussite, internats d'excellence... Mais selon les acteurs de la politique de la ville, inquiets de "phénomènes de ghettoïsation inacceptables", ce plan Espoir banlieues lancé par Fadela Amara n'a pas eu les effets escomptés. "Force est de constater que l'Etat, malheureusement, se désengage progressivement des actions spécifiques, mais également du droit commun", déplorent-ils dans une déclaration lue par le maire d'Amiens à la fin de la rencontre.

Droit de vote des étrangers

La seule indulgence est allée à l'Anru. "Sans la création de l'Anru, la situation serait beaucoup plus difficile", a ainsi reconnu Michel Destot (PS), le président de l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF). Seulement, la situation budgétaire actuelle n'augure pas d'une augmentation des crédits. Maurice Leroy a même dû reconnaître récemment que le PNRU 2 devrait inventer un nouveau modèle économique. Pour les participants, cette rénovation urbaine de deuxième génération devra aussi comporter "une implication active de tous les partenaires, et une meilleure prise en compte du fait social, de l'humain". A cet effet, le député-maire socialiste de Sarcelles François Pupponi a plaidé pour un rapprochement de l'Anru, de l'Acsé, voire de l'Epareca.

La participation des habitants était d'ailleurs le leitmotiv de cette journée. La déclaration se propose en effet d'"approfondir la démocratie", de "l'enrichir de nouvelles pratiques", à l'image des commissions permanentes d'Amiens, exemple de démocratie participative, qui permet d'associer les habitants aux décisions locales. Car ce que Claude Dilain, l'ancien maire PS de Clichy-sous-Bois, a surtout retenu du rapport de l'institut Montaigne "Banlieue de la République", qui dépeint une islamisation des quartiers de Clichy-Montfermeil, c'est l'abstention massive. "Elle dépasse 70%, je suis étonné de la surprise que cela a provoqué", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, organisée en marge de ces assises. "Cinq à six millions d'habitants sont en train de rompre le pacte républicain. On est dans un archipel d'îles qui n'ont plus de rapport les unes avec les autres", a alerté le président de l'Association des maires Ville et Banlieue de France, pour qui la politique de la ville est aujourd'hui dans une "jachère invraisemblable". Selon lui, ces habitants sont les "abandonnés de la République" et ils "cherchent d'autres identités". Pour remédier à ce sentiment d'abandon, Claude Dilain s'est dit favorable au droit de vote pour les étrangers aux élections locales, rappelant qu'une proposition de loi en ce sens sera bientôt examinée par le Sénat.

"Aveuglement intellectuel"

Interrogé par Localtis, le maire UMP de Montfermeil, Xavier Lemoine, a apparenté cette proposition à un "crime contre la Nation commis par des gens aux abois incapables de récupérer les classes populaires parties vers le Front national". "Tout cela traduit un aveuglement intellectuel. L'enjeu n'est pas social, économique ou urbain, on a pris les conséquences pour les causes. Les causes sont avant tout culturelles", a-t-il critiqué. Pour le maire de Montfermeil, trois priorités doivent être assignées à la politique de la ville : "l'apprentissage du français pour tout le monde, l'aide à la parentalité et la connaissance des grandes œuvres françaises". Autant de sujets qui doivent passer par une "prise de conscience de la société française dans son ensemble", car "les maires ne peuvent pas tout porter tous seuls". Prenant l'exemple de la loi sur le voile intégral, il réclame une loi sur les problèmes rencontrés dans les hôpitaux.

Si Michel Destot estime que la question des identités est centrale, il en tire des conclusions bien différentes. "Je suis à la tête d'une ville cosmopolite : sur 10 Grenoblois, 2 sont des Dauphinois de souche, c'est une chance extraordinaire", s'est enflammé le maire de Grenoble. "Il ne faut rien laisser passer de toutes ces politiques de division, de discrimination", a-t-il souligné.

9/11/2011, Michel Tendil

Source : Localtis.info

Depuis plusieurs mois, le gouvernement français, par son ministre de l’intérieur et de l’immigration, fait de l’immigration et du nombre d’étrangers sur le territoire français son obsession. Cette logique de stigmatisation suffisamment détestable s’étend aujourd’hui à l’enseignement supérieur, à la recherche et l’innovation à travers deux mesures.

La Circulaire du 31 Mai 2011 visant la « Maîtrise de l’immigration professionnelle »

Cette circulaire dispose que «la procédure de changement de statut (étudiants demandant un titre de séjour professionnel, devra faire l’objet d’un contrôle approfondi. »

En pratique, cette circulaire se traduit depuis Mai par des délais rédhibitoires et de nombreux refus d’autorisation de travail, qui obligent nombre d’étudiants étrangers diplômés à renoncer à un premier poste pourtant en cohérence avec leur diplôme et de quitter la France sans expérience.

Le décret d’application du 6 septembre 2011 dans son article 36, il est prévoit que : « L’étudiant étranger doit justifier qu’il dispose de moyens d’existence d’au moins égal à 100% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée, au titre de l’année universitaire écoulée… » Soit au moins 615 à 770 Euro par mois ! Auparavant cette condition était à un maximum de 70% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée. Soit au plus 430 euros.

S’attaquer aujourd’hui à ces quelque 300 000 étudiants, c’est à la fois remettre en cause le principe d’ouverture de notre Université et mettre en péril le système d’enseignement supérieur et de la recherche de notre pays et qui constituerait une perte considérable pour l’économie et l’innovation à l’heure où la France perd chaque année de son influence sur la scène internationale.

La réalité de l’enseignement supérieur

Pourtant les chiffres disent tout sur l’intérêt de notre système d’enseignement supérieur à avoir des étudiants étrangers. 40% de jeunes chercheurs dans nos laboratoires sont étrangers, 19% en Masters et 11% en Licence. Ainsi les étudiants étrangers hors Union Européenne représentent plus de 16 % de notre enseignement supérieur.

Actions étudiantes

Depuis la rentrée universitaire les étudiants et la Confédération étudiante mènent des actions militantes (réunions, rassemblement et pétitions) afin que le gouvernement revienne sur ces mesures qui pénalisent et stigmatisent les étudiants et les diplômés étrangers diplômés au plus haut niveau ayant trouvé un emploi.

La pétition lancée le 1er Novembre par la Confédération étudiante a déjà été signée par plus de 20000 personnes dont 3500 en ligne et a reçu le soutien de nombreuses personnalités issues de la vie politique et associative Française.

Un seul objectif, une revendication unique

770 euro par mois c’est : 8643.25 Dirham Marocain), 1521.366 Dinar Tunisien, 7221000.83 Francs Guinée, 505197.847 francs CFA

Dans tous ces pays, moins de 0.1% de la population pourra justifier d’autant de moyens. En France, le plus haut niveau des bourses sur critères sociaux s’élève à 460 euro par mois et est attribué aux étudiants issus des familles les plus défavorisées.

Avec cette somme (460€), l’Etat français considère donc que n’importe quel étudiant peut vivre dignement pendant un mois. Pourquoi un étudiant étranger devrait-il justifier de plus de moyens qu’un étudiant français si ce n’est pour le dissuader de venir étudier en France ?

Pour nous, la France ne peut pas réclamer des autres des moyens qu’elle ne donne pas à ses propres enfants. Nous refusons que l’accès au haut niveau de diplôme pour ces pays soit limité à la seule élite politique ou dictatoriale.

Notre objectif, c’est d’obtenir le retrait pur et simple de ces deux mesures car nous sommes déterminés à défendre les mêmes droits pour tous les étudiants quels que soient leur origine sociale, leur réseau familial et leur nationalité.

9/11/2011

Source : Planète Compus.com

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l’Université de Leiden, présentent trois expositions thématiques sur le Maroc du 11 novembre au 20 décembre 2011.

Le Maroc sera présenté au public néerlandais  dans trois lieux différents de la ville de Leiden, sous trois optiques différentes : photographique, artistique et historique.

Expositions du 11novembre au 20 décembre 2011 :

 Le Maroc en blanc et noir

Une exposition de photographies de la collection du CCJM qui nous livre un Maroc à travers les objectifs de deux photographes français, Jacques Belin et Jean Besancenot. Le premier est un photographe de la Résidence française, qui a à son actif plus de 100 .000 photographies prises entre 1920 et 1961. Le deuxième est un photographe indépendant, qui immortalise le Maroc traditionnel depuis 1934.

Le Maroc vu à travers les peintres

Des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisées par des artistes orientalistes. Un voyage artistique au travers le Maroc de la fin du  XIXe et du début du XXe siècle.

Lieu : Oude UB

Adresse : Rapenburg, 70.

Contact : + 31 (0)71 527 3145

Exposition du 2 décembre au 20 décembre 2011

L’Emigration Marocaine

Exposition, de photos de Robert De Hartogh, qui retrace une partie de l’histoire et de la mémoire de l’émigration marocaine aux Pays-Bas.

Consulter les affiches

Urbanisation accélérée grâce aux transferts de devises des Marocains résidant à l’étranger de  la région…Suite

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