jeudi 4 juillet 2024 04:27

Cecilia Malmström, commissaire chargée des Affaires intérieures à la Commission européenne prendra part à la troisième conférence interministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, prévue à l’hôtel Méridien de Dakar du 22 au 23 novembre, a annoncé l'Agence de presse Sénégalaise.

Une visite du centre de sauvegarde de Cambérène dédié à la formation des jeunes en partenariat avec l'Union Européenne, sera au menu du séjour de Cecilia Malmström dans la capitale sénégalais. Récemment, Cecilia Malmström s'était prononcée sur la réforme de l'Espace Schengen et les contrôles aux frontières.

17/11/2011

Source : TVM

La Fondation Pierre Elliott Trudeau a rendu public, dans le cadre de son colloque annuel à Halifax, du 17 au 19 novembre, un sondage indiquant que 97 % des Canadiens veulent que les immigrants adoptent les valeurs canadiennes. Cette condition leur tient plus à cœur que l’autonomie financière.

Selon l’étude, les Canadiens souhaitent presque à l’unanimité (97 %) que les nouveaux arrivants adhèrent aux valeurs canadiennes en matière de tolérance envers les autres et d’égalité des sexes pour être acceptés au pays. Cette opinion est partagée par la même proportion des immigrants reçus.

D’autre part, moins de 60 % de la population considère que les immigrants devraient atteindre l’autonomie financière dès leur première année au Canada.

«Le Canada s’est bâti grâce à l’immigration. Elle fait partie de notre histoire, d’où l’importance de comprendre comment elle peut – et doit – participer à l’avenir du pays», a affirmé Pierre-Gerlier Forest, président de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Les résultats sont tirés d’un sondage téléphonique effectué par Environics Research Group du 11 au 22 octobre 2011 auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Canadiens. L’erreur d’échantillonnage est de plus ou moins 2,1 %, 19 fois sur 20.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau est un organisme de bienfaisance canadien sans affiliation politique créé en 2001 par les proches de l’ancien premier ministre. En 2002, le gouvernement du Canada accordait un fonds de dotation de 125 millions $ à la Fondation, à la suite d’un vote unanime de la Chambre des communes. Grâce à ses programmes de bourses, elle encourage la réflexion sur les questions fondamentales de la société canadienne.

16/11/2011,  Agence QMI

Source : Canoë

La loi électorale est à géométrie variable. Lors du référendum sur la Constitution, le vote des Marocains résidant à l’étranger a été autorisé et organisé dans de bonnes conditions.

Mais pour les élections législatives du 25 novembre, ces derniers pourront au mieux, et à certaines conditions, donner procuration à une tierce personne résidant au Maroc. De plus, cette personne ne pourra voter que pour un seul MRE.

Mais il se trouve qu'entre ces deux processus électoraux bien de chez nous, s'est inséré le vote de l’assemblée constituante en Tunisie, qui a vu 80% des Tunisiens résidant à l’étranger voter pour le mouvement islamiste.

Est-ce la crainte de voir nos MRE porter leur préférence au PJD qui a fait que nos compatriotes vivant à l’étranger se voient dans la quasi impossibilité de glisser un bulletin dans l’urne le jour J?

La chose ne paraît pas impossible, il y aurait même à ce sujet un consensus national avec le consentement, à demi-mot, du même… PJD.

Il semblerait, en effet, que nos compatriotes de l’étranger seraient plus islamistes que leurs homologues tunisiens.

Par ces agissements, la démocratie en prend un coup au passage, même si certains trouveront cela à leur goût.

Mais dans cette bataille électorale, les MRE ne sont pas seuls. En effet, les candidats indépendants auront également la tâche malaisée. Il n’y aura le 25 novembre que 2 candidats indépendants...

Et bien que dure sera la tâche, espérons que la chute le sera moins.

17/11/2011, Editorial

Source : Aufait

Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "les immigrés que nous accueillons chez nous" devaient "adopter nos coutumes, respecter nos lois" et "être intégrés", jeudi sur LCI, avant un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) sur le thème de l'intégration.

Ce déplacement fait suite à une étude, conduite par le politologue Gilles Kepel, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), qui a mis l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane" chez des habitants qui se sentent relégués socialement.

"C'est précisément pour cela que je vais à Montfermeil", a expliqué le ministre, qui a ajouté: "Cette étude (...) montre que se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."

"Je trouve que c'est un mode d'implantation des immigrés en France qui n'est pas acceptable", a dit M. Guéant, selon lequel "ce qui n'est pas acceptable c'est que la règle de la communauté vienne en opposition à la règle de la vie commune en France", a-t-il insisté.

"Les immigrés que nous accueillons chez nous doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois. Ils doivent être intégrés", a fait valoir M. Guéant.

Cette déclaration intervient deux jours après la remise au ministre de l'Intérieur d'une "charte des droits et devoirs du citoyen français" élaborée par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), et que devront signer les étrangers naturalisés à partir du 1e janvier 2012.

"La naturalisation c'est un moment très important, c'est l'accès à la nationalité française, et ce n'est pas simplement une formalité administrative", a dit le ministre. Cela constitue "un acte d'adhésion aux principes essentiels de notre société, aux règles majeures de notre vie républicaine".

"Nous devons développer des programmes d'apprentissage du français et de familiarisation avec nos institutions et nos modes de vie, mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n'importe pas les modes de vie d'ailleurs", a-t-il affirmé.

17/11/2011

Source : Libération/ AFP

Le gouvernement allemand va simplifier les procédures de recrutement de travailleurs immigrés pour soutenir la croissance et s'attaquer aux pénuries de main-d'oeuvre qualifiée, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Philipp R”sler.

L'initiative, a-t-il précisé lors d'une rencontre avec le patronat à Berlin, sera en partie menée via le réseau des chambres de commerce allemandes.

"Nous devons mieux promouvoir à l'étranger l'emploi en Allemagne", a-t-il dit.

L'économie allemande manque notamment d'ingénieurs et de personnels hautement qualifiés, un problème qui devrait s'amplifier du fait du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité.

Selon ldes règles en vigueur en Allemagne, une entreprise souhaitant recruter un ressortissants étranger hors Union européenne doit prouver au préalable qu'elle n'a pu trouver un candidat répondant à ses critères de recrutement au sein des pays de l'UE.

Ce dispositif est l'un des plus stricts d'Europe, et des spécialistes des questions d'immigration jugent qu'il conduit des migrants qualifiés à chercher du travail dans des pays plus accueillants, comme la Grande-Bretagne ou l'Irlande.

15/11/2011, Gernot Heller

Source : REUTERS

Les contrôles aux frontières ont été assouplis au niveau de 28 ports et aéroports du Royaume-Uni, a indiqué mardi la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.

En réponse aux questions du Parlement, Mme May a également révélé que plus de 10 millions de personnes sont entrées au Royaume-Uni en août dernier lorsque le plan d'allégement des contrôles aux frontières a été mis en application.

Ses services ont été autorisés cet été, pour réduire les files d'attente, à ne pas vérifier la puce biométrique, notamment à l'aéroport londonien d'Heathrow.

La police des frontières avait également arrêté de comparer des empreintes et des détails personnels avec une base de données sur des immigrés clandestins et personnes soupçonnées de terrorisme.

L'ancien responsable de l'Agence des contrôles aux frontières (UKBA), Brodie Clark, suspendu la semaine dernière, a été interrogé par la Commission des affaires intérieures du Parlement.

Mme May a annoncé qu'il aurait trois enquêtes sur ce qui s'est passé, la principale conduite par l'inspecteur en chef de l'Agence des frontières britannique, John Vine. Les députés du comité vont également mener leur propre enquête.

Le président de la Commission, le député travailliste, Keith Vaz, a déclaré qu'il était "déterminé à aller au fond de cette violation grave de la sécurité".

15/11/2011

Source : Agence de presse algérienne (APS)

Le président italien Giorgio Napolitano a souligné, mardi, que les immigrés et leurs enfants font partie intégrante de l'Italie et représentent une "grande source d'espérance" pour son pays.

Ces immigrés aident l'Italie à porter le fardeau de la dette publique, qui "sans leur contribution, aurait été encore plus difficile à supporter", a affirmé M. Napolitano lors d'une rencontre à Rome avec un groupe de "nouveaux italiens".

Ceux qui ne saisissent pas la portée du phénomène migratoire et l'importance première de la contribution des immigrés, ne peuvent prétendre "avoir la capacité de voir la réalité et l'avenir", a-t-il soutenu.

Tout en rappelant que le nombre des résidents étrangers en Italie s'est multiplié par 12 lors des 20 dernières années, le président Napolitano a émis l'espoir de voir son pays s'ouvrir davantage sur les jeunes.

Il a appelé, à cet égard, les classes dirigeantes italiennes et européennes à assumer pleinement la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis des jeunes, y compris ceux issus de l'immigration.

Le nombre d'enfants issus de l'immigration nés en Italie s'élève à un demi million alors que ceux qui fréquentent ses écoles se chiffrent à 700 mille.

Les enfants nés en Italie ne peuvent prétendre à la nationalité italienne avant l'âge de 18 ans.

L'Italie, dont la population atteint un peu plus de 60 millions d'habitants, compte près de quatre millions d'immigrés dont quelque 550 mille Marocains-

15/11/2011

Source : MAP

Fraîchement diplômée de l'école de management de Grenoble, Yasmine, Tunisienne de 24 ans, a été embauchée en mai dernier par un cabinet de conseil parisien.

Mais alors qu'elle attendait que son changement de statut, d'étudiante à employée, soit validé par la préfecture, une lettre de refus de permis de travail est arrivée fin septembre sur le bureau de son employeur.

Cette lettre évoquait "l'inadéquation" entre ses études et son poste. Depuis, Yasmine a reçu une obligation de quitter le territoire français sous trente jours.

"Dans deux ou trois semaines, je serai dans la clandestinité", dit-elle avec fatalité, dans l'attente du résultat de son recours auprès du ministère de l'Intérieur.

Comme elle, plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés des universités et grandes écoles françaises comme Sciences Po, Centrale ou encore HEC, font face depuis plusieurs mois à des difficultés inédites pour passer du statut d'étudiant à celui d'employé et obtenir une expérience professionnelle en France.

En cause, une circulaire du 31 mai dernier adressée aux préfets de région et de département par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et le ministre du travail, Xavier Bertrand.

Cette circulaire, qui a pour objet la "maÂŒtrise de l'immigration professionnelle", demande aux préfets d'instruire "avec rigueur" les demandes d'autorisation de travail des étudiants, et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut des étudiants étrangers hors Union européenne.

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en oeuvre les connaissances acquises", souligne-t-elle.

L'OPPOSITION A LA CIRCULAIRE S'ORGANISE

Fin septembre, une centaine d'étudiants français et étrangers ont formé un collectif pour protester contre cette circulaire. A ce jour, il recense près de 500 jeunes diplômés qui risquent d'être renvoyés dans leur pays malgré une offre d'emploi qui correspond à leur formation. Le collectif du 31 mai estime qu'entre 8.000 et 10.000 étudiants sont concernés par cette directive.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées dans le monde politique, syndical et de l'enseignement pour soutenir le collectif et demander le retrait de la circulaire du 31 mai.

La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d'université (CPU) et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont exprimé leur inquiétude au ministre de l'Intérieur. Mardi, la sénatrice socialiste de Paris et vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a même présenté une proposition de résolution sur le sujet. Cette proposition, jugée recevable par le gouvernement, devrait bientôt être inscrite à l'ordre du jour du Sénat.

Pour Bariza Khiari, l'application de la circulaire du 31 mai est en contradiction avec la loi du 24 juillet 2006, d'après laquelle la situation de l'emploi en France n'est pas opposable aux étudiants étrangers titulaires d'un diplôme équivalent master.

"Les termes du contrat qui a été proposé (aux étudiants étrangers) ne sont pas respectés, donc il y a une forme d'escroquerie intellectuelle", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que ce texte menaçait le rayonnement culturel, économique et scientifique de la France.

"Nous savons bien que dans les années à venir (ces étudiants seront) les meilleurs ambassadeurs de l'économie française (...) donc le gouvernement (...) se tire une balle dans le pied", a-t-elle dit. "Des ambassadeurs humiliés ne sont plus des ambassadeurs", a-t-elle ajouté.

UNE TRADITION D'ACCUEIL EN QUESTION

En 2010-2011, la France a accueilli plus de 280.000 étudiants étrangers (en comptant les étudiants européens), d'après CampusFrance. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% des doctorants. La France est ainsi le quatrième pays au monde d'accueil des étudiants internationaux, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.

Une attractivité que certains acteurs du monde de l'éducation craignent de voir entamée avec cette circulaire.

"On pense ce qu'on veut du classement de Shanghai, mais ce qu'on fait avec cette circulaire, c'est une atteinte directe au classement de nos universités, de nos grandes écoles", a dit à la presse Jean-Yves Leconte, sénateur socialiste représentant les Français de l'étranger.

De nombreux étudiants soulignent en effet l'importance d'acquérir une première expérience professionnelle à l'étranger avant de retourner dans leur pays natal.

Face à la colère grandissante des milieux éducatifs, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait déclaré dans un entretien au journal Le Monde début octobre que la circulaire serait "corrigée". Mais il avait par la suite défendu le texte à l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, le ministère propose aux universités et grandes écoles de revoir les dossiers des étudiants au cas par cas. Sur près de 500 dossiers d'étudiants étrangers, 75 ont été revus positivement, d'après le collectif. Un traitement "purement technique", qui ne satisfait pas les détracteurs du texte.

"Le problème est tellement grave qu'il faut aussi un traitement politique", estime Pierre Aliphat, délégué général de la Conférence des grandes écoles.

Le collectif du 31 mai devait déposer mercredi un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'annulation du texte. Les représentants des établissement d'enseignement supérieur devraient par ailleurs être reçus au ministère de l'Enseignement supérieur sous peu pour "faire le point" sur le sujet.

16/11/2011, Patrick Vignal

Source : Reuters  

L'Association Européenne pour la Défense des Droits de l'Homme , qui regroupe des ligues et associations de défense des droits de l'Homme des pays de l'Union E Européenne, vient de publier un document analysant la   réglementation de l’immigration de travail dans l’Union européenne…Suite

Le halal concerne plus de 5 millions de consommateurs. Restaurants chics et supermarchés spacieux accueillent maintenant les nouvelles générations de musulmans. Problème : il existe une soixantaine d’organismes de certification halal, et bien peu de contrôles de l’abattage rituel. La révolte gronde, et Paris Match a mené l’enquête au pays de la viande fraîche.

La décoration est sobre et feutrée. Murs aux teintes chaudes, mobilier blanc design et lumière tamisée. Une ambiance bobo branchée. Bienvenue chez Les Enfants terribles, l’un des premiers – et rares – restaurants ­parisiens estampillés « gastronomie halal ». Derrière le bar, les deux patrons : Kamel et Sofiane, frères et musulmans, préparent des cocktails... sans ­alcool. Forcément. « Il y a encore cinq ans, quand je sortais avec des amis, je mangeais toujours du poisson. Nous n’avions jamais accès à la bonne cuisine française traditionnelle, se souvient Kamel, 33 ans. Quelle frustration de ne pas pouvoir déguster une bonne viande ! Alors, avec mon frère, on a imaginé ouvrir un restaurant halal de qualité. »

Le duo s’organise, leur rêve devient réalité : en avril 2007, ils inaugurent l’établissement rue des Boulets, dans le XIe arrondissement, et proposent le fin du fin : traditionnel foie gras, chutney d’oignons aux fruits rouges, magret de canard rosé sur sa fine sauce aux pêches blanches, médaillon de veau à la moutarde violette et « champagne » halal, du jus de raisin pétillant. Succès immédiat. Quatre ans plus tard, la formule fonctionne toujours. Autour de nous, les tables sont pleines. Familles, jeunes banlieusards, « beurgeois » parisiens, une clientèle éclectique. « On affiche complet tous les soirs, on fait entre 40 et 70 couverts en semaine, et jusqu’à 110 le week-end. » Un deuxième restaurant ouvre en février 2010, avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement. Le halal séduit.

Fateh Kimouche, spécialiste et créateur du blog Al-Kanz : « “Halal” signifie en arabe ce qui est “licite”, ce qui est permis, autorisé. A l’inverse de “Haram” qui veut dire “illicite”. D’un point de vue alimentaire, le halal désigne les aliments qui peuvent être consommés par un fidèle. » Avec, en France, un marché de 5,5 milliards d’euros de chiffre ­d’affaires en 2010, dont 1 milliard d’euros pour la restauration, la ­distribution du halal est devenue un business lucratif. C’est deux fois la valeur du marché du bio (2,6 milliards d’euros). Quelque 5 millions de personnes sont concernées, dont 20 % en Ile-de-France.

D’après une étude Ifop réalisée en décembre 2009, 87 % des personnes interrogées achètent de la viande fraîche halal et 60 % mangent tout halal. Sachant qu’un Français musulman consomme deux fois plus de viande que les autres, et qu’un consommateur musulman dépense 30 % de son budget dans l’alimentaire, contre 14 % en moyenne pour le reste de la population, les économistes s’accordent à dire que son avenir est radieux. Résultat : il s’industrialise et s’occidentalise. Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis et conseiller auprès des grands groupes agroalimentaires, le confirme : « Avec une croissance de 10 % par an depuis dix ans, nous sommes sur des marchés additionnels à forte augmentation.

Depuis 2008, le halal sort du commerce traditionnel. Le marché français de la charcuterie étant saturé, les entreprises doivent trouver d’autres axes, le halal en est un. Pour remplir les portefeuilles, les grands groupes agroalimentaires ont tous développé des gammes de produits. » Leurs cibles ? Les deuxième et troisième générations d’immigrés musulmans. Le spécialiste explique : « Ils sont jeunes, actifs, habitent dans des grandes agglomérations urbaines, sont pressés et ont des revenus. Du coup, ils veulent acheter leurs aliments halal au même endroit que les autres. Surtout, ils veulent manger à la française. Dans les chariots, on retrouve des plats cuisinés, des sauces, des bonbons...»

Reste un bémol : le manque évident de transparence du circuit

Des organismes de certification sont responsables de l’appellation halal. C’est eux qui doivent vérifier dans les abattoirs le bon déroulement des abattages rituels. Or, personne n’est capable d’évaluer leur nombre. Alors qu’en Malaisie – un modèle du marché halal – il n’y en a qu’un, en France on en compte entre 40 et 60. Aucun cahier des charges précis n’existe pour établir cette certification qui n’est même pas obligatoire, chaque société de contrôle fonctionne avec ses propres règles… Les industriels se rabattent sur les moins chères et les moins regardantes. Logique, quand on sait que le surcoût de la fabrication halal s’élève à 20 %, un coup de tampon étant estimé entre 10 et 15 centimes.

Y aurait-il de la triche au royaume du sacré ? Fateh ­Kimouche dénonce un « halalgate » : « J’en parle depuis des années. Ce n’est pas un problème religieux, le halal, c’est un problème de contrôle, de certification. C’est une querelle de porte-monnaie, pas une querelle de chapelle. Les organismes de certification se sont liés aux industriels. Pour l’abattage casher, les contrôleurs sont là, ils verrouillent tout. Pour le halal, rien ! » Même son de cloche chez Antoine Bonnel, fondateur et créateur en 2004 du premier Salon halal pour professionnels : « Aujourd’hui, tout le monde peut apposer le mot “halal” sur un produit. Il faut une réglementation. Honnêtement, je n’y crois pas, c’est trop tard. » Selon Lahcène Belatoui, président de l’organisme de certification AVS (A votre service), « le marché du halal est ambigu car l’opacité règne du début à la fin de la chaîne et alimente une suspicion, bien souvent légitime. Hélas, ce ne sont pas les consommateurs qui dictent les règles, mais les industriels qui ordonnent un marché quasiment à leur merci ».

Les consommateurs n’ont plus confiance, ils sont perdus

Selon une étude récente, plus de la moitié d’entre eux assurent être mal informés et 63 % souhaitent une charte, un label unique. Abbas Bendali, du cabinet Solis, n’est pas étonné : « Avant, le consommateur ne se posait pas de questions, il achetait sa viande chez le boucher du coin, c’était une personne de confiance. Tout est différent avec la grande distribu­tion. » Les membres d’Asidcom, une des rares associations de consommateurs musulmans, sont d’accord. Hadj Abdelaziz Di Spigno, son ancien président, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes pour l’application de la réglementation européenne, pour l’application des droits civils. Les musulmans ne sont pas des sous-citoyens. Nous devons acheter en connaissance de cause. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La viande vendue halal ne l’est pas, on retrouve du porc dans les plats halal… On en a marre de se faire escroquer ! » Sur vingt-cinq sociétés évaluées par l’association, plus du tiers ne fournit aucune information aux consommateurs sur ses procédés de certification. Mieux : sur trois animaux abattus rituellement, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des clients toutes religions confondues. Par exemple, tandis que les musulmans consomment les abats et les pièces à bouillir (pour des raisons culturelles et financières), les filets et les entrecôtes halal repartent dans la filière normale, destinés aux non-musulmans.

40 à 80 % de la viande Halal finit dans le circuit classique…

Officiellement, en 2008, la Direction générale de l’alimentation estimait que 12 % des bovins et 49 % des ovins étaient tués rituellement. Or les pratiquants musulmans et juifs ne représentaient que 7 % de la population française. Lahcène Belatoui : « L’inverse est vrai aussi, les musulmans consomment à leur insu de la viande non halal. Or le halal a une dimension spirituelle et religieuse capitale. Sacrifier cet aspect sur l’autel du bénéfice est une marque de mépris à notre encontre. Les musulmans sont beaucoup trop silencieux sur les méthodes d’abattage industriel qui méprisent les ­souffrances des bêtes. » Sans étourdissement préalable, les ­animaux souffrent.

Les associations de défense des animaux s’en mêlent

Au Royaume-Uni, en ­Allemagne, en Suède et en Suisse, l’« assommage » est ­toléré, voire obligatoire. En France, on est laxiste. Charles, responsable d’un abattoir : « Je connais beaucoup d’agriculteurs qui ont le cœur brisé à l’idée de voir leurs bêtes égorgées et saignées. C’est un sujet très polémique, ils enragent de voir leur bétail ainsi traité ! » Marie Rivenez, directrice générale de l’entreprise GRG (commerce de gros de viande), avoue : « Une bête non étourdie est plus stressée, elle produit du cortisol, la viande est moins bonne. »

En écho, l’écologiste Frédéric Freund, directeur de l’Oaba (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs) et ­végétarien, ne décolère pas : « Les bêtes égorgées non ­assommées mettent jusqu’à quatorze minutes pour perdre conscience. Elles sont suspendues et dépecées vivantes dans 75 % des cas… Un abattage rituel sur deux est mal fait avec des instruments mal aiguisés, trop petits. On dénonce cette situation depuis très longtemps, les animaux souffrent terriblement, les rites ne sont même pas respectés, et aucune mesure n’est prise ! Ce n’est plus tolérable ni pour les animaux ni pour les musulmans. On ne respecte personne. Et le ministère de l’Agriculture ne fait pas son boulot, à savoir : contrôler ! » Un inspecteur vétérinaire directement concerné confirme : « On manque de moyens humains. Et le gouvernement n’a pas le courage de s’engager dans ce débat sensible. Encore moins maintenant, à quelques mois de la campagne présidentielle. Ils ont peur de perdre des voix… »

15/11/2011, Emilie Blachere

Source : Paris Match

Hier midi, devant le tribunal administratif. Une poignée de syndicalistes CGT bravent le froid depuis déjà trois heures, avec banderole, tracts et drapeaux. « Et on n'a même pas de brasero ! », plaisante Patrick Brochier. Qu'importe, le soutien à leur camarade Abdelkarim vaut bien quelques engelures. Ce travailleur sans-papiers tunisien a en effet déposé un recours au tribunal administratif, après s'être vu refuser la délivrance d'un titre de séjour.

Un dossier pourtant complet

« Abdelkarim est présent depuis plus de 12 ans en France et travaille comme plaquiste dans le BTP, explique Mariano Bona (CGT). Nous avions constitué un dossier de régularisation avec toutes les preuves et le soutien de son employeur mais il a été rejeté en septembre par la préfecture et la Direccte [inspection du travail], sans aucun motif valable. Le précédent Air Liquide les a sans doute énervés. » Un refus incompréhensible pour Chiaka Fané, du syndicat CGT des travailleurs sans-papiers : « Le dossier se référait à la liste des pièces fixée par la préfecture et des inspecteurs du travail avaient donné un avis favorable. L'Etat respecte de moins en moins les critères depuis quelques mois. Espérons que le tribunal annule cette décision. » Contactées, la Direccte et la préfecture n'ont pu être jointes.

16/11/2011, Manuel Pavard

Source : 20 minutes.fr

Le texte du Haut conseil à l'intégration présenté à Claude Guéant explicite le droit et les coutumes françaises et impose des obligations à ceux qui veulent devenir Français.

 «Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants», explique la Charte des droits et des devoirs du citoyen français que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, lors de l'entretien d'assimilation qui finalise leur demande.

Le texte, voulu par la loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration a été rédigé par le Haut conseil à l'intégration qui le présente mardi après-midi à Claude Guéant. Il reprend et explicite le droit et les coutumes françaises. Si la charte est avant tout symbolique, elle souligne certaines obligations: «Tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la nation». Ou encore: «En devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français». Une formule pour clore les débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la double nationalité, certains députés UMP ayant envisagé de l'interdire. En droit, cela serait pratiquement impossible, puisque des pays comme le Maroc ne permettent pas de renoncer à sa nationalité. Un Marocain et ses descendants restent toujours marocains aux yeux du Royaume. Ce «serait vouloir légiférer sur des droits étrangers», reconnaît-on au cabinet du ministre de l'Intérieur, où l'on préfère «s'assurer que les personnes qui obtiennent la nationalité française sont bien assimilées».

Pour cela, le niveau de français exigé a été augmenté par un décret paru en novembre et applicable en janvier. Les candidats devront maintenant, comme dans le reste de l'Europe, avoir le niveau «fin de scolarité obligatoire». Certains immigrés installés de longue date en France, sont analphabètes. Et pourraient peiner. Mais officiellement, il ne s'agit pas de restreindre l'accès à la nationalité. «Quand on est Français, on parle français» a tranché Claude Guéant.

L'an passé près de 95.000 personnes ont été naturalisées. La plupart sont en France depuis quinze ans. Et demandent la naturalisation, souvent lorsque leurs enfants deviennent français. «Mon pays, c'est celui où vit ma famille. Où vivront mes enfants et petits-enfants. C'est la France», selon la formule de Fatima, 50 ans, naturalisée en août dernier, après 25 ans de résidence.

Un niveau de connaissance de base en histoire

À l'avenir, ces candidats devront aussi justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Le ministère a réuni des historiens pour établir «le niveau, type collège». Le contrôle se fera probablement par un questionnaire… Le décret est en cours de validation. Et sera appliqué également en janvier.

La charte, elle, ne fixe pas de conditions supplémentaires pour acquérir la nationalité, mais rappelle qu'il s'agit d'une adhésion: «C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir. En retour, la France vous reconnaît comme un citoyen de la République». Le texte qui détaille aussi les droits sociaux (congés payés, droit à la sécurité matérielle) doit encore être validé par le conseil d'État avant d'être adopté par décret. Si d'aventure, lors de son entretien, un candidat contestait les valeurs de laïcité, d'égalité homme-femme explicitées dans la Charte… il pourrait être recalé.

15/11/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

Une affiche de campagne du FN opposant la France de la "pauvreté et de l'insécurité" à celle de la quiétude" a été largement détournée sur Internet.

"Son message est clair et net", scande un jeune frontiste lors de la présentation de l’affiche de campagne de Marine Le Pen, jeudi 10 novembre, devant une poignée de militants à la permanence de la fédération du Front national de Paris. L'affiche, scindée en deux, représente sur sa gauche, "la pauvreté", "l'insécurité", "les SDF, les logements mal famés, les HLM", et sur sa droite, "une synthèse entre la tradition et la modernité", décrypte-t-il dans une vidéo mise en ligne sur le site de la branche "jeunesse" du parti d'extrême-droite.

"Choisis ta France"

Il y aurait donc "le choix entre deux France", selon le jeune militant : "Celle qui va arriver", véritable vision apocalyptique d'un pays qui tomberait dans "l'anarchie" si le Front national ne passe pas, et "la France que nous aimons", une "France des terroirs, des campagnes, où il fait bon vivre", véritable image d'Epinal digne du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Une alternative que les jeunes militants du FN vont défendre au cours de la campagne intitulée "Choisis ta France", menée au profit de leur présidente.

Marine persiste et signe

Interrogée sur le côté caricatural de l'affiche, lors de l’émission politique "le 12/13" sur France 3, dimanche 13 novembre, la candidate FN à l’élection présidentielle Marine Le Pen persiste et signe. "C'est la France actuelle, celle de la pauvreté, de l'insécurité, de la paupérisation, de l'explosion du chômage, de la disparition du système de protection sociale", face à celle que l"'on veut faire". Puis, l'eurodéputée insère l'immigration comme l'épicentre des maux de la société française en livrant une analyse aux corrélations toujours aussi biaisées : "La courbe de l'insécurité suit la courbe de l'immigration qui suit, elle même, la courbe de la fraude".

"Choisis ta race"

Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à tomber pour dénoncer la campagne du parti d'extrême droite. Le collectif "Humour de droite" a ainsi proposé un décryptage loquace de l'affiche, alors que de multiples compositions étaient réalisées pour caricaturer la création du FN.

D'autres internautes ont proposé des rapprochements avec une affiche de propagande nazie ou encore avec une campagne vichyste, toutes deux construites également en dyptique accentuant la séparation de deux mondes qui s'affrontent. Le slogan a été aussi détourné en changeant le "Choisis ta France" par un "Choisis ta race" pour souligner les discours xénophobes sous-jacents de cette campagne d'affichage.

"On atteint le point Godwin" (comparaison au nazisme coupant court à tout débat sur internet, ndlr), estime l’un des deux créateurs de l’affiche et militant du FNJ Paul-Alexandre Martin. Interrogé par le Nouvel Observateur, le coordinateur de la campagne "les jeunes avec Marine" se défend de "toute référence à une autre époque" et justifie son choix sans y voir quelconque caricature.

14/11/2011, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

La "Charte des droits et des devoirs du citoyen français", document que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, impose notamment un niveau de français correct et stipule que l'on ne peut se "réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français".

Le texte, que Le Figaro dévoile mardi 15 novembre, doit être présenté dans le même jour au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, par le Haut Conseil à l'intégration. Prévu par la loi de juin 2011 sur l'immigration et l'intégration, il explicite les "principes, valeurs et symboles de la République française".

"UNE DÉCISION QUI VOUS ENGAGE ET ENGAGE VOS DESCENDANTS"

"Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants", est-il écrit en préambule. "C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir", ajoute le texte.

La charte dispose notamment que "tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation". "Chacun a le devoir de contribuer, selon ses capacités financières, aux dépenses de la nation par le versement d'impôts directs, indirects ou de cotisations sociales", est-il précisé.

UN NIVEAU DE FRANÇAIS DE "FIN DE SCOLARITÉ OBLIGATOIRE"

"Une personne qui a acquis la qualité de Français peut être déchue de la nationalité française si elle s'est soustraite à ses obligations de défense, ou si elle s'est livrée à des actes contraires aux intérêts fondamentaux de la France, sans préjudice des dispositions du code pénal", indique le document.

Le niveau de français requis est désormais équivalent au niveau "fin de scolarité obligatoire" et les candidats devront justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Un questionnaire sera vraisemblablement établi à cet effet. Deux décrets publiés dans le Journal officiel le 12 octobre énonçaient que "tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt".

La charte doit être validée par la Conseil d'Etat avant d'être adoptée par décret.

15/11/2011

Source : Le Monde/Reuters

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'Université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, jusqu'au 20 décembre, expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise. Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre «le Maroc en blanc et noir».ll s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot. Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique à travers le Maroc de la fin du XIXe et du début du XXe siècles.

La dernière exposition aura pour thème « l'émigration marocaine : au-delà des clichés» et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

15/11/2011

Source : Le Matin

A quelques jours des législatives du 25 novembre, les MRE pourront-ils renverser la vapeur pour qu'enfin des bureaux de vote soient installés dans les pays d'accueil? En tout cas, nos ressortissants à l'étranger étaient nombreux ce 13 novembre à braver le froid parisien sur le parvis des Droits de l'homme, place du Trocadéro. Objectif: manifester en masse et se faire entendre afin que …Suite

Après l’interdiction des minarets dans toute la Suisse, la dernière campagne électorale ouvertement xénophobe et anti-immigration de l’Union Démocratique du Centre (UDC), et la multitude des actes islamophobes, cette fois-ci c'est de cadavre de cochon et de têtes de cochon qu'il s'agit, enterrés sur un terrain dédié à la construction d’une mosquée, le tout arrosé de 120 litres de sang de cochon. Si l’acte n’est pas réellement une profanation aux yeux de l’islam, il n’en reste pas moins que cet acte hautement provocateur reste le symbole de l’expansion de l’islamophobie en Suisse, phénomène qui touche l'Europe de manière générale.

Des têtes de cochons enterrés dans un terrain destiné à la construction d’une mosquée. La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie. Vendredi dernier, la police de Granges, ville Suisse du canton de Soleure, ainsi que certains médias ont reçu une lettre anonyme expliquant que des inconnus ont enterré un cadavre de cochon ainsi que quatre têtes de cochon sur un terrain de la ville de Granges qui est dédié à la construction d’une mosquée. Ces « inconnus » ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également déversé 120 litres de sang de cochon sur ce même sol afin de protester contre « l’islamisation rampante » en Suisse.

Des têtes de cochons

Ces « inconnus » assurent, dans leur lettre, qu’ils vont « maintenant pouvoir constater si les promoteurs de la mosquée sont aussi croyants qu'ils le prétendent. On ne pourra plus les prendre au sérieux s'ils acceptent de faire construire la mosquée sur un sol profané », faisant ainsi une mauvaise interprétation des textes qui interdisent aux musulmans la consommation de la viande du porc, et non la construction de lieux de cultes par-dessus des terres arrosées de sang de cochon. « Nous avons juste à attendre la prochaine pluie ou chute de neige pour qu’elle nettoie le sol […] », explique Abdel Azziz Qaasim Illi, porte parole pour le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS). « Depuis l’interdiction des minarets, il y a eu une augmentation d’actes islamophobes, donc ce n’est pas vraiment surprenant », regrette-t-il. Ce même terrain avait été l’objet d’un procès il y a quelques années. Le propriétaire, militant d’extrême droite, l’ayant vendu à la communauté musulmane assurait ne pas avoir été prévenu que le terrain serait destiné à la construction d’une mosquée, mais il a perdu le procès.

Extension du domaine de l’islamophobie

Dans un communiqué, le CCIS condamne sans retour. « Avec cet acte, une limite a été franchie et l'islamophobie en Suisse atteint un nouveau niveau ».

En effet, depuis l’interdiction des minarets en 2009, via referendum (57% de la population était pour l’interdiction des minarets), la suisse a pris un tournant islamophobe marqué par des actes séparés mais ayant la même cible. L’islam est d’ailleurs, statistiquement parlant, la 2ème religion du pays, après le christianisme. Selon les chiffres du gouvernement Suisse, le pays compte près de 400 000 musulmans, dont 50 000 pratiquants sur une population de 7,5 millions d'habitants, et ce malgré le net recul de l’Union démocratique du centre (UDC) lors des dernières élections fédérales. Ce parti de droite radicale s’est démarqué par une campagne hostile aux étrangers avec des affiches appelant à « jeter dehors » le mouton noir, coupable selon lui d’instaurer l’insécurité dans le pays, et d’autres promettant de renvoyer les arabes dans leur pays sur un tapis volant. L’UDC reste tout de même le premier parti du pays, suivi de du PSS, le parti social-démocrate.

L’islamophobie a pris alors comme un feu de forêt et n'est pas spécifique à la Suisse. D'autres pays d'Europe comme la France par exemple, connaissent une montée exponentielle de l'islamophobie ces dernières années. La police soleuroise a ouvert une enquête pour trouver les coupables de la « profanation » du terrain dédié à la construction de la mosquée de Granges, mais déclare cependant qu’il n y’a pas de lien manifeste entre le procès intenté par l’ancien propriétaire et l’acte islamophobe.

La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie et leur " ignorance", car il n'est pas interdit ni de toucher le porc ni de l'élever il faut juste se laver comme pour n'importe quel autre acte, le vin oui il ne faut ni le toucher ni le transporter ni le vendre ni l'acheter,si le porc a été interdit c'est pour des raisons d’hygiène,q' ils se renseigner sur l'islam qui est une religion tolérante et universelle. et ce n'est pas des cadavres qui empêcherons la construction de cette mosquée.incha allah.

14/11/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daignera accorder vis-à-vis des immigrés. Dans son programme, François Hollande se cantonne à des banalités, indiquant que le codéveloppement permettra de résoudre notre «problème migratoire».

Cette idée de l'immigration comme une charge, un problème, est peut-être payante électoralement; mais elle est économiquement très coûteuse. Comme le rappellent les économistes Ian Goldin et Geoffrey Cameron dans un récent ouvrage synthétisant les connaissances les plus récentes sur l'immigration (Exceptional People: How Migration Shaped Our World and Will Define Our Future, mai 2011, Princeton University Press, 352 pp.), il existe un large consensus parmi les spécialistes sur l'impact positif des flux migratoires sur la croissance économique, les salaires et l'emploi dans les pays qui reçoivent des immigrants. Restreindre l'immigration anémie la croissance et nuit à l'emploi.

Les craintes vis-à-vis de l'impact des migrants sont fondées sur l'idée que ceux-ci risquent de se substituer aux travailleurs nationaux, tout particulièrement les peu qualifiés, exerçant une pression à la baisse sur leurs salaires. Mais l'expérience montre que, en réalité, les immigrants sont beaucoup plus complémentaires que substituts aux salariés nationaux, exerçant pour l'essentiel des métiers dans des secteurs en pénurie d'emploi. Les immigrants peu qualifiés travaillent dans des secteurs qui n'attirent pas les salariés nationaux, et les plus qualifiés dans des secteurs dynamiques dans lesquels la formation ne suit pas l'offre d'emplois.

Un effet positif sur les salaires

De la même façon qu'un chirurgien aura du mal à travailler dans un pays qui connaît une pénurie d'anesthésistes, ces complémentarités entre nationaux et migrants font que les arrivées d'immigrants ont un effet positif sur les salaires et l'emploi des nationaux. Giovanni Peri a ainsi calculé qu'une hausse de 1% des flux migratoires entraîne une augmentation comprise entre 0,6 et 0,9% des salaires réels à long terme. Et ce sans prendre en compte le fait que la diversité apportée par les immigrants contribue à la création d'idées et à la croissance économique (forte proportion d'immigrants naturalisés parmi les prix Nobel américains; Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été fondées par des immigrants).

Les migrants sont aussi contributeurs nets des systèmes sociaux, en moyenne à hauteur de 1% du budget total dans les pays européens. L'Organisation mondiale du travail estime par exemple que, en Allemagne, un immigrant arrivant à l'âge de 30 ans apportera une contribution nette (recettes moins dépenses) de 150000 euros aux budgets publics en moyenne sur l'ensemble de sa vie.

Nicolas Sarkozy souhaitait, en début de mandat, aller chercher les points de croissance manquants «avec les dents». Les dents en question, en servant à dissuader les immigrants, ont eu l'exact effet inverse.

14/11/2011, ALEXANDRE DELAIGUE

Source : Libération

Depuis l'été, les étrangers qui doivent renouveler leur titre de séjour à la préfecture de Caen sont obligés d'arriver la veille ou dans la nuit s'ils veulent pouvoir être reçus par l'administration, selon des témoignages concordants.

Lundi matin à 06H30, une quarantaine de personnes faisaient la queue en attendant l'ouverture du service "accueil des étrangers", a constaté un photographe de l'AFP. Les premiers ont expliqué être arrivés à 23H00 la veille, et avoir dormi dans leur voiture.

"Allez-y dépêchez vous", a lancé à 08H45, à l'ouverture du service, la fonctionnaire qui distribuait des tickets à l'entrée du bâtiment. "La liste ne sert à rien", a-t-elle répondu à un homme qui évoquait le classement organisé par tous ceux qui attendaient.

"Je suis arrivé à 05H30, pour le titre de séjour de ma femme, algérienne. Je n'ai pas pu entrer. Il n'y a que le lundi que je ne travaille pas", a enragé peu après Riad, un Français de 34 ans.

Parmi ceux qui ont été reçus, Pierre 59 ans et Brigitte 55 ans, Congolais, ont raconté avoir marché une heure de chez eux, en l'absence de bus la nuit, pour être devant la préfecture à 03H30 pour un renouvellement de titre de séjour. C'était la quatrième fois qu'ils venaient en quelques mois, ont-ils dit.

Selon Bénédicte Aïchoun, une déléguée syndicale FO de la préfecture, l'engorgement est constaté depuis août et il est dû à la fois à un afflux de demandes, à des effectifs insuffisants des services de l'Etat et à une "complexité accrue de la législation" sur les titres de séjours.

"Comme les demandes ne sont pas traitées dans les temps, les gens doivent revenir plus souvent", a-t-elle expliqué. De fait, associations et usagers regrettent d'avoir à se déplacer pour de simples demandes d'informations.

Contactée par téléphone, la préfecture a répondu par écrit que "le service n’est pas en capacité de recevoir tous les usagers qui se pressent devant les portes chaque matin, qui ont significativement augmenté depuis le début du mois de septembre".

L'Etat "travaille activement à l’amélioration de cette situation", a-t-on indiqué de même source.

"C'est intolérable. Ce ne sont pas des clandestins, ce sont pour la plupart des gens qui viennent renouveler leur titre de séjour. Des femmes font la queue la nuit dehors avec leur bébé", a critiqué Geneviève Mabboux, présidente de l'Asti 14 (association solidarité travailleurs immigrés), présente devant la préfecture.

14/11/2011

Source : Libération/ AFP

La Haute assemblée vient de saisir le Premier ministre d'une proposition de résolution visant à faire retirer la circulaire du 31 mai qui restreint l'accès des étudiants diplômés au marché du travail hexagonal.

La grogne des étudiants étrangers contre la circulaire du 31 mai signée du ministre de l'Intérieur Claude Guéant et qui restreint l'accès au travail des diplômés "immigrés" se poursuit. Une nouvelle manifestation, rassemblant 2000 personnes s'est, ainsi, tenue ce samedi à Paris à l'appel de syndicats étudiants et du Collectif du 31 mai qui regroupe plusieurs centaines de diplômés étrangers qui n'ont pu obtenir un statut de salarié afin de travailler en France. Ce mouvement pourrait se trouver renforcé par l'entrée du Sénat dans le débat. Dimanche après-midi, François Fillon a, en effet, été saisi d'une proposition de résolution issue du Palais du Luxembourg. Ce texte dont l'initiative revient à Bariza Khiari, Sénatrice de Paris et vice-présidente de la Haute assemblée, recommande la suppression de la circulaire Guéant. Et c'est donc, désormais, au Premier ministre de décider s'il saisit le parlement de cette résolution, ou non.

La circulaire du 31 mai avait pour objectif, selon Claude Guéant, de "donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi aujourd'hui présents (sur le territoire), qu'ils soient de nationalité française ou étrangère et résidant régulièrement en France". "Il vous appartient donc de veiller à ce que les demandes d'autorisation de travail soient instruites avec rigueur" avait enjoint le locataire de la place Beauvau aux préfets. Mais ce n'est qu'à la rentrée, quand les étudiants étrangers diplômés se sont présentés dans les préfectures, que les premiers problèmes se sont posés. Certains d'entre-eux, bénéficiaires d'une promesse d'embauche après avoir passé leur diplôme de fin d'étude, se sont même retrouvés dans l'incapacité de signer leur contrat de travail. C'est par exemple le cas d'Othman, 26 ans, l'un des créateur du collectif du 31 mai. Issu d'une école de commerce, il vient de terminer une année de stage à mi-temps dans la banque qui, finalement, a décidé de l'embaucher. Une promesse d'emploi effective après une rude sélection parmi d'autres candidats. Mais quand il s'est présenté à la préfecture de Paris pour tenter d'obtenir son sésame pour l'emploi, Othman s'est vu opposer une fin de non-recevoir, les services préfectoraux invoquant des raisons administratives. Du coup son poste reste, pour l'heure, vacant.

"360 dossiers en cours d'examen"

Particulièrement actifs sur les réseaux sociaux les membres du collectif du 31 mai n'ont pas tardé à recueillir des dizaines de témoignages comparables. Mais ils ont, surtout, reçu le soutien de la Conférence des grandes écoles dont le Président, Pierre Tapie, patron de l'Essec a adressé un courrier à Claude Guéant afin d'exprimer ses inquiétudes ou, encore, de la Conférence des Présidents d'Université qui a jugé les conséquences de l'application de ce texte "très graves".

Du côte du ministère de l'Intérieur on s'emploie, désormais, à calmer le jeu. Les services de Claude Guéant font ainsi remarquer que 5700 autorisations de travail avec changement de statut ont été accordées pour les 9 premiers mois de 2011 contre 3700 pour la période équivalente en 2010. "360 dossiers sont en cours d'examen et plus de la moitié ont donné lieu à une décision positive" remarque un conseiller du ministre qui assure que les difficultés rencontrées sont, pour l'essentiel, liées à des lourdeurs administratives désormais dissipées.

14/11/2011, Laurent Chabrun

Source : L’Express.fr

À quelques mois de l’élection présidentielle en France, ce « beau livre » qu’est La France noire, trois siècles de présences tombe à pic. Depuis que la question de l’immigration est devenue un enjeu politique et démagogique, beaucoup de Noirs de France estiment qu’ils seraient mieux traités dans les pays anglophones – la situation de leurs « frères » vivant dans cet espace leur paraissant plus supportable… Pourtant, avant la Révolution française et, dans une certaine mesure, pendant la période coloniale, il valait mieux être un Noir en France qu’ailleurs. On le vit avec l’arrivée massive des intellectuels noirs américains à Paris, victimes dans leur pays de la ségrégation raciale. « Ce n’est que depuis les années 1980 que ce sentiment, cet attrait pour la France décline, et qu’un Noir se dit plus libre, plus accepté et plus reconnu en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou à Johannesburg, alors que la citoyenneté est désormais un droit pleinement acquis en France. »

Ce livre matérialise l'apport irréfutable des "présences noires".

Les présences de Noirs en France remontent à trois siècles. Trois siècles pendant lesquels les populations d’Afrique, de la Caraïbe, de l’océan Indien et des États-Unis ont contribué à bâtir et à préserver la nation française. Le Noir a bien entendu changé de « statut » selon les époques : il est passé du stade d’affranchi à celui de sujet colonial ; de celui d’indigène à celui de « tirailleur sénégalais ». Il est ensuite devenu le « Nègre », puis tout simplement le Noir, avant d’être perçu comme un immigré et, dans les années 1990, comme un « Black ». Depuis les années 2000, les débats portent sur la citoyenneté des « Noirfrançais », ces minorités visibles qui ne souhaitent plus être reléguées à l’arrière-cour de la République, comme dans Moi aussi, le poème de Langston Hughes où « le frère à la peau sombre » qui mangeait jusque-là à la cuisine se révolte et hurle qu’il est lui aussi l’Amérique et que lorsque viendra du monde, il se mettra à table. La France ne peut plus fermer les yeux face à ces « sans-voix » qui sont présents sur tout le territoire…

Parions que La France noire deviendra vite un ouvrage de référence. La clarté de son propos lui garantit une audience très large. Plusieurs penseurs et chercheurs de renom (Achille Mbembe, Pap Ndiaye, Dominic Thomas, Elikia M’Bokolo, Françoise Vergès, François Durpaire…) y ont apporté le fruit de leur expérience. Le résultat est frappant, avec plus de 750 documents, photos, coupures de presse et iconographies qui matérialisent les apports irréfutables de ces « présences noires » qu’on ne trouvera pas forcément dans les manuels qui racontent l’histoire officielle de la France…

11/11/2011, Alain Mabanckou

Source : Jeune Afrique

Faut- il exiger des enfants nés en France de ·parents étranger qu' ils manifestent leur volonté de devenir français à 18 ans? C'est le souhait de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, qui a fait adopter cette recommandation jeudi lors d'un atelier organisé à l'Assemblée sur « la nation dans la mondialisation »…Suite

La Fondation ONA organise une rencontre littéraire avec Abdellah Baïda, autour de son livre Au Fil des livres. Chroniques de littérature marocaine de langue française, (Ed. La Croisée des Chemins & Seguier, 2011…Suite

L’Immigration  marocaine à Bourg-en-Bresse, dans l'est de la France, est intimement liée aux milliers de tirailleur qui ont décidé de s'y installer à la fin de leur service militaire. A partir des années 1960, beaucoup sont passés du statut de soldat à celui de travailleur. A la recherche d'une vie meilleure. «C'est ainsi qu'au' moment où la France renonçait à son empire colonial et qu'étaient dissous les régiments de tirailleurs marocains, a commencé l’histoire singulière de la plus importante communauté étrangère de Bowg-en-Bresse»…Suite

La question de l’immigration en Espagne a toujours été un sujet de débat à multiple connotations dans les campagnes électorales. Cependant, deux attitudes diamétralement opposées se dégagent dans la lecture des programmes des grands partis pour les élections du 20 novembre. D’un côté, une approche conservatrice, défendue par le Parti populaire et les partis régionalistes, qui prône la main dure à l’égard de l’immigration, un strict contrôle sur les flux migratoires et de sévères conditions pour l’acquisition de la nationalité. De l’autre, une attitude, adoptée par les socialistes et la coalition de la Gauche Unie, s’inspire de la doctrine des droits de l’homme comme source de référence pour faire prévaloir l’égalité des opportunités entre autochtones et immigrés et la souplesse des conditions d’accès à la nationalité espagnole. Dans les deux positions, la défense des intérêts de l’Etat espagnol et la préservation des avantages des nationaux demeurent deux variables primordiales dans les programmes électoraux. Toutefois, à cause de l’acuité de la crise économique, l’immigration est à peine signalée aux meetings et discours des leaders politiques. Elle est mentionnée dans les pages intérieures de ces programmes du fait que les étrangers ne sont pas une cible électorale pour n’avoir pas le droit de voter aux élections générales. Dans le dernier sondage d’opinion du Centre des Recherches Sociologiques (CIS - officiel), la question migratoire se situe au quatrième rang dans la liste des préoccupations des espagnols, bien loin de l’emploi et du chômage. Il est cependant notoire de relever la nette amélioration de l’attitude à l’égard des immigrés de la part des politiques qui abandonnent les discours discriminatoires appelant, comme par le passé, à la fermeture des frontières ou l’expulsion pure et simple des sans-papiers. Dans un pays qui compte 5.730.667 étrangers (12,2% de la population globale) dont 822.000 marocains en situation légale, quelle place est-elle accordée dans les programmes électoraux au futur des immigrés, et, que promettent les grands partis politiques pour garantir leur droit à la pleine citoyenneté? Dans son programme,le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE - au pouvoir), insiste sur l’intégration comme élément essentiel dans la politique de protection des collectifs exposés à la précarité, la vulnérabilité, la discrimination, l’inégalité ou aux comportements racistes. Il propose le développement d’une éducation basée sur la tolérance et l’ouverture sur la diversité culturelle. Les socialistes, rappelle-t-on, avaient autorisé la régularisation en 2005 des sans-papiers et introduit dans la loi sur les étrangers des critères sur l’enracinement social ou professionnel de tous les immigrés. Ils défendent dans leur programme l’homologation des diplômes et titres universitaires des étrangers ainsi que la reconnaissance des compétences des immigrés acquises dans leur pays à l’heure de leur sélection pour un emploi. De même, ils sont favorables à l’amélioration de l’éducation sanitaire et la sensibilisation des femmes immigrées à certaines questions telle la planification familiale. Le PSOE a introduit également une nouvelle proposition appelant à la promotion d’un urbanisme inclusif qui encourage le multiculturalisme, la création d’espaces de convivialité, l’élimination des ghettos ethniques et l’accès sans ségrégation aux biens culturels. Les socialistes se déclarent favorables à la gestion des flux migratoires par le biais d’accords entre pays d’origine et d’accueil des immigrés, dont la concertation sur le retour volontaire et le transfert des immigrés vers de nouvelles destinées.

Le Parti Populaire (PP), réputé pour ses rigides tendances en matière migratoire, promet l’application d’une nouvelle norme durcissant les conditions relatives à l’acquisition de la nationalité espagnole, l’accès au marché du travail. Il prône l’immigration sélective, le contrôle des frontières et l’intégration à travers l’éducation. Il compte par ailleurs introduire une mesure qui impose aux immigrés de passer par une série d’examens exigeant la connaissance parfaite de la culture et des usages espagnols en cas de sollicitude de la nationalité. Le PP prétend également réduire la durée de résidence des immigrés en introduisant, dans son programme, le modèle d’une « immigration circulaire » basée sur des contrats saisonniers, comme c’est le cas des femmes marocaines qui sont engagées pour exercer dans la cueillette des fraises dans la province de Cadix et regagnent le royaume à la fin de leur contrat.

Pour la Gauche Unie-Verts (IU-V), il est indispensable pour l’Espagne de ratifier les conventions internationales sur les droits humains et la lutte contre le racisme et la xénophobie. Dans son programme, la coalition de gauche appelle à l’élimination des mesures ou instruments qui limitent le droit à émigrer, l’internationalisation du contrôle des frontières et des accords sur la dévolution d’immigrés aux pays où les droits humains ne sont pas respectés. C’est l’unique organisation politique qui revendique la fin des rafles racistes dans la persécution des immigrés en situation irrégulière. De même, l’IU-V propose la dérogation de l’actuelle loi sur les étrangers pour lui attribuer une touche progressiste dans l’interprétation des droits, libertés et obligations des immigrés. Elle s’oppose aux normes d’expulsion pour résidence irrégulière et réclame la fermeture des Centres d’Internement des étrangers mais revendique en même temps des facilités d’accès par les immigrés à des papiers en règle. De même, elle invite à reconnaître le droit de suffrage aux immigrés extra-communautaires en situation légale à l’issue d’une résidence de deux ans, en écartant le principe de réciprocité. Elle exige enfin la souplesse des procédures administratives en matière migratoire, l’inscription au recensement municipal et l’homologation des diplômes des étrangers.

L’Espagne, dont plus de 12% de sa population sont nés à l’extérieur, est actuellement démunie d’un modèle migratoire propre comme c’est le cas de la France, du Royaume Unie, du Danemark ou des Etats unis. A cause de la crise économique, les fonds destinés aux programmes d’intégration sociale ont été drastiquement diminués alors que plus d’un million et demi d’immigrés et 3,5 millions d’autochtones sont en chômage. Comme la question de l’emploi et de la gestion des services sociaux sont compétence des gouvernements régionaux et des municipalités, qui sont dans leur majorité dirigés par les conservateurs du PP, il est fort probable que la question migratoire soit traitée dans une approche plus restrictive en termes de droits et avantages. En cette matière, le PP compte appliquer sa doctrine basée sur une immigration ordonnée et sélective.

12/11/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

La 2ème édition du salon SMAP Expo de Marseille, une manifestation culturelle, commerciale et festive dédiée principalement à la communauté marocaine établie dans les régions du Midi (sud) de la France, a ouvert ses portes vendredi, avec une affluence de visiteurs toujours importante.

La cérémonie d'inauguration a été présidée par le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufik Hejira, en présence du Consul général du Maroc à Marseille, Mustapha Bassou, et de plusieurs personnalités françaises, dont Jacques Rocca Serra, Sénateur des Bouches du Rhône, Conseiller régional et adjoint au maire de Marseille.

Le président du SMAP Group, Samir Chammah, a fait état d'"un très bon démarrage" de l'étape de Marseille, la quatrième d'une tournée européenne (SMAP Roadshow 2011) de ce salon après Bruxelles, Milan et Paris.

"Entre 8.000 et 10.000 personnes ont investi les stands du Salon rien que pendant la première journée", s'est-il félicité dans une déclaration à la MAP.

Interrogé sur l'impact de la conjoncture économique en Europe sur cette édition, M. Chammah a souligné que "malgré tout ce qu'on peut dire, les Marocains sont toujours attachés à leur patrie et veulent y investir pour l'acquisition d'un logement".

Il a également relevé que "ce qui a marché le plus c'est le logement économique et intermédiaire", deux produits qui n'ont pas été affectés par les crises précédentes.

SMAP Expo Marseille propose à un large public de MRE et leurs amis Maghrébins et Européens, de retrouver, dans des conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion : Art de vivre, immobilier, créations artisanale, musicale et culturelle, le tout sous le signe de la gratuité totale.

L'événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris et, depuis 2009 à Barcelone, est organisé par le SMAP group, avec le soutien du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.

Des méga concerts animés chaque après-midi par de grands noms de la scène artistique marocaine (Said Senhaji, Abdelmoughit, Statia, Hamid El Kasri, Ahmed El Oujdi), des rencontres-débats sur les questions de l'immobilier et les préoccupations de la communauté marocaine résidant à l'étranger ainsi que des offres commerciales, notamment dans l'immobilier, sont au programme.

Une trentaine d'exposants représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, du tourisme et des transports ont fait le déplacement à ce rendez-vous qui met à l'honneur l'artisanat marocain, avec un grand espace médina donnant à voir l'art de vivre marocain à travers ses différentes déclinaisons: culture, artisanat, gastronomie, beauté et bien-être.

Sur 7.000 m2 de surface d'exposition, des exposants de différentes régions du Maroc présentent l'offre immobilière complète et diversifiée du marché et des produits de 32 villes du Royaume.

Le tourisme n'est pas en reste. Agences de voyages et de tourisme, compagnies aériennes, maritimes et routières, ainsi que services bancaires, rivaliseront pour présenter les meilleures offres sur la destination Maroc.

Avec plus de 50.000 visiteurs attendus dont de nombreux européens, l'édition 2011 s'annonce d'ores et déjà encore meilleure que celle de 2010 qui a accueilli près de 38.000 personnes.

Après Bruxelles, Milan et Paris, Marseille est la quatrième étape du Smap RoadShow 2011, qui devrait se clôturer à Barcelone.

Constituant la plus grande vitrine de l'immobilier marocain hors du Royaume, le SMAP Expo répond à un besoin avéré : offrir une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Diaspora marocaine de générations et de catégories socioprofessionnelles diverses, ainsi qu'européens sont toujours plus nombreux à exprimer leur désir d'investir au Maroc.

13/11/2011

Source : MAP

Offrir davantage de canaux d’immigration légale et faciliter la migration de main-d’œuvre serait un moyen pour l’UE de répondre au vieillissement démographique et de rester compétitive, a plaidé Cécilia Malmström lors d’une conférence organisée le 8 novembre à Bruxelles par le Centre for Eastern Studies. « C’est le travail sur lequel nous nous concentrons aujourd’hui », a souligné la commissaire en charge des Affaires intérieures.

Les chiffres sont parlants. L’Union manquera de quelque 700 000 travailleurs dans le domaine des technologies de l’information en 2015 et de 2 millions de travailleurs dans le domaine de la santé d’ici 2020. « Sans une migration de main-d’œuvre, nous ne serons pas en mesure de conserver notre mode de vie notre système de sécurité sociale. L’Union européenne ne pourra pas répondre à l’objectif de compétitivité inclus dans la stratégie 2020 sans promouvoir une politique migratoire attractive et compétitive », a dit la commissaire.

Depuis une dizaine d’années, la Commission tente tant bien que mal de promouvoir une politique d’immigration légale au niveau européen malgré les fortes oppositions du côté des Etats membres, le domaine étant étroitement liée à la souveraineté nationale. Pour l’heure, quatre textes ont été laborieusement adoptés, textes qui n’harmonisent aucunement les législations nationales mais établissent seulement des normes strictement minimales, selon de nombreux observateurs. Il s’agit des Directive 2004/114/CE relative aux conditions d’admission des étudiants, 2005/71/E portant sur l’admission des chercheurs, 2009/50/CE dite « carte bleue » qui détermine les conditions et les procédures d’entrée des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés. Enfin, la Directive 2003/86/CE régit le droit au regroupement familial pour les ressortissants des pays tiers.

La Commission pousse maintenant pour que les négociations progressent rapidement sur deux propositions de directives portant l’une sur la création d’un permis unique de résidence et de travail (visant l’« emploi saisonnier »), l’autre sur un régime applicable aux transferts temporaires, au sein d’une même société, de travailleurs qualifiés ressortissants d’États tiers.

En matière de coopération avec les pays tiers, il est à noter que la Commission publiera une communication le 18 novembre sur l’approche globale des migrations et la mobilité dans laquelle sera évalué le travail de ces cinq dernières années en la matière et proposé une approche renouvelée.

RÉSISTANCE ?

Néanmoins, tout développement en la matière dépend clairement de la volonté politique des Etats membres. Pour la commissaire, « il y a une volonté politique et un engagement » du côté du Conseil suite, notamment, aux révolutions dans le monde arabe. Mais les difficultés demeurent et ont été sérieusement amplifiées par la crise économique. Comment, par exemple, expliquer aux citoyens européens qui perdent leurs emplois, subissent des politiques d’austérités que « nous avons aussi besoin de migration de main-d’œuvre » ?

En outre, la question migratoire doit sortir du prisme sécuritaire. Les agendas des politiques de migration et de l’emploi doivent pleinement être connectés, a souligné Jean Louis De Brouwer, directeur à la DG Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission européenne. C’est la raison pour laquelle, la commissaire Malmström et son collègue en charge de l’emploi et des affaires sociales László Andor ont décidé de lancer le débat en publiant un Livre vert sur le sujet au cours de l’année prochaine.

[TE] La Commission et l’OIM simplifient leur coopération

[PE] Les commissaires Cecilia Malmström et Andris Piebalgs ont signé un accord-cadre avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William L. Swing, pour simplifier la procédure des négociations contractuelles entre l’UE et l’OIM, le 8 novembre. Cet accord vise l’ensemble des projets conduits par l’OIM et financés par l’UE.

08/11/ 2011, Manon Malhère

Source : Europolitique

Face aux modèles classiques de l’intégration à la française ou de l’inclusion à l’anglo-saxonne, le sociologue Raphaël Liogier défend l’idée de « participation ». Il interviendra le 19 novembre aux Assises nationales de la diversité culturelle.

TC : Quels sont les principaux modèles proposés pour répondre à la question soulevée par la diversité culturelle ?

Raphaël Liogier : En France, on parle d’intégration et parfois même d’assimilation. On a l’impression que l’objectif est de « digérer » un élément extérieur. Dans le monde anglo-saxon, on emploie l’expression d’inclusion qui a au moins un avantage : s’opposer à l’idée d’exclusion. Mais si on inclut des gens dans un tout sans les transformer, on suppose aussi que, pour le reste, ils doivent s’en sortir tout seuls. Dans la tradition française moderne, ré­pu­blicaine, on es­time qu’il existe des iné­galités liées à notre situation so­ciale, à notre naissance, et qu’il convient de les compenser en partie pour que l’égalité entre les citoyens ne soit pas seulement formelle.

Vous proposez l’idée de « participation ».

Je ne suis pas le premier. J’ai retrouvé cette définition de la citoyenneté comme participation chez Sartre, dans ses Réflexions sur la question juive. Pour Sartre, les sociétés européennes reprochent tout simplement aux juifs d’être différents et de ne pas vouloir cesser de l’être. Or, la citoyenneté, ce n’est pas l’uniformité, c’est le fait d’accepter que ceux qui sont là participent. Le seul fait de participer économiquement à la richesse nationale légitime et donne droit à la participation au sens civique et politique.

C’est quelque chose de nouveau à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Nous sommes aujourd’hui dans ce qu’on pourrait appeler le « paradigme du repas de famille ». Nous pouvons être tentés de penser que certaines personnes, parce que leurs grands-parents ne sont pas nés en France, parce qu’ils sont musulmans ou pour d’autres raisons, sont des invités au repas de famille et qu’ils doivent donc être particulière­ment polis et bien se tenir à table.

Mais on oublie qu’ils sont à la cuisine comme les autres et qu’ils participent à la fabrication du repas. Il est donc légitime qu’ils participent aussi à l’élaboration des règles communes. Il n’est pas possible de dire : s’ils ne sont pas contents, qu’ils retournent chez eux. De toute façon, les règles du vi­vre-en­sem­ble ne sont pas définies de toute éternité.

On va vous accuser de relativisme ou de postmodernisme…

Ce serait une er­reur. On veut nous faire croire que la modernité équivaudrait au règne de la raison contre des traditions forcément irrationnelles. C’est un peu rapide. La modernité, c’est avant tout la constitution d’un espace juridique, politique et social de coexistence des différents modes d’être. En d’autres termes, c’est précisément l’annonce d’une société multiculturelle.

C’est pour cela que la notion « d’ordre public » a été inventée, parce qu’il fallait gérer et assumer la pluralité au sein d’un espace commun. Ce qu’on nous présente aujourd’hui comme étant la modernité, par exemple à travers un certain type de républicanisme unificateur, est à mon avis une trahison de la modernité.

Pour les 70 ans de TC, venez dire « Oui à une société interculturelle ! », le 19 novembre à Paris

Angela Merkel en Allemagne, David Cameron au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy en France, Silvio Berlusconi en Italie, Pal Shmitt en Hongrie…

À l’heure où la diversité culturelle de nos sociétés est de plus en plus remise en cause voire décriée par les acteurs politiques européens, Témoignage chrétien et son partenaire Salam News lancent le 19 novembre au Centre Sèvres à Paris un mouvement de mobilisation en faveur des« racines interculturelles » de la France.

Une trentaine d’intervenants participeront aux débats et échanges pour montrer la richesse et la force d’une société qui – même s’il n’est pas simple à gagner – fait le pari de l’interculturel, et présenter les actions engagées en sa faveur. Participeront notamment ce jour-là : l’ambassadeur de France Stéphane Hessel, le sociologue Alain Touraine, l’historien et sociologue spécialiste de la laïcité Jean Baubérot, l’historienne et séna­trice Esther Benbassa, l’islamologue Rachid Benzine, l’écrivain Michel Sauquet, le sociologue et philosophe directeur de l’Observatoire du religieux Raphaël Liogier, l’anthropologue spécialiste de la diversité culturelle dans la société française, Dounia Bouzar…

Plus de vingt associations, médias et organisations parmi lesquels le Secours islamique, Emmaüs International, le CCFD, la Cimade, la revue Hommes et migrations, ATD Quart-monde, Habitat et humanisme, le Centre Sèvres, Radio Orient… se sont associés à ce mouvement et signeront l’Appel pour la (re) construction d’une société interculturelle lancé à cette occasion et présenté aux candidats aux élections présidentielle et législative en 2012.

Vous aussi, vous êtes invités à signer cet appel et à participer à cette première journée pour dire haut et fort « Non la société multiculturelle n’est pas un échec, oui, elle est une force et notre richesse ! ». Plus nous serons nombreux, plus notre voix sera entendue !

Paris, le 19 novembre, de 9 h à 18 h, au Centre Sèvres, 75006 Paris.

13/11/2011, Jérôme Anciberro

Source : Témoignage chrétien

Pas de convention " nationalité " pour la Droite populaire. Lionnel Luca, co-fondateur du collectif de parlementaires, avait pourtant cru obtenir de Jean-François Copé, en juin, l'organisation de l'une des grandes réunions thématiques du parti présidentiel. Mais le patron de l'UMP a réduit , jeudi 10 novembre, le grand raout espéré par la droite de l'UMP à un simple "atelier" sur la nation. Le parti n'a réuni que quelques parlementaires et intervenants dans une annexe du Parlement. Le maire de Meaux l'avait déclaré le 8 juin : "Il est hors de question de revenir sur la binationalité."

L'atelier de la Droite populaire a néanmoins été l'occasion, jeudi 10 novembre, pour la majorité présidentielle, d'un tir de barrage contre l'une des mesures phares du projet socialiste pour 2012 : le droit de vote des étrangers aux élections locales. "Le droit de vote sans la nationalité française est inacceptable, a déclaré Jean-François Copé, lors d'un passage éclair à la tribune,Ce n'est pas parce qu'on paie des impôts en France, que cela ouvre le droit à la citoyenneté française. Nous ne sommes pas dans un système censitaire " a-t-il poursuivi. La patron de l'UMP souligne ainsi le clivage entre la majorité présidentielle et la gauche sur l'une des thématiques électoralement les plus rentables.

En effet, le projet PS prévoit "l'instauration du droit de vote et d'éligibilité aux élections locales pour les étrangers en situation régulière résidant dans notre pays depuis au moins cinq ans." Selon les socialistes, le droit de vote est un accélérateur d'intégration; il "favorisera la reconnaissance politique et sociale, ainsi que la responsabilité qui l'accompagne."

"LES IMMIGRÉS SONT LA NOUVELLE CIBLE ÉLECTORALE DU PS"

Selon Thierry Mariani, ministre des transports et co-fondateur de la Droite populaire, la volonté du parti socialiste est dictée par une "seule motivation électorale". "Le nombre d'ouvriers étant en baisse, les immigrés sont la nouvelle cible électorale du PS avec en ligne de mire les élections municipales", scande le ministre. "Le droit de vote pour les immigrés sera l'objectif de tous les communautarismes et ce genre de mesures est irréversible", menace encore, alarmiste,Thierry Mariani.

Une inquiétude du leader de la Droite populaire relayée par Jean-François Copé : "J'ai demandé en bureau national l'engagement du parti dans la bagarre sans concession qui nous opposera au parti socialiste sur ce thème " a-t-il déclaré, soulignant l'une des thématiques sur laquelle l'UMP reviendra en force lors de la campagne présidentielle.

11/11/2011, Eric Nunès

Source : Le Monde

"La carte d'identité, elle n'est souvent que la carte bancaire, voire la carte Vitale pour certains", vient de déclarer le député Lionnel Luca (Droite populaire/UMP)

« La carte nationale d'identité n'est pas la Carte Orange », écrivait Jean-Marie Le Pen, qui siégeait à l''Assemblée Nationale entre 1986 et 1988, dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi n° 82 « tendant à modifier le code de la nationalité française ».

L'UMP s'est prononcée, jeudi 10 novembre, pour un retour à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité. Le parti majoritaire entend aussi mener, lors de la campagne présidentielle, une "bagarre sans concession" contre le projet du PS d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires pour les élections locales.

Actuellement, en vertu du droit du sol, - et de la loi Guigou de 1998 réformant la loi Pasqua de 1993 - tout enfant né en France de parents étrangers en séjour régulier devient, sauf refus de sa part, automatiquement français à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Désormais, il devrait, à 18 ans, "en faire la demande" écrite.

La proposition avait été initiée dès l'an dernier par la Droite populaire, qui a obtenu la tenue de cette rencontre baptisée « atelier », organisée par l'UMP. La réunion a été marquée par une protestation de Jeannette Bougrab. En "fille de harki", la secrétaire d'Etat à la jeunesse s'est élevée, contre "certains mots qui blessent". Elle visait l'historien Dimitri Casali et Malika Sorel-Sutter, connus pour leur hostilité aux personnes d'origine musulmane, orateurs invités de cette réunion, qui ont dénoncé une ghettoïsation des immigrés plus "voulue" que "subie".

Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a du lui aussi mettre en garde contre le risque de "faire des jeunes qui ont toutes leurs attaches en France des CDD de la nationalité française".

L'UMP, sous la houlette de Copé et de la Droite Populaire, veut-elle relancer la guerre du Code de nationalité et tenter de remettre en cause le "droit du sol", dont bénéficient chaque année 30 000 jeunes nés ici de parents étrangers ?

C'est ce que suggérait déjà le contenu du fameux discours de Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010 sur les « déchéances de nationalité » et ce passage ; « ... Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la deuxième, voire de la troisième génération, se sentent moins Français que leurs parents ou leurs grands-parents ... ».

L'insistance personnalisée sur ce terme infamant de « déchéance » laissait alors penser que Sarkozy s'apprêtait à reprendre le « chantier » emblématique du code de nationalité entamé en son temps par son maître Pasqua et sur lequel celui-ci dû reculer dans des circonstances particulières.

Ce faisant, Sarkozy, Copé et la Droite Populaire recycleront -une fois de plus- les théories du Front National, installées dans la panoplie de la droite dans les années 1980, par l'intermédiaire du Club de l'Horloge.

Ce club, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : « Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard... »

La mise en pratique de ces théories fut concrétisée par Chirac et Pasqua, en 1986, lors du retour de la droite aux affaires.

Elle fut symbolisée par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua. Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait remporter une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des grandes mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet et les « facs-Tapie ». L'épisode tragique de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année symbolisa la violence contenue dans les projets gouvernementaux .

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National. Elle est aussi au cœur de l'obsession de l' « envahissement », distillée depuis des décennies.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l'UMP de l'époque s'est alliée avec le Front National lors de l'élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Depuis le début de sa carrière politique, Sarkozy applique le principe de son inspirateur, Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L'enjeu stratégique porté par Sarkozy inclut toujours l'unification de la droite autour du thème de la défense de l'« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

C'est la reprise du cri traditionnel de la droite nationaliste des années 1930 : Dehors les métèques !

Juifs dans les années 30, Musulmans et Roms aujourd'hui, pour eux, il s'agit toujours de désigner un ennemi national contre lequel se rassembler.

13/11/2011, Albert Herszkowicz

Source : Médiapart

Au départ, pays de transit pour les Subsahariens en partance pour l’Europe, le Maroc devient un pays d’immigration. Puisque le royaume ne respecte par leurs droits, ils s’unissent pour les défendre.

Nous voulons que l’on nous donne les mêmes droits qu’ont les Marocains résidant à l’étranger dans leurs pays d’accueil. » Cette revendication est celle de Yene Fabien Didier, président du Collectif des Communautés Subsahariennes au Maroc (CCSM), créé au lendemain du Forum Social Mondial 2011, tenu à Dakar, en février. Le collectif se charge de défendre les droits des Subsahariens au Maroc.

Sa requête renseigne fort sur l’évolution de la migration subsaharienne dans le royaume. D’un pays de transit, le Maroc tend progressivement à devenir un pays d’immigration pour les Africains au sud du Sahara. Difficile toutefois d’estimer précisément leur nombre, le ministère de l’Intérieur est resté sourd à nos sollicitations.

35 000 Subsahariens

La direction de la migration et de surveillance des frontières de ce même ministère les estimait à environ 10 000 personnes en janvier 2006. Mais ce chiffre est bien en deçà de la réalité. Yene Fabien Didier évoque plutôt le chiffre de 35 000 migrants voire au-delà. Plus de 7 000 d’entre eux sont étudiants, à côté de la « creative class », qui regroupe ceux qui sont régulièrement établis et qui exercent dans divers domaines - médecine, ingénierie, communication, journalisme... ; des immigrants clandestins qui voyagent en direction de l’Europe.

A l’instar de ces derniers, la majorité des « Africains » au Maroc, (comme ils sont communément appelés) n’était pas venue pour s’installer : « ils restent tout en ayant l’intention de continuer ailleurs [en Europe] mais cette idée se perd dans le temps », constate Houria Alami M’Chichi, présidente de l’Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations (AMERM).

Son constat corrobore la conclusion d’une étude sociologique publiée en 2010 par le Centre Jacques Berque de Rabat : le Maroc est passé d’un pays de transit à un pays d’immigration. « Depuis quelques années, les migrants ne sont pas en transit. Ils travaillent dans des secteurs très variés », indiquait Michel Peraldi, alors directeur du Centre. Toutefois, « il s’agit encore d’un processus qui n’est pas encore très clair », tempère Mme Alami M’Chichi car, estime-t-elle, l’installation définitive n’est pas la dernière option.

Arracher sa liberté

Elle n’est pas l’ultime option, mais les autorités du royaume peinent déjà à gérer les « transitaires/ résidents » car le Maroc se trouve confronté à une situation qu’il n’a pas prévue », explique la présidente de l’AMERM. Conséquences : « il y a une ignorance de leurs droits fondamentaux », fustige Saïd Tbel de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH).

Une situation qui s’explique en partie, selon lui, par le fait que « les autorités appliquent sur eux [les migrants] ce qui est décidé ailleurs »; à savoir les directives de l’Union européenne qui sous traite sa politique migratoire aux pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc. Un rôle de gendarme qui ne cesse de dégrader l’image du royaume auprès de ses partenaires du continent noir mais aussi auprès des institutions internationales, d’autant plus que le Maroc est signataire de la Convention internationale sur la protection des droits des migrants.

Ces atteintes continues aux droits des migrants, qui se manifestent par les rafles, les détentions et les expulsions, sont régulièrement rapportées par la presse et dénoncées par les ONG nationales et internationales. Par conséquent, « il faut arracher sa liberté », fait savoir le Collectif des migrants subsahariens.

Le CCSM dérange

Le CCSM entend réaliser un plaidoyer pour « défendre le droit des migrants et jouer un rôle de médiateur entre les migrants et les autorités marocaines » afin de faciliter « les négociations, l’obtention de titres de séjour, la régularisation des migrants et l’arrêt des emprisonnements abusifs et arbitraires ». Tel est l’un de ses principaux objectifs, en plus de « fédérer » les migrants subsahariens qui tardaient encore à joindre leurs forces. Cet éparpillement risque de rendre la tâche ardue, mais il n’est pas le seul défi du Collectif.

Juste après la mise en place du bureau exécutif du CCSM, « la DST [les services de renseignements] m’a appelé pour me dire que je dérange. Un autre service de la police marocaine m’a également convoqué à quelques jours d’intervalle », confie l’un des membres fondateurs du CCSM. C’est dire si les autorités restent encore allergiques à toute revendication des citoyens de « pays frères » du Maroc. « Je pense plutôt qu’elles ont intérêt à reconnaitre de telles associations, réagit Houria Alami M’Chichi. Cela permettrait de clarifier les choses sur la situation de ces migrants et sur beaucoup de non-dits ». Pour Saïd Tbel de l’AMDH, le « combat » doit être mené pour arriver à « une reconnaissance de ces migrants » équivalente aux droits des MRE da,ns leurs pays d’accueil.

Les MRE aux côtés des Subsahariens du Maroc

« Migrants de tous les pays, unissez-vous! » Les associations regroupant des Marocains résidant à l’étranger et le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) ne sont pas insensibles au sort de leurs frères africains dans leur royaume d’origine et les soutiennent. Certaines contribuent financièrement aux manifestations culturelles organisées par les migrants subsahariens au Maroc, notamment l’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF). « Nous ne comprenons pas qu’on réclame la régularisation de centaines de milliers de Marocains à l’étranger alors que le Maroc ne veut même pas le faire pour quelques milliers d’immigrants subsahariens », s’indigne Ali El Baz, coordinateur national de l’ATMF. « La seule manière de nous soutenir, lance-t-il aux autorités et à la société civile marocaines, c’est le soutien que vous apportez aux Subsahariens au Maroc. » Car en Europe, poursuit Ali El Baz, les migrants marocains bénéficient du soutien de la société civile.

11/11/2012 , Oumar Baldé

Source : Yabiladi

Un quart des requérants d'asile qui ont été refoulés depuis 2006 vers leur pays ou vers un état tiers, sont revenus en Suisse depuis lors, selon l'Office fédéral des migrations. Sur les 40'000 personnes renvoyées, 10'000 sont de nouveau en Suisse.

Selon des des chiffres de l'Office fédéral des migrations (ODM) rendus publics jeudi soir dans l'émission "10vor10" de la télévision alémanique SF, jusqu'à 2400 requérants arrivant chaque année en Suisse ont déjà demandé l'asile à plusieurs reprises.

Avec 10'000 retours pour 40'000 départs, cela constitue en moyenne un retour pour quatre expulsions.

Simonetta Sommaruga relativise

Cette année, 7813 requérants avaient été expulsés de Suisse jusqu'à fin octobre. Dans le même temps, 2417 requérants précédemment refoulées ont déposé une nouvelle demande d'asile.

Lors de l'émission, la ministre de la Justice Simonetta Sommaruga a relativisé la situation. Une partie de ces demandes réitérées s'expliquent par le fait que la situation du requérant a changé. L'autre partie constitue un "abus" devant être condamné.

Hausse des demandes d'asile

Les demandes d'asile ont continué à augmenter le mois dernier. Au total, 2142 requêtes ont été déposées, soit une hausse de 4,9% par rapport au mois de septembre, selon les chiffres publiés de l'Office fédéral de la migration.

Comme le mois précédent, les principaux pays de provenance sont la Tunisie, l'Erythrée et le Nigéria. En octobre dernier, 276 ressortissants Tunisiens ont déposé une demande d'asile, c'est-à-dire 90 ou 48,4% de plus qu'au cours du mois précédent. Quant aux ressortissants Erythréens, ils étaient 248 (-0,8, et les Nigérians 216 (+27,1%).

Les autres pays de provenance significatifs pour le mois dernier sont l'Afghanistan (112 demandes), la Serbie (107 demandes) et la Syrie (101 demandes). Au cours du mois sous revue, 351 personnes (392 en septembre) ont pu être remises à un autre Etat Dublin, dont 247 à l'Italie.

11/11/2011

Source : TSR.ch

La communauté marocaine en Espagne, forte de 830.000 personnes (85% du total de la communauté musulmane), célébrera, lundi, la fête du sacrifice (Al-Adha ou Aid Al-Kebir) avec énormément de joie mais également de tristesse pour les particulières circonstances que traversent certains de ses membres fortement affectés par les dures conditions de vie à cause du chômage. C’est une fête reconnue officiellement et respectée par la société. Elle est également acceptée par la population autochtone comme preuve de la nouvelle réalité d’une Espagne multiculturelle. Toutefois, la célébration de cette fête invite à une réflexion multiple dans une société occidentale.

D’abord, il n’existe aucune norme d’ordre national ou municipal qui interdit les musulmans de sacrifier des moutons en cette fête. De même, elle est reconnue officiellement comme jour férié, depuis 2009, pour l’ensemble de la population des villes occupées de Sebta et Melilla. D’ailleurs, ces deux villes célèbrent pour la deuxième année consécutive la fête du sacrifice le même jour, coïncidant ainsi avec le calendrier marocain (7 novembre). Enfin, des cérémonies religieuses sont organisées dans l’ensemble du territoire espagnol sans nulle restriction, telle la prière collective de l’Aïd dans la matinée.

Dans différents entretiens à bâtons rompus, des immigrés marocains et gérants de Boucheries Halal à Madrid ont indiqué à Al Bayane, que la fête d’Al-Adha revêt un aspect particulier cette année comme conséquence de la crise économique et le chômage qui touche plus de 220.000 marocains en quête d’un emploi. D’autant plus que dans une boucherie Halal au quartier de Vallecas, le prix moyen par tête de mouton varie entre 160 et 200 euros, un montant qui donne à réfléchir pour de nombreux foyers de marocains dont tous les membres sont en chômage. Pourtant, a ajouté la même source, chaque boucherie Halal à Madrid a eu un carnet de commande de 200 à 250 têtes de mouton, une moyenne qui n’a guère varié par rapport à d’autres années. En l’absence de statistiques officielles et fiables, certaines associations musulmanes ont signalé à Al Bayane que près de 400.000 moutons seront sacrifiés cette année en Espagne, un chiffre qui serait proche de celui de l’année précédente. Selon une association d’immigrés, nombreux sont les marocains qui effectuent le déplacement au Maroc à cette occasion alors que ceux, en chômage chronique, préfèrent célébrer cette fête en compagnie d’autres compatriotes.
Comment sont-ils sacrifiés les moutons? Les autorités municipales interdisent le sacrifice d’animaux par les particuliers ou dans les foyers. Les normes sanitaires sont très strictes en cette matière. C’est la boucherie Halal qui s’en charge en utilisant les abattoirs municipaux de manière que le mouton sacrifié soit livré au client prêt à consommer. Dans ce contexte, les associations de voisins ont la pleine compétence de la gestion de l’ensemble résidentiel et tout usage des installations communes est réglementé selon la législation municipale. En général, les marocains préfèrent passer par la boucherie Halal pour éviter toute éventuelle altercation avec leurs voisins.

Les villes occupées de Sebta et Melilla sont les seules qui jouissent d’un traitement de faveur en Espagne dans la mesure où la fête du sacrifice est un jour férié. C’est aussi les seules villes où il est possible de recenser avec exactitude le nombre de moutons à sacrifier à cette occasion. Selon des statistiques d’associations musulmanes parvenues à Al Bayane, entre 11.000 et 12.000 têtes de mouton ont été introduites dans les deux villes, dont près de 6.000 à travers le poste frontalier de Nador-Melilla. Par contre, les autorités de Sebta interdisent l’importation d’animaux du Maroc. Les moutons sont en général achetés dans la région d’Estrémadure, connue pour une race de mouton similaire à Sardi marocain, et acheminés à travers le Détroit de Gibraltar à Sebta.

Dans l’ensemble du territoire espagnol, la fête d’Al - Adha commence généralement par la prière collective aux mosquées ou dans des aires spécialement aménagées sur autorisation préalable des autorités municipales.

En dépit des dures conditions de vie et les impératifs de la conjoncture économique, le marocain, en bon fidèle, célèbre l’Aïd - Al Adha comme manifestation de son attachement à sa confession, à sa culture et à ses convictions dans une société occidentale. Les médias espagnols ont salué cet esprit avec des chroniques sur la manière dont les musulmans célèbrent la fête du sacrifice.

12/11/2011

Source : AL Bayane

Issus de l'immigration, ils soulignent l'intérêt portés par l'émirat aux minorités françaises, et veulent l'encourager à faire appel à elles.

Dix élus issus de l'immigration s'envolent samedi pour le Qatar dans l'espoir de nouer des liens économiques entre le riche émirat et les quartiers populaires, où des entrepreneurs se disent victimes de discrimination et bloqués par un "plafond de verre".

"Vivre dans les quartiers, c'est pas facile, mais c'est une super expérience. (...) Au-delà de tout ça, il y a un plafond de verre, d'où l'importance d'aller à l'étranger pour se développer", lâche Kamel Hamza, conseiller UMP de La Courneuve. Ces mots, il les a adressés jeudi à des entrepreneurs, eux aussi issus de l'immigration et des quartiers populaires, à deux jours de son départ pour le Qatar.

«On va être vos porte-paroles» au Qatar

Dix élus de tous bords vont passer cinq jours dans l'émirat, pour une visite "surtout économique". Ce voyage n'est pas une première pour eux: ils étaient aux Etats-Unis en juillet, sur invitation de la French-american foundation, pour parler diversité.

Jeudi, ils avaient invité ces entrepreneurs à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), afin d'écouter leurs questions et besoins, et de les relayer dans le pays du Golfe.

"Le Qatar investit de plus en plus en France, en aucun cas ça doit se faire sans vous. On va être vos porte-paroles", dit Fouad Sari, conseiller municipal Europe écologie-Les Verts (EELV) de Vigneux-sur-Seine (Essonne).

Les entrepreneurs, agent immobilier, directeurs de PME , etc. se sont plaints "de barrières" dressées devant eux, d'être "stigmatisés". En banlieue, "il y a des gens bourrés d'énergie, auxquels les banques n'ouvrent pas les portes facilement", critique Hadj Cherif, expert-comptable.

«Un lien identitaire avec le Qatar»

Pourquoi le Qatar? "De plus en plus de gens venaient nous voir pour nous en parler, voir si on pouvait s'y installer", rapporte Kamel Hamza, également président de l'Association Nationale des Elus Locaux pour la Diversité (Aneld).

L'émirat, partenaire politique, économique, financier et militaire privilégié de la France, a gagné en popularité dans les quartiers grâce au foot. Il a obtenu d'organiser la coupe du monde en 2022, après avoir vu sa candidature soutenue par Zinedine Zidane. Et il a racheté en juin le Paris Saint-Germain, aujourd'hui leader du championnat de la Ligue 1 de football, par le biais de Qatar Sports Investments (QSI).

"C'est un pays ouvert sur le monde et fidèle à ses traditions. (...) Il y a un lien identitaire avec le Qatar, il suffit de regarder nos prénoms!", dit Kamel Hamza, avant d'expliquer que l'émirat a créé un prix "Richesse de la diversité", qui récompense principalement des personnes issues de l'immigration.

Traités «comme des députés»

Au Qatar, "ils sont sensibles à la question de la diversité"en France, selon M. Hamza. Le voyage et le séjour des élus est d'ailleurs pris en charge par l'émirat. "Ils nous ont dit: on va vous traiter comme des députés", s'étonne encore Fouad Sari. Contactée par l'AFP, l'ambassade du Qatar en France n'a pas souhaité s'exprimer sur cette visite.

Dans l'émirat, les élus émettront l'idée d'un fonds d'investissement pour aider les minorités à se lancer en France. Ils veulent "faire du réseau", "trouver des marchés", "sensibiliser sur les talents des quartiers", et inciter les Qataris investissant dans l'Hexagone à faire appel aux Français issus de l'immigration...

Des messages qui commencent peut-être à être entendus. Pour François Touazi, conseiller du groupe AXA pour le monde arabe et promoteur du cercle de réflexion Cap Mena (Middle east north Africa), contacté par l'AFP,"les entreprises françaises doivent faire appel aux personnes issues de la diversité pour conquérir dans le monde arabe des marchés réputés difficiles".

12/11/2011

Source : Source/AFP

Américains, Tunisiens, Marocains, Japonais ou Chinois, ils sont diplômés des grandes écoles et universités mais se voient refuser de travailler en France: plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté samedi à Paris pour défendre "la mobilité internationale".

Rassemblés près du ministère du Travail, derrière une banderole proclamant "Non à la mort de la mobilité internationale, oui à l'ouverture et au rayonnement de la France", entre 450 étudiants étrangers selon la police, "plus de 500" selon les organisateurs, ont réclamé le retrait de la circulaire Guéant du 31 mai qui restreint leur possibilité d'obtenir un statut de salarié pour travailler en France après leurs études.

Sur 35.000 étrangers hors UE diplômés chaque année, environ 10.000 veulent rester, explique Fatma Chouaieb, porte-parole du Collectif du 31 mai, à l'origine de la manifestation. Beaucoup peuvent se targuer du soutien des chefs d'entreprise et des grandes écoles.

C'est le cas d'Anna, Américaine de 27 ans qui avait obtenu après un diplôme de management un CDI chez la marque de cristal de luxe Swarovski. Sa demande a été refusée car, selon elle, la préfecture lui a expliqué que "beaucoup de salariés français sont disponibles pour ce poste".

"Réduire l'immigration des gens très qualifiés, ce n'est pas une bonne chose pour la France", estime la jeune femme qui refuse de donner son nom.

De nombreux étudiants portent des pancartes autour du cou: "Doctorat Paris, humiliés à la préfecture de Nanterre", "Sciences Eco Paris XVIII, bientôt expulsée" "Ingénieur en informatique, clandestine".

Cette manifestation intervient après un rassemblement devant la Sorbonne le 13 octobre. Ce jour-là, le collectif et la Confédération des grandes écoles (CGE) avaient obtenu du ministère de l'Enseignement supérieur un réexamen de certains dossiers.

Centrale, Ponts et Chaussées, Inalco

Sur 500 transmis, on recense jusqu'à présent "une soixantaine de cas traités positivement, une centaine de refus, et une centaine d'Obligations de quitter le territoire français (OQTF)", précise Fatma Chouaieb.

Certains sont rentrés sans attendre dans leur pays, souvent par manque d'argent, explique Hajer, membre du Collectif. "Ils nous font tellement attendre, parfois 5 ou 6 mois, que le titre de séjour étudiant expire et qu'on ne peut plus faire d'autre demande".

Ali, Marocain de 25 ans diplômé des Ponts et Chaussées, s'est senti "touché dans (sa) fierté" quand il s'est vu opposer un refus alors qu'il était embauché dans une entreprise du CAC 40: "On se croit dans l'immigration choisie et finalement on n'a pas envie de nous voir en France." Son dossier a toutefois été réexaminé positivement fin octobre.

Contrairement à Song, 25 ans, diplômé chinois de l'Ecole Centrale à Paris, qui n'a pas pu déposer son dossier en préfecture car il n'avait pas encore son diplôme entre les mains.

Pour cause, le document est délivré entre trois et six mois après la fin des cours, quand le dépôt de dossier doit se faire un mois avant l'expiration de la carte de séjour.

"J'ai dû reprendre des études en fac sinon je serais en situation irrégulière", dit cet étudiant qui a "refusé deux offres d'emploi à Londres", pour rester avec sa compagne française.

Hisanori, 25 ans, diplômé japonais de l'Inalco, met en avant ses "attaches françaises": "Je n'ai vécu que 6 ans au Japon. Tous mes amis sont ici", dit ce polyglotte embauché dans une société de cosmétiques, dont le dossier a été refusé car il ne l'a pas déposé à temps. Du coup, il cherche "d'autres pays par désespoir. Le Canada et le Danemark m'ont déjà proposé une carte de séjour permanente".

12/11/2011, Jean-Pierre Muller

Source : Libération/AFP

Nouvel acte islamophobe en France. Ce matin, la mosquée de Montbéliard dans le Doubs a été incendiée. Il s’agit là de la seconde attaque en un mois seulement, contre ce même lieu de culte. Alors que les responsables musulmans de France ont fermement condamné cet incendie aujourd'hui, la classe politique française brille par son silence.

C’est en arrivant tôt ce matin, à la mosquée de Montbéliard que le gérant du lieu de culte, Oahi Gherabi, découvre avec stupeur que la salle de prière est en train de brûler. Sans perdre une minute, il appelle les pompiers, qui très vite arrivent sur les lieux et éteignent l’incendie.

Les criminels ont mis le feu à une poubelle située près de la façade de la mosquée. Le feu a ensuite envahi une partie du mur mais, heureusement, ne s’est pas propagé sur le reste du bâtiment. Cependant, le mur a dû être abattu.

C’est la seconde fois que la mosquée de Montbéliard est prise pour cible en un mois. La première fois remonte début octobre dernier. Des vandales avaient pénétré dans le parking du lieu de culte et avaient mis le feu à une fourgonnette appartenant à la mosquée. Un message raciste avait été glissé sous la porte de la mosquée sur lequel on pouvait lire : " Bougnoules dégagez d’ici – y-en a marre ! ".

A l’heure actuelle, les responsables de la mosquée sont en train de se demander, avec la mairie propriétaire des lieux, si la salle peut être encore utilisée par la communauté musulmane.

Les échappées criminelles

Selon les enquêteurs, les deux attaques consécutives contre la mosquée de Montbéliard auraient été commises par les mêmes auteurs appartenant à un groupe peu connu s’appelant "Les échappées belles". La police a retrouvé près de la mosquée des tracts portant la signature du groupe ainsi que des messages sur lequel était écrit "A bas l’injustice", "Que la police fasse son travail" et "on veut une justice juste". Selon France 3, "Les échappées belles" seraient un groupe composé de femmes influencées par l'extrême-droite.

Néanmoins pour le moment, les enquêteurs ne connaissent pas l’identité de ces personnes. La tâche est d’autant plus difficile qu’aucun habitant vivant près de la mosquée, n’a pu apporter un témoignage ou un élément clé pour faire avancer l’enquête.

Par contre, ce qui est certain, c’est que La mosquée de Montbéliard n’est pas le premier lieu à être la cible de ce groupe. En fait, il s'agit du sixième incendie perpétré depuis la fin septembre dans l'agglomération de Montbéliard. A chaque fois, est retrouvée sur les lieux du sinistre, la même signature des échappées belles sur des papiers. Les premiers incendies avaient été menés contre du matériel et des baraques de chantier.

Réactions des responsables musulmans

Peu de temps après l’incendie de la mosquée de Montbéliard, les responsables musulmans de France ont réagi à travers des communiqués de presse pour condamner cet acte criminel.

Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris parle d’un "acharnement qui inquiète tous les musulmans de France". Nous réaffirmons une fois de plus notre ferme condamnation des actes islamophobes qui empoisonnent notre société et tendent à précariser de plus en plus notre vivre ensemble laïque et républicain".

De son côté, le Conseil français du culte musulman a dénoncé la multiplication des actes islamophobes en France et a exprimé son soutien aux fidèles des mosquées victimes de ces actes. Il a également demandé aux musulmans de France de les "affronter avec dignité et sérénité".

Enfin, Le président de l'Observatoire de l'islamophobie, Abdallah Zekria appelé les pouvoirs publics "à prendre des mesures efficaces parce que cela commence à aller très, très loin".

Recrudescence des attaques islamophobes

Effectivement, depuis le début de l’année, vingt-quatre lieux de culte musulmans ont été pris pour cible dans l’hexagone. Avant l’incendie de la mosquée de Montbéliard, le dernier acte islamophobe en date a eu lieu le jour-même de la fête de l'Aïd Al-Adha, dimanche dernier, dans le nord du pays. La mosquée de Saint-Amand-les-Eaux avait été recouverte de croix gammées.

Par ailleurs, d’après les chiffres du ministère de l’intérieur, 115 actes anti-musulmans et plaintes ont été recensés depuis le début de l’année, contre 102 pour toute l'année 2010. Ces actes sont des profanations de cimetières musulmans et lieux de culte, insultes, agressions, provocations, corans brûlés ou jetés dans les poubelles. Ce qui représente une hausse de 22% des actes islamophobes. Des chiffres qui sont bien loin de la réalité selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire des actes islamophobes. Selon lui, l’augmentation serait de l’ordre de 50 à 55% parce que tous les actes ne font pas l’objet de plaintes.

Silence radio

Ce qui est le plus frappant, à l’heure où nous écrivons cet article, c'est le silence de la part de la classe politique face à cet acte criminel. Où est Claude Guéant, le ministre de l’intérieur qui n’avait pas hésité à se rendre sur les lieux de l’incendie des locaux du journal satirique Charlie Hebdo la semaine dernière ? Il avait d’ailleurs appelé "tous les Français à se sentir solidaires" et avait dénoncé là un "attentat". Où est le Premier Ministre François Fillon qui avait manifesté dans un communiqué de presse son indignation ? Où est le candidat socialiste à la Présidentielle François Hollande qui avait adressé toute sa solidarité au journal et ses lecteurs et qui avait dénoncé le fondamentalisme religieux ?

Pourtant, Mohamed Moussaoui, le président du Conseil Français du Culte Musulman n’avait pas manqué, peu de temps après l’incendie des locaux de Charlie Hebdo, de condamner, lui aussi, fermement l’incendie.

Ce silence radio de la part de la classe politique française n’a pas manqué d’être souligné par plusieurs sites internet et blogs.

« Force est de constater que l’incendie de la mosquée de Montbéliard, loin de faire la une, mobilise beaucoup moins nos éditocrates que celui, la semaine dernière, de Charlie Hebdo, et ça pourrait presque donner l’impression que leur émotivité est d’une géométrie qui varie grandement, d’un incendie à l’autre, comme s’ils n’en avaient au fond rien à foutre, qu’une mosquée brûle », écrit l’un des blogueurs du site indépendant Politis.

10/11/2011, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Vu le faible taux de participation des MRE au dernier scrutin référendaire, la vraie question et de savoir s'ils vont vraiment se déplacer dans  le cas où tous le moyens leur seraient mis à disposition…Suite

Le président Barack Obama a estimé que la loi anti-immigration très stricte dont l'Alabama (sud) vient de se doter était "une erreur", a rapporté jeudi le quotidien californien de langue espagnole La Opinian.

"C'est une mauvaise loi. A cause d'elle, des enfants redoutent d'aller à l'école parce qu'ils ont peur d'aller en prison à cause de leur statut migratoire. C'est une erreur", a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse avec des médias hispaniques.
"Nous avons déjà un retour sur les conséquences de cette loi dans quelques secteurs et collèges où 20 à 25% d'écoliers ne vont plus en classe", a expliqué M. Obama dont l'administration a déposé des recours contre cette loi entrée en vigueur le 28 septembre.
Une cour d'appel fédérale américaine a bloqué le 14 octobre certaines parties du texte, un des plus stricts du pays en matière d'immigration, mais a confirmé la possibilité pour la police d'arrêter des immigrants qu'elle soupçonne d'être des sans-papiers.

Cette cour d'appel d'Atlanta, en Géorgie (sud), a entre autres censuré la disposition qui prévoyait que les écoles publiques puissent vérifier le statut migratoire de leurs élèves et celle exigeant des immigrés clandestins qu'ils portent toujours sur eux une pièce d'identité.

Une suspension intervenue trop tard pour des milliers de clandestins qui ont déjà fui vers des Etats voisins moins intransigeants. Quelque 130.000 sans-papiers vivraient en Alabama.

Barack Obama a précisé que son administration veillait à ce que les procédures d'expulsion, qui ont atteint des records sous son mandat, soient "conduites le plus humainement possible".

Envrion 11 millions de sans-papiers vivent aux Etats-Unis. Pour l'exercice budgétaire 2011 se terminant fin septembre, un nombre record de 397.000 personnes ont été expulsées des Etats-Unis, et selon l'organisation de défense des clandestins ARB, un nombre croissant des personnes expulsées ont des enfants.

10/11/2011

Source : AFP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, du 11 novembre au 20 décembre, trois expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise.

Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre "le Maroc en blanc et noir". Il s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot.

Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et Œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique au travers le Maroc de la fin du XIX et du début du XXè siècle.

La dernière exposition aura pour thème "l'émigration marocaine: au delà des clichés" et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

10/11/2011

Source : MAP

La journée intitulée « Genre et flux migratoires » se veut une occasion de croiser les regards sur la thématique fédératrice « Le genre dans la langue, la littérature et la société », de l’EA 1340 (Groupe d’études orientales, slaves et néo-helléniques) de l'Université de Strasbourg. À la fois interdisciplinaire et transversale, elle réunira des chercheurs relevant de disciplines (études grecques et autres) et de domaines de recherche différents (histoire, linguistique, littérature, sociologie, anthropologie). Dans ce sens, elle apportera un éclairage sur le genre en tant que catégorie d’analyse de la migration (émigration / immigration) dans le temps (approches diachroniques / synchroniques) et dans des espaces variés. Elle devrait traiter des problématiques comme : famille et diaspora, flux migratoire et femmes, représentations des langues et genre, migration et genre, interrelation entre la catégorie du genre et les flux migratoires dans la construction culturelle et linguistique de l’identité, littératures de la migration…Suite

Dans l’exposition J’ai deux amours, "l’immigration, qu’elle soit temporaire ou pérenne, n’est plus un passage mais une transformation" (Hou Hanru et Evelyne Jouanno). La mobilité, telle qu’elle est envisagée par les artistes n’est pas uniquement géographique, c’est également une façon de vivre, de créer, de se régénérer. Citoyens du village global, les artistes, aujourd’hui, sont en transit entre leurs cultures d’origine et les capitales culturelles que sont Paris, New York, Berlin, Londres, New Delhi ou Beyrouth… Leurs œuvres, souvent le reflet de ces identités croisées témoignent de la tension ressentie dans le déracinement, qui devient le lieu même de la créativité des artistes…Suite

La question des migrations occupe, aujourd’hui, une place centrale dans le débat public.Aussi, les acteurs intéressés par ladite question vont se retrouver à Dakar pour explorer des pistes de réflexion.

Le Sénégal va abriter la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement qui se tiendra le 22 novembre prochain à Dakar. Cette conférence de Dakar est la 3e après Rabat au Maroc en 2006 et Paris en 2008. Elle est le lieu d’échanges officiels et de décision des orientations qui vont guider les politiques migratoires et les actions de développement entre les pays de l’Union européenne et d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. A l’occasion, des thèmes tous plus pertinents les uns que les autres seront débattus. En clair, les participants se pencheront sur la question des groupes vulnérables dans la migration au sein des frontières euro-africaines, la migration dite clandestine et les Droits sociaux et de protection des migrants, dans un cadre transnational, un contexte de guerre et de conflits.

Compte tenu de l’importance de ce sommet euro-africain sur la migration et le développement, il s’est avéré nécessaire de mobiliser une équipe de journalistes pour assurer une couverture effective de l’événement. Dans ce cadre, une session de formation destinée aux journalistes sénégalais sera organisée le mercredi 16 novembre au Centre Amadou Malick Gaye (Ex-Bopp). Elle est organisée par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), en partenariat avec l’Institut Panos Paris (Ipp) dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘Sans papiers sans clichés, libres voix : mieux informer sur les migrations’ soutenu par l’Union européenne. L’intérêt étant de favoriser l’implication des médias dans la production et la diffusion d’une information rigoureuse, professionnelle, régulière et transnationale sur les droits des migrants, les enjeux et impacts des migrations en Algérie, en France, en Espagne, au Mali, au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal.

Ce sommet est d’une importance capitale, selon ses organisateurs, d’autant que c’est la première fois qu’un pays de l’Afrique de l’Ouest abrite ce genre de sommet qui sera une occasion idéale pour relayer la voix des citoyens ordinaires d’Afrique de l’Ouest sur les enjeux aussi cruciaux que les politiques migratoires, les droits des migrants, la traite d’êtres humains ou l’émigration clandestine. La couverture que les médias feront de cet événement va ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs du projet. Elle favorisera la production de contenus médiatiques divers et variés sur les migrations. Elle sera aussi un véritable test pour susciter le débat sur les questions de politiques migratoires dans les pays comme le Sénégal et un plaidoyer sur les droits des migrants, ouest-africains en particulier, après les expulsions d’Africains d’Europe, mais également des pays maghrébins comme la Libye.

11/11/2011, Abdoulaye SIDY

Source : Walfadjri

La mairie de Vienne, Mairie du 20ème arrondissement a le plaisir de vous inviter à une exposition photographique qui propose deux perspective pour un thème commun : Une artiste photographe viennoise, Chistiane SCHMUTTERER, vous propose sa vison personnelle du Maroc face au regard d’un artiste photographe marocain, Abdallah BOUHAMIDI sur la ville de Vienne…Suite

Dans les propositions destinées à alimenter le projet du futur candidat Sarkozy, figure le retour à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité des enfants de parents étrangers. Entre autres.

L'UMP s'est prononcée jeudi pour un retour à la loi Pasqua de 1993 en conditionnant l'obtention de la nationalité française, à 18 ans, pour les enfants nés en France de parents étrangers à l'expression d'une volonté expresse. Une disposition qui avait supprimée par la loi Guigou en 1998. «Une personne née en France de parents étrangers qui souhaite acquérir la nationalité française devra, à sa majorité, en faire la demande» écrite, préconise le parti majoritaire parmi les 15 propositions de son «atelier» sur «la nation dans la mondialisation», destinées à alimenter le projet pour 2012 du futur candidat Nicolas Sarkozy.

Actuellement, en vertu du droit du sol, tout enfant né en France de parents étrangers acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Sauf s'il refuse cette nationalité dans les six mois avant ses 18 ans ou dans les 12 mois qui suivent. L'UMP veut donc «inverser cette logique» pour privilégier «une adhésion commune porteuse d'une ambition commune nationale», via une demande de l'intéressé, déjà prévue pour les jeunes qui souhaitent anticiper l'acquisition de la nationalité française dès leurs 16 ans.

Une idée de la Droite populaire

Cette proposition avait été émise dès l'automne 2010 par la Droite populaire, l'aile droite de l'UMP, pendant les débats sur le projet de loi sur l'immigration. La question avait finalement été renvoyée à une mission d'information «sur le droit de la nationalité en France», qui avait repris cette mesure, avec l'aval des députés UMP. L'acquisition de la nationalité serait couplée à «une cérémonie d'entrée dans la vie citoyenne», en mairie, qui concernerait, elle, tous les Français atteignant l'âge de 18 ans.

L'UMP souhaite aussi que la maîtrise de la langue française par tous soit une priorité du prochain quinquennat et veut supprimer les Enseignements des langues et cultures d'origine (Elco), concernant plus de 80000 élèves et qui peuvent «conforter les référentiels communautaires contraires à l'esprit d'unité de la nation».

Autre proposition de l'UMP, la création d'un Code de la nationalité pour souligner «l'importance de ce droit régalien» et renforcer «la logique des droits et des devoirs», chère au parti présidentiel.

10/11/2011

Source : Libération/AFP

Les Marocains établis dans les régions du sud de la France ont rendez-vous, du 11 au 13 novembre au Parc Chanot à Marseille, avec le deuxième édition du salon SMAP Expo, une manifestation culturelle, commerciale et festive dédiée principalement à cette communauté.

Cette manifestation, dont l'entrée est gratuite, propose à un large public de Marocains résidants à l'étranger (MRE) et à leurs amis Maghrébins et Européens, de retrouver, dans des conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion : art de vivre, immobilier et créations artisanale, musicale et culturelle.

L'événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris et, depuis 2009 à Barcelone, est organisé par le SMAP group, avec le soutien du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.

Des méga concerts animés chaque après-midi par de grands noms de la scène artistique marocaine (Said Senhaji, Abdelmoughit, Statia, Hamid El Kasri, Ahmed El Oujdi), des rencontres-débats sur les questions de l'immobilier et les préoccupations de la communauté marocaine résidant à l'étranger ainsi que des offres commerciales, notamment dans l'immobilier, sont au programme.

Une soixantaine d'exposants représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, du tourisme et des transports feront le déplacement à ce rendez-vous qui met à l'honneur l'artisanat marocain, avec un grand espace médina donnant à voir l'art de vivre marocain à travers ses différentes déclinaisons: culture, artisanat, gastronomie, beauté et bien-être.

Sur 7.000 m2, des exposants de différentes régions du Maroc présentent l'offre immobilière complète et diversifiée du marché et des produits de 32 villes du Royaume.

Le tourisme n'est pas en reste. Agences de voyages et de tourisme, compagnies aériennes, maritimes et routières, ainsi que services bancaires, rivaliseront pour présenter les meilleures offres sur la destination Maroc.

Avec plus de 50.000 visiteurs attendus dont de nombreux européens, l'édition 2011 s'annonce d'ores et déjà meilleure que celle de 2010 qui a accueilli près de 38.000 personnes.

Après Bruxelles, Milan et Paris, Marseille est la quatrième étape du Smap RoadShow 2011, qui devrait se clô turer à Barcelone.

Constituant la plus grande vitrine de l'immobilier marocain hors du Royaume, le SMAP Expo répond à un besoin avéré : offrir une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Diaspora marocaine, de générations et de catégories socioprofessionnelles diverses, ainsi qu'Européens sont toujours plus nombreux à exprimer leur désir d'investir au Maroc.

10/11/ 2011

Source : Atlasinfo.fr

Leurs envois ont augmenté de 8.2% à fin septembre par rapport à fin 2010. Le Maroc, deuxième pays récipiendaire de transferts dans la région MENA après l'Egypte. 70% des transferts vont à la consommation des ménages.

C’est une source précieuse de devises : les transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE), après la parenthèse de 2008 et 2009 durant laquelle ils avaient baissé respectivement de 3,5% et 5,4%, se sont remis à progresser. A fin septembre de cette année, ils se sont établis à 44,1 milliards de DH, en hausse de 8,2% par rapport à septembre 2010. A ce rythme, ils pourraient, d’ici la fin de l’année, retrouver le niveau atteint en 2007 (55 milliards de DH), même si la situation des principaux pays d’accueil (France, Espagne et Italie) laisse beaucoup à désirer.

En tout cas, on a bien vu que dès que la crise en Europe a commencé à s’estomper légèrement, les envois des MRE ont repris : +7,8% à 54,1 milliards de DH en 2010.

Pour le Maroc, ces transferts constituent la deuxième, parfois la première source de devises. C’est, globalement, grâce à ces fonds, et à ceux provenant du tourisme que le Maroc a pu avoir un compte courant excédentaire de 2001 à 2007. Et c’est grâce à ces transferts que le déficit de ce compte des transactions courantes, apparu depuis 2008, a pu être contenu au niveau que l’on sait, c’est-à-dire à 4,3% du PIB en 2010 (ou 33,2 milliards de DH) au lieu de 5,4% du PIB en 2009 et à peu autant en 2008.
Ce n’est pas pour rien que le Maroc, sur ces cinq dernières années, occupe la quinzième place comme pays récipiendaire de transferts des migrants à l’échelle mondiale, et la deuxième dans la région Mena, après l’Egypte.

Mais si ces transferts des MRE constituent un enjeu pour les équilibres extérieurs, ils participent également, et fortement, à la croissance économique. Selon des experts, en effet, 70% des envois des MRE vont à la consommation des ménages.

La nouvelle génération de MRE préfère investir dans le pays d’accueil

Les MRE épargnent aussi : selon les dernières statistiques du GPBM, arrêtées à fin septembre 2011, leurs dépôts à terme s’élèvent à près de 46 milliards de DH, en hausse de 4,5% par rapport à fin décembre 2010.

Entre 2000 et 2010, les MRE ont transféré au Maroc 464,5 milliards de DH, soit une moyenne annuelle de 46,45 milliards de DH.
La seule question qui se pose est celle de savoir si, compte tenu des changements que connaît la communauté des MRE à mesure qu’elle s’enracine dans les pays d’accueil et qu’une nouvelle génération remplace progressivement l’ancienne, ces flux financiers continueront de progresser. Lors d’une récente rencontre sur le sujet, il a été souligné que la majeure partie de la nouvelle génération de MRE préfère investir dans le pays d’accueil !

10/11/2011, Salah Agueniou

Source : La Vie éco

Les députés ont émis un avis contraire à une proposition de la Commission européenne...Suite

Depuis le 24 octobre dernier, les Londoniens peuvent découvrir les merveilles du patrimoine marocain chez Harrods. L'exposition lnspiring Morocco qui aura lieu jusqu'au 18 décembre a été inaugurée en grandes pompes le 3 novembre dernier. ..Suite

Les avoirs extérieurs nets couvrent 5 mois d’importations en 2011 . Le tourisme et les Marocains résidant à l’étranger ne compensent plus le déficit du compte courant

Pour la quatrième année consécutive, le compte courant sera déficitaire, 5% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,3% en 2010

EN 2005, les avoirs extérieurs nets représentaient 11 mois d’importations, le plus haut niveau jamais atteint, bien plus élevé qu’à l’époque où les réserves de changes avaient battu les records en 2007 en s’établissant à 208 milliards de dirhams. Au terme de l’exercice qui va s’achever (2011), les avoirs extérieurs bruts ne couvriraient plus «que» l’équivalent de 5 mois d’achats des biens et services à l’étranger, tout en demeurant à «un niveau confortable», selon les conclusions de la dernière mission d’information du Fonds monétaire internationale (FMI). C’est 0,9 point de moins que l’année dernière.
Confortable certes, mais pas forcément rassurant, du moins si l’on analyse les raisons structurelles qui concourent à la détérioration des comptes extérieurs.

Pour la quatrième année consécutive, le compte courant sera déficitaire, 5% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,3% en 2010. Malgré la reprise des exportations en hausse de 17,6% à fin septembre et une bonne tenue des transferts des MRE (+8,2%) et des recettes touristiques de plus de 5%, le solde de la balance courante poursuit son glissement. La bascule est intervenue à partir de 2008 (voir infographie) après sept années ininterrompues d’excédent, une période qui correspond aussi à la décennie des grandes opérations de privatisation de quelques joyaux du portefeuille public et la forte reprise des investissements directs étrangers.

La persistance du déficit des comptes courants inquiète aujourd’hui au plus haut point les autorités monétaires et le ministère des Finances. L’inquiétude est d’autant plus grande que ni les recettes du tourisme ni les transferts des MRE, les deux principales sources qui alimentent les réserves en devises du pays, ne suffisent plus à couvrir le trou des transactions courantes. Pour l’instant, impossible de compter sur le moteur de l’export, malgré une excellente performance des phosphates et dérivés. Malgré une amélioration du taux de couverture (50,2% en 2010 contre 42,8 en 2009), la balance commerciale est aujourd’hui le grand malade des comptes extérieurs. Nos échanges commerciaux avec le reste du monde sont déficitaires depuis… 1990, bien avant l’entrée en application des ALE avec l’Europe et la Turquie qui ont été des lubrifiants du moteur de la croissance des importations. En vingt ans, jamais la balance commerciale ne s’est équilibrée. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Au terme des 9 premiers mois de l’année en cours, la balance commerciale affiche un déficit de 138,9 milliards de dirhams contre 148 milliards en 2010. Il devrait se situer dans la même zone à la fin de l’année.

La croissance de la demande des ménages, la déprotection douanière avec l’Europe et les accords de libre-échange qui s’en sont suivis (Etats-Unis, Turquie, l’accord Quadra) ont permis de propulser l’import à des niveaux exceptionnels. En moyenne, le Maroc importe pour près de 30 milliards de dirhams par mois au cours de ces trois dernières années. L’embrasement des prix du pétrole (les produits pétroliers représentent la moitié des importations) n’explique pas tout. En dehors de l’OCP, l’exportation est encore cristallisée sur une poignée de produits à faible valeur ajoutée et il n’y a pas encore assez d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) capables de se projeter sur des marchés extérieurs, celles-là mêmes qui forment les bataillons à l’export des grandes économies exportatrices. En attendant que les plans sectoriels (Emergence, Maroc vert) atteignent leur pleine capacité, la situation ne devrait guère évoluer. La pression sur les réserves de changes ira crescendo avec l’explosion de l’import.
La demande des ménages a été un des puissants moteurs de la croissance des importations. Entre 2000 et 2010, le PIB a été multiplié par deux, entraînant au passage l’extension des classes moyennes urbaines avides de biens de consommation courante qui ne sont pas fabriqués au Maroc. De la téléphonie mobile à l’électroménager en passant par l’habillement. C’est là qu’il faut aller chercher l’explication de l’explosion des franchises internationales sur le marché local.

Par ailleurs, durant les années 2000, le déficit commercial tenait en partie à l’effort d’équipement et d’investissement des agents économiques. En tant que tel, il n’était pas mauvais car il préparait l’avenir à travers l’investissement. Et surtout, les flux des IDE, bon an mal an, se maintenaient tout comme les transferts des fonds des Marocains du monde et les rentrées du tourisme. Pour les investissements directs étrangers, le bilan de cette année restera moyen, plombé par le printemps arabe et la crise économique en Europe. A fin septembre 2011, ils étaient en recul de 15,7%, à 21,4 milliards de dirhams.

En attendant, il faut continuer à rémunérer le stock des IDE existant et qui s’établissait à 334,69 milliards de dirhams en 2009 (dernières évaluations disponibles). Les dividendes, les jetons de présence des administrateurs, l’assistance technique, et le cas échéant, les désinvestissements, tous les revenus générés par les IDE sont réglés en devises et libres de transfert. C’est un engagement irréversible de la part des pouvoirs publics auxquels il faut reconnaître le mérite de continuer à lever des restrictions sur les opérations touchant les particuliers malgré un contexte difficile (voir L’Economiste du 31 octobre 2011). En parallèle, la vigilance s’est renforcée contre la sous-facturation et la triche aux règles d’origine à travers des contrôles conjoints impliquant la Douane, le Fisc et l’Office des changes. Le premier tableau de chasse a permis de récupérer 400 millions de dirhams en devises. L’Office des changes tient par ailleurs une épée de Damoclès au-dessus de tous ceux qui seraient tentés par des acrobaties: au contraire des impôts où la prescription est fixée à quatre ans, la fraude à la réglementation est imprescriptible. Aux dernières nouvelles, un projet de loi devrait modifier cette «anomalie » dans les prochains mois.
Le déficit désormais structurel des comptes courants tombe d’autant plus mal que le budget de l’Etat doit digérer la hausse des salaires décidée au printemps dernier et affronter le renchérissement des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, malgré une détente de ces derniers mois. La hantise des autorités est de pouvoir se retrouver durablement face à des déficits jumeaux qu’il faudra couvrir par l’endettement. A terme, cette situation devrait aussi reposer la question toujours taboue de la surévaluation du dirham.

L’équation du carré magique

DE l’équation du carré magique des objectifs de la politique économique définie par l’économiste britannique Nicholas Kaldor -«accroître la richesse annuelle de la nation sans que la hausse des prix ne reprenne par l’inflation ce que l’on a gagné par le travail et sans dépendre d’une puissance étrangère au-delà de la dépendance de celle-ci à l’égard de notre économie»- une variable (échanges extérieurs) est en grande difficulté. Sur la croissance, la maîtrise de l’inflation et l’emploi, le tableau n’est pas si mal. En revanche, c’est sur l’équilibre des échanges extérieurs, dernier composant du quarté de la politique économique, que l’on est en difficulté.

9/11/2011, Abashi SHAMAMBA

Source : L’Economiste

Entre 20 et 30 % des réfugiés et demandeurs d'asile arrivés en Italie ont subi des violences ou des tortures graves, a révélé mercredi le Conseil italien pour les réfugiés (CIR) dans un rapport.

Le rapport a également révélé que "sur près de 400.000 réfugiés accueillis en Europe, seuls quelque 20.000 ont bénéficié de soins de santé appropriés dans des centres spécialisés".

En Italie, les centres d'accueil des réfugiés et autres demandeurs d'asile ne sont pas ouverts aux représentants d'ONG de défense des droits de l'homme et des médias, suite à une décision des autorités italiennes en cours depuis l'exode migratoire des six derniers mois, vers le pays, au cours des événements survenus dans certains pays de la Méditerranée méridionale.

"Au cours de ces dernières années, il est déjà enregistré une forte proportion de cas de torture pratiquée contre les personnes qui fuient leur pays vers l'Europe, avec toutes les conséquences psychologiques et sanitaires qui en résultent", ont déploré les rédacteurs du rapport.

Ils ont dans ce cadre constaté que "l'absence d'intervention précoce et appropriée, à travers des structures d'accueil spécialisées et habilitées, empêcherait toute possibilité d'intégration et de réadaptation des réfugiés et rendrait difficile la reconnaissance de leur protection internationale".

Toutes ces données ont été rendues publiques lors des 3èmes journées d'étude ouvertes à Rome visant à "la mise en place de centres publics spécialisés dans le diagnostic et la prise en charge sanitaire des réfugiés et demandeurs d'asile victimes de torture", sous l'égide d'un réseau d'ONG de défense des réfugiés.

Ce réseau né en 2007, est déjà derrière le projet de mise en place d'une dizaine de centres spécialisés dans la prise en charge de réfugiés ouverts dans les villes italiennes où siègent des Comités territoriaux de reconnaissance du droit à la protection internationale des réfugiés, telles que Rome, Milan, Turin, Bari, Trapani, Crotone et Syracuse.

9/11/2011

Source : APS

La Commission européenne et l'organisation internationale pour les migrations (OIM) ont signé mardi un accord pour renforcer leur coopération et améliorer l'efficacité de leur collaboration dans le domaine des migrations et de la mobilité.

L'accord porte sur une simplification et une rationalisation des procédures des négociations contractuelles entre l'UE et l'OIM, indique l'Exécutif européen dans un communiqué.

Il s'applique à tout programme, projet ou opération administré par l'OIM et financé ou cofinancé par l'Union européenne.

"L'UE et l'OIM collaborent quotidiennement dans le cadre de projets promouvant la coopération internationale dans des domaines tels que la migration légale, la migration irrégulière et le développement", a affirmé la commissaire européenne aux affaires intérieures Cecilia Malmstrm, lors de la cérémonie de signature.

Ce nouvel accord va supprimer les lourdeurs administratives et améliorer considérablement l'efficacité de la collaboration entre l'UE et l'OIM, a-t-elle ajouté.

La migration a également un impact sur les pays en développement, a indiqué le commissaire européen au développement Andris Piebalgs, soulignant que L'UE entend traiter les problèmes que rencontrent les quelque 200 millions de migrants à travers le monde et aider les pays confrontés aux défis liés à la migration.

"Grâce à ce nouvel accord, nous renforcerons notre coopération avec l'OIM et notre aide pourra parvenir aux migrants qui en ont besoin", a-t-il ajouté.

Pour le directeur général de l'OIM, William Swing, cet accord "est le fruit d'une coopération qui n'a fait que se renforcer au fil du temps".

9/11/2011

Source : MAP

L'immobilier et l'art de vivre marocains tiendront leur salon à Dubaï du 19 au 21 janvier 2012, avec la participation de plusieurs banques, administrations et promoteurs immobiliers marocains.

En favorisant le contact entre les professionnels marocains de l'immobilier et les investisseurs potentiels, dont des Marocains résidant à l'étranger et des Emiratis, cette manifestation cherche à promouvoir le Maroc comme destination privilégiée d'investissement immobilier.

Le salon sera ainsi l'occasion pour les exposants marocains de prospecter le marché et de conquérir une nouvelle clientèle, intéressée plus que jamais par les opportunités d'affaires dans le secteur immobilier marocain.

En plus de l'espace d'exposition et d'artisanat, les professionnels du secteur animeront des conférences et débats, pour faire le point sur les tendances du marché, le financement et les nouvelles dispositions fiscales et réglementaires.

Par ailleurs, un trophée sera remis au meilleur projet immobilier marocain, en se basant sur 4 critères: architecture, design, vision et attractivité.

9/11/2011

Source : MAP

Par un décret daté du 11 octobre dernier, le ministre place sous tutelle à compter du 1er janvier 2012 les organismes offrant aux migrants des formations en français langue étrangère. Pour continuer d’agir auprès des sans-papiers, ils devront dorénavant obtenir un label délivré par la place Beauvau, qui souhaite aussi la création d’un master de formation dans les facs intitulés « français langue d’intégration ». Ou plutôt « Flic », pour « français langue d’étrangère controlée », ont ironisé plus de soixante-dix universitaires, qui ont dénoncé, dans une pétition diffusée hier, le contrôle accru du ministère de l’Intérieur sur le contenu des formations en français langues étrangères (FLE), délivrées par les universités. Une mesure prise sans aucun doute pour s’assurer que la hausse du niveau de français imposée à la mi-octobre pour obtenir la naturalisation à un seuil très élevé (note B1 au regard du barème européen des langues) soit bien suivie d’effet, à savoir une plus grande limitation de l’immigration légale.

Non content de créer un diplôme de « français langue d’intégration » qui « ne correspond à aucune catégorie scientifique », le ministère de l’Intérieur envoie le message que « l’on apprend une langue uniquement pour avoir des papiers , regrette Catherine Carlo, du département FLE à l’université Paris-VIII de Saint-Denis, et signataire de la pétition. On n’apprend pas le français pour se mettre dans le rail ni parce que l’on a une kalachnikov dans le dos ! » Ancienne chargée de formation à la Cimade et doctorante à Paris-III, Véronique Laurens craint que le ministère, en imposant ce label, « prive de financement certains organismes de formation pourtant essentiels sur certains territoires ».

10/11/2011, Pierre Duquesne

Source : L’Humanité

« Nous sommes en Espagne depuis cinq ou six ans. Certains ici viennent faire la fête et boire jusqu’à tard, mais nous, nous récoltons la ferraille. Et nous vivons dans des conditions misérables. Si les gens tiennent le coup, c’est pour pouvoir envoyer quelque chose à leur enfant resté en Afrique. » Parmi la centaine d’Africains subsahariens (en majorité Sénégalais) qui récoltent la ferraille pour survivre et dorment dans des squats insalubres et surpeuplés à Barcelone, Katim, jeune wolof de 37 ans, est un privilégié.

La ferraille, dernière issue pour survivre

Arrivé par avion avec un visa en 1999, il a échappé au voyage en « patera » (barque de fortune), lot commun de ces immigrés clandestins qui arrivent en masse depuis 2006. Les premières années, il se dédie corps et âme au festival Baobab, près de Malaga (Andalousie), même s’il doit en même temps plonger les mains dans la terre des serres d’Almeria pour gagner son pain. Mais à partir de 2007, la main d’œuvre immigrée à bas prix y est remplacée par une nouvelle manne de travail, régulière cette fois. Les citadins espagnols, chassés de la ville par le chômage de masse, retournent travailler dans les champs. « Pendant deux ans, je suis allé de ville en ville pour trouver un travail », dit-il à l’avant d’un camion qui transporte la ferraille. En vain. A Barcelone où il a désormais des papiers mais les poches vides, il ne lui reste plus que deux options : le « top manta » (la vente ambulante), pratique découverte par le grand public au travers du film Biutiful d’Alejandro Gonzales Iñarritu ou la « chatarra » (ferraille). Descendu tout en bas de l’échelle, ce jeune fluet reste privilégié au regard des autres ferrailleurs sénégalais : il a un permis de conduire espagnol, graal permettant de ne pas traîner de charriot de poubelle en poubelle pour dégoter des bouts de ferraille en tout genre, mais de conduire un camion pour les transporter. Pour lui, ce sera la « chatarra ».

Reportage sur les squats de Barcelone. | Plongée sur les manifestations de 2003 qui ont conduit une foule de gens à protester contre l’éviction de certains squats dont celui de la rue Badajoz

Malgré ses papiers, Katim dort dans le squat de la rue Badajoz. De cette ancienne fabrique de mannequins située à Poblenou, quartier est de Barcelone, un habitué des squats de la ville raconte qu’elle a longtemps été le havre des raveurs, dont les fêtes se déroulaient sous le regard magnanime de la propriétaire endettée. A partir de 2006, les Espagnols découvrent au journal télévisé des bateaux de fortune remplis de Sénégalais débarquant sur les côtes des Canaries, et à partir du mardi noir du 24 avril 2007, quand le marché immobilier espagnol subit son premier revers, les raveurs de la rue Badajoz les voient bientôt s’installer dans l’entrepôt abandonné.

Honte, colère et post-colonialisme

Katim a un autre atout sur ses compagnons de galère. Le 25 juillet 2011, il est dans le cortège de Sénégalais qui défilent dans les rues de Poblenou contre la fermeture du squat de la rue Badajoz. Le site, racheté par une marque de « cava » (vin pétillant espagnol), est non seulement un dortoir pour les ferrailleurs Sénégalais, mais surtout le lieu où ils peuvent déposer, trier et peser la ferraille avant d’aller la vendre aux industries voisines contre de quoi manger. Et surtout fumer. Contrairement aux autres, Katim s’exprime devant les médias et n’a pas honte de montrer son visage. Les autres ? « Ils ne veulent pas que leur famille sache qu’ils recyclent la ferraille qu’ils trouvent dans les poubelles. » Un réflexe humain, dans des conditions qui ne le sont pas.

« Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité (…). Si nous sommes ici, c’est parce que (…) je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »

Lendemain de la manifestation dans la cour intérieure du squat de la rue Badajoz. Entourés de ferraille rouillée, de déchets jetés çà et là, quatre habitants palabrent, sur une chaise à trois pieds, sur un sofa éventré. Des rats sortent leur tête de temps à autre entre les monceaux de fer. Un journal de résultats sportifs qui tourne de mains en mains, un câble à dénuder pour en récupérer le cuivre, tels sont les occupations majeures dans cet espace sans eau ni électricité. La crasse presque insoutenable des lieux rend toute intrusion presque indécente pour ses habitants, devenus pourtant la cible récurrente de reportages. Alors à l’arrivée d’un journaliste français, ex-pays colonisateur, Kerabah, homme fort au visage anguleux et leader du groupe, appuie là où ça fait mal : « C’est sur les abus de l’agriculture mondialisée que l’on devrait enquêter, pas sur notre situation ici. Les médias ne parlent que de choses superficielles, ils ne cherchent jamais à dire la vérité. Par exemple que le phosphate sénégalais va à 80% aux mains des Français. Si nous sommes ici, c’est parce que la spéculation a fait exploser les prix de l’agriculture, que je ne peux plus faire le métier de mon grand-père et de mon père : être agriculteur ! »

2005-2009 : de l’espoir à la crise

Il a raison Kerabah. L’indigence de ces Sénégalais en Espagne est un symptôme, l’effet indirect de facteurs socio-économiques qui ne trouvent pas leur source entre les tôles tordues de Badajoz. De l’autre côté de la Méditerranée, l’indice de développement humain du pays d’origine de Katim et de Kerabah est au 144ème rang mondial sur 169 pays. Plus de la moitié des 13 millions d’habitants du Sénégal vit sous le seuil de pauvreté. Alors quand le 7 février 2005, l’Espagne décide d’offrir un visa d’un an assorti d’un contrat de travail à 800 000 immigrés clandestins, on retrouve 19 343 Sénégalais dans le lot. Quatre ans plus tard, 38 716 Sénégalais vivent en Espagne avec une carte de résidence, beaucoup plus dans la clandestinité. « L’Espagne se convertit en la destination prioritaire des jeunes Sénégalais qui tournent leurs yeux vers l’Europe », écrivait déjà Mercedes Jabardo Velasco dans son rapport Sénégalais en Espagne. Connexion entre origine et destination publié en 2006 au ministère du Travail et des Affaires Sociales espagnol. La chercheuse y souligne que « l’émigration a été une pratique habituelle chez les jeunes sénégalais, tant comme un défi individuel que comme une stratégie à caractère familial. »

Une stratégie qui fonctionnait jusqu’à l’explosion de la bulle immobilière espagnole en 2007. Des petits boulots dans l’agriculture et dans le bâtiment aux subventions des associations d’aide aux immigrés, la crise a tout emporté sur son passage. Depuis novembre 2011, l’Espagne compte 5 millions de chômeurs. Alors pour les migrants Sénégalais, reste la récolte de la ferraille. Mais pour combien de temps ? « La crise ayant en premier lieu paralysé le marché immobilier, vendre de la ferraille aux entreprises pour qu’elles le recyclent en matière première pour leur activité n’a que peu de succès », rappelle Raul Martínez Ibars, Directeur d’ACISI et Coordinateur Territorial en Catalogne de la Fondation CEPAIM, deux organismes qui s’occupent de l’accueil et l’insertion des migrants. « En 2009, les programmes d’accompagnement et d’insertion à destination des migrants ont disparu. Le soutien de l’État a été remplacé par le réseau de soutien [Xarxa de Suport als Asentaments de Poblenou, un réseau de solidarité créé par les voisins du squat de Badajoz, suite à la visualisation d’un reportage diffusé sur TV3] pour garder au minimum un contact avec les habitants des squats. Nous ne voulions surtout pas qu’ils deviennent une communauté “invisible” », a-t-il déclaré lors d’un séminaire organisé le 3 novembre sur la situation des populations vivant dans des squats de Poblenou.

Syndrome d’Ulysse et attente de jours meilleurs

« Si pour survivre, il faut rester invisible, il n’y aura ni identité ni intégration sociale et il ne pourra pas y avoir de santé mentale non plus. » En 2002, Joseba Atxotegui, psychiatre et directeur du SAPPIR (Service d’Attention Psychopathologique et Psychologique aux Immigrés et Réfugiés), parlait pour la première fois de « Syndrome d’Ulysse », en référence au héros de la mythologie grecque, pour qualifier le stress chronique et multiple dont souffrent les migrants dans les pays d’accueil. « La solitude », « la souffrance suite à l’échec du projet migratoire », « la lutte pour la survie » et « la peur » sont les principales sources de stress auxquels sont confrontés les centaines de Sénégalais qui vivent de la ferraille à Barcelone, du voyage en « pateras » à la routine de de la récolte de la ferraille dans les poubelles, en passant par la répression policière et la promiscuité des squats. Jusqu’à quand peuvent-ils rester indemnes dans de telles conditions ? « La majorité des migrants vivant dans ces squats ne sont pas malades, mais ils doivent supporter un environnement de stress trop important. Ils le vivent très mal, mais il suffit d’u changement de contexte pour qu’ils s’en sortent. Leur souffrance psychologique n’est pas une maladie mentale, mais si elle n’est pas traitée, à la longue, elle peut le devenir », analyse Joseba Atxotegui, après avoir visité plusieurs squats du même acabit que celui de la rue Badajoz.

« Chaque année, on espère que la crise va arrêter(…). Et puis, c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »

Pour les aider à changer de contexte, les associations locales se concentrent de plus en plus sur la formation professionnelle. Apropem-nos (rapprochons-nous en catalan), un réseau de solidarité à Poblenou, propose aux plus motivés des formations dans l’agriculture biologique, la plomberie ou la boucherie, par le biais d’organisme comme Caritas ou la Croix Rouge. Depuis mai 2011, Souleymane se rend chaque matin à Badalona pour apprendre l’agriculture biologique. Ce Sénégalais de 31 ans connaissait déjà bien les préceptes du métier : son père est agriculteur à côté de Dakar. Qu’en fera-t-il si l’activité ne reprend pas ? « Chaque année, on espère que la crise va arrêter. Même si c’est dur ici, au Sénégal, il n’est pas rare de voir 20 personnes vivre avec un salaire de 150 euros. Et puis c’est impossible de rentrer, les gens ne comprendraient pas. »

Réussir ou devenir fou. Une logique transgressée par de plus en plus de migrants, qui rentrent au pays malgré la peur de l’opprobre évoquée par Souleymane. La municipalité de Barcelone vient de lancer un projet pilote destiné aux Sénégalais du squat de Badajoz : au bout de cinq mois de formation professionnelle, ils accepteraient de rentrer au Sénégal. Certains s’achèteront un beau costume et diront qu’ils ont réussi pour éviter la honte de l’échec, raconte Katim. Selon lui, il faut au contraire briser le cercle vicieux qui fait rimer Europe et succès. Au volant de son camion rempli de ferrailles, il se projette : « Je voudrais tourner un reportage sur la réalité d’ici, Badajoz et la “chatarra”. Puis avec l’aide d’une ONG au Sénégal, j’irai dans chaque école primaire de ma région au Sénégal, je prendrais une demi-heure de cours, j’installerai un écran, et je montrerai le film aux enfants. Tout le monde là-bas met de l’argent de côté pour venir faire fortune ici. S’ils savaient que l’on finit par ramasser les poubelles… »

9/11/2011, Emmanuel Haddad

Source : Cafebabel.com

À mesure que se creuse l’écart entre les revenus des immigrants récents et des travailleurs nés au pays, certaines craintes s’expriment quant au rythme auquel les immigrants s’intègrent sur le marché du travail et quant à leur bien-être économique général. Mais pour s’attaquer au problème, il nous faut mieux comprendre les facteurs influant leur situation économique. Michael Abbott et Charles Beach ont donc examiné le revenu annuel des immigrants arrivés comme résidents permanents en 1982, en 1988 et en 1994 pendant leur première décennie au Canada et dans quatre catégories d’admission : travailleurs qualifiés (demandeurs principaux) admis dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés fédéral (immigrants économiques indépendants), autres immigrants économiques, regroupement familial et réfugiés. Cet examen a permis de comparer le revenu des immigrants qualifiés à celui des autres catégories, de même que l’incidence des cycles économiques sur leur revenu. Les auteurs ont ainsi obtenu un portrait plus complet de l’intégration économique des nouveaux arrivants que d’autres études sur la question réalisées à ce jour.

Trois conclusions principales se dégagent de leur analyse. Premièrement, le revenu annuel médian des immigrants économiques indépendants admis à titre de travailleurs qualifiés —qu’ils soient hommes ou femmes — était nettement et constamment le plus élevé des quatre catégories d’admission, et cela dans les trois cohortes successives. Quant au revenu médian le plus faible, on le trouvait chez les femmes de la catégorie du regroupement familial. Les hommes de cette même catégorie touchaient aussi le revenu le plus faible pour ce qui est de la cohorte de 1982, mais c’étaient les réfugiés des cohortes de 1988 et de 1994 qui avaient généralement le plus faible revenu. Deuxièmement, c’est chez les réfugiés des deux sexes des trois cohortes que le taux de croissance du revenu était le plus élevé pendant les 10 premières années au pays. Troisièmement, la récession du début des années 1990 semble avoir provoqué une baisse du taux de croissance du revenu des immigrants, particulièrement chez les hommes.

À la lumière de ces données, les auteurs font trois propositions relatives à la politique d’immigration canadienne. Compte tenu de la progression au fil du temps du revenu des immigrants économiques indépendants, le Canada doit d’abord continuer de privilégier l’arrivée de travailleurs qualifiés (demandeurs principaux) afin de rétablir la proportion de nouveaux immigrants admis à ce titre, qui est en baisse depuis 10 ans. Vu la croissance relativement rapide du revenu des réfugiés, il doit ensuite rétablir la proportion des immigrants de cette catégorie à son niveau des 30 dernières années, soit 10 à 15 p. 100 du total annuel des immigrants admis comme résidents permanents. Enfin, étant donné l’incidence négative de la récession de 1990-1991 sur le niveau et la croissance des revenus des immigrants arrivés peu avant cette période, Ottawa devrait réduire les admissions d’immigrants en période de chômage élevé et de ralentissement économique.

8/11/2011, Michael G. Abbott et Charles M. Beach

Source : Institut de recherche en politiques publiques

Durant la Première guerre mondiale, les Français et les Anglais ont "importé" quelque 140 000 travailleurs chinois en Europe pour servir de main-d’œuvre à l'arrière du front. Une importante page de l'histoire de France qui n'apparaît pourtant pas dans les manuels scolaires.

"Lorsque je suis arrivée en France en 1988 pour mes études, je suis tombée par hasard sur le cimetière de Saint-Etienne au Mont, dans le Pas-de-Calais. On y trouve 160 sépultures incrustées de caractères chinois. J'ai été extrêmement impressionnée et j'ai voulu savoir d'où ils venaient", explique Li Ma. Cette historienne d'origine chinoise, aujourd'hui maître de conférence à l'Université du littoral Côte d'Opale, a organisé l'an dernier à Boulogne-sur-mer le premier grand colloque sur "les Travailleurs chinois de la Première Guerre mondiale".

"C'est très étonnant : il y plein de cimetières chinois dans la région mais aucun livre en français n'a par exemple été publié sur le sujet. Il existe un livre en chinois à Taïwan et quelques écrits en anglais, mais c'est tout. Pendant longtemps, la France n'a pas rendu hommage à cette partie de la population, contrairement aux Anglais".

Gérard Tchang, dont le père est arrivé en France depuis sa ville natale de Huaian (Jiangsu) en 1917 pour servir sur le front de l'est, est encore plus amer. "Aujourd'hui, personne en France ne connaît cette mémoire ! Ça me met vraiment en colère. Il y a quelques années, j'ai vu une exposition sur la guerre 14-18 à la Mairie de Paris et il n'y avait aucune place pour les Chinois. Je ne sais pas quels pouvaient être les états d'âmes des responsables politiques de l'époque et encore moins ceux d'aujourd'hui, mais ce que l'on constate, c'est que cette mémoire a été totalement oubliée!", dit-il avec rage.

Des chinois physiques et travailleurs

Pas moins de 140 000 chinois sont pourtant venus servir d'auxiliaires en France, pendant la Grande guerre. En 1914, les soldats s'enlisent au front et les Alliés manquent de main-d’œuvre. Les gouvernements alliés et chinois négocient alors dans la plus grande discrétion la venue de travailleurs en Europe pour effectuer de dangereuses tâches de logistique militaire. Les Russes recrutent 200 000 travailleurs. Les Anglais 100 000 et les Français 40 000, pour la plupart originaires de la province du Shandong, au nord-est de la Chine.

Selon les archives françaises de l'époque, "les Chinois du Nord étaient forts, simples, travailleurs et physiques mais surtout moins rusés que les Chinois du Sud qui étaient commerçants. Et puis, ils pouvaient mieux s'adapter au climat du nord de la France", explique l'historienne Li Ma. L'été dernier, cette dernière s'est rendue à la rencontre de 35 familles de descendants dans les villes de Zibo, de Zhoucun mais surtout de Weihai, "où les Anglais ont recruté jusqu'à 54 000 personnes en 1917!".

"J'ai rencontré un grand-père de 85 ans dont l'oncle est revenu de France avec des outils d'agriculture français. Il me les a montrés : c'était insolite. Mais globalement, il m'a expliqué que ces immigrés avaient beaucoup de mal à parler de leur expérience de la guerre. Ils étaient traumatisés : certains évoquaient malgré tout les avions, les bombardements, etc.".

Le traumatisme de la vie sur le front

Lorsqu'ils arrivent en France en 1917, les contrats de ces travailleurs immigrés stipulent qu'ils ne doivent pas participer au combat, ni se trouver sur la ligne de front, "mais celle-ci bougeait en permanence et les Chinois se retrouvaient de fait sur le champ de bataille", explique Li Ma.

Les Anglais et les Français ne recrutent pas ces travailleurs sous le même régime. Les coolies recrutés par les Britanniques, baptisés les "Chinese Labour Corps" travaillent en support des militaires anglais. Ils sont chargés de nettoyer les tanks ou encore d'enterrer les cadavres, tandis que les travailleurs recrutés par les Français sont, le plus souvent, employés dans les usines.

"Leurs situations étaient très différentes : les soldats recrutés par les Britanniques étaient militarisés. Ils portaient l'uniforme et étaient soumis à la justice militaire, tandis que les travailleurs français avaient d'avantage de liberté", explique Dominiek Dendooven, le directeur du musée "Inflanders Field" qui a organisé l'an dernier une grande exposition sur le sujet à Ypres, en Belgique.

Des contacts mitigés avec la population locale

C'est dans un périodique baptisé "华工杂志" ("la Revue des travailleurs chinois") que les travailleurs chinois recrutés par les Français racontent les anecdotes de leur vie en France. Des moments très difficiles, d'autres plus légers. "Ils parlaient notamment des femmes françaises qui, selon eux, préféraient de jeunes Chinois forts, beaux et gentils plutôt que des alcooliques français auxquels il manquait un bras et qui étaient déprimés par la guerre", s'amuse la sinologue Li Ma.

Dominiek Dendooven nous raconte, de son côté, cette soirée de février 1918 où les travailleurs ont célébré le Nouvel An Chinois avec la population locale dans leur camp. "Dans la petite ville belge de Poperinghe, les habitants s'étaient même mis à apprendre quelques mots de chinois pour communiquer avec eux mais aussi pour leur vendre des objets. Mais attention, il y avait aussi des commentaires négatifs", pondère-t-il. "Il reste de nombreux témoignages qui dénotent une grande xénophobie à leur égard. Des histoires qui circulent à l'époque prétendent même que les crimes qui ont été commis pendant la guerre avaient été perpétrés par des Chinois et qu'il ``fallait garder un œil sur eux parce qu'ils pouvaient voler des choses``".

Ce racisme n'a pas empêché plusieurs couples franco-chinois de se former. De nombreux travailleurs repartent d'ailleurs chez eux à la fin de la guerre avec leur épouse française pour lesquelles l'adaptation en Chine est parfois impossible. "Ces femmes françaises étaient souvent de secondes épouses, ce que ne savaient pas ces travailleurs. A l'époque, cela était très mal vu par les familles chinoises qui rejetaient ces femmes. Beaucoup d'entre elles ont dû rentrer en France avec l'aide du consulat", raconte l'historienne Li Ma.

Le dur retour au pays

A la fin de la guerre, les Britanniques décident de rapatrier la totalité des travailleurs chinois, tandis que les Français leur donnent le choix de rester en France. Quelque 3000 travailleurs chinois acceptent et participent alors à la reconstruction du pays. La plupart d'entre eux s'installe dans le quartier de la Gare de Lyon à Paris et trouve notamment des emplois dans les usines Renault. C'est sur les chaînes de productions qu'ils rencontreront notamment Deng Xiaoping ou encore Zhou Enlai, alors venus étudier en France.

"C'est la première fois dans l'histoire chinoise qu'il y avait des contacts entre les gens du peuple et les intellectuels : ils travaillaient, mangeaient, et vivaient ensemble. Je pense que ces rencontres ont joué un rôle fondateur dans la manière dont ces futurs personnages-clefs de la Nouvelle Chine ont appréhendé la notion d'esprit de masse. Peut-être aussi cette proximité a-t-elle cristallisé leur volonté de prendre soin de leur peuple", explique Li Ma.

Plus de 8.000 travailleurs décèdent au total pendant cette période. Beaucoup d'entre eux meurent sous le feu de l'ennemi alors qu'ils creusent des tranchées et déminent des terrains. Les autres sont décimés par les épidémies : grippe espagnole, rougeole, tuberculose. Pour les survivants, le retour au pays est parfois un calvaire. Traumatisés par la guerre, ces travailleurs pour se détendre jouent l'argent qu'ils ont gagné en France et se retrouvent très vite sans le sou. La plupart redevient agriculteurs dans le Shandong, quand ils ne sont pas cloués au lit par la syphilis attrapée auprès des prostituées françaises à l'arrière du front.

Aujourd'hui, le plus important cimetière de Chinois se trouve à Noyelles-sur-Mer. 842 stèles datant de 1923 sont visitées chaque année pour la fête de Qinming, "la Toussaint chinoise", par les descendants de ces travailleurs. "Nous célébrons Qinming depuis l'année 2000 à Noyelles", raconte Michel Letocard, le maire de cette petite commune de la Somme.

"C'est très particulier car les trois premières années, cette fête a attiré jusqu'à 1500 personnes sur ma commune de 800 habitants ! Pour nous qui nous contentons d'aller porter des chrysanthèmes au cimetière pour honorer nos morts, c'est très curieux! Malheureusement, depuis la brouille franco-chinoise sur la question du Tibet en 2008, la fête de Qingming n'est plus célébrée à Noyelles", regrette le maire.

Selon lui, l'Unesco souhaite aujourd'hui classer le cimetière chinois au Patrimoine Mondial. Une forme de reconnaissance pour les descendants de ces travailleurs chinois comme Gérard Tchang. "Aujourd'hui, on donne des médailles du mérite à des gens qui ont beaucoup moins donné que mon père, par exemple. Pourquoi lui ne l'a-t-il pas reçue ? C'est parce qu'il était d'origine chinoise ?" Une autre page de l'histoire de l'immigration française qui mériterait d'être enfin officiellement écrite.

10/11/2011, Lily Eclimont

Source : Aujourd'hui la Chine

Les sénateurs socialistes défendent dans l'Hémicycle les positions que portera leur candidat à l'Élysée.

Le garde des Sceaux, Michel Mercier, prépare déjà ses arguments pour leur dire non. Le 8 décembre, à l'initiative du groupe socialiste de la Haute Assemblée, les sénateurs examineront en séance publique une proposition de loi constitutionnelle qui prévoit d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers aux élections locales. Dès son élection, le nouveau président du Sénat, Jean-Pierre Bel, avait jugé que cette réforme représentait «une priorité». C'est aussi un sujet fédérateur pour les différents groupes de la gauche sénatoriale. L'ambiance promet donc d'être électrique dans l'hémicycle du Sénat le 8 décembre.

Cas de figure très rare, plutôt que de rédiger un nouveau texte, les sénateurs socialistes ont choisi d'exhumer une proposition de loi constitutionnelle déjà adoptée… en 2000 par l'Assemblée, alors en majorité à gauche. «Le texte une fois adopté par la Haute Assemblée, il faudrait encore que le Parlement, réuni en Congrès à Versailles par Nicolas Sarkozy, lui donne son feu vert, rappelle un ministre. Ce coup médiatique n'aura donc aucune conséquence concrète d'ici à la présidentielle.»

En ressuscitant un texte vieux de onze ans, emblématique du séjour de Lionel Jospin à Matignon, les sénateurs PS paraissent vouloir renouer avec les années de la «gauche plurielle», dont ils gardent un souvenir attendri. Et, en quelque sorte, mettre entre parenthèses la décennie 2002-2012 où la droite aura, quelle que soit l'issue de la prochaine présidentielle, dirigé le pays.

Préparation d'artillerie

Plus généralement, les thèmes défendus par la nouvelle majorité sénatoriale depuis les élections sénatoriales du 25 septembre, équivalent à une préparation d'artillerie en vue de la campagne présidentielle des candidats de gauche. Au moyen d'amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale et au budget 2012, les sénateurs socialistes et leurs alliés communistes, écologistes et radicaux de gauche, se livrent à un bombardement permanent des positions de l'exécutif. Lors de l'annonce du tour de vis fiscal et budgétaire par François Fillon, lundi, François Rebsamen a fustigé «ce manque d'anticipation, cette improvisation permanente face à une situation des plus graves». Pour le président du groupe socialiste, le gouvernement est «ballotté par les événements, sans ligne directrice, sans vision à long terme et s'est jusqu'ici contenté de rustines et de mesurettes, prises à la va-vite, au gré d'un véritable concours Lépine de recherches de taxes».

À l'initiative d'André Vallini, sénateur PS de l'Isère, les sénateurs socialistes devraient aussi constituer une commission d'enquête sur les sondages commandés par l'Élysée et Matignon. Et refuser de répondre à une convocation d'une commission d'enquête parlementaire est un délit passible de deux ans de prison.

Inflexion dans les mœurs

Il n'est guère étonnant que la nouvelle majorité sénatoriale applique son programme. Mais le ton employé, parfois véhément, marque une inflexion dans les mœurs de la maison. Lorsque le gouvernement a opposé l'irrecevabilité financière à une proposition de loi PS sur l'école maternelle dès trois ans, la semaine dernière, le groupe PS du Sénat a jugé que «le gouvernement montre aussi son malaise face à l'école maternelle, qu'il entreprend insidieusement de démanteler». La droite sénatoriale, pour sa part, panse ses plaies et découvre la rude condition d'opposant. Le président du groupe UMP, Jean-Claude Gaudin, a ainsi protesté mercredi contre l'importante réduction de l'abattement sur les droits de succession et de donation - un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 - que souhaitent les sénateurs de gauche. «Nous nous opposons à cette mesure qui, compte tenu des prix de l'immobilier, conduirait à taxer lourdement les classes moyennes dont les successions étaient jusqu'à présent exonérées dans la majorité des cas» , a argumenté le sénateur maire de Marseille.

10/11/2011, Guillaume Perrault

Source : Le Figaro

Réunis pour la deuxième édition des Assises de la politique de la ville, le 8 novembre à Amiens, élus, universitaires et responsables associatifs ont dénoncé un "désengagement de l'Etat". Selon eux, la question de la participation des habitants aux projets se pose avec de plus en plus d'acuité pour éviter une situation de rupture avec la République.

Les Assises de la politique de la ville, boudées par le ministre de la Ville Maurice Leroy, n'ont pas réussi à éviter l'écueil du calendrier électoral. Cette deuxième édition organisée à l'initiative du maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, le 8 novembre, a surtout été l'occasion de fustiger le "désengagement de l'Etat", quelques jours après la publication du rapport de l'Onzus et son lot d'indicateurs toujours aussi alarmants : pauvreté, chômage des jeunes, etc. De quoi conforter les pourfendeurs de la politique de la ville, alors qu'en 2008, l'Etat promettait un "plan Marshall des banlieues" destiné à rompre avec trente ans de politiques vaines, à travers quelques mesures emblématiques : contrats d'autonomie pour les jeunes, cordées de la réussite, internats d'excellence... Mais selon les acteurs de la politique de la ville, inquiets de "phénomènes de ghettoïsation inacceptables", ce plan Espoir banlieues lancé par Fadela Amara n'a pas eu les effets escomptés. "Force est de constater que l'Etat, malheureusement, se désengage progressivement des actions spécifiques, mais également du droit commun", déplorent-ils dans une déclaration lue par le maire d'Amiens à la fin de la rencontre.

Droit de vote des étrangers

La seule indulgence est allée à l'Anru. "Sans la création de l'Anru, la situation serait beaucoup plus difficile", a ainsi reconnu Michel Destot (PS), le président de l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF). Seulement, la situation budgétaire actuelle n'augure pas d'une augmentation des crédits. Maurice Leroy a même dû reconnaître récemment que le PNRU 2 devrait inventer un nouveau modèle économique. Pour les participants, cette rénovation urbaine de deuxième génération devra aussi comporter "une implication active de tous les partenaires, et une meilleure prise en compte du fait social, de l'humain". A cet effet, le député-maire socialiste de Sarcelles François Pupponi a plaidé pour un rapprochement de l'Anru, de l'Acsé, voire de l'Epareca.

La participation des habitants était d'ailleurs le leitmotiv de cette journée. La déclaration se propose en effet d'"approfondir la démocratie", de "l'enrichir de nouvelles pratiques", à l'image des commissions permanentes d'Amiens, exemple de démocratie participative, qui permet d'associer les habitants aux décisions locales. Car ce que Claude Dilain, l'ancien maire PS de Clichy-sous-Bois, a surtout retenu du rapport de l'institut Montaigne "Banlieue de la République", qui dépeint une islamisation des quartiers de Clichy-Montfermeil, c'est l'abstention massive. "Elle dépasse 70%, je suis étonné de la surprise que cela a provoqué", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, organisée en marge de ces assises. "Cinq à six millions d'habitants sont en train de rompre le pacte républicain. On est dans un archipel d'îles qui n'ont plus de rapport les unes avec les autres", a alerté le président de l'Association des maires Ville et Banlieue de France, pour qui la politique de la ville est aujourd'hui dans une "jachère invraisemblable". Selon lui, ces habitants sont les "abandonnés de la République" et ils "cherchent d'autres identités". Pour remédier à ce sentiment d'abandon, Claude Dilain s'est dit favorable au droit de vote pour les étrangers aux élections locales, rappelant qu'une proposition de loi en ce sens sera bientôt examinée par le Sénat.

"Aveuglement intellectuel"

Interrogé par Localtis, le maire UMP de Montfermeil, Xavier Lemoine, a apparenté cette proposition à un "crime contre la Nation commis par des gens aux abois incapables de récupérer les classes populaires parties vers le Front national". "Tout cela traduit un aveuglement intellectuel. L'enjeu n'est pas social, économique ou urbain, on a pris les conséquences pour les causes. Les causes sont avant tout culturelles", a-t-il critiqué. Pour le maire de Montfermeil, trois priorités doivent être assignées à la politique de la ville : "l'apprentissage du français pour tout le monde, l'aide à la parentalité et la connaissance des grandes œuvres françaises". Autant de sujets qui doivent passer par une "prise de conscience de la société française dans son ensemble", car "les maires ne peuvent pas tout porter tous seuls". Prenant l'exemple de la loi sur le voile intégral, il réclame une loi sur les problèmes rencontrés dans les hôpitaux.

Si Michel Destot estime que la question des identités est centrale, il en tire des conclusions bien différentes. "Je suis à la tête d'une ville cosmopolite : sur 10 Grenoblois, 2 sont des Dauphinois de souche, c'est une chance extraordinaire", s'est enflammé le maire de Grenoble. "Il ne faut rien laisser passer de toutes ces politiques de division, de discrimination", a-t-il souligné.

9/11/2011, Michel Tendil

Source : Localtis.info

Depuis plusieurs mois, le gouvernement français, par son ministre de l’intérieur et de l’immigration, fait de l’immigration et du nombre d’étrangers sur le territoire français son obsession. Cette logique de stigmatisation suffisamment détestable s’étend aujourd’hui à l’enseignement supérieur, à la recherche et l’innovation à travers deux mesures.

La Circulaire du 31 Mai 2011 visant la « Maîtrise de l’immigration professionnelle »

Cette circulaire dispose que «la procédure de changement de statut (étudiants demandant un titre de séjour professionnel, devra faire l’objet d’un contrôle approfondi. »

En pratique, cette circulaire se traduit depuis Mai par des délais rédhibitoires et de nombreux refus d’autorisation de travail, qui obligent nombre d’étudiants étrangers diplômés à renoncer à un premier poste pourtant en cohérence avec leur diplôme et de quitter la France sans expérience.

Le décret d’application du 6 septembre 2011 dans son article 36, il est prévoit que : « L’étudiant étranger doit justifier qu’il dispose de moyens d’existence d’au moins égal à 100% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée, au titre de l’année universitaire écoulée… » Soit au moins 615 à 770 Euro par mois ! Auparavant cette condition était à un maximum de 70% du montant de l’allocation d’entretien mensuelle de base versée. Soit au plus 430 euros.

S’attaquer aujourd’hui à ces quelque 300 000 étudiants, c’est à la fois remettre en cause le principe d’ouverture de notre Université et mettre en péril le système d’enseignement supérieur et de la recherche de notre pays et qui constituerait une perte considérable pour l’économie et l’innovation à l’heure où la France perd chaque année de son influence sur la scène internationale.

La réalité de l’enseignement supérieur

Pourtant les chiffres disent tout sur l’intérêt de notre système d’enseignement supérieur à avoir des étudiants étrangers. 40% de jeunes chercheurs dans nos laboratoires sont étrangers, 19% en Masters et 11% en Licence. Ainsi les étudiants étrangers hors Union Européenne représentent plus de 16 % de notre enseignement supérieur.

Actions étudiantes

Depuis la rentrée universitaire les étudiants et la Confédération étudiante mènent des actions militantes (réunions, rassemblement et pétitions) afin que le gouvernement revienne sur ces mesures qui pénalisent et stigmatisent les étudiants et les diplômés étrangers diplômés au plus haut niveau ayant trouvé un emploi.

La pétition lancée le 1er Novembre par la Confédération étudiante a déjà été signée par plus de 20000 personnes dont 3500 en ligne et a reçu le soutien de nombreuses personnalités issues de la vie politique et associative Française.

Un seul objectif, une revendication unique

770 euro par mois c’est : 8643.25 Dirham Marocain), 1521.366 Dinar Tunisien, 7221000.83 Francs Guinée, 505197.847 francs CFA

Dans tous ces pays, moins de 0.1% de la population pourra justifier d’autant de moyens. En France, le plus haut niveau des bourses sur critères sociaux s’élève à 460 euro par mois et est attribué aux étudiants issus des familles les plus défavorisées.

Avec cette somme (460€), l’Etat français considère donc que n’importe quel étudiant peut vivre dignement pendant un mois. Pourquoi un étudiant étranger devrait-il justifier de plus de moyens qu’un étudiant français si ce n’est pour le dissuader de venir étudier en France ?

Pour nous, la France ne peut pas réclamer des autres des moyens qu’elle ne donne pas à ses propres enfants. Nous refusons que l’accès au haut niveau de diplôme pour ces pays soit limité à la seule élite politique ou dictatoriale.

Notre objectif, c’est d’obtenir le retrait pur et simple de ces deux mesures car nous sommes déterminés à défendre les mêmes droits pour tous les étudiants quels que soient leur origine sociale, leur réseau familial et leur nationalité.

9/11/2011

Source : Planète Compus.com

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l’Université de Leiden, présentent trois expositions thématiques sur le Maroc du 11 novembre au 20 décembre 2011.

Le Maroc sera présenté au public néerlandais  dans trois lieux différents de la ville de Leiden, sous trois optiques différentes : photographique, artistique et historique.

Expositions du 11novembre au 20 décembre 2011 :

 Le Maroc en blanc et noir

Une exposition de photographies de la collection du CCJM qui nous livre un Maroc à travers les objectifs de deux photographes français, Jacques Belin et Jean Besancenot. Le premier est un photographe de la Résidence française, qui a à son actif plus de 100 .000 photographies prises entre 1920 et 1961. Le deuxième est un photographe indépendant, qui immortalise le Maroc traditionnel depuis 1934.

Le Maroc vu à travers les peintres

Des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisées par des artistes orientalistes. Un voyage artistique au travers le Maroc de la fin du  XIXe et du début du XXe siècle.

Lieu : Oude UB

Adresse : Rapenburg, 70.

Contact : + 31 (0)71 527 3145

Exposition du 2 décembre au 20 décembre 2011

L’Emigration Marocaine

Exposition, de photos de Robert De Hartogh, qui retrace une partie de l’histoire et de la mémoire de l’émigration marocaine aux Pays-Bas.

Consulter les affiches

Urbanisation accélérée grâce aux transferts de devises des Marocains résidant à l’étranger de  la région…Suite

L émigrés apprennent tôt, quand e S ils décident d'intégrer le marché du travail en pays d'accueil, qu'il leur faut rafraîchir leur CV conçu dans leur pays d'origine ou griffonné à l'occasion. Fini l'affichage de la photo en en-tête du document pour l'impact, les préjugés qui peuvent influencer négativement la décision du recruteur...Suite

On ne saurait comprendre les formes du rapport à l'Autre et les politiques à l'égard des étrangers installés sans tenir compte du '1acobinisme" français, lié à une conception de la nation dont les origines remontent au Moyen Âge,…Suite

Un rapport publié lundi par le centre de réflexion britannique, Demos, met en garde contre la montée de l'extrême droite dans l'Union européenne, et le sentiment grandissant d'hostilité envers les immigrés.

Le rapport, cité par le quotidien britannique The Guardian, a mis en garde contre une montée de l'extrême droite dans le continent européen, et l'apparition sur le net d'une nouvelle génération de jeunes qui appuient les idées populistes et le sentiment grandissant d'hostilité envers les immigrés, notamment parmi la communauté musulmane d'Europe, et ce "particulièrement en France, Italie, Autriche et Hollande".

"Alors que de nombreux pays européens ont les yeux fixés sur l'état de leur économie, une autre crise de confiance se prépare. Dans toute l'Europe, des jeunes gens se sentent abandonnés par les partis traditionnels et leurs représentants et affichent de la sympathie pour les groupes populistes", met en garde Jamie Bartlett, auteur du rapport publié en anglais sur le site de Demos.

L'étude s'appuie sur les réponses fournies sur le site de socialisation Facebook par près de 11.000 sympathisants de 14 groupes d'extrême droite dans onze pays européens. Ces Européens dénoncent également les effets de la mondialisation qui détruit "les droits des travailleurs". Ils ont "perdu la foi" dans leur gouvernement, les institutions européennes et le système judiciaire, selon Demos.

7/11/2011

Source : APS

Une conférence ministérielle sur l'aide aux 12 millions d'apatrides dans le monde, aura lieu les 7 et 8 décembre à Genève, sous les auspices du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU, selon un porte-parole de l'organisation.

Le HCR espère à cette occasion susciter de nouvelles adhésions à la Convention pour la réduction du nombre des apatrides, qui fête cette année son 50ème anniversaire.

Le HCR considère comme apatride toute personne qui n'est pas considérée comme un ressortissant par un état dans le monde. Les réfugiés peuvent être considérés comme des apatrides.

Des ministres des Affaires étrangères, ainsi que des représentants de services de l'immigration participeront à cette conférence, de même qu'au moins un chef Etat, dont le nom n'a pas encore été révélé.

Selon le HCR, 40 pays ont signé à ce jour la Convention sur les Apatrides, conclue en 1961.

8/11/2011

Source : AFP

La communauté marocaine installée dans la Grande région de Washington a célébré, dimanche, la fête de l'Aid Al Adha dans une ambiance conviviale, mais empreinte de sentiments de nostalgie et du mal du pays.

C'est dans une ferme dans la ville de La Plata (Etat du Maryland), à plus d'une heure de la capitale fédérale américaine, que les Marocains des Etats-Unis s'étaient retrouvés, pour célébrer cette fête, à l'initiative de l'association AMANA (American Moroccan Association of North America).

"La météo aidant, plus de 1000 personnes ont afflué vers cet endroit pour fêter l'Aid Al Adha. J'essaye de mettre à leur disposition tout ce qu'il faut pour célébrer comme il se doit cette fête", révèle à la MAP Jamal Bouaichi, propriétaire de la ferme.

"C'est un endroit ouvert à tous les musulmans, mais environ 95 pc des personnes qui y viennent sont d'origine marocaine", souligne-t-il.

Pour lui, l'objectif est de réunir les Marocains lors de cette fête religieuse. "Je ne conçois pas l'initiative comme un business, mais comme un service pour la communauté", tient-il à préciser, ajoutant que la ferme met à la disposition des musulmans des " moutons à des prix raisonnables de 8h00 jusqu' à 14h00" durant la journée de l'Aid.

Le programme de cette Fête du Sacrifice, dont le moment fort est l'immolation du mouton, a été aussi marqué par la prière d'Al Aid et un petit déjeuner composé de mets typiquement marocains.

Pour Brahim Nechikh, président de l'association AMANA, cette initiative permet aux Marocains installés aux USA et à leurs enfants de rester connectés avec leur identité islamique et de maintenir le contact avec un pan de leurs traditions.

" ça fait 14 ans que nous prenons cette initiative et c'est la 8-ème fois que l'Aid est fêté dans cette ferme", rappelle-t-il, faisant remarquer au passage que le nombre des personnes célébrant cette fête, dans le cadre de cette association, augmente chaque année. Pour lui, "ca permet aussi aux Marocains de rencontrer d'autres communautés islamiques, dont des Algériens, des Tunisiens, des Soudanais et des Egyptiens".

Pour célébrer cette fête et partager un moment de convivialité et de retour aux sources, certaines familles marocaines, n'ayant cure des grandes distances, étaient venues d'autres coins des Etats-Unis notamment de Philadelphie (4 heures de route de la capitale fédérale US).

C'est le cas de Amine Raqib, résidant dans cette ville de l'Etat de Pennsylvanie. " En dépit de l'éloignement, nous avons fait le déplacement de Philadelphie pour vivre l'ambiance marquant l'Aid et rencontrer des familles marocaines".

Selon lui, le manque d'associations marocaines en Philadelphie ne permet pas aux Marocains installés dans cette ville de bénéficier d'une manifestation de l'envergure de celle organisée à La Plata au Maryland. "Ca fait six ans qu'on a pas vécu une pareille ambiance", affirme-t-il.

Les efforts de l'association et du propriétaire de la ferme visant à recréer une atmosphère pareille à celle vécue au Maroc sont hautement appréciés. Mais d'aucuns estiment qu'elle ne peut égaler l'ambiance dans le pays d'origine.

"La nostalgie et le dépaysement ressentis dans les pays d'accueil lors des fêtes religieuses sont de mise", martèle Hicham Ould Boussaid, un jeune marocain de l'Etat de virginie, originaire de la ville d'Ahfir.

Même son de cloche chez son compatriote Abdelillah karkoub, venu en famille de Baltimore.

Pour lui, "l'ambiance dans la ferme est agréable. Nous rencontrons des amis et tout est disponible. Mais nos proches au Maroc nous manquent terriblement".

Cet avis semble être partagé aussi par Hassan Madad, de l'Etat de Virginie et originaire de la ville de Khouribga. "Même si on retrouve beaucoup de familles marocaines ici dans cette ferme, rien ne peut égaler l'ambiance dans le pays d'origine. Au Maroc, c'est différent", conclut-il sur un ton nostalgique.

8/11/2011

Source : MAP

Si en Europe, la question du vote dans les pays d'origine des immigrants est surtout politique et se pose différemment selon les pays d'installation et selon leurs lois encadrant la citoyenneté des immigrants, au Canada, le débat a été relancé par les élections du 22 octobre 2011 pour la composition de l'assemblée constituante tunisienne. En effet à la mi-septembre, à la surprise générale, le gouvernement canadien annonçait que, selon la loi, les Tunisiens du Canada ne pourraient voter ici pour élire leurs représentants à la constituante. En effet le Canada ne pouvait représenter une circonscription extra-territoriale de la Tunisie et l'ouverture des bureaux de vote serait donc interdite.

Alors que les Tunisiens du monde entier s'apprêtaient à participer à ces élections historiques, issues de leur révolution et d'un processus démocratique, il paraissait très étrange que le Canada, reconnu pour être le pays des droits de la personne et du citoyen, s'oppose à leur participation démocratique ici. Toutes sortes de tractations ont eu lieu au niveau diplomatique entre les deux pays et à l'international et finalement les Tunisiens du Canada ont été autorisés à participer au vote à la condition que le gouvernement canadien n'ait pas à s'occuper de la sécurité des bureaux de vote. En filigrane, il y avait sans aucun doute la crainte que des Canadiens tunisiens musulmans connus pour leurs positions activistes au Canada soient élus par leurs compatriotes pour les représenter en Tunisie.

Mais cette décision allait bien au-delà des Tunisiens et des réalités dans les pays arabes. Tous les immigrants au Canada, pour la plupart aussi citoyens canadiens, se sont inquiétés de leur droit de participer aux élections dans leurs pays d'origine respectifs. Précisons que de nombreuses communautés votent au Canada et y élisent des représentants pour les institutions politiques de leurs pays d'origine. Les Français qui vont bientôt voter pour les élections résidentielles et les Italiens qui suivent, se sont demandé si cette loi serait aussi appliquée à leur cas!

Et ce qui est en jeu, c'est la double citoyenneté et la double appartenance politique des immigrants au Canada et au Québec. Le Canada est un des pays d'immigration qui accorde rapidement la citoyenneté, après trois ans de résidence permanente et un examen portant sur la langue et la connaissance civique du Canada. On y accorde aussi la citoyenneté canadienne sans demander aux immigrants de renoncer à leur nationalité d'origine. C'est reconnu dans le monde comme une politique d'immigration progressiste qui tisse aussi des liens entre les différents pays.

Un problème pour leur intégration ?

En fait, au contraire, les citoyens canadiens issus de l'immigration qui ont une participation politique ici sont aussi souvent ceux qui ont gardé un lien social et démocratique avec leur pays d'origine et plus encore ceux qui avaient un engagement politique dans leur pays d'origine seront les plus enclins à s'engager socialement ou politiquement dans leur nouvelle société. C'est comme si l'engagement citoyen et politique se transférait d'un pays à l'autre dans l'immigration.

Plus encore il semble bien que dans ces participations, on développe des compétences civiques qui sont transnationales et qui pourront être mises au service de différentes causes dans la société d'accueil. Ainsi par exemple, des hommes et des femmes réfugiés de Colombie qui étaient des militants syndicaux ou encore des défenseurs des droits de la personne dans leur pays d'origine ont dû le fuir parce que leur vie y était en danger à cause de ces activités. Ici au Québec, et plus spécifiquement dans notre région, ils vont réinvestir cette énergie et ces compétences en défendant des causes sociales comme la lutte contre la violence faite aux femmes, l'accès aux droits des personnes les plus vulnérables de notre société comme les personnes aînées ou encore la représentation des immigrants dans les instances politiques locales.

Et les jeunes ?

Les jeunes dont les parents étaient immigrants et qui ont vécu leur scolarité au Canada ont souvent la double citoyenneté et sont encouragés par leur famille à entretenir des liens civiques avec leur société d'origine tout en participant pleinement à la vie sociale québécoise. Ces jeunes sont le plus souvent en réussite scolaire, créent des réseaux transnationaux qui les supporteront dans leur carrière et dans leur vie sociale, font profiter leur entourage scolaire, professionnel et social de ces réseaux et de ces appartenances multiples. Ce sont des citoyens du monde bien ancrés au Québec et dans nos régions!

Une chance pour nos régions ?

Finalement rappelons que ces appartenances et participations multiples construisent des liens forts entre les pays d'origine de nos immigrants et le Québec. Ce sont-là des réseaux internationaux et interculturels dont nos régions pourraient profiter plus pleinement.

À Sherbrooke, nous avons la chance d'avoir de nombreuses communautés culturelles parmi nos citoyens: des Marocains, des Brésiliens, des Argentins, des Péruviens, des Burundais, de Ivoiriens ou encore des Serbes, Bosniaques, Roumains, Chinois et bien d'autres.

On peut bénéficier de leur présence et de leur participation en organisant des jumelages socioculturels entre nos villes et certaines de leurs villes d'origines ou encore en initiant des missions réciproques de développement économique et touristique entre nos régions. On pourrait aussi développer des projets qui unissent des écoles de ces pays d'origine aux nôtres en favorisant des apprentissages linguistiques et culturels par le biais des nouvelles technologies mais aussi de voyages et finalement nos organismes d'accueil et d'intégration des immigrants pourraient aussi participer à des projets de développement international en lien avec ces régions que les immigrants locaux connaissent bien et dont chacun, ici et là bas, pourrait bénéficier!

Alors les doubles appartenances des immigrants ouvrent nos régions à de nouveaux liens internationaux. Profitons-en!

7/11/2011, Michèle Vatz-Laaroussi

Source : La Tribune/ La Presse.ca

Pauvreté La moitié des personnes accueillies par le Secours catholique sont étrangères

Les années passent et les statistiques ne s'améliorent guère. Le Secours Catholique du Rhône qui présentait hier son rapport annuel sur la pauvreté, s'alarme du nombre croissant de demandeurs d'asile venant frapper à sa porte chaque année. Ils représentent à eux seuls la moitié des personnes accueillies. « Cette tendance est particulièrement forte à Lyon puisqu'au niveau national, les étrangers ne sont que 30 % », précise Gérard Raulin, président départemental de l'association. La moitié d'entre eux provient de l'Afrique Subsaharienne, un quart des pays de l'Europe de l'Est et 12 % du Maghreb. La plupart qui n'ont pas de titre de séjour les autorisant à travailler sur le sol français, vivent sans ressources ou peu. Selon l'association les personnes rencontrées vivent avec un revenu moyen de 528 €, soit une centaine d'euros en dessous du seuil de pauvreté.

Revenu moyen à 528 €

Bouba a poussé la porte du Secours Catholique il y a trois ans, après avoir passé plusieurs semaines dans la rue dormant sous les ponts ou dans les parkings. Sans argent, sans papier, il est arrivé entre Rhône et Saône un matin d'automne pour fuir son pays d'origine, à l'ouest de l'Afrique. Là-bas, il a multiplié les séjours en prison. « J'étais contre le gouvernement en place, je me suis fait arrêter à trois reprises lors de manifestations, raconte-t-il. Juste avant de m'évader, j'ai subi de nombreux sévices, j'en porte encore les marques aujourd'hui ». Avant d'obtenir le statut de réfugié politique, l'ancien moniteur d'auto-école a fréquenté deux ans les foyers d'accueil du Rhône, et plus particulièrement le Train de nuit à Perrache. Bouba qui n'a jamais connu ses jumelles âgées de quatre ans, nées lorsqu'il était en prison a découvert à Lyon une nouvelle famille. « Sans l'association je n'en serai pas là aujourd'hui, je n'aurai sûrement pas de travail, ni ce réseau d'amis que j'ai tissé ». L'homme s'est également remis à la musique avec un groupe de percussionnistes.

9/11/2011, Caroline Girardon

Source : 20 minites.fr

Du 13 octobre au 15 décembre 2011, 'Gratis in Brussel' investit un soir par semaine un lieu dans la ville et y propose un programme d’une gratuité contagieuse. Le concept est simple : chaque semaine, Gratis in Brussel met en lumière un lieu par le biais d’un programme alléchant, spécialement mis en valeur pour la 'Tournée Générale'.

Le 9 novembre, 'Gratis in Brussel' s’installe à Daarkom, la Maison des Cultures maroco-flamande. ..Suite

Le gouvernement canadien a annoncé vendredi l'instauration d'un moratoire d'une durée de deux ans sur les demandes d'immigration de parents et de grands-parents d'immigrés installés au Canada.

Cette décision annoncée par le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, intervient alors que plus de 165 000 personnes attendent de pouvoir rejoindre leurs proches au Canada.

«Le temps d'attente pour les demandes de parrainage de parents et de grands-parents dans la catégorie du regroupement familial est maintenant supérieur à sept ans», a dit M. Kenney.

«Des mesures doivent être prises pour réduire l'arriéré, diminuer le temps d'attente et assurer la pérennité du programme des parents et des grands-parents», a-t-il ajouté.

En guise de compensation, le ministre a annoncé le lancement d'un nouveau visa pour séjours multiples, valable 10 ans, qui permettra aux parents et aux grands-parents de séjourner au Canada jusqu'à 24 mois d'affilée.

Ce visa entrera en vigueur à partir du 1er décembre et prendra environ 8 semaines à obtenir, indique le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement augmentera aussi de plus de 60% le nombre de parents et grands-parents qu'il accueillera l'an prochain dans la catégorie du regroupement familial, le portant de 15 500 à 25 000, a précisé M. Kenney.

4/11/2011

Source : Canoë

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a effectué ce mardi une visite de travail à La Haye pour évaluer les effets de la nouvelle procédure d’asile qui est entrée en vigueur aux Pays-Bas le 1er juillet 2010.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a été reçue mardi à La Haye par le ministre néerlandais de l’immigration et de l’asile, Gerd Leers, pour une visite de travail. Les ministres se sont entretenus de questions touchant à ces deux thèmes.

Gerd Leers et Simonetta Sommaruga ont plus particulièrement évoqué la nouvelle procédure d’asile qui est entrée en vigueur aux Pays-Bas le 1er juillet 2010, a indiqué le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué. Les deux ministres ont notamment évoqué les premières expériences faites avec ce système.

La conseillère fédérale a, de son côté, exposé les projets de révision de la loi sur l’asile et de la loi sur les étrangers qui sont en cours en Suisse. Elle a aussi visité le centre de procédure de Ter Apel.

Source d’inspiration

Le régime néerlandais de l’asile «peut être une source d’inspiration intéressante pour la réorganisation prévue du domaine suisse de l’asile», explique le DFJP dans un communiqué. Ce projet de longue haleine a pour but de permettre le traitement d’une grande partie des demandes d’asile en l’espace de 120 jours.

Les Pays-Bas ont introduit une phase préparatoire à la procédure d’asile, ainsi qu’un conseil et une représentation juridiques assurés par des professionnels pendant toute la durée de la procédure de première instance.

Le nouveau système néerlandais se distingue en outre par le fait que tous les partenaires impliqués dans le traitement des demandes d’asile, y compris les représentants juridiques et les oeuvres d’entraide, interviennent directement dans le centre de procédure. Des délais contraignants s’appliquent par ailleurs pour l’exécution de chaque étape de la procédure, souligne les services de Mme Sommaruga.

08/11/ 2011

Source : LeMatin.ch

Une étude dresse le profil-type du "fan" de partis d'extrême-droite : masculin, de plus en plus jeune, et soucieux de défendre une identité culturelle. Par Ronan Kerneur.

Au cours de la dernière décennie, les partis d’extrême-droite ont acquis un "poids prépondérant" dans de nombreux parlements au sein de l’Union européenne, et représentent dans certains pays "la deuxième ou la troisième force politique", constate une étude du centre de réflexion britannique Demos, publiée lundi 7 novembre. Et les réseaux sociaux constituent, selon l'auteur de l'enquête, Jamie Bartlett, "un outil d’organisation, de recrutement et de prosélytisme" qui accompagne cette montée du populisme. Dans le cadre de cette recherche, réalisée sur onze pays européens, plus de 10.000 sympathisants de partis "populistes", répertoriés comme des "fans" sur le site de socialisation Facebook, ont été interrogés.

A quoi ressemble le partisan d’extrême-droite ?

"Les partisans en ligne des mouvements populistes représentent une nouvelle génération de militants en majorité jeunes qui vont plus souvent voter et s’impliquer dans la vie politique et l’activisme que le reste de la population", explique l'auteur de l'étude. Près des deux tiers d'entre eux ont moins de 30 ans, contre 51% en moyenne pour les utilisateurs de Facebook.

Les hommes représentent trois quarts des partisans des partis d'extrême-droite recensés, tandis que la part des femmes ne dépasse jamais les 36%. La majorité des partisans se déclarent comme employé et un tiers comme étudiant. Avec 14% de chômeurs, contre 16% en moyenne sur Facebook, l’absence de travail ne constituerait pas un facteur incitatif à l'adhésion d'un parti populiste.

Qu'est-ce qui motive leur engagement ?

La perception de "l’immigration" et du "multiculturalisme" représente un facteur décisif dans l'adhésion en ligne à un parti d'extrême-droite, explique l'étude. Plus d’un tiers des personnes interrogées citent l’immigration comme un de leurs deux principaux sujets de préoccupation. L'extrémisme islamique étant le deuxième le plus cité (25%).

Une crainte palpable pour les sympathisants des deux mouvements d’extrême-droite français relevés dans l’étude. Les partisans interrogés du "Bloc identitaire", mouvement créé en 2003, connu pour ses dérives islamophobes, sont 67% à placer l’immigration comme un sujet d'inquiétude, et 56% pour ceux du Front national. Des préoccupations éloignées de celles de l'Européen moyen qui met l’inflation (46%), la situation économique (20%) ou encore le chômage (19%) en tête, selon la dernière enquête Eurobaromètre.

L'immigration est plus souvent perçue chez les sympathisants des partis d'extrême-droite sous le prisme identitaire que sous l'angle économique, contrairement à ce qu'avance "une grande partie de la littérature académique", souligne l'étude. Ils craignent plus "la perte leur identité culturelle" que "leur emploi ou leurs logement".

"Désenchantement" ou adhésion idéologique ?

La recherche suggère aussi que de "nombreux supporters des partis populistes ont des niveaux extrêmement faibles de confiance dans les institutions politiques traditionnelles". Seul 20% des partisans ont confiance en leur gouvernement national et 14% en l’Union européenne. Des taux nettement inférieurs à ceux obtenus par le baromètre européen proches des 45%. Et seul 30% de ces sympathisants ont confiance dans le système judiciaire contre 60% au niveau européen. "Un désenchantement qui pousse les individus à rejoindre ces groupes d’extrême-droite en signe de protestation sans pour autant rejoindre les principes idéologiques de tels groupes", pointe le rapport.

Selon Jamie Bartlett, les responsables politiques européens doivent "se secouer, écouter et répondre" à ces partisans d’extrême-droite. Mais si une partie des militants rentre dans cette forme de populisme par dépit, ils sont tout de même 26% à estimer que "la violence est acceptable si elle conduit à imposer leurs idées".

08-11-11, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

Au Maroc, s’est ouvert cette semaine la deuxième édition de Migrant’scène, festival pour mettre en valeur les apports culturels des migrants venus de l’Afrique subsaharienne. Ils sont plusieurs milliers à passer chaque année par le Maroc en espérant atteindre l’Europe mais beaucoup restent malgré eux coincé dans le pays.

8/11/2011, Léa-Lisa Westerhoff

Source ; RFI

Aziza Lamrani est conseillère municipale à Lespinasse, en région toulousaine. Franco-marocaine, elle est aussi active u Maroc par le biais de son association grandir Grandir à Ait Ihya Ou Alla.

Aziza Lamrani a une façon très simple, presque naïve de présenter les choses « le social, c’est dans les gènes ! » A l’image de ses actes. Lorsqu’elle va visiter, avec le consul du Maroc à Toulouse, le foyer EHPAD de personnes âgées, qui compte un grand nombre de retraités anciens immigrés, elle propose son aide. « Oh simplement ! Rien d’extraordinaire ; je les ai amenés faire leurs courses en voiture ».

Esprit pratique, avant tout, actif, engagé. Présidente de l’association grandir à Aït Ihya Ou Alla, Aziza Lamrani est franco-marocaine. A 41 ans, elle est une belle femme au sourire sincère. Brune aux yeux verts - héritées de sa grand-mère et grande fierté familiale - et des pommettes saillantes, son physique la laisse naviguer entre ses deux pays, sans l’assigner à résidence. En France et au Maroc, elle multiplie, depuis un peu plus de 5 ans, les engagements politiques et sociaux, « pour les sourires », dit-elle. Cette année, elle a reçu les honneurs du Maroc : invitée à la fête du trône, ce n’est pas rien !

Le 20 octobre elle a programmé son prochain voyage à Aït Ihya Ou Alla, petit village proche d’Azrou, dans les montagnes de l’Atlas marocain. C’est le troisième depuis 2005, et la création de son association. Elle même n’y a as grandi très longtemps. « Je suis partie en 1975 avec ma mère pour rejoindre mon père qui était déjà installé dans la région toulousaine, à Castelnau d’Estrefonds. J’avais 5 ans », raconte Aziza. Elle grandira donc dans ce petit village français au milieu de 4 soeurs et 4 frères. Son père est manoeuvre il travaille sur les chantiers, comme maçon et dans les espaces verts, notamment. Sa mère, aide soignante, abandonne son métier  en arrivant en France pour s’occuper de cette grande famille. « Elle a trimé. Ma plus jeune soeur avait 5 ans quand mon père est mort », se rappelle Aziza.

La suite ? Un parcours sans originalité, selon elle. Adulte, elle devient hôtesse dans l’évènementiel avant d’être conseillère en vente pour un laboratoire cosmétique allemand. Elle l’indique rapidement, comme si c’était accessoire. Un mariage, des enfants, et puis, il y a 20 ans, le décès de son père la fait revenir à ses racines. « J’ai rencontré les gens de mon village j’ai parlé avec eux. Ce fut le début d’un engagement qui se concrétise peu à peu, entre la France et le Maroc.

La création de l’association de solidarité avec les habitants de son village, en 2005, marque un tournant. Fauteuils roulants, matériels scolaires, livres ... Elle apporte autant que possible en fonction des besoins sur place. Par exemple, cette fois, « nous allons amener des radiateurs pour l’école. En hiver, il fait très froid et elle compte seulement un petit poêle à bois », détaille la président de l’association. Elle mesure, un peu surprise, à quel point les gens qu’elle rencontre en France font preuve de solidarité. « Non seulement ils donnent volontiers, mais ils m’appellent d’eux-mêmes pour me donner des affaires », insiste Aziza.

« En dehors de mon association, je faisais pas mal de choses dans la commune », souligne Aziza, pour expliquer qu’un beau jour de 2008, Bernard Sancé, « enfant du village », l’a contacté. « Il voulait que je sois sur sa liste pour l’élection municipale. Au début j’ai demandé si c’était parce que j’étais maghrébine », avoue-t-elle. A la première assemblée, elle rencontre les autres membres et ses craintes sont balayées. Elle se décide, « les gens étaient sympas, alors je me suis dit : je me lance ! », raconte Aziza avec un immense sourire; comme si tout était aussi simple.

Si elle n’a, depuis, jamais eu le sentiment d’être considérée comme « la maghrébine de service », son origine a ussi eu son utilité : grâce à son élection, les familles maghrébines de Lespinasse approchent la mairie avec moins d’hésitation. « Elles ont tendance à me contacter plus facilement que d’autres élus, mais le fait que nous soyons directement voisines est une raison supplémentaire », insiste Aziza Lamrani.

Son action, locale d’abord, prend de l’ampleur. Là encore, son origine, loin de la desservir, lui donne sinon une légitimité à aborder certains problèmes, du moins une connaissance dépourvue d’idées préconçues. Elle travaille de plus en plus avec le consul général du Maroc à Toulouse, Abdellah Bidoud : visite du foyer de personnes âgées avec le consul, mais aussi actions culturelles. « J’ai organisé un défilé de caftan, l’an dernier, dans le cadre du festival du Maroc à Toulouse », détaille Aziza. Dernièrement, le consul l’a mandatée à Bruxelles pour visiter le centre culturel marocain. « A Toulouse, nous voudrions en faire un aussi », annonce Aziza.

Citoyenne et élue active en France, elle a été remarquée au Maroc. « J’ai participé au raid des Marocains du monde, en 2010, au sud, dans le Sahara », raconte-t-elle. La septième édition du Raid des Marocains du monde s’est déroulée du 14 au 21 juillet 2010. Aziza Lamrani était l’une des 60 élus d’origine marocaine invités pour l’occasion à découvrir la région. Volonté de mobiliser les portes voix du Maroc que peuvent être les MRE pour la cause de l’intégrité territoriale du Maroc ? « Non, je pense qu’il s’agissait plus de nous mobiliser sur la cause sociale pour le développement de ces régions », estime Aziza.

Elle prévoit de poursuivre son action au Maroc, à Aït Ihya Ou Alla par le biais de l’association, « j’ai été choquée de voir qu’il y avait des enfants presque abandonnés qui vivaient dans les rues. Lors du prochain voyage, en octobre, c’est une question que j’ai l’intention de soulever », prévoit-elle. Pour autant, si le Maroc empreint nombre de ses actions, y compris en France, elle reste « Française avant tout » ; pas question de venir vivre au Maroc, même si elle s’y rend de plus en plus fréquemment.

En France, elle s’est faite une belle place et souhaite faire plus encore. La politique ne lui fait pas peur. « Un ami m’a demandé pourquoi je ne rendrais pas ma carte au Parti socialiste. Pour lui, ce que je fais à Lespinasse c’est bien de la politique. Alors, oui, je vais la prendre », explique-telle, très simplement. Encartée, elle est prête, sans vouloir s’imposer, à saisir toutes les opportunités qui se présenteront. « Conseillère ou adjointe à la mairie de Toulouse ? Ce serait bien ! Toulouse est plus grande, il y a des cités, il y aurait plus de travail dans le secteur social que dans une petite ville. » A bon entendeur

8/11/2011, Julie Chaudier

Source : Yabiladi

Ce film rend compte d'une expérience peu commune. Son réalisateur, Christian Zerbib, a proposé à dix femmes d'origine étrangère, réfugiées en France depuis plus ou moins longtemps, de confronter et mettre à la fois en commun leur expérience singulière sur la scène d'un théâtre dijonnais, dans un spectacle qui se nourrirait de leur parcours personnel et de leurs sentiments tant à l'égard de l'exil qu'à celui de leur nouvelle identité.

Venues d'Afghanistan, du Cambodge, du Sénégal ou du Maroc, prénommées Atefa, Diane, Oumou ou Aicha, elles se sont prêtées au jeu. Concomitamment à l'expérience théâtrale, Christian Zerbib a envisagé de réaliser un film qui en rende compte. Il sort aujourd'hui en salles et procure un sentiment mêlé.

Il y a, d'une part, l'émotion d'entendre des histoires souvent douloureuses, vécues et surmontées dans la dignité et le courage, et porteuses d'une dimension toujours édifiante pour qui voudrait mieux comprendre les obstacles et les bienfaits de l'intégration en France.

Mais il y aussi une mise en scène hésitante, qui se perd un peu dans les différentes strates de ce projet et manque de la puissance nécessaire à sa transfiguration cinématographique.

Entre les entretiens privés, les visites à la famille, les dix personnages qui cohabitent, les répétitions théâtrales et les extraits du spectacle final, le film, contraint par sa durée d'une heure trente, survole un peu les choses et semble chercher son sujet.

Hésitant entre le témoignage social et l'expérience artistique, il en est ainsi réduit à courir après la ligne de force esthétique et narrative qui lui permettrait d'emporter le morceau.

L'exemple d'une parfaite réussite en la matière pourrait être La moindre des choses (1997) de Nicolas Philibert, tourné à la clinique psychiatrique de Laborde au cours de la préparation d'un spectacle.

8/11/2011

Source : Le Monde

C'est une source précieuse de devises : les transferts des Marocains résidents à l'étranger, après la parenthèse de 2008 et. 2009 durant laquelle ils avaient baissé respectivement de 3,5% et 5,4%, se sont remis à progresser. A fin septembre de cette année, ils se sont établis à 44,1 milliards de DH, en hausse de 8,2% par rapport à septembre 2010…Suite

Les musiciens Mehdi Nassouli et Foulane Bouhcine se sont alliés à LO Grio, trio de La Réunion. Ensemble, ils ont réalisé le projet« Kaml inn », qui donne lieu à une tournée dans tout l'océan Indien…Suite

La présence des musulmans en Europe de l'Ouest ne relève pas d'une histoire récente, qui aurait débuté avec la colonisation de l'Afrique au XIXe siècle. Nombreux étaient les galériens, les ambassadeurs ou les Morisques (les musulmans convertis au christianisme après la Reconquista, mais accusés pour certains d'être restés secrètement fidèles à leur confession), composant des groupes clairement identifiés et prétendument tenus à l'écart de la société. L'hypothèse de travail de cet ouvrage collectif va néanmoins plus loin : la présence musulmane en terre chrétienne ne se limitait pas à ces quelques rares figures bien connues. Elle était non seulement significative, mais surtout banale et ordinaire.

Patiemment, la quinzaine d'historiens rassemblés par Jocelyne Dakhlia et Bernard Vincent, tous deux directeurs d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, ont arpenté les archives qu'ils connaissent bien, pour suivre les trajectoires de ces musulmans dans les méandres de l'Europe méditerranéenne - Livourne, Barcelone, Majorque - ainsi qu'en France, en Angleterre ou en Autriche. C'est un passionnant voyage auquel ils nous convient, de la fin du Moyen Age au XIXe siècle, sur les traces de gens ordinaires, simples serviteurs, tel ce Guillemin le Maure, amené de Turquie, travaillant auprès du jardinier de François Ier à Blois, ou marchands entreprenants, comme ce Molla Mustapha Bosnak de Sarajevo, fréquentant régulièrement Vienne au milieu du XVIIIe siècle, mais aussi des marins, des soldats, des traducteurs, à l'image de ce Chawich venant d'Egypte, interprète du gouvernement français en

Difficile identification

L'identification des "Turcs", "Maures" et "mahométans" dont parlent les documents de l'époque moderne n'a pourtant rien d'évident. Force est de constater que les hommes d'alors n'avaient pas toujours les idées très claires à ce sujet, les confondant fréquemment avec les chrétiens orientaux, les juifs ou les musulmans convertis. L'appartenance confessionnelle n'apparaît pas, dès lors, comme le seul critère dans les processus d'identification : à l'image de ce qu'on observe dans le cas plus général des "étrangers", l'attachement local ou professionnel était bien souvent plus important que la condition d'extranéité ou la religion.

C'est ce que permet de démontrer l'analyse de figures jusqu'alors moins connues des historiens, esclaves pour certains affranchis, marchands de tissus, petits artisans, mousses, bouffons, barbiers ou portefaix, ces "mille cinq cents négresses qui lavaient le linge" à Lisbonne au milieu du XVIe siècle, aux côtés des "deux mille qui nettoyaient les rues et alimentaient les habitations en eau, quatre cents autres qui vendaient des fruits de mer ou des confiseries". Autant de subalternes pour lesquels, comme dans le cas des chrétiens, l'historien peine en général à trouver de la documentation.

La question lancinante qui revient d'un chapitre à l'autre est donc celle de l'invisibilité de ces musulmans. Le problème semble d'abord méthodologique parce qu'il n'est pas toujours aisé d'identifier les personnes de confession ou d'origine islamique. Certes, le patronyme d'Amet Maroque, baptisé à Montauban en 1660, nous met sur la voie. Mais le travail devient plus complexe lorsqu'il s'agit de retrouver le fil entre Amir al Mu'minîn, "maure de nation, né mahométan de religion", et le René-Alexandre Miramolin qu'il devient après son baptême en Béarn en 1693.

Ainsi, l'invisibilité s'explique-t-elle comme le résultat d'un double phénomène : une véritable stratégie pour certains, visant à l'assimilation avec la société d'accueil, mais plus largement une sorte de consensus social, d'acceptation non problématique de cette présence ordinaire. Car ni les musulmans ni les chrétiens ne constituaient systématiquement, dans les sociétés d'Ancien Régime, des "groupes" avant tout définis par leur confession. Les appartenances étaient bien davantage un enjeu social, déterminées par le métier, le quartier d'habitation, le lien familial, la fidélité et le patronage.

Le propos n'est certes pas de nier la dimension conflictuelle que recouvraient fréquemment les relations entre chrétiens et musulmans, ni l'importance du phénomène de la captivité et de l'esclavage. Mais la domination, le rapport entre maître et serviteur, et la violence contre les captifs conduisaient, elles aussi, à une forme d'assimilation. A l'échelle microsociale, les accommodements et les situations d'interconnaissance permettaient l'intégration, facilitée encore par l'affranchissement fréquent des esclaves.

Présence acceptée

La conversion, forcée ou pas, constituait une étape importante dans ce processus, mais n'en était pas, comme on aurait pu le croire, le point de départ. Le baptême apparaissait plutôt comme l'aboutissement d'une progressive insertion dans la société chrétienne. Et si les conversions furent nombreuses, elles n'étaient pas systématiques. L'ouvrage contredit l'idée reçue de l'intolérance intrinsèque des chrétiens à l'égard de l'islam. En réalité, les musulmans étaient non seulement acceptés, mais leur présence comme leur culte n'étaient pas, loin de là, systématiquement stigmatisés. Les différentes études de cas permettent de mesurer combien la place des musulmans et leur inscription dans les débats sur les statuts, le droit et la citoyenneté variaient d'un espace et d'une époque à l'autre. Il n'y eut jamais de réponse homogène et cohérente à l'échelle de la chrétienté occidentale.

"Des musulmans peuvent-ils être européens ? Des Européens peuvent-ils être musulmans ?" La question est au coeur du propos de ces historiens, qui affirment clairement leur volonté de prendre part aux débats civiques contemporains. L'actualité d'un tel thème de recherche a nourri leur travail, et l'exploration des concepts d'assimilation et d'intégration a fondé leurs discussions. Le second volume, annoncé pour l'année prochaine, devrait donc permettre de poursuivre cette grande et belle enquête d'histoire sociale, qui réintègre de façon bienvenue la présence des musulmans en Europe dans le temps long, non pas seulement comme la figure de l'ennemi, mais comme l'un des multiples éléments d'une diversité ordinaire qui a façonné l'Europe depuis le Moyen Age.

3/11/2011, Claire Judde de Larivière

Source : Le Monde

Une fois leurs études terminées, les jeunes étrangers diplômés en France peuvent-ils tenter leur chance dans l'Hexagone ? La circulaire du 31 mai 2011, dite "circulaire Guéant", relative à la maîtrise de l'immigration professionnelle, restreint en effet les possibilités pour les jeunes diplômés étrangers de travailler en France à l'issue de leur formation. Désormais, toute demande de titre de séjour professionnel doit faire l'objet "d'un contrôle approfondi". Alors que la gauche et le centre se montrent critiques envers la nouvelle disposition, la grogne se propage chez les étudiants étrangers. Dans ce contexte, djOnscOpe est allé à la rencontre des premiers concernés...

"Les étudiants étrangers ont prioritairement vocation à regagner leur pays"

"Si j'avais su qu'à l'issue de mes études j'aurais tant de difficultés à trouver un emploi en France du fait de ma nationalité, j'aurais achevé mes études dans un autre pays", affirme cet étudiant gabonais, diplômé d'un master de sciences physiques à l'université de Bourgogne (UB). D'après le ministère de l'Intérieur, le gouvernement s'est fixé pour objectif "d'adapter l'immigration légale aux besoins comme aux capacités d'accueil et d'intégration de la société française", dans un contexte de crise économique qui affecte en profondeur le marché de l'emploi.

En conséquence, le gouvernement entend donner la priorité à l'insertion professionnelle des personnes ayant déjà le statut de demandeur d'emploi résidant en France, qu'elles soient de nationalité française ou étrangère. "J'ai été contacté par plusieurs boîtes de recrutement et à chaque fois, elles m'interrogent sur ma nationalité. Lorsque je leur répond, elles me rétorquent que ça va être compliqué pour l'entreprise, du fait notamment du changement de statut", explique le jeune diplômé.

D'après la circulaire du 31 mai 2011, dite circulaire Guéant, "il convient de rappeler que les étudiants étrangers ont prioritairement vocation, à l'issue de leur séjour d'études en France, à regagner leur pays pour y mettre en œuvre les connaissances acquises". Dans ce cadre, la procédure de changement de statut - étudiants demandant un titre de séjour professionnel – fait donc l'objet d'un contrôle approfondi de la part des services préfectoraux concernés. "Mes compétences portent sur les nouvelles technologies et je ne pourrai pas trouver un emploi dans mon pays, à moins de faire une reconversion professionnelle", poursuit l'ancien étudiant de l'UB, qui rappelle qu'il est loin d'être le seul dans ce cas.

"Une situation incohérente !"

"Je constate que la circulaire Guéant tend à dissuader les entreprises d'embaucher des jeunes diplômés étrangers. À force d'essuyer des échecs en préfecture au sujet du changement de statut des jeunes diplômés étrangers, elles deviennent plus frileuses", observe Aleck Do Rego, jeune étudiant ivoirien de 25 ans, tout juste diplômé d'un master axé sur la finance à l'École supérieure de commerce (ESC) de Dijon Bourgogne. D'après le jeune homme, cette situation est incohérente car elle bloque l'emploi alors que les entreprises qui le contactent cherchent pourtant à recruter.

La nouvelle disposition génère des conséquences multiples. Pour de nombreux jeunes diplômés étrangers, la situation est source de difficultés financières. "J'ai investi dans une école qui coûte plus de 8.000 euros par an. J'ai pu obtenir un prêt avantageux auprès de la banque qui était certaine que je trouverais aisément un emploi en sortant d'une école de commerce de qualité. Mais aujourd'hui, qui va le garantir ? Le gouvernement français ?". Si Aleck Do Rego bénéficie du statut étudiant jusqu'au printemps 2012, il déplore de n'avoir aucune visibilité sur le long terme.

"La formation est un marché concurrentiel !"

Le jeune homme insiste aussi sur l'importance d'une première expérience professionnelle en France pour acquérir les savoir-faire même si ensuite, "à terme, tout le monde veut rentrer au pays". L'ensemble des implications de la circulaire n'aurait pas bien été mesuré, d'après Stéphan Bourcieu, directeur de l'ESC Dijon Bourgogne. "Cette décision est consternante ; elle va l'encontre de l'intérêt international de la France qui aurait besoin de ces étudiants. La formation est un marché concurrentiel. S'ils ne trouvent pas de débouchés en France, ils ne viendront plus".

"L'accueil d'étudiants étrangers qui payent des droits de scolarité permet de développer l'activité de l'ESC. De même, pour une entreprise française qui s'implante à l'étranger, recruter un étudiant du pays concerné qui connait les mœurs et la culture locale est un réel atout", rappelle Stéphan Bourcieu.

Si ce dernier reconnaît qu'il faut sans doute réguler le marché du travail, il insiste sur le fait que "le taux de chômage des cadres n'est que de 4%, nous avons donc une situation de quasi plein emploi". Plus généralement, après avoir investi dans l'éducation d'un étudiant, "il est dommage de le renvoyer chez lui, de surcroit au bénéfice d'entreprises étrangères concurrentes", affirme le directeur de l'école de commerce.

4/11/2011, François Aubert

Source : DijonScope

Les étrangers veulent davantage être associés à la vie politique espagnole. Plusieurs associations d’immigrés et de défenses des droits humains ont signé un manifeste dans lequel elles appellent le gouvernement espagnol à permettre aux étrangers de jouir automatiquement du droit de vote et d’éligibilité. Elles dénoncent également la stigmatisation des étrangers par les partis politiques, à l’approche des législatives du 20 novembre.

Bénéficier du droit de vote et d’éligibilité, telle est la revendication des immigrés vivant en Espagne. A quelques jours des élections législatives du 20 novembre, plusieurs associations d’étrangers établis dans ce pays de la péninsule ibérique et celles actives dans la défense des droits de l’Homme ont signé un manifeste réclamant ces droits pour les immigrés. La Fédération des associations d’immigrants et des réfugiés en Espagne, SOS Racisme, des Ecologistes, mais aussi l’Association marocaine des droits humains (AMDH) font partie des signataires du manifeste.

Ils appellent à une réforme de la constitution espagnole et de la loi sur les étrangers afin de permettre aux 2,4 millions d’immigrés résidant dans le royaume de Juan Carlos de pouvoir jouir des mêmes droits que les Espagnols en matière de vote et d’éligibilité. Ils citent notamment l’exemple de pays européens comme la Belgique, où le droit de vote des étrangers aux communales est acquis depuis 2004.

L’Espagne quant elle, ne le permet aux étrangers que dans le cadre de l’application du principe de la réciprocité, signé avec plusieurs pays. Lors des dernières élections locales, un peu plus de 473 000 étrangers originaires de 36 pays, dont l'Équateur, la Colombie, le Pérou, la Bolivie, le Chili et le Paraguay, avaient pu voter.

D’ailleurs le gouvernement espagnol devrait prochainement en faire de même avec les Marocains, après que la nouvelle constitution du royaume ait accordé le droit de vote aux étrangers lors des élections locales. La mesure doit toutefois être entérinée par les parlements des deux royaumes.

« Non à la xénophobie »

En attendant, les associations d’immigrés et leurs soutiens dans les sphères politiques et de la société civile se font entendre et dénoncent en même temps, « l’utilisation de la xénophobie par les partis politiques espagnols dans le but de remporter les législatives du 20 novembre prochain ». Un scrutin qui devrait marquer le retour au pouvoir du Parti populaire à en croire les différents sondages. Il faudrait donc s’attendre à un durcissement de la politique migratoire en ces temps de crise.

« On propose de supprimer les prestations publiques destinées aux immigrés tout en oubliant que ces derniers ont contribué à créer de la richesse », dénonce le manifeste des associations signataires. « Les immigrés ne sont pas la cause de la crise », rappelle pour sa part Gilberto Torres, membre d’une association de soutien aux réfugiés.

3/11/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

Les travailleurs maghrébins immigrés en France depuis plus de trente ans souhaitent être inhumés, une fois décédés, dans leur pays d'origine, indiquent les résultats d'une enquête annoncés lors d'un colloque sur les carrés musulmans organisé jeudi par la mairie de Paris.

Selon Claudine Attias-Donfut, sociologue et directrice de la recherche à la Caisse nationale d'assurance vieillesse, cette enquête a révélé, dans son volet qualitatif, que parmi les travailleurs immigrés vieillissants, une "très grande majorité" de Maghrébins ne souhaitent pas vivre leur retraite au pays d'origine, contre seulement 2% d'Algériens et 17% de Subsahariens qui ont émis un vœu contraire.

"Paradoxalement, il y a une partie importante des personnes âgées qui veut être enterrée dans leur pays d'origine", a-t-elle signalé, lors de son intervention au 3e colloque "Décolonisons les imaginaires", organisé par la mairie de Paris au tour de la

problématique des carrés musulmans en France.

Selon la chercheur à la CNAV et auteur d'un ouvrage "Les immigrés vieillissent aussi", cette demande d'être inhumés dans le pays d'origine émane essentiellement de personnes originaires de Turquie (68%), du Maroc (59%) et d'Algérie (58%).

Dans l'enquête qui a touché aussi des Européens, il a été remarqué, a-t-elle relevé, une proportion de Portugais (34%) qui demandent également à être inhumés dans leur pays d'origine.

"Le cas des Portugais, qui les différencie des autres Européens qui majoritairement souhaitent être inhumés en France où ils vivent, prouve que la question de l'enracinement n'est pas seulement une question de religion", a soutenu Mme Attias-Donfut, pour qui cet état de fait "met en jeu les questions d'intégration, les politiques d'immigration, les sentiments d'appartenance", des immigrés en France.

Pour elle, l'option pour le pays d'origine dénote d'une "peur de l'anéantissement" exprimé par les personnes voulant être enterrées dans le pays des aieux et explique, à une certaine mesure, un désir de "continuation générationnelle" qui voudrait qu'être enterré en France c'est couper avec ce lien générationnel.

Le troisième colloque "Décolonisons les imaginaires"s'est penché sur la possibilité d'être enterré en France selon la tradition musulmane. En cause, la création de carrés musulmans dans les cimetières laïcs, tolérée en principe mais laissée au bon vouloir des municipalités.

Selon des intervenants, "l'enracinement" de millions de Français de culture musulmane est un fait aujourd'hui. Du fait qu'ils demandent, notamment en ce qui concerne la quatrième génération des immigrés, à être enterrés en France, une terre qui a "contribué à construire leur identité".

La France compte 82 carrés musulmans et deux cimetières de même confession (Bobigny û région parisienne-et Strasbourg), pour environ six millions de musulmans, pratiquants ou pas.

3/11/2011

Source : Agence presse service (Algérie)


Le ministre algérien chargé de la communauté algérienne à l'étranger a invité les ressortissants algériens à "investir" le champ politique du pays d'accueil en vue d'une meilleure intégration, en marge d'une visite qu'il effectue jeudi a Canada.

A cet effet, le secrétaire d'Etat a estimé nécessaire de mettre en place des "passerelles" afin de faire bénéficier notre pays de l'expérience acquises par les ressortissants algériens établis dans ce pays.

Et, l'élection de trois parlementaires d'origine algérienne est "un fait historique et ce n'est pas par hasard que cela se passe au Canada", a déclaré M. Benattallah qui lors de son allocution, a mis en exergue la composante qualitative de la communauté algérienne du Canada qui constitue, selon lui, "un modèle de symbiose d'intégration et de réussite".

Le ministre algérien effectue une visite de travail au Canada coïncidant avec la célébration du 57ème anniversaire du déclenchement de la révolution.

Anniversaire pour lequel une cérémonie a été organisée par le Consulat général d'Algérie à Montréal.

Ont été conviés à l'occasion, des membres de la communauté algérienne établis dans la province de Quebec ainsi que les députés d'origines algériennes récemment élus à la Chambre des Communes.

Soulignant l'importance de "faire coïncider les attentes de l'Algérie avec l'offre sur place", il a invité les convives à "écouter et travailler, de manière pragmatique, en privilégiant des actions véhiculant des projet d'intérêt pour le pays.

Auparavant, le ministre algérien a effectué une visite de courtoisie à la mairesse de Villeray, Saint-Michel-Parc-Extension, arrondissement à forte concentration d'Algériens et où a été érigé "le quartier du petit Maghreb", ainsi qu'à Mme Gérald Tremblay, maire de Montréal.

Les deux élus ont souligné la bonne qualité de l'émigration algérienne qui constitue "un modèle de réussite et d'intégration", mettant l'accent sur son apport au développement de la ville de Montréal.

De son coté, le secrétaire d'Etat algérien a exprimé sa fierté de la composante de l'élite algérienne et sa contribution au développement de la société d'accueil, constatant que "Montréal est une ville modèle d'intégration".

3/11/2011

Source : Agence presse service (Algérie)

l'Initiative tricontinentale atlantique lancée à l'instigation du Maroc, en 2009, lors du Forum international "Pour une Initiative Tricontinentale Atlantique" a été mise en exergue, mercredi soir à Montréal, à l'occasion de la conférence d'ouverture du Colloque international "Communautés transatlantiques: asymétries et convergences".

Rappelant la tenue, à l'initiative du Haut Commissariat au Plan, en mai 2009 au Maroc, de ce forum international qui a connu la participation d'éminentes personnalités gouvernementales et non gouvernementales venant des continents riverains de l'Atlantique, et couronné par l'Appel de Skhirat, M. Simon Serfaty, Senior adviser du programme Europe, premier titulaire de la Chaire Zbigniew Brzezinski au "Center for Strategic and International Studies" (Washington), a salué cette initiative et les efforts de M. Ahmed Lahlimi qui a favorisé cette "démarche tricontinentale".

Organisé par l'Institut d'études internationales de Montréal (2-4 novembre), le colloque "Communautés transatlantiques: asymétries et convergences" est la deuxième série de rencontres qui se situe dans le droit fil de la thématique du colloque de l'automne dernier "Repenser l'Atlantique: Commerce, immigration, sécurité", tenu à Montréal.

La Conférence d'ouverture de ce colloque a été rehaussée par la présence notamment de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, ainsi que du directeur de l'Institut d'Etudes internationales de Montréal, M. Dorval Brunelles, et de plusieurs autres personnalités du monde politique, économique et universitaire.

Lors de ce Colloque, qui se tient à l'Université du Québec à Montréal, les participants venant de plusieurs pays, dont le Maroc, tenteront de présenter et d'examiner une démarche qui va au-delà des approches qui ont historiquement lié le Nord au Nord et le Nord au Sud, et qui, pour ce faire, s'ouvrent à la fois aux Amériques, à l'Europe et à l'Afrique.

Selon les organisateurs, le colloque "vise à jeter un regard différent sur le bassin de l'Atlantique, ses deux rives et ses façades", soulignant qu'un thème d'une telle ampleur et d'une telle complexité "exige l'apport de plusieurs disciplines comme la science politique, l'économie, la sociologie, la géographie, les sciences de l'environnement, la gestion, le droit, de même que celui de plusieurs domaines comme les transports, le tourisme, l'immigration et la sécurité".

Le défi majeur, estiment-t-ils, n'est pas de "juxtaposer", mais bien "de faire converger une pluralité d'angles d'approche et de problématiques susceptibles de conduire à la reformulation des questionnements concernant l'Atlantique" dans le contexte actuel de la globalisation des économies et des sociétés.

3/11/2011

Source : MAP

Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde a dégagé, à fin septembre dernier, un excédent de plus de 36,36 milliards de dirhams (MMDH), contre 32,27 MMDH durant la période correspondante de 2010, selon l'Office des Changes.

Les recettes au titre des services, qui portent sur les voyages, le transport, les communications et les centres d'appels, ont atteint près de 83,52 MMDH contre 78,83 MMDH, soit une hausse de 6 pc, indique l'Office qui vient de publier les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.

Pour leur part, les dépenses se sont élevées à 47,1 MMDH contre 46,5 MMDH (+1,3 pc).

Pour ce qui est des recettes Marocains résidant à l’étranger, elles se sont établies à 44 MMDH durant les neuf premiers mois de 2011 contre 40,3 MMDH l'année écoulée, en progression de 8,2 pc, note la même source.

3/11/2011

Source : MAP

Le nombre d'actes islamophobes a augmenté de plus de 20% au cours des neuf premiers mois de 2011, a annoncé jeudi l'Observatoire des actes islamophobes du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui craint une progression encore plus forte avant les élections présidentielles.

Ces chiffres émanant du ministère de l'Intérieur "concernant l'islam, l'islamophobie, d'insultes, d'actes racistes, ont augmenté entre le 1er janvier et le 30 septembre de 22%", soit 115 plaintes déposées sur cette période dans les commissariats et gendarmeries, a indiqué Abdallah Zekri, président de l'Observatoire, lors d'un point presse à la Grande Mosquée de Paris.

Ces chiffres sont à considérer "tous actes confondus : profanation de cimetières, de mosquées, agressions, insultes, provocations, corans brûlés et jetés dans les poubelles", a-t-il précisé.

Ils sont toutefois "éloignés de la réalité" car beaucoup de gens selon lui ne portent pas plainte. Si ces cas sont pris en compte, "on peut dire que l'augmentation, d'après les statistiques que nous avons, est d'à peu près 50% à 55%", a-t-il estimé.

M. Zekri a dit craindre que les chiffres "soient encore plus élevés en novembre et décembre car nous entrons dans une phase électorale" et "il va y avoir des esprits malsains qui vont désigner les musulmans et l'islam".

Face à cette "montée assez inquiétante" de ce type d'actes, Abdallah Zekri a dit attendre, "sans mettre en cause le gouvernement", que le ministre de l'Intérieur Claude Guéant "mette la pression sur ses services pour essayer d'apporter un apaisement et d'arrêter au moins quelques personnes qui ont commis ces actes".

"Les services de police travaillent, mais ce qui est anormal, c'est que lorsqu'on rentre dans un cimetière où on profane 500 tombes, 10 tombes, 30 tombes, on n'arrive pas à trouver les gens qui ont fait ça", a-t-il encore dit.

03/11/2011

Source : Libération/AFP

Le gouvernement local de l'Andalousie est décidé à attaquer en justice des familles marocaines pour «abandon familial>. Selon le département du Bien-être social et de l'égalité, plusieurs enfants appartenant à des familles dites «normales» ont été laissés par leurs parents devant les portes des centres de protection de mineurs. Le premier cas a été détecté en 2009, lorsqu'une famille avait renoncé à sa fille de 17 ans devant un établissement situé à Algésiias…Suite


Le journal L’Economiste consacre sa page « Courrier des lecteurs » au sujet…Suite

«Brune »,« Gazelle», « Miss Ebène » ... Six magazines aux noms évocateurs se partagent ce marché de niche. Cette presse féminine, souvent taxée de communautarisme, entend rendre visibles les femmes noires, maghrébines et métisses…Suite

Les Philippines, dont 10% de la population travaille à l'étranger, ont dressé mercredi une liste noire de 41 pays n'offrant pas de garanties suffisantes en terme de protection des travailleurs immigrés.

Ces pays ne sont pas signataires des conventions internationales ni d'accords bilatéraux avec les Philippines sur la protection des travailleurs étrangers, a précisé le ministère du Travail et de l'Emploi.

Ils ne sont pas non plus dotés de leurs propres lois à ce sujet, selon le ministre.

Les Philippins sont désormais interdits de travailler dans ces pays, qui comptent l'Inde, le Liban, Cuba, la Croatie, la Serbie, mais aussi Haïti, l'Afghanistan, le Tchad, le Zimbabwe, la Corée du Nord, les Territoires palestiniens, le Mali et la Mauritanie.

Quelque 9 millions de Philippins, soit environ un sur dix, travaillent à l'étranger. Domestiques, ouvriers ou marins, ils sont souvent exposés dans leurs secteurs à des abus de toutes sortes.

Manille a déjà par le passé interdit à ses ressortissants de se rendre pour le travail dans des pays en guerre ou dont les pratiques sociales sont réputées calamiteuses. Mais de nombreux Philippins partent clandestinement pour échapper à la misère.

2/11/2011

Source : APS


Le ministre d'Etat canadien chargé des Sciences et Technologie, Gary Goodyear, a annoncé mercredi que son pays compte accepter jusqu'à 1.000 doctorants étrangers par an à titre de résidents permanents dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral), alors qu'environ le quart des étudiants inscrits aux programmes de doctorat du Canada sont des étrangers.
"Les diplômés du doctorat jouent un rôle unique dans l'économie : ils font avancer la recherche, encouragent l'innovation et transmettent leurs connaissances par l'enseignement", a affirmé Gary Goodyear, dans une déclaration au nom du ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney.

"A compter du 5 novembre courant, de nombreux doctorants étrangers pourront présenter une demande à titre de travailleurs qualifiés (fédéral). Pour que leur demande soit prise en compte, ils doivent avoir terminé au moins deux années d'un programme d'études menant au doctorat et être des étudiants en règle d'un établissement d'enseignement postsecondaire du Canada reconnu par une province", indique-t-on de même source.

"C'est en attirant et en retenant des immigrants très spécialisés que le Canada pourra concurrencer les autres pays dans l'économie mondiale du savoir", a ajouté le ministre Goodyear.

Le président de l'Association des universités et collèges du Canada, Paul Davidson, estime pour sa part que "cette initiative représente un nouvel avantage concurrentiel qui aidera les universités canadiennes à attirer et à retenir au Canada les meilleurs doctorants étrangers".

Pour le ministre canadien de l'Immigration, la Catégorie de l'Expérience Canadienne (CEC), créée en 2008, et l'initiative pour les étudiants étrangers poursuivant des études doctorales "représentent ce que nous espérons pour l'avenir de l'immigration au Canada : de jeunes personnes brillantes, qui ont étudié ou obtenu une expérience de travail au Canada reconnue par les employeurs canadiens, et qui ont de solides compétences en français ou en anglais". (MAP).

3/11/2011

Source : MAP

L'histoire commune et les relations humaines, sociales et politiques entre le Maroc et l'Espagne doivent être mises au service de la consolidation des relations bilatérales et du développement de la région méditerranéenne, ont souligné, mardi à Rabat, les participants à une conférence sur "Relations hispano-marocaines et enjeux méditerranéens".

Initiée par le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, cette conférence a été l'occasion pour les participants de relever l'importance des relations qui ont de tout temps uni les deux royaumes et leur rôle dans la construction d'un avenir commun de paix et de prospérité partagée.

L'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos a, dans cette optique, indiqué qu'il est impérieux aujourd'hui d'oeuvrer de part et d'autre pour dépasser les modes de coopération classiques en développant de nouveaux mécanismes de partenariat, à travers entre autres la création d'un réseau d'intérêt commun.

M. Moratinos a, à cette occasion, mis en exergue la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre l'immigration clandestine, le trafic de drogue et le terrorisme, rappelant l'aide fournie par le Maroc à l'Espagne suite à l'acte terroriste ayant visé Madrid le 11 mars 2004.

Il a d'autre part salué le processus de modernisation et les changements positifs que connaît le Maroc sur tous les plans, depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI.

L'ancien ministre de la communication, Larbi Messari a pour sa part présenté un aperçu sur les relations maroco-espagnoles et l'histoire commune entre les deux pays, notant qu'après son indépendance, le Maroc a fait du renforcement de ses relations de coopération, d'amitié et de respect mutuel avec son voisin du nord "un choix constant". "Alors que le Maroc conçoit ses relations avec l'Espagne selon une approche tournée vers l'avenir, certaines parties espagnoles demeurent encore otages du passé", a-t-il regretté.

L'ancien ministre marocain a déploré, a cet égard, l'image "négative" que l'opinion publique espagnole a du Maroc tel que cela ressort des sondages, soulignant le besoin d'agir pour déconstruire ce genre de stéréotypes.

L'ancien ambassadeur du Maroc en Espagne, Omar Azimane a de son côté mis l'accent sur les paradoxes sous-tendant les relations maroco-espagnoles qui se caractérisent, d'une part, par l'amitié et la confiance mutuelle et, de l'autre, par la prudence et la méfiance, état de fait qui entrave le développement de ces relations sur le long terme.

Il a également reproché à certains médias espagnols leur hostilité envers le Maroc, soulignant que des milieux espagnols considèrent le Royaume comme faisant partie de la chose politique espagnole intérieure.

Certains éditorialistes en Espagne ignorent tout du Maroc mais n'hésitent pas à en faire un sujet de leurs écrits, ce qui contribue à dresser "un mur de malentendus" , a-t-il fait observer.

Pour remédier à cette situation, M. Azimane a insisté sur la nécessité d'une alliance stratégique entre les deux pays et de la relecture de l'histoire des relations bilatérales loin de tout préjugé.

Cette rencontre a été organisée en coopération avec le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), le Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME), le ministère de la Justice, l'association Rif pour la solidarité et le développement et le Réseau Al Amal pour le secours et le développement.

2/11/2011

Source : MAP

Un atelier de formation sur les techniques d'écriture de scénario a été organisé, mardi à Ouarzazate, au profit d'un groupe de jeunes créateurs venus des pays de la rive sud de la Méditerranée et sélectionnés dans le cadre du concours "Méditalents".

Initié par Ouarzazate Film Commission (OFC), Canal France international et l'Association française "1000 visages ", cet atelier vise, entre autre, à soutenir et à valoriser le potentiel de ces futurs cinéastes.

Douze lauréats, originaires d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, bénéficient de cette formation. Ils ont été sélectionnés sur un total de 44 candidats par le jury du concours "Méditalents", présidé par le réalisateur marocain Faouzi Bensaidi.

Le programme prévoit des séances d'analyse de scénarios, la projection de films primés au Festival du court métrage méditerranéen de Tanger, ainsi que des rencontres entre les encadrants de l'atelier et les jeunes cinéastes.

L'organisation de cet atelier s'inscrit dans le cadre de la vision stratégique de l'OFC pour le développement de l'industrie cinématographique au Maroc, notamment le volet consacré à la formation, a confié à la MAP le directeur de la Ouarzazate Film Commission, Abderrazzak Zitouny.

Convaincu du rôle majeur de la formation dans la consolidation de l'industrie cinématographique au Maroc et afin d'assurer l'intégration des jeunes créateurs dans le tissu professionnel, l'OFC apporte son concours à ce projet, qui s'inscrit dans la dynamique d'homogénéisation des niveaux des professionnels de cinéma, a-t-il soutenu.

Le concours "Méditalents" entretient des relations de partenariat avec plusieurs sociétés opérant dans ce domaine, notamment le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'ambassade de France au Maroc et le Centre national français du cinéma et de l'image animée.

1/11/2011

Source : MAP

L’association Codenaf organise le 03 novembre la présentation du livre « Xénophobie dans la région Catalane » écrit par Xavier Rius Sant.

Ce livre traite de l’histoire de l’immigration dans la région et la gestion « administrative – politique » qui en a été faite (en autre la ghettoïsation)

Le livre traite aussi du travail que font les associations pour l’accueil des nouveaux arrivants et de leur intégration sur le territoire espagnol…Suite en espagnol

Le film marocain "Sur la planche" de la réalisatrice Leila Kilani est en lice dans le cadre de la compétition internationale du 38ème Festival international du film indépendant (FIFI) de Bruxelles, marqué par la participation d'une dizaine de pays arabes, européens et asiatiques.

Ce long métrage, qui figure dans la sélection officielle de ce grand rendez-vous cinématographique (1-6 novembre), est un film "émouvant, haletant et détonnant mélange de documentaire et de polar", a indiqué à la MAP, le directeur du festival, Salvatore Leocanta.

Relatant l'histoire de deux jeunes filles qui travaillent dans une usine de poisson à Tanger, le film met en avant le rêve d'évasion des deux amies qui vont jusqu'au cambriolage pour tenter de s'extirper de leur condition.

Cette première fiction de Leila Kilani, qui offre également à voir Tanger comme une destination touristique privilégiée, montre l'image des jeunes générations éveillées échappant à tous les clichés du cinéma sur la jeune femme arabe.

Qualifiant de "brut et libre" ce film, le directeur du festival a souligné que "Sur la planche" apporte une véritable fraicheur et un ton original et tonique dans le panorama du cinéma marocain actuel.

Il a, en outre, fait savoir que la présentatrice de télévision et productrice de programmes marocaine Choumicha fait partie des membres du jury de la compétition internationale de ce festival, précisant que le film marocain est en lice aux côtés d'autres réalisations représentant notamment la Nouvelle-Zélande, la Tunisie, la Turquie, les Philippines, l'Egypte et la Pologne.

Plus de 80 films seront programmés lors de cette manifestation cinématographique qui met cette année la Nouvelle-Zélande à l'honneur, avec la projection d'un documentaire tourné au Maroc "Toubkal, une montagne intérieure".

Ce documentaire du réalisateur français Bruno Clément met en scène le défi que se sont lancés des patients atteints de sclérose et décidés à arriver au sommet de la montagne de Toubkal qui fait 4.167 mètres d'altitude.

2/11/2011

Source : MAP

Emploi Les habitants des quartiers sont plus exposés au chômage

Ils cumulent les difficultés. Les immigrés et leurs enfants qui vivent en zone urbaine sensible (ZUS) connaissent une situation socio-économique particulièrement difficile. Pour la première fois cette année, le rapport de l'Observatoire national des ZUS, révélé hier, détaille les conditions de vie des personnes issues de l'immigration, qui représentent 52,6 % de la population de ces quartiers.
Plus exposés au chômage

Selon ce rapport, 36 % des immigrés des quartiers sont sans diplôme, contre 21,2 % pour ceux vivants hors ZUS. Une différence qui s'observe aussi chez leurs descendants, car 20,3 % de ceux qui résident dans les zones sensibles sont sans diplôme, contre 12,3 % pour ceux qui habitent ailleurs. Concernant l'emploi, le rapport montre aussi que les immigrés des ZUS sont moins bien lotis sur le marché du travail : « Le taux de chômage des primo-arrivants atteint 19,2 % dans ces quartiers, contre 9,5 % pour ceux qui ont élu domicile ailleurs », explique Bernadette Malgorn, présidente du conseil d'orientation de l'Observatoire des ZUS. Pour les générations d'après, la comparaison n'est guère plus optimiste puisque le taux de chômage des résidents des ZUS est de 28,6, contre 10,6 % pour ceux qui habitent dans d'autres agglomérations. Autres constats : plus d'un immigré sur deux vivant en ZUS est ouvrier et la proportion de cadres n'est que de 4,4 %. Avec pour conséquence directe « des salaires plus concentrés autour du smic que ceux de l'ensemble de la population », souligne Bernadette Malgorn.
Enfin, le rapport mesure le sentiment de rejet qu'éprouvent les habitants de ZUS issus de l'immigration. Un sur cinq pense avoir déjà été victime de discrimination, en raison de sa couleur de peau ou de son origine. Et seulement 57 % des descendants d'immigrés des quartiers ont l'impression d'être perçus comme des Français, contre 79 % vivant ailleurs…

2/11/2011, Delphine Bancaud

Source : 20 Minutes

Le ministre de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a affirmé mercredi 2 novembre, à l'Assemblée nationale, que la "circulaire Guéant" "ne change rien" à la situation des étudiants étrangers, mais a jugé légitime de s'assurer qu'ils viennent en France pour y "faire véritablement des études". Il répondait au député PS Jean Glavany qui a réclamé, lors des questions au gouvernement, "l'abrogation" de cette circulaire du 31 mai, qui restreint la possibilité des étudiants étrangers de travailler en France après leur formation.

"La France est la troisième destination d'accueil des étudiants étrangers au monde et les chiffres sont même en augmentation", a rappelé M. Wauquiez. "Mais une politique d'attractivité, c'est aussi une politique d'attractivité qui est maîtrisée, qui est faite dans le cadre de partenariats avec des universités et pas en désordre", a-t-il ajouté.

"C'est une politique qui doit se concilier avec la nécessité de maîtriser l'immigration professionnelle et de prendre en compte la situation de notre marché du travail.", a poursuivi le ministre. C'est dans ce cadre que s'inscrit la "circulaire Guéant" "qui ne change rien à l'Etat du droit", a dit M. Wauquiez. "Il n'y a aucune volonté de fermer la porte aux étudiants étrangers", a-t-il assuré.

LA CIRCULAIRE SERA "CORRIGÉE", DISAIT M. WAUQUIEZ LE 6 OCTOBRE

Lundi, la Fédération des Français à l'étranger (FFE) du Parti socialiste avait qualifié d'"injustice honteuse" et d'"aberration politique" la circulaire. "Les cas de décision administrative de rejet accompagnée d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) par application de la circulaire du 31 mai se multiplient", s'était-elle émue dans un communiqué. Selon la fédération, "cette année, près de 6 000 jeunes diplômés de nos plus prestigieux établissements se voient ainsi interdire toute embauche sur le territoire national".

Pourtant, Laurent Wauquiez avait assuré le 6 octobre, dans un entretien au Monde, que la circulaire serait "corrigée". "Quand cette circulaire a été publiée, on n'avait pas forcément en tête ce que cela pouvait représenter pour l'université", avait affirmé le ministre de l'enseignement supérieur. "Mon travail a consisté à dire : on a des talents sur lesquels on a investi, ce n'est pas quand ils peuvent aussi rapporter à nos entreprises qu'il faut s'en priver."

Le gouvernement fait face à une série de protestations depuis plusieurs semaines sur ce sujet. Le 21 septembre, la conférence des présidents d'université (CPU) avait dénoncé, par la voix de son président Louis Vogel, une situation "très grave, car [la circulaire] peut avoir des conséquences importantes pour notre enseignement supérieur (...) et détruit nos conventions passées avec des universités étrangères".

Plusieurs centaines d'étudiants étrangers diplômés de HEC, de Centrale ou de Polytechnique, regroupés au sein du Collectif du 31-Mai, ont manifesté le 13 octobre devant l'université de la Sorbonne, à Paris, pour réclamer le retrait de la circulaire. "Nous voulons le retrait total de la circulaire, notamment pour rassurer les entreprises car certaines s'inquiètent et, avant l'entretien d'embauche, appellent l'étudiant pour s'assurer qu'il est Français", expliquait Fatma Chouaieb, porte-parole du collectif.

02.11.2011

Source : LE MONDE/AFP

En 2003, quand a été lancée la Semaine de la solidarité internationale lilloise, elles étaient cinq associations à répondre à l'appel.

Aujourd'hui, elles sont une cinquantaine, pour autant de manifestations proposées. Durant huit jours, concerts, débats, repas, jeux, expositions, projections vidéo et conférences seront proposés, dans tous les quartiers de la ville, ainsi qu'à Lomme et Hellemmes. Avec, cette année, pour fil conducteur, les enjeux liés aux migrations internationales.

Un programme riche qui s'achèvera les samedi 19 et dimanche 20 novembre avec « Les Traversées », le temps fort de cette semaine, qui se déroulera toute la journée aux Maisons folie de Moulins et de Wazemmes.

Regards croisés

Au programme samedi et dimanche, la seconde édition du festival Ecollywood, organisé par l'association des Funambulants, qui proposera une sélection de films amateurs ou professionnels, à la Maison folie de Moulins.

Dimanche, c'est autour d'un « brunch alimenterre » et d'un « repas insolent » que les convives seront invités à consommer équitable et solidaire, et à venir « manger le monde ».

Autre rendez-vous de cette semaine, l'exposition de photographies « Sans lieux, sans droits... Autour du parcours de migrants », qui prendra ses quartiers à la Maison folie de Wazemmes du 17 novembre au 4 décembre. Le regard croisé de cinq photographes, d'une artiste et d'une philosophe sur les migrants d'ici et d'ailleurs, leurs conditions de vie et leur quotidien.

Pierre-Yves Brest, l'un des photographes, a travaillé durant un an sur cette exposition, dont il est aussi le commissaire. Un travail d'artiste avant tout, mais aussi une contribution originale pour cette Semaine internationale de la solidarité. « Je voulais aussi faire quelque chose. Mais travailler auprès de migrants par exemple, c'est dur, je n'y arrivais pas. Alors j'ai fait ce que je savais faire. » Un regard peut-être différent sur la situation des migrants pour ce professeur de photographie de 44 ans, qui espère « pouvoir de cette façon les aider en touchant et en informant tout simplement les gens ».

03.11.2011

Source : La Voix du Nord

Québec accueillera un peu moins d'immigrants pour les trois prochaines années. Pour la période 2012-2015, la cible annuelle sera entre 51 200 et 53 800. On projette d'en recevoir entre 52 400 et 55 000 en 2011. Le tiers d'entre eux ne maîtriseront pas le français à leur arrivée.

La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, a dévoilé hier son plan d'immigration. Il contribuera «au dynamisme économique» et à «l'enrichissement du patrimoine socioculturel», a-t-elle affirmé.

Le plan contient plusieurs légers ajustements. La part d'immigrants connaissant le français passera de 62% à 64%. La part de l'immigration économique passera quant à elle de 65% à 70%. On demandera aussi aux travailleurs qualifiés de mieux connaître le français. Enfin, il y aura 50%, et non pas 48%, des immigrants travailleurs qualifiés qui devront détenir une formation professionnelle correspondant aux besoins du marché du travail.

Le patronat satisfait

La Fédération des chambres de commerce du Québec s'est dite «satisfaite» que la ministre ait choisi de faire concorder l'immigration et les besoins en main-d'oeuvre. «Cette approche nous paraît préférable à un recrutement basé sur les connaissances linguistiques», estime sa présidente, Françoise Bertrand. Le Conseil du patronat salue aussi ces mesures. Il demande toutefois à la ministre Weil d'accompagner son plan de mesures pour mieux intégrer et reconnaître les compétences des immigrants. Il aurait aussi voulu qu'on augmente la proportion d'immigrants investisseurs.

Le PQ ne se prononce pas sur le nombre d'immigrants. «Ce qu'on critique, par contre, c'est le manque de places dans les cours de francisation, et le manque de mesures pour vérifier qu'on réussit bien à franciser les nouveaux arrivants», dit son porte-parole en matière d'immigration et de langue, Yves-François Blanchet. En commission parlementaire, le Conseil supérieur de la langue française avait aussi critiqué le manque d'offre en francisation.

M. Blanchet accuse la ministre de «seulement avoir écouté les milieux économiques». Selon lui, les nouveaux arrivants en seront les premières victimes, car on ne leur donnera pas tous les outils pour bien s'intégrer.

Le quart des nouveaux arrivants proviendront d'Asie, un autre quart d'Amérique (dont plusieurs d'Haïti) et près du tiers proviendront d'Afrique (surtout du Maghreb). Le reste viendra d'Europe.

2/11/2011,  Paul Journet

Source : La Presse.ca

Le Conseil français du culte musulman et la Grande Mosquée de Paris ont condamné mercredi l'incendie criminel contre l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo", mettant en garde contre "les amalgames" envers l'Islam et les musulmans modérés.

"Conscient de la place qu'occupe le sacré dans les coeurs des musulmans, le CFCM déplore vivement le ton très caricatural du journal à l'égard de l'islam et de son prophète, mais réaffirme avec force son opposition totale à tout acte et à toute forme de violence", souligne le CFCM dans son communiqué.

"Le CFCM, profondément attaché à la liberté d'expression, a toujours prôné un dialogue paisible et respectueux de la diversité des opinions pour combattre l'ignorance, les préjugés et les amalgames dont l'islam et les Musulmans font l'objet".

Quant à la Grande Mosquée de Paris, elle "condamne un acte qui ne peut en aucun cas représenter les principes de liberté, de tolérance et de paix qui sont le message de notre institution".

"La Grande Mosquée de Paris rappelle que le climat européen anxiogène d'islamophobie, fait d'amalgames en tout genre et de stigmatisations caricaturales de la foi islamique et des musulmans, est fort regrettable et nuisible aux valeurs laïques et du vivre ensemble que les musulmans de France partagent pleinement", note le recteur de la Grande Mosquée Dalil Boubakeur.

"Nous attendons avec beaucoup d'attention les résultats de l'enquête des services de police pour avoir des précisions sur l'origine et les auteurs de cet incendie", conclut-il.

02-11-11

Source : Le Nouvel Observateur/AP

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