Le port d'Al Hoceima a accueilli, mercredi, le premier bateau de la compagnie de transport maritime "Armas" avec à son bord 36 Marocains résidant à l'étranger et 10 voitures dans le cadre de l'opération "Marhaba 2012".
La compagnie "Armas" assure une nouvelle ligne maritime reliant le port de Motril (sud de l'Espagne) et celui d'Al Hoceima à raison d'une desserte maritime par jour avec un navire de 120 m de long offrant une capacité de 450 passagers et 100 voitures, selon une source de la compagnie.
Les passagers ont été conviés à une cérémonie de bienvenue en présence d'une délégation officielle, comprenant notamment le wali de la région Taza-Al Hoceima-Taounate, Mohamed El Hafi, des élus locaux et des représentants du corps de l'armée, de la gendarmerie royale et de l'Office national d'exploitation des ports (ODEP).
L'administration du port et la Fondation Mohammed V de solidarité ont mis en place tous les équipements nécessaires pour accueillir, dans les meilleurs conditions, les MRE et leur apporter toute l'assistance administrative et médicale dont ils ont besoin.
11 juil. 2012
Source : MAP
La 7ème édition du festival "Amzwag" (l'émigré) marquée par ses dimensions culturelle, sportive, sociale et artistique, a débuté mercredi à Imintanout.
Une rencontre d'information a été organisée à cette occasion pour débattre des problèmes socioéconomiques dont souffre ces ressortissants dans les pays d'accueil. Elle a été tenue en présence du ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du gouverneur de la province, Abdelghani Sebbar et du président de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Hamid Narjis, avec la participation des MRE issus de cette région.
Initiée par le Forum d'Imintanout pour les Arts et la Culture, cet évènement, ouvert par une grande parade des troupes participantes, qui ont sillonné les avenues Abdelakrim Khettabi , Mohammed V et Hassan II, tend à rendre hommage à la poésie amazighe, une des composantes de l'identité culturelle et littéraire marocaine.
Dans une déclaration à la MAP, le président du Forum Larbi Jarkhmane, a souligné que ce festival, dédié aux immigrés, constitue une occasion pour "mettre l'accent sur la nécessité de s'intéresser à cette frange afin qu'elle renforce davantage ses liens avec son pays d'origine".
Le festival vise à devenir un rendez-vous annuel qui permet de mettre en relief et faire découvrir les atouts dont regorge cette ville, estime-t-il.
Le Festival de l'émigré d'Imintanout proposera des spectacles diversifiés avec des troupes de Mizan Houara, Ahouach Imintanout, Kelaât Megouna, Ahidous.
Des compétitions sportives et une rencontre culturelle sur "l'esthétique de la poésie amazighe de l'oralité à l'écrit", figurent également au programme de cet événement qui ambitionne d'offrir un espace aux MRE leur offrant l'occasion de s'associer aux différentes actions menées au profit du développement de la région d'Imintanout.
11 juil. 2012
Source : MAP
Ce n'est pas la première fois que la Mosquée de Paris tonne contre le Conseil français du culte musulman (CFCM) mais la charge est sévère. Mercredi, son recteur, Dalil Boubakeur, a écrit au président du CFCM, Mohammed Moussaoui, pour l'informer de la décision de «démissionner de cette instance» et d'en retirer ses deux représentants.
En cause, selon un communiqué officiel, «les graves dysfonctionnements du CFCM et sa gouvernance autocratique qui a tenté de minorer la surface et l'influence de la Grande Mosquée de Paris».
Interrogé par Le Figaro, Mohammed Moussaoui accuse «réception» de la lettre de Dalil Boubakeur. Il en mesure la «gravité». Elle sera au centre du bureau exécutif du CFCM le 19 juillet prochain. Mais il récuse point par point les critiques et assure que cette instance de représentation de l'islam de France - créée en 2003, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur - va continuer son chemin. Il est effectivement ponctué de crises successives. Ainsi, le divorce similaire de la puissante UOIF (Union des organisations islamiques de France), il y a quelques années.
Divisions et égoïsmes
Au-delà des polémiques structurelles entre responsables musulmans - stigmatisés par Manuel Valls, ministre de l'Intérieur et des Cultes, évoquant vendredi dernier, lors de l'inauguration de la mosquée de Cergy, «les divisions, les égoïsmes, la concurrence» - trois questions expliquent cette dissension.
En premier lieu, le système de calcul par mètres carrés de mosquée qui fonde la représentation des élus au CFCM. Il est en cours de réforme mais est défavorable aux lieux de cultes liés à la Mosquée de Paris: plus anciens, ils sont plus petits alors que les musulmans algériens sont historiquement les premiers en France.
Second motif, la gouvernance du CFCM. Maître Chems-eddine Hafiz, jusque-là vice-président de cette instance au titre de la Mosquée de Paris, parle «d'hégémonie et de rapports de force».
Troisième raison: l'architecture du CFCM. La Mosquée de Paris comme l'UOIF veulent un CFCM modeste. Une simple fédération des grandes familles de l'islam qui garderaient, elles, le contrôle. Or, avec le temps, le CFCM devient l'organe de représentation de l'islam de France, reconnu et le plus en vue.
11/07/2012, Jean-Marie Guénois
Source : Le Figaro
A partir d’aujourd’hui, des modifications dans le système d’enregistrement des étrangers vivant à moyen et long terme au Japon ont été mises en place, avec la suppression de l’Alien Card et la mise en place d’une carte de résident. Cette dernière apporte quelques nouveaux avantages, dont l’obtention automatique d’un permis de rentrée lors d’un voyage en dehors du Japon, et la possibilité d’avoir un visa d’une durée de cinq ans
Le nouveau système d’enregistrement des étrangers vient de prendre effet aujourd’hui, et concerne les personnes étant en séjour moyen ou long-terme au Japon. Ceux possédant un permis de séjour de trois mois ou moins, ayant le statut de visiteur temporaire, diplomate, officiel, résident permanent sous statut particulier (de descendance coréenne ou taïwanaise) ne sont pas concernés.
Le but de ce changement est de centraliser les informations concernant les résidents étrangers sur le territoire nippon, qui étaient auparavant éparpillées dans plusieurs départements et bases de données. Désormais, tout sera centralisé par le Bureau de l’immigration régional. Toutefois, comme les citoyens japonais, les résidents étrangers pourront obtenir un certificat de résidence directement à la municipalité dont ils dépendent. La nouvelle carte comporte le nom, l’adresse, la nationalité du propriétaire, ainsi que le type de visa et sa date d’expiration. Un numéro unique est également attribué, tandis qu’une puce est installée afin d’empêcher "toute altération ou falsification".
Une carte fournie automatiquement à l’aéroport
Aux aéroports de Narita, Haneda, Chubu et du Kansai, les nouveaux arrivants n’ont plus de cachet d’autorisation de débarquement collé sur leur passeport, mais reçoivent directement une carte de résident. Ils doivent alors d’ici 14 jours se présenter et s’enregistrer à la mairie de leur lieu de résidence. Ce délai s’applique également pour tout changement d’adresse lors d’un séjour au Japon, ainsi que de statut marital ou de travail. Contrairement à l’ancien système, tout retard sera désormais automatiquement connu par le Bureau régional d’immigration. Cela peut donc entrainer des amendes plus systématiques, qui peuvent atteindre jusqu’à 200.000 yens (environ 2.000 euros).
Pour les personnes arrivant depuis d’autres aéroports, un sceau spécifique sera apposé sur le passeport et permettra de recevoir la carte de résident par courrier lors de l’enregistrement en mairie. Toute notification de changement de nom, de nationalité, de genre, les demandes de délivrance d’une nouvelle carte de résidence et autres actes similaires devront être effectués au Bureau régional d’immigration.
Par ailleurs, l’ancien système sera aboli. L’Alien Card est considérée jusqu’au 8 juillet 2015 comme l’équivalent de la carte de résident pour les procédures légales réalisées au Bureau régional de l’immigration. Cette dernière sera ensuite fournie lors d’un changement ou d’une extension de visa. Les résidents permanents doivent toutefois l'obtenir avant la date limite. Pour ceux âgés de moins de seize ans, le changement doit également être effectué avant leur seizième anniversaire. Dans tous les cas, les personnes concernées peuvent se présenter plus tôt et à leur propre initiative afin d'obtenir la carte de résident.
Quelques nouveaux avantages
Parmi les nouveautés et avantages, certains statuts auront de nouvelles périodes de séjours. Les personnes demandant un visa de travail, excluant "Entertainer" and "Technical Intern Training", pourront obtenir, sous réserve d’acceptation, une autorisation de 3 mois ou 5 ans. Pour les étudiants, des périodes de 3 ans, 3 ans et trois mois, 4 ans et trois mois, ont été implémentées. Enfin, les conjoints ou enfants d’une personne de nationalité japonaise et ceux d’un résident permanent pourront obtenir une nouvelle autorisation de séjour de six mois ou de cinq ans.
Le système de permis de rentrée (re-entry permit) est également modifié, afin de le rendre plus souple. Les personnes partant du Japon pour une période de moins d’un an pourront obtenir automatiquement à l’aéroport un "permis de rentrée spécial", sous condition de présenter le passeport et la carte de résident. Sa période maximale de validité sera de cinq ans, contre trois actuellement. Ce système s'applique également aux résidents permanents qui prévoient un retour au Japon dans les deux ans.
9 juillet 2012, Quentin Weinsanto
Source : Lepetitjournal
L'Union européenne a salué mercredi un "changement d'attitude" de la France sur le dossier de l'immigration, qui avait suscité des tensions avec la France sous la présidence Sarkozy.
L'Union européenne a salué mercredi un "changement d'attitude" de la France sur le dossier de l'immigration, qui avait suscité des tensions avec la France sous la présidence Sarkozy.
"Nous avons remarqué un changement d'attitude sur des dossiers tels que la politique d'asile et Schengen, sur lesquels le ministre Valls a montré plus d'ouverture et de flexibilité", a déclaré lors d'un point de presse Michele Cercone, porte-parole de la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures Cecilia Malmström.
Mme Malmström a rencontré mardi à Paris le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls.
"Il y a convergence de vue sur pas mal de dossiers", a dit M. Cercone, ajoutant que "la commissaire était très contente du bon climat qui s'est établi avec M. Valls".
Pendant la campagne électorale française, l'ancien président Sarkozy avait défendu la possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales en cas de défaillance à une frontière extérieure de l'espace Schengen.
Il avait menacé de faire sortir la France de Schengen s'il n'obtenait pas satisfaction.
Début juin, les pays membres de l'espace Schengen se sont entendus sur la possibilité de rétablir, de façon temporaire, les contrôles aux frontières nationales en cas de pression migratoire incontrôlable à une de leurs frontières extérieures.
Cet accord a été critiqué par Mme Malmström, qui considère qu'il ne s'agit "pas d'un mécanisme européen".
11/07/2012
Source : Le Point/AFP
Un mois après le lancement de l'opération Marhaba qui organise et comptabilise les Marocains résidant à l'étranger qui quittent leur pays de résidence en Europe pour venir passer leurs vacances au Maroc, le trafic est nettement à la baisse sur le détroit de Gibraltar. Le nombre de passagers est en baisse de 15,8% par rapport à la même période de l'an dernier. Le ramadan qui empiète de plus en plus sur la saison estivale et la crise de la Comarit expliquent ce recul.
Le nombre de passagers ayant traversé le détroit de Gibraltar à destination du Maroc, depuis le début de l’opération Marhaba, le 15 juin jusqu’à hier, lundi 10 juillet, a baissé de 15,8% par rapport à l’an dernier sur la même période, selon les chiffres de la Protection civile espagnole. 419 380 passagers et 108 168 véhicules sont rentrés au Maroc, contre 498 203 passagers l’année dernière.
Toutes lignes comprises, le détroit est moins fréquenté que l’an dernier à la même période. Le trafic total s’est réduit de 17%. Le flux de Marocains de retour dans leur pays d’origine a tendance à être plus constant de jour en jour. L’intensité du trafic avait connu un pic, en 2011, pendant les tous premiers jours de juillet qui correspondaient à un week end. Cette année, au contraire, alors que les vacances scolaires ont commencé jeudi 5 juillet en France, aucun pic n’a vraiment été constaté dans la fréquentation du détroit, même si la courbe des traversées reste encore ponctuée par des afflux un peu plus importants au moment des week end.
Effet Ramadan
Plusieurs raisons participent à expliquer la chute et le nivellement des arrivées. Le ramadan tombe cette année, comme l’an dernier, pendant l’été, mais il se finit à la mi-août. Il est donc probable qu’un certain nombre de MRE aient repoussé leurs vacances d’été au Maroc. Certains choisiront sans doute de quitter la France peu avant l’Aïd el kebir pour le passer en famille puis rester les deux dernières semaines d’août au Maroc pour profiter de la plage et des sorties.
D’autres part, « l’effet Comarit » - la compagnie au bord de la faillite ne navigue plus – a aussi pu jouer un rôle dans la baisse de fréquentation du détroit. La plus forte baisse de trafic atteint la ligne Alméria Nador que seule la compagnie Axiona réalisait en dehors de la Comarit. Sans la compagnie marocaine, le nombre de rotation des ferrys sur cette ligne a baissé de 45,9%. Le nombre de passagers qui l’ont fréquentée a baissé encore plus fortement avec 57,5% de moins, par rapport à l’an dernier à la même période. Toutefois, cet « effet Comarit est essentiellement sensible dans les écarts de fréquentation des différentes lignes maritimes.
Enfin, l’augmentation du nombre de MRE à revenir au Maroc chaque été a tendance à décroître ces dernières années, transport aérien et maritime confondu. En 2010, le nombre de retours avait augmenté de 5% par rapport à 2009, selon la Fondation Mohamed V. En 2011, le nombre les retours n’avait pas augmenté par rapport à l’année précédente. 2012 sera-t-elle la première année de baisse du nombre de Marocains retournant au Maroc chaque été ?
11/7/2012, Julie Chaudier
Source : Yabiladi
Le « naufrage » de la Comarit aura au moins eût « l’avantage » de faire remonter à la surface des problématiques nouvelles. En effet, depuis la fermeture des liaisons de la compagnie depuis l'Espagne vers Nador, c'est le port de Melilla qui récupère le surplus de trafic. L'enclave espagnole tente tant bien que mal de juguler le flot continu de voyageurs de retour au pays. Entre surcharge du trafic transfrontalier d’un côté et mauvaises conditions d’accueil de l’autre, panorama des galères qui attendent les MRE sur ce port cet été.
Débordées. Les autorités douanières de Melilla sont débordées. Depuis le « naufrage » de la Comarit, le préside espagnol prend en effet l’eau de toutes parts. En cause : l’incapacité à endiguer la marée humaine de MRE qui, en raison de la fermeture des lignes maritimes de la Comarit à destination de Nador, transitent massivement via le port de l’enclave ibère pour rentrer au pays cet été.
Une véritable « marée » de MRE à Melilla
Face à la soudaineté de cette situation, et à l’encombrement frontalier sans précédent sur lequel elle débouche, les autorités douanières mélilliennes ne savent plus où donner de la tête. Et pour cause : par rapport au même mois l’an passé, le trafic de véhicules a augmenté de 102,9% en juin 2012, soit plus que doublé. Cette hausse, soudaine et massive, se traduit dans les faits par la création d’un goulot d’étranglement au niveau des frontières du préside, qui s'efforce de gérer comme il le peut le flot continu de vacanciers marocains de retour au « bled ». Dépassées, les autorités locales se plaignent d’une situation chaotique.
Pour répondre à ces griefs, le ministre de l’Intérieur espagnol, Horge Fernadez Diaz, donne de la voix. Lors d’une visite à Melilla, ce dernier a d’abord fait part de sa volonté d’œuvrer pour davantage de fluidité au niveau des passages frontaliers avec le Maroc, rapporte les Echos. Il en a également profité pour souligner le fait qu’il était en contact avec ses homologues Marocains et l’ambassadeur d’Espagne au Maroc pour mettre au point une stratégie visant à régler définitivement ce problème. C’est d’ailleurs dans ce sens que le responsable ibérique milite aujourd'hui pour inscrire l’amélioration des conditions de la traversée des frontières à l’ordre du jour de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne prévue le 12 septembre prochain à Rabat.
De mauvaises conditions d’accueil à Bni Ansar
Et il n’est pas le seul à livrer ce « combat ». Une autre militante, Mme Dounia Al Mansouri, se bat également pour améliorer les conditions d’arrivée des MRE qui transitent par le poste frontalier de Bni Ansar. A chaque fois que la saison haute se présente, les mêmes problèmes se posent : queues gigantesques, temps d’attente interminables, le tout sous une chaleur accablante, sans point de repos ou de rafraîchissement. « [Les voyageurs] sont chargés de bagages et viennent de pays très éloignés, après avoir souvent passé trois jours sur la route en ayant dormi dans la voiture » explique Mme Al Mansouri au site europapress.es pour mettre en avant la fatigue des voyageurs.
« Ceci n’est pas acceptable » dénonce-t-elle. Pour la députée du Groupe de Coalition pour Melilla (CPM), il ne paraît pas normal qu’un « pays qui attend [ses MRE] à bras ouverts, puisqu’ils représentent une part importante de son économie, […] ne leur réserve pas un meilleur traitement que celui-là ». Et de renchérir dans la foulée : « Ce sont des personnes auxquels il faut réserver des conditions d’accueil minimales, surtout que dans leur grande majorité, elles viennent de pays européens où elles sont habituées à un niveau de vie et de confort élevé ». « Alors que dire du Maroc où il retourne et sont confrontés, d’entrée, à une situation du tiers-monde ? » s’interroge-t-elle.
Pour remédier à cette situation, qui procède selon elle « d’un dysfonctionnement administratif », la députée appelle le gouvernement espagnol à faire pression sur Rabat pour la création d’une « zone » de confort spécialement aménagée pour les MRE. Parmi les mesures concrètes qu’elle propose, la responsable du CPM recommande entre autres la mise en place de points d’information et de repos, une meilleure signalisation du passage de la frontière ainsi que l’ouverture d’un nouveau poste de frontière dévolu au passage transfrontalier des mélilliens et des marocains locaux, permettant ainsi de réserver Bni Ansar « exclusivement au passage des immigrants ». Selon ses dires, il s'agit d'une revendication qu’elle exprime depuis « très longtemps ».
11/7/2012, Alexis Mehdi Mantrach
Source : Yabiladi
Des milliers de Marocains du monde ont été bloqués sur plusieurs centaines de kilomètres ce weekend sur les routes françaises. Samedi, quelque cinq millions de véhicules se trouvaient sur les routes de l’Hexagone, où les bouchons se sont étalés sur près de 550 kilomètres.
Ce weekend, premier des vacances scolaires, était classé rouge dans le sens des départs par le Centre national d’informations routières (CNIR), lequel estimait à environ 309 kilomètres les ralentissements sur les autoroutes à la mi-journée de samedi.
Les bouchons se sont formés dès l’aube de samedi sur les autoroutes empruntées par les Marocains résidant à l’étranger pour rejoindre l’Espagne, d’où ils prennent le bateau pour le Maroc.
Sur la route reliant le sud de la France et l’Espagne, les véhicules ont roulé à une vitesse de 15 à 20 km/h pendant plus de cinq heures, alors que la chaleur avoisinait les 35 degrés. Il s’agit du plus grand bouchon enregistré sur les autoroutes de France depuis celui de l’été 2007, lequel dépassait les 700 kilomètres.
Les principaux axes routiers fréquentés par les Marocains du monde et victimes de kilomètres d’embouteillages, sont l’A9 et l’A10 en direction du Sud. Les autoroutes de la Vallée du Rhône et en région parisienne ont également connu d’importants bouchons.
10 juillet 2012
Source : bladi.net
« …Il faut arrêter de mélanger entre le conflit israélo-palestinien et l'histoire des juifs au Maroc. Au contraire, le Maroc doit servir de modèle de coexistence. De surcroît, il faut que les hommes politiques arrêtent d'instrumentaliser le conflit israélo-palestinien. D'autant plus qu'ils n'ont même pas vu le film pour porter des jugements de valeur à son égard…Suite
Des sculptures, des peintures et des installations, tels sont les objets de l'exposition de l'artiste plasticienne Rim Laâbi exposés au Centre international d'art contemporain de Kloster Bentlage à Rheine, en Allemagne jusqu'au 29 juillet…Suite
En Italie, les immigrés non déclarés peuvent être régularisés en échange de la dénonciation de leurs employeurs. Le gouvernement Monti veut ainsi les faire sortir du tunnel de l’exploitation. Rome a finalement adopté un décret en application de la directive européenne, votée en 2009, sur les sanctions prévues pour les employeurs qui font travailler des immigrés en situation irrégulière. Le gouvernement Monti va même plus loin en ajoutant une mesure qui permettra de régulariser un plus grand nombre de travailleurs étrangers.
10/7/2012, Anne Le Nir
Source : RFI
Les centres de rétention des sans-papiers au Royaume-Uni sont des prisons d’où l’on ne sort jamais indemne.
Les annales judiciaires de ce pays relatent le sort de nombreux compatriotes dont l’incarcération longue
et impitoyable a affecté sérieusement la santé mentale. Certains ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Combien d’Algériens ont succombé à la dépression nerveuse, perdu complètement la raison et tenté, par désespoir, de mettre fin à leurs jours dans les centres britanniques de rétention des sans-papiers ? Les statistiques des services migratoires de ce pays sont muettes dans ce domaine. Le sujet est tabou car en admettant l’existence de pensionnaires malades mentalement, la Police des frontières porte atteinte à sa propre réputation et dévoile ses codes arbitraires de fonctionnement.
La déliquescence psychologique des incarcérés est révélée sporadiquement, lorsque des dossiers d’internement abusif arrivent au tribunal. La dernière affaire en date relate le calvaire d’Aziz Lamari, un jeune Algérien de 22 ans qui a été maintenu en détention pendant 14 mois, en dépit de l’impossibilité avérée de son expulsion vers l’Algérie.
Il a été remis en liberté à la fin du mois de juin sur ordre de la cour et à la suite d’avertissements persistants de ses avocats sur les profonds dommages psychologiques de son internement. Le jeune Algérien a tenté de se suicider quatre fois. Le juge, qui a mis fin à son calvaire, a non seulement appuyé son droit d’être indemnisé.
Pis, il a accusé Theresa May, secrétaire d’État au Home Office, d’outrage à la cour en raison de son refus d’appliquer une décision précédente du tribunal, ordonnant l’élargissement de Lamari. C’est la deuxième fois dans l’histoire du Royaume-Uni qu’un responsable du ministère de l’Intérieur est rendu coupable de ce genre d’offense. En 1991, Kenneth Baker, un des prédécesseurs de Mme May, s’est gardé de se conformer à un avis de la cour, validant le droit à l’asile d’un réfugié. Dans le cas d’Aziz Lamari, la direction de la Police des frontières (The UK Border Agency qui dépend du Home Office) a admis son erreur en indiquant que le sans-papier algérien aurait dû être remis en liberté lorsque son expulsion est devenue improbable. “Nous allons examiner en urgence les raisons de cette maladresse”, a promis un des porte-paroles de UKBA. De son côté, le Home Office a tenté de se disculper, estimant que les antécédents judiciaires de Lamari justifiaient son incarcération. Ce dernier est arrivé en 1999 en Grande-Bretagne où il a réclamé le statut de réfugié.
Sa demande n’ayant pas été acceptée, il continue à vivre au noir dans le pays. Sa capture par la police intervient à la suite d’un vol à main armée qui le conduit en prison. Lamari y reste jusqu’en 2010. Mais au lieu de le libérer, les autorités décident de l’envoyer dans un centre de rétention pour immigrés clandestins, avec l’intention de le refouler en Algérie.
Or, dans les faits, les services migratoires ont peiné à achever la procédure d’expulsion. Pendant ce temps, Lamari croupit en cellule, sans savoir de quoi son avenir sera fait. Sa détention se poursuit pendant presque deux ans au cours desquelles il broie du noir. Sa souffrance morale est insoutenable au point de le pousser à vouloir mettre fin à ses jours.
Mais en dépit de ses multiples tentatives de suicide et l’avis contraire des autorités judiciaires, les services du ministère de l’Intérieur s’obstinent à le garder derrière les verrous. Cette attitude de défi qualifiée d’“inacceptable et regrettable”, par la justice n’est pas inédite.
Selon les défenseurs de Lamari, elle reflète la naissance d’une nouvelle culture au sein d’UKBA où les fonctionnaires ne se sentent pas obligés de se conformer aux règles du droit.
La Grande-Bretagne est d’ailleurs l’un des pays d’Europe qui continue à détenir des sans-papiers pour une durée illimitée. Elle a refusé de se conformer aux normes européennes en la matière qui autorisent les incarcérations uniquement lorsque les conditions d’expulsion sont réunies et limitent leur durée à des délais très courts, qui ne doivent pas dépasser les 18 mois. Investis corps et âme dans une politique antimigratoire féroce, les représentants du gouvernement britannique ne s’encombrent guère des paramètres humanitaires qui exigent le respect de l’intégrité morale et physique des sans-papiers en détention.
En 2010, un autre Algérien de 53 ans, Abdel Zahali, a tenté de se pendre à l’intérieur du centre de rétention de Coldbrook, près de l’aéroport de Heathrow a Londres, (le plus peuplé des 11 établissements existant dans tout le pays) où il a été transféré. Avant d’y atterrir, il a passé neuf mois en prison pour avoir été rendu coupable d’atteinte à l’ordre public. Son crime consiste à avoir voulu s’immoler par le feu devant la permanence parlementaire de Louise Ellman, une députée travailliste qui s’est solidarisée de son cas. À travers son acte, Zahali voulait montrer l’étendue de son désespoir. Il a vécu pendant près de vingt ans au Royaume-Uni où il est arrivé au début des années 90. Ses multiples demandes de refuges ont toutes essuyé un refus de la part des services migratoires. La prison, puis le centre de rétention ont accentué sa détresse. Alerté par ses penchants suicidaires, un psychiatre a insisté pour qu’il quitte Colnbrook.
En février dernier, le sans-papier a de nouveau défrayé la chronique en introduisant une action en justice contre le Home Office pour lui avoir fait subir un enfermement abusif qui a dégradé sa santé mentale. Il réclame 500 000 livres de dommages et intérêts. Aucune décision n’a été rendue à ce jour. Si la demande de Djabali est entendue par le tribunal, il rejoindra un certain nombre de sans-papiers auxquels les autorités britanniques ont versé des compensations, à la suite de détentions abusives et en raison des souffrances morales qu’ils ont subies pendant leur incarcération.
10/7/2012, Lokmane-Khelil Samia
Source : La liberté
Chez les soeurs Zourane, les vacances au bled sont longtemps parties de Bergerac. Dans cette Dordogne viticole, province sage où leur père, maçon, avait atterri en 1962, il y a exactement cinquante ans, chaque mois d'août, on chargeait la Renault 18 break jusqu'au toit. Leur mère avait bourré pendant plusieurs mois des cabas qu'elle entassait un peu partout dans la maison en prévenant : "Ça, c'est pour l'Algérie !" Dedans, il y avait du parfum, des savonnettes, du café... Un tas de petits cadeaux pour améliorer l'ordinaire de la famille. Les paquets étaient ensuite calés sous les jambes des passagers. On fermait la portière. Puis la voiture s'ébranlait, parée pour 600 kilomètres de route jusqu'au port de Marseille.
Dalila, Lynda et Malika le racontent aujourd'hui, à 30 ans passés, entre un éclat de rire et deux bouffées de nostalgie. Elles peuvent fredonner par coeur, hilares, Tonton du bled, une chanson du groupe de rap 113 sortie en 1999. "504 break chargé, allez, montez les neveux, Juste un instant que je mette sur le toit la grosse malle bleue, (...) Direction l'port, deux jours le pied sur l'plancher, Jusqu'à Marseille avec la voiture un peu penchée..." Le titre est devenu culte chez les enfants de la "deuxième génération".
LA GRANDE MIGRATION ESTIVALE
En 1994, les Zourane ont déménagé à Saint-Laurent-du-Var, dans les Alpes-Maritimes. La campagne périgourdine n'offrait plus assez de travail dans le bâtiment pour le père. La famille a troqué son pavillon contre un F5 de cité HLM. Mais la grande migration estivale n'en a jamais souffert. Alors que l'Algérie a fêté, le 5 juillet, le cinquantenaire de son indépendance, les souvenirs de vacances des trois soeurs écrivent en creux l'histoire du pays autant que l'itinéraire de bien des familles de la diaspora.
Brunes coquettes, tailles de guêpe, elles peuvent parler des heures de ces congés au bled dont elles ne pourraient se passer. Dans l'appartement familial, au dernier étage d'un immeuble du quartier sensible du Point-du-Jour, Dalila raconte que, régulièrement, ses collègues lui demandent où elle part en vacances. Comme toujours, elle répond : "En Algérie." Et à chaque fois, la même exclamation fuse : "Encore !" "Avant ça m'énervait, mais maintenant je ne réponds plus", dit-elle.
Elle se fait une joie, avec ses soeurs, de ressortir les vieux albums de photos.
Au pied de l'appartement de leurs parents, la voie rapide longe bruyamment l'ensemble de barres délabrées. Les époux Zourane sont maintenant parmi les plus anciens locataires. Ils ont agrémenté leur palier de plantes vertes et d'un petit portail en bois. Depuis le balcon, on devine la mer, l'horizon, et l'Algérie cachée derrière.
Pour se représenter à quoi avait ressemblé le tout premier retour des Zourane en Algérie, il a fallu faire appel aux souvenirs de la mère, Senna, 56 ans. Car dans les albums photo, nulle trace de cet été 1978. Retraitée de son métier de cantinière, elle passe désormais avec son mari trois mois par an dans la maison qu'ils ont patiemment construite, au fil des ans, en Algérie.
Au téléphone, Senna Zourane n'est pourtant pas très à l'aise pour décrire ses sentiments intimes. Elle se souvient seulement que "Dalila marchait à peine" et qu'elle portait "Malek, le second, dans un panier". Elle avait 21 ans et était arrivée en France trois ans auparavant. La toute jeune femme partait alors présenter ses enfants à la famille. C'était aussi le premier retour au pays de Lakdar, son mari, moustachu taciturne, depuis qu'il avait quitté l'Algérie à l'âge de 15 ans.
Les premiers souvenirs en images de Dalila, Lynda et Malika sont eux liés à l'interminable traversée en bateau qui a marqué des générations d'Algériens. Pas de date sur les photos aux couleurs désuètes des années 1980. Mais celles qui sont aujourd'hui des jeunes femmes indépendantes et bien installées - respectivement DRH dans une société de restauration aérienne, aide-soignante et employée municipale - y apparaissent, sur le pont, en petites filles surexcitées. "Pour nous, c'était là le vrai départ des vacances." Les trente heures de traversée entre Marseille et Alger, c'était le début de la liberté.
Il fallait, certes, supporter la nuit assis sur des fauteuils, à bord de navires vieillissants, où il arrivait qu'un lavabo "se décroche du mur des toilettes", comme le raconte Malika. Mais les concerts de raï meublaient les heures d'insomnie. Les prémices des flirts aussi : "Entre jeunes, on se regroupait par région et on demandait : "Tu vas où, toi ?"" sourit Dalila. Elles, c'était Skikda. Une jolie ville côtière de l'est, à 230 km de la frontière tunisienne.
La traversée en bateau est aussi le théâtre secret de leur transformation en petites "immigrées modèles". Une heure avant l'arrivée à Alger, leur mère insistait pour qu'elles se changent et peignent leurs tignasses emmêlées. Elle les aidait ensuite à enfiler vêtements neufs et chaussures cirées. Ainsi, pensait-elle, les bienfaits de l'émigration auraient plus de crédit auprès de la famille qui les attendait à l'entrée du port.
"LES COUSINES DE FRANCE"
A Skikda, si quelqu'un les cherchait en ville, il demandait où se trouvaient les "immigrées de Nice". La famille, très fière, les présentait : "Ce sont nos cousines de France." Les trois soeurs se souviennent d'avoir été plus d'une fois emmenées sous un prétexte quelconque sur le balcon, afin que le voisinage puisse constater leur présence. "J'avais l'impression d'être un beau vélo", plaisante Dalila.
Elles se rappellent aussi cette curiosité suscitée par le fait qu'elles vivaient en France. "Souvent, on nous promettait : "Si tu dis un mot en arabe, je t'achète une glace" ", raconte Lynda. Venait enfin la question fatidique : "Tu préfères quoi : la France ou l'Algérie ?" Comme les soeurs Zourane répondaient sincèrement "l'Algérie", elles s'entendaient dire : "Mais pourquoi, c'est plein de trous ici !"
La fratrie, qui s'agrandit en 1987 d'un petit Samir, aujourd'hui dépanneur dans la climatisation, doit effectivement apprendre à s'adapter aux écarts de confort entre leur maison française et leur logement algérien. Malika évoque les coupures d'eau et les baignoires qu'on bouche, robinet ouvert, au cas où l'eau reviendrait. "Parfois c'était en plein milieu de la nuit. Tout le monde criait : "Ça arrive !""
A cette époque aussi, l'Algérie subit des pénuries de denrées alimentaires. Lynda se rappelle qu'elles étaient envoyées, avec leurs cousines, faire la queue à l'épicerie. "On demandait : "Qu'est-ce qu'on attend ?" Les cousines répondaient : "Le pain"." "Pendant deux mois, on devait oublier toutes nos habitudes alimentaires", renchérit Dalila. Seules exceptions : le Nutella et le chocolat Nesquik, apportés de Nice pour améliorer le petit déjeuner.
Alors que chez certains ces anecdotes ont signé un rejet durable des charmes des séjours au bled, que les toilettes à la turque ont laissé des souvenirs de constipation interminable, les soeurs Zourane, elles, ne se rappellent que les jours de plage et les soirées de musique orientale. Une image résume, à leurs yeux, ces années de douceur : celle où elles posent avec leurs tantes et leurs cousines, en maillot de bain deux pièces dans la mer : "Les gens vivaient libres, à l'époque", pointe Dalila. L'arrivée du terrorisme islamiste va tout changer.
AU CŒUR DU "TRIANGLE DE LA MORT"
La famille Guennaz, un père maçon, sept enfants, habite aussi la région niçoise. Les vacances au bled ont toujours été un rituel aussi important que chez les Zourane. Mais la décennie de violence qui va ravager l'Algérie à partir de 1991 a marqué leurs séjours estivaux. Les Guennaz sont originaires de deux bourgs modestes au sud d'Alger : Guerrouaou, à un quart d'heure de Blida, du côté du père, et Ouled Chebel, à 30 km de Sétif, du côté de la mère. Mais alors que Skikda a été relativement épargnée par la guerre civile, les Guennaz, eux, vont se retrouver au coeur du "triangle de la mort", entre Blida, Medea et Aïn-Defla.
Ils acceptent de se réunir un dimanche pour en parler, autour d'un couscous-merguez chez l'aîné de la fratrie, Youcef, 39 ans. Depuis six ans, ce barbu athlétique a pu devenir propriétaire d'une maison dans un village de l'arrière-pays niçois où il est le seul Maghrébin. Patron d'une société de gardiennage, il est heureux de s'être extirpé du quartier difficile des Moulins, à Nice, où ses parents vivent encore avec ses plus jeunes frères et soeurs.
La famille a atterri malgré elle en 1993 dans ce quartier de grands ensembles qui n'a pas profité des coups de peinture de la rénovation urbaine. Les Guennaz se serraient alors à sept dans un F4 de Cimiez, une zone résidentielle de Nice. En cherchant un appartement plus grand, ils n'ont jamais trouvé mieux que les Moulins : "Là-bas, on loue aux Arabes", leur disaient les agences immobilières.
LES ANNÉES NOIRES
Goucem, la mère, en djellaba rouge, est arrivée en France voilà quarante ans. C'est elle qui a apporté les albums de photos. A ses côtés se tiennent Yacine, son troisième fils, 35 ans, vendeur dans la grande distribution, Amina, 30 ans, enceinte de sept mois et titulaire d'un master en gestion des administrations. Et Redouane, le petit dernier, coffreur dans le BTP. Mais ces années noires qui ont secoué la famille, comme d'autres immigrés originaires de la région, se racontent plus qu'elles ne se montrent.
Pour Youcef, cette période correspond à un grand trou noir : il a dû renoncer pendant six ans à ses étés de détente au pays. A la différence de ses frères et soeurs, il est né en Algérie. C'est dans les bras de sa mère qu'il est arrivé en France, à l'âge de 6 mois. Or, en 1991, quand débutent les affrontements entre le gouvernement et les islamistes, il vient de fêter ses 18 ans. Il est donc considéré par l'Algérie comme un appelé potentiel. "Pour les immigrés, je savais que c'était très dur, raconte-t-il. Ils étaient envoyés dans le Sud, où il fait très chaud." Il réussira finalement à se faire exempter.
L'humeur joyeuse des vacances se refroidit aussi après le détournement, en 1994, d'un avion d'Air France par un commando du Groupe islamique armé (GIA). "Dès l'aéroport, il y avait des militaires partout, on était mis dans un terminal séparé, avec l'impression d'être des terroristes en puissance", raconte la famille. A cette époque, avec la démocratisation du transport aérien, les Guennaz ont commencé à préférer l'avion. Le bateau n'est plus emprunté que par les parents qui conduisent seuls la voiture, surtout remplie de mobilier pour équiper la maison.
Tandis que bon nombre d'immigrés en France vont limiter leurs vacances durant cette période, les époux Guennaz, eux, vont continuer leurs allers et retours saisonniers avec leurs jeunes enfants. Leurs proches tentent de les en dissuader. Mais Goucem Guennaz a toujours tenu à son mois de soleil algérien. Il lui arrive encore d'avoir le mal du pays et d'en pleurer : "Quand je venais d'arriver en France, je regardais depuis le balcon les avions décoller et j'imaginais qu'ils allaient en Algérie."
TRENTE-SIX ANS POUR UN PALAIS
Les Guennaz sont aussi motivés par le souci d'avancer les travaux de la maison achetée lors de leur premier retour à Ouled Chebel, en 1976. C'est le grand projet du père, Yacoub. En janvier, il a fêté ses 65 ans et pris sa retraite, largement consacrée à superviser les dernières finitions. A force, la demeure est presque devenue un palais : 600 mètres carrés avec une terrasse, un grand patio, un long jardin, et un immense garage. Une maison à laquelle Yacoub Guennaz aura consacré plus de trente-six ans de vacances.
Ces étés au bled des années 1990 sont marqués par la mort de plusieurs membres de la famille. Goucem Guennaz se souviendra toute sa vie de ce premier jour de vacances, où elle venait de débarquer à Alger avec enfants et bagages, quand on l'a informée du décès d'un neveu dont elle était proche. A la sortie de son travail, le jeune homme a été fauché par une bombe qui visait un camion militaire.
A cette époque, dans son appartement de Nice, Goucem Guennaz suit aussi avec avidité les informations algériennes. Cette fois, le drame la surprend alors qu'elle est en train de regarder le journal télévisé. Elle reconnaît le visage de deux cousines parmi les victimes égorgées lors d'une tuerie. "Elle s'est alors précipitée à la cabine téléphonique pour appeler la famille qui lui a confirmé la nouvelle", raconte Youcef. Sa mère a encore du mal à parler de cet épisode qui l'a tant meurtrie.
En Algérie, Goucem Guennaz va finir par interdire à ses enfants de parler fort le français lorsqu'ils sont dans la rue. Elle connaît la rancoeur que suscite l'ancien colonisateur. A l'été 1997, cette consigne va toutefois provoquer une angoisse dont elle se souvient encore. Ce jour-là, elle est à la plage avec ses bambins, lorsque soudain, Faïza, la jumelle de Redouane, manque à l'appel. La fillette est alors âgée de 7 ans. "Pendant plusieurs heures, j'ai retourné tout le sable", raconte sa mère de façon imagée, avec sa voix timide. Elle la retrouvera au commissariat : "Elle n'avait pas osé dire un mot, de peur qu'on reconnaisse son accent."
Les tensions sont telles alors, en Algérie, qu'une nouvelle vague d'immigrés va débarquer en France. La plupart appartiennent aux classes aisées. Ce sont des avocats, des universitaires, des médecins. Mais pour eux, les voyages en Algérie sont plus fréquents, les séjours plus courts : une semaine ou quinze jours, juste le temps de rendre visite aux proches. Pour les vacances d'été, ils peuvent aller aussi bien en Italie que sur la côte normande.
CÉLÉBRER LES ÉTAPES DE LA VIE
Chez les Guennaz et les Zourane, issus de milieux plus populaires, c'est l'été, au bled, que sont célébrées toutes les étapes de la vie : circoncisions, fiançailles, mariages... C'est aussi à Ouled Chebel, le 19 août 1989, la veille de rentrer en France, que Goucem Guennaz a accouché de Mohamed. En 2002, c'est là qu'a été enterré Antar, le deuxième fils de la famille, décédé d'un cancer. C'est toujours à Ouled Chebel qu'Amina s'est mariée en 2010.
Les soeurs Zourane, elles, se rappellent avec amusement toutes les demandes en mariage que leur père a repoussées, presque chaque été. Régulièrement, un amoureux transi venait frapper à la porte et Lakdar Zourane disait : "C'est pourquoi ?" - "Pour demander la main de votre fille", Le père rétorquait non sans malice : "Laquelle ?" Et le jeune homme contrit tentait : "Celle qui a mon âge..."
L'élection, en 1999, du président Abdelaziz Bouteflika va une nouvelle fois changer la couleur des vacances. Peu importe que son arrivée au pouvoir soit contestée : chez les soeurs Zourane, on lui sait gré de l'apaisement obtenu avec les islamistes. Elles mesurent cette détente au retour dans les programmes de télévision des spectacles de musique et de danse. Leur mère retire les pantalons qu'elle s'astreignait à porter pour avoir les jambes couvertes. Et quand d'autres enlèvent leur voile, les filles Zourane remettent leurs jupes courtes. "On voyait l'évolution d'une année sur l'autre", constate Malika.
En Algérie, en même temps, les paraboles fleurissent sur les balcons. L'accès aux chaînes françaises se généralise. "Nos cousines se sont mises à nous parler avec l'accent de Marseille", rigolent les trois soeurs. Le regard que l'on porte sur elles s'en trouve modifié. Les petites tricheries vestimentaires du bateau deviennent soudain désuètes : "Les cousins savaient tout de suite si on était habillées à la mode ou pas." C'est aussi à cette époque qu'elles commencent à entendre : "De toute façon, en France, vous êtes tous des Rmistes..."
PLUS DE LIBERTÉ
Chez les Guennaz, les souvenirs de ce début des années 2000 fluctuent selon l'âge des enfants. Amina, visage rond, les cheveux soigneusement cachés sous un voile noir, se rappelle que, pour elle, alors en fin d'adolescence, les vacances en Algérie ont longtemps signifié plus de liberté qu'à la cité. Aux Moulins, Youcef la tient à l'oeil. Pendant que leur père s'abrutit de travail, lui, le grand frère, est chargé de veiller sur la fratrie. "En vacances, au contraire, comme les maisons étaient les unes à côté des autres, je pouvais sortir avec mes cousines."
Redouane se souvient à l'inverse d'interminables après-midi dans la maison d'Ouled Chebel au milieu des vieilles tantes. "Moi, je devais rester avec les femmes", maugrée-t-il du haut de ses 22 ans. "Je ne pouvais pas ramener ma Game Boy parce qu'il n'y avait nulle part où acheter des piles", ajoute-t-il. Avec dérision, il dit avoir été sauvé par l'arrivée de la PlayStation, que l'on pouvait brancher sur une prise électrique.
Les années 2000 marquent, en effet, une amélioration de l'économie algérienne, liée notamment à l'explosion du prix des hydrocarbures. L'accès au crédit est facilité. Les Algériens se ruent sur les voitures neuves. En 2010, l'un des plus grands centres commerciaux du Maghreb, avec bowling et salle de fitness, a même ouvert à Bab Ezzouar, près d'Alger. "L'Algérie devient confortable", aux yeux de Youcef. "Maintenant, on achète là-bas pour ramener ici", renchérit Amina.
A Skikda, à la fin de l'été, juste avant de rentrer en France, les soeurs Zourane font ainsi le plein de bijoux et de produits de beauté bon marché. Pendant les vacances, grâce au taux de change avantageux, elles s'offrent pour 10 euros l'accès aux plages privées qui se sont multipliées, ou le coiffeur plusieurs fois par semaine après leurs bains de mer - 2 euros. Elles se payent aussi des séances de jet-ski, inabordables pour elles sur la côte varoise.
Chez les Guennaz, la tradition des vacances au bled a toutefois commencé à se perdre avec l'arrivée des premiers petits-enfants, les deux filles de Youcef, âgées de 8 et 5 ans, et le fils unique de Yacine, 9 ans. "Moi, je veux qu'il voie autre chose, d'autres pays", explique ce dernier, trentenaire énergique. Avec son épouse, il est déjà parti une fois en Thaïlande et une autre à Dubaï. Goucem, la mère, est la seule à être restée, avec son mari et Amina, irrémédiablement attachée au retour aux sources annuel.
UN PETIT MENUET DE MOZART
En 2011, les deux jeunes pères de famille ont néanmoins confié leur progéniture à leur mère, pendant deux semaines. Dans l'album familial, ce séjour est immortalisé par une photo de la grand-mère et des bambins devant les manèges flambant neufs du centre commercial de Bab Ezzouar. Elle en est revenue enchantée, mais se chagrine de ne pas avoir davantage de petits-enfants, dont elle est si fière. Comme Inès, par exemple, l'aînée de Youcef, qui prend chaque semaine des leçons de piano, et qui a joué pour les siens, ce dimanche-là, un petit menuet de Mozart.
Chez les Zourane, les années passant, le père, Lakdar, a eu envie en 2005 de revenir en famille dans le village de son enfance : à Ifri, en Kabylie. Un bled accroché à la montagne, bombardé pendant la guerre. En 1956, c'est là qu'a eu lieu le Congrès de la Soummam, un des actes fondateurs de l'indépendance algérienne. "Pour la première fois, lui qui ne parle jamais, nous a enfin montré d'où on venait", s'émeuvent les trois soeurs. Lors de ce voyage inédit, ils sont partis à deux voitures du port de Marseille. Ils avaient aussi emmené Jérémie, le meilleur ami de Samir, petit-fils de pieds-noirs.
10/7/2012, Elise Vincent
Source : Le Monde.fr
La chancellerie tire les conséquences des récents arrêts de la Cour de cassation stipulant que le séjour irrégulier d'un étranger ne peut plus suffire à son placement en garde à vue. Elle demande ainsi à ce que la garde à vue soit évitée pour les personnes en situation irrégulière sur le sol français dans une circulaire envoyée aux parquets.
Le 5 juillet, la Cour de cassation avait décidé que la garde à vue pour le seul motif de séjour irrégulier était illégale, conséquence de deux arrêts rendus en 2011 par la Cour de justice de l'Union européenne. Cette décision concerne 60 000 personnes par an, selon les associations de défense des sans-papiers.
"Le premier ministre m'a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action", avait déclaré le soir même le ministre de l'intérieur, Manuel Valls. Son entourage avait précisé qu'un projet de loi pourrait être présenté au Parlement "pour la rentrée".
VÉRIFICATIONS D'IDENTITÉ
Le ministère de la justice rappelle dans la circulaire que la garde à vue reste possible pour tout étranger "à l'encontre duquel serait relevée, outre le délit de séjour irrégulier, une infraction punie d'une peine d'emprisonnement (notamment faux, usage de faux ou usurpation d'identité)". Il souligne également que le clandestin "peut toujours être retenu sur place ou dans le local de police où il est conduit aux fins de vérification d'identité", pendant une durée qui ne pourra toutefois pas excéder quatre heures. Auparavant, la garde à vue permettait de retenir ces personnes pendant vingt-quatre à quarante-huit heures.
"La lutte contre les filières qui alimentent l'immigration irrégulière et prospèrent en exploitant la détresse et la vulnérabilité d'une population de migrants fragilisés par leur situation administrative irrégulière doit naturellement demeurer une priorité de votre politique pénale", ajoute le texte.
10.07.2012
Source : Le Monde.fr avec AFP
L'Organisation marocaine des droits de l'Homme présentera, jeudi lors d'une conférence de presse à Rabat, les résultats d'une étude réalisée sur la situation des immigrés subsahariens détenus au Maroc, selon un communiqué de l'ONG.
10/7/2012
Source : MAP
Cinquante-quatre émigrés, qui avaient quitté la Libye pour l'Italie sur un canot pneumatique, sont morts de soif près de la côte nord-africaine après quinze jours de dérive au cours desquels leur bateau s'est dégonflé, a annoncé mardi l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le seul survivant, un Erythréen, a été secouru en état de déshydratation avancée par des garde-côtes tunisiens, alors qu'il s'agrippait à l'embarcation.
L'homme a déclaré aux responsables du HCR que le bateau avait presque atteint la côte italienne lorsqu'il avait été éloigné par des vents violents avant de se dégonfler progressivement.
Il ne transportait pas suffisamment d'eau et beaucoup de passagers ont commencé rapidement à souffrir de déshydratation. Beaucoup ont bu de l'eau de mer, ce qui n'a fait qu'augmenter leur soif, a-t-il ajouté.
Une porte-parole de l'Onu s'est interrogée sur l'absence de secours lors de la traversée.
"Comment est-ce possible que dans une mer comme la Méditerranée, avec tous les chalutiers, les cargos et tous les autres bateaux, il n'y ait eu personne pour les secourir", a dit Laura Boldrini sur Sky TG24.
Selon le HCR, environ 170 personnes sont mortes cette année après avoir quitté la Libye pour rejoindre les côtes européennes. Quelque 1.300 immigrés ont réussi à atteindre l'Italie, et un millier d'autres sont arrivés à Malte.
11 juillet 2012, (James Mckenzie, Julien Dury et Benjamin Massot pour le service français)
Source : Reuters
Plusieurs tentatives d'émigration illégale vers les présides de Sebta et Melilla ont été avortées au cours des dernières semaines par les forces de l'ordre marocaines, indique mardi un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Ce mardi vers 3h du matin, un groupe d'une centaine de migrants illégaux a procédé à une tentative d'infiltration forcée au niveau de la clôture grillagée de Melilla au lieu dit "crochet Farkhana", relevant de la commune de Beni Ansar, précise la même source, soulignant que ces tentatives se caractérisent par un mode opératoire basé sur le passage en force de dizaines d'individus.
Les forces de l'ordre ont fait face avec fermeté à cet assaut groupé et violent et ont réussi à avorter cette tentative d'émigration illégale, affirme le communiqué.
Au cours de cette opération, les dits migrants illégaux ont procédé à des jets de pierres occasionnant des blessures à plusieurs éléments des forces ayant intervenu, dont un élément appartenant aux Forces Armées Royales a succombé à ses blessures au cours de son évacuation sur l'hôpital Hassani de Nador.
Vingt-six migrants illégaux ont été interpellés et une enquête a été ouverte par la Gendarmerie Royale sous la conduite du parquet.
Les autorités marocaines réaffirment leur détermination à continuer à lutter contre les réseaux du trafic des migrants avec fermeté, vigilance et responsabilité dans le cadre de l'application de la législation en vigueur, souligne le ministère.
10 juil. 2012
Source : MAP
Les transferts d'argent des migrants vers leur pays d'origine ont résisté mieux que prévu à la crise et devraient totaliser 372 milliards de dollars en 2011, en hausse de 12,1% sur un an, a estimé la Banque mondiale (BM) dans un rapport publié mardi.
"Pendant la crise, les transferts d'argent ont continué à alimenter un flux régulier de devises étrangères en direction des pays d'origine à un moment où l'aide internationale et les investissements directs à l'étranger ont nettement fluctué", écrivent les auteurs de ce rapport.
Ces flux, dirigés majoritairement vers les pays en développement, ont certes enregistré en 2009 leur premier repli depuis les années 80, mais son ampleur (-5,2%) a été limité "en comparaison des flux de capitaux privés", selon le rapport.
En dépit de vents contraires (hausse du chômage, rhétorique anti-immigration) alimentés par la crise, les transferts d'argent sont repartis à la hausse en 2010, s'imposant comme "une des sources les moins volatiles de revenus en devises étrangères pour les pays émergents", d'après les analystes de la Banque mondiale.
L'Inde (64 milliards de dollars) et la Chine (62 milliards) en ont été les principaux destinataires en 2011, suivis de loin par le Mexique (24 milliards). Premier pays d'Afrique noire à apparaître dans ce classement, le Nigeria a reçu cette année-là 11 milliards de ses ressortissants résidant à l'étranger.
Le rapport relativise toutefois ces chiffres, en notant que ces flux sont souvent sous-estimés en raison notamment de l'existence "de voies de transfert informelles".
Pour expliquer la "résilience" de ces flux, la Banque mondiale avance notamment la capacité des migrants "à absorber les chocs" économiques, quitte à réduire drastiquement leurs dépenses courantes.
Pour soutenir cette dynamique, les experts appellent à réduire "la complexité" et le "coût" qui s'appliquent à ces transactions, rappelant que ces transferts d'argent sont "cruciaux" pour la survie des familles.
Ils appellent également à éviter de "durcir" le contrôle des flux migratoires qui a, selon eux, "des conséquences néfastes sur les transferts d'argent à long terme".
10 juil 2012
Source : AFP
Le Canada et les États-Unis prévoient unir leurs forces pour mieux gérer les «flux irréguliers» de réfugiés arrivant en Amérique du Nord ou migrant sur le continent, selon des documents gouvernementaux récemment rendus publics.
D'ici 2014, les deux pays se partageront régulièrement de l'information biométrique sur les voyageurs, notamment leurs empreintes digitales.
Et le Canada planche sur l'élaboration des modifications juridiques et réglementaires à apporter, lesquelles obligeront dorénavant tous les voyageurs - les citoyens canadiens et américains inclus -, à présenter un document de sécurité comme un passeport ou un permis de conduire sécurisé avant d'entrer sur le territoire canadien.
Ces mesures sont décrites dans des notes préparatoires du ministère fédéral de l'Immigration sur le périmètre de sécurité entre le Canada et les États-Unis, dont l'entente a été dévoilée tardivement l'an dernier.
L'entente sur le périmètre de sécurité - dont la mise en oeuvre s'échelonnera sur plusieurs années -, vise à faciliter le passage des voyageurs et des marchandises à la frontière entre les deux pays, tout en y renforçant les mesures de sécurité.
Les notes de travail - datées de février 2012 et dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi d'accès à l'information -, fournissent de nouveaux détails sur une collaboration entre Ottawa et Washington visant à mieux documenter et contrôler les allées et venues des citoyens et des visiteurs sur leurs territoires.
Le ministère de l'Immigration mène le bal en matière de mesures pour le périmètre de sécurité, avec dix initiatives. La plus controversée pourrait être la proposition de garder une trace de toute personne entrant et sortant du pays, avec l'aide des informations fournies par les États-Unis.
Et Ottawa retournera la pareille à Washington en fournissant systématiquement l'information sur tous les voyageurs entrant au Canada depuis les États-Unis.
Les notes indiquent que des discussions bilatérales mèneront à un «plan d'action conjoint» d'ici la prochaine année en partant «des principes établis de protection des réfugiés et l'exploration de nouveaux critères d'une collaboration sur les réfugiés», et ce, au-delà de l'Entente sur les tiers pays sûrs, déjà existante.
En vertu de cette entente, les demandeurs d'asile doivent déposer leur requête dans le pays où ils sont d'abord arrivés. Or, Ottawa et Washington ont des règles différentes concernant certaines catégories de réfugiés.
Les deux pays commenceront également, en 2014, à se partager systématiquement l'information concernant des individus expulsés pour des motifs de nature criminelle.
10/7/2012, Jim Bronskill
Source : La Presse Canadienne
Voilà qui va contribuer à sortir de l'ombre Rabat, ce film néerlandais sorti en 2011, où le Maroc et les Marocains sont les stars.
Sur l'initiative de l'ambassade des Pays-Bas à Rabat, en partenariat avec le CCM, deux projections gratuites en plein air seront en effet organisées le 13 juillet sur la Place Rachidi à Casablanca et le 14 juillet sur la Place des Oudayas à Rabat, en présence des acteurs Nasrdin Dchar, et Achmed Akkabi.
Les projections qui démarreront à 20h00, sont gratuites.
Rabat, de Jim Taihuttu et Victor Ponten, est un film de voyage qui nous embarque avec les trois amis Abdel (Achmed Akkabi), Zakaria (Marwan Kenzari) et Nadir (Nasrdin Dchar), alors que ce dernier doit ramener l’ancien taxi de son père d’Amsterdam vers Rabat.
Un voyage à travers de nouveaux mondes, des rencontres et le réel but secret du voyage de Nadir font monter la pression entre les trois amis.
Rabat, film qui parle d’amitié, de trahison, de liens de familles, d’aventure et de maturité, a été réalisé en cinq semaines, dans cinq pays et en cinq langues avec un budget minimal. Son acteur principal, Nasrdin Dchar, a reçu le prestigieux prix du meilleur acteur à l’occasion du 'Netherlands Film Festival' en 2011.
10/07/2012
Source : rabatthemovie.com
Cecilia Malmström, commissaire européenne aux affaires intérieures, devait rencontrer, mardi 10 juillet, à Paris, Manuel Valls. Au menu, principalement : l'avenir de l'espace sans frontières de Schengen après l'approbation, par le ministre de l'intérieur français, du principe du rétablissement des contrôles aux frontières en cas de circonstances "exceptionnelles".
Le débat sur Schengen a été déclenché par les événements du "printemps arabe". A ce propos, vous estimez que l'Europe a raté une "opportunité historique". Pourquoi ?
Que, dans notre voisinage immédiat, des populations fassent pacifiquement tomber des dictateurs et réclament la liberté et les droits de l'homme fut un événement majeur. Or qu'avons-nous dit à des gens qui s'inspiraient de nos valeurs ? Que nous étions en crise et que nous avions peur de "vagues bibliques" d'immigrés... Notez que 4 % seulement de ceux qui ont fui la Libye se sont dirigés vers l'Europe ! Notre attitude a entraîné une détérioration de nos relations avec ces pays et créé une suspicion qui commence seulement à être surmontée.
Vous avez déclaré récemment que l'immigration n'était, pour l'Europe, "pas une menace mais une chance" et même "un facteur de croissance". Un discours qui surprend...
Bien sûr, mais je le maintiens. L'immigration sera nécessaire, étant donné notamment l'évolution de la démographie dans la plupart de nos pays. On estime qu'en 2030, sans nouvelle immigration, la population européenne en âge de travailler aura diminué de 12 %. Des chefs d'entreprise me confient régulièrement leur difficulté à recruter des gens qualifiés alors même que le chômage est au plus haut. L'Allemagne manque d'ingénieurs ; d'ici à 2020, le secteur européen de la santé devrait manquer de 2 millions de personnes.
Or un rapport de l'OCDE vient de montrer que beaucoup de personnes susceptibles d'émigrer sont moins tentées par l'Europe et davantage par le Brésil, le Canada ou l'Australie, voire l'Angola ou le Mozambique. Cela pourrait, à terme, nous causer de grosses difficultés. La même OCDE montre d'ailleurs que la pression migratoire sur l'Europe s'allège. Mais, bien sûr, ce peut être un effet temporaire de la crise que nous connaissons.
La pédagogie sur cette "nouvelle immigration" est donc nécessaire mais, visiblement, le propos est difficile à tenir...
Oui, mais la réalité est là. Le rôle de la Commission de Bruxelles est aussi d'encourager les politiques à la prendre en compte. D'envisager les problèmes sur le long terme et de s'élever au-dessus des contingences nationales. Les milieux académiques considèrent d'ailleurs que ce que je dis est parfaitement banal...
La montée des forces populistes et xénophobes, y compris dans cette Europe du Nord dont vous venez, empêche que l'on entende votre message. Comment faire ?
Il est vrai que Geert Wilders, par exemple, me transforme désormais en ennemi principal des Pays-Bas... Plus fondamentalement, je plaide pour un véritable partage de la charge entre Européens en matière d'immigration et d'asile. Je dis que l'intégration est, dans la plupart des grandes villes, un échec et que la ghettoïsation est une réalité dont les politiques sont responsables parce qu'ils n'ont pas agi avec suffisamment de vigueur. Je réclame aussi une meilleure utilisation de la main-d'œuvre existante.
Donc, il ne s'agit pas d'ouvrir les portes en grand, mais de s'interroger sur la façon de faciliter une nouvelle immigration légale - ce qui est d'ailleurs aussi une manière de lutter contre l'immigration illégale.
De l'autre côté du spectre politique, on vous suspectera d'organiser un exode des cerveaux, le "brain drain", et de priver certains pays de leurs meilleurs éléments...
C'est une question primordiale. Notez toutefois qu'en Tunisie de nombreux personnels infirmiers sont au chômage : pourquoi refuser dès lors qu'ils viennent, pour une période limitée, en France ou ailleurs ? L'Inde et la Chine comptent un surplus d'ingénieurs qui, une fois formés de manière complémentaire en Europe, pourraient être très utiles à leur pays. Ce n'est pas le "brain drain" qu'il faut organiser, mais le "brain gain" ["la croissance des cerveaux"].
Comment convaincre à la fois les dirigeants et l'homme de la rue qui, souvent, ressent confusément l'immigration comme une menace ?
J'ai le sentiment, et des études le confirment, que le citoyen est souvent plus ouvert que certains politiques. Il réclame davantage d'information et il a le sentiment que certains courants manipulent la réalité. Les mêmes études confirment que l'immigration est d'ailleurs souvent un thème plus important pour les milieux politiques que pour les électeurs. Lors de mes rencontres avec des ministres, ils me confient parfois qu'ils sont d'accord avec moi mais ne peuvent pas le dire trop haut... Les images de bateaux de clandestins arrivant à Lampedusa sont apparemment plus fortes que les données objectives.
Vous fondiez beaucoup d'espoir sur un changement de pouvoir en France. Or, lors de son premier Conseil européen, à Luxembourg, en juin, Manuel Valls a, pour l'essentiel, approuvé les positions défendues par Claude Guéant sur la nécessité de rétablir les contrôles aux frontières. Déçue ?
La question centrale est de déterminer précisément les situations "extraordinaires" pouvant motiver un rétablissement des contrôles. Chacun sait que je ne suis pas d'accord avec le dernier compromis en date et que je réclame toujours une supervision des situations nationales par la Commission - en collaboration avec les pays membres, bien sûr - afin que cet examen soit réellement indépendant et transparent. La décision du Conseil n'est pas formalisée, le Parlement n'a pas voté. Il reste donc une possibilité de reprendre le débat en septembre.
Comment appréciez-vous la position de M.Valls ?
Sa situation était très difficile, avec un Conseil européen quelques jours après son arrivée au ministère de l'intérieur. Je me réjouis de le rencontrer.
Vous espérez le faire changer d'avis ?
On verra.
Avec quels arguments ?
On verra.
10.07.2012, Jean-Pierre Stroobants
Source : Le Monde
Des groupes attaquent régulièrement des immigrés en Grèce en toute impunité, les autorités fermant les yeux ou dissuadant les victimes de porter plainte, dénonce l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport rendu public mardi 10 juillet.
Pour mener à bien cette enquête intitulée "La haine dans les rues : la violence xénophobe en Grèce", l'organisation de défense des droits de l'homme a interviewé 59 victimes d'incidents racistes entre août 2009 et mai 2012. Parmi ces témoignages, 51 attaques sérieuses ont été recensées, dont deux contre des femmes enceintes.
"Les migrants et les demandeurs d'asile ont parlé à Human Rights Watch de quartiers d'Athènes où ils ne vont plus à la nuit tombée car ils ont peur d'être attaqués par des groupes de Grecs souvent vêtus de noir et en quête de violence", écrit HRW dans son rapport. "Alors que les touristes sont les bienvenus, les migrants et les demandeurs d'asile affrontent un environnement hostile qui les expose à la détention dans des conditions inhumaines et dégradantes, à un risque de grand dénuement et à la violence xénophobe", poursuit-elle.
Selon l'ONG, il est difficile d'évaluer l'ampleur réelle de la violence xénophobe en Grèce dans la mesure où de nombreuses victimes ne témoignent pas et où les statistiques gouvernementales ne sont pas fiables. Les victimes ont signalé à de multiples reprises à HRW que la police les avait dissuadées de porter plainte et certaines ont même indiqué qu'on les avait prévenues qu'elles pourraient être placées en détention si elles insistaient pour qu'une enquête fût ouverte.
IMPLICATION D'AUBE DORÉE
Selon l'organisation, des preuves suggèrent que les auteurs des attaques sont membres ou proches de groupes d'autodéfense et d'Aube dorée, un parti d'extrême droite qui a fait son entrée au Parlement cette année. HRW indique qu'aucune preuve ne permet d'affirmer que les attaques violentes contre des immigrés ont été dirigées par le parti, qui refuse le qualificatif de néo-nazi, mais ajoute que des membres d'Aube dorée ont été impliqués dans des attaques spécifiques.
Aube dorée, qui a fait campagne aux législatives sur la promesse de chasser de Grèce tous les immigrés, nie toute implication dans ces agressions. L'immigration illégale en Grèce, l'une des principales portes d'entrée dans l'Union européenne pour les sans-papiers venant d'Afrique et d'Asie, est devenue un sujet brûlant alors que le pays traverse la pire crise économique de son histoire depuis la seconde guerre mondiale et traverse sa cinquième année de récession.
10.07.2012
Source : Le Monde.fr /AFP
Des travailleurs marocains sur le ferry Berkane, propriété de la compagnie Comarit, se sont rassemblés jeudi devant les portes du consulat du Maroc à Almeria, en Espagne, pour demander une solution à l'arrêt de la ligne maritime qui relie Almeria au nord du Maroc. Les 125 travailleurs sont, depuis sept mois, bloqués au port d’Almeri a, sans salaires. Une situation semblable à celle qu'ont vécue des marin marocains bloqués également pendant des mois au port de Sète en France…Suite
A tout juste 22 ans, le Franco-marocain Ahmed El Mousaoui compte un palmarès éloquent et ne cesse de progresser pour devenir un adversaire à craindre dans sa catégorie. Rencontre…Suite
Les autorités ont procédé à l'arrestation d'immigrés subsahariens qui s'apprêtaient à prendre d'assaut le poste frontière de Sebta, rapporte la presse quotidienne. Des centaines d'immigrés en situation irrégulière s'étaient réfugiés dans les forêts du Nord…Suite
La section catalane de SOS Racisme a mis en garde, vendredi, contre la "banalisation" du discours raciste et xénophobe en Catalogne où, selon elle, 90 nouveaux de cas de racisme ont été recensés en 2011. "La crise économique et sociale ainsi que la précarité dont souffrent les immigrés ont aggravé les problèmes de racisme et de xénophobie" dans cette région du nord-est de l'Espagne, a indiqué la porte-parle de SOS Racisme, Alba Cuevas qui s'exprimait lors de la présentation, à Barcelone, d'un rapport sur le racisme en Catalogne.
"Le discours raciste s'est tellement banalisé en Catalogne que les gens n'éprouvent aucun embarras à se déclarer ouvertement racistes", a ajouté Mme Cuevas, précisant que la plupart des problèmes de voisinage, réglés auparavant grâce à la médiation de SOS Racisme, "finissent aujourd'hui devant les tribunaux".
D'après la porte-parole de cette ONG, la prolifération du racisme et de la xénophobie dans cette région est due à la montée des partis de l'extrême-droite. C'est grâce à un "discours raciste et populiste" que le parti Plataforma per Catalunya (Plate-forme pour la Catalogne) a réussi à rempoter 70.000 voix et un nombre "important" de sièges lors des élections municipales de mai 2011, a-t-elle souligné.
La police catalane avait mené, en juin, un vaste coup de filet dans les milieux néo-nazis qui s'est soldé par l'arrestation d'une dizaine de personnes.
Selon la police, les mis en cause sont soupçonnés d'appartenir à des groupes néo-nazis qui prônent la haine des étrangers et ayant des ramifications dans l'ensemble des régions de la Catalogne.
06 juil 2012
Source : MAP
Le cabinet de conseil en capital humain Lycom, spécialisé dans le recrutement et organisateur de Careers in Morocco, vient d'éditer le guide des compétences marocaines du monde 2012 en collaboration avec le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger (MCMRE)…Suite
Les nouveaux phénomènes migratoires consécutifs à la crise économique et financière internationale ont "amplifié la crise de l'emploi" au Maroc, a affirmé, jeudi à New York, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, préconisant un partenariat actif dans le domaine de la migration.
"Nous assistons, du fait de la crise économique et financière à deux phénomènes: d'un côté, le repli sur le Maroc de ses propres ressortissants touchés par la crise, et de l'autre, l'afflux de Sub-sahariens et l'intérêt grandissant affichés par des ressortissants des pays du Nord, pensant y trouver des niches insuffisamment exploitées", a souligné le ministre lors d'une table-ronde au siège des Nations Unies, intitulée: "Partenariat pour lutter contre la crise de l'emploi des jeunes".
Autant de phénomènes, selon lui, "qui amplifient la crise de l'emploi au Maroc et peuvent aussi influer négativement sur les réalisations des politiques publiques nationales, en les rendant inefficientes et insuffisantes pour absorber l'important flux migratoire".
"Le Maroc, de part sa situation géographique, est à la fois un pays d'émigration, d'immigration et de transit, trois formes de migration qui ont été affectées par la crise et ont précipité des changements dans les politiques migratoires dans les pays de destination", a expliqué le ministre lors de cette rencontre en marge de la session de fonds (02-27 juillet) du Conseil économique et social (ECOSOC), axée sur la problématique de l'emploi.
Ces "politiques tendent vers un durcissement des conditions d'accueil et un accroissement de l'ostracisme", a-t-il ajouté, soulignant que les défis de l'emploi et de la lutte contre la précarité doivent, également, être repensés dans le cadre d'un partenariat mondial et une meilleure concertation de la coopération, tant aux niveaux bilatéral qu'au niveau multilatéral.
Il a, dans ce contexte, appelé au "renforcement d'un partenariat actif dans le domaine de la migration, impliquant une démarche plus globale, centrée sur une politique d'inclusion en vue de réduire la désocialisation et la vulnérabilité des étrangers".
"Ces partenariats devraient, selon lui, surtout permettre de mettre en œuvre des solutions à long terme pour éradiquer la pauvreté dans les pays en développement, promouvoir les principes de l'économie sociale et solidaire, assurer la transition vers l'économie verte et mettre en place des mesures concrètes de coopération dans le domaine du développement durable".
Il a préconisé, dans ce sens, la nécessité de renforcer et d'établir des partenariats pour mettre en commun les connaissances spécialisées pour améliorer l'élaboration de politiques en faveur de l'emploi des jeunes à l'échelle mondiale.
06 juil. 2012
Source : MAP
Un Marocain d’une trentaine d’années, a expliqué être là à cause de son frère, qui se serait enfui sans payer le loyer d’un local où il avait installé un magasin.
FRANCE 24 a pu accéder à un centre de détention administré par une brigade de la banlieue de Tripoli. Nous avons constaté que cette milice dispose de tous les pouvoirs d’une force de police régulière, mais les exerce de manière arbitraire.
Le Conseil national de transition (CNT) tente de remettre en place une police et une armée sous son contrôle. Mais pour l’instant, ce sont les milices, ces groupes d’anciens insurgés armés qui ont pour la plupart combattu lors de la révolution, qui exercent l’essentiel du pouvoir sur le terrain. Des exemples frappants de cette toute puissance ont fait foi ces dernières semaines, comme la prise temporaire de l’aéroport de Tripoli, mi-juin, par une brigade, ou encore plus récemment la détention de membres de la Cour pénale internationale par les miliciens de Zintan. La reprise en main de ces forces armées est donc un enjeu majeur pour la Libye, qui organise samedi ses premières élections libres depuis plus de 40 ans.
FRANCE 24 s’est rendu au centre de commandement de la milice qui contrôle Forsan, une ville en banlieue de Tripoli où les anciens rebelles sont censés assister les forces de police. Les responsables de cette brigade nous ont d’abord expliqué qu’ils assuraient l’ordre dans leur zone et procédaient à des arrestations, mais qu’ils livraient immédiatement leurs prisonniers à la police. En se rendant au premier étage du QG de la brigade, installé dans les locaux d’une ancienne usine de savon, nous avons constaté qu’une petite prison a été aménagée, avec plusieurs cellules et des portes blindées.
Un Marocain détenu parce que son frère n’a pas payé son loyer
Un milicien a accepté de nous faire faire entrer dans ce centre de détention et de nous ouvrir deux cellules. Chacune des pièces comptait sept ou huit matelas, posés à même le sol. Les lieux étaient propres et les détenus ne portaient pas de marque de mauvais traitement.
Nous avons parlé à trois occupants de ces cellules. Le premier, un Marocain d’une trentaine d’années, a expliqué être là à cause de son frère, qui se serait enfui sans payer le loyer d’un local où il avait installé un magasin. Le propriétaire du local aurait appelé la brigade de Forsan pour l’arrêter et l’emprisonner tant que son frère ne reviendrait pas régulariser son loyer. Cela faisait déjà quatre jours que cet homme était incarcéré, sans avoir eu accès à aucun moyen de défense légal.
Nous avons interrogé le responsable du centre de détention sur la situation de ce prisonnier. Ce responsable, qui affirme être un policier placé dans la brigade pour assurer le travail d’enquête préliminaire, a confirmé que le Marocain, en situation illégale, serait bien détenu tant que son frère resterait introuvable. Il a toutefois ajouté que ces deux ressortissants étrangers étaient également accusés d’avoir commis des vols.
Un jeune libyen occupait la même cellule que le Marocain. Lui était accusé par son père de lui avoir volé de l’argent. Ce dernier a lui-même demandé à la brigade d’incarcérer son fils.
La cellule voisine hébergeait des personnes accusées de crimes bien plus sérieux. Nous avons pu poser quelques questions à un jeune libyen accusé du meurtre d’une femme à l’arme automatique. Le détenu aurait été arrêté par une autre milice et remis provisoirement entre les mains de la brigade de Zintan, d’où il est originaire, dans l’attente de son transfèrement vers un centre de détention de la police.
"Personne ne craint la police"
Les responsables de la brigade ont mis en place tout un dispositif pour suppléer aux forces de police régulières, qui ne sont pas encore en capacité d’assurer la sécurité des citoyens (notre article complet sur le travail de police de la brigade, en arabe). Les miliciens, qui ne disposent pour la plupart d’aucune formation pour exercer un travail de ce genre, remplissent effectivement des documents aux allures officielles, par exemple des PV d’interpellation dûment tamponnés. Ces procédures semblent toutefois cosmétiques tant les droits de la défense sont ignorés.
Les miliciens affirment que sans eux, et avec une police "que personne ne craint", la ville de Forsan plongerait dans l’anarchie. Une affirmation qui a certainement sa part de vérité. Il n’en reste pas moins que les pouvoirs dont disposent ces miliciens sont exorbitants et les cas décrits plus haut en sont des exemples frappants. Aucun garde-fou ne semble protéger le simple citoyen d’une arrestation arbitraire, car ce sont les brigades elles-mêmes qui procèdent aux arrestations, mènent l’enquête, et décident du maintien en détention. Un pouvoir qui peut facilement être perverti au profit des citoyens les plus puissants ou les mieux connectés.
Le CNT tente progressivement de reprendre la main sur les brigades libyennes. À l’entrée des locaux de la brigade de Forsan étaient postés deux gardes appointés par le Comité de haute sécurité, un organe du ministère de l’Intérieur chargé de superviser l’activité des milices. Ces agents ont toutefois été recrutés récemment au sein même de la brigade Forsan. Il semble donc peu probable que ces hommes, des miliciens dont seul l’uniforme a changé, constituent un contre pouvoir approprié à la toute puissance de la brigade.
6/7/2012
Source : France 24
Les médias ont un impact social et culturel fort déterminant. C'est en fait une arme à double tranchant. Ils peuvent à la fois véhiculer une image stigmatisante comme ils peuvent servir de plaidoyer. Ce faisant, ils contribueront à informer voire sensibiliser aussi bien les migrants sur leurs droits que les acteurs institutionnels quant à leurs devoirs. C'est ce qui ressort de l'intervention de Khadija El Gour, psychologue, lors d’un atelier tenu sous le thème « S'approprier les instruments de l'information pour faciliter le changement ». Elle a parlé plus particulièrement des médias audiovisuels. A cet effet, force est de constater que l'approche médiatique actuelle tend à une victimisation des migrants. La plupart du temps, ils sont impliqués dans des faits divers. Les médias sont donc tenus de respecter la dignité humaine et le droit d'expression, ne manque pas d'ajouter Mme El Gour.
Par ailleurs, Fatna Afid, membre de l'Organisation démocratique du travail (ODT), a souligné pour sa part que la situation des immigrés au Maroc fait partie d'un projet syndical et social. Elle en veut pour preuve la tenue, récemment, du premier congrès du Syndicat des travailleurs immigrés au Maroc. L'occasion pour eux de mieux défendre leurs droits. L'ODT accompagne ces immigrés à travers une assistance et des formations.
D'emblée Clariste Sohm Mbambe, du Pan Africain Network on Migration, a tenu à clarifier une donnée. Pour elle, il faut considérer la migration non pas comme cause mais plutôt comme conséquence. Et d'ajouter que pour une bonne stratégie de communication, rien de tel que de créer un réseau regroupant des ONG aussi bien du Maroc que des pays d'origine. Il servirait d'outil pour expliquer les vraies raisons de l'immigration en vue d'en diminuer, le cas échéant, l'impact négatif.
« Tout cela est bien beau à écouter mais encore faut-il parvenir à des propositions concrètes», souligne Malika Ghefrane, la modératrice de l'atelier. Le contexte actuel souffre d'un déficit en communication et du coup, le regard porté sur l'Autre est plein de préjugés. Pour remédier à cette situation, les participants à l'atelier regorgent d'idées. D'aucuns proposent que les jeunes journalistes bénéficient de formations à travers des partenariats entre les instituts de journalisme et les ONG. Ils seront mieux sensibilisés à la culture des droits de l'Homme. L'expérience de Panos Afrique réalisée avec la Fondation Orient-Occident, s'inscrit dans ce cadre. Il faut insister davantage sur les migrations dans le cursus scolaire et inculquer aux enfants les valeurs de tolérance dès leur jeune âge. D'autres évoquent l'idée de mettre à profit les nouveaux moyens de technologie de l'information. Pour ce, un site dédié à la question migratoire en partenariat avec le CCME, pourrait évoquer des exemples réussis d'immigration et du coup, mettre fin aux stéréotypes. Des reportages et des documentaires verseraient dans le même sens. Demander le financement de l'Union européenne et approcher la sphère des décideurs seraient un atout à ne pas négliger.
Pour tout résumer, mettons-nous bien en tête que «l'Autre, c'est un autre moi», comme s'est plu à le préciser un participant.
7 Juillet 2012, Nezha Mounir
Source : Libération
Parce qu’il n’y a pas que la plage dans la vie, les vacances peuvent être également le moment de faire découvrir aux plus jeunes Marocains l’histoire de leur pays et de leur religion. C’est le pari lancé par l’Université Libre de Bruxelles, l’Institut du Monde Arabe et la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca qui organisent jusqu’à la mi-août une exposition sur les grandes découvertes scientifiques des Arabes à travers l’histoire.
Alors que les MRE continuent d’arriver au Maroc pour passer l’été et le ramadan avec leurs proches, voici une exposition culturelle tombant à pic qui va intéresser les grands comme les plus petits d’entre eux. Il s’agit de l’exposition intitulée « A la découverte de l’âge d’or des sciences arabes ».
Hommage aux civilisations arabo-musulmanes
L’exposition débute le vendredi 6 juillet et se poursuit jusqu’au 15 août. Elle se tient à la galerie d’exposition de la médiathèque de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca. Organisée en partenariat avec l’Université Libre de Bruxelles, l’Institut du Monde Arabe et le ministère marocain de la Culture, cet évènement rend hommage à l’apport des civilisations arabo-musulmanes aux sciences, que ce soit la médecine, zoologie, chimie, mécanique, astronomie, mathématiques ou à l’architecture et la musique. Une histoire, hélas, pas assez enseignée dans les classes et les livres scolaires d’histoire des pays d’accueil.
L’exposition ne présente pas des objets datant de la civilisation arabo-musulmane mais a été imaginée tel un livre. Le public peut ainsi passer de page en page et découvrir des textes, des illustrations ou des documents audio-visuels rappelant les grands évènements et les grandes découvertes scientifiques de cette période.
Des chiffres indiens à l’astronomie
L’histoire racontée par l’exposition commence lors de la conquête des Arabes s’étendant de la frontière chinoise au nord de l’Espagne du VIIIe au XVe siècle, dans toutes les régions du monde musulman. Une période durant laquelle les Arabes créent des lieux de savoir, des bibliothèques, des écoles et des hôpitaux dans les pays qu’ils vont conquérir et prolongent d’autre part, les savoirs acquis par les grandes civilisations antérieures de la Grèce, Inde, Perse et Mésopotamie. L’arabe deviendra très vite la langue scientifique commune des savants.
Ainsi l’une des parties de l’exposition évoque les mathématiques, notamment le système de numérotation hérité de l’Inde, l’algèbre et la trigonométrie, l’astronomie, la cartographie céleste et terrestre. Une autre section de l’exposition montre ce qu’ont apporté les travaux des Arabes à notre époque contemporaine, notamment dans le domaine de la médecine, la chirurgie, la botanique et la pharmacie, la chimie et l’alchimie.
Une expo créée en 2007
Le Maroc n’est pas le premier pays à accueillir cette exposition. Elle avait été présentée au départ en Belgique depuis 2007 et ce pour plusieurs raisons. La première était de détruire les stéréotypes existant dans une société encore traumatisée par les attentats du 11 septembre et l’assassinat du réalisateur néerlandais Théo Van Gogh en 2004 et valoriser, d’autre part les identités culturelles des jeunes originaires du Maghreb et du monde musulman. L’autre grande raison était surtout éducative afin de susciter un intérêt chez les jeunes pour les sciences et lutter contre la désaffection des filières scientifiques dans l’enseignement supérieur. Au total, plus de 50 000 personnes avaient visité cette exposition depuis sa création.
7/7/2012
Source : Maglor.fr
Selon une circulaire rendue publique samedi et qui ne concerne pas le département de Mayotte...
Les familles de sans-papiers avec des mineurs ne seront plus, en règle générale, placées en centre de rétention mais assignées à résidence dans des conditions strictes, selon la circulaire rendue publique samedi par le ministère de l'Intérieur et qui confirme l'un des engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle.
«Maintenir des enfants en rétention n'est pas acceptable», a expliqué sur France Info Manuel Valls qui a toutefois prévenu qu'il ne se départirait pas de son «message de fermeté»: «Nous ne sommes pas en situation aujourd'hui d'accueillir plus que ce qui est possible sur notre territoire national».
«Une politique d'immigration (...) doit permettre la stabilité des étrangers en situation régulière, la régularisation sur des critères précis mais également des reconduites à la frontière», a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Mise en rétention «en cas d'interpellation ultérieure»
Pour le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, la fin de la rétention des mineurs est logique après la condamnation de la France par la Cour européenne des Droits de l'Homme en janvier: «C'est une décision que nous attendions», a dit à l'AFP Dominique Baudis, intervenu environ 35 fois depuis. «Comme de toutes façons ils ressortaient, c'était vraiment inutile de se livrer à ces allers-retours...»
Dans la circulaire, il est prévu qu'en cas de non respect de l'assignation, de fuite ou de refus d'embarquer, la famille ne pourra «plus bénéficier» du nouveau dispositif. Et «en cas d'interpellation ultérieure, vous pourrez procéder à la mise en rétention administrative», écrit Manuel Valls aux préfets dans la circulaire.
D'ailleurs des dispositions ont été prises «pour que les équipements à l'accueil spécifique des mineurs soient régulièrement entretenus ou renouvelés dans tous les centres [de rétention administrative] déjà adaptés à l'accueil des familles», selon la circulaire.
45 jours d'assignation à résidence
Quant à l'assignation à résidence, qui ne pourra excéder 45 jours (délai renouvelable une fois), elle sera strictement encadrée avec un «périmètre de circulation» et l'«obligation périodique de se présenter» au commissariat ou à la gendarmerie.
Seront également demandées des «garanties de représentation» avec une «preuve d'une résidence effective permanente» ainsi que la «possession de documents d'identité et de voyage en cours de validité et qui peuvent être conservés par l'autorité administrative en échange d'un récépissé valant preuve d'identité».
Pour ceux «dont les garanties de représentation sont faibles et dont le comportement d'ensemble révèle une volonté manifeste de fraude», sera mise en place une «assignation à résidence au domicile avec une vigilance toute particulière ou assignation dans un autre lieu permettant une surveillance facilitée» par policiers ou gendarmes.
Manuel Valls recommande également aux préfets de privilégier les dispositifs d'aide au retour.
Mayotte pas concernée par la circulaire
Mayotte, où selon les associations 5.389 enfants ont été privés de liberté en 2011, n'est pas concernée par la circulaire. «C'est un territoire qui est soumis à une pression migratoire massive», a expliqué sur France Info Manuel Valls qui dit vouloir instaurer un «dialogue avec les autorités comoriennes».
La «situation singulière» de ce département d'outre-mer va être étudiée par «une personnalité indépendante» pour des propositions «dès la rentrée», selon l'Intérieur.
Décrivant une situation «préoccupante», Dominique Baudis se rendra dans le département à l'automne, avant «un rapport sur la situation des droits» dans l'archipel.
Source : AFP
Publié par un collectif impliqué dans la lutte contre les discriminations sexuelles ou raciales1, l'ouvrage questionne les finalités de la politique et du discours sur l'immigration, convoqués de façon insistante par les pouvoirs publics principalement ces cinq dernières années. Selon l’état d’esprit ambiant, il s’agirait d’une réponse légitime à une forme d'inquiétude du peuple à l'égard de l'arrivée massive d'immigrés. Y aurait-il une xénophobie qui viendrait d'en bas ?...Suite
Rachid Badouli, directeur stratégie et développement à la Fondation Orient-Occident : “L'Etat marocain devrait revoir sa politique migratoire”
En marge du séminaire sur les migrants tenu à Rabat, Rachid Badouli, directeur stratégie et développement à la Fondation Orient-Occident, nous a accordé cet entretien.
Libé : A combien estimez-vous le nombre de migrants ?
Rachid Badouli : On a tendance à amplifier les chiffres mais en fait ils ne sont pas plus de 10.000 à 13.000 personnes sur le territoire national. Ces migrants sont concentrés surtout dans la région Oujda-Nador, sur l'axe Casa-Rabat ou Laâyoune. Cependant ces derniers temps, on les trouve partout.
Quelle stratégie adoptez-vous vis-à-vis des migrants ?
Nous, au sein de la fondation et concernant la problématique de l'émigration, nous n'avons pas une approche sécuritaire mais plutôt une approche de développement. Il faudra renforcer l'économie sociale solidaire. Ces jeunes migrants qui rêvaient d’un Eldorado, se retrouvent «coincés» sur notre territoire. L'Etat marocain doit revoir sa politique et prendre les mesures à même de faciliter l'intégration de tous ces migrants. Ils pourraient nous être utiles de par leur savoir-faire. Et puis notre société gagnerait à être multiculturelle. Par ailleurs, un autre problème nous interpelle, celui de nos compatriotes en Belgique. Ce sont des jeunes en situation irrégulière et qui n'ont pas réussi à s'intégrer dans le pays d'accueil. Avec l'aide d'autres associations belges, nous préparons leur retour. Nous les aiderons à construire leur avenir.
Que faites-vous d'autre pour eux?
La fondation effectue d'autres activités qui plaident la cause des Subsahariens telle que l'organisation du Festival Rabat Africa. Une manifestation organisée chaque fois dans une ville différente. Notre souci est de prôner la culture de tolérance et d'établir un dialogue entre les migrants et nos citoyens. Faire fi des considérations de couleur et se concentrer uniquement sur la culture, c'est ce qui compte le plus pour nous.
D'aucuns estiment que les Marocains sont racistes. Quelle part de vérité renferme cette affirmation ?
Malheureusement, parfois les Marocains sont racistes vis-à-vis de leurs propres concitoyens noirs. Il faudra inculquer à nos enfants les valeurs de respect des droits de l'Homme et de tolérance.
7 Juillet 2012, Nezha Mounir
Source : Revue.org
Les concertations pour définir les grandes lignes d'un "Conseil supérieur de l'émigration" ont démarré, lundi 9 juillet 2012, entre des parties gouvernementales et d'autres associatives concernées par le dossier de l'émigration, un projet qui avait été annoncé par le gouvernement provisoire, depuis le mois de juin dernier.
Ces concertations réunissent des représentants d'environ 300 associations tunisiennes actives à l'étranger, ainsi que des associations locales, 28 groupes d'investissement et des parties gouvernementales, notamment le ministère des Affaires sociales, le secrétariat d'Etat de l'émigration, des Tunisiens à l'étranger et l'Office des Tunisiens à l'étranger.
Les participants au "Forum des associations des Tunisiens à l'étranger" approuvent l'idée de la création du conseil, en raison de l'importance des services qu'il va fournir aux Tunisiens résidant à l'étranger.
Ils ont, dans le même sens, fait part de leurs craintes de la possibilité de politisation de cette structure et de son introduction dans des tiraillements partisans.
Karim Azzouz, chargé de mission auprès du secrétaire d'Etat de l'émigration et des Tunisiens à l'étranger a souligné que «le rôle du conseil sera consultatif, il informera le gouvernement de la situation de la communauté tunisienne à l'étranger et donnera son avis sur les lois qui les concernent, tout en veillant à l'évaluation du rôle du gouvernement dans le domaine de l'émigration».
Selon ce responsable, le conseil comptera entre 70 et 100 membres représentant les communautés tunisiennes dans les différents pays d'accueil et les concertations le concernant vont se poursuivre durant les trimestres en cours.
De son côté, le ministre des Affaires sociales, Khelil Zaouia, a indiqué que «les défis posés par l'état actuel de l'émigration, la fragilité de la plupart des associations à l'étranger et le nombre peu important de leurs adhérents exige davantage d'ouverture sur l'environnement et leur adhésion à un réseau actif d'associations tunisiennes».
Pour sa part, le secrétaire d'Etat de l'émigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a affirmé que l'objectif est de faire participer les Tunisiens résidant à l'étranger et les associations chargées de leurs affaires à la révision de toutes les conventions bilatérales et multipartites dans le domaine de l'émigration qui démarrera prochainement.
9/7/2012
Source : Business news/TAP
Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a assuré que son pays va accompagner le Sénégal dans la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme. Il a aussi annoncé «une compréhension» sur les visas pour les étudiants et les hommes d’affaires.
«Nos démocraties ont intérêt plus que jamais à s’unir, à coopérer pour lutter contre le terrorisme qui s’attaque à nos fondamentaux démocratiques et aussi contre la drogue qui détruit nos sociétés et nos jeunesses si bien en Afrique, au Sénégal qu’en France», a déclaré Manuel Valls, ministre français de l’intérieur. Il était très heureux de rencontrer le président Macky Sall. Au menu de leurs échanges, la coopération « indispensable, équilibrée » entre le Sénégal et la France, sur des sujets aussi importants que sont la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme.
La France et le Sénégal entendent mettre en avant la formation, l’échange d’informations et le travail en synergie entre leurs services de police et de gendarmerie. Manuel Valls compte se rendre prochainement au Sénégal pour renforcer la coopération dans ces domaines. Il a également assuré le président Macky Sall du changement opéré pour l’accueil des étudiants en France. «Nous sommes en train de refondre la politique d’immigration française qui doit être à la fois ferme, juste et comprise pour lutter contre l’arbitraire et l’immigration clandestine. La circulaire Guéant a été abrogé pour faire passer un message à des pays amis comme le Sénégal, pour dire évidement que les étudiants sénégalais sont les bienvenus dans notre pays et que c’est une chance pour la France. Nous allons aussi travailler sur la question des hommes d’affaires, sur la période plus particulière du mois du Ramadan, bien évidemment».
09 Juillet 2012, O. N. MBAYE
Source : Le Soir.sg
Il y avait foule, vendredi 6 juillet, pour l'inauguration officielle de la Grande Mosquée de Cergy (Val-d'Oise), dans le quartier de Cergy-le-Haut. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur en charge des cultes, avait même fait le déplacement. L'occasion pour lui d'affirmer sa volonté de rompre avec l'instrumentalisation de l'islam mais aussi d'appeler à « un islam de France ».
« Une mosquée, quand elle s’érige dans la ville, dit une chose simple : l’islam a toute sa place en France », a clamé Manuel Valls devant les très nombreux Cergyssois venus assister à l'inauguration de leur mosquée.
« Après tant et tant d'années d'attente, tant et tant d'années d'interrogations et d'incertitudes, nous sommes là enfin », a commenté, ravi, Dominique Lefebvre, le député-maire de Cergy (PS), qui a beaucoup soutenu et suivi la communauté musulmane dans ce projet.
Du gymnase à la mosquée
Enfin, car l'idée de la construction de cette mosquée « remonte à 9 ans en même temps que la création de la fédération qui regroupe 10 associations », explique Hamida Maïga, le président de la Fédération musulmane de Cergy (FCM) qui a porté ce projet.
A présent, les fidèles qui ont inauguré en avant-première la mosquée, vendredi 29 juin, peuvent dire adieu au gymnase dans lequel ils faisaient la prière du vendredi. A la place, ils bénéficient d'une grande mosquée de 2 000 m² sur trois niveaux, qui peut accueillir jusqu'à 1 500 fidèles.
Il faut dire que le lieu est vaste. La mosquée comprend deux grandes salles de prière : une pour les hommes et une pour les femmes, avec leur salle d'ablutions mais aussi deux cuisines, un salon de thé, un bureau pour l'imam, une salle funéraire, des salles de classe et une salle polyvalente.
Nul doute que les musulmans de Cergy sauront occuper tout cet espace qui leur est mis à disposition. Ils n'y sont d'ailleurs pas étrangers, car le financement de la mosquée provient uniquement des dons des fidèles. Plus de 3,7 millions d'euros ont été nécessaires à sa construction.
Mais les appels aux dons ne sont pas terminés, car la FMC a bénéficié d'un prêt bancaire à taux zéro de 2,2 millions d'euros pour que les travaux puissent être achevés. Il reste donc encore beaucoup d'argent à collecter pour rembourser ce prêt.
Un bail de 99 ans
Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CCFM), venu « partager cet événement historique », a toutefois tenu à souligner l'écart entre l'offre et la demande de lieux de culte pour les musulmans en France.
« En 2005, on dénombrait 23 000 lieux de culte mais seulement 65 avaient une surface supérieur à 1 000 m², soit 4 %. Et 40 % avaient une surface inférieur à 100 m² alors que l'on estime entre 850 000 et 1 million le nombre de fidèles qui vont prier à la mosquée chaque vendredi. Pour que chacun ait une place, il faudrait une surface de 500 000 m², soit le double », a expliqué M. Moussaoui, en notant tout de même qu'il y avait une « phase de rattrapage », ces dernières années, avec l'inauguration de plusieurs Grandes Mosquées.
Le président du CFCM a également salué la validation du bail emphytéotique par le Conseil d'Etat. Les baux emphytéotiques administratifs (BEA) permettent aux associations cultuelles de louer un terrain à des collectivités locales pour une très longue durée (jusqu’à 99 ans) à un loyer très bas. Ce mécanisme avantageux est utilisé par de nombreuses municipalités pour permettre aux musulmans d'ériger leur lieu de culte. En effet, en vertu de la loi de 1905 sur la laïcité, les pouvoirs publics ne disposent que de ce moyen pour aider les croyants dans la construction de leurs lieux de culte.
C'est d'ailleurs, notamment, par ce biais que la mairie de Cergy a soutenu la construction du nouvel édifice religieux.
Le maire Dominique Lefebvre, pour qui il était nécessaire de permettre aux musulmans de « disposer d'un lieu de culte digne » et ainsi de garantir le « libre exercice des cultes », a consenti à un bail sur une durée de 99 ans.
La municipalité a également garanti à hauteur de 50 % l'emprunt bancaire de la FMC.
Des musulmans et un maire unis
Très impliqué dans ce projet, le maire de Cergy est celui qui a impulsé la création de la fédération, en poussant les différentes associations musulmanes de la ville à se rassembler.
« C'est lui qui a réussi à réunir 10 associations », assure Tahar Mahdi, l'imam choisi pour officier à la Grande Mosquée de Cergy. « C'est un homme sincère, les autres hommes politiques devraient adopter son comportement », juge-t-il.
En assurant un dialogue permanent avec la communauté musulmane, il leur a permis de se rassembler. Aujourd'hui, réunis dans une seule fédération, les fidèles assurent qu'il n'y a aucun problème. « Il n'y a pas de conflits entre les communautés, pourtant la diversité est palpable » dans cette ville où cohabitent 130 nationalités d'origines différentes, dit l'imam qui explique que cette osmose est aussi due au fait que la majorité des fidèles appartient à l'obédience malikite : l'école religieuse suivie en grande partie par les musulmans originaires du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest.
Un exemple de l'islam de France
Un rassemblement salué par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui voit la Grande Mosquée de Cergy comme une « belle illustration de ce qui doit se passer dans notre pays ».
« Je veux, dans un même mouvement, condamner tous les clichés, toutes les petites phrases, que l’on entend, ou que l’on tolère, et qui visent les musulmans », a-t-il également assuré, tout en précisant vouloir « défendre avec fermeté la laïcité ».
Ardent défenseur d'un « islam de France », il compte ouvrir des débats notamment sur la formation des imams. « Il faut s’assurer que tous ceux qui s’adressent aux fidèles – et ils sont nombreux – ont une connaissance réelle et partagent les valeurs fondamentales du pays dans lequel ils s’expriment », a-t-il tenu à dire.
A Cergy, c'est un message qui fait écho. « On veut un islam local », assure l'imam de la Grande Mosquée. « On ne veut pas être financé par l'étranger. Il y a un islam algérien, marocain alors pourquoi pas un islam français. Cela ne veut pas dire que l'on ne va pas respecter les valeurs de l'islam, bien sûr que non. Mais si nous avions été financés par un pays étranger, des questions politiques seraient apparues », argumente Tahar Mahdi.
Pour s'assurer une totale indépendance, ce docteur en civilisation et langue arabes indique que les nombreuses propositions d'aides financières venues d'ambassades comme l'Algérie ou l'Arabie Saoudite ont été refusées.
Mais, en France, beaucoup de mosquées les acceptent, faute de trouver d'autres financements.
Garantir une indépendance des mosquées françaises passera sûrement par un rassemblement de la communauté musulmane au niveau national. Avec un CFCM qui peine à s'imposer comme une instance représentative, la route s'annonce longue.
« J'appelle les responsables du culte musulman à prendre la mesure des défis qui se posent à nous. Les divisions, les égoïsmes, la concurrence ne peuvent pas différer plus longtemps le dialogue indispensable qui doit s’ouvrir sur les sujets cultuels », a tenu à mettre en garde Manuel Valls.
9 Juillet 2012, Maria Magassa-Konaté
Source : Saphirnews
Le ministre israélien de la Justice a proposé un amendement à une loi dimanche qui permettrait d’interdire aux immigrants africains de transférer de l’argent par exemple à leur famille à l’étranger.
Si la loi passe, les immigrants africains pourraient être condamnés à 6 mois de prison ou à une amende de 29 200 NIS lors du transfert de fonds à l’étranger. La sentence est encore plus forte pour ce qui aide les immigrants à transférer l’argent, un an de prison, une amende de 29 200 NIS et le remboursement du double du montant que la personne a transféré ou était sur le point de transférer.
« La loi proposée est faite pour aider à lutter contre l’immigration illégale en criminalisant le transfert d’argent à l’étranger. » peut-on lire ainsi dans le communiqué du Ministère de la justice. La loi tente donc de décourager l’entrée illégale en Israël pour raison économique mais aussi veut encourager les immigrants africains à partir d’eux-mêmes.
D’après cette nouvelle loi, il est estimé que, sur la base des rapports d’interviews d’immigrants, fait par l’Autorité de la migration et de la population (Population and Migration Authority) juste après leur arrivée en Israël, la plupart d’entre eux sont des ouvriers venus en Israël pour travailler et renvoyer une partie de l’argent à leur famille restée à l’étranger.
Lors de l’application de la nouvelle loi, une interdiction temporaire serait mise en place pour l’argent à destination de l’étranger, avec en contrepartie, aucune limite d’utilisation de l’argent en Israël. Lorsqu’il quittera Israël, l’immigrant aura le droit de récupérer tout l’argent qu’il aura gagné durant son séjour. La loi ne s’appliquera pas aux réfugiés, aux cas spéciaux ou aux immigrants avec un statut légal en Israël.
Pour prévenir l’utilisation d’une tierce personne pour transférer des fonds hors du pays au nom d’un immigrant illégal, il est proposé de restreindre le transfert de fonds à la moitié du salaire minimum d’un travailleur par rapport au nombre du mois qu’il a travaillé. Pour un montant supérieur, il devra prouver qu’il a reçu les fonds par son travail. Toujours d’après la loi, les immigrants gagne le salaire minimum et épargne généralement la moitié de leur salaire chaque mois.
Dans la journée de dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné des instructions aux responsables du Ministère de la défense pour accélérer la construction de la barrière le long de la frontière israélo-égyptienne, en mettant l’emphase sur la nécessité de réduire l’immigration illégale.
« Le but est de renverser les rôles, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour que le nombre d’immigrants illégaux soient plus importants que ceux qui entrent », a ainsi dit le Premier ministre Netanyahu dans une réunion dans ses locaux.
Lors de cette même réunion, les responsables du Ministère de l’intérieur, ont présenté les données sur le nombre d’immigrants traversant la frontière israélo-égyptienne pendant le mois de juin. Selon ces statistiques, le nombre serait passé de 2031 en mai à presque la moitié, 928 en juin.
9/7/2012
Source : Agence Ecofin
Le non-respect des lois de protection des migrants mineurs non accompagnés en Grèce et des conditions jugées "inhumaines" pour avoir accès aux autorités afin de demander asile mettent "en danger leur sécurité", a dénoncé mercredi le Conseil grec des réfugiés.
Partenaire du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, cette ONG révèle dans un rapport que "des mineurs sont détenus" dans des centres de rétention en Grèce, malgré la législation internationale en vigueur.
"A Amygdaleza [un nouveau centre de rétention, proche d'Athènes], une trentaine d'enfants sont détenus, un chiffre qui change tous les jours", a indiqué à l'AFP, une responsable du conseil grec des réfugiés (GCR). La majorité des enfants détenus sont pakistanais mais il viennent aussi du Bangladesh, d'Afghanistan, Erythrée, Iran, Irak, Algérie, de Syrie, Sierra Leone ou Mali, selon la même source.
Les enfants sont détenus avec des adultes qui se déclarent comme mineurs, raison pour laquelle le nombre d'enfants détenus n'est pas possible à préciser.
"LES PLUS JEUNES SUBISSENT LA VIOLENCE DES AUTRES"
"Le résultat est que les plus jeunes subissent la violence des autres détenus. Un mineur a été récemment tabassé (...), trois autres ont dû être transférés dans des cellules trop petites, non aérées, sans lumière suffisante et sans avoir la possibilité de sortir dans la cour", relève le rapport. "Parfois ils sont détenus pendant deux mois avant d'être libérés sans surveillance", souligne le GCR. Et comme les mineurs ne sont pas accompagnés, ils ont du mal à accéder aux autorités pour demander l'asile.
"Des centaines de mineurs sont obligés de se rendre très tôt chaque samedi devant le bureau des étrangers de la police d'Athènes et se bousculent avec d'autres demandeurs d'asile pour tenter d'être parmi les dix ou vingt personnes qui arrivent finalement à déposer une demande d'asile", poursuit le GCR.
La Convention internationale pour les droits de l'enfant de 1989 et celle de Genève pour le droit d'asile protègent les mineurs, mais le décret présidentiel grec ne fait pas de distinction entre demandeurs d'asile adultes et mineurs, ce qui fait que les mineurs n'ont pas de protection.
Participant à la campagne mondiale "Aucun enfant derrière les barrières, mettre fin à l'immigration et la détention des enfants" (www.idcoalition.org/children), le GCR appelle les autorités grecques à adopter un cadre législatif plus strict pour protéger les mineurs.
04.07.2012
Source : Le Monde.fr/ AFP
Claude Bartolone écarte l'hypothèse d'un projet de loi visant à accorder le droit de vote aux étrangers, faute de majorité au Congrès. Pour le président PS de l'Assemblée nationale, un référendum sur le sujet est ''nécessaire''.
« Moi j'y suis plutôt favorable, mais je comprends que ce ne soit pas partagé ». Devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP), Jean-Louis Borloo a réaffirmé mercredi sa position en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections municipales. Une position de longue date puisqu'en mai 2000, il avait été l'un des deux députés de l'opposition de droite à valider une proposition de loi des Verts accordant le droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections locales. Le chef du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) à l'Assemblée est toutefois resté prudent devant la presse, reconnaissant que « les avis ne seront pas totalement convergents chez nous sur cette question ». La règle au sein du groupe centriste sera donc la « liberté de vote » en cas de nouvelle loi.
A l'aise sur le sujet, Jean-Louis Borloo peut l'être. Car le scénario d'un projet de loi semble pour le moins incertain. Quoi qu'en dise Jean-Marc Ayrault, qui a rappelé mardi lors de son discours de politique générale que son gouvernement proposerait de légiférer pour faire adopter la mesure. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a déjà fait comprendre que cette promesse de campagne du candidat François Hollande n'était pas la priorité des priorités pour l'exécutif : « On a une urgence sur les questions économiques et sociale (…). C'est plutôt un sujet pour 2013 », avait-il admis sur LCP mercredi 20 juin. Une semaine plus tard, il rappelait que la gauche ne disposait pas de la majorité des 3/5ème au Congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis) nécessaire pour entériner cette réforme constitutionnelle.
Pour réformer, 555 sièges nécessaires
« Nous vérifierons si une partie de la droite peut se joindre au projet lors des premières lectures » au Parlement, a-t-il alors prudemment lancé. Ce qui est loin d'être acquis. Au Palais-Bourbon, les forces de gauche comptent 343 députés. Au Palais du Luxembourg, le gouvernement peut s'appuyer sur 178 sénateurs dont quelques centristes. Dans la fourchette large, 521 parlementaires pourraient donc se prononcer en faveur du projet. Soit moins que la majorité nécessaire de 555 sièges. Même en persuadant une partie des troupes de Jean-Louis Borloo, l'objectif semble hors de portée pour le chef de l'Etat. D'où le retour en force de l'hypothèse du référendum, mise sur la table par François Hollande dès le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle.
Valls met en garde
C'est désormais la seule solution aux yeux de Claude Bartolone. Dans un entretien à L'Express paru mercredi, le nouveau président de l'Assemblée nationale fait clairement une croix sur le projet de loi et juge qu'un « référendum est nécessaire ». Une consultation à haut risque politique que le député de Seine-Saint-Denis renvoie à plus tard, sans plus de précisions : « Le référendum doit arriver à un moment de maturité, pour que le oui ait une chance sérieuse de l'emporter. Qu'il ne puisse pas être dit que nous avons lancé un référendum sans préparation ». Les Français semblent approuver largement le droite de vote pour les étrangers (mais pas d'éligibilité) à en croire le dernier sondage sur le sujet. Mais Manuel Valls, cité par L'Express, a déjà tiré la sonnette d'alarme : « C'est un thème qui permet la jonction des électorats de droite et d'extrême droite, a mis en garde le ministre de l'Intérieur. Je songe aux municipales de 2014 et je dis juste : attention ».
Par Ghislain Fornier de Violet
Source : France Soir
La "nouvelle formule" de la garde à vue a provoqué quelques aléas à travers l’Hexagone. La Cour de cassation dira jeudi si un étranger peut être gardé à vue sur ce seul motif.
La Cour de cassation rendra jeudi sa décision sur la légalité de la garde à vue des étrangers au seul motif qu'ils sont en séjour irrégulier. A l'heure actuelle, cette mesure concerne, selon les associations, 60.000 personnes par an. Les clandestins sont gardés à disposition en attendant la procédure d'expulsion.
Dans un avis rendu le 5 juin, la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé que le séjour irrégulier ne pouvait suffire à placer une personne en garde à vue. Jeudi, c'est une autre chambre, la première chambre civile, qui rendra sa décision.
La Cour de justice de l'UE a dit non
Cette pratique de la garde à vue est plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers. Ces dernières font notamment valoir une décision de la Cour de justice de l'Union européenne fin 2011qui affirme qu'un étranger en séjour irrégulier ne peut être emprisonné sur ce seul motif.
Elle serait aussi incompatible avec la réforme de la garde à vue. Celle-ci limite en effet le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d'une infraction punie d'une peine d'emprisonnement.
Si les clandestins ne pouvaient plus être placés en garde à vue, resterait la possibilité d'utiliser la procédure de vérification d'identité, mais celle-ci est limitée à quatre heures.
4 juillet 2012, Fabienne Cosnay
Source : Europe1/ AFP
Le réseau associatif Migreurop et Alternatives européennes ont organisé une campagne de visite des lieux d'enfermement des migrants. Du 26 mars au 26 avril, ils ont ainsi démarché les autorités de différents pays afin d'accéder à ces lieux habituellement soustraits aux regards indiscrets. Le résultat n'est pas brillant.
La campagne Open Access, menée conjointement par les associations Migreurop et Alternatives Européennes, voulait permettre l’accès aux centres de détention des migrants dans les pays européens et frontaliers à la société civile et aux journalistes.
Du 26 mars au 26 avril, des visites de ces lieux ont ainsi été demandées aux autorités compétentes par des parlementaires, des journalistes et membres d’associations. Cette démarche n’est pas nouvelle, la campagne Droit de regard de Migreurop proposait déjà depuis 2009 aux parlementaires (européens et nationaux) de se rendre dans les centres de rétention et de recueillir des informations sur l’accès des migrants aux soins et à l’assistance juridique. L’organisation Alternatives Européennes a de son côté organisé des consultations citoyennes dans différents pays sur la question de l’enfermement des migrants. Celle-ci s’est révélée très mobilisatrice en Italie où l’opération Lasciate entrare (« Laissez entrer » en français) a amené des journalistes à se mobiliser contre la circulaire du 1er avril 2011, qui interdisait l’accès des centres aux médias et à la société civile. Suite à cette mobilisation, la circulaire a été revue fin 2011, laissant cette fois la liberté aux autorités compétentes d’accorder ou non le droit de visite, en posant de nombreuses conditions aux journalistes. La démarche européenne s’appuie par ailleurs sur l’article 11 de la Charte des Droits Fondamentaux qui légitime la liberté d’accéder aux informations et de les diffuser au sein de l’Union Européenne sans ingérence des autorités publiques.
Rencontre avec Laure Bondel, coordinatrice de la campagne Open Access pour Migreurop, Ségolène Pruvot, coordinatrice pour Alternatives Européennes, et Lydie Arbogast, stagiaire à Migreurop.
Briser l’opacité des centres de rétention
Ségolène Pruvot résume le but de la campagne participative Open Access : « Il faut faire sortir les informations concernant l’enfermement en Europe et au-delà, tester les droits d’entrée de la société civile et des journalistes afin de les revendiquer si besoin ». Au-delà de cette volonté d’établir un bilan des droits, la campagne affiche une détermination évidente : « Nous pensons que de tels lieux ne devraient tout simplement pas exister, mais en attendant leur arrêt, nous pouvons au moins les ouvrir un peu au regard civil », renchérit Lydie Arbogast.
Pour arriver au but, il a fallu s’organiser. Laure Blondel explique : « Il existe différents lieux d’enfermement de migrants. Par exemple en France nous avons des centres de rétention (CRA) et des zones d’attente internationales, en Italie c’est un centre commun, et en Espagne ça peut être des prisons. Il a donc fallu préparer un press-pack pour catégoriser les lieux selon les pays et l’envoyer aux parlementaires, journalistes et membres de la société civile qui nous en avaient fait la demande ». Une fois tout ce petit monde informé, une tâche particulière leur était confiée : « Les journalistes devaient faire des demandes indépendantes de visite, tandis que les parlementaires, qui ont un droit inconditionnel d’accès aux informations et aux lieux concernés, établissaient une demande en leur nom en y ajoutant des membres d’associations ou de collectifs. Après, cela dépend de chaque pays : en Espagne et en Italie, les journalistes ont dû s’allier directement aux parlementaires », développe la coordinatrice. Quand les visites étaient acceptées, les représentants de la campagne Open Access devaient tenter de relever plusieurs informations, dont le nombre de personnes maintenues en détention depuis 2009, le nombre de personnes expulsées et de quelle manière, la durée maximale d’enfermement, la façon dont se passent les visites familiales (quand elles sont autorisées), l’aide juridique proposée, les soins médicaux et les mesures d’hygiène auxquels les migrants ont accès. Si possible, ils avaient pour mission d’interroger le responsable du lieu, le médecin s’il y en avait un, et des détenus sur leurs conditions de vie.
Un bilan de la campagne négatif
Les commentaires, observations et textes des personnes mobilisées dans la campagne, ainsi que les réactions des autorités concernées aux demandes de visite, révèlent un bilan contrasté mais peu encourageant. En effet, seuls seize lieux d’enfermement ont pu être visités en Bulgarie, en Croatie, en France, en Italie, en Mauritanie, en Serbie et en Espagne. En Belgique et en Pologne, toute tentative de visite a été tuée dans l’œuf, par volonté de protection des détenus de la « curiosité du public » en Belgique et sans aucune justification ni réponse en Pologne. En Espagne, une conférence de presse a été organisée au centre de rétention de Barcelone suite à la campagne, mais aucun journaliste n’a pu s’entretenir avec un détenu. Un « contre-coup médiatique » selon les coordinatrices, qui a aussi eu lieu en Belgique avec l’inauguration d’un nouveau centre de rétention où n’étaient invités que des journalistes triés sur le volet par le gouvernement.
« Dans la plupart des pays, beaucoup de formalités ont été nécessaires », raconte Ségolène Pruvot. « Une volonté très claire d’empêcher l’accès aux lieux d’enfermement est visible. Même lors des visites, les visiteurs ont eu beaucoup de mal à obtenir les informations voulues, voire à accéder aux lieux en toute liberté de mouvement ». A l’exemple de la Serbie où la société civile n’a eu accès qu’aux locaux administratifs.
La Croatie est le seul pays où la demande de la délégation a été acceptée dès le lendemain et où la visite s’est bien déroulée. Ainsi, l’association du Center of Peaces Studies qui s’occupe déjà de contrôler les conditions de vie des détenus du centre de détention administrative de Jezevo, et H Alter, un journal web indépendant, ont pu établir un bilan assez complet de la situation des migrants sur place. Au Royaume-Uni, l’accès est autorisé facilement par la loi. Mais les conditions de détention n’en sont pas moins dures, les demandeurs d’asile pouvant rester enfermés parfois jusqu’à quatre années. Dans d’autres pays, c’est la mobilisation civile et médiatique qui a permis de débloquer les situations de refus d’accès, comme en Italie à la suite de plusieurs mois de campagne contre le gouvernement. C’est aussi le cas en Roumanie, où les journalistes ont vivement protesté contre les justifications avancées par leur gouvernement pour les empêcher d’entrer. Finalement, ils ont été autorisés à visiter le camp d’Arad mais y ont été étroitement surveillés.
Dans tous les cas, les journalistes n’étaient clairement pas les bienvenus. Même si certains ont réussi à entrer dans des lieux d’enfermement après des semaines de blocage, beaucoup en ont été pour leurs frais. En France plus particulièrement, sur neuf centres sélectionnés, seuls six ont été accessibles, uniquement aux parlementaires et aux membres d’associations qui s’étaient signalés en tant qu’accompagnateurs. La raison avancée par l’administration pour refuser l’entrée des centres aux journalistes a été le « devoir de réserve » des fonctionnaires en période électorale, ce qui fait sourire Laure Blondel : « Le but de la visite n’était pas d’interroger les fonctionnaires sur les élections ! ». A Toulouse, où une trentaine de journalistes sur les 48 engagés nationalement dans la campagne se sont mobilisés pour l’accès au CRA, le refus a été motivé par la crainte de l’administration de manquer de respect aux détenus.
Quelles conditions de détention pour les migrants ?
Selon Laure Blondel, les conditions de vie des détenus varient d’un lieu à l’autre : « Comme aucun pays n’applique les principes de la RAEC (voir encadré, ndlr), l’accueil diffère beaucoup selon les pays et le type de centre, mais en général les conditions sont très limites »[1]. Au centre de Bologne en Italie, les détenus n’ont pas le droit aux lits, ni à l’eau chaude, tandis que, dans la zone d’attente de l’aéroport de Fiumicino, les migrants sont parqués le jour dans une salle ne comportant que des bancs et des toilettes, et la nuit dans une pièce sans fenêtre. En Serbie, les migrants sont traités comme des prisonniers, enfermés dans une cellule toute la journée.
Selon les observations faites sur place, les conditions d’hygiène sont souvent très insuffisantes, et l’accès à l’assistance juridique peu développé. Comme en Bulgarie, où les migrants n’y ont droit qu’une fois par mois, et en Italie où ce droit n’est même pas garanti par la législation nationale.
Le temps de détention varie également selon les zones, il peut aller jusqu’à 18 mois en France et dans certains autres pays. « 18 mois, c’est long pour un étranger déraciné, qui ne comprend pas ce qui lui arrive ! », plaide Laure Blondel. « Dans ces conditions physiques de détention, sans assistance psychologique ni médicale, les choses se dégradent très rapidement, et la santé du migrant avec ». Selon les coordinatrices de la campagne, ces situations mènent à des violences de la part des migrants emprisonnés, que ce soit sur eux-mêmes ou envers l’administration pénitentiaire. Quand elles arrivent, ces révoltes sont durement réprimées, à l’exemple du camp d’Arad[2]. « Mais le problème, ce n’est pas seulement les conditions de d’enfermement, c’est que ces personnes soient enfermées ! », rappelle la coordinatrice de Migreurop.
Open Access, la suite
La campagne menée cette année n’est que le début d’une mobilisation que les réseaux Migreurop et Alternatives Européennes veulent pérenniser sur plusieurs années. « Open Access a mobilisé de nombreux élus, associations et médias, c’est très encourageant, et nous avons pu tester avec efficacité le système européen concernant les migrants. Du côté des journalistes, il y a vraiment une dynamique à saisir car leur travail peut influencer les politiques », constate Ségolène Pruvot. « Il faut absolument continuer », ajoute Laure Blondel. « Il faut obliger la Commission Européenne à revoir la directive retour (voir encadré, ndlr), et au-delà organiser des visites régulières de ces lieux pour garder une information en continu, l’étendre à d’autres pays comme l’Egypte ou la Tunisie ». A terme, l’objectif est clair : la fin de l’enfermement et de la criminalisation des migrants.
La campagne a eu un écho politique en France, où le passage à gauche a pesé dans la balance. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur français, est intervenu récemment sur la question pour annoncer les mesures phares de la nouvelle politique migratoire française. Tout d’abord, l’interdiction de l’enfermement des familles migrantes, qui seront désormais plutôt assignées à résidence, sauf si elles ne se présentent pas ou refusent l’embarquement. Un nouveau titre de séjour de trois ans va ensuite être instauré pour les migrants travaillant en France, et le processus de naturalisation amélioré par une circulaire qui sera publiée cet été. La question de l’enfermement des étrangers mineurs avait été abordée par François Hollande durant sa campagne, mais cette pratique reste d’actualité malgré sa dénonciation constante par la société civile. Le ministre n’a pas non plus abordé la question des répercussions du droit communautaire sur les conditions d’accueil des migrants dans le droit français.
RAEC, la politique commune européenne en échec (encadré sur le site)
RAEC, c’est le Régime d’Asile Européen Commun consacré juridiquement par le règlement numéro 439 adopté par le Parlement européen, et par la décision du Conseil du 19 mai 2010 de créer un Bureau européen d’appui sur les questions d’asile. Concrètement, le but de cette mesure était d’harmoniser les politiques nationales de chaque pays membre en matière d’accueil des migrants. Une politique qui n’a jamais été transposée dans les droits nationaux : « En réalité, il y a d’énormes disparités entre les pays, et parfois même à l’intérieur d’un pays entre différents lieux d’enfermement : le problème c’est qu’en l’absence d’institution commune de contrôle, chaque pays fait ce qu’il veut », estime Lydie Arbogast.
Ce régime comprend quatre directives : d’accueil, de procédure, de protection temporaire et de retour, qui fixent des bases claires pour chaque étape concernant la vie du migrant dans un pays de l’Union Européenne. « La directive retour est de notre point de vue tout à fait condamnable », précise Laure Blondel. « Elle systémise l’enfermement des migrants arrivés illégalement sur le territoire, et implique les pays frontaliers avec l’Union Européen, les poussant à créer des lieux d’enfermement transitoires pour les migrants, avant leur extradition dans leur pays d’origine », explique-t-elle. « Il existe une sorte de chantage des pays européens envers leurs voisins désireux de s’intégrer à la communauté européenne, ce qui force l’ouverture de centres de rétention sur le même modèle ».
04 Juillet 2012, Florence Massena
Source : Médiapart
La Suisse doit continuer à accueillir différemment les étrangers venus de l'UE et les autres. A la demande du Parlement, le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport sur la libre circulation et l'immigration qui confirme le système binaire d'admission.
L'immigration de ces dernières années a des effets largement positifs sur l'évolution économique de la Suisse et lui permet de préserver sa prospérité, conclut le gouvernement dans l'analyse. Le système binaire d'admission offre les meilleures conditions pour faire face aux défis futurs, estime-t-il.
Une gestion de l'immigration au moyen d'instruments bureaucratiques serait au contraire inefficace et peu pratique. L'introduction de quotas pour tous les étrangers nécessiterait vraisemblablement la dénonciation de la première série d'accords bilatéraux conclus avec l'Union européenne (UE).
Réformes internes
En accroissant la population, l'immigration pose toutefois un certain nombre de problèmes d'intégration, de logement, de planification des infrastructures et d'aménagement du territoire, reconnaît le Conseil fédéral. La forte immigration renforce encore la pression interne pour des réformes dans ces domaines.
Le Conseil fédéral s'engage à les faire avancer. Les intérêts en jeu doivent être minutieusement mis en balance. Les entreprises doivent trouver la main-d'oeuvre dont elles ont besoin, ce qui peut partiellement être résolu grâce à l'élimination d'obstacles à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ou la mise sur pied d'un système de garde d'enfants fiable.
04.07.2012
Source : Romandie/ats
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, prépare une "circulaire" aux préfets qui précisera les critères à prendre en compte pour régulariser des étrangers en situation irrégulière.
"Nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisations", a annoncé le ministre mercredi sur Europe 1. Il doit rencontrer les préfets "cette semaine pour leur préciser cette politique parmi d'autres", a-t-il annoncé.
Interrogé pour savoir combien d'étrangers en situation irrégulière avaient été expulsés depuis qu'il est ministre de l'Intérieur, M. Valls a répondu: "sans doute plusieurs dizaines, je n'ai pas le chiffre précis".
Il a ajouté qu'il y en aurait d'autres, expliquant qu'"à partir du moment où il y a des régularisations, sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière".
M. Valls a dit vouloir "une politique d'immigration qui elle aussi soit concernée par (la) volonté d'apaisement et de responsabilité", soulignant: "c'est un sujet extrêmement sensible qui est souvent utilisé dans le débat politique, mais moi je veux mettre là aussi à la fois de la fermeté, de la règle, de la justice, sortir de l'arbitraire".
Tout cela "pour que la politique d'immigration sorte du débat et de la confrontation politiques, et soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi et surtout par nos compatriotes", a expliqué le ministre de l'Intérieur.
"Ma mission, c'est ce que m'ont demandé le président de la République et le Premier ministre, c'est de réconcilier pleinement la gauche avec cette idée de l'autorité et de l'ordre républicain", a conclu Manuel Valls.
4/7/2012
Source : AFP
Au Portugal, la crise s'accentue. Le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à chercher du travail ailleurs. L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration.
La crise au Portugal s'accentue à tel point que le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à émigrer! Ils devraient «faire preuve de plus d'effort», «laisser leur zone de confort» en cherchant du travail ailleurs, a-t-il déclaré. Les enseignants incapables de trouver du travail au pays devraient ainsi songer à émigrer en Angola ou au Brésil, les anciennes colonies.
Partir? Carlos, 48 ans, enseignant vacataire à temps partiel depuis plus de vingt ans, y songe tous les jours. «Si vous me trouvez un travail, en France ou en Angola, je pars demain», dit-il dans son excellent français. Carlos a donné rendez-vous dans un café de la plage de Baleal, à côté de Peniche, un port de pêche situé à 100 km au nord de Lisbonne.
Sur les longues plages de sable fin de Peniche, les estivants arrivent en nombre. Ici, dans la capitale portugaise du surf, qui dispute le titre européen à Biarritz-Hossegor, le recul de plus de 3% du PIB annoncé pour cette année semble irréel. «Ici, c'est un petit paradis, concède Carlos en buvant un cafezinho face aux rouleaux. C'est moins sinistré que dans les régions agricoles et industrielles au centre du pays ou au sud de Lisbonne.»
Et pourtant. À entendre le maire, Antonio Correia, le chômage local, à 14 %, n'est pas loin des 15,2 % nationaux. À Peniche, à la crise de la pêche s'est ajouté l'assèchement du crédit bancaire. L'immobilier est aux premières loges des secteurs affectés. Les chantiers sont gelés. Les affiches «à vendre» et «à louer» fleurissent dans la petite cité balnéaire.
Plus d'un jeune sur trois au chômage
Les mesures draconiennes d'assainissement des finances publiques - baisse des salaires, des pensions et des allocations - affectent toute la société. Dans une ruelle du vieux bourg, le propriétaire de la petite boutique Baixa Mar (marée basse) d'articles de pêche a fini par craquer. Il a affiché en vitrine le nom de tous les clients qui lui doivent de l'argent. En pure perte.
Carlos, qui complète son salaire d'enseignant comme correspondant du journal local Gazeta das Caldas, a publié le mois dernier une double page illustrée de photos en petit format de devantures de boutiques fermées. Il en a compté plus de 300 dans la ville de Caldas da Rainha. Crise oblige, son salaire de journaliste a été brutalement coupé, de 800 à 600 euros mensuels.
Carlos, comme Fernando, chauffeur de taxi qui songe sérieusement à rejoindre l'un de ses fils exilé à Londres, ressent comme une impression de retour en arrière. Un retour à la génération de leurs parents partis en masse en France.
L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration, notamment vers les ex-colonies à la croissance dopée par les hydrocarbures. Dans ce pays de la Vieille Europe de 10 millions d'habitants, plus d'un jeune sur trois est au chômage. À 16 ans, le fils de Carlos ne se voit pas d'avenir au pays et n'a pas attendu, lui non plus, l'exhortation désespérée du premier ministre pour rêver d'ailleurs.
4/7/2012, Fabrice Nodé-Langlois
Source : Le Figaro
Lorsqu’à la faveur de l’exercice rituel de la photo de groupe, les compétences médicales marocaines du monde entonnent l’hymne national sur la plateforme extérieure de la faculté de médecine de Casablanca, l’émotion est très forte.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a fourni, avec le soutien du Croissant-Rouge libyen, une assistance de première nécessité pour quelque 1.100 migrants retenus dans des centres à Qatroun et Mourzouq, à proximité de la frontière avec le Niger, dans le sud-ouest du pays.
Selon un communiqué du CICR, le nombre de personnes vivant dans ces centres fluctue de jour en jour, soulignant qu'en dépit des secours mis à leur disposition par les communautés locales et l'agence humanitaire libyenne LibAid, les migrants se trouvaient confrontés à des besoins toujours plus importants.
Ces gens, arrivés dernièrement des pays voisins, sont hébergés dans des conditions très précaires et manquent de vivres , a indiqué Kemal Kimyongur, délégué du CICR responsable des distributions.
"Du fait que nous vivons dans une ville frontière, nous sommes constamment sous pression", déplore Mohamed Ahmed Saleh, chef de l'administration locale de Qatroun.
Ces derniers mois, "nous avons observé une augmentation du nombre de migrants qui pénètrent en Libye. Nous sommes préoccupés par leurs conditions de vie. En plus de vivres et d'articles d'hygiène, ils doivent aussi pouvoir accéder à des soins de santé primaires et s'approvisionner en eau potable. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de faire face à cette situation, raison pour laquelle nous avons demandé de l'aide", a-t-il dit.
Le CICR et le Croissant-Rouge libyen ont distribué du sel, du sucre, du riz, des pâtes, du concentré de tomate, de l'huile et d'autres produits alimentaires, ainsi des articles ménagers essentiels tels que seaux, jerrycans, matelas, bâches et assortiments d'ustensiles de cuisine.
Des réserves de ces secours ont été constituées dans les locaux de la section de Sabha du Croissant-Rouge libyen, au cas où d'autres distributions seraient nécessaires dans la région, a indiqué le CICR.Bas du formulaire
4/7/2012
Source : MAP
Le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé mardi une série de mesures visant à encourager l'immigration régulière et l'intégration des étrangers qui devront pour la première fois en France bénéficier du droit au vote aux élections municipales, tout en prô nant "la fermeté" dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
"Le gouvernement proposera l'ouverture du droit de vote pour les élections municipales aux étrangers résidant en situation régulière depuis au moins 5 ans sur notre territoire", a-t-il déclaré lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Ce projet était l'une des promesses électorales du nouveau président socialiste François Hollande lors de sa campagne pour l'Elysée.
"La République française est une terre d'immigration et d'intégration", a souligné M. Ayrault qui promet d'autres mesures pour faciliter l'intégration des étrangers en situation régulière, notamment en termes de sécurisation des titres de séjour ou d'accès à la nationalité française.
"Les étrangers qui aspirent à vivre durablement dans notre pays doivent accepter les droits et les devoirs qui lui sont associés. Ils doivent prendre leur part de l'effort d'intégration. Mais ils doivent aussi pouvoir accéder à la nationalité française lorsque, après plusieurs années sur notre territoire, ils manifestent solennellement leur désir d'être français, qu'ils respectent scrupuleusement nos valeurs et notamment celle de la laïcité", a-t-il soutenu.
La procédure de naturalisation, ainsi que des règles claires, seront redéfinies, selon lui, pour rendre cet accès possible.
S'agissant du cas des étudiants étrangers, il a assuré qu'"ils pourront s'engager dans une première expérience professionnelle, en France, après la fin de leurs études", comme en témoigne, dit-il, la circulaire adoptée dans ce sens le 31 mai dernier.
Cette circulaire venait abroger un texte controversé qui limitait les chances d'accès des diplô més étrangers au marché du travail, une année après son adoption sous le mandat de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Il s'agit également de l'une des promesses de l'actuel locataire de l'Elysée lors de sa campagne électorale, marquant ainsi une rupture avec son prédécesseur qui faisait de la rigueur et de la maîtrise des flux migratoires son cheval de bataille.
En revanche, sur le registre de la lutte contre l'immigration irrégulière et les filières du travail clandestin, M. Ayrault a, aussi, plaidé pour une politique de "fermeté".
"Le droit s'appliquera pour les reconduites à la frontière", a affirmé le chef du gouvernement français qui rassure, toutefois, que "des régularisations pourront être autorisées après un examen individuel, en fonction de critères précis, objectifs et qui seront appliqués uniformément sur l'ensemble du territoire".
"Aucun enfant, aucune famille ne seront placés dans un centre de rétention", a-t-il dit.
De même, il a souligné que "le droit d'asile est un droit sacré, même s'il ne doit pas être détourné", assurant que "les demandeurs d'asile recevront une réponse dans des délais qui seront raccourcis".Haut du formulaire.
3/7/2012
Source : MAP
La 2ème caravane nationale de sensibilisation dans le domaine de la sécurité routière au profit des Marocains résidant à l'étranger (MRE) est arrivée, mardi au port de Tanger Med, afin de sensibiliser les MRE qui regagnent le pays aux dangers de la route et au contenu du nouveau code de la route.
La caravane, qui s'installera dans le complexe portuaire jusqu'à samedi prochain, est organisée par le Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT) en partenariat avec le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), sous le thème "les Marocains du monde, partenaires de la sécurité routière".
Cette initiative a pour but de communiquer avec les ressortissants marocains vivant à l'étranger et de les informer de tous ce qui concerne la circulation routière au Maroc, notamment par la distribution de dépliants contenant des informations utiles et des messages de sensibilisation sur la sécurité routière et le nouveau code de la route.
Cette deuxième édition, initiée sous l'égide du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger, porte sur trois principaux axes, à savoir "la fatigue au volant", "la surcharge" et "l'excès de vitesse".
3/7/2012
Source : MAP
Le nombre d'immigrés en Allemagne a atteint un nouveau record : près de 960 000 personnes sont en effet venus s'installer en Allemagne en 2011, soit une augmentation de 20% par rapport à l'année précédente…Suite
Le gouvernement wallon s'est accordé mardi sur la mise en place d'un parcours d'intégration, a annoncé la ministre de l'Action sociale, Eliane Tillieux, en Commission du parlement. La première étape de ce dispositif, dite d'accueil, sera obligatoire.
Dans un délai de 3 mois qui suit son inscription dans une commune, la personne primo-arrivante devra se présenter dans un bureau d'accueil, en l'occurrence un Centre Régional d'Intégration (CRI), où lui sera dispensée une information sur les droits et devoirs de chaque personne résidant en Belgique. Un bilan social sera également réalisé qui portera sur les connaissances de la personne (langue française, formation professionnelle, diplômes) et une aide lui sera fournie pour l'accomplissement des démarches administratives.
Ce bilan réalisé, une convention personnalisée d'une durée de deux ans sera proposée si la nécessité d'une formation apparaît, en termes de connaissance du français, de citoyenneté ou d'insertion socio-professionnelle. Au terme de cette convention, le CRI délivrera une attestation de suivi.
Seule la première étape sera oligatoire. Une attestation sera remis à la personne qui a suivi le module d'accueil, obligatoire. Elle doit être transmise à la commune. Si ce n'est pas le cas, celle-ci enverra un premier rappel avant une sanction administrative.
3/7/2012
Source : 7sur7
Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout ...
Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout : "si on cessait de voir comme un problème la présence au sein de l’école française d’un nombre croissant d’enfants de l’immigration, qu’ils aient eux-mêmes migré, parfois seuls, ou bien qu’ils soient nés ici, chez eux, de parents venus d’ailleurs ?".
En dix chapitres, Marie Rose Moro examine successivement la place des différents acteurs de l’école d’aujourd’hui et leur rapport à la diversité : professeurs, directeurs, personnels non enseignants, parents et bien sûr élèves, les enfants migrants ou de parents immigrés demeurant au cœur de la réflexion.
De manière assez inattendue dans ce type d’ouvrage, la psychanalyste part de son propre vécu. Elle nous livre avec émotion ses souvenirs de fille d’immigrants espagnols, arrivée dans les Ardennes à l’âge de neuf mois, au début des années 1960. Ses parents fuyant le franquisme à la recherche de meilleures conditions de vie ne maîtrisent pas la langue française mais valorisent l’école et les chances de réussite et d’ascension sociale qu’elle représente. Ces pages permettent de mieux comprendre le parcours de l’auteure et au-delà de nombreuses générations d’enfants migrants, résumé par la formule "le savoir engage ceux qui y accèdent".
Un regard dans le rétroviseur de l’institution scolaire revient quelques décennies en arrière, lorsqu’aucun débat scientifique ni dispositif ne portait sur les enfants issus de l’immigration, malgré l’implication de quelques enseignants qui "avaient conscience du rôle social que pouvait jouer l’école comme lieu de savoir et de construction des liens, un lieu où s’élaborait le rapport à la société. Ils avaient aussi compris que cette dernière était en train de changer et que la migration faisait partie de ses évolutions majeures. (…) Ces instituteurs ne considéraient pas que l’on se déshabille de ses appartenances en entrant à l’école ni que l’on peut, du coup, faire classe à tous les groupes de la même manière" (p.18-19).
Pour la psychanalyste, au regard de son expérience professionnelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny ou à la Maison de Solenn à Paris, exiger avec les meilleures intentions, au nom de l’égalité ou par crainte de stigmatisation, que les élèves oublient à la porte de l’école, toute référence à leurs appartenances identitaires, culturelles ou linguistiques est une gageure et peut même être vécu par les enfants migrants comme un renoncement voire une trahison. Ce serait oublier que l’identité de chacun est multiple, mouvante et représente une chance pour l’école. Il s’agit donc pour tous les élèves, quel que soit leur parcours, de "reconnaître que la diversité linguistique et culturelle est un atout et un facteur de créativité, (…) chercher à en tirer profit, individuellement comme collectivement" (p.68).
C’est aussi dans cette perspective que l’auteure déconstruit un certain nombre d’idées toutes faites. Elle revient sur la réussite des élèves issus de l’immigration, portés par le fort désir de réussite scolaire de leurs parents. Elle dresse un bilan pour le moins mitigé des dispositifs ZEP ou de la réforme de la formation des enseignants et défend les expérimentations de discrimination positive.
L’idée-force de l’ouvrage constitue un véritable plaidoyer pour une éducation à la diversité. Sans remettre en cause le modèle républicain scolaire français, son histoire et ses mérites, l’auteure avance plusieurs mesures concrètes. Parmi elles, l’enseignement à tous niveaux du fait migratoire : "Il faut apprendre aux élèves que la migration est un fait universel, qui a toujours existé, partout, même si certains peuples ‘bougent’ plus que d’autres, même si notre époque se caractérise par une accélération des flux migratoires" (p.87). La diversité linguistique est également défendue ardemment avec plusieurs pistes de mises en œuvre pédagogiques. C’est l’occasion de revenir sur un préjugé quant aux supposés effets néfastes du bilinguisme : avoir une autre langue maternelle que la langue française ne freine pas l’acquisition de cette dernière, au contraire : "c’est parce qu’on est à l’aise avec sa langue première qu’on s’investit sereinement dans la seconde" (p.117). Ainsi, "le bilinguisme, en ce sens, est un facteur protecteur de la langue française" (p.118).
C’est ainsi que l’école accomplira mieux ses missions : permettre à tous les élèves d’accéder aux savoirs, mettre en place des processus d’apprentissage dans un climat serein, pour acquérir plus de libertés.
3/7/2012, Peggy Derder
Source : Cité nationale de l’histoire de l'Immigration
L'Ined a mené une vaste étude statistique sur le sentiment de discrimination parmi les agents de la ville de Paris. Les salariés originaires d'Afrique et de l'outre-mer sont les plus touchés.
Quelle est l’ampleur du sentiment de discrimination au travail ? C’est à cette question que l’Institut national d'études démographiques (Ined) a tenté de répondre dans une enquête menée en collaboration avec la Ville de Paris. «C’est une étude assez inédite, car seules quelques entreprises, comme Axa, avaient travaillé en interne sur ces questions», explique Patrick Simon, qui a piloté l’enquête de l’Ined réalisée par Mireille Eberhard. «On a beaucoup parlé de diversité dans les entreprises privées comme publiques depuis 2004, détaille-t-il. Mais on manquait de données pour analyser l'évolution des carrières ou les expériences de discrimination en fonction de l’origine des salariés.»
Des questionnaires ont donc été envoyés à un échantillon représentatif de 10 000 agents, dont 4 700 ont répondu. Principale observation, selon l’Ined: «Les groupes exposés aux discriminations ressortent clairement des résultats: les femmes, les jeunes (35 ans et moins) et les agents originaires de l’outre-mer et d’Afrique (sur deux générations) déclarent plus d’expérience de discrimination que les autres agents.» Le détail.
Les agents d’origine africaine et d’outre-mer surreprésentés dans les emplois de catégorie C
Cette catégorie hiérarchique, la moins élevée dans la grille de la fonction publique, concerne environ 90% des originaires des départements d’outre-mer (DOM) et leurs descendants, et 80% des immigrés d’Afrique (72% de leurs descendants), contre 58% pour la population majoritaire. Un phénomène qui s’explique en partie par un moindre niveau de qualification au sein de ces populations. Mais pas uniquement, comme le note Patrick Simon. «Les descendants des originaires des DOM [les personnes nées en France mais dont au moins un des parents est né en outre-mer, ndlr] ont souvent un niveau de diplôme plus élevé que leurs parents. Pourtant, ils restent concentrés en catégorie C.»
Comment l’expliquer ? En partie par le fait que ces jeunes sont de plus en plus touchés par la surqualification. Ainsi, 71% des agents de moins de 35 ans occupent un poste inférieur à ce que leur niveau de diplôme pouvait laisser espérer. Autre souci, ces descendants des DOM ou d’immigrés connaissent un rattrapage après embauche moins rapide que les autres catégories de population. «Il est aussi probable que ces personnes exercent dans des métiers où la mobilité est plus faible, comme par exemple la propreté», souligne Patrick Simon.
Des évolutions de carrière inégalitaires
La population majoritaire «est proportionnellement plus nombreuse que les autres groupes à connaître une trajectoire catégorielle ascendante (18%)», écrit l’Ined. Cette possibilité d’ascenseur social concerne moins les descendants d’origine africaine (9%) ou d’outre-mer (5%). Les femmes, de manière générale, sont également défavorisées dans ce domaine.
Dans la fonction publique, les concours internes permettent une évolution. «On se rend compte qu’un nombre plus élevé d’originaires des DOM se présentent, mais qu’ils ont aussi un taux d'échec supérieur à la moyenne», précise Patrick Simon. Ainsi, seuls 41% des natifs d’outre-mer ayant présenté un concours ont été admis, quand le taux de succès pour l’ensemble des agents de la ville est de 54%.
La perception des discriminations
Trois types de questions ont été soumises aux agents interrogés: 1/ Pensez-vous que des discriminations peuvent survenir dans les services de la Ville de Paris ? 2/ Avez-vous été témoin de discriminations ? 3/ Avez-vous été victime de discrimination ?
Première observation, les agents interrogés sont plus nombreux à penser que des discriminations en raison de l’origine ou la couleur de peau peuvent survenir en France (77%) qu’au sein des services de la mairie (44%). «C’est l’idée que les discriminations existent, mais pas dans son entreprise», estime Patrick Simon. A noter toutefois que 38% des enquêtés n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette question. «Il peut y avoir une certaine gêne. On s’imagine que c’est possible, mais on ne s’autorise pas à le dire.»
Passons aux expériences plus directes de discriminations. 29% des agents interrogés (soit 1 300 personnes) rapportent avoir vécu personnellement au moins une discrimination. «Avec un niveau d’environ 40% d’expérience de discrimination, les répondants issus des minorités visibles font des déclarations nettement supérieures aux autres groupes, qui se situent un peu en-dessous de 30%», juge l’Ined. Les motifs avancés sont, dans l’ordre : l'âge, l’origine et la couleur de peau, et enfin le sexe. Un quart des agents déclarent par exemple avoir vécu des insultes ou attitudes hostiles. Dans 51% des cas, leurs auteurs sont des collègues de travail.
Prenant connaissance de ces résultats, la ville de Paris a annoncé qu’elle allait «renforcer son plan d’action de lutte contre les discriminations». Elle compte aussi réviser certains concours «dont les épreuves peuvent être encore trop académiques», mieux représenter la diversité dans les postes de direction, et informer davantage sur les voies de recours pour les victimes de discrimination.
3/7/2012, Par SYLVAIN MOUILLARD
Source : Libération
Pour approuver le droit de vote des étrangers aux élections locales, il faut modifier la constitution, et donc convaincre les trois cinquièmes du Sénat et de l'Assemblée réunis en Congrès, ou organiser un référendum.
Jean-Marc Ayrault a confirmé sa volonté d'instituer le droit de vote des étrangers en situation régulière pour les élections municipales. Mais le gouvernement n'est pas certain de faire aboutir la réforme.
Accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales exige de réviser l'article 3 de la Constitution, qui dispose que seuls sont électeurs «tous les nationaux français majeurs des deux sexes». Une telle réforme suppose d'abord que l'Assemblée nationale et le Sénat adoptent, dans les mêmes termes, le projet de loi constitutionnelle que va déposer le gouvernement. À cette première étape de la procédure, la majorité absolue suffit, dans chacune des Assemblées, pour approuver le texte. Ayrault devrait donc franchir ce premier obstacle sans difficulté, puisque la gauche dispose d'une telle majorité absolue au Palais Bourbon et au Sénat.
Les choses sont plus incertaines ensuite. Une fois le projet de loi constitutionnelle adopté par les deux Assemblées, il doit être entériné par les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. Ou par référendum.
Or, la gauche ne dispose pas d'une telle majorité qualifiée aujourd'hui. Ayrault espère réussir à obtenir le soutien d'un certain nombre de parlementaires du centre, voire de droite. Si «le compte y est», François Hollande pourra convoquer le Parlement en Congrès à Versailles et faire adopter cette réforme. Dans le cas contraire, le président devra soit renoncer soit soumettre le projet de loi constitutionnelle aux Français par référendum. Le 2 mai, lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, Hollande avait annoncé qu'il organiserait un référendum sur ce sujet s'il ne pouvait pas réunir une majorité des trois cinquièmes à Versailles.
03/07/2012, Guillaume Perrault
Source : Le Figaro
Le ministre de l'Intérieur a rappelé mercredi sur Europe 1 que les reconduites à la frontière se poursuivaient mais sur la base de "critères".
"A partir du moment où il y a des régularisations et nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisation, il y a aussi des refus. S'il y a des régularisation sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière. Je veux une politique d’immigration concernée par cette volonté d’apaisement et de responsabilité", a souligné Manuel Valls.
"C'est un sujet extrêmement sensible qui a été et est souvent utilisé dans le débat politique. Je veux mettre moi aussi à la fois de la fermeté, de la règle, sortir de l'arbitraire et de l'injustice. La politique d'immigration doit sortir de débat et de la confrontation politique. Il faut qu'elle soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi par nos compatriotes", a insisté Manuel Valls.
4/7/2012
Source : Europe1
A l'heure où le G20 tente de gérer la crise qui frappe l'Europe, la communauté marocaine de l'étranger lance un SOS aux autorités du Royaume. De tout le Vieux Continent, c'est surtout en Espagne que le chômage de masse gagne les MRE. L'enjeu économique est de taille pour le Maroc, qui compte sur leurs transferts de devises. Quel rôle doit-il jouer pour prévenir un éventuel retour…Suite
Ce week-end, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) organise à Salé une série de projections cinématographiques destinées au grand' public. Le Soir échos a donné la parole à Marc Fawe, chargé des relations extérieures au UNHCR…Suite
Les immigrés au Maroc ne veulent plus accepter de travailler dans des conditions précaires et être exploités par leur employeur. Le 1er mai dernier, ils ont exprimé cette revendication durant les défilés des syndicats. Pour se doter d'un cadre réglementaire, ils ont décidé de réclamer leurs droits sous la bannière de l'Organisation Démocratique du Travail (ODT)…Suite
Placée annuellement sous la Présidence effective de S.M. le Roi Mohammed VI, l'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger ~Marhaba 2012- a débuté mardi 5 juin 2012. La fin du mois de juin et le début de juillet constituent le pic des arrivées des MRE. Récit d'une journée à l'aéroport de Casablanca en compagnie des assistantes sociales de la Fondation Mohammed V pour la solidarité…Suite
L’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010.
Quelque 8 500 immigrés clandestins ont demandé la légalisation de leur séjour en Pologne dans le cadre d’une amnistie proposée pendant six mois jusqu’au 1er juillet, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.
2 300 personnes, dont 944 Ukrainiens, 611 Vietnamiens et 338 Arméniens, ont déjà obtenu des décisions positives, a précisé le ministère.
«Des personnes qui depuis 4 ans vivaient illégalement en Pologne auront enfin la possibilité de travailler légalement, d’envoyer leurs enfants à l'école, d’avoir un domicile fixe et de ne plus être victimes de divers abus», a déclaré dans une interview radiodiffusée le préfet de Varsovie, Jacek Kozlowski.
«Selon nos estimations, près de 25% des demandes sont toutefois refusées. Il s’agit en particulier d’immigrés clandestins vivant dans d’autres pays de l’UE et venus exprès en Pologne pour y obtenir la légalisation de leur séjour, souvent par groupes organisés», a-t-il ajouté.
Le nombre total d’immigrés illégaux en Pologne est officiellement estimé à entre 50 000 et 70 000.
Lancée le 1er janvier, l’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement en Pologne depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux des immigrés illégaux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010 mais sont restés sur le territoire polonais.
Le nombre de demandeurs dans le cadre de cette amnistie est nettement supérieur aux chiffres réunis des candidats aux deux amnisties précédentes, de 2003 et de 2007-2008, a souligné Kozlowski.
Les bénéficiaires de l’amnistie auront droit à un permis de séjour pour deux ans, pendant lesquels ils seront autorisés à travailler.
Selon les statistiques officielles, la Pologne, pays membre de l’Union européenne depuis 2004, compte par ailleurs près de 100 000 résidents étrangers légaux.
2/6/2012
Source : Libération/AFP
L'Association nationale des directeurs des ressources humaines propose de rendre trois jours fériés chrétiens «volants» afin de permettre aux salariés d'autres confessions de fêter leurs événements religieux. Une idée qui rencontre un certain scepticisme.
Qu’est-ce qui est proposé ?
L’idée de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) est de banaliser trois jours fériés d’origine chrétienne - la Pentecôte, l’Ascension et l’Assomption (le 15 août). «Nous visons à mettre en débat cette question, car il est évident que ce type de mesure ne peut se faire sans concertation, explique Pascal Bernard, vice-président de l’ANDRH et président de la commission «Egalité professionnelle et diversité». Nous souhaitons favoriser la liberté de conscience et de conviction, tout en garantissant la neutralité de l’entreprise et la laïcité.»
«Il ne s’agit pas de savoir qui, dans une entreprise, est de quelle religion, mais il est important que chacun se sente respecté», indique-t-il. Selon lui, une telle mesure garantirait «une meilleure cohésion sociale», et un «équilibre entre vie privée et vie de l’entreprise, qui est fondamental pour que les salariés se sentent bien». Et, donc, qu’ils soient productifs.
Les fêtes de Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint ne seraient pas concernés, en raison de «leur forte dimension sociétale».
Quelle mise en œuvre ?
«Il faut, sur ce sujet, une concertation, une discussion très large ; nous voulons prendre le temps de faire les choses correctement», précise d’emblée Pascal Bernard.
L’ANDRH propose une négociation par branche professionnelle, et la prise en compte des régions où les demandes sont les plus importantes, comme l’Ile-de-France. Les nouvelles dates possibles pour prendre ces jours fériés seraient discutées au mois de janvier de chaque année.
Outre la question religieuse, cette proposition permettrait, d’après l’ANRDH, de mieux gérer les absences et d’éviter les départs massifs en week-end, en particulier au mois de mai. «Certains secteurs se prêtent bien à la régulation d’activité, et d’autres, pas. Par exemple, certains services publics, ou certaines usines, fonctionnent en continu», relève Pascal Bernard. L’ANDRH préconise la menée d’une expérimentation.
Est-ce que le débat est nouveau ?
Non. Eva Joly, alors candidate à l’élection présidentielle, avait déjà proposé de rendre fériées deux journées supplémentaires, pour permettre aux musulmans et aux juifs de fêter l’Aïd et Yom Kippour. L’idée avait provoqué un tollé.
La candidate d'Europe Ecologie-les Verts reprenait une idée, librement adaptée, de 2003, proposée par le chercheur Patrick Weil et adoptée par la commission Stasi. «Nous souhaitions introduire ce que nous appelions des "journées alternatives", c'est à dire laisser au choix des salariés la date d'un jour férié : la Pentecôte, une fête d'une autre religion, ou, pour les athées, la possibilité de prendre un long week-end en septembre plutôt qu'en mai par exemple», explique Patrick Weil.
Avec un double avantage, selon le chercheur du CNRS : d'abord, «en accord avec le caractère privé de la religion, dont je rappelle qu’il est inscrit dans la loi, les croyants n'auraient pas à se déclarer comme tels - ce que seuls les chrétiens n'ont pas à faire aujourd'hui pour pratiquer leur religion». Ensuite, les entreprises gagneraient en productivité, puisque tous les salariés ne seraient pas absents en même temps.
Qu’en est-il des fêtes religieuses au travail aujourd’hui ?
Onze jours fériés sont définis par le Code du travail. Six sont d’héritage chrétien : le lundi de Pâques, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, l’Assomption (15 août), la Toussaint, et Noël.
Il n’existe pas de disposition, dans le Code du travail, spécifique aux absences liées à la pratique religieuse. Mais dans le secteur public, les chefs de service sont invités (par une circulaire datant de 1967) à autoriser une absence pour ce motif, dans la mesure où elle «demeure compatible avec le fonctionnement normal du service». Tous les ans, une nouvelle circulaire vient préciser la liste et les dates des fêtes concernées. Dans le secteur privé, les conventions collectives et accords d’entreprise sont variables.
En outre, un salarié dispose en moyenne de vingt-cinq jours de congés payés, et d’une dizaine de jours de RTT chaque année.
Quelles difficultés cela peut-il poser ?
Si les jours possiblement fériés sont décidés en début d’année, cela risque de poser problème pour les musulmans, car le jour exact de la fin du Ramadan n’est connu que quelques jours à l’avance. Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman (CFCM) préconise «la mise en place d’un calendrier lunaire basé sur le calcul scientifique (qui) permettrait aux administrations et aux entreprises de mieux prendre en compte les demandes d’absence».
La mise en place d'une telle mesure pourrait également se révéler inégale entre grosses entreprises et PME.
Quelles sont les réactions dans le monde religieux ?
Tous les responsables religieux ou communautaires se réjouissent que l’ANDRH se soucie du respect des convictions religieuses de chacun. Mais les applaudissements s’arrêtent là, pour faire place à un certain scepticisme.
Le CFCM s’est déclaré, dans un communiqué, plus favorable à une «meilleure utilisation du dispositif actuel, qui donne aux fonctionnaires et aux salariés l’autorisation de s’absenter lors des jours de fêtes religieuses non fériées» qu’à la proposition de l’ANDRH.
Pour Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le système de jours fériés actuel «n’est pas plus logique qu’un autre, mais il repose sur un héritage historique auquel il faut s’adapter». Il se dit également satisfait de l’attention portée «à la vie des gens», mais prévient : «Cela serait ennuyeux que ça devienne une revendication systématique, ou une exigence qui divise les salariés. Il ne faut pas non plus que cela soit considéré comme une obligation : tout ce qui peut favoriser le communautarisme est à bannir absolument.»
La Conférence des évêques de France explique, via son service de presse, qu’elle «reste attachée aux valeurs chrétiennes et ne souhaite faire aucune concession sur les jours fériés. Mais [qu’elle] n’est pas responsable du calendrier».
La Fédération protestante de France n’a pas encore pris position.
2/7/2012, Par KIM HULLOT-GUIOT
Source : Libération.fr
Même s’il a récemment attiré les projecteurs, le secteur du halal reste une jungle pour les consommateurs. Selon Saber Bezaza, entrepreneur lorrain qui gère notamment un supermarché de bio halal, seuls 20% des produits affichant le label serait réellement conformes aux normes alimentaires musulmanes. Il a donc décidé de créer une «Fédération française du halal», pour remplacer les mosquées dans leur rôle de certification et instaurer un label unique et fiable.
Pourquoi souhaitez-vous lancer une «fédération du halal» ?
Après avoir ouvert, en 2010, un supermarché bio halal, je me suis rendu compte du nombre croissant de problèmes dans la traçabilité : seuls 20% des produits certifiés halal le sont réellement. Ayant cherché à me rapprocher d’une fédération du halal à ce sujet, je me suis rendu compte... qu’elle n’existait pas. Du coup, on se lance pour faire bouger les lignes.
Où se situent les défaillances ?
Il existe aujourd’hui une cinquantaine de certificateurs de halal, eux-mêmes certifiés par trois grands mosquées : Paris, Evry et Lyon. Mais, dans les faits, c’est le fabriquant qui s’attribue le label halal. Quand le certificateur ne passe que trois fois par ans, le reste du temps, qui contrôle ? Même moi, qui suis du métier, je suis perdu et ne sais plus à qui me fier.
A quels genres de fraudes les consommateurs sont-ils confrontés ?
Certaines sont liées à des négligences : par exemple des machines mal nettoyées, où il reste des résidus de porcs. D’autre sont commises en connaissance de cause : si les stocks de viande halal sont épuisés, on utilise le reste en mentant au consommateur. Les faux certificats sont légion. Récemment, on a découvert un producteur espagnol dont les bonbons «halal» contenaient de la gélatine de porc. Ces dérives seraient inconcevables avec le casher juif, qui dispose d’un label unique sur lequel tout le monde se cale. Je m’inspire aussi beaucoup du bio pour le côté clarté et transparence.
Quelles seront les missions de cette fédération ?
Elle visera à remplacer les mosquées pour la certification du halal, car ce n’est pas leur travail. Nous voulons regrouper les producteurs, les consommateurs, les certificateurs, créer une charte signée par nos membres, et lancer un label unique. Nous serons aussi une interface médiatique pour répondre aux questions sur le halal. De nombreux clients et producteurs ont déjà fait connaîte leur intérêt. De plus, le halal ne s’arrête pas aux produits alimentaires : il y a aussi le cosmétique, le stockage, demain peut-être la finance islamique...
Votre projet peut-il intéresser des non-musulmans ?
Dans mon supermarché, la moitié des clients ne sont pas musulmans. Certains trouvent que la viande halal, vidée de son sang, est meilleure. D’autres sont d’anciens alcooliques, qui savent que, dans la plupart des produits courants, il y a des traces d’alcool – mais pas dans le halal. Il y a aussi des gens allergiques à la gélatine de porc, ou qui veulent l'éviter car ils font un régime.
Quand votre fédération sera-t-elle lancée ?
Les statuts ont été déposés il y a trois semaines, et nous visons un lancement le 20 juillet, pour le démarrage du Ramadan.
La polémique sur le halal, pendant la campagne présidentielle, a-t-elle eu un rôle dans votre décision ?
Elle a été décisive, car, à l'époque, les politiques qui attaquaient le halal n’avaient aucun interlocuteur prêt à leur répondre. Les mosquées n’ont pas pris la parole, car elles sont pieds et poings liés face à l’Etat. Il faut tout clarifier, et rassurer les gens qui s’interrogent devant le mot halal.
2/7/2012, DOMINIQUE ALBERTINI
Source : Libération
Cent cinquante sans-papiers, en majorité d'origine africaine, sont arrivés aujourd'hui à Strasbourg, ultime étape d'une marche qui a traversé plusieurs pays pour protester contre le sort des immigrés clandestins en Europe.
Partis de Paris le 2 juin, ils ont traversé Bruxelles, Schengen, Florange, Metz, Mannheim, Bâle, Berne, Chiasso et Turin avant d'arriver à Strasbourg, où ils doivent rencontrer des parlementaires européens réunis cette semaine en session. Ces sans-papiers, dont certains travaillent en France depuis 15 ans selon les associations qui les soutiennent, viennent en majorité du Mali, du Sénégal, de Côte d'Ivoire ou du Cameroun.
Vêtus de chasubles jaune fluo où était inscrit "liberté de circulation pour tous", ils ont défilé dans le centre-ville de Strasbourg, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils devaient rejoindre dans la soirée un gymnase proche des institutions européennes, où ils seront hébergés par la mairie jusqu'à jeudi. Ils seront reçus en délégation au Parlement européen, demain par le groupe socialiste, puis mercredi par les Verts. Cette marche "vise à protester contre le sort fait aux sans-papiers et aux immigrés en Europe et en France", a expliqué François Chouquet, militant de l'association Droits ici et là-bas, et l'un des responsables de la logistique de la marche.
"Notre revendication, c'est une carte (de séjour, ndlr) de 10 ans pour ceux qui sont là depuis longtemps et qui n'arrivent pas à sortir de la précarité", a-t-il ajouté. "Certains des marcheurs sont en France depuis 15 ans, ce serait des situations rocambolesques si elles n'étaient pas tristes", a-t-il dit. Les marcheurs souhaitent présenter aux eurodéputés un "cahier de doléances et de propositions concrètes" en vue d'une unification des démarches pour les travailleurs étrangers au niveau européen.
02/07/2012
Source : Le Figaro/AFP
Le 1er Congrès national constitutif “des Travailleurs émigrés du Maroc” relevant de l'Organisation démocratique du travail (ODT) s'est tenu, dimanche à Rabat, sous le thème “nous aussi, nous avons des droits”.
Lors de la séance d'ouverture du congrès, le président de l'ODT, Ali Lotfi a indiqué que cet événement intervient dans le cadre de l'approche syndicale et sociale de l'Organisation, adoptée à l'occasion du 1er congrès, tenu en mars à Bouznika, lors duquel il a été convenu à l'unanimité de la création d'un syndicat des émigrés marocains.
Ce nouveau projet syndical et social a été conçu et mis en œuvre en partenariat avec des organisations syndicales et des acteurs sociaux, en vue de protéger et encadrer cette catégorie dans une structure qui défend leurs droits, a-t-il souligné.
“Les Travailleurs émigrés du Maroc” ambitionne de défendre les droits syndicaux de ces travailleurs, consolider leurs acquis et améliorer leurs conditions de vie et de travail, en plus de la lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination dans le travail.
2/7/2012
Source : aufait
La procédure est rarissime. La Cour de révision a été saisie ce lundi des cas d’Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, condamnés à vingt ans de prison pour un meurtre commis en 1997, à Lunel (Hérault), qu’ils ont toujours nié. Sans succès, puisqu’ils ont passé respectivement onze et treize ans derrière les barreaux.
Mais après une lutte judiciaire de longue haleine, Azzimani et El-Jabri pourraient obtenir un nouveau procès et être acquittés. Depuis 1945, la procédure devant la Cour de révision - ultime recours possible en droit français - n’a abouti qu'à sept acquittements. Parmi lesquels les dossiers de Patrick Dils et Roland Agret, notamment.
Il est 14 heures passé de quelques minutes quand Abderrahim el-Jabri sort de son audience devant les magistrats de la commission de révision des condamnations pénales. Celle-ci vient, dans un document d’une dizaine de pages, rendre la décision tant attendue. «L'état des investigations exclut toute participation de MM. Azzimani et el-Jabri à la commission du meurtre», écrit-elle. En clair, la Cour de révision va être saisie dans les prochains mois.
108 coups de couteau
Souliers marrons, veste et pantalon beige, Abderrahim el-Jabri «n’arrive pas à trouver [ses] mots». Le petit homme de 47 ans est «vidé», mais «ému et content». «C’est un pas vers la vraie justice, soupire-t-il. Quinze ans de procédure, c’est long. On sent l’acharnement. Mais la justice fait son travail. Les erreurs, cela arrive, malheureusement.»
Aux yeux de Roger-Marc Moreau, le détective qui l’assiste depuis près de dix ans, le revirement de la justice tient pourtant du «miracle». Il faut dire que depuis le 22 décembre 1997, tout semblait s’acharner contre les deux accusés. Au petit matin, un homme découvre un corps ensanglanté à Lunel, au bord d’un chemin de campagne. Lacéré de 108 coups de couteau, Abdelaziz Jhilal - «Azouz» pour ses amis - gît là depuis la veille au soir. Il a 22 ans. Les enquêteurs découvrent que Jhilal, dealeur de cannabis, traîne une réputation d’arnaqueur. Ils s’orientent rapidement vers la piste d’un règlement de comptes.
Leurs écoutes téléphoniques les mènent vers Azzimani et El-Jabri, qui fournissaient «Azouz» en cannabis. Le jour du meurtre, ils avaient rendez-vous avec la victime, qui leur devait 45 000 francs pour une livraison de 5 kg de shit. Pour les gendarmes, le mobile du meurtre est clair. D’autant qu’un témoin, Errol Fargier, jure les avoir reconnus lors d’une altercation avec Jhilal le jour du meurtre. Qu’importe si l’homme, un peu illuminé, est persuadé que les faits ont eu lieu dans l’après-midi du 21 décembre, alors que le légiste situe l’heure du décès aux alentours de 20 h 30. Les enquêteurs bouclent leur enquête. En avril 1998, El-Jabri et Azzimani sont écroués, malgré leurs dénégations, pour trafic de stupéfiants et homicide volontaire.
Déclarations farfelues
La justice ne dispose d’aucune preuve matérielle et ne compte que sur les déclarations de Fargier. «Plus le dossier est mince, plus elle a tendance à en faire des tonnes», estime Roger-Marc Moreau. De fait, lors du premier procès, en 2003, les coaccusés écopent de vingt ans de prison, malgré les déclarations imprécises voire farfelues de Fargier à la barre. Peine confirmée en appel un an plus tard à Perpignan, cette fois-ci pour une «simple» complicité de meurtre.
Roger-Marc Moreau, connu pour avoir travaillé sur le dossier Omar Raddad, est engagé par les familles des condamnés. Il interroge Fargier à plusieurs reprises, souvent sous l’objectif des caméras, «afin de médiatiser l’affaire». Le principal témoin s’empêtre dans des déclarations contradictoires. En 2008, il déclare même avoir confondu El-Jabri avec un autre homme. L’avocat général, saisi de doutes, engage une demande de révision devant la Cour de cassation. Sans succès.
Le dossier est rouvert en 2009. Sous la pression de la défense, les traces ADN prélevées sur la scène de crime sont inscrites au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). «Cela semblait anodin, mais ça contribuera à innocenter El-Jabri et Azzimani», dit Roger-Marc Moreau. En effet, un an plus tard, un manutentionnaire de 30 ans, Michel Boulma, voit son ADN prélevé dans le cadre d’une enquête sur des vols à l'étalage commis dans le supermarché où il travaille.
L'ADN parle, presque par hasard
«Il y a un double miracle dans cette affaire, résume Jean-Marc Darrigade, un des avocats des deux accusés. Déjà, parce que Boulma n'était même pas impliqué dans cette procédure. Il s’agissait juste de vérifier que le personnel de la supérette n'était pas complice des vols.» Ensuite, parce que le Fnaeg va rapidement parler. L’ADN de Boulma correspond à celui retrouvé en 1997 autour du corps de Jhilal. «Heureusement qu’il s’est blessé lors du meurtre et qu’il a laissé son sang sur le rétroviseur et l’appuie-tête de la voiture, ainsi que sur la chaussette de la victime», résume Me Darrigade.
«Les gendarmes l’ont convoqué, et il est passé à table tout de suite. Il s'étonnait même qu’il n’ait pas été confondu plus tôt», se souvient Roger-Marc Moreau. Boulma donne un complice, Bouziane Helaili, 32 ans, directeur du centre de loisirs de Lunel, qui n’avait jamais eu affaire à la justice. Les deux hommes, qui écartent toute responsabilité des deux premiers accusés, continuent aujourd’hui à s’accuser des coups mortels.
Pour Roger-Marc Moreau, ses clients, dealers et maghrébins, étaient les coupables idéaux. «Lors de leur procès en appel, en 2004 à Perpignan, l’ambiance était délétère», se souvient-il. Mais Abderrahim el-Jabri, lui, ne veut plus penser à ses longues années de détention. «C’est pire qu’un combat, c’est une guerre, confie-t-il. Il ne faut pas se laisser aller. Je m’attendais souvent au pire, j’ai quand même été déçu.» Pour tenir en prison, il s’en remet «au sport et au spiritualisme».
«Ils n’ont jamais désarmé et se sont battus dans le respect des voies de droit», juge Jean-Marc Darrigade, qui suit les deux hommes depuis quatorze ans. «Même en prison, ils n’ont jamais commis d’actes de rébellion ni subi de procédure disciplinaire.» Depuis leur libération conditionnelle - en 2009 pour Azzimani, en 2011 pour el-Jabri - les anciens coaccusés peinent à retrouver une vie normale. Le premier souffre d’un eczéma chronique qui le handicape grandement pour son travail de garagiste. Le deuxième, de nationalité marocaine, jongle avec les récépissés de titre de séjour de trois mois. «Aujourd’hui, je veux me marier, avoir des enfants, souffle-t-il. Aller me recueillir sur la tombe de mon père, aussi, qui est enterré au Maroc.»
2 juillet 2012, SYLVAIN MOUILLARD
Source : Libération
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Le Conseil européen des Oulémas marocains, basé à Bruxelles, dénonce vivement le jugement prononcé par le Tribunal de Cologne dans une affaire de circoncision.
Le Conseil européen des Oulémas marocains, membre du Conseil Supérieur des Oulémas au Maroc, présidé par SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu l'assiste, considère, dans un communiqué, que ce jugement porte atteinte à la liberté religieuse et contribue à la stigmatisation et la diabolisation des Musulmans et des juifs d'Allemagne.
Il rappelle que ce rite religieux a été toujours pratiqué par des Musulmans et des juifs sur l'ensemble des territoires européens dans le respect total des conditions de santé et des lois en vigueur, et cela n'a jamais fait l'objet d'une interdiction.
Ce rite religieux, souligne le Conseil européen des Oulémas marocains, est un acte de transmission de foi des parents et sa pratique garantie par l'ensemble des lois en Europe et par l'ensemble des conventions des Droits de l'Homme.
Le Conseil exprime à cet égard son soutien aux familles juives et musulmanes d'Allemagne et joint sa voix aux représentants juifs et musulmans qui ont condamné ce jugement et qui demandent de mettre fin à cette atteinte à la liberté religieuse.
30 juin 2012
Source : MAP
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Institut britannique de recherche sur les politiques publiques (IPPR) organiseront, mercredi prochain à Rabat, un séminaire sur le thème "les migrants irréguliers au Maroc: entre droits et justice".
Le Maroc est passé pendant la dernière décennie d'une terre d'émigration à un pays d'abord de transit puis d'immigration, indique un communiqué du CCME, ajoutant que cette nouvelle donne nécessite une réflexion sereine sur les politiques migratoires devant s'inscrire dans le chantier des réformes en matière des droits de l'Homme, conformément à la nouvelle constitution.
Organisé en collaboration avec la Plateforme pour la coopération internationale sur les sans-papiers (PICUM), ce séminaire se propose de faire un état des lieux de la situation, de sensibiliser les acteurs concernés et de partager les expériences sur les différents enjeux auxquels les migrants irréguliers doivent faire face pour pouvoir accéder à un statut légal, à des conditions de travail justes et équitables, aux soins de santé et à l'éducation.
Lors de cette rencontre, qui verra la participation d'une centaine d'experts et spécialistes des questions migratoires, l'accent sera mis sur la question des femmes victimes de violences, le rô le de la recherche et de la communication en matière d'autonomisation et l'élaboration d'une vision concertée sur les mécanismes et stratégies à adopter en vue d'apporter un changement positif à la situation des migrants au Maroc.
Les travaux de cette rencontre vont s'appuyer sur les résultats de l'étude sur les migrants subsahariens en situation irrégulière au Maroc, conduite par l'IPPR en partenariat avec le CCME.
Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme de recherches qualitatives menées par ces deux organismes sur la question de la migration en provenance d'Afrique subsaharienne vers le Maroc, couvrant à la fois les migrations permanente et transit .
Ce séminaire s'inscrit dans le cadre du projet Beyond Irregularity (Au-delà de l'irrégularité) financé par l'Union européenne.
29 juin 2012
Source : MAP
Francfort accueillera les 6 et 7 octobre 2012 la troisième étape du salon de l'immobilier et l'art de vivre marocain, Morocco Property Expo, avec la participation d'un grand nombre de promoteurs immobiliers marocains, d'administrations et de banques, indique vendredi un communiqué de Morocco Property Expo.
Plus de 10.000 Marocains seront attendus à cette édition qui s'affiche désormais comme le rendez-vous incontournable de la promotion de l'investissement immobilier marocain en Allemagne et un espace de rencontres entre les professionnels de l'habitat et les éventuels acquéreurs de biens immobiliers désireux investir au Maroc, selon la même source.
De multiples conférences et débats seront animés par les professionnels du secteur qui feront le point sur les grandes tendances du marché et de financement, ainsi que sur les nouvelles dispositions fiscales et réglementaires.
Francfort en Allemagne dispose d'une communauté marocaine forte de plus de 250.000 personnes, composée essentiellement des première et deuxième générations de MRE installées en Allemagne depuis les années 60 et 70 et également de professionnels et de cadres supérieurs avec un pouvoir d'achat supérieur aux autres MRE dans les autres pays européens. En plus, l'Allemagne est le pays européen le moins touché par la crise économique avec des transferts qui se chiffrent à plus de 4 milliards de dirhams par an.
29 juin 2012
Source : MAP
Le Consulat du Maroc à Madrid a pris toutes les mesures nécessaires auprès des autorités administratives et judiciaires espagnoles pour éclaircir les conditions de décès d'un citoyen marocain résidant à Torrijos, province de Tolède en Espagne, et de son jeune enfant, indique un communiqué du Ministère de la communauté marocaine à l'étranger.
Dès qu'il a appris la nouvelle du décès dans des conditions obscures du citoyen marocain, dénommé Amine El Hasnaoui, et de son jeune enfant, de sexe féminin, le consulat a pris toutes les mesures nécessaires auprès des autorités administratives et judiciaires espagnoles pour obtenir des éclaircissements sur les tenants et aboutissants de ce tragique événement, affirme cette source.
L'épouse du défunt se trouve encore dans un hôpital de la ville de Toledo, ajoute la même source, affirmant que tout le soutien juridique et judiciaire a été apporté sur place à cette famille et aux ayants-droits.
29 juin 2012
Source : MAP
Le capital humain marocain, renouvelé et enrichi sans cesse, est générateur de multiples plus-values tant au niveau de l'économique que du social, notamment via les transferts d'expertise, la dissémination des bonnes pratiques et de la bonne gouvernance, a affirmé samedi à Casablanca, le ministre chargé des Marocains résidants à l'étranger, M. Abdellatif Maazouz.
On ne peut qu'être fier "de l'étendue des domaines où s'activent nos compétences à l'étranger, de leur énergie, de leur créativité et surtout de leur désir de bien faire", a-t-il indiqué lors de l'ouverture du 1er forum des compétences médicales marocaines du monde, appelant cette communauté à mettre en l'Âœuvre son expertise et à faire preuve d'engagement pour le développement de la mère patrie.
Il a souligné, à ce propos, que les initiatives de mobilisation des compétences pourront ralentir la fuite de cerveaux et, pourquoi pas, l'inverser, précisant que le Royaume est classé 3è à l'échelle mondiale avec un taux de fuite (de cerveaux) de 18,5 pc.
C'est dans ce cadre que le ministère a mis en place une nouvelle approche pour la mobilisation des compétences nationales expatriées, la valorisation de leur savoir faire et de leur expériences professionnelles, et ce, en s'appuyant sur des études réalisées afin de mieux les localiser, cerner leur profil et prévoir les moyens susceptibles de d'optimiser leur rô le, désormais incontournable, dans la dynamique de développement du Maroc, a-t-il poursuivi.
Cette démarche fédératrice, enrichissante, stimulante et foncièrement novatrice, va permettre de renouveler les codes de la coopération et de consolider le partenariat entre le Royaume et les pays à travers les talents que nous avons en commun, dans le cadre d'un "pari à la portée" où tout le monde est gagnant, a-t-il ajouté.
M. Maazouz a également relevé que pour le secteur de la santé, se sont pas moins de 8.000 professionnels Marocains expatriés qui ont manifesté une forte volonté pour participer aux transferts inverses au profit de leur pays d'origine, et ce en répondant massivement à l'appel de la rencontre de Paris du 25 juin 2011.
De son côté, le directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires au sein du ministère de la santé, Dr. Belghiti Alaoui, a exposé les grands axes du "Plan de développement du secteur de la santé au Maroc", notant que, les difficulté d'accès aux soins, le déficit aigu en ressources humaines et de gouvernance, l'insuffisance de financement et la crise de confiance, sont les principaux défis auxquels est confronté le secteur.
M. Belghiti, qui a expliqué que le développement du secteur est tributaire de la participation de toutes les composantes, sans exception, a exprimé la disposition de son département à accueillir et appuyer les différents projets des compétences marocaines à l'étranger.
Pour sa part, le représentant du réseau des Compétences Médicales des Marocains du Monde (C3M), le Dr. Samir Kaddar, a fait savoir que ce réseau, née il y'a un an à Paris et dont 68 membres ont pris part à cet événement, veut créer un lien indéfectible avec le pays d'origine (Maroc).
Ce réseau a pour objectif d'amélioration les services de la santé au Maroc, l'assistance technique et le transfert de technologie et du savoir faire et la collaboration avec le tissu associatif et ce, notamment, par le développement de l'esprit d'entreprise et l'encouragement et la promotion de la recherche scientifique.
Placé sous le thème "coopération médicales: formation et recherche-qualité et standards", ce forum fait suite aux recommandations de la première rencontre préparatoire avec les C3M, tenu le 25 juin 2011 à Paris.
Organisé par le ministère chargé des Marocains résidants à l'étranger, en collaboration avec le ministère de la santé, et en partenariat avec le réseau C3M, cette rencontre vise à mieux impliquer cette communauté dans les actions de développement du secteur de la santé et à renforcer et consolider ce type de réseau en tant qu'acteur légitime et efficace du co-développement.
30 juin 2012
Source : MAP
C'est sûr, elle ne plaît pas à tout le monde. Pourtant, l'immigration constitue un bon indice de la santé d'une économie, dixit l'OCDE.
«Quand General Motors éternue, l'Amérique s'enrhume», «Quand le bâtiment va, tout va»: les économistes, comme les agriculteurs, ont leurs maximes. Si cela ne tenait qu'à lui, Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, en créerait bien une nouvelle: «Quand l'immigration va, tout va.»
Pour lui, le constat ne fait aucun doute: les flux migratoires constituent un excellent indice de la conjoncture économique sur le marché du travail. Car quand la crise est là, les immigrés ne viennent plus. Ou tellement moins!
Mais à l'inverse, si l'OCDE vieillissante entend continuer à croître, elle doit d'urgence mettre sur pied une politique volontariste d'immigration. Tel est le message que l'organisation internationale entendait faire passer dans son rapport «Perspectives sur les migrations internationales 2012»présenté récemment à Bruxelles.
Quand la crise est là, les quotas ne servent à rien
Dans l'OCDE, les flux migratoires ont baissé pendant la crise. L’immigration permanente à destination des pays membres a diminué de 2,5% en 2010, avec 4.1 millions de personnes concernées: -8% aux Etats Unis, -3% pour les pays européens —sans tenir compte des mouvements intra-européens.
Et les politiques n'y sont pas pour grand chose. Ainsi, note l'organisation:
«Au Royaume-Uni, l’an dernier, en dépit d’une limitation drastique de la migration hautement qualifiée, les employeurs ont si peu embauché que les limites imposées n’ont jamais été atteintes.»
«Aux Etats Unis, avant la crise, les quotas de visas H-1B pour les travailleurs qualifiés étaient souvent comblés en quelques jours. En 2009 et 2010, il a fallu plus de neuf mois.»
Et ce phénomène ne concerne pas seulement l'immigration légale, car l'immigration illégale diminue elle aussi lorsque les temps sont durs:
«En effet, ces mouvements ne sont pas sans coûts et, sans aucune garantie d’emploi, ils deviennent moins attrayants pour les migrants potentiels et leurs familles.»
Ainsi, aux Etats Unis, les appréhensions aux frontières ont baissé de 875.000 en 2007 à 350.000 en 2011.
La France fait, à première vue, figure d'exception: dans l'Hexagone, et contrairement à la tendance générale, les flux d'immigration permanente ont été positifs (+8%) entre 2009 et 2010. Mais ce décalage n'invalide pas la relation entre flux migratoires et santé du marché du travail, selon l'OCDE. Car il s'explique essentiellement par des raisons administratives: l'essentiel des «nouveaux»migrants de 2010 résidaient déjà dans le pays en 2009, mais n'ont obtenu le statut d'immigrés «permanents» qu'en 2010.
La croissance réveille les besoins
Les pays en croissance, en revanche, ont continué de voir leurs flux migratoires se gonfler: +10% vers le Canada, la Corée et le Mexique. Et la timide reprise de l'année 2011 dans l'OCDE a inversé les tendances: comme le note l'organisation, «la hausse a repris en 2011 en Australie, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays européens de l’OCDE, à l’exception de l’Italie, de l’Espagne et de la Suède».
Et de fait, la conjoncture, c'est un euphémisme, n'est pas florissante dans les deux premiers pays. Quant au troisième, s'il va encore bien, son rythme de croissance s'est sensiblement ralenti. Bref, conclut Angel Gurria, «l'évolution des flux migratoires et du marché du travail sont étroitement liés».
Libéraliser les flux migratoires ne fait du reste pas toujours exploser les flux: si les employeurs doivent appliquer aux migrants les mêmes règles qu'aux nationaux... ils préfèrent les nationaux et n'embauchent que si les besoins sont vraiment importants. Les besoins du marché, en d'autres termes, priment. Ainsi «l’introduction à la fin de l’année 2008 d’un régime migratoire libéral en Suède, a effectivement entraîné une demande accrue de la part des employeurs, mais cette demande n’a cependant pas explosé».
L'immigration, un investissement d'avenir
Si les flux migratoires varient avec la conjoncture, pas question cependant d'en faire une variable d'ajustement. L'Espagne, qui avait employé beaucoup d'immigrés non qualifiés pour subvenir aux besoins du bâtiment —aujourd'hui en pleine déconfiture—, en sait quelque chose. Car les migrants sont les premiers touchés par le chômage, et tout particulièrement par le chômage de longue durée, surtout s'ils sont peu qualifiés. Ce qui ne contribue guère à faciliter leur intégration dans le pays...
Mieux vaut donc mener une politique d'immigration volontariste et sur le long terme en veillant à la bonne intégration des personnes migrantes, conseille l'OCDE. Car Angel Gurria n'a pas peur de l'affirmer: l'immigration est indispensable aux économies occidentales!
Qu'on en juge: sur les dix dernières années, les nouveaux migrants ont contribué à hauteur de 70% à l'augmentation de la population active en Europe et à 47% aux Etats Unis. «Mais les flux migratoires actuels ne suffiront pas pour maintenir à son niveau actuel la population en âge de travailler dans de nombreux pays, particulièrement en Europe»,prévient l'OCDE.
Remplacer les départs en retraite par des travailleurs immigrés? La proposition peut laisser sceptique. Et pourtant, les migrants actuels sont plus qualifiés que les baby-boomers qui partent à la retraite! La proportion de travailleurs de formation supérieure est depuis dix ans plus élevée chez les nouveaux immigrés que chez les retraités, même si elle reste inférieure à celle des nationaux.
C'est vrai: le niveau de qualification des migrants varie beaucoup selon leur pays d'accueil. Au Canada, championne en la matière, plus d'un sur deux a un niveau de formation supérieure. Mais même en France, où le ratio est un peu inférieur à la moyenne OCDE (30%), près d'un nouvel immigré sur quatre a une formation supérieure.
Rien d'étonnant donc à ce que, crise ou pas, les flux migratoires qui augmentent quasiment sans interruption dans l'OCDE soient ceux... des étudiants. En 2009, ils étaient ainsi 2,6 millions dans les pays de l’OCDE et dans la Fédération de Russie. Et, surprise, l’Australie a remplacé la France à la troisième place du classement des grands pays de destination, après les États-Unis et le Royaume-Uni.
Les immigrants chinois en voie de raréfaction
Si l'OCDE doit intensifier ses flux migratoires, elle devra cependant apprendre à se passer des migrants chinois que, pourtant, elle apprécie beaucoup: leur nombre a bondi ces dernières années, et ils représentent désormais un immigré sur dix. Soit, la première origine des migrants, avant la Roumanie, l'Inde et la Pologne (pour la France, l'Algérie et le Maroc restent les principaux pays d'origine des migrants, la Chine n'arrivant qu'en 6ème position). Mais il y a fort à parier qu'ils resteront plus souvent en Asie dans les décennies à venir, puisque l'on aura là-bas besoin d'eux. Les flux d'émigration risquent donc de sensiblement diminuer.
D'où l'importance de mettre en place de véritables stratégies sur le long terme, pour que l'immigration devienne une véritable composante de la politique du marché du travail. L'OCDE n'a certes aucun pouvoir —autre que moral— en la matière. Angel Gurria était cependant accompagné de deux commissaires européens lors de la présentation de son rapport. Un signe d'une prise de conscience européenne?
Catherine Bernard
2/6/2012
Source : Slate.fr
«Etre de gauche, ce n’est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse.» Dans une interview au Monde du 28 juin, le nouveau ministre de l'Intérieur Manuel Valls définit ses principes en matière de politique migratoire. Et précise notamment sa politique concernant les sans-papiers. «Les régularisations doivent se faire en s’appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national, et nos compatriotes. Ces critères sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants. Ils ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n’ont pas été appliqués de manière uniforme sur l’ensemble du territoire par le précédent gouvernement.» Un changement de méthode mais sur le fond, plutôt un statu quo. Cette annonce a d'ailleurs été jugée «cohérente» par l'UMP François Baroin, qui fut brièvement ministre de l'Intérieur sous Villepin, jeudi sur France Inter:« Le cas par cas, c’est le seul moyen et j’ajoute qu’on l’a toujours fait.» Un hommage plutôt isolé à droite, Jean-François Copé ayant dénoncé une notion de régularisation au cas par cas qui «ne veut strictement rien dire».
Pendant toute la campagne, Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs martelé que le «cas par cas» revenait en fait à une régularisation massive. Sur fond de traditionnelle accusation de laxisme en matière de politique migratoire.
Retour, pour y voir clair sur un sujet passionnel, sur 30 ans de politique de régularisations. Des vagues de régularisations massives au tournant de la politique du cas par cas.
1981, l’assouplissement socialiste
En 1981, François Mitterrand est élu président de la République et l’arrivée des socialistes au pouvoir marque l’assouplissement des conditions d’obtention d’un titre de séjour. La circulaire du 11 août 1981 précise les critères de régularisation exceptionnelle : preuve de la présence en France depuis le 1er janvier 1981 et occupation d’un emploi stable d’une validité d’un an.
Selon un rapport sénatorial, 149 000 demandes sont déposées. 131 000 étrangers en situation irrégulière obtiennent une carte de travail et de séjour valable un an.
1993-1997, le temps de la fermeté
En mars 1993, la coalition RPR-UDF remporte les élections législatives. Une seconde période de cohabitation s’ouvre. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, décide alors de limiter les conditions de délivrance d’un titre de séjour.
La loi du 24 août 1993 durcit les critères, en modifiant directement l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France la version en vigueur de 1993 à 1997). Elle prévoit notamment le refus et le retrait d’une carte de séjour aux étrangers polygames. La droite persiste dans cette politique de durcissement jusqu’en 1997, affinant toujours davantage les conditions d’obtention. La loi Debré du 24 avril 1997 marque le dernier épisiode de cette période. Elle prévoit, entre autres, la possibilité de retirer la carte de résident à un employeur étranger.
Ce positionnement politique est loin de faire l’unanimité. Déjà, en juin 1996, un grand mouvement de manifestations spontané avait vu le jour. Les églises Saint-Hippolyte et Saint-Bernard-de-la-Chapelle à Paris sont occupées par des parents étrangers d’enfants français et des Africains sans-papiers pour demander la «régularisation des sans-papiers».
29 juin 2012, PAULINE MARTINEAU
Source : Libération
En 2011, 30.736 dossiers de régularisation de sans-papiers ont été traités et 9.509 personnes (7.002 dossiers) ont été régularisées en Belgique, dont la majorité pour des raisons humanitaires, peut-on lire dans le Rapport Migration 2011, publié jeudi par le Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR).
Jusqu'en 2008, le principal critère sur base duquel les demandes introduites pour des raisons humanitaires aboutissaient à une régularisation était le constat d'une longue procédure d'asile. Depuis 2009, le critère le plus souvent retenu dans le cadre des régularisations est l'ancrage local durable. En 2011, plus de quatre décisions positives sur dix ont été prises sur base de ce critère, précise le CECLR.
En outre, les statistiques de 2011 révèlent un autre changement: les régularisations sur base de l'ancrage local durable fondé sur le travail, qui étaient à peine présentes en 2009 lors de l'introduction de ce nouveau critère, ont progressivement acquis de l'importance.
Le CECLR estime cependant que le cadre légal actuel concernant les régularisations n'est pas adapté à la politique menée en Belgique, en particulier depuis l'annulation par le Conseil d'Etat de l'instruction du gouvernement. La jurisprudence qui a suivi cette annulation a encore opacifié la situation juridique en la matière, estime le Centre, qui "exprime des réserves quant à l'opportunité de mener une politique de régularisation par le biais de circulaires et d'instructions" et plaide pour la mise en place d'une politique migratoire durable.
"Dans la pratique, le Centre constate que cette situation mène à de l'insécurité juridique pour toutes les parties concernées", a précisé Edouard Delruelle, directeur adjoint du Centre. "Cela met à mal le principe de bonne administration et l'objectif politique de définir des règles claires et des réponses univoques sur la possibilité qu'ont les étrangers de s'installer ou non en Belgique."
28/6/2012
Source : 7sur7
Dimanche, premier juillet, est le grand départ pour ceux qui vont passer l’été au Maroc. Pour les agences de voyage, c'est la période du grand rush, notamment dans les agences de cars en direction du Maroc.
Les bagages s'entassent en vue de l'embarquement au boulevard Lemonnier. Dans les environs de la gare du midi, les agences ne désemplissent pas; même si cette année, les Bruxellois d'origine marocaine sont nombreux à ne partir que vers le 18 du mois, pour passer le ramadan avec leur famille là-bas.
C'est ce qu'explique Abdullah de Mondial Safari: ''Cette année, 40% des vacanciers ne voyagent pas début juillet parce que le ramadan approche. En général, les départs ont lieu le mercredi ou le samedi. Il y a déjà beaucoup de bagages aujourd’hui, jeudi, dans l’agence parce qu’on demande aux clients d’apporter leurs valises deux jours avant le départ. Cela nous permet de s’organiser.’’
Abdullah explique également que l’agence part généralement avec deux ou trois autocars. Sur la période estivale, ils transportent quelque 1000 voyageurs alors que l’année, cela varie entre 15 et 30 personnes par semaine.
Lors du trajet, il y a trois chauffeurs qui se relaient. Le départ est prévu à 10 heures du matin de Bruxelles et les autocars arrivent vers 19 heures le lendemain à Tanger, au Maroc. Les voyageurs passent donc une nuit dans le car avant d’arriver à destination.
Pour ces deux clients, il s’agit d’une première.
''En général, je pars en avion ou avec ma voiture mais cette année, j’ai décidé de prendre l’autocar. Les vacances, ça coûte quand même assez cher et j’essaye d’économiser le maximum. C’est une expérience pour moi, mais apparemment ce sont de bons autocars et de bons chauffeurs donc tout devrait bien se passer.’’
''Je pars pour voir ma famille et surtout mon père et ma mère. Je vais faire deux jours de ramadan au Maroc avec mes parents et puis, le reste avec mes enfants ici.’’
Les billets pirates restent fréquents
Chaque année cependant, on entend des échos de mauvaises expériences. Pour éviter tout problème, il vaut mieux vaut s'adresser à des professionnels. Comme l'explique ce patron d'une société qui a pignon sur rue, boulevard Lemonnier. ''Le secteur a bien évolué. A présent, il y a des règles et plus de contrôle. Il y a aussi davantage de chauffeurs et donc plus de sécurité. Pour le client, c’est une bonne chose. Et ça, c’est important!''
Ce patron rappelle qu’il est important que les clients s’adressent aux agences officielles pour acheter leur billet. ''Le client doit veiller à ne pas acheter son billet dans la rue ou sur la place de la gare du midi parce qu’il y a beaucoup de billets pirates. Et franchement ça nous cause beaucoup de problèmes. Chez nous, on a des employés, et on paie nos lois sociales. Mais le client ne le comprend pas toujours. Il regarde surtout son portefeuille et s’il a la possibilité d’obtenir un billet 20 euros moins cher, il le prendra 20 euros moins cher. Chez nous, le prix pour un aller-retour jusque Tanger est de 250 euros.’’
29/6/2012, Betty Cleeren
Source : rtbf
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR) organisent, en collaboration avec la Plateforme pour la coopération internationale sur les sans-papiers (PICUM), le mercredi 4 juillet 2012 à Rabat, un séminaire sur le thème « Les migrants irréguliers au Maroc : entre droits et justice ».
C’est un partenariat d'une nouvelle dimension qu'entament le Maroc et l'Union européenne. Un domaine jusque-là moins approfondi et qui était géré selon le bon vouloir des ambassades et des consulats européens en matière de visa…Suite
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Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR) organisent, en collaboration avec la Plateforme pour la coopération internationale sur les sans-papiers (PICUM), le mercredi 4 juillet 2012 à Rabat, un séminaire sur le thème « Les migrants irréguliers au Maroc : entre droits et justice ».
Une cinquantaine d'ONG de défense des droits de l'Homme et de lutte contre le racisme ont appelé, jeudi, les autorités espagnoles à déterminer les responsabilités au sujet de la mort de deux immigrés clandestins, survenue il y a six mois, dans les Centres d'internement des étrangers de Madrid et Barcelone (nord-est de l'Espagne).
Six mois après le décès des deux clandestins (une congolaise de 41 ans et un jeune guinéen de 21 ans), les autorités espagnoles n'ont ouvert aucune enquête pour déterminer les responsabilités à ce sujet, ont déploré ces ONG dans un communiqué, publié à Barcelone.
Les recommandations émises par le Défenseur du peuple espagnol suite à sa visite au centre de Barcelone appelant à l'amélioration des soins de santé au profit des pensionnaires sont restées lettre morte, ont constaté les signataires du communiqué parmi lesquels figurent Médecins du Monde et l'Association espagnole de défense des droits de l'Homme.
Les prestations médicales "sont médiocres" dans tous les centres d'internement, a ajouté le communiqué, mettant l'accent sur la responsabilité qui incombe à l'Etat espagnol dans la protection des personnes retenues dans ces établissements.
Les signataires du communiqué ont demandé à cet égard au gouvernement espagnol de fermer les neuf centres d'internement des étrangers, installés dans plusieurs régions du pays.
SOS Racisme avait appelé en janvier le gouvernement espagnol à fermer les centres d'internement des étrangers, à la suite d'une plainte faisant état de mauvais traitements à l'encontre des pensionnaires du centre de Barcelone.
Le Médiateur de la Catalogne, Rafael Ribo a, pour sa part, été empêché récemment par le gouvernement espagnol de visiter les locaux du centre d'internement des étrangers dans la capitale catalane pour s'enquérir des conditions de vie des pensionnaires.
28 juin 2012
Source : MAP
Le syndicat marocain des professionnels du transport organise, du 2 au 8 juillet prochain , au profit des Marocains résident à l'étranger (MRE), la deuxième caravane nationale de sensibilisation à la sécurité routière, sous le thème " Les Marocains du monde, partenaires dans la sécurité routière".
initiée en partenariat avec le Comité national de prévention des accidents de la circulation, la caravane partira de la ville de Casablanca en direction du port de Tanger, en passant par les aires de repos et les stations de péage, étapes au cours desquelles les participants vont distribuer des livrets du nouveau Code de la route aux MRE, ainsi que des documents sur la sécurité routière, indique un communiqué du syndicat.
Cette caravane sera lancée le 2 juillet prochain devant la Mosquée Hassan II, en présence d'associations et d'organismes Âœuvrant dans le domaine, avant de se diriger vers le port de Tanger, où les participants accueilleront des membres de la communauté marocaine en provenance de différents pays d'accueil.
Le retour à Casablanca en suivant le même itinéraire aura lieu le 8 juillet, selon la même source.
28 juin 2012
Source : MAP
La circulaire qui doit mettre fin à la rétention des familles en situation irrégulière doit très prochainement répondre à l'impatience des associations de voir respecter cet engagement de campagne de François Hollande.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé mercredi dans Le Monde que la circulaire était "prête" et serait "publiée dans les prochains jours". "Elle annoncera l'arrêt immédiat de la rétention des familles, et précisera les règles de leur assignation à résidence", assure-t-il.
"La rétention des familles ne se fera plus que pour celles qui n'auront pas respecté leur assignation à résidence ou ne se seront pas présentées à l'embarquement en cas d'expulsion", ajoute le ministre.
Indignation des associations
France Terre d'Asile, la Cimade ou le Réseau Education sans frontière (RESF) ont, depuis l'installation du gouvernement Ayrault, dénoncé à plusieurs reprises le placement en rétention d'enfants et de leurs familles.
La circulaire qui doit mettre fin à la rétention des familles en situation irrégulière doit très prochainement répondre à l'impatience des associations de voir respecter cet engagement de campagne de François Hollande.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé mercredi dans Le Monde que la circulaire était "prête" et serait "publiée dans les prochains jours". "Elle annoncera l'arrêt immédiat de la rétention des familles, et précisera les règles de leur assignation à résidence", assure-t-il.
"La rétention des familles ne se fera plus que pour celles qui n'auront pas respecté leur assignation à résidence ou ne se seront pas présentées à l'embarquement en cas d'expulsion", ajoute le ministre.
Indignation des associations
France Terre d'Asile, la Cimade ou le Réseau Education sans frontière (RESF) ont, depuis l'installation du gouvernement Ayrault, dénoncé à plusieurs reprises le placement en rétention d'enfants et de leurs familles.
François Hollande avait promis pendant sa campagne de faire cesser cette pratique dès le mois de mai. Mais les associations affirment avoir eu connaissance d'une dizaine de cas depuis le 16 mai. "Une dizaine de cas, c'est toujours dix cas de trop", souligne Pierre Henry, de France Terre d'Asile.
Leurs préoccupations ont été relayées par le Défenseur des Droits Dominique Baudis, qui a rappelé à plusieurs reprises que les enfants d'immigrés clandestins ne devaient pas être placés dans des centres de rétention administrative (CRA), à la suite d'une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme le 19 janvier.
Le cas de Mayotte
Le 14 juin, la pratique subsistait encore: un adolescent malien arrêté à Auxerre a été placé en rétention au Mesnil-Amelot. La veille une famille russe d'origine tchétchène avait été enfermée dans un CRA à Oissel (Seine-Maritime), et le 12 juin, deux enfant Angolais de 2 ans et 4 mois s'étaient vu enfermés avec leurs parents pendant plus de 24 heures au CRA de Saint-Jacques-de-la-Lande (Rennes).
Les enfants et leurs familles ont tous été relâchés et assignés à résidence après la visite d'émissaires du Défenseur des droits. Selon ce dernier, ses services en étaient le 17 juin "à la 25e ou 26e visite depuis février, à chaque fois nous les faisons sortir."
Depuis une dizaine de jours, aucune nouvelle rétention d'enfants n'a été recensée par les associations, à l'exception de Mayotte, où "elles sont toujours massives", selon David Rohi, de la Cimade, qui évoque "des situations dramatiques d'enfermement, dans des conditions inhumaines et dans l'indifférence générale".
Les associations soulignent le traumatisme des enfants: "Des enfants très jeunes assistent à l'arrestation, au menottage, au placement en garde à vue de leurs parents, c'est dévastateur", dénonce Richard Moyon, porte-parole de RESF.
"Il semble que les pratiques des préfectures soient en cours d'évolution, mais on constate qu'elles n'hésitent pas à démembrer des familles", ajoute-t-il, évoquant une grand-mère arrêtée à Poitiers et expulsée, tandis que son fils et sa petite-fille bénéficiaient d'une assignation à résidence. Depuis, "ils se cachent", ajoute-t-il.
"On a observé une recrudescence de cette pratique", confirme la Cimade. "Un des parents, souvent le père, est placé en rétention pour être expulsé. Parfois il refuse d'embarquer et risque d'être condamné à de la prison, parfois les tribunaux interviennent pour condamner cette pratique, mais parfois il est éloigné. Cela éclate des familles, c'est un gros traumatisme", dénonce M. Rohi.
28/6/2012
Source: AFP
La justice a condamné un médecin pour une ablation de prépuce à des fins religieuses. Une décision qui inquiète les communautés juives et musulmanes. Par NATHALIE VERSIEUX Correspondante à Berlin Hatun et Can attendent leur premier enfant, un garçon. Et pour le jeune couple turc, il ne fait pas de doute que leur rejeton sera circoncis, conformément à la tradition. Hatun, qui n’avait pas encore entendu parler de la décision juridique de Cologne, est stupéfaite. «Mais, alors, il faudra aller faire la circoncision en Turquie !» remarque la jeune femme. Pour elle, il serait impensable que son fils ne subisse pas ce rite qui lui permettra d’entrer dans la communauté des croyants.
Depuis deux jours, la stupeur se mêle à l’incompréhension dans les communautés juives et musulmanes d’Allemagne. Un tribunal de Cologne (ouest) a en effet estimé que la circoncision d’un enfant pour des raisons autres que médicales est une «blessure corporelle», passible d’une condamnation. En novembre 2010, un médecin de Cologne avait procédé à la circoncision d’un garçon de 4 ans, à la demande des parents musulmans de l’enfant.
En Allemagne, dans les grandes villes, des cabinets médicaux généralement tenus par des médecins musulmans ont fait des circoncisions religieuses leur fonds de commerce.
«Mutilation». Le jeune garçon de Cologne, opéré selon les «règles de l’art», est pourtant présenté quelques jours plus tard aux urgences pour des saignements sans conséquence. Mais le ministère public, alerté, décide de porter plainte contre le praticien. Condamné, le médecin n’ira pas en prison, car il ne pouvait savoir qu’il agissait contre la loi : en Allemagne, un vide juridique entourait la circoncision à des fins non médicales. «Dans ces conditions, l’erreur du médecin était inévitable», estime le juriste Holm Putzke, de l’université de Passau, engagé depuis 2008 contre les circoncisions religieuses sur de jeunes enfants.
A Cologne, le tribunal a décidé que «le droit des enfants à ne pas subir de mutilation irréversible» pèse plus lourd que les choix religieux de leurs parents. La circoncision n’est donc pas interdite en tant que telle, mais elle doit être pratiquée à un âge où l’enfant peut décider lui-même de son choix religieux. Les juges admettent que la circoncision, en tant qu’acte manifestant l’appartenance à un groupe culturel ou religieux, «peut éviter qu’un enfant ne soit stigmatisé dans sa communauté». Les juges admettent également que l’acte chirurgical permet de limiter les risques de cancer et d’autres infections, «un aspect particulièrement pris en compte aux Etats-Unis», où les bébés de sexe masculins sont, dans une forte proportion, circoncis à la naissance. Mais, insistent les juges allemands, «une telle mesure de prévention n’est pas justifiée en Europe» au cours de la petite enfance. Le droit à disposer de son propre corps prime donc sur la liberté des parents à élever leur enfant comme bon leur semble.
Selon des estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 30% des garçons de plus de 15 ans sont circoncis à travers le monde. «Obstacle». «Ce jugement marque une césure», estime Holm Putzke. A l’avenir, les tribunaux ne seront pourtant pas liés par ce jugement, puisque l’arrêt n’a pas été rendu par la Cour constitutionnelle ou la Cour fédérale de
justice, mais il donne un signal que d’autres cours de justice pourraient être tentées de suivre. Les médecins savent que, désormais, leur assurance ne les couvrira pas en cas de complications. Cette décision judiciaire est donc très importante pour les praticiens, qui ont, pour la première fois, une base légale sur laquelle s’appuyer.
Le médecin de Cologne a eu de la chance d’échapper à la prison, mais, à partir de maintenant, aucun docteur ne pourra prétendre ignorer qu’il est interdit de circoncire un jeune garçon si sa santé ne le nécessite pas. A la différence de bien des hommes politiques, les juges ne se sont pas laissés impressionner par le risque d’être taxés d’antisémitisme ou d’être hostiles à la liberté religieuse.
De fait, la décision judiciaire de Cologne a provoqué une véritable levée de boucliers. Le Conseil central des juifs d’Allemagne parle d’une «atteinte sans précédent et dramatique à la liberté religieuse». Le président du conseil.
Dieter Graumann, appelle ainsi le Bundestag, le Parlement allemand, à légiférer pour garantir la liberté religieuse. «Ce jugement est un obstacle à l’intégration et est discriminant pour les personnes concernées», considère pour sa part Ali Demir, le président de la communauté musulmane de Cologne, qui redoute un «tourisme de la circoncision» vers les pays voisins de l’Allemagne. Quatre millions de musulmans, essentiellement des Turcs, vivent en Allemagne. Au niveau politique, les verts condamnent eux aussi la décision de la cour de Cologne. Hatun et Can, pour leur part, ne comprennent pas le jugement : «De tout temps on a circoncis les garçons pour des raisons d’hygiène», rappelle le futur papa, pour qui le tribunal de Cologne «est tombé sur la tête». Seule l’association féminine Terre des femmes salue cette «reconnaissance du droit des enfants à ne subir aucune mutilation pour des raisons religieuses».
28 juin 2012 , NATHALIE VERSIEUX
Source : Libération
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non car "le cadre légal actuel concernant les régularisations n’est pas adapté à la politique menée en Belgique".
La migration est et restera un facteur essentiel d’amélioration pour l’Union européenne non seulement d’un point de vue économique, mais aussi au regard des aspects sociaux et culturels de nos sociétés. Elle a - c’est compréhensible - également contribué à créer certaines impressions qui doivent être exposées dans le cadre de débats publics équilibrés, qui ne soient pas dominés uniquement par un discours hostile". Jeudi lors de la présentation du rapport annuel sur la migration, les co-directeurs du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, Jozef De Witte et Edouard Delruelle, ont fait référence à un autre rapport, de la Commission européenne celui-là, pour asseoir une démonstration très étayée sur le besoin de mener une politique migratoire durable plutôt que de naviguer légalement à vue. Une politique basée non pas sur le discours souvent réducteur des politiques mais nourrie des analyses des experts et de données précises. Autant savoir : en 2010, 140 083 immigrations d’étrangers (Union européenne ou non) vers la Belgique ont été enregistrées, soit une croissance de 11 % par rapport à 2009. Par ailleurs, 55 175 émigrations ont également été comptabilisées d’où il résulte un solde migratoire positif de 84 809 entrées, soit la population d’une ville comme Malines. Quelque 42 % des 67 653 premiers titres de séjour ont été délivrés pour des raisons familiales, contre 29,5 % en moyenne dans l’Union mais on est très proche des pourcentages de nos pays limitrophes. Par contre, on délivre moins de titres de séjour pour des raisons liées à l’éducation que dans les pays limitrophes. En effet, seuls 5.695 premiers titres de séjour pour motif d’études ont été délivrés en 2010, soit 8,44 % du total, contre 25,6 % pour l’Allemagne, 31,9 % pour la France ou 37,05 % pour le Royaume-Uni. Autre donnée intéressante : les premiers titres de séjour délivrés pour des raisons de travail ne représentaient que 6,1 % du total, contre 19,2 % aux Pays-Bas, 14,1 % en Allemagne ou encore 9,3 % en France. Contrairement aux idées reçues, le principal pays d’origine est l’Inde avec 20,3 % devant les États-Unis (11 %), le Japon (7,1 %) et la Chine (5,1 %). Autre chiffre éclairant : en janvier 2010, la Belgique comptait 1 057 666 personnes ayant une nationalité non belge, soit 9,76 % des habitants du pays. Une population constituée surtout de personnes originaires de l’Union européenne.
Jozef de Witte et Edouard Delruelle ont aussi rappelé qu’une des missions du centre était de "veiller au respect des droits fondamentaux des étrangers". En 2011, 30 736 dossiers de régularisation de sans-papiers ont été traités; 9.509 personnes (7000 dossiers) ont été régularisées en Belgique majoritairement pour des raisons humanitaires. Jusqu’en 2008, le principal critère sur la base duquel les demandes introduites pour des raisons humanitaires étaient reçues positivement était le constat d’une longue procédure d’asile. Depuis 2009, l’ancrage local durable compte de plus en plus. En 2011, près de la moitié des régularisations ont été prises sur base de ce critère. Autre évolution : les régularisations sur base de l’ancrage local durable fondé sur le travail, à peine présentes en 2009 lors de l’introduction de ce nouveau critère, prennent progressivement de l’importance.
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non car "le cadre légal actuel concernant les régularisations n’est pas adapté à la politique menée en Belgique , en particulier depuis l’annulation par le Conseil d’État de l’instruction du gouvernement de 2009. La jurisprudence après cette annulation a encore opacifié la situation juridique en la matière". D’où ses réserves sur l’opportunité de mener une politique de régularisation par le biais de circulaires et d’instructions et son plaidoyer pour une politique migratoire durable. "Dans la pratique, le centre constate que cette situation mène à de l’insécurité juridique pour toutes les parties concernées" précise Edouard Delruelle. Et "ça met à mal le principe de bonne administration et l’objectif politique de définir des règles claires et des réponses univoques sur la possibilité qu’ont les étrangers de s’installer ou non en Belgique." À partir de l’imbroglio autour de la détention administrative, il a conclu : "pour éviter qu’un discours hostile à l’immigration ne donne le ‘la’de la politique migratoire, il faut une politique mieux définie et plus de clarté au niveau juridique et administratif. Notre enchevêtrement juridique actuel n’aide ni la société d’accueil, ni les migrants concernés"
29/06/2012 , Christian Laporte
Source : Lalibre.be
Les Portugais sont prêts à partir n’importe où pour fuir la crise. Si certains rejoignent les pays que leurs aînés avaient choisis dans les années 60, d'autres optent pour d'anciennes colonies portugaises.
"France, Suisse, Luxembourg: je suis prêt à partir pour n’importe lequel de ces pays où l’on parle français!", confie Octavio Tavares, un électricien au chômage résidant à Lisbonne, après plus de sept mois de recherches d’emploi infructueuses.
"Mon CV et mes lettres de motivation sont déjà traduits. Dès que je vois une annonce sur l’internet qui m’intéresse, je n’ai plus qu’à les envoyer", raconte cet homme de 39 ans, père de deux fillettes de deux et neuf ans, ayant quelques notions de français acquises à l’école.
Licencié en novembre
"Mon projet serait de partir seul dans un premier temps et puis de faire venir ma famille ensuite", observe-t-il, ajoutant qu’il a déjà obtenu deux réponses d’entreprises françaises il y a quelques mois mais n’avait pu partir "pour des raisons familiales". Il n’a pas reçu de nouvelles offres depuis.
Licencié en novembre dernier d’une PME d’une vingtaine d’employés, qui sous-traitait les travaux d’électricité d’une grande entreprise de bâtiment ayant fait faillite, Octavio Tavares se rend compte que la filière est parmi les plus sinistrées et décide d’élargir ses recherches.
"J’ai postulé pour des emplois dans la distribution, les télécommunications... Mais la réponse est toujours la même: on me demande d’attendre", indique ce Portugais né en Afrique, au Cap-Vert.
Des milliers de ses compatriotes ont eux aussi décidé de reprendre le chemin de l’émigration pour fuire la récession et le chômage record de 15,5% prévu cette année. Selon l’OCDE, ils seraient plus de 70'000 à partir chaque année.
Budget serré
Sous assistance financière internationale de l’Union européenne et du FMI depuis mai 2011, le Portugal est soumis à une sévère cure d’austérité qui a mis en difficulté de nombreuses familles. "Vous imaginez! Je dois payer un loyer de 350 euros et je ne touche que 400 euros d’allocation chômage. Pour manger, on survit péniblement grâce aux 300 euros de mon épouse, qui est femme de ménage", explique Octavio Tavares.
"Pour économiser, soupire-t-il, on a été contraint de retirer nos filles de la cantine, arrêter de conduire la voiture, supprimer notre abonnement à l’internet. C’est vraiment très compliqué..."
Aujourd’hui, les Portugais ne sont plus seulement attirés par les destinations traditionnelles des années 60, comme les pays du nord de l’Europe. Ils se tournent également vers les anciennes colonies portugaises, comme l’Angola et le Brésil, en plein essor économique.
Brésil et Angola
Le Brésil attire aujourd’hui une main-d’oeuvre essentiellement qualifiée, notamment des jeunes à la recherche d’un premier emploi. Les Portugais n’ayant pas besoin de visa pour les séjours touristiques, ils régularisent souvent leur situation sur place après avoir signé un contrat.
La grande majorité de ceux qui choisissent l’Angola ont déjà un contrat de travail en poche avant de partir, ce qui facilite l’obtention du visa, dans des secteurs aussi divers que la finance, les nouvelles technologies ou encore le bâtiment.
Maçon de 36 ans, Joao Pratas recherche un emploi désespérément depuis un an. Ces dernières semaines, il a multiplié ses recherches d’emploi sur l’internet, ciblant en priorité l’Angola et le Brésil.
"Ne trouvant pas de travail dans mon domaine, je me suis inscrit au centre d’emploi pour faire une formation en pâtisserie, on m’a répondu qu’il y avait 90 personnes devant moi. Que voulez-vous! Il ne me reste plus qu’à émigrer", affirme, résigné, ce chômeur vivant dans la banlieue sud de Lisbonne. "Pour l’instant je n’ai pas eu de réponses", dit-il, assurant être "prêt à partir n’importe où". (afp/Newsnet)
Créé: 29.06.2012, 08h40
Source : Tribune de Genève
Principaux intéressés des débats sur l’intégration, on entend pourtant peu l’opinion des migrants. «Faire entendre la voix des immigrants [...] pour influencer la formulation des politiques d’intégration et d’immigration en Europe», voilà donc le but de l’étude, conduite par la Fondation Roi-Baudouin et le Migration Policy Group, qui sera présentée aujourd’hui lors d’un colloque à l’Institut d’études politiques de Paris.
7 473 immigrés extracommunautaires, résidant en situation régulière dans quinze villes de sept pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Portugal) ont été interrogés entre octobre 2011 et janvier 2012. Compte rendu.
Travail : un immigré sur trois s'estime surqualifié
Au niveau européen : L’emploi occupé par les immigrés sondés correspond généralement peu à leurs qualifications : près d’un tiers des immigrés se sentent surqualifiés pour le poste qu’ils occupent, ayant des difficultés à faire reconnaître les formations ou les diplômes acquis à l’étranger. Ce n'est qu'en Italie que plus de 52% d’entre eux affirment travailler dans leur secteur de formation. C’est à Berlin qu’ils rencontrent le moins de difficulté à trouver un emploi, mais pas dans leur domaine : seuls 18% des immigrés interrogés estiment avoir un travail en lien avec leurs qualifications. Par ailleurs, plus de 15% des sondés en Belgique disent participer à la vie d’un syndicat. Ce chiffre tombe à 3,7% en Hongrie.
Au niveau français : Moins de 30% des immigrés interrogés affirment occuper un emploi correspondant à leurs qualifications. 5,4% des personnes sondées sont membres d’un syndicat de travailleurs. Les principaux obstacles rencontrés lors de leur recherche d’emploi sont, par ordre d’importance, de ne se voir proposer que des contrats courts, d’avoir des qualifications sans lien avec les offres d’emploi, enfin de subir des discriminations à l’embauche.
Obtenir un permis de séjour longue durée : un souhait largement partagé
Au niveau européen : Entre 80 et 95% des migrants souhaitent s’établir dans leur pays de résidence à long terme. Dans la majorité des cas, ils en font la demande rapidement après avoir atteint le temps requis de présence sur le territoire : en Italie, ils séjournent en moyenne 9,3 ans avant de demander un permis de séjour longue durée, 3,4 ans en Belgique et 3,7 ans en Hongrie. En Allemagne, Portugal, Espagne, c’est en moyenne 5 ans. Les migrants expliquent qu’obtenir un permis de séjour de longue durée leur permet d’avoir un meilleur emploi, et de se sentir plus installés.
Au niveau français : Avant de demander un permis de séjour longue durée, les migrants restent en moyenne cinq ans sur le territoire français. Entre 5 et 15% des immigrés rencontrent des difficultés à correspondre aux critères, 10 à 15% à obtenir les bons documents administratifs. Ils sont également près de 30% à avoir le sentiment que les autorités «ont trop le pouvoir de faire ce qu’elles veulent». Parmi ceux qui ont obtenu ce permis de séjour de long terme, près de 70% estiment qu’il leur a donné accès à une meilleure éducation - sentiment largement partagé en Belgique également, mais beaucoup moins dans les autres pays (entre 22 et 50%).
Vie privée : des difficultés face au regroupement familial
Au niveau européen : Les problèmes rencontrés par les immigrés interrogés pour faire venir leur famille dans leur pays de résidence sont la difficulté à obtenir les bons documents administratifs (50% des sondés en Allemagne, 44% en Italie), correspondre aux critères (41% en Italie mais seulement 10% en Belgique et 4% en Espagne) ; enfin le sentiment que «les autorités ont trop le pouvoir de faire ce qu’elles veulent» (28% des sondés résidant au Portugal).
Au niveau français : Seulement 10% ont rencontré des difficultés à obtenir les documents administratifs nécessaires à leur demande de regroupement familial, et 23% à correspondre aux critères. Le sentiment que les autorités ont trop le pouvoir «de faire ce qu’elles veulent» est le plus fort d’Europe : 38% des sondés à Lyon et Paris partagent cette opinion.
Participer à la vie politique : une revendication forte
Au niveau européen : Entre 70 et 80% des immigrés répondent positivement à la question «s’il y avait une élection générale demain, voteriez-vous ?». L’envie de participation politique est plus élevée en Belgique (90% de réponses positives) et en France ; moins importante en Hongrie et au Portugal (un peu plus de 70%). Dans plusieurs villes d’Italie et de Belgique où voter est obligatoire, cette envie est légèrement inférieure à la participation des nationaux. Mais en France, en Espagne et au Portugal, l’intérêt pour la participation à la vie politique est au même niveau que les nationaux.
A la question «devrait-il y avoir davantage de députés issus de l’immigration ?», entre 64 et 87% des immigrés répondent «oui», assurant que ces députés comprendraient mieux les difficultés qu’ils rencontrent, et auraient tout au moins une importance symbolique.
Concernant l’appartenance à une organisation politique, l’Espagne a le taux le plus élevé (4,8%) et la Hongrie est bonne dernière, avec seulement 0,6% des sondés impliqués dans un mouvement politique.
Au niveau français : Près de 90% des immigrés interrogés à Lyon et Paris affirment qu’ils voteraient s’ils le pouvaient. Sur l’intérêt pour la participation à la vie politique, il n’y a pas de différence significative entre les personnes non naturalisées et les personnes naturalisées. 75% des immigrés estiment également qu’il devrait y avoir plus de députés issus de l’immigration à l’Assemblée nationale. Seuls 2,8% des sondés font partie d’une organisation politique.
Accéder à la nationalité : un parcours d'obstacles
Au niveau européen : Trois immigrés sur quatre sont ou ont l’intention de devenir citoyen de leur pays de résidence. Ils expliquent que la naturalisation permet de se sentir mieux installé dans le pays, facilite l’obtention d’un emploi et l’accès à l’éducation. Ceux qui ne souhaitent pas obtenir de naturalisation (moins de 5% au Portugal et en Espagne, jusqu’à 30% en Allemagne) évoquent la faible différence que cela ferait avec leur statut actuel (près de 60% en Belgique), des démarches administratives trop complexes ou des restrictions sur la double nationalité : en Allemagne, c’est la raison invoquée par près de la moitié de ceux qui ne souhaitent pas accéder à la nationalité.
Au niveau français : 50% des migrants qui ne souhaitent pas être naturalisés évoquent la complexité des procédures administratives. 30% n’ont pas l’intention de s’installer définitivement en France. La France est également le pays où les migrants attendent le plus longtemps avant de demander leur naturalisation : jusqu’à treize ans à Lyon, contre cinq ans à Liège et Budapest ou six ans à Madrid. D’autre part, 56% des immigrés présents depuis plus de vingt ans en France se sont fait naturaliser : c’est un peu plus qu’en Italie (29%) mais moins que dans le reste des sept pays étudiés (jusqu’à 91% en Espagne, lorsqu’ils viennent d’un pays ayant des liens historiques avec leur pays d’établissement).
28/6/2012, KIM HULLOT-GUIOT
Source : Libération
Le Haut Commissariat des Natios Unies organise, du 29 Au 30 Juin 2012, le festival de cinéma sur la "Migration et l'Asile" à la salle de cinéma "holly wood" à salé.
Programme:
Vendredi 29 juin
15h00: Film pour toute la famille
19h00: Projection officielle du film "Terra Ferma"
Samedi 30 juin
11h00 et 13h30: Film por enfants
18h00 et 20h30: Film pour toute la famille
SOURCE
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a été alerté par des femmes de confession musulmane du fait que des agents de sécurité, en charge du contrôle des passagers au niveau du filtre de sécurité dans la zone-départ de l'Aéroport de Nantes, ont exigé qu'elles enlèvent leur foulard avant de passer le portique de sécurité.
Le CFCM a demandé au Ministère de l’Intérieur de diligenter une enquête pour faire toute la lumière sur ces agissements qui ont choqué les femmes concernées, donnant lieu à des situations humiliantes pour certaines.
Le Ministère de l’Intérieur précise qu’une procédure de contrôle de sécurité invitant les passagers à ôter certains de leurs vêtements a pu être mal appliquée et donné lieu éventuellement à des situations non conformes au principe du respect de la personne.
Le CFCM tient à préciser que des nouvelles instructions ont été adressées par le Ministère de l'Intérieur pour rappeler que l’équilibre entre les exigences de sécurité et le respect de la dignité et des convictions du passager doit être strictement observé.
A ce propos, une invitation à enlever le foulard peut être refusée par la personne concernée. Dans un tel cas, seule la procédure de fouille dans les conditions habituelle peut être exigée et il est naturellement du devoir de la personne concernée de s’y soumettre.
Le CFCM appelle toutes les personnes ayant été victimes d’un tel traitement qu’elles jugent non respectueux de leur dignité ou de leurs convictions à en informer le Conseil Français du Culte Musulman qui les assure de son soutien auprès des autorités concernées.
26 juin 2012
Source : Communiqué du CFCM
Un Collectif syndical des travailleurs immigrés, affilié à l'ODT, va voir le jour le 1" juillet à Rabat. Objectif: défendre le droit des travailleurs étrangers et régulariser leur situation...Suite
Dans un entretien au « Monde », le ministre de l'intérieur explique la nouvelle politique de l'immigration: fin des objectifs chiffres, fermeté « républicaine», mais titres de séjour et naturalisation plus accessibles...Suite
Les travailleurs migrants qui avaient afflué en Europe de l'Ouest avant la crise choisissent de plus en plus de retourner dans leurs pays d'origine, en croissance, rapporte mercredi l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE).
Les immigrés quittent en particulier les pays de la zone euro les plus touchés par la crise de la dette, note l'OCDE, dont le siège est à Paris.
L'Irlande, qui avait attiré bon nombre de travailleurs d'Europe de l'Est, est sans doute le pays où ce phénomène se fait le plus ressentir. Près de 68.000 personnes ont ainsi quitté ce pays en 2010 et 2011.
"Il y a un reflux important vers la Pologne et la Turquie, des pays en croissance", constate également le secrétaire générale de l'OCDE, Angel Gurria.
Au total, l'immigration permanente vers les pays européens membres de l'OCDE a reculé de 3% en 2010 par rapport à 2009.
L'Espagne, quatrième économie de la zone euro qui vient de solliciter l'aide de l'Union européenne pour ses banques, a par ailleurs enregistré une émigration nette de 50.000 personnes en 2011.
L'immigration nouvelle a représenté 70% de la hausse de la main-d'oeuvre en Europe au cours de la dernière décennie, mais la baisse des migrations reflète également une tendance générale au niveau mondial, nuance l'OCDE.
28/6/2012, Ethan Bilby, Hélène Duvigneau pour le service français
Source : Le Nouvel Observateur/Reuter
La crise économique a ralenti les migrations vers l'UE et exacerbé le ressentiment contre les immigrés dans les pays où le chômage reste élevé, souligne le rapport 2012 sur les migrations réalisé par l'OCDE et présenté mercredi à Bruxelles.
"Le caractère sensible que revêtent les questions d'immigration pour l'opinion publique, alors même que le chômage reste élevé, ont incité de nombreux gouvernements à mettre en place des politiques migratoires plus restrictives", souligne l'OCDE.
"La récession signifie moins d'immigration et augmente le chômage des immigrés, ce qui pose des problèmes en terme d'intégration", a noté le commissaire en charge de l'Emploi, Lazlo Andor, au cours d'une conférence de presse organisée avec la Commission européenne.
"Le débat politique, pollué par une rhétorique xénophobe, n'aide pas à renverser cette tendance", a renchéri Cécilia Malmstrím, commissaire en charge des Affaires intérieures.
"Les grands perdants avec cette crise sont les jeunes mâles immigrés sans qualifications", a résumé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria (bien Gurria).
"La récession économique a frappé les immigrés de plein fouet et presque instantanément dans la plupart des pays de l'OCDE", note le rapport.
"L'impact a été plus prononcé pour les immigrés que pour les personnes nées dans le pays. Le taux de chômage a augmenté de 4 points, contre 2,5 pour les autochtones entre 2008 et 2010", précise le document.
"Dans la majorité des pays, les immigrés contribuent pour une part allant de 14 à 30% à la hausse du chômage de longue durée", ajoute-t-il.
Le rapport insiste pourtant sur le fait que d'ici à 2015, "l'immigration au niveau actuel ne sera pas suffisante pour maintenir la population en âge de travailler dans de nombreux pays de l'OCDE, particulièrement au sein de l'UE".
Mais les Européens ont besoin de personnes très qualifiées, capables de s'intégrer dans le pays. "La Suède a besoin d'ingénieurs tout de suite et elle ne les trouve pas dans l'Union européenne, alors elle se tourne vers l'extérieur", a expliqué Mme Malmstrím.
"L'intégration est capitale", et elle "passe par les langues", ont insisté les deux commissaires européens.
Dans le même temps, la crise contraint des Européens à migrer, de préférence dans des pays où ils peuvent s'intégrer. Les jeunes Irlandais sont ainsi partis en Australie et au Canada, et pas aux Etats-Unis ou au Royaume Uni, deux pays touchés par la crise, explique l'OCDE.
L'organisation base son rapport sur des données de 2010, marquées par une baisse de 2,5% de l'immigration permanente à destination des pays de l'OCDE, avec 4,1 millions de personnes.
Les migrations à destination des pays européens de l'OCDE ont baissé de 3%, et celles vers les Etats-Unis de 8%.
"Mais les données nationales pour 2011 montrent que les flux ont repris en Australie, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays de l'UE, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Suède".
27 juin 2012
Source : AFP
Le Maroc 8ème pays d'origine des flux migratoires à destination des pays de l'OCDE en 2010 (rapport)
En 2010, le Maroc a été le 8-ème pays d'origine des flux migratoires à destination des pays de l'OCDE, selon le rapport de l'OCDE sur les perspectives des migrations internationales 2012 présenté, mercredi, à Bruxelles.
Avec 124 mille migrants soit 2,3 pc du total des immigrés, le Maroc se positionne 8ème derrière les Etats-Unis (139 mille), le Mexique (156 mille), les philippines (167 milles), la Pologne (223 mille), l'Inde (252 mille), la Roumanie (289 mille) et la Chine (508 mille), d'après ce rapport dont les grandes lignes ont été présentées par le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria en présence du Commissaire européen chargé de l'Emploi, Laszlo Andor et de la Commissaire en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrom.
Les principaux pays de destination des Marocains sont la France, la Belgique, l'Italie et l'Espagne, relève le rapport qui fait état d'une baisse de 4,1 millions de personnes (2,5 pc) de l'immigration permanente à destination des pays de l'OCDE en 2010 par rapport à l'année précédente.
D'après le rapport, les migrations à destination des Etats-Unis ont chuté de 8 pc en 2010. La baisse a été de 3 pc pour ce qui concerne les pays européens de l'OCDE û sans tenir compte des mouvements intra-européens û et le nombre d'immigrants a augmenté de plus de 10 pc vers le Canada, la Corée et le Mexique.
Le rapport fait également état d'une reprise à la hausse des flux migratoires en 2011 en Australie, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans la plupart des pays européens de l'OCDE, à l'exception de l'Italie, de l'Espagne et de la Suède.
Le secrétaire général de l'OCDE a, en outre, indiqué que la baisse de la demande de main-d'Âœuvre, et non les restrictions imposées par les politiques migratoires, qui explique la chute de l'immigration pendant la crise, notant que les pays devraient accorder plus d'attention aux besoins à long terme de leur marché du travail, se concentrer sur les compétences et définir des politiques en vue de l'intégration des migrants, en particulier des jeunes, dont les compétences seront requises lors de la reprise économique mondiale.
Pout sa part, la Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmstrom, a indiqué que les pays de l'OCDE ont besoin de politiques de migration légale et d'intégration efficaces pour tirer pleinement parti du potentiel de la migration, notant que l'Europe fera face à long terme à des défis démographiques et à une évolution rapide du marché du travail et doit ainsi attirer de la main d'oeuvre qualifiée de pays tiers pour pouvoir rester compétitive.
De con côté, le commissaire en charge de l'Emploi, des affaires sociales et de l'inclusion a affirmé que le rapport de l'OCDE donne une image complète sur l'impact de la crise économique sur les migrations et montre comment les gouvernements peuvent mieux répondre aux besoins de main-d'oeuvre grâce à des politiques de migration et d'intégration efficaces.
27 juin 2012
Source : MAP