Des graffitis racistes ont été découverts vendredi sur la résidence du consul général du Maroc à Bastia, dans le nord de l'île française de Corse, a-t-on appris de source policière.
"Arabi Fora" (Arabes dehors en langue corse) et "FLNC" (le sigle d'un mouvement indépendantiste corse) ont été tracés à la peinture sur les murs et le portail de la villa située dans un lotissement de la commune de Biguglia, au sud de Bastia.
Le consul est en congé depuis une dizaine de jours.
La mairie de Biguglia a indiqué que des graffitis identiques avaient été tracés sur les murs de la salle des fêtes de la ville il y a une dizaine de jours.
Condamnant "avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable et lâche", les préfets de Corse et de Haute-Corse ont exprimé, dans un communiqué, leur "total soutien" au consul général du Maroc et à la communauté marocaine, la plus importante de l'île parmi la population immigrée.
12 oct 2012
Source : AFP
Les autorités marocaines ont éloigné 30 immigrés clandestins, originaires d'Afrique subsaharienne, vers la frontière avec l'Algérie à l'est du royaume, a indiqué vendredi l'Association marocaine des droits humains (AMDH).
"L'opération d'éloignement s'est déroulée dans la nuit (de mercredi à jeudi) de manière abusive. La plupart de ces éloignés sont des rescapés du naufrage de leur barque" mardi près de Ceuta, une enclave espagnole dans le nord du Maroc, selon l'AMDH.
"Les autorités marocaines avaient transporté les rescapés à l'hôpital, puis à la gendarmerie, mais elles les ont éloignés à la frontière avec l'Algérie où ils ont été abandonnés", poursuit l'ONG marocaine dans son communiqué.
Les 30 migrants, parmi lesquels six femmes et un nourrisson de 13 mois, "ont été abandonnés dans un lieu isolé et dangereux près de Nador (nord-est), ce qui les a obligé à marcher pendant près de 20 km à pied", a-t-on ajouté.
Dans son communiqué, l'AMDH a également appelé Rabat à "cesser de jouer le gendarme de l'Europe dans la région, en violation du discours officiel et des droits de l'Homme", réclamant "une enquête urgente sur les violations des droits des immigrés illégaux".
Le Maroc est en première ligne sur la question des migrants subsahariens qui tentent de gagner l'Europe. Selon des associations de défense des droits de l'Homme, entre 20.000 et 25.000 clandestins d'origine subsaharienne se trouvent actuellement dans le royaume.
12 oct 2012
Source : AFP
Le dimanche 14 octobre 2012, étaient organisées les élections communales et provinciales en Belgique. Dans les 589 communes, près de 130 élu(e)s d’origine marocaine (dont 95 à Bruxelles) vont siéger sur les bancs des différents Conseils communaux.
Le parti nationaliste flamand, N-VA, a fait un raz-de-marée et a littéralement éclipsé les autres résultats en s’emparant de la première ville de Flandre, Anvers. D’où il a délogé les socialistes au pouvoir dans cette ville portuaire depuis 60 ans.
Globalement, le Parti socialiste a conservé sa suprématie à Bruxelles et en Wallonie. C’est aussi le parti qui abrite la majorité écrasante des élus(e)s d’origine marocaine, dont 15 siégeront à Bruxelles Ville et autant à Molenbeek-Saint-Jean, les deux communes qui abritent le plus grand nombre d’élus(e)s d’origine marocaine. Charleroi est la première ville qui en compte le plus grand nombre en Wallonie, juste devant Liège. Le nombre élus(e)s d’origine marocaine en Flandre est trop faible par rapport au sud du pays, tout comme en Communauté germanophone.
C’est à Bruxelles où des échevins (adjoints au maire) vont émerger, notamment dans les communes de Bruxelles-Ville, Evere, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Josse-Ten-Noode, Anderlecht, Forest, mais aussi en Wallonie à Charleroi et probablement à Liège. Pour en savoir plus, il faudrait attendre les résultats des négociations en cours et des alliances qui en résulteront. Par contre, les chances d’avoir un bourgmestre (maire) d’origine marocaine sont trop maigres, voire nulles.
Source : CCME
S'il n'y avait qu'un mot à retenir de l'étude de l'Insee intitulée "Immigrés et descendants d'immigrés en France" et publiée mercredi 10 octobre, ce serait "diversité". C'est en tout cas l'analyse qu'en fait Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales à l'Insee. Diversité des origines bien sûr, mais diversité aussi des caractéristiques sociales et donc des parcours des immigrés et des enfants d'immigrés en France.
L'étude souligne toutefois certaines grandes tendances. Ainsi, explique M. Lenglart : "La situation des descendants d'immigrés est meilleure que celle des immigrés. Preuve que l'ascenseur social fonctionne, même s'il faut nuancer. En particulier, les descendants d'immigrés venus d'Afrique rencontrent des difficultés particulières dans l'accès à l'emploi, qui ne s'expliquent pas uniquement par des facteurs sociaux (moindre réussite scolaire, parents de milieu plus modeste)." Il ajoute, toujours pour relativiser la portée de ce constat, que "la situation des descendants d'immigrés reste moins bonne que celle des personnes dont les deux parents sont nés en France".
Une scolarité plus difficile que les enfants nés en France de parents Français
Pour analyser le parcours scolaire des enfants d'immigrés, les chercheurs de l'Insee (deux sociologues et un démographe) ont étudié le parcours de personnes âgées de 20 à 35 ans en 2008, d'origine immigrée ou pas, qui ont effectué une partie de leur scolarité en France. Ils se sont attachés à deux indicateurs, l'absence de diplôme au-delà du brevet et l'obtention du baccalauréat.
Il apparaît d'abord que cette réussite varie selon le pays de naissance des parents. Toutefois, notent les chercheurs, les caractéristiques socio-démographiques et familiales viennent estomper ces différences.
Premier fait saillant mis en avant dans l'étude : les enfants d'immigrés sont plus souvent sans diplôme que les enfants nés de parents français. Ainsi, détaille l'étude, 18 % de ces derniers sont au plus titulaires du brevet des collèges, contre 11 % pour les autres. Dans le détail, cet état de fait concerne 32 % des enfants d'immigrés turcs (le pourcentage le plus élevé), alors qu'il est deux à trois fois plus faible pour les enfants d'immigrés européens et d'Asie du Sud-Est. En outre, observent les chercheurs, il existe des disparités de réussites scolaires en faveur des femmes chez les enfants d'immigrés.
Des résultats que l'institut statistique pondère fortement avec de nombreux facteurs "susceptibles de peser sur les destinées scolaires", comme l'âge d'arrivée en France (pour les enfants d'immigrés qui n'y sont pas nés), le capital scolaire des parents ou encore la taille et la structure de la famille (importance de la fratrie, incidence d'une structure monoparentale).
Si ces facteurs "réduisent fortement les effets liés à l'origine géographique", il ne les éliminent pas complètement. Ainsi, à caractéristiques sociales et familiales semblables, les enfants d'immigrés turcs et algériens restent plus souvent non diplômés.
Les résultats de l'étude indiquent ensuite, encore une fois, que l'origine migratoire influe sur la probabilité d'obtenir le baccalauréat. Ainsi la part des bacheliers peut atteindre 80 % lorsque les jeunes ont des parents en provenance des pays de l'Union européenne, à l'exception de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal. Par ailleurs, alors que les fils et filles de l'immigration du Sud-Est asiatique sont en situation de sur-réussite, les enfants de l'immigration turques sont eux en sous-réussite.
Des différences qui diminuent avec la prise en compte des caractéristiques socio-démographiques. Au final, écrivent les chercheurs, "ces résultats montrent que l'accès au baccalauréat dans le système éducatif français reste étroitement dépendant des héritages sociaux et scolaires et que les différences de réussite scolaire entre les origines migratoires sont le plus souvent consubstantielles aux caractéristiques sociales et familiales auxquelles les origines en question sont associées".
Un accès plus difficile sur le marché de l'emploi
Nul ne l'ignore : les personnes "issues de la diversité" ont un accès plus incertain au marché du travail. Selon sa place sur l'échiquier politique, cette difficulté est soit une cause, soit une conséquence du manque d'intégration des populations immigrées et de leurs descendants.
Mais ce constat, pour exact qu'il soit, masque de profondes disparités entre, d'une part, les immigrés et leurs descendants ; et d'autre part entre les origines géographiques des immigrés, rapporte l'étude de l'Insee, en se fondant sur les chiffres du chômage de l'année 2009.
Globalement, le taux de chômage s'élevait à 16 % pour les immigrés, alors qu'il n'était que de 9 % pour les non-immigrés, pour 2009, année de référence de l'étude. Mais, si l'on ne considère que les immigrés venus de pays de l'Union européenne et leurs descendants, le taux de chômage chute à, respectivement, 8 % et 9 %.
Hors Union européenne, le taux de chômage des immigrés varie fortement en fonction du pays d'origine, de 18 % pour les immigrés venus d'Afrique (hors Maghreb) à 26 % pour ceux venus de Turquie. Pour leurs enfants, le schéma est un peu différent : le taux de chômage culmine pour les descendants d'immigrés d'Afrique, Maghreb inclus.
Sans surprise, ce sont les plus jeunes qui pâtissent le plus du chômage, et les hommes davantage que les femmes. Entre 15 et 24 ans, 44 % des hommes et 34 % des femmes descendants d'immigrés hors UE sont au chômage, contre 19 % et 22 % pour les populations non-immigrées.
Des conditions d'activités fluctuantes pour les signataires du Contrat d'accueil et d'intégration
Les équipes de l'Insee ont par ailleurs esquissé un premier bilan du Contrat d'accueil et d'intégration (CAI), un dispositif généralisé en 2007 et qui organise les engagements réciproques d'un immigré arrivé légalement en France avec l'état. Ceux-ci prennent plusieurs formes, de l'instruction civique à l'apprentissage du français, et sont censés favoriser l'intégration et l'accès au monde du travail. Plusieurs phénomènes sont mis en exergue par les chercheurs Florent Domergue et Virginie Jourdan.
D'abord, notent-ils, l'arrivée en France est marquée par un chômage important, mais celui-ci a tendance à se résorber avec le temps. Ainsi quand on compare leur taux de chômage avant qu'ils n'aient migré et celui du moment où ils arrivent, celui-ci augmente, passant de 8 à 33 % la première année, avant de diminuer.
Par ailleurs, si les hommes se portent très vite sur le marché du travail, c'est plus long pour les femmes qui sont, pour partie, d'abord femmes au foyer à leur arrivée. Alors qu'elles apparaissent plus diplômées que les hommes, elles ont plus de mal à trouver un emploi.
Toutefois, plus que les diplômes, il apparaît que les facteurs déterminants dans l'accès à l'emploi sont l'ancienneté de présence sur le sol français et, ce qui est lié, la connaissance de la langue.
12.10.2012, Jonathan Parienté et Simon Piel
Source : Le Monde.fr
L'usage de l'écrit permet "d'utiliser la matière première du quotidien pour réinventer la réalité et le vivre-ensemble", a affirmé l'écrivain et poète marocain Taha Adnan.
Ecrire, c'est jouer l'historien du présent "pour évoquer le quotidien, entrer en contact avec son ressenti, transformer les contours de la réalité, et réinventer son propre monde en intégrant les dimensions poétiques et romanesques", a déclaré à la MAP, M. Adnan, en marge d'une rencontre croisée avec le poète et écrivain belge Serge Delaize, organisée vendredi soir à Bruxelles par l'association "le Plaisir du Texte" dans le cadre du festival Daba Maroc et dans le cadre de "la Fureur de Lire".
Le poète concède qu'il est important pour lui de rester ancré dans le concret, mais tout en ouvrant les portes de l'évasion. "Ecrire est un besoin vital pour se libérer et exprimer l'univers de ses sensations et de ses émotions, en réinventant la réalité et en stimulant l'imaginaire", insiste-t-il.
Ce rendez-vous croisé, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres "Diasporiques" entre écrivains belgo-belges et belgo-marocains, a laissé la place aux paroles et aux mots avec la lecture d'extraits de recueils des Âœuvres des deux écrivains et poètes qui ont livré leur vision du monde et croisé leur univers poétique et romantique tout en partageant leur expériences et leurs parcours.
Parmi ses thèmes de prédilection, l'exil et l'amour, auxquels il s'accroche pour s'évader et explorer le rêve à travers le réel, Taha Adnan se dit "partisan d'une conception" comme de la patrie d'ailleurs, allégée des dimensions symboliques dominantes et de ses surcharges affectives lourdes.
Taha Adnan, qui est l'auteur de "Transparences" et de "Je hais l'amour", a reçu le 2ème prix du Fujairah International Monodrama pour son texte de théâtre "Bye Bye Gillo". "Marokkaans alsjeblieft", des extraits de son premier roman, viennent de paraître en septembre 2012 dans un Bookleg aux éditions bruxelloises /Maelstrom.
13.10.2012
Source : MAP
Le Maroc a été choisi comme invité d'honneur du prochain salon international du livre d'Alexandrie, qui se tiendra du 26 mars au 9 avril 2013. Selon la Bibliothèque d'Alexandrie (BA), le choix a été porté sur le Maroc pour être l'invité de cette 9ème édition…Suite
En montrant des corps endormiS dans les rues de Paris et des pages écrites par de jeunes réfugiés afghans, le photographe Mathieu Pernot met en forme un récit d'exil. e polémique. Bouchra Ijork s’explique…Suite
Ses déclarations sur les ondes de Radio Plus au sujet des Marocaines résidant dans les pays du Golfe ont suscité une vraie polémique.Elle s’explique…Suite
De nombreux Marocains sans papier ont été reconduits aux frontières. Selon la Cimade, une association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile, leur nombre s'estimerait à 1.356 personnes au 30 septembre dernier, soit une augmentation de 10% par rapport à la même période l'année précédente. Un chiffre qui devrait doubler d'ici la fin de l'année...Suite
Nul n'est sans ignorer l'importance pour le Maroc de maintenir un lien fort avec sa diaspora à l'étranger. Pour les compétences dont elle est porteuse, pour les devises qu'elle lui envoie et parce qu'elle fait voyager son image à travers le monde. Or, avec cette sortie qui vise l'ancienne garde des Sceaux de la République française, est donné un aperçu du casse-tête chinois dans lequel l'Etat peut se retrouver face à des Marocains qui, forts de la citoyenneté d'un autre pays, jouissent de ce droit essentiel de vivre selon leurs convictions, tendances ou croyances que lui ne…Suite
Le Maroc approuve le transfert de 17 détenus de nationalité marocaine qui se trouvent actuellement en prison en Belgique. Ils sont obligés de purger leur peine dans leur pays d'origine, écrit vendredi Het Laatste Nieuws.
Ces détenus ont été condamnés pour des faits graves comme trafic de stupéfiants, fabrication de stupéfiants, menaces, formation d'une bande organisée, vol (avec ou sans violence), port d'arme illicite et séjour illégal en Belgique.
Ils devraient être conduits au Maroc d'ici quelques semaines dans un avion militaire.
Ce transfert fait suite à un accord conclu entre la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open Vld) et le gouvernement marocain, qui a déjà conduit au transfert de cinq autres détenus.
12/10/12
Source: 7sur7/belga.be
Le Conseil français du Culte musulman (CFCM) a annoncé jeudi une plainte pour diffamation contre Jean-François Copé après ses propos sur le "pain au chocolat", jugeant qu'ils alimentaient "l'islamophobie".
Candidat à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé avait évoqué lors d'un meeting à Draguignan le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".
Dans un communiqué transmis à l'AFP, Abdallah Zekri, président de l'observatoire national contre l'islamophobie au CFCM a expliqué avoir décidé cette initiative pour protester contre ces "propos et discours diffamatoires à l'égard de tous les Français de confession musulmane".
L'avocate mandatée par le CFCM, Me Khadija Aoudia, a indiqué à l'AFP avoir déposé plainte jeudi en fin de journée à Nîmes. Le parquet de Nîmes a expliqué ne pas en avoir été informé à ce stade.
"Une atteinte à la dignité des Français musulmans"
"Nous avons ressenti l'histoire du petit pain au chocolat de Jean-François Copé comme une atteinte à la dignité des Français musulmans et donc une atteinte aux valeurs républicaines", selon Abdallah Zekri.
Il juge que "Jean-François Copé se moque des valeurs républicaines qui honorent notre pays" et estime que le secrétaire général de l'UMP "nous conte l'histoire d'un pain au chocolat volé pour conserver son poste".
Selon le texte de la plainte transmis à l'AFP, les "propos stigmatisant" de Jean-François Copé "portent nécessairement atteinte à l'honneur et à la dignité de la communauté musulmane".
11/10/2012
Source : Le Figaro/AFP
Un total de 1.314.000 Marocains, entre immigrés et descendants directs d'immigrés, ont été recensés en France à fin 2008, selon une étude de l'Institut national de statistiques et des études économiques français (INSEE).
Selon cette étude de référence intitulée "Immigrés et descendants d'immigrés en France" et rendue publique mercredi, près de 654.000 immigrés nés au Maroc étaient installés en France en 2008, soit 12 pc de la population immigrée en France (5,3 millions). Celle-ci représente 8 pc de la population totale de France.
Les Marocains constituent désormais la deuxième communauté d'immigrés après les Algériens. Leur nombre a presque triplé depuis 1975, année à laquelle l'immigration marocaine représentait 6 pc de la population immigrée.
Le premier quart des immigrés marocains était installé en France au milieu des années 1970, décennie qui a connu la première grande vague migratoire marocaine vers l'Hexagone, un peu plus tard que Algériens et les Tunisiens dont le premier quart était arrivé à la fin des années 1960.
A la fin des années 1990, les trois quarts des immigrés en provenance des trois pays du Maghreb étaient déjà arrivés.
L'étude révèle aussi que les descendants directs d'immigrés marocains, ceux nés et résidant en France et ayant au moins un parent immigré, sont plus nombreux que les immigrés. Ils étaient estimés à 660.000, soit près de 10 pc de la population des descendants directs d'immigrés. Totalisant 6,7 millions, cette dernière catégorie représente 11 pc de la population de la France.
Le chiffre exacte des Marocains et binationaux en France serait encore plus important, étant donné que l'étude ne prend pas en compte les Marocains des troisième et quatrième générations nés en France de parents français de naissance, ni les Marocains nés en France et qui n'ont pas encore opté pour la nationalité française.
L'étude est basée sur la définition française de l'immigré: "une personne née à l'étranger et née de nationalité étrangère".
Cette définition inclut les personnes nées à l'étranger, qu'elles aient acquis la nationalité française ou soient restées de nationalité étrangère. Cela n'inclut pas les personnes nées en France de nationalité étrangère (il y en a environ 550.000). Parmi celles-ci, de nombreux mineurs n'ont pas encore opté pour la nationalité française, mais le feront. Cela n'inclut pas non plus les personnes nées à l'étranger mais de nationalité française à la naissance. Celles-ci sont environ 1,8 million à être nées à l'étranger, principalement au Maghreb.
La définition des descendants d'immigrés désigne les personnes nées en France ayant au moins un parent immigré.
Pour ce qui est de la localisation des immigrés marocains en France, en dehors de l'île de France (région parisienne, près du un tiers), les originaires du Maroc sont davantage présents dans les départements méridionaux à vocation agricole (l'île méditerranéenne française de Corse, et le Vaucluse, l'Hérault, le Gard, et le Lot-et-Garonne, etc.).
Outre les aspects démographiques et des flux migratoires, cette importante étude fait le point sur la situation des immigrés et de leurs descendants en France en matière d'éducation, d'emploi et de conditions de vie.
11 octobre 2012
Source : MAP
Un rapport de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), de Migreurop et Justice sans frontières pour les migrants (JSFM) expose ‘’les violations flagrantes et généralisées des droits humains fondamentaux dont sont victimes les immigrés, pris au piège de milices incontrôlées’’.
Publié jeudi, ce rapport ‘’accablant’’ concerne la situation des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile en Libye, en particulier ceux originaires d’Afrique subsaharienne.
Intitulé ‘’En finir avec la traque des migrants’’, il dresse également ‘’un examen critique du rôle de l'Union européenne (UE) et de ses États membres dans la définition et la mise en œuvre des politiques migratoires en Libye, alors même que de nouveaux accords de coopération se négocient".
‘’Ces constats résultent d'une mission d’enquête, réalisée en juin 2012, durant laquelle nos organisations se sont rendues dans 7 camps de détention à Tripoli, à Benghazi et dans la région de Djebel Nafoussa’’, indiquent les auteurs du rapport.
‘’Avant la guerre en Libye, les travailleurs migrants et leurs familles constituaient près d'un tiers de la population’’, indiqué les auteurs de l’étude, soulignant que ‘’le conflit a provoqué un exode massif, dans des conditions documentées dans un précédent rapport de la FIDH’’.
‘’Pour les migrants d’Afrique subsaharienne qui entrent en Libye par le Sud, le voyage est particulièrement dangereux : ils sont souvent victimes de réseaux de passeurs, d’extorsions de fonds et de violences, abandonnés dans le désert ou refoulés aux frontières’’, mentionne le rapport.
Le document ajoute : ‘’En Libye, les étrangers considérés comme « illégaux » risquent d’être capturés au passage de check points ou arrêtés à leur domicile ou sur leur lieu de travail par des groupes d'ex-rebelles (Katiba), hors de tout contrôle des autorités gouvernementales’’.
Selon le rapport, ‘’les arrestations se font +au faciès+ et les migrants d’Afrique subsaharienne sont les premiers visés, sur un fond de racisme très prégnant’’.
''Des milliers de migrants sont aujourd'hui détenus dans des camps gérés par des Katibas, sans perspective de solution légale ou de possibilité de recourir à des instances nationales ou internationales pour en sortir’’, relèvent la FIDH, Migreurop et JSFM.
Les trois structures rappellent la ‘’co-responsabilité’’ de la Libye, de l’Union européenne et de ses États membres, ainsi que des États dont sont originaires les migrants.
Elles demandent aux autorités libyennes de ‘’mettre fin immédiatement aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les groupes d’ex-rebelles et de reprendre le contrôle des questions liées à l’immigration’’.
La FIDH, Migreurop et JSFM invitent la Libye à ‘’fermer immédiatement les camps de détention pour migrants qui sont des lieux où les conditions de vie constituent une violation de la dignité humaine’’ et à ‘’régulariser la situation administrative des migrants détenus qui souhaitent travailler’’ dans le pays.
Les trois ONG demandent aussi aux autorités ‘’d’interdire immédiatement les pratiques de +travail forcé+, d’élaborer une politique migratoire qui s’inscrive dans le cadre d’un État de droit et dans le respect du droit international, en rupture avec les politiques répressives, meurtrières et illégales de la période précédente’’.
Elles invitent les États membres de l’UE à ‘’suspendre toutes les activités de coopération en matière migratoire avec la Libye en l’absence de mesures garantissant la protection des droits humains dans ce pays’’ et à ‘’mettre fin à la politique d'externalisation du contrôle des frontières européennes dans les pays voisins, et tout particulièrement en Libye’’.
A cela s’ajoutent la renégociation des accords de coopération ‘’dans le plein respect du droit international et européen relatif aux droits humains’’ et leur publication, la renonciation ‘’à toute mesure qui viserait ou aurait pour effet d’empêcher le plein exercice de leurs droits par les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés présents sur le territoire libyen’’.
Pour la FIDH, Migreurop et JSFM, les Etats africains, dont sont originaires les migrants, doivent ‘’veiller au respect des droits fondamentaux de leurs ressortissants immigrés en Libye et d’assurer leur défense et leur protection en cas de violation de ces droits’’.
Le rapport les invite ‘’dans l'immédiat, d'exiger des autorités libyennes la libération de leurs ressortissants des camps d'enfermement où ils subissent des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la condamnation de toutes les pratiques et attitudes xénophobes qui stigmatisent les ressortissants de l'Afrique subsaharienne’’. (Cosulter le rapport en ilgne)
11 octobre 2012
Source : Agence de presse sénégalaise
Le festival migrant’scène est un évènement organisé par la Cimade. L’édition 2012 aura lieu du 15 novembre au 2 décembre, dans toute la France et à Rabat au Maroc.
Le festival migrant’scène est une initiative nationale qui aborde la question de l’immigration en associant des acteurs venus des champs sociaux, culturels, de la recherche, de l’art, pour échanger des perspectives, des expériences, et promouvoir une approche sensible et humaine des migrations. C’est un outil de sensibilisation et de réflexion, pour ceux qui participent à sa réalisation comme pour le public.
Cette année, migrant’scène prend la mer et va avec des films, des spectacles vivants, des expositions, des spectacles, des repas, des concerts, à la rencontre de ces femmes et hommes qui, faute de pouvoir obtenir un visa, se lancent dans des traversées parfois tragiques. A l’instar de Laurent Gaudé, parrain du festival, des artistes, photographes, réalisateurs, ou écrivains nous permettent de revisiter l’histoire et l’actualité des migrations par la mer…Suite
Les Tunisiens arrivés, clandestinement, en Italie après décembre 2011 ne sont pas concernés par le décret 109 promulgué le 16 juillet 2012 par les autorités italiennes, relatif à la régularisation de la situation des émigrés clandestins, a affirmé le directeur général des affaires consulaires, Hatem Saiem.
Dans une déclaration, jeudi à la TAP, le responsable a expliqué qu’une série de critères sont exigés pour la régularisation de ces situations à savoir la présentation par l’intéressé d’un document délivré par les autorités italiennes qui prouve sa présence sur le sol italien avant la date du 31 décembre 2011. L’émigré doit, également, avoir un contrat de travail valable, conclu au moins trois mois avant le 15 septembre 2012.
Le décret stipule, en outre, qu’une demande signée, conjointement, par l’employé et l’employeur doit être déposée au guichet unique de l’émigration sur le site du ministère italien de l’intérieur au nom de la direction régionale où se trouve le lieu du travail. D’autres formalités sont requises par le guichet unique de l’émigration pour l’obtention d’une carte de séjour électronique. Le directeur général des affaires consulaires a affirmé que les efforts se poursuivent pour combattre l’émigration clandestine et préserver la dignité de l’émigré tunisien.
Il a ajouté que des concertations sont engagées avec la partie italienne pour l’ouverture de canaux d’émigration réglementés et consensuels tenant compte des besoins de l’Italie en main d’oeuvre saisonnière. Il a indiqué que les rescapés du bateau qui a échoué au large de l’île italienne de Lampedusa le 7 septembre dernier ont été orientés vers plusieurs centres d’accueil italiens en attendant les recommandations qui seront émises par la commission d’enquête mixte tuniso- italienne.
11/10/2012
Source : TAP
Les Français sont toujours très friands de savoir ce que les autres "grandes nations" pensent de leur pays. Un reportage sur Paris et l'immigration en France, diffusé mercredi 10 octobre sur Rossiya, la première chaîne publique russe, parmi les plus regardées du pays, comblera au-delà de toute espérance les plus masochistes d'entre eux (vidéo ci-dessous, en russe, non sous-titrée).
Le sujet débute à Barbès. Joueurs de bonneteau, vendeurs à la sauvette, SDF basané et mal peigné sous une tente de fortune, magasins de fripes. Le Bernard de La Villardière russe se promène, face caméra, le long d'un boulevard, au milieu d'une population d'origine essentiellement africaine et maghrébine. "Rencontrer des Européens ici est pratiquement impossible. [...] La majorité des migrants en Europe habite en France", affirme-t-il. "Quelques-unes des ruelles parisiennes rappellent un bazar oriental", insiste-t-il.
Le ton est donné. Les façades sont délabrées, le vent charrie des déchets de plastique sur les trottoirs. On est à deux pas de Montmartre, précise le présentateur, mais loin, bien loin de la carte postale véhiculée depuis des décennies sur la "plus belle ville du monde". Les clichés sont ici d'une tout autre nature.
Tous les maux supposés de la France et de l'immigration défilent à l'écran. Olivier Decrock, du Parti radical de gauche (PRG), évoque ces jeunes qui hissent des lits sur le toits des immeubles pour les jeter sur la police ou caillasser les pompier. Face à la caméra, un jeune d'origine africaine frappe violemment du poing contre le véhicule du journaliste, qui démarre en trombe. Des policiers contrôlent des papiers d'identité. Un boucher explique que les boucheries traditionnelles sont en voie de disparition. Le journaliste rend ensuite visite à Marine Le Pen, qui détaille ses solutions pour la France tout en rendant hommage à la clairvoyance de Vladimir Poutine, pour qui elle n'a jamais caché son admiration. "Comme l'a dit Vladimir Poutine, dans vingt ans, la France sera la colonie de ses colonies", déclare-t-elle, selon la traduction de ses propos en russe.
Le reportage se conclut sur les notes surannées d'un accordéon musette sur des images de véhicules incendiés. Retour plateau : les visages des intervenants sont médusés. On imagine aisément la teneur du débat qui va suivre.
11/10/2012
Source ; Le Monde
Le pourcentage d'Américains considérant l'arrivée de nombreux immigrés comme "une menace importante" pour leur pays a chuté à 40%, contre 51% en 2010, révèle une étude publiée jeudi par le Chicago Council on Global Affairs, un centre de réflexion.
Il s'agit de la première fois depuis 1994, quand ce chiffre atteignait 72%, qu'il tombe en-dessous de 50%, pointe l'institution.
A 53%, la part d'Américains qui jugent que contrôler et réduire l'immigration illégale est un objectif "très important" tombe elle aussi à un plus bas. Cette proportion atteignait 59% en 2010 et 61% en 2008.
Et pour la première fois depuis que l'institution a posé cette question dans son enquête bisannuelle, une proportion plus élevée d'Américains (42%) se dit favorable au maintien de l'immigration à son niveau actuel plutôt qu'à son abaissement (37%).
Au cours de la dernière décennie, le nombre d'Américains se disant favorables à l'augmentation du nombre d'immigrés dans le pays a quant à lui plus que doublé, passant de 7% à 18%.
Mais l'enquête met aussi en relief des réponses très différentes selon l'affiliation politique des personnes interrogées.
Ainsi, si 30% des démocrates jugent l'arrivée de nombreux immigrés comme "une menace importante", ils sont 40% chez les indépendants et 55% chez les républicains.
L'enquête a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1.877 Américains entre le 25 mai et le 8 juin. Elle comporte une marge d'erreur de 3 points.
11/10/2012
Source : Le Point/AFP
La Libye attire nombre de migrants, qui représentaient un quart de la population avant la chute du colonel Kadhafi.
Dans un rapport rendu public jeudi 11 octobre, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dénonce la « criminalisation généralisée des migrants ».
« C’était difficile avant la guerre, terrible pendant la guerre, mais c’est pire maintenant. » Voilà le diagnostic que porte un Nigérian sur la situation des migrants en Libye dans un rapport intitulé « Libye. En finir avec la traque des migrants », rendu public jeudi 11 octobre par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Lui-même travaillait depuis cinq ans dans ce pays, jusqu’au jour où, il y a cinq mois, il a été arrêté par une milice. Depuis, il croupit dans l’un des nombreux centres d’enfermement pour migrants gérés par les katibas, les milices d’ex-rebelles qui font régner l’ordre, armées de kalachnikovs.des conditions de détention inhumaines
À l’issue d’une mission d’enquête menée en Libye en juin dernier par la FIDH, Justice sans frontières et le collectif d’associations de Migreurop, les rapporteurs dressent un tableau accablant de la situation de milliers de migrants subsahariens détenus arbitrairement dans des camps d’enfermement pour quelques semaines ou de longs mois depuis le printemps 2011.
La délégation a pu localiser 14 de ces camps, et en visiter cinq d’entre eux, autour de Tripoli et Benghazi et surtout dans le désert du sud du pays sur les routes en provenance du Niger et du Tchad. Les droits humains élémentaires y sont systématiquement bafoués : arrestations arbitraires au « faciès » des migrants, qu’ils soient installés depuis plusieurs années en Libye ou fraîchement venus du Sud, conditions de détention inhumaines, violences, tortures psychologiques, etc.
Les « premiers signes de gangstérisation »
Des milices autoproclamées « bouclier du désert » assurent le contrôle des frontières du sud du pays. L’un des dirigeants de la katiba « Libye libre » a affirmé vouloir « nettoyer » le pays des étrangers qui apportent crimes, maladies et mauvaises mœurs.
La délégation sur place a vu les « premiers signes de gangstérisation » de ces milices qui agissent en toute impunité, dépouillent les migrants, organisent du travail forcé à la rémunération aléatoire ou détournée.
Le rapport n’hésite pas à parler de « criminalisation généralisée des migrants, abandonnés au contrôle arbitraire des milices armées », qui prospèrent d’autant plus que la Libye a un lourd héritage de racisme longtemps instrumentalisé par le colonel Kadhafi.
L’espoir de trouver du travail dans l’eldorado libyen
Le phénomène alerte d’autant plus les ONG des droits de l’homme que l’espoir de trouver du travail dans l’eldorado libyen attire nombre de migrants. Ces derniers représentaient environ un quart de la population avant la chute du colonel Kadhafi, il y a bientôt un an.
Avec toute la réserve qu’il convient d’apporter aux chiffres dans un tel contexte, environ 1 500 migrants franchiraient chaque jour les frontières du sud. Dans le même temps, nombre de migrants cherchent à fuir au péril de leur vie une Libye de plus en plus inhospitalière.
Le rapport formule une série de recommandations à l’adresse des autorités libyennes pour mettre fin à ces graves violations des droits de l’homme, mais aussi à l’Union européenne et à ses États membres qui, selon les ONG, sont focalisés sur le contrôle des flux migratoires et refoulent des migrants sur la rive sud de la Méditerranée, sans se soucier du respect des droits humains.
11/10/2012, MARIE VERDIER
Source : La Croix
Les 5,3 millions d'immigrés et les 6,7 millions de descendants directs d'immigrés vivant en France sont le reflet d'une longue histoire de l'immigration et en particulier de la succession des vagues migratoires. C'est ce que révèlent les auteurs de l'étude «Immigrés et descendants d'immigrés en France» publiée 9 octobre par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Hormis…Suite
Une réception a été donnée vendredi 26 septembre dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair HalOEm, de la directrice de Dar AlMaghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise…Suite
La justice libanaise doit enquêter et sanctionner les militaires et membres des services de renseignements qui auraient frappé et commis de sérieux abus contre des immigrés syriens, égyptiens et soudanais à Beyrouth, a affirmé mercredi l'ONG Human Rights Watch.
"Selon les victimes et d'autres témoins, 45 travailleurs immigrés syriens, 20 Egyptiens et sept Soudanais ont été frappés dimanche avant même d'être interrogés", assure dans un communiqué une organisation des droits de l'Homme.
"D'après les témoignages, des hommes en uniforme de l'armée libanaise ont fait irruption dans les chambres qu'ils occupent à Geitawi (quartier de l'est de Beyrouth) et leur ont donné des coups de pied et les ont frappés avant de les interroger", affirme cette organisation basée à New York.
"En agissant de manière cruelle, avec des motifs qui pourraient être xénophobes, ces soldats se sont conduits comme des malfaiteurs plutôt que comme des membres d'une institution nationale", a estimé Nadim Houry, adjoint du directeur de HWR pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Toutes les personnes interrogées par HWR possédaient des papiers en règle, note cette organisation.
L'armée libanaise a accusé les migrants d'avoir résisté avec "violence" lors de l'opération, tout exprimant dans un communiqué mercredi des regrets concernant tout incident de sécurité affectant "des travailleurs innocents".
"L'armée refuse de voir son nom terni sous prétexte de protection des droits des travailleurs étrangers", écrit l'institution dans un communiqué mis en ligne sur son site web. Elle a souligné avoir lancé l'opération après que plusieurs habitants se sont plaints de harcèlement et vols, désignant "des travailleurs de différentes nationalités".
"L'armée libanaise n'est pas au-dessus des lois et la justice doit immédiatement ouvrir une enquête sur cette attaque et inculper les auteurs", a souligné M. Houry.
"Les soldats et des personnes vêtus d'un T-shirt sur lequel était écrit +renseignements militaires+ n'ont pas interrogé (les personnes battues) sur un incident ou un délit en particulier mais leur ont reproché de harceler des femmes" à Geitawi, note le communiqué.
M. Houry a précisé à l'AFP que les assaillants "s'étaient conduits comme un gang voulant défendre l'honneur de femmes (du quartier) en attaquant des immigrés pris comme boucs émissaires".
Selon le HWR, deux mineurs se trouvaient parmi les victimes présumées.
Des habitants de Geitawi ont signalé à HWR avoir essayé d'intervenir mais les soldats leur ont "intimé l'ordre de rentrer chez eux".
10 oct 2012
Source : AFP
Vies d'exil : plongée inédite à Paris dans le quotidien des immigrés algériens en France (1954-1962)
Vies d'exil, une exposition inédite du quotidien en France des travailleurs immigrés algériens durant la guerre de libération nationale, se tient à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration de Paris, ouvrant un pan entier d'une histoire encore peu connue d'hommes et de femmes contrains au silence des années durant.
Sur fond de musique de Slimane Azem, chantant les affres de l'exil et le mal du pays, des images poignantes, prises dans leur majorité par Elie Kagan, retracent la misère de ces "gens venus d'ailleurs", recroquevillés dans des bidonvilles situés à la lisière de la Ville lumière, Paris.
Dans un document inédit de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), des FMA (Français musulmans d'Algérie) relatent les pires formes de racisme et de xénophobie dont ils font l'objet, notamment à l'embauche et au logement.
Rejetés, leur vie se limite à quelques petits métiers dans le bâtiment, notamment, avant de rejoindre, pour la plupart, ces cafés-hôtels, considérés comme des lieux de sociabilité par excellence et où l'on croit atténuer les rigueurs de l'exil.
Dans les cimaises de l'exposition (9 octobre au 19 mai 2013), le regard du visiteur est aussi vite capté par ces appels relayant la propagande coloniale : "Sans travailàsans logementàméfiez-vous ! Sans travail assuré àhalte !", documents édités en 1950 et destinés aux Algériens en partance pour la Métropole pour les dissuader de quitter un pays qui n'est plus le leur.
Pour la chef du projet de cette exposition, Hédia Yelles-Chaouche, l'objectif de "Vies d'exil" est d'abord de lever le voile sur une période peu connue de l'histoire de l'immigration algérienne et de rendre compte de sa complexité.
"Loin de la vision misérabiliste que l'on serait tenté de présenter, nous avons souhaité insister sur le rôle des immigrés algériens en tant qu'acteurs d'une histoire commune passionnante qui aujourd'hui mériterait d'être mieux connue de part et d'autre de la Méditerranée", a-t-elle indiqué à l'APS.
Dans le dernier numéro de la revue l'Histoire, partenaire de l'exposition, l'historien Benjamin Stora affirme, sans équivoque aucun, qu'il s'agit de la "première exposition de ce genre en France et cela dans un établissement national français".
Pour les commissaires de l'exposition, Benjamin Stora et Linda Amiri, enseignante et chercheure en histoire, la manifestation se propose d'aborder les diverses réalités de vie des migrants algériens à travers la question de la vie sociale, de l'accueil accordé à l'immigration algérienne, entre méfiance et rejet, et solidarité de leur engagement politique et syndical.
Selon eux, il ne s'agit pas exclusivement d'une immigration masculine du fait que les familles rejoignaient peu à peu leurs proches dans l'exil. Pendant cette période (1954-1962), la population algérienne en Métropole est passée de 222 000 à 350 000 âmes, affirment-ils.
A en croire une statistique affichée lors de l'exposition, on comptabilisait en 1954, soit au début de la guerre de libération nationale, 208 500 Algériens en France, dont 6000 femmes et 14.000 enfants.
10 oct 2012
Source : APS
Une nouvelle rencontre visant à valoriser l'oeuvre du penseur algérien Abdelmalek Sayad (1933-1998), fondateur de la sociologie de l'émigration-immigration, est prévue le 18 octobre prochain à Oran, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Cette manifestation, qui sera animée par les chercheurs Claude Seibel et Kamel Kateb, constitue le 8ème rendez-vous culturel programmé dans le cadre du cycle dédié à la valorisation du fonds archivistique légué par Abdelmalek Sayad, initié par le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (CRASC) et l'Institut français d'Oran.
D'autres partenaires sont impliqués dans cette action, à l'instar de l'Association de prévention du site de la Villette (ASPV, France) qui a coordonné la formation des jeunes archivistes ayant procédé à l'inventaire du fonds Sayad.
La nécessité de valoriser le fonds légué par ce penseur algérien avait été soulignée en février 2010 à Oran par des chercheurs algériens et français, recommandant notamment la mise à disposition des universités algériennes des travaux de Sayad et leur traduction en langue arabe.
Le CRASC qui a déjà procédé à la transcription des ouvrages du penseur associe plusieurs étudiants issus des différentes écoles doctorales algériennes d'anthropologie en les faisant bénéficier d'ateliers dédiés aux analyses conceptuelles des textes de Sayad.
L'oeuvre de Sayad, qui est conservée dans la médiathèque inaugurée à son nom en mars 2009 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI, France), comporte des milliers de documents, photos et enregistrements sonores contenus dans 420 boîtes d'archives.
Né en Algérie, Abdelmalek Sayad est le troisième et unique garçon d'une famille de cinq enfants. Il fait ses études primaires dans son village natal, en Kabylie, puis poursuit sa scolarité au lycée de Béjaia avant d'entreprendre une formation d'instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah (Alger).
Il est ensuite nommé instituteur dans une école à la Casbah. Il poursuit ses études à l'université d'Alger où il fait la rencontre de Pierre Bourdieu (1930-2002).
En 1963, il s'installe en France, d'abord en tant qu'enseignant vacataire au Centre de sociologie européenne de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 1977, il intègre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il sera nommé directeur de recherches en sociologie. Il décède le 13 mars 1998.
10 oct 2012
Source : APS
Quelque 890.893 Marocains résidant à l'étranger ont transité par les différents points de passage dans le Nord-est du Royaume dans le cadre de l'opération "Marhaba 2012", représentant plus de 22 pc du nombre total enregistré au niveau national.
Selon des statistiques des services de la Douane du Nord-est, couvrant Nador, Oujda et Al Hoceima, le nombre des MRE ayant regagné le Maroc lors de l'opération Marhaba 2012 (du 5 juin au 15 septembre) a atteint 467.133 personnes, contre 497.952 passagers durant 2011, soit une baisse de 6,19 pc.
Le nombre des départs a, quant à lui, atteint 423.760 passagers (-9,92 pc).
Quelque 283.016 personnes ont transité par le poste frontière de Bab Mellilia, alors que les ports de Nador et d'Al Hoceima ont enregistré le transit respectif de 195.051 et 24.771 personnes.
Les aéroports de Nador, Oujda et Al Hoceima ont enregistré le transit respectif de (225.416), (139.812) et (22.827) personnes.
Pour ce qui est des véhicules, la même source fait état de 120.807 véhicules ayant traversé les différents points d'accès dans le Nord-est du Royaume, contre 116.925 en 2011.
10 oct. 2012
Source : MAP
L’émigration peut être une richesse ». C’est ce que L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) cherche à mettre en avant dans une étude intitulée “Resserrer les liens avec les diasporas : panorama des compétences des migrants”.
Coté Maroc, lenquéte revele que le Maroc
Est le 12e pays du monde dont les ressortissants vivent dans les pays de l'OCDE.
A reçu 6,4 milliards de dollars en transferts de fonds en 2010. Le royaume est loin derrière l’Inde et la Chine qui dépassent, chacune, les 50 milliards de dollars.
Que l’émigration marocaine à destination de l’OCDE est à la 16e place sur l’aspect émigration des compétences hautement qualifiées…Consulter le texte intégral de l’enquéte
Le Centre de la Culture Judéo-Marocaine (CCJM) présente à Bruxelles, du 19 octobre 2012 au 20 janvier 2013, une exposition intitulé A l’épreuve de l’objectif : Le Maroc en noir et blanc. Une exposition, qui met en scène ce pays dans l’objectif de deux photographes français, Jacques Belin et Jean Besancenot, organisée dans le cadre de Daba Maroc, Saison artistique et citoyenne du Maroc en Wallonie et à Bruxelles…Suite
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a annoncé aujourd'hui le "même effort" au budget de 2014 qu'à celui de 2013 pour recruter des imams supplémentaires dans les prisons, réputées favoriser la radicalisation des détenus. Interrogée sur Europe 1 sur le démantèlement le week-end dernier d'une cellule terroriste islamiste dont certains membres ont un passé de petits délinquants ayant effectué des séjours en prison, la ministre a reconnu que "les imams sont insuffisants" en nombre.
"A tel point que j'ai décidé dans le budget 2013 d'affecter 15 ETP (ndlr équivalents temps plein), cela fera une possibilité de couverture de 30 établissements supplémentaires", a-t-elle rappelé. "Je ferai le même effort en 2014, ça nous fera encore 30 établissements supplémentaires", a-t-elle dit, ajoutant qu'"actuellement une soixantaine d'établissements seulement sont couverts".
Il y a en France environ 200 établissements pénitentiaires. "Il faut effectivement que la pratique du culte se fasse dans le respect des valeurs et des lois de la République", a déclaré la ministre. Selon des spécialistes, le phénomène du prosélytisme islamiste en prison est réel mais marginal et a tendance à s'atténuer depuis quelques années grâce à la présence accrue d'aumôniers dans les établissements pénitentiaires. "Ne confondons pas tout", a en outre mis en garde la ministre.
"Il y a une surpopulation carcérale et des conditions de promiscuité qui font que, souvent, les petits délinquants sortent de prison avec un ancrage plus fort dans la délinquance", a-t-elle relevé. "Nous voulons lutter contre la récidive (...) et faire en sorte que la prison ne soit pas un lieu où on consolide la délinquance", a rappelé Christiane Taubira.
11/10/2012
Source : Le Figaro/ AFP
Faible niveau de qualification, absence de réseaux de relations sociales, discrimination : l'accès à l'emploi reste plus difficile pour les filles et fils d'immigrés africains que pour ceux d'immigrés d'Europe du Sud.
Deux poids, deux mesures pour les jeunes Français issus de l'immigration. Le chemin qui mène à l'emploi un fils ou une fille né en France de père ou de mère nord-africain, ou des deux, demeure bien plus escarpé que celui parcouru par un descendant d'immigré d'Europe du Sud. Avantage aux seconds, dont 82 % - soit autant que de « descendants de natifs de France » -trouvent un emploi cinq ans après leur sortie du système éducatif, contre seulement 61 % pour les premiers, signale l'Insee dans son dernier rapport consacré aux « Immigrés et descendants d'immigrés en France » et publié hier. Près d'un tiers des jeunes issus de l'immigration africaine (29 %) ont dû traverser au moins deux années de chômage avant de décrocher un job. Les « descendants de natifs de France » sont presque trois fois moins nombreux dans ce cas (11 %) et jouissent d'une plus grande sécurité de l'emploi : 74 % finissent par décrocher un CDI cinq ans après leur sortie d'école. C'est 7 points de plus que pour les enfants d'immigrés maghrébins.
Manque de relations sociales
Explication : les descendants d'immigrés d'Afrique ont des parcours de formation plus courts. D'où un niveau de qualification plus faible. Près d'un tiers (30 %) n'ont aucun diplôme, sinon le brevet. C'est deux fois plus que pour les enfants d'immigrés d'Europe du Sud ou de natifs de l'Hexagone. Les 12 % de fils et filles d'immigrés africains qui intègrent l'enseignement supérieur y sont aussi plus souvent en échec. « Ils sont plus souvent titulaires d'un baccalauréat professionnel ou technologique et éprouvent plus de difficultés à réussir dans les filières générales », note l'Insee. Par rapport à leurs condisciples titulaires d'un bac général, « ils sont en décalage et doivent réaliser un effort de rattrapage extrêmement important qui entraîne de nombreux abandons en cours d'année », observe Patrick Simon. Ce chercheur de l'Institut national d'études démographiques (Ined) faisait déjà peu ou prou le même constat en 1992.
Autre facteur défavorable, ces jeunes, le plus souvent issus de milieux ouvriers ou de parents « en retrait du marché du travail », ne bénéficient pas d'un réseau de relations sociales qui peut les aider à trouver un emploi. A l'opposé, « les descendants de Portugais sont en situation d'intégrer le marché du travail dans des segments où leur réseau familial ou communautaire offre un accès plus rapide », poursuit ce socio-démographe.
Les discriminations continuent d'exister, même si elles restent difficiles à apprécier. La prise en compte de certains facteurs, tels que l'origine sociale et le lieu de résidence, « permet d'expliquer 61 % de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique et celui des descendants de natifs », signale l'Insee. N'ayant pas les réseaux de ces derniers, les jeunes d'origine maghrébine ont beaucoup plus souvent recours à la technique du CV pour décrocher un stage ou un premier emploi. Une démarche qui aurait tendance à les exposer à une sélection par l'origine.
12 millions d'immigrés et d'enfants d'immigrés
Selon le rapport de l'Insee, la France comptait en 2008
5,3 millions d'immigrés (dernier chiffre disponible).
-Un tiers sont nés dans l'Union européenne avec le Portugal comme premier pays d'origine.
-Hors UE, le Maghreb constitue la première région de provenance (29 % du total des immigrés), suivi de l'Asie (14 %) et des autres pays d'Afrique (13 %).
S'y ajoutent 6,7 millions d'enfants d'immigrés :
-Les jeunes de 18 ans et plus ayant deux parents immigrés sont presque aussi nombreux que ceux n'en comptant qu'un : 2,2
millions dans le premier cas, 2,3 millions dans le second.
-La présence de descendants d'immigrés hors UE est inférieur à 2 % dans la moitié ouest de la France.
11/10/2012, Joel Cossardeaux
Source : Les Echos.fr
La Cour suprême américaine est apparue divisée mercredi face au cas d'une étudiante blanche se plaignant d'avoir été retoquée d'une université en raison de la couleur de sa peau, une affaire qui pourrait faire jurisprudence dans le système d'éducation supérieure du pays.
La plus haute juridiction américaine, qui rendra sa décision courant 2013, a consacré davantage de temps que prévu à ce cas de discrimination positive survenu à l'Université du Texas (sud).
Abigail Fisher ne faisait pas partie des 10% meilleurs lycéens de l'Etat qui sont automatiquement inscrits à l'université publique et constituent la majorité des étudiants. Parmi les autres candidats, certains ont été acceptés sur la base de "la préférence raciale en tant que minorités sous-représentés" en dépit de résultats inférieurs aux siens, proteste-t-elle dans son recours.
C'est à huit au lieu de neuf habituellement que la Cour suprême décidera si les droits constitutionnels de la jeune fille ont été violés et si elle a été discriminée par une politique de quotas favorisant l'accès des minorités raciales à l'université.
C'est la première fois que la haute Cour se penche sur cette question depuis sa décision de 2003 "Grutter contre Bollinger", selon laquelle les quotas raciaux ne violent pas la Constitution. Si elle décide de renverser cet arrêt, sa décision aura un impact dans toutes les universités américaines, publiques et privées.
Depuis 2003, la composition de la haute Cour a changé, avec désormais "une majorité conservatrice encline à casser les décisions précédentes confirmant les programmes d'admission fondés sur la diversité", a estimé Elizabeth Wydra, avocate du Centre pour les droits constitutionnels (CAC).
"Ne faisons pas marche arrière", a exhorté la NAACP, la plus grande organisation américaine de défense des gens de couleur, dans un communiqué exhortant à rendre "le rêve américain" accessible à tous: "Il reste un long chemin à faire (...) et le dossier Fisher pourrait provoquer de gros dégâts".
Le "seuil critique" de diversité raciale
Alors que devant la haute Cour s'étaient rassemblés des étudiants issus des minorités, l'avocat de l'Université, Gregory Garre, soutenu par l'avocat du gouvernement Obama, Donald Verrilli, ont été sous le feu des questions souvent hostiles de quatre juges conservateurs. A leurs côtés, trois juges progressistes se sont montrés sans surprise favorables à la diversité raciale dans l'éducation supérieure.
Après le retrait de cette affaire de la juge progressiste Elena Kagan, le juge conservateur Anthony Kennedy, qui vote tantôt à gauche tantôt à droite, devrait faire la différence. En 2003, il avait estimé que la diversité était dans l'intérêt d'un Etat. Si les huit juges sont parfaitement divisés, c'est la décision inférieure donnant raison à l'Université du Texas qui sera validée.
A l'instar de la progressiste d'origine hispanique Sonia Sotomayor, fervente avocate de la discrimination positive, les juges ont voulu savoir à quel niveau devait se situer "le seuil critique" d'étudiants issus des minorités raciales à l'Université.
"C'est à la haute Cour de se faire son propre jugement", a répondu Donald Verrilli, l'avocat du gouvernement, appelant au développement de la citoyenneté dans "une société diversifiée": "Notre force vient (...) de différentes cultures".
"Nous regardons simplement la diversité par classe" pour décider des admissions, a expliqué le défenseur de l'Université du Texas: "Nous ne regardons pas la démographie".
"C'est une atteinte inacceptable à l'égale protection devant la loi", a de son côté estimé Bert Rein, l'avocat de la plaignante, après une heure et demi d'audience.
"Mes parents m'ont appris que c'était mal de discriminer", a commenté Abigail Fisher, après les débats. "J'espère que la Cour suprême décidera qu'à l'avenir les postulants à l'Université du Texas seront en compétition sans que leur race ou leur ethnie soient utilisées pour l'admission de l'université".
Certains juges pourraient toutefois juger qu'il n'y a pas eu de préjudice pour la plaignante, qui a finalement été diplômée d'une autre université.
10-10-2012
Source : AFP
Par 33 députés européens issus des Verts – Alliance Libre Européenne (Les Verts/ALE), de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE), de la Gauche unitaire européenne (GUE) et de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates
Près d’un an après la fin officielle de la guerre en Libye, le pouvoir central peine à asseoir son autorité sur les différentes milices qui ont contribué à renverser le régime. Comme dans toute situation d’instabilité politique, sécuritaire et sociale, les plus vulnérables deviennent bouc-émissaires. Et dans la Libye d’aujourd’hui, plus encore que dans la Libye de Khadafi, ce sont les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, notamment originaires d’Afrique subsaharienne, qui paient ce lourd tribut.
Dès le déclenchement du conflit le 17 février 2011, les migrants, parfois assimilés à des mercenaires servant la cause de Khadafi, se sont trouvés menacés et l’exode a été massif. Tous ne sont pas partis et aujourd’hui encore la Libye continue d’attirer des milliers d’Africains subsahariens, fuyant les persécutions dans leur pays ou cherchant du travail.
Mais hors de toute légalité et sur un fond de racisme indéniable, ils sont traqués par des groupes d’ex-rebelles (les Katibas), qui se sont assignés la responsabilité « de nettoyer le pays de ces migrants qui apportent maladie et crimes ». Tel est le constat alarmant que rapporte une délégation de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Migreurop et Justice sans frontières pour les migrants (JSFM), qui s’est rendue en Libye en juin 2012.
Les Katibas arrêtent les migrants « au faciès » aux points de contrôle ou à leur domicile, au prétexte qu’ils ne disposent pas d’autorisations en règle. Or ces autorisations ne sont délivrées par personne dans le chaos administratif actuel. Ils sont ensuite enfermés dans des centres de détention improvisés, gérés par ces mêmes milices où ils sont soumis à des conditions de vie inhumaines et dégradantes. Enfermés à longueur de journée dans des locaux privées d’air et surchauffées, dans des conditions d’hygiène et d’alimentation déplorables, les migrants sont soumis à la seule loi de leurs gardiens qui ne se réfèrent à aucune autorité légale. Les violences physiques et psychologiques sont monnaies courantes. Et à l’humiliation des conditions de détention, s’ajoute l’anxiété de ne pas savoir quand et comment ils pourront retrouver la liberté.
Il y aurait eu jusqu’à 100 de ces centres dans l’immédiat après guerre. On en compterait aujourd’hui une vingtaine. La délégation a pu en visiter 8.
L’Union européenne et ses Etats membres ne semblent guère se soucier du sort de ces personnes et semblent même persister dans une politique privilégiant la fermeture de ses frontières et le financement des centres de détention de l’autre côté de la Mer Méditerranée.
Or selon les témoignages recueillis, les migrants originaires des pays voisins de la Libye ou d’Afrique de l’Ouest, n’ont aucun projet de se rendre en Europe mais souhaitent avant tout trouver du travail en Libye. Seuls ceux qui fuient les conflits de la Corne d’Afrique et sont en quête d’une protection internationale à laquelle ils peuvent légitiment prétendre, cherchent à quitter ce pays qui n’a pas ratifié la Convention de Genève de 1951 et ne dispose d’aucun système d’asile. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) en Libye n’a pas de statut formel et ne peut donc garantir leur protection. Ce sont ces réfugiés potentiels qui, dans un geste désespéré, embarquent sur des bateaux de fortune pour tenter de trouver une terre d’asile sur le continent européen. Les Etats membres de l’UE doivent cesser de faire l’autruche et proposer à ces réfugiés la réinstallation sur leur sol afin de leur faire bénéficier d’une protection effective et pérenne.
Alors qu’un nouveau gouvernement se met en place en Libye, et que de nouveaux accords de coopération entre l’Europe et la Libye se préparent, il convient d’arrêter de traiter la question des migrants sous l’angle sécuritaire et de promouvoir la mise en place de règles qui assurent aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile la pleine jouissance de leurs droits. Un accord doit être conditionné, non pas à la lutte contre l’immigration irrégulière, mais au respect des obligations internationales et des droits des migrants par toutes les parties prenantes. Cela est d’autant plus urgent que la Libye, et les entreprises européennes qui y investiront, auront à nouveau besoin dans les mois à venir de main d’œuvre étrangère pour reconstruire et développer l’économie. L’UE doit contribuer à cette mobilité avec ambition et responsabilité, et pour cela, développer une politique de visas plus souple et ne pas forcer la Libye à réadmettre ceux qui n’en sont pas des ressortissants.
Le 25 juin 2012, le Conseil de l’Union européenne s’engageait à promouvoir les droits humains « dans tous les domaines de son action extérieure, sans exception ». Sa politique migratoire serait-elle une exception?
10 octobre 2012
Source : Libération
Plus de 2000 personnes se noient chaque année en Méditerranée en tentant de rejoindre clandestinement l'Europe et bien d'autres subissent toutes sortes d'abus en essayant de migrer vers les pays riches, et ce, moyennant des sommes exorbitantes : pour passer aux Etats-Unis par exemple, les Mexicains paient environ 4,000 dollars et les Chinois plus de 35,000 dollars. Ces tragédies humaines sont d'autant plus insupportables qu'elles profitent au crime organisé. Elles génèrent plus de 5 milliards de dollars par an aux Etats-Unis et 4 milliards d'euros par an dans l'Union Européenne. Des mafias internationales ont ainsi intégré le trafic d'êtres humains au trafic de drogue et de prostitution, posant une véritable menace à l'Etat de Droit dans les pays concernés.
Est-il possible d'éliminer le trafic d'êtres humains ?
De ce point de vue les politiques actuelles qui combinent rationnement des visas et répression de la migration illégale s'avèrent très inefficaces.
Elles ont même tendance à renforcer la position des intermédiaires puisque les candidats à la migration sont obligés d'en passer par eux. En effet migrer illégalement nécessite aujourd'hui un réseau à même de fournir de nombreux services incluant transport, hébergement, nourriture, et souvent aussi travail et faux papiers.
Pour lutter contre ces mafias une première idée consiste à vendre des visas. Si leur prix est comparable à celui pratiqué sur le marché des passeurs cette politique a l'avantage de renflouer les caisses de l'Etat au détriment des réseaux criminels. Elle a cependant l'inconvénient d'augmenter le flux total de migrants et surtout de ne pas aboutir à l'élimination des mafias. En effet ces dernières vont réagir à la vente de visas en baissant leurs prix pour attirer des candidats qui ne seront pas assez riches pour acheter un visa.
Les hommes politiques sont donc confrontés à un dilemme: soit réguler la migration avec l'aide de cartels mafieux comme c'est le cas à présent soit vendre des visas en augmentant fortement les flux migratoires. Une telle politique peut être difficile à soutenir dans des sociétés qui veulent contrôler les flux migratoires.
Cependant dans une étude récente du CEPR nous montrons qu'une politique plus innovante qui combinerait la vente de visas à divers types de répression permettrait de lutter efficacement contre les passeurs tout en contrôlant les flux migratoires – le nombre de migrants désiré pouvant varier en fonction des objectifs choisis par la société.
Notre idée est de vendre des visas au prix qui érode les profits des passeurs, ce qui est sa principale innovation. En pratique ce prix doit être assez bas pour éliminer cette activité lucrative. Mais si l'on veut limiter l'afflux migratoire qui s'ensuivrait, cette politique doit être couplée à un accroissement de la répression contre les passeurs et contre les employeurs de sans papiers. En effet, un accroissement des couts à opérer des passeurs, du risque de reconduction aux frontières et des sanctions vis à vis des employeurs diminuent l'attrait de la migration clandestine et érode les profits des passeurs. Cette politique permet donc d'éliminer le trafic d'êtres humains tout en vendant des visas à un prix plus élevé. Un autre avantage de cette politique est de ne pas peser sur les dépenses publiques puisque la vente de visas génère de nouvelles recettes.
Combiner de manière efficace ces différentes mesures suppose une meilleure connaissance du marché de la migration illégale. De plus cela ne manquera pas de soulever l'opposition de groupes de pression très influents à commencer par les lobbies d'employeurs comme on le voit déjà aux Etats-Unis à l'encontre du système E-Verify permettant aux employeurs de contrôler sur internet la légalité du statu de leurs employés. Redéfinir une politique migratoire plus efficace pour éliminer le trafic d'êtres humains nécessite de remettre en cause un équilibre politico-économique complexe, ce qui appelle au débat démocratique et requiert une grande volonté politique.
09.10.2012, Emmanuelle Auriol et Alice Mesnard
Source : Le Monde.fr
L'immigration juive en Israël à partir de la France enregistre une légère baisse depuis début 2012, malgré la tuerie de Toulouse et les incidents des derniers mois visant la communauté juive en France, selon des statistiques du ministère israélien de l'Intégration.
Selon ces chiffres, 1.331 personnes de France ont immigré en Israël entre janvier et août 2012, contre 1.500 pour la même période de l'année 2011, soit une diminution de quelque 11%.
Pour l'ensemble de l'année 2011, le ministère de l'Intégration avait recensé 1.916 immigrants de France, un chiffre correspondant à la moyenne annuelle des cinq dernières années, alors qu'en 2005, on comptait près de 3.000 immigrants de France.
"Il n'y a aucun signe d'aliyah (immigration des juifs en Israël) massive de France en vue, en dépit du malaise que vivent les juifs français ces derniers mois", a commenté Avi Zana, directeur d'AMI ("Aliyah et Meilleure Intégration"), l'association qui vient en aide aux juifs de France qui "montent" en Israël.
Parmi les quelque 15.000 à 20.000 "olim" (immigrants juifs) du monde entier chaque année, plus de 5.000 viennent de Russie et des pays d'Europe de l'Est, près de 3.000 des Etats-Unis et 1.800 d'Ethiopie.
La France héberge entre 350.000 et 500.000 juifs, selon les diverses estimations, ce qui en fait la plus grande communauté juive d'Europe.
Depuis la création de l'Etat hébreu, en mai 1948, plus de trois millions de personnes ont immigré en Israël, dont près d'un million de l'ex-URSS depuis 1990 et plus de 90.000 de France.
La "Loi du retour" israélienne accorde automatiquement la nationalité aux juifs qui viennent s'installer en Israël. Des non-juifs peuvent en bénéficier si leur conjoint ou un de leurs parents est d'origine juive.
Les actes antisémites en France ont augmenté de 45% sur les huit premiers mois de 2012 et sont de plus en plus violents, selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Une cellule islamiste radicale, composée de jeunes Français convertis, a été démantelée le week-end dernier par la police française. Ses membres sont soupçonnés d'avoir commis un attentat contre une épicerie casher et projeté d'autres actions visant la communauté juive.
9 oct 2012
Source : AFP
Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) organise, les 13 et 14 octobre courant à Casablanca, un colloque international sur le thème Pour une Maison de l'histoire du Maroc: histoire, culture, patrimoine.
Inscrit dans le cadre du Programme d'accompagnement des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation en matière d'archives, d'histoire et de mémoire, ce séminaire, qui se tient sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, est initié en partenariat avec la Fondation nationale des musées, la Faculté des Lettres et sciences humaines Rabat-Agdal et l'Association du grand Casablanca Carrières centrales, indique mardi un communiqué du Conseil.
Ce colloque international réunira plus de cinquante universitaires de toutes disciplines, des institutions publiques et privées, des acteurs de la société civile ainsi qu'une palette d'historiens marocains et étrangers en provenance de France, d'Allemagne, des Etats-Unis, d'Espagne et du Sénégal reconnus par leurs travaux sur l'histoire du Maroc,
En plus des conférences inaugurales et de clôture, ce colloque est conçu autour de huit tables rondes à savoir "le Maroc pluriel", "l'Etat marocain dans la durée", "la culture", "le patrimoine", "émigration et immigration", "les archives, la mémoire et les médias", "la recherche et l'enseignement" et "Casablanca".
Le projet de la Maison d'histoire du Maroc s'inscrit dans la dynamique en cours au Maroc depuis la fin des travaux de l'instance équité et réconciliation et ses recommandations en matière d'histoire, d'archives et de mémoire. Cette dynamique a notamment donné lieu à l'adoption d'une loi moderne sur les archives et la création de l'institution Archives du Maroc, l'ouverture d'un master d'histoire du temps présent, la création du Centre marocain d'histoire du temps présent, qui sera prochainement inauguré, le lancement du processus de création de trois musées régionaux, dans Rif, le sud-est et dans les provinces sahariennes.
La séance d'ouverture du colloque présidée par Driss El Yazami, président du CNDH aura lieu en présence de Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Mehdi Qotbi, Président de la Fondation Nationale des Musées, Abderrahim Benhadda, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat-Agdal et Mustapha Mellouk, Président de l'Association du Grand Casablanca Carrières Centrales.
9 oct 2012
Source : MAP
L'Italie a appelé, mardi, à une plus forte implication de tous les pays de l'Union européenne (UE) dans le traitement de la question migratoire à laquelle sont particulièrement confrontés les pays se trouvant sur les frontières externes de l'Union.
Intervenant lors de la cérémonie de clôture d'un séminaire de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Catane (Sicile), le secrétaire d'Etat italien à l'intérieur, Saverio Rupeto, a insisté notamment sur la nécessité de renforcer l'action menée dans ce domaine par Frontex, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération internationale aux frontières externes des Etats membres de l'UE.
Cette "initiative qui a donné de bons résultats devra être développée", a-t-il affirmé.
Pour lui, la question de l'immigration doit être traitée dans une "optique beaucoup plus large" qui prenne en considération les exigences de coopération avec les pays émetteurs en vue de les aider à mieux se développer et à mieux assurer leur propre sécurité.
Le responsable italien a tenu à souligner, dans ce même cadre, que son pays affronte la question de l'immigration avec un fort engagement et une attention particulière, en cherchant à concilier entre les exigences fondamentales inhérentes à la gestion d'un tel phénomène (accueil, préservation des droits humains, sécurité) et celles dictées par l'impératif de contrer le trafic d'êtres humains et l'immigration irrégulière.
L'Italie avait, à plusieurs reprises, exprimé par le passé sa déception face au manque de solidarité des autres pays de l'UE sur le dossier de l'immigration, notamment à l'occasion de débarquement massifs d'immigrés illégaux comme ce fut le cas en 2011. Durant cette année, 62.692 immigrés avaient débarqué sur les côtes de la Péninsule en provenance principalement de Tunisie et de Libye qui vivaient des événements exceptionnels.
L'ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait alors souligné la nécessité pour l'Union d'assumer ses responsabilités concernant le problème de l'exode massif de migrants.
"L'Europe ne pourra pas se soustraire" à ses responsabilités, avait-t-il affirmé lors d'un déplacement dans l'île de Lampedusa, entre les côtes tunisiennes et italiennes, particulièrement touchée par l'afflux de migrants illégaux.
"Il ne peut y avoir de réponse égoïste" face à ce "tsunami humain", avait-il dit en insistant sur le fait que "ce n'est pas un problème italien, mais un problème européen".
09 oct 2012
Source : MAP
Plus de 400 personnes représentant 110 ONG « Organisations non gouvernementales », ont pris part aux travaux de la deuxième édition du Forum Social lancé sous le thème : « un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles ». Organisé dans le cadre de la mobilisation sociale mondiale 2013 en Tunisie par le FS Maroc et le comité de suivie du FS Maghreb. Cette manifestation s’est distinguée par une séance plénière et des travaux d’atelier répartis sur 5 axes ; ARCI, Migreurop, charte mondiale des Migrants, Femme et migration, Fermeture des frontières algéro-marocaine et liberté de circulation. Au terme des travaux de cette manifestation, une déclaration finale a été arrêtée, dont l’intégralité du texte ci-dessous. Déclaration d’Oujda Un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles Les migrants, les associations de la société civile maghrébine, les syndicats et les organisations de solidarité internationale réunis dans le cadre de la seconde édition du Forum Social Maghrébin à Oujda, et étendu à Oran, les 6 et 7 octobre 2012 sous la thématique migration et libre circulation au Maghreb, et en commémoration des événements de Ceuta de 2005 dont ont été victimes une centaine de migrants subsahariens, relèvent : Le coût du non-Maghreb sur les plans économique, sociaux, culturels et même psychologiques constitue une perte énorme pour le présent et l’avenir des peuples de la région, par le passé ils ont mené un combat commun contre le colonialisme aussi bien sur leurs territoires que dans l’immigration en Europe. Ils ont réussi à forger une identité commune et un imaginaire de société émancipateur. Actuellement, alors qu’ils aspirent à l’avènement d’un espace géo-politique démocratique, de justice sociale, de liberté favorisant les échanges entre les peuples, ouvert et accueillant vis-à-vis des migrants vivant et travaillant dans les différents pays maghrébins, nous assistons, bien au contraire, et ce depuis des décennies, à une accélération d’une insertion dépendante dans le marché mondial au dépend d’une intégration et d’un développement régional maghrébin. Ce choix est incapable d’insuffler une dynamique maghrébine unitaire à la hauteur des enjeux globaux régionaux et internationaux et des aspirations des peuples de la région.. Sur le plan migratoire, nous assistons à la mise en place de politique sécuritaire stigmatisant les migrants vivants sur le sol maghrébin, au mépris de l’histoire qui lie les peuples du Nord de l’Afrique à ceux de l’Afrique subsaharienne, au mépris des intérêts mutuels de développement et d’enrichissement culturel et civilisationnel. Nos gouvernants rivalisent dans la mise en application des politiques et directives européennes érigeant un mur entre les 2 rives de la méditerranée, responsables des milliers de morts et de disparus, transformant la méditerranée en vaste cimetière. Les vagues d’arrestation, de refoulement, de traitements dégradants des migrants (es) subsahariens et la criminalisation de leur présence constituent l’une des atteintes graves aux droits humains les plus élémentaires. Les migrants, les organisations de la société civile maghrébine et de solidarité internationale réunies au sein du Forum des migrants d’Oujda, dénoncent cette allocution entre les intérêts d’une Europe frileuse, barricadée derrières ses frontières et ceux des gouvernements maghrébins incapables de construire une politique alternative au service des intérêts des peuples de la région. Le traitement sécuritaire de la question migratoire est une impasse. Les migrations ont été de tout temps une chance pour les peuples de départ et d’arrivée. Le Maghreb de tradition migratoire ancienne est devenu un territoire aussi bien d’immigration que d’émigration. La présence des migrants subsahariens et d’autres pays est une chance pour le développement des 2 espaces africains. L’avenir de l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne passe par l’ouverture sur l’autre et par les échanges humains source d’enrichissement mutuel. La construction d’un Maghreb des peuples riches de sa diversité culturelle, linguistique et sociale nécessite une vision globale d’avenir attachée à un espace sans frontières intra-pays du Maghreb, démocratique et respectueux des droits humains, basé sur quelques principes fondateurs notamment : - L’ouverture des frontières permettant la libre circulation et d’installation aussi bien des nationaux que des migrants vivants sur le sol maghrébin ; - La régularisation de la situation de tous les sans papiers souhaitant s’installer et vivre dans les pays maghrébin ; - Le rejet de la politique européenne sécuritaire érigeant des murs au lieu de construire des pont entre les 2 rives de la méditerranée ; - La fermeture de tous les lieux d’enfermement des immigrés et la dépénalisation de la situation des sans papiers ; - Arrêt de toutes les formes de violence à l’égard des femmes migrantes qui subissent de graves humiliations et la nécessité de poursuites judiciaires sans concession vis-à-vis de toute forme d’atteint à leurs droits ; - L’égalité des droits économiques, sociaux et culturels reconnus universellement, et le respect par l’application intégrale des conventions internationales de protection des immigrés et des réfugiés notamment la convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par les Nations Unies le 18 décembre 1990 ; ainsi que les convention de l’OIT relative à la migration ; - Le rejet et la criminalisation des discriminations et du racisme, et la promulgation par les prlements nationnaux de lois sanctionnant les actes racistes et xénophobes. Oujda (Zouj Bghal, Frontière algér-omarocaine) le 7 octobre 2012 ELACHOURI Mostafa 10/10/2012, Elachouri Mostafa
Source : oujdacity
Abdou souleye Diop, Sénégalais âgé de 43 ans, est arrivé au Maroc lorsqu'il était adolescent. Pour un parcours d'excellence.
Jeune Afrique : Y a-t-il un vade-mecum de la réussite au Maroc ?
Abdou souleye Diop : Il faut une réelle capacité d'adaptation, ce qui n'est pas aisé car les barrières sont nombreuses : la langue, la couleur de la peau et la tentation communautariste. Mon avantage est d'avoir vécu, très jeune, dans de nombreux pays étrangers, dont l'Inde, où mon père a été en poste. Arrivé au Maroc à l'adolescence, je me suis adapté très facilement. Cette précoce intégration m'a permis d'être accepté. Quand vos interlocuteurs se demandent si vous êtes vous aussi marocain parce que vous parlez couramment leur langue, c'est qu'une étape d'intégration a été franchie.
Pourquoi le Maroc séduit-il ?
Le Maroc vit la même situation que les pays européens il y a trente ou quarante ans. Il est en pleine croissance, de nombreux chantiers sont en cours, les besoins de main-d'oeuvre sont élevés... Et, dissuadés par les pays européens de rejoindre leurs côtes, les migrants subsahariens jettent l'ancre ici. Il ne s'agit plus simplement d'une zone de transit, mais d'un pays dans lequel il est possible de trouver du travail. D'autres se laissent également séduire par la proximité du Maroc avec l'Europe et par la perspective d'y trouver, à moindre coût, tous les avantages du monde occidental.
Assiste-t-on à une évolution de l'immigration subsaharienne ?
Le nombre d'étudiants ou de personnes formées qui s'installent au Maroc augmente et le phénomène des naufragés du désert s'estompe. Cependant, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, pour 20 cadres subsahariens expatriés, il y a 2 000 immigrés peu ou pas du tout qualifiés. Plus généralement, de terre d'émigration, le Maroc devient progressivement une terre d'immigration.
9/10/2012, Clarisse Juompan-Yakam
Source : Jeune Afrique
Après avoir été un pays d'émigration et une terre de transit vers l'Europe, le royaume chérifien est devenu une destination pour des milliers de Subsahariens. Étudiants, cadres supérieurs, jeunes entrepreneurs, journalistes... Ils sont de plus en plus nombreux à s'y installer.
Un vendredi de mi-septembre en gare de Marrakech. Chemise bleue, col entrouvert sous un costume gris clair, il déboule dans le grand hall, visiblement pressé. Bama Barro a dû écourter une réunion. La foule des heures de pointe le bouscule. Poignées de main rapides mais chaleureuses. Et, immédiatement, une discussion à bâtons rompus. Il y a une semaine, il était encore au Gabon, dans la mine d'or à ciel ouvert de Bakoudou (Haut-Ogooué). Ce Burkinabè dirige le site depuis six mois pour le compte du leader minier et hydrométallurgique marocain Managem Group, qui affiche un chiffre d'affaires qui avoisine les 300 millions d'euros et emploie 5 000 personnes. Ancien élève de la très prestigieuse École Mohammadia d'ingénieurs de Rabat, le jeune trentenaire représente, avec quelques autres, l'autre face de l'immigration subsaharienne au Maroc. Celle de jeunes cadres qui s'installent dans le pays à l'issue de leur formation, intègrent des multinationales, créent des entreprises et progressent dans la société marocaine, contredisant le cliché du migrant clandestin en mal d'Europe.
Vivant désormais entre le Gabon, le Maroc et le Burkina Faso, où résident son épouse et sa fille de 4 ans, ce natif de Bobo-Dioulasso a d'abord été embauché comme ingénieur avant de rapidement gravir les échelons. Une politique de ressources humaines pour conquérir le marché africain ? Certains affirment que oui. Bama Barro, lui, veut voir dans ces multiples promotions la seule reconnaissance de son mérite. Mais, ne lui en déplaise, il compte clairement parmi ces moutons à cinq pattes du sud du Sahara que les entreprises privées marocaines s'arrachent et bichonnent. Une voiture de fonction, deux semaines de vacances tous les deux mois : « Il existe un rêve marocain à l'image du rêve américain », assure-t-il.
Écoles
Bama Barro n'est pas un cas isolé. Plus ouverts et plus modernes, les groupes marocains recrutent de plus en plus de quadras subsahariens diplômés de grandes écoles pour leurs filiales sur le continent. C'est le cas notamment des établissements bancaires tels qu'Attijariwafa Bank, qui les intègrent afin de les muter plus tard dans leurs pays d'origine. Responsable régional pour l'Afrique centrale chez Western Union à Casablanca, l'Ivoirien Arnaud Yao, 39 ans, estime que les sociétés du royaume prennent exemple sur les multinationales étrangères. De nombreux Camerounais, Nigériens, Béninois, Congolais ou Kényans expatriés occupent ainsi des postes à responsabilité chez Dell, MoneyGram, Nokia, Nestlé ou encore OiLibya... Dans son bureau à la décoration minimaliste du centre Jacques-Berque, à Rabat, calé dans son fauteuil, le sociologue Mehdi Alioua confirme : « Une immigration subsaharienne "qualitative" commence en effet à poindre, mais reste encore marginale. »
Les Subsahariens en situation régulière (plusieurs milliers) restent moins nombreux que, par exemple, les Algériens. Mais qu'importe : leur présence pourrait progressivement transformer le pays en une plateforme offrant le meilleur en termes d'études, de business, de tourisme ou de soins de santé. Un bon compromis entre le monde occidental et le continent.
Bourses
Pour ce qui est des études, c'est presque fait. Le Maroc est devenu en deux décennies un grand pôle universitaire, avec chaque année près de 1 500 nouveaux inscrits étrangers. La Cité internationale de Rabat à elle seule réunit quelque 56 nationalités, contre 85 dans l'ensemble des facultés et grandes écoles du pays. Au total, ils sont environ 15 000 étudiants subsahariens attirés par la qualité et les coûts des formations, et près de 7 000 bourses d'études leur sont octroyées par l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) dans le cadre d'accords bilatéraux.
Teint sombre, voix de ténor, fine barbichette et non boursier, le Malien Souleymane Coulibaly y a vu une belle alternative à l'Europe. Son école d'ingénieurs en informatique lui a coûté 3 000 euros annuels, sur trois ans, contre 6 000 euros annuels sur la même période dans un établissement français, hors frais d'hébergement. Aujourd'hui, il apprécie son parcours : « Après avoir été recruté avant même la fin de mon cursus, j'ai ensuite créé un centre de formation et vis confortablement. »
Réunis au Bao Night-Club, la discothèque des Subsahariens à Casablanca, en bordure de la corniche, un carré d'entrepreneurs semblent lui donner raison. Autour de la table : le Béninois Christian Adda, 35 ans, diplômé de l'École nationale de l'industrie minérale et fondateur de DSID Group (Développement économique, développement durable) ; François Eliéser Nzié, 48 ans, directeur général d'Aritafric, une société d'ingénierie, qui nous invite dans son restaurant, Bouf Ivoire, qu'il a ouvert avec une Ivoirienne ; et le Camerounais Olivier Jan Sokeng, 43 ans. Poussé hors de son pays par les troubles politiques des années 1990, il est à la tête de Kavaa Global Services, une société spécialisée dans le conseil aux entreprises et dans l'édition de logiciels. Celui qui assure être le principal partenaire de Microsoft au Maroc a également décidé de se lancer à l'assaut du marché africain via sa filiale française basée à Paris. Des signes extérieurs de réussite assumés sans complexe.
Pourtant, la conversation dérive rapidement sur les tracasseries que ces cadres affrontent au quotidien en tant qu'immigrés. Il y a d'abord les crédits auprès des banques, sur lesquels ils font une croix : en l'absence de garanties ou de famille pour se porter caution, elles se montrent particulièrement frileuses. D'autant que le titre de séjour doit être renouvelé chaque année, même pour les résidents les plus anciens. Certaines communautés, à l'instar des Sénégalais - déjà privilégiés par une convention de libre installation -, se sont mobilisées dans le but d'obtenir une durée de validité de cinq ans au minimum. Et quand on évoque leur avenir, la plupart de ces cadres africains insistent sur les liens qui les unissent à leur pays d'origine. Le Maroc est donc un tremplin. C'est le cas du couple ivoirien d'ingénieurs agronomes Nathalie et Yves Hervé Assi, qui veulent créer leur ferme chez eux après avoir bénéficié de l'expertise marocaine et réuni les fonds nécessaires.
Médias
Une autre catégorie brise les codes : celle des journalistes, très demandés dans la presse écrite. Pour Nadia Salah, directrice de rédaction du quotidien L'Économiste, « ils sont issus de systèmes éducatifs performants pour la maîtrise de la langue française ». La presse est d'ailleurs, avec les centres d'appels, l'un des premiers secteurs à s'être ouverts aux Subsahariens. Quelques-uns s'y sont fait un nom : le Congolais Abachi Shamamba, chef de rubrique à L'Économiste, le Sénégalais Adama Wade, directeur de la rédaction du journal Les Afriques, ou encore son compatriote Bachir Thiam, rédacteur en chef d'Atlantic Radio, ravi qu'on « ne [lui] dénie pas la légitimité de présenter une émission de politique marocaine ». Il s'amuse de se voir ainsi cité parmi les « grands » et précise que la médecine marocaine aussi a ses illustres Subsahariens. Exemple avec le Sénégalais Macoumba Gaye, ex-chef d'un département à l'Hôpital militaire de Rabat. À noter que les ressortissants du pays de la Teranga peuvent intégrer la fonction publique jusqu'au rang de chef de cabinet de ministre. D'autres ont également effectué leur spécialisation au Maroc, notamment en oncologie et en cancérologie. Ainsi, par ricochet, un tourisme médical en provenance du continent s'est organisé. Des cliniques de standing, comme la clinique des Nations-Unies, se sont lancées dans cette activité réputée lucrative. Des entreprises sénégalaises ont signé des conventions permettant à leurs salariés d'aller se soigner au royaume. Selon un médecin qui a requis l'anonymat, les interventions les plus courantes concernent la chirurgie esthétique, en particulier les implants mammaires et fessiers.
Tourisme
Autre secteur porteur, le tourisme. Le tourisme religieux, notamment, se porte bien, avec de nombreux musulmans de la confrérie sénégalaise des tidjanes qui viennent en pèlerinage à Fès. Les Ivoiriens n'ont pas besoin de visa. Selon la direction du Morocco Mall, l'immense centre commercial de 250 000 m² sur la corniche à Casablanca, les visiteurs subsahariens font partie de sa clientèle ciblée. Paysage idyllique...
Alors que la nuit s'étire sur la corniche, le syndicaliste congolais (RD Congo) Marcel Amiyeto nous informe qu'il a renoncé à nous rejoindre. Pour lui, ces expériences heureuses ne concernent qu'une minorité. Le plus grand nombre peine à trouver sa place. Il tient à revenir sur la forte mobilisation du 1er juillet dernier, lors du premier congrès national constitutif des travailleurs immigrés du Maroc. Plus de 250 travailleurs africains, légaux et illégaux, s'étaient rassemblés sur un slogan explicite : « Nous aussi nous avons des droits ». Il s'agissait de dénoncer la marginalisation et l'exploitation des travailleurs migrants.
Travail clandestin
Pour les associations de défense des droits de l'homme, il faut revoir les textes réglementant la présence des étrangers, qui n'ont pas évolué depuis cinquante ans. Or le Maroc est devenu une terre d'immigration, alors qu'il n'était il y a dix ans qu'un poste de transit. Les familles de sans-papiers espèrent par exemple obtenir un libre accès aux soins médicaux et l'inscription de leurs enfants dans les écoles. En cette rentrée 2012, une petite dizaine d'enfants seulement ont été accueillis dans le public. Les combats restent nombreux. Pour renouveler son titre de séjour annuel, il faut par exemple un contrat de travail. Mais avant tout recrutement un employeur doit présenter une attestation prouvant que son offre n'a pas trouvé preneur auprès de Marocains. Pour contourner cet écueil, beaucoup ont recours au travail clandestin. Marcel Amiyeto signale également que, dans certains centres d'appels, un Subsaharien perçoit 350 euros mensuels, contre 500 pour un Marocain. Dans la restauration, il est payé moitié moins. Et peut être licencié à tout moment. « Le Maroc, qui noue des accords de coopération avec des pays africains "frères", se doit de mieux traiter leurs ressortissants, indique Mehdi Alioua. Une vraie politique migratoire est indispensable. Avec certes un volet sécuritaire, mais aussi un pendant plus social impliquant une politique d'intégration. »
En attendant, une réalité plus positive s'impose. Le Maroc offre des débouchés à toute une génération de Subsahariens. Un nouvel eldorado ? Pas encore. Une chance pour le royaume et ses ambitions africaines ? Assurément.
Royal Air Maroc lui a donné des ailes
En novembre 2000, Royal Air Maroc (RAM) et l'État sénégalais s'unissaient pour donner naissance à Air Sénégal International (ASI). En juin 2009, désenchantée, la RAM, actionnaire à 51 %, se retirait du capital d'ASI. À 31 ans, le Sénégalais Ibrahima Ndiaye fait partie, avec onze autres pilotes, des « enfants » du divorce. Des enfants pour la plupart épanouis, mieux payés, ravis de faire leurs armes au sein de la deuxième compagnie aérienne africaine. L'idylle entre Ibrahima et la RAM débute en 2005, lorsqu'il est admis à suivre sa formation de pilote à la RAM Academy. Il fait partie de la deuxième promotion de personnel naviguant destiné à intégrer Sénégal Airlines. Lorsque cette dernière fait faillite, la RAM récupère hôtesses, stewards et pilotes, en attendant qu'ASI prenne son envol. Mais l'attente s'éternise. Les pilotes, qui n'ont pas signé de contrat avec leur pays d'origine, savent qu'ils peuvent quitter la RAM s'ils le souhaitent, leur diplôme étant reconnu par de nombreuses compagnies.
9/10/2012, Clarisse Juompan-Yakam
Source : Jeune Afrique
La situation des immigrés et descendants directs d'immigrés doit être appréhendée au travers de nombreuses caractéristiques socioéconomiques. Les difficultés sur les chemins de l'intégration résultent d'interactions entre éducation, emploi et résidence, que ne font qu'accentuer des particularités liées aux origines.
Les 5,3 millions d'immigrés et les 6,7 millions de descendants directs d'immigrés vivant en France sont le reflet d'une longue histoire de l'immigration et en particulier de la succession des vagues migratoires. Les caractéristiques sociodémographiques des immigrés et de leurs descendants sont très variées et dépendent notamment de l'origine géographique (UE27 / hors UE27), des motifs (professionnels, familiaux.) et des circonstances de la migration.
Sur la plupart des critères (logement, type d'emploi, niveau de vie.), les descendants d'immigrés ont une position intermédiaire. Ils connaissent des situations plus favorables que les immigrés, mais plus difficiles que les personnes ni immigrés ni descendantes d'immigrés. Ils rencontrent cependant des difficultés importantes pour accéder à l'emploi…Suite
C'est une position originale en Europe: en France, les descendants d'immigrés sont plus nombreux que les immigrés. Selon l'étude «Immigrés et descendants d'immigrés en France», publiée ce mercredi par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), plus de 5,3 millions d'immigrés vivaient en France en 2008, les deux tiers natifs de pays hors UE. Leurs descendants sont près de 6,7 millions, soit 11% de la population. Au total, plus de 7 millions de personnes nées à l'étranger résident en France.
A l’occasion et au cours des débats de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Abdoul MBAYE, chef du premier gouvernement de la deuxième alternance à la tête de l’Etat, la binationalité a été évoquée, avec la promesse de discussions ultérieures des députés sur la question, l’un d’eux ayant exprimé son intention de demander une commission d’enquête sur les binationaux. Il s’agit d’un problème important à traiter avec lucidité en effet. Nous sommes à une période d’interpénétration des peuples, de circulation intense des personnes et des biens à travers les frontières.
Les séjours à l’extérieur de leurs pays d’origine de migrants aux motivations diverses, dont la quête du travail et des moyens d’un équipement individuel au seuil de la vie active ou dans la situation de chômage, ne sont pas toujours organisés sur la base d’un plan de vie active ayant défini une période pour le pays d’accueil et une pour le retour au pays de départ. Il arrive même que l’aventure qui a suivi le rêve de l’ailleurs se termine par l’acquisition d’une nouvelle nationalité qui résout bien des problèmes du séjour dans l’ailleurs de rêve. Le migrant devient ainsi un binational, le plus souvent qu’il est seul à connaître, les législations n’ayant pas organisé le dénombrement des éventuelles nationalités acquises de chacun.
Mais la binationalité, bien que comportant des avantages pour l’intéressé, est une situation que le droit produit par les Etats rend complexe. Il faut préciser, avant d’autres développements, que son acquisition, du fait du droit bien varié des Etats, dépend de modalités diverses : le mariage, le droit du sol, la naturalisation, etc. Chaque Etat a fait voter une loi portant code de la nationalité de ses ressortissants et mis en œuvre, dans les dispositions de cette loi, ses options en matière de multinationalité. Il peut donner à l’épouse étrangère d’un national la nationalité de son mari, sur demande ou comme une conséquence du mariage. L’enfant prend la nationalité de son père, fait général pour des raisons culturelles, notamment celles qui font du père le chef de la famille ; mais la mère ne donne pas encore la nationalité à son enfant, au Sénégal à coup sûr. Le combat des femmes, à l’heure de la parité dans l’occupation des postes de responsabilité, des mandats politiques plus précisément, pourra peut-être faire inscrire une disposition de ce genre dans les divers codes de la nationalité des pays où la démocratie développe la modernité en ses aspects les plus innovants.
Les positions des Etats sur la binationalité vont de l’interdiction totale à l’autorisation, en passant par l’interdiction partielle. La Chine, pour citer quelques exemples en plus du Sénégal, le Maroc, l’Allemagne, etc. interdisent l’acquisition d’une autre nationalité. La République Démocratique du Congo, tout comme l’avait fait le Zaïre de Mobutu, exprime cette option de façon énergique : la nationalité congolaise est une et exclusive. Cette option rigide se comprend plus aisément dans les temps de guerres fréquentes où l’étranger est souvent l’ennemi.
Mais à l’époque moderne et contemporaine l’interpénétration pacifique des peuples s’admet et s’organise de plus en plus. Certes des raisons économiques motivant les déplacements, les migrants vivent souvent des situations difficiles. Ils sont alors perçus comme des personnes qui viennent prendre du travail à des autochtones des pays d’accueil. Le mépris culturel dont font preuve les théoriciens du rejet des étrangers, surtout si ces derniers sont des réfugiés économiques, développe le réflexe sécuritaire qui complique la vie aux immigrants, à l’accueil comme dans la vie quotidienne. Cette attitude est plutôt marginale dans le comportement des peuples des pays d’accueil, le plus souvent ayant atteint un niveau de développement économique et social beaucoup plus élevé que celui des pays de départ de l’émigration ; ainsi l’étranger devient de plus en plus un acteur de la création de richesses dans le pays où il a décidé de vivre pour une durée qu’il souhaite plus ou moins longue, selon son plan de vie, s’il l’a conçu et tente de le mettre en œuvre.
L’immigrant se satisfait-il toujours du bon accueil et de la situation de travailleur bien inséré dans le système de production des biens et services du pays d’accueil ? La dynamique de cette insertion même, la culture qui a favorisé le bon accueil et les avantages que comporte l’acquisition de la nationalité de son pays d’adoption l’incitent souvent à demander cette nationalité. C’est alors qu’entre en jeu le droit des Etats. L’interdiction de la binationalité peut contraindre le migrant à s’en tenir à sa nationalité première et à demeurer l’immigrant bien reçu, connu de son ambassade, régi par le droit de son pays et respectant les lois et règlements du pays d’accueil.
Le Sénégal interdit la double nationalité par la loi 61-70 du 7 mars 1961 portant code de la nationalité sénégalaise. Cette interdiction est d’application aléatoire parce que l’article 18 pose une autorisation du gouvernement, à décider quinze ans après le service militaire effectué par le concerné ou l’exemption de ce service, ainsi que la signature d’un décret par le Président de la République, comme modalité d’application de la loi pour la perte de la nationalité par un Sénégalais majeur qui a volontairement obtenu une autre nationalité.
La rigidité avec laquelle la binationalité est interdite, par les Etats dont le Sénégal, va sans doute évoluer, si le débat sur la question tient compte de plus en plus de la mondialisation et des commodités que les migrants tirent de l’acquisition d’une deuxième, voire de plus de deux nationalités en plus de la nationalité initiale. Le débat tendra sans doute à limiter l’interdiction à l’exercice de fonctions politiques pour le binational, comme c’est déjà le cas dans les pays à interdiction partielle de la binationalité. Le Sénégal a mis dans la Constitution que pour être candidat à l’élection à la présidence de la République il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise. Cette disposition fait tautologie d’ailleurs avec le code de la nationalité en son titre III, article 18, puisque le Sénégalais majeur qui acquiert volontairement une autre nationalité perd la nationalité sénégalaise dit cet article
Pour les autres fonctions politiques, c’est-à-dire être membre du Parlement ou des assemblées élues du pouvoir local, il faudrait une disposition pareille. L’interdiction partielle de la binationalité ainsi équilibrée permettrait de réviser le code de la nationalité et de ne plus gêner inutilement nos migrants qui peuvent avoir besoin de solliciter une autre nationalité et l’obtenir en restant sénégalais. Nous devrions être plus attentifs aux problèmes de nos Modou-Modou et autres émigrés de très haute qualification dans les domaines les plus divers. Il est dit souvent dans nos débats sur l’émigration qu’elle rapporte plus que l’équivalent de la dette publique aux pays d’Afrique, le Sénégal et les autres. Qu’on n’objecte surtout pas que nous risquons d’encourager la fuite des cerveaux. La différence du niveau de développement des pays du nord où se trouve nos cadres émigrés et nous-mêmes fait que la meilleure façon aujourd’hui d’éviter à notre effort de développement d’être affecté par les départs pour le travail de haute technicité dans l’ailleurs développé, c’est d’étoffer davantage les cohortes de cadres en formation dans nos universités et écoles de formation. Il nous faut former plus de médecins, plus d’ingénieurs, plus d’enseignants, plus de militaires de tous les grades parce que la coopération internationale et les décisions libres de nos concitoyens ayant ces compétences nous privent, positivement d’ailleurs pour les intéressés, de cadres certes formés à nos frais mais qui, émigrés, continuent d’ être utiles à leur pays autrement.
L’interdiction de la binationalité limitée aux fonctions politiques est la révision à opérer de notre code de la nationalité, en harmonie avec le monde moderne et l’interpénétration des peuples. Il est plus honnête de choisir la transparence sur la nationalité et l’ouverture qui ne met pas notre sécurité en danger.
La binationalité a, par ailleurs, un intérêt évident pour la construction africaine qui, jusqu’ici, n’a fait que des pas de caméléon : le même franc dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le passeport de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est peu en matière de nationalité africaine. Pour la construire il faudra des accords de structuration de la multinationalité africaine, car les frontières héritées de la colonisation se sont sclérosées et les anciennes colonies qui étaient ensemble dans des groupes qui auraient pu accélérer l’intégration africaine sont devenues des Etats jaloux chacun de leur souveraineté. Il faut aller plus loin pour réaliser, par des accords sans doute difficiles à obtenir, et non plus à chaud, comme c’était possible à la veille et au début des indépendances africaines, l’unité africaine avec des chefs d’Etat qui peuvent hésiter, chacun, maintenant, à être responsables d’une composante d’un Etat fédéral ou d’une fédération d’Etats plutôt que chef d’Etat chez lui.
Pour réaliser la nation africaine il faut aller au-delà des « cercles concentriques du Président Léopold Sédar Senghor. L’effort d’intégration doit tendre à créer le même cordon douanier, une armée africaine, à harmoniser les systèmes d’éducation et de formation pour un même esprit des cadres de la santé, de l’éducation, de la sécurité, de la production et des administrations. Il y a certes l’obstacle des intérêts de pouvoirs établis, mais le point de mire qu’est l’Etat fédéral d’Afrique conçu par Cheikh Anta Diop demeure, pour les Africains, beaucoup plus mobilisateur que l’utopie généreuse qui chante : « la terre nationale sera ».
La conséquence, sur la vie politique africaine, de l’effort tendant à réaliser l’Etat fédéral d’Afrique et la nation africaine, est que des pas importants doivent être réalisés dans de nombreux domaines, notamment en matière de vote des Africains migrants vivant dans des pays d’accueil africains, en matière aussi d’adhésion de ces mêmes migrants aux partis nationaux des pays d’accueil, en matière d’organisation et de fonctionnement de partis « africains » privilégiant la formation pour renforcer l’option panafricaniste dans la vie politique africaine. C’est ainsi que la multinationalité africaine conduira à la nationalité africaine unique. L’unité africaine faisant le développement de l’Afrique, il n’y aura plus, pour les Africains, de raison économique à l’aspiration à la binationalité dans une vie extra africaine
Le rappel de ces considérations sur la construction africaine permet de remarquer que les Africains, en créant leurs codes de la nationalité n’ont pas pensé donner un rôle à la nationalité dans l’effort de construction de l’unité africaine. Dans les anciennes colonies britanniques des Antilles, au contraire, il y a une disposition constitutionnelle relative à la nationalité qui tend à consolider le Commonwealth : la Dominique, la Jamaïque et d’autres anciennes colonies britanniques des Antilles interdisent la binationalité avec comme sanction prévue la perte de la nationalité d’origine ; mais lorsque la seconde nationalité est celle d’un pays du Commonwealth, il n’y a pas de sanction du citoyen qui l’obtient. Les francophones du continent africain n’ont pas pensé à une binationalité qui tendrait de façon aussi dynamique à construire l’unité africaine.
Le début des discussions nées de l’évocation récente de la binationalité à l’Assemblée nationale ont une orientation courte. Les uns tentent, énergiquement d’ailleurs, d’imposer le silence sur la question sous prétexte que les trois premiers Présidents de la République du Sénégal ont eu chacun la nationalité française et qu’ils n’ont pas trahi. C’est un peu court comme argumentation ! Avant d’affirmer de manière si péremptoire que tel ou tel chef de l’Etat n’a pas trahi son pays il faudrait d’abord définir ce qu’est trahir la nation. La Constitution qui mentionne la haute trahison ne l’a pas définie. Ce n’est pas une raison de tenter de régler le problème à coups d’affirmations pour le silence sur la question.
Discuter de la binationalité, avec transparence et le souci honnête de régler un problème de modernité et de justice du droit positif à mettre en place, est de meilleure orientation, pour des discussions d’intérêt national que l’on ne peut pas régler en noyant le poisson. Dénoncer des binationaux en montrant clairement les faits peut, par contre, contribuer aussi à montrer les insuffisances de notre code de la nationalité et la nécessité de le réviser dans le souci de sa modernité et le respect de tout ce qui est de nature à sauvegarder notre sécurité. La chasse aux sorcières, si l’on peut appeler ainsi cette clarification, est insuffisante. Il faut améliorer le code de la nationalité en partant de ce qui constitue un problème dans les faits critiqués. Il faut aussi profiter de cette amélioration du code pour donner un rôle à la nationalité dans la construction africaine.
9/10/2012, Madior DIOUF
Source : Sud online.sn
Travail, natalité, protection sociale... Quelle est la réalité de l'immigration en France? Dans Immigrés et descendants d'immigrés en France, à paraître prochainement, l'Insee en dresse une radiographie.
Objet de manipulations politiques, de fantasmes et d'interdits. Le débat sur l'immigration souffre, aussi, d'une insuffisance "scientifique". Faute de connaissances précises, les chiffres les plus fous circulent et façonnent la pensée commune. Travail, natalité, protection sociale... la société française croit connaître la réalité de l'immigration mais n'en perçoit, la plupart du temps qu'une image caricaturale. Immigrés et descendants d'immigrés en France (Collection Insee Références), un ouvrage que l'Insee va publier dans les prochains jours, permet, heureusement, de recadrer le débat grâce à un rigoureux travail d'enquête dont les conclusions bousculent bon nombre d'idées reçues mais confirment, aussi, certains ratés de notre modèle d'intégration. En voici quelques exemples.
La part de la population née à l'étranger présente en France (11%) est dans la moyenne européenne. La France occupe une position médiane comparable à l'Allemagne ou au Royaume-Uni ou, encore, aux Etats-Unis. Dans l'Union européenne environ 12% des personnes sont nées à l'étranger. Mais en France le développement de l'immigration familiale a favorisé la constitution d'une population de descendants d'immigrés, rapporte le chercheur Gérard Bouvier. La présence de ces descendants d'immigrés en grand nombre est "une position originale en Europe". Cette deuxième génération est estimée à 6,7 millions de personnes, dont 2,2 issus de couples "mixtes" (un seul parent immigré).
Immigrés et descendants d'immigrés ont de moins bonnes conditions de vie et accèdent difficilement aux emplois les plus qualifiés. Les immigrés sont surreprésentés chez les ouvriers et les employés. Et les descendants d'immigrés sont présents moins souvent chez les cadres ou les professions intermédiaires que les autres Français. Mais ils le sont plus que les immigrés, ce qui démontrerait les effets d'une mobilité sociale.
Les enfants d'immigrés venus de Turquie, d'Algérie d'Espagne et d'Italie sont surreprésentés parmi les non-diplômés du second cycle secondaire.
Le niveau de vie médian des immigrés est inférieur de 30% au niveau de vie médian en France. Mais l'écart de niveau de vie médian n'est plus que de douze points pour les descendants d'immigrés. Le taux de pauvreté qui s'établit en 2009 à 13,5% pour l'ensemble de la population reste de 37% pour les ménages immigrés mais diminue à 20% pour les descendants.
Les filles de l'immigration marocaine et tunisienne obtiennent plus souvent le baccalauréat que les autres jeunes françaises. Les chercheurs notent que le parcours scolaire des enfants d'immigrés sont différenciés selon le pays de naissance des parents. Les enfants d'immigrés venus de Turquie, d'Algérie d'Espagne et d'Italie sont surreprésentés parmi les non-diplômés du second cycle secondaire. Pour le baccalauréat, les fils et les filles turques sont en situation de sous-réussite au contraire des descendants des migrants du sud-est asiatique.
Les descendants d'immigrés africains, moins diplômés, occupent plus souvent des emplois précaires. Globalement les descendants d'immigrés d'Afrique sont pénalisés sur le marché de l'emploi. Mais l'écart avec les autres populations se réduit largement quand le niveau scolaire s'élève. Pour les descendants d'immigrés du sud de l'Europe il est même inversé. Ces enfants d'immigrés ont plus souvent un emploi, cinq ans après leurs études, que les français de souche.
Mais aux âges de pleine activité (25-64 ans), les immigrés d'Afrique Subsaharienne sont plus actifs que les non-immigrés. Si le taux d'activité des immigrés varie selon le pays d'origine, les hommes et les femmes venus du Portugal et d'Afrique Subsaharienne sont les plus actifs sur le marché du travail (80%). Leur participation dépasse même celle des non-immigrés (78%). A l'opposé les immigrés issus du Maghreb (66%), de L'Espagne (66%), de l'Italie (61%) ou de Turquie (58%) sont les immigrés les moins actifs.
Le taux de fécondité des femmes immigrées est supérieur à celui des autres.
afp.com/Olexander Zobin
La fécondité des femmes immigrées n'a que peu d'influence sur le taux de fécondité global. Si le taux de fécondité des femmes immigrées est supérieur à celui des autres (2,6 contre 1,9) il ne pèse que peu sur les statistiques (moins de 0,1 enfant par femme) car les femmes immigrées en âge d'avoir des enfants représentent moins d'une femme sur dix.
Les immigrés sont plus souvent en surpoids voir obèses que les non immigrés. Cela s'explique par la surreprésentation des immigrés dans les catégories socioprofessionnelles (ouvriers, employés, inactifs) où la prévalence du surpoids est grande. Globalement l'état de santé des immigrés est moins bon que celui de la moyenne de la population. 7 femmes immigrées sur 10 se déclarent en médiocre état de santé général.
Les immigrés et les descendants d'immigrés sont deux fois plus nombreux que les autres à se déclarer victimes de discrimination. 14% des Français affirment avoir vécu une discrimination en raison de leur sexe, de leur âge ou de leur origine. Deux fois plus d'immigrés ou d'enfants d'immigrés se plaignent de faits comparables. 1 immigré issu du Maghreb sur 3, et 4 immigrés venus d'Afrique sur 10, affirment avoir été soumis à un traitement discriminatoire. En Ile-de-France, les descendants d'immigrés se sentent au moins autant discriminés que les immigrés. Dans cette région, deux tiers des personnes déclarant avoir été discriminées ont un lien avec l'immigration.
09/10/2012, Laurent Chabrun
Source : L’Express
Un sit-in symbolique a été organisé, dimanche, par les participants au 2ème Forum social maghrébin, sur le poste-frontière Zouj-Bghal pour demander la réouverture de la frontière maroco-algérienne et la garantie de la libre circulation des personnes entre les pays du Maghreb.
Les participants à ce sit-in ont déploré le non-Maghreb qui "coûte cher aux peuples de la région dans le présent et le futur, sur les plans économique, social et culturel". La construction de l'Union maghrébine "dans sa diversité culturelle, linguistique et sociale" nécessite pour les pays membres de s'ouvrir les uns sur les autres, selon une vision globale pour l'avenir respectueuse des principes de démocratie et des droits de l'Homme.
Ils ont en outre rejeté "l'approche sécuritaire" adoptée en Europe dans la gestion de la question migratoire, plaidant pour le respect et la pleine application des conventions internationales relatives à la protection des migrants et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et de racisme.
La deuxième édition du Forum social maghrébin, organisée les 6 et 7 octobre à Oujda, sous le thème "la migration et la liberté de circulation dans l'espace maghrébin" a réuni près 400 participants représentant des associations oeuvrant dans le domaine de l'immigration, des acteurs de la société civile, des syndicats marocains et des organisations de solidarité internationale.
07 oct. 2012
Source : MAP
Une opération de sauvetage en mer menée par la Marine Royale a permis lundi soir de secourir 12 candidats à l'émigration illégale, suite à un appel de détresse émanant d'une embarcation en difficulté au large du lieu dit Tlet, situé à 9 km du port de Nador Bni Nsar (commune rurale Béni Chuker), apprend-on auprès des autorités locales.
Les rescapés ont été pris en charge par les autorités locales et acheminés vers l'hôpital Hassani de Nador, ajoutent les mêmes sources, qui indiquent que les rescapés ont signalé que cinq autres candidats à l'émigration illégale auraient disparu en mer.
Les recherches se poursuivent en vue de secourir les personnes qui se trouveraient éventuellement en difficulté.
08 oct. 2012
Source : MAP
«L'Allemagne a besoin de 70.000 ingénieurs. Les candidats peuvent y accéder soit par le biais de l'émigration soit à travers les investissements allemands en Espagne». Ce genre d'offre de travail, destinée aux jeunes, paraît fréquemment dans l'es médias espagnols. Il traduit l'intérêt réciproque de sceller une forte coopération en matière d'emploi entre les gouvernements et Bonn et Madrid.
Derrière ce message, tout observateur a le droit de s'interroger sur l'engouement des Allemands pour le marché de travail espagnol. Plusieurs arguments logiques s’imposent…Suite
Alors que l'arabe est la deuxième langue la plus parlée en France, son enseignement dans le secondaire perd sans cesse du terrain au profit du secteur associatif. Un basculement qui date des années 1980, quand l'immigration maghrébine a commencé à occuper une part de plus en plus grande de l'espace public et médiatique. Associé depuis à l'islam et aux ghettos, l'arabe parviendra-t-il à modifier son image? …Suite
Si, régulièrement, des bateaux de clandestins font naufrage en Méditerranée, neuf migrants africains sur dix vont chercher du travail au sein même du continent noir.
«Caravanserail: le lieu de rencontre des cultures», initié par Art Midwest avec le soutien de lafondation «Doris Duke pour les Arts Islamiques», consacre sa 2ème édition au Royaume, proposant aux populations de l'Amérique profonde de découvrir et explorer, à partir de cette semaine, la diversité de l'expression artistique du monde Musulman, à travers la culture et la civilisation marocaines…Suite
Les films «Les chevaux de Dieu» du réalisateur marocain Nabil Ayouch et «Sur la route du paradis» de la réaIisat:rice franco-marocaine Uda Benyamina, ont été primés au Festival international du film francophone de Namur…Suite
La Radio Télévision Belge Francophone, RTBF, a choisi, pour ce mois d'octobre, de rendre hommage au Maroc à travers la valorisation des productions artistiques marocaines.
Ainsi, la RTBF présentera des productions artistiques issues de l’immigration marocaine, et diffusera également certains programmes populaires de la chaîne marocaine 2M.
Au programme de la Une, les JT accorderont une place au projet, avec à 13 heures des invités thématiques selon la programmation de DABA Maroc, le festival initié par Wallonie-Bruxelles International, ainsi que des écrivains invités pour l'occasion.
La Deux proposera, pour sa part, un «Cinéstation» spécial DABA. La rubrique « Têtes d’affiche » sera consacrée à des réalisateurs dont les films sont à l’affiche du festival. L'on reviendra, également, sur le parcours de Mohamed Ouachen, comédien est à l’initiative du spectacle « Bruxelles en scènes ».
DABA s’invitera également dans « Livr(é)s à domicile ». Amélie Nothomb sera reçue chez une passionnée de sicence-fiction et docteur en sociologie, d’origine marocaine bien sur. L’humour sera lui aussi à l’honneur avec la diffusion du spectacle « Rire ensemble contre le racisme » enregistré à Bruxelles au mois de juin; soulignent les médias. Et du 22 au 26 octobre « Sans chichis » invitera la célèbre Choumicha qui rejoindra l’équipe pour la séquence cuisine.
Pour la Trois, le choix est surtout cinéphile puisque la chaîne diffusera en plusieurs films et documentaires dans le cadre du festival: « Le thé ou l’électricité », de Jérôme Le Maire, « Cinéma inch’allah » qui dresse le portraits de quatre belgo-marocains fous de cinéma; « Les Barons » et « L’enfant endormi ».
Sur ARTE Belgique, et dans l’émission « Cinquante degrés nord », les chroniqueurs belgo-marocains présenteront des artistes issus de leur communauté. Le 24 octobre, dans « Quai des belges », Hadja Lahbib présentera des morceaux de son film « La liberté, ma mère ».
Ainsi, la RTBF vibrera au rythme du Maroc durant ce mois d'octobre, prônant la diversité culturelle qui marque les deux royaumes marocains et belge.
8 Octobre 2012, Leila Assam
Source : Emarrakech
L’assistante du directeur du Congrès national des syndicats de Singapour a été licenciée moins de 24 heures après avoir posté une remarque raciste sur Facebook.
Elle-même d’origine chinoise, Amy Cheong avait écrit le 7 octobre sur sa page Facebook que les mariages célébrés aux « étages vides » des immeubles de Singapour, des endroits qui accueillent typiquement des rassemblements communautaires et en particulier malais, « devraient être interdits », rapporte le gratuit Today le 9 octobre. Elle a été licenciée moins de 24 heures après la publication de cette petite phrase assassine sur le réseau social, malgré ses excuses également postées sur Facebook. Elle avait expliqué avoir été « dérangée par le bruit » d’un de ces mariages qui se tenait sans doute sous son appartement.
Ses propos ont reçu une volée de bois vert, déclenchant des torrents de critiques sur Facebook et Twitter et appelant à son renvoi. Même le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a réagi sur sa page Facebook, à l’instar d’autres ministres de son gouvernement. « Heureusement, cette personne s’est rapidement excusée pour sa faute grave. Mais le mal était fait et le NTUC a bien fait de mettre fin à ses services », a-t-il écrit depuis la Nouvelle-Zélande où il est en visite officielle.
Quant à son (ex) employeur, le Congrès national des syndicats (NTUC), il a fait savoir par la voix de son secrétaire général Lim Swee Say dans un communiqué que « le NTUC a une idée très sérieuse de l’harmonie raciale à Singapour. Nous n’accepterons pas et aurons une tolérance zéro à l’égard des mots utilisés ou des actions menées par notre personnel qui soient insultants racialement ». La cité-Etat, avec ses cinq millions d’habitants, est composée aux trois quarts de personnes d’origine chinoise, à 13% d’origine malaisie et à 9% d’origine indienne.
9 octobre 2012, Arnaud Roux
Source : Asie info
L’assistante du directeur du Congrès national des syndicats de Singapour a été licenciée moins de 24 heures après avoir posté une remarque raciste sur Facebook.
Elle-même d’origine chinoise, Amy Cheong avait écrit le 7 octobre sur sa page Facebook que les mariages célébrés aux « étages vides » des immeubles de Singapour, des endroits qui accueillent typiquement des rassemblements communautaires et en particulier malais, « devraient être interdits », rapporte le gratuit Today le 9 octobre. Elle a été licenciée moins de 24 heures après la publication de cette petite phrase assassine sur le réseau social, malgré ses excuses également postées sur Facebook. Elle avait expliqué avoir été « dérangée par le bruit » d’un de ces mariages qui se tenait sans doute sous son appartement.
Ses propos ont reçu une volée de bois vert, déclenchant des torrents de critiques sur Facebook et Twitter et appelant à son renvoi. Même le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a réagi sur sa page Facebook, à l’instar d’autres ministres de son gouvernement. « Heureusement, cette personne s’est rapidement excusée pour sa faute grave. Mais le mal était fait et le NTUC a bien fait de mettre fin à ses services », a-t-il écrit depuis la Nouvelle-Zélande où il est en visite officielle.
Quant à son (ex) employeur, le Congrès national des syndicats (NTUC), il a fait savoir par la voix de son secrétaire général Lim Swee Say dans un communiqué que « le NTUC a une idée très sérieuse de l’harmonie raciale à Singapour. Nous n’accepterons pas et aurons une tolérance zéro à l’égard des mots utilisés ou des actions menées par notre personnel qui soient insultants racialement ». La cité-Etat, avec ses cinq millions d’habitants, est composée aux trois quarts de personnes d’origine chinoise, à 13% d’origine malaisie et à 9% d’origine indienne.
9 octobre 2012, Arnaud Roux
Source : Asie info
Un programme scientifique cherche à démontrer que des immigrés originaires du Maghreb, arrivés dans la période d'après-guerre en France, peuvent oublier la langue de leur pays d'accueil lorsqu’ils sont atteints par la maladie d’Alzheimer. L'objectif est d'améliorer la prise en charge de ces patients.
Ils sont Marocains, Algériens ou Tunisiens, sont arrivés en France dans les années 1950 pour y trouver un travail, et constituent aujourd’hui une population vieillissante. Parmi eux, certains sont atteints d’Alzheimer. Or, comme l’a constaté Mélissa Barkat-Defradas, linguiste et chargée de recherches au CNRS à l’université de Montpellier, cette maladie aurait pour effet de leur faire oublier le français, langue de leur pays d’accueil. « Ma grand-mère, qui souffrait de cette pathologie, était devenue monolingue à la fin de sa vie », raconte-t-elle.
« Les patients atteints d'Alzheimer perdent et oublient les choses qu'ils ont acquises plus tard dans leur vie. Celles qui l'ont été beaucoup plus tôt résistent plus à la maladie ».
Programme Alibi
L’an dernier, la chercheuse franco-algérienne a lancé avec Omar Samaoli, directeur de l’Observatoire gérontologique des migrations en France, et une équipe composée d’un socio-démographe, de neuropsychologues et de linguistes, le programme Alibi (« Alzheimer, immigration et bilinguisme »). Il vise à vérifier, d’ici à 2013, la fréquence de ce cas de figure, et à favoriser une meilleure prise en charge de ces patients en milieu hospitalier. Les tests neuropsychologiques ne sont en effet pas adaptés à leur cas, puisqu’ils ne sont disponibles qu’en français. Résultat : une personne qui ne maîtrise plus cette langue pourra être classée en phase 3 (dernier stade de la maladie) alors que la gravité de son état est moindre. « Il faut aussi former des infirmières et des médecins qui parlent l’arabe », insiste Mélissa Barkat-Defradas.
L’étude, qui porte pour l’instant sur un échantillon de quinze personnes – le but est d'en avoir quatre-vingt-dix -, permettra enfin d’évaluer le nombre de personnes concernées. « Cette maladie est en général mal perçue par les familles de culture musulmane qui décident souvent de garder les malades chez eux. Cela rend difficile d’établir des chiffres », explique Mélissa Barkat-Defradas.
08/10/2012, Marie Villacèque
Source : Jeune Afrique
Les autorités grecques ont déclaré lundi que la répression mise en place contre les immigrants clandestins avait entraîné une chute spectaculaire des arrivées. Le nombre de personnes soupçonnées d'immigration illégale arrêtées entre le 4 août et le 6 octobre est de 1.337, contre 14.724 à la même période l'an dernier, a précisé la police grecque.
L'annonce a été faite lors d'un voyage de Cecilia Malmström, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Elle a visité l'un des cinq nouveaux centres de rétention ouverts cette année avec l'aide de fonds européens.
La Grèce a lancé début août l'opération Zeus Xénios, baptisée du nom du dieu grec de l'hospitalité, pour une durée indéterminée. Dans ce cadre, les contrôles aux frontières sont renforcées ainsi que les opérations de contrôle dans les rues.
8/10/2012
Source : Le Nouvel Observateur/AP
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a assuré dimanche la communauté juive de sa solidarité "fraternelle" après le démantèlement d'une cellule islamiste ayant apparemment pour cible des associations juives et a exprimé son inquiétude face aux "amalgames" visant les musulmans.
Le président François Hollande, qui a reçu dimanche des représentants de la communauté juive, a également appelé le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, pour l'assurer "que les auteurs d'actes criminels ne sauraient être confondus avec l'ensemble de la communauté musulmane de notre pays".
"Les musulmans de France ne doivent pas pâtir de l'islamisme radical, ils en sont aussi victimes" , a déclaré François Hollande.
M. Moussaoui a indiqué que le CFCM "assure la communauté juive de son soutien et de sa solidarité fraternels face à toutes les agressions qui visent ses membres et ses institutions".
"Au moment où des membres de réseaux extrémistes (...) font l'objet d'interpellations, le CFCM en appelle à la conscience et à la responsabilité de chacun afin d'éviter tout amalgame avec l'ensemble des musulmans qui sont profondément affectés par l'instrumentalisation faite de leur religion par ces individus", a-t-il dit.
Pour sa part le recteur de la Grande mosquée de Paris de Paris Dalil Boubakeur a appelé les organisations musulmanes chargées du culte "à réfléchir aux solutions pouvant permettre d'éviter la propagation d'activités terroristes contraires aux valeurs de la République et aux principes humanistes de l'islam".
Rappelant les attentats commis en mars dernier par Mohamed Merah (meurtrier de trois militaires et de quatre juifs dont trois enfants), M. Boubakeur a souligné que "cette affaire, loin d'être isolée et exceptionnelle, révèle malheureusement la présence et la formation de nouveaux candidats à la radicalisation d'un islam djihadiste" en France.
La police a démantelé samedi un groupe de douze jeunes Français, petits délinquants convertis à l'islam radical, soupçonnés d'avoir commis un attentat contre un magasin juif et projeté d'autres actions visant la communauté juive.
Le président du CFCM a aussi demandé que la pratique religieuse des musulmans ne soit pas "une source permanente de polémiques et de débats publics dont certains contribuent, malheureusement, à nourrir la stigmatisation et le rejet de l'autre".
Il exprime son inquiétude alors qu'un des principaux dirigeants de la droite, Jean-François Copé, a déclenché une polémique pour avoir évoqué lors d'un meeting le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".
M. Copé, qui brigue la succession de l'ancien président Nicolas Sarkozy à la tête du principal parti d'opposition, l'UMP, a été sévèrement critiqué par la gauche qui l'accuse de reprendre les thématiques de l'extrême-droite, mais aussi par une partie de la droite.
François Baroin, l'ancien ministre des Finances de Nicolas Sarkozy, a estimé que "ces petites phrases sont toxiques et dangereuses" et "altèrent le pacte républicain"
François Hollande a pour sa part déclaré dimanche qu'il ne "tolèrerait pas que, dans notre République, des hommes ou des femmes, parce qu'ils ont des convictions religieuses, puissent être mis en stigmatisation par des propos qui seraient déplacés".
07-10-2012
Source : Le Nouvel Observateur/AFP
Les récents changements à la loi sur l'Immigration mettent en péril l'avenir du Canada, selon une nouvelle étude. La Fondation Maytree, qui combat la pauvreté et les inégalités sociales, affirme que la réforme du gouvernement Harper manque de vision à long terme.
« Une réforme à courte vue, incohérente, rédigée aux pas de course et adoptée au forceps ». La Fondation Maytree taille en pièces la nouvelle Loi sur l'Immigration.
Selon l'organisme, elle est injuste, brise la tradition d'accueil du Canada, complique l'accès à la citoyenneté des immigrants en plus d'être contre-productive sur le plan économique.
La coauteure du rapport, Naomi Alboim est professeure en politique publique à l'Université Queen's. Elle explique qu'Ottawa fait notamment la part belle à des travailleurs étrangers temporaires peu qualifiés pour pourvoir des postes mal rémunérés et peu courus.
« Il va falloir regarder de près, comment le Canada peut continuer à être et garder sa réputation, son image sur la scène internationale pour l'attraction des immigrants. » — Léonie Tchatat, directrice général de La Passerelle, organisme d'aide aux immigrants
Pour la chercheuse, c'est un écran de fumée qui empêche certains secteurs de l'économie de se remettre en cause et de faire des ajustements nécessaires pour être compétitifs.
De plus, ces travailleurs temporaires sont moins susceptibles de rester au pays, contrairement aux autres catégories d'immigrants à qui l'on serre désormais la vis.
La situation ne fait pas l'affaire de l'Ontario.
La province doit attirer davantage de travailleurs qualifiés, selon un panel d'experts commis par le ministère ontarien de l'Immigration.
La Fondation Maytree plaide pour un débat national sur la question.
4/8/2012
Source : Radio Canada
Le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Haiba, a souligné, vendredi à Rabat, l'importance d'œuvrer pour la création d'alliances transnationales afin de lutter contre l'incitation à la haine sous toutes ses formes.
S'exprimant lors de la clôture des travaux de l'atelier de clôture des experts sur l'interdiction de l'incitation à la haine raciale, ethnique et religieuse, M. El Haiba a indiqué que le travail des experts à ce sujet ne doit pas se servir seulement d'un mécanisme de suivi, mais aussi un moyen d'encouragement d'alliances transnationales en vue de lutter contre ce fléau.
Il a mis l'accent sur la question du réseautage des initiatives et des actions des militants des droits de l'Homme, des ONG et des institutions nationales dans ce domaine, se référant à l'expérience, lancée en 2008 au Maroc, du dialogue arabo-européen entre les institutions nationales en matière de lutte contre le terrorisme, d'échange d'informations et d'immigration.
M. El Haiba a appelé à rendre public les résultats et recommandations des rapports présentés lors de l'atelier, soulignant la pertinence de l'action législative du Royaume pour faire face à ces phénomènes.
Pour sa part, le chef de la division des traités du Haut Commissariat aux droits de l'Homme, Ibrahim Salama, a indiqué que le Maroc, un pays connu pour son pluralisme et sa diversité, est l'endroit le mieux recommandé pour la tenue d'une telle rencontre.
Deux jours durant, les participants à cet atelier ont mis l'accent sur les résultats et conclusions des quatre ateliers organisés l'année dernière dans différents pays, avec un intérêt particulièrement porté sur les pratiques législatives et judiciaires, ainsi que sur les politiques et institutions à même d'interdire et d'empêcher efficacement la haine raciale ethnique ou religieuse.
05 oct. 2012
Source : MAP
Le numéro N° 39 de la revue « Migrance » du semestre 2012, s’intéresse aux immigrés qui se sont organisés et ont fondé ou rejoint des organisations (politiques, syndicales…) pour dénoncer le colonialisme français. Il démontre le rôle important des travailleurs, étudiants, syndicalistes ou intellectuels immigrés qui se sont mobilisés et se sont battus pour l’indépendance de leur pays entre 1930 et 1970. Il fait ainsi apparaitre l’immigration comme une des bases essentielles du grand mouvement anticolonial qui conduira à l’indépendance politique des anciennes colonies et à la période dite de décolonisation.
La première partie de ce numéro est consacrée aux étudiants et aux travailleurs indochinois qui se sont mobilisés pour l’indépendance du Vietnam (1930-1952). La seconde partie traite de l’anticolonialisme dans l’immigration algérienne entre 1937 et 1964. La dernière partie revient sur l’anticolonialisme et le néocolonialisme dans l’immigration africaine (1945-1970).
Source : Générique
Avec plus de 40 000 postes à pourvoir d’ici 2016, la Chaudière-Appalaches fait face à d’importants défis démographiques empirant le phénomène de rareté de main-d’œuvre qualifiée. Les entreprises devront dénicher des talents ailleurs et se tourner vers l’immigration selon Vincent Lessard, conseiller aux entreprises du Centre local d'emploi de Saint-Georges.
Pendant près de 45 minutes, M. Lessard et trois autres panélistes ont prononcé la conférence « Dénichez de la main-d’œuvre qualifiée » devant 70 convives réunis hier au Centre des congrès le Georgesville.
Marlène Roy, conseillère au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, Frédéric Lavoie, conseiller services aux entreprises au MICC, Mélanie Grenier, agente du programme Trait d'union au Carrefour jeunesse-emploi de Beauce-Sud étaient les autres conférenciers de cette activité de la Chambre de commerce de Saint-Georges. Elle s’inscrivait dans le cadre de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles.
Un constat frappant
La Chaudière-Appalaches présente le plus faible taux de chômage en province à 4,2 % contrairement à 7,6 % au Québec. De plus, ce taux devrait atteindre, selon les prévisions de Statistique Canada, 3,6 %. La situation risque de se compliquer davantage avec le vieillissement de la population puisque le nombre d’aînés sera deux fois plus élevé d’ici 2031.
Bien évidemment, les entreprises devront augmenter leur productivité, optimiser l’utilisation des bassins de main-d'œuvre, réaliser une meilleure gestion prévisionnelle de la main-d’œuvre, et finalement recruter de la main-d’œuvre immigrante est la dernière partie de la solution. « Nous sommes là aujourd’hui pour semer une graine pour vous faire penser à cette option-là. C’est une possibilité », soutient Marlène Roy, conseillère au MICC.
Actuellement, la région est un parent pauvre de l’immigration. D’ailleurs, la Chaudière-Appalaches comptait en 2006, 4660 immigrants sur le territoire dont seulement 470 en Beauce-Sartigan. Notons que 1935 personnes arrivées de 2000 à 2009 étaient toujours présentes en janvier 2011.
La région se doit donc de séduire davantage les immigrants à l’idée de s’implanter en Chaudière-Appalaches. L’organisme ICI : Intégration communautaire des immigrants ainsi que les maisons d’enseignements du territoire dont le Cégep Beauce-Appalaches et la Commission scolaire Beauce-Appalaches contribuent à attirer des immigrants dans la région.
Les entreprises, elles, aussi peuvent faire des démarches de recrutement à l’étranger via le placement en ligne international, lors de mission de recrutement ou même se faire accompagner par le MICC en vue du recrutement à l’international. Les options sont nombreuses, et pour ces entreprises, ils peuvent donc demander de l’aide du MICC ou d’un consultant. Lors de la conférence, Mme Roy et M. Lavoie ont d’ailleurs abordé plusieurs thématiques allant de l’embauche à des conseils pratiques pour assurer la rétention des employés.
Trais d’union un nouvel outil
Certes, les entrepreneurs disposent aussi divers outils pour faciliter l’accueil et intégration des nouveaux arrivants. La région de Beauce-Sartigan compte depuis près d’un an le programme trait d’union du CJEBS. Celui-ci est responsable d’apporter de l’aide aux résidents permanents de tous âges.
Depuis cet automne, Trait d’union accompagne aussi les entreprises en offrant divers services : de l’accueil du soutien individuel ou en groupe pour les travailleurs et même de la résolution de conflits. Le programme comprend aussi un volet sensibilisation à la population afin de garantir les succès d’intégration des nouveaux arrivants.
Des subventions de disponibles
Emploi-Québec offre aussi divers programmes de subvention donc celui intitulé Prime. Celui-ci supporte l'intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi. Emploi-Québec dispose de plusieurs mesures d’aides aux entreprises, dont celui de francisation des employés. La liste des programmes est contenue dans l’entière présentation de jeudi dernier sur le site de la Chambre de commerce.
6/10/2012, Jean-François Fecteau
Source : Beauce
Lorsqu'on parle d'immigration aux États-Unis, c'est souvent pour évoquer les mesures extrêmement restrictives prises dans certains États comme l'Arizona. Pourtant, dans certaines villes du pays, les immigrés sont les bienvenus car ils sont un atout dans la lutte contre le déclin économique…Voir le reportage sur France 24
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) exprime son inquiétude face aux amalgames dont font l’objet les musulmans de France dans leur ensemble à travers des propos et déclarations inappropriés.
Le CFCM rappelle que l’immense majorité des musulmans de France aspire à vivre sa spiritualité dans le strict respect des valeurs de la République et espère le faire dans l’indifférence comme tous les citoyens des autres cultes ou convictions.
Le CFCM souhaite que la pratique religieuse des musulmans soit perçue comme un élément de leur liberté individuelle plutôt qu’une source permanente de polémiques et de débats publics dont certains contribuent, malheureusement, à nourrir la stigmatisation et le rejet de l’autre.
6 octobre 2012
Source : Site du CFCM
L’ex-chroniqueur du « Grand Journal » pilote désormais « La Nouvelle Édition » tous les midis sur Canal+. Ce professeur agrégé à l’élégance naturelle nous livre sa philosophie... du style.
Costume chic, longue silhouette dédiée, sourire charmant, Ali Baddou, 38 ans, a gardé une espièglerie d’enfant facétieux. Ce qui explique peut-être pourquoi cet ex-professeur, agrégé de philosophie, pilote désormais « La Nouvelle Édition », une émission quotidienne d’ « infotainment » sur Canal+. Ali Baddou appartient à cette génération de bons esprits télégéniques capables de naviguer à vue entre culture grand public et références pointues. Son ascension dans les médias a commencé derrière le micro des « Matins de France Culture », qu’il animait quotidiennement. Il est ensuite devenu le chroniqueur littéraire du « Grand Journal », puis le joker de Michel Denisot. Né à Paris, ce fils de diplomate marocain a connu une enfance voyageuse : Maroc, États-Unis, France. Élégant et courtois, Ali Baddou détonnerait presque dans l’univers hystérique de la télévision.
6/10/2012
Source : Le Figaro
Dans le cadre de la mobilisation pour le Forum Social Mondial 2013 en Tunisie, le FSMaroc et le comité de suivi du Forum Social Maghrébin, organisent le Forum Thématique : « 2ième édition du Forum des migrants sous le thème : Un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles ».
Seconde édition du Forum Thématique sur l’immigration les 6 et 7 octobre 2012 à Oujda
A l’Espace de formation et d’animation du tissu associatif de la région de l’Oriental
La Philosophie et les Grands axes thématiques du Forum :
I. La parole aux migrant(e)s
Ce Forum se veut avant tout un lieu où les migrant(e)s eux-mêmes ont la parole et la visibilité. Que ce soit dans les pays du Nord et maintenant au sud, on a longtemps parlé au nom des migrants, ces derniers étant souvent relégués à un statut d’observateurs. Les choses changent peu à peu avec l’émergence d’organisations de migrants également dans les pays du Sud. Au Nord, vue l’ancienneté des migrations, ces organisations se sont imposées et jouent un rôle important pour la défense des droits des migrants. C’est dans cette perspective que le comité de suivi du FSMaghreb ne cesse de déployer des efforts pour élargir cet espace et œuvre au renforcement des liens de solidarité, de convergence, de visibilité des résistances et luttes des populations militant pour la protection et la promotion des droits des migrant(e)s.
Il n’est nullement question de négliger le rôle important de la société civile des pays hôtes ou des organisations de soutien aux migrant(e)s, mais il convient de tout mettre en œuvre afin de permettre aux migrant(e)s eux-mêmes de s’exprimer concernant leur vécu et leurs propres revendications et faire converger les luttes et les résistances pour les droits fondamentaux des migrant(e)s.
Ce forum sera une occasion de contribuer à renforcer les liens entre les sociétés civiles du Maghreb et les différentes associations de migrants sub-sahariens, ce qui devra se concrétiser par un renforcement de la coordination entre l’ensemble des acteurs tout en offrant une plus grande visibilité des associations de migrants.
II. Etat des lieux
Le Forum sera orienté sur la dimension Sud - Sud avec un focus sur l’espace Maghrébin, et sera une occasion de dresser un état des lieux sur :
• Les forces vives des sociétés civiles dans la défense et la protection des migrant(e)s et dans le combat contre toutes les formes de xénophobie et de discriminations;
• Le rôle des Etats et les politiques répressives;
• Les nouveaux acteurs et mouvements issus des populations de migrant(e)s subsahariens.
III. Les migrants et leurs droits au Maghreb
Le Maghreb est passé pendant la dernière décennie d'une terre d'émigration (hormis la Libye) à un pays d'abord de transit puis d'immigration générant de nouvelles situations et de nouvelles problématiques qui nécessitent des réponses et une mobilisation eu égard à la persistance des violations graves des droits des migrants tout au long du processus migratoire dans l’espace maghrébin.
La situation des migrant(e)s a toujours fait partie des préoccupations centrales du FSMaghreb. Cette question concerne l’adoption de lois qui criminalisent les migrant(e)s irréguliers, le non respect de certaines dispositions protectrices de ces migrants stipulées dans ces lois, les rejetant ainsi dans des conditions précaires de victimes de l’arbitraire des autorités ou de groupes mafieux et la violation flagrante des normes et conventions internationales des droits humains, notamment la Convention de Genève, la convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs et travailleuses migrants et des membres de leur famille », pourtant ratifiée par les pays du Maghreb (à l’exception de la Tunisie).
A cet effet, il convient de noter entre autres la nécessite d’une réflexion, et l’élaboration de propositions :
• Sur les droits et libertés fondamentaux des migrant(e)s qui devraient s'inscrire dans les réformes en matière de droits humains, à la lumière des bouleversements politiques qui ont ébranlé le Maghreb, sachant que les migrant(e)s irréguliers dans l’espace maghrébin ne bénéficient d’aucun droit ; à noter que la question de la régularisation des migrant(e)s sans papiers ayant séjourné plusieurs années au Maghreb mérite d’être débattue (selon la loi 02.03 ) ;Sur la situation pprécaire des femmes migrantes qui subissent toutes les formes de violences et l’exploitation ;
• Sur La protection des demandeurs d'asile et réfugié(e)s;
• Sur la situation dramatique des enfants migrants nés sur le territoire maghrébin ;
• Sur la liberté de circulation et d’installation
De ce fait, un des objectifs de ce forum sera la formulation, par les dynamiques qui le composent, d’un mémorandum de recommandations et de revendications sur ces questions qui sera soumis aux différentes autorités du Maghreb.
IV. Les frontières et l’espace maghrébin :
Les frontières de l’espace maghrébin ne séparent pas seulement les peuples de la région mais elles sont souvent des lieux où les différentes autorités du Maghreb rejettent les migrant(e)s dans des conditions totalement inhumaines. L’ouverture des frontières et la libre circulation dans l’espace maghrébin sont parmi les premières revendications formulées par les dynamiques du Forum Social Maghrébin. Cette dernière est reprise dans la charte du Maghreb des peuples : « Le Forum Social Maghrébin, espace privilégié de convergence des mouvements sociaux, associations, syndicats, mouvements pacifistes et mouvements citoyens, de débats sur les thèmes liés aux grands enjeux de la région, sera un des lieux d’articulations de luttes communes, pour (…) l’ouverture des frontières et le droit à la libre circulation des personnes dans l’espace maghrébin … »
4/10/2012
Source : Joussour
Les chefs d'Etat et de gouvernement du sommet du dialogue 5+5 des pays du pourtour méditerranéen ont exprimé samedi à Malte, dans leur déclaration finale, leur engagement à combattre la migration irrégulière et renforcer la lutte contre la contrebande et le trafic des êtres humains.
Les pays membres du dialogue 5+5 (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie ainsi que la France, Espagne, Italie, Portugal et Malte) ont indiqué qu'ils restaient " collectivement engagés" à l'exploration de moyens pratiques et efficaces qui renforceraient les capacités institutionnelles, humaines et techniques afin de prévenir et combattre la migration irrégulière et renforcer la lutte contre la contrebande et le trafic des êtres humains.
Ils ont souligné aussi la nécessité de faciliter l'intégration des migrants qui se sont établis légalement dans les pays d'accueil en termes de stabilité et de compréhension mutuelle, appelant au développement de mécanismes qui visent à soutenir la réintégration des migrants légaux dans leurs pays d'origine.
Les pays du groupe 5+5 ont reconnu que la facilitation des transferts d'argent des migrants, à travers la réduction possible des coûts des transferts, contribuera au développement de leurs pays d'origine y compris le développement des PME.
Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à instaurer une coopération plus étroite entre les 10 pays méditerranéens par le dialogue politique et et une meilleure coopération économique.
6 Octobre 2012
Source : Atlasinfo.fr
On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal.
C’est sans conteste une des lignes de faîte de ces élections communales : du nord au sud, en passant - surtout - par le centre du pays, les partis ont veillé à "colorer" particulièrement leurs listes de manière communautaire s’entend, c’est-à-dire en les ouvrant à un nombre jamais vu de candidat(e)s issu(e)s de l’immigration et de cultures religieuses ou spirituelles très diverses. Autre phénomène émergent : la présence de candidats issus de l’ex-bloc soviétique dont nombre de ressortissants ont l’espoir souvent déçu de trouver l’Eldorado dans nos contrées.
Mieux, désormais, les grandes familles politiques n’ont plus peur de confier la direction de leur liste à ces candidats. A Bruxelles, ils étaient deux à être dans ce cas il y a six ans, voilà qu’ils sont déjà sept et ce n’est sans doute pas fini !
Du côté wallon, l’on enregistre au moins quatre cas de potentiels bourgmestres non autochtones alors qu’en Flandre, qui est bien plus exigeante sur le terrain de "l’inburgering", l’on constate que près de dix pour cent des candidats sont issus de la multiculturalité (lire en page 6).
On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal. De manière positive, bien évidemment, comme la politologue liégeoise Fatima Zibouh.
Selon cette dernière, "la participation politique des étrangers et Belges d’origine étrangère se caractérise avant tout par une grande hétérogénéité. L’appartenance communautaire et/ou nationale y a moins d’importance que les trajets individuels, l’appartenance professionnelle ou socio-économique. Surtout, la relation entre vie politique et origine ethnique ou communautaire doit être vue comme une relation dynamique en constante évolution" .
En clair : les candidats étrangers ne se considèrent plus comme les Marocains ou Turcs "de service", ou comme des faire-valoir de telle ou telle religion. Et ils n’hésitent plus à se profiler de manière autonome par rapport à leur monde d’origine.
Cela, c’est la vision généreuse et optimiste Selon certains observateurs plus critiques comme Sfia Bouarfa, qui connaît mieux que quiconque le sérail et pour cause, il semble bien que tous les partis confondus n’ont pas nécessairement été très regardants en recrutant leurs candidats. Et ont la fâcheuse tendance d’avoir fait appel à des personnalités qui n’ont pas toujours intégré les valeurs démocratiques telles qu’on les pratique chez nous.
Conséquence : l’on connaît plusieurs exemples de transfuges de telle ou telle origine qui passent de la gauche à la droite, ou l’inverse, avec une facilité déconcertante. Sans doute, nombre d’électeurs n’y voient-ils nul mal ou ne s’en aperçoivent pas réellement, mais on peut se poser de sérieuses questions sur le bagage politico-idéologique de ces "ramasse-voix".
Au-delà de ce mercato, les directions politiques ne "screenent" pas toujours les candidats aussi sérieusement qu’il le faudrait. Avec la conséquence qu’ils se retrouvent, par exemple, avec des candidates qui tiennent absolument à garder le foulard islamique.
Il y avait le précédent de Mahinur Özdemir à Saint-Josse pour le CDH aux élections régionales de 2009, qui n’a jamais enlevé son voile, mais les autres partis traditionnels ont aussi des candidates aussi déterminées : c’est le cas de Derya Aliç (Schaerbeek) et de Farida Tahar (Molenbeek) pour le PS, alors qu’au MR, on s’est distancié de la liste tennoodoise des "Bleus de Saint-Josse" où figure la cousine d’Emir Kir, Canan. Une problématique qui n’est pas résolue car quid en cas d’élection ? La pression identitaire ne l’emportera-t-elle pas sur l’adhésion partisane ? S’ajoutent à cela des dimensions non moins interpellantes puisqu’elles touchent au négationnisme des génocides du XXe siècle. Nombre de candidats d’origine turque adoptent une posture plus qu’ambiguë par rapport au génocide arménien et il faut souvent passer par les médias turcs pour connaître leur point de vue.
Enfin, si l’appartenance catholique ne joue plus, à quelques exceptions près comme ces candidats du CDH d’Uccle qui osent dire leurs convictions, il y a un vote évangélique africain qui ne manque pas d’être pris en compte au sein du parti de Benoît Lutgen, mais qui s’est surtout imposé sous la présidence de Joëlle Milquet.
06/10/2012, Christian Laporte
Source : Lalibre.be
Dix chefs d'Etat et de gouvernement européens et arabes ont adopté ce samedi 6 octobre, à Malte, une déclaration conjointe visant à faire face au problème de l'immigration avec notamment la création d'une « task force » (ou « groupe de travail ») humanitaire. De nombreux autres sujets ont été abordés, notamment les questions économiques Nord-Sud et de transition politique dans le contexte post-révolutionnaire.
Cela faisait neuf ans que les dirigeants des deux rives de la Méditerranée ne s'étaient pas réunis. C'est aussi la première fois que ce sommet se tenait sans les présidents tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et libyen Mouammar Kadhafi.
Dans ce contexte, les pays arabes ont cherché à rassurer leurs homologues européens sur la démocratie dans leur pays, tout en appelant à plus de coopération. Le président tunisien Moncef Marzouki l'a souligné, les changements en cours sur la rive sud de la Méditerranée ne sont pas une menace pour l'Europe.
Le chef de l'Etat français François Hollande a, lui, mis en avant les deux défis majeurs auxquels les Euro-méditerranéens doivent faire face : accompagner la transition démocratique et développer le Sud tout en stimulant la croissance au Nord.
Vaste programme pour les dirigeants de ce forum, qui ont aussi conclut à mettre en place une « task force » humanitaire, et non sécuritaire, pour contrôler les flux migratoires. Pour le président Marzouki, l'immigration est devenue une urgence démocratique dont il faut s'occuper, pour éviter de nouvelles tragédies.
6/10/2012
Source : RFI
Les effectifs, la structure et la qualité des flux migratoires de la région Mena vers l'Europe sont en complète mutation. Plus nombreuse, quai fiée, féminisée, la migration devient un enjeu stratégique pour les pays d'origine. Ce nouvel enjeu, traité dans le rapport de l'OCDE…Suite
Le programme DV ou programme Diversity Immigrant Visa rend disponibles annuellement 55.000 visas de diversité permettant de se rendre et de vivre aux Etats-Unis. Les candidats qui remportent le visa sont sélectionnés aléatoirement parmi les demandes soumises…Suite
D'origine française, Jacqueline David Loghlam devient citoyenne marocaine, non seulement sur le papier mais également à travers son engagement militant et actif pour les droits humains. Elle débute sa carrière en tant que journaliste au service des vraies valeurs démocratiques et choisit, par la suite, de signer ses articles sous le pseudonyme de Zakya Daoud. Elle résiste, pendant les années Lamalif, aux différentes stratégies de censure. En 1988, la revue cesse de paraître car Zakya préfère la « saborder» plutôt que de tuer son esprit revendicatif. Aujourd'hui, elle continue sa carrière dans l'écriture en publiant différents ouvrages en tant qu'écrivaine et essayiste…Suite
Faut-il autoriser les étrangers à voter lors des élections municipales? Oui, répondait sans ambages le candidat François Hollande. Dans son « agenda du changement », il fixait même une date limite pour la tenue de cet engagement: juin 2013 (le prochain scrutin aura lieu l'année suivante). La mesure était censée concerner tous les étrangers non communautaires résidant en France depuis au moins cinq ans. Oui, peut-être, rien ne presse, semble dire le président François Hollande…Suite
En lice pour les prix Renaudot et Médicis, «Infidèles» est le cinquième roman d'Abdellah Taïa. Il y dit sa haine du fanatisme, de l'oppression religieuse et son désir d'un islam transfiguré, humaniste, mû par des valeurs positives et nobles…Suite
C’est dans une atmosphère festive que s’est déroulé la deuxième édition du gala du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) mettant à l’honneur les femmes Québécoises d’origine maghrébine et rassemblant plusieurs personnalités publiques.
Sous les applaudissements de plus de 200 convives, la réussite et l’implication de neuf Québécoises d’origine maghrébine ont été soulignées. Les lauréates se sont distinguées par leurs parcours professionnel, leur implication sociopolitique ainsi que leur contribution au développement économique et culturel du Québec.
Cet évènement a également été l’occasion de souligner l’entrée de monsieur Abdelaziz Younsi, directeur général des technologies de l’information au ministère de la Sécurité Publique du Québec, au bureau des Gouverneurs du CMQ. Rappelons que ce conseil de sages rassemble des Québécois d’origine maghrébine dont le parcours et le leadership font d’eux des modèles de réussite et constituent une source de fierté pour toute la communauté maghrébine au Québec.
Haute en couleurs, cette soirée a permis de rassembler des femmes et des hommes politiques, des artistes de talents et plusieurs sympathisants du Congrès Maghrébin au Québec. Cette superbe soirée était justement une vitrine idéale pour le président et cofondateur du CMQ, monsieur Monsef Derraji, de rappeler que : « Le message que nous lançons aujourd’hui est clair: notre communauté prend activement part au développement économique, social et culturel de notre société et nous sommes déterminés à continuer ainsi. Ce soir, nous célébrons neuf femmes dont le parcours inspirera des centaines d’autres.»
Les lauréates ont reçu un trophée de reconnaissance en présence de plusieurs dignitaires, M. Thomas Mulcair, Député fédéral d’Outremont, Chef de l’Opposition officielle et Chef du Nouveau Parti Démocratique, Mme Louise Harel, Conseillère de ville, Chef de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal et Chef de Vision Montréal, M. Alexandre
Plante, conseiller de ville à Brossard, Mme Mary Deros, conseillère de ville à Montréal. Mme Anie Samson, Maire de l’arrondissement Villeray – St-Michel – Parc Extension, M. Zoubair Hakam, Consul général Royaume du Maroc. L’honorable Denis Coderre, Député de Bourassa, M. José Nunez-Melo, Député de Laval, Mme Djaouida Sellah, Députée de Saint-Bruno Saint-Hubert, Mme Saadia Groguhé, Députée de Saint-Lambert et M. Amir Khadir, Député de Mercier et Co-porte-parole de Québec Solidaire.
2/10/2012,
Source : Atlas.mtl
Le 4-ème congrès de l'association francophone des commissions nationales des droits de l'Homme (AFCNDH), s'est ouvert, jeudi à Casablanca, avec la participation de représentants d'une vingtaine de pays.
" Les droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté" est le thème choisi pour ce conclave qui a pour objectif d'initier une réflexion sur la problématique du respect des droits humains dans ces lieux et d'outiller les institutions nationales pour qu'elles puissent apporter une contribution à la garantie du respect de ces droits.
Le congrès ambitionne également de recenser les travaux des organismes nationaux de droits de l'Homme dans ce domaine et de discuter des actions à entreprendre dans le domaine de la protection des droits des personnes privées de liberté.
Un plan d'action devra être adopté au terme de ce congrès dont les travaux s'articulent autour de plusieurs ateliers notamment "les mécanismes internationaux et régionaux de protection des droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté", qui portera sur la présentation du cadre juridique et des mécanismes existants.
Le deuxième atelier sur "les moyens de lutte contre les violations des droits de l'Homme dans les lieux de détention" devra s'intéresser aux techniques d'investigation et de visite dans les lieux de privation de liberté, pénitenciers, hôpitaux, locaux de garde à vue, zones d'attente dans les ports et aéroports, centres éducatifs fermés, camps d'internement.
Quant au troisième atelier il concernera la "la protection spécifique des groupes vulnérables" notamment la situation des migrants et des mineurs.
La thématique choisie pour ce congrès est "importante" et d'"actualité", a affirmé le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami à l'ouverture de cette rencontre qui permettra aux participants d'échanger expériences et connaissances.
Rappelant que le CNDH a fait de cette problématique une de ses préoccupations, M. El Yazami a précisé que le conseil a publié récemment un rapport sur la situation dans les hôpitaux psychiatriques et qu'il est en train d'élaborer deux autres rapports sur la situation dans les prisons et la protection des enfants.
Lors de la séance d'ouverture présidée par Christine Lazerges, présidente du CNDH de France, la représentante de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Martine Anstett, a souligné le rôle actif des organismes des droits de l'Homme dans la promotion de la paix et le respect des droits humains.
La thématique choisie pour ce congrès rejoint les préoccupations de l'OIF qui n'a eu de cesse de lutter contre la torture et les traitements dégradables, a-t-elle dit.
Les participants à ce congrès de deux jours devront procéder vendredi à l'élection du nouveau président de l'AFCNDH.
4 oct.2012
Source : MAP
Le nombre de jeunes cadres catalans ayant émigré à l'étranger à la recherche de meilleures opportunités d'emploi a enregistré une hausse de 9,2 pc en 2011 par rapport à l'année précédente, selon un rapport de la section catalane de la centrale syndicale Union générale des travailleurs (UGT).
Près de 46.000 jeunes catalans, âgés de 15 à 34 ans, vivent désormais à l'étranger dont 10.000 ont quitté leur région depuis 2009 à cause du chômage, soit une augmentation de 30 pc par rapport aux trois années précédentes, ajoute le rapport intitulé +jeunes émigrants hautement qualifiés+, présenté, jeudi, par un porte-parole de l'UGT.
La hausse du chômage, la précarité à l'emploi, les bas salaires ainsi que les entraves à l'émancipation qui prévalent en Catalogne sont en train de pousser toute une génération de jeunes vers l'exil à la recherche d'horizons meilleurs en matière d'emploi et de qualité de vie, a déploré Daniel Garcia lors de la présentation de ce rapport.
En 2011, près de 22,7 pc de postes d'emploi occupés par les jeunes catalans ont été détruits à cause de la crise économique, selon les conclusions de ce rapport. "Ni le gouvernement catalan ni le gouvernement espagnol ne semblent préoccupés par la fuite des cerveaux et la perte des investissements. Ils ne disposent d'aucune stratégie pour faire face à cette situation", a critiqué le militant syndicaliste.
D'après le rapport, élaboré sur la base des données de l'Institut catalan de statistiques (Idescat), le nombre de Catalans établis à l'étranger a atteint 185.848 personnes, dont 32.092 jeunes de 15 à 29 ans et 13.887 âgés entre 30 et 34 ans.
Selon la même source, 42 pc des jeunes catalans qui quittent cette région autonome du nord-est de l'Espagne, s'installent dans les pays de l'Union Européenne (UE) notamment en France, en Allemagne, en Andorre et en Suisse, contre 36 pc qui préfèrent s'établir dans des pays de l'Amérique du Sud (Argentine, Vénézuela et Brésil) et 17 pc qui optent pour le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.
Le chômage des jeunes de 16 à 29 ans a connu une hausse record de 37,1 pc au deuxième trimestre de 2012, alors que le chômage de longue durée touche 14,6 des jeunes de moins de 29 ans, a précisé le porte-parole de l'UGT.
La Catalogne est confrontée à une crise économique et financière sans précédent avec une dette colossale de près de 44 milliards d'euros, la plus élevée par rapport aux autres régions d'Espagne.
4 oct.2012
Source : MAP
L'efficacité de la participation des compétences marocaine de Belgique réside dans "la force du regroupement associatif", a souligné, mercredi à Bruxelles, le ministre délégué chargé des Marocains à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.
"J'ai invité mes concitoyens belges à constituer des associations professionnelles afin de devenir des interlocuteurs crédibles et unifié des gouvernants belges et du gouvernement marocain" , a déclaré à la MAP M. Maazouz à l'issue d'une rencontre avec les compétences marocaines en Belgique .
La création et le soutien de projets en faveur des Marocains résidant en Belgique s'appuie sur la force d'action et de mobilisation des Marocains de Belgique, a ajouté le ministre.
La mobilisation des MRE, a-t-il dit, a été sollicitée tant sur le plan politique notamment pour les cause nationales, qu'au niveau économique, en ce qui a trait à l'information par les entrepreneurs marocains, en tant que décideurs, sur les potentialités et les opportunités d'investissements qu'offre Maroc.
L'accent a été également mis lors d'une rencontre de M. Mâazouz avec le ministre-président bruxellois Charles Picqué et la secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Maggie De Block sur les moyens d'améliorer les conditions d'intégration des MRE et de réduire le taux de chômage des jeunes belgo-marocains.
La question de l'enseignement de la langue arabe comme langue officielle dans les écoles belges a été également soulevée avec les responsables belges, a-t-il fait remarquer, ajoutant que "ce sujet a été favorablement accueilli par les responsables belges et sera examiné +en profondeur+ dans les prochaines semaines".
4 oct.2012
Source : MAP
Interview avec Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, maître de conférences à l’université Paris-XIII, affirme la prédominance des contraintes économiques sur les pressions familiales dans les cités.
Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, a écrit, entre autres, avec Eric Macé, le livre les Féministes et le Garçon arabe (éd. de l’Aube, 2004), dans lequel elle dénonce la rhétorique sur les femmes de banlieue développée depuis cet évènement, notamment, par l’association Ni putes ni soumises.
Pourquoi critiquez-vous l’action de «Ni putes ni soumises», association née dans les sillage de la mort de Sohane Benziane ?
Je trouve qu’ils sont dans la surexploitation de la veine victimaire, alors que ces femmes n’ont pas besoin d’être considérées comme des victimes. Tout cela est un effet d’aubaine politique, et «Ni putes ni soumises» en est le symptôme. Il y a certes eu une dégradation des conditions d’existence dans laquelle vivent ces femmes en banlieue. On parle de milieux sociaux démunis.
Mais malgré tout, une certaine rhétorique politique persiste qui continue à présenter ces jeunes femmes uniquement comme des victimes. Et avec ça, il y a une politique de l’identité sexuelle qui s’est racialisée, avec l’idée qu’un machisme serait génétiquement attaché à certains hommes. Avec l’affaire DSK on s’est rendu compte que le machisme pouvait aussi toucher des hommes dans des positions de pouvoirs. Parlons de politique sexuelle, mais alors parlons de toute la population. Et puis, en lisant les travaux de terrains, on comprend que les parcours sont plus complexes, que les rapports sexuels entre femmes et hommes ne se traduisent plus seulement sous la forme du viol et de la guerre des sexes. Ce que montrent les travaux de terrain, ce n’est pas un climat où les jeunes filles seraient constamment menacées de viols.
Pour vous, cette rhétorique de victimisation des femmes dans les banlieues est-elle née dans les suites du meurtre de Sohane ou existait-elle déjà ?
C’était déjà dans l’air. Dans les années 90, on a commencé à avoir ce discours, misérabiliste, sur des filles surveillées par leur père, leur frère. Sur leur victimisation, mais aussi sur leur héroïsation, quand elles parvenaient à être diplômées ou même à sortir avec un blanc. Ces femmes pour moi ne sont ni des héroïnes ni des victimes.
Vous remettez en cause ce qui est dit sur la liberté de nombreuses jeunes filles dans les quartiers, sur leurs contraintes familiales ?
Oui il y a bien des tensions, mais dans beaucoup d’entretiens, les filles disent que leurs parents ne leur imposent pas de contraintes. Elles opèrent elles-mêmes des arbitrages, ce qu’elles veulent dire ou pas, ce qu’elles souhaitent faire ou non. Elles sont les artisanes de leur liberté tempérée.
Et ces contraintes dont on parle ne viennent pas seulement de leur famille, mais des conditions économiques et sociales qui leur sont imposées. Tout cela alimente un discours prédominant, comme quoi les filles ne pourront être «libérées» que si elles s’affranchissent de l’autorité des pères et des frères : depuis dix ans on ne dit que cela, en extrapolant à partir d’exemples. On sous-estime les travaux de terrain car il n’y a rien de sensationnel. A mon avis, ces jeunes filles ont beaucoup plus de mal à trouver un stage ou un emploi à la hauteur de leur diplôme qu’à s’affranchir de leurs parents pour sortir avec un garçon.
1/10/2012, Charlie Dupiot
Source : Libération
Suite au refus opposé aux demandes de visas français d’une dizaine d’artistes sénégalais, le monde culturel du pays africain s’était ému contre les nouveaux pouvoirs publics français. Les fans de ces derniers avaient même annoncé se faire entendre le jour de la visite du président François Hollande au Sénégal. Des menaces prises aux sérieux car Paris et Dakar ont trouvé une solution et ont octroyé des visas aux artistes en question.
Depuis plus de cinq ans, obtenir un visa de séjour en France est devenu la croix et la bannière. Le monde artistique a payé le plus lourd tribut, avec des refus opposés au chanteur Thione Seck qui devait se rendre à Paris pour une série de concerts, Doudou Sarr qui devait honorer un contrat signé avec un hôtel lyonnais, la comédienne Seune Sène, le Pr Oumar Sankharé, écrivain, deuxième Africain agrégé en Grammaire française, et la célèbre costumière Faguèye Bâ qui devait se rendre à Paris la semaine dernière pour dévoiler ses créations. Cependant, Faguèye Bâ, elle, ne s’est pas laissée faire, elle a envoyé des communiqués de protestation dans la presse pour se faire entendre. Et dans la soirée du mardi, les services de visa lui ont accordé le visa sans aucune précision.
Un comité de lutte contre ces tracasseries
Dans un communiqué, Faguèye Bâ fait état de la création d’un collectif contre ces tracasseries notées dans les ambassades occidentales plus particulièrement celles de la France. Selon le communiqué publié le mardi soir, l’artiste tient « à remercier toutes celles et tous ceux qui [lui] ont soutenue à travers cette injustice de décision de refus de visa de la part du Consulat de France, il y a cinq jours. Par Thione Seck, le Pr. Oumar Sankharé et [elle]-même c’est toute la communauté artistique qu’on empêche de circuler afin de promouvoir la création, l’art. [Elle a] donc ressenti cette injustice là, au-delà [d’elle-même]. [Leur] détermination à communiquer une injustice et de lutter ensemble pour la faire reculer, prouve surtout quand on se donne la main, qu’une démarche collective et solidaire permet de porter des avancées en terme de droits. [Elle voulait] également vous sensibiliser sur le fait que nous allons travailler en direction du Ministère de la culture sénégalais, dans le cadre des accords internationaux notamment entre la France et le Sénégal pour une meilleure reconnaissance des ambassadeurs culturels et artistiques de chaque discipline », souligne le communiqué de presse.
La France évite les brassards rouges contre le président Hollande
Tout a commencé par une audience que le président Maky Sall a accordée à l’ambassadeur français au Sénégal dans la journée du mardi. A l’issue de cette audience, le diplomate français avait laissé entendre qu’il était venu coordonner avec le gouvernement du Sénégal la venue du président François Hollande sans donner d’autres détails. Mais de sources proches de la discussion, les deux pays ont abordé les difficultés que les Sénégalais rencontrent en ce moment dans l’obtention des visas pour la France. Les autorités françaises espèrent ainsi éviter des manifestions contre le Président français qui effectue son premier déplacement en Afrique en tant que chef de l’Etat. Ainsi, l’ambassade de France au Sénégal a revu sa copie en octroyant le visa hier soir à la célèbre costumière Faguèye Bâ. Avec l’arrivée du président de la République française François Hollande, le 12 octobre à Dakar, beaucoup de Sénégalais fans de ces artistes avaient promis de revêtir des brassards rouges en signe de protestation. Les brassards devraient rester au placard.
4 octobre 2012, Khalil Dieme
Source : Afrikcom
"Ils sont arrivés à une cinquantaine et ont tiré des coups de feu sur notre village." Rebayal Ali a les yeux toujours un peu ahuris. Le torse maigre enserré dans un maillot de corps humide de mousson, le paysan musulman raconte une nuit d'horreur. C'était le 23 juillet en son village de l'Assam, Etat du nord-est de l'Inde, région hautement stratégique enclavée aux confins du Bangladesh, de la Chine et de la Birmanie. Le matin même, alors qu'il surveillait son buffle dans les hautes …Suite
L’UE cherche sans cesse à renforcer la surveillance de ses frontières extérieures, en utilisant des technologies toujours plus coûteuses. Mais sont-elles efficaces ? Et qui, dans nos démocraties, contrôle les contrôleurs ?, s’interroge le Groene Amsterdammer.
"Il n’y a pas d’alternative”, déclarait, il y a 4 ans, Franco Frattini, commissaire européen chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, devant le Parlement européen. Comme les criminels avaient une meilleure technologie que la nôtre, il annonçait deux projets. Le premier prévoyait la surveillance permanente de toutes les frontières extérieures, y compris à l’aide de drones, pour détecter les migrants en mer. Le deuxième proposait l’instauration de "frontières intelligentes”, permettant la reconnaissance biométrique de toutes les personnes qui entrent et sortent de l’Europe.
Le premier projet, Eurosur (système européen de surveillance des frontières), censé démarrer le 1er octobre 2013, est actuellement examiné par le Parlement européen. "Tous les Etats membres doivent créer un centre qui coordonne l’ensemble des activités de surveillance des frontières menées par la police, les douanes et la marine”, explique Erik Berglund, directeur chargé du renforcement des capacités au sein de Frontex, l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, à Varsovie. “Jusqu’à présent, le partage des informations n’a lieu que sur la base du volontariat”.
Eurosur, un projet bancal
Eurosur a un triple objectif, souligne Berglund : “Détecter les migrants clandestins, lutter contre la criminalité internationale et sauver les réfugiés qui s’enfuient par bateau”. Selon les ONG, ce dernier aspect est surtout un argumentaire de vente. "Eurosur contribue peut-être à repérer les bateaux”, dit Stephan Kessler du Service jésuite des réfugiés à Bruxelles. "Mais il n’existe toujours pas de procédure pour déterminer qui doit sauver les gens et où ceux-ci doivent demander le statut de réfugié. L’an dernier, Malte et l’Italie ont discuté pendant 5 jours d’un petit bateau en mer”.
Selon les auteurs de Borderline, un rapport réalisé à la demande de la fondation Heinrich Böll, Eurosur est un projet bancal du point de vue technique et organisationnel. "Les seuls qui ont cherché à savoir si le système va fonctionner sont Frontex et les fournisseurs de technologie”, fait remarquer Mathias Vermeulen. Co-auteur du rapport, il est spécialiste de droit international à l’Institut universitaire européen de Florence. "Il n’y a pas d’organisme de surveillance, et la Commission estime que le projet ne devrait coûter, d’ici 2020, que 340 millions d’euros, mais nous arrivons à deux ou trois fois ce montant.”
Il est à présent impossible d’arrêter le train en marche, estime Mathias Vermeulen. Ce n’est pas encore le cas de la proposition de "frontières intelligentes”, à l’étude à la Commission. Le porte-parole ne veut encore rien en dire, mais l’on sait déjà que ce que l’on appelle un système d’entrée/sortie est prévu, de même qu’un programme d’enregistrement des voyageurs censé simplifier les vérifications aux frontières pour les voyageurs réguliers. Pour tous les voyageurs non européens, des données seront stockées, comme la date et le lieu d’entrée, l’adresse du contact éventuel dans l’UE et des données biométriques, telles que les empreintes digitales et une photo numérique. A la sortie, la personne sera de nouveau scannée, pour que le système puisse établir qui reste illégalement.
Une opération statistique coûteuse
On dénombre chaque année 100 à 150 millions de visiteurs en Europe. Max Snijder, conseiller en biométrie, est par conséquent sceptique : " Nous n’avons aucune expérience de ce genre de méga-système. Qui va communiquer l’information en cas de décès ? Et quand une personne ne repart pas, que va-t-on faire ? Tous ces avions et toutes ces patrouilles côtières n’auront aucune utilité. Et qui aura accès aux données ?”.
Le terme "frontières intelligentes” est bien choisi sur le plan tactique, estime Mathias Vermeulen. "On a maintenant l’impression d’avoir le choix entre des frontières intelligentes ou idiotes. Dans ce cas, nous n’avons qu’une envie : être intelligents, bien sûr.” Mais la protection des données constitue, selon lui, un problème fondamental : "selon les termes de la législation européenne, il faut avoir une raison légitime de stocker les caractéristiques physiques d’une personne. Or, ce projet considère tous les voyageurs comme des criminels potentiels. Alors que les personnes qui ne ressortent pas à temps peuvent être à l’hôpital, par exemple."
Selon la Commission, le système est uniquement destiné à dresser un tableau statistique général de la migration. Une opération statistique coûteuse dans ce cas : la mise en place de frontières intelligentes coûte 450 millions d’euros et le fonctionnement revient à 190 millions par an. Le Système d’information Schengen, autre grand projet informatique de l’UE, a fini par coûter 5 fois plus cher que les estimations.
Vers une “société de surveillance”
L’expérience des Etats-Unis fournit des raisons de se montrer réticent. Il ressort d’une étude menée en 2008 que le contrôle biométrique à l’entrée a permis de repérer 1 300 visiteurs indésirables. Les dépenses se montaient déjà à 1,5 milliard de dollars. Un système qui coûte 1 million de dollars par cas est-il rentable ? Quant à la Secure Border Initiative pour contrôler en permanence les frontières avec le Mexique et le Canada, 3,7 milliards de dollars y ont été consacrés. Mais les fonds ont été coupés en 2010. Trop compliqué sur le plan technique et pas rentable, a conclu le Government Accountability Office [l’instance du Congrès américain chargée de l’audit des dépenses publiques]. Malheureusement, l’UE ne dispose pas d’un tel organisme indépendant pour contrôler les projets informatiques.
Le Parlement européen est à présent mis devant le fait accompli. Le 10 octobre, il doit se pencher sur un certain nombre d’amendements, sans pouvoir changer grand-chose au contenu. C’est la technologie qui fixe le cap. Frontex ou la Commission, de même que les Etats membres et les parlementaires, se disent souvent tout simplement : plus il y en a, mieux c'est.
"Le contrôle des frontières devient une machine omniprésente, insaisissable, qui divise constamment les gens entre désirables et indésirables”, écrit Huub Dijstelbloem, auteur de The Migration Machine. "Mais rien n’est dit sur l’objectif à terme. La logique technologique actuellement suivie est extrêmement bancale d’un point de vue démocratique, car les objectifs ne sont pas clairs, alors que l’impact est phénoménal. Nous sommes en train de passer de la Forteresse Europe à une société de surveillance.”
4/10/2012, Frank Mulder
Source : Pressgroup
Les chefs de gouvernement marocain Abdelilah Benkirane et espagnol Mariano Rajoy ont loué "des relations qui s'intensifient de plus en plus" entre les royaumes voisins, mercredi à Rabat lors d'une rencontre de haut niveau, qui s'est déroulée dans un contexte favorable.
Huit accords bilatéraux au total ont été signés lors de ce rendez-vous intergouvernemental, le 10e de l'histoire mais le premier depuis 2008.
Ils portent notamment sur la suppression des visas pour les passeports de service et un mémorandum visant à la simplification des procédures pour certaines catégories socio-professionnelles. Outre un partenariat en matière de coopération culturelle, éducative et sportive, un autre accord concerne le transport routier, à la fois des voyageurs et des marchandises.
"Je suis convaincu que nos relations qui s'intensifient de plus en plus (...), seront bénéfiques", a déclaré M. Rajoy à l'issue d'un entretien dans l'après-midi à Marrakech avec le roi Mohammed VI.
De son côté, Abdelilah Benkirane a affirmé dans une courte déclaration que les projets communs du Maroc et de l'Espagne devaient permettre d'aider les deux pays à surmonter les effets de la crise économique actuelle.
Lors d'une conférence de presse commune, en début de soirée, MM. Rajoy et Benkirane ont à nouveau insisté sur la nécessité de relations "profondes, solides et fructueuses" entre les deux royaumes.
En matinée, les deux dirigeants qui se rencontraient pour la troisième fois en moins d'un an, s'étaient d'abord rendus à un forum entrepreneurial en présence des dirigeants des patronats des deux pays.
Ils s'étaient ensuite entretenus en tête-à-tête avant un déjeuner en commun.
Ce sommet est intervenu dans un contexte favorable pour les relations maroco-espagnoles, en dépit de contentieux diplomatiques historiques telle la question des enclaves de Ceuta et Melilla dans le nord du Maroc.
03 oct 2012
Source : AFP
La situation de l’immigration était, mercredi 3 octobre au soir, au menu du premier débat télévisé entre les deux candidats à la Maison-Blanche consacré aux sujets économiques et sociaux.
Depuis le retrait de la scène de George W. Bush, ancien gouverneur de l’État frontalier du Texas, les républicains sont face à un casse-tête politico-mathématique : peuvent-ils gagner une élection présidentielle en tapant à bras raccourcis sur les Hispaniques, qui constituent depuis le tournant du siècle la première minorité du pays, devant les Afro-Américains ?
Plus de 16 % de la population américaine a ses origines au sud du Rio Grande, une part grandissante, et si tous ne sont pas citoyens américains, donc pas électeurs, si leur taux de participation n’est guère élevé, ils pèsent néanmoins de plus en plus dans les urnes. En 2012, les Hispaniques devraient représenter 9 % de l’électorat à l’échelle nationale, mais bien plus dans certains états clés – comme le Nevada (14 %) ou le Colorado (12 %) – qu’ils peuvent contribuer à faire tomber dans un camp ou dans l’autre.
« La réponse est l’auto-expulsion »
Depuis les années 1990, et plus encore depuis que les difficultés économiques frappent l’Amérique, les républicains ont adopté un ton très dur contre les immigrants, symbolisé par une loi promulguée en 2010 en Arizona. Cet État voisin du Mexique a notamment décidé de permettre aux policiers de vérifier le statut migratoire de toute personne, même sans motif, et d’interdire aux sans-papiers de rechercher un emploi.
« Délit de faciès », s’alarment ses opposants. « Un modèle pour la nation », répond Mitt Romney, qui n’a cessé, pendant les primaires républicaines, de glisser vers la droite sur ce terrain. « La réponse est l’auto-expulsion, a-t-il déclaré début 2012, lors d’un débat entre prétendants à l’investiture républicaine. Elle se produit quand les gens décident qu’ils s’en sortiront mieux en rentrant chez eux, parce qu’ils ne peuvent pas trouver de travail ici faute de papiers. »
Romney n’annulera pas les permis de travail
Moralité : le candidat républicain a aujourd’hui un problème de taille avec la première minorité américaine. Moins d’un Hispanique sur quatre semble disposé à voter pour lui, en chute libre par rapport à John McCain (31 %) en 2008 et George W. Bush (40 %) en 2004.
Pourtant, les Hispaniques n’ont pas obtenu la réforme migratoire promise par Barack Obama et doivent eux aussi se débattre dans une situation économique compliquée – ils doivent faire face à un taux de chômage de 10 %, supérieur à la moyenne nationale (8,1 %). En outre, ils partagent par ailleurs avec les républicains certaines valeurs, comme l’importance de la famille ou de la religion, qui pourraient leur faire déserter le camp démocrate. Mais le ton agressif de ces dernières années, adopté désormais par Mitt Romney, a refroidi leurs ardeurs.
Mitt Romney a donc profité de son passage dans l’Ouest, à l’occasion du débat de mercredi à Denver, dans le Colorado, pour tenter d’améliorer son image. Dans un entretien publié mardi par le Denver Post, il a annoncé qu’il n’annulerait pas les permis de travail de deux ans attribués à certains sans-papiers par l’administration Obama depuis cet été. « Je ne vais pas leur retirer une chose qu’ils ont achetée », a-t-il justifié, rompant un silence embarrassant depuis l’annonce faite par la Maison-Blanche.
3/10/2012, GILLES BIASSETTE
Source : La Croix
Au Sénégal, si le mariage peut être célébré à l’église, à la mosquée, dans la famille ou devant l’officier de l’état civil de la mairie, le divorce lui est judiciaire. Autrement dit, on ne peut divorcer qu’au tribunal. Une procédure qui n’est pas du tout simple quand il s’agit de cas spécifiques tels, la disparition ou l’absence d’un des conjoints. Eclairages du Professeur de droit privé, Béchir Niang, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
L’absent est une personne dont le manque de nouvelles rend l’existence incertaine. Alors que le disparu est une personne dont l’absence s’est produite dans des conditions, dans des circonstances mettant sa vie en danger, sans que son corps ait été retrouvé. Ce sont les définitions données par Béchir Niang, professeur de droit privé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans les deux cas, ajoute le juriste, il y a manque total de nouvelles. On n’a aucune information concernant l’individu. Pas de lettres. Pas de coups de téléphone. Pas de courriels. Pas d’informations données par des amis ou parents proches ou lointains. C’est le silence radio. Un black out total ! Il faut cependant noter que dans la disparition, le manque de nouvelles procède d’une circonstance catastrophique (naufrage d’un bateau, incendie, crash d’avion etc.) alors que dans l’absence, il n’y a pas cette circonstance catastrophique.
Procédure de constatation de l’absence ou de la disparition
Si la personne reste un an sans donner de nouvelles, la famille ou tout intéressé peut déclencher une procédure de constatation de l’absence, en saisissant le tribunal régional d’une requête. Ce qui rend l’enquête obligatoire et nécessaire via la presse écrite ou audiovisuelle.
Toutefois, s’est empressé de préciser Béchir Niang : «le juge ne peut rendre un jugement déclaratif de présomption d’absence qu’au moins une année après sa saisine et à condition que l’enquête n’ait donné aucune information sur l’individu».
Après le jugement, la famille doit encore attendre deux ans pour demander un autre jugement déclaratif d’absence lorsque le juge se rend compte qu’il n’y a toujours pas d’information concernant l’individu. A partir de ce moment, il rend un jugement déclaratif d’absence.
Ce qui permet au conjoint ou à la conjointe de demander le divorce pour cause d’absence. Maintenant, relève également le professeur de droit, «si les dernières nouvelles remontent à dix ans, la famille ou tout intéressé et le Procureur de la République peuvent demander un jugement déclaratif de décès».
Ensuite, il est procédé à la transcription du jugement sur les registres de l’état civil. Puis, l’individu est considéré comme décédé et à partir de ce moment sa succession est ouverte.
En revanche, la procédure de la disparition est beaucoup plus rapide. Car, fait remarquer Béchir Niang, «la présence de circonstances catastrophiques fait que le législateur opte pour le décès de l’individu. Cela veut dire qu’il n’y a ni jugement de présomption de disparition, ni jugement de disparition». Autrement dit : «dés que le juge est convaincu que l’individu n’a pas pu survivre, il rend un jugement déclaratif de décès ». Mais, s’empresse-t-il de préciser, « il peut ordonner une enquête. C’est l’exemple du naufrage du bateau Le Joola», survenu aux larges des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002, occasionnant la mort de 1863 victimes, selon les autorités sénégalaises. «Le juge peut même délivrer un jugement déclaratif de décès le jour même de la catastrophe ou 48 voire 72 heures après».
Ce, en se fondant sur l’impossibilité de survie par rapport au nombre de kilomètres qui séparent le lieu de la catastrophe et les côtes, la température de l’eau etc. Toutefois, souligne le professeur de droit privé, «le simple fait de prendre une pirogue pour aller à l’Etranger ne constitue pas une circonstance catastrophique. C’est seulement lorsque le bateau a chaviré ou disparu en mer qu’on peut parler ainsi».
Source : Sud Quotidien
Le 2ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue 5+5 entre pays des deux rives de la Méditerranée se tiendra vendredi et samedi prochains sur l'île de Malte avec pour thèmes principaux la sécurité et la coopération économique.
Le groupe des 5+5 composé de l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ainsi que leurs partenaires européens de l'Espagne, France, Italie, Malte et Portugal discutera également de la défense et fera le point sur de nouveaux domaines de coopération comme l'éducation, l'environnement et l'énergie.
Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à "redynamiser et promouvoir" la discussion parmi ces dix Etats sur notamment la question "cruciale" de l'immigration clandestine, selon Malte.
La rencontre ambitionne, en outre, d'introduire" la régularité et la prévisibilité" dans les réunions ministérielles et les conférences du sommet organisées dans le cadre du forum.
Le dialogue 5+5 appelé aussi forum pour le dialogue en Méditerranée occidentale a été lancé officiellement lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Rome (Italie) le 10 décembre 1990, dans un format 5+4.
Malte a rejoint la réunion ministérielle à Alger en octobre 1991 comme membre à part entière et continue depuis d'y participer activement.
En tant qu'initiative pour la sécurité transméditerranéenne, l'objectif du dialogue 5+5 est d'instaurer une coopération plus étroite entre les cinq membres de l'UE et les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe par le dialogue politique et la coopération économique, et en encourageant une meilleure gestion des ressources dans le but de renforcer l'indépendance régionale et le développement.
Depuis la relance durable du forum au Portugal en 2001, le dialogue 5+5 (entre les ministres des Affaires étrangères) se tient régulièrement et met en place des activités visant à une coopération plus concrète et tangible entre les pays partenaires, les plus importantes étant réalisées dans les secteurs de l'immigration, de la défense et du transport.
Le premier sommet du Dialogue 5+5 s'était tenu à Tunis en décembre 2003.(APS)
4 oct 2012
Source : APS
Des acteurs culturels africains basés à Dakar ont lancé mercredi une compilation de titres de 17 artistes africains, dont Mounira Mitchala (Tchad), Takeifa (Sénégal), Zahara (Afrique du Sud), pour promouvoir "l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde".
Ces 17 titres "récents ou inédits" ont été sélectionnés parmi quelque 120 morceaux reçus en réponse à l'appel à candidatures du Bureau Export de la musique africaine (Bema), le réseau d'opérateurs culturels à l'origine de la compilation, a expliqué à la presse son administratrice générale, Cécile Rata.
Le CD, gratuit et destiné "aux médias et aux professionnels de la musique", a été réalisé avec le soutien de l'Etat du Sénégal et de plusieurs institutions dont l'Union européenne et l'Organisation internationale de la Francophonie.
Il est le troisième du genre depuis 2008 réalisé par le Bema. Ce réseau, créé en 2007, s'est donné pour mission de "soutenir la structuration et l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde", selon ses responsables.
"Il faut se faire connaître chez soi d'abord, ensuite ailleurs, c'est légitime", a dit Rokhaya Daba Sarr, secrétaire générale du Bema.
Le CD comprend des morceaux d'artistes originaires des cinq régions d'Afrique, dont le groupe marocain Tiraline (Afrique du Nord), le groupe familial (quatre frères et une soeur) de chanteurs-musiciens sénégalais de Takeifa (Afrique de l'Ouest), la Tchadienne Mounira Mitchala (Afrique centrale), le groupe ougandais Qwela (Afrique de l'Est) et la Sud-Africaine Zahara (Afrique australe).
Les sonorités sélectionnées s'étalent des musiques traditionnelles au jazz en passant par différents styles et mélanges dont la soul, le rock, le hip-hop, le blues. Tous les titres peuvent être écoutés sur le site du Bema: www.le-bema.com.
3 oct 2012
Source : AFP
La cour d'appel de Barcelone (nord-est de l'Espagne) a confirmé, mardi, la condamnation de quatre agents de la police catalane à deux ans de prison pour actes de torture à l'encontre d'un immigré roumain.
Condamnés initialement, en 2008, à des peines allant jusqu'à 7 ans et sept mois de prison et à une suspension provisoire de leurs fonctions, les mis en cause ont intenté par la suite un recours auprès du Tribunal suprême de Madrid qui a réduit en décembre dernier leurs peines maximales à 4 ans et 9 mois de prison.
Les quatre policiers ont par la suite bénéficié d'une grâce partielle approuvée par le conseil des ministres espagnol qui a fixée à deux ans leurs peines de prison.
Les faits remontent à juillet 2007 lorsque les mis en cause ont sauvagement torturé un immigré roumain qui l'ont confondu avec un homme recherché pour vol à main armé. Les policiers ont même introduit le canon d'un revolver dans la bouche du suspect en le menaçant de mort, selon l'acte d'accusation.
La cour d'appel de Barcelone a débouté le recours déposé par les mis en cause ordonnant de les mettre sous les verrous dans délai de 45 jours.
Après une suspension provisoire, les accusés ont regagné leurs postes à Barcelone où ils exercent toujours, selon la presse locale.
02 oct. 2012
Source: MAP
Les envois d'argent à destination du Mexique (remesas) ont baissé de 11, pc en août 2012, soit le pire recul depuis février 2010, en raison notamment de la faiblesse qu'a accusée le secteur de la construction aux Etats-Unis, le plus gros employeur des immigrants mexicains.
Un rapport publié,cette semaine, par la Banque centrale du Mexique a précisé que le montant des transferts de remesas a été de 1 milliard 895 millions de dollars en août 2012, contre 2 milliards 434 millions de dollars sur la même période de l'année passée.
Dans la région latino-américaine, le Mexique représente le principal récepteur de remesas en raison des 11 millions de travailleurs immigrés mexicains aux Etats-Unis, qui exercent principalement dans le secteur de la construction.
03 oct. 2012
Source: MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, s'est entretenu, mardi à Montréal, avec des membres du gouvernement du Québec des moyens à même de favoriser l'intégration de la diaspora marocaine au Québec, de resserrer les liens et de renforcer la coopération en matière socioculturelle entre le Maroc et le Québec.
L'immigration, la reconnaissance des titres professionnels, le chômage ainsi que l'intégration de la diaspora marocaine au Québec ont ainsi été au centre d'une rencontre de M. Maâzouz avec la ministre québécoise de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Diane De Courcy.
A cette occasion, les deux parties se sont entendues sur la pertinence d'un cadre stratégique de coopération pour la culture et le patrimoine, axé sur le développement et l'engagement culturel. Les ministres ont aussi souligné l'importance de travailler ensemble pour créer un environnement qui favorise des partenariats afin que les arts, la culture et le patrimoine continuent d'enrichir la vie des Marocains et des Québécois.
Ces échanges "productifs" permettront aussi d'explorer des possibilités de collaboration en matière d'intégration économique, ont-elles estimé.
De même, les deux parties ont convenu de poursuivre leurs discussions l'hiver prochain, soit à Rabat ou à Montréal, rappelant l'importance d'encourager le dialogue et l'ouverture à la diversité et de faire tomber les préjugés.
Lors de sa rencontre avec le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Maka Kotto, M. Maâzouz a appelé au renforcement de la coopération et à l'organisation d'activités à Dar Al Maghrib, à Montréal, visant à susciter le rapprochement, l'échange et la découverte de cultures différentes.
Par la même occasion, les ministres ont convenu de mettre en place une équipe de travail chargé d'oeuvrer à l'exploration de pistes de partenariat visant la consolidation de la coopération Maroc-Québec à travers des rencontres interculturelles.
Ils ont d'autre part souligné l'apport de la diversité dans les villes et régions de la province francophone du Québec, plaidant pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture.
Lors de ces rencontres, qui se sont déroulées en présence notamment du Consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al Maghrib, Wassane Zailachi et des proches collaborateurs des ministres québécois, M. Maâzouz a rappelé le lancement, vendredi dernier, de la saison culturelle 2012-2013 à Dar Al-Maghrib, inaugurée le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna.
Le ministre marocain a aussi saisi cette occasion pour inviter les responsables québécois à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal, visant en particulier l'accompagnement culturel des membres de la diaspora marocaine.
Au-delà des Marocains résidant au Canada, estimés à quelques 120.000 personnes, dont 80 pc résident au Québec, le Centre culturel de Montréal s'adresse également aux citoyens du pays d'accueil et aux autres communautés y résidant, contribuant ainsi à un échange et à un enrichissement interculturels plus soutenus.
03 oct. 2012
Source: MAP
Benjamin Stora, historien, professeur à l’Université Paris XIII est l’auteur de très nombreux ouvrages. Son dernier livre se situe dans la continuité de trois autres parus chez Stock: «La dernière génération d’octobre», «Les trois exils: Juifs d’Algérie» et «Les guerres sans fin». Benjamin Stora a publié une trentaine d’ouvrages et dirigé plusieurs publications. Il a également été conseiller historique du film Indochine de Régis Wargnier, de Là-bas… mon pays d’Alexandre Arcady en 2000, du Premier homme, de Gianni Amelio (2010), adaptation pour le cinéma du roman d’Albert Camus, et du film “Les Hommes libres” d’Ismaël Ferroukhi, présenté au Festival de Cannes en 2011. Il a publié récemment «La guerre d’Algérie expliquée à tous» (Seuil, 2012).
A l’occasion de l’entrée des enfants d’immigrés à l’assemblée nationale, il nous a accordé cet entretien.
Libé : Nous avons eu une campagne électorale très dure autour de l’immigration avec un résultat élevé pour l’extrême droite qui a vu 3 députés Front National entrer à l’Assemblée nationale. Pourtant toutes les institutions élues sont maintenant à gauche. La vie politique est vraiment difficile à comprendre en France. Quel regard portez-vous sur cette situation?
Benjamin Stora : Il faut se méfier des résultats. Il y a d’abord l’abstention massive. Le taux d’abstention est historique. Il y a un détachement vis-à-vis de la chose politique en général. On ne sait pas ce qu’il y a derrière. Qu’est-ce que ça recouvre ? Quel est l’enjeu ? Quel type de démonstration idéologique se cache derrière ça ? Il faut donc se méfier des chiffres.
Il y a deux aspects. Les élections législatives amplifient d’abord le scrutin présidentiel, puisqu’on vit dans un système très centralisé autour de la personne du président. C’est une loi de la Vème République qui vise à donner au président de la République le plus de pouvoir possible. C’est une évidence classique en France. Il y a aussi un 2ème aspect. Les élections législatives permettent de juger sur le plan local, l’enracinement local, comme les élections municipales d’un certain point de vue. Elles traduisent une réalité locale. C’est pour ça que les parachutés sont mal vécus. Elles traduisent une réalité de forces locales.
Nous avons 4 enfants d’immigrés maghrébins à l’Assemblée nationale, élus pour la première fois, mais cela ne reflète pas la diversité et la présence de cette minorité en France. Est-ce que c’est toujours la question de la guerre d’Algérie qui bouleverse la société française ?
Il y a bien sûr toujours la question coloniale au sens large qui continue de jouer. Mais les 4 élus sont de gauche, investis par le Parti socialiste. Ces élus ont fait des carrières militantes. Ils sont jeunes mais ce sont de vieux militants qui sont là depuis des années, bien investis dans les fédérations du PS. Leur élection est aussi le produit d’un travail politique ancien, pas simplement au nom d’une minorité ou de la diversité. Il ne faut pas oublier qu’en France il y a le principe de l’intégration par la politique, par les appareils politiques. Ça a été le cas pour les Italiens, les Polonais. Mais ça a pris du retard en ce qui concerne les Maghrébins. On aurait dû avoir cette intégration par l’appareil politique au début des années 1990, mais on la voit en 2010 et toujours par l’intermédiaire de la Gauche. C’est d’ailleurs la tradition en France. Les gens issus des immigrations les plus récentes sont toujours intégrés dans la vie sociale et politique par la Gauche et très rarement par la Droite. Quand c’est par la Droite c’est par en haut comme les nominations de Rachida Dati ou Rama Yade qui ne sont pas le produit d’un enracinement réel. C’est la différence entre la Droite et la Gauche. A Gauche, c’est le produit d’un travail politique sur la durée, alors qu’à Droite ce sont des choix d’en haut.
Il faut aussi regarder un autre chiffre : celui du nombre des conseillers municipaux issus des immigrations maghrébines. C’est un chiffre très important à Gauche, plusieurs centaines d’élus municipaux. Etre député, c’est plus fort encore, alors quatre députés, c’est déjà considérable. A mes yeux un saut a été franchi.
Est-ce que la France va connaître dans les cinq prochaines années un discours sur l’immigration apaisé après une inflation de lois et de discours anti-immigrés ?
Il faut l’espérer, mais ça a toujours fonctionné sur le mode conflictuel. Le rapport aux minorités est toujours très conflictuel dans les sociétés. Ce n’est jamais harmonieux. Les processus d’intégration sont toujours le produit de batailles politiques, sociales, d’investissement à travers le syndicalisme ouvrier qui a été fort. Il faut espérer qu’il y ait un discours par en haut qui soit moins un discours qui stigmatise, qui sépare, qui montre du doigt. Ce qu’on appelle l’intégration dans les sociétés d’accueil c’est toujours le produit d’une conflictualité. Ce n’est pas quelque chose qui arrive de manière harmonieuse. Dans le cas des immigrations maghrébines et africaines, le décalage temporel, à mon sens, est dû en grande partie à l’histoire coloniale française, décalage d’une ou deux générations. Mais c’est irréversible, compte tenu du nombre, de l’enracinement et du fait que les gens vivent complètement comme Français depuis deux ou trois générations. Plus personne ne songe au retour dans le pays d’origine. Je ne connais pas de gens de 40 ans nés sur le territoire français qui souhaitent quitter la France ou alors ils partent aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre. Quelques-uns reviennent en Algérie ou au Maroc. Mais c’est rare, tout simplement parce qu’ils sont français. Seulement, ils veulent rester fidèles à leurs origines par rapport à leurs parents, à leurs coutumes, à leur religion, mais c’est une fidélité mémorielle qui n’implique pas de déplacement géographique.
Vous étiez optimiste dans votre livre sur les révolutions arabes. L’êtes-vous toujours?
Je n’étais ni optimiste ni pessimiste. C’était une grande secousse qui a été nécessaire au monde arabe pour parvenir à plus de démocratie politique. Tous les ébranlements se font de cette manière. L’histoire se fait toujours comme je l’ai écrit il y a un an et demi.
Ne pensez-vous pas que les islamistes en cueillent les fruits ?
Les sociétés arabes sont faites de tout cela. Ce sont des contradictions, des conflits. Il y a des mouvements religieux, des mouvements de sociétés civiles. Cela fabrique des sociétés qui ne peuvent pas fonctionner seulement sur l’unanimisme, le nationalisme. Il y a des compétitions d’acteurs pour le pouvoir sur le plan social et culturel. Il y a des minorités.
C’est comme n’importe quelle société. C’est une illusion de croire que toutes les sociétés peuvent fonctionner de manière harmonieuse sur l’homogénéité, l’unanimisme, le nationalisme. Je n’ai jamais cru à ça. Ce sont des discours d’en haut qui masquent la réalité des sociétés. Maintenant, il faut appréhender les sociétés réelles qui sont dans des compétitions avec des luttes de classes, des luttes culturelles, des luttes politiques. C’est ça une société démocratique. Il peut y avoir des régressions, des avancées …Mais la vie démocratique, c’est la pluralité.
4/10/2012, Youssef Lahlali
Source : Libération
Ce jeudi, Angela Merkel a convoqué un grand sommet sur la démographie. Une urgence, explique Reiner Klingholz, directeur de l'institut berlinois pour la population et le développement. INTERVIEW
L’Allemagne découvre-t-elle seulement aujourd'hui l’ampleur de son problème démographique ?
Non. Depuis quarante ans, nous voyons où nous allons. En quatre décennies, le nombre annuel des naissances a diminué de plus de la moitié et l’espérance de vie a augmenté de dix ans. Cette évolution était prévisible
Les conséquences pour le marché de l'emploi et le financement des retraites semblent particulièrement alarmantes...
Les entreprises vont devoir s’organiser, d’ici à 2030, avec 6,3 millions d’actifs en moins sur le marché du travail, tout en restant assez productives pour que la société puisse financer une augmentation de 5,5 millions du nombre de personnes âgées de plus de 64 ans. Et cette tendance se poursuivra au-delà de 2030 : d’ici à 2050, nous aurons, par rapport à aujourd’hui, 12,7 millions de personnes arrivant à l’âge de la retraite de plus que de jeunes gens qui entreront dans la vie active.
Quels sont les moyens d’inverser cette tendance ?
Etant donné les circonstances, il faut activer trois leviers en même temps : la politique familiale, la politique de formation et la politique d’immigration. Le gouvernement doit lancer une vraie politique globale, cohérente et courageuse. Par exemple, pour gérer la pénurie de population qui existe déjà dans certaines régions d’Allemagne, et pas seulement dans les parties orientales du pays, mais aussi à l’Ouest. Les jeunes les ont désertées parce qu’ils n’y trouvent pas de travail. Nos dirigeants feignent d’ignorer le problème, au lieu d’agir.
Sur la politique familiale, Angela Merkel a mis beaucoup d’argent dans l’accueil à la petite enfance, mais apparemment avec un succès limité. Comment expliquez-vous ce résultat ?
La politique familiale de ces dernières années a, en effet, peu apporté. Il faut bien comprendre que les tendances démographiques à la baisse datent d’une quarantaine d’années, soit plus d’une génération. Beaucoup de femmes en âge de procréer ont grandi avec en tête un modèle de famille restreinte. 1,4 enfant par femme, c'est aujourd'hui la norme sociale. Et la famille de 3 enfants, l’exception. De plus, en Allemagne, la politique familiale est toujours vue avec défiance. Contrairement à la France, le sujet reste connoté politiquement.
Face à la pénurie, les milieux d’affaires allemands souhaitent faire appel l’immigration. La loi le permet-elle ?
Nous avons besoin de main d’œuvre étrangère pour combler les besoins. Il y a déjà des secteurs entiers du marché du travail en manque et, en 2020, tous seront en pénurie. Pour l’heure, la loi ne permet pas cette immigration, si ce n’est par le biais d’une série d’exceptions, qui ne cesse de s’allonger.
Les Allemands doivent-ils se réjouir de l’arrivée de jeunes diplômés de Grèce et d’Espagne ?
A court terme, oui. Ces jeunes comblent nos besoins et échappent à la crise chez eux. Mais à moyen terme, non. Ils sont la force vive de pays, qui ont besoin d’eux. De plus, nous savons qu’avec leur passeport européen, ils ne demanderont pas la nationalité allemande et ne s’installeront pas définitivement. L’Allemagne a besoin de main d’œuvre du tiers monde, qui s’ancre durablement chez elle, sur le modèle de ce qui se fait au Canada.
03-10-2012, Sabine Syfuss-Arnaud
Source : Challenges.fr
Le projet dynamiques religieuses et groupes minoritaires: évolutions récentes du paysage français a pour ambition de contribuer à une meilleure connaissance des réalités nouvelles du paysage religieux français. L'objectif est de rassembler et rendre disponible l'information concernant ces groupes et leur évolution récente. Pour la plupart, ils ne sont en effet le plus souvent connus que de leurs membres et de quelques spécialistes. Si des travaux ont récemment pris en compte certaines dénominations religieuses, ou subdivisions à l'intérieur d'une même dénomination, il n’en reste pas moins que la complexité du paysage rend cependant difficiles les approches comparatives de ces minorités les unes par rapport aux autres.
En rassemblant, autour de l’effort de mise en commun des connaissances spécialisées sur ces différents groupes, des chercheurs issus d’horizons disciplinaires différents (sociologues, ethnologues, anthropologues, historiens ou spécialistes des religions), ce projet vise à améliorer le niveau de connaissance des minorités religieuses en France, et à interroger du même coup l’état de la réflexion sur les minorités religieuses
Dans le cadre de ce projet, un colloque aura lieu en novembre 2012, à Strasbourg. L'assistance est libre mais l'inscription est recommandée. Plusieurs journées d'étude seront ensuite organisées en 2013 (en février à Lyon sur « religions asiatiques », en mai à Paris sur « judaïsmes », à Strasbourg en octobre sur « christianismes orientaux ») ainsi qu'en 2014…Suite
Le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi et le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Mâzouz prendront part à la cérémonie d'ouverture, mercredi à Bruxelles, de "Daba Maroc", un programme de rencontres artistiques conjointement organisé par le Maroc et Wallonie-Bruxelles International (WBI), visant à faire découvrir au public belge la création marocaine contemporaine dans sa richesse et sa diversité.
La cérémonie d'ouverture de cette saison culturelle, prévue d'octobre 2012 à janvier 2013, devra se dérouler en présence, également, du Premier ministre fédéral belge, Elio Di Rupo, du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, de la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Fadila Laanan et de l'Ambassadeur du Maroc à Bruxelles, Samir Addahare, indique mardi un communiqué du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger.
Le séjour de M. Mâzouz en Belgique sera également marqué par des entretiens avec le ministre-président du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale, Charles Picqué et la secrétaire d'Etat à l'Asile, à l'Immigration et à l'Intégration sociale, Maggie de Block, ainsi que par des rencontres avec les représentants des compétences marocaines résidant en Belgique.
Ces entretiens porteront sur les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale pour la préservation des intérêts des Marocains résidant en Belgique, affirme le communiqué, rappelant que les Marocains, estimés officiellement à près de 400.000 personnes, constituent la deuxième communauté étrangère dans ce pays, après les Italiens.
Plus de 150 artistes, dont des Marocains résidant en Belgique, participeront à 60 manifestations artistiques inscrites au menu de cet événement.
Outre les disciplines classiques (littérature, musique, théâtre et cinéma), l'accent sera mis sur les initiatives innovantes, notamment en danse contemporaine, en arts urbains, en design, en mode et en production vidéo.
02 oct. 2012
Source : MAP
Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a appelé les membres de la communauté marocaine, de par leur compétences et expertises, à s'impliquer de manière efficace et concrète dans la sphère politique, économique et sociale aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, à renforcer leurs liens et assurer un rayonnement à la culture marocaine.
Lors d'une rencontre, lundi, avec les membres de la communauté marocaine établie à Ottawa, le ministre a souligné l'apport significatif que pourraient avoir les membres de la communauté marocaine, en tant que force de propositions en prenant part à la préparation de rendez-vous visant la mise en relation des acteurs marocains et canadiens, les invitant, compte tenu de l'importance de la culture dans le rapprochement des peuples, à réfléchir aux moyens susceptibles et à l'action à entreprendre en vue d'organiser des manifestations culturelles visant la promotion culturelle du Maroc au Canada.
Lors de cette réunion, qui s'est déroulée en présence notamment de l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, M. Maâzouz a affirmé que son département est ouvert à toute proposition "sérieuse" et "ambitieuse" qui positionnerait le Marocain résidant à l'étranger par rapport à son pays d'accueil, et qui se baserait sur les moyens d'accompagner son intégration et qui réussirait aussi à renforcer sa contribution à l'essor du Maroc et son attachement au pays d'origine.
Cette rencontre a été aussi l'occasion de discuter et d'examiner des questions relatives à la gouvernance, au renforcement de l'attachement des MRE à leur pays d'origine et de leur intégration effective au sein du pays d'accueil, au rayonnement de la culture marocaine, et à l'engagement aux efforts de défense des intérêts du Royaume.
Les MRE au Canada et les étudiants marocains et leurs apports au développement du Maroc, les MRE et leurs besoins en terre d'accueil ont été les principales questions examinées, dimanche, lors d'une rencontre similaire avec la diaspora marocaine établie à Sherbrooke.
Lors de cette rencontre, qui a vu la présence de représentants et de membres de l'Association des Marocaines et Marocains de l'Estrie, l'Association des étudiants Marocains de l'université de Sherbrooke et Actions interculturelles de développement et d'éducation, le ministre a souligné l'importance du tissu associatif des Marocains de l'étranger dans l'exécution de programmes dans les pays d'accueil avec des associations "fortes", "crédibles" et "représentatives".
Il a ainsi tenu à informer les personnes présentes sur les grands axes de la politique gouvernementale envers les Marocains du monde et sur les initiatives de son ministère pour encourager les MRE à investir et à monter des partenariats et des projets au Maroc.
Il a également évoqué le potentiel politique des MRE, appelant la communauté expatriée à s'impliquer davantage dans la sphère politique, économique et sociale aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Lors de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de Mme Nouzha Chekrouni, et du Consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, le ministre a insisté sur le renforcement de l'attachement des Marocains résidant à l'étranger à leur pays d'origine et sur leur intégration effective au sein de leurs pays d'accueil.
Au registre de la promotion des langues et de la culture marocaine, le ministre a cité notamment la création de centres culturels marocains à l'étranger, soulignant le lancement officiel cette semaine de la saison culturelle 2012-2012 à Dar Al Maghrib, à Montréal.
Le ministre a aussi rappelé les grands axes du discours royal du 20 août qui accorde une place importante aux jeunes, insistant sur le rôle des jeunes marocains établis à l'étranger.
La question de la reconnaissance des diplômes et de l'expérience professionnelle acquis à l'étranger, le quota de bourses octroyées aux étudiants marocains, l'insertion socioéconomique, les opportunités de partenariat avec le Canada, les facilités de transfert et institutions bancaires ont été aussi au centre des débats lors des différentes rencontres du ministre avec la diaspora marocaine établie au Canada.
M. Maâzouz effectue, depuis mercredi dernier, une visite de travail au Canada marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des membres du gouvernement fédéral et provincial et des responsables canadiens.
Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail qui a conduit le ministre à Toronto, Montréal, Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.
2 oct 2012
Source : MAP
L'Organisation internationale des Migrations (OIM), basée à Genève, a lancé un appel mardi de 800.000 USD (620.000 euros) pour faciliter le retour d'un millier de migrants africains dans leurs pays d'origine.
Dans un communiqué, l'OIM indique qu'il s'agit d'un programme de retour volontaire, à bord d'avions affrêtés par le grouvernement au Maroc.
L'assistance de l'OIM sera fournie une fois que les migrants seront rentrés dans leur pays d'origine et devrait leur permettre de financer la création d'une mini-entreprise, ou d'une formation professionnelle.
Les migrants viennent pour l'essentiel du Cameroun, du Nigeria, du Sénégal et de Côte d'Ivoire et sont arrivés au Maroc dans l'espoir de pouvoir se rendre en Europe.
Mais comme il est de plus en plus en difficile pour ces migrants africains de faire le voyage vers l'Europe, ils se retrouvent bloqués au Maroc, sans emploi et sans lieu de résidence.
"Parmi les migrants figurent des mineurs non accompagnés, des femmes enceintes, des femmes avec enfants, et d'autres souffrant de maladies chroniques qui veulent à tout prix rentrer chez eux", a déclaré Anke Strauss, chef de la mission de OIM au Maroc.
Depuis 2005, l'OIM a assisté quelque 3.500 migrants vulnérables au Maroc, grâce à des fonds provenant de la Suisse et de la Belgique.
02 oct 2012
Source : AFP
Un grand intellectuel du Maroc, Driss Khrouz, parle du printemps arabe, de la liberté et des difficultés des artistes aujourd’hui. En lancement de Daba. Entretien
Driss Khrouz n’est pas seulement le "coordinateur" au Maroc du festival Daba et le directeur général de la Bibliothèque nationale du Maroc à Rabat. Né en 1950 dans le Sud berbère, enfant, il ne parlait que l’amazigh, mais il est devenu un des grands intellectuels du Maroc, proche à la fois des hautes sphères de l’Etat (il est socialiste) et conservant son franc-parler, son esprit critique et sa proximité avec les milieux culturels et artistiques.
Nous l’avons interrogé sur Daba et sur la situation au Maroc pour les artistes.
Peut-on dire qu’avec l’avènement de Mohammed VI, en 1999, le Maroc a connu sa “movida”, son mouvement de renouveau culturel avec un vent de liberté et de créativité ?
Ce changement a en fait commencé dès 1993, quand Hasan II, alors monarque absolu, avait intelligemment compris que le monde changeait et que le Maroc devait aussi le faire. Le communisme s’était effondré, la donne géopolitique mondiale évoluait. Il ne pouvait plus régner encore en théocrate. Il fallait changer aussi pour assurer la pérennité de la monarchie, d’autant que son fils avait été éduqué dans une autre culture, moderne et cosmopolite. C’est donc dès 1993 qu’ont commencé des réformes aussi fondamentales que celles sur le droit de la famille. Mais il est vrai que ce mouvement de réforme s’est fortement épanoui à partir de 2000 autour du mouvement associatif et culturel. Avant cela, on tolérait encore mal l’expression libre, mais le contexte mondial avait changé. La littérature marocaine, il est vrai, a toujours été forte. Mais les écrivains, les artistes ont été dans l’opposition (je pense à l’Union des écrivains du Maroc), la plupart étaient dans la mouvance socialiste. Ils n’ont jamais accepté de devenir des "fonctionnaires de l’Etat", cela a été leur force.
Mais même aujourd’hui, l’aide de l’Etat aux artistes et écrivains reste minime, alors que l’entourage royal (le Mahkzen) subsidie très fortement de grandes manifestations de pur prestige comme le festival de musique Mawazine ?
C’est vrai que les moyens publics pour aider la culture restent dérisoires, et qu’il faut compter sur le mécénat privé qui, souvent, aide des grandes manifestations soutenues par des hommes politiques. On a, certes, créé dans les années 90 de nombreuses institutions culturelles, mais sans aider pour autant les artistes eux-mêmes. Le marché fait des choix a priori mercantiles comme l’a montré l’exemple d’un ami peintre dont toute la production pour les 4 ans à venir a été achetée par un prince du Golfe. L’Etat ne parvient pas réellement à aider les créateurs individuels.
Le Maroc a comme force ses diversités anciennes : sa culture amazigh (berbère) enfin reconnue officiellement dans la Constitution, ses origines juives sur lesquelles vous insistez souvent, son héritage du soufisme.
Depuis qu’en 2011, la Constitution l’a reconnue comme langue officielle, au niveau de l’arabe, la culture amazigh peut se développer totalement. Quant aux origines juives ou soufies, ce sont des dimensions importantes qui nous protègent de l’extrémisme musulman des salafistes ou de celui wahabite importé par les pétrodollars du Golfe. Il est important de garder cela, comme de souligner, par exemple, que notre musique "gnawa", dont nous sommes si fiers, vient du mot "Guinée" et, donc, d’un héritage noir. Je sais bien qu’il y a parfois au Maroc, dans la population, un certain rejet des juifs ou des Noirs venus aujourd’hui du sud du Sahara, raison de plus pour rappeler l’importance de cet héritage sur notre culture. La majorité des jeunes au Maroc ne connaissent plus les juifs et ne savent pas qu’on a poussé les juifs du Maroc à venir en Israël où ils sont nombreux à se plaindre d’être discriminés par rapport aux juifs venus d’Europe. Il y a même des retours au Maroc.
Le Maroc a connu son printemps arabe avec le mouvement du 20 février qui rassemblait, entre autres, la majorité des artistes, intellectuels et écrivains. Les objectifs de ce mouvement n’ont souvent pas été atteints et les tenants du 20 février sont parfois, aujourd’hui, inquiétés.
Ce mouvement que j’ai soutenu au départ et qui a joué un rôle très important dans les réformes annoncées par le Roi, s’est d’abord affaibli sous ses propres contradictions. Il s’est fait instrumentaliser par les mouvements religieux. Et les grands vainqueurs de tout cela furent les islamistes très bien organisés comme ailleurs dans le monde arabe. Les printemps arabes furent d’abord des printemps pour les islamistes. Il y a cependant aujourd’hui une plus grande liberté de pensée. De grands intellectuels peuvent fustiger le pouvoir royal sans être inquiétés. Il y a des lignes rouges, c’est vrai (NdlR : critiquer le Roi, parler du Sud saharien, parler de l’islam), mais il y a moyen de composer intelligemment avec elles en gardant l’idée de "respect".
Ce qui est a apparu aussi, c’est que la société marocaine, celle des banlieues des villes, reste fondamentalement traditionaliste. C’est dû à notre enseignement qui a toujours véhiculé une culture de la soumission.
C’est dû aux télévisions, soit inintéressantes, soit travaillées par les chaînes islamistes du Golfe. La communauté marocaine traditionnelle n’est cependant pas intégriste. Et il faut veiller à ce qu’elle ne le devienne pas. La forêt qui pousse le mieux au Maroc, ce sont les antennes paraboliques sur les toits. Or, cette télévision cultive la bêtise auprès de masses encore souvent analphabètes. Il faut donc que tous, à commencer par l’Etat et le Roi, se donnent les moyens pour que la tradition ne signifie pas la fermeture. L’enjeu, aujourd’hui, est la survie et le maintien de ce monde associatif et culturel menacé par les extrémistes islamistes.
Dans ce contexte, quelle est l’importance de Daba Maroc ?
Montrer qu’il y a au Maroc des formes d’art rebelles, citoyennes, non soumises. Faire le lien avec la Belgique dans cette francophonie non française, unie par la langue. Montrer cela aussi à la diaspora marocaine en Belgique dont une partie est travaillée par le fondamentalisme qui cherche à convertir ces Marocains au chiisme ou au salafisme grâce à des financements saoudiens ou du Qatar, pour, par ricochet, rebondir au Maroc et affaiblir le malakisme (l’islam marocain). On montrera aussi, comme le dit Fabienne Verstraeten, la vitalité énorme et neuve du secteur culturel marocain en Belgique - et je veillerai à ce que cette vitalité puisse venir aussi se montrer au Maroc.
03/10/2012, Guy Duplat
Source : La Libre Belgique
Il y a plus de 10 ans, un jeune nigérian, surnommé OGISTO, quitta son pays, ses parents et tous ceux qu’il chérissait, nourrissant le rêve, à l’instar de milliers de subsahariens africains, de rejoindre « l’ELDORADO européen » en quête d’un cadre de vie décent, d’une vie digne. Après un long périple saharien périlleux, il entra au Maroc via l’Algérie et après avoir versé le droit de ghetto au chair man il s’installa sous le pseudonyme AMADO SAMBA dans un des campements d’infortune à Oujda où vivent quelques 80 immigrés clandestins subsahariens en majorité nigérians (dans des conditions inhumaines). Durant les premières années, il végéta et s’usa, écorché jusqu’au sang, souffrant tout ce qui est humainement possible de souffrir. Mais grâce à ses qualités humaines il a réussi à améliorer ses conditions de vie. Comme il était ouvert, sociable et communicatif, respectueux et respectable, il a tissé de nombreuses amitiés et développé des affinités avec des immigrés avec ou sans papiers et même avec certains marocains. Il a gagné la confiance, le respect et l’estime de son entourage. Les services qu’il rendait aux immigrés clandestins lui assuraient revenus assez importants pour louer un logement à Hay ALQODS, s’acheter de beaux habits et vivre bien. Il connut KATE, elle aussi nigériane et mère d’une fille d’un premier mariage. Il l’épousa ils eurent un enfant et avant son deuxième accouchement, elle réussi à émigrer en Espagne, à Ténériffe aux Iles Comores, où elle accoucha d’un 2ème enfant de OGISTO. Aujourd’hui, elle vit toujours en Espagne avec ces deux filles et son fils. Quant à AMADO SAMBA, surnommé OGISTO il fut victime d’un violent accident de circulation au quartier industriel d’Oujda le 27 février 2012. Au moment où il se rendait à pied au campement de Gala, en compagnie de son ami Vincent, une voiture qui roulait à toute vitesse, l’automobiliste les a violement percutés et s’est enfui. Souffrant de graves blessures, OGISTO fut admis au service de réanimation de l’Hôpital Alfarabi d’Oujda. Son ami nigérian qui ne représentait que quelques légères blessures, fut éloigné à la frontière algéro-marocaine après avoir reçu les premiers soins. Les circonstances de cet accident qui font l’objet de plusieurs versions n’ont jamais été éclaircies. Cet accident selon des amis d’OGISTO et de Vincent, est prémédité et c’est Vincent, qui était visé. Il s’était, explique-t-on, impliqué dans une affaire de trafic de cocaïne. Dès lors, des représentants de l’AMDH ( Association Marocaine du Doit Humain) et de la FOO (Fondation Orient Occident) avec l’aide d’un étudiant tchadien et le soutien du père Joseph de l’église catholique d’Oujda prennent le dossier de OGISTO en ami. On contacta par téléphone ses parents au Nigeria et sa femme Kate en Espagne ainsi que l’Ambassade du Nigéria accrédité à Rabat. Cette équipe volontaire entreprit durant 17 jours plusieurs démarches auprès des services concernés par l’affaire de OGISTO de son vrai nom OSAS JOSHUA. La procédure n’était pas de tout repos. Il a fallu passer par la vindicte publique, la sureté nationale, les autorités sanitaires, le conseil municipal d’Oujda et l’église catholique pour qu’on délivre aux bénévoles le bulletin de décès de OGISTO, décès survenu le 28 février 2012 1h 55 min à l’Hôpital AlFarabi et l’autorisation d’enterrement et d’organisation d’obsèques au cimetière européen d’Oujda appelé communément « Kbour Nsara ». Et c’est dans une ambiance de recueillement qu’eurent lieu, le 20 Mars 2012, les obsèques au cimetière en présence du père Joseph et quelques 100 subsahariens avec et sans papiers ainsi que quelques oujdies amis du défunt. Le cas de OSAS JOSHUA, alias OGISTOS n’est pas unique. D’autres subsahariens gisent au cimetière européen d’Oujda cote à cote d’européens blancs, sans discrimination de race ou de couleur. En somme la situation de OGISTO qui rêvait de la traversée méditerranéenne et rejoindre sa femme, n’a été régularisé qu’après sa mort ; le grand voyage, survenu à Oujda dans un pays de transit, loin de son pays, loin de l’ELDORADO européen, loin de tous ceux qu’il chérit.
13/10/2012, Mohammed ZERHOUDI
Source : oujdacity
Dès aujourd'hui, et jusqu'au 3 février 2013, ce ne sont pas moins de 150 artistes marocains qui feront le déplacement en Belgique pour présenter un visage inédit de nos richesses culturelles contemporaines, dans le cadre de la saison culturelle marocaine en Belgique, “Daba Maroc 2012”. L'occasion de mettre en avant la différence et la diversité d'un Maroc citoyen, multiple et en mouvement.
Fadila Laanane, la ministre belge de la Culture, de passage à notre journal en mai dernier, nous avait présenté l'événement “Daba Maroc 2012” comme étant une des principales facettes de la coopération qui ne cesse de se développer entre la Wallonie-Bruxelles et le Maroc. Un projet dont elle rêvait depuis 2005.
“C’est un projet que nous voulons parce que nous savons que le Maroc a beaucoup évolué en matière culturelle. Il y a une culture émergente, une culture contemporaine extraordinaire des jeunes et des moins jeunes qui s’investissent dans des projets qui sont le lien entre tradition et modernité”.
Fadila Laanane, ministre de la Culture de Wallonie-Bruxelles.
C'est chose faite avec le lancement, ce jour en Belgique, de la manifestation culturelle “Daba Maroc 2012”, résultat d'une préparation complexe qui a duré 2 ans, sous la houlette des commissaires respectifs des deux parties et leurs équipes: Fabienne Verstraeten, directrice des Halles de Scharbeek et Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale du royaume.
Représenter le Maroc tel qu’il est
60 manifestations artistiques, impliquant plus de 150 artistes, vont se dérouler dans plusieurs villes belges, pour cette saison culturelle et artistique initiée par Wallonie-Bruxelles-International en collaboration avec le royaume du Maroc.
Sur la pertinence du choix des artistes, Driss Khrouz a tenu, lors d'une conférence de presse ce lundi, à expliquer les trois lignes directrices ayant présidé au casting. La première consiste à voir dans la culture marocaine d’aujourd’hui, des questions d’avenir. Il s’agit donc, a-t-il expliqué, d’articuler vers l’avenir et non de dresser l’inventaire du patrimoine. Le deuxième fil réside dans la représentativité des genres: littérature, théâtre, cinéma, musique, danse contemporaine, arts urbains, design, mode, production vidéo (…) en favorisant les genres qui posent des questions sans juger de leur pertinence. La troisième idée, c’est de démontrer qu'aujourd’hui autant les 150 artistes que les Belges d’origine marocaine portent en eux une culture forte, caractérisée par sa remise en cause, qui n’est pas dogmatique.
Aussi les choix eux-mêmes n'ont-ils pas été dogmatiques, afin de pouvoir représenter le Maroc tel qu’il est: un pays en mouvement constant.
Immigration, mixité et diversité
L'objectif de “Daba Maroc” est de créer un espace de dialogue, de favoriser les échanges et les productions communes entre artistes marocains et belges; et mettre en résonance, en Belgique, la production des artistes marocains et la confronter à celles des Marocains issus de l'immigration.
Inscrit dans une dynamique de rencontre entre le Maroc et la Belgique, “Daba Maroc” abordera, à travers différentes formes d'expressions artistiques, les questions de l'immigration, de la mixité et de la diversité.
Aussi, par le biais de la culture, l'événement braquera les projecteurs sur les questions de la femme, de la liberté, de la croyance, de la spiritualité et de la relation Etat-société, au Maroc comme en Belgique, dans le but de renforcer la connaissance mutuelle entre les deux pays.
Cette saison culturelle et artistique permettra, de la sorte, de faire découvrir aux Belges ce Maroc en pleine évolution, en plein souffle d’espoir et de liberté.
03/10/2012, Rachid Loudghiri
Source : Aufait
Cela fait tout juste un mois qu'est entrée en vigueur en Espagne la restriction d'accès aux soins des immigrés en situation irrégulière. Depuis le 1er septembre, le décret-loi 16/2012 leur a en effet retiré leur "carte de santé", l'équivalent espagnol de la carte vitale, qui permet de prendre rendez-vous en centre de santé, de se faire soigner à l'hôpital ou d'obtenir des médicaments en pharmacie. Désormais, ceux qui n'ont pas ou n'ont plus de permis de séjour – leur nombre est estimé à 153 000 par l'Institut national de la statistique – doivent en théorie payer plein tarif pour ces soins. Seuls les mineurs, les femmes enceintes et les cas d'urgence sont épargnés par la mesure. L'objectif du gouvernement : économiser 1,5 milliard d'euros dans le budget de la santé.
Mais quelques semaines après son application, plusieurs écueils apparaissent. "Application confuse, manque de préparation, disparité des critères... L'exclusion des immigrés sans permis de séjour du système de santé publique a conduit à un foutoir monumental", écrit El Pais, dans un premier bilan sévère de la mesure. Le décret 16/2012, appliqué avec beaucoup de disparités sur le territoire espagnol, soulève de nombreux problèmes.
Une mise en chantier précipitée
Le retrait de la carte de santé aux sans-papiers a été décidé par la ministre de la santé Ana Mato en avril et le décret faisant office de loi a été publié le 3 août. Le 1er septembre, plusieurs régions ont été prises de court, les listes des personnes concernées par le retrait de la carte n'étant pas prêtes. La région Castille-La-Manche, par exemple, n'applique pas encore le décret car les autorités administratives vérifient encore les bases de données des bénéficiaires de la couverture maladie fournies par le ministère de la santé. Du côté du corps médical, l'impréparation est aussi grande. Comment facturer les soins ? Quelles informations demander au patient en situation irrégulière ? Faut-il les faire payer ou non ?
Le gouvernement se félicite, lui, qu'aucun incident n'ait été rapporté depuis l'entrée en vigueur de la mesure. Mais des ONG comme Médecins du monde ont souligné que ce retrait de carte sans anicroche pouvait s'expliquer par le moindre recours des sans-papiers aux centres de santé. "Il y a une grande confusion au sein de la profession médicale et une inquiétude parmi les immigrés, qui ne veulent pas consulter par peur d'être fichés", souligne un porte-parole de l'ONG médicale. En effet, pour pouvoir être facturés, les immigrés sans carte d'assurance maladie doivent laisser toutes leurs coordonnées personnelles.
D'une région à une autre, l'application n'est pas la même
En Espagne, la santé relève encore principalement des compétences régionales, le décret s'applique donc avec une grande disparité sur le territoire espagnol. Neuf communautés autonomes (parmi lesquelles Madrid, Aragon, les Baléares, Valence), toutes dirigées par le Partido popular (PP), le parti majoritaire au niveau fédéral, suivent le texte au pied de la lettre. Huit régions (parmi lesquelles deux dirigées par le PP : la Galice et Castille-et-Léon) refusent de suivre la feuille de route du gouvernement et de faire payer les patients. Certaines régions se rebellent car elles s'opposent sur le fond au décret. D'autres ont également été piquées de voir le gouvernement central s'immiscer dans leur domaine de compétence. Les modèles suivis ne sont donc pas les mêmes. La Castille-et-Léon cherche par exemple à faire payer les pays d'origine des patients. La Galice a mis au point un système régional de protection sociale pour les patients sans permis de séjour. La Catalogne ou le Pays basque réfléchissent à distribuer des cartes donnant accès à un réseau de santé local plus limité.
L'Andalousie, dirigée par un gouvernement local socialiste, se démarque en étant la seule région à être restée sur l'ancien système, garantissant la même couverture maladie aux sans-papiers qu'au reste de la population. Balayant quelques idées reçues, le gouvernement andalou estime que la population immigrée, relativement jeune et en bonne santé, ne coûte pas très cher en soins. "Dans les centres de santé de la région, les immigrés sans permis de séjour ne représentent que 0,6 % des patients soignés", souligne María José Montero, déléguée à la santé au sein du gouvernement andalou, justifiant ainsi la position de la région.
Une mesure discriminatoire...
Le retrait de la carte de santé aux immigrés en situation irrégulière a soulevé une vague de protestation, car cette mesure ouvre une brèche dans le système de santé public espagnol, qui perd là une part de son caractère universel. Non seulement ce décret cible une population souvent fragile économiquement (beaucoup d'étrangers se voient retirer leur permis de séjour suite à une période de chômage prolongé), et qui n'aura pas les moyens de se payer des soins, mais le retrait de la carte d'assurance maladie a des conséquences administratives de taille pour l'immigré. Pour obtenir un permis de séjour par exemple, l'administration exige que le demandeur soit à jour de ses paiements à la Sécurité sociale. L'accumulation d'impayés peut donc entraîner une personne immigrée dans un cercle vicieux où il sera encore plus difficile de sortir de l'irrégularité. L'association catholique Caritas, très implantée en Espagne, mobilise ainsi ses juristes pour réfléchir aux conséquences administratives des impayés.
... pas forcément économique
Beaucoup de médecins, organisations caritatives et politiques craignent par ailleurs que la mesure détourne les migrants sans-papiers du premier niveau de soins, celui des centres de santé et des médecins traitants, celui qui permet d'éviter que des maladies bénignes ne dégénèrent en pathologies plus graves. "En plus d'entraîner l'interruption de certains traitements et protocoles de surveillance, cela signifie, pour des milliers de personnes, l'impossibilité d'accéder à la médecine préventive et au diagnostic", s'inquiète Médecins du monde. Et le risque de devoir se tourner vers des urgences hospitalières saturées (qui, elles, sont ouvertes à tous, quelle que soit la situation administrative du patient) pour se faire soigner des complications. Face à ce risque, l'argument de l'économie budgétaire est mis à mal. C'est d'ailleurs pour ces mêmes raisons qu'en France, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié en juin la suppression de la franchise de l'aide médicale d'Etat.
Des sanctions pour les désobéisseurs civils ?
Pour garantir une continuité de l'accès à la santé, de nombreux professionnels refusent d'appliquer le décret, qu'ils jugent être un premier pas vers une privatisation du système de santé. "Cette mesure criminalise (les sans-papiers) et encourage le racisme et l'exclusion sociale", justifie ainsi une médecin objectrice de conscience dans El Diario. Beaucoup de médecins, infirmiers, pharmaciens ont rejoint la plateforme Yo sí, sanidad universal (Moi oui, pour une santé universelle), qui encourage le personnel soignant et les citoyens à désobéir, en prenant par exemple des rendez-vous à son nom pour les exclus du système et en les accompagnant à leur consultation.
En Catalogne, des médecins tentent de contourner la loi par plusieurs biais. En rédigeant une ordonnance, ils cherchent notamment à prescrire les boîtes de plus faible contenu, car la franchise médicale sur les boîtes de médicaments ne s'applique qu'à partir de 1,67 euros. Par exemple, pour un antibiotique tel l'Amoxicilline, le médecin prescrira deux boîtes de 12 comprimés plutôt qu'une boîte de 24 comprimés dont le prix dépassera 1,67 euros. Cette technique se diffuse par bouche-à-oreille parmi les médecins catalans, selon EuropaPress.
Reste à savoir si l'Etat emploiera des méthodes contraignantes pour faire appliquer la loi. Le président de l'Organisation collégiale de médecine (OMC), Juan José Rodríguez Sendín, a demandé qu'aucun professionnel de santé ne soit sanctionné pour avoir soigné un sans-papiers. Et Médecins du monde a lancé une pétition, Derecho a curar (le droit de soigner), qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures pour que soient protégés les désobéisseurs civils.
Une carte d'assurance maladie à 710 euros ?
Le retrait de la carte de santé aux migrants irréguliers n'est qu'une des étapes envisagées par le gouvernement. Mercredi 3 octobre, une Commission interterritoriale sur le système national de santé doit en effet se réunir pour évoquer la mise en place d'une cotisation annuelle de 710 euros (pour les moins de 65 ans) ou de 1 864 euros (pour les plus de 65 ans) pour qu'un étranger sans papiers ait une assurance maladie. Les services compris dans cette couverture médicale de deuxième catégorie n'incluraient pas le paiement de médicaments, de prothèses extérieures (comme un fauteuil roulant ou un corset) ou de transport sanitaire. Mais à 59 euros mensuels minimum, le tarif de la cotisation est jugé irréaliste pour une population fragile sur le plan économique. Débat à suivre ces prochains jours.
02 octobre 2012, Mathilde Gérard
Source : Le Monde
Pour les associations d'aide aux migrants, c'est un cas d'école prévisible et inacceptable. Pour le ministère de l'intérieur, un casse-tête. Comment expulser une famille avec des enfants mineurs lorsqu'elle refuse de quitter le territoire de son plein gré, alors que le président de la République s'est engagé à mettre fin "à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants" ? Une pratique pour laquelle la France avait été condamnée en janvier par la Cour européenne des droits de l'homme.
La situation s'est présentée au Mans, vendredi 28 septembre, pour la première fois depuis le changement de majorité. La famille Khoja, un couple d'Afghans et leurs deux enfants, âgés respectivement de 3 ans et 2 mois et demi, rentrée illégalement en France le 3 avril, a été enfermée une nuit au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) pour s'être soustraite à une obligation de pointage.
Si François Hollande avait annoncé en février que "la protection de l'intérêt supérieur des enfants" devait "primer", le ministère de l'intérieur avait précisé dans une circulaire datée du 6juillet qu'"en cas de non respect des conditions de l'assignation à résidence, en cas de fuite d'un ou plusieurs membres de la famille ou en cas de refus d'embarquement", la rétention d'enfants mineurs restait possible.
L'interprétation de cette circulaire est le premier point de désaccord entre la préfecture de la Sarthe et les associations. L'une avance des "violations" à l'assignation de résidence, la Cimade et Education sans frontières (RESF) parlent d'une seule absence à un pointage, le jour où la famille aurait due être expulsée vers la Hongrie. C'est dans ce pays que les Khoja ont déposé leur première demande d'asile, et en vertu de la procédure dite Dublin 2, c'est dans ce pays que devrait être examinée leur demande.
L'état des enfants est "incompatible avec la rétention"
Mais pour Yves Cottereau, membre de RESF dans la Sarthe, "les renvoyer en Hongrie, c'est les renvoyer en Afghanistan". Il rappelle que ce pays de l'Union européenne a été critiqué en avril par le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU pour avoir l'habitude d'expulser les demandeurs d'asile renvoyés vers elle depuis d'autres pays européens sans même leur laisser le temps de déposer une nouvelle demande. "Son père et son frère ont été assassinés, M.Khoja est persuadé qu'il va connaître le même sort en Afghanistan", ajoute M. Cottereau.
Deuxième point de désaccord: le sort des Khoja. Après l'intervention d'un médecin jugeant l'état des enfants "incompatible avec la rétention", la famille a été assignée samedi soir à résidence sous surveillance dans un hôtel de Noisiel (Seine-et-Marne) où d'importants moyens policiers ont été déployés. "C'était comme dans les films américains", raconte Bruno Vinay, l'avocat de la famille, qui rapporte la présence de trois voitures de police et d'une dizaine d'agents de la police nationale et de la police de l'air et des frontières à l'entrée et dans le couloir de l'hôtel. "Ils ne peuvent pas sortir de cette chambre, même pour prendre l'air sur le parking. Ils ne peuvent pas non plus recevoir de visites d'associations d'aide médicale ou juridictionnelle comme dans un centre de rétention. On m'a fait comprendre que toute tentative de sortie entraînerait une interpellation", assure Me Vinay.
David Rohi, responsable de la commission éloignement de la Cimade, met en garde contre "toute mise en place d'un système de rétention bis". Pour lui, les membres de cette famille, "gardés par la police 24 heures sur 24 sont privés de liberté en dehors de tout cadre légal". Du côté du Défenseur des droits, saisi par la Cimade, on dit "espérer que cette nouvelle forme d'assignation à résidence ne va pas se généraliser car cela pourrait aboutir à des situations ubuesques". Après signification d'une nouvelle assignation à résidence de 30 jours, la surveillance policière a été levée lundi soir.
02.10.2012, François Béguin
Source : Le Monde.fr
Selon le Collectif du 31 mai, des centaines de jeunes n'ont pas obtenu de régularisation, malgré l'abolition de la «circulaire Guéant».
Des centaines de diplômés étrangers n’arrivent pas à obtenir de titre de travail malgré l’abrogation de la circulaire dite Guéant, en raison de la mauvaise volonté de certaines préfectures, a déclaré mardi le Collectif du 31 mai, très en pointe sur la question.
«Il reste des centaines de cas qui n’ont pas obtenu d’issues favorables malgré l’adoption d’une nouvelle circulaire» interministérielle, a indiqué Camelia, porte-parole du collectif, au lendemain d’une rencontre entre le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et 12 syndicats et associations de défense des travailleurs et étudiants sans papiers.
Manuel Valls «a reconnu l’existence de dysfonctionnements, notamment sur la délivrance de récipissés par les préfectures, sur la longueur du traitement des dossiers...», a-t-elle ajouté. «Il s’est engagé à donner de nouvelles instructions aux préfets par forme écrite», a-t-elle assuré. Contacté par l’AFP, le ministère n’a pas souhaité confirmer cette information.
2 octobre 2012
Source : Libération/AFP
Ils avaient pris l'Espagne pour un eldorado. La crise est vite passée par là. Pourtant, les immigrés africains dans la péninsule ibérique sont loin d'envisager un retour.
Ils sont des milliers à avoir caressé ce rêve d’un eldorado européen, à avoir tenté le voyage souvent au péril de leur vie.
En Europe, à cause de la crise, l'Espagne est l’un des pays les plus touchés par la récession. Ici, l’immigration est devenue un miroir aux alouettes pour beaucoup de personnes originaires d’Afrique qui se retrouvent en situation irrégulière, sans travail, sans logement, et sans avenir.
Un drame qui concerne des hommes et des femmes, «les immigrés», comme on les appelle ici, que l’on croise tous les jours dans les rues des villes espagnoles, mais qui ont un nom, un visage, une histoire.
Comme nombre de ses compatriotes sénégalais, Ata a tenté sa chance au mauvais moment. Il survit grâce à la générosité des associations caritatives comme Caritas et à l'aide chaleureuse de quelques volontaires.
En Afrique, il a laissé sa femme et ses trois enfants qui comptent sur lui pour vivre. Mais, comment les aider lorsque l’on n’a ni papiers ni travail.
«Rentrer les mains vides, c'est la honte»
«C’est ça le problème. Eux, ils dépendent de moi, et moi je dépends de qui? Ma situation est catastrophique, je suis en très grande détresse, Il n’y a pas de travail, je ne trouve que de petits boulots, d’une heure ou deux. Je suis obligé de demander de l’aide à Caritas pour avoir à manger.»
Pour autant, Ata n'est pas prêt à rentrer au pays:
«C’est le problème de l’immigration. L'espoir que vous avez, qui vous a poussé à quitter votre pays, pour trouver un avenir. Comment pouvez vous rentrer sans rien? Si tu rentres chez toi les mains vides, mais cela va être la galère. Même tes parents vont t’abandonner. Il y a des immigrés qui ont réussi, qui se sont débrouillés, alors toi si tu rentres sans rien tu seras abandonné par toute ta famille, même ta femme.»
Ababacar Thiakh est responsable de la coopération au sein de l’association catalane des résidents sénégalais de Barcelone, ACRS, et aide les personnes en grande difficulté.
Plusieurs centaines de personnes, les plus démunies, survivent dans la capitale catalane et dans ses faubourgs en squattant dans des espaces industriels inoccupés, des logements surpeuplés, insalubres et des campements de fortune.
La situation se dégrade chaque jour un peu plus.
«C’est une situation limite non seulement à cause de la crise, mais parce que ces gens survivent depuis trop longtemps dans ces conditions inhumaines. Je n’ai pas de mots pour décrire la situation. J'ai très peur de la façon dont les choses peuvent évoluer, et je crains beaucoup l’avenir, en raison du type de société que nous sommes en train d’engendrer. Il y a toutes les nationalités représentées, même des Espagnols qui ont tout perdu. Ils ne veulent pas vivre de l’aumône, alors ils se débrouillent en faisant les poubelles, en devenant chiffonniers recycleurs, ou en vendant à la sauvette. Mais il y a des conflits internes. Ces logements de fortune n’ont ni eau ni électricité, certaines personnes se droguent, boivent. C’est un monde à part, comme un ghetto et c’est très dangereux que la société, au XXIe siècle, ne prenne pas la peine de le regarder en face.»
L’association ACRS, tente d’instituer un dialogue avec les autorités locales, et d’aider au retour mais sous conditions.
«C’est très difficile de rentrer, explique Ababacar Thiakh, C’est un rêve qui se brise, tout le monde peut le comprendre. Si j’ai choisi immigrer c’est pour réussir. Si tel n’est pas le cas, et que ce projet était collectif, comment rentrer? Les Africains qui voyagent ne le font pas à titre individuel , ils ont beaucoup de responsabilités, des familles. Les envois de fonds des personnes immigrées, les statistiques de l’ONU le démontrent, sont plus importantes que l’aide internationale au développement.»
«On ne peut forcer personne à rentrer»
Malgré les difficultés, beaucoup veulent rester, même pour quelques euros gagnés quelques heures par jour.
«Ils ont la foi, l’espoir. Ils n’ont pas de logement mais gagnent un peu d’argent, ils tirent leur charriot de supermarché à la recherche d’un peu de cuivre, de plomb, pour 10 ou 15 euros par jour. Avec ce maigre capital, ils arrivent à économiser et à envoyer un peu d’argent à leur famille. Il y a du travail, celui que les autres ne veulent pas faire.»
Adama Dieme, 38 ans, d’origine sénégalaise, marié à une Espagnole, professeure d’économie et d’anglais, est l’exemple même de ces jeunes immigrés africains qui réussissent.
Adama est particulièrement apprécié dans le petit bourg où il réside, La Bisbal d’Empordan, au nord de la Catalogne. Il a été l’un des collaborateurs de l’association Trampoli, en charge de grands handicapés, et à ce titre, est aujourd’hui très apprécié par les habitants de la petite ville.
«Il y a des personnes dont les parents ont vendu leur maison ou qui ont fait un emprunt avec une hypothèque pour permettre le voyage en Europe, pensant qu'une fois ici, elles pourraient trouver du travail et rembourser le crédit... Donc, c’est très difficile de rentrer dans ces conditions... D'autre part, il y a des jeunes qui ont tellement risqué leur vie pour venir ici que le fait de ne pas travailler n'est pas plus risqué que l'aventure du voyage.»
«Si la richesse n'existe pas là où se trouve les gens, alors les gens iront là où elle se trouve, c’était la prophétie de Keynes (économiste britannique)», explique Ababacar Thiakh qui, selon ce principe, milite pour une immigration organisée et des opportunités pour tous.
«Pourquoi, un Hollandais peut-il venir sans problèmes en Espagne, s’installer et repartir et pas un Africain?»
Adama conclut:
«Le conseil que je donne aux aventuriers qui veulent tenter leur chance en Europe, c’est de patienter au moins 3 ans , le temps de voir comment évolue la crise.»
2/10/2012, Martine Audusseau Pouchard
Source : Slateafrique
A l'occasion de son 25e anniversaire et conformément à la vocation qui est la sienne de faire connaître et de soutenir la création contemporaine, l'Institut du monde arabe a fait le choix de présenter à son public une grande exposition d'arts plastiques spécialement conçue pour cette célébration et consacrée à "Vingt-cinq ans de créativité" dans le monde arabe. Cette exposition occupera différents espaces à l'intérieur de l'IMA, ainsi que le Mobile art.
Soucieux de poursuivre dans une voie qu’il a ouverte et tracée en proposant à son public plus d’une centaine d’expositions dans le domaine des arts plastiques au cours de ses premières vingt-cinq années d’existence, l’Institut du monde arabe organise à présent cette grande exposition intitulée Vingt-cinq ans de créativité arabe dont le commissariat a été confié au critique d’art et spécialiste égyptien Ihab El Laban.
L’exposition s’emploie à donner à voir les directions principales empruntées récemment par les artistes arabes et les sources d’inspiration qui travaillent de l’intérieur un art dont les spécificités viennent peu à peu à s’imposer. Elle élabore un panorama le plus exhaustif possible des tendances et des recherches, qui, depuis vingt-cinq ans, sont parties prenantes de la création arabe contemporaine, quels que soient les médiums utilisés : peinture, sculpture, photographie, vidéo, installation…
Elle associe des créateurs à la réalisation de cette importante manifestation en passant commande d’œuvres conçues spécialement pour la circonstance. Elle s’accompagne non seulement d’un catalogue, mais encore de conférences et de tables rondes. Du 16 octobre 2012 au 03 février 2013
Source : Site de l’IMA