jeudi 4 juillet 2024 14:24

La situation des immigrés et descendants directs d'immigrés doit être appréhendée au travers de nombreuses caractéristiques socioéconomiques. Les difficultés sur les chemins de l'intégration résultent d'interactions entre éducation, emploi et résidence, que ne font qu'accentuer des particularités liées aux origines.

Les 5,3 millions d'immigrés et les 6,7 millions de descendants directs d'immigrés vivant en France sont le reflet d'une longue histoire de l'immigration et en particulier de la succession des vagues migratoires. Les caractéristiques sociodémographiques des immigrés et de leurs descendants sont très variées et dépendent notamment de l'origine géographique (UE27 / hors UE27), des motifs (professionnels, familiaux.) et des circonstances de la migration.

Sur la plupart des critères (logement, type d'emploi, niveau de vie.), les descendants d'immigrés ont une position intermédiaire. Ils connaissent des situations plus favorables que les immigrés, mais plus difficiles que les personnes ni immigrés ni descendantes d'immigrés. Ils rencontrent cependant des difficultés importantes pour accéder à l'emploi…Suite

C'est une position originale en Europe: en France, les descendants d'immigrés sont plus nombreux que les immigrés. Selon l'étude «Immigrés et descendants d'immigrés en France», publiée ce mercredi par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), plus de 5,3 millions d'immigrés vivaient en France en 2008, les deux tiers natifs de pays hors UE. Leurs descendants sont près de 6,7 millions, soit 11% de la population. Au total, plus de 7 millions de personnes nées à l'étranger résident en France.

A l’occasion et au cours des débats de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Abdoul MBAYE, chef du premier gouvernement de la deuxième alternance à la tête de l’Etat, la binationalité a été évoquée, avec la promesse de discussions ultérieures des députés sur la question, l’un d’eux ayant exprimé son intention de demander une commission d’enquête sur les binationaux. Il s’agit d’un problème important à traiter avec lucidité en effet. Nous sommes à une période d’interpénétration des peuples, de circulation intense des personnes et des biens à travers les frontières.

Les séjours à l’extérieur de leurs pays d’origine de migrants aux motivations diverses, dont la quête du travail et des moyens d’un équipement individuel au seuil de la vie active ou dans la situation de chômage, ne sont pas toujours organisés sur la base d’un plan de vie active ayant défini une période pour le pays d’accueil et une pour le retour au pays de départ. Il arrive même que l’aventure qui a suivi le rêve de l’ailleurs se termine par l’acquisition d’une nouvelle nationalité qui résout bien des problèmes du séjour dans l’ailleurs de rêve. Le migrant devient ainsi un binational, le plus souvent qu’il est seul à connaître, les législations n’ayant pas organisé le dénombrement des éventuelles nationalités acquises de chacun.

Mais la binationalité, bien que comportant des avantages pour l’intéressé, est une situation que le droit produit par les Etats rend complexe. Il faut préciser, avant d’autres développements, que son acquisition, du fait du droit bien varié des Etats, dépend de modalités diverses : le mariage, le droit du sol, la naturalisation, etc. Chaque Etat a fait voter une loi portant code de la nationalité de ses ressortissants et mis en œuvre, dans les dispositions de cette loi, ses options en matière de multinationalité. Il peut donner à l’épouse étrangère d’un national la nationalité de son mari, sur demande ou comme une conséquence du mariage. L’enfant prend la nationalité de son père, fait général pour des raisons culturelles, notamment celles qui font du père le chef de la famille ; mais la mère ne donne pas encore la nationalité à son enfant, au Sénégal à coup sûr. Le combat des femmes, à l’heure de la parité dans l’occupation des postes de responsabilité, des mandats politiques plus précisément, pourra peut-être faire inscrire une disposition de ce genre dans les divers codes de la nationalité des pays où la démocratie développe la modernité en ses aspects les plus innovants.

Les positions des Etats sur la binationalité vont de l’interdiction totale à l’autorisation, en passant par l’interdiction partielle. La Chine, pour citer quelques exemples en plus du Sénégal, le Maroc, l’Allemagne, etc. interdisent l’acquisition d’une autre nationalité. La République Démocratique du Congo, tout comme l’avait fait le Zaïre de Mobutu, exprime cette option de façon énergique : la nationalité congolaise est une et exclusive. Cette option rigide se comprend plus aisément dans les temps de guerres fréquentes où l’étranger est souvent l’ennemi.

Mais à l’époque moderne et contemporaine l’interpénétration pacifique des peuples s’admet et s’organise de plus en plus. Certes des raisons économiques motivant les déplacements, les migrants vivent souvent des situations difficiles. Ils sont alors perçus comme des personnes qui viennent prendre du travail à des autochtones des pays d’accueil. Le mépris culturel dont font preuve les théoriciens du rejet des étrangers, surtout si ces derniers sont des réfugiés économiques, développe le réflexe sécuritaire qui complique la vie aux immigrants, à l’accueil comme dans la vie quotidienne. Cette attitude est plutôt marginale dans le comportement des peuples des pays d’accueil, le plus souvent ayant atteint un niveau de développement économique et social beaucoup plus élevé que celui des pays de départ de l’émigration ; ainsi l’étranger devient de plus en plus un acteur de la création de richesses dans le pays où il a décidé de vivre pour une durée qu’il souhaite plus ou moins longue, selon son plan de vie, s’il l’a conçu et tente de le mettre en œuvre.

L’immigrant se satisfait-il toujours du bon accueil et de la situation de travailleur bien inséré dans le système de production des biens et services du pays d’accueil ? La dynamique de cette insertion même, la culture qui a favorisé le bon accueil et les avantages que comporte l’acquisition de la nationalité de son pays d’adoption l’incitent souvent à demander cette nationalité. C’est alors qu’entre en jeu le droit des Etats. L’interdiction de la binationalité peut contraindre le migrant à s’en tenir à sa nationalité première et à demeurer l’immigrant bien reçu, connu de son ambassade, régi par le droit de son pays et respectant les lois et règlements du pays d’accueil.

Le Sénégal interdit la double nationalité par la loi 61-70 du 7 mars 1961 portant code de la nationalité sénégalaise. Cette interdiction est d’application aléatoire parce que l’article 18 pose une autorisation du gouvernement, à décider quinze ans après le service militaire effectué par le concerné ou l’exemption de ce service, ainsi que la signature d’un décret par le Président de la République, comme modalité d’application de la loi pour la perte de la nationalité par un Sénégalais majeur qui a volontairement obtenu une autre nationalité.

La rigidité avec laquelle la binationalité est interdite, par les Etats dont le Sénégal, va sans doute évoluer, si le débat sur la question tient compte de plus en plus de la mondialisation et des commodités que les migrants tirent de l’acquisition d’une deuxième, voire de plus de deux nationalités en plus de la nationalité initiale. Le débat tendra sans doute à limiter l’interdiction à l’exercice de fonctions politiques pour le binational, comme c’est déjà le cas dans les pays à interdiction partielle de la binationalité. Le Sénégal a mis dans la Constitution que pour être candidat à l’élection à la présidence de la République il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise. Cette disposition fait tautologie d’ailleurs avec le code de la nationalité en son titre III, article 18, puisque le Sénégalais majeur qui acquiert volontairement une autre nationalité perd la nationalité sénégalaise dit cet article

Pour les autres fonctions politiques, c’est-à-dire être membre du Parlement ou des assemblées élues du pouvoir local, il faudrait une disposition pareille. L’interdiction partielle de la binationalité ainsi équilibrée permettrait de réviser le code de la nationalité et de ne plus gêner inutilement nos migrants qui peuvent avoir besoin de solliciter une autre nationalité et l’obtenir en restant sénégalais. Nous devrions être plus attentifs aux problèmes de nos Modou-Modou et autres émigrés de très haute qualification dans les domaines les plus divers. Il est dit souvent dans nos débats sur l’émigration qu’elle rapporte plus que l’équivalent de la dette publique aux pays d’Afrique, le Sénégal et les autres. Qu’on n’objecte surtout pas que nous risquons d’encourager la fuite des cerveaux. La différence du niveau de développement des pays du nord où se trouve nos cadres émigrés et nous-mêmes fait que la meilleure façon aujourd’hui d’éviter à notre effort de développement d’être affecté par les départs pour le travail de haute technicité dans l’ailleurs développé, c’est d’étoffer davantage les cohortes de cadres en formation dans nos universités et écoles de formation. Il nous faut former plus de médecins, plus d’ingénieurs, plus d’enseignants, plus de militaires de tous les grades parce que la coopération internationale et les décisions libres de nos concitoyens ayant ces compétences nous privent, positivement d’ailleurs pour les intéressés, de cadres certes formés à nos frais mais qui, émigrés, continuent d’ être utiles à leur pays autrement.

L’interdiction de la binationalité limitée aux fonctions politiques est la révision à opérer de notre code de la nationalité, en harmonie avec le monde moderne et l’interpénétration des peuples. Il est plus honnête de choisir la transparence sur la nationalité et l’ouverture qui ne met pas notre sécurité en danger.

La binationalité a, par ailleurs, un intérêt évident pour la construction africaine qui, jusqu’ici, n’a fait que des pas de caméléon : le même franc dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le passeport de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est peu en matière de nationalité africaine. Pour la construire il faudra des accords de structuration de la multinationalité africaine, car les frontières héritées de la colonisation se sont sclérosées et les anciennes colonies qui étaient ensemble dans des groupes qui auraient pu accélérer l’intégration africaine sont devenues des Etats jaloux chacun de leur souveraineté. Il faut aller plus loin pour réaliser, par des accords sans doute difficiles à obtenir, et non plus à chaud, comme c’était possible à la veille et au début des indépendances africaines, l’unité africaine avec des chefs d’Etat qui peuvent hésiter, chacun, maintenant, à être responsables d’une composante d’un Etat fédéral ou d’une fédération d’Etats plutôt que chef d’Etat chez lui.

Pour réaliser la nation africaine il faut aller au-delà des « cercles concentriques du Président Léopold Sédar Senghor. L’effort d’intégration doit tendre à créer le même cordon douanier, une armée africaine, à harmoniser les systèmes d’éducation et de formation pour un même esprit des cadres de la santé, de l’éducation, de la sécurité, de la production et des administrations. Il y a certes l’obstacle des intérêts de pouvoirs établis, mais le point de mire qu’est l’Etat fédéral d’Afrique conçu par Cheikh Anta Diop demeure, pour les Africains, beaucoup plus mobilisateur que l’utopie généreuse qui chante : « la terre nationale sera ».

La conséquence, sur la vie politique africaine, de l’effort tendant à réaliser l’Etat fédéral d’Afrique et la nation africaine, est que des pas importants doivent être réalisés dans de nombreux domaines, notamment en matière de vote des Africains migrants vivant dans des pays d’accueil africains, en matière aussi d’adhésion de ces mêmes migrants aux partis nationaux des pays d’accueil, en matière d’organisation et de fonctionnement de partis « africains » privilégiant la formation pour renforcer l’option panafricaniste dans la vie politique africaine. C’est ainsi que la multinationalité africaine conduira à la nationalité africaine unique. L’unité africaine faisant le développement de l’Afrique, il n’y aura plus, pour les Africains, de raison économique à l’aspiration à la binationalité dans une vie extra africaine

Le rappel de ces considérations sur la construction africaine permet de remarquer que les Africains, en créant leurs codes de la nationalité n’ont pas pensé donner un rôle à la nationalité dans l’effort de construction de l’unité africaine. Dans les anciennes colonies britanniques des Antilles, au contraire, il y a une disposition constitutionnelle relative à la nationalité qui tend à consolider le Commonwealth : la Dominique, la Jamaïque et d’autres anciennes colonies britanniques des Antilles interdisent la binationalité avec comme sanction prévue la perte de la nationalité d’origine ; mais lorsque la seconde nationalité est celle d’un pays du Commonwealth, il n’y a pas de sanction du citoyen qui l’obtient. Les francophones du continent africain n’ont pas pensé à une binationalité qui tendrait de façon aussi dynamique à construire l’unité africaine.

Le début des discussions nées de l’évocation récente de la binationalité à l’Assemblée nationale ont une orientation courte. Les uns tentent, énergiquement d’ailleurs, d’imposer le silence sur la question sous prétexte que les trois premiers Présidents de la République du Sénégal ont eu chacun la nationalité française et qu’ils n’ont pas trahi. C’est un peu court comme argumentation ! Avant d’affirmer de manière si péremptoire que tel ou tel chef de l’Etat n’a pas trahi son pays il faudrait d’abord définir ce qu’est trahir la nation. La Constitution qui mentionne la haute trahison ne l’a pas définie. Ce n’est pas une raison de tenter de régler le problème à coups d’affirmations pour le silence sur la question.

Discuter de la binationalité, avec transparence et le souci honnête de régler un problème de modernité et de justice du droit positif à mettre en place, est de meilleure orientation, pour des discussions d’intérêt national que l’on ne peut pas régler en noyant le poisson. Dénoncer des binationaux en montrant clairement les faits peut, par contre, contribuer aussi à montrer les insuffisances de notre code de la nationalité et la nécessité de le réviser dans le souci de sa modernité et le respect de tout ce qui est de nature à sauvegarder notre sécurité. La chasse aux sorcières, si l’on peut appeler ainsi cette clarification, est insuffisante. Il faut améliorer le code de la nationalité en partant de ce qui constitue un problème dans les faits critiqués. Il faut aussi profiter de cette amélioration du code pour donner un rôle à la nationalité dans la construction africaine.

9/10/2012, Madior DIOUF

Source : Sud online.sn

Travail, natalité, protection sociale... Quelle est la réalité de l'immigration en France? Dans Immigrés et descendants d'immigrés en France, à paraître prochainement, l'Insee en dresse une radiographie.

Objet de manipulations politiques, de fantasmes et d'interdits. Le débat sur l'immigration souffre, aussi, d'une insuffisance "scientifique". Faute de connaissances précises, les chiffres les plus fous circulent et façonnent la pensée commune. Travail, natalité, protection sociale... la société française croit connaître la réalité de l'immigration mais n'en perçoit, la plupart du temps qu'une image caricaturale. Immigrés et descendants d'immigrés en France (Collection Insee Références), un ouvrage que l'Insee va publier dans les prochains jours, permet, heureusement, de recadrer le débat grâce à un rigoureux travail d'enquête dont les conclusions bousculent bon nombre d'idées reçues mais confirment, aussi, certains ratés de notre modèle d'intégration. En voici quelques exemples.

La part de la population née à l'étranger présente en France (11%) est dans la moyenne européenne. La France occupe une position médiane comparable à l'Allemagne ou au Royaume-Uni ou, encore, aux Etats-Unis. Dans l'Union européenne environ 12% des personnes sont nées à l'étranger. Mais en France le développement de l'immigration familiale a favorisé la constitution d'une population de descendants d'immigrés, rapporte le chercheur Gérard Bouvier. La présence de ces descendants d'immigrés en grand nombre est "une position originale en Europe". Cette deuxième génération est estimée à 6,7 millions de personnes, dont 2,2 issus de couples "mixtes" (un seul parent immigré).

Immigrés et descendants d'immigrés ont de moins bonnes conditions de vie et accèdent difficilement aux emplois les plus qualifiés. Les immigrés sont surreprésentés chez les ouvriers et les employés. Et les descendants d'immigrés sont présents moins souvent chez les cadres ou les professions intermédiaires que les autres Français. Mais ils le sont plus que les immigrés, ce qui démontrerait les effets d'une mobilité sociale.

Les enfants d'immigrés venus de Turquie, d'Algérie d'Espagne et d'Italie sont surreprésentés parmi les non-diplômés du second cycle secondaire.

Le niveau de vie médian des immigrés est inférieur de 30% au niveau de vie médian en France. Mais l'écart de niveau de vie médian n'est plus que de douze points pour les descendants d'immigrés. Le taux de pauvreté qui s'établit en 2009 à 13,5% pour l'ensemble de la population reste de 37% pour les ménages immigrés mais diminue à 20% pour les descendants.

Les filles de l'immigration marocaine et tunisienne obtiennent plus souvent le baccalauréat que les autres jeunes françaises. Les chercheurs notent que le parcours scolaire des enfants d'immigrés sont différenciés selon le pays de naissance des parents. Les enfants d'immigrés venus de Turquie, d'Algérie d'Espagne et d'Italie sont surreprésentés parmi les non-diplômés du second cycle secondaire. Pour le baccalauréat, les fils et les filles turques sont en situation de sous-réussite au contraire des descendants des migrants du sud-est asiatique.

Les descendants d'immigrés africains, moins diplômés, occupent plus souvent des emplois précaires. Globalement les descendants d'immigrés d'Afrique sont pénalisés sur le marché de l'emploi. Mais l'écart avec les autres populations se réduit largement quand le niveau scolaire s'élève. Pour les descendants d'immigrés du sud de l'Europe il est même inversé. Ces enfants d'immigrés ont plus souvent un emploi, cinq ans après leurs études, que les français de souche.

Mais aux âges de pleine activité (25-64 ans), les immigrés d'Afrique Subsaharienne sont plus actifs que les non-immigrés. Si le taux d'activité des immigrés varie selon le pays d'origine, les hommes et les femmes venus du Portugal et d'Afrique Subsaharienne sont les plus actifs sur le marché du travail (80%). Leur participation dépasse même celle des non-immigrés (78%). A l'opposé les immigrés issus du Maghreb (66%), de L'Espagne (66%), de l'Italie (61%) ou de Turquie (58%) sont les immigrés les moins actifs.

Le taux de fécondité des femmes immigrées est supérieur à celui des autres.

afp.com/Olexander Zobin

La fécondité des femmes immigrées n'a que peu d'influence sur le taux de fécondité global. Si le taux de fécondité des femmes immigrées est supérieur à celui des autres (2,6 contre 1,9) il ne pèse que peu sur les statistiques (moins de 0,1 enfant par femme) car les femmes immigrées en âge d'avoir des enfants représentent moins d'une femme sur dix.

Les immigrés sont plus souvent en surpoids voir obèses que les non immigrés. Cela s'explique par la surreprésentation des immigrés dans les catégories socioprofessionnelles (ouvriers, employés, inactifs) où la prévalence du surpoids est grande. Globalement l'état de santé des immigrés est moins bon que celui de la moyenne de la population. 7 femmes immigrées sur 10 se déclarent en médiocre état de santé général.

Les immigrés et les descendants d'immigrés sont deux fois plus nombreux que les autres à se déclarer victimes de discrimination. 14% des Français affirment avoir vécu une discrimination en raison de leur sexe, de leur âge ou de leur origine. Deux fois plus d'immigrés ou d'enfants d'immigrés se plaignent de faits comparables. 1 immigré issu du Maghreb sur 3, et 4 immigrés venus d'Afrique sur 10, affirment avoir été soumis à un traitement discriminatoire. En Ile-de-France, les descendants d'immigrés se sentent au moins autant discriminés que les immigrés. Dans cette région, deux tiers des personnes déclarant avoir été discriminées ont un lien avec l'immigration.

09/10/2012, Laurent Chabrun

Source : L’Express

Un sit-in symbolique a été organisé, dimanche, par les participants au 2ème Forum social maghrébin, sur le poste-frontière Zouj-Bghal pour demander la réouverture de la frontière maroco-algérienne et la garantie de la libre circulation des personnes entre les pays du Maghreb.

Les participants à ce sit-in ont déploré le non-Maghreb qui "coûte cher aux peuples de la région dans le présent et le futur, sur les plans économique, social et culturel". La construction de l'Union maghrébine "dans sa diversité culturelle, linguistique et sociale" nécessite pour les pays membres de s'ouvrir les uns sur les autres, selon une vision globale pour l'avenir respectueuse des principes de démocratie et des droits de l'Homme.

Ils ont en outre rejeté "l'approche sécuritaire" adoptée en Europe dans la gestion de la question migratoire, plaidant pour le respect et la pleine application des conventions internationales relatives à la protection des migrants et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et de racisme.

La deuxième édition du Forum social maghrébin, organisée les 6 et 7 octobre à Oujda, sous le thème "la migration et la liberté de circulation dans l'espace maghrébin" a réuni près 400 participants représentant des associations oeuvrant dans le domaine de l'immigration, des acteurs de la société civile, des syndicats marocains et des organisations de solidarité internationale.

07 oct. 2012

Source : MAP

Une opération de sauvetage en mer menée par la Marine Royale a permis lundi soir de secourir 12 candidats à l'émigration illégale, suite à un appel de détresse émanant d'une embarcation en difficulté au large du lieu dit Tlet, situé à 9 km du port de Nador Bni Nsar (commune rurale Béni Chuker), apprend-on auprès des autorités locales.

Les rescapés ont été pris en charge par les autorités locales et acheminés vers l'hôpital Hassani de Nador, ajoutent les mêmes sources, qui indiquent que les rescapés ont signalé que cinq autres candidats à l'émigration illégale auraient disparu en mer.

Les recherches se poursuivent en vue de secourir les personnes qui se trouveraient éventuellement en difficulté.

08 oct. 2012

Source : MAP

«L'Allemagne a besoin de 70.000 ingénieurs. Les candidats peuvent y accéder soit par le biais de l'émigration soit à travers les investissements allemands en Espagne». Ce genre d'offre de travail, destinée aux jeunes, paraît fréquemment dans l'es médias espagnols. Il traduit l'intérêt réciproque de sceller une forte coopération en matière d'emploi entre les gouvernements et Bonn et Madrid.

Derrière ce message, tout observateur a le droit de s'interroger sur l'engouement des Allemands pour le marché de travail espagnol. Plusieurs arguments logiques s’imposent…Suite

Alors que l'arabe est la deuxième langue la plus parlée en France, son enseignement dans le secondaire perd sans cesse du terrain au profit du secteur associatif. Un basculement qui date des années 1980, quand l'immigration maghrébine a commencé à occuper une part de plus en plus grande de l'espace public et médiatique. Associé depuis à l'islam et aux ghettos, l'arabe parviendra-t-il à modifier son image? …Suite

Si, régulièrement, des bateaux de clandestins font naufrage en Méditerranée, neuf migrants africains sur dix vont chercher du travail au sein même du continent noir.

«Caravanserail: le lieu de rencontre des cultures», initié par Art Midwest avec le soutien de lafondation «Doris Duke pour les Arts Islamiques», consacre sa 2ème édition au Royaume, proposant aux populations de l'Amérique profonde de découvrir et explorer, à partir de cette semaine, la diversité de l'expression artistique du monde Musulman, à travers la culture et la civilisation marocaines…Suite

Les films «Les chevaux de Dieu» du réalisateur marocain Nabil Ayouch et «Sur la route du paradis» de la réaIisat:rice franco-marocaine Uda Benyamina, ont été primés au Festival international du film francophone de Namur…Suite

La Radio Télévision Belge Francophone, RTBF, a choisi, pour ce mois d'octobre, de rendre hommage au Maroc à travers la valorisation des productions artistiques marocaines.

Ainsi, la RTBF présentera des productions artistiques issues de l’immigration marocaine, et diffusera également certains programmes populaires de la chaîne marocaine 2M.

Au programme de la Une, les JT accorderont une place au projet, avec à 13 heures des invités thématiques selon la programmation de DABA Maroc, le festival initié par Wallonie-Bruxelles International, ainsi que des écrivains invités pour l'occasion.

La Deux  proposera, pour sa part, un «Cinéstation» spécial DABA. La rubrique « Têtes d’affiche » sera consacrée à des réalisateurs dont les films sont à l’affiche du festival. L'on reviendra, également, sur le parcours de Mohamed Ouachen, comédien est à l’initiative du spectacle « Bruxelles en scènes ».

DABA s’invitera également dans « Livr(é)s à domicile ». Amélie Nothomb sera reçue chez une passionnée de sicence-fiction et docteur en sociologie, d’origine marocaine bien sur. L’humour sera lui aussi à l’honneur avec la diffusion du spectacle « Rire ensemble contre le racisme » enregistré à Bruxelles au mois de juin; soulignent les médias. Et du 22 au 26 octobre « Sans chichis » invitera la célèbre Choumicha qui rejoindra l’équipe pour la séquence cuisine.

Pour la Trois, le choix est surtout cinéphile puisque la chaîne diffusera en plusieurs films et documentaires dans le cadre du festival: « Le thé ou l’électricité », de Jérôme Le Maire, « Cinéma inch’allah » qui dresse le portraits de quatre belgo-marocains fous de cinéma; « Les Barons » et « L’enfant endormi ».

Sur ARTE Belgique, et dans l’émission « Cinquante degrés nord », les chroniqueurs belgo-marocains présenteront des artistes issus de leur communauté. Le 24 octobre, dans « Quai des belges », Hadja Lahbib présentera des morceaux de son film « La liberté, ma mère ».

Ainsi, la RTBF vibrera au rythme du Maroc durant ce mois d'octobre, prônant la diversité culturelle qui marque les deux royaumes marocains et belge.

8 Octobre 2012, Leila Assam

Source : Emarrakech

L’assistante du directeur du Congrès national des syndicats de Singapour a été licenciée moins de 24 heures après avoir posté une remarque raciste sur Facebook.

Elle-même d’origine chinoise, Amy Cheong avait écrit le 7 octobre sur sa page Facebook que les mariages célébrés aux « étages vides » des immeubles de Singapour, des endroits qui accueillent typiquement des rassemblements communautaires et en particulier malais, « devraient être interdits », rapporte le gratuit Today le 9 octobre. Elle a été licenciée moins de 24 heures après la publication de cette petite phrase assassine sur le réseau social, malgré ses excuses également postées sur Facebook. Elle avait expliqué avoir été « dérangée par le bruit » d’un de ces mariages qui se tenait sans doute sous son appartement.

Ses propos ont reçu une volée de bois vert, déclenchant des torrents de critiques sur Facebook et Twitter et appelant à son renvoi. Même le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a réagi sur sa page Facebook, à l’instar d’autres ministres de son gouvernement. « Heureusement, cette personne s’est rapidement excusée pour sa faute grave. Mais le mal était fait et le NTUC a bien fait de mettre fin à ses services », a-t-il écrit depuis la Nouvelle-Zélande où il est en visite officielle.

Quant à son (ex) employeur, le Congrès national des syndicats (NTUC), il a fait savoir par la voix de son secrétaire général Lim Swee Say dans un communiqué que « le NTUC a une idée très sérieuse de l’harmonie raciale à Singapour. Nous n’accepterons pas et aurons une tolérance zéro à l’égard des mots utilisés ou des actions menées par notre personnel qui soient insultants racialement ». La cité-Etat, avec ses cinq millions d’habitants, est composée aux trois quarts de personnes d’origine chinoise, à 13% d’origine malaisie et à 9% d’origine indienne.

9 octobre 2012, Arnaud Roux  

Source : Asie info

L’assistante du directeur du Congrès national des syndicats de Singapour a été licenciée moins de 24 heures après avoir posté une remarque raciste sur Facebook.

Elle-même d’origine chinoise, Amy Cheong avait écrit le 7 octobre sur sa page Facebook que les mariages célébrés aux « étages vides » des immeubles de Singapour, des endroits qui accueillent typiquement des rassemblements communautaires et en particulier malais, « devraient être interdits », rapporte le gratuit Today le 9 octobre. Elle a été licenciée moins de 24 heures après la publication de cette petite phrase assassine sur le réseau social, malgré ses excuses également postées sur Facebook. Elle avait expliqué avoir été « dérangée par le bruit » d’un de ces mariages qui se tenait sans doute sous son appartement.

Ses propos ont reçu une volée de bois vert, déclenchant des torrents de critiques sur Facebook et Twitter et appelant à son renvoi. Même le premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a réagi sur sa page Facebook, à l’instar d’autres ministres de son gouvernement. « Heureusement, cette personne s’est rapidement excusée pour sa faute grave. Mais le mal était fait et le NTUC a bien fait de mettre fin à ses services », a-t-il écrit depuis la Nouvelle-Zélande où il est en visite officielle.

Quant à son (ex) employeur, le Congrès national des syndicats (NTUC), il a fait savoir par la voix de son secrétaire général Lim Swee Say dans un communiqué que « le NTUC a une idée très sérieuse de l’harmonie raciale à Singapour. Nous n’accepterons pas et aurons une tolérance zéro à l’égard des mots utilisés ou des actions menées par notre personnel qui soient insultants racialement ». La cité-Etat, avec ses cinq millions d’habitants, est composée aux trois quarts de personnes d’origine chinoise, à 13% d’origine malaisie et à 9% d’origine indienne.

9 octobre 2012, Arnaud Roux  

Source : Asie info

Un programme scientifique cherche à démontrer que des immigrés originaires du Maghreb, arrivés dans la période d'après-guerre en France, peuvent oublier la langue de leur pays d'accueil lorsqu’ils sont atteints par la maladie d’Alzheimer. L'objectif est d'améliorer la prise en charge de ces patients.

Ils sont Marocains, Algériens ou Tunisiens, sont arrivés en France dans les années 1950 pour y trouver un travail, et constituent aujourd’hui une population vieillissante. Parmi eux, certains sont atteints d’Alzheimer. Or, comme l’a constaté Mélissa Barkat-Defradas, linguiste et chargée de recherches au CNRS à l’université de Montpellier, cette maladie aurait pour effet de leur faire oublier le français, langue de leur pays d’accueil. « Ma grand-mère, qui souffrait de cette pathologie, était devenue monolingue à la fin de sa vie », raconte-t-elle.
« Les patients atteints d'Alzheimer perdent et oublient les choses qu'ils ont acquises plus tard dans leur vie. Celles qui l'ont été beaucoup plus tôt résistent plus à la maladie ».

Programme Alibi

L’an dernier, la chercheuse franco-algérienne a lancé avec Omar Samaoli, directeur de l’Observatoire gérontologique des migrations en France, et une équipe composée d’un socio-démographe, de neuropsychologues et de linguistes, le programme Alibi (« Alzheimer, immigration et bilinguisme »). Il vise à vérifier, d’ici à 2013, la fréquence de ce cas de figure, et à favoriser une meilleure prise en charge de ces patients en milieu hospitalier. Les tests neuropsychologiques ne sont en effet pas adaptés à leur cas, puisqu’ils ne sont disponibles qu’en français. Résultat : une personne qui ne maîtrise plus cette langue pourra être classée en phase 3 (dernier stade de la maladie) alors que la gravité de son état est moindre. « Il faut aussi former des infirmières et des médecins qui parlent l’arabe », insiste Mélissa Barkat-Defradas.

L’étude, qui porte pour l’instant sur un échantillon de quinze personnes – le but est d'en avoir quatre-vingt-dix -, permettra enfin d’évaluer le nombre de personnes concernées. « Cette maladie est en général mal perçue par les familles de culture musulmane qui décident souvent de garder les malades chez eux. Cela rend difficile d’établir des chiffres », explique Mélissa Barkat-Defradas.

08/10/2012, Marie Villacèque

Source : Jeune Afrique

Les autorités grecques ont déclaré lundi que la répression mise en place contre les immigrants clandestins avait entraîné une chute spectaculaire des arrivées. Le nombre de personnes soupçonnées d'immigration illégale arrêtées entre le 4 août et le 6 octobre est de 1.337, contre 14.724 à la même période l'an dernier, a précisé la police grecque.

L'annonce a été faite lors d'un voyage de Cecilia Malmström, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Elle a visité l'un des cinq nouveaux centres de rétention ouverts cette année avec l'aide de fonds européens.

La Grèce a lancé début août l'opération Zeus Xénios, baptisée du nom du dieu grec de l'hospitalité, pour une durée indéterminée. Dans ce cadre, les contrôles aux frontières sont renforcées ainsi que les opérations de contrôle dans les rues.

8/10/2012

Source : Le Nouvel Observateur/AP

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a assuré dimanche la communauté juive de sa solidarité "fraternelle" après le démantèlement d'une cellule islamiste ayant apparemment pour cible des associations juives et a exprimé son inquiétude face aux "amalgames" visant les musulmans.

Le président François Hollande, qui a reçu dimanche des représentants de la communauté juive, a également appelé le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, pour l'assurer "que les auteurs d'actes criminels ne sauraient être confondus avec l'ensemble de la communauté musulmane de notre pays".

"Les musulmans de France ne doivent pas pâtir de l'islamisme radical, ils en sont aussi victimes" , a déclaré François Hollande.

M. Moussaoui a indiqué que le CFCM "assure la communauté juive de son soutien et de sa solidarité fraternels face à toutes les agressions qui visent ses membres et ses institutions".

"Au moment où des membres de réseaux extrémistes (...) font l'objet d'interpellations, le CFCM en appelle à la conscience et à la responsabilité de chacun afin d'éviter tout amalgame avec l'ensemble des musulmans qui sont profondément affectés par l'instrumentalisation faite de leur religion par ces individus", a-t-il dit.

Pour sa part le recteur de la Grande mosquée de Paris de Paris Dalil Boubakeur a appelé les organisations musulmanes chargées du culte "à réfléchir aux solutions pouvant permettre d'éviter la propagation d'activités terroristes contraires aux valeurs de la République et aux principes humanistes de l'islam".

Rappelant les attentats commis en mars dernier par Mohamed Merah (meurtrier de trois militaires et de quatre juifs dont trois enfants), M. Boubakeur a souligné que "cette affaire, loin d'être isolée et exceptionnelle, révèle malheureusement la présence et la formation de nouveaux candidats à la radicalisation d'un islam djihadiste" en France.

La police a démantelé samedi un groupe de douze jeunes Français, petits délinquants convertis à l'islam radical, soupçonnés d'avoir commis un attentat contre un magasin juif et projeté d'autres actions visant la communauté juive.

Le président du CFCM a aussi demandé que la pratique religieuse des musulmans ne soit pas "une source permanente de polémiques et de débats publics dont certains contribuent, malheureusement, à nourrir la stigmatisation et le rejet de l'autre".

Il exprime son inquiétude alors qu'un des principaux dirigeants de la droite, Jean-François Copé, a déclenché une polémique pour avoir évoqué lors d'un meeting le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".

M. Copé, qui brigue la succession de l'ancien président Nicolas Sarkozy à la tête du principal parti d'opposition, l'UMP, a été sévèrement critiqué par la gauche qui l'accuse de reprendre les thématiques de l'extrême-droite, mais aussi par une partie de la droite.

François Baroin, l'ancien ministre des Finances de Nicolas Sarkozy, a estimé que "ces petites phrases sont toxiques et dangereuses" et "altèrent le pacte républicain"

François Hollande a pour sa part déclaré dimanche qu'il ne "tolèrerait pas que, dans notre République, des hommes ou des femmes, parce qu'ils ont des convictions religieuses, puissent être mis en stigmatisation par des propos qui seraient déplacés".

07-10-2012

Source : Le Nouvel Observateur/AFP

Les récents changements à la loi sur l'Immigration mettent en péril l'avenir du Canada, selon une nouvelle étude. La Fondation Maytree, qui combat la pauvreté et les inégalités sociales, affirme que la réforme du gouvernement Harper manque de vision à long terme.

« Une réforme à courte vue, incohérente, rédigée aux pas de course et adoptée au forceps ». La Fondation Maytree taille en pièces la nouvelle Loi sur l'Immigration.

Selon l'organisme, elle est injuste, brise la tradition d'accueil du Canada, complique l'accès à la citoyenneté des immigrants en plus d'être contre-productive sur le plan économique.

La coauteure du rapport, Naomi Alboim est professeure en politique publique à l'Université Queen's. Elle explique qu'Ottawa fait notamment la part belle à des travailleurs étrangers temporaires peu qualifiés pour pourvoir des postes mal rémunérés et peu courus.

« Il va falloir regarder de près, comment le Canada peut continuer à être et garder sa réputation, son image sur la scène internationale pour l'attraction des immigrants. » — Léonie Tchatat, directrice général de La Passerelle, organisme d'aide aux immigrants

Pour la chercheuse, c'est un écran de fumée qui empêche certains secteurs de l'économie de se remettre en cause et de faire des ajustements nécessaires pour être compétitifs.

De plus, ces travailleurs temporaires sont moins susceptibles de rester au pays, contrairement aux autres catégories d'immigrants à qui l'on serre désormais la vis.

La situation ne fait pas l'affaire de l'Ontario.

La province doit attirer davantage de travailleurs qualifiés, selon un panel d'experts commis par le ministère ontarien de l'Immigration.

La Fondation Maytree plaide pour un débat national sur la question.

4/8/2012

Source : Radio Canada

Le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Haiba, a souligné, vendredi à Rabat, l'importance d'œuvrer pour la création d'alliances transnationales afin de lutter contre l'incitation à la haine sous toutes ses formes.

S'exprimant lors de la clôture des travaux de l'atelier de clôture des experts sur l'interdiction de l'incitation à la haine raciale, ethnique et religieuse, M. El Haiba a indiqué que le travail des experts à ce sujet ne doit pas se servir seulement d'un mécanisme de suivi, mais aussi un moyen d'encouragement d'alliances transnationales en vue de lutter contre ce fléau.
Il a mis l'accent sur la question du réseautage des initiatives et des actions des militants des droits de l'Homme, des ONG et des institutions nationales dans ce domaine, se référant à l'expérience, lancée en 2008 au Maroc, du dialogue arabo-européen entre les institutions nationales en matière de lutte contre le terrorisme, d'échange d'informations et d'immigration.
M. El Haiba a appelé à rendre public les résultats et recommandations des rapports présentés lors de l'atelier, soulignant la pertinence de l'action législative du Royaume pour faire face à ces phénomènes.

Pour sa part, le chef de la division des traités du Haut Commissariat aux droits de l'Homme, Ibrahim Salama, a indiqué que le Maroc, un pays connu pour son pluralisme et sa diversité, est l'endroit le mieux recommandé pour la tenue d'une telle rencontre.

Deux jours durant, les participants à cet atelier ont mis l'accent sur les résultats et conclusions des quatre ateliers organisés l'année dernière dans différents pays, avec un intérêt particulièrement porté sur les pratiques législatives et judiciaires, ainsi que sur les politiques et institutions à même d'interdire et d'empêcher efficacement la haine raciale ethnique ou religieuse.

05 oct. 2012

Source : MAP

Le numéro N° 39 de la revue « Migrance » du semestre 2012, s’intéresse aux immigrés qui se sont organisés et ont fondé ou rejoint des organisations (politiques, syndicales…) pour dénoncer le colonialisme français. Il démontre le rôle important des travailleurs, étudiants, syndicalistes ou intellectuels immigrés qui se sont mobilisés et se sont battus pour l’indépendance de leur pays entre 1930 et 1970. Il fait ainsi apparaitre l’immigration comme une des bases essentielles du grand mouvement anticolonial qui conduira à l’indépendance politique des anciennes colonies et à la période dite de décolonisation.
La première partie de ce numéro est consacrée aux étudiants et aux travailleurs indochinois qui se sont mobilisés pour l’indépendance du Vietnam (1930-1952). La seconde partie traite de l’anticolonialisme dans l’immigration algérienne entre 1937 et 1964. La dernière partie revient sur l’anticolonialisme et le néocolonialisme dans l’immigration africaine (1945-1970).

Source : Générique

Avec plus de 40 000 postes à pourvoir d’ici 2016, la Chaudière-Appalaches fait face à d’importants défis démographiques empirant le phénomène de rareté de main-d’œuvre qualifiée. Les entreprises devront dénicher des talents ailleurs et se tourner vers l’immigration selon Vincent Lessard, conseiller aux entreprises du Centre local d'emploi de Saint-Georges.

Pendant près de 45 minutes, M. Lessard et trois autres panélistes ont prononcé la conférence « Dénichez de la main-d’œuvre qualifiée » devant 70 convives réunis hier au Centre des congrès le Georgesville.

Marlène Roy, conseillère au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, Frédéric Lavoie, conseiller services aux entreprises au MICC, Mélanie Grenier, agente du programme Trait d'union au Carrefour jeunesse-emploi de Beauce-Sud étaient les autres conférenciers de cette activité de la Chambre de commerce de Saint-Georges. Elle s’inscrivait dans le cadre de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles.

Un constat frappant

La Chaudière-Appalaches présente le plus faible taux de chômage en province à 4,2 % contrairement à 7,6 % au Québec. De plus, ce taux devrait atteindre, selon les prévisions de Statistique Canada, 3,6 %. La situation risque de se compliquer davantage avec le vieillissement de la population puisque le nombre d’aînés sera deux fois plus élevé d’ici 2031.

Bien évidemment, les entreprises devront augmenter leur productivité, optimiser l’utilisation des bassins de main-d'œuvre, réaliser une meilleure gestion prévisionnelle de la main-d’œuvre, et finalement recruter de la main-d’œuvre immigrante est la dernière partie de la solution. « Nous sommes là aujourd’hui pour semer une graine pour vous faire penser à cette option-là. C’est une possibilité », soutient Marlène Roy, conseillère au MICC.

Actuellement, la région est un parent pauvre de l’immigration. D’ailleurs, la Chaudière-Appalaches comptait en 2006, 4660 immigrants sur le territoire dont seulement 470 en Beauce-Sartigan. Notons que 1935 personnes arrivées de 2000 à 2009 étaient toujours présentes en janvier 2011.

La région se doit donc de séduire davantage les immigrants à l’idée de s’implanter en Chaudière-Appalaches. L’organisme ICI : Intégration communautaire des immigrants ainsi que les maisons d’enseignements du territoire dont le Cégep Beauce-Appalaches et la Commission scolaire Beauce-Appalaches contribuent à attirer des immigrants dans la région.

Les entreprises, elles, aussi peuvent faire des démarches de recrutement à l’étranger via le placement en ligne international, lors de mission de recrutement ou même se faire accompagner par le MICC en vue du recrutement à l’international. Les options sont nombreuses, et pour ces entreprises, ils peuvent donc demander de l’aide du MICC ou d’un consultant. Lors de la conférence, Mme Roy et M. Lavoie ont d’ailleurs abordé plusieurs thématiques allant de l’embauche à des conseils pratiques pour assurer la rétention des employés.

Trais d’union un nouvel outil

Certes, les entrepreneurs disposent aussi divers outils pour faciliter l’accueil et intégration des nouveaux arrivants. La région de Beauce-Sartigan compte depuis près d’un an le programme trait d’union du CJEBS. Celui-ci est responsable d’apporter de l’aide aux résidents permanents de tous âges.

Depuis cet automne, Trait d’union accompagne aussi les entreprises en offrant divers services : de l’accueil du soutien individuel ou en groupe pour les travailleurs et même de la résolution de conflits. Le programme comprend aussi un volet sensibilisation à la population afin de garantir les succès d’intégration des nouveaux arrivants.

Des subventions de disponibles

Emploi-Québec offre aussi divers programmes de subvention donc celui intitulé Prime. Celui-ci supporte l'intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi. Emploi-Québec dispose de plusieurs mesures d’aides aux entreprises, dont celui de francisation des employés. La liste des programmes est contenue dans l’entière présentation de jeudi dernier sur le site de la Chambre de commerce.

6/10/2012, Jean-François Fecteau

Source : Beauce

Lorsqu'on parle d'immigration aux États-Unis, c'est souvent pour évoquer les mesures extrêmement restrictives prises dans certains États comme l'Arizona. Pourtant, dans certaines villes du pays, les immigrés sont les bienvenus car ils sont un atout dans la lutte contre le déclin économique…Voir le reportage sur France 24

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) exprime son inquiétude face aux amalgames dont font l’objet les musulmans de France dans leur ensemble à travers des propos et déclarations inappropriés.

Le CFCM rappelle que l’immense majorité des musulmans de France aspire à vivre sa spiritualité dans le strict respect des valeurs de la République et espère le faire dans l’indifférence comme tous les citoyens des autres cultes ou convictions.

Le CFCM souhaite que la pratique religieuse des musulmans soit perçue comme un élément de leur liberté individuelle plutôt qu’une source permanente de polémiques et de débats publics dont certains contribuent, malheureusement, à nourrir la stigmatisation et le rejet de l’autre.

6 octobre 2012

Source : Site du CFCM

L’ex-chroniqueur du « Grand Journal » pilote désormais « La Nouvelle Édition » tous les midis sur Canal+. Ce professeur agrégé à l’élégance naturelle nous livre sa philosophie... du style.

Costume chic, longue silhouette dédiée, sourire charmant, Ali Baddou, 38 ans, a gardé une espièglerie d’enfant facétieux. Ce qui explique peut-être pourquoi cet ex-professeur, agrégé de philosophie, pilote désormais « La Nouvelle Édition », une émission quotidienne d’ « infotainment » sur Canal+. Ali Baddou appartient à cette génération de bons esprits télégéniques capables de naviguer à vue entre culture grand public et références pointues. Son ascension dans les médias a commencé derrière le micro des « Matins de France Culture », qu’il animait quotidiennement. Il est ensuite devenu le chroniqueur littéraire du « Grand Journal », puis le joker de Michel Denisot. Né à Paris, ce fils de diplomate marocain a connu une enfance voyageuse : Maroc, États-Unis, France. Élégant et courtois, Ali Baddou détonnerait presque dans l’univers hystérique de la télévision.

6/10/2012

Source : Le Figaro

Dans le cadre de la mobilisation pour le Forum Social Mondial 2013 en Tunisie, le FSMaroc et le comité de suivi du Forum Social Maghrébin, organisent le Forum Thématique : « 2ième édition du Forum des migrants sous le thème : Un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles ».

Seconde édition du Forum Thématique sur l’immigration les 6 et 7 octobre 2012 à Oujda

A l’Espace de formation et d’animation du tissu associatif de la région de l’Oriental

La Philosophie et les Grands axes thématiques du Forum :

I. La parole aux migrant(e)s

Ce Forum se veut avant tout un lieu où les migrant(e)s eux-mêmes ont la parole et la visibilité. Que ce soit dans les pays du Nord et maintenant au sud, on a longtemps parlé au nom des migrants, ces derniers étant souvent relégués à un statut d’observateurs. Les choses changent peu à peu avec l’émergence d’organisations de migrants également dans les pays du Sud. Au Nord, vue l’ancienneté des migrations, ces organisations se sont imposées et jouent un rôle important pour la défense des droits des migrants. C’est dans cette perspective que le comité de suivi du FSMaghreb ne cesse de déployer des efforts pour élargir cet espace et œuvre au renforcement des liens de solidarité, de convergence, de visibilité des résistances et luttes des populations militant pour la protection et la promotion des droits des migrant(e)s.

Il n’est nullement question de négliger le rôle important de la société civile des pays hôtes ou des organisations de soutien aux migrant(e)s, mais il convient de tout mettre en œuvre afin de permettre aux migrant(e)s eux-mêmes de s’exprimer concernant leur vécu et leurs propres revendications et faire converger les luttes et les résistances pour les droits fondamentaux des migrant(e)s.

Ce forum sera une occasion de contribuer à renforcer les liens entre les sociétés civiles du Maghreb et les différentes associations de migrants sub-sahariens, ce qui devra se concrétiser par un renforcement de la coordination entre l’ensemble des acteurs tout en offrant une plus grande visibilité des associations de migrants.

II. Etat des lieux

Le Forum sera orienté sur la dimension Sud - Sud avec un focus sur l’espace Maghrébin, et sera une occasion de dresser un état des lieux sur :

• Les forces vives des sociétés civiles dans la défense et la protection des migrant(e)s et dans le combat contre toutes les formes de xénophobie et de discriminations;

• Le rôle des Etats et les politiques répressives;

• Les nouveaux acteurs et mouvements issus des populations de migrant(e)s subsahariens.

III. Les migrants et leurs droits au Maghreb

Le Maghreb est passé pendant la dernière décennie d'une terre d'émigration (hormis la Libye) à un pays d'abord de transit puis d'immigration générant de nouvelles situations et de nouvelles problématiques qui nécessitent des réponses et une mobilisation eu égard à la persistance des violations graves des droits des migrants tout au long du processus migratoire dans l’espace maghrébin.

La situation des migrant(e)s a toujours fait partie des préoccupations centrales du FSMaghreb. Cette question concerne l’adoption de lois qui criminalisent les migrant(e)s irréguliers, le non respect de certaines dispositions protectrices de ces migrants stipulées dans ces lois, les rejetant ainsi dans des conditions précaires de victimes de l’arbitraire des autorités ou de groupes mafieux et la violation flagrante des normes et conventions internationales des droits humains, notamment la Convention de Genève, la convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs et travailleuses migrants et des membres de leur famille », pourtant ratifiée par les pays du Maghreb (à l’exception de la Tunisie).

A cet effet, il convient de noter entre autres la nécessite d’une réflexion, et l’élaboration de propositions :

• Sur les droits et libertés fondamentaux des migrant(e)s qui devraient s'inscrire dans les réformes en matière de droits humains, à la lumière des bouleversements politiques qui ont ébranlé le Maghreb, sachant que les migrant(e)s irréguliers dans l’espace maghrébin ne bénéficient d’aucun droit ; à noter que la question de la régularisation des migrant(e)s sans papiers ayant séjourné plusieurs années au Maghreb mérite d’être débattue (selon la loi 02.03 ) ;Sur la situation pprécaire des femmes migrantes qui subissent toutes les formes de violences et l’exploitation ;

• Sur La protection des demandeurs d'asile et réfugié(e)s;

• Sur la situation dramatique des enfants migrants nés sur le territoire maghrébin ;

• Sur la liberté de circulation et d’installation

De ce fait, un des objectifs de ce forum sera la formulation, par les dynamiques qui le composent, d’un mémorandum de recommandations et de revendications sur ces questions qui sera soumis aux différentes autorités du Maghreb.

IV. Les frontières et l’espace maghrébin :

Les frontières de l’espace maghrébin ne séparent pas seulement les peuples de la région mais elles sont souvent des lieux où les différentes autorités du Maghreb rejettent les migrant(e)s dans des conditions totalement inhumaines. L’ouverture des frontières et la libre circulation dans l’espace maghrébin sont parmi les premières revendications formulées par les dynamiques du Forum Social Maghrébin. Cette dernière est reprise dans la charte du Maghreb des peuples : « Le Forum Social Maghrébin, espace privilégié de convergence des mouvements sociaux, associations, syndicats, mouvements pacifistes et mouvements citoyens, de débats sur les thèmes liés aux grands enjeux de la région, sera un des lieux d’articulations de luttes communes, pour (…) l’ouverture des frontières et le droit à la libre circulation des personnes dans l’espace maghrébin … »

4/10/2012

Source : Joussour

Les chefs d'Etat et de gouvernement du sommet du dialogue 5+5 des pays du pourtour méditerranéen ont exprimé samedi à Malte, dans leur déclaration finale, leur engagement à combattre la migration irrégulière et renforcer la lutte contre la contrebande et le trafic des êtres humains.

Les pays membres du dialogue 5+5 (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie ainsi que la France, Espagne, Italie, Portugal et Malte) ont indiqué qu'ils restaient " collectivement engagés" à l'exploration de moyens pratiques et efficaces qui renforceraient les capacités institutionnelles, humaines et techniques afin de prévenir et combattre la migration irrégulière et renforcer la lutte contre la contrebande et le trafic des êtres humains.

Ils ont souligné aussi la nécessité de faciliter l'intégration des migrants qui se sont établis légalement dans les pays d'accueil en termes de stabilité et de compréhension mutuelle, appelant au développement de mécanismes qui visent à soutenir la réintégration des migrants légaux dans leurs pays d'origine.

Les pays du groupe 5+5 ont reconnu que la facilitation des transferts d'argent des migrants, à travers la réduction possible des coûts des transferts, contribuera au développement de leurs pays d'origine y compris le développement des PME.

Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à instaurer une coopération plus étroite entre les 10 pays méditerranéens par le dialogue politique et et une meilleure coopération économique.

6 Octobre 2012

Source : Atlasinfo.fr

On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal.

C’est sans conteste une des lignes de faîte de ces élections communales : du nord au sud, en passant - surtout - par le centre du pays, les partis ont veillé à "colorer" particulièrement leurs listes de manière communautaire s’entend, c’est-à-dire en les ouvrant à un nombre jamais vu de candidat(e)s issu(e)s de l’immigration et de cultures religieuses ou spirituelles très diverses. Autre phénomène émergent : la présence de candidats issus de l’ex-bloc soviétique dont nombre de ressortissants ont l’espoir souvent déçu de trouver l’Eldorado dans nos contrées.

Mieux, désormais, les grandes familles politiques n’ont plus peur de confier la direction de leur liste à ces candidats. A Bruxelles, ils étaient deux à être dans ce cas il y a six ans, voilà qu’ils sont déjà sept et ce n’est sans doute pas fini !

Du côté wallon, l’on enregistre au moins quatre cas de potentiels bourgmestres non autochtones alors qu’en Flandre, qui est bien plus exigeante sur le terrain de "l’inburgering", l’on constate que près de dix pour cent des candidats sont issus de la multiculturalité (lire en page 6).

On peut voir de deux manières cette multiculturalisation de l’échiquier politique communal. De manière positive, bien évidemment, comme la politologue liégeoise Fatima Zibouh.

Selon cette dernière, "la participation politique des étrangers et Belges d’origine étrangère se caractérise avant tout par une grande hétérogénéité. L’appartenance communautaire et/ou nationale y a moins d’importance que les trajets individuels, l’appartenance professionnelle ou socio-économique. Surtout, la relation entre vie politique et origine ethnique ou communautaire doit être vue comme une relation dynamique en constante évolution" .

En clair : les candidats étrangers ne se considèrent plus comme les Marocains ou Turcs "de service", ou comme des faire-valoir de telle ou telle religion. Et ils n’hésitent plus à se profiler de manière autonome par rapport à leur monde d’origine.

Cela, c’est la vision généreuse et optimiste Selon certains observateurs plus critiques comme Sfia Bouarfa, qui connaît mieux que quiconque le sérail et pour cause, il semble bien que tous les partis confondus n’ont pas nécessairement été très regardants en recrutant leurs candidats. Et ont la fâcheuse tendance d’avoir fait appel à des personnalités qui n’ont pas toujours intégré les valeurs démocratiques telles qu’on les pratique chez nous.

Conséquence : l’on connaît plusieurs exemples de transfuges de telle ou telle origine qui passent de la gauche à la droite, ou l’inverse, avec une facilité déconcertante. Sans doute, nombre d’électeurs n’y voient-ils nul mal ou ne s’en aperçoivent pas réellement, mais on peut se poser de sérieuses questions sur le bagage politico-idéologique de ces "ramasse-voix".

Au-delà de ce mercato, les directions politiques ne "screenent" pas toujours les candidats aussi sérieusement qu’il le faudrait. Avec la conséquence qu’ils se retrouvent, par exemple, avec des candidates qui tiennent absolument à garder le foulard islamique.

Il y avait le précédent de Mahinur Özdemir à Saint-Josse pour le CDH aux élections régionales de 2009, qui n’a jamais enlevé son voile, mais les autres partis traditionnels ont aussi des candidates aussi déterminées : c’est le cas de Derya Aliç (Schaerbeek) et de Farida Tahar (Molenbeek) pour le PS, alors qu’au MR, on s’est distancié de la liste tennoodoise des "Bleus de Saint-Josse" où figure la cousine d’Emir Kir, Canan. Une problématique qui n’est pas résolue car quid en cas d’élection ? La pression identitaire ne l’emportera-t-elle pas sur l’adhésion partisane ? S’ajoutent à cela des dimensions non moins interpellantes puisqu’elles touchent au négationnisme des génocides du XXe siècle. Nombre de candidats d’origine turque adoptent une posture plus qu’ambiguë par rapport au génocide arménien et il faut souvent passer par les médias turcs pour connaître leur point de vue.

Enfin, si l’appartenance catholique ne joue plus, à quelques exceptions près comme ces candidats du CDH d’Uccle qui osent dire leurs convictions, il y a un vote évangélique africain qui ne manque pas d’être pris en compte au sein du parti de Benoît Lutgen, mais qui s’est surtout imposé sous la présidence de Joëlle Milquet.

06/10/2012, Christian Laporte

Source : Lalibre.be

Dix chefs d'Etat et de gouvernement européens et arabes ont adopté ce samedi 6 octobre, à Malte, une déclaration conjointe visant à faire face au problème de l'immigration avec notamment la création d'une « task force » (ou « groupe de travail ») humanitaire. De nombreux autres sujets ont été abordés, notamment les questions économiques Nord-Sud et de transition politique dans le contexte post-révolutionnaire.

Cela faisait neuf ans que les dirigeants des deux rives de la Méditerranée ne s'étaient pas réunis. C'est aussi la première fois que ce sommet se tenait sans les présidents tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et libyen Mouammar Kadhafi.

Dans ce contexte, les pays arabes ont cherché à rassurer leurs homologues européens sur la démocratie dans leur pays, tout en appelant à plus de coopération. Le président tunisien Moncef Marzouki l'a souligné, les changements en cours sur la rive sud de la Méditerranée ne sont pas une menace pour l'Europe.

Le chef de l'Etat français François Hollande a, lui, mis en avant les deux défis majeurs auxquels les Euro-méditerranéens doivent faire face : accompagner la transition démocratique et développer le Sud tout en stimulant la croissance au Nord.

Vaste programme pour les dirigeants de ce forum, qui ont aussi conclut à mettre en place une « task force » humanitaire, et non sécuritaire, pour contrôler les flux migratoires. Pour le président Marzouki, l'immigration est devenue une urgence démocratique dont il faut s'occuper, pour éviter de nouvelles tragédies.

6/10/2012

Source : RFI

Les effectifs, la structure et la qualité des flux migratoires de la région Mena vers l'Europe sont en complète mutation. Plus nombreuse, quai fiée, féminisée, la migration devient un enjeu stratégique pour les pays d'origine. Ce nouvel enjeu, traité dans le rapport de l'OCDE…Suite

Le programme DV ou programme Diversity Immigrant Visa rend disponibles annuellement 55.000 visas de diversité permettant de se rendre et de vivre aux Etats-Unis. Les candidats qui remportent le visa sont sélectionnés aléatoirement parmi les demandes soumises…Suite

D'origine française, Jacqueline David Loghlam devient citoyenne marocaine, non seulement sur le papier mais également à travers son engagement militant et actif pour les droits humains. Elle débute sa carrière en tant que journaliste au service des vraies valeurs démocratiques et choisit, par la suite, de signer ses articles sous le pseudonyme de Zakya Daoud. Elle résiste, pendant les années Lamalif, aux différentes stratégies de censure. En 1988, la revue cesse de paraître car Zakya préfère la « saborder» plutôt que de tuer son esprit revendicatif. Aujourd'hui, elle continue sa carrière dans l'écriture en publiant différents ouvrages en tant qu'écrivaine et essayiste…Suite

Faut-il autoriser les étrangers à voter lors des élections municipales? Oui, répondait sans ambages le candidat François Hollande. Dans son « agenda du changement », il fixait même une date limite pour la tenue de cet engagement: juin 2013 (le prochain scrutin aura lieu l'année suivante). La mesure était censée concerner tous les étrangers non communautaires résidant en France depuis au moins cinq ans. Oui, peut-être, rien ne presse, semble dire le président François Hollande…Suite

En lice pour les prix Renaudot et Médicis, «Infidèles» est le cinquième roman d'Abdellah Taïa. Il y dit sa haine du fanatisme, de l'oppression religieuse et son désir d'un islam transfiguré, humaniste, mû par des valeurs positives et nobles…Suite

C’est dans une atmosphère festive que s’est déroulé la deuxième édition du gala du Congrès maghrébin au Québec (CMQ) mettant à l’honneur les femmes Québécoises d’origine maghrébine et rassemblant plusieurs personnalités publiques.

Sous les applaudissements de plus de 200 convives, la réussite et l’implication de neuf Québécoises d’origine maghrébine ont été soulignées. Les lauréates se sont distinguées par leurs parcours professionnel, leur implication sociopolitique ainsi que leur contribution au développement économique et culturel du Québec.

Cet évènement a également été l’occasion de souligner l’entrée de monsieur Abdelaziz Younsi, directeur général des technologies de l’information au ministère de la Sécurité Publique du Québec, au bureau des Gouverneurs du CMQ. Rappelons que ce conseil de sages rassemble des Québécois d’origine maghrébine dont le parcours et le leadership font d’eux des modèles de réussite et constituent une source de fierté pour toute la communauté maghrébine au Québec.

Haute en couleurs, cette soirée a permis de rassembler des femmes et des hommes politiques, des artistes de talents et plusieurs sympathisants du Congrès Maghrébin au Québec. Cette superbe soirée était justement une vitrine idéale pour le président et cofondateur du CMQ, monsieur Monsef Derraji, de rappeler que : « Le message que nous lançons aujourd’hui est clair: notre communauté prend activement part au développement économique, social et culturel de notre société et nous sommes déterminés à continuer ainsi. Ce soir, nous célébrons neuf femmes dont le parcours inspirera des centaines d’autres.»

Les lauréates ont reçu un trophée de reconnaissance en présence de plusieurs dignitaires, M. Thomas Mulcair, Député fédéral d’Outremont, Chef de l’Opposition officielle et Chef du Nouveau Parti Démocratique, Mme Louise Harel, Conseillère de ville, Chef de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal et Chef de Vision Montréal, M. Alexandre

Plante, conseiller de ville à Brossard, Mme Mary Deros, conseillère de ville à Montréal. Mme Anie Samson, Maire de l’arrondissement Villeray – St-Michel – Parc Extension, M. Zoubair Hakam, Consul général Royaume du Maroc. L’honorable Denis Coderre, Député de Bourassa, M. José Nunez-Melo, Député de Laval, Mme Djaouida Sellah, Députée de Saint-Bruno Saint-Hubert, Mme Saadia Groguhé, Députée de Saint-Lambert et M. Amir Khadir, Député de Mercier et Co-porte-parole de Québec Solidaire.

2/10/2012,

Source : Atlas.mtl

Le 4-ème congrès de l'association francophone des commissions nationales des droits de l'Homme (AFCNDH), s'est ouvert, jeudi à Casablanca, avec la participation de représentants d'une vingtaine de pays.

" Les droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté" est le thème choisi pour ce conclave qui a pour objectif d'initier une réflexion sur la problématique du respect des droits humains dans ces lieux et d'outiller les institutions nationales pour qu'elles puissent apporter une contribution à la garantie du respect de ces droits.

Le congrès ambitionne également de recenser les travaux des organismes nationaux de droits de l'Homme dans ce domaine et de discuter des actions à entreprendre dans le domaine de la protection des droits des personnes privées de liberté.

Un plan d'action devra être adopté au terme de ce congrès dont les travaux s'articulent autour de plusieurs ateliers notamment "les mécanismes internationaux et régionaux de protection des droits de l'Homme dans les lieux de privation de liberté", qui portera sur la présentation du cadre juridique et des mécanismes existants.

Le deuxième atelier sur "les moyens de lutte contre les violations des droits de l'Homme dans les lieux de détention" devra s'intéresser aux techniques d'investigation et de visite dans les lieux de privation de liberté, pénitenciers, hôpitaux, locaux de garde à vue, zones d'attente dans les ports et aéroports, centres éducatifs fermés, camps d'internement.

Quant au troisième atelier il concernera la "la protection spécifique des groupes vulnérables" notamment la situation des migrants et des mineurs.

La thématique choisie pour ce congrès est "importante" et d'"actualité", a affirmé le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami à l'ouverture de cette rencontre qui permettra aux participants d'échanger expériences et connaissances.

Rappelant que le CNDH a fait de cette problématique une de ses préoccupations, M. El Yazami a précisé que le conseil a publié récemment un rapport sur la situation dans les hôpitaux psychiatriques et qu'il est en train d'élaborer deux autres rapports sur la situation dans les prisons et la protection des enfants.

Lors de la séance d'ouverture présidée par Christine Lazerges, présidente du CNDH de France, la représentante de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Martine Anstett, a souligné le rôle actif des organismes des droits de l'Homme dans la promotion de la paix et le respect des droits humains.

La thématique choisie pour ce congrès rejoint les préoccupations de l'OIF qui n'a eu de cesse de lutter contre la torture et les traitements dégradables, a-t-elle dit.

Les participants à ce congrès de deux jours devront procéder vendredi à l'élection du nouveau président de l'AFCNDH.

4 oct.2012

Source : MAP

Le nombre de jeunes cadres catalans ayant émigré à l'étranger à la recherche de meilleures opportunités d'emploi a enregistré une hausse de 9,2 pc en 2011 par rapport à l'année précédente, selon un rapport de la section catalane de la centrale syndicale Union générale des travailleurs (UGT).

Près de 46.000 jeunes catalans, âgés de 15 à 34 ans, vivent désormais à l'étranger dont 10.000 ont quitté leur région depuis 2009 à cause du chômage, soit une augmentation de 30 pc par rapport aux trois années précédentes, ajoute le rapport intitulé +jeunes émigrants hautement qualifiés+, présenté, jeudi, par un porte-parole de l'UGT.

La hausse du chômage, la précarité à l'emploi, les bas salaires ainsi que les entraves à l'émancipation qui prévalent en Catalogne sont en train de pousser toute une génération de jeunes vers l'exil à la recherche d'horizons meilleurs en matière d'emploi et de qualité de vie, a déploré Daniel Garcia lors de la présentation de ce rapport.

En 2011, près de 22,7 pc de postes d'emploi occupés par les jeunes catalans ont été détruits à cause de la crise économique, selon les conclusions de ce rapport. "Ni le gouvernement catalan ni le gouvernement espagnol ne semblent préoccupés par la fuite des cerveaux et la perte des investissements. Ils ne disposent d'aucune stratégie pour faire face à cette situation", a critiqué le militant syndicaliste.

D'après le rapport, élaboré sur la base des données de l'Institut catalan de statistiques (Idescat), le nombre de Catalans établis à l'étranger a atteint 185.848 personnes, dont 32.092 jeunes de 15 à 29 ans et 13.887 âgés entre 30 et 34 ans.

Selon la même source, 42 pc des jeunes catalans qui quittent cette région autonome du nord-est de l'Espagne, s'installent dans les pays de l'Union Européenne (UE) notamment en France, en Allemagne, en Andorre et en Suisse, contre 36 pc qui préfèrent s'établir dans des pays de l'Amérique du Sud (Argentine, Vénézuela et Brésil) et 17 pc qui optent pour le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.

Le chômage des jeunes de 16 à 29 ans a connu une hausse record de 37,1 pc au deuxième trimestre de 2012, alors que le chômage de longue durée touche 14,6 des jeunes de moins de 29 ans, a précisé le porte-parole de l'UGT.

La Catalogne est confrontée à une crise économique et financière sans précédent avec une dette colossale de près de 44 milliards d'euros, la plus élevée par rapport aux autres régions d'Espagne.

4 oct.2012

Source : MAP

L'efficacité de la participation des compétences marocaine de Belgique réside dans "la force du regroupement associatif", a souligné, mercredi à Bruxelles, le ministre délégué chargé des Marocains à l'étranger, Abdellatif Maâzouz.

"J'ai invité mes concitoyens belges à constituer des associations professionnelles afin de devenir des interlocuteurs crédibles et unifié des gouvernants belges et du gouvernement marocain" , a déclaré à la MAP M. Maazouz à l'issue d'une rencontre avec les compétences marocaines en Belgique .

La création et le soutien de projets en faveur des Marocains résidant en Belgique s'appuie sur la force d'action et de mobilisation des Marocains de Belgique, a ajouté le ministre.

La mobilisation des MRE, a-t-il dit, a été sollicitée tant sur le plan politique notamment pour les cause nationales, qu'au niveau économique, en ce qui a trait à l'information par les entrepreneurs marocains, en tant que décideurs, sur les potentialités et les opportunités d'investissements qu'offre Maroc.

L'accent a été également mis lors d'une rencontre de M. Mâazouz avec le ministre-président bruxellois Charles Picqué et la secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Maggie De Block sur les moyens d'améliorer les conditions d'intégration des MRE et de réduire le taux de chômage des jeunes belgo-marocains.

La question de l'enseignement de la langue arabe comme langue officielle dans les écoles belges a été également soulevée avec les responsables belges, a-t-il fait remarquer, ajoutant que "ce sujet a été favorablement accueilli par les responsables belges et sera examiné +en profondeur+ dans les prochaines semaines".

4 oct.2012

Source : MAP

Interview avec Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, maître de conférences à l’université Paris-XIII, affirme la prédominance des contraintes économiques sur les pressions familiales dans les cités.

Nacira Guénif-Souilamas, sociologue, a écrit, entre autres, avec Eric Macé, le livre les Féministes et le Garçon arabe (éd. de l’Aube, 2004), dans lequel elle dénonce la rhétorique sur les femmes de banlieue développée depuis cet évènement, notamment, par l’association Ni putes ni soumises.

Pourquoi critiquez-vous l’action de «Ni putes ni soumises», association née dans les sillage de la mort de Sohane Benziane ?

Je trouve qu’ils sont dans la surexploitation de la veine victimaire, alors que ces femmes n’ont pas besoin d’être considérées comme des victimes. Tout cela est un effet d’aubaine politique, et «Ni putes ni soumises» en est le symptôme. Il y a certes eu une dégradation des conditions d’existence dans laquelle vivent ces femmes en banlieue. On parle de milieux sociaux démunis.

Mais malgré tout, une certaine rhétorique politique persiste qui continue à présenter ces jeunes femmes uniquement comme des victimes. Et avec ça, il y a une politique de l’identité sexuelle qui s’est racialisée, avec l’idée qu’un machisme serait génétiquement attaché à certains hommes. Avec l’affaire DSK on s’est rendu compte que le machisme pouvait aussi toucher des hommes dans des positions de pouvoirs. Parlons de politique sexuelle, mais alors parlons de toute la population. Et puis, en lisant les travaux de terrains, on comprend que les parcours sont plus complexes, que les rapports sexuels entre femmes et hommes ne se traduisent plus seulement sous la forme du viol et de la guerre des sexes. Ce que montrent les travaux de terrain, ce n’est pas un climat où les jeunes filles seraient constamment menacées de viols.

Pour vous, cette rhétorique de victimisation des femmes dans les banlieues est-elle née dans les suites du meurtre de Sohane ou existait-elle déjà ?

C’était déjà dans l’air. Dans les années 90, on a commencé à avoir ce discours, misérabiliste, sur des filles surveillées par leur père, leur frère. Sur leur victimisation, mais aussi sur leur héroïsation, quand elles parvenaient à être diplômées ou même à sortir avec un blanc. Ces femmes pour moi ne sont ni des héroïnes ni des victimes.

Vous remettez en cause ce qui est dit sur la liberté de nombreuses jeunes filles dans les quartiers, sur leurs contraintes familiales ?

Oui il y a bien des tensions, mais dans beaucoup d’entretiens, les filles disent que leurs parents ne leur imposent pas de contraintes. Elles opèrent elles-mêmes des arbitrages, ce qu’elles veulent dire ou pas, ce qu’elles souhaitent faire ou non. Elles sont les artisanes de leur liberté tempérée.

Et ces contraintes dont on parle ne viennent pas seulement de leur famille, mais des conditions économiques et sociales qui leur sont imposées. Tout cela alimente un discours prédominant, comme quoi les filles ne pourront être «libérées» que si elles s’affranchissent de l’autorité des pères et des frères : depuis dix ans on ne dit que cela, en extrapolant à partir d’exemples. On sous-estime les travaux de terrain car il n’y a rien de sensationnel. A mon avis, ces jeunes filles ont beaucoup plus de mal à trouver un stage ou un emploi à la hauteur de leur diplôme qu’à s’affranchir de leurs parents pour sortir avec un garçon.

1/10/2012, Charlie Dupiot

Source : Libération

Suite au refus opposé aux demandes de visas français d’une dizaine d’artistes sénégalais, le monde culturel du pays africain s’était ému contre les nouveaux pouvoirs publics français. Les fans de ces derniers avaient même annoncé se faire entendre le jour de la visite du président François Hollande au Sénégal. Des menaces prises aux sérieux car Paris et Dakar ont trouvé une solution et ont octroyé des visas aux artistes en question.

Depuis plus de cinq ans, obtenir un visa de séjour en France est devenu la croix et la bannière. Le monde artistique a payé le plus lourd tribut, avec des refus opposés au chanteur Thione Seck qui devait se rendre à Paris pour une série de concerts, Doudou Sarr qui devait honorer un contrat signé avec un hôtel lyonnais, la comédienne Seune Sène, le Pr Oumar Sankharé, écrivain, deuxième Africain agrégé en Grammaire française, et la célèbre costumière Faguèye Bâ qui devait se rendre à Paris la semaine dernière pour dévoiler ses créations. Cependant, Faguèye Bâ, elle, ne s’est pas laissée faire, elle a envoyé des communiqués de protestation dans la presse pour se faire entendre. Et dans la soirée du mardi, les services de visa lui ont accordé le visa sans aucune précision.

Un comité de lutte contre ces tracasseries

Dans un communiqué, Faguèye Bâ fait état de la création d’un collectif contre ces tracasseries notées dans les ambassades occidentales plus particulièrement celles de la France. Selon le communiqué publié le mardi soir, l’artiste tient « à remercier toutes celles et tous ceux qui [lui] ont soutenue à travers cette injustice de décision de refus de visa de la part du Consulat de France, il y a cinq jours. Par Thione Seck, le Pr. Oumar Sankharé et [elle]-même c’est toute la communauté artistique qu’on empêche de circuler afin de promouvoir la création, l’art. [Elle a] donc ressenti cette injustice là, au-delà [d’elle-même]. [Leur] détermination à communiquer une injustice et de lutter ensemble pour la faire reculer, prouve surtout quand on se donne la main, qu’une démarche collective et solidaire permet de porter des avancées en terme de droits. [Elle voulait] également vous sensibiliser sur le fait que nous allons travailler en direction du Ministère de la culture sénégalais, dans le cadre des accords internationaux notamment entre la France et le Sénégal pour une meilleure reconnaissance des ambassadeurs culturels et artistiques de chaque discipline », souligne le communiqué de presse.

La France évite les brassards rouges contre le président Hollande

Tout a commencé par une audience que le président Maky Sall a accordée à l’ambassadeur français au Sénégal dans la journée du mardi. A l’issue de cette audience, le diplomate français avait laissé entendre qu’il était venu coordonner avec le gouvernement du Sénégal la venue du président François Hollande sans donner d’autres détails. Mais de sources proches de la discussion, les deux pays ont abordé les difficultés que les Sénégalais rencontrent en ce moment dans l’obtention des visas pour la France. Les autorités françaises espèrent ainsi éviter des manifestions contre le Président français qui effectue son premier déplacement en Afrique en tant que chef de l’Etat. Ainsi, l’ambassade de France au Sénégal a revu sa copie en octroyant le visa hier soir à la célèbre costumière Faguèye Bâ. Avec l’arrivée du président de la République française François Hollande, le 12 octobre à Dakar, beaucoup de Sénégalais fans de ces artistes avaient promis de revêtir des brassards rouges en signe de protestation. Les brassards devraient rester au placard.

4 octobre 2012, Khalil Dieme

Source : Afrikcom

"Ils sont arrivés à une cinquantaine et ont tiré des coups de feu sur notre village." Rebayal Ali a les yeux toujours un peu ahuris. Le torse maigre enserré dans un maillot de corps humide de mousson, le paysan musulman raconte une nuit d'horreur. C'était le 23 juillet en son village de l'Assam, Etat du nord-est de l'Inde, région hautement stratégique enclavée aux confins du Bangladesh, de la Chine et de la Birmanie. Le matin même, alors qu'il surveillait son buffle dans les hautes …Suite

L’UE cherche sans cesse à renforcer la surveillance de ses frontières extérieures, en utilisant des technologies toujours plus coûteuses. Mais sont-elles efficaces ? Et qui, dans nos démocraties, contrôle les contrôleurs ?, s’interroge le Groene Amsterdammer.

"Il n’y a pas d’alternative”, déclarait, il y a 4 ans, Franco Frattini, commissaire européen chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, devant le Parlement européen. Comme les criminels avaient une meilleure technologie que la nôtre, il annonçait deux projets. Le premier prévoyait la surveillance permanente de toutes les frontières extérieures, y compris à l’aide de drones, pour détecter les migrants en mer. Le deuxième proposait l’instauration de "frontières intelligentes”, permettant la reconnaissance biométrique de toutes les personnes qui entrent et sortent de l’Europe.

Le premier projet, Eurosur (système européen de surveillance des frontières), censé démarrer le 1er octobre 2013, est actuellement examiné par le Parlement européen. "Tous les Etats membres doivent créer un centre qui coordonne l’ensemble des activités de surveillance des frontières menées par la police, les douanes et la marine”, explique Erik Berglund, directeur chargé du renforcement des capacités au sein de Frontex, l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, à Varsovie. “Jusqu’à présent, le partage des informations n’a lieu que sur la base du volontariat”.

Eurosur, un projet bancal

Eurosur a un triple objectif, souligne Berglund : “Détecter les migrants clandestins, lutter contre la criminalité internationale et sauver les réfugiés qui s’enfuient par bateau”. Selon les ONG, ce dernier aspect est surtout un argumentaire de vente. "Eurosur contribue peut-être à repérer les bateaux”, dit Stephan Kessler du Service jésuite des réfugiés à Bruxelles. "Mais il n’existe toujours pas de procédure pour déterminer qui doit sauver les gens et où ceux-ci doivent demander le statut de réfugié. L’an dernier, Malte et l’Italie ont discuté pendant 5 jours d’un petit bateau en mer”.

Selon les auteurs de Borderline, un rapport réalisé à la demande de la fondation Heinrich Böll, Eurosur est un projet bancal du point de vue technique et organisationnel. "Les seuls qui ont cherché à savoir si le système va fonctionner sont Frontex et les fournisseurs de technologie”, fait remarquer Mathias Vermeulen. Co-auteur du rapport, il est spécialiste de droit international à l’Institut universitaire européen de Florence. "Il n’y a pas d’organisme de surveillance, et la Commission estime que le projet ne devrait coûter, d’ici 2020, que 340 millions d’euros, mais nous arrivons à deux ou trois fois ce montant.

Il est à présent impossible d’arrêter le train en marche, estime Mathias Vermeulen. Ce n’est pas encore le cas de la proposition de "frontières intelligentes”, à l’étude à la Commission. Le porte-parole ne veut encore rien en dire, mais l’on sait déjà que ce que l’on appelle un système d’entrée/sortie est prévu, de même qu’un programme d’enregistrement des voyageurs censé simplifier les vérifications aux frontières pour les voyageurs réguliers. Pour tous les voyageurs non européens, des données seront stockées, comme la date et le lieu d’entrée, l’adresse du contact éventuel dans l’UE et des données biométriques, telles que les empreintes digitales et une photo numérique. A la sortie, la personne sera de nouveau scannée, pour que le système puisse établir qui reste illégalement.

Une opération statistique coûteuse

On dénombre chaque année 100 à 150 millions de visiteurs en Europe. Max Snijder, conseiller en biométrie, est par conséquent sceptique : " Nous n’avons aucune expérience de ce genre de méga-système. Qui va communiquer l’information en cas de décès ? Et quand une personne ne repart pas, que va-t-on faire ? Tous ces avions et toutes ces patrouilles côtières n’auront aucune utilité. Et qui aura accès aux données ?”.

Le terme "frontières intelligentes” est bien choisi sur le plan tactique, estime Mathias Vermeulen. "On a maintenant l’impression d’avoir le choix entre des frontières intelligentes ou idiotes. Dans ce cas, nous n’avons qu’une envie : être intelligents, bien sûr.” Mais la protection des données constitue, selon lui, un problème fondamental : "selon les termes de la législation européenne, il faut avoir une raison légitime de stocker les caractéristiques physiques d’une personne. Or, ce projet considère tous les voyageurs comme des criminels potentiels. Alors que les personnes qui ne ressortent pas à temps peuvent être à l’hôpital, par exemple."

Selon la Commission, le système est uniquement destiné à dresser un tableau statistique général de la migration. Une opération statistique coûteuse dans ce cas : la mise en place de frontières intelligentes coûte 450 millions d’euros et le fonctionnement revient à 190 millions par an. Le Système d’information Schengen, autre grand projet informatique de l’UE, a fini par coûter 5 fois plus cher que les estimations.

Vers une “société de surveillance”

L’expérience des Etats-Unis fournit des raisons de se montrer réticent. Il ressort d’une étude menée en 2008 que le contrôle biométrique à l’entrée a permis de repérer 1 300 visiteurs indésirables. Les dépenses se montaient déjà à 1,5 milliard de dollars. Un système qui coûte 1 million de dollars par cas est-il rentable ? Quant à la Secure Border Initiative pour contrôler en permanence les frontières avec le Mexique et le Canada, 3,7 milliards de dollars y ont été consacrés. Mais les fonds ont été coupés en 2010. Trop compliqué sur le plan technique et pas rentable, a conclu le Government Accountability Office [l’instance du Congrès américain chargée de l’audit des dépenses publiques]. Malheureusement, l’UE ne dispose pas d’un tel organisme indépendant pour contrôler les projets informatiques.

Le Parlement européen est à présent mis devant le fait accompli. Le 10 octobre, il doit se pencher sur un certain nombre d’amendements, sans pouvoir changer grand-chose au contenu. C’est la technologie qui fixe le cap. Frontex ou la Commission, de même que les Etats membres et les parlementaires, se disent souvent tout simplement : plus il y en a, mieux c'est.

"Le contrôle des frontières devient une machine omniprésente, insaisissable, qui divise constamment les gens entre désirables et indésirables”, écrit Huub Dijstelbloem, auteur de The Migration Machine. "Mais rien n’est dit sur l’objectif à terme. La logique technologique actuellement suivie est extrêmement bancale d’un point de vue démocratique, car les objectifs ne sont pas clairs, alors que l’impact est phénoménal. Nous sommes en train de passer de la Forteresse Europe à une société de surveillance.”

4/10/2012, Frank Mulder

Source : Pressgroup

Les chefs de gouvernement marocain Abdelilah Benkirane et espagnol Mariano Rajoy ont loué "des relations qui s'intensifient de plus en plus" entre les royaumes voisins, mercredi à Rabat lors d'une rencontre de haut niveau, qui s'est déroulée dans un contexte favorable.

Huit accords bilatéraux au total ont été signés lors de ce rendez-vous intergouvernemental, le 10e de l'histoire mais le premier depuis 2008.

Ils portent notamment sur la suppression des visas pour les passeports de service et un mémorandum visant à la simplification des procédures pour certaines catégories socio-professionnelles. Outre un partenariat en matière de coopération culturelle, éducative et sportive, un autre accord concerne le transport routier, à la fois des voyageurs et des marchandises.

"Je suis convaincu que nos relations qui s'intensifient de plus en plus (...), seront bénéfiques", a déclaré M. Rajoy à l'issue d'un entretien dans l'après-midi à Marrakech avec le roi Mohammed VI.

De son côté, Abdelilah Benkirane a affirmé dans une courte déclaration que les projets communs du Maroc et de l'Espagne devaient permettre d'aider les deux pays à surmonter les effets de la crise économique actuelle.

Lors d'une conférence de presse commune, en début de soirée, MM. Rajoy et Benkirane ont à nouveau insisté sur la nécessité de relations "profondes, solides et fructueuses" entre les deux royaumes.

En matinée, les deux dirigeants qui se rencontraient pour la troisième fois en moins d'un an, s'étaient d'abord rendus à un forum entrepreneurial en présence des dirigeants des patronats des deux pays.

Ils s'étaient ensuite entretenus en tête-à-tête avant un déjeuner en commun.

Ce sommet est intervenu dans un contexte favorable pour les relations maroco-espagnoles, en dépit de contentieux diplomatiques historiques telle la question des enclaves de Ceuta et Melilla dans le nord du Maroc.

03 oct 2012

Source : AFP

La situation de l’immigration était, mercredi 3 octobre au soir, au menu du premier débat télévisé entre les deux candidats à la Maison-Blanche consacré aux sujets économiques et sociaux.

Depuis le retrait de la scène de George W. Bush, ancien gouverneur de l’État frontalier du Texas, les républicains sont face à un casse-tête politico-mathématique : peuvent-ils gagner une élection présidentielle en tapant à bras raccourcis sur les Hispaniques, qui constituent depuis le tournant du siècle la première minorité du pays, devant les Afro-Américains ?

Plus de 16 % de la population américaine a ses origines au sud du Rio Grande, une part grandissante, et si tous ne sont pas citoyens américains, donc pas électeurs, si leur taux de participation n’est guère élevé, ils pèsent néanmoins de plus en plus dans les urnes. En 2012, les Hispaniques devraient représenter 9 % de l’électorat à l’échelle nationale, mais bien plus dans certains états clés – comme le Nevada (14 %) ou le Colorado (12 %) – qu’ils peuvent contribuer à faire tomber dans un camp ou dans l’autre.

« La réponse est l’auto-expulsion »

Depuis les années 1990, et plus encore depuis que les difficultés économiques frappent l’Amérique, les républicains ont adopté un ton très dur contre les immigrants, symbolisé par une loi promulguée en 2010 en Arizona. Cet État voisin du Mexique a notamment décidé de permettre aux policiers de vérifier le statut migratoire de toute personne, même sans motif, et d’interdire aux sans-papiers de rechercher un emploi.

« Délit de faciès », s’alarment ses opposants. « Un modèle pour la nation », répond Mitt Romney, qui n’a cessé, pendant les primaires républicaines, de glisser vers la droite sur ce terrain. « La réponse est l’auto-expulsion, a-t-il déclaré début 2012, lors d’un débat entre prétendants à l’investiture républicaine. Elle se produit quand les gens décident qu’ils s’en sortiront mieux en rentrant chez eux, parce qu’ils ne peuvent pas trouver de travail ici faute de papiers. »

Romney n’annulera pas les permis de travail

Moralité : le candidat républicain a aujourd’hui un problème de taille avec la première minorité américaine. Moins d’un Hispanique sur quatre semble disposé à voter pour lui, en chute libre par rapport à John McCain (31 %) en 2008 et George W. Bush (40 %) en 2004.

Pourtant, les Hispaniques n’ont pas obtenu la réforme migratoire promise par Barack Obama et doivent eux aussi se débattre dans une situation économique compliquée – ils doivent faire face à un taux de chômage de 10 %, supérieur à la moyenne nationale (8,1 %). En outre, ils partagent par ailleurs avec les républicains certaines valeurs, comme l’importance de la famille ou de la religion, qui pourraient leur faire déserter le camp démocrate. Mais le ton agressif de ces dernières années, adopté désormais par Mitt Romney, a refroidi leurs ardeurs.

Mitt Romney a donc profité de son passage dans l’Ouest, à l’occasion du débat de mercredi à Denver, dans le Colorado, pour tenter d’améliorer son image. Dans un entretien publié mardi par le Denver Post, il a annoncé qu’il n’annulerait pas les permis de travail de deux ans attribués à certains sans-papiers par l’administration Obama depuis cet été. « Je ne vais pas leur retirer une chose qu’ils ont achetée », a-t-il justifié, rompant un silence embarrassant depuis l’annonce faite par la Maison-Blanche.

3/10/2012, GILLES BIASSETTE

Source : La Croix

Au Sénégal, si le mariage peut être célébré à l’église, à la mosquée, dans la famille ou devant l’officier de l’état civil de la mairie, le divorce lui est judiciaire. Autrement dit, on ne peut divorcer qu’au tribunal. Une procédure qui n’est pas du tout simple quand il s’agit de cas spécifiques tels, la disparition ou l’absence d’un des conjoints. Eclairages du Professeur de droit privé, Béchir Niang, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

L’absent est une personne dont le manque de nouvelles rend l’existence incertaine. Alors que le disparu est une personne dont l’absence s’est produite dans des conditions, dans des circonstances mettant sa vie en danger, sans que son corps ait été retrouvé. Ce sont les définitions données par Béchir Niang, professeur de droit privé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Dans les deux cas, ajoute le juriste, il y a manque total de nouvelles. On n’a aucune information concernant l’individu. Pas de lettres. Pas de coups de téléphone. Pas de courriels. Pas d’informations données par des amis ou parents proches ou lointains. C’est le silence radio. Un black out total ! Il faut cependant noter que dans la disparition, le manque de nouvelles procède d’une circonstance catastrophique (naufrage d’un bateau, incendie, crash d’avion etc.) alors que dans l’absence, il n’y a pas cette circonstance catastrophique.

Procédure de constatation de l’absence ou de la disparition

Si la personne reste un an sans donner de nouvelles, la famille ou tout intéressé peut déclencher une procédure de constatation de l’absence, en saisissant le tribunal régional d’une requête. Ce qui rend l’enquête obligatoire et nécessaire via la presse écrite ou audiovisuelle.

Toutefois, s’est empressé de préciser Béchir Niang : «le juge ne peut rendre un jugement déclaratif de présomption d’absence qu’au moins une année après sa saisine et à condition que l’enquête n’ait donné aucune information sur l’individu».
Après le jugement, la famille doit encore attendre deux ans pour demander un autre jugement déclaratif d’absence lorsque le juge se rend compte qu’il n’y a toujours pas d’information concernant l’individu. A partir de ce moment, il rend un jugement déclaratif d’absence.

Ce qui permet au conjoint ou à la conjointe de demander le divorce pour cause d’absence. Maintenant, relève également le professeur de droit, «si les dernières nouvelles remontent à dix ans, la famille ou tout intéressé et le Procureur de la République peuvent demander un jugement déclaratif de décès».

Ensuite, il est procédé à la transcription du jugement sur les registres de l’état civil. Puis, l’individu est considéré comme décédé et à partir de ce moment sa succession est ouverte.

En revanche, la procédure de la disparition est beaucoup plus rapide. Car, fait remarquer Béchir Niang, «la présence de circonstances catastrophiques fait que le législateur opte pour le décès de l’individu. Cela veut dire qu’il n’y a ni jugement de présomption de disparition, ni jugement de disparition». Autrement dit : «dés que le juge est convaincu que l’individu n’a pas pu survivre, il rend un jugement déclaratif de décès ». Mais, s’empresse-t-il de préciser, « il peut ordonner une enquête. C’est l’exemple du naufrage du bateau Le Joola», survenu aux larges des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002, occasionnant la mort de 1863 victimes, selon les autorités sénégalaises. «Le juge peut même délivrer un jugement déclaratif de décès le jour même de la catastrophe ou 48 voire 72 heures après».

Ce, en se fondant sur l’impossibilité de survie par rapport au nombre de kilomètres qui séparent le lieu de la catastrophe et les côtes, la température de l’eau etc. Toutefois, souligne le professeur de droit privé, «le simple fait de prendre une pirogue pour aller à l’Etranger ne constitue pas une circonstance catastrophique. C’est seulement lorsque le bateau a chaviré ou disparu en mer qu’on peut parler ainsi».

Source : Sud Quotidien

Le 2ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue 5+5 entre pays des deux rives de la Méditerranée se tiendra vendredi et samedi prochains sur l'île de Malte avec pour thèmes principaux la sécurité et la coopération économique.

Le groupe des 5+5 composé de l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ainsi que leurs partenaires européens de l'Espagne, France, Italie, Malte et Portugal discutera également de la défense et fera le point sur de nouveaux domaines de coopération comme l'éducation, l'environnement et l'énergie.

Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à "redynamiser et promouvoir" la discussion parmi ces dix Etats sur notamment la question "cruciale" de l'immigration clandestine, selon Malte.

La rencontre ambitionne, en outre, d'introduire" la régularité et la prévisibilité" dans les réunions ministérielles et les conférences du sommet organisées dans le cadre du forum.

Le dialogue 5+5 appelé aussi forum pour le dialogue en Méditerranée occidentale a été lancé officiellement lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Rome (Italie) le 10 décembre 1990, dans un format 5+4.

Malte a rejoint la réunion ministérielle à Alger en octobre 1991 comme membre à part entière et continue depuis d'y participer activement.
En tant qu'initiative pour la sécurité transméditerranéenne, l'objectif du dialogue 5+5 est d'instaurer une coopération plus étroite entre les cinq membres de l'UE et les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe par le dialogue politique et la coopération économique, et en encourageant une meilleure gestion des ressources dans le but de renforcer l'indépendance régionale et le développement.

Depuis la relance durable du forum au Portugal en 2001, le dialogue 5+5 (entre les ministres des Affaires étrangères) se tient régulièrement et met en place des activités visant à une coopération plus concrète et tangible entre les pays partenaires, les plus importantes étant réalisées dans les secteurs de l'immigration, de la défense et du transport.

Le premier sommet du Dialogue 5+5 s'était tenu à Tunis en décembre 2003.(APS)

4 oct 2012

Source : APS

Des acteurs culturels africains basés à Dakar ont lancé mercredi une compilation de titres de 17 artistes africains, dont Mounira Mitchala (Tchad), Takeifa (Sénégal), Zahara (Afrique du Sud), pour promouvoir "l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde".

Ces 17 titres "récents ou inédits" ont été sélectionnés parmi quelque 120 morceaux reçus en réponse à l'appel à candidatures du Bureau Export de la musique africaine (Bema), le réseau d'opérateurs culturels à l'origine de la compilation, a expliqué à la presse son administratrice générale, Cécile Rata.

Le CD, gratuit et destiné "aux médias et aux professionnels de la musique", a été réalisé avec le soutien de l'Etat du Sénégal et de plusieurs institutions dont l'Union européenne et l'Organisation internationale de la Francophonie.

Il est le troisième du genre depuis 2008 réalisé par le Bema. Ce réseau, créé en 2007, s'est donné pour mission de "soutenir la structuration et l'exportation de la musique africaine en Afrique et dans le reste du monde", selon ses responsables.

"Il faut se faire connaître chez soi d'abord, ensuite ailleurs, c'est légitime", a dit Rokhaya Daba Sarr, secrétaire générale du Bema.
Le CD comprend des morceaux d'artistes originaires des cinq régions d'Afrique, dont le groupe marocain Tiraline (Afrique du Nord), le groupe familial (quatre frères et une soeur) de chanteurs-musiciens sénégalais de Takeifa (Afrique de l'Ouest), la Tchadienne Mounira Mitchala (Afrique centrale), le groupe ougandais Qwela (Afrique de l'Est) et la Sud-Africaine Zahara (Afrique australe).
Les sonorités sélectionnées s'étalent des musiques traditionnelles au jazz en passant par différents styles et mélanges dont la soul, le rock, le hip-hop, le blues. Tous les titres peuvent être écoutés sur le site du Bema: www.le-bema.com.

3 oct 2012

Source : AFP

La cour d'appel de Barcelone (nord-est de l'Espagne) a confirmé, mardi, la condamnation de quatre agents de la police catalane à deux ans de prison pour actes de torture à l'encontre d'un immigré roumain.

Condamnés initialement, en 2008, à des peines allant jusqu'à 7 ans et sept mois de prison et à une suspension provisoire de leurs fonctions, les mis en cause ont intenté par la suite un recours auprès du Tribunal suprême de Madrid qui a réduit en décembre dernier leurs peines maximales à 4 ans et 9 mois de prison.

Les quatre policiers ont par la suite bénéficié d'une grâce partielle approuvée par le conseil des ministres espagnol qui a fixée à deux ans leurs peines de prison.

Les faits remontent à juillet 2007 lorsque les mis en cause ont sauvagement torturé un immigré roumain qui l'ont confondu avec un homme recherché pour vol à main armé. Les policiers ont même introduit le canon d'un revolver dans la bouche du suspect en le menaçant de mort, selon l'acte d'accusation.

La cour d'appel de Barcelone a débouté le recours déposé par les mis en cause ordonnant de les mettre sous les verrous dans délai de 45 jours.

Après une suspension provisoire, les accusés ont regagné leurs postes à Barcelone où ils exercent toujours, selon la presse locale.

02 oct. 2012

Source: MAP

Les envois d'argent à destination du Mexique (remesas) ont baissé de 11, pc en août 2012, soit le pire recul depuis février 2010, en raison notamment de la faiblesse qu'a accusée le secteur de la construction aux Etats-Unis, le plus gros employeur des immigrants mexicains.

Un rapport publié,cette semaine, par la Banque centrale du Mexique a précisé que le montant des transferts de remesas a été de 1 milliard 895 millions de dollars en août 2012, contre 2 milliards 434 millions de dollars sur la même période de l'année passée.
Dans la région latino-américaine, le Mexique représente le principal récepteur de remesas en raison des 11 millions de travailleurs immigrés mexicains aux Etats-Unis, qui exercent principalement dans le secteur de la construction.

03 oct. 2012

Source: MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, s'est entretenu, mardi à Montréal, avec des membres du gouvernement du Québec des moyens à même de favoriser l'intégration de la diaspora marocaine au Québec, de resserrer les liens et de renforcer la coopération en matière socioculturelle entre le Maroc et le Québec.
L'immigration, la reconnaissance des titres professionnels, le chômage ainsi que l'intégration de la diaspora marocaine au Québec ont ainsi été au centre d'une rencontre de M. Maâzouz avec la ministre québécoise de l'Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française, Mme Diane De Courcy.

A cette occasion, les deux parties se sont entendues sur la pertinence d'un cadre stratégique de coopération pour la culture et le patrimoine, axé sur le développement et l'engagement culturel. Les ministres ont aussi souligné l'importance de travailler ensemble pour créer un environnement qui favorise des partenariats afin que les arts, la culture et le patrimoine continuent d'enrichir la vie des Marocains et des Québécois.

Ces échanges "productifs" permettront aussi d'explorer des possibilités de collaboration en matière d'intégration économique, ont-elles estimé.

De même, les deux parties ont convenu de poursuivre leurs discussions l'hiver prochain, soit à Rabat ou à Montréal, rappelant l'importance d'encourager le dialogue et l'ouverture à la diversité et de faire tomber les préjugés.

Lors de sa rencontre avec le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Maka Kotto, M. Maâzouz a appelé au renforcement de la coopération et à l'organisation d'activités à Dar Al Maghrib, à Montréal, visant à susciter le rapprochement, l'échange et la découverte de cultures différentes.

Par la même occasion, les ministres ont convenu de mettre en place une équipe de travail chargé d'oeuvrer à l'exploration de pistes de partenariat visant la consolidation de la coopération Maroc-Québec à travers des rencontres interculturelles.

Ils ont d'autre part souligné l'apport de la diversité dans les villes et régions de la province francophone du Québec, plaidant pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture.

Lors de ces rencontres, qui se sont déroulées en présence notamment du Consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al Maghrib, Wassane Zailachi et des proches collaborateurs des ministres québécois, M. Maâzouz a rappelé le lancement, vendredi dernier, de la saison culturelle 2012-2013 à Dar Al-Maghrib, inaugurée le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna.

Le ministre marocain a aussi saisi cette occasion pour inviter les responsables québécois à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal, visant en particulier l'accompagnement culturel des membres de la diaspora marocaine.

Au-delà des Marocains résidant au Canada, estimés à quelques 120.000 personnes, dont 80 pc résident au Québec, le Centre culturel de Montréal s'adresse également aux citoyens du pays d'accueil et aux autres communautés y résidant, contribuant ainsi à un échange et à un enrichissement interculturels plus soutenus.

03 oct. 2012

Source: MAP

Benjamin Stora, historien, professeur à l’Université Paris XIII est l’auteur de très nombreux ouvrages. Son dernier livre se situe dans la continuité de trois autres parus chez Stock: «La dernière génération d’octobre», «Les trois exils: Juifs d’Algérie» et «Les guerres sans fin». Benjamin Stora a publié une trentaine d’ouvrages et dirigé plusieurs publications. Il a également été conseiller historique du film Indochine de Régis Wargnier, de Là-bas… mon pays d’Alexandre Arcady en 2000, du Premier homme, de Gianni Amelio (2010), adaptation pour le cinéma du roman d’Albert Camus, et du film “Les Hommes libres” d’Ismaël Ferroukhi, présenté au Festival de Cannes en 2011. Il a publié récemment «La guerre d’Algérie expliquée à tous» (Seuil, 2012).

A l’occasion de l’entrée des enfants d’immigrés à l’assemblée nationale, il nous a accordé cet entretien.

Libé : Nous avons eu une campagne électorale très dure autour de l’immigration avec un résultat élevé pour l’extrême droite qui a vu 3 députés Front National entrer à l’Assemblée nationale.  Pourtant toutes les institutions élues sont maintenant à gauche. La vie politique est vraiment difficile à comprendre en France. Quel regard portez-vous sur cette situation?

Benjamin Stora : Il faut se méfier des résultats. Il y a d’abord l’abstention massive. Le taux d’abstention est historique. Il y a un détachement vis-à-vis de la chose politique en général. On ne sait pas ce qu’il y a derrière. Qu’est-ce que ça recouvre ? Quel est l’enjeu ? Quel type de démonstration idéologique se cache derrière ça ? Il faut donc se méfier des chiffres.
Il y a deux aspects. Les élections législatives amplifient d’abord le scrutin présidentiel, puisqu’on vit dans un système très centralisé autour de la personne  du président. C’est une loi de la Vème République qui vise à donner au président de la République le plus de pouvoir possible.  C’est une évidence classique en France. Il y a aussi un 2ème aspect. Les élections législatives permettent de juger sur le plan local, l’enracinement local, comme les élections municipales d’un certain point de vue. Elles traduisent une réalité locale. C’est pour ça que les parachutés sont mal vécus. Elles traduisent une réalité de forces locales.

Nous avons 4 enfants d’immigrés maghrébins à l’Assemblée nationale, élus pour la première fois, mais cela  ne reflète pas la diversité et la présence de cette minorité en France. Est-ce que c’est toujours la question de la guerre d’Algérie qui bouleverse la société française ?

Il y a bien sûr toujours la question coloniale au sens large qui continue de jouer. Mais les 4 élus sont de gauche, investis par le Parti socialiste. Ces élus ont fait des  carrières militantes. Ils sont jeunes mais ce sont de vieux militants qui sont là depuis des années, bien investis dans les fédérations  du PS. Leur élection est  aussi le produit d’un travail politique ancien, pas simplement  au nom d’une minorité ou de la diversité. Il ne faut pas oublier qu’en France il y a le principe de l’intégration  par la politique, par les appareils politiques. Ça a été le cas pour les Italiens, les Polonais. Mais ça a pris du retard en ce qui concerne les Maghrébins. On aurait dû avoir cette intégration par l’appareil politique au début des années 1990, mais on la voit en 2010 et toujours par l’intermédiaire de la Gauche. C’est d’ailleurs la tradition en France. Les gens issus des immigrations les plus récentes sont toujours intégrés dans la vie sociale et politique par la Gauche et très rarement par la Droite. Quand c’est par la Droite c’est  par en haut comme les nominations de Rachida Dati ou Rama Yade qui ne sont pas le produit d’un enracinement réel. C’est la différence entre la Droite et la Gauche.  A Gauche, c’est le produit d’un travail politique sur la durée, alors qu’à Droite ce sont des choix d’en haut.

Il faut aussi regarder un autre chiffre : celui du nombre des conseillers municipaux issus des immigrations maghrébines. C’est un chiffre très important à Gauche, plusieurs centaines d’élus municipaux. Etre député, c’est plus fort encore, alors quatre députés, c’est déjà considérable. A mes yeux un saut a été franchi.

Est-ce que la France va connaître dans les cinq prochaines années un discours sur l’immigration apaisé après une inflation de lois et de discours anti-immigrés ?

Il faut l’espérer, mais ça a toujours fonctionné sur le mode conflictuel. Le rapport aux minorités est toujours très conflictuel dans les sociétés.  Ce n’est jamais harmonieux. Les processus d’intégration sont toujours le produit de batailles politiques, sociales,  d’investissement à travers  le syndicalisme ouvrier qui a été fort.  Il faut espérer qu’il y ait un discours par en haut  qui soit moins un discours qui stigmatise, qui sépare, qui montre du doigt. Ce qu’on appelle l’intégration dans les sociétés d’accueil c’est toujours le produit d’une conflictualité. Ce n’est pas quelque chose qui arrive de manière harmonieuse. Dans le cas des immigrations maghrébines et africaines, le décalage temporel, à mon sens,  est dû en grande partie à l’histoire coloniale française, décalage d’une ou deux générations. Mais c’est irréversible,  compte tenu du nombre, de l’enracinement  et du fait que les gens vivent complètement comme Français depuis deux ou trois  générations.  Plus personne ne songe au retour dans le pays d’origine. Je ne connais pas de gens de 40 ans nés sur le territoire français qui souhaitent quitter la France  ou alors ils partent aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre. Quelques-uns  reviennent en Algérie ou au Maroc. Mais c’est rare, tout simplement parce qu’ils sont français. Seulement, ils veulent rester fidèles à leurs origines par rapport à leurs parents, à leurs coutumes, à leur religion, mais c’est une fidélité mémorielle qui n’implique pas de déplacement  géographique.

Vous étiez optimiste dans votre livre sur les révolutions arabes. L’êtes-vous toujours?

Je n’étais ni optimiste ni pessimiste. C’était une grande secousse qui a été nécessaire au  monde arabe pour parvenir à plus de démocratie politique. Tous les ébranlements se font de cette manière. L’histoire se fait toujours comme je l’ai écrit il y a un an et demi.

Ne pensez-vous pas que les islamistes en cueillent les fruits ?

Les sociétés arabes sont faites de tout cela. Ce sont des contradictions, des conflits. Il y a  des mouvements religieux, des mouvements de sociétés civiles. Cela fabrique des sociétés qui ne peuvent pas fonctionner seulement sur l’unanimisme, le nationalisme. Il y a des compétitions  d’acteurs pour le pouvoir sur le plan social et culturel. Il y a des minorités.

C’est comme n’importe quelle société. C’est une illusion de croire que toutes les sociétés  peuvent fonctionner de manière harmonieuse sur l’homogénéité, l’unanimisme, le nationalisme. Je n’ai  jamais cru à ça. Ce sont des discours d’en haut qui masquent la réalité des sociétés. Maintenant, il faut appréhender les sociétés réelles qui sont dans des compétitions avec des luttes de classes, des luttes culturelles, des luttes politiques. C’est ça une société démocratique. Il peut y avoir des régressions, des avancées …Mais la vie démocratique, c’est la pluralité. 

4/10/2012, Youssef Lahlali

Source : Libération

Ce jeudi, Angela Merkel a convoqué un grand sommet sur la démographie. Une urgence, explique Reiner Klingholz, directeur de l'institut berlinois pour la population et le développement. INTERVIEW

L’Allemagne découvre-t-elle seulement aujourd'hui l’ampleur de son problème démographique ?

Non. Depuis quarante ans, nous voyons où nous allons. En quatre décennies, le nombre annuel des naissances a diminué de plus de la moitié et l’espérance de vie a augmenté de dix ans. Cette évolution était prévisible

Les conséquences pour le marché de l'emploi et le financement des retraites semblent particulièrement alarmantes...

Les entreprises vont devoir s’organiser, d’ici à 2030, avec 6,3 millions d’actifs en moins sur le marché du travail, tout en restant assez productives pour que la société puisse financer une augmentation de 5,5 millions du nombre de personnes âgées de plus de 64 ans. Et cette tendance se poursuivra au-delà de 2030 : d’ici à 2050, nous aurons, par rapport à aujourd’hui, 12,7 millions de personnes arrivant à l’âge de la retraite de plus que de jeunes gens qui entreront dans la vie active.

Quels sont les moyens d’inverser cette tendance ?

Etant donné les circonstances, il faut activer trois leviers en même temps : la politique familiale, la politique de formation et la politique d’immigration. Le gouvernement doit lancer une vraie politique globale, cohérente et courageuse. Par exemple, pour gérer la pénurie de population qui existe déjà dans certaines régions d’Allemagne, et pas seulement dans les parties orientales du pays, mais aussi à l’Ouest. Les jeunes les ont désertées parce qu’ils n’y trouvent pas de travail. Nos dirigeants feignent d’ignorer le problème, au lieu d’agir.

Sur la politique familiale, Angela Merkel a mis beaucoup d’argent dans l’accueil à la petite enfance, mais apparemment avec un succès limité. Comment expliquez-vous ce résultat ?

La politique familiale de ces dernières années a, en effet, peu apporté. Il faut bien comprendre que les tendances démographiques à la baisse datent d’une quarantaine d’années, soit plus d’une génération. Beaucoup de femmes en âge de procréer ont grandi avec en tête un modèle de famille restreinte. 1,4 enfant par femme, c'est aujourd'hui la norme sociale. Et la famille de 3 enfants, l’exception. De plus, en Allemagne, la politique familiale est toujours vue avec défiance. Contrairement à la France, le sujet reste connoté politiquement.

Face à la pénurie, les milieux d’affaires allemands souhaitent faire appel l’immigration. La loi le permet-elle ?

Nous avons besoin de main d’œuvre étrangère pour combler les besoins. Il y a déjà des secteurs entiers du marché du travail en manque et, en 2020, tous seront en pénurie. Pour l’heure, la loi ne permet pas cette immigration, si ce n’est par le biais d’une série d’exceptions, qui ne cesse de s’allonger.

Les Allemands doivent-ils se réjouir de l’arrivée de jeunes diplômés de Grèce et d’Espagne ?

A court terme, oui. Ces jeunes comblent nos besoins et échappent à la crise chez eux. Mais à moyen terme, non. Ils sont la force vive de pays, qui ont besoin d’eux. De plus, nous savons qu’avec leur passeport européen, ils ne demanderont pas la nationalité allemande et ne s’installeront pas définitivement. L’Allemagne a besoin de main d’œuvre du tiers monde, qui s’ancre durablement chez elle, sur le modèle de ce qui se fait au Canada.

03-10-2012,  Sabine Syfuss-Arnaud

Source : Challenges.fr

Le projet dynamiques religieuses et groupes minoritaires: évolutions récentes du paysage français a pour ambition de contribuer à une meilleure connaissance des réalités nouvelles du paysage religieux français. L'objectif est de rassembler et rendre disponible l'information concernant ces groupes et leur évolution récente. Pour la plupart, ils ne sont en effet le plus souvent connus que de leurs membres et de quelques spécialistes. Si des travaux ont récemment pris en compte certaines dénominations religieuses, ou subdivisions à l'intérieur d'une même dénomination, il n’en reste pas moins que la complexité du paysage rend cependant difficiles les approches comparatives de ces minorités les unes par rapport aux autres.

En rassemblant, autour de l’effort de mise en commun des connaissances spécialisées sur ces différents groupes, des chercheurs issus d’horizons disciplinaires différents (sociologues, ethnologues, anthropologues, historiens ou spécialistes des religions), ce projet vise à améliorer le niveau de connaissance des minorités religieuses en France, et à interroger du même coup l’état de la réflexion sur les minorités religieuses

Dans le cadre de ce projet, un colloque aura lieu en novembre 2012, à Strasbourg. L'assistance est libre mais l'inscription est recommandée. Plusieurs journées d'étude seront ensuite organisées en 2013 (en février à Lyon sur « religions asiatiques », en mai à Paris sur « judaïsmes », à Strasbourg en octobre sur « christianismes orientaux ») ainsi qu'en 2014…Suite

Le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi et le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Mâzouz prendront part à la cérémonie d'ouverture, mercredi à Bruxelles, de "Daba Maroc", un programme de rencontres artistiques conjointement organisé par le Maroc et Wallonie-Bruxelles International (WBI), visant à faire découvrir au public belge la création marocaine contemporaine dans sa richesse et sa diversité.

La cérémonie d'ouverture de cette saison culturelle, prévue d'octobre 2012 à janvier 2013, devra se dérouler en présence, également, du Premier ministre fédéral belge, Elio Di Rupo, du ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, de la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Fadila Laanan et de l'Ambassadeur du Maroc à Bruxelles, Samir Addahare, indique mardi un communiqué du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger.

Le séjour de M. Mâzouz en Belgique sera également marqué par des entretiens avec le ministre-président du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale, Charles Picqué et la secrétaire d'Etat à l'Asile, à l'Immigration et à l'Intégration sociale, Maggie de Block, ainsi que par des rencontres avec les représentants des compétences marocaines résidant en Belgique.

Ces entretiens porteront sur les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale pour la préservation des intérêts des Marocains résidant en Belgique, affirme le communiqué, rappelant que les Marocains, estimés officiellement à près de 400.000 personnes, constituent la deuxième communauté étrangère dans ce pays, après les Italiens.

Plus de 150 artistes, dont des Marocains résidant en Belgique, participeront à 60 manifestations artistiques inscrites au menu de cet événement.

Outre les disciplines classiques (littérature, musique, théâtre et cinéma), l'accent sera mis sur les initiatives innovantes, notamment en danse contemporaine, en arts urbains, en design, en mode et en production vidéo.

02 oct. 2012

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a appelé les membres de la communauté marocaine, de par leur compétences et expertises, à s'impliquer de manière efficace et concrète dans la sphère politique, économique et sociale aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, à renforcer leurs liens et assurer un rayonnement à la culture marocaine.

Lors d'une rencontre, lundi, avec les membres de la communauté marocaine établie à Ottawa, le ministre a souligné l'apport significatif que pourraient avoir les membres de la communauté marocaine, en tant que force de propositions en prenant part à la préparation de rendez-vous visant la mise en relation des acteurs marocains et canadiens, les invitant, compte tenu de l'importance de la culture dans le rapprochement des peuples, à réfléchir aux moyens susceptibles et à l'action à entreprendre en vue d'organiser des manifestations culturelles visant la promotion culturelle du Maroc au Canada.

Lors de cette réunion, qui s'est déroulée en présence notamment de l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, M. Maâzouz a affirmé que son département est ouvert à toute proposition "sérieuse" et "ambitieuse" qui positionnerait le Marocain résidant à l'étranger par rapport à son pays d'accueil, et qui se baserait sur les moyens d'accompagner son intégration et qui réussirait aussi à renforcer sa contribution à l'essor du Maroc et son attachement au pays d'origine.
Cette rencontre a été aussi l'occasion de discuter et d'examiner des questions relatives à la gouvernance, au renforcement de l'attachement des MRE à leur pays d'origine et de leur intégration effective au sein du pays d'accueil, au rayonnement de la culture marocaine, et à l'engagement aux efforts de défense des intérêts du Royaume.

Les MRE au Canada et les étudiants marocains et leurs apports au développement du Maroc, les MRE et leurs besoins en terre d'accueil ont été les principales questions examinées, dimanche, lors d'une rencontre similaire avec la diaspora marocaine établie à Sherbrooke.

Lors de cette rencontre, qui a vu la présence de représentants et de membres de l'Association des Marocaines et Marocains de l'Estrie, l'Association des étudiants Marocains de l'université de Sherbrooke et Actions interculturelles de développement et d'éducation, le ministre a souligné l'importance du tissu associatif des Marocains de l'étranger dans l'exécution de programmes dans les pays d'accueil avec des associations "fortes", "crédibles" et "représentatives".

Il a ainsi tenu à informer les personnes présentes sur les grands axes de la politique gouvernementale envers les Marocains du monde et sur les initiatives de son ministère pour encourager les MRE à investir et à monter des partenariats et des projets au Maroc.
Il a également évoqué le potentiel politique des MRE, appelant la communauté expatriée à s'impliquer davantage dans la sphère politique, économique et sociale aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Lors de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de Mme Nouzha Chekrouni, et du Consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, le ministre a insisté sur le renforcement de l'attachement des Marocains résidant à l'étranger à leur pays d'origine et sur leur intégration effective au sein de leurs pays d'accueil.

Au registre de la promotion des langues et de la culture marocaine, le ministre a cité notamment la création de centres culturels marocains à l'étranger, soulignant le lancement officiel cette semaine de la saison culturelle 2012-2012 à Dar Al Maghrib, à Montréal.
Le ministre a aussi rappelé les grands axes du discours royal du 20 août qui accorde une place importante aux jeunes, insistant sur le rôle des jeunes marocains établis à l'étranger.

La question de la reconnaissance des diplômes et de l'expérience professionnelle acquis à l'étranger, le quota de bourses octroyées aux étudiants marocains, l'insertion socioéconomique, les opportunités de partenariat avec le Canada, les facilités de transfert et institutions bancaires ont été aussi au centre des débats lors des différentes rencontres du ministre avec la diaspora marocaine établie au Canada.

M. Maâzouz effectue, depuis mercredi dernier, une visite de travail au Canada marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des membres du gouvernement fédéral et provincial et des responsables canadiens.

Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail qui a conduit le ministre à Toronto, Montréal, Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.

2 oct 2012

Source : MAP

L'Organisation internationale des Migrations (OIM), basée à Genève, a lancé un appel mardi de 800.000 USD (620.000 euros) pour faciliter le retour d'un millier de migrants africains dans leurs pays d'origine.

Dans un communiqué, l'OIM indique qu'il s'agit d'un programme de retour volontaire, à bord d'avions affrêtés par le grouvernement au Maroc.

L'assistance de l'OIM sera fournie une fois que les migrants seront rentrés dans leur pays d'origine et devrait leur permettre de financer la création d'une mini-entreprise, ou d'une formation professionnelle.

Les migrants viennent pour l'essentiel du Cameroun, du Nigeria, du Sénégal et de Côte d'Ivoire et sont arrivés au Maroc dans l'espoir de pouvoir se rendre en Europe.

Mais comme il est de plus en plus en difficile pour ces migrants africains de faire le voyage vers l'Europe, ils se retrouvent bloqués au Maroc, sans emploi et sans lieu de résidence.

"Parmi les migrants figurent des mineurs non accompagnés, des femmes enceintes, des femmes avec enfants, et d'autres souffrant de maladies chroniques qui veulent à tout prix rentrer chez eux", a déclaré Anke Strauss, chef de la mission de OIM au Maroc.

Depuis 2005, l'OIM a assisté quelque 3.500 migrants vulnérables au Maroc, grâce à des fonds provenant de la Suisse et de la Belgique.
02 oct 2012

Source : AFP

Un grand intellectuel du Maroc, Driss Khrouz, parle du printemps arabe, de la liberté et des difficultés des artistes aujourd’hui. En lancement de Daba. Entretien

Driss Khrouz n’est pas seulement le "coordinateur" au Maroc du festival Daba et le directeur général de la Bibliothèque nationale du Maroc à Rabat. Né en 1950 dans le Sud berbère, enfant, il ne parlait que l’amazigh, mais il est devenu un des grands intellectuels du Maroc, proche à la fois des hautes sphères de l’Etat (il est socialiste) et conservant son franc-parler, son esprit critique et sa proximité avec les milieux culturels et artistiques.

Nous l’avons interrogé sur Daba et sur la situation au Maroc pour les artistes.

Peut-on dire qu’avec l’avènement de Mohammed VI, en 1999, le Maroc a connu sa “movida”, son mouvement de renouveau culturel avec un vent de liberté et de créativité ?

Ce changement a en fait commencé dès 1993, quand Hasan II, alors monarque absolu, avait intelligemment compris que le monde changeait et que le Maroc devait aussi le faire. Le communisme s’était effondré, la donne géopolitique mondiale évoluait. Il ne pouvait plus régner encore en théocrate. Il fallait changer aussi pour assurer la pérennité de la monarchie, d’autant que son fils avait été éduqué dans une autre culture, moderne et cosmopolite. C’est donc dès 1993 qu’ont commencé des réformes aussi fondamentales que celles sur le droit de la famille. Mais il est vrai que ce mouvement de réforme s’est fortement épanoui à partir de 2000 autour du mouvement associatif et culturel. Avant cela, on tolérait encore mal l’expression libre, mais le contexte mondial avait changé. La littérature marocaine, il est vrai, a toujours été forte. Mais les écrivains, les artistes ont été dans l’opposition (je pense à l’Union des écrivains du Maroc), la plupart étaient dans la mouvance socialiste. Ils n’ont jamais accepté de devenir des "fonctionnaires de l’Etat", cela a été leur force.

Mais même aujourd’hui, l’aide de l’Etat aux artistes et écrivains reste minime, alors que l’entourage royal (le Mahkzen) subsidie très fortement de grandes manifestations de pur prestige comme le festival de musique Mawazine ?

C’est vrai que les moyens publics pour aider la culture restent dérisoires, et qu’il faut compter sur le mécénat privé qui, souvent, aide des grandes manifestations soutenues par des hommes politiques. On a, certes, créé dans les années 90 de nombreuses institutions culturelles, mais sans aider pour autant les artistes eux-mêmes. Le marché fait des choix a priori mercantiles comme l’a montré l’exemple d’un ami peintre dont toute la production pour les 4 ans à venir a été achetée par un prince du Golfe. L’Etat ne parvient pas réellement à aider les créateurs individuels.

Le Maroc a comme force ses diversités anciennes : sa culture amazigh (berbère) enfin reconnue officiellement dans la Constitution, ses origines juives sur lesquelles vous insistez souvent, son héritage du soufisme.

Depuis qu’en 2011, la Constitution l’a reconnue comme langue officielle, au niveau de l’arabe, la culture amazigh peut se développer totalement. Quant aux origines juives ou soufies, ce sont des dimensions importantes qui nous protègent de l’extrémisme musulman des salafistes ou de celui wahabite importé par les pétrodollars du Golfe. Il est important de garder cela, comme de souligner, par exemple, que notre musique "gnawa", dont nous sommes si fiers, vient du mot "Guinée" et, donc, d’un héritage noir. Je sais bien qu’il y a parfois au Maroc, dans la population, un certain rejet des juifs ou des Noirs venus aujourd’hui du sud du Sahara, raison de plus pour rappeler l’importance de cet héritage sur notre culture. La majorité des jeunes au Maroc ne connaissent plus les juifs et ne savent pas qu’on a poussé les juifs du Maroc à venir en Israël où ils sont nombreux à se plaindre d’être discriminés par rapport aux juifs venus d’Europe. Il y a même des retours au Maroc.

Le Maroc a connu son printemps arabe avec le mouvement du 20 février qui rassemblait, entre autres, la majorité des artistes, intellectuels et écrivains. Les objectifs de ce mouvement n’ont souvent pas été atteints et les tenants du 20 février sont parfois, aujourd’hui, inquiétés.

Ce mouvement que j’ai soutenu au départ et qui a joué un rôle très important dans les réformes annoncées par le Roi, s’est d’abord affaibli sous ses propres contradictions. Il s’est fait instrumentaliser par les mouvements religieux. Et les grands vainqueurs de tout cela furent les islamistes très bien organisés comme ailleurs dans le monde arabe. Les printemps arabes furent d’abord des printemps pour les islamistes. Il y a cependant aujourd’hui une plus grande liberté de pensée. De grands intellectuels peuvent fustiger le pouvoir royal sans être inquiétés. Il y a des lignes rouges, c’est vrai (NdlR : critiquer le Roi, parler du Sud saharien, parler de l’islam), mais il y a moyen de composer intelligemment avec elles en gardant l’idée de "respect".

Ce qui est a apparu aussi, c’est que la société marocaine, celle des banlieues des villes, reste fondamentalement traditionaliste. C’est dû à notre enseignement qui a toujours véhiculé une culture de la soumission.

C’est dû aux télévisions, soit inintéressantes, soit travaillées par les chaînes islamistes du Golfe. La communauté marocaine traditionnelle n’est cependant pas intégriste. Et il faut veiller à ce qu’elle ne le devienne pas. La forêt qui pousse le mieux au Maroc, ce sont les antennes paraboliques sur les toits. Or, cette télévision cultive la bêtise auprès de masses encore souvent analphabètes. Il faut donc que tous, à commencer par l’Etat et le Roi, se donnent les moyens pour que la tradition ne signifie pas la fermeture. L’enjeu, aujourd’hui, est la survie et le maintien de ce monde associatif et culturel menacé par les extrémistes islamistes.

Dans ce contexte, quelle est l’importance de Daba Maroc ?

Montrer qu’il y a au Maroc des formes d’art rebelles, citoyennes, non soumises. Faire le lien avec la Belgique dans cette francophonie non française, unie par la langue. Montrer cela aussi à la diaspora marocaine en Belgique dont une partie est travaillée par le fondamentalisme qui cherche à convertir ces Marocains au chiisme ou au salafisme grâce à des financements saoudiens ou du Qatar, pour, par ricochet, rebondir au Maroc et affaiblir le malakisme (l’islam marocain). On montrera aussi, comme le dit Fabienne Verstraeten, la vitalité énorme et neuve du secteur culturel marocain en Belgique - et je veillerai à ce que cette vitalité puisse venir aussi se montrer au Maroc.

03/10/2012, Guy Duplat

Source : La Libre Belgique

Il y a plus de 10 ans, un jeune nigérian, surnommé OGISTO, quitta son pays, ses parents et tous ceux qu’il chérissait, nourrissant le rêve, à l’instar de milliers de subsahariens africains, de rejoindre « l’ELDORADO européen » en quête d’un cadre de vie décent, d’une vie digne. Après un long périple saharien périlleux, il entra au Maroc via l’Algérie et après avoir versé le droit de ghetto au chair man il s’installa sous le pseudonyme AMADO SAMBA dans un des campements d’infortune à Oujda où vivent quelques 80 immigrés clandestins subsahariens en majorité nigérians (dans des conditions inhumaines). Durant les premières années, il végéta et s’usa, écorché jusqu’au sang, souffrant tout ce qui est humainement possible de souffrir. Mais grâce à ses qualités humaines il a réussi à améliorer ses conditions de vie. Comme il était ouvert, sociable et communicatif, respectueux et respectable, il a tissé de nombreuses amitiés et développé des affinités avec des immigrés avec ou sans papiers et même avec certains marocains. Il a gagné la confiance, le respect et l’estime de son entourage. Les services qu’il rendait aux immigrés clandestins lui assuraient revenus assez importants pour louer un logement à Hay ALQODS, s’acheter de beaux habits et vivre bien. Il connut KATE, elle aussi nigériane et mère d’une fille d’un premier mariage. Il l’épousa ils eurent un enfant et avant son deuxième accouchement, elle réussi à émigrer en Espagne, à Ténériffe aux Iles Comores, où elle accoucha d’un 2ème enfant de OGISTO. Aujourd’hui, elle vit toujours en Espagne avec ces deux filles et son fils. Quant à AMADO SAMBA, surnommé OGISTO il fut victime d’un violent accident de circulation au quartier industriel d’Oujda le 27 février 2012. Au moment où il se rendait à pied au campement de Gala, en compagnie de son ami Vincent, une voiture qui roulait à toute vitesse, l’automobiliste les a violement percutés et s’est enfui. Souffrant de graves blessures, OGISTO fut admis au service de réanimation de l’Hôpital Alfarabi d’Oujda. Son ami nigérian qui ne représentait que quelques légères blessures, fut éloigné à la frontière algéro-marocaine après avoir reçu les premiers soins. Les circonstances de cet accident qui font l’objet de plusieurs versions n’ont jamais été éclaircies. Cet accident selon des amis d’OGISTO et de Vincent, est prémédité et c’est Vincent, qui était visé. Il s’était, explique-t-on, impliqué dans une affaire de trafic de cocaïne. Dès lors, des représentants de l’AMDH ( Association Marocaine du Doit Humain) et de la FOO (Fondation Orient Occident) avec l’aide d’un étudiant tchadien et le soutien du père Joseph de l’église catholique d’Oujda prennent le dossier de OGISTO en ami. On contacta par téléphone ses parents au Nigeria et sa femme Kate en Espagne ainsi que l’Ambassade du Nigéria accrédité à Rabat. Cette équipe volontaire entreprit durant 17 jours plusieurs démarches auprès des services concernés par l’affaire de OGISTO de son vrai nom OSAS JOSHUA. La procédure n’était pas de tout repos. Il a fallu passer par la vindicte publique, la sureté nationale, les autorités sanitaires, le conseil municipal d’Oujda et l’église catholique pour qu’on délivre aux bénévoles le bulletin de décès de OGISTO, décès survenu le 28 février 2012 1h 55 min à l’Hôpital AlFarabi et l’autorisation d’enterrement et d’organisation d’obsèques au cimetière européen d’Oujda appelé communément « Kbour Nsara ». Et c’est dans une ambiance de recueillement qu’eurent lieu, le 20 Mars 2012, les obsèques au cimetière en présence du père Joseph et quelques 100 subsahariens avec et sans papiers ainsi que quelques oujdies amis du défunt. Le cas de OSAS JOSHUA, alias OGISTOS n’est pas unique. D’autres subsahariens gisent au cimetière européen d’Oujda cote à cote d’européens blancs, sans discrimination de race ou de couleur. En somme la situation de OGISTO qui rêvait de la traversée méditerranéenne et rejoindre sa femme, n’a été régularisé qu’après sa mort ; le grand voyage, survenu à Oujda dans un pays de transit, loin de son pays, loin de l’ELDORADO européen, loin de tous ceux qu’il chérit.

13/10/2012, Mohammed ZERHOUDI

Source : oujdacity

Dès aujourd'hui, et jusqu'au 3 février 2013, ce ne sont pas moins de 150 artistes marocains qui feront le déplacement en Belgique pour présenter un visage inédit de nos richesses culturelles contemporaines, dans le cadre de la saison culturelle marocaine en Belgique, “Daba Maroc 2012”. L'occasion de mettre en avant la différence et la diversité d'un Maroc citoyen, multiple et en mouvement.

Fadila Laanane, la ministre belge de la Culture, de passage à notre journal en mai dernier, nous avait présenté l'événement “Daba Maroc 2012” comme étant une des principales facettes de la coopération qui ne cesse de se développer entre la Wallonie-Bruxelles et le Maroc. Un projet dont elle rêvait depuis 2005.

“C’est un projet que nous voulons parce que nous savons que le Maroc a beaucoup évolué en matière culturelle. Il y a une culture émergente, une culture contemporaine extraordinaire des jeunes et des moins jeunes qui s’investissent dans des projets qui sont le lien entre tradition et modernité”.

Fadila Laanane, ministre de la Culture de Wallonie-Bruxelles.

C'est chose faite avec le lancement, ce jour en Belgique, de la manifestation culturelle “Daba Maroc 2012”, résultat d'une préparation complexe qui a duré 2 ans, sous la houlette des commissaires respectifs des deux parties et leurs équipes: Fabienne Verstraeten, directrice des Halles de Scharbeek et Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale du royaume.

Représenter le Maroc tel qu’il est

60 manifestations artistiques, impliquant plus de 150 artistes, vont se dérouler dans plusieurs villes belges, pour cette saison culturelle et artistique initiée par Wallonie-Bruxelles-International en collaboration avec le royaume du Maroc.

Sur la pertinence du choix des artistes, Driss Khrouz a tenu, lors d'une conférence de presse ce lundi, à expliquer les trois lignes directrices ayant présidé au casting. La première consiste à voir dans la culture marocaine d’aujourd’hui, des questions d’avenir. Il s’agit donc, a-t-il expliqué, d’articuler vers l’avenir et non de dresser l’inventaire du patrimoine. Le deuxième fil réside dans la représentativité des genres: littérature, théâtre, cinéma, musique, danse contemporaine, arts urbains, design, mode, production vidéo (…) en favorisant les genres qui posent des questions sans juger de leur pertinence. La troisième idée, c’est de démontrer qu'aujourd’hui autant les 150 artistes que les Belges d’origine marocaine portent en eux une culture forte, caractérisée par sa remise en cause, qui n’est pas dogmatique.

Aussi les choix eux-mêmes n'ont-ils pas été dogmatiques, afin de pouvoir représenter le Maroc tel qu’il est: un pays en mouvement constant.

Immigration, mixité et diversité

L'objectif de “Daba Maroc” est de créer un espace de dialogue, de favoriser les échanges et les productions communes entre artistes marocains et belges; et mettre en résonance, en Belgique, la production des artistes marocains et la confronter à celles des Marocains issus de l'immigration.

Inscrit dans une dynamique de rencontre entre le Maroc et la Belgique, “Daba Maroc” abordera, à travers différentes formes d'expressions artistiques, les questions de l'immigration, de la mixité et de la diversité.

Aussi, par le biais de la culture, l'événement braquera les projecteurs sur les questions de la femme, de la liberté, de la croyance, de la spiritualité et de la relation Etat-société, au Maroc comme en Belgique, dans le but de renforcer la connaissance mutuelle entre les deux pays.

Cette saison culturelle et artistique permettra, de la sorte, de faire découvrir aux Belges ce Maroc en pleine évolution, en plein souffle d’espoir et de liberté.

03/10/2012, Rachid Loudghiri

Source : Aufait

Cela fait tout juste un mois qu'est entrée en vigueur en Espagne la restriction d'accès aux soins des immigrés en situation irrégulière. Depuis le 1er septembre, le décret-loi 16/2012 leur a en effet retiré leur "carte de santé", l'équivalent espagnol de la carte vitale, qui permet de prendre rendez-vous en centre de santé, de se faire soigner à l'hôpital ou d'obtenir des médicaments en pharmacie. Désormais, ceux qui n'ont pas ou n'ont plus de permis de séjour – leur nombre est estimé à 153 000 par l'Institut national de la statistique – doivent en théorie payer plein tarif pour ces soins. Seuls les mineurs, les femmes enceintes et les cas d'urgence sont épargnés par la mesure. L'objectif du gouvernement : économiser 1,5 milliard d'euros dans le budget de la santé.

Mais quelques semaines après son application, plusieurs écueils apparaissent. "Application confuse, manque de préparation, disparité des critères... L'exclusion des immigrés sans permis de séjour du système de santé publique a conduit à un foutoir monumental", écrit El Pais, dans un premier bilan sévère de la mesure. Le décret 16/2012, appliqué avec beaucoup de disparités sur le territoire espagnol, soulève de nombreux problèmes.

Une mise en chantier précipitée

Le retrait de la carte de santé aux sans-papiers a été décidé par la ministre de la santé Ana Mato en avril et le décret faisant office de loi a été publié le 3 août. Le 1er septembre, plusieurs régions ont été prises de court, les listes des personnes concernées par le retrait de la carte n'étant pas prêtes. La région Castille-La-Manche, par exemple, n'applique pas encore le décret car les autorités administratives vérifient encore les bases de données des bénéficiaires de la couverture maladie fournies par le ministère de la santé. Du côté du corps médical, l'impréparation est aussi grande. Comment facturer les soins ? Quelles informations demander au patient en situation irrégulière ? Faut-il les faire payer ou non ?

Le gouvernement se félicite, lui, qu'aucun incident n'ait été rapporté depuis l'entrée en vigueur de la mesure. Mais des ONG comme Médecins du monde ont souligné que ce retrait de carte sans anicroche pouvait s'expliquer par le moindre recours des sans-papiers aux centres de santé. "Il y a une grande confusion au sein de la profession médicale et une inquiétude parmi les immigrés, qui ne veulent pas consulter par peur d'être fichés", souligne un porte-parole de l'ONG médicale. En effet, pour pouvoir être facturés, les immigrés sans carte d'assurance maladie doivent laisser toutes leurs coordonnées personnelles.

D'une région à une autre, l'application n'est pas la même

En Espagne, la santé relève encore principalement des compétences régionales, le décret s'applique donc avec une grande disparité sur le territoire espagnol. Neuf communautés autonomes (parmi lesquelles Madrid, Aragon, les Baléares, Valence), toutes dirigées par le Partido popular (PP), le parti majoritaire au niveau fédéral, suivent le texte au pied de la lettre. Huit régions (parmi lesquelles deux dirigées par le PP : la Galice et Castille-et-Léon) refusent de suivre la feuille de route du gouvernement et de faire payer les patients. Certaines régions se rebellent car elles s'opposent sur le fond au décret. D'autres ont également été piquées de voir le gouvernement central s'immiscer dans leur domaine de compétence. Les modèles suivis ne sont donc pas les mêmes. La Castille-et-Léon cherche par exemple à faire payer les pays d'origine des patients. La Galice a mis au point un système régional de protection sociale pour les patients sans permis de séjour. La Catalogne ou le Pays basque réfléchissent à distribuer des cartes donnant accès à un réseau de santé local plus limité.

L'Andalousie, dirigée par un gouvernement local socialiste, se démarque en étant la seule région à être restée sur l'ancien système, garantissant la même couverture maladie aux sans-papiers qu'au reste de la population. Balayant quelques idées reçues, le gouvernement andalou estime que la population immigrée, relativement jeune et en bonne santé, ne coûte pas très cher en soins. "Dans les centres de santé de la région, les immigrés sans permis de séjour ne représentent que 0,6 % des patients soignés", souligne María José Montero, déléguée à la santé au sein du gouvernement andalou, justifiant ainsi la position de la région.

Une mesure discriminatoire...

Le retrait de la carte de santé aux immigrés en situation irrégulière a soulevé une vague de protestation, car cette mesure ouvre une brèche dans le système de santé public espagnol, qui perd là une part de son caractère universel. Non seulement ce décret cible une population souvent fragile économiquement (beaucoup d'étrangers se voient retirer leur permis de séjour suite à une période de chômage prolongé), et qui n'aura pas les moyens de se payer des soins, mais le retrait de la carte d'assurance maladie a des conséquences administratives de taille pour l'immigré. Pour obtenir un permis de séjour par exemple, l'administration exige que le demandeur soit à jour de ses paiements à la Sécurité sociale. L'accumulation d'impayés peut donc entraîner une personne immigrée dans un cercle vicieux où il sera encore plus difficile de sortir de l'irrégularité. L'association catholique Caritas, très implantée en Espagne, mobilise ainsi ses juristes pour réfléchir aux conséquences administratives des impayés.

... pas forcément économique

Beaucoup de médecins, organisations caritatives et politiques craignent par ailleurs que la mesure détourne les migrants sans-papiers du premier niveau de soins, celui des centres de santé et des médecins traitants, celui qui permet d'éviter que des maladies bénignes ne dégénèrent en pathologies plus graves. "En plus d'entraîner l'interruption de certains traitements et protocoles de surveillance, cela signifie, pour des milliers de personnes, l'impossibilité d'accéder à la médecine préventive et au diagnostic", s'inquiète Médecins du monde. Et le risque de devoir se tourner vers des urgences hospitalières saturées (qui, elles, sont ouvertes à tous, quelle que soit la situation administrative du patient) pour se faire soigner des complications. Face à ce risque, l'argument de l'économie budgétaire est mis à mal. C'est d'ailleurs pour ces mêmes raisons qu'en France, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié en juin la suppression de la franchise de l'aide médicale d'Etat.

Des sanctions pour les désobéisseurs civils ?

Pour garantir une continuité de l'accès à la santé, de nombreux professionnels refusent d'appliquer le décret, qu'ils jugent être un premier pas vers une privatisation du système de santé. "Cette mesure criminalise (les sans-papiers) et encourage le racisme et l'exclusion sociale", justifie ainsi une médecin objectrice de conscience dans El Diario. Beaucoup de médecins, infirmiers, pharmaciens ont rejoint la plateforme Yo sí, sanidad universal (Moi oui, pour une santé universelle), qui encourage le personnel soignant et les citoyens à désobéir, en prenant par exemple des rendez-vous à son nom pour les exclus du système et en les accompagnant à leur consultation.

En Catalogne, des médecins tentent de contourner la loi par plusieurs biais. En rédigeant une ordonnance, ils cherchent notamment à prescrire les boîtes de plus faible contenu, car la franchise médicale sur les boîtes de médicaments ne s'applique qu'à partir de 1,67 euros. Par exemple, pour un antibiotique tel l'Amoxicilline, le médecin prescrira deux boîtes de 12 comprimés plutôt qu'une boîte de 24 comprimés dont le prix dépassera 1,67 euros. Cette technique se diffuse par bouche-à-oreille parmi les médecins catalans, selon EuropaPress.

Reste à savoir si l'Etat emploiera des méthodes contraignantes pour faire appliquer la loi. Le président de l'Organisation collégiale de médecine (OMC), Juan José Rodríguez Sendín, a demandé qu'aucun professionnel de santé ne soit sanctionné pour avoir soigné un sans-papiers. Et Médecins du monde a lancé une pétition, Derecho a curar (le droit de soigner), qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures pour que soient protégés les désobéisseurs civils.

Une carte d'assurance maladie à 710 euros ?

Le retrait de la carte de santé aux migrants irréguliers n'est qu'une des étapes envisagées par le gouvernement. Mercredi 3 octobre, une Commission interterritoriale sur le système national de santé doit en effet se réunir pour évoquer la mise en place d'une cotisation annuelle de 710 euros (pour les moins de 65 ans) ou de 1 864 euros (pour les plus de 65 ans) pour qu'un étranger sans papiers ait une assurance maladie. Les services compris dans cette couverture médicale de deuxième catégorie n'incluraient pas le paiement de médicaments, de prothèses extérieures (comme un fauteuil roulant ou un corset) ou de transport sanitaire. Mais à 59 euros mensuels minimum, le tarif de la cotisation est jugé irréaliste pour une population fragile sur le plan économique. Débat à suivre ces prochains jours.

02 octobre 2012, Mathilde Gérard

Source : Le Monde

Pour les associations d'aide aux migrants, c'est un cas d'école prévisible et inacceptable. Pour le ministère de l'intérieur, un casse-tête. Comment expulser une famille avec des enfants mineurs lorsqu'elle refuse de quitter le territoire de son plein gré, alors que le président de la République s'est engagé à mettre fin "à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants" ? Une pratique pour laquelle la France avait été condamnée en janvier par la Cour européenne des droits de l'homme.

La situation s'est présentée au Mans, vendredi 28 septembre, pour la première fois depuis le changement de majorité. La famille Khoja, un couple d'Afghans et leurs deux enfants, âgés respectivement de 3 ans et 2 mois et demi, rentrée illégalement en France le 3 avril, a été enfermée une nuit au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) pour s'être soustraite à une obligation de pointage.

Si François Hollande avait annoncé en février que "la protection de l'intérêt supérieur des enfants" devait "primer", le ministère de l'intérieur avait précisé dans une circulaire datée du 6juillet qu'"en cas de non respect des conditions de l'assignation à résidence, en cas de fuite d'un ou plusieurs membres de la famille ou en cas de refus d'embarquement", la rétention d'enfants mineurs restait possible.

L'interprétation de cette circulaire est le premier point de désaccord entre la préfecture de la Sarthe et les associations. L'une avance des "violations" à l'assignation de résidence, la Cimade et Education sans frontières (RESF) parlent d'une seule absence à un pointage, le jour où la famille aurait due être expulsée vers la Hongrie. C'est dans ce pays que les Khoja ont déposé leur première demande d'asile, et en vertu de la procédure dite Dublin 2, c'est dans ce pays que devrait être examinée leur demande.

L'état des enfants est "incompatible avec la rétention"

Mais pour Yves Cottereau, membre de RESF dans la Sarthe, "les renvoyer en Hongrie, c'est les renvoyer en Afghanistan". Il rappelle que ce pays de l'Union européenne a été critiqué en avril par le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU pour avoir l'habitude d'expulser les demandeurs d'asile renvoyés vers elle depuis d'autres pays européens sans même leur laisser le temps de déposer une nouvelle demande. "Son père et son frère ont été assassinés, M.Khoja est persuadé qu'il va connaître le même sort en Afghanistan", ajoute M. Cottereau.

Deuxième point de désaccord: le sort des Khoja. Après l'intervention d'un médecin jugeant l'état des enfants "incompatible avec la rétention", la famille a été assignée samedi soir à résidence sous surveillance dans un hôtel de Noisiel (Seine-et-Marne) où d'importants moyens policiers ont été déployés. "C'était comme dans les films américains", raconte Bruno Vinay, l'avocat de la famille, qui rapporte la présence de trois voitures de police et d'une dizaine d'agents de la police nationale et de la police de l'air et des frontières à l'entrée et dans le couloir de l'hôtel. "Ils ne peuvent pas sortir de cette chambre, même pour prendre l'air sur le parking. Ils ne peuvent pas non plus recevoir de visites d'associations d'aide médicale ou juridictionnelle comme dans un centre de rétention. On m'a fait comprendre que toute tentative de sortie entraînerait une interpellation", assure Me Vinay.

David Rohi, responsable de la commission éloignement de la Cimade, met en garde contre "toute mise en place d'un système de rétention bis". Pour lui, les membres de cette famille, "gardés par la police 24 heures sur 24 sont privés de liberté en dehors de tout cadre légal". Du côté du Défenseur des droits, saisi par la Cimade, on dit "espérer que cette nouvelle forme d'assignation à résidence ne va pas se généraliser car cela pourrait aboutir à des situations ubuesques". Après signification d'une nouvelle assignation à résidence de 30 jours, la surveillance policière a été levée lundi soir.

02.10.2012, François Béguin

Source : Le Monde.fr

Selon le Collectif du 31 mai, des centaines de jeunes n'ont pas obtenu de régularisation, malgré l'abolition de la «circulaire Guéant».

Des centaines de diplômés étrangers n’arrivent pas à obtenir de titre de travail malgré l’abrogation de la circulaire dite Guéant, en raison de la mauvaise volonté de certaines préfectures, a déclaré mardi le Collectif du 31 mai, très en pointe sur la question.

«Il reste des centaines de cas qui n’ont pas obtenu d’issues favorables malgré l’adoption d’une nouvelle circulaire» interministérielle, a indiqué Camelia, porte-parole du collectif, au lendemain d’une rencontre entre le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et 12 syndicats et associations de défense des travailleurs et étudiants sans papiers.

Manuel Valls «a reconnu l’existence de dysfonctionnements, notamment sur la délivrance de récipissés par les préfectures, sur la longueur du traitement des dossiers...», a-t-elle ajouté. «Il s’est engagé à donner de nouvelles instructions aux préfets par forme écrite», a-t-elle assuré. Contacté par l’AFP, le ministère n’a pas souhaité confirmer cette information.

2 octobre 2012

Source : Libération/AFP

Ils avaient pris l'Espagne pour un eldorado. La crise est vite passée par là. Pourtant, les immigrés africains dans la péninsule ibérique sont loin d'envisager un retour.

Ils sont des milliers à avoir caressé ce rêve d’un eldorado européen, à avoir tenté le voyage souvent au péril de leur vie.

En Europe, à cause de la crise, l'Espagne est l’un des pays les plus touchés par la récession. Ici, l’immigration est devenue un miroir aux alouettes pour beaucoup de personnes originaires d’Afrique qui se retrouvent en situation irrégulière, sans travail, sans logement, et sans avenir.

Un drame qui concerne des hommes et des femmes, «les immigrés», comme on les appelle ici, que l’on croise tous les jours dans les rues des villes espagnoles, mais qui ont un nom, un visage, une histoire.

Comme nombre de ses compatriotes sénégalais, Ata a tenté sa chance au mauvais moment. Il survit grâce à la générosité des associations caritatives comme Caritas et à l'aide chaleureuse de quelques volontaires.

En Afrique, il a laissé sa femme et ses trois enfants qui comptent sur lui pour vivre. Mais, comment les aider lorsque l’on n’a ni papiers ni travail.

«Rentrer les mains vides, c'est la honte»

«C’est ça le problème. Eux, ils dépendent de moi, et moi je dépends de qui? Ma situation est catastrophique, je suis en très grande détresse, Il n’y a pas de travail, je ne trouve que de petits boulots, d’une heure ou deux. Je suis obligé de demander de l’aide à Caritas pour avoir à manger.»

Pour autant, Ata n'est pas prêt à rentrer au pays:

«C’est le problème de l’immigration. L'espoir que vous avez, qui vous a poussé à quitter votre pays, pour trouver un avenir. Comment pouvez vous rentrer sans rien? Si tu rentres chez toi les mains vides, mais cela va être la galère. Même tes parents vont t’abandonner. Il y a des immigrés qui ont réussi, qui se sont débrouillés, alors toi si tu rentres sans rien tu seras abandonné par toute ta famille, même ta femme.»  

Ababacar Thiakh est responsable de la coopération au sein de l’association catalane des résidents sénégalais de Barcelone, ACRS, et aide les personnes en grande difficulté.

Plusieurs centaines de personnes, les plus démunies, survivent dans la capitale catalane et dans ses faubourgs en squattant dans des espaces industriels inoccupés, des logements surpeuplés, insalubres et des campements de fortune.

La situation se dégrade chaque jour un peu plus.

«C’est une situation limite non seulement à cause de la crise, mais parce que ces gens survivent depuis trop longtemps dans ces conditions inhumaines. Je n’ai pas de mots pour décrire la situation. J'ai très peur de la façon dont les choses peuvent évoluer, et je crains beaucoup l’avenir, en raison du type de société que nous sommes en train d’engendrer. Il y a toutes les nationalités représentées, même des Espagnols qui ont tout perdu. Ils ne veulent pas vivre de l’aumône, alors ils se débrouillent en faisant les poubelles, en devenant chiffonniers recycleurs, ou en vendant à la sauvette. Mais il y a des conflits internes. Ces logements de fortune n’ont ni eau ni électricité, certaines personnes se droguent, boivent. C’est un monde à part, comme un ghetto et c’est très dangereux que la société, au XXIe siècle, ne prenne pas la peine de le regarder en face.»

L’association ACRS, tente d’instituer un dialogue avec les autorités locales, et d’aider au retour mais sous conditions.  

«C’est très difficile de rentrer, explique Ababacar Thiakh, C’est un rêve qui se brise, tout le monde peut le comprendre. Si j’ai choisi immigrer c’est pour réussir. Si tel n’est pas le cas, et que ce projet était collectif, comment rentrer? Les Africains qui voyagent ne le font pas à titre individuel , ils ont beaucoup de responsabilités, des familles. Les envois de fonds des personnes immigrées, les statistiques de l’ONU le démontrent, sont plus importantes que l’aide internationale au développement.»

«On ne peut forcer personne à rentrer»

Malgré les difficultés, beaucoup veulent rester, même pour quelques euros gagnés quelques heures par jour.

«Ils ont la foi, l’espoir. Ils n’ont pas de logement mais gagnent un peu d’argent, ils tirent leur charriot de supermarché à la recherche d’un peu de cuivre, de plomb, pour 10 ou 15 euros par jour. Avec ce maigre capital, ils arrivent à économiser et à envoyer un peu d’argent à leur famille. Il y a du travail, celui que les autres ne veulent pas faire.»

Adama Dieme, 38 ans, d’origine sénégalaise, marié à une Espagnole, professeure d’économie et d’anglais, est l’exemple même de ces jeunes immigrés africains qui réussissent.

Adama est particulièrement apprécié dans le petit bourg où il réside, La Bisbal d’Empordan, au nord de la Catalogne. Il a été l’un des collaborateurs de l’association Trampoli, en charge de grands handicapés, et à ce titre, est aujourd’hui très apprécié par les habitants de la petite ville.

«Il y a des personnes dont les parents ont vendu leur maison ou qui ont fait un emprunt avec une hypothèque pour permettre le voyage en Europe, pensant qu'une fois ici, elles pourraient trouver du travail et rembourser le crédit... Donc, c’est très difficile de rentrer dans ces conditions... D'autre part, il y a des jeunes qui ont tellement risqué leur vie pour venir ici que le fait de ne pas travailler n'est pas plus risqué que l'aventure  du voyage.»

«Si la richesse n'existe pas là où se trouve les gens, alors les gens iront là où elle se trouve, c’était la prophétie de Keynes (économiste britannique)», explique Ababacar Thiakh qui, selon ce principe, milite pour une immigration organisée et des opportunités pour tous.

«Pourquoi, un Hollandais peut-il venir sans problèmes en Espagne, s’installer et repartir et pas un Africain?»

Adama conclut:

«Le conseil que je donne aux aventuriers qui veulent tenter leur chance en Europe, c’est de patienter au moins 3 ans , le temps de voir comment évolue la crise.»

2/10/2012, Martine Audusseau Pouchard

Source : Slateafrique

A l'occasion de son 25e anniversaire et conformément à la vocation qui est la sienne de faire connaître et de soutenir la création contemporaine, l'Institut du monde arabe a fait le choix de présenter à son public une grande exposition d'arts plastiques spécialement conçue pour cette célébration et consacrée à "Vingt-cinq ans de créativité" dans le monde arabe. Cette exposition occupera différents espaces à l'intérieur de l'IMA, ainsi que le Mobile art.

Soucieux de poursuivre dans une voie qu’il a ouverte et tracée en proposant à son public plus d’une centaine d’expositions dans le domaine des arts plastiques au cours de ses premières vingt-cinq années d’existence, l’Institut du monde arabe organise à présent cette grande exposition intitulée Vingt-cinq ans de créativité arabe dont le commissariat a été confié au critique d’art et spécialiste égyptien Ihab El Laban.

L’exposition s’emploie à donner à voir les directions principales empruntées récemment par les artistes arabes et les sources d’inspiration qui travaillent de l’intérieur un art dont les spécificités viennent peu à peu à s’imposer. Elle élabore un panorama le plus exhaustif possible des tendances et des recherches, qui, depuis vingt-cinq ans, sont parties prenantes de la création arabe contemporaine, quels que soient les médiums utilisés : peinture, sculpture, photographie, vidéo, installation…
Elle associe des créateurs à la réalisation de cette importante manifestation en passant commande d’œuvres conçues spécialement pour la circonstance. Elle s’accompagne non seulement d’un catalogue, mais encore de conférences et de tables rondes. Du 16 octobre 2012 au 03 février 2013

Source : Site de l’IMA

La 10ème Réunion de Haut niveau Maroc-Espagne qui se tiendra, mercredi à Rabat, sous la présidence des Chefs de gouvernements des deux pays, MM. Abdelilah Benkirane et Mariano Rajoy, sera un nouveau rendez-vous pour promouvoir un meilleur rapprochement bilatéral et jeter les bases d'un véritable partenariat stratégique de futur, basé sur la confiance mutuelle et qui sera bénéfique pour les deux peuples voisins, surtout en cette conjoncture difficile marquée par des défis majeurs.

Cette nouvelle rencontre intervient, en effet, dans le sillage des contacts réguliers et intenses tenus au cours des derniers mois et qui ont été marqués par l'échange périodique de visites des responsables des deux côtés, comme signe de l'excellence des relations existant entre les deux pays, des liens solides unissant SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos ainsi que des rapports historiques liant les deux Familles royales.

Autant d'indicateurs qui sont en fait apparus ces derniers mois témoignant d'une évolution notable des relations entre l'Espagne et le Maroc. Le choix de Rabat comme première destination à l'étranger de Mariano Rajoy, après son investiture en décembre dernier, une visite au cours de laquelle il a été reçu en audience par SM le Roi, le rythme des visites aux niveaux ministériel, des missions économiques, de journalistes et de parlementaires, ainsi que le renforcement du dialogue bilatéral permanent dans tous les niveaux et les sphères constituent la preuve de cette affinité dans les relations entre les deux Royaumes. En plus, les contacts politiques au haut niveau sont empreints d'une confiance mutuelle notable prévalant entre les deux pays qui sont liés par un accord de voisinage et de coopération signé à Rabat en 1991.

La forte délégation espagnole comprenant le chef du gouvernement et sept de ses ministres, qui se déplacera au Maroc pour ce rendez-vous, témoigne de l'intérêt important qu'attache Madrid à ses relations avec le pays voisin. Les deux pays sont plus que jamais déterminés à s'ouvrir de nouveaux horizons de coopération, animés d'une ferme volonté de raffermir davantage leurs relations bilatérales dans tous les domaines.

Les observateurs notent qu'avec les nouveaux gouvernements marocain et espagnol, on assiste à la multiplication des visites des hauts responsables des deux pays dont l'objectif est de mener un dialogue constant autour des questions d'intérêt commun.

Tout récemment et dans le sillage de cette ferme volonté affichée par les responsables des deux pays d'établir des relations stratégiques, loin des clichés et des stéréotypes, s'était tenue dans la capitale Rabat une réunion entre le ministre délégué aux Affaires étrangères et la coopération, M. Youssef Amrani et le Secrétaire d'Etat espagnol des Affaires Etrangères, M. Gonzalo De Benito, qui a été sanctionnée par une Déclaration conjointe, réitérant l'engagement des deux gouvernements à construire des relations solides et exemplaires basées sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée et ce, dans l'objectif de les ériger en un modèle de partenariat en Méditerranée

Le responsable espagnol a réaffirmé, à cette occasion, l'appréciation du gouvernement de Madrid à SM le Roi Mohammed VI qui a exprimé, dans le Discours du Trône de juillet 2012, la solidarité du Maroc avec le pays ibérique dans la difficile conjoncture économique actuelle qu'il traverse et Son engagement à favoriser l'émergence de nouvelles conditions économiques propices à la création de richesses conjointes, afin de donner un contenu concret aux liens profonds entre les deux pays voisins.

Et comme indicateur de cette bonne volonté, il y a lieu de souligner surtout le déplacement, le même jour et dans le même vol à Rabat, des Présidents des deux chambres du parlement espagnol, en vue de prendre part au Forum des parlementaires des deux pays, organisé début septembre, et qui a été une occasion idoine pour se réunir autour de la même table et discuter et dialoguer, en toute franchise, de tous les sujets d'intérêt commun et surtout des énormes défis qui guettent la région, en particulier les menaces à la sécurité dans la région du Sahel, le problème de l'immigration irrégulière, le trafic de drogue et le crime organisé, entre autres.

Dans leurs recommandations, les parlementaires des deux pays ont appelé à unifier leurs efforts pour faire face aux répercussions des mutations éventuelles que risquent d'engendrer les défis sécuritaires dans la zone sahélo-saharienne. La problématique migratoire a été aussi au centre de ces réunions. M. Amrani note dans ce cadre que le Maroc a toujours privilégié une approche globale basée sur les triptyques: sécurité, développement et solidarité pour faire face aux différents défis que pose la migration entre l'Afrique et l'Europe.

La réunion du 3 octobre à Rabat sera ainsi une nouvelle opportunité de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines et en particulier sur les plans économique, sécuritaire, culturel et éducatif, en incluant la coopération avec l'UE, ainsi que la coordination des positions des deux pays au sein de l'ONU et des instances internationales. L'initiative conjointe de promotion de la médiation en Méditerranée présentée vendredi par les deux pays à New York constitue un exemple dans ce sens.

En lançant cette initiative, le Maroc et l'Espagne s'assignent pour objectifs de "développer la pratique de la médiation dans la région méditerranéenne comme un outil de prévention et de règlement des conflits eu égard à la persistance de crises politiques dans la région", avait indiqué le ministre des affaires étrangères et de la coopération, M Saad dine El Otmani. Cette initiative vise également à promouvoir la pratique de la médiation par le renforcement des capacités nationales en matière de prévention et de résolution des conflits, à travers l'implication de la société civile et des milieux académiques et l'inclusion de la médiation dans les programmes et cursus académiques.

En effet, le Maroc et l'Espagne n'ont pas d'autre choix que de fonder un avenir commun et de raffermir leurs relations eu égard à leur proximité géographique et aux défis de la mondialisation avec audace, responsabilité et sans appréhension aucune du passé.

Le renforcement des relations économiques et sociales et la réduction du déficit de compréhension et de connaissance mutuelles peuvent servir d'amortisseurs pour consolider davantage ces liens et éviter la survenue de "crises" ou de "petits problèmes" entre les deux pays voisins, qui, comme l'avait souligné de Benito, doivent être réglés par "la voie du dialogue et dans la discrétion".

Lors de sa rencontre avec une délégation de journalistes et éditorialistes marocains, qui a visité du 17 au 19 septembre dernier Madrid, M. De Benito a affirmé que l'Espagne considère ses relations avec son voisin du sud comme "stratégiques", soulignant l'existence d'une " réelle volonté" de placer les rapports maroco-espagnols au niveau des constantes politiques de l'Etat ainsi que de réduire l'influence des positions partisanes sur ces relations et d'extraire le sujet Maroc des surenchères politiques et électorales en Espagne.

Cette volonté, outre les efforts entrepris pour jeter des ponts entre les sociétés civiles et médias des deux pays et le renforcement de la coopération culturelle, scientifique et académique, sont de nature à imprimer une nouvelle impulsion aux relations maroco-espagnoles.

Actuellement, en cette conjoncture économique et financière difficile, les conditions de bâtir des relations stratégiques tournées vers le futur et au service des deux peuples sont plus que jamais réunies, ce qui requiert avant tout la nécessité de rompre avec l' image et les stéréotypes qu'ont certains milieux espagnols du Maroc, pour briser d'abord certains tabous et lever ensuite les préjugés qui freinent encore et fragilisent parfois l'énorme potentiel d'affinités qui caractérise les deux peuples voisins.

Outre Rajoy, la délégation officielle à cette réunion, comprendra les ministres des Affaires étrangères et de la coopération, Jose Manuel Garcia Margallo, de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz, de l'équipement, Ana Pastor, de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'environnement, Miguel Arias Canete, de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, Jose Manuel Soria, de l'éducation, Jose Ignacio Wert, de la Justice Alberto Alberto Ruiz Gallard?n, et le Secrétaire d'Etat au Commerce, Jaime Garcia Legaz.

1er oct 2012, Abdelkrim Kninah

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maazouz, s'est entretenu, lundi à Ottawa, avec le ministre canadien de l'immigration, Jason Kenny, de plusieurs questions d'intérêt commun, particulièrement les moyens à même de faciliter l'intégration des membres de la diaspora marocaine dans ce pays.

Lors de cet entretien, qui s'est déroulé en présence de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, M. Mâzouz a soulevé la question de l'équivalence de diplômes et de titres professionnels des Marocains délivrés par les écoles et universités marocaines, ainsi que les difficultés liées, en particulier, à la reconnaissance de leurs diplômes qui empêchent tous ces MRE d'exercer au pays.

La participation des résidents marocains au Canada aux élections locales du pays d'accueil, l'enseignement de la langue arabe dans les écoles et universités canadiennes et la préservation de l'identité et de la culture marocaine ont été aussi évoqué par le ministre marocain, qui a appelé à trouver des "pistes" de coopération entre les deux pays afin que l'intégration se fasse dans de "bonnes condition".

Le ministre canadien de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme a fait part, de son côté, de la nouvelle exigence proposée par son département, expliquant que les immigrants potentiels seraient tenus de faire évaluer et vérifier leurs diplômes d'études par un organisme désigné, avant leur arrivée au Canada. ministre canadien.
Pour M. Kenny, cette mesure vise à faciliter l'intégration des migrants sur le marché de l'emploi au Canada, qui accueille annuellement quelque 250.000 nouveaux arrivants, dont la majorité sont des "immigrants économiques", soit des travailleurs qualifiés, des investisseurs ou des entrepreneurs.

Et d'estimer qu'"une évaluation préalable à l'arrivée permettrait aux demandeurs de découvrir dans quelle mesure leurs attestations d'études sont comparables aux diplômes canadiens". Cette mesure permettra d'éviter l'arrivée de personnes qui ne possèdent pas le niveau de scolarité voulu, et contribuera à régler le problème des immigrants qui, à leur arrivée au Canada, sont incapables de travailler dans leur domaine, a-t-il estimé.

Des milliers d'immigrants de part le monde se heurtent chaque année à la non-reconnaissance de leurs attestations d'études acquises à l'étranger, même s'ils ont fréquenté des universités européennes.

Le Canada a attiré environ un quart de million d'immigrants en 2011, dont 156.077 immigrants dans la catégorie économique et 56 419 immigrants dans la catégorie du regroupement familial.

Alors que le problème de l'emploi est manifeste de manière globale, et dans la région de Québec en particulier avec un "taux élevé" du chômage parmi les cadres immigrants, en particulier maghrébins, la question de l'équivalence des diplômes, de l'intégration et du regroupement familial se posent de plus en plus malgré l'appel à "une immigration plus francophone" au Québec.

En 2010, le Canada a accueilli un nombre record d'immigrants (280.636 résidents permanents), un nombre inégalé en plus de 50 ans. En plus des résidents permanents, le pays a accueilli 182 322 travailleurs étrangers temporaires, 12.098 réfugiés et 96 147 étudiants étrangers, soit 28 292 étudiants étrangers de plus qu'en 2005.

1er oct 2012

Source : MAP

Du 7 au 10 octobre courant, se tiendra à Casablanca la cinquième édition du Festival national de la femme marocaine. Organisée conjointement par l’Association Moltaka B’ladi pour la citoyenneté (A.M.B.C) et la délégation régionale du ministère de la Jeunesse et des Sports à Casablanca-Anfa, cette édition se décline sous le thème : «La femme marocaine…compétences sans frontières». La date choisie n’est pas anodine car la célébration coïncide avec la Journée nationale de la femme marocaine, célébrée le 10 octobre de chaque année depuis 2003.

Les organisateurs de la 1ère Foire musulmane de Bruxelles, qui s'est tenue du 28 septembre au 1er octobre, ont enregistré plus de 20 000 visiteurs, ont-ils annoncé lundi après-midi à l'agence Belga. "Nous comptions sur 15 000 à 20 000 visiteurs au total, et, déjà dimanche soir, nous dépassions ces chiffres. C'est donc une réussite totale", se réjouit Karim Chemlal, coordinateur de l'événement.

Une quinzaine de débats-conférences ont eu lieu durant les quatre jours de la Foire, dont notamment celles impliquant le cheikh Issam Al Bachir et le théologien tunisien Ahmed Jaballah, dont la venue avait provoqué une vive réaction du député Denis Ducarme car, selon lui, "ils n'hésitent pas à promouvoir les attentats-suicides".

"Ces conférences ont permis à ces personnes pointées du doigt d'apporter une réponse d'ouverture. Ils ont pu prouver qu'ils prônaient un Islam européen, ouvert et responsable. Cet événement a permis de montrer une image de citoyenneté active et participative de la part des musulmans", ajoute Karim Chemlal.

Les organisateurs se réjouissent également de l'affluence de visiteurs non-musulmans. "Cette foire a été un vrai succès populaire, dans une ambiance familiale et conviviale. Nous comptons donc bien organiser une seconde foire l'année prochaine, si Dieu le veut."

Karim Chemlal souhaite enfin remercier le SPF Intérieur pour "sa collaboration et sa coopération efficaces".

Lors de cette foire, près de 90 exposants étaient présents dans des domaines aussi divers que la cuisine, la littérature, le tourisme ou encore la création vestimentaire.

1/10/2012

Source : RTBF/Belga

Les jeunes marocains résidant à l'étranger (MRE) doivent être au cœur de la dynamique de mise en œuvre des dispositions de la nouvelle constitution, adoptée par référendum en 201, a affirmé le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Abdellah Boussouf.

Dans une interview à la MAP, M. Boussouf a noté que "les jeunes sont notre défi majeur", d'où la nécessité de les aider à réussir une intégration dans les pays de résidence tout en renforçant leurs liens avec le Maroc, à faire face à l'échec scolaire et à affronter le sentiment de l'exclusion. Il a, à ce propos, cité également la nécessité d'aider les jeunes MRE à retrouver une identité équilibrée, plaidant en faveur d'une réflexion profonde pour aider ces jeunes à surmonter ces défis dans un contexte mondial marqué par la crise et ses répercussions sociales.

"La mondialisation a eu son impact sur l'immigration marocaine. Plus de 4 millions de nos citoyens sont éparpillés sur les différents continents du monde avec une concentration significative en Europe occidentale ( ) C'est à la fois une chance et un défi pour le Maroc", a-t-il indiqué, faisant remarquer que le Maroc subit directement ou indirectement les avantages et les inconvénients de cette présence marocaine à travers le monde.

M. Boussouf a également attiré l'attention sur les influences culturelles que subissent les jeunes MRE et qui exigent du Maroc d' "œuvrer pour la préservation de ces citoyens contre ces fléaux et de consolider leur identité et les valeurs qu'elle incarne" et ce, "à travers le développement de programmes innovants et efficients en faveur" des MRE.

De même, "nous assistons, de plus en plus, à des fléaux religieux provoqués par une +contamination+ cultuelle subie par les Marocains du monde à travers des courants religieux et doctrinaux installés dans les pays européens grâce à/ou à cause de l'immigration", a-t-il relevé, ajoutant qu'"investir dans le volet culturel au sens large du terme est un moyen qui permet de garantir aux Marocains du monde une position confortable sur les plans identitaire et social".

Interrogé sur les grands axes de l'action du CCME pour cette année, M. Boussouf a souligné que le CCME, dont la principale mission consiste à assurer le suivi et l'évaluation des politiques publiques relatives aux ressortissants marocains établis à l'étranger, se doit d'accompagner la dynamique de la mise en application des principes de la nouvelle Constitution tout en respectant sa mission consultative et prospective qui un double objectif: défendre les intérêts de la communauté marocaine à l'étranger et les intérêts du Maroc.

"Le CCME a contribué au débat qui a accompagné la préparation du texte constitutionnel à travers l'organisation de plusieurs rencontres avec les acteurs associatifs des Marocains du monde dans les pays de résidence et l'appui des activités similaires proposées par les associations des Marocains à l'étranger", a-t-il rappelé, ajoutant que "cette dynamique s'est poursuivie par un dialogue ouvert avec les acteurs de la communauté marocaine de l'étranger et les acteurs politiques au Maroc pour mieux préparer la mise en application des dispositions de la Constitution en concertation avec les différentes parties concernées".

Il a dans ce sens mis l'accent sur trois paramètres qui doivent être présents dans ce processus de réflexion. D'abord "la question de l'immigration marocaine est liée à la souveraineté nationale au sens temporel et spirituel de l'état marocain et à ce titre elle ne doit pas être sujette à des manipulations et des spéculations politiques ou politiciennes. Ensuite", qu'"elle ne concerne pas uniquement le Maroc mais aussi les pays de résidence, puisque les Marocains du monde, et plus particulièrement les nouvelles générations, sont aussi citoyens des pays où ils sont installés". Enfin qu'"elle est hautement stratégique parce qu'elle représente une chance à la fois pour le Maroc et pour les pays de résidence ".

M. Boussouf a également mis l'accent sur l'approche participative dans un cadre partenarial, adoptée par le CCME afin de consolider et renforcer les mécanismes de complémentarité et de mutualisation des efforts et des actions.

"Nous sommes ( ) appelés à développer davantage les outils et les moyens de la diplomatie parallèle, aussi bien au niveau politique qu'au niveau culturel et religieux", a-t-il souligné, ajoutant que la démarche du CCME est axée sur la nécessité d'impliquer des responsables politiques et des acteurs académiques et associatifs des pays de résidence dans les réflexions relatives aux questions qui devraient donner lieu à la production d'avis ou de consultations.

Créé en décembre 2007, le CCME a pour mission d'assurer le suivi et l'évaluation des politiques publiques du Maroc envers ses ressortissants établis à l'étranger et leur amélioration en vue de garantir la défense de leurs droits et d'amplifier leur participation au développement politique, économique, culturel et social du pays.

Le CCME est chargé par ailleurs d'assurer des fonctions de veille et de prospective sur les problématiques migratoires et de contribuer au développement des relations entre le Maroc et les gouvernements et les sociétés des pays de résidence des émigrés marocains.

01 oct. 2012, Ali Refouh

Source : MAP

Plusieurs livres viennent de sortir sur l'immigration, sur les Français,... Comment la littérature jeunesse parle de ces questions ? La réponse de Raphaële Botte, journaliste à Mon Quotidien.

En découvrant ces livres sur l'immigration, on a surtout le sentiment que les auteurs du rayon jeunesse sont soucieux d'affronter le débat sans tabous ni gêne. Ces livres ne ressemblent absolument pas à des manuels scolaires d'éducation civique.

65 millions de Français et moi et moi et moi de Stéphanie Duval et Sandra Laboucarie chez Bayard, s'adresse à des enfants à partir de 9/10 ans. Ce livre raconte la diversité française et posent des questions simples que les adultes n'osent parfois même plus se poser. Pourquoi je suis français ? Naît-on français ou le devient-on ? Un immigré est-il français ou étranger ?

Vivons ensemble, de Mustapha Harzoune et Samia Messaoudi chez Albin Michel, propose une approche plus encyclopédique pour répondre aux questions des enfants sur l'immigration. L'éditrice a pensé ce livre, avec les auteurs, comme une réponse aux débats d'actualité.

Le sujet peut aussi être abordé de manière fictive, c'est le principe de la collection Français d'ailleurs. Un roman illustré et quelques pages documentaires à la fin. Un nouveau titre vient tout juste de sortir. Il est en plein dans l'actualité : Lyuba ou la bonne étoile : les Roms, de la Roumanie à l'île de France chez Autrement.

LA sortie de la semaine pour les enfants : Kirikou et les hommes et les femmes

Kirikou est de retour quatorze ans après le premier Kirikou, le petit héros africain de Michel Ocelot revient dans un troisième film. On plonge dans les souvenirs de l'enfance de Kirikou. Le charme n'est pas rompu et les aventures de Kirikou sont toujours aussi poétiques, belles, colorées, drôles et émouvantes...  Visible dès 4 ans.

1/10/2012

Source : France info

La grande mosquée de Strasbourg a donc été inaugurée officiellement ce jeudi 27 septembre en présence de Manuel VALLS, Ministre de l'intérieur et des cultes, représentant Le Président de la République, François Hollande, et d'une importante délégation marocaine, conduite par le Ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufik, ainsi que plusieurs élus et personnalités religieuses, politiques et intellectuelles, dont Mohamed Moussaoui, Président du Conseil Français du Culte Musulman.

C'est maintenant la plus grande mosquée de France, édifiée sur un terrain de plus de 10 000m2, dont plus de 2700m2 bâtis, pouvant accueillir plus de 1500 fidèles, dont 500 femmes en mezzanine.L'esprit andalous orne de beauté son intérieur, avec ses 500 000 pièces de zellige et mosaïques colorées, importées du Maroc, et posées à la main des artisans marocains de Fès. Au-dessus des motifs géométriques que forment les zelliges, les artisans marocains ont écrit une sourate du Coran, dont la transcription calligraphique court sur les quatre murs de la grande salle. Sa belle coupole de cuivre qui culmine à 24 mètres témoigne de la visibilité de l'émergence de l'islam de France. Son cadre extérieur verdoyant, au bord de l'eau, lui assure une imposante prestance sereine.

Le projet qui date de 1993 a coûté 10,5 millions d'euros, dont 26% financés par les collectivités locales grâce aux spécificités du droit d'Alsace-Moselle, 37% par le Maroc, 13% par l'Arabie Saoudite et le Koweit, et des dons des fidèles.

«  L'Islam de France c'est aussi la France ! »

« Cette Grande mosquée, implantée à moins de deux kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, a la force du symbole. Elle donne à l'islam son envergure, son éclat, sa grandeur, elle donne à l'islam toute sa place. Oui, l'islam, deuxième religion de notre pays, a toute sa place en France car l'islam de France, c'est aussi la France » c'est indéniablement la plus belle déclaration de la cérémonie d'inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg, prononcée sous les applaudissements de l'assistance, par Manuel Valls, Ministre de l'intérieur. Au passage, il rend hommage à la « sagesse des responsables du culte musulman » et à « la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France » après la diffusion sur internet du film islamophobe "L'innocence des musulmans" et les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en France.

Mais le ministre de l'Intérieur a lancé un avertissement : « La République sera intransigeante avec ceux qui entendent la contester et je n'hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l'islam et représentent une menace grave pour l'ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. Je n'accepterai pas les comportements des salafistes et autres groupes qui défient la république. Il est temps que l'islam de France prenne ses responsabilités et s'organise pour traiter avec l'Etat les vrais problèmes : financement des lieux de cultes, formation des imams et des aumôniers, gestion du pèlerinage à la Mecque ».

Bien que certains musulmans présents n'ont pas appréciés l'intrusion des ''salafistes et des hors la loi'' dans cette belle cérémonie d'un islam apaisant. Une intrusion qualifiée ''d'attitude paternaliste'' et ''d'injection'' qui ne les concernent pas.

A mon sens, le Ministre de l'intérieur et des cultes se trouve également, dans son rôle en évoquant des questions liées à l'ordre public, eu égard à une actualité récente.

«  Un rêve devenu réalité »

S'ily 'avait qu'un discours à entendre, c'était sans doute celui d'Abdallah Boussouf, l'ancien recteur de la mosquée de Strasbourg. Cette remarque pertinente, est celle d'un journaliste français présent.

Abdallah Boussouf est l'initiateur du projet de la grande mosquée de Strasbourg, il était à la tête de la coordination ayant emporté l'adhésion de la Municipalité, au détriment d'une autre coordination concurrente, présidée par M. Bouamama, universitaire d'origine algérienne.

Dans son intervention, M. Boussouf s'est souvenu avec émotion des (( dons de chrétiens, de juifs, d'athées, de prisonniers, pour que ce projet puisse voir le jour. Cela je ne l'oublierai jamais)). Il a également rappelé cette anecdote, qui donne une grande dimension humaine à l'édifice: (( à l'origine du projet, le Maire de l'époque m'avait demandé si nous serions solvables. Tout ce que j'avais, c'était une mallette remplie des bijoux de femmes musulmanes de Strasbourg, grâce à cette mallette, grâce à ces femmes nous avons pu réaliser notre rêve. Je souhaite que ces femmes aient toute leur place dans cette mosquée et dans les instances dirigeantes.)) Il met l'accent sur le dialogue inter-religieux, en rappelant ses bonnes relations avec les représentants de l'Eglise et de la communauté juive dont le grand rabbin René Gutman avait également pris la parole.

M.Boussouf, fustige habilement les laïcards au Maroc dont la laïcité est basée sur sur le rejet de la religion là où les laïques de France sont plus tolérants et reconnaissent la liberté religieuse.

L'ancien Strasbourgeois, ancien recteur de la mosquée de Strasbourg, devenu Secrétaire général du CCME (Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger), après un passage par Bruxelles, n'oublie pas que c'est ici qu'il a fait ses premières armes. A la fin de la cérémonie, sur le l'esplanade de la mosquée, sourire aux lèves, il est à l'aise, il donne des interview en langue arabe aux chaînes arabes, en français aux chaînes françaises, interrompues par des accolades, en parlant Rifain, à ses anciens amis de Strasbourg.

Abdellah Boussouf, vient de passer avec brio l'examen de passage, qui lui ouvrira probablement la voie vers d'autres responsabilités.

La cérémonie de l'inauguration s'est déroulée sans fausse note, le savoir faire des marocains était à l'honneur. Ici, c'est du concret. Désormais, la plus grande mosquée de France est d'obédience marocaine.

30 Septembre 2012, Hamid Soussany

Source : emarrakech

Ces travailleurs migrants, originaires de l’Asie du Sud-Est, partagent une chambre sans lits ni climatisation à proximité de leur lieu de travail au Bahreïn.

Les autorités bahreïnies, comprenant que les travailleurs migrants ont aidé à construire le pays, ont institué des réformes importantes. Mais si elles ne sont pas appliquées plus énergiquement, ces réformes n’ont que peu d’effet sur les violations des droits les plus répandues, comme le non-paiement des salaires et la confiscation des passeports des travailleurs.

Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord

(Beyrouth) – Des centaines de milliers de travailleurs migrants au Bahreïn, originaires pour la plupart d’Asie du Sud, sont victimes d’exploitation et d’abus, malgré certaines réformes entreprises par le gouvernement afin de les protéger, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

Le rapport de 123 pages, For A Better Life: Migrant Worker Abuse in Bahrain and the Government Reform Agenda (« Pour une vie meilleure : Les abus contre les travailleurs migrants au Bahreïn et le programme de réformes du gouvernement »), décrit les nombreuses formes d’abus et d’exploitation subies par les travailleurs immigrés du Bahreïn, ainsi que les efforts du gouvernement pour accorder des réparations et renforcer les protections des travailleurs. Les autorités bahreïnies doivent appliquer les garanties dans le domaine du travail, revoir les mécanismes déjà en place et poursuivre les employeurs fautifs, a déclaré Human Rights Watch. Le gouvernement devrait étendre la portée de la loi sur le travail de 2012, relative au secteur privé, aux employés domestiques, qui sont exclus des protections décisives.

« Les autorités bahreïnies, comprenant que les travailleurs migrants ont aidé à construire le pays, ont institué des réformes importantes », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Mais si elles ne sont pas appliquées plus énergiquement, ces réformes n’ont que peu d’effet sur les violations des droits les plus répandues, comme le non-paiement des salaires et la confiscation des passeports des travailleurs. »

Le Bahreïn emploie plus de 458 000 travailleurs migrants, environ 77 % de la force de travail totale, secteurs public et privé confondus. La plupart occupent des emplois peu qualifiés et peu payés, dans la construction, le commerce, l’industrie et le travail domestique.

Human Rights Watch a interviewé 62 travailleurs migrants et rencontré des responsables du gouvernement, des agents de recrutement, des diplomates de pays d’où émigrent beaucoup de travailleurs, des avocats du droit du travail et des défenseurs de travailleurs.

Les réformes initiées récemment par le gouvernement comprennent des réglementations de sécurité, des mesures pour lutter contre le trafic d’êtres humains, des campagnes de sensibilisation sur les droits des travailleurs, et des règles permettant aux migrants de quitter leurs employeurs plus facilement. Human Rights Watch a constaté que les autorités renforçaient certaines protections, comme l’interdiction de faire travailler les ouvriers sur les chantiers en milieu de journée pendant les mois d’été, quand la chaleur est dangereuse. Mais les autorités n’ont pas mis à exécution comme il se devait plusieurs autres mesures pour protéger les travailleurs, notamment contre les rétentions de salaire, les frais de recrutement et les confiscations de passeports. Toutes ces pratiques font qu’il est plus difficile pour les travailleurs d’abandonner les situations de travail abusives.

Les travailleurs migrants au Bahreïn subissent également des discriminations et des abus de la part de la société bahreïnie en général. Human Rights Watch a détaillé plusieurs agressions violentes contre des travailleurs immigrés, en mars 2011, lors d’une période de troubles politiques accrus. Dans certains cas, les migrants ont déclaré que leurs agresseurs étaient des manifestants anti-gouvernement. Des travailleurs pakistanais ont fourni à Human Rights Watch des preuves d’agressions ayant abouti à la mort d’un de leurs  collègues et en ayant grièvement blessé d’autres.

Human Rights Watch a constaté que les employeurs qui violaient les droits des travailleurs immigrés n’encouraient généralement pas les peines prévues par la loi bahreïnie et ne subissaient presque jamais les conséquences pénales esquissées dans le code pénal et dans les lois pour le trafic d’êtres humains. Human Rights Watch n’a trouvé aucun signe que les autorités bahreïnies se soient servis de la législation anti-trafic, introduite en 2008, pour poursuivre les violations liées au travail.

La situation désespérée de nombreux travailleurs migrants débute dans leur pays natal, où beaucoup paient à des agences locales de recrutement des frais équivalant à 10 à 20 mois de salaire au Bahreïn, engageant des dettes importantes et utilisant souvent le domicile familial et des objets de valeur comme garantie. Cette dette, parfois aggravée lorsque les employeurs refusent de payer les salaires, oblige dans les faits de nombreux migrants à accepter des conditions de travail abusives. Au Bahreïn, les employeurs confisquent de façon systématique les passeports des travailleurs. Associées au système dominant de prise en charge par un « parrain » (kefala), ces pratiques limitent fortement la capacité des travailleurs à quitter leur employeur et à rentrer librement chez eux.

Les travailleurs ont régulièrement déclaré à Human Rights Watch que les salaires impayés étaient en tête de la liste de leurs griefs. La moitié de ceux que Human Rights Watch a interviewés ont déclaré que leurs employeurs avaient retenu leur paye pendant trois à dix mois. Une employée domestique n’avait pas reçu de salaire de son employeur pendant cinq ans. 

Raja H. a travaillé dans la construction avec 19 autres hommes qui ont déclaré qu’ils n’avaient pas été payés pendant quatre mois. « Mon père est mort, et je suis le fils aîné », a-t-il déclaré. « J’ai des frères et sœurs plus jeunes, et un frère qui travaille comme ouvrier au Pakistan. J’appelle ma famille et ils me demandent de leur envoyer de l’argent. Si je ne trouve pas d’argent, qu’est-ce que je suis censé leur dire ? J’ai une femme, mes enfants sont à l’école, et c’est un énorme problème ».

Les travailleurs ont également décrit des salaires bas, des horaires de travail excessifs, des abus psychologiques et physiques – et dans le cas des employés domestiques, des abus sexuels. Les ouvriers de construction ont élevé le problème persistant des camps de travail surpeuplés et mal sécurisés. Le taux de suicide des travailleurs migrants est alarmant, a constaté Human Rights Watch. Dans quelques cas, les conditions de travail relèvent du travail forcé.

Les employées domestiques, presque toutes des femmes, ont décrit des journées de travail qui durent jusqu’à 19 heures, avec des pauses réduites au minimum et aucun jour de repos. Beaucoup ont déclaré qu’on les empêchait de quitter la maison de leur employeur, et certaines ont rapporté qu’on ne les nourrissait pas correctement.

« Nous travaillions de 5h30 à 23h », a relaté Ayesha K. « Pas de temps de pause. Pas de repos. Même pas le temps de manger ». Le Gulf Daily News a rapporté le 18 septembre 2012 le cas d’Aakana Satyawati, 63 ans, dont l’employeur ne l’aurait pas payée pendant deux ans et aurait refusé, pendant près de 21 ans, de l’autoriser à partir afin de rendre visite à sa famille en Inde. « Isolées dans des domiciles privés, les travailleuses domestiques sont souvent victimes d’horaires de travail épouvantables pour un maigre salaire, et parfois d’abus physiques et sexuels », a déclaré Stork. « Ces travailleuses sont confrontées au plus grand risque d’abus, pourtant ce sont elles qui ont le moins de protections légales».

Une nouvelle loi du travail, qui a pris effet en juillet, élargit quelques protections aux employés domestiques, y  compris le congé annuel, et en codifie d’autres, notamment le recours aux médiations pour les conflits du travail. Cependant, la loi omet des réformes nécessaires telles que la mise en place d’horaires plafonds de travail, par jour et par semaine, et de jours de repos hebdomadaires.

Dans certains domaines, le Bahreïn a opéré des améliorations notables, a constaté Human Rights Watch. L’Autorité régulatrice du marché du travail, une agence créée en 2006, rationalise les demandes de visa de travail et gère des campagnes de sensibilisation des travailleurs, dont certaines fournissent des informations sur les droits des travailleurs et les réparations. Une loi adoptée en 2009 a réduit drastiquement le transport d’ouvriers à l’air libre dans des camions, ce qui causait de nombreuses blessures et décès. Depuis 2006, un refuge géré par le gouvernement recueille des travailleuses migrantes fuyant des employeurs abusifs.

Dans de nombreux domaines cruciaux, les réformes ne sont pas allées assez loin et leur mise en œuvre n’a pas été adéquate, a constaté Human Rights Watch. Les ouvriers de deux camps de travail visités par Human Rights Watch ont déclaré que les inspecteurs du ministère du Travail avaient cité leurs employeurs des années auparavant pour leurs violations graves et dangereuses du code du logement, mais que les employeurs n’avaient jamais pris les mesures requises et que les camps restaient ouverts.

Le ministère du Travail permet aux travailleurs de déposer des plaintes, la plupart relatives aux salaires, et sert de médiateur pour les conflits du travail. Pourtant les employeurs fautifs refusent souvent les arrangements ou ignorent les demandes de rencontres du ministère. Selon les données fournies par le ministère, en 2009, 2010 et 2011, les médiateurs n’ont résolu que 30% des plaintes déposées par des travailleurs migrants, au lieu de 56% pour les plaintes des travailleurs bahreïnis.

Quand les travailleurs immigrés déposent des plaintes, les employeurs se vengent souvent en prétendant que l’employé a commis un vol ou un crime similaire, ou a « pris la fuite » sans permission, soumettant ainsi les travailleurs à une possible détention, une déportation ou à l’interdiction de revenir dans le pays.

« Si vous allez parler aux ministres et que vous regardez la loi, tout est parfait et il n’y a rien qui ne puisse être résolu », a déclaré Marietta Dias, de la Société de protection des travailleurs migrants, un groupe local de la société civile.« Mais quand vous allez voir les petits employés [des ministères], les gens qui traitent tout, ou bien ils n’ont pas l’autorité de faire quoi que ce soit, ou bien ils n’ont pas été informés de la loi ».

Des avocats ont informé Human Rights Watch que les tribunaux émettent souvent des verdicts favorables aux travailleurs, mais que les affaires mettent entre six mois et un an à être résolues et qu’elles peuvent faire l’objet d’un appel. Les travailleurs migrants sont légalement incapables de travailler ou d’avoir un revenu pendant cette période, et disent donc qu’ils ne voient généralement pas d’autre choix que d’accepter un arrangement à l’amiable défavorable.

Dans le cadre de tels arrangements, de nombreux migrants acceptent un billet pour rentrer dans leur pays et la restitution de leur passeport, renonçant à une bonne partie des salaires qu’on leur doit, et parfois à la totalité. Certains travailleurs ont même déclaré qu’ils avaient payé leurs anciens employeurs pour leur rendre leurs passeports et annuler leurs visas, ce qui leur a permis de quitter le pays.

Le système de gestion de cas introduit dans la nouvelle loi du travail est potentiellement utile, a déclaré Human Rights Watch. Il devrait rationaliser les litiges relatifs au travail et pourrait renforcer la capacité des travailleurs migrants à demander réparation devant les tribunaux civils.

« Le Bahreïn cherche à être connu comme un pays ayant des pratiques progressistes concernant le travail des immigrés », a conclu Joe Stork. « Les autorités devraient commencer par s’attaquer à la culture de l’impunité pour les abus commis contre les travailleurs migrants, qui est le résultat direct de l’absence de poursuites et d’application des peines prévues par les lois. »

1 octobre 2012, Samer Muscati

Source : Human Rights Watch

Pendant des années, l’Allemagne de l'Ouest a été une destination de choix pour les émigrés polonais. Mais aujourd'hui, ce sont les Allemands qui traversent l’Oder à la recherche d’un emploi en Pologne.

"Lève-toi, paresseux, avant que je perde patience. Nous allons à Łódź !", dit le texte d’une chanson bien connue en Allemagne ("Theo, wir fahr'n nach Lodz") écrite au XIXe siècle, à l'époque de l'industrialisation et du plein essor industriel du district de Łódź. Pour les Allemands, cette ville était un eldorado. C’est ici qu’ils voyaient la possibilité d’une vie meilleure, c’est ici qu'ont bâti leur fortune les Scheibler de la Rhénanie, ou les familles saxonnes Geyer et Herbst. L'histoire aime se répéter.

Après les cataclysmes des deux guerres mondiales, et après l'effondrement du communisme, assistons-nous une nouvelle fois à l'arrivée d'une vague d'immigrants allemands en Pologne ? Certes, ce n'est pas encore l'exode, mais notre pays est néanmoins devenu l'un des lieux d'installation préférés des Allemands.

En 2006, la Pologne était à la cinquième place du classement des destinations pour les expatriés allemands, qui sont désormais plus nombreux en Pologne qu'en Espagne ou en France. Selon l'Office fédéral allemand des statistiques,  9 434 citoyens allemands ont déjà élu domicile en Pologne. Notre pays a ainsi détrôné de sa troisième place l'Autriche, pour se placer juste derrière la Suisse et les Etats-Unis.

Les Allemands en route

Il y a quelques années, les déplacements se faisaient dans la direction opposée. Jusqu'à la chute du communisme et la transformation de la Pologne, l'Allemagne de l'Ouest était une destination de rêve pour les réfugiés polonais qui, avec des photos de leurs parents éloignés en uniformes de la Wehrmacht, sollicitaient des papiers allemands ou, faute de mieux, une Aufenthaltsbewilligung, une autorisation de séjour.

Aujourd'hui, malgré les incitations pour venir travailler en Allemagne, sous forme d'offres de cours de langue gratuits, ou de formation professionnelle, ou même de versements de bonus exceptionnels par certaines entreprises, l'intérêt de nos compatriotes pour partir vivre au-delà de l'Oder est relativement faible.

Les rôles se sont inversés, la Pologne est devenue pour des milliers de voisins de l'Ouest l'un des pays les plus attractifs pour vivre et faire carrière. Près de 6 000 sociétés allemandes, petites et moyennes pour la plupart, ont déjà jeté l'ancre en Pologne. La valeur des investissements allemands est estimée à 22 milliards d'euros, ce qui représentait l'an dernier 21% de tous les investissements étrangers en Pologne.

Il y a quelques années, quand un Allemand déclarait vouloir partir travailler en Pologne, il entendait en règle générale : "Tu es fou ?!" Aujourd'hui, plus personne ne s'étonne. Les chômeurs allemands, en particulier ceux de la zone frontalière de l'ancienne RDA, y voient la possibilité de trouver un emploi fixe, et les jeunes diplômés une opportunité d'avancement professionnel et de missions plus ambitieuses.

Bartłomiej Sochański, l'ancien maire de la ville de Szczecin et consul honoraire de la République fédérale d'Allemagne dans cette ville, parle de quelque 2 500  travailleurs allemands dans sa région : installateurs de plomberie et de chauffage, menuisiers, maçons, couvreurs, etc..., venus notamment des régions du Brandebourg et du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale tout particulièrement touchées par le chômage. Nombreux sont ceux qui, installés de l'autre côté de la frontière, n'envisagent plus de retourner en Allemagne.

Ce qui séduit les Allemands en Pologne est aussi le désir de retourner sur les traces familiales, ainsi qu’une certaine forme de nostalgie. Gotthard Sinapi a choisi le village Lekowo, à côté de Swidwin. Ce restaurateur de monuments de 58 ans est l'un des co-propriétaires du château, ou plutôt de ce qui reste de la bâtisse du XVIIe siècle. La restauration, financée par les membres de toute la famille éparpillée à travers le monde, a duré plusieurs années. Il reste encore beaucoup à faire, mais d'ores et déjà plusieurs chambres d'hôtes sont prêtes à recevoir des amateurs d'agrotourisme ; une salle de chasse a été aussi rénovée, tout comme la pièce qui, trois fois par an, accueille le public pour un concert.

Les chevaux attendent

Le plus connu des Allemands "polonais" est sans doute l'acteur Steffen Möller, devenu célèbre grâce à la série télévisée "M jak miłość" (A comme amour). Dans son one-man-show, ce véritable "ambassadeur" de notre pays en Allemagne (auteur du best-seller Viva Polonia. Als deutscher Gastarbeiter in Polen,  Viva Polonia, Un travailleur immigré en Pologne) prodigue des conseils à ses compatriotes sur la manière de s'insérer parmi les Polonais. "Je vous préviens : ce soir, certaines personnes devront jeter par-dessus bord leurs stéréotypes préférés – après tout notre voisin oriental est pour nous le pays d'émigration numéro 3!". Son dernier livre Expedition zu den Polen [Expédition en Pologne] a occupé pendant plusieurs semaines le premier rang des livres les plus lus en Allemagne. Dans les librairies et sur Internet, on voit un nombre croissant de livres spécialisés destinés aux émigrés et consacrés à la réglementation polonaise en matière de création d'entreprise, d’emploi, ou de système fiscal.

"Cet ignoble trou, je suis trop jeune pour toute cette saloperie, j'ai besoin de musique et de danse, et d’un peu d'élégance, reprends toi et en route, là-bas je serai libre, là-bas je vivrai enfin, et je goûterai à l'amour, Theo, partons pour Łódź ". Cette chanson, reprise par la chanteuse grecque Yicky Leandros, était (il y a quelque temps...) un tube en Allemagne. Bien avant cela, à l'époque des partitions de la Pologne, elle a été chantée, notamment par des soldats autrichiens, qui l'accompagnaient d'un persiflage écrit par Fritz Löhner-Beda, un auteur juif assassiné en 1942 à Auschwitz. Les émigrés allemands trouveront-ils chez nous leur "terre promise" ? Quoi qu'il en soit "les chevaux attendent", comme dit la chanson.

1 octobre 2012 Piotr Cywiński

Source : Presseurop

Il existe, premier ressort, une véritable économie de la lutte contre les étrangers en séjour irrégulier, nourrie par l'augmentation de la dépense publique dans ce domaine. Le budget de l'agence européenne des frontières, Frontex, est ainsi passé de 6 millions d'euros par an à sa création en 2005 à 130 millions en 2011, auxquels s'ajoute pour la période 2007-2013 une dotation de 285 millions. Claire Rodier soutient que les entreprises du secteur privé - sous-traitantes des administrations pour convoyer les migrants expulsés, fournisseurs de technologies de surveillance et de services dans les centres de rétention - constituent l'un des moteurs de ces politiques, notamment en raison des liens qu'entretiennent industriels et politiques, particulièrement au sein du "groupe de personnalités", créé en 2003 par l'UE, rassemblant des représentants des institutions européennes, des instituts de recherche et huit sociétés spécialisées dans la sécurité et la défense.

Un deuxième ressort relève du discours ambiant qui tend à criminaliser l'immigration irrégulière. Claire Rodier dénonce l'image souvent présente dans les médias et les discours politiques d'une d'invasion de migrants irréguliers, prédateurs et délinquants. Pour appuyer son propos, l'auteure évoque le traitement des Roms, pourtant citoyens européens, par l'Italie et la France. Autre tendance à l'œuvre, la volonté de plus en plus assumée par les États de l'UE de faire exécuter le "sale boulot" par les autres, en l'occurrence les pays de départ et de transit (Maroc, Libye, Ukraine, Géorgie…).

La délocalisation des missions de surveillance et de contrôle des frontières extérieures permet aux États membres de s'affranchir des obligations que les lois communautaires leur imposent en matière de respect des droits humains.

Même si tous les lecteurs ne partageront pas tous les points de vue de son auteure, ce livre, solide et documenté, fait éclater l'hypocrisie des politiques de contrôle des migrations menées depuis plus de deux décennies. Et administre la preuve de leur coût élevé comme de leur inefficacité.

Xénophobie Business. Les contrôles migratoires comme système, par Claire Rodier, aux éditions La Découverte

Septembre 2012, Robin Assous

Source : Alternatives Internationales

Jusqu'au 9 novembre, la Cité internationale universitaire de Paris et le Crous de Paris ouvrent leur service d'accueil aux étudiants étrangers, une plate forme qui facilite les procédures d'intégration des quelques 58 000 étudiants étrangers scolarisés à Paris. Avec comme problème numéro 1 le logement puisque moins de 10 % (environ 5 000) sont reçus à la Cité internationale universitaire et dans les logements mis à leurs disposition par le Crous. Le chiffre peut paraître faible mais il représente en fait une bonne moitié des logements universitaires parisiens et les trois quarts de ceux de la Cité.

De nouveaux logements en construction

Le choc de celui qui va pour la première fois à la Cité internationale universitaire de Paris est d’abord visuel. A une encablure du périphérique se retrouvent des architectures du monde entier – grecque, marocaine, cambodgienne, etc.  – dans ce qu’on appelle les « maisons » fondées par des pays du monde entier pour recevoir leurs étudiants à Paris. Et aujourd'hui, après plus de 40 ans de repos – aucun bâtiment n’a été construit depuis 1969 –, la Cité internationale se remet à croître avec, à l'horizon 20116, la construction de sept nouveaux bâtiments et 2 200 nouveaux logements.

Mixité culturelle

Une évolution qui ne sera pas qu’en nombre et sera également l’occasion d’accueillir de nouveaux pays dont les plus intéressés sont la Corée, la Colombie, la Russie et, bien sûr, la Chine. Les étudiants chinois sont en effet aujourd'hui les plus nombreux, juste devant les Américains, mais répartis dans de nombreux pavillons. Car c’est là une autre particularité de la Cité : si de nombreux pays ont leur propre pavillon, ils acceptent tous d’y accueillir au moins 30% d’étudiants venus d’autres pays pour favoriser la mixité culturelle du lieu. Le collège d’Espagne, et son style classique inspiré du Palais de Monterrey à Salamanque, compte ainsi 130 étudiants espagnols et 70 venus du reste du monde et… de France car chaque maison reçoit des Français, ce que les étudiants étrangers apprécient beaucoup.

Une petite ville

Pour intégrer la Cité, il faut être inscrit dans une des universités parisiennes, qui sont d’ailleurs propriétaires du site, ou dans une grande école y possédant sa propre maison. C’est par exemple le cas de l’Ecole nationale supérieur des arts et métiers, la plus importante de la Cité en termes d’effectifs. Dans tous les cas, les places sont réservées aux étudiants de master, voire parfois de 3ème année de licence. Ils y passeront en moyenne une année et jamais plus de trois. La Cité est aussi un outil de rayonnement et de compétitivité pour les universités parisiennes. C’est un véritable plus pour attirer les étudiants de pouvoir leur dire qu’ils y seront hébergé. Les heureux élus trouvent à la Cité une petite ville - en tout 12000 personnes y passent chaque année ! -, avec ses commerces, ses salles de spectacle, ses terrains de sport, sa vie gérée par l’administration mais aussi par les étudiants eux-mêmes au sein de comités de résident qui désignent ensuite un comité global.

Un peu d’histoire

La première résidence de ce qui allait devenir la Cité internationale universitaire de Paris a été inaugurée en 1925. Dans la lignée de la Société des nations, ses fondateurs souhaitent alors créer une « école des relations humaines pour la paix ». Aujourd'hui, la Cité compte 40 maisons réparties sur les 34 hectares de son site historique, dans le XIVème arrondissement de Paris et sur l’île de Bréhat.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, des promenade architecturale au sein de la Cité sont organisées certains dimanche. Plus d’infos sur le site de la Cité.

28 septembre 2012, Olivier Rollot

Source : Le Monde

En matière d’immigration, le changement de majorité en France n’a apporté aucune nouveauté. Hormis la suppression d’une circulaire sur les étudiants et un projet de loi en cours de préparation sur les naturalisations, le gouvernement de François Hollande ne mène pas une politique différente de celle de son prédécesseur de droite. Des polémiques ont déjà éclaté après des propos du ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur les musulmans et les décisions concernant les Roms.

C’est dans ce contexte que Manuel Valls va effectuer sa première visite à Alger. Selon nos informations, le déplacement est prévu les 13 et 14 octobre. Comme les ministres français qui l’ont précédé à Alger depuis l’été, M. Valls viendra préparer la visite de François Hollande en Algérie, prévue à la fin du mois de novembre ou début décembre. Mais la question de l’immigration et des visas devrait dominer la visite du premier flic de France.

Cette semaine, une délégation de hauts fonctionnaires du ministère français de l’Intérieur, parmi lesquels figure Stephane Frattacci, secrétaire général du ministère en charge de l'Immigration, sera à Alger pour préparer la visite. Une réunion est prévu jeudi avec la partie algérienne. Au début de l’année, les Algériens avaient unilatéralement mis fin aux réunions sur l’immigration pour signifier leur opposition à une révision des accords de 1968, souhaitée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Le nouveau gouvernement socialiste, au pouvoir depuis mai dernier, n’a pas encore fait connaître ses intentions concernant les accords de 1968. Mais côté algérien, les choses n’ont pas évolué : « nous défendrons les droits acquis des ressortissants algériens régulièrement installés en France et nous nous emploierons a préserver le caractère spécifique des accords de 1968 qui donnent toute sa singularité à la dimension humaine en tant que marqueur important de la relation algéro‑française », explique à TSA une source algérienne.

L’autre dossier concerne les visas. Les Algériens, tant la population que les dirigeants, restent mécontents des conditions d’attribution de visas pour la France. Régulièrement, Alger demande une hausse du nombre demandes acceptées et de meilleures conditions d’accueil des demandeurs. Paris répète que les choses se sont nettement améliorées ces dernières années et le nombre de visas en constante hausse. Sans vraiment convaincre. 

1/10/2012,  Samir Allam

Source : TSA

Depuis la rentrée, quatre écoles de Bonn dispensent des cours de religion musulmane. Cet enseignement contrôlé par l'Etat est appelé à s'étendre en Rhénanie et dans le pays…Suite

Sur fond de crainte de manifestation islamiste, un après-midi de visite se transforme en cauchemar pour une famille française d'origine marocaine…Suite

Dar AI Maghrib de Montréal, inaugurée juin dernier, accueille la saison culturelle de cette année. Au programme, des expositions et des animations culturelles, dédiées principalement à la communauté marocaine de la ville québécoise Montréal…Suite

Après des années d'incompréhension et de rapports tendus, la paix semble finalement avoir été scellée entre les résidents d'origine étrangère de la région de Trévise (Vénétie-nord de l'Italie) et l'ancien maire de la ville, un membre du parti de la Ligue du Nord, tristement célèbre pour ses positions xénophobes et anti-immigrés.

L'opportunité en a été offerte par la cérémonie de prestation de serment organisée, jeudi, au siège de la mairie à l'occasion de l'octroi de la nationalité italienne à un ressortissant marocain qui, dans un geste de grande noblesse, a tenu à y inviter l'ex-maire (actuellement maire-adjoint), Giancarlo Gentilini, et même à lui demander d'en être le président de séance.

Lui rendant la politesse, lui dont les positions tranchées sur les immigrés sont connues de tous, le "Shérif" (son surnom) a saisi la main tendue par Abdellah Khezraji.

Les deux hommes, il est vrai, se connaissent bien. Les 23 ans de présence en Italie de Khezraji, qui assure la vice-présidence du Conseil régional pour l'immigration, lui ont donné, à maintes reprises, l'occasion de réagir au sévère réquisitoire dressé à chaque fois par son hôte à l'encontre de la communauté immigrée et de répondre aux dérapages qu'il commettait à certaines de ses sorties.

Parmi les dérives que la mémoire des membres de cette communauté retient, Gentilini s'était mis une fois à souhaiter que l'on déguise les immigrés en lapins pour que les chasseurs viennent s'entrainer à tirer sur eux. Il avait aussi ordonné que les bancs publics du jardin situé en face de la gare de la ville soient démantelés afin que les immigrés illégaux ne viennent s'y asseoir.

Jadis adepte de la tolérance zéro, Gentilini a, semble-t-il, choisi de revenir à d'autres convictions aujourd'hui. Ses propos lors de la cérémonie de prestation de serment, ne tarissant pas d'éloges envers la communauté marocaine, la plus importante de la région, en sont un signe fort. En en louant le sérieux et le courage et en en vantant l'honorable parcours d'intégration, il a en tout cas pris une option sur ses discours, des discours que tous espèrent empreints de compréhension, de tolérance, d'entraide et de paix.

En fin de cérémonie, Gentilini, s'est retourné vers les enfants de Khezraji leur recommandant de bien se conduire puisqu'ils pourraient eux aussi un jour devenir maires. Des paroles qui révèlent le virage pris par l'homme.

28 sept 2012, Amina Benlahsen

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz a procédé, vendredi soir à Montréal, au lancement de la saison culturelle 2012-2013 de Dar Al-Maghrib, inauguré le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna et ayant pour vocation de promouvoir la culture et la civilisation du Royaume à travers le monde et de favoriser l'intégration de ses ressortissants dans les sociétés des pays de résidence, tout en contribuant à consolider leurs liens avec leur pays d'origine.

Lors de cette cérémonie, qui s'est déroulé en présence, notamment, de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Nouzha Chekrouni, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam et de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Fatima Houda-Pepin, ainsi que de plusieurs personnalités de la communauté? marocaine et canadienne.

A cette occasion, le ministre a invité les membres de la communauté marocaine établie au Canada, les présidents des associations, les étudiants, les compétences, hommes et femmes d'affaires ainsi que les personnalités canadiennes à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal.

La saison culturelle 2012-2013 proposera des expositions, des animations et des festivités mettant en valeur la communauté marocaine et son rôle dans le pays d'accueil, a expliqué, pour sa part, la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi.

Le dispositif culturel intervient également pour l'accompagnement des projets, pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture, a-t-elle indiqué, soulignant que ce centre culturel pourrait être aussi un lieu d'accueil pour le tissu associatif avec des activités porteuses de lien social et de créativité, outre des activités permanentes (consultations du fonds documentaire, cours de langues et culture du Maroc pour enfants et pour adultes, cours d'éveil musical pour enfants).

La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2012-2013 a été, aussi, marquée par la signature d'une convention de partenariat entre Dar Al-Maghrib et l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, prévoyant le lancement des cours de langue et culture du Maroc à Dar Al-Maghrib. La convention a été signée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président de l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, Ali Bouanba.

Une convention spécifique de partenariat entre Dar Al-Maghrib et le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a été également signée, lors de cet événement.

Paraphée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président du FCMRC, Mohamed Boukkouri, cette convention stipule que les parties signataires partagent le souhait de collaborer et de promouvoir des activités conjointes afin de favoriser la diversité sociale et l'ouverture vers l'autre, et de renforcer les méthodes d'échange culturel et social entre les peuples canadien et marocain et les autres communautés.

Cette cérémonie s'est déroulée en présence de personnalités marocaines et canadiennes, d'acteurs associatifs, de représentants du corps consulaire accrédité à Montréal, de hauts responsables du gouvernement du Québec et de représentants de départements provinciaux et municipaux, ainsi que d'une pléiade d'académiciens, d'intellectuels et d'artistes.

29 sept. 2012

Source : MAP

Une réception a été donnée vendredi dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise.

Les personnalités honorées ont signé, par la même occasion, le Livre d'or de la ville de Montréal, en reconnaissance à leurs efforts au profit de la communauté marocaine établie au Canada et pour le rapprochement entre les différentes communautés culturelles et confessionnelles. Il s'agit de Rachid Badouri (humoriste), Mohamed Brihmi (juge de paix à la Cour de Toronto), Souad El Maallem (vice-présidente, Bombardier Aéronautique), Leila Gouchi (chanteuse) et Joseph Bennarosh (homme d'affaires).

C'est la première fois que les représentants d'une communauté arabe ou musulmane soient invités à signer le Livre d'or de la ville Montréal.

Ces hommages, à l'initiative du groupe Atlas Médias, témoignent également des apports des originaires du Maghreb à la société québécoise et à la francophonie canadienne aussi bien en matière économique, qu'académique ou artistique et culturelle.

Par la même occasion, la responsable des communautés d'origines diverses et de la jeunesse, membre du comité exécutif de Montréal, Mme Mary Deros, a invité le ministre Maâzouz ainsi que les responsables du Groupe Atlas Media, Abdelghani Dades et Rachid Najahi, à signer le Livre d'or de la ville.

Auparavant, M. Maâzouz s'est entretenu avec le président de la ville de Montréal, Harout Chitilian, et Mme Deros des moyens â même de fructifier les liens de coopération entre Dar Al-Maghrib et la Mairie de Montréal.

Il a eu aussi une rencontre avec les responsables de la place des Arts de Montréal. "Notre collaboration nous permet d'aller plus loin et de voir plus grand", a dit le ministre, émettant le souhait de voir davantage d'activités et de coopération entre les différents intervenant en la matière.

Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques de la ville de Montréal a été aussi au centre des discussions entre les deux parties, au service des intérêts de la communauté marocaine.

M. Maâzouz a, en outre, rencontré des cadres associatifs, des étudiants et des compétences marocaines, afin de les mettre au courant des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur et de les mobiliser davantage au service du développement de leur pays.

Les intervenants ont salué le processus de réformes engagé au Maroc et les acquis accordés par la nouvelle Constitution aux MRE, plaidant pour davantage de simplification des procédures administratives, plus d'intérêt à l'enseignement de la langue arabe aux enfants des Marocains établis au Canada et pour l'implication des cadres et compétences marocains exerçant à l'étranger dans les projets de développement socioéconomique entrepris au Maroc.

M. Maâzouz effectue, depuis mercredi, une visite de travail au Canada, marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des responsables canadiens.

Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail (26 septembre- 2 octobre), qui a conduit le ministre à Toronto et Montréal. D'autres rencontres sont prévues à Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.

29 sept. 2012

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a présenté, samedi à Dar Al-Maghrib à Montréal, devant des acteurs associatifs et des compétences marocaines, les grands axes de l'action du gouvernement en faveur des MRE, les incitant à adhérer aux chantiers de développement du Maroc dans les différents domaines et à participer "à tout moment" à la vie politique du pays d'accueil.

Les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées aux MRE sont inspirées des hautes orientations et directives de SM le Roi Mohammed VI qui ne cesse d'entourer de sa bienveillance la communauté marocaine établie à l'étranger, a souligné M. Maâzouz, rappelant l'importance accordée aux MRE dans la Constitution, dont plusieurs dispositions insistent sur le rôle de la diaspora marocaine au développement national et sur sa participation à la vie politique et publique.

M. Maâzouz a, d'autre part, appelé à des actions à même de consolider les attaches des MRE avec leur pays d'origine et pour la défense des causes nationales, tout en soulignant leur devoir de contribuer à l'essor du Royaume et d'oeuvrer au raffermissement des liens avec le pays de résidence.

Les rencontres avec les membres du Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) et du Think-tank "Mémoires et Dialogue", qui se sont déroulées en présence du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, et de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, ont été l'occasion de souligner l'importance de la participation de la communauté marocaine à la vie politique et d'une présence active dans les instances dirigeantes d'institutions locales du pays d'accueil.

Lors de son séjour au Canada (26 septembre-2 octobre), le ministre a également eu des rencontres avec des acteurs associatifs et des compétences marocaines à Toronto ainsi que des entretiens avec des responsables canadiens.

30 sept 2012

Source : MAP

Au nombre de 6648, les disparus ou absents préposés à l’émigration clandestine maintiennent leurs épouses dans des liens du mariage pouvant conduire à des drames. Le poids des traditions aidant, ces dernières vivent le calvaire de la séparation avec un lot d’angoisses : la grossesse, l’entretien, l’éducation des enfants et le problème d’un éventuel remariage, entre autres.
Sud Quotidien est allé à la rencontre de ces braves «veuves de la mer» qui se battent de toutes leurs forces pour s’en sortir, refusant de sombrer dans la fatalité ou la prostitution.

Ville rendue célèbre par le massacre des tirailleurs de la deuxième guerre mondiale qui revendiquaient leurs droits à la France, Thiaroye traverse un autre drame : celui de l’émigration clandestine. Ville de pêcheurs par excellence, cette ville de banlieue a perdu une bonne partie de sa jeunesse dans les eaux profondes de l’océan atlantique.

Selon les statistiques du département de l’intérieur d’Espagne, 31678 clandestins ont atteint les côtes ibériques via la mer, celle année là. C’est le plus gros chiffre observable sur les onze années de tentative pour rejoindre l’Europe par la voie maritime.

Mais jusque là, ce sont les morts, les disparus et la détresse des veuves, des orphelins, des parents qui sont mis en exergue. Quid des épouses qui refusent de faire le deuil ? Elles continuent de vivre avec l’espoir qu’un miracle pourrait ramener leurs maris.  Un scénario improbable auquel s’ajoute le poids de la tradition qui les contraint dans les liens de mariage.

«On nous a simplement dit que leur pirogue a chaviré et qu’il serait mort». Cette phrase, Mame Bator, ne cesse de la rabibocher. Cette jeune fille de 35 ans croit encore au miracle. Son mari ayant décidé d’affronter les vagues de l’océan atlantique, via le fameux «Mbeuk mi» (pirogue), depuis 2006, n’a plus donné signe de vie. Elle vit avec ce cauchemar et l’ espoir de retrouver le père de ses quatre bouts de bois de Dieu. Femme au foyer, Mame Bator est désormais obligée de se battre pour nourrir sa famille et veiller à l’éducation de ses enfants. Elle s’essaie entre le ménage à faire dans certains foyers et la vente de poissons et légumes.
Des Mame Bator, il en existe beaucoup. Surtout à Thiaroye, une des villes sénégalaises les plus touchées par le phénomène «Mbeuk Mi». Alioune Ndiaye, un jeune qui a été refoulé après avoir passé 13 jours en mer, témoigne : «En 2006, il n’y a pas eu de navétanes à Thiaroye parce que tout simplement, il n’y avait plus de jeunes. Tout le monde était parti. Personnellement, ma maman avait fini de faire le deuil. Mais, quand je l’ai appelé pour lui dire que je suis en vie, elle a failli mourir de joie».

Rarissime, ce cas de figure contraint plusieurs femmes à rester dans les liens du mariage. Aïssatou Ly est en une.  Lasse d’entendre un mari qui pendant six longues années n’avait pas donné signe de vie, elle décide alors de refaire sa vie. La suite fut pathétique ! Deux mois après avoir contracté un nouveau mariage, son désormais ex-mari est rentré à Dakar en provenance d’Espagne, raconte-t-elle. Le vin était tiré, il fallait le boire. Même si, assure son papa : « Je suis peut-être fautif mais je voulais du bien à ma fille. Elle est jeune. Elle est née en 1980 et déjà elle a deux enfants : une fille et un garçon».

Kiné Mbaye a failli subir le même sort. Tombée amoureuse de Abdourahmane Niang, elle avait un projet de mariage avec son copain qui rêvait d’un Eldorado. Il escomptait ainsi pouvoir se donner les moyens de fêter son union futur avec Kiné qui était l’objet de beaucoup de convoitises. «Sa beauté », témoigne Fatou Ndoye Niang, maman de Abdourahmane, «  ne laisse aucun jeune du quartier indifférent».

Malheureusement, il ne reviendra pas de son voyage. «Au début, la fille était désemparée. Elle a refusé plusieurs avances de garçons dans l’espoir d’un probable retour de son Abdourahmane. Mais, avec la pression familiale, elle a fini par céder et se marier. Elle a eu un enfant et elle est présentement en état de grossesse», confie Fatou Ndoye née Mme Niang. Non sans préciser que le choc était terrible : «Mon fils est peut-être mort, mais le mariage de sa copine a été terriblement ressenti. C’est égoïste, mais, je voyais mon fils à travers cette fille. D’ailleurs, notre relation a été rompue depuis qu’elle s’est mariée».

A côté de ces jeunes femmes, d’autres éprouvent d’énormes difficultés à se remarier. Et pour cause ! «Les enfants constituent un frein. Vous pouvez sortir avec un homme, mais dés qu’il s’agit de mariage, il s’éclipse parce que la plupart des hommes sénégalais ne sont pas souvent prêts à entretenir des enfants qui ne sont pas les leurs», explique Daba Niang. Elle dit avoir perdu deux fils dans l’émigration clandestine.

Le premier, Youssou, avait deux épouses. La première et la seconde ont eu respectivement cinq et deux enfants.
Quant au second, El Hadji, son épouse Daba, est mère d’un garçon de trois ans.

«Mes ex-belles filles ne sont plus dans les liens de mariage. Elles ont regagné leurs familles parce que cela fait plus de sept ans que leurs maris sont partis sans donner signe de vie. On nous a fait savoir que leur pirogue a chaviré. Mais elles ont du mal à se remarier à cause de leurs enfants. C’est une lourde charge», confie Daba Niang.

Un argument qui n’agrée pas sa copine qui a assisté à l’entrevue. «C’est du n’importe quoi ! Si elles ne sont pas encore remariées, c’est parce que leurs courtisans ne les aiment pas. Quand on aime une femme, on doit aussi s’efforcer d’aimer ses enfants», plaide-t-elle sans convaincre l’assistance qui le lui fait savoir par une bronca.

Une autre dame, Houlimata Niang, met l’accent sur les problèmes psychiques que sa belle-fille a traversés après la disparition de son mari. «J’avais cinq garçons. Ils ont tous pris la pirogue pour se rendre en Espagne.

Malheureusement, un seul est arrivé à bon port. Les quatre autres sont restés dans l’océan», confie-t-elle, la gorge pleine d’émotion. 

1/10/2012, Abdoulaye THIAM

Source : Sud Online.sn

Convention entre les ministères de la Jeunesse et des sports et des Marocains résidant à l’étranger avec l’bbjectif de favoriser l'intégration par le sport

Insérer les jeunes Marocains résidant à l’étranger et favoriser leur immersion dans leur communauté d’origine. C’est l’objectif d’un accord-cadre qui vient d’être conclu entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le département chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE). La convention, signée samedi 22 septembre, stipule notamment l’utilisation des infrastructures du ministère de la Jeunesse et des Sports au profit des Marocains résidant à l’étranger.

La coordination entre les deux ministères vise à faire participer les jeunes MRE dans le cadre d’une stratégie nationale en leur consacrant des quotas lors des diverses manifestation nationales, régionales et internationales organisées au Maroc.
Le ministère chargé des MRE se chargera du choix et de l’invitation des participants à ces manifestations en coordination avec les ambassades et les consulats du Maroc à l’étranger. Cette coordination se traduira par l’organisation d’universités d’été, l’organisation de voyages culturels et de découverte, d’activités diverses en vue de créer une réelle synergie entre les jeunes du Maroc et les MRE. «Il y a énormément de talents marocains à l’étranger. Ce type de manifestations vise à maintenir les liens avec eux et à favoriser leur intégration à travers une immersion au sein de notre communauté», affirme-t-on auprès du ministère.
Et pour ce faire une série de rencontres et de conférences sont au programme. De même, une cérémonie sera organisée le 10 août 2013, à l’occasion de la Journée nationale des MRE, afin d’honorer les Marocains résidents à l’étranger pour leurs réalisation dans leurs pays d’accueil.

Des Olympiades des jeunes Marocains à l’étranger auront lieu l’année prochaine afin de détecter les meilleurs talents dans les disciplines sportives concernées.

Par ailleurs, la rencontre internationale annuelle des jeunes, qui se tient à Bouznika accueillera une centaine de jeunes. Ces derniers pourront aussi prendre par à des colonies de vacances et de scouts organisées chaque année par le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Quant au ministère chargé des MRE, il aura pour mission de sélectionner les enfants et les jeunes ciblés par ces colonies estivales dans leur pays d’accueil. Il assumera également le soutien des associations sélectionnées par le ministère de la Jeunesse et des Sports à cet effet.

25-09-2012, A. E.

Source : L’Economiste

Après avoir tout quitté au Maghreb, famille et patrie, pour s’installer et trouver du travail en France, de nombreux immigrés maghrébins arrivés dans les années 50 dans l’hexagone sont aujourd’hui atteints de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs et des spécialistes en gériatrie français ont décidé de mener une expérience sur certains d’entre eux pour savoir s’ils ont oublié le français, la langue de leur pays d’accueil.

Alibi - Alzheimer, immigration et bilinguisme -, c’est le nom du programme scientifique lancé il y a un an en France par une dizaine de chercheurs et spécialistes en gériatrie et en langues, un programme qui n’a pas fait hélas grand écho dans la presse. Objectif : voir si des personnes immigrées dans les années 50 en France ont perdu leur connaissance de la langue française.

Un français aux oubliettes

La directrice de ce programme est le Docteur Mélissa Barkat-Defradas, franco-algérienne et chargée de Recherches au CNRS à l’Université de Montpellier, un travail mené sous l'égide de l'Institut des Sciences de l'Homme de Lyon. L’idée de ce programme lui est venue en 2005. « C’est suite au décès de ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer que j’ai décidé de m’intéresser de près aux effets de cette pathologie sur la population immigrée. Avant sa mort, ma grand-mère ne parlait plus du tout le français, langue qu’elle connaissait pourtant, elle ne s’exprimait plus qu’en arabe dialectale », explique Mélissa Barkat-Defradas.

Durant deux ans, des linguistes, des neuropsychologues, un socio-démographe, des gériatres et des gérontologues vont étudier les effets de la maladie d’Alzheimer sur un échantillon de 15 personnes immigrées d’origine maghrébines, des Marocains, Algériens et Tunisiens atteintes de la maladie d’Alzheimer à différents stades. Ces immigrés sont issus de la première génération, arrivés en France dans les années 50 pour trouver du travail. Elles sont âgées aujourd’hui entre 70 à 80 ans. Ce sont également des personnes qui n’ont été ni scolarisées en France ni dans leur pays d’origine. Elles sont bilingues parlant l’arabe et le français, langue qu’elles ont apprise lors de leur arrivée en France. Néanmoins, aucune d’entre elles n’est trilingue et ne parlent le berbère, tient à préciser notre chercheuse.

 « L’une des particularités de l’Alzheimer est que les malades perdent et oublient les choses qu’ils ont acquises tardivement dans la vie. Celle qui ont été acquises beaucoup plus tôt résistent plus à la pathologie », poursuit-elle.

Des test neuropsychologiques inadaptés

Par conséquent, un problème de poids se pose. Celui de la prise en charge de ces malades en milieu hospitalier. Comment les médecins ou les infirmières peuvent-elles communiquer avec des gens qui ne parlent plus le français et ne comprennent que l’arabe ? De plus, comme le souligne Mélissa Barkat-Defradas, il existe en France très peu d’aides-soignants formés qui savent parler l’arabe.

Autre problème posé : celui du diagnostic de la maladie. Pour mieux savoir si le patient est en phase 1, 2 ou 3 de la maladie, les médecins utilisent des tests neuropsychologiques. Comment évaluer la gravité de la maladie d’un patient immigré si ce dernier a passé un test en français, alors qu’il ne comprend plus la langue ? Il risque d’être classé dans une phase 3 alors que son état pourrait être beaucoup moins grave. Par ailleurs, Malika déplore qu’il n’existe pas des tests neuropsychologiques équivalents en langue arabe et qui soient adaptés à la culture du patient immigré. « Je vous donne un exemple. Lors de ces tests, on montre parfois des photos d’animaux pour savoir si le patient se souvient du nom de cet animal. Mais si on lui montre l’image d’un cochon, comment peut-il se souvenir du nom de cet animal, s’il n’a jamais vu un cochon de sa vie », lance-t-elle.

Malika et son équipe ont donc été obligées de créer des tests spécialement pour s’adapter à la culture et aux connaissances des personnes de l’échantillon. Des entretiens filmés, durant lesquels ces patients devront raconter certains passages de leur vie afin de mesurer si ces personnes maîtrisent toujours le français, sont également prévu dans le cadre du programme Alibi.

28.09.2012, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Le ministre de l’intérieur a annoncé la levée des mesures ayant freiné l’accès à la nationalité ces trois dernières années.

Le natif de Barcelone, qui fête les 30 ans de sa nationalité française cette année, a annoncé vendredi 28 septembre qu’il allait annuler, dans une circulaire imminente, les instructions envoyées aux préfets sous le mandat de Nicolas Sarkozy pour durcir l’accès à la naturalisation.

« L’objectif est de revenir à des critères moins pénalisants et de retrouver les chiffres qui étaient ceux d’il y a deux ou trois ans », explique le patron de la Place Beauvau, soit 120 000 nouveaux naturalisés par an, enfants compris.

Favoriser la naturalisation

En 2011, seuls 87 000 étrangers sont devenus Français, chiffre qui devrait encore baisser de 40 % en 2012 si la tendance actuelle se poursuit, selon les données de l’Intérieur. « Il ne faut pas avoir peur de ces nouveaux Français qui sont pour nous une force et une source », prêche le ministre.

Favoriser la naturalisation est aussi une manière, pour Manuel Valls, d’aborder la question de l’accès à la citoyenneté. Car sur ce sujet aussi le premier policier de France tient à faire entendre sa petite musique : dans Le Monde du 17 septembre, il a estimé à propos du vote des étrangers aux élections locales, promis par François Hollande, qu’il ne s’agissait ni « d’une revendication forte dans la société française », ni « d’un élément puissant d’intégration ».

Tests qcm et de langue abrogés

La circulaire annulera une instruction de 2010 qui demandait à l’administration de refuser toute demande d’une personne n’ayant pas un travail en CDI. « Cela a eu pour conséquence le rejet systématique des employés en CDD, mais aussi des étudiants, y compris de brillants doctorants chargés de recherche » , dénonce le ministre. De même, les personnes ayant commis lors de leur parcours d’intégration une infraction au droit de séjour ne seront plus mécaniquement écartées de la nationalité. Enfin, le test QCM (questionnaire à choix multiples) de culture générale sur la France exigé des candidats depuis cette année en plus du test de langue sera abrogé.

Le ministre entend, à terme, refondre l’entretien d’assimilation à la communauté française mené par l’agent de préfecture. Si les critères de langue et l’adhésion aux principes et valeurs essentiels de la République seront maintenus, « la logique scolaire et de sanction » sera supprimée.

Les récépissés de contrôles d’identité abandonnés

Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi soir sur France 2 l’abandon du projet de récépissé pour éviter les contrôles d’identité abusifs, ayant été « convaincu » par son ministre de l’intérieur Manuel Valls. Une décision fustigée par les associations de lutte contre les discriminations, qui y voyaient le meilleur moyen de remplir le 30e engagement de François Hollande de lutter « contre le délit de faciès ».

30/9/2012, Jean-Baptiste François

Source : La Croix

Entretien avec Hélène Conway, ministre déléguée chargée des Français de l'étranger...Suite

La rentrée de septembre a balayé les derniers espoirs de milliers de travailleurs marocains en Espagne. En effet, 20.000 demandes...Suite

Naïma 8achiri est un esprit libre. Tour à tour, monteuse, scénariste et réalisatrice, elle a signé L'envol un courtmétrage sur l'autisme. Originaire d’ Oujda, installée en Suisse, elle revient sur son destin lié au 7e art.

Une pétition de députés socialistes, publiée le 17 septembre, relance le débat sur l'urgence du vote des étrangers aux élections locales. Quitte à embarrasser le gouvernement et le président de la République, peu pressés de s'aventurer en terrain miné…Suite

Les services consulaires français au Maroc délivrent des visas dès que cela est possible, avec un taux de refus le plus bas au monde au niveau dudit réseau, a relevé Hélène Conway, ministre déléguée chargée des Français de l'étranger.

"Les services consulaires français au Maroc délivrent près de 160.000 visas par an. Le taux de refus y est parmi les plus bas au monde dans notre réseau consulaire ( 7 pc en moyenne)", a affirmé Mme. Conway dans un entretien publié vendredi sur les colonnes de L'Economiste.

Elle a souligné que dans plus de 40 pc des cas, des visas dits "de circulation" permettant de se rendre en France plusieurs fois sont délivrés au moment où les services consulaires le juge possible.

Elle s'est félicitée, par ailleurs, du nombre des étudiants marocains qui forment la plus grande communauté d'étudiants étrangers en France, faisant savoir que près de 5.000 à 6.000 étudiants marocains sur un total de 60.000 étudiants arrivent chaque année en France, "ce qui montre que la France est largement ouverte".

S'agissant du réseau d'enseignement français à l'étranger, où le Maroc occupe la première place, Mme. Conway a expliqué que la hausse des frais de scolarisation à ce niveau, qui dépasse le seul cas du Maroc, est tributaire à la hausse constante de la demande de scolarisation qui a rendu inéluctable l'augmentation de participation des familles.

Elle a, en outre, relevé que l'aide annuelle moyenne de l'Etat français est de 2.235 euros/élève hors bourses toutes nationalités confondues, tout en garantissant la persistance de cette contribution dans les prochaines années.

Mme. Conway a mis en valeur le caractère exceptionnel de la relation bilatérale entre la France et le Maroc, tout en exprimant la volonté de préserver la qualité et le dynamisme des principaux piliers de la présence française au Maroc, à travers un réseau consulaire parmi les plus denses de la diplomatie française, le plus important réseau d'établissements scolaires françaises à l'étranger, un réseau culturel très dense et une présence économique importante de plus de 750 filiales d'entreprises françaises installées.

28 septembre 2012

Source : MAP

La projection, jeudi soir à Agadir, du film documentaire "Tinghir-Jérusalem : les échos du mellah" de Kamal Hachkar aura assurément été un des moments-forts de la sixième édition du festival international du film amazigh Isni Nourgh (FINIFA), avec à la clé un questionnement acéré sur le dossier de l'émigration des juifs marocains.

Ce film de 82 minutes s'ouvre sur un travelling le long de la vallée du Todgha, le temps d'imprégner le spectateur des ondoiements tantôt verdoyants, tantôt arides, mais immanquablement majestueux, de cette partie du sud-est marocain, avant de le livrer aux mains du réalisateur et de sa caméra.

Après une première immersion dans le sujet chez le barbier du coin, Kamal Hachkar (33 ans), un jeune franco-marocain parti rejoindre son père immigré en France à l'âge de six mois, retrouve son grand-père qui, le prenant par la main, lui fait une première visite guidée de la kissariat de Tinghir, jadis haut lieu des marchands juifs de cette paisible localité.

Au fur et à mesure que les témoignages se succèdent, la présence juive gagne en intensité, en densité et invariablement en amertume: On y apprend auprès de jeunes écoliers venus juste de sortir de l'établissement que rien dans les cursus ne mentionne la présence juive, quoique la mémoire collective, celle non-écrite, les renseigne du pain juif "Achtot" ou de fragments de chansons de Shlomo Bar.

Les décors changent, les plans se diversifient. Les témoignages pleuvent et se ressemblent, quoique les perspectives diffèrent, mais sans jamais verser dans cette remise en cause intégrale du légendaire "vivre-ensemble" que Tinghir, prototype d'autres régions du Royaume, peine à comprendre. Mais pourquoi sont-ils donc partis?.

Pour tenter de répondre à cette question, le réalisateur, historien de formation, s'emploie à être aussi impassible que la caméra: C'est en Israël qu'il part chercher, en faisant parfois du porte-à-porte au risque de se faire repousser, les fragments épars d'une histoire commune tissée avec tant de tendresse, de délicatesse, de poésie, d'amour et de beaucoup de sanglots.

Alternant témoignages d'acteurs de ce départ massif des juifs tinghirois, au début des années 60, et propos d'enfants de juifs marocains nés en Israël, ou encore ceux de leurs parents qui continuent de porter le souvenir de Tinghir "comme une blessure dans l'âme", Kamal Hachkar a réussi à arracher à son audience gadirie d'intenses moments de sourire, de pleurs parfois, de gémissements plaintifs, mais surtout beaucoup d'applaudissements.

Comme pour ponctuer des interrogations existentielles sur l'identité et l'altérité dans ce documentaire, le réalisateur se joue des va-et-vient, aux allures presque oniriques, de ses interviewés entre un présent peu rassurant en Israël et un passé insoucieux dans et aux alentours de Tinghir, leur lieu de prédilection au monde.

Devant les témoignages des plus âgés de ces juifs marocains, parsemés de nostalgie et de chants lancinants en dialecte arabe comme en berbère, le réalisateur, resté pourtant sobre durant tout le déroulé du documentaire, ne s'est pas privé du "luxe" de laisser tomber des larmes en voyant des dames sexagénaires versifier leur amour langoureux du bled, dans un ahidous impeccable accompagné de bendirs chauffés au réchaud, ou leur appel pressant à la paix et à l'entente ou encore leurs récriminations récurrentes contre cette autre forme de racisme auquel elles étaient/sont livrées, en raison de leur origine sépharade.
"Je ne prétends pas avoir fait un travail de journaliste. C'est un documentaire où je n'évacue point ma sensibilité personnelle de fils d'immigré à la recherche de ses origines", a indiqué M. Hachkar, lors d'un échange avec le public à l'issue de la projection de ce documentaire.

Interpelé sur la polémique autour de ce film, il a assuré que "la mémoire historique du Maroc pluriel mériterait mieux que de faire l'objet de surenchères ou de manipulations", dès lors qu'il s'agit "d'une véritable tragédie de l'Histoire et que l'on ne mesure pas encore la perte que ça constitue d'avoir perdu une partie de notre peuple, sachant que ces personnes, où qu'elles soient, sont des ambassadeurs de la culture marocaine".

Coproduction de "Berbère TV" et de 2M, "Tinghir-Jérusalem: les échos du mellah", déjà sacré Grand prix Driss Benzekri au festival international du film sur les droits humains (catégorie meilleur film), a été projeté lors de plusieurs festivals, notamment au Canada, en France, en Belgique et aux USA.

Un peu à l'instar des temps qui courent, le documentaire s'achève sur une scène donnant à voir une dame entonnant un chant plaintif, presque étouffé, mais porteur d'évocations quasi-incantatoires, sur un fond indécis où les rayons dorés d'un crépuscule se disputent la vedette à une aurore naissante.

Kamal Hachkar a confié à l'assistance qu'il se penche déjà sur l'écriture de la seconde partie de ce film "où j'ai envie d'organiser un voyage-retour de ces juifs vers leur ville natale", avec des retrouvailles de personnes toujours en vie avec leurs amies d'antan, "mais aussi avec la nouvelle génération, des gens avec 35 ans en Israël et qui sont très fiers de leurs racines pour les reconnecter avec les jeunes marocains d'aujourd'hui".

28 septembre 2012, Houcine Maimouni

Source : MAP

La France va prochainement assouplir les critères de naturalisation, en supprimant notamment l'obligation de contrat à durée indéterminée ou le questionnaire de connaissance générale imposés par le précédent gouvernement de droite, a annoncé vendredi le gouvernement.

"Il est important d'affirmer une volonté forte d'intégration par la naturalisation. Il ne faut pas avoir peur de ces nouveaux Français qui sont une force pour la République", a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, né à Barcelone et naturalisé Français à 20 ans.

Une circulaire en ce sens sera transmise "dans les jours qui viennent" aux préfets, a-t-il précisé.

Elle prévoit de supprimer le questionnaire à choix multiples sur "l'histoire, la culture et la société française" voulu par le précédent gouvernement. Toutefois, "la connaissance de la langue française et l'adhésion aux valeurs" de la République resteront des critères de décision, a indiqué M. Valls.

Les autres critères porteront sur les années de présence sur le territoire, "la stabilité familiale" et l'emploi, a poursuivi le ministre.
L'obligation de détenir un contrat à durée indéterminée (CDI) sera levée pour donner la nationalité à des étudiants méritants, notamment des doctorants, ou des gens travaillant de manière régulière même sous forme de contrat à durée déterminée (CDD) ou d'intérim, a précisé un membre de son cabinet.

28 sept 2012

Source : AFP

Les musulmans de Strasbourg (est de la France) ont découvert jeudi, avec beaucoup d'émotion et de fierté, la Grande Mosquée de la ville, un édifice tant attendu qui se veut ouvert, fédérateur et au rayonnement européen, à l'image de leur ville, et dont la réalisation a été rendue possible grâce à une importante contribution du Maroc, décidée par SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.

Symbole de l'importance de l'événement, la cérémonie d'inauguration officielle était présidée par le ministre français de l'Intérieur, chargé des cultes, Manuel Valls, représentant le président François Hollande, en présence d'une importante délégation marocaine, conduite par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq et l'Historiographe du Royaume, Abdelhak Lamrini, ainsi que de plusieurs élus et personnalités religieuses, intellectuelles et politiques.

La plaque dévoilée à cette occasion porte l'inscription "M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur, représentant officiel du président de la république, François Hollande et M. Ahmed Taoufiq, représentant officiel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ont inauguré jeudi 27 septembre la Grande Mosquée de Strasbourg".

Dans son discours, M. Valls a remercié "très sincèrement" les donateurs qui ont contribué à ce que ce nouvel édifice voie le jour, citant en premier lieu le Maroc. Selon lui, cette mosquée "donne à l'Islam son envergure, son éclat, sa grandeur" .Elle donne à l'Islam "toute sa place. Oui, l'Islam a toute sa place en France, car l'Islam de France c'est aussi la France", a-t-il souligné.
LA PLUS GRANDE MOSQUEE EN FRANCE.

D'un coût de plus de 10 millions d'euros, financés par les dons des fidèles, des collectivités territoriales et des donateurs étrangers, à leur tête le Maroc à hauteur de 3,9 millions d'euros, la Grande Mosquée de Strasbourg (GMS) est édifiée sur un terrain de plus de 10.000 m2 dont plus de 2.700 m2 bâtis, pouvant accueillir jusqu'à 1500 fidèles, dont 500 femmes en mezzanine, soit la surface de prière la plus grande d'une mosquée en France.

Situé au centre de la ville, l'édifice, conçu par l'architecte italien Paolo Portoghesi invite, avec son dôme doré de 24 mètres de haut, ses huit piliers ailés et ses couleurs gris et blanc, à une acceptation tranquille dans la cité.

Après plus de vingt ans de travail et de persévérance de ses initiateurs essentiellement marocains, soutenus par le Sénateur-maire socialiste de la ville Rolland Ries, la Grande Mosquée de Strasbourg est finalement sortie de terre, offrant aux musulmans de la ville et de la région d'Alsace un lieu de culte digne et une immense source de fierté.

Après la Cathédrale et la Synagogue, le nouvel édifice, de par son cachet authentique, enrichit le paysage architectural de la ville et se veut d'ores et déjà un "espace de rencontres", ouvert à tous les Strasbourgeois, et une forme de "passerelle" entre musulmans et non musulmans, selon son initiateur Abdellah Boussouf, un ancien de Strasbourg actuellement Secrétaire général du Conseil de la Communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME).

Le projet avait connu plusieurs blocages et remises en question en fonction de l'alternance politique dans la ville, la droite ayant interdit l'érection du minaret de la mosquée avant le retour aux affaires du maire socialiste de la ville, M. Ries, en 2008, qui a redémarré le projet, à l'arrêt depuis 2006.

L'ARTISANAT MAROCAIN A L'HONNEUR.

Grâce au savoir faire de maitres artisans marocains, notamment en matière de décoration en Zelliges et en plâtre, la ville de Strasbourg s'embellit aujourd'hui d'un "autre beau joyau de la foi sur le front de l'Europe", comme l'a souligné M.Taoufiq.

Des visites guidées proposées deux fois par semaine ont d'ailleurs attiré plus de 24.000 personnes, confirmant l'intérêt fort des Strasbourgeois, en grande majorité non-musulmans, pour la beauté de l'édifice qui enrichit le paysage architectural de la ville alsacienne.
"Il y a sûrement unanimité, unanimité autour de l'esthétique. Les mosquées font aussi la beauté des cités en pays d'Islam, mais il n'est pas moins important de voir que les plus grandes de ces mosquées se situent topographiquement au centre des places", comme l'est la Mosquée de Strasbourg, ajoute-il.

PLAIDOYER POUR UN ESPACE CULTUREL.

Si l'idée de doter l'édifice d'un minaret est aujourd'hui compromise, l'Association de la GMS n'écarte pas de relancer la construction d'un espace culturel, un projet que soutiendrait M. Ries, à condition qu'il ne dénature pas le cachet de l'édifice.

En "Strasbourgeois de cÂœur", M. Boussouf, quant à lui, promet d'être l'avocat d'une "bibliothèque interreligieuse" adossée à la Mosquée qui jouerait le rôle de "passerelle culturelle" entre les différentes communautés, affirmant être prêt à la défendre partout dans le monde.

Selon lui, cette "mosquée de tous les Strasbourgeois" a bénéficié d'un soutien "unique en France" de la part des représentants des autres cultes, mais aussi de la société civile et des collectivités locales.

Contrairement au reste de la France, en Alsace, en vertu du droit local des cultes, les collectivités locales peuvent participer à la construction des édifices religieux. Pour la GMS, la mairie, le département et la région ont contribué à hauteur de près de 30 pc dans le budget du projet.

27 sept 2012, Nour Eddine HASSANI

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a tenu, jeudi à Toronto, plusieurs rencontres avec des responsables canadiens ainsi qu'avec des représentants associatifs et des compétences marocaines établis dans la province canadienne de l'Ontario, afin de les mettre au courant des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur et de les mobiliser davantage, au service du développement de leur pays.

Lors de sa rencontre avec les membres de la communauté marocaine, toutes confessions confondues, le ministre a appelé notamment au renforcement du rôle joué par les Marocains du Canada en vue de les mobiliser et leur permettre de contribuer au processus de développement socioéconomique de leur pays d'origine.

A cette occasion, M. Maâzouz a demandé aux différents acteurs associatifs et aux compétences marocaines de Toronto de s'organiser et coordonner leurs efforts pour relever de grands défis. "Organisez-vous, aidez votre pays afin qu'il puisse vous aider, votre pays a besoin de vous", a dit le ministre en s'adressant au public présent à cet évènement qui a été aussi l'occasion d'examiner les conditions de succès des projets et les opportunités d'investissement et de coopération dans les différents secteurs.

M. Maâzouz a d'autre part saisi l'occasion pour leur présenter les grands axes de l'action du gouvernement destinée aux Marocains résidant à l'étranger (MRE), mettant en avant l'importance accordée par le Maroc aux MRE. Il a notamment cité les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées à cette communauté marocaine ainsi que la nouvelle Constitution dont plusieurs dispositions sont consacrées à la participation des Marocains résidant à l'étranger au développement de leur pays d'origine.
Le ministre a aussi expliqué que la stratégie gouvernementale ciblant les MRE vise en particulier la consolidation de leur intégration dans leurs pays de résidence, le renforcement de leurs liens avec leur pays d'origine et l'amélioration des services administratifs qui leurs sont destinés. Il s'agit de l'enracinement sans déracinement, a-t-il insisté.

Cette stratégie, a-t-il ajouté, vise aussi l'amélioration des aspects liés à la gouvernance et à l'organisation concernant les questions touchant les Marocains résidant à l'étranger, soulignant le rôle important que sont appelés à jouer les acteurs associatifs marocains expatriés.

Cette rencontre a été aussi l'occasion pour les représentants associatifs et les compétences marocaines d'évoquer quelques problèmes rencontrés et d'exprimer leurs attentes se rapportant, entre autres, à l'équivalence de diplômes, à l'encadrement, ou à la bureaucratie.

Le ministre a fait part, dans son interaction avec le public présent, de la volonté du gouvernement de fournir tout l'effort nécessaire pour trouver des solutions aux différents problèmes rencontrés par les Marocains résidant au Canada, en général, et à Toronto, en particulier.

Les rencontres du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger avec les acteurs associatifs et les dirigeants des associations de Toronto se sont déroulées en présence notamment du Consul général du Maroc à Montréal, M. Zoubair Hakam, du président de la communauté juive marocaine de Toronto, Simon Keslassy et de plusieurs représentants de la communauté marocaine de Toronto.

La visite du ministre a été aussi marquée par des rencontres avec le Consul honoraire du Maroc à Toronto, Ralph Lean, et avec la ministre de la sécurité communautaire et des Services correctionnels, ministre déléguée aux affaires francophones, Mme Madeleine Meilleur.

Lors de son entretien avec Ralph Lean, le ministre marocain a notamment appelé le consul honoraire à être plus actif et à utiliser les associations marocaines sur place comme "interlocuteurs". Les discussions entre les deux responsables ont porté aussi sur les actions entreprises en matière d'investissements au Maroc, la question de l'intégration de la communauté marocaine de l'Ontario dans le pays d'accueil et les moyens à même de faciliter la participation de cette communauté dans la chose publique.

Dans le même cadre, M. Maâzouz a eu une entrevue avec la ministre déléguée aux affaires francophones portant sur plusieurs questions pouvant toucher les membres de la communauté marocaine résidants en Ontario. Leur rencontre a notamment permis d'avoir un échange sur l'équivalence de diplômes et l'accélération de l'intégration professionnelle.

La ministre canadienne, qui a occupé auparavant les fonctions de ministre de la Culture et de ministre des services sociaux et communautaire, a exprimé le souhait de voir fructifier les liens entre la communauté marocaine de l'Ontario et son département, soulignant la création du Commissariat aux services en français et la consécration du 25 septembre comme Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes.

L'Ontario est la province anglophone canadienne qui compte le plus grand nombre de francophones après le Québec. Sur une population estimée à 13 millions d'habitants, l'Ontario compte quelques 6500 francophones, selon Mme Meilleur.

M. Maâzouz a aussi effectué une visite au Centre Kehila de la communauté juive marocaine (Sephardic Kehila Community Centre) où des explications lui ont été fournies sur cette bâtisse qui dispose d'une fontaine traditionnelle offerte par le Maroc en 2009.
A rappeler que le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de la visite de travail entamée, jeudi, au Canada par M. Maâzouz.

Ce séjour (26 septembre-2 octobre) sera aussi l'occasion pour raffermir les liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine, à Montréal et Sherbrooke. Elle sera marquée aussi par des entretiens à Ottawa avec les responsables du gouvernement fédéral ainsi qu'avec les élus locaux du Québec, axés sur les moyens d'améliorer la coopération au service des intérêts des Marocains résidant au Canada.

28 sept

Source : MAP

La Cité nationale de l’histoire de l’immigration de Paris propose, du 18 au 21 octobre 2012, la 2ème édition du Festival images de la diversité et de l’égalité (FIDEL).

 L’édition 2012 du FIDEL se déroulera  autour de 3 axes de réflexion : "Algérie contemporaine", "Femmes cinéastes du monde arabe" et "La mixité ou l’identité mise en question".

Le Festival images de la diversité et de l’égalité  est un rendez-vous annuel autour de la question de la diversité, de l’altérité, de l’égalité, des discriminations, des expériences singulières, des histoires de vie et d’exil,  structuré autour de projections de films de fictions et de documentaires. Tout le programme et plus d’informations : http://www.lefidel.com/

Un pays de l’UE voyant arriver sur son territoire un demandeur d’asile doit lui garantir les conditions matérielles nécessaires pour bénéficier d'un niveau de vie digne, a tranché jeudi la Cour européenne de justice (CEJ).

Cette obligation s'impose même si cet Etat prévoit de transférer le demandeur vers un autre pays de l’UE, comme le lui permet la législation européenne en matière d'asile, a souligné la Cour.

La Cour de Luxembourg devait se prononcer dans une affaire opposant l’Etat français à deux organisations françaises responsables des réfugiés, la Cimade et le Gisti.

La Cimade et le Gisti avaient saisi le Conseil d’Etat français pour obtenir l’annulation d’une circulaire ministérielle du 3 novembre 2009 qui excluait d’une allocation financière les demandeurs d’asile dont la demande avait été déposée en France mais était censée être examinée ailleurs dans l’UE. Le Conseil d'Etat avait porté l'affire devant la CEJ.

Certes, a rappelé la Cour dans son arrêt, la législation européenne sur le droit d'asile (dite Dublin II) stipule qu'un seul pays est responsable de la demande d'asile: le pays d’arrivée du demandeur. Selon les critères de Dublin II, un demandeur qui introduirait une demande dans un autre Etat membre devait donc être transféré vers le pays d’arrivée.

Mais, a souligné la CEJ, le second Etat n'est pas pour autant exempté de ses responsabilités. Il faut donc, souligne l'arrêt rendu jeudi, que les normes minimales pour l’accueil des demandeurs, fixées par une loi européenne de 2003, (soit un logement, de la nourriture, des vêtements, qu’ils soient fournis en nature ou sous forme d’allocation) s’appliquent à tous les demandeurs d’asile, même à ceux dont la demande doit être examinée dans un autre Etat.

28/9/2012

Source : Fenêtre sur l'Europe

Paris, gare du Nord, ce lundi fin septembre, peu après 16 heures, plusieurs groupes de trois policiers en tenue se postent derrière les portillons permettant d’accéder aux quais de RER. Ils commencent une opération de contrôle d’identité de routine. A cet endroit de très forte affluence aux heures de pointe, un des portillons est curieusement ouvert et les usagers peuvent passer sans valider leur titre de transport. C’est dans cette file continue d’usagers que les policiers vont piocher les personnes qu’ils vont contrôler.

Au premier regard, le choix semble être le fruit du hasard. La station RER-Gare du Nord, drainant le trafic en provenance des banlieues défavorisées du Nord et de l’Est de l’agglomération parisienne, compte une surreprésentation de personnes immigrées ou issues de l’immigration. Mais la population demeure malgré tout diversifiée : dans la file continue qui passe le portillon ouvert se croisent hommes et femmes, Parisiens et banlieusards, voyageurs et travailleurs de toutes classes et toutes couleurs. Pourtant, durant l’heure que nous avons passée à observer en retrait le travail de ces policiers, nous constatons que sur trente cas, à deux exceptions près, toutes les personnes contrôlées étaient noires ou arabes. Il s’agissait par ailleurs exclusivement d’hommes jeunes, pour beaucoup mineurs d’apparence. Profil le plus répandu : le jeune Maghrébin jogging-capuche ou jogging-casquette.

Depuis quelques jours, le collectif Anti-Négrophobie, qui participe à la campagne Stop le contrôle au faciès, observe aussi ces contrôles de routine, caméra cachée au poing: 

L'intégralité des images qu’ils ont recueillies, dont est issu le montage vidéo ci-dessus et qui n'ont pas été réalisées au même moment que notre reportage, n'est pas diffusable pour des questions de droit, mais nous avons pu les visionner. Elles attestent de la même réalité, dans les mêmes proportions. Et confirment, s’il en était besoin, l’étude publiée il y a déjà trois ans par les chercheurs du CNRS  Fabien Jobard et René Levy mettant en évidence l’existence des contrôles d’identité au faciès visant spécifiquement le jeune, noir ou maghrébin.

La lutte contre ces contrôles discriminatoires est devenue depuis un engagement de la présidence Hollande. Le ministre de l’Intérieur a decidé d’abandonner le projet d’une remise de récépissé lors des contrôles de police, mais a promis de faire évoluer les pratiques policières vers plus de déontologie. Pour Franco, l’un des porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès, les réponses proposées par Manuel Valls sont à côté de la plaque : «Ce qu’on observe gare du Nord montre bien que le problème ne vient pas des policiers eux-mêmes, mais interroge la pratique policière collective qui génère cette discrimination. Et cela pose la question même de la raison de ces contrôles d’identité et de leur efficacité.»

Fouille succinte, mais assez humiliante

De fait, un détail saute à l’œil lorsqu’on regarde s’enchaîner ces contrôles gare du Nord : in fine, les policiers semblent n’interpeller jamais personne. Chaque contrôle se déroule de la même façon. Un des policiers hèle un passant, il l’entraîne un ou deux mètres plus loin vers des collègues, lui demande de sortir ses papiers et de se positionner bras écartés contre le mur. L’un des policiers se charge d’une fouille-palpation. La fouille est succinte, pas de quoi repérer une barrette de shit dans une basket, mais assez humiliante puisqu’elle se déroule au vu de tous les usagers qui défilent. Pendant ce temps, le deuxième policier prend la pièce d’identité, et le troisième appelle son central pour vérifier lesdits papiers. L’opération dure quelques minutes avant que la personne contrôlée ne soit relâchée.

Sur les images en continu du collectif, pas une seule fois une personne n’est interpellée. Lors de notre propre observation, un seul garçon, visiblement mineur et n’ayant pas ses papiers sur lui, a été emmené au poste. Ce jour-là, à quelques mètres de la première équipe, d’autres policiers procèdent à des contrôles là où les portillons sont fermés : ils choisissent alors les usagers resquilleurs. Mais les relâchent, comme les autres, leur dispensant une simple remarque sur le fait qu’il faut voyager avec un titre de transport. Nous n’avons vu aucune interpellation de personne sans papiers, ce qui n’a rien de surprenant : les sans-papiers évitent les gares, lieux où les contrôles sont quotidiens.

«Une forme de résignation»

Tous les contrôles auxquels nous avons assisté se sont déroulés sans le moindre problème. Le vouvoiement semblait de rigueur. Les personnes «sélectionnées» dans la file par les policiers se plient sans mot dire aux injonctions qui leurs sont données et ne posent que rarement la question du pourquoi de ces contrôles et de ces fouilles au corps. Franco, le porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès, voit là «une forme de résignation mêlée à une méconnaissance des gens de leurs droits». Les personnes que nous avons pu interroger après leurs contrôles ne semblaient en effet pas s’offusquer d'être ainsi sélectionnées. La plupart se disant «habitués». En regardant une vidéo tournée gare du Nord le lendemain de notre reportage, nous repérerons d’ailleurs un jeune garçon maghrébin que nous avons déjà vu se faire contrôler la veille: dans un lieu où défilent chaque jour des dizaines de milliers de passants, une même personne peut être contrôlée exactement au même endroit à moins de vingt-quatre heures d’affilée.

27/9/2012, Alice Géraud

Source : Libération.fr

Le CCME soutient l’organisation de DABA MAROC, saison artistique et citoyenne en Wallonie-Bruxelles (Belgique). Une saison qui s’étale d’octobre 2012 à janvier 2013, avec plus de 150 artistes, dont bon nombre issus de l’émigration marocaine et participeront à 60 propositions artistiques. La programmation "DIASPORIQUES" est proposée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et soutenue par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger.»…Suite

 

C’est un projet vieux de vingt ans. La grande mosquée de Strasbourg (Bas-Rhin) devient officiellement le plus vaste lieu de prière musulman de France, à l'occasion de son inauguration, jeudi 27 septembre. Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes, Manuel Valls, a représenté le président François Hollande à cette occasion.

Cette inauguration s'est également déroulée en présence d'une importante délégation marocaine, conduite par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq et l'Historiographe du Royaume, Abdelhak Lamrini, ainsi que de M. Abdellah Boussouf, principal initiateur de ce grand projet et actuel Secrétaire général du CCME.

Les deux ministres marocain et français ont dévoilé à cette occasion la plaque commémorative gravée de l'inscription "M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur, représentant officiel du président de la république, François Hollande et M. Ahmed Taoufiq, représentant officiel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont inauguré jeudi 27 septembre la Grande Mosquée de Strasbourg".

Dans son intervention, Ahmed Taoufiq a estimé que "La ville de Strasbourg s'embellit aujourd'hui d'un "autre beau joyau de la foi sur le front de l'Europe". "Il y a sûrement unanimité, unanimité autour de l'esthétique. Les mosquées font aussi la beauté des cités en pays d'Islam, mais il n'est pas moins important de voir que les plus grandes de ces mosquées se situent topographiquement au centre des places", comme l'est la Mosquée de Strasbourg,

Quant Manuel Valls, il n'a pas manqué de remercier " très sincèrement" les donateurs qui ont contribué à ce que ce nouvel édifice, citant en premier lieu le Maroc, qui a contribué à hauteur de 4 millions d'euros à la réalisation de la mosquée.

"Le moment que nous vivons, ensemble, ici, aujourd'hui, marque une concrétisation. C'est un moment d'intense joie que j'ai plaisir à partager avec vous. Depuis de longues années, ce projet de Grande mosquée était dans les têtes et dans les coeurs. C'est, dorénavant, une réalité. Les musulmans de Strasbourg ont un nouveau lieu de culte dont ils peuvent être particulièrement fiers", a-t-il dit. "Les mosquées, comme les églises, les temples, les synagogues font partie de notre paysage national. Cette variété des lieux de culte dit ce que nous sommes : un peuple riche de sa diversité qui a su, au fil des époques, accueillir, rapprocher, unifier. La France n'est pas isolée ; elle s'inscrit dans le vaste mouvement du monde", a poursuivi le ministre.
Cette Grande mosquée, implantée à moins de deux kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, a la force du symbole, a souligné Manuel Valls. "Elle donne à l'islam son envergure, son éclat, sa grandeur, elle donne à l'islam toute sa place. Oui, l'islam, deuxième religion de notre pays, a toute sa place en France car l'islam, c'est aussi la France", a-t-il martelé.

"Pour ne pas prier dans des caves ou dans la rue, les musulmans de France ont droit à des lieux de culte dignes", a-t-il encore affirmé en annonçant des initiatives prochaines pour faciliter le financement des projets.

Le ministre de l'Intérieur a également rendu hommage à la "sagesse des responsables du culte musulman" et à "la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France" après la diffusion sur internet du film islamophobe "L'innocence des musulmans" et les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo en France.

L'islam de France a, selon lui "démontré de la manière la plus équilibrée sa capacité à répondre sereinement à la caricature et aux instrumentalisations de tous bords. Il a affirmé son attachement total aux valeurs de la République."

Le ministre français a par ailleurs lancé un cinglant avertissement aux intégristes et aux salafistes. "Je n'hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l'islam et représentent une menace grave pour l'ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs", a-t-il déclaré.

Pour le président du Conseil Français du Culte Musulman, Mohammed Moussaoui, Les musulmans de France sont dans leur immense majorité des citoyens responsables qui respectent le pacte civique et adhèrent totalement aux valeurs qui régissent notre pays".

"Notre République a pour devise : « liberté, égalité, fraternité ». La liberté se met elle-même en danger si elle oublie la fraternité. La fraternité, qui impose le respect mutuel, est une valeur fondamentale pour notre vivre-ensemble.Nous voulons consolider ce vivre ensemble, faisons en sorte que cela soit possible !", a-t-il ajouté.

Pas moins de 1 200 personnalités assistent à cette cérémonie, dont le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, et des représentants catholiques, protestants et juifs. "Les gens sont contents d'avoir un lieu digne pour prier, cela renforce notre sentiment d'appartenance totale et définitive à la communauté nationale", estime Saïd Aalla, le président de l'association qui gère le lieu de culte, estimant que "C'est une mosquée citoyenne", "européenne" et "alsacienne".

Même écho de la part d'Abdallah Boussouf, qualifié par le sénateur-maire de Strasbourg de "Père fondateur" de la Grande mosquée. M. Boussouf a rappelé que "Dés le départ, notre esprit était de faire un lieu d'accueil pour tous les citoyens de Strasbourg", soulignant que dans le "modèle alsacien de gestion des religions, paisible et équilibré, cette mosquée se veut celle d'un islam du +juste milieu+".

Conçu par l'architecte italien Paolo Portoghesi, la Grande mosquée, situé en lisière du centre-ville, est doté d'un dôme de cuivre qui culmine à 20 mètres, mais pas de minaret. La grande salle de prière de 1.300 m2 est d'une capacité d'accueil de 1 500 fidèles. Des artisans marocains, venus de Fès, ont déployé leur savoir-faire ancestral pour orner de mosaïques et de stuc les salles de la mosquée. 400 000 pièces de faïence importées du Maroc ont été assemblées, à la main, sur place.

Cet édifice magnifique, d'un budget de 10,6 millions d'euros, a surmonté bien des obstacles avant de voir le jour. L'association porteuse du projet, présidée à l'époque par Abdallâh Boussouf,a bataillé dur pour le faire aboutir. Validé en décembre 1999 par la municipalité socialiste, le rpojet avait été remis en cause à l'arrivée au pouvoir de l'UMP en 2001 puis relancé en 2008 avec l'élection du socialiste Roland Ries.

Grâce au régime concordataire appliqué en Alsace, une exception à la loi de 1905, .les collectivités locales, ville, région, département, ont participé au financement de la mosquée à hauteur de 26%.

Le Concordat, signé en 1801 entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII pour mettre un terme aux conflits entre l’Eglise catholique et l’Etat français., s'est élargi aux protestants et juifs. Peu présent sur le territoire français à l'époque, l'islam est exclu de ce régime mais il profite de certaines dispositions de ce droit local.

Outre la participation des fidèles à hauteur de 33% et du Maroc, l'Arabie-saoudite a contribué avec 900 000 euros et le Koweït avec 500 000 euros.

Selon Olivier Bitz, adjoint au maire (PS) chargé des cultes, cette mosquée "splendide" est "une fierté pour Strasbourg", et permettra aux musulmans de pratiquer leur culte "dans la dignité qu'ils méritent".

"Strasbourg est une ville de brassage. C’est le lieu du Parlement européen et de la Cour européenne des droits de l’homme. Aujourd’hui, la Grande mosquée, dont l'idée a germé dans les années 1990, fait pleinement partie du patrimoine architectural. Des centaines de Strasbourgeois veulent la visiter. Ce lieu fait reculer l’ignorance", a-t-il relevé.

Faisant partie de la première équipe qui a travaillé et soutenu sur le projet, l'ancien maire socialiste de Strasbourg, Catherine Trautmann a toutefois regretté l'absence d'un centre culturel auquel s'était opposé son successeur UMP. "Cette très belle mosquée doit avoir son centre culturel. Je suis sûre que l'équipe qui dirige la mosquée l'obtiendra".

27 /9/2012, Hasna daoudi

Source : Atlas info.fr

Un programme de réforme participatif visant à instaurer une nouvelle politique nationale de migration vient d'être lancé, a indiqué le secrétaire d'Etat à l'immigration et aux Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri. Il s'adressait mercredi 26 septembre à la communauté tunisienne qui réside dans le Sud et le centre de la France.

Parmi les composantes de ce mécanisme, la révision des interventions de l'Office des Tunisiens à l'étranger et de la mission de l'attaché social, a-t-il expliqué.

Le département est attaché à l'application des conventions signées avec les pays d'accueil, s'agissant, notamment, de la convention cadre conclue entre la Tunisie et la France en 2008 relative à la migration et au développement solidaire.

Les attachés sociaux qui étaient présents à cette rencontre ont soulevé le cadre législatif et consensuel à mettre en place pour organiser une consultation sur les préoccupations des Tunisiens résidant à l'étranger afin de mieux réussir les programmes qui leur sont destinés.

Ils ont appelé à la nécessité de défendre la neutralité de l'attaché social, de reconsidérer les attributions et de définir sa relation avec les structures administratives. Les représentants de la communauté tunisienne à l'étranger suggèrent, également, l'élaboration d'un guide des services fournis par l'attaché social et l'évaluation du programme d'enseignement d'Arabe.

Ils se sont prononcés en faveur de la création d'un conseil supérieur pour la défense des droits des émigrés et de mécanismes favorisant l'intégration des émigrés clandestins de retour dans le pays, dans la vie économique.

27/9/2012

Source : Espace manager/TAP

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