jeudi 4 juillet 2024 14:23

En France, le manque de carrés musulmans est un frein au respect des rites funéraires religieux. Une situation dont pâtissent les pratiquants français et des immigrés de plus en plus nombreux à vouloir être enterrés dans l’Hexagone.

Le bruit de la pelleteuse résonne dans le cimetière intercommunal de Poisat. Au bout du sentier, sur la gauche, quelques ouvriers s’activent. Dans deux à trois semaines, 255 concessions remplaceront les amas de terre et de pierre. Une extension directe du carré musulman voisin, qui arrivera bientôt à saturation. “Cette partie du cimetière s’est remplie plus rapidement que prévu. Il ne nous reste que 11 emplacements disponibles sur les 546 que comptait le secteur musulman“, explique Alexandre Biancardini, responsable du service population à la Métro (communauté d’agglomération de Grenoble). Depuis l’ouverture du cimetière en 1995, le nombre d’inhumations au sein du carré musulman a augmenté chaque année. De 16 en 1996, on est passé à 44 en 2011. “Il y a une demande croissante de la part de la communauté musulmane de l’agglomération depuis quelques années“, assure le responsable de la Métro. Même constat à l’Association des algériens de l’Isère (Asali), organisme qui prend en charge les inhumations des immigrés, grâce à un système d’assurance. “Lors de la création de l’Asali en 1992, 99,99% des personnes, assurées chez nous, souhaitaient être rapatriées dans leur pays d’origine. La tendance s’inverse doucement. Maintenant 40% veulent être inhumés en France“, précise Maleck Taarabit, son président.

Lui-même a suivi cette tendance. Arrivé en France à l’âge de 24 ans, pour poursuivre ses études, il s’est installé durablement. Et alors qu’il y a encore quelques années, il souhaitait faire rapatrier son corps “au bled” après sa mort, il a changé d’avis. Il reposera éternellement sur le sol français.

“Il y a trente ans, la question d’être enterré ici ou là-bas ne se serait même pas posée, assure Omar Samaoli, gérontologue et spécialiste de l’immigration. Les corps des immigrés décédés en France étaient rapatriés dans les pays d’origine, point barre”.

Autrefois, l’immigré était vu comme un homme de passage, venu seul dans le pays d’accueil pour répondre à une demande de main d’œuvre limitée dans le temps. Sa famille, sa vie restaient “au pays”, aucune raison de se faire inhumer sur le sol français. Une conception très éloignée de la réalité actuelle.

Doucement, la tendance s’inverse, et ce choix de reposer en France, Maleck et les autres le font avant tout pour leurs enfants. Reposer auprès d’eux est important. Pour enraciner durablement sa famille en France mais aussi pour ne pas être oublié.” Selon nos croyances, les morts entendent nos prières. C’est donc important d’être enterré dans un lieu où l’on sait que des personnes viendront nous voir“, explique Driss Yachou, quarantenaire d’origine marocaine, père de trois enfants. Maleck confirme :

“Quand je décéderai je voudrais que mes enfants puissent me rendre visite”.

Pour Patricia, très attachée à son père, l’inhumer en Algérie, loin d’elle, n’aurait pas été concevable :

“J’ai compris, en l’enterrant en 1989 à Grenoble, l’importance qu’a ce choix pour les enfants et pour pouvoir faire son deuil. Ça aurait été beaucoup plus difficile s’il avait voulu être inhumé en Algérie, mais j’aurais respecté son choix”.

“On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France”

Cette décision est aussi le symbole d’un enracinement. ”Mon père disait toujours : “J’ai travaillé 49 ans pour la France, elle me doit bien un petit bout de terre”", raconte Patricia. “Ce pays est le leur puisqu’ils y ont passé la majorité de leur vie, analyse Omar Samaoli, Certains n’ont plus d’attaches dans leur pays d’origine donc ils n’ont aucune raison d’y être enterré“. Douadi est de cet avis. Vieil immigré algérien de 75 ans, il le dit sans hésiter :

“Mon pays, c’est la France”.

Même si une partie de sa famille est en Algérie, il se fera enterrer dans l’Hexagone. “Le destin nous a déraciné et nous a amené ici”, explique-t-il. Pour les enfants d’immigré nés ici, l’équation est encore plus logique : “On est né en France, on vit en France, on meurt en France, on est enterré en France“, explique Abdelaziz Boukersi, dont les parents sont arrivés d’Algérie.

“Je suis née sur le sol français, je suis française. L’Algérie est un pays que je connais peu et qui représente seulement mes origines”, ajoute Nadia Chaïb.

Mais la chose n’est pas si simple : un certain nombre d’obligations religieuses s’imposent. “La mort est le seul moment où on est face à sa propre destinée. Même ceux qui ne sont pas pratiquants ont le souci d’être enterrés selon l’éthique religieuse, pour pouvoir partir en paix“, rappelle le gérontologue Omar Samaoli. Les rites mortuaires sont précis, et si Maleck, Abdelaziz, Patricia et Douadi envisagent sans difficulté leur inhumation en France, c’est aussi qu’ils habitent Grenoble ou ses environs. Le cimetière intercommunal et interconfessionnel de Poisat leur permet d’être “en règle” avec les rites, rappelés par un imam de l’agglomération grenobloise :

“Un musulman doit être inhumé, jamais brûlé et, idéalement, dans un cimetière ou un carré confessionnel”.

Des carrés qui permettent aux musulmans d’être enterrés le corps orienté vers La Mecque, dans un secteur séparé des autres confessions. “La création de cimetières confessionnels est interdite en France [ndlr : depuis 1881, sauf dans les départements concordataires (Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle)]. Il n’y a donc qu’avec les carrés musulmans que nous pouvons respecter ces obligations“, indique Maleck. La législation ne les autorise pas strictement. Trois circulaires ministérielles (1975, 1991 et 2008) les “encouragent”. La dernière rappelle le principe de laïcité auxquels sont soumis les cimetières et affirme qu’ “il apparaît souhaitable, par souci d’intégration des familles issues de l’immigration, de favoriser l’inhumation de leurs proches sur le territoire français“. Ce texte a entraîné la création de nombreux carrés musulmans en France. “En 2008 il y en avait 70, en 2012, plus de 200“, affirme Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Insuffisant à la vue de l’étude de 2008 du Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes qui estimait à 600 leur nombre. “Le CFCM n’a de cesse de relancer des demandes pour qu’il y en ait plus“, insiste Mohammed Moussaoui. Et comme ce sont les maires qui décident de leur création, les situations sont très différentes selon les régions de France.

“Dès que nous quittons l’agglomération grenobloise, nous avons des soucis. Des algériens souhaiteraient être inhumés en France mais il n’y a pas de secteur confessionnel dans le cimetière de leur commune. Ils lorgnent sur Poisat mais n’ont le droit d’y être enterré que s’ils décèdent dans une commune appartenant à la communauté de communes”, donne comme exemple Maleck.

Et le cimetière intercommunal de Poisat ne sera pas extensible à l’infini. “Elle devrait nous donner six ans supplémentaires“, affirme le responsable de la Métro. Après, il faudra trouver d’autres solutions. Ouvrir un nouveau cimetière intercommunal et interconfessionnel ? “Cela peut être une solution” affirme Alexandre Biancardini.

Mais il faut aussi que les mairies de l’agglomération grenobloise se saisissent du problème. Sur les 28 communes, trois seulement possèdent actuellement des secteurs confessionnels musulmans. “On les encourage à créer des secteurs réservés, pour diminuer la pression sur le cimetière de Poisat“, appuie le responsable de la Métro. Les choses ont déjà commencé à bouger dans certaines villes, comme Echirolles qui a mis en place depuis 2011 un carré musulman au cimetière des 120 Toises. “On a pour l’instant onze places, on en fera vingt-six au total” explique Fanny Pepelnjak du service État civil. Michel Baffert, maire de Seyssins, a autorisé l’inhumation dans le sens de la Mecque mais refuse la séparation des secteurs, insistant sur le caractère laïc des cimetières. Les autres élus invoquent tout simplement le manque de demandes, le manque de place et finissent toujours par renvoyer à Poisat. “C’est aussi une question très politique“, glisse Maleck, avec une pointe d’ironie.

Même pour ceux qui se feront enterrer ici, une question, une angoisse demeure : “Et après ? Quand il n’y aura plus personne pour renouveler ma concession ? “”Je vais relouer celle de mon père, pas sûr que mes enfants ou petits-enfants en feront autant” s’inquiète Patricia Abd-el-kader. Dans l’Islam, un corps inhumé ne doit jamais être déterré. En France, le système de concession à renouveler (d’une durée de 10, 30 ou 50 ans) ne pourra jamais permettre cela.

“C’est une angoisse pour les musulmans d’imaginer qu’un jour on les déterre mais c’est la loi”, explique Omar Samaoli.

Une inquiétude d’autant plus forte que dans l’imaginaire collectif, les restes sont déterrés et “jetés” dans une fosse commune. Un mythe à combattre, car en réalité, si la concession n’est pas prolongée, les restes sont placés dans un ossuaire. “On les récupère et ils sont mis dans une boîte à ossements”, explique Alexandre Biancardini. L’ossuaire serait un dispositif accepté, mais uniquement s’il était musulman. Certaines mairies, ayant mis en place des carrés musulmans, se posent donc dès à présent la question de la construction d’ossuaires confessionnels pour éviter toute angoisse.

“L’étranger dérange. Même au cimetière”

Face aux questions que soulève la demande croissante d’inhumation en France, plusieurs chercheurs, comme le sociologue Atmane Aggoun, auteur du livre Les musulmans face à la mort en France (2006, Vuibert), ou le gérontologue Omar Samaoli, souhaiteraient un changement de législation et une réelle prise de position en faveur de ces “immigrés” “qui n’iront nulle part, parce qu’ils sont ici chez eux“. Pour eux, ce serait une double preuve : celle de leur prise en considération et de leur intégration en France.

“L’Islam comme religion en France ne sera véritablement implanté et enraciné sur son sol qu’à partir du moment où les immigrés de confession musulmane éliront deux pieds sous terre leur dernière demeure…”, concluait Yassine Chaïb, sociologue et auteur de L’émigré et la mort (2000, Edisud).

Pour tous ces musulmans, la route est encore longue, face à une société qui semble loin de se préoccuper de ce problème. Patricia Adb-el-Kader n’est pas très optimiste : “L’étranger dérange. Même au cimetière“.

20/10/2012, Delphine Jung, Léa Marquis

Source : Les Inrocks

En Allemagne, une école catholique rassemble depuis la rentrée chrétiens, musulmans et juifs en mettant en exergue les différences religieuses pour enseigner le respect de l'autre.

Comme dans tous les établissements scolaires, les 22 élèves de six ans de la classe "Trois religions" d'Osnabrí¼ck, dans le nord-ouest, apprennent à lire, écrire et compter. Des activités musicales et sportives figurent aussi au programme de cette classe gérée par le diocèse local.

Mais chaque lundi, durant une heure et demie, les enfants sont séparés. Les huit petits musulmans se rendent au cours de religion islamique, les deux élèves juifs au cours de judaïsme. Pour les autres, un enseignement de religion chrétienne est dispensé par une enseignante catholique.

En Allemagne, le cours de religion est obligatoire à l'école. Tous les élèves doivent y participer, sauf si les parents demandent à ce que leur enfant en soit dispensé.

"C'est une expérience révolutionnaire et un projet unique en Allemagne", s'enthousiame Sebastian Hobrack, responsable de l'enseignement de la religion juive. Il s'agit pour chaque enfant de renforcer sa propre identité religieuse et d'apprendre que le petit camarade assis à cô té fête Hanoucca et pas Noël et est circoncis et non baptisé, poursuit-il.

"L'objectif n'est pas de niveler les différences religieuses", insiste également Winfried Verburg, responsable du service éducation du diocèse catholique d'Osnabrí¼ck et père du projet. "Nous voulons que les enfants apprennent à vivre ensemble et à cohabiter en paix malgré leurs différences religieuses", poursuit-il.

Responsable notamment de l'enseignement de l'islam, Annett Abdel-Rahman, autorisée à porter le voile en cours, estime fondamental d'"éveiller les enfants au respect des autres religions".

Mais des opposants à cette classe font valoir que la cohabitation de différentes religions dans la cour de récréation est déjà une réalité dans de nombreux quartiers à forte population immigrée. Pour eux, cette classe renforce la ségrégation, plus qu'elle ne favorise l'intégration.

L'idée a vu le jour il y a trois ans alors que la survie de l'école catholique était menacée en raison du trop faible nombre d'enfants catholiques inscrits. Le diocèse a alors décidé de monter un nouveau projet.

"L'intégration, c'est quand un enfant accepte ce principe: j'ai le droit de faire ou de penser ça et l'autre qui n'a pas la même religion que moi a exactement le même droit", se défend Claudia Sturm, inspectrice de l'enseignement auprès du diocèse.

Lors des fêtes comme Yom Kippour ou Pessa'h, les enfants juifs sont dispensés de cours. Pour l'Aïd, ce sont les musulmans qui restent à la maison. "Aux autres enfants nous expliquons pourquoi leurs camarades ne sont pas là, nous expliquons ce qu'ils fêtent", souligne Claudia Sturm. Pas question non plus d'organiser une fête de classe un samedi ou lors du ramadan.

Depuis la rentrée, les plus grosses difficultés ne se situent pas dans la salle de cours mais... à la cantine.

"Quand on a servi aux enfants musulmans de la soupe aux pommes de terre et à la saucisse, ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas en manger", rigole Annett Abdel-Rahman, "J'ai dû leur expliquer que ce n'était pas du porc".

Les plats cuisinés pour les enfants ne sont pas kascher, mais pour la vaisselle, les responsables scolaires ont choisi le verre et non la porcelaine qui ne peut pas être cachérisée.

"Pour les anniversaires, nous avons établi une liste afin que les parents sachent quels gâteaux pourront être mangés par tous", ajoute-t-elle. "Ce sont les petites choses du quotidien mais c'est exactement de cela dont il s'agit dans notre école".

22 Octobre 2012, Par Yannick PASQUET

Source : Atlas info

Jusqu’à présent, seul le traité de Maastricht a créé, en 1992, une citoyenneté européenne, instaurant le droit de vote et d’éligibilité des ressortissants de l’UE aux élections européennes et municipales. Mais qu’en est-il des non-ressortissants des Vingt-Sept ? Même si aucun des pays membres n’accorde l’égalité totale de droits entre nationaux et étrangers, de nombreuses disparités nationales subsistent.

Elan. L’Irlande fait figure de pionnière en matière du droit de vote et d’éligibilité des étrangers, qu’elle leur a octroyé dès 1963 pour les scrutins municipaux. Contrairement aux autres Etats européens, elle n’impose aucune condition d’accès, ce qui en fait l’un des pays les plus «tolérants» de l’Union. Même chose du côté des pays nordiques, notamment la Norvège et la Finlande, qui ont accordé ce droit aux résidents non européens respectivement en 1982 et 1996, mais moyennant un séjour minimum de trois ans sur leur territoire.

Après Malte, le Luxembourg et les Pays-Bas, la Grèce est le dernier pays de l’Union européenne à avoir suivi cet élan démocratique, en accordant le droit de vote aux étrangers en 2010. Mais l’expérience a tourné court : un an plus tard, le Conseil constitutionnel invalidait la loi.

Les réticences restent fortes, notamment dans les grands pays de l’Union. En Allemagne, la CDU au pouvoir y est opposée. En revanche, le parti social-démocrate, Die Linke et les Verts y sont favorables. Leur programme de gouvernement de 1998 prévoyait de l’octroyer lors des élections locales. Faute de la majorité qualifiée au Sénat nécessaire pour modifier la Constitution fédérale, le projet avait avorté.

A Rome, Romano Prodi, alors président (centre gauche) du Conseil et favorable à cette mesure, s’était heurté un an plus tôt à la commission des affaires constitutionnelles du Parlement italien. Finalement, quelques représentants de communautés ont été désignés au sein des municipalités. Ils n’ont aucun pouvoir décisionnel et officient uniquement en tant qu’observateurs.

Référendums. Seule une minorité de pays peut s’enorgueillir de contribuer activement au processus d’intégration des étrangers, en ne se limitant pas aux scrutins municipaux. Parmi eux, la Suède, où le Parlement peut étendre ponctuellement ce droit en faisant participer les ressortissants non européens aux référendums nationaux, ce qui a été le cas dans les années 80, notamment pour celui concernant les centrales nucléaires. Faute d’informations, beaucoup d’étrangers ne s’impliquent pas ou peu dans la vie démocratique du pays. En 1976, lors du premier scrutin ouvert aux non-ressortissants de l’UE, 60% d’entre eux étaient allés voter, contre 90% des électeurs suédois. En 2010, ils n’étaient que 35% à se déplacer. Autre exception, le Royaume-Uni, qui ouvre ses scrutins locaux et nationaux aux ressortissants du Commonwealth, et ce sans réciprocité, contrairement à l’Espagne, qui permet aux étrangers de voter aux municipales à condition d’avoir signé un traité de ce type avec l’Etat du ressortissant concerné.

19 octobre 2012, Aurore Coulaud

Source : Libération

Des habitants de Saint-Denis, Français, étrangers, ou bi-nationaux racontent leur vision du droit de vote.

A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un quart des 106 000 habitants est de nationalité étrangère. Ici, le droit de vote des étrangers aux élections locales, promesse que l'Elysée semble de moins en moins pressé de mettre en oeuvre, n’est pas une mesure anodine. Paroles de Dyonisiens, Français, étrangers ou bi-nationaux.

«Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter»

Larbi a 76 ans. Il a débarqué d’Algérie en France en 1952, à l’âge de 16 ans. Ses parents sont morts en France. Ses huit enfants y sont nés. Eux sont tous Français, comme ses petits enfants. Il y a une douzaine d’années, à l’heure de la retraite, Larbi a voulu demander la nationalité française. «Pour être comme mes enfants et pour pouvoir voter.» Avant, il n’y avait pas vraiment songé. Il est de cette génération qui a longtemps cru repartir un jour au pays. Mais Larbi n’a pas réussi à obtenir sa nationalité, il s’est perdu dans la paperasse et a fini par abandonner. Alors, il compte sur le droit de vote des étrangers. «Même si c’est que local, ça m’intéresse, c’est ma ville, c’est normal de participer.» Le jour où nous l’avons rencontré dans le centre-ville de Saint-Denis, Larbi était avec deux amis, Mohamed, 61 ans et Samir, 56 ans. Tous deux ont obtenu leur nationalité française et votent donc. Mohamed, comptable fraîchement retraité, l’a prise tardivement, à la cinquantaine, justement pour avoir le droit de vote. La promesse de François Hollande concernerait en revanche ses parents. «Ils sont âgés,  mais si c’est pour la mairie, je suis sûr qu’ils iraient voter.» Il ajoute: «Ce sont des gens que la France a ignoré toute leur vie. C’est bien de leur donner ce droit.» Mohamed dit avoir voté à la présidentielle en pensant à cette mesure, «même si ce n’est pas le plus important». «Le gouvernement recule sur beaucoup de chose. Mais ça, c’était quand même une promesse symbolique. S’ils ne la tiennent pas, ça sera mal pris.»

«On a promis ce petit bout de droit à des fins électoralistes»

Malika, 60 ans et sa fille Ryma, 32 ans, qui ont toute deux la double-nationalité française et algérienne, sont plus partagées sur cette promesse. «Je suis très mal à l’aise sur ce sujet, confie Malika. J’ai le sentiment qu’on a brandi une mesure symbolique, sans réellement demander aux personnes concernées ce qu’elles en pensaient. Je ne suis pas sûre que ce soit central pour les étrangers mais les socialistes ont toujours eu ce fantasme. Alors encore une fois, on a promis ce petit bout de droit, à des fins simplement électoralistes. C’était une carotte.» Elle n’est pas étonnée de voir la mesure à nouveau enterrée. Pourtant, si c’étaitvraiment le cas, «ce serait une belle saloperie, avec des contre coups qui risquent d’être nombreux». Ryma, sa fille, pense qu’au lieu de promettre un droit de vote aux élections locales, il aurait mieux valu «réfléchir à comment réellement impliquer les gens qui le souhaitent dans la politique de leur ville». Par ailleurs, pour elle, «le droit de vote des étrangers, c’est comme le mariage homo ou le débat sur le cannabis, on met ça sur la table pour ne pas parler des vrais problèmes». Elle redoute un retour du débat sur l’identité nationale. «On n’a pas voté François Hollande pour subir encore ça.»

«Ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations»

Abdelkader, qui vit depuis plus quarante ans en France, ne veut pas entendre parler du droit du vote des étrangers. «Pour voter, faut prendre la nationalité. Un point c’est tout. Sinon, on donne le droit de vote à n’importe qui.» Cet immigré algérien a la nationalité française de longue date. Et c’est important pour lui. «Je suis Français, mes enfants sont Français», répète-t-il. Abdelkader a un discours assez définitif sur les immigrés arrivés récemment en France : «Ils veulent des allocations. Si on leur donne le droit de vote, ils voteront pour celui qui leur promettra des allocations. C’est dangereux.» Il trouve qu’il y a en France trop d’étrangers, trop d’insécurité, trop de laxisme, pas assez d’éducation. Il fait un lien entre tout cela. Il pourrait être électeur du FN, il a pourtant voté à gauche, par principe et habitude. Mais peut-être pour la dernière fois. Car il y a pour ce retraité  «pire» que le droit de vote des étrangers : «le mariage homosexuel».

19 octobre 2012, Alice Géraud

Source : Libération

Le Conseil Français du Culte Musulman exprime sa forte indignation et condamne avec la plus grande vigueur l’occupation depuis ce matin ’20 octobre) à 6h00 de la Grande mosquée de Poitiers, en cours de construction, par un groupe se réclamant de « génération identitaire », perturbant les offices religieux qui se tiennent dans une salle à proximité.

Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l’islam et aux musulmans, est sans précédent dans l’histoire de notre pays.

Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à cette nouvelle forme de violence antimusulmane qui témoigne une fois de plus de la volonté de ces groupuscules de mettre en péril notre vivre ensemble et notre cohésion nationale par l’incitation à la haine et à la division.

Le CFCM, confiant dans la mobilisation des autorités, appelle les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette occupation inacceptable et à traduire ses auteurs devant la justice.

Le CFCM qui salue les gestes de solidarité des autorités religieuses sur place, appelle toutes les forces vives de notre pays à s’opposer avec force à ces provocations méprisables.

Le CFCM exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles de la grande mosquée de Poitiers et appelle les musulmans de France à faire vivre l’esprit de ces dix premiers jours du mois du Grand pèlerinage, les plus importants du calendrier musulman, pour affronter cette nouvelle provocation dans la sérénité.

20 octobre 2012

Source : Site du CFCM

L’indignation est quasi-unanime après l’occupation par un groupuscule d'extrême droite du chantier de la mosquée de Poitiers, samedi. La garde à vue de quatre militants a été prolongée.

L’indignation de la classe politique est quasi-unanime après l’occupation, ce samedi matin pendant plusieurs heures, par un groupuscule d'extrême droite le chantier de la grande mosquée en construction à Poitiers.

La garde à vue de quatre militants d'extrême droite a été prolongée, ce dimanche. Les quatres jeunes, âgés de 23 à 26 ans, parmi lesquels deux étudiants et deux jeunes actifs, auraient «un rôle important» au sein du groupe Génération identitaire (GI), a-t-on indiqué de source proche de l'enquête. Les 73 militants, dont une majorité d'étudiants venus de Paris, Lyon, Grenoble, Lille, Cannes, Nice ainsi que de Bretagne et de Normandie, selon les organisateurs, avaient investi samedi, vers 5H45, le grand bâtiment gris, encore en chantier, situé en banlieue de Poitiers, à Buxerolles.  

Depuis Manille (Philippines), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a condamné cette action, parlant de «provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable» et d'«agression contre la République et ses valeurs».

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a, lui, dénoncé «la provocation haineuse et inadmissible» et «les amalgames douteux» de ce groupe, tandis que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, tout comme le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, ont également condamné cette occupation.

A gauche, le nouveau premier secrétaire du PS, Harlem Désir, le PCF et Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche (PG) sont allés plus loin, exigeant la dissolution des «groupes impliqués» dans cette action.

«Poitiers est sous le choc»

Génération identitaire est un mouvement de jeunesse issu du Bloc identitaire, qui a qualifié samedi soir son coup d'éclat d'acte de «résistance», de ceux qui «combattent vraiment» l'islamisation.

Ce sont eux qui «constituent un danger pour la France, pas les musulmans de Poitiers qui ne demandent qu'à pouvoir disposer d'un lieu de culte décent», a réagi la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Quant au maire de cette ville de 90.000 habitants, Alain Clayes, il considère que «Poitiers est sous le choc». «Jamais nous n'avons eu la moindre difficulté», visant la communauté musulmane, a-t-il assuré.

Lors d'une conférence de presse, le préfet de la Vienne Yves Dassonville a souligné que les 73 militants étaient «des personnes, semble-t-il, de bonne famille qui viennent de toute la France». «Ils étaient très organisés», a souligné le préfet en estimant que «c'est une affaire qui n'est pas à prendre à la légère».

«Climat d’islamophobie»

Le MRAP, SOS Racisme et le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ont également demandé, dimanche, la fermeté contre les groupuscules identitaires. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples réclame «la dissolution immédiate de toutes les poupées gigognes de la mouvance identitaire d'extrême droite qui a occupé le chantier» et «exige l'inculpation, pour incitation à la haine raciale» des dirigeants. «Ces actes ne peuvent rester impunis», estime SOS Racisme qui demande «la plus grande fermeté».

Le Rassemblement des Musulmans de France s’inquiète, pour sa part, «du climat d'islamophobie qui prend de plus en plus d'ampleur et souhaite que des dispositions significatives soient prises par les autorités pour endiguer cette forme de xénophobie qui porte atteinte aux grandes valeurs de la République».

«Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l'islam et aux musulmans, est sans précédent dans l'histoire de notre pays», a déploré le Conseil français du culte musulman dans un communiqué. «Nous sommes blessés profondément», a aussi souligné Boubaker El Hadj Amor, président de la communauté musulmane de Poitiers et imam de la ville. Il s'est félicité que la communauté musulmane de l'agglomération, qui compte quelque 7 à 8.000 personnes, ait fait preuve d'«un esprit de calme et responsabilité exemplaires». «Ces extrémistes cherchaient la provocation, ils ne l'ont pas trouvée», a ajouté l'imam qui entend déposer plainte contre ces militants.

20/10/2012

Source : Libération/AFP

La Cité nationale de l'histoire de l'immigration, le Conseil général de la SeineSaintDenis et le centre de ressources Profession Banlieue organisent le 6 novembre une journée-rencontre sur le thème "Oubli des histoires coloniales et de l'immigration : Etat des lieux et conséquences".

Le territoire et ses habitants et les acteurs de la politique de la Ville interrogent, de façon consciente ou non, l’histoire des immigrés et de l’immigration. L’étude des volets culturels des anciens contrats de ville et les actions mémorielles soutenues par l’Anru montrent que la question du passé n’est pas absente du paysage socioculturel des quartiers sensibles en SeineSaintDenis. Des inventaires, comme celui réalisé il y a une dizaine d’années pour le compte du Fasild, ou celui de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, pointent la fréquence d’actions valorisant ce patrimoine.

2012 est l’année du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie. Quelques manifestations nationales s’inscrivent dans ce cadre, comme l’exposition Algérie 18301962 proposée par le Musée de l’Armée. La Cité nationale de l’histoire de l’immigration inaugure pour sa part le 8 octobre 2012 l’exposition Vies d’Exils 19541962. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie, qui met au jour la vie de cette population dont le nombre a doublé entre 1954 et 1962.

En dépit de ces manifestations, la France peine encore à intégrer l’histoire de ses colonies, d’autant plus quand elle croise l’histoire de l’immigration. Le recoupement de ces deux histoires est souvent méconnue et donne lieu à de nombreuses confusions et incompréhensions. Donner une meilleure visibilité à cette problématique relève d’enjeux contemporains de cohésion sociale.

Il se trouve qu’une part non négligeable de la population vivant en France a été témoin du conflit, de part et d’autre de la ligne de front. Cela n’est pas sans incidence sur les représentations que l’on a sur les populations issues de l’immigration algérienne en France, notamment aujourd’hui chez les adolescents souffrant de troubles identitaires.

Cette journée est organisée par le Département de la SeineSaint Denis, Profession Banlieue et la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, dans le cadre d’un partenariat entre le Département et la Cité, pour tous ceux qui interviennent dans les quartiers en politique de la ville : équipes projet, responsables éducatifs, associations, centres sociaux, associations de prévention spécialisée…

Dans un premier temps, il s’agira d’apporter des éléments de connaissance pour aider l’appréhension de ces questions sur le terrain et dans un second temps, de présenter aux acteurs de la politique de la ville des outils susceptibles de les aider pour organiser des projets en liens avec ces problématiques. Télécharger le programme de la journée

19/10/2012

Source : Génériques

Le plat pays s'immerge dans l'art marocain: expos, ciné, musique, danse, théâtre, littérature et politique. Un Daba Maroc pour tous, melting-pot à deux faces entre tradition et modernité, populaire et contemporain, artistes d'ici et là-bas...

nitié par la Fédération Wallonie-Bruxelles, Daba Maroc (Le Maroc, maintenant) est un festival conçu par Fabienne Verstraeten, directrice des Halles de Schaerbeek, engagée depuis quelques saisons sur "les mondes arabes". Au menu, il s'agit d'"inviter les pratiques artistiques contemporaines du Maroc en regard de la création issue de l'immigration". Résultat: plus de 150 artistes, quelque 60 projets et plus de trois mois de festivités à travers la Belgique. L'ouverture annonce la couleur. Une officielle avec voix féminines et chants traditionnels et une populaire, orchestrée par Mohamed Ouachen, qui a drainé un public métissé, dévoilant le talent du chanteur Mohamed Mesbahi et du slameur Youness Mernissi. Daba Maroc brasse large, visant différents publics: "La Caravane du livre" porte livres et rencontres dans des territoires inconnus, "Itinérances" mélange des conteurs d'ici et de là-bas, et le "Dabatheater" de Rabat installe son théâtre-action sur notre actualité. Si Daba Maroc s'était limité au contemporain, on lui aurait reproché son "élitisme". La scène plastique émergente, les écrivains de langue française, la danse contemporaine, c'est pour qui?

La danse/combat

La danse contemporaine, au Maroc, montre que "la culture élitiste pour tous " est un idéal sans frontières. Pionnier du genre, la biennale On Marche, créée en 2005 à Marrakech par les chorégraphes-danseurs Taoufiq Izeddiou, Saïd Ait El Moumen et Bouchra Ouizguen, tous aujourd'hui invités dans Daba Maroc. Cette année-là, ils ont installé de la danse contemporaine sur la place Jamaâ El Fna. Et si les Marocains attroupés ne pigeaient pas grand-chose du duo abstrait présenté cet après-midi-là, ils regardaient jusqu'au bout. Taoufiq Izeddiou résumait alors son aventure: "Les workshops de l'Institut Français nous ont formés et nous sommes programmés à Montpellier-Danse. Mais ça veut dire quoi, la danse ici? Avec nos trois tabous que sont la nudité, Dieu et le Roi? Il fallait réfléchir à partir d'ici. Nous organisons des laboratoires où viennent des fans de Shakira ou Michael Jackson, et nous essayons ensuite de les mener vers la danse contemporaine. Organiser ce festival? C'était une "folie" nourrie de nos expériences de tournées. On a rencontré des pratiques chorégraphiques incroyables au Japon, dans l'Est européen, en Turquie ou en Afrique noire, qui a 20 ans d'avance sur nous. Ces chorégraphes rencontrés en tournée viennent aujourd'hui quasi gratuitement au festival pour soutenir notre danse contemporaine. C'est de la débrouille, épuisante, mais 'On Marche'."

Dans le cadre du Daba Maroc, Izeddiou présentera Aaleef (Je tourne) où il danse, en tension à peine retenue, son identité mouvante, tantôt compulsif, tantôt funky, avec un musicien de guembri ("guitare" Gnawa). En réaction aux "Printemps arabes", il dévoilera son nouveau projet Rêv-illusion, hommage à la danse sur l'individu emporté par la masse. Il nous dit: "Je taperai le sol avec mes chaussures de militaire en or et je me transformerai en Tina Turner, Malcom X, Prince..." Autre phare du festival, Bouchra Ouizguen, qui frappera trois coups dans Daba avec Madame Plaza, un tube où elle danse avec trois Aïtas (chanteuses populaires de cabaret "miteux"). Elle présentera ensuite sa dernière création, Voyage Cola, avec Alain Buffard, un solo traversant son identité chorégraphique, venue de la danse orientale, et aussi une carte blanche avec le jeune écrivain Abdellah Taïa. Quant au danseur Saïd Ait El Moumen, il présentera Athar sur les dualités identitaires et une série de solos dans Un mètre carré, référence au manque d'espace de la danse contemporaine au Maroc, obligée de squatter des appartements.

Arts plastiques: l'éveil

Autre volet du programme: le boom des arts plastiques, avec des artistes formés au Maroc ou en France, circulant depuis une dizaine d'années sur la scène internationale. Tandis que le B.P.S. 22 de Charleroi présente Intranquillités (lire le Focus Vif du 12 octobre), Bozar présente ce week-end deux plasticiens du Maroc, Hassan Darsi, sculpteur interventionniste dans l'espace urbain, et Faouzi Laatris, qui joue à décaler les objets et les signes. Plus expérimental, le mois prochain, La Centrale Electrique présentera Travail, mode d'emploi: art sonore, performances et installations. Enfin, Daba prévoit des rencontres littéraires et politiques, chères à la commissaire Fabienne Verstraeten: un colloque "art et politique " et quelques écrivains d'aujourd'hui: Abdellah Taïa, Mohamed Hmoudane, Fouad Laroui,... dans un programme "Conversation avec des écrivains absents": Driss Chraïbi, Mohamed Choukri, Mohamed Lefta. Daba, c'est une programmation dense à découvrir au fil des mois, avec cependant deux regrets de départ: l'absence de cirque contemporain (comme les Taoub de Tanger) et d'une bonne affiche musicale. A part un week-end passé en Expressions urbaines (Muslim, Moby Dick...), c'est le désert du ma-rock. On aurait apprécié des soirées-cartes blanches "B-Rock" et "L'Boulvart" ou "Boultek", des lieux de la contre-culture à Casablanca et ses musiques urbaines, fusion, rock/metal, reggae, hip hop, électro. Et des groupes comme Rebon (metal), Hoba Hoba Spirit (fusion rap), H-Kayne (Rap), Fnaïre, Don Bigg, LooNope (rap psychédélique), The Peppermint Candy (Indie rock), etc. etc. Daba Maroc est si vaste qu'il ne pourra contenter tout le monde. Ça fait partie du partage des deux rives...

18 octobre 2012, Nurten Aka

Source : Le Vif.be

Dans le cadre de ses activités culturelles, l'association Almohagir organise le samedi 20 octobre 2012 du 15h à 18h:30 à Paris une rencontre-débat sous le thème : Les Droits Civiques et Politiques des Marocains du Monde à la lumière de la Constitution de 2011 et du Discours Royal du 20 août 2012…Suite

« La mémoire au service des droits de l’Homme »

Une caravane pour réhabiliter la mémoire des mineurs marocains de France

En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère Chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger, l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais-AMMN (France) organise du 2 novembre au 8 décembre 2012, la caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais sur le thème « la mémoire au service des droits de l’Homme ».

En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère Chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger, l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais-AMMN (France) organise du 2 novembre au 8 décembre 2012, la caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais sur le thème « la mémoire au service des droits de l’Homme ».

Composée d’anciens mineurs, artistes, chercheurs, étudiants et experts dans le domaine du développement, la caravane sillonnera les villes du Maroc d’Agadir, Goulimine, Ouarzazate, Tiznit et Taroudant, en vue de valoriser et de réhabiliter la mémoire et l’histoire des mineurs marocains installés dans la Pas-De Calais en France et rappeler leurs droits.

Durant cinq semaines, l’exposition intitulée « Les mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais », les projections de films et les présentations de pièces de théâtre permettront de raconter l’histoire et le vécu de ces milliers d’immigrés arrivés en France par vagues successives durant les années 1960. Des café-mémoires et des rencontres permettront d’entendre les témoignages vivants des miniers marocains installés aujourd’hui au Maroc et de rappeler leurs droits. Enfin, plusieurs tables-rondes et séminaires devraient aboutir à la mise en place d’actions de développement, de solidarité et d’accès aux droits au Maroc.

Cette manifestation est ouverte aux immigrés et à leurs familles, jeunes, étudiants, scolaires, institutionnels et grand public. Elle devra aboutir à la production d’un livre blanc à destination des acteurs politiques et des acteurs de développement en France et au Maroc.

Cette tournée est rendue possible grâce au concours des Conseils régionaux de Massa-Draa, de Guelmim et du Nord-Pas-de-Calais, de l’Association des chercheurs en migration et développement, de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), l’Association Immigration développement et démocratie (IDD) et des municipalités des cinq villes abritant l’événement.

La caravane sera présente à Ouarzazate du 3 au 8 novembre, à Tiznit et sa région du 12 au 17 novembre, à Taroudant et sa région du 19 au 23 novembre, à Guelmim et sa région du 26 au 30 novembre et à Agadir du 3 au 8 décembre 2012.

19/10/2012

Source : CCME

Quatre mois après l'avoir annoncée, le ministre de l'intérieur Manuel Valls a publié, jeudi 18 octobre, une circulaire pour rouvrir plus largement l'accès à la nationalité française. Il s'agit pour le gouvernement de revenir sur la très forte inflexion du nombre de naturalisations qui avait été mise en œuvre par l'ancienne majorité depuis 2010: entre 30 % à 45 % de moins.

Le trafic des êtres humains en GrandeBretagne a enregistré une hausse significative en 2011, a indiqué un rapport gouvernemental publié jeudi. Quelque 946 personnes ont été victimes de ce trafic en 2011, contre 710 en 2010, a indiqué ce rapport interministériel, soulignant que des gangs opérant dans ce domaine à partir de la Chine, du Viêtnam, du Nigéria et de l'Europe de l'est posent «la plus grande menace» au Royaume-Uni…Suite

Le festival du film arabe de Berlin, prévu du 5 au 11 novembre, met à l'honneur la réalisatrice marocaine Farida Belyazid…Suite

Le Maroc confronté à l’immigration clandestine : L’UE pointe du doigt le traitement réservé aux Subsahariens

L’Union européenne ne semble pas satisfaite du traitement réservé par les autorités marocaines aux immigrés illégaux, en particulier ceux qui sont d’origine subsaharienne. Une situation qualifiée par Eneko Landaburu, ambassadeur de l’UE à Rabat, de «problématique» malgré les avancées positives enregistrées par la Royaume dans le domaine des droits de l’Homme.

Le ministre de l’Intérieur a assoupli ce jeudi les critères d’acquisition de la nationalité française dans une circulaire qui ouvre notamment la naturalisation aux salariés en contrat précaire et aux hauts diplômés.

L’esprit de la circulaire

Elle revient sur les critères « volontairement durcis » par l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui ont fait chuter le nombre des naturalisations de 116 000 en 2010 à 87 000 en 2011. Les nouveaux critères se veulent « transparents et justes ».

Levée de l’obligation du CDI

Pour devenir Français, il faut toujours démontrer son insertion professionnelle, mais cela n’impose plus de détenir un contrat à durée indéterminée (CDI). Un salarié en CDD ou intérimaire doté de « ressources suffisantes et stables » redevient admissible à la nationalité. Il s’agit de ne pas exclure des personnes méritantes « victimes d’une situation de l’emploi difficile » dans « un contexte de crise économique et sociale ». C’est ce critère qui devrait avoir le plus gros impact en terme de flux.

“Présomption d’assimilation” pour les jeunes scolarisés en France

Tout jeune de moins de 25 ans qui a vécu plus de dix ans en France et y a été scolarisé au moins cinq ans sans discontinuer doit bénéficier « d’une présomption d’assimilation », sauf en cas de « gros écarts de conduite ».

Privilégier les étudiants brillants

« Il convient d’apprécier avec discernement la situation de tous les candidats qui présentent un potentiel élevé pour notre pays », demande le ministre, en citant les diplômés de grandes écoles, certains doctorants et post-doctorants. Les médecins ayant un diplôme étranger redeviennent également admissibles.

Être en règle depuis cinq ans

Il faut être en situation régulière au moment du dépôt du dossier et depuis au moins cinq ans, contre dix auparavant, pour pouvoir demander la nationalité.

Maîtrise de la langue

La circulaire exige toujours une attestation de maîtrise du français délivrée par un organisme extérieur, sauf pour les personnes de plus de 65 ans qui sont dispensées de tests formels de langue.

Adhésion aux valeurs et principes de la République

La circulaire ne remet pas en cause l’exigence d’un minimum de connaissances sur l’histoire, la société, et les valeurs de la République, notamment la laïcité, mais elle réorganise leur évaluation. Elle enterre le QCM de culture générale, prévu dans une loi entrée en vigueur au 1 er juillet mais jamais appliquée, au profit d’une estimation globale lors d’un entretien d’assimilation. De même, les agents des préfets sont invités à prendre en compte le niveau d’éducation des postulants dans leur jugement.

19/10/2012

Source : JSL

Le film "Boiling Dreams" (rêves ardents) du réalisateur marocain Hakim Belabbes, est sélectionné en compétition officielle pour la 18ème édition du festival du cinéma méditerranéen de Rome "Medfilm" qui s'ouvre vendredi.

Ce film-fiction, qui traite de la problématique de l'immigration clandestine, avait déjà été primé cette année de la Mention spéciale pour l'image et le son au festival du cinéma d'auteur de Rabat et en 2011, du prix du meilleur scénario et de la meilleure image du Festival International du Film de Dubaï.

Outre ce film, neuf autres longs métrages concourent pour le grand prix "Amore e Psiche" (Amour et psyche).

Au total 86 films, entre longs métrages, documentaires, et courts métrages participent à ce festival qui se déroulera avec la participation de 40 pays et dont la Slovénie est, cette année, l'invitée d'honneur.

Deux autres Prix seront attribués par le jury : "Open Eyes" qui récompense le meilleur film documentaire, et "Methexis", réservé au meilleur court métrage.

Le prix Koiné 2012, une reconnaissance pour l'ensemble de la carrière, sera attribué, quant à lui, au réalisateur italien Carlo Freccero.

Des focus sur le 7ème art dans plusieurs pays méditerranéens figurent également au programme du festival.

De même, des rencontres professionnelles sur le cinéma euro-méditerranéen seront organisées en marge de cette 18ème édition, qui se tient avec le soutien notamment de l'ambassade du Maroc en Italie et l'appui du Centre cinématographique marocain (CCM).

18 octobre 2012

Source : MAP

Des amis du sociologue algérien Abdelmalek Sayad (1933-1998), fondateur de la question de l'émigration-immigration, ont été assassinés par l'OAS, a affirmé le chercheur français Claude Seibel dans une conférence animée jeudi à Oran.

M. Seibel figure parmi les anciens collègues du penseur algérien Sayad dans le cadre des enquêtes sociologiques conduites avec Pierre Bourdieu (1930-2002) dans les quatre années ayant précédé l'indépendance de l'Algérie.

"C'est le basculement de l'année 1962 qui a scellé l'amitié indéfectible Sayad-Bourdieu. Des amis de Sayad ont été assassinés par l'OAS, l'obligeant à se cacher et c'est épuisé qu'il est recueilli par Bourdieu en août 1962, d'abord au centre de sociologie européenne à Paris, puis quelques jours plus tard dans sa famille", a confié M. Seibel.

Ce rapprochement, a-t-il ajouté, a ouvert la voie à une longue phase de travaux en collaboration et de rédaction d'ouvrages scientifiques qui récapitulent toutes les observations conduites en Algérie, dont celles sur les camps de regroupement avec "Le déracinement".

L'enquête sur les centres de regroupement (créés par les forces coloniales pour interner des milliers de civils algériens après des déplacements massifs de la population rurale) fut un sujet "très sensible", a souligné le conférencier, en rappelant que les travaux sociologiques et ethnographiques furent menés par Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad.

"Malgré les précautions prises par les auteurs pour objectiver le plus possible leurs conclusions, celles-ci étaient évidemment accablantes du point de vue des commanditaires", a-t-il révélé, faisant encore savoir que les auteurs "ne purent rendre public leur enquête que deux ans plus tard dans une publication sous le titre +Le déracinement+".

L'enquête sur les centres de regroupement engagée par Sayad et Bourdieu fut menée dans un climat marqué par "l'hostilité des autorités coloniales et des militaires présents dans ces zones", a également relaté M. Seibel qui a rappelé, dans sa conférence, que "c'est à la faculté d'Alger, en février 1958, que Sayad rencontra pour la première fois Bourdieu qui dira plus tard avoir choisi d'y enseigner par amour pour l'Algérie".

L'œuvre de Sayad, qui est conservée dans la médiathèque inaugurée à son nom en mars 2009 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI, France), comporte des milliers de documents, photos et enregistrements sonores contenus dans 420 boîtes d'archives.

Ce fonds documentaire avait été répertorié à l'initiative de l'Association de prévention du site de la Villette (ASPV, France) sous la direction du formateur Yves Jammet, également présent à la conférence donnée par M. Seibel.

M. Jammet a annoncé, dans ce cadre, que l'oeuvre de Sayad sera au centre d'une Journée d'échanges entre chercheurs algériens et français le 16 novembre prochain à Paris, sous le thème générique "Pour ouvrir un débat citoyen sur l'immigration : médiations sociales et culturelles autour d'Abdelmalek Sayad".

La conférence, animée par M. Seibel, constitue la 8ème rencontre autour de l'œuvre de Abdelmalek Sayad depuis le lancement de ce cycle thématique en février 2010 à Oran, à l'initiative du Centre national algérien de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) et de l'Institut français d'Oran.

Né en Algérie, Abdelmalek Sayad est le troisième et unique garçon d'une famille de cinq enfants. Il fait ses études primaires dans son village natal, en Kabylie, puis poursuit sa scolarité au lycée de Béjaia avant d'entreprendre une formation d'instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah (Alger).

Il est ensuite nommé instituteur dans une école à la Casbah. Il poursuit ses études à l'université d'Alger où il fait la rencontre de Pierre Bourdieu.

En France, il exerça d'abord en tant qu'enseignant vacataire au Centre de sociologie européenne de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 1977, il intégra le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il sera nommé directeur de recherches en sociologie. Il décède le 13 mars 1998.

18 octobre 2012

Source : APS

La compagnie de transport maritime Acciona Trasmediterranea a décidé de renforcer ses liaisons entre les ports d'Almeria (sud de l'Espagne) et de Nador, à l'occasion de la fête de l'Aid el Kebir qui sera célébré au Maroc le vendredi 26 octobre.

A l'occasion de cette fête, qui coïncide également avec les vacances scolaires en France et en raison de l'augmentation du nombre des membres de la communauté marocaine résidant en Espagne et dans d'autres pays d'Europe qui veulent passer la fête avec leurs proches, la compagnie annonce qu'elle va augmenter, jusqu'au 6 novembre, à huit les départs hebdomadaires de ses bateaux entre les ports d'Almeria et de Nador.

Les lignes sont desservies par des bateaux d'une capacité d'environ 1.000 passagers, explique-t-on auprès de la compagnie maritime.

Acciona Trasmediterranea assure également des dessertes entre Algésiras et les ports de Tanger Med et Sebta et entre Malaga et Mélillia.

En 2010, elle avait ouvert une nouvelle ligne entre Barcelone et Tanger-Med pour permettre aux Marocains de France et ceux du Nord de l'Espagne d'éviter la traversée de l'Espagne en voitures.

18 octobre 2012

Source : MAP

Un total de 196.364 Marocains sont affiliés à la sécurité sociale en Espagne à fin septembre dernier contre 195.597 en août, soit une hausse de 767 personnes, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Ainsi, les Marocains demeurent toujours au premier rang des travailleurs étrangers extracommunautaires affiliés à la sécurité sociale en Espagne, suivis des immigrés équatoriens avec 115.380 personnes, des Chinois avec 87.185 personnes et des Colombiens avec 86.851 travailleurs, indique le ministère espagnol du Travail et de la Sécurité sociale dans un communiqué.

Selon la même source, le marché de l'emploi en Espagne a enregistré, à fin septembre, une baisse de 1,1 pc du nombre des travailleurs immigrés inscrits au régime de la sécurité sociale en comparaison avec août.

Le nombre d'affiliés étrangers à la sécurité sociale en Espagne s'est établi à 1.728.836 de travailleurs. Sur le total des affiliés étrangers, 651.429 sont originaires de l'Union européenne (UE), alors que 1.077.407 proviennent de pays extracommunautaires.

Les régions autonomes de Catalogne et de Madrid concentrent 43,5 pc du nombre de travailleurs étrangers légaux établis en Espagne.

18 octobre 2012

Source : MAP

Le nombre de travailleurs marocains affiliés à la sécurité sociale espagnole en Catalogne (nord-est de l'Espagne) a atteint, à fin septembre, 47.852 adhérents, annonce-t-on jeudi de source officielle espagnole.

En dépit d'une légère baisse par rapport au mois précédent (-1.087), les travailleurs marocains venaient en tête des contingents étrangers (issus de l'UE et extra-communaitaires), inscrits à la sécurité sociale espagnole dans cette région autonome, a indiqué le ministère espagnol de l'Emploi et de la Sécurité sociale sur son site internet.

Le contingent chinois occupait la seconde position avec 23.038 adhérents, talonné par les travailleurs boliviens avec 23.031 affiliés, a ajouté le ministère espagnol.

Le nombre total des étrangers inscrits sur la même période à la sécurité sociale en Catalogne s'est établi à 390.280, soit 22,57 pc de l'ensemble des effectifs des travailleurs étrangers dans l'ensemble des régions espagnoles.

Selon la même source, les effectifs des travailleurs étrangers affiliés à la sécurité sociale espagnole dans cette région ont accusé sur un an une baisse de 4,93 pc à fin septembre.

La communauté autonome de Catalogne venait en tête des régions espagnoles en termes d'affiliation des travailleurs étrangers à la sécurité sociale, suivie de celles de Madrid (+20,95 pc) et de l'Andalousie (+11,67 pc).

D'après des chiffres publiés par l'Institut catalan de statistiques, les Marocains constituent la plus forte communauté étrangère en Catalogne avec environ 230.000 personnes.

18 octobre 2012

Source : MAP

Fondé par les franciscains toulousains en octobre 2007, le mouvement qui dénonce les centres de rétention des étrangers en situation irrégulière fait le bilan de cinq ans de mobilisation, samedi 20 octobre dans la Ville rose.

Son fondateur, Alain Richard, souligne la nécessité de poursuivre l’action sur un dossier qui se joue de plus en plus « à l’échelle européenne ».

Bientôt 88 ans, mais pas la moindre ride à son engagement. À Toulouse, en compagnie des autres frères de sa communauté franciscaine, Alain Richard s’apprête à fêter samedi 20 octobre les cinq ans du mouvement dont il est l’initiateur.

Ces cercles de silence, depuis octobre 2007, se forment tous les derniers mardis du mois sur la place du Capitole afin de protester contre l’enfermement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière. Pour cet anniversaire, un rassemblement est prévu sur cette même place du Capitole entre 16 h 30 et 17 heures, avec l’intervention de cercles étrangers.

« Un appel à la conscience de chacun »

L’initiative des franciscains toulousains ne s’est pas limitée à la Ville rose. Au fil du temps, des « cercles » sont apparus dans de nombreuses autres villes. On en compte 175 qui se réunissent régulièrement. Et le mouvement essaime à l’étranger, en Espagne, en Suisse, en Italie. L’esprit de cette action ? « Il s’agit d’un appel à la conscience de chacun, et particulièrement à celle des décideurs. Nous disons que les sans-papiers sont nos frères et sœurs en humanité et que la violence qu’ils subissent dans les centres, comme toute violence, rompt cette humanité et nous fait perdre quelque chose de précieux. »

Une « tentation » politique

Une piqûre de rappel à laquelle tient le fondateur du mouvement. Il sait très bien que si, à Toulouse, le cercle a pu accueillir jusqu’à 400 personnes, c’est que « certains venaient comme à une manifestation contre le gouvernement Sarkozy, ce qui n’était pas notre propos. La politique à l’égard des étrangers s’est bâtie en France sur trente ans de gouvernement de droite comme de gauche. »Cette « tentation » politique, la plupart des cercles la connaissent. À Angers (Maine-et-Loire), où un cercle existe depuis février 2009, la question agite souvent les débats, « quand nous nous interrogeons par exemple sur notre position vis-à-vis du nouveau gouvernement ou quand nous nous demandons si nous devons évoquer le cas des Roms », explique Bernadette Roy-Jacquey, membre de l’association Évangile et Modernité, à l’origine du cercle angevin qui réunit aujourd’hui treize associations : Ligue des droits de l’homme, Réseau éducation sans frontières, Secours catholique, etc.

Une présence au cœur de La Défense

Cette politisation, c’est aussi ce que renvoient souvent les passants interpellés par les cercles. Depuis janvier 2012, l’association L’Arche et la Dalle, fondée au sein de la maison d’Église Notre-Dame-de-Pentecôte et qui regroupe aussi des associations non chrétiennes, a lancé un cercle de silence sur l’esplanade du quartier d’affaires parisien de la Défense. « Ce lieu n’est évidemment pas neutre et beaucoup de gens se sentent agressés, raconte Patrick Vincienne, chef d’entreprise et cofondateur du cercle. Ils nous reprochent une action trop politique alors que nous pesons justement tous les mots de nos tracts en appelant surtout à un traitement juste et digne pour les sans-papiers. »

« Nous dépassons tous les clivages »

Provocants, les cercles ? Trop dépendants de certaines associations militantes ? « Des cercles se sont brisés parce que la politique prenait trop le dessus, regrette Alain Richard. Nous nous appuyons sur le mouvement associatif pour permettre aux gens qui le souhaitent de s’engager au-delà de notre action, en fonction de ce qu’ils sont. Point final. Si nous durons, c’est bien parce que nous dépassons tous les clivages, politiques comme religieux. »

Une action européenne

Le mouvement s’est de fait inscrit dans la durée, et s’il « prend acte de quelques changements positifs récents »dans l’Hexagone, il entend bien rebondir au-delà des frontières. Comme en Espagne, où un premier cercle de silence s’est mis en place à Madrid en 2010, porté par une association théâtrale militante, suivi d’une dizaine d’autres déterminées à lutter contre une évolution récente : la volonté de privatiser la gestion de certains des dix centres d’internement des étrangers que compte le pays et d’en fermer d’autres pour mieux aider au financement de centres équivalents, mais en Algérie ou au Maroc. Dans un pays éreinté par la crise et où le taux de chômage atteint 25 % de la population, il n’est pas facile de faire entendre un discours sur les migrants clandestins. « Mais d’un autre côté, les cercles sont un formidable moyen de mobiliser des associations qui autrement ne travailleraient sans doute pas ensemble et d’internationaliser la lutte sur un dossier qui de plus en plus se joue à l’échelle continentale », assure Mickaël Michel, membre d’ATD Quart Monde et participant du cercle de Séville, en Andalousie.

18/10/2012, JEAN-LUC FERRÉ

Source : La Croix

Rachid Madrane, nouveau Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale

En faisant le choix de devenir bourgmestre (maire), Emir Kir doit quitter son poste de secrétaire d’Etat au sein du gouvernement régional de Bruxelles, ainsi que celui de ministre à la Commission communautaire française de Belgique. Il sera dès lors remplacé par le socialiste Rachid Madrane, député fédéral et Echevin (adjoint au maire) sortant de la commune d'Etterbeek, où il était en charge le Budget, la culture, la cohésion sociale et les bibliothèques communales.

M. Badrane sera d’ici peu, le temps de la passation de pouvoirs, le nouveau secrétaire d’Etat en charge de l’Urbanisme et de la Propreté publique pour la Région de Bruxelles-Capitale, et aussi ministre en charge de la Formation professionnelles, de la Culture, du Transport scolaire, de l’Action sociale, de la Famille, du Sport et des relations internationales à la Commission communautaire française.

Mohammed Jabour, Député fédéral

Suite à la nomination de Rachid Madrane au poste de secrétaire d’Etat en remplacement d’Emir Kir, fraîchement installé au fauteuil de Bourgmestre, le socialiste Mohammed Jabour, actuel Echevin (adjoint au maire) de la commune de Saint-Jean-Ten-Noode, en charge des finances, de la jeunesse et de la culture devient député fédéral. Ce natif de la région de Tanger occupe le poste d’Echevin depuis 12 ans, il était sixième suppléant lors des élections générales de 2010, sur la liste socialiste du district de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Il avait obtenu 6.242 voix de préférence, ce qui lui permet aujourd’hui de suppléer Rachid Madrane à la Chambre des représentants.

Emir Kir, officiellement maire de Saint-Josse-Ten-Noode

Le mercredi 17 octobre 2012, le secrétaire d’Etat socialiste du gouvernement régional de Bruxelles Capitale, Emir Kir, d’origine turque, a été désigné bourgmestre de la commune centrale de Bruxelles, Saint-Josse-Ten-Noode. Il prend le maïorat de cette commune à forte population étrangère, notamment turque, après un bras de fer avec le bourgmestre sortant, battu par Kir en termes de voix de préférence.

Emir Kir est le premier bourgmestre d’origine turque en Belgique. Avant lui, un autre élu du parti socialiste, Birol Cokgezen a réussi a occupé le poste de bourgmestre de Saint-Nicolas, une petite ville de la région de Liège pour une durée éphémère de deux semaines (31 mai - 14 juin 2011), sans avoir eu l’occasion de remplir ses fonctions de manière officielle. Il avait pu prêter serment grâce à son second score de voix de préférence lors des élections de 2006 et après la condamnation du Bourgmestre de l’époque pour détournement de deniers publics.

Après son désaveu par la section locale du parti socialiste, Birol Cokgezen n’a jamais pu rebondir en politique, et n’a pas réussi à se faire élire sur la liste des provinciales du 14 octobre 2012, malgré ses 3.533 voix de préférence sur la liste PS du district de Saint-Nicolas.

18/10/2012

Source : CCME

La tension monte de nouveau à Mellilia. Plusieurs centaines d’immigrés subsahariens ont voulu franchir la clôture qui sépare cette ville occupée du reste du Maroc. Selon les informations relayées par la presse espagnole, avant-hier, les autorités marocaines ont intercepté ces immigrés et partant avorté la troisième tentative d’entrer «illégalement» et «par la force» à la ville occupée.

Avant cette tentative avortée, il y avait deux autres au cours desquelles un groupe d’une centaine de Subsahariens a pu entrer en ville, selon la version de l’agence de presse espagnole «EFE» qui s’appuie sur un communiqué de la délégation du gouvernement espagnol.

Le journal «El Pais» citant des sources policières, relate que «la nuit était intense, car la police a détecté la présence d’un groupe de 200 à 300 Subsahariens dans la zone proche de la ville de Mellilia. Mais la collaboration de la police marocaine a été décisive pour avorter la tentative. Le mardi, quelque 300 immigrés ont tenté d’entrer en plein jour et une centaine d’entre eux ont réussi à le faire».

«L’assaut massif, précise le communiqué de presse de la délégation du gouvernement, mérite d’être qualifié d’invasion qui, dans certains quartiers comme celui de la Constitution, a provoqué la panique des voisins». Et d’ajouter que cette situation doit inciter à «réfléchir sur ce type d’immigration irrégulière qui a transformé l’entrée pacifique à Mellilia en démonstration ouverte de force».

«El Pais» estime, dans un article publié sur son site Internet hier mercredi, que plus de 1000 immigrés subsahariens attendent le moment propice pour tenter leur chance «dans les prochains jours». Et «pour l’éviter, ajoute le même quotidien, les autorités de Mellilia ont renforcé les dispositifs sécuritaires en ajoutant 40 gardes civils et mobilisant plus de moyens».

D’après l’agence de presse «Reuters», 3345 immigrés illégaux ont pu pénétrer, en 2011, dans les deux villes occupées, à savoir Mellilia et Sebta, à la nage ou cachés dans un véhicule ou par la force.

Depuis l’été dernier, des Subsahariens ont tenté de forcer la clôture séparant le Maroc des deux villes occupées en utilisant parfois la force, des pierres et des bâtons. Et en juillet dernier, un soldat marocain a trouvé la mort lors d’un assaut de Mellilia par les Subsahariens.

Cette situation préoccupante a poussé l’Association unifiée de la garde civile (AUGC) à demander, l’été dernier, le renforcement des dispositifs sécuritaires sur ladite frontière, et ce pour contrer «les continuelles avalanches humaines» des immigrés subsahariens.

L’AUGC qui représente plus de 30.000 agents, a justifié cette demande par «l’agressivité des immigrés» qui veulent à tout prix rejoindre l’Espagne au moyen, le cas échéant, de jets de pierres et de bâtons.

18 Octobre 2012, Mourad Tabet

Source : Libération

Le film "Andalousie mon amour" du réalisateur marocain Mohamed Nadif figure en compétition officielle au Festival international du film indépendant, qui sera organisé à Bruxelles du 6 au 10 novembre.

Ce long-métrage, une comédie qui traite du problème de l'immigration clandestine, est en lice aux côtés de six autres films représentant le Liban, l'Egypte, la Turquie, la Belgique et le Canada.

Premier long-métrage de Mohamed Nadif, "Andalousie mon amour" raconte l'aventure de deux étudiants de Casablanca, Said et Amine, qui ont voulu atteindre clandestinement les côtes européennes à l'aide d'une barque. Celle-ci fait naufrage. La mer rejette Amine sur la côte d'un village au nord du Maroc, alors que Saïd échoue sur une plage espagnole. Bien que séparés, chacun de son côté observera de curieux phénomènes avant de réaliser qu'ils sont victimes d'une ignoble escroquerie.
Un autre film "Le Sac de farine", une co-production belgo-marocaine, dont une grande partie du tournage s'est déroulé à Ait-Ourir, a été sélectionné pour concourir en compétition internationale à cette 39eme édition du Festival international du film indépendant de Bruxelles qui "a pour objectif d'offrir une programmation novatrice, porteuse de valeurs universelles", selon les organisateurs.

A l'affiche également de ce Festival, le court-métrage "Sur la route du paradis" de la réalisatrice franco-marocaine Uda Benyamina, qui sera projeté dans la catégorie "Coups de cÂœur". Ce film a reçu le prix spécial du jury au dernier Festival international du film francophone de Namur et a été primé au Festival International du Film de Dubaï et au Festival du court métrage méditerranéen de Tanger.

La projection de ces trois films s'inscrit dans le cadre de la saison artistique et culturelle "Daba-Maroc", qui a pour objectif de faire découvrir la création marocaine contemporaine dans sa richesse et sa diversité aux Marocains de Belgique et au public belge.

17 oct. 2012

Source : MAP

L'Union européenne estime que la situation des droits de l'Homme évolue de manière "positive" au Maroc, a déclaré mercredi son ambassadeur à Rabat, Eneko Landaburu, tout en ajoutant qu'il subsistait des "situations problématiques", ainsi dans le traitement des immigrés illégaux.

L'UE est "assez satisfaite de l'évolution des choses. Nous avons établi avec les autorités marocaines un dialogue plus serein et plus objectif" sur la question, a affirmé à la presse M. Landaburu, qui s'exprimait après la réunion à Rabat, pendant deux jours, du sous-comité des droits de l'Homme.

Cette instance, à laquelle participent des responsables européens et marocains, se réunit chaque année dans le cadre de l'accord d'association entre l'UE et le Maroc.

"On sent un grand élan en faveur de la démocratisation. (...) On voit aussi une dynamique positive sur le plan de la société civile qui est active au Maroc", a souligné Eneko Landaburu.

Il a également fait valoir les apports de la nouvelle Constitution adoptée l'an dernier, qui représente "une base juridique et politique incontestable".

Mais en dépit de "cette dynamique positive, il est clair qu'il y a des situations problématiques qui demeurent (...), en particulier la situation des migrants d'origine subsaharienne", a-t-il noté.

"Il y a des témoignages extrêmement durs et préoccupants (de maltraitance, ndlr), qui nous sont parvenus", a relevé M. Landaburu.

Selon des associations des droits de l'Homme, entre 20.000 et 25.000 clandestins d'origine subsaharienne se trouvent au Maroc, et une ONG locale a récemment alerté les autorités sur des actes de racisme et de violences dans le cadre de leur expulsion.

Responsable de la division droits de l'Homme de l'UE, Charles Michel Guerts a indiqué que la réunion de mardi et mercredi avait aussi été l'occasion de "discussions très concrètes en matière d'égalité" entre hommes et femmes.

Les conditions de détention en prison ou encore la liberté d'expression et d'association ont également été abordées.

M. Guerts a souligné que les droits de l'Homme, pour lesquels l'UE s'est dotée d'un "cadre stratégique" en juin dernier, constituaient "le fil conducteur de toutes les actions extérieures" de l'Union.

17 oct 2012

Source : AFP

Manuel Valls a déclaré qu'il voulait "redresser la courbe du nombre de naturalisation en revenant sur les critères les plus discriminants qui sont a l'origine de près de 70% des refus" lors d'un déplacement à Toulouse jeudi matin.

Le ministre de l'Interieur a annoncé qu'il venait d'adresser une circulaire a l'ensemble des préfets ciblant "les modalités d'application de l'insertion professionnelle" et revenant sur une "appréciation ne permettant de prendre en compte ni les CDD ni les passages par l'interim".

"Je refuse l'idée que seuls les détenteurs d'un CDI puissent devenir français", a déclare Manuel Valls. Il a également indiqué que la méthode du questionnaire à choix multiples - souhaitée par l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant - était abandonnée par décision du Premier ministre.

Le ministre de l'Intérieur a cependant réaffirmé que "la nationalité ne doit être ni bradée, il ne peut y avoir de Français au rabais, ni réservée à quelqu'uns, à une élite". "Il faut maitriser l'immigration, il faut des règles au niveau national et européen, on ne peut pas accueillir tout le monde", a-t-il renchéri.

Manuel Valls est en déplacement à Toulouse ce jeudi, il doit notamment y rencontrer la communauté juive.

18/10/2012

Source : AP

Barack Obama et Mitt Romney ont finalement abordé mardi soir la question de l’immigration sans rien avancer de bien nouveau sur des positions déjà connues. Les Hispaniques avaient reproché aux deux candidats de faire l’impasse sur le sujet lors de leur première rencontre.

M. Romney, qui a rappelé que son père était né au Mexique,  a reproché à M. Obama de n’avoir rien fait pour résoudre la situation des onze millions de clandestins pendant ses deux premières années, alors qu'il avait la majorité législative. "J'ai fait tout ce que je pouvais, et demandé de l'aide au Congrès", a répondu M. Obama.

Le président a accusé son rival de vouloir opposer son veto au fameux Dream Act (Development, relief and education for alien minors ; Développement, assistance et enseignement pour mineurs étrangers) cette loi qui végète depuis dix ans au Congrès et qui vise à aider les jeunes immigrés illégaux à acquérir la citoyenneté en passant par l'université ou l'armée.

M. Romney s’est montré de nouveau favorable à "l’auto-expulsion", qui consiste à durcir les conditions de vie des clandestins jusqu'à l’usure pour les "encourager" à partir. "Laissons-les faire leur choix", a affirmé le candidat qui ces dernières semaines a quelque peu nuancé sa vision sur l’immigration. Début octobre il a déclaré au quotidien Denver Post que s'il était élu il ne reviendrait pas sur les permis de travail temporaires accordés en juin à de jeunes immigrants illégaux (les Dreamers) par le gouvernement Obama.

Le président a mis en doute cette nouvelle position en rappelant qu’un des proches conseillers de Romney n’était autre que Kris Kobach, qui a rédigé la loi d’Arizona (SB1070) contre les clandestins. "Si ma fille, ou la votre" n’avait pas une tête de citoyenne américaine "je ne voudrais pas donner de pouvoir à quelqu’un comme ça".

"Aucun des candidats n’a véritablement intérêt à aborder la réforme migratoire car c’est un sujet très polémique”, souligne Claudio Remeseira directeur du Hispanic New York Project de l’Université de Columbia, “Barack Obama a le vote latino dans la poche mais les Hispaniques lui reprochent d’avoir manqué à sa promesse. Il n’aurait jamais pu présenter la reforme car beaucoup de démocrates s’y opposent. Quant à M. Romney,  il n’a aucune chance de remporter le vote latino, il préfère donc ne pas insister".

Celui-ci est en effet solidement démocrate. Dans les derniers sondages plus de 76% des électeurs hispaniques se déclarent en faveur du président et ce malgré le fait que celui-ci a expulsé plus de sans-papiers qu’aucun de ses prédécesseurs : 1.2 millions depuis son arrivée à la Maison Blanche (400 000 en 2011).

17/10/2012

Source : Le Monde

Dimanche 14 octobre se déroulait en Belgique les élections municipales et provinciales. Au terme du scrutin, 130 candidats d’origines marocaines ont été élus pour siéger sur les bancs des différents conseils communaux, de Wallonie notamment, et de Bruxelles en particulier. Importante, cette victoire sonne pour eux le début du vrai combat politique. 

Hicham Ibane, Farida Tahar et Mohammed Arbai doivent être satisfaits. Peut-être pas à titre personnel mais satisfaits en tout cas des résultats des élections communales et provinciales qui se sont déroulées ce dimanche en Belgique. Et pour cause : dans les 589 communes que comptent la Wallonie et la Flandre, près de 130 élu(e)s d’origine marocaine (dont 95 à Bruxelles) ont été désignés pour siéger sur les bancs des différents Conseils communaux de Belgique, indique le CCME dans un communiqué publié sur son site web, mardi soir.

Bonne représentation en Wallonie et à Bruxelles

Marqué par le véritable « raz-de-marée » des nationalistes flamands – qui se sont emparés de la première ville de Flandres, Anvers, pourtant fief historique du Parti socialiste belge – ces élections ont également vue la montée en puissance des élu(e)s d’origines marocaines, notamment à Bruxelles et en Wallonie. A Bruxelles Ville par exemple, 15 d’entre eux ont été désignés pour siéger au conseil municipal pour les six années à venir, soit autant qu’à Molenbeek-Saint-Jean, où 15 élu(e)s d’origines marocaines devraient faire prochainement leur entrée au sein du conseil de la commune.

En région wallonne, le Parti socialiste, « qui abrite la majorité écrasante des élus(e)s d’origine marocaine », confirme sa domination, consacrant ipso facto leur émergence sur la scène politique belge. Charleroi est la ville qui compte le plus grand nombre de ces élus en Wallonie, juste devant Liège. En Flandres en revanche, où les résultats ont été marqués par la nouvelle percée de l’Alliance Néo-Flamande (NVA), « le nombre d’élus(e)s d’origine marocaine est trop faible par rapport au sud du pays, tout comme en Communauté germanophone » précise le CCME dans son communiqué.

Une bataille remportée, mais pas la guerre

Le clivage politique très marqué entre la Wallonie et la Flandre semble donc influer directement sur le degré de représentativité des élus d’origines marocaines dans ces deux régions. Bien représentés en Wallonie, ces derniers sont toujours sous-représentés en Flandres où l’avènement du NVA semble avoir clairement joué en leur défaveur.  Par ailleurs, il est à noter que si à Bruxelles – en Wallonie donc –  de nombreux échevins (adjoints au maire) d’origine marocaine devraient émerger dans les jours qui viennent, les « chances d’avoir un bourgmestre (maire) d’origine marocaine sont encore trop maigres, voire nulles » indique le CCME.

Avec le scrutin de dimanche, les élus d’origines marocaines ont donc remporté une victoire, mais pas la guerre. Et de guerre, il y en a une à mener, notamment contre la discrimination à l’accès aux postes de responsabilités. C’est d’ailleurs précisément cette discrimination qui avait poussé le candidat belge d’origine marocaine, Hicham Imane, à créer un site humoristique à l’appellation provocatrice «  pourquoinepasvoterpourunarabe.be » au milieu du mois de septembre. Objectif de la démarche : déconstruire de façon sarcastique les poncifs de certains belges à l’endroit des élus d’origines marocaines et les amener à réfléchir sur leur a priori. Alors, objectif atteint ? Au vu des résultats du scrutin du 14 octobre, il semblerait que oui. Partiellement, tout du moins. 

17.10.2012, Alexis Mehdi Mantrach

Source : Yabiladi

En 10 ans, la France a modifié 6 fois de manière significative les lois régissant l'entrée et le séjour des étrangers et le droit d'asile. Ces lois ont valu à la France des condamnations pour violation des droits de l'Homme.

La politique d’immigration d’un pays doit être un subtil équilibre entre d’une part les droits fondamentaux de la personne humaine (protection, santé, famille, dignité, … ) et d’autre part le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, donc en la matière, à déterminer les règles d’entrée et de séjour des étrangers sur le territoire où ce peuple est souverain.

La légitimité de telles lois s’inscrit donc à la fois dans le respect d’une volonté populaire et dans la conformité à ce qui est reconnu comme des droits fondamentaux. Les politiques en matière d’immigration en œuvre en Europe depuis une dizaine d’années n’ont plus pour objectif de trouver ce subtil équilibre, mais obéissent à une logique technique d’optimisation des flux pour la marche forcée de la machine économique. Ce qui veut dire que les lois, si elles sont légales, ne sont pas pour autant légitimes.

En France particulièrement, la politique d’immigration a valu au pays des Droits de l’Homme d’être condamné pour non-respect des droits fondamentaux de la personne humaine. Ces condamnations sont la preuve du risque que nous prenons collectivement, du déséquilibre à l’œuvre et de l’illégitimité de cette politique.

S’agissant par exemple de la garde à vue, avec l’arrêt El DIDRI du 28 avril 2011, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a jugé que la Garde à Vue « est susceptible de compromettre la réalisation de l’objectif visant à instaurer une politique efficace d’éloignement et de rapatriement dans le respect des droits fondamentaux […] ».

S’agissant de la violation des droits de l’enfant, avec l’arrêt POPOV du 19 janvier 2012, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour avoir placé une famille kazakhe en centre de rétention, cadre que les juges ont considéré inapte à l’accueil d’enfants en bas âge. Elle a ainsi jugé que « la situation d’extrême vulnérabilité de l’enfant est déterminante et prédomine sur la qualité d’étranger en séjour illégal ». Par le maintien en rétention administrative d’enfants, même accompagnés de leurs parents, en vue d’une expulsion, la France viole la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 (CIDE). Dans cet arrêté, la CEDH l’a condamnée pour violation des articles 3, 8 et 5 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

S’agissant du Droit d’Asile, la CEDH a également condamné la France pour absence de recours suspensif dans la procédure prioritaire.

D’autres condamnations ont porté sur la violation de la vie privée et familiale ou sur le non-respect du devoir de protection contre les mauvais traitements.

Avoir une vision trop technicienne ou économique des affaires de notre monde nous rend aveugle et nous détourne de notre devoir de progresser vers l’accomplissement de notre humanité. Les politiques d’immigration sont une zone de turbulences pour les droits fondamentaux.

Il faut mettre fin à la politique d’enfermement et d’expulsion des étrangers. Il faut maintenant un moratoire sur les expulsions le temps de déterminer les nouveaux critères de régularisation.

Emmanuel BOUHIER

Source : Agora

Le Conseil français du Culte musulman (CFCM) a annoncé hier soir qu'il maintenait la plainte pour diffamation contre Jean-François Copé après ses propos sur le "pain au chocolat", qui ont "fortement heurté" les musulmans. Candidat à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé avait évoqué récemment lors d'un meeting à Draguignan (Var) le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".

Il avait ensuite écrit au président du CFCM Mohammed Moussaoui pour "s'étonner" que le CFCM l'attaque en diffamation pour ses propos jugés "islamophobes", soulignant qu'il s'agissait pour lui de "dénoncer des attitudes déplorables" n'ayant rien à voir avec l'islam. Réuni mardi soir, le bureau exécutif du CFCM a étudié le courrier de Jean-François Copé. "Les membres du bureau regrettent que ce courrier, par sa teneur, n'ait pas été l'occasion d'apaiser les sentiments des musulmans fortement heurtés par vos propos", écrit Mohammed Moussaoui dans une lettre envoyée mercredi à M. Copé, dont l'AFP a eu copie.

Le ramadan associé à "un acte dont la véracité reste à vérfier"

Ces propos ont été "dénoncés par de nombreux hommes politiques de différentes tendances, des responsables religieux de différentes confessions ainsi que de nombreux citoyens épris de paix et attachés à notre vivre-ensemble", rappelle le président du CFCM. Il souligne que "les musulmans de France ont été choqués de voir le jeûne du ramadan, pratique religieuse musulmane très respectée, associé d'une manière caricaturale, comme vous l'avez malheureusement fait, à un acte dont la véracité reste à vérifier".

"Dans ces conditions, le CFCM a décidé de maintenir la plainte" pour diffamation, ajoute M. Moussaoui. Il précise que les membres du bureau exécutif sont "disposés" à rencontrer M. Copé "afin de poursuivre cet échange dans la franchise et le respect mutuel". L'avocate du CFCM, Me Khadija Aoudia, avait indiqué la semaine dernière avoir déposé plainte à Nîmes. Selon le texte de la plainte transmis à l'AFP, les "propos stigmatisants" de Jean-François Copé "portent nécessairement atteinte à l'honneur et à la dignité de la communauté musulmane".

18/10/2012

Source : Le Figaro

L'exode des jeunes travailleurs des pays dits "périphériques" de la zone euro s'intensifie au point de faire craindre une aggravation des problèmes budgétaires auxquels sont déjà confrontés ces pays.

Le jeunesse de ces Etats en difficulté budgétaire subit de plein fouet les effets d'une longue période de récession, des taux de chômage élevés, des importantes hausses d'impôts et de drastiques baisses des dépenses publiques.

Ces mouvements migratoires, historiquement observés lors des périodes de morosité économiques, ont été particulièrement encouragés au cours des dernières décennies par les nouveaux moyens de transports et de communication.

Mais le phénomène n'est pas sans conséquence pour les pays lourdement endettés car il réduit leur marge de manoeuvre pour stimuler la croissance et augmenter les recettes fiscales nécessaires à la résorption de la dette publique.

Car, si à court terme l'exode des jeunes chômeurs permet à un Etat de réduire sa facture de prestations sociales, à long terme il risque d'accroÂŒtre le poids des retraites et de la dépendance sur le reste de la population.

EXODE DES JEUNES

"Si les Etats périphériques de la zone euro, en pleine période d'austérité, sont encore économiquement déprimés pendant un certain temps et que leur population s'en va, comment arriveront-ils à retrouver une viabilité budgétaire?" s'interroge Michael Saunders, économiste chez Citigroup. "Je pense qu'ils ne peuvent pas y arriver", conclut-il, précisant que ces pays ont besoin de voir leur population active croÂŒtre et non diminuer.

"Le problème est bien réel, renchérit Yves Bonzon, du gestionnaire suisse Pictet. Par exemple, les jeunes Portugais sans emploi partent pour en trouver un ailleurs, mais du coup la dette demeure toujours aussi importante pour ceux qui restent."

Selon les données d'Eurostat, la population active - de 15 à 65 ans - a reculé de 0,1% en Italie et en Grèce au premier semestre 2012, de 0,6% en Espagne, de 0,7% au Portugal et de 0,9% en Irlande. Cette tendance est observée depuis 2008 dans ces deux derniers pays.

Les candidats au départ sont plutôt jeunes. Ainsi, au deuxième trimestre 2012, la part des 20-29 ans en Irlande a reculé de 8,8% sur un an - du jamais vu en Europe depuis 40 ans -, de 4,3% en Espagne et de 3,5% au Portugal.

Michael Saunders juge ce recul "extraordinairement important" et bien supérieur aux mouvements migratoires observés dans les pays de l'Est lorsqu'ils ont rejoint l'Union européenne en 2004.

17 octobre 2012, Catherine Monin

Source : Reuters

Geneviève Fioraso, ministre française de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, effectue un déplacement au Maroc du mardi 16 au mercredi 17 octobre. Cette visite a pour objectif de lancer, à l'initiative du ministre Lahcen Daoudi, un partenariat en vue de la création au Maroc d'établ issements d'enseignement supérieur français…Suite

Alors que le défenseur des droits rend aujourd'hui son rapport, syndicats de magistrats et associations demandent à I--Iollande de tenir sa promesse…Suite

M. Baudis a évalué les expériences étrangères de récépissés pour lutter contre les discriminations. Il propose le rétablissement du matricule des policiers et l'encadrement des palpations de sécurité…Suite

"La situation est tout à fait dramatique" en matière d'hébergement d'urgence, s'est alarmé mardi Florent Gueguen, le nouveau directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (FNARS).

En septembre 2012, "trois personnes sur quatre qui appellent le (numéro d'urgence) 115 et qui n'ont pas de solutions d'hébergement restent à la rue, faute de places", a-t-il dit sur iâtélé, faisant écho au baromètre 115 réalisé par la FNARS.

"Ca fait des centaines de personnes qui sont à la rue, en situation d'errance, qui sollicitent un accueil collectif, un suivi social et qui n'ont pas de solutions, et ce, à la veille de l'hiver !", s'est-il inquiété, critiquant un "système embolisé".

Et d'appeler à un "plan d'urgence" pour résoudre l'engorgement de l'hébergement d'urgence avant l'entrée dans l'hiver. Un engorgement particulièrement intense cette année selon lui, pour deux raisons. D'une part à cause de la "crise économique, avec des familles précarisées qui perdent leur logement, qui sont victimes d'expulsions locatives, qui ont des problèmes de pouvoir d'achat et de loyer cher", et d'autre part par l'"effet des flux migratoires, avec un public venu d'Europe du Sud et un public hors de l'Union européenne", a-t-il précisé.

Ce plan doit passer par la création "immédiate de 15.000 places d'hébergement d'urgence en structures collectives" ainsi qu'un "moratoire des expulsions locatives quand l'Etat n'est pas en mesure de reloger, a-t-il martelé, faisant état de "150.000 sans abri" pour "80.000 places existantes".

Le directeur général de la FNARS souhaite que ce plan n'attende pas les résultats de la conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, prévue les 10 et 11 décembre prochains.

16/10/2012

Source : AP

Un total de 149.545 personnes ont quitté la Catalogne (nord-est de l'Espagne) durant les neuf premiers mois de 2012, à cause de la crise économique qui frappe l'Espagne, selon des données de l'Institut national espagnol de la statistique (INE), publiées mardi par les médias locaux.

Quelque 138.114 parmi les personnes ayant quitté la région sont des étrangers, de différentes nationalités, et 11.431 sont des Catalans, selon la même source qui précise que la Catalogne vient en tête des régions espagnoles ayant connu le plus grand nombre de départs à l'étranger, suivie de Madrid.

L'Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège et le Brésil sont les principales destinations des jeunes Catalans qui fuient leur région à la recherche de meilleures opportunités économiques.

Sur la même période, la région a accueilli 72.021 personnes, dont 67.111 étrangers et 4.910 Espagnols issus de différentes régions du pays. Toutefois, le solde migratoire (différence entre les arrivées et les départs des étrangers) demeure négatif, note la même source.
Confrontée à une crise économique et financière sans précédent, la Catalogne a enregistré un taux de chômage record de plus de 22 pc et croule sous une dette publique colossale de près de 44 milliards d'euros, la plus élevée d'Espagne.

16 oct. 2012

Source : MAP

Ce séminaire de recherche intitulé "Maroc, carrefour migratoire ?", qui aura lieu tous les quatrièmes mardi du mois et qui se clôturera par une journée d'étude fin juin, s’intéressera tout au long de l’année 2012-2013 à décrire et à analyser les impacts sur la société marocaine des phénomènes migratoires. Ce séminaire de recherche pluridisciplinaire a en effet pour premier objectif de réunir des spécialistes de différentes disciplines faisant de la recherche marocaine et s'intéressant aux phénomènes migratoires, que cela concerne les départs, les allez-retours, les retours, les liens à distances des migrants marocains ou les arrivées et installations de migrants étrangers. Car les formes nouvelles de circulations migratoires vers et depuis le Maroc, et les nouveaux enjeux théoriques de leur identification, notamment la signification de l’émergence d’une installation plus durable de populations migrantes, imposent de se focaliser sur les espaces dans lesquels se croisent ces populations mobiles ou en quête de mobilité, afin de rendre intelligibles les liens problématiques entre mobilité et sédentarité, entre mouvement et territoire en illustrant les paradoxes entre les fonctions de départ, d’accueil et de transit qu'assure parallèlement le Maroc. C’est pourquoi le questionnement scientifique est aujourd’hui autant de savoir comment se déploient des mouvements migratoires vers et au Maroc que de s’interroger sur les transformations qu’ils induisent sur la société marocaine. La pluridisciplinarité de ce séminaire nous obligera alors à articuler des approches différentes de réalités communes, à savoir que le Maroc est en train de devenir un centre de convergence de phénomènes migratoires tant au niveau local, qu’au niveau régional et même transnational, et il est urgent d’en analyser les conséquences. Comme cela amène également à réinterroger les outils conceptuels des études migratoires à l’aune de ce passage d’un espace national d’émigration internationale à un espace multifonctionnel en résonnance avec des ailleurs, connectant ainsi le Maroc à des territoires transnationaux en constructions, les séances de ce séminaire seront autant dédiées à la présentation de recherches en cours, avec des problématiques et des approches innovantes, qu’à celle d’analyses déjà formulées mais dont on a parfois sous-estimé les portées…Suite

La Russie fermera bientôt ses frontières aux étrangers qui violent les lois. Les migrants convaincus d'un séjour illégal sur le territoire de la Russie pourront recevoir un refus d’entrer sur le territoire du pays. De cette façon la conception de la politique migratoire, validée par le président Vladimir Poutine commencera à se réaliser. La Douma d’Etat étudiera les amendements qui pourront durcir la législation migratoire.

10 à 12 millions d’étrangers viennent annuellement en Russie. Leurs objectifs sont différents : le travail, les études, des voyages d’affaires, le traitement médical. Selon les données de la Banque mondiale, la Russie occupe la deuxième position dans le monde d’après la croissance du nombre de travailleurs migrants. La plupart des étrangers sont des citoyens des ex-républiques soviétiques. Il y a beaucoup moins de représentants d’autres pays. Cependant la croissance de l’économie de Russie après la crise augmente le besoin de la main d’œuvre qualifiée,  notamment de spécialistes dans les professions déficitaires. La conception de la politique migratoire est appelée à résoudre ce problème, explique l’attaché de presse et premier directeur-adjoint du Service fédéral migratoire de Russie Ekaterina Egorova.

« Le Service fédéral migratoire de Russie a initié quelques projets qui prévoient le renforcement de la responsabilité pour la violation de la législation migratoire. L’objectif principal consiste à établir une barrière sûre sur la voie de l’immigration clandestine, explique Ekaterina Egorova ».

C’est un phénomène dangereux lié à d’autres phénomènes tels que le trafic de drogue, des êtres humains, des armements. Bien sûr qu’un complexe de mesures y est prévu. Avant tout il s’agit de la réalisation des initiatives parce que la réformation de la législation en raison de l’adoption de la Conception doit être plus sérieuse.

Le service migratoire propose de prolonger jusqu’à 10 ans le délai d’interdiction de l'entrée sur le territoire de Russie, aux citoyens étrangers expulsés du pays. Outre cela, on prévoit d’introduire une responsabilité pénale aux personnes précédemment expulsées si elles reviennent en Russie sans autorisation. Ces migrants risquent de passer 5 ans en prison. Ces mesures concernent seulement les transgresseurs mais ne signifient pas que la Russie n’a pas besoin d'une main d’œuvre étrangère, souligne le membre du Conseil des relations internationales auprès du président de Russie Aslambek Paslatchev.

« Encore un objectif important est l’adaptation et l’intégration des migrants dans la société russe. Ici la direction prioritaire est l’apprentissage du russe. En Russie il y a plus de 250 cours gratuits de la langue russe pour les migrants. Outre cela, la Douma d’Etat étudie le projet de loi qui oblige tous ceux qui veulent recevoir le statut migratoire de passer un examen de langue russe ».

17.10.2012, Elena Kovatchitch

Source : La Voix de la Russie

Romney célèbre les Etats-Unis, "une nation d'immigrés". "Nous acceptons tous les immigrés légaux", dit-il, promettant de se battre contre l'immigration illégale et de sanctionner les employeurs qui les font travailler. Pour les enfants d'immigrés illégaux, il veut créer "une voie vers la légalisation" qui passe par le service dans l'armée. Il critique Obama de n'avoir rien fait pendant ses deux premières années, alors qu'il avait la majorité législative.

"J'ai fait tout ce que je vous pouvais, et demandé de l'aide au Congrès", répond Obama, ajoutant qu'il a créé des voies d'accès pour l'immigration légale et renforcé la surveillance aux frontières. Sur les immigrés illégaux, il a prôné de s'attaquer en priorité aux criminels et pas à ceux qui travaillent. Et sur les enfants en situation illégale, il rappelle que Mitt Romney a promis d'encourager "l'auto-déportation" pendant les primaires républicaines, et qu'il a défendu la loi en vigueur en Arizona.

17/10/2012

Source : Le Monde

Près d'une quarantaine de personnes ont comparu en cour criminelle, mardi, pour avoir contracté des mariages de complaisance permettant à des hommes d'origine étrangère de devenir citoyens canadiens.

Les 39 prévenus, qui font face à 78 chefs d'accusations, sont accusés de fraude en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.

Les jeunes femmes accusées, des Canadiennes d'origine haïtienne vivant dans la région montréalaise, auraient reçu quelque 3000 $ chacune pour épouser des hommes, venant pour la majorité d'Afrique du Nord.

Selon les procureurs du gouvernement fédéral, le stratagème a été orchestré par un faux courtier en immigration, Amadou Niang, qui a comparu dès février dernier pour répondre de 42 chefs d'accusation. L'homme d'origine sénégalaise aurait offert des conseils à des individus dont le visa arrivait à échéance pour effectuer de fausses déclarations auprès de Citoyenneté et Immigration Canada.

La Couronne a présenté des preuves de non-cohabitation, d'échanges d'argent et des déclarations.

Marc Giroux, l'un des avocats de la défense, qui affirme n'avoir pas eu la chance « de regarder la nature des accusations », fait valoir que « les jeunes filles sont présumées innocentes ».

Clément Monterosso, un des autres avocats de la défense, soutient de son côté que « ce sont souvent des femmes un peu dans la misère qui sont contactées. » « On leur propose des sommes d'argent pour contracter un faux mariage. Ça paraît intéressant au début, mais ça leur cause plus d'ennuis que ce que ça ne leur rapporte », ajoute-t-il.

Une poursuite inhabituelle

Ce genre de cause n'est pas courant.

Un citoyen canadien ne peut pas être visé par des procédures devant la Commission de l'immigration, explique l'avocat spécialisé en droit de l'immigration Stéphane Handfield. « Seul l'étranger peut l'être », dit-il. Ce procès est « peut-être un message lancé par les autorités de l'immigration à ceux qui seraient tentés de monter ce genre de structure de faux mariages », juge-t-il.

Me Handfield estime que les accusés - autant les citoyennes canadiennes que leurs présumés faux-conjoints - risquent des peines sévères.

Les accusés reviendront en cour le 11 décembre.

En février dernier, l'enquête de la Gendarmerie royale du Canada, intitulée « Projet conjugal », avait mené au démantèlement du réseau d'immigration illégale à l'origine de ce stratagème.

16/10/2012, Anne-Louise Despatie

Source : Radio Canada

L'Aïd el-Adha, la fête la plus importante de l'islam, aura lieu le vendredi 26 octobre, annonce aujourd'hui le Conseil français du culte musulman (CFCM), recommandant d'étaler sur trois jours les sacrifices de moutons pour ne pas engorger les abattoirs.

L'Aïd el-Adha (fête du sacrifice), également appelé Aïd el-Kébir (la grande fête), marque la fin du hadj, le pèlerinage annuel à la Mecque. Organisé au lendemain du grand rassemblement des pèlerins sur le mont Arafat, il commémore le sacrifice du prophète Abraham. Ce dernier s'apprêtait à immoler son fils Ismaël lorsque, au dernier moment, Allah a remplacé le garçon par un mouton.

Cette fête est "l'occasion de se rappeler la miséricorde divine par une prière en communauté avant l'acte sacrificiel", souligne dans un communiqué le président du CFCM Mohammed Moussaoui. Le CFCM rappelle que "le sacrifice par délégation est autorisé de façon unanime". Il doit se faire dans les abattoirs agréés, pérennes ou temporaires, "dans le strict respect de la réglementation en vigueur et des principes religieux qui régissent l'abattage rituel".

"Les capacités des abattoirs étant limitées, le CFCM réitère sa recommandation d'étaler l'abattage sur les trois jours de l'Aïd el-Adha", ajoute le conseil, qui présente "ses meilleurs voeux à l'ensemble de la communauté musulmane et appelle les Musulmans de France à partager ces moments de bénédiction, de fraternité et de solidarité avec l'ensemble de la communauté nationale".

16/10/2012

Source : Le Figaro

Le pilote marocain Mehdi Bennani (Pro team/BMW) participera au Grand Prix du Japon, qui sera disputé du 19 au 21 octobre sur le circuit de Sukuza (150 km d'Osaka), pour le compte de la 10ème manche du championnat du monde-2012 des voitures de tourisme (WTCC).

Cet événement sera retransmis en direct dans une centaine de pays par plus de 75 chaines de télévisions (+360 millions de téléspectateurs).
A l'issue du GP des Etats-Unis, 9ème manche (22-23 septembre), Bennani, seul pilote arabe et africain inscrit dans la WTCC, occupe la 11è place (47 pts) au classement général des pros.

La première place du classement revient au Français Yvan Muller, triple champion du monde avec un total de 315 points, suivi à la 2è place du Britannique Robert Huff (315 pts). Le Suisse Alain Menu complète le podium avec 267 pts.

Les deux dernières manches inscrites au calendrier-2012 auront lieu en Chine (2-4 novembre) et à Macao (15-18 novembre).

16 oct. 2012

Source : MAP

 

Un peu plus d'un habitant sur cent, soit quelque 72,4 millions de personnes dans le monde, est un migrant forcé, un chiffre en hausse constante, déplore la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge (FICR) dans son rapport annuel sur les catastrophes publié mardi.

"Ce chiffre augmente chaque année, et la plupart des migrants vivent des situations de déplacement qui se prolongent ou sont dépossédés à jamais de leurs biens", rapporte la FICR.

L'organisation basée à Genève estime ainsi qu'"aujourd'hui plus de 20 millions de réfugiés et de déplacés internes sont pris au piège d'un exil prolongé".

Par ailleurs, elle chiffre le coût des migrants forcés pour la communauté internationale à au moins 8 milliards de dollars (6,1 milliards d'euros) par an.

Selon la FICR, il y a actuellement quelque 214 millions migrants internationaux et 740 millions migrants internes, deux groupes dont l'effectif a fortement augmenté ces 50 dernières années. Mais le rapport se concentre sur ceux qui sont forcés de quitter leur foyer en raison d'événements qu'ils ne maîtrisent pas.

Sur ces 72,4 millions de migrants forcés, 15 millions d'entre eux environ sont considérés comme réfugiés par les Nations unies. Viennent s'ajouter près d'un million de demandeurs d'asile dans l'attente d'une décision relative à leur statut, ainsi que 26,4 millions de déplacés par un conflit à l'intérieur de leur pays, 15 millions de déplacés par des dangers et des catastrophes et 15 autres millions déplacés par des projets de développement, comme les barrages.

La FICR cite aussi la construction du chemin de fer à Manille aux Philippines qui a déplacé quelque 35.000 familles.

D'une façon générale, les personnes sont exposées à de multiples dangers, "tels que le trafic et la traite d'êtres humains durant leur voyage, et l'exploitation et les mauvais traitements dans leur lieu de destination", explique la FICR.

Les pays à revenu moyen ou faible accueillent une "part disproportionnée" de la population réfugiée. En outre, des personnes fuient des pays faillis ou ravagés par un conflit pour se retrouver dans des situations presque aussi instables, comme les Afghans au Pakistan, les Irakiens en Syrie ou les Somaliens au Yémen.

La FICR relève par ailleurs que les migrants forcés s'urbanisent toujours plus, aux dépens des camps de réfugiés et déplacés, "afin de chercher davantage de sécurité, de meilleurs perspectives économiques, se rapprocher des milieux influents et obtenir une assistance". Or, "les camps, où les personnes déplacées sont plus facilement recensées, sont généralement mieux financés" pointe le rapport.

Il déplore par ailleurs les lacunes qui existent quant à la protection de nombreux migrants forcés, qui ne sont pas toujours couverts par les instruments juridiques et normes établis.

16/10/12

Source : AFP

Quelque 129.814 demandes de régularisation, dont 15.170 intéressant des ressortissants marocains, sont parvenues, via internet, au ministère italien de l'intérieur au terme de l'opération d'un mois lancée, le 15 septembre dernier, à cet effet à l'intention des étrangers travaillant au noir, a-t-on annoncé de source officielle à Rome.

Selon des dernières statistiques établies par le ministère, les ressortissants du Bengladesh viennent en tête avec 15.219 demandes.
Viennent ensuite les ressortissants marocains suivis de ceux de l'Ukraine (12.914), de l'Inde (12.836), du Pakistan (10.985) et de l'Egypte (10.413).

Sur l'ensemble des demandes, 74.611 ont été envoyées directement par des particuliers, tandis que 50.818 l'ont été par des associations et des patrons, 4.002 par des consultants dans le secteur du travail et 383 par des communes.

Il ressort également des données recueillies par le ministère italien de l'intérieur jusqu'à lundi à 18h00 que le plus grand nombre de demandes provient de la province de Milan (18.472), suivie de celles de Rome (13.322) et de Naples (10.633).

L'opération de régularisation des étrangers travaillant au noir a été organisée en application d'un décret-loi adopté par le gouvernement italien officiellement pour lutter contre le travail au noir.

Se conformant à une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté, le 6 juillet dernier, ce texte qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons qui font travailler illégalement des étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.

Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre 150.000 euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière.

En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.

Il accorde en même temps aux patrons la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois en échange du paiement d'une amende forfaitaire de 1000 euros, plus les arriérés des cotisations patronales non versées sans aucune poursuite.

La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.

Selon l'Institut italien des statistiques, la Péninsule compterait quelque 500.000 sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.

16 oct 2012

Source : MAP

La faim n'est pas l'apanage des pays pauvres, elle touche de plus en plus de larges franges de la population dans les pays occidentaux comme l'Italie où 3,3 millions de personnes pauvres ont bénéficié de repas gratuits en 2011, rapporte l'agence italienne "Adnkronos".

Citant l' Indice annuel de risque d'insécurité alimentaire, calculé à partir d'éléments clés sur la sécurité alimentaire établis par la FAO, l'agence précise que l'Italie est passée ainsi de "zone à risque bas" à celle à "risque moyen", ce qui la place au même rang que des pays comme la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Yougoslavie, l'Afrique du sud ou le Gabon.

Certaines zones du pays ont même été classées à risque "élevé ou extrêmement élevé" à l'instar de l'Ethiopie, de la Somalie ou de l'Afghanistan, ajoute la même source.

Ces chiffres reflètent la "situation de privation et de souffrances dans laquelle vivent des franges de plus en plus importantes de la société" en raison de la crise qui a frappé dure différentes catégories sociales, à commencer par les personnes âgées avec des retraites dérisoires, les immigrés mais aussi des familles italiennes, a regretté un responsable de la principale organisation italienne des entrepreneurs agricoles "Colderetti".

Il a évoqué dans ce cadre le recul enregistré au niveau de l'acquisition de produits alimentaires de base, tels le lait -avec -10 pc lors des dix derniers mois- et le pain.

Ces chiffres "contrastent complètement avec le fait que l'Italie est un pays qui produit de la nourriture en excédent", a-t-il dit, précisant que "16 pc des produits alimentaires sont gaspillés".

Selon lui, chaque famille italienne jette une moyenne de 40 kg de nourriture chaque année.

Il est donc primordial d'explorer de nouvelles alternatives pour éviter de tels gaspillages comme la mise en place de marchés alternatifs, vu que ceux traditionnels contribuent à créer des situations de profondes inégalités.

D'après le rapport de la FAO sur la faim, publié la semaine dernière, le nombre de personnes souffrant de sous- alimentation chronique en 2010-2012 s'élève à 870 millions (une sur huit). Seize millions d'entre elles vivent dans les pays développés contre 13 millions en 2004-2006, avait précisé la même source.

16 oct 2012

Source : MAP

Les Cubains n'auront plus besoin à partir du 14 janvier que d'un simple passeport pour voyager à l'étranger, après la disparition du permis de sortie et de la lettre d'invitation dans le cadre d'une réforme de la législation migratoire annoncée mardi par le gouvernement cubain.

La durée de séjour à l'étranger se voit également porter de onze mois à 24 mois, selon la nouvelle loi migratoire qui entrera en vigueur 90 jours après sa publication, mardi, au Journal officiel de Cuba, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Depuis les années soixante, les Cubains désirant quitter l'île doivent solliciter un permis de sortie du territoire aux autorités qui délivraient ces "cartas blancas" (cartes blanches) à discrétion, sans nécessairement justifier un refus.

Ils doivent également présenter une lettre d'invitation de l'étranger et ne pouvaient rester hors de Cuba que onze mois, sous peine de voir leurs biens confisqués et être considérés comme des expatriés définitifs, généralement sans possibilité de retour.

Toutes ces formalités - passeport, permis de sortie, certifications de documents, visa du pays de destination - se font à un coût de l'ordre de 500 dollars qui, ajoutés au billet d'avion, rendent souvent les voyages hors d'atteinte pour les Cubains dont le salaire mensuel officiel est de 19 dollars.

Cette révision de la législation des voyages à l'étranger était la réforme la plus attendue à Cuba depuis l'adoption d'une série de mesures économiques qui ont introduit en 2011 une dose d'économie de marché dans le système centralisé communiste.

Pour autant, des restrictions demeurent. "Seront titulaires d'un passeport, les citoyens cubains qui répondent aux dispositions établies dans la loi migratoire actualisée", précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Les détenteurs actuels d'un passeport "devront solliciter leur renouvellement auprès des services compétents du ministère de l'Intérieur", ajoute le texte.

Même étendu à 24 mois au lieu de onze, le séjour à l'étranger reste limité et, en cas de besoin, une prorogation doit être obtenue auprès d'un consulat cubain.

Les restrictions aux voyages à l'étranger avaient notamment pour but d'éviter une "fuite des cerveaux", selon les autorités, qui forment chaque année des milliers de jeunes ingénieurs, médecins et autres professionnels pouvant être attirés par de meilleures conditions de travail à l'étranger.

A ce titre, le souci du gouvernement cubain est maintenu : "l'actualisation de la politique migratoire prend en compte le droit de l'Etat révolutionnaire à se défendre contre les plans d'ingérence et de subversion du gouvernement américain et de ses alliés", affirme le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Pour cette raison, seront maintenues des mesures qui visent à préserver le capital humain créé par la Révolution, face au pillage des talents réalisé par de plus puissants", ajoute le texte.

Chaque année, les Etats-Unis, qui appliquent depuis un demi-siècle un sévère embargo économique et financier à l'encontre de Cuba, accorde quelque 30.000 visas à des Cubains, généralement jeunes et formés, candidats à l'émigration.

Le ministère souligne enfin que "pas à pas, d'autres mesures seront adoptées en relation avec la politique migratoire, lesquelles permettront de consolider les efforts prolongés de la Révolution dans son oeuvre de normalisation totale des relations de Cuba avec ses émigrés".

Environ 1,5 million de Cubains et leur descendance vivent à l'étranger - dont 80% aux Etats-Unis, notamment à Miami (Floride) -, pour une population locale de 11,2 millions.

16/10/2012

Source : AFP

Yannick Danio est gardien de la paix. Délégué national du syndicat majoritaire Unité Police (SGP FO), il fait partie de ces - rares - policiers investis sur la question de l’amélioration des relations entre police et citoyens.

Les policiers abusent-ils des contrôles d'idendité ? Faut-il limiter le recours à cet acte ?

Les contrôles d’identité ont été utilisés pour répondre à la politique du chiffre. Si l'on met fin à cette politique, mécaniquement, on va réduire le nombre de contrôles et les abus éventuels. Ces dernières années, le contrôle d'identité était un des outils utilisés pour remplir les statistiques demandées aux policiers. Car évidemment, plus on fait de contrôles, plus on est susceptible de trouver quelque chose. Les contrôles ont été également un moyen de répondre aux objectifs de 26 000 reconduites à la frontière. Je crois sincèrement que le seul fait de ne plus mettre cette pression du chiffre va changer radicalement la façon de travailler des policiers, et notamment lors des contrôles d'identité.

Les associations dénoncent la façon dont se déroulent ces contrôles, notamment les palpations publiques systématiques sur certaines opérations. Comment doit normalement se dérouler un contrôle ?

Le contrôle d'identité est enseigné à l'école de police, cela fait partie de la formation de base des gardiens de la paix. Le policier doit se présenter comme policier et indiquer qu'il va procéder à un contrôle d'identité. (...) En pratique, on ne donne pas forcément le motif du contrôle. On est rarement là pour discuter. Concernant la palpation, que rien n'interdit, je considère personnellement que, comme les menottes, elle doit être pratiquée uniquement pour des questions de sécurité. Cette palpation de sécurité n'est pas toujours bien perçue par les personnes que l'on contrôle, je le reconnais. S'il s'agit d'un mineur, la procédure est la même, nous sommes simplement tenus "d'agir avec tact" et d'appeler ses parents lorsqu'on l'emmène pour une vérification d'identité.

Pourquoi êtes-vous opposé à la remise d'un récépissé lors des contrôles. Est-il normal que cette procédure ne laisse aucune trace ?

A mon sens, le récépissé, qui est un dispostif lourd et contraignant, n'est pas nécessaire pour en conserver une trace. Car, normalement, si le contrôle est fait dans les règles de l'art, il y a forcément un passage au fichier de la personne contrôlée. Au fichier des personnes recherchées par exemple, ou des véhicules volés s'il s'agit d'un contrôle d'automobiliste. On pourrait très bien imaginer la création d'un outil informatique qui permette de noter ces passages au fichier.

16 octobre 2012, ALICE GÉRAUD

Source : Libération

La décision du gouvernement marocain de faire barrage aux adoptions formulées par des parents étrangers, en durcissant les procédures administratives pour les parents adoptifs étrangers, est tombée comme un couperet dans plusieurs foyers espagnols. En effet, de nombreux couples espagnols recourent aux orphelinats marocains pour prendre sous leur aile un enfant abandonné ou orphelin…Suite

 

Elle parle un français étonnant. Un parler précis, délicat, qui dit avec une grande finesse les choses et les sentiments. Et puis, par endroits, des erreurs de grammaire que ne ferait pas un enfant. Dans son apprentissage de la langue, entamé à son arrivée en France à 18 ans, Latifa ibn Ziaten a voulu aller à l’essentiel. Se concentrer sur le sens. Elle, la jeune fille marocaine de Tétouan venue rejoindre son mari, se souvient qu’elle était alors impatiente de «tout découvrir, tout comprendre».

Ce qu’elle a vécu il y a sept mois n’a aucun sens. Son fils, Imad ibn Ziaten, 30 ans, maréchal des logis chef du régiment parachutiste de Francazal (Haute-Garonne) est mort assassiné. Il est la première victime de Mohamed Merah. Tué parce qu’il était militaire. A la tribune, lors de l’hommage national aux victimes du terrorisme, il y a trois semaines, Latifa ibn Ziaten, 52 ans, face au président de la République, a raconté ce fils «fier de servir sa patrie».

Ensuite, elle a été contactée par des associations de victimes, impressionnées par cette petite femme qui serrait le béret d’Imad entre ses mains et parlait de «paix». Ils lui proposaient de les rejoindre. Elle a dit non. «Je ferais bien sûr des choses avec eux. Mais notre cause n’est pas la même. Eux vont du côté des gens qui pleurent. Moi, je pleure déjà beaucoup moi-même, ça me suffit. Je veux aller en face, de l’autre côté.»

Latifa ibn Ziaten a monté sa propre structure : l’association Imad-ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix (1). «L’autre côté», c’est celui de ceux qui, parce que «mal aimés, mal encadrés» risquent de «mal tourner». L’idée lui est venue vite. Ne pas laisser à l’horreur le mot de la fin. «Je voulais quelque chose pour que mon fils reste toujours avec nous. Qu’il ne soit pas oublié. Une association, je verrai Imad grandir dedans.»

Elle a commencé par traverser la France. De sa petite ville de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) jusqu’à Toulouse. Invitée par le régiment d’Imad, quelques jours après sa mort. Elle s’est rendue sur les lieux où il a été abattu. «J’ai vu cet endroit triste, loin de tout. Je l’ai vu là, seul face à son tueur. Ensuite, il fallait que je continue.» Elle prend un taxi pour la cité des Izards, où Mohamed Merah a grandi. S’approche d’un groupe de jeunes. «Ils étaient en train de rouler leur pétard, je n’avais jamais vu ça avant. Ils avaient les lèvres bleues, les visages marqués, ça se voyait que ce n’était pas des jeunes faciles. Mais je n’ai pas eu peur. J’ai perdu un enfant, qu’est-ce qui peut m’arriver de pire ?»

Elle leur a demandé s’ils connaissaient Mohamed Merah. Ils lui ont répondu que c’était «un héros de l’islam». Elle leur a dit que c’était l’assassin de son enfant. «Je les ai vus changer d’un coup. Ils sont devenus tout doux. Ils m’ont dit : "On est désolés."» Elle est restée avec eux. Les a écoutés raconter qu’ils n’étaient «rien», qu’ils se sentaient «perdus». «Il y en a un qui m’a pris la main : "Madame, je n’ai pas de formation, pas de travail, je me drogue, je sors et je rentre en prison, à quoi voulez-vous que je croie ?"» Elle est repartie avec deux convictions. «Si on ne les aide pas, il y aura parmi eux un autre Mohamed Merah. Mais si on les écoute, on voit qu’ils sont autre chose. Ils voulaient m’inviter chez eux, me servir à manger.»

C’était il y a sept mois. Latifa était en vacances en Turquie avec son mari Ahmed, cheminot à la retraite. Un appel de France. On venait de retrouver Imad, abattu d’une balle dans la tête, près d’un gymnase. Il n’était pas en service, avait rendez-vous avec un acheteur pour vendre sa moto. «On a pris deux avions, j’avais l’impression qu’on n’arriverait jamais. Toutes les minutes je me levais je demandais à l’hôtesse : "C’est quand ?" Mes enfants avaient besoin de moi, ils étaient perdus.»

Latifa ibn Ziaten a donné naissance à quatre garçons et à une fille. Agés de 20 à 32 ans, ils sont prof de sport, standardiste, policier, chargé de communication. Imad était le second. «Quand il était petit, il était trop attaché à moi, c’était le plus proche. Je ne pouvais pas sortir de la maison sans cacher mon manteau, mon sac. Quand il a grandi, il me racontait sa vie comme un ami. Il me conseillait, je le conseillais. Il me disait : "Maman, ces vêtements, ça te va bien !"» A sa mort, elle n’a «pas supporté» que l’enquête envisage, avant de l’écarter vite, la possibilité d’une activité délinquante d’Imad. «Mes enfants, je les ai élevés dans le respect de l’autre, des valeurs de la République.»

L’éducation, pour Latifa, «c’est tout». Elle en veut aux parents «qui laissent leurs fils dormir toute la matinée, et ensuite leur donnent de l’argent pour aller traîner, parce qu’ils ont peur d’eux». Chez elle, les enfants se levaient tôt, rangeaient leur chambre, mettaient la table, faisaient leurs devoirs. Mais choisissaient librement leurs activités, leurs sorties, leurs amis, leurs études et métiers futurs. «Quand ils étaient petits, on faisait les fêtes musulmanes, et aussi Noël. Je mettais le sapin, les cadeaux. Pour que quand ils parlent avec leurs amis à l’école, il n’y ait pas de différence. Le Maroc, c’est les racines, on y va en vacances. Mais on a fait des enfants ici, donc la vie, c’est ici. C’est en France que j’ai construit une maison, pas au Maroc.»

L’islam, pour elle, c’est «la paix» et «c’est privé». Ni sa fille ni elle ne portaient le voile. «Mon mari n’est pas pour.» Elle s’y est mise à la mort d’Imad. «En signe de deuil, je ne peux pas me promener toute belle.» Latifa a perdu sa mère à 9 ans. Son père travaillait en Espagne, c’est sa grand-mère qui l’a élevée, avec ses quatre frères et sœurs. Elle a rencontré son mari à 17 ans. Il habitait en France, était revenu passer des vacances. Elle l’a épousé et suivi, vite embauchée à la cantine d’une école primaire. Elle dit que la France lui a «ouvert les bras». «Dès que je suis arrivée, une assistante sociale est venue m’expliquer comment faire pour apprendre le français, trouver un emploi. C’est des choses qu’on n’oublie pas.»

Elle aurait voulu que Mohamed Merah soit arrêté vivant, «qu’il réponde de ses crimes». Elle a trop de douleur à prononcer son nom, mais trouve important de regarder son «parcours». «Quand on voit ce qu’il a vécu, les foyers, la drogue, la prison, et pas de parents derrière. Ça fait beaucoup. On ne peut pas ignorer ça.» Avec son association, elle a lancé des demandes pour «aller dans les écoles, les cités, les prisons». Ses enfants la «soutiennent», son mari aussi, qui répond aux appels, au courrier. Le dimanche soir, elle continue de les réunir autour «d’un bon plat, spécialité espagnole, marocaine ou française». Quand elle parle, avec fierté, de cette famille nombreuse, âge, profession, présentation des enfants, elle dit «Imad, 31 ans». Le parachutiste est mort à 30 ans, quatre mois avant son anniversaire. Dans les mots de sa mère, il continue de grandir. 

15/10/2012, Ondine Millot

Source : Libération

Une vidéo controversée et particulièrement alarmiste sur "l'immigration musulmane" en Occident a été montrée aux participants du synode sur la "Nouvelle évangélisation" au Vatican, ont rapporté lundi des observateurs de ces travaux à huis clos.

"L'islam sera la première religion du monde dans cinq à sept ans", assure le document qui aurait été rédigé en 2009 par des évangélistes américains, avant d'inviter à "partager le message de l'Evangile dans le monde". "Dans 39 ans, la France sera un pays à majorité musulmane", affirme cette vidéo.

Plusieurs pères synodaux ont immédiatement réagi et fait part de leur "perplexité", mettant en doute certains chiffres de cette vidéo anonyme circulant sur Internet depuis quatre ans. Selon le document, 30% des moins de vingt ans seraient musulmans en France et dans certaines villes jusqu'à 45%.

La vidéo intitulée "Muslim demographics" -- présente aussi sur le site de partage Youtube où elle a été visionnée 13 millions de fois -- a été projetée en l'absence de Benoît XVI, sur proposition du cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical "Justice et paix".

Ce document anonyme divulgue des chiffres sans donner de sources fiables. Il présente "un rapport sur les changements de la démographie mondiale" dans lequel est évoqué le taux de fécondité très bas des pays européens au regard du taux de fécondité très élevé des familles musulmanes.

Selon les attachés de presse du synode, plusieurs évêques du synode ont fortement réagi juste après la diffusion de la vidéo, et mis en garde contre le risque de susciter "une guerre de religions" avec un tel document.

Certains ont appelé à éviter "le piège de se comporter comme l'islam fondamentaliste". Des évêques ont promis également de revenir dans la salle du synode, lors d'une prochaine session, avec des chiffres plus vraisemblables.

Un prélat concerné par le dialogue interreligieux a fait part, en marge des travaux, de sa "perplexité". Il a évoqué la "maladresse" du cardinal Turkson qui "n'a pas probablement pas mesuré la portée" de cet acte.

Depuis le début du synode, de très nombreux prélats originaires du Moyen-Orient et du continent africain ont évoqué la difficulté de l'Eglise catholique à prêcher l'Evangile dans les pays où l'islam est majoritaire.

Ils ont aussi débattu de la délicate situation des musulmans souhaitant se convertir.

15 oct 2012

Source : AFP

Des Saoudiens qui ont fait fi des lois canadiennes en arrivant au pays avec plusieurs épouses seront expulsés si les autorités en matière d'immigration constatent qu'ils ont menti à propos de leur statut de polygame.

«La polygamie est interdite au Canada, a indiqué Alexis Pavlich, porte-parole du ministre de l'Immigration, Jason Kenny. Ça va à l'encontre des valeurs canadiennes et ça n'a pas sa place dans notre pays.»

En vertu d'une demande d'accès à l'information, l'Agence QMI a appris que le personnel de l'ambassade canadienne en Arabie saoudite aurait été dupé par des magnats au moment où ils ont rempli la documentation pour obtenir un visa canadien avant de procéder à une demande pour obtenir le statut de citoyen permanent.

Selon M. Pavlich, la loi est on ne peut plus claire.

«Nous savons qu'il y a des gens qui tenteront tromper nos agents frontaliers en cachant leurs relations polygames, mais nous sommes engagés à tout faire pour arrêter ces gens avant qu'ils entrent au Canada et, lorsque nous constatons que nos lois ont été violées, à tenter de les expulser hors du pays.»

15 octobre 2012 Mark Dunn

Source : Le Journal de Montréal/Agence QMI

Les recettes des Marocains résidant à l'étranger (MRE) se sont établies à 42,64 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre dernier contre plus de 44,11 MMDH à fin septembre 2011, soit une baisse de 3,3 pc, indique l'Office des changes.
Par rapport à fin août, les recettes des MRE ont enregistré une progression de 12 pc, en s'établissant à 42,64 MMDH à fin septembre contre 38,07 MMDH à fin août dernier, selon l'Office qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.

Pour ce qui est des recettes de voyages, elles ont atteint environ 43,74 MMDH à fin septembre dernier contre plus de 45,36 MMDH à fin septembre 2011, soit une baisse de 3,6 pc.

Quant aux dépenses de voyages, elles ont atteint environ 8,67 MMDH à fin septembre contre près de 8,18 MMDH une année auparavant, en hausse de 6 pc, précise la même source.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 20,80 MMDH à fin septembre contre plus de 21,71 MMDH durant la même période de l'année précédente, en régression de 4,2 pc, tandis que les dépenses desdits investissements ont affiché une progression de 5,3 pc (plus de 6,88 MMDH contre près de 6,54 MMDH).

15.10.2012

Source : MAP

La revue s’est lancé en 2012 un défi à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance algérienne en programmant deux dossiers sur la migration comme trait d’union entre deux sociétés qui ont été pendant plus d’un siècle liées par l’histoire de la colonisation.

Après le premier numéro de l’année portant sur un panorama de l’immigration algérienne en France, ce deuxième volume poursuit l’analyse des migrations comme moteur des relations entre l’Algérie et la France mais en les interrogeant, cette fois-ci, du point de vue de la société d'origine. Ce dossier relate la manière dont l’Algérie perçoit cette émigration depuis l’accès à l’indépendance, les relations que les familles et les communautés villageoises entretiennent avec ceux et celles partis en France et les conséquences de l'émigration sur la société algérienne.

Les travaux menés par les chercheurs en Algérie à partir des statistiques algériennes permettent une autre analyse de ces flux migratoires et de leur impact sur la société algérienne, des mutations beaucoup plus difficiles à identifier et à quantifier.

De nouveaux chantiers de recherche devraient se développer à l’avenir, afin de prendre en compte le phénomène migratoire dans sa globalité, en privilégiant les échanges entre les équipes de part et d’autre de la Méditerranée.

Face à la politique d’immigration restrictive de la France, l’émigration pourtant contrôlée fortement par le pouvoir algérien prend de plus en plus des allures diasporiques et se disperse vers d’autres pays francophones, Canada et Belgique en tête, mais aussi vers l’Espagne proche, la Grande-Bretagne et les États-Unis. En quête de liberté dans une société qui paraît frappée par l’immobilisme, l’émigration reste pour la plupart des jeunes générations une aventure stimulante mais ambiguë dans ses résultats immédiats pour le migrant et à moyen terme pour la société d’origine.

Les tentatives de retour des émigrés arrivés à la retraite soulignent combien l’absence a pu créer un fossé avec la société de départ. Pour les descendants de migrants algériens qui ont bénéficié d'une formation professionnelle solide et qui sont dotés d’une forte motivation pour développer des projets économiques dans le pays de leurs parents, les initiatives restent encore timides, soumises à des freins d’ordre culturel, même si elles sont de plus en plus encouragées par les deux sociétés et par l’Union européenne dans le cadre du codéveloppement. Plusieurs millions de personnes forment ainsi entre les deux rives de la Méditerranée une “communauté de destin” qui veut jouer un rôle actif dans le rapprochement des deux pays.

L’expression littéraire complète l’approche des sciences sociales. La revue publie plusieurs articles qui montrent comment l’exil alimente les questionnements identitaires d’une société algérienne aux prises avec son histoire douloureuse. Évoquer les émigrés, ces “oiseaux migrateurs maudits”, comme le dit Mouloud Feraoun, ne serait-ce pas une manière de signifier ces frontières symboliques de l’entre-soi et de l’autre ?

08/10/2012, Marie Poinsot (Édito)

Source : Article issu du N°1298, Revue Hommes et migrations.

Communauté ancienne, installée au Nord de l’Afrique depuis environ 70 après J-C, les Juifs marocains ont eu une grande influence sur la vie du Maroc et plus spécifiquement sur la vie culturelle. Cette communauté juive s’est développée et nourrie des différentes cultures qui ont eu de l’influence sur le Maroc également, telle que la culture juive, arabe, berbère, française ou espagnole.

L’association Adib Biladi basée en Espagne organise, en collaboration avec ABCD (l’association Berkane pour la coopération et le développement) et Mediterrania (Espagne), la première journée sur la diplomatie parallèle sous le titre  « quel rôle pour les marocains résidant à l’étranger dans la diplomatie parallèle avec les pays d’accueil ? Le cas de l’Espagne ».

La table ronde est prévue le mardi 16 octobre à 17 heures, au Club de la presse à Rabat.

Parmi les participants à cette activité, la Fédéracion Entre Orillas de los Marroquies en Cataluna (FEOMAC), la Federacion d’Entitats Democratiques d’Origen del Marroc a Catalunya (FEDMAC), la Federacion d’Entidades Culturales de Origen del Marroc (FECCOM) et la Coordinadora d’Entitats del Camp de Tarragona (CECT).

Un total de 927.890 de personnes ont quitté l'Espagne depuis janvier 2011 à la recherche d'emplois ou d'opportunités d'affaires à cause de la crise économique, selon des chiffres de l'Institut national de la statistique (INE), publiés lundi.

Sur ce total, 117.523 sont des Espagnols et 810.367 sont des étrangers de différentes nationalités, précise la même source dans un communiqué.

Entre janvier et septembre de l'année en cours, 420.150 personnes ont émigré à l'étranger, contre 382.611 personnes lors de la même période de 2011, soit une hausse de 9,8 pc. Sur ce total, 54.912 sont Espagnols et 365.238 sont des étrangers.

La Catalogne (Nord-est de l'Espagne) est la première région autonome d'où partent le plus grand nombre d'Espagnols à l'étranger, suivie de Madrid, souligne l'INE.

Le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, la Suisse et l'Equateur sont les principales destinations des Espagnols qui émigrent à cause de la crise économique qui frappe le pays depuis 2008.

Les chiffres publiés par l'INE démontrent que l'Espagne est en train de redevenir un pays émetteur de migrants comme elle l'était durant les années 1960 et 1970 et ce, en raison de la récession économique.

Plongée depuis 2008 dans une sévère crise économique dont elle n'arrive pas encore à s'en sortir, l'Espagne souffre d'un taux de chômage de près de 25 pc de la population active, le plus haut des pays de l'Union européenne (UE).

15/10/2012

Source : MAP

 

Sur les 214 millions de migrants disséminés à travers la planète, la moitié se considèrent chrétiens selon une étonnante enquête américaine…Suite

Un programme de rapatriement volontaire concernant plus de 1000 migrants en provenance d'Afrique subsaharienne et actuellement bloqués au Maroc, vient d'être entamé mardi 2 octobre 2012. Une opération salutaire bien qu'organisée par l'OIM...Suite

Le traité d’extradition des détenus belges de nationalité marocaine vers leur pays d’origine semble fonctionner à plein. Ainsi, après l'acceptation de six dossiers d'extradition sur les 10 qui lui ont été transmis, dans ce cadre par Bruxelles, en mai dernier, le gouvernement marocain vient d’approuver le transfert de 17 détenus de nationalité marocaine qui se trouvent actuellement en prison en Belgique…Suite

L'actrice maroco-française, Sanaa Alaoui a été choisie pour présider le jury de la 10ème édition de Festival international du cinéma euro-arabe "Amal", qui s’ouvre dimache à Saint Jaque (nord-ouest de l’Espagne)…Suite

Des graffitis racistes ont été découverts vendredi sur la résidence du consul général du Maroc à Bastia, dans le nord de l'île française de Corse, a-t-on appris de source policière.

"Arabi Fora" (Arabes dehors en langue corse) et "FLNC" (le sigle d'un mouvement indépendantiste corse) ont été tracés à la peinture sur les murs et le portail de la villa située dans un lotissement de la commune de Biguglia, au sud de Bastia.

Le consul est en congé depuis une dizaine de jours.

La mairie de Biguglia a indiqué que des graffitis identiques avaient été tracés sur les murs de la salle des fêtes de la ville il y a une dizaine de jours.

Condamnant "avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable et lâche", les préfets de Corse et de Haute-Corse ont exprimé, dans un communiqué, leur "total soutien" au consul général du Maroc et à la communauté marocaine, la plus importante de l'île parmi la population immigrée.

12 oct 2012

Source : AFP

Les autorités marocaines ont éloigné 30 immigrés clandestins, originaires d'Afrique subsaharienne, vers la frontière avec l'Algérie à l'est du royaume, a indiqué vendredi l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

"L'opération d'éloignement s'est déroulée dans la nuit (de mercredi à jeudi) de manière abusive. La plupart de ces éloignés sont des rescapés du naufrage de leur barque" mardi près de Ceuta, une enclave espagnole dans le nord du Maroc, selon l'AMDH.

"Les autorités marocaines avaient transporté les rescapés à l'hôpital, puis à la gendarmerie, mais elles les ont éloignés à la frontière avec l'Algérie où ils ont été abandonnés", poursuit l'ONG marocaine dans son communiqué.

Les 30 migrants, parmi lesquels six femmes et un nourrisson de 13 mois, "ont été abandonnés dans un lieu isolé et dangereux près de Nador (nord-est), ce qui les a obligé à marcher pendant près de 20 km à pied", a-t-on ajouté.

Dans son communiqué, l'AMDH a également appelé Rabat à "cesser de jouer le gendarme de l'Europe dans la région, en violation du discours officiel et des droits de l'Homme", réclamant "une enquête urgente sur les violations des droits des immigrés illégaux".

Le Maroc est en première ligne sur la question des migrants subsahariens qui tentent de gagner l'Europe. Selon des associations de défense des droits de l'Homme, entre 20.000 et 25.000 clandestins d'origine subsaharienne se trouvent actuellement dans le royaume.

12 oct 2012

Source : AFP

Le dimanche 14 octobre 2012, étaient organisées les élections communales et provinciales en Belgique. Dans les 589 communes, près de 130 élu(e)s d’origine marocaine (dont 95 à Bruxelles) vont siéger sur les bancs des différents Conseils communaux.

Le parti nationaliste flamand, N-VA, a fait un raz-de-marée et a littéralement éclipsé les autres résultats en s’emparant de la première ville de Flandre, Anvers. D’où il a délogé les socialistes au pouvoir dans cette ville portuaire depuis 60 ans.

Globalement, le Parti socialiste a conservé sa suprématie à Bruxelles et en Wallonie. C’est aussi le parti qui abrite la majorité écrasante des élus(e)s d’origine marocaine, dont 15 siégeront à Bruxelles Ville et autant à Molenbeek-Saint-Jean, les deux communes qui abritent le plus grand nombre d’élus(e)s d’origine marocaine. Charleroi est la première ville qui en compte le plus grand nombre en Wallonie, juste devant Liège. Le nombre élus(e)s d’origine marocaine en Flandre est trop faible par rapport au sud du pays, tout comme en Communauté germanophone.

C’est à Bruxelles où des échevins (adjoints au maire) vont émerger, notamment dans les communes de Bruxelles-Ville, Evere, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Josse-Ten-Noode, Anderlecht, Forest, mais aussi en Wallonie à Charleroi et probablement à Liège. Pour en savoir plus, il faudrait attendre les résultats des négociations en cours et des alliances qui en résulteront. Par contre, les chances d’avoir un bourgmestre (maire) d’origine marocaine sont trop maigres, voire nulles.

Source : CCME

S'il n'y avait qu'un mot à retenir de l'étude de l'Insee intitulée "Immigrés et descendants d'immigrés en France" et publiée mercredi 10 octobre, ce serait "diversité". C'est en tout cas l'analyse qu'en fait Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales à l'Insee. Diversité des origines bien sûr, mais diversité aussi des caractéristiques sociales et donc des parcours des immigrés et des enfants d'immigrés en France.

L'étude souligne toutefois certaines grandes tendances. Ainsi, explique M. Lenglart : "La situation des descendants d'immigrés est meilleure que celle des immigrés. Preuve que l'ascenseur social fonctionne, même s'il faut nuancer. En particulier, les descendants d'immigrés venus d'Afrique rencontrent des difficultés particulières dans l'accès à l'emploi, qui ne s'expliquent pas uniquement par des facteurs sociaux (moindre réussite scolaire, parents de milieu plus modeste)." Il ajoute, toujours pour relativiser la portée de ce constat, que "la situation des descendants d'immigrés reste moins bonne que celle des personnes dont les deux parents sont nés en France".

Une scolarité plus difficile que les enfants nés en France de parents Français

Pour analyser le parcours scolaire des enfants d'immigrés, les chercheurs de l'Insee (deux sociologues et un démographe) ont étudié le parcours de personnes âgées de 20 à 35 ans en 2008, d'origine immigrée ou pas, qui ont effectué une partie de leur scolarité en France. Ils se sont attachés à deux indicateurs, l'absence de diplôme au-delà du brevet et l'obtention du baccalauréat.

Il apparaît d'abord que cette réussite varie selon le pays de naissance des parents. Toutefois, notent les chercheurs, les caractéristiques socio-démographiques et familiales viennent estomper ces différences.

Premier fait saillant mis en avant dans l'étude : les enfants d'immigrés sont plus souvent sans diplôme que les enfants nés de parents français. Ainsi, détaille l'étude, 18 % de ces derniers sont au plus titulaires du brevet des collèges, contre 11 % pour les autres. Dans le détail, cet état de fait concerne 32 % des enfants d'immigrés turcs (le pourcentage le plus élevé), alors qu'il est deux à trois fois plus faible pour les enfants d'immigrés européens et d'Asie du Sud-Est. En outre, observent les chercheurs, il existe des disparités de réussites scolaires en faveur des femmes chez les enfants d'immigrés.

Des résultats que l'institut statistique pondère fortement avec de nombreux facteurs "susceptibles de peser sur les destinées scolaires", comme l'âge d'arrivée en France (pour les enfants d'immigrés qui n'y sont pas nés), le capital scolaire des parents ou encore la taille et la structure de la famille (importance de la fratrie, incidence d'une structure monoparentale).

Si ces facteurs "réduisent fortement les effets liés à l'origine géographique", il ne les éliminent pas complètement. Ainsi, à caractéristiques sociales et familiales semblables, les enfants d'immigrés turcs et algériens restent plus souvent non diplômés.

Les résultats de l'étude indiquent ensuite, encore une fois, que l'origine migratoire influe sur la probabilité d'obtenir le baccalauréat. Ainsi la part des bacheliers peut atteindre 80 % lorsque les jeunes ont des parents en provenance des pays de l'Union européenne, à l'exception de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal. Par ailleurs, alors que les fils et filles de l'immigration du Sud-Est asiatique sont en situation de sur-réussite, les enfants de l'immigration turques sont eux en sous-réussite.

Des différences qui diminuent avec la prise en compte des caractéristiques socio-démographiques. Au final, écrivent les chercheurs, "ces résultats montrent que l'accès au baccalauréat dans le système éducatif français reste étroitement dépendant des héritages sociaux et scolaires et que les différences de réussite scolaire entre les origines migratoires sont le plus souvent consubstantielles aux caractéristiques sociales et familiales auxquelles les origines en question sont associées".

Un accès plus difficile sur le marché de l'emploi

Nul ne l'ignore : les personnes "issues de la diversité" ont un accès plus incertain au marché du travail. Selon sa place sur l'échiquier politique, cette difficulté est soit une cause, soit une conséquence du manque d'intégration des populations immigrées et de leurs descendants.

Mais ce constat, pour exact qu'il soit, masque de profondes disparités entre, d'une part, les immigrés et leurs descendants ; et d'autre part entre les origines géographiques des immigrés, rapporte l'étude de l'Insee, en se fondant sur les chiffres du chômage de l'année 2009.

Globalement, le taux de chômage s'élevait à 16 % pour les immigrés, alors qu'il n'était que de 9 % pour les non-immigrés, pour 2009, année de référence de l'étude. Mais, si l'on ne considère que les immigrés venus de pays de l'Union européenne et leurs descendants, le taux de chômage chute à, respectivement, 8 % et 9 %.

Hors Union européenne, le taux de chômage des immigrés varie fortement en fonction du pays d'origine, de 18 % pour les immigrés venus d'Afrique (hors Maghreb) à 26 % pour ceux venus de Turquie. Pour leurs enfants, le schéma est un peu différent : le taux de chômage culmine pour les descendants d'immigrés d'Afrique, Maghreb inclus.

Sans surprise, ce sont les plus jeunes qui pâtissent le plus du chômage, et les hommes davantage que les femmes. Entre 15 et 24 ans, 44 % des hommes et 34 % des femmes descendants d'immigrés hors UE sont au chômage, contre 19 % et 22 % pour les populations non-immigrées.

Des conditions d'activités fluctuantes pour les signataires du Contrat d'accueil et d'intégration

Les équipes de l'Insee ont par ailleurs esquissé un premier bilan du Contrat d'accueil et d'intégration (CAI), un dispositif généralisé en 2007 et qui organise les engagements réciproques d'un immigré arrivé légalement en France avec l'état. Ceux-ci prennent plusieurs formes, de l'instruction civique à l'apprentissage du français, et sont censés favoriser l'intégration et l'accès au monde du travail. Plusieurs phénomènes sont mis en exergue par les chercheurs Florent Domergue et Virginie Jourdan.

D'abord, notent-ils, l'arrivée en France est marquée par un chômage important, mais celui-ci a tendance à se résorber avec le temps. Ainsi quand on compare leur taux de chômage avant qu'ils n'aient migré et celui du moment où ils arrivent, celui-ci augmente, passant de 8 à 33 % la première année, avant de diminuer.

Par ailleurs, si les hommes se portent très vite sur le marché du travail, c'est plus long pour les femmes qui sont, pour partie, d'abord femmes au foyer à leur arrivée. Alors qu'elles apparaissent plus diplômées que les hommes, elles ont plus de mal à trouver un emploi. 

Toutefois, plus que les diplômes, il apparaît que les facteurs déterminants dans l'accès à l'emploi sont l'ancienneté de présence sur le sol français et, ce qui est lié, la connaissance de la langue.

12.10.2012, Jonathan Parienté et Simon Piel

Source : Le Monde.fr

L'usage de l'écrit permet "d'utiliser la matière première du quotidien pour réinventer la réalité et le vivre-ensemble", a affirmé l'écrivain et poète marocain Taha Adnan.

Ecrire, c'est jouer l'historien du présent "pour évoquer le quotidien, entrer en contact avec son ressenti, transformer les contours de la réalité, et réinventer son propre monde en intégrant les dimensions poétiques et romanesques", a déclaré à la MAP, M. Adnan, en marge d'une rencontre croisée avec le poète et écrivain belge Serge Delaize, organisée vendredi soir à Bruxelles par l'association "le Plaisir du Texte" dans le cadre du festival Daba Maroc et dans le cadre de "la Fureur de Lire".

Le poète concède qu'il est important pour lui de rester ancré dans le concret, mais tout en ouvrant les portes de l'évasion. "Ecrire est un besoin vital pour se libérer et exprimer l'univers de ses sensations et de ses émotions, en réinventant la réalité et en stimulant l'imaginaire", insiste-t-il.

Ce rendez-vous croisé, qui s'inscrit dans le cadre des rencontres "Diasporiques" entre écrivains belgo-belges et belgo-marocains, a laissé la place aux paroles et aux mots avec la lecture d'extraits de recueils des Âœuvres des deux écrivains et poètes qui ont livré leur vision du monde et croisé leur univers poétique et romantique tout en partageant leur expériences et leurs parcours.

Parmi ses thèmes de prédilection, l'exil et l'amour, auxquels il s'accroche pour s'évader et explorer le rêve à travers le réel, Taha Adnan se dit "partisan d'une conception" comme de la patrie d'ailleurs, allégée des dimensions symboliques dominantes et de ses surcharges affectives lourdes.

Taha Adnan, qui est l'auteur de "Transparences" et de "Je hais l'amour", a reçu le 2ème prix du Fujairah International Monodrama pour son texte de théâtre "Bye Bye Gillo". "Marokkaans alsjeblieft", des extraits de son premier roman, viennent de paraître en septembre 2012 dans un Bookleg aux éditions bruxelloises /Maelstrom.

13.10.2012

Source : MAP

Le Maroc a été choisi comme invité d'honneur du prochain salon international du livre d'Alexandrie, qui se tiendra du 26 mars au 9 avril 2013. Selon la Bibliothèque d'Alexandrie (BA), le choix a été porté sur le Maroc pour être l'invité de cette 9ème édition…Suite

En montrant des corps endormiS dans les rues de Paris et des pages écrites par de jeunes réfugiés afghans, le photographe Mathieu Pernot met en forme un récit d'exil. e polémique. Bouchra Ijork s’explique…Suite

Ses déclarations sur les ondes de Radio Plus au sujet des Marocaines résidant dans les pays du Golfe ont suscité une vraie polémique.Elle s’explique…Suite

De nombreux Marocains sans papier ont été reconduits aux frontières. Selon la Cimade, une association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile, leur nombre s'estimerait à 1.356 personnes au 30 septembre dernier, soit une augmentation de 10% par rapport à la même période l'année précédente. Un chiffre qui devrait doubler d'ici la fin de l'année...Suite

Nul n'est sans ignorer l'importance pour le Maroc de maintenir un lien fort avec sa diaspora à l'étranger. Pour les compétences dont elle est porteuse, pour les devises qu'elle lui envoie et parce qu'elle fait voyager son image à travers le monde. Or, avec cette sortie qui vise l'ancienne garde des Sceaux de la République française, est donné un aperçu du casse-tête chinois dans lequel l'Etat peut se retrouver face à des Marocains qui, forts de la citoyenneté d'un autre pays, jouissent de ce droit essentiel de vivre selon leurs convictions, tendances ou croyances que lui ne…Suite

Le Maroc approuve le transfert de 17 détenus de nationalité marocaine qui se trouvent actuellement en prison en Belgique. Ils sont obligés de purger leur peine dans leur pays d'origine, écrit vendredi Het Laatste Nieuws.

Ces détenus ont été condamnés pour des faits graves comme trafic de stupéfiants, fabrication de stupéfiants, menaces, formation d'une bande organisée, vol (avec ou sans violence), port d'arme illicite et séjour illégal en Belgique.

Ils devraient être conduits au Maroc d'ici quelques semaines dans un avion militaire.

Ce transfert fait suite à un accord conclu entre la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open Vld) et le gouvernement marocain, qui a déjà conduit au transfert de cinq autres détenus.

12/10/12

 Source: 7sur7/belga.be

Le Conseil français du Culte musulman (CFCM) a annoncé jeudi une plainte pour diffamation contre Jean-François Copé après ses propos sur le "pain au chocolat", jugeant qu'ils alimentaient "l'islamophobie".

Candidat à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé avait évoqué lors d'un meeting à Draguignan le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".

Dans un communiqué transmis à l'AFP, Abdallah Zekri, président de l'observatoire national contre l'islamophobie au CFCM a expliqué avoir décidé cette initiative pour protester contre ces "propos et discours diffamatoires à l'égard de tous les Français de confession musulmane".

L'avocate mandatée par le CFCM, Me Khadija Aoudia, a indiqué à l'AFP avoir déposé plainte jeudi en fin de journée à Nîmes. Le parquet de Nîmes a expliqué ne pas en avoir été informé à ce stade.

"Une atteinte à la dignité des Français musulmans"

"Nous avons ressenti l'histoire du petit pain au chocolat de Jean-François Copé comme une atteinte à la dignité des Français musulmans et donc une atteinte aux valeurs républicaines", selon Abdallah Zekri.

Il juge que "Jean-François Copé se moque des valeurs républicaines qui honorent notre pays" et estime que le secrétaire général de l'UMP "nous conte l'histoire d'un pain au chocolat volé pour conserver son poste".

Selon le texte de la plainte transmis à l'AFP, les "propos stigmatisant" de Jean-François Copé "portent nécessairement atteinte à l'honneur et à la dignité de la communauté musulmane".

11/10/2012

Source : Le Figaro/AFP

Un total de 1.314.000 Marocains, entre immigrés et descendants directs d'immigrés, ont été recensés en France à fin 2008, selon une étude de l'Institut national de statistiques et des études économiques français (INSEE).

Selon cette étude de référence intitulée "Immigrés et descendants d'immigrés en France" et rendue publique mercredi, près de 654.000 immigrés nés au Maroc étaient installés en France en 2008, soit 12 pc de la population immigrée en France (5,3 millions). Celle-ci représente 8 pc de la population totale de France.

Les Marocains constituent désormais la deuxième communauté d'immigrés après les Algériens. Leur nombre a presque triplé depuis 1975, année à laquelle l'immigration marocaine représentait 6 pc de la population immigrée.

Le premier quart des immigrés marocains était installé en France au milieu des années 1970, décennie qui a connu la première grande vague migratoire marocaine vers l'Hexagone, un peu plus tard que Algériens et les Tunisiens dont le premier quart était arrivé à la fin des années 1960.

A la fin des années 1990, les trois quarts des immigrés en provenance des trois pays du Maghreb étaient déjà arrivés.
L'étude révèle aussi que les descendants directs d'immigrés marocains, ceux nés et résidant en France et ayant au moins un parent immigré, sont plus nombreux que les immigrés. Ils étaient estimés à 660.000, soit près de 10 pc de la population des descendants directs d'immigrés. Totalisant 6,7 millions, cette dernière catégorie représente 11 pc de la population de la France.

Le chiffre exacte des Marocains et binationaux en France serait encore plus important, étant donné que l'étude ne prend pas en compte les Marocains des troisième et quatrième générations nés en France de parents français de naissance, ni les Marocains nés en France et qui n'ont pas encore opté pour la nationalité française.

L'étude est basée sur la définition française de l'immigré: "une personne née à l'étranger et née de nationalité étrangère".
Cette définition inclut les personnes nées à l'étranger, qu'elles aient acquis la nationalité française ou soient restées de nationalité étrangère. Cela n'inclut pas les personnes nées en France de nationalité étrangère (il y en a environ 550.000). Parmi celles-ci, de nombreux mineurs n'ont pas encore opté pour la nationalité française, mais le feront. Cela n'inclut pas non plus les personnes nées à l'étranger mais de nationalité française à la naissance. Celles-ci sont environ 1,8 million à être nées à l'étranger, principalement au Maghreb.

La définition des descendants d'immigrés désigne les personnes nées en France ayant au moins un parent immigré.

Pour ce qui est de la localisation des immigrés marocains en France, en dehors de l'île de France (région parisienne, près du un tiers), les originaires du Maroc sont davantage présents dans les départements méridionaux à vocation agricole (l'île méditerranéenne française de Corse, et le Vaucluse, l'Hérault, le Gard, et le Lot-et-Garonne, etc.).

Outre les aspects démographiques et des flux migratoires, cette importante étude fait le point sur la situation des immigrés et de leurs descendants en France en matière d'éducation, d'emploi et de conditions de vie.

11 octobre 2012

Source : MAP

Un rapport de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), de Migreurop et Justice sans frontières pour les migrants (JSFM) expose ‘’les violations flagrantes et généralisées des droits humains fondamentaux dont sont victimes les immigrés, pris au piège de milices incontrôlées’’.

Publié jeudi, ce rapport ‘’accablant’’ concerne la situation des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile en Libye, en particulier ceux originaires d’Afrique subsaharienne.

Intitulé ‘’En finir avec la traque des migrants’’, il dresse également ‘’un examen critique du rôle de l'Union européenne (UE) et de ses États membres dans la définition et la mise en œuvre des politiques migratoires en Libye, alors même que de nouveaux accords de coopération se négocient".

‘’Ces constats résultent d'une mission d’enquête, réalisée en juin 2012, durant laquelle nos organisations se sont rendues dans 7 camps de détention à Tripoli, à Benghazi et dans la région de Djebel Nafoussa’’, indiquent les auteurs du rapport.

‘’Avant la guerre en Libye, les travailleurs migrants et leurs familles constituaient près d'un tiers de la population’’, indiqué les auteurs de l’étude, soulignant que ‘’le conflit a provoqué un exode massif, dans des conditions documentées dans un précédent rapport de la FIDH’’.

‘’Pour les migrants d’Afrique subsaharienne qui entrent en Libye par le Sud, le voyage est particulièrement dangereux : ils sont souvent victimes de réseaux de passeurs, d’extorsions de fonds et de violences, abandonnés dans le désert ou refoulés aux frontières’’, mentionne le rapport.

Le document ajoute : ‘’En Libye, les étrangers considérés comme « illégaux » risquent d’être capturés au passage de check points ou arrêtés à leur domicile ou sur leur lieu de travail par des groupes d'ex-rebelles (Katiba), hors de tout contrôle des autorités gouvernementales’’.

Selon le rapport, ‘’les arrestations se font +au faciès+ et les migrants d’Afrique subsaharienne sont les premiers visés, sur un fond de racisme très prégnant’’.

''Des milliers de migrants sont aujourd'hui détenus dans des camps gérés par des Katibas, sans perspective de solution légale ou de possibilité de recourir à des instances nationales ou internationales pour en sortir’’, relèvent la FIDH, Migreurop et JSFM.

Les trois structures rappellent la ‘’co-responsabilité’’ de la Libye, de l’Union européenne et de ses États membres, ainsi que des États dont sont originaires les migrants.

Elles demandent aux autorités libyennes de ‘’mettre fin immédiatement aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les groupes d’ex-rebelles et de reprendre le contrôle des questions liées à l’immigration’’.

La FIDH, Migreurop et JSFM invitent la Libye à ‘’fermer immédiatement les camps de détention pour migrants qui sont des lieux où les conditions de vie constituent une violation de la dignité humaine’’ et à ‘’régulariser la situation administrative des migrants détenus qui souhaitent travailler’’ dans le pays.

Les trois ONG demandent aussi aux autorités ‘’d’interdire immédiatement les pratiques de +travail forcé+, d’élaborer une politique migratoire qui s’inscrive dans le cadre d’un État de droit et dans le respect du droit international, en rupture avec les politiques répressives, meurtrières et illégales de la période précédente’’.

Elles invitent les États membres de l’UE à ‘’suspendre toutes les activités de coopération en matière migratoire avec la Libye en l’absence de mesures garantissant la protection des droits humains dans ce pays’’ et à ‘’mettre fin à la politique d'externalisation du contrôle des frontières européennes dans les pays voisins, et tout particulièrement en Libye’’.

A cela s’ajoutent la renégociation des accords de coopération ‘’dans le plein respect du droit international et européen relatif aux droits humains’’ et leur publication, la renonciation ‘’à toute mesure qui viserait ou aurait pour effet d’empêcher le plein exercice de leurs droits par les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés présents sur le territoire libyen’’.

Pour la FIDH, Migreurop et JSFM, les Etats africains, dont sont originaires les migrants, doivent ‘’veiller au respect des droits fondamentaux de leurs ressortissants immigrés en Libye et d’assurer leur défense et leur protection en cas de violation de ces droits’’.

Le rapport les invite ‘’dans l'immédiat, d'exiger des autorités libyennes la libération de leurs ressortissants des camps d'enfermement où ils subissent des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la condamnation de toutes les pratiques et attitudes xénophobes qui stigmatisent les ressortissants de l'Afrique subsaharienne’’. (Cosulter le rapport en ilgne)

11 octobre 2012

Source : Agence de presse sénégalaise

Le festival migrant’scène est un évènement organisé par la Cimade. L’édition 2012 aura lieu du 15 novembre au 2 décembre, dans toute la France et à Rabat au Maroc.

Le festival migrant’scène est une initiative nationale qui aborde la question de l’immigration en associant des acteurs venus des champs sociaux, culturels, de la recherche, de l’art, pour échanger des perspectives, des expériences, et promouvoir une approche sensible et humaine des migrations. C’est un outil de sensibilisation et de réflexion, pour ceux qui participent à sa réalisation comme pour le public.

Cette année, migrant’scène prend la mer et va avec des films, des spectacles vivants, des expositions, des spectacles, des repas, des concerts, à la rencontre de ces femmes et hommes qui, faute de pouvoir obtenir un visa, se lancent dans des traversées parfois tragiques. A l’instar de Laurent Gaudé, parrain du festival, des artistes, photographes, réalisateurs, ou écrivains nous permettent de revisiter l’histoire et l’actualité des migrations par la mer…Suite

Les Tunisiens arrivés, clandestinement, en Italie après décembre 2011 ne sont pas concernés par le décret 109 promulgué le 16 juillet 2012 par les autorités italiennes, relatif à la régularisation de la situation des émigrés clandestins, a affirmé le directeur général des affaires consulaires, Hatem Saiem.

Dans une déclaration, jeudi à la TAP, le responsable a expliqué qu’une série de critères sont exigés pour la régularisation de ces situations à savoir la présentation par l’intéressé d’un document délivré par les autorités italiennes qui prouve sa présence sur le sol italien avant la date du 31 décembre 2011. L’émigré doit, également, avoir un contrat de travail valable, conclu au moins trois mois avant le 15 septembre 2012.

Le décret stipule, en outre, qu’une demande signée, conjointement, par l’employé et l’employeur doit être déposée au guichet unique de l’émigration sur le site du ministère italien de l’intérieur au nom de la direction régionale où se trouve le lieu du travail. D’autres formalités sont requises par le guichet unique de l’émigration pour l’obtention d’une carte de séjour électronique. Le directeur général des affaires consulaires a affirmé que les efforts se poursuivent pour combattre l’émigration clandestine et préserver la dignité de l’émigré tunisien.

Il a ajouté que des concertations sont engagées avec la partie italienne pour l’ouverture de canaux d’émigration réglementés et consensuels tenant compte des besoins de l’Italie en main d’oeuvre saisonnière. Il a indiqué que les rescapés du bateau qui a échoué au large de l’île italienne de Lampedusa le 7 septembre dernier ont été orientés vers plusieurs centres d’accueil italiens en attendant les recommandations qui seront émises par la commission d’enquête mixte tuniso- italienne.

11/10/2012

Source : TAP

Les Français sont toujours très friands de savoir ce que les autres "grandes nations" pensent de leur pays. Un reportage sur Paris et l'immigration en France, diffusé mercredi 10 octobre sur Rossiya, la première chaîne publique russe, parmi les plus regardées du pays, comblera au-delà de toute espérance les plus masochistes d'entre eux (vidéo ci-dessous, en russe, non sous-titrée).

Le sujet débute à Barbès. Joueurs de bonneteau, vendeurs à la sauvette, SDF basané et mal peigné sous une tente de fortune, magasins de fripes. Le Bernard de La Villardière russe se promène, face caméra, le long d'un boulevard, au milieu d'une population d'origine essentiellement africaine et maghrébine. "Rencontrer des Européens ici est pratiquement impossible. [...] La majorité des migrants en Europe habite en France", affirme-t-il. "Quelques-unes des ruelles parisiennes rappellent un bazar oriental", insiste-t-il.

Le ton est donné. Les façades sont délabrées, le vent charrie des déchets de plastique sur les trottoirs. On est à deux pas de Montmartre, précise le présentateur, mais loin, bien loin de la carte postale véhiculée depuis des décennies sur la "plus belle ville du monde". Les clichés sont ici d'une tout autre nature.

Tous les maux supposés de la France et de l'immigration défilent à l'écran. Olivier Decrock, du Parti radical de gauche (PRG), évoque ces jeunes qui hissent des lits sur le toits des immeubles pour les jeter sur la police ou caillasser les pompier. Face à la caméra, un jeune d'origine africaine frappe violemment du poing contre le véhicule du journaliste, qui démarre en trombe. Des policiers contrôlent des papiers d'identité. Un boucher explique que les boucheries traditionnelles sont en voie de disparition. Le journaliste rend ensuite visite à Marine Le Pen, qui détaille ses solutions pour la France tout en rendant hommage à la clairvoyance de Vladimir Poutine, pour qui elle n'a jamais caché son admiration. "Comme l'a dit Vladimir Poutine, dans vingt ans, la France sera la colonie de ses colonies", déclare-t-elle, selon la traduction de ses propos en russe.

Le reportage se conclut sur les notes surannées d'un accordéon musette sur des images de véhicules incendiés. Retour plateau : les visages des intervenants sont médusés. On imagine aisément la teneur du débat qui va suivre.

11/10/2012

Source ; Le Monde

Le pourcentage d'Américains considérant l'arrivée de nombreux immigrés comme "une menace importante" pour leur pays a chuté à 40%, contre 51% en 2010, révèle une étude publiée jeudi par le Chicago Council on Global Affairs, un centre de réflexion.

Il s'agit de la première fois depuis 1994, quand ce chiffre atteignait 72%, qu'il tombe en-dessous de 50%, pointe l'institution.

A 53%, la part d'Américains qui jugent que contrôler et réduire l'immigration illégale est un objectif "très important" tombe elle aussi à un plus bas. Cette proportion atteignait 59% en 2010 et 61% en 2008.

Et pour la première fois depuis que l'institution a posé cette question dans son enquête bisannuelle, une proportion plus élevée d'Américains (42%) se dit favorable au maintien de l'immigration à son niveau actuel plutôt qu'à son abaissement (37%).

Au cours de la dernière décennie, le nombre d'Américains se disant favorables à l'augmentation du nombre d'immigrés dans le pays a quant à lui plus que doublé, passant de 7% à 18%.

Mais l'enquête met aussi en relief des réponses très différentes selon l'affiliation politique des personnes interrogées.

Ainsi, si 30% des démocrates jugent l'arrivée de nombreux immigrés comme "une menace importante", ils sont 40% chez les indépendants et 55% chez les républicains.

L'enquête a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1.877 Américains entre le 25 mai et le 8 juin. Elle comporte une marge d'erreur de 3 points.

11/10/2012

Source : Le Point/AFP

La Libye attire nombre de migrants, qui représentaient un quart de la population avant la chute du colonel Kadhafi.

Dans un rapport rendu public jeudi 11 octobre, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dénonce la « criminalisation généralisée des migrants ».

« C’était difficile avant la guerre, terrible pendant la guerre, mais c’est pire maintenant. » Voilà le diagnostic que porte un Nigérian sur la situation des migrants en Libye dans un rapport intitulé « Libye. En finir avec la traque des migrants », rendu public jeudi 11 octobre par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Lui-même travaillait depuis cinq ans dans ce pays, jusqu’au jour où, il y a cinq mois, il a été arrêté par une milice. Depuis, il croupit dans l’un des nombreux centres d’enfermement pour migrants gérés par les katibas, les milices d’ex-rebelles qui font régner l’ordre, armées de kalachnikovs.des conditions de détention inhumaines

À l’issue d’une mission d’enquête menée en Libye en juin dernier par la FIDH, Justice sans frontières et le collectif d’associations de Migreurop, les rapporteurs dressent un tableau accablant de la situation de milliers de migrants subsahariens détenus arbitrairement dans des camps d’enfermement pour quelques semaines ou de longs mois depuis le printemps 2011.

La délégation a pu localiser 14 de ces camps, et en visiter cinq d’entre eux, autour de Tripoli et Benghazi et surtout dans le désert du sud du pays sur les routes en provenance du Niger et du Tchad. Les droits humains élémentaires y sont systématiquement bafoués : arrestations arbitraires au « faciès » des migrants, qu’ils soient installés depuis plusieurs années en Libye ou fraîchement venus du Sud, conditions de détention inhumaines, violences, tortures psychologiques, etc.

Les « premiers signes de gangstérisation »

Des milices autoproclamées « bouclier du désert » assurent le contrôle des frontières du sud du pays. L’un des dirigeants de la katiba « Libye libre » a affirmé vouloir « nettoyer » le pays des étrangers qui apportent crimes, maladies et mauvaises mœurs.

La délégation sur place a vu les « premiers signes de gangstérisation » de ces milices qui agissent en toute impunité, dépouillent les migrants, organisent du travail forcé à la rémunération aléatoire ou détournée.

Le rapport n’hésite pas à parler de « criminalisation généralisée des migrants, abandonnés au contrôle arbitraire des milices armées », qui prospèrent d’autant plus que la Libye a un lourd héritage de racisme longtemps instrumentalisé par le colonel Kadhafi.

L’espoir de trouver du travail dans l’eldorado libyen

Le phénomène alerte d’autant plus les ONG des droits de l’homme que l’espoir de trouver du travail dans l’eldorado libyen attire nombre de migrants. Ces derniers représentaient environ un quart de la population avant la chute du colonel Kadhafi, il y a bientôt un an.

Avec toute la réserve qu’il convient d’apporter aux chiffres dans un tel contexte, environ 1 500 migrants franchiraient chaque jour les frontières du sud. Dans le même temps, nombre de migrants cherchent à fuir au péril de leur vie une Libye de plus en plus inhospitalière.

Le rapport formule une série de recommandations à l’adresse des autorités libyennes pour mettre fin à ces graves violations des droits de l’homme, mais aussi à l’Union européenne et à ses États membres qui, selon les ONG, sont focalisés sur le contrôle des flux migratoires et refoulent des migrants sur la rive sud de la Méditerranée, sans se soucier du respect des droits humains.

11/10/2012, MARIE VERDIER

Source : La Croix

Les 5,3 millions d'immigrés et les 6,7 millions de descendants directs d'immigrés vivant en France sont le reflet d'une longue histoire de l'immigration et en particulier de la succession des vagues migratoires. C'est ce que révèlent les auteurs de l'étude «Immigrés et descendants d'immigrés en France» publiée 9 octobre par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Hormis…Suite

Une réception a été donnée vendredi 26 septembre dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair HalOEm, de la directrice de Dar AlMaghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise…Suite

La justice libanaise doit enquêter et sanctionner les militaires et membres des services de renseignements qui auraient frappé et commis de sérieux abus contre des immigrés syriens, égyptiens et soudanais à Beyrouth, a affirmé mercredi l'ONG Human Rights Watch.

"Selon les victimes et d'autres témoins, 45 travailleurs immigrés syriens, 20 Egyptiens et sept Soudanais ont été frappés dimanche avant même d'être interrogés", assure dans un communiqué une organisation des droits de l'Homme.

"D'après les témoignages, des hommes en uniforme de l'armée libanaise ont fait irruption dans les chambres qu'ils occupent à Geitawi (quartier de l'est de Beyrouth) et leur ont donné des coups de pied et les ont frappés avant de les interroger", affirme cette organisation basée à New York.

"En agissant de manière cruelle, avec des motifs qui pourraient être xénophobes, ces soldats se sont conduits comme des malfaiteurs plutôt que comme des membres d'une institution nationale", a estimé Nadim Houry, adjoint du directeur de HWR pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Toutes les personnes interrogées par HWR possédaient des papiers en règle, note cette organisation.

L'armée libanaise a accusé les migrants d'avoir résisté avec "violence" lors de l'opération, tout exprimant dans un communiqué mercredi des regrets concernant tout incident de sécurité affectant "des travailleurs innocents".

"L'armée refuse de voir son nom terni sous prétexte de protection des droits des travailleurs étrangers", écrit l'institution dans un communiqué mis en ligne sur son site web. Elle a souligné avoir lancé l'opération après que plusieurs habitants se sont plaints de harcèlement et vols, désignant "des travailleurs de différentes nationalités".

"L'armée libanaise n'est pas au-dessus des lois et la justice doit immédiatement ouvrir une enquête sur cette attaque et inculper les auteurs", a souligné M. Houry.

"Les soldats et des personnes vêtus d'un T-shirt sur lequel était écrit +renseignements militaires+ n'ont pas interrogé (les personnes battues) sur un incident ou un délit en particulier mais leur ont reproché de harceler des femmes" à Geitawi, note le communiqué.
M. Houry a précisé à l'AFP que les assaillants "s'étaient conduits comme un gang voulant défendre l'honneur de femmes (du quartier) en attaquant des immigrés pris comme boucs émissaires".

Selon le HWR, deux mineurs se trouvaient parmi les victimes présumées.

Des habitants de Geitawi ont signalé à HWR avoir essayé d'intervenir mais les soldats leur ont "intimé l'ordre de rentrer chez eux".
10 oct 2012

Source : AFP

Vies d'exil, une exposition inédite du quotidien en France des travailleurs immigrés algériens durant la guerre de libération nationale, se tient à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration de Paris, ouvrant un pan entier d'une histoire encore peu connue d'hommes et de femmes contrains au silence des années durant.

Sur fond de musique de Slimane Azem, chantant les affres de l'exil et le mal du pays, des images poignantes, prises dans leur majorité par Elie Kagan, retracent la misère de ces "gens venus d'ailleurs", recroquevillés dans des bidonvilles situés à la lisière de la Ville lumière, Paris.

Dans un document inédit de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), des FMA (Français musulmans d'Algérie) relatent les pires formes de racisme et de xénophobie dont ils font l'objet, notamment à l'embauche et au logement.

Rejetés, leur vie se limite à quelques petits métiers dans le bâtiment, notamment, avant de rejoindre, pour la plupart, ces cafés-hôtels, considérés comme des lieux de sociabilité par excellence et où l'on croit atténuer les rigueurs de l'exil.

Dans les cimaises de l'exposition (9 octobre au 19 mai 2013), le regard du visiteur est aussi vite capté par ces appels relayant la propagande coloniale : "Sans travailàsans logementàméfiez-vous ! Sans travail assuré àhalte !", documents édités en 1950 et destinés aux Algériens en partance pour la Métropole pour les dissuader de quitter un pays qui n'est plus le leur.

Pour la chef du projet de cette exposition, Hédia Yelles-Chaouche, l'objectif de "Vies d'exil" est d'abord de lever le voile sur une période peu connue de l'histoire de l'immigration algérienne et de rendre compte de sa complexité.

"Loin de la vision misérabiliste que l'on serait tenté de présenter, nous avons souhaité insister sur le rôle des immigrés algériens en tant qu'acteurs d'une histoire commune passionnante qui aujourd'hui mériterait d'être mieux connue de part et d'autre de la Méditerranée", a-t-elle indiqué à l'APS.

Dans le dernier numéro de la revue l'Histoire, partenaire de l'exposition, l'historien Benjamin Stora affirme, sans équivoque aucun, qu'il s'agit de la "première exposition de ce genre en France et cela dans un établissement national français".

Pour les commissaires de l'exposition, Benjamin Stora et Linda Amiri, enseignante et chercheure en histoire, la manifestation se propose d'aborder les diverses réalités de vie des migrants algériens à travers la question de la vie sociale, de l'accueil accordé à l'immigration algérienne, entre méfiance et rejet, et solidarité de leur engagement politique et syndical.

Selon eux, il ne s'agit pas exclusivement d'une immigration masculine du fait que les familles rejoignaient peu à peu leurs proches dans l'exil. Pendant cette période (1954-1962), la population algérienne en Métropole est passée de 222 000 à 350 000 âmes, affirment-ils.

A en croire une statistique affichée lors de l'exposition, on comptabilisait en 1954, soit au début de la guerre de libération nationale, 208 500 Algériens en France, dont 6000 femmes et 14.000 enfants.

10 oct 2012

Source : APS

Une nouvelle rencontre visant à valoriser l'oeuvre du penseur algérien Abdelmalek Sayad (1933-1998), fondateur de la sociologie de l'émigration-immigration, est prévue le 18 octobre prochain à Oran, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Cette manifestation, qui sera animée par les chercheurs Claude Seibel et Kamel Kateb, constitue le 8ème rendez-vous culturel programmé dans le cadre du cycle dédié à la valorisation du fonds archivistique légué par Abdelmalek Sayad, initié par le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (CRASC) et l'Institut français d'Oran.

D'autres partenaires sont impliqués dans cette action, à l'instar de l'Association de prévention du site de la Villette (ASPV, France) qui a coordonné la formation des jeunes archivistes ayant procédé à l'inventaire du fonds Sayad.

La nécessité de valoriser le fonds légué par ce penseur algérien avait été soulignée en février 2010 à Oran par des chercheurs algériens et français, recommandant notamment la mise à disposition des universités algériennes des travaux de Sayad et leur traduction en langue arabe.

Le CRASC qui a déjà procédé à la transcription des ouvrages du penseur associe plusieurs étudiants issus des différentes écoles doctorales algériennes d'anthropologie en les faisant bénéficier d'ateliers dédiés aux analyses conceptuelles des textes de Sayad.
L'oeuvre de Sayad, qui est conservée dans la médiathèque inaugurée à son nom en mars 2009 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI, France), comporte des milliers de documents, photos et enregistrements sonores contenus dans 420 boîtes d'archives.

Né en Algérie, Abdelmalek Sayad est le troisième et unique garçon d'une famille de cinq enfants. Il fait ses études primaires dans son village natal, en Kabylie, puis poursuit sa scolarité au lycée de Béjaia avant d'entreprendre une formation d'instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah (Alger).

Il est ensuite nommé instituteur dans une école à la Casbah. Il poursuit ses études à l'université d'Alger où il fait la rencontre de Pierre Bourdieu (1930-2002).

En 1963, il s'installe en France, d'abord en tant qu'enseignant vacataire au Centre de sociologie européenne de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 1977, il intègre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il sera nommé directeur de recherches en sociologie. Il décède le 13 mars 1998.

10 oct 2012

Source : APS

Quelque 890.893 Marocains résidant à l'étranger ont transité par les différents points de passage dans le Nord-est du Royaume dans le cadre de l'opération "Marhaba 2012", représentant plus de 22 pc du nombre total enregistré au niveau national.

Selon des statistiques des services de la Douane du Nord-est, couvrant Nador, Oujda et Al Hoceima, le nombre des MRE ayant regagné le Maroc lors de l'opération Marhaba 2012 (du 5 juin au 15 septembre) a atteint 467.133 personnes, contre 497.952 passagers durant 2011, soit une baisse de 6,19 pc.

Le nombre des départs a, quant à lui, atteint 423.760 passagers (-9,92 pc).

Quelque 283.016 personnes ont transité par le poste frontière de Bab Mellilia, alors que les ports de Nador et d'Al Hoceima ont enregistré le transit respectif de 195.051 et 24.771 personnes.

Les aéroports de Nador, Oujda et Al Hoceima ont enregistré le transit respectif de (225.416), (139.812) et (22.827) personnes.

Pour ce qui est des véhicules, la même source fait état de 120.807 véhicules ayant traversé les différents points d'accès dans le Nord-est du Royaume, contre 116.925 en 2011.

10 oct. 2012

Source : MAP

L’émigration peut être une richesse ». C’est ce que L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) cherche à mettre en avant dans une étude intitulée “Resserrer les liens avec les diasporas : panorama des compétences des migrants”.

Coté Maroc, lenquéte revele que le Maroc

Est le 12e pays du monde  dont les ressortissants vivent dans les pays de l'OCDE.

A reçu 6,4 milliards de dollars en transferts de fonds en 2010. Le royaume est loin derrière l’Inde et la Chine qui dépassent, chacune, les 50 milliards de dollars.

Que l’émigration marocaine à destination de l’OCDE est à la 16e place sur l’aspect émigration des compétences hautement qualifiées…Consulter le texte intégral de l’enquéte

Le Centre de la Culture Judéo-Marocaine (CCJM) présente à Bruxelles, du 19 octobre 2012 au  20 janvier 2013, une exposition intitulé A l’épreuve de l’objectif : Le Maroc en noir et blanc. Une exposition, qui met en scène ce pays dans l’objectif de deux photographes français, Jacques Belin et Jean Besancenot, organisée dans le cadre de Daba Maroc, Saison artistique et citoyenne du Maroc en Wallonie et à Bruxelles…Suite

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a annoncé aujourd'hui le "même effort" au budget de 2014 qu'à celui de 2013 pour recruter des imams supplémentaires dans les prisons, réputées favoriser la radicalisation des détenus. Interrogée sur Europe 1 sur le démantèlement le week-end dernier d'une cellule terroriste islamiste dont certains membres ont un passé de petits délinquants ayant effectué des séjours en prison, la ministre a reconnu que "les imams sont insuffisants" en nombre.

"A tel point que j'ai décidé dans le budget 2013 d'affecter 15 ETP (ndlr équivalents temps plein), cela fera une possibilité de couverture de 30 établissements supplémentaires", a-t-elle rappelé. "Je ferai le même effort en 2014, ça nous fera encore 30 établissements supplémentaires", a-t-elle dit, ajoutant qu'"actuellement une soixantaine d'établissements seulement sont couverts".
Il y a en France environ 200 établissements pénitentiaires. "Il faut effectivement que la pratique du culte se fasse dans le respect des valeurs et des lois de la République", a déclaré la ministre. Selon des spécialistes, le phénomène du prosélytisme islamiste en prison est réel mais marginal et a tendance à s'atténuer depuis quelques années grâce à la présence accrue d'aumôniers dans les établissements pénitentiaires. "Ne confondons pas tout", a en outre mis en garde la ministre.

"Il y a une surpopulation carcérale et des conditions de promiscuité qui font que, souvent, les petits délinquants sortent de prison avec un ancrage plus fort dans la délinquance", a-t-elle relevé. "Nous voulons lutter contre la récidive (...) et faire en sorte que la prison ne soit pas un lieu où on consolide la délinquance", a rappelé Christiane Taubira.

11/10/2012

Source : Le Figaro/ AFP

Faible niveau de qualification, absence de réseaux de relations sociales, discrimination : l'accès à l'emploi reste plus difficile pour les filles et fils d'immigrés africains que pour ceux d'immigrés d'Europe du Sud.

Deux poids, deux mesures pour les jeunes Français issus de l'immigration. Le chemin qui mène à l'emploi un fils ou une fille né en France de père ou de mère nord-africain, ou des deux, demeure bien plus escarpé que celui parcouru par un descendant d'immigré d'Europe du Sud. Avantage aux seconds, dont 82 % - soit autant que de « descendants de natifs de France » -trouvent un emploi cinq ans après leur sortie du système éducatif, contre seulement 61 % pour les premiers, signale l'Insee dans son dernier rapport consacré aux « Immigrés et descendants d'immigrés en France » et publié hier. Près d'un tiers des jeunes issus de l'immigration africaine (29 %) ont dû traverser au moins deux années de chômage avant de décrocher un job. Les « descendants de natifs de France » sont presque trois fois moins nombreux dans ce cas (11 %) et jouissent d'une plus grande sécurité de l'emploi : 74 % finissent par décrocher un CDI cinq ans après leur sortie d'école. C'est 7 points de plus que pour les enfants d'immigrés maghrébins.

Manque de relations sociales

Explication : les descendants d'immigrés d'Afrique ont des parcours de formation plus courts. D'où un niveau de qualification plus faible. Près d'un tiers (30 %) n'ont aucun diplôme, sinon le brevet. C'est deux fois plus que pour les enfants d'immigrés d'Europe du Sud ou de natifs de l'Hexagone. Les 12 % de fils et filles d'immigrés africains qui intègrent l'enseignement supérieur y sont aussi plus souvent en échec. « Ils sont plus souvent titulaires d'un baccalauréat professionnel ou technologique et éprouvent plus de difficultés à réussir dans les filières générales », note l'Insee. Par rapport à leurs condisciples titulaires d'un bac général, « ils sont en décalage et doivent réaliser un effort de rattrapage extrêmement important qui entraîne de nombreux abandons en cours d'année », observe Patrick Simon. Ce chercheur de l'Institut national d'études démographiques (Ined) faisait déjà peu ou prou le même constat en 1992.

Autre facteur défavorable, ces jeunes, le plus souvent issus de milieux ouvriers ou de parents « en retrait du marché du travail », ne bénéficient pas d'un réseau de relations sociales qui peut les aider à trouver un emploi. A l'opposé, « les descendants de Portugais sont en situation d'intégrer le marché du travail dans des segments où leur réseau familial ou communautaire offre un accès plus rapide », poursuit ce socio-démographe.

Les discriminations continuent d'exister, même si elles restent difficiles à apprécier. La prise en compte de certains facteurs, tels que l'origine sociale et le lieu de résidence, « permet d'expliquer 61 % de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique et celui des descendants de natifs », signale l'Insee. N'ayant pas les réseaux de ces derniers, les jeunes d'origine maghrébine ont beaucoup plus souvent recours à la technique du CV pour décrocher un stage ou un premier emploi. Une démarche qui aurait tendance à les exposer à une sélection par l'origine.

12 millions d'immigrés et d'enfants d'immigrés

Selon le rapport de l'Insee, la France comptait en 2008

5,3 millions d'immigrés (dernier chiffre disponible).

-Un tiers sont nés dans l'Union européenne avec le Portugal comme premier pays d'origine.

-Hors UE, le Maghreb constitue la première région de provenance (29 % du total des immigrés), suivi de l'Asie (14 %) et des autres pays d'Afrique (13 %).

S'y ajoutent 6,7 millions d'enfants d'immigrés :

-Les jeunes de 18 ans et plus ayant deux parents immigrés sont presque aussi nombreux que ceux n'en comptant qu'un : 2,2

millions dans le premier cas, 2,3 millions dans le second.

-La présence de descendants d'immigrés hors UE est inférieur à 2 % dans la moitié ouest de la France.

11/10/2012, Joel Cossardeaux

Source : Les Echos.fr

La Cour suprême américaine est apparue divisée mercredi face au cas d'une étudiante blanche se plaignant d'avoir été retoquée d'une université en raison de la couleur de sa peau, une affaire qui pourrait faire jurisprudence dans le système d'éducation supérieure du pays.

La plus haute juridiction américaine, qui rendra sa décision courant 2013, a consacré davantage de temps que prévu à ce cas de discrimination positive survenu à l'Université du Texas (sud).

Abigail Fisher ne faisait pas partie des 10% meilleurs lycéens de l'Etat qui sont automatiquement inscrits à l'université publique et constituent la majorité des étudiants. Parmi les autres candidats, certains ont été acceptés sur la base de "la préférence raciale en tant que minorités sous-représentés" en dépit de résultats inférieurs aux siens, proteste-t-elle dans son recours.

C'est à huit au lieu de neuf habituellement que la Cour suprême décidera si les droits constitutionnels de la jeune fille ont été violés et si elle a été discriminée par une politique de quotas favorisant l'accès des minorités raciales à l'université.

C'est la première fois que la haute Cour se penche sur cette question depuis sa décision de 2003 "Grutter contre Bollinger", selon laquelle les quotas raciaux ne violent pas la Constitution. Si elle décide de renverser cet arrêt, sa décision aura un impact dans toutes les universités américaines, publiques et privées.

Depuis 2003, la composition de la haute Cour a changé, avec désormais "une majorité conservatrice encline à casser les décisions précédentes confirmant les programmes d'admission fondés sur la diversité", a estimé Elizabeth Wydra, avocate du Centre pour les droits constitutionnels (CAC).

"Ne faisons pas marche arrière", a exhorté la NAACP, la plus grande organisation américaine de défense des gens de couleur, dans un communiqué exhortant à rendre "le rêve américain" accessible à tous: "Il reste un long chemin à faire (...) et le dossier Fisher pourrait provoquer de gros dégâts".

Le "seuil critique" de diversité raciale

Alors que devant la haute Cour s'étaient rassemblés des étudiants issus des minorités, l'avocat de l'Université, Gregory Garre, soutenu par l'avocat du gouvernement Obama, Donald Verrilli, ont été sous le feu des questions souvent hostiles de quatre juges conservateurs. A leurs côtés, trois juges progressistes se sont montrés sans surprise favorables à la diversité raciale dans l'éducation supérieure.

Après le retrait de cette affaire de la juge progressiste Elena Kagan, le juge conservateur Anthony Kennedy, qui vote tantôt à gauche tantôt à droite, devrait faire la différence. En 2003, il avait estimé que la diversité était dans l'intérêt d'un Etat. Si les huit juges sont parfaitement divisés, c'est la décision inférieure donnant raison à l'Université du Texas qui sera validée.

A l'instar de la progressiste d'origine hispanique Sonia Sotomayor, fervente avocate de la discrimination positive, les juges ont voulu savoir à quel niveau devait se situer "le seuil critique" d'étudiants issus des minorités raciales à l'Université.

"C'est à la haute Cour de se faire son propre jugement", a répondu Donald Verrilli, l'avocat du gouvernement, appelant au développement de la citoyenneté dans "une société diversifiée": "Notre force vient (...) de différentes cultures".

"Nous regardons simplement la diversité par classe" pour décider des admissions, a expliqué le défenseur de l'Université du Texas: "Nous ne regardons pas la démographie".

"C'est une atteinte inacceptable à l'égale protection devant la loi", a de son côté estimé Bert Rein, l'avocat de la plaignante, après une heure et demi d'audience.

"Mes parents m'ont appris que c'était mal de discriminer", a commenté Abigail Fisher, après les débats. "J'espère que la Cour suprême décidera qu'à l'avenir les postulants à l'Université du Texas seront en compétition sans que leur race ou leur ethnie soient utilisées pour l'admission de l'université".

Certains juges pourraient toutefois juger qu'il n'y a pas eu de préjudice pour la plaignante, qui a finalement été diplômée d'une autre université.

10-10-2012

Source : AFP

Par 33 députés européens issus des Verts – Alliance Libre Européenne (Les Verts/ALE), de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE), de la Gauche unitaire européenne (GUE) et de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates

Près d’un an après la fin officielle de la guerre en Libye, le pouvoir central peine à asseoir son autorité sur les différentes milices qui ont contribué à renverser le régime. Comme dans toute situation d’instabilité politique, sécuritaire et sociale, les plus vulnérables deviennent bouc-émissaires. Et dans la Libye d’aujourd’hui, plus encore que dans la Libye de Khadafi, ce sont les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, notamment originaires d’Afrique subsaharienne, qui paient ce lourd tribut.

Dès le déclenchement du conflit le 17 février 2011, les migrants, parfois assimilés à des mercenaires servant la cause de Khadafi, se sont trouvés menacés et l’exode a été massif. Tous ne sont pas partis et aujourd’hui encore la Libye continue d’attirer des milliers d’Africains subsahariens, fuyant les persécutions dans leur pays ou cherchant du travail.

Mais hors de toute légalité et sur un fond de racisme indéniable, ils sont traqués par des groupes d’ex-rebelles (les Katibas), qui se sont assignés la responsabilité « de nettoyer le pays de ces migrants qui apportent maladie et crimes ». Tel est le constat alarmant que rapporte une délégation de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Migreurop et Justice sans frontières pour les migrants (JSFM), qui s’est rendue en Libye en juin 2012.

Les Katibas arrêtent les migrants « au faciès » aux points de contrôle ou à leur domicile, au prétexte qu’ils ne disposent pas d’autorisations en règle. Or ces autorisations ne sont délivrées par personne dans le chaos administratif actuel. Ils sont ensuite enfermés dans des centres de détention improvisés, gérés par ces mêmes milices où ils sont soumis à des conditions de vie inhumaines et dégradantes. Enfermés à longueur de journée dans des locaux privées d’air et surchauffées, dans des conditions d’hygiène et d’alimentation déplorables, les migrants sont soumis à la seule loi de leurs gardiens qui ne se réfèrent à aucune autorité légale. Les violences physiques et psychologiques sont monnaies courantes. Et à l’humiliation des conditions de détention, s’ajoute l’anxiété de ne pas savoir quand et comment ils pourront retrouver la liberté.

Il y aurait eu jusqu’à 100 de ces centres dans l’immédiat après guerre. On en compterait aujourd’hui une vingtaine. La délégation a pu en visiter 8.

L’Union européenne et ses Etats membres ne semblent guère se soucier du sort de ces personnes et semblent même persister dans une politique privilégiant la fermeture de ses frontières et le financement des centres de détention de l’autre côté de la Mer Méditerranée.

Or selon les témoignages recueillis, les migrants originaires des pays voisins de la Libye ou d’Afrique de l’Ouest, n’ont aucun projet de se rendre en Europe mais souhaitent avant tout trouver du travail en Libye. Seuls ceux qui fuient les conflits de la Corne d’Afrique et sont en quête d’une protection internationale à laquelle ils peuvent légitiment prétendre, cherchent à quitter ce pays qui n’a pas ratifié la Convention de Genève de 1951 et ne dispose d’aucun système d’asile. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) en Libye n’a pas de statut formel et ne peut donc garantir leur protection. Ce sont ces réfugiés potentiels qui, dans un geste désespéré, embarquent sur des bateaux de fortune pour tenter de trouver une terre d’asile sur le continent européen. Les Etats membres de l’UE doivent cesser de faire l’autruche et proposer à ces réfugiés la réinstallation sur leur sol afin de leur faire bénéficier d’une protection effective et pérenne.

Alors qu’un nouveau gouvernement se met en place en Libye, et que de nouveaux accords de coopération entre l’Europe et la Libye se préparent, il convient d’arrêter de traiter la question des migrants sous l’angle sécuritaire et de promouvoir la mise en place de règles qui assurent aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile la pleine jouissance de leurs droits. Un accord doit être conditionné, non pas à la lutte contre l’immigration irrégulière, mais au respect des obligations internationales et des droits des migrants par toutes les parties prenantes. Cela est d’autant plus urgent que la Libye, et les entreprises européennes qui y investiront, auront à nouveau besoin dans les mois à venir de main d’œuvre étrangère pour reconstruire et développer l’économie. L’UE doit contribuer à cette mobilité avec ambition et responsabilité, et pour cela, développer une politique de visas plus souple et ne pas forcer la Libye à réadmettre ceux qui n’en sont pas des ressortissants.

Le 25 juin 2012, le Conseil de l’Union européenne s’engageait à promouvoir les droits humains « dans tous les domaines de son action extérieure, sans exception ». Sa politique migratoire serait-elle une exception?

10 octobre 2012

Source : Libération

Plus de 2000 personnes se noient chaque année en Méditerranée en tentant de rejoindre clandestinement l'Europe et bien d'autres subissent toutes sortes d'abus en essayant de migrer vers les pays riches, et ce, moyennant des sommes exorbitantes : pour passer aux Etats-Unis par exemple, les Mexicains paient environ 4,000 dollars et les Chinois plus de 35,000 dollars. Ces tragédies humaines sont d'autant plus insupportables qu'elles profitent au crime organisé. Elles génèrent plus de 5 milliards de dollars par an aux Etats-Unis et 4 milliards d'euros par an dans l'Union Européenne. Des mafias internationales ont ainsi intégré le trafic d'êtres humains au trafic de drogue et de prostitution, posant une véritable menace à l'Etat de Droit dans les pays concernés.

Est-il possible d'éliminer le trafic d'êtres humains ?

De ce point de vue les politiques actuelles qui combinent rationnement des visas et répression de la migration illégale s'avèrent très inefficaces.

Elles ont même tendance à renforcer la position des intermédiaires puisque les candidats à la migration sont obligés d'en passer par eux. En effet migrer illégalement nécessite aujourd'hui un réseau à même de fournir de nombreux services incluant transport, hébergement, nourriture, et souvent aussi travail et faux papiers.

Pour lutter contre ces mafias une première idée consiste à vendre des visas. Si leur prix est comparable à celui pratiqué sur le marché des passeurs cette politique a l'avantage de renflouer les caisses de l'Etat au détriment des réseaux criminels. Elle a cependant l'inconvénient d'augmenter le flux total de migrants et surtout de ne pas aboutir à l'élimination des mafias. En effet ces dernières vont réagir à la vente de visas en baissant leurs prix pour attirer des candidats qui ne seront pas assez riches pour acheter un visa.

Les hommes politiques sont donc confrontés à un dilemme: soit réguler la migration avec l'aide de cartels mafieux comme c'est le cas à présent soit vendre des visas en augmentant fortement les flux migratoires. Une telle politique peut être difficile à soutenir dans des sociétés qui veulent contrôler les flux migratoires.

Cependant dans une étude récente du CEPR nous montrons qu'une politique plus innovante qui combinerait la vente de visas à divers types de répression permettrait de lutter efficacement contre les passeurs tout en contrôlant les flux migratoires – le nombre de migrants désiré pouvant varier en fonction des objectifs choisis par la société.

Notre idée est de vendre des visas au prix qui érode les profits des passeurs, ce qui est sa principale innovation. En pratique ce prix doit être assez bas pour éliminer cette activité lucrative. Mais si l'on veut limiter l'afflux migratoire qui s'ensuivrait, cette politique doit être couplée à un accroissement de la répression contre les passeurs et contre les employeurs de sans papiers. En effet, un accroissement des couts à opérer des passeurs, du risque de reconduction aux frontières et des sanctions vis à vis des employeurs diminuent l'attrait de la migration clandestine et érode les profits des passeurs. Cette politique permet donc d'éliminer le trafic d'êtres humains tout en vendant des visas à un prix plus élevé. Un autre avantage de cette politique est de ne pas peser sur les dépenses publiques puisque la vente de visas génère de nouvelles recettes.

Combiner de manière efficace ces différentes mesures suppose une meilleure connaissance du marché de la migration illégale. De plus cela ne manquera pas de soulever l'opposition de groupes de pression très influents à commencer par les lobbies d'employeurs comme on le voit déjà aux Etats-Unis à l'encontre du système E-Verify permettant aux employeurs de contrôler sur internet la légalité du statu de leurs employés. Redéfinir une politique migratoire plus efficace pour éliminer le trafic d'êtres humains nécessite de remettre en cause un équilibre politico-économique complexe, ce qui appelle au débat démocratique et requiert une grande volonté politique.

09.10.2012, Emmanuelle Auriol et Alice Mesnard

Source : Le Monde.fr

 

L'immigration juive en Israël à partir de la France enregistre une légère baisse depuis début 2012, malgré la tuerie de Toulouse et les incidents des derniers mois visant la communauté juive en France, selon des statistiques du ministère israélien de l'Intégration.
Selon ces chiffres, 1.331 personnes de France ont immigré en Israël entre janvier et août 2012, contre 1.500 pour la même période de l'année 2011, soit une diminution de quelque 11%.

Pour l'ensemble de l'année 2011, le ministère de l'Intégration avait recensé 1.916 immigrants de France, un chiffre correspondant à la moyenne annuelle des cinq dernières années, alors qu'en 2005, on comptait près de 3.000 immigrants de France.
"Il n'y a aucun signe d'aliyah (immigration des juifs en Israël) massive de France en vue, en dépit du malaise que vivent les juifs français ces derniers mois", a commenté Avi Zana, directeur d'AMI ("Aliyah et Meilleure Intégration"), l'association qui vient en aide aux juifs de France qui "montent" en Israël.

Parmi les quelque 15.000 à 20.000 "olim" (immigrants juifs) du monde entier chaque année, plus de 5.000 viennent de Russie et des pays d'Europe de l'Est, près de 3.000 des Etats-Unis et 1.800 d'Ethiopie.

La France héberge entre 350.000 et 500.000 juifs, selon les diverses estimations, ce qui en fait la plus grande communauté juive d'Europe.
Depuis la création de l'Etat hébreu, en mai 1948, plus de trois millions de personnes ont immigré en Israël, dont près d'un million de l'ex-URSS depuis 1990 et plus de 90.000 de France.

La "Loi du retour" israélienne accorde automatiquement la nationalité aux juifs qui viennent s'installer en Israël. Des non-juifs peuvent en bénéficier si leur conjoint ou un de leurs parents est d'origine juive.

Les actes antisémites en France ont augmenté de 45% sur les huit premiers mois de 2012 et sont de plus en plus violents, selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).

Une cellule islamiste radicale, composée de jeunes Français convertis, a été démantelée le week-end dernier par la police française. Ses membres sont soupçonnés d'avoir commis un attentat contre une épicerie casher et projeté d'autres actions visant la communauté juive.

9 oct 2012

Source : AFP

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) organise, les 13 et 14 octobre courant à Casablanca, un colloque international sur le thème Pour une Maison de l'histoire du Maroc: histoire, culture, patrimoine.

Inscrit dans le cadre du Programme d'accompagnement des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation en matière d'archives, d'histoire et de mémoire, ce séminaire, qui se tient sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, est initié en partenariat avec la Fondation nationale des musées, la Faculté des Lettres et sciences humaines Rabat-Agdal et l'Association du grand Casablanca Carrières centrales, indique mardi un communiqué du Conseil.

Ce colloque international réunira plus de cinquante universitaires de toutes disciplines, des institutions publiques et privées, des acteurs de la société civile ainsi qu'une palette d'historiens marocains et étrangers en provenance de France, d'Allemagne, des Etats-Unis, d'Espagne et du Sénégal reconnus par leurs travaux sur l'histoire du Maroc,

En plus des conférences inaugurales et de clôture, ce colloque est conçu autour de huit tables rondes à savoir "le Maroc pluriel", "l'Etat marocain dans la durée", "la culture", "le patrimoine", "émigration et immigration", "les archives, la mémoire et les médias", "la recherche et l'enseignement" et "Casablanca".

Le projet de la Maison d'histoire du Maroc s'inscrit dans la dynamique en cours au Maroc depuis la fin des travaux de l'instance équité et réconciliation et ses recommandations en matière d'histoire, d'archives et de mémoire. Cette dynamique a notamment donné lieu à l'adoption d'une loi moderne sur les archives et la création de l'institution Archives du Maroc, l'ouverture d'un master d'histoire du temps présent, la création du Centre marocain d'histoire du temps présent, qui sera prochainement inauguré, le lancement du processus de création de trois musées régionaux, dans Rif, le sud-est et dans les provinces sahariennes.
La séance d'ouverture du colloque présidée par Driss El Yazami, président du CNDH aura lieu en présence de Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Mehdi Qotbi, Président de la Fondation Nationale des Musées, Abderrahim Benhadda, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat-Agdal et Mustapha Mellouk, Président de l'Association du Grand Casablanca Carrières Centrales.

9 oct 2012

Source : MAP

L'Italie a appelé, mardi, à une plus forte implication de tous les pays de l'Union européenne (UE) dans le traitement de la question migratoire à laquelle sont particulièrement confrontés les pays se trouvant sur les frontières externes de l'Union.

Intervenant lors de la cérémonie de clôture d'un séminaire de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Catane (Sicile), le secrétaire d'Etat italien à l'intérieur, Saverio Rupeto, a insisté notamment sur la nécessité de renforcer l'action menée dans ce domaine par Frontex, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération internationale aux frontières externes des Etats membres de l'UE.
Cette "initiative qui a donné de bons résultats devra être développée", a-t-il affirmé.

Pour lui, la question de l'immigration doit être traitée dans une "optique beaucoup plus large" qui prenne en considération les exigences de coopération avec les pays émetteurs en vue de les aider à mieux se développer et à mieux assurer leur propre sécurité.
Le responsable italien a tenu à souligner, dans ce même cadre, que son pays affronte la question de l'immigration avec un fort engagement et une attention particulière, en cherchant à concilier entre les exigences fondamentales inhérentes à la gestion d'un tel phénomène (accueil, préservation des droits humains, sécurité) et celles dictées par l'impératif de contrer le trafic d'êtres humains et l'immigration irrégulière.

L'Italie avait, à plusieurs reprises, exprimé par le passé sa déception face au manque de solidarité des autres pays de l'UE sur le dossier de l'immigration, notamment à l'occasion de débarquement massifs d'immigrés illégaux comme ce fut le cas en 2011. Durant cette année, 62.692 immigrés avaient débarqué sur les côtes de la Péninsule en provenance principalement de Tunisie et de Libye qui vivaient des événements exceptionnels.

L'ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait alors souligné la nécessité pour l'Union d'assumer ses responsabilités concernant le problème de l'exode massif de migrants.

"L'Europe ne pourra pas se soustraire" à ses responsabilités, avait-t-il affirmé lors d'un déplacement dans l'île de Lampedusa, entre les côtes tunisiennes et italiennes, particulièrement touchée par l'afflux de migrants illégaux.

"Il ne peut y avoir de réponse égoïste" face à ce "tsunami humain", avait-il dit en insistant sur le fait que "ce n'est pas un problème italien, mais un problème européen".

09 oct 2012

Source : MAP

Plus de 400 personnes représentant 110 ONG « Organisations non gouvernementales », ont pris part aux travaux de la deuxième édition du Forum Social lancé sous le thème : « un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles ». Organisé dans le cadre de la mobilisation sociale mondiale 2013 en Tunisie par le FS Maroc et le comité de suivie du FS Maghreb. Cette manifestation s’est distinguée par une séance plénière et des travaux d’atelier répartis sur 5 axes ; ARCI, Migreurop, charte mondiale des Migrants, Femme et migration, Fermeture des frontières algéro-marocaine et liberté de circulation. Au terme des travaux de cette manifestation, une déclaration finale a été arrêtée, dont l’intégralité du texte ci-dessous. Déclaration d’Oujda Un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles Les migrants, les associations de la société civile maghrébine, les syndicats et les organisations de solidarité internationale réunis dans le cadre de la seconde édition du Forum Social Maghrébin à Oujda, et étendu à Oran, les 6 et 7 octobre 2012 sous la thématique migration et libre circulation au Maghreb, et en commémoration des événements de Ceuta de 2005 dont ont été victimes une centaine de migrants subsahariens, relèvent : Le coût du non-Maghreb sur les plans économique, sociaux, culturels et même psychologiques constitue une perte énorme pour le présent et l’avenir des peuples de la région, par le passé ils ont mené un combat commun contre le colonialisme aussi bien sur leurs territoires que dans l’immigration en Europe. Ils ont réussi à forger une identité commune et un imaginaire de société émancipateur. Actuellement, alors qu’ils aspirent à l’avènement d’un espace géo-politique démocratique, de justice sociale, de liberté favorisant les échanges entre les peuples, ouvert et accueillant vis-à-vis des migrants vivant et travaillant dans les différents pays maghrébins, nous assistons, bien au contraire, et ce depuis des décennies, à une accélération d’une insertion dépendante dans le marché mondial au dépend d’une intégration et d’un développement régional maghrébin. Ce choix est incapable d’insuffler une dynamique maghrébine unitaire à la hauteur des enjeux globaux régionaux et internationaux et des aspirations des peuples de la région.. Sur le plan migratoire, nous assistons à la mise en place de politique sécuritaire stigmatisant les migrants vivants sur le sol maghrébin, au mépris de l’histoire qui lie les peuples du Nord de l’Afrique à ceux de l’Afrique subsaharienne, au mépris des intérêts mutuels de développement et d’enrichissement culturel et civilisationnel. Nos gouvernants rivalisent dans la mise en application des politiques et directives européennes érigeant un mur entre les 2 rives de la méditerranée, responsables des milliers de morts et de disparus, transformant la méditerranée en vaste cimetière. Les vagues d’arrestation, de refoulement, de traitements dégradants des migrants (es) subsahariens et la criminalisation de leur présence constituent l’une des atteintes graves aux droits humains les plus élémentaires. Les migrants, les organisations de la société civile maghrébine et de solidarité internationale réunies au sein du Forum des migrants d’Oujda, dénoncent cette allocution entre les intérêts d’une Europe frileuse, barricadée derrières ses frontières et ceux des gouvernements maghrébins incapables de construire une politique alternative au service des intérêts des peuples de la région. Le traitement sécuritaire de la question migratoire est une impasse. Les migrations ont été de tout temps une chance pour les peuples de départ et d’arrivée. Le Maghreb de tradition migratoire ancienne est devenu un territoire aussi bien d’immigration que d’émigration. La présence des migrants subsahariens et d’autres pays est une chance pour le développement des 2 espaces africains. L’avenir de l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne passe par l’ouverture sur l’autre et par les échanges humains source d’enrichissement mutuel. La construction d’un Maghreb des peuples riches de sa diversité culturelle, linguistique et sociale nécessite une vision globale d’avenir attachée à un espace sans frontières intra-pays du Maghreb, démocratique et respectueux des droits humains, basé sur quelques principes fondateurs notamment : - L’ouverture des frontières permettant la libre circulation et d’installation aussi bien des nationaux que des migrants vivants sur le sol maghrébin ; - La régularisation de la situation de tous les sans papiers souhaitant s’installer et vivre dans les pays maghrébin ; - Le rejet de la politique européenne sécuritaire érigeant des murs au lieu de construire des pont entre les 2 rives de la méditerranée ; - La fermeture de tous les lieux d’enfermement des immigrés et la dépénalisation de la situation des sans papiers ; - Arrêt de toutes les formes de violence à l’égard des femmes migrantes qui subissent de graves humiliations et la nécessité de poursuites judiciaires sans concession vis-à-vis de toute forme d’atteint à leurs droits ; - L’égalité des droits économiques, sociaux et culturels reconnus universellement, et le respect par l’application intégrale des conventions internationales de protection des immigrés et des réfugiés notamment la convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par les Nations Unies le 18 décembre 1990 ; ainsi que les convention de l’OIT relative à la migration ; - Le rejet et la criminalisation des discriminations et du racisme, et la promulgation par les prlements nationnaux de lois sanctionnant les actes racistes et xénophobes. Oujda (Zouj Bghal, Frontière algér-omarocaine) le 7 octobre 2012 ELACHOURI Mostafa 10/10/2012, Elachouri Mostafa
Source : oujdacity

Abdou souleye Diop, Sénégalais âgé de 43 ans, est arrivé au Maroc lorsqu'il était adolescent. Pour un parcours d'excellence.

Jeune Afrique : Y a-t-il un vade-mecum de la réussite au Maroc ?

Abdou souleye Diop : Il faut une réelle capacité d'adaptation, ce qui n'est pas aisé car les barrières sont nombreuses : la langue, la couleur de la peau et la tentation communautariste. Mon avantage est d'avoir vécu, très jeune, dans de nombreux pays étrangers, dont l'Inde, où mon père a été en poste. Arrivé au Maroc à l'adolescence, je me suis adapté très facilement. Cette précoce intégration m'a permis d'être accepté. Quand vos interlocuteurs se demandent si vous êtes vous aussi marocain parce que vous parlez couramment leur langue, c'est qu'une étape d'intégration a été franchie.

Pourquoi le Maroc séduit-il ?

Le Maroc vit la même situation que les pays européens il y a trente ou quarante ans. Il est en pleine croissance, de nombreux chantiers sont en cours, les besoins de main-d'oeuvre sont élevés... Et, dissuadés par les pays européens de rejoindre leurs côtes, les migrants subsahariens jettent l'ancre ici. Il ne s'agit plus simplement d'une zone de transit, mais d'un pays dans lequel il est possible de trouver du travail. D'autres se laissent également séduire par la proximité du Maroc avec l'Europe et par la perspective d'y trouver, à moindre coût, tous les avantages du monde occidental.

Assiste-t-on à une évolution de l'immigration subsaharienne ?

Le nombre d'étudiants ou de personnes formées qui s'installent au Maroc augmente et le phénomène des naufragés du désert s'estompe. Cependant, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, pour 20 cadres subsahariens expatriés, il y a 2 000 immigrés peu ou pas du tout qualifiés. Plus généralement, de terre d'émigration, le Maroc devient progressivement une terre d'immigration.

9/10/2012, Clarisse Juompan-Yakam

Source : Jeune Afrique

Après avoir été un pays d'émigration et une terre de transit vers l'Europe, le royaume chérifien est devenu une destination pour des milliers de Subsahariens. Étudiants, cadres supérieurs, jeunes entrepreneurs, journalistes... Ils sont de plus en plus nombreux à s'y installer.

Un vendredi de mi-septembre en gare de Marrakech. Chemise bleue, col entrouvert sous un costume gris clair, il déboule dans le grand hall, visiblement pressé. Bama Barro a dû écourter une réunion. La foule des heures de pointe le bouscule. Poignées de main rapides mais chaleureuses. Et, immédiatement, une discussion à bâtons rompus. Il y a une semaine, il était encore au Gabon, dans la mine d'or à ciel ouvert de Bakoudou (Haut-Ogooué). Ce Burkinabè dirige le site depuis six mois pour le compte du leader minier et hydrométallurgique marocain Managem Group, qui affiche un chiffre d'affaires qui avoisine les 300 millions d'euros et emploie 5 000 personnes. Ancien élève de la très prestigieuse École Mohammadia d'ingénieurs de Rabat, le jeune trentenaire représente, avec quelques autres, l'autre face de l'immigration subsaharienne au Maroc. Celle de jeunes cadres qui s'installent dans le pays à l'issue de leur formation, intègrent des multinationales, créent des entreprises et progressent dans la société marocaine, contredisant le cliché du migrant clandestin en mal d'Europe.

Vivant désormais entre le Gabon, le Maroc et le Burkina Faso, où résident son épouse et sa fille de 4 ans, ce natif de Bobo-Dioulasso a d'abord été embauché comme ingénieur avant de rapidement gravir les échelons. Une politique de ressources humaines pour conquérir le marché africain ? Certains affirment que oui. Bama Barro, lui, veut voir dans ces multiples promotions la seule reconnaissance de son mérite. Mais, ne lui en déplaise, il compte clairement parmi ces moutons à cinq pattes du sud du Sahara que les entreprises privées marocaines s'arrachent et bichonnent. Une voiture de fonction, deux semaines de vacances tous les deux mois : « Il existe un rêve marocain à l'image du rêve américain », assure-t-il.

Écoles

Bama Barro n'est pas un cas isolé. Plus ouverts et plus modernes, les groupes marocains recrutent de plus en plus de quadras subsahariens diplômés de grandes écoles pour leurs filiales sur le continent. C'est le cas notamment des établissements bancaires tels qu'Attijariwafa Bank, qui les intègrent afin de les muter plus tard dans leurs pays d'origine. Responsable régional pour l'Afrique centrale chez Western Union à Casablanca, l'Ivoirien Arnaud Yao, 39 ans, estime que les sociétés du royaume prennent exemple sur les multinationales étrangères. De nombreux Camerounais, Nigériens, Béninois, Congolais ou Kényans expatriés occupent ainsi des postes à responsabilité chez Dell, MoneyGram, Nokia, Nestlé ou encore OiLibya... Dans son bureau à la décoration minimaliste du centre Jacques-Berque, à Rabat, calé dans son fauteuil, le sociologue Mehdi Alioua confirme : « Une immigration subsaharienne "qualitative" commence en effet à poindre, mais reste encore marginale. »

Les Subsahariens en situation régulière (plusieurs milliers) restent moins nombreux que, par exemple, les Algériens. Mais qu'importe : leur présence pourrait progressivement transformer le pays en une plateforme offrant le meilleur en termes d'études, de business, de tourisme ou de soins de santé. Un bon compromis entre le monde occidental et le continent.

Bourses

Pour ce qui est des études, c'est presque fait. Le Maroc est devenu en deux décennies un grand pôle universitaire, avec chaque année près de 1 500 nouveaux inscrits étrangers. La Cité internationale de Rabat à elle seule réunit quelque 56 nationalités, contre 85 dans l'ensemble des facultés et grandes écoles du pays. Au total, ils sont environ 15 000 étudiants subsahariens attirés par la qualité et les coûts des formations, et près de 7 000 bourses d'études leur sont octroyées par l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) dans le cadre d'accords bilatéraux.

Teint sombre, voix de ténor, fine barbichette et non boursier, le Malien Souleymane Coulibaly y a vu une belle alternative à l'Europe. Son école d'ingénieurs en informatique lui a coûté 3 000 euros annuels, sur trois ans, contre 6 000 euros annuels sur la même période dans un établissement français, hors frais d'hébergement. Aujourd'hui, il apprécie son parcours : « Après avoir été recruté avant même la fin de mon cursus, j'ai ensuite créé un centre de formation et vis confortablement. »

Réunis au Bao Night-Club, la discothèque des Subsahariens à Casablanca, en bordure de la corniche, un carré d'entrepreneurs semblent lui donner raison. Autour de la table : le Béninois Christian Adda, 35 ans, diplômé de l'École nationale de l'industrie minérale et fondateur de DSID Group (Développement économique, développement durable) ; François Eliéser Nzié, 48 ans, directeur général d'Aritafric, une société d'ingénierie, qui nous invite dans son restaurant, Bouf Ivoire, qu'il a ouvert avec une Ivoirienne ; et le Camerounais Olivier Jan Sokeng, 43 ans. Poussé hors de son pays par les troubles politiques des années 1990, il est à la tête de Kavaa Global Services, une société spécialisée dans le conseil aux entreprises et dans l'édition de logiciels. Celui qui assure être le principal partenaire de Microsoft au Maroc a également décidé de se lancer à l'assaut du marché africain via sa filiale française basée à Paris. Des signes extérieurs de réussite assumés sans complexe.

Pourtant, la conversation dérive rapidement sur les tracasseries que ces cadres affrontent au quotidien en tant qu'immigrés. Il y a d'abord les crédits auprès des banques, sur lesquels ils font une croix : en l'absence de garanties ou de famille pour se porter caution, elles se montrent particulièrement frileuses. D'autant que le titre de séjour doit être renouvelé chaque année, même pour les résidents les plus anciens. Certaines communautés, à l'instar des Sénégalais - déjà privilégiés par une convention de libre installation -, se sont mobilisées dans le but d'obtenir une durée de validité de cinq ans au minimum. Et quand on évoque leur avenir, la plupart de ces cadres africains insistent sur les liens qui les unissent à leur pays d'origine. Le Maroc est donc un tremplin. C'est le cas du couple ivoirien d'ingénieurs agronomes Nathalie et Yves Hervé Assi, qui veulent créer leur ferme chez eux après avoir bénéficié de l'expertise marocaine et réuni les fonds nécessaires.

Médias

Une autre catégorie brise les codes : celle des journalistes, très demandés dans la presse écrite. Pour Nadia Salah, directrice de rédaction du quotidien L'Économiste, « ils sont issus de systèmes éducatifs performants pour la maîtrise de la langue française ». La presse est d'ailleurs, avec les centres d'appels, l'un des premiers secteurs à s'être ouverts aux Subsahariens. Quelques-uns s'y sont fait un nom : le Congolais Abachi Shamamba, chef de rubrique à L'Économiste, le Sénégalais Adama Wade, directeur de la rédaction du journal Les Afriques, ou encore son compatriote Bachir Thiam, rédacteur en chef d'Atlantic Radio, ravi qu'on « ne [lui] dénie pas la légitimité de présenter une émission de politique marocaine ». Il s'amuse de se voir ainsi cité parmi les « grands » et précise que la médecine marocaine aussi a ses illustres Subsahariens. Exemple avec le Sénégalais Macoumba Gaye, ex-chef d'un département à l'Hôpital militaire de Rabat. À noter que les ressortissants du pays de la Teranga peuvent intégrer la fonction publique jusqu'au rang de chef de cabinet de ministre. D'autres ont également effectué leur spécialisation au Maroc, notamment en oncologie et en cancérologie. Ainsi, par ricochet, un tourisme médical en provenance du continent s'est organisé. Des cliniques de standing, comme la clinique des Nations-Unies, se sont lancées dans cette activité réputée lucrative. Des entreprises sénégalaises ont signé des conventions permettant à leurs salariés d'aller se soigner au royaume. Selon un médecin qui a requis l'anonymat, les interventions les plus courantes concernent la chirurgie esthétique, en particulier les implants mammaires et fessiers.

Tourisme

Autre secteur porteur, le tourisme. Le tourisme religieux, notamment, se porte bien, avec de nombreux musulmans de la confrérie sénégalaise des tidjanes qui viennent en pèlerinage à Fès. Les Ivoiriens n'ont pas besoin de visa. Selon la direction du Morocco Mall, l'immense centre commercial de 250 000 m² sur la corniche à Casablanca, les visiteurs subsahariens font partie de sa clientèle ciblée. Paysage idyllique...

Alors que la nuit s'étire sur la corniche, le syndicaliste congolais (RD Congo) Marcel Amiyeto nous informe qu'il a renoncé à nous rejoindre. Pour lui, ces expériences heureuses ne concernent qu'une minorité. Le plus grand nombre peine à trouver sa place. Il tient à revenir sur la forte mobilisation du 1er juillet dernier, lors du premier congrès national constitutif des travailleurs immigrés du Maroc. Plus de 250 travailleurs africains, légaux et illégaux, s'étaient rassemblés sur un slogan explicite : « Nous aussi nous avons des droits ». Il s'agissait de dénoncer la marginalisation et l'exploitation des travailleurs migrants.

Travail clandestin

Pour les associations de défense des droits de l'homme, il faut revoir les textes réglementant la présence des étrangers, qui n'ont pas évolué depuis cinquante ans. Or le Maroc est devenu une terre d'immigration, alors qu'il n'était il y a dix ans qu'un poste de transit. Les familles de sans-papiers espèrent par exemple obtenir un libre accès aux soins médicaux et l'inscription de leurs enfants dans les écoles. En cette rentrée 2012, une petite dizaine d'enfants seulement ont été accueillis dans le public. Les combats restent nombreux. Pour renouveler son titre de séjour annuel, il faut par exemple un contrat de travail. Mais avant tout recrutement un employeur doit présenter une attestation prouvant que son offre n'a pas trouvé preneur auprès de Marocains. Pour contourner cet écueil, beaucoup ont recours au travail clandestin. Marcel Amiyeto signale également que, dans certains centres d'appels, un Subsaharien perçoit 350 euros mensuels, contre 500 pour un Marocain. Dans la restauration, il est payé moitié moins. Et peut être licencié à tout moment. « Le Maroc, qui noue des accords de coopération avec des pays africains "frères", se doit de mieux traiter leurs ressortissants, indique Mehdi Alioua. Une vraie politique migratoire est indispensable. Avec certes un volet sécuritaire, mais aussi un pendant plus social impliquant une politique d'intégration. »

En attendant, une réalité plus positive s'impose. Le Maroc offre des débouchés à toute une génération de Subsahariens. Un nouvel eldorado ? Pas encore. Une chance pour le royaume et ses ambitions africaines ? Assurément. 

Royal Air Maroc lui a donné des ailes

En novembre 2000, Royal Air Maroc (RAM) et l'État sénégalais s'unissaient pour donner naissance à Air Sénégal International (ASI). En juin 2009, désenchantée, la RAM, actionnaire à 51 %, se retirait du capital d'ASI. À 31 ans, le Sénégalais Ibrahima Ndiaye fait partie, avec onze autres pilotes, des « enfants » du divorce. Des enfants pour la plupart épanouis, mieux payés, ravis de faire leurs armes au sein de la deuxième compagnie aérienne africaine. L'idylle entre Ibrahima et la RAM débute en 2005, lorsqu'il est admis à suivre sa formation de pilote à la RAM Academy. Il fait partie de la deuxième promotion de personnel naviguant destiné à intégrer Sénégal Airlines. Lorsque cette dernière fait faillite, la RAM récupère hôtesses, stewards et pilotes, en attendant qu'ASI prenne son envol. Mais l'attente s'éternise. Les pilotes, qui n'ont pas signé de contrat avec leur pays d'origine, savent qu'ils peuvent quitter la RAM s'ils le souhaitent, leur diplôme étant reconnu par de nombreuses compagnies.

9/10/2012, Clarisse Juompan-Yakam

Source : Jeune Afrique

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